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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, Mme Michelle Setlakwe, porte-parole de l’opposition officielle en matière de cybersécurité et du numérique, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

Version finale

Le mercredi 7 juin 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-quatre minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous et à toutes. Vous allez me permettre, d'entrée de jeu, évidemment, encore une fois, je pense qu'on ne peut pas trop le faire, de saluer et de remercier celles et ceux qui luttent contre les incendies, rappeler, encore une fois, l'importance de respecter les règles de la sécurité publique pour les citoyens et citoyennes. Et on suit, donc, la situation d'heure en heure. Et bravo pour celles et ceux qui luttent contre les incendies. Et bravo également aux citoyens et citoyennes qui vont suivre les règles. Faites attention à vous.

Ce matin, dans la série qui se poursuit, bilan, bilan d'un gouvernement brouillon, un gouvernement brouillon en justice et dans le domaine numérique, bilan de la session parlementaire qui va se terminer ce vendredi, mais aussi bilan des cinq ans caquistes. Cinq ans caquistes en justice où on rate le bateau, où les délais ne font qu'allonger, où il y a des ratés, même dans la gestion des dossiers de cour, au niveau numérique. Et bilan d'un ministre de la Justice qui trouve le temps de se chicaner, encore une fois, avec la juge en chef. Rien n'est réglé. Alors, mon collègue aura l'occasion de vous donner quelques détails sur ce triste bilan, qui est un échec, en justice.

De même qu'en numérique ma collègue aura l'occasion, notre collègue, de donner plus amples détails sur un fiasco, fiasco numérique. Si je vous mentionne le nom du ministre Éric Caire, je pense que tout a été dit, un ministre qui n'est pas en contrôle, un ministre qui ne remplit pas son importante tâche de s'assurer que le transfert numérique puisse être fait de façon adéquate et efficace. On est loin de cela. Alors, en numérique également, c'est un échec retentissant. Maintenant, sans plus tarder, pour nous parler de justice, je cède la parole à notre collègue, André Morin.

M. Morin :Alors, merci. Merci, Marc. Bonjour. Bonjour, tout le monde. Pour évaluer la performance du ministre de la Justice dans la dernière session, je suis allé revoir la mission de son ministère. Et ce que ça dit, c'est que la raison d'être, c'est de favoriser la confiance des citoyens, rendre le système de justice accessible puis maintenir la primauté du droit. Et quand on regarde, après, la façon dont il agit, on voit que c'est un échec. Pourquoi? Bien, d'abord, dans ses actions, ce qu'il fait : il annule des concours puis il cultive les conflits.

Quand on parle de l'accessibilité de la justice, puis ça, c'est un volet qui est hyperimportant, hein, au niveau de l'embauche, greffiers, des huissiers, des constables spéciaux, dans les palais de justice, le personnel, ça ne fonctionne pas, il n'y en a pas assez, ils ne sont pas capables de les retenir. Donc, c'est un flot constant. Le ministre aura beau nommer plus de juges, s'il n'y a pas de personnel pour aider les juges, les salles de cours ne seront pas plus ouvertes.

Parlons maintenant de l'informatisation du système. Il y a des retards partout, malgré les ambitions du ministère. Donc, en matière civile, par exemple, ce qui est accessible sur la plateforme numérique, c'est les matières non contentieuses. Pour ce qui est du contentieux, on n'en est pas là, et les avocats n'ont pas encore accès, de l'extérieur du palais de justice, aux dossiers numériques. Ce n'est pas ça. Le DPCP a de la difficulté, avec la numérisation des dossiers, à remplir ses ratios, à remplir ses objectifs parce qu'il y a également un retard.

Puis, si on parle maintenant de l'aide juridique, qui est quand même importante, très importante, la réforme de l'aide juridique, bien là, il y a un rapport qui est déposé depuis plus d'un an, et là les pourparlers viennent à peine de reprendre. Puis l'aide juridique, ça aide qui? Bien, ça aide les plus vulnérables dans notre société. Donc, encore là, un échec.

