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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor, et M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Le mercredi 10 avril 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-quatre minutes)

M. Grandmont : Bonjour, tout le monde.

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde. Bonjour. Donc, j'ai pris connaissance hier de la lettre du premier ministre et aussi de ses propos en Chambre en réponse à mon collègue Gabriel. Et je dois dire que c'est une réponse très encourageante qu'on a eue de la part de François Legault hier. Il semble avoir compris à quel point les aînés ont besoin d'être mieux protégés face aux évictions, à quel point il y a de la détresse humaine derrière ces situations-là. Il semble avoir décidé de rejoindre le consensus qui se dessinait déjà, le quasi-consensus qu'on avait, là, dans les dernières semaines, avec plusieurs groupes de la société civile, avec les autres formations politiques représentées ici, à l'Assemblée nationale.

Donc, ce qu'on va faire, nous, ce matin, c'est qu'on va déposer une motion pour aller sceller ce travail de collaboration entre tous les partis politiques. Moi, je suis très enthousiaste de cette ouverture-là. J'ai très hâte de travailler avec la ministre Duranceau et mon collègue Andrés pour mieux protéger les locataires aînés des évictions. Je sais que les aînés sont très anxieux de la crise du logement en ce moment. Donc, je pense que c'est un signal positif qui a été envoyé puis j'ai hâte qu'on se mette au travail. Merci.

M. Grandmont : Si vous permettez, je vais y aller aussi sur un enjeu qui est important dans ma circonscription, mais plus large aussi que ma circonscription, parce que je vais vous parler de la clinique SABSA. C'est une clinique d'infirmières qui travaille avec les plus vulnérables de la grande région de Québec, puis là on parle vraiment, là, de Charlevoix jusqu'à Portneuf, en passant par Lévis, 5 000 personnes, des personnes désaffiliées, des personnes qui n'ont pas de carte RAMQ, des personnes en situation d'itinérance, avec des problèmes de toxicomanie, bref de santé mentale également aussi. Et puis là, actuellement, on a... Bon, vous avez vu la lettre ouverte, là, samedi, dans Le Devoir.

Cette clinique-là, malheureusement, risque de fermer par manque de financement. Puis on sait que c'est un enjeu qui est très important. C'est une clinique qui répond à un trou de services important qui existe dans le réseau de la santé actuellement. Cette clinique-là, elle est essentielle à Québec. Je ne peux même pas imaginer ce que ça... ce que ça occasionnerait comme problématiques multiples à Québec si cette clinique-là devait fermer. On sait que la CAQ a investi davantage d'argent, a annoncé des sommes. La clinique SABSA n'est pas... n'est pas admissible à ces sommes-là qui ont été octroyées par le... qui ont été dévoilées par le ministre Dubé, alors que les cliniques privées, elles, ont le droit d'avoir accès à ces sommes-là. Elle, SABSA, parce que c'est un OBNL, pour l'instant, ne cadre pas. Donc, ce que je demande aujourd'hui au ministre, c'est de sortir de la partisanerie. C'est... Puis je vais demander une chose, aussi, comme je l'ai fait hier, à tous les autres partis politiques puis aux élus de la grande région de Québec, de sortir de la partisanerie. Cette clinique-là, on en a besoin. Je dois… on doit absolument s'assurer à la CAQ que cette clinique-là soit... reste ouverte, qu'elle puisse avoir accès à des sommes qui lui sont dédiées pour poursuivre sa mission fondamentale. Merci.

Journaliste : ...

M. Grandmont : Exactement. Donc...

Journaliste : ...

M. Grandmont : Il y a eu un 400 millions de dollars qui a été annoncé récemment, en fait, une convention-cadre qui a été dévoilée en 2023, dans laquelle, par ailleurs, tout de suite avant, si vous voulez, en référer à cette entente-cadre là, cette convention-cadre là, on dit spécifiquement que les cliniques, comme celle de SABSA, avec des infirmières praticiennes qui sont sur le terrain, qui ont un modèle OBNL, ne peuvent pas rentrer dans cette convention et qu'elles auront, elles aussi, leur convention bientôt. Là, on leur dit, à SABSA, que cette... cette entente-cadre-là, ils l'auront seulement dans deux ans. Dans deux ans, c'est les élections, c'est 2026. D'abord, attendre deux ans puis, en plus, mettre ça l'année d'une élection, je comprends les gens de SABSA d'être très inquiets actuellement. Il faut absolument régler ce problème-là le plus rapidement possible.

