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Études des crédits du ministère
de l'Agriculture
(Onze heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, messieurs! La
commission de l'agriculture est à nouveau réunie pour continuer
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture. Les
membres, pour la séance de ce matin, sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau
(Verchères), M. Clair (Drummond), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M.
Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain), M. Garneau (Jean-Talon), M. Garon
(Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mercier (Berthier), M. Ouellet
(Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé), M. Rancourt
(Saint-François), M. Roy (Beauce-Sud), M. Vaillancourt (Orford).
À l'ajournement, nous en étions au programme 3,
élément 3 et M. le député de Verchères avait
demandé la parole. M. le député de Verchères.
M. Charbonneau: Merci, M. le Président. Est-ce que...
M. Garon: La liste des producteurs qui n'avaient pas de contrat
pour...
M. Giasson: M. le ministre...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, s'il vous
plaît! M. le député de Verchères avait
demandé la parole. Est-ce que vous avez des commentaires à faire
immédiatement ou si...
M. Garon: Non, c'est pour déposer des documents qui
avaient été demandés antérieurement lors de la
commission...
Le Président (M. Boucher): D'accord, pour le
dépôt de documents.
M. Garon: II y a la liste des producteurs de betteraves qui ont
signé un contrat en 1975, ceux qui n'ont pas renouvelé leur
contrat en 1975 sont marqués d'une astérisque, mais ceux qui ont
signé en 1976 qui n'avaient pas signé en 1975 apparaissent
également dans ce dossier. Donc, tout cela, c'est pour la betterave.
Vous avez également un autre document pour les entrepreneurs en travaux
mécanisés, dans l'enveloppe, ceux qui ont fait des demandes... En
avez-vous une copie? alors, vous avez ceux qui ont offert leurs services
à la suite de l'appel d'offres dans les journaux, les formulaires qui
leur ont été envoyés chez eux, le nombre de formulaires
qui ont été retournés au ministère, les offres de
service à la suite d'appels d'offres dans les journaux. 1046 ont
reçu le formulaire du ministère; 836 l'ont retourné au
ministère, 210 ne l'ont pas encore retourné, 717 ont
été accrédités. Entrepre- neurs dont le dossier est
encore à l'étude, 108; on me dit que ce sont principalement des
cas de gens dont le formulaire n'est pas complet, il manque des
éléments et on communique avec eux pour compléter le
formulaire. Il y a seulement 11 entrepreneurs dont l'accréditation a
été refusée.
Pour les questions de machinerie, par exemple...
M. Giasson: C'est le même monde. Cela ne changera rien pour
les cultivateurs, ce sont les mêmes entrepreneurs dans mon
comté.
M. Roy: Est-ce qu'il y a une raison particulière pourquoi
cela a été fait sur la base des comtés municipaux
plutôt que sur la base des districts électoraux?
C'est-à-dire qu'on a pris les anciennes circonscriptions
électorales. , M. Garon: On m'a dit que cela a toujours
été fait comme ça, parce qu'il y a trop de changements, de
variations dans les...
M. Roy: Je pense que dans les renseignements qu'on demande
habituellement, dans les autres ministères, on essaie, autant que
possible, étant donné que ça peut concerner un
député en particulier, de fournir les renseignements sur la base
des comtés électoraux plutôt que des comtés
municipaux. Les anciens comtés, les anciennes circonscriptions
électorales étaient en quelque sorte des comtés
municipaux. Aujourd'hui, les conseils de comté fonctionnent encore
à partir de ces données. Je dis que c'est une question d'ordre
pratique. Je comprends que ça peut apporter peut-être des
difficultés aux officiers du ministère de l'Agriculture, mais il
y a des députés qui représentent des comtés qui se
recoupent dans quatre anciennes circonscriptions électorales. Cela
devient extrêmement difficile.
J'en fais une question.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, est-ce que vous
avez une réponse à la question du député de
Beauce-Sud?
M. Garon: Je n'ai pas de réponse. Les fonctionnaires
viennent de m'apporter... J'avais demandé qu'on produise des documents,
l'autre jour, on les a eus pour les conseils municipaux. Je viens de les voir
ce matin, parce que j'ai été parti toute la semaine au Sommet
économique.
M. Roy: Remarquez bien que j'aimerais bien dire au ministre que
ce n'est pas un reproche que je fais.
M. Garon: Non, non.
M. Roy: Parce que je veux quand même remercier les
officiers du ministère...
M. Garon: Je vais essayer de vous les donner le plus rapidement
possible.
M. Roy: ...d'avoir procédé avec diligence et de
nous fournir ces documents d'une façon aussi rapide. Je pense que cela
mérite d'être mentionné ici, à la commission, et je
pense bien que tout le monde conviendra qu'il faut remercier les
responsables.
Mais, étant donné que nous sommes appelés assez
souvent à demander des renseignements au niveau de nos comtés,
que ce soit du côté de l'Opposition ou du côté
ministériel, dans les différents ministères, je me demande
s'il n'y aurait pas lieu qu'il y ait une formule plus générale,
plus provinciale, qui s'étendrait à l'échelle du
gouvernement comme tel et non pas à l'échelle d'un
ministère, de façon que les informations soient compilées
à partir de comtés électoraux.
M. Garon: Je me demande une chose. Je ne sais pas ce que vous en
pensez. Pendant plusieurs années antérieures, on avait
également demandé le nombre d'heures des entrepreneurs. Pour des
fins de comparaison, étant donné que les comtés vont
être modifiés, est-ce que les conseils municipaux ne nous
aideraient pas plus à voir...?
M. Roy: Pour les renseignements que nous avons demandés
dans le passé, je pense que oui. Mais, à l'avenir...
M. Garon: Oui.
M. Roy: Je parle un peu pour l'avenir; il faudrait
nécessairement qu'on s'ajuste aux exigences des comtés pour
lesquels des personnes sont mandatées, que les personnes
représentent. Je pense que ce serait une question d'ordre pratique.
Supposons qu'un député qui représente une circonscription
se retrouve dans quatre anciens comtés électoraux, les officiers
du ministère vont être obligés d'aller fouiller dans quatre
dossiers plutôt que dans un dossier. C'est-à-dire qu'ils vont
être obligés d'aller fouiller dans les dossiers de quatre
comtés plutôt que dans les dossiers d'un seul comté. Il y
aurait lieu, à l'avenir, de voir à ce que les renseignements
puissent nous être fournis à la lumière des comtés
et des limites des comtés que nous représentons.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Voici ce que je voulais poser comme
question: Est-ce que le ministre ou le service des travaux
mécanisés a vérifié pour que des entrepreneurs ne
se fassent pas inscrire sur la liste d'autres régions? Je vois ici, dans
le comté de Stanstead, qu'il y a l'adresse d'un type à Granby,
qui est dans le comté de Shefford, qui n'est pas dans la même
région administrative.
Si je pose cette question, c'est que je ne voudrais pas que d'autres
entrepreneurs viennent aider aux entrepreneurs de ma région à
faire faillite trop vite, parce que je m'aperçois que, dans certains
comtés, il y a beaucoup d'entrepreneurs; je me demande comment les
entrepreneurs vont pouvoir arriver à en avoir un peu pour être
capables de faire leurs paiements.
M. Garon: Ils ne font pas que des travaux
mécanisés, ils font autre chose.
Les entrepreneurs, actuellement, sont accrédités sur une
base régionale, non pas par comté municipal, ni par comté
électoral, mais sur une base régionale.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, c'est parce que
Granby, si c'est sur une base régionale...
M. Garon: Shefford.
M. Vaillancourt (Orford): Shefford, ce n'est pas dans la
région no 5, c'est la région no 4 ou 6, je crois. Je pense que
c'est 6.
M. Garon: Shefford par rapport à Stanstead.
M. Vaillancourt (Orford): Non, Shefford n'est pas dans la
région 5. Granby, c'est dans le comté de Shefford, mais Shefford
n'est pas dans la région no 5, je ne crois pas du moins. En tout cas,
c'est simplement une observation que je fais qui pourrait peut-être
être notée...
M. Garon: Une base régionale, cela ne veut pas
nécessairement dire la région... agricole.
Nécessairement, oui?
La région agricole, excepté pour les limites par exemple,
ils peuvent en tenir compte.
M. Vaillancourt (Orford): Granby n'est pas aux limites.
M. Garon: Je ne situe pas Granby par rapport à la
région. Je veux dire que c'est accrédité sur une base
régionale. Tous les entrepreneurs de la région y ont droit, mais
c'est surtout aux limites de la région qu'on tient compte de cela dans
l'accréditation. Il y a quelques exceptions.
M. Vaillancourt (Orford): Je suis d'accord, lorsqu'un
entrepreneur est à la limite. C'est bien normal qu'il travaille sur les
deux côtés, si vous voulez, dans les deux régions, mais le
cas qui me concerne, ici, c'est Paquin Excavation Enr., Granby. Granby, c'est
dans le comté de Shefford. Le comté de Shefford n'est pas dans la
région 5. Je crois que c'est dans la région no 6.
Concernant la liste que vous avez déposée, M. le ministre,
c'est la même liste qui existe depuis plusieurs années, avec
quelques additions depuis 1965 ou 1970. Il n'y a pas eu de changements.
M. Garon: Non, mais c'est le changement qu'il y a qui est
important, ce n'est pas la liste, c'est le nombre d'heures au bout de cela.
M. Vaillancourt (Orford): C'est "at large".
M. Garon: Le cultivateur va choisir. On voudrait qu'il y en ait
le plus grand nombre possible, pour avoir la plus grande concurrence possible.
