Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures deux minutes)
M. Arseneau : Bonjour, tout
le monde. C'est la dernière journée de l'étude des crédits ici, à l'Assemblée
nationale. J'espère que vous avez eu autant de plaisir à voir les débats et à
écouter, justement, cet exercice de reddition de comptes qu'on a pu avoir à y
participer, plusieurs révélations dans plusieurs dossiers. Mais ce qui est un
peu dommage, c'est que l'exercice des crédits en santé s'est fait avant le
Conseil des ministres, où on a décidé, selon ce que nous a révélé hier le
ministre de la Santé, de revoir tout bonnement le PQI et de pouvoir répondre
enfin à la demande pressante de tous les partis d'opposition, mais surtout du
personnel des gestionnaires et de la population qui gravitent autour de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, d'aller de l'avant avec le projet, mais on ne sait pas
trop comment. On sait qu'il y a 85 millions qui va aller au stationnement.
Mais, essentiellement, on aurait découvert...
Journaliste : ...
M. Arseneau : ...90 millions
maintenant, donc, 90 millions au stationnement et puis on aurait dégagé
200 millions. Ce que ça veut dire, c'est qu'essentiellement le
gouvernement avait travaillé en cabochon sur l'élaboration du PQI. Et, aujourd'hui,
avec toute la pression qui a été mise, il a dû refaire ses devoirs.
Alors, nous, ce qu'on demande aujourd'hui,
c'est que le gouvernement fasse preuve de transparence et nous dépose un
nouveau plan québécois des infrastructures en santé. Parce que là il semble
jouer avec les chiffres, il semble y avoir eu un deal à l'intérieur de la CAQ,
où, finalement il y en a un peu pour tout le monde. On a décidé qu'on donnerait
90 millions à HMR, mais on a aussi ajouté 25 projets dans... ou
200 millions où on va continuer, selon le gouvernement, de travailler sur
le projet d'Amos, sur le projet de Sept-Îles, sur des maisons des aînés et ainsi
de suite.
Le gouvernement travaille là-dedans, là,
comme si c'était son argent de poche, et puis visiblement, ce qu'on voit, c'est
qu'il n'y a pas de planification à long terme, puis on n'a aucune espèce de
garantie que l'argent sera provisionné pour faire l'ensemble du projet dans les
temps les plus courts, pour rénover, moderniser l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Si on étend ce chantier-là sur 10 ou 12 ans, bien, c'est des... des
conditions absolument intenables pour le personnel et pour ceux qui y sont
soignés, là, parce que construire un stationnement, vous le comprenez comme
moi, là, ça ne change pas la réalité dont on parle à tous les jours sur la
vermine, sur les conditions insalubres et surtout l'équipement qui tombe en
défaillance au premier orage, ou encore sur la broche qu'il va falloir
remplacer au cours des années, là, parce qu'on va devoir le faire toffer encore
une dizaine d'années. Là-dessus, je pourrais apprendre vos questions et voir.
Journaliste : De revoir le
mode de rémunération des deux fédérations de médecins, là, qui datent des
années 70 et de lier ça à de la performance en partie, est-ce que vous
avez un préjugé favorable ou défavorable?
M. Arseneau : Bien, nous,
vous savez, qu'on a proposé, depuis plusieurs années, une modification, un
changement du mode de rémunération des médecins. Et la CAQ l'avait aussi promis
en 2018 et ne l'a jamais fait. Sept ans plus tard, on se rend compte que c'est
peut-être le moment d'agir. Bon, c'est leur décision. On ne connaît pas exactement
la proposition qu'ils ont faite aux fédérations de médecins et on n'a pas pris
connaissance du projet de loi. Mais qu'on veuille réviser le mode de
rémunération des médecins, ça va de soi, c'est un engagement électoral qu'on a
pris, c'est un engagement électoral de la CAQ. Mais le lier à la performance,
il y a quelque chose d'intéressant là-dedans parce que... intéressant, je
voulais dire, en fait, il y a quelque chose qui nous fait réfléchir à... les...
aux indicateurs, aux indicateurs qui seraient retenus, parce qu'à l'heure
actuelle, quand on parle de rémunération à l'acte, est-ce que ça, ce n'est pas
un indice de performance? Est-ce que c'est pas justement le moyen qu'on avait
choisi, à une certaine époque, pour s'assurer que les médecins voient le plus
grand nombre de patients possible parce que l'indice de performance était lié à
la rémunération?
