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Étude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'agriculture est de nouveau réunie pour
étudier les crédits du budget 1978/79 du ministère de
l'Agriculture.
Les membres de la commission pour ce matin sont: M. Baril (Arthabaska),
M. Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon), M. Gagnon
(Champlain), M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Picotte
(Maskinongé), M. Ran-court (Saint-François), M. Roy
(Beauce-Sud).
Les intervenants sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau
(Verchères), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Garneau (Jean-Talon), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Samson (Rouyn-Noranda) et M. Vaillancourt (Orford).
À la séance d'hier, nous en étions au programme
3.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
M. Baril: Un instant. Le député de
Maskinongé a passé une nuit de repos.
M. Picotte: Faites-vous une idée. Vous voulez parler et,
quand arrive le temps de parler, vous n'avez plus rien à dire.
M. Baril: Un instant, voyons donc!
M. Cordeau: Est-ce à dire que l'aide à la
production agricole n'intéresse pas le député de
Maskinongé?
M. Picotte: Si vous aviez été ici tout le temps de
la commission, nous avons posé des questions, cher collègue.
Mise en valeur des productions animales
Le Président (M. Boucher): À l'ordre! Nous en
étions au programme 3: aide à la production agricole. J'appelle
donc l'élément 1: mise en valeur des productions animales.
M. le député de Huntingdon.
M. Dubois: Je voudrais demander au ministre quelles sont les
exigences au niveau des petits abattoirs, ceux qui veulent se recycler.
Exigez-vous seulement les plans ou si vous exigez aussi les devis, quand un
propriétaire d'un petit abattoir veut participer au programme de
rénovation?
M. Garon: Vous êtes au programme 5, en parlant des
abattoirs, cela entre dans la commercialisation, tandis qu'au programme 3, la
mise en valeur des productions animales, il s'agit de déve- lopper
l'élevage et non les abattoirs qui entrent dans la
commercialisation.
M. Dubois: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Puisque nous parlons de la mise en valeur des
productions animales, j'aimerais savoir quelle sorte de recherche il se fait au
niveau des transferts d'embryons. Suis-je dans le bon
élément?
M. Garon: Non. Nous en avons parlé dans le programme de la
recherche, ce qui était le programme 1.
Le Président (M. Boucher): Habituellement, à
l'élément 1, dans...
M. Garon: Quand on est rendu à l'aide à la
production, on suppose que la recherche est finie et on sait quoi faire.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, à
l'élément 1 d'un programme on peut parler de questions d'ordre
général.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Une voix: II n'y a rien là.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Baril: D'abord, pourquoi le budget est-il diminué?
Est-ce parce qu'il a moins besoin d'aide?
M. Garon: Non, c'est le centre de distribution des
médicaments vétérinaires...
M. Baril: Ah oui! Adopté.
M. Garon: Qui a été transféré et qui
représentait $5 600 000.
M. Baril: Ah oui, oui!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre, l'année dernière, suite
à une question qu'on vous posait sur un parasite qui s'attaquait au foie
de l'animal, vous aviez dit, à un moment donné, que la viande de
cette vache qui était atteinte de cette maladie n'était pas plus
dangereuse que la viande d'une vache qui était morte aveugle. Depuis ce
temps, je crois que la maladie s'est répandue et qu'aujourd'hui il y a
plus de 125 troupeaux qui sont atteints dans 25 comtés.
M. Garon: Continuez.
M. Cordeau: II y a 125 troupeaux d'atteints dans 25
comtés. Je m'excuse de ne pas avoir posé cette question-là
à l'élément: Recherche, mais je crois que cela regarde la
production animale. Est-ce que vous avez eu une demande d'un budget pour
intensifier les recherches concernant cette maladie?
M. Baril: ... de transformation... M. Garon: C'est
cela.
M. Cordeau: Je disais qu'il y avait 125 troupeaux atteints
actuellement dans 25 comtés. La maladie se répand. Est-ce que
vous avez reçu une demande pour un budget de recherche, une demande de
budget pour des recherches...
M. Garon: On n'a pas besoin de faire de recherche. C'est une
maladie qui est connue. Elle était inexistante ici auparavant. Ce n'est
pas une maladie qui fait mourir les animaux. Tout simplement, lorsque l'animal
vit normalement, il est amené à l'abattoir, il est abattu et
lorsqu'il est abattu, lorsque le vétérinaire analyse les
viscères, etc., il découvre que le boeuf ou la vache avait la
douve du foie; le foie est condamné mais le reste est parfait.
M. Cordeau: Ne trouvez-vous pas que les recherches devraient
être intensifiées afin de connaître...
M. Garon: C'est connu.
M. Cordeau: Est-ce que des moyens sont employés pour
combattre cette maladie?
M. Garon: Les antibiotiques sont connus pour guérir cette
maladie. Alors, quand on sait qu'un troupeau a cette maladie, il y a des
injections qui sont données aux animaux et les animaux sont
guéris.
M. Cordeau: De toute façon, le ministère est
sensibilisé à cette question.
M. Garon: Tout semble sous contrôle.
M. Cordeau: Mais la maladie se répand quand
même.
M. Garon: C'est un peu comme la grippe asiatique ou l'influenza
chez les humains; ce n'est pas une maladie dangereuse, ce n'est pas une maladie
qui fait mourir, ce n'est pas une maladie qui empêche de vivre non plus,
je pense qu'on découvre cette maladie à l'abattoir. Lorsqu'on
abat l'animal, on s'aperçoit qu'il avait la douve du foie, un peu comme
on peut s'apercevoir en même temps qu'il avait des pierres sur le rein,
mais il vivait; ce n'est pas une maladie dangereuse, c'est une maladie
bénigne et marginale. Marginale, dans le sens qu'il y en a très
peu...
M. Cordeau: On m'a informé qu'il y avait beaucoup plus de
troupeaux atteints actuellement qu'il y a un an.
M. Garon: II y a un an, il n'y en avait pas, la maladie
était inexistante ou, en tout cas, on ne la connaissait pas, on savait
qu'elle existait; mais ici, elle a commencé, l'an dernier, quand vous
avez commencé à me poser des questions là-dessus. Pas
parce que vous m'avez posé des questions, mais...
M. Cordeau: Nous l'espérons!
M. Garon: ... à cette époque, on avait
trouvé quelques animaux atteints de la douve du foie à
l'abattoir. Il y a un peu plus de cas qu'il n'y en avait auparavant; quand on
découvre cela... En fait, on ne s'en aperçoit même pas
quand les animaux ne sont pas abattus. On abat les animaux, on
s'aperçoit qu'ils ont la douve du foie et, à ce moment, le
troupeau est injecté pour...
M. Cordeau: ... des statistiques pour l'an prochain, afin de
savoir si la maladie s'est répandue davantage.
M. Garon: Oui, mais c'est un peu comme la grippe, vous savez,
elle peut se répandre, mais ce n'est pas une maladie...
M. Cordeau: Non, mais cela peut devenir...
M. Garon: Non, c'est une maladie bénigne, ce n'est pas une
maladie grave.
M. Cordeau: Advenant le cas où cette maladie ne serait pas
décelée chez l'animal et que le foie serait vendu.
M. Garon: Le nom, fasciola hépatica, peut peut-être
créer des appréhensions; mais le mot français est la douve
du foie. C'est une maladie bénigne.
M. Cordeau: C'est pourquoi je ne l'ai pas dit.
Mais, dans le cas où quelqu'un abattrait un animal atteint de
cette maladie, que l'inspection ne serait pas faite adéquatement et que
les humains en mangeraient. Est-ce que c'est dangereux pour I' l'être
humain?
M. Garon: Ils n'en mangeront pas. La douve attaque le foie.
À l'abattoir, on le découvre immédiatement, alors le foie
est écarté.
M. Cordeau: Vous savez qu'il y a bien des animaux qui vont dans
des congélateurs sans passer par un abattoir quelquefois
et quelqu'un qui mange... Est-ce que vous pouvez nous garantir que l'être
humain qui mangerait un foie contaminé...
M. Garon: Savez-vous ce qu'est la douve du foie? C'est un ver
dans le foie; quand vous regardez le foie, vous voyez le ver. Normalement,
quelqu'un qui voit un ver dans quelque chose ne mange pas le ver. Ce
qu'on appelle la douve, c'est un ver.
M. Cordeau: Le public va être informé; je vous
remercie du renseignement.
M. Garon: Je ne voudrais pas faire peur aux gens, mais il y a
bien des genres...
M. Cordeau: Moi non plus.
M. Garon: ... d'aliments dans lesquels il y a des vers, mais dans
certains cas, ils sont enlevés alors... dans le foie, quand vous voyez
le ver, vous ne le mangez pas je fais confiance aux gens
là-dessus.
Le Président (M. Boucher): L'élément 1,
adopté.
M. Cordeau: Une autre question. Concernant la brucellose...
M. Garon: Cela dépend du nombre de vers. Cela peut aller
de 10 à 15 apparemment, 7 ou 8, 3 ou 4, les plus longs peuvent mesurer
1/2 pouce.
M. Cordeau: Alors, pour la viande cuite, il n'y a pas de
problème.
M. Garon: C'est dans les canaux biliaires, non pas dans la
viande. C'est dans les canaux biliaires un peu comme des pierres sur le rein,
dans les canaux du rein, il y a des roches, des petits cailloux, c'est un peu
cela.
M. Cordeau: Je vous remercie M. le ministre.
M. Baril: II y a des cours de médecine
vétérinaire dans votre comté, allez donc voir cela, vous
avez la chance d'avoir cela dans votre comté, en plus.
