(Dix heures trente-deux minutes)
Mme Roy
: Bonjour, tout
le monde, mesdames, messieurs. Ce matin, je suis très, très, très troublée des articles
qui sont parus dans Le Devoir de ce matin, des articles qui nous
parlent de propos, de gestes, de textos inappropriés qu'aurait commis Gerry
Sklavounos. Et ce qui est très troublant, on nous parle ici de propos, de
gestes, de textos inappropriés qui auraient été faits et commis à l'égard... On
parle de jeunes pages, de jeunes stagiaires, de personnel politique.
C'est extrêmement troublant, tout ce qu'on
apprend dans ce journal ce matin, et, politiquement parlant, il y a quelque
chose de pire là-dedans. On y apprend que, durant la 40e législature,
c'est-à-dire entre 2012 et 2014, le gouvernement alors au pouvoir a porté
plainte au whip du Parti libéral concernant des comportements qu'aurait eu M.
Sklavounos à l'égard d'une employée politique du gouvernement au pouvoir.
Ça soulève énormément de questions.
Première question : Qui, au Parti libéral, à cette époque, durant 2012 et
2014, était au courant, savait qu'une plainte avait été formulée à l'égard du
comportement de M. Sklavounos? Qu'est-ce qui a été fait, du côté du Parti
libéral, à l'égard de cette plainte et est-ce que quelqu'un a informé le chef
du Parti libéral de l'époque, entre 2012 et 2014? Ce sont des questions politiques
que je pose ce matin.
Par ailleurs, dans ces articles du Devoir,
on apprend, de la bouche d'ex-militants entre autres, qu'on disait aux nouveaux
militants du parti de se méfier de Gerry Sklavounos. Je trouve ça extrêmement
troublant. Il y a beaucoup de monde qui est mentionné là-dedans, et moi, ce que
j'aimerais dire et ce que j'aimerais rappeler au personnel de l'Assemblée
nationale, parce que, lorsqu'on parle de stagiaires, lorsqu'on parle de pages,
lorsqu'on parle de personnel politique, d'attachés politiques, on parle du
personnel ici, dans cette enceinte de l'Assemblée nationale, et j'aimerais leur
rappeler, à toutes ces personnes, que nous nous sommes dotés, oui, en juin
2015, de cette politique relative à la prévention et à la gestion des situations
de harcèlement au travail.
Cette politique-là, elle est en vigueur,
elle vous dit : Si vous avez été victime de harcèlement sexuel, de
harcèlement psychologique, de gestes inappropriés, de propos déplacés,
inappropriés, de textos, de courriels, vous avez un recours. Vous avez un
recours, et on vous croit. De grâce, utilisez les recours qui sont à votre disposition.
Alors, j'invite toutes les personnes qui auraient pu avoir à vivre des situations
du genre à le faire, à l'égard de quiconque. Et ce n'est pas parce que quelqu'un
est en position d'autorité qu'on ne peut pas se plaindre de gestes
inappropriés. Voilà, c'est ce que j'avais à vous dire ce matin.
M. Chouinard (Tommy) : Bien,
quant à l'avenir de M. Sklavounos, j'ai lu, là, Québec solidaire dit qu'il
devrait carrément démissionner. Croyez-vous qu'il peut toujours siéger à l'Assemblée
nationale?
Mme Roy
: Hier soir,
j'ai dit que ce sont quand même des allégations graves. Il y a une enquête
policière qui est actuellement en cours pour des crimes contre la personne.
Alors, c'est grave, les crimes contre la personne. Ce que j'ai dit à M.
Sklavounos, c'est que je crois qu'il devrait réfléchir très sérieusement à la possibilité
de démissionner de son poste. Et je lui laisse ça en son âme et conscience
parce que ce sera impossible pour lui de continuer à travailler dans les
circonstances, j'imagine.
