(Huit heures trois minutes)
M. Tanguay : Bon matin à tous
et à toutes. Nous sommes ici pour parler des services publics, les services
essentiels que n'ont pas les Québécoises et Québécois. C'est la responsabilité
première du premier ministre François Legault de s'assurer que les Québécoises
et Québécois aient accès au système de santé, aient de l'éducation pour nos
élèves sur les bancs d'école, et ainsi de suite. Mais on peut voir que, sous ce
mauvais gouvernement caquiste qui est dans sa sixième année, non seulement on n'a
pas les services en quantité suffisante et l'accès également, mais on peut
constater qu'après un an de discussions, des ententes qui sont échues depuis
plus de huit mois, bien, on peut voir, encore une fois, les grèves.
Ce matin, c'est la 11e journée de grève de
la FAE. C'est des milliers d'élèves qui ne sont pas sur les bancs d'école. Puis
c'est des professeurs, des travailleuses, travailleurs également dans le
système public qui en sont réduits à devoir faire la grève pour avoir l'écoute
de ce mauvais gouvernement. Alors, les Québécois en paient le prix de ce
mauvais gouvernement là, et davantage, de façon particulière, je dirais, plutôt
les plus vulnérables de notre société.
Et maintenant, sans plus tarder, je cède
la parole à Elisabeth. Elisabeth.
Mme Prass : Merci. Donc, je
vous parle ce matin du manque criant de psychologues dans le réseau scolaire.
Il y a plus de détresse chez nos jeunes que jamais, et là il y a un manque de
190 psychologues dans le réseau scolaire. Il y a une iniquité qui existe. Là,
le gouvernement donne une bourse de 25 000 $ aux étudiants en psychologie
qui veulent intégrer le réseau de santé et services sociaux suite à leurs
diplômes, mais le pareil n'existe pas pour ceux qui veulent intégrer le réseau
scolaire. Donc, on a des jeunes qui sont en détresse, et il y a des moyens qui
ont été mis en place par le gouvernement pour encourager les étudiants en
psychologie, pour intégrer le réseau de la santé, mais pas ceux de l'éducation.
Et nos jeunes en ont besoin de soutien en santé mentale.
Jeunes en Tête nous dit que la première
raison du décrochage scolaire, c'est justement les enjeux de santé mentale.
Donc, il faut que ce gouvernement prenne acte de cela et fasse en sorte que les
étudiants en psychologie qui veulent intégrer le réseau de l'éducation, qu'on
les encourage de le faire en leur offrant la même bourse qu'on offre à ceux qui
vont intégrer le réseau de la santé. Donc, nos jeunes, c'est le futur. Il faut
qu'avant qu'ils arrivent à une étape où ils sont en échec, il faut qu'on puisse
faire du dépistage, ce qui n'est pas possible maintenant avec ce manque criant.
Donc, on veut voir le gouvernement
rétablir cette iniquité et que la bourse de 25 000 $ soit aussi applicable
aux étudiants qui veulent intégrer le réseau de l'éducation pour bien desservir
nos jeunes.
M. Tanguay : Linda. Linda, tu
as une déclaration aussi.
Mme Caron : Oui. Alors,
bonjour. Parmi les personnes qui sont laissées pour compte au Québec, il y a
les personnes invalides qui arrivent à l'âge de 65 ans et plus et à qui on
coupe les revenus de 24 %. Il y a 72 000 personnes invalides au Québec.
Celles qui vont avoir 65 ans en 2024 sont sur le bord de la détresse en raison
de cette coupure annoncée. J'ai déposé un projet de loi il y a quelques jours
et aujourd'hui j'aurai l'occasion pendant une heure de tenter de raisonner le
gouvernement puisqu'il va appeler mon projet de loi. Alors, ce sera une
discussion pendant une heure sur le principe du projet de loi. Et j'espère
sincèrement que ça va pouvoir nous faire franchir un pas de plus pour avancer
dans la direction dans laquelle on doit avancer, c'est-à-dire mettre fin à
cette injustice qui est faite aux personnes aînées invalides à l'âge de
65 ans. Et puis ne plus avoir de pénalité, c'est vraiment ça l'objectif.
