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(Dix heures seize- minutes)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements est
réunie ce matin afin d'étudier les projets de loi
d'intérêt privé 228, Loi concernant la ville de Mercier;
213, Loi concernant la ville de Rimouski et 203, Loi concernant la Régie
intermunicipale d'aqueduc du Bas Richelieu.
M. le Secrétaire, est-ce que vous avez des changements de membres
de la commission à annoncer?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme
Bélanger (Mégantic-Compton) sera remplacée par M. Maltais
(Saguenay) et M. Richard (Nicolet) sera remplacé par M. Lemire
(Saint-Maurice). Je vous remercie, c'est tout.
Projet de loi 228
Le Président (M. Rochefort): Merci. Sans plus tarder, si
vous permettez, nous allons appeler le premier projet de loi dont nous avons
à faire l'étude ce matin. Il s'agit du projet de loi 228, Loi
concernant la ville de Mercier, qui est présenté par Mme la
députée de Châteauguay.
J'inviterais les intervenants à prendre place à la table
devant nous. J'imagine que ce sont, eux, qui sont là et j'inviterais Mme
la députée de Châteauguay à nous faire un certain
nombre de remarques préliminaires pour introduire le projet de loi
devant nous.
Mme Cardinal: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir
de présenter le projet de loi 228 concernant certains règlements
municipaux de la ville de Mercier. Je demanderais maintenant au procureur de
présenter les éléments.
M. Delorme (Michel): M. le Président, mon nom est Michel
Delorme. Je représente la ville de Mercier. J'ai avec moi M. le maire,
Jocelyn Lazure, et à sa droite le secrétaire-trésorier, M.
André Girard, qui pourront répondre, le cas
échéant, aux questions que pourrait soulever ce projet de
loi.
Oisons, tout d'abord, que Mercier est une municipalité
régie par la Loi sur les cités et villes et est située
à une trentaine de kilomètres de Montréal. Elle est
administrée par un maire et six conseillers et compte 7500
habitants.
Le projet de loi 228 a pour but de régler un problème qui
est apparu peu après le 26 novembre 1984, au moment où un nouveau
secrétaire-trésorier a été engagé qui a
constaté que certains règlements ou bon nombre de
règlements qui avaient été adoptés par le
passé par la ville de Mercier, n'avaient pas été
publiés conformément à l'article 361 de la Loi sur les
cités et villes, ce qui impliquait qu'on pouvait attaquer ces
règlements, en disant qu'ils n'étaient pas en vigueur.
Ce projet de loi est rédigé dans le même sens qu'ont
été rédigés d'autres projets de loi accordés
par l'Assemblée nationale et qui avaient essentiellement pour but de
régler des problèmes absolument identiques à ceux
découverts dans plusieurs municipalités. Comme
référence, j'ai le projet de loi concernant Greenfield Park, en
1985, le chapitre 49; en 1984, le chapitre 72 concernant Val-d'Or; la ville de
Bedford en 1981; la ville de Lemoyne en 1980; Black-Lake en 1980; Vaudreuil en
1978; Mont-Laurier en 1977 et Carignan en 1985. Déjà dans le
passé des situations semblables s'étaient produites, comme dans
le cas des différentes municipalités que je viens d'identifier.
C'est donc un problème identique qui a été
découvert à Mercier et c'est pourquoi comme solution on demande
l'adoption du projet de loi 228.
L'article 2 de ce projet de loi comporterait un papillon dont j'ai
discuté avec les légistes du gouvernement, il y a quelques
minutes et sur lequel nous nous sommes entendus. On voudrait qu'il soit
ajouté à l'article 2, après les mots: "rendu au 10
août 1985", "et fondé sur le défaut de publication
visé à l'article 1".
Le Président (M. Rochefort): M. le procureur, si vous permettez,
pour les amendements, on y reviendra un peu plus tard dans la discussion.
Est-ce qu'il y a d'autres remarques générales?
M. Delorme: Non, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, est-ce que vous
voulez ajouter quelque chose?
M. Lazure (Jocelyn): Non, M. le Président. L'exposé
de M. Delorme me
semble complet. Effectivement, comme l'a dit M. Delorme, il s'agit de
régulariser une situation qui ne l'avait pas été.
Le Président (M. Rachetait): Merci. M. le ministre, est-ce
que vous avez des remarques préliminaires?
M. Bourbeau: Oui. Seulement une courte remarque pour indiquer que
ce projet de loi a pour but de remédier au fait que les
règlements adoptés par le conseil de la ville de Mercier, avant
le 26 novembre 1984, n'ont pas été publiés
conformément à la Loi sur les cités et villes.
L'article 345 de cette loi prescrit, en effet, que la publication d'un
avis public donné pour des fins municipales se fait par affichage au
bureau de la municipalité et par insertion une fois dans un journal
circulant dans la municipalité.
De plus, en vertu des articles 361 et 362 de cette loi, les
règlements entrent en vigueur sur publication d'un avis public.
C'étaient les notes explicatives, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Jonquière, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
M. Dufour: II est bien certain que je reconnais que c'est un
défaut ou un problème qui se produit assez
régulièrement, soit le défaut d'affichage de certains
règlements ou de certaines lois municipales. Ce qui me surprend dans
tout cela, c'est qu'il ne semble pas et je pense que c'est
général - je ne sais pas si ce débat a été
fait ou s'il devrait être fait mais je pense qu'il devrait être
fait, jusqu'à un certain point - mais qu'advient-il des
secrétaires-trésoriers qui faillissent à leur devoir et
à l'obligation du conseil municipal qui ne peut pas ignorer ces lois?
Fondamentalement, c'est un problème de base et le procureur, M. Delorme,
nous l'a montré à plusieurs reprises. Cela revient pratiquement
chaque année. D'ailleurs, il y aura un cas tout à l'heure qu'on
aura à étudier. Est-ce qu'il y a des sanctions de prévues
quelque part pour des gens qui ne font pas leur devoir? En fait, si vous avez
des gens qui ne font pas leur travail comme il faut, dans n'importe quel
métier, dans n'importe quelle fonction, il y a des sanctions de
prévues. Est-ce que dans des cas comme cela, M. le ministre, il y a pour
ces problèmes des sanctions de prévues? Cela a l'air qu'on va
faire une loi et que l'on va absoudre tout le monde, que tout le monde va
être beau et fin. C'est comme cela.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Effectivement, les lois municipales, vous le savez,
M. le député de Jonquière, sont très complexes. Il
y en a un très grand nombre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on
est en train de travailler à un projet de refonte pour tenter de
simplifier l'ensemble de la législation en matière municipale.
Cela varie d'une loi à l'autre et d'une catégorie de
municipalité à l'autre.
Il n'est pas étonnant, surtout dans les municipalités
parfois de moindre importance où il n'y a pas de contentieux à
temps plein, qu'à l'occasion il y ait des irrégularités
qui se produisent. J'ose le dire, quand ces irrégularités se
produisent, les gens étant de bonne foi dans 99,9 % des cas, on peut
observer qu'en général, quand on se rend compte des
irrégularités, très souvent les gens qui les ont commises
ou ont fait les omissions - souvent ce sont des omissions plus qu'autre chose -
ne sont même plus à l'emploi des municipalités. Quand ils
sont encore à l'emploi des municipalités, il appartient au
conseil municipal de prendre ses responsabilités à leur
endroit.
J'ajoute simplement en terminant que, conscient de cette situation, le
ministère des Affaires municipales a mis au point depuis quelques
années un programme de formation, tant pour les élus municipaux
que pour les fonctionnaires municipaux, afin de permettre à tout le
monde de bien connaître ce qu'est la loi, quels sont les
règlements, les détails de tout ce que l'on doit faire pour que
les règlements municipaux soient adoptés correctement. Je crois
comprendre que, de façon générale, la qualité et la
compétence s'améliorent un peu partout dans la province.
Espérons qu'on en viendra à une situation idéale où
tous connaîtront à fond et les lois et les règlements.
M. Dufour: Si je vous donnais, M. le ministre, le cas d'un
employé qui démissionne, le secrétaire-trésorier
d'une municipalité qui n'a pas fait son travail. Il ne l'a pas fait son
travail; il faut être franc, il faut être clair là-dedans,
il faut appeler les choses par leur nom: Cette personne démissionne et
est à l'emploi d'une autre municipalité au même titre. Ne
trouvez-vous pas qu'il y a là quelque chose? Il y a des absolutions par
omission qui, il me semble, ne sont pas correctes. Est-ce que le
ministère prévoit... Je pense qu'on ouvre le débat, et
c'est peut-être un peu fatigant pour les gens qui sont en demande de
changement, mais cela ne prendra pas une journée à le faire. Je
suis sûr que... Il y a certaines questions préliminaires que je
tiens à poser. De quelle façon envisagez-vous de remédier
à cela, parce qu'il y a des façons? Quelqu'un qui s'engage dans
un service contre l'incendie, il faut au moins qu'il ait des bases pour aller
éteindre les feux. Il faut au moins qu'il ait une base de
connaissances
pour faire son travail, car la municipalité va avoir des
assurances-responsabilité envers lui.
