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Point de presse de M. Enrico Ciccone, député de Marquette, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Le mardi 25 avril 2023, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures une minute)

La Modératrice : Bonjour et bienvenue à ce point de presse avec le député... M. Enrico Ciccone, député de Marquette, bien sûr, et le porte-parole en matière de santé, André Fortin, accompagnés pour l'occasion aujourd'hui des citoyens du comité Sauvons l'Hôpital de Lachine. Après la prise de parole des deux députés de l'opposition officielle, par la suite, là, prendront la parole également la mairesse de l'arrondissement de Lachine, Mme Maja Vodanovic ainsi que le président de la Fondation de l'Hôpital de Lachine, M. Jacques Filion. Donc, la parole est à vous.

M. Ciccone :Merci beaucoup, Catherine. Alors, salutations à tous. Salutations, Mme la mairesse, M. André... M. Fortin, mon collègue, M. Jacques Filion, président de la fondation de Lachine, membres du comité. Merci beaucoup d'être là, je suis content de vous voir. On a ici d'anciens maires, M. Rouleau, M. Dauphin, qui était également député ici, à l'Assemblée nationale. On a des médecins également qui sont ici, M. Savard, Dr Savard, Dr Laliberté, qui sont avec nous.

Je vous dirai, d'entrée de jeu, que ce n'est pas nécessairement de gaieté de cœur que je suis ici accompagné des membres de ma communauté de Marquette. On devrait être ici aujourd'hui en train de célébrer la modernisation de l'Hôpital Lachine qui est un patrimoine depuis 1913, qui a soigné les gens de Lachine, non seulement de Lachine, mais du West Island. Aujourd'hui, les citoyens vivent une anxiété, vivent une angoisse, vivent une inquiétude. C'est ressenti à travers la circonscription de Marquette et l'Ouest-de-l'Île.

On sert... l'hôpital dessert plus de 300 000 personnes, des usagers, des citoyens de l'ouest, également, de l'île de Montréal. Vous n'êtes pas sans savoir que la population est vieillissante, vieillissante au Québec, vieillissante au Canada et vieillissante également à Lachine et les environs. Également, Lachine dessert des quartiers qui sont précaires. Les gens ont de la difficulté, ce n'est pas facile. Je me rappelle d'une question que j'avais posée au ministre... au premier ministre à l'époque, il s'était levé et avait dit : Je connais bien le West Island, les gens peuvent aller ailleurs. Mais la chose dans cette situation-là, c'est que les gens qui vivent une précarité, les gens qui sont aînés, qui ont de la difficulté, ils ne sont pas capables d'embarquer dans un taxi puis aller ailleurs, ils ne sont pas capables de se payer une ambulance à 125 $, 1,75 $ du kilomètre. Ce n'est pas réaliste.

Cet hôpital-là est communautaire. Et il faut mentionner une chose, avant de passer la parole à Mme la mairesse, c'est que Lachine... on ne peut pas comparer l'Hôpital de Lachine comme un autre hôpital. À Lachine, nous sommes enclavés. C'est difficile rentrer à Lachine, c'est difficile également sortir de Lachine. Et ce qu'on demande, ce qu'on demande à M. le ministre Christian Dubé et au CUSM, c'est, un, de garder la même vocation, mais il faut absolument, absolument avoir des consultations, une consultation citoyenne avant de prendre une décision finale. Alors, voilà. Je cède maintenant la parole à Mme Vodanovic.

Mme Vodanovic (Maja) : Merci beaucoup. Alors, M. le député, M. Ciccone, merci de nous recevoir à l'Assemblée nationale, chez vous. Très heureuse d'être ici avec le comité citoyen, bien représenté, et la Fondation de l'Hôpital de Lachine.

Alors, je tiens à vous dire que nous partageons tous le désir du ministre de la Santé d'avoir des soins plus humains, plus performants et plus près des gens. C'est dans cette optique que, le 23 mars, les 12 maires de l'Ouest-de-l'Île de Montréal ont cosigné une lettre au ministre Dubé demandant de ne pas renverser le travail accompli, et de maintenir le service essentiel de l'Hôpital de Lachine, et de poursuivre sa modernisation. Parce que les plans de l'hôpital, conçus et réfléchis en concertation depuis plus de 10 ans par les médecins, les professionnels, le Centre universitaire de santé McGill, appuyés par les citoyens, incarnent le genre de services performants et proches des gens recherchés par le ministère de la Santé. Nous tenons d'ailleurs à remercier le ministère pour les 220 millions qui servent actuellement à construire l'Hôpital de Lachine, tel que prévu, avec une urgence et des soins intensifs.

