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(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 190
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour exécuter le mandat qui lui a
été confié, soit de procéder à une
consultation ainsi qu'à l'étude détaillée du projet
de loi 190, Loi concernant la ville de La Salle.
Je demanderais à M. le député de
Marguerite-Bourgeoys de nous présenter ses courtes remarques
préliminaires.
Remarques préliminaires M. Gilles
Fortin
M. Fortin: Merci, M. le Président. D'abord, j'aimerais
souhaiter la bienvenue aux représentants de la municipalité, et
aussi au groupe Arrêt qui représente les citoyens de La Salle pour
ce dossier.
Je pense que le projet de loi, à ce moment-ci, vient
régulariser une circonstance d'il y a plusieurs années à
la ville de La Salle qui possédait un dépotoir de déchets
toxiques.
Il faut se rappeler qu'en 1958, au moment où il n'y avait pas de
ministère de l'Environnement, il y a eu énormément de
déchets qui ont été déposés dans un secteur
du comté de Marguerite-Bourgeoys et une section de la ville de La
Salle.
Le gouvernement du Québec, par le projet de loi 190, veut venir
régulariser cela et dépolluer ce secteur qui est, à notre
sens, très important pour l'environnement de la ville de La Salle.
Le projet de loi vient donner à la ville de La Salle des pouvoirs
pour être en mesure de décontaminer et de déplacer ces
déchets toxiques, ce qui est une première au Québec. C'est
une nouvelle expérience que le gouvernement tente avec ce projet de loi,
laquelle résoudra sûrement le problème des déchets
sur son territoire.
Le projet de loi a pris en considération toutes les mesures
sécuritaires par un décret qui a été émis le
9 avril et qui a été accepté conjointement avec la ville
de La
Salle pour rassurer tous les citoyens de la ville de La Salle. Les
travaux devraient débuter bientôt. Pour décontaminer, il y
a aura, dans le projet de loi, le pouvoir de démolir certaines
propriétés qui ont été érigées
là-dessus depuis 1958. Le projet de loi donnera le pouvoir aux
municipalités de procéder aux travaux dans les prochaines
semaines.
Il y a des amendements qui sont apportés au projet de loi et je
vais laisser le ministre des Affaires municipales nous en parler plus
profondément.
M. Bourbeau.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: M. le Président, nous entreprenons ce matin
l'étude article par article du projet de loi 190, Loi concernant la
ville de La Salle.
C'est vers 1958 que des contenants de produits hautement toxiques furent
enfouis, sur le territoire de la ville de La Salle, principalement dans un
dépotoir et également dans quelques autres terrains.
Au fil des années, l'exploitation de ce dépotoir a
été abandonnée. Les déchets ont été
enfouis sous tous ces terrains et les sites appartenant à la ville ont
été aliénés. Ce secteur connut ensuite un
développement urbain à caractère résidentiel,
commercial et industriel. Cet essor de la construction entraîna des
travaux de terrassement. C'est au cours de ces travaux de terrassement que les
contenants de produits toxiques furent éventrés et ces produits
répandus, polluant l'ancien site et les terrains adjacents. Aujourd'hui,
on retrouve là un développement résidentiel d'environ 24
maisons ainsi que deux commerces et une industrie. La présence des
produits répandus constitue un danger pour la santé publique, en
particulier pour les personnes résidant sur ce site et aux
alentours.
Le projet de loi 190 a pour objet d'accorder à la ville de La
Salle tous les pouvoirs nécessaires pour qu'elle prenne possession
rapidement des terrains contaminés et pour réaliser avec
célérité les travaux de décontamination et de
restauration requis pour protéger la santé publique et
redonner
ainsi au secteur visé sa vocation tant résidentielle que
commerciale et industrielle. En effet, la nature même des produits
à extraire justifie les pouvoirs exceptionnels demandés par la
ville. Certains pouvoirs prévus dans ce projet de loi peuvent sembler
exorbitants à l'égard des citoyens habitant la zone
contaminée et ses abords, cependant je crois que l'urgence de la
situation les justifie. De toute façon, le projet de loi prévoit
que de justes indemnités seront versées aux citoyens
affectés.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
ministre de l'Environnement.
M. Clifford Lincoln
M. Lincoln: Très brièvement, je n'ajouterai pas
à ce qui a déjà été dit par mes
collègues quant à l'intention du projet de loi et les causes du
projet de loi. Tout ce que je voudrais dire, c'est que je suis très
heureux que toute cette question de ville de La Salle trouve un
dénouement aujourd'hui par le projet de loi.
Je pense que c'est une question importante que celle de la
décontamination de ce site surtout pour les citoyens de l'endroit. Je
suis très heureux de voir que nous avons réussi à en
arriver à une entente qui va aboutir à la résolution du
problème qui existe depuis longtemps. J'espère que nous allons
travailler ensemble de part et d'autre, du côté gouvernemental,
municipal et du côté des citoyens pour résoudre le
problème de la façon la plus harmonieuse et la plus
équitable possible. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Terrebonne.
M. Yves Blais
M. Blais: M. le Président, je veux souhaiter d'abord la
bienvenue aux représentants des citoyens qui vont être
expropriés. Ils sont ici à ma demande la plus expresse et j'en
suis très heureux. J'avais aussi demandé à la ville si
elle voulait se faire entendre et jusqu'à aujourd'hui on avait dit que
la ville ne voulait pas se faire entendre. Cependant, ce matin, des
représentants de la ville m'ont dit qu'elle veut se faire entendre. Si
tel est le voeu, moi j'y consens. On verra avec les autorités en place
si elles le désirent. Personnellement je suis très heureux si la
ville veut se faire entendre à ce sujet-là.
Tout d'abord, c'est un projet de loi qui arrive et qui sera
adopté bientôt quant à moi. J'espère qu'il sera
adopté très bientôt, parce qu'il y a vraiment urgence. Les
travaux sont assez longs à exécuter et il faudrait que tout se
règle dans les plus brefs délais car les citoyens de votre ville
et les citoyens qui sont ici savent qu'ils résident sur des terres qui,
potentiellement, sont très dangereuses pour leur santé.
Personnellement, durant le cours de l'étude article par article
de ce projet de loi, je vais veiller à ce que les citoyens soient
brimés le moins possible malgré qu'une déportation quelle
qu'elle soit, même celle de 1755, a dérangé du monde. On va
essayer que celle-là soit plus douce, faite de façon plus
convenable et plus rationnelle, parce que faite par un gouvernement qui veut
absolument bien faire. Je suis là pour les surveiller, donc c'est un
signe de garantie pour les citoyens.
Je voudrais aussi que la ville ne soit pas brimée par le
ministère dans cette chose. J'ai hâte d'entendre la ville, parce
que j'ai l'impression que la ville est un petit peu placée dans un coin
en lui imposant des choses qu'elle ne veut peut-être pas faire. Je vais
surveiller malgré l'urgence - certains droits se doivent de tomber dans
des circonstances d'urgence - je vais veiller, moi dans l'Opposition, à
ce que les droits des citoyens et les droits de la ville soient le moins
possible brimés. C'est cela mon rôle et je vais essayer de le
tenir le mieux possible. C'est pour cela que dans les quelques minutes
où vous aurez à donner vos commentaires au tout début,
j'aimerais bien que vous précisiez les points que vous voulez voir
surveillés par les membres de l'Opposition. Avec le pouvoir, parfois on
oublie. On a trop d'ouvrage. On n'a pas le temps de travailler. Je veux
respecter ces autorités.
Ensuite, je vais regarder le plus possible pour que les droits ne soient
pas brimés. Je m'exprimerai au fur et à mesure des articles parce
qu'il y a tellement de choses à dire là-dessus. Je ne voudrais
pas perdre trop de temps parce qu'on a seulement deux heures pour
compléter l'étude de ce projet de loi. Je me fie à vous
pour le faire de la façon la plus diligente possible et donner les
explications les plus percutantes, afin que les gens concernés qui sont
devant nous aient tous les renseignements pour justifier ce projet de loi
d'urgence. C'est tout ce que j'ai à dire mais n'oubliez pas que je suis
aux aguets.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Terrebonne. Selon le mandat qui nous a
été confié, j'aimerais appeler M. Kaigle du groupe
Arrêt, à venir à la table et à se joindre à
nous.
M. Blais: M. le Président, je voudrais vous demander si on
va déterminer une période de temps pour le groupe. Est-ce que
vous acceptez que la ville qui manifeste le désir, je crois, de faire...
Est-ce que vous accepterez que la ville le fasse aussi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne, tel que décrit à notre règlement 244,
Consultations particulières, si j'ai le consentement unanime pour
entendre...
M. Bourbeau: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Bon. S'il y aconsentement...
Une voix: C'est à la majorité.
M. Bourbeau: M. le Président, étant donné
qu'on a deux heures en tout... La période est limitée à
midi?
Le Président (M. Saint-Roch): Notre mandat du leader est
de siéger de 10 heures à 12 h 30. Comme nous avons quinze minutes
de retard, cela va prendre le consentement pour prolonger de quinze minutes
à la fin de la séance.
M. Lincoln: Mais peut-être qu'on peut voir où on
sera rendus à 12 h 30 et ensuite...
M. Bourbeau: M. le Président, je proposerais qu'on tente
de limiter les remarques préliminaires à quinze minutes pour le
groupe Arrêt et à dix ou quinze minutes pour la ville, de
façon qu'on puisse enclencher l'étude du projet de loi
subséquemment.
M. Lincoln: Combien de temps pourrions-nous les entendre en
tout?
M. Bourbeau: Quinze minutes chacun, peut-être.
Le Président (M. Saint-Roch): Quinze minutes chacun.
M. Bourbeau: C'est la proposition que je ferais, soit quinze
minutes chacun au maximum.
M. Lincoln: On parle d'une demi-heure pour les entendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour entendre le groupe Arrêt représenté par
M. Kaigle pendant quinze minutes et les représentants de la ville de La
Salle quinze minutes et qu'il y ait échange ensuite?
M. Blais: Nous sommes d'accord, à la condition que cela ne
soit pas coulé dans le ciment. Si jamais vous avez d'autres
questions...
Le Président (M. Saint-Roch): Non. Ce sera avec la
diligence habituelle. M. Kaigle.
Consultation Groupe Arrêt
M. Kaigle (Maurice): M. le Président, le comité de
citoyens de la ville de La Salle a été formé après
qu'il y ait eu un moment d'inactivité de la part des autorités.
En ce moment, nous représentons environ 110 familles dans le secteur
concerné. On ne veut pas, en aucun temps, retarder le projet, mais on
veut que les droits des citoyens soient protégés.
On s'était préparé avec le projet de loi initial.
Je vois que plusieurs changements ont été faits dans le
présent projet de loi. Il y a quelques articles qui ont
été retirés à notre grande satisfaction. Mais
l'intervention se fait sur tout ce qui s'est passé avant le projet de
loi. La raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui, c'est que ce projet
de loi survient beaucoup trop tard. Cela a donné la possibilité
à la ville de faire du charriage et du tordage de bras. On nous a
donné un mois pour déménager, une semaine pour nous
décider à accepter leur offre. Si vous n'êtes pas contents,
contestez, disaient-ils. Mais contester sur quoi? On n'avait rien sur quoi
contester.
Donner un mois à 35 familles pour se trouver un logis, soit sur
une base temporaire ou permanente, c'est quasiment inhumain. Je veux bien
croire que l'urgence est là mais quand vous êtes obligé de
vous racheter une maison et que vous avez un mois pour chercher, je vais vous
dire quelque chose: C'est de l'ouvrage.
C'est encore bien plus inhumain pour les gens des six duplex parce que,
depuis le 1er novembre 1985, les autorités savaient que ces duplex
seraient démolis. Ils nous arrivent le 30 avril pour nous dire qu'ils
seront démolis. Mais auparavant, on n'a toujours mentionné que
huit duplex. Lors du Conseil des ministres du 1er novembre 1985, on parlait
toujours de quatorze duplex. Mais on a toujours dit aux citoyens qu'il
s'agissait de huit duplex. Pour ces gens c'est quelque chose de pas
drôle. (10 h 30)
II reste également lesdits duplex qui ne sont pas
expropriés. Pour Iesdits duplex qui ne sont pas expropriés, ces
gens vont être sur le qui-vive encore pendant trois ou quatre mois: Notre
maison va-t-elle être démolie ou ne le sera-t-elle pas? Quand tu
dis qu'on va creuser assez près des duplex qu'on va être
obligé d'enlever les marches des duplex, si ce n'est pas de
l'expropriation déguisée, je ne sais pas ce que c'est.
Quand on dit rémunération juste, j'aimerais faire quelques
commentaires là-dessus. Les offres qu'on nous fait sont à peu
près de 20 % en bas du marché. On nous a même dit qu'on ne
serait pas capable de se racheter une maison comparable. On ne
demande pas une maison comparable, on ne demande pas un coût de
remplacement. Une maison qui a été bâtie en 1965, la
même chose que nous, 28 sur 40, à La Salle, dans le moment, avec
le prix qu'on nous offre, on n'est pas capable de se racheter quelque chose de
semblable. On nous l'a dit carrément.
Si on regarde une maison qui a été achetée
l'année passée au mois d'octobre, elle a été
payée 128 000 $. Si on prend 10 000 $ d'indemnisation, cela porterait le
prix de vente de la maison à 118 000 $. Le prix du marché
à La Salle depuis le mois d'octobre a augmenté de plus de 25 %.
Alors, si on ajoute 25 % aux 118 000 $, cela monte à 147 500 $, plus les
10 000 $ d'indemnisation, parce qu'on y a droit pareil comme les autres. On
aurait droit à un peu plus, parce que, avec le court laps de temps qu'on
nous donne, cela monterait à 157 500 $, ce qu'on croit juste et
raisonnable. Mais les offres n'ont été, pour une maison
comparable, que de 124 000 $ à 139 000 $. Alors, les citoyens se croient
lésés. On a été forcé d'accepter ces offres,
parce que c'était cela ou vous attendez un an pour avoir votre argent et
vous allez avoir 50 % d'évaluation municipale. Ce sont des choses qui
nous ont été dites. Alors, ce n'est pas de l'expropriation, c'est
de la vente de gré à gré. Mais, dans la vente de
gré à gré, pour autant que je suis concerné, tu es
censé avoir un jeu pour discuter. On a été averti: C'est
cela ou vous contestez. II n'y a pas eu de "bargain" de fait. Cela ne sert
à rien, il n'y en avait pas.
Pour ce qui est du projet de loi, on avait beaucoup de choses de
préparées là-dessus, mais, avec les changements qu'il y a,
on ne peut pas débattre le projet de loi. Je les ai eus voilà
cinq minutes. Mais il y a un article qui nous chicotait, que La Salle faisait
signer sur ses formules le consentement pour lesdits duplex qui restent et que
cela empêchait toute poursuite, je vois que l'article 8 est disparu. Cela
nous fait grand plaisir de voir qu'il est disparu.
