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Étude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Seize heures trente minutes)
Le Président (M. Boucher): La commission de l'agriculture
est réunie pour étudier les crédits pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1979 pour le ministère de
l'Agriculture. Les membres de la commission sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain),
M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Picotte (Maskinongé), M. Rancourt
(Saint-François), M. Roy (Beauce-Sud). Les intervenants sont: M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau (Verchères), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Garneau (Jean-Talon), M.
Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Vaillancourt (Orford).
Y a-t-il des suggestions pour un rapporteur? M. Gagnon? M. le
député de Champlain suggère M. le député de
Kamouraska-Témiscouata. Adopté.
Le rapporteur sera M. Lévesque.
M. le ministre, avez-vous des commentaires préalables à
l'étude des crédits?
Exposé préliminaire du ministre M. Jean
Garon
M. Garon: On reste assis, je pense. M. le Président, je
voudrais tout d'abord vous présenter les fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture qui vont être ici pendant quelques
jours pour répondre à vos questions et nous aider dans nos
délibérations. Je veux d'abord vous présenter M. Ferdinand
Ouellet, qui est le sous-ministre en titre du ministère de
l'Agriculture; M. Jean-Guy Charbonneau, qui est sous-ministre à la
production; M. Léo-Jacques Marquis, qui est sous-ministre à la
commercialisation, au développement agroalimentaire; M. Jacques-Yves
Therrien, sous-ministre à l'administration...
Je vous présente les personnes du ministère. Après
cela, je vous présenterai les personnes représentant les autres
organismes. Comme je les vois, M. André Guimond, M. Marcel
Miville-Deschênes et M. Gilles Dulude, tous du service financier; M.
Binet, Denis est responsable de l'hydraulique agricole. Il vient justement de
votre région, M. le député de Huntingdon. M. Bertrand
Forest est à la recherche et à l'enseignement. Je vais mettre mes
lunettes. Je ne vois pas de loin. Je suis myope. M. Hubert
Mélançon, directeur des coor-donnateurs régionaux,
directeur général des régions. Ensuite, de l'Office du
crédit agricole, Me Camille Moreau, président; le
vice-président, M. Jean-Claude Simoneau; le président de la
Régie des marchés agricoles, M. Benoît Lavigne, que vous
connaissez. Il est en vedette de ce temps-là.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
ministre, pour la bonne compréhension du journal des Débats,
pourriez-vous parler plus fort, vers le micro.
M. Garon: Ces micros sont censés être sensibles un
peu.
Le Président (M. Boucher): Ils ont de la difficulté
au journal des Débats.
M. Garon: M. P. A. Fortin qui était secrétaire
à la commission d'assurance-stabilisation et des revenus. Il y a
d'autres personnes qui vont se joindre à nous au cours des prochains
jours.
Je pourrais peut-être vous présenter le personnel du
cabinet qui est ici aussi et avec qui vous avez occasionnellement, même
assez souvent, l'occasion de converser pour des problèmes qui sont
particuliers à vos régions, dans vos comtés.
Alors, M. Maurice Tremblay, chef de cabinet. Ensuite, vous avez M.
Morasse, M. Gagnon et M. Bégin. Il y a également M.
Bérubé, la dernière acquisition. Je pense que j'ai
nommé tout le monde.
Alors, je veux simplement vous donner leur nom pour que vous les
connaissiez. Vous connaissez plusieurs d'entre eux. Vous avez aujourd'hui...
Bonjour, M. Giasson...
Je pense bien que nous allons procéder un peu comme l'an dernier.
J'aimerais dire, au tout début, comme je le mentionnais en Chambre tout
à l'heure, que le budget de cette année va augmenter à
$255 millions, ce qui veut dire, par rapport à l'argent
dépensé en 1976/77, une augmentation de $50 millions. Aux $255
millions, il faut ajouter, par ailleurs, d'autres sommes qui ne sont pas
comprises dans les $255 millions, sommes qui viennent du fonds de
développement régional en cours d'année et qui ne sont pas
comprises dans les budgets. Elles touchent les nouvelles lois qui seront
adoptées en cours d'année et qui s'y ajoutent. Alors, le budget
théorique, au fond, peut dépasser $255 millions, mais, comme vous
le savez, il y a toujours des crédits périmés. Il peut
arriver que les sommes ne soient pas toutes dépensées pour
différentes raisons.
Si on regarde en réalité ce budget, on va se rendre compte
qu'il y a plus d'argent que cela qui va être dépensé cette
année pour des projets nouveaux. Il y a un certain nombre de
dépenses non récurrentes qui ne reviendront pas cette
année, qui étaient dans le budget de l'an dernier, ce qui va
expliquer, occasionnellement, des différences, des changements dans les
budgets.
J'aimerais dire un mot concernant les postes du personnel du
ministère de l'Agriculture. Le ministère lui-même va
diminuer de 31 postes; je ne parle pas de tous les organismes qui sont
affiliés au ministère. Il va être diminué de 3451
à 3420, ce que vous pouvez voir à la première page.
M. Parizeau disait hier dans son discours du budget qu'il y avait une
demande du Conseil du trésor pour diminuer de 1% les effectifs, ce qui
fe-
rait une diminution automatique de 35 postes au ministère de
l'Agriculture. Il y a eu également la banque du CDMV,
c'est-à-dire du Centre de distribution des médicaments
vétérinaires, qui, à SOQUIA c'est un autre
organisme que vous connaissez, la Société
québécoise d'initiative agroalimentaire ... Les postes qui
étaient au ministère sont transférés à
SOQUIA, soit 18 postes, le Centre de distribution des médicaments
vétérinaires.
De nouveaux postes sont accordés par le Conseil du trésor
à la recherche, à l'hydraulique et à la commercialisation,
soit quinze postes; en réalité, il y aura dix postes sur quinze
qui iront à la commercialisation. Cela veut dire que vous avez
déjà là l'indication des orientations que prend le
ministère pour se préoccuper davantage des marchés.
À l'Office du crédit agricole, il y aura aussi une
augmentation de six postes, ce qui laisse un solde net, une diminution de 31
postes au ministère. J'aimerais, au début, dire un mot des
différents éléments, faire un survol général
au niveau de chacun des éléments. Plutôt, ce qui serait
encore plus simple, ce serait de parler de seulement certains
éléments dans chacun des programmes, éléments qui
permettront de voir des changements, concrètement.
On constate, à l'élément 1, une diminution de $826
000, mais ce n'est pas une diminution réelle puisque, l'an dernier, il y
avait un élément, précisément pour l'année
1977/78, dans le budget, soit la construction d'une serre expérimentale
à Saint-Hyacinthe, au coût de $1 570 000. Évidemment, la
serre une fois construite, le montant de $1 570 000 compris dans ce budget ne
reviendra pas, puisque la serre est construite. Ce projet est pratiquement
complété et on ne prévoit pas dépenser, en 1978/79,
plus de $140 000 pour compléter les travaux. Ceci se traduit par une
baisse de dépenses en capital de $1 430 000 en 1978/79, à cause
de dépenses exceptionnelles en 1977/78.
Par ailleurs, le budget prévoit une augmentation des subventions
de recherche de $150 000. Il s'agit surtout de paiements de transfert aux
universités pour des projets particuliers. Dans l'élément
2, il n'y a rien de spécial; si vous avez des questions, lors de
l'étude des crédits, nous pourrons en dire un mot.
Au programme 2, Financement agricole, l'ensemble du programme
prévoit des augmentations de près de $9 millions, soit 23,2%
d'augmentation par rapport au budget de 1977/78. Il reflète les besoins
réels des agriculteurs en matière de crédit agricole.
C'est là une preuve tangible, concrète, du dynamisme des
agriculteurs québécois et de leur confiance dans l'avenir de
l'agriculture au Québec.
Ces augmentations ne reflètent pas les changements qui seront
apportés bientôt aux lois du crédit agricole que vous avez
en avis au feuilleton.
Le programme 3, aide à la production agricole, c'est
l'élément majeur du budget de dépenses du ministère
de l'Agriculture. Il regroupe des éléments aussi importants que
la mise en va- leur des productions animales et végétales,
l'amélioration des sols et des cours d'eau, de même que tous les
services conseils du ministère auprès des agriculteurs, soit les
84 bureaux locaux et les 12 bureaux régionaux.
Il peut sembler y avoir, quand on regarde les dépenses, une
diminution, mais ce n'est pas une diminution réelle non plus. C'est ici
qu'apparaît le transfert du CDMV. L'an dernier, vous aviez un montant de
$5,6 millions qui était prévu dans le budget de 1977/78, mais
cette somme a été transférée, en fait, le CDMV
(Centre de distribution des médicaments vétérinaires) a
été transféré de section, de sorte qu'il
n'apparaît pas dans le budget 1978/79; cependant, ces montants sont
toujours utilisés pour l'agriculture, mais plutôt dans le budget
de SOQUIA.
Ce transfert fut une excellente décision, confirmée
d'ailleurs par la performance du Centre de distribution des médicaments
vétérinaires, puisque, après onze mois, on constate un
déficit minime de $30 000. Je vous rappelle que l'objectif du Centre de
distribution des médicaments vétérinaires n'est pas de
réaliser des profits, mais de mettre à la disposition des
agriculteurs des médicaments au meilleur prix. Peut-être qu'une
année, on peut avoir un déficit de $20 000 ou $25 000 et,
l'année suivante, un surplus de $20 000 ou $25 000. Il s'agit, en
réalité, d'avoir un service à l'agriculteur, au meilleur
coût possible, et on peut voir qu'à ce moment-là, les
administrateurs du Centre de distribution des médicaments
vétérinaires ont visé juste ou presque juste, puisqu'il
semble que le budget de l'année 1977/78 va être à peu
près en équilibre et, tel convenu avec le ministère, le
Centre de distribution des médicaments vétérinaires ne
fera pas de profit, mais ne fera pas vraiment de perte, non plus.