Alors que les urgences à travers le Québec débordent et que ceux de la grande région de Montréal sont régulièrement à plus de 150 % d'occupation, alors que, dans l'Ouest-de-l'Île, des patients attendent dehors en plein hiver à l'urgence de l'hôpital du Lakeshore et que, Royal Victoria, à l'urgence du Centre universitaire de santé McGill, les patients à l'urgence attendent en moyenne sept jours et demi sur une civière, alors qu'à chaque année ce sont plus de 19 000 personnes qui viennent à l'urgence de Lachine et qu'en mars 2023 se trouve à être la période la plus achalandée à l'urgence de Lachine depuis les six dernières années, il nous est donc inconcevable que le Centre universitaire de santé McGill puisse même considérer retirer 14 lits du réseau et déplacer 19 000 personnes vers d'autres urgences, qui, elles, débordent déjà.

Alors, aujourd'hui, nous sommes ici réunis, grâce à M. Ciccone, à l'Assemblée nationale pour défendre l'accès aux soins de santé de base pour plus de 300 000 personnes. Nous avons espoir que le ministre de la Santé prendra une bonne décision, car il n'y en a qu'une seule, bonne décision, c'est celle d'un hôpital communautaire près des gens, un hôpital avec une urgence et des soins intensifs qui réponde aux nobles intentions de son plan de santé. Merci.

M. Fortin :Oui, bonjour. Bien, d'abord, je pense qu'on doit prendre acte de la mobilisation, là, des gens qui sont venus ici, à Québec, aujourd'hui pour porter un message tout simple, c'est : L'Hôpital de Lachine, c'est un hôpital essentiel, c'est un hôpital au cœur d'une communauté, c'est un hôpital qui fait un bon travail et qui, pour les citoyens, a un impact immense dans leur vie. Alors, on en appelle... et moi, j'ai un appel pour le ministre de la Santé aujourd'hui, là, qui nous dit régulièrement qu'il veut décentraliser le réseau de la santé, bien, ça, ça commence par écouter les usagers, écouter les résidents, écouter les gens qui utilisent le réseau de la santé puis écouter les gens qui se sont déplacés aujourd'hui, qui veulent maintenir leur salle d'urgence, qui veulent maintenir leurs services de proximité. Alors, on demande aujourd'hui à ce que, cette fois-ci, les bottines suivent les babines. S'il veut faire de la décentralisation, qu'il commence par régler l'enjeu de l'Hôpital de Lachine. Merci.

M. Filion (Jacques) : Bonjour, MM. les députés, Mme la mairesse, M. le maire de Dorval aussi, Marc Doret, qui est avec nous, et tous les collègues citoyens. L'Hôpital de Lachine est en train de vivre une rénovation majeure, 220 millions, les travaux ont commencé. Merci aux autorités gouvernementales d'avoir approuvé ce projet si stimulant pour notre communauté. Les plans incluent, notamment, une urgence et des soins intensifs agrandis, modernes et performants. Et c'est ce projet que la Fondation de l'Hôpital de Lachine propose à ses généreux donateurs dans le cadre de sa campagne de levée de fonds visant à doter ce nouvel hôpital des meilleurs équipements.

Mi-février, la direction du CUSM a décidé de remettre en question l'urgence, les soins intensifs et l'accès 24/7 des ambulances à Lachine pour le court, moyen et long terme, présumément à cause de deux ou trois postes non comblés, alors que le CUSM compte 11 500 employés. Les données quant à la population desservie à Lachine, Dorval et dans l'Ouest-de-l'Île et au débordement permanent des urgences environnantes, on a parlé de 150 %, on aurait pu parler de 200 %, en fait, ont été abordées par Mme la mairesse et illustrent l'importance de notre urgence. Nous pourrions aussi mentionner l'état de vulnérabilité d'une communauté vieillissante et souvent trop pauvre pour se payer le luxe d'une ambulance. Mais, au-delà des statistiques, il y a des drames humains de gens qui, sans une urgence de proximité, ne seraient plus des nôtres aujourd'hui, à cause d'embolies pulmonaires, infarctus, ou autres, et certains sont avec nous aujourd'hui dans notre rassemblement. L'urgence, les soins intensifs et l'accès 24/7 à des ambulances à Lachine sont essentiels pour notre hôpital communautaire et pour notre population. Merci.