Au fond, c'est le cultivateur qui en bénéficie.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne la région no
5, je suis parfaitement au courant que les entrepreneurs étaient
accrédités pour la région au complet. Lorsqu'ils faisaient
leur rapport, on leur ajoutait des heures. Pour autant qu'ils se trouvaient des
clients, ils en faisaient autant qu'ils pouvaient en faire.
M. Charbonneau: La différence notable, c'est qu'on a plus
d'entrepreneurs que de cultivateurs qui sont du bon bord, cette fois, s'ils
peuvent avoir la chance...
M. Vaillancourt (Orford): Chez nous, cela n'a jamais
été le critère, parce qu'on ne s'est pas occupé du
parti politique. On s'est occupé de faire accréditer les
entrepreneurs qui étaient des entrepreneurs qui voulaient se faire
accréditer.
M. Charbonneau: C'est bien la seule région au
Québec où on ne tenait pas compte de cela.
M. Garon: En tout cas, j'ai eu bien des invitations à
dîner, bien des offres, des propositions, pour un système qui
était aussi pur que cela, parce que je vous dis bien franchement, j'ai
été flatté dans le sens du poil en maudit.
M. Vaillancourt (Orford): II y a une chose que je veux vous faire
remarquer, M. le ministre, la politique des travaux
mécanisés...
M. Garon: Je voyais bien qu'il y avait quelque chose.
M. Vaillancourt (Orford): Ce que je veux vous faire remarquer, M.
le ministre, c'est que la politique des travaux mécanisés, je
pense qu'elle n'était pas administrée de la même
façon dans toutes les régions.
M. Garon: C'est possible.
M. Vaillancourt (Orford): II y avait autant de différence
d'une région à l'autre, comme il peut y avoir de
différence entre un parti politique et un autre parti politique.
M. Roy: Je pense que le député de Shefford a
entièrement raison. C'était pas mal différent entre les
comtés au pouvoir et les comtés dans l'Opposition, pas mal
différent.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Verchères.
Drainage souterrain
M. Charbonneau: Merci, M. le Président. Avant
d'entreprendre les questions à propos du programme dans lequel on se
situe maintenant, c'est-à-dire le drainage souterrain, je voulais
seulement demander au ministre s'il pourrait nous indiquer quand, à son
avis, on doit recevoir les autres renseignements qui avaient été
demandés quant aux travaux mécanisés, également
quant au programme de drainage souterrain.
M. Garon: Le drainage souterrain? Normalement, cela ne devrait
pas être bien long. On a des séances de prévues pour la
semaine prochaine. Quant aux entrepreneurs, sur un nombre d'années,
c'est un peu plus long.
M. Charbonneau: Oui, je comprends.
M. Garon: Les autres, les questions qu'il y avait eu sur les
professionnels ou quelque chose comme cela, normalement, cela ne devrait pas
être bien long, parce que cela implique seulement quelques firmes. Alors,
comme on a des réunions, il va falloir parler tantôt d'avoir des
commissions parlementaires la semaine prochaine, mardi soir, on a parlé
de mercredi également.
M. Cordeau: Mercredi après-midi.
M. Garon: Oui. Alors, on pourrait essayer, concernant les firmes,
d'avoir cela pour cette journée.
M. Charbonneau: Par ailleurs, est-ce qu'il serait possible de
poser, à ce moment, certaines questions sur les documents qui nous ont
été fournis en rapport avec la raffinerie de sucre du
Québec parce qu'on avait demandé le dépôt de
certains documents. On en a eu, je pense, la dernière fois ou
l'avant-dernière fois, et on en a eu aujourd'hui.
M. Garon: Aujourd'hui, c'est parce que les gens qui sont plus
concernés par ce secteur ne sont pas avec moi, parce qu'on
prévoyait qu'on travaillait au programme no 3.
M. Charbonneau: On pourra réserver des questions...
M. Garon: Oui.
M. Charbonneau: ... lorsque les gens seront ici.
D'accord! Dans ce cas-là, au sujet du drainage souterrain, est-ce
que le ministre pourrait nous dire s'il est au courant de l'existence, dans son
ministère, d'une enquête qui avait été
effectuée d'abord au niveau des fonctionnaires et, par la suite, une
enquête pratiquement policière et criminelle sur toute cette
question du drainage souterrain et d'une certaine pratique qui avait cours au
sein du ministère dans ce domaine? Pour être plus précis,
il y a eu un rapport sur le drainage souterrain, qui date d'octobre 1975. Il a
été préparé, je pense, par des fonctionnaires,
c'est le rapport Boudreau-Gaudreau. Par la suite, cela a été
suivi, si mes informations sont exactes, d'un rapport intitulé le
rapport Descent, du nom de son auteur, un ancien directeur-adjoint de la
Sûreté du Québec, qui a également fait la fameuse
enquête Descent concernant certains incidents reliés à des
pratiques électorales sur la rive sud.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Garon: Je n'ai pas compris la question. J'ai compris le nom de
deux rapports...
M. Charbonneau: En fait, je voulais savoir si le ministre avait
pu prendre connaissance de ces rapports pour l'élaboration de sa
nouvelle programmation de cette année. En fait, d'abord, la
première question préliminaire: Est-ce qu'il est au courant de
l'existence de ces rapports à l'intérieur de son
ministère? Est-ce qu'il pourrait nous indiquer quelles ont
été les suites qu'on a données à ces enquêtes
ou à ces rapports?
M. Garon: Le premier rapport dont vous avez parlé,
Boudreau-Gaudreau, ça ne fait pas longtemps qu'on en entend parler, je
n'en ai jamais entendu parler, je ne sais pas de qui il s'agit. Descent, j'en
ai entendu parler. Je l'ai vu très récemment.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que c'est un entrepreneur,
Descent?
M. Charbonneau: Non, c'est un ancien directeur de la
Sûreté du Québec, M. le député.
M. Garon: C'est un inspecteur de police.
M. Charbonneau: Vous n'êtes pas au courant de ça,
vous? Eh bien! Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer, dans ce
cas-là, s'il a pris connaissance du rapport avant l'élaboration
de sa nouvelle politique ou après l'élaboration?
M. Garon: Le rapport Descent, je l'ai lu après. J'en ai
entendu parler. C'est assez récemment, d'ailleurs, que j'en ai entendu
parler. Je ne savais pas que ça existait. Peut-être qu'on a
parlé d'un rapport Descent qui ne me disait rien de précis. C'est
assez récemment que quelqu'un m'a parlé du contenu du rapport et
j'ai demandé qu'on me fournisse le rapport pour le regarder.
M. Giasson: Le rapport Descent a-t-il révélé
des indécences?
M. Garon: Boudreau-Gaudreau... Il y a des noms de
mentionnés. Il y a des témoignages dans ce rapport sur certaines
pratiques irrégulières qui...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce un rapport qui aurait
été fait au sujet des douze ou treize entrepreneurs qui auraient
majoré les heures en ce qui concerne les travaux
mécanisés?
M. Garon: Cela n'a aucunement affaire aux travaux
mécanisés.
M. Vaillancourt (Orford): Aucune affaire à cela.
M. Giasson: Cela a affaire à des activités qui
touchent le ministère de l'Agriculture par ses programmes, par sa
réglementation?
M. Garon: Non. Pas le ministère comme un tout, mais des
individus plutôt. Il y a des témoignages dans des cas de drainage
souterrain.
M. Charbonneau: Le ministre pourrait-il nous indiquer, dans ce
cas, s'il entend donner suite à ce rapport qui, semble-t-il, si on le
comprend bien, aurait l'air d'être sur les tablettes? À propos des
irrégularités mentionnées dans ce rapport, et,
éventuellement, des personnes qui en auraient été
responsables, entendez-vous prendre des mesures spéciales pour remettre
à jour ce rapport et voir s'il n'y aurait pas lieu dans certains cas de
donner suite à certaines affirmations ou certaines conclusions du
rapport?
M. Garon: II n'y a pas de conclusion au rapport. Comme je vous
disais, c'est l'ensemble des témoignages où on mentionne certains
cas de drainage. Par exemple on y donne à entendre que certaines
personnes auraient retardé des choses, retardé des travaux ou
encore... Ce sont des témoignages sur des pratiques anormales et
irrégulières, qui ne devraient pas se faire.
Il n'y a pas de conclusion comme telle. Évidemment, il faut que
je sois assez prudent dans une telle affaire parce qu'il y a des noms de
mentionnés et...
M. Vaillancourt (Orford): Cela relève de la Justice?
M. Garon: C'est un rapport... Je ne sais pas si le rapport a
été transmis au ministère de la Justice. J'ai
remarqué que ce n'est pas tout le monde qui en avait entendu parler au
ministère. Il y a des gens qui n'avaient jamais entendu parler de ce
rapport. D'autres étaient au courant, mais il semble que très peu
de personnes étaient au courant. Je suis assez étonné que
le député soit au courant parce que...
M. Vaillancourt (Orford): Cette enquête a été
commandée par qui?
M. Charbonneau: C'est une déformation de journaliste qui
n'est pas...
M. Vaillancourt (Orford): Elle a été
commandée par qui?
M. Garon: Je ne sais pas par qui elle a été
commandée. À un moment donné quelqu'un m'a donné
l'information. Il m'a dit: M. le ministre, vous devriez demander à voir
le rapport Descent. Alors, j'ai demandé ce qu'était ce rapport.
On m'a dit que cela montrait certaines pratiques ou certaines choses qui
étaient plutôt indécentes.
M. Vaillancourt (Orford): C'est peut-être un rapport qui a
été commandé il y a une dizaine d'années.
