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Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le vendredi 22 septembre 2023, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

Mme Rizqy : Bonjour, tout le monde. Il y a maintenant exactement deux semaines, on apprenait que le ministère de l'Éducation disait que, d'ici quatre ans, il allait manquer 14 000 enseignants, 13 600 pour être plus précise. Alors, je remercie les lanceurs d'alerte qui prennent le temps de m'écrire, mais surtout de m'envoyer des beaux documents. Cette information existe depuis minimum le mois de juin. Le gouvernement, le ministre de l'Éducation et son équipe, l'équipe ministérielle, ont tenu une rencontre confidentielle avec certains acteurs du réseau pour leur présenter, avec une belle présentation bien faite, les projections du ministre.

Dans ce document, qu'est-ce qu'on apprend? Un, c'est un document qui a été préparé par «Votre gouvernement». Projection qui dit les choses suivantes : Un, c'est un scénario optimiste, si toutes choses étant égales par ailleurs, et qui ne tient pas compte des nouveaux arrivants parce que, ah! apparemment, ils ne feront pas d'enfants, eux autres. Alors, selon eux, il va manquer 13 600 enseignants à recruter annuellement. Or, dans les crédits et même dans le tableau qui est présenté dans cette présentation-là, on a 3 000 gradués au Québec annuellement. Donc, vous comprendrez que le différentiel, avec les départs à la retraite et les départs tout court en éducation... il nous manque annuellement 10 000 enseignants qui ne sont pas gradués.

Donc, on est condamnés à l'échec en éducation, c'est ça, et le ministre le sait depuis minimum le mois de juin. Quand je lui ai posé la question aux crédits, au mois de mai : Avez-vous des prévisions, et tout ça?, il m'a répondu : Non, on n'a pas de prévision. Ce tableau-là, il était préparé, là.

Alors, je suis un peu choquée parce qu'il me semble que, quand on est un ministre de l'Éducation et qu'on apprend une bombe aussi importante, qu'il va nous manquer environ 14 000 enseignants... il me semble qu'on convoque une réunion d'urgence. Un ministre de l'Éducation n'a pas le droit de baisser pavillon. L'Éducation, on est condamné à l'excellence. Et savez-vous quoi? C'est la plus belle des sentences. On a une obligation de résultat lorsqu'on est ministre de l'Éducation parce que l'éducation, au Québec, c'est un droit, et c'est l'éducation de qualité. Ce n'est pas de la surveillance, aller à l'école.

Alors, je ne comprends pas et je ne m'explique pas qu'il n'a pas convoqué une réunion d'urgence, convoqué les recteurs d'université, convoqué les doyens de toutes les facultés d'éducation du Québec. Il y en a 12, convoquez-les. Convoquez tous les D.G., convoquez tous les acteurs du réseau, des syndicats, du personnel enseignant, des professionnels de soutien. Même les ordres professionnels m'appellent parce qu'ils ont des solutions. Ils attendent juste d'avoir un capitaine qui dit : Nous, là, on va redresser l'éducation pour de vrai cette fois-ci.

Je suis prête à prendre vos questions. Puis évidemment on va vous distribuer — je pense qu'on en a assez, là — les... On les a, ces documents-là. On va vous les remettre.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Là, je veux juste être sûre de vous suivre dans le temps, là. Vous dites que ce tableau-là date de juin.

Mme Rizqy : Oui, juin...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bien, donc, dans ce cas-là, c'est normal qu'en mai il vous ait répondu qu'il ne le savait pas, il ne l'avait pas encore, le tableau.

Mme Rizqy : Début juin, il a fait la... ça, et l'information est sortie le 8 septembre.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais vous avez posé la question avant...

Mme Rizqy : Au mois de mai, j'ai demandé : Est-ce que vous avez fait des prévisions? Il m'avait répondu non. Je ne pense pas qu'au mois de juin, quand il a fait une réunion... Et, dans ce tableau-là, il y a quand même des prévisions qui sont faites, il y a des calculs qui sont faits. Je ne pense pas que ce soit la première fois, là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Puis le ministre et le ministère disent travailler sur un plan à plus long terme pour la pénurie de profs. Êtes-vous rassurée?