Par ailleurs, des enquêtes policières
concernant des crimes contre la personne, ça fait en sorte que toute l'institution
de l'Assemblée nationale est discréditée, que tous les parlementaires sont
discrédités et que les citoyens et les électeurs sont inquiets. Ça jette un
discrédit sur tout le monde. Alors, je pense qu'il a vraiment à réfléchir à son
rôle de député, même s'il veut siéger comme indépendant, ce qu'il a le droit de
faire, par ailleurs, mais je l'invite à réfléchir à ce que ça va faire à l'Assemblée
nationale.
M. Lavallée (Hugo) : ...l'article
du Devoir, là, on constate qu'il semble qu'il y avait beaucoup de gens à
l'Assemblée nationale qui étaient au courant de pratiques inappropriées :
des pages, des stagiaires de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant, des attachés politiques.
Vous, à la Coalition avenir Québec, aviez-vous déjà eu vent d'allégations à cet
effet-là?
Mme Roy
: Je vais être extrêmement
honnête avec vous, là, depuis hier... Moi, je l'ignorais. Depuis hier,
j'entends toutes sortes de choses, des gens de tous les partis, et même chez
moi on me raconte des choses. Alors, je pense que le fait qu'il y a cette vague
d'encouragement, dire aux femmes de dénoncer, qu'elles ont le droit de
dénoncer, qu'elles ont le droit, qu'il faut les prendre au sérieux, ça a fait
remonter à la surface plein de situations. Ce que je trouve troublant, c'est
que tout ce qu'on lit ce matin touche M. Sklavounos. Ça, je trouve ça
troublant.
M. Lavallée (Hugo) : Mais le
fait est que, si tout le monde était un peu au courant puis que personne n'a
rien dit, est-ce qu'il n'y a pas une responsabilité collective des élus de l'Assemblée
nationale?
Mme Roy
: La question
se pose, mais, si chacun de son côté n'ose dénoncer, se croyant seul... Et là
on voit, semble-t-il, qu'il y a plusieurs personnes qui ont reçu des textos,
qui auraient été victime de comportements déplacés ou inappropriés ou de gestes
inappropriés, je pense que là ces personnes-là devraient du moins porter
plainte, se servir des outils qui sont à leur disposition.
Et, pour répondre plus précisément à votre
question, je crois que ce qui s'est passé à l'Université Laval, cette vague
d'agressions sur ces 15 jeunes femmes qui sont dans leur résidence privée, ce
qu'on voit ailleurs aux États-Unis, je pense que c'est en train de créer un
momentum qui fait en sorte que les langues se délient. Et il faut surtout que
les femmes n'aient pas peur de dénoncer, parce qu'on l'a vu encore hier avec
les propos de M. Dubuc, jeter un doute sur les propos d'une victime...
Une voix
: ...
Mme Roy
: ...M. Simard,
vous avez raison, le député de Dubuc, pardon, jeter un doute sur les propos
d'une victime, ça, c'est inacceptable.
Alors, on peut ne pas faire de
commentaires aussi et dire : La justice va suivre son cours. Mais
discréditer les propos d'une victime, c'est inapproprié dans les circonstances.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Et
où commence le harcèlement sexuel? Est-ce qu'une main dans le bas du dos, c'est
du harcèlement sexuel? Est-ce que des comportements et propos du genre : Merci,
ma belle, veux-tu aller prendre un verre ce soir?, est-ce que c'est du
harcèlement sexuel? Est-ce que ça doit être dénoncé, ça?
Mme Roy
: Écoutez, c'est
complexe, c'est compliqué, mais je vous invite à lire ce document-là, là.
Je ne vais pas vous en faire un résumé ce matin; il est relativement court,
mais il a quand même une vingtaine de pages, là. Il y a la jurisprudence
qui définit ce que c'est. Vous avez à l'égard des normes du travail le
harcèlement sexuel, le harcèlement psychologique. La jurisprudence met des
critères, et ça n'a pas besoin non plus d'être à répétition, mais ce doit être
non souhaité.