Alors, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on va
trouver qui est plus fort qu'une meilleure rémunération pour que les médecins
puissent voir le plus grand nombre de personnes et être, entre guillemets, là,
le plus efficaces ou le plus performants? Nous, on a des doutes là-dessus, là.
Est-ce qu'on va créer une nouvelle bureaucratie pour s'assurer, là, de mettre
des pastilles, de voir si elles sont respectées, de classer les patients,
vérifier les dossiers de chacun des médecins, à savoir combien de personnes ils
ont vues puis pour quel... quel cas de santé, et ainsi de suite. Il y a quelque
chose là qui semble être une fausse bonne solution.
Journaliste : Est-ce qu'on
travaille dans l'aspect collectif autrement dit? Parce que, là c'est ce qu'on
demande aussi de rendre disponible, par exemple, une plage de rendez-vous.
C'est l'aspect collectif, là, qu'on souhaite mettre de l'avant.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
ce qui est résumé des épisodes précédents. En novembre dernier, le ministre de
la Santé nous dit : Je vous annonce que d'ici 2026, tous les Québécois
seront pris en charge par une équipe médicale. On est loin, là, de la promesse
phare du gouvernement de la CAQ qui disait une personne, un médecin. Là, on dit
c'est une équipe médicale. Là, on lui demande : Comment allez-vous faire?
Aucune idée. En janvier, février, il nous dit : Je vous avais dit qu'il y
aurait une prise en charge de tous les Québécois. Maintenant, je vais mettre en
place un comité qui va me dire comment faire parce que je n'en ai aucune espèce
d'idée. Aujourd'hui, on apprend que le comité a remis son rapport, et que ce
rapport-là a été largement tabletté parce que maintenant on a un projet de loi
à déposer. Alors, on a de la difficulté à suivre le gouvernement là-dedans puis
on ne sait pas où il s'en va.
Journaliste : Est-ce que vous
aimeriez l'avoir?
M. Arseneau : Le rapport,
bien...
Journaliste : Parce que, là,
il que les experts, eux, disent justement le contraire de ce qui va être dans
le projet de loi.
M. Arseneau : Bien,
exactement. Alors, on... bien, c'est... c'est le gouvernement, c'est de la
façon dont il travaille, il met en place des comités. Pensez à CDPQ Infra, le
mandat qu'on lui a donné sur le troisième lien, parce qu'il n'a pas dit ce que
le gouvernement voulait entendre, on a tabletté le rapport, on a dit : On
va le faire le troisième lien même si vous dites que ça n'a aucun bon sens
investir des milliards de dollars dans un projet comme celui-là, qui ne
changera rien à la fluidité du transport et de la circulation à Québec.
C'est exactement la même chose en santé.
On dit : Dites-nous comment faire. On remet un rapport, et le rapport,
visiblement, ne correspond pas aux visées du gouvernement ou du ministre.
Alors, on dit : Bien, on n'ira pas là. Sauf que le déficit de crédibilité
du gouvernement vient aussi du fait qu'il ne publie pas ce rapport-là, il n'est
pas transparent. Donc, on parle ici... on fait des conjectures, mais on n'est
pas à même de voir ce qui a été proposé. On n'est pas... Actuellement, on n'a
pas le projet de loi, on ne sait pas non plus que le gouvernement a décidé de
retenir ou ne pas retenir d'un document qui est encore inaccessible.
Journaliste : Sur la... de la
crédibilité, justement, il n'y a pas une possibilité que ce soit plus une
tactique qu'autre chose, ce projet de loi là, dans le fond, qu'on s'en sert
pour servir la négociation. Puis, à la limite, est-ce qu'on avait vraiment le
temps d'aller au bout des procédures?
M. Arseneau : Bien, la
question se pose. Vous avez tout à fait raison de dire que... En fait, mon
interprétation de votre question, ce n'est pas la première fois que le gouvernement
se cherche un adversaire pour essayer de rallier la population derrière lui,
là. Les médecins, c'est une cible privilégiée du gouvernement. Ça fait au moins
trois ou quatre fois, durant les sept dernières années, où le gouvernement
cible les médecins comme étant ceux qui sont en cause, parce que le système de
santé s'effondre. Et là, avec une vision comme celle-là, qui est hautement
polarisante, mais il espère pouvoir trouver un coupable. Et puis il a utilisé
ce même genre de tactique là dans les différents projets de loi qui ont été
proposés et adoptés durant le projet de loi n° 15, la grande réforme sur
la santé.