La Modératrice : On va maintenant passer à la période...

M. Ciccone :Juste un complément d'information.

La Modératrice : Oui, allez-y.

M. Ciccone :Mme la mairesse en a parlé aussi. St. Mary's, ce matin : 150 % d'occupation aux urgences; LaSalle : 120 %; Lakeshore : 184 %, puis c'est bas, pour Lakeshore, 184 %; Verdun : 108 %; l'Hôpital général juif : 149 %. Ça, c'est le taux d'occupation aux urgences, ce matin, des hôpitaux qui sont environnants l'Hôpital de Lachine.

Mme Morin-Martel (Florence) : Oui.Florence Morin-Martel du Devoir. Bonjour. Je me demandais, il y a eu des plaidoyers qui ont été faits à plusieurs reprises, là, pour sauvegarder la mission communautaire. Qu'est-ce que vous pensez que ça va changer aujourd'hui, votre sortie? Qu'est-ce que vous pensez que ça va apporter de plus?

M. Ciccone :Il y a une chose que j'ai apprise, depuis mon entrée à l'Assemblée nationale en 2018, c'est qu'un député qui pose des questions… Puis j'en ai posé des dizaines, de questions, depuis 2018, sur l'Hôpital de Lachine, notamment depuis 2021 quand on a décidé, justement, de réduire les heures d'urgence. Parce que les heures d'urgence, de la façon qu'on voit ça, là, à l'hôpital, c'est comme si on avait un IGA, là, c'est comme si c'était un Metro, de huit heures à 22 heures. Ce n'est pas comme ça, une urgence, là, ce n'est pas une business, une urgence, là. Là, on ferme le centre, les ambulances qui ne sont pas capables de s'y rendre, on dit : Allez ailleurs, mais là c'est parce qu'on va avoir des données avec ça. Est-ce que ces données-là vont servir à prendre une décision? Ce ne sont pas des décisions qui sont réelles.

Et la chose que j'ai apprise, c'est que le député peut se lever, mais ce n'est jamais aussi fort qu'un mouvement citoyen. Puis, depuis 2021, le mouvement citoyen de Lachine, là, même si on est à un jet de pierre du centre-ville de Montréal, la mentalité de Lachine, et j'en suis très fier, d'être leur représentant, c'est qu'on est capables de se regrouper facilement, on est capables de mobiliser des gens en un tour de main grâce aux gens qui sont ici. Puis, soit dit en passant, là, je remercie les gens qui étaient là en 2007 aussi, parce que ce n'était pas facile, en 2007, il a fallu, exactement, se battre. Les gens se sont battus, et on est arrivés avec un résultat qui était positif, et on s'attend, justement, à avoir un résultat positif.

Mme Morin-Martel (Florence) : Vous avez parlé plus tôt que vous demandez des consultations avec les citoyens. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus par rapport à cette demande-là? Quelle forme vous aimeriez que ça prenne?

M. Ciccone :Bien, c'est sûr qu'on aimerait... Je pense qu'on a des endroits à Lachine où on peut rentrer beaucoup de gens. On aimerait être capables de rencontrer le ministre, bien entendu, ou le CSUM aussi, être capables d'écouter, d'écouter la population. On parle de... mon collègue André Fortin parlait de décentralisation, mais redonner un pouvoir à la population, laisser les gens décider. Parce que, je vous le dis, là, un hôpital communautaire n'est pas comme un autre hôpital, ce n'est pas la même chose. Les gens chez nous, là, vont à pied à l'Hôpital de Lachine, se rendent à l'Hôpital de Lachine.