C'est grave, je pense que c'est aussi grave sinon plus, puisqu'on
décide, par des règlements, du fonctionnement d'une
municipalité. On décide aussi des sommes qui seront mises
à la disposition des municipalités pour leur administration et
pour les emprunts, c'est encore pire. Tout cela... On dit à ces gens:
Même si vous avez une compétence qui laisse à
désirer, on va vous donner... Il n'y a aucune sanction de prévue
pour ces gens. Il me semble que, pour les gens qui prennent des postes de
responsabilité envers le public, pour protéger le public, il
faudrait que le ministère regarde sérieusement la façon de
lier ces gens. Il ne faut pas seulement qu'ils disent: Je vais travailler pour
avoir une paie, c'est un bon job, c'est un job qui est bien
rémunéré, c'est un job qui est bien vu de la population,
mais aussi parce que, s'il y a une responsabilité attachée, il y
a en même temps des sanctions de prévues pour ce travail.
Je pense qu'on n'innoverait pas en faisant cela. Il me semble que ce
serait normal. Un chef de pompier ou un chef de police pour la
sécurité publique est lié par son serment, il est
lié par son travail. Le secrétaire-trésorier d'une
municipalité, à mon sens, c'est un poste de confiance, c'est un
poste qui est en vue. C'est un poste qui a aussi des répercussions dans
la population et qui comporte des engagements sérieux. Ces gens, que je
sache, sont aussi reconnus dans les lois comme une corporation professionnelle.
Donc, si c'est cela, il faut absolument que ce soit lié au même
titre, que ce soit des médecins, des avocats ou autres.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, bien sûr, tout le
monde souhaite que la compétence soit la meilleure possible un peu
partout dans notre société. Cela vaut pour les fonctionnaires
municipaux et pour les élus municipaux aussi. À l'observation, on
remarque que tout est relatif, il y en a de très bons, il y en a de
moins bons et pour les élus et pour les fonctionnaires. Est-ce que...
Quand un conseil municipal procède à l'engagement d'un
secrétaire-trésorier, je présume que, dans la plupart des
cas, sinon dans la totalité des cas, on fait des tests, des examens. On
tente de s'assurer que ces gen3 ont la compétence voulue. C'est parfois
à l'usage qu'on se rend compte si ta compétence y est ou n'y est
pas. Il y a aussi l'expérience qui entre en ligne de compte. Parfois on
est plus ou moins compétent; avec l'expérience et on le devient
à la longue. S'il fallait qu'on renvoie tous ceux qui ne font pas
correctement leur travail, on pourrait peut-être se pencher sur le
dossier de certains députés aussi et se demander si ceux qui les
ont réélus avaient raison de le faire et, encore là, on
pourrait avoir plusieurs sons de cloche. Je connais des gens qui pourraient
penser que certains députés n'ont pas passé le test et
qu'ils n'auraient pas dû être réélus et pourtant, ils
ont été réengagés pour un autre mandat de quatre
années. Finalement, on vit...
M. Dufour:....cela était mon premier.
M. Bourbeau: Oui, je comprends, M. l'ex-maire de
Jonquière. La remarque ne s'applique évidemment pas à
vous. Tout ce que je peux dire à l'égard des
secrétaires-trésoriers, c'est que jusqu'à maintenant, ils
ne sont pas encore reconnus comme étant une corporation
professionnelle.
M. Dufour: Ils sont reconnus dans une association.
M. Bourbeau: Ils ont une association, mais ce n'est pas une
corporation professionnelle. Je suis un optimiste, M. le député
de Jonquière. Je pense que tout va en s'améliorant. Le
ministère des Affaires municipales a cessé d'être une
police à l'endroit des municipalités. Nous avons un grand respect
pour l'autonomie municipale et maintenant, nos efforts portent surtout vers
l'aide aux municipalités et vers l'aide à la formation et des
élus et des employés municipaux. De cette façon, on va
arriver à corriger aussitôt que possible, j'espère, les
quelques problèmes qui pourraient exister de ce côté. (10 h
30)
M. Dufour: J'espère que le ministre va faire preuve non
seulement d'optimisme, mais aussi de réalisme. Cela ne me semble pas
extraordinaire, ce qu'on demande là. Ce sont des gens qui ont des postes
de responsabilités et si on les oblige à certaines fonctions,
s'ils sont réglementés par des lois, il faudrait que les gens qui
sont engagés connaissent au moins les lois qui les touchent. Cela me
semblerait un minimum. On ne parle pas de petits cas, on parle de plusieurs
règlements. Ce n'est pas un seul règlement. D'ailleurs, c'est le
sens de ma deuxième question. Quelles sortes de règlements ont
été touchés par cela? Est-ce seulement des
règlements d'urbanisme ou des règlements d'emprunt? C'est
quoi?
M. Bourbeau: Ce sont toutes sortes de règlements.
M. Dufour: Ce sont tous les règlements en fait?
M. Delorme: Oui, tous les règlements. Il y a des
recherches qui ont été faites dans
le but de retracer quels étaient précisément les
règlements qui n'avaient pas fait l'objet de cette publication et il a
fallu se rendre à l'évidence. Il y a un grand nombre de dossiers
de règlements où on ne retrouve pas l'avis prévu à
l'article 361. Cet avis a-t-il été donné ou n'a-t-il pas
été donné? Il est impossible aujourd'hui d'en faire la
preuve. Cela touche bon nombre, sinon la très grande majorité des
règlements qui ont été adoptés avant le 26 novembre
1984.
M. Dufour: Est-ce que les conseils -c'est peut-être une
question supplémentaire -étaient au courant de ces obligations?
Est-ce qu'il y a eu, pas une enquête, mais des demandes de faites
auprès de l'ancien conseil municipal, à savoir s'il était
conscient qu'il y avait des déréglementations qui se faisaient au
moment où les règlements étaient adoptés?
M. Bourbeau: À notre connaissance, non, parce que je
présume que, si l'ancien conseil avait été au courant
qu'il y aurait des irrégularités ou des omissions qui se
passaient, on aurait pris immédiatement les dispositions
nécessaires.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. Dufour:
Cela va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 1. M. le
ministre.
M. Bourbeau: L'article 1 du projet de loi prescrit le moment
où ces règlements sont réputés être en
vigueur et avoir force de loi et décrète qu'ils ne peuvent
être attaqués en justice en raison de cette absence de
publication. Ce même article prévoit, en outre, que le greffier
doit inscrire dans le livre des règlements à la suite de chaque
règlement un renvoi à la présente loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
remarques sur l'article 1?
M. Dufoun J'imagine que le 26 novembre, c'était une
élection. Qu'est-ce qui dit que c'est à partir du 26 novembre?
C'est au moment où il y a un secrétaire-trésorier
d'engagé ou si c'est une élection?
M. Delorme: Oui, c'est le moment où un nouveau
secrétaire-trésorier à été engagé. La
ville de Mercier est certaine qu'à compter de ce moment toutes les
publications ont été faites. Alors, c'est ce qui a
arrêté la date du 26 novembre 1984.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 2. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, à la demande de la
ville de Mercier, nous avons un changement, un papillon, à apporter
à l'article 2. Vous permettez que j'en fasse la lecture?
Le Président (M. Rochefort): Oui. On passera des coptes,
toutefois, parce que le député de Jonquière... Cela va. M.
le ministre, si vous voulez lire l'amendement.
M. Bourbeau: Très bien. L'article 2 du projet de loi 228
est remplacé par le suivant: "La présente loi n'affecte pas une
cause pendante, une décision ou un jugement rendu au 10 août 1985
et fondé sur le défaut de publication visé à
l'article 1."
Le Président (M. Rochefort): Voulez-vous présenter
les motifs de cet amendement, M. le ministre?
M. Bourbeau: La date du 10 août, en premier lieu, c'est la
date où une première publication a été faite d'un
avis, en ce sens que le présent projet de loi serait
présenté. L'amendement comme tel prévoit que le projet de
loi n'affecte pas une cause pendante, une décision ou un jugement rendu
au 10 août 1985, date à laquelle, comme je viens de le dire,
l'avis de présentation du projet de loi a été
publié à la Gazette officielle.
C'est pour limiter le fait que les causes pendantes ne sont pas
affectées lorsqu'elles sont fondées sur le fait que l'avis de
l'article 1 n'avait pas été publié. C'est cela? M. le
Président, vous comprendrez que c'est un nouveau papillon qui n'avait
pas été prévu et qui est présenté à
la demande de la ville. Les raisons sont assez subtiles. Ce sont des questions
de droit. On me signale que c'est la formulation usuelle utilisée dans
des cas semblables.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
remarques quant è l'amendement déposé par le ministre?
M. Dufour: J'aurais peut-être demandé...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Mais cela me semble un petit peu difficile d'entendre
l'explication que le ministre vient de nous donner parce que je ne l'ai pas
nécessairement saisie complètement. Peut-être que le
procureur de la municipalité pourrait nous dire si c'est lié
à quelque chose. Pourquoi le 10 août? Pourquoi ne serait-ce
pas le 5 août ou le 8 août? Je n'ai pas tout à fait compris.
C'était technique pas mal.
Le Président (M. Rochefort): M. le procureur.