Le budget des... Est-ce que vous avez d'autres questions concernant le
budget? Pardon? (16 h 45)
M. Picotte: On aurait été mieux de commencer
demain.
M. Garon: Comment cela?
M. Picotte: Vous auriez été plus prêt.
M. Garon: Je suis prêt, c'est parce que je regarde mes
notes tranquillement.
M. Picotte: On n'est pas pressé.
M. Garon: Quoi?
M. Picotte: On a tout l'avenir devant nous.
M. Garon: C'est cela.
M. Gagnon: Vous avez l'air impatient.
M. Garon: Je suis content de voir que vous êtes encore
là, M. le député de Maskinongé. En écoutant
le discours de votre chef samedi, quand il parlait avec tellement d'amour des
treize qui l'ont supporté, on se disait: Peut-être va-t-il
chan-
ger de critique agricole. Je suis content de constater qu'il vous a
gardé comme critique agricole.
M. Picotte: Le pire, c'est que, depuis ce temps-là, il a
doublé; on est rendu 26.
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Cela vous surprend?
M. Garon: C'est théorique aussi. J'ai bien hâte de
voir votre chef au Parlement.
M. Vaillancourt (Orford): On va vous le montrer.
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): On va vous le montrer.
Le Président (M. Boucher): Revenons-en aux
crédits.
M. Garon: Je me rappellerai toujours qu'il m'avait dit,
après ma nomination, que j'étais un "théoricien". J'ai
hâte de le voir en Chambre pour voir sa pratique agricole. J'aimerais
pouvoir discuter avec lui d'agriculture. J'aimerais même qu'il
siège à la commission de l'agriculture lorsqu'il viendra en
Chambre.
M. Picotte: Êtes-vous prêt à lui donner votre
comté?
M. Garon: Je ne le lui donnerai pas.
M. Picotte: Si vous croyez qu'il a une bonne performance
agricole.
M. Garon: Non, j'ai l'impression qu'il va plutôt aller dans
un comté anglophone. Je le vois dans Notre-Dame-de-Grâce.
M. Picotte: J'ai l'impression qu'il peut aller dans un
comté urbain.
Le Président (M. Boucher): Je m'interroge, à savoir
si ces propos ont affaires aux crédits.
M. Vaillancourt (Orford): ... que vous n'êtes pas assez
sévère.
Le Président (M. Boucher): Je vous ramène à
l'ordre.
M. Garon: C'est vrai que, vous autres, avec votre nouveau chef,
vous êtes habitués à la sévérité.
M. Vaillancourt (Orford): On a de la discipline, avec notre
nouveau chef.
M. Garon: On va reconnaître le "toi, tais-toi".
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: À l'élément 3 du programme 3, vous
remarquerez qu'il va y avoir une diminution importante dans les crédits
de $5 223 000, relatifs aux contrats de services qui étaient autrefois
accordés à quelques firmes d'ingénieurs-conseils
plutôt bien vues du gouvernement du temps. Nous nous étions
engagés à assainir les finances publiques et à mettre fin
aux privilèges des amis du pouvoir. Vous en avez là une preuve
tangible. Je vous ferai remarquer que ces contrats plantireux, à titre
d'exemple, totalisaient pratiquement l'équivalent de tout le budget de
la Régie de l'assurance-récolte. Si vous avez des questions
à poser là-dessus, je vais avoir l'occasion de répondre,
puisqu'on a décidé au cours de l'année de faire du
drainage plutôt que de faire des plans.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre a une copie de
son texte à nous déposer?
M. Garon: Non, j'ai des notes tout simplement et je les commente
brièvement, parce que vous n'avez pas pu suivre dans le détail
l'évolution du ministère au cours de l'année
écoulée. Ce sont les agriculteurs surtout qui en ont vu les
bienfaits. Je suis persuadé que vous en avez entendu des commentaires.
J'ai donc voulu aborder vraiment un thème qui semble cher en paroles
à mes amis d'en face, mais une chose qui est chère à la
réalité, c'est le règne de la liberté, la
liberté d'entreprise, la liberté de l'agriculteur de choisir son
entrepreneur, la liberté de choisir l'ingénieur,
liberté...
M. Picotte: Nous autres, c'est le Québec de
liberté.
M. Garon: Nous autres, on le met en pratique. J'ai l'impression
qu'au cours de notre étude de crédits, vous aurez l'occasion de
poser des questions là-dessus. Je reviendrai plus dans le détail.
Je voulais tout simplement mentionner qu'il y avait une baisse à ce
titre, principalement.
Par ailleurs, il y a une augmentation qui est prévue dans les
crédits consacrés aux travaux mécanisés. Nous avons
aussi considérablement réduit les budgets des travaux
effectués en régie, soit une baisse de $1 190 000. C'est
là, en termes concrets, le fruit d'une décision gouvernementale
appliquée à tous les ministères et organismes du
gouvernement québécois, de faire faire certains travaux par
l'entreprise, par voie de soumissions plutôt que de les faire faire en
régie. Là aussi, c'est ce qui explique un changement dans les
budgets.
Cette année, nous avons l'intention de réduire
également, par des changements majeurs qui ont été
apportés au programme de l'hydraulique agricole, les dépenses de
déplacement des employés. Au lieu d'avoir la concentration des
employés que vous avez remarquée auparavant qui
étaient du bureau de l'hydraulique agricole à Montréal,
à Drummondville, et à Québec ces bureaux
sans doute d'ici la fin du mois d'avril seront remis aux Travaux publics
puisque les employés seront répartis dans les différents
bureaux locaux pour être plus près des agricul-
teurs; ce qui entraînera sans doute moins de frais de
déplacement, c'est ce qu'on estime; on le souhaite, en tout cas, puisque
l'an dernier ils ont effectué près de 2,5 millions de milles de
déplacement. Par exemple, pour aller inspecter des travaux à
Buckingham, quelqu'un devait partir du bureau de Montréal pour s'y
rendre; cela occasionnait des déplacements considérables de sorte
que, dans certains cas, c'était quasiment du tourisme, c'était de
la voiture que les gens faisaient. On a donc voulu rapprocher les services de
l'agriculteur. C'est presque terminé; ce qui va amener, nous estimons,
dans les dépenses de cette année, une réduction des frais
de déplacement.
Le programme 4, Régie de l'assurance-récolte. Nous
estimons que les dépenses s'élèveront... Je pense que ce
serait peut-être plus intéressant de parler du nombre des
assurés. Le nombre des assurés en 1976/77 est passé de
4200 à 6400 en 1977/78, et notre estimation pour l'année 1978/79
est de 12 000 assurés environ. Ce qui voudrait dire que, dans l'espace
de deux ans, le nombre des assurés de la Régie de
l'assurance-récolte aurait presque triplé. Vous voyez une
augmentation considérable; encore là, c'est basé sur la
confiance dans l'agriculteur plutôt que de l'obliger à être
dans des carcans; ce qui est le résultat de la première loi que
nous avons adoptée au début de notre mandat, en avril 1977,
lorsque nous avons adopté des amendements à l'Assemblée
nationale en vue de modifier la Loi de la Régie de
l'assurance-récolte, l'assurance-récolte du Québec,
où l'assurance-récolte collective obligatoire devenait
l'assurance-récolte collective facultative. Ceci a permis
l'adhésion de l'agriculteur dans un pourcentage considérable.
Dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean et l'Abitibi-Témiscamingue
où le programme d'assurance-récolte collective facultatif a
été appliqué pour la première année, les
adhésions ont dépassé 80% et, actuellement, il y a cinq
autres régions où le programme est appliqué. Les
renseignements que j'ai eus il y a déjà quelques semaines me
disaient qu'on était à environ 80% dans ces régions du
Québec. Ce qui veut dire que l'assurance-récolte est en train de
devenir une assurance qui va couvrir vraiment les agriculteurs du
Québec. Je pense qu'on peut se féliciter de la loi
réaliste qui a été adoptée en 1977 et qui fait que,
maintenant, l'assurance-récolte assure le monde au lieu de lui faire
peur. Tripler le chiffre dans deux ans est un résultat incroyable; ce
qui montre également la confiance des agriculteurs dans le
développement économique et agricole au Québec sous le
nouveau gouvernement.
Programme 5: La commercialisation agricole. Ces crédits
prévoient un budget de $6 millions pour l'application du nouveau
programme des centres régionaux d'entreposage, du séchage et du
criblage des grains produits au Québec, tel qu'annoncé par le
premier ministre le 21 octobre 1977. Il s'agit des programmes de centres
régionaux, programmes qui dureront cinq ans et durant lesquels nous
prévoyons que ces centres régionaux seront bâtis sur tout
le territoire québécois. Actuellement, il y en a en construction
à Sainte-
Rosalie dans le comté de Saint-Hyacinthe. C'est peut-être
pour cette raison que le député de Saint-Hyacinthe n'est pas
présent. Il dit: Je n'ai pas besoin d'y être, l'agriculture
marche. Cela marche tellement bien dans le comté de Saint-Hyacinthe sous
le nouveau gouvernement...
M. Picotte: Cela vient même pénaliser les
agriculteurs du comté de Maskinongé.
M. Dubois: II y a trois commissions qui siègent. Alors, le
député de Saint-Hyacinthe a été
empêché de venir. Il sera ici demain.
M. Chevrette: Cela va être intéressant. M. Garon:
Ah bon!
M. Dubois: II a encore beaucoup de besoin dans son
comté.
M. Garon: Oui?
M. Chevrette: J'espère qu'il ne se plaint pas, lui!
M. Garon: Non, mais...
M. Chevrette: Le député de Saint-Hyacinthe...
M. Garon: Pardon?
M. Chevrette: ... je vais lui poser certaines... J'ai des
nouvelles pour lui.
M. Garon: Les agriculteurs, apparemment, lui demandent de
traverser au Parti québécois parce qu'ils n'ont jamais
été si bien servis que depuis un an et demi.