Alors, je vais travailler ardemment durant 1une heure pour tenter de raisonner
le gouvernement aujourd'hui pour prendre la bonne décision, aller plus loin
encore avec le projet de loi et l'adopter. Alors, je vous remercie beaucoup.
Journaliste : ...vous
parliez, est-ce que...
Une voix : ...
Journaliste : Est-ce que M.
Le Bouillonnec veut toujours être sous-ministre? Est-ce qu'il doit être
suspendu?
M. Tanguay : Il doit
être suspendu. Alors, je vous informe qu'il y a quelques minutes, notre
collègue leader de l'opposition officielle a envoyé une lettre. Et le leader de
l'opposition officielle, Monsef Derraji, et porte-parole en matière d'éthique,
a envoyé une lettre à Mme Dominique Savoie, secrétaire générale et
greffière du Conseil exécutif, demandant deux choses, de suspendre M. Le
Bouillonnec, de un. De deux, pendant une enquête, il y a un code de
comportement pour... dans la haute fonction publique. Et l'on considère qu'il y
a un devoir d'exemplarité. Et la lumière doit être faite. Je ne suis pas en
train de préjuger de quoi que ce soit, mais ce sont des faits troublants. Il
doit y avoir enquête. Et le temps de l'enquête, bien, qu'il soit suspendu.
Journaliste : Mais que c'est
qui arrive sur son jugement qu'il a toujours des parts dans une entreprise à
taux... qu'il fait des prêts à taux d'intérêt élevés et puis...
M. Tanguay : Bien,
écoutez, ce sont le fruit d'un travail journalistique excessivement rigoureux.
On veut qu'il y ait enquête. Alors, je vais réserver mes commentaires. Mais si
les faits étaient avérés, c'est inacceptable. Et rappelez-vous, je ne vais pas
commenter sur la situation d'aujourd'hui, mais à l'époque ça avait été aussi
jugé inacceptable par François Legault quand il l'avait retiré, il lui avait
demandé de se retirer comme candidat. Alors, on ne peut pas revenir aujourd'hui,
a fortiori sous ministre du gouvernement, je pense qu'il doit être suspendu, le
temps que l'enquête ait lieu.
Journaliste : Mais est-ce les
sous-ministres peuvent avoir justement un sideline?
M. Tanguay : La question
se pose. La question se pose parce que, vous savez, vous entrez... Quand vous
vous mettez dans une situation où vous pouvez... Écoutez, sous-ministre, là,
vous pouvez peut-être, des fois, en potentiel conflit d'intérêts.
Sous-ministre, là, selon ma conception, c'est une job plus qu'à temps plein au
départ, là. Alors, c'est une question qui se pose. Mais dans le cas de M. Le
Bouillonnec il doit y avoir enquête sur tout ça.
Journaliste : Mais
moralement... Moralement, qu'est-ce que ça dit moralement, là, cette idée-là de
faire des prêts à taux d'intérêt élevés?
M. Tanguay : Bien, ça...
Ce que ça dit, c'est qu'au Québec c'est illégal. Je veux dire, au Québec, c'est
illégal de faire de tel prêt à taux usuraires. Et c'est ce qui avait soulevé un
tollé en 2018 quand il était candidat, puis ce qui avait amené à son retrait...
le retrait de sa candidature. C'est inacceptable au Québec. Alors, quand on est
Québécois, qu'on adhère aux lois, ce n'est pas plus acceptable à l'extérieur du
Québec, là. On parle de pauvres mondes qui sont pris à la gorge puis qui ont
des prêts à taux usuraires. Ce n'est pas chic, là.
