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(Huit heures une minute)
M. Fontecilla : Bonjour, mesdames
messieurs. Donc, vous avez constaté hier, le ministre des Finances, M. Girard,
a déposé le p.l. n° 92 comportant toute une série de mesures assez
techniques, là, sur et le monde financier en général. Entre autres, il y avait
quelques mesures sur les transactions immobilières, principalement quelques
mesurettes, dirais-je, sur la transparence et qui renforcent timidement les
pouvoirs disciplinaires des organismes de ce secteur-là. C'est une occasion
manquée pour le ministre de calmer pour une fois pour toutes les ardeurs
spéculatives du marché immobilier. Il n'agit pas sur les principaux problèmes
concernant le courtage immobilier qui ont été identifiés depuis longtemps et
que nous dénonçons. Par exemple, il n'interdit pas la surenchère à l'aveugle
lors d'un processus d'achat, il n'impose pas l'obligation, entre autres, d'imposer
de prendre une garantie, une garantie légale. Il n'interdit pas, par exemple,
la représentation simultanée par un courtier immobilier du vendeur et d'un acheteur.
Donc, c'est une occasion manquée pour, justement, réguler un marché spéculatif,
là, qui ne fait que renchérir les prix de l'immobilier au Québec. Merci.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Andrés. Bonjour, tout le monde. J'espère que vous allez bien. Écoutez, les
débats sont repartis de plus belle en immigration, on a entendu des propos que
je qualifierais de malheureux hier, de la part du premier ministre et du
ministre Roberge. Je fais miens les propos de Dany Laferrière, vous les avez
entendus, et je demande aux élus de la CAQ de faire preuve d'humanisme. Hier,
le ministre Roberge a parlé des gens qui fuient la guerre et de la persécution
comme de la misère du monde, là. Je pense qu'il ne faut pas en rajouter. Le PM
lui a dit, justement : Il ne faut pas en rajouter.
Là, on parle souvent de femmes et d'enfants
qui fuient la guerre et la persécution, on parle de gens hyper vulnérables. On
a de vrais défis en immigration, là. Il y a effectivement notre capacité d'accueil
qui a été dépassée. Moi, ce que je demande à nos élus, c'est de trouver des
solutions puis de trouver le plus rapidement possible un mécanisme de
répartition des demandeurs d'asile. Mais je pense qu'il ne faut pas en rajouter
puis je pense qu'il ne faut pas utiliser des mots tels que ceux qui ont été
utilisés hier. Il faut se rappeler que, derrière ces chiffres-là puis derrière
ces... ce dossier-là, il y a des individus, il y a des enfants qui cherchent la
sécurité. Donc, oui, on doit trouver des solutions, oui, on a des défis devant
nous, mais ce n'est pas à coups de phrases et de déclarations malheureuses
comme ça qu'on va y arriver. Alors, je le demande de... je leur demande, là, de
se mettre à la table de négociations puis de travail pour qu'on arrive à un
vrai mécanisme de répartition des demandeurs d'asile parce qu'il y a des
provinces qui ne reçoivent vraiment pas leur part de demandeurs d'asile. Le
Québec en fait plus que sa part. Il y a des provinces, notamment dans les
Maritimes, où il y a près de 1 ou 2 % seulement des demandeurs d'asile
dans l'ensemble du pays. Ça ne devrait pas fonctionner comme ça. Repartons en
négociations, travaillons, trouvons des solutions. Soyons proactifs, soyons
responsables.
Journaliste : Mais vous êtes
d'accord avec M. Legault quand même, il disait : Il ne faut pas en
accueillir plus au Québec. Vous dites : Le Canada peut en accueillir plus,
mais pas le Québec.
