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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de logement et d’habitation

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mercredi 9 avril 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Fontecilla : Bonjour, mesdames messieurs. Donc, vous avez constaté hier, le ministre des Finances, M. Girard, a déposé le p.l. n° 92 comportant toute une série de mesures assez techniques, là, sur et le monde financier en général. Entre autres, il y avait quelques mesures sur les transactions immobilières, principalement quelques mesurettes, dirais-je, sur la transparence et qui renforcent timidement les pouvoirs disciplinaires des organismes de ce secteur-là. C'est une occasion manquée pour le ministre de calmer pour une fois pour toutes les ardeurs spéculatives du marché immobilier. Il n'agit pas sur les principaux problèmes concernant le courtage immobilier qui ont été identifiés depuis longtemps et que nous dénonçons. Par exemple, il n'interdit pas la surenchère à l'aveugle lors d'un processus d'achat, il n'impose pas l'obligation, entre autres, d'imposer de prendre une garantie, une garantie légale. Il n'interdit pas, par exemple, la représentation simultanée par un courtier immobilier du vendeur et d'un acheteur. Donc, c'est une occasion manquée pour, justement, réguler un marché spéculatif, là, qui ne fait que renchérir les prix de l'immobilier au Québec. Merci.

M. Cliche-Rivard : Merci, Andrés. Bonjour, tout le monde. J'espère que vous allez bien. Écoutez, les débats sont repartis de plus belle en immigration, on a entendu des propos que je qualifierais de malheureux hier, de la part du premier ministre et du ministre Roberge. Je fais miens les propos de Dany Laferrière, vous les avez entendus, et je demande aux élus de la CAQ de faire preuve d'humanisme. Hier, le ministre Roberge a parlé des gens qui fuient la guerre et de la persécution comme de la misère du monde, là. Je pense qu'il ne faut pas en rajouter. Le PM lui a dit, justement : Il ne faut pas en rajouter.

Là, on parle souvent de femmes et d'enfants qui fuient la guerre et la persécution, on parle de gens hyper vulnérables. On a de vrais défis en immigration, là. Il y a effectivement notre capacité d'accueil qui a été dépassée. Moi, ce que je demande à nos élus, c'est de trouver des solutions puis de trouver le plus rapidement possible un mécanisme de répartition des demandeurs d'asile. Mais je pense qu'il ne faut pas en rajouter puis je pense qu'il ne faut pas utiliser des mots tels que ceux qui ont été utilisés hier. Il faut se rappeler que, derrière ces chiffres-là puis derrière ces... ce dossier-là, il y a des individus, il y a des enfants qui cherchent la sécurité. Donc, oui, on doit trouver des solutions, oui, on a des défis devant nous, mais ce n'est pas à coups de phrases et de déclarations malheureuses comme ça qu'on va y arriver. Alors, je le demande de... je leur demande, là, de se mettre à la table de négociations puis de travail pour qu'on arrive à un vrai mécanisme de répartition des demandeurs d'asile parce qu'il y a des provinces qui ne reçoivent vraiment pas leur part de demandeurs d'asile. Le Québec en fait plus que sa part. Il y a des provinces, notamment dans les Maritimes, où il y a près de 1 ou 2 % seulement des demandeurs d'asile dans l'ensemble du pays. Ça ne devrait pas fonctionner comme ça. Repartons en négociations, travaillons, trouvons des solutions. Soyons proactifs, soyons responsables.

Journaliste : Mais vous êtes d'accord avec M. Legault quand même, il disait : Il ne faut pas en accueillir plus au Québec. Vous dites : Le Canada peut en accueillir plus, mais pas le Québec.