Journaliste : On parle du
jugement de M. Le Bouillonnec, mais qu'est ce que ça dit sur le gouvernement de
la CAQ, d'aller le dénicher à nouveau?
M. Tanguay : Bien, moi,
ce qui me surprend, c'est qu'encore une fois, avec un gros si, on verra le
résultat de l'enquête que nous demandons. Mais moi, j'ai été très surpris. Je
disais encore. Il est encore là-dedans. Il aurait encore, encore, je parle au
conditionnel, il aurait encore des parts. Et là il y a d'autres faits
troublants sur le remboursement d'un prêt, des représentations également faites
dans un autre article de La Presse, d'un de ses associés ou ex-associés, je ne
le sais pas, la lumière doit être faite. Très troublant. Moi, j'ai lu ça. Je me
dis : Il est encore là-dedans, lui? Voyons donc!
Journaliste : Je comprends,
mais est-ce que le gouvernement a été imprudent en allant?
M. Tanguay : Bien, la
question se pose. Est-ce que le gouvernement s'est assuré qu'il n'avait plus
d'intérêt avant de le nommer à la haute fonction publique, n'avait plus
d'intérêt dans ce qui était inacceptable en 2018. Ça l'est encore en 2023.
Journaliste : Si le
gouvernement l'a nommé, est allé le rechercher en connaissance de cause, qu'est
ce que ça veut dire, ça?
M. Tanguay : Ça, je
verrai. Je ne vais pas répondre à la question hypothétique, mais c'est
troublant. Moi, je demande au gouvernement : Est-ce qu'ils le savaient
quand ils l'ont nommé? C'est la question que je me pose. S'ils le savaient,
c'est un gros problème. Vous êtes chef de parti, vous vous appelez François
Legault. Vous dites, je le cite : Il a commis une erreur. Vous ne pouvez
pas, comme premier ministre, dire : Bien, je vais te donner un emploi dans
la haute fonction publique. Alors, je demande à M. Legault d'être
transparent et de nous dire s'il le savait, lui, qu'il était toujours
là-dedans? Je veux dire, quand on parle de M. Le Bouillonnec, puis qu'on
dit : Ah! O.K. Tu pourras peut-être être nommé par nous, caquistes, à la
fonction... à la haute fonction publique, c'est l'une des premières questions :
Aie! T'as-tu toujours des intérêts dans cette histoire-là? J'ai été très
surpris ce matin d'apprendre ça. Alors, que savait François Legault?
Des voix : ...
Journaliste : Vous vous
attendez à quoi, aujourd'hui, de la part d'Eric Caire?
M. Tanguay : Ah! bien,
qu'Eric Caire endosse notre demande. Je pense que, sans préjuger, parce
qu'enquête doit avoir lieu, il doit être suspendu de ses fonctions. Dominique
Savoie doit accueillir notre demande, le suspendre et procéder à une enquête
sur ce cas-là. Et je m'attends à ce qu'Eric Caire appuie cela, appuie cette
demande.
Journaliste : Est-ce qu'il
devrait être proactif et poser des gestes dès aujourd'hui?
M. Tanguay : Moi, je pense
que, dans les prochaines minutes, ça devrait être confirmé qu'il y a enquête et
que... La lettre est partie, là, c'est clair comme de l'eau de roche pour nous,
il doit être confirmé par Mme Savoie, puis Eric Caire doit également appuyer
cette demande-là. Il ne peut pas rester en fonction, là.
Journaliste : Pour bien
comprendre, si l'enquête dit : Oui, effectivement, il a encore des parts
dans cette entreprise-là, pour vous, il ne doit plus être sous-ministre?
M. Tanguay : Bien, c'est le
rapport... et la conclusion à laquelle Dominique Savoie et les personnes en
charge à la haute fonction publique... Est-ce qu'il peut? C'est la
question : En vertu de l'éthique, du code d'éthique, du comportement
exemplaire des hauts fonctionnaires, peut-il, ne serait-ce qu'avoir de telles
parts dans cette entreprise-là, alors qu'on sait que c'est illégal au Québec?