M. Cliche-Rivard : Je suis d'accord
avec M. Legault sur le fond, pas sur la forme. J'aimerais ça qu'on
saisisse l'occasion pour s'élever, et qu'on ait des discours puis des propos
qui soient plus enlignés avec ce que ces gens-là vivent, et qu'on démontre un
peu plus d'humanité et d'humanisme dans comment on parle d'eux. Je pense que c'est
vraiment là l'essence de mon propos aujourd'hui. Oui, je l'ai dit, le Québec
reçoit trop de demandeurs d'asile. Oui, il n'y a pas de répartition équitable
dans l'ensemble du Canada des demandeurs d'asile. Le Québec a beaucoup plus que
sa part, on s'entend là-dessus, M. Legault et moi. On ne s'entend pas, par
contre, sur comment on en parle, puis on ne s'entend pas sur les qualifications.
Journaliste
:
...précisément?
M. Cliche-Rivard : Bien, je n'ai
vraiment pas aimé le ministre Roberge, là, puis vraiment je pense que vous avez
entendu...
Journaliste
: ...quelque
chose de spécifique, c'est quoi... Qu'est-ce que vous n'avez pas aimé?
M. Cliche-Rivard : Bien, la
misère du monde, là, il le dit, là : On ne peut pas accueillir la misère
du monde. Écoutez, là, on parle de gens... Puis après ça, le premier ministre
qui lance un petit peu : Là, ce n'est pas le temps d'en rajouter, je veux
dire, soyons respectueux et respectueuses des parcours puis des humains, puis
des individus en arrière de tout ça, là. Il y a des gens qui se retrouvent dans
une vulnérabilité extrême, qui ont fui leur pays, puis on peut penser à Haïti à
cause de gangs de rue qui malheureusement, tout ce qu'ils font, ces hommes-là
puis ces femmes-là, c'est essayer d'avoir un avenir pour leurs enfants, puis
là, on entend ce genre de déclaration là. La misère du pauvre monde, il ne
faudrait pas en rajouter. Écoutez, là, c'est vrai qu'on a des enjeux de
capacité d'accueil. Je ne le nie pas. C'est vrai qu'on a des problèmes, mais là
on peut-tu juste avoir un débat posé et serein sans qualifier et sans mettre d'épithètes
sur ces gens-là pour qu'on aille de l'avant, pour qu'on soit plus proactifs,
puis qu'on soit plus humanistes.
Journaliste : ...est-ce qu'il
faudrait revoir l'entente sur des tiers pays sûrs? Parce que pour l'instant,
les seules personnes qui peuvent être accueillies, selon ma compréhension, c'est
ceux qui ont des membres de la famille déjà au Canada, sinon ils sont refoulés
aux États-Unis. Il y a quelques autres exceptions, là. Est-ce qu'il faudrait
élargir les critères pour que davantage de personnes soient accueillies ici?
M. Cliche-Rivard : Bien, vous
faites bien de poser la question parce que, là, les unes sont sur la hausse des
demandes d'asile reçues, puis là on va le voir dans les prochaines semaines,
dans les prochains jours, ces demandes-là vont être traitées, puis on va savoir
si finalement ces gens ont capacité ou non d'accéder au territoire puis à faire
une demande d'asile au Canada. On a vu également qu'il y avait une réduction
importante du nombre de demandeurs d'asile à la fin de l'année dernière. Là, on
voit l'augmentation des chiffres, c'est vrai en ce début d'année là. Mais quand
on compare aux chiffres qui sont ceux de l'année dernière, finalement, on se
réalise qu'on est à peu près dans les mêmes eaux. Donc, attendons de voir qui
de ces gens-là se qualifie, parce que vous avez raison de dire que les
exceptions sont... sont assez sévères, sont assez serrées.
Ceci dit, moi, l'inquiétude que j'avais
avec la version 2.0 de l'entente, c'est que, malheureusement, ça crée des
incitatifs aux passages irréguliers, puis ça, ça m'inquiète beaucoup. On a
entendu, puis il y a encore des reportages sur des gens qui se font offrir, des
passages irréguliers qui mettent en danger des femmes et des enfants, qui vont
essayer de rentrer, là, par des chemins autres puis qui vont se faire escroquer
par des escrocs, là, qui veulent juste ramasser de l'argent pour se faire du profit.