M. Garon: Non. C'est récent.
M. Charbonneau: Le rapport préliminaire date
du 24 octobre 1975 et le rapport Descent a été
constitué par la suite. Je m'étonne que les membres de l'ancien
gouvernement d'abord l'ignorent et je m'étonne également, M. le
ministre vous me permettrez de l'indiquer que peu de gens
à l'intérieur du ministère aient cru bon de vous signaler
l'existence de ce rapport avant les quelques jours où, semble-t-il, vous
en avez pris connaissance. Dans ce sens, j'ose espérer, M. le ministre,
que les irrégularités, dont se seraient rendus coupables certains
fonctionnaires, pour être assez clair, et également certains
entrepreneurs, seront corrigées et qu'éventuellement les
contribuables québécois pourront être assurés que
des gens qui ont tripoté dans les fonds publics pendant un certain
nombre d'années seront sévèrement mis à leur
place.
M. Garon: Le rapport Descent ne va pas jusque-là. J'ai dit
qu'il y avait certaines pratiques d'individus, de fonctionnaires individuels.
C'est ce qu'il mentionne.
M. Charbonneau: Je ne veux pas généraliser, M. le
ministre, mais...
M. Garon: II ne parle pas d'un système établi ou de
choses comme celles-là, il parle de cas individuels. Je peux dire que
j'en ai touché un mot au ministre de la Justice. Je lui ai dit que
j'avais vu un rapport comme cela et qu'il faudra en reparler
éventuellement. Mais tout cela est récent. Je n'ai pas entendu
parler de cela en arrivant au ministère. Ce n'est pas en janvier, ni
février, ni mars. C'est fin avril, début de mai.
M. Giasson: Mais au-delà de tous ces commentaires, est-ce
que les pratiques que vous ne jugez pas tout à fait orthodoxes je
les ignore totalement ont été corrigées?
M. Garon: Je pense que le nouveau système dans le drainage
souterrain permettra de voir si des pratiques comme celles-là, celles
qui sont surtout dénoncées se passent. Ce dont on parle surtout,
c'est l'afflux de demandes de plans ou de cultivateurs qui faisait qu'on
privilégiait certains au détriment d'autres ou encore...
M. Giasson: Certains cultivateurs?
M. Garon: Oui. C'est-à-dire privilégiait,
entendons-nous.
M. Vaillancourt (Orford): Certains étaient passés
avant d'autres?
M. Garon: II y en avait qui étaient passés avant
d'autres. On dit encore qu'il y avait des gens qui retardaient
indéfiniment des cultivateurs pour avoir leurs plans pour indiquer de
quelle façon ils pourraient hâter le processus. Il y a des choses
comme cela qui sont indiquées dans un rapport comme celui-là.
Encore là, il faut que je sois assez prudent parce que, quand
même, il n'est pas question d'un système. Ce sont des
témoignages de personnes qui disent: Certains noms, dans certains cas,
voici ce qui s'est passé. Est-ce que cela a été une
enquête exhaustive?
C'est ça que je vais vérifier, quelle sorte
d'enquête, si c'est une enquête d'un individu qui a vu seulement
quelques personnes; je pense que ça devrait être
vérifié éventuellement.
M. Charbonneau: J'ai l'impression, M. le ministre, qu'il y aurait
également lieu que les gens de votre ministère vous fournissent
aussi le rapport qui avait été présenté à
l'ancien sous-ministre Gaétan Lussier le 24 octobre 1975. Je pense qu'il
y aurait peut-être lieu...
M. Garon: Quel rapport?
M. Charbonneau: Le rapport sur le drainage souterrain,
c'est-à-dire le rapport Boudreau-Gaudreau qui est une espèce de
rapport préliminaire sur cette question.
Une voix: Le rapport...
M. Charbonneau: Boudreau-Gaudreau.
M. Garon: Boudreau-Gauvreau.
M. Charbonneau: Gaudreau.
M. Garon: Gaudreau?
M. Charbonneau: Gaudreau.
M. Vaillancourt (Orford): Gaudreau.
M. Garon: Qui étaient Boudreau et Gaudreau?
M. Charbonneau: J'ai l'impression que c'étaient des
fonctionnaires, peut-être que les gens de votre ministère
pourraient vous l'indiquer. C'était M. Jean Boudreau et M. Gaston
Gaudreau. C'est daté du 24 octobre 1975, et ça s'intitule
"Rapport sur le drainage souterrain présenté à M.
Gaétan Lussier".
M. Giasson: M. le ministre, est-ce qu'on pourrait savoir de
quelle façon cette enquête préliminaire a été
commandée? L'origine de tout ça. Il y a quelqu'un qui, à
un moment donné, a donné des ordres pour qu'on mène une
enquête sur des pratiques données à l'intérieur d'un
programme spécifique.
M. Garon: J'ai bien l'impression que ça pourra être
assez difficile, je peux m'informer. En fait, j'ai eu ça très
récemment. J'en ai parlé à quelques personnes, j'ai
essayé de m'informer auprès des gens qui étaient au
courant; je me suis aperçu que des gens, même de très hauts
fonctionnaires, n'avaient jamais entendu parler de ça. Ce n'est pas tout
le monde qui a entendu parler de ce rapport. J'en ai dit un mot au ministre de
la Justice et on avait convenu d'en reparler un peu plus tard, mais, à
ce moment-là, c'était quand même assez... Tout ça
est récent, je n'ai pas appris ça il y a six mois.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que ça doit être
un rapport qui a été commandé par le sous-ministre en
titre comme rapport administratif plutôt qu'un rapport public.
Le Président (M. Boucher): Je m'excuse, M. le
député d'Orford, mais le député de Saint-Hyacinthe
avait demandé la parole.
M. Charbonneau: M. le Président, j'ose espérer que
je pourrai revenir...
Le Président (M. Boucher): ... à votre
question.
M. Charbonneau: D'accord.
M. Cordeau: M. le Président, tout à l'heure, M. le
ministre, vous avez fait mention que, dans ce rapport, il y avait
peut-être des fonctionnaires qui avaient été
mentionnés. Est-ce que ces fonctionnaires sont encore au service du
ministère de l'Agriculture?
M. Garon: Je n'ai pas vérifié tous les noms. Je
sais qu'il y en a qui n'y sont plus et qu'il y en a d'autres qui doivent y
être, mais je n'ai pas vérifié tous les noms.
M. Cordeau: Ce serait peut-être bon que M. le ministre
continue son enquête.
M. Garon: Vous remarquerez que je dois être assez prudent
parce que...
M. Cordeau: Oui, je comprends tout ça, je ne questionne
pas plus avant...
M. Garon: ...je ne veux salir personne.
M. Cordeau: ...c'est pour ça que je m'arrête
là.
M. Garon: Oui.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que M. Charbonneau
aurait en sa possession le rapport Boudreau-Gaudreau? Ce doit être un
rapport public, est-ce qu'on pourrait en avoir des copies?
M. Charbonneau: Ce n'est certainement pas un rapport public, M.
le député de Saint-Hyacinthe, c'est un rapport confidentiel qui
avait été préparé par des fonctionnaires pour le
compte des hautes autorités du ministère. Je m'étonne
d'ailleurs qu'il y ait si peu de gens à ce ministère qui ont eu
connaissance de cette enquête, mais je ne me sens autorisé
d'aucune façon, à titre de membre du gouvernement, à
dévoiler ce matin le contenu d'un rapport confidentiel. Je pense que ce
serait outrepasser mes pouvoirs ainsi que l'intérêt public que de
présenter le rapport à ce moment-ci.
Ce que je voulais surtout faire, c'était de m'assurer que ce
rapport qui, à mon sens, est très important, souligne des
anomalies très graves, soit pris en haute considération par le
ministre et qu'on puisse éventuellement y donner suite s'il y a
lieu.
M. Cordeau: M. le Président, je crois qu'il y a encore
quelqu'un qui est fautif. Si M. Charbonneau a le rapport qui est confidentiel,
il y a certainement quelqu'un qui est fautif quelque part. Maintenant...
M. Charbonneau: J'ai réussi dans mon métier de
journaliste parce qu'il y a toujours eu des fonctionnaires qui ont eu le
courage de leurs opinions.
M. Cordeau: Étant donné que déjà des
gens ont ce rapport entre les mains, serait-il possible à M. le ministre
de s'en procurer un, de le lire et, si possible, de nous en fournir des copies,
si c'est un rapport qui peut être lu par tous les membres de
l'Assemblée nationale?
M. Garon: Celui que j'ai lu, je pense que ce serait...
M. Cordeau: Pas celui-là, mais Boudreau-Gaudreau.
M. Garon: On dit que c'est un rapport préliminaire.
J'imagine que c'est un rapport préliminaire au rapport Descent.
M. Cordeau: Pardon?
M. Garon: Vous avez dit tantôt que c'était un
rapport préliminaire...
M. Charbonneau: Selon les informations que j'ai eues, M. le
ministre, c'est un rapport préliminaire qui a été suivi,
par la suite, d'une enquête policière, d'une enquête au
criminel commandée à un ancien directeur adjoint de la
Sûreté du Québec, à qui le gouvernement
précédent avait d'ailleurs déjà demandé
certaines autres enquêtes spéciales, notamment à la suite
des révélations de la commission Cliche sur certaines pratiques
électorales dans des comtés de la rive sud. On avait
commandé le rapport Descent. Certains membres de la commission se le
rappelleront sans doute. C'est un autre rapport Descent.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Orford.
M. Cordeau: M. le Président, M. le ministre n'a pas
répondu à ma question sur la possibilité d'avoir ce
rapport.
M. Garon: Pouvez-vous la répéter?
M. Cordeau: Étant que M. Charbonneau a ce rapport entre
les mains...
M. Garon: Non, je pense que le rapport ne peut pas être
déposé.
M. Cordeau: Pas le rapport Descent, l'autre. Dans le rapport
Descent, il y a des noms qui sont mentionnés.
