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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux, soit l'étude des crédits
budgétaires de 1986-1987 du ministère des Transports.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y aurait des remplacements?
Le Secrétaire: II y a un remplacement, M. le
Président. M. Vallières (Richmond) sera remplacé par M.
Gervais (L'Assomption). C'est tout.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire.
Nous en sommes maintenant à l'étude du programme 1. Mme la
députée de Maisonneuve.
Éclaircissements sur un mandat de la
commission
M. Côté (Charlesbourg): Si Mme la
députée de Maisonneuve me le permet, peut-être pour
clarifier ce qui a pu porter un peu à confusion hier en fin de
journée, au moment où nous discutions de la commission
parlementaire que nous voulons pour le printemps - que nous aurions
souhaité à l'automne 1987, mais que nous tiendrons au printemps
1987 - et que nous parlions d'immobilisations et de financement. Je voudrais
dire à madame, pour que cela soit très clair, que cette
commission parlementaire portera uniquement sur les immobilisations. Quant au
financement, ce qui était la préoccupation de Mme la
députée de Maisonneuve à savoir s'il y aurait des lignes
de conduite, des documents sur lesquels nous pourrions discuter, le Conseil du
trésor nous a demandé de commencer à discuter dans les
plus brefs délais avec les gens du transport en commun, ce que nous
allons faire. Il y aura des rendez-vous extrêmement importants au cours
de mai avec La Tuque et, à ce moment-là, nous en profiterons pour
donner certaines orientations que nous voulons voir donner au transport en
commun et amorcer les discussions avec les différents responsables du
transport en commun. Mais la commission parlementaire, quant à elle,
porterait sur les immobilisations, étant, je pense, dans l'obligation de
régler les problèmes de financement au préalable de
façon qu'on puisse savoir ce que nous pourrons et ce que nous aurons
comme marge de manoeuvre quant aux immobilisations.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Alors, merci, M. le Président. Le ministre
répond en partie à la première question que j'entendais
lui poser. Nous allons donc revenir sur cette question-là en abordant
d'abord la question du financement et, par la suite, celle des immobilisations.
Ce que j'ai cru comprendre des propos du ministre et des remarques qu'il a
faites hier, c'est à peu près ceci... Cela résume ou
simplifie peut-être: Ne me félicitez pas des priorités
définies dans mes crédits, elles ne sont pas les miennes, ou
presque, et, s'il n'en tient qu'à moi, elles seront profondément
modifiées tout prochainement. Est-ce que je simplifie bien?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que les
modifications majeures interviendront pour l'exercice financier 1987-1988,
étant fort conscient que ce que nous avons devant nous a en bonne partie
été préparé par le gouvernement
précédent. Il y aura effectivement des choses auxquelles nous ne
toucherons pas, il y a des choses que nous devrons revoir et c'est dans ce
sens-là que nous examinons cela.
Ce que j'ai dit à madame: Oui, félicitez-nous pour
l'inversion des coupures, des compressions budgétaires dans l'entretien
du système routier, c'est nous qui l'avons fait. Quant au reste, je vous
ai fort bien dit que le peu de temps que nous avions eu ne nous a pas permis de
toucher à l'essentiel. Ce que nous voulons faire, c'est examiner
l'ensemble de cette problématique du financement de l'exploitation, qui
est une charge assez appréciable pour le ministère des
Transports. Lorsqu'on a à demander au ministère des Transports de
faire des compressions, c'est toujours le système routier qui paie la
note parce que, dans le système routier, il y a des choses qu'on peut
reporter dans le temps plus facilement parce qu'elles ne sont pas construites.
À cause des obligations que nous aurons au cours des prochaines
années quant à l'entretien du système routier,
effectivement, nous nous poserons des questions là où nous devons
nous en poser et là où il y a des
responsabilités locales. Dans ce sens-là, nous aurons
à faire des choix. Nous allons rencontrer et discuter avec les
intervenants du milieu dans tous ces domaines et, à la lumière de
cela, le gouvernement prendra des décisions, mais ces décisions
seraient applicables dans le budget de 1987-1988.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Systèmes de transports terrestres
Mme Harel: M. le Président, nous en sommes donc au
programme 1, le transport terrestre. C'est un peu l'ordre du jour que nous
pourrions tracer ce matin: disposer du programme 1, transports terrestres ainsi
que du programme 2, Commission des transports du Québec, de façon
à laisser à mes collègues qui s'occupent plus
spécialement des programmes 3 et 4, le soin, cet après-midi, de
les aborder. Nous pourrions également terminer ce matin, le programme 6.
Nous pourrions souhaiter faire le transport scolaire de façon à,
cet après-midi, aborder, au retour, le Transport maritime et
aérien.
Sur la question du programme 1, Systèmes de transports
terrestres, vous nous dites, M. le ministre, que vous allez procéder
immédiatement ou presque à cette consultation sur le financement
en tenant pour acquis qu'on distingue bien toute la question des
immobilisations de celle du financement. Je pense que c'est une question assez
fondamentale de connaître vos orientations en matière de
financement du transport en commun. Encore une fois, j'insiste, on peut revenir
sur la question des immobilisations, c'est une tout autre question. On peut,
à ce chapitre, réexaminer toute la question de la progression des
coûts dans le domaine des immobilisations, mais ce n'est pas de cela dont
j'aimerais parler, c'est de la question du financement du transport en commun.
J'aimerais connaître vos orientations.
Grosso modo, est-ce que vous convenez qu'il est normal que les usagers
du transport en commun n'aient pas à consacrer plus d'argent pour se
transporter que les automobilistes, finalement? Quant à l'allocation du
budget ou de la part relative du budget du ministère des Transports au
transport en commun, présentement, des chiffres rapides m'amènent
à penser que chaque ménage au Québec paie, pour les fins
du transport, plus ou moins 800 $. Ces 800 $ se répartissent par
famille: 200 $ pour le transport en commun, 200 $, grosso modo, pour le
transport scolaire, 200 $ pour la construction de routes, 200 $ pour la
rénovation plus ou moins...
M. Côté (Charlesbourg): L'entretien.
Mme Harel: L'entretien plutôt. C'est donc dire qu'il y a
présentement un équilibre entre la part consacrée au
transport en commun et au transport scolaire et la part consacrée
à l'entretien et à la construction de routes. Est-ce que vous
entendez, M. le ministre, modifier cet équilibre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est mon
prédécesseur, un de vos ex-collègues, qui a amorcé
le premier ce virage nécessaire au niveau du transport en commun en
demandant davantage aux municipalités, au pouvoir local, d'absorber
davantage une part du financement du transport en commun. C'est facile de
toujours demander au gouvernement de financer la majeure partie de ces
équipements.
Si vous avez bien lu le texte d'hier, il y a des énoncés
de principe qui sont très clairs. Comme gouvernement, au moment
où on se parle, on paie au niveau des immobilisations et aussi au niveau
de l'exploitation. Les sommes sont assez impressionnantes merci. Ce que j'ai
dit dans le texte, c'est que, à certains égards, nous n'avons pas
de contrôle. Si l'on paie, on devrait davantage avoir de contrôle.
Je pense que, dans le texte, cela a été assez clair.
Ce que nous visons, c'est de revoir, au niveau de l'exploitation, de
concert avec les intervenants du milieu, l'exploitation. Si nous volons,
demain, voir l'expansion de certains réseaux de transport en commun, les
voir financés par le gouvernement, il faut savoir, nous, ce que nous
coûtera l'exploitation. C'est clair à ce sujet. J'ai
déjà eu des rencontres préliminaires avec
différents intervenants du milieu, entre autres, les maires de la
région de Montréal, M. Hamelin et d'autres. J'aurai d'autres
rencontres parce qu'on a convenu de se revoir. Il y a beaucoup de travail qui
se fait chez nous, actuellement, afin de vérifier une série de
données, un ensemble de choses qui détermineront
éventuellement... L'énoncé de principe du gouvernement que
vous avez entre les mains renferme des énoncés de politique pour
l'année; nous sommes au début de l'année. Nous avons
encore du travail à faire, ces études sont en cours chez nous
afin d'avoir le portrait très clair.
Donc, nous allons poursuivre dans la foulée de ce qu'avait
amorcé M. Tardif au niveau d'un transfert au palier local d'un certain
pourcentage des responsabilités quant au transport en commun en disant
que dans la mesure où on transfère, cela libère les sommes
pour être capable de faire autre chose.
Lorsque vous parlez des proportions du transport en commun, que ce soit
du transport scolaire, de l'exploitation ou de la construction, la part
relative entre la construction du système routier et l'exploitation du
transport en commun est à
peu près égale: 400 $ par personne pour 400 $, et quelques
dollars près, je pense que c'est une proportion qui est
intéressante.
Au cours des dernières années, le gouvernement s'est
engagé dans une politique de transport en commun un peu partout, service
aux handicapés qui nécessite des sommes impressionnantes. Je
pense qu'il y a des services là-dedans qui sont essentiels. Nous nous
sommes engagés dans le transport pour handicapés, qui est
extrêmement important. Nous allons continuer à faire les
études que nous avons à faire. Selon les officiers du
ministère, le mois de mai serait le moment de chute des études
qui nous permettraient d'avoir un portrait d'ensemble et, par la suite,
d'engager des négociations avec les gens du milieu, les partenaires,
afin de savoir jusqu'où nous pouvons aller dans cette
réforme.
Mme Harel: Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être juste pour
ajouter quelque chose d'assez intéressant, je ne sais pas si mon
prédécesseur a pu laisser à Mme la députée
d'autres documents que ceux qu'elle a, ou c'est peut-être même
inclus dans ceux-là, ces documents qu'on n'a pas retrouvés au
ministère lorsqu'on est arrivé, mais il y a des choses assez
intéressantes concernant le financement. Je vous ai parlé hier de
la proportion entre le gouvernement et le pouvoir local. L'historique de tout
cela nous permet de voir - vous avez certainement ces tableaux, j'en suis
convaincu - qu'il y a encore un écart assez considérable entre
les différents partenaires dans le transport en commun. La tendance du
gouvernement est de vouloir resserrer cette participation pour que tout le
monde se rejoigne et peut-être voir d'autres personnes ou d'autres corps
intervenir dans le financement du transport en commun.
Ce n'est pas impossible qu'on puisse faire des tentatives pour inclure
un quatrième participant dans le financement. C'est ce que nous
examinons comme possiblité, à savoir si c'est faisable. Dans la
mesure où on réussit à trouver d'autres partenaires, le
but ultime est que les gens soient bien desservis en matière de
transport en commun. Si vous n'avez pas ces documents, si on ne vous les a pas
laissés, cela me fera plaisir de vous les faire parvenir.
Mme Harel: Si je comprends bien, c'était dans les dossiers
que votre sous-ministre avait toujours évidemment?
M. Côté (Charlesbourg): Mon sous-ministre les avait
et j'imagine que le ministre qui m'a précédé devait les
avoir aussi, soit à Québec ou à Montréal; certaine-
ment. Comme je n'ai rien trouvé personnellement quand je suis
arrivé, ni dans l'un, ni dans l'autre, cela ne m'étonnerait pas
que Mme la députée de Maisonneuve puisse en avoir quelques-uns en
sa possession.
Mme Harel: On pourra donc compter sur votre altruisme quand
vous-même allez quitter ce ministère et laisser des documents
à votre successeur, compte tenu des difficultés que vous nous
communiquez depuis hier sur cette question des documents.
M. Côté (Charlesbourg): Dans une douzaine
d'années, soyez sûre d'une chose, mes successeurs pourront
certainement obtenir bien des choses. Je le vérifie personnellement,
c'est extrêmement difficile de remonter les dossiers à ce
niveau.
Mme Harel: M. le Président, je pense bien que sur cette
question du financement, il faut s'assurer que les décisions de
resserrement ne se prennent pas sur le dos du troisième participant,
soit l'usager. Je pense que c'est certainement essentiel de reconnaître
qu'il peut y avoir des inquiétudes à ce niveau. Le ministre, je
l'espère saura nous rassurer, mais ces inquiétudes d'une certaine
façon originent du fait qu'en 1976, quand le gouvernement
précédent a repris le dossier, il n'y avait pas, je crois, 20 000
000 $ qui étaient consacrés au transport en commun, pour tout le
transport en commun, d'ailleurs, au Québec. Le budget de 1975-1976
était de 20 000 000 $. C'est bien le budget de la construction
routière qui avait connu une croissance phénoménale. On en
a reparlé d'ailleurs hier. Entre 1975-1976 - je le disais à M. le
ministre - le budget de tout le transport en commun au Québec
était de 20 000 000 $. À cause de l'étalement urbain et
des problèmes qui ont été de plus en plus sensibles pour
l'opinion publique, il y a eu un resserrement et une vision nouvelle du
transport en commun comme devant nécessiter, au même titre que le
transport privé par automobile, des investissements justifiés et
légitimes de la part de l'État. C'est souhaitable qu'il puisse y
avoir une rationalisation, mais qu'elle ne se fasse pas sur le dos des
usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison
d'évoquer ce point. Ce n'est certainement pas l'objectif du
gouvernement. Depuis que le gouvernement a tenté de redresser la
situation - c'était souhaitable, je l'ai dit à plusieurs reprises
et je le redis - il y a eu une tendance au niveau des municipalités, des
commissions de transport à effectivement passer une partie de la facture
à l'usager. Encore en janvier dernier, à ma grande surprise et
à mon étonnement, alors que j'étais chez moi à
écouter les nouvelles, le palier local a fait augmenter les tarifs
de
10 % en disant que c'était de la faute du gouvernement, parce que
le gouvernement avait coupé une partie de ses subventions. Ce n'est pas
à ce jeu que je convie les pouvoirs locaux, c'est surtout à faire
davantage leur part au niveau de cette contribution.
Le petit tableau que je vous remettrai tout à l'heure est
très clair. C'est le gouvernement du Québec qui participe le
plus, suivi des usagers et par la suite du pouvoir local. Il va falloir que le
pouvoir local fasse davantage pour au moins venir rejoindre l'usager et
libérer ainsi des sommes au niveau du gouvernement, pour peut-être
envisager faire autre chose en ce qui concerne les immobilisations. C'est
l'objectif que nous poursuivons. Une chose est certaine, c'est que lorsque dans
le texte on dit très clairement que nous voulons resserrer les
contrôles parce que ces budgets sont très importants et que nous
n'avons pratiquement pas de pouvoirs sur les décisions qui se prennent,
effectivement, nous allons attacher des fils qui pendent de façon qu'on
puisse régler un certain nombre de choses, compte tenu de l'importance
des investissements sur le plan gouvernemental à ce niveau et de
façon que ce ne soit pas toujours l'usager qui paie la note. C'est
toujours facile de dire que c'est la faute du gouvernement.
Autobus articulés
Mme Harel: Où en est l'utilisation des autobus
articulés présentement? L'expérience a été
menée. Je crois que votre prédécesseur avait entrepris
d'explorer cette possibilité d'utilisation. Où est-ce que cela en
est présentement?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, le
ministère des Transports a une expérience qui est en cours avec
quatre prototypes qui ont fait les quatre commissions de transport au
Québec. L'expérience, selon les dernières nouvelles que
j'ai, est très concluante et même tellement que dans certaines
commissions de transport on ne voulait plus se départir du prototype
parce qu'il avait un rendement assez important. Je crois que cette
expérience doit se terminer en mai. À la lumière des
données compilées pour chacun des prototypes dans les
différents endroits, il y aura des décisions de prises. À
ce moment-ci, ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a des données
très intéressantes qui nous permettraient des économies
substantielles.
Mme Harel: Où en est l'avancement du dossier des corridors
réservés dans tes grandes agglomérations urbaines? On doit
certainement consacrer beaucoup d'intérêt à ces
infrastructures légères qui peuvent aussi rendre de bons services
sur le plan du transport.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez, je suis fort
conscient que la députée de Maisonneuve connaît davantage
le transport en commun que le député de Charlesbourg qui est
originaire de la Gaspésie. Là-bas, on connaissait plus ou moins
le transport en commun. (10 h 30)
Mme Harel: ...maintenant le transport aérien.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est bien cela. Une
chose est certaine... À mon grand étonnement, dans les
discussions avec les différents responsables pour savoir ce que nous
pouvions faire pour améliorer la qualité du service en tentant de
diminuer les coûts, j'ai appris qu'au cours des années, on a mis
beaucoup d'argent dans le transport en commun; certaines villes diminuaient les
corridors routiers et en diminuant les corridors routiers pour aménager
un peu certaines artères, cela retardait dans certains cas les trajets
d'autobus, et coûtait littéralement une fortune à la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal. Il
faudra à un moment donné que tout le monde s'asseoie à la
même table et prenne conscience qu'une minute perdue sur un circuit
coûte énormément cher surtout au gouvernement, puisque
notre participation est de 44 %, qu'elle est de 22 % pour les
municipalités, alors que l'usager en paie 34 %.
C'est un peu l'orientation que nous voulons donner. Ce n'est pas une
tâche facile. Nous avons un gros bateau à mener à bon port.
À la lumière de toutes les données que nous aurons au mois
de mai, nous entamerons les discussions avec tout le monde de façon que
l'usager puisse avoir une même qualité de service, que le pouvoir
local puisse y mettre davantage de contribution et que le pouvoir
gouvernemental, qui finance beaucoup, ait davantage son mot à dire.
Mme Harel: Quand y aura-t-il inauguration de la ligne 5?
M. Côté (Charlesbourg): Selon mes informations,
semble-t-il que c'est en juin 1986. Castelnau-Saint-Michel. J'avais
prévu cette question et j'ai de petites notes... comme le ministre n'est
arrivé au ministère que depuis quatre mois... Je pense qu'il y a
des données qui peuvent être assez intéressantes, si Mme la
députée me permet de lui transmettre.
Tronçon Castelnau-Saint-Michel, mise en service en juin 1986;
Snowdon-Castelnau, mise en service en 1987, selon les informations que j'ai,
qui sont des informations de dernière heure.
Mme Harel: Comment le ministre
explique-t-il qu'il y a eu un retard considérable dans la mise en
service de ce tronçon?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je disais dans le
texte hier, c'est qu'il y avait chez nous certains délais dans
l'approbation. Je pense que vous savez très bien où il y a eu des
retards, et les retards ne sont que faiblement imputables au ministère.
Je pense qu'il y a des mea culpa à faire un peu plus haut, et à
partir du moment où, au mois de mars, nous avons sorti les dents, comme
par hasard, certaines sections pouvaient être inaugurées un peu
plus rapidement. La situation que nous avons vécue dans ce cas est
totalement inadmissible et elle s'est faite sur le dos du gouvernement qui paie
et sur le dos des contribuables qui devraient utiliser ces lignes. Nous sommes
à revoir un certain nombre de choses dans ces cas, et cela fait partie
d'un ensemble.
Les trains de banlieue
Mme Harel: M. le Président, vous avez évoqué
toute la question des trains de banlieue et du service de trains. Avec M.
Hamelin, le nouveau président de la Communauté urbaine de
Montréal, quel est l'état de vos orientations dans ce
secteur?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu des rencontres avec
M. Hamelin et avec M. Yves Ryan et nous avons discuté. Le gouvernement
s'est engagé, depuis quelques années, dans le
parachèvement du train de Rigaud. Le Conseil du trésor s'est
posé des questions parce que dans ce cas comme dans d'autres, les
dépassements sont très importants, à cause principalement
des gares où nous avons à travailler dans du vieux
restauré. Cela coûte toujours plus cher et nous avons beaucoup de
problèmes à évaluer les coûts au départ.
Ce que nous avons réussi à faire accepter par le Conseil
du trésor, c'est un ajout de 36 000 000 $ pour compléter la ligne
Rigaud-Montréal. On me dit que ce sera un coût total de 75 000 000
$. C'est beaucoup d'argent. Nous avons fait ajouter cette année la gare
de Dorval, qui est un point central dans cette ligne. Nous espérons
compléter le tout pour 1988-1989 et ce sera fini. Cependant, ce qu'il
faut bien se dire, c'est que le Trésor l'a autorisé à la
condition que nous entamions des discussions avec la communauté urbaine
afin de savoir comment l'opération allait se faire par la suite et si
c'est encore une fois le gouvernement qui allait en assumer la totalité
des frais.
Donc, cette étape est sous contrôle, en totalité, en
termes de construction, et la volonté du Trésor, très
clairement exprimée sur le plan des budgets qui sont
acceptés.
Finalement, je pense que c'est de savoir si c'est bien de ce
côté.
Quant à l'autre, la ligne Deux-Montagnes, selon un rapport
déposé par la Communauté urbaine de Montréal, c'est
un projet de 157 000 000 $ qui a été déposé en
octobre, si ma mémoire est bonne, selon les données du
ministère des Transports qui, il faut le dire, sont préliminaires
à ce moment. C'est 230 000 000 $. Selon le Trésor, qui a
regardé très brièvement le dossier, il y a même une
possibilité de 40o 000 000 $.
C'est un peu effarant comme investissement et c'est très
impressionnant. Il faut savoir ce qui arrivera par la suite. Dans ce sens, j'ai
demandé 500 000 $ au Trésor afin d'avoir la vérité:
Qui, dans ces histoires, dit vrai? Il faut savoir au départ combien cela
va nous coûter, parce qu'il y a une négociation et le
fédéral doit participer à ces choses. Il y aura des
négociations éventuelles mais il faut, autant que possible,
asseoir les vrais coûts avant même de décider ce que nous
faisons.
Ces 500 000 $ serviront pour des études internes au
ministère et des études externes indépendantes, afin de
savoir véritablement ce que nous coûterait cette construction de
Deux-Montagnes-Montréal. C'est là que nous en sommes.
Mme Harel: La modernisation, c'est une chose, évidemment,
mais les coûts de fonctionnement en sont une autre. Quelle est l'ampleur
du déficit des coûts de fonctionnement de la ligne
Montréal-Deux-Montagnes présentement?
M. Côté (Charlesbourg): On cherche!
Mme Harel: Vous savez certainement qu'il y a de nombreuses
pétitions qui circulent auprès des usagers et des citoyens des
municipalités desservies pour accélérer cette
modernisation. Vous savez également que plusieurs de vos
collègues ont signé cette pétition et ont dans le
passé, à plusieurs reprises, exigé une
accélération des décisions gouvernementales en
matière de modernisation. On faisait valoir à l'époque que
des montants d'argent du gouvernement fédéral étaient
disponibles. Qu'en est-il actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): L'entente, comme vous le
savez, était de 80 000 000 $. Évidemment, dans la mesure
où les coûts sont supérieurs pour la ligne
Rigaud-Montréal, il reste maintenant 27 000 000 $ de disponibles sur les
80 000 000 $, compte tenu que nous devions d'abord finaliser ce que nous avions
entrepris.
Quant à la demande concernant le déficit d'exploitation
des deux lignes, c'est 13 600 000 $ qui se partagent à peu
près
également entre Deux-Montagnes et Rigaud. C'est quand même
considérable en termes de déficit de fonctionnement.
Mme Harel: Il y a donc eu diminution du déficit qui
était de l'ordre de 26 000 000 $ précédemment, je
crois?
M. Côté (Charlesbourg): Il faut ajouter à
cela une subvention de 6 000 000 $...
Une voix: Environ.
M. Côté (Charlesbourg): Environ, parce que 13 000
000 $, c'est le déficit résiduel. Alors, il faut ajouter les 6
000 000 $, ce qui fait environ 20 000 0000 $. C'est quand même assez
important, merci. C'est pour cela que nous allons entamer les discussions
très prochainement. C'était l'une des conditions du Conseil du
trésor pour compléter la ligne.
Mme Harel: Cela soulève, pour ce réseau mais aussi
pour d'autres, la question de l'achalandage. Par exemple, je crois que la
Commission de transport de la CUQ a fait valoir tout dernièrement des
chiffres démontrant une diminution de l'achalandage. Il peut y avoir,
évidemment, des considérations liées aux augmentations de
coût, mais également des considérations liées
à la qualité du service. Y a-t-il des études qui ont
été faites à ce sujet? Par exemple, la question de la
diminution de l'achalandage - il s'agit évidemment de la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec - pour vous,
amène-t-elle des considérations en termes de diminution ou de...?
Croyez-vous que c'est le cas, par exemple, autant pour les trains de banlieue?
Y a-t-il diminution des usagers parce qu'il y a diminution de la qualité
du service? Comme ministre des Transports, comment envisagez-vous cette
question?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de Rigaud, ce
qu'on me donne comme information, c'est que, depuis que nous avons
commencé à moderniser, on a doublé le nombre de personnes
et on a des projections plus intéressantes dans la mesure où on
aura complété les travaux. Il y a donc un effet direct entre la
qualité du service et l'utilisation par l'usager. Cela nous paraît
important.
L'autre phénomène concernant la ligne Rigaud, dans mon
livre à moi, c'est qu'il va falloir revoir... Dans les
négociations que nous entamons on ne peut pas, comme gouvernement,
financer à la fois deux systèmes qui se font concurrence en
parallèle. Ce coin de pays est desservi et par le train de banlieue et
par le système d'autobus. L'autobus faisant concurrence au train et vice
versa, il va falloir faire un choix et indiquer très clairement dans nos
négociations que nous avons fait nos efforts au niveau de
l'immobilisation et que, par conséquent, la facture du déficit
d'exploitation devra être la responsabilité de quelqu'un
d'autre.
Mme Harel: Le nombre d'usagers, dites-vous, a doublé.
À ma connaissance, il était d'environ 10 000 passagers l'an
dernier, je crois; est-ce bien le cas? Doit-on croire qu'il a doublé,
passant à 20 000 cette année?
M. Côté (Charlesbourg): M. Lussier pourrait...
Mme Harel: Cela nous permet à ce moment-là de
savoir quel est le montant de la subvention par passager.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. M. Lussier
pourrait peut-être vous répondre là-dessus, avec votre
permission M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lussier.
M. Lussier (Paul): Je regrette, je n'ai pas avec moi les chiffres
précis que Mme Harel souhaiterait obtenir; je pourrais les faire sortir.
Ce qui est advenu sur la ligne Rigaud, c'est que depuis le début de la
modernisation, en 1982, les chiffres de l'achalandage ont doublé et, en
effet, étaient à environ 10 000 personnes-jour, l'année
dernière. À chaque étape de la modernisation, il y a un
achalandage, si vous voulez, plus grand et nous anticipons que lorsque le
programme de modernisation sera complété, y inclus la gare
intermodale à Dorval et d'autres améliorations en particulier au
niveau des services, il y aura encore des augmentations inmportantes
d'achalandage.
Mme Harel: M. le ministre, vous nous disiez tantôt avoir
rencontré M. Hamelin et M. Ryan. J'imagine que M. Ryan vous a fait part
certainement des constatations auxquelles la ville de Montréal-Nord en
était arrivée, à savoir que le West Island
bénéficiait de près de trois fois plus de
kilomètres de transport en commun que l'est de l'île de
Montréal. Prenant en considération le kilométrage desservi
par les trains de banlieue et par le réseau du métro,
c'était environ 99 kilomètres de ligne de transport en commun
comparativement à 53 pour les municipalités de l'est.
Êtes-vous au courant? Est-ce que ces chiffres vous ont été
transmis et quel est l'état de votre opinion comme ministre des
Transports sur ce déséquilibre? (10 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement,
je dois dire que j'ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer le
maire de Montréal-Nord, qui a un dossier assez étoffé,
merci. Cela n'a pas pris deux heures pour faire la démonstration de ce
que vous venez d'évoquer. Le gouvernement du Québec peut en faire
un bout, mais il va falloir que les élus s'entendent aussi. Chacun son
jardin et dans ce sens-là, si le gouvernement doit trancher
éventuellement, le gouvernement tranchera en tenant compte de ce qui se
passe aujourd'hui et en tenant compte aussi des populations à desservir.
Dans ce sens-là, la démonstration de M. Ryan était assez
claire. Je pense... Non seulement je pense, mais c'est une préoccupation
depuis que je l'ai rencontré et nous nous sommes promis de nous revoir
avec force détails pour discuter de la situation et voir ce que l'est de
Montréal et le nord de l'île pourraient obtenir
éventuellement. C'est pour cela que nous devons faire un exercice quant
à l'exploitation afin de dégager ce qu'il nous faut pourregarder les immobilisations. C'est l'exercice que nous voulons faire et
nul doute dans mon esprit que, dans la mesure où il y aura de
l'extension, on devra regarder ailleurs que dans les champs traditionnels.
Transport des étudiants adultes
Mme Harel: Qu'en est-il actuellement de tout le dossier du
transport pour les étudiants adultes? La commission Jeunesse du Parti
libéral avait préconisé ou recommandé très
fortement qu'il y ait diminution pour les étudiants adultes ou, en tout
cas, reconnaissance plutôt des étudiants adultes aux fins du
laissez-passer réduit pour étudiant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je suis heureux que
vous saluiez l'avant-gardisme de la commission Jeunesse du Parti
libéral. C'est très intéressant, pas seulement dans ce
dossier-là, mais dans bien d'autres. Effectivement, la commission
Jeunesse du Parti libéral s'était avancée à ce
sujet et vous comprendrez que la commission Jeunesse, comme l'ensemble du Parti
libéral, quand on a pris le pouvoir, nous avions un programme
électoral de mandat. Lorsque nous analysons ce que je vous ai dit
tantôt, c'est effectivement dans le but de voir là où nous
pouvons trouver des sommes pour de nouvelles initiatives. Dans ce
sens-là, je n'ai pas besoin de vous rappeler les chiffres qui sont
impliqués dans le financement du transport en commun, qui sont majeurs.
À ce moment-ci, pour l'année en cours, il n'y a pas de sommes
additionnelles. Nous verrons ce que nous pourrons dégager dans
l'exercice que nous amorçons. Chacune des priorités et chacun des
engagements sur le plan électoral seront jugés au mérite,
compte tenu de notre possibilité financière. Ce sont toujours des
engagements assortis de cette condition de la capacité budgétaire
et financière du gouvernement.
Mme Harel: Alors, vous entendez donc réaliser dans le
cours du présent mandat cette reconnaissance des étudiants
adultes au titre du laissez-passer d'étudiant?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vous dis, c'est
que, comme nous avons un engagement de mandat, nous allons analyser, nous
allons vérifier chez nous ce que nous avons comme marge de manoeuvre et
tous les engagements qui ont été pris au cours de la campagne
électorale par le Parti libéral et je verrai, du moins le temps
que je serai là, et mon successeur à qui je laisserai les
papiers...
Mme Harel: ...
M. Côté (Charlesbourg): Douze ans, oui, mais pas
nécessairement au ministère des Transports. Nous verrons à
ce moment-là dans chacun des cas là où nous mettrons les
priorités. Je vous ai parlé tantôt d'une priorité
d'entretien du système routier. C'est extrêmement important pour
nous. Je vous l'ai dit hier: Si on n'a pas de bonnes routes, le transport en
commun dans certains endroits aura beaucoup de difficulté. Si le
boulevard Métropolitain, qui a quand même un peu d'âge, ne
se refait pas une beauté, le transport en commun aura certaines
difficultés. Dans ce sens-là, il y a toute une série de
choses à faire et que nous devrons faire, comme nous le ferons dans le
cas de Décarie au cours de l'été en termes de travaux. En
ce sens-là, chaque priorité sera analysée et les
engagements que le parti a pris, ce sont des engagements d'un mandat de cinq
ans.
Mme Harel: Ce sera dans le cadre de ce mandat. Il faut donc
comprendre que ce n'est pas une priorité pour l'immédiat, mais
que ce sera réalisé dans le cadre du mandat.
M. Côté (Charlesbourg): Nous ferons tout ce qui est
humainement et financièrement possible pour réaliser cet
engagement.
Mme Harel: Pour qu'il le soit, j'imagine que vous allez compter
sur l'appui de la commission Jeunesse et vous pouvez compter sur l'appui de
l'Opposition sur cette question qui, certainement, est une des demandes
légitimes des étudiants de plus de 18 ans qui se voient
contraints de payer le plein prix, même d'un laissez-passer mensuel,
comme les adultes qui doivent se déplacer pour gagner leur vie.
M. Côté (Charlesbourg): Je tiens quand
même à faire remarquer à Mme la
députée de Maisonneuve que ce sont les autorités locales
qui doivent en décider.
Mme Harel: Oui, mais certainement que les autorités
locales vont vous transmettre le fait que la contribution gouvernementale,
étant de l'importance que vous soulignez - et avec raison - cela
nécessite l'appui de votre ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vous
réponds et ce que je dirais aux municipalités, au pouvoir local,
c'est qu'on va arrêter de se lancer la balle. Lorsque la contribution du
palier municipal sera aussi importante que celle du palier provincial, soit de
40 à 22, il y a de la place pour améliorer le sort de bien du
monde dans le transport en commun et chacun devra prendre ses
responsabilités.
Mme Harel: Puisque vous allez poursuivre, nous disiez-vous,
tantôt, au mois de mai, des discussions avec les commissions de transport
et les municipalités, entendez-vous à aborder cette question?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement que nous
l'aborderons. Cela vous fera de la matière, l'an prochain, pour poser
des questions au ministre des Transports.
Mme Harel: J'espère qu'on n'attendra pas à l'an
prochain, M. le ministre. Vous nous dites que la question de financement est
très pressée et vous l'abordez dès le mois de mai. Nous
aurons l'occasion, pendant la présente session, peut-être à
la période des questions.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux dire à Mme la
députée de Maisonneuve que j'ai, moi aussi, travaillé dans
l'Opposition et posé beaucoup de questions et j'ai investi pour les
années futures en termes de crédit. Comme je connais très
bien la stratégie, je ne vous en fais pas grief, le ministre a bien
averti d'être prêt, l'an prochain.
Le transport par taxi
Mme Harel: Le transport par taxi. Je pense que vous êtes
injuste. Dans votre discours, c'est une allégation qui est assez injuste
à l'endroit de votre prédécesseur dans le sens qu'il n'a
pas, disiez-vous, rempli les promesses. Je pense que le
prédécesseur... C'est vrai que vous étiez injuste, je
crois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: C'est la seule remarque de ce discours assez
volumineux qui n'était pas appropriée. Le
prédécesseur, finalement, a tenté de réaliser les
objectifs que l'industrie elle-même s'était fixés. Je pense
qu'un de vos collègues, le député de Crémazie et
ministre délégué à la PME, a lui-même
été impliqué dans l'élaboration de ce plan. Les
objectifs, nous disiez-vous, sont toujours louables. Le plan doit être
maintenu. Vous nous dites vouloir ajuster les modalités d'application
afin de les rendre plus acceptables. Quelles sont les orientations que vous
avez sur cette question? Est-ce que des représentations vous ont
été faites sur les modalités?
M. Côté (Charlesbourg): Sur tout ce sujet du taxi,
qui a fait les manchettes des journaux au cours des dernières
années, il faut finir par trouver une solution, autant que possible,
permanente. Effectivement, mon texte était peut-être un peu
sévère. Je l'admets. C'était peut-être pour...
Mme Harel: Cela vous a échappé.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Comme dit un de mes
collaborateurs, c'est pour vérifier si les gens lisent mes discours. Je
pense que jamais auparavant un ministre ne s'est impliqué autant dans le
règlement du taxi à Montréal. Je pense qu'il en a fait une
affaire personnelle et il a cheminé. Là où les propos
auraient pu être un peu plus nuancés, c'est que les objectifs
fixés de 2000 permis étaient un peu trop ambitieux pour le projet
de plan de rachat. Cela a même passé proche de faire avorter le
plan de rachat.
Je me suis retrouvé très rapidement au niveau du
ministère avec des pressions du milieu, toutes sortes de pressions au
niveau des 400 $ à payer pour obtenir des plaques. Très
rapidement, j'ai rencontré les représentants du monde du taxi
afin de voir ce que nous pouvions faire. On a risqué longtemps
d'être dans un cul-de-sac au 31 mars parce que, effectivement, il y avait
au-delà de 600 personnes qui n'avaient pas renouvelé ou qui
n'avaient pas payé les 400 $. On risquait d'avoir une contestation
trè3 forte au niveau de Montréal dans le monde du taxi, un monde
extrêmement fragile.
Les valeurs du plan de rachat sont bien établies, elles sont
là. Lorsque j'ai rencontré les représentants de
l'industrie à la demande répétée de mon
collègue, le député de Jeanne-Mance, M. Bissonnet, qui
suit le dossier depuis déjà fort longtemps, lequel j'ai
associé dans mes démarches pour mieux comprendre tout le
phénomène du taxi... Je profite de l'occasion pour le remercier
de l'excellent travail qu'il a fait dans ce dossier. Certes, j'aurai besoin de
lui encore dans l'avenir pour me conseiller. J'ai donc rencontré les
représentants de l'industrie et on a mis sur la table tout ce qui
n'allait pas; d'un côté, avec les gens qui administrent le fonds
de rachat; de l'autre
côté, avec des gens qui le contestaient.
Pour moi, les batailles du passé et que 75 % n'aient pas
été obtenus ou obtenus dans mon livre à moi, j'ai dit aux
gens: Oubliez cela. Cela a été un vote démocratique
où la preuve a été faite que 75 % des gens avaient
voté. Donc, le plan de rachat existe et il va continuer d'exister, parce
que les objectifs sont sains, entres autres, purifier le nombre de taxis
à Montréal de façon que l'industrie et que ceux qui sont
là puissent en vivre. Si cela est vrai, il faut continuer. Nous n'avons
pas atteint l'objectif du nombre de permis qu'on voulait racheter, soit 685 au
cours de l'année. Ce que nous devons faire, c'est améliorer nos
conditions et revoir toutes les conditions, et je les reverrai avec vous. La
réunion est prévue pour le 13 mai. Je dois à nouveau les
revoir. La condition essentielle que j'ai évoquée, c'était
que tout le monde paie les 400 $ afin de compléter l'exercice au 31
mars. Par la suite, il y aurait une réunion au cabinet chez nous, avec
les officiers du ministère, afin de voir les ajustements que nous
pouvions apporter au plan de rachat pour qu'il atteigne ses objectifs et qu'il
soit moins dur pour les gens qui espéraient que beaucoup plus de
personnes revendent leur permis de taxi.
Évidemment, c'est une industrie où il y a beaucoup
d'à-côtés. Ce n'est pas facile, les gens sont très
disponibles pour travailler. Dans ce sens, dès le 13 mai, nous allons
amorcer les discussions et des rencontres. L'an prochain, ce n'est pas 400 $
c'est 1000 $ qu'il va falloir payer. C'est un peu plus considérable.
Nous allons voir ce que nou3 pouvons donner comme accommodements de
façon que l'industrie soit satisfaite et que tout le monde vive en paix.
C'est le premier dossier.
Quant au deuxième, nous sommes en négociation très
intense avec la Communauté urbaine de Montréal. J'ose
espérer que dans les prochaines semaines je serai à même de
compléter l'entente pour transférer la responsabilité
à la Communauté urbaine de Montréal se rendant ainsi
à un voeu largement exprimé par la majorité des gens de
taxi. Elle aurait un pouvoir beaucoup plus près d'eux pour administrer
leur affaire. C'est la volonté de la Communauté urbaine de
Montréal de l'avoir sous sa responsabilité. Vous avez
parlé hier de corbeille de mariage. Nous sommes à terminer ce
qu'il y aura dans la corbeille pour que ce soit le plus heureux des
mariages.
Mme Harel: Quel est le pourcentage des permis qui ont
été rachetés des indépendants par rapport à
ceux qui l'ont été des flottes présentement?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas vous le
donner immédiatement. Peut-être qu'à la reprise cet
après-midi je pourrai vous le donner.
Mme Harel: Les artisans ont souvent cette impression, qui n'est
peut-être pas confirmée mais j'aimerais vérifier, que cela
a permis souvent aux flottes de se débarrasser de toute façon de
permis qui n'étaient pas utilisés ou peu utilisés par les
indépendants pour réduire véritablement le nombre de taxis
en circulation dans les rues. Est-ce que ces propos vous ont été
communiqués?
M. Côté (Charlesbourg): Il y a effectivement un
certain nombre de problèmes qui ont été mis sur la table
au moment où nous nous sommes rencontrés. Mais la condition
préalable que j'ai posée, c'est que tout le monde se conforme
pour être capable par la suite de prendre les points un par un et de les
discuter avec eux. Selon mes informations, il restait 11 détenteurs de
permis sur la totalité qui n'avaient pas payé les 400 $. Ce qui
veut dire que c'est un succès inespéré. Mais nous allons
revoir chacune des modalités de fonctionnement. (11 heures)
Mme Harel: Qu'en est-il du dossier des taxis collectifs à
tarifs réduits. Il y a peu temps, un mémoire vous a
été communiqué, M. le ministre, sur cette question. En
tout cas, vous connaissez certainement ce projet de remplacer les lignes
d'autobus déficitaires, celles dont le gouvernement a à payer les
déficits, par des taxis collectifs.
M. Côté (Charlesbourg): Il y a deux
expériences en cours. Une qui ne nécessite pas de subventions
gouvernementales, sur la rive sud de Montréal, qui est en cours depuis
près d'un an et qui est suivie par le ministère, mais d'un petit
peu plus loin, parce qu'il n'y a pas de subventions, donc, pas de rapport
à nous fournir.
J'ai signé récemment une entente avec la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec pour un montant de
50 000 $ en ce qui concerne les taxis collectifs et l'expérience vient
tout juste de débuter.
Mme Harel: Donc, l'expérience se poursuit à la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec. En ce
qui concerne la rive sud, que nous dites-vous?
M. Côté (Charlesbourg): La rive sud, c'est une
initiative privée, que je sache, sans subventions spéciales.
Mme Harel: Sans qu'il y ait pour autant harmonisation avec le
transport par autobus?
Le Président (M. Bélanger): M. Lussier.
M. Lussier: M. le Président, sur la rive sud de
Montréal, l'expérience a été organisée par
la STRSM. Au début, l'idée originale, c'était d'essayer de
remplacer, à certaines heures du jour où il n'y a pas
suffisamment d'achalandage pour remplir ou justifier un autobus, donc certaines
heures plutôt creuses, de mettre des taxis à des heures fixes,
comme si c'étaient des autobus, à la place desautobus.
Cette expérience, comme le disait M. le ministre, n'a pas eu de
subventions spéciales, sauf que les revenus provenant de ces services
sont subventionnables au même titre que les revenus provenant du service
d'autobus régulier, puisqu'ils font partie des revenus de la STRSM.
Mme Harel: Donc, la STRSM poursuit actuellement une
expérience en ce sens?
M. Lussier: Je crois qu'elle la poursuit encore. Je ne suis pas
sûr si cela n'a pas été arrêté; parce que je
sais qu'ils ont eu des problèmes d'achalandage trop élevés
pour les taxis et il y a eu certaines plaintes qui ont été
manifestées. Le ministère n'est pas directement mêlé
à cette expérience comme nous le serons, ici, à
Québec. À Québec, nous avons décidé de faire
une expérience pilote, à la demande de la CTCUQ, pour desservir
des quartiers difficilement desservables par des gros autobus, à
même des taxis qui feront du rabattement sur une station de transfert
importante qui s'appelle Les Saules, dans le coin de Charlesbourg.
Mme Harel: Cela va pour la desserte des...
M. Côté (Charlesbourg): Charlesbourg-Ouest.
M. Lussier: Ce n'est pas dans Charlesbourg.
M. Côté (Charlesbourg): Pour pas qu'il y ait de lien
entre l'expérience et le ministre. Il y aura d'autres liens à
faire avec des décisions du ministère et le comté du
ministre, mais ce sera pour l'an prochain.
M. Lussier: Ce n'est pas le ministère qui a choisi le site
de l'essai non plus.
Mme Harel: On reviendra, de toute façon, au
déménagement des bureaux du ministère dans un autre
programme.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne faisais pas allusion
à cela du tout.
Mme Harel: Concernant la desserte, peut-être serait-il
intéressant de voir comment se poursuit l'expérience à
Québec. C'est une expérience qui peut avoir certaine- ment
beaucoup d'échos dans plusieurs autres municipalités du
Québec. Est-ce à dire que c'est une expérience qui va se
poursuivre dans un échéancier déjà connu? Le
rapport sera-t-il rendu public? Quelles en sont les modalités?
M. Côté (Charlesbourg): Sous toutes réserves,
je pense que c'est une expérience de six mois. Comme c'est une
expérience pilote, tous les résultats seront rendus publics. Si
c'est exportable comme méthode, soyez assurée que... Pour nous,
dans la mesure où cela prouve qu'il y a des économies dans le
transport en commun, il est clair que ce sont des expériences que nous
serons portés à encourager dans l'avenir.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): J'aimerais poser une question
additionnelle là-dessus. Vous dites que cela pourrait diminuer une
certaine partie des coûts du transport en commun, est-ce à dire
aussi que cela pourrait instituer, compte tenu des coûts relativement
plus bas, du transport en commun à des endroits où il n'y en a
pas?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des lignes, des
endroits qui, normalement pourraient être ou devraient être
desservis par la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Québec, mais desservis par des autobus, cela coûte très
cher. Ce sont des circuits qui étaient déjà desservis par
autobus et qui sont enlevés à certaines heures...
M. Lussier: ...ceux qui ne sont pas enlevés, c'est pour
instaurer des nouveaux services.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de la
communauté urbaine, c'est pour instaurer de nouveaux services.
M. Paradis (Matapédia): Est-ce à dire que cela
pourrait être institué dans des régions plus
périphériques que Québec ou Montréal? C'est la
véritable question que je voulais poser.
M. Côté (Charlesbourg): On descend un peu dans votre
coin, M. le député. Il y a eu une expérience, semble-t-il,
qui a été tentée à Rimouski et qui a
été contestée par les transporteurs. On envisage des
dispositions législatives afin de permettre cela dans ces endroits. On
se rapproche de Mont-Joli pas mal.
M. Paradis (Matapédia): Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Faut-il de nouvelles
dispositions législatives? Faut-il des modifications pour rendre
possible le taxi collectif? Actuellement, des artisans dans le domaine du taxi
de la région de Québec, m'ont fait part de très graves
difficultés qu'ils rencontrent, pour obtenir du ministère toutes
les autorisations leur permettant, par exemple, de desservir les citoyens de
Lac Delage au de secteurs qui ne sont pas bien desservis - c'est de commune
rénommée - par le transport public et qui pourraient trouver
là matière à satisfaction.
M. Côté (Charlesbourg): Les mesures
législatives dont nous parlons...
Une voix: ...éventuelles.
M. Côté (Charlesbourg): ...éventuelles, oui
c'est cela, c'est dans la mesure où, dans un cas comme Rimouski, nous
pourrons permettre, au-delà des permis existants de servicp par autobus
- ceux qui ont des permis d'autobus - d'exercer ce service. Dans le cas de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec, comme
c'est sur son territoire une collaboration avec la commission de transport,
nous n'avons pas besoin de mesures législatives. C'est une entente avec
la Commission de transport de la communauté urbaine.
Mme Harel: M. le Président, je pense que le
problème est plus réglementaire et c'est certainement plus le
problème des artisans qui utilisent non pas une automobile, mais un
petit autobus de type fourgonnette, ou quelque chose comme cela, et qui ont des
difficultés à obtenir ou à passer à travers les
méandres des autorisations nécessaires.
M. Côté (Charlesbourg): Cela m'étonne que ces
gens ne soient pas venus me rencontrer au ministère. Dans la mesure
où Us viendront, nous examinerons cela de très près. Si
Mme la députée peut leur transmettre l'information, la porte chez
nous est très ouverte. C'est un cabinet qui, seulement la semaine
dernière, pour un seul chapitre, a reçu 450 lettres. C'est
très volumineux, c'est un ministère qui est demandé de
partout, alors il faut croire que les portes sont très grandes
ouvertes.
Mme Harel: 450 lettres de protestations à quel sujet?
M. Côté (Charlesbourg): De protestations?
C'était un sac de courrier qui datait d'avant le 2 décembre.
Mme Harel: Et que le ministère n'avait pas encore
réussi à mettre à jour.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est comme les
documents du cabinet... On cherchait les documents du cabinet et on a
trouvé ce sac en les cherchant.
Mme Harel: J'ai l'impression, M. le ministre, qu'il y a un peu
d'exagération dans vos propos.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, certainement.
C'est parce que l'exagération des 450 lettres de protestations m'a
amené sur ce terrain.
Mme Harel: M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): On reçoit des lettres
de félicitations de temps en temps, aussi, par les temps qui
courent.
Mme Harel: Est-ce qu'il y en avait qui dataient d'avant le 2
décembre?
M. Côté (Charlesbourg): Malheureusement non pour
vous. Cela a été clairement exprimé le 2
décembre.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Le covoiturage
Mme Harel: Le covoiturage. Vous avez reçu il y a quelques
jours un plan soumis par l'association responsable du covoiturage. Quelle est
votre appréciation de ce plan?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous voulez
arriver directement à la question de la subvention? Si ce n'est pas
cela, on va vous faire gagner du temps. Si c'est ce que vous visez,
dites-le-moi le tout de suite, on va pouvoir passer à autre chose.
Effectivement nous examinons la possibilité de donner une
subvention et ce sont mes intentions de donner une subvention.
Mme Harel: Et votre appréciation du plan qui vous a
été soumis?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai beaucoup entendu parler
de covoiturage. Je suis moi-même invité le 26 mai prochain
à un colloque qui, comme par hasard, se tient dans le comté de
Charlesbourg et auquel j'assisterai. À ce moment-la je serai à
même de dire tout le bien que je pense du covoiturage.
Mme Harel: Évidemment, en prenant en considération
que c'est là aussi, en matière de transport léger, une
voie qui peut
permettre de répondre à bien des besoins et qui avait
été suggérée par votre prédécesseur,
également.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des aspects qui ont
piqué ma curiosité dans le covoiturage. J'ai un attaché de
presse qui chaque jour me fait la leçon, m'éduque concernant le
covoiturage et qui finit par me convaincre de la nécessité de
regarder de très près le covoiturage.
Mme Harel: II vous réclame une place dans votre
limousine?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce qu'on les prend
de plus en plus, contrairement à nos prédécesseurs. On est
moins dans les airs et plus sur la terre.
Mme Harel: On y reviendra tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): On en reparlera.
Mme Harel: Ce qui n'est pas nécessairement une preuve
d'efficacité, mais on y reviendra, si vous le voulez.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez que, sur un
trajet de deux heures, on peut travailler dans la voiture.
