(Treize heures trente et une minutes)
Mme David (Gouin) : Bonjour.
Écoutez, hier était, pour Québec solidaire et pour les gens qui partagent nos
opinions, une journée décevante, mais aujourd'hui nous avons une après-midi qui
s'annonce positive. Alors, nous verrons sans doute l'adoption du projet de loi
n° 52 sur les soins en fin de vie, un projet de loi qui est largement
consensuel, et nous verrons aussi un premier débat parce que le gouvernement et
les autres partis ont appelé… ont décidé d'appeler le projet de loi n° 190,
donc, projet de loi qui protège les droits des aînés locataires. Alors, ce qu'il
y aura cet après-midi, c'est un premier débat, où chaque parti aura un ou une
représentante qui va parler pour une durée de 20 minutes, et, après, le
président de la Chambre va ajourner. Il n'y aura donc pas de vote sur le
principe cet après-midi, mais c'est un premier pas.
Je voudrais signifier que c'est un
événement, en fait, rarissime, et c'est pour ça que, quand même, j'en suis fort
contente. Il est très, très, très rare qu'un projet de loi déposé par un député
de l'opposition soit appelé et, qui plus est, lorsque ce projet de loi peut
susciter des débats, porte réellement sur des contenus. Il ne s'agit pas
simplement de décréter que tel jour sera la journée de quelque chose, là. Donc,
c'est quand même assez important. C'est donc une bonne nouvelle, et je pense
que ça indique, pour le gouvernement du Québec, une certaine volonté de
travailler en collaboration avec les partis d'opposition.
Évidemment, je rappelle aussi qu'il y avait
une certaine obligation pour le Parti libéral, pour le gouvernement libéral,
d'appeler ce projet de loi. Lors d'un des débats des chefs, j'avais apporté le
contenu du projet de loi et j'avais demandé aux trois autres chefs s'ils
étaient prêts à l'appuyer. Ils et elle ont tous dit oui. Évidemment, ça aurait
été un peu gênant qu'au retour en Chambre les gens me disent : Finalement,
à bien y penser, on ne vous appuiera pas du tout et on ne l'appellera pas du
tout.
Mais je suis quand même contente de cette
bonne nouvelle. Brièvement, c'est un projet de loi qui est assez simple. Il a
deux articles. Le premier article, globalement, qu'est-ce qu'il vient dire? Il
vient dire que, si une personne aînée habite un logement, est locataire dans un
logement et que cette personne aînée soit a des problèmes
financiers — on parle d'une personne à faibles
revenus — soit, et ça peut être les deux, a des problèmes au niveau
de sa santé physique, psychologique et qu'il peut y avoir des conséquences,
donc, psychosociales et médicales importantes à un déménagement, si cette
personne aînée est une personne handicapée, dans tous ces cas-là, la reprise de
possession d'un logement d'un propriétaire peut quand même se faire, selon les
termes convenus par la loi, mais à condition que ce propriétaire trouve à
monsieur ou madame un logement équivalent; si c'est dans une grande ville, dans
le même arrondissement; si c'est dans une petite ville, dans la même ville. C'est
l'article le plus important et il est inspiré tout droit d'une loi française,
qui existe depuis 1989 et qui dit sensiblement la même chose.
Il y a un deuxième alinéa, si vous voulez,
qui dit ceci : Aucune éviction ne peut se faire en hiver. On a pris les
mêmes dates qu'utilise Hydro-Québec pour décider, par exemple, qu'elle ne peut
pas débrancher des locataires, même s'il y a eu non-paiement des frais
d'hydroélectricité, et c'est… entre le 1er novembre et le 1er avril, il ne peut
pas y avoir débranchement. De la même façon, ce que nous disons, à Québec
solidaire, c'est qu'entre le 1er novembre et le 1er avril il ne peut pas y
avoir… éviction, pardon, d'une personne aînée. C'est trop difficile pour les
personnes de vivre ça dans un contexte hivernal.
Pourquoi est-ce que nous avons décidé...
idée, ce n'est pas une idée subite, là. Pourquoi est-ce qu'on a décidé de
présenter ce projet de loi? Parce que, et ça, j'y reviendrai beaucoup plus
abondamment l'automne prochain, il y a... je suis en train, depuis 18 mois, de
travailler avec mon collègue de Mercier, avec des comités logement, avec notre
arrondissement, même, Rosemont—La Petite-Patrie, tout le dossier de la
spéculation immobilière dans les quartiers centraux de Montréal. J'avais même
commencé à en parler avec l'ancien ministre de l'habitation, M. Gaudreault.