M. Charbonneau: Dans l'autre également, M. le
député de Saint-Hyacinthe. C'est pour cela que je ne pensais pas
qu'il était d'intérêt public de le déposer.
M. Garon: J'ai l'impression que c'est le même genre de
rapport que celui qu'a mentionné le député de
Verchères. Mais, là-dedans, que voulez-vous, il y a des
témoignages et ce sont des pratiques, au fond, qui pourraient amener des
accusations au criminel. Évidemment, il faut y aller avec prudence pour
ne pas impliquer des gens qui...
M. Giasson: M. le Président, je pense que la
décence la plus élémentaire commande qu'au delà de
déclarations sur lesquelles on n'est pas allé chercher de
preuves, on ne touche pas au premier rapport. S'il y avait à le
déposer, ce serait après enquête, pour découvrir ce
qui était vrai ou faux de toutes ces déclarations qui ont pu
être faites, prises à la volée, ici et là.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Sur le même sujet.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député d'Orford.
M. Roy: M. le Président, le député de
Saint-Hyacinthe n'avait pas terminé sa question. C'est lui qui avait la
parole.
M. Vaillancourt (Orford): Ses questions.
Le Président (M. Boucher): Question supplémentaire
à votre question de tout à l'heure? D'accord.
M. Cordeau: Quant à parler d'enquête, il y aurait
peut-être lieu d'en instituer une pour savoir comment il se fait qu'un
rapport confidentiel soit rendu entre les mains de M. Charbonneau.
M. Charbonneau: Mon cher monsieur, s'il fallait faire des
enquêtes...
M. Giasson: C'est qu'on n'a pas respecté la
confidentialité, c'est bien simple. On n'a pas besoin d'une
enquête pour cela.
M. Charbonneau: S'il fallait faire des enquêtes au
gouvernement, chaque fois qu'un député, un journaliste, ou un
député ex-journaliste obtient des documents confidentiels... Je
pense que ce qu'il est important de savoir, c'est si les informations à
l'intérieur de ces documents sont fondées et, s'ils sont
d'intérêt public, qu'on y donne suite. Je n'ai jamais cru à
la chasse aux sorcières, ni qu'il faille enquêter pour voir
comment cela se fait que telle personne, un journaliste ou un
député, a réussi à mettre la main sur un document
confidentiel. On ne va pas faire d'enquête pour savoir ce genre de
choses, sinon, on n'en finit plus.
Chaque jour, dans un appareil gouvernemental où on a une
soixantaine de milliers d'employés, il y a des fuites de renseignements.
S'il fallait commencer à instituer des enquêtes, on passerait plus
de temps à enquêter sur l'origine des fuites que sur le
bien-fondé de ces fuites.
M. Cordeau: M. le Président, pour s'étendre un peu
plus sur le sujet, je trouve que c'est inadmissible que, quel que soit le
fonctionnaire qui est au courant d'un rapport confidentiel, il en prenne une
copie et la donne à un autre; c'est un acte criminel.
M. Charbonneau: Je m'excuse, M. le Président, mais...
M. Cordeau: Je le prends comme cela.
M. Charbonneau: II faut peut-être savoir ce que c'est, un
acte criminel.
M. Cordeau: Enfin, c'est un acte de...
M. Charbonneau: II faut peut-être savoir aussi exactement,
M. le Président, ce qu'exige le serment d'office des fonctionnaires. Je
pense qu'il exige fondamentalement de servir l'intérêt public.
Lorsque des documents d'intérêt public sont cachés, entre
autres à un nouveau ministre, je pense qu'on peut féliciter des
fonctionnaires, en prenant pour présomption que ce seraient des
fonctionnaires qui m'ont fourni les documents, qu'on pourrait féliciter
les gens qui ont éventuellement eu le courage de les porter à
l'attention de parlementaires, car ces fonctionnaires ont la
responsabilité, au niveau de l'État, au niveau de la
société, de faire en sorte que des parlementaires puissent
apprendre l'existence de documents qu'on essayait de cacher, pour
qu'éventuellement la lumière soit faite, et si un nettoyage
s'impose dans certains secteurs, que ce nettoyage ait lieu.
Je veux toujours, à moins qu'il y ait des intentions
malveillantes, prendre la défense des gens qui agissent de cette
façon.
Le Président (M. Boucher): Je crois qu'on n'est tout
simplement pas dans le bon sujet, celui de l'agriculture. Le
député d'Orford avait demandé la parole, sur le même
sujet.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, sur le
même sujet, j'aimerais demander au député de
Verchères s'il a obtenu ce rapport lorsqu'il était journaliste ou
s'il l'a obtenu depuis qu'il est député?
M. Charbonneau: A priori, je pourrais refuser de répondre
à cette question. Je ne me sens pas ici au banc des accusés ou
dans un contre-interrogatoire d'enquête, mais je peux vous dire que j'ai
obtenu ce document à titre de parlementaire.
M. Vaillancourt (Orford): À titre de parlementaire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Sur la même question, M. le Président, je
pense que nous touchons là quand même un point important et je dis
qu'il y a là, une question de principe. Peu importe le contenu d'un
document ou d'un rapport, pour les employés de l'État dans
quelque ministère que ce soit, dans quelque service que ce soit, il y a
quand même une hiérarchie et des niveaux de responsabilité
à respecter.
Je n'accepterai jamais, pas plus dans l'entreprise privée qu'au
niveau gouvernemental que des fonctionnaires, lorsqu'ils ont pris connaissance
de documents ou d'informations qui leurs sont confiés de par leurs
fonctions qu'ils préviennent les autorités
concernées et qu'ils les leur remettent, il n'y a rien de plus normal,
c'est leur devoir de le faire je n'accepterai jamais qu'ils les
remettent à d'autres personnes que celles qui exercent
l'autorité, que ce soit un député ou un journaliste. Je
pense qu'il y a là une question de principe et si on veut que l'appareil
gouvernemental fonctionne, il va falloir qu'il y ait un code d'éthique
à ce niveau-là et que ce principe soit respecté
intégralement.
Si cependant un fonctionnaire devient, par exemple, en conflit
personnel, se fait un cas de conscience du fait qu'il soit au courant que
certaines pratiques se font dans son service ou ailleurs, des mécanismes
existent dans notre société, il y a des canaux normaux et je
pense qu'ils devraient être connus de toutes les personnes qui font
partie de la fonction publique et ils devraient être utilisés; on
devrait se servir de ces canaux qui existent, parce qu'autrement, nous allons
faire de l'appareil gouvernemental... Le député de
Verchères l'a dit lui-même, nous avons quelque 60 000
fonctionnaires dans l'appareil gouvernemental. Si on veut créer une tour
de Babel pour ne plus se comprendre et placer les ministres, les sous-ministres
et même les hauts fonctionnaires dans des situations impossibles, en
raison de leurs fonctions, je pense qu'il y a toute une nuance et une
différence. Je pense que cela devrait faire même l'objet de
l'unanimité de la commission ici ce matin, que ce soit un voeu unanime
des membres de la commission, que la confidentialité des documents
internes demeure la responsabilité de l'autorité immédiate
des personnes en question.
M. Charbonneau: Si le député de Beauce-Sud me
permet d'ajouter quelque chose: Je suis entièrement d'accord avec lui
sur le comportement que doivent avoir, en principe, les employés de
l'État. La seule chose que j'ai à déplorer, comme
député et que j'avais à déplorer comme journaliste,
il y a quelques mois, au cours des dernières années, c'est que,
pour toutes sortes de raisons, à un moment donné, on a beau avoir
une règle stricte qui doit normalement s'appliquer, mais il y a des
moments où, parce qu'on court-circuite cette règle-là, il
devient impérieux que des gens prennent leurs responsabilités,
outrepassant effectivement leurs pouvoirs et leurs prérogatives pour
rétablir le bon fonctionnement et le fonctionnement normal de l'appareil
de l'État.
Je suis le premier à déplorer qu'on ait été
obligé ou qu'on se soit senti obligé d'avoir recours à de
tels procédés pour faire en sorte qu'un nouveau ministre prenne
connaissance de documents.
Le Président (M. Boucher): Messieurs, ceci dit, je ne
voudrais pas que le débat se prolonge et je ne permettrai pas d'autres
questions sur le sujet.
M. Giasson: J'aurais une dernière question.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet?
M. Giasson: Oui, M. le Président, c'est important, suite
aux dernières remarques...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet, je crois que nous sommes ici...
M. Giasson: Je voudrais savoir du ministre...
Le Président (M. Boucher): ... à la commission de
l'agriculture et non pas à la commission de la fonction publique.
M. Giasson: Parfait, mais je veux savoir du ministre s'il a
été mis au courant de l'existence de ces rapports par
l'intervention du député de Verchères ou s'il l'a appris
d'autres sources, soit à l'intérieur de son ministère.
M. Garon: Je ne l'ai pas appris du tout par
l'intermédiaire du député de Verchères.
J'étais assez étonné même qu'il connaisse
l'existence d'un rapport, parce que, d'après ce que j'ai pu comprendre,
il y a peu de personnes qui étaient au courant du rapport.
M. Giasson: Donc, M. le ministre, vous avez eu le renseignement
à l'intérieur de votre ministère.
M. Garon: C'est-à-dire que j'ai su à un moment
donné d'un fonctionnaire... Je comprends ce que vous voulez dire...
M. Vaillancourt (Orford): ... même s'il l'avait dit au
député de Verchères.
M. Charbonneau: Je pourrais peut-être ajouter...
M. Giasson: Non, laissons répondre le ministre, si vous
voulez.
M. Garon: C'est un fonctionnaire qui m'a dit, à un moment
donné, que ce rapport était là et que je devrais le
demander...