M. Cliche-Rivard : Je suis d'accord avec M. Legault sur le fond, pas sur la forme. J'aimerais ça qu'on saisisse l'occasion pour s'élever, et qu'on ait des discours puis des propos qui soient plus enlignés avec ce que ces gens-là vivent, et qu'on démontre un peu plus d'humanité et d'humanisme dans comment on parle d'eux. Je pense que c'est vraiment là l'essence de mon propos aujourd'hui. Oui, je l'ai dit, le Québec reçoit trop de demandeurs d'asile. Oui, il n'y a pas de répartition équitable dans l'ensemble du Canada des demandeurs d'asile. Le Québec a beaucoup plus que sa part, on s'entend là-dessus, M. Legault et moi. On ne s'entend pas, par contre, sur comment on en parle, puis on ne s'entend pas sur les qualifications.

Journaliste : ...précisément?

M. Cliche-Rivard : Bien, je n'ai vraiment pas aimé le ministre Roberge, là, puis vraiment je pense que vous avez entendu...

Journaliste : ...quelque chose de spécifique, c'est quoi... Qu'est-ce que vous n'avez pas aimé?

M. Cliche-Rivard : Bien, la misère du monde, là, il le dit, là : On ne peut pas accueillir la misère du monde. Écoutez, là, on parle de gens... Puis après ça, le premier ministre qui lance un petit peu : Là, ce n'est pas le temps d'en rajouter, je veux dire, soyons respectueux et respectueuses des parcours puis des humains, puis des individus en arrière de tout ça, là. Il y a des gens qui se retrouvent dans une vulnérabilité extrême, qui ont fui leur pays, puis on peut penser à Haïti à cause de gangs de rue qui malheureusement, tout ce qu'ils font, ces hommes-là puis ces femmes-là, c'est essayer d'avoir un avenir pour leurs enfants, puis là, on entend ce genre de déclaration là. La misère du pauvre monde, il ne faudrait pas en rajouter. Écoutez, là, c'est vrai qu'on a des enjeux de capacité d'accueil. Je ne le nie pas. C'est vrai qu'on a des problèmes, mais là on peut-tu juste avoir un débat posé et serein sans qualifier et sans mettre d'épithètes sur ces gens-là pour qu'on aille de l'avant, pour qu'on soit plus proactifs, puis qu'on soit plus humanistes.

Journaliste : ...est-ce qu'il faudrait revoir l'entente sur des tiers pays sûrs? Parce que pour l'instant, les seules personnes qui peuvent être accueillies, selon ma compréhension, c'est ceux qui ont des membres de la famille déjà au Canada, sinon ils sont refoulés aux États-Unis. Il y a quelques autres exceptions, là. Est-ce qu'il faudrait élargir les critères pour que davantage de personnes soient accueillies ici?

M. Cliche-Rivard : Bien, vous faites bien de poser la question parce que, là, les unes sont sur la hausse des demandes d'asile reçues, puis là on va le voir dans les prochaines semaines, dans les prochains jours, ces demandes-là vont être traitées, puis on va savoir si finalement ces gens ont capacité ou non d'accéder au territoire puis à faire une demande d'asile au Canada. On a vu également qu'il y avait une réduction importante du nombre de demandeurs d'asile à la fin de l'année dernière. Là, on voit l'augmentation des chiffres, c'est vrai en ce début d'année là. Mais quand on compare aux chiffres qui sont ceux de l'année dernière, finalement, on se réalise qu'on est à peu près dans les mêmes eaux. Donc, attendons de voir qui de ces gens-là se qualifie, parce que vous avez raison de dire que les exceptions sont... sont assez sévères, sont assez serrées.