J'espère, l'automne prochain, pouvoir en parler avec M. Moreau.
C'est dans ce contexte de spéculation
immobilière qu'on observe, depuis une dizaine d'années, dans les quartiers
centraux des grandes villes québécoises, de plus en plus d'éviction de
locataires, non pas parce qu'ils sont des mauvais payeurs — on n'est
pas du tout là-dedans — on évince par tous les moyens des locataires
parce que des groupes de personnes se mettent en copropriété indivise, achètent
des immeubles locatifs — ce qu'elles ont le droit de
faire — s'organisent par tous les moyens pour en évincer les
locataires, se transforment en copropriété divise et là vendent des condos. La
copropriété divise, tout le monde connaît ça sous le nom de «condo». Bien,
c'est ça.
Et ce qu'on observe dans un quartier comme
le mien et on a… on commence à avoir des cas, là, très réels et très
documentés, c'est que les gens font plus de 100 % de profit à la revente.
Entre-temps, il s'est passé quoi? Bien, il s'est passé que des locataires, qui
sont souvent des gens avec pas beaucoup d'argent, des gens pas très instruits,
des gens en difficulté de mener des batailles pour garder leur logement, des
personnes aînées de 80 ans et plus qui sont venues en pleurant à mon
bureau me dire : Mais là, il veut m'évincer. Oui, il y a la Régie du
logement, mais je n'ai pas la force, je ne suis pas capable de faire ça, je
suis bien trop âgée, je suis malade, je veux rester chez moi.
Et c'est tout ça qui nous a amenés à
monter des dossiers, dont on pourra parler beaucoup plus dans quelques mois,
parce que c'est long et compliqué, mais ça m'a donné l'idée de commencer par un
petit bout, et, le petit bout, c'est au moins d'éviter l'éviction de locataires
aînés. Pourquoi? Parce qu'en discutant avec les grandes associations d'aînés,
donc FADOQ, AQDR, associations de retraités des services publics, on me dit
partout la même chose, on me le confirme dans mon CSSS, partout : le déménagement
impromptu, non désiré d'une personne aînée est vécu par elle très souvent comme
un drame. Des personnes qui ont déjà des difficultés médicales ou
psychosociales doublent les difficultés, les conséquences sont souvent
dramatiques, il y a une perte d'autonomie, une perte de mobilité, tout
simplement parce que les personnes perdent leurs repères. Elles vivent depuis
30 ans quelque part, elles sont obligées de déménager dans un endroit
inconnu, elles n'ont plus leurs amis, elles n'ont plus leurs clubs de l'âge
d'or, elles n'ont pas le petit commerce, elles n'ont pas le facteur auquel
elles étaient habituées. Et tout ça, quand on est âgé, cause de graves
problèmes d'insécurité.
Donc, ce projet de loi vient, dans une
certaine mesure, protéger les aînés. Ça n'empêche pas la reprise de
possession — je le répète parce que je sais que c'est beaucoup ce que
certains propriétaires vont nous dire — ça l'équilibre. On maintient
un équilibre ou on développe un équilibre meilleur entre les droits des
locataires à un logement décent, un logement dans lequel ils habitent depuis
longtemps, et le droit d'un propriétaire, parce qu'il y a des propriétaires
parfaitement honnêtes, bien entendu, qui veulent effectivement reprendre
possession d'un logement pour y mettre leur fils ou leur fille, par exemple.
Mais on leur dit : D'accord, mais, à ce moment-là, posez un geste de
solidarité sociale, trouvez, aidez cette personne à trouver un logement.
Alors, on en est là. Notre projet de loi,
il est court, il n'a pas prévu, pour l'instant, de règlement. Les modalités
d'application sont à discuter. Je le dis très clairement, avec humilité, c'est
évident que c'est un projet de loi qui mérite d'être amélioré, peaufiné,
clarifié, mais il mérite d'être débattu. Commençons par débattre du mérite.