M. Giasson: Un fonctionnaire de votre ministère?
M. Garon: Oui, mais un fonctionnaire...
M. Giasson: Polyvalent.
M. Garon: ... subalterne, oui.
M. Roy: Je pense, M. le Président... C'est quand
même une formule logique, normale, parce que l'autorité
supérieure du ministère, le premier patron, en quelques sorte,
c'est le ministre, pour ne pas dire, le plus grand supérieur. Le
ministre est le titulaire. Je n'ai pas d'objection à cela.
M. Garon: Je dois dire qu'il y a plusieurs fonctionnaires qui
m'appellent pour plusieurs choses. D'ailleurs, je l'ai demandé assez
ouvertement. Je suis assez content qu'il y ait des fonctionnaires qui
m'appellent et j'essaie de leur répondre autant que possible pour ne pas
que les appels soient bloqués. Il y en a qui m'appellent même pour
me dire que la politique d'achats n'est pas appliquée, et qu'il y a
même, dans les édifices du gouvernement, des fonctionnaires qui
achètent du beurre de l'Ontario. Je deviens furieux d'entendre des
choses comme cela. Il y a certains cas où je vais y aller
moi-même, parce que je trouve qu'il y a des limites. Je pense que la
politique du gouvernement était assez claire. Quand les fonctionnaires
m'appellent pour des choses comme cela, je suis très content. J'essaie,
autant que possible, d'avoir l'attitude la plus ouverte possible, pour avoir
des renseignements de fonctionnaires. Il faut dire que c'est arrivé un
peu comme cela, quelqu'un m'a dit, confidentiellement, et m'a demandé
une protection. On m'a dit: Je n'aimerais pas être
pénalisé, éventuellement, de sorte que le nom du
fonctionnaire, je ne le dirai jamais.
M. Roy: C'est d'accord.
M. Garon: Alors, il n'y a personne qui ne le sait...
M. Cordeau: C'est normal.
M. Garon: ...qui m'a informé de cela. C'est de cette
façon que j'ai pu savoir que ce rapport existait.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que toute personne, quel que
soit le ministre, même les ministres qui ont été avant
vous, ont reçu de tels appels téléphoniques. Il s'agissait
d'analyser s'il fallait donner suite ou bien s'il fallait dire au sous-ministre
concerné de voir à faire des améliorations, si vous
voulez.
M. Charbonneau: M. le Président...
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne le rapport en
question, c'est un rapport administratif et non un rapport public. Je suis bien
surpris que le fonctionnaire l'ait remis à un député,
plutôt que de le remettre au ministre ou au sous-ministre.
Le Président (M. Boucher): Alors, messieurs, nous en
sommes à l'élément 3...
M. Charbonneau: Question de privilège, M. le
Président, avant de poursuivre ces questions...
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas de question de
privilège, M. Charbonneau, en commission parlementaire.
M. Charbonneau: C'est-à-dire une question de
règlement, dans ce cas, parce que je voudrais être certain... Ne
me faites pas jouer le jeu de...
M. Vaillancourt (Orford): Si c'était une question de
règlement, vous n'auriez pas dû avoir le rapport en question.
Une voix: Cela paraît...
M. Charbonneau: Question de règlement, seulement pour
indiquer, à la suite des dernières interventions...
Le Président (M. Boucher): Écoutez, si on veut
débattre cette question, je pense qu'il va falloir que ce soit à
une autre commission.
M. Charbonneau: D'accord, M. le Président, mais comme vous
avez permis une dernière question qui pourrait, éventuellement,
subtilement mettre en cause le député de Verchères, je
voudrais simplement ajouter la chose suivante: ayant eu en ma possession ces
documents et ayant appris l'existence du rapport Descent, j'en ai fait part aux
autorités concernées, et en particulier, aux gens du cabinet du
ministre pour que ceux-ci en informent le ministre. Je pense que le ministre
pourrait, éventuellement, confirmer cela, et les membres de son cabinet
également. Par ailleurs...
M. Garon: Ce n'est pas les gens de mon cabinet qui me l'ont
appris.
M. Charbonneau: Je ne sais pas...
M. Garon: Peut-être que vous l'avez appris après
moi, mais ce n'est pas les gens de mon cabinet qui m'en ont informé.
M. Charbonneau: Peut-être qu'ils sont arrivés
à la suite, tant mieux dans ce cas.
M. Giasson: M. le ministre est chanceux d'avoir un jeune Columbo
à l'intérieur de son État. Columbo, il ne le connaît
pas?
M. Vaillancourt (Orford): Je tiens à mettre en garde le
ministre contre des appels téléphoniques de certains
fonctionnaires, parce que vous savez qu'il y a des fonctionnaires, des fois,
qui vont vous donner certains tuyaux qui parfois sont fondés, d'autres
fois non, mais c'est pour avoir une certaine protection, vous savez. Je pense
que ce se-
rait bon que vous soyez mis en garde en ce qui concerne de tels appels
téléphoniques.
Le Président (M. Boucher): Élément 3,
programme 3, s'il vous plaît!
M. Charbonneau: M. le Président...
M. Giasson: C'est dommage, M. le Président.
M. Charbonneau: Sur la question plus particulière du
drainage souterrain, je voudrais demander au ministre le drainage pur
s'il a pris connaissance d'un article de la Presse qui a
été publié hier et qui indiquerait, semble-t-il, que des
gens croient que la nouvelle politique, la nouvelle réforme du ministre
n'est pas appropriée.
Entre autres, selon l'article de la Presse, les critiques de la
réforme se retrouvent principalement chez les ingénieurs
on le comprend très bien et à l'intérieur
même du ministère, dit l'article, à un tel point que l'on
parle de deux écoles au sein du ministère. Est-ce que le ministre
pourrait nous assurer que, quelle que soit la réticence que,
semble-t-il, éprouveraient certains employés de l'État
à la nouvelle réforme, que cette réforme va être
entreprise et poursuivie rondement et qu'on s'assurera que les gens qui ont des
réticences, malgré tout, travaillent d'une façon loyale
envers l'État pour que cette réforme qui a été
entreprise, dont la responsabilité est d'abord la responsabilité
ministérielle et gouvernementale, donne les fruits qu'elle doit
donner?
M. Garon: Dans l'article, disons qu'il y a des choses exactes et
des choses inexactes. Quand on dit que le ministre de l'Agriculture n'avait
plus recours aux ingénieurs-conseils pour les travaux de drainage
souterrain, et vous regardez l'article, on dit: Par ailleurs, les plans devront
être signés par un ingénieur. Cette partie n'est pas
exacte. C'est-à-dire que les ingénieurs vont encore avoir
à faire des plans, mais ce n'est pas le ministre qui va les choisir, ce
seront les cultivateurs. Il y a d'autres choses aussi qui ne sont pas tout
à fait exactes dans l'article, quand on dit que les fermiers qui
désirent drainer leur terre reçoivent, sous forme de subvention,
la moitié du coût des tuyaux et des frais d'installation et
disposent de cinq ans pour rembourser la dépense qu'ils ont
effectuée, c'est complètement inexact. Ce que les cultivateurs
reçoivent, au fond, actuellement, c'est $0.20 le pied de drain
posé chez eux. À ce moment-là, c'est la concurrence qui se
fait. Le tuyau peut coûter $0.15, $0.16, $0.17, $0.18, selon la
période de l'année, etc., et pour le poser, on me dit
qu'habituellement, ça peut varier autour de $0.15, $0.16, $0.17 aussi et
que le ministère alloue $0.20, ce qui pourrait être modifié
éventuellement. Cette partie n'est pas exacte.
M. Vaillancourt (Orford): Cela dépend des terrains.
M. Garon: Pour les poser? Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Pour les poser. Il y a des terrains
où ça peut coûter $0.25 le pied, d'autres, ça peut
coûter $0.10.
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Mais je crois qu'il y a une moyenne
d'environ $0.18 à $0.20.
M. Garon: Alors, c'est exact qu'au ministère il y avait
des gars qui... C'est normal, je pense. Il ne faut pas voir... Remarquez bien
qu'entre deux agronomes, par exemple, j'imagine qu'il y a des écoles
différentes sur la façon de faire des serres ou
différentes choses. Il y a des théories dans ces affaires.
Là-dedans, c'est une question administrative. Il y aurait
différentes conceptions. Je pense que... Ne prenons qu'un aspect, ce
n'est pas le seul. Il y a des gens qui ont une conception de l'administration
plus centralisée, d'autres plus décentralisée. Je pense
que, en soi, le gars qui pense plus centralisation et l'autre pense plus
décentralisation, il n'est pas méchant pour autant. C'est une
conception des choses qui est différente, tout simplement. J'ai
étudié cette question assez longuement et j'ai pris la
décision qui me semblait la meilleure dans les circonstances. Je n'ai
pas de raison de croire, actuellement, que les fonctionnaires, les services
impliqués qui sont pour l'approbation des services hydrauliques
agricoles... Le sous-ministre m'a dit récemment qu'en dedans de 24
heures, un plan serait accepté. C'est facile à voir si le plan a
traîné ou pas, au fond. On m'a donné l'assurance que
ça irait rapidement, et au niveau des régions, pour renseigner
les cultivateurs et tout ça, on m'a dit aussi que quant aux objectifs
à envisager, il n'y aurait pas de problèmes et qu'on travaillait
au maximum là-dessus.
Je pense avoir actuellement, au sein du ministère, une
collaboration entière des deux services, ce que les officiers
supérieurs des deux services m'ont affirmé.
M. Charbonneau: Je suis heureux de vous l'entendre dire. Est-ce
que vous pourriez nous indiquer, M. le ministre, comment, au sein du
ministère, en fonction des régions...
M. Garon: Cela ne veut pas dire que tout le monde était
d'accord pour un changement.