Je vous parlais des conflits — le Procureur général devrait être au-dessus de la mêlée, pas dedans : conflit à nouveau avec la juge en chef. Il venait d'y avoir une entente avec un conciliateur, en plus. L'encre n'était pas encore sèche qu'il dépose le projet de loi n° 26 pour augmenter le nombre de juges, mais pour, aussi, financer le conseil, et le conflit reprend à nouveau, à 100 milles à l'heure. Donc, il y a un impact là également. Puis également, dans son rôle de procureur général, c'est quand même important, hein, le droit d'être entendu. En commission parlementaire, là, il n'a même pas voulu entendre la juge en chef, qui, pourtant, était la première visée par le projet de loi n° 26. Donc, à nouveau des conflits. Donc, il cherche le conflit plutôt que le compromis. Puis, quand on revient à sa mission, bien, c'est un échec dans le domaine de la justice. Et je cède maintenant la parole à ma collègue, Michelle.

Mme Setlakwe : Merci. Bonjour. Bonjour à vous tous. Bien, moi aussi, je suis allée puiser dans la mission du ministère de la Cybersécurité et du Numérique. Notre ami Éric Caire a pour mission d'animer et de coordonner les actions de l'État dans le domaine... dans ces domaines-là, de proposer au gouvernement les grandes orientations et de déterminer les secteurs d'activité où il entend agir en priorité, et conseiller le gouvernement, tous des verbes d'action.

Ce qui étonne le plus, selon moi, devant les ratés qu'on a connus, c'est le détachement dont fait preuve le ministre Caire, son détachement vis-à-vis les ratés, vis-à-vis ses dossiers. Je dirais même que c'est de la nonchalance. On se serait attendu, franchement, qu'il dise aux Québécois, devant les ratés, devant les délais : J'en suis désolé, oui, il y a des délais, oui, il y a des accrocs, je m'en occupe avec mes équipes. Est-ce qu'on l'a entendu dire ça? Pas du tout. Les Québécois sont restés sur leur appétit, ils sont restés sans résultat. Nous ne sommes pas rassurés. Ce qu'on a besoin, dans ce domaine important, c'est un chef d'orchestre proactif.

Plus je questionne le ministre par rapport à l'important virage numérique puis à la cybersécurité, plus je vois un flou qui se dessine autour de son rôle et de son degré d'intervention. Ce n'est vraiment pas rassurant de se faire dire : J'interviens à titre de conseiller transversal, selon le degré de sophistication des organismes, des ministères, alors qu'il y a des centaines de projets en cours. Et n'oublions pas qu'il y a plusieurs dirigeants qui quittent autour de lui. Donc, encore une fois, verbes d'action, on a besoin d'un chef d'orchestre proactif. Rien de rassurant, franchement, pour la suite des choses, alors qu'on amorce le virage en santé, au niveau du ministère du Revenu, qu'on touche à notre identité numérique.

Donc, en terminant, les Québécois, je le crois sincèrement, ils sont inquiets, avec raison, que le ministère à qui le premier ministre a confié l'important virage numérique, la tâche de coordonner la toile informatique du gouvernement, n'est simplement plus à la hauteur.

M. Laberge (Thomas) : M. Tanguay, j'aimerais revenir sur la conférence annulée d'un groupe antiavortement, Michel C. Auger, notamment, là, qui dit que le Parti libéral se cherche tellement qu'ils ont oublié qu'une des valeurs, c'était la liberté d'expression. Et ça a même été retweeté par M. Antoine Dionne Charest, qui approuve ce que M. C. Auger dit. Vous êtes toujours à l'aise avec le fait que le gouvernement a annulé cette conférence-là?

M. Tanguay : Oui, mais Michel C. Auger... Ce qu'il est important de mentionner, c'est que, lorsque j'ai commenté, la semaine dernière, je crois, j'avais débuté en disant qu'il était important de respecter la liberté d'expression au Québec et que c'est toujours une valeur qui doit être une liberté fondamentale, qui doit être respectée dans tout ce que le gouvernement fait, mais que, dans le cas en l'espèce, l'analyse qui avait été faite par la ministre de ne pas leur permettre, je pense que c'était la bonne. Et c'était ça, mon commentaire. Alors, évidemment, je l'ai dit très clairement : Liberté d'expression, c'est une valeur fondamentale chère au coeur des libéraux. Et c'est du cas par cas, et la ministre a été bien avisée, dans ce cas d'espèce là, de ne pas leur permettre d'aller de l'avant.