M. Delorme: Le 10 août fait référence
à la date de publication de l'avis prévue dan3 les règles
de pratique à la Gazette officielle du Québec. Lorsqu'un
défaut comme celui-là est découvert, évidemment, il
faut, pour la municipalité, tenter de réduire la
possibilité qu'il y ait des gens qui se saisissent de ce défaut
pour attaquer différents points dans différents règlements
municipaux. C'est une pratique. Cela a été fait dans les autres
cas, soit d'arrêter la date à un moment précis de
façon qu'il soit évident qu'à compter du moment où
la chose devient publique et que la municipalité s'adresse à
l'Assemblée nationale, que quelqu'un ne puisse pas, puisque c'est public
parce que cela a été publié à la Gazette
officielle du Québec et dans des journaux locaux, qu'à un
moment donné, les gens ne se saisissent pas globalement ou
individuellement de ce défaut pour attaquer un ou tous les
règlements municipaux, le cas échéant.
C'est en comparant également la situation qui a prévalu
dans certains autres dossiers et auxquels, d'ailleurs, j'ai fait
référence tout à l'heure, que la date arrêtée
est celle de la publication à la Gazette officielle du
Québec, soit le 10 août 1985.
M. Dufour: Autrement dit, lorsque vous vous êtes
aperçus du défaut au changement de
secrétaire-trésorier et jusqu'à ce que ce fait vienne
à la connaissance du public, est-ce que la municipalité a
accompli un certain nombre de démarches pendant ce délai?
M. Delorme: Oui.
M. Dufour: À partir du 10 août, vous dites que vous
informez ou cette loi dit: Tout ce qui était pendant n'est pas
affecté. Vous avez le droit de le faire. Mais est-ce que vous avez le
droit de contester ces cautions ou non? Vous avez le droit de les contester
mais pas à cause du défaut de publication?
M. Delorme: C'est cela. Cette loi n'affecte pas toute cause
pendante ou jugement qui avait été rendu au 10 août 1985 et
qui est fondé sur le défaut de publication, mentionné
à l'article 1, ce, à compter de la date où la
municipalité a dû dévoiler publiquement, en publiant des
avis publics, que ce défaut existait.
Il va de soi qu'entre le 26 novembre 1984 et le 10 août 1985,
certaines recherches ont été faites dans les archives municipales
pour retracer précisément l'étendue de ce défaut.
S'agissait-il d'un seul ou de plusieurs règlements? On ne le savait pas.
Quand on s'est rendu compte de l'étendue du problème, la
municipalité a décidé de s'adresser à
l'Assemblée nationale. Mais jusqu'au 10 août 1985, rien n'est
annoncé publiquement. C'est donc à compter du 10 août 1985
que cela devient public. C'est pourquoi l'article 2 est rédigé
tel qu'il est devant vous.
M. Dufour: Actuellement, est-ce qu'il y a des causes?
M. Delorme: Non. On m'informe qu'il n'y aurait pas de cause
pendante, mais il peut y avoir des jugements qui ont été rendus
dans le passé et, évidemment, il est difficile de
déterminer quels sont les jugements qui ont pu être rendus dans le
passé, mais, actuellement, il n'y a aucune cause pendante fondée
sur le défaut de publication ou qui invoque le défaut de
publication mentionné à l'article 1.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 2 est-il adopté?
M. Dufour; Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 3. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, sur l'article 3, je n'ai pas
d'observation à faire.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le projet de
loi, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Donc, le
projet de loi 228, Loi concernant la ville de Mercier, est adapté tel
qu'amendé.
Je remercie M. le maire, M. le secrétaire-trésorier et M.
le procureur de leur présence parmi nous. M. le maire, vous vouliez
ajouter quelque chose?
M. Lazure: M. le Président, je voudrais vous remercier,
ainsi que l'ensemble des membres de la commission, et spécialement la
députée de Châteauguay, Mme Cardinal. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Merci. On va suspendre deux
secondes, si vous le permettez.
(Suspension de la séance à 10 h 42)
(Reprise à 10 h 43)
Projet de loi 213
Le Président (M. Rochefort); La commission reprend ses
travaux. J'appelle le projet de loi suivant, le projet de loi 213 -À
l'ordre, s'il vous plaît! - Loi concernant la ville de Rimouski et qui
est présenté par M. le député de Rimouski. M. le
député de Rimouski, pour les remarques préliminaires.
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, il me fait
plaisir de présenter le projet de loi 213, Loi concernant la ville de
Rimouski, qui a pour but de remédier à la non-publication des
règlements avant le 1er juin 1985. Je laisserai le procureur de la ville
de Rimouski, Me Viau, répondre à son gré à la
commission.
Le Président (M. Rochefort): Me Viau.
M. Viau (Jacques): M. le Président, je crois qu'il y a eu
une discussion qui a été assez élaborée sur la
non-publication des avis, tel que requis par la Loi sur les cités et
villes. Le ministre a fait mention tout à l'heure de l'article 345 qui
prévoit qu'un avis public doit contenir deux éléments:
l'insertion dans un journal et l'affichage dans le bureau de la ville,
c'est-à-dire à l'hôtel de ville. L'article 362 dit qu'un
règlement entre en vigueur après que les informations ont
été données par le ministre et la Commission municipale
par la publication d'un avis public. Quand on parle d'avis public à
l'article 362, on réfère nécessairement à l'article
345.
Dans le cas de la ville de Rimouski, c'est à la fin de mai 1985
que la découverte a été faite que les avis n'avaient pas
été publiés à l'hôtel de ville depuis de
nombreuses années. Il s'agit d'y remédier pour éviter que
les règlements puissent être contestés à une
période ou l'autre. Il peut s'agir d'une nullité absolue et une
nullité absolue peut être attaquée longtemps, non seulement
dans les trois mois. Une nullité relative est limitée au
délai de trois mois, mais une nullité absolue peut aller
jusqu'à 30 ans. Comme cela pourrait créer de
l'ambiguïté dans l'application de certains règlements -
surtout, une municipalité adopte, au cours d'une année,
différents règlements, soit de zonage, soit d'emprunts, soit un
règlement qui amende les règlements existants, un
règlement imposant des taxes -cela peut avoir des
conséquences.
Pour éviter tout doute, il a été convenu de
présenter ce projet de loi. D'ailleurs, ce n'est pas une
nouveauté. Le procureur de la ville de Mercier a fait une
énumération des lois qui ont été adoptées au
cours des dernières années pour des raisons semblables. Le projet
de loi est relativement simple. On mentionne la date du 1er juin 1985 parce que
c'est jusqu'à cette date, pour être sûr, que l'on a
constaté que les avis n'avaient pas été donnés. M.
le Président, c'est le projet de loi qui est devant vous ce matin pour
déclarer qu'aucune irrégularité ou
illégalité ne pourrait être soulevée à
l'occasion de l'absence d'avis ou d'affichage à l'hôtel de
ville.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre, est-ce
que vous avez des remarques préliminaires?
M. Bourbeau: M. le Président, il me fait plaisir de saluer
les représentants de la ville de Rimouski ainsi que...
M. Viau: Excusez-moi, j'ai oublié de vous présenter
le directeur général de la ville, M. Claude Sirois. Son honneur
le maire Philippe Michaud étant à l'extérieur de la
province et ne devant revenir qu'en fin de semaine, il s'excuse de ne pouvoir
être ici ce matin. Alors, excusez-moi, M. le ministre.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, comme je le disais, il me
fait plaisir de saluer les gens de Rimouski ainsi que leur honorable procureur,
qui n'en est pas à sa première visite à l'Assemblée
nationale ou devant une commission parlementaire.
En ce qui concerne le présent projet de loi, il a pour but de
remédier au défaut de publication des règlements
adoptés par le conseil avant le 1er juin 1985, tel que prescrit par la
Loi sur les cités et villes.
Le défaut de publication, quant à ses règlements, a
pour effet d'empêcher qu'ils entrent en vigueur et qu'ils aient force
de
loi. L'article 361 de la Loi sur les cités et villes
prévoit, en effet, que les règlements du conseil entrent en
vigueur et ont force de loi» s'il n'y est autrement prescrit le jour de
leur publication, d'où, évidemment, la nécessité du
présent projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Jonquière, vous avez des remarques
préliminaires?
M. Dufour: Je voudrais moi aussi saluer d'une façon
spéciale, bien sûr, le procureur de la municipalité ou de
la ville de Rimouski, puisque j'ai eu l'occasion de travailler avec lui dans
une cause célèbre, pendant plusieurs mois. J'ai beaucoup
apprécié ses conseils et surtout sa façon professionnelle
de se comporter dans les dossiers. Je salue aussi le directeur
général de la ville de Rimouski.