M. Cordeau: Peut-être que mes renseignements proviennent de
là, aussi.
M. Baril: Ah! bon.
M. Garon: J'ai été près de devenir un
médecin vétérinaire. J'étais même allé
visiter l'école quand j'étais en philosophie, première
année, au collège. J'avais hésité et j'ai failli
devenir médecin vétérinaire.
M. Cordeau: Vous seriez venu à Saint-Hyacinthe pour faire
vos études.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe, vous avez une autre question?
M. Cordeau: Une autre question concernant la brucellose. Il
arrive, à un moment donné, que des troupeaux entiers doivent
être détruits à cause de cette maladie et, à ce
moment-là, on demande au producteur de désinfecter son
étable. Le type, au- tomatiquement, perd sa production pendant la
durée de la désinfection de ses établissements. Est-ce
que, dans le projet de loi que vous prévoyez actuellement concernant le
dédommagement aux producteursbien sûr, cela couvre le
dédommagement à un producteur qui change de production il y
aurait une possibilité d'introduire un élément afin de
dédommager ou de faire un aménagement quelconque pour ces
producteurs qui se trouvent à perdre leur production laitière
pendant un certain temps?
M. Garon: C'est une loi fédérale, la Loi sur la
brucellose. Il y a une subvention de prévue quand le troupeau doit
être détruit.
M. Cordeau: Pour les animaux. M. Garon: Oui.
M. Cordeau: Mais leur production laitière pendant X
temps... ils n'ont pas de production, ils n'ont rien.
M. Garon: II faut qu'ils changent de production.
M. Cordeau: Pas nécessairement, le gars peut s'acheter un
autre troupeau et...
M. Garon: C'est cela, mais il faut qu'il détruise ce
troupeau entièrement et il y a des indemnisations prévues par la
loi fédérale.
M. Cordeau: Oui, pour l'abattage des animaux, mais dans bien des
cas, je pense que même l'indemnisation est fixée au minimum ou
presque. Mais pour la production, dans le projet de loi que vous
présentez actuellement, concernant les pertes non contrôlables par
l'agriculteur, je crois que c'est le no 15... en cas de sinistre...
M. Garon: Non, ce n'est pas de cela dont il s'agit du tout.
M. Cordeau: Non, je sais que ce n'est pas de cela, mais n'y
aurait-il pas une possibilité de faire...
M. Garon: Non, vous parlez de la brucellose. Il y a une loi, il y
a des indemnisations prévues par une loi fédérale. Il y a
une seule chose que le fédéral a faite cette année, et
nous n'étions pas très heureux de cela, c'est qu'il a
désigné le Québec et l'Ontario comme étant les
provinces où il y avait le plus haut taux de brucellose, alors que le
taux québécois est très peu élevé
comparativement à celui de l'Ontario. Alors il a indiqué des
endroits où la brucellose était inexistante au Québec, des
endroits où il y en avait peu, et il nous a mis dans une zone qu'on
appelle "zone dangereuse", zone désignée comme ayant un
très haut taux de brucellose. Alors que le taux de brucellose est quatre
fois plus élevé en Ontario qu'au Québec, on a mis le
Québec et l'Ontario sur le même pied. Le fédéral
devrait nous protéger contre les troupeaux de
l'Ontario qui sont infectés plutôt que d'essayer de faire
croire que les troupeaux du Québec sont contaminés. Notre taux
est de 0,24%, un taux très bas, beaucoup plus bas et normalement, il
n'aurait pas dû être dans une région désignée
comme celle-là. (10 h 30)
M. Cordeau: Vous dites toujours que le gouvernement
fédéral encourage plutôt l'Ontario que le Québec
dans toutes ses lois. Pourtant, c'est la loi dont nos producteurs devraient
bénéficier et ils ne la trouvent pas très
généreuse, non plus.
M. Garon: Ce qu'on voudrait, au fond, c'est que le Québec
ne soit pas dans la même région que l'Ontario, au point de vue de
la brucellose, parce que notre taux est beaucoup plus bas, de sorte que
l'Ontario ne pourrait pas nous envoyer de troupeaux. Actuellement, en mettant
les deux provinces sur le même pied au point de vue du taux de
brucellose, ça fait que l'Ontario peut exporter des animaux vers le
Québec et contaminer nos troupeaux, alors que si elle avait
été placée dans une catégorie différente,
cela n'aurait pu se faire de la même façon.
M. Cordeau: Est-ce que vous avez fait des représentations
auprès du gouvernement fédéral pour exclure l'Ontario,
c'est-à-dire faire deux zones distinctes?
M. Garon: Oui, cela se fait actuellement, c'est arrivé il
n'y a pas tellement longtemps.
M. Cordeau: Vous pouvez compter sur l'appui de l'Union Nationale
dans vos revendications.
M. Garon: J'en avais parlé même à la
conférence fédérale-provinciale de Victoria, au mois de
juillet, que la lutte contre la brucellose était, pour nous, quelque
chose d'important et qu'on ne devrait pas être dans la même
catégorie que l'Ontario qui a un taux de brucellose trois ou quatre fois
plus élevé, quatre fois je crois, que le Québec.
M. Cordeau: Une petite remarque que j'ai à faire au
ministre ce matin pour le remercier de l'indication, il nous a fait parvenir
deux programmes agricoles dernièrement...
M. Garon: Lesquels?
M. Cordeau: ... concernant l'aide financière pour la
création d'emplois saisonniers pour les étudiants et l'aide
financière pour la création d'emplois en milieu agricole.
Surtout, vous avez indiqué dessus: Références
budgétaires, programme 8, élément 2. C'est pour ça
surtout que je veux vous remercier, cela nous aide réellement dans
l'étude de vos crédits.
M. Baril: ... dans votre comté.
M. Garon: Non, mais les députés m'avaient
demandé le programme de main-d'oeuvre pour pouvoir renseigner leurs
électeurs, et je pensais que, d'une façon automatique, les
programmes étaient envoyés aux députés. J'avais
l'impression que les programmes étaient envoyés automatiquement
et j'ai demandé que, d'une façon automatique, on envoie les
programmes aux députés ruraux pour qu'ils puissent renseigner
leurs électeurs.
M. Cordeau: Tous les députés.
M. Garon: Oui.
M. Cordeau: Semi-urbains.
M. Garon: À ce moment-là, lorsqu'un
député m'a demandé ça, j'avais l'impression que
j'avais déjà demandé que ça se fasse. Je suppose
qu'il y a eu un oubli ou une erreur de communication.
M. Picotte: Est-ce que le ministre a réussi à faire
la comparaison du programme qui existait...
M. Garon: Lequel?
M. Picotte: Programme d'emplois étudiants concernant
l'agriculteur qui existait il y a trois ans...
M. Garon: Je n'ai pas eu le temps, j'ai encore votre papier, mais
comme je suis plutôt tourné vers l'avenir que le passé,
j'ai dit: Dans un moment de loisir, je regarderai ça.
M. Picotte: De toute façon, on vous félicite de
vous être inspiré de notre programme et de l'avoir adapté
à ce qui existait il y a trois ans. C'est une bonne chose qui a
été faite par le gouvernement précédent dans ce
domaine. On vous encourage à continuer.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Éléments 1 et 2,
adopté?
M. Picotte: II ne faut pas que vous vous fassiez des illusions,
c'est un peu comme on disait récemment, on vient de changer un programme
aussi.
M. Cordeau: Est-ce que les productions végétales de
betteraves à sucre entrent dans ça?
M. Garon: La betterave à sucre n'est pas dans le budget du
ministère de l'Agriculture. La betterave à sucre, la raffinerie
de sucre de Saint-Hilaire?
M. Cordeau: Oui.
M. Garon: Elle n'est pas dans le budget.
M. Cordeau: La subvention que vous allez donner, $3 la tonne,
où allez-vous prendre l'argent? Tout dépend du prix moyen, tout
ça.
M. Garon: Ce n'était pas prévu dans le budget.
Cela fait encore partie des sommes additionnelles qui n'étaient
pas prévues à ce moment-là. On a fait le programme, cela
n'était pas dans le budget, mais il y a une partie du paiement,
normalement, qui va se faire au mois de décembre et une partie au mois
de mai ou de juin, l'an prochain.
La partie de mai ou de juin, de l'an prochain va entrer dans le budget
de l'année 1979/80.
M. Cordeau: Ce sera inclus dans le budget
supplémentaire?
M. Garon: Non.
M. Cordeau: Pour cette année, non?
M. Garon: On a fait un programme, mais cela n'était pas
prévu dans le budget à ce moment-là. Les paiements ne se
feront pas avant le mois de décembre; les premiers paiements en
décembre, peut-être en janvier. Le paiement final sera fait au
mois de mai ou de juin 1979. Il n'entre donc pas dans l'année
financière 1978/79.
M. Cordeau: On y reviendra, M. le ministre.
Mise en valeur des productions végétales
Le Président (M. Boucher): Élément 2, M. le
député de Huntingdon.
M. Dubois: J'aimerais que le ministre fasse le point sur l'avenir
de la culture du soya au Québec. Où en est-on rendu? Y a-t-il des
recherches qui se font? Veut-on intensifier cette culture?
M. Garon: Ce n'est pas une culture qui a eu un grand
succès au Québec, le soya.
M. Dubois: Y a-t-il de la recherche qui se fait afin d'augmenter
les rendements?
M. Garon: On serait capable d'en produire, mais il n'y a pas
vraiment de débouchés pour le soya au Québec.
M. Dubois: On en importe des États-Unis. M. Garon:
Pardon?