C'est la question à laquelle ils doivent répondre. En plus, il doit y avoir
enquête sur les autres faits troublants de prêts troublants remboursés, de
fausses représentations. Je parle au conditionnel, encore une fois, toute
lumière doit être faite.
Journaliste : Est-ce que je
peux poser une question sur les négociations?
M. Tanguay : Oui, oui.
Journaliste : ...prendre une
gorgée d'eau?
M. Tanguay : Est-ce que c'est
la question?
Journaliste : Non, pas du
tout... parce qu'habituellement c'est ça que vous faites quand je vous pose une
question. Si on y va uniquement sur les chiffres, là, la masse salariale du
gouvernement du Québec, c'est 60 milliards, c'est 52,4 % du budget du
Québec de 115 milliards. Il y a, sur la table, 9 milliards
supplémentaires. On va jusqu'à où pour satisfaire les syndicats?
M. Tanguay : On n'a pas le
choix de s'entendre avec nos travailleurs, travailleuses. On ne peut pas
imaginer un gouvernement qui ne s'entendrait pas. Est-ce que c'est une part
importante de notre budget? Bien évidemment. C'est la part première d'un poste
budgétaire. On n'a pas le choix. Donc, l'analyse est non seulement retenir ceux
qui sont déjà là puis qui n'ont pas quitté, mais également être capable d'en
recruter d'autres. Ma collègue Elisabeth Prass a parlé des psychologues
également, qu'on doit aller rechercher dans notre réseau public. Alors, on n'a
pas le choix de s'entendre, le gouvernement n'a pas le choix de s'entendre.
Oui, il faut mettre plus d'argent. Puis nous, au Parti libéral, on dit :
Bien, il faut créer la richesse. Alors, créer la richesse, comment on fait ça?
Quand on a un gouvernement de l'économie, on soutient nos PME puis on fait...
on fait des ententes qui vont être bénéfiques pour le Québec, là.
Journaliste : Mais
pensez-vous que le gouvernement doit se rendre aux demandes des syndicats?
Donc, 20 % ou 21 %...
M. Tanguay : Ça participe de
la négociation. Je pense qu'ils vont s'entendre à quelque part entre les deux,
le syndicat a des demandes, puis le syndicat a toujours, puis les travailleuses
et travailleurs ont toujours dit : Nous, on a des demandes initiales, puis
j'entendais encore des représentantes des travailleurs, travailleuses
dire : On va... on doit se rejoindre à quelque part dans le milieu, là.
Journaliste : Mais comment
vous évaluez ce qui s'est passé dans les dernières heures? Parce qu'il y a une
certaine accélération des négociations. Est-ce que vous avez espoir, vous, que
ça se conclue avant Noël?
M. Tanguay : Honnêtement, là,
on ne peut pas passer à côté. C'est une... d'heure en heure, chaque heure qui
passe, c'est des listes d'attente qui s'ajoutent. C'est des enfants qui ne sont
pas... des élèves qui ne sont pas sur les bancs d'école. C'est quoi, c'est dans
deux semaines et demie, là, la fin de la session, d'ici aux fêtes, qui est le
22 décembre? Je ne peux pas croire que ça ne pourra pas se régler dans les
prochaines heures, prochains jours.
Effectivement, on voit que ça s'est comme
accéléré. Il faut que le premier ministre aussi mette son poids là-dedans,
dénouer les impasses qu'il peut y avoir à gauche et à droite. Mais le
gouvernement n'a pas le choix de s'entendre. Puis, encore une fois,
malheureusement, je sais qu'on ne peut pas changer le passé, mais on dénonce le
fait qu'on a perdu un an. Ils ont discuté, ils ne se sont pas entendus. Puis
François Legault disait dès juin : Attendez-vous à un automne chaud. On
disait : J'espère qu'on n'aura pas d'automne chaud. Là, c'est ce qui est
là, malheureusement.