Cela étant dit, tout à l'heure, nous avons eu un
échange sur le projet de loi de la ville de Mercier en ce sens que le
secrétaire-trésorier... Évidemment, ce n'étaient
pas toujours des grosses municipalités et c'étaient des gens dont
on ne pouvait pas exiger la même compétence. Je voudrais dire
à l'optimiste ministre des Affaires municipales que là, ce n'est
pas une petite municipalité et on rencontre le même
problème, en ce sens que le secrétaire-trésorier n'est pas
compétent - disons donc le mot clairement - parce qu'il ne fait pas son
travail, et ce, depuis de nombreuses années. Je veux juste rappeler, M.
le ministre, que c'est un problème qui semble important. Ce n'est pas un
problème facile. Il ne faudrait pas que les législateurs aient
juste à corriger les erreurs des employés municipaux. Ceci
étant dit, il y a une chose certaine. Il y a eu une enquête de
faite, sur la ville de Rimouski, par la Commission municipale, où il y a
un certain nombre d'éléments, puisque cette enquête a
duré huit ans, au vu et au su de tout le monde. Comment peut-on arriver,
après huit ans d'enquête, à décider, à
quelque part, qu'à partir d'une date très précise, qu'on
appelle le 1er juin 1985, que là, il y a des défauts de non
publication de règlements? Ce cas semble un peu spécial. On
était censé avoir bien des éléments avancés,
comme vous dites. On n'est plus en 1960, on n'est plus en 1950, on est en 1985.
Il y a eu huit ans d'enquête sur la municipalité. Il me semble que
les officiers de la municipalité devaient être un peu plus sur
leur garde. Ils devaient être éveillés et ils devaient
regarder ce qui se passait, c'est-à-dire s'il y avait quelque chose qui
ne fonctionnait pas. Il y avait des discussions, à la
municipalité, en ce sens qu'il y avait des choses pas correctes. Il
devait y avoir des citoyens qui disaient des choses, quelque part. Rimouski,
c'est 23 000 ou 25 000 habitants, c'est une ville assez importante. Tout cela
se fait. Il y a un conseil en place, il y a un maire, il y a des
employés, il y a du monde. Tout cela se passe comme cela. Il n'y a rien.
Il me semble, d'après l'expérience que j'ai, qu'un maire d'une
municipalité est pas mal à l'écoute, qu'il regarde
normalement les lois et qu'il est "poigné" par cela. Il y a des cas bien
plus simples que cela où les élus municipaux se font "puncher"
pour des affaires pas mal plus simples et je pourrais dire le mot, si vous me
le permettez, "niaiseuses". On a vu des maires et des échevins
disqualifiés pour des peccadilles, des montants de 3 $ ou de 2 $, et ils
étaient contre la loi. On n'a pas dit: C'est un défaut, on n'a
pas dit: On va adopter une loi spéciale pour sauver le maire et les
échevins. On a dit: Dehors! Vous n'avez pas respecté la loi, vous
êtes condamnés et vous allez être cinq ans sans pouvoir vous
présenter. Il y a des greffiers qui font des gestes qui obligent les
législateurs à adopter des lois pour effacer leurs erreurs ou
leur incompétence.
M. le ministre se dit optimiste et affirme que cela va se corriger. Je
lui fais bien confiance. J'ai bien confiance à cela, je suis pour
l'autonomie municipale. Mais, si vous faites cela, vous allez le faire dans
tous les ministères. Il y a des ministres, chez vous, qui font des lois
qui vont avoir des dents de six pieds de long pour mordre tout le monde, parce
qu'ils ne font pas confiance à la population. Vous, vous me dites que
vous lui faites confiance. Alors, vous allez ajuster votre discours à un
moment donné, quelque part. Moi, j'essaie de rapailler tout ce que vous
nous dites. Mais, là, il y avait une requête de la Commission
municipale. Cela a duré huit ans et cela a pris autant de temps pour
qu'on s'aperçoive qu'il y avait des lois qui s'adoptaient au vu et au su
de tout le monde et qui n'étaient pas correctes, qui étaient
invalidées, parce qu'elles n'avaient pas été
publiées.
Je vais juste vous rappeler mes remarques préliminaires
concernant l'autre projet de loi, Loi concernant la ville de Mercier, qui
demanderait un peu plus de réflexion. Il ne faut pas dire que, si cela
vient de l'Opposition, ce n'est pas bon. Il y a peut-être des
éléments qu'il faut retenir dans cela. Peut-être qu'on
pourrait bonifier des lois, parce qu'on n'est pas ici seulement pour critiquer,
mais aussi, des fois, pour bonifier.
Donc, est-ce que le ministre pourrait m'informer, pourrait me dire, si,
par rapport à cela - parce que je suis sûr que vous l'avez fait -
il y a des éléments dans les rapports de la Commission municipale
qui nous permettraient de dire qu'il y a eu de la mauvaise foi quelque part ou
si tout était correct dans le meilleur des mondes?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a beaucoup à
dire sur ce que vient d'affirmer le critique de l'Opposition. Je vois que le
critique l'Opposition soulève les problèmes et blâme, je
présume, le gouvernement pour le fait que les
secrétaires-trésoriers ne feraient pas leur travail dans certains
cas. Je cherche la solution du député. Si j'ai bien compris, la
solution serait de bonifier les lois. Ce sont les mots que j'ai écrits
vers la fin, quand il disait: II faudrait bonifier les lois, à moins que
j'aie mal compris.
On a beau bonifier les lois et stipuler que nulle municipalité
n'aura le droit d'engager un secrétaire-trésorier
incompétent, etc., je cherche comment bonifier les lois. Tant qu'il y
aura des hommes pour effectuer les travaux prévus dans les lois, il y
aura de l'imperfection. C'est de la nature même de l'être humain
que de ne pas être parfait. Il en est - je le dis très
sincèrement - des secrétaires-trésoriers comme des
députés et comme des maires. Il y en a qui font bien leur travail
et il y en a qui le font moins bien. II y a des députés qui ont
perdu leur poste à des élections, parce que les électeurs
trouvaient qu'ils ne faisaient pas bien leur travail et il y a des
secrétaires-trésoriers qui ont perdu le leur. C'est le cas de
Rimouski, M. le Président.
Je peux peut-être revenir sur l'historique rapidement et vous dire
ceci -puisque vous avez posé la question sur l'enquête de la
Commission municipale - pour les fins du dossier: le 5 février 1979, la
division des enquêtes du ministère des Affaires municipales a
remis un rapport au ministre sur certains aspects de l'administration de la
ville de Rimouski. Cette enquête a été tenue
conformément à la Loi sur le ministère des Affaires
municipales en vigueur à cette époque. Le 11 juillet 1979, le
Conseil des ministres de l'époque adopte un décret portant le
numéro 1998-79. Ce décret demande à la Commission
municipale du Québec de tenir sans délai une enquête sur
tous les aspects de l'administration municipale de la cité de Rimouski
pour la période s'étendant du 1er janvier 1971 au 31
décembre 1978, à l'exclusion de ceux qui se rapportent au Service
de la police.
Les auditions de la commission municipale ont commencé à
l'automne 1979 mais ont été interrompues jusqu'en mai 1982,
à la suite de nombreuses procédures judiciaires. De mai 1982
jusqu'en septembre 1983, les auditions de la commission ont été
tenues de façon régulière. Les auditions ont
été alors interrompues de nouveau à la suite de nouvelles
procédures judiciaires. Les travaux de la commission ont repris au
début de l'année 1984 et se sont terminés en octobre 1984.
Le 1er mai 1985, le rapport de la Commission municipale du Québec a
été rendu public par le ministre des Affaires municipales de
l'époque. Par la suite, à l'automne 1985, les autorités de
la ville ont constaté que les règlements adoptés avant le
1er juin 1985 n'avaient pas été publiés,
conformément à la Loi sur les cités et villes. Ce fait a
été invoqué par la ville, lors des poursuites judiciaires
en destitution de son greffier. Le jugement destituant le greffier a
été rendu le 9 décembre 1985- Je conclus en disant que le
présent projet de loi a pour objet de remédier au défaut
de publication de ces règlements.
Ici, je pense que c'est le cas d'une municipalité qui a
constaté après coup que son greffier n'avait pas la
compétence voulue, semble-t-il, pour exercer les fonctions qu'il
exerçait depuis un certain temps. En conséquence, elle a
procédé à la destitution de son greffier. Je pense que la
pénalité est assez lourde, non seulement au plan financier mais
également sur d'autres plans. Le fait d'avoir été
publiquement considéré comme quelqu'un n'ayant pas fait son
travail, je pense que c'est déjà un châtiment. À mon
avis, la municipalité a fait son travail, son devoir. Je ne crois pas
qu'il y ait lieu de poursuivre davantage sur cette question.
M. Dufour: Je n'ai pas voulu faire le procès de Rimouski.
Mais vous avez l'air d'amener des choses d'une façon telle que vous me
culpabilisez par rapport aux questions que je vous pose. Je vous dis que vous
n'avez pas eu de solution. Vous me dites: Le secrétaire-trésorier
a été puni. Il a été sacré dehors. Dans
l'autre cas, vous dites: Non, il n'y a pas de problème. Bien oui, mais
c'est quoi? Il doit y avoir une place quelque part où ça "score"
correct. On ne peut pas toujours "scorer" dans nos buts.
Je vais vous dire qu'il ne faut pas toujours parler contre des choses.
On dit que c'est "une job" importante. Je ne le nie pas. Un
secrétaire-trésorier, c'est important.