M. Charbonneau: Non, écoutez. On peut concevoir
qu'à l'intérieur même des partis politiques, il n'y en a
pas un représenté ici, à cette table, qui pourrait
prétendre qu'il n'y ait pas, à un moment donné, des
divergences d'opinions. C'est une chose de diverger d'opinion, à un
moment donné; c'est autre chose d'être loyal et efficace.
Mais, pour enchaîner sur un élément de votre
réponse, M. le ministre, est-ce qu'il serait possible de savoir comment
le ministère s'organise pour faire en sorte que l'information parvienne
rapidement et complètement aux gens sur leur terrain, dans le milieu,
aux agriculteurs? Comment est-on organisé, cette année, pour que
le programme soit
le plus rapidement compris et diffusé largement dans le milieu
agricole?
M. Garon: J'ai demandé que les gens des bureaux et des
laboratoires régionaux, qui sont les gens du ministère dans le
champ, dans les différentes régions, fassent la vulgarisation. On
me dit qu'ils la font. Seulement, ils rencontrent des cultivateurs. Ils font
des réunions également pour expliquer exactement le
fonctionnement du nouveau programme.
M. Charbonneau: Je vous remercie.
M. Garon: Au début, il avait été question de
procéder par lettre. Je pense que c'était plus simple de
procéder de...
M. Charbonneau: ... vive voix.
M. Garon: Dans un changement de programme, qu'il y ait une
certaine incertitude, un certain flottement pendant quelques jours, je pense
que c'est tout à fait normal. Mais, étant donné que les
gens demandent des plans... Ce ne sont quand même pas les 30 000 ou 40
000 cultivateurs. Ce sont quelques centaines, 1000 ou 1200, le nombre de
demandes. Actuellement, cela veut dire qu'au niveau des régions, il est
possible de rencontrer les cultivateurs et de leur expliquer les nouveaux
mécanismes.
Évidemment, il a raison quand il dit que c'est seulement à
la fin de l'année qu'on verra si cela a marché aussi bien qu'on
le souhaitait; la période de rodage a été plus longue,
mais j'ai l'impression qu'actuellement, les choses vont assez bien.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Tantôt le ministre nous a informés que
la part du gouvernement était de $0.20 du pied enfoui. Qui paie les
plans de drainage?
M. Garon: Auparavant, jusqu'à maintenant, c'est le
gouvernement qui déterminait un certain nombre... Il y avait un certain
nombre de firmes qui faisaient... On m'a demandé, quand je suis
arrivé au gouvernement: Allez-vous continuer la même pratique de
choisir les firmes d'ingénieurs? Actuellement, il y en a tant qui sont
spécialisées, qui font ça, parce que le gouvernement
antérieur fonctionnait de cette façon.
J'ai demandé les implications. On m'a dit qu'il y avait surtout
deux grandes firmes qui en faisaient, mais il y en avait quatre autres qui en
faisaient un peu. Si ma mémoire est bonne, l'an dernier, en 1976, sur
$6,5 millions qui ont été payés pour les plans, il y en a
deux qui ont eu $4,8 millions et le reste se partageait entre quatre ou cinq
autres firmes.
À ce moment, je ne le savais pas. Je me suis informé du
nombre de personnes. Quand j'ai vu que c'était assez
considérable, j'ai essayé de trouver un système qui
donnerait la chance à tout le monde, qui éviterait des
délais et qui ferait de la concurrence.
Ce nouveau système est à peu près le système
qui fonctionne en Ontario, sans les subventions, parce qu'en Ontario, on ne
subventionne pas... et la concurrence de l'entreprise privée...
M. Cordeau: Pour la confection des plans.
M. Garon: Pour la confection des plans, des tuyaux, tout le
"kit", au fond. Le gouvernement n'est pas impliqué là-dedans.
C'est le cultivateur qui achète, c'est l'entrepreneur qui fait cela et
on me dit qu'en Ontario, l'entrepreneur n'exige rien pour le plan, justement...
C'est un genre de promotion qu'il fait. Il n'exige rien pour le plan,
d'après les informations que j'ai eues. J'ai pensé qu'au
Québec, cela pourrait être la même chose. Des rencontres
avec des entrepreneurs, avec des fonctionnaires à différents
niveaux... Encore là, il y avait différentes façons de
penser et la façon qui m'a paru la meilleure, dans tous les arguments,
cela a été $0.01 le pied pour le plan, parce qu'elle permet une
plus grande concurrence. C'est le cultivateur qui reçoit le montant,
$0.01 le pied et, à ce moment... L'entreprise va faire le plan et je
pense qu'il y aura plusieurs personnes qui feront des plans. Les entreprises de
drainage, à l'heure actuelle, dans la province, j'imagine, auront toutes
des gens qui feront des plans, les bureaux d'ingénieurs, les gens du
ministère, de sorte que cela va faire beaucoup plus d'affluence pour
ceux qui font des plans. À ce moment, il y aura une plus grande
concurrence entre les entrepreneurs et, normalement, des prix plus bas. Nous
subventionnerions à $0.01 le pied, $7.50 l'acre, ce qui est meilleur
marché qu'auparavant.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce subventionné sur la
longueur du tuyau? Au lieu de $0.20, vous donnez $0.21. C'est cela?
M. Garon: Non. Sur le plan qui est fait, mais à condition
que le cultivateur fasse faire 10% de son drainage. Seulement lorsqu'il aura
fait faire 10%...
M. Vaillancourt (Orford): ... de son drainage.
M. Garon: ... parce qu'auparavant, quand, dans certains cas, on
faisait des plans, on ne faisait pas de drainage. Le cultivateur donnait $20,
il avait un plan. Il n'était pas obligé de faire de drainage. Il
y avait des plans, mais il n'y avait pas de drainage. Tandis que là, le
cultivateur, c'est évident, a un choix à faire. Je pense que
c'est le bon sens aussi. Le cultivateur va décider, à un moment
donné, de faire faire un plan. Il faudra que, dans le fond, il ait
décidé aussi de faire faire du drainage, parce qu'on ne
subventionnera pas son plan s'il ne fait pas faire le drainage. C'est de
l'entreprise de drainage, c'est du drainage qu'on veut faire faire, ce ne sont
pas des plans de drainage. Quand il en aura fait faire 10%,
immédiatement, il aura la subvention pour son plan.
Je trouve que ce qui est bon, c'est que le cul-
tivateur qui aura fait faire 10% de son plan va pouvoir évaluer
la différence entre la partie de son sol qui est drainée et la
partie non drainée et voir que c'est bon.
M. Cordeau: Merci, M. le ministre...
Le Président (M. Boucher): M. le député
de...
M. Cordeau: Juste une petite question pour compléter.
Est-ce que, de mémoire, vous pouvez nous fournir le nom des deux firmes
qui auraient reçu environ $4 millions l'an passé ou les
années passées?
M. Garon: Hamel, Ruel et Associés, de Drummondville;
Groleau, Deguise et Associés, de Montréal.
M. Cordeau: Hamel, Ruel et Associés, de Drummondville.
M. Garon: Et Groleau, Deguise et Associés, de
Montréal.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Garon: Si vous regardez notre programme, parce que les gens se
sont posé des questions, c'est un acte de confiance dans l'entreprise
privée et cela assure une plus grande concurrence. Il y a des
entreprises qui sont là, pourquoi ne pas les utiliser au maximum. Il y
en a même qui avaient déjà des ingénieurs pour
corriger des plans avant de faire des travaux. Pourquoi doubler tout cela?
C'est une décentralisation en même temps, plutôt que de
centraliser tout cela. Je pense que cela va avoir une plus grande
efficacité.
M. Cordeau: Puisqu'on est dans le même ordre
d'idées, est-ce qu'on pourrait avoir des statistiques pas
aujourd'hui sur les plans qui ont été faits et le drainage
réalisé d'après ces plans?
M. Garon: D'après des banques de plans?
M. Cordeau: Les plans réalisés par ces firmes et
par d'autres. Il y en a peut-être six autres qui ont fait des plans.
M. Garon: On a dit que c'était difficile, parce que cela
coûterait... Remarquez que vous n'avez qu'à me demander la
réponse par écrit en Chambre et je vais le faire.
M. Cordeau: S'il y a possibilité.
M. Garon: C'est parce qu'il y a parfois des questions qui
demandent beaucoup plus d'argent. Ce serait long. On peut le faire pour le
produire sur une plus longue étape. Il faut qu'on passe chacune des 18
000 chemises pour voir dans la bonne chemise s'il y a eu du drainage de fait.
Mais peut-être que, au cours de l'été, on pourra y affecter
des étudiants. Vous aimeriez savoir...
M. Cordeau: Si possible.
M. Garon: Allez-y, M. Provencher.
Pour répondre à cette question qui avait été
amorcée à la dernière séance, on a commencé
à faire un "spot-check".
M. Cordeau: Vous pouvez donner la réponse plus tard?
M. Garon: Non, je peux la donner verbalement. On a pris les cent
premiers dossiers de tous les 1000 impairs, comme les dossiers de 3000 à
3099. On avait reçu, à même ces 100 dossiers, 98 demandes
de drainage souterrain. Sur ces 98, on a établi 88 plans. Il y en a 67
dont l'exécution a été amorcée et cette
exécution a été amorcée au moyen de 290
interventions. Cela veut dire qu'il y a des projets qui ont été
commencés en 1964 et qui se sont réalisés sur onze, douze,
treize ans de suite.
On voit une progression à la minute où les dossiers
rajeunissent, la différence est plus marquée. Les dossiers 5000
à 5099, il y a 95 demandes, 88 plans préparés, 74
exécutions, 283 interventions annuelles.
