Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Neuf heures trente-trois minutes)
Mme Rizqy : Bonjour,
tout le monde. Il y a maintenant exactement deux semaines, on apprenait que le
ministère de l'Éducation disait que, d'ici quatre ans, il allait manquer 14 000 enseignants,
13 600 pour être plus précise. Alors, je remercie les lanceurs d'alerte
qui prennent le temps de m'écrire, mais surtout de m'envoyer des beaux
documents. Cette information existe depuis minimum le mois de juin. Le
gouvernement, le ministre de l'Éducation et son équipe, l'équipe ministérielle,
ont tenu une rencontre confidentielle avec certains acteurs du réseau pour leur
présenter, avec une belle présentation bien faite, les projections du ministre.
Dans ce document, qu'est-ce qu'on apprend?
Un, c'est un document qui a été préparé par «Votre gouvernement». Projection
qui dit les choses suivantes : Un, c'est un scénario optimiste, si toutes
choses étant égales par ailleurs, et qui ne tient pas compte des nouveaux
arrivants parce que, ah! apparemment, ils ne feront pas d'enfants, eux autres.
Alors, selon eux, il va manquer 13 600 enseignants à recruter annuellement.
Or, dans les crédits et même dans le tableau qui est présenté dans cette
présentation-là, on a 3 000 gradués au Québec annuellement. Donc,
vous comprendrez que le différentiel, avec les départs à la retraite et les
départs tout court en éducation... il nous manque annuellement 10 000 enseignants
qui ne sont pas gradués.
Donc, on est condamnés à l'échec en
éducation, c'est ça, et le ministre le sait depuis minimum le mois de juin.
Quand je lui ai posé la question aux crédits, au mois de mai : Avez-vous
des prévisions, et tout ça?, il m'a répondu : Non, on n'a pas de
prévision. Ce tableau-là, il était préparé, là.
Alors, je suis un peu choquée parce qu'il
me semble que, quand on est un ministre de l'Éducation et qu'on apprend une
bombe aussi importante, qu'il va nous manquer environ 14 000 enseignants...
il me semble qu'on convoque une réunion d'urgence. Un ministre de l'Éducation n'a
pas le droit de baisser pavillon. L'Éducation, on est condamné à l'excellence.
Et savez-vous quoi? C'est la plus belle des sentences. On a une obligation de
résultat lorsqu'on est ministre de l'Éducation parce que l'éducation, au
Québec, c'est un droit, et c'est l'éducation de qualité. Ce n'est pas de la
surveillance, aller à l'école.
Alors, je ne comprends pas et je ne m'explique
pas qu'il n'a pas convoqué une réunion d'urgence, convoqué les recteurs d'université,
convoqué les doyens de toutes les facultés d'éducation du Québec. Il y en a 12,
convoquez-les. Convoquez tous les D.G., convoquez tous les acteurs du réseau,
des syndicats, du personnel enseignant, des professionnels de soutien. Même les
ordres professionnels m'appellent parce qu'ils ont des solutions. Ils attendent
juste d'avoir un capitaine qui dit : Nous, là, on va redresser l'éducation
pour de vrai cette fois-ci.
Je suis prête à prendre vos questions.
Puis évidemment on va vous distribuer — je pense qu'on en a assez, là — les...
On les a, ces documents-là. On va vous les remettre.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Là, je veux juste être sûre de vous suivre
dans le temps, là. Vous dites que ce tableau-là date de juin.
Mme Rizqy : Oui, juin...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bien, donc, dans ce cas-là, c'est normal qu'en
mai il vous ait répondu qu'il ne le savait pas, il ne l'avait pas encore, le
tableau.
Mme Rizqy : Début juin, il a
fait la... ça, et l'information est sortie le 8 septembre.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Mais vous avez posé la question avant...
Mme Rizqy : Au mois de mai,
j'ai demandé : Est-ce que vous avez fait des prévisions? Il m'avait
répondu non. Je ne pense pas qu'au mois de juin, quand il a fait une réunion...