Permis de conduire ontarien
Mme Harel: Concernant toujours le programme 1, les transports
terrestres, M. le ministre, certainement que toute la question des permis de
conduire, c'est-à-dire cette question qui a été mise en
lumière par un reportage du journaliste Charles Faribault de
Télé-Métropole, à savoir qu'un citoyen
québécois susceptible de perdre son permis de conduire à
la suite de l'accumulation de points de démérite pouvait, en se
procurant un duplicata de ce permis, se présenter à n'importe
quelle ville périphérique... Le journaliste l'a d'ailleurs
démontré en se présentant à Cornwall avec un simple
duplicata de son permis de conduire de façon à obtenir, en
donnant une adresse de résidence ou simplement un casier postal, un
permis de conduire ontarien lui permettant, malgré la perte de son
permis de conduire québécois, de circuler librement sur les
routes du Québec en présentant ce permis de conduire ontarien, si
tant est qu'il lui est demandé.
Connaissant plus que l'intérêt, la préoccupation en
matière de sécurité routière que le ministre a eu
fréquemment l'occasion de manifester durant les derniers mois, sachant,
encore une fois, la préoccupation de resserrer toute la question, je
demande au ministre, compte tenu de l'information qu'il a eue sur cette
question, quelles sont les mesures qui ont été mises en place
depuis au ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très heureux
de pouvoir répondre à Mme la députée. Ce reportage
m'a aussi traumatisé. Compte tenu de l'importance que nous y apportons,
j'aurai le plaisir de déposer à l'Assemblée nationale
très bientôt un premier projet de loi concernant des amendements
au Code de la sécurité routière que certains médias
ont qualifié avec des dents. Vous serez à même de
constater. Si vous voulez qu'on en discute tout à l'heure on le fera.
Dès le moment où j'ai été informé de ce
fait... J'étais à la Ligue de sécurité du
Québec à Montréal pour remettre 450 plaques à des
conducteurs émérites qui, eux, ne font pas la manchette des
journaux. C'est d'abord et davantage tes délinquants ou ce genre de
choses qui font la manchette. J'ai donc immédiatement demandé
à M. Vézina de la Régie de l'assurance automobile de faire
le nécessaire pour que, s'il y avait un trou, on fasse tout pour que le
trou soit bouché le plus rapidement possible. (11 h 15)
La semaine suivante, des gens de la Régie de l'assurance
automobile se sont rendus en Ontario afin de voir ce qui s'y passait. Avec
votre permission, je recevais ces jours derniers une lettre de M. Vézina
que je peux vous lire pour nous éclairer. L'objet était:
Échange de permis de conduire entre les provinces. Je vous fais lecture
de la lettre: "Les 4 et 5 avril dernier, les médias d'information
faisaient état des modalités permettant aux conducteurs
québécois d'échanger leur permis de conduire pour un
permis équivalent de l'Ontario. Les reportages présentés
et articles publiés insistaient sur la facilité avec laquelle ces
échanges pouvaient être effectués et ce, même lorsque
ce permis est sous le coup d'une suspension ou d'une révocation. Les
médias laissaient donc entendre que ces échanges permettaient
à des personnes de se soustraire aux suspensions et révocations
qui pouvaient leur être imposées au Québec. "La
réalité est toute autre. Bien qu'il soit exact que des
échanges de permis se fassent couramment avec l'Ontario à cause
de l'importance des migrations entre le Québec et cette province,
ceux-ci n'en sont pas moins pour autant exempts de tout contrôle.
"Lorsque l'Ontario échange un permis du Québec, celui-ci est par
la suite retourné à la Régie de l'assurance automobile du
Québec qui en vérifie la validité et, le cas
échéant, informe l'Ontario de la suspension ou révocation
dont il est frappé. L'Ontario annule alors le permis qu'elle a
émis et son détenteur peut même se voir poursuivre en
justice pour avoir obtenu un permis sous de fausses prétentions.
"Un résident du Québec qui obtiendrait un permis de
l'Ontario pour obvier à la suspension ou révocation de son permis
québécois fait fausse route. En effet, un résident du
Québec doit, pour conduire un véhicule routier au Québec,
être détenteur d'un permis valide émis par la régie.
Dans ce contexte, un permis ontarien n'est que de peu d'utilité
puisqu'un simple contrôle policier permettrait de relever la
disconcordance du lieu de résidence inscrit sur ce permis par rapport
à celui inscrit sur le certificat d'immatriculation du Québec ou
toute autre pièce d'identité. En conséquence, une personne
qui suivrait l'exemple présenté par les médias ne ferait
que s'exposer à de nouvelles sanctions. "Pour améliorer encore
les contrôles existants sur l'échange de permis, la régie
et ses partenaires des autres provinces travaillent activement au
développement de liens informatiques directs qui devraient permettre
d'ici quelques années de vérifier la validité du permis de
conduire présenté pour échange."
C'est à la suite de rencontres avec l'Ontario que des
mécanismes sont en cours et des échanges continuent pour
améliorer la qualité de l'information entre les deux provinces.
Si Mme la députée ou des députés en veulent une
copie, je pourrai la déposer assez facilement dans la mesure où
on peut faire des photocopies.
Le Président (M. Saint-Roch): Document autorisé
à être déposé.
Mme Harel: On doit donc conclure des propos de M. Vézina
que le résident québécois qui procéderait de cette
façon à l'obtention d'un permis ontarien serait susceptible d'une
poursuite?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est le cas. Avec
toute la réforme du Code de la sécurité routière
que nous amorçons, nous avons une volonté qui est que les
délinquants et les illégaux soient les victimes de cette
réforme du Code de la sécurité routière de
façon que ceux qui se conforment aux droits et règlements du
Québec ne soient pas achalés sur les routes. Il y a beaucoup de
passoires à l'intérieur du Code de la sécurité
routière et il y a différents phénomènes. Je crois
qu'il faut davantage donner des dents au Code de la sécurité
routière. Entre autres, 50 % des accidents, comme vous le savez, sont
dus à la boisson sur les routes du Québec. C'est très
important comme commande. Selon certaines évaluations, cela coûte
approximativement 2 000 000 000 $ par année, au gouvernement ou à
l'entreprise privée, les accidents de la route, 50 % étant dus
à la boisson, ce qui implique quand même des mesures
extrêmement sévères qui s'en viennent pour contrôler
le taux.
Il y a aussi l'obligation, à partir du moment où on a un
Code de la sécurité routière et à partir du moment
où on a des règlements et des lois qui aident le travail des
policiers, que le travail sur les routes se fasse. Heureusement, je salue le
retour de ce travail effectué sur les routes depuis le 21 mars. C'est
extrêmement important que le travail soit intégré. J'ai des
rencontres assez régulières avec le Solliciteur
général afin d'arrimer nos actions pour que la surveillance
routière soit beaucoup plus efficace qu'elle ne l'a été au
cours des derniers temps.
Mme Harel: Sur cette question?
M. Paradis (Matapédia): Oui, sur cette question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): J'aimerais savoir, compte tenu des
dispositions qui sont présentement en vigueur entre le Québec et
l'Ontario, quel délai accorde la Régie de l'assurance automobile
pour signifier à l'Ontario que le permis n'est pas valide. Le
deuxième volet de la question, ce serait s'il y a déjà eu
des poursuites dans le passé.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous allez le voir, ce
n'est pas une question plantée, je ne peux pas répondre à
votre question. Je la prends en délibéré. Je vous
apporterai une réponse en début d'après-midi avec le plus
grand plaisir.
M. Paradis (Matapédia): Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, c'est donc dire qu'on doit
s'attendre au dépôt d'un projet de loi modifiant le Code de la
sécurité routière durant la présente session?
M. Côté (Charlesbourg): Donc, déposé
avant le 15 mai pour être adapté avant la fin de juin, qui a
franchi toutes les étapes des comités ministériels et qui
a franchi l'étape du Conseil des ministre hier soir, dès le
moment où nous nous sommes quittés à 18 h 5.
Stationnement pour handicapés
Mme Harel: Est-ce qu'on peut croire qu'il y aura des dispositions
dans ce projet de loi concernant les permis de stationnement pour les
véhicules transportant des personnes handicapées?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Mme Harel: Vous savez peut-être qu'il s'agit d'un
problème, tout au moins sur le territoire de la Communauté
urbaine de Montréal. Il y avait encore tout dernièrement des
personnes handicapées qui faisaient valoir qu'elles étaient
l'objet de contraventions parce qu'elles stationnaient là où
était indiqué un stationnement réservé aux
personnes handicapées, parce qu'elles ne pouvaient obtenir
l'identification qui aurait permis de bien identifier le véhicule comme
étant susceptible de stationner à l'endroit mis à la
disposition des personnes handicapées.
M. Côté (Charlesbourg): C'est oui.
Mme Harel: C'est oui? Tantôt, c'était non.
M. Côté (Charlesbourg): Tantôt, non, c'est
qu'on devait le faire à l'intérieur d'un projet de loi omnibus
et, comme j'ai pris l'attitude de mettre en pratique ce que j'ai
prêché, il n'y aura pas de projet de loi omnibus au
ministère des Transports, mais davantage de projets de loi qui
concernent chacune des sections. On m'a convaincu d'inclure hier dans le
mémoire présenté au Conseil des ministres cette
disposition, afin qu'elle soit appliquée le plus rapidement possible.
Cela fait partie du projet qui sera déposé et pour lequel je suis
convaincu que vous voterez avec le plus grand plaisir.
Mme Harel: En ne reprenant peut-être pas les
réactions de vos collègues à l'époque, quand ils
étaient dans l'Opposition, contre le projet de loi 81.
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez le faire. Cela
fait partie de ce que je disais hier: une fois au pouvoir, la vertu de
certaines choses, c'est, dans l'Opposition, les défauts de ce qu'on a
prêché.
Mme Harel: Peut-on prévoir dans ce projet de loi, compte
tenu des propos de M. Vézina dont vous venez de nous faire part selon
lesquels il n'y avait pas de problème en termes d'harmonisation quant
à l'émission des permis de conduire entre le Québec et
l'Ontario, faut-il croire qu'il n'y aura donc pas de dispositions dans ce
projet de loi pour mieux identifier de façon plus constante les
propriétaires de véhicules?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire que
ce que j'ai voulu faire dans un premier temps, c'est signifier, agir là
où nous devons agir très rapidement pour baisser le coût
des accidents au Québec. C'est une première mesure., Celle-ci
sera suivie d'une deuxième étape à l'automne. J'ose
espérer que je pourrai déposer, avant la fin de juin, la
réforme globale du Code de la sécurité routière.
Des interventions, comme vous venez d'en faire sur des points précis,
seraient à même ce nouveau projet de loi qui sera
déposé, mais pour être adopté à l'automne,
laissant l'été aux gens pour intervenir sur son contenu.
Donc, c'est en deux étapes, le printemps pour les
délinquants en ce qui concerne les boissons et les délits
criminels, et l'automne étant la réforme du Code de la
sécurité routière d'une manière plus large.
Beaucoup d'autres choses en termes de ménage s'en viennent sur un
certain nombre de choses pour faciliter le travail d'application des
règlements et des lois qui sont de la juridiction du ministère
des Transports.
Mme Harel: Avant de terminer sur cette question, faut-il
conclure, compte tenu de ce que vous nous transmettiez comme information venant
de M. Vézina, qu'il y aura mise à jour en termes de
délivrance de permis entre Québec et l'Ontario ou entre
Québec et une autre province. Tout est-il sous contrôle pour le
ministre des Transports? Y a-t-il des changements qui seront apportés,
auquel cas il y aurait, à ce moment-là des difficultés
réelles qui se présenteraient?
M. Côté (Charlesbourg): On a encore une certaine
marge de manoeuvre. L'expérience que nous avons vécue dans ce
domaine témoigne d'un certain nombre de trous supposément
révélés par le journaliste, mais pas nécessairement
admis par la Régie de l'assurance automobile dans la pratique. Ce qu'il
faut voir, c'est si, effectivement -et nous allons continuer de le
vérifier avec l'Ontario - il y a plus de trous qu'on le croyait et si
cela implique des mesures législatives au Code de la
sécurité routière pour l'automne, nous le ferons. À
ce moment-ci, ce n'est pas pour le mois de juin.
Mme Harel: Je ne sais pas s'il y a d'autres questions.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être une
information concernant le plan de rachat. Au lieu d'empiéter sur votre
temps de cet après-midi, on peut régler cela ce matin.
Basé sur le nombre de 685 permis rachetés, les pourcentages
seraient de 37 % de flottes et 63 % d'artisans. C'est, semble-t-il, les
proportions normales des permis détenus par des flottes et des
artisans.
Paiement des coûts des services de santé
reliés aux accidents d'auto
Mme Harel: M. le Président, puisqu'on est dans le domaine
de la sécurité routière et, donc, de la Régie de
l'assurance
automobile, j'aimerais savoir du ministre si son collègue, le
député de Mont-Royal, lui a fait des représentations
à l'égard de ce projet de loi qu'il a déposé quant
au paiement des coûts de services de santé reliés aux
accidents d'automobile. Juste avant le congé pascal, le ministre a
déposé un projet de loi que nous étudierons après
l'exercice de l'étude des crédits, lequel projet de loi reprend,
disait-il, essentiellement la présentation qui en avait
été faite dans le budget du gouvernement précédent.
Il est sans doute au courant que son collègue, le critique de
l'Opposition, avait très sévèrement condamné cette
mesure, considérant qu'il s'agissait "breaking up the principle of
universality" de tout le système de santé du Québec. Des
représentations ont-elles été faites au ministre à
cet effet?
M. Côté (Charlesbourg): Très certainement.
Comme vous connaissez très bien la procédure, vous-même
ayant eu l'occasion de siéger au Conseil des ministres: avant qu'un
projet de loi soit déposé à l'Assemblée nationale,
il faut qu'il franchisse différentes étapes de comité du
Conseil des ministres. Au moment où j'ai déposé ce projet
de loi devant le Conseil des ministres, M. Ciaccia m'a effectivement fait part
des propos qu'il avait tenus alors, sans révéler les secrets du
Conseil des ministres, et je lui ai rappelé que, effectivement, ce
projet était, comme vous l'avez fort bien dit, prévu par le
gouvernement précédent et faisait aussi partie du bilan ou des
équilibres financiers du gouvernement en termes de prévision. Il
ne faut surtout pas publier cela.
Lorsque vous prenez le gouvernement le 12 décembre et que vous
avez à voir si, sur le plan financier, le gouvernement actuel sera
à même de respecter les engagements du gouvernement
précédent quant aux finances du gouvernement, des engagements
très fermes et que 60 000 00 $ faisaient partie de la prévision,
vous êtes à même de constater qu'il n'y avait pas
grand-choix pour le gouvernement quant à ce projet de loi bien
précis. M. Ciaccia s'est rendu compte de l'importance sur le plan
financier de ce projet de loi et ceci fait partie de l'ensemble du
rééquilibrage que nous devons faire sur le plan financier.
D'ailleurs, j'en ai tenu compte, dans mon dossier, pour la deuxième
lecture. Je vois déjà Mme la députée de
Maisonneuve, dans son discours de deuxième lecture, me faire état
des propos de mon collègue, M. Ciaccia à l'époque. J'ai,
moi aussi, dans mes chemises, tous les propos tenus par M. Ciaccia à
l'époque. Et j'attends cela avec beaucoup d'impatience. (11 h 30)
Mme Harel: Est-ce que l'on doit comprendre que c'est encore
grave, à l'époque disait le député de Mont-Royal,
au principe de l'universalité, de la gratuité des services de
santé, que vous n'y consentez que pour cette année parce que cela
faisait partie des équilibres financiers, mais que vous allez
remédier à la situation dans le cours du présent
mandat...
M. Côté (Charlesbourg): Mme la députée
de Maisonneuve, que je sache, dans les négociations qui ont eu cours et
qui ont été amorcées sous votre gouvernement... parce que,
effectivement, vos propos sur l'ensemble de ma présentation au
départ faisaient état que c'étaient davantage des
orientations de l'ancien gouvernement et, dans les cahiers que vous avez, en
termes de présentation budgétaire qui était celle de
l'ancien gouvernement, et je vous ai dit: Sauf entretien par rapport à
construction, que ce...
Mme Harel: Vous reprenez ce que le gouvernement
précédent avait fait pendant plusieurs années en termes
d'entretien.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas en termes
d'entretien.
Mme Harel: De priorités en termes d'entretien pendant
plusieurs années.
M. Côté (Charlesbourg): On verra à ce
niveau-là en termes d'entretien. Vous allez voir que c'est assez clair,
merci, dans les coupures. Effectivement, je reprends un certain nombre de
dossiers. La majorité des dossiers que le précédent
gouvernement avait amorcée, que je sache, les négociations entre
la Régie de l'assurance automobile et le ministère des Affaires
sociales ont été amorcées avant moi et, comme vous le
savez très bien, c'est inscrit dans le projet de loi, elles portaient
sur trois ans et visaient à faire payer, au moment où on se
parle, 60 000 000 $, soit le coût évalué entre les deux
parties, le coût des accidents, le coût des soins hospitaliers
reliés aux accidents de la route.
Alors tenter de me lancer une perche à savoir que c'est pour un
an, l'entente est sur trois ans et, par la suite, une révision à
la hausse ou à la baisse du coût des accidents. C'est une mesure
qui, comme vous le savez, deviendra permanente puisque antérieurement
c'étaient les compagnies d'assurances qui payaient.
C'est une admission qui vous donnera certainement beaucoup de
matière pour votre discours de deuxième lecture. J'anticipe
beaucoup le plaisir de vous répliquer à la fin.
Mme Harel: Si je comprends bien, vous vous êtes fait
violence, mais vous aimez cela?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai tellement
vu de gouvernements précédents se faire violence et
tellement aimé cela que je me suis dit: Au moins je peux peut-être
tenter l'expérience une fois.
Réglementation du transport par autobus
Mme Harel: Sur le transport terrestre, M. le ministre, j'aimerais
que nous examinions toute la question de la réglementation en
matière de transport de personnes par autobus, la réglementation
interrégion notamment. Vous nous disiez le 27 mars dernier, lorsque nous
avons discuté de la réglementation dans le secteur des autobus,
que c'était un dossier sur lequel nous devrons prendre des
décisions, au ministère, dès demain quant à
l'attitude que nous prendrons: "Mais il y a déjà quelque temps
que j'ai demandé à mon ministère une expertise externe de
façon à avoir tout l'éclairage possible dans ce dossier
pour prendre les meilleures décisions." Vous concluiez votre
intervention en disant ceci, et je vous cite: "Donc nous avons des
décisions imminentes à prendre, compte tenu que le 4 avril, la
semaine prochaine, il y aura audition de la cause. C'est pour les prochaines
heures."
Dois-je comprendre que la décision a été de charger
l'avocat à qui on a confié la cause de reporter la séance
qui devait avoir lieu le 4 avril? À ma connaissance, le mandat
confié à l'avocat l'a été de façon telle que
celui-ci s'est présenté en cour en invoquant son peu de
préparation et en demandant le report de la cause. Est-ce exact?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, au moment
où j'ai prononcé ces paroles, j'étais fort conscient de ce
que je disais, compte tenu de la date à laquelle vous faites allusion,
soit le 4 avril. Pour bien vous préciser le dossier, parce que vous
voulez l'aborder, on fera davantage attention au fond et on va davantage parler
de ce qui s'est passé. C'est un règlement qui est entré en
vigueur le 9 octobre 1985, avec certains soubresauts sur le plan de
l'application aux revendications de certains transporteurs. Je me suis
très rapidement retrouvé, au ministère, en face de M.
Deshaies, de l'association qu'il représente, et de Voyageur, qui faisait
des représentations. Il y a eu aussi des discussions avec le
président de la Commission des transports du Québec sur la
problématique globale. Il y a effectivement eu l'échéance
du 4 avril parce que Voyageur a décidé de contester le
règlement.
J'ai demandé qu'il y ait une réunion à mon cabinet
- en mon absence d'ailleurs -avec l'avocat qui devait représenter la
Commission des transports du Québec, le contentieux du ministère
des Transports du Québec, le représentant du Procureur
général et une personne externe à qui j'avais
demandé un avis sur le problème. Si j'ai bonne souvenance, il y
avait une douzaine de personnes à cette réunion et elles ont fait
le tour de la question. Elles ont évalué les chances du
ministère de voir confirmer ou invalider le règlement et les
conséquences d'une invalidation du règlement. Selon ce qu'on m'a
rapporté, l'unanimité s'est faite autour d'un
phénomène, celui que le risque de perdre était
supérieur aux chances de gagner, ce qui nous aurait placés dans
une situation extrêmement difficile. On m'a fait la recommandation de
tenter d'avoir un délai, délai qui a été obtenu
jusqu'au 16 mai et qui donnait au ministre le temps d'examiner à fond la
question et d'intervenir, dans la mesure où il le souhaite, à la
lumière de toutes les informations que nous aurions. Ces jours derniers,
j'ai reçu un premier rapport qui devrait nous permettre de prendre
position avant le 16 mai.
Mme Harel: Vous avez donc reçu un premier rapport sur
cette question. Ce premier rapport vient-il des services du ministère,
de la Commission des transports ou d'un expert externe?
M. Côté (Charlesbourg): Voici ce qui a
été fait. Dans un premier temps, il faut se rappeler que la
réunion dont j'ai fait état tout à l'heure regroupait, en
termes d'avocats, les avocats qui ont travaillé à la
préparation du règlement qui est en vigueur depuis le 9 octobre,
les avocats qui devaient représenter la Commission des transports et les
avocats, avec M. Jacoby en tête, du Procureur général.
Toute cette expertise et cette batterie d'experts en sont venus à la
conclusion qu'il y avait plus de risques de voir casser le règlement que
de le voir confirmer et il y en aurait découlé des
conséquences extrêmement importantes.
Ce que j'ai fait, j'ai demandé à ce qu'on rencontre un
certain nombre de personnes pour voir les points communs de l'ensemble de la
problématique et pour tenter de dégager une solution qui serait
la plus juste possible et qui rétablirait un certain nombre de choses.
J'ai reçu, ces jours derniers, une proposition que je dois voir avant
d'aller plus à fond, mais malheureusement, je n'ai pas pu
l'analyser.
Mme Harel: L'avocat qui représentait le ministère
lors de cette audition le 4 avril était-il l'avocat du service du
contentieux du ministère qui avait rédigé la
réglementation? Quel est l'avocat qui a représenté le
ministère?
M. Côté (Charlesbourg): À quelle
réunion?
Mme Harel: Le 4 avril.
M. Côté (Charlesbourg): Le 4 avril?
Mme Harel: Devant ta cour, pour demander le report?
M. Côté (Charlesbourg): Non, d'ailleurs vous Pavez
très bien dit tantôt, c'était Me Louis Vézina. Vous
ne l'avez pas nommé, je vais vous le nommer. L'avocat externe, Me Louis
Vézina a effectivement été devant la cour et a
demandé un délai. Il l'a fait au nom de toutes les parties. Il ne
l'a pas fait à titre d'avocat demandé par le ministre. Il l'a
fait au nom des parties impliquées. C'était l'entente qu'il y
avait eu è la réunion du ministère.
Mme Harel: Me Louis Vézina est l'expert externe auquel
vous avez confié l'étude externe du dossier. C'est cela?
M. Coté (Charlesbourg): À qui j'ai demandé
un avis de même nature que celle demandée au contentieux du
ministère, et qui a regroupé l'ensemble des intervenants au
ministère, dix ou douze personnes à ce moment. L'avis,
étant l'avis du Procureur général, en la personne de M.
Jacoby, était extrêmement important compte tenu de l'importance du
dossier.
Mme Harel: M. le Président, est-ce qu'on doit donc
comprendre que le point de vue du ministre sur la nouvelle
réglementation en vigueur depuis octobre, est positivement en faveur de
l'application de cette nouvelle réglementation?
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que vous posez
comme question à ce sujet?
Mme Harel: Est-ce qu'on doit comprendre que le point de vue du
ministre est en faveur du maintien de cette réglementation et de son
application?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai pris soin tantôt
de vous dire que, sur le fond, je ne voulais pas à ce moment-ci aller
trop loin, de façon qu'on puisse, d'ici au 16 mai, finaliser la position
du ministre à ce sujet, qui serait par conséquent celle du
gouvernement, et que je devrai forcément soumettre, dans la mesure
où il y a des modifications, au Conseil des ministres.
Mme Harel: M. le Président, je pense bien qu'on doit
convenir qu'il n'y a pas, du fait que ce soit sub judice, une justification qui
soit légitime, dans le fait de ne pas connaître ou de ne pas faire
connaître sa position, parce que le 16 mai le ministère aura
publiquement à défendre son point de vue sur cette question.
Évidemment, si c'est le cas le 16 mai, elle devra être
élaborée précédemment et je pense que c'est dans
l'intérêt public de connaître les orientations du ministre
des Transports sur cette question, qui est quand même assez fondamentale,
tout au moins pour l'Opposition, et aussi pour l'Association des
propriétaires d'autobus qui se réunissaient en congrès
dernièrement à Québec et qui adoptaient un mémoire
contenant une position dans le sens d'inviter le ministre à soutenir sa
propre réglementation.
Je crois que l'Association des propriétaires d'autobus a fait
part au ministre de sa position ferme invitant le ministre à soutenir sa
propre réglementation. Je pense que plusieurs municipalités,
surtout dans la desserte Laval-Québec, plusieurs municipalités
ont fait valoir l'intérêt, en termes de développement pour
leur région, d'un tel dégel des permis.
Alors, je pense que l'opinion publique est justifiée de penser
connaître l'orientation du ministre sur cette question.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez fait état
du sub judice tout à l'heure. Il est là et il faut en tenir
compte. Le fait que vous prenez en compte aussi l'intérêt du
public... je pense que vous avez raison là-dessus aussi.
Vous évoquez le fait que l'APAQ a manifesté très
clairement... Je les ai rencontrés; ils ont été inclus
dans le processus de préparation de ce règlement. Tout tourne
autour de l'article 11. L'article 11 prévoit un rôle des
régulateurs économiques. C'est là où tout le
monde... Dès les rencontres que j'ai eues avec eux, si je ne m'abuse, en
février, la discussion autour de la table était claire. Il y
avait des questions même de la part des gens de l'APAQ, quant à
l'application - non pas quant au fondement - quant aux possibilités
d'application de l'article 11. (11 h 45)
Dans ce dossier, ce qui était assez étonnant, à un
certain moment donné, j'ai croisé pour d'autres questions, parce
que ce n'est pas le seul problème que nous avons avec Autobus Deshaies,
on en a deux autres avec certains CIT, celui de Le Portage et un autre sur la
rive sud à Sorel... J'avais rencontré pour le CIT Le Portage, il
y a environ un mois, M. Chartrand qui me faisait part qu'il n'avait pas
l'intention, lui, d'aller devant la Commission des transports dans cette cause.
On m'avait informé un certain moment donné que l'APAQ non plus ne
voulait pas, laissant le soin au ministère de défendre son propre
règlement. Le ministre ne défendra pas ce qui est
indéfendable. Cela a été la position du ministre. Ce qui
est défendable va être défendu. Dans ce sens-là,
c'est pour cela qu'on est allé chercher des expertises externes à
la fois du Procureur général, du ministère, afin de savoir
si, effectivement, on défendait des choses qui étaient
défendables.
Lorsque cette table de dix à douze avocats réunis, venant
de différents milieux, parle et évoque la plus grande
possibilité de voir le règlement rejeté plutôt que
confirmé, il doit y avoir des questions qui se posent, ce sont ces
questions que je me suis posées. Dans ce sens, effectivement, j'aurai
à réagir d'ici le 16 mai comme ministre, et je vais le faire
à partir d'un certain nombre de choses.
Vous parlez de la préoccupation des gens de la rive nord de
Montréal d'être desservis entre Laval et Québec; je vous
rappellerai l'un de vos thèmes assez chers dans les discussions que nous
avons actuellement au niveau des coupures, lorsqu'on parle des régions.
Je parlerai des régions, moi aussi. Il y a peut-être des
possibilités que les régions soient les grandes oubliées
de ce règlement. C'est beau de parler du lien
Montréal-Québec, mais il faut aussi tenir compte du service qui
est donné dans les régions éloignées. C'est un
ensemble de choses auxquelles il faut réfléchir, autant comme du
droit des gens de la rive nord du Saint-Laurent d'être desservis par un
transport d'autobus. Ce sont des choses dont il faut tenir compte.
Mme Harel: Nous feriez-vous valoir qu'un transporteur vous aurait
fait valoir à son tour qu'il pourrait diminuer le service dans certaines
régions périphériques si tant est qu'il y avait des gels
de permis dans certaines autres?
M. Côté (Charlesbourg): Probablement qu'ils vous ont
fait valoir la même chose que chez nous. Comme d'autres compagnies sont
venues nous dire que, dans la mesure où les compagnies
délaissaient des parties de routes dans la Gaspésie, elles
seraient éventuellement intéressées à les
récupérer. Vous savez, il y a deux côtés à
une médaille. Ce sont ces deux côtés qu'il faut regarder et
de manière très attentive. J'ai vécu en Gaspésie
durant la période où on partait de Sainte-Anne-des-Monts avec
Autobus Saint-Louis pour aller à Matane, on transférait à
Matane pour aller à Mont-Joli et on transférait à
Mont-Joli pour aller à Rimouski et à Rimouski pour aller à
Rivière-du-Loup et à Rivière-du-Loup pour aller à
Québec. Est-ce à cela qu'on veut revenir comme service en Abitibi
ou en Gaspésie? Est-ce ce sont les régions qui doivent faire les
frais du règlement? Si c'est cela, qu'on le dise clairement. Mais, si
notre objectif est aussi de protéger certains acquis des régions
en termes de transport en commun, il faudra le dire aussi, il faudrait avoir le
courage de poser les gestes en conséquence.
Mme Harel: Je pense bien, M. le Président..
Le Président (M. Saint-Roch): En terminant, Mme Harel.
Mme Harel: Oui, sur cette question. Je pense bien, M. le
Président, qu'il faut prendre en considération les
intérêts des utilisateurs qui font actuellement les frais du
monopole, il faut prendre en considération certainement le point de vue
des transporteurs, des propriétaires d'autobus qui, pour la plupart de
ceux qui étaient réunis ici même à Québec,
sont ceux-là même qui desservent les régions et qui ont
pourtant manifesté un très grand intérêt à ce
dégel des permis qui, selon eux, permettrait de mieux desservir les
régions.
M. Côté (Charlesbourg): Pourriez-vous m'en
identifier de la Gaspésie?
Mme Harel: Parmi l'APAQ?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parmi les transporteurs
qui étaient réunis et qui pourraient prendre la relève en
Gaspésie avec une qualité de service.
Mme Harel: Je n'ai pas bien compris. Voulez-vous reprendre votre
question?
M. Côté (Charlesbourg): Pourriez-vous m'identifier
des transporteurs de la Gaspésie qui pourraient prendre la
relève, alors que l'ensemble de la Gaspésie a une levée de
boucliers aussitôt que Voyageur ferme un service? Le député
de Matapédia est là pour l'évoquer. Dans la mesure
où, effectivement, certains bouts de trajet ont été
laissés par Voyageur et assumés par d'autres transporteurs, la
qualité du service est là et, finalement, ce qui doit primer dans
tout cela c'est la qualité du service. De la même manière
que vous évoquiez tout à l'heure la qualité du service du
transport en commun dans les grands centres, il doit quand même continuer
d'exister un transport en commun de qualité pour les régions
éloignées. Ce que je vous dis, la précaution que je veux
prendre, c'est de m'assurer que tes gens de l'Abitibi et les gens de la
Gaspésie ne fassent pas les frais des effets du règlement 11 en
délivrant d'autres permis.
Si une autre compagnie ou deux compagnies obtiennent des permis pour
desservir Montréal ou Laval-Québec sur la rive nord et
Montréal-Québec sur la rive sud, est-ce qu'elles peuvent nous
garantir que demain matin, en baissant les tarifs, elles vont aller exploiter
le service d'autobus en Gaspésie et qu'il y aura une qualité
d'arrimage de ceux qui prendront la relève dans la Gaspésie, en
termes de qualité, d'horaire et de coût aussi? C'est
important.
Vous savez, dans le transport aérien, puisqu'on en reparlera
éventuellement, on a des prix très alléchants avec
Quebecair actuellement entre Québec et Toronto, à
59 $. Ce sont les gens de Rimouski qui paient 529 $ pour aller à
Toronto; est-ce que c'est normal? Est-ce à cela qu'on veut en venir dans
le transport par autobus? Si c'est cela, qu'on le dise clairement et on fermera
les régions dans ce cas-là.
Mme Harel: M. le Président, je veux immédiatement
dire au ministre des Transports que sa préoccupation est partagée
par l'Opposition, sa préoccupation d'un service de qualité et
approprié sur le plan interrégional pour les usagers des
régions de la Gaspésie, de la Côte-Nord ou de l'Abitibi, et
que nous la partageons aussi en termes de transporteurs aériens. C'est
pour cela que la présence, par exemple, de Nordair Metro qui fait
à moitié prix, par rapport aux autres transporteurs,
Montréal-Chicoutimi cette sorte d'analyse qui prévaut pour le
ministre à l'égard du transport par autobus devrait certainement
être utilisée pour le transport aérien, mais on y
reviendra.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le transport
aérien, il ne faudrait pas que les déficits soient
subventionnés uniquement par le gouvernement.
Mme Harel: Malgré que les utilisateurs aient
également peut-être à se poser la question, je ne pense pas
qu'il faille livrer un combat entre les utilisateurs des grands centres et ceux
des régions périphériques dans la mesure où la
recherche faite est celle de leur intérêt à avoir des
services de qualité. Le ministre, je lui renvoie sa question: Est-ce
qu'il a examiné avec l'APAQ la possibilité que des
propriétaires d'autobus puissent prendre la relève, si tant est
que le sous-entendu voulant que Voyageur mette à exécution une
menace quelconque de se retirer de certaines régions...
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez être
sûre d'une chose, ce ne sont pas les menaces de qui que ce soit qui vont
me faire prendre des décisions. S'il y a des gens qui veulent utiliser
la menace, libre à eux, mais ce ne sont pas les menaces qui vont
influencer les décisions que le ministre aura à prendre. C'est
davantage l'intérêt de ceux qui ont à avoir une
qualité du service qui va primer sur les menaces.
Au moment où j'ai rencontré l'APAQ, elle a fait
état d'un certain nombre de compagnies qui étaient prêtes
à assurer la relève. Le cas de Populaire Express, qui a fait des
demandes de permis devant la Commission des transports pour desservir
Québec-Montréal, est un exemple de regroupement de transporteurs
qui voudraient obtenir des permis. Dans ce sens-là, effectivement l'APAQ
nous a dit qu'il y avait passablement de monde intéressé à
exploiter certaines lignes dans ces cas-là.
Il faut bien comprendre qu'il peut y avoir toute une série de
circuits d'autobus qui partent de Gaspé et desservent la baie des
Chaleurs jusqu'à Mont-Joli, où, par la Côte-Nord, de
Gaspé jusqu'à Mont-Joli, Matane et Rimouski. Il faut
nécessairement que ces systèmes se rabattent sur d'autres
systèmes de façon que les gens ne soient pas pris à
attendre dans les gares d'autobus des transferts éventuels et enfin
arriver à destination. Il faudra des horaires intégrés. Il
y a un ensemble de ehoses qu'il faut regarder pour maintenir la qualité
du service.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Merci, M. le Président. Je
suis fort heureux que le ministre nous annonce qu'il va protéger les
services en région.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais essayer.
M. Paradis (Matapédia): Vous allez essayer?
M. Côté (Charlesbourg): J'essaie actuellement.
M. Paradis (Matapédia): Mon intervention portait sur le
fait que la déréglementation ne devrait pas pénaliser les
régions, comme on le voit trop souvent, particulièrement dans le
transport aérien. Soyez assuré, bien que Mme la
députée de Maisonneuve défende beaucoup les
intérêts de la région métropolitaine, que je serai
un défenseur acharné des régions
périphériques et que la population ne permettra pas qu'on puisse
diminuer la qualité des services et qu'on revienne à l'ancien
système qui avait cours, il y a quelques années, et auquel le
ministre faisait référence, à savoir qu'on pouvait changer
d'autobus quatre fois avant d'arriver à destination. Je pense que, dans
le plan d'un système intégré, c'est possible qu'on puisse
assurer la qualité des services en région
périphérique et j'insiste pour que ce droit prime dans le
règlement qui pourra intervenir à court terme.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre. Je sais qu'il est probablement déjà conscient qu'il y a
un problème. Il faudrait aussi reconnaître qu'en régions,
de gros transporteurs s'intéressent surtout aux circuits d'un point
à l'autre - je dis surtout, il faudrait être prudent,
peut-être - et des voyages à charte-partie longue distance. Il
faudrait aussi penser au transport intermunicipal en régions, les
transports à charte-partie entre les municipalités. Je
pense que les transporteurs régionaux sont souvent assez bien
placés pour donner ces services entre les régions. Je sais
très bien que le ministre est conscient de cela, je veux simplement le
lui rappeler. Je ne sais pas s'il a des commentaires à formuler
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): On m'informe qu'il y a quand
même toute une série de permis qui ont été
octroyés depuis cette cause, depuis le règlement, ce qui, je
pense, répondrait en bonne partie à l'interrogation de M. le
député de Montmagny-L'Islet.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, je suis une utilisatrice
assidue du transport par autobus. Je ne sais si c'est le cas du
député de Matapédia?
M. Paradis (Matapédia): Ah oui!
Mme Harel: Bon.
M. Paradis (Matapédia}: J'utilise
régulièrement l'autobus.
Mme Harel: II doit comme moi certainement avoir fait
l'expérience que la qualité du service n'est pas
nécessairement conforme au fait qu'il y a un monopole sur une route. Je
dois vous dire qu'il n'y a pas de garantie de la qualité du service,
parce qu'il y a monopole. Pour vivre régulièrement les
difficultés que tous les utilisateurs vivent certainement entre
Québec et Montréal de façon régulière, je
vous assure que la qualité du service n'est pas proportionnelle au fait
qu'il y a un seul transporteur qui dessert une région.
Ce qu'on peut souhaiter, évidemment, c'est que l'objectif
poursuivi soit celui de l'accessibilité et de la qualité du
service, mais pas au détriment de personnes pour simplement assurer les
intérêts de quelques-uns.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Ce que je veux dire à la
députée de Maisonneuve, c'est que je n'en étais pas
nécessairement à la question du monopole des autobus. C'est
au-delà du monopole ou au-delà de la
déréglementation. Ce que je dis, c'est que je veux
préserver, pour toutes les régions du Québec, et plus
particulièrement pour les régions périphériques, le
fait qu'elles aient un service de qualité à un prix qui soit
normal.
Je ne voudrais pas qu'on fasse les frais d'une
déréglementation possible. C'est au-delà du monopole et
au-delà des considérations que vous nous avez
présentées. (12 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, sur le programme 1?
Mme Harel: Bon. Je veux simplement assurer le
député de Matapédia qu'il a, sur cette question, toute ma
collaboration. Et il faut s'assurer que cela ne se fasse pas non plus au
détriment des intérêts des utilisateurs, qu'il n'y ait pas,
finalement, de prix trop élevés pour simplement maintenir un
monopole. Cela peut avoir des conséquences aussi néfastes,
à moyen terme, sur les utilisateurs des régions
périphériques.
M. le Président, le programme 1 a été passé
en revue par la commission. J'inviterais la commission à examiner le
programme 2 sur la Commission des transports.
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous me le permettez, Mme
la députée de Maisonneuve, est-ce qu'il serait possible d'adopter
le programme 1, Système de transports terrestres, éléments
1, 2 et 3?
Une voix: Adopté.
M. Gauvin: M. le Président, est-ce qu'on a couvert la
partie concernant le transport de marchandises?
Le transport de marchandises
Mme Harel: Le transport de marchandises, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Bien oui. Une voix:
Oui, c'est cela.
Mme Harel: Oui. Alors, simplement à 2...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, Mme la
députée de Maisonneuve, c'est l'élément 3?
Mme Hareh Oui, on revient tout de suite, si vous
voulez, à l'élément 3, avant d'aborder la Commission des
transports.
Camionneurs artisans
Vous avez rencontré l'ANCAI lors du congrès qu'ils ont
tenu à Chicoutimi, je crois, ou à Jonquière.
M. Côté (Chariesbourg): Jonquière. Mme Harel:
À Jonquière. Mais je pense
que, bien avant, vous avez eu l'occasion de les rencontrer,
particulièrement Me Bernard Piuze, président de l'ANCAI; il a
certainement dû vous faire part de leurs revendications en matière
d'abolition de la taxe sur l'assurance pour les camionneurs artisans.
Quelle est la position que vous avez sur cette question? Avez-vous fait
des représentations sur cette question en tant que ministre des
Transports à votre collègue des Finances?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, j'ai
rencontré, non seulement M. Piuze, parce que ce dernier est l'avocat de
l'ANCAI, mais aussi MM. Giguère et Bouchard, qui sont le
président et le représentant de l'association, en février,
afin de mettre sur la table un certain nombre de problèmes qu'ils
avaient et qu'ils voulaient voir résoudre.
Ce que je leur ai dit à l'époque, c'est que l'ANCAI avait,
au cours des années 1970-1976, connu ses heures de gloire. Je pense
qu'il est bon de se le rappeler et vous me fournissez l'occasion de le faire.
Cette association, qui est née avant 1970, a occupé beaucoup de
terrain jusqu'en 1976; c'était une association très forte
jusqu'au moment où, en 1977 ou 1978, ils se retrouvent devant le
parlement au moment où M. Lucien Lessard était ministre des
Transports. Avec des négociations au 29e étage de l'Auberge des
Gouverneurs, tantôt ailleurs, on en est arrivés à une
décision, sur le plan gouvernemental, avec des postes et des
sous-postes. Â partir de ce moment-là, la condition de l'ANCAI
s'est dégradée et est revenue très bas.
Voici la comparaison que j'ai faite à M. Giguère lorsque
je l'ai rencontré: Si vous en êtes rendus là, c'est que
vous avez peut-être commis quelques petits péchés. Je ne
connais personne qui, voulant atteindre le sommet de l'arbre, rendu sur une
branche supérieure, coupe celles d'en bas sans finir par tomber et se
fracasser un bras. Il y a donc eu certains abus, de la part de l'ANCAI, de sa
position très forte, ce qui a amené la dégringolade de
l'association et un "membership" plus faible.
Ce que je leur avais dit à l'époque c'est: Si vous voulez
être représentatifs de votre industrie, vous vous devez d'aller
chercher davantage de membres dans votre association. Si vous voulez engager
une discussion, un dialogue avec le ministère des Transports, il faudra
que vous ayez un nombre de membres assez important. Au moment où l'on se
parle, je sais qu'il y a environ 8600 permis de vrac, dont plusieurs sont
détenus par l'entreprise privée et un certain nombre - en termes
de proportions, je ne le sais pas pour le moment - par des propriétaires
privés. En fin de semaine dernière, pour eux, l'objectif
était de rassembler le plus de monde possible. Ils ont entre 1700 et
2000 personnes avec un potentiel de 2600, semble-t-il, à brève
échéance, de camionneurs qui pourraient se regrouper sous
l'ANCAI. Voici ce que je leur ai dit: À partir du moment où vous
êtes aussi nombreux, je suis prêt à faire avec vous comme je
fais avec d'autres associations, pas de négociation dans les journaux,
une négociation chez nous, en mettant sur la table les irritants; vos
revendications, je suis prêt d'en discuter en comité interne pour
voir ce qu'on peut faire pour vous aider. Ne vous attendez pas que le ministre
des Transports va être le Père Noël. Je pense qu'il y a au
niveau de certains points de règlement des choses que nous pouvons
adoucir.
Voilà ce que nous avons convenu, en fin de semaine, au
congrès de l'ANCAI. Nous allons mettre sur pied très rapidement
un comité conjoint de travail pour tenter d'améliorer leur
situation, comme je l'ai fait avec l'Association du camionnage du
Québec, comme je l'ai fait avec d'autres associations. Je dois vous dire
que c'est un exercice qui donne des résultats assez
intéressants.
Quant à la question spécifique du 9 % des assurances, vous
me posez cette question vis-à-vis des gens de l'ANCAI à ce
moment-ci. Peut-être que dans le programme aérien vous me poserez
exactement la même question pour l'Association québécoise
des transporteurs aériens, qui est de troisième niveau, comme
vous le savez, ceux qui sont concurrencés par Quebecair-Inter qui est
propriété de Quebecair et possiblement d'autres intervenants du
milieu. Effectivement, j'ai eu une rencontre avec le ministre des Finances pour
lui faire part de ma liste d'épicerie, comme ministre des Transports,
dans les revendications pour allégement de certaines mesures. C'est au
ministre des Finances de prendre ses décisions, et nous verrons.
Une chose est certaine, c'est que le gouvernement ne peut pas tout
donner et surtout pas toute la même année, compte tenu de
l'état des finances qu'on nous a laissé.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je comprends fort bien, il ne peut pas tout donner,
mais c'est parce qu'il a tout promis. C'est ce qui crée,
évidemment, la difficulté devant laquelle il se retrouve
maintenant. Je rappellerai encore une fois les propos de son actuel
collègue, le ministre de l'Énergie et des Ressources, à
l'époque de l'Opposition, à savoir les effets négatifs que
le maintien de cette taxe a sur l'industrie du camionnage artisan.
M. Côté (Charlesbourg): Pourriez-vous
me rappeler qui l'a imposée?
Mme Harel: Est-ce que je peux vous rappeler qui la maintient
présentement et qui est en autorité pour la modifier? Maintenant,
c'est plutôt de ce côté-ci qu'on pose les questions et c'est
de ce côté-là qu'on donne les réponses.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Vous êtes libre de
ne pas y répondre. Voua aurez la même attitude que vous aviez au
gouvernement.
Mme Harel: Ce transfert dont vous avez tant parlé,
alors... Normalement, la vertu est de ce côté-ci.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord. Elle est
toujours...
Mme Harel: Acceptez que je n'en ai pas beaucoup abusé
durant la présente étude des crédits.
M. Côté (Charlesbourg): Moi non plus d'ailleurs. Mot
non plus, je pense que c'est une discussion qui est très ouverte. On
doit se dire quand même un certain nombre de choses. Vous conviendrez
que, finalement, vous êtes à même de le savoir, la situation
des finances du Québec ne permet pas de tout donner. La
récupération que nous sommes obligés de faire de 1 500 000
000 $ à ce moment-ci, pour respecter des engagements qui avaient
été pris par le gouvernement antérieur sur le plan des
équilibres financiers du gouvernement, elle est très
présente, elle est là et nous devons la faire. Dans ce sens, il y
a eu des engagements pris par le Parti libéral au cours de la campagne
électorale, dont certains ont été réalisés
au mois de décembre. D'autres viendront. Que je sache, les engagements
d'un gouvernement sur le plan électoral, ce sont des engagements de
mandat; on travaille actuellement afin de se dégager une marge de
manoeuvre, pour assainir ce qu'il y a à assainir, et le jugement se
portera.
Je n'en fais pas grief à la députée de Maisonneuve
de nous rappeler certains propos, certains engagements du Parti libéral.
Cela les tiendra très frais dans notre mémoire en fonction du
prochain match électoral qui aura lieu dans quatre ans.
Mme Harel: Paraît-il, d'ailleurs, que meilleure est
l'Opposition, meilleur est le gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, oui.
Mme Harel: C'est un signe pour les années
précédentes, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez dire qu'on n'a
pas été très forts dans l'Opposition.
Mme Harel: Quand vous avez préparé cette liste
d'épicerie, quand vous avez préparé cette commande
d'épicerie, disiez-vous, pour votre collègue des Finances, est-ce
que vous avez transmis votre recommandation en termes de mesures
particulières concernant l'assurance de cette industrie du camionnage?
Est-ce que vous recommandez des mesures particulières pour l'industrie
du camionnage à l'égard de l'assurance?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit au ministre des
Finances: Je vous le recommande expressément dans la mesure où
les capacités financières du gouvernement vous le permettent, et
c'est vous qui êtes à même de juger.
Mme Harel: Très juste, oui. M. le ministre, vous nous
répondiez tantôt sur la reconnaissance provinciale de l'ANCAI: Que
l'association fasse ses preuves et nous verrons par la suite.
Essentiellement.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai dit, pour venir
traiter de problèmes, chez nous, qui les concernent: Allez chercher une
représentation qui soit substantielle, nous allons discuter de
problèmes qui concernent l'industrie et, table ouverte, comme nous le
faisans avec l'Association du camionnage du Québec et comme nous le
faisons avec toute une série d'associations. Si, demain matin, le
regroupement des postes ou des sous-postes veut rencontrer le ministre des
Transports pour mettre sur la table un certain nombre de problèmes qui
concernent l'industrie, ce sera exactement la même ouverture; les
problèmes transcendant les associations.
Règlements sur la
sécurité
Mme Harel: Est-ce qu'on doit s'attendre que, dans le projet de
loi que vous nous promettez pour la présente session, donc un projet de
loi déposé avant le 15 mai, il y aura des dispositions concernant
la sécurité en matière de transport des marchandises?
M. Côté (Charlesbourg): On a déjà fait
deux règlements. D'abord, un règlement est entré en
vigueur en février sur le transport des matières dangereuses et,
sur l'arrimage, le 1er avril. Donc, toute une série de mesures sont
déjà là. Toute une série de mesures sont en
préparation au moment où on se parle et elles vont changer
radicalement les choses en termes de sécurité routière,
les choses qui ont trait à la sécurité routière et
qui ont trait à l'élimination des illégaux, parce que
c'est davantage là que les camionneurs
revendiquent un ménage. C'est d'aller, si vous me passez
l'expression, pincer des illégaux qui, avec tout un système de
communication très moderne, s'informent d'une pesée qui est
fermée - tu peux y aller - d'une pesée qui est ouverte - tu
passes par le rang en arrière - qui vont défaire des chemins que
nous avons. C'est toute une série de mesures de contrôle que nous
voulons prendre pour obliger des illégaux à se conformer à
nos lois et règlements et éviter qu'ils nous fassent une
réputation comme nous en avons une et empirer la réputation que
nous avons actuellement aux États-Unis et ailleurs dans les autres
provinces. C'est davantage ce point que les associations revendiquent, avec une
présence policière beaucoup plus sévère, beaucoup
plus suivie sur les routes pour arrêter ces gens-là. D'ailleurs,
on m'informe que des gens de mon cabinet ont rencontré les
représentants des postes et des sous-postes, lundi, qui sollicitent un
rendez-vous chez nous. Le message a été très clair: La
porte est ouverte; on vous rencontrera très bientôt.