M. le Président, je pense qu'il y en a qui veulent avoir la
parole. Ils ont droit de la demander mais j'aimerais, quand je parle, ne pas
être interrompu. Je suis seul de ma "gang". Vous êtes assez.
M. Bourbeau: Je vous souligne que c'est vous qui l'avez
noté.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Non mais, un instant!
M. Bourbeau: C'est le député qui l'a noté,
M. le Président.
M. Dufour: Oui, mais je vous ai laissé parler. Je pense
que vous devriez au moins
avoir la même politesse que j'ai à votre égard.
M. Bourbeau: Non, mais tout ce que je signale, c'est que c'est
vous qui avez indiqué que vous étiez seul de votre
côté. Ce n'est pas nous. On a eu la délicatesse de ne pas
le mentionner.
M. Dufour: M. le ministre, je veux juste vous rappeler que, pour
un secrétaire-trésorier, vous me dites qu'il y a des sanctions.
Pour d'autres, vous n'en avez pas et vous dites que c'est bien correct comme
ça.
C'est votre choix. Vous avez le droit de décider comme cela, mais
je vous dis qu'il y a certainement un problème qui a de l'importance. On
propose deux projets de loi, un à côté de l'autre, pour
dire des choses qui doivent être corrigées. Je veux juste vous
rappeler qu'il doit y avoir une anomalie quelque part. La vérité
ne peut pas être seulement d'un bord ni seulement de l'autre. Il faut
peut-être bonifier. Mais ce n'est pas pour blâmer l'ancien
gouvernement pas plus que le gouvernement actuel. S'il y a des choses à
corriger, nous sommes là pour ça, pour essayer de s'aider. Si
vous demandez des solutions, oui, il y a peut-être des sanctions à
prendre. Avec les nouvelles méthodes d'information, si vous n'êtes
pas trop occupé, vous pourriez peut-être donner de l'information
aux municipalités pour dire quel est le travail du greffier ou du
trésorier, ce que c'est de fait. Il ne s'agit pas seulement de
l'écrire dans la loi mais de le dire autrement.
Quand on a dit au trésorier: Si vous sortez de l'argent, c'est
à la condition qu'il y en ait. Cela prend un certificat. Si vous ne
faites pas votre job, vous êtes passible de... Cela a été
fait par un gouvernement. Cela pourrait être dit parce que c'est
important quand cela touche l'ensemble des contribuables. Là, cela
concerne seulement un petit montant d'argent dépensé au cours de
l'année. Mais c'est une affaire qui touche la vie de la
municipalité. Un règlement suit la municipalité. Ce n'est
pas seulement une action ponctuelle qu'on vient de poser. Un règlement,
ça dure longtemps. Quand il est fait, normalement il a un numéro
et il s'en va, tandis qu'une dépense d'argent, une fois qu'elle est
faite, elle est faite. À la fin de l'année, vous réglez et
vous virez votre capot de bord.
Est-ce que c'est l'ensemble des règlements qui sont en cause
actuellement ou seulement des règlements spécifiques?
Le Président (M. Rochefort): M. Viau. (11 heures)
M. Viau: Le ministre a fait allusion à l'enquête et
aux procédures qui ont suivi. Alors, cette question avait
été soulevée lors du procès qu'il y a eu à
Rimouski au mois de novembre sur le renvoi du greffier. On avait mis en preuve
que les avis n'avaient pas été publiés au bureau de la
municipalité. Le greffier a admis qu'une telle chose n'avait pas
été faite. À ce moment-là le greffier avait
déclaré que c'était une coutume dans bien des
municipalités de ne pas publier puis que lui, il ne publiait pas.
Alors, le nombre de règlements, pour répondre à
l'honorable député, je pense que ce seraient des
règlements, peut-être, sur une période de vingt ans -
soyons réaliste -dont les avis n'auraient pas été
affichés à l'hôtel de ville. Alors, maintenant, il y a des
règlements qui aujourd'hui se trouvent caducs, qui n'ont plus d'effet,
mais cela peut être une période de vingt ans. Cela peuvent
être des règlements d'emprunt, tous les règlements...
D'ailleurs, d'après l'expérience de M. le député
comme maire, il doit savoir qu'une ville adopte toutes sortes de
règlements dans une année et ces règlements doivent
toujours être publiés.
M. Dufour: Cela répond à la question que je voulais
poser, à savoir: Depuis combien d'années et cela couvrait quelle
période, ces règlements? J'ai la réponse: Cela peut
couvrir environ 20 ans de la vie municipale. Donc, c'est une erreur qui a
été répétée pendant plusieurs
années.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
M. Dufour: Ici on peut parler des grands-pères et des
grands-mères. Dans 20 ans on a le temps d'être
grand-père.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'on peut passer
à l'article 1?
M. Dufour: J'aurais une question à poser avant.
Le Président (M. Rochefort): Oui, allez-y, M. le
député.
M. Dufour: II y a la clause des causes pendantes. Dans le projet
de loi, Loi concernant la ville de Mercier, on parle des causes pendantes puis
là on n'en a pas. Est-ce que cela a bien ressorti tout à l'heure
que c'était presque obligatoire que ce soit écrit?
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'on est toujours
à l'article 1?
Le Président (M. Rochefort): Non, on n'est pas encore
à l'article 1.
M. Dufour: Non, on fait des remarques
générales.
M. Bourbeau: Bon. J'aurais quand même
une autre remarque générale avant de...
Le Président (M. Rochefort): Oui, c'est cela.
M. Bourbeau: Vous permettez?
Le Président (M. Rochefort): Oui, toujours à
l'étape des remarques générales.
M. Bourbeau: C'est pour clarifier un peu la suggestion du
député de Jonquière. Je suis d'accord avec lui quand il
dit que la solution pour améliorer la qualité du travail des
officiers municipaux c'est l'information et la formation - j'ajoute la
formation aussi, pas seulement l'information - et c'est exactement ce que nous
faisons au ministère des Affaires municipales. Nous avons mis sur pied
des programmes de formation tant pour les élus municipaux que pour les
fonctionnaires municipaux. Nous les informons de plus en plus sur les lois et
les règlements, de façon à tenter d'améliorer la
qualité du travail. C'est probablement la meilleure façon pour
nous de tenter d'en venir à un monde idéal où il n'y
aurait plus jamais aucune infraction ou omission de faite aux lois municipales,
ce qui serait tout à fait désastreux pour les avocats de la
pratique privée qui n'auraient pas l'occasion de venir nous rencontrer
de temps à autre.
M. le Président, j'ajouterai une autre chose: Pour revenir une
dernière fois sur la question des municipalités et de ce qui
devrait arriver, je voudrais simplement dire au député de
Jonquière que, contrairement à l'adage populaire qui dit que les
paroles s'envolent, mais les écrits demeurent, ici à
l'Assemblée nationale les paroles restent, parce qu'elles sont
écrites. Je formule le souhait qu'un jour on ne se trouvera pas ici avec
un projet de loi privé pour la ville de Jonquière qui pourrait
tenter de corriger certaines omissions qui auraient pu un jour se produire
parce que le député de Jonquière, si jamais cela arrivait,
aurait peut-être un peu de problèmes à relire les paroles
qu'il a prononcées un peu plus tôt au cours de la journée.
M. Dufour: Je veux ajouter, M. le ministre, que c'est vrai que
les écrits restent et c'est encore plus vrai à l'Assemblée
nationale, c'est même public. Je vous invite à relire des fois les
réponses que l'on obtient par rapport aux questions que l'on pose. Cela
ne me scandalise pas, je me dis: Ce que j'ai fait quand j'étais maire,
j'ai fait mon travail au meilleur de ma connaissance. Les autres font leur
travail sûrement de la même façon. Je concours à
cela. Je me dis qu'il y a des choses tellement élémentaires
à considérer, à savoir qu'il y a des officiers municipaux
qui exigent des salaires importants, qui sont, en plus de cela, à des
postes importants où ils sont les points de mire d'un
municipalité-Ces gens-là peuvent vouloir ce travail. En
règle générale ils le font très bien, mais il
devrait y avoir de moins en moins de cas d'exception, surtout sur des
éléments non seulement importants de leur action de chaque jour,
mais sur des fonctions pour lesquelles ils ont été engagés
et qu'ils ne font pas. C'est juste cela. Un greffier ne fait pas des
règlements tous les jours, dans une municipalité. Peut-être
que cela se fait à la ville de Montréal, mais . dans nos
municipalités, en général, ce ne sont pas des
règlements toutes les 36 heures. Donc, c'est un acte important.
À part cela, la plupart des municipalités ont l'aide de
conseillers juridiques qui sont là pour dire si les choses sont
correctes ou non. Cela favorise les avocats. Je ne pense pas que cela puisse
les enlever du chemin pour cela. Donc, ils peuvent regarder ce qui se passe,
ils ont le droit de donner un avis là-dessus. Les municipalités
ont les moyens juridiques de se protéger. C'est sûr qu'il peut
manquer des points-virgules dans un règlement; on ne sera jamais
à l'abri de cela. Cela ne sera jamais parfait.
