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Point de presse de M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

Version finale

Wednesday, May 24, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. Derraji : Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je suis accompagné par mon collègue, André, porte-parole en justice, et, aujourd'hui, nous aimerions vous parler de la fin de la session, la fin de la session qui approche, et je veux vous rappeler que notre équipe libérale a déposé 13 projets de loi depuis le début de la législature, dont la loi sur l'obsolescence programmée, les dons d'organes, nominations aux deux tiers.

Je rappelle au gouvernement qu'il peut avoir mon entière collaboration pour appeler rapidement ces projets de loi. Comme vous pouvez le constater, c'est des projets de loi qui ont vraiment un réel impact sur la vie des Québécoises et des Québécois. Pour ce faire, nous souhaitons que le leader du gouvernement nous dévoile clairement son agenda d'ici la fin de la session. Vous avez entendu beaucoup de choses, le gouvernement qui veut bâillonner des projets de loi, on ne sait pas quels projets de loi ils veulent bâillonner. Nous aimerions avoir un agenda très clair, nous sommes à quelques jours avant la fin de cette session.

Je vais prendre quelques minutes pour vous parler du projet de loi n° 26. Le projet de loi n° 26... M. Simon Jolin-Barrette a réussi à avoir l'unanimité contre lui, et je vais vous citer les communiqués de presse que nous avons reçus en peu de jours : communiqué du Barreau, la Conférence des juges de paix magistrats du Québec, le Conseil de la magistrature du Québec, qui l'informent tous que ce qu'il a ajouté dans son projet de loi de 26 ne fait pas consensus, et ils l'invitent à de la prudence. Nous aussi, hier, on l'a mentionné, que nous aimerions avoir des consultations par rapport à ce qu'il a ajouté dans l'entente... dans le projet de loi, qui était justement là pour l'entente avec la juge. Donc, il a rajouté l'aspect du financement. Et je veux juste vous lire la Conférence des juges municipaux, dans son communiqué de presse que nous avons reçu hier : «L'indépendance judiciaire signifie pour le juge qu'il pourra exercer sa fonction libre de toute intervention extérieure, y compris celle de l'État, et sans que quiconque n'intervienne dans la relation d'autorité qu'il a avec son juge en chef. Il en va également de même de l'indépendance des institutions judiciaires.» Donc, la plupart des groupes insistent sur ça.

Sur ce, je vais laisser... céder la parole à mon collègue, qui va vous parler de la justice, et je vais revenir pour prendre vos questions.

M. Morin :Merci. Alors, bonjour, tout le monde. Bien heureux d'être avec vous ce matin en tant que porte-parole en matière de justice. Je voulais vous parler brièvement ce matin de la méthode Jolin-Barrette. Voici ce qu'il en est : je nomme mon ami, j'annule les concours et je cultive les conflits. Ça résume très bien ce que le ministre de la Justice a fait dans les dernières semaines. Et maintenant nous sommes prêts pour vos questions.

M. Carmichael (Simon) : La juge en chef, la juge Rouleau, parle ce matin, là, d'une brèche importante dans la confidentialité du processus de nomination des juges, puisque M. Jolin-Barrette a admis au micro de Paul Arcand qu'il avait fait des appels, notamment à des employeurs de candidats, pour faire une vérification proactive. Qu'est-ce que vous en pensez, puis est-ce que le ministre de la Justice devrait avoir le droit, comme le recommande la commission Bastarache?

M. Morin :Alors, écoutez, la juge en chef Rondeau souligne un point important. J'ai été moi-même étonné d'entendre le ministre, sur les ondes de Paul Arcand, dire qu'il faisait des vérifications, auprès notamment des employeurs. Écoutez, il y a un processus en place avec un comité de sélection indépendant. C'est dans le règlement sur la sélection puis la nomination des juges, et c'est ça qui est important. Et là le ministre, quand il reçoit des recommandations, bien, à ce moment-là, il doit se fier à ça. Et qu'il commence lui-même à regarder à gauche et à droite qui il peut appeler pour éventuellement nommer quelqu'un, je trouve ça particulièrement alarmant.

M. Carmichael (Simon) : Puis est-ce qu'on devrait modifier le processus, puisque c'est ça que la commission Bastarache recommande?