Mme Harel: Vous nous parlez dans votre discours d'ouverture d'un
système informatisé d'information en transport. Où en est
l'échéancier de réalisation? Où est-on rendu? Je
pense qu'il n'y a aucun crédit prévu, dans ceux que nous
étudions présentement, à cet effet. Est-ce que je me
trompe?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y a des
crédits. Nous sommes en contact avec l'Ontario qui, actuellement, est un
peu plus avancée que nous au moment où on se parle. C'est
à l'état, si on peut dire, embryonnaire. Cela démarre.
Nous escomptons avoir beaucoup de renseignements à ce sujet qui seraient
très intéressants.
Mme Harel: Ce système informatisé se ferait par
régions. Ce seraient des systèmes intégrés
où les transporteurs routiers se rendraient pour prendre des charges.
Est-ce que ce serait ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Mme Harel:
Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce dont on parle, c'est
de centraliser les données des différents modes afin d'avoir une
qualité de statistiques et de renseignements pour l'ensemble des
transporteurs. C'est une banque d'informations.
Mme Harel: Précédemment, le ministère avait,
je pense, étudié diverses avenues possibles en termes de parc
centralisé de transport de marchandises de façon à rendre
ce transport plus efficace, en particulier dans un milieu urbain comme
Montréal. Je pense qu'un représentant du ministère avait
même fait valoir, lors de colloques ou de congrès, ce point de
vue. Qu'en est-il maintenant? Je pense que le sous-ministre M. Michaud
lui-même, ou tout au moins un représentant du ministère,
avait fait connaître les travaux qui s'étaient faits sur cette
question. (12 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Quitte à laisser la
parole à M. Michaud, ce qu'on me dit à ce moment-ci, c'est que
l'expérience n'a pas été très concluante. Si vous
avez des questions plus précises, M. Michaud pourrait répondre
assez aisément.
Mme Harel: L'expérience n'a pas été
concluante.
M. Michaud (Pierre): Le CIDEM avait déterminé un
site et ce site s'est avéré inutilisable à un moment
donné. Pour l'instant, le dossier est au point mort.
Mme Harel: L'expérience, dans le fond, n'a jamais
été réellement appliquée.
M. Michaud: II y a d'autres transporteurs qui se regroupent pour
faire des centres de distribution de marchandises. Certains transporteurs l'ont
fait eux-mêmes, mais celui de Montréal dont vous parlez, mis de
l'avant principalement par le CIDEM pour arriver à un centre de
distributions, est au point mort actuellement.
Mme Harel: En fait, le projet n'a jamais vu le jour.
M. Michaud: Non.
Mme Harel: Donc, l'expérience n'a pas été
concluante parce qu'elle n'a pas été réalisée,
finalement.
M. Michaud: Cela existe. Chez d'autres transporteurs, il y a des
regroupements de transporteurs qui se servent de leurs équipements d'une
façon commune.
Mme Harel: Je pense que l'opinion publique a été
très sensible à toute la question du transport des
matières dangereuses, particulièrement à l'occasion des
problèmes qui ont été vécus dans le tunnel
Louis-Hippolyte-Lafontaine. La réglementation sur le transport des
matières dangereuses, qui en interdit le transport dans les tunnels,
notamment, est-ce qu'actuellement vous avez des rapports d'étape sur la
mise en vigueur de cette réglementation? Est-ce qu'il y a...
M. Michaud: C'est surtout de la formation qui a été
faite principalement par l'association des camionneurs. Ils ont
travaillé de façon très intensive à la
formation des chauffeurs, en rapport avec la nouvelle
réglementation. Quant au respect du transport des matières
dangereuses dans les tunnels, la Sûreté du Québec a
amené des forces vives pour contrer le passage des véhicules dans
les tunnels. Selon les indications qu'on a, c'est beaucoup mieux
surveillé qu'auparavant. Avant, il n'y avait pas de panneaux qui
indiquaient ce qui n'était pas permis; maintenant, it y a des panneaux
pour dire que les matières dangereuses ne sont pas permises dans les
tunnels. H y a un panneau rouge qui montre une interdiction, il y a un panneau
vert qui montre la route à prendre avec ces matières
dangereuses.
Cela existait dans les autres provinces. Cela a été
appliqué en date du 1er février au Québec. Le panneau
avait été dévoilé quelques jours avant, par
mégarde, et cela a créé un certain émoi, mais je
pense que tout a été corrigé. À Montréal,
avec tous les intervenants - la presse, les transporteurs, tout le monde
était la - a eu lieu une très grosse conférence de presse
pour mettre au point cette réglementation.
Mme Harel: II vous semble que la surveillance est adéquate
présentement.
M. Michaud: Elle est accrue.
Mme Harel: Elle est accrue et elle permet l'application efficace
du règlement.
M. Michaud: Avant, n'ayant pas de panneaux sur les routes, le
camionneur, même s'il savait que c'était interdit, pouvait se
risquer à passer par une certaine route. Maintenant, avec les panneaux
qui l'interdisent, c'est plus facile pour les camionneurs de prendre la voie
réglementaire.
Mme Harel: Vous concluez qu'ils la prennent?
M. Michaud: Oui.
Transport ferroviaire
Mme Harel: M. le Président, toujours à
l'élément 3, je pense que nous pouvons examiner l'implication du
ministère dans le domaine du transport ferroviaire. Je pense que le
ministre, avec raison, a fait valoir que cette juridiction a quand même
sa raison d'être, notamment en raison de l'obligation de surveillance en
matière de sécurité. Le ministre est certainement
informé des déraillements récents qui se sont produits
dans une région qui nous est très chère, celle du
Bas-Saint-Laurent, particulièrement dans le centre-ville de Newport.
Est-ce que des représentations ont été faites par le
ministre sur cette question? Vous êtes certainement informé qu'il
semble que ce soit la vétusté des voies qui ait provoqué
ce déraillement. Le train roulait, semble-t-il, à une vitesse
très réduite, ce qui est le cas habituellement. Est-ce qu'on peut
vraiment croire - j'imagine que les services appropriés du
ministère ont remis un rapport au sous-ministre ou au ministre - que ce
déraillement a été causé par le mauvais état
de la voie? Est-ce que la responsabilité peut en être
attribuée au mauvais état de la voie ou s'il y a d'autres
raisons?
M. Côté (Charlesbourg): Je suis bien heureux de voir
l'intérêt que Mme la députée de Maisonneuve porte
aux champs d'intérêt du fédéral. C'est nouveau. Ha!
Ha!
Mme Harel: Pour les rapatrier, encore faut-il s'y
intéresser!
M. Côté (Charlesbourg}: Ah! C'est dans ce
sens-là. Bon. Alors, je demanderai un rapport.
Vous aurez facilement compris que c'est un chemin de fer qui
relève en totalité et en exclusivité du gouvernement
fédéral. Finalement, chez nous, à la direction,
l'intérêt était de préparer un projet de loi pour
les transports guidés qui devrait normalement être
déposé à l'automne mais nous avons quand même, comme
je le disais dans mon texte d'introduction, un réseau très
limité de chemins de fer que nous suivons et c'est davantage une
responsabilité fédérale. J'ai une réunion avec M.
Mazankowski pour faire le bilan de nos dossiers en commun le 8 mai.
Certainement que je porterai à son attention certains de ces
problèmes, même si ce n'est pas de juridiction provinciale. Cela
se passe quand même sur le territoire québécois.
Mme Harel: Oui, parce que je vous rappellerai vos propos,
très justes d'ailleurs, à l'ouverture de cette commission: Cela
peut sembler étrange, disiez-vous, que le ministère soit
doté d'une Direction du transport ferroviaire mais cette direction a
quand même sa raison d'être, d'une part, à cause de nos
obligations de surveillance sur ces compagnies en matière de
sécurité.
Je pense que, pour la population de la Gaspésie, il y a
certainement eu un émoi d'apprendre que les deux accidents qui se sont
produits l'ont sans doute été... Cela n'a jamais
été confirmé par l'agent de relations du CN mais il semble
de commune renommée dans cette région que cela l'a
été à cause du mauvais état de la voie. Je pense
qu'il y aurait certainement des représentations à faire sur cette
question.
M. Côté (Charlesbourg): Je prends bonne note des
propos de Mme la députée de Maisonneuve que je transmettrai
personnelle-
ment à M. Mazankowski.
Mme Harel: Vous rencontrez votre homologue fédéral.
Qu'en est-il de l'application de l'entente auxiliaire en matière de
transport?
M. Côté (Charlesbourg): II y a toute une
série de dossiers qui sont en cours. Je dois vous dire qu'à mon
grand étonnement à mon arrivée il ne restait pas beaucoup
de marge de manoeuvre pour de nouvelles initiatives. On se souviendra de
l'épopée de la coccinelle quelque temps avant la période
électorale dans le cas de Vanier: la coccinelle voulait arrêter le
train, pour la signature d'une entente, dans un viaduc.
Mme Harel: C'est réclamé par la population depuis
longtemps.
M. Côté (Charlesbourg): Réclamé par la
population et finalement confirmé hier par le protocole que nous avons
expédié à la ville de Vanier qui accepte d'être le
maître d'oeuvre des travaux qui, dans ce cas, pourront débuter en
1987.
Concernant l'entente, il y a effectivement beaucoup d'argent pour des
projets spécifiques, que ce soit le projet routier Alma-La Baie, que ce
soit celui sur la route 138, que ce soient certaines expériences de
recherche. À ce qu'on me dit il ne reste pas grand-chose dans l'entente.
Mais, dans chacun des cas, il y a une progression normale dans la
préparation des plans et devis ou des travaux préliminaires qui
amèneront ces dépenses, sauf que ce qui est très
inquiétant à ce moment-ci c'est que le montant d'argent
octroyé à l'entente ne sera certainement pas suffisant pour
réaliser l'ensemble des projets soumis à l'entente. Un seul
exemple: Pour ce qui est du projet Alma-La Baie - j'imagine qu'on discutera
davantage de la construction cet après-midi -on prévoyait 25 000
000 $ pour la réalisation de ce que nous avions envisagé et le
coût estimé à ce moment-ci est de 75 000 000 $. Il y a donc
de gros problèmes d'ajustement, lorsqu'on parle de 25 000 000 $ alors
que le coût est de 75 000 000 $. Il y aura certainement des discussions
concernant l'entente avec M. Mazankowski.
Mme Harel: A moins qu'il n'y ait d'autres questions de la part de
mes collègues...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: J'aimerais revenir sur le transport des marchandises.
J'étais très fier tantôt quand le ministre a
mentionné - il semble connaître assez bien le dossier - l'ANCAI.
Il faudrait se rappeler que ces gens-là ne semblent pas vouloir accepter
la compétition tandis que tous les autres transporteurs du Québec
vivent en compétition, aussi bien dans le transport par camion que
ferroviaire. Je pense que vous en êtes venu à leur dire, pour les
amener à se concurrencer entre eux, d'inviter d'autres membres dans leur
association. Je pense que c'est à peu près cela?
M. Côté (Charlesbourg): Pas dans le but de
créer un monopole, mais dans le but que quelqu'un puisse défendre
leurs intérêts collectivement dans le sens que des revendications
peuvent s'appliquer à l'ensemble des travailleurs, en termes de
réglementation ou d'assouplissement de réglementation. C'est un
canal qui peut être valable comme d'autres. Ceux qui pensent qu'il y aura
des monopoles, dans ce cas-là, il n'y en aura pas. Je pense qu'il y a
une compétition saine à ce niveau-là. J'ai aussi dit aux
gens de l'ANCAI dimanche dernier qu'il est totalement inacceptable que quelques
individus, membres de l'ANCAI, en particulier sur la route 132 où il y a
des travaux le long de la mer, menacent depuis des années et font ainsi
faillir des entreprises qui respectent les règles du jeu et qui, sous le
coup de la menace, empêchent ou retardent des travaux de construction.
Cela est totalement inacceptable et je leur ai dit que nous allions prendre les
mesures nécessaires pour que ces situations cessent et qu'ils avaient
besoin d'épurer leur association de ces individus pour avoir une
meilleure réputation.
M. Gauvin: Je voudrais me rassurer. C'est un fait que les
transporteurs de l'ANCAI vont jusqu'à retarder certains petits travaux
municipaux en disant qu'ils n'ont pas le temps de nous donner le service de
camionnage à cette date-là et ils nous demandent d'attendre. Je
dis "nous" parce que j'étais maire il y a quelques mois. Cela pose
parfois de sérieux problèmes dans les délais de travaux
dans les municipalités. On parlait tantôt de la
compétition, ces gens ne connaissent pas la compétition, ils ne
semblent pas s'y être adaptés et ils ne se gênent pas, quand
ils ont du temps libre, pour aller faire de la compétition à
d'autres transporteurs du Québec dans le transport de marchandises. Je
voulais porter cela à votre attention et je pense que vous y êtes
déjà sensibilisé.
M. Côté (Charlesbourg): Juste une petite information
à Mme la députée de Maisonneuve sur... Il existe au niveau
fédéral-provincial un comité sur la sécurité
dans le vrac. Il y a des échanges assez réguliers en termes de
préoccupations sur ce qui nous concerne. Ils sont concernés
aussi
et, dans ce sens-là, il y a des échanges assez... Sans
être au parfum des dernières informations, je pense que chacun
fait son travail.
Mme Harel: Est-ce que c'est ferroviaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, on pourrait peut-être
examiner maintenant les crédits de la Commission des transports du
Québec, si nous avons terminé les éléments 1, 2 et
3.
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous me le permettez, Mme
la députée de Maisonneuve, est-ce que le programme 1,
Systèmes de transports terrestres, éléments 1, 2 et 3, est
adopté?
Une voix; Adopté. (12 h 30)
Commission des transports du Québec
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous allons
maintenant passer au programme 2, Commission des transports du Québec.
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le ministre, la
Commission des transports du Québec subit 20 % de l'ensemble des
coupures du ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Juste une question au
préalable, madame. Est-ce qu'on doit aborder le transport scolaire ce
matin?
Mme Harel: Oui, on va revenir au transport scolaire par la
suite.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va.
Mme Harel: La question est très simple: Où vont se
faire les compressions au chapitre de la rationalisation interne, à la
Commission des transports du Québec? 20 % des compressions de l'ensemble
du ministère vont au chapitre de la rationalisation et autres mesures.
Comment se ventile cette rationalisation interne pour la Commission des
transports?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me dit, c'est que,
finalement, chaque année la Commission des transports fait son travail.
Un certain nombre de postes n'étaient pas comblés. On me dit ici:
que la compression des postes passe de 274 permanents à 248, selon les
informations que je possède, ce qui fait la compression de 756 000
$.
Mme Harel: Est-ce que vous nous dites que ces 30 postes
étaient actuellement vacants?
M. Côté (Charlesbourg): Là-dessus, je vais
laisser M. Marcil vous répondre. Vous aurez davantage une meilleure
réponse que celle que je pourrais vous fournir.
M. Marcil (André): Effectivement, ce sont des postes
vacants qui sont disparus de notre budget à compter du 17
décembre dernier. Il y a aussi, pour expliquer la réduction du
budget, le fait qu'au cours de l'année précédente nous
avions réduit de plusieurs postes, sept ou huit postes, le nombre de
postes à la commission en les transférant à d'autres
ministères. Pas parce qu'on nous l'a demandé, mais
nous-mêmes nous avions transféré, par exemple,
l'équipe de recherche de la commission. Je les avais offerts, ces postes
et crédits, à un autre ministère. Il y a eu un transfert
de postes qui a été fait en cours d'année. C'est une
habitude, de toute façon, à la commission; on avait toujours
plusieurs postes vacants, inutilisés.
Mme Harel: M. le ministre, la Commission des transports
relève directement de vous. Vous nous dites qu'il faut s'attendre
à des changements qui se situeront au-delà des modalités
de fonctionnement. C'est très élégamment dit, mais
qu'est-ce que cela signifie exactement?
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai fait de
manière élégante parce que je savais à qui j'aurais
affaire comme critique de l'Opposition. C'est que, finalement, avec toute la
réforme de la réglementation, je pense qu'il serait illusoire de
penser que cela n'amènera pas des modifications substantielles à
la Commission des transports. Dans ce sens, c'était aussi une
préoccupation des gens de la commission qui, à un certain moment,
ont assisté, en compagnie du président de la Régie de
l'assurance automobile et de quelqu'un de chez nous, à des rencontres
interprovinciales. Dans la mesure où il y a simplification de la
réglementation, une simplification des permis - c'est une étape
que nous pourrons aborder ultérieurement - au lieu d'avoir 67 permis, si
vous en diminuez le nombre à 5, forcément, cela aura un impact
sur la Commission des transports, de même que tout ce qui s'en vient en
termes de déréglementation, en termes de simplification de la
réglementation, ne serait-ce qu'un règlement que nous sommes
à travailler au niveau des permis de transport où nous aurons
davantage de permis qui vont relever du nombre d'essieux plutôt que toute
la panoplie des
permis que nous avions antérieurement. Si nous passons, si je ne
m'abuse mais je vous le dis sous toute réserve, de 47 sortes de permis
pour arriver à 5 permis, c'est clair qu'il y aura un volume de travail
moins grand. Dans ce sens, il va inévitablement y avoir une série
de choses que nous verrons avec le président de la commission
très prochainement et des gens de chez nous.
Mme Harel: Est-ce que cela fait partie des commissions ou
régies qui ont été l'objet d'une étude par le
comité ad hoc mis sur pied par le premier ministre?
M. Côté (Charlesbourg): La totalité des
commissions ont fait l'objet de l'étude; donc, la Commission des
transports aussi.
Mme Harel: Le rapport du comité qui a fait cette
étude, vous a-t-il été transmis également?
M. Côté (Charlesbourg): Comme à tous les
membres du Conseil des ministres en séance régulière du
Conseil des ministres, avec tout ce que cela suppose comme restriction de
publication.
Mme Harel: Je n'ai pas d'autres questions sur la Commission des
transports. J'en profite pour saluer son président.
Le transport scolaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 2,
Commission des transports du Québec, est adopté?
Mme Harel: Gestion interne.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse.
Gestion interne et soutien
Regroupement des bureaux du ministère à
Charlesbourg
Mme Harel: M. le Président, nous allons devoir, au
chapitre de la gestion interne, examiner avec le ministre les mesures de
rationalisation qu'il entend adopter. Gestion interne, évidemment, c'est
le fonctionnement comme tel du ministère. J'en profite pour lui demander
s'il entend poursuivre ce projet qui lui tenait à coeur, sernble-t-il,
de déménager les bureaux du ministère à l'Atrium,
à Charlesbourg.
M. Côté {Charlesbourg): Est-ce que vous parlez
uniquement de la section transport scolaire?
Mme Harel: Non. Des voix: Ah! Ah! Ah!
Mme Harel: Nous allons aborder la gestion avant d'examiner les
crédits du transport scolaire.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très heureux
que vous posiez la question. Comme vous allez le voir, dans cette
lancée, je suis, là aussi, en conformité avec ce que mes
prédécesseurs avaient entrepris. Mon prédécesseur
avait effectivement fait état de la volonté du ministère
de regrouper sous un même toit l'ensemble des 2000 à 2500
fonctionnaires dans la région de Québec pour une plus grande
efficacité. Vous le savez fort bien, il y a des fonctionnaires qui sont
sur le boulevard Charest,' il y a des fonctionnaires qui sont sur la rue
Dorchester. On loge dans un édifice de 31 étages à
l'Auberge des Gouverneurs; il s'agit de s'y rendre pour voir que l'accès
est assez difficile et que, si c'était un édifice de trois ou
quatre étages au lieu de 29, cela nous permettrait de régler bien
plus de problèmes. Cela a assurément été la
volonté du ministère, avant même que j'arrive, d'être
regroupé sous un même toit.
Si j'ai bonne mémoire, en août 1985, le Comité
ministériel permanent de l'aménagement et du développement
régional, à la demande de la Société
immobilière du Québec, qui avait alors à revoir l'ensemble
du parterre immobilier de la région de Québec, à la
demande de M. Jean-François Bertrand, alors député de
Vanier et ministre responsable de la région de Québec, avait
acheminé une demande au Conseil du trésor, qui visait à la
fois l'édifice de la Régie de l'assurance automobile au-dessus de
la gare intermodale et aussi à transférer à l'Atrium le
ministère des Transports du Québec. Ce document a
été soumis au Conseil du trésor, donc, une volonté
gouvernementale et ministérielle très clairement exprimée
et, à sa séance du 2 octobre 1985 - j'imagine qu'on devait
prévoir un certain nombre de choses qui devaient arriver - on a tout
simplement suspendu l'adoption de cette proposition venue de la SIQ et
adoptée par le Comité ministériel permanent de
l'aménagement et du développement régional comme
étant la volonté très clairement exprimée du
gouvernement précédent.
À mon arrivée au ministère, j'ai toujours dit que
Charlesbourg était le parent pauvre du parterre immobilier de
l'agglomération de Québec et je continue de le dire avec encore
beaucoup plus de fermeté parce que 0,4 % des édifices du
gouvernement sont sur le territoire de Charlesbourg, 72 % dans la ville de
Québec, 23 % dans la ville de Sainte-Foy, 4,4 % dans la ville de
Beauport. Cela laisse 0,4 % à la ville de Charlesbourg. Dans ce
sens-là, il y avait des besoins. Quand on parle d'équilibre sur
le plan régional, c'est effectivement ma volonté très
ferme. J'ai
rencontré, à plusieurs reprises, et dès le 13
décembre, le lendemain de mon assermentation, en présence de M.
Michaud, mon sous-ministre, le président de la Société
immobilière du Québec pour me faire rapport sur le dossier de
transfert et, par la suite, j'ai rencontré, au cours des récents
mois, le ministre responsable de la Société immobilière,
M. Gilles Rocheleau, et encore hier j'ai eu avec lui des discussions à
ce sujet. Le dossier progresse, à la grande satisfaction des
autorités du ministère qui, avant mon arrivée et à
la suite de mon occupation ministérielle des lieux au mois de
décembre, ont réitéré devant la
Société immobilière la volonté du ministère
d'être logés sous un même toit. J'ose espérer, pour
le plus grand bénéfice, d'abord, des fonctionnaires du
ministère qui seront regroupés sous un même toit,
deuxièmement, pour un plus grand équilibre sur le plan
régional des citoyens de Charlesbourg, que le Conseil du trésor
saura acquiescer dans les plus brefs délais à la demande soumise
par le président de la Société immobilière du
Québec.
Mme Harel: Donc, on doit en conclure que le Conseil du
trésor a sûrement sur sa table une demande en ce sens.
M. Côté (Charlesbourg): Renouvelée.
Mme Harel: Cela vaut pour la Régie de l'assurance
automobile et dans les bureaux qui surplomberaient également la gare
intermodale?
M. Côté (Charlesbourg): C'était, du moins,
l'essence de la conversation que j'ai eue avec le ministre responsable et
député de Hull.
Mme Harel: Très bien. Je connaissais, évidemment,
cette volonté du ministère de réunir tous les services
sous un même toit. Donc, le projet qui serait actuellement a
l'étude au Conseil du trésor serait à la fois celui
d'installer des bureaux de la Régie de l'assurance
automobile».
M. Côté (Charlesbourg): C'est le problème de
l'ensemble du parterre immobilier de la région de Québec et des
besoins, compte tenu du décret de 1979 adopté par votre
gouvernement, qui était très clair, à savoir que de
nouvelles immobilisations dans le domaine du partage immobilier dans la
région de Québec devaient se situer au nord et non plus sur la
colline parlementaire. Je serais très heureux, et probablement vous
aussi, dans la mesure où cela se ferait, de confirmer ainsi qu'une
promesse du Parti libéral et aussi une promesse du Parti
québécois serait remplie. Parce que, le 20 novembre 1985, dans
le
Journal de Québec, il y avait un engagement du Parti
québécois de transférer 2000 fonctionnaires du
ministère des Transports et du ministère de l'Énergie et
des Ressources -c'est encore mieux, vous avez à la fois le
ministère des Transports et celui de l'Énergie et des Ressources;
on n'est pas fermé à cela - à l'Atrium de Charlesbourg
d'ici deux ans.
Comme vous le voyez, au moins là-dessus, il y a une
communauté de pensée. Je serai très heureux d'apprendre
à mes fonctionnaires que c'est le voeu unanime de l'Assemblée
nationale.
Mme Harel: Votre préoccupation de donner suite à
cet engagement du Parti québécois vous honore.
M. Côté (Charlesbourg): Et d'autres aussi. C'est
dans la continuité.
Mme Harel: Cette année, avez-vous dit?
M. Côté (Charlesbourg): Pour cette année. On
se reverra.
Mme Harel: La variation importante prévue dans les
crédits au programme Gestion interne et soutien, c'est une variation de
-24 %. C'est une variation très substantielle, une des plus
substantielles de tous les éléments des programmes du
ministère. Elle s'explique par le fait qu'il n'y a plus de
crédits additionnels à des fins d'amélioration du
réseau municipal. Pouvez-vous nous l'expliquer plus amplement? (12 h
45)
M. Côté (Charlesbourg): Avec empressement. C'est le
genre de question que j'attendais avec impatience. Si on compare, il faut
comparer les mêmes périodes. Pour bien se comprendre, si on veut
que ce soit comparable, on ne comparera pas ce qui s'est fait à la fin
de l'exercice financier par rapport à ce qui se fait au début. Il
faut comparer ce qui est comparable. Je prends le budget déposé
à pareille date l'an passé, on s'entend bien, programme 5,
élément 4, Aide à l'amélioration du réseau
municipal, subventions par activité. Je pourrais le déposer si
jamais il n'était pas contenu dans le cahier que vous avez. Premier
point, Ponts municipaux, 1985-1986, 3 850 000 $; 1986-1987, 4 000 000 $. Donc,
amélioration.
Mme Harel: En dollars courants, compte tenu de l'augmentation du
coût de la vie.
M. Côté (Charlesbourg): On va vous mettre au
courant. Ne vous inquiétez pas. On s'en vient. Pistes cyclables, 1 250
000 $, 1985-1986; 1986-1987, 987 000 $. Donc, recul. Chemins municipaux,
troisième point, 1985-1986, 3 797 100 $; 1986-1987,
7 191 472 $ dont - c'est ça qui est important - 6 600 000 $
engagés pas bien longtemps avant les élections. Vous comprenez
que, si on fait l'addition, pour périodes identiques en 1985-1986 et en
1986-1987, le budget total en 1985-1986 était de 8 897 100 $ alors que,
pour 1986-1987, il est de 12 178 600 $. Je salue donc, dans cette ère de
compressions, l'effort additionnel qu'a dû faire le gouvernement à
ce chapitre par rapport à l'an dernier.
Mme Harel: M. le ministre, je vous demanderais de nous en donner
copie parce que cela ne correspond pas à la ventilation des
crédits à voter par programme.
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne correspond pas.
Mme Harel: Par exemple, en matière d'aide à
l'amélioration du réseau municipal il y a un montant total,
avez-vous dit, de 12 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): C'est comme je vous l'ai
dit, Mme la députée, les livres sont ouverts. Vous allez voir des
petites notes. Il y a de petites notes qui sont très
intéressantes. Je vous les remets. Pas de problème.
Mme Harel: M. le Président, je vais vous proposer ceci
compte tenu de l'heure tardive. Nous allons réserver
l'élément 4, ou, si vous voulez, nous allons plutôt
réserver le programme 5 de manière à compléter
avant la fin de nos travaux, ce matin, comme nous l'avons fait
précédemment, les programmes 1 et 2. Quand nous reviendrons aux
programmes 3 et 4, nous réexaminerons cette question. Comme ça,
nous pourrions immédiatement examiner le programme 6.
M. Côté (Charlesbourg): Juste une petite information
pour votre moment de réflexion pendant la pause d'une heure. En effet,
les chiffres ne correspondent pas. Je vous ai bien dit: Période par
période. Le gouvernement précédent a, dans des budgets
supplémentaires, ajouté des sommes. Mais ce que je vous dis,
c'est que le gouvernement actuel n'est pas, non plus, fermé à
l'hypothèse de... On comparera les étapes de fin d'année
à fin d'année, mais comparons ce qui est comparable à ce
moment-ci.
Mme Harel: Je proposerais à la commission,
peut-être, de disposer tout de suite - ce sera fait - des programmes 1 et
2, d'examiner le programme 6 et de réserver le programme 5 pour d'autres
interventions cet après-midi, de même que les programmes 3 et 4,
comme c'était convenu.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va,
Mme la députée de Maisonneuve. Le programme 1,
Systèmes de transports terrestres, éléments 1, 2, et 3,
est-il adopté?
Mme Harel: Oui, il l'avait été tantôt.
Le Président (M. Saint-Roch): Programme 2, Commission des
transports du Québec?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons maintenant
poursuivre avec le programme 6, Transport scolaire.
Transport scolaire
Mme Harel: M. le ministre, ce budget du transport scolaire est
substantiel et, parmi la liste des dossiers qui avaient trouvé une
amorce de solution de la part de vos prédécesseurs, il y a
certainement celui du transport scolaire. Vous faites valoir avec raison, que
l'octroi de contrats de trois ans peut permettre, maintenant, de la part des
commissions scolaires, une planification. Vous nous dites avoir l'intention de
revoir le mode de financement du transport scolaire afin de consolider les
responsabilités des commissions scolaires. Qu'est-ce que vous entendez
faire dans ce secteur au cours des mois qui viennent?
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous le savez, le
gouvernement du Québec paie à 100 % le transport scolaire. Le
programme en cours a permis de franchir une étape importante en termes
de responsabiliser certaines commissions scolaires, de donner aussi une
certaine stabilité à l'industrie, qui en avait besoin, avec des
contrats de trois ans. Mais le gouvernement paie toujours à 100 %.
Comme vous le savez, ce programme permet aux commissions scolaires, dans
la mesure où elles ont des économies, de les conserver et, s'il y
a des déficits, de les absorber. Dans le problème que nous avons
vécu avec la commission scolaire de Terrebonne, plusieurs
représentations ont été faites au ministère des
Transports pour intervenir dans le dossier, alors que nous n'avions, compte
tenu des contrats que nous avions avec la commission scolaire, aucune
espèce d'autorité pour le faire. La demande était
très claire: Si on le donne, allez-vous nous le redonner? C'était
aussi clair que cela. On peut donner ce que les gens demandent, mais est-ce que
le gouvernement du Québec va nous donner l'argent additionnel pour
être capables de faire face à la musique? Cela a été
non. Si vous êtes responsables, vous l'êtes. Réglez vos
problèmes entre vous. Ils n'ont pas été capables et le
ministre de l'Éducation a dû
intervenir avec un projet de loi spécial dans ce domaine.
J'ai rencontré des représentants de l'ATEQ pour en
discuter très brièvement. Nous avons promis de nous rencontrer
à nouveau, de revoir ensemble la possibilité de faire des choses
additionnelles pour le transport scolaire, espérant pouvoir
récupérer aussi là, un certain montant d'argent qu'on
pourra affecter à d'autres fins.
Mme Harel: En fait, c'est un voeu que vous exprimez, parce qu'il
y aura maintien du plan triennal. Doit-on comprendre qu'il y a maintien du plan
triennal?
M. Côté (Charlesbourg): Au moment où on se
parle, oui. Si vous avez compris que c'est un voeu, c'est un voeu dans
l'espérance qu'il se réalise.
Mme Harel: Vous nous dites vouloir associer les
représentants des commissions scolaires et des transporteurs à
cette réflexion. Entendez-vous le faire dans le cadre d'une consultation
publique?
M. Côté (Charlesbourg): On va d'abord commencer par
une consultation privée et on verra par la suite.
Mme Harel: Donc, j'en conclus que vous avez simplement un
objectif lointain, qui est celui que cela coûte le moins cher possible,
sans pour autant avoir des modalités de répartition du
financement à discuter à l'intérieur de pourparlers avec
des représentants.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous mettrai en garde
contre le lointain. Il y a des lointains qui sont près, avec toute la
fourchette possible en termes d'interventions dans le temps. Je tiens à
vous le préciser pour que vous ne soyez pas surprise si jamais il y a
des interventions à venir.
Mme Harel: Vos orientations sont donc quelque part
élaborées sur cette question-là.
M. Côté (Charlesbourg): Une réflexion est
amorcée. Vous savez qu'on amorce beaucoup de réflexions, comme
vous pouvez le voir, en l'espace de quatre mois. Cette réflexion se
poursuit. Il n'est pas dans mon habitude de laisser traîner chez nous les
dossiers.
Mme Harel: Est-ce qu'on doit croire qu'il puisse y avoir, pour la
rentrée scolaire de septembre, des changements qui seraient
apportés?
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez le croire. Si je
peux vous renvoyer la balle, cela peut être un voeu.
Mme Harel: M. le ministre, il y a certainement des
représentations qui vous ont été faites, notamment par la
Fédération des employés de services publics
affiliée à la CSN, en vue d'obtenir une révision
complète de la loi 31 sur le transport scolaire. Est-ce que cela a
été porté à votre attention?
M. Côté (Charlesbourg); On me dit que non. À
ce que je peux voir, vous seriez un bon intermédiaire.
Mme Harel: Il semble que, le 4 avril dernier, les travailleurs et
travailleuses du secteur du transport scolaire se soient réunis et aient
communiqué avec votre collègue du ministère de
l'Éducation. Mais, évidemment, la loi 31 est sous votre
juridiction.
M. Côté (Charlesbourg): À quelle date en
avril?
Mme Harel: Le 4 avril.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Cela n'a pas
été porté à ma connaissance à ce moment-ci.
Parmi les responsables du ministère qui sont autour de moi, aucun n'a
été contacté, du moins ceux qui sont ici.
Mme Harel: J'imagine que cela sera fait. Il semble que le plan
d'action qui était mis de l'avant par ces porte-parole consistait
à réviser l'octroi des contrats de transport. Cela ne va pas dans
le même sens que vous?
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'êtes pas
mêlée avec le 4 avril et le transport par autobus?
Mme Harel: Non, ce sont les mêmes dates. Dans le fond,
c'est peut-être la même réflexion qui ne nous permet pas de
connaître actuellement les orientations. Mais, on y reviendra.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, j'attendrai qu'on me
fasse part de ces points de vue. On les analysera chez nous de la même
manière qu'on analyse les autres.
Mme Harel: Je n'ai pas d'autre question sur cet
élément.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cela termine le
programme 6, Mme la députée de Maisonneuve?
M. Gauvin: M. le Président, j'aurais juste une petite
question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: M. le ministre, ici - on parlait tout à l'heure
de contrats de trois
ans - on dit: La deuxième et la troisième année du
contrat, indexation des prix en fonction de l'indice des prix à la
consommation. On ne parle pas de la première année, je comprends,
parce que la première année était négociée.
Il y avait une habitude qui avait été prise: les commissions
scolaires offraient un contrat de trois ans, dans le passé, aux
transporteurs scolaires, mais la première année, pour
réussir à les faire signer, elles n'offraient rien ou très
peu. Est-ce que c'est pour laisser cette liberté de négociation
ou...
M. Côté (Charlesbourg): De la manière dont
cela fonctionne, il y a une année de base de référence. En
l'occurrence, c'est cette année. Dans chacune des deux années
subséquentes, il y a l'indexation automatique.
Mme Harel: Une dernière question sur cet
élément. Quel est le point de vue du ministre concernant une
recommandation qui a été faite, à savoir que le transport
scolaire soit considéré comme service essentiel à
dispenser, donc, que la dispensation de ces services soit sous la juridiction
du Conseil sur le maintien des services essentiels?
M. Côté (Charlesbourg): Le Conseil sur le maintien
des services essentiels a lui-même jugé que ce n'était pas
un service essentiel puisque, dans le cas de Terrebonne, le cas lui a
été soumis et cela a été son jugement.
Mme Harel: Je pense que le conseil a simplement constaté
surtout que ce n'était pas sous sa juridiction, mais n'a pas conclu
qu'il ne considérait pas ce service comme essentiel. Il n'avait pas
à se prononcer, d'ailleurs, sur le fait qu'il le soit ou non. À
ma connaissance, il s'est simplement prononcé sur le fait qu'il n'avait
pas juridiction.
M. Côté (Charlesbourg): II paraît que vous
avez raison. Comme vous voyez, c'est facile de l'admettre. Je pense que, pour
répondre à la question de Mme la députée de
Maisonneuve, il faudrait au préalable répondre à cette
question: Est-ce que l'éducation est un service essentiel? Si
l'éducation devient un service essentiel, je pense qu'en fin de compte
le transport scolaire pourrait peut-être devenir un service essentiel. Je
prends toute la marge de manoeuvre dont j'ai besoin. À ce que je sache,
jusqu'à maintenant, il n'y a pas beaucoup de partis politiques qui se
sont prononcés sur l'éducation comme service essentiel.
Mme Harel: Nous reviendrons avec le programme Transport maritime
et aérien dès le début de nos travaux à la
séance de cet après-midi.
Le Président (M. Saint-Roch): Dois-je en conclure, Mme la
députée de Maisonneuve, que le programme 6, Transport scolaire,
est terminé?
Mme Harel: Habituellement, je pense que l'Opposition adopte les
crédits sur division.
Une voix: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la
députée, c'est votre privilège. Est-ce que le programme 6,
Transport scolaire, éléments 1 et 2, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la
députée, est-ce que je pourrais avoir votre position, s'il vous
plaît?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Mme Harel: C'est sur le plan triennal, tel que défini par
les prédécesseurs.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
suspend ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 22)
Systèmes de transports terrestres
(suite)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend donc ses travaux afin de procéder à l'étude des
crédits budgétaires de 1986-1987 du ministère des
Transports. Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président.
Permis de conduire ontarien (suite)
M. Côté (Charlesbourg): Si madame me permettait une
petite réponse, sans cesse dans le souci de bien vous informer,
relativement aux permis de conduire obtenus en Ontario, il serait
peut-être opportun, à ce moment-ci, de préciser que le
journaliste en question n'a jamais obtenu un tel permis en Ontario.
Mme Harel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des détails
que nous avons reçus sur le coup de midi. Il a fait l'expérience
jusqu'à un certain point, mais, à partir du moment où il a
donné une case postale, il n'a pu obtenir des services ontariens un
permis. Donc, l'exercice n'est pas allé jusqu'au bout. Et, pour vous
dire jusqu'à quel point, depuis sept ans, cela a quand même permis
de renforcer les mesures, hier, un individu de Rimouski ayant un permis du New
Jersey et étant au volant d'une voiture immatriculée au
Québec s'est fait arrêter par la Sûreté du
Québec. Donc, la vigilance sur nos routes est maintenant là et ce
n'est pas si simple que cela de transgresser les lois du Québec.
M. Doyon: Là-dessus, avec votre permission, M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait nous dire si les arrangements
qui existent avec l'Ontario, dont vous avez fait état par le biais de la
lettre du président de la Régie de l'assurance automobile,
existent avec le Nouveau-Brunswick, par exemple? Est-ce qu'il y a des
arrangements de même nature?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le dis sous toutes
réserves, je crois que oui, en ce qui concerne les provinces qui
touchent...
M. Doyon: ...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je vous le dis sous
toutes réserves, je pense que oui.
Mme Harel: Vous nous dites donc, M. le ministre, que le
journaliste, pour son reportage, avait procédé à
l'obtention d'un duplicata. Il s'est rendu dans un bureau d'émission de
permis de l'Ontario et il aurait pu l'obtenir, si tant est qu'il avait
procédé.
M. Côté (Charlesbourg): S'il avait fourni une
adresse en Ontario où il aurait demeuré. La procédure,
c'est qu'à partir du moment où l'Ontario expédie au
Québec le duplicata il y a vérification chez nous et, constatant
que c'était un permis suspendu, on en aurait informé l'Ontario.
Le nouveau propriétaire du permis étant en Ontario, c'est
l'Ontario qui aurait poursuivi le délinquant.
Mme Harel: S'il avait toujours sa résidence au
Québec, mais une case postale en Ontario pour ses affaires...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas possible, ce
n'est pas une case postale.
C'était le cas du journaliste et il n'a pas obtenu de permis.
Mme Harel: Mais je pense qu'en Ontario une case postale suffit.
Il n'est pas nécessaire d'avoir une...
M. Côté (Charlesbourg): Pas dans le cas...
Mme Harel: ...adresse de résidence.
M. Côté (Charlesbourg): Pas dans ce
cas-là.
M. Vaillancourt: Ici, au Québec...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: ...cela prend une adresse, pas une case
postale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, une adresse.
M. Vaillancourt: Avec un permis de conduire international, est-ce
qu'on peut conduire au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Votre question
dépasse mon niveau de connaissance. Je m'engage à prendre les
informations et à vous transmettre la réponse. Alors, on me dit
que c'est un permis complémentaire, mais il faut d'abord avoir le permis
du Québec.
M. Vaillancourt: Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, je suis bien
entouré, je peux vous donner des réponses très
rapides.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Ouverture du boulevard Ville-Marie
Mme Harel: Alors, M. le Président, on réserve donc
le programme 5 pour étude ultérieure avec mon collègue de
Joliette, qui est chargé des programmes 3 et 4 et qui examinera
également le programme 5 avec le ministre. Immédiatement avant
que nous abordions le programme 7, j'aimerais dire, -compte tenu de l'entrevue
que le ministre a donnée, il y a une quinzaine de jours, au sujet de
l'ouverture très prochaine du boulevard Ville-Marie, qui est la
continuité de l'autoroute est-ouest - pour avoir vu cette entrevue, que
le ministre avait sans doute obtenu la garantie d'une telle ouverture parce
qu'il a très fermement annoncé que ce serait presque dans le mois
qui vient. Il y a déjà deux semaines de passées. Est-ce
que l'ouverture devrait être faite dans les jours qui viennent? Vous
connaissez l'intérêt que je porte à ce dossier pour avoir
été de ceux et celles qui assistaient à la levée de
la première pelletée de terre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez...
Donc, je suis encore dans un projet de continuité. Comme vous !e
savez fort bien, dans un mois il y a quatre semaines, vous avez bien pris soin
de le dire, c'est extrêmement important. On éprouve un certain
nombre de difficultés qui ont été soulevées par les
représentants de la ville de Montréal quant à certaines
parcelles de terrain dont l'expropriation n'est pas faite. Dès ma
visite, le journaliste en question m'a sensibilisé à certains
phénomènes là-bas. J'ai demandé un rapport aux
responsables de Montréal sur l'état de la situation en
différents points, rapport que j'ai ici quant aux expropriations qui
pourraient permettre de compléter dans les plus brefs délais
cette partie de l'autoroute Ville-Marie. Ce que je peux dire à madame
c'est que nous avons procédé, dans les deux cas d'expropriation,
à des dépôts d'offres aux propriétaires. Ceux-ci
ont, si je ne m'abuse, trente jours pour donner leur réponse. Dans la
mesure où ils acceptent, cela va bien; dans la mesure où ils
refusent, c'est un petit peu plus compliqué en termes de
procédure d'expropriation et, à ce moment-là, j'aurai
à envisager des solutions. Certaines m'ont été
suggérées par les autorités de la ville de
Montréal, d'autres par les gens du ministère, mais je devrai
attendre la réponse d'Uniroyal et le résultat d'expropriation des
ensembles urbains à la proposition qu'on leur a soumise.
Donc, c'est une préoccupation très importante et nous
espérons encore pouvoir remplir la mission. Il était très
évident, au moment où j'ai eu des discussions avec les
autorités à Montréal, que l'on pouvait, avec certaines
mesures sécuritaires, ouvrir en partie un certain tronçon. Je
n'ai pas eu jusqu'à maintenant d'avis contraire, mais avec certaines
mesures sécuritaires...
Je vais vous lire un petit paragraphe de la note qu'on m'a transmise: Le
délai survenu dans l'acquisition de ces terrains ne retardera aucunement
l'ouverture à la circulation du tunnel Viger et des voies rapides du
boulevard Ville-Marie. Comme on le constate au plan attaché, l'ouverture
des rampes G et Saint-Antoine sera seule retardée de quelques mois.
Normalement, cela va dans le sens des déclarations avec la
fermeté que vous avez évoquée tout à l'heure... (15
h 30)
Mme Harel: Après la période estivale, on peut
s'attendre qu'il y ait utilisation de ces voies.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on m'avait dit - au
moment où j'ai rencontré les autorités, il y a une
quinzaine de jours, les responsables du ministère, qui connaissent le
coin mieux que moi, - c'est qu'il y avait des possibilités que ce soit
ouvert en juin dans certaines parties. Aujourd'hui, je maintiens cette
affirmation n'ayant pas eu des avis contraires de la part de mes
fonctionnaires. Dans le cas de l'expropriation qui pouvait retarder certaines
autres parties, nous avons pris les mesures nécessaires pour
accélérer les règlements. Ce qu'il faut dire, c'est que
j'aurai éventuellement une décision à prendre. Ce ne sont
pas de petites parties de terrain qui vont faire en sorte que des
investissements aussi impartants puissent être retardés
indéfiniment. Il y a des mesures de prévues dans la mesure
où nos offres ne sont pas acceptées par les expropriés. On
verra ce qu'on a à poser comme geste.
Mme Harel: Toujours concernant le même dossier,
malgré que la question puisse certainement se poser sur les intentions
du ministre dans bien d'autres dossiers. Il n'y a pas de crédits de
prévus pour l'érection de murs antibruit. Je sais que le
ministère avait procédé dans le passé à des
études substantielles. Une étude se poursuit actuellement,
d'ailleurs elle est en voie de parachèvement, sur le niveau très
élevé de bruit le long de ce qui deviendra ce boulevard. Est-ce
que les intentions du ministre sont connues en matière de... Est-ce que
le ministre s'est fait une tête, comme on dit, sur cette question de mur
antibruit? II y a un certain nombre de municipalités du Québec
qui ont fait valoir des représentations dans le sens de la
nécessité d'ériger de tels murs le long des voies
appartenant au ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très heureux
que Mme la députée me pose la question sur Ies murs antibruit.
J'ai eu l'occasion, et c'est là le bénéfice qu'on peut
retirer du fait de visiter les fonctionnaires dans leur milieu de travail,
d'échanger des propos avec des gens du ministère qui travaillent
à ces études. Effectivement, dans certains cas, on se pose des
questions sur la qualité des murs antibruit, savoir si on a autant
d'efficacité qu'on le prévoyait au départ. Il y a des gens
chez nous qui se préoccupent de cela. J'ai été à
même de constater qu'il y a un excellent travail qui se faisait au moment
de ma visite.
Oui, il y a d'autres murs antibruit qui vont se construire. Je suis
extrêmement heureux de vous annoncer, ce matin, je vais profiter de
l'occasion, que j'ai réussi à débloquer un projet qui
avait été bloqué par mon prédécesseur quant
à la construction d'un mur antibruit - comme vous voyez, chez nous, il
n'y a pas de partisanerie - dans le comté du chef de l'Opposition,
à Anjou. J'ai rencontré le maire de cette ville, au cours des
mois de janvier et février, qui se posait un certain nombre de questions
quant au mur antibruit qui était justifié sur le plan du
ministère, mais qui n'avait pas pu aboutir compte tenu de certaines
négociations avec le ministre précédent. J'ai donc
expédié à M.
le maire un protocole d'entente pour le mur antibruit qui était
nécessaire et qui était justifié quant a nous. Donc, il y
a cette préoccupation comme c'est le cas, par exemple, au niveau de
Décarie où il y a des préoccupations majeures quant au
bruit. Finalement, chez nous, il y a quand même un certain nombre de
personnes qui analysent tout cela. Juste pour vous dire, au niveau de
Décarie, les propositions varient entre 29 000 $ et 1 500 000 $. II y a
de la place pour trouver un terrain raisonnable.
Mme Harel: Où retrouve-t-on dans les crédits du
ministère la ventilation des coûts de ces murs antibruit?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un problème de
construction, finalement. On signe des protocoles avec les municipalités
dans ces cas, comme vous l'aviez fait -j'allais dire comme on l'a fait, comme
c'est dans ma région - avec le comté de Vanier le long de
l'autoroute de la Capitale. C'est pris dans le même budget, celui de
construction.
Mme Harel: C'est évidemment un dossier qui
intéresse 250 000 personnes, celui du boulevard Ville-Marie puisque de
Fullum à Viau il y a à peu près 200 000 et plus de
population. Il y avait toujours eu entente dans le sens que des passerelles
seraient érigées par le ministère pour permettre à
la population locale d'avoir accès au parc qui se trouve au sud de la
rue Notre-Dame, donc du côté du fleuve, du côté du
port de Montréal. Vous comprendrez que, Notre-Dame étant une voie
de camionnage lourd, une voie rapide et vu que les seuls parcs d'une certaine
importance de tout ce secteur se trouvent au sud, il est évident que les
populations réclament d'avoir des installations pour circuler et avoir
accès au parc. Est-ce que je dois comprendre que les deux passerelles
prévues dans l'entente entre la ville de Montréal et le
ministère seront construites dans les délais prévus?
M. Côté (Charlesbourg): Si vous me le permettez, je
vais répondre parce que je me souviens avoir eu des discussions avec MM.
Lamarre et Vanier, de la ville de Montréal, concernant ces
dossiers-là. J'avais demandé des rapports au ministère et
je les ai ici. Je peux peut-être vous en livrer le contenu -c'est livre
ouvert, lorsqu'on le peut - quant au niveau des écrans acoustiques et
aussi des passerelles. On me dit dans le rapport: "Une emprise de 15
mètres de largeur a été réservée au nord du
futur boulevard Ville-Marie pour servir de zone tampon entre la circulation et
les quartiers résidentiels situés aux environs de la rue
Sainte-Catherine. Cette zone a été dotée en 1984 d'un
aménagement paysager incluant la plantation d'arbres et la mise en place
d'un talus, le tout devant atténuer l'impact sonore sur le secteur."
Cela concerne le passé, regardons l'avenir. "En vue d'améliorer
l'efficacité de la zone en question en tant qu'écran sonore, la
ville a demandé au ministère de rehausser le talus entre les rues
Joliette et Bourbonnière et de procéder à une plantation
dense additionnelle de conifères sur toute la section allant de
Marlborough à Vimont. Le ministère des Transports du
Québec ayant confié à la firme Gendron & Lefebvre une
étude d'impact sonore du boulevard Ville-Marie pour ce secteur, il
semble préférable d'attendre les résultats de
l'étude et après l'analyse une décision pourra être
prise chez nous." On attend après l'analyse de Gendron & Lefebvre
et, dans la mesure où on aura ce rapport, on sera à même de
décider de ce qu'on fait.
