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Étude du projet de loi no 43
(Quinze heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, messieurs! La
commission permanente de l'agriculture est réunie pour étudier le
projet de loi no 43, Loi modifiant la Loi sur les produits agricoles et les
aliments.
Les membres de la commission, pour la présente séance,
sont M. Baril (Arthabaska), M. Beau-séjour (Iberville), M. Brassard (Lac
Saint-Jean), M. Charbonneau (Verchères), M. Laplante (Bourassa),
remplaçant M. Clair (Drummond), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Dubois
(Huntingdon), M. Gagnon (Champlain), M. Garneau (Jean-Talon), M. Garon
(Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé), M. Rancourt
(Saint-François), M. Roy (Beauce-Sud), M. Vaillancourt (Orford).
Est-ce qu'il y a des suggestions pour un rapporteur? Je pourrais
suggérer M. Brassard. Adopté?
M. le ministre, si vous avez des commentaires généraux sur
le projet de loi.
Discussion générale sur les
abattoirs
M. Garon: Ce que je voudrais faire au début, qui va
faciliter la compréhension, ce serait de distribuer un genre de
schéma qui explique le circuit des viandes. Au fond, ce qu'on retrouve,
ce sont des circuits commerciaux de la viande. Le schéma permet de
comprendre comment le présent système va fonctionner, incluant
les modifications que je vais proposer en cours de route sur deux nouvelles
définitions et un article.
Si vous regardez ce schéma, expliquer les différentes
lettres, je pense, sera la meilleure façon de fonctionner. A-1, qu'on
voit dans le tableau en haut, c'est un abattoir sous permis. Ce n'est pas
nécessairement un petit abattoir, mais il est sous permis, sous
inspection permanente. Vous en avez la définition en bas.
Il peut être sous l'estampille Approuvé Québec ou
Approuvé Canada dont les normes spécifiques de construction sont
prévues au règlement d'équipement et d'opération.
Vous voyez que lui peut vendre partout. Vous voyez qu'il peut vendre à
D, qui sont des détaillants, à une charcuterie qui a son permis,
à AC-1, à R, qui sont les restaurateurs. Il peut vendre partout.
On a la charcuterie en gros. Elle ne s'approvisionne au fond nulle part, je
veux dire qu'elle s'approvisionne auprès des gens qui ont des animaux,
mais elle peut vendre partout. La charcuterie en gros, atelier de
préparation pour fins de vente en gros... Remarquez bien que quand on
emploie le mot "charcuterie", ici, ce n'est pas la charcuterie au sens
où nos femmes l'emploient quand on va chercher des charcuteries
françaises, du salami ou des choses comme cela.
La charcuterie, c'est cela aussi, mais c'est du dépeçage
surtout.
M. Dubois: Des "cold cuts". M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Les Anglais appellent cela des "cold cuts".
M. Garon: Des quoi?
M. Dubois: Des "cold cuts".
M. Garon: Alors, elles font des coupes au fond, c'est cela. Il
n'y a pas que cela. Principalement, elles font le découpage. Elles sont
sous permis. Il y a l'inspection permanente, l'estampille Approuvé
Québec ou Approuvé Canada, des normes spécifiques de
construction, d'équipement et d'opération. Elles doivent
s'approvisionner aux abattoirs sous permis, et vous voyez qu'elles peuvent
vendre aussi n'importe où, après. Je veux dire qu'elles
s'approvisionnent auprès de l'abattoir. Supposons qu'elles fassent
seulement de la charcuterie, elles doivent s'approvisionner auprès d'un
abattoir inspecté et elles doivent vendre aux consommateurs, à
des détaillants ou à des restaurateurs dans tout le circuit, en
aval, si on veut.
Remarquez bien, par exemple, que quelqu'un peut avoir les deux permis.
On peut avoir "abattoir et charcuterie". À ce moment, pour son
approvisionnement, il n'y a pas de problème, c'est son abattoir qui le
fournit. Ensuite, vous avez D-1, charcuterie de détail autre que D-2;
enfin D-2, c'est le système du bas, enfin oublions le système qui
est l'exception, dans le bas. La charcuterie de détail autre que D-2:
atelier de préparation pour fins de vente en détail qui est sous
enregistrement parce que là, à D-1, il n'y a pas d'inspecteur de
façon permanente d'enregistré.
M. Giasson: Là, vous n'avez pas d'inspecteur
permanent.
M. Garon: Non. À AD-1, c'est le détail, c'est la
boucherie locale, c'est l'épicerie-boucherie locale. Alors, il y a un
enregistrement. Elles s'enregistrent. Normes générales de
propreté et d'hygiène. Elle doit s'approvisionner auprès
de A-1 ou C-1. Elle doit s'approvisionner directement de l'abattoir sous permis
ou 'de l'atelier de préparation sous permis. Elle peut vendre à
deux endroits: aux consommateurs et aux restaurateurs.
M. Giasson: D-1.
M. Garon: D-1. Le restaurateur, on va voir la définition
tantôt, c'est quoi? R, ici. Restauration sous toutes ses formes, y
compris au niveau institutionnel. Je veux faire un amendement pour ajouter dans
la loi... Lui est sous enregistrement. À toutes fins pratiques, on dit
enfin qu'un restaurateur,
c'est celui qui restaure du monde. Que ce soit une roulotte à
hamburgers, à hot dogs et à frites, c'est un restaurateur. Une
cafétéria de cégep, c'est un restaurateur.
M. Giasson: D'hôpital. M. Garon:
D'hôpital.
M. Giasson: De CLSC, d'institutions paragou-vernementales ou
gouvernementales qui servent des repas, quelle que soit la forme de
l'établissement dans lequel on les sert.
M. Garon: Oui. C'est un restaurateur.
M. Giasson: C'est perçu comme un restaurateur au sens le
plus large du terme.
M. Garon: II est enregistré. Il y a des normes
générales de propreté et d'hygiène. Il peut
s'approvisionner auprès de A-1, c'est-à-dire l'abattoir sous
inspection, C-1, qui est de la charcuterie sous inspection, ou D-1, qui a
dû prendre des viandes auprès de A-1 ou auprès de C-1. Il
ne peut, en aucun cas, s'approvisionner auprès de A-2 ou de D-2, comme
on va le voir tout à l'heure.
Normalement, le restaurateur devrait s'approvisionner auprès de
A-1 ou de C-1. C'est le système normal, c'est qu'il doit
s'approvisionner directement auprès... L'hôpital va
s'approvisionner, à ce moment, directement auprès de l'abattoir
ou de la charcuterie ou encore de celui qui est les deux, abattoir et
charcuterie en gros.
M. Giasson: II peut s'approvisionner, il faut bien se comprendre,
à A-1, à C-1 et à D-1. C'est cela?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: D-1 n'est pas assujetti à un permis
spécial, ni à l'inspection obligatoire.
M. Garon: Non. Il est sous enregistrement, mais il a dû
prendre sa viande à A-1 ou C-1. D'une façon
générale... Voulez-vous dire un mot? Allez-y donc.
M. Dubois: Si vous pouviez spécifier où se fait
l'inspection dans tout ce cheminement, peut-être que cela pourrait
clarifier.
M. Giasson: A-1 et C-1.
M. Garon: A-1 et C-1, qui sont sous permis. Quand on dit sous
permis, on veut dire sous enregistrement.
M. Dubois: II y a inspection constante. C'est cela?
M. Garon: Si M. le ministre me le permet... D'abord, au
départ, ce schéma tel qu'il est présenté nous fait
voir les quatre niveaux les lignes sont faites pour cela le
niveau primaire de l'abattage, le niveau du gros, le niveau du détail et
celui de l'institutionnel. Les A, évidemment, sont pour abattoirs. Au
niveau des charcuteries, c'est le stade du gros, tel qu'il est prévu
dans la loi 43. Au niveau du détail, vous avez soit D-1, soit D-2. Pour
le moment, on explique le circuit en haut, c'est-à-dire le circuit
normal, si vous voulez, et R, c'est pour l'institutionnel. À A-1 et
à charcuterie en gros, vous avez l'inspection permanente. Au niveau de
D-1, vous avez le magasin de détail en alimentation, comme on le
connaît traditionnellement, qui peut être soit une boucherie de
détail ou un autre magasin de boucherie. La boucherie du village, par
exemple.
M. Giasson: Vous n'obligez pas à l'inspection, parce qu'il
faut absolument qu'il se procure son produit soit de A-1 ou C-1 qui ont subi
l'inspection obligatoire.
M. Garon: D'abord, il n'est pas obligé à
l'inspection permanente parce que ce serait prohibitif, pour commencer, et,
deuxièmement, c'est que dans tous les systèmes au monde, au
niveau du détail, il n'y a pas d'inspection permanente. Il y a des
règles quand même. Il doit être assujetti à la
surveillance.
M. Dubois: Voici, si le D-1 va à une institution...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: ... cela devient de la vente en gros ou en
détail?
M. Garon: Dans le projet qui existait, dans le projet 43, la
vente en détail incluait aussi bien la fourniture à un magasin de
détail traditionnel que la fourniture institutionnelle,
c'est-à-dire la vente, par l'institutionnel, des repas. Or, là,
actuellement, le D que vous avez là, ce n'est pas le détaillant
qui est au projet de loi 43. C'est le magasin de détail tout simplement,
et tout le reste fait par le restaurateur au sens élargi, cela se fait
à l'autre niveau. Maintenant, le cadre de la définition de vente
en gros demeurant le même, il est évident que la vente qui est
faite par un D-1, entre autres à R, est une vente en gros. Mais ce n'est
pas parce que je fais une opération, si vous voulez, de vente en gros
que je deviens nécessairement un grossiste ou un atelier de
préparation pour fins de vente en gros assujetti au permis en vertu de
la loi.
Je ne sais pas si cela précise un peu? C'est cela qui est le
problème ici. Maintenant, il est évident que si, pour le D, c'est
une règle de fournir l'institutionnel, en fait c'est un D, à
toutes fins pratiques, ce n'est plus un atelier ds détail; c'est un
atelier de gros qui fait du détail occasionnel. C'est l'inverse de la
situation normale. À ce moment, il n'est pas un D-1, il devient un C-1.
Un C qui doit avoir un permis. Donc, un C-1.
M. Dubois: Mais occasionnellement, le D peut faire de la vente en
gros.
M. Garon: Oui. Occasionnellement. Quand même il y aurait
10%, 20% de fourniture d'institutionnel. Ce qui arrive, c'est que vous avez des
hôtels c'est ce que le ministre vous a dit quand il a
expliqué ce changement de campagne où on sert des repas
comme on va servir des repas à la maison. Peut-être qu'on sert dix
repas dans une journée.
Il est évident, qu'il peut arriver des situations où ils
vont s'approvisionner chez le restaurateur. À titre d'exemple. À
ce moment, si chaque fois, pour des approvisionnements comme cela, ils devaient
aller à A-1 ou C-1, je veux dire, ce ne serait pas pratique. Maintenant,
il est évident que, comme la règle est faite, il y a des
possibilités de vendre de D-1 à R-1, mais si des ventes de D-1
à R-1 font que, finalement, le D n'est plus un détaillant, si ce
n'est plus un magasin de détail qui fournit le consommateur en avant,
quand le D-1 vend à un consommateur, il fait une vente au détail
au nouveau sens, mais il fait sa vente à R, cela ne cesse pas
d'être une vente en gros, cette opération comme telle.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: C'était pour bien saisir votre
interprétation. À un moment donné, vous avez
utilisé le terme R-1. Cela veut dire R tout court?
M. Garon: Non, il n'y a pas de R-1, c'est R. M. Giasson:
II n'y a pas de R-1.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Ce qui voudrait dire que ce serait une
tolérance dans la loi, parce qu'on dit...
M. Garon: C'est parce qu'autrement, ce ne serait pas
opérationnel comme système.
M. Dubois: Je suis d'accord, mais est-ce que cela va être
indiqué spécifiquement que c'est admissible? On dit à une
certaine place que cela prend une troisième inspection, si on fait de la
vente en gros.
M. Garon: La réglementation prévoit le circuit tel
qu'il est présenté. Autrement dit, comme M. Giasson a posé
la question, R peut s'approvisionner de A-1, C-1 ou D-1. La
réglementation va prévoir cela de façon qu'on n'aille pas
faire une infraction à un type qui est en D-1, mais cela ne veut pas
dire que quelqu'un peut bien s'afficher comme D-1 et faire de la vente en gros
à 75% ou 80%. Ce ne serait pas un D-1, c'est un C. Cela va exiger de lui
un permis au niveau de son établissement et, en conséquence, les
normes de construction qui en découlent vont suivre.
M. Giasson: Les normes d'équipement de construction et de
tenue des lieux peuvent être différentes, largement
différentes même, entre C-1 et D-1.
M. Garon: C'est certain, parce qu'au niveau de l'atelier de
préparation de gros, vous avez l'inspection permanente et tout ce que
cela comporte, toutes les étapes du circuit, alors qu'à D, vous
êtes au niveau de votre boucherie de détail, et cela n'a jamais
été l'intention, tant avant les changements actuels que
maintenant, de mettre l'inspection permanente au niveau du détail. Cela
ferait 20 000 établissements.
M. Dubois: D'accord, mais selon les règlements qu'on avait
voici quelle était ma préoccupation. Supposons que je suis
restaurateur, je veux aller chercher mon approvisionnement de temps à
autre chez mon épicier, parce que je suis pris à la
dernière minute...
M. Garon: Vous avez raison. C'est pour cela qu'on fait le
changement.
M. Dubois: Là c'est permissible. D'accord.
M. Garon: C'est ce qui a retardé un peu d'ailleurs la
présentation du règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: Pour être certain, M. le Président, de
bien saisir la portée de ce schéma, est-ce qu'il m'est permis de
voir à la suite de la lettre R le mot consommateur?
M. Garon: Non. Un consommateur peut aller consommer dans un
restaurant à R, mais, normalement, il achète sa viande à
D-1.
M. Ouellette: Justement.
M. Garon: De sa boucherie locale.
M. Ouellette: Ce qui implique que D-1 peut fournir aussi bien aux
restaurateurs qu'aux consommateurs directement.
M. Garon: D-1, c'est exact. Mais la principale clientèle
de D-1 doit être le consommateur...
M. Ouellette: Mais il fournit également aux
restaurants.
M. Garon: Normalement, c'est de façon occasionnelle.
M. Giasson: De façon secondaire, parce que si cela devient
principal, il pourra obtenir un permis de C-1.
M. Garon: À ce moment, ce n'est plus un D. Ce n'est plus
un détaillant, c'est un établissement de gros.
M. Giasson: II fait surtout du gros.
M. Garon: C'est une question uniquement de bon sens; il y a 1500
villages dans la province de
Québec; si, demain matin, il n'y a plus une roulotte à
hamburgers, s'il n'y a plus un foyer, si toute institution qui sert des repas
ne peut plus acheter de sa boucherie locale, il manque de viande
immédiatement dans la province de Québec parce qu'il n'y a pas de
réseau organisé pour faire le service d'une façon
permanente. Le gars, à un moment donné, va avoir mal prévu
son stock. Normalement, il n'achètera pas de la boucherie locale. Dans
certains villages, oui. Normalement, le gros débit ne sera pas
là. Remarquez bien que, quand on est dans des villages
éloignés, l'hôtel ne sert habituellement pas 1000 repas par
jour. Le D-1 devient un genre de dépanneur, normalement, si on veut, sur
le plan des institutions.
M. Ouellette: En d'autres mots, M. le ministre, mon boucher de
quartier peut ne pas être un D-1, mais je lui fais confiance, même
si la viande qu'il me fournit n'est pas sous inspection. Par contre, si je vais
dans n'importe quel restaurant du Québec, j'aurai l'assurance que la
viande que j'y mangerai aura été inspectée.
M. Garon: Non, toute viande qui va venir de D-1 va provenir de
A-1 ou de C-1.
M. Ouellette: D'accord.
M. Giasson: Elles sont inspectées obligatoirement.
M. Garon: Inspection permanente.
M. Ouellette: Mais tous les bouchers de quartier ne seront pas
nécessairement des D-1.
M. Garon: Exact.
M. Giasson: Ils peuvent être des D-2.
M. Ouellette: Voilà, c'est ce que je veux faire
établir clairement.
M. Garon: Les bouchers de quartier. Les bouchers de quartier, ne
nous trompons pas. De quoi parlez-vous quand vous parlez d'un boucher de
quartier?
M. Ouellette: Le boucher du coin dans mon village.
M. Garon: Oui.
M. Ouellette: Mais ce n'est peut-être pas
nécessairement un D-1 si...
M. Garon: Ne parlons pas des D-2, on n'est pas rendu
là.
M. Ouellette: D'accord, on reviendra dans ce cas.
M. Garon: Cela pourrait être un D-1. M. Ouellette:
D'accord.
M. Garon: Cela pourrait être un C-1 aussi selon qu'il est
spécifié sous inspection permanente ou non.
M. Ouellette: Mais cela pourrait être aussi un D-2, on y
viendra tout à l'heure.
M. Garon: On verra tantôt.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. J'en ai perdu un bout
parce que je dois siéger à d'autres endroits en même temps.
Je dois voyager entre la guillotine et l'abattoir de ce temps-ci. Je m'excuse.
On a distribué un schéma. J'aurais une question à poser
parce que je pense que dans tout ce débat il faut bien se comprendre; il
y a le langage technique auquel le ministre et ses officiers sont
habitués et dans lequel nous nous perdons un peu. Je vais demander ceci,
premièrement, parce que je pense que la grosse question est la suivante.
La première question. J'en aurai d'autres. Est-ce qu'un commerce qui
vend de la viande en gros, même s'il n'en fait pas une
spécialité de vendre en gros, sera tenu d'avoir la
présence d'un inspecteur?
Un commerce qui fait de la vente de viande en gros...
M. Garon: De façon occasionnelle?
M. Roy:... même s'il le fait occasionnellement, sera-t-il
tenu d'avoir un inspecteur pour vendre sa viande?
M. Garon: Non.
M. Roy: Quelle est la garantie que nous avons dans le
règlement et dans la loi?
M. Garon: L'article 6.5.2.27, du règlement le
prévoit.
M. Roy: Une minute. 6.5.2.27. M. Garon: 28, je crois.
C'est clair. M. Roy: 6.5.2.28. M. Garon: 6.2.
M. Roy: "Les viandes ou aliments carnés détenus et
utilisés par un restaurateur doivent provenir exclusivement d'un animal
abattu dans un abattoir visé au paragraphe a) de l'article 6 de la loi
dont l'exploitant détient un permis en vigueur ou dans un abattoir
enregistré en vertu de la Loi sur l'inspection des viandes. Ou, b), de
viandes ou parties de l'animal, à l'état naturel ou
transformé, traitées, préparées et
conditionnées dans un atelier de charcuterie qui a reçu d'un
abattoir ou d'un atelier décrit aux paragraphes a) et b) de l'article
6.5.2.26". Si je me réfère à la question qui a
été posée par mon collègue, voisin et ami de
Beauce-Nord, un restaurant ne pourrait pas aller s'alimenter chez un
épicier du coin, qui, lui, n'aurait pas nécessairement de la
viande estampillée.
M. Garon: Reçu de la viande estampillée, vous
voulez dire. S'il n'a pas reçu de la viande estampillée, c'est
exact. Cette question est en regard de D-2. C'est une autre affaire. Si c'est
un D-1, lui a dû prendre sa viande dans un abattoir sous permis ou d'une
charcuterie sous permis ou d'un abattoir qui est les deux en même temps.
Le réseau des petits abattoirs qui vont être enregistrés,
mais qui ne sont pas sous inspection permanente, eux ce sera uniquement pour
vendre à leur clientèle qui achète pour elle-même et
la consommation personnelle de sa famille.
M. Roy: Je prends un exemple, M. le ministre, parce que je pense
qu'on touche le point important. Si on me permettait, M. le Président,
j'en ferais une proposition à la commission, sans en faire une motion.
Étant donné que la question qui nous intéresse et qui
préoccupe la commission actuellement, c'est la question de la
réglementation beaucoup plus que la loi comme telle, il faudrait
examiner la réglementation aujourd'hui avant d'aborder l'étude de
la loi article par article. C'est la réglementation et l'étude de
la réglementation qui vont nous éclairer concernant la
possibilité...
M. Garon: Je ne veux pas étudier la réglementation
article par article. Si vous me posez des questions d'information sur comment
cela fonctionne, parfait!
M. Roy: Je ne dis pas article par article, de tous les discuter
et, après avoir discuté 6.5.2.28, qu'on prenne 29 et 30. Ce n'est
pas cela que je demande. Mais qu'on puisse avoir tout l'éclairage, toute
l'information nécessaire sur l'ensemble de la réglementation
avant d'entreprendre...
M. Garon: C'est ce qu'on fait, actuellement. Après cela,
on pourra y aller article par article très rapidement en disant: cela
permet ça... cela permet ça... cela permet ça. C'est de
cette façon qu'on veut l'aborder.
M. Giasson: M. le Président, si vous le permettez...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: J'appuie les remarques ou les suggestions pour qu'on
utilise "propositions" ou "suggestions" et, au fur et à mesure qu'on
posera des questions pour déterminer le côté pratique de
faits qui peuvent survenir, si le ministre nous assure qu'on va nous indiquer
à quel article de la réglementation on a la garantie que tout se
fait selon des normes judicieuses et déterminées, j'appuie le
député de Beauce-Sud, on n'a pas besoin d'avoir la
réglementation et de l'analyser article par article du début
à la fin. Il s'agira de retrouver dans la réglementation ce qui
confirme les appré- hensions, l'inquiétude ou les questions que
se posent les députés. Cela va?
M. Garon: Oui, parfait.
M. Dubois: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le
député...
M. Garon: J'aimerais terminer, si vous voulez... Là, on a
vu A-1, C-1, D-1, R. Voyons l'exception qui est prévue au dernier
alinéa de l'article 6 de la loi. Cette exemption prévoit les A-2
et les D-2, qui sont en fait souvent la même chose. Alors, A-2 c'est
quoi? C'est l'abattoir qui, le 14 juin 1977, date du dépôt du
projet de loi 43, serait exclusivement approvisionné D-2, assujetti
à l'enregistrement, et, à ce moment, ce sera selon les normes
générales de propreté et d'hygiène; et D-2, c'est
le même exploitant que A-2, c'est-à-dire que c'est un petit
abattoir qui a son propre comptoir de détail, pour fins de vente au
détail, exploité par le propriétaire de A-2,
enregistrement et normes générales de propreté et
d'hygiène. Cette exception permet au petit abattoir qui, à la
date du dépôt de la loi, fonctionnait, le 14 juin 1977, qui
abattait, de continuer, mais uniquement en vendant à sa
clientèle, pardon, pas à sa clientèle, mais aux
consommateurs qui achètent pour eux-mêmes. On ne pourra pas vendre
à la boucherie locale, on ne pourra pas vendre à
l'épicerie, on ne pourra pas vendre à différents endroits
où le consommateur ne pourra pas savoir d'où provient la viande,
si ce n'est pas la viande inspectée. Il pourra vendre uniquement
à sa propre clientèle, c'est-à-dire que si le
député d'Iberville va chez lui et dit: Je vais acheter pour ma
famille, dans son cas, cela pourrait présenter un problème,
n'ayant pas de famille, mais pour les voisins, j'achète pour ma femme,
mes enfants et moi-même, à ce moment, il pourra...
M. Giasson: Pas votre famille, votre communauté.
M. Roy: II a le droit d'inviter des gens à manger chez
lui.
M. Dubois: II y a quand même deux institutions à ce
moment, M. le ministre.
Le Président (M. Boucher): Un instant, s'il vous
plaît! Nous en sommes à discuter le schéma.
M. Garon: Est-ce que cela est clair?
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, s'il vous
plaît! Deux minutes, je pense qu'on va s'entendre, je pense que si on
charrie d'un bord et de l'autre de la table, on n'arrivera à rien. On
est en train d'avoir des explications sur un schéma que le ministre a
déposé devant nous. Y aurait-il possibilité que M. le
ministre donne des explications complètes sur ce schéma; ensuite,
on posera les questions parce que là, les intervenants se multiplient et
on pose des questions d'un sujet à l'au-
tre. Je demanderais au ministre de terminer son explication du
schéma, par la suite, on reprendra la liste des interventions.
M. le ministre, si vous voulez compléter votre schéma,
donner toutes les explications que vous avez à donner là-dessus,
après, les interventions pourront se faire.
M. Garon: Vous avez sur votre schéma, A-1, après
cela, vous avez la partie de A-2. Pour les fins de l'article 6 de la loi, telle
qu'elle serait amendée par le projet de loi 43, à l'article 6 de
la loi, A-1 serait l'abattoir, le paragraphe a) de l'article 6,
c'est-à-dire que c'est l'article 5 qui modifie l'article 6, alors le
paragraphe a) de l'article 6, ça prend un permis pour avoir un abattoir,
cela est la règle, c'est le A-1. Vous avez le paragraphe b), atelier de
préparation, de conditionnement ou de transformation de viandes ou
d'aliments carnés pour fins de vente en gros, c'est votre A-1.
