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(Onze heures dix-huit minutes)
M. Fortin :
Bonjour, bonjour à tous. Merci d'être présents. Je sais que
vous aurez certainement des questions, là, sur les élections fédérales, mais je
me permets de commencer avec les questions de santé parce que la saga de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont se poursuit ce matin. Si vous avez eu la chance de suivre
les crédits du ministre de l'Infrastructure... en fait, si vous n'avez pas eu
la chance de suivre les crédits du ministre de l'Infrastructure, je vous résume
un échange qu'il a eu avec ma collègue de Montréal.
Le ministre de l'Infrastructure nous dit :
Pour Maisonneuve-Rosemont, l'argent, il est au PQI, il est provisionné. Il faut
simplement l'ordonnancer... C'est ses termes : Il faut simplement l'ordonnancer
selon la capacité de payer du gouvernement. Alors, c'est au ministre de la
Santé qui, encore là, a les sommes nécessaires au PQI d'annoncer le moment où
les travaux pourront être lancés à Maisonneuve-Rosemont.
La question qu'on a pour le ministre de la
Santé, c'est : Qu'est-ce qu'il attend pour annoncer la date à laquelle il
va pouvoir lancer des travaux? Si l'argent, il est provisionné, s'il est
ordonnancé, pour citer le ministre de l'Infrastructure, c'est qu'il y a une
date de prévue, une année de prévue à laquelle les travaux pourront commencer.
Le ministre de la Santé refuse pourtant de la dire, cette date-là.
Et là je mets ça en contexte, là. Il y a
un paquet d'autres hôpitaux à travers le Québec qui nous disent aujourd'hui :
Bien, si le gouvernement n'est pas capable de régler le plus grand chantier, l'hôpital...
le chantier de reconstruction le plus important en santé au Québec, quand
est-ce qu'il va se rendre chez nous? Quand est-ce qu'il va se rendre à Sept-Îles,
à Mont-Laurier, ou ailleurs, à des hôpitaux qui ont besoin d'investissements?
Alors, moi, je demande au ministre de la
Santé aujourd'hui de faire le suivi de ce que le ministre des Infrastructures
vient de nous dire, de sortir publiquement et de dire quand, selon l'ordonnancement
prévu au gouvernement, les travaux de Maisonneuve-Rosemont vont pouvoir
commencer.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous avez retenu des résultats électoraux d'hier?
M. Fortin :Bien, d'abord, je me permets de... je me permets de
féliciter M. Carney pour cette victoire. Je me permets de féliciter également
tous les... tous les candidats qui ont été élus hier soir. Ce qu'on en retient,
entre autres, du fait que le Québec a choisi d'envoyer 43 députés du Parti
libéral du Canada à Ottawa, c'est qu'il y a une énorme préoccupation par
rapport à la fragilité économique ces jours-ci, que les Québécois ont fait le
choix d'un gouvernement qui a concentré l'essentiel de sa campagne sur la
guerre commerciale avec les États-Unis. Que les gens sont inquiets de leur
emploi, de la stabilité de leur emploi, de leurs investissements, et que cet
enjeu-là est particulièrement important pour eux à ce moment-ci.
Journaliste : Est-ce que c'est
bon signe pour le Parti libéral du Québec?
M. Fortin :Bien, je vous dirais, nous, ce qu'on a ressenti au Québec,
des résultats québécois d'hier, c'est une volonté de s'assurer qu'on a des gens
compétents en matière d'économie. C'est ce que M. Carney a mis de l'avant tout
au long de sa campagne, là. Et le Parti libéral du Québec... pour faire une
projection, si vous me le demandez, le Parti libéral du Québec a, au cœur de sa
mission, le développement économique du Québec. C'est un parti qui, selon moi
et selon plusieurs, a une grande crédibilité économique. Donc, le fait que ce
soit au cœur des préoccupations des Québécois, je pense que ça nous ouvre,
effectivement, une porte.
Journaliste : Ça devrait vous
donner également, pour la course à la direction, un peu plus de visibilité
aussi, là, puisque l'élection fédérale est terminée.