Mme Rizqy : Non, parce que, si j'ai un ministre de l'Éducation qui, au minimum, au mois de juin 2023, sait qu'il frappe le mur, qu'on... annuellement on frappe le mur, qu'on n'a pas assez de gradués pour le nombre de départs à la retraite, la moindre des choses, c'est de convoquer une réunion d'urgence puis dire : Au Québec, on n'a pas le droit à l'échec en éducation. C'est un drame national, là. C'est rendu qu'on a des élèves, et ce n'est pas des farces, qu'à l'école, en ce moment, parce qu'ils ont juste un surveillant, ils regardent des films. Puis ça, ce n'est pas les méchants syndicats qui me le disent, là, c'est des directions d'école.

Mme Côté (Claudie) : Donc, Mme Rizqy, est-ce que vous pensez que Bernard Drainville a caché ces chiffres-là, n'a pas voulu les divulguer?

Mme Rizqy : Moi, je trouve qu'il souffre d'immobilisme, qu'il ne sent pas l'urgence. Ce n'est pas normal qu'avec une information aussi cruciale il n'a pas senti l'obligation, morale à tout le moins, de tout de suite la divulguer puis qu'il demande aux partenaires du réseau : Taisez-vous, c'est confidentiel. Non. Cette information-là, tout le monde aurait dû l'avoir immédiatement parce que tout le monde est concerné par l'éducation. Au Québec, là, on va tous passer... tous nos enfants vont passer par le réseau de l'éducation, c'est obligatoire. Alors, c'est ça que... je l'accuse d'immobilisme.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que vous pensez que le projet de loi qu'il a déposé justement pour faire en sorte que les directeurs de centre de services puis ces gens-là lui soient redevables va faire en sorte que, ces chiffres-là, on va les avoir plus vite la prochaine fois?

Mme Rizqy : Il les avait, ces chiffres-là. C'est lui qui a fait cette présentation-là devant les partenaires du réseau, qui inclut évidemment pas mal de monde, incluant des directions, là. Donc, il les avait. Quand j'entends le ministre de dire : Ah! je suis tanné que les gens résistent à... Il faut résister à la résistance... Est-ce qu'il peut arrêter de se résister?

M. Bourassa (Simon) : Est-ce que c'est un chiffre comme celui qu'on a vu à l'aube de la rentrée scolaire actuelle, c'est-à-dire que, quelques semaines avant, il manquait plus de 10 000 enseignants puis, au final...

Mme Rizqy : Non, non, non. C'est les projections. Ce qui a été annoncé... puis on le voyait, c'était un reportage — de mémoire, j'y vais de mémoire, c'était par TVA, c'était le 8 septembre — qui disait : Il va en manquer 13 600 d'ici quatre ans. Quand on fouille dans ce document-là, le portrait est beaucoup plus sombre, parce que ça dit la chose suivante : Annuellement, on doit recruter 13 600, annuellement. Mais il y a des gradués. Alors, quand on va fouiller et recouper l'information avec les crédits, le nombre de diplômés que nous avons dans nos facultés d'enseignement au Québec, on a environ 3 000 par année, bon an mal an. Alors, si vous avez 13 600 départs à la retraite environ puis que vous en avez seulement 3 000 qui sont gradués, bien, vous avez un écart significatif de 10 000. Donc, c'est dire qu'on est condamnés tout le temps à avoir des non légalement qualifiés puis faire des appels à l'aide à chaque rentrée scolaire, là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...c'est une présentation qui a été faite par le ministre ou par un représentant du ministère...

Mme Rizqy : Non, moi, ce qu'on m'a dit, c'est que le ministre est là, l'équipe ministérielle est là, puis les gens du ministère de l'Éducation sont présents.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Ça a été présenté à qui?

Mme Rizqy : Ça, je le... À des acteurs du réseau triés sur le volet.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Puis, sur la confidentialité, c'est qu'on leur a dit, à ce moment-là...

Mme Rizqy : Que c'est confidentiel, qu'ils ne peuvent...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Donc, les gens qui ont vu la présentation vous ont dit : On s'est fait dire que c'était confidentiel?

Mme Rizqy : Moi, hier, on m'a dit ceci, que c'est confidentiel, et qu'ils ne pouvaient pas partager la présentation, et qu'ils ne devaient pas le dire. Alors, j'ai dit : Bien là... Moi, je leur ai dit : Bien, écoutez, honnêtement, là, aidez-moi à vous aider, là, j'ai besoin du document, la preuve que ça existe depuis au moins le mois de juin.

Mme Côté (Claudie) : Mais c'est quoi, l'intérêt de le garder confidentiel?