Alors, cet après-midi, c'est un premier
pas. Comme je vous ai dit, on n'adopte pas le principe cet après-midi. Nous comptons
donc revenir à la charge à l'automne pour une adoption du principe, parce qu'il
nous la faut pour pouvoir aller en commission parlementaire. Et il y a déjà
tous les regroupements aînés, des regroupements de locataires, la CORPIQ, je
suis certaine, l'association des propriétaires… c'est plein de gens qui veulent
être entendus en commission parlementaire. Moi, je pense qu'il faut leur en
donner l'occasion, et une commission parlementaire, c'est très souvent le moyen
d'enrichir un projet de loi pour finir par le faire adopter à l'Assemblée
nationale. Je vous rappellerai que les projets de loi sont adoptés à 80 %
à l'unanimité à l'Assemblée nationale. Alors, je ne vois pas pourquoi on ne
réussirait pas la même chose dans ce cas-ci.
Donc, c'est un long processus qui s'amorce
et c'est clair que vous pouvez compter sur Québec solidaire pour s'assurer que
le processus, oui, commence aujourd'hui, mais va se poursuivre à l'automne,
parce que le plus grand danger, c'est que là le Parti libéral s'imagine qu'en
ayant jasé avec nous aujourd'hui ça suffit. Non, non, ça ne suffit pas. Je rencontre
le ministre de l'habitation, la semaine prochaine, M. Moreau. Nous allons
pouvoir échanger sur le projet de loi, mais je vais dire à M. Moreau, comme je
vais dire aussi à M. Fournier : Ça, ce n'est que la première étape, c'est
le début. M. Couillard, au débat des chefs, avait dit : Oui, moi, je suis
d'accord avec ça. On va le vérifier l'automne prochain.
M. Gagné (Louis) : Est-ce que
vous ne craignez pas qu'une telle mesure puisse inciter certains propriétaires
de logements locatifs à refuser des aînés en se disant : Bon, bien,
écoutez, si jamais la personne n'a pas l'air en santé, si elle tombe malade, je
vais être obligé de garder un autre logement, c'est compliqué. Est-ce qu'il n'y
a pas cet effet-là indésirable que…
Mme David (Gouin) : Alors,
j'ai trouvé ça assez drôle, la semaine dernière, de voir la CORPIQ sortir
elle-même cet argument. Je ne sais pas si c'était quasiment une invitation à
ses membres à justement faire attention pour ne pas accorder un logement à des
aînés. Je vous rappellerais que ce type de comportement, premièrement, est
complètement interdit par la Charte des droits et libertés de la personne et
que, deuxièmement, pour avoir rencontré, depuis la semaine dernière, des petits
propriétaires-occupants — vous savez, des gens qui habitent le
rez-de-chaussée, qui ont des aînés au deuxième, j'en ai personnellement
rencontrés — ils m'ont dit qu'ils trouvaient que c'était plein de bon
sens. Et il y en a un qui me disait : J'ai une dame de 92 ans en haut
de chez nous. Penses-tu que j'oserais même imaginer de reprendre son logement
et de la mettre dehors? Ça fait 30 ans qu'elle habite ici. Des
propriétaires qui ont une conscience sociale, ça existe.
Et, dans le fond, l'appel que je lance à
la CORPIQ et à l'ensemble des propriétaires, c'est : Écoutez, jouez le jeu
avec sincérité, là. Il faut savoir aussi que les aînés sont généralement de très,
très bons locataires. Ils ne font pas de bruit, ils font du ménage, ils paient
le loyer le premier du mois. C'est très rare qu'il y a des appels pour le
bruit, là. Donc, ce sont de bons locataires. Je pense qu'il n'y a aucun intérêt
pour les propriétaires de refuser ce genre de locataire.
M. Gagné (Louis) : On peut
s'imaginer que, dans le cas d'un... des grands propriétaires, là, qui ont plusieurs,
des dizaines de blocs et tout ça, que c'est facile de réserver... admettons,
bon, je loue l'appartement... je sous-loue l'appartement de l'aîné qui est à
l'hôpital présentement et... mais c'est facile d'en trouver un autre semblable
que je vais lui garder pour lorsqu'elle sera rétablie. Mais, dans le cas de quelqu'un
qui aurait, admettons, un duplex, qui habite au rez-de-chaussée, puis que la
personne aînée vit au deuxième, c'est peut-être moins évident, dans ce cas-là,
de trouver un autre...