Et, dans ce tableau-là, il y a quand même des prévisions qui sont faites, il y
a des calculs qui sont faits. Je ne pense pas que ce soit la première fois, là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Puis le ministre et le ministère disent
travailler sur un plan à plus long terme pour la pénurie de profs. Êtes-vous
rassurée?
Mme Rizqy : Non, parce que,
si j'ai un ministre de l'Éducation qui, au minimum, au mois de juin 2023, sait
qu'il frappe le mur, qu'on... annuellement on frappe le mur, qu'on n'a pas
assez de gradués pour le nombre de départs à la retraite, la moindre des
choses, c'est de convoquer une réunion d'urgence puis dire : Au Québec, on
n'a pas le droit à l'échec en éducation. C'est un drame national, là. C'est
rendu qu'on a des élèves, et ce n'est pas des farces, qu'à l'école, en ce
moment, parce qu'ils ont juste un surveillant, ils regardent des films. Puis
ça, ce n'est pas les méchants syndicats qui me le disent, là, c'est des
directions d'école.
Mme Côté (Claudie) : Donc,
Mme Rizqy, est-ce que vous pensez que Bernard Drainville a caché ces
chiffres-là, n'a pas voulu les divulguer?
Mme Rizqy : Moi, je trouve
qu'il souffre d'immobilisme, qu'il ne sent pas l'urgence. Ce n'est pas normal
qu'avec une information aussi cruciale il n'a pas senti l'obligation, morale à
tout le moins, de tout de suite la divulguer puis qu'il demande aux partenaires
du réseau : Taisez-vous, c'est confidentiel. Non. Cette information-là,
tout le monde aurait dû l'avoir immédiatement parce que tout le monde est
concerné par l'éducation. Au Québec, là, on va tous passer... tous nos enfants
vont passer par le réseau de l'éducation, c'est obligatoire. Alors, c'est ça
que... je l'accuse d'immobilisme.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
que vous pensez que le projet de loi qu'il a déposé justement pour faire en
sorte que les directeurs de centre de services puis ces gens-là lui soient
redevables va faire en sorte que, ces chiffres-là, on va les avoir plus vite la
prochaine fois?
Mme Rizqy : Il les avait, ces
chiffres-là. C'est lui qui a fait cette présentation-là devant les partenaires
du réseau, qui inclut évidemment pas mal de monde, incluant des directions, là.
Donc, il les avait. Quand j'entends le ministre de dire : Ah! je suis
tanné que les gens résistent à... Il faut résister à la résistance... Est-ce
qu'il peut arrêter de se résister?
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
que c'est un chiffre comme celui qu'on a vu à l'aube de la rentrée scolaire
actuelle, c'est-à-dire que, quelques semaines avant, il manquait plus de
10 000 enseignants puis, au final...
Mme Rizqy : Non, non, non.
C'est les projections. Ce qui a été annoncé... puis on le voyait, c'était un
reportage — de mémoire, j'y vais de mémoire, c'était par TVA, c'était
le 8 septembre — qui disait : Il va en manquer 13 600
d'ici quatre ans. Quand on fouille dans ce document-là, le portrait est
beaucoup plus sombre, parce que ça dit la chose suivante : Annuellement,
on doit recruter 13 600, annuellement. Mais il y a des gradués. Alors,
quand on va fouiller et recouper l'information avec les crédits, le nombre de
diplômés que nous avons dans nos facultés d'enseignement au Québec, on a
environ 3 000 par année, bon an mal an. Alors, si vous avez
13 600 départs à la retraite environ puis que vous en avez seulement
3 000 qui sont gradués, bien, vous avez un écart significatif de
10 000. Donc, c'est dire qu'on est condamnés tout le temps à avoir des non
légalement qualifiés puis faire des appels à l'aide à chaque rentrée scolaire,
là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...c'est une présentation qui a été faite par
le ministre ou par un représentant du ministère...