M. Carmichael (Simon) : La liberté d'expression, quand on est dans le cas par cas, est-ce que ce n'est pas de la liberté d'expression?

M. Tanguay : Non, c'est la liberté d'expression. Les libertés fondamentales doivent être respectées, mais, dans l'application, c'est du cas par cas. Dans l'application, c'est du cas par cas.

M. Laberge (Thomas) : Tout le monde est en faveur de la liberté d'expression, là, c'est comme la tarte aux pommes, mais, lorsque l'État décide d'interdire des conférences en disant : Il faut que ça respecte les valeurs, il n'y a pas là un risque de dérive? Si, par exemple, on...

M. Tanguay : Non. Puis, si elle ne l'avait pas fait, qu'elle aurait été la réaction des gens? Si elle ne l'avait pas fait, la réaction, à raison, aurait été de dire : Qu'est-ce que fait le gouvernement de permettre, au sein d'un organisme public, qu'un discours antiavortement, alors que c'est une conversation qui a été faite et qui est terminée...

M. Laberge (Thomas) : ...c'est la réaction des gens?

M. Tanguay : Non, ce n'est pas ça, ce n'est pas ça, mais, à l'inverse, à l'inverse, ça démontre le fait que c'est du cas par cas. La ministre, dans ce cas-là, a été bien avisée, bien avisée de prendre cette décision-là, parce que c'est un débat qui a eu lieu et que c'est une valeur importante, la liberté de choix en matière d'avortement. Et je pense que c'est important que le gouvernement... Les gens qui veulent dire : Bien, nous, on est contre ça ont d'autres tribunes. Le gouvernement n'a pas à aménager une tribune pour ce discours-là.

M. Lecavalier (Charles) : C'est quoi, les critères? Par exemple, un groupe qui s'oppose à la loi n° 21 pourrait se faire mettre dehors parce qu'il s'oppose...

M. Tanguay : C'est du cas par cas. C'est une analyse cas par cas. Je ne ferai pas dans les hypothèses, mais c'est du cas par cas.

M. Lecavalier (Charles) : Je suis un peu étonné parce que le cas par cas, ça peut mener à une décision qu'un gouvernement peut exclure un groupe pour des raisons injustifiées.

M. Tanguay : Bien, il doit le justifier, le gouvernement doit le justifier.

M. Lecavalier (Charles) : C'est quoi, le justificatif? C'est quoi, c'est qu'il y a un consensus à l'Assemblée nationale pour l'accès à l'avortement?

M. Tanguay : Bien, je pense que c'est une valeur, aussi, la... Au Québec, au Québec, je pense que c'est une valeur, aussi, fondamentale, la liberté de choix pour l'avortement. Je pense que c'est une valeur fondamentale. Alors, de venir plaider contre cette valeur fondamentale là, est-ce que c'est dans la mission du gouvernement de s'assurer...

M. Lecavalier (Charles) : ...les autres valeurs fondamentales?

M. Tanguay : Est-ce que c'est dans la mission du gouvernement de s'assurer d'offrir une tribune à des gens qui ne respecteraient pas cette valeur fondamentale là? Je ne crois pas que non.

M. Lecavalier (Charles) : C'est quoi, les autres valeurs fondamentales du Québec?

M. Tanguay : Bien, les... tout ce qui est... tout ce qui est véhiculé au sein de nos chartes des droits et libertés sont des valeurs fondamentales, là. Le respect de l'égalité hommes-femmes, la laïcité de l'État, on en a déjà parlé, la liberté de religion également, la liberté d'expression, c'est des valeurs fondamentales.

M. Lecavalier (Charles) : Donc, des groupes, des groupes qui ont des visions, disons, opposées à la laïcité de l'État ou des groupes qui ont des visions opposées à l'égalité hommes-femmes n'auraient pas à se rencontrer dans des lieux publics?

M. Tanguay : Des groupes, vous me dites, qui viendraient contester la laïcité de l'État?

M. Lecavalier (Charles) : Je vous donne un exemple.

M. Tanguay : Wow! C'est une valeur fondamentale, la laïcité de l'État.

M. Gagnon (Marc-André) : Votre ancienne collègue Christine St-Pierre, là, a exprimé un malaise face à la décision que Mme Proulx a prise. Elle était inquiète. Donc, au sein du caucus libéral, ça, il y a une unanimité quant à votre position?