Mme Rizqy : Il n'y en a pas, d'intérêt, surtout qu'on s'entend, là, ce n'est pas au ministre de l'Éducation de porter tout le poids de l'éducation, là, sur lui. Il y a du monde, là, qui veulent l'aider, là. Il y a beaucoup de monde qui lève la main, et j'inclus les universités qui lèvent la main. Bernard Tremblay, de la Fédération des cégeps, il en a plein, de solutions. Il y a les syndicats qui ont des solutions, qui ont proposé, là, les directions d'établissement qui ont proposé des solutions. Il n'y avait aucun intérêt pour lui de garder ça confidentiel puis de ne pas avoir travaillé dès le départ. On aurait pu travailler en amont, avant d'avoir une rentrée scolaire encore chaotique au Québec, puis de dire au monde...

Écoutez, je vous dis, ce n'est pas des farces. Quand il a fait son annonce disant qu'il en manquait 8 000, là, le feu était pogné au Québec. À un moment donné, il a une responsabilité comme élu de calmer le jeu mais en donnant de façon transparente les données puis dire : Regardez, on sait que la situation, elle est critique, on va se réunir, tout le monde. Si on doit faire une réunion d'urgence de trois jours où est-ce qu'on va, tout le monde ensemble, s'asseoir puis dire : On va y arriver... Puis je vous répète : On a une obligation de résultat.

Mme Côté (Claudie) : Dans le tableau, là, il y a... on mesure quand même les effets potentiels des mesures d'incitation, là, dont l'appel aux retraités, entre autres, là, puis il y en a plusieurs, puis on dit que ça permet de diminuer les manques de près de 30 %. 30 %, on n'y arrivera pas. Donc, est-ce qu'il y en a une, solution, ou on est condamnés à revivre ça...

Mme Rizqy : Non, il y en a, des solutions, il y en a plusieurs, et je peux vous en parler... au moins trois immédiatement. Ce qui vient du réseau, un, c'est de revoir, effectivement... en assoyant les doyens des facultés d'enseignement pour trouver une façon de revoir la formation puis de l'adapter, puis... regardez, l'Université de Sherbrooke a fait des propositions là-dessus, là, d'adapter ça aussi avec l'horaire des étudiants. Un, ça, c'est un. Deux, payer tous les stages. Payer tous les stages. Il faut que ça soit rémunéré. Trois, les ordres professionnels nous en parlent aussi, de s'assurer que, par exemple, les professionnels de soutien, là, bien, soient en mesure de pouvoir travailler dans le réseau de l'éducation sans avoir le sentiment de ne pas respecter leur code de déontologie. Je vous donne un exemple concret. Une orthophoniste ne peut pas faire du un à un à la bibliothèque, au vu et au su de tous, avec un élève qui a des difficultés d'apprentissage, ça prend un local fermé.

Savez-vous quoi? J'ai une autre demande d'accès, là, qui est là-dedans. On a perdu 811 professionnels de soutien l'année passée, 811. C'est une autre demande d'accès que je vais déposer tantôt. Quand on dit qu'on a plus d'élèves HDAA dans nos écoles mais qu'on n'a pas les professionnels, c'est parce qu'on n'est pas capables non plus de les retenir. Voilà une troisième solution.

Ça, c'est une autre demande d'accès, c'est le 900 pages de la CNESST, tous les rapports d'incidents qui ont mené à un arrêt de travail dans le personnel scolaire. Il y en a plus de 700, arrêts de travail. Toutes les demandes d'accès, je les ai toutes. Qu'est-ce qui se passe souvent? Oui, il y a de l'incivilité, on parle du crachat mais jusqu'à un coup. Quand on voit qu'il y a des enfants qui vont à l'école et, sur l'heure du midi, se font poignarder et transporter en ambulance... C'est sérieux, la violence dans les écoles. Il devait nous revenir avec un plan d'action puis il m'a dit : Mais tu pourras le critiquer après. J'ai dit : Je ne veux pas le critiquer, je veux travailler en amont. On a des solutions qui viennent du réseau.

Alors, quand on dit qu'on a des vraies urgences en éducation, on les a, mais tout le monde à qui je parle — puis je leur dis merci — des enseignants, du personnel de soutien, des TES, ils en ont plein, de solutions, mais le ministre ne convoque pas cette réunion d'urgence. Ça prend une réunion au sommet, en éducation, puis que, cette fois-ci, on dit : On va y arriver puis on n'a pas le choix d'y arriver.

Mme Lévesque (Fanny) : ...une réunion, ou un sommet, ou...