Le A-2, c'est le dernier alinéa de l'article 6 nouvellement
proposé concernant l'abattoir qui, à la date du
dépôt de la loi, le 14 juin, exploitait sa propre boucherie de
détail et l'approvisionnait de ses produits. Il faisait seulement cela
parce qu'effectivement il y en a qui faisaient seulement cela. C'est
l'exception de la loi que vous voyez en bas. On voit donc que, d'après
le schéma de la loi, de l'article 6, tout le premier circuit est le
circuit régulier. Il y a l'exception pour l'abattoir, même s'il y
a des atténuations autre part dans la loi, pour favoriser ceux qui
veulent monter au niveau des permis, qui autrement en étaient exclus. Il
y en aura toujours qui, malgré tout, trouveront que c'est encore trop
pour eux, en raison du volume, ou pour plusieurs autres raisons. L'exception
est faite pour ça. Dans ce cas, l'alternative de A-2 peut se
présenter de différentes façons. Vous pouvez avoir, d'une
part, un abattoir avec à l'avant une boucherie de détail, comme
vous pouvez avoir un abattoir qui n'a pas de boucherie de détail
organisée, mais qui prend ses viandes et les fournit à des
consommateurs pour le congélateur.
On a souvent entendu parler, au cours des derniers mois, de la question
des congélateurs. Le producteur vient, il fait abattre sa bête, la
fait débiter, la reprend et retourne chez lui. Un consommateur va
s'approvisionner directement là? C'est le même problème.
Que l'approvisionnement se fasse avec une vraie boucherie vraiment
organisée à A-2 ou à D-2, cela ne change rien. C'est pour
cela qu'on a distingué D-2 de D-1, parce que le D-1 est
réellement une boucherie organisée, mais il peut y avoir une
boucherie de détail organisée qui s'approvisionne uniquement de
A-2, pas de viande estampillée. À ce moment, le circuit d'en haut
lui est fermé.
Pour revenir à ce qu'on disait tantôt, vous avez les permis
à A-1 et à C-1. À D-1, il va se faire de l'inspection
comme la loi le permet, comme tout ce qui est dans la loi doit être
surveillé. Mais cette inspection sera selon les normes
générales d'hygiène. Cela dépendra aussi du nombre
d'inspecteurs que le gouvernement a à sa disposition. Mais à A-1
et C-1, pendant que ça fonctionne à ce niveau, l'inspection est
permanente.
Il est évident que le fait que D-1 va aller à R-1,
ça ne cesse pas d'être une vente en gros, quand il le fait, mais
on a expliqué tantôt que cela ne veut pas nécessairement
dire que, parce que je fais quelques ventes en gros au niveau institutionnel,
je deviens un atelier de préparation pour fins de vente en gros de type
C, pour lequel la loi m'oblige à avoir un permis.
Or, les normes de construction spécifiques qu'il y a dans la
réglementation sont rattachées à l'atelier C-1, elles sont
rattachées à l'atelier de préparation pour fins de vente
en gros. Pour faciliter la compréhension, étant donné
qu'on est peut-être appelé à aller de la loi au
règlement, il est important de noter que, sur le schéma, on a mis
C-1, parce qu'on prend le terme de charcuterie dans son sens le plus large
à ce moment, comprenant préparation, conditionnement ou
transformation. Ce qui veut dire que théoriquement le C-1 pourrait
être une conserverie, mais je ne veux pas vous embarquer sur cet aspect
parce que ça n'aide pas les fins de la discussion de ce
problème.
M. Giasson: Nous allons demeurer dans le secteur des viandes.
M. Garon: C'est cela. Ce sont des viandes aussi.
M. Giasson: La loi couvre un champ beaucoup plus large que les
viandes.
M. Garon: Je parlais toujours de transformation de viande quand
même.
À D-1, quand dans le règlement on trouve le terme
"charcuterie seule", il touche C-1 et peut toucher D-1. Quand vous êtes
dans un magasin de détail et que vous prenez une pièce de viande
estampillée, vous la coupez ou vous faites du steak haché, vous
faites de la préparation de viande, vous faites de la charcuterie au
sens de la définition du règlement. Ce qui nuance le D-1 du C-1,
c'est que dans un cas votre commerce global est organisé pour faire de
la préparation pour fins de vente en gros, ce qui est le C-1, alors que
l'autre est pour fins de vente en détail.
Le député de Beauce-Sud n'écoute pas et ensuite il
dira...
M. Roy: M. le Président, on n'a pas le droit d'invoquer
une question de privilège en commission parlementaire, ce n'est pas
permis, mais je pourrais en faire une question de règlement.
Le Président (M. Boucher): Vous rétablissez les
faits!
M. Roy: J'ai présenté des amendements, je veux
quand même rétablir des faits sur la loi 101, et comme le
débat a lieu à l'Assemblée nationale en même temps
c'est pourquoi j'ai dit tantôt que je voyageais entre la
guillotine et l'abattoir je ne voudrais pas que cela me soit
imputé comme un préjudice, parce que ce n'est quand même
pas moi qui suis responsable de la stratégie
gouvernementale et du fait qu'on a décidé de tout nous
présenter à la dernière minute. Il y a la loi du
financement des partis politiques, j'arrive de là. Il y a la loi 101,
à l'Assemblée nationale, et on discute aujourd'hui d'un dossier
sur lequel j'ai passé passablement de temps et auquel j'ai
été passablement identifié depuis un certain temps. C'est
la raison pour laquelle j'ai fait un effort inouï pour venir ici cet
après-midi. Je ne voudrais pas que le ministre me blâme.
Le Président (M. Boucher): Ceci étant dit, j'ai ici
la liste des intervenants; M. le député de
Kamouraska-Témiscouata, M. le député de Bourassa, M. le
député de Huntingdon, M. le député de
Saint-François, M. le député de Beauce-Nord, M. le
député de Montmagny-L'Islet, M. le député de
Beauce-Sud.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Merci, M. le Président.
Pour l'abattoir A-1 ou C-1 qui vend à peu près 60% en gros
et 40% en détail, est-il obligatoire d'avoir la présence d'un
inspecteur régulier?
M. Garon: II doit y avoir un inspecteur à A-1, et si sa
préparation ne reste pas au niveau primaire de l'abattoir, s'il fait de
la découpe et si la découpe est sa préparation
secondaire... J'entends par primaire et secondaire... Vous avez une carcasse,
la bête est en quatre quartiers dans le réfrigérateur, on
est encore au niveau de l'abattoir. À partir du moment où on
prend la carcasse et on fait la préparation pour fins de vente en gros,
on tombe à l'article C. Si le commerce dont vous faites mention est
à 60% à l'article C, il est tenu d'en avoir. Si, par contre,
c'est simplement une carcasse qui n'est pas repréparée de cette
façon, mais qui est acheminée directement à un D, il le
peut par le biais de la flèche qui va de A-1 à D-1, ou de la
flèche qui part de A-1 et va à R. Est-ce que cela répond
à votre question?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Oui, merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, je trouve que ce projet est
un beau projet de loi, mais il y a une partie sur laquelle je ne puis
être d'accord. Je ne voudrais pas gêner mon ministre avec cela
parce que je sais le travail qu'il a mis là-dedans.
La partie A-2, D-2, je dis que c'est un viol pour le consommateur. Il
n'y a rien dans les règlements que j'ai retrouvés où il y
avait au moins une pancarte assez grosse en lettres pour dire: "Ici, nous
vendons de la viande non inspectée", pour au moins obliger ces gens
à faire cela. Je suis pour que le cultivateur ou un particulier puisse
faire abattre sa viande dans un abattoir et la rapporter chez lui. Je suis
complètement d'accord sur cela, mais là où je ne suis pas
d'accord, c'est quand il s'agit de prendre cette viande du même abattoir
et de la faire vendre au consommateur. Je ne peux pas marcher dans cela.
M. le Président, dans des milieux comme le centre de
Montréal, je prends une ville comme Saint-Sulpice, en passant, où
je ne connais pas d'abattoirs mais où quelqu'un peut se créer un
commerce en vendant de la viande à bien meilleur marché en
n'affichant rien, de la viande pas classée, pas estampillée
"Approuvé Québec" et venir en compétition avec les
marchands qui paient de gros permis et qui sont sujets à une inspection
par la ville, souvent fréquemment, avec les viandes classées
à partir de A-1, A-2, A, B, C, D, toutes les catégories de
viandes. C'est ouvrir une porte à la vente de la charogne, c'est tromper
le consommateur. C'est un article que j'aimerais actuellement... S'il n'y a pas
un amendement au règlement là-dessus, cela me fera beaucoup de
peine d'être dissident de mon parti sur cette loi rien qu'à cause
de cet article, pour la protection du consommateur.
J'y tiens, j'ai été 20 ans dans la coupe de viande,
à manipuler la viande sous toutes ses formes et je ne voudrais pas que
le consommateur soit trompé parce que le consommateur ne connaît
ni les qualités ni les inspections de viande; il peut arriver dans une
de ces boucheries et dire: J'achète de la viande, elle est $0.20 ou
$0.25 meilleur marché. Mais, il ne sait pas qu'elle n'est pas
inspectée. C'est une protection qu'on doit lui donner.
Vous parlez de la liberté du client qui va acheter là.
J'ai la liberté d'aller manger dans un restaurant et le restaurant est
obligé d'aller chercher de la viande inspectée. Pourquoi
n'aurait-il pas le droit d'aller en acheter là? Je vais au restaurant,
mais personne ne me force à entrer, personne ne me tord le bras. La
même chose pour ces détaillants de viande. Je vous supplie, M. le
ministre, au moins de faire un effort additionnel. Si je n'ai pas pu vous
gagner jusqu'à maintenant, mettez dans vos règlements et
faites-le afficher en grosses lettres, dans un endroit où le public peut
le voir: Ici, nous vendons, nous détaillons ou nous abattons de la
viande non inspectée. C'est ce que je voudrais dans les
règlements, M. le Président.
M. Garon: Je ne m'étonne pas de la réaction du
député de Bourassa, c'est un député
montréalais et les députés montréalais n'ont jamais
compris facilement...
M. Laplante: J'ai perdu un commerce, comme député
montréalais, M. le Président, à cause de cette charogne,
à cause des portes ouvertes, mais jamais le Parti libéral n'est
venu me donner une compensation pour les mauvaises lois qu'il avait, mais il en
a donné pour d'autres pertes. Je ne voudrais pas que d'autres fassent
des pertes, comme un type de Saint-Hyacinthe, qui a perdu sa maison et deux
camions, dans l'enquête de la CECO. Je ne voudrais pas que cela se
répète pour d'autres. Il y a eu trop de malheureux pour qu'on les
multiplie. C'est ce qu'il faut voir.
M. Garon: Vous avez fini?
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, allez-y.
M. Garon: C'est en vertu de la même liberté à
laquelle vous prétendez que je pense que les consommateurs
décident eux-mêmes d'aller acheter d'un abattoir qui n'est pas
sous inspection permanente, c'est leur décision, tandis que, dans tous
les circuits où la personne ne sait pas d'où vient sa viande, la
viande à l'origine a été inspectée; la seule chose,
c'est que ce sont en fait des abattoirs de campagne. Je ne pense pas qu'il y
ait beaucoup d'abattoirs à Montréal qui ne soient pas sous
inspection; c'est un abattoir de village et, dans les abattoirs de villages, la
plupart du temps, les gens qui sont ici, des gens de la campagne en
général à cette commission, vous diront que des gens
savent habituellement à qui est l'abattoir et qui est le fournisseur de
l'abattoir. D'ailleurs la réaction à un projet de loi trop rigide
ou immédiat pour faire fermer les petits abattoirs est venue
principalement des campagnes; c'est dans cet esprit que nous avons fait cette
exception qui est d'ailleurs souhaitée. Vous avez remarqué d'une
façon générale que l'Union Nationale a approuvé le
projet de loi, le député de Beauce-Sud a voté contre le
projet mais je suis persuadé que ce n'est pas pour cela. Pour quelle
raison? C'est parce que cette exception est principalement voulue par les gens
du milieu rural.
M. Laplante: Pour compléter, M. le Président, voici
un exemple qui pourrait faire réfléchir le ministre. Il a
été un temps et je suis certain que cela se pratique
encore aujourd'hui, cela venait des petits abattoirs de campagne
où on tuait le poney la nuit, pour le vendre dans les restaurants de
Montréal pour des escalopes de veau...
M. Giasson: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Je suis prêt à entendre du charriage,
mais de là à entendre un charriage qui dit que ce sont les petits
abattoirs de campagne qui abattaient des poneys pour les vendre pour un autre
type de viande, on ne laisse pas passer cela. Si vous avez perdu un commerce
à Montréal, je présume que vous étiez assujetti
à la réglementation mise en vigueur et sous surveillance de la
ville de Montréal. Est-ce que Montréal avait un système
d'inspection et de contrôle des viandes ou des aliments?
M. Laplante: Je vendais des produits fédéraux,
monsieur. Je vendais un produit fédéral.
M. Giasson: Oui, mais à Montréal...
M. Laplante: C'est un abattoir qui était censé
être approuvé par votre gouvernement, sous lequel il y a eu six
sanctions du fédéral pour vente de cheval dans le
"bélôné", et cet abattoir n'a jamais été
fermé.
M. Giasson: Charriez, si vous voulez, mais on ne vous laissera
pas faire. Charriez, si vous voulez, mais vous allez vous en prendre à
la ville de Montréal et aux règlements municipaux.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Giasson: Votre cas était régi par le
règlement municipal de Montréal.
M. Laplante: Non, monsieur, par la province.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, messieurs les
députés de Montmagny-L'Islet et Bourassa! Je vous rappelle qu'il
ne s'agit pas d'un dialogue...
M. Giasson: J'ai invoqué le règlement parce que je
ne peux pas accepter qu'on prête des intentions et qu'on dise des
inexactitudes.
M. Laplante: Cela venait de là aussi...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa, je vous rappelle qu'il ne s'agit pas d'un dialogue. Il s'agit tout
simplement que chacun puisse s'exprimer. Vous avez terminé votre
intervention. Je demande à M. le ministre de donner la réplique,
s'il y a lieu.
M. Garon: J'ai dit ce que j'avais à dire. Le
député de Bourassa a déjà été
boucher. C'est sa conception. Je n'ai rien à ajouter
là-dessus.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. En tout premier lieu,
avant de poser quelques questions, j'aimerais demander à M. le ministre
de nous présenter ses hauts fonctionnaires. Je pense que cela serait
intéressant qu'on les connaisse.
M. Garon: Je m'excuse, j'aurais dû le faire depuis
longtemps. Je vais vous présenter le sous-ministre en titre, M. Ouellet,
qui a appris beaucoup dans le domaine des abattoirs depuis quelques semaines;
M. Bergeron, que vous connaissez, en charge du service d'inspection; M. Laurier
Bernier, qui vient du service des inspections fédérales, qui
était auparavant avec Approuvé Canada.
Une voix: II y a encore du bon monde là-bas. M. Roy:
Ce n'est pas une référence.
M. Garon: Si tous les Québécois pouvaient revenir
travailler pour leur patrie... Vous avez M. Bussières, qui est aide
technique aux abattoirs.
M. Giasson: II s'agit de M...?
M. Garon: M. Bussières. M. Giasson: M.
Bussières.
M. Garon: C'est à son service que s'adressent les gens, de
même que M. Hamel, lorsqu'ils ont besoin de subventions pour moderniser
leur abattoir. C'est à ces gens qu'ils s'adressent. Ici, vous avez un
fidèle compagnon depuis quelques jours, depuis quelques semaines, M.
Émile Ducharme, qui a travaillé à la rédaction de
ces projets; il est avocat.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon, c'était votre intervention.
M. Dubois: M. le ministre, vous avez mentionné tout
à l'heure que l'Union Nationale a voté pour votre projet de loi
en deuxième lecture. Je suis d'accord, même si j'étais un
peu réticent.
M. Roy: C'est un bel aveu.
M. Dubois: Mais j'ai cru qu'après l'étude de ce
projet de loi en commission, cela deviendrait juste et équitable pour
tous les petits abattoirs et les marchands de viande du Québec.
Voici ma première question, M. le ministre. Je voudrais savoir,
au niveau de la vente en gros, pour ceux qui n'ont pas un permis que pour la
vente au détail, jusqu'à quel point on va les laisser aller,
jusqu'à quel pourcentage de leurs ventes on va les laisser aller, avant
d'exiger une troisième inspection. Tout à l'heure, vous avez
laissé entendre que l'épicier du coin pourrait vendre à
l'institution. J'imagine que l'abattoir qui a strictement un permis de vente au
détail, et non de vente en gros, pourra, à l'occasion, vendre
aussi à l'institution, ce qui devient de la vente au détail.
Est-ce qu'il y a un barème? Un bon jour, on dit: Celui-là
en vend trop en gros et il n'a pas le permis pour vendre en gros. Où
arrête-t-on?
M. Giasson: Je crois que le député n'a pas tout
à fait bien saisi les explications de M. Ducharme. L'épicier du
coin qui peut vendre en gros à un restaurateur devra se procurer de la
viande qui vient de A-1, C-1...
M. Dubois: Pour les première et deuxième
inspections, d'accord.
M. Garon: Je crois qu'il a compris. Ce qui arrive, monsieur dit
ceci: À D-1, on peut effectivement faire une vente en gros, deux ventes
en gros, trois ventes en gros.
M. Dubois: C'est là-dessus. C'est pour cela que je pose ma
question.
M. Garon: II dit: À quelle place s'arrête-ton?
M. Dubois: C'est cela.
M. Garon: À partir de quel moment l'établis- sement
va-t-il devenir un atelier de préparation de vente en gros?
M. Giasson: À quel moment D-1 devient-il C-1?
M. Garon: Évidemment, on n'a pas de statistiques sur
toutes ces données. Il est évident que si, pour contourner des
dispositions, on se retrouve avec les gens qui s'annoncent comme D-1 pour
vendre au R et que cela devient impossible, cela ne peut pas marcher. C'est le
but premier et la fonction première de l'atelier. Je pense que tous ceux
qui sont dans les affaires savent bien que ce n'est pas parce que je suis une
maison réputée comme étant un établissement de gros
et que je fais des ventes en détail que je deviens nécessairement
un atelier de détail, et l'inverse est également vrai. Comment
pouvez-vous arriver et emprisonner cela dans un carcan?
Je pense que le barème peut être dès que tu
dépasses la moitié, en mettant cela au pire. Mais je ne pense pas
que cela aille si loin que cela. Je vois difficilement que, pour les gens qui
sont au niveau institutionnel, cela va devenir une règle de
s'approvisionner en D. Il faudrait presque tenir pour acquis que cela
deviendrait une règle de s'approvisionner en D. Je ne pense pas que cela
vienne à l'encontre des règles de la distribution et des
coûts que cela implique au niveau de la transformation.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Dubois: Je n'ai pas terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Vous aviez une autre
question?
M. le député de Huntingdon.
M. Dubois: II y a de petits abattoirs qui ont strictement un
permis de vente au détail, c'est-à-dire qui n'auront pas le
permis de vente en gros, n'est-ce pas?
M. Garon: II y a des abattoirs qui n'auront pas de permis du
tout.
M. Dubois: Oui. Et il y en a d'autres qui vont avoir strictement
des permis de vente au détail et non en gros. Non?
M. Garon: Je regrette. Excusez-moi. Ils vont avoir un permis
d'abattoir, au départ. Ce permis d'abattoir leur ouvre la porte pour
vendre à n'importe qui des produits qui sortent de l'abattoir, sauf que,
s'ils prennent leurs carcasses et font la préparation pour faire une
vente en gros, un genre de préparation secondaire, si vous voulez, mais
toujours au niveau du gros, à ce moment-là, évidemment,
ils font de la préparation pour faire une vente en gros.
Au niveau de cette préparation, majoritaire-
ment, dès qu'ils sont au niveau de cette préparation, cela
va leur prendre, accessoires à leur abattoir, une salle de coupe pour le
gros et le permis de charcuterie en gros. Mais la loi a prévu cette
situation pour prévoir que celui qui a seulement cette partie, c'est
seulement un local additionnel à son abattoir qui s'y greffe, pour le
faire, et le permis est moins cher que pour celui qui prend un permis normal de
charcuterie en gros. Est-ce que cela répond à votre question?
M. Dubois: D'accord.
M. Garon: Mais ce que je voulais dire, c'est qu'il est possible
que des carcasses, ou des quartiers, si vous voulez, qui sont dans les
réfrigérateurs, au niveau de l'abattoir... Le type qui a les deux
pourrait très bien avoir, à un moment donné, un de ses
réfrigérateurs pour y mettre, pas au niveau du ressuage, mais au
niveau de la conservation, en même temps les viandes
préparées dans son atelier de préparation pour faire une
vente en gros, ou dans sa salle de coupe de gros.
M. Giasson: La même chambre.
M. Garon: Ce qui arrive, c'est qu'on est obligé de tenir
compte de ces facteurs parce qu'il y a des établissements qui se
spécialisent et qui ne font strictement que de l'abattage, aucune coupe.
Il y a de gros établissements qui ne font strictement, sur le volume,
que de l'abattage. Ils ne font aucune coupe. Vous en avez d'autres qui font
strictement de la préparation au niveau du gros. Il y en a aussi qui
font séparément le détail. Mais il y en a qui font tout
à la même place. Ce sont ceux-là qui soulèvent le
problème dont vous faites mention, je crois.
M. Dubois: ... à la même place et ils font de la
vente au détail et de la vente en gros.
M. Garon: Quand on dit même place, entendons-nous. Cela
peut-être un même bâtiment, mais, à
l'intérieur, il y a les locaux prévus pour faire les
différents types d'opération.
M. Dubois: Si les deux types de commerce...
M. Garon: Et on ne sera pas dans son atelier de détail
à temps plein. Le détaillant qui va être dans cette
situation va être traité de la même façon qu'un
détaillant indépendant. Au niveau de ses locaux où il y a
les opérations de préparation pour fins de vente en gros, il y
aura la surveillance et la...
M. Dubois: La même entreprise qui fait les deux types
d'opération, la vente au détail et la vente en gros, devra avoir
d'abord deux chambres froides, une pour ce qu'il vend au détail et une
pour ce qu'il vend en gros?
M. Garon: On avait prévu, dans le règlement, la
possibilité d'avoir une séparation même si
c'était physiquement la même chambre froide du gros et du
détail. La raison en est bien simple. Étant donné qu'on
veut traiter les types de la même façon, il n'y a pas de raison de
traiter le D-1 rattaché à A-1 et C-1 différemment du D-1
indépendant. Il n'y a pas de raison dans un sens; par contre, dans un
autre sens, on a des raisons de le voir, parce qu'il est proche pour
mêler les circuits, ce qui n'est pas le cas pour celui qui n'est pas dans
cette situation. Si vous êtes un détaillant et que vous êtes
isolé, ce n'est pas dangereux qu'on fasse ce jeu. Mais, à ce
niveau, c'est dangereux. Alors, tout ce qu'il pourrait avoir, c'est une seule
chambre froide. Il pourrait y avoir un simple grillage et, quand l'inspection
est terminée, le soir, on transfère les produits pour leur donner
la chance d'avoir des produits disponibles pour son détail.
La partie du circuit de gros qui est surveillée ne le serait pas.
Il y a toujours la possibilité, évidemment, pour les cas
d'exception, alors qu'on n'est pas là, qu'il se comporte comme un
D-1.
M. Dubois: C'est là que je voulais en venir, parce que ce
n'était pas spécifique.
M. Garon: Non, mais pour des cas séparés. Vous ne
trouvez pas cela dans la loi.
M. Dubois: C'est spécifié que vous pouvez mettre un
grillage dans la chambre froide?
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: C'est spécifié dans la loi qu'on peut
avoir un grillage qui sépare la chambre froide en deux?
M. Garon: Quand on a eu une rencontre avec l'Association pour la
protection des petits abattoirs, on a expliqué toute cette chose et,
effectivement, la chose est mentionnée, si vous voulez. On ne veut pas
faire de retour en arrière, mais on n'exigera pas, dans un cas comme
celui-là, un double investissement au niveau du
réfrigérateur de conservation.
M. Dubois: D'accord. C'était une préoccupation.
M. Garon: II est très important, par exemple, de signaler
que le type qui a en même temps l'abattage ne peut pas avoir la
conservation de gros des pièces détachées avec les
carcasses qui viennent de ressuer, cela ne peut pas être dans la
même salle. Automatiquement, il doit avoir au moins deux
réfrigérateurs, et le deuxième pourrait être
séparé de la façon que je le dis.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Mercier: J'ai eu ma réponse, merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: Je m'excuse, M. le Président, il
se peut que ma question soit de la redondance; étant donné
les activités qui m'entourent, j'ai perdu le goût de la
conversation. Je me replace dans ma peau de carnivore, comme consommateur.
J'aimerais savoir si, dans un même établissement de vente au
détail, il se peut que je veuille acheter de la viande sous inspection,
mais qu'on m'en fournisse qui n'a jamais été inspectée.
Autrement dit, dans un D-2, se peut-il que je retrouve à la fois, dans
le même comptoir, sur la même tablette, des viandes
inspectées et des viandes non inspectées, ceci comme
consommateur, et non pas comme grossiste?
M. Garon: Vous soulevez une bonne question. Effectivement, si
vous avez quelqu'un qui est en D-2, il n'y a rien dans la loi qui empêche
le type qui exploite en même temps son abattoir et son D-2, même
s'il a son inspection, de s'approvisionner de viande inspectée provenant
d'un autre atelier.
M. Ouellette: Cela ne peut pas me créer de
préjudice.
M. Garon: Mais ce qui peut arriver, c'est qu'il ne pourra pas
aller en R parce qu'il va avoir les deux types de produits et le risque est
trop grand.
M. Ouellette: II ne pourra quand même pas aller vendre
à des institutions?
M. Garon: C'est exact, il ne pourrait pas. M. Ouellette:
Voilà. Cela me rassure.
M. Garon: II ne pourrait pas aller en R. C'est d'ailleurs la
raison pour laquelle on ne l'a pas mis dans le système de
prêts.