Mme Rizqy : Non, moi, ce
qu'on m'a dit, c'est que le ministre est là, l'équipe ministérielle est là,
puis les gens du ministère de l'Éducation sont présents.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Ça a été présenté à qui?
Mme Rizqy : Ça, je le... À
des acteurs du réseau triés sur le volet.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Puis, sur la confidentialité, c'est qu'on leur
a dit, à ce moment-là...
Mme Rizqy : Que c'est
confidentiel, qu'ils ne peuvent...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Donc, les gens qui ont vu la présentation vous
ont dit : On s'est fait dire que c'était confidentiel?
Mme Rizqy : Moi, hier, on m'a
dit ceci, que c'est confidentiel, et qu'ils ne pouvaient pas partager la
présentation, et qu'ils ne devaient pas le dire. Alors, j'ai dit : Bien
là... Moi, je leur ai dit : Bien, écoutez, honnêtement, là, aidez-moi à
vous aider, là, j'ai besoin du document, la preuve que ça existe depuis au
moins le mois de juin.
Mme Côté (Claudie) : Mais
c'est quoi, l'intérêt de le garder confidentiel?
Mme Rizqy : Il n'y en a pas,
d'intérêt, surtout qu'on s'entend, là, ce n'est pas au ministre de l'Éducation
de porter tout le poids de l'éducation, là, sur lui. Il y a du monde, là, qui
veulent l'aider, là. Il y a beaucoup de monde qui lève la main, et j'inclus les
universités qui lèvent la main. Bernard Tremblay, de la Fédération des cégeps,
il en a plein, de solutions. Il y a les syndicats qui ont des solutions, qui
ont proposé, là, les directions d'établissement qui ont proposé des solutions.
Il n'y avait aucun intérêt pour lui de garder ça confidentiel puis de ne pas
avoir travaillé dès le départ. On aurait pu travailler en amont, avant d'avoir
une rentrée scolaire encore chaotique au Québec, puis de dire au monde...
Écoutez, je vous dis, ce n'est pas des
farces. Quand il a fait son annonce disant qu'il en manquait 8 000, là, le
feu était pogné au Québec. À un moment donné, il a une responsabilité comme élu
de calmer le jeu mais en donnant de façon transparente les données puis dire :
Regardez, on sait que la situation, elle est critique, on va se réunir, tout le
monde. Si on doit faire une réunion d'urgence de trois jours où est-ce qu'on
va, tout le monde ensemble, s'asseoir puis dire : On va y arriver... Puis
je vous répète : On a une obligation de résultat.
Mme Côté (Claudie) : Dans le
tableau, là, il y a... on mesure quand même les effets potentiels des mesures
d'incitation, là, dont l'appel aux retraités, entre autres, là, puis il y en a
plusieurs, puis on dit que ça permet de diminuer les manques de près de 30 %.
30 %, on n'y arrivera pas. Donc, est-ce qu'il y en a une, solution, ou on
est condamnés à revivre ça...
Mme Rizqy : Non, il y en a,
des solutions, il y en a plusieurs, et je peux vous en parler... au moins trois
immédiatement. Ce qui vient du réseau, un, c'est de revoir, effectivement... en
assoyant les doyens des facultés d'enseignement pour trouver une façon de
revoir la formation puis de l'adapter, puis... regardez, l'Université de
Sherbrooke a fait des propositions là-dessus, là, d'adapter ça aussi avec
l'horaire des étudiants. Un, ça, c'est un. Deux, payer tous les stages. Payer
tous les stages. Il faut que ça soit rémunéré. Trois, les ordres professionnels
nous en parlent aussi, de s'assurer que, par exemple, les professionnels de
soutien, là, bien, soient en mesure de pouvoir travailler dans le réseau de l'éducation
sans avoir le sentiment de ne pas respecter leur code de déontologie. Je vous
donne un exemple concret. Une orthophoniste ne peut pas faire du un à un à la
bibliothèque, au vu et au su de tous, avec un élève qui a des difficultés
d'apprentissage, ça prend un local fermé.