Donc, des crédits de $6 millions qui prévoient des
programmes pour les centres régionaux d'entreposage, de séchage
et de criblage des grains produits au Québec.
Grâce à ce programme qui est conjugué au programme
de silos à la ferme, suite à une entente signée avec le
gouvernement fédéral il y a quelques semaines, à
Chicoutimi, pour l'entreposage de silos à la ferme, mais il n'y a pas
d'argent...
L'entente ne couvre seulement que les silos à la ferme, non pas
les centres régionaux. Nous souhaitons qu'il y ait des investissements
de $120 millions au cours des cinq prochaines années, de sorte qu'avec
ces capacités d'entreposage, et avec un programme
d'assurance-stabilisation pour les producteurs de maïs-grains, nous
pensons pouvoir augmenter au cours des cinq prochaines années notre
autosuffisance en grains, pour alimentation animale, de 50%. C'est une des
voies dans laquelle le gouvernement s'est engagé, le
développement de la production de céréales au
Québec, surtout dans une perspective de récupération de
sol avec la protection des terres agricoles.
Vous verrez aussi au programme 5... C'est là qu'apparaît
l'augmentation de $4 millions pour porter à $6 millions les
crédits pour le programme du lait-école. Au lieu de $2 millions
qui étaient le
budget l'an dernier, les crédits sont portés à $6
millions pour le lait-école, ce qui veut dire que près de 50% des
enfants du niveau élémentaire et du niveau maternel seront
alimentés en lait-école dans l'ensemble du Québec.
Prochainement, je vais faire parvenir des lettres aux commissions
scolaires pour leur demander si elles acceptent de recevoir du
lait-école, mais il y aura une condition de posée: Ce sera de
sortir les distributeurs de boissons gazeuses des écoles, parce qu'on ne
peut, en même temps, donner de bonnes habitudes alimentaires et laisser
sous le nez des enfants constamment, des distributeurs de boissons gazeuses.
Ils auront toujours le temps plus tard d'en boire, mais au début...
Pardon?
Elles seront en canettes ou bien non...? Il n'y en aura pas. Alors, la
commission scolaire qui ne voudrait pas se débarrasser de ses
distributeurs automatiques ne bénéficiera pas du programme de
lait-école. Cela sera la condition. Elle s'engagera à ne pas
faire la distribution de boissons gazeuses dans les écoles pour que de
bonnes habitudes alimentaires des enfants ne soient pas contrecarrées
par des tentatives indues. (17 heures)
M. Dubois: ...contre cela.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le lait va être en
canettes?
M. Garon: Non, le lait va être dans des berlingots qui sont
faits en carton dans les papeteries du Québec. Dans les programmes 6 et
7...
M. Vaillancourt (Orford): 5, M. le ministre. M. Garon: Je
ne sais pas s'il y a encore...
M. Vaillancourt (Orford): Faites dont le point sur la volaille
aussi.
M. Garon: Qu'est-ce qu'il y a dans la volaille?
M. Vaillancourt (Orford): Le contrôle des importations, ces
choses-là.
M. Chevrette: Ils questionneront, M. le ministre.
M. Garon: Vous savez comme moi qu'il n'y a rien que nous
aimerions autant que de contrôler les importations. Cela va être un
des thèmes, je suppose, de la campagne du référendum,
d'indiquer que la souveraineté du Québec va nous donner les
pouvoirs de contrôler les importations, des pouvoirs réels. Tout
le monde sait que ce sera le principal moyen pour les agriculteurs...
M. Dubois: On parle de crédits, on ne parle pas de...
M. Garon: J'ai eu une question. M. Dubois: ...de
séparation.
M. Giasson: On préfère encore les exportations aux
importations.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre! M.
Chevrette: Question de règlement. M. Garon: Tout le monde
sait...
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! Une question de règlement.
M. Chevrette: M. le Président, je ne voudrais pas imposer
de procédure, mais si on veut que cela se déroule normalement,
j'aurais une suggestion à faire à la commission, soit que le
ministre finisse ses interventions préliminaires, que vous donniez la
parole par la suite aux critiques de chaque parti et après cela,
il y a des députés autour de la table qui peuvent s'exprimer
aussi à la suite des critiques des partis reconnus on ira,
programme par programme, avec des questions précises. Si on veut poser
des questions sur la volaille, le porc ou n'importe quoi, l'urine de jument, on
le fera par programme. On ne s'en sortira pas si on se met à interroger
le ministre sur son exposé. On pourrait faire de même pour les
questions d'intervention du député de Maskinongé ou du
député de Huntingdon. Je n'ai pas l'anglais facile.
Le Président (M. Boucher): Je m'apprêtais à
siffler la fin de la récréation. Je pense que la tradition des
commissions parlementaires veut justement qu'il y ait un exposé du
ministre et après des partis de l'Opposition, par l'intermédiaire
de leurs représentants. Les questions seront ouvertes par la suite
à tous les députés ou aux membres présents à
la commission. M. le ministre, si vous voulez continuer votre
exposé.
M. Garon: Merci, M. le Président. Je suis d'accord avec le
député de Joliette-Montcalm que la façon de
procéder est telle que vous l'avez mentionné, M. le
Président. Je ne peux résister à la tentation de
mentionner au député d'Orford les problèmes de
l'importation et que seule la souveraineté nous donnera des pouvoirs de
contrôle sur l'importation. Je pense que c'est le devoir de tous les
députés de le répéter le plus souvent possible,
parce que, des fois, même les gens de l'Opposition, je m'en rends compte,
ne le savent pas. Ils pensent qu'on a les pouvoirs de contrôler
l'importation comme province, mais c'est évident qu'on n'a pas de
pouvoir.
Je devrais dire aussi que ce n'était pas de l'incurie de la part
du gouvernement fédéral. Nous avons signé un plan national
du poulet, il y a déjà, je dirais, des mois. J'avais donné
un accord au mois d'août 1977. Nous avons signé une entente au
mois de septembre, ici à Québec, et nous avons attendu pendant
des mois; nous avons signé, après cela, des modifications. On m'a
même dit que j'étais le dernier à signer parce qu'il
fallait avoir l'autorisation du Conseil des ministres, alors que dans d'autres
provinces ce n'est pas néces-
saire et que cela pressait. Pourtant cela a déjà
été signé depuis longtemps, depuis plusieurs semaines, au
mois de février, et depuis ce temps-là on n'a plus entendu parler
du gouvernement fédéral. J'ai l'impression que le ministre et le
sous-ministre sont trop occupés à se promener pour distribuer des
chèques. Ils n'ont plus confiance dans la poste depuis les
événements de la Gendarmerie royale. Alors, ils se
promènent eux-mêmes avec les chèques, au cas où
quelqu'un ouvrirait l'enveloppe et le prendrait, je suppose.
Tous ceux qui sont dans le domaine de la production de volailles, de
poulets, au Canada, attendent depuis longtemps ce plan national du poulet et,
entre-temps, les importations continuent. Je me demande pourquoi le
gouvernement fédéral n'adopte pas ce plan qui a été
approuvé par presque toutes les provinces, sauf l'Alberta et Terre-Neuve
Terre-Neuve, à toutes fins pratiques, ne produit pas de poulets.
Le gouvernement fédéral devait adopter ce plan. Je pense que ce
ne serait pas une mauvaise chose pour les députés libéraux
qui auraient pu en parler à leur congrès en fin de semaine; il y
avait des gens d'Ottawa, des ministres fédéraux. Ils auraient
dû leur faire le message d'adopter au plus vite le plan national du
poulet qui est très désiré par les agriculteurs du
Québec et d'ailleurs.
Aux programmes 6 et 7, il n'y a pas de changements significatifs sur
l'année dernière, sauf qu'il y aura un plan
d'assurance-stabilisation des porcelets qui est terminé. Les documents
sont dans la tuyauterie et devraient être adoptés avant longtemps.
Actuellement, il y a des discussions sur l'assurance-stabilisation du
maïs-grain. Mais, là aussi, on me dit que les discussions avancent
rondement. Je souhaite qu'il soit possible d'avoir l'assurance-stabilisation
pour les revenus agricoles des producteurs de maïs-grains pour
l'année en cours; des sommes sont prévues au budget.
Au programme 8, on prévoit $1 million supplémentaire pour
la création d'emplois en milieu agricole, ce qui porte à $6
millions les crédits affectés à ce programme de
stimulation de l'emploi en milieu agricole. C'est un programme qui a eu
beaucoup de succès l'an dernier, puisqu'il y a plus de 4000
employés qui ont été engagés; je pourrais donner
les chiffres exacts au cours des discussions. Plus de 4000 personnes,
assistés sociaux et chômeurs, ont été
engagées par des agriculteurs au cours de l'année 1977.
Il y a un autre programme qui n'est pas prévu au budget, mais qui
va s'ajouter; c'est dire que $255 millions, ce n'est pas un chiffre final; il y
a un autre programme adopté récemment pour l'emploi des
étudiants par les agriculteurs. Est-ce que vous avez reçu le
programme pour l'envoyer aux députés? Le programme pour les
emplois d'été aux étudiants en milieu...
M. Dubois: II prévoit que le fermier peut employer aussi
bien son fils, sa fille que...
M. Garon: Oui. Cela a été distribué... Il y
a $1,5 million prévu à ce titre et, normalement, ça
devrait aider les agriculteurs et les étu- diants au cours de
l'été. C'est pour montrer, en fait, que $1,5 million s'ajoutent
immédiatement alors que ça n'avait pas été
prévu aux crédits.
J'aimerais dire un mot de certaines réalisations faites au cours
de l'an dernier ou qui vont se continuer au cours de cette année-ci,
à cheval sur les deux années, qui se continuent au cours de
l'année 1978/79. Je vous disais que diminuer notre niveau de
dépendance dans le domaine des céréales, c'est important
pour le gouvernement. C'est pour ça qu'au cours de cette année
1977/78, nous avons autorisé la construction de centres de criblage, de
séchage et d'entreposage dans le Bas-Saint-Laurent. Il y a eu, à
Saint-Philippe-de-Néri, dans le comté de
Kamouraska-Témiscouata, une subvention à la Société
coopérative agricole de la Côte-du-Sud de $60 000, ce qui porte
à $300 000 la contribution gouvernementale pour ce centre.