Alors, je ne veux pas non plus poser un
avis juridique ici, mais il y a des mécanismes. Je veux surtout lancer comme
message qu'il y a des mécanismes, et ce qu'on se rend compte ce matin, c'est
qu'il semble y avoir plusieurs femmes, plusieurs jeunes femmes, à la lecture de
ce qu'on apprend ce matin, qui auraient été victimes de comportements déplacés,
de propos déplacés, de textos déplacés. Écoutez, sans oui, c'est non.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous avez dit avoir entendu plusieurs commentaires suite, bon, aux révélations
d'hier. Vous avez dit : même chez moi. Est-ce que vous parlez de votre circonscription,
de votre bureau?
Mme Roy
: Non, des
gens, des gens sur l'aile politique. Je vous dis, les langues commencent à se
délier. Alors, c'est...
M. Bellerose (Patrick) :
Qu'est-ce que ça dit sur la politique à l'Assemblée nationale, la culture à l'Assemblée
nationale, le fait qu'un député ait pu avoir un tel comportement pendant aussi longtemps
sans être dérangé?
Mme Roy
: Ça dit
qu'il y a du travail à faire. Ça dit qu'il faut que ça change, il faut que ça
arrête, mais ça dit surtout... Et moi, je veux dire bravo aux femmes qui osent
parler, qui osent dénoncer, puis ce n'est pas facile. Ce sont des personnes en
position d'autorité puis souvent des personnes qui peuvent avoir droit de vie
ou de mort sur vous ou vous faire perdre votre emploi, par exemple. Alors, ce
n'est pas facile dénoncer son employeur. Il y a tout ce contexte-là.
Ce que ça dit, c'est qu'il y a du travail
à faire, il y a des mentalités à changer. Mais je pense que c'est de façon
calme, mais de façon indignée qu'il faut faire quelque chose. Il faut parler,
il faut dénoncer, mais il y a du travail à faire de toute évidence, mais je
pense que ça va réveiller les gens. Si les articles qui sont publiés ce matin
ne réveillent pas le Parti libéral, qui devrait faire un examen de conscience à
savoir qui savait... Et hier, je voyais un tweet de Mme Fatima
Houda-Pepin, qui nous dit : Y a-t-il d'autres victimes? Écoutez, on peut
poser la question. Et je comprends, pour ce qui est de l'enquête policière,
c'est du recours criminel, et que ce sont, pour le moment, des allégations, et
qu'il est présumé innocent jusqu'à preuve du contraire, et ça, je respecte tout
ça, mais il ne faut pas dénigrer non plus les propos de la plaignante dans ce
dossier-ci.
M. Lecavalier (Charles) :
Mme Roy, juste pour être clair, est-ce qu'il y a des attachés ou des
employés de la Coalition avenir Québec qui ont été victimes de harcèlement de
la part de Gerry Sklavounos? Et vous dites que les langues se délient à l'aile politique
de la CAQ.
Mme Roy
: On m'a
raconté toutes sortes de choses impliquant des pages, des stagiaires et le
personnel politique semble savoir des choses à cet égard-là.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce que c'est des rumeurs ou des faits?
Mme Roy
: Je ne
suis pas là. Je n'étais pas témoin de cela, alors...
Journaliste
: Est-ce
qu'il y a des plaintes formelles de déposées ou...
Mme Roy
: Non. Chez
nous, non, non, pas pour le moment.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais allez-vous recenser justement ces cas-là qui ont pu arriver à la CAQ pour
savoir un peu qu'est-ce qui est arrivé avec M. Sklavounos?
Mme Roy
: Bien
oui. En fait, moi, j'invite toutes les femmes, parce que malheureusement, c'est
de femmes dont on parle, mais peut-être y a-t-il des hommes qui sont victimes
de harcèlement psychologique de la part de collègues ici. Peut-être, c'est fort
possible également, mais j'invite toutes les femmes qui auraient été victimes
de harcèlement psychologique, de harcèlement sexuel, de gestes inappropriés
surtout, non sollicités, de textos indécents à saveur sexuelle, de cette forme
de harcèlement, de le dire. Puis il y a ça qui les protège.