Ceci dit, moi, l'inquiétude que j'avais avec la version 2.0 de l'entente, c'est que, malheureusement, ça crée des incitatifs aux passages irréguliers, puis ça, ça m'inquiète beaucoup. On a entendu, puis il y a encore des reportages sur des gens qui se font offrir, des passages irréguliers qui mettent en danger des femmes et des enfants, qui vont essayer de rentrer, là, par des chemins autres puis qui vont se faire escroquer par des escrocs, là, qui veulent juste ramasser de l'argent pour se faire du profit. Donc, moi, ça, c'est une inquiétude. Moi, je préférerais qu'on puisse régulièrement déposer une demande d'asile à la frontière. Maintenant, l'état est tel qu'il est aujourd'hui. Les gens peuvent quand même revendiquer des motifs exceptionnels à la frontière quand même. Il y a une discrétion de l'agent frontalier qui peut évaluer une demande sur le fond, puis dire cette personne-là, je ne la renvoie pas parce qu'elle a un risque de persécutions clair dans son pays. Il y a quand même des dispositions discrétionnaires à la frontière. Donc, l'instant...

Des voix : ...

M. Cliche-Rivard : Pour l'instant, je trouve que ça fonctionne, mais on va voir les chiffres. Je ne peux pas voir, là. Je ne sais pas, moi, combien de ces centaines de demandeurs d'asile là vont réussir à se qualifier. On va le voir dans les prochaines.

Journaliste : Est-ce que les États-Unis sont encore un tiers pays sûr, là?

M. Cliche-Rivard : C'est une vraie question qui mérite d'être posée, puis moi, je... je pose les questions actuellement, puis les gens qui vont nous répondre de ça, ce n'est pas moi, là, ici ce matin, c'est des organisations internationales de droits et libertés qui font les études de comment ça se passe sur le terrain, puis c'est Amnesty International qui va probablement décider ou commenter sur la situation dans les prochaines semaines. Il y a Human Rights Watch. Moi, du haut, là, de ma tribune, ici à l'Assemblée, de vous dire que les États-Unis ne sont plus un pays tiers sûr. Je ne suis pas garant de faire ça, mais moi, j'attends la réponse des groupes de la société civile.

Journaliste : En tant qu'avocat spécialisé en immigration, là, le fait qu'on a une menace de déportation massive de la part d'un pays, est-ce qu'on peut considérer là que ce pays est toujours un tiers pays sûr quand il dit on va vous déporter?

M. Cliche-Rivard : Bien, écoutez, il y a... il y a des déportations aux États-Unis, là, quand même depuis longtemps. Là, c'est assez exceptionnel ce que M. Trump fait. Mais les menaces de M. Trump, on les a devant nous depuis des mois, là.

Moi, je veux vous ramener à... au premier mandat Trump. Au premier mandat Trump. Trump avait fait les mêmes allégations, les mêmes propositions, puis les mêmes mises en alerte, et il y a effectivement eu des passages assez énormes de gens qui sont venus vers le Canada. On a connu, là, 2017, vous le savez, vous étiez là ou vous avez vu les commentaires. On est revenus sur M. Trudeau aujourd'hui. Et même avant l'entrée de M. Trump, on avait eu des passages de milliers de demandeurs d'asile vers le Canada qui le demandaient. Là, M. Trump est rentré en pouvoir, il était annoncé et les chiffres ont augmenté, là, mais on n'est pas du tout dans les chiffres puis dans les mouvements de masse qu'on avait vu sous l'ère Trump 1... le premier, là, 1.0. Donc, moi, ce que je... ce que je nous dis aujourd'hui, c'est qu'attendons voir comment les choses se passent, il va y avoir des passages. De quelle teneur seront ces passages-là? Je ne peux pas deviner l'avenir, mais les mouvements énormes de masse qu'on avait vus face aux premières menaces d'expulsion de Trump dans son premier mandat ne sont pas réels aujourd'hui, on ne les voit pas aujourd'hui. Donc, faisons attention, voyons les choses. Mais là, ma déclaration, elle peut mal vieillir, puis demain ça peut être différent. Comme vous, comme moi, comme les Haïtiens, comme les gens aux États-Unis, je le vois au jour le jour. Mais aujourd'hui ce que je dis, c'est qu'attendons voir qu'est-ce qui fonctionne.

Journaliste : Mais quand M. Roberge vous dit, par exemple, nous dit que même l'afflux qu'on a en ce moment excède les capacités d'accueil qu'on a au Québec, est-ce que ça, vous le croyez?