De 9000 à 9099, 98 demandes, 93 projets préparés,
65 exécutions avec 143 interventions. De 11 000 à 11 099, 100
demandes, 98 projets, 56 exécutions et 106 interventions. De 13 000
à 13 099, 98 demandes, 93 plans, 48 plans exécutés avec 70
exécutions, répétées. De 15 100 à 15 199, 99
demandes, 65 projets préparés, 19 exécutions sur 19
interventions.
C'est là qu'on s'aperçoit que c'est très
récent comme plan.
M. Cordeau: Oui.
M. Garon: De 17 000 à 17 099, 6 demandes, 14 plans
préparés, aucune exécution. On est...
M. Cordeau: 6 demandes et 14 plans préparés?
M. Garon: Oui, c'est parce que...
M. Cordeau: De quelle façon?
M. Garon: Cela diminue graduellement...
M. Cordeau: Comment est-ce que ça peut aller, 6 demandes
et 14 plans préparés pour plusieurs fermes?
M. Garon: C'est parce que dans la période 1975, au lieu de
se limiter à certains bassins, à la suite d'un programme
prévu dans l'entente auxiliaire, on a fait l'étude
complète d'un bassin de drainage, même s'il n'y avait pas de
demande de la part de chacun des intéressés, on a fait
l'étude de tous les cours d'eau et de tous les systèmes de
drainage instaurés dans ça. C'est pour ça, que dans les
derniers dossiers, on voit apparaître des projets préparés
sans qu'il y ait eu de demande immédiate.
En quel année?
M. Cordeau: C'est pour ça qu'il y a plus
d'exécutions que de demandes.
M. Garon: 3000, ça part de 1964...
M. Cordeau: En ce temps-là, il n'y avait pas de firme
spécialisée?
M. Garon: Non, les firmes ont commencé en 1970
seulement.
M. Cordeau: Si je veux bien comprendre le système...
M. Garon: C'est un "spot check", qu'on appelle.
M. Cordeau: Oui, mais par contre, si quelqu'un vous demande un
drainage de ferme à un moment donné. Le gars achète une
ferme et il n'y a rien de drainé et il faut une demande de drainage
parce qu'il est parti... Est-ce qu'il peut arriver qu'il y ait
déjà un plan fait pour cette ferme et qui n'a pas
été exécuté par l'ancien propriétaire?
M. Garon: On exécute...
M. Cordeau: Vous pouvez déceler tout de suite si le
gars...
M. Garon: On exécute à l'heure actuelle des
dossiers qui sont même en bas de 3000, qui datent de la période
où on exécute des projets...
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska, est-ce que... M. le député de Montmagny-L'Islet,
d'accord.
M. Giasson: M. le Président au-delà du drainage
souterrain qui se prête particulièrement à certaines
régions, certains territoires agricoles, soit les basses terres, il
existe également des besoins au Québec, besoin qui
réfèrent au drainage de surface. Or, dans le drainage de surface,
c'est le cas d'une région comme la mienne, puisqu'il n'y a pas de
possibilité ou à peu près aucune, ou de besoins de
drainage souterrain, est-ce qu'on pourrait savoir du ministre combien il y a de
demandes au ministère pour du drainage de cours d'eau ou de ruisseaux en
surface? Vous n'avez pas d'idée?
M. Garon: II n'y a pas de chiffre exact, on n'a aucune
compilation.
M. Giasson: Se peut-il que certains cours d'eau qui traversent
quelques fermes aient été mis en cause au ministère, aux
fins d'une demande de drainage, et que ces demandes dateraient de dix ans et
plus.
M. Garon: Des demandes de cours d'eau? M. Giasson: Oui, de
drainage de cours d'eau ou de ruisseaux qui peuvent égouter quatre,
cinq, six, huit fermes, quinze fermes?
M. Garon: Une demande de dix ans, cela dépend du point de
vue où on se place. On a des demandes pour des cours d'eau qui datent
même de plus de dix ans, et qui ne sont pas réalisées
jusqu'à maintenant. Il peut y avoir un plan de fait et il arrive des
problèmes au point de vue de la réglementation ou de servitudes
de toutes sortes; à ce moment-là, le plan n'a pas pu être
réalisé jusqu'à maintenant.
Mais, dans le suivi des demandes, si une demande n'est pas
étudiée dans un laps de temps de dix ans, c'est parce que,
nécessairement, il manque des éléments quelque part, de la
part des agriculteurs ou des corporations municipales qui ne reviennent pas, ou
que, au niveau agricole, le projet n'est pas jugé apte à une
dépense dans ce sens.
Dans nos études, on est beaucoup plus près que cela. Ce
sont des études d'un ou deux ans, au maximum, à moins d'un cas
très spécial.
M. Giasson: Autrefois, en matière de drainage de surface,
lorsqu'il s'agissait de très petits cours d'eau, dont l'estimation des
coûts de drainage était de moins de $15 000, le ministère,
de par sa réglementation, pouvait autoriser les travaux par contrat
négocié. Est-ce que cette politique sera maintenue dans
l'avenir?
M. Garon: II n'y a plus de contrat négocié.
M. Giasson: Aucun contrat négocié, pour aucun
cas?
M. Garon: À l'heure actuelle...
M. Giasson: Ce qui me laisse croire que même s'il s'agit
d'un projet de l'ordre de $8000 ou $10 000, il y aura appel de soumissions
publiques, dans tous les cas sans exception?
M. Garon: À l'heure actuelle, c'est à partir de $10
000, en attendant une réglementation plus générale.
M. Giasson: Est-ce l'intention du ministre, même si ce
n'est pas terminé, d'éliminer toute formule de drainage ou de
creusage de ruisseau en dehors des appels de soumissions publiques, même
s'il s'agissait de très petits projets qui peuvent desservir quatre ou
cinq fermes.
M. Garon: On me dit qu'il y a très peu de travaux
inférieurs à $10 000. Il n'y en a pas beaucoup. Pour $10 000 et
plus, on doit avoir des soumissions.
Il va y avoir une politique générale
éventuellement, là-dessus, ce qu'on a voulu; cette année,
c'est d'en avoir sur ceux de $5000 et plus.
M. Giasson: Mais, en attendant la mise en application de cette
politique générale, si vous avez
des projets de moins de $10 000, qui va déterminer le choix de
l'entrepreneur ou du propriétaire de la machinerie qui va
exécuter ces travaux?
M. Garon: La procédure suivie jusqu'à maintenant,
c'est de rechercher l'entrepreneur dans la municipalité la plus
rapprochée et, s'il y a un ou deux entrepreneurs, d'essayer de faire une
rotation temporaire, louer l'outillage de l'un, en vertu de la politique des
achats, suivant le taux de location, et choisir l'entrepreneur dans le milieu
le plus près.
M. Giasson: Ce sera l'agronome du secteur qui va procéder
au choix et qui fera la sélection entre ces entrepreneurs?
M. Garon: Le chef de district pour le drainage. M. Giasson:
Le chef de district.
M. Garon: II n'est pas question de soumissions à l'heure
actuelle.
Cette réglementation n'est pas encore adoptée. C'est pour
cela que, temporairement, on se limite, on ne veut pas arrêter les petits
projets de $5000 ou $6000 et laisser cela à rien faire. On
préfère agir en attendant des directives générales
pour toute la province sur les taux de location.
M. Giasson: Lorsqu'il s'agit de drainage de surface, est-ce qu'il
se produit que la préparation de plans et devis soit donnée
à des firmes privées ou si ce sont toujours les ingénieurs
ou les techniciens du ministère qui procèdent à la
préparation de ces plans et devis?
M. Garon: II y a quelques années, pour prendre un
rattrapage, on a confié des études à des firmes
d'ingénieurs, mais cela s'en allait en descendant et, cette
année, il n'en est pas question, comme de raison, mais le programme
n'était pas tellement élevé. Le personnel du
ministère va essayer de passer à travers.
M. Giasson: Quels sont les crédits que le ministère
entend consacrer au drainage de surface dans la province cette
année?
M. Garon: Pour le drainage de surface, c'est $8,5 millions.
Ce n'est pas $8,9 millions.
M. Giasson: Affectés uniquement au drainage...
M. Garon: Vous ne parlez pas de drainage de surface, vous parlez
des travaux mécanisés à ce moment-là.
M. Giasson: Ah! c'est autre chose. M. Garon: C'est $12 141
600.
M. Giasson: $12 millions seraient affectés uniquement
à du drainage de surface?
M. Garon: Non, le creusage de cours d'eau. Il faut faire la
distinction. Il y a les travaux mécanisés, les heures de
bulldozers, les drainages souterrains, les cours d'eau municipaux.
M. Giasson: Pour les cours d'eau municipaux, ce sont $12
millions. À cela vont s'ajouter les sommes consacrées aux travaux
mécanisés, également les crédits affectés
spécifiquement aux drainages souterrains.
M. Garon: Les travaux mécanisés, environ $8 967
000.
M. Giasson: Vous n'avez pas ici, dans les documents, la
répartition des projets sur lesquels vont être
dépensés les $12 millions?
M. Garon: Oui, je pourrai les avoir.
M. Giasson: Est-ce que c'est volumineux?
M. Garon: Oui...
M. Giasson: Je ne demande pas que vous les déposiez.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska, je vous laisse la parole jusqu'à l'ajournement de la
séance.
M. Baril: Merci, M. le Président.
M. Cordeau: On va passer une bonne fin de semaine.
M. Baril: Juste en passant, on a donné le montant qui
était alloué, cette année, pour les cours d'eau, $12
millions. Est-ce qu'on peut savoir le montant alloué, l'an
passé?
M. Garon: Non, c'est pour cette année, c'est dans le
budget de cette année.
M. Baril: Vous venez de dire que pour cette année ce sont
$12 millions.
M. Garon: Ce qui est prévu.
M. Baril: Ce qui est prévu, en tout cas, il y a un chiffre
qui est là.