M. Lecavalier (Charles) : Mme
Roy, comme députée, avez-vous déjà été témoin de commentaires inappropriés à
l'endroit de pages de la part de collègues de votre parti ou d'autres partis? Est-ce
que vous avez l'impression qu'il y a justement une espèce de culture où on se
permet des propos déplacés, des fois, à l'endroit des pages?
Mme Roy
: Moi, personnellement,
je n'ai pas été témoin de ça. Alors, c'est pour ça que, ce matin, c'est les
articles qui me troublent. Et hier, je vous disait, tout ce que j'entendais…
j'ai dit : Mon Dieu, il y a quelque chose qui se passe, il y a des gens
qui savent des choses et… Moi, je suis plate, là. Moi, je suis une députée bien
plate, là. Ça fait quatre ans que je suis ici. Quand je termine ici, je ne vais
pas me promener sur Grande-Allée, prendre un coup jusqu'aux petites heures du
matin, là. Je m'en vais chez nous, je mets mes pantoufles, puis je lis, puis
j'écoute la télé. Je suis plate de même. Ça fait que je ne suis pas au courant
des potins. C'est pour ça que je suis très ébranlée de lire tout ça ce matin.
Mais il y a probablement quelque chose qui
s'est passé, et c'est pour ça que j'interpelle le gouvernement libéral, parce
qu'entre 2012 et 2014 des whips du Parti libéral ont été informés au moins d'un
comportement à l'égard d'une attachée politique du Parti québécois, et le whip,
selon le texte, aurait agi, le whip libéral. Qui était ce whip à l'époque? Je
l'ignore. Il y en a eu deux, il y en a eu deux durant cette longue période.
Quelles mesures ont été prises? Et est-ce que le chef du Parti libéral de
l'époque l'a su? Et est-ce qu'il y a des gens qui savent des choses? Alors, je
l'ignore.
M. Bellerose (Patrick) :
…compte tenu de la réputation de M. Sklavounos à l'intérieur même du parti, là,
selon l'article du Devoir, est-ce que M. Sklavounos aurait dû être
candidat pour le Parti libéral en 2014?
Mme Roy
: Ah! mon Dieu,
là, vous allez dans des questions hypothétiques, là. Si des gens savaient, si
des gens savaient… Et c'est pour ça que c'est totalement hypothétique, là. Je ne
peux pas répondre à votre question.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
avez-vous l'impression que…
Mme Roy
: Bien,
écoutez, à l'égard de la plainte qui est portée à la police, on nous dit que
c'est en mars 2014 que c'est arrivé, puis en mars… Non, excusez-moi, c'est en
juin 2014, c'est ça.
M. Bellerose (Patrick) :
…l'incident qui a été rapporté au whip, et puis on voit aussi que l'attitude de
M. Sklavounos semblait être connue à l'intérieur du Parti libéral. Est-ce que
vous ne trouvez pas ça troublant qu'il ait été candidat pour le Parti libéral
en 2014?
Mme Roy
: Je trouve ça
troublant si les gens savaient qu'il y avait ça, parce qu'il est fort possible
que les femmes qui auraient été victimes de tels agissements n'ont pas parlé à
personne en position d'autorité. Alors, je trouve ça troublant. S'ils ne le
savaient pas, ils ne le savaient pas. Mais, s'ils le savaient, si des gens en
position d'autorité au Parti libéral savaient qu'il y avait des comportements
inappropriés, des paroles inappropriées, des gestes inappropriés à l'égard des
femmes puis qu'ils n'ont pas agi, c'est grave.