Journaliste : Sur les
inquiétudes des clients de la Caisse de dépôt et placement, qui s'inquiètent du
mandat pour le réseau structurant, d'indépendance de la Caisse, vous en pensez
quoi?
M. Tanguay : Effectivement,
je pense que la Caisse de dépôt et de placement est en contact constant avec
ses actionnaires. La Caisse de dépôt et de placement, c'est le bas de laine des
Québécoises et Québécois, qui est là pour faire fructifier, entre autres, les
fonds de pension qui y confient des sommes colossales. Maintenant, est-ce que
la Caisse peut jouer un rôle tout en étant profitable... de développeur ou en matière
de transport structurant? Ça, nous, on l'a fait avec le REM à Montréal, legs de
Philippe Couillard et du gouvernement libéral. On pense que, oui, il y a une
préoccupation, parce que la Caisse est là pour faire fructifier nos avoirs.
Mais est-ce que la Caisse peut être un acteur dans le développement de
transport structurant comme le REM, qu'on a fait, nous les libéraux, on pense
que oui. Mais effectivement, c'est une question d'équilibre.
Journaliste : Puis le fait
qu'on a déjà dépensé 1 milliard, qu'on va avoir déjà dépensé
1 milliard, en 2024...
M. Tanguay : Vous parlez pour
le tramway?
Journaliste : ...pour le
tramway.
M. Tanguay : Pour le tramway,
oui, c'est malheureux. C'est le résultat... je vous parlais du cône orange caquiste
la semaine passée, c'est le résultat d'un gouvernement qui nous fait perdre
notre temps. On a perdu cinq ans avec la CAQ. Sur tous les dossiers, on
n'avance pas, dans même certains dossiers, on recule. Alors, c'est du temps
qu'on a perdu. Puis dites-vous une chose, dans un an, ça va coûter plus cher.
Dans cinq ans, ça va coûter encore plus cher, ça ne baissera pas. Alors, le
temps qui passe et le temps qu'il perd, c'est de l'argent aussi qu'on perd.
Journaliste : ...prolongation
de la session, est-ce que vous acceptez la main tendue du gouvernement ou vous
revenez sur votre position?
M. Tanguay : Comme on l'a
dit, le temps passe vite. Je pense que c'est mardi... non. On est jeudi
aujourd'hui. Mercredi, excusez-moi. Comme on l'a dit hier, nous, on est là pour
travailler. On espère que le Parti québécois va réaliser que trois jours pour
lire, rendre publics les articles du projet de loi n° 15
avant qu'un bâillon ou un éventuel bâillon nous tombe sur la tête, c'est déjà
ça qu'on pourrait avoir. Alors, nous, on est prêts pour travailler. On veut que
ça procède la semaine prochaine.
Journaliste : C'est une
mauvaise décision du Parti québécois de...
Journaliste : C'est une très
mauvaise décision du Parti québécois. Le Parti québécois, là, ils ne sont même
pas présents à l'article par article... Excusez-moi, parce que ça vient me
chercher, là. Le Parti québécois, là, qui ne sont même pas là la majorité du
temps, à travailler pour les Québécoises et Québécois, à l'article par article
sur le projet de loi n° 15, ils ne sont même pas là
la majorité du temps, puis que, là, ils viennent nous dire : À part de ça,
on refuse que vous siégiez puis que vous travailliez, même en notre absence,
pendant trois jours de plus, là. Je pense que Paul St-Pierre Plamondon, là,
doit se ressaisir puis nous laisser faire notre travail. Puis si le
gouvernement nous donne trois jours, bien, on va les prendre. On aurait aimé
plus, on aimerait ça que ça ne finisse pas en bâillon, qu'on ait le temps de
tous les lire, mais ils ne peuvent pas nous empêcher de travailler.
