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Point de presse de Mme Virginie Dufour, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales et d’habitation

Version finale

Friday, March 31, 2023, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

Mme Dufour : Bon matin. Merci d'être ici un vendredi.

Je suis ici pour interpeller la ministre aujourd'hui. Je vais l'interpeller sur la situation du logement. Je suis venue déjà à deux reprises mentionner à quel point la situation, elle est critique pour le logement au Québec. Le 1er juillet, c'est dans trois mois et, malheureusement, c'est un secteur qui est actuellement très négligé par le gouvernement, particulièrement dans le dernier budget. Alors, c'est pour ça que je parle d'un gouvernement caquiste désengagé en matière de logement. Je rappelle qu'il a été annoncé seulement 1 500 nouvelles unités et du logement abordable seulement en cinq ans. Donc, pour les cinq prochaines années, on parle de 1 500 unités.

Pendant trois ans, ils ont nié l'existence de la crise du logement. On a perdu beaucoup de temps. Puis, aujourd'hui, il faut quand même rappeler que le gouvernement est là depuis cinq ans, là. La ministre, cette semaine, disait que ça faisait un an de mandat, là. Ça ne faisait pas un an de mandat, mais je pense qu'elle a oublié que le gouvernement était là depuis cinq ans. Et donc toutes les nouvelles unités qu'on entend, c'est toujours du recyclage, il y a beaucoup de chiffres.

Par contre, je rappelle que le gouvernement, la CAQ présente toujours la situation en cherchant des coupables. Et là ils ont... La ministre a accusé les organismes de ne pas aller assez vite, les... Le premier ministre, lui, a parlé des villes, que c'était... Les délais étaient dans les villes. Et, de façon générale, à toutes les questions que j'ai posées dans les derniers mois, on a rappelé l'arrérage des 15 000 unités du Parti libéral du Québec.

Alors, je voudrais revenir sur ces chiffres-là. Je voudrais prendre la balle au bond, là, parce qu'on a reçu ces attaques-là à maintes reprises. Et je voudrais décortiquer un peu les chiffres et je vais tout simplement vous présenter un petit tableau qu'on va présenter, que je vais présenter aujourd'hui pendant l'interpellation.

Et là, ici, ce qu'on voit, ce sont des chiffres qui viennent de la Société d'habitation du Québec et qui ont été, là, présentés dans le rapport prébudgétaire du FRAPRU. Et là le FRAPRU... là, l'acronyme, je m'excuse, je ne me rappelle pas de tous les détails, mais le Front... Bref, vous le trouverez. Je m'excuse. Écoutez, donc, on voici ici, là, quand le provincial a repris en main le logement, ça a commencé, le logement social en particulier. Ici, en jaune, là, ce qu'on voit, là, c'est les annonces, c'est ce qui a été annoncé, financé, et en bleu, c'est ce qui a été construit. Et là on voit, là, que déjà, ici, c'était le gouvernement du Parti québécois, qui avait des annonces de 6 000, 6 500 qui ont été annoncés. Mais, évidemment, ça prend quelques années avant de se construire. Alors, quand le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir, il y avait déjà un arrérage de 8 000 unités. Cependant, je ne critiquerai pas ça, là, parce qu'il y avait de l'ambition, il y avait beaucoup d'ambition, et ça a permis à du logement de se construire.

Et le Parti libéral a continué à avoir de l'ambition, ils ont continué à annoncer beaucoup, beaucoup... Je n'étais pas là à l'époque, mais il avait de l'ambition, il y avait des 3 000 par année qui étaient annoncés. Et, même si je vous avoue que ça aurait été bien qu'on en fasse plus, je le concède, on aurait aimé en faire plus, du logement social, mais on en a... C'est quand même le Parti libéral qui en a fait le plus au Québec dans les dernières années.

Et ce qui est le plus impactant dans ce tableau-là, là, je vous demanderais de regarder, c'est l'ambition de la CAQ, qui est absolument nulle. Il n'y a plus de logement social annoncé du tout, du tout par le gouvernement de la CAQ. Évidemment, ce qui se construit, bien, c'est des annonces qui avaient été faites par le Parti libéral au préalable. Donc, il n'y en a plus, de logements sociaux, sous la CAQ. C'est le manque d'ambition. Alors, ça, c'est ce que je vais parler aujourd'hui.