Mme Rizqy : Ça revient au même.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui, mais, quand même, parce que...

Mme Côté (Claudie) : Il y en a déjà eu, des sommets sur l'éducation.

Mme Rizqy : Il y a eu un sommet à huis clos.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui, mais ça peut avoir l'air facile de dire : Ça prend une réunion d'urgence. Mais qu'est-ce que vous... Plus particulièrement, là, qu'est-ce qu'on pourrait organiser comme mobilisation pour vraiment arriver à des actions rapides?

Mme Rizqy : Bien, le sommet qu'il y a eu, là, c'était à ma demande puis c'est devenu un sommet à huis clos. C'est la première fois qu'on a un forum au Québec où est-ce qu'on jase en silo. Donc, c'était un faux sommet, là. Puis finalement il n'y en a pas eu vraiment, de suivi.

Là, l'urgence, c'est d'avoir des gens qualifiés devant nos élèves. Ça, ça veut dire qu'on doit régler de façon urgente le mur qu'on frappe avec les 14 000 puis les 10 000 qu'il va nous manquer annuellement. Ça, ça veut dire que, rapidement, là, les recteurs, les doyens et tous les autres acteurs, on se réunit puis on va revoir la formation. On veut s'assurer qu'on est capables, rapidement, d'amener nos étudiants formés, de s'assurer que tous les stages soient rémunérés — on a de l'argent, au Québec, on est capables de le faire — et s'assurer qu'on est capables d'attirer nos élèves.

L'autre problème que j'ai en ce moment en éducation, c'est qu'on veut les attirer, mais on n'est pas capables de les garder. On en a 20 % à 25 % qui quittent annuellement, qui sont légalement formés, qui ont fait quatre ans de bac. Savez-vous pourquoi? C'est dans le rapport de la VG. Encore une fois, qu'est-ce qui est indiqué? Ça peut prendre jusqu'à sept ans, avoir une permanence. Ce n'est pas égal partout au Québec, il y a des centres de services scolaires qui respectent la convention nationale. Donc, la convention nationale, c'est : après deux ans, vous avez votre permanence. Pourquoi que ça prend jusqu'à sept ans? C'est parce que les écoles vivent avec des budgets annuels, donc ils ne peuvent pas donner un contrat qui mène à la permanence si, d'année en année, ils ne sont pas certains d'avoir l'argent. Alors, ça prend de la prévisibilité. Il faut s'assurer maintenant qu'au Québec, si vous travaillez deux ans, vous avez une permanence, qui va aussi vous permettre d'avoir votre régime de pension, qu'on soit capables de les garder. Parce que c'est vrai qu'après sept ans, si vous n'êtes toujours pas permanent puis que vous apprenez, à deux jours de la rentrée scolaire, si vous êtes chanceuse, à quelle école vous allez enseigner puis, pire, quelle matière vous allez enseigner... Voir qu'on va dire à un jeune élève... à un jeune enseignant, pardon : Tu vas rentrer en secondaire III puis tu vas enseigner les mathématiques, la chimie puis peut-être la biologie, puis ça commence demain. Bonne chance! C'est sûr que la personne, elle ne réussira pas, on ne lui donne pas les moyens de réussir.

Alors, réglons l'enjeu de la permanence. Et ça, c'est vrai aussi pour le personnel de soutien, les TES, c'est aussi vrai pour les professionnels de soutien. Alors, mettons fin à la précarité d'emploi, assurons-nous que les budgets soient vraiment votés, pas sur une base annuelle, mais qu'on assure une pérennité dans nos réseaux puis un plancher de services. C'est quoi, un plancher de services? Arrêtons de demander aux écoles de choisir entre un psychologue puis une orthophoniste. La vérité, là, c'est qu'on a tellement de besoins, là, privons-nous pas de toutes les ressources que nous avons.

M. Côté (Gabriel) : Réduire la formation d'un an, là, pour le baccalauréat en enseignement, c'est-tu une bonne idée?

Mme Rizqy : Ce n'est pas la réduire, c'est de revoir, parce qu'on apprend aussi. Moi, j'ai fait une formation pratique à l'Université de Sherbrooke. Les stages, là, ce n'est pas : on arrive là puis on n'apprend rien. Les stages, c'est de la formation, mais ça s'appelle une formation pratique. Puis, une fois que vous êtes dans une vraie école, habituellement vous voyez les vrais enjeux, mais après ça vous pouvez faire un suivi avec votre professeur, vous avez un rapport de stage à compléter, puis il y a un suivi qui est fait.