Également, à l'article 1, lesdits duplex, ceux qui
refusent d'accepter que la ville fasse des travaux sur leurs terrains,
qu'est-ce qui va arriver à ces gens? Il n'y a rien qui le dit dans le
projet de loi. Est-ce qu'on va les exproprier? Parce qu'il y en a qui viennent
travailler sur leurs terrains, comme je vous le dis. Ils enlèvent
même les escaliers qui font partie de la maison, parce que c'est pris
après les galeries et ce n'est pas trop certain que les galeries vont
rester là. Il y en a qui ont de beaux arbres fruitiers sur leurs
terrains. Qu'est-ce qui va arriver? Il n'y a pas de compensations
prévues, il n'y a rien. Alors, c'est cela qui nous fait peur.
La qualité de vie des citoyens du quartier laisse beaucoup
à désirer, si on regarde les plans proposés par la firme
Marsan. On parle de faire de la rue Bélec un stationnement pour le
personnel qui va travailler là. Il va y avoir une entrée au
chantier par la rue Bélec qui va ruiner la qualité de vie des
gens, qui est déjà "maganée", parce que, avec une
clôture et des travaux qui vont se faire pendant six mois, leur
été est pourri d'avance comme c'est là.
Comment sortir de notre secteur pour aller travailler? Les
prévisions de la ville, dans le moment, sont.... Tout cela fait que le
comité de citoyens n'est pas content. Les citoyens sont très
mécontents. Il devrait y avoir quelque chose là-dedans pour
protéger le bien-être des citoyens. On croit toujours qu'il peut y
avoir des dangers pour leur sécurité. Des plans
d'évacuation en cas d'urgence, on n'en a jamais entendu parler. Des
négociations avec les citoyens, il n'y en pas eu. Les gens qui sont de
l'autre bord de la clôture, comme on les appelle, ont peur des produits
toxiques lorsque le creusage va se faire. Ils leur disent: Il n'y a pas de
danger; il y a une clôture. L'air ne passe pas par-dessus les
clôtures, c'est drôle. Ils vont peut-être creuser à
dix pieds de la clôture. Il y a des craintes. On a 58 familles qui nous
ont demandé une relocalisation préventive. Cela fait partie des
demandes qu'on a faites à la municipalité. La réponse a
été non, point final. Aucune relocalisation préventive n'a
été accordée. Ils ne parlent même pas de plan
d'urgence, s'il arrive quelque chose.
Les gens se souviennent de Sainte-Rosalie, la fin de semaine
dernière, alors que des gens se sont faits réveiller à
deux heures du matin pour déménager parce que cela devenait
dangereux. Ils ne voudraient pas que la même chose leur arrive. Ils
parlent de dynamitage à certains endroits. Il est arrivé un autre
accident en fin de semaine dernière. Ce sont toutes des choses dont les
gens ont peur. On n'a pas d'information pour savoir ce qui va se passer. Rien.
C'était le but de notre intervention.
Les droits des citoyens ont été brimés. Dans
certains cas, il est trop tard, parce qu'on a accepté les offres. On
s'était trouvé autre chose. Ils nous donnent un mois. J'ai
même demandé un prolongement d'une semaine pour
déménager et j'attends encore la réponse. Je suis
censé déménager en fin de semaine. C'est la raison de mon
intervention, M. le Président.
Ville de La Salle
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Kaigle. Nous
poursuivons maintenant avec les représentants de la ville de La Salle.
Je vous demanderais de vous identifier, s'il vous plaît!
M. Hébert (Gilles): Gilles Hébert, avocat pour la
ville de La Salle. Je suis accompagné de M. Robert Barbeau, qui est le
directeur général de la ville.
On a mentionné tantôt...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse. M.
Hébert est le procureur qui représente la ville de La
Salle...
M. Hébert: Oui, la ville de La Salle.
Le Président (M. Saint-Roch): Et M.
Campeau?
M. Hébert: M. Barbeau.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Barbeau.
M. Hébert: M. Robert Barbeau est le directeur
général.
Le Président (M. Saint-Roch): Très bien, M.
Hébert. Vous avez la parole.
M. Hébert: M. le Président, MM. les ministres,
messieurs. On a mentionné tantôt que la ville avait refusé
d'être présente ici. C'est la première nouvelle que j'en
ai. D'ailleurs, j'ai toujours été en contact avec le bureau des
sous-ministres, depuis le moment où on a parlé de
présenter ce projet de loi spécifique. Les contacts sont toujours
réguliers. Évidemment, il y a eu des remises mais on m'informait
des dates et je suis ici présent ce matin. Je n'ai jamais dit que la
ville refusait d'être représentée. On m'a tout simplement
dit que le projet de loi serait étudié tel jour et qu'on devait
se présenter. J'étais en contact avec eux...
M. Blais: J'invoque le règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: J'ai appelé moi-même à la ville et
j'ai demandé si la ville voulait être représentée.
La réponse a été non à trois occasions. Je suis
content que vous soyez là mais la réponse a été non
trois fois. Je veux tout simplement préciser cela pour les fins de ce
qui est noté dans nos discussions. Voilà. Mais je ne vous en
tiens pas rigueur.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Terrebonne. M. Hébert.
M. Hébert: Deuxièmement, nous ne ferons des
interventions que sur trois articles, soit les articles 2, 7 et 8. Quant au
reste, nous avons été prévenus évidemment de
l'étude du projet de loi hier soir. Nous l'avons examiné ce
matin. Évidemment, je ne peux pas vous apporter mes amendements par
écrit, comme on le fait d'habitude, mais je vais intervenir
exclusivement sur ces trois articles. Vous aurez alors plus de quinze
minutes...
M. Blais: Vous aimeriez intervenir...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne, je m'excuse. Nous allons suspendre les travaux pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 10 h 40)
(Reprise à 10 h 41)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend maintenant ses travaux.
Tel que convenu, nous entendrons des représentants de la ville de
La Salle sur les articles 2, 7 et 8, lors de l'étude
détaillée du projet de loi. Y a-t-il d'autres remarques?
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Fortin: Le groupe Arrêt a semblé avoir certaines
craintes au sujet des travaux. Je pense que le projet de loi a vraiment
prévu la protection en nommant la ville de La Salle comme maître
d'oeuvre et des sous-comités pour s'occuper des dossiers personnels de
chacun des citoyens. Vous mentionniez, entre autres, tout à l'heure que
vous n'aviez pas la garantie que les propriétés seraient remises
dans leur état original. Le projet de loi, à l'article 7,
prévoit que vous aurez des recours à ce sujet, que la
propriété devra être remise à sa condition naturelle
à la fin des travaux. Je ne crois pas que ce soit dans l'intention de la
ville de laisser des propriétés à ville de La Salle dans
une condition non naturelle, à la fin de ces travaux.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Kaigle.
M. Kaigle: C'est que, dans les papiers que la ville fait signer
aux citoyens, il est très bien dit que ce sera remis à
l'état original "dans la mesure du possible". La mesure du possible,
cela fait peur. J'ai avec moi le papier qu'un des citoyens a eu et cela dit
bien: "dans la mesure du possible".
M. Fortin: M. le Président, l'article 7, si on regarde le
projet de loi de la façon dont il est écrit, dit ceci: ...
M. Dufour: M. le Président, sur un point de
règlement. Il me semble qu'on devrait attendre ce que les procureurs ont
à
dire et après qu'on les aura entendus, on pourra procéder
à l'étude article par article. Il me semble qu'on chevauche. Je
ne sais pas si...
M. Fortin: M. le Président, on pourra peut-être
attendre à . l'article 7 pour la débattre. Je suis d'accord avec
mon collègue.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Terrebonne a demandé la parole. Est-ce que cela va, M. le
député de Terrebonne?
M. Blais: J'aimerais, tout d'abord, l'adresser à M.
Kaigle. Il a fait quelques remarques préliminaires en disant qu'il
sentait que la ville offrait 20 % de moins que la valeur marchande des maisons,
j'aimerais une explication là-dessus, et que la ville faisait du tordage
de bras en disant: Vous avez un mois pour déménager, sinon vous
n'aurez pas un cent. Attendez un an et on vous donnera 50 % à ce
moment-là. Vous semblez dire que la ville faisait une sorte de chantage.
Selon les autorités de la ville que je connais, j'ai peine à le
croire. C'est possible que cela soit vrai. C'est pour cela que je vous
demanderais une explication là-dessus et je demanderai la même
à la ville immédiatement après.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Fortin: M. le Président, je pense que la question du
député de Terrebonne va dans la même direction que celle
que j'avais posée tout à l'heure et on pourrait peut-être,
au moment de l'étude article par article... Cela s'applique à
l'article 1...
M. Blais: II n'y a pas d'article sur le tordage de bras et ma
question est pertinente, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je pense qu'au début, il est de tradition de permettre à
un moment donné des échanges...
A l'ordre, s'il vous plaît! (10 h 45)
Je pense qu'au début, il est de tradition dans nos commissions
parlementaires de permettre un certain échange et des questions d'ordre
général à la suite des commentaires ou des propos qui ont
été tenus et également à la suite de
l'exposé que les personnes ont donné et M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: J'attends la réponse de monsieur.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Kaigle.
M. Kaigle: Lorsqu'ils sont venus faire l'évaluation des
maisons, en partant ils nous ont dit qu'il n'y avait pas de négociations
possibles; que le montant qu'ils nous offraient c'était cela, qu'il n'y
avait pas autre chose, qu'il n'y avait aucune négociation. Lorsqu'on a
vu les offres qu'ils nous ont faites, avec une semaine pour se décider
parce qu'on passait chez le notaire la semaine suivante, on s'est
aperçu... Entretemps, on a été sur le marché des
achats pour voir les maisons, on se cherchait quelque chose de semblable
à ville La Salle. Les maisons du même genre... Quand je parle de
maisons du même genre, je ne parle pas d'un coût de remplacement
pour s'acheter une maison neuve à La Salle, je parle des maisons 28" X
40" bâties entre les années 1965 à 1970.
Le coût des maisons à ville La Salle dans le moment aurait
augmenté de 25 % depuis le mois d'octobre, peut-être un peu plus,
surtout si on regarde le prix du marché au mois de mai, on était
dans le fort du marché. Des maisons comme la mienne à La Salle,
dans le moment, se vendent entre 145 000 $ et 150 000 $, et elles demeurent
environ trois jours sur le marché. Ils m'arrivent avec une offre de 139
000 $, non négociable. Et ils me disent clairement que, avec ce qu'ils
me donnent, je ne peux pas me racheter une maison semblable dans La Salle, le
prix du marché est trop élevé. Comme je vous disais, ils
nous donnaient une semaine pour se décider et passer chez le
notaire.
Quand ils m'ont amené là, je leur ai dit: Je ne suis pas
content. Les autres citoyens ont tous dit la même chose: Nous ne sommes
pas contents, ce n'est pas assez. Si vous n'êtes pas contents, contestez,
vous allez avoir 50 % de l'évaluation. On voit dans la loi que c'est
rendu à 70 %, cela aurait changé peut-être bien des choses
pour certaines gens.
Cela a été des interventions contestées, mais la
loi n'est même pas encore là pour contester. La loi arrive. Le
prix du marché, on était supposé n'avoir aucune perte
financière. Si, pour acheter la même chose, je suis obligé
de débourser 10 000 $ de mes poches, c'est dommage, pour moi c'est une
perte financière. Entre 139 000 $ qui est censé comporter des
compensations - on est supposé avoir un paquet de compensations -et
payer 145 000 $ ou 150 000 $ pour la maison, je crois qu'il y aura une perte
financière quelque part. J'ai été obligé d'accepter
leur offre parce que je m'étais acheté une autre maison et je
passe chez le notaire ce soir. J'avais besoin de mon argent. Je ne suis pas
seul: sur les six, il y en a cinq qui ont fait la même chose, le
sixième n'a pas les moyens de s'acheter une autre maison.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Merci. Je demanderais une chose à la ville
maintenant. Vous avez une nouvelle entente signée avec le gouvernement
du Québec et sur cela, la ville est responsable d'environ 1 800 000 $.
Comme compensation, la ville pourrait vendre les terrains qu'elle exproprierait
et garder l'argent contrairement à l'éventuelle entente qu'il
était censé y avoir avant. 1 800 000 $, c'est énorme.
Croyez-vous, dans le contexte actuel, à cause de toute la
publicité un peu mauvaise qui est faite autour de cela - c'est bien
normal, quand il y a du toxique sur un territoire, même si on
dépollue - que la ville trouvera les moyens de vendre très
aisément et assez vite ces terrains pour faire une
récupération des 1 8000 000 $ qu'elle se devra d'endosser, je ne
sais pas comment, et qu'elle supportera pendant combien de temps, je ne sais
pas encore? Cela demeure une charge énorme, pour une ville de 77 000
habitants. 1 800 000 $ pour une désintoxication et devant
l'éventuelle vente de terrains qui lui ramènerait sa somme de 1
800 000 $. Qu'est-ce que vous avez comme explication à donner
là-dessus, M. Bourbeau?
Une voix: M. Barbeau.
M. Blais: Excusez, M. Barbeau.
M. Barbeau (Robert): Je crois qu'il est difficile de
répondre à votre question, c'est quand même une question
hypothétique, que la réponse soit dans deux ans.
M. Bourbeau: Je ne vois pas vraiment où veut en venir le
député de Terrebonne. Sans vouloir d'aucune façon
intervenir dans le débat, il me semble que les problèmes
financiers de la ville on est très sympathique à cela, mais
est-ce que vraiment c'est pertinent au débat de savoir ce qui va arriver
aux finances de la ville éventuellement. Si la ville a consenti à
payer 1 800 000 $ pour l'opération qu'on est en train de faire, je
présume que la ville a reconnu qu'il y avait une partie du coût de
l'opération qui était sa responsabilité et elle prendra
effectivement ses responsabilités éventuellement quant à
la perte et au profit de l'opération.
II me semble que l'on devrait aller...
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Si le ministre des Affaires municipales croit que ce
n'est pas pertinent, la ville de La Salle va certainement prouver que c'est
pertinent. S'il n'y avait pas de décret, d'entente entre la ville de La
Salle et le gouvernement du Québec, il n'y aurait pas cette loi-ci ce
matin. Alors, cette loi découle de l'entente qui a pu intervenir entre
la ville de La Salle, mais cette entente dit: La ville peut payer, la ville
peut faire ceci... Mais pourquoi permet-on à la ville ici de faire des
choses? Parce qu'il y a entente entre le ministère et vous qui vous
permet d'avoir des sources de financement. Cependant, il y a 1 800 000 $. Je ne
veux pas en parler pendant une heure et demie, mais je trouve cela
risqué pour une ville de 77 000 habitants d'avoir un terrain où
il y a eu des toxiques pour 1 000 000 $ et d'avoir cela en
responsabilité financière, sans savoir quand ce remboursement
sera fait. C'est une hypothèque pour des citoyens et, personnellement,
je trouve cela trop onéreux. Je voulais savoir si la ville trouvait cela
tout simplement normal.