En même temps qu'on travaillait sur un
certain nombre d'articles, mais il y avait des négociations qui avaient cours,
et on se servait essentiellement du levier de la commission parlementaire pour
mettre de la pression sur les médecins. On nous a refait le coup, lors de
l'étude du projet de loi n° 83, sur la pratique de la médecine dans le
réseau public. Est-ce qu'on va refaire le coup, encore une fois, avec un
nouveau projet de loi, à quoi, trois semaines de la fin de la session? Là, ce
serait vraiment utiliser les institutions du Québec à des fins de négociation.
C'est hautement répréhensible et préjudiciable, je dirais, pour l'Assemblée
nationale. Mais je ne vois pas comment le gouvernement pourrait déposer un
projet de loi et ne pas vouloir aller au bout de l'exercice et l'adopter, mais
ça, ça va probablement vouloir dire qu'il l'adoptera par bâillon, parce qu'on
risque de ne pas avoir le temps d'aller au fond des choses.
Journaliste : Vous, votre
formation, vous l'évaluez comment, la performance des médecins au Québec, là,
vous trouvez que les médecins voient assez de patients, qu'ils en prennent
assez en charge? Votre parti se situe comment là-dessus?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
nous, ce qu'on a dit depuis de très longue date, puis c'est ce qui est
corroboré par les brides des informations qu'on a eues sur le rapport du comité
d'experts, c'est que le médecin ne peut pas être le seul blâmé, lorsqu'on voit
que la première ligne n'est pas accessible, s'il n'y a pas des équipes
multidisciplinaires qui sont mises en place. L'interdisciplinarité, on en parle
beaucoup, mais on ne l'a pas mis en œuvre, et c'est là-dessus qu'il faut travailler
aussi.
Pour ce qui est de la rémunération des
médecins, je vous l'ai dit, la capitation puis le salariat, nous, c'est notre
position, et c'est là-dessus qu'on devrait travailler. La performance des
médecins, je l'ai dit, dans le paiement à l'acte, elle est mesurée, entre
autres, par les actes qui sont exercés. Est-ce qu'on peut mettre en place une
nouvelle structure d'évaluation puis une classification des patients, et tout
ça? Je dirais qu'il y a un fort consensus à l'effet qu'on va créer une bureaucratie
monstre qui ne donnera pas les résultats espérés.
Journaliste : 450 millions,
450 millions, c'est l'impact de la décote, selon... sur 10 ans, selon
le ministre des Finances. Il dit que c'est gérable puis que, compte tenu de
l'ampleur, en fait, des emprunts du Québec, ce n'est pas quelque chose de
grave.
M. Arseneau : À la limite, on
aurait entendu le ministre des Finances dire : C'est une bonne nouvelle,
tu sais, on a évité le pire. La décote aurait pu être plus grande encore.
D'autres agences auraient pu nous décoter, ce ne serait pas 450 millions
que ça nous coûterait, ce serait 1 milliard. C'est absolument ridicule. Le
premier ministre a dit quelque chose de très similaire en période de questions,
à un moment donné, où il nous présentait l'oeuvre du gouvernement avec la
décote puis avec l'incapacité d'investir dans nos infrastructures,
pratiquement, comme une bonne nouvelle.
Alors, je pense que ça n'a aucune espèce
de crédibilité, d'autant plus que le ministre a... est-ce que c'est le ministre?,
oui, qui a répondu à notre chef, Paul St-Pierre Plamondon, qu'il n'avait aucune
intention de travailler à ramener la cote de crédit à ce qu'elle était, ce
n'était pas sa priorité. 450 millions, là, ça commence à faire pas mal de
salles d'urgence de rénovées ici, au Québec, puis ça ne semble pas les
préoccuper outre mesure. C'est une gestion des finances publiques qui est
catastrophique, on le voit à tous les jours, mais de la bouche du ministre des
Finances, c'est encore plus décevant.