M. Fortin :La fin de l'élection?
Journaliste : Oui.
M. Fortin :Bien, effectivement, là, fort... j'espère, j'espère que le
fait que cette élection-là soit derrière nous puisse permettre à notre parti
politique de prendre toute la place, alors qu'on est à un moment charnière, à
un moment important de notre formation politique. Cependant, je ne pense pas
que les enjeux fédéraux vont quitter la scène de bientôt, là, le travail
commence pour le gouvernement fédéral, et le travail de collaboration que les
Québécois ont demandé, à travers leurs votes hier, d'avoir... à M. Legault de
faire avec le gouvernement fédéral.
Je sais que ça n'a pas toujours été facile
pour M. Legault de s'entendre avec le gouvernement fédéral. Je sais qu'il a un
parti pris négatif envers le Parti libéral du Canada, que ce n'était pas
simple, les relations avec M. Trudeau. Mais dans le contexte de la guerre
économique en ce moment, je pense que ce que les Québécois demandent, c'est à
nos gouvernements de travailler ensemble, de s'assurer qu'ils sont capables de
mettre de côté peut-être, leurs préjugés et de s'assurer que l'économie est au
cœur des revendications et des préoccupations émises.
Journaliste : Est-ce que vous
le voyez mettre de l'eau dans son vin, M. Fortin, dans ce cas-ci?
M. Fortin :Bien, ce n'est pas une question...
Journaliste : Parce que vous
avez l'air d'accuser M. Legault en... M. Legault, ce n'est pas ça qu'il voulait
là, un gouvernement... vraisemblablement, là, un gouvernement libéral, en
matière d'immigration notamment, là.
M. Fortin :Non, je vais le dire comme ça : M. Legault a un
préjugé négatif assez évident envers le Parti libéral du Canada. Cependant, à
ce moment-ci, c'est eux qui sont élus à Ottawa, et on fait face à une guerre
commerciale sans précédent avec notre partenaire économique numéro un. Alors,
il y a beaucoup d'items sur lesquels les deux niveaux de gouvernement vont
devoir travailler ensemble. Je pense, entre autres, à la... à la question des
barrières interprovinciales. Ça, pour nous, c'est un enjeu pour lequel M.
Legault et M. Carney vont devoir travailler ensemble. Alors, on s'attend à ça
de la part de notre gouvernement.
D'ailleurs, je pose la question. Sur l'enjeu
des barrières interprovinciales, là, l'Ontario a déposé un projet de loi pour
éliminer les barrières interprovinciales. L'Ontario a mis de l'avant un fonds
pour aider ses entreprises à faire des... à faire du commerce avec les autres
provinces. L'Ontario a signé une entente avec le Nouveau-Brunswick et la
Nouvelle-Écosse pour faciliter le commerce interprovincial. Il est où, le
gouvernement du Québec, là-dedans?
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez du fait que le Bloc québécois a dit qu'il voulait négocier... bien,
travailler avec M. Carney? Est-ce que vous pensez que ça peut quand même aider
les intérêts du Québec? Je sais que vous... Bloc, mais...
M. Fortin :Honnêtement, tout le monde devrait travailler ensemble, là.
L'ensemble des députés du Québec a comme devoir de faire valoir les intérêts spécifiques
du Québec. Et ça, c'est vrai pour les élus du Bloc québécois, c'est vrai pour
les élus du Parti conservateur, c'est vrai pour les élus, les élus du Parti
libéral du Canada également. Je note qu'il y a des élus du Parti libéral du
Canada dans beaucoup de régions, il y en a davantage à Québec, ici, il y en a en
Mauricie, il y en a en Outaouais, il y en a dans les Laurentides. Alors, je
pense que l'ensemble des députés du Québec, peu importe leur formation
politique, ont un devoir de mettre de l'avant les intérêts entre autres
économiques du Québec à ce moment-ci.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez que l'effet Carney pourrait se reproduire au Parti libéral du Québec
avec l'élection d'un nouveau chef?