Journaliste : ...le Parti québécois, là, qui demande une date butoir pour un référendum sectoriel sur l'immigration.

M. Grandmont : Bien, je vais te laisser répondre…

Mme Labrie : Bien, écoutez, nous, on... Ce qu'on dit sur ce dossier-là, depuis assez longtemps, vous avez entendu mon collègue Guillaume Cliche-Rivard s'exprimer là-dessus, c'est qu'au Québec on a des pouvoirs en immigration qu'on n'utilise pas encore. Donc, oui, on voudrait avoir tous les pouvoirs en immigration, nous, à Québec solidaire, mais ce qu'on voit devant nous, c'est un premier ministre qui n'utilise même pas tous les pouvoirs auxquels il a accès en ce moment. Donc, ça, c'est ce qu'on lui demande de commencer par faire.

Journaliste : ...campagne aux côtés de M. Legault... M. St-Pierre Plamondon, dans le camp du oui, pour rapatrier les pouvoirs ...référendum sectoriel sur l'immigration?

Mme Labrie : Écoutez, on n'en est pas du tout là, on n'en est pas du tout là. Nous, on lui demande de se mettre au travail pour utiliser les pouvoirs qu'il a à sa disposition. Je vous invite d'en discuter avec mon collègue Guillaume Cliche-Rivard, il a fait énormément de sorties là-dessus depuis son arrivée ici, à l'Assemblée nationale. Il y a des pouvoirs qu'on n'utilise pas en ce moment.

Journaliste : ...référendum demain matin, vous n'êtes pas en mesure de nous dire comment voterait Québec solidaire?

Mme Labrie : Bien, je suis en mesure de vous dire qu'on est en faveur d'avoir tous les pouvoirs en immigration au Québec, comme l'ensemble des pouvoirs qu'on revendique dans tout champ de compétence.

Journaliste : ...

Mme Labrie : On est en faveur d'avoir tous les pouvoirs en immigration. Est-ce qu'on a besoin d'un référendum pour ça? Commençons donc par utiliser les pouvoirs qu'on a puis faire la démonstration qu'on utilise tous ces pouvoirs-là.

Journaliste : ...la question a été discutée en caucus, si je comprends bien?

Mme Labrie : C'est un fait qu'on n'a pas discuté de ça spécifiquement en caucus, mais, sur le fond, là, nous, on voudrait avoir tous les pouvoirs en immigration, comme sur tous les dossiers, mais ce qu'on voit, c'est que, même ceux qu'on a déjà, le gouvernement de la CAQ ne les utilise pas tous.

Journaliste : Est-ce que vous vous attendez à une prise de position de M. Attal, la réaffirmation du ni-ni, là?

M. Grandmont : Du... pardon, du ni-ni?

Journaliste : ...

M. Grandmont : Je ne sais pas, mais on verra. On ne s'attend pas à... C'est-à-dire qu'on va commencer par le rencontrer, là. Je sais qu'il y a des événements protocolaires qui vont être organisés, notre chef parlementaire, Gabriel Nadeau-Dubois, va participer à cette rencontre-là avec Gabriel Attal.

Journaliste : ...

M. Grandmont : Bien, le rencontrer, discuter avec lui. C'est sûr qu'on est toujours très intéressés à rencontrer les chefs d'État étrangers. Je pense que ça fait partie d'une bonne pratique à avoir ici, au Québec, on veut que le Québec, évidemment, s'émancipe, devienne un pays, donc, c'est une bonne façon, de participer à ces rencontres-là. Nos attentes ne sont pas très élevées. Je vous dirais qu'on n'a pas extrêmement... on n'a pas de nombreux atomes crochus avec Gabriel Attal et son gouvernement. On peut parler de la réforme des retraites, là, qui a été adoptée sous bâillon, si on peut utiliser un parallèle, la crise des agriculteurs qui sévit depuis quand même un bon bout de temps, là-bas, avec des problématiques qui sont similaires aux nôtres ici. Donc, on va le rencontrer, mais les attentes, les...

Journaliste : ...

M. Grandmont : Bien, c'est effectivement un gouvernement qui est de droite, on peut le dire, aussi. Les enjeux que... la façon dont il a géré la réforme de l'éducation quand il était ministre de l'Éducation, aussi, bon, c'est des façons de procéder que nous... qu'on n'emploierait pas de notre côté. Maintenant, on va faire les rencontres protocolaires avec plaisir, parce que c'est important de le faire, mais on n'a pas de grandes attentes vis-à-vis un gouvernement qui est de droite comme ça.