Quant à la passerelle Morgan... "Alors que les
représentants du ministère des Transports veulent prévoir
entre les parcs Morgan et Champêtre une passerelle en
élévation complète, ceux de la ville demandent une
structure en semi-élévation. L'obligation de démolir la
rue Notre-Dame actuelle sur plusieurs centaines de mètres pour la
reconstruction en dépression partielle implique pour cette
dernière option des coûts additionnels de 1 000 000 $." Ce qui
veut dire que le projet de la ville vaut 2 300 000 $ alors que notre
proposition est de 1 300 000 $. "Les raisons principales invoquées par
la ville pour justifier une telle dépense étant surtout d'ordre
environnemental, le dossier a été référé
à notre service d'environnement pour étude dans le cadre du
projet accordé à la firme Gendron & Lefebvre."
Quant à la passerelle Bellerive, "des discussions couvrant les
aspects techniques de cette passerelle sont tenues présentement entre
les ingénieurs du ministère et ceux de la ville." On devrait
normalement avoir des résultats à brève
échéance. Il me fait plaisir de vous signaler en même temps
que, pour une des rares fois, un ministre des Transports provenant de l'Est du
Québec a accepté d'avoir un comité quasi permanent avec la
ville de Montréal afin de régler tous les problèmes, tous
les irritants entre la ville de Montréal et le ministère des
Transports en termes de terrains, etc. C'est un comité qui fonctionne
très très bien et qui a déjà produit un rapport
assez intéressant. Je suis très heureux de la collaboration que
nous avons dans le but d'éliminer le plus d'irritants possible et de
régler les dossiers. Semble-t-il que le pouvoir de Québec est
loin de Montréal, comme certains se plaignent que le pouvoir de
Québec est principalement détenu par les gens de
Montréal.
Mme Harel: Vous vous protégez peut-être d'une
certaine façon, M. Le ministre, et c'est heureux, du fait d'être
loin de
Montréal. Il reste qu'on doit comprendre que, les passerelles
devant être construites concurremment à la dernière partie
du tronçon du boulevard, l'appel d'offres pour la construction de la
dernière partie devait concurremment contenir également
l'érection de ces passerelles. On doit donc comprendre que cela est
retardé et que ces passerelles font l'objet d'un appel d'offres
spécifique.
M. Côté (Charlesbourg): ...oui. Selon ce qu'on me
dit, ce sera quand même assez rapidement; alors que, dans le cas de celle
de Morgan, il faut attendre le rapport Gendron & Lefebvre avant de
procéder.
Mme Harel: Le rapport Gendron & Lefebvre devrait, j'imagine,
être transmis au ministre dans les jours qui viennent.
M. Côté (Charlesbourg): Non. En juin.
Mme Harel: En juin.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Vous voulez dire qu'il vous serait transmis en juin.
Il sera transmis au ministère seulement en juin.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: J'imagine qu'il y a eu des retards qui se justifient,
parce qu'il devait l'être en janvier; il a été
retardé par la suite en mars, et maintenant vous me dites en juin.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'il y a eu,
à la suite de rencontres avec la ville, des compléments
d'études nécessaires. Et c'est ce qui est en train d'être
complété.
Mme Harel: M, le ministre, je ne sais si votre sous-ministre ou
des gens de votre ministère vous ont informé du niveau
d'intérêt que la population accorde à toute cette question
d'aménagement du boulevard et d'un réaménagement du
secteur. Je ne vous ferai pas cette histoire que, j'espère, vous
connaissez, une histoire assez triste de démolition de logements, 1300,
de départ de population, de familles, une histoire qui est en voie
d'être maintenant résolue, mais qui a amené la population
à être extrêmement attentive à chaque étape.
Je pense que M. Michaud, votre sous-ministre, en est bien informé et ses
adjoints à Montréal encore plus; et, évidemment, les
représentants de la ville de Montréal qui ont, comme les
députés, été convoqués à maintes
reprises par la population pour discuter - je dirais presque négocier -
au fur et à mesure les différents aspects d'aménagement.
Ce qui avait été, d'une certaine façon, convenu dans une
entente entre la ville de Montréal et votre ministère, c'est que
le boulevard Notre-Dame, c'est-à-dire la partie à l'est de Fullum
jusqu'à la rue Viau, pouvait être réaménagé,
disait-on au ministère, à l'époque, dans les cinq
années - cela fait déjà deux ans, bientôt trois ans
cet été, je crois - qu'il y aurait une voie de service qui,
s'ajoutant aux six voies prévues, totaliserait huit voies. Avant de
compléter l'ensemble de ces voies, il y avait entente, à savoir
qu'une étude sur l'achalandage allait être rendue publique et on
allait reprendre les données de l'époque pour tout au moins avoir
à justifier la nécessité d'une voie de service qui allait
venir, évidemment, prendre une partie du terrain pour ériger, en
sus du boulevard, une double voie.
Je veux simplement vous rappeler cette entente, parce que la population
est très soucieuse, compte tenu du passé, que des engagements
soient reconfirmés sans doute par l'actuel ministre, à savoir
qu'il y aura, à toutes les étapes, consultation par les services
appropriés du ministère, comme cela a été le cas
dans le passé, mais que pour la réalisation de la voie de service
il y aura, comme cela avait été convenu, à nouveau une
étude pour en déterminer l'utilité.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très heureux
de la question de Mme la députée de Maisonneuve qui me demandait
si je connaissais un peu le secteur. Je vais lui rappeler qu'à l'automne
1980 j'ai été l'organisateur de son prédécesseur.
J'ai donc séjourné dans le comté de Maisonneuve quelque
six semaines et j'ai été à même de constater
certaines erreurs du passé parce qu'en faisant du porte-à-porte
on peut discuter avec la population. Malheureusement, je n'ai pas pu y
retourner à l'élection de 1981 et heureusement pour vous; c'est
ce qui vous a amenée à l'Assemblée. Sans connaître
spécifiquement tous les problèmes de ce secteur, je peux dire
que, globalement, je suis sensibilisé au problème et le
ministère va respecter ses engagements à ce niveau. Nous allons
faire tout ce qui avait été convenu dans la mesure où cela
ne remet pas en cause l'ensemble du projet. C'est l'esprit dans lequel nous
abordons le dossier et c'est un peu pour cela que nous avons recontré
les autorités. J'ai rencontré personnellement les
autorités de la ville de Montréal pour faire le cheminement avec
eux. On a créé le comité dans le but d'éviter le
plus d'irritants et de longueurs possible, pour que notre intervention soit la
plus rapide. (15 h 45)
Mme Harel: Cela me rassure d'une certaine façon que vous
connaissiez bien le secteur. Si vous y avez séjourné, vous savez
qu'au bruit de ce camionnage lourd sur Notre-Dame s'ajoutent évidemment
tous les bruits des activités portuaires. J'imagine que
les résultats de l'étude que vous avez commandée
nous seront connus. J'imagine que les résultats de l'étude de la
firme seront certainement rendus publics. Je peux tenir pour acquis qu'ils le
seront. Sans doute viendront-ils tout simplement démontrer de
façon éloquente ce que la population sait, c'est-à-dire
que le niveau de bruit est extrêmement élevé. Sachant que
vous avez ce souci particulier et que vous connaissez bien la situation,
j'espère bénéficier au nom de la population que je
représente du même intérêt que la population d'Anjou,
et obtenir l'érection d'écrans acoustiques dans le secteur.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous des ambitions de
succéder au chef de l'Opposition?
Mme Harel: Non, mais j'aurais l'ambition que la population de
Maisonneuve puisse être protégée du niveau infernal actuel
dû à l'augmentation de l'achalandage du camionnage lourd depuis
l'ouverture des tronçons complétés.
M. Côté (Charlesbourg): Juste un petit
complément de réponse parce qu'on me donne une information qui
est pleinement logique. Avant de faire l'étude de trafic, nous attendons
que le tronçon Viger-Du-Havre soit ouvert, c'est normal et logique, pour
qu'il y ait une certaine stabilité, semble-t-il.
Mme Harel: Non. M. le Président, si vous me le permettez.
Selon la méthodologie de la firme qui procède actuellement
à cette étude, elle a pu la réaliser grâce aux
ordinateurs qui permettent de prévoir ce que sera l'achalandage une fois
l'ouverture du tronçon Viger complétée.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous parlais de
l'étude de la circulation et non pas des bruits.
Mme Harel: Ah! bon, l'étude de la circulation, très
bien.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Ce sera tout pour ce dossier. M. le Président,
je considère comme extrêmement important que nous examinions le
programme 7 et que nous nous laissions le plus temps possible sur cette
question du transport maritime et aérien.
M. Côté (Charlesbourg): Je commençais
à m'inquiéteri
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons maintenant
passer au programme 7, Transports maritime et aérien. Mme la
députée de Maisonneuve.
Transports maritime et aérien Quebecair
Mme Harel: Oui. Je n'ai pas les galées des échanges
qu'on a pu avoir à cette commission hier. J'aimerais
immédiatement souligner au ministre que, contrairement à ce qu'il
a laissé entendre et sous-entendre hier, ni moi-même, critique de
l'Opposition en matière de transport, ni aucun de mes collègues
n'avons obtenu les états financiers de Quebecair pour l'année
1985. Je tiens à insister sur le fait que de tels sous-entendus peuvent
laisser croire qu'il y aurait défaut dans l'intégrité des
dirigeants actuels de Quebecair. Je dois constater que malheureusement
plusieurs des allusions du ministre, hier, ont pu laisser entendre qu'il n'y
avait pas loyauté de la part des dirigeants de Quebecair a
l'égard du ministre titulaire, ce qui n'est pas le cas. Je pense qu'il
faut certainement le souligner, M. le Président. En abordant ce...
M. Côté (Charlesbourg): Si vous me permettez,
ça peut faire partie des échanges. Ce que j'ai dit hier n'affecte
en rien la loyauté des officiers de Quebecair. Le 20 mars lorsque j'ai
rencontré la presse, aux gens de l'air, il y a quelque temps, quand j'ai
eu l'occasion de déclarer un certain nombre de choses, j'ai très
clairement dit que si Quebecair se retrouvait dans une situation, sur le plan
financier, un peu difficile, avec les montants que le gouvernement y a
investis, ce n'était pas uniquement dû et ce n'était
surtout pas dû aux gens qui travaillaient au sol. J'ai dit cela et je
continue de le dire.
Mon propos d'hier, devant l'insistance de madame à vouloir
obtenir le dépôt du bilan de Quebecair, était basé
sur certains faits dont le chef de l'Opposition a eu connaissance. J'ai entre
les mains un petit document, un document interne, qui était entre les
mains du chef de l'Opposition et qu'il a cru lui-même bon de rendre
public lors d'une conférence de presse le 5 février dernier. Ce
n'est pas moi qui l'ai rendu public.
Dans ce sens, cela a éclairci un certain nombre de choses, mais
ce que je peux vous affirmer à partir d'aujourd'hui, c'est que,
contrairement à ce qui se passait sous votre administration, les
autorités de Quebecair doivent maintenant passer par la
Société québécoise des transports, qui
relève du ministre des Transports, et non plus s'adresser directement au
bureau du premier ministre. C'est la différence avec avant le 2
décembre.
Mme Harel: M. le Président, puis-je
demander au ministre de déposer ce document auquel il fait
allusion? S'agit-il du procès-verbal d'une rencontre?
M. Côté (Charlesbourg): Le document auquel je fais
allusion - vous le savez très bien - c'est le document que le chef de
l'Opposition avait entre les mains. Vérifiez...
Mme Harel: On peut tenir pour acquis que c'est le même
document?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'ailleurs, il avait
même oublié à ce moment de citer le dernier paragraphe que
je peux peut-être me permettre de vous lire.
Mme Harel: Donnez-moi d'abord le titre de ce document.
M. Côté (Charlesbourg): C'est très simple. Le
titre du document, c'est l"'Association internationale des machinistes et des
travailleurs de l'aéroastronautique, loge 1981, Dorval".
Mme Harel: Je remercie le ministre. Ce document était
affiché sur tous les babillards des différents bureaux de
Quebecair pour que l'association puisse ainsi transmettre l'information de la
rencontre qu'elle avait eue avec le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes bien
informée de ce qui se passe là-bas, pour savoir que
c'était sur des babillards.
Mme Harel: C'est évidemment accessible à toute
personne, puisque c'est là une information publique.
M. Côté (Charlesbourg): Quasi publique. Alors,
première question.
Mme Harel: M. le ministre, vous connaissez certainement bien
l'état financier actuel d'un certain nombre de transporteurs
aériens. Vous savez que l'année 1985 a été une
année difficile pour tous, enfin, pour la majorité d'entre eux.
Vous savez certainement que CP Air, pour ne pas la nommer, qui avait, en 1984,
réalisé un profit de 13 000 000 $ a dû, en 1985,
reconnaître une perte de 26 000 000 $ au chapitre du transport
aérien. 11 en est de même pour Air Canada qui, après un
profit, en 1984, de 28 000 000 $, a dû reconnaître - c'était
publié dans la Gazette du 27 mars dernier -une perte de 14 000 000 $.
C'est donc dire que 1985 a été une année difficile pour
les transporteurs aériens.
Somme toute, la question, c'est de se demander, dans ce contexte,
comparativement aux grands transporteurs, si l'état de la situation de
Quebecair relativement aux autres n'a pas été de loin meilleure
si on prend en considération le taux de croissance de ses
activités. J'aimerais, à ce moment-ci, obtenir de vous le
pourcentage du taux de croissance qu'a connu Quebecair. Vous disiez aux membres
de cette commission, hier, être en mesure de répondre à
toutes nos questions. Alors, quel est le taux de croissance de Quebecair pour
l'année 1985? Quel est son déficit réel?
Vous avez multiplié les déclarations dans les
médias en ce sens que ce déficit était plus ou moins 10
500 000 $. J'aimerais savoir du ministre quelle est la part des frais
financiers qui est attribuable au coût d'une dette en argent
américain. Quand on sait que les entrées sont en argent canadien,
quelle est la portion du déficit? D'abord, quel est ce déficit?
Et quelle est la portion du déficit qui est attribuable au financement
de la dette et, surtout, au coût encouru par le taux de change?
D'entrée de jeu, puisque le ministre participe avec son
collègue le ministre délégué à la
Privatisation à un comité conjoint mis sur pied à la suite
d'un mémoire en ce sens au CMPDE et qui doit veiller à la
privatisation, j'aimerais savoir du ministre quel est le type de solution qu'il
recherche pour la société Quebecair. Je ne parle pas des
conditions d'acquisition - on reviendra sur cela - mais plutôt du type de
solution qu'il recherche.
J'ai retrouvé dans un document du ministre
délégué à la Privatisation, parmi les
critères de succès de l'exercice, la nécessité que
le gouvernement détermine clairement -je lis le document - le type de
solution recherchée pour une société et son option
stratégique avant d'annoncer publiquement sa privatisation. La
privatisation est déjà annoncée; quel - est le type de
solution recherchée pour cette société? Le ministre
délégué à la Privatisation nous a dit cet
après-midi qu'il ne s'agissait pas de démanteler les actifs -
est-ce que cela nous sera confirmé par le ministre des Transports? - ce
n'est pas un démantèlement d'actifs, disait-il, ce n'est pas un
démembrement, c'est donc la vente d'une société. Doit-on
comprendre qu'il en est ainsi également pour le ministre des
Transports?
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous faire part de
mon étonnement cet après-midi, en Chambre, lorsque la
députée de Maisonneuve s'est levée pour poser une question
à mon collègue d'Outremont, ministre délégué
à la Privatisation. Je me suis dit: Peut-être qu'elle craint de ne
pas avoir de réponse cet après-midi ou tente de trouver, entre le
ministre délégué à la Privatisation et le ministre
tuteur, une faille quelconque dans les déclarations qui ferait qu'on
puisse nous mettre en mauvaise situation. Vous posez des questions relatives au
bilan de Quebecair. Effectivement, j'ai
fait un certain nombre de déclarations -quand même
très limitées. Le 18 décembre dernier, lorsque j'ai
demandé à rencontrer les gens de Quebecair, on avait
évoqué, à ce moment-là, un déficit d'un
montant X. Lorsque j'ai demandé de nouveau à les rencontrer, le 8
janvier, un mercredi matin avant le Conseil des ministres, on m'a
révélé un déficit possible - parce que
l'année se terminait le 31 décembre - nettement supérieur
à ce qu'on m'avait dit environ trois semaines plus tôt, ce qui m'a
grandement étonné. Par la suite, il y a eu déclaration, le
20 janvier, sur l'ensemble du dossier de Quebecair, au lendemain de l'annonce
par M. Bourassa de privatiser Quebecair, ce qui était conforme au
programme du Parti libéral, et c'était très clair. Dans ce
sens-là, on m'informe que le conseil d'administration de Quebecair est
réuni depuis ce matin et, comme la commission parlementaire
siège, ils sont privés de la sagesse du président de la
Société québécoise des transports, qui est ici pour
me seconder cet après-midi.
Normalement, Quebecair devrait, ce matin ou aujourd'hui, approuver le
bilan financier qui lui a été soumis par les comptables et
vérifié par le Vérificateur général. Donc,
ce dont nous parlons, aujourd'hui, est un document qui n'a pas encore
été approuvé et non plus transmis à l'actionnaire,
la Société québécoise des transports, pour
approbation. Par la suite, il y aura dépôt à
l'Assemblée nationale, en conformité avec la loi, du rapport de
la Société québécoise des transports, à
l'intérieur duquel sera contenu le bilan de Quebecair. Voilà pour
le bilan! (16 heures)
Quant aux opérations dont vous faisiez état tantôt,
évidemment vous vous servez de chiffres comparatifs avec de grandes
sociétés comme Air Canada, CP Air, au niveau de 1984-1985. Il
faudrait pousser la comparaison un peu plus loin pour voir ce qui se passe dans
le dossier. Nous l'avons toujours dit et nous continuons de le dires Nous
voulons privatiser Quebecair. Nous avons évoqué des principes qui
nous guident dans notre volonté de privatiser Quebecair, comme le
service aux régions, l'importance de conserver la prédominance
francophone à l'intérieur de Quebecair. Au centre des
négociations, en ce moment, avec l'éventuel acquéreur, on
a parlé de l'aspect financier; on a aussi parlé du nombre
d'emplois que nous devions tenter de conserver dans cette fusion.
Comme je l'ai dit à madame hier, l'idéal a
été échappé en 1981 lorsqu'on a parlé d'une
fusion qui était presque conclue entre Nordair et Quebecair et cela, il
ne faut jamais le perdre de vue, pour des motifs qui n'avaient rien à
voir avec une saine gestion des deniers publics. Si, en 1981, le gouvernement
du Québec avait accepté la proposition qui avait
été négociée de bonne foi et qui était
partagée par une très large majorité de membres du Conseil
des ministres, dont Jacques Parizeau à l'époque, si cette
hypothèse avait été entérinée et
confirmée, vous auriez réalisé le rêve des
francophones dans l'aviation, soit que Nordair et Quebecair deviennent une
compagnie francophone avec siège social à Montréal et
oeuvrant dans le nord de l'Ontario et dans tout le Québec. Ce
rendez-vous a été manqué et vous savez qui a fait manquer
le rendez-vous et pourquoi, aujourd'hui, nous portons la responsabilité
de ce geste posé en 1981.
Mme Harel: M. le Président, je pense que je vais reprendre
certaines questions, mais la préoccupation de la formation à
laquelle j'appartiens maintenant et précédemment a toujours
été d'en arriver à un seul transporteur régional de
première force pour le Québec. Je crois que, à maintes
occasions, il y a des efforts redoublés qui se sont manifestés
pour en arriver à cette solution qui, comme le souligne le ministre
demeure la meilleure: celle d'un seul transporteur régional majeur. Je
rappellerai notamment la proposition que, conjointement, le ministre ontarien
des Transports et le ministre québécois des Transports avaient
faite de fusionner Air Ontario, Nordair, Régionair et Quebecair pour en
faire un transporteur majeur en août 1982. À cette époque,
ce projet conjoint contenait même une proposition de participation de 20
% d'Air Canada. Je rappellerai au ministre que le ministre
fédéral des Transports avait - cela, c'est un autre rendez-vous
manqué parce qu'il y a plusieurs rendez-vous manqués dans ce
dossier - éconduit, sans autre volonté d'en discuter, cette
proposition conjointe du Québec et de l'Ontario.
Je reviendrai à la situation qui est la nôtre, maintenant,
en demandant de nouveau au ministre, pas seulement de me parler des principes
ou de me les rappeler ou de me les répéter, mais de me parler du
type de solution recherchée pour une société comme
Quebecair. Je reviens à cet énoncé d'orientation qui
devrait guider, disait-on, tout cet exercice de privatisation et où on
faisait valoir, avant même d'annoncer publiquement la privatisation, que
le gouvernement entendait déterminer clairement le type de solution
recherchée pour une société et son option
stratégique. Je repose la question au ministre: Le type de solution
recherchée, est-ce la vente de la compagnie Quebecair ou le
démantèlement de ses actifs? Première question.
M. Côté (Charlesbourg): Vous me permettrez, quand
même, de revenir à juillet 1981, parce que c'est extrêmement
important dans le dossier. Je vous ai dit tantôt que
nous avions manqué, comme Québécois, le rendez-vous
de l'histoire de l'aviation francophone entre Nordair et Quebecair. C'est
l'entêtement de M. Bernard Landry qui, en 1981, a fait avorter la fusion
Nordair-Quebecair. C'est à la suite de cela que le gouvernement du
Québec, par un communiqué du 24 juillet 1981, est intervenu en
achetant Quebecair. Cela, c'est extrêmement important.
Le rêve de tout le monde a toujours été de voir
Nordair et Quebecair fondues dans une même société de
transport aérien desservant les francophones de Québec et le nord
de l'Ontario. Nous aurions eu une compagnie vraiment solide, de premier niveau,
respectant le fait français. Vous savez que, dans certains milieux, on
disait que c'était la volonté de M. Landry de voir une cocarde
sur la queue de l'avion. Ainsi, il aurait pu se promener et atterrir à
Paris sans prendre Air Canada. C'est ce genre de raisonnement qui a
guidé l'intervention en 1981, principalement, de M. Bernard Landry et
qui a fait avorter ce dossier. Aujourd'hui, on se trouve, à la suite de
la décision que vous avez prise en 1981, obligé d'intervenir dans
le dossier de Quebecair avec des sommes de tout près de 90 000 000 $
d'investies dans Quebecair. Notre position a toujours été claire:
nous avons toujours dit avant comme après l'élection que nous
allions privatiser Quebecair.
Pour en arriver à votre question spécifique, il y a
certaines dates dont vous devez tenir compte avant de poser vos questions: le
18 janvier, un dimanche, où M. Bourassa a annoncé la
privatisation; le mardi suivant, une rencontre de presse que j'ai faite
où j'ai dit à la presse que nous enclenchions le processus de
privatisation de Quebecair. Voulez-vous me rappeler la date du
dépôt du document de M. Fortier?
Mme Harel: Vous le savez plus que moi.
M. Côté (Charlesbourg): Au mois de mars. Donc, il ne
faut pas voir entre l'action décrite dans le document de M. Fortier et
l'action déjà enclenchée pour la privatisation de
Quebecair, des erreurs de parcours ou des choses qui ne sont pas conformes
à la volonté du document de fond préparé par M.
Fortier, puisque le processus de Quebecair était déjà,
à ce moment-là, enclenché et qu'il n'a été
soumis qu'en cours de route à l'opération dont vous faites
état.
En ce qui nous concerne, les principes sont très clairs. Pour
nous, ce qui est très important au moment où l'on se parle, c'est
de garantir un service de qualité, sécuritaire, aux
régions, et les régions n'ont pas à payer plus cher que
d'autres pour être desservies. Deuxièmement, le fait
français dans l'aviation est pour nous extrêmement important.
Troisièmement, il y a quand même des sommes investies dans
Quebecair de 90 000 000 $ jusqu'à maintenant que nous tenterons de
récupérer. Ce sont les principes qui guident notre action au
moment où l'on se parle dans le processus de privatisation de
Quebecair.
Mme Harel: M. le ministre, je pense que ce serait trop facile de
faire des procès d'intention à des absents, mais je vous demande:
En 1986, est-ce que vous avez renoncé? Vous nous parlez comme si vous
aviez à ce moment-ci comme ministre titulaire abdiqué sur la
question de reprendre pied dans la voie d'un seul transporteur régional
ou d'un transporteur régional majeur?
Actuellement, Quebecair détient 34 % des actions de Nordair.
C'est certainement là un moyen de négociation que les
négociateurs ont à leur disposition.
M. Côté (Charlesbourg): II est très bien
utilisé.
Mme Harel: Je comprends que vous avez fait connaître les
intentions de votre formation politique à l'égard de la
privatisation de Quebecair, mais je ne crois pas que ce soit cette question qui
soit en cause présentement. La privatisation n'est pas...
M. Côté (Charlesbourg): Remise en question?
Mme Harel: Ce n'est pas la privatisation dont il actuellement
question, c'est le type de solutions que vous envisagez. Nous ne remettons pas
nécessairement en cause l'opportunité de privatiser Quebecair;
tout dépendra du type de solutions que vous retiendrez pour privatiser
cette société. La question que je vous repose, c'est: Ceux qui
vont l'acheter doivent-ils s'engager à la faire fonctionner?
M. Côté (Charlesbourg): Ceux qui vont acheter
Quebecair doivent répondre en premier lieu aux critères que nous
nous sommes fixés quant aux services aux régions, à la
présence des francophones, au prix et à un certain maintien du
niveau des emplois. À l'intérieur de ça, il y a une
fourchette de négociation. Ce n'est pas du fait que nous sommes des
libéraux que nous voulons nous débarrasser des
intérêts du Québec. Nous négocions cela et c'est
clair que ça fait partie de l'objet de nos négociations. Vous
aviez fort raison de dire tout à l'heure que les 34,5 % des actions
détenues était un levier de négociation extrêmement
important. Nous avons effectivement joué cette carte, jusqu'à
maintenant, à fond. Des gestes sur le plan juridique témoignent
assez régulièrement
de ce que nous avons fait pour maintenir et utiliser ce levier de
négociation afin de tenter d'obtenir le plus pour Quebecair. C'est ce
que nous continuons de faire. La semaine dernière, lorsque vous m'avez
interrogé en Chambre en me demandant si nous ne négocions qu'avec
CP Air, ou à peu près, ce qui était la nouvelle du
lendemain, vous vous êtes rendu compte, en cours de route, que vous
étiez obligée d'ajouter un transporteur aérien à
votre liste de ceux avec qui nous négocions et vous devriez
peut-être en ajouter d'autres, parce qu'il y a bien des
intéressés dans le cas de Quebecair. Même s'il y a bien des
intéressés, j'imagine qu'on réussira, à travers
tout cela, à défendre les intérêts du Québec
le plus adéquatement possible.
Mme Harel: Vous ne nous avez pas parlé du maintien du
siège social. Est-ce que cela fait encore partie des principes ou des
critères?
M. Côté (Charlesbourg): Le président de la
SQT me signalait que j'avais oublié d'en parler. J'ai la petite note ici
et je vous confirme que cela fait partie de nos préoccupations.
Mme Harel: La conception que vous avez d'un siège social,
est-ce le principal lieu d'activités? Est-ce le centre des
activités? Je pense, par exemple, à certaines banques qui ont
leur siège social à Montréal, mais qui n'ont aucune ou
presque pas d'activités et qui fonctionnent de l'extérieur.
Quelle est votre notion d'un siège social, qui fait partie de vos
critères?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que je voudrais
installer dans mon côté, c'est-à-dire quelque chose qui est
le plus gros possible.
Mme Harel: M. le ministre, vous nous dites qu'il y a plusieurs
acheteurs. Est-ce que ces acheteurs vous semblent intéressés
à continuer les opérations de Quebecair? Sont-ils plus
intéressés aux actifs ou à continuer les
opérations?
M. Côté (Charlesbourg): Vous dire, ma chère
madame...
Mme Harel: Appeliez-moi Mme la députée de
Maisonneuve, cela va être suffisant! (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Mme la députée
de Maisonneuve, il y a une multitude de personnes et de compagnies qui ont
offert de négocier avec nous l'achat de Quebecair. Pour le moment, nous
en avons repoussé un certain nombre qui, d'après nous, ne
correspondaient pas à des transporteurs de premier niveau. Les personnes
avec qui nous négocions, les compagnies avec lesquelles nous
négocions sont des compagnies très sérieuses qui ont aussi
les intérêts du Québec à coeur et qui connaissent
l'importance du nombre de personnes qu'il y a à véhiculer au
Québec. C'est ça qui guide notre négociation actuellement
et, si ce n'était pas des gens sérieux, on ne négocierait
pas avec eux. Dans ce sens, toutes les compagnies avec lesquelles on
négocie sont des gens très sérieux qui savent très
bien où on se loge, compte tenu des propositions et des principes qui
ont été évoqués sur le plan public. C'est dans ce
cadre qu'il y a négociation.
Mme Harel: Est-ce que, à ce sujet, Air Canada a
signifié son intérêt? L'article paru dans la Presse est
donc plausible?
M. Côté (Charlesbourg): Je me souviens qu'il n'y a
pas tellement longtemps, au lendemain du 20 janvier, alors que des journalistes
tentaient de rejoindre le président de CP Air pour lui demander s'il y
avait de l'intérêt à acheter , Quebecair, la réponse
était non. Je vous parle de quelques jours au lendemain du 20 janvier.
Mais comme par hasard, à un moment donné, venue de Terre-Neuve,
la réponse, c'était oui. Alors, tout est possible,
Mme Harel: M, le Président, le ministre des Transports
peut-il confirmer à cette commission que, dans le mandat qui est
confié à celui qui poursuit les pourparlers avec les
acquéreurs éventuels, il est clairement établi qu'il n'est
pas question de démanteler les actifs de Quebecair. Par exemple, un
scénario comme le suivant est-il écarté, à savoir
achat des 737 par CP Air, achat par Nordair des avions comme le Convair, les
748 par Nordair Métro et les DC 8 par Nationair? Le
démantèlement des actifs est-il écarté?
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez pour le moment?
Pour le moment, ce type de scénario est écarté.
Mme Harel: Éventuellement, vous nous laissez entendre que
vous pourriez l'utiliser?
M. Côté (Charlesbourg): Je réponds à
votre question. Vous me demandez si, pour le moment, il est question de
l'écartez; je vous réponds que, pour le moment, nous
négocions pour l'ensemble.
Mme Harel: Le mandat qui est donné à Me Fernand
Latonde exclut ce type d'option ou ce type de solution de
démembrement?
M. Côté (Charlesbourg): Le mandat donné
à M. Lalonde est assez large pour qu'un négociateur puisse faire
son travail.
Mme Harel: Vous comprendrez que pour le public en
général, les membres de la commission, en particulier, cela peut
laisser entendre, contrairement à ce que disait le ministre
délégué à la Privatisation aujourd'hui, que le
démembrement des actifs n'est pas écarté.
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez des
réponses et vous avez pris la flotte, morceau par morceau. Je dois
répondre à une question dans son ensemble. Vous me parlez des
737, vous me parlez des 748, vous me parlez des DC 8. Vous allez
peut-être me parler des bâtisses tantôt.
Quand vous me posez une question de cette nature, je suis obligé
de vous donner une réponse assez générale. Si vous me
demandez: Est-ce qu'on a eu des offres d'achat d'une partie de la flotte de
Quebecair, sur les DC 8, par exemple, par d'autres que ceux avec qui on
négocie, on va vous dire oui, pour être assez précis.
Vous allez me demander: Est-ce que vous avez entendu la demande? Est-ce
que vous avez analysé la demande? C'est non. Si vous me demandez: Est-ce
que vous allez éventuellement analyser la demande? Je vais vous
répondre: À la lumière des négociations que nous
avons avec les transporteurs de premier niveau, nous verrons.
Mme Harel: Le ministre connaît certainement bien le dossier
d'EPA.
M. Côté (Charlesbourg): Très bien.
Mme Harel: Le ministre sait certainement que la compagnie Eastern
Provincial Airways qui a été achetée par CP Air de
Vancouver a vu, contrairement aux promesses qui avaient été
faites, un très grand nombre de ses opérations
transférées à Vancouver. On me dit que même la
comptabilité a été transférée à
Vancouver, semble-t-il que même les chèques sont faits de
là. Il n'y a même plus de comptoir de cette compagnie Eastern
Provincial Airways qui dessert les Maritimes, à Montréal.
Même les pilotes qui sont membres de la CALPA se plaignent que,
contrairement à cet engagement qui, semble-t-il, avait été
pris à leur égard, il n'arrivent pas à obtenir leur
intégration dans la liste des pilotes de CP Air. Dois-je comprendre que
c'est un scénario que le ministre connaît?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un scénario que
le ministre connaît et qui est très bien campé dans te
dossier que nous avons. Tous les faits et gestes posés dans le cas d'EPA
nous sont connus. Nous nous inspirons, je dirais même quotidiennement, de
certains engagements pris et de certains gestes posés par la suite. Cela
nous rend donc extrêmement prudents dans notre négociation et,
merci pour nous, il y a eu des expériences ailleurs avant.
Mme Harel: Quant aux actions que Quebecair détient dans la
compagnie Nordair, la compagnie CP Air a présenté une offre qui,
je crois, se termine le 9 mai. Avez-vous des intentions à cet
égard?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! Certainement des
intentions.
Mme Harel: Avez-vous l'intention de vendre ces 34 %
d'actions?
M. Côté (Charlesbourg): Votre question
m'étonne un peu vu l'insistance que vous aviez tout à l'heure
à parler de l'importance stratégique des 34,5 %. Si c'est
d'importance stratégique à ce moment-ci, si cela l'a
été au mois de janvier et que nous avons signifié que nous
ne vendions pas les actions... Je ne peux pas vous dire que nous ne les
vendrons pas à l'échéance. On ne sait pas ce qui peut se
passer d'ici ce temps. Lorsque nous serons à l'échéance,
nous verrons où nous en sommes et nous déciderons à ce
moment. C'est un outil extrêmement important que nous avons entre les
mains, et que nous jouons à fond, tel que je vous l'ai dit tout à
l'heure, et que nous allons continuer de jouer à fond.
Mme Harel: Une part importante des revenus de Quebecair,
près de la moitié je pense, vient de ses activités de
nolisement. On dit régulièrement que les vols vers le sud
financent en partie ceux du nord.
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend quel
nord!
Mme Harel: Évidemment, pas ceux du Grand-Nord. J'aimerais,
d'ailleurs, connaître les intentions du ministre concernant les contrats
que détient Quebecair pour la Basse et la Moyenne-Côte-Nord. Nous
y reviendrons. Sans doute le président de la SQT peut-il nous indiquer
quelle est la part des revenus de Quebecair qui provient de ses
activités de nolisement?
M. Côté (Charlesbourg): Certaines indications de
chiffres maison - il faut les prendre comme tels - disent que le nolisement de
DC 8 est pour 30,4 % des revenus de 1985 alors que les autres nolisements y
sont pour 9,8 %, ce qui voudrait dire 40,2 %; donc, tout près de 60 %
des revenus seraient internes.
Mme Harel: Puisque vous consultez des chiffres, même
maison, il m'intéresserait de savoir quelle est la proportion du
déficit qui est imputable à la perte sur le change
étranger. On a parlé d'une perte. Quelle est
la proportion?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le sais pas. Comme les
bilans sont à être acceptés par Quebecair, je m'engage,
aussitôt que j'aurai les informations, à vous les transmettre.
Mme Harel: Je pense que c'est de notoriété publique
qu'un des problèmes de Quebecair est celui de sa sous-capitalisation.
Dans le passé, le gouvernement a assumé la dette, mais il n'y a
pas eu refinancement à long terme. C'est comme si on avait - c'est
peut-être un peu simplifier les choses -acheté des 737 avec 1 $ et
qu'on avait financé le reste. Si on exclut les frais d'amortissement et
les frais financiers, je ne sais si le président de la SQT peut nous
dire quelle est la croissance des bénéfices d'exploitation. C'est
là, pour les membres de la commission, un chiffre clé pour
comprendre la situation.
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait être
très prudent. J'ai fait des réserves quant au bilan. J'ai
donné quelques chiffres maison, comme j'ai dit. Nous allons avoir, d'ici
quelque temps, le bilan approuvé par comptable, par le
Vérificateur général, par Quebecair, par la
Société québécoise des transports. Je pense que
nous pourrons discuter, à ce moment, sur une base beaucoup plus solide.
Tout étant relatif, vous avez fait des comparaisons tout à
l'heure avec...
Mme Harel: Où pourrons-nous en discuter, M. le
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu que vous
allez vous servir, en Chambre, de toute une série de
possibilités. Cela peut être un débat du mercredi, cela
peut être la période des questions.
Mme Harel: En commission parlementaire?
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que vous êtes
jeune dans l'Opposition, vous allez apprendre tous les moyens que nous avons
utilisés. On fera face à la musique à ce moment. Lorsque
tout cela sera public, je n'ai pas d'objection à ce qu'on puisse en
discuter. Nous verrons à ce moment le forum idéal pour en
discuter. Dans ce sens, je ne veux pas mettre sur la table des chiffres maison
qui ne sont confirmés par personne. Nous sommes en phase finale. Nous
les déposerons et, à la lumière de cela, s'il y a des
questions, il y aura une discussion. S'il faut en avoir une, il y en aura
une.
Il faut quand même faire attention à ce qu'on compare. Dans
ce sens, vous avez parlé de CP Air, d'Air Canada, vous avez parlé
de profits et de pertes de 27 000 000 $ et de 13 000 000 $; il faudrait
peut-être aussi comparer les revenus d'Air Canada et de CP Air par
rapport à ceux de Quebecair. Tout est relatif.
Mme Harel: Le déficit aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On verra.
Mme Harel: M. le ministre, peut-être sera-t-il
intéressant que les membres de la commission retiennent
l'intérêt que vous portez à ce qu'on fasse une étude
approfondie. Peut-être que cela nous permettra d'accepter un mandat
d'initiative ou, tout au moins, d'utiliser les règlements qui sont
à notre disposition pour examiner les sociétés,
régies et offices. Nous pourrons passer beaucoup plus de temps, à
ce moment, afin d'avoir une vue d'ensemble de toute la situation de
Quebecair.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux vous rappeler que ce
n'est quand même pas facile d'avoir des mandats d'initiative. J'en avais
proposé un, à un certain moment, sur l'industrie touristique. Je
me souviens que votre formation politique s'était opposée
à ce mandat d'initiative.
Mme Harel: À ce moment, on pourra utiliser l'étude
des sociétés d'État, qui est à la portée des
parlementaires, certainement.
Tantôt, vous sembliez nous laisser entendre que, pour la desserte
Montréal-Toronto, la ligne qui a été, semble-t-il, un
succès Quebecair durant ces derniers mois, c'était une ligne
assez coûteuse. Vous aviez laissé entendre qu'elle était
aux frais d'autres usagers ou passagers.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce que je vous ai
simplement transmis, ce sont des représentations que j'ai eues de gens
de Rimouski. Lorsque j'ai rencontré la chambre de commerce, un individu
m'a interpellé pour me dire qu'il lui en coûtait, de Rimouski
à Toronto, aller-retour, 529 $ alors que, pour Montréal-Toronto,
il ne lui en coûtait que 59 $. Il se trouvait très injustement
traité, compte tenu du fait que lui-même payait à
même ses taxes les sommes qu'on avait investies dans Quebecair et qu'il
était obligé de payer plus cher pour avoir un service en
régions que le parcours de Montréal-Toronto. C'est tout
simplement ce que j'avais dit. (16 h 30)
Mme Harel: De deux choses l'une. Est-ce que la ligne à 59
$ est déficitaire?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas vous le dire
à ce moment-ci. Tout ce que je peux vous dire, c'est que l'individu se
plaignait aussi qu'à 529 $ il était traité comme
l'individu qui en payait 59 $; donc, il
n'avait pas de repas. C'était cela, la plainte.
Mme Harel: Vous en concluez quoi?
Qu'il faut augmenter les subventions pour réduire le coût
de l'usager de Rimouski à
Toronto? Vous en concluez que la ligne
Montréal-Toronto est déficitaire et qu'il faudrait
l'interrompre? Qu'est-ce que vous concluez de cet exemple que vous nous
donnez?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut conclure,
c'est que les gens des régions n'ont pas à payer pour d'autres
services qui sont donnés entre Montréal et Toronto. C'est tout
simplement cela, le voeu exprimé par les gens des régions et je
pense qu'ils ont raison et que la qualité...
Mme Harel: Alors, je vous repose la question: Est-ce que c'est
déficitaire, la ligne Montréal-Toronto?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le sais pas, je n'ai
pas le bilan de la ligne Toronto, ici.
Mme Harel: Cela aurait été avantageux d'avoir ici
les gens de Quebecair pour répondre à ces questions. M. le
président de la Société québécoise des
transports peut-il nous répondre?
M. Côté (Charlesbourg): Madame, si vous voulez
déposer des questions auxquelles je n'ai pas de réponse, je vous
donnerai le bilan de la ligne Montréal-Toronto. Je vous dirai ce qu'il
en est. Jusqu'à maintenant, je vous l'ai dit très clairement
tantôt, c'est le ministre des Transports qui est responsable de
Quebecair. S'il y a des questions auxquelles je ne peux donner de
réponse que normalement vous devriez avoir, je m'engage à vous
les transmettre. Je vais aller les chercher et je vais vous les transmettre. Je
n'ai pas de cachette là-dessus, mais c'est le ministre des Transports
qui va répondre parce que le ministre des Transports est le ministre
responsable de la Société québécoise des transports
à qui appartient Quebecair.
Mme Harel: Oui, je pense que le contribuable dont vous nous
parlez a aussi le droit de savoir s'il y a des lignes Montréal-Toronto
qui se font sur son dos, finalement. Les informations que j'ai, c'est que la
ligne Montréal-Toronto a connu une croissance exceptionnelle des
chiffres de coefficient de remplissage qui ont fait passer de 800 à 3000
les passagers par semaine sur la ligne Montréal-Toronto. Alors, avant de
laisser entendre à des contribuables de régions
éloignées qu'ils seraient injustement traités,
disiez-vous, encore faut-il savoir si c'est plus en termes de revenus qu'en
termes de déficit pour les usagers des autres régions.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que Madame pourrait
me dire le coût du billet au moment où c'était 800
personnes?
Mme Harel: Je pense que vous devriez être plus en mesure de
le dire que moi. Ce serait plutôt à vous de me donner des
réponses. Est-ce que le ministre a l'intention d'appuyer la
requête de Quebecair pour obtenir la ligne de desserte de Fort-Chimo?
Vous savez certainement qu'en appel actuellement la Commission des transports
doit entendre toute la demande, la requête sur cette attribution de la
ligne Fort-Chimo. À ma connaissance, en appel il y aurait une
recommandation favorable au ministre des Transports fédéral.
Est-ce que cette requête est connue du ministre titulaire qui est le
ministre de Quebecair et entend-il donner son aval ou faire connaître son
appui sur cette requête?
M. Côté (Charlesbourg): La Commission canadienne des
transports a d'abord dit non à une première demande. Des
conversations que j'avais eues avec les autorités de Quebecair, leur
intérêt dans un premier temps a d'abord porté sur la
desserte en passant par Sept-`^Iles pour aller desservir le nord et en termes
de cargo, évidemment. Finalement, on s'est très rapidement rendu
compte, après analyse, qu'il n'y avait pas suffisamment de cargo pour
exploiter une ligne comme celle-là. On s'est, semble-t-il,
retourné de bord et on s'est dit: On va desservir
Montréal-Fort-Chimo. À la Commission des transports on a fait
appel de la décision pour ce service.
Que le gouvernement du Québec ou que le ministre des Transports
donne son accord ou non, que je sache, c'est bien la Commission canadienne des
transports qui va décider si elle donne le permis ou pas. Je ne suis pas
convaincu que c'est le ministre des Transports qui va faire la
différence dans la décision que la Commission des transports a
à prendre.
Mme Harel: Alors, vous n'avez pas de point de vue sur cette
question?
M. Côté (Charlesbourg): J'attendrai qu'on me donne
la justification et les avantages parce qu'on a ouvert certaines lignes qui,
dans le passé, devaient être mirobolantes et qui ne se sont pas
nécessairement traduites par des succès, comme vous le
prétendez dans le cas de Toronto. Dans le cas de
Montréal-Toronto, il s'agira de savoir quel était le prix
à 800 passagers et quel est le prix de 3000 passagers à 59 $ pour
savoir s'il y a des entrées d'argent supérieures avec 800
plutôt qu'avec 3000. J'imagine que cela doit demander un peu plus
d'avions ou de départs à 3000 qu'à 800. Il faut
peut-être voir les coûts d'exploitation aussi.
Mme Harel: Évidemment, M. le ministre, voua comprendrez
que c'est plutôt à nous de vous poser les questions sur ces...
Nous aurions été très heureux de les poser au directeur
des opérations de Quebecair, qui aurait certainement pu clarifier toute
cette question et nous donner toutes les informations pertinentes.
M. Côté (Charlesbourg): Je prends bonne note des
questions. Je ne peux vous répondre et je me ferai un plaisir de vous
écrire.
Mme Harel: M. le ministre, vous nous parliez justement de ces
lignes et je pense en particulier à l'arrêt de la ligne Boston et
à cet effort qui a été exigé de Quebecair de
rentabiliser le plus rapidement possible ses opérations, eu égard
à l'intérêt général de certaines
régions et du Québec, mais de certaines de ses régions. Je
pense aux produits de la pêche des Îles-de-la-Madeleine, je pense
aux crevettes de Matane ou au homard de la Gaspésie qui auraient pu
trouver un débouché sur le marché de Boston qui, me
dit-on, est le marché le plus important en Amérique du Nord et
cela pouvait donner lieu également à un accès sur les
marchés internationaux. Tout le transport par cargo, quel est le point
de vue du ministre sur cette question?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une analyse
très sérieuse que nous avons faite durant la période de
janvier, février, mars et avril, qui est donc dans plusieurs cas
terminée sur l'ensemble des activités de Quebecair et qui nous a
amenés à avoir une position en termes de négociations.
Ceci fait, bien sûr, l'objet, est entre les mains de ceux qui
négocient pour nous et, parler à ce moment-ci de telle ligne ou
telle ligne... Je pourrais facilement vous parler des représentations
que j'ai eues des gens, outre les gens du homard et de la crevette, de la
région de Québec qui ont investi sur le plan financier dans de la
publicité avec Quebecair et qui, du jour au lendemain, sans bien
sûr en aviser le ministre... Comme tout le monde, j'ai appris par la voie
des journaux qu'on avait arrêté d'exploiter la ligne Boston-New
York-Québec avec des avions de gros calibre, alors que les
représentations de l'industrie touristique laissaient savoir que, s'il
n'y avait pas de volume suffisant pour employer tel type d'avion, nous
pourrions employer des Convair et ainsi continuer de respecter notre parole
vis-à-vis des gens là-bas, ayant des avions beaucoup plus
conformes à ce qui avait été demandé au trafic sur
ces lignes.
Sur toutes les lignes, il y a des questions, il y a des interrogations.
On parle de débouchés et les gens de la région de
Québec sont très préoccupés - je les ai d'ailleurs
rencontrés hier - de cette situation. J'ai transmis dès hier soir
au président de la Société québécoise des
transports ma préoccupation à ce niveau. Je me suis dit que, si
on était capable au niveau de la société Quebecair de
rajuster très rapidement une desserte au Saguenay-Lac-Saint-Jean avec
des Convair, j'imagine que si c'était rentable pour New York ou Boston,
on devrait aussi être capable de rajuster notre tir là-bas.
D'ailleurs, au grand étonnement de compagnies concurrentes de Quebecair,
qui ont toujours cru que nous allions abandonner Quebecair et qu'eux pourraient
s'installer en plein monopole, un autre nouveau monopole, mais privé,
cela n'a pas été le cas. Nous avons soutenu Quebecair
jusqu'à maintenant et il a toujours été question chez nous
de ne pas faire une vente de feu et il n'en est pas question encore. Nous
travaillons dans ce sens pour tenter d'améliorer Quebecair.
Mme Harel: Vous faites référence au transport des
personnes entre New York et Québec et entre Boston et Montréal.
Il aurait été intéressant également, je pense, de
connaître de la direction de Quebecair les motifs qui l'ont amenée
à cesser les liaisons Québec-New York et
Montréal-Boston.
J'aimerais, M. le ministre, savoir si le transport des marchandises,
parce que vous nous dites qu'il y avait un gros gabarit qui était
utilisé... Etait-ce pour permettre ce transport de marchandises
conjointement avec le transport des personnes? Ce transport des marchandises
qui n'est plus possible, compte tenu de l'arrêt de ces liaisons, quelle
incidence économique aura-t-il notamment dans certaines régions
comme les Îles-de-la-Madeleine? Il y avait là une
possibilité d'exportation importante également pour Gaspé
et le départ de Mont-Joli. Vous nous dites être bien
préoccupé par le transport des personnes entre New York et
Québec Quel est votre point de vue sur le transport des marchandises? Je
n'ai pas entendu votre opinion là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Que cette ligne de Boston
soit arrêtée, cela n'empêche pas d'aller ailleurs pour faire
du cargo. Vou3 avez parlé de homard tantôt, j'imagine que vous
parliez du homard de la Gaspésie parce que, aux
Îles-de-la-Madeleine, avec ces avions, il n'y a pas de possibilité
d'atterrir.
Mme Harel: C'est juste.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'était donc pas
le problème du homard des îles. Le problème du cargo, si
cela peut permettre à Quebecair de faire des profits, c'est ce que nous
souhaitons depuis déjà fort longtemps. Alors, exploiter des
lignes de cargo, ce n'est
certainement pas le ministre des Transports qui va s'y apposer, pour
autant que ce soit rentable, cependant.
Mme Harel: Mais cette rentabilité, vous l'exigez
maintenant parce que c'est justement le type d'extension de marché qui
peut nécessiter parfois quelques années avant d'atteindre le
niveau de rentabilité. Je vous rappellerai que Boston est le
marché d'approvisionnement sur le plan de l'ensemble des États
d'Amérique. Concernant cette piste d'atterrissage aux
Îles-de-la-Madeleine incidemment, est-ce que des représentations
ont été faites auprès de votre homologue pour assurer son
agrandissement? Je pense qu'il manque quelque 200 milles ou je ne sais trop...
Pas 200, excusez-moi...
M. Côté (Charlesbourg): 2000 pieds.
Mme Harel: 2000 pieds plutôt, pour permettre justement
qu'elle puisse être convenable pour des transporteurs de gros
gabarit.
M. Côté (Charlesbourg): La voix
sous-ministérielle s'est fait entendre à Ottawa et la voix
ministérielle, elle, sera entendue le 8 mai.