Savez-vous quoi? J'ai une autre demande
d'accès, là, qui est là-dedans. On a perdu 811 professionnels de soutien
l'année passée, 811. C'est une autre demande d'accès que je vais déposer
tantôt. Quand on dit qu'on a plus d'élèves HDAA dans nos écoles mais qu'on n'a
pas les professionnels, c'est parce qu'on n'est pas capables non plus de les
retenir. Voilà une troisième solution.
Ça, c'est une autre demande d'accès, c'est
le 900 pages de la CNESST, tous les rapports d'incidents qui ont mené à un
arrêt de travail dans le personnel scolaire. Il y en a plus de 700, arrêts
de travail. Toutes les demandes d'accès, je les ai toutes. Qu'est-ce qui se
passe souvent? Oui, il y a de l'incivilité, on parle du crachat mais jusqu'à un
coup. Quand on voit qu'il y a des enfants qui vont à l'école et, sur l'heure du
midi, se font poignarder et transporter en ambulance... C'est sérieux, la
violence dans les écoles. Il devait nous revenir avec un plan d'action puis il
m'a dit : Mais tu pourras le critiquer après. J'ai dit : Je ne veux
pas le critiquer, je veux travailler en amont. On a des solutions qui viennent
du réseau.
Alors, quand on dit qu'on a des vraies
urgences en éducation, on les a, mais tout le monde à qui je parle — puis
je leur dis merci — des enseignants, du personnel de soutien, des
TES, ils en ont plein, de solutions, mais le ministre ne convoque pas cette
réunion d'urgence. Ça prend une réunion au sommet, en éducation, puis que,
cette fois-ci, on dit : On va y arriver puis on n'a pas le choix d'y
arriver.
Mme Lévesque (Fanny) : ...une
réunion, ou un sommet, ou...
Mme Rizqy : Ça revient au
même.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui,
mais, quand même, parce que...
Mme Côté (Claudie) : Il y en
a déjà eu, des sommets sur l'éducation.
Mme Rizqy : Il y a eu un
sommet à huis clos.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui,
mais ça peut avoir l'air facile de dire : Ça prend une réunion d'urgence.
Mais qu'est-ce que vous... Plus particulièrement, là, qu'est-ce qu'on pourrait
organiser comme mobilisation pour vraiment arriver à des actions rapides?
Mme Rizqy : Bien, le sommet
qu'il y a eu, là, c'était à ma demande puis c'est devenu un sommet à huis clos.
C'est la première fois qu'on a un forum au Québec où est-ce qu'on jase en silo.
Donc, c'était un faux sommet, là. Puis finalement il n'y en a pas eu vraiment,
de suivi.
Là, l'urgence, c'est d'avoir des gens
qualifiés devant nos élèves. Ça, ça veut dire qu'on doit régler de façon
urgente le mur qu'on frappe avec les 14 000 puis les 10 000 qu'il
va nous manquer annuellement. Ça, ça veut dire que, rapidement, là, les
recteurs, les doyens et tous les autres acteurs, on se réunit puis on va revoir
la formation. On veut s'assurer qu'on est capables, rapidement, d'amener nos
étudiants formés, de s'assurer que tous les stages soient rémunérés — on
a de l'argent, au Québec, on est capables de le faire — et s'assurer
qu'on est capables d'attirer nos élèves.