Quand on sait que l'ancienne proposition était de 675 000 $ au
maximum et que dans l'engagement que le ministère fait avec la ville
aujourd'hui, le ministère dit à la ville qu'il ne paiera pas les
excédents, s'il y a excédent sur les travaux, on ne sait jamais
de quelle façon. C'était 7 600 000 $ de prévus en octobre
et on se rend compte que c'est 8 300 000 $. Est-ce que d'ici à la fin ce
sera 9 000 000 $ ou à peu près? On ne le sait pas. C'est
très important. Je ne veux pas me faire le défenseur de la ville
à sa place, mais je pose tout simplement la question: Dans quelle
situation se sent-elle devant cette obligation financière qui est
beaucoup trop onéreuse pour une ville de 77 000 habitants? C'est ma
question.
M. Lincoln: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch); M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: Je regrette ce genre de débat. Si c'est ce
qu'on est venu faire ici, on va faire le débat là-dessus. Ce que
je veux situer, parce qu'il a été question déjà et
à nouveau en Chambre de cette affaire, c'est que lorsqu'on a
discuté de toute cette question de la participation de la ville, il y a
eu une délégation imposante de conseillers municipaux et
d'experts de la ville, du conseiller juridique de la ville, qui sont venus
rencontrer le président du Conseil du trésor, tous les
conseillers de la ville de La Salle, tout le groupe gouvernemental. Il y a eu
une discussion tout à fait ouverte sur toute cette question. C'est
très simple. Même dans le projet du gouvernement antérieur,
c'est reconnu que la plus-value de ce terrain pourrait rapporter, selon les
estimations
faites depuis le début de l'ancien projet, parce que l'ancien
projet et le nouveau projet étaient toujours axés sur la
décontamination du terrain, 1 200 000 $. C'était l'estimation
conservatrice qui était faite. La seule différence entre
antérieurement et maintenant, c'est que la ville n'avait pas les
pouvoirs de faire quoi que ce soit sur ce terrain sans avoir d'abord une
permission gouvernementale et, deuxièmement, elle avait à
rembourser la plus-value au gouvernement.
Nous avons préféré - et la ville a acquiescé
à cette chose qui semble beaucoup plus logique - qu'on donne tous les
pouvoirs à la ville de faire ce qu'elle voudra avec ce terrain, lorsque
le terrain sera décontaminé. Elle pourra en faire une zone
commerciale, si c'est plus avantageux pour elle, ou résidentielle, mais
en fait, le maire a dit qu'il allait en faire un terrain résidentiel
puis qu'il allait faire un parc de cet endroit, et ce sera le seul site au
Canada où on pourra le garantir décontaminé. Le maire
avait l'air tout à fait heureux de cette proposition. Alors, le point
est le suivant: Cette question était débattue avec la ville. Je
pense que là on n'a rien à gagner de dires Est-ce que c'est trop
onéreux pour la ville? Si la ville, avec toute sa sagesse, avec un
conseil municipal autonome, a décidé que ce n'était pas
onéreux pour elle, je ferai remarquer au député que
lorsque le Conseil du trésor a calculé les chiffres,
c'était une question de cents par habitant. Cela représentait 1
800 000 $. Cela a été discuté à fond avec la
ville.
Pour y revenir, on n'a qu'à reprendre tous les décrets
antérieurs et les décrets actuels, les comparer et les discuter.
On n'arrivera à rien encore. Il me semble que tout ce qu'il faut
maintenant, c'est de mettre le projet de l'avant et d'en discuter. Si la ville
a des problèmes, avec ce qu'elle vient de nous dire pendant quinze
minutes, elle n'a pas parlé de cela du tout. Il faut accepter que la
ville accepte les 1 800 000 $.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Je remercie beaucoup le ministre de l'Environnement
d'avoir fait son petit laïus. Ma question n'était pas pour essayer
de défendre l'ancien, le nouveau décret ou le futur. Est-ce qu'il
a répondu au nom de la ville ou si la ville a quelque chose... Est-il
mandaté pour répondre en votre nom? J'avais posé la
question aux gens de la ville. Est-ce que cela vous satisfait?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je trouve que, vraiment, on sort complètement
de l'objet du projet de loi. Il y a une entente, semble-t-il, entre la ville et
le gouvernement pour déposer le projet de loi. Il me semble que la
question du député de Terrebonne vient tenter de semer la zizanie
entre des parties qui s'entendent. Pourquoi tenter d'introduire une sorte de
coin pour essayer de séparer les deux gouvernements qui sont d'accord
sur une mesure qui a pour effet de régler un problème important
qui traîne dans le paysage depuis trop longtemps et qui va faire en sorte
que, finalement, des citoyens qui sont assis - je n'ose pas dire sur un volcan,
mais - sur des terrains contaminés, vont pouvoir trouver une solution
satisfaisante, je l'espère, à leurs problèmes. Il me
semble qu'on devrait éviter d'ouvrir un débat entre les parties.
Plutôt que de tenter de les diviser, on devrait tenter de les rapprocher.
Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
questions, à ce moment-ci?
M. Blais: Je voulais poser des questions, mais les gens de la
ville ne veulent pas y répondre alors, il n'y a pas de problème.
Je voulais tout simplement connaître leur opinion; je ne voulais pas
semer la zizanie. Alors, on va passer à l'étude du projet,
article par article, M. le Président. J'espère que quand
arriveront les articles 2, 7 et 8, les gens de la ville auront quelque chose
à dire. Ils semblent n'avoir rien à dire et cela me peine.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Hébert.
M. Hébert: M. le député, vous nous posez une
question de politique municipale. Je suis ici pour parler d'un contrat qui est
intervenu avec le gouvernement du Québec. Quant à nous,
aujourd'hui, nous venons discuter d'un projet de loi. Je n'ai pas le mandat de
répondre au nom de la ville à la question que vous nous posez,
à savoir si la ville est satisfaite ou non des 1 800 000 $. Il faudra la
poser aux autorités municipales elles-mêmes. Personnellement,
comme avocat de la ville, je ne peux pas vous répondre à ce
moment-ci. Mon mandat se limite à l'étude du document qui est
présenté ce matin.
M. Blais: Cela me fait plaisir et c'est une réponse...
M. Bourbeau: II aurait pu répondre oui ou non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à l'endroit des invités.
M. Blais: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Ceci clôt
maintenant la période de consultation. Nous allons maintenant passer
à l'étude du projet de loi article par article.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
Discussion générale
M. Blais: Est-ce qu'on peut se poser quelques questions entre
nous avant de commencer l'étude article par article? Est-ce
possible?
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: Pour aller le plus vite possible. D'accord?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: C'est l'expropriation surtout, mais j'aimerais savoir,
concernant la restauration du site, si vous avez un calendrier de ces travaux
pour savoir combien cela prendrait de temps, à peu près, pour les
faire.
M. Lincoln: II y a deux étapes. La première
année, ce sera la décontamination du site actuel, où les
résidences sont situées, et de l'ancien dépotoir. Cela va
commencer vers la seconde semaine de juin, pour aller vers la fin de septembre.
En fait, voilà l'échéancier des travaux que je peux vous
donner. Pour la décontamination du site, cela va aller jusqu'au 30
septembre. Ces terres seront entreposées de façon
sécuritaire sur un autre site, celui de La Salle Coke. L'année
prochaine, la cellule sécuritaire sera bâtie durant
l'été. La deuxième partie de ce travail sera
complétée pendant l'été prochain, sans doute de
juin à septembre, encore une fois.
M. Blais: D'accord. Dans votre conférence de presse du 1er
mai, M. le ministre, vous disiez que la ville de La Salle était
responsable de la surveillance, de la sécurité, de la
santé et du bien-être des citoyens, durant toute la
réalisation de ces travaux. Est-ce que c'est exact?
M. Lincoln: Oui, la ville de La Salle est certainement
maîtresse d'oeuvre et responsable des travaux. Aussi, lors de la
conférence de presse, nous avons dit que c'était en collaboration
avec la protection civile, avec les agences de santé gouvernementales et
parapubliques et aussi avec le soutien du ministère de
l'Evironnement.
M. Blais: D'accord. Le lieu d'élimination de ces
déchets toxiques sera probablement celui de La Salle Coke, comme on
l'appelle.
M. Lincoln: Oui, c'est cela. (11 heures)
M. Blais: Ce terrain doit être acquis par la ville. Est-ce
que vous avez une idée du prix de ces terrains?
M. Lincoln: Non, tout ça c'est justement une partie de la
raison du projet de loi. C'est pour permettre à la ville aussitôt
que tout ça sera enclenché... La ville a eu des
négociations sans doute avec les propriétaires du terrain de La
Salle Coke mais nous n'en savons pas du tout les modalités. La ville
étant maîtresse d'oeuvre c'est son entente et sa
responsabilité de faire toutes les tractations en ce sens avec les
propriétaires. Il y a des enjeux et des avantages de chaque
côté pour les deux parties impliquées. Du point de vue de
ville La Salle cela résout la question du site contaminé; du
point de vue des propriétaires c'est une consolidation de déchets
toxiques qui sont déjà sur le site qu'on va entreposer dans une
grande cellule où 78 % des déchets vont être à eux
et 22 % à peu près ceux qui sont du site
décontaminé de ville La Salle. Il y a des enjeux de chaque
côté. Les parties sont à négocier. Nous n'y avons
pris aucune part et ce n'était pas du tout notre intention d'entrer dans
ces discussions.
M. Blais: Il y a à peu près 300 000 tonnes
déjà de toxiques à La Salle Coke. Il va y en avoir un 100
000 tonnes qui va venir de ville La Salle encore. Cela va faire 400 000
tonnes.
M. Lincoln: 100 000 mètres cubes.
M. Blais: Ou à peu près, en gros oui. Mais ce site
de La Salle Coke c'est tout de même un site environnemental dangereux.
Est-ce que c'est encore un endroit temporaire en attendant de relocaliser ou
faire redisparaître ça, ou de faire des couches étanches
autour, parce que lui aussi va devenir dangereux? Il l'est peut-être
déjà. Ne fait-on que déplacer un problème? N'y
a-t-il pas danger que ce soit juste un déplacement d'un problème
qu'on devra rerégler encore sous peu?
M. Lincoln: Ce qui arrive, et ce n'est pas seulement au
Québec c'est la même
chose pour l'État de New-York, l'Ontario, n'importe quelle
province ou État américain, c'est qu'il n'y a pas de
méthode garantie aujourd'hui pour l'élimination de contaminants
comme il s'en trouve sur le site de La Salle Coke et sur la terre de ville La
Salle dont il est question dans le projet de loi. La seule façon c'est
de rendre sécuritaire tous ces contaminants dans une cellule qui est
complètement étanche de haut en bas, qui est comme une
espèce de garniture qui va être complètement étanche
de tous les côtés. Ce sera garanti pour 20 à 25 ans par les
ingénieurs. Entre-temps, comme vous le savez, nous travaillons
activement, tant au Québec que dans les autres provinces, l'Alberta et
l'Ontario, à l'établissement d'une usine d'élimination de
déchets toxiques organiques qui devrait se faire au Québec comme
dans les autres provinces d'ici à cinq ans. À ce moment nous
aurons les moyens un jour de tranférer tous ces déchets toxiques
à une usine d'élimination. Pour le moment il y avait à
comparer les risques de prendre ces contaminants et de les envoyer à une
distance extraordinaire peut-être pour entreposage ou bien là
c'était quatre kilomètres, c'est déjà assez loin.
Il y avait le choix de faire cela à une distance rapprochée ou
peut-être les entreposer quelque part dans le décor et à ce
moment il fallait avoir un endroit pour les recevoir. C'est cela le
problème.
M. Blais: Oui, mais pour ce site de La Salle Coke - cela va
être la dernière question sur La Salle Coke - y a-t-il une cellule
d'étanchéité qui doit être faite autour?
M. Lincoln: C'est une cellule complètement étanche,
complètement fermée.
M. Blais: Cela va être fait?
M. Lincoln: Cela va être fait l'année prochaine.
M. Blais: Bon. À ce moment vous me donnerez des
détails. Cela va coûter cher aussi. Est-ce que c'est ville La
Salle qui va payer?
M. Lincoln: Non, non.
M. Blais: Cela va être le ministère.
M. Lincoln: Non, le projet est un projet de deux ans et les
sommes de 8 800 000 $ incluent les premiers 500 000 $ pour les études.
Les 500 000 $ d'études qui ont été faites incluaient des
études d'ingénierie qui étaient pour le projet total. Les
deux ans de projet sont inclus dans cette somme de 8 300 000 $ à part
les 500 000 $ des études. C'est-à-dire que tout le projet inclut
cela. C'est 8 300 000 $. Cela inclut d'abord la décontamination du site
pour la première année et ensuite l'entreposage en
deuxième année et la construction de la cellule. Ce n'est pas un
nouveau projet tout cela c'est la même chose.
M. Blais: Merci beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le ministre, pour les fins du Journal des
débats, tout à l'heure il a été question de 300 000
tonnes et de 100 000 tonnes de déchets toxiques. On m'avise qu'il s'agit
sur le site La Salle Coke de 360 000 mètres cubes sur le site de La
Salle Coke et de 100 000 mètres cubes sur le site ici.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
questions d'ordre général? J'appelle maintenant l'article 1.
J'avise les membres de la commission que nous avons reçu un amendement
à l'article 1. Je crois que chacun des membres a l'article tel
qu'amendé...
Une voix: Et proposé par monsieur...
Le Président (M. Saint-Roch): ...en avant de lui et
proposé par le ministre des Affaires municipales.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 1 du projet de loi
190 est modifié par le remplacement du premier alinéa par les
alinéas suivants: "La ville est autorisée à
exécuter sur les immeubles décrits en annexe, les travaux de
décontamination, de restauration et d'enfouissement requis pour assurer
la santé publique. "À cette fin, la ville est autorisée
à acquérir de gré à gré ou par expropriation
ces immeubles et les servitudes nécessaires à l'exécution
de ces travaux."
M. le Président, cet article accorde à la ville de La
Salle - l'article 1 ainsi que la modification dont je viens de faire mention
-le pouvoir d'effectuer sur le site de l'ancien dépotoir, soit le
territoire décrit en annexe, des travaux requis pour assurer la
décontamination et la restauration de ces terrains. Pour ce faire, la
ville peut acquérir ces terrains et ou les servitudes
nécessaires. Enfin, elle peut exécuter ces travaux sur la
propriété privée avec le consentement du
propriétaire.
La modification que nous venons d'apporter a pour but d'assurer la
logique du texte de l'article et de faire en sorte que la ville de La Salle
possède tous les pouvoirs nécessaires pour mener à bien
les travaux
mentionnés à cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: À l'article 1, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
Une voix: Sur l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur l'amendement.