Mme Harel: Je vous parlais de Boston tantôt. Je revois mes
notes. C'est la banque principale d'exportation de poisson en Amérique
du Nord, semble-t-il. C'est d'autant plus important d'assurer une liaison. La
question qu'il aurait été certainement intéressant de
poser aux dirigeants de Quebecair est la suivante: Eux qui avaient prévu
une liaison avec Boston l'ont interrompue pour quelle raison? Et cette
recherche de rentabilité a-t-elle finalement conduit à cette
décision qui, à moyen terme, peut s'avérer contraire aux
intérêts et au développement des régions?
M. Côté (Charlesbourg): Je répondrai à
madame que Boston est une plaque tournante sur le plan du poisson. J'ai
connaissance personnellement que les pêcheurs de
Saint-Joachim-de-Tourelle ont leur liaison par camion, eux, directe avec
Boston. Si, demain matin, il y a une liaison qui devait s'installer sur le plan
du cargo, cela peut être par charter. Il n'y a rien qui empêche
Quebecair de le faire.
Quant à une question précédente, vous avez
évoqué le fait que ces lignes mettaient un certain temps à
se rentabiliser, peut-être deux ans, peut-être trois ans. Vous avez
parfaitement raison. Ce que je veux vous dire, c'est qu'on n'attendra pas deux
ans avant de privatiser Quebecair. Donc, éventuellement, ce sera le
problème d'un autre. (16 h 45)
Mme Harel: Oui, mais on doit comprendre, également, que
vous ne le ferez pas à n'importe quel prix, dans n'importe quelles
conditions et donc, dans le respect intégrai de tout ce que vous nous
avez dit.
M. Côté (Charlesbourg): Assurément, madame,
c'est notre préoccupation, même si à l'occasion cela
trouble mon sommeil.
Mme Harel: M. le président de la Société
québécoise des transports, vous avez accepté la
responsabilité de la présidence. Ce n'est pas à titre
bénévole, mais presque, nous a dit le ministre à
l'ouverture de l'étude de ses crédits. Il nous a même
mentionné le montant de 4000 $. Est-ce qu'on doit croire que vous
poursuivez d'autres activités en parallèle de celle qui vous
occupe à la présidence de la Société
québécoise des transports?
M. Côté (Charlesbourg): Vous conviendrez, madame,
que pour ce qui est du mandat du président de la SQT, il a à
répondre ici. S'il a d'autres mandats, il répondra là
où il doit répondre. Le contrat d'engagement est exactement le
même que celui qui a prévalu dans le cas de M. Jean Guy, qui
était son prédécesseur. C'est exactement le même,
avec l'obligation pour Me Rémillard, qui s'est retiré de son
cabinet d'avocats, de ne pas obtenir de contrat, comme avocat, soit à la
Société québécoise des transports ou Quebecair.
Mme Harel: Vous voyez l'intérêt que nous portons
à Me Rémillard. Enfin, c'est un intérêt de bon aloi
puisqu'il s'est retiré de son cabinet d'avocats, qui, je pense, avait
des contrats ou en tout cas a représenté, comme mandataire, la
compagnie CP Air devant la Commission des valeurs mobilières dans le
dossier de l'offre d'achat des actions que Quebecair détient dans
Nordair. Comme Me Rémillard s'est retiré de son étude,
nous nous interrogions simplement sur les occupations auxquelles il vaque
maintenant. Est-ce que la décision gouvernementale de cesser toute
allocation sous forme de jeton aux membres de conseils d'administration de
sociétés, régies, offices, vaut également pour la
Société québécoise des transports?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez soulevé un
certain nombre de choses qui irritent le peu de cheveux qu'il me reste sur la
tête. D'abord, vous avez repris une affirmation mensongère que
votre chef a véhiculée, à savoir que Me Rémillard
aurait représenté CP Air...
Mme Harel: Pas du tout. M. le Président, question de
règlement. L'étude de Me Rémillard.
M. Côté (Charlesbourg): II faut faire attention.
L'étude de Me Rémillard, au moment...
Mme Harel: Où il était associé.
M. Côté (Charlesbourg): ...où il était
associé, mais bien antérieur au moment où il est devenu
président de SQT. C'est donc assez extensible comme
interprétation- Je pense que comme bureau d'avocats, certains avocats
sont localisés à Québec, d'autres sont localisés
à Montréal. Cette cause étant défendue, si je ne
m'abuse, par le bureau de Montréal, donc, finalement par des avocats de
Montréal et comme c'est un cabinet d'avocats, ils peuvent facilement
prendre les causes qu'ils veulent. Me Rémillard a
démissionné de son cabinet d'avocats avant même la
confirmation de son mandat comme président de la SQT. Il touche
exactement la même chose que le prédécesseur à la
tête de la SQT touchait, soit 4000 $ par année, avec jetons, au
moment où il a été mandaté. Exactement comme
c'était le cas avant, avant même que les décisions
gouvernementales soient prises au niveau des sociétés
d'État. Si j'avais à renommer aujourd'hui Me Rémillard
comme président de la SQT, il toucherait les 4000 $ annuellement mais
sans jeton. Cela a été fait au moment où ces règles
étaient appliquées. Il y a une distinction très nette
qu'il est très important de faire à ce moment-ci, puisque nous
abordons la question. J'ai déclaré antérieurement
qu'à ma connaissance, M. Jean Guy ne s'était jamais
personnellement placé en situation de conflit d'intérêts.
Ce que j'avais déploré à l'époque, c'est que M.
Jean Guy avait informé - et c'est très clair dans les
procès-verbaux de la Société québécoise des
transports - mon prédécesseur qu'il acceptait la
présidence de la Société québécoise des
Transports mais qu'il ne voulait pas que cela affecte son bureau d'avocats pour
des causes qu'il défendait au niveau de Quebecair ou au niveau de la
Société québécoise des Transports.
J'ai quand même mis la condition que M. Rémillard ne puisse
pas jouir du même privilège. Ce n'est pas M. Jean Guy... parce
qu'il aurait refusé la présidence de la société
québécoise si on lui avait dit: Votre bureau ne pourra plus avoir
de... Je trouve que de tenter de faire le lien entre le fait que l'étude
légale de Me Rémillard, qui a défendu une cause de CPR au
mois de février, si je ne m'abuse, est maintenant, lui, retiré de
l'étude, président de la société
québécoise par rapport à ce qu'il était
antérieurement, c'est un rang de campagne vis-à-vis une
autoroute.
Mme Harel: M. le Président, je suis contente d'entendre le
ministre des Transports nous dire clairement qu'il n'a jamais
considéré que Me Jean Guy s'était placé en conflit
d'intérêts. Pourtant, il s'agit de propos qu'il aurait
lui-même tenus puisque tous les médias... Si un seul l'avait
rapporté, j'aurais pu penser que c'était là un
défaut du journaliste qui rapportait inconsidérément les
propos. Mais différents médias ont rapporté cette
référence au conflit d'intérêts, qu'aurait faite le
ministre des Transports a l'égard du président de l'époque
de la Société québécoise des Transports.
Je pense que Me Rémillard. participait à une étude
qui a des bureaux à Québec ou à Montréal mais il
s'agit bien de la même étude. Contrairement à Me Jean Guy,
il ne s'agissait pas d'un mandat pour défendre les intérêts
de Quebecair, mais bien plus d'un mandat qui était confié par un
rival de Quebecair. Si le ministre ne voit pas là de différence,
pour le commun des mortels il s'agit d'une différence assez
considérable. C'est la même chose que confondre représenter
les intérêts ou représenter les intérêts du
rival. Je pense qu'il peut y avoir une différence.
Pour ce qui est de Me Rémillard, à la lecture même
de son curriculum - je n'ai pas le plaisir de le connaître mieux - il
n'avait personnellement partie prenante, je pense, à aucun dossier de
transport. Je ne crois pas que c'était le type de dossier que
gérait Me Rémillard à l'étude où il
était associé.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez parfaitement
raison de noter cela mais je veux revenir sur le cas de M. Jean Guy. Vous
faites référence à un communiqué de presse que j'ai
moi-même émis à la suite de l'affaire Jean Guy et qui
était très clair. J'ai rencontré à plusieurs
reprises M. Jean Guy. Nous avons eu des rapports extrêmement courtois. Je
vous réfère au communiqué de presse qui rapporte
véritablement ce que le ministre des Transports a dit à
l'époque. J'ai dit que le gouvernement, par l'entremise de mon
prédécesseur, a joué avec le feu, en autorisant à
sa connaissance et du fait que les procès-verbaux témoignent
très nettement que M. Tardif avait été informé de
la possibilité de. Et lorsque vous vous réunissez autour d'une
table pour décider de mandat des firmes d'avocats et que le
président est obligé de sortir pour qu'on prenne des
décisions, je pense qu'on place du monde dans des situations pas
faciles.
L'expertise du bureau de M. Guy dans le domaine du transport
aérien est très précieuse actuellement à nos
services, et ce n'est jamais cela qui a été mis en doute. Sauf
que, par la volonté gouvernementale de vouloir confier à M. Jean
Guy la présidence de la Société québécoise
des Transports, alors que son étude légale avait à la fois
des mandats de la Société québécoise des Transports
et de Quebecair, le plaçait dans une situation qui, pour lui,
n'était pas facile.
Mais lui personnellement n'a jamais voulu se mettre en conflits
d'intérêts. C'est ce que j'ai dit et que je répète.
Le communiqué de presse est très clair là-dessus.
Mme Harel: Vous avez dit tantôt que Me Rémillard
devait répondre de ses autres activités là où il
devait le faire, c'est-à-dire qu'on doit ici conclure qu'il s'agit
d'activités qui ne concernent pas le secteur des transports. C'est bien
le cas?
M. Côté (Charlesbourg): C'est bien le cas. C'est
cela. Ni le ministère des Transports.
Mme Harel: Qui ne concernent pas le ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Des Transports. Mme
Harel: Et le gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Pour cela, le gouvernement
répondra.
Mme Harel: Vous en êtes un peu, beaucoup,
passionnément.
M. Côté (Charlesbourg): Je réponds pour la
partie du gouvernement que je suis, le ministère des Transports.
Mme Harel: Je pense, M. le Président, que, dans ce
dossier, nous pouvons certainement souhaiter avoir les informations les plus
complètes possible au fur et à mesure que nous allons interroger
le ministre. Je pense qu'il y va de l'intérêt de tout un secteur
d'activité. Je pense qu'il faut reconnaître qu'actuellement la
promotion des francophones passe de bas en haut, beaucoup par le maintien d'un
transporteur régional qui aurait sa principale place d'affaires et
d'activité ici à Montréal. Il y aura toujours des
francophones chez les pilotes de brousse, il y aura toujours des francophones
dans les airs, mais il faut aussi qu'il y ait des francophones dans
l'administration des affaires aériennes et un des critères
essentiels est certainement le maintien d'activités principales dans la
région de Montréal, avec les incidences que cela a sur l'ensemble
des régions. Une de nos préoccupations est également qu'il
continue d'y avoir des flottes d'avions de gros gabarit de manière que
ce ne soient pas que des avions qu'on appelle les turbopropulsés qui
desservent les régions, qu'il y ait une flotte importante qui maintienne
un niveau élevé d'activité, avec une qualité de
service telle que cela augmente d'autant l'achalandage et que cela permette
justement une promotion réelle au sein même d'un transporteur pour
les francophones qui n'auront pas à quitter pour pouvoir, au sein
même d'une entreprise, se faire un pian de carrière.
M. le ministre, puisque vous avez l'air bien pressé de conclure
sur ce dossier... Dans les prochains jours, dois-je comprendre, ou les
prochaines semaines tout au plus...
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais reprendre un
certain nombre de choses pour rappeler à Mme la députée de
Maisonneuve que la progression des francophones dans l'aviation a
été une préoccupation des libéraux, et pas
uniquement aujourd'hui. C'est une subvention de 25 000 $ en 1976 qui a permis
aux Gens de l'air de prendre leur envol comme organisation. C'est aussi avec
grand plaisir que tout dernièrement j'ai confirmé des subventions
substantielles pour les Gens de l'air qui sont les principaux défenseurs
des intérêts francophones dans l'aviation. Je leur ai dit à
ce moment: Ce n'est pas une subvention qui vise à obtenir votre
servilité, c'est une subvention qui vise à obtenir de vous que
vous brassiez la cage des hommes politiques s'ils ne défendent pas
suffisamment les intérêts des francophones dans l'aviation. On
s'est très bien compris et, dans ce sens-là, c'est
extrêmement important.
Vous avez parlé des pilotes de brousse. Ils sont regroupés
à l'intérieur de l'AQTA. Je les ai reçus et leur
principale plainte était qu'ils avaient de la concurrence: Quebecair
Inter. Cela vous dit quelque chose, Quebecair Inter? Dans ce sens-là,
c'était une de leurs préoccupations au-delà de
l'abolition, comme bien du monde, des 9 % de taxe.
Quant au dernier point soulevé, votre affirmation disant: Vous
semblez pressé, on est pressé dans la mesure où nous avons
une solution qui correspond aux objectifs que nous nous sommes fixés.
Dans ce sens-là, nous allons continuer la négociation le temps
qu'il faudra. Chez nous, ce n'est pas plus pressé que cela. Il faut
trouver une solution qui soit juste, équitable et raisonnable, et c'est
ce que nous tentons de trouver actuellement. (17 heures)
Mme Harel: M. le Président, nous allons terminer
l'étude des crédits du programme du transport maritime et
aérien et j'aimerais connaître, certainement avant que nous
terminions, le point de vue du ministre sur la fermeture de l'École des
contrôleurs aériens, à Saint-Jean. Il a certainement eu
l'occasion, depuis son arrivée au ministère, de faire le point
sur cette question.
M. Côté (Charlesbourg): Si le but de Mme la
députée de Maisonneuve est de vérifier si je vais parler
avec mon collègue de l'Éducation, de qui relève
l'école...
Mme Harel: Je vais vous expliquer mon but. Vous nous avez dit
que, tout prochainement, vous deviez rencontrer votre
homologue fédéral.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: C'est absolument, je crois, essentiel de lui parler de
cette question de la formation des contrôleurs aériens ici au
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais même aller
plus loin. Je vais le mettre à l'ordre du jour avec un autre point qui
est extrêmement important et que j'ai évoqué dans le
dossier des Gens de l'air, à savoir que l'aéroport d'Ottawa
devienne un aéroport bilingue. Vous voyez jusqu'où on veut
défendre l'intérêt des francophones.
Mme Harel: Concernant ce dossier, il n'y a plus que
l'école du ministère qui est en activité. C'est donc dire
qu'il n'y a plus d'étudiants au collège de. Saint-Jean.
Transports Canada n'a pas renouvelé le contrat avec le cégep de
Saint-Jean et on aurait pu espérer qu'il se produise, dans le domaine du
transport aérien, ce qui s'est réalisé avec l'école
de marine qui est de juridiction québécoise au cégep de
Rimouski. Peut-être faut-il examiner avec votre homologue un
scénario dans ce sens puisqu'il faut obtenir, il faut qu'il y ait
entente avec le fédéral à ce sujet. Je pense que tout le
monde reconnaît que, pour ces seuls besoins dans ces juridictions, le
Québec ne pourrait pas ouvrir une école. Il doit le faire de
plain-pied avec le fédéral. Actuellement, il n'y a que
l'école de Cornwall, qui est l'école du ministère, et il y
a certainement, de toute évidence, intérêt pour le ministre
de faire valoir ce dossier auprès de son homologue.
M. Côté (Charlesbourg): Pour me rendre à
votre voeu, je l'ajoute à ma liste dans le chapitre des
préoccupations des francophones.
L'utilisation de l'avion gouvernemental
Mme Harel: Qu'en est-il de la directive ou des directives qui ont
été certainement émises, je ne sais si c'est par le bureau
du premier ministre ou par le ministre des Transports, à l'intention de
leurs collègues, quant à l'utilisation de l'avion
gouvernemental?
M. Côté (Charlesbourg): Qu'en est-il? Elle est
très bien suivie, au grand désappointement du service
aérien. Très bientôt, je pourrai vous donner des
statistiques. Il y a trois semaines, j'ai eu l'occasion d'aller visiter le
service aérien, un vendredi matin, et on m'a fait part de la
préoccupation des gens du service où, semble-t-il - je vous le
donne sous réserve -les nouveaux ministres utilisaient cinq fois moins
l'avion que les précédents.
Une voix: Combien? Cinq fois?
M. Côté (Charlesbourg): Cinq fois moins.
Mme Harel: Est-ce que c'est le signe que les ministres se
déplacent moins pour rencontrer les populations dans les
régions?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire, ma
chère madame, que je ne peux répondre que de moi, mais si vous
voulez me suivre, vous serez la bienvenue. Je peux vous dire que ces derniers
temps j'ai parcouru Valleyfield, Sorel, les Laurentides, Rimouski, le
Lac-Saint-Jean, et je serai dans l'Outaouais la semaine prochaine. Je peux vous
envoyer la liste, sauf que je voyage davantage en voiture que je ne le fais en
avion et je pense que c'est aussi l'attitude de mes collègues. Il faudra
voir à un moment donné si effectivement, comme vous le disiez ce
matin, c'est plus efficace.
Mme Harel: C'est proportionnel au nombre de
kilomètres.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'au moins on aura
eu la volonté de voir si, effectivement, cela valait la peine de moins
utiliser le service aérien, mais probablement qu'on y reviendra. Quant
au service aérien, qui est d'excellente qualité et qui rend des
services innombrables à la population, encore dernièrement - je
pense que c'est encore en cours - le CL-215 était au Mexique,
remplissant une mission extraordinaire. Je pense que la réputation du
service aérien dépasse, et de beaucoup, les limites des
frontières du Québec.
Mme Harel: Vous faites évidemment allusion aux avions
citernes gouvernementaux qui ont rendu parfois des services essentiels - je
pense aux îles Galapagos - je crois, à un certain moment, au
maintien du patrimoine de l'humanité. Je vais terminer là-dessus,
M. le ministre. On aura l'occasion certainement de revenir sur un certain
nombre d'autres dossiers, autres que celui de Quebecair. Je sais que mon
collègue de Joliette est impatient de poursuivre l'étude de ces
crédits avec vous.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que M. le
député de Joliette et moi-même avons eu l'occasion, au
cours des dernières années, d'être présents aux
mêmes tables dans des postes différents et j'anticipe moi aussi
beaucoup de plaisir à étudier mes crédits avec lui.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, est-ce que ceci signifie qu'on peut adopter le programme 7,
"Transports maritime et aérien", éléments 1 et 2?
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'étude du
programme 8, "Transport aérien gouvernemental", éléments 1
et 2 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je vais
suspendre nos travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 5)
(Reprise à 17 h 13)
Le Président (Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Avant de reprendre nos travaux, j'aimerais faire part d'un
consentement mutuel. M. le député de Joliette remplacera Mme la
députée de Maisonneuve et, pour la séance de ce soir, le
député de Berthier, M. Houde, remplacera M. le
député de Louis-Hébert...
M. Chevrette: Le parrain...
Construction du réseau routier
Le Président (Saint-Roch): ...et le député
de Champlain, M. Brouillette, remplacera le député de Nicolet, M.
Maurice Richard. Nous allons débuter et continuer notre séance
par l'étude des programmes 3, 4 et 5. M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, si le ministre a des
déclarations préliminaires ou quelques remarques
préliminaires, j'aimerais mieux qu'il les fasse. Je pense que c'est de
mise.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, ce
que j'avais à dire, je l'ai dit au début et je suis fort
conscient que le député de Joliette était occupé
ailleurs et qu'il a certainement des propos... Connaissant le
député de Joliette pour avoir croisé le fer avec lui du
temps où j'étais dans l'Opposition, il attendait ce jour avec
beaucoup d'impatience pour me remettre une partie de la monnaie de ma
pièce et je veux lui laisser toute la liberté de faire son
exposé pour qu'on puisse commencer les échanges par la suite.
M. Chevrette: M. le Président, si j'ai bien compris,
l'ordre de la Chambre va jusqu'à 18 h 30 ici, de 17 heures à 18 h
30. Je tiens pour acquis que les quinze minutes ont été pris par
ma collègue, donc qu'il n'y a pas de problème. Les avis à
la Chambre qui ont été donnés, je vous le dis tout de
suite - il faut bien qu'on s'entende pour ne pas qu'il y ait de
mésentente là-dessus -c'est de 17 heures à 18 h 30 pour
les crédits et de 20 heures à 22 h 30, pour faire les quatre
heures de consentement donné par les deux partis. C'est bien cela?
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous dire qu'on est
arrivé trop tôt ici cet après-midi?
Remarques générales M. Guy
Chevrette
M. Chevrette: Non, pas pour... Vous étiez avec ma
collègue. C'est le temps qui est imparti à la commission et c'est
devenu un consentement en Chambre pour déroger aux heures habituelles de
18 heures et de 22 heures.
M. le Président, je voudrais tout d'abord vous dire que nous
aurons l'occasion au cours des heures qui viennent d'assister à un
exercice d'étude des crédits qui mettra en lumière de
façon fort éclatante le double langage systématique du
Parti libéral, une vision de l'avenir dorée pendant la campagne
électorale, des promesses électorales étourdissantes
d'au-delà de 2 000 000 000 $ en construction de routes. Il y en avait
pour tout le monde. Chacun a eu droit à sa promesse, à son bout
de route, quand ce n'était pas à son autoroute chromée. Il
suffisait de changer de gouvernement, M. le Président, pour
réaliser toutes ces promesses, a-t-on laissé croire à la
population. Je vais même, M. le Président, déposer le texte
officiel que le Parti libéral rendait public au cours de la campagne
électorale. Vous y verrez que les libéraux s'engageaient
formellement à faire passer le budget de la construction routière
au cours de leur mandat de 1,4 % du budget global du gouvernement à 5,2
%. Ce qui veut dire que, compte tenu que le budget du gouvernement pour
1986-1987, qui est de 28 750 000 000 $, on devrait retrouver, au programme 3,
un montant qui commencerait à se rapprocher de 1 460 000 000 $ pour
être conforme à ce qui était promis par les libéraux
avant le 2 décembre. Dans les faits, les chiffres du budget de
construction du réseau routier passent de 1,4 % qu'il était -je
le répète - à 1,15 % du budget total et subit donc, par le
fait même, une diminution nette de 59 800 000 $. Donc, au lieu d'y lire
393 000 000 $ comme c'était le cas pour la dernière année
du Parti québécois, on y lit 333 000 000 $ pour la
première année du gouvernement du Parti libéral.
Peut-on avoir une démonstration plus claire, plus transparente de
tromperie politique quand on lit dans le communiqué libéral du 6
novembre 1985 que le gouvernement libéral de Robert Bourassa s'engage
à "augmenter sensiblement le budget de construction de routes". C'est
tout à fait aberrant!
J'entends déjà le ministre des Transports entonner la
nouvelle chanson libérale "C'est la faute du gouvernement du PQ." Je
vous rappellerai que M. Bourassa lui-même, l'actuel premier ministre du
Québec, avait dit qu'il n'utiliserait jamais cette phrase pour la
non-réalisation de ses promesses. Donc, la nouvelle chanson
libérale s'intitule "C'est la faute du gouvernement du PQ". Je le
préviens tout de suite que son vidéoclip ne convaincra personne,
d'autant plus que, au cours de la dernière campagne électorale,
le chef du Parti québécois, M. Pierre Marc Johnson, avait pris
bien soin de discuter de façon responsable de la situation
financière réelle du Québec alors que l'actuel premier
ministre, M. Robert Bourassa, se promenait dans le paysage avec des 550 000 000
$ de marge de manoeuvre qu'il savait être fictive.
Vous croyez peut-être que, si le gouvernement met la hache dans la
construction de routes, il met l'accent sur la conservation et l'entretien du
réseau routier. Non, détrompez-vous, là encore on observe
une diminution de plus de 13 500 000 $ par rapport à la dernière
année du gouvernement du Parti québécois, ce qui veut donc
dire que, même à ce chapitre, le Parti libéral agit de
façon carrément contraire à ses engagements et à
ses promesses.
Nous aborderons, dans quelques minutes, l'étude des
crédits du secteur de la voirie. C'est sans doute un mauvais moment
à passer pour le ministre des Transports. Non seulement, comme nous
l'avons vu, cela enlève de la crédibilité au Parti
libéral et à son gouvernement, mais au ministre lui-même.
Je pense que tout le monde constatera que le "tigre" politique du Parti
libéral, grand organisateur personnel du premier ministre Robert
Bourassa, se fait littéralement édenter les budgets qu'il devait
normalement défendre.
En terminant, permettez-moi de citer de nouveau le texte du 6 novembre
1985 du Parti libéral. À cette occasion, les
députés libéraux Yvon Vallières, de Richmond,
actuel whip en chef du gouvernement, Georges Vaillancourt - celui qui a failli
être détrôné et qui est resté - le
député d'Orford, les ministres John Ciaccia - j'en ajoute des
bouts pour votre information, M. le ministre, et, Dieu mercil ne souhaitez pas
que je sorte trop sauvent - député de Mont-Royal, actuel ministre
de l'Énergie et ex-critique du ministère des Transports, et Mme
Monique Gagnon-Tremblay, l'actuelle ministre déléguée
à la Condition féminine, attribuaient ce qu'ils jugeaient
être des budgets trop faibles pour l'entretien et la construction de
routes à, et je cite sur-le-champ - on peut lire ceci dans le document -
"l'incompétence et l'improvisation péquistes et au manque de
leadership politique des ministres qui se sont succédé au
ministère des Transports". Voilà la raison pour laquelle il y
avait peu d'argent dans les budgets du ministère des Transports. Ce beau
monde disait cela à l'époque. Alors que les budgets de voirie
sont parmi ceux qui, contrairement aux promesses libérales, sont les
plus diminués, je me demande quelle opinion ont aujourd'hui du ministre
des Transports ses propres collègues qui considéraient que les
ministres des Transports antérieurs avaient été
très faibles pour laisser les budgets diminuer, alors qu'on n'a jamais
eu une diminution aussi forte que celle que l'on nous présente
aujourd'hui.
J'espère que ses collègues auront observé que leur
conférence de presse détonne par rapport à la
réalité, d'après la présentation des crédits
1986-1987. Je pourrai démontrer tantôt qu'en pleine crise
économique, en 1982, le ministre Clair, à l'époque, avait
augmenté les coûts d'entretien de 7,2 % et vous le retrouvez dans
une revue que je vous exhiberai tantôt.
En conclusion, ces crédits nous permettront de découvrir,
une fois de plus, comment ce gouvernement a trompé la population et nous
pourrons découvrir très facilement les incohérences, les
contradictions et les leurres. Jamais dans toute l'histoire du Québec le
budget du ministère des Transports en matière de construction
routière n'aura eu une si faible importance par rapport au budget global
du Québec. Jamais on n'aura eu si peu pour l'entretien des routes.
Pourtant, jamais aussi, on n'aura eu autant d'engagements formels pris par ces
équipes en campagne électorale, engagements qui, entre vous et
moi, ne sont pas respectés. Je me permettrai de déposer, pour le
bénéfice de la commission, le texte du telbec qui a
été envoyé le 6 novembre 1985 par le Parti libéral
du Québec s'engageant à réhabiliter le réseau
routier secondaire et tertiaire du Québec. Il reprend exactement les
passages de mon exposé, ce qui prouve hors de tout doute que les paroles
que j'ai dites sont extraites in extenso du telbec du Parti libéral, le
6 novembre dernier. Cela dit, le président du Conseil du trésor a
aussi annoncé qu'il y avait des compressions confuses, diffuses, en tout
cas, on ne sait pas trop, elles sont cachées. On voudrait savoir quant
aux coupures qui vous sont imputées dans un premier temps, si vous
pourriez faire la ventilation de ces 18 000 000 $ de compressions diffuses,
confuses, introuvables.
Une voix: Merci.
M Chevrette: Ah, oui, et j'en ai d'autres. Je commence. C'est ma
première question.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): En guise d'entrée en
matière, je connais très bien le député de
Joliette. Je me serais attendu que ce soit encore plus sévère,
plus critique. Je pense qu'il a quand même fait un effort louable. Avant
de lui répondre, j'ai déposé, hier, je ne sais si cela lui
a été transmis, avant même qu'on me le demande, la
ventilation des coupures de façon qu'il n'y ait pas de cachette chez
nous. C'était assez clair. Ce n'était pas mon objectif de cacher
ce montant non plus. Peut-être juste, très brièvement, pour
reprendre le député de Joliette. Je n'ai pas tenté de le
cacher. Quant aux coupures, à partir du moment où le gouvernement
du Québec avait décidé, par son Conseil des ministres, que
l'Éducation et la Santé étaient des secteurs prioritaires
quant à l'intervention du gouvernement et que des ministères
devaient faire leur part dans les coupures, je l'ai faite.
Je l'ai faite, étant fort conscient qu'aujourd'hui, je pourrais
avoir un discours différent de celui que M. le député de
Joliette me sert, et je ne l'en blâme pas s'il fait son travail de
l'Opposition. Quant au double langage, je rappellerai au député
de Joliette que le mandat est suffisamment clair pour que nous allions jusqu'au
bout. Les engagements du Parti libéral étaient des engagements de
mandat et, dans ce sens, nous verrons, en cours de route, ce que nous pourrons
respecter. J'ose espérer que nous respecterons toutes les promesses. Je
compte bien sur lui pour qu'il soit encore là au moment de la prochaine
élection - si les rumeurs se confirment, il ne sera plus là -pour
nous féliciter dans la mesure où nous remplissons nos engagements
ou pour nous dénoncer dans la mesure où nous ne remplissons pas
ces engagements. Je pense que finalement, le débat électoral nous
permettra dans quatre ans d'en discuter très objectivement et d'en
reparler l'an prochain.
J'avais donc le choix, compte tenu des coupures. Lorsque le
député de Joliette fait état que le chef du Parti
libéral s'est promené dans le décor en prenant des
engagements insensés sur le plan électoral, compte tenu de la
marge de manoeuvre budgétaire du gouvernement, si je ne m'abuse,
à moins qu'il ne me dise le contraire, les informations sont que le
Parti libéral aurait pris des engagements, en cours de campagne
électorale, pour à peu près 550 000 000 $ alors que le PQ
en aurait pris pour à peu près 250 000 000 $, laissant ainsi une
différence de 300 000 000 $.
Le problème de l'impasse budgétaire du gouvernement n'est
pas un problème de 300 000 000 $ mais davantage un problème de 1
500 000 000 $. C'est là replacer dans leur véritable perspective
les choix budgétaires que nous avons eu à faire. En cela,
après avoir établi des priorités dans le monde de
l'éducation et dans le monde de la santé, on a demandé
à chacun des ministères de faire leur part. J'ai fait - il n'y a
personne qui me l'a imposé - ma part chez nous en coupant au
ministère des Transports là où on pouvait couper, dans la
mesure où je n'avais que quelques jours. Étant arrivé au
ministère le 12 décembre, je n'avais que quelques jours pour
être capable de faire le travail nécessaire. Dans ce sens,
effectivement, c'est la construction qui a écopé, donc, des
choses qui ne sont pas en cours. Nous avons effectivement coupé
là.
Évidemment, au sujet de la conservation du réseau routier,
on pourra confronter nos chiffres tout à l'heure. L'importance des
coupures, des compressions budgétaires du dernier gouvernement, de 1981
à 1986, par rapport à l'importance des coupures à
l'entretien chez nous... II y a eu une inversion des coupures. On pourra
effectivement s'en parler en cours de route.
Quant à la question précise qu'a posée le
député de Joliette, je ne sais s'il a les documents. Je peux lui
en donner une copie s'il...
Les compressions budgétaires
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais peut-être
préciser. On sait globalement qu'il y a 18 000 000 $ spécifiques
à la voirie dans les compressions dites diffuses et internes au
ministère. Est-ce que, à la voirie comme telle, dans la
construction autant que dans l'entretien, il y a une partie de ces 18 000 000 $
qui cadre sur ces deux programmes? Vous vous rappelez les termes
utilisés par le président du Conseil du trésor:
rationalisation interne, compressions diffuses, compressions internes? Il a
utilisé trois ou quatre mots lorsqu'il a parlé de ses
crédits. Il a déposé une ventilation, mais globale, par
ministère. Pour la vôtre, c'était écrit 18 200 000
$.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je pense que c'est
assez clair. D'abord, effectivement, il y a 12 197 000 $ des 18 000 000 $ qui
sont affectés à ces programmes qui relèvent de 400 postes
qui ont fait partie des postes coupés en décembre, des postes qui
n'étaient pas occupés.
M. Chevrette: Qui n'étaient pas occupés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'étaient des
postes vacants. Donc, la situation de décembre par rapport à
aujourd'hui est la
même en termes de postes occupés. Cela, c'est pour 12 197
000 $.
Il y a diverses activités administratives et techniques, pour 327
000 $... Ah! Ce sont 550 postes, finalement, pour la construction et la
conservation du réseau routier, des postes qui n'étaient pas
occupés. En décembre, lorsque...
M. Chevrette: Vous parlez des postes permanents ou de postes
occasionnels?
M. Côté (Charlesbourg): Permanents. Au moment
où le Conseil du trésor a décidé de geler des
effectifs en décembre, le 18 ou le 19 décembre.
M. Chevrette: Donc, sur les 18 000 000 $, les deux programmes qui
concernent plus spécifiquement le critique de la voirie, c'est un
montant d'environ 12 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 12 200 000 $.
M. Chevrette: 12 200 000 $. Et ce sont surtout des emplois, 550
postes non comblés.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Qui
n'étaient pas comblés au moment où ils ont
été... C'étaient des postes vacants à
l'époque.
M. Chevrette: Est-ce que, chez Ies occasionnels, il y a eu
également des compressions?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le montant... J'ai
voulu sauvegarder cela au moins parce que je sais l'importance, pour les
régions, des occasionnels. C'est 54 000 000 $ que nous avions au budget
l'an dernier. C'est le même montant que nous avons cette année
pour 2605 personnes-années. C'est le même niveau.
M. Chevrette: Donc, les conventions changeant ou le taux horaire
changeant, cela fait quand même une diminution. (17 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vous donne, c'est
l'importance en millions et en personnes-années.
M. Chevrettes On n'a pas l'indexation ministérielle des 3,5 %
à l'interne?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on dit, c'est que,
finalement, dans d'autres secteurs du ministère, il y avait du temps
supplémentaire pour les occasionnels et on récupère ces
sommes afin de maintenir les emplois occasionnels au même niveau.
M. Chevrette: Est-ce que je mentirais si j'affirmais que ce sont
550 postes exclusivement en régions, en dehors de Québec et de
Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce qu'on me
dit, vous mentiriez effectivement puisque, semble-t-il, il y en aurait plus
à Québec.
M. Chevrette: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, si vous
affirmiez cela, je pense que vous auriez une bonne chance de mentir. Je vais
vous donner l'occasion de ne pas l'affirmer.
M. Chevrette: Sur le territoire de Québec, la ville de
Québec...
M. Côté (Charlesbourg): II y en aurait davantage
dans la région de Québec. Il y en a sur l'ensemble du territoire,
mais pas...
M. Chevrette: Je veux dire que les grandes villes ne sont pas
touchées par la voirie. Donc, qu'on ne vienne pas me dire que ce sont
les villes de Montréal et Québec qui sont touchées par les
emplois. Est-ce que je me trompe?
M. Côté (Charlesbourg): II faut quand même
faire attention. Le gars qui a le râteau est en régions, mais ceux
qui font les préparations de plans et devis, il y en à
Québec et à Montréal.
M. Chevrette: Je comprends. Quelle proportion diriez-vous qu'il y
a d'employés sur le terrain et d'employés de bureau?
M. Côté (Charlesbourg): On est à le
vérifier. J'en ai rencontré un bon nombre.
M. Chevrette: Vous avez dit dans une de vos déclarations
ronflantes que vous en aviez rencontré un bon nombre. Je pense que c'est
devant le 35e congrès annuel de l'Association du camionnage du
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Dans une de mes
déclarations ronflantes?
M. Chevrette: Une de vos interventions.
M. Côté (Charlesbourg): Cela veut dire que c'est un
tigre qui est dormant.
M. Chevrette: Non. Je pourrais vous citer des phrases
merveilleuses.
M. Côté (Charlesbourg): Allez!
M. Chevrette: Vous savez, on décrit souvent les
politiciens: Paroles, paroles, que de paroles, disent certains. Certes, il y en
a
qui ne se contentent que de paroles, mais moi, j'aime être
accompagné. Alors que ceux qui ne s'attendent qu'à des paroles
accordent leur instrument. J'espère aussi qu'ils comprennent bien la
musique, car nous allons tous jouer la même partition à la mesure
de nos capacités.
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'est pas beau?
M. Chevrette: Enfin, il faudra constater que, si le spectacle a
été jusqu'à maintenant mauvais, nous avons
dorénavant un nouveau chef d'orchestre qui baisse...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le
député de Joliette pourrait dire devant quelle association?
M. Chevrette: L'Association du camionnage du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Cela s'adressait dans le cas
particulier à l'Association du camionnage du Québec et
c'était...
M. Chevrette: "Paroles, paroles, paroles, cela s'adresse à
un politicien qui ne se contente que de paroles, disiez-vous.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Un instantl Si
vous voulez citer des textes, vous allez les situer dans le contexte où
ils ont été dits et devant les associations auxquelles cela
s'adressait. L'Association du camionnage du Québec avait des dossiers
qui traînaient sur les bureaux au ministère depuis un certain
nombre d'années et c'est à cela que je faisais allusion. Si vous
manquez d'informations, vous demanderez à mon
prédécesseur, M. Tardif, de quelle manière il avait
été accueilli par l'Association du camionnage du Québec.
On est allé régler des dossiers; neuf dossiers sur dix ont
été réglés à cette association. C'est dans
ce sens-là qu'on disait: "Des paroles, des paroles, des paroles."
C'était la réponse au président qui, dans le passé,
n'avait eu que des paroles.
M. Chevrette: Est-ce que les électeurs
québécois devront dire: Paroles, paroles, paroles parce que vous
avez promis 2 000 000 000 $ et que vous livrez une diminution de budget? C'est
à cela que je voulais l'appliquer, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, si vous le
sortez du contexte pour l'appliquer dans d'autres domaines, je dois vous dire
que le ministre des Transports est aussi préoccupé que le
député de Joliette quant aux engagements du Parti libéral
au cours de la campagne électorale, mais je ne ferai pas de leçon
de démocratie au député de Joliette pour lui apprendre
qu'un mandat peut aller sur cinq ans - au moins quatre ans - et que des
engagements sur le plan électoral, ce sont des engagements de quatre
ans. Voilà!
M. Chevrette: Est-ce que vous maintenez toujours que le Parti
libéral grimpera le budget de réfection et d'entretien à
5,2 %?
M. Côté (Charlesbourg): À combien?
M. Chevrette: Juste de construction à 5,2 %.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je maintiens
cela? Où ai-je dit cela?
M. Chevrette: C'est votre propre parti, le 6 novembre, qui a pris
un engagement public.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous parlez de
l'ensemble de la période où nous serons au pouvoir? Est-ce que le
député de Joliette admettra que les engagements qui ont
été pris le 6 novembre...
M. Chevrette: Est-ce que le ministre connaît les
engagements que son parti a pris?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le ministre les
connaît très bien, mais le ministre sait très bien aussi
que ces engagements ont été pris pour la période où
le Parti libéral serait au pouvoir - il a eu le mandat le 2
décembre - soit pour quatre ans et peut-être cinq ans. Vous me
posez la question: Est-ce que le ministre maintient qu'il gardera ce niveau en
termes de construction sur la période du mandat? Je vous dis oui.
M. Chevrette: Vous allez remonter cela à 5,2 %.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Nous verrons. Je me fie
sur le député de Joliette pour prendre son petit carrosse et
faire les régions durant la prochaine campagne électorale pour
dire, si on ne l'a pas réalisé, ce que le Parti libéral
n'aura pas réalisé. Je sais ce que c'est, être dans
l'Opposition, moi, je l'ai vécu. Je dois vous dire que c'est la
préoccupation du ministre des Transports actuellement de remplir des
engagements pris par...
M. Chevrette: Je suppose que, lorsque vous aurez une mutation
dans deux ans, vous pourrez dire: Ce n'est pas moi qui suis là.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si jamais je
l'ai dans deux ans, j'aurai été deux ans et demi au
ministère des Transports, ce
qui sera un record sur mes prédécesseurs.
M. Chevrette: Je ne vous souhaite pas deux baisses
consécutives dans votre budget des Transports, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On s'en reparlera l'an
prochain si vous êtes encore là, si vous n'êtes pas au
fédéral.
M. Chevrette: Vous passez de 1,46 % à 1,15 %.
M. Côté (Charlesbourg): On s'en parlera l'an
prochain si vous n'êtes pas rendu au fédéral.
M. Chevrette: Ha! Ha! Ha! Soyez sans crainte. Vous pouvez vous
gaver...
M. Côté (Charlesbourg): On a effectivement des
craintes parce que vous êtes un des bons éléments.
M. Chevrette: Je suis ici pour quatre ans au moins dans
l'Opposition et sûrement pour un autre bon mandat au pouvoir, pour votre
information.
M. Côté (Charlesbourg): Comme ça, vous serez
douze ans dans l'Opposition, d'après ce...
M. Chevrette: Vous commencez à prévoir
déjà. L'arrogance va les tuer. M. le Président, c'est
épouvantable, l'autosuffisance! Si elle était alimentaire, au
moins.
M. le Président, j'aurais une autre question qui est la suivante:
Je voudrais savoir si le ministre a l'intention d'aller en crédits
supplémentaires cet automne.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
me donnait cinq minutes pour aller retourner l'appel, je parlerais au ministre
des Finances.
M. Chevrette: Si c'est urgent, il n'y a pas de problème.
Vérifiez si c'est urgent; il n'y a pas de problème. On n'est pas
là pour vous arrêter de gouverner.
M. Côté (Charlesbourg): Ce dont je me contente
à ce moment, c'est de comparer ce qui est comparable. Je comprends le
député de Joliette - il est député de l'Opposition
-de parler des crédits qui sont diminués. Je n'ai jamais
cherché à le cacher, c'est la vérité. Quant aux
crédits supplémentaires, on verra. Quant au budget qui sera
prononcé le 1er mai, on verra. On franchira cette étape au moment
où on y sera rendu. J'ai fait un certain nombre de
représentations au ministre des Finances et on verra ce que cela donnera
comme résultat.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais savoir comment
le ministre concilie cela. Il arrive avec des coupures d'environ 12 000 000 $
à des postes non occupés, non remplis, dit-il. Il dit qu'il
maintient à peu près les occasionnels en récupérant
sur du temps supplémentaire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, un instant! Nous
avons effectivement perdu, au 19 décembre, 700 postes qui
n'étaient pas occupés, d'accord? Ce que j'ai dit, c'est que j'ai
maintenu le montant de 54 000 000 $ qui était affecté au paiement
des occasionnels pour 2605 personnes-années. La question que vous m'avez
posée était: Pour les ajustements sur le plan salarial pour les
occasionnels, où est-ce que vous allez prendre l'argent? Je vous ai dit
qu'on allait le récupérer sur des heures supplémentaires
qui normalement étaient faites par d'autres personnes. Pour bien me
faire comprendre, c'est ce que j'ai dit.
M. Chevrette: J'essaie de compiler le nombre de postes perdus
depuis le 19 décembre à votre ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Aucun.
M. Chevrette: Le 19 décembre, vous en avez perdu 700.
M. Côté (Charlesbourg): Ils n'étaient pas
comblés. Sous votre administration, ils n'ont jamais été
comblés.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas cela. Vous m'arrivez aujourd'hui
en disant: II y en a 550. Est-ce que vous avez comblé 150 postes entre
le 19 décembre et le dépôt des crédits le 25
mars?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il y a d'autres
programmes au ministère. Vous m'avez parlé au chapitre...
M. Chevrette: Les 700, c'est pour l'ensemble du ministère
et les 550, c'est pour les programmes spécifiques qu'on
étudie.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, c'est là
qu'est le monde.
M. Chevrette: D'accord. Cela représente environ 12 000 000
$. Tenez-vous pour acquis que ce sera 3,5 % d'augmentation pour dire que vous
allez maintenir le nombre de postes qui est là?
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau des
occasionnels?
M. Chevrette: Est-ce que vous avez calculé le maintien du
nombre de postes d'occasionnels et celui du nombre de postes
de permanents ouverts en fonction d'une prévision de 3,5 %?
M. Côté (Charlesbourg): L'augmentation?
M. Chevrette: L'augmentation prévue et annoncée par
le Trésor.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, dans les
négociations en cours?
M. Chevrette: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que c'est la
règle pour les autres ministères aussi. Il n'y a rien de
prévu ici, mais il y a une réserve, semble-t-il, à quelque
part. C'est le même cas pour l'Éducation et les Affaires
sociales.
M. Chevrette: Donc, je comprends bien que les 3,5 % ne figurent
pas dans vos budgets.
M. Côté (Charlesbourg): Cela viendra plus tard,
lorsque les négociations seront terminées. C'est exactement la
même situation pour les Affaires sociales et l'Éducation, si mes
informations sont bonnes. M. Michaud me dit que c'est une règle de
pratique générale du gouvernement dans ces situations.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais aborder un peu
la façon dont fonctionne le ministère, parce que cela ressortait
dans votre déclaration d'hier et c'est pour cela que je voulais
commencer par ça. Je voudrais savoir si vous allez maintenir les
programmes, le programme quinquennal, le programme triennal, etc., comme cela
se faisait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, certainement.
M. Chevrette: Avez-vous l'intention de mandater votre
sous-ministre en titre ou vous-même, je ne sais pas, parce que les deux
se sont faits depuis quelques années... J'ai eu la chance de le vivre.
L'adjoint parlementaire, lorsqu'il y avait un adjoint parlementaire, faisait le
tour des régions du Québec et il présentait aux
élus en régions, à tout le monde en même temps,
autant de l'Opposition que du pouvoir - je me souviens d'avoir
siégé souvent avec M. Ryan, entre autres - le programme
quinquennal. Il présentait également le programme triennal et il
demandait l'opinion des députés pour voir s'ils ne valorisaient
pas tel aménagement ou tel entretien plutôt que tel autre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que c'est une
très bonne pratique. J'ai eu l'occasion d'y assister moi-même pour
un projet que j'ai eu pendant trois ans concernant Charlesbourg. Mais la
pratique est bonne, parce que cela permet effectivement au programme
quinquennal ou triennal du ministère de se coller davantage aux
priorités des régions. C'est un exercice extrêmement
valable et cela n'a jamais même effleuré mon esprit qu'il pourrait
disparaître.
M. Chevrette: Je vous remercie de noter qu'on a eu une initiative
qui a été pas pire.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas la seule.
M. Chevrette: Merci. J'espère que vous en direz davantage
et que je n'aurai pas besoin de vous les extirper toutes une après
l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Absolument pas. J'ai,
à l'occasion, vanté certains coups de mon
prédécesseur, M. Tardif et, là-dessus, je ne me gêne
pas. Je pense que tout n'est pas mauvais dans un gouvernement et vous me
répondrez très certainement que tout n'est pas bon, non plus.
Très honnêtement...
M. Chevrette: Le verre est toujours soit à moitié
plein ou à moitié vide, selon que tu es positif ou
négatif.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me signale est
assez intéressant. Cette tournée a été
instituée en 1973.
M. Chevrette: Elle n'a pas été faite en 1974 ni en
1975? Vous vérifierez.
M. Côté (Charlesbourg): En 1974, si vous
n'étiez pas là, il y avait peut-être des bonnes
raisons.
M. Chevrette: Je n'étais pas là, mais il y a du
monde qui était là avant nous. Ce n'est pas parce qu'on
n'était pas là qu'on ne sait pas ce qui se passait, monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais cela a
été institué en 1973. Alors, le principe était
là.
M. Chevrette: II aura dérogé d'un an et, à
défaut du ministre, on a même envoyé Ies sous-ministres le
faire, même quand ils l'étaient par intérim.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire une chose.
Je me rappelle cette période où moi-même j'étais
député, de 1973 à 1976, et j'ai participé en 1974,
en 1975 et en 1976 à ces réunions.
M. Chevrette: Est-ce que vous nous assurez, M. le ministre, que
nous ne serons pas convoqués par votre poteau partisan dans le milieu,
mais que cela va vraiment être le ministère qui va nous convoquer?
Vous savez à quoi je fais référence, sinon, je vais vous
le dire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, cela peut être le
ministre.
M. Chevrette: C'est ce que je veux dire. Est-ce que cela peut
être le ministre ou le sous-ministre qui convoque les élus et non
pas le poteau patroneux libéral du coin? C'est ce que je veux dire.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois dire que c'est
mésestimer un peu le sens...
M. Chevrette: Non, cela s'est fait, M. le ministre, et vous savez
a quoi je me réfère. Vous êtes allé dans le
comté de Berthier, il y a à peine une semaine et demie, et les
maires ont été convoqués par le président de
l'association libérale. Personnellement, dans l'administration publique,
je trouve cela un peu grave.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je vais vous
dire que j'ai été informé de ce fait sur place.
M. Chevrette: Je le sais. J'ai toujours compris que cela ne
s'était pas nécessairement fait par vous. Ce n'est pas vous que
j'accuse. Je vous demande si vous allez prendre cette précaution. Parce
que, quand même, si on est convoqué comme élus par un
ministère, que ce soit par l'appareil administratif ou par l'appareil
politique, je pense que cela doit originer nécessairement d'une des deux
autorités et non pas du poteau. On ne reviendra pas au temps de 1940,
quand même!
M. Côté (Charîesbourg): Non, je ne voudrais
pas me faire vieillir à ce point!
M. Chevrette: Non, moi, non plus! (17 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): On a eu le respect de
m'inviter personnellement comme député de Charlesbourg, chaque
année, même si je n'avais pas de projet - je l'ai
apprécié - pour au moins être capable d'exprimer mon
opinion sur les projets qui me concernaient, même si j'étais
député de l'Opposition. C'est une tradition qui est là
pour être maintenue, au moins le temps où je serai là. S'il
le faut, le ministre vous convoquera lui-même. Aussi, on aura
probablement beaucoup de plaisir à notre réunion au
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Chevrette: Sûrement. Vous avez pris connaissance, M. le
ministre, d'une étude faite par l'Association des constructeurs de
routes et, grands travaux, qu'on appelle l'étude Trip, je pense, qui
fait état du réseau routier au Québec. J'aurais
préféré avoir plus que cette brochure pour vérifier
parce qu'il y a quelques différences qu'il faudrait mettre pour le
Québec quand on constate que, dans la revue Chantier de janvier
1986, on n'arrive pas aux mêmes conclusions et ce sont eux-mêmes
qui donnent les chiffres. Cela m'a surpris un peu parce que, dans
l'étude, on affirme une baisse continuelle au niveau de l'entretien du
réseau routier et, dans la revue Chantier, à la page 15, il est
bien dit qu'au niveau des budgets de construction et d'entretien, de 1974
à 1986, il est évident qu'il y a eu une chute dans la
construction - tout le monde le sait - mais, qu'en 1982, au niveau de
l'entretien, il y a eu quand même une augmentation de 7,02 %, et c'est
dans la brochure Chantier.