M. Morin :Écoutez, il y a toujours moyen de perfectionner tout processus, et, s'il faut que le processus soit plus étanche, bien, à ce moment-là, faisons-le.

M. Bergeron (Patrice) : Mais alarmant pourquoi, au juste, là? Vous dites...

M. Morin :Bien, c'est parce que, écoutez, il y a un... Ce qu'on veut, là, c'est des nominations, hein, n'est-ce pas, où il n'y a pas de népotisme, où le processus est respecté. Et il y a en place, au Québec, un règlement qui permet la sélection de candidats et qui est totalement indépendant du ministère de la Justice. Donc, dans notre système, c'est le ministre qui fait une recommandation au Conseil des ministres, mais tout le processus avant est déjà prévu, c'est dans le règlement. Il y a un comité formé de différentes personnes qui entend les candidatures et qui fait une recommandation. Donc, une fois que ça, c'est fait, je pense qu'il faut faire confiance à ces comités-là. Et, sur ces comités-là, vous avez des membres du public qui siègent, vous avez d'éminents juristes. Donc, il faut faire confiance à ces gens-là. Puis, une fois que le processus est fini, je ne comprends pas pourquoi le ministre, lui, se donne la responsabilité ou l'autorité d'aller vérifier d'autres choses à gauche et à droite. Il devrait se fier à ce qui est déjà en place, c'est dans le règlement, puis, comme ça, bien, on assure une transparence.

M. Carabin (François) : M. Derraji, vous avez mentionné au passage votre projet de loi sur le don d'organes. Vous en êtes rendu où? Est-ce que vous voyez ça être adopté d'ici la fin de la session?

M. Derraji : Bien, je formule la demande officielle aujourd'hui au gouvernement caquiste d'appeler ce projet de loi. Vous avez vu l'agenda de fin de session. Je ne le contrôle pas, malheureusement, on est l'opposition officielle, on peut demander au gouvernement d'avoir de l'ouverture. Et ce n'est pas uniquement ce projet de loi, je vous ai mentionné aussi l'obsolescence programmée, les nominations aux deux tiers. C'est des projets de loi que les Québécois veulent qu'on adopte parce que ça répond à un besoin. Donc, je formule la demande officielle à M. le leader du gouvernement d'appeler ces projets de loi. Nous sommes prêts à les faire adopter en un, deux, trois.

M. Denis (Maxime) : Appuyez-vous QS sur le salaire des élus?

M. Derraji : Bien, c'est une question... Vous voulez juste être beaucoup plus précis? On appuie QS par rapport à quoi?

M. Denis (Maxime) : ...amendement.

M. Derraji : Ah! vous parlez de l'amendement. Écoutez, j'ai reçu la demande hier de la part du leader de Québec solidaire. On va l'étudier. Et, vous savez, on entend beaucoup de choses sur ce projet de loi. Nous, ce n'est pas notre projet de loi, c'est le projet de loi de la CAQ, le projet de loi du gouvernement. On fait notre travail comme à l'habitude. Dans n'importe quel projet de loi, on intervient sur le principe. Rendu à l'étude détaillée, on l'étudie, on amende. C'est ça, notre rôle, le rôle de l'opposition. Donc, oui, j'ai reçu hier la communication de la part de leur leader. Je vais étudier l'amendement en équipe avec notre caucus, et, en temps et lieu, si QS nous laisse aller à l'étude détaillée, on va l'étudier.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous êtes d'accord avec M. Legault que les élus du Québec doivent gagner le plus d'argent possible pour leurs enfants?

M. Derraji : Moi... Je vais vous répondre de manière personnelle, et, après, on entre dans notre équipe. Moi, je ne suis pas venu en politique pour ça. Moi, je donne à mes enfants des valeurs, des principes. C'est ce que j'essaie de me forcer de leur laisser comme legs. Ils vont faire leur chemin, comme moi-même j'ai fait mon chemin en quittant un pays pour venir ici. Je n'étais pas élevé comme ça. Maintenant, chacun a le droit de penser comme il veut. M. Legault pense comme ça. Moi, j'ai autre chose que je veux léguer à mes enfants.

M. Bellerose (Patrick) : Allez-vous proposer vos propres amendements pour modifier le projet de loi sur le salaire des élus?