M. Tanguay : Je pense, c'était la bonne décision. On a eu des discussions en caucus, et c'est la bonne approche que la ministre a mise de l'avant.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, si vous étiez au gouvernement, là, est-ce que vous décréteriez ou modifieriez des règlements ou des lois pour faire en sorte que certains types d'événements ou certains discours n'aient pas droit de cité à l'intérieur des édifices publics? Parce qu'en l'occurrence, là, c'est un édifice qui appartient à l'État. On essaie de comprendre c'est quoi, vos critères à vous pour, dans ce cas précis-là, en arriver à la conclusion...

M. Tanguay : On n'en est pas là, là, d'avoir des lois pour juger. C'est du cas par cas, encore une fois. Puis ça ne relève pas du domaine de la législation, d'interdire certains discours. Mais, dans sa capacité, le gouvernement, de contracter ou pas avec des gens qui vont à l'encontre de valeurs fondamentales, il relève du choix du gouvernement de décider de contracter ou pas.

M. Robillard (Alexandre) : ...façon plus objective pour éviter l'apparence l'arbitraire face à laquelle on est...

M. Tanguay : On n'en est pas là. On n'en est pas là.

M. Lecavalier (Charles) : Le processus que la ministre a dit, c'est... elle a blâmé le P.D.G., en disant : Le P.D.G., là, quand il a vu ce groupe-là, il aurait dû m'appeler puis dire : C'est-tu une bonne idée? Donc là, il faudrait que les P.D.G. du centre des congrès ou du palais des congrès, quand ils voient des groupes qu'ils pourraient juger problématiques, qu'ils appellent la ministre, demander à savoir : Est-ce qu'on peut les recevoir ou pas?

M. Tanguay : Je n'en suis pas...

M. Lecavalier (Charles) : Ce n'est pas une intervention... Est-ce que c'est normal qu'il y ait une intervention politique dans les groupes qui peuvent se réunir au centre des congrès, au palais des congrès?

M. Tanguay : Je n'en suis pas sur le processus. Ça, je vais la laisser questionner le processus. Mais, à la fin de la journée, la décision qui a été prise était la bonne.

M. Laberge (Thomas) : Prenons un exemple concret, là. Vous voulez dire qu'on... il faut prendre un exemple concret. Est-ce que le Parti populaire de Maxime Bernier pourrait tenir un rassemblement militant au centre des congrès, par exemple?

M. Tanguay : Ah! je ne ferai pas de... je ne ferai pas du cas par cas. Écoutez, chose certaine...

M. Laberge (Thomas) : ...du cas par cas. Vous venez de dire qu'il faut faire du cas par cas, que c'est du cas par cas.

M. Tanguay : Non, mais je ne ferai pas de cas hypothétique, cas d'espèce hypothétique. Dans le cas qui nous préoccupe, la ministre a été bien avisée.

M. Laberge (Thomas) : Bien, c'est qu'on essaie de comprendre votre position, puis dire : La liberté d'expression, c'est aussi la liberté d'avoir des positions qui vont à l'encontre du consensus. Ce groupe-là n'a pas empêché des femmes d'aller se faire avorter. Ils ont des idées qui sont contraires, semble-t-il, à la majorité.

M. Tanguay : Qui sont contraires aux valeurs fondamentales québécoises. L'accès à l'avortement, le libre choix est une valeur fondamentale. Il ne relève pas du gouvernement de leur offrir une tribune, et, dans ce cas-là, la ministre était très bien avisée.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous êtes fier du vote pour le salaire? Québec solidaire dit que vous n'étiez pas fier du vote pour le salaire.

M. Tanguay : Pardon?

M. Robillard (Alexandre) : Québec solidaire a dit que vous n'étiez pas fier du vote sur le salaire.

M. Tanguay : Québec solidaire, Québec solidaire, Québec solidaire, combien qu'ils vont en garder, d'argent dans leurs poches, eux autres? Hier, j'ai vu Manon Massé sortir du salon bleu. Elle était outrée, ça n'avait pas de bon sens, mais elle n'est pas capable de dire que, oui, tous ses collègues ne vont pas garder l'entièreté de l'augmentation. Ça fait que Québec solidaire, là, on repassera pour les...