Journaliste : Mais est-ce que vous voulez politiser la rencontre? Les éléments que vous avez évoqués, est-ce c'est des choses que vous voulez discuter avec lui?

M. Grandmont : Non, non, non. C'est juste discuter, effectivement, on ne va pas politiser. Je pense qu'on peut agir de façon tout à fait civique et cordiale, même si on a des désaccords profonds sur certaines façons de voir l'organisation de la société.

Des voix : ...

Journaliste : Est-ce que la position de Québec solidaire par rapport à un troisième lien pourrait changer en fonction de ce que la Caisse de dépôt va proposer, probablement quelque part cet été?

M. Grandmont : Oui, bien, c'est ça, là, vous faites référence un peu à ce qui s'est passé, là, par deux fois. Moi, j'ai été un peu estomaqué, là, dans les dernières semaines, là, de voir que le Parti québécois a commencé à entretenir une espèce de position un peu floue sur la question du troisième lien, a dit des choses ici, dans la salle Bernard-Lalonde, puis a senti le besoin de venir corriger par la suite, sur les médias sociaux, sa position.

Ce qui m'inquiète, par rapport à ça, c'est que je pensais qu'ici, à Québec, dans la région de Québec, on avait, chez les partis de l'opposition, une espèce de coalition, en fait, de groupes qui étaient fortement opposés à une version... à une portion autoroutière du troisième lien. Force est de constater que la position du Parti québécois est un petit peu plus instable.

Donc, moi, je veux juste souligner que, depuis les tous débuts, Québec solidaire a toujours été très constant sur la partie autoroutière : ce n'est pas comme ça qu'on va améliorer la mobilité. La demande induite, c'est un phénomène qui est très connu, on ajoute des autoroutes, on va ajouter des voitures sur les routes, on va augmenter le phénomène de la congestion. On a des solutions pour réduire la congestion entre les deux rives, transport collectif, des projets qui existent, qu'on a déjà discutés dans la grande région de Québec, c'est des solutions qui pourraient être mises sur pied, en place assez rapidement puis à un coût raisonnable.

Donc, je m'inquiète, honnêtement, je pensais qu'on avait un front commun un peu plus fort que ça chez les oppositions dans la région de Québec. Donc, j'ai hâte de voir comment la position du Parti québécois va évoluer là-dessus, mais j'avoue que ça m'a un peu déçu.

Journaliste : ...remonterait dans les sondages dans la région de Québec?

M. Grandmont : Bien, je ne sais pas, il faudra lui poser la question, je ne veux pas spéculer, là. Il dit une chose, puis un peu son contraire le lendemain, donc j'avoue que j'en perds un peu mon latin, par rapport à ça, je suis surpris et déçu. Je pense qu'on doit avoir une position beaucoup plus claire que ça, là, actuellement, là, dans le contexte où la CAQ semble vouloir ramener ce projet-là, qui pourrait avoir des impacts environnementaux, sociaux et économiques immenses pour la région de Québec et pour le Québec.

Journaliste : ...qui fera changer d'idée à Québec solidaire qu'il ne faut pas qu'il y ait de l'autoroutier dans un tel projet? C'est ce que je comprends.

M. Grandmont : Je ne vois rien...

Journaliste : ...convaincre, si la caisse engage des coûts, etc., un gouvernement de Québec solidaire...

Journaliste : S'il y a des piliers de bâtis, si... ou des infrastructures déjà en... du bétonnage qui est commencé.

M. Grandmont : ...on fait de la fiction infrastructurale.

Journaliste : Non, mais c'est l'argument de M. St-Pierre Plamondon, qu'il ne veut pas utiliser, là, une pelle mécanique pour démolir des choses qui seraient trop…