M. Cordeau: Est-ce que le ministre ne voudrait pas tout
dépenser?
M. Garon: Pardon?
M. Cordeau: Est-ce que le ministre ne voudrait pas tout
dépenser?
M. Garon: Je vais dépenser l'argent qu'on a.
M. Giasson: J'ai même l'impression que vous irez en
supplémentaire.
M. Baril: Je l'espère, parce que, il y a passa-
blement d'arrérage dans le creusage des cours d'eau. Tout
à l'heure, on a dit que c'est parce que les gens ne recevaient pas de
subventions à leurs demandes. Je connais des municipalités qui
ont demandé des subventions pour des cours d'eau tous les ans... Chez
nous, entre autres, il y en a un qui a demandé une subvention depuis
quinze ans, et le cours d'eau n'est pas encore creusé. Il serait temps
de le creuser à nouveau et il ne l'a seulement pas été la
première fois. Puisqu'on veut mettre l'accent sur le drainage
souterrain, il faut commencer par faire une sortie pour ces fameux drains.
C'est pour cela que j'aimerais connaître le montant dépensé
l'an passé pour les cours d'eau. Cela nous donnerait peut-être un
bon espoir que les travaux seront effectués sur plusieurs cours d'eau
cette année, qu'ils seront creusés.
M. Garon: C'était $11 millions, argent
dépensé.
M. Baril: $11 millions, vous avez $5 millions de plus cette
année.
M. Garon: C'est pour cela qu'on pense passer de 1100 milles
à 1200 milles, 1200 milles à 1300 milles.
M. Baril: Qu'est-ce que c'est, 1200 à 1300 milles? C'est
de la longueur, en milles?
M. Garon: En milles.
M. Baril: En milles.
M. Garon: 1200 à 1300 milles
M. Baril: Maintenant, si la commission me le permet, j'aimerais
un peu sortir du sujet avant qu'on termine, pour revenir sur les fameuses 150
heures, parce que la semaine dernière, le ministre avait dit qu'il
reconsidérerait la décision. Je sais que cette semaine, il
était au sommet économique, mais tout de même, ses
fonctionnaires sont certainement restés sur place. J'aimerais savoir si
on a une solution aujourd'hui ou si on a une réponse, parce qu'il fait
beau. Même si on se dispute sur toutes sortes de choses, les
cultivateurs, dans les champs, ont quand même à travailler. Ils
attendent actuellement cette fameuse réponse. J'aimerais savoir si le
ministre est en mesure de...
M. Garon: On attend plus la pluie que la réponse.
M. Baril: Oui, mais le malheur, c'est que tout en attendant la
pluie pour ses travaux, le cultivateur est obligé de faire son train
soir et matin. Même s'il n'a aucune solution, il est obligé
de...
M. Garon: Je ne pourrai pas apporter de réponse ce matin,
pour les raisons que vous avez mentionnées. J'ai quitté, des
hauts fonctionnaires sont venus au sommet économique et le sous-ministre
aussi. En fait, je suis arrivé hier soir pour aller au Conseil des
ministres à 17 h 30, jusqu'à tard hier soir. Ce matin, je n'ai
pas eu le temps de regarder ce point. J'ai regardé d'autres points.
Quand vous êtes absent du ministère une couple de jours... j'ai vu
arriver le sous-ministre ce matin et il aurait pu s'amener avec une petite
brouette, pour apporter ce qu'il avait avec lui, il est encore pas mal
vigoureux. Il est arrive avec des cahiers comme cela pour discuter, parce qu'on
avait été absent deux ou trois jours. Au début de la
semaine prochaine, on pourra apporter une réponse.
M. Baril: Je comprends très bien que le ministère a
un travail à effectuer, je dirais, un travail énorme, un travail
régulier, mais quand même, c'est un sujet assez important, si vous
voulez...
M. Garon: II est possible pour ces 1600 cultivateurs qui
faisaient partie de ce programme de cinq ans, c'est-à-dire qui auraient
pu croire que cela se continuerait cette année. La possibilité
maximum, c'est 1600. Si vous additionnez quand même 90 heures, vous allez
quand même chercher $10 millions... les $2 millions.
M. Baril: Oui, mais cela ne se trouve pas comme cela.
Actuellement, les cultivateurs, eux, se fiaient sur cette politique, comme je
l'ai dit la semaine passée...
M. Garon: Non, on ne peut pas dire cela. J'ai déjà
répondu à cela. C'est un programme de cinq ans...
M. Baril: C'était un programme de cinq ans qui a
été mis de l'avant, mais il ne se terminait pas au bout de cinq
ans. Après la quatrième année, un cultivateur
pouvait...
M. Garon: C'est justement pourquoi j'étudie le
problème. Vous me dites cela. Il y a des gens qui m'ont dit cela. Au
ministère, c'est un programme cela a toujours été
dit de cinq ans, de 1971 à 1976, l'année qui se terminait
en 1976. Il y a deux versions.
À ce moment-là, c'est pour ça que j'ai dit: On va
regarder la possibilité de trouver des fonds, soit sous forme de
virements ou autrement, pour l'appliquer. Mais là, je pense quand
même à le regarder un peu...
M. Baril: Est-ce que je pourrais avoir ce programme? Cela doit
exister au ministère.
M. Garon: Pardon?
M. Baril: On pourrait prendre connaissance de ce programme qui
existait dans le passé? On va voir si c'était un programme
établi pour cinq ans ou si un cultivateur pouvait s'inscrire à ce
programme après la deuxième ou la troisième année
et faire ses cinq ans. C'est ça que j'aimerais éclaircir. Cela
doit encore exister au ministère, ce programme? Est-ce qu'on peut
l'avoir comme référence?
M. Garon: Oui, bien sûr. C'est tous les membres qui veulent
l'avoir ou si c'est seulement toi?
M. Baril: Moi, je veux l'avoir, toujours; les autres...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Cela va avec le programme...
Le Président (M. Boucher): Une simple question avant
l'ajournement.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, tout ce que je
voudrais dire, pour faire suite à ce que le député
d'Arthabaska vient de mentionner, c'est que moi, personnellement, ce que
j'avais compris de ce programme global, c'est qu'une personne prenait un plan
de cinq ans, le programme était pour cinq ans. Cela voulait dire qu'un
cultivateur pouvait s'en prévaloir pendant les cinq ans. Pour celui qui
a commencé au début, à la fin du programme, ses cinq ans
étaient finis; pour celui qui a commencé à la
troisième, à la quatrième, à la cinquième
année, ses cinq ans n'étaient pas finis. Mais là, comme je
peux voir, le ministère arrête trop brusquement, étant
donné qu'il y en a qui ont des plans de cinq ans qui ne sont pas
terminés. Je suis un peu comme le député de
Montmagny-L'Islet qui disait, la semaine passée, que ces programmes
devraient se continuer pour ceux qui n'ont que deux ans ou trois ans de faits,
leur laisser finir leur plan qui dure cinq ans. Parce que là, vous les
prenez...
M. Giasson: ...1974, normalement, devrait aller en 1979...
M. Vaillancourt (Orford): ... un peu par surprise.
M. Giasson: Celui qui a débuté dans l'option
globale en 1975 devrait aller en 1980.
M. Baril: C'est toujours ce que j'avais compris de ce
programme.
M. Giasson: Et ne pas accepter de nouveaux départs,
terminer les programmes qui étaient lancés.
M. Vaillancourt (Orford): Pour être logique et
honnête envers les agriculteurs qui ont un plan de cinq ans, celui qui
n'a commencé qu'en 1976 ou 1975 devrait se terminer au bout des cinq
ans, mais ne pas en ajouter d'autres. Là, votre plan de cinq ans sera
terminé. Pour les nouveaux, vous n'avez qu'à dire: Voici, le plan
global de cinq ans est terminé. On n'en accepte plus de nouveau, mais on
complète ceux qui sont commencés. C'est ce qui serait logique,
d'après moi.
M. Giasson: D'ailleurs, c'est ce qu'ont toujours dit les
fonctionnaires du ministère dans les régions. Si vous
débutez à une année donnée, vous pouvez vous en
prévaloir pour les cinq années qui suivent et, quand ce sera
terminé, c'est bien de valeur, c'est fini.
M. Baril: C'est comme ça que je l'avais compris,
d'ailleurs.
Le Président (M. Boucher): Alors, messieurs, nous en
sommes à l'heure de l'ajournement...
M. Garon: Dans ce cas-là, il y a deux versions. C'est pour
ça que j'ai demandé, la semaine dernière, qu'on regarde au
ministère s'il n'y avait pas moyen de maintenir l'option globale pour
ceux qui ont commencé, ou pour l'année courante; voir les deux
possibilités. Je voudrais donner une réponse le plus rapidement
possible, mais là, ça ira au début de la semaine
prochaine.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que, sur la directive
Sol-Plus, ce n'est pas indiqué, à ma souvenance. Vous ne pouvez
pas le voir là-dessus. Je l'ai vu à maintes reprises, moi, et, de
la manière que je l'avais compris, c'était un programme de cinq
ans par agriculteur. Le programme était pour cinq ans, mais, lorsqu'on
décidait de l'arrêter, on n'en acceptait pas d'autres, mais on
laissait finir le plan qui était de cinq ans pour l'agriculteur.
Le Président (M. Boucher): Nous en sommes au moment de
l'ajournement. Je vois qu'on n'est pas prêt à adopter
l'élément 3. La commission ajourne ses travaux sine die et je
reconnaîtrai le député de Huntingdon à la
reprise.
M. Dubois: J'avais une question à poser au ministre, au
sujet du drainage.
M. Garon: On n'est pas pressé. On va battre le record.
(Fin de la séance à 13 h 5)