Bien, je vous donne un exemple. Les membres du Barreau, ils font trois ans de bac, ils font après ça l'école de formation professionnelle, puis après ça il y a un stage de six mois. Alors, le stage de six mois, là, il faut le réussir, là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que je peux vous poser une question sur le nickel?

Mme Rizqy : Sur le quoi?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Le nickel.

Mme Rizqy : Le nickel? Ah! oui, à Québec.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui, c'est ça, complètement...

Mme Rizqy : Bien oui, à moins qu'il y ait d'autres questions sur le sujet.

M. Côté (Gabriel) : Bien, moi, j'ai une autre question sur l'éducation mais pas directement sur le sujet.

Mme Rizqy : Bien, allez-y. Voulez-vous qu'on complète l'éducation? Puis après ça je vais aller sur le nickel.

M. Côté (Gabriel) : Souvent, quand on pose des questions à M. Drainville sur des enjeux relatifs à l'enseignement, comme l'utilisation des lettres attachées, la lecture des classiques, etc., il renvoie très rapidement à l'autonomie professionnelle des enseignants. Est-ce que l'autonomie des enseignants, c'est un principe sacro-saint auquel on ne peut pas toucher ou est-ce que le ministre pourrait dire : Bon, on revoit certaines choses, puis ça va se passer comme ça dans les classes?

Mme Rizqy : Vous, vous parlez de la subsidiarité, là, l'autonomie professionnelle, la subsidiarité, qui est inscrite dans la loi mais qui ne veut plus rien dire, parce qu'il plaide quand même des deux côtés de la bouche. D'une part, il dit : Je ne vous dirai pas quoi faire, mais je vous envoie une directive. D'ailleurs, la directive sur le cellulaire, tout le monde l'attend, on ne l'a jamais vue. Puis, au niveau des lettres attachées ou pas, il répond à brûle-pourpoint. Pas certaine qu'il a réalisé que, un, c'est inscrit qu'on peut apprendre, mais aussi c'est que, pour certains élèves, on va s'assurer qu'ils soient capables d'écrire, puis, par la suite, lorsqu'ils vont être prêts, ils vont apprendre les lettres attachées.

Alors, quand il dit «subsidiarité», il faut juste qu'il fasse attention, il faut qu'il soit cohérent dans son propos. À ce stade-ci, je ne pense pas qu'il est très cohérent. Je vous donne un exemple. Il me disait hier qu'il ne gérait pas les constructions des écoles, mais il gère quand même les toilettes.

M. Bourassa (Simon) : Oui, mais, justement, là-dessus, sur les écoles construites dans les comtés caquistes, est-ce que le ministre vous a donné une réponse plus complète, on va dire, que ce qu'il vous a apporté au salon bleu hier?

Mme Rizqy : Écoutez, je vais reprendre les paroles du premier ministre, je fais rarement ça : «Les faits sont têtus.» Effectivement, les faits sont têtus. La demande d'accès à l'information, il ne peut pas la démentir, c'est 47 écoles sur 48 qui ont été acceptées uniquement dans les comtés caquistes. Le seul comté indépendant, c'est un comté qu'ils ont des visées, c'est un comté qui a été ciblé. Alors... Il ne peut pas non plus m'expliquer comment il peut enlever deux écoles à ville Saint-Laurent en me disant au mois de mai, aux crédits : On projette d'avoir moins d'enfants. Ah bon! Il est rendu devin, lui. Basé sur quoi? Puis il dit : On va avoir des prévisions au mois d'août. Il m'a vraiment répondu ça. On les met sur pause en prévision de données qu'on aura au mois d'août. Moi, là, j'ai le recensement qui est fait à chaque cinq ans. À chaque cinq ans, à Saint-Laurent, on croît, mais l'important, ce n'est pas le nombre de personnes, il faut regarder les enfants. Saint-Laurent : la proportion de 0 à 14 ans la plus élevée de Montréal. Alors, moi... les faits sont têtus.

Il y a un autre fait. Comment peut-il expliquer que L'Île-des-Sœurs n'a pas besoin d'une école, d'une nouvelle école, alors que Jean-François Roberge, son prédécesseur, est allé l'annoncer trois fois plutôt qu'une et que, pendant ce temps-là, les enfants sont dans une tour à bureaux? Pouvez-vous lui poser la question : Le bail, il termine quand? Mais inquiétez-vous pas, je vais lui poser la question tantôt.