M. Dufour: ...il n'y a pas de changements de proposés.
M. Bourbeau: Oui. Le premier paragraphe de l'article 1 est
remplacé par les deux paragraphes que je viens de lire. Le
deuxième paragraphe de l'article 1 demeure tel quel.
M. Blais: Une question, s'il vous plaît! Le deuxième
paragraphe de l'article 1 n'est pas touché par cela. Ce deuxième
paragraphe dit que la ville peut exécuter des travaux sur un immeuble
qu'elle n'acquiert pas.
M. Bourbeau: "Elle peut aussi exécuter des travaux sur un
tel immeuble, même si elle...
M. Blais: Elle ne l'acquiert pas.
M. Bourbeau: ...ne l'acquiert pas." C'est cela.
M. Blais: Cela dépend du consentement du
propriétaire. Est-ce que ceci répondrait à la question du
représentant des citoyens, tantôt, qui disait que, dans certains
immeubles, les escaliers ou les galeries pouvaient être affectés
par les travaux? Est-ce que c'est pour couvrir cela que cet article est
là?
M. Bourbeau: Je pense que dans certains cas il y a des
propriétaires qui préféreraient ne pas vendre, mais qui
n'ont pas d'objection à ce que la ville fasse les travaux. Dans ces cas,
la ville n'acquerra pas les terrains, mais fera quand même les travaux de
décontamination.
M. Blais: Cela peut être même une maison
complète. Est-ce que cela pourrait arriver ou si on est obligé...
De la manière que vous dites cela, cela veut dire que, disons, les 110
sont partis et il y en a 5 qui disent: On ne s'en va pas, faites les travaux
et, par la suite, remettez notre maison au même endroit. Je ne pense pas
que ce soit cela. Ce serait plutôt pour répondre aux besoins que
M. Kaigle nous disait tantôt, pour un escalier sur la ligne ou une
galerie et la ville n'acquerrait pas cette maison, mais ferait les
réparations sans l'acquérir avec le consentement du
propriétaire. Est-ce que c'est pour couvrir cela? C'est pour mieux
comprendre que je le demande.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: Je pense que toutes ces questions sont situées
très précisément dans tous les cahiers de charge. Il y a
14 maisons qui vont être rasées, elles sont décrites. Vous
voyez que tout cela est décrit de façon plus méticuleuse
dans les annexes. En fait, je pense que si vous allez à la fin de
l'annexe, le tout est indiqué sur le plan, le dossier Paul Marsan,
André Marsan, etc. Je pense que c'est cela qui situe que... Les maisons
sont précisées, les immeubles qui vont être détruits
sont tout à fait localisés sur tous les plans et je pense que
c'est cela l'idée de la chose. Je voudrais situer, pour le Journal des
débats, que lorsqu'on parle de sites d'enfouissement, ici, il y a deux
sites. Ils sont nommés dans l'annexe, c'est-à-dire qu'il y a le
site de décontamination, comme j'avais expliqué, de plus, il y a
un site quatre kilomètres plus loin qui est aussi inclus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Marguerite-Bourgeoys.
M. Fortin: M. le Président, pour répondre au
député de Terrebonne, en fait ce sont toutes les
propriétés qui sont à l'intérieur des
clôtures qui seront affectées par les travaux. À ce
moment-là, elles seront remises en condition à la fin des travaux
et les gens rentreront dans leur propriété. C'est tout simplement
pour couvrir cela à ce moment-là.
M. Blais: Les expropriés, mais les touchés par les
travaux...
M. Fortin: C'est-à-dire que ce sont les expropriés
qui n'ont pas vendu leur propriété et qui reviendront, à
la fin des travaux, dans leur propriété.
M. Blais: C'est exactement ce que je pensais. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En se basant sur la nature et la façon dont
l'article est rédigé, on voit que c'est pour assurer la
santé publique. Est-ce qu'on ne pourrait pas, en extensionnant, aller un
peu plus loin en disant qu'il n'y a pas seulement la santé publique et
qu'il y
aurait aussi, peut-être, la sécurité publique? En se
basant sur la loi telle qu'elle est rédigée actuellement, cela ne
pourrait-il pas, à un certain moment, dégager la
municipalité de certaines responsabilités? Pour autant que la
santé publique est protégée, elle pourrait dire: Mon
travail est fait, il n'y a plus personne qui peut exiger quoi que ce soit.
M. Bourbeau: Si vous voulez en faire une proposition, je n'y vois
pas d'objection.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre...
M. Dufour: ...requis pour assurer la santé publique et la
sécurité.
M. Lincoln: En fait, oui. Le décret mentionne les deux,
alors je pense que c'est tout à fait dans l'ordre de...
M. Bourbeau: Si vous voulez en faire un papillon, on serait
d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous aurions besoin, M. le
député de Jonquière, d'un papillon.
Une voix: ...un sous-amendement.
M. Bourbeau: Comme vous le remarquez, on accepte toujours avec
beaucoup de plaisir les suggestions constructives de l'Opposition.
M. Blais: On peut présumer que votre amendement le
comporte aussi. C'est bien moins long aussi. Personnellement...
M. Lincoln: La santé et la sécurité
publiques.
Une voix: Il est très compréhensif. M. Lincoln:
Cela est vrai.
M. Blais: Je l'ai toujours été moi. C'est ma marque
de commerce.
M. Lincoln: C'est un type compréhensif. C'est un bon
gars.
M. Blais: Il ne faut pas que je sois "niaiseux" par exemple.
Cela va? Alors santé et sécurité. Et par ceci, il
voulait dire: Supposons qu'il y a un escalier d'un immeuble à
côté et la ville décide qu'elle ne le remplace pas. Il n'y
a pas de santé là-dedans, mais il y a la sécurité,
par exemple, pour les gens. En gros, c'est un exemple. Ce n'est pas grave.
Alors, cela va.
Pour l'article 1 tel que présenté en amendement et en
sous-amendement, quant à nous, les questions sont terminées.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais le lire avec le
sous-amendement: "La ville est autorisée à exécuter sur
les immeubles décrits en annexe les travaux de décontamination,
de restauration et d'enfouissement requis pour assurer la santé publique
ou la sécurité."
M. Dufour: La santé ou la sécurité
publique.
Le Président (M. Saint-Roch): La santé publique ou
la sécurité.
M. Blais: La santé et la sécurité publiques.
(11 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): Il faudrait mettre "la santé
et la sécurité publiques".
Une voix: Corrigez-le et... Attendez.
M. Blais: Il faudrait mettre "et/ou" à ce
moment-là, si vous avez peur que l'un rentre. Il faut que les deux
soient rentrés.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements suspend ses travaux pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 15)
(Reprise à 11 h 20)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Est-ce que M. le député de Jonquière accepterait de
retirer son sous-amendement pour le remplacer par celui-ci: "assurer la
santé publique" au premier alinéa de l'article 1 proposé
dans la modification par les suivants: "protéger la santé et
assurer la sécurité publique"?
M. Dufour: Cela ira.
Le Président (M. Saint-Roch): Le sous-amendement à
l'article... Est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'amendement tel que sous-amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1
amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous passons maintenant
à l'article 2. Nous avons, à l'article 2, un autre amendement qui
a été déposé à chacun des
députés et membres de la commission.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on doit lire l'amendement ou si c'est...
Très bien. M. le Président, j'aimerais quand même faire une
remarque, si vous voulez, sur l'amendement à l'article 2.
Cet article visait à permettre l'ancien article que nous avions -
à la ville de devenir propriétaire d'une immeuble décrit
en annexe dès que l'avis d'expropriation était signifié au
propriétaire de l'immeuble à exproprier et la modification assure
aux tiers, notamment aux créanciers hypothécaires, que
l'expropriation de l'immeuble sera publicisée par l'enregistrement de
l'avis d'expropriation, compte tenu du fait que la ville devient
propriétaire de l'immeuble dès cet enregistrement. Cette
modification fixe l'indemnité provisionnelle qui doit être
versée à l'exproprié de même qu'aux
différents locataires de ces immeubles, l'indemnité finale devant
être fixée par le tribunal de l'expropriation. Cette modification
précise de plus à quel moment cette indemnité
provisionnelle doit être versée.
Cet amendement reprend les dispositions qu'on retrouve à
l'article 5 du projet de loi et ce, pour une meilleure compréhension du
texte. Enfin, compte tenu de l'urgence et du caractère des travaux
à exécuter, cette modification prévoit que la ville peut
prendre possession d'un immeuble exproprié quinze jours après la
signification de l'avis d'expropriation à l'exproprié ou de la
notification aux locataires. Cependant, dans tous les cas, l'indemnité
provisionnelle devra avoir été versée ou
déposée au moins quinze jours avant la prise de possession.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 2? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'en aurais une. Lorsque vous offrez à
l'exproprié un montant de 70 % ou de 50 %, est-ce que c'est basé
sur... De la manière que l'article est écrit, c'est basé
sur l'évaluation municipale, mais on sait qu'il y a toujours des
facteurs de correction des évaluations municipales. C'est assez rare que
l'évaluation municipale représente 100 % de la valeur et le
ministre des Affaires municipales est bien placé pour savoir qu'il est
obligé d'accepter la médiane, comme il l'appelle. Est-ce que vous
pensez qu'on devrait ajouter cet élément qui, il me semble,
donnerait une valeur beaucoup plus juste?
M. Bourbeau: Normalement, le rôle d'évaluation,
surtout depuis qu'on a des rôles nouvelle génération, tend
à se rapprocher de la valeur réelle. Je ne peux pas dire, dans le
cas du rôle de la ville de La Salle, s'il est à 100 % ou non de la
valeur réelle, mais, de toute façon, je pense qu'une
indemnité égale à 70 %, c'est déjà un
montant qui est important.
Une voix: C'est dans la Loi sur l'expropriation.
M. Bourbeau: On peut difficilement aller plus haut parce que,
s'il arrivait par hasard qu'un tribunal, éventuellement, estimait que le
montant est suffisant et si la ville avait offert de déposer plus
d'argent que la valeur réelle, il pourrait y avoir des problèmes.
De toute façon, la norme de 70 %, c'est la norme qui est prévue
à la Loi sur l'expropriation actuellement.
M. Dufour: Vous admettrez avec moi, M. le ministre, que par
rapport à la médiane, cela n'est pas fait juste pour le plaisir
de la chose. C'est connu, c'est une forme d'évaluation acceptée
par le ministère, basée sur la valeur du marché et qui a
été établie par la municipalité. Moi, je n'aurais
pas de problème de conscience et j'espère que vous ne devriez pas
en avoir, malgré que ce ne soit peut-être pas des sommes
très grandes. J'aimerais bien savoir quelle est la médiane de la
ville de La Salle? Est-ce que c'est 112, 115, 83 ou 84? Ce ne sont
peut-être pas de gros montants.
Je regarde la valeur des propriétés, ce sont des
propriétés d'environ 120 000 $, d'un prix assez
élevé. 10 %, cela représente un montant impartant.
M. Lincoln: N'est-il pas correct que, dans le cas de la
Communauté urbaine de Montréal, vous ayez un rôle
d'évaluation spécial établi à 80 % de la valeur
marchande?
M. Dufour: À 80 %, cela voudrait dire que vous avez 20 %
en bas de la valeur marchande ce qui représente un montant assez
important, parce que ce ne sont pas des propriétés de 25 000 $.
On parle de propriétés d'au-dessus de 100 000 $. 20 %, c'est 20
000 $, 70 % de 20 000 $, c'est 14 000 $.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: De toute façon, la procédure
proposée ici, c'est la procédure prévue à la Loi
sur l'expropriation. On ne juge pas qu'il soit indiqué de changer de
procédure parce qu'on est à étudier un projet de loi
privé.
Une voix: C'est un gros problème parce que
l'évaluation municipale dont on parle dans la Loi sur l'expropriation,
c'est l'évaluation uniformisée, donc avec le facteur de
correction.
M. Bourbeau: On m'avise, M. le député, que dans la
Loi sur l'expropriation... Un instant... Voici, je pense que le
député va être satisfait.
Nous allons introduire plus tard un papillon à l'article 8.2 pour
dire que ce sont les procédures qui sont en vigueur dans la Loi sur
l'expropriation qui vont s'appliquer dans la présente loi. Dans la Loi
sur l'expropriation, il est prévu que le facteur de correction
établi en vertu de la médiane s'applique. On va arriver à
régler votre problème au paragraphe 8.2, M. le
député.
M. Dufour: M. le ministre, je voudrais peut-être faire une
mise au point. Je n'ai pas de problème, vous en avez peut-être,
mais moi je n'en ai pas. J'essaie de bonifier et j'essaie de concourir aux
propos de mon collègue de Terrebonne qui disait: Comme Opposition, on va
essayer de protéger les intérêts des parties. Je n'ai aucun
problème avec cela. Je voudrais m'assurer que les contribuables soient
bien traités, comme je le faisais antérieurement quand
j'exerçais d'autres fonctions.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Merci. Dans les amendements que vous nous avez remis,
regardez à l'article 2, au dernier paragraphe de la page un:
"L'indemnité provisionnelle pour un locataire, même s'il exploite
un commerce, une industrie ou un occupant de bonne foi et un montant
équivalent à trois mois de loyer. Au paragraphe suivant:
l'indemnité provisionnelle comprend, en outre, pour les exploitants
commerciaux et industriels, un montant équivalent à 10 % de la
valeur locative. Bon, cela va.
Cependant, dans la Loi sur l'expropriation du Québec, à
l'article 67, indemnité forfaitaire pour locataire: "Dans le cas du
locataire ou occupant qui occupe une résidence, l'indemnité est
forfaitairement fixée à une somme égale à trois
mois de loyer et aux frais de déménagement"... Là, il y a
urgence, je veux bien croire qu'on ne veut pas appliquer directement la Loi sur
l'expropriation. On en fait une spéciale. Mais il faudrait que, dans le
cas d'un locataire occupant, on ajoute: plus frais de
déménagement conformément à l'article 67 de la Loi
sur l'expropriation. Autrement, je crois que le résident qui serait
délogé, serait brimé.
Vous allez peut-être me dire que tout le monde va être
exproprié. (11 h 30)
M. Bourbeau: M'avez-vous posé une question? Je pense que
c'est une déclaration que vous avez faite. Vous avez dit: Il
faudrait.
M. Blais: Vous savez, quand un député dit: Je me
demande si... il ne se pose pas la question à lui-même.
M. Bourbeau: M'avez-vous fait une proposition dans ce
sens-là, si je comprends bien?
M. Blais: Comment l'avez-vous compris? "Vous l'avez compris
comment, vous?" dit-il.
M. Lincoln: M. le député.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: Je pense que cela aussi sera couvert pour l'article
8.2. Si vous regardez l'article 8.2: Sous réserve de l'article 2, la Loi
sur l'expropriation s'applique aux expropriations faites en vertu de la
présente loi.