Et par ailleurs je voudrais aussi rappeler que la ministre a dit cette semaine que ce n'était pas dramatique, ce n'était pas si dramatique que ça, là, qu'il y ait juste 1 % à 2 % de logements HLM barricadés. Mais ça, je voudrais lui rappeler que c'est des HLM qui sont existants. Tout ce qui manque, c'est de les rénover, et, si on les rénove — et c'est beaucoup plus rapide de rénover que de construire — si on les rénove, là, c'est des logements qui rapidement, rapidement peuvent revenir sur le marché. Mais, malheureusement, encore une fois, on voit un désengagement dans la rénovation, il y a seulement 105 millions pour cette année en rénovations. C'est trop peu et ce n'est certainement pas ça qui va nous ramener des HLM sur le marché.

Donc, c'est de ça que je vais parler aujourd'hui. Je pense que le gouvernement manque d'ambition, doit en faire plus. Merci.

M. Laberge (Thomas) : Qu'est-ce que vous espérez obtenir précisément aujourd'hui de la part de la ministre? Des engagements?

Mme Dufour : Peut-être un réveil, un réveil de la... Écoutez, c'est trois... dans trois mois, le 1er juillet. J'ose espérer que, lorsque... il y aura peut-être un nouvel appel de projets. L'année passée, là, il y a eu un appel de projets, là, qui était un peu inattendu pour le PHAQ, il y a eu des sommes additionnelles. Donc, peut-être, c'est quelque chose qu'on pourrait voir arriver, qu'elle puisse convaincre ses collègues de l'urgence d'agir. Écoutez, c'est un cri du cœur, là, que je fais aujourd'hui, là.

M. Carabin (François) : Dans les annonces du budget, il y avait 500 places réservées au privé dans la construction des logements. Dans le premier appel de projets, c'était aussi ouvert au privé...

Mme Dufour : Tout à fait.

M. Carabin (François) : ...mais il n'y avait pas eu d'intérêt de la part du privé. Mais est-ce que c'est une bonne chose que le public... que le gouvernement fasse appel au privé pour construire des logements abordables?

Mme Dufour : Écoutez, normalement, on pourrait dire que ce n'est pas mauvais. Mais l'enjeu ici, c'est qu'il y a seulement 1 500 nouvelles unités d'annoncées. Donc, quand on met en compétition le privé... Le privé ne fera pas du logement social. Donc là, on vient dire, dans le fond, là, que c'est... sensiblement, ça ne va être que de l'abordable, et de l'abordable dans le haut... la plus haute bracket de l'abordable. Donc, malheureusement, c'est... il est là, l'enjeu, là.

Comme je vous dis, en temps normal, si on avait... on parlait de 5 000 unités à l'année, qu'on mélange ça avec du privé, il n'y aurait pas d'enjeu. Mais là, comme on se limite à seulement 1 500 unités... puis ce n'est même pas par année, là, c'est pour les cinq prochaines années, alors, ça, ça fait sensiblement que les groupes communautaires, ceux qui font du logement social ne se qualifieront pas, là, il va y avoir tellement peu d'unités. Donc, dans cet appel de projets là, nous, on est... on croit que ça aurait dû être réservé aux groupes de logement, là, définitivement.

M. Lecavalier (Charles) : ...pensez-vous, même si cette cible-là, elle est insuffisante à vos yeux, que ça va vraiment se faire? Parce que, dans la...

Mme Dufour : C'est une bonne question.

M. Lecavalier (Charles) : ...dans le premier déploiement du programme, il y a juste 10 % des unités qui ont été faites par le privé. Le gouvernement veut que, dans cette deuxième vague-là, ça soit le tiers, puis ça va être une enveloppe fermée juste pour le privé. Donc...

Mme Dufour : Bien, je vais vous dire en toute franchise, actuellement, ce qu'on entend, c'est que même les unités annoncées l'année dernière ne sortent pas de terre présentement. Les groupes, peu importe lesquels, actuellement, n'arrivent pas financièrement. C'est ce qu'on entend. Alors, je suis loin d'être convaincue, là.

Là, les enveloppes ont été augmentées, on a vu, dans le fond, qu'on parle des unités à 200 000 $ la porte. Donc là, on est probablement autour du 50 % de la valeur, mais ce n'était pas le cas dans le premier appel de projets. Donc, il va falloir qu'ils investissent, d'après moi, des sommes supplémentaires pour que les 1 700 de l'an passé sortent de terre.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que vous allez interpeller la ministre sur la clause F?