L'autre problème que j'ai en ce moment en
éducation, c'est qu'on veut les attirer, mais on n'est pas capables de les
garder. On en a 20 % à 25 % qui quittent annuellement, qui sont
légalement formés, qui ont fait quatre ans de bac. Savez-vous pourquoi? C'est
dans le rapport de la VG. Encore une fois, qu'est-ce qui est indiqué? Ça peut
prendre jusqu'à sept ans, avoir une permanence. Ce n'est pas égal partout au
Québec, il y a des centres de services scolaires qui respectent la convention
nationale. Donc, la convention nationale, c'est : après deux ans, vous
avez votre permanence. Pourquoi que ça prend jusqu'à sept ans? C'est parce que
les écoles vivent avec des budgets annuels, donc ils ne peuvent pas donner un
contrat qui mène à la permanence si, d'année en année, ils ne sont pas certains
d'avoir l'argent. Alors, ça prend de la prévisibilité. Il faut s'assurer
maintenant qu'au Québec, si vous travaillez deux ans, vous avez une permanence,
qui va aussi vous permettre d'avoir votre régime de pension, qu'on soit capables
de les garder. Parce que c'est vrai qu'après sept ans, si vous n'êtes toujours
pas permanent puis que vous apprenez, à deux jours de la rentrée scolaire, si
vous êtes chanceuse, à quelle école vous allez enseigner puis, pire, quelle
matière vous allez enseigner... Voir qu'on va dire à un jeune élève... à un
jeune enseignant, pardon : Tu vas rentrer en secondaire III puis tu
vas enseigner les mathématiques, la chimie puis peut-être la biologie, puis ça
commence demain. Bonne chance! C'est sûr que la personne, elle ne réussira pas,
on ne lui donne pas les moyens de réussir.
Alors, réglons l'enjeu de la permanence.
Et ça, c'est vrai aussi pour le personnel de soutien, les TES, c'est aussi vrai
pour les professionnels de soutien. Alors, mettons fin à la précarité d'emploi,
assurons-nous que les budgets soient vraiment votés, pas sur une base annuelle,
mais qu'on assure une pérennité dans nos réseaux puis un plancher de services.
C'est quoi, un plancher de services? Arrêtons de demander aux écoles de choisir
entre un psychologue puis une orthophoniste. La vérité, là, c'est qu'on a
tellement de besoins, là, privons-nous pas de toutes les ressources que nous
avons.
M. Côté (Gabriel) : Réduire
la formation d'un an, là, pour le baccalauréat en enseignement, c'est-tu une
bonne idée?
Mme Rizqy : Ce n'est pas la
réduire, c'est de revoir, parce qu'on apprend aussi. Moi, j'ai fait une
formation pratique à l'Université de Sherbrooke. Les stages, là, ce n'est pas :
on arrive là puis on n'apprend rien. Les stages, c'est de la formation, mais ça
s'appelle une formation pratique. Puis, une fois que vous êtes dans une vraie
école, habituellement vous voyez les vrais enjeux, mais après ça vous pouvez
faire un suivi avec votre professeur, vous avez un rapport de stage à
compléter, puis il y a un suivi qui est fait.
Bien, je vous donne un exemple. Les
membres du Barreau, ils font trois ans de bac, ils font après ça l'école de
formation professionnelle, puis après ça il y a un stage de six mois. Alors, le
stage de six mois, là, il faut le réussir, là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que je peux vous poser une question sur
le nickel?
Mme Rizqy : Sur le quoi?
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Le nickel.
Mme Rizqy : Le nickel? Ah!
oui, à Québec.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui, c'est ça, complètement...
Mme Rizqy : Bien oui, à moins
qu'il y ait d'autres questions sur le sujet.
M. Côté (Gabriel) : Bien,
moi, j'ai une autre question sur l'éducation mais pas directement sur le sujet.
Mme Rizqy : Bien, allez-y. Voulez-vous
qu'on complète l'éducation? Puis après ça je vais aller sur le nickel.
M. Côté (Gabriel) : Souvent,
quand on pose des questions à M. Drainville sur des enjeux relatifs à
l'enseignement, comme l'utilisation des lettres attachées, la lecture des
classiques, etc., il renvoie très rapidement à l'autonomie professionnelle des
enseignants. Est-ce que l'autonomie des enseignants, c'est un principe
sacro-saint auquel on ne peut pas toucher ou est-ce que le ministre pourrait
dire : Bon, on revoit certaines choses, puis ça va se passer comme ça dans
les classes?