M. Derraji : Je vous invite à suivre l'étude détaillée de ce projet de loi avec grand intérêt.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous comprenez la colère d'une partie de la population qui voit cette hausse-là, qui est énorme, quand même, plus 30 %, c'est beaucoup, beaucoup d'argent, et puis eux, ils n'ont pas ces hausses-là, salariales. Puis je pense, par exemple, aux enseignants, aux infirmières, qui voient... Est-ce que vous la comprenez, leur colère?

M. Derraji : On comprend toutes les préoccupations des Québécoises et des Québécois, par rapport à beaucoup d'enjeux, pas uniquement ce qu'on discute aujourd'hui au niveau des salaires. Et d'ailleurs j'invite les mordus de la politique qui s'intéressent au salaire des élus à lire le rapport Thériault-Ouellet, présidé par M. Jérôme Côté, 20 ans d'expérience en ressources humaines, pour comprendre la réalité.

Je comprends la frustration. Je comprends les enjeux liés à parler des salaires. Je comprends que, d'un point de vue, parfois... Que les élus parlent eux-mêmes de leur salaire, il y a des gens qui se posent de sérieuses questions, mais depuis quand, au Parlement, on choisit uniquement les choses qui nous intéressent? Au Parlement, on doit débattre de n'importe quel sujet, et c'est ça, le rôle de législateur. Et, encore une fois, je reviens, c'est un projet de loi déposé par la CAQ qui nous invite à en discuter. Ça fait plusieurs rapports, ce n'est pas le premier rapport déposé pour revoir le salaire des élus et le rattrapage du salaire.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais pourquoi il faudrait que ce soit immédiat?

M. Derraji : C'est l'agenda du gouvernement caquiste.

M. Desrosiers (Sébastien) : Oui, mais vous allez voter...

M. Derraji : Je vous invite à poser la question à M. Legault et à M. Simon Jolin Barrette : pourquoi? C'est eux qui contrôlent l'agenda. Je vous ai dit, je vous...

M. Carabin (François) : ...vous seriez prêt à avaler la pilule si c'était...

M. Derraji : Je vous ai mentionné trois projets de loi sur 13 que nous avons déposés. Si vous allez me dire... Si j'ai le choix entre ces projets, j'aimerais bien que le leader du gouvernement appelle les trois projets de loi que je viens de mentionner : l'obsolescence programmée, les dons d'organes et les nominations aux deux tiers.

M. Carabin (François) : Mais, dans l'éventualité, M. Derraji, où la hausse était repoussée à 2026, comme le demande Québec solidaire... vous, vous avez dit que vous n'êtes pas venu en politique pour l'argent, vous seriez prêt à avaler la pilule, là?

M. Derraji : Je suis très ouvert à discuter de cet amendement avec mes collègues. Je vous invite à suivre l'étude détaillée. Vous allez voir la réponse par rapport à ce projet... à cet amendement.

M. Bergeron (Patrice) : M. Legault disait que ça prenait du courage pour augmenter le salaire des députés de 30 000 $. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça aussi?

M. Derraji : Ça prend du courage? Écoute, c'est lui qui le dit.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous dites que vous, ce n'est pas dans votre philosophie de vie, ce que M. Legault a dit hier, tu sais, d'améliorer... donner plus d'argent aux jeunes pères de famille pour qu'ils puissent en donner plus à leurs enfants. Mais, dans votre cas, ça va être autour de 40 000 $, je pense, votre... étant donné que vous êtes leader, donc, vous avez une surprime, déjà. Alors, est-ce que ça vous permet... ça vous permettrait d'avoir plus de latitude financière pour donner davantage à vos enfants?

M. Derraji : Bien, écoutez, c'est une question très philosophique. Vous me posez...

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Derraji : Non, non, mais vous me posez une question...

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Derraji : Oui, oui, moi...