Cette subvention spéciale de $60 000 a été
affectée à l'aménagement des infrastructures du centre.
Nous avons aussi un autre centre de séchage, de criblage et
d'entreposage dont la construction va commencer sous peu à Amqui, dans
le comté de Matapédia. C'est une subvention de $300 000 à
la Société coopérative agricole d'Amqui, filiale de la
Fédérée elle a un contrat d'affiliation avec la
Fédérée pour la construction d'un centre d'une
capacité de 3 millions de livres de céréales.
Il y a aussi un troisième centre de séchage, de criblage
et d'entreposage, dans le Bas-Saint-Laurent, à l'Île-Verte, dans
le comté de Rivière-du-Loup, et il s'agit d'une subvention de
$400 000 pour la construction d'un centre d'une capacité de 5 millions
de livres.
Il s'agit d'une réunion qui n'est pas beaucoup avantagée
par les conditions climatiques. Les demandes avaient été faites
de payer pour des gens qui avaient manqué leur récolte, à
cause de l'hiver hâtif dans le Bas-Saint-Laurent, au cours de l'automne
1976. Comme les gens n'étaient pas assurés, alors qu'il y avait
des gens qui avaient pris des assurances et qu'on ne pouvait pas payer les gens
qui ne s'étaient pas assurés, alors qu'un programme
d'assurance-récolte existait, autrement ce serait la fin de
l'assurance-récolte, nous avons voulu, le plus rapidement possible,
aider les gens du Bas-Saint-Laurent à avoir des capacités
d'entreposage pour pouvoir pallier cela.
Je dois dire aussi qu'en même temps que ces équipements
d'entreposage vont se faire pour la part des centres régionaux, il y a
un programme qui n'est pas encore en oeuvre, qui sera annoncé
éventuellement, au sujet de subventions sur l'achat de machinerie, je
parle de moissonneuses-batteuses, et qui ne s'appliquera pas
nécessairement à toutes les régions du Québec. Nous
sommes à consulter les agriculteurs actuellement, pour ne pas placer
dans différentes régions des surcapacités, du
suréquipement.
Il est certain que ce programme va jouer un rôle
considérable dans le Bas-Saint-Laurent, qui manque de
moissonneuses-batteuses et qu'à ce moment-là, les agriculteurs
seront équipés pour pouvoir vraiment produire les
céréales.
Mais comme les montants sont transférables
d'un programme à l'autre, d'un élément à
l'autre, dans ces programmes, avec l'entreposage des céréales et
du fourrage à la ferme, dont je parlerai tout à l'heure, à
ce moment-là, nous ne voulons pas pousser la vente de machinerie pour ne
pas suréquiper les agriculteurs, mais voir à quel endroit cela
s'applique. D'ailleurs, les conditions du programme que nous envisageons vont
faire qu'il va falloir qu'il y ait un certain nombre d'acres assez important
cultivées pour pouvoir bénéficier des subventions à
l'achat de moissonneuses-batteuses, pour ne pas suréquiper le
cultivateur. On sait que la principale cause de l'augmentation des
dépenses au cours de l'année 1977/78 a été
l'amortissement, la dépréciation de ces équipements, qui a
augmenté de 8,5%. Quand on pense que les revenus bruts ont
augmenté de 2,9% et que les revenus nets ont baissé de 12,5%, la
principale cause de l'augmentation des dépenses est l'amortissement du
capital, c'est-à-dire la dépréciation de la
machinerie.
Je pense qu'il faut être prudent pour ne pas suréquiper les
agriculteurs. C'est pour cette raison que nous avons voulu ne pas aider ou
encourager le suréquipement. C'est pourquoi, actuellement, nous sommes
en consultation avec les différentes régions agricoles du
Québec, avec les agriculteurs eux-mêmes, avant de
déterminer à quel endroit ce programme s'appliquera pour
l'année prochaine.
Les programmes d'entreposage à la ferme. Il y a deux volets, il y
a deux programmes qui ont été annoncés actuellement:
L'aide à l'entreposage des grains... Il y en a un qui est pour
l'entreposage des céréales, les silos à
céréales sur les fermes, et l'autre, l'aide à
l'amélioration de la conservation des fourrages, pour les silos à
fourrage, soit horizontaux ou verticaux, ou encore l'agrandissement de
capacités d'entreposage.
Ce sont deux programmes qui vont s'appliquer au cours de cette
année, qui sont actuellement en force, qui ont été
annoncés il y a quelque temps, et qui font suite à l'entente
fédérale-provinciale qui a été signée il y a
quelque temps et pour compenser les coupures de subventions de $6,7 millions du
gouvernement fédéral en 1976, sur les subventions qu'il versait
au Québec. À ce moment-là, le gouvernement
fédéral avait annoncé que cette subvention qu'il coupait,
de $6,7 millions, il la maintiendrait pour cinq ans. C'est cette entente que
nous avons signée il y a quelques semaines. Ces sommes vont servir
à subventionner l'entreposage des céréales à la
ferme seulement, mais elles ne serviront pas pour l'entreposage dans les
régions, où ce sera subventionné exclusivement par le
gouvernement du Québec. (17 h 15)
Au cours des débats, si vous voulez avoir des détails sur
ces programmes dont vous avez dû recevoir copie, on est en train de
discuter avec le fédéral sur la publicité, comment sera
faite la publicité de chacun et tout cela, les programmes ont
actuellement été mentionnés. Les agriculteurs peuvent s'en
prévaloir. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de cultivateurs qui ne le
savent pas. Il y a des subventions pour l'entreposage dans les régions,
selon ces deux programmes.
Par ailleurs, je disais tantôt que le Centre régional de
l'entreposage des grains à Sainte-Rosalie a été la
première réalisation du programme. Il est en construction
actuellement. Les fondations sont faites. On va faire l'inauguration officielle
des travaux dans quelques jours. Il s'agit d'une subvention du gouvernement du
Québec.
Le fédéral avait indiqué qu'il serait prêt
à le subventionner lui aussi. Il voulait en discuter avec le
gouvernement du Québec, l'automne dernier. Comme j'étais un peu
prévenu contre des discussions qui durent des mois et des mois, sinon
des années, ce que nous avons décidé de faire, c'est de
verser, de garantir la subvention à 75% du coût réel du
centre d'entreposage de céréales d'une capacité de 1
million de boisseaux, de faire une avance à la coopérative pour
faire ces travaux et de dire, par ailleurs, par la subvention que nous avons
donnée à Sainte-Rosalie que si le fédéral
décidait de verser un montant, ce qu'il n'a pas encore fait, nous le
déduirions du montant que nous avons garanti de verser.
Cela évite de retarder le projet de Sainte-Rosalie d'une
année. Un million de boisseaux, c'est un assez gros centre. Si on
voulait qu'il soit en exploitation pour l'automne 1978 pour entreposer les
céréales des agriculteurs, il fallait donc commencer
immédiatement au cours de l'hiver. Je n'avais pas l'intention de
commencer avec le gouvernement fédéral des discussions qui
dureraient deux ou trois ans pour, après cela, pénaliser les
agriculteurs. Nous avons garanti immédiatement la subvention et, si le
gouvernement fédéral est assez sérieux pour donner des
fonds, il peut toujours le faire. J'ai trouvé assez étrange que,
malgré son annonce du mois d'octobre de subventionner Sainte-Rosalie, il
n'a pas encore versé un cent. C'est vraiment un peu curieux.
C'est pour cela qu'actuellement, malgré l'annonce de ce programme
fédéral, l'automne passé, on n'a pas encore pu avoir une
copie du programme. Je ne sais pas si c'est de la publicité que
recherche le gouvernement fédéral, si ce sont les principales
préoccupations du ministre Lalonde, ministre d'État chargé
des Relations fédérales-provinciales. Il semble peu
intéressé par les programmes concrets. Il est beaucoup plus
préoccupé par la publicité, l'annonce des choses, la
distribution des chèques, etc. Il y a un bon endroit où le
gouvernement fédéral pourrait verser un montant d'argent. Il
pourrait peut-être verser 50% de la subvention du Québec pour
montrer sa bonne volonté pour assurer le développement de
l'agriculture. Il a simplement fait une annonce, à ce moment-là,
mais pas de programme, pas de subvention.
J'ai l'impression qu'il est peureux, qu'il a peur que les fermiers de
l'Ouest se disent qu'il aide un peu la production des céréales au
Québec, quand viennent les élections, de sorte que le programme
n'a pas l'air de sortir.
Par ailleurs, Ottawa a adopté certains programmes pour l'Ouest
récemment, selon lesquels il verse $1100 à chaque agriculteur,
à chaque producteur de céréales. Il a annoncé cela
deux jours avant le programme québécois, pour la
publicité.
Depuis ce temps on essaie d'en avoir des copies. Si le
député de Maskinongé, dont les relations avec le parti au
pouvoir à Ottawa sont sans doute meilleures que les miennes, pouvait
m'obtenir une copie de ce programme qui a été promis deux jours
avant le nôtre, c'est-à-dire le 19 octobre 1977, si ma
mémoire est bonne, il a été annoncé...
M. Picotte: Ne me dites pas que vous avez l'intention de me
nommer adjoint parlementaire déjà.
M. Garon: Je vous dis, pour l'avenir de l'agriculture, pour les
agriculteurs du Québec, si le député de Maskinongé
était capable de faire un appel téléphonique à son
ami, l'adjoint parlementaire, le député de Beauce, à
Ottawa, j'aimerais bien voir la copie de ce programme. On l'a demandé
aux agriculteurs. Cela a l'air d'un programme fantôme. Il y a eu des
communiqués de faits, l'annonce a été faite, une
conférence de presse a été faite. Il n'y a pas de
programme. Le programme a l'air d'un programme fantôme. À moins
que cela ne soit écrit sur du papier blanc avec de l'encre invisible, on
ne voit pas encore le programme.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est cela.