M. Dubois: On en importe beaucoup des États-Unis.
M. Garon: Oui, mais vous l'importez sous quelle forme?
M. Dubois: Je pense que l'huile est enlevée.
M. Garon: C'est cela.
M. Dubois: On n'a pas d'usine pour cela ici?
M. Garon: On n'a pas d'usine pour cela au Québec.
M. Dubois: II y en avait une, je pense, il y a trois ou quatre
ans. Je ne sais pas où c'en est rendu.
M. Garon: C'était interrelié, apparemment. Il y a
une usine de Montréal qui a été expropriée. Il
devait y avoir une autre usine qui devait s'implanter il y a environ trois ans,
mais elle ne s'est pas implantée. Il y aurait possibilité de
produire du soya au Québec, mais le fait qu'il n'y ait pas d'usines de
soya, apparemment, c'est ce qui aurait empêché la production du
soya au Québec.
M. Dubois: Est-ce l'intention du ministère de pousser
cette culture et d'avoir l'usine de transformation nécessaire?
M. Garon: Ce n'est pas dans les projets immédiats.
M. Dubois: Avez-vous une idée de ce qu'est le volume
d'achat québécois de soya?
M. Garon: On n'a pas le chiffre exact.
M. Dubois: Je pense que c'est un volume assez...
M. Garon: Une bonne quantité.
M. Dubois: C'est une bonne quantité, oui. Vous n'avez pas
l'intention, dans l'immédiat, de pousser un programme vers cette
culture? Assurément que cela prend l'usine pour aller avec la culture,
je suis d'accord.
M. Garon: ... produit, ce qu'on recherche, c'est l'huile.
Apparemment, cela prendrait 2000 ou 3000 tonnes de tourteaux de soya.
M. Dubois: On n'a pas d'huile de soya ici. Enfin, on pourrait
faire d'une pierre deux coups. On importe toutes nos huiles...
M. Garon: Oui.
M. Dubois: ... ou à peu près. Je pense que ce
serait quand même une activité agricole ou para-agricole assez
rentable.
M. Garon: Oui. En fait, ce qu'on n'a pas pu faire, c'est tout
développer en même temps. On a voulu donner un coup dans les
céréales, parce que c'était la plus grosse partie de nos
importations. Eventuellement, on pourra développer des productions qu'on
pourra faire ou qu'on importe actuellement, mais qui sont moins importantes en
quantité.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: M. le Président, j'aimerais savoir
si on va continuer d'avoir des concours pour le maïs fourrager ou
le maïs à ensilage, le maïs-grain et la production de luzerne.
Est-ce que cela continue?
M. Garon: Les concours vont continuer, mais pas sur une base
provinciale, sur une base régionale. Il y aura aussi des concours de la
société d'agriculture, parce qu'il y a eu des programmes qui
avaient été faits pour cinq ans et les cinq ans sont
écoulés.
M. Rancourt: Les cinq ans sont terminés? M. Garon:
Oui.
M. Rancourt: Je me doutais que les cinq ans étaient
terminés.
M. Garon: Oui.
M. Rancourt: Cela continue sur une base régionale?
M. Garon: Dans certaines régions.
M. Rancourt: Est-ce que cela fait partie de la programmation des
régions?
M. Garon: Oui.
M. Rancourt: D'accord. Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Pour en revenir au soya, cela ne semble pas être
une priorité pour le ministère. Est-ce que c'est à cause
du rendement qu'on déplore au Québec ou si c'est la demande qui
est trop faible?
M. Garon: On ne peut pas tout faire en même temps. Quand
vous dites, à un moment donné: l'agneau, on l'importe à
93%; le boeuf, ce sont des productions d'à peu près 20%, les
céréales, 34%; les productions maraîchères... Alors,
il faut faire des choix. On ne peut pas tout développer en même
temps. Il y a une question de ressources humaines aussi. Alors, on a mis
l'accent et on a dit: On va développer les céréales.
Après cela, on va développer les betteraves. Après cela,
on travaille sur le boeuf, il va falloir développer les productions
ovines aussi. Il y a certaines choses qu'on regarde actuellement. Le soya
pourrait entrer dans les priorités. C'est dans les choses qu'on a
regardées d'une façon prioritaire depuis un an et demi, parce que
les quantités sont beaucoup moins fortes. Alors, on a mis plus de temps
dans les céréales.
M. Gagnon: Je voudrais savoir si le rendement au Québec,
là où on a fait certaines expériences dans le soya, est
satisfaisant ou est comparable avec celui des États-Unis, par exemple,
ou l'Ontario.
M. Garon: D'après les agronomes, on serait moins bon dans
le soya que dans les céréales. Comme la quantité
importée de céréales se chiffre par des millions de
tonnes, on est mieux d'aller dans les céréales que dans une
production de 2000 ou 3000 tonnes.
M. Gagnon: N'est-il pas vrai que le soya se cultive à des
endroits où les céréales sont assez difficiles à
cultiver? Non?
M. Garon: C'est l'un ou l'autre.
M. Gagnon: C'est l'un ou l'autre. Cela prend la même
qualité de terre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, à
l'élément 2, je remarque qu'il y a une augmentation du budget
d'environ $4 500 000, concernant les productions végétales.
Est-ce que M. le ministre pourrait nous faire connaître les productions
végétales qui seront développées ou si vous voulez
développer d'autres productions végétales par cette
augmentation de $4 500 000 à cet élément?
M. Garon: II y a plus que $4 500 000 d'augmentation. Le budget
passe...
M. Cordeau: Oui, $7 millions, $6 millions... M. Garon: Ce
sont les silos.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Je
m'aperçois que le député de Maskinongé n'a pas
soulevé de questions, à l'élément 2, par rapport
à la hausse de tout près de $7 millions.
M. Picotte: La question que je voulais poser, c'est: Dans
l'augmentation, il y a combien d'argent qui vient du fédéral,
selon l'entente?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Après ma question.
M. Picotte: Je la pose déjà au ministre.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): II
réagit, c'est déjà bon signe. C'est arrivé, la
semaine dernière...
M. Garon: ... par l'argent du fédéral? Il faut dire
que, dans ce qu'on appelle l'argent du fédéral, il y a toujours
une proportion importante qui vient du Québec lui-même.
M. Picotte: Une proportion du Québec, de l'Ontario, de la
Saskatchewan, de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, de tous les citoyens
canadiens.
M. Garon: Oui, mais quand le gouvernement fédéral
donne de l'argent aux Maritimes, il en donne habituellement beaucoup plus qu'au
Québec; quand il en donne dans l'Ouest, il en donne souvent plus qu'au
Québec. Le Québec paie une partie de ces sommes aussi, alors
additionnez la partie qui paie des taxes à Ottawa et qui sert dans
différentes provinces et vous allez voir que, au bout de la course,
Québec n'est pas si gagnant que cela. (10 h 45)
M. Picotte: C'est que vous parlez d'une augmentation de $6,7
millions et c'est justement le programme qui dit: "Ce programme fait suite
à une entente signée à Chicoutimi entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement provincial du Québec. Ce
programme est de l'ordre de $33 millions, à raison de $6,7 millions par
année." Vous avez une augmentation de $6,5 millions, vous en recevez
$6,7 millions; ce n'est quand même pas si mal.
M. Garon: Oui, mais c'est sur des coupures. Le
fédéral avait coupé les subventions de 1976 de $6,7
millions par année pour tout le temps. Il avait complètement
enlevé les subventions de $6,7 millions et le Québec a
réussi à obtenir $6,7 millions pendant cinq ans, mais
c'étaient $6,7 millions que le fédéral avait
coupés.
C'est drôle ce que je remarque, M. le Président, c'est
qu'il y a une devise que j'ai apprise à la petite école et qui
disait: "Cela fait toujours plus plaisir de donner que de recevoir"; on dirait
que cette devise ne s'applique pas au fédéral.
Le Président (M. Boucher): J'avais donné la parole
au député de Kamouraska-Témiscouata. Si vous voulez, M. le
député, poser votre question.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Merci, M. le Président.
Ce que je voulais savoir, c'est que, la semaine dernière, j'ai vu
un encan dans mon comté. Il y avait un gros silo de ciment qui a
probablent été revendu, silo qui avait un an d'usure. Sera-t-il
admissible à la prime des silos?
M. Garon: II était déjà construit?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Oui, il était déjà construit, mais le cultivateur
qui va le racheter doit quand même passer par la compagnie pour le
défaire et le reconstruire. S'il correspond aux exigences...
M. Garon: Normalement, oui. Le but du programme c'est de
favoriser l'entreposage chez les agriculteurs; on va surtout essayer de faire
appliquer le programme aux agriculteurs plutôt que d'essayer de ne pas le
faire appliquer.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Le silo en
lui-même est un silo neuf et il va être reconstruit par la
compagnie; ce sera, ni plus ni moins, un silo neuf.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Un agriculteur qui aurait déjà un silo
de 20 pieds de diamètre et de 60 pieds de hauteur, pourrait-il faire
appel à ce programme s'il voulait augmenter la hauteur? Cela
s'applique?
M. Garon: Oui, le but du programme est de développer les
capacités d'entreposage à la ferme il y a l'autre aussi
pour la région alors, tout ce qui va contribuer à agrandir
le silo, un silo neuf, etc., c'est ce que le programme vise, ce n'est pas
compliqué.
M. Rancourt: D'accord.
Sur un autre sujet, à l'intérieur des productions
végétales il y a la nouvelle formule pour la pierre à
chaux. Pourriez-vous nous en parler, M. le ministre?