M. Grandmont : Oui, oui, oui, je comprends. Écoutez, moi, je... Pour l'instant, il n'y a pas eu de nouvelles informations qui sont sorties, là, il n'y a rien de nouveau. Je ne sais pas si M. St-Pierre Plamondon a des nouvelles informations auxquelles on n'a pas accès. On faisait référence, tantôt, aux sondages, je ne sais pas si c'est un intrant pour lui. Pour nous, ça ne change rien, on a toujours été très cohérent. Même si les gens... même si des sondages montraient qu'il y a eu un appui relativement élevé, là, au troisième lien, on pense qu'il y a des meilleures solutions à mettre en place à Québec. Ça passe par le transport collectif. C'est ce que la science nous dit aussi. Ça serait la meilleure façon aussi d'utiliser les deux infrastructures qu'on a déjà. C'est pour ça qu'on proposait le retour du... tu sais, d'un bus à haut niveau de service sur les deux infrastructures qu'on possède déjà plutôt que d'essayer de s'inventer des nouvelles solutions qui, à terme, là, vont juste augmenter le trafic, là. Il n'y a aucune ville dans le monde, aucun État dans le monde qui a réussi à régler ses problèmes de congestion en ajoutant des voies de circulation. Regardez ce qui se passe au Texas, à Houston, c'est rendu des 20 voies de large. Ça n'a aucun bon sens.

Journaliste : ...Mme Robin dit qu'il n'y en aura pas, d'autos dans le… dans le tunnel péquiste, mettons, appelait ça comme ça. Ça ne vous rassure pas tant que ça?

M. Grandmont : Bien, je veux dire, pour l'instant, Mme Robin, elle travaille pour un organisme environnemental. Si elle veut essayer de convaincre Paul St-Pierre Plamondon à l'effet qu'il ait une meilleure... une position plus claire sur ce dossier-là, je l'invite à le faire. Mais je veux dire, je ne commenterai pas la position de... de Mme Robin. Moi, ce qui m'intéresse, c'est la position de M. St-Pierre Plamondon, actuellement, là, c'est sûr.

Journaliste : Sur le logement, Mme Labrie, là, de ce que je comprends, vous avez des discussions... vous allez avoir des discussions avec Mme Duranceau.

Mme Labrie : Exact.

Journaliste : Comment ça se... comment ça se passe? Puis comment vous espérez réussir là où Andrés a échoué, finalement? Parce qu'il ne l'a pas convaincue lors de l'étude détaillée du projet de loi.

Mme Labrie : Ah! Bien, écoutez, moi, je ne le vois pas comme ça. C'est un dossier qu'on travaille depuis extrêmement longtemps. Dans l'ancienne législature, Andrés avait déposé ce projet de loi là. Moi, je suis revenue à la charge l'année dernière en le redéposant comme porte-parole du dossier aînés. Lui, il l'avait fait à titre de porte-parole en logement. Il a défendu des amendements qui allaient dans le même sens dans le projet de loi n° 31. On a continué la mobilisation parce qu'on y croit, parce qu'on voit l'impact sur le terrain que ça aurait, parce qu'on sait que, dans la société civile, il y a des groupes qui nous appuient, puis ce qu'on constate, c'est que ça donne des résultats. On a réussi à faire évoluer la position du gouvernement là-dessus. On a eu un signe d'ouverture qui était très encourageant, d'abord un peu timide peut-être dans la lettre, mais très encourageant dans les propos à la période de questions en réponse à Gabriel hier. Donc, moi, ce que je vois, c'est que ces efforts-là, au fil du temps, ont porté fruit. On ne s'est pas encore assis ensemble avec Mme Duranceau, mais M. Legault a été très, très clair hier.

Journaliste : …quand vous vous assoyez avec Mme Duranceau, est-ce qu'il y a une date ou c'est encore...

Mme Labrie : Le moment n'a pas été convenu encore, on en discute, mais le plus tôt sera le mieux, j'aurais le goût de vous dire, parce que...

Journaliste : Il n'y a pas d'horizon précis?

Mme Labrie : On va se rendre disponibles, Andrés et moi, mais les aînés qui vivent l'anxiété de la crise du logement, en ce moment, ont hâte de voir ce dossier-là cheminer. D'après moi, ils ont été très heureux de voir le signe d'ouverture de François Legault hier.

Journaliste : ...si je peux me permettre juste de revenir sur la visite de M. Attal. Est-ce que vous partagez le point de vue du Parti québécois concernant l'importance de la France, en termes de reconnaissance, là, dans une stratégie d'accession à la souveraineté? Est-ce que vous y voyez le... le même poids, là, dans le...