Journaliste : Concernant HMR,
qu'est-ce que vous avez pensé des explications qui ont été fournies par M. Dubé
hier, à la sortie du Conseil des ministres? Est-ce qu'il y a des questions qui
restent en suspens, selon vous, sur la solution qu'il a trouvée?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
les déclarations du ministre Dubé, à l'heure actuelle, c'est du vent, c'est du
vent dans la mesure où on a un document qui a été déposé, dûment déposé, ça
s'appelle le Plan québécois des infrastructures. On a une liste des projets qui
sont en planification, une liste des projets qui sont en réalisation, des
montants qui sont affectés pour la... justement, pour la réfection, on a tout
un tableau ici. On voit que le tableau... Le seul document valide à l'heure
actuelle aux yeux de tous, y compris la Vérificatrice générale et normalement
du gouvernement, c'est le fait que Maisonneuve-Rosemont ne figure pas dans les
projets où on va investir cette année. Il y a également un beau dossier qui
s'appelle le dossier de l'hôpital Hôtel-Dieu d'Arthabaska, où on n'a absolument
rien provisionné pour cette année.
Là, le ministre arrive à la fin d'un
Conseil des ministres puis il nous dit : On a tout changé ça, il va y
avoir de l'argent. Combien? On ne le sait pas, on ne le sait pas. Alors, ça
veut dire que le document, là... on a été farfouiller dans ces choses-là, c'est
un document officiel, et puis on refuse de nous dire quels sont les montants de
l'argent durement gagné des Québécois qui va aller à tel ou tel autre projet,
mais ce qu'on sait, c'est que tout le monde va en avoir suffisamment pour que
tous les projets avancent, tous les projets soient réalisés. Ça ressemble
beaucoup à un écran de fumée pour dire à tout le monde : Les promesses que
j'ai faites, là, puis que... qui, dans le PQI, s'avéraient vaines, rompues,
bien là, j'ai refait un examen de conscience, puis je reviens en arrière, puis
je vais tous faire avancer les projets, mais je ne vous dis pas comment, quand
et dans quel échéancier et avec combien d'argent.
Ça ne tient pas la route et c'est
inacceptable. Et c'est la raison pour laquelle on va déposer une motion ce
matin en demandant au gouvernement, puisqu'il a refait ses devoirs derrière des
portes closes... mais qu'il dépose une nouvelle version du PQI avec les
chiffres dûment approuvés, qu'on puisse voir où il s'en va avec ça.
Journaliste : Vous avez pensé
quoi du premier ministre de l'Ontario, qui demande à François Legault de faire
traverser un pipeline au Québec?
M. Arseneau : Bien, en fait,
moi, je m'intéresse surtout à la réponse de François Legault. Je pense que, M.
Ford, ce n'est pas surprenant, sa position, là, ça a toujours été : si on
peut faire fi de l'acceptabilité sociale du Québec puis de ses décisions face à
l'État pétrolier du Canada, bien, c'est sûr qu'on va continuer de mettre la
pression. Puis le prétexte de... du gouvernement Trump, qui met toutes sortes
de barrières à notre développement économique, peut lui servir. Quelle sera la
réponse de notre premier ministre? Est-ce qu'il va se tenir debout ou obéir aux
diktats des premiers ministres des autres provinces? C'est à suivre.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en...
Journaliste : ...Mme Marois
avait inversé, là, le pipeline d'Embridge pour importer du pétrole...
M. Arseneau : Bien, en fait,
je pense qu'on a pris des décisions collectivement depuis qui sont dans la
bonne direction, de tourner la page.
Journaliste : ...
M. Arseneau : Non, mais
chaque décision a son contexte et son époque. Je pense qu'aujourd'hui il est
très clair que le Québec a fait le choix de l'économie verte, les énergies
renouvelables, et qu'il y ait un vent de l'ouest ou du sud qui nous disent
qu'il faudrait recommencer à faire de la prospection pour du gaz de schiste ou
de traverser le Québec avec des pipelines, je pense qu'on n'est plus là, on
n'est plus là. Ces projets-là n'existent plus. Mais il y a un fort lobby pour
faire changer d'opinion le gouvernement du Québec. On va voir s'il va se tenir
debout, c'est tout.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : ...unité
canadienne.