M. Blais: À ce moment-là, pourquoi mettez-vous ce
paragraphe?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Lincoln: Est-ce que le député pourrait citer
l'article exact de la Loi sur l'expropriation qui se réfère
à ce principe?
M. Blais: Oui, l'article 67.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, on prend la peine de le
spécifier ici. C'est de bon aloi, je trouve bien fait l'amendement que
vous apportez, je le trouve de bon aloi et je suis d'accord avec, mais en
amenant cet amendement, j'ai l'impression que "frais de
déménagement" aurait pu être oublié. Je crois qu'on
devrait le mettre à ce moment-ci pour que le cas de ces gens soit
traité comme dans la Loi sur l'expropriation, au moins. Sinon, un
locataire qui est sous le coup d'une expropriation, on lui paie trois mois et
c'est tout. II faudrait qu'en plus le déménagement soit
payé.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je peux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense qu'il y a
confusion ici dans l'esprit du député de Terrebonne. On
parle de deux choses ici. Il y a l'indemnité qui est payable au moment
de l'expropriation, initialement, ce que l'on appelle les mesures
provisionnelles et il y a éventuellement les mesures finales. Dans la
Loi sur l'expropriation, si le député se réfère
à l'article 53.12, il est dit: "Dans le cas du locataire et de
l'occupant de bonne foi, l'indemnité provisionnelle est un montant
forfaitaire équivalent à trois mois de loyer." Il n'est pas
question à ce moment-ci de frais de déménagement. Plus
loin, dans la Loi sur l'expropriation, quand on parle des mesures
définitives, on dit à l'article 67 - le député
vient d'en parler: - "Dans le cas du locataire ou occupant qui occupe une
résidence, l'indemnité est forfaitairement fixée à
une somme égale à trois mois de loyer et aux frais de
déménagement, à moins que le locataire ou l'occupant ne
démontre que les dommages qu'il a subis s'élèvent à
une somme supérieure". Donc, noua reprenons ici l'esprit et même
la lettre, si je peux dire, de la Loi sur l'expropriation en disant que dans
les mesures provisionnelles, comme dans la Loi sur l'expropriation, il y aura
trois mois de loyer puis subséquemment, c'est bien écrit
"provisionnelles", cela veut dire qu'il y aura éventuellement autre
chose. Quand autre chose arrivera, ce sera la Loi sur l'expropriation qui
s'appliquera tel que le souhaite le député de Terrebonne.
M. Blais: C'est l'article 53.12, puis l'article 67 viendra plus
tard.
M. Bourbeau: C'est cela. Exactement. C'est la même chose
ici.
M. Blais: Mais si ce n'était pas une question que je vous
avais posée, je tiens à vous dire que vous m'avez donné
une réponse.
M. Bourbeau: M. le député, on est là...
M. Blais: Voyez-vous comme c'est curieux que des fois on peut
s'entendre.
M. Bourbeau: ...pour vous donner toutes les réponses que
vous voulez avoir.
M. Blais: Que vous voulez me donner.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Lincoln: Adopté. M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 2 tel qu'amendé, est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3.
M. Bourbeau: L'article 3 a pour effet que tout règlement
d'emprunt adopté par la ville de La Salle n'a pas à être
approuvé par les propriétaires de la municipalité, mais
uniquement par le ministre des Affaires municipales. Compte tenu de l'urgence
des travaux, une opposition à un tel règlement d'emprunt pourrait
en paralyser la réalisation.
M. Dufour: M. le ministre, pourriez-vous rn'informer? Y a-t-il
une certaine publicité qui se fait tout de même autour de
l'emprunt, que les propriétaires soient avertis ou que vous suiviez une
norme.
M. Lincoln: Ce sont les normes ordinaires: le dépôt
d'un avis de motion, les assemblées du conseil municipal, etc., sauf
qu'il n'y aura éventuellement pas la procédure d'enregistrement
et...
M. Dufour: Mais il y a une publication dans les journaux comme
pour une procédure normale d'emprunt?
M. Bourbeau: Oui. M. Dufour: Cela va.
M. Bourbeau: Les publications normales, sauf qu'on arrête
à l'étape de la procédure d'enregistrement.
M. Dufour: Comme pour l'assainissement des eaux, il y en a
beaucoup comme cela.
Le Président (M- Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 3? L'article 3 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 4.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le ministre.
J'attire l'attention des membres de la commission sur le fait qu'il y a un
amendement à l'article 4 que vous trouverez en face de vous.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 4 permet à
la ville de La Salle de ne pas tenir compte du coût des travaux de
décontamination lorsqu'elle aliène un immeuble acquis en vertu de
la présente loi. En effet, tenir compte du coût de ces travaux
dans le
prix d'aliénation rendrait impossible, en pratique,
l'aliénation de ces immeubles à cause du prix exorbitant que la
ville devrait réclamer." Ces immeubles seraient donc très
difficiles à vendre.
En ce qui concerne le second paragraphe de l'article où il y a un
amendement, l'article est de concordance avec les dispositions de l'article
29.4 de la Loi sur les cités et villes. La modification prévoit
que le ministre des Affaires municipales doit approuver toute aliénation
à titre gratuit ou pour un prix inférieur faite en faveur de la
Communauté urbaine de Montréal, d'une commission scolaire, de son
office municipal d'habitation ou d'un autre organisme à but non
lucratif. Compte tenu de l'importance de l'implication financière du
gouvernement dans ces travaux, il est justifié qu'un contrôle soit
exercé sur les aliénations à moindre prix qui peuvent
être concédées par la ville de La Salle.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: À la troisième ligne du deuxième
paragraphe de l'article 4 amendé, je pense que, au lieu de "l'un de ses
ministres", ce doit être "ministères" qu'on voulait écrire,
probablement.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui.
M. Bourbeau: Je regrette de dire au député que
c'est la formulation qui est dans tous les projets de loi. C'est toujours "le
ministre" qu'on emploie et non "le ministère". Je dois avouer que je me
suis posé la même question lorsque nous avons étudié
le projet de loi au ministère. On m'a avisé que c'était la
formule sacro-sainte et consacrée, et qu'on devait employer cette
formule-là. Soyez sans crainte, le ministre ne sera pas en conflit
d'intérêts et ce n'est pas personnellement qu'il acquerra les
immeubles.
M. Blais: D'accord. Je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On ne doit pas se surprendre que le
député de Terrebonne ait posé la question puisque le
ministre même se l'est posée. J'étais convaincu que cela
s'adressait à la personne du ministre et non pas au
ministère.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, je suis bien content de
l'explication. D'ailleurs, c'est le premier projet de loi que je fais. Il y a
certains petits accrocs que je ne connais pas. Je vais devenir plus
perspicace.
M. Bourbeau: II vous sera beaucoup pardonné parce
que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Blais: J'aurai beaucoup avoué mes fautes.
M. Bourbeau: ...vous avez beaucoup aimé.
M. Blais: À la dernière ligne, il y a une
explication que j'aimerais avoir, "...ou d'un autre organisme à but non
lucratif". La phraséologie, si elle est consacrée, du moins, ne
correspond pas à l'esprit de la langue française, "...ou d'un
autre organisme à but non lucratif, c'est comme si la communauté
urbaine, les ministres étaient des entreprises à but non
lucratif. Je veux bien croire que ce n'est pas le ministre lui-même dont
on parle, c'est du ministère, mais "ou d'un autre organisme", cela fait
curieux, c'est le moins qu'on puisse dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: Le problème, M. le Président, c'est
qu'un office municipal, c'est un organisme à but non lucratif.
M. Blais: Je suis d'accord.
M. Bourbeau: Cela se réfère surtout à
l'office municipal qui précède immédiatement la
phrase.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Est-ce que, pour les organismes sans but lucratif dont
il s'agirait ici, ce "ou" ne se rapporterait qu'à la dernière
partie du membre de phrase après la virgule et le mot "scolaire"?
Une voix: Avant la virgule.
M. Bourbeau: Effectivement, on peut répondre que oui.
M. Blais: Depuis quand répondez-vous pour le ministre?
Qu'est-ce qui vous arrive, vous?
Une voix: Vous pouvez poser une question... au ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bourbeau: M. le Président, la réponse est
oui.
M. Blais: Cela se rapporte à "municipal d'habitation"
"...ou d'un autre organisme à but non lucratif, ce serait un organisme
de l'office municipal d'habitation.
M. Bourbeau: Non, qui serait autre qu'un office municipal
d'habitation, qui serait à but non lucratif, mais autre qu'un OMH. C'est
important, très important.
M. Blais: Non, mais il faut que je le comprenne, ce n'est pas
clair. J'ai droit à cela, moi.
M. Bourbeau: Je suis d'accord que le député doit
comprendre, mais je ne suis pas nécessairement d'accord que ce n'est pas
clair.
M. Blais: Cela a pris du temps à me répondre. Pour
quelque chose qui était clair, il a fallu que vous consultiez trois de
vos confrères à votre droite. J'espère que la
clarté n'est pas toujours aussi obscure.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II y a une question qui me vient à l'esprit
concernant cet article. Supposons que la ville - bien sûr, avec
l'approbation du ministre - puisse disposer d'un terrain en faveur d'un
intervenant qui est soumis à cet article, quelle est la garantie que
l'organisme à qui est cédé l'immeuble ne pourrait pas
revenir contre la municipalité? En supposant qu'il y a aurait un
problème. On dit: II est décontaminé, il n'y a plus de
problème. Et on tient pour acquis que toutes les garanties sont
là. Par contre, l'organisme reçoit l'immeuble, la donation. Que
pourrait-il arriver?
M. Lincoln: Si c'est avec l'approbation du ministre des Affaires
municipales, c'est lui qui devient responsable car c'est lui qui a donné
son approbation.
M. Dufour: Pas nécessairement. C'est lui qui cède.
Il ne fait que donner l'autorisation.
M. Lincoln: Oui, d'accord.
M. Dufour: II ne cède pas. C'est la municipalité
qui est la... Le ministre n'aimerait pas être responsable, j'en suis
sûr.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a aucune exception
à la règle normale qui soit prévue ici. S'il y a des
contrats de vente entre la ville et, par exemple, la CUM ou une commission
scolaire, l'acheteur aura toujours les droits normaux qu'un acheteur a
lorsqu'il achète un bien d'un vendeur.
Le Président (M. Saint-Roch): D'autres interventions?
L'amendement est-il adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 5.
M, Blais: Adopté.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Je signale aux membres de la
commission qu'il y a un amendement de déposé à l'article
5.
Une voix: Il n'y en a plus.
M. Bourbeau: Oui, il y a un amendement. L'amendement est
celui-ci: Le projet de loi 190 est modifié par la suppression de
l'article 5.
M. Dufour: Il est enlevé.
M. Bourbeau: M. le Président, l'explication est que cette
suppression est de concordance avec la modification apportée à
l'article 2.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
est...?
M. Bourbeau: Je pourrais peut-être ajouter que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...cet article, l'ancien article établissait
l'indemnité provisionnelle qui devait être versée aux
expropriés. Elle est supprimée, puisque ces dispositions se
retrouvent maintenant à l'article 2.
M. Blais: Cela va. J'avais vu tout cela.
M. Bourbeau: C'est pour les fins du Journal des débats, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: C'était bien clair. Ce n'était pas
nécessaire de poser la question.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Lincoln: II est supprimé.
Le Président (M. Saint-Roch): Supprimé?
J'appelle maintenant l'article 6. J'attire l'attention des membres sur
le fait qu'il y a aussi un amendement à l'article 6.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 6, avant
l'amendement, établissait le régime juridique applicable à
un bail dans un cas d'acquisition de gré à gré.
L'amendement, qui vise à supprimer l'article 6, assure à tous les
locataires que leurs droits, à la suppression de cet article, seront
protégés beaucoup mieux que si cet article avait
été maintenu.
En effet, cette suppression fait en sorte que les dispositions
générales du droit civil s'appliquent et que, donc, l'acquisition
de gré à gré ne met pas fin au bail. Ainsi, dans le cas
d'une telle acquisition, la ville devra s'entendre avec le locataire pour
obtenir qu'il libère les locaux loués. Â défaut
d'une telle entente, la ville n'aura pas d'autre choix que d'entreprendre les
procédures d'expropriation de l'immeuble loué. À ce
moment-là, les dispositions de la Loi sur l'expropriation s'appliquent
et assurent au locataire qu'ils auront droit d'être entendus devant le
Tribunal d'expropriation qui fixera une indemnité juste et
raisonnable.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
sur l'amendement? L'amendement est-il adopté?
M. Blais: Pas de problème. M. Bourbeau:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour les fins de nos
débats, ceci supprime l'article 6 de la loi 190.
J'appelle maintenant l'article 7. J'attire l'attention des membres de la
commission sur le fait qu'il y a aussi un amendement à l'article 7.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 7 permet à
la ville de La Salle d'adopter un règlement établissant à
proximité du secteur où seront exécutés les
travaux, une zone de protection à l'intérieur de laquelle la
ville peut déloger les résidents durant l'exécution des
travaux, soit une période d'environ trois à quatre mois. Par
ailleurs, puiqu'il s'agit d'une situation temporaire, ce délogement ne
met pas fin au bail affectant un immeuble situé dans cette zone de
protection. Enfin, cet article permet à la ville d'installer une
clôture dans cette zone de protection afin d'y interdire l'accès.
Celle-ci doit être installée dans la zone où les
résidents sont délogés. (11 h 45)
Je n'ai pas terminé, M. le Président. Je pense que tout le
monde a reçu les amendements ou les modifications. La modification
apportée est nécessaire pour la bonne compréhension de
l'article et la logique du texte. Ainsi, la ville peut déloger les
résidents d'une zone de protection établie par un
règlement de la ville. Il faut également s'assurer que la ville
puisse contrôler l'accès au site où seront
exécutés les travaux. Contrairement à la disposition
contenue dans le texte du projet de loi, cette modification établit,
d'une part, que la ville doit indemniser les personnes délogées.
D'autre part, elle laisse aux parties les recours de droit commun, s'il n'y a
pas d'entente.
L'adoption d'un règlement établissant les compensations
payables est peu pratique en ce qu'il ne peut prévoir toutes les
situations et que son application peut entraîner des injustices. Les
personnes délogées pourraient ne pas obtenir une indemnité
suffisante à cause de l'application de ce règlement. Enfin, le
règlement municipal peut ne pas tenir compte de cas particuliers qui ne
peuvent être prévus et qui pourraient justifier une
indemnité autre que celle édictée au règlement. La
modification proposée au cinquième alinéa assure, quant
à elle, aux citoyens la possibilité d'intenter les recours en
dommages et intérêts qu'ils estiment appropriés dans le
cadre de l'exécution des travaux. Il serait injuste de leur nier de tels
recours sous prétexte que les travaux sont urgents et inusités.
Voilà!