M. Fortin :Bien, moi, je vous dirais, moi, la lecture que j'en fais,
là, de la soirée d'hier, c'est qu'en ce moment, dans le contexte d'une guerre
économique avec les États-Unis, guerre que personne au Canada n'a demandée, là,
qui a été unilatéralement lancée par le gouvernement de M. Trump, dans ce
contexte-là, les Québécois veulent des gouvernements qui sont aptes, qui sont
capables, qui ont une expertise en matière d'économie, en matière de finances
publiques. Et le Parti libéral du Québec fait partie de ces gouvernements-là,
de ces partis-là.
Journaliste :
So, it's a good sign for you, it was a
good news, like, the fact that last night Quebeckers, like, voted for Mark
Carney. That, how did you understand what happened?
M. Fortin :
Well, first of all, let me congratulate
Mr. Carney and his team for their... for their victory last night. I also
congratulate every... everybody who got elected last night. It's a... It's a
great honour to represent constituents. And I'm sure they will carry out that
mandate to the best of their abilities.
Our read of the situation
is quite simple. Mr. Carney centered his campaign on the economy, on how to
manage the economy in the context of Mr. Trump's unilateral attack on our
businesses here in Québec and Canada. And Quebeckers, at this time, chose, in
43 ridings out of 78, to elect a party that put the economic well-being of
Quebeckers and Canadians above all other issues at this time. And, to us, it's
a... it's a sign that it's the number one issue, for people right now... is...
is managing this relationship with the U.S., finding other markets for our
businesses, making sure that our businesses are well equipped to survive and
navigate through these hard times. And they want people, they want... they want
party leaders, but they also want parties who are good at managing the economy,
who know what they're doing when it comes to managing the economy. And that's
one of the great strengths of the Liberal Party of Québec as well.
Journaliste :
So, does it say anything about the
state of federalism, in your view today, the fact that the Bloc went down and
the Liberals went up?
M. Fortin :
I'd say that the Liberal Party of
Canada really had one main issue that they presented to Quebeckers. It doesn't
mean that the other issues that we traditionally deal with in terms of election
are any less important. It just means that that one issue seems to be at the
heart of everybody's worries in Québec right now. And I think that's what drove
a lot of people to choose Mr. Carney and his leadership across Québec.
Journaliste :
So, does it mean anything more
significant than that, in your view?
M. Fortin :
Put it this way, it is definitely tough
for the Bloc québécois, for a party that is very clearly a sovereigntist party,
to shine at a time where Quebeckers and Canadians are coming together to fight
a common enemy, which is the United States of America right now.
Journaliste :
So, let's put it that way, Quebeckers
are worried, so they vote Carney. But will Mark Carney be good for Quebeckers?
M. Fortin :
I think he's got 43 people in his
caucus to remind him, to remind him of the priorities of Québec. But that's
their job. The fact that the Liberal Party of Canada now has people in the
Outaouais, they have people in Trois-Rivières, they have people in Northern
Québec, they've got more people in Québec City here. All of those people have a
mandate from electors to remind Mr. Carney, to remind... to remind Parliament
of the importance of what's distinct in Québec economically and in other
issues. They have a job to do, which is to defend supply management, to talk
about our aluminum sector, to make sure that it's at the heart of everything
that the federal Government does when it comes to negotiating with the U.S.
Journaliste :
So, just to elaborate a little bit on
the fact that the federal Liberals took so many seats in Québec, do you see
this as a bit of a ray of light for the provincial Liberals going into an
election next year?
M. Fortin : I think it's a... The fact that people have voted for a party that
centered most of its campaign on the economy, on managing the economy through
tough times, on finding different markets for our businesses, on making sure
that our businesses have the proper tools to survive the economic war that was
started by Mr. Trump is… It's very clear at this point. And if Quebecers
are willing to have good managers of the economy, good stewards of the economy,
then the Liberal Party of Québec is certainly one of the parties that can do
that. And not every party in the Assembly here can do that. The CAQ has lost
all of its economic credibility in recent months. And so, if the economy
remains the top priority for Quebecers and if every indication is that it will
because Mr. Trump isn't going away anytime soon, then it certainly
provides an opportunity for a party that has always had the economy at its
heart to do well. Thank you. Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 31)