Mme David (Gouin) : Vous
savez, quand même, on parle de deux situations. Dans le cas d'une grande ville
comme Montréal, on dit : Il faudrait trouver un logement dans le même
arrondissement. Mon arrondissement, si je me souviens bien, là, comprend au
moins cinq kilomètres de long par à peu près trois kilomètres de large, et il y
a des dizaines de milliers d'immeubles locatifs. Ça serait bien surprenant
qu'on n'en trouve pas un, bien surprenant. Et, dans le cas de plus petites
villes, on dit : dans la même ville. Donc, ça serait vraiment étonnant.
Maintenant, si jamais c'était le cas, voyez-vous,
c'est le genre de chose qu'on pourrait regarder dans la mise en application du projet
de loi. Évidemment, il faudrait quand même que le propriétaire démontre sa
bonne foi. Mais si, ultimement, vraiment, là, les efforts ont été faits, et ça
donne que cette semaine-là, ce mois-là, il n'y a aucune espèce de logement
disponible comparable quelque part, ça se discute, ça. Mais il faudra vraiment
le démontrer. Oui?
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, il faudrait trouver un logement comparable et au même prix, si je
comprends bien?
Mme David (Gouin) :
«Comparable» veut dire comparable en qualité, comparable en superficie et
comparable en termes de prix. Là encore, dans les modalités d'application, est-ce
qu'on va dire : Dans une échelle de prix qui va de tant à tant? Tout ça,
là, moi, je suis prête à en discuter. C'est ce que veut dire «comparable».
M. Bellerose (Patrick) : Avec
le contrôle des loyers, du prix des loyers, si la personne est là depuis une
vingtaine d'années, le prix, évidemment, va avoir évolué beaucoup pour un
nouveau logement versus le logement que la personne occupait. omment vous
réussissez à concilier ça?
Mme David (Gouin) : Bien, il y
a encore pas mal de logements qui, quand même, dans des deuxièmes, troisièmes
étage, des petits trois et demie à Montréal qui sont à peu près au prix du
marché. Mais vous comprenez que ce qui n'est pas facile dans tout ça, puis je
comprends très bien vos questions, c'est qu'il y a des gens à protéger. Puis justement
ces gens-là, quand ils habitent depuis 20 ou 30 ans quelque part, paient un
loyer qui est parfois en deçà un peu du prix du marché.
M. Bellerose (Patrick) : …ça
peut être beaucoup.
Mme David (Gouin) : Moi, je
connais bien des gens, qui sont des très petits propriétaires, qui ont une
personne âgée en haut. Ce n'est pas si largement en bas du prix du marché, mais
ça l'est. J'en conviens. Mais là, moi, j'en appelle à la solidarité sociale, tout
simplement, là. On n'est pas obligés de mettre une personne aînée dehors, là. Il
n'y a rien qui nous oblige à faire ça. Gardons-la jusqu'à temps qu'un jour
elle-même dise : Je ne peux plus habiter à la maison, je m'en vais en
résidence, ou alors qui se passe des choses encore plus dramatiques, malheureusement.
Gardons-la, cette personne aînée, par respect, tout simplement par respect, par
souci de sa dignité, par reconnaissance pour ce que les aînés ont fait pour
nous au Québec. Ça pourrait être mes vieux parents, ça pourrait être les
vôtres. Quand on le prend en essayant de penser à ces personnes-là, je pense
qu'on comprend très bien le sens du projet de loi. D'ailleurs, les associations
d'aînés l'ont très bien compris, elles, en tout cas.
M. Bellerose (Patrick) :
D'accord. Mais si, par exemple, sur un loyer de 500 $, 600 $, il y a
une différence de 100 $ environ avec le marché, qu'est-ce qu'on fait dans
ce cas-là? Est-ce que le nouveau propriétaire doit payer la différence? On doit
trouver un loyer qui est 100 $ moins cher?
Mme David (Gouin) : Non.