M. Ouellette: Donc, M. le ministre, je suis dissident de mon
voisin.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, si on revenait au
schéma ou à l'organigramme qu'on nous a déposé,
prenons A-2 et faisons l'hypothèse que je suis propriétaire d'un
abattoir du type A-2, tel qu'il apparaît au schéma. Je n'ai
qu'à m'enregistrer auprès du ministère de l'Agriculture,
je n'ai pas à détenir de permis et je ne suis pas assujetti
à une inspection obligatoire. Cela peut être une inspection...
M. Garon: ... permanente. Une inspection périodique, mais
pas permanente.
M. Giasson: Non permanente. Mais cet établissement A-2 me
permettrait d'avoir des camions et de desservir une clientèle sur un
territoire donné. Rien n'empêche cela dans A-2.
M. Garon: L'exception qui est prévue dit: fournir mon
atelier de préparation pour fins de vente en détail. Si je n'ai
pas d'atelier de préparation pour fins de vente en détail, cela
va être difficile.
M. Giasson: Si j'ai un atelier de préparation, est-ce
qu'il me serait permis, avec un, deux ou des camions, d'aller desservir une
clientèle dans un territoire de 45 milles carrés?
M. Garon: Je vous dis que si, effectivement, vous avez deux
ateliers de préparation, vous auriez une boucherie de détail pas
au même endroit...
M. Giasson: Un atelier d'abattage et un atelier de vente au
détail.
M. Garon: Vous auriez un atelier de préparation de viande,
mais pas au même endroit que votre abattoir, et vous auriez le droit de
fournir vos pièces à votre atelier, c'est votre atelier.
M. Giasson: Bon!
M. Garon: C'est entendu que les risques sont plus grands.
M. Giasson: Partant de cette acceptation de principe, les camions
que j'utiliserai pour faire la livraison de cette viande au détail
à ma clientèle de détail, devront-ils respecter les
mêmes obligations que le camion qui est possédé par C-1 ou
D-1?
M. Garon: En fait, est-ce que c'est ce que vous appeliez ou ce
qu'on appelle les ateliers de préparation mobiles? C'est simplement de
la livraison que vous parlez?
M. Giasson: Je suis A-2, abattoir sans permis. J'ai une
clientèle dans un grand territoire, que je dessers de façon
permanente avec un ou des camions. Est-ce que l'équipement de mes
camions est assujetti aux mêmes conditions que les exigences qu'on pose
à d'autres établissements qui ont des camions de livraison de
viande? Est-ce qu'on va m'empêcher, par exemple, de déposer des
caisses de viande sur le plancher de ce camion, parce que le plancher est en
bois? Est-ce qu'on va m'obliger à avoir des tablettes recouvertes
d'acier inoxydable ou ces choses-là?
M. Garon: Oui, monsieur.
M. Giasson: À quel endroit de notre règlement
retrouve-t-on cela?
M. Garon: Tout le chapitre est spécifique sur les
transports. J'ai dit, à un moment donné, que l'exception
était au niveau des normes de construction, que ce n'était pas la
même chose. Mais quand on arrive à l'exemple que vous donnez, au
niveau du transport, la partie opérationnelle du circuit, il n'y a pas
56 façons d'être propre. À ce moment-là, toute la
partie qui traite du transport, c'est la section 6-8...
Regardez à 6-7 1-12, c'est pour cela que je vous parlais
tantôt du commerce ambulant, regardez à 6-7 1-12, on dit: "Les
personnes qui exercent le commerce ambulant de viande ou aliments carnés
sur les marchés publics, la voie publique, ou de porte en porte, doivent
se conformer aux conditions suivantes..." On exige la
réfrigération... Mais pour le commerce ambulant, vous avez
certaines exigences. Mais vous avez vos exigences, parce que, effectivement,
à ce niveau-là, vous faites votre commerce ambulant. Quelqu'un
qui fait de la découpe au niveau du chemin ne fait pas que de la
livraison, c'est du commerce ambulant.
Pour l'autre cas que vous avez signalé, c'est 6-8, transport des
animaux, des viandes ou des aliments carnés. Évidemment, cette
règle s'applique.
M. Giasson: Faisons une autre hypothèse, parce que cela
existe au Québec. Je suis un gros fermier, j'ai 250 têtes de
bétail. Comme cultivateur, comme producteur agricole, j'abats mes
animaux moi-même. Une partie de ma clientèle vient chez moi,
à ma ferme se procurer les viandes que je vends et, pour l'autre partie,
je fais la livraison de cette viande à ma clientèle, mais
toujours au détail, je ne touche pas au gros.
Est-ce qu'en matière de transport, je suis assujetti à la
réglementation qui régit les conditions, l'équipement et
la qualité du transport?
M. Garon: À quel niveau? Vous dites qu'il transporte de la
viande?
M. Giasson: Je suis cultivateur, j'abats mes animaux, j'ai une
très grosse ferme. C'est un cas pratique que je connais, un cas
existant. Il y a de mes clients à qui je vends au détail, qui
viennent chercher la viande chez moi avec leur véhicule et, pour l'autre
partie de ma clientèle, c'est moi qui fais la livraison.
M. Garon: D'abord, au départ, vous ne pouvez pas vendre
les animaux que vous abattez vous-même, à moins que vous
exploitiez un abattoir.
M. Giasson: Même pour un cultivateur?
M. Garon: C'est cela. Le cultivateur peut faire abattre ses
animaux dans un abattoir. Un cultivateur pourrait faire abattre un animal
à A-2 et ramener sa viande chez lui. Pour sa consommation et sa famille,
c'est cette partie-là. Mais on déplace le problème parce
que...
M. Giasson: Ce sont des cas qui existent.
M. Garon: C'est une possibilité, d'accord. Je suis
d'accord, mais ce que je veux dire, c'est qu'effectivement, dans le cas que
vous soumettez, votre gros cultivateur qui abat lui-même ses animaux,
est-ce que vous êtes à me dire qu'il fait un abattage d'occasion
ou qu'effectivement il fait de l'abattage? S'il fait de l'abattage parce qu'il
a beaucoup d'animaux, au lieu d'aller à des abattoirs, cela va lui
prendre un permis d'abattoir. Donc, il redevient assujetti...
M. Giasson: II est assujetti à un permis d'abattoir.
M. Garon: C'est cela. Mais si, effectivement...
M. Giasson: Mais il ne peut pas le faire sur la même base
que le gars qui est assujetti à A-2? Le cultivateur qui abat uniquement
ses animaux ne peut pas se procurer les mêmes conditions d'exploitation
que ceiles qu'on fait à A-2?
M. Garon: En tant qu'abattoir, il n'y a rien qui ne
l'empêche. Est-ce qu'il existait?
M. Giasson: C'est-à-dire le cultivateur, l'image, le sujet
que je fais valoir, le cas type, cela existe depuis des années, C'est un
gars qui abat depuis des années.
M. Garon: Votre producteur, en fait, c'est un commerçant
d'animaux.
M. Giasson: Non. Jamais; il n'achète pas d'animaux. Il
fait ses élevages lui-même.
M. Garon: Ah bon, alors il est producteur et, en même
temps, il abat ses animaux.
M. Giasson: Au lieu de vendre ses animaux à l'encan ou
à un abattoir, il fait lui-même l'abattage sur sa ferme et il vend
le boeuf qu'il a abattu sur sa ferme.
M. Garon: Le cas de A-2; vous demandez s'il est comme A-2. La
seule façon d'être comme A-2, c'est qu'à la date du
dépôt de la loi il exploitait déjà un abattoir et
qu'il fournit son propre atelier. Je vous ai fourni des exemples à
partir de A parce que A, personnellement, je le considère en tant
qu'abatteur et pas en tant que producteur. Ce n'est pas incompatible que
l'exploitant d'un abattoir soit en même temps un producteur. Alors, les
règles que j'ai expliquées en regard de A sont les mêmes
dans son cas.
M. Giasson: Comment conciliez-vous cela avec le règlement
1.2.1? Il dit ceci: "Toute personne, à l'exception d'un agriculteur qui
vend uniquement au consommateur le produit provenant exclusivement de son
exploitation et d'une personne détenant un permis en vertu de l'article
6 de la loi, qui est engagée dans la préparation, le
conditionnement, la transformation, la détention en vue de la vente, ou
la vente d'un aliment est tenue de s'enregistrer auprès du ministre au
plus tard dans le mois qui suit le début de ses opérations ou
dans les trois mois qui suivent l'entrée en vigueur du présent
règlement si elle est déjà en opération."
V
M. Garon: Écoutez, là, le produit... Ce
règlement est le règlement général sur les
aliments. À la partie de 1.2.1, il n'y a pas juste les viandes qui
s'enregistrent là-dedans. Je veux dire que c'est tout l'enregistrement.
Là, on avait en tête, vous savez, la vente de fruits et
légumes, la vente de tous ces produits-là. Dans le cas de
produits ici, ce
n'est pas un produit qui a subi, si vous voulez, une autre
transformation. On ne voulait pas forcer le producteur qui vend ses propres
produits et qui ne passe pas par un établissement qui fait de la vente;
tandis que, dans le cas de votre abattoir, on est au niveau du commerce. On
laisse le niveau, si vous voulez, strictement du producteur qui vend sa
production. Il ne vend pas ses animaux, je veux dire, à partir du moment
où il fait de la préparation et de la transformation de l'animal
pour fins de vente, il est assujetti aux règles des abattoirs. Il ne
peut pas tomber dans A-2.
M. Giasson: Donc, le cas pratique que je viens de soumettre
suppose, en vertu des explications que vous nous donnez, que ce cultivateur,
dans l'avenir, devra s'enregistrer auprès du ministère pour
continuer ses activités traditionnelles, respecter les conditions...
M. Garon: II ne s'enregistre pas en tant que producteur, il
s'enregistre en tant qu'abattoir, que commerçant.
M. Giasson: Abattoir, mais il garde sa vocation de producteur
agricole, c'est-à-dire celle d'un bonhomme qui abat uniquement ses
animaux et qui fait la revente au détail de ces animaux.
M. Garon: II fait les deux.
M. Giasson: À l'avenir, ce cultivateur devra s'enregistrer
auprès du ministère comme abat-teur...
M. Garon: II y a une chose que je n'ai pas comprise.
Effectivement, il en fait de l'abattage.
M. Giasson: Mais oui.
M. Garon: II a son atelier d'abattage.
M. Giasson: L'atelier, il faut le dire vite. C'est un atelier
comme on en a souvent vu dans la province de Québec. C'est un hangar qui
est transformé en abattoir puis...
M. Garon: Des "loaders" avec la...
M. Giasson: Non, lui, il a un...
M. Garon: C'est un peu plus rustique.
M. Giasson: ... il a des palans, comme on dit, des poulies et des
cordes.
M. Roy: Vous n'avez rien contre cela.
M. Garon: Oui, mais est-ce qu'au départ il s'agit d'un
abatteur ou d'un gars qui est devenu abatteur par accident? Vous me dites qu'il
est...
M. Giasson: Mais non, il a décidé d'abattre
lui-même tous les animaux que sa ferme produit.
M. Garon: II ne peut pas.
M. Giasson: Dans le futur, il devra s'enregistrer comme
abatteur.
M. Garon: Même s'il s'enregistre... Écoutez,
l'enregistrement, ce n'est pas une chose qui donne le droit d'être
abatteur. L'enregistrement, d'abord, est prévu à l'article 5 de
la Loi sur les produits agricoles et les aliments. Elle donne le pouvoir au
lieutenant-gouverneur en conseil d'exiger l'enregistrement des personnes qui ne
sont pas tenues d'avoir des permis selon la loi et qui font la détention
dans le but de la vente et un tas de choses dans le but de la vente. Cela va?
L'exception qui est là est le même type d'exception qu'on
retrouvait ou qu'on a retrouvé au cours des années, si vous
voulez; je donnais l'exemple, tantôt, des fruits et légumes. Si
vous prenez un fruit dans votre jardin ou un légume et que vous le
vendez au consommateur, à ce moment-là, il n'y a pas de danger,
il n'y a pas de manipulation. Mais, dans le cas que vous me signalez, il n'a
pas juste deux animaux, ce type-là.
M. Giasson: 250 têtes.
M. Garon: Écoutez, 250 têtes, quand il va abattre,
il va falloir qu'il soit organisé comme un abattoir. Il est possible
qu'il soit en A-2 mais il faut dire que, pour être en A-2, il faut aussi
avoir un abattoir.
Si l'on tient pour acquis que, 400, on a parlé souvent de 400 ou
550, tout le monde a parlé des petits abattoirs, mais si vous en avez
200 de ces 400 ou 450 qui faisaient de l'abattage, mais ce n'étaient pas
des abattoirs, j'ai l'impression à ce moment-là, que les
règles générales d'hygiène ne seront pas
respectées. Quelque chose ne va pas.
M. Giasson: Puisque vous avez lancé le mot, il faudra
qu'il y ait un abattoir...
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Permis veut dire abattoir.
M. Giasson: Un permis et un abattoir. Oui, un permis, mais pour
fonctionner, cela prend un abattoir, en plus du permis, si l'on va au bout du
raisonnement. Maintenant, puisque le mot abattoir est lancé, quelles
sont les exigences qu'on va lui poser?
M. Garon: Hygiène et salubrité.
M. Giasson: Oui, mais en coût? Cela veut dire quoi
exactement comme coût d'investissement?
M. Garon: Pourquoi?
M. Giasson: C'est le fond du problème, c'est le fond de la
question.
M. Garon: C'est de A-2 que vous parlez? M. Giasson: De
A-2.
M. Garon: A-2, c'est hygiène et salubrité. A-2,
c'est pour ceux qui existent, qui ne peuvent pas...
M. Giasson: Oui, je suis bien d'accord pour l'hygiène et
la salubrité, mais par quel coût cela se traduit-il du point de
vue financier? C'est la question.
M. Garon: II n'est pas près d'y en avoir d'autres, on ne
peut rien exiger de lui. Il ne peut plus y avoir d'autres A-2. Ceux qui
existaient à telle date et qui faisaient de l'abattage, on ne leur
exigera rien, mais il ne peut pas y en avoir d'autres.
M. Giasson: Comme cela, c'est le cultivateur qui voit
éliminer son droit d'abattre son produit et de le vendre lui-même
au détail.
M. Garon: À l'avenir, des A-2, il n'y en aura plus. Il
peut y en avoir qui le sont déjà, mais ils ne peuvent devenir des
2-A, on ne peut plus exiger des A-2. Si j'arrive à un moment
donné, que je décide d'ouvrir un abattoir et que je remplis les
conditions que cela comporte, à ce moment-là, je tombe dans A-1,
je ne suis pas un A-2.
M. Giasson: Ce ne seront plus alors les petits abattoirs qui vont
rouspéter, mais quelques cultivateurs en province.
M. Garon: Écoutez, il y a des transformations de viande.
Je comprends, mais vous jouez sur tous les tableaux.
M. Giasson: Non. C'est une réalité, M. le ministre,
ce n'est pas une question de tableaux, c'est une réalité
"réelle" dans la province de Québec.
M. Garon: Je comprends.
M. Giasson: II y en a plusieurs qui tuent leurs veaux.
M. Garon: Oui. Ils tuent leurs veaux pour les manger
eux-mêmes.
M. Cordeau: La moitié aux voisins. M. Garon:
Pardon?
M. Giasson: Mais ce ne sont pas ces cas que j'ai à
l'esprit.
M. Garon: Écoutez, le cultivateur qui tue un veau et qui
en prend la moitié pour la donner au voisin, ce n'est pas ce que l'on
cherche. Voyons donc!
M. Cordeau: Parfait!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Garon: Là, on a parlé des gars qui avaient 250
têtes. Ils les abattaient et ils les vendaient ici et là. Dans un
tel cas, c'était un cultivateur et un abattoir en même temps.
Une voix: C'est cela.
M. Cordeau: D'accord.
M. Giasson: M. le Président, c'est dommage, je ne vois pas
le député de Berthier avec nous.
M. Garon: Le député de Berthier est un producteur
de boivins de boucherie, du moins selon ce qu'il m'a déclaré dans
des conversations. Il s'organise pour abattre lui-même et
détailler le boeuf produit sur sa ferme. On n'a pas besoin d'aller bien
loin en province.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): II va
s'enregistrer et puis...
M. Giasson: II avait un abattoir, donc il est admissible à
continuer avec A-2.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Voulez-vous un cas type, M. le Président?
M. Garon: Celui qui a un abattoir à la date... Le
Président (M. Boucher): Un instant!
M. Garon: Admettons que le député de Mercier
abattait des animaux qu'il élevait, à telle date, dans sa grange,
il avait un abattoir.
M. Roy: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président...
M. Giasson: D'autres personnes vont rouspéter.
M. Roy: Est-ce que je peux me permettre une question sur le
même sujet, parce que je veux toucher un autre point, sur la fin?
Le Président (M. Boucher): La parole est au
député de Kamouraska.
M. le député de Kamouraska.
M. Garon: C'est une question de bon sens.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Voici un cas type: je suis cultivateur et j'ai une ferme. À
l'automne, j'ai toujours tué mon "stock", le surplus dont je n'avais pas
besoin. Je le tuais moi-même, comme on a vu assez souvent, avec le palan,
la chargeuse qu'on utilisait pour transporter d'autres sortes de choses. On
palantait cela. Je suis sûr que...
M. Garon: C'est tout simplement le fumier.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Je sais que
je n'étais pas convaincu que la viande...
M. Roy: Dans mon temps, ils appelaient cela les matières
fécales.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est cela. J'en gardais pour moi; la balance de la viande, je la
vendais à des oncles, des tantes, des clients dans le petit village et
un peu partout, mais je n'étais pas assuré ou convaincu que ma
viande était inspectée, ni si ma viande était malade,
parce que je pouvais tuer un animal qui portait un germe de maladie, la
brucellose ou de ces affaires-là, qui la rendait impropre à la
consommation, mais je ne pouvais pas déceler cela. C'est pour cela que
je suis d'accord avec cet article du projet de loi.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, le député de
Bourassa a fait une intervention tout à l'heure. Peut-être que je
vais en surprendre plusieurs, mais je suis d'accord avec lui parce que
et je vais reprendre des propos que j'ai tenus à l'Assemblée
nationale bien avant cette année tout le système
d'inspection des viandes est fait en fonction beaucoup plus de
l'établissement que de la viande elle-même.
Cela a toujours été le reproche que j'ai fait au
gouvernement et au service d'inspection. On est beaucoup plus chatouilleux sur
la poulie, sur les courroies, sur les portes que sur la viande elle-même,
puisque, dans la réglementation, on est prêt, actuellement,
à accepter que des A-2 abattent des animaux sur lesquels les
vétérinaires ne sont même pas appelés à se
prononcer à savoir si l'animal est atteint de brucellose ou autres
maladies. Et cela est grave. Ce n'est pas contre cela qu'on a lutté; ce
n'est pas contre cela qu'on s'est révolté; ce n'est pas contre
cela que les propriétaires de petits abattoirs se sont
révoltés. C'est sur l'obligation qu'on leur faisait d'investir
des sommes astronomiques qui rendaient leur entreprise non rentable et qui les
obligeaient de quitter le marché. Tout ce que je viens d'entendre cet
après-midi, les explications qu'on m'a données nous conduisent
directement là, puisque le type d'abattoir de catégorie A-2 est
une espèce qui est en voie de disparition et qu'on ne permettra pas
qu'un nouvel A-2, une nouvelle entreprise, un nouvel abattoir A-2 puisse
s'installer dans la province de Québec. Donc, ce seront des A-1 à
plus ou moins brève échéance. Je reprends les propos que
j'ai tenus hier à l'Assemblée nationale et qui me donnent raison
aujourd'hui. Combien va coûter un établissement de type A-1 au
point de vue de l'immobilisation, bâtisse et équipement?
Deuxième question; Est-ce qu'au ministère de l'Agriculture
on a fait des études pour savoir combien vont coûter les frais
d'exploitation de ce type d'entreprise?
Une fois qu'on aura répondu à ces deux questions, on
pourra savoir combien d'abattoirs A-1 pourront exister dans la province de
Québec. Et c'est là qu'on pourra mesurer le degré de
cartellisation qu'on est en train d'instituer, d'instaurer dans le secteur des
viandes, éloignant du point de production le point de consommation en
l'obligeant à faire un grand circuit. Tout le problème des
viandes est là et le député de Bourassa a
entièrement raison, le député de Kamouraska-
Témiscouata a entièrement raison, comme mon collègue de
Montmagny-L'Islet.
Qu'on commence donc au Québec, si l'on veut être
sérieux pour protéger le consommateur, de faire en sorte que les
services d'inspection et les services vétérinaires que nous avons
dans la province permettent de nous garantir qu'on ne mangera pas d'animaux
malades, même si la viande est de bonne apparence. Je n'ai jamais entendu
et je n'ai jamais rencontré un seul propriétaire de petit
abattoir qui s'oppose à cela. J'ai rencontré des
vétérinaires, M. le Président, et cela va beaucoup plus
loin. Je ne parlerai pas des A-1, à ce moment-ci, que le
ministère de l'Agriculture veut instituer. Je sais qu'il y a des animaux
qui ont été confisqués par les vétérinaires,
des animaux qu'il fallait enlever de la production laitière et qui, le
lendemain, ont pris le camion de la COOP pour s'en aller dans les abattoirs
"Federal approved". Ces gens ont été payés et je ne sache
pas qu'aucun établissement de ce genre ait fait des cadeaux aux
cultivateurs qui avaient des animaux malades.
Qu'on fasse donc en sorte que les vétérinaires qu'on a sur
le territoire du Québec vérifient que ce soient des
abattoirs A-1 ou des abattoirs A-2 que les animaux qui seront abattus
seront des animaux en santé et que l'on se préoccupe donc de la
santé des animaux abattus avant de se préoccuper des taches de
rouille qu'il peut y avoir sur la poulie ou la "track" d'en haut! C'est
là-dessus, M. le Président, que je suis intervenu puis que j'ai
livré la bataille depuis 1975 sur les petits abattoirs. Non pas pour
protéger quiconque, faire en sorte que la viande ne soit pas
inspectée et qu'on permette de vendre des animaux malades ou d'abattre
le poney, comme le disait le député de Bourassa tout à
l'heure. Que l'on commence donc par le commencement et que l'on fasse en sorte
que, de la même manière que dans le service de l'hôtellerie
c'est un exemple que j'ai déjà employé ici à
l'Assemblée nationale on n'oblige pas tous les hôtels
à correspondre aux normes du Hilton ou du Château Champlain de
Montréal, car on peut coucher dans un hôtel et très bien
dormir quand même ailleurs. Le problème est là et je
croirai à une véritable politique d'inspection des viandes quand
on commencera par là et qu'il y aura des amendes extrêmement
sévères, pas avant. J'ai même proposé un amendement
à la notion qui a été présentée par
l'ex-député de Champlain, du temps qu'il était ministre de
l'Agriculture, à savoir qu'en cas de récidive, si l'on met sur le
marché des animaux malades ou des animaux morts, il n'y ait pas
seulement l'amende, mais qu'il y ait la prison.
Qu'on punisse les coupables, mais les gens honnêtes, qui vivent
honnêtement, sérieusement, qu'on leur donne donc des
facilités afin qu'ils puissent satisfaire les exigences et les besoins
des consommateurs.
Ce qu'on est en train de faire à l'heure actuelle au
ministère de l'Agriculture, je ne blâmerai pas le ministre, mais
je demande au ministre aujourd'hui d'en examiner la portée et de faire
une extrapolation à moyen et à long terme pour voir
jusqu'où va aller la portée de cette loi.
M. le Président, connaissant le milieu rural pour y avoir
travaillé dans différents secteurs, tant dans les
coopératives que dans le camionnage et les petites entreprises du milieu
rural, et après avoir vu ce qui s'est passé: la disparition des
fromageries, l'intégration et le regroupement des laiteries, la
disparition des beurreries, puis le fait qu'on a livré les cultivateurs,
les producteurs laitiers du Québec aux cartels, même s'ils passent
sous le nom de coopératives je reprends des propos que j'ai
déjà tenus le cultivateur, en plus d'être à
la merci de l'usine, qui est la seule à aller chercher un produit,
l'agriculteur, dis-je, est même à la merci de l'humeur du
camionneur qui va chercher son lait. Là-dessus, les exemples sont
nombreux. Qu'on ne vienne pas me dire à l'heure actuelle, si on commence
de cette façon-là, qu'on veut travailler à
développer l'industrie agricole au Québec et qu'on s'en
préoccupe. Tout ce qu'on a fait avec la centralisation des
usines-laitières a été de contribuer à faire
disparaître 15 000 producteurs laitiers du Québec et d'augmenter
les frais du service social d'au moins $100 millions par année. C'est ce
qu'on a fait. On a payé pour fusionner les meuneries et actuellement, au
sujet du dernier bastion qui reste au producteur, pour ne pas être
à la merci, dans les encans, d'un seul ou de deux acheteurs qui feront
la pluie et le beau temps dans l'achat des animaux, et puis qu'on exploitera en
premier lieu en plus d'imposer, par tout un réseau intégré
l'établissement de mise en marché des viandes dans la province de
Québec, un cartel pour le consommateur, bien, je dis: C'est le
producteur qui paie en premier lieu et c'est le consommateur qui paie en
deuxième lieu, et durant ce temps-là: Vive les nationales et vive
les multinationales!