Donc, moi, ça, c'est une inquiétude. Moi, je préférerais qu'on puisse
régulièrement déposer une demande d'asile à la frontière. Maintenant, l'état
est tel qu'il est aujourd'hui. Les gens peuvent quand même revendiquer des
motifs exceptionnels à la frontière quand même. Il y a une discrétion de l'agent
frontalier qui peut évaluer une demande sur le fond, puis dire cette
personne-là, je ne la renvoie pas parce qu'elle a un risque de persécutions
clair dans son pays. Il y a quand même des dispositions discrétionnaires à la
frontière. Donc, l'instant...
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Pour l'instant,
je trouve que ça fonctionne, mais on va voir les chiffres. Je ne peux pas voir,
là. Je ne sais pas, moi, combien de ces centaines de demandeurs d'asile là vont
réussir à se qualifier. On va le voir dans les prochaines.
Journaliste : Est-ce que les
États-Unis sont encore un tiers pays sûr, là?
M. Cliche-Rivard : C'est une
vraie question qui mérite d'être posée, puis moi, je... je pose les questions
actuellement, puis les gens qui vont nous répondre de ça, ce n'est pas moi, là,
ici ce matin, c'est des organisations internationales de droits et libertés qui
font les études de comment ça se passe sur le terrain, puis c'est Amnesty
International qui va probablement décider ou commenter sur la situation dans
les prochaines semaines. Il y a Human Rights Watch. Moi, du haut, là, de ma
tribune, ici à l'Assemblée, de vous dire que les États-Unis ne sont plus un
pays tiers sûr. Je ne suis pas garant de faire ça, mais moi, j'attends la
réponse des groupes de la société civile.
Journaliste : En tant qu'avocat
spécialisé en immigration, là, le fait qu'on a une menace de déportation
massive de la part d'un pays, est-ce qu'on peut considérer là que ce pays est
toujours un tiers pays sûr quand il dit on va vous déporter?
M. Cliche-Rivard : Bien,
écoutez, il y a... il y a des déportations aux États-Unis, là, quand même
depuis longtemps. Là, c'est assez exceptionnel ce que M. Trump fait. Mais les
menaces de M. Trump, on les a devant nous depuis des mois, là.
Moi, je veux vous ramener à... au premier
mandat Trump. Au premier mandat Trump. Trump avait fait les mêmes allégations,
les mêmes propositions, puis les mêmes mises en alerte, et il y a effectivement
eu des passages assez énormes de gens qui sont venus vers le Canada. On a
connu, là, 2017, vous le savez, vous étiez là ou vous avez vu les commentaires.
On est revenus sur M. Trudeau aujourd'hui. Et même avant l'entrée de M. Trump,
on avait eu des passages de milliers de demandeurs d'asile vers le Canada qui le
demandaient. Là, M. Trump est rentré en pouvoir, il était annoncé et les
chiffres ont augmenté, là, mais on n'est pas du tout dans les chiffres puis
dans les mouvements de masse qu'on avait vu sous l'ère Trump 1... le
premier, là, 1.0. Donc, moi, ce que je... ce que je nous dis aujourd'hui, c'est
qu'attendons voir comment les choses se passent, il va y avoir des passages. De
quelle teneur seront ces passages-là? Je ne peux pas deviner l'avenir, mais les
mouvements énormes de masse qu'on avait vus face aux premières menaces d'expulsion
de Trump dans son premier mandat ne sont pas réels aujourd'hui, on ne les voit
pas aujourd'hui. Donc, faisons attention, voyons les choses. Mais là, ma
déclaration, elle peut mal vieillir, puis demain ça peut être différent. Comme
vous, comme moi, comme les Haïtiens, comme les gens aux États-Unis, je le vois
au jour le jour. Mais aujourd'hui ce que je dis, c'est qu'attendons voir qu'est-ce
qui fonctionne.
Journaliste : Mais quand M.
Roberge vous dit, par exemple, nous dit que même l'afflux qu'on a en ce moment
excède les capacités d'accueil qu'on a au Québec, est-ce que ça, vous le
croyez?