M. Grandmont : Bien, c'est sûr qu'on a des liens historiques fondamentaux avec la France, là, je veux dire, on partage beaucoup au niveau culturel, au niveau linguistique, évidemment, avec eux autres. Tout le monde se souvient des paroles du général de Gaulle aussi. Ça a été un moment important dans cette... ce désir d'accéder à la souveraineté au Québec. Donc, évidemment qu'on a des liens profonds avec la France puis on va continuer de les... de les cultiver. Mais, dans le fond, c'est... c'est, tu sais, je pense que c'est donc un pays avec lequel on doit évidemment entretenir des bonnes relations.

Journaliste : Et le volet non-indifférence ou de la non-indifférence... non-ingérence, là, vous… vous le concevez comment?

M. Grandmont : C'est une bonne question. Je vous inviterais à référer peut-être à mon collègue, là, Sol Zanetti, sur ces enjeux-là, peut-être.

Journaliste : On the housing bill for seniors, what urgency will you have working on this bill that many housing advocates say it's past due?

Mme Labrie : Can you repeat, please?

Journaliste : The housing bill for seniors...

Mme Labrie : Yes.

Journaliste : ...and eviction of seniors. What urgency will you have when working on this type of bill, especially when many housing advocates say it's past due?

Mme Labrie : Well, I have a feeling of emergency because I see, in the eyes of the seniors, that they are very anxious about this crisis, and they want the law to change. But, as you know, the deadline for eviction is 31rst of December. So, we have time to work on this... the bill that is on the table for the moment will not make the difference for the people who had an eviction notice in the last months, it's for the next one that we are working for the moment. So, we have time in front of us.

Journaliste : What do you hope is included in the bill to really make a difference?

Mme Labrie : Well, that we want... What we want at first is that the age go down to 65, the time in the… in the houses… down to five, and we want the income to be a little higher. So, that's what we want, but, as we said in the last days, we are open to discussion with the Government. For the moment, I still don't know what is the degree of… of «ouverture» of the Government. I don't know what they want on their side. So, for us, it's very clear. And the feeling of emergency I have is because the seniors, for the moment, they want to get rid of these worries they have to get expulsed of their… of their housing. That's why it's an emergency, it's because they live everyday with this… this stress, this fear to be evicted, even if they don't have a notice of eviction, they live with this fear.

Journaliste : …une petite dernière en anglais. Vous avez... en français, excusez-moi.

Mme Labrie : ...

Journaliste : Vous avez souvent répété le fait que vous étiez prêts à mettre de l'eau dans votre vin, que vous étiez prêts à négocier, que tout gain, aussi mineur soit-il... Mais jusqu'où vous êtes prêts à aller? Et n'avez-vous pas une crainte de vous faire instrumentaliser et récupérer politiquement dans cette histoire-là, que, finalement, les gains soient extrêmement mineurs, mais que le gouvernement s'en serve en disant : Je suis ouvert aux oppositions, je fais des gains pour les aînés.

Mme Labrie : Nous, on a été très clairs sur ce qu'on pense qui doit être fait dans ce projet de loi là. Les groupes qui nous appuient ont été très clairs aussi, et les autres partis qui se sont positionnés, là, le Parti libéral, le Parti québécois, la FADOQ, l'AQDR qui était avec nous, les groupes en logement, ils ont demandé les mêmes choses que nous, pour l'âge à 65 ans, pour le cinq ans dans le logement. Ils étaient d'accord aussi avec la modification de seuil de revenus qu'on propose. Donc, ce consensus-là, il est très clair.

Après ça, nous, on est... on est ouverts à avancer dans la bonne direction. La taille de ce pas-là va effectivement dépendre du pas que le gouvernement est prêt à faire, et après ça leur appartiendra, eux, de se justifier puis d'expliquer pourquoi ils préfèrent mettre le seuil à certains endroits ou pourquoi, certains volets des changements qu'on demande, ils y adhèrent moins. Ils auront leurs arguments à faire valoir, bien sûr, mais moi, je vais prendre toute avancée possible.