Mme Rizqy : Vous, vous parlez
de la subsidiarité, là, l'autonomie professionnelle, la subsidiarité, qui est
inscrite dans la loi mais qui ne veut plus rien dire, parce qu'il plaide quand
même des deux côtés de la bouche. D'une part, il dit : Je ne vous dirai
pas quoi faire, mais je vous envoie une directive. D'ailleurs, la directive sur
le cellulaire, tout le monde l'attend, on ne l'a jamais vue. Puis, au niveau
des lettres attachées ou pas, il répond à brûle-pourpoint. Pas certaine qu'il a
réalisé que, un, c'est inscrit qu'on peut apprendre, mais aussi c'est que, pour
certains élèves, on va s'assurer qu'ils soient capables d'écrire, puis, par la
suite, lorsqu'ils vont être prêts, ils vont apprendre les lettres attachées.
Alors, quand il dit «subsidiarité», il
faut juste qu'il fasse attention, il faut qu'il soit cohérent dans son propos.
À ce stade-ci, je ne pense pas qu'il est très cohérent. Je vous donne un
exemple. Il me disait hier qu'il ne gérait pas les constructions des écoles,
mais il gère quand même les toilettes.
M. Bourassa (Simon) : Oui, mais,
justement, là-dessus, sur les écoles construites dans les comtés caquistes,
est-ce que le ministre vous a donné une réponse plus complète, on va dire, que
ce qu'il vous a apporté au salon bleu hier?
Mme Rizqy : Écoutez, je vais
reprendre les paroles du premier ministre, je fais rarement ça : «Les
faits sont têtus.» Effectivement, les faits sont têtus. La demande d'accès à
l'information, il ne peut pas la démentir, c'est 47 écoles sur 48 qui ont
été acceptées uniquement dans les comtés caquistes. Le seul comté indépendant, c'est
un comté qu'ils ont des visées, c'est un comté qui a été ciblé. Alors... Il ne
peut pas non plus m'expliquer comment il peut enlever deux écoles à ville
Saint-Laurent en me disant au mois de mai, aux crédits : On projette
d'avoir moins d'enfants. Ah bon! Il est rendu devin, lui. Basé sur quoi? Puis
il dit : On va avoir des prévisions au mois d'août. Il m'a vraiment
répondu ça. On les met sur pause en prévision de données qu'on aura au mois
d'août. Moi, là, j'ai le recensement qui est fait à chaque cinq ans. À chaque
cinq ans, à Saint-Laurent, on croît, mais l'important, ce n'est pas le nombre
de personnes, il faut regarder les enfants. Saint-Laurent : la proportion
de 0 à 14 ans la plus élevée de Montréal. Alors, moi... les faits sont
têtus.
Il y a un autre fait. Comment peut-il
expliquer que L'Île-des-Sœurs n'a pas besoin d'une école, d'une nouvelle école,
alors que Jean-François Roberge, son prédécesseur, est allé l'annoncer trois
fois plutôt qu'une et que, pendant ce temps-là, les enfants sont dans une tour
à bureaux? Pouvez-vous lui poser la question : Le bail, il termine quand? Mais
inquiétez-vous pas, je vais lui poser la question tantôt.
Je pense que vous avez une question sur le
nickel.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui.
Mme Rizqy : Oui.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : En fait, le ministre Charette a admis hier
qu'il savait qu'il y avait eu un dépassement de la norme. Est-ce que vous
avez...
Mme Rizqy : Je n'ai
malheureusement pas suivi les propos de M. Charest, j'étais...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Charette.
Mme Rizqy : Charest...
Charette, pardon. Je n'ai pas suivi, malheureusement, ses propos, j'étais à
préparer un dossier... j'étais en train de préparer l'interpellation. Désolée.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Pas de problème.