M. Arseneau : Hein? Au nom de
l'unité canadienne. Bien, j'aimerais bien entendre le premier ministre privilégier
l'unité canadienne à l'unité québécoise.
Le Modérateur : On va passer
en anglais...
Journaliste : Il n'y aurait
pas de situation où ce serait acceptable? Parce qu'on a vu que l'opinion
publique au Québec a changé, là, dans les derniers mois, il y a eu des sondages
sur l'acceptabilité sociale qui semblent...
M. Arseneau : Oui, mais il
faudrait d'abord avoir des projets puis voir en combien de temps ça peut être
construit. Est-ce que l'objectif, c'est de construire des pipelines, puis développer
l'industrie de production pétrolière, et augmenter la production de gaz à effet
de serre pour 2050, alors que c'est plutôt le choix de la décarbonation qu'on a
fait pour 2050? Ça ne tient pas la route, ces projets-là.
Le Modérateur : On va passer en
anglais.
Journaliste :
On Minister Dubé's upcoming bill, what
do you make of this idea of associating a doctor's salary with their
performance?
M. Arseneau :
Well, isn't it what it is already?
Doctors are paid by the act. So, the more patients, the more they're paid.
That's a pretty good measure of their performance. So, the problem to me is
that, once again, it's probably a false good idea where the government will
say: Well, we'll look behind your ear or behind your shoulder to see if you're really
working as hard as I wish you would. And they'll just hire more people at Santé
Québec to check up on the doctors and hire more people, as la CAQ has been
doing for the past seven years, and what will the results be? Probably nil.
Because doctors work hard. Doctors… some doctors decide to work part time or
have babies when, you know, they… you know, women doctors, you know, are now
the majority. And it's more complex than what the government wants us to
believe. But, a reminder, Mr. Legault once again wants a fight with the
doctors, and he hopes that he will get a better standing in the polls because
he fights against the doctors. What people want is not a fight, they want
results, and they want a system that will work. And the system will work if doctors
are supported by a team of nurses, and other specialists, and professionals
that will be able to take care of patients. And that's what, you know, the
government doesn't work on, hasn't been working on for years and years.
Journaliste :
But, in your opinion, the fact that so
many Quebeckers still don't have a family doctor is that… is the onus really on
the doctors? Is it their fault that patients don't have doctors? Are they not
taking on enough patients?
M. Arseneau :
It's way more complex than that. And
the government, remember, to be elected, that was one of their main promises.
You know, we promise that each and every Quebecker will have a doctor, and they
will be taking care of. And now they're saying, well, back in November: Everyone
will be, you know, in good hands. What do you say? Prise en charge.
Journaliste :
...
M. Arseneau :
Taken care of. O.K. So, now they're
saying they'll be taken care of by some kind of group. And when we ask: How is
it going to be done? Well, they still don't know. They called upon a committee
of specialists, experts that apparently have, you know, submitted their
conclusions. And now the government is not, you know, following suit with the
recommendations, but tabling another bill. So, the government, you know, has no
direction and that's unfortunate for all Quebeckers that, you know, you'll find
a simplistic solution. Just blame the doctors. That's more complicated than
that.
Journaliste :
I just want to clarify one thing that
you said, because you did mention, you know, giving more… well, you mentioned
other health care professionals, you know, nurses, I imagine pharmacists as
well. We've seen the government gives them more powers in recent years. So how
does that not go far enough? What more could the government be doing to ensure
that they're helping the system?
M. Arseneau :
Well, it's a different ball game when
it comes to pharmacists, for example. But having clinics that will offer
interdisciplinary professionals to take care of the patients is the solution
through the CLSCs. And the government is talking about it, but not acting upon
it and not investing towards it. So, what the government has done is create a
new monster, Santé Québec, with people, you know, top guns, highly paid to, you
know, direct the system. But the investment is not trickling down to where
people could have services, better services in local proximity service that we
all are… for. So, now, you know, seeing his own failure, the government says
what? It's the doctor's fault. And to change the salary mode or approach of
what the salary system model is a good thing. We promised it, la CAQ promised
it. Now, they seem to want to make a move, all right, but do it the right way
and don't blame the doctors if nothing's been done over the past seven years.
Le Modérateur
:
Banquette ministérielle.
M. Arseneau : Merci.
(Fin à 8 h 23)