M. Chevrette: C'est sur du papier rouge à l'encre
rouge.
M. Garon: C'est peut-être cela. Pardon?
M. Dubois: C'est la poste québécoise qui ne
fonctionne pas.
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: C'est la poste québécoise qui ne
fonctionne pas.
M. Garon: Peut-être que le député de
Huntingdon pourrait avertir le chef conservateur quand il vient dans le
Québec. Il pourrait lui dire qu'il aimerait, lui aussi, voir une copie
de ce programme, le programme d'aide à l'entreposage des
céréales au Québec. Je le dis sans partisanerie. Vous
voyez que j'invite tout le monde à collaborer à cette oeuvre.
J'ai l'impression que le sous-ministre à Ottawa n'a peut-être pas
le temps d'écrire des programmes. Il est trop préoccupé
à se promener avec son ministre pour traduire ses discours. Il n'a pas
le temps d'écrire des programmes ou de les réviser.
M. Baril: Pour trouver un comté où se
présenter.
M. Garon: Ah! À moins qu'il ne se cherche un comté.
Il y a rumeur de cela.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Non, on ne glisse pas vraiment, puisqu'il s'agit d'un
programme fédéral dont on n'a jamais vu la couleur. Remarquez
bien qu'il avait été annoncé pour la première fois
en 1974 par Otto Lang au mois de juillet 1974. Les cultivateurs du
Québec n'en avaient pas vu la couleur non plus en 1974, ni en 1977. Il
l'a annoncé encore une fois en 1977, cette fois, par le ministre de
l'Agriculture d'Ottawa. On n'a pas encore vu la couleur du programme.
M. Dubois: Il existe... quand même?
M. Garon: Donc, si vous voulez avoir la copie du
communiqué fédéral, je vais le demander. M. Gagnon,
pourriez-vous faire parvenir une copie des communiqués
fédéraux du mois d'octobre 1977 dans lesquels le ministre
fédéral annonçait ses programmes d'entreposage des
céréales au Québec et dont nous n'avons pas encore vu les
programmes? Nous avons vu les communiqués, mais on n'a pas encore vu les
programmes. Je veux en distribuer une copie à tous les membres de la
commission parlementaire. Au cours de l'élection qui vient, on pourrait
demander les programmes, on aimerait cela. Cela permettra de dépenser de
l'argent fédéral au Québec, de nos taxes. Je suis
persuadé que les agriculteurs vont être reconnaissants au
député de Huntingdon et au député de
Maskinongé s'ils font pression sur leurs partis fédéraux
pour qu'ils nous apportent ces programmes tant annoncés.
M. Dubois: M. le ministre, je n'ai aucun lien
fédéral. Je veux que vous soyez bien sûr de cela.
M. Garon: Je pense bien que vos pouvoirs fédéraux,
vous n'en avez pas plus que moi.
M. Dubois: On n'a pas de lien dans tout cela. Alors, ce n'est pas
comme mes amis de droite, ils ont peut-être un lien, mais nous n'avons
pas de lien.
M. Chevrette: Ils ne sont pas liés, ils sont
attachés. C'est plus fort.
M. Picotte: Peut-être, après que le
député de Mégantic-Compton aura choisi sa position, il
aura un lien fédéral.
M. Garon: On est en train de préparer une réforme
de l'hydraulique agricole, dont je disais un mot tout à l'heure. Il
s'agit d'une réforme administrative majeure qui a pour but
d'améliorer la qualité des services offerts à
l'agriculteur dans le cadre du programme sol-plus, drainage souterrain,
creusage de cours d'eau municipaux et travaux mécanisés. Le
personnel en place dans les six bureaux de district de l'hydraulique agricole
à Montréal, Drummondville, Québec, Rimouski, Alma et Rouyn
sera désormais localisé dans les 84 bureaux de renseignement
agricole. Cette décentralisation permettra de diminuer les délais
entre la demande de l'agriculteur et la réalisation des travaux. Ainsi,
l'inspection des travaux pourra se faire. Vos dirigeants, ceux qui dirigent
actuelle-
ment l'hydraulique agricole m'ont dit dans les 24 heures. J'ai toujours
dit: 48 ou 72 heures, mais si l'inspection était aussi rapide,
après la demande, au lieu de plusieurs jours, je pense que ce serait un
succès. Cela permettrait aussi une plus grande efficacité du
personnel en ramenant au minimum les frais et pertes de temps par suite du
transport. L'an dernier, d'après les estimations, le personnel de
l'hydraulique agricole a passé en moyenne 28% de son temps en
déplacement; il a parcouru plus de 2,5 millions de milles. C'est une
réforme administrative pour une plus grande efficacité. Cette
réforme a également pour but de personnaliser la relation entre
l'agriculteur et l'hydraulique agricole. L'agriculteur pourra maintenant
s'adresser à son bureau de renseignements agricoles non seulement pour
déposer ses demandes, mais aussi pour recevoir des réponses
puisque le responsable de son dossier des travaux mécanisés ou de
drainage souterrain sera sur place. Donc, les gens se connaîtront et cela
évitera aux agriculteurs d'attendre aux autres bureaux pendant un temps
considérable.
Libre choix aussi dans un programme le communiqué de
presse est parti hier; le programme a été adopté de
pierre à chaux. Nous avons eu des plaintes l'an dernier suivant
lesquelles le programme, tel que constitué, avait pour but de favoriser
certaines entreprises plutôt que d'autres et constituait, en fait, une
forme de patronage. Nous avons voulu modifier ce programme. Le but de ce
programme est maintenant de permettre aux agriculteurs l'accès à
des amendements calcaires de qualité, à l'épandage de
chaux pour diminuer le pH du sol, sans égard à la distance entre
leurs terres et la carrière où ils s'approvisionnent.
Jusqu'à cette année, le programme a fonctionné sur la base
d'exclusivités territoriales aux camionneurs et aux carrières.
Cela veut dire que, dans un territoire donné, c'était telle
carrière qui desservait et tel camionneur. L'agriculteur devait
s'approvisionner à une carrière désignée par le
ministère et choisir son transporteur parmi une liste restreinte. Comme
je vous l'ai dit, le gouvernement actuel est un gouvernement
social-démocrate, mais qui croit profondément à
l'entreprise privée. La marque de l'entreprise privée, c'est la
concurrence. Nous avons voulu mettre cette concurrence au maximum. C'est de
cette façon que le client est le plus avantagé et c'est la raison
pour laquelle, à compter de cette année, l'agriculteur pourra
s'approvisionner à la carrière de son choix et choisir le
transporteur qui lui offre les meilleures conditions parmi une liste où
seront inscrits tous les camionneurs dont l'équipement répond aux
exigences du ministère. Cela veut dire qu'ils doivent avoir
l'équipement pour répandre la chaux. C'est pour ceux qui veulent
en acheter.
M. Vaillancourt (Orford): ... cela ne coûtait rien à
réparer.
M. Garon: Ce n'est pas fini. L'aide financière continuera
à être basée sur la distance entre la paroisse où
est située la ferme de l'agriculteur et la carrière la plus
proche. Mais le paiement se fera directement au bénéficiaire et
non plus au transporteur. Cette réforme vise à redonner à
l'agriculteur sa pleine liberté d'entreprise face à cette
importante mesure d'assistance du ministère de l'Agriculture du
Québec, à favoriser l'amélioration du service et des prix
en permettant une plus grande concurrence entre les entreprises
concernées et à éviter tout risque de favoritisme et de
patronage. De sorte que l'agriculteur décidera... Je vous ferai
remarquer que, seulement à un endroit, par les différences de
route que cela va amener on s'approvisionnait à une
carrière plutôt qu'à une autre pour expédier la
chaux dans une région comme l'Abitibi on considère qu'on
va épargner là-dessus je dis ce que les fonctionnaires
m'ont dit jusqu'à $130 000 sur le transport, dans un cas
seulement.
Je pense que c'est une réforme administrative. Là encore,
elle va comporter des avantages considérables pour l'agriculteur.
Il y a également de nouvelles modifications au programme
sol-plus. Les programmes sortent tellement vite au ministère
actuellement qu'on n'a même plus le temps de les annoncer. Il va falloir
annoncer cela dans les prochains jours parce que c'est une modification
importante. Les gens ne fournissent pas d'annoncer des programmes qui sont
modifiés, améliorés, dans l'intérêt de
l'agriculteur. Je ne dis pas cela en riant; je dis cela sérieusement. Le
plus important programme au ministère de l'Agriculture, puisqu'il prend
25% du budget total du ministère, le programme sol-plus, a subi en 1978
une nouvelle série de modifications. Des réformes majeures
avaient été apportées l'an dernier avec l'introduction du
libre choix à l'agriculteur en ce qui a trait à l'entrepreneur
qui effectue des travaux d'amélioration foncière sur sa ferme et
à la firme qui confectionne son plan de drainage. Les résultats
obtenus ont été concluants. Il s'est posé près de
77 millions de pieds de drain comparativement à 56 millions
l'année précédente.
Les plans faits, selon la formule du libre choix à l'agriculteur,
ont atteint 677 fermes pour 57 millions de pieds, dont 19,3 millions ont
été réalisés durant l'année. La
différence, c'est que les plans qui sont faits actuellement servent
à poser du drain. Ces plans ne sont pas faits seulement pour regarder;
ils ne font pas partie d'une banque inutile. (17 h 30)
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Favoriser une
firme d'ingénieurs.