Je pense que vous avez une question sur le nickel.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui.

Mme Rizqy : Oui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : En fait, le ministre Charette a admis hier qu'il savait qu'il y avait eu un dépassement de la norme. Est-ce que vous avez...

Mme Rizqy : Je n'ai malheureusement pas suivi les propos de M. Charest, j'étais...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Charette.

Mme Rizqy : Charest... Charette, pardon. Je n'ai pas suivi, malheureusement, ses propos, j'étais à préparer un dossier... j'étais en train de préparer l'interpellation. Désolée.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Pas de problème.

Mme Rizqy : Alors, je vais m'abstenir, je n'irai pas me hasarder à répondre, là, aujourd'hui. Désolée.

Mme Prince (Véronique) : Moi, je ne peux pas m'empêcher quand même de vous demander... Parce que j'ai trouvé que vous aviez souvent fermé la porte à la course à la direction mais que, la semaine passée, vous l'avez entrouverte en disant que vous étiez tiraillée.

Mme Rizqy : Ah! non, mais je l'ai expliqué, je l'ai bien expliqué. C'est mon parti, je l'aime, je suis très consciente de la situation, mais je veux quand même faire mon deuxième bébé. Puis j'ai clairement dit : Je ne me vois pas me promener au Québec, avec mon poupon puis la poussette, puis faire le tour du Québec pour aller chercher mes appuis, là. Donc, c'est... à ce stade-ci, ce n'est pas possible.

Mme Prince (Véronique) : Donc, pour cette fois-ci, elle est fermée?

Mme Rizqy : C'est ça.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'elle est fermée pour cette fois-ci?

Mme Rizqy : Je ne peux pas. Je ne peux pas faire de course à la chefferie.

Mme Lévesque (Fanny) : Pour 2026.

Mme Rizqy : C'est ça.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, il n'y a pas... même après... Dans la semaine, après que vous aviez parlé de votre tiraillement, il y a eu plein d'éloges, là...

Mme Rizqy : Non, mais mon tiraillement est vrai. Mais mon tiraillement est sincère.

Mme Lévesque (Fanny) : ...mais ça n'a pas... ça ne vous a pas...

Mme Rizqy : Non, mais, à chaque jour... Moi, si vous me posez la question à chaque jour, là, il n'y a pas une journée, là, que je ne suis pas tiraillée, là. C'est... Il n'y a pas une journée que je ne reçois pas des messages, là. Alors, c'est sûr que ça vient me chercher, puis, à chaque fois, mon petit cerveau me dit quelque chose, puis après ça, non, non, non, il faut que je me rappelle à l'ordre. Puis je suis bonne là-dedans, pour me rappeler à l'ordre. Je fais : Non, Marwah, bébé n° 2.

M. Côté (Gabriel) : Mais qui est-ce que vous aimeriez voir là, comme vous n'y allez pas? Y a-tu quelqu'un que vous aimeriez voir sauter dans l'arène?

Mme Rizqy : Flamboyant. Non, mais c'est ça que...

Journaliste : Quelqu'un de flamboyant?

Mme Rizqy : Oui.

M. Côté (Gabriel) : Une personne flamboyante?

Mme Rizqy : Oui.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'il y a quelqu'un de flamboyant, en ce moment, dans votre caucus?

Mme Rizqy : Aïe! je pense, c'est le temps que j'aille à mon interpellation, hein? Non, bien, honnêtement, on a un beau caucus, mais il n'y a personne qui s'est annoncé officiellement, puis... Mais c'est sûr que moi, j'aime les gens flamboyants, c'est ça, moi, j'aime les gens...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais Fred Beauchemin, est-ce qu'il est flamboyant?

Mme Rizqy : Bien oui, à sa façon.

Mme Lévesque (Fanny) : À l'intérieur du caucus ou à l'extérieur du caucus, ce sera favorable?

Mme Rizqy : Comment?

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que ce serait... Vous êtes plus en faveur de quelqu'un à l'intérieur ou à l'extérieur?

Mme Rizqy : Ah! moi, j'ai déjà dit, là, ça peut venir de partout. Je suis contente. Je veux une vraie course.

Mme Côté (Claudie) : Pas de couronnement cette fois-ci.

Mme Rizqy : Je pense qu'on a besoin d'une vraie course, qu'on a besoin de débats. Puis inquiétez-vous pas, des débats, on connaît ça. Bien, merci beaucoup.

(Fin à 9 h 52)

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