Mme Rizqy : Alors, je vais
m'abstenir, je n'irai pas me hasarder à répondre, là, aujourd'hui. Désolée.
Mme Prince (Véronique) : Moi,
je ne peux pas m'empêcher quand même de vous demander... Parce que j'ai trouvé
que vous aviez souvent fermé la porte à la course à la direction mais que, la
semaine passée, vous l'avez entrouverte en disant que vous étiez tiraillée.
Mme Rizqy : Ah! non, mais je
l'ai expliqué, je l'ai bien expliqué. C'est mon parti, je l'aime, je suis très
consciente de la situation, mais je veux quand même faire mon deuxième bébé.
Puis j'ai clairement dit : Je ne me vois pas me promener au Québec, avec
mon poupon puis la poussette, puis faire le tour du Québec pour aller chercher
mes appuis, là. Donc, c'est... à ce stade-ci, ce n'est pas possible.
Mme Prince (Véronique) : Donc,
pour cette fois-ci, elle est fermée?
Mme Rizqy : C'est ça.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
qu'elle est fermée pour cette fois-ci?
Mme Rizqy : Je ne peux pas. Je
ne peux pas faire de course à la chefferie.
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
2026.
Mme Rizqy : C'est ça.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
il n'y a pas... même après... Dans la semaine, après que vous aviez parlé de
votre tiraillement, il y a eu plein d'éloges, là...
Mme Rizqy : Non, mais
mon tiraillement est vrai. Mais mon tiraillement est sincère.
Mme Lévesque (Fanny) : ...mais
ça n'a pas... ça ne vous a pas...
Mme Rizqy : Non, mais, à
chaque jour... Moi, si vous me posez la question à chaque jour, là, il n'y a
pas une journée, là, que je ne suis pas tiraillée, là. C'est... Il n'y a pas
une journée que je ne reçois pas des messages, là. Alors, c'est sûr que ça vient
me chercher, puis, à chaque fois, mon petit cerveau me dit quelque chose, puis après
ça, non, non, non, il faut que je me rappelle à l'ordre. Puis je suis bonne
là-dedans, pour me rappeler à l'ordre. Je fais : Non, Marwah, bébé n° 2.
M. Côté (Gabriel) : Mais
qui est-ce que vous aimeriez voir là, comme vous n'y allez pas? Y a-tu
quelqu'un que vous aimeriez voir sauter dans l'arène?
Mme Rizqy : Flamboyant.
Non, mais c'est ça que...
Journaliste
: Quelqu'un
de flamboyant?
Mme Rizqy : Oui.
M. Côté (Gabriel) : Une
personne flamboyante?
Mme Rizqy : Oui.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
qu'il y a quelqu'un de flamboyant, en ce moment, dans votre caucus?
Mme Rizqy : Aïe! je
pense, c'est le temps que j'aille à mon interpellation, hein? Non, bien, honnêtement,
on a un beau caucus, mais il n'y a personne qui s'est annoncé officiellement, puis...
Mais c'est sûr que moi, j'aime les gens flamboyants, c'est ça, moi, j'aime les
gens...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Mais Fred Beauchemin, est-ce qu'il est flamboyant?
Mme Rizqy : Bien oui, à
sa façon.
Mme Lévesque (Fanny) : À
l'intérieur du caucus ou à l'extérieur du caucus, ce sera favorable?
Mme Rizqy : Comment?
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que ce serait... Vous êtes plus en faveur de quelqu'un à l'intérieur ou à
l'extérieur?
Mme Rizqy : Ah! moi,
j'ai déjà dit, là, ça peut venir de partout. Je suis contente. Je veux une
vraie course.
Mme Côté (Claudie) : Pas de
couronnement cette fois-ci.
Mme Rizqy : Je pense
qu'on a besoin d'une vraie course, qu'on a besoin de débats. Puis
inquiétez-vous pas, des débats, on connaît ça. Bien, merci beaucoup.
(Fin à 9 h 52)