Journaliste : ...parle de
bâillon déguisé, là, depuis le début.
M. Tanguay : Moi, ce que je
constate, là, bâillon déguisé, là, Paul St-Pierre Plamondon, il veut-u que ça
finisse en bâillon vendredi ou il voudrait qu'on ait trois jours de plus? Puis,
je veux dire, le gouvernement a toujours loisir de dire : Bien, moi, ça y
est, c'est fini, je fais un bâillon. Il peut le faire vendredi, il pourrait
peut-être le faire jeudi. On va le dénoncer, le bâillon, nous autres, on
aimerait ça tous les lire. Mais trois jours à prendre, on les prend. Pourquoi
Paul St-Pierre Plamondon nous ferait perdre trois jours de travail? On est là
pour travailler puis analyser les articles. On se fait passer des sapins durant
les bâillons. Puis Paul St-Pierre Plamondon, je ne sais pas s'il en a déjà
vécu, là, dans la dernière année, je ne pense pas, mais il va se rendre compte
qu'on se fait passer des sapins par la CAQ durant les bâillons.
Journaliste : M. Tanguay,
le PQ va vous répondre qu'ils sont juste quatre députés...
M. Tanguay
: Ah, oui!
c'est bien triste, ils sont juste quatre députés. Mais à un moment donné, il y
a une question de priorités. Puis ils sont juste quatre députés, je ne leur
faisais pas grief avant aujourd'hui de ne pas être là la majorité du temps sur
le projet de loi no 15, mais de nous dire : Pas de consentement, puis
on vient de vous empêcher de travailler trois jours de plus, là, je leur fais
grief. Pourquoi nous empêcher de travailler? Qu'ils ne soient pas là, les
électeurs jugeront. Je n'en faisais pas grief. Mais en plus qu'ils ne sont pas
là la majorité du temps, ils disent : Puis à part de ça, vous n'allez pas
siéger, voyons donc! L'intérêt supérieur des Québécoises et Québécois commande
à Paul St-Pierre Plamondon de nous laisser travailler au moins ce deux
jours-là, puis on dénoncera le bâillon si ça finit en bâillon.
Journaliste : Qu'est ce que
ça vous donne de plus, au juste, ces trois jours-là?
M. Tanguay
: Ça nous
donne qu'on va lire les nombreux amendements. Il y a une somme remarquable de
groupes, d'organismes, de professionnels des différents réseaux qui sont à
l'écoute de ce qui se passe heure après heure, oubliez le PQ, en commission
parlementaire, qui sont en contact avec André Fortin, député de Pontiac
libéral, qui a été là pour toutes les 220 heures et plus, avec Michelle
Setlakwe également et les collègues qui disent : Oh! ça, faites attention!
Que veut faire le ministre? Et qu'on amende puis on bonifie. On travaille.
Nous, là, notre travail, c'est ça. On ne peut pas... Écoutez, on ne peut pas
nous empêcher de faire notre travail. Puis ça, c'est le PQ de Paul St-Pierre
Plamondon qui le ferait, je le dénonce. Voyons donc!
Journaliste : La semaine
prochaine, ils pourraient être les tous les quatre, il y a juste une
commission.
M. Tanguay : Ils feront ce
qu'ils voudront. S'ils ne sont pas là, ils ne sont pas là. Nous autres, là,
l'opposition officielle libérale, là, on est là sur tous les projets de loi, à tous
les jours, à toutes les heures, à toutes les minutes. Ils feront ce qui
voudront. Mais, de grâce, qu'ils ne nous empêchent pas de travailler dans
l'intérêt des Québécoises et des Québécois, là. Paul St-Pierre Plamondon, là,
il est temps qu'il se ressaisisse, là.