M. Cliche-Rivard : Bien, je le crois, et c'est pour ça que je lui demande de retourner à la table de négociations puis de s'entendre avec ses partenaires. Comment ça se fait qu'on n'est pas capables de trouver une entente sur une répartition volontaire de demandeurs d'asile? Comment ça se fait qu'il y a encore...

Une voix : ...

M. Cliche-Rivard : Bien, à un moment donné, est-ce que le Québec, lui, a donné son feu vert? Est-ce que le Québec, lui, n'a pas son mot à dire sur cette entente-là? Nous, les autres provinces ne veulent pas, mais, nous, il faut vouloir, puis, nous, on n'a pas un mot à dire. C'est ça, le problème. Pourquoi M. Roberge accepte cette explication-là? Pourquoi le premier ministre accepte cette explication-là?

Journaliste : ...

M. Cliche-Rivard : ...bien, ils sont où, les appels? Il est où, le voyage du ministre?

Journaliste : ...au Bloc de faire tomber Justin Trudeau là-dessus.

M. Cliche-Rivard : Ils sont où les voyages du PM puis du ministre à aller cogner à la porte de la frontière des voisins des autres provinces pour leur dire : Écoutez, là, ça ne fonctionne pas, on a effectivement des graves problèmes...

Journaliste : M. Legault en a parlé à chaque conseil de la fédération, à ce que je sache.

M. Cliche-Rivard : Il en a parlé au conseil de la fédération, moi, je trouve que ce n'est pas suffisant, ça ne fonctionne pas, je veux dire, on n'est pas arrivé là. M. Robert, c'est la même affaire, on fait des déclarations, mais on n'arrive à aucune solution. À un moment donné, c'est leur bilan, à un moment donné, c'est leur bilan...

Journaliste : ...autobus, on l'envoie en Ontario.

M. Cliche-Rivard : ...ce n'est pas mon bilan. Non, non, on n'expulse personne volontairement, on prend des ententes à l'accueil. Oui, les gens sont disponibles, les gens sont ouverts, les gens sont volontaires, Il faut qu'on y aille. Moi, je ne pense pas... Moi, je refuse, je n'accepte pas l'explication qu'ils ne veulent pas. Nous, est-ce que quelqu'un nous a demandé notre avis? Est-ce que... Nous ça ne compte pas, là. Le Québec, lui, il n'a pas son mot à dire sur l'acceptabilité. Le Québec doit porter cette question-là au fond et puis doit trouver des solutions, puis on doit avoir un mécanisme volontaire et équitable de transfert des demandeurs d'asile. Les gens sont ouverts.

Moi, j'ai travaillé avec ces gens-là. Je sais que ces gens-là, il y en a qui se destinent au Québec, mais il y en a plein qui arrivent ici seulement parce que l'avion arrive ici. Puis, s'il y avait des mécanismes, s'il y avait des solutions, puis s'il y avait des moyens pour eux d'aller dans les autres provinces, ils iraient dans les autres provinces. Ça fait que les gens sont disponibles, les gens sont prêts, maintenant, les autres provinces doivent faire leur part. Puis, moi, je refuse de dire... puis de baisser les bras, puis de dire : Non, non, ils ne veulent pas, puis ça finit là. Moi, je demande d'aller mettre tout le poids du Québec pour qu'on puisse aller là.

Journaliste : Sur la commission Gallant, vous avez peut-être vu les nouveaux liens entre Mme LeBel et M. Pigeon, la secrétaire générale aussi qui a travaillé avec M. Marsolais. Est-ce que ça enlève à nouveau de la crédibilité de la commission Gallant?