Je me dis au moins que, dans des positions ou des actions très
concrètes qu'un greffier a à faire dans sa vie de greffier, ce
sont des éléments importants. Quand c'est quelque chose qu'on
fait tous les jours, on peut se tromper facilement et répéter la
même erreur. Quand on pose un règlement, parfois un par mois ou
une fois ou deux par an, comme le font plusieurs municipalités que je
connais, ou n'en font, parfois pas du tout, il me semble que c'est un acte
important de prendre le temps pour le faire et d'essayer de le faire
légalement. À mon point de vue, cela me frappe que ces cas soient
arrivés. Ils vont arriver probablement encore, mais il faudrait que, au
minimum, les gens qui occupent ces fonctions sachent que quand on pose une
action... On est bien moins généreux - des gens que je connais et
que je vous ai nommés tout à l'heure - pour des élus qui
ont fait des erreurs qui, à mon sens, n'attaquent rien. Mais ce n'est
pas dans la loi.
Il n'y a aucun pardon, aucune rémission. Je peux vous compter un
fait que vous devez connaître où un maire, ou quelqu'un, avait
été faire le plein d'essence dans la municipalité. Il y
avait une station-service et la prochaine station était à sept
milles. Il ne pouvait pas continuer le travail et il y a un employé qui
a été faire le plein à la station-service du maire. Cela
coûtait 3 $, je pense. Il n'y avait pas la taxe ascenseur, à ce
moment, ni la taxe bloquée qu'on connaît. Le maire a eu un
procès et a été disqualifié parce qu'il n'avait pas
le droit de faire des affaires avec sa municipalité. Cela aurait
été plus payant de demander une voiture-taxi.
Cela aurait coûté 25 $.
C'est ça que je veux dire. C'est un acte important que d'adopter
des règlements. Cela donne encore plus d'importance aux
municipalités. Cela les remet dans leur juste perspective.
C'était tout, pour les remarques, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, vous avez des
remarques? Non. M. le député de Saguenay, à l'étape
des remarques préliminaires?
M. Maltais: Très brièvement, M. le
Président. Je comprends les appréhensions du député
de Jonquière. C'est normal que le code d'éthique soit suivi. Par
contre, je l'invite, avec le ministre, lors d'une prochaine commission
parlementaire concernant l'éthique des officiers municipaux et à
ce moment, je pense qu'on pourra cataloguer chacune des fonctions et on pourra
y mettre les sanctions que vous exigez. En attendant, j'aimerais bien qu'on
passe au projet de loi parce que je pense que ce n'est pas ce matin qu'on va
régler le problème définitif des sanctions
accordées à ces gens.
M. Dufour: Je veux juste soulever un point. Ce n'est pas un point
d'ordre...
Le Président (M. Rochefort): Oui. On est toujours à
l'étape des remarques préliminaires.
M. Dufour: ...mais je veux juste dire au député de
Saguenay que j'avais dit que j'avais fini mes remarques. Cela voulait dire que
j'étais prêt à étudier la loi.
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, Ies remarques
préliminaires sont terminées. J'appelle donc l'article 1. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Ce ne sera pas long, M. le Président. On
aurait une modification, ici, à l'article 1. Non, à l'article 1,
M. le Président, il n'y a pas de commentaire.
Le Président (M. Rochefort): Pas de commentaire à
l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Bourbeau: Je n'ai pas de commentaire non plus, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 3.
M. Bourbeau: Aucun commentaire sur l'article 3 non plus.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: M. le Président, on aurait un papillon
intitulé 3.1.
Le Président (M. Rochefort): Auriez-vous le texte, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Je crois que oui.
Le Président (M. Rochefort): Je pense qu'on l'a, mais on
va vérifier si on parle tous du même.
M. Bourbeau: M. le Président, vous voulez que je fasse
lecture de l'article 3.1?
Le Président (M. Rochefort): Oui, mais
j'apprécierais en avoir une copie aussi, merci. M. le ministre,
l'article 3.1.
M. Bourbeau: L'article 3.1: "Les articles 1 et 2 n'affectent pas
une cause pendante, une décision ou un jugement rendu au 18 mars
1986."
Le Président (M. Rochefort): Vous présentez cet
amendement maintenant?
M. Bourbeau: Oui. Cette disposition protège les causes
pendantes, décisions et jugements rendus au 18 mars 1986, date qui
correspond à la parution dans le journal diffusé dans la
municipalité de l'avis de présentation de ce projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il d'autres remarques?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: La seule petite remarque, c'est qu'il me semble que la
loi n'était tellement pas compliquée et qu'il y avait tellement
peu d'articles, comment se fait-il qu'on fasse deux lois et que pour les deux
lois on ait des papillons? Cela me semble un peu... Je ne sais pas si ce sont
des lois qui ont été faites spontanément. Cela me semble
manquer un peu de rigueur, quant à moi. Je ne dis pas que le papillon
n'a pas sa place, mais je trouve qu'on a des lois de proposées qui ne
font pas... La loi, c'est presque un
papillon en soi, c'est le papillon du papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, je comprends que le
député de Jonquière estime que ceux qui ont
rédigé le projet de loi manquent de rigueur. Je signale que c'est
un projet de loi privé qui ne vient pas du gouvernement. Alors, s'il a
des remarques à faire sur la qualité de la rédaction, cela
ne devrait pas s'adresser au gouvernement. Je lui signale qu'il est très
sévère parce que ce genre de papillon, référence
aux causes pendantes, ce sont des clauses qu'on voit d'une façon
très régulière dans ce genre de projet de loi. Ce n'est
que prudence, je pense, que d'insérer ce paragraphe. On nous avait
d'ailleurs avertis que ce papillon serait probablement présenté
aujourd'hui. J'aimerais signaler au député que ses blâmes
devraient être adressés à d'autres qu'à nous, c'est
tout.
M. Dufour: Est-ce que je peux poser la question à savoir,
est-ce que cela n'aurait pas pu être réécrit? La loi n'est
tellement pas longue. Quand elle a été déposée,
n'aurait-elle pas pu être réécrite?
M. Bourbeau: M. le député.
M. Viau: M. le Président, c'est vrai que je ne l'ai pas
mis. Selon mon humble opinion d'avocat, comme il n'y avait aucune cause
pendante au moment où on a découvert cela et après... Je
comprends que le ministre veuille être prudent et dise que les causes
pendantes... La seule chose, c'est qu'on prend une décision au jugement
rendu. Là encore, si le jugement avait été rendu au 18
mars 1986, pour autant que c'est un jugement qui ait été rendu
après, mais si c'est un jugement qui a été rendu sur une
cause antérieure, je crois que les articles 1 et 2 ne peuvent pas
changer le jugement. C'est pour cela que je ne l'ai pas mis dans le temps.
Maintenant, j'accepte l'amendement, M. le ministre, parce qu'il fallait avoir
une certaine uniformité dans les lois. C'est la raison pour laquelle je
ne l'ai pas mis dans le projet initial.
M. Dufour: Ce n'est pas votre loi, mais c'est un amendement qui a
été fait à votre demande?
M. Bourbeau: C'est-à-dire qu'il y a une nuance. Si le
projet de loi avait été rédigé sans ces clauses...
Des discussions ont eu lieu entre les procureurs du gouvernement et le
procureur privé et on a suggéré de les mettre. Je peux
dire qu'en aucune façon nous n'avons insisté pour les mettre.
Tellement que, si le procureur veut ne pas les mettre, nous n'insisterons pas.
Dans ce sens, c'est facultatif. Cela peut y être et cela peut ne pas y
être. Je crois comprendre que le procureur est satisfait que cela y
soit.
M. Viau: Je n'ai aucune objection. On ne bonifie jamais assez une
loi. Alors, je pense que c'est une addition à la prudence.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement 3.1 est
adopté. J'appelle donc l'article 4.
M. Bourbeau: Je n'ai aucun commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le projet de loi
213, Loi concernant la ville de Rimouski, tel qu'amendé... Excusez-moi.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté? (11 h 15)
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Il faudrait
procéder à une renumérotation. M. le ministre, est-ce que
vous allez faire une motion de renumérotation?
M. Bourbeau: J'en fais motion, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, alors, est-ce que cette
motion de renumérotation est adoptée.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le projet de loi
no 213, Loi concernant la ville de Rimouski est adopté, tel
qu'amendé et renuméroté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Je
déclare le projet de loi no 213, Loi concernant la ville de Rimouski,
adopté, tel qu'amendé. Je remercie le procureur et le directeur
général de la ville de Rimouski de leur présence parmi
nous et je suspends pour quelques minutes.
M. Viau: Merci, M. le Président et
merci messieurs.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous aviez quelque
chose à dire, M. le procureur?
M. Viau: Non, j'ai seulement qu'à vous remercier. J'ai
entendu l'honorable ministre et l'honorable député de
Jonquière, que j'ai connu il y a déjà plusieurs
années et je le retrouve aussi minutieux qu'il l'était dans le
passé.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne peux que saluer nos
amis d'hier et d'aujourd'hui et leur dire qu'ils sont toujours les bienvenus.
Quand vos projets de loi seront conformes à l'intérêt
public, vous trouverez toujours ici une oreille attentive.