M. Lacroix (Louis) : Quand on a plus d'argent, est-ce qu'on peut en donner plus à ses enfants?

M. Derraji : M. Lacroix, M. Lacroix, j'adore la philosophie, et vous savez quoi? Je vais philosopher avec vous ce matin.

M. Lacroix (Louis) : Allons-y.

M. Derraji : Je vous ai dit : La relation que j'ai avec mes enfants est basée sur des valeurs et des principes. Je n'ai pas... Quand j'invite mes... On a un rituel à la maison : dimanche, c'est un coin lecture à la maison. Quand je regroupe mes deux enfants pour parler de leurs lectures, je ne leur parle pas uniquement de l'argent, je leur parle des valeurs. C'est ça qui reste. Donc, vous me posez une question personnelle. M. Legault a son choix, il l'a choisi. Moi, je vous parle de ce que je parle avec mes enfants. Quand même, je dois dire la vérité de ce que je parle et j'échange avec mes enfants.

M. Lacroix (Louis) : Donc, pour vous, plus d'enfants... plus d'enfants...

M. Derraji : J'aimerais bien. Ma femme n'est pas d'accord.

M. Lacroix (Louis) : Plus d'argent ne permettrait pas d'en donner plus à vos enfants, selon votre philosophie de vie.

M. Derraji : Bien, je ne suis pas venu en politique pour donner de l'argent à mes enfants.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce que vous pensez de la nomination de Michael Sabia? Le Parti québécois soulignait qu'il est Ontarien et pas nécessairement nationaliste.

M. Derraji : Ce sont les propos de M. Legault en 2012. Écoutez, c'est une très bonne question. Le problème demeure le même. Le problème s'appelle M. Pierre Fitzgibbon. Hydro-Québec... Il faut réaliser qu'on a un problème de vision caquiste par rapport à l'avenir de l'énergie. Mme Brochu est une femme très compétente. J'ai eu l'occasion de la rencontrer à plusieurs reprises dans mon ancienne vie professionnelle, y compris M. Sabia, quand il était à la caisse, j'ai eu pas mal de rencontres. À l'époque, j'étais à Retraite Québec, sur le conseil d'administration. Deux personnes d'une extrême compétence.

Le problème demeure le même. Est-ce que M. Sabia va acheter la vision caquiste par rapport au Dollarama de l'énergie? Est-ce que M. Sabia va avoir la liberté de dire ce qu'il pense par rapport à l'avenir énergétique du Québec et est-ce qu'aujourd'hui les Québécois vont avoir pour leur argent par rapport à une vision énergétique très claire?

Et, dans ce sens, au nom du Parti libéral, on réitère notre demande officielle de l'entendre en commission parlementaire, parce que le problème, il est le suivant, ce n'est pas Michael Sabia, c'est l'avenir énergétique du Québec. Et il y a un homme qui s'appelle M. Pierre Fitzgibbon, qui a une vision très claire de l'avenir énergétique. Est-ce qu'on veut construire plus de barrages? Est-ce qu'on va régler le problème d'infrastructures? M. Sabia a un bon ancrage au niveau économique. Il a du rattrapage à faire avec le secteur énergétique. C'est beaucoup de questions, et les Québécois, et vous-même, vous avez besoin de ces réponses.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'il doit être nationaliste, M. Sabia?

M. Derraji : Écoutez, M. Lacroix, on doit tous être des nationalistes, «come on»! Moi, nationaliste, je le suis aussi, là.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que M. Sabia, qui n'est pas Québécois, qui n'est pas né au Québec et qui travaillait jusqu'à tout récemment en Ontario... est-ce qu'il peut se réclamer d'être un nationaliste québécois?

M. Derraji : M. Lacroix, je ne suis pas né au Québec.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous travaillez au Québec, vous êtes député.

M. Derraji : Vous avez la réponse. Moi je vais juger M. Sabia s'il va tenir tête à M. Fitzgibbon. Si, demain... si M. Fitzgibbon lui dit : On s'en va vers la droite, et l'intérêt des Québécois vers la gauche, il va dire : On va aller vers la gauche, sinon je démissionne. Je ne veux pas quelqu'un à la merci du ministre de l'Économie. C'est très grave, ce qui se passe au niveau de l'énergie au Québec.

M. Bellerose (Patrick) : ...on a choisi une personne pour brader l'énergie à bas prix, comme Mme Brochu le craignait?

M. Derraji : Les questions soulèvent, mais je ne veux pas prétendre.

M. Bellerose (Patrick) : Mais, quand on voit le choix de M. Sabia, on comprend que c'est un choix économique plutôt qu'écologique, selon vous?