M. Cliche-Rivard : Nous, on était inquiets déjà. J'avais demandé au juge Gallant de faire un examen de conscience. Vraisemblablement, l'examen de conscience n'a pas donné les résultats escomptés. Moi, j'espérais vraiment le voir prendre la bonne décision et se récuser. Je vois que ce n'est pas le cas et je vois que les nouveaux éléments puis les nouvelles allégations ne vont pas du tout dans le bon sens. Là, on a des centaines de millions de fonds publics qui ont été gaspillés par un fiasco. Et là on réalise que tout le monde placé, autour de cette commission-là, a des liens certaines... certaines fois, plus forts, d'autres fois, un petit peu plus subtils, mais quand même assez forts avec des membres influents du gouvernement.

Moi, je pense que, pour la question d'apparence de conflit d'intérêts, je ne vais pas trancher sur le conflit d'intérêts ici, mais une question d'apparence de conflit d'intérêts, je pense que ce ne sont pas les bonnes personnes. Je pense que là, plus que jamais, avec toutes les allégations notamment qui ont été faites, là, face aux amis personnels... Puis tout le monde a droit d'avoir des amis, je ne remets pas en question, mais là de se dire que c'est peut-être ce monde-là qui vont passer la Saint-Jean ensemble, moi ça, ça me cause des problèmes. Puis je pense que les Québécois puis les Québécoises méritent d'avoir un système puis une commission qui va être au-dessus de tout soupçon.

Donc, moi, je leur demande directement par... formellement que l'on revoie complètement qui fait... qui prend part de cette commission-là... qui prend part à cette commission-là, parce qu'au niveau de l'apparence du conflit d'intérêts puis, disons, de la probité de cette affaire-là pour les fonds publics et pour les citoyens québécois, il y a vraiment des questions qui se posent.

Journaliste : Bien, c'est tout le monde, si je comprends bien, en tout cas, toutes les personnes nommées à date, publiquement.

M. Cliche-Rivard : Bien là, tous les gens qui ont un lien... je veux dire, je ne dirais pas tout le monde, mais tous les gens qui ont un lien puis une apparence de conflit d'intérêts avec des membres du gouvernement. Là, je n'ai pas la liste de ceux qui ont été nommés, mais ceux qui sont révélés dans les articles, ceux qui font l'objet de déclaration ce matin puis qui sont des amis personnels, des proches, des gens qui ont assisté à des éléments importants puis à des moments importants de la vie d'autrui. Je pense que là ce n'est vraiment pas le temps, dans une commission qui met en lumière... qui va mettre en lumière des graves fiascos puis des graves gaspillages de fonds publics, ce n'est vraiment pas le temps d'avoir une quelconque question de la part des citoyens et citoyennes sur l'indépendance des joueurs importants de la commission.

Journaliste : Est-ce que le gouvernement aurait dû permettre à la Commission de l'Assemblée nationale d'enquêter?

M. Cliche-Rivard : Tout à fait. Je vais juste rebondir là-dessus. Effectivement, là on en est à dire, M. le juge Gallant aussi. Moi, j'avais espoir, moi, j'avais espoir qu'il prenne la bonne décision, il ne l'a pas prise. Alors, oui, c'est la demande qu'on formule, effectivement, sur...

Journaliste : ...

M. Cliche-Rivard : Mais c'est ce que j'ai dit, l'ensemble des gens qui ont des liens directs puis qui ont des liens avec des membres influents, on peut nommer Mme LeBel, mais pas que... Il y a plusieurs gens là-dedans qui sont connectés directement avec le gouvernement. C'est problématique. Il doit y avoir une absolue indépendance puis une absolue apparence d'aucun conflit d'intérêts dans cette affaire-là. C'est grave une grave affaire. Il y a des centaines de millions de fonds publics qui ont été dilapidés. Et là on avance dans une commission où, à chaque jour, on découvre que des membres influents de cette future commission là ont des liens directs soit avec le gouvernement, soit avec des ministres directement ou avec des gens qui sont proches, c'est un problème.