M. Cliche-Rivard : Bien, je
le crois, et c'est pour ça que je lui demande de retourner à la table de
négociations puis de s'entendre avec ses partenaires. Comment ça se fait qu'on
n'est pas capables de trouver une entente sur une répartition volontaire de
demandeurs d'asile? Comment ça se fait qu'il y a encore...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Bien, à un
moment donné, est-ce que le Québec, lui, a donné son feu vert? Est-ce que le
Québec, lui, n'a pas son mot à dire sur cette entente-là? Nous, les autres
provinces ne veulent pas, mais, nous, il faut vouloir, puis, nous, on n'a pas
un mot à dire. C'est ça, le problème. Pourquoi M. Roberge accepte cette
explication-là? Pourquoi le premier ministre accepte cette explication-là?
Journaliste : ...
M. Cliche-Rivard : ...bien,
ils sont où, les appels? Il est où, le voyage du ministre?
Journaliste : ...au Bloc de
faire tomber Justin Trudeau là-dessus.
M. Cliche-Rivard : Ils sont
où les voyages du PM puis du ministre à aller cogner à la porte de la frontière
des voisins des autres provinces pour leur dire : Écoutez, là, ça ne
fonctionne pas, on a effectivement des graves problèmes...
Journaliste : M. Legault en a
parlé à chaque conseil de la fédération, à ce que je sache.
M. Cliche-Rivard : Il en a
parlé au conseil de la fédération, moi, je trouve que ce n'est pas suffisant,
ça ne fonctionne pas, je veux dire, on n'est pas arrivé là. M. Robert, c'est la
même affaire, on fait des déclarations, mais on n'arrive à aucune solution. À
un moment donné, c'est leur bilan, à un moment donné, c'est leur bilan...
Journaliste : ...autobus, on
l'envoie en Ontario.
M. Cliche-Rivard : ...ce
n'est pas mon bilan. Non, non, on n'expulse personne volontairement, on prend
des ententes à l'accueil. Oui, les gens sont disponibles, les gens sont
ouverts, les gens sont volontaires, Il faut qu'on y aille. Moi, je ne pense
pas... Moi, je refuse, je n'accepte pas l'explication qu'ils ne veulent pas.
Nous, est-ce que quelqu'un nous a demandé notre avis? Est-ce que... Nous ça ne
compte pas, là. Le Québec, lui, il n'a pas son mot à dire sur l'acceptabilité.
Le Québec doit porter cette question-là au fond et puis doit trouver des
solutions, puis on doit avoir un mécanisme volontaire et équitable de transfert
des demandeurs d'asile. Les gens sont ouverts.
Moi, j'ai travaillé avec ces gens-là. Je
sais que ces gens-là, il y en a qui se destinent au Québec, mais il y en a
plein qui arrivent ici seulement parce que l'avion arrive ici. Puis, s'il y
avait des mécanismes, s'il y avait des solutions, puis s'il y avait des moyens
pour eux d'aller dans les autres provinces, ils iraient dans les autres
provinces. Ça fait que les gens sont disponibles, les gens sont prêts,
maintenant, les autres provinces doivent faire leur part. Puis, moi, je refuse
de dire... puis de baisser les bras, puis de dire : Non, non, ils ne
veulent pas, puis ça finit là. Moi, je demande d'aller mettre tout le poids du
Québec pour qu'on puisse aller là.
Journaliste : Sur la
commission Gallant, vous avez peut-être vu les nouveaux liens entre Mme LeBel
et M. Pigeon, la secrétaire générale aussi qui a travaillé avec M. Marsolais.
Est-ce que ça enlève à nouveau de la crédibilité de la commission Gallant?
M. Cliche-Rivard : Nous, on
était inquiets déjà. J'avais demandé au juge Gallant de faire un examen de
conscience. Vraisemblablement, l'examen de conscience n'a pas donné les
résultats escomptés. Moi, j'espérais vraiment le voir prendre la bonne décision
et se récuser. Je vois que ce n'est pas le cas et je vois que les nouveaux
éléments puis les nouvelles allégations ne vont pas du tout dans le bon sens.