M. Garon: On m'a dit je n'ai pas encore lu l'article
qu'il y avait un article dans Terre de chez nous qui ne reflétait
pas trop ce changement de programme. Il faudrait voir à ce que les
lecteurs soient mieux informés.
Dans le programme de pierre à chaux, c'est un système
où je ne suis pas très content du genre d'information qui
a été donné je ne sais par qui, mais je vais le savoir
quand on aura fini à la commission parlementaire il y avait des
zones. On a enlevé les zones. Dans telle zone, il fallait que
l'agriculteur fasse de la pierre à chaux à telle usine et, dans
telle autre zone, il fallait qu'il prenne tel camionneur. On a enlevé
les zones pour qu'il y ait liberté de choix; que ce soit vraiment le
Québec des libertés, pas seulement en paroles, mais en actes. On
a enlevé ces zones pour permettre une concurrence entre les entreprises.
La seule chose qu'il y a au point de vue subvention et on va
l'établir pour que tout le monde le sachec'est que toutes les
subventions sont accordées selon le village. La subvention qui est
accordée pour le transport est basée sur l'usine la plus proche.
À ce moment, on dit: Si vous êtes situé à telle
distance de l'usine, de la carrière à chaux la plus proche, la
subvention est de $5 la tonne, mais si le gars, qui a une usine un peu plus
loin, veut vendre sa pierre à chaux pour faire une compétition et
qu'il dit: Moi, j'ai la subvention de $5, mais je suis prêt à
vendre ma pierre tel prix. Dans certains cas des usines vendent meilleur
marché. On me dit que, dans le comté de Portneuf, il y en a deux
à un demi-mille l'une de l'autre. Si elles veulent faire de la
concurrence et baisser leurs prix, ce sera avantageux pour le cultivateur.
C'est ce qu'on a voulu faire en maintenant une subvention basée sur la
distance entre la paroisse ou le village et l'usine la plus proche.
Mais enlever les zonages pour que ce soit la liberté de
concurrence, la libre entreprise doit être basée sur la
concurrence. Alors, pour qu'il y ait de la concurrence, on a enlevé
cela. Ceux qui vendront la chose, ce sont ceux qui vont concurrencer.
M. Rancourt: Une question supplémentaire, M. le
Président. Est-ce que les machines d'épan-dage seront
accréditées auprès du ministère, je veux dire
est-ce que l'agriculteur sera assuré que les personnes qui vont
transporter, qui vont faire de l'épandage auront réellement les
machines appropriées.
M. Garon: Oui. Pour la chaux, elles devront avoir les camions
appropriés ou les épandeurs appropriés, d'un poids minimal
de quatre tonnes.
M. Rancourt: D'accord, merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Huntingdon.
M. Dubois: II y a eu des questions, tout à l'heure, sur
les silos d'entreposage, de fourrage et de céréales. Je pense que
la porte est ouverte pour poser une question au ministre en ce qui a trait aux
moissonneuses-batteuses. La subvention de $740 000 qui doit être
attribuée à l'achat de moissonneuses-batteuses ici au
Québec, est-ce que le ministre a décidé à qui il va
donner ces subventions et de quelle façon il va les distribuer?
M. Garon: On a fait des consultations dans différentes
régions du Québec, dans les douze régions agricoles avec
les représentants des cultivateurs pour voir si le programme doit
être appliqué de la même façon dans toutes les
régions, si les besoins sont les mêmes dans chacune des
régions, pour ne pas encourager le suréquipement. Comme je vous
le disais au début de la commission parlementaire, il reste trois
régions qui doivent donner des réponses et quand on aura les
réponses de ces trois régions, cela devrait être d'ici
quelques jours, là le programme va sortir.
M. Dubois: D'accord.
M. Garon: Vous allez voir d'ailleurs, la façon dont le
programme est fait, il a pour but d'aider à équiper les gens qui
ont les quantités suffisantes, individuellement ou en groupe, pour
justifier l'achat de machines, mais pour pas que des gens qui ont des petites
quantités d'ancrage de céréales s'équipent de
machines qui coûtent très cher.
M. Dubois: De la façon que vous allez mettre en oeuvre ce
programme-là, il sera accepté par le fédéral?
M. Garon: II est déjà accepté.
M. Dubois: Le montant est accepté, mais la façon
dont vous allez distribuer les subventions et dans quelles régions, il
n'y a pas de problème là?
M. Garon: II n'y a pas de problème. Sur les programmes,
habituellement on ne s'obstine pas beaucoup avec le fédéral.
Habituellement, c'est sur la publicité. Dans le fond il nous fait
confiance.
M. Picotte: Pour l'entraide, il n'y a pas de pro- blème.
Le fédéral donne l'argent et le Québec l'administre comme
il le veut.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est déjà pas mal depuis 18 mois.
M. Garon: II faut avoir les listes de noms ou toute sortes
d'affaires... À un moment donné, il voulait avoir photocopie des
dossiers. On a dit: Écoutez, on n'est pas pour s'engager des
photocopieurs. Cela aurait fait des montagnes de documents.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Cela fait beaucoup, depuis 18 mois qu'on se traîne...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata, avez-vous une question?
M. Garon: D'ailleurs, quand les sous-ministres se sont
rencontrés pour discuter du problème, je dois dire... Quand je
dis des discussions au niveau de la publicité, ce n'est pas avec le
ministère de l'Agriculture du Canada. Avec le ministère de
l'Agriculture du Canada, habituellement...
M. Dubois: Vous vous entendez bien, cela va bien.
M. Garon: J'ai toujours l'impression de bien m'entendre avec M.
Whelan, mais M. Whelan, lui, a des problèmes. On l'a vu à
Winnipeg. J'ai toujours eu l'impression d'avoir de très bonnes relations
avec M. Whelan qui est un gentilhomme, et qui veut, je pense, le
développement de l'agriculture. Il y a des pressions politiques parfois
qu'il n'est pas capable de vaincre, je pense, c'est là son
problème. Quand on est allés à Winnipeg le 15 janvier, par
exemple, il était évident, pour un observateur même pas
averti, que le ministre des Consommateurs, M. Allmand, M. Whelan de
l'Agriculture et M. Horner, ministre de l'Industrie et du Commerce,
étaient en plein désaccord. C'était évident pour un
gars qui ne s'y connaissait même pas dans le domaine, tellement ils
étaient en désaccord. Il y en a même qui ont vu, lors de la
conférence de presse les ministres se donner de grands coups de coudes
pour dire: Tu ne devrais pas dire cela. Alors, les journalistes m'ont
rapporté cela. Cela veut dire que le problème n'est pas
là. Quand M. Whelan, par exemple... L'accord sur les $6,7 millions
pendant cinq ans on l'aurait signé bien plus tôt que cela. Mais ce
sont d'autres personnages que M. Whelan... Même quand il était
à Ottawa, le sous-ministre qui est à Ottawa maintenant
était à Québec. Quand le nouveau sous-ministre est
arrivé, il nous a demandé, il nous a parlé. Il nous a dit:
Qu est-ce que le Québec veut exactement? On a dit: On défend
exactement la même position que vous défendiez quand vous
étiez à Québec. On a défendu exactement la
même position dans ces $6,7 millions que les libéraux ont
défendue. On n'a pas changé notre position ià-dessus. On
voulait régler cette affaire pour obtenir cet argent le plus
rapidement possible pour les agriculteurs. Mais c'est à d'autres
niveaux, comprenez-vous? C'est à d'autres niveaux que...
M. Cordeau: Que vous avez de la difficulté?
M. Garon: Pas moi. C'est M. Whelan qui a de la difficulté.
Que voulez-vous? M. Lalonde, je ne le vois pas. Je ne l'ai jamais
rencontré personnellement. Je le vois à la
télévision. Il fait pleurer mes enfants quand ils le voient
à la télévision.
M. Picotte: Ils sont comme leur père, c'est "une gang" de
braillards.
M. Cordeau: Comment cela va être quand ils verront M.
Ryan!
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Quand vous voyez M. Lalonde, parfois, tu sais...
M. Dubois: En principe on peut dire que les programmes agricoles
fédéraux sont salubres pour l'agriculture
québécoise?
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Le ministre peut confirmer que les programmes
fédéraux en agriculture sont salubres pour l'agriculture
québécoise?
M. Garon: On ne peut dire cela en général,
tantôt je parlais du problème de la...
M. Dubois: Non?
M. Garon: ... brucellose. Je ne suis pas d'accord avec le
programme fédéral.
M. Dubois: En général.
M. Garon: En fait, le problème n'est pas là. Le
problème c'est qu'il n'y a pas assez d'argent pour le Québec.
Quand il y a eu une conférence à Winnipeg, à un moment
donné, le fédéral avait fait de grandes
déclarations pour créer un centre à Québec, un
centre avec des pancartes marquées Agriculture Canada. Moi, ce n'est pas
ce qui m'intéresse. Eux avaient un budget sept fois plus gros que celui
du Québec. Quand je suis arrivé à la conférence de
Winnipeg, j'ai demandé à M. Whelan s'il était venu pour
faire des déclarations. Je lui ai dit: "Est-ce que les gens d'Ottawa
sont venus faire des déclarations, particulièrement votre
sous-ministre, est-ce qu'il dira que vous aviez $107 millions pour la recherche
au Canada, sept fois plus que le budget québécois?