J'aimerais demander au ministre, sérieusement, si on a
l'intention de commencer par le commencement, commencer par s'assurer que les
animaux qui sont abattus pour fins de consommation humaine soient des animaux
sains. Quand on aura répondu à cette question, qu'on fasse
l'étude, après, du type d'entreprise que le ministère de
l'Agriculture entend mettre sur pied, qu'on sache combien cela coûte de
fonctionnement et combien de personnes qui, actuellement, sont
propriétaires de petits abattoirs au Québec seront capables de
maintenir la rentabilité de leur entreprise, parce que dans l'entreprise
privée, dans ce genre d'entreprise, on n'a pas le droit de ne pas
être rentable. Ce n'est pas subventionné par le gouvernement et ce
ne sont pas des entreprises sans but lucratif. Quand on aura répondu
à ces questions, M. le Président, je serai prêt à
aborder un débat très sérieux sur la question de
l'inspection des viandes et la protection des petits abattoirs.
Mais, tant et aussi longtemps qu'on se conduira ainsi et qu'on
s'orientera vers des réglementations dans lesquelles... Écoutez,
j'ai quand même une certaine expérience, ici, à
l'Assemblée nationale, et je dois dire, M. le Président, quand je
regarde cela et que je pense aux propriétaires de petits abattoirs chez
nous qui devront appliquer cela, M. le Président__le n'exagère
pas, M. le Président...
M. Garon: N'exagérons pas, d'accord?
M. Roy: Je n'exagère pas, M. le Président, le
règlement...
M. Garon: Écoutez, non, là vous tombez dans la
démagogie.
M. Roy: Le public est ici pour voir l'épaisseur du
règlement.
M. Garon: Quand vous parlez du règlement, pour certains
abattoirs il y a quinze pages qui s'appliquent et quand il est question du
poulet, c'est une autre partie qui s'applique. Écoutez, je suis bien
prêt à en avaler, mais là vous voulez revenir à la
voiture à cheval et à la lampe à l'huile.
M. Roy: II y a plus de quinze pages. Non, monsieur. J'ai
parlé de l'inspection.
M. Garon: II y a toujours des limites. M. Roy: J'ai
demandé au ministre...
M. Garon: Écoutez, quand on va arriver avec des
multinationales, comprenez-vous... Justement, le système que vous
préconisez nous mène directement à la fin de l'industrie
de l'abattage dans la province de Québec.
M. Roy: Non, M. le Président.
M. Garon: Parce que vous ne serez pas capable de
compétitionner les systèmes de "bucks beef" qui s'en viennent
dans la province de Québec. Vous serez incapable de
compétitionner si l'abattoir ne se modernise pas comme on le
présente actuellement. La solution, c'est de le faire, et le plus vite
possible. C'est évident que l'abattoir A-2 qui ne veut pas d'inspection
permanente va disparaître tranquillement. Écoutez, je veux bien
discuter là-dessus, mais quand on pense que sur 400, il y en a 100 qui
n'ont même pas d'eau courante. Ne parlons pas... je ne veux pas, je veux
bien croire... j'en ai vu un certain nombre, où d'un côté
de la paroi, comprenez-vous, il y a le tas de fumier et de l'autre bord, on
fait l'abattage. J'ai l'impression qu'il ne faut pas charrier non plus. Il y en
a un grand nombre à mon avis qui vont se moderniser et devenir des
abattoirs modernes. Ils attendent juste notre règlement pour le faire.
Mais de là à revenir à la voiture à cheval,
écoutez...
Il y avait des affaires qui n'étaient pas dangereuses avant.
Aujourd'hui, on inspecte de plus en plus le lait pour les antibiotiques.
Pourquoi? Parce qu'il y a des antibiotiques sur le marché. Si on veut
revenir au XVII siècle, il n'y en avait pas. Parfait! On n'aura pas
besoin d'inspecter pour les antibiotiques. Pour les animaux, aujourd'hui, vous
voyez de plus en plus de plaintes, et si on ne prend pas de précautions
là-dessus, c'est le producteur qui va être
pénalisé.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais dire au ministre, bien
calmement, que je n'ai pas parlé de la
voiture à cheval. Je n'ai même pas parlé du cheval.
J'ai seulement parlé du poney, tantôt, qui pouvait être
vendu pour consommation. C'est ce dont j'ai parlé. Deuxièmement,
j'aimerais dire au ministre, qui doit quand même avoir, étant
économiste lui-même, une certaine expérience des affaires
et qui a pu analyser certains secteurs de l'activité économique
que si on ne permet plus à la petite entreprise honnête, qui rend
des services, d'avoir sa place, on favorise l'intégration des gros et il
y a toujours des cartels ou des réseaux intégrés de la
grosse entreprise, et qui, avec les pouvoirs dont ils disposent, font
étouffer les entreprises indépendantes qui restent. C'est cela
que je veux sauver, M. le Président.
M. Garon: Une entreprise, c'est quoi? Un pay-loader? Une
poulie?
M. Roy: Si le ministre me dit...
M. Garon: Un payloader ou une poulie, est-ce que c'est une
entreprise pour faire de l'abattage?
M. Roy: M. le ministre, poser la question, c'est y
répondre.
M. Garon: C'est justement.
M. Roy: Poser la question c'est y répondre.
M. Laplante: Si vous leur permettez de vendre de la viande non
inspectée, c'est...
M. Garon: Ce n'est pas un abattoir pour nous autres.
M. Laplante: II demande de commencer à inspecter les
viandes qui s'abattent. C'est normal, il me semble, pour la santé
publique.
M. Garon: En même temps, on n'aura pas un
vétérinaire à côté de chaque payloader.
Voyons donc. C'est la quadrature du cercle. Pour ce qui est demandé, il
faut aller dans le bon sens. On ne pourra pas avoir un
vétérinaire à côté de chaque payloader.
M. Laplante:... par exemple, une ou deux fois par semaine et leur
donner des journées d'abattage.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Garon: Là, on tombe dans le folklore.
M. Rancourt: Pour ramener le débat à sa vraie
proportion, le député de Beauce-Sud avait demandé le
coût d'un abattoir de classe 1 actuellement et quel serait le nombre de
bêtes que cet abattoir devrait annuellement abattre pour la rentabiliser.
Cela est la première partie de la question.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre. M. le ministre,
pouvez-vous répondre à la question du député de
Saint-François?
M. Garon: Au point de vue des constructions, il y a eu
différents modèles. En fait, il n'y a pas de modèle type,
parce qu'il y en a qui se sont modernisés pour tel prix et il y en a
d'autres, pour tel autre prix. Mais on me disait que, récemment, il y en
a un qui est venu sur le système de permis et qui est parti de
zéro; il l'a bâti pour $70 000. $70 000, quand il accepte la
prime, pour débarquer, et qu'on lui donne 35% en plus, cela veut dire
qu'on lui finance de $30 000 à $35 000. Écou- tez, le cultivateur
investit de $150 000 à $200 000 pour sa ferme. Le système de la
viande au Québec, si on pense ce que cela pourrait être, il y a un
minimum d'investissement. J'ai même fait enlever... Si vous remarquez,
dans les règlements actuellement, on n'a pas mis le nombre de pieds.
À un moment on n'est plus capable de mettre de pieds. Une entreprise
existante peut mesurer 20' x 10'; l'autre, cela va être 15' x 15'. Je
donne un exemple, cela pourrait être plus grand. À un moment
donné, on disait: Cela prend tant de pieds pour le
vétérinaire pour tourner autour de l'animal; cela lui prenait six
ou sept pieds. On discutait là-dessus. Cela aussi, c'est du folklore. On
est arrivé à dire une aire. Il faut s'adapter à chacune
des situations, parce qu'à un moment donné il y a des situations
où le gars a une bâtisse existante, il y a un plancher de ciment
ou il y a une organisation. Cela dépend de chacun. Mais bâtir
à partir de zéro, comme il y en a un qui a bâti, cela peut
être $70 000.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Pour continuer, M. le ministre en a fait mention un
peu, comme producteur agricole moi-même, je sais ce que j'ai investi. Une
ferme, aujourd'hui, vaut de $200 000 à $300 000. Je me demande si un
abatteur de classe 1 ne doit pas en investir autant pour rendre un service
public à la population. Je crois que, s'il veut être un
commerçant honnête, il doit le faire.
Le Président (M. Boucher): Sans commentaires. M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Je crois que nous venons de progresser quelque peu
dans le débat, lorsqu'on veut savoir ce que cela va coûter aux
propriétaires d'abattoir qui voudront détenir un permis, subir
l'inspection et répondre aux exigences de notre
réglementation.
On vient de nous indiquer que, récemment, il s'est construit, au
Québec, un abattoir qui répond à toutes les exigences et
qui aurait coûté $70 000. Puisque nous avons un cas qui nous a
été fourni, essayons de le voir et de l'éplucher.
Cet abattoir, qui est une construction entièrement nouvelle,
est-il muni, tout d'abord, d'un parc pour garder les animaux?
M. Garon: Oui, cet abattoir dont M. le ministre vient de...
M. Giasson: Monsieur, si vous le voulez, approchez-vous donc du
microphone.
M. Garon: L'abattoir dont M. le ministre vient de faire mention
est muni d'un petit parc de réception d'animaux pour pourvoir à
environ la moitié de l'abattage de la journée.
M. Giasson: C'est acceptable dans les règles que vous avez
établies?
M. Garon: Selon le service de l'inspection, oui c'est
acceptable.
M. Giasson: Deuxièmement, quelle est la dimension de la
chambre d'abattage elle-même, même si vous ne l'avez pas au pouce
près?
M. Garon: La chambre d'abattage est de 380 pieds
carrés.
M. Giasson: La dimension de la salle où on commence
à refroidir la viande, où on la laisse égoutter?
M. Garon: Dans cet abattoir, il n'y a qu'une chambre de
refroidissement qui sert aussi de chambre de conservation et elle a 180 pieds
carrés.
M. Giasson: Et vous acceptez que de la viande sorte de la salle
d'abattage pour passer immédiatement à la chambre de
conservation, à la chambre frigorifiée?
M. Garon: Le service d'inspection dit ceci: Dans la viande
refroidie, il ne doit pas entrer de la viande chaude, pour éviter la
contamination.
M. Giasson: Bon.
M. Garon: À ce moment-là, disons que l'abattage se
fait dans une journée seulement.
M. Giasson: Et cette viande séjourne dans la salle
d'abattage un certain nombre d'heures avant de passer dans la chambre
réfrigérée?
M. Garon: Au fur et à mesure que les animaux sont abattus,
ils sont mis dans la chambre de refroidissement.
M. Giasson: Immédiatement?
M. Garon: Immédiatement.
M. Roy: Mais cela ne répond pas aux normes.
M. Garon: Assurément, M. le député.
M. Giasson: Cela suppose qu'il n'y a pas de viande dans la salle
de refroidissement avant qu'on commence l'abattage?
M. Garon: Évidemment.
M. Giasson: Tout l'abattage de la journée entre dans bloc
et c'est le seul bloc de viande qu'on retrouve là?
M. Garon: Évidemment.
M. Giasson: Maintenant, la salle des employés. Si c'est un
petit abattoir, il n'y a pas de salle d'employés, je présume.
C'est le propriétaire...
M. Garon: II y a trois personnes qui y travaillent à temps
complet et trois personnes qui y travaillent à temps partiel. Il n'y a
pas d'employés féminins qui y travaillent; donc, une petite salle
pour employés est suffisante.
M. Giasson: Et il y a une seule salle de toilette pour tout
l'établissement?
M. Garon: Évidemment.
M. Roy: Et on abat un jour par semaine?
M. Garon: Une journée par semaine.
M. Roy: Alors, les employés sont à temps plein une
journée par semaine.
M. Garon: C'est-à-dire que les employés
travaillent, le reste de la semaine, à l'étal de boucherie. Les
trois employés à temps plein travaillent à l'étal
de boucherie.
M. Roy: Est-ce que ce petit abattoir de $70 000 fait actuellement
de la vente en gros et de la vente au détail?
M. Garon: Malheureusement, je ne pourrais pas vous dire.
M. Giasson: Continuant dans l'équipement, est-ce qu'il y a
un local pour les déchets de l'abattage?
M. Garon: Le local pour les déchets et les peaux est de
100 pieds carrés.
M. Giasson: Combien cela a-t-il coûté pour
l'équipement, de manière à disposer des eaux usées
et se raccorder à une conduite publique? Quel est le système en
matière de disposition des eaux?
M. Garon: Ce que le type a actuellement, c'est tout d'abord une
trappe à graisse, pour ramasser les gras, pour éviter que les
gras aillent à la fosse septique. De la fosse septique, cela
s'écoule dans un égout municipal.
M. Giasson: Cela va directement à l'égout
municipal?
M. Garon: Oui, monsieur.
M. Roy: Combien de têtes sont abattues par semaine?
M. Garon: Quinze. M. Roy: Quinze.
M. Garon: Quinze boeufs et un peu de veaux, M. le
député.
M. Roy: Est-ce qu'actuellement cet abattoir, que vous semblez
connaître d'une façon toute particulière, satisfait aux
normes et aux exigences des Services de protection de l'environnement?
M. Garon: II a eu son permis du ministère de
l'environnement.
M. Roy: Moi, je serais tenté de vous poser une question
globale, à ce moment-ci. Est-ce que cet abattoir, cet
établissement satisfait aux exigences du nouveau règlement, dans
sa totalité?
M. Garon: Le plan a été accepté par le
service du ministère de l'Agriculture.
M. Roy: Le plan a été accepté par le service
du ministère de l'Agriculture, d'accord, mais les nouveaux
règlements?
M. Garon: Parce qu'il satisfait aux nouveaux
règlements.
M. Giasson: M. le Président, je comprends que cet
établissement répond à toutes les dispositions et
conditions posées par l'article 6.3.1.2. du règlement.
M. Garon: C'est exact.
M. Giasson: Tout ce qu'on retrouve là a été
surveillé et mis en application. Peut-être seulement la chambre de
ressuage, mais on nous dit qu'il ne séjourne jamais de stock dans cette
chambre. C'est l'abattage du jour uniquement qu'on retrouve dans la chambre,
ensuite elle est évacuée. C'est cela qui est...
M. Garon: II y a une raison, M. Giasson, c'est à l'article
c). À 6.3.1.2. regardez à l'article c): Des locaux frigorifiques
comprenant une chambre de ressuage réfrigérée et une
chambre de conservation. La chambre de ressuage réfrigérée
et la chambre de conservation peuvent constituer un même local, à
la condition que les opérations de ressuage et de conservation s'y
fassent consécutivement et non simultanément.
Lui, il n'a pas beaucoup de volume. À ce moment-là, quand
le ressuage est terminé, il baisse sa température et il fait une
chambre de conservation à même celle de ressuage. Mais quelqu'un
qui aurait trop de volume ne pourrait pas faire cela, cela lui prendrait les
deux. C'est cela la souplesse.
Avant que cela existe, on n'était pas capable de le faire. Les
abattoirs actuels "Approuvé Qué- bec" qu'on connaît, ce
n'est pas A-1 qui est décrit dans le système ici. Il peut y avoir
à l'intérieur de A-1 toute une gamme. Le ministre pourra tenir
compte de cette souplesse, par le biais de ceux qui appliquent les
règlements. Les règlements ont été faits pour cela.
Cet atelier dont on parle, il a été approuvé à mon
service. On est allé voir le type, on a regardé avec lui ce dont
il avait besoin. D'ailleurs, j'en profite, parce que c'est important, cela va
revenir tantôt et cela évitera peut-être des discussions. Le
ministre peut établir les conditions des permis. Quand on demande que le
ministre détermine les horaires, c'est pour être capable
parce qu'on ne pourrait pas garder un inspecteur en permanence à plein
temps dans un endroit d'inspecter ces types d'établissements.
C'est un exemple.
M. Giasson: En matière d'inspection, puisqu'on reste sur
ce dossier, il est entendu, je présume, que le propriétaire ne
peut pas abattre de viande autrement que telle journée. Si, pour des
raisons majeures, il devait le faire à d'autres moments que l'entente
qui existe...
M. Garon: II communiquera avec les services et...
M. Giasson:... il devrait absolument appeler le service
d'inspection.
M. Garon: C'est cela.
M. Giasson: On peut en conclure qu'il ne se fait jamais
d'abattage à cet établissement sans la présence d'un
inspecteur, sauf si le propriétaire voulait jouer au finaud?
M. Garon: C'est pour cela qu'on prévoit des
mécanismes ou différentes choses pour permettre l'abattage
à plus de gens qui, autrement, seraient exclus. Au lieu d'avoir ceux qui
abattent à longueur de semaine et les grosses affaires, à partir
du moment où on veut introduire d'autres gens, on ne peut faire
autrement que de resserrer les mécanismes. Autrement, l'estampille ne
voudra pas dire la même chose aux deux places.
C'est pour cela que, dans la loi, on parle de dispositifs, on parle de
différentes choses. C'est ce qui permet cette souplesse du ministre
qu'on n'avait pas avant. Si on prend l'ancienne loi, on défendait tout
cela et il était bien question des locaux frigorifiques pour tout cela.
À ce moment-là, il y avait des locaux pour tout et on ne pouvait
pas apprécier une situation comme cela.
D'ailleurs, on a examiné l'ensemble de ces locaux avec
l'Association des petits abattoirs; on a discuté et elle a même
soumis des plans là-dessus.
M. Giasson: Dans le cas qui nous occupe, on a respecté les
conditions qu'on retrouve au paragraphe g, comme au paragraphe 1.
M. Garon: Oui, dans le cas qu'on vous soumet, M. Giasson, si on
vous a dit que c'était un abattoir qu'on avait approuvé.
Même, si le permis
n'est pas en vigueur tout de suite, à partir du moment où
une personne satisfait aux exigences, étant donné que
"Approuvé Québec" signifie qu'effectivement elle répond
à ces exigences, on donne l'estampille et le service d'inspection se
charge de fournir une personne pour mettre là. Et plus tard, quand
l'article sur les permis entrera en vigueur, automatiquement, ces
gens-là vont avoir leur permis parce qu'ils vont avoir répondu
aux exigences.
M. Giasson: Vous êtes conscient que quand je pose la
question vis-à-vis des articles g et I...
M. Garon: Excusez-moi.
M. Giasson: ... g dit: "Des locaux sanitaires comprenant une
salle de repos avec fontaine, lavabo, vestiaire et cabinet d'aisance à
la disposition du personnel employé par l'exploitant".
I dit: Cela doit comprendre un local d'une surface d'au moins huit
mètres carrés avec, en plus, une salle de toilette y attenante
réservée exclusivement à l'inspecteur; s'il doit y avoir
plus d'un inspecteur, cette surface doit être augmentée, etc".
Cela veut dire que l'établissement en cause répond tant
à g qu'à I. On peut me dire que g n'est pas exigé parce
qu'il s'agit d'un personnel qui arrive à une heure donnée et qui
quitte à telle autre heure, qui ne prend pas de repas sur place. Tout de
même, il faut que ces bonhommes laissent leurs vêtements quelque
part, parce que ce n'est pas la même tenue vestimentaire à
l'arrivée et au moment du travail.
M. Garon: II existe...
II ne va pas abattre après la grand-messe.
M. Giasson: Pardon?
M. Garon: II ne va pas abattre avant la grand-messe pour, dans le
même habillement, aller par la suite à la grand-messe.
M. Giasson: Non, mais on peut présumer qu'il a dans un
abattoir, un sarrau et des chaussures qui sont particulières que vous
n'apportez pas nécessairement chez vous.
M. Garon: II a déjà été un temps
où on disait tout simplement: Pour le personnel. On a dit
"employé par l'exploitant", parce qu'on sait qu'il existe des
entreprises familiales où le père travaille avec deux de ses
enfants. S'ils veulent aller à la salle de toilette de la maison, c'est
leurs affaires, on s'en fout. Mais si, effectivement, il y a des gens de
l'extérieur, il faut qu'il les accommode. C'est dans ce
sens-là.
Évidemment, je n'ai pas tous les détails du cas
particulier dont on parle. Mais je peux vous dire une chose: Si M. Hamel me dit
que ce cas est un des nôtres, qu'on avait approuvé à nos
services, je sais dans quelles conditions cela a été fait, cela a
été visité et tout cela. C'est parce qu'effectivement cela
répondait aux exigences de l'article g.
M. Giasson: II s'agirait d'un abattoir qui se limite à
abattre les bovins?
M. Garon: Et du veau.
M. Roy: J'aimerais savoir si le ministère serait
prêt à mettre à la disposition de ceux qui en feront la
demande les plans et devis d'un établissement comme celui-là, qui
répond aux normes du ministère, pour que les propriétaires
des petites entreprises ne soient pas obligés d'aller chercher un
architecte pour faire faire des plans. Vous savez ce qui arrive
là-dedans. Est-ce qu'il y a des plans qui ont été
approuvés?
M. Garon: Vous me demandez une chose précise. Je sais
qu'effectivement, l'Association des petits abattoirs M. Drapeau est
là, il va pouvoir le confirmer a fait un plan au niveau d'une
salle d'abattage. Est-ce exact, M. Drapeau? Cela avait été
discuté et cela satisfaisait à tous les points au niveau des
locaux. Évidemment, cela avait été calculé en
fonction de quelqu'un qui aurait quinze bêtes abattues par semaine,
basé sur une journée, un exemple semblable à ce qu'on
disait tantôt.
Justement c'est la raison pour laquelle le ministre demande une
certaine souplesse si, à un moment donné, le type en a 30,
ou 40, c'est pour cela qu'il y a des conditions au permis, parce que les
conditions varient d'un gars à l'autre. Ce n'est pas toujours le
même gars qui vient nous demander un permis. On est obligé
d'examiner sa situation avec lui. Si on est capable de mettre au permis un
certain nombre de choses, si, effectivement, son volume augmentait ou tout
cela... Il s'agit en même temps de prévenir pour que sa
construction soit adaptable aux exigences.
Une voix: On a un drôle de président.
M. Roy: On a un président partial. J'aimerais continuer,
M. le Président. J'aimerais qu'on me réponde. Il y a une question
qui est fondamentale dans tout cela. On en a parlé d'un petit
établissement. M. Hamel a parlé d'un petit établissement
et M. Ducharme a parlé également du même
établissement.
Cet établissement je vais faire un cas-type pour qu'on
nous éclaire et qu'on éclaire les gens qui sont dans le
métier, dans le milieu un établissement de ce genre,
est-ce qu'il peut faire de la vente en gros et en détail?
M. Garon: Un établissement de ce genre-là est
A-1.
M. Roy: Oui.
M. Garon: À ce moment-là, dans le cas qui nous
occupe, tout dépend si, effectivement, il fait ce que je vous ai
expliqué au niveau de la préparation secondaire. Peut-être
que lui, il ne le fait pas. Si, effectivement, il le faisait, à ce
moment-là, peut-être que cela lui prendrait au moins un local de
plus, c'est-à-dire le local pour la préparation, pour sa coupe.
Mais il n'y a rien qui l'empêche
d'avoir ses pièces en quartiers et de s'en servir dans sa
boucherie de détail pour les viandes. Il est comme un D-1 qui s'est
approvisionné dans un A-1; il peut peut-être même fournir un
R exceptionnel.
M. Roy: À partir du moment où il a fait son
abattage le lundi, sous la présence d'un inspecteur, et que la viande
est effectivement estampillée, pendant les jours qui suivent, pendant le
reste de la semaine, est-ce que cette personne qui serait propriétaire
d'un établissement similaire, en supposant qu'elle ait la chambre
additionnelle qui est requise de par le règlement, peut faire de la
vente en gros et de la vente au détail des animaux qui ont
été inspectés le lundi sans avoir la présence
continuelle d'un inspecteur?
M. Garon: II y a une nuance à apporter à votre
question. Si, effectivement, le local exige un local de préparation de
gros, le local qui serait normalement C-1, qui vient se greffer à A-1
pour la préparation secondaire, juste pour le gros, à ce
moment-là, à cet endroit-là, cela prend un inspecteur.
Mais si, effectivement, la partie gros est secondaire et qu'il l'a faite
au niveau de son D-1, à ce moment-là, il n'aura pas l'inspecteur
dans D-1. Il est dans la même situation que le D-1. C'est ce que
j'expliquais tantôt au niveau... Mais il reste que la provenance de ses
viandes est inspectée au niveau de l'abattoir.
Il est bien sûr qu'un gars ne pourra pas jouer sur tous les
tableaux. S'il veut être grossiste, il va être sous permis. S'il
est détaillant, c'est une autre affaire.
M. Roy: C'est-à-dire qu'il ne pourra pas, en
réalité...
M. Giasson: Le même individu ou la même corporation
peut détenir deux permis, abattage et charcuterie, ou atelier
d'équarrissage...
M. Garon: II peut avoir deux permis, mais à ce
moment-là, cela lui prend peut-être rien qu'une salle de plus pour
avoir le deuxième. C'est prévu à ce moment-là que
le coût est moins élevé et que le type qui a un abattoir,
qui a tout cela... Dans les locaux pour les ateliers de charcuterie, cela a
l'air exhaustif quand on lit tout cela, parce que cela tient compte d'une chose
indépendante.
Mais si tu arrives et que tu es le gars qui fait la coupe, au niveau que
je disais, tout ce que cela lui demande c'est d'ailleurs marqué
à la fin de la section de l'abattage, où on réfère
à l'autre qui va avoir besoin de tel autre local pour le mettre
là c'est simplement une pièce de plus. Mais à cet
endroit, pendant que cela va fonctionner, il y aura un inspecteur en
permanence.
M. Giasson: Toujours, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Huntingdon. Il est trop gêné pour prendre la parole vite. Cela
fait longtemps qu'il a la main levée.
M. le député de Huntingdon. Votre nom est là,
à part cela, M. le député. Allez-y, allez-y.
M. Dubois: Ce que je voulais demander à M. le ministre,
c'est qu'au niveau coût et capitalisation, plusieurs de ces abattoirs
auront à faire des rénovations. Le député de
Mégantic-Compton a suggéré au ministre hier une subvention
à la capitalisation. Est-ce que c'est dans le programme ou si vous avez
l'intention de le faire?