M. Tanguay : Mme Caron,
est-ce que le gouvernement vous envoie des signaux positifs, là, par rapport à
votre projet de loi? Est-ce qu'il pourrait aller plus loin?
Mme Caron : Le seul signal
que j'ai, c'est qu'il va être appelé aujourd'hui. Donc, pour... Et je vaispouvoir parler pendant une heure pour
convaincre le gouvernement d'aller plus loin, de ne pas s'en tenir... c'est ça,
de l'adopter, évidemment, de ne pas s'en tenir au principe. Il y a des groupes
qui sont prêts à venir en consultation si le projet de loi est étudié en
commission parlementaire pour être adopté. Alors, le seul signal que j'ai,
c'est qu'on va, aujourd'hui, pouvoir... je vais pouvoir parler du principe du
projet de loi. Alors, la suite reste à surveiller.
Journaliste : Avez-vous pu
rencontrer le ministre Girard à ce sujet?
Mme Caron : Non, je n'ai pas
rencontré le ministre Girard personnellement. Par contre, j'ai eu la chance de
l'interpeller quand on a fait... parce que ça fait depuis le mois de février,
là, que je travaille sur ce dossier-là. Donc, j'ai pu l'interpeller en
commission... à la Commission des finances publiques, au moment de l'étude du
budget, par exemple. J'ai pu l'interpeller en Chambre aussi, il y a eu un débat
de fin de séance. Donc, il est très au fait des demandes. Il y a des groupes
qui l'ont rencontré directement aussi.
Alors, il ne faut pas laisser... il ne
faut pas relâcher la pression, c'est trop important dans le contexte actuel,
les gens.
Journaliste : ...une ouverture,
parce que c'est vrai, vous dites, là, ça fait longtemps que vous portez ce
dossier-là, puis il n'y a jamais eu vraiment de signe d'ouverture du
gouvernement.
Mme Caron : Bien, j'espère
que le fait d'appeler le projet de loi aujourd'hui, que ça montre une ouverture
à l'écoute et à l'action par la suite, c'est mon souhait le plus cher. Ce n'est
pas pour moi, c'est pour les 72 000 personnes invalides de 65 ans et plus, là,
c'est essentiel, c'est une question de survie pour eux. Alors, j'ose espérer
que le gouvernement va faire la bonne chose.
Journaliste
: Mr. Tanguay, the SQ police
officers are mad, the FAE is mad, the Common Font is unhappy and the FIQ is
unhappy; and they are going to add pressure on the ground in the negotiation process. What's... How do you
qualify the approach of the Government who is failing...
M. Tanguay
: Yes, I was about to use that word, it's a failure, it's a total
failure. The CAQ government, it
shows its incapacity to negotiate in due time and to
have a positive... result for our workers in the health system, education and
everywhere. Again... that, it's the capacity for the State to provide the
citizens with all the essential services. So, with the CAQ, it's a total
failure. And at the end of the day, we can see that they are missing thousands
and thousands of workers within our public services. So,
how the Government with that
approach will appeal to new persons, to say: He! I would love to work for the
public services.
Again, it's a total failure.
They started discussions a year ago. They knew the inflation rate. They knew
the burden because it cost a lot of public money, but it's important, it's a must and it's a failure.
Journaliste
: And the Government
came back because, I mean, like, they are going to put forward the fact that
the global offer, it's 16.7%, but then, you look at the salary, an increase of
12.7%. But is it reasonable thinking about the fact that there are demands,
there are people that are in need, and they need help from the Government? It is reasonable this latest
offer from the Government?
M. Tanguay
: I think that... and I will be not commenting, saying that for us,
Liberals, the last offer should be this or that. That being said, it's a must,
they need to negotiate. They need to have a common ground, a deal at the end of
the day, and quickly because, in the meantime, people don't have access to the
public services in due time. For instance, our students at school, they are not
at school. So, it's a whole failure and the Government must accelerate, must reach a deal quickly; and Premier Legault
needs to be involved quickly.