Là-dessus, j'aimerais savoir, vous avez trois centres, un dans l'Ouest
à Saskatoon, un dans l'Ontario et un au Québec. Maintenant, cela
va être à Québec même. Combien d'argent est
dépensé dans chacun de ces centres?" Alors là, il s'est
tourné vers ses fonctionnaires et ils lui ont dit: "M. Whelan, il y a
$42 millions dans l'Ouest, $42 millions en Ontario et il y a $21 millions pour
l'est du Québec et les maritimes." Je n'ai pas dit de couper l'Ouest et
l'Ontario. J'ai dit à M. Whelan: "Pourquoi n'a-t-on pas
été équitable. On a à peu près chacun le
tiers de la population. Québec et les Maritimes, cela fait à peu
près huit millions, l'Ontario huit millions et l'Ouest huit millions.
Pourquoi ne me les donneriez-vous pas? N'enlevez rien à l'Ouest et
n'enlevez rien à l'Ontario, mais doublez notre montant pour donner $42
millions ici au Québec. À ce moment-là, l'Ouest aurait $42
millions, l'Ontario $42 millions et le Québec $42 millions". Je lui ai
même écrit après cela.
M. Cordeau: Est-ce que vous avez eu une réponse?
M. Garon: Je ne l'ai-pas encore eue, je pense. Je ne me rappelle
pas l'avoir eue. Voyez-vous, ce n'est pas pour attaquer le
fédéral, ce que je veux dire, c'est pour aller chercher le plus
d'argent. Quand le fédéral achète un surplus de production
de poires à l'Ontario, je ne suis pas contre cela. Je leur ai dit
publiquement à la conférence de Winnipeg que je n'étais
pas contre le fait que le fédéral fasse quelque chose en Ontario
et dans les autres provinces, mais je veux qu'il fasse la même chose au
Québec.
M. Dubois: Je crois que la répartition est basée
sur le volume de production de chacun des secteurs.
M. Garon: Quand il y a un surplus de pommes au Québec,
pourquoi le fédéral...? S'il achète un surplus de poires
à l'Ontario pourquoi n'achèterait-il pas un surplus de pommes au
Québec? C'est la même chose. Pourquoi le MEER? On sait qu'il va y
avoir un développement agroalimentaire dans votre région de
Saint-Hyacinthe, de Montréal. Pourquoi le MEER a-t-il dit
récemment, depuis environ huit mois, depuis le printemps dernier, le
mois de juin dernier, je pense: "Québec, pour les subventions du MEER,
au point de vue agro-alimentaire, cela va être seulement le
surgelé, les mets préparés, on enlève tout le
reste". Alors qu'on s'en venait avec des entreprises laitières, des
entreprises dans des domaines où on est déjà
implanté et qu'on veut développer. Pourquoi concentrer cela
uniquement dans le surgelé? Pourquoi a-t-on enlevé dans toute la
zone autour de Montréal les subventions du MEER pour tout le secteur de
l'agro-alimentaire, sauf pour le surgelé, les mets
préparés? J'ai l'impression que le fédéral, au
point de vue des fromages fins, veut donner une chance à l'Ontario de
développer sa production alors que le Québec est prêt
à développer la sienne immédiatement. C'est l'impression
que j'ai. Ce n'est pas des...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, qu'est-ce que
vous allez faire avec vos surplus de
pommes ou avec un surplus de production avec un Québec
indépendant?
M. Garon: On n'a pas de surplus de pommes.
M. Vaillancourt (Orford): Mais vous avez dit que vous pourriez
avoir un surplus?
M. Garon: Oui, j'ai dit: Quand il y en a.
M. Vaillancourt (Orford): Mais quand il y en a, si le
fédéral ne les achète pas actuellement, dans un
Québec indépendant qu'est-ce que vous allez faire avec vos
surplus, soit dans les pommes ou dans d'autres?
M. Garon: Actuellement c'est le contraire, nos gars manquent
quasiment de pommes.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous allez les domper dans
le fleuve Saint-Laurent?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): On va faire
comme les petits... on va se débrouiller tout seul. (11 heures)
M. Garon: Cette année, on en a vendu aux
États-Unis. On peut faire plus de jus. On peut faire d'autres types
d'entreprises...
M. Vaillancourt (Orford): Plus de cidre?
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Plus de cidre?
M. Garon: C'est vous autres qui avez développé le
cidre. Vous avez lancé trop d'entreprises en même temps. Vous en
avez lancé 17 et il en reste deux.
M. Vaillancourt (Orford): C'était difficile
d'empêcher les cidreries qui voulaient absolument faire du cidre, de le
faire.
M. Garon: On sait bien!
M. Cordeau: La concurrence, comme vous avez dit tantôt.
M. Garon: La concurrence, mais il ne faut pas faire lutter les
petits gars, non plus. Il faut essayer de développer nos productions
dans la mesure où on est capable de le faire, et non surproduire. Nos
entreprises ne vont fonctionner qu'à 40% ou 50% de leur capacité
de production. Elles ne seront pas rentables, à ce moment. Dans les
pommes, il s'agit tout simplement...
Au fond, au Québec, plus cela va aller, plus on sera capable, si
on développe le moindrement la production du jus de pomme... Même
au Conseil des ministres, il y avait de mauvaises habitudes alimentaires que
j'ai fait changer. Aujourd'hui, il y a du jus de pomme au lieu du jus
d'orange.
M. Dubois: Je me demande si, au Parlemen- taire, il y a encore du
jus de pomme Cushion Gold, comme l'an dernier.
M. Garon: Je me suis même aperçu qu'au Conseil des
ministres, quand les gens arrivent de bonne heure et qu'ils n'ont pas
déjeuné, ils vont prendre un jus d'orange. Ils prenaient du jus
d'orange. J'ai dit: Achetez du jus de pomme à la place. La
première fois, les gens n'étaient pas tellement habitués
qu'ils ont dit: Vous n'avez pas l'habitude des achats. La première
canette que j'ai vue, c'était du jus de pomme de la
Nouvelle-Écosse. J'ai dit: Arrêtez-moi cela! Voici les noms des
compagnies qui produisent au Québec. Les gens, maintenant, ont
commencé à boire du jus de pomme et ils trouvent cela bon.
M. Vaillancourt (Orford): L'année prochaine, ils vont
boire du vin, parce qu'il va y avoir un surplus de vin. Je pense que vous
êtes en train de faire la même erreur. Si le Parti libéral a
fait une erreur avec le cidre, le Parti québécois est en train de
faire la même avec le vin.
M. Garon: Non, parce qu'il y a des ententes avec les
épiceries pour que le vin soit bien situé et le cidre bien
placé. Cela va même aider, à ce qu'on dit, aux ventes du
cidre, parce que le cidre sera mieux conservé. Savez-vous que placer le
cidre sur un calorifère, cela n'aide pas à développer le
goût du cidre? Il faut qu'il y ait certaines normes de
préservation, d'entreposage. Cela se fait actuellement.
M. Picotte: Le ministre ne rêve pas la nuit, il veut
rêver le jour seulement!
M. Garon: Regardez le jus d'orange qu'on a aujourd'hui. Il y a un
fort contenu québécois: un grand verre d'eau à laquelle
vous ajoutez une cuillerée de poudre. De l'eau du Saint-Laurent et un
peu de poudre. Je vous dis que la vitamine doit être
évaporée pas mal. En tout cas, je regarde les jus d'orange
d'aujourd'hui faits avec une cuillerée de poudre, ils n'ont pas l'air
bien vigoureux.
M. Vaillancourt (Orford): Vous pensez qu'il y a seulement la
couleur?
M. Garon: Non, pas seulement la couleur, un petit peu de
cristaux. Bientôt, cela va être un peu comme la crème
à café. On va se demander si cela vient encore des oranges ou si
cela ne vient pas d'autre chose. On va peut-être faire cela avec du
plastique.
M. Vaillancourt (Orford): C'est vrai qu'il y a beaucoup de
synthétique aujourd'hui.
M. Garon: Prenez un verre de jus de pomme l'été
quand vous avez soif et qu'il fait chaud. Cela enlève la soif. Il ne
faut pas boire des choses qui nous donnent davantage la soif. Quand un gars a
soif... j'ai commencé à faire boire du jus de pomme à mes
enfants...
M. Vaillancourt (Orford): Cela enlève la soif, mais cela
donne la faim.
M. Garon: Je ne le sais pas.
Le Président (M. Boucher): Élément 2,
adopté?
M. Picotte: M. le Président, je vous avais demandé
la parole tantôt.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Je ne peux quand même pas...
M. Garon: ... pomme, pourquoi? Parce que c'est le principal fruit
qu'on produit au Québec. On ne fait pas de banane, de pamplemousse,
d'orange, de citron. La principale production en fruits, ce sont les pommes,
les bleuets, les fraises, les framboises. Alors, il faut développer
à partir des fruits qu'on a. Pourquoi forcerait-on la consommation de
fruits qu'on ne produit pas?
La politique alimentaire doit dépendre du ministère de
l'Agriculture. Pourquoi? La politique de nutrition doit dépendre du
ministère de la Santé. Ce n'est pas à nous à dire
combien de vitamines, le gars doit manger dans quoi il va trouver les
vitamines, par exemple, c'est au ministère de l'Agriculture à le
dire. On vous dit que vous avez besoin de vitamines C. Vous en avez autant dans
les pommes que dans les oranges. Tout le monde sait que la vitamine c'est
volatile. C'est un apport qui disparaît facilement. Quand vous voyez les
petits sachets avec de la poudre, je vous dis franchement qu'on ne fera pas des
enfants forts avec cela.