M. Viau: On a toujours une excellente collaboration de la part
des officiers de votre ministère, M. le ministre, ce qui nous facilite
beaucoup la tâche. Et je pense qu'on a intérêt à
présenter des projets de loi qui sont clairs et nets. Maintenant, quand
il y a d'autres sujets qui sont soulevés, ceci n'est pas de notre
domaine.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie bien. La
commission suspend ses travaux quelques minutes. S'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 17)
(Reprise à 11 h 23)
Projet de loi 203
Le Président (M. Rochefort): La commission reprend ses
travaux. J'appelle donc maintenant le projet de loi 203, Loi concernant la
Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas Richelieu. J'invite M. le
député de Richelieu à nous présenter le projet de
loi.
M. Khelfa: Merci, M. le Président. Je suis bien heureux de
présenter ce projet de loi. D'ailleurs, ce projet de loi concernant la
Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu touche quatre
municipalités de mon comté. J'aimerais présenter Me Armand
Poupart, fils, procureur, M. René Gendron, président de la
Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas Richelieu et maire de
Saint-Antoine, M. Michel Chapdelaine, maire de Saint-Denis et directeur de la
régie, M. Pierre Bélanger, directeur général et Me
Bibiane Reny qui est de la législation. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le procureur, vous
voulez nous présenter votre projet de loi.
M. Poupart (Armand): M. le Président, je voudrais faire un
court historique de ce qu'est la Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas
Richelieu.
Premièrement, il s'agissait au départ d'une entente
intermunicipale entre huit municipalités voisines de la région de
la vallée du Richelieu. Ces municipalités, en 1970, se sont
regroupées et ont tenté d'obtenir conjointement, globalement ou
collectivement ce qu'elles ne pouvaient pas avoir par elles-mêmes seules
parce que cela coûtait trop cher, c'est-à-dire une usine de
filtration et un système de distribution d'eau. Ces municipalités
sont: Saint-Antoine-sur-Richelieu, le village de Saint-Denis-de-Richelieu, la
paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu, le village de
Saint-Charles-sur-Richelieu, la municipalité de
Saint-Mathieu-de-Beloeil, la municipalité de Saint-Marc-sur-Richelieu,
la paroisse de Saint-Charles et la paroisse de Saint-Antoine-de-Padoue. Elles
étaient originairement huit municipalités, elles sont toutes
situées en face les unes des autres et l'ancienne route, c'est la route
qui marche, c'est la rivière Richelieu.
Etant donné qu'elles étaient assez rapprochées et
qu'il fallait traverser cette voie elles se sont réunies et elles ont
décidé de s'adresser à ce moment à un tribunal
administratif qui s'appelait la Régie des eaux du Québec. C'est
un ancien tribunal qui est aboli maintenant et qui était composé
de régisseurs, d'hommes de loi et d'ingénieurs. Ces gens ont
adopté à un moment donné à la demande de ces huit
corporations municipales une ordonnance, c'est-à-dire un jugement. Cette
ordonnance portait le numéro 191 et elle obligeait les huit
municipalités à créer un comité intermunicipal et
elle ordonnait à ce comité de construire, entretenir et exploiter
un réseau en commun d'aqueduc pour desservir ces huit
municipalités. C'est un peu les balbutiements de ce qui est
arrivé plus tard, les amendements au Code municipal et à la Loi
sur les cités et villes qui ont permis de créer des
régies. À ce moment ce comité a été
créé et, par cette ordonnance, les municipalités avaient
90 jours pour adopter des règlements les unissant ou les mariant entre
elles pour exécuter ces travaux en commun. Cela a été
fait.
Il y a eu une deuxième ordonnance qui porte encore le même
numéro 191. Je présume qu'ils ont mis le même numéro
parce que cela se rapportait au même sujet. Les régisseurs ont
adopté une nouvelle ordonnance et cela s'est appelé encore
l'ordonnance 191. Cette ordonnance a sanctionné les règlements
qui unissaient ces municipalités et qui créaient le
comité
intermunicipal. Cela a ratifié l'existence légale de ce
comité. À partir de ce moment, cela a été une
centralisation dans un des villages, c'est-à-dire celui de Saint-Denis,
où est construite la bâtisse de l'usine de filtration. L'eau est
tirée du Richelieu; elle est filtrée et la machinerie qui est
là la distribue dans les huit corporations municipales.
À partir de cette centralisation et surtout à cause de ce
qui était mentionné dans l'ordonnance 191, qui était le
décret créant ce comité, le
secrétaire-trésorier de la régie, lui, facturait aux huit
municipalités membres le coût des infrastructures ou des
dépenses que cela avait coûté au cours de l'année
pour bâtir cette usine et créer les infrastructures. Il facturait
aussi, par un compte spécial, les usagers de l'eau dans chacune des
municipalités.
Le tribunal de la Régie des eaux avait donné la permission
d'administrer un réseau et de le rentabiliser. À ce
moment-là, tout le monde, à partir d'en haut jusqu'en bas, s'est
cru dans la légalité et dans le droit chemin, par la
centralisation, de travailler de cette façon. Effectivement, cela a
fonctionné ainsi pendant un certain temps jusqu'au moment où, en
1982, il y a eu des amendements au Code municipal. Les articles 569 et suivants
ont permis de créer des régies intermunicipales en leur donnant
une existence juridique, une personnalité propre et une quantité
de pouvoirs qui étaient très appropriés.
Vous comprenez comme moi que le comité existait
déjà depuis 1970. En 1982, il avait déjà pris de la
maturité. En 1982, on nous a demandé de transformer le
comité qui existait en régie, pour être sûr qu'il ait
une véritable personnalité juridique et qu'il soit valable comme
entité juridique. On commençait déjà à
mettre en doute un petit peu la validité des ordonnances du
passé, surtout l'ordonnance 191, et on commençait peut-être
aussi à mettre en doute la façon dont les
secrétaires-trésoriers facturaient ou envoyaient les comptes
directement aux usagers dans chaque municipalité. De toute façon,
cet argent revient au comité ou à la régie.
En 1982, on a créé la régie. Le comité a
été changé pour devenir une régie. Mais le Code
municipal, qui avait été amendé ou qui contenait des
nouveaux amendements était surtout fait, à mon avis, pour des
municipalités qui partent de zéro et qui deviennent une
régie plutôt que pour une régie déjà
existante ou qui s'appelait un comité intermunicipal et qui devient une
véritable régie. C'est pour cela qu'il y a eu un décalage
et un certain flottement.
Le secrétaire-trésorier, qui est toujours le même et
qui est ici, à partir de 1982, c'est-à-dire à partir du
moment où le comité a été transformé en
régie, a continué à envoyer les comptes en vertu des
droits acquis qu'il avait et que tout le monde prétendait qu'il avait,
d'après l'ordonnance 191 qui n'avait jamais été
abrogée et qui était toujours en vigueur. Il a donc
continué de procéder de la même façon jusqu'au
moment où, finalement, on s'est réuni à Québec, au
ministère des Affaires municipales. On nous a dit que la perception des
taxes d'eau, dans les municipalités, devait se faire, en vertu de
l'article 203, par le secrétaire-trésorier qui est le seul
officier autorisé, par le Code municipal, à percevoir directement
des citoyens.
On est ici, devant vous, avec le projet de loi. Tous les articles qui
suivent sont en rapport avec le bref exposé que je viens de vous faire.
Cela va vous permettre de jeter de l'éclairage sur chacun d'eux. Ce sont
les remarques préliminaires que j'avais à faire, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le procureur. M. le
ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, très rapidement,
à notre point de vue, ce projet de loi vise à valider et à
rendre incontestables les ordonnances et le décret ayant trait à
la création et à la constitution du Comité d'aqueduc
intermunicipal du Bas Richelieu et de la Régie intermunicipale d'aqueduc
du Bas Richelieu.
Rappelons que la création de ce comité est le
résultat de deux ordonnances de l'ancienne Régie des eaux du
Québec, ordonnances portant toutes deux le numéro 191,
adoptées respectivement le 3 septembre 1970 et le 22 janvier 1971. Aux
termes de sa loi constitutive, il semble que la Régie des eaux n'avait
pas le pouvoir d'obliger les municipalités concernées à
faire une entente intermunicipale pour créer un tel comité
intermunicipal. L'existence légale de ce comité intermunicipal
pouvant donc être mise en doute, ce qui pourrait mener à la
contestation judiciaire de tous ses agissements. Il est donc requis de valider
les deux ordonnances ayant trait à sa création, d'où la
nécessité des articles 1 et 2 du projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, j'apprécie les
informations que le procureur nous a données concernant
l'opération, mais j'aurais une ou deux questions supplémentaires
à poser. Vous avez une usine de filtration?
M. Poupart: Oui.
M. Dufour: Est-ce que vous aviez aussi la distribution à
l'intérieur des municipalités ou si chaque municipalité
était autonome à
partir de ses limites?
M. Poupart: Cela a été centralisé, M. le
député, et la régie a construit et fait construire des
systèmes de distribution partout, dans toutes les municipalités,
à l'Intérieur - on l'appelait le comité dans ce
temps-là - de chacune des municipalités, jusqu'à la porte
de l'usager. Alors, je vous parle de 1970. C. J'était un projet pilote
à cette période-là. C'était la philosophie du
début, les municipalités commençaient à faire des
travaux en commun. Il n'y avait rien ou presque rien dans la loi, sauf un
règlement qui permettait de faire des travaux en commun. Cela a
été le départ, disons, avec ce projet pilote.