Journaliste
: Do you think there is any... they will have this... by the holiday?
M. Tanguay
: I hope, I hope; and I'm 100% sure that it is feasible, it's a must.
It's the Governmentresponsibility, François Legault responsibility to reach a deal quickly.
We've lost enough time.
Journaliste
: ...about students education right now, given what happened in the
pandemic, they lost a lot of time in the classroom, they are losing time now.
François Legault, yesterday, said: Students are his priority. What...
M. Tanguay
: Yes, it's his priority, but we see, it's a failure to make sure
that the students will be at school, so it's a huge preoccupation for us. They
must be at school, learning, socializing with other students, you know. It's
very, very important. And also
on the health system as well, people are... add to the lists, you can see the
waiting time at the emergency rooms. So, again, this Government has the first, top priority to be able to... all the public
services. But it's not the case, it's a total failure. So, we hope for the
best, quickly. We lost enough time.
Journaliste : ...si vous
donnez le consentement pour siéger la semaine prochaine, est-ce que ça veut
automatiquement dire que jeudi il y a adoption du projet de loi?
M. Tanguay : Le gouvernement
peut toujours... le gouvernement, là... Ce qu'on discute, puis on espère que le
PQ va réaliser ça, là, c'est du temps qui nous ferait, de consentement,
travailler trois jours de plus, article par article. Qu'il y ait un débat
public puis qu'on alerte les journalistes puis les organismes : Aïe! il se
passe ça. Pas vrai? Oui. Alors... Puis qu'on fasse reculer le ministre sur
certaines mauvaises décisions. Le gouvernement a toujours le loisir de
dire : Bon, ça se termine aujourd'hui, on appelle un bâillon.
Alors, nous, dans un monde idéal, on
prendrait le temps qu'il faut. On proposait une semaine. Nous, on disait qu'une
semaine de plus était plus que raisonnable pour dire : On est capables,
minimalement, de faire un travail. Là, ils nous donnent trois jours, bon. On
n'en a pas cinq, on en a trois, on va les prendre. Nous, il est clair qu'à la fin,
le jeudi, si ça se termine en bâillon, on va le dénoncer puis on va dire :
C'est épouvantable! Parce que, là, ils vont nous passer une couple de sapins.
Je vous le dis, la CAQ nous passe des sapins en bâillon. Le bâillon, là, ça
veut dire que les 300, 200, 150 articles qui n'ont pas été étudiés, là, on les
lit, on les adopte, on les lit, on les adopte. Mais qu'est-ce que ça veut dire?
Puis ils rajoutent des amendements. Alors, bâillon égal brouillon.
Journaliste : ...le sapin,
autrement dit, en siégeant trois jours de plus.
M. Tanguay : Oui. Puis ce
n'est pas parce qu'on n'a pas l'esprit des fêtes, là, mais des sapins, dans la
législation, on n'en veut pas.
Journaliste
: ...talking about a deal to
extend it. Is there any progress since yesterday...
M. Tanguay
: They are in constant communication, but each and everyone must agree. Now, there's the Parti Québécois
who said no... «pas de consentement», so we hope that Paul St-Pierre will allow
us to work for the best interest of all Quebeckers.
Journaliste :
...là-dedans, c'est la CAQ ou c'est le PQ, à votre avis?
M. Tanguay : Écoutez, moi, ce
que je constate, là, c'est qu'on avait trois jours, trois jours de plus pour
travailler, puis que Paul St-Pierre Plamondon nous empêcherait de travailler
trois jours. Moi, là, je veux dire, le gouvernement... Je pense que c'est une
première, on me corrigera si j'ai tort, là, en cinq ans, que l'on a cette
opportunité-là. Bien, on va la saisir. Je ne vais pas féliciter, parce qu'on
aurait aimé ça, prendre le temps, tout le temps qu'il faut, mais on va le
prendre, le trois jours. Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 28)