M. Garon: Oui. Ce qu'on faisait faire surtout, c'étaient
des plans, du papier plutôt que du drainage, alors que l'an dernier, sur
les 677 fermes qui ont fait faire pour environ 55 millions de pieds de drain,
19 millions donc, plus du tiers du total des pieds mentionnés sur
les plans de ces 677 fermes ont été posés durant le
même été, ce qui est une révolution sur le plan du
drainage et de l'efficacité au Québec, puisqu'avant, entre la
demande de l'agriculteur et l'année où il pouvait poser son
drain, cela pouvait prendre de deux à trois ans. J'en suis vraiment
fier. Je dois rendre hom-
mage aux fonctionnaires dans les régions je leur ai fait
confiance qui me disaient qu'ils étaient capables de
réaliser ces changements. Même si on avait une certaine
appréhension parce que, lorsqu'on fait d'aussi gros changements, on sait
bien que si cela ne marche pas, le ministre écopera pas mal, d'autant
plus que des oiseaux de malheur avaient conseillé des journalistes pour
leur faire écrire des articles. Ils disaient que je me fourrais le doigt
dans l'oeil jusqu'au coude. J'avais l'impression que le doigt me sortait par
l'arrière de la tête.
On se rend compte aujourd'hui que cette confiance dans les agriculteurs,
dans leur capacité de décider, et dans les fonctionnaires en
région a donné les résultats escomptés.
Les modifications de cette année visent à éliminer
remarquez bien encore la confiance en la population le plafond de
60 heures de travaux mécanisés par ferme pour le remplacer par la
norme de trois quarts d'heure à l'acre. De plus, le paiement de la
subvention se fera à l'agriculteur...
M. Vaillancourt (Orford): Trois quarts d'heure à
l'heure?
M. Garon: À l'acre.
M. Vaillancourt (Orford): Trois quarts d'heure à l'heure,
franchement!
M. Dubois: ... une suggestion... l'an passée...
M. Garon: C'est peut-être le rythme du Parti
libéral, trois quarts d'heure à l'heure.
M. Dubois: M. le ministre, cela ressemble à une suggestion
que j'ai faite l'an passé. J'avais mentionné une heure à
l'acre. Vous avez coupé cela à trois quarts d'heure.
M. Garon: Cela y était l'an dernier, trois quarts d'heure
à l'acre.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre!
M. Garon: II y avait deux maximums. C'était trois quarts
d'heure à l'acre jusqu'à un maximum de 60 heures, alors que le
maximum de 60 heures est enlevé cette année pour garder la norme
de trois quarts d'heure à l'acre. Nous allons voir opérer le
programme cette année et, l'an prochain, on verra peut-être
à améliorer davantage.
M. Picotte: À la vitesse avec laquelle vous faites
l'annonce de vos programmes, le député d'Orford pensait que
c'était bien trois quarts d'heure à l'heure.
M. Garon: De plus, le paiement de la subvention se fera à
l'agriculteur bénéficiaire plutôt qu'à
l'entrepreneur qui a effectué les travaux, mais il est possible
également que le chèque soit conjoint, tout simplement. C'est en
discussion actuellement pour voir si c'est possible de faire les chèques
conjointement. On veut vraiment que l'agriculteur se sente le patron.
Au niveau du drainage souterrain, la subven- tion, qui était de
$0.20 le pied quand l'agriculteur n'avait pas à payer pour son plan et
de $0.21 quand il le faisait faire lui-même, a été
uniformisée à $0.21.
Aujourd'hui, on paie $0.21. On ne s'occupe plus des plans. L'agriculteur
fera faire ses plans comme il le voudra. Il y aura évidemment des normes
dans le programme. Maintenant, on ne s'occupe plus des plans de sorte qu'on
pense arriver, éventuellement, à une concurrence assez grande. On
en arrivera au système de l'Ontario, si possible, vers lequel on se
dirige de plus en plus. À ce moment, je suis persuadé que ce sera
l'agriculteur qui sera le bénéficiaire de ces modifications.
Pour ce qui est du creusage des cours d'eaux municipaux, les
municipalités pourront, à partir de 1979, participer au
financement du coût des travaux dans une proportion de 20%, si elles le
désirent. Cette mesure a pour but d'accélérer la
réalisation de ces travaux en intéressant les autorités
locales directement dans leur exécution, ce qui est d'ailleurs de leur
juridiction. Les agriculteurs intéressés par le creusage d'un
cours d'eau auront ainsi la possibilité de s'adresser à leur
conseil municipal pour qu'il joue un rôle moteur dans la
réalisation de ces travaux plutôt que d'attendre passivement leur
réalisation. Le délai moyen actuel entre la demande initiale et
le creusage du cours d'eau est d'environ sept ans. C'était cela avant
d'arriver là. Ce changement devrait permettre de le diminuer
sensiblement. Le financement à 80% du ministère de l'Agriculture
s'appliquera au coût de remplacement des ponts et des ponceaux servant
à des fins agricoles, ce qui n'était pas le cas jusque là.
Il y aura donc une quasi-équivalence en termes de coûts pour la
municipalité. À ce moment-là, ce sera très
avantageux pour les agriculteurs, pour les municipalités, et d'une plus
grande efficacité administrative. D'ailleurs, il va falloir annoncer
cela au plus vite, parce que je l'annonce déjà un peu.
M. Vaillancourt (Orford): Cela va être une
amélioration.
M. Garon: Cela va être une amélioration
considérable. Pourquoi?
M. Vaillancourt (Orford): Pas dans le portefeuille des
municipalités.
M. Garon: Non. L'autre possibilité demeure à 100%,
comme avant. Évidemment, comme il y a un délai très
long...
M. Vaillancourt (Orford): Cela va aller plus vite?
M. Garon: Oui, c'est une alternative possible aux
municipalités. La municipalité pourra choisir cette voie, si elle
veut, mais, à ce moment, l'avantage, c'est que le ministère
subventionnera les travaux à 80%, la municipalité en paiera 20%,
mais, par ailleurs, le financement à 80% du ministère va
s'appliquer aussi au coût de remplacement des
ponts et des ponceaux, qui n'était pas couvert dans l'autre.
M. Vaillancourt (Orford): Cela va prendre un règlement
adopté par la Commission municipale, si on n'a pas l'argent pour le
faire. Elles vont devoir suivre l'ancien programme, qui va prendre plus de
temps.
M. Garon: Quel ancien programme? L'ancien programme n'est pas
enlevé. Il y a une alternative d'ajoutée, une nouvelle
possibilité qui est ajoutée.
M. Vaillancourt (Orford): C'est aussi bien de continuer.
M. Dubois: Comment tes 20% sont-ils appliqués par les
municipalités aux acres égouttées, selon les acres
égouttées les 20% que la municipalité doit payer...
M. Garon: Non, il y a des coûts...
M. Dubois: Je suis d'accord, mais il y a des acres qui
s'égouttent dans ces cours.
M. Garon: Si vous voulez, quand on regardera le programme
hydraulique agricole, vous pourrez poser toutes les questions que vous voudrez
concernant ce programme. Je vous donnais simplement une petite primeur, un
"scoop".
Si on regarde aussi la volonté exprimée par le
gouvernement quant à la diversification de l'industrie laitière,
dans le cadre de la rationalisation de l'industrie laitière, le
ministère de l'Agriculture du Québec entend premièrement,
identifier les nouveaux marchés, deuxièmement, développer
les nouveaux produits en fonction de ces marchés et,
troisièmement, aider à la conversion et à la
création d'usines orientées vers la fabrication de ces produits.
Dans cette perspective, différentes initiatives ont été
prises au cours de l'année écoulée en vue
d'accroître la production de produits comme les fromages de
spécialité et de diminuer la production de beurre et de poudre
écrémée pour lesquels la demande est en baisse et est
appelée à le devenir davantage avec le genre de politique
laitière du gouvernement fédéral, qui augmente constamment
le prix du beurre. Il y a eu une subvention au cours de l'année qui a
été accordée à la Coopérative agricole de
Granby au coût de $4 583 750, pour la modernisation de plusieurs usines
de cette Coopérative de Granby et la construction d'une usine nouvelle
et, deuxièmement, une subvention de $400 000 à la
Coopérative agricole du Bas-Saint-Laurent, à Amqui, comté
de Matapédia, pour permettre la conversion de l'usine de poudre de lait
d'Amqui en fromagerie. Cet investissement assurera le maintien d'une
activité importante dans cette région, la création
à court terme d'une trentaine de nouveaux emplois et la participation de
$400 000 de SOQUIA à la fromagerie de Corneville, à
Saint-Hyacinthe. SOQUIA a acquis une participation de $100 000 au
capital-actions de cette filiale des produits alimentaires Anco, en plus de
consentir un prêt de $300 000.
Cet investissement localisé à Saint-Hyacinthe permettra
à cette entreprise de remplacer par des fromages fins produits au
Québec une partie importante des importations qu'elle effectue
présentement en Europe. De sorte que même si vous avez entendu une
entreprise dire que cette fromagerie entrerait en concurrence elle vient tout
simplement remplacer des fromages qui étaient produits en Europe et qui
étaient déjà distribués par une compagnie
québécoise, qui fait affaire en Amérique du Nord. C'est
vous dire le genre de placements dans lequel nous nous sommes orientés
pour...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous allez arrêter
l'importation?
M. Garon: On n'a pas de pouvoir sur les importations, c'est le
fédéral. Je vais incidemment vous dire un mot
immédiatement sur le cours de la politique laitière de cette
année, qui a été annoncée récemment,
seulement en anglais, par le gouvernement fédéral. Je n'ai pas
encore reçu la copie française en passant, je remercie le
fédéral de sa délicatesse je n'ai même pas de copie,
c'est un fonctionnaire qui en a reçu une copie et qui me l'a
passée. Cela montre à quel point le gouvernement
fédéral est aimable, à moins qu'il soit gêné
de sa politique, c'est peut-être ça, il est peut-être un peu
gêné de sa politique et il ne veut pas la montrer, pour pouvoir
l'annoncer tout seul, pour ne pas que personne puisse la commenter.