M. le ministre, après avoir déclaré que vous aviez
fait votre part dans l'entretien du réseau routier, je voudrais
connaître vos priorités. Est-ce au niveau du réseau routier
municipal, du réseau routier intermunicipal ou du réseau routier
national que vous avez l'intention de mettre votre priorité quant au
"reconditionnement" ou encore à l'entretien?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison
d'évoquer la proposition du rapport Trip Canada qui est endossée
par I'ACRGTQ. Cela a été l'un de ses dossiers au cours des deux
dernières années en termes de revendications et il fait
état d'un besoin de 450 000 000 $ d'investissements au cours des cinq
prochaines années sur le réseau routier. C'est effectivement une
préoccupation au niveau du ministère aussi. Nous avons un
système routier qui a vieilli, qui a 20 ou 25 ans et qui atteint
maintenant un âge où il faudra le retaper. Nous sommes pris dans
un cul-de-sac. Il faudra réparer ce que nous avons et, forcément,
on aura de la difficulté à retaper ce que nous n'avons pas. Par
conséquent, on risque d'aller à certains endroits plus
prioritaires compte tenu de la sécurité. Ce sont des
critères comme ceux-là qui vont guider notre action, avec les
évaluations faites au niveau du ministère. Effectivement, nous
commençons cette année avec Décarie et le pont Viau. Ce
sont des structures qui ont un urgent besoin d'être retapées. Vous
répondre aujourd'hui que ce sera le réseau régional ou
interrégional ne répondrait pas parfaitement à la question
compte tenu de ce que nous avons comme connaissance actuellement du
réseau et de ses déficiences. Nous devons aller au plus pressant
et c'est ce sur quoi on s'attable aujourd'hui.
Évidemment, la préoccupation qui est partagée par
vous et par I'ACRGTQ l'est
aussi par nous. L'ACRGTQ va même très loin. Je ne sais pas
si elle vous en a fait part, mais elle propose que nous allions chercher un
cent le litre d'essence pour l'affecter aux routes. Si le député
de l'Opposition me donnait son accord aujourd'hui, je pourrais probablement
faire des messages très rapidement au ministre des Finances.
M. Chevrette: Je peux faire plus que cela et tout de suite...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...si vous vous engagez à faire
immédiatement l'évaluation quant à la baisse à la
pompe que vous avez le droit de faire tous les trois mois. Si cela
représente 0,10 $ de baisse à la pompe, que vous gardiez
même 0,02 $, M. le ministre, pour la réfection du réseau
routier, cela serait cohérent. Vous avez imposé une taxe au mois
de janvier, alors que vous n'étiez pas obligés de le faire, et
vous vous rappellerez très bien que l'évaluation, c'est vous
autres qui l'avez demandée, c'est vous autres qui avez imposé une
taxe de plus et vous n'étiez pas obligés de le faire. Vous avez
même voulu vous décharger sur un fonctionnaire qui aurait
passé cette taxe.
Votre premier ministre a été obligé de reculer
là-dessus pour dire: Je ne savais pas trop, je savais, est-ce que je
savais ou est-ce que je ne savais pas? On ne le sait pas. M. le ministre du
Revenu a commencé par dire qu'il n'avait pas signé un
décret, il l'a signé par la suite. Si vous avez pris, à
cette époque, 0,04 $ de trop, si vous voulez en remettre 0,02 $ pour les
travaux routiers, je suis d'accord.
Plus que cela, si vous voulez évaluer, faites la
réévaluation de la chute du prix du pétrole qui est rendu
autour de 10 $ et qui était à 30 $. Un ascenseur, cela monte et
cela descend. La taxe ascenseur. Je vous garantis que, si vous faites
l'évaluation actuellement du prix du pétrole à la pompe au
Québec, vous pourriez descendre de 0,10 $ le gallon minimum. Si vous
gardiez 0,02 $ en expliquant à la population que c'est pour
réparer les trous, pour l'entretien du réseau routier, pour la
sécurité du monde, je suis convaincu qu'il y a des
Québécois qui vont être heureux de baisser de 0,08 $, mais
de voir des routes améliorées. À votre question, vous avez
une réponse.
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'étonnez un
peu, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Ce sont les faits.
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'étonnez - si
vous voulez me laisser compléter - un peu lorsque vous me parlez de
l'ascenseur qui monte et qui ne redescend jamais. J'ai bonne souvenance...
M. Chevrette: J'ai dit: Un ascenseur cela monte, mais cela
redescend.
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'aviez pas cela comme
politique quand vous étiez au pouvoir.
M. Chevrette: Parce qu'on était en pleine crise
économique, le prix du pétrole était à 30 $ le
baril et là il est rendu à 10 $. Sans vous forcer vous aviez une
occasion rêvée pour appliquer vos critiques faites dans le temps
où vous étiez dans l'Opposition. Vous aviez une occasion
rêvée, à la fin de janvier, de dire au monde: L'ascenseur
descend, on l'a assez crié pendant neuf ans quand on était
l'autre côté de la Chambre. Vous avez essayé de faire
porter sur le dos des fonctionnaires la remontée d'un étage
additionnel. C'est ce qui vous est arrivé.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le
député de Joliette admettra qu'en décembre nous avons
commencé à faire redescendre l'ascenseur pour les régions,
un ascenseur qui avait été monté au "top" par vous?
M. Chevrette: L'ascenseur a monté pour les hauts
salariés de 30 000 $ et plus.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Les hauts
salariés en régions?
M. Chevrette: Pas en régions. Je parle des impôts
que vous avez améliorés à Noël, ceux des hauts
salariés.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant, vous me parlez
de...
M. Chevrette: 10 $ pour les petits et 800 $ pour les gros.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous voulez parler de
pétrole, on va parler de pétrole. Si voulez parler d'autre chose,
on va parler d'autre chose. Il ne faudrait pas mélanger les pommes avec
les oranges.
M. Chevrette: Vous avez baissé à Noël et vous
avez augmenté à la fin de janvier. Vrai ou faux?
M. Côté (Charlesbourg): De par une loi que vous avez
adoptée qui obligeait le ministère du Revenu à le
faire.
M. Chevrette: Absolument pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: C'est marqué: Le
ministre, le gouvernement peut...
M. Côté (Charlesbourg): Peut. C'est cela.
M. Chevrette: Vous n'étiez pas obligé.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que, de votre temps,
le gouvernement pouvait aussi?
M. Chevrette; Quand c'est marqué "doit", vous êtes
obligés de le faire. J'ai négocié pendant dix-sept ans.
Une clause de convention, quand c'est écrit "peut", tu peux le faire
comme tu peux ne pas le faire, mais quand c'est marqué "doit", tu dois
le faire. La loi dit que le gouvernement peut, par décret. Vous en avez
fait un "doit" dans votre tête parce que cela faisait votre affaire. Vous
êtes allés récupérer en janvier autant que vous
aviez donné en décembre et même plus.
M. Côté (Charlesbourg); Si le ministre veut parler
de l'ensemble des finances du Québec...
Une voix: Le député.
M. Côté (Charlesbourg): Le député. Je
suis habitué à le voir en tant que ministre. Probablement que
cela va prendre bien du temps avant que je le revoie à ce poste.
M. Chevrette: Contentez-vous pendant que vous allez être
là. Vous trouverez que ce ne sera pas long,
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous inquiétez pas
pour mot, je suis assez grand pour défendre seul ma petite
santé.
M. Chevrette: Moi aussi.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est pour cela
qu'on se comprend bien et qu'on peut échanger ces propos. Est-ce que le
ministre...
M. Chevrette: Le député.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous voyez, dans ce
cas, c'est un ascenseur qui reste accroché.
M. Chevrette: Celle-là, je ne l'aurais pas haïe.
M. Côté (Charlesbourg): Le député ne
conviendra-t-il pas que la situation financière du Québec
était quand même assez précaire? Vous l'avez
vous-même évoqué tout à l'heure en parlant du
discours responsable qu'avait eu M. Johnson, votre chef, au cours de la
campagne électorale. Cela présumait d'une situation
financière qui était assez difficile.
L'écart entre les engagements sur le plan électoral pour
le Parti libéral et le Parti québécois était - on
peut se disputer sur ces chiffres bien longtemps - de l'ordre de 300 000 000 $
à 350 000 000 $. L'exercice auquel nous nous sommes astreints est que,
pour être capables de remplir des engagements envers ceux qui financent
le Québec -c'est même évoqué dans le discours de Me
Duhaime au mois de mai 1985 - pour être capables d'atteindre ces
objectifs, il nous fallait aller récupérer tout près de 1
500 000 000 $, soit en coupant ou en allant imposer de nouvelles taxes. C'est
ce à quoi nous sommes conviés actuellement et c'est l'exercice
que nous faisons.
M. Chevrette: Comment pouvez-vous dire tout cela sans sourire?
Vous me dites que vous saviez cela depuis mai 1985, M. Duhaime l'a
écrit. Dans le rapport du député de Bonaventure, M.
Gérard D. Levesque, il est écrit que cela fait cinq ans que la
situation est comme ça. C'est écrit noir sur blanc. Comment
pouvez-vous toujours soutenir que vous ne connaissiez pas l'état des
finances publiques du Québec? Cela n'a quasiment pas de bon sens de
faire cela à froid, après avoir écrit cela
vous-mêmes dans vos livres? Cela n'a pas de bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): J'aimerais tellement
être assis à la place du député de Joliette pour lui
dire: Comment auriez-vous fait, vous, comme ministre d'un gouvernement
péquiste, pour régler la situation financière du
gouvernement du Québec à laquelle nous sommes confrontés
actuellement?
M. Chevrette: II y avait une différence. Nous connaissions
les états financiers et vous les connaissiez aussi, mais vous
refusiez... C'est peut-être un meilleur calcul que nous que vous avez
fait. Vous avez dit: Mentons, mentons, il en restera toujours. Envoyons-en des
promesses. C'est ce que vous avez dit. Vous en avez promis pour 2 000 000 000 $
alors que, chez-nous, les promesses n'étaient pas faramineuses, parce
que nous connaissions la situation financière. Mais vous avez dit: Ils
vont nous croire à court terme et après cela on verra bien. C'est
un peu cela que vous avez fait comme évaluation. Nous aurions
peut-être dû faire cela, je ne le sais pas. Je pense qu'à
moyen et à long termes, cela paie d'être franc.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le
député de Joliette admettra que le total des engagements grosso
modo du Parti libéral au plan électoral était d'environ
600 000 000 $?
M. Chevrette: Bien, voyons! Donatien Corriveau a promis un
hôpital à Joliette de
45 000 000 $ à 50 000 000 $. Voyons! Cela n'a pas d'allure.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant!
M. Chevrette: Vous n'avez pas tout comptabilisé,
certain.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, un instant! Celles
du Parti québécois étaient de l'ordre de 250 000 000 $.
Donc, l'écart est là. Si vous voulez qu'on parle des
promesses...
M. Chevrette: Des routes, on en compte pour 2 000 000 000 $ dans
votre cas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais si vous voulez
qu'on en parle des promesses, puis des engagements, je me suis astreint un
petit peu à cela...
M. Chevrette: On va en parler.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour être capable
de savoir effectivement ce que cela représentait les promesses du PQ par
rapport aux promesses du Parti libéral. J'ai un petit document ici qui
relate très bien ce qui s'est passé. Je dois vous dire que, si
vous voulez qu'on en parle, on peut en parler et on va en parler longtemps,
parce que vous en aviez un bon chapelet, vous aussi. Vous en avez
peut-être échappé dans le décor. Nous avons vu cela
lors de la campagne électorale. Votre contrôle n'était pas
total sur la machine. Nous avons vu cela un petit peu partout. Les engagements
- et j'en ai deux séries ici - sont facilement comparables: les
engagements du Parti libéral et les engagements du PQ. On peut s'en
parler.
M. Chevrette: Écoutez, on va s'en parler certainement. Vous
sentez le besoin, dans la Presse de Montréal du mardi 26
novembre, de dire ceci et c'est vous-mêmes qui parlez: Les
libéraux ont promis pour 2 000 000 000 $ de routes, mais il
s'agit-là d'objectifs et non d'engagements, précise le parti.
Vous commencez à être mal à l'aise. Vous gigotez dans vos
bottes un peu, elles sont trop grandes. Vous vous en rendez compte à ce
moment-là.
Je vais vous donner un exemple dans le même comté. C'est
deux Vallières, M. Michel Vallières, notre représentant
dans Richmond, et M. Yvon Vallières, votre représentant dans
Richmond aussi. Un dit: Moi, je ne promettrai pas mer et monde. Cela ne sert
à rien, nous n'avons pas l'argent. Devinez lequel, à vos yeux?
Yvon Vallières, lui, qu'est-ce qu'il dit? Ce n'est pas croyable. Il se
reprend avec son 1,4 % à 5,2 %. Il y a des routes un peu partout; iI y
en a, en veux-tu, en voilà. "Les libéraux promettent de
procéder à du rattrapage dans les travaux routiers." C'est
partout ainsi et je pourrais prendre région par région. C'est
très politique ce que je vous dis. Je le sais que ce n'est pas
technocratique du tout.
Je voudrais juste vous faire remarquer qu'à un moment
donné vous avez été "squizzés". Quand vous dites
250 000 000 $ ou 500 000 000 $, ce n'est pas vrai. C'est 2 000 000 000 $. Tout
le monde promettait n'importe quoi: des autoroutes à double voie,
l'ancienne route 55 qui est doublée un peu partout et où les
terres sont rétrocédées depuis, je pense, 1979. Il y en a
qui s'imaginaient que cela appartenait encore au ministère. Vous savez,
la connaissance minimale des dossiers est nécessaire avant de faire des
promesses ou de lancer des projets.
M. le ministre, je comprends que vous n'êtes pas maître des
engagements de chacun des députés. Cela je le conçois.
Mais, comme parti, 2 000 000 000 $ en constructions pourraient ne pas
être faramineux si dès le départ vous alliez chercher
à peu près 1 000 000 000 $ par année. Parce qu'en argent
constant, cela prendra plus que 1 000 000 000 $ la deuxième
année. Les 2 000 000 000 $ que vous avez promis, ils vont vous
coûter combien au bout de quatre ou cinq ans? Là, vous vous
plierez. Vous aurez fait votre bout de chemin encore. Parce qu'à
l'Éducation, il y aura des problèmes chaque année. La
santé? Vous vous interrogiez, vous riiez de la longueur des jaquettes
quand vous étiez dans l'Opposition. Je me rappelle les périodes
de questions que j'ai subies. (18 heures)
Je vais vous montrer comment vous êtes cohérents. Dans le
Journal des débats de l'an dernier, en mars 1985 - cela n'est pas loin -
vous faites une motion, un Parti libéral fort: Le
phénomène de la dégradation de l'infrastructure
routière, qui n'est, d'ailleurs, pas exclusif au Québec,
puisqu'il constitue également un problème crucial ailleurs au
Canada et aux États-Unis... Là, vous nous adressez à cause
de cela une motion de blâme. Là, ça urge. Vous avez les
recettes à tous les maux. Vous allez peser sur les pitons et vous allez
tout régler, vous autres.
M. le ministre, vous nous présentez un budget qui baisse de 1,4 %
à 1,1 %. Vous n'êtes pas gêné un peu? Vous
n'êtes pas mal à l'aise un peu? Je comprends que vous vous
êtes peut-être fait avoir par vos collègues. Peut-être
que ce sont vos choix politiques à vous, mais sur Ies deux programmes
qui me regardent - je ne parle pas des autres à l'intérieur de
votre ministère - pourquoi avez-vous fait porter les coupures surtout
là-dessus, quand vous saviez que c'était urgent au bout, quand
vous aviez dénoncé le gouvernement antérieur, quand vous
avez pris la peine de faire miroiter à l'ensemble des
municipalités, à l'ensemble des électeurs dans
plusieurs comtés que vous aménageriez des routes, que vous
répareriez les routes. Dès votre premier budget, à la
première chance, à la première occasion que vous avez, sur
ces deux points précis de démontrer à la population qu'il
y a une cohérence entre votre discours électoral et votre action,
c'est une baisse substantielle. Il n'y a pas un certain malaise? Est-ce que
vous auriez besoin de l'Opposition pour vous battre devant le Trésor?
Est-ce qu'à l'intérieur vous n'auriez pas pu faire d'autres choix
politiques? Pardon, M. le Président, si M. le député de
Berthier veut grogner...
Une voix: Arrête doncl
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Houde: Ils se prennent pour d'autres, avoir besoin d'eux
autres pour revendiquer de l'argent!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Ce que le député de Berthier n'a
jamais compris, c'est qu'une bonne question de l'Opposition, des fois, à
un ministre en Chambre, c'est meilleur qu'une question plantée. Cela
aide, des fois, le Conseil du trésor à comprendre qu'un
collègue peut être mal pris et qu'il a besoin de son appui. Cela
se fait. Il faut comprendre cela, par exemple.
Cela dit, M. le ministre, je voudrais vous poser deux questions.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je peux
répondre à cela?
M. Chevrette: J'aurais un autre volet juste à
celle-là pour vous permettre de faire un tout. C'est l'aide de
l'Opposition, peut-être, pour montrer l'urgence. Deuxièmement,
est-ce que ce sont des choix politiques personnels que vous avez faits parce
que le président du Conseil du trésor a dit ceci en
témoignage... Je voudrais vous situer son témoignage, je n'ai pas
l'intention de vous le faire contredire. Le président du Conseil du
trésor a dit: Moi, je n'ai pas imposé au ministre les coupures.
Je lui ai envoyé une commande de tant de millions et c'était
à lui de choisir l'endroit où il coupait. Est-ce que vous
n'auriez pas pu, M. le ministre, à l'intérieur du budget global
du ministère, faire des ponctions à d'autres endroits qu'à
la construction ou à la réfection, tout au moins à
l'entretien du réseau routier, quand on parle de sécurité?
Vous avez vous-même rendu public un rapport parlant de la
sécurité routière. Je suis surpris que vous ayez fait
porter les efforts de vos compressions là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg: Est-ce que j'ai en ma
possession tous vos volets?
M. Chevrette: Cela devrait. Si je n'en ai pas assez, je
reviendrai bien.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est effectivement un choix
de gouvernement. Il y a eu des choix de gouvernement en termes de
priorités à l'Éducation et aux Affaires sociales pour
régler certains problèmes d'urgence que le député
connaît très bien parce qu'il était le ministre responsable
de ce dossier préalablement au 2 décembre. Lorsque vous
évoquez le fait que le président du Conseil du trésor a
dit: Oui, ça me prend tant de millions du ministère des
Transports, prends-les où tu voudras, je vous confirme que le
président du Conseil du trésor nous a demandé une coupure
à l'intérieur même du ministère, ce que j'ai fait.
Cela a été mon choix. Je vais vivre avec, j'en suis fort
conscient.
Ce que j'ai fait, quand je suis arrivé au ministère, j'ai
réuni mes officiers supérieurs et j'en ai discuté avec
eux. On a regardé dans chacun des programmes là où on
pouvait intervenir. Je ne pense pas avoir de leçon à vous donner
sur la structure du ministère des Transports. Transport terrestre des
personnes, transport en commun, deux gros blocs au niveau du ministère,
plus ce qu'on appelle communément la voirie, qui se partagent à
peu près également, de manière égale, environ 800
000 000 $, grosso modo, si on arrondit les chiffres dans les deux secteurs.
Lorsqu'on a regardé du côté du transport en commun,
47 % du budget est un budget de transferts, donc, des ententes qui nous lient
avec le transport scolaire, 308 000 000 $ qui étaient intouchables
compte tenu du fait que l'année scolaire était en cours.
Au-delà de 427 000 000 $ dans le transport en commun où on a
toute une série d'ententes avec les commissions de transport des
communautés urbaines, soit pour des subventions à l'exploitation,
soit pour l'achat d'équipements. Donc, la compression maximale que nous
pouvions obtenir dans ce bloc de 800 000 000 $ était d'à peu
près 13 000 000 $, si ma mémoire est bonne. La commande du
Conseil du trésor était supérieure à cela.
Qu'est-ce qui restait par la suite? II restait par la suite le bloc de
la voirie. Compte tenu du fait que les budgets des commissions de transport
étaient en cours, je me devais par la suite de regarder au niveau de la
voirie ce qui était le plus facile à couper ou l'endroit
où nous pouvions aller
chercher de l'argent Je plus rapidement parce que
l'échéance, il faut se le dire, M. le ministre... Je vais finir
par l'avoir, M. le député, c'est peut-être parce que je
vous vois davantage au fédéral que je vous appelle M. le
ministre.
M. Chevrette: Détrompez-vous, vous êtes pris avec
moi pour longtemps! Les deux ans que vous allez être là à
peu près ou un an.
M. Côté (Charlesbourg): Nous avions donc le choix de
couper à la voirie, c'est là qu'il y avait des sommes disponibles
et dans le peu de temps que nous avions, à la lumière de ce qui
avait été déposé sur la table, j'ai donc
décidé de couper dans ce qui n'existait pas. J'ai coupé
dans les projets de construction de routes, donc, dans des routes qui
n'existent pas sur le terrain. Je l'ai fait pour tenter d'épargner au
maximum ce que nous pouvions épargner pour l'entretien du système
routier.
Quant au député de Joliette qui m'offre son appui pour
défendre mes crédits au Conseil du trésor, je vais vous le
dire, je suis très heureux de son offre et la journée où
j'aurai l'impression que son appui peut m'aider, je vais lui
téléphoner, mais, d'ici là, qu'il ne perde pas trop de
temps à attendre le téléphone. J'imagine qu'il aura autre
chose à faire.
M. Chevrette: Juste vous suivre, c'est déjà de
l'ouvrage. Vous venez d'affirmer ceci et ça m'inquiète en
"moses". Vous faites partie du gouvernement. Vous avez affirmé ceci - on
pourra relever les "galées" - Face au peu de temps que nous avons eu. Ce
ne sont pas des farces, vous vous êtes empressé de déposer
les crédits: "face au peu de temps que nous avons eu." Quand on manque
de temps, on prend son temps. On ne s'empresse pas de poser des gestes qu'on
regrette après. Vous venez d'affirmer cela vous-même. On a
épargné ce que nous pouvions épargner.
II y a des choix politiques que vous faites. Je vous en donne un, par
exemple, que vous venez de faire. Par exemple, vous avez promis, comme
équipe libérale, dans un premier temps, que les
bénéficiaires de l'aide sociale de 18 à 30 ans se
verraient accorder la même chose que les 30 ans et plus. Dans un premier
temps. Je me rappelle la déclaration. Dans un deuxième temps,
nuance: II y aura peut-être des modalités. Dans un
troisième temps, là, il y a plus que des modalités, c'est
apte et inapte. II y a eu une évolution dans votre pensée et dans
vos engagements face aux assistés sociaux. N'aurait-il pas pu y avoir
également une évolution dans votre pensée quant au choix
politique à poser dans le domaine des ponctions à
l'intérieur de votre propre budget si vous aviez eu plus de temps? Par
exemple, vous auriez pu faire comme Mme la ministre de la Santé et des
Services sociaux et imposer un ticket modérateur alors qu'elle avait
pris l'engagement de ne pas en imposer. Cela aurait pu être une
évolution. Au lieu de faire une ponction, vous auriez pu imposer un
ticket modérateur sur je ne sais trop quoi, sur un pont ou sur un autre,
pour venir à bout d'arriver...
M. Houde: M. le Président, est-ce que vous pourriez
rappeler le député de Joliette à la pertinence parce qu'on
est rendu pas mal loin? On n'a pas tellement de temps pour discuter des
transports. Il me semble qu'on pourrait ramener le député de
Joliette à la pertinence.
M. Chevrette: Quand il aura compris que je donne des comparaisons
d'évolution de mentalités...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Chevrette: ...il faut que je les donne. Je comprends que cela
peut le dépasser, mais ce n'est pas ma faute.
M. Houde: Un exemple, ce n'est pas cinq ou six exemples. Ne
charrie pas!
Une voix: Mesquin!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Je m'excuse, M. le Président, je suis tout
à fait dans l'ordre. Je demande au ministre si, à l'instar de sa
collègue, il peut y avoir un ticket modérateur au
ministère des Transports. C'est tout à fait dans l'ordre de
donner une comparaison. II y en a qui ont compris cela. Ils se sont tus,
d'ailleurs.
Je demande au ministre s'il n'a pas été dans ce
sens-là un petit peu.
M. Côté (Charlesbourg): Un ticket modérateur
où?
M. Chevrette: Je ne sais pas, moi. Sur le pont Jacques-Cartier.
Vous n'avez pas pensé à aller chercher de l'argent sur le
pétrole? Vous n'avez pas pensé à aller chercher des sommes
pour la réfection du réseau routier, vous qui l'aviez
défendu avec acharnement?
Une voix: Ce sont vos suggestions?
M. Chevrette: Non, non, je demande son évolution dans sa
pensée. Écoute!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je n'ai pas
pensé à imposer un ticket modérateur parce que je pense
qu'on est dans une période où vous avez éliminé le
péage - si vous parlez de péage - ce qui a fait le bonheur de
régions qui en souffraient. Bravo pour vous autres! Je ne pense pas
qu'on puisse revenir à cette période-là pour le
moment.
Dans le temps qui nous est imparti, Mme la députée de
Maisonneuve, qui était ici avec nous depuis le début des
crédits, hier, m'a dit qu'en cela je défendais une très
large partie du budget qui avait été préparé par
mes prédécesseurs. C'est un peu vrai. À l'intérieur
de cela, j'ai eu des choix à faire, que j'ai faits. Compte tenu du temps
que nous avions à notre disposition et des règles parlementaires,
ce sont des choix, je l'ai dit tantôt très franchement et
très ouvertement, avec lesquels j'aurai à vivre au cours de
l'année. Je vais vivre avec parce que pour mot, contrairement à
ce qui a été le cas dans le passé, je fais partie d'un
gouvernement. Il y avait des choix de gouvernement au niveau de
l'Éducation et de la Santé et c'est ce que j'ai respecté.
À partir du moment où on a respecté cela et qu'on fait des
demandes au ministère, j'ai à faire l'analyse de mes programmes
afin de savoir où je peux couper.
Dans le domaine du transport terrestre des personnes, le danger qu'il y
aurait eu de couper dans le transport en commun en particulier, cela aurait pu
être l'usager qui en aurait fait les frais, compte tenu de la structure
qui existe actuellement où, chaque fois qu'on demande un effort
additionnel aux commissions de transport et aux municipalités, c'est, de
tradition, l'usager qui paie une bonne partie de la facture.
J'avais donc le choix d'aller chercher de l'argent là et de voir
l'usager, celui retirant des prestations d'aide sociale, l'étudiant, la
personne âgée et le reste aussi être accablés par
cette mesure. J'avais le choix pour 800 000 000 $; 427 000 000 $ dans le
transport en commun; 308 000 000 $ de budget dans le transport scolaire, donc
des écoliers. Compte tenu des budgets en cours négociés
avec ces différentes instances, mon action ne pouvait porter pour cette
année dans ce secteur particulier. Ce que j'ai annoncé, livres
ouverts, au cours de la discussion des crédits, c'est que j'ai entrepris
dès maintenant la réflexion qu'il faut de façon à
être en mesure, pour l'an prochain, d'aller chercher l'argent qu'il faut
pour être capable d'en mettre sur les routes, à la fois dans la
construction et dans l'entretien, mais d'abord en privilégiant
l'entretien. À partir du moment où ces 800 000 000 $ sont mis de
côté et que nous ne pouvons récupérer qu'à
peine 13 000 000 $, il reste un autre bloc de 800 000 000 $ pour le
ministère, partagé entre la construction et l'entretien.
Il y a effectivement une baisse de 12 000 000 $ ou 13 000 000 $ dans les
crédits de cette année par rapport à ceux de l'an dernier
pour l'entretien, mais j'ai tenté d'inverser la tendance des
années antérieures en termes de coupures et de compressions
budgétaires. Le phénomène des compressions
budgétaires n'est pas apparu en 1986. Vous l'avez vécu
vous-même comme ministre d'un gouvernement antérieurement. Il y a
eu des compressions budgétaires antérieurement. (18 h 15)
II y a eu des compressions budgétaires antérieurement.
Selon les chiffres que j'ai et qui peuvent être invalidés dans la
mesure où les informations que j'ai ne sont pas bonnes, au cours des six
dernières années, là où on allait chercher la
ponction la plus importante au niveau des compressions budgétaires,
c'était au niveau de l'entretien, d'une moyenne, semble-t-il, d'à
peu près 50 % alors que la construction était d'environ 25 % ou
27 %.
Ce que j'ai fait à l'intérieur de ce budget dans les deux
volets construction et entretien, j'ai renversé la vapeur et je suis
allé chercher, en termes de compressions, 64 % dans la construction et
20,8 % au niveau de l'entretien. C'étaient les choix que j'avais
à faire pour tenter de respecter une des priorités très
importantes au niveau du ministère qui est l'entretien. Nous
dégageons à ce moment-ci et nous enclenchons une action qui aura
des résultats sur le budget de l'an prochain au niveau de la
construction et de l'entretien. Et je mets le député en garde, on
n'est pas à l'abri d'ajouts de sommes en cours d'année.
M. Chevrette: Mais, M. le ministre, sur votre dernier
avancé, je regarde, depuis 1981, en ce qui regarde l'évolution
des budgets de voirie, votre montant de 800 000 000 $ grosso modo dont vous
parlez, 772 861 400 $ en 1980-1981, 774 223 600 $ en 1981-1982; il y a une
augmentation également en 1982-1983, cela monte à 825 247 500 $;
en 1983-1984, encore une légère augmentation. Je ne parle pas
d'augmentations faramineuses, mais il y a une légère
augmentation, environ 856 000 000 $; en 1984-1985, il y a 845 000 000 $,
légère baisse, mais pas de l'ordre de 92 000 000 $ comme celle
que vous venez de présenter.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, M. le
député, est-ce que vous pourriez me parler de l'évolution
du déficit du Québec pour les mêmes années?
M. Chevrette: Non, non. Le déficit du Québec par
rapport à l'accroissement du budget est relativement stable. Vous le
savez
très bien. On partait de 1976. On peut bien s'enligner sur cette
voie, mais vous savez très bien que, par rapport à
l'accroissement des revenus du Québec ou du budget du Québec, le
déficit est très stable. Si on se comparait au
fédéral en plus, on serait gras dur. Vous le savez comme moi.
Donc, ce n'est pas ce qui justifierait cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela que
plusieurs rumeurs vous envoient là-bas pour tenter de le stabiliser.
M. Chevrette: Oui, mais je vous annonce tout de suite que vous
pouvez continuer la rumeur. Je suis fier que vous le disiez au micro, parce que
je suis convaincu que je vais rester ici fort longtemps.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne tente pas de jouer
avec les chiffres, ce n'est pas mon objectif. D'entrée de jeu, j'ai
admis qu'il y avait des coupures et que c'était un choix de gouvernement
que je partageais. Je n'essaie pas d'amenuiser la coupure. Elle est là
et il faut vivre avec elle. Et je vais vivre avec la coupure.
M. Chevrette: C'est parce que vous aviez affirmé...
M. Côté (Charlesbourg); Oui.
M. Chevrette: Je veux juste clarifier votre situation.
Peut-être que je l'ai pris hors contexte. Je ne veux absolument pas
chercher la bisbille là-dessus. Vous avez affirmé qu'on a
vécu la période de compressions budgétaires. C'est
qu'à partir du montant de 800 000 000 $ dont vous parlez, si je regarde
de 1980-1981 à nos jours, il y a toujours eu une légère
croissance même dans un contexte de compressions budgétaires. En
1982-1983, au plus fort de la crise économique, Michel Clair, alors
ministre des Transports, accroissait le budget d'entretien de 7,2 %.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Pour être bien
sûr qu'on se comprend, je ne parle pas du budget global du
ministère. Vous avez raison d'évoquer ce que vous évoquez.
Je pense que les chiffres sont là. Ne pas vouloir les admettre serait
véritablement être de mauvaise foi.
Ce que je dis, c'est que chaque année il y a eu, de la part des
ministres des Finances et des présidents du Conseil du trésor,
une volonté de compressions budgétaires. C'est des compressions
budgétaires que je veux vous parler. Pour vous dire toute l'ouverture
des chiffres que j'ai, sur 1981-1985 à 1985-1986, la coupure au niveau
de construction et d'entretien et d'autres programmes au ministère des
Transports était de l'ordre de 151 000 000 $, soit 31,7 % au niveau de
la construction, 44 % à l'entretien et 24 % dans les autres
programmes.
Étant fort conscient que comparer une année avec une
période, cela peut devenir boiteux, c'est uniquement à titre
d'information que je veux le donner au député pour lui dire que
j'ai tenté de faire un virage dans le but de limiter les compressions
à l'entretien au strict minimum par rapport aux années
antérieures. Cette année, 64 % des coupures, des compressions,
proviennent de la construction par rapport à 31 % pour la période
que j'ai évoquée tantôt; 20,8 % à l'entretien par
rapport à 44 % pour la période précédente et 14,6 %
de compressions dans les autres programmes du ministère par rapport
à 24 % pour la période que j'ai évoquée
tantôt.
Tout cela pour vous dire qu'il y a eu, dans notre réflexion, un
effort pour tenter de démontrer que, pour nous, l'entretien était
important et qu'il fallait davantage tenter de conserver nos acquis dans
l'entretien pour la marge de manoeuvre que nous pouvions avoir cette
année, dégageant ainsi pour l'an prochain les priorités du
gouvernement. Vous avez raison de vous inquiéter du fait que, dans les
autres programmes, nous n'ayons pu comprimer davantage. Ce que j'ai entrepris,
à la lumière de ce que j'ai vécu dans ce dossier, c'est un
travail de fond afin de récupérer des sommes pour qu'elles soient
affectées l'an prochain à l'entretien du réseau
routier.
M. Chevrette: Pour ce qui est de la ventilation que vous faites
entre ce qui était consacré antérieurement à la
construction par rapport à l'entretien - c'est la première fois
que j'entends la ventilation officielle; donc, je ne peux pas argumenter
là-dessus -n'avez-vous pas l'impression que la ponction majeure du
Trésor est allée, contrairement aux années
antérieures... C'est vous-même qui avez évoqué le
fait qu'il y a eu des compressions depuis un certain temps à cause de la
crise économique et je pense que tout le monde le reconnaît. Si on
regarde la tendance du maintien des budgets de 1980-1981 à 1985-1986, au
ministère des Transports, quant aux programmes construction et
entretien, c'est la première fois depuis 1980 qu'il y a une ponction
majeure au niveau de l'entretien et de la construction, les deux
combinés totalisant la somme de 800 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il serait
peut-être intéressant de voir, c'est ceci: durant cette
période, qui a fait les frais, comme ministère, des compressions
budgétaires? Si ce n'est pas forcément le ministère des
Transports, ce sont d'autres ministères. Je pense qu'un de ces jours le
ministère des Transports devait, lui aussi, être mis à
contribution dans cette opération.
Si c'est cette année, tant mieux, cela présage de
très bonnes années pour l'avenir, pour 1987-1988, 1988-1989 et
1989-1990. C'est la réponse que je peux donner au député.
Je n'essaie pas de dire qu'il n'y a pas, cette année, un effort majeur
de fait au ministère des Transports; il est là, il est
très clairement exprimé. Je n'ai jamais cherché à
le cacher; cela a été un choix de gouvernement et cela a
été aussi un choix de ministre.
M. Chevrette: M. le Président, l'ex-ministre, le
député de Joliette, s'interroge toujours sur le fait suivant: le
député de Charlesbourg et actuel ministre des Transports peut-il
soutenir longtemps qu'il ne connaissait pas l'état des finances
publiques? La preuve, c'est que cela a été écrit en toutes
lettres dans le rapport du ministre des Finances, à savoir que cela fait
cinq ans que cela existe, que l'état des finances publiques était
connu. Comment pouvait-il allègrement voter pour des motions de
blâme à l'époque, qui remontent à 1985 - ce n'est
pas loin -et, deux mois à peine après avoir été
élu, accepter de se faire littéralement dépouiller de ses
budgets alors que ce n'était pas assez, que ces budgets étaient
insuffisants lorsqu'il était dans l'Opposition, que c'était
épouvantable? C'était épouvantable, le système
routier. Il arrive au pouvoir, quelques mois après avoir promis 2 000
000 000 $ pour les routes, et en l'espace de...
M. Côté (Charlesbourg): Assorti de quelles
conditions?
M. Chevrette: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Assorti de quelles
conditions?
M. Chevrette: Aucune condition. Vous promettiez cela à
tour de bras, jusqu'à des autoroutes. Ce n'est pas un problème,
en veux-tu, en voilà, c'est pas de l'onguent.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que le
député de Joliette admettra quand même...
Une voix: Del'onguent, c'est cher.
M. Chevrette: Oui, avec les pharmaciens, je sais.
M. Côté (Charlesbourg): Admettons, quand même,
que c'était assorti d'une condition.
M. Chevrette: Voyons, M. le Président, assorti d'une
condition! Je n'ai entendu aucun de vos députés assortir cela
d'une condition. On vous a étalé en Chambre des documents.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais dans les
écrits, M. le ministre... M. le député, je suis
véritablement accroché au ministre.
M. Chevrette: C'est un des rares.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les écrits, il y
a effectivement cette condition dans chacun des programmes qui ont
été rendus publics.
M. Chevrette: M. le ministre, là-dessus, vous conviendrez
que je peux vous en déposer qui ne sont pas assortis de cette
condition-là, puis un joli beau paquet. Je vous dirai même votre
programme. Votre programme pour monter cela de 1,4 % à 5,2 %
était-il assorti de cette condition? Votre programme électoral,
rendu public par M. John Ciaccia, par Mme la députée,
était-il assorti...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que dans ces
conditions-là, vous maintenez que, dans le programme politique du
ministère des Transports rendu public le 6 novembre, non pas par M.
Ciaccia parce qu'il était absent, il a été remplacé
dignement par Mme la députée de Mégantic-Compton, par le
député de Richmond et par d'autres candidats libéraux
à l'époque vous avez chiffré cet engagement du parti?
M. Chevrette: C'est assez simple, c'est 1 400 000 000 $ par
année.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est
pas...
M. Chevrette: Bien, 800 000 000 $ qui représentent 1,4 %
par rapport à 5,2 %, qu'est-ce que cela fait?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, vous avez quand
même hérité d'un certain nombre de défauts de vos
prédécesseurs quant à la comptabilité.
M. Chevrette: Je vais vous le lire, M. le Président. Je
vais vous lire d'abord M. Yvon Vallières, lui-même. C'est en
toutes lettres, je vais vous lire cela. Selon M. Vallières, lorsque le
Parti québécois - c'est dans son Telbec - a pris le pouvoir en
1976, le budget de construction de routes représentait 5,2 % du budget
global du Québec. Cette proportion n'est plus que de 1,4 % aujourd'hui.
De plus, le budget d'entretien des routes n'a subi aucun changement depuis 1976
malgré la détérioration des routes. Ainsi, les 453 000 000
$ alloués en 1985 ne représentent plus, en dollars constants de
1976, que 225 000 000 $ par rapport aux crédits alloués de 229
000 000 $ en 1976- 1977. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est
votre représentant à Sherbrooke. Quand on montre cela, que
l'on prend les chiffres qui représentent 1,4 % et qu'on les transpose
à 5,2 %, je suppose qu'on n'a pas besoin de machine comptable pour vous
faire comprendre que cela se chiffre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que vous voulez me
signifier, c'est qu'on aura du rattrapage à faire au cours des
prochaines années.
M. Chevrette: Ce que je veux vous signifier, c'est qu'au lieu
d'augmenter... Vous nous reprochiez - parce que c'était sensiblement la
même chose, quelques millions de plus seulement - qu'en dollars constants
on reculait. Quand on recule même en dollars courants, imaginez-vous
quelle chute cela représente en dollars constants. C'est ça que
je vous signifie et ne me dites pas que vous ne l'avez pas chiffré.
Quand vous donnez les pourcentages de budgets connus et existants et que vous
en visez d'autres, on peut établir les chiffres. Je pense bien qu'on n'a
pas besoin d'être comptable pour comprendre cela.
M. Côté (Charlesbourg): Après cet
énoncé comptable, M. le Président, je constate qu'il est
18 h 30.
M. Chevrette: Oui, ça va vous donner le temps de vous
trouver une bonne réponse pour le retour.
Le Président (M. Saint-Roch): La. commission de
l'aménagement et des équipements suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 30)
(Reprise à 20 h 11)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour poursuivre l'étude des crédits budgétaires 1986-1987
du ministère des Transports.
M. Chevrette: M. le Président, si le ministre y consent
bien, au lieu d'aller sur des éléments précis, on
continuerait la discussion "at large" sur différents
éléments, quitte, à la fin, à ce que le
président appelle, pour les fins du procès-verbal, le programme
élément par élément.
M. Côté (Charlesbourg): Étant donné la
marque très libérale que me propose le député de
Joliette, je suis d'accord.
M. Chevrette: Vous allez donc constater que la
libéralité de mes propos ne sera pas retenue, ce soir.
C'est-à-dire que je ne me retiendrai pas. Ceci dit, deux petites
questions de clarification avant d'aller sur des sujets plus globaux. Au
programme 4 -j'y vais comme je le vois ici - au sujet de la conservation, il y
a 6 000 000 $ de moins de transfert au poste 10. Je voudrais savoir
concrètement ce que cela signifie et qui sera privé de ces
transferts.
M. Côté (Charlesbourg): Étant donné le
grand intérêt, pour l'ensemble de la députation, de cet
élément, je m'attendais bien à une question.
M. Chevrette: Je n'aurais quasiment plus besoin de
réponse, parce que je viens de comprendrel
M. Côté (Charlesbourg): Pour qu'il n'y ait pas de
méprise, est-ce que le député de Joliette pourrait
répéter? J'ai mal saisi.
M. Chevrette: Je vais répéter, parce que je ne
pensais pas que c'était cela, moi non plus. Je connais bien l'autre
programme, vous comprendrez!
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que les deux
faisaient la même erreur, parce que votre question visait un programme
auquel je pensais, mais ce n'est pas le programme auquel vous...
M. Chevrette: Je vais reprendre ma question. Au programme 4, au
sujet de la conservation, il y a 6 000 000 $ de moins de transfert au poste 10.
C'est écrit: Transfert 10, à la page 30-5. Il y a 6 000 000 $ de
moins. Cela touche quoi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est très clair
selon l'information que j'ai. Compressions par la remise, aux
municipalités de 5000 habitants et moins, de l'entretien de certaines
routes.
M. Chevrette: C'est la remise de routes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre peut me dire si...
M. Côté (Charlesbourg): ...entretien divers.
M. Chevrette: D'accord, je comprends. J'en ai connu une couple
dans mon comté. Ce que je veux savoir, c'est: Est-ce qu'il y a une
politique avec des critères précis au ministère, ou s'il y
a une certaine discrétion du ministre en ce qui concerne l'acceptation,
le refus ou la reconsidération? Y a-t-il une
sorte de tribunal d'appel ou quelque chose du genre?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai les critères
pour la remise. Il semble que cela ait été fait dans le
passé de manière très inégale, que je n'ai à
expliquer ou cautionner d'aucune manière. Mais il y a une série
de critères ici, et je voudrais vous les énumérer.
Dans un premier temps, ce sont des sections de routes qui sont
désaffectées par la suite de reconstructions.
Deuxièmement, en milieu urbain: rues d'intérêt strictement
local. Troisièmement, en milieu rural: chemins municipaux
d'intérêt strictement local sans habitations riveraines de
caractère permanent et sans vocation de transit. Quatrièmement:
routes ou chemins ayant fait l'objet d'un protocole d'entente entre le
ministère et la municipalité lorsque le protocole implique un
abandon d'entretien. On va s'entendre, par exemple, avec une
municipalité dans un protocole pour refaire. On signe le protocole
à condition que la municipalité le récupère par la
suite et l'entretienne. Cinquièmement: Dans le cas de la construction
d'une route de contournement dont l'ancienne route devient une rue à
caractère local. Ce sont les critères qui président
à l'abandon et au transfert de certaines routes.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député.
M. Paradis (Matapédia): Serait-il possible d'avoir ces
critères par écrit, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Avec le plus grand des
plaisirs.
M. Paradis (Matapédia): Merci.
M. Chevrette: Ces 6 000 000 $ signifient-ils pour les
municipalités, M. le ministre, l'accroissement de taxes municipales de 6
000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Cela signifie que, dans la
volonté du ministère, c'est de régulariser des situations,
des injustices créées envers certains comtés parce qu'on
les a remis ou certaines municipalités par rapport à d'autres.
C'est donc d'en arriver à un équilibre...
M. Chevrette: Je comprends cela. Tout le monde est d'accord pour
l'équité, je suis d'accord avec cela, mais la question n'est pas
là-dessus, M. le ministre. Je vais vous la répéter
très lentement. Ma question est la suivante: Si cela coûte 6 000
000 $ de moins au ministère des Transports du Québec, donc,
à votre ministère, cela voudrait-il donc dire automatiquement 6
000 000 $ de plus en taxes aux citoyens qui seront touchés par cette
mesure?
Une voix: ...
M. Chevrette: Non, non, faire faire et faire payer, ce n'est pas
pareil.
Une voix: Les deux. Bien oui.
M. Chevrette: Non, non. Ce n'est pas pareil.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que, si cela nous coûte 6 000 000 $, cela n'en coûtera pas
nécessairement 6 000 000 $ aux municipalités pour faire le
même job, le même travail et certaines de ces routes sont
admissibles aux subventions d'entretien de chemins d'hiver. Ce n'est pas un
transfert net de 6 000 000 $ de coût aux municipalités.
M. Chevrette: Avez-vous une évaluation du coût
approximatif du transfert? Je comprends que certaines municipalités, ce
n'est pas parce qu'elles ont un mille de routes de plus qu'elles vont engager
deux personnes de plus, je comprends cela, ou qu'elles vont engager un camion.
Il faut bien parler correctement. Ce que je veux dire: Avez-vous une
évaluation du transfert net de taxes? Au ministère, vous n'avez
pas cela?
M. Côté (Charlesbourg): On va dire que ce sera
beaucoup moins que 6 000 000 $, mais ce n'est pas fait.
M. Chevrette: Vous n'avez pas les proportions?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Pourriez-vous faire faire cela par vos
fonctionnaires et nous le faire connaître?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Une évaluation éventuelle des
coûts.
M. Côté (Charlesbourg): On va faire
l'évaluation et on s'engage solennellement à vous la
transmettre.
M. Chevrette: J'espère que vous ne ferez pas comme
l'engagement de vos six à Sherbrooke.
M. Côté (Charlesbourg): Pour vos...?
M. Chevrette: Faire des engagements solennels et ne pas les
respecter.
M. Côté (Charlesbourg): Mes...?
M. Chevrette: Vos six collègues qui ont pris des
engagements de monter les budgets et on a des coupures. Les engagements
solennels de votre part, est-ce que cela va être vrai?
M. Côté (Charlesbourg): Attendez pour voir.
M. Chevrette: C'est ce que vous dites là, vous êtes
un nouveau chef d'orchestre.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez pour voir.
M. Chevrette: Vous portez mal votre symphonie.
M. Côté (Charlesbourg): À l'ACQ, là
où cela a été dit, les gens ont été à
même de vérifier que, dans neuf cas sur dix qui traînaient
sur le bureau, cela a été réglé dans l'espace de
deux mois.
M. Chevrette: Et, dans deux mois, vous vous êtes fait
édenter votre budget comme jamais on ne l'a fait à un ministre
des Transports.
M. Câté (Charlesbourg): Imaginez-vous si j'avais un
budget ce que je pourrais régler pour ce que vous n'avez pas
réglél
M. Chevrette: Cela n'a aucun rapport. Vous vous êtes fait
plumer comme pas un ministre des Transports ne s'est fait plumer jusqu'à
maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez encore des relents
de votre ancien ministère parce que vous parlez beaucoup de plumes.
M. Chevrette: De mon ancien ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Auriez-vous des tendances à traiter les
biologistes d'"oiseaulogues"?
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Absolument pas!
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Sachant tout le bien qu'en
pense l'ex-ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Chevrette: C'est exact. C'est pour cela que je voulais vous
mettre en garde de ne pas vous aventurer sur ce terrain.
Donc, M. le ministre, vous nous annoncez, en plus d'une ponction de 13
000 000 $ dans l'entretien et de 59 000 000 $ dans la construction, un
transfert de poids fiscal aux contribuables dont on ne saurait évaluer
pour le moment le montant précis, mais pour le ministère c'est
une ponction de 6 000 000 $ en plus. Donc, 59 000 000 $, 13 000 000 $ et 6 000
000 $; on se comprend bien?
M. Côté (Charlesbourg): Continuez et vous allez
arriver à 92 000 000 $. Ce n'est pas bien compliqué. Si c'est
à cela que vous voulez arriver, on peut faire cela dans...
M. Chevrette: Ce n'est pas nécessairement à 92 000
000 $ qu'on veut arriver, mais on veut montrer où vous mettez les
ponctions et, également, où vous retransférez le fardeau
de la dette aux contribuables en leur disant qu'on avait bien du retard. Donc,
ils vont se payer du retard, d'après ce que je peux comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Chevrette:
Eux-mêmes.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le principe qui est
à la base de cela est un principe d'équité
vis-à-vis des municipalités qui, dans le passé, se sont vu
transférer des routes de manière très inégale, sans
vision d'ensemble. Ce que nous voulons faire, c'est de mettre sur un même
équilibre chacune des municipalités et chacun des comtés
quant au transfert des routes. C'est ce qu'on veut faire.
M. Chevrette: À l'élément 4 du programme 5,
pour rester dans ces questions, on diminue le budget de l'aide à
l'amélioration du réseau routier municipal, cette fois-ci, de 16
700 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la bonne question.
M. Chevrette: Je n'étais pas sûr. Je me suis dit que
j'allais venir à tomber dessus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la bonne question.