Vous savez, quand on est ici, là, comme parti d'opposition, là, face à un gouvernement qui est aussi majoritaire, on prend toute avancée qu'on peut pour améliorer la qualité de vie des gens. Dans la mesure de nos moyens, là, face à un gouvernement majoritaire, là, on a la responsabilité de faire tout ce qu'on peut pour aller chercher le moindre petit gain. Donc, ce gain-là, j'espère qu'il va être le plus grand possible. Les groupes avec lesquels on a travaillé dans les dernières semaines étaient... étaient... comment je pourrais vous dire ça, ils comprennent pourquoi on proposait de mettre de l'eau dans notre vin puis pourquoi on est ouverts aux compromis, parce qu'eux aussi vont être... vont vouloir que ça change, même si c'est plus modéré que ce qu'on propose. Mais ce qui... ce qu'ils nous disaient, c'est : On a quand même besoin de l'intégralité de votre projet de loi. Donc, ces groupes-là, ils se sont exprimés clairement aussi. Puis, si vous étiez là au point de presse, la... il y a deux semaines, avec ces groupes-là, ils l'ont dit, là, eux autres, ce qu'ils veulent, c'est la totalité du projet de loi. Je pense que ça ne sera pas à nous de s'expliquer si, finalement, on ne va pas aussi loin, ce sera à la CAQ d'expliquer pourquoi eux n'ont pas voulu aller plus loin, alors que le consensus était aussi large, mais on va... on va tout prendre.

Journaliste : ...reformuler. M. Legault a dit aussi dans sa lettre : Il ne faut pas créer d'effets pervers, la même ligne que Mme Duranceau a utilisée. Vous connaissez l'argument, là, je ne veux pas le refaire ici. Mais, au fond, on dit souvent qu'on ne veut pas mettre plus de contraintes. Est-ce que vous êtes prêts à accepter ce qui pourrait être considéré comme des gains, selon le gouvernement, mais qui ne serait pas dans la lignée de votre projet de loi? Ce ne seraient pas des contraintes pour les propriétaires, finalement. Je ne sais pas, moi, une bonification pour les aînés, par exemple, une chose... tu sais.

Mme Labrie : Pouvez-vous être plus clair? Excusez-moi, je...

Journaliste : C'est parce que le gouvernement n'a pas l'air de vouloir mettre plus de restrictions aux locataires. C'est sa ligne, depuis toujours, il dit : On veut éviter les effets pervers...

Journaliste : Aux propriétaires.

Journaliste : Comment? Aux propriétaires. Excusez, je me suis peut-être mal exprimé.

Mme Labrie : Bien… Oui, mais il y a trois choses très claires qu'on propose, là. Donc, s'ils ont de l'ouverture, ils doivent avoir au moins de l'ouverture sur un de ces trois éléments-là, là, c'est certain.

Journaliste : ...à aider les locataires aînés, mais ils ont l'air de dire : On ne veut pas mettre plus de restrictions aux propriétaires. Moi, ma question, c'est : Est-ce que des gains pourraient être faits dans une autre forme que dans votre projet de loi, finalement?

Mme Labrie : Bien oui, écoutez, la crise du logement, là, elle est multifactorielle, là, ça, on est sur un microdossier spécifique, en ce moment, avec le projet de loi pour protéger les locataires aînés à faibles revenus des évictions. On est dans le très micro. Est-ce que d'autres choses pourraient être faites dans l'ensemble de la crise du logement pour... pour résorber cette crise-là puis mieux protéger les gens? Assurément. Mais là on est sur un microdossier de la protection des locataires aînés à faibles revenus. Il y a trois éléments dans le projet de loi. Ils nous l'ont dit, qu'ils étaient ouverts. Vous avez entendu les propos de François Legault hier. Donc, de toute évidence, il y a au moins un de ces trois éléments-là avec lequel ils sont d'accord, parce qu'autrement ils n'auraient pas envoyé un tel signal d'ouverture. Moi, ce que j'ai vu hier, c'est un premier ministre qui reconnaissait l'énorme détresse dans laquelle sont plongés les aînés victimes d'éviction au Québec, qui reconnaissait qu'il fallait leur éviter de vivre cette tragédie humaine qu'est une éviction quand on a atteint un certain âge.

Donc, j'ai hâte de voir jusqu'où ils vont être prêts à aller, mais, moi, ce que j'ai vu, c'est de l'ouverture sur au moins un des éléments de notre projet de loi. Je ne sais pas encore lequel, j'ai hâte de m'asseoir avec eux pour en discuter. J'espère que ce sera sur plusieurs des volets du projet de loi, bien sûr, parce qu'on aurait besoin des trois, mais on va travailler avec eux. Puis vous m'avez vue aller, dans les dernières années, moi, travailler avec les autres, je l'ai fait souvent. Ça nous a permis de faire des avancées vraiment pertinentes dans mes dossiers, j'en suis très fière puis je vais le faire encore sur ce dossier-là.

M. Grandmont : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 04)

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