Là, on a des centaines de millions de fonds publics qui ont été gaspillés par
un fiasco. Et là on réalise que tout le monde placé, autour de cette
commission-là, a des liens certaines... certaines fois, plus forts, d'autres
fois, un petit peu plus subtils, mais quand même assez forts avec des membres
influents du gouvernement.
Moi, je pense que, pour la question
d'apparence de conflit d'intérêts, je ne vais pas trancher sur le conflit d'intérêts
ici, mais une question d'apparence de conflit d'intérêts, je pense que ce ne
sont pas les bonnes personnes. Je pense que là, plus que jamais, avec toutes
les allégations notamment qui ont été faites, là, face aux amis personnels...
Puis tout le monde a droit d'avoir des amis, je ne remets pas en question, mais
là de se dire que c'est peut-être ce monde-là qui vont passer la Saint-Jean
ensemble, moi ça, ça me cause des problèmes. Puis je pense que les Québécois
puis les Québécoises méritent d'avoir un système puis une commission qui va
être au-dessus de tout soupçon.
Donc, moi, je leur demande directement
par... formellement que l'on revoie complètement qui fait... qui prend part de
cette commission-là... qui prend part à cette commission-là, parce qu'au niveau
de l'apparence du conflit d'intérêts puis, disons, de la probité de cette
affaire-là pour les fonds publics et pour les citoyens québécois, il y a
vraiment des questions qui se posent.
Journaliste : Bien, c'est
tout le monde, si je comprends bien, en tout cas, toutes les personnes nommées
à date, publiquement.
M. Cliche-Rivard : Bien là,
tous les gens qui ont un lien... je veux dire, je ne dirais pas tout le monde,
mais tous les gens qui ont un lien puis une apparence de conflit d'intérêts
avec des membres du gouvernement. Là, je n'ai pas la liste de ceux qui ont été
nommés, mais ceux qui sont révélés dans les articles, ceux qui font l'objet de
déclaration ce matin puis qui sont des amis personnels, des proches, des gens
qui ont assisté à des éléments importants puis à des moments importants de la
vie d'autrui. Je pense que là ce n'est vraiment pas le temps, dans une
commission qui met en lumière... qui va mettre en lumière des graves fiascos
puis des graves gaspillages de fonds publics, ce n'est vraiment pas le temps
d'avoir une quelconque question de la part des citoyens et citoyennes sur
l'indépendance des joueurs importants de la commission.
Journaliste : Est-ce que le
gouvernement aurait dû permettre à la Commission de l'Assemblée nationale
d'enquêter?
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait. Je vais juste rebondir là-dessus. Effectivement, là on en est à dire, M.
le juge Gallant aussi. Moi, j'avais espoir, moi, j'avais espoir qu'il prenne la
bonne décision, il ne l'a pas prise. Alors, oui, c'est la demande qu'on
formule, effectivement, sur...
Journaliste : ...
M. Cliche-Rivard : Mais c'est
ce que j'ai dit, l'ensemble des gens qui ont des liens directs puis qui ont des
liens avec des membres influents, on peut nommer Mme LeBel, mais pas que... Il
y a plusieurs gens là-dedans qui sont connectés directement avec le
gouvernement. C'est problématique. Il doit y avoir une absolue indépendance
puis une absolue apparence d'aucun conflit d'intérêts dans cette affaire-là.
C'est grave une grave affaire. Il y a des centaines de millions de fonds
publics qui ont été dilapidés. Et là on avance dans une commission où, à chaque
jour, on découvre que des membres influents de cette future commission là ont
des liens directs soit avec le gouvernement, soit avec des ministres
directement ou avec des gens qui sont proches, c'est un problème.