J'ai fait distribuer ce matin une copie du tableau pour bien comparer parce que
depuis le début de l'exercice des crédits on compare budget
à budget, période à période. En pareille
période, en 1985-1986, il y avait 3 850 000 $ pour les ponts municipaux,
1 250 000 $ pour les pistes cyclables et 3 797 000 $ pour les chemins
municipaux, soit un total de 8 897 000 $. En pareille période cette
année, 1986-1987, il y avait 4 000 000 $ pour les ponts
municipaux, 987 000 $ pour les pistes cyclables et 7 191 000 $ pour les
chemins municipaux, soit un total d'environ 12 000 000 $; ce qui
représente un écart d'au-delà de 3 200 000 $ de plus, en
pareille période, que l'an dernier.
M. Chevrette: M. le ministre, vous comprendrez que j'ai
déjà joué dans les budgets. C'est un jeu comptable. Vous
allez me dire, sans doute avec beaucoup de spontanéité, combien
de millions ont été dépensés l'an dernier pour les
chemins municipaux, soit pour l'année financière complète
1985-1986.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, avec le plus grand des
plaisirs, je vais le dire au ministre...
Une voix: Au député.
M. Côté (Charlesbourg): Au député. Je
me suis certainement accroché.
M. Chevrette: Je ne hais pas cela, vous pouvez continuer. Cela me
fait revivre des relents.
Une voix: Cela ne reviendra jamais. M. Chevrette: Pas mal
avant toi.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que le
député de Joliette apprécie que je l'appelle M. le
ministre, parce qu'il est à même de constater la différence
entre ce qu'il a vécu et ce qu'il vit présentement.
M. Chevrette: C'est plus facile de ce côté-ci.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, le
député de Joliette a raison de dire que,à la fin de
l'exercice, au 31 mars, il y avait dans les budgets 25 818 000 $ par rapport
à 12 200 000 $ actuellement, ou à peu près en arrondissant
les chiffres; c'est à la fin de l'exercice. En cours d'exercice, dans le
discours du budget, il y a 10 000 000 $ qui se sont ajoutés et dans les
crédits supplémentaires d'automne, aussi 10 000 000 $. Je ferai
part au député de Joliette qu'on n'est pas encore rendu au
discours sur le budget...
M. Chevrette: M. le Président... M. Côté
(Charlesbourg): Un instant! M. Chevrette: Allez-y.
M. Côté (Charlesbourg): Je connais la
spontanéité du député de Joliette. Il faut de temps
en temps la contrôler. Ce que je ne vous ai pas dit mais que je veux vous
dire, c'est que, parmi les 7 191 000 $ pour les chemins municipaux, votre
générosité électorale a fait en sorte qu'il y en
ait 6 600 000 $ d'engagés...
M. Chevrette: Sur les 7 000 000 $ qu'il y a là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Cela va bien!
M. Côté (Charlesbourg): Cela va bien, n'est-ce
pas?
M. Chevrette: On a été brillant. Je vous demande
donc à nouveau, M. le ministre... Vous présentez un petit tableau
essayant de vous justifier à court terme.
M. Côté (Charlesbourg): Absolument pas!
M. Chevrette: Époque par rapport à l'autre
époque. Ce que je vous dis, quand on étudie les crédits
budgétaires, on les étudie en fonction d'une année. On ne
peut pas prévoir, à ce stade-ci, que vous irez en chercher, d'une
façon assurée, en cours de route. On peut le souhaiter et on peut
prier pour que vous en obteniez. Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas
prévoir, au niveau de l'étude des crédits, vous le savez
comme moi, que vous en aurez.
M. Côté (Charlesbourg): De la même
manière qu'on ne pouvait pas le prévoir lors de la même
période, l'an passé.
M. Chevrette: Exact. Dans les faits, cela s'est soldé par
une différence de 16 000 000 $ ou à peu près. Ce que je
veux dire, M. le Président, vous comprendrez qu'on très
très inquiet face à...
Une voix: Terrible, terrible!
M. Chevrette: Il y en a qui appellent cela Ding et Dong, mais moi
je vais me retenir, M. le Président, surtout face à lui.
Je vous disais donc, M. le ministre, qu'on les a eus, dans les faits, au
bout de l'année financière. On ne peut pas prévoir,
à ce moment-ci, que vous irez en chercher, d'autant plus que la
démonstration de votre grande puissance au niveau de
"l'édentement" de vos budgets est très peu éloquente.
M. Côté (Charlesbourg): Puis après!
M. Chevrette: Est-ce qu'on pourrait espérer selon vous -
vous vous appréciez, j'ai remarqué cela dans vos discours, le
nouveau chef d'orchestre, accrochez-vous on part -est-ce que vous escomptez
aller chercher des crédits additionnels, vous?
M. Côté (Charlesbourg): Si je ne me fiais
qu'à l'appui de l'Opposition pour convaincre le ministre des Finances
j'aurais certainement de la difficulté. Quant à
l'appréciation que voudrait faire le député de Joliette
sur les chances, les paris sont ouverts.
M. Chevrette: Donc, vous êtes en train de me dire que vous
gageriez que vous allez en chercher davantage?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je vous invite à
gager.
M. Chevrette: Pour ou contre le fait que vous alliez en
chercher?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Selon la trame que vous
avez dégagée depuis le début, vous savez dans quel sens
vous devez gager.
M. Chevrette: Donc, vous, dans n'importe lequel sens, vous
gageriez?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je me suis
aperçu que, depuis un certain moment, le député de
Joliette allait dans n'importe quel sens, alors c'est pour cela que je me
dis...
M. Chevrette: Non, pas du tout. Je vous pose la question
précise. Vous, vos chances, les évaluez-vous d'aller en chercher
oui ou non?
M. Côté (Charlesbourg): Faites vos paris je ferai
les miens!
M. Chevrette: On n'est pas là pour parier. Je vous demande
si vous escomptez aller chercher de l'argent.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question qui est
à ce moment très hypothétique. Si le député
de Joliette peut prendre son mal en patience, il aura réponse à
sa question le 1er mai prochain. Malheureusement, je ne pourrai être
là pour répondre aux questions qu'il pourrait me poser.
M. Chevrette: Est-ce à dire que les crédits ne
reflètent pas le budget?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon!
M. Chevrette: Est-ce à dire que les crédits
pourraient être contredits par le budget du ministre des Finances?
M. Côté (Charlesbourg): Je retournerai la question
au député de Joliette. Est-ce qu'il est arrivé des
événements dans le budget du ministre Duhaime du mois de mai l'an
dernier?
M. Chevrette: II est arrivé des correctifs, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Chevrette: Je vous demande si c'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas impossible
qu'il y ait des correctifs. Vous me posez la question s'il y aura des
correctifs dans le budget du mois de mai?
M. Chevrette: Par rapport à votre ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Vous serez à
même de le constater le 1er mai au soir. Ne me demandez pas de
révéler au nom du ministre des Finances ce qu'il y aura dans le
budget.
M. Chevrette: ...aurait pu dans un moment d'inattention dire:
Bien sûr, il va y avoir des correctifs. Je l'aurais su.
M. Côté (Charlesbourg): Là, vous le
savez.
M. Chevrette: Il n'a rien comme de s'essayer!
M. Côté (Charlesbourg): Là, vous ne le savez
pas.
M. Chevrette: Non, je sais que je ne le sais pas. Je vous
souhaite qu'il y ait des correctifs, peut-être pas nécessairement
pour vous, mais au moins pour ceux qui en bénéficieront.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! je sais que si jamais le
député de Joliette souhaite que j'aie des crédits
additionnels ce n'est certainement pas pour ma gloriole à moi, mais pour
le service et le bien-être de chacun des députés qui
attendent ces subventions.
M. Chevrette: M. le Président, ceci dit, 16 700 000 $ de
différence c'est beaucoup, c'est énorme. Il est vrai qu'à
chaque année il y a toujours eu des correctifs. En tout cas, si je
remonte à trois ou quatre ans en arrière, il y a eu des
correctifs à chaque année par rapport aux crédits
déposés. Je me souviens même d'une année ou il y
avait eu quelque 23 000 000 $ additionnels par rapport aux crédits
déposés. Je crois que c'est il y a trois ou quatre ans, en 1983
ou en 1984. On pourrait vérifier cela. Je sais qu'il y a eu 23 000 000
$...
M. Côté (Charlesbourg): En 1983-1984.
M. Chevrette: En 1983-1984, c'est cela. Il y a eu des
années où la liquidité était meilleure et on
pouvait en donner au réseau municipal.
M. Côté (Charlesbourg): Vous l'avez dit, la
liquidité était meilleure.,
M. Chevrette: La liquidité par rapport à des
priorités qu'avait le gouvernement à l'époque, c'est
évident On a traversé une crise économique et en pleine
crise économique - je vous l'ai dit - notre budget au ministère
des Transports n'a jamais été amputé autant qu'il l'est
présentement et on ne traverse pas une crise économique
présentement, on est en plein redressement de la conjoncture
économique. C'est un choix budgétaire que vous avez fait pour en
arriver à une détérioration aussi forte du budget du
ministère des Transports. C'est évident que c'est un choix
politique. M. le ministre ne se dédira sûrement pas par rapport
à immédiatement avant là période du souper
où il disait que c'est vrai que c'est un choix politique de son
gouvernement et de lui-même, quant aux endroits où il y avait des
ponctions. Sur cet élément particulier du budget du
ministère - je ne plaide pas seulement pour l'Opposition, je plaide pour
l'ensemble des députés, et vous le savez très bien, je
crois que tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a peu de
discrétionnaire, entre vous et moi, pour les députés de
l'Assemblée nationale, de quel que côté de la Chambre
qu'ils soient. Il y a seulement deux budgets discrétionnaires qui sont
à la portée des députés, c'est celui du loisir et
celui de la voirie municipale. J'ose espérer, M. le ministre, que vous
saurez plaider à nouveau lors des crédits budgétaires
d'automne - souvent il y a des réajustements - ou encore au niveau du
budget s'il y a encore place pour des correctifs afin qu'on puisse compter sur
une proportion intéressante d'argent pour les députés dans
chacun des comtés et en particulier - ne nous le cachons pas - les
députés des milieux ruraux, semi-ruraux et semi-urbains. C'est
évident.
M. Côté (Charlesbourg}: Je voudrais assurer le
député de Joliette que, comme il le fait présentement pour
plaider la cause de ce budget de discrétionnaire aux
députés, les collègues de ma formation l'ont très
largement fait au cours de réunions que nous avons eues dans l'exercice
budgétaire que nous traversons. Chacun des députés avait
la même préoccupation que le député de Joliette,
principalement en regard des comtés ruraux. À ce niveau, je pense
que c'est un souhait qui est partagé par l'ensemble des collègues
de l'Assemblée nationale, peu importe le parti qu'ils
représentent.
(20 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Berthier.
Projets de routes et autres travaux
M. Houde: Merci, M. le Président. J'aimerais savoir de la
part du ministre quelles vont être ses intentions en ce qui concerne des
expropriations qui avaient déjà été faites en
1973-1974 par les libéraux. Le gouvernement précédent, qui
était le Parti québécois, a décidé de ne pas
faire les routes et de redemander l'argent après qu'il eut
été versé aux détenteurs de terrains. Est-ce que,
selon vous, vous allez pouvoir en tenir compte et est-ce qu'on va pouvoir les
programmer à nouveau pour être capables enfin de les repasser
cette fois-ci?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y a un projet
en particulier qui préoccupe le député de Berthier?
M. Houde: D'abord, cela ne touche pas seulement mon comté.
Cela touche le comté de Joliette. C'est pour cela que j'espère
que le député de Joliette va m'appuyer dans mes revendications.
La route 131 qui, depuis 1973, 1975, 1976, devait être faite, ne l'a
jamais été et il y a seulement eu une couche ou deux
posées par-dessus et il n'y en a pas eu par la suite.
La voie qui avait été tracée, c'était dans
les belles terres agricoles. Comme vous le savez, les terres agricoles, avec la
protection du territoire agricole depuis 1979, c'est très difficile de
passer dessus. Donc, ils ont décidé de mettre de
côté la route et de demander aux propriétaires de terrains
de remettre l'argent au gouvernement et, à partir de là, cela a
toujours été la même chose.
Lorsque j'ai été élu en 1981, j'avais
été rencontrer le chef divisionnaire à Joliette. Il1
m'avait répondu è ce moment-là, au mois de novembre 1981:
M. Houde, j'ai la même opinion que vous. Il faudrait, le plus tôt
possible, prendre la voie de Joliette-Saint-Félix qu'on a actuellement
et la refaire. Cela presse! Plus on va retarder, plus cela va coûter des
sous parce qu'on va exproprier. Quand on exproprie, cela coûte de
l'argent. Il n'y a pas seulement les terrains. Les terrains sont toujours
là mais ce sont les maisons, ce sont les commerces qui se construisent
près de la route et on est pris avec ce dilemme actuellement.
Lorsque je voyais dans les journaux dernièrement qu'il y avait
des priorités qui existaient dans le comté de Joliette, je disais
que les priorités existaient avant dans Berthier plutôt que dans
Joliette. Aujourd'hui, je voudrais bien savoir l'approche du ministre, s'il va
pouvoir tenir compte de ces demandes qui avaient déjà
été faites et qui étaient même prêtes à
être exécutées. À part cela, ce n'est pas une
longueur de 25 milles, c'est une longueur
d'environ 7 milles pour pouvoir tout débloquer le nord du
comté. Cela aiderait énormément à amener davantage
de gens dans le beau coin du comté.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que cela fait partie
des préoccupations du député de Berthier depuis
déjà un certain temps et il m'en a déjà
parlé. Évidemment, le ministre des Transports n'est pas
nécessairement au courant de toutes les routes du Québec. Sa
capacité de mémoire ne lui permet pas de ramasser toutes les
données concernant l'ensemble du système routier.
Évidemment, lorsqu'est arrivée la Loi sur l'expropriation,
en 1974, il y a toute une série de terres où on avait
prévu faire des constructions de routes qui ont été, avant
même que la Loi sur l'expropriation ne soit adoptée,
récupérées par le gouvernement et qui, dans certains cas,
comme celui-là, ont été remises par la suite, étant
donné qu'il n'y avait pas de projet à l'intérieur du
ministère qu'on voyait jour de réaliser.
C'est clair que nous devons maintenant recommencer l'exercice à
la lumière des renseignements et des analyses que le ministère
doit faire. C'est à cela que le ministère va s'attaquer... On me
signifie qu'il y a des contraintes additionnelles qui se sont même
ajoutées en cours de route avec la CPTA, compte tenu qu'il y a des
terres agricoles, et aussi l'avis de l'Environnement, qui est extrêmement
important et qui ajoute au délai d'autorisation pour compléter
ces projets.
M. Houde: Je vous remercie, M. le ministre. Vous êtes
passé dans ma région la semaine dernière et vous avez pu
constater qu'à partir de Juliette jusqu'à Saint-Félix,
à la pointe du nord, c'est là qu'on devrait arrêter pour le
moment. Je comprends qu'on pourrait monter bien plus haut mais disons pour
débloquer le trafic très dense durant les fin3 de semaine et
même durant la semaine avec le camionnage qu'on a.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai surtout pu
constater, parce que je suis passé dans le comté de Joliette pour
me rendre dans le comté de Berthier, c'est que le député
de Joliette, avec son système routier, faisait l'envie du
député de Berthier.
M. Chevrette: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Sur la même question, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: Sur la même question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joiiette.
M. Chevrette: Non, je ne peux accepter ce que le
député de Berthier vient de souligner. Je pense qu'il a le droit
de défendre ses projets. Je pense que cela touche effectivement mon
comté. En particulier les fins de semaine - s'il ne l'avait pas dit, je
l'aurais spécifié - il y a énormément de trafic,
surtout en période estivale, à cause du tourisme du nord, de
Saint-Grabriel en particulier, Saint-Michel-des-Saints, Saint-Zénon,
etc. Je connais bien le coin, bien sûr, pour être né dans le
comté de Berthier moi-même, M. le Président.
Il y a une autre partie du comté de Berthier qui est
affectée par une circulation plus dense et plus régulière,
le matin et le soir. Il s'agit des municipalités de
Sainte-Béatrix, Saint-Côme, Saint-Alphonse et des
municipalités de mon comté également, Saint-Ambroise et
Sainte-Marcelline. Vous aurez remarqué que je parle du fameux
embouteillage du rang Visitation, quant à parler de voirie. Je ne peux
pas présenter au ministre un projet particulier, je sais qu'il ne peut
pas connaître toutes les routes, je conçois très bien cela.
Cela ne servirait à rien de dire: Connaissez-vous tel rang 9? Voyonsl II
y a des rangs 9 dans chaque paroisse. Il y a aussi des 8 et des 7 dans chaque
paroisse. Je veux demander au ministre si les projets terminés, qui ont
toujours été reconnus comme prioritaires par les hauts
fonctionnaires de son ministère, qui ont traversé toute la gamme
ou les phases des Transports, du ministère de l'Environnement
lui-même, de la CPTAQ, qui ont subi les arbitrages des
municipalités avec l'UPA et avec le ministère des Transports
comme tel, ces projets qui sont à terme, est-ce qu'ils seront
continués par le ministre? Par exemple, dans le cas précis que je
donnais tantôt, c'est une voie d'évitement de la ville. Je peux
vous dire que sur le plan de la sécurité physique du monde il en
prend 25 minutes en ambulance le dimanche soir pour se rendre de l'Auberge des
gouverneurs à l'hôpital. C'est un cas de sécurité
publique. Est-ce que ces projets reconnus, qui ont franchi toutes les
étapes, seront respectés par le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais si le
député de Joiiette fait allusion au contournement ouest de
Joliette? Je m'attendais un petit peu à cela. Ce que je peux vous dire,
c'est: Oui, pour une longueur de 7,5 kilomètres avec un budget
approximatif de 4 300 000 $. La phase 1, c'est de la rue Beaudry au rang
Double, pour 3 000 000 $; et 1 100 000 $ pour le rang Double à la route
343.
M. Chevrette: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): L'avant-projet est
terminé. L'étude d'impacts sur l'environnement a
été complétée et remise
au ministère de l'Environnement qui l'a déposée le
21 juin 1985, donc sous votre administration, au Bureau des audiences publiques
sur l'environnement. Il y a eu une demande d'audience en cours de route.
M. Chevrette: Par la ville, mais elle a été
retirée par la suite.
M. Côté (Charlesbourg): Les plans et devis sont
complétés pour la phase 1 et seront complétés en
janvier 1987 pour la phase 2, en termes de plans. L'expropriation est
complétée et la date possible du début des travaux - on
s'étire le cou même jusque-là - est, pour la phase 1,
l'automne 1986 et, pour la phase 2, dans le cours de 1987.
M. Chevrettes C'est vraiment pour les populations non seulement
du comté de Joliette mais d'autres comtés avoisinants. Comme je
le disais, il y a des paroisses du comté de Berthier dont les
travailleurs sont affectés quotidiennement, le matin et le soir. Je
remercie le ministre de ces informations.
Est-ce que les mandats confiés par vos
prédécesseurs à des firmes de professionnels, pour
commencer à établir les plans et devis, etc., seront
respectés?
M. Côté (Charlesbourg): Normalement oui. Je ne vois
pas pourquoi ce ne serait pas respecté dans la mesure...
M. Chevrette: M. le ministre, je vous pose la question et on
pourra s'en reparler: Avez-vous donné des mandats à qui que ce
soit de négocier autre chose quant aux mandats qui ont été
donnés?
M. Côté (Charlesbourg): Si j'ai donné...
M. Chevrette: Vous-même en tant que ministre, avez-vous
donné des mandats à quelqu'un pour aller rencontrer des
professionnels, par exemple, et leur dire: Si vous voulez continuer à
conserver votre mandat, vous allez le partager moitié-moitié avec
une autre firme?
M. Côté (Charlesbourg): Non, personne.
M. Chevrette: Jamais donné de mandat en ce sens. Si vous
appreniez que cela se fait, vous agiriez à ce moment-là?
M. COté (Charlesbourg): Certainement. M. Chevrette:
Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chapleau.
M. Kehoe: ...la région de Berthier et Joliette pour deux
minutes et je poserai une question sur ma région, mon comté, le
comté de Chapleau, plus spécifiquement sur la ville de Gatineau.
Vous savez, M. le ministre, que la ville de Gatineau est une ville
regroupée de sept municipalités. En 1975, ces
municipalités ont été regroupées formant maintenant
une ville, la ville de Gatineau. Dans cette ville, il y a plusieurs chemins
ruraux. Il y a la partie urbaine et un autre secteur rural qui compte plusieurs
centaines de milles de chemin à entretenir durant l'hiver,
l'été, etc. Je demande au ministre s'il y a une politique
concernant justement ce cas-là. Normalement, lorsqu'il s'agit d'un
comté rural, il y a une politique par laquelle le ministère donne
une certaine somme d'argent pour l'entretien des chemins ruraux mais, dans un
cas comme celui du comté de Chapleau où il y a un secteur rural
assez important, est-ce que le ministère a une politique quelconque ou
une aide quelconque aux municipalités pour l'entretien des chemins
ruraux?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Kehoe: Est-ce que cela a toujours été la
politique dans le passé? Est-ce que le ministère prévoit
un changement quelconque ou en a-t-il déjà étudié
la possibilité?
M. Côté (Charlesbourg): À la première
partie de la question, c'est oui, cela a toujours été la
politique. À la deuxième question, à savoir si le
ministère peut envisager la possiblité d'étudier, c'est
oui.
M. Kehoe: Spécifiquement pour la ville de Gatineau, compte
tenu des circonstances particulières, est-ce que vous vous engagez
à faire une étude, à voir s'il y aurait quelque chose
à faire? À toutes fins utiles, à cause du nombre de milles
en chemin rural, cela devient en partie quasiment un comté rural. La
moitié du comté est rurale. Je me demande si vous pourriez
envisager la possibilité de faire une exception.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez
spécialement de l'été?
M. Kehoe: Non, pas seulement l'été;
l'été, l'hiver, le printemps, à longueur d'année.
On n'en demande pas beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): J'allais vous
suggérer ceci. Pour l'été, il y a des budgets
discrétionnaires au député. C'est sûr que c'est
moins intéressant; mais, si le député me demande
d'étudier la possibilité, je vais étudier la
possibilité. Mais une chose est certaine, c'est qu'il faut autant que
possible avoir la même règle partout, sinon on ouvre des portes
d'où on ne ressortira jamais. Je voudrais être plus gentil
à l'égard du député de Chapleau qui défend
très bien les intérêts de ses électeurs, mais je
suis obligé d'être le
ministre des Transports pour l'ensemble des Québécois et
cela amène des contraintes. Des règles doivent être
appliquées autant que possible, équitablement, partout.
M. Kehoe: Je pense, M. le ministre, que vous reconnaissez que
c'est un cas particulier lorsque le gouvernement, d'une manière
quelconque, oblige certaines municipalités rurales à fusionner
avec une municipalité urbaine. À ce moment-là, c'est
créer un fardeau extrêmement lourd pour les municipalités
de sorte qu'il y a une raison sérieuse pour faire une exception.
M. Côté (Charlesbourg): Je reconnais le fait que si
le gouvernement oblige des municipalités à fusionner cela
crée certaines obligations. Je m'engage auprès du
député de Chapleau à regarder cela plus
attentivement...
M. Kehoe: Merci, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...sous l'angle de
l'obligation qu'a faite le gouvernement aux municipalités de
fusionner.
M. Kehoe: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Merci, M. le Président.
J'aimerais demander au ministre si c'est de pratique courante, sauf dans les
années électorales évidemment, de dépenser les
enveloppes discrétionnaires par anticipation sur les budgets à
venir, c'est-à-dire dépenser de l'argent qu'on n'a pas. (20 h
45)
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine, sur
les 7 191 000 $ dont nous disposons maintenant, 6 600 000 $ ont
été engagés. Cela me paraît considérable. Je
n'ai pas les chiffres des engagements des années antérieures par
rapport au budget, mais on me signale que ces engagements sont de cet ordre. Il
semble, selon les renseignements qu'on me transmet, que ce serait la
première fois que des engagements aussi importants se font par rapport
au budget.
M. Paradis (Matapédia): M. le ministre, est-il possible de
ventiler les comtés dans lesquels cela a été
donné?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. Il y a
possibilité de déposer la liste des 6 600 000 $ affectés
à chacune des municipalités. Oui, c'est possible.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez faire la comparaison, mais
dans le même souffle, entre 1976 et 1986? Pour vous montrer que ce n'est
pas la première année que cela se fait de cette façon.
M. Côté (Charlesbourg): Et peut-être
même pousser la comparaison aussi loin que de voir quels sont ceux qui
ont été respectés en 1977 et ceux qui sont
respectés cette année?
M. Chevrette: Non, c'était de l'argent engagé en
1976. L'asphalte sur la neige à Notre-Dame-de-la-Merci, dans mon
comté, on va s'en parler.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'en souviens. C'est
parce que j'ai eu des engagements de 1976 qui n'ont pas été
respectés en 1977. C'est pour cela que je vous en parle assez
aisément.
M. Paradis (Matapédia): Est-ce qu'on peut présumer
que les comtés qui étaient d'allégeance péquiste
ont reçu une manne plus importante que ceux qui étaient dits
libéraux?
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais c'était le
cas, disons que cela n'a pas eu beaucoup d'influence sur le
résultat.
M. Paradis (Matapédia): Vous avez parfaitement raison, M.
le ministre.
M. Chevrette: M. le ministre, je vous dirai que vous avez
tellement raison qu'en 1976 vous posiez de l'asphalte sur la neige dans
certaines municipalités et cela n'a pas porté fruit. Je suis
convaincu que vous avez probablement raison.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, ce qui
m'étonne, c'est que vous n'ayez pas tiré les conclusions de
1976.
M. Chevrette: Toutes proportions gardées, je vous ferai
remarquer que des travaux ont été devancés, mais
j'aimerais voir les chiffres étalés. On peut bien faire de la
partisanerie et se passer deux ou trois petites vites, comme on vient d'essayer
d'en planter une, mais cela ne m'ébranle pas 30 secondes. Quand les
travaux sont effectivement faits et que cela rend service à des
municipalités, je vous avoue qu'il n'y a pas de fraude dans cela. Cela a
été dûment dépensé pour des citoyens du
Québec. Si cela n'a pas eu d'impact sur l'électorat, vous devriez
vous en réjouir. Donc, à plus forte raison, ce sont les
contribuables qui en ont bénéficié. Je peux vous dire que
cela n'a pas été gaspillé et garroché à
l'eau, comme j'ai déjà vu. Je vous amènerai
personnellement, M. le ministre; on empruntera l'autoroute de huit milles entre
Notre-Dame-de-la-Merci et Chertsey qui a été faite en 1973 dont
vous pourriez très bien, l'hiver, fermer une voie
parce qu'il passe à peu près une auto à l'heure sur
cette autoroute à quatre voies sur huit milles, dans le comté de
Rousseau. C'était cela, vous avez une balloune au milieu, faire accroire
aux gens que l'autoroute viendra un jour à se faire, penser en haut
qu'il y avait un bout de fait en bas et penser en bas qu'il y en a un bout de
fait dans le milieu. C'était fou comme balai. Je pense qu'il y a eu de
la petite politicaillerie à ce sujet. Mais l'essentiel, c'est que
l'argent, ce qui a été injecté par l'État, quel que
soit le gouvernement, ait servi à des fins correctes dans les
municipalités.
Une voix: Et partisanes.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis d'accord avec le
député. En tout cas, à ma connaissance, une bonne partie
de cet argent a été dépensée. Comme le
député de Joliette fait allusion à une route qui a
été faite en plein milieu d'une soi-disant autoroute, en bas et
en haut, disons qu'au moins il y a des voitures qui passaient sur
celle-là, alors qu'il y a eu certains ponts de construits dans un champ
sur lesquels personne ne passait.
M. Chevrette; Vous avez bien raison. On est arrivé en
1976, M. le Président, et, dans le comté de Berthier, il y a une
rivière qui avait été creusée après que le
pont eut été fait. Ce n'est pas grave, ça.
M. Houde: Vous ne dites pas n'importe quoi, toujours.
M. Chevrette: C'est clair. Je suis d'accord avec vous qu'il y a
certaines aberrations dans certains comtés.
Cela dit, M. le Président, toujours dans le domaine de la
voirie...
Une voix: ...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: On revient au domaine de la voirie, M. ie
Président. Je voudrais demander au ministre s'il est au courant de
l'étude qui a été faite par l'Université du
Québec à Rimouski qui identifie onze facteurs de risque pour la
sécurité routière dans l'Est.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est nous qui l'avons
commanditée.
M. Chevrette: Donc, M. le ministre, avez-vous rencontré
ces chercheurs-là?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
l'article du journal n'était pas très exact et vous me permettrez
de corriger. Devant la Chambre de commerce de Rimouski, il y a deux semaines
environ - je ne me souviens plus de la date précise, à peu
près deux semaines - le responsable du groupe de recherche de
l'Université du Québec à Rimouski est venu me rencontrer
pour me remettre une copie de l'étude sans la commenter. C'est à
ce moment-là que j'ai pris connaissance de l'étude, très
brièvement quand même. Il y a eu par la suite le
dépôt de cette étude à - l'Association du camionnage
du Québec ou l'AQTR? l'Association du camionnage du Québec
où l'étude a été déposée
officiellement. Et il y a eu ce qui s'est ensuivi dans les journaux au cours
des derniers jours.
M. Chevrette: Est-ce que vous aviez garanti à ces groupes
que... Vous les avez rassurés en leur disant que les budgets
d'entretien, par exemple, ne subiraient aucune compression?
M. Côté (Charlesbourg): Du tout.
M. Chevrette: Vous maintenez cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je le maintiens
très fermement. J'ai encore frais à la mémoire, la
présence du responsable, professeur d'université, qui
était agenouillé à côté de moi pour me
remettre l'étude. La conversation n'a pas pu être très
longue; j'étais avec des invités d'honneur de la Chambre de
commerce, et c'est la seule fois où je l'ai rencontré. Il m'a
remis l'étude et il m'a simplement dit: Vous Pavez commanditée,
on vous la remet, on voulait vous la remettre en premier. Point. La
conversation s'est terminée là-dessus.
M. Chevrette: Donc, il n'y a pas eu de conversation sur des
garanties éventuelles où quoi que ce soit.
M. Côté (Charlesbourg): Du tout.
M. Chevrette: Est-ce que M. le ministre reconnaît qu'un des
gros problèmes dans le domaine de la sécurité
routière, c'est la signalisation?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Les camionneurs disent ou affirment... Ceux qui s'y
connaissent en sécurité routière prétendent que la
signalisation n'est nullement faite en fonction du camionnage.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai annoncé, le 21
mars, une série de mesures en ce qui concerne le Code de la
sécurité routière parce que la préoccupation est la
sécurité routière. D'abord, dans un premier temps, un
projet de loi sera déposé à l'Assemblée,
lequel vise à réduire le nombre d'accidents dus à
des personnes qui conduisent en état d'ivresse et de délits de
fuite.
J'ai annoncé aussi une deuxième étape pour
l'automne au niveau du Code de la sécurité routière. Nous
aurons agi dans ce sens-là sur deux volets importants. Effectivement,
dans les causes additionnelles, il y a la signalisation routière - qui
faisait d'ailleurs la préoccupation de M. Nadeau, qui a fait des
reportages à la Société Radio-Canada - qui était
une cause extrêmement impartante. La rencontre que j'ai eue avec lui m'a
permis de prendre connaissance de la signalisation dans certains pays plus
avant-gardistes que le nôtre. Certains réajustements, bien
sûr, seront nécessaires, de même qu'il faudra revoir les
limites de vitesse sur certaines routes du Québec.
M. Chevrette: Au niveau de la sécurité, vous
arriverez avec des amendements précis que vous soumettrez, je suppose,
è la commission parlementaire; inviterez-vous les gens à se
prononcer en commission parlementaire?
M. Côté (Charlesbourg): Le projet de loi dont je
parle, pour la première phase, a franchi les étapes du
comité sous-ministériel et du Conseil des ministres, et sera
déposé è l'Assemblée avant le 15 mai pour adoption
avant la fin juin.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez l'intention d'inviter les
groupes intéressés?
M. Côté (Charlesbourg): Pas dans cette
phase-là. Dans la deuxième phase, la réforme globale du
Code de la sécurité routière, nous sommes à
compléter notre canevas d'intervention avec chacun des points
précis. Je veux autant que possible le déposer avant même
l'ajournement de juin de façon que chacun puisse en prendre
connaissance. À la lumière des réactions et des
informations, on jugera en cours de route si on doit entendre les gens en
commission parlementaire, mais a priori je n'ai pas d'objection à ce
qu'on puisse entendre les gens.
M. Chevrette: Maintenant, M. le ministre, j'aimerais faire un
survol de certains projets de voirie bien identifiés ou
spécifiques pour savoir quels sont les degrés d'avancement dans
votre ministère de certains de ces projets.
Est-ce que vous pourriez me dire où en est rendu le projet d'un
pont entre l'île Jésus et Saint-Léonard?
M. Côté (Charlesbourg}: Vous parlez du pont
Bélisle?
M. Chevrette: Et Saint-Léonard, un engagement ferme. C'est
rendu où en termes de programmation?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai demandé
aux dirigeants du ministère, c'est de sortir des études qui
avaient été faites en 1976 concernant la possibilité d'un
pont à cet endroit. Le voeu exprimé par la députation de
ce coin est un lien par un pont reliant des voies routières qui sont
déjà très bien installées et qui ont
coûté 3 $ ou 4 $, merci! Au ministère, on est à
refaire toute une série de données, de calculs, pour la simple et
bonne raison que ces calculs, antérieurement, étaient faits en
pieds, alors qu'il faut maintenant les convertir en mètres. Il y a du
travail qui se fait présentement. C'est un travail préliminaire
pour évaluer le coût relié à une infrastructure de
cette nature.
M. Chevrette: Est-ce que les fonctionnaires ont un mandat,
à ce stade, pour préparer les plans et devis, pour faire
l'étude de l'achalandage éventuel?
M. Côté (Charlesbourg): En ce moment nous sommes
à dépoussiérer les plans qui étaient au
ministère en 1976, et qui n'ont pas été ressortis
depuis.
M. Chevrette: Quant à l'autoroute 440 dans cette
même région... C'est une route qui est plus connue que le rang
9.
M. Côté (Charlesbourg): Le rang 9, oui.
M. Chevrette: Où en est le degré d'avancement de ce
dossier si je parle de la partie centrale entre la 13 et la A-25, et entre la
A-25 et Anjou? C'est une longueur de 8 kilomètres. Il y a 6
kilomètres de l'autre côté et 8,5 kilomètres de ce
côté-ci.
M. Côté (Charlesbourg): En ce qui concerne
l'autoroute 440 on conserve l'emprise. C'est extrêmement important et
c'est ce qui a été déposé dans le schéma
d'aménagement, pour éventuellement faire exécuter des
travaux.
Quant à ce dont parle le député, est-ce vous voulez
dire la route 19 qui pourrait être branchée sur l'autoroute
440?
M. Chevrette: Non. Quand vous prenez l'autoroute 13, entre la 13
et la A-25, il y a à peu près 6 ou 6,5 kilomètres. Est-ce
seulement pour garder les emprises pour le moment?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me dit c'est qu'on
conserve le corridor et l'emprise, présentement.
M. Chevrette: La même chose de l'autre côté,
entre la A-25 et Anjou?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même
chose.
M. Chevrette: D'accord. Cela va. Est-ce dans les buts du
ministère, d'ici quelques années, d'élargir le boulevard
Saint-Martin de part et d'autre de l'autoroute 13? Est-ce qu'il y a eu des
projets au ministère sur cela?
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que le
député de Joliette a bien en main une série
d'engagements.
M. Chevrette: On ne peut rien vous cacher vous, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On s'en est rendu compte
assez tôt, merci! Ce qu'on me dit...
M. Chevrette: Je veux me rendre à 2 000 000 000 $ d'ici 22
heures.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'il n'y en a pas
actuellement. Je veux dire au député de Joliette qu'il y aura une
série de rencontres au cours de l'été quant au plan
quinquennal. Comme ministre j'aurai à prendre des décisions quant
à ce plan. Possiblement, si vous me reposez les mêmes questions
l'an prochain, il y aura certains changements en ce qui a trait au plan
quinquennal.
M. Chevrette: Maintenant, nous irons faire un petit bout dans une
autre région. Est-ce dans les buts du ministère qu'il y ait une
autoroute entre le coeur de Montréal et Sainte-Anne-des-PIaines?
M. Côté (Charlesbourg): Vous me touchez en plein
coeur. Le député de Joliette fait allusion directement à
la route 19...
M. Chevrette: Bien oui!
M. Côté (Charlesbourg): ...qui...
M. Chevrette: C'est celle-là. (21 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Je finis par me retrouver
à travers mes routes. Surveillez-moi l'an prochain; on va vous perdre
dans un rang 9 quelque part.
M. Chevrette: Soyez sans crainte!
M. Côté (Charlesbourg): Cette année, nous
intervenons, si j'ai bonne mémoire, pour un certain bout, jusqu'au
boulevard Dagenais. Lorsque j'ai fait mon séjour dans ces
régions, le député de Rousseau est intervenu pour me
sensibiliser au phénomène, à l'illogisme de la situation
qu'on nous avait laissée pour le bout qui partait du boulevard Dagenais,
donc, logiquement, pour aller rejoindre la 440, de façon à
être capable d'aller dans le comté de Rousseau rejoindre une autre
autoroute dans ce coin-là.
M. Chevrette: La 25 qui a pris 125 ans à se faire
construire.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Joliette me le permets je lui dirai que, visuellement, je me rappelle
certaines choses. La logique allait même jusqu'à proposer la
construction d'un tronçon au nord de la 440, toujours sur la 19,
laissant le lien entre Dagenais et l'autoroute 440 sans route, ce qui
m'apparaît tout à fait illogique.
M. Chevrette: Oui, mais, M. le Président...
M. Côté (Charlesbourg): Et nous sommes à
corriger un certain nombre de choses.
M. Chevrette: ...la question n'est pas celle-là. Est-ce
que c'est une autoroute sur laquelle vous intervenez ou si c'est une route
à voie simple ou à deux voies?
M. Côté (Charlesbourg): Il faut prendre son temps,
M. le député. Avec du calme, on peut avoir bien des
réponses. Ce que je vous dis sur l'autoroute 19, de là où
on la prend à aller au boulevard Dagenais et, par la suite, du boulevard
Dagenais à la 440, on parle d'une autoroute.
M. Chevrette: Au coeur de Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais montrer les plans au
député de Joliette pour bien me faire comprendre. C'est dommage
qu'on n'ait pas de télévision. Vous auriez compris, M. le
député, que nous intervenons sur Laval comme autoroute ici cette
année et que, dans votre programmation, vous vouliez intervenir, cette
année, au nord, laissant le lien entre la 440 et le boulevard Dagenais
sans route.
Je vous dis que nous examinons la faisabilité pour agir
très rapidement pour avoir une certaine logique, pour qu'il y ait un
lien. Vous avez parlé de route, tantôt, dans un champ où il
n'y avait rien, ni en bas, ni en haut. C'est ce que vous étiez
après faire. On est après corriger la situation.
M. Chevrette: Êtes-vous en train de me dire qu'il ne se
fera rien dans le comté de Rousseau cette année?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Il ne se fera rien dans
Rousseau cette année?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas ce que j'ai
dit.
M. Chevrette: Si vous dites que vous intervenez de l'autre
côté.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit qu'on allait agir
de manière...
M. Chevrette: Non, mais je parle du projet spécifique,
c'est-à-dire que le projet de Rousseau qui devait se faire en 1986-1987,
M. le ministre, ne se fera pas. On se comprend bien?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez à peu
près compris ce qui risque de se passer.
M. Chevrette: Ah, c'est bon! Donc, on est loin de l'autoroute
dans le coeur de Montréal s'ils n'ont même pas le projet pour
améliorer cette voie simple en 1986-1987!
M. Côté (Charlesbourg): II faut faire attention, M.
le député. Il faut agir de manière logique. On ne peut pas
aller construire des routes dans le champ sans qu'elles soient reliées
à aucune autre.
M. Chevrette: On verra. Dans le Saguenay, le Lac-Saint-Jean et
l'Ungava, j'aimerais vous entendre, M. le ministre, nous parler de la
construction entre Chibougamau... Il y a toute une autoroute, 120
kilomètres à faire.
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'êtes pas
mêlé entre vos promesses et les nôtres, n'est-ce pas?
M. Chevrette: Non, les vôtres, ce sont les vôtres. Il
y en a une belle. L'axe routier La Baie, Chibougamau et Baie-James,
prioritaire. Cela a été recommandé. Est-ce qu'il y ades projets concrets dans ce coin?
M. Côté (Charlesbourg): En ce qui concerne
l'autoroute Alma-La Baie...
M. Chevrette: Oui, celle-là, c'est ma deuxième
question, Alma-La Baie.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux avoir le
privilège de commencer par répondre à celle-là?
M. Chevrette: Si vous voulez répondre à des
questions qu'on ne vous a pas encore posées, cela a de l'allure.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous le voyez, je vous
voyais venir, parce que, dans le deuxième cas, vous parlez de
l'autoroute qu'a combattue le député actuel de
Jonquière.
M. Chevrette: Pas dans le deuxième cas. Je vous ai
posé une question sur l'axe routier La Baie, Chibougamau et la
Baie-James prioritaire; êtes-vous d'accord ou pas pour le faire?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord? Vous demandez cela
au ministre des Transports comme cela. On va regarder, on va étudier et
on vous le dira.
M. Chevrette: Actuellement, y a-t-il des travaux de faits en ce
sens? C'est ce que je veux savoir.
M. Côté (Charlesbourg): De ce que j'ai vu dans les
journaux ce matin, il y a eu de bonnes nouvelles. Au Massachusetts, un
marché potentiel plus important, qu'on n'avait prévu en termes de
vente d'énergie serait de nature à accélérer notre
réflexion dans la mesure où on conclut des ententes.
M. Chevrette: Mais, actuellement, il n'y a pas de projet sur le
métier? C'est cela que je veux savoir.
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Chevrette:
D'accord.
M. Chevrette: Pour l'axe en priorité dans Roberval, la
partie entre Roberval et Notre-Dame-de-la-Doré, via
Saint-Félicien, il y a 50 kilomètres. Y a-t-il des projets qui
existent présentement au ministère?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des projets.
M. Chevrette: II y a des projets. Quel est l'état
d'avancement de ces projets?
M. Côté (Charlesbourg): Demandez-vous tronçon
par tronçon, trois milles par trois milles, pour les 50
kilomètres?
M. Chevrette: Cela dépend. Si vous me dites qu'on veut
faire cela par tronçon, dites-moi quels sont les tronçons
prioritaires. Et si vous avez dix kilomètres d'une "shot",
dites-le-moi.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse auprès du
député de Joliette, mais on n'a pas les plans. On en a toute une
série, mais on n'a pas ceux-là ici.
Dans certains cas, on a ici des prévisions pour 1987 et des
prévisions d'investissements pour 1988.
M. Chevrette: Pour l'entretien de la voie de ceinture ou de la
route ceinturant le lac Saint-Jean, combien de milliers de dollars
sont prévus cette année, en 1986-1987?
M. Côté (Charlesbourg): Je suis dans
l'impossibilité de le dire au député actuellement. Vous
conviendrez que je n'ai pas...
M. Chevrette: Non, non, si c'est possible. Vous pouvez en prendre
avis, M. le ministre, et me répondre subséquemment.
M. Côté (Charlesbourg): On m'informe que - c'est la
même pratique aujourd'hui que sous votre régime - au niveau de
l'entretien, cela ne se fait pas par sections mais cela se fait
globalement.
M, Chevrette: Globalement. Pourrait-on savoir, par exemple, dans
un avenir rapproché, le montant des travaux?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. J'ai
l'intention de faire parvenir à chacun des députés les
travaux sur lesquels on se sera arrêté. Au niveau de la
construction de grands travaux, la proposition est devant le Conseil du
trésor et, quant à la voirie régionale, certainement je le
ferai parvenir.
M. Chevrette: Considérez-vous l'amélioration comme
faisant partie des grands travaux?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Dans certains cas, cela
peut être cela, mais...
M. Chevrette: Cela dépend si vous refaites l'assiette de
la route ou non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, cela
dépend.
M. Chevrette: Dans le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le cas
de la route ceinturant le lac Saint-Jean, quand on dit "amélioration
considérable de la voie qui ceinture le lac Saint-Jean..."
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans les grands
travaux.
M. Chevrette: C'est dans les grands travaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Donc, dans le plan quinquennal. D'accord. Cela
va.
M. le Président, je voudrais maintenant demander au ministre
quels sont les projets du ministère concernant l'autoroute 30.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne vouliez pas me
parler de l'autoroute Alma-La Baie?
M. Chevrette: Non, non, j'ai fini. Je suis rendu à
l'autoroute 30.
M. Côté (Charlesbourg): L'autoroute 30. J'ai
moi-même été visiter sur place et du haut des airs - mon
prédécesseur aurait eu avantage à le faire - l'autoroute
30. Mes officiers supérieurs ont rencontré les maires de la MRC
pour discuter de leur projet. Effectivement, c'est le désert depuis
déjà un bon moment puisque l'autoroute 30 est
arrêtée à l'autoroute des Cantons de l'Est. Effectivement,
nous avons chez nous une volonté de faire des travaux. D'ailleurs,
actuellement, le tracé est en préparation et il devrait
normalement être déposé devant la CPTA - le
député me suit? - très bientôt, avec un tracé
alternatif qui est une proposition venant du milieu de la MRC là-bas,
qui fait appel davantage à un corridor qui, pour 80 %, n'a pas besoin
d'expropriation parce que longeant le canal et empruntant par la suite la voie
ferrée qui va rejoindre le boulevard Dagenais à Valleyfield et,
par la suite, la 20. C'est un tracé qui est assez définitif quant
au reste de Beauharnois jusqu'à l'autoroute des Cantons de l'Est.
Effectivement, chez nous, il y a une volonté d'agir à ce
niveau-là, d'une manière logique, en partant de l'autoroute des
Cantons de l'Est et en allant vers l'ouest, c'est clair.
Une voix: M. le Président...
M. Chevrette: M. le Président, puis-je finir sur
l'autoroute 30 et je vous laisserai la parole après. Je ne voudrais pas
que le ministre revienne sur l'autoroute 30. Il y a deux tracés
possibles...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...si j'ai bien compris?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II y en a un qui irait de Sorel à
Valleyfield, tel que mentionné par le premier ministre, si ma
mémoire est fidèle. Est-ce prévu que c'est un projet de 40
000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): De 40 000 000 $!
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II faut faire attention. Il
y a deux parties. Celle dont je viens de vous parler, c'est celle qui se situe
à l'ouest de l'autoroute des Cantons de l'Est et qui va rejoindre
Valleyfield. Ma préoccupation est celle-là au moment où on
se parle.
M. Chevrette: D'accord. Quant à celle qui va de
Valleyfield à Sorel, est-ce qu'il y a quelque chose sur le
métier?
M. Côté (Charlesbourg); De Sorel à
Montréal, c'est fait, selon ce qu'on me dit. Le bout qui reste va des
Cantons de l'Est à Valleyfield. C'est ce dont on -vient de parler.
M. Chevrette: Ce n'est pas 40 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): On parle dans la
totalité, au moment où on se parle, d'un coût approximatif
d'une centaine de millions.
M. Chevrette: Une trentaine de millions.
M. Côté (Charlesbourg): Une centaine.
M. Chevrette: Une centaine de millions. Donc, c'est probablement
un tronçon dont on parlait à ce moment. D'accord. Monsieur va
poser une question. Je reviendrai plutôt.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): J'aimerais revenir, M. le
Président, si le ministre le veut bien, sur l'autoroute Alma-La
Baie.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement
précédent a signé toute une série d'ententes avec
le fédéral concernant des constructions de routes. À ce
niveau, il y a quand même un certain nombre de routes sur lesquelles il y
avait des montants spécifiques d'assignés. Dans le cas de
l'autoroute Alma-La Baie, on avait prévu, au niveau de l'entente, une
évaluation de 25 000 000 $. L'évaluation faite à ce
moment-ci fait que les travaux coûteraient environ 75 000 000 $,
c'est-à-dire un dépassement de 50 000 000 $. Le gouvernement du
Québec devrait absorber 50 % des 25 000 000 $ plus la différence,
ce qui veut dire 63 000 000 $ pour l'autoroute Alma-La Baie. Je pense que cela
commence à être une charge assez appréciable.
Ce sur quoi nous nous sommes engagés, c'est que les 25 000 000 $
qui étaient prévus à l'entente pour être
dépensés sur l'autoroute Alma-La Baie le seront effectivement
là. Au-delà de cela, il y aura forcément et
obligatoirement des négociations avec le gouvernement
fédéral afin de revoir l'enveloppe. Dans cette hypothèse,
vous comprendrez qu'à partir de 75 000 000 $ si on applique le
même dépassement à la route 138 sur la
Basse-Côte-Nord, on aura effectivement des problèmes majeurs
éventuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. Chevrette: Donc, il y a 25 000 000 $ de base d'assurés
pour cette autoroute.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Avant les négociations. Est-ce que ces 25
000 000 $ sont répartis à compter de 1986-1987 en termes
d'offres?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que la
première intervention devrait se faire en 1987.
M, Chevrette: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): 1987. J'ai moi-même vu
des plans en préparation au niveau du ministère il y a quelque
trois semaines. Normalement, cela devrait être au début de 1987 en
termes de première intervention sur le terrain.
M. Chevrette: Me permettez-vous de revenir - je cherchais ma
feuille tantôt - sur l'autoroute 30? J'aimerais demander si c'est un
projet plausible, celui qui relierait la 122 dans le comté du
député Khelfa... Ce dernier préconise que l'autoroute 30
aille plutôt de Drummondville à la 122. Est-ce plausible au
ministère qu'il y ait un projet là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me dit, c'est qu'il
y a un projet d'amélioration de la 122 qui est inscrit au plan
d'équipement.
M. Chevrette: Pas l'autoroute 30. Ce serait un embranchement
amélioré, si je comprends bien la réponse.
M. Côté (Charleabourg): Ce sont des
améliorations majeures à la 122.
M. Chevrette: Pas le projet d'une autoroute. D'accord. Merci.
Maintenant, M. le Président, nous allons nous rapprocher de
Québec un peu. J'ai eu la chance, M. le ministre, de mettre la main sur
deux programmes du caucus libéral de la région de Québec.