Donc là, je pense qu'il faut revenir à la case départ de cette affaire-là. Il faut nommer des gens au-dessus de tout soupçon, et il va falloir qu'on avance avec des mandats qui sont globaux, qui sont ceux qui étaient, mais avec les personnes qui vont permettre... Puis là je vais vraiment le dire, là, je ne fais pas d'attaque directement sur le juge Gallant, je ne fais pas d'attaque sur les gens individuellement, on parle d'apparence, là. Puis l'apparence de conflit d'intérêts, c'est important d'aller briser cette image-là puis cette idée-là. Les Québécois et les Québécoises, ils voient les unes, ils voient vos articles. Ils sont vraiment en train de se poser la question de c'est quoi, cette affaire-là, puis comment ça se fait que tout le monde a un lien avec tout le monde. Puis je pense que, là, on n'améliore pas la situation puis on n'est pas en train de régler le problème. Ça fait que, oui, en ce sens-là, je demande à ces gens-là de se récuser puis de... qu'on mette en place des gens qui n'ont aucun soupçon de début de conflit d'intérêts pour que le mécanisme soit jugé comme étant transparent et clair à sa face même.

Des voix : ...

M. Cliche-Rivard : Vous aviez votre question, puis j'y reviens, vous avez raison. Hier, moi, j'étais complètement estomaqué par la décision de la CAQ de refuser d'accepter la motion du leader de l'opposition officielle. Nous, on l'a appuyée. J'ai même vu des ministres caquistes, des interventions caquistes en amont sur la motion dire qu'effectivement il y avait eu outrage au Parlement. Donc, ils appuyaient la première partie, puis après ça, tout d'un coup, on refuse, par contre, qu'il y ait enquête. Là, c'est les parlementaires qui ont été floués, là, c'est la Commission de l'administration publique qui a été flouée. On a eu des informations erronées qui nous ont empêchés de faire notre travail, aux parlementaires, aux redditions de comptes envers l'État. Puis le mécanisme qu'on a, nous, c'est l'outrage au Parlement puis l'enquête. Puis la CAQ refuse de faire ça. Moi, je ne me l'explique pas, je ne vais pas commencer à me l'expliquer. C'est à eux autres de le justifier. Mais la seule question que j'ai, c'est : Qu'est-ce qu'ils ont à cacher? Je ne la comprends pas.

Journaliste : Je voulais vous entendre, M. Cliche-Rivard, vous qui avez travaillé directement avec les demandeurs d'asile, sur cette agence de placement, Iris, qui a envoyé des immigrants dans d'autres régions que ce quoi il leur avait promis? Est-ce que, selon vous, c'est un modèle qui est unique à Iris ou il y a d'autres agences de placement qui procèdent de la même façon au Québec? Et qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour mettre fin à ce type de pratiques là?

M. Cliche-Rivard : On ne mettra pas tous les employeurs dans le même bateau ou dans le même panier, M. Carabin, mais force est d'admettre que, de temps en temps, il y a des articles du genre, là. Ça fait que ce n'est pas un cas isolé, là, on en a à répétition à chaque deux, trois mois. Votre bureau d'enquête puis les autres, là, sortent des enquêtes du genre. Puis c'est effectivement extrêmement problématique et préoccupant. Moi, ça me ramène à la question qu'on pose depuis des années, là : Qu'est-ce qu'on fait avec le permis de travail fermé? C'est un permis de travail. Puis le responsable des Nations unies relatif à l'esclavagisme moderne nous l'a dit, là, c'est propice à l'esclavagisme moderne, le permis de travail fermé. Les gens sont pognés avec leur employeur, les gens n'ont pas de véritable mécanisme de sorti, puis ça crée des situations d'abus telles qu'on les voit puis telles qu'on continue de les voir.