M. Blais: Quelques petites questions, M. le Président.
M. Bourbeau: Allez-y.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: D'abord, étant donné votre souci de
clarté, je pense bien qu'en premier lieu il faudrait dire que l'article
7 devient l'article 5, n'est-ce pas?
M. Bourbeau: M. le Président, ce sera réglé
à la fin par une motion de renumérotation.
M. Blais: Avec plaisir. Dans l'amendement qui dit: "La ville
peut, afin de protéger
la santé publique..." Il faudrait revenir au problème de
la santé et de la sécurité. On l'a dit tantôt.
J'aimerais que vous récriviez cela pour être cohérent et
répondre aux exigences du député de Jonquière qui a
raison.
À la dernière ligne de cette page, on dit: "La ville doit
indemniser les personnes ainsi délogées." Est-ce que ce sont les
mêmes règles que celles précitées qui s'appliquent?
De quelle façon sont-elles dédommagées? Est-ce au bon
gré de la ville?
M. Dufour: Il l'a dit tout à l'heure dans son
explication.
M. Blais: Oui, mais je veux... Une voix: Non, c'est correct.
M. Dufour: Vous ne l'avez pas dit dans vos remarques?
M. Bourbeau: Dans le cas du délogement des gens, il est
prévu qu'il y aura des négociations et tentative d'en arriver
à une entente entre les parties. Sinon, les personnes
délogées ont les recours normaux des citoyens...
M. Blais: La Loi sur l'expropriation.
M. Bourbeau: Non, les recours dont j'ai traité tout
à l'heure dans mes remarques. On dit: Contrairement à la
disposition contenue dans le texte du projet de loi, cette modification
établit, d'une part, que la ville doit indemniser les personnes
délogées - c'est ce qu'on vient de dire.
M. Blais: Oui.
M. Bourbeau: Elle doit les indemniser.
D'autre part, elle laisse aux parties les recours de droit commun, s'il
n'y a pas d'entente.
M. Blais: C'est la Loi sur l'expropriation?
M. Bourbeau: Non, les recours de droit commun, ce sont les
tribunaux ordinaires. Un citoyen qui est délogé et qui n'est pas
satisfait de l'offre qui lui est faite peut intenter une action devant les
tribunaux pour obtenir un montant qu'il juge plus...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, je trouve que la question est
pertinente. Je trouve que le fait de toujours s'en référer aux
tribunaux... Si rien ne protège l'individu, cela pourrait léser
certaines personnes. Je ne sais pas si vous pourriez prévoir que le
montant offert par la municipalité va être consigné et
donné immédiatement. Il est vrai que les tribunaux peuvent
trancher des débats, mais, connaissant leur lenteur et les
problèmes qui sont soulevés, est-ce qu'en attendant le citoyen ne
pourrait pas se sentir doublement lésé? D'abord, par le fait de
ne pas avoir de réponse et de ne pas avoir un montant d'argent, au moins
le minimum. En même temps, c'est peut-être aussi une façon
d'empêcher le contribuable de contester. Il aimera peut-être mieux
avoir 50 % ou 60 % de sa demande.
M. Bourbeau: La modification vise justement à
protéger davantage les citoyens par rapport à ce qui avait
été prévu originalement. Originalement, il avait
été prévu que la ville adopterait un règlement qui
fixerait les montants d'avance, sauf qu'on a porté à notre
attention qu'il pourrait y avoir des cas spéciaux - et j'en ai
d'ailleurs parlé dans mes remarques tout à l'heure -que dans
certains cas les montants prévus pourraient être insuffisants.
Afin que chacun puisse être indemnisé correctement et d'une
façon équitable, on a préféré laisser aux
parties tous les droits qu'ils peuvent avoir de faire la preuve
éventuellement devant les instances appropriées.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre admet avec moi que, lorsqu'il y a
désaccord... La personne, je comprends que vous protégiez plus
ses droits et j'accepte cela. S'il y a désaccord sur les frais à
être accordés ou à recevoir de la part de l'individu et
qu'il va devant le tribunal, il ne touche pas l'argent. La personne, pendant un
certain temps, ne touche pas ces montants. On pourrait, jusqu'à un
certain point, en poussant le raisonnement jusqu'au bout, dire que cela va
l'empêcher de contester, parce que la personne est peut-être mieux,
en supposant qu'il y ait litige, mais pas un litige extrême... Par
exemple, si c'est 40 % de ce qu'elle demande, elle ne contestera pas. Cela veut
dire qu'on vient d'éliminer... Vous pourriez causer une petite injustice
à cette personne.
Dans ce sens-là, comme il est prévu au Tribunal
d'expropriation quand la municipalité offre un montant et qu'il n'y a
pas entente, est-ce que la municipalité ne pourrait pas mettre ce
montant à la disposition du contribuable? Lui, après cela, s'il
veut contester la différence, il le fera.
M. Bourbeau: En ce qui concerne les personnes qui vont être
délogées, il y avait deux façons de faire les choses: Ou
bien...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Alors, comme je !e disais, il y a deux façons
de procéder: soit par règlement de la ville, lequel
règlement aurait édicté des sommes fixes payables, ou
encore de la façon qui est maintenant prévue. La rédaction
originale aurait permis un paiement immédiat, mais peut-être
injuste à l'égard de certaines personnes qui auraient pu estimer
que, dans leur cas précis, les montants n'étaient pas suffisants.
La nouvelle rédaction de l'article 7 vise à donner plus de droits
aux individus en ce sens qu'il y aurait d'abord une négociation de
gré à gré entre la ville et les gens délogés
et s'il n'y avait pas entente, c'est la règle normale qui jouerait,
à savoir que les gens qui ne seraient pas satisfaits auraient des
recours normaux devant les tribunaux. Bien sûr, dans ce cas, c'est la
règle ordinaire de droit qui s'applique et les gens qui seraient
délogés devraient attendre le jugement du tribunal avant de
percevoir les montants.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Oui, M. le ministre. La ville peut, selon le paragraphe
2 de l'amendement, concernant la sécurité et la santé
publiques, faire des règlements pour protéger le public. Ces
règlements que la ville peut édicter pour interdire
l'accès, etc., sont-ils approuvés par le ministre de
l'Environnement ou par le ministre responsable de la protection civile ou bien
la ville est-elle clairement et nettement seule à réglementer
comme bon lui sied, quelle que soit la façon dont elle peut le faire? Ce
n'est pas que je ne fasse pas confiance à la ville, mais tout de
même.
M. Bourbeau: M. le Président, la réponse...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...c'est que le règlement qui est
prévu au deuxième paragraphe est un règlement ordinaire de
la ville qui ne requiert aucune autre approbation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, normalement je sais que les
villes ont toutes cette autonomie que je respecte beaucoup parce que je me bats
pour la souveraineté des gouvernements. Je suis très heureux que
vous soyez pour la souveraineté des gouvernements municipaux. Cependant,
dans un cas d'urgence comme celui-ci où des produits toxiques, etc.,
sont là, étant donné que la ville est prise avec un
montant fixe qui lui est versé, elle pourrait, à cause des
intérêts globaux de ses citoyens, faire des règlements pour
que cela lui coûte moins cher. Je la comprendrais au point d'une saine
administration. Mais ces règlements ne seraient pas valables pour
protéger vraiment les citoyens autour de ces produits dangereux. Alors,
sans être "antiville", je suis "proville", c'est pour vous éviter
des problèmes subséquents que j'aimerais que M. le ministre mette
dans la loi que ces règlements devraient être soumis au ministre
de l'Environnement ou au ministre responsable de la protection civile.
D'après moi, ce serait d'une grande importance pour protéger la
ville d'abord et les citoyens.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Blais: C'était déjà là, c'est
parce que vous l'enlevez. C'est pour cela que...
M. Bourbeau: Il s'agit ici uniquement d'un
règlement...
M. Blais: "Ce règlement requiert l'approbation du Bureau
de la protection civile." Je voulais vous demander de changer cela pour
inscrire: Le ministère responsable. Présentement, vous l'enlevez
complètement. Je crois que c'était de bon escient lorsque vous
avez écrit le premier jet de ce... On a eu vraiment le premier jet parce
qu'on le réécrit tout, ici, ce matin. Cette ligne de premier jet
était de bon aloi. Personnellement, j'avais juste un petit amendement
à lui faire; ce règlement requiert l'approbation du Bureau de la
protection civile du Québec. Je voulais le faire amender en disant: Le
ministre responsable, soit de l'Environnement, soit de la protection civile. Je
ne veux pas que cette ligne que vous aviez bien pensée au début
s'en aille, mais qu'elle soit un peu plus précise pour protéger
et les citoyens et la belle ville de La Salle.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le député de Terrebonne a fait son
discours en deux parties et entre les deux j'ai commencé à parler
et je me suis fait couper la parole. J'allais dire, avant que le
député ne me coupe la parole, que le règlement dont il est
question vise uniquement celui qui délimite un secteur et non pas
l'ensemble des règlements que la ville pourrait passer. Il s'agit de ce
règlement: "Aux fins du premier alinéa, la ville adopte un
règlement délimitant un secteur contigu aux immeubles." Il ne
s'agit pas de réinventer toute la problématique des lois
municipales. C'est un règlement qui est tout
à fait simple, qui délimite un secteur en disant: c'est
telle et telle rue. On pense que la ville est assez grande pour faire ce
règlement sans avoir à passer par toute la procédure du
Bureau de la protection civile. À des fins d'une meilleure
efficacité, on a pensé qu'il était
préférable d'enlever le paragraphe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: La réponse que vous me donnez... Avant que vous
ne m'interrompiez... Vous m'interrompez à votre tour.
M. Bourbeau: Je n'avais pas terminé ma phrase.
M. Blais: Je vous laisse aller. interrompez-moi!
M. Bourbeau: J'allais terminer ma phrase en disant que nous avons
enlevé le troisième paragraphe du texte original à la
demande même du Bureau de la protection civile, M. le
député.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Terrebonne. (12 heures)
M. Blais: Oui. M. le ministre vient de me dire qu'à la
demande même du Bureau de la protection civile vous avez enlevé
cette ligne. Personnellement, je le savais qu'il fallait l'enlever, mais juste
la fin de cette ligne: Ce règlement requiert l'approbation du bureau -
non - du ministre de l'Environnement ou du ministre responsable de la
protection, c'est l'un ou l'autre. C'est sûr que la municipalité
est assez grande pour faire ses règlements et je vous resers votre
argumentation contre ce à quoi vous voulez en venir. Vous dites: La
ville est assez grande pour faire ses propres règlements et ceci ne
regarde pas l'ensemble des règlements de la ville, mais juste le petit
morceau de territoire pour lequel elle devra faire un règlement nouveau.
Mais si cela regardait l'ensemble de la ville, d'abord, ce serait
épouvantable de passer cela dans une loi comme celle-là. C'est
sûr que cela ne regarde que ce petit morceau de terrain qui peut
être dangereux, mais c'est pour cela, vu qu'il peut être dangereux,
qu'il doit y avoir une autorité supérieure pour aider la ville
à ne pas avoir des poursuites par la suite. Si jamais la ville fait une
chose qui ne répond pas à la sécurité et qu'il y a
des gens qui sont blessés ou intoxiqués, eh! bien, ces
personnes-là reviendront contre la ville. La ville serait très
malheureuse qu'à cette commission parlementaire je n'aie pas
défendu sa position et que vous n'inscriviez pas dans le projet de loi
que le ministre de l'Environnement doit approuver ce règlement au plus
vite.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: Tout le monde est bien conscient que le
député a fait un effort louable et qu'il a tenté de
défendre les intérêts de la ville au maximum. On lui en
sait gré.
Le Président (M. Saint-Roch): Tel que convenu au
début de notre commission, il y avait un accord unanime pour
céder la parole au représentant de la ville de La Salle, sur les
articles 2, 7 et 8. Je cède maintenant la parole à M.
Hébert, concernant l'article 7.
M. Blais: Un petit point. Le ministre refuse-t-il cet amendement
comme étant impossible?
M. Bourbeau: On estime que, présentement, le projet de
loi, tel que rédigé, répond aux objectifs que nous
recherchons et que les parties sont suffisamment protégées par le
texte tel qu'il est rédigé maintenant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Juste un tout petit commentaire très bref. Je ne
veux pas m'éterniser et je veux absolument que ce projet urgent passe.
Je tiens à vous dire ici, concernant ce règlement que la ville
devra prendre, que j'ai confiance à la ville, mais qu'elle n'est pas
protégée s'il arrive quelque chose contre la
sécurité et la santé. D'ailleurs, vous avez un amendement
à amener pour la sécurité et la santé. Finalement,
les individus ne sont pas surprotégés, car on ne sait pas de
quelle façon le règlement sera fait. Je tiens à le
dire.
M. Bourbeau: Je prends note des remarques du
député, mais je ne vois pas en quoi l'approbation d'un ministre,
que ce soit le ministre de l'Environnement ou le ministre responsable de la
protection civile, pourrait protéger la ville davantage, parce que les
menaces qui pourraient planer et dont fait état le député
viendraient de tierces parties qui ne seraient pas plus impressionnées
par l'approbation d'un ministre que par un manque d'approbation.
M. Blais: Peut-être encore une minute, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Vous êtes bien gentil. Monsieur, vous avez
signé un protocole avec la ville de La Salle où vous lui
donnez
des obligations financières et ces obligations vont consister
à faire une clôture ou je ne sais quoi pour protéger les
gens. Il y a des dépenses à faire. Alors, la ville va faire un
règlement régissant ses dépenses pour assurer la
sécurité et la santé des gens. Donc, elle peut faire ce
règlement très très large pour que cela lui coûte
moins cher. C'est normal, c'est humain. Je comprendrais les gestionnaires de
trouver un règlement qui ferait que les dépenses seraient
minimisées. Mais ces dépenses minimisées
répondraient-elles à la sécurité des gens autour et
cela assurerait-il la ville si un incident ou un accident arrivait à cet
endroit? Les gens pourraient revenir contre la ville et en plus, si les gens
revenaient contre la ville, c'est qu'un citoyen aurait été non
protégé. C'est à cause de cela. J'aimerais que le ministre
de l'Environnement et le ministre responsable de la protection civile aient un
oeil sur cela pour que le règlement corresponde aux exigences minimales
d'une sécurité et d'une santé publiques qui me tiennent
à coeur. C'est tout ce que je voulais dire, mais c'est tout cela que je
voulais dire.
M. Bourbeau: M. le Président, le
député...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...est porté à dramatiser d'une
façon exagérée. Il va falloir corriger un peu ses propos.
Le député dit que le gouvernement a négocié une
entente avec la ville où on oblige la... On n'oblige pas la ville. Le
projet de loi dit que la ville est autorisée à clôturer.
Or, il y a une nuance très importante entre être autorisé
à faire quelque chose et être obligé à faire quelque
chose, d'une part.