M. Derraji : C'est de très bonnes questions. C'est pour cela que notre demande, elle est plus que légitime aujourd'hui. Nous aimerions rencontrer M. Sabia pour comprendre c'est quoi sa vision par rapport à l'avenir énergétique du Québec : Plus de barrages, à la méthode Legault-Fitzgibbon, ou bien sobriété énergétique? Est-ce que lui aussi va nous demander d'éteindre ou d'allumer notre lave-vaisselle le soir?

M. Bellerose (Patrick) : Sans rien enlever à M. Sabia, quand vous voyez le choix fait par M. Legault, vous vous dites : On va dans une vision économique d'Hydro-Québec?

M. Derraji : Ça laisse sous-entendre ça, mais, encore une fois, je vais donner une chance à M. Sabia. Nous aimerions le rencontrer pour qu'il nous explique c'est quoi sa vision par rapport à l'avenir énergétique du Québec.

M. Lecavalier (Charles) : En même temps, M. Sabia, quand on regarde son parcours, c'est quelqu'un qui va pouvoir tenir tête à M. Fitzgibbon, non?

M. Derraji : J'espère. Je vous le dis, bienvenue, mais ça été la même chose avec Mme Brochu. Pensez-vous que Mme Brochu n'avait pas les mêmes traits de caractère? C'est mal la connaître. C'est une femme forte, femme compétente, mais elle ne partageait clairement pas la vision de M. Fitzgibbon. D'où ce que je viens de vous dire : Le problème, ce n'est pas la nomination de M. Michael Sabia, le problème, c'est la vision énergétique du couple Legault-Fitzgibbon. Qu'est-ce qu'ils veulent pour le Québec de demain? Il n'y a pas de vision. On a raté la plus grande unité de fabrication de batteries. Ils s'en vont où? En Ontario. À cause de quoi? Manque d'électricité, manque de terrains, manque de main-d'œuvre. Moi, ça m'inquiète, en tant que Québécois, ça m'inquiète, parce qu'on a raté des bons emplois payants, comme disait M. Legault. Ça, ça m'inquiète.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais vous avez quand même dit qu'il a un rattrapage à faire, M. Sabia, en termes énergétiques. Est-ce que ça, ça vous préoccupe?

M. Derraji : Oui. Sur ce point, je pense que M. Sabia a les compétences nécessaires. C'est quelqu'un d'extrêmement intelligent, il est capable d'absorber beaucoup d'informations, O.K.? Ça, c'est ses traits, mais il a un déficit par rapport à l'énergie. Là, il doit rassurer les acteurs du milieu qu'il est là pour les bonnes raisons, son agenda à lui, pas l'agenda, encore une fois, de Legault et de Fitzgibbon. Hydro-Québec est une société d'État extrêmement importante. Tous les Québécois sont préoccupés par rapport à l'état d'infrastructures, l'avenir énergétique. Écoutez, ce n'est pas rien, qu'un ministre de l'Économie, de l'Énergie vient vous dire : Écoutez, vous devez changer le moment où vous allez lancer votre lave-vaisselle. Est-ce que nous sommes rendus là? J'aimerais bien qu'il vienne me parler... pourquoi on a raté l'usine de Volkswagen. C'est beaucoup de... c'est 10 milliards, que le gouvernement libéral... fédéral a investis. On l'a raté. Ça, ça me préoccupe plus.

Donc, oui, c'est très bien, que le gouvernement essaie d'avoir un nom qui semble fort, probablement, c'est la volonté. Après la semaine chaotique que la CAQ a vécu la semaine dernière, de couler ça dans les médias, écoutez, là, on ramène M. Sabia, c'est très bon pour les lignes de com, mais, encore une fois, la question demeure : c'est quoi la vision énergétique du couple Legault-Fitzgibbon?

M. Bellerose (Patrick) : Je voudrais vous entendre sur les nouveaux départs au ministère d'Éric Caire, la Cybersécurité. Il y a un D.G. à la sécurité qui est parti, un autre employé aussi. Ça fait plusieurs départs, il y a 25 postes non comblés, est-ce que ça vous préoccupe?