M. Garon: Dans le programme de rénovation des abattoirs,
qu'ils soient petits ou gros, pour le service que M. Bussières dirige,
cela n'a aucune espèce d'importance puisque ce que nous voulons, c'est
que l'économie de la province puisse progresser, dans le domaine des
viandes évidemment. Il est prévu un programme de subventions de
l'ordre de 35% sur les investissements acceptés, ce qui comprend aussi
l'assainissement des eaux. Maintenant, dans ce programme, de ces 35%, nous
diminuons la subvention éventuelle du ministère de l'Expansion
économique régionale d'Ottawa. C'est-à-dire que si le
ministère d'Ottawa va à 20%, nous y allons à 15%.
Maintenant, pour les abattoirs qui cessent de fonctionner comme petits
abattoirs, pour bâtir un abattoir, disons, répondant aux normes,
ils peuvent eux aussi retirer leur subvention de désuétude, soit
un montant X pour les animaux abattus sur la moyenne des trois dernières
années. C'est-à-dire, comme M. le ministre le disait tout
à l'heure, que plusieurs d'entre eux pourront recevoir jusqu'à
à peu près 35% des investissements admissibles. Quand on parle
des investissements admissibles, c'est excepté le terrain parce
que le terrain, vous savez comme c'est spéculatif et le
matériel roulant, soit les camions, parce que tu peux vendre demain
matin un camion et personne ne le sait. Alors, il n'y a pas de lien qui est
dessus. C'est sur l'investissement admissible.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a un maximum? M. Garon:
Jusqu'à concurrence de $200 000.
M. Dubois: À présent, disons, pour la portion qui
ne serait pas subventionnée...
M. Garon: Oui.
M. Dubois: ... est-ce qu'il y a des prêts par l'Office du
crédit agricole?
M. Garon: Le gouvernement... Il y a des caisses populaires
locales. Si le gars a un établissement, mettons de $70 000, il a eu
l'argent de l'indemnisation et il a les 35%, ce qui veut dire qu'il a à
peu près $35 000 à financer à la banque, s'il n'a pas un
sou, mettons, car le reste on lui a donné en subvention. Écoutez,
le gouvernement n'est pas là pour remplacer les institutions
financières. On est en train de faire faire des prêts à
long terme; on est même en train de négocier actuellement,
même pour le cultivateur avec les institutions financières.
M. Dubois: Oui, mais il reste que la première tranche de
$15 000 a tout de même un bas taux d'intérêt.
M. Garon: Oui. Là, on est dans le domaine industriel.
M. Dubois: Oui, mais on touche pas mal l'agriculture de
très près à part cela.
M. Garon: Écoutez, voulez-vous qu'on le paie à 100%
et qu'après cela on le paie pour fonctionner, le gars? Là on le
paie à 50%.
M. Dubois: Je n'ai pas demandé à 100%. Je vous
parle d'un prêt semblable à celui qu'on offre à l'Office du
crédit agricole.
M. Garon: D'accord. On aurait dit 75%, vous auriez dit: Pourquoi
pas 80%? À 50%, on est rendu dans le raisonnable.
M. Dubois: Ne vous choquez pas. Je pense que j'ai posé ma
question bien calmement.
M. Garon: Je comprends, je suis calme. À un moment
donné, cela n'a plus de bon sens. C'est comme votre petit gars. Si vous
lui donnez cinq "popsicles", il dit: Pourquoi pas dix? On dit: Pourquoi pas 20
quant à y être?
M. Dubois: Je ne peux tout de même pas poser la question
à un autre ministre que vous. Vous êtes ministre de
l'Agriculture.
M. Garon: Je comprends. Mais là, on arrête
là.
M. Dubois: C'est cela que je veux savoir. Si vous arrêtez,
si vous n'arrêtez pas ou si vous allez continuer. C'est pour cela...
M. Garon: À 50%, à 35% du financement en plus de
l'indemnisation, on finance le gars à peu près de 40% à
50%. En subvention directe, il ne nous doit rien. C'est assez, c'est
raisonnable.
M. Roy: Qu'est-ce que vous faites d'un gars...
M. Giasson: II y a des organismes, des institutions
financières qui sont spécialisés dans ce genre de
prêts, que ce soit la Banque fédérale de
développement ou les banques d'investissement...
M. Garon: Si M. le ministre me le permet, pour le
bénéfice de MM. les députés, je devrais dire que
dans le service dont M. Bussières est directeur, nous travaillons en
étroite collaboration avec les compagnies prêteuses et dès
que ces gens savent qu'il y a une subvention, souvent les entrepreneurs ont des
taux préférentiels de prêts.
M. Cordeau: M. le Président, quels sont les moyens qui
sont à la disposition du ministère de l'Agriculture pour
contrôler les abattages depuis les trois dernières années
pour les subventions?
M. Garon: Là on tombe dans quelque chose qui est...
Là, c'est évident qu'on a encore une affaire où tout le
monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir. Le gars, plus il dit
qu'il abat, évidemment, plus c'est dangereux pour l'impôt.
Voyez-vous, c'est là un des gros problèmes.
M. Giasson: II n'y a pas de problème là. M.
Cordeau: Mais pour...
M. Giasson: Si le gars vous a fait des déclarations, vous
allez le compenser là-dessus. Il n'y en a pas de problème, il
n'avait qu'à dire la vérité.
M. Garon: En 1974, il y a eu une enquête qui a
été faite par le service vétérinaire pour savoir
combien d'animaux abattait chaque abattoir que l'on appelle B pour les
sans-inspection, et il y a eu une déclaration faite et signée par
les propriétaires. Mais, semble-t-il que ces monsieurs croyaient que
c'étaient des gens de l'impôt qui passaient chez eux. Pour
être juste envers les abattoirs dits B, une autre enquête s'est
faite à la fin de 1975; à ce moment, les abatteurs ont su qu'il y
avait une compensation selon le nombre d'animaux. Alors, ils ont donné
les chiffres véritables et nous croyons à la bonne foi des
abatteurs. Alors, c'est la moyenne de ces deux enquêtes qui sert de
barème. Mais quelqu'un qui peut prouver, par exemple, qu'il y a eu
erreur dans ces données, le service qui s'occupe de ces subventions est
ouvert aux discussions à la minute où il peut prouver qu'il est
vrai qu'il a abattu plus que ce qu'il a déclaré. Je pense
qu'à ce moment quelqu'un ne peut pas dire en partant qu'il a
été pénalisé.
M. Dubois: Pour continuer dans le même ordre
d'idées...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: ... est-ce qu'il y a aussi des dédommagements
sur l'investissement foncier?
M. Garon: II peut choisir. Dans la nouvelle demande que le
ministère a faite au Conseil des ministres, qui a été
acceptée, il pourra choisir l'indemnisation selon le nombre d'animaux ou
les investissements. Vous avez des gens qui abattent beaucoup, qui ont
très peu d'investissements. Vous en avez d'autres qui abattent peu, qui
ont beaucoup d'investissements. De façon à être juste pour
tout le monde, de ne pénaliser personne, on a demandé, par
l'entremise du ministère au Conseil des ministres, d'entériner
cette chose à savoir qu'on peut indemniser un abatteur pour les
investissements qu'il a faits pour autant, évidemment, qu'il le prouvera
par des bilans financiers.
M. Dubois: Est-ce que vous avez une norme? M. Garon:
Absolument aucune norme... M. Dubois: Sur la valeur investie?
M. Garon: Les seules normes que nous avons de précises,
c'est le montant de dollars à payer par animal. Au niveau des
investissements requis, évidemment, il y aura des enquêtes
techniques qui seront faites. Si le monsieur a investi, disons, $100 000 en
1974 ou en 1960, il y aura les dépréciations normales; à
ce moment, il sera payé selon le montant qui arrivera à la
fin.
M. Dubois: Un agriculteur peut se servir, mettons, d'un
évaluateur indépendant s'il y a un litige.
M. Garon: Je ne crois pas que cela ne soit pas permis à un
agriculteur qui se sent lésé dans ses droits parce qu'il abattait
et qu'on veut lui payer $5000 de dédommagement. S'il en veut $10 000 et
qu'il peut prouver, disons, que cela vaut vraiment $10 000, le ministère
est ouvert à des discussions.
M. Dubois: Au niveau des subventions directes par tête
d'animal abattu, j'ai remarqué que pour un boeuf c'est $15.
M. Garon: $15.
M. Dubois: Quand vous allez au veau, apparemment cela coûte
environ 50% pour abattre un veau de ce que cela coûte pour abattre un
boeuf. Mais vous tombez à $5 à ce moment.
M. Garon: C'est basé sur les sous-produits de l'animal et
non pas basé sur le coût de l'abattage. Le boeuf qui avait
été classé à $10 l'est maintenant à $15
parce que le coût des peaux a augmenté sensiblement depuis la
dernière année. Pour ne pas pénaliser encore l'abatteur,
disons que le ministère, par l'entremise du Conseil des ministres, a
accepté de monter de $10 à $15 par boeuf. Quant au veau, disons
que le foie de veau est un article excessivement dispendieux. C'est la raison
pour laquelle il est parti de $2.50 et qu'il est monté à $5 par
veau.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. J'aimerais demander au
ministre, suite à la dernière réponse qu'il nous a
fournie, s'il va falloir que les abatteurs choisissent le gros ou le
détail. Si j'ai bien compris, c'est ce que le ministre a dit. Je lui
pose la question, c'est bien clair, parce qu'il y en a, et le ministre le sait,
qui font les deux. Ils sont obligés de faire les deux pour la
rentabilité de leur entreprise. Ils n'ont pas le choix. Cela fait
plusieurs années d'ailleurs qu'ils le font. Un abattoir qui abat 15
boeufs par semaine pour vendre et qui en vend 60% en gros et 40% au
détail, de quelle façon l'entreprise va-t-elle être
classée?
M. Garon: II va avoir un permis d'abattoir, en bas. Vous avez dit
qu'il vend. Parlez-vous de la préparation aussi?
M. Roy: Quand on vend au détail il y a automatiquement de
la préparation.
M. Garon: Cela veut dire si c'est C-1 ou D-1? M. Roy: 60%
en gros et 40% au détail.
M. Garon: C-1 et D-1 que vous voulez dire. 60% en gros et 40% au
détail, à ce moment, on va lui demander un C-1.
M. Roy: Et si c'était...
M. Garon: Cela va lui demander un atelier de C-1.
M. Roy: Si c'était l'inverse, 60% au détail et 40%
en gros?
M. Garon: Écoutez un peu, ce ne sera pas la règle,
mais théoriquement si c'était l'inverse cela risquerait de se
placer, ce serait une possibilité.
M. Roy: Vous le classez comme différent. Là il y a
une difficulté...
M. Garon: On parle de cas marginaux.
M. Roy: II y a des cas marginaux, mais il y en a...
M. Laplante: Au même sujet doit être ajouté un
élément de plus. Comment considérez-vous le même
abattoir où les clients vont acheter dans le gros? Prenons le
consommateur qui va acheter là un demi-boeuf, un boeuf complet pour son
congélateur. C'est considéré qu'on lui vend ordinairement
$0.20 meilleur marché la livre parce qu'il achète en gros. Est-ce
qu'il est considéré comme un marchand de gros, un abatteur qui
vend dans le gros? C'est courant.
M. Garon: Un abattoir ne vend pas en gros ou au
détail.
M. Laplante: Non, mais c'est quinze boeufs qu'il abat.
M. Garon: Un abattoir, cela abat. Cela ne vend pas dans le gros
ou au détail, cela abat.
M. Laplante: Oui, mais dans le A-2.
M. Garon: La distinction se fait pour le détail entre les
C-1 et les D-1 au niveau de la préparation.
M. Laplante: Comment considérez-vous la vente au
détail d'une partie de ces quinze boeufs? Je m'en vais là et je
dis: J'achète dans le gros à $0.20 meilleur marché que si
j'achetais à la livre, à la coupe. Je veux avoir le demi-boeuf,
mais par contre je dis: Tu es bon boucher, je vais te donner $0.10 de plus la
livre si tu veux me le préparer. Je viens d'acheter dans le gros. Est-ce
que c'est considéré comme cela? Pourtant je ne veux pas le vendre
au détail. Il écoule ses quinze boeufs sur le marché de
gros pareil.
M. Garon: C'est du détail. Il a acheté une grosse
quantité, mais c'est du détail quand même.
M. Laplante: Mais il a bénéficié d'un prix
de gros.
M. Giasson: Oui, mais c'est une vente au détail.
M. Garon: Dans votre idée, c'est quoi du gros?
M. Laplante: C'est cela.
M. Garon: Des gros animaux? Rien ne m'empêche dans mon
frigidaire de détail, d'avoir un quartier estampillé...
M. Laplante: Vous le savez, en bibitte. Quand on va acheter dans
le gros.
M. Roy: Un gros ministre se mesure par le budget.
M. Garon: C'est le plus gros ministre de l'Agriculture que vous
ayez jamais eu. Ceci dit comme M. Whelan: II vaut son pesant d'or.
M. Roy: Pour les abatteurs, les propriétaires des petits
abattoirs, de ces établissements, c'est tout un problème qui,
à mon avis, est fondamental. Une semaine, ils peuvent être
majoritairement en gros, la semaine suivante ils peuvent être
majoritairement au détail. Cela ne se tranche pas comme une livre de
beurre. Je n'ai pas de quota pour vendre en gros dans la semaine, je n'ai pas
de quota pour vendre au détail. Je ne sais pas si le
député de Montmagny-L'Islet est d'accord avec moi
là-dessus, mais j'aimerais bien savoir ceci au sujet des entreprises qui
sont considérées comme A-1. Cela varie, mais disons qu'en moyenne
durant l'année, c'est assez difficile de définir d'avance, mais
des semaines c'est beaucoup plus en gros, d'autres semaines c'est beaucoup plus
au détail. Quelles seront les exigences? Vous allez me dire: C'est un
cas marginal. Oui, parce qu'il y a deux règlements qui s'appliquent,
compte tenu du pourcentage. Comment avez-vous prévu au ministère
de régler ce cas, surtout de le classer?
M. Garon: Vous parlez de cas marginaux. Il y en a, oui mais il
n'y en a pas beaucoup. Les cas les plus difficiles à trancher, ce sont
les cas...
M. Roy: Le pire, on me dit qu'il y en a de 200 à 300 de
ces cas actuellement.
M. Garon: Non, ce n'est pas exact. Il y en a qui peuvent vous
faire croire cela. Il y en a aussi qui vont essayer de me faire croire qu'ils
voulaient conserver les petits abattoirs, mais, dans toute affaire, les gros
veulent manger les petits.
M. Roy: Et les petits ne veulent pas se faire manger.
M. Garon: Je vais vous dire une chose. Celui qui a
protégé, dans toute la province de Québec, actuellement,
c'est-à-dire celui qui a conservé le plus de petits abattoirs,
c'est le ministre de l'Agriculture actuel. Je veux vous dire cela.
M. Roy: Demain, on le verra.
M. Garon: Pardon? Je parle pour tout le monde en incluant toutes
les associations.
M. Dubois: Je m'aperçois de cela que les gros veulent
manger les petits. C'est pour cela que je suis...
M. Roy: II n'y a pas de réponse précise à la
question que je viens de poser.
M. Garon: M. Drapeau dit qu'il y en a de 200 à 300; c'est
clair qu'on sait qu'il y a beaucoup d'abattoirs qui font les deux. Mais des cas
aussi bien décrits que par M. Roy, vraiment bien identifiés,
où c'est à peu près moitié moitié, il n'y en
a pas 200 de ceux-là. Il faut bien s'entendre. Il y en a peut-être
qui font les deux activités, mais il y en a pour qui c'est très
clair qu'ils font majoritairement du détail, d'autres pour qui c'est
très clair qu'ils font majoritairement du gros. Par contre, il va y
avoir des cas limites.
Nous avions prévu qu'à ce moment nous aurions un
comité qui devrait faire une évaluation pour savoir à quel
moment ce serait du gros ou du détail. Il faut quand même que vous
compreniez qu'on avait le choix entre avoir une loi qui est
opérationnelle, c'est-à-dire qui soit, en pratique, applicable,
et avoir une loi qui prévoyait tous les cas dans les règlements.
Là on se serait fait vraiment engueuler parce qu'on serait arrivé
avec une loi qui aurait été très étanche, mais qui
n'aurait pas été opérationnelle. Nous avons dû faire
un certain nombre de sacrifices et ces sacrifices nous les avons faits parce
que nous voulions que le système fonctionne. Un système qui ne
fonctionne pas, ce n'est pas bon.
Nous sommes conscients, vous savez, de bien des questions que vous
soulevez. Nous sommes bien contents, d'ailleurs, de nous apercevoir d'une
chose: Nous avons vu des difficultés et vous les voyez; c'est donc dire
que les fonctionnaires et les députés sont équivalents en
termes d'intelligence. Cela nous fait bien plaisir.
M. Roy: C'est même rassurant.
M. Giasson: Vous nous faites beaucoup d'honneur.
M. Roy: C'est rassurant, autant pour les uns que pour les
autres.
M. Garon: Merci, M. Roy. Ces paroles vont passer à mon
nom. Je devrais dire que c'est un haut fonctionnaire qui le dit.
M. Roy: On ne pourrait pas demander de faire
une exception au journal des Débats? J'aurais une deuxième
question qui est la suite de celle que je viens de poser dans le cas d'un
épicier-boucher qui vend à son comptoir de la viande
estampillée. J'ai bien dit qu'il vend à son comptoir de la viande
estampillée; 40% sont considérées comme vente en gros, 60%
au détail. Est-ce qu'il sera tenu d'avoir un inspecteur régulier
dans son établissement?
M. Garon: 40%, 40%?
M. Roy: Mettons 50%, 50%.
M. Garon: 50%, 50%, ce n'est plus un détaillant. Soyons
sérieux.
M. Roy: On sait très bien que dans nos régions et,
écoutez, je vais prendre...
M. Garon: Dans nos régions, j'en ai visité beaucoup
d'abattoirs. J'ai demandé à chacun. Je vais vous dire, les petits
abattoirs, d'une façon générale, ce sont des
détaillants.
M. Roy: Je ne vous parle pas d'un abattoir. Je parle de
l'épicier-boucher.
M. Garon: S'il vend de la viande estampillée, c'est parce
qu'effectivement l'estampille est sur le produit qu'il vend. Si cela n'a pas
été fait dans son établissement, cela avait
été fait ailleurs.
M. Roy: C'est cela.
M. Garon: À ce moment, il n'y a pas de
problème.
M. Roy: II n'a pas d'inspecteur lui si cela a été
fait ailleurs?
M. Garon: Ailleurs, il y avait un inspecteur...
M. Roy: Oui.
M. Garon: ... quand cela a été fait.
M. Roy: II a acheté de la viande estampillée.
M. Garon: À ce moment, tout ce qui peut arriver, si on
s'adonne à passer là et même s'il y a une estampille
dessus, si le produit est mal conservé, on va être obligé
de le ramasser.
M. Dubois:... viande estampillée, est-ce que la viande
"Approuvé Canada" est sur le même palier que celle
"Approuvé Québec".
M. Garon: Comme cela va, j'ai l'impression que, si le
député de Beauce-Sud nous pose des questions pour le
président de l'Association des petits abattoirs, on n'aura plus besoin
de le consulter après sur le règlement parce qu'il aura
déjà posé toutes ses questions.
M. Roy: Vous voyez que M. le ministre de l'Agriculture peut se
rendre compte que j'ai de la bonne information, que je me tiens au courant de
la situation. Je ne suis pas ici pour me représenter à cette
commission parlementaire. Je suis ici pour représenter mes gens et les
intéressés.
M. Garon: Vous remarquerez que, dans ce règlement, il est
tenu compte de tous les intérêts.
M. Roy: J'ai parlé au nom des consommateurs aussi pas mal
fort cet après-midi.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le ministre, M. le Président, comment
pensez-vous pouvoir contrôler le commerce de la viande en partant
d'établissements qui vont détenir un permis, qui vont subir
l'inspection? Des personnes vont acheter une certaine quantité de viande
d'un établissement qui est licencié ou qui a subi l'inspection
mais vont être tentées d'aller chercher un produit à peu
près équivalent à un prix de beaucoup inférieur
chez un détaillant qui a un établissement A, selon le
schéma.
M. Garon: A-2?
M. Giasson: A-2, oui.
M. Garon: Ce n'est pas possible.
M. Giasson: Ou D-2.
M. Garon: Ce n'est pas possible.
M. Giasson: Pourquoi dites-vous que ce n'est pas possible?
M. Garon: L'exemple que vous me donnez serait un peu celui qu'on
avait donné au début, un D-2 qui s'approvisionnerait, d'une part,
de viande estampillée...
M. Giasson: Je vais vous donner un cas plus pratique. Je suis un
propriétaire d'un très gros restaurant. Dans mon restaurant il se
sert toutes sortes de viandes, entre autres une certaine quantité de
steak haché. Comme restaurateur, je devrais me procurer de la viande
inspectée même si c'est du steak haché, mais le paquet de
steak haché ne porte pas l'estampille, à chaque fois,
"Approuvé Canada" ou "Approuvé Québec". J'en achète
une certaine quantité d'un établissement qui applique un sceau.
Mais comme cela me coûte plus cher que de me procurer ou de m'en faire
procurer par un établissement où il n'y a pas d'inspection, je
passe là et sous prétexte d'économie, parce que je ne
réduirai pas la facture de mon client, je vais chercher une certaine
quantité. Comment allez-vous pouvoir contrôler ces choses?
M. Garon: De toute façon, les restaurateurs qui
achètent de D-1 au lieu de C-1 n'achètent pas d'un endroit
où il y a une inspection permanente,
mais d'un endroit qui a reçu de la viande estampillée.
Dans le cas que vous dites, il est possible que les viandes qui soient en D-1
ou en D-2 soient en apparence semblables à un moment donné,
surtout quand l'estampille n'est pas dessus, lorsqu'il y a eu une autre
préparation...
M. Giasson: C'est cela.
À ce moment, ce qu'on a prévu, justement l'une des choses
que le changement va permettre, c'est que le restaurateur sera tenu de
s'enregistrer; il est tenu de mettre ses papiers et ses factures à notre
disposition et quand on fait nos visites et qu'on fait le tour, on examine ces
papiers et on voit l'endroit où effectivement il a acheté. Si on
trouve qu'il est client du D-2, qu'il a pris sa viande en D-2, on saurait qu'il
est en D-2...
M. Giasson: Vous n'aurez pas ces papiers. Le restaurateur qui
osera jouer ce jeu, ne vous laissera pas de papiers venant du D-2. Il va dire:
J'ai acheté telle quantité de viande.
M. Garon: II va falloir qu'il dise... Mettons qu'on fait
l'inspection de façon périodique et qu'on demande au
restaurateur: Où vous approvisionnez-vous? De telle personne.
L'inspecteur va remonter la chaîne et va dire: Vous vous approvisionnez
de telle personne? Et l'autre va dire oui ou non. C'est là qu'il va y
avoir des enquêtes comme dans n'importe quoi.
M. Giasson: Oui, mais comment allez-vous déceler la
quantité de telle viande que le restaurateur peut vendre dans une
semaine? Il dit: J'en ai acheté 50 livres de tel établissement,
la semaine suivante, c'est 45 livres, la semaine d'après, c'est 55
livres, mais il y a toujours la moitié du stock qui vient...
M. Garon: Oui, mais vous savez que ces gens qui ont des commerces
sont obligés de tenir des livres pour fins d'impôt.
M. Cordeau: Du boeuf haché payé comptant, cela fait
l'affaire des deux côtés.
M. Giasson: Avez-vous déjà travaillé dans la
restauration, M. le ministre?
M. Garon: Oui, mon père a été hôtelier
pendant une vingtaine d'années.
M. Giasson, on vous a répondu qu'il y avait possibilité de
le retracer pour autant qu'il respecte la loi. Il n'y a pas une loi qui est
étanche. Il y a des gars qui vont à 90 milles à l'heure
sur la route. S'il fallait prendre le pourcentage réel des gens qui
devraient être poursuivis pour excès de vitesse sur la route 20,
je vous assure que vous en ramasseriez un vilain paquet. Je pense que dans
l'ensemble, à moins de partir avec l'idée que tout le monde est
malhonnête et je pense que d'autres ont dit cela il faut
donner aux gens un circuit. S'ils veulent jouer sur tous les tableaux, ils
finiront par se faire prendre et, à ce moment, comme M. Roy le disait,
ils méritent de payer pour. Il n'y a pas de raison... On ne peut pas
instituer un système qui ne dérange pas trop, qui tient en
même temps compte de cela et en même temps... Il faut qu'un des
deux lâche... Le ministre disait tantôt: II faut que je pense aux
consommateurs et en même temps il faut que je pense à ce qui
existe. À partir du moment où tu fais cela, il faut qu'il y ait
des trous. C'est évident que le plus grand danger, c'est ces aspect. Si,
à un moment donné, cela allait trop loin, je pense que le
ministre pourrait toujours évaluer la situation à partir de
l'expérience, rencontrer de nouveau ses collègues et si, à
ce moment, cela devient impossible, il coupera la flèche. Mais, on ne
peut pas... C'est difficile de trouver le juste milieu. Ce n'est pas facile
à trouver, mais je pense qu'on a pas mal trouvé le juste
milieu.
Tenant compte et il y a un tas de variables là-dedans
du réseau institutionnel, tenant compte des producteurs, des
agriculteurs, de la campagne et de la ville; si on tient compte de l'ensemble
des variables qu'il y a et il y en a un tas, de variables, dans une
telle chose je pense qu'on a trouvé quelque chose qui peut
permettre le bon sens. Après cela il va y avoir des cas où, c'est
évident, ce sera difficile à trancher. Vous pouvez avoir des cas
marginaux et si on les tranche mal, le gars pourra poursuivre le
gouvernement.