Mme Dufour : Non, je ne traiterai pas de ça aujourd'hui. Mais on va revenir avec des propositions, là, pour revoir l'ensemble du bail.

M. Laberge (Thomas) : C'est quoi, votre position là-dessus? Vous êtes favorable?

Mme Dufour : Bien, en fait, on l'a déjà annoncé, la position, là. Ça a été assez clairement énoncée, là, que nous, dans le fond, ce qu'on souhaitait... parce qu'il y avait eu un débat là-dessus, ce qu'on souhaitait, ce n'est pas de l'abolir tout de suite, mais plutôt de réfléchir à comment on peut le faire sans qu'il y ait un effet boomerang puis que, finalement, ça monte encore plus vite, les loyers. Parce que, si vous êtes un propriétaire d'un logement sur le bord de sortir de terre, par exemple, puis que vous savez que la clause F va sortir, bien, vous n'allez pas étaler sur cinq ans vos hausses, vous allez le faire tout de suite d'avance.

Des logements, actuellement, là, en passant, là, qui se louent, là, dans le marché, là, neufs, là, c'est du 2 400 $ par mois, ce qu'on voit actuellement, qui sortent de terre pour que ça soit rentable. Alors, ça ne va pas... en faisant sauter la clause F, comme ça, sans trouver une façon de contrôler d'une autre façon les loyers, ça risque de juste créer une hausse encore plus... plus importante. Les propriétaires vont à quelque part... devant l'incertitude des taux d'intérêt, et tout ça, ils vont se protéger. Puis, au lieu d'être à 2 400 $, les nouveaux loyers, bien, ils vont peut-être sortir à... à 2 008 $, vous comprenez?

Donc, c'est... Il faut vraiment être prudent quand on fait juste une clause. Il y a beaucoup d'éléments que, quand on agit vite sans réfléchir, bien, ça l'a des effets boomerang. Alors, c'est important de réfléchir. C'est ce qu'on demandait, d'avoir un comité qui se penche... avec tous les acteurs du milieu, pour voir comment on peut mieux contrôler les loyers sans créer d'effet boomerang.

M. Denis (Maxime) : Mme Dufour, un mot ce matin, au nom du Parti libéral, sur les six corps repêchés dans le Saint-Laurent.

Mme Dufour : Écoutez, c'est malheureux, c'est une situation épouvantable. Évidemment, on ne connaît pas les circonstances, on ne connaît pas d'où viennent ces gens, mais on n'a pas de détail, mais c'est certain que, tu sais, on... C'est vraiment un drame incommensurable, là, qu'on ne voudrait pas avoir à commenter.

M. Denis (Maxime) : C'est la faute de la fermeture du chemin Roxham ou c'est...

Mme Dufour : On ne peut pas prétendre ça, là. On n'a aucun détail à ce stade-ci.

M. Lecavalier (Charles) : ...c'est une crainte? C'est-à-dire qu'une des craintes qui a été évoquée avec la fermeture du chemin Roxham sans qu'on revoie l'entente des tiers pays sûrs, c'est qu'il allait avoir des passages illégaux un peu partout puis que ça allait mettre en danger les migrants. Je comprends qu'on ne peut pas tirer une conclusion pour ce cas-là, mais il me semble que c'est quand même une crainte qui a été évoquée, là, qu'il allait avoir des vies humaines de perdues.

Mme Dufour : Tout à fait, c'est une crainte qui a été évoquée de... que la fermeture du chemin puisse créer d'autres mini-chemins. Mais il n'y a pas de lien à faire. Présentement, on ne peut pas faire de lien avec ce qui est... les corps repêchés. Malheureusement, on n'a aucun détail, là.

M. Carabin (François) : Juste sur le fait que le gouvernement écarte, pour le moment, l'idée de lancer une enquête publique sur l'incendie, là, de... dans le Vieux-Montréal. Comment vous l'expliquez?

Mme Dufour : On est déçus, on est vraiment déçus parce que c'est... Je pense que la lumière doit être faite, c'est ce qu'on pense aussi, comme... C'est ça, pour la famille, pour tous ceux qui sont impliqués là-dedans, c'est important de faire la lumière sur la situation. On ne veut pas qu'une situation comme ça se reproduise, un drame comme ça se reproduise. Donc, on est vraiment déçus, puis on espère que le gouvernement va revoir sa position.

Une voix : Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci, tout le monde.

Mme Dufour : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 44)


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