M. Dubois: On doit s'en souvenir, l'an dernier, j'ai
présenté une motion non annoncée pour servir du jus de
pomme québécois ici même au Parlementaire. Je ne sais pas
si c'est rectifié, mais je pense que vous devez vous en souvenir. Cela a
été appuyé par le député de Deux-Montagnes,
cette fois. J'aimerais savoir si cela a été rectifié
aujourd'hui. Je vais le vérifier à midi. Je vais demander
à voir la canette.
M. Garon: Demandez du jus de pomme. Allez faire un tour dans la
cuisine pour voir la sorte.
M. Dubois: Je vais vérifier cela, assurément.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Garon: Je la reconnais au goût. Je n'ai pas besoin
d'aller voir les "canisses" et les boîtes de conserve et je peux vous
dire: Donnez-moi dix verres de jus de pomme, je vais vous dire celui qui est
fait au Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, quand j'entendais le ministre
tantôt dire que M. Allmand, le ministre canadien de l'Agriculture, avait
des problèmes, cela ne peut pas m'empêcher de penser que, quand le
ministre emploie ce langage, c'est pour tout simplement camoufler sa propre
incompétence et prouver que lui-même a des problèmes. Lui
aussi a des problèmes avec le Conseil des ministres, si on en juge par
l'augmentation du budget de l'Agriculture avec le supposé avenir
agricole qu'il devait démontrer aux agriculteurs
québécois. Et cela ne m'empêche pas de penser, M. le
Président, que le ministre de l'Agriculture du Québec a des
problèmes, parce que s'il n'avait pas de problème avec son propre
caucus, s'il n'avait pas de problème avec le Conseil des ministres, cela
ferait longtemps que son projet de loi sur le zonage agricole aurait
été déposé. Cela ferait longtemps, à part de
cela, que la loi aurait été adoptée, alors quand le
ministre a voulu déblatérer là-dessus...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Question de règlement.
M. Baril: Quel numéro?
M. Picotte: 28.
M. Baril: Nous avons un quorum.
Le Président (M. Boucher): Je crois que c'est à
l'élément 1, qu'on peut parler de choses générales;
à l'élément 2, on est supposé parler de la
production végétale et non pas du ministre.
M. Picotte: J'arrive là.
M. Garon: II a raison qu'il y a des problèmes; il y a une
foule de problèmes dont j'ai hérité des libéraux:
problèmes dans les abattoirs, problèmes dans les oeufs,
problèmes dans les céréales, problèmes dans tous
les domaines qui n'avaient pas été réglés par
l'administration précédente.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, si vous voulez poser votre question.
M. Picotte: Le problème des abattoirs, M. le
Président, quand le ministre est arrivé, il était
déjà réglé. Il s'agissait tout simplement de
déposer un projet de loi. Il y avait eu de multiples rencontres avec vos
fonctionnaires chaque mercredi matin, alors qu'il y avait des rencontres. Le
terrain était tout déblayé.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Picotte: II restait uniquement au ministre à
déposer le projet de loi, à le faire voter. C'est exactement ce
qui s'est produit.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: C'est complètement faux. Le député
de Maskinongé est un menteur. Comprenez-vous, il ment
effrontément.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Picotte: Je prends les fonctionnaires à témoin
de l'ouvrage du déblayage, de tout le travail qui avait
été fait précédemment par l'équipe
libérale, par le gouvernement précédent et tout ce qui
arrive était fait M. le Président, le projet de loi était
prêt à être déposé, il l'a été
déposé, il avait été voté et que le ministre
ne s'attribue pas des mérites qu'il n'a pas, qu'il attribue plutôt
des mérites à l'ancien gouvernement et à la batterie de
fonctionnaires qui ont travaillé là-dessus tout simplement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, je vous rappelle à l'ordre.
M. Garon: II n'avait tellement rien fait, qu'il essaie
d'accaparer le mérite de nos travaux, et la preuve, c'est que le 1er
janvier 1977 devait s'appliquer le règlement infâme, qui avait
pour objectif de faire disparaître 400 abattoirs au Québec, pour
les remplacer par cinq, six abattoirs volumineux pour détruire la petite
entreprise québécoise dans nos campagnes.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, bon. S'il
vous plaît!
M. Garon: II ment tellement, le député de
Maskinongé, qu'il ne se croit pas lui-même. C'est incroyable!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. le député de Maskinongé, si vous voulez poser
votre question en relation avec l'élément 2, s'il vous
plaît?
M. Picotte: J'y arrive, M. le Président, c'est mon
cheminement vers l'élément 2.
M. Garon: Pour faciliter la tâche au député
de Maskinongé, pourquoi ne laisse-t-il pas parler l'ancien
député de Saint-Jean? En fait, c'est l'ancien
député de Saint-Jean qui parle par sa bouche.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: Si c'est l'ex-député de Saint-Jean,
d'abord et le futur député de Saint-Jean, en passant je vous
mentionne cela, et en plus M. le Président, je pense bien que
quand...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, est-ce que cela rentre dans l'élément 2,
cela?
M. Picotte: ... quand le ministre parie d'autres personnes je
pense bien qu'il est le premier à ne pas être capable de nous
donner des réponses. Il est obligé de se tourner vers dix, douze
à quinze personnes pour tâcher de nous donner une réponse
qui est pourtant bien simple. Hier, on lui a posé des questions sur
l'entente fédérale-provinciale. Il n'a pas été
capable de nous répondre alors que la même question lui avait
été posée jeudi passé.
Le Président (M. Boucher): Votre question, s'il vous
plaît!
M. Garon: Vous connaissez si peu l'agriculture, il faut que vous
vous fassiez souffler les questions, même pas les réponses.
M. Picotte: Pour camoufler sa propre incompétence, le
ministre, comme je l'ai mentionné tantôt, a camouflé son
incapacité en essayant de dire que le ministre, M. Allmand, a des
problèmes. Le ministre de l'Agriculture en a tellement lui aussi, qu'il
commence donc par s'occuper de ses propres problèmes et il va savoir
exactement ce dont je veux parler, parce qu'il sait exactement ce que je veux
dire.
Alors, j'arrive à l'élément 2 du programme 3,
l'augmentation du budget. J'ai souligné tantôt qu'il y avait une
augmentation du budget de $6 500 000.
J'ai rappelé au ministre, évidemment, que cette
augmentation du budget parvenait directement de l'entente
fédérale-provinciale, cent pour cent et peut-être avec
quelques cents en moins, en plus, alors M. le Président, j'aimerais
demander au ministre, en terminant, s'il voulait tout simplement faire parvenir
à chacun des députés non seulement de la commission,
à chacun des députés de cette Chambre, Copie de l'entente
fédérale-provinciale, pour que tout le monde soit bien
informé et que le ministre ne se vante pas de choses pour lesquelles il
n'a aucun mérite, sauf une vulgaire signature au bas d'un document.
M. Garon: Les $6 700 000, vous n'avez pas été
capable d'aller les chercher pendant tout le temps où vous étiez
là, parce que vous avez discuté pendant plusieurs mois avant que
j'en arrive là. Vous n'avez même pas été capable de
la signer.
M. Gagnon: Vous n'aviez même pas la force d'en
discuter.
M. Picotte: On a débuté en août 1976 et,
à ce que je sache...
M. Garon: Cela n'a certainement pas débuté en
août.
M. Picotte: II ne restait que deux mois avant qu'on cède
notre place à l'autre gouvernement. Que le ministre n'essaie pas encore
de dire que c'est la faute du Fédéral, la faute de l'Opposition.
la faute de tout le monde, mais de votre faute...
M. Garon: Vous n'avez pas signé, vous n'avez pas
été capable de la négocier. C'est vrai que l'agriculture,
ce n'était pas votre priorité.
Le Président (M. Boucher): L'élément 2,
adopté?
M. Dubois: Adopté.
Amélioration foncière, assainissement
des sols et conservation des eaux
Le Président (M. Boucher): L'élément 3,
adopté? M. le député d'Arthabaska.
M. Baril: Je voudrais ici hier, j'en avais fait mention
lire quelques passages du rapport du vérificateur
général, le rapport qu'il a fait pour l'année
financière 1976/77. Les vérificateurs des données
financières du ministère de l'Agriculture aussi se sont
penchés sur les vérifications des transactions de l'année
financière comportant principalement l'évaluation du
contrôle interne des sondages appropriés. Les comptes à
recevoir en fin d'année comprennent des créances, au montant de
$1 027 654, provenant de déboursés effectués par le
ministère pour donner suite à des garanties d'emprunts
contractés auprès d'institutions financières, par deux
entreprises commerciales et industrielles.
Un déboursé similaire de $659 935 à l'égard
d'une autre entreprise avait été effectué par le
ministère en 1975/76.
Est-ce que je pourrais savoir de quelle entreprise on fait mention
ici?
M. Garon: À quel endroit?
M. Baril: La page 1 de l'article 9.
M. Picotte: M. le Président, je voudrais demander une
directive. Est-ce qu'on est bien à l'élément 3
"Amélioration foncière, assainissement des sols et conservation
des eaux"?
M. Baril: On va y arriver. Hier, quand j'ai voulu en faire
mention, le ministre m'a reporté au programme 3, élément
3. C'est ici qu'on pourrait en parler.
Le Président (M. Boucher): C'est exact, M. le
député d'Arthabaska. On vous avait référé
à cet élément.
M. Baril: Peut-être le ministre n'a-t-il pas les noms des
entreprises?
M. Garon: À quel endroit l'avez-vous remarqué?
M. Baril: Dans les comptes à recevoir, prêts
et...
M. Garon: Des comptes à recevoir qui étaient
payés avant le temps?