M. Lavallée (Hugo) : …c'est parce
que ça fait quelques fois que vous répétez cette question-là, est-ce que quelqu'un
savait, etc. Est-ce que vous voulez laisser entendre qu'il y aurait une responsabilité,
donc, à la direction du Parti libéral ou auprès du bureau du premier ministre
de s'être fermé les yeux? On dirait que vous le laissez entendre sans le dire,
là. Je veux être bien clair sur cette question-là.
Mme Roy
: J'ignore qui
savait quoi. Je sais qu'on s'est doté d'une politique contre le harcèlement
sexuel en juin 2015. Ce qui s'est passé avant, ce qu'ils ont fait, qui savait
quoi, je l'ignore. À partir du moment où on a ça, une politique qui dit que c'est
intolérable, c'est inacceptable et que des gens savent des choses qui se
passent après 2015 et qu'ils n'agissent pas, oui, il y a une responsabilité.
M. Robitaille (Antoine) : Si
le whip a été mis au courant, qu'un joueur clé nous confirme qu'il y a eu des
démarches, est-ce que la présidence de l'Assemblée nationale n'aurait pas dû
être mise au courant?
Mme Roy
: Honnêtement, pourquoi
pas? Pourquoi pas? Mais quel est le mécanisme? Là, on parle d'un mécanisme, là.
Une voix
: …
Mme Roy
: Oui, mais ça,
c'était en 2015. L'événement dont il est fait question dans Le Devoir
était entre 2012 et 2014. Maintenant, c'est clair, il y a les normes qui sont
édictées, qui doit être informé, le processus. Puis il y a même quelqu'un
d'indépendant, qui est à l'extérieur du Parlement, qui va prendre le dossier en
considération pour ne pas qu'il y ait apparence de conflit d'intérêts, que les
députés enquêtent sur les députés, là, bien au contraire.
Mais à cette époque-là, bien, quel était
le mécanisme? Honnêtement, là, je l'ignore. Chose certaine, il y a des
questions à se poser. Lorsqu'on parle de pages, je pense que les pages relèvent
de l'Assemblée nationale. Donc, je répète ma question : Qui savait quoi?
Qui a informé qui? C'est extrêmement important.
Le Modérateur
: Peut-être
une question en anglais.
Mme Plante (Caroline) : Mrs. Roy, you say that someone from the Liberals knew between 2012
and 2014 that there was a complaint…
Mme Roy
:
That's not anybody. From the Devoir, they said that it's the whip.
Mme Plante (Caroline) : O.K. So the whip knew. Would go as far as Jean-François Lisée and
call this a cover-up?
Mme Roy
:
No, I could not say that. I can't say that because, at what time this occurred
with the employee of the Parti québécois, I don't know, and… the cover-up. It
seems that the aggression was in the summer or June 2014. I cannot say that. I
cannot say that.
Mme Plante (Caroline) : Do you think that the Liberals tried to conceal the affair or Mr.
Sklavounos misbehaviour…
Mme Roy
:
No, I don't say that. What I'm telling them is I would like to know who knew, because
what we learned this morning with the Devoir is that a lot of young
employees, «stagiaires», political staff did have
some... did live some inappropriate conduct from Mr. Sklavounos. And who knew
at the Liberal Party and what did they do? And did the chief of the Liberal
Party knew and did something at that time? Because the whip was informed, the
whip of the Liberal Party between 2012 and 2014, but we don't know when. Was it
after June 2014 or before? So I cannot talk about a cover-up, like you said. I
cannot say that.
M. Hicks (Ryan) : Just on employees, when you talked about young employees, you
talked about interns, pages, there is this policy that came out. When it came
out, there is a lot of fanfare that this is going to change the culture of the
National Assembly. Do you think that the culture of the National Assembly has
improved at all, now that we're hearing all of these kinds of stories and
rumors?