M. Cordeau: II faut toujours que le ministre se garde un peu de
latitude, s'il veut prendre une décision de temps en temps.
M. Garon: Comme dans n'importe quoi, à un moment
donné, on va faire comme d'habitude, on va aller voir les fonctionnaires
et s'ils disent non, on va m'écrire une lettre et on regardera cela.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le ministre, il existe une interdiction d'usage de
toute autre estampille que celle "Approuvé Québec". Je voudrais
que le ministre m'assure que cela ne vise pas l'estampille "Approuvé
Canada".
M. Garon: Non, elle est expressément exemptée; ce
n'est pas cela qui est visé comme tel. Je pense que vous n'avez pas
beaucoup confiance. Ce qui est arrivé, c'est qu'on s'est aperçu
qu'il y avait des imprimeries qui en imprimaient et qu'il y avait de la fraude
de ce côté. D'ailleurs ceux qui ont eu l'occasion, même si
cela ne fait pas longtemps que c'est déposé, de lire la partie
des règles sur l'estampille vont se rendre compte que toute la question
de la fabrication de l'estampille, qui n'était pas visée
autrefois, devient justement visée par le projet de loi. L'un des buts
de cela, c'est qu'on retrouvait ces estampilles, qu'il y avait des gens qui
faisaient le commerce d'estampilles au nom d'autres personnes, et cela
était utilisé. Il n'y avait pas de contrôle. Tout cela a
été réglé.
Pour en revenir à la question qui a été
posée avant, il est important de signaler qu'il s'est quand même
fait, au niveau de la charogne, ce qu'on appelle vraiment la charogne.
II faut dire qu'au niveau des ateliers d'équar-rissage les
entrées de viande ont drôlement augmenté depuis que
l'inspection se fait de façon intense. D'ailleurs M. Bergeron pourrait
donner des chiffres là-dessus; cela a augmenté. Cela veut dire
que cette viande ne prendra certainement pas le chemin des restaurants comme
cela se faisait avant.
M. Dubois: Ma question fait suite aux différentes sorties
du ministre sur le fédéralisme; c'est pourquoi je l'ai
apportée.
M. Garon: Non, j'ai dit hier au député de
Beauce-Sud qu'après la victoire du référendum du
gouvernement ce sera automatiquement des "Approuvé Québec".
M. Dubois: En 2025? M. Roy: J'ai compris...
M. Garon: Avant une période transitoire, il faut que les
"Approuvé Canada" soient aussi bons que les "Approuvé
Québec"?
M. Roy: Question de règlement, parce que j'ai compris
"Désapprouvé Québec".
M. Garon: Les abattoirs "Approuvé Québec".
M. Roy: Bon, parce que j'avais bien compris
"Désapprouvé Québec".
M. Garon: Non, et tenant compte des propos que certains
députés ont tenus hier, je pense que vous aviez également
des Approuvé Canada; je pense qu'il va falloir leur donner une
période de recyclage.
M. Roy: II ne faudrait pas penser que la question du
référendum va tout régler.
M. Garon: Pardon?
M. Roy: Ce n'est pas une question qui va tout régler.
M. Garon: Non.
M. Roy: Le ministre m'a dit hier de ne pas charrier. Je
l'inviterais à suivre ses propres conseils.
M. Garon: Est-ce qu'on peut passer article par article?
M. Roy: Le petit abattoir qui fait le commerce, je reviens
là-dessus parce que ce n'est pas encore clair dans mon esprit. Le petit
abattoir qui fait le commerce de gros et de détail autrement dit
le propriétaire d'un établissement qui fait de la vente en gros
et au détail de ce qu'il a abattu dans un local séparé,
réglementaire, tel que prévu au règlement, est-il tenu
d'avoir un inspecteur constamment? On a dit que l'épicier-boucher qui
achète de la viande "Approuvé Québec" et qui ne met sur le
marché que cette catégorie de viande n'a pas besoin d'un
inspecteur du gouvernement pour faire du gros ou du détail. Cela a
été clair.
M. Garon: À condition qu'il ne devienne pas un grossiste.
Si le boucher local qui devient grossiste, que son chiffre d'affaires principal
devient le gros, la...
M. Roy: Oui, mais c'est assez difficile à
évaluer.
M. Garon: Non.
M. Roy: Non, vous avez des localités. À
Montréal, il n'y a pas de problème; à Québec, vous
n'avez pas de problème comme cela. Mais, dans des localités
où vous avez par exemple une population de 2000 ou 2200, vous pouvez
avoir un foyer de personnes âgées, une école polyvalente.
Je pourrais vous nommer des localités qui sont comme cela. Il y a un
épicier-boucher à cet endroit et il veut avoir accès
à ce marché et il a de la viande "Approuvé Québec".
Je ne verrais pas pourquoi cette personne n'aurait pas le droit de fournir
l'école polyvalente, de fournir le foyer d'accueil pour les personnes
âgées...
M. Garon: Normalement il va être le seul boucher du
village? Normalement il n'y a pas plus de monde dans le foyer que dans le
village, j'imagine. À ce moment il va être un
détaillant.
M. Roy: Non, il n'est pas le seul dans le village. C'était
un cas on peut en rire, parce que tout le monde commence à
être passablement fatigué où vous avez, dans un
village de 2000 ou 2500 personnes, quatre ou cinq épiciers normalement.
Il y en a un entre autres...
M. Garon: Ils ne vendent pas tous de la viande.
M. Roy: II y a des écoles polyvalentes que le gouvernement
a fait construire où il y a plus de monde dans les polyvalentes qu'il y
en a dans la paroisse. Je n'apprends rien à personne en disant cela.
Vous avez cela à Saint-Martin, dans plusieurs localités. En plus
de cela vous pouvez avoir des centres d'accueil. On va construire d'autres
édifices publics qui servent à des fins de services sociaux.
À partir du moment où cette personne, propriétaire d'une
épicerie-boucherie, veut avoir droit de vendre en gros sur le plan local
à ces institutions et établissements, il peut arriver que pendant
certaines périodes la vente en gros dépasse celle de la vente au
détail.
M. Garon: C'est exceptionnel, ce sera comme le cas qu'on
mentionnait, c'est à ce moment qu'on verra. Et, si on voit que c'est une
situation d'exception, on ne tournera pas la règle à
l'envers.
M. Roy: C'est la même chose, c'est le même
règlement qui va s'appliquer pour celui qui a une
épicerie, un abattoir, une boucherie de vente au détail et
en gros?
M. Garon: Bien sûr, il faut tenir compte des
critères, de ce qu'est une vente en gros.
M. Roy: La charcuterie à côté de l'abattoir?
Même propriétaire? Cela veut dire que s'il n'est pas
majoritairement...
M. Garon: II peut arriver que le gouvernement donne des
directives à ces institutions.
M. Roy: Et quelles seront ces directives?
M. Garon: Je ne sais pas, mais cela pourrait arriver. À ce
moment cela pourrait devenir un problème théorique.
Une voix: Des directives sur les boeufs aveugles et les tomates
carrées.
Le Président (M. Boucher): Après ce long
préambule, est-ce que les membres de la commission seraient prêts
à aborder le premier article du projet de loi 43?
M. Giasson: M. le Président, dernier détail que
j'aimerais avoir parce qu'on a eu la possibilité de discuter sur un cas
type. Le cas qui nous a été soumis, l'investissement de $70 000,
s'agissait-il d'agrandissement ou de rénovation ou si c'était une
installation entièrement nouvelle?
M. Garon: C'était un projet entièrement neuf, mais
réduit à son strict minimum. Abattage seulement.
M. Giasson: Strict minimum, mais toujours à
l'intérieur de toute la réglementation que nous avons?
M. Garon: Abattage seulement, y compris les coupes en quartiers.
Cela fait partie de l'abattage.
M. Giasson: Une dernière question. Pour les
établissements d'abattage qui existent présentement et qui ne
répondent pas à toutes les conditions posées, je
présume que, si le propriétaire juge qu'il doit continuer dans
cette activité, on ne lui fera pas des conditions trop lourdes par
rapport à celui qui y va d'une construction entièrement nouvelle,
il faudra qu'il se soumette à la réglementation...
M. Garon: À la règle générale
d'hygiène et de propreté.
M. Giasson: Dans certains établissements qui ne sont pas
de catégorie A-1, est-il permis de penser que, dans certains cas, des
transformations de l'ordre de $25 000 ou $30 000 permettraient à
l'établissement de correspondre à toutes les exigences de la
réglementation?
M. Garon: Vous parlez des A-2?
M. Giasson: Oui. M. Garon: Plusieurs.
M. Giasson: II s'en trouve en quantité au
Québec?
M. Garon: II y en a qui pourraient le faire pour moins que cela.
J'en ai seulement un dans mon comté et je pense que ça ne lui
coûtera pas ça.
Au fond, ce qu'on propose c'est de fournir de l'argent à des gens
pour qu'il y ait des petits abattoirs beaucoup plus propres qu'avant. Non, pas
pour les A-2, mais s'ils veulent devenir des A-1.
M. Giasson: Des A-2 qui voudraient devenir A-1 et qui...
M. Garon: II y en a quand même plusieurs qui ont
déjà une organisation. Si on y ajoutait, comme vous l'avez
mentionné, pour l'abattage seulement, $25 000, je crois qu'il y aurait
quelque chose de très propre et qui serait acceptable dans les A-1. Je
crois que le programme que nous offrons donne l'occasion à plusieurs
petites entreprises de se moderniser, d'avoir une meilleure image et
peut-être de contrebalancer le pouvoir des multinationales. Il ne faut
pas oublier que le pourcentage des viandes abattues au Québec qui passe
pas les petits abattoirs est de 15%. Ce n'est pas une très grande partie
du marché québécois. Je pense qu'il nous reste
peut-être une seule chance de garder ces 15% à des entreprises
québécoises de cette nature, c'est de leur aider à
présenter une autre image. Il ne faut pas se conter d'histoires, il faut
parler franchement, c'est une occasion que le ministère offre; c'est ce
que je pense.
Si on veut développer les boeufs de boucherie, on peut garder des
institutions locales qui peuvent les abattre, qui peuvent les mettre en
marché. Le but n'a jamais été dans mon esprit je
l'ai constamment dit au ministère de maintenir le plus
d'abattoirs possible, qui deviennent sous inspection permanente.
M. Giasson: Au ministère a-t-on tenté de
prévoir quelle serait la situation, dans cinq ans, suite aux
modifications qu'on apporte? Peut-on croire qu'il restera peut-être 150
postes d'abattage au Québec? 200?
M. Garon: II y en a 380 actuellement. Il faut comprendre les
tueries aussi, qui, comme le ministre le disait tout à l'heure, n'ont
pas d'eau, de réfrigération, mais c'est ce qui existe
actuellement dans la province, à peu près 380 abattoirs.
M. Roy: Combien pourraient actuellement être
classifiés, dans les plus court délais, d'ici la fin de
l'année, dans la catégorie A-1?
M. Garon: Cela dépend des choix qu'ils vont faire. Il y en
a qui vont vouloir être abattoirs seulement, il y aura des
abattoirs-charcuteries. C'est difficile à déterminer.
Je voudrais vous dire que, voyant venir les rè-
glements, il y a déjà 30 abatteurs qui ont demandé
de se qualifier et il y en a plusieurs qui ont déjà des plans
approuvés. Vous devez comprendre aussi qu'à partir du moment
où le règlement va être en vigueur cela aidera
énormément à la prise de décision de la part de
certains abattoirs. Lorsqu'ils vont connaître la réglementation de
façon explicite, lorsqu'ils vont connaître aussi les occasions que
nous leur offrons d'améliorer leur entreprise, c'est bien évident
que cette loi va aider énormément à prendre des
décisions. Il ne faut pas se cacher que, tant et aussi longtemps qu'ils
peuvent procéder de la façon dont ils procèdent, ils
attendent. Je crois que c'est sage, je ne les blâme pas comme
entrepreneurs, parce que nous ne leur avons rien offert de clair. Mais, une
fois que la réglementation sera bien établie, avec les
possibilités que nous offrons, nous pensons qu'il y aura un nombre assez
important d'abattoirs qui vont se qualifier pour le programme. Ils vont faire
leur choix de toute façon. Je crois qu'il faut aussi faire confiance
à ces personnes. Tout ce que nous faisons c'est d'essayer de leur
créer les meilleures conditions possible, raisonnables en 1977 pour
qu'ils fassent des choix. C'est à eux ensuite de prendre leurs
décisions.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: J'aimerais m'informer, à la suite de la
question de M. le député de Montmagny-L'Islet. Suite aux
inspections qui ont été, semble-t-il, assez tatillonnes, il est
arrivé que des abattoirs ont été déclassés
parfois seulement par la hauteur du plafond; ils pouvaient correspondre aux
normes, mais il n'y avait pas la hauteur. Que va-t-il arriver avec le nouveau
système?
M. Garon: Non, je pense qu'on ne peut pas, à ce moment-ci,
en commission parlementaire où on regarde un projet de loi, discuter de
tous les cas marginaux qu'il peut y avoir dans la province. Il va falloir voir
la place, dans quelle condition elle est, comment c'est bâti; ce n'est
pas possible de discuter ainsi dans l'abstrait. On dit parfois que le ministre
est un universitaire. J'ai parfois l'impression que c'est bien plus les
députés qui sont universitaires que le ministre parce qu'ils
discutent de cas théoriques. Dans les plans originaux il y avait une
hauteur, et par la suite on a dit: Quel est l'objectif? Que la viande ne
traîne pas à terre. La norme est changée,
c'est-à-dire qu'au lieu de prendre la hauteur on demande simplement, de
la façon qu'ils installent cela, qu'il y ait une distance avec le
plancher. On s'est mis juste à peu près à cette hauteur,
ce qui est juste le minimum. Cela a été discuté avec
l'association au moment où on avait étudié cette
partie.
M. Dubois: Question bien courte. Quel laps de temps allez-vous
laisser aux abattoirs pour se conformer aux nouvelles lois?
M. Garon: Ce n'est pas encore une chose déterminée
de façon certaine, mais j'ai mentionné que cela pourrait
être entre un an et demi ou deux ans.
M. Dubois: Ce qui veut dire que ceux qui fonctionnent
présentement...
M. Garon: Pour le permis, oui. Mais pour ceux qui s'en vont, pour
l'indemnité, c'est 18 mois.
M. Dubois: Pour ceux qui disparaissent. Pour ceux qui ne veulent
pas se conformer et qui disparaissent, vous avez 18 mois pour les laisser
aller?
M. Garon: Oui, si le gars dit: Moi, je ferme dans trois ans, il
n'y a pas d'indemnité.
M. Dubois: D'accord.
M. Cordeau: Pour le gars qui veut convertir, quelle est la
durée?
M. Garon: Actuellement, il n'y a pas de délai
fixé.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Ar-tabaska.
M. Cordeau: Environ quel délai pensez-vous, sans
être fixé à 24 heures près?
M. Garon: Actuellement il n'y a pas de délai fixé
dans le programme.
Pour ceux qui nous soumettent des plans, si les plans sont
approuvés, à partir du moment où les plans sont
approuvés, ce type a intérêt à être le plus
tôt possible conforme. À ce moment on va lui demander de nous
présenter un échéancier de réalisation et on en
discute avec lui. Si cela reste en dedans des limites de l'obligation, que
c'est un cas de permis et que cela reste en dedans des limites, il n'y a pas de
problème. Mais une fois que l'échéancier sera
arrêté, quant à lui, aux dates fixées par cet
échéancier, les normes vont s'appliquer. En fait c'est la
souplesse dont on parlait. Le gars a son mot à dire d'une certaine
façon, mais à un moment donné, il faut une date, ou ce
n'est plus vrai. Alors, cette date où on peut dire que quelqu'un
exploite sans permis un abattoir, c'est à peu près la date dont
parlait le ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Ar-tabaska.
M. Baril: II me semble que c'est une nette amélioration
sur ce qu'il y avait avant. Avant il n'y avait rien. C'est entendu qu'on ne
peut parler chacun d'un cas particulier, on a des abattoirs dans toutes nos
régions. Si je me ferme les yeux, j'en vois quatre ou cinq chez nous. Je
suggère qu'on devrait passer article par article. Si on continue, on va
tous décrire chacun son cas, dans chacun sa région et ça
revient au même. Si je compare mon petit abattoir avec un autre dans le
comté de Montmagny-L'Islet ou de Beauce-Sud ou n'importe quel
comté, cela revient au même.
Le Président (M. Boucher): La suggestion de passer article
par article a été faite, les membres de la commission sont-ils
d'accord?
Des voix: Oui.
Étude article par article
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc l'article 1.
M. Garon: À l'article 1, je voudrais proposer un
amendement. Au lieu de se lire comme il est écrit, je pense que
ça va être plus simple...
M. Cordeau: C'est l'amendement que vous avez distribué, M.
le ministre?
M. Garon: Oui.
Au lieu de se lire "vente en détail"... Est-ce qu'il y en a qui
n'ont pas les amendements?
Une voix: Je n'en ai pas.
M. Garon: Alors, le paragraphe h) de l'article 1 serait
modifié pour se lire dorénavant: "vente en détail": toute
vente de produits, à l'exclusion des repas un instant ou
collations, faite à un acheteur ou à un usager pour fins de
consommation ou d'usage et non de revente;"
M. Giasson: M. le Président, quelles sont les raisons pour
ajouter cet amendement au projet de loi initial tel qu'il avait
été déposé devant l'Assemblée?
M. Garon: Ce qui serait arrivé autrement, c'est que tous
ceux qui servaient des repas n'auraient pas pu s'approvisionner chez les
D-1.
En fait, comme le projet de loi était présenté,
vous aviez une définition de vente au détail et une
définition de vente en gros. Quand on arrivait à
détaillant, on retrouvait en même temps ce qu'on a expliqué
tantôt dans le schéma, le D et le R, comme étant un
détaillant au paragraphe j). Le but, c'est que cela répugne un
peu, d'une part, de parler d'un détaillant quand on parle de quelqu'un
qui fait de la restauration. L'idée était d'exclure cela. En
même temps, au niveau du règlement, cela facilite la souplesse, si
vous voulez, au niveau des règles de provenances qui sont
différentes. Autrement, on aurait été obligé de
dire: Un détaillant qui... et de faire des normes particulières.
Finalement, cela n'aurait rien donné de définir détaillant
au départ. En fait, à l'article 1, il y a trois amendements;
vente en détail, détaillant, qui est repris, et restaurateur. On
exclut les repas, dans l'ancienne notion de détaillant; autrement dit,
on garde strictement celui qui fait de la vente au détail. Il n'y a plus
besoin de dire: À l'exclusion des repas, parce qu'on l'a exclu dans la
définition de vente au détail. Dans restaurateur, tout le reste
de l'ancienne notion de détaillant revient à restaurateur,
c'est-à-dire l'institutionnel, les hôtels, tous ceux qui servent
des repas ou collations. Alors, c'est la seule...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que...
M. Giasson: Pour autant que je suis concerné, je suis
prêt à l'adopter.
M. Garon: En d'autres mots...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté? Adopté. Article...
M. Garon: Alors, le paragraphe j), "vente en gros", reste comme
cela.
M. Giasson: Adopté pour le j).
M. Garon: Toute vente faite à un acheteur pour fins de
revente...
M. Giasson: Pour le i), pardon. M. Garon: Le i) reste
comme cela. M. Giasson: Oui, mais i) demeure. Le Président (M.
Boucher): Détaillant.
M. Cordeau: Oui, mais on est mieux de passer article par
article.
Le Président (M. Boucher): i) dans le projet de loi.
Disons qu'on va adopter les amendements...
M. Giasson: On vient d'adopter h), M. le Président, c'est
suivi de i); il demeure dans le projet de loi, moi je suis prêt à
l'adopter.
Le Président (M. Boucher): Je propose qu'on adopte les
amendements d'abord et que par la suite on adopte l'article 1 tel
qu'amendé.
M. Garon: Alors, on passe i), c'est plus simple, je pense, i)
reste comme cela et j) est modifié. C'est-à-dire enlevons tout ce
qui est marqué à détaillant actuellement à j). "j)
"détaillant": toute personne qui fait de la vente en détail";
M. Cordeau: Point.
M. Garon: Point-virgule. Est-ce clair pour le greffier?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement
à j) est adopté?
M. Garon: Toute personne qui fait de la vente en
détail.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Garon: Et k) devient plus long. C,est-à-dire qu'on
ajoute le paragraphe k) qui n'est pas dans le projet actuel, "k) "restaurant":
Toute personne..." Avez-vous besoin de le prendre en note ou est-ce que l'avez
sur votre feuille?
Le Président (M. Boucher): On l'a sur la feuille.
M. Garon: Non, mais celui qui l'écrit.
Le Président (M. Boucher): On l'a accepté.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Boucher): On l'adopte ici.
M. Garon: M. le Président, il y a un gars qui me
dit...
Alors, c'est: "toute personne qui sert ou vend des repas ou collations
pour fins de consommation et moyennant rémunération, l'exploitant
d'un établissement d'enseignement ou de tout établissement
régi par la Loi de la probation et des établissements de
détention (1969, chapitre 21), la Loi sur les services de santé
il serait bon de marquer Statuts du Québec, par exemple et
les services sociaux (1971, chapitre 48), la Loi de la protection du malade
mental (1972, chapitre 44), le gouvernement, ses ministères et
organismes," k) comme l'ancien j), à l'exception de la vente au
détail traditionnelle.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le paragraphe k) est
adopté?
M. Roy: Je m'excuse, mais quand je vois tous les
établissements de détention, la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, cela concerne tous les
établissements, les centres d'accueil, les hôpitaux...
M. Garon: Les hôtels, les foyers.
M. Roy: La Loi de la protection du malade mental, le
gouvernement, ses ministères et organismes, d'accord. Quand on parle de
ses ministères, je pensais aux cafétérias qu'on retrouve
dans les écoles et polyvalentes, les universités. Cela serait
inclus quand on dit: Le gouvernement, ses ministères et ses organismes.
Maintenant, pourquoi, lorsqu'on dit: Le gouvernement, ses ministères et
ses organismes...
M. Garon: On le dit, l'établissement d'enseignement, plus
haut. L'exploitant d'un établissement d'enseignement, de tout
établissement régi par la Loi de la probation et des
établissements de détention.
M. Roy: D'accord.
M. Garon: II y en a quatre ou cinq à nommer, en vertu de
quatre ou cinq lois dans l'enseignement; il y a quatre ou cinq lois
différentes. Cela était complexe et cela aurait fait un texte
trop lourd, c'est pour cela que cela a été mis.
M. Roy: Les commissions scolaires sont quand même des
entités juridiques distinctes de celles du gouvernement.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Giasson: M. le Président, puisque nous sommes...
Le Président (M. Boucher): Article 1, adopté?
M. Giasson: Non. Puisque nous sommes aux amendements, quelles
sont les raisons pour lesquelles la définition du terme "atelier
d'équaris-sage d'animaux", comme la définition du terme "viande
impropre à la consommation humaine" ne se retrouvent pas dans la loi
elle-même, dans le chapitre des définitions? On les retrouve
uniquement dans la réglementation.
M. Garon: Atelier d'équarissage d'animaux, au niveau des
dictionnaires, si vous voulez, au sens normal, c'est extrêmement large et
ce sont des notions qui évoluent. Au niveau de la réglementation,
il y a certains types d'ateliers d'équarrissage où on ne peut
permettre une partie des opérations qu'on retrouve normalement dans un
atelier d'équarrissage; ils sont limités. En fait, on a quatre
types d'ateliers d'équarrissage: les fondoirs, les ateliers de
conserveries animales, les ateliers de viande crue. C'est pour permettre de
fournir les chenils, les zoos, les visonnières et tout cela. Enfin, vous
avez l'autre type d'atelier d'équarrissage qui se trouve à
être les dépôts, c'est-à-dire un endroit où on
fait simplement recevoir et découper en quartiers; ce sont des genres de
postes satellites, pour alimenter les autres.
Cela aussi, c'est régi par tout un circuit dans le domaine des
viandes impropres. Ce sont des notions qui évoluent; à un moment
donné il y en avait plusieurs, c'est pour ça qu'on avait mis
ça au niveau du règlement.
Effectivement, la notion est dans le règlement actuel, c'est pour
plus de flexibilité parce qu'on est au niveau des viandes impropres.
C'était pour obtenir plus de flexibilité pour tenir compte de
l'évolution dans ce secteur.
M. Giasson: Vous dites: plus de flexibilité.
M. Garon: Plus de flexibilité, oui. C'est plus facile de
modifier le règlement que la loi.
Pour les fins de l'exercice.
M. Giasson: Dans l'hypothèse que la définition du
terme "atelier d'équarrissage" pourrait subir encore une transformation,
quoi?
M. Garon: ...introduire d'autres notions où d'autres gens
devraient être assujettis à la définition d'atelier
d'équarrissage qu'on ne prévoit pas dans le moment. Dans le
domaine des viandes impropres, une journée, on est face à une
situation et le lendemain on l'a découvert à un moment
donné dans un abattoir un type cesse de faire de l'abattage pour
le transformer à toutes fins pratiques, en atelier
d'équarrissage. Il y a des situations qu'on ne peut pas prévoir.
On se rend
compte, quand on analyse comme il faut la situation, finalement, qu'il
fait fonction d'atelier d'équarrissage, et on ne voulait pas qu'il y ait
de trous.
C'étaient des choses comme ça qui nous ont incité
à...