M. Gagnon (Marc-André) : Ils se plaignent les poches pleines, là?

M. Tanguay : Bien, Québec solidaire est outré de la hausse, mais ils vont la garder. Puis ceux qui sont un petit peu plus transparents vont dire aux gens : Bien moi, je vais demander à ma femme comment me gouverner. Hé! Québec solidaire, ils vont la garder dans leurs poches, ils vont la garder dans leurs poches, l'augmentation.

M. Gagnon (Marc-André) : ...ils vont remettre une partie à des organismes.

M. Tanguay : Ah! parfait. Est-ce qu'on va le savoir? À tous les ans, est-ce qu'ils vont nous dresser un bilan?

M. Gagnon (Marc-André) : ...

M. Tanguay : Parfait. On va suivre ça. On va suivre ça, mais, à date, ce n'est pas ce qu'ils ont dit.

M. Gagnon (Marc-André) : Allez-vous faire pareil?

M. Tanguay : À date, ce n'est pas ça... Non, nous, on a voté pour, pour le rattrapage. Mais on n'a pas eu la prétention de donner des leçons de morale aux collègues. C'est ça, la grosse différence.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous n'avez pas de malaise, là, avec le moment pour...

M. Tanguay : Ça fait 11 ans que je suis en politique. Ça fait 11 ans qu'on en parle. C'est un rattrapage de 23 ans. Le rapport, quand vous le lisez, le rapport du comité indépendant, fait en sorte que les députés, quand on se compare à d'autres corps de métier dans l'État québécois, on va être au 29e rang, DM04. Et ça, c'est le comparable auquel en était arrivé l'Heureux-Dubé, la juge, en 2013. Alors, on vient actualiser cela, faire le rattrapage, et, pour l'avenir, on va suivre cette échelle salariale là.

M. Lecavalier (Charles) : Mario Dumont, dans une chronique ce matin, là, disait... parlait de toutes les primes bidons, selon lui, à l'Assemblée nationale, là. C'est quand même étonnant qu'il y ait juste 11 députés qui n'aient pas de prime. C'est comme tout le monde doit avoir une prime. C'est...

M. Tanguay : Ah! vous parlez des fonctions parlementaires, oui.

M. Laberge (Thomas) : Vous, là, tous vos députés ont des primes.

M. Tanguay : Les fonctions parlementaires, oui, on est l'opposition officielle. On est 19 députés, donc on n'est pas une opposition officielle très volumineuse. On a déjà vu des oppositions officielles à 30, 40 députés. Alors, on est 19, et ça va avec les fonctions parlementaires. Maintenant, pour ce qui est de la suite des choses, le comité indépendant a conclu son rapport en disant : Il y aurait lieu de discuter, justement, des autres éléments. Puis ça, moi, j'entends qu'il sera une possibilité...

M. Lecavalier (Charles) : ...les 90 députés de la CAQ ont des primes. Est-ce que c'est normal?

M. Tanguay : Ça va avec les fonctions parlementaires. J'entends... Est-ce qu'ils en ont tous, là? Je pense qu'il y en a une dizaine qui n'en ont pas, là.

M. Lecavalier (Charles) : Si je comprends bien, les seuls qui n'ont pas de prime, c'est deux députés du PQ puis sept...

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il y en a une dizaine... puis il y en a une dizaine, la CAQ. Il faudrait voir, là, mais je pense...

M. Bourassa (Simon) : ...tous des adjoints parlementaires.

M. Tanguay : Oui, mais qui n'ont pas... Oui, il y en a une dizaine qui n'ont pas de prime.

M. Laberge (Thomas) : Mais c'est une dizaine au total dans les 125.

M. Tanguay : Non, des 90 caquistes. Mais à parfaire.

M. Lecavalier (Charles) : C'est juste qu'il n'y a pas quelque chose d'étonnant? Je comprends qu'on a beaucoup parlé du salaire, là, mais là, une fois que c'est voté, vous vous en allez chez vous, c'est correct, mais il y a les primes, il y a le fonds de pension qui est largement déficitaire, il y a plein d'autres questions, là. Est-ce que c'est réglé?