Mme Roy
: I hope it did a little bit because it's really important. That
policy is against harassment, sexual harassment in the work, but here, in the
National Assembly, and I'm telling all the women this morning that they have a
resource. They are protected if they decide to say that's unacceptable somebody
did that, said that, touched me, and they have a «recours», they can do
something. How do you say «recours»?
M. Hicks (Ryan) : Recourse.
Mme Roy
: So I want to tell the women of the Parliament that they have a
recourse, they can do something. It's really important.
Mme Fletcher (Raquel) : Mme Roy, you worked with Mr. Sklavounos, you saw him at least three
times a week. Were you aware at all of his reputation?
Mme Roy
: No, not at all, no. But we heard that he likes women, but I haven't
seen anything, so...
Mme Plante (Caroline) : What should happen with Mr. Sklavounos? What should happen now with
Mr. Sklavounos? Should he step down as MNA?
Mme Roy
: I think that he should think about stepping down because it's a
police inquiry actually, right now, against him for sexual assault, which is a
really important inquiry. And only on that base, that discredits the National
Assembly, that discredits the works of MNAs, and it's a shadow over us and for
the population who are looking
at us, and I think that it's going to be impossible for him to work.
Mme Plante (Caroline) : And what do you think of the latest revelation, allegation that
there were two alleged rapes? We didn't know that before. Now we see that there
were two incidents, allegedly. What do you think of that?
Mme Roy
: Well, the violence is something really scary, and that's why I'm
really surprised, and touched, and affected, but it's all going to have to be
proven in court, so… and I heard that now Mrs. Paquet took a lawyer. So I'm
happy for her that someone is taking care of her and I hope that we can learn
more in court, but I don't want to get into the… Now, it's going to be… maybe
there's going to be a criminal case, so I don't want to get into all the proof
that's going to be done.
Le Modérateur
: Dernière question...
Mme Roy
: Maya first.
Mme Johnson (Maya) : Thank you. I just wanted to revisit the comment that you made when
Raquel asked if you were aware of his reputation. You said no, pardon me, but
that you know he likes women, so what do you mean by that? Because that
suggests that he does have some kind of reputation that MNAs in general are
aware of.
Mme Roy
: Well, you know,
there's a lot of rumors when you come here, and we're always surprised, but
I've been told that he likes women, but don't care really much, you know. We heard that from other men, you know, in our life. But I wasn't aware of
all that I read this morning in the Devoir and… until yesterday, because
yesterday everybody started to talk. So young women, staff, political staff, pages,
they started to talk, and really it's «effrayant».
Le Modérateur
: Dernière question,
Raquel Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : I understand that they are coming out as a form of supporting
potential victims, but so far we have heard very little from the male
politicians at the National Assembly. Yesterday, I asked the Premier, because
he mentioned his daughter, his granddaughter, I asked him : Yes, but have
you had a discussion with your caucus, particularly with the male members of
your caucus, to say : This is what men in leadership roles need to do,
this is how they need to behave? Do you think that conversation needs to happen
with the men in the National Assembly, given what you just said about… You
heard that, oh, they like women, that some of them have reputations. Do we need
to talk to all of the men at the National Assembly?
Mme Roy
: Obviously, from what we've seen in the last few days, yes. I think
that we have to be responsible, everybody has to be responsible, and maybe we
have to remind some colleagues that there's something that you don't do, and
you don't say, and that's inappropriate, and that even can be harassment. Maybe
they have to learn it. Because, you see, I had the question : What is
«harcèlement sexuel»? What is harassment? It's really complex, but maybe a
refresher would do some good.
M. Bellerose
(Patrick) :Est-ce
qu'il y a une attiute de «boy's club» ici, au Parlement?
Mme Roy
: Pas dans
notre parti, alors je ne peux pas parler pour les autres partis. Chez nous,
c'est extrêmement égalitaire, ouvert. Vous devriez voir nos caucus, hommes et
femmes, tout le monde parle, et je suis ravie d'être là, vraiment. It's O.K.?
Merci à vous.
(Fin à 10 h 55)