M. Blais: Ils ne font pas de clôture.
M. Bourbeau: D'autre part, le règlement en question ne
détermine pas les dépenses. Il n'est pas question de
déterminer les dépenses, M. le Président. Alors, il
faudrait replacer les propos du député dans le contexte
même du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: Je pense qu'il faut souligner, quand le
député parle de l'entente qui existe entre la ville et le
gouvernement du Québec, concernant l'aide financière
apportée par le gouvernement par le projet de décret 42986, que
la ville de La Salle réalise le programme de restauration
conformément au projet décrit aux pages 74 et suivantes. Tout
cela décrit de façon très claire la manière dont
cela va se passer. Le programme de restauration se fait en fonction de
documents établis. C'est très clair, tout se fait en fonction de
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Hébert.
M. Hébert: M. le Président, dans le projet de loi
tel que présenté au départ à la page 5
apparaissaient les mots "auquel cas elle n'est pas tenue de verser une
indemnité". Je vois que ces mots-là sont disparus. Donc, pour la
clôture, on peut avoir également une indemnité
d'après ce que je peux voir. La ville aura peut-être une
indemnité à payer.
Je voudrais mentionner au ministre de l'Environnement et au ministre des
Affaires municipales que, conformément au décret 42986, les
indemnités que nous allons verser devront être conformes aux
critères du Bureau de la protection civile. J'imagine qu'à
l'intérieur de ces critères on a pensé aux
indemnités qui seront maintenant accordées, parce qu'au
début elles n'existaient pas. Je présume que dans les
critères du bureau on ajoutera certaines indemnités à
cause de ta clôture qu'on aura à poser. Quelles seront-elles? J'en
ai aucune idée. Est-ce que ce sera une personne qui n'aura pas
accès à sa propriété et qui nous poursuivra pour un
montant additionnel à l'indemnité prévue par la loi? Je ne
le sais pas, mais je voudrais qu'on prenne note que le Bureau de la protection
civile devra prévoir des critères d'indemnisation dans ces cas,
parce qu'on revient à cela. Cela n'existe pas actuellement. J'aimerais
que vous en preniez note.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais poser une question à Me
Hébert concernant ce qu'il vient de dire. Ce n'est pas dans la loi ce
que vous dites-là.
M. Hébert: C'est dans le décret. Dans le
décret, les indemnités que nous accordons doivent être
conformes aux critères du Bureau de la protection civile. Ici, c'est une
indemnité qui, à ma connaissance, ne fait pas partie actuellement
des critères, ces indemnités reliées à la
clôture. Qu'est-ce que cela sera? Je ne le sais pas, cela peut être
minime, cela peut être énorme. On ne pourra pas payer ces
indemnités tant que le bureau ne nous aura pas défini des
critères quant au paiement de ces indemnités. Au début, on
ne se posait pas la question parce que, suivant le premier texte du projet de
loi, on n'accordait pas d'indemnité dans ces cas-là.
Actuellement, il n'y a pas de critères prévus pour ces
cas-là, alors il faudra aviser le Bureau de la protection civile qui
devra mettre des critères.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: Une minute, s'il vous plaît, pour
vérifier quelque chose.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
revenir...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: En attendant de statuer sur cette question,
j'aimerais proposer un sous-amendement à l'article 7 qui se lirait comme
suit: L'article 7 du projet de loi 190, tel que proposé avec amendement
principal, est modifié par le remplacement, à la première
ligne du premier alinéa, des mots "protéger la santé
publique" par les mots "protéger la santé et assurer la
sécurité publiques".
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le sous-amendement est donc
adopté. On revient à l'amendement. M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: J'aimerais faire un autre amendement. Je voudrais
revenir à l'article 1 avec le consentement de l'Opposition.
M. Blais: Elle vous est toute acquise. M. Dufour: C'est
pour bonifier.
M. Bourbeau: C'est cela, pour bonifier. Un sous-amendement
à l'article 1 qui dirait ceci: L'article 1 du projet de loi 190,
déjà adopté avec amendement et sous-amendement, est
modifié de nouveau par l'addition, au premier alinéa,
après le mot "restauration" des mots "d'entreposage".
M. Dufour: Le mot "restauration" et le "et", est-ce qu'il saute?
Est-ce qu'il y aurait une virgule ou quelque chose?
M. Bourbeau: Alors, après le mot, "restauration", le mot
"d'entreposage", alors, virgule, puis "d'entreposage et d'enfouissement". C'est
un amendement introduit à la demande du ministère de
l'Environnement parce qu'effectivement il y aura une période
d'entreposage avant que les déchets ne soient enfouis dans le...
M. Blais: Oui, enfouis avant d'être entreposés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Bourbeau: Oui, dans la période de temps, avant que la
cellule ne soit construite sur le site de La Salle Coke, les déchets
vont être déposés sur le terrain et réenfouis, si je
peux dire, temporairement jusqu'à ce que la cellule soit prête
à les recevoir.
M. Blais: Excusez-moi. Ils vont être entreposés sur
le terrain de La Salle Coke, mais recouverts en surface, en attendant. Ce
geste-là va être ce que vous allez appeler de l'entreposage, avant
de l'enfouir.
M. Bourbeau: Exactement. M. Blais: Avant de l'enfouir.
M. Bourbeau: C'est cela. En attendant que...
M. Lincoln: Non, non, pas avant de l'enfouir. Avant que la
cellule sécuritaire soit construite sur le même terrain, ces
déchets seront transportés au terrain de La Salle Coke. Ils
seront déposés là et il y aura une tranchée de
creusée tout autour des terres contaminées. Ce sera recouvert
d'une enveloppe sécuritaire pendant toute la saison de l'hiver.
L'année prochaine, il y aura une cellule sécuritaire qui sera
construite. Tous ces contaminants vont être insérés dedans.
C'est cela le projet.
M. Blais: Insérés dans la cellule n'est-il pas
synonyme d'enfouis?
M. Lincoln: C'est mieux qu'enfouis. On n'enfouit pas cela sous la
terre. C'est une cellule qui est sur terre; c'est comme une espèce de...
Cela va être de cette forme-là, si la terre était
là. C'est comme une espèce de cellule sécuritaire comme un
oeuf. Alors, tous les contaminants vont être dessus. Ce sera par-dessus
le sol.
M. Blais: Ce sera à ras le sol et non pas en
profondeur.
M. Lincoln: Non. Cela ne sera pas en profondeur; cela va
être complètement étanche du bas. Cela va peut-être
être un peu dans le sol, mais toute la clé de l'affaire, c'est que
le plancher soit complètement étanche, autrement les contaminants
pourraient être encore déversés au sein de la nappe
phréatique. Ce sera comme une espèce de poche.
M. Blais: Avant de l'envoyer en arbitre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si je reprends le texte qu'on a devant nous, cela
touche surtout le déplacement de personnes. Cela me complique la vie.
J'essaie de relier tout cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, j'aimerais rappeler aux membres de ta commission que nous
avons rouvert, à ce moment-ci, l'article 1 et l'amendement
suggéré est à l'article 1.
M. Dufour: Oui, C'est de l'article 1 que je veux parler. Je vais
vous le relire et vous allez voir ce que je veux dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si j'ai bien compris les amendements et les
sous-amendements proposés, la ville peut, afin de protéger la
santé et assurer la sécurité publiques, déloger les
personnes résidant dans un secteur délimité,
conformément au deuxième alinéa, pendant une
période n'excédant pas la durée des travaux de
décontamination, de restauration, d'entreposage et d'enfouissement et
prendre des mesures pour y interdire l'accès.
Quand on parle...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ce n'est pas exact?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, je m'excuse, M. le
député de Jonquière, on a adopté un sous-amendement
à l'article 7. L'amendement de l'article 7 est suspendu. On a rouvert
l'article 1 et l'amendement de l'article 1 est en discussion à ce
moment-ci. Alors, cela concerne l'article 1.
M. Lincoln: Est-ce que vous pouvez relire cela pour être
sûr?
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, à l'article 1,
tel que rouvert, cela se lirait comme ceci: L'article 1 du projet de loi 190,
déjà adopté avec amendement et sous-amendement, est
modifié de nouveau par l'addition, au premier alinéa,
après le mot "restauration" des mots "d'entreposage".
M. Lincoln: Est-ce qu'on peut?
M. Dufour: Et l'enfouissement n'est pas là-dedans?
M. Lincoln: Non, il n'y a pas d'enfouissement.
M. Dufour: Je ne le sais pas. J'ai pris ce que M. le ministre m'a
dit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: Je vais vous relire l'article au complet, tel qu'il
sera avec les amendements et les deux sous-amendements. Cela va?
M. Dufour: Comme il devrait. (12 h 15)
M. Bourbeau: Cela sera: "La ville est autorisée à
exécuter sur les immeubles décrits en annexe les travaux de
décontamination, de restauration, d'entreposage et d'enfouissement
requis pour protéger la santé et assurer la
sécurité publiques. "À cette fin, la ville est
autorisée à acquérir, de gré à gré ou
par expropriation, ces immeubles et les servitudes nécessaires à
l'exécution de ces travaux."
Finalement, le troisième alinéa: "Elle peut aussi
exécuter ces travaux sur un tel immeuble même si elle ne
l'acquiert pas. Elle doit obtenir dans ce cas le consentement du
propriétaire." C'est le texte final de l'article 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Blais: Théoriquement, c'est très drôle. Si
on regarde la phraséologie: "La ville est autorisée à
exécuter sur les immeubles décrits en annexe les travaux de
décontamination, de restauration, d'entreposage..." La ville est
autorisée - c'est effrayant, la phraséologie - à
exécuter sur des immeubles les travaux d'entreprosage, d'enfouissement;
sur des immeublesl
M. Lincoln: Les immeubles: cela inclut la terre.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est que le
député ne sait pas qu'en droit...
M. Blais: La phraséologie, je vous jure que...
M. Bourbeau: ...un immeuble, c'est autant un terrain qu'une
bâtisse. Évidemment, cela s'applique à des terrains.
M. Lincoln: Je pense que c'est tout à fait normal pour
permettre l'entreposage temporaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 1? Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Lincoln: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1
rouvert, adopté, amendé est adopté?
M. Blais: Et refermé. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons maintenant
à l'amendement de l'article 7.
M. Lincoln: J'aurais voulu, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement, est-ce que cela concerne l'article 7 ou son
sous-amendement?
M. Lincoln: L'article 7.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: J'aurais voulu parler des remarques faites par le
procureur de la ville de La Salie. Je pense que vous vous référez
à la page 4 du décret, aux articles 3 et 4. Il me semble que les
critères auxquels on se réfère se rapportent très
spécifiquement à certaines choses. On dit: que la ville de La
Salle obtienne des propriétaires des terrains et bâtiments
situés à l'intérieur de la zone contaminée tous les
droits nécessaires à la réalisation du programme de
restauration et que les indemnités versées à l'acquis de
ces droits - ils sont très spécifiques - soient conformes aux
critères du Bureau de la protection civile. À l'article 4, on
dit: que la ville obtienne des propriétaires occupants à
l'intérieur du périmètre... à l'acquis de ces
droits soient conformes... C'est quelque chose de très
spécifique.
J'aimerais être situé. Vous dites qu'il faudrait qu'on
fasse quelque chose spécifiquement concernant la clôture?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Hébert.
M. Hébert: Dans les indemnités qui devront
être versées, puisqu'on enlève maintenant cette phrase, il
devra être prévu dans les critères du Bureau de la
protection civile des sommes pour l'installation de cette clôture. Ce
n'était pas prévu auparavant, il n'y avait absolument rien de
prévu. On ne prévoit des indemnités que pour
déloger des personnes, pour le transport, etc., mais pour imposer la
clôture et des indemnités qui en découleraient, on n'a
rien.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: La différence, M. Hébert, n'est pas
celle-là. Dans le cas des indemnités pour l'intérieur de
la zone, ce sont des indemnités automatiques dont on parle, tandis que
pour la clôture ce sont des indemnités possibles. C'est cela, la
grande nuance. On dit dans la loi que pour la clôture il est possible
qu'il y ait une indemnité et il est possible qu'il n'y en ait pas du
tout, tandis qu'on parlait de choses très spécifiques. Dès
qu'une maison avait été identifiée, des indemnités
devaient être versées, il fallait qu'il y ait des critères.
Pour la clôture, comment peut-on fixer des indemnités quand c'est
seulement une possibilité? Il est aussi possible qu'il n'y en ait pas du
tout. Est-ce que ce n'est pas là la nuance?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Hébert.
M. Hébert: Pour autant qu'on nous garantisse que ces
indemnités seront payées par le bureau, à ce
moment-là. Il n'y a pas de critère et on ne peut payer que
suivant des critères. S'il n'y a pas de critère, on rie peut pas
payer. Est-ce que ce sera la ville qui paiera à même ses propres
revenus?
M. Lincoln: Dans le cas des indemnités pour les maisons,
il y a des critères. Présentement, les indemnités sont
faites, c'est payé au sein de l'enveloppe globale qui a
été votée pour le projet de restauration, n'est-ce pas?
J'ai envie d'être bien situé, qu'est-ce que vous me demandez?
M. Hébert: Ces indemnités additionnelles qu'on
accorde maintenant par la loi, puisque l'on raye cette phrase, est-ce que ces
indemnités additionnelles seront absorbées par le Bureau de la
protection civile ou par la ville elle-même? Dans les négociations
que nous avons eues il y a quelques mois, il n'était pas question
d'avoir d'indemnités à cet endroit pour la pose d'une
clôture. Cela peut être minime, cela peut être beaucoup, je
n'ai aucune idée.
M. Lincoln: Lorsque nous avons négocié, c'est
sûr qu'on a parlé spécifiquement des maisons parce qu'il
était certain qu'on parlerait des maisons. On n'a parlé de rien
d'autre pour des raisons tout à fait valables, qu'on ne va pas aller
songer à toutes les indemnités possibles qui pourraient se
loger... Vous pouvez dire qu'un propriétaire quelconque dans la zone
pourrait demander une indemnité, selon toutes les lois du Québec,
pour, par exemple, faire repeindre une maison qui est dans notre quartier.
C'est sûr que cela n'est pas une partie intégrante du
projet de restauration que les indemnités accessoires.
Présentement, ce qu'on veut reconnaître, c'est que c'est possible
que cela arrive. Je ne pense pas qu'on puisse s'engager, en aucune
façon, en disant: Il y aura de l'argent au Bureau de la protection
civile pour aller payer ces choses.
M. Hébert: Actuellement, dans le paragraphe 4 è la
page 4 du décret, on dit qu'il faut, à l'intérieur du
périmètre de protection - c'est ce dont on parle à
l'article 7 ici - obtenir tous les droits et que les indemnités
versées à l'acquis de ces droits - le droit d'avoir une
clôture à l'intérieur, sur un terrrain en particulier, il
va falloir sûrement obtenir un droit, ou le droit on l'obtient
directement dans la loi -soient conformes aux critères du Bureau de la
protection civile. Cela voudrait dire que, si une indemnité est
réclamée, nous nous retournons vers le bureau et je
présume que le bureau aura des critères pour accepter ou non ces
indemnités. On ne les a pas toutes prévues, évidemment.