M. Giasson: À garder ça dans la
réglementation...
M. Garon: ... à garder ça dans la
réglementation.
M. Giasson: ... comme interprétation ou définition
du terme.
M. Garon: Mais dans le cas actuel, le sens que ce terme a, il est
dans la réglementation, dans ce projet-là.
C'est au niveau de la section VII.
M. Giasson: C'est parce que ces deux termes-là, vous
voulez les appliquer à la loi et non pas uniquement à la
réglementation. Plus loin, à l'article 11, on va voir qu'au
paragraphe k) on dit: "Définir, aux fins de la présente loi et
des règlements, les expressions atelier d'équarrissage
d'animaux..."
M. Garon: II ne faudrait pas qu'il y ait deux sens
différents dans la loi et dans le règlement. Le seul endroit
où on parle d'atelier d'équarrissage dans la loi, c'est au niveau
du permis d'atelier d'équarrissage. Évidemment, il ne faudrait
pas se réveiller avec deux sens. C'est pour ça que c'est
marqué au sens de la loi et du règlement. Compte tenu de ce que
je viens de vous dire, il ne faudrait pas que ces gens, dans un...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 1 est
adopté tel qu'amendé?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 2.
M. Garon: L'article 2 n'est pas un article très complexe;
après le mot "conditionneur", on pourrait ajouter le mot "vendeur". Le
vendeur, comme les autres personnes visées à l'article 4a, doit
participer, comme celles-ci, à éliminer les produits
altérés ou impropres à la consommation, de façon
à assurer la loyauté des transactions et la protection du
consommateur.
C'est vrai pour les préparateurs, les conditionneurs ou tous les
autres; c'est vrai aussi pour un vendeur qui est dans le magasin et qui vend
des produits de voir à éliminer les produits qui sont
impropres.
Le Président (M. Boucher): Article 2. Adopté.
Article 3.
M. Garon: Après le mot "usage"... L'article 3 a pour but
de sanctionner les imprimeurs et les préparateurs de produits qui
s'adonnent à la fraude en produisant ou en utilisant des estampilles ou
des sceaux qui ressemblent à ceux approuvés pour avoir
illégalement accès à des marchés qui leur sont
autrement interdits.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 4, c'est
un nouvel article, 4c.
M. Garon: Article 4c, c'est le même, à toutes fins
pratiques. Il y a seulement le mot "restaurateur" qui vient s'ajouter à
côté du mot "détaillant ".
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 4c, tel
que...
Des voix: Avec modifications.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 4c
M. Garon: Le nouvel article 4c.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Giasson: Adopté avec l'amendement proposé.
M. Garon: Avec l'amendement qui vient ajouter, après "par
un détaillant" "un restaurateur" et prohiber..."
M. Giasson: Adopté, M. le Président, tel
qu'amendé.
M. Caron: C'est clair pour celui qui écrit?
Le Président (M. Boucher): Article 4, adopté tel
qu'amendé. Article 5.
M. Garon: À l'article 5, il n'y a rien là. Le
Président (M. Boucher): Adopté?
M. Garon: C'est-à-dire qu'à l'article 6 c'est ce
qu'on a dit tantôt.
M. Laplante: À l'article 5, il y aurait un amendement
d'apporté aussi.
M. Garon: L'article 6 est remplacé par l'article qui est
mentionné dans la loi. L'article 6 de la loi va être
remplacé. Cet article a été réécrit de
façon à regrouper, aux paragraphes a) et b), les viandes propres
à la consommation humaine et, aux paragraphes c) et d), les viandes
impropres à cette fin. Cela a été reformulé.
Le nouveau paragraphe d) du premier alinéa va permettre d'assurer
aux cultivateurs le service de ramassage des cadavres de leurs animaux, tout en
contrôlant, par le permis, les individus qui risquent de détourner
ces viandes impropres vers le secteur de la consommation humaine.
Le deuxième alinéa exempte du permis les
ateliers "Approuvé Canada" qui sont déjà sous un
régime d'inspection.
On s'est dit: On va les accepter.
M. Laplante: II y aurait un amendement. M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: À l'article 5, j'aurais un ajout à la
fin de l'article, qui se lirait comme suit: "L'établissement devra
afficher, à l'intérieur et à la vue du public, les mots
"abattage et vente de viande non inspectée". Puisque vous donnez la
permission de vendre de la viande non inspectée et d'abattre de la
viande non inspectée qui va aux consommateurs, ce que j'aimerais avoir,
c'est la protection du consommateur pour savoir ce qu'il achète à
l'intérieur de cet établissement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa, pourriez-vous écrire votre amendement et me le remettre, s'il
vous plaît?
M. Garon: Je vous ferai remarquer que je n'ai pas terminé
mes commentaires. J'avais parlé des paragraphes a) et b).
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa propose un amendement à l'article 5, en incluant l'article
5a...
M. Laplante: Une continuité, un paragraphe de plus.
Le Président (M. Boucher): À quel endroit? M.
Laplante: Un alinéa, à la fin.
Le Président (M. Boucher): À la fin de l'article 5:
"L'établissement devra afficher, à l'intérieur et à
la vue du public, les mots "abattage et vente de viande non
inspectée".
M. Garon: Cela ne va pas dans la loi.
M. Laplante: Cela va dans la loi, vous donnez une permission.
M. Giasson: J'ai des réserves sur le fait que, comme
gouvernement du Québec, on oblige les gens à afficher qu'il se
commerce de la viande non inspectée. Cela va être une
réalité, je suis d'accord, parce qu'on l'a voulu, en vertu des
dispositions nouvelles. Mais, que le législateur vienne sanctionner cela
dans une loi, cela ne m'apparaît pas trop brillant.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, il y a un autre
aspect qui n'est peut-être pas absolument réel dans la formulation
qu'on vient d'apporter. En réalité, si on dit que c'est une
viande qui n'est pas inspectée, à un certain moment donné,
elle est inspectée. Ce sont des inspections intermittentes, ce qui veut
dire qu'on ne peut pas affirmer que ce n'est pas inspecté. Il faudrait
peut-être, à ce moment-là, afficher "sans inspection
permanente". Mais il faut au moins préciser cet aspect-là, parce
que cela serait faux.
M. Laplante: Ajoutez "permanente" au bout, si vous voulez.
Le Président (M. Boucher): Alors...
M. Garon: Cela ne va pas dans l'article de la loi... Tout
l'article 6 vient établir tout le système des...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous voulez disposer
de l'amendement? Est-ce que les membres de la commission sont d'accord pour
continuer, étant donné que nous sommes à l'heure de la
suspension?
Une voix: Je propose la suspension, M. le Président.
M. Garon: Pourquoi ne vote-t-on pas avant la suspension et on
reviendra à l'article.
M. Gordeau: Cet amendement, vous pouvez le laisser dans les mains
du conseiller juridique pour qu'il puisse étudier le...
M. Garon: Bien non. C'est à nous autres de décider.
Il faut décider si on en veut ou non.
M. Giasson: II faut que la commission décide, on l'adopte
ou on le rejette.
M. Laplante: Etre assuré, par la parole du ministre, que
cela irait dans les règlements, ce que j'ai donné là, je
le retirerais moi aussi parce que je veux que le consommateur soit
protégé quand il va dans un établissement. S'il m'assurait
que cela serait marqué dans un règlement qui obligerait
l'abattoir qui vend au détail dans le A-2 et le B-2, je retirerais
cela.
M. Beauséjour: M. le Président...
M. Laplante: C'est cette assurance que je veux avoir.
M. Beauséjour: M. le Président, dans les
règlements, c'est bien sûr, et la formulation peut être
très différente. À ce niveau-là, personnellement,
je ne verrais pas d'inconvénients. Cela peut être aussi bien! Cet
établissement est autorisé à vendre de la viande sans
inspection permanente. Et cela arrive dans les règlements.
M. Garon: Nous sommes ici pour étudier un projet de loi et
non pas pour étudier un règlement; le règlement est
là comme éclairage.
M. Baril: De toute façon, ces gens-là, dans un
certain nombre d'années, n'existeront même plus puisqu'il
n'y aura pas de renouvellement. Ils n'ont pas le droit de vendre leur...
M. Garon: Ils vont commencer à un moment donné,
tranquillement, à moderniser. On va obliger les gens à marquer...
Il va y avoir des gens sous enregistrements et sous permis.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa, est-ce que vous retirez votre amendement?
M. Laplante: S'il me donne l'assurance que cela fait partie des
règlements.
M. Garon: On ne peut pas donner l'assurance que cela va faire
partie des règlements.
M. Laplante: Vous ne pouvez pas donner l'assurance. Ma motion
reste là, monsieur.
M. Giasson: Ne pourrait-on pas prendre l'heure du dîner
pour réfléchir à tout cela peut-être et reprendre
cela à 20 h 15?
Le Président (M. Boucher): Alors, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 20 h.
M. Cordeau: 20 h 15. Je crois que M. le ministre est pris.
M. Garon: Tous les membres de la commission sont invités.
Je pense que tout le monde est invité à l'ouverture
d'Expo-Québec. J'avais demandé que tous les députés
de la commission parlementaire soient invités à l'ouverture de
l'exposition provinciale de Québec ou l'exposition agricole, et
l'ouverture aura lieu à 18 h 30. On pourrait suspendre peut-être
jusqu'à 20 h 30.
Le Président (M. Boucher): Les membres sont-ils d'accord
pour suspendre jusqu'à 20 h 30?
M. Cordeau: Oui, d'accord, M. le Président, puis, au sujet
de l'amendement...
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): D'accord. (Fin de la
séance à 18 h 02)
Reprise de la séance à 20 h 37
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
À l'ordre, s'il vous plaît! Lors de la suspension des
travaux à 18 heures, nous en étions à une proposition
d'amendement de M. le député de Bourassa, qui demandait d'ajouter
à la fin de l'article 5: "L'établissement devra afficher,
à l'intérieur et à la vue du public, les mots abattage et
vente de viande non inspectée".
M. Laplante: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je vais probablement retirer l'amendement. Je vais
vous donner les raisons. Dans les deux heures et demie qu'on a eues pour
souper, j'ai découvert que dans la Loi de la protection du consommateur
il y a des articles qui obligeront justement ce genre de commerce à
afficher la qualité de produits qu'il vendra. J'ai une
référence. On dit souvent que, dans une loi, on ne peut pas
répéter un article déjà contenu dans une autre loi.
J'ai eu l'affirmation d'un autre ministère qui étudierait cette
partie de la Loi de la protection du consommateur et il est certain que
c'était déjà contenu dans une loi actuelle. C'est pour
cela que je retire l'amendement pour pouvoir l'appliquer par la Loi de la
protection du consommateur.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député.
L'article 5 est-il adopté sans amendement?
M. Laplante: Avec mon abstention, s'il vous plaît!
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division?
M. Cordeau: On n'a pas pris le vote. M. Laplante: Sur
division.
M. Giasson: Sur division, M. le Président, la division
étant demandée par le député de Bourassa.
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division.
M. Garon: II voulait l'enregistrer.
M. Laplante: Pourquoi pas? Je n'ai pas honte de mes actes. Je
suis encore assez libre pour cela.
M. Cordeau: On ne veut pas prendre les péchés du
voisin.
Le Président (M. Boucher): Article 6, M. le ministre.
M. Garon: À l'article 6, cette modification assure une
souplesse pour permettre aux exploitants d'abattoirs et d'ateliers à
préparation de viande à faible volume d'opérer, sous
permis et sous inspection permanente, des locaux construits et
aménagés conformément aux normes spécifiques du
règlement, mais dont la capacité est proportionnelle à
leurs besoins.
Et c'est pour cela que le ministre impose à cette fin dans cet
article toute condition qu'il juge à propos et le permis doit indiquer
les conditions ainsi imposées. Ce sont des conditions qui sont propres
à leurs besoins.
Cela pourrait être, par exemple, d'opérer deux jours. Il ne
faut pas que l'inspecteur reste là pendant cinq jours, si cela ne
répond pas aux besoins. En même temps, quand on approuve le
permis, c'est en fonction d'un gars qui nous l'a demandé. D'ailleurs,
c'est pour cela qu'on a mentionné, ce matin, la souplesse, et c'est un
exemple ici.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 7.
M. Garon: "Le ministre peut toutefois délivrer un permis
pour une période moindre s'il juge que l'intérêt public
l'exige ou pour des raisons administratives". C'est parce qu'il peut devenir
nécessaire de réduire la durée du permis à la
période réelle d'opération de l'établissement,
compte tenu, par exemple, que l'abattage est saisonnier pour plusieurs
exploitants. Ceci implique également des réaménagements
administratifs au niveau de l'inspection. Il y en a qui abattent seulement
l'été ou l'automne. C'est cans ce but.
Le Président (M. Boucher): L'article 7 est-il
adopté?
M. Garon: Le règlement est pour une période de
moins d'un an et un permis pour...
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 8?
M. Garon: Le but de cet article est que de façon
générale, il n'y a pas lieu de conserver le permis à une
personne qui ne s'en sert pas. S'il y a abus de ce côté, le
ministre pourrait intervenir; de toute façon, sa décision serait
sujette à appel en vertu de l'article 12. Celui qui ne s'en sert pas,
c'est pour lui enlever le permis. Encore là, c'est pour faciliter
l'administration. Quand il voudra reprendre ses activités, il n'aura
qu'à reprendre son permis.
M. Giasson: Mais, M. le Président, si on me permet une
question. Qu'est-ce qui a fait qu'on a retenu une période d'arrêt
d'au moins dix mois? Pourquoi pas douze mois ou quinze mois?
M. Garon: C'est parce que douze mois, c'est lors du
renouvellement. Si les permis sont renouvelables à tous les mois, si on
ne renouvelle pas, il n'y a pas de problème. Les permis étant
renouvelables à tous les douze mois, s'il se présente une
situation comme cela, à ce moment, c'est réglé par le fait
qu'il n'y a pas renouvellement. Mais il peut y avoir des faits nouveaux. On se
figurait que, si quelqu'un s'annonce comme cessant définitivement ses
activités, il n'y a plus lieu de lui retenir son permis. Mais il faut
lui donner la chance de se présenter de nouveau. Par contre, il y a des
gens qui nous disent à un moment donné qu'ils cessent. Ils
reprennent, ils cessent, ils reprennent. Alors, pourquoi dix au lieu de douze?
Douze c'était la période normale de renouvellement. À ce
moment, écoutez, si effectivement cela se présente, on
n'acceptera pas le renouvellement.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 9. M. le
ministre.
M. Garon: II y a plusieurs changements dans l'article 9. Les
alinéas a) et d) ont pour but de permettre à l'inspecteur
d'entrer dans le local d'un emballeur car il arrive que des tierces personnes
fassent de l'emballage pour d'autres. Il doit aussi pouvoir contrôler les
imprimeurs qui reproduisent l'estampille prescrite. Ce qui n'est pas le cas
présentement. C'est la première raison pour le paragraphe a).
Deuxième raison, pour le paragraphe b).
Les personnes qui sont mentionnées au paragraphe a), l'emballage,
c'est nouveau et le local où l'on fabrique ou reproduit, détient
ou utilise une estampille visée à 4b, ce sont les estampilles,
à cause de la fabrication. Autrefois, on visait juste les endroits
où les produits étaient manipulés. Si on veut garder un
contrôle sur l'estampille "Approuvé Québec", il faut
être capable d'agir au niveau de l'imprimerie et pouvoir y entrer
même s'il n'y a pas d'aliments. C'est pour cela qu'on ajoute cette
partie. Dans le cas de l'emballeur, il y a des gens qui faisaient les autres
types d'opérations qui font seulement de l'emballage, mais qui ne font
pas les autres opérations. Cela devient clair que l'emballeur, c'est
normal qu'on puisse pénétrer dans son local d'après les
pouvoirs qu'on a d'appliquer la loi en général dans d'autres cas.
Voulez-vous que je passe à c)?
M. Giasson: a) et b), cela va.
M. Garon: c)? Il faut pouvoir saisir et confisquer les produits
des personnes qui opèrent sans permis alors qu'elles seraient requises
d'en posséder un, ainsi que les produits non estampillés
détenus illégalement par certaines personnes. Car elles auraient
un avantage indu sur des détenteurs de permis et sur des
détenteurs de viandes estampillées, sans compter qu'elles
risqueraient d'introduire dans le circuit sous inspection permanente des
viandes contaminées. C'est le but de c).
M. Giasson: Là vous êtes sûrs de ne pas donner
trop de pouvoirs aux personnes autorisées dans l'exercice de leurs
fonctions, soit les inspec-
teurs en général, quand vous leur donnez le pouvoir de
saisir et de décider d'eux-mêmes que des personnes ont contrevenu
à l'article 6 ou à d'autres dispositions de la loi? Le paragraphe
c), se lit ainsi: "par l'insertion, dans la deuxième ligne du paragraphe
e), après le chiffre 3, de ce qui suit: "ou détenu par une
personne contrevenant à l'article 6..." Ne serait-on pas mieux de dire
cela de la manière suivante: Ou détenu par une personne
soupçonnée de contrevenir...? Je ne crois pas que ce soit aux
inspecteurs du ministère de décider à la place des
tribunaux.
M. Garon: Ce serait encore pire, je pense, M. Giasson. Si vous
donnez le pouvoir à l'inspecteur de saisir ou de confisquer le produit
d'une personne qui est juste soupçonnée d'avoir contrevenu
à la loi, c'est encore bien pire que si effectivement elle y a
contrevenu. Ce n'est pas lui qui va décider de la contravention.
M. Giasson: Cela veut dire que, partant de votre raisonnement, la
personne autorisée, soit l'inspecteur, aura l'autorité ou le
pouvoir de saisir ou de confisquer lorsqu'un tribunal aura rendu le jugement,
la décision que telle personne a contrevenu à des dispositions de
la loi ou de sa réglementation.
M. Garon: Bien non...
M. Giasson: Là je ne comprends pas trop votre
réaction à ma proposition.
M. Garon: La réaction est la suivante. Il y a des
dispositions de la loi qui sont applicables au niveau de la normalisation et la
répression des fraudes, entre autres le service que j'ai, au niveau des
plans et devis, au niveau des permis. C'est à ce niveau que se
décide, effectivement, si quelqu'un a fourni des plans, a ou ce qu'il
faut pour avoir un permis, si effectivement il devait en avoir. Ce n'est pas au
niveau de l'inspection. Tandis que le pouvoir de saisie et de confiscation est
donné à l'inspecteur. Quand l'inspecteur pose son geste dans un
cas comme cela, si on dit qu'une personne est juste soupçonnée et
qu'à ce moment il peut faire une saisie, une confiscation, cela voudrait
dire que notre machine est mal rodée. L'inspecteur ne sait pas que
quelqu'un doit avoir un permis et qu'il ne l'a pas. Alors que je présume
que nous devons être en mesure de dire cela si une personne... Quand cela
va être utilisé, ce ne sera pas utilisé n'importe comment.
Ce n'est pas l'inspecteur qui va décider si une personne doit avoir un
permis ou pas.
M. Giasson: Mais est-ce que, partant de...
M. Garon: Les demandes de permis ne sont pas entendues au
même niveau, si vous voulez.
M. Giasson: Partant de vos commentaires, est-ce que dans votre
esprit les pouvoirs de l'inspecteur sont limités à saisir ou
confisquer uniquement dans le cas où l'infraction est celle de ne pas
détenir un permis ou si ses pouvoirs sont étendus pour d'autres
motifs que celui d'un établissement qui n'a pas de permis?
M. Garon: II y a ce qu'il y a déjà dans la loi,
évidemment. Il y a des raisons qui sont déjà
données, il y a les produits qui peuvent être saisis pour d'autres
raisons, parce qu'ils contreviennent comme produits aux dispositions de la loi.
Par exemple, si vous avez un produit qui n'est pas sain ou de provenance saine,
si vous voulez, si vous avez un produit qui est impropre à la
consommation, qui est pourri ou qui est... Cela dépend des niveaux,
évidemment, c'est large.
Une autre affaire aussi, le but du pouvoir de saisie et de confiscation,
on admet que c'est un pouvoir qui est considérable; le but du pouvoir de
saisie et de confiscation, c'est que la plupart du temps on fonctionne avec des
produits périssables. On ne peut pas, évidemment, tout le temps
aller devant les tribunaux pour savoir ce qui va arriver avec un produit.
Autrement, il y aurait des produits qui resteraient sous saisie pendant
longtemps.
Dans ce cas-ci, ce matin d'ailleurs le député de
Beauce-Sud l'a mentionné, je me demande si vous ne l'avez pas
mentionné aussi on disait qu'on était en faveur d'amendes
fortes. On était en faveur de différentes solutions pour ceux qui
fonctionnent sans permis. Mais il faut considérer le temps que cela
prend pour intenter une procédure contre un gars qui fonctionne sans
permis.
À part cela, si pendant toute cette période là, le
type en question est censé avoir un permis de notre ministère et
il ne l'a pas pris et il fonctionne à ce moment, il y a une
compétition et il y a un risque qu'il puisse fonctionner hors du
circuit. C'est pour cette raison qu'on a mentionné cela. Au point de vue
de l'application, de toute façon, en ce qui regarde la question des
permis, dès qu'on est avisé d'une situation semblable, on envoie
un avis au type. Si on voit que la situation se poursuit, on dit aux
inspecteurs: Saisissez.
M. Giasson: D'ailleurs les pouvoirs de saisie ou de confiscation
dépassent le cas d'établissements qui ne posséderaient pas
de permis puisque ces pouvoirs s'appliquent également vis-à-vis
de l'inspecteur qui découvrirait qu'une personne utilise une estampille
qui n'est pas conforme aux exigences du ministère.
M. Garon: C'est exact.
M. Giasson: Ou encore si un inspecteur découvrait de la
viande impropre à la consommation, tout de suite il va la confisquer
pour l'éliminer du circuit normal.
Cela va pour c), M. le Président.
M. Garon: Le paragraphe f) "employer tout dispositif technique
approprié pour empêcher les opérations de tout
détenteur de permis en dehors des horaires d'exploitation fixés
conformément à l'article 30a". La raison est que, vu l'absence
d'inspecteurs en dehors des heures autorisées, il est nécessaire
d'utiliser un tel dispositif afin que les
opérations se fassent dans le cadre prescrit par le permis.
Exemple, les scellés sur l'équipement ou des techniques comme
celle-là.
M. Giasson: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 9 est
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 10.
M. Garon: L'article 10 dit qu'on ajoute, après l'article
30, l'article 30a qui se lit comme suit: "Le ministre peut fixer les horaires
d'exploitation d'un abattoir ou d'un atelier visé aux paragraphes a, b,
c de l'article 6 afin d'assurer l'inspection permanente des opérations
du détenteur de permis". Je pense que cela va de soi, c'est le seul
moyen de faire surveiller en permanence, par des inspecteurs en rotation, les
détenteurs de permis qui n'agissent pas de façon
régulière. L'inspecteur ne saurait pas quand être
là.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 11.
M. Garon: L'article 11...
M. Dubois: J'avais une question à poser sur l'article 10,
en ce qui a trait à l'inspection permanente.
Je veux savoir du ministre combien d'inspecteurs supplémentaires
vous aurez besoin pour procéder à une inspection permanente.
M. Garon: Non, pas supplémentaires.
M. Dubois: Supplémentaires à ce que vous avez
présentement?
M. Garon: Non, le corps d'inspecteurs, on l'a actuellement.
M. Dubois: Vous en avez assez pour procéder à une
inspection permanente?
M. Garon: Une cinquantaine, mais encore là il faudra
analyser pour savoir quels sont les besoins exacts. On prévoit entre 40
et 50.
Le Président (M. Boucher): Article 11.
M. Garon: Article 11, b1). a) par l'insertion,
après le paragraphe b, du suivant: b1): prohiber ou
réglementer l'abattage d'animaux. "Le lieutenant-gouverneur en conseil
peut, par règlement, prohiber ou réglementer l'abattage d'animaux
dans un atelier d'équarrissage d'animaux ou l'exécution
d'opérations relatives aux viandes impropres à la consommation
humaine détenues par un récupérateur ou par l'exploitant
d'un tel atelier".
Ici, il s'agit de permettre au gouvernement d'empêcher certaines
opérations qui auraient pour effet de faciliter l'accès des
viandes impropres au circuit des viandes propres à la consommation
humaine.
M. Giasson: Pourquoi pose-t-on cette interdiction, dans la loi,
de faire de l'abattage d'animaux dans un atelier d'équarrissage?
M. Garon: Ce n'est pas une interdiction, c'est que le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, par règlement...
M. Giasson: Oui, interdire, prohiber ou réglementer.
Prohiber, cela veut dire qu'on peut empêcher que cela se produise. Dans
le passé, a-t-on des cas patents, des cas précis où des
ateliers d'équarrissage procédaient à l'abattage?
M. Garon: Oui, je vous ai parlé des types qui à un
moment donné jouent sur les deux tableaux. Quand ils voient qu'ils
commencent à cesser d'être une chose, ils tournent cela en atelier
d'équarrissage. Quand on vient pour dire qu'ils font de l'abattage, ils
disent: C'est de la viande impropre à la consommation, donc ce n'est pas
de l'abattage. Par contre, dès qu'une bête est abattue, si elle
n'est pas abattue dans le circuit normal, où on avait prévu la
clause des vétérinaires, etc., à ce moment elle prend le
chemin, etc. On veut pouvoir, par le règlement, l'interdire. D'ailleurs,
ces pouvoirs ne sont pas en vue de changements, c'est que tout cela a
été présenté d'un bloc. C'est déjà
prévu dans les règlements qu'il n'y a pas d'abattage au niveau
des ateliers d'équarrissage. Il est interdit de faire de l'abattage au
niveau des ateliers d'équarrissage à cause du danger. Cela a
été une chose qui a été apportée à la
suite de l'enquête de la CECO, qui a incité à cela, compte
tenu qu'il se lançait des circuits de distribution en dehors du
système normal.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser dans le même sens. À quelle place seront abattus
les animaux impropres à la consommation humaine?