M. Baril: Non, ce n'est pas cela. Ici, il y a des emprunts qui
ont été contractés auprès d'institutions
financières par deux entreprises commerciales et industrielles. Un
déboursé simi- laire de $659 935 à l'égard d'une
autre entreprise avait été effectué par le
ministère en 1975/76. "Compte tenu de l'expérience des deux
dernières années, nous sommes d'opinion que le ministère
se doit d'instaurer, outre le fait d'exiger des entreprises
bénéficiaires des garanties qu'elles produisent un état
financier annuel certifié, d'autres mesures de contrôle dans le
but d'exercer une surveillance accrue de l'évolution de leur
opération."
Le Président (M. Boucher): Ce n'était pas au
programme 5?
M. Picotte: J'ai drôlement l'impression, M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): Alors à nouveau, M. le
député d'Arthabaska, voulez-vous attendre au programme 5?
M. Baril: Je vais aller plus loin. M. Garon: ...
M. Baril: Au programme 5, je pourrai savoir le nom des
entreprises. On va parler d'...améliorations foncières. Les
travaux mécanisés, cela doit entrer là-dedans. "C'est aux
responsables des bureaux locaux qu'appartient la tâche d'évaluer
le bien-fondé des demandes d'agriculteurs pour des travaux
mécanisés. À notre avis, il aurait été
indispensable que ces officiers aient en main l'historique des travaux
effectués sur une ferme pour évaluer l'opportunité de
recommander l'exécution des nouveaux travaux. Selon des informations
obtenues de quelques responsables des bureaux régionaux, il n'existe,
pour certains bureaux régionaux, aucun suivi d'une année à
l'autre sur les travaux exécutés chez les agriculteurs." "Les
documents d'autorisation et de contrôle des travaux effectués sur
une ferme ne sont conservés que sur une période allant d'une
à trois années et sont détruits subséquemment ou,
dans d'autres cas, le classement de ces documents rend difficile l'accès
aux informations nécessaires pour en faire le suivi. À quelques
reprises, nous n'avons pu obtenir les documents pour le besoin de notre
vérification, ceux-ci ayant été détruits ou
égarés."
Avec le nouveau programme de travaux mécanisés, est-ce que
ces choses doivent être corrigées ou si elles sont en mesure...?
(11 h 15)
M. Garon: Cela a été corrigé. Nous n'avons
pas attendu le rapport du Vérificateur général que vous
citez pour l'année 1976/77, parce que dès l'année 1977,
nous avons institué un suivi des travaux effectués sur la ferme,
basés non pas sur un plan qui coûtait $150, mais sur une
photographie aérienne qui coûte $15.
M. Picotte: Pourrais-je savoir du ministre quelles sont les
compagnies qui ont fait ces photos? De quelle façon cela a-t-il
été demandé? Est-ce par soumissions publiques, ou
invitations? Quels
sont les noms des compagnies et les montants qu'elles ont
gagnés?
M. Garon: Dans le domaine de la photographie aérienne, il
y a un certain nombre de compagnies qui ont les photos originales du territoire
du Québec. Chaque compagnie fait la partie dont elle a les originaux des
photographies, afin de ne pas faire photographier les terres du Québec
plusieurs fois.
M. Picotte: Y a-t-il des compagnies qui ont fait un travail
particulier? Quels sont les noms des compagnies, le montant des contrats, le
genre de contrats? De plus, je voudrais savoir de quelle façon ces
compagnies ont été invitées à soumissionner. Est-ce
que cela a été par soumissions publiques, ou invitations? Quels
sont les critères qui ont prévalu au choix de ces compagnies?
M. Garon: C'est le ministère des Terres et Forêts
qui s'occupe de cette question puisque c'est lui qui s'occupe des photographies
aériennes. Nous passons la commande au ministère des Terres et
Forêts.
M. Picotte: Ce n'est pas accordé par le ministère
de l'Agriculture, vous en êtes assuré?
M. Garon: Non.
M. Picotte: Au mois de juin 1977, dans les...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska, aviez-vous terminé vos questions?
M. Baril: Non.
Le Président (M. Boucher): M. le député, si
c'est une autre question, vous reviendrez. M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: J'aimerais continuer. L'an passé, à la
commission, tous les députés ministériels ont fait leur
possible pour essayer de dénoncer les inégalités qui se
produisaient sous l'ancien régime. Nous n'avions pas de chiffres, nous
n'avions pratiquement pas de preuves devant nous, mais en lisant le rapport du
Vérificateur général, nous nous apercevons que ce que nous
avons avancé l'an passé est confirmé cette année.
C'est pour cette raison que j'aime en faire mention.
Les représentants des bureaux locaux sont tenus d'approuver les
rapports des travaux exécutés soumis par...
M. Garon: J'ai un éclaircissement à donner ici. Le
contrat a été donné à l'origine...
Il faudrait que vous regardiez dans votre propre poulailler. Ne salissez
pas le nid des autres avant de regarder votre nid.
Ces contrats de photos originales avaient été
donnés par le gouvernement libéral à des compagnies qui
avaient fait faire les photos. Tout ce que nous avons commandé, ce sont
des photos agrandies pour pouvoir travailler. Nous n'avons pas fait faire de
photographies, elles existaient. Nous avons demandé des agrandissements
pour pouvoir travailler avec ces photos.
M. Picotte: M. le Président, je pense que nous sommes ici
pour savoir la vérité. Nous ne sommes pas ici pour nous faire
mentir en pleine face. Je sais qu'au mois de juin 1977, au ministère de
l'Agriculture, le numéro 102, il y a eu un contrat négocié
avec Aéro Photo Inc., Aumont Inc. et la Société de
cartographie du Québec pour l'achat de photographies aériennes et
d'agrandissements nécessaires à la confection de plans de fermes
pour permettre un meilleur suivi des travaux effectués à la
ferme. Le montant de l'engagement est de $300 000.
Qu'on ne vienne pas me référer à d'autres
ministères. Il y a eu quand même un contrat. Que cela ait
été pour l'achat de photos existantes ou autres, il y a eu un
contrat intervenu entre les compagnies que je viens de vous citer et le
ministère de l'Agriculture. C'était au mois de juin 1977.
M. Garon: Non. Essayez donc de comprendre. Les contrats de photos
avaient été faits. Les photos étaient faites. Les
originales existaient. Nous ne sommes pas pour faire photographier le
territoire à chaque fois. Les photos existaient. Elles avaient
été faites dans votre temps. Tout ce que nous avons fait faire,
ce sont des agrandissements de photos existantes. Comprenez-vous cela?
M. Picotte: Tout d'abord, je suis content de savoir que nous
avons déjà fait quelque chose quand nous étions là.
Vous venez de le mentionner.
M. Garon: Vous autres, pour faire faire des photos...
M. Picotte: Et deuxième chose...
M. Garon: ... pour faire faire des plans, pour les mettre dans
les classeurs, vous étiez parfaits. Et vous ne demandiez pas de
soumissions, à part cela.
M. Picotte: Ne venez pas me dire qu'il n'y a pas eu de contrat
d'intervenu, quand vous essayez de démontrer...
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, à
l'ordre!
M. Picotte: ... qu'il n'y a pas eu de contrat entre des
compagnies et le ministère de l'Agriculture.
M. Garon: Parlez-nous d'Amédée Ruel et parlez-nous
de Groleau-Deguise.
Parlez-nous des firmes d'ingénieurs.
M. Picotte: Vous êtes tout simplement un menteur public
parce qu'il y a eu un contrat au montant de $300 000. C'est aussi simple que
cela. Et c'est un contrat négocié.
M. Gagnon: M. le Président, question de règlement,
voulez-vous demander au député de Maskinongé
d'arrêter d'induire les gens en erreur. Il n'est pas question de menteur
public, le ministre l'a confirmé. Ce sont des agrandissements de photos,
pourquoi...
M. Picotte: II a confirmé qu'il n'avait rien de convenu
entre le ministère de l'Agriculture et les compagnies, alors qu'il y a
eu un contrat.
M. Gagnon: II a dit qu'il avait fait faire des agrandissements de
photos.
M. Picotte: Quand le ministre s'aperçoit qu'on a des
détails...
Le Président (M. Boucher): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Gagnon: C'est faux, c'est vous qui êtes un menteur
public.
M. Picotte: ... il reprend un petit peu son explication et il
change son cheminement.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre! à
l'ordre!
M. Garon: J'ai dit que les photos avaient été
faites par le ministère des Terres et Forêts.
M. Picotte: II y a eu un contrat entre le ministère de
l'Agriculture et ces compagnies.
M. Garon: Nous, on n'a pas fait faire de photos, on a fait faire
des agrandissements de photos.
M. Picotte: C'est cela, avec un contrat dûment signé
par le ministère de l'Agriculture, pas par le ministère des
Terres et Forêts, contrairement à ce qu'on a laissé savoir
tantôt.
M. Garon: Cela a coûté $300 000 pour 25 000 photos!
Comment cela se fait-il? Avez-vous fait le calcul? C'est un peu plus de $10.
Aimeriez-vous mieux qu'on fasse comme dans votre temps, des plans à
$150?
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Le député de Maskinongé semble
comprendre, c'est surtout son souffleur en arrière qui ne comprend rien
et le député se fie à ce que l'autre lui dit. Il me semble
que je changerais de souffleur ou je changerais d'idée. Bon!