Dans l'un, c'était noir sur blanc, l'autoroute de la Beauce était
un engagement. Dans l'autre, au feutre noir, la partie de l'engagement sur
l'autoroute de la Beauce était biffée. Est-ce que c'est
véritablement un engagement, oui ou non? (21 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): L'autoroute de la
Beauce?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Que je sache, parce que
votre question va venir, selon mes renseignements sur les projet de grands
travaux, il y a des bouts déjà sur lesquels nous pourrions
intervenir à partir de 1987.
M. Chevrette: Je vous repose la question: Est-ce que c'est un
engagement?
M. Côté (Charlesbourg): Prenez-le comme vous voulez.
La question qui suit l'engagement, c'est s'il y a de l'argent et je vous dis
qu'il y en a en 1987.
M. Chevrette: Ce n'est pas la question qui suit. C'est la seule
question que j'ai. Est-ce que c'est un engagement, oui ou non?
M. Côté (Charlesbourg}: Prenez celui qui fait votre
affaire dans le programme. Pour votre comptabilité, prenez celui qui
fait votre affaire. Vous n'avez pas l'habitude de vous gêner.
M. Chevrette: Vous êtes membre du caucus de Québec,
vous devez savoir ce que vous avez pris comme engagements.
M. Côté (Charlesbourg): Le caucus de
Québec, le caucus de la grande région de
Québec, il y avait celui du Québec-Métro et il y
avait celui de Québec-Sud.
M. Chevrette: Vous n'étiez pas dans le grand caucus,
vous.
M. Côté (Charlesbourg): Pour situer le
député de Joliette, l'autoroute de la Beauce, c'est dans
Québec-Sud.
M. Chevrette: Parfait! Donc, on saura de la part des
députés de Québec-Sud lequel de la "gang" a rayé au
feutre noir.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous continuez votre
analyse, probablement que vous n'aurez même pas besoin de leur poser la
question.
M. Chevrette: Je m'en doute. Maintenant, on va aller dans une
autre région, M. le ministre. On va connaître notre province ce
soir. M. le Président, est-ce que le ministre des Transports peut nous
dire s'il y a des sommes d'argent de prévues dans le plan triennal pour
le prolongement de l'autoroute 20 entre Cacouna et Mont-Joli?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai dit à
Rimouski devant la chambre de commerce sur le projet de l'autoroute
Cacouna-Mont-Joli, c'était que le député de Rimouski
faisait oeuvre de missionnaire dans ce dossier et que son entêtement et
son dynamisme forceraient le ministère à revoir un certain nombre
de choses sans prendre d'engagement plus avant que cela.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président, j'aimerais
intervenir, étant donné que cela touche aussi mon
comté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): J'avais aussi dit, pendant la
campagne électorale, que, comme prérequis à cette
autoroute, il faudrait revoir et négocier une entente
fédérale-provinciale au même titre que les autoroutes
nationales qui ont été construites au Québec et dans les
autres provinces canadiennes. Ce n'est pas un engagement ferme de 140 000 000
$, comme le chef de l'Opposition le dit ou le disait à l'époque.
On avait mis comme prérequis, je pense...
M. Chevrette: Je ne parle pas du député. Je ne
parle pas du tout de vos propos à vous.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est pour faire
un petit cours de géographie au député.
M. Paradis (Matapédia): Cela touche mon comté et
j'avais participé, à certains égards, à cette
époque...
M. Chevrette: Ce n'est pas vous qui avez parlé. Je ne vous
dis rien. Je ne vous ai pas attaqué, ne vous défendez pas.
M. Paradis (Matapédia): Non, non, non. C'est seulement un
commentaire, mon cher ami, que je faisais.
M. Chevrette: Ahl Je ne voudrais pas que vous vous sentiez
attaqué, cher monsieur. Je ne pariais pas de vous.
M. Côté (Charlesbourg): Pour continuer notre petit
cours de géographie, je disais au député de Joliette que
Mont-Joli, c'est dans le comté de Matapédia.
M. Chevrette: Je sais tout cela, j'y suis allé.
M. Paradis (Matapédia): Et on a vu les
résultats.
M. Chevrette: J'y suis allé. C'est même lui qui
s'est permis de dire: J'aime cela quand la visite vient, mais j'ai hâte
qu'elle reparte.
M. Paradis (Matapédia): C'est cela. Je parlais
effectivement de toi à ce moment-là.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Chevrette: II parlait de son chef. D'ailleurs, ce qu'il vient
de faire, c'est antiparlementaire, mais il parlait de son chef.
M. Paradis (Matapédia): La pièce de
théâtre, la veille de l'élection, etc., vous vous en
souvenez. Bon, voilà.
M. Chevrette: On sait ce que vous avez dit sur les ondes de la
radio. Non, mais je ne parlais pas de lui. Est-ce que je peux continuer, M. le
Président?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Continuons de faire
route.
M. Chevrette: Donc, vous dites qu'il fait oeuvre de missionnaire.
Si j'ai bien compris, il est dans une mission impossible?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense qu'en plus
qu'il vous manque certains bouts de cours de géographie, il vous manque
des bouts de cours d'histoire. Il y a des missionnaires qui ont
réussi.
M. Chevrette: Oui, effectivement. Il y en a qui sont morts
martyrs aussi. Je me rends compte que le père supérieur, M.
Bourassa, est allé dans ce comté-là. Il a nuancé
lui-même la promesse régionale.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est
nuancé dans vos calculs?
M. Chevrette: Bien, oui. C'est nuancé dans nos calculs. On
a tenu pour acquis que celle-là ne faisait pas partie des 2 000 000 000
$; sinon, cela monterait à 2 000 000 000 $ et quelque. Mais, est-ce que
vous avez des projets là-dessus, concrètement, au
ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on a au
ministère, ce sont des projets qui ont été
préparés pour l'amélioration de la route 132 de
manière substantielle entre Cacouna, Mont-Joli et Bic. Je dois vous dire
que, contrairement à ce qu'a pu faire le prédécesseur du
député actuel de Rimouski, il n'y a pas de risque qu'on
érige un pont qui aboutisse à peu près nulle part.
M. Chevrette: Je voudrais vous demander, M. le ministre, en
quelle année budgétaire est prévue la réfection de
la route 132. Est-il exact qu'il s'agit d'une somme de 42 000 000 $ sur cinq
ans?
M. Côté (Charlesbourg): Dans quel secteur? La route
132, elle fait le tour de la Gaspésie.
M. Chevrette: Dans le secteur de Rivière-du-Loup. Pas
Rivière-du-Loup, c'est Rimouski. Là, les découpages
précis des comtés...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que je viens de
répondre au député en disant que les projets au
ministère sont des projets de réfection de la route 132. C'est ce
qu'il y a actuellement au niveau du plan quinquennal et en préparation
aux plans et devis.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des sommes prévues en
1986-1987?
M. Côté (Charlesbourg): Une douzaine de
millions.
M. Chevrette: Pour 1986-1987. De quels tronçons
s'agit-il?
M. Côté (Charlesbourg): Différents
tronçons.
M. Chevrette: La route 232, elle?
M. Côté (Charlesbourg): Où est-ce qu'elle
est, celle-là?
M. Chevrette: Est-ce que vous avez des projets?
M. Côté (Charlesbourg): Cela, c'est la voirie
régionale.
M. Chevrette: C'est dans la voirie régionale? donc, c'est
dans le triennal. Est-ce qu'il y a des sommes prévues? On le saura
lorsque vous allez envoyer la documentation à chacun des
députés?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Parce que,
si vous me le demandez pour le rang 9, je vais avoir des problèmes pour
vous le dire aussi.
M. Chevrette: Le rang 9, je ne voulais pas vous le demander. Une
route numérotée, c'est quand même moins pire qu'un rang,
entre vous et mot.
Prolongement de la 20: là aussi, ils ont prolongé la 20,
un peu tout le long. Cela va.
M. le Président, je vais revenir à une question de base
à l'endroit du ministre cette fois-ci, après avoir fait un tour
d'horizon rapide quand même. On aurait pu aller en Abitibi, on aurait pu
aller sur la 117, par exemple, pour savoir quels sont vos projets. On pourrait
continuer.
Voici une question de base. Quant à la construction d'autoroutes
par rapport à la conjoncture économique, par rapport au fait que
la reprise est peut-être plus lente que prévue, votre
ministère a-t-il l'intention d'y accorder encore une priorité
même si vous affirmez dans votre texte que l'entretien est votre
première préoccupation? Je pense que c'est clair, cela ressort de
votre texte. Quand vous avez dit cela, la deuxième
priorité, est-ce la voirie intermunicipale, la voirie nationale
ou si ce sont les autoroutes au sens strict?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez fort bien
deviné. Ce ne sera pas les autoroutes. Mais dans la mesure où des
constructions d'infrastructures importantes seront nécessaires pour le
développement de régions, on va les faire. Il y a des
régions qui ont du rattrapage à faire par rapport è
d'autres; je parle principalement de la 50 au niveau d'un raccordement
éventuel de Lachute au boulevard Mirabel et de certaines routes de
l'Outaouais. Il y a du rattrapage et cela peut être des routes
extrêmement importantes pour le développement régional.
C'est dans cette perspective que nous avons annoncé que nous allons axer
nos investissements en termes de construction, au cours des prochaines
années.
Si le député de Joliette me le permet -avec toute sa
série de questions - j'allais l'oublier j'ai, moi aussi, fait faire un
certain relevé d'engagements du PQ en termes de système routier,
au cours de la campagne électorale.
M. Chevrette: M. le Président, je comprends que vous
pouvez relever ce que vous voulez, mais, à ce que je sache,
l'étude des crédits est là pour des questions et des
réponses.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord. Je voulais
juste vous dire qu'il y a toute une série de questions...
M. Chevrette: Vous pouvez les déposer, bien
sûr.M. Côté (Charlesbourg): Non, je ne veux pas les
déposer, mais je veux vous dire qu'il y a toute une série de
questions qui étaient très intéressantes. En regardant mon
document...
M. Middlemiss: M. le Président, je serais certainement
intéressé à ce que le ministre ou...
M. Côté (Charlesbourg): Je m'aperçois qu'il y
a des concordances en termes de volonté du PQ et du Parti
libéral.
M. Chevrette: Sûrement - ça, je ne le nierai pas, M.
le Président - le monde vivant dans les mêmes comtés, c'est
tout à fait normal qu'à un moment donné il y ait des
points de convergence. C'est sur l'extravagance des sommes quand on n'a pas les
montants. C'est juste sur cela qu'on diverge d'opinions. Quant aux routes, on
n'inventera pas une 118 quand il y a une 117 qui va jusqu'à Val-d'Or en
Abitibi, je sais ça. Ce n'est pas sur cela qu'on va diverger d'opinions.
Un type qui est en Gaspésie, c'est clair que c'est la 20 et que c'est la
132 qui longe le fleuve. On sait cela, c'est évident, on n'inventera pas
de routes. Sauf que le montant des engagements de part et d'autre, ça,
par exemple, on peut s'en parler et on peut même donner tous les
"clippings" de presse que vous avez de toute façon à votre
disposition, tout comme nous. Sur cela, on n'inventera rien, non plus.
M. Houde: On n'a pas fait le tour de tout cela!
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Paradis (Matapédia): Est-ce que M. le ministre pourrait
déposer...
M. Houde: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, il
n'y a pas de dépôt en commission parlementaire, à ce que je
sache.
M. Paradis (Matapédia): Si M. le Président le
reçoit...
M. Chevrette: Non, il n'y a pas de dépôt. C'est pas
le président qui décide, c'est la commission.
Une voix: Ah voilà!
M. Côté (Charlesbourg): Il me fera plaisir d'en
faire parvenir une copie au député.
M. Paradis (Matapédia): À la commission.
M. Chevrette: Bien oui, cela va vous aider.
M. Paradis (Matapédia): Est-ce que vous acceptez le
dépôt, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Comme M. le ministre a
mentionné qu'il en ferait circuler une copie aux membres de la
commission, je crois que c'est suffisant.
M. le député de Joliette, est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Chevrette: Est-ce que vous avez fini sur cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui.
M. Chevrette: Cela ne me dérange pas, moi. Ah! M. le
ministre dépose les autres, cela va être bien mieux de même.
Cela va renseigner. Moi, je les ai, mais pour les autres, c'est peut-être
bon.
Abitibi-Témiscamingue, pour faire une petite saucette. Si j'ai
bien compris votre
priorité, on la partage, M. le ministre et si vous pouvez aller
chercher encore plus d'argent dans votre priorité no 1, vous comprendrez
qu'on est encore d'accord avec vous. Dans l'Abibiti-Témiscamingue, il y
a eu des engagements sur la 117 jusqu'à la frontière de
l'Ontario. Est-ce que je peux savoir l'échéancier
prévu?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des travaux de
prévus cette année, il y a toute une série de projets qui
sont...
M. Chevrette: Non, non, M. le ministre, entre la 117... Je vais
reprendre ma question.
M. Côté (Charlesbourg): Entre la 117.
M. Chevrette: Sur la 117, mais en direction de l'Ontario, je dis
bien, et non pas la 117 en direction de...
M. Côté (Charlesbourg): On a entamé les
études préparatoires à une intervention.
M. Chevrette: Mais l'argent sur la 117 n'est pas dans cette
direction...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: ...mais bien sur le parcours régulier en
direction de Mont-Laurier et de Val-d'Or.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Chevrette: D'accord. Est-il possible que le ministère
subventionne à 100% - M. le ministre je vous pose la question comme
politique - la construction d'une route d'accès? Si, par exemple, on
veut faire une route d'accès à la forêt du nord, est-ce
possible qu'un ministère comme le vôtre subventionne à 100
% une telle route ou un tel projet?
M. Côté (Charlesbourg): Gui est une voie
d'accès aux forêts ou en ...
M. Chevrette: C'est pour le domaine forestier. Est-ce que cela
relèverait de votre ministère ou du ministère...
M. Côté (Charlesbourg): Cela relèverait
davantage de la voirie forestière du ministère de
l'Énergie et des Ressources.
M. Chevrette: Est-ce que vous me conseillez de poser des
questions au ministre de l'Énergie et des Ressources ou au ministre
délégué aux Forêts?
M. Côté (Charlesbourg): Les deux.
M. Chevrette: Est-ce que vous me permettez de choisir?
M. Côté (Charlesbourg): À votre guise. M.
Chevrette: Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu qu'avec
l'autre Côté, vous aurez le même niveau de franchise qu'avec
celui-ci.
M. Chevrette: D'accord, pour l'Abitibi. Donc, en direction de
l'Ontario, c'est seulement des études?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à ce qu'on me
dit actuellement. (21 h 30)
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des études
présentement? Y a-t-il des études de faites au ministère
ou s'il y a des études qui vont être entamées?
M. Côté (Charlesbourg): Des études vont
être entamées.
M. Chevrette: C'est ce que j'avais cru comprendre, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez bien compris et je
m'étais bien exprimé.
M. Chevrette: M. le ministre pourrait-il nous dire si l'autoroute
55, axe Saint-Célestin-Richmond sera construite incessamment?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Saint-Célestin
jusqu'à la 20, mais plus que cela, c'est non. Vous pouvez
déjà mettre cela dans les promesses qui ne seront pas
remplies.
M. Chevrette: Entre La Tuque et Grand-Mère, la
réfection totale de la route 155, mais pas de l'autoroute?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un engagement du
député de...
M. Chevrette: Non, de votre candidat.
M. Côté (Charlesbourg): C'est en marche.
M. Chevrette: C'est en marche par tronçon. Quel est
l'échéancier et pour quand est prévue la dernière
touche?
M. Côté (Charlesbourg): On va sur le tronçon
180 cette année. On fait le tronçon 180 cette année.
M. Chevrette: On va le trouver. On fait enquête. D'accord
pour cela.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit même qu'on
intervient aussi sur la 100.
M. Chevrette: Je voudrais savoir si le prolongement du boulevard
des Récollets, entre l'autoroute 755 de Francheville et le boulevard
Royal, sera fait. Si oui, quand?
M. Côté (Charlesbourg): Je me rends compte, en
voyant cela, que c'est une préoccupation aussi de celle qui était
candidate - ministre, je pense, pendant un certain temps - dans le comté
de Trois-Rivières, parce que c'est une préoccupation commune au
PQ et au Parti libéral. Donc, on a intérêt à le
faire.
M. Chevrette: Oui, mais quand allez-vous le faire?
M. Côté (Charlesbourg): Au cours du mandat.
M. Chevrette: Pensez-vous que vous pourriez le réaliser
dans les deux premières années du mandat, comme le demandait
votre ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche dans le Nouvelliste
du 1er novembre?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais examiner la
faisabilité au cours des deux prochaines années, espérant
que nous pourrons remplir la promesse du ministre du Loisir.
M. Chevrette: Mais est-ce que c'est techniquement faisable dans
les deux premières années?
M. Côté (Charlesbourg): II semble que cela puisse
être techniquement faisable.
M. Chevrette: Il semble que ce soit techniquement faisable.
D'accord. La réfection totale de la route 155 dans tout le comté
de Laviolette est prévue pour quand?
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce que je
peux voir, vous allez être obligé de soustraire tantôt,
parce que vous posez les mêmes questions que vous avez déjà
posées.
M. Chevrette: Laviolette. Je n'ai pas parlé de... Ah oui,
c'est La Tuque. C'est vrai. C'est parce que deux candidats ont
parlé.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez soustraire?
M. Chevrette: Non, c'est d'accord. Je viens de soustraire 100 000
$ aux 2 000 300 000 $. Il reste donc 2 000 200 000 $. À Warwick, le
prolongement de la 955 est prévu pour quand? C'est dans le comté
d'Arthabaska.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un projet qui a
pleinement de l'allure et on en a parlé au Sommet de l'or blanc. Le
député de Chibougamau a dû vous faire rapport, parce qu'il
était là. Il représentait le Parti
québécois. Nous avons clairement indiqué notre
volonté d'intervenir.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des projets sur la table en ce
sens?
M. Côté (Charlesbourg): Nous sommes à faire
des projets.
M. Chevrette: Pour finir. J'ai oublié un
élément dans Shawinigan-Sud dans le comté de
Saint-Maurice. Est-ce que les projets d'accès à l'autoroute 55
sont faits?
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez de la bretelle?
Il y en plusieurs qui ont perdu ce que vous savez dans ce coin avec cela!
M. Chevrette: Oui, mais là c'est votre chef qui risque de
se perdre, parce que c'est lui qui a pris l'engagement le 1er novembre
1985.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous saviez
jusqu'à quel point je tiens à mon chef, vous auriez un
aperçu de la réponse que je pourrais vous donner.
M. Chevrette: Je vous la demande.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela,
déduisez.
M. Chevrette: Je vous repose la question: Quand est prévue
la bretelle à Shawinigan-Sud?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai rencontré les
maires de ce coin, une délégation, avec le député
à deux reprises. M. Demers les a admirablement bien reçus au
moment où ils ont été le rencontrer afin de recevoir ce
document de deux pouces d'épaisseur des doléances du milieu. Le
ministre les a reçus, lui aussi. Nous sommes à regarder ce qui a
été fait jusqu'à maintenant en termes d'avancement et,
chose certaine, on ne l'annoncera pas aussi souvent que le PQ l'a
annoncé.
M. Chevrette: Je n'ai pas compris la dernière phrase, M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit: On ne l'annoncera
pas aussi souvent que le PQ l'a annoncé.
M. Chevrette: Là, je vous dis que vous ne pouvez pas aller
beaucoup plus haut, c'est votre chef qui l'a annoncé.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais
je dots vous dire que les ministres des Transports, mes
prédécesseurs, se sont succédé à Shawinigan
pour l'annoncer. Il n'y a jamais rien eu de fait.
M. Chevrette: Y a-t-il des études de faites?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur, il y a des
études en cours.
M. Chevrette: Les études d'impact sont-elles faites par
l'Environnement?
M. Côté (Charlesbourg): L'étude d'impact est
déjà transmise au ministère de l'Environnement.
M. Chevrette: Cela veut donc dire que l'Environnement et le
ministère des Transports se sont prononcés.
M. Côté (Charlesbourg): L'Environnement et le
ministère des Transports? Oui.
M. Chevrette: Ils se sont prononcés.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. À ce
moment-ci, le ministère de l'Environnement questionne le
ministère des Transports sur le projet.
M. Chevrette: II n'y a pas eu encore de demande d'audiences
publiques dans ce cas?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Cela va. Dans la voie de contournement 410 de la
ville de Sherbrooke, où en est le dossier?
M. Côté (Charlesbourg): L'étude d'impact est
en cours et devrait être transmise au ministère de l'Environnement
au cours de l'été.
M. Chevrette: M. le ministre, vous avez été
très catégorique tantôt et, en chevauchant dans deux
régions, si on parle de la Mauricie qui comprend un partie de la rive
sud dans le découpage pour des fins de régions par rapport
à la région de l'Estrie, je me rends compte que, dans les deux
cas, autant dans l'Estrie que dans la Mauricie, vos représentants, lors
de l'élection du 2 décembre, qui sont aujourd'hui
députés tous les deux, tant dans Richmond que dans l'Estrie,
recommandaient la complétion de l'autoroute 55 jusqu'à Richmond
et Saint-Célestin. Vous avez été très
catégorique tantôt. Pourrais-je connaître les motifs, parce
que c'est la première fois que vous êtes aussi catégorique?
C'est la seule fois où vous avez été très
catégorique en disant: Cela fera partie des engagements non
réalisés. C'est la première fois que j'avais une
réponse aussi catégorique. Y a-t-il des motifs qui sous-tendent
cette réponse aussi catégorique?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sur quoi nous nous sommes
entendus dans les rencontres que j'ai eues avec la députation du coin et
des représentants, donc, au Sommet de l'or blanc aussi, c'est de mettre
davantage l'emphase sur la réfection de la 116 et, par le bout de
Warwick dont vous avez parlé tout à l'heure, faire la connexion
qui s'impose. Il faut se rappeler que le problème que nous avons au
niveau de la 55, de l'autoroute 20 à aller dans le coin où elle
est connectée présentement, c'est que le corridor qui avait
été exproprié dans les terres agricoles a
été remis par votre gouvernement. Cela pose des problèmes
majeurs et la solution la plus économique et la plus rentable pour les
régions est de voir à améliorer très sensiblement
l'autoroute 116 et c'est ce sur quoi nous nous sommes entendus.
M. Chevrette: M. le ministre, la rétrocession a
été faite en 1978, si ma mémoire est fidèle. Est-ce
que je me trompe? Vous pourriez peut-être vérifier les dates. Il
me semble que c'est en 1978-1979. En tout cas, je sais que c'est à
l'intérieur de notre premier mandat, à toutes fins utiles. Ces
faits étaient connus de vos candidats, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine.
M. Chevrette: Comment se fait-il que, dans les deux cas, dans les
deux régions, on ait recommandé...
M. Côté (Charlesbourg): Ne venez pas me blâmer
de vous donner une réponse très claire.
M. Chevrette: Non, mais c'est seulement pour voir ce qui peut
avoir amené...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous l'ai dit.
M. Chevrette: ...des gens à se présenter devant une
population avec des engagements précis sachant que, dans les faits, la
rétrocession ne peut plus être invoquée. Ce que je veux
dire au ministre, c'est que cela ne peut plus être invoqué comme
un motif parce que c'est un fait connu. C'est ce que je veux dire.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis que la
réponse, c'est non. J'en ai discuté avec les représentants
du milieu et il était plus avantageux, comme bénéfice
immédiat au niveau de la région, de faire des travaux majeurs sur
la 116 et c'est ce que nous
avons entamé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre où en est rendue l'étude du contournement du village
Ayer's-Cliff. II y a une étude qui a été commencée
et on me dit que c'est à la veille d'être prêt.
M. Côté (Charlesbourg): L'étude est
terminée. Elle sera transmise d'ici quelques jours, par les services,
à M. Michaud et à moi-même.
M. Vaillancourt: À moi-même, quand est-ce que cela
va venir?
M. Côté (Charlesbourg): Dans les jours qui
suivront.
M. Vaillancourt: Donc, l'étude est terminée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Vaillancourt: Maintenant, en ce qui concerne la route de
ceinture de Sherbrooke, où est-ce que cela en est rendu? Est-ce que cela
suit l'échéancier qui a été planifié depuis
quelques années?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même
réponse que j'ai faite au député de Joliette tout à
l'heure. L'étude d'impact va être déposée au cours
de l'été.
M. Vaillancourt: Pardon!
M. Côté (Charlesbourg): Je suis heureux de vous
annoncer que, sur le budget de cette année, il y a 6 500 000 $
d'investis sur cette route. J'avais oublié de le dire au
député de Joliette tantôt. Je suis bien heureux de
l'apprendre au député d'Orford.
M. Vaillancourt: Combien va-t-il y en avoir d'investis en
1986?
M. Côté (Charlesbourg): 6 500 000 $.
M. Vaillancourt: 6 500 000 $?
M. Chevrette: C'était d'ailleurs prévu. Cela fait
trois ans que c'est prévu.
M. Vaillancourt: Je sais que c'est prévu.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez facilement
compris, à la réponse du député de Joliette, que
tout ce qui est investi cette année était prévu et que
tout ce qui n'est pas investi était de l'imprévu.
M. Chevrette: Tout ce qui est coupé, c'est de sa
faute.
M. Vaillancourt: Je voulais savoir si cela n'avait pas
passé dans la coupure.
M. Chevrette: C'est à lui qu'il faut que vous vous
adressiez.
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a 6 500 000 $ cette
année, je connais bien des régions qui espéreraient
être coupées de la même manière.
M. Vaillancourt; Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Merci. M. le ministre... Vas-y, pour le vrai. Je
t'en donne une, cela va me permettre de boire, puis j'aime cela voir le
ministre répondre à ses collègues,
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford,,
M. Vaillancourt: Comme je peux voir, on discute du budget dans
son ensemble. On peut aller sur toutes sortes de choses, je pense. J'aimerais
connaître la politique du ministre en ce qui concerne la pavage de
routes. La politique du gouvernement précédent était de ne
pas paver de routes, de faire des mises en forme, des réfections
économiques, mais pas de pavage. Est-ce que la politique du ministre
actuel va être différente ou si elle va continuer?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce domaine comme dans
d'autres, au moins pour cette année, ce sera la continuité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Avez-vous d'autres questions? Si le
député d'Orford a d'autres questions, je suis prêt à
lui donner quelques minutes.
M. Vaillancourt: Non, disons que je vais vous donner la chance de
poser d'autres questions.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Bien aimable, mais je voulais être
condescendant pour le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous savais magnanime,
mais pas à ce point.
M. Chevrette: II y a peut-être des rires qui ne sont pas
enregistrés au procès-verbal.
Une voix: Ils sont enregistrés mais il ne seront pas
transcrits.
M. Chevrette: M. le Président, je pose donc la question
suivante: Reconstruction de la route 116 entre Kingsey-Falls et l'autoroute 55.
C'est la même réponse que celle que vous avez faite à
l'autre bout, tantôt, quand vous avez parlé du trajet...
commun.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, vous devrez le
soustraire encore de votre montant.
M. Chevrette: Celle-là était comptée. C'est
parce que vous parlez de la réfection de la 116 sur toute sa
longueur.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais être
obligé d'aller rencontrer le député de Joliette dans le
particulier pour voir si toutes les soustractions sont faites.
M. Chevrette: Elles sont faites, vous n'avez pas besoin d'avoir
peur. Je n'avais même pas compté le pavage du député
d'Orford.
M. Vaillancourt: C'est facile à compter, il n'y en a
pas.
M. Chevrette: Dans Mégantic-Compton - je vais parler de
pavage pour vous donner la chance d'aller sur du gros concret - est-ce que vous
allez paver la 263 cette année? (21 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le comté
d'Arthabaska et à cause des interventions du député
d'Arthabaska encore aujourd'hui, compte tenu des événements que
vous connaissez très bien, je lui ai adressé, ce jour même,
une lettre lui disant que nous allions, au niveau de la route 263, intervenir
sur le tronçon que le gouvernement prédécent n'avait pas
daigné faire.
M. Chevrette: Est-ce que votre plan d'immobilisations est
déjà connu?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Donc, votre plan d'immobilisations est
déjà accepté au Trésor?
M. Côté (Charlesbourg): Pour les grands travaux,
non. Au niveau du régional, j'ai pris sur moi de prendre l'engagement,
comme ministre, auprès du député d'Arthabaska de lui
confirmer que nous allions intervenir sur la route 263. Il y a au moins cette
discrétion que le ministre peut obtenir.
M. Chevrette: Je reconnais cela. Ce n'est pas à cela que
je m'en prends, M. le ministre. C'est parce que je trouvais que l'adoption de
votre projet avait été vite au Trésor. Vous comprendrez
que tout de suite, quand on attend une nouvelle du genre, on s'informe pour
voir si vraiment cela a été fait.
M. Côté (Charlesbourg): Engagement tenu.
M. Chevrette: Oui. Je m'aperçois, M. le ministre... En
tout cas, il y a une chose qui m'a frappé dans mes
pérégrinations dans chaque région. Il y a deux
régions où cela a été effrayant, le nombre de
personnes qui se sont mouillées sur la 55, à peu près
à tous les niveaux et dans toutes les tournées effectuées
dans ce secteur-là. Je ne sais pas si cela vous a frappé
vous-même en regardant le "clipping" de presse. Il est à peu
près épais comme cela exclusivement sur la 55. Ce qui me frappe,
c'est que cela revient à plusieurs reprises et c'est toujours encore une
fois Saint-Célestin-Richmond: "Dans Mégantic-Compton, lors de son
passage, le chef du Parti libéral appuie les revendications de ses
députés ou de ses candidats." C'est intéressant. On pourra
donc en rediscuter très longuement au prochain exercice financier
puisque le refrain, la prochaine fois, cela ne pourra plus être: C'est la
faute de l'ancien gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'à toutes
les questions sur chacune des routes j'ai répondu au
député que c'était la faute de l'ancien gouvernement?
M. Chevrette: Sur les coupures.
M. Côté (Charlesbourg): Non, cela a
été un commentaire général, mais, dans le rosaire
que vous venez à peine de terminer, je pense que je n'ai pas
évoqué...
M. Chevrette: Dans le tour d'horizon que je viens de faire, je
constate une chose avec vous, M. le ministre: il y a beaucoup d'études
qui vont démarrer d'ici une semaine ou quinze jours. Cela, je le
constate avec vous. Il y a énormément de projets qui vont prendre
vie dans les quinze prochains jours ou le prochain mois.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il faut faire
attention, M. le député, et je vous mets au défi de
prendre les galées pour chacune des réponses et de
vérifier combien il y en a. Vous serez peut-être surpris.
M. Chevrette: On va constater cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, mais, avant
d'aller trop loin dans ce sentier-là, prenez le soin de vérifier
les galées. Vous aurez en masse le temps, d'abord, d'ici les cinq
prochaines années de les consulter.
M. Chevrette: II n'y a pas de problème, on va avoir le
temps de les lire. Mais je constate qu'il y a beaucoup de projets qui sont sur
le point de démarrer, qu'il y a beaucoup de projets qui vont voir le
jour incessamment, qu'il y a des études qui vont être
commandées sous peu.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Vous êtes
très injuste en faisant ces commentaires parce que ce n'est pas le cas
et ce n'est pas ce que vous devez tirer comme conclusion de l'ensemble de
l'exercice que nous venons de faire.
M. Chevrette: M. le ministre, nos conclusions nous appartiennent.
Vous comprendrez cela, elle nous sont propres et les vôtres, ce sera la
même chose, je les respecterai même si je ne suis pas d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Elles sont aussi
propres.
M. Chevrette: Je n'en doute pas, M. le ministre. Chacun a ses
perceptions. Cela dit, M. le Président, avant que j'entame la conclusion
ou mes remarques finales, si des députés avaient des questions
spécifiques à poser sur des chemins dans leur comté, je
suis prêt à leur laisser la chance de poser des questions.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y ad'autres questions? M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Parfait! Donc, M. le ministre, un tour d'horizon
des plus rapides des crédits comparatifs, si je peux trouver mes deux
feuilles; 1985-1986, ce doit être ici. C'est ça. M. le
Président, à la page 2 du programme 4, pour regarder le programme
4 très rapidement, puisqu'on a quand même fait un tour d'horizon,
je pense, assez détaillé - je ne voudrais pas reprendre chacun
des sujets - je comprends bien qu'en 1985-1986 par rapport à 1986-1987,
à l'activité 1 de votre ministère, c'est au-delà de
2 000 000 $ qu'il y a en coupures.
M. Côté (Charlesbourg): Quel programme, M. le
député?
M. Chevrette: Le programme 4, élément 4.1,
activité 1.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau des traitements, 4
000 000 $.
M. Chevrette: Non, M. le ministre. À partir de vos propres
documents que vous avez déposés, je fais la comparaison à
l'élément 4.1. Dans la répartition des crédits
1986, dans le plan d'activité, il y a la conservation des
chaussées et des éléments de confort. C'est 2 000 000 $ de
moins quand vous regardez les couches d'usure, le rapiéçage. Ce
sont vos textes, je pense. C'est bien une différence d'environ 2 000 000
$?
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse, je ne suis pas
le député.
M. Chevrette: Dans les renseignements complémentaires que
vous nous avez fournis - c'est cela que j'essaie d'établir - à la
page 2 par rapport à la page 11, si on regarde dans les crédits
à la page 30-5, vous avez une différence de 9 000 000 $ et, dans
les correctifs, cela tombe à 2 000 000 $. À Activité 1
c'est Conservation des infrastructures routières de transport, alors
qu'à Activité 1, dans les documents complémentaires, c'est
écrit: Conservation des chaussées et des éléments
de confort. Dans les crédits, page 30-5, vous avez Conservation des
infrastructures routières de transport, 326 000 000 $ par rapport
à 335 000 000 $. Ce que je veux comprendre par là, c'est combien
il y a d'éléments dans les 326 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous le permettez, M.
Michaud peut vous...
M. Chevrette: Oui, il n'y a pas de problème. C'est juste
parce que je veux comprendre le correctif par rapport aux millions de dollars
qu'il y a de décalage dans l'élément 1 du programme 4.
M. Michaud: Principalement, au niveau des pages 11 et 12 du
document qui a été déposé, vous avez un total de
439 000 000 $, en page 12 ce qui donne le total du programme 4. Étant
donné que c'est maintenant ventilé par Activités, au
niveau de l'élément 4.1, vous avez la première page et une
partie de la page 12 qui totalisent différents éléments
dans cela: L'exploitation d'hiver, la conservation de l'équipement de
contrôle et de sécurité, la conservation des structures
ainsi que la conservation des chaussées et des éléments de
confort. L'ensemble de ces montants, c'est le programme 4.1. Il y a quatre
activités: une de 140 000 000 $ qui est l'activité 1,
Conservation des chaussées; l'activité 2, Conservation des
structures, pour 20 000 000 $; l'activité 3, Conservation des
équipements, pour 30 000 000 $ et Exploitation d'hiver, pour 134 000 000
$. Cela forme le total de 326 000 000 $ de l'élément 1 du
programme 4. On descend au niveau de l'activité dans le budget par
programmes pour montrer un peu plus ce que le ministère entend faire sur
les routes.
M. Chevrette: Cela va. L'activité de soutien, cela va.
Pour le soutien en matériel,
cela va. Quant au programme 4, en ce qui me concerne, on pourrait
approuver les éléments 1, 2 et 3.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. M.
Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette, est-ce que je dois conclure que le programme 3 est terminé
ou..
M. Chevrette: Oui, sur division. Il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais les appeler Le
programme 3, Construction du réseau routier, éléments 1,
2, 3 et 4, est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 4,
Conservation du réseau routier, éléments 1, 2 et 3, est
adopté?
M. Chevrette: Adopté sur division.
Gestion interne et soutien (suite)
Le Président (M. Saint-Roch): II nous reste maintenant le
programme 5. Est-ce qu'il y a d'autres questions au programme 5?
M. Chevrette: Oui, M. le Président.
M. Paradis (Matapédia): L'enveloppe
discrétionnaire.
M. Chevrette: Non, c'est correct, on en a parlé. On prie
le saint Esprit.
Une voix: Sur division.
M. Chevrette: Tout est adopté sur division. Au programme
5, M. le Président, j'ai compris que c'est là les postes. C'est
bien simple, c'est clair. La grosse partie, ce sont les postes non
comblés.
M. Côté (Charlesbourg): Non comblés.
M. Chevrette: Non, Gestion interne et soutien. Quelle est la
grande grande différence? C'est l'aide à l'amélioration du
réseau municipal, c'est là les 16 000 000 $, d'accord. Je
confondais avec un autre élément. D'accord. Donc, ce sont les 16
000 000 $ qu'on nous expliquait tantôt. Cela va. Pas de problème.
26 000 000 $, cela va, soutien administratif. Dans le soutien administratif,
vous avez coupé surtout où?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: C'est surtout où, dans le soutien
administratif, que se font les économies?
M. Côté (Charlesbourg): La direction du personnel,
la direction de l'informatique et ainsi de suite.
M. Chevrette: Je parle des catégories de personnel. Est-ce
que c'est assez normalement réparti dans les types de personnel ou si
c'est au niveau des professionnels, par exemple?
M. Côté (Charlesbourg): Non, principalement, disons,
la catégorie agent de bureau.
M. Chevrette: Est-ce que ce serait trop demander au
ministère de nous donner la liste des postes non comblés,
fermés?
M. Côté (Charlesbourg): Les postes par
catégories?
M. Chevrette: Par catégories, par exemple. Je ne vous
demande pas les noms de ceux qui étaient en poste. Je demande purement
les postes...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'était
la...
M. Chevrette: À plus forte raison. C'est parce qu'il y en
qui s'imaginent qu'un poste appartient à "un temps plein", un autre
poste à "un temps partiel". Vous avez dit que c'était temps
plein.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Chevrette: Donc, par catégories, il y a 400
professionnels ou 200? Y a-t-il 100 professionnels?
M. Côté (Charlesbourg): On va vous fournir cela.
M. Chevrette: Est-ce que c'est par directions que vous allez nous
le fournir?
M. Côté (Charlesbourg): Par programmes et
éléments, si vous voulez même. On peut aller
jusque-là.
M. Chevrette: Par éléments de programmes. Cela va.
M. le Président, avant d'adopter, parce qu'une fois qu'on a
adopté cela dispose de tout l'ensemble des... Non, il reste
l'élément 8.
M. le Président, compte tenu du tour d'horizon qu'on a fait, je
pense qu'il y a eu énormément d'espoir de créé en
ce qui concerne l'électorat québécois dans à peu
près toutes les régions en ce qui regarde le ministère des
Transports. II y a énormément
de dossiers - on comprendra - qui demandent encore beaucoup de travail
avant d'arriver à échéance ou, encore, avant de voir ie
jour par les soumissions publiques dans chacune de nos régions du
Québec, parce qu'il y a beaucoup d'offres.
D'ailleurs, il y a beaucoup d'incertitude dans bien des cas. On sait que
le ministère de l'Environnement maintenant, avec les audiences possibles
du BAPE, cela ne donne pas tellement de sécurité à
certains dossiers. Même si, au départ, on pense qu'il ne doit pas
y avoir d'accrochages, on sait effectivement qu'il y en a dans certains
dossiers.
J'aurais voulu poser une question, mais compte tenu de l'heure on pourra
en rediscuter avec le ministre, mais j'aurais aimé aborder un des sujets
qui est le suivant, soit les relations entre le ministère des Transports
et le ministère de l'Environnement, parce qu'on connaît les
relations entre l'Environnement et l'Agriculture, par exemple, dans certains
cas. On sait que le ministère de l'Environnement a un certain droit de
veto, à toutes fins utiles, sur le ministère des Transports, et
cela m'a toujours frappé.
On a obtenu des amendements à la loi de la CPTAQ pour essayer de
déroger au moins pour un nombre de mètres, sans avoir à
retourner devant la CPTAQ. Quand on parle du ministère de
l'Environnement, le ministère des Transports, malgré sa Direction
de l'environnement, a un problème qui est celui d'avoir à
répondre même devant le Bureau des audiences publiques, devant le
BAPE lui-même comme ministère.
À ce moment, je ne veux plus demander au ministre... Compte tenu
de l'heure, je pense qu'on pourra se reprendre.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être uniquement
là-dessus, très rapidement.
M. Chevrette: Peut-être, oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai la chance d'être
le président du Comité ministériel permanent de
l'aménagement et du développement régional et, à
cette table, siègent le ministre de l'Agriculture et le ministre de
l'Environnement. On a la chance d'avoir un ministre de l'Agriculture qui est
fort conscient du problème du réseau routier et des délais
pour avoir des accords. Nous avons eu une première rencontre. Nous en
aurons d'autres pour tenter d'éliminer le plus d'irritants possible afin
que ces mesures ne soient pas des entraves inutiles à compléter
un certain nombre de volontés sur le plan des interventions ou sur le
plan routier, tout en respectant la vocation de l'Environnement et la vocation
de la CPTAQ aussi, qui ont quand même des principes à
protéger eux aussi.
(22 heures)
M. Chevrette: Je reconnais qu'il y a un droit à une
qualité de vie et une qualité de l'environnement qui est
indéniable. C'est souvent sur les plans de la procédure et des
délais que le problème s'accentue. Comme député,
quand on apprend par le ministère des Transports que le dossier n'est
pas nécessairement entre les mains du ministre, mais entre les mains du
ministre de l'Environnement et que cela prend des mois... Souvent, les
contribuables pensent que c'est tel ministère et tel
député qui bloque le dossier, alors que ce sont des lois et des
réglementations. C'est plutôt dans ce sens. Il faut voir à
faire comprendre cela bien souvent à la population. Il y a certaines
contraintes qui veulent assurer que les projets sont très
sérieux, mais, d'autre part, il y a des délais qui sont
peut-être un peu long dans certains cas. Lorsque la section de
l'environnement, par exemple, du ministère des Transports a
travaillé en étroite collaboration avec le ministère comme
tel, je pourrais peut-être envisager des amendements éventuels
advenant que le dossier traîne en longueur et n'aboutisse pas. Je pense
qu'il y a des contribuables qui ont le droit d'avoir des sorties, je ne dirais
pas ultra-rapides, dans leur milieu, dans certains coins, vous savez
très bien qu'il y a des engorgements et des délais. Certains
individus doivent partir trois quarts d'heure, une heure avant, pour arriver
à leur travail, parce que précisément... Dans ma propre
petite ville, quelqu'un qui part du nord de mon comté pour se rendre au
sud, à l'heure des travaillants, met trois quarts d'heure. Il n'y a pas
de cachette, c'est ce qu'il faut.
M, Côté (Charlesbourg): Vous aurez facilement
reconnu les hochements de tête du député de Pontiac qui
acquiesçait à vos dires, compte tenu de problèmes
particuliers qu'il vit à ce niveau. Mais nous allons faire une
première tentative au niveau ministériel pour essayer de
régler un certain nombre d'irritants et, à la lumière de
ces expériences, nous réagirons en conséquence.
M. Chevrette: Donc, M. le Président, je vais conclure
là-dessus en disant que je regrette que les crédits
budgétaires soient autant affectés, qu'il y ait eu autant de
compressions, en particulier au niveau de l'entretien routier, qui est la
priorité no 1 du ministre. Je trouve personnellement qu'il est
inconcevable d'avoir créé autant d'attentes au niveau des
contribuables, au niveau des municipalités, d'avoir fait miroiter autant
d'espoir de réfection alors que tout parlementaire connaît, depuis
quatre ou cinq ans, les difficultés budgétaires qui existent et
qui sont connues. Le ministre des Finances l'a lui-même écrit dans
son document après les fêtes. Nous en avons
parlé durant la campagne électorale d'une façon
soutenue à savoir que les millions ne nous passaient pas chaque bord des
oreilles. Une population aime mieux, à mon point de vue, avoir l'heure
juste, a long terme en tout cas, que d'avoir des espoirs et de ne pas les voir
se réaliser.
La première année même, M. le ministre, vous aurez
un rattrapage. Je vous souhaite bien de pouvoir le faire en... C'est un an et
quatre mois, à toutes fins utiles, de non-réalisation de vos
engagements, puisque vous devrez attendre au 1er avril 1987, maintenant, pour
commencer le rattrapage que vous escomptiez. Ce qui veut dire que cela vous
ampute quand même d'un exercice financier complet. Les bouchées
seront doubles et triples dans certains cas. Remarquez bien qu'on peut
rivaliser en politique, mais autant moi comme responsable d'un dossier, comme
critique de la voirie, que vous comme ministre des Transports, nous souhaitons
avoir le maximum de crédits, c'est évident.
Je regrette que le budget soit décevant à l'extrême,
que vous ayez comme formation politique - il faut que je le dise -
créé énormément d'espoir, lancé des
engagements pour je ne sais pas combien de milliards encore parce qu'on en
découvre tous les jours quand on relit le "clipping", on n'a pas
compté, on n'a pas totalisé les rangs et l'amélioration de
ci et de ça; on est allé seulement sur les routes
numérotées ou bien identifiées, pour se rendre à 2
000 000 000 $.
Je regrette également que 'le ministre n'ait pas eu une oreille
plus attentive du président du Conseil du trésor pour aller
chercher au moins le minimum, pour essayer de garder la courbe qui existait.
Même si on ne progressait pas nécessairement d'une façon
magistrale en dollars constants, au moins en dollars courants, il y avait une
amélioration de 0,4 %, de 0,5 %, de 0,2 %. Même en 1982-1983, en
pleine crise économique, votre prédécesseur, M. Michel
Clair, a réalisé une augmentation de 7,2 % en entretien du
réseau routier, ce qui était, à mon avis, une preuve de
compréhension de la situation actuelle et qu'il fallait faire des pas de
géant dans ce secteur, même en pleine crise économique.
Là-dessus, je regrette que le ministre n'ait pas eu la cote d'amour de
ses collègues pour essayer de conserver tout au moins les crédits
antérieurs. II accusera un retard, probablement, nullement rattrapable
au cours des trois ans qui resteront en mandat éventuel ou des deux ans
et demi qui resteront. Je pense qu'on n'a pas d'autre choix que de sympathiser
avec lui et de dire au ministre que, lui qui est perçu comme un tigre de
la politique, il n'acceptera pas de se faire édenter à chaque
fois de cette façon. Il va réagir et il pourra
véritablement, l'an prochain, présenter un budget qui corresponde
à l'appétit qu'avaient ses collègues de travail au cours
de la campagne électorale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Berthier.
M. Houde: Trente secondes, M. le Président. Je voudrais
d'abord féliciter le ministre pour le magnifique travail qu'il a fait
depuis le matin et pour nous avoir donné des précisions comme il
l'a fait. Si on n'avait pas à subir 1 500 000 000 $ de déficit
additionnel du gouvernement précédent, on serait au paradis cette
année pour les routes, pour nos municipalités et pour nos
comtés. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, si vous me
permettez, serait-il possible d'adopter le programme 5, l'ensemble des
crédits et après... Est-ce que le programme 5, Gestion interne et
soutien, éléments 1, 2, 3 et 4, est adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Adoption des crédits
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble des
crédits budgétaires de 1986-1987 du ministère des
Transports est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, si
vous me permettez un bref commentaire. J'ai passé à travers cette
expérience pour une première fois. Je ne l'ai pas caché
d'entrée de jeu et j'avais même dit, au mois de janvier, à
une association qui était directement impliquée dans la
construction de routes, que nous aurions, cette année, à souffrir
afin d'être capables d'en bénéficier dans les années
à venir.
Le recul dont a fait état le député de Joliette
pour les coupures de 92 000 000 $ pour l'année en cours, qui font
l'objet de ses préoccupations quant au rattrapage dans des années
subséquentes, ce n'est pas une côte qui est difficile à
remonter. Cette côte sera remontée au cours des prochains budgets
et peut-être même en cours d'année. Une chose est certaine,
c'est que notre principe est l'entretien routier et nous y tenons.
Effectivement, pendant la campagne électorale il y a eu un certain
nombre d'engagements qui ont été pris. Nous tenterons, dans la
mesure du possible, au cours des quatre prochaines années, soit cinq
ans de mandat, de réaliser le plus grand nombre possible de ces
engagements, respectant ainsi notre parole. J'aurais apprécié que
le député de Joliette nous dise que ces engagements
n'étaient pas faits en fonction de la première année, mais
en fonction de l'ensemble de la période pendant laquelle nous aurons
à assumer le pouvoir, dans un premier mandat.
Chose certaine, quant à l'oreille attentive de mon
collègue du Conseil du trésor, je l'ai clairement exprimé,
j'ai, comme membre du gouvernement, accepté les choix prioritaires du
gouvernement au niveau de la santé, au niveau de l'éducation. Il
devait, quelque part, y avoir quelqu'un qui devait faire le sacrifice de
coupures pour être capable de régler des problèmes
d'urgence, de régler certains problèmes reliés au domaine
de l'éducation et cela a été au tour du ministère
des Transports cette année et j'en assume la pleine et totale
responsabilité, je ne cherche pas à la fuir.
On fera face à la musique. Chose certaine, j'anticipe
déjà, M. le Président, le plaisir de croiser à
nouveau le fer avec le député de Joliette dans la mesure
où des appels pressants d'autres milieux ne réussissent pas
à le convaincre. Je croiserai le fer avec beaucoup de plaisir l'an
prochain et possiblement qu'un très grand nombre de ses souhaits seront
réalisés. À ce moment, j'aurai beaucoup de plaisir
à revoir défiler le spectacle de cette fin d'après-midi et
de cette soirée sur le parcours des routes du Québec, des routes
numérotées et de ce que je lui ai dit ce soir et de ce que
j'aurai...
M. Chevrette: Je vous souhaite de ne pas devenir, dans un
remaniement ministériel, ministre délégué aux
Forêts.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Joliette veut faire des propositions au premier ministre, je dois lui dire
que ce qu'il devrait davantage retenir, c'est qu'il y ait une
possibilité du retour du tigre.
M. Chevrette: Le retour du?
M. Cûté (Charlesbourg): Du tigre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, je tiendrais
à vous remercier ainsi que vos collaborateurs pour la coopération
que vous avez donnée à la présidence. J'adresse mes
remerciements au critique officiel, de même qu'à tous les membres
de la commission.
La commission de l'aménagement et des équipements ajourne
maintenant ses travaux au mardi 29 avril 1986 à 10 heures; nous
étudierons alors les crédits de l'Office de planification et de
développement du Québec. Je vous remercie, bonsoir.
(Fin de la séance à 22 h 11)