Je vais vous dire l'intervention que j'ai faite à plusieurs
reprises, publiquement, auprès du gouvernement d'Ottawa pour qu'il
améliore j'en ai même dit un mot à M. Whelan,
à Chicoutimi, lorsqu'on dînait un à côté de
l'autre sa politique laitière qui, au cours des dernières
années, a eu des conséquences désastreuses pour cet
important secteur d'activité agricole. Les principales demandes que
j'avais faites: une diminution de 15 millions de livres du quota d'importation
de fromage. Le Canada importe annuellement 50 millions de livres de fromage,
dont 40% sont consommées au Québec. Les accords internationaux
permettraient de limiter ces importations à 35 millions de livres.
Si le gouvernement fédéral agissait ainsi, cela
permettrait d'augmenter les quotas de lait industriel au Québec de 1,6%,
soit l'équivalent de la production de 300 fermes laitières
moyennes. Cela permettrait aussi aux usines laitières qui sont
maintenant en mesure de produire, à qualité égale, tous
les types de fromage d'importation, d'augmenter leur taux de fonctionnement qui
est actuellement limité à 55% de leur capacité.
Malheureusement, dans la nouvelle politique laitière
fédérale, on diminue ces quotas de 5 millions de livres. On a
parfois l'impression que le gouvernement fédéral attend
l'augmentation de la capacité de production de fromage fin de l'Ontario
avant d'agir pour ne pas permettre aux Québécois d'occuper le
marché.
Deuxièmement, indiquer les augmentations de prix du beurre. La
consommation de beurre est insensible aux hausses du prix. Au cours des
deux
dernières années, alors que la politique laitière a
particulièrement touché les consommateurs de cette denrée,
le taux de consommation du beurre, par habitant, au Canada, a baissé de
20,8%.
Cette nouvelle diminution risque de mettre en péril la survie de
plusieurs entreprises québécoises et on l'a vu dans la
dernière politique laitière, le gouvernement
fédéral a, encore une. fois, augmenté le prix du beurre.
Évidemment, quand on sait que pour une livre de lait, il se fait deux
livres de poudre, c'est une bonne façon de diminuer la production de
poudre, si on diminue la production de beurre.
Mais je ne suis pas convaincu que c'est une vue à très
long terme. Surtout, ça varie considérablement avec les
politiques qu'il adopte vis-à-vis des fermiers de l'Ouest auxquels il
distribue des sommes d'argent considérables cette année.
Nous avons demandé également au gouvernement
fédéral de diminuer le prix de la poudre de lait au niveau du
prix international. L'utilisation de la poudre de lait pour fins d'alimentation
animale est quasi impossible actuellement au Québec où les
producteurs intéressés doivent payer la poudre $0.74 la livre
avec la nouvelle politique. La même poudre est vendue sur le
marché international, par la Commission canadienne du lait, entre $0.14
et $0.30, sans compter les frais de transport, de stockage et de courtage que
cela implique. Quand je dis $0.14, on a vu des cas où la poudre de lait,
par exemple, en Asie, a été vendue en bas de $0.14 et si on
additionne la commission aux courtiers et les frais de transport, cela
équivaut à l'avoir vendue $0.00. Pourquoi ne pas la vendre aux
producteurs à ce moment-là, au même prix?
C'est une affaire ridicule et j'ai l'impression que si Duplessis vivait
encore, il dirait encore le même slogan qu'avant: Ottawa donne aux
étrangers. On arrive ainsi à des situations ridicules comme celle
d'un producteur québécois de veau à chair blanche
acculé à la faillite actuellement, parce qu'un producteur
américain concurrent, situé à quelques milles plus loin,
de l'autre côté de la frontière, paie sa poudre de lait
d'origine canadienne trois fois moins cher que lui. C'est authentique, un cas
concret. Le producteur canadien est pénalisé, est actuellement en
difficulté, parce que le fédéral lui vend au prix
canadien. Il se fait concurrencer par des Américains, à quelques
milles de l'autre côté de la frontière, qui paient la
même poudre du Canada aux prix du marché international, des prix
ridicules.
Pourquoi donner cette poudre aux pays étrangers? Pourquoi ne pas
la donner aux producteurs québécois qui pourraient nourrir leurs
veaux avec cette poudre? Pourquoi avoir un prix international? C'est le
même système de fou qu'il y avait dans le temps des
céréales, où il y avait le prix international et le prix
domestique, de sorte que les producteurs québécois payaient leurs
céréales plus cher que les Russes au port de Montréal.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous pouvez nous dire dans
quel pays cela va? Est-ce dans les pays du tiers-monde?
M. Garon: Non, au Japon. Le tiers-monde est quasiment plus riche
que nous autres. Les pays du tiers-monde, de l'Afrique et de l'Amérique
du Sud ne sont pas habitués à boire du lait. On l'a vu lorsqu'il
y a eu des tremblements de terre et que le Canada a donné du lait au
Guatemala; ils ont eu des indigestions, parce qu'ils n'étaient pas
habitués à en boire. (17 h 45)
Nous les vendons plutôt aux États-Unis, au Japon, à
des pays comme ceux-là. Eux-mêmes, souvent, prennent la poudre
pour la revendre à gros profit. Le pays l'achète à un prix
minime et la revend à gros profit il y aurait une enquête
à faire là-dessus alors qu'on ne veut pas faire
bénéficier le Québécois de ces avantages. C'est
évident que le Québécois qui aurait ces avantages pourrait
nourrir ses veaux et cela pourrait lui permettre de concurrencer la production
de l'Ouest.
Comme vous l'avez vu, le député de Mercier qui est
allé parler dans l'Ouest, a indiqué aux gens de l'Ouest lors
d'une entrevue, qu'une forte proportion de boeuf de l'Ouest, de l'Alberta, 70%,
était exportée vers le Québec. Presque 50% des
céréales de l'Ouest viennent également au
Québec.
Vous comprenez que le gouvernement fédéral ne veut pas
développer l'agriculture au Québec. Ses politiques, au contraire,
ont des effets déstabilisateurs au Québec.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre de l'Agriculture
a placé une commande auprès de la Commission canadienne du lait
pour acheter la poudre de lait au même prix qu'elle est
expédiée dans des pays comme le Japon ou ailleurs?
M. Garon: Non, mais vous me faites une suggestion qui peut avoir
un certain bon sens. On pourrait offrir d'acheter cette poudre au même
prix que les pays étrangers.
M. Vaillancourt (Orford): La donner ou la vendre aux
cultivateurs?
M. Garon: Pas la donner, j'ai parlé de la vendre, au
même prix. Qu'il n'y ait pas un prix international et un prix
intérieur. Il faudrait donner la possibilité aux agriculteurs de
payer le prix international; ne pas faire payer les producteurs
québécois plus cher que les étrangers. C'est cela qui n'a
pas de bon sens. On paie trois fois le prix des étrangers.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que le meilleur
négociateur pour les cultivateurs du Québec serait le
ministère ou le ministre de l'Agriculture.
M. Garon: J'ai écrit à M. Whelan à ce sujet.
Je n'ai pas eu de réponse à cette lettre. Je lui ai écrit.
Je l'ai dit publiquement: Je lui ai dit en conversation privée, à
plusieurs reprises, qu'on devrait vendre la poudre aux producteurs
québécois au prix international, pour ne pas qu'il y ait deux
prix. Cela veut dire qu'Ottawa donne aux étrangers,
alors que le gouvernement du Québec actuel donne aux producteurs
québécois.
M. Garon: Comme Duplessis l'aurait dit, et je pense qu'il faut le
répéter, parce que c'est vrai. On a demandé aussi... C'est
cela que je mentionne, les éléments de la nouvelle politique
qu'on avait demandée à Ottawa.
Il y a un quatrième élément que j'ai
remarqué que le chef conservateur a pris à son compte, c'est de
planifier la politique laitière sur une plus longue période afin
de permettre aux producteurs et aux industries du Québec de mieux
planifier leur développement. La politique laitière annuelle doit
être remplacée par une politique à plus long terme. Il est
difficile pour les producteurs de s'ajuster d'une année à l'autre
et nous avons parlé d'une politique à plus long terme. Elle n'a
pas été adoptée non plus.
Il y a évidemment la nouvelle année laitière, qui
va commencer le 1er août, qui durera du 1er août à la fin de
juillet. À la suite de consultations avec des agriculteurs, nous avions
suggéré le 1er octobre, mais, encore là...
M. Dubois: M. le ministre, êtes-vous d'accord avec la
suggestion du chef conservateur?
M. Garon: Oui. Je suis d'accord.
M. Dubois: C'est une suggestion faite par l'Union nationale il y
a deux ans.
M. Beauséjour: Question de règlement.
Le Président (M. Boucher): Question de
règlement.
M. Beauséjour: Je crois qu'on est encore à
l'exposé. Si on veut en finir, il faut laisser de côté les
questions.
M. Dubois: Je comprends très bien.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Garon: Dans les programmes qui vont s'appliquer cette
année, il y a le programme à la main-d'oeuvre agricole, un
nouveau programme dont une partie avait commencé l'an dernier. Le
ministère de l'Agriculture du Québec administrera cette
année deux programmes spécialement conçus pour aider les
agriculteurs à engager le personnel dont ils ont besoin. Il y a le
programme à la main-d'oeuvre régulière, mis de l'avant
l'an dernier. Il se poursuivra en 1978/79 avec des crédits accrus de
$5,4 millions à 6. Il permet de verser à l'agriculteur 75% du
salaire d'un employé qui, au moment de son embauche, était
bénéficiaire de l'aide sociale et 50% du salaire de celui qui
était chômeur.
L'an dernier, ce programme a rejoint 3095 agriculteurs et a permis la
création de 4510 emplois. Vous pourriez dire cela au
député d'Outremont, qui tient une comptabilité à ce
sujet.
M. Picotte: Des emplois permanents ou occasionnels?
M. Garon: II y en a de toutes sortes. M. Picotte:
Saisonniers?
M. Garon: il y a un minimum de dix semaines. Dans certains cas,
cela s'est poursuivi pendant plusieurs semaines. Dans d'autres cas, cela a
été...