Les représentants dans les bureaux locaux sont tenus d'approuver
les rapports des travaux exécutés soumis par les entrepreneurs et
de s'assurer qu'ils sont conformes à ceux qui avaient été
autorisés auparavant. Nous avons constaté à plusieurs
reprises que les lieux des travaux décrits à la formule de
demande de subventions acceptée par le ministère et ceux
indiqués au rapport des travaux exécutés ne concordaient
pas, alors que ces rapports avaient quand même été
signés par le surveillant des travaux et l'administrateur
régional.
Le contrôle direct exercé sur le travail de l'entrepreneur
repose presque exclusivement sur le travail du surveillant des travaux.
Celui-ci doit visiter les lieux des travaux, avant, pendant et après
leur exécution. S'assurer qu'ils sont conformes au permis
octroyé, que la machinerie est en bon état de fonctionnement et
il doit de plus approuver les rapports d'exécution des travaux soumis
par l'entrepreneur pour confirmer qu'il est véridique et complet. Son
rôle est donc très important, car il est la seule personne qui
peut réellement s'assurer que les sommes dépensées par le
ministère pour les travaux mécanisés sont employées
de la façon la plus efficace possible.
Notre travail nous amène à formuler les remarques
suivantes: Nous nous interrogeons sur le bien-fondé du système
actuel, ayant pour conséquence l'application insuffisante du service des
travaux mécanisés dans les critères de choix, les
méthodes d'entraînement et la qualité du travail des
surveillants. Ce sont des choses qu'on a dénoncées l'an
passé. Comme il n'y a pas de manuel de procédure écrit
quant au travail des surveillants, nous pouvons nous permettre de douter de
l'uniformité des normes et critères techniques appliqués
par ces derniers pour évaluer les travaux. Encore ici, l'an
passé, on faisait mention de la couleur du sol, souvent, à savoir
quelles sortes de travaux pourraient être octroyés. Les croquis
complétés par les surveillants, après l'exécution
des travaux, sont de qualité très inégale, souvent
incompréhensibles et imprécis.
Quant à la localisation des travaux effectués sur la
ferme, ces croquis sont, quand même, acceptés par les responsables
des bureaux locaux. À plusieurs reprises nous n'avons pas
retrouvé l'évidence d'une visite initiale sur les lieux des
travaux avant que débutent ces derniers. La visite pendant
l'exécution était également chose très rare et dans
d'autres cas, nous n'avons pas retracé dans les dossiers
d'évidences qui nous aurait permis de nous assurer que le surveillant
avait effectué une visite des travaux après leur
exécution. Nous nous interrogeons donc sur la validité de ce
contrôle. En effet, comment peut-on apprécier l'importance d'un
travail, si l'on n'effectue pas une visite, quand la fin des travaux...
Une voix: C'est drôle que le député de
Maskinongé ne se soit pas vanté de cela.
M. Baril:... ou comment peut-on s'assurer que le travail a
été effectué, si on ne visite même pas les lieux
après la fin des travaux? J'aimerais connaître les commentaires du
souffleur du député de Maskinongé pour savoir ce qu'il
aurait à dire sur l'efficacité de leur bonne administration du
temps. Si on se réfère au bon nombre et à l'importance des
dossiers d'enquête du service des travaux mécanisés, on
peut certainement s'interroger pour savoir si le surveillant des travaux a
effectivement joué le rôle qu'il se devait de jouer lors de
l'exécution des travaux et après leur exécution. Le
ministère nous informe qu'un resserrement des
conditions d'admissibilité dans le choix des surveillants est en
cours. Ce doit être à cause de la nouvelle administration.
Quand on parle de l'importance des dossiers d'enquête du service
des travaux mécanisés, quelles sont ces enquêtes
là-dessus? Est-ce que cela s'est continué? Est-ce qu'on en arrive
à une fin? Va-t-il y avoir des résultats de ces enquêtes?
L'importance du service d'enquête des travaux mécanisés.
Donc, le service des travaux mécanisés devait faire enquête
sur certains sujets, sur certains points. Ces enquêtes sont-elles
terminées? A-t-on arrêté cela ou s'il y a des...
M. Garon: Pour !e nombre d'enquêtes qui ont
été faites, les dossiers ont été transmis au
ministère de la Justice.
M. Baril: Est-ce que des poursuites sont en cours ou seront
intentées?
M. Garon: Certaines ont été faites et d'autres sont
en cours.
M. Baril: Ces enquêtes sont-elles faites au niveau des
agriculteurs, des entrepreneurs, des sur-veiilants? À quel niveau cela
a-t-il été poussé?
M. Garon: À tous les niveaux.
M. Baril: On ne peut pas dire quand...
M. Garon: En fait, c'est parce que cela n'a pas été
publié dans les journaux et... Les enquêtes se font et, quand il y
a matière à procès ou quand la preuve permet de faire un
procès, à ce moment-là il y a des poursuites qui sont
intentées par le ministère de la Justice. Il y a des poursuites
qui ont été intentées et il y a également des
enquêtes qui sont encore en cours.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, combien de
dossiers ont été remis au ministère de la Justice pour
enquête?
Le Président (M. Boucher): À l'ordre! M. le
député d'Orford, M. le ministre va répondre à la
question du député d'Arthabaska auparavant.
M. Garon: II y a eu 52 enquêtes dont 11 pour lesquelles on
a eu recours à la Justice. Il y a eu des procès, des
condamnations, des acquittements.
M. Baril: Est-ce que ces enquêtes ont été
demandées par le gouvernement antérieur ou par le gouvernement
actuel?
M. Garon: Par les deux. Certaines avaient été
demandées par le ministre de l'Agriculture précédent et
d'autres ont été demandées par nous.
M. Picotte: Parmi celles qui avaient été
demandées par l'ancienne administration, quel est le nombre
d'enquête à la suite desquelles il y a eu des poursuites?
M. Garon: Je pense qu'il y a des... C'est un dossier qu'il faudra
rouvrir, d'après les renseignements que j'ai actuellement. Il y a eu des
règlements administratifs et je ne suis pas convaincu que cela doive se
faire de cette façon. Dans certains cas, ce sont des gens qui avaient
soutiré de l'argent au gouvernement et ils n'ont eu qu'à le
rembourser. Je pense que je vais rouvrir ces dossiers pour les confier au
ministère de la Justice.
(11 h 30)
M. Picotte: De toute façon, M. le Président, je
pense que la question que j'avais posée...
M. Garon: Je pense que le ministère de l'Agriculture n'est
pas le ministère de la Justice. Quand il y aura des cas de fraude
semblablesc'est un aspect que je n'ai pas fouillé, dans le genre
de l'enquête Salvasau cours de l'année qui vient, j'ai
l'intention de m'attaquer d'une façon spéciale au patronage qui
existait au ministère et qui, dans certains cas, continue d'exister.
Je veux dire que cette année je serai très dur j'ai
commencé à dire aux fonctionnaires que je veux qu'ils
dénoncent eux-mêmes les cas de patronage et quand il y a des
pagailles comme celles que j'ai découvertes concernant la pierre
à chaux, je n'ai pas l'intention d'en découvrir d'autres
moi-même. Si je les découvre moi-même, les fonctionnaires
seront congédiés pour incompétence.
M. Picotte: le Président, pourrais-je savoir quand
même le nombre de poursuites qu'il y a eu, comme on l'a mentionné
tantôt, et le nombre de poursuites commencées sous l'ancien
régime et les nouveaux dossiers que le ministère de l'Agriculture
a acheminés vers le ministère de la Justice? Je veux avoir des
chiffres précis, parce que je sais que, dans certains cas, il y a
même des gens qui ont été exonérés devant la
cour. J'en ai des exemples précis. Je veux avoir des détails
précis.
M. Garon: II va falloir, en fait, faire des fouilles pour vous
donner des détails précis sur cela, avec des dates, mais nous
allons le faire.
M. Picotte: L'an passé, nous en avons parlé assez
longuement.
M. Garon: II y a des dossiers qui ont été
transférés au ministère de la Justice.
M. Picotte: Je vous dis immédiatement que je ne
démordrai pas de cette question. J'attends une réponse. La
commission terminera ses travaux quand nous aurons reçu une
réponse précise à ce sujet, et je n'en démords pas,
pour aucune considération. J'attends une réponse. Nous sommes ici
pour avoir des réponses du ministre et nous allons les avoir. Si on veut
charrier, on va charrier des deux côtés. Nous allons charrier
chacun de notre côté. Je demande des réponses
précises. Je veux avoir des réponses précises. Si le
ministère de l'Agriculture n'a pas cela dans ses dossiers, si on
n'a pas cela ici, qu'on aille les chercher. J'attends une
réponse. La commission terminera ses travaux quand nous aurons obtenu
une réponse précise à cet effet. Sinon, nous allons
suspendre les travaux. Nous avons le droit d'être éclairés.
Nous demandons des éclaircissements et nous allons en avoir.
M. Baril: Le ministre ne refuse pas de vous éclairer.
M. Picotte: Qu'on me donne le nombre précis, c'est ce que
je veux savoir. Tant que je n'aurai pas su cela, nous n'avancerons pas. Je vous
le dis d'avance. Ce ne sera pas de la mauvaise volonté. Vous le savez.
Je ne vous l'envoie pas dire par d'autres. C'est moi qui vous le dis. C'est moi
qui ferai tout pour que les travaux de la commission soient suspendus.
M. Baril: Pour une fois, c'est moi qui ai soufflé une
question au député de Maskinongé.
M. Gagnon: Et elle est bonne! M. Baril: Oui, on
l'attendait. M. Picotte: Non, il l'attendait.
M. Garon: Je propose que la commission soit ajournée
jusqu'au mois de juin et je donnerai tous les détails nécessaires
à ce moment-là.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): D'accord. La commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 34)