Donc là, je pense qu'il faut revenir à la
case départ de cette affaire-là. Il faut nommer des gens au-dessus de tout
soupçon, et il va falloir qu'on avance avec des mandats qui sont globaux, qui
sont ceux qui étaient, mais avec les personnes qui vont permettre... Puis là je
vais vraiment le dire, là, je ne fais pas d'attaque directement sur le juge
Gallant, je ne fais pas d'attaque sur les gens individuellement, on parle
d'apparence, là. Puis l'apparence de conflit d'intérêts, c'est important
d'aller briser cette image-là puis cette idée-là. Les Québécois et les
Québécoises, ils voient les unes, ils voient vos articles. Ils sont vraiment en
train de se poser la question de c'est quoi, cette affaire-là, puis comment ça
se fait que tout le monde a un lien avec tout le monde. Puis je pense que, là,
on n'améliore pas la situation puis on n'est pas en train de régler le
problème. Ça fait que, oui, en ce sens-là, je demande à ces gens-là de se
récuser puis de... qu'on mette en place des gens qui n'ont aucun soupçon de
début de conflit d'intérêts pour que le mécanisme soit jugé comme étant
transparent et clair à sa face même.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Vous aviez
votre question, puis j'y reviens, vous avez raison. Hier, moi, j'étais
complètement estomaqué par la décision de la CAQ de refuser d'accepter la
motion du leader de l'opposition officielle. Nous, on l'a appuyée. J'ai même vu
des ministres caquistes, des interventions caquistes en amont sur la motion
dire qu'effectivement il y avait eu outrage au Parlement. Donc, ils appuyaient
la première partie, puis après ça, tout d'un coup, on refuse, par contre, qu'il
y ait enquête. Là, c'est les parlementaires qui ont été floués, là, c'est la
Commission de l'administration publique qui a été flouée. On a eu des
informations erronées qui nous ont empêchés de faire notre travail, aux
parlementaires, aux redditions de comptes envers l'État. Puis le mécanisme
qu'on a, nous, c'est l'outrage au Parlement puis l'enquête. Puis la CAQ refuse
de faire ça. Moi, je ne me l'explique pas, je ne vais pas commencer à me
l'expliquer. C'est à eux autres de le justifier. Mais la seule question que
j'ai, c'est : Qu'est-ce qu'ils ont à cacher? Je ne la comprends pas.
Journaliste : Je voulais vous
entendre, M. Cliche-Rivard, vous qui avez travaillé directement avec les
demandeurs d'asile, sur cette agence de placement, Iris, qui a envoyé des
immigrants dans d'autres régions que ce quoi il leur avait promis? Est-ce que,
selon vous, c'est un modèle qui est unique à Iris ou il y a d'autres agences de
placement qui procèdent de la même façon au Québec? Et qu'est-ce que le
gouvernement peut faire pour mettre fin à ce type de pratiques là?
M. Cliche-Rivard : On ne
mettra pas tous les employeurs dans le même bateau ou dans le même panier, M.
Carabin, mais force est d'admettre que, de temps en temps, il y a des articles
du genre, là. Ça fait que ce n'est pas un cas isolé, là, on en a à répétition à
chaque deux, trois mois. Votre bureau d'enquête puis les autres, là, sortent
des enquêtes du genre. Puis c'est effectivement extrêmement problématique et
préoccupant. Moi, ça me ramène à la question qu'on pose depuis des années, là :
Qu'est-ce qu'on fait avec le permis de travail fermé? C'est un permis de
travail. Puis le responsable des Nations unies relatif à l'esclavagisme moderne
nous l'a dit, là, c'est propice à l'esclavagisme moderne, le permis de travail
fermé. Les gens sont pognés avec leur employeur, les gens n'ont pas de
véritable mécanisme de sorti, puis ça crée des situations d'abus telles qu'on
les voit puis telles qu'on continue de les voir.