M. Garon: Une fois que l'animal est mort, il n'y a pas de
problème, mais il arrive qu'il est malade. Autrefois on avait ce qu'on
appelait les animaux incurables. Ils étaient abattus un peu n'importe
où.
M. Cordeau: Oui.
M. Garon: De deux choses l'une. Ou le type le tirait avec une
balle et à ce moment il n'a pas abattu suivant les règles
normales. Quand le récupérateur passe, celui-ci le ramasse et
doit le diriger aux ateliers d'équarrissage. Ou, effectivement, la
bête est envoyée. Au niveau des abattoirs, il est prévu
qu'il y a une stalle séparée où le
vétérinaire écarte les animaux qui sont
soupçonnés malades ou ceux qui sont effectivement malades.
Là, il y a l'examen ante mortem et à ce moment ils sont abattus
à l'abattoir, mais après l'abattage normal,
sous la surveillance de l'inspecteur qui est là. Ils sont alors
acheminés immédiatement vers un atelier d'équarrissage.
Ceci est pour ne pas avoir deux ou trois endroits où l'abattage se fait,
pour être sûr qu'on a le contrôle.
M. Cordeau: Oui, mais l'animal reconnu à l'étable
même comme ayant une maladie et jugé impropre à la
consommation humaine...
M. Garon: Oui, il a juste à le tirer, à le tirer
lui-même.
M. Cordeau: Oui, mais vous savez que le gars qui va le chercher
aime mieux embarquer un animal qui marche que de le tirer avec un palan pour
l'embarquer dans son camion.
M. Garon: Ce que vous dites là est vrai. Il n'y a rien qui
ne l'empêche de l'embarquer et de le tirer après.
M. Cordeau: Et il faut qu'il l'abatte à quelque part.
M. Garon: À un moment donné cela nous a posé
un problème, c'était qu'il s'agissait de canaliser les deux
circuits. Par contre il y a un endroit où on a la présence d'un
gars qui connaît cela pour être capable de vérifier, alors
qu'à l'autre endroit... Dans le circuit impropre, c'est un endroit
où tout le monde a des tentations. Quelqu'un qui ne connaît pas un
animal malade, s'il est abattu au niveau de l'atelier d'équarrissage, il
va en échapper des bouts. Au niveau de l'atelier d'équarrissage,
on n'y est pas tout le temps; au niveau des conserveries, on s'arrange pour y
être, elles ne sont pas nombreuses. Mais, à d'autres niveaux, on
n'est pas tout le temps là. Quant au niveau des dépôts, on
va être obligé d'être là parce que la belle viande
est là. Tous les endroits où, même si la viande n'est pas
bonne, en apparence elle peut avoir l'air bonne, il faut être
présent.
M. Giasson: Mais, M. le Président, dans les centres
d'abattage, lorsqu'on redoute une maladie chez un animal, qu'on
soupçonne qu'il peut être atteint d'un virus, on pourrait le
mettre de côté et le ramener après dans la salle
d'abattage. On ne fait pas nécessairement cela là. Je pense qu'on
doit l'éliminer de la salle d'abattage, justement en fonction du fait
qu'on redoute une maladie.
M. Garon: C'est-à-dire qu'ils sont séparés
dans l'enclos d'attente...
M. Giasson: Mais ils ne passent pas dans la salle d'abattage?
M. Garon: Ils font l'abattage normal de la journée...
M. Giasson: Je doute de cela...
M. Garon: Ceux qui sont atteints d'une maladie incurable à
l'examen ante mortem, ils sont simplement abattus là. Si c'est dans
l'étable, ils vont être abattus dans l'étable et
n'entreront pas sur le plancher d'abattage.
M. Giasson: C'est normal.
M. Garon: Dans un cas où il y a doute, ils seront abattus.
Après l'abattage normal, si vraiment ils étaient malades, il
faudrait laver tout l'équipement.
On attend après. Là, on les abat. S'ils sont corrects, ils
sont acceptés; sinon, ils s'en vont au fondoir.
M. Cordeau: D'accord.
M. Giasson: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Le paragraphe f).
M. Garon: II est modifié. Il se lit maintenant comme suit:
"Le lieutenant-gouverneur en conseil peut par règlement
déterminer les catégories de permis, de même que les
conditions et restrictions afférentes à chaque catégorie".
Vous comprenez que c'est un article assez important, parce qu'il est important
de déterminer les conditions et restrictions afférentes à
chaque catégorie de permis, compte tenu de la nature du produit et des
opérations.
M. Giasson: Mais est-ce qu'on peut déduire que, dans la
nouvelle réglementation, on a augmenté ou accru le nombre de
permis ou les catégories de permis que contenait l'ancienne
réglementation?
M. Garon: Dans l'ancienne réglementation, tout ce qu'on
avait, c'étaient des ateliers de préparation de viande et, au
niveau des abattoirs, on avait un permis d'abattoir. Il y avait la volaille, il
y avait une ou deux choses, mais il n'y avait pas de catégories comme
prévu présentement. Dans le cadre de discussions avec des membres
de l'Association des abattoirs et différents organismes, on a
effectivement tenu compte de cela, justement en vue d'améliorer. On nous
disait: Vous prévoyez un abattoir. On a une grandeur telle d'abattoir,
parce qu'on a effectivement à abattre du porc, en même temps que
du boeuf. Alors, maintenant, il y a quatre ou cinq catégories de permis
et celui qui a le permis A-1, si vous voulez, ou abattoir 1 peut abattre le
porc. Il peut tout abattre, le porc, le veau. Alors, il a l'équipement
en conséquence. Il y a une partie de l'équipement qui est fixe.
Quand on étudie la demande de permis, si on sait que ça lui en
prend moins, il va en avoir moins. C'est pour cela que cela nous prend des
restrictions quant aux catégories de permis. On ne peut pas faire
l'abattage de n'importe quoi. Vous avez d'ailleurs la référence
dans le règlement. Toutes les sortes de permis, de catégories,
vous avez cela à l'article 1.3.2. je pense.
M. Giasson: À 1.3.3.1. je pense.
M. Garon: La sous-section 1.3.2., dans les premières
pages. Vous avez là quatre permis. A-1, A-1B, A-1 P. A-2. A-1, il fait
tout. A-1B, c'est orienté sur le boeuf et les autres petits animaux,
mais non le porc, A-1P, c'est seulement le porc et les autres petits animaux.
A-2, c'est seulement le cheval, et ainsi de suite. Comme abattage est au sens
large, les exigences sont en conséquence. On n'a pas besoin d'un
équipement pour abattre le porc pour un gars qui n'abat que du boeuf.
Lors de l'étude des permis on peut...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Garon: Ensuite, le paragraphe c) a pour but d'ajouter trois
paragraphes à l'article 36. Le lieutenant-gouverneur en conseil,
toujours, peut par règlement fixer les heures en dehors desquelles les
coûts d'inspection permanente doivent être remboursés au
gouvernement par le détenteur d'un permis d'exploitation
d'établissement et déterminer les modalités de ce
remboursement.
Si cette inspection permanente nécessite la présence de
l'inspecteur en dehors de ses heures régulières de travail, de 40
heures, compte tenu des propres horaires de travail de l'entreprise qui doit
répondre à des impératifs commerciaux, il devient alors
trop coûteux pour le gouvernement de défrayer les coûts
d'inspection en dehors des heures régulières, temps
supplémentaire, etc.
M. Giasson: Ça va.
M. Garon: Comme dit le nouveau paragraphe qui est
également ajouté, le lieutenant-gouverneur en conseil peut par
règlement définir, aux fins de la présente loi et des
règlements, les expressions "ateliers d'équarrissage d'animaux"
et "viandes impropres à la consommation humaine".
M. Giasson: J'aurais eu les mêmes remarques que celles que
j'ai exprimées tout à l'heure. Mais, comme on m'a fourni
l'information sur les motifs pour lesquels on définit cela dans le
règlement au lieu de le définir dans l'article 1 de la loi,
j'accepte la teneur de ce paragraphe.
M. Garon: Le paragraphe 1): "Le lieutenant-gouverneur en conseil
peut par règlement statuer sur la publicité ou la réclame
servant à promouvoir le commerce des produits".
Cela peut paraître curieux, mais ce pouvoir est nécessaire
pour régulariser les règlements sur les annonces et la
publicité en relation avec la qualité des produits afin d'assurer
la loyauté des ventes et des offres par la voie des media.
M. Giasson: Afin que tout soit conforme aux dispositions de la
loi 101?
M. Garon: La loi a seulement un aspect prohibitif alors qu'il est
nécessaire de prescrire des règles positives. Exemple: Obligation
d'indiquer la catégorie en plus de la nature des fruits et
légumes offerts en vente. Quelqu'un ne pourra pas indiquer qu'il a de la
viande sous inspection permanente quand elle n'est pas sous inspection
permanente.
M. Beauséjour: C'est un amendement?
M. Garon: Non. C'est pour expliquer. Le lieutenant-gouverneur en
conseil pourra statuer par règlement sur la publicité ou la
réclame servant à promouvoir le commerce des produits. Par
règlement, il pourra statuer là-dessus, pour qu'il n'y ait pas de
fausse publicité.
M. Cordeau: Un vote.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Cordeau: II n'y a pas d'objection, c'est simplement pour
promouvoir le commerce des produits. Est-ce qu'un gars peut faire une vente
spéciale une fin de semaine? Pour promouvoir le commerce de ses
produits, va-t-il devoir passer par le ministère?
M. Garon: Non. Ce qu'on dit dans le règlement, c'est pour
assurer la loyauté des ventes et des offres par la voie des media et
pour que la publicité ne prétende pas des choses, énonce
des choses inexactes. On voit cela parfois. Nous avons du boeuf de
catégorie A-1. Même quand il ne s'agit pas du boeuf, prenons les
fruits ou les légumes. Là aussi, il y a des classes et des
catégories. Notre règlement sur les fruits et légumes, qui
n'a rien à voir avec cette partie-là un règlement
à part prévoit déjà cela. Mais cela
était rattaché à l'ancien chapitre 119. Quand ils ont
effectivement adopté celui-là, ils ont omis de donner ce pouvoir;
alors le règlement n'est soutenu par rien. Tout ce qu'on a, c'est la
publicité fausse, mais on n'a pas l'article pour réglementer
positivement la publicité. C'est pour cela qu'on l'a ici.
M. Giasson: II est donc facile de comprendre que, dans l'actuelle
réglementation, il n'y a pas de décision rendue par le
lieutenant-gouverneur statuant sur la forme de publicité de ce genre. Ce
n'est pas encore dans la réglementation.
M. Garon: Il en existe dans le règlement sur les fruits et
légumes qui avait été adopté en vertu de la loi qui
précédait le chapitre 35 qu'on amende, l'ancienne loi des
produits agricoles.
Le Président (M. Boucher): Alors l'article 11 est
adopté?
Une voix: Adopté, M. le Président. Nous allons
monter en Chambre.
(Suspension de la séance à 21 h 8)
Reprise de la séance à 22 h 25
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
Lors de la suspension des travaux pour le vote en Chambre, nous
étions à l'article...
Une voix: A-t-on quorum?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Boucher): L'article 11 est adopté.
L'article 13...
M. Cordeau: ... du Parti québécois qu'on
connaît.
M. Garon: À la suspension...
M. Cordeau: II en manque quatre?
M. Garon: Non.
Une voix: Vous êtes neuf.
Le Président (M. Boucher): À la suspension, nous
avions quorum.
M. Cordeau: Ah! Le ministre compte?
M. Garon: L'Opposition n'est pas grosse! Bien, elle n'est pas
grosse! C'est une façon de parler!
Le Président (M. Boucher): Le président compte dans
le quorum.
M. Cordeau: Je fais le ballant, M. le ministre!
Le Président (M. Boucher): Nous avions adopté
l'article 11. Nous en étions à l'article 12. M. le ministre.
M. Cordeau: Toute l'Union Nationale est ici.
M. Garon: La plupart des articles sur les amendes qui vont suivre
ont été repris en fonction de la nature et de la gravité
des infractions. Ici, cela ne change pas grand-chose.
Les articles 32 et 33, ce sont des articles qui ont trait à
l'entrave à un inspecteur, ou enlever des saisies sur les produits.
Alors, parce que ce sont des infractions plus graves, ils mettent un minimum de
$100.
M. Cordeau: Que disait l'article 6 dans l'autre loi?
M. Garon: En fait, on l'avait avant, sauf qu'en plus il y avait
l'article 6 sur les permis. Or, dans le nouveau système, on a dit: Le
permis est obligatoire sur tous ces points, et c'est important une infraction
pour une chose sans permis. D'ailleurs, plusieurs ont dit: Arrangez-vous pour
les mettre sous permis. Ceux qui sont en dehors du système et qui
doivent avoir un permis et qui n'en ont pas, mettez des amendes
sévères parce que l'infraction est grave. Alors, le 6 est
enlevé.
Dans la loi actuelle, on dit: Le contrevenant coupable d'infractions
visées aux articles 6, 32 et 33. Alors, dans l'amendement, on
arrête à 32 et 33 et le 6 est enlevé tout simplement.
M. Dubois: À l'intérieur du système avec
permis...
M. Garon: De toute façon, pour toute la question des
amendes, le système des infractions a été repris en
fonction de la gravité des délits, au lieu d'embarquer tout le
monde dans le même bateau.
M. Dubois: D'accord, mais pour quelqu'un qui a obtenu son permis,
il y a des pénalités s'il y a délit.
M. Garon: On va le voir un peu plus loin.
M. Dubois: C'est plus loin?
M. Garon: Oui.
M. Dubois: D'accord.
M. Giasson: Doit-on comprendre que dorénavant, suite
à l'adoption du présent projet de loi, si des gens contrevenaient
aux dispositions de l'article 6, l'amende qui pourrait être
imposée pour une contravention éventuelle pourrait être
inférieure à $100?
M. Garon: Non. Ce sera à l'article suivant. Dans la loi,
telle qu'elle existe présentement, c'est un minimum de $100. Mais il y a
une autre raison pour laquelle il y avait un minimum de $100, c'était
parce qu'il y avait la possibilité d'avoir des poursuites seulement sur
avis, et on ne voulait pas avoir un montant de $25. Mais, dans ce cas,
l'infraction à l'article 6 est visée à l'article 39a.
M. Cordeau: À l'article 16 du projet de loi.
M. Garon: Regardez immédiatement... C'est-à-dire
à l'article 13. Il y a un décalage. L'article 39 couvre seulement
les articles 32 et 33, parce que l'article 6 sera couvert par l'article
suivant.
M. Cordeau: Très bien.
M. Garon: Les articles 32 et 33 existent déjà.
C'est l'article 6 qui n'est plus là. L'article 39 actuel, autrement
dit.
M. Giasson: Très bien. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 12. Adopté.
Article 13.
M. Garon: L'article 13, c'est un long article. Des voix:
Adopté. M. Garon: Pardon?
M. Cordeau: Mais le ministre n'a pas encore donné ses
explications. Vous pouvez peut-être les entendre.
M. Garon: L'amende minimale de $100 prévue à
l'article 39 n'est pas suffisante dans le cas d'une personne qui fonctionne
sans permis.
M. Giasson: II y a eu un égarement.
M. Garon: II y a lieu de le prévoir à l'article
39a, tout comme les infractions relatives à l'estampille. Alors, vous
avez différents types d'infractions et différents types d'amendes
selon la gravité des infractions, mais cela ne change pas grand-chose
par rapport à ce qu'il y avait avant, sauf que cela fait une
distinction.
Le Président (M. Boucher): Article 13. Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 14.
M. Garon: C'est une concordance.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 15.
M. Garon: Par ailleurs, les infractions on ajoute un
paragraphe d) à l'article 39 aux horaires d'exploitation et aux
conditions de permis sont moins graves que le fait de fonctionner sans permis,
tout en étant plus graves que des infractions courantes. Elles font donc
l'objet, à partir de l'article 39d, d'amendes spécifiques qui
équivalent à la moitié de celles prévues à
l'article 39a.
Le Président (M. Boucher): Article 15, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 16?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 16, adopté.
Article 17?
M. Garon: L'article 16 est adopté? C'est une concordance.
Il n'y a pas de problème. À l'article 17, attendez un peu.
"L'article 6 de la Loi sur les produits agricoles et les aliments
édicté par l'article 5 de la présente loi entrera en
vigueur en tout ou en partie à la date ou aux dates fixées par
proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil. Alors, vous comprenez que,
jusqu'à maintenant, aucun permis n'a été
délivré en vertu de l'article 6, même ceux relatifs aux
ateliers d'équarrissage dont le texte est en vigueur. Par ailleurs, il
ne saurait être question de faire entrer en vigueur les permis
visés au nouvel article 6 avant que les gens aient été
informés des normes ou prescriptions lé- gislatives et
réglementaires et aient pu bénéficier des délais
suffisants pour s'y conformer, compte tenu de la nature des permis et de la
mise en place des mécanismes administratifs. Alors, le but c'est qu'il y
ait un délai d'application qui puisse varier.
M. Beauséjour: M. le Président... M. Baril:
Est-ce un amendement?
M. Beauséjour: Non, cela va bien, je n'ai pas l'intention
de proposer d'amendement.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je veux tout simplement savoir de quelle
façon vous voulez informer les propriétaires d'abattoir.
M. Garon: La façon dont je veux procéder, on en a
parlé au ministère, c'est la façon suivante. Nous avons,
au niveau régional, des services vétérinaires et on
demande, au niveau des services vétérinaires dans les
régions, d'expliquer ces règlements, ces normes, aux abattoirs de
leur région.
M. Beauséjour: Cela veut dire qu'il va avoir à se
déplacer et aller rencontrer des propriétaires.
M. Garon: Pas vraiment se déplacer tant que cela, parce
que dans la province de Québec on a douze régions
administratives. À ce moment-là, les explications vont être
au niveau d'une région. Il ne s'agira pas de faire venir des gens
un tas de millage mais de les regrouper par région, par exemple
la région 05, la région 06, la région 07.
M. Beauséjour: Mais est-ce que vous voulez dire que vous
allez faire venir les propriétaires d'abattoir pour leur expliquer ou
s'il y a des gens qui vont aller les rencontrer? Je pense que c'est assez
important qu'ils soient bien informés.
M. Garon: Oui. Il y aura des séances d'information
où il y aura des explications en général, en gros.
Maintenant, chaque cas est particulier.
M. Beauséjour: C'est cela.
M. Garon: Celui qui veut faire un plan de construction et va
modifier son abattoir va devoir le faire en fonction de son entreprise. Cela ne
peut pas être général. Mais pour les explications de
vulgarisation quelles sont les modifications à telle ou telle
loi, quelles sont les modifications aux règlements, quelles sont les
indemnités versées à ceux qui se retirent, quelles sont
les subventions possibles cela va être expliqué dans des
réunions locales au niveau des régions.
M. Beauséjour: D'accord, je vous remercie.
M. Giasson: Si l'entrée en vigueur du nouvel article 6 est
reportée, en tout ou en partie, il y a un autre article qui est en
corollaire avec l'article 6, soit l'article 39a, je pense.
M. Garon: On ne peut pas soumettre d'infraction en vertu de
l'article 6 s'il n'est pas en vigueur; donc, on ne peut pas être
condamné en vertu de l'article 39a. Cela va?
M. Giasson: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Article 17, adopté?
Des voix: Adopté.
M. Cordeau: Cela allait bien.
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division.
Article 18?
M. Laplante: Concordance avec 5, la date d'entrée, les
permis...
M. Giasson: Est-ce que l'article 18 est adopté sur
division?
M. Garon: C'est notre député de Montréal,
à cette commission de l'agriculture, qui n'est pas d'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 18?
M. Laplante: On peut respecter ceux qui ne sont pas d'accord.
M. Garon: Je le respecte.
M. Laplante: Si vous demeurez dans le comté de
Lévis, moi je demeure dans Montréal et je pense que c'est mon
droit de protéger ceux qui vivent à Montréal aussi.
D'accord, monsieur...
M. Lalonde: Je suis d'accord sur cela. Une voix: Une
nouvelle recrue?
Le Président (M. Boucher): Article 18, adopté? Le
député de Huntingdon.
M. Dubois: J'aurais une question qui ne touche tout à fait
à aucun de ces articles, mais qui est basée sur des questions
posées en assemblées au niveau des plaintes et des poursuites en
suspens. Qu'est-ce qui arrive, à ce moment-là?
M. Garon: Les plaintes, cela n'appartient plus au
ministère de l'Agriculture, c'est au ministère de la Justice.
M. Dubois: D'accord, mais vous devez quand même être
au courant de ce qui va arriver avec; vous devez être en contact avec le
ministre de la Justice de temps à autre.
M. Garon: Je ne peux pas intervenir. Je n'ai pas le droit
d'intervenir dans le cours de la justice.
M. Giasson: Est-ce que la justice va suivre son cours ou si le
grand pardon sera accordé à ceux qui auront outrepassé la
loi?
M. Cordeau: On a vu, dans d'autres domaines, qu'il y en a qui ont
reçu l'absolution générale. Peut-être que le
ministère de l'Agriculture pourra obtenir une absolution
générale pour toutes ces infractions.
M. Giasson: Est-ce que le ministre de l'Agriculture a l'intention
d'en discuter avec son collègue de la Justice et lui demander la
même générosité à l'endroit de ceux qui ont
enfreint la loi sur les aliments?
M. Cordeau: Cela ne doit pas être plus grave que...
M. Garon: Vous savez bien qu'à une question comme celle
que vous me posez je ne peux pas répondre oui. Je dois vous
répondre non.
M. Giasson: Mais, au moins, pouvez-vous en discuter avec votre
collègue et demander clémence, qu'il ait cette même
clémence que celle accordée aux syndiqués et aux
syndicats?
M. Garon: Cela relève de la justice. Je ne peux pas...
M. Giasson: Oui, mais vous pouvez intercéder auprès
de votre collègue. Je ne vous dis pas que la décision sera
vôtre, cela sera la sienne.
M. Garon: Je ne peux pas.
M. Giasson: Mais votre intercession, vos suppliques, M. le
ministre... Pouvez-vous nous garantir cela, au moins vos suppliques?
M. Garon: Vous pourriez lui demander en Chambre.
M. Giasson: C'est la force de la supplique d'un collègue
ministre. C'est cela qu'on recherche à ce moment-ci.
M. Cordeau: On vous demande seulement de le prendre en note.
M. Ouellette: En somme, vous lui demandez d'être assez
libéral pour aller jusqu'à pardonner des fautes
libérales?
M. Giasson: D'être assez clément. M. Ouellette:
Clément. M. Lalonde: Et pas trop "Richard". M. Garon:
Et suivre la bonne voie.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 43, Loi
modifiant la Loi sur les produits agricoles et les aliments, est donc
adopté avec les amende-
ments. Je prie le rapporteur, en l'occurrence le député de
Lac-Saint-Jean, de bien vouloir faire rapport à l'Assemblée
nationale, au nom des membres de la commission.
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires à ajouter
en terminant?
M. Garon: Je voudrais remercier tous les fonctionnaires qui sont
venus ici, qui ont été à la disposition de la commission.
Ils étaient disponibles hier soir, au cas où on aurait
siégé, et ils ont été disponibles encore
aujourd'hui; alors qu'on votait neuf fois, ils sont restés à nous
attendre, en surveillant nos documents. Je dois les remercier d'être
venus.
Je voudrais remercier aussi tous les membres habituels de la commission
de l'Agriculture de leur collaboration et de leur compréhension. Nous
avons essayé de comprendre, d'une façon générale,
comment fonctionne le système des abattoirs. Je pense que tout le monde
a été de bonne foi, de part et d'autre, dans cette
étude.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, je concours aux propos tenus
par le ministre sur l'excellente collaboration que lui-même, les membres
et surtout l'équipe de fonctionnaires ont apportée lors de
l'étude article par article de ce projet de loi.
On me permettra de formuler un souhait, soit que le plus grand nombre de
propriétaires de petits abattoirs au Québec puissent s'adapter et
s'intégrer pour continuer de vivre à l'intérieur des
conditions qu'on leur fait au plan législatif et de la
réglementation. Qu'on me permette de souhaiter longue vie aux petits
abattoirs du Québec.
M. Garon: Je partage entièrement le souhait du
député de Montmagny-L'Islet. Je souhaite que toute la
transformation que cela suppose dans le domaine soit la moins difficile pour
les petits abattoirs et, aussi, que le plus grand nombre possible puissent se
transformer pour devenir sous inspection et pouvoir servir encore davantage le
monde agricole et les consommateurs du Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Je voudrais remercier M. le ministre de nous avoir
permis de toucher aux règlements, qui étaient en dehors du projet
de loi. J'aimerais aussi remercier les hauts fonctionnaires qui nous
accompagnent ce soir, de même que cet après midi. Je voudrais
formuler un voeu, que MM. les fonctionnaires et surtout les inspecteurs sachent
mettre les règlements en application, mais d'une façon
modérée, afin de ne pas trop pénaliser les
propriétaires de petits abattoirs au Québec, pour le plus grand
bien des agriculteurs du Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'est pour faire remarquer au ministre que
l'opposition la plus violente n'est pas venue du côté habituel
dans ce projet de loi.
Le Président (M. Boucher): Je remercie tous les membres de
la commission de l'agriculture et, à l'unanimité, la commission
de l'agriculture ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 41)