M. Derraji : C'est très préoccupant, très préoccupant et alarmant. Et je ne sais pas qu'est-ce que Legault fait, encore une fois, pour garder en poste M. Éric Caire. Il n'y a personne qui veut travailler avec Éric Caire ni dans son ministère. La question se pose : est-ce qu'on a le bon ministre? Est-ce qu'on a les moyens? Parce qu'au bout de la ligne, encore une fois, il s'agit des enjeux de sécurité, de cybersécurité. Donc, un enjeu de main-d'oeuvre, un enjeu de compétence aussi, et on ne sait plus c'est quoi, le rôle du ministre Éric Caire, conseiller ou un ministre. C'est très alarmant.

M. Bellerose (Patrick) : ...sur pause les grands projets numériques qui sont en développement, par exemple, Dossier santé Québec, le temps de justement renflouer l'expertise au ministère?

M. Derraji : Moi, je pense que, malgré lui, malgré lui, les projets sont sur pause. Un, il a un problème de crédibilité, je pense que ses collègues sont de plus en plus prudents. Vous avez vu l'arrêt de beaucoup de projets, notamment par sa collègue aux Transports, au niveau de la reconnaissance faciale. Le problème, ce qui est très préoccupant, c'est qu'aujourd'hui la population a le droit de savoir une chose très importante : est-ce que nos données sont bien protégées? À la lumière de ce qu'on voit, elles ne le sont pas parce qu'on n'a pas les ressources nécessaires au sein de ce ministère. C'est très préoccupant.

La Modératrice : Questions en anglais.

M. Spector (Dan) : Your thoughts on the Sabia nomination.

M. Derraji : I think it's a good nomination, but again, it's not about Michael Sabia, it's about the vision of the future of our energy in Québec. So, the problem is Fitzgibbon and Legault.

M. Spector (Dan) : Can you explain your Dollarama analogy?

M. Derraji : Dollarama energy, it's the vision of Mr. Fitzgibbon and Legault. So, what we want to have, as a plan for the future, for the energy in Québec… so, we want to continue to ask Quebeckers to use less energy, continue to sell our energy to United States with a good price. So, today it's not about Mr. Michael Sabia, we are questioning the Government about the vision of the future of our energy, how we want to be as a leader of energy.

Mme François (Mélissa) : So, you were saying the problem today is not Michael Sabia, it's really Pierre Fitzgibbon. Why is that?

M. Derraji : Yes, the problem is not Michael Sabia. We had also, before Mr. Sabia, Sophie Brochu. She's a leader, she's a woman very competent, she's very involved with the committee, she understands how it works, especially, like, the conciliation between economy and the Government. The problem is what's the vision of Mr. Fitzgibbon for the future of economy. It's not only talking about we should reduce our «consommation» of energy, it's about the vision. Now, we lost a big manufactory, they went to Toronto, we lost so many jobs, we lost a big project, Volkswagen. So, this is my concern today about the future of the energy, about the future of the economy.

M. Spector (Dan) : ...Michael Sabia would just be a pawn for Fitzgibbon-Legault?

M. Derraji : I don't think so. Mr. Sabia is a strong man. I hope he will stay as he was as a CEO of «la Caisse de dépôt». Once it's not… he has not the same vision as Mr. Fitzgibbon, he will resign.

M. Grillo (Matthew) : You want to hear Mr. Sabia here?

M. Derraji : Yes, for sure, we want to hear Mr. Sabia, because the future of our energy, it's very important for all Quebeckers, and we want him to come here to explain what's his vision for the future of economy in Québec, and what's his vision of the future of energy for Québec.

M. Authier (Philip) : You want him to come here before he's named or after he's named?

M. Derraji : Oh no! After. We'll see. We'll see if he's the official CEO or not.

M. Authier (Philip) : And what would be the context of where he would appear? Before Energy committee or what?

M. Derraji : I think you ask a good question… we need to have these answers, if he has the same vision as Mr. Fitzgibbon or not. The question today is if the Government Legault is bringing someone who will say yes to everything coming fromMr. Fitzgibbon and Legault or someone who will think about the future, in 10, 20 years. This is what we're looking for. We are looking for a man who will be responsible for the future of this vision, not a man who we will say yes to Mr. Fitzgibbon because he wants to go right or left.

Merci.

(Fin à 8 h 46)

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