L'idée, c'est de dire qu'on trouve… c'est qu'on doit trouver un loyer à prix
comparable. Alors, 100 $ de plus, ça n'est pas un prix comparable. Ça peut
se trouver. Ça peut se trouver dans le même arrondissement, là. Je pourrais
vous situer géographiquement dans le mien, là. Je peux vous dire que ça se
trouve encore. Pas si facilement, je le reconnais, mais ça peut encore se
trouver.
M. Gagné (Louis) :
Pourriez-vous… Pour faciliter l'adoption éventuelle, êtes-vous prête… êtes-vous
ouverte à l'idée d'inclure peut-être des déductions fiscales pour compenser
l'inconvénient, entre guillemets, que ça pourrait représenter pour un
propriétaire, là, qui est de bonne foi, mais qui est… Bon, peut-être, ça peut…
le fait de réserver un autre logement, tout ça, le temps à y consacrer, est-ce
qu'il pourrait y avoir un petit moyen pour encourager, au-delà de la solidarité
sociale?
Mme David (Gouin) : Je
comprends.
M. Gagné (Louis) : Parce que
ce n'est pas tout le monde qui peut être touché par le concept.
Mme David (Gouin) : Écoutez,
si le gouvernement actuel, dans sa politique de rigueur budgétaire, souscrit au
projet de loi, mais soulève des problèmes comme ceux que vous avez soulevés et
est prêt à soutenir des petits propriétaires… Là, on ne parlera des compagnies
à numéro. Habituellement, ils sont plutôt millionnaires, ces gens-là. Mais les
petits propriétaires, s'ils sont prêts à donner un petit incitatif fiscal, je
ne m'y opposerai certainement pas. Mais là il va falloir discuter avec M.
Coiteux, j'ai l'impression.
M. Gagné (Louis) :
Craignez-vous, là… Vous dites que l'adoption du projet de loi va aller seulement
à l'automne. Est-ce que, là… Parce que, pendant le débat, là — c'était,
bon, à la toute fin mars, devant, je ne sais pas, 2 millions de
téléspectateurs — c'est peut-être dur aux partis de dire : Non,
non, on va voter contre ça. Je veux dire, ils ont peut-être dit oui, mais vous
leur avez peut-être forcé la main.
Est-ce que, là, six mois plus tard, est-ce
que ça ne sera pas facile de dire : Ah! Mais là on n'était pas tout à fait
convaincus que ça allait prendre cette forme-là? Est-ce qu'il n'y a pas danger
que les…
Mme David (Gouin) : Écoutez,
premièrement, j'avais exposé publiquement, et ça a été repris dans certains
journaux, le contenu du projet de loi deux jours avant le débat. Alors,
personne ne peut plaider l'ignorance. Quand ils ont dit oui, ils ont dit oui à
quelque chose qu'ils connaissaient. Mais je sais qu'après une campagne
électorale la tentation de renoncer à des promesses électorales, elle très
forte. L'automne prochain, je ne laisserai pas le projet de loi être relégué
aux oubliettes, vous pouvez en être certains. J'ai l'habitude, dans ma vie, des
longues et difficiles batailles. J'en gagne, j'en perds. Celle-là, je vais la
gagner. Savez-vous pourquoi? Je vais la gagner parce que tous les mouvements
qui s'occupent des droits des aînés, des loisirs des aînés, du regroupement des
aînés sont tous d'accord. Et moi, je pense qu'au Québec ce qu'on appelle le
pouvoir gris peut, à un moment donné, infléchir des situations.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que vous avez des chiffres sur le nombre de situations par année…
Mme David (Gouin) : Non, je ne
les ai pas, malheureusement. Je peux vous dire que ça se passe. Ça, je le sais
parce que les comités logement, particulièrement ceux des quartiers centraux de
Montréal, vivent cette problématique et parce que j'ai des gens qui viennent à
mon bureau de comté, des gens âgés. Alors, je sais que ça existe. Puis
savez-vous quoi? Tant mieux s'il n'y a pas… si ça ne concerne pas 10 000
ou 15 000 personnes. Tant mieux, parce que ça veut dire que
l'épidémie n'est pas trop répandue. Ça ne concernerait que quelques centaines
de personnes. Bien alors, justement, ça ne serait pas un problème pour les
propriétaires. Mais, pour ces centaines de personnes aînées là, par exemple, ça
ferait un changement dans leur vie. Donc, ça vaut la peine. Merci à vous.
(Fin à 15 h 50)