En outre, pour la grande main-d'oeuvre étudiante dont je parlais
tout à l'heure, $1,5 million sera consacré à la
création d'emplois d'été pour les étudiants ayant
complété leur secondaire V ou qui sont âgés de plus
de 18 ans. Le programme est distinct de celui du ministère du Travail et
de la Main-d'Oeuvre en raison des besoins particuliers des agriculteurs. Ces
derniers pourront retenir les services des candidats de leur choix, y compris
leurs fils ou leurs filles, quand ils ou elles seront admissibles au
programme.
Cela veut dire qu'il va falloir, par exemple, démontrer qu'on a
besoin de main-d'oeuvre. Il ne s'agit pas de mettre des gens à ne rien
faire, mais si on a besoin de main-d'oeuvre pour faire des rapports
d'impôt, etc.
L'an dernier, nous avons adopté la loi 43, qui a modifié
la Loi sur les produits agricoles et les aliments. Elle est entrée en
vigueur le 26 août 1977. Elle contient l'obligation pour toutes les
entreprises du secteur des viandes d'obtenir un permis et de se soumettre
à une inspection permanente. Ces entreprises devront s'approvisionner
dans les entreprises sous inspection et seuls les petits abattoirs qui
alimentent exclusivement leur propre comptoir de viande seront exemptés
de ces obligations.
Le public consommateur et toutes les entreprises oeuvrant dans le
secteur des viandes, je pense, ont appris ces nouvelles avec beaucoup de joie.
Le but en est de s'assurer que le consommateur d'aliments s'alimente en viandes
saines en tout temps et de permettre à la petite entreprise, en
même temps, de subsister.
Le règlement qui modifiait le règlement sur les produits
agricoles et les aliments a été adopté par le Conseil des
ministres le 7 décembre dernier. Il prévoit l'entrée en
vigueur de l'obligation de détenir un permis pour faire fonctionner un
abattoir ou un atelier de préparation des viandes pour fins de vente en
gros, le 31 décembre 1979.
Dans le secteur des viandes impropres à la consommation, le
permis sera obligatoire à compter du 31 décembre 1978. Le
règlement modifié sur les aliments et produits agricoles a
été publié dans la Gazette officielle au début de
janvier 1978, et l'obligation de détenir un permis pour faire
fonctionner un établissement de préparation de viandes pour fins
de ventes en gros devra être en vigueur le 31 décembre 1979,
tandis que le permis pour fonctionner dans le secteur des viandes impropres
sera obligatoire dès le 31 décembre 1978.Actuellement, tout le
processus se fait. Il y a des dizaines de demandes de modernisation
d'entreprises au ministère actuellement, puisqu'il y a
eu plus d'une centaine de dossiers ouverts pour les fins de
modernisation. Ceci va se continuer encore cette année et l'an prochain.
Nous allons assister à une modernisation du secteur des viandes dans un
climat serein au Québec, et en même temps, nous allons devenir
sans doute l'endroit dans le monde où il y aura le plus beau
réseau d'entreprises d'abattoirs, de charcuteries, de salaisons et de
charcuteries fines, etc.
Concernant la stabilisation des revenus agricoles, dans le discours du
budget de l'an dernier, il avait été annoncé qu'on
étendrait ce programme aux producteurs de pommes de terre et aux
nais-seurs de porcs ou de porcelets. Les deux programmes permettent aux
producteurs cotisants d'être assurés d'obtenir un prix minimum
pour leur production, prix établi en fonction des revenus d'un ouvrier
spécialisé. Le groupe visé allait chercher une
possibilité de 1600 producteurs de pommes de terre et 5000 producteurs
de porcs. La pomme de terre et le porcelet ont été choisis en
fonction des variations importantes de prix que connaissent ces productions.
Cette décision était conforme à l'engagement
électoral du Parti québécois qui avait dit qu'il
étendrait progressivement le programme d'assurance-stabilisation des
revenus agricoles à tous les secteurs de production.
L'assurance-stabilisation des pommes de terre est entrée en vigueur
l'été dernier. Actuellement, 110 producteurs sur un potentiel de
600 se sont assurés pour une première année, mais ceci
représente un fort pourcentage de la production, puisqu'on me dit que
ces chiffres représentent près de 50% de la production, entre 40%
et 50% de la production qui était couverte.
Le programme pour le porcelet doit faire l'objet de l'approbation du
Conseil des ministres au cours d'une prochaine séance,
c'est-à-dire que le dossier a quitté mon bureau. Des
négociations intensives ont eu lieu au cours des dernières
semaines pour l'établissement du programme d'assurance-stabilisation du
maïs-grain...
Le lait dans les écoles, j'en ai dit un mot, je ne
répéterai pas ce que j'ai dit. Disons simplement que... Non,
c'est d'accord... L'an dernier, nous avons adopté la Loi modifiant la
Loi sur les produits laitiers et leurs succédanés qui est
entrée en vigueur le 26 août 1977. Cette loi permet l'application
de la Loi aux producteurs de lait de chèvre et de brebis de même
qu'aux emballeurs de produits laitiers. Tous les détaillants de produits
laitiers, à l'interdiction de certaines pratiques commerciales,
accordent aux marchands de lait des usines de transformation, qui
achètent leur lait directement des producteurs, le droit de fabriquer
des succédanés du lait et simplifient l'administration de la loi
au niveau de la Régie des marchés agricoles. Elle avait pour but
d'assurer une meilleure protection du public face à certains produits
laitiers non réglementés, de mettre tous les producteurs de
produits laitiers sur le même pied face à la loi, de permettre
à un groupe important d'entreprises de transformation, notamment du
secteur coopératif, de produire des succédanés de
lait.
En ce qui concerne la voirie rurale, le programme d'aide qu'on a
instauré l'an dernier, le programme d'aide aux municipalités pour
la construction ou la réfection de chemins municipaux à vocation
agricole qui a été publié le 30 juin 1977
détermine les normes d'accessibilité aux subventions du
ministère de l'Agriculture. Il assure aux agriculteurs des routes plus
carrossables en toute saison; il pourvoit également des facilités
de transport scolaire et assure l'accès à des lots de support ou
à des boisés et rend accessibles les sites touristiques sous
juridiction municipale.
Le but était de mettre fin à un autre système de
patronage et de favoritisme. Plusieurs municipalités ont entendu dire,
pour la première fois, qu'il y avait des subventions dans ce secteur.
L'an dernier, 259 municipalités, réparties dans 48 comtés,
se sont partagé le budget de $3,2 millions affecté à ce
programme qui ne fait pas partie du budget du ministère de l'Agriculture
et dont le choix est fait par le ministère de l'Agriculture. Mais ce
sont des sommes qui selon les avis du ministère des Transports
sont prises sur le budget du ministère des Transports à la
suite d'une entente entre le ministère de l'Agriculture et le
ministère des Transports.
M. Vaillancourt (Orford): ...
M. Picotte: ... $3,5 millions cette année.
M. Garon: Je pense que c'est un montant de $3,5 millions.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Oui.
M. Picotte: Je ne voudrais pas poser une question, mais pour
éviter... Puis-je demander au ministre s'il serait possible, demain ou
dans les jours qui vont suivre, de déposer graduellement depuis cinq ans
les noms des municipalités qui ont pu bénéficier d'un
programme semblable et le nombre de millions de dollars qui ont
été accordés en totalité?
M. Garon: Depuis?
M. Picotte: Depuis cinq ans. Pour faire la comparaison, le nombre
de municipalités qui ont été aidées dans le
passé.
M. Garon: II faudrait le demander au ministre des Transports. Je
ne peux pas...
M. Picotte: Vous ne l'avez pas?
M. Garon: Je n'ai pas ce programme.
M. Picotte: Si vous pensez qu'il n'y en avait pas, cela a
été administré longtemps par l'Agriculture. Cela a
été administré par le ministère des Transports
pendant environ deux ans, mais toujours sur la recommandation du
ministère de l'Agriculture. Alors, il y a...
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Le ministère de
l'Agriculture a sûrement tout cela. La recommandation était
d'abord faite au ministère de l'Agriculture.
M. Picotte: Ce n'est pas parce qu'un gars prend sa retraite dans
un ministère, à un certain moment, qu'il n'y a plus de
documents.
M. Beauséjour: II n'y a pas de dépôt de
documents.
M. Garon: Je peux vérifier cela. L'an dernier, quand j'ai
demandé cela...
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
M. Garon: ... j'ai demandé justement...
M. Picotte: Quand on nous mentionne qu'il n'y a pas de
dépôt de documents à la commission, c'est bien regrettable,
mais lorsqu'on est en train d'étudier les crédits, on peut
demander au ministre de déposer certains documents.
Le Président (M. Boucher): Ce n'est pas un
dépôt comme tel.
M. Garon: Non. Il y en a eu l'an dernier...
Le Président (M. Boucher): C'est à titre
d'information.
Une voix: C'est cela.
M. Garon: Je peux m'informer s'il y a des listes possibles et si
c'est possible de les déposer, quoique je ne sais pas s'il y a des
données disponibles parce que l'an dernier, quand j'ai essayé
d'obtenir des données au niveau du ministère, cela a
été très difficile et je vous dis bien franchement que ce
n'était pas avec grande fierté que les gens me parlaient de ce
programme.
M. Vaillancourt (Orford): Le ministère de l'Agriculture a
cela comté par comté, municipalité par
municipalité, chemin par chemin.
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Alors, messieurs, compte tenu
de l'heure...
M. Garon: Alors, on peut s'informer si on peut avoir les
données. Si on peut avoir les données, cela me fera plaisir de
les remettre à la commission.
Le Président (M. Boucher): Compte tenu de l'heure, nous
sommes à l'heure de l'ajournement de nos travaux. Alors, la commission
de l'agriculture ajourne ses travaux à demain, 10 heures.
M. Garon: Demain, 10 heures? Le Président (M. Boucher):
Oui.
(Fin de la séance à 18 heures)