Alors, moi je demande, encore une fois, à ce qu'on ait la vraie discussion. Il y avait la ministre Fréchette qui avait délégué ça, vous vous souviendrez, à la CPMT, qui n'a pas été capable de nous fournir une marche à suivre. Maintenant, la ministre, et le ministre de l'Immigration aujourd'hui doit se pencher sur la question. On ne peut plus continuer de cette façon-là où, à chaque fois, on a des nouvelles sorties sur des déclarations ou des situations complètement dégradantes, complètement abusives. Puis là je ne mettrai pas tous les travailleurs puis tous les employeurs dans le même bateau, mais il faut qu'on mette fin aux permis de travail fermés, il faut qu'on trouve des solutions. Puis ce n'est pas juste moi qui le dis, c'est les Nations Unies.

Journaliste : What did you make of Mr. Roberge's comment, yesterday during an interview at... on RDI, that Québec «ne peut pas recevoir toute la misère du monde», talking about people from Haiti living in the U.S., and that may be forced to cross the border?

M. Cliche-Rivard : I'm really disappointed and concerned towards the words that were used by Minister Roberge, and also by the words and the ways that Prime Minister Legault talked about those migrants as well. Let me recall that those are mainly kids and women fleeing war and persecution. They're asking for empathy and compassion, and this is how the Prime Minister speaks about them. I definitely agree that we can't, and Québec should not be receiving all the asylum seekers that are entering within Canada, we need to have a voluntarily system that allows for an equal share within all provinces of those asylum seekers. I am agreeing with the Premier on those grounds, but I'm not agreeing on the ways that he's speaking about them and how Minister Roberge is speaking about them as well. Dany Laferrière, yesterday, was very vocal about this is not how we should speak about individuals, about human beings. They're extremely precarious, they're vulnerable. And I'm asking for the Prime Minister and the minister to use empathy and compassion within their discourses.

Journaliste : But what does that tell you about Roberge's comprehension of the situation, the way he spoke about people from Haiti?

M. Cliche-Rivard : I mean, I cannot speak for his understanding, but I can speak from what I heard, and I'm definitely not hopeful, and I am concerned about what I heard. So, he is Minister of Immigration, first and foremost, and it's his responsibility to accompany and to welcome those who where fleeing persecution and to be welcoming as well. I mean, we have our rules, for sure. And he has to negotiate with the other provinces to have an equal share. But, it shouldn't be the way he should be speaking about those asylum seekers.

Journaliste : What is it about his language that upsets you?

M. Cliche-Rivard : I mean, he spoke about... «puis» those are French terms, but he spoke about receiving «la misère, toute la misère du monde». I mean, we are speaking about children, we are speaking about individual.

And, it's really Mr. Laferrière, his declaration yesterday, that made so many senses to me. I mean, he said : Those are the future of Québec, those people, those kids. They all... they'll be... they'll be maybe Dany Laferrière in the future. I mean, Mme Kim Thúy, same story, they were boat people from Vietnam. I mean, there are so many people that came here requesting asylum that made such a big difference in Québec's culture and history.

I would want Mr. Roberge to recall that before calling them «la misère du monde». This is what I am requesting.

Journaliste : Sur le tournoi de la PGA à Montréal, rapidement, excusez-moi, vous aviez été très critique de la subvention accordée par Québec. On se rend compte qu'il y a eu moins de touristes hors Québec, finalement, qui ont assisté à l'événement. Est-ce qu'il faut continuer de subventionner ce genre d'événement là?

M. Fontecilla : Bien, c'est très, très questionnable. Tout d'abord, c'est un très mauvais calcul que la ministre du Tourisme a fait, on vient de perdre beaucoup d'argent. Et, sur... justement, dans un contexte de période d'austérité de la part du gouvernement, le gouvernement coupe un peu partout, diminue les services aux patients, coupe dans les services aux élèves et n'est pas capable d'investir dans les infrastructures publiques, comme les hôpitaux, à la hauteur des besoins. On va se rappeler de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Et donc c'est très, très mal venu, ce mauvais calcul qui a été fait. C'est du gaspillage assez pénible, assez pénible devant les yeux de la population.

La Modératrice : Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 22)

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