Alors, moi je demande, encore une fois, à
ce qu'on ait la vraie discussion. Il y avait la ministre Fréchette qui avait
délégué ça, vous vous souviendrez, à la CPMT, qui n'a pas été capable de nous
fournir une marche à suivre. Maintenant, la ministre, et le ministre de
l'Immigration aujourd'hui doit se pencher sur la question. On ne peut plus
continuer de cette façon-là où, à chaque fois, on a des nouvelles sorties sur
des déclarations ou des situations complètement dégradantes, complètement
abusives. Puis là je ne mettrai pas tous les travailleurs puis tous les
employeurs dans le même bateau, mais il faut qu'on mette fin aux permis de
travail fermés, il faut qu'on trouve des solutions. Puis ce n'est pas juste moi
qui le dis, c'est les Nations Unies.
Journaliste :
What did you make of Mr. Roberge's
comment, yesterday during an interview at... on RDI, that Québec «ne peut pas
recevoir toute la misère du monde», talking about people from Haiti living in
the U.S., and that may be forced to cross the border?
M. Cliche-Rivard :
I'm really disappointed and concerned
towards the words that were used by Minister Roberge, and also by the words and
the ways that Prime Minister Legault talked about those migrants as well. Let
me recall that those are mainly kids and women fleeing war and persecution.
They're asking for empathy and compassion, and this is how the Prime Minister
speaks about them. I definitely agree that we can't, and Québec should not be
receiving all the asylum seekers that are entering within Canada, we need to
have a voluntarily system that allows for an equal share within all provinces
of those asylum seekers. I am agreeing with the Premier on those grounds, but
I'm not agreeing on the ways that he's speaking about them and how Minister
Roberge is speaking about them as well. Dany Laferrière, yesterday, was very
vocal about this is not how we should speak about individuals, about human
beings. They're extremely precarious, they're vulnerable. And I'm asking for
the Prime Minister and the minister to use empathy and compassion within their
discourses.
Journaliste :
But what does that tell you about
Roberge's comprehension of the situation, the way he spoke about people from
Haiti?
M. Cliche-Rivard :
I mean, I cannot speak for his
understanding, but I can speak from what I heard, and I'm definitely not
hopeful, and I am concerned about what I heard. So, he is Minister of
Immigration, first and foremost, and it's his responsibility to accompany and
to welcome those who where fleeing persecution and to be welcoming as well. I
mean, we have our rules, for sure. And he has to negotiate with the other
provinces to have an equal share. But, it shouldn't be the way he should be
speaking about those asylum seekers.
Journaliste :
What is it about his language that
upsets you?
M. Cliche-Rivard :
I mean, he spoke about... «puis» those
are French terms, but he spoke about receiving «la misère, toute la misère du
monde». I mean, we are speaking about children, we are speaking about
individual.
And, it's really Mr.
Laferrière, his declaration yesterday, that made so many senses to me. I mean,
he said : Those are the future of Québec, those people, those kids. They
all... they'll be... they'll be maybe Dany Laferrière in the future. I mean,
Mme Kim Thúy, same story, they were boat people from Vietnam. I mean, there are
so many people that came here requesting asylum that made such a big difference
in Québec's culture and history.
I would want Mr. Roberge
to recall that before calling them «la misère du monde». This is what I
am requesting.
Journaliste : Sur le tournoi
de la PGA à Montréal, rapidement, excusez-moi, vous aviez été très critique de
la subvention accordée par Québec. On se rend compte qu'il y a eu moins de
touristes hors Québec, finalement, qui ont assisté à l'événement. Est-ce qu'il
faut continuer de subventionner ce genre d'événement là?
M. Fontecilla : Bien, c'est
très, très questionnable. Tout d'abord, c'est un très mauvais calcul que la
ministre du Tourisme a fait, on vient de perdre beaucoup d'argent. Et, sur...
justement, dans un contexte de période d'austérité de la part du gouvernement,
le gouvernement coupe un peu partout, diminue les services aux patients, coupe
dans les services aux élèves et n'est pas capable d'investir dans les
infrastructures publiques, comme les hôpitaux, à la hauteur des besoins. On va
se rappeler de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Et donc c'est très, très mal
venu, ce mauvais calcul qui a été fait. C'est du gaspillage assez pénible,
assez pénible devant les yeux de la population.
La Modératrice : Merci, tout
le monde.
(Fin à 8 h 22)