Je vais vous conter une anecdote. La semaine passée, il y a une dame qui est venue me voir après... on a eu un point de presse, une dame qui est venue me voir, elle a dit : M. Ciccone, elle dit, vous avez parlé pour moi aujourd'hui, puis elle s'est mise à pleurer. J'ai dit : Pourquoi? Puis elle a dit : Bien, parce que, quand vous avez parlé de l'argent puis du taxi, là, moi, après 22 heures, j'ai dû me rendre à un hôpital de proximité. J'ai pris un taxi. Après la consultation, je me suis mise à pleurer, le médecin m'a dit : Mais qu'est-ce que vous avez? Elle a dit : Je n'ai pas d'argent pour revenir à la maison. Puis je remercie ce médecin-là qui a mis la main dans ses poches puis qui a payé le taxi de la dame pour qu'elle retourne à la maison, mais ça, là, ça arrive à tous les jours puis ça, c'est inacceptable aujourd'hui, en 2023, dans notre société.

Mme Morin-Martel (Florence) : Merci.

M. Ciccone :Merci.

La Modératrice : En anglais.

M. Spector (Dan) : Hey! Dan Spector, from Global News. Can you just describe who you have mobilized here and what the symbolism is, what the message you're sending is?

M. Ciccone : Mme la mairesse?

M. Fortin : Oui, Mme la mairesse, allez-y.

M. Spector (Dan) : I mean, you could both speak on it.

M. Ciccone : Yes… I want to give a little time.

Mme Vodanovic (Maja) : We could both, yes. We've been fighting, the people, the citizens of Lachine and Dorval have been fighting to save the hospital since 2007, and I was even involved in 2013 with the former mayor, who's here, Claude Dauphin. Many of the same people gathered here, that are still… We can't believe we thought we had it done, you know, with a 220 million beautiful plan for an emergency, ICUs, this is it, we're digging, we're building, and, all of a sudden, oh! Maybe not, maybe no emergency, maybe no ICU. We couldn't believe it. So, everyone just spontaneously mobilized again, thanks to some strong leadership from the hospital personal, from the physicians that believe in this hospital… and that we said : Well, we want to help as politicians, we want to… we are helping not only the people, but the doctors who want to serve in this hospital.

M. Spector (Dan) : But being here today, with all these people behind you, I mean, what difference could it make?

Mme Vodanovic (Maja) : It's a message, because we know that this decision will be made shortly, by the end of the month, it's supposed to come, either we continue with the plans as planned or we change course. So, we're here to say : We don't want to change course. We want to go as it was planned for about 10 years with the community and with the physicians. That's what we want. This is the message that we bring today : keep course.

M. Fortin : There's an obvious message, if you look behind me and behind us here, of mobilization from the community. There's an obvious message of a community that cares about its hospital, that knows the impact of the hospital on the people who live around and the people who use its services. But there's also a very direct question to the Government here : Are we really in the business of closing down emergency rooms in Québec? Are we really in the business of reducing proximity services? Because that is what this is, the Lachine Hospital is a proximity service for a lot of people who cannot go to other hospitals, who simply don't have the means, the resources to do so. And it's time for the Government to walk the talk on decentralisation. You start that by listening to people who take the time to come to Québec City, who say : I have a point of view about my local hospital and I need the services that are there right now. Hopefully, the Government will hear what the MNA, the mayor, and everybody on the users' committee have to say.

M. Spector (Dan) : What do you want to say today to the Minister about this subject, Mr. Fortin, or whoever?

M. Fortin : Basically that we shouldn't be closing local... local emergency rooms anywhere. We should not be talking about closing ICUs. We should be attracting doctors to work in smaller, more human-sized hospitals that are directly involved in our community. So, if the Government wants to talk about decentralization, the first message it has to hear, it's the one of the people of Lachine.

M. Ciccone : I would just like to add on this. We're not going to buy in the lack of manpower in Lachine. We have... doctors are here today, and they can talk to you about it. I mean, they're trying to find solutions, they have solutions. You know, they'll find the time to do it. They are there, so the fact that there is a lack of manpower, because that's a reality in Québec, but in Lachine, there's no way, there's no way we accept the fact that there's not enough medical staff to get that... Lachine going at the level… at the level that my citizens deserve. Thank you.

Des voix : ...

M. Ciccone :Bien, merci beaucoup, merci beaucoup.

(Fin à 13 h 18)

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