M. Dufour: J'imagine que, lorsque vous alliez sur le territoire
des municipalités, les coûts allaient directement à
l'usager ou la municipalité payait-elle les travaux à
l'intérieur de la municipalité, puis se faisait...
M. Poupart: La municipalité réglementait les
travaux par des règlements d'emprunt, puis le service de la dette de ces
règlements d'emprunt était financé par la régie, ou
plutôt, le comité qui était au-dessus de tout cela.
M. Dufour: Et la facture était envoyée à la
municipalité?
M. Poupart: C'est cela. Elle était envoyée par la
municipalité au comité qui payait.
M. Dufour: C'est assez spécial. Vous avez dit qu'il n'y a
plus que quatre municipalités. Il y a eu des fusions?
M. Poupart: II y a eu une fusion. Les deux municipalités
de Saint-Antoine ont fusionné: il y avait le village de Saint-Antoine,
qui est le village cadastral autour de l'église, puis il y avait la
paroisse, qui est la paroisse rurale en arrière de Saint-Antoine. Ces
deux agglomérations ont fusionné. C'est pour cela qu'aujourd'hui
il n'y a plus huit municipalités, il n'y en a que sept.
M. Dufour: Sept? M. Poupart: Sept.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Alors, j'appelle
l'article 1. M. le ministre.
M. Bourbeau: Je n'ai aucune remarque, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Aucune remarque? Est-ce que
l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 2.
M. Bourbeau: Adopté, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 3.
M. Bourbeau: M. le Président, au sujet de l'article 3, les
deux ordonnances dont il est question aux articles 1 et 2 n'ayant jamais
été abrogées, le Comité d'aqueduc intermunicipal du
Bas Richelieu devrait encore exister aujourd'hui, ce qui met en danger
l'existence de la Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas Richelieu
constituée en 1982 pour agir sur les mêmes objets que le
comité. Pour remédier à cela, l'article 3 prévoit
la cessation d'effets des deux ordonnances précitées de la
Régie des eaux et la cessation de l'existence du comité à
la date d'entrée en vigueur de l'entente intermunicipale constituant la
Régie intermunicipale.
Le Président (M. Rochefort): D'autres remarques sur
l'article 3?
M. Dufour: La mise en place de la régie c'était le
16 octobre tel qu'inscrit dans l'article?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M- Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: Dans ce même esprit, l'article 4
décrète que le décret du ministre des Affaires municipales
constituant la régie intermunicipale ne peut être invalidé
du fait que les règlements municipaux relatifs à
cette constitution ont été adoptés alors même
que les ordonnances de la régie des eaux étaient encore en
vigueur. Dans le cas de ces deux articles, il s'agit là,
essentiellement, d'un geste de prudence.
Le Président (M. Rochefort): D'autres remarques sur
l'article 4? L'article 4 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Bourbeau: Dans le cas de l'article 5, M. le Président.
Dans un autre ordre d'idées, on demande à l'article 5 de valider
tous les actes posés par le comité, la régie
intermunicipale ou les municipalités impliquées et
découlant du fait que le comité ou la régie
intermunicipale ont agi illégalement en lieu et place des
municipalités en ce qui concerne l'imposition et la perception de la
taxe d'eau ou de la compensation pour l'usage de l'eau et ce, du 3 septembre
1970 au 31 décembre 1985.
Le Président (M. Rochefort): D'autres remarques? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Par rapport à ce comité, c'est une
question que je n'ai pas posée au départ, j'imagine qu'il
était composé des maires des municipalités? C'était
nommément dans le...
M. Poupart: C'était nommément dans l'ordonnance. Ce
sont les maires de chacune des municipalités qui agissent comme membres
du comité. Ensuite, à la régie, c'est revenu la même
chose, ce sont les mêmes personnes qui sont sous le chapeau d'une
régie.
Le Président (M. Rochefort): L'article 5 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Bourbeau: L'article 6, M. le Président, a pour objet de
protéger les causes pendantes et les jugements rendus en ce qui concerne
toutes les situations couvertes par ce projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7 est un corollaire de l'article 5. Il
vise à valider les ventes pour taxe qui auraient pu être faites en
tout ou en partie à l'égard de comptes de taxe d'eau
établis ou envoyés par le comité ou par la régie
intermunicipale.
Le Président (M. Rochefort): Autres remarques?
M. Dufour: Par rapport à cela, M. le ministre...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: ...est-ce qu'il y a beaucoup de ventes qui ont
été faites par rapport à cet article? Est-ce que cela a
l'air à couvrir plusieurs ventes?
M. Poupart: II y a juste quelques ventes pour taxe qui ont
été faites. Il n'y a jamais eu de contestation de quiconque. Ces
ventes pour taxe, dans le temps, ont été faites non pas
uniquement pour des comptes d'eau, mais globalement pour la taxe
foncière, le compte de taxe foncière qui n'était pas
payé auquel compte on a ajouté le compte de la taxe d'eau et,
à ce moment, il y a eu des ventes de faites. Pour la taxe
foncière c'est inattaquable. Mais pour ia taxe d'eau, étant
donné que cela a été greffé... Peut-être que
quelqu'un, dans l'avenir... Ce serait une cause que je ne prendrais pas
moi-même, je vous le promets. C'est aller très loin dans la
fantaisie d'un plaideur d'aller chercher une cause comme celle-là.
Étant donné que nous sommes devant vous et que c'est le
corollaire - comme dit le ministre - de l'autre article, nous aimons mieux le
mettre au cas ou cela arriverait. Je ne pense pas que cela arrive jamais.
M. Gendron (René): J'aimerais ajouter, pour
préciser, que dans les cas où il y a des émissions pour
vente pour taxe, la plupart du temps, cela se règle hors cour. Vous le
savez très bien, vous avez été maire. Dans les cas
où il y en a eu, le comité, avant 1982 ou la régie
après, a toujours envoyé la liste qui était
acceptée par le conseil de la RIABR à ce moment, aux
municipalités concernées où il y avait des
propriétés concernées. 0 fallait - c'était tenu
pour acquis de notre part -absolument que la municipalité accepte,
c'est-à-dire entérine la décision ou la résolution
de vente pour taxe par une autre résolution de la municipalité.
Cela veut dire que, en fin de compte, c'était ni plus ni moins la
municipalité qui endossait la décision de vente pour taxe d'une
ou de certaines propriétés sur son territoire pour un compte de
l'aqueduc.
M. Dufour: Je voulais m'assurer s'il y
avait déjà eu des municipalités qui avaient vendu
juste pour une taxe d'eau. Cela m'aurait surpris que cela aurait
été seulement que cela. Je pense que le procureur me
répond en disant: Cela s'ajoutait aux autres taxes qui n'avaient pas
été payées. Cela faisait juste s'ajouter. Ce
n'était pas nécessairement... Je serais surpris que c'eût
été à votre demande seule que la municipalité ait
vendu. C'était plutôt la décision du
secrétaire-trésorier et, vous, vous alliez vous greffer à
cette demande en disant: Nous aussi, on a un compte à privilégier
et payez-le. C'est entendu, si cela n'avait pas de légalité, vous
n'auriez pas eu le droit de le faire, comme un compte de taxe
d'électricité, par exemple, s'il est perdu, il est perdu, pour
les municipalités qui ont des services d'électricité. Cela
va.
Le Président (M. Rochefort): L'article 7 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 8 est
adopté. Est-ce que le préambule du projet de loi est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Le préambule du projet
de loi est adopté. J'appelle le titre du projet. Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté? Le titre du projet de loi est adapté.
J'appelle le projet de loi dans son entier. Est-ce que le projet de loi 203,
Loi concernant la Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas Richelieu est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Je déclare le projet
de loi 203, Loi concernant la Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas
Richelieu adopté. Je remercie les procureurs et les membres de la
régie de leur présence parmi nous. Vous avez peut-être
quelques mots.
M. Poupart: Merci, M. le Président. Je pense que le maire
qui est président aimerait s'adresser à vous, au ministre et
à toute la commission pour vous remercier de nous avoir bien accueillis
et d'avoir donné suite à notre demande de loi privée.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Poupart: Sans oublier notre proposeur, M. Khelfa.
M. Gendron (René): Je pense que je n'ai plus grand-chose
à ajouter à la suite de notre procureur. M. le Président,
M. le ministre et tous les membres de votre commission, je voudrais vous
remercier d'avoir bien voulu entendre, discuter et même, finalement,
adapter notre projet de loi en commission.
Je voudrais également remercier M. Albert Khelfa,
député de Richelieu, d'avoir bien voulu parrainer notre projet de
loi à l'Assemblée nationale.
Le Président (M, Rochefort): Merci, M. le maire, M. le
procureur et les membres de la régie. M. le ministre.
M. Bourbeau: Non, cela va, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Cela va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Je vais souhaiter une longue vie à votre
régie intermunicipale et continuez à bien vous entendre entre
vous.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. La
commission, ayant rempli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 43)