M. Tanguay : Encore une fois, nous, on est toujours prêts à discuter de l'ensemble des conditions. C'est ce que l'on souhaitait faire, entre autres, lorsque la Commissaire à l'éthique, Mme Mignolet, a déposé son rapport à l'automne 2019. Dès décembre 2019, nous, on demandait que la Commission des institutions se saisisse du rapport. Et, là-dedans, il y avait une de ses recommandations qui disait : Vous devriez confier ça à un comité indépendant permanent pour l'ensemble de vos conditions. Nous, on est toujours prêts à discuter.

M. Gagnon (Marc-André) : ...revenir sur l'enjeu des feux de forêt. Plus tôt ce matin, Gabriel Nadeau-Dubois parlait d'un nécessaire point tournant face à l'enjeu de l'adaptation aux changements climatiques. Est-ce que vous partagez le même sentiment d'urgence?

M. Tanguay : Bien, nous, on le dit depuis toujours qu'il est important d'avoir une vision claire pour la lutte aux changements climatiques. Plus qu'hier, moins que demain, les catastrophes, malheureusement. C'est triste à dire, mais des inondations, ça n'ira pas en diminuant, des feux de forêt, ça n'ira pas en diminuant. Il y a un lien causal direct avec les changements climatiques. Le gouvernement n'a toujours identifié que 60 % des mesures pour atteindre leur objectif. Alors, je pense qu'il est important de faire mieux, au Québec, en amont pour lutter contre les changements climatiques, et en aval aussi. Quand on parle, aujourd'hui, comment on peut plus efficacement lutter contre les feux de forêt, je pense que, là aussi, puis je le demandais hier... je pense que ce n'est pas le temps aujourd'hui, là, là on combat les feux, mais rapidement, je pense que le gouvernement devra faire un état des lieux.

M. Gagnon (Marc-André) : ...le constat, c'est qu'on est encore trop en réaction?

M. Tanguay : Moi, je pense que nous devons mettre à jour tous nos plans d'action. Puis, en amont, on le réitère, là, ça fait cinq ans qu'on le demande, d'avoir un plan du gouvernement qui soit complet, ce qu'on n'a pas, par rapport à la lutte aux changements climatiques.

Mme Henriquez (Gloria) :Good morning.

M. Tanguay : Good morning. Sorry.

Mme Henriquez (Gloria) : No. On MNAs salaries, you were one of the parties that voted for the salaries. Why was it important for the Liberals?

M. Tanguay : I think that... I think that it's important for us to go ahead with the changes that were suggested by the independent committee. And again, back in 2013, in 2013, that was the essence, also, of the L'Heureux-Dubé report as well. So, I think that… at the end of the day, being at the level 29th on the scale of all the persons hired by the state of Québec, I think that it's the proper place to evaluate what an MNA should earn. And going forward, we will be following this DM04, which is this level of responsibility. And I think that that was the proper thing to do.

Mme François (Mélissa) : About the fires, you see the situation, this morning, in Chibougamau, and also there's another community, I don't remember the name. We know that the SOPFEU needs some more resources, pilots, mechanics. So, what's your take on that? What do we have to do?

M. Tanguay : When you're looking at the numbers in terms of mechanics, the equipment and in terms of resources, I think that we need to have a thorough discussion and an evaluation of the needs, the proper needs. Because, again, with the climate change, we will see, unfortunately, more and more fires. And I think that we have to increase the level of equipment, the level of firefighters as well, and we need to do more. This is not the time, today, to have that discussion, but rapidly, when we will be... when the fire will be in control, I think… and we hope that the Government will call upon us to have a discussion about how can we do better. And we need to have more resources. For us, it's obvious.

Mme O'Malley (Olivia) : What should the Government do in the meantime, then? Because these fires are expected to last all summer, and there's three days left in session.

M. Tanguay : I think that the call was a good decision, the call to the Canadian Army, requesting the help of other provinces as well, if they can help. We need to put on the field every resource that we have at hand. But again, we need to do better in the future, to have a strategy. It was a first this year to have two sets of fires, both on the East and on the West of the province. So, we need to adjust our strategy as well. Voilà. Thank you very much. Merci.

Mme O'Malley (Olivia) : Just…

M. Tanguay : Sure.

Mme O'Malley (Olivia) : ...be a priority for you at the... when you come back to this session to, you know, tackle these issues?

M. Tanguay : Absolutely. Absolutely. Absolutely. Thank you.

(Fin à 9 h 16)