C'est un texte complètement nouveau.
M. Lincoln: Dans le cas des critères, vous ne voulez pas
dire que ce serait le bureau qui paierait s'il y avait des critères.
Est-ce cela que vous voulez dire?
M. Hébert: Actuellement, c'est le bureau qui paie. Tout
est payé par le bureau suivant ses critères.
M. Lincoln: Au sein de l'enveloppe votée.
M. Hébert: Toujours au sein de l'enveloppe votée,
M. le ministre, c'est évident.
M. Lincoln: Oui. À ce moment, on ne parle pas de sommes
additionnelles.
M. Hébert: Pas du tout. Je présume que le bureau,
étant donné qu'on accorde ce droit maintenant, a
déjà des sommes prévues pour accorder ces droits, pour
payer ces indemnités parce qu'on ne les avait pas prévues au
début. Je présume que vous les avez prévues puisque vous
accordez le droit de donner des indemnités maintenant.
M. Lincoln: D'abord, malheureusement, je ne représente pas
le Bureau de la protection civile, c'est sûr. Je ne peux pas vous donner
des réponses catégoriques sur des choses dont je ne suis pas
responsable. En même temps, il me semble que, de toute façon, le
décret a été très clair, cela va aller
jusqu'à une contribution du gouvernement de 7 000 000 $ incluant les 500
000 $ qui ont déjà été versés en 1985.
C'est cela, la participation gouvernementale. Si, au sein de cela, il y
a des indemnités pour la clôture ou autre chose, ce pourrait
être la peinture d'une maison ou quoi que ce soit, tant que ce sera dans
ce cadre, cela va être admis. Si ce n'était pas dans ce cadre,
tout ce que je peux vous dire, pour toutes les sommes additionnelles, il
faudrait qu'il y ait un nouveau décret. Il faudrait qu'il y ait une
nouvelle demande au Conseil du trésor. Maintenant, ce n'est pas du tout
le cas. Il faut être tout à fait clair que c'est ainsi.
M. Hébert: Je voudrais souligner, tandis qu'on est ici en
commission parlementaire, qu'il se peut que, à cause de cet article, il
y ait des sommes supplémentaires qu'il faudra prévoir.
M. Lincoln: Pour le moment, afin d'être tout à fait
clair là-dessus, il n'est pas du tout question de rouvrir la chose. Il
faudrait que ce soit quelque chose de tout à fait séparé.
Si la ville de La Salle faisait une requête, naturellement, cela va
être considéré d'une façon ou d'une autre. Tout ce
que je peux vous dire, pour le moment, c'est qu'il n'est pas du tout question
de rouvrir le décret. On se situe au sein du décret, au sein de
la somme globale et, pour la question de critères, on va passer vos
demandes au Bureau de la protection civile.
M. Hébert: C'est pour vous sensibiliser, M. le ministre,
qu'à chaque fois qu'on accorde un droit ici il y a une
conséquence financière au bout. On va y revenir d'ailleurs
à l'article 8. À l'article 8, il y a une très lourde
conséquence, j'en discuterai tantôt. Les articles 7 et 8...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Hébert, si vous me
le permettez, nous allons revenir à l'amendement de l'article 7. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'amendement sous-amendé de
l'article 7 est adopté?
Une voix: L'amendement? Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 7 amendé est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 8. J'attire l'attention des membres de la commission
à savoir qu'il y a un amendement à l'article 8.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 8 asssurait
à la ville de La Salle une immunité judiciaire dans le cours de
l'exécution des travaux. L'amendement que nous apportons est le suivant:
Le projet de loi 190 est modifié par la suppression de l'article 8.
Cette suppression, comme la modification apportée au cinquième
alinéa de l'article 7, assure aux citoyens que leurs recours en dommages
et intérêts sont protégés.
M. Blais: ...tantôt.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Je n'ai pas de question pour le moment. Si les gens de
la ville voulaient répondre, j'aimerais avoir leur opinion, savoir ce
qu'ils peuvent nous dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Hébert.
M. Hébert: Lorsque le projet de loi a été
présenté, vous remarquez qu'il n'y avait, à ce
moment-là, aucune action qui pouvait être intentée contre
la ville, à la suite des travaux qui étaient faits suivant les
règles de l'art. D'abord, on sait très bien que c'est un vieux
dépotoir de 1950. À l'époque, on pourrait peut-être
dire que la ville était la seule responsable de ce dépotoir. Ce
n'est pas exact. Le ministère de la Santé à
l'époque, comme vous le savez, faisait des décrets pour
l'enfouissement sanitaire. Les règles pour l'enfouissement sanitaire ont
toujours été respectées, mais, à cette
époque, pas plus le ministre de la Santé que la ville ne se
préoccupaient des déchets toxiques. C'est nouveau et, comme
plusieurs d'entre vous l'avez mentionné tantôt, c'est une
première au Québec, actuellement.
Je vous rappelle qu'on agit de façon urgente. On s'inspire de la
loi sur les mesures d'urgence. En vertu de cette loi, lorsqu'on l'applique, il
n'y a pas de recours qui sont prévus. Alors qu'ici on tentait au
départ d'appliquer le même principe, là on permet des
recours. Quels seront-ils? Je n'en ai aucune idée. Est-ce qu'une
personne passant sur la rue, parce qu'elle a ressenti quelque chose, va
poursuivre la ville parce qu'elle va avoir le cancer dans vingt ans? Je n'en ai
aucune idée. Est-ce que les gens vont se plaindre qu'il y a des odeurs
et que cela a fait - je ne sais trop - que la sauce à spaghetti a
tourné, etc? J'exagère peut-être, mais il peut y avoir une
foule d'actions parce qu'on ne sait pas, c'est la première fois que
cette chose se fait.
Je pense bien que la ville n'a pas d'objection à ce que cet
article disparaisse. Vous comprendrez que, si elle le laisse passer ainsi, elle
assume une très lourde responsabilité pour l'avenir. Je pense
qu'elle ne doit pas être seule à accepter cette
responsabilité. Aussi, je pense que si le gouvernement du Québec
prenait fait et cause pour la ville dans ces actions ou devenait conjointement
responsable, avec la ville, de toute action intentée en raison de
l'exécution de ces travaux, à ce moment-là je n'aurais pas
d'objection. Mais laisser le lourd fardeau à la ville en
éliminant cet article, je crois que c'est très large. C'est
très très large. Il n'y a rien de prévu, à ma
connaissance, dans le décret actuel concernant les actions possibles qui
pourraient être intentées à la suite de ces travaux.
On parle de travaux suivant les règles de l'art. Qu'est-ce que
c'est "les règles de l'art" dans ces travaux? Évidemment, il
faudra les déterminer. Je dois vous dire que les tests
préliminaires ont été faits par le gouvernement. Les plans
et les études sont approuvés par le gouvernement. La surveillance
des normes est approuvée par le gouvernement. La surveillance des
travaux sera faite en partie par le gouvernement. Le gouvernement
émettra un certificat de conformité, à la fin. Le
gouvernement émet toutes les normes concernant les indemnités. Je
pense que si une action était prise contre la ville le gouvernement
devrait également participer. Si on enlève cet article 8, le
gouvernement devrait participer dans le cas où des poursuites seraient
prises à la suite de ces travaux. C'est un cas unique. On commence
à le faire au Québec et, à ce moment-là, je pense
que c'est une responsabilité, non pas de la ville seule, mais c'est une
responsabilité collective du Québec. (12 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): À ce moment-ci,
j'attire maintenant l'attention des membres de la commission qu'il est 12 h 30.
J'aurais besoin d'un consentement pour reprendre le temps perdu de quinze
minutes et déterminer aussi la durée de nos travaux, sinon nous
serons obligés de retourner au leader. On a quinze minutes qu'on peut
reprendre immédiatement.
Des voix: Consentement.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on peut se fixer un maximum de quinze
minutes?
Le Président (M. Saint-Roch): On a quinze minutes à
reprendre. Il nous reste présentement les articles 8, 8.1 et 8.2.
M. Blais: On peut terminer le plus vite qu'on pourra, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): Il y a consentement?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous continuons les travaux.
M. le ministre.
M. Bourbeau: Je comprends les préoccupations du procureur
de la ville de La Salle, mais je pense bien qu'à ce stade-ci on n'est
pas en mesure d'accéder à sa demande. Maintenant, ce sont des
malheurs appréhendés et non pas des malheurs réels
auxquels on réfère, des poursuites appréhendées.
Si, éventuellement, de telles poursuites surviennent,
premièrement, il n'est pas dit que ce sont des poursuites qui
iraient
dans le sens de faire condamner la ville. Il est possible que la ville
soit exonérée lors de ces poursuites-là, mais, si jamais
il arrivait que la ville subisse des préjudices graves, il serait
toujours possible pour la ville d'appeler le gouvernement en garantie dans les
actions ou de faire appel au gouvernement. À ce moment-là, on
jugera de la question lorsqu'elle se posera.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, personnellement, je ne crois
pas qu'il soit normal que la ville de La Salle soit responsable de cela. Mais
cela ouvre la porte au décret que vous avez signé avant. Au tout
début, j'aurais voulu avoir certaines explications que la ville s'est
refusée à me donner et que eux, ne voulaient pas me donner non
plus.
Cependant, je ne peux pas croire que la ville vive avec cette
responsabilité pendant 10, 15, 20, 30 ans. On ne le sait pas. Les
conséquences sont graves pour une responsabilité comme
celle-là. J'ai l'impression que la ville devrait insister ici. Je n'ai
pas à vous dicter votre conduite. La ville devrait insister ici pour
avoir des responsables, et c'est le ministère de l'Environnement qui
devrait être le responsable des conséquences à venir. Mais
dans votre décret, dont je ne peux pas parler parce qu'on me dit que
c'est hors contexte, mais dont, des deux côtés, vous parlez
abondamment, c'est dans le décret que cela devrait être
indiqué et ça ne l'est pas. Dans la loi, on vient vous ajouter
des charges en plus de la somme de 1 800 000 $ que vous avez à endosser
et on ne sait pas quels seront les coûts et combien vous vendrez de
terrains pour répondre à cela. On vous donne la
responsabilité dans les décennies à venir de toute
conséquence des travaux qui seront effectués, quels qu'ils
soient. Vous exagériez à peine quand vous avez dit tantôt:
Faire tourner la sauce à spaghetti. Je sais que c'est une figure, mais
elle est là et elle dit ce qu'elle a à dire. Vous allez vivre
avec. Je trouve que, dans l'article 8 ici, il faut qu'il y ait des
responsables, mais c'est le ministère de l'Environnement qui devrait
l'être, peut-être conjointement avec la ville sur certains points,
mais certainement ne pas laisser la ville seule dans cette
responsabilité. Je suis contre cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle... Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'amendement à l'article 8? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je ne voudrais pas passer sous silence au moins le
plaidoyer que Me Hébert a fait concernant la question de la
responsabilité pour tous ces travaux-là. Je pense qu'on a un
projet de loi devant nous qui est fait avec beaucoup de rigueur. On a
apporté beaucoup d'amendements. Le ministère de l'Environnement
est directement impliqué. Il y a des sommes d'argent importantes
d'impliquées. Il y a des gens sérieux qui ont travaillé
à ce dossier-là. On prend toutes les mesures de
sécurité possibles et imaginables. Puis, après tout cela,
on laisse encore une responsabilité sur le dos de la
municipalité, mais s'il y avait quelque chose, éventuellement...
Le ministre des Affaires municipales va me dire: C'est éventuel, c'est
une hypothèse. L'hypothèse demeure tout de même. Même
si c'est une hypothèse, un acheteur éventuel, un acheteur
potentiel pourrait, à partir de cela, dire: Écoutez un peu, ce
n'est pas tout à fait clair, ce n'est pas tout à fait correct
cette affaire-là. Il y a des points qui sont en suspens.
Je me dis, si le gouvernement veut engager la responsabilité de
la municipalité, qu'il faudrait qu'il engage aussi la sienne ou que les
deux s'en déchargent complètement. On n'a pas bien le choix
là-dedans. Sans cela, c'est, sous le couvert d'une loi, dire: On se lave
les mains de tout ce qui s'est passé. Si le gouvernement a cru bon de
s'impliquer fortement, financièrement aussi, avec tous ses services, ou
bien on croit à ce que l'on fait ou bien on n'y croît pas. S'il y
a une responsabilité, elle doit être partagée par les deux
côtés. S'il n'y a pas de responsabilité, il n'y en a pour
personne. Mais qu'on ne laisse pas cela en plan, en disant que c'est une
hypothèse. Pour moi, ce n'est pas une hypothèse, c'est un fait.
Si c'était une hypothèse, on devrait forcément en
disposer, et rapidement. Il me semble qu'il y a un point sérieux qui est
soulevé par le procureur de la ville de La Salle, et je me mets dans
l'esprit des administrateurs de la municipalité qui vont vivre avec
cette chose-là. Cela pourrait les déranger. Cela le pourrait
même au point de vue de leur crédit. Il y a des terrains assez
importants qui sont impliqués là-dedans et il y a beaucoup de
citoyens en même temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 8? M. le ministre des
Affaires municipales.
M. Bourbeau: M. le Président, avec le consentement de
l'Opposition, on va suspendre pour l'instant l'article 8. On va passer aux
autres et on reviendra après à l'article 8.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'avise les membres de la
commission que nous avons reçu des modifications à la lot 19Q,
soit les articles 8.1 et 8.2.
M. Lincoln: Alors, tout cela est suspendu?
M. Blais: Suspendu.
Le Président (M. Saint-Roch): J'avais compris qu'on
pouvait adopter les articles 8.1 et 8.2.
M. Bourbeau: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 8.1 a pour but de
permettre que les immeubles déjà acquis par la ville puissent
être revendus, conformément à l'article 4. On adopte
l'article 8.1 en premier lieu et l'article 8.2 ensuite.
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Est-ce que cela va pour l'article 8.1?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
questions sur l'article 8.1? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ces bureaux d'enregistrement ne sont pas abolis, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Non. À ma connaissance, non. C'est le bureau
d'enregistrement à Montréal. Il est encore là.
M. Dufour: C'est pour faire plaisir à mon
collègue.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 8.1?
M. Dufour: Non, cela va. Mais j'aurai seulement une information
à demander.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a effectivement des immeubles qui ont
été acquis avant l'entrée en vigueur de la loi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: Oui, il y en a.
M. Lincoln: Plusieurs.
M. Dufour: Qu'est-ce que cela veut dire, plusieurs?
M. Lincoln: Il y en a cinq ou six sur quatorze.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais continuer, toujours dans mon
raisonnement peut-être cartésien? "Toute acquisition faite par la
ville avant l'entrée en vigueur de la présente loi d'un immeuble
décrit..." Est-ce que le singulier implique le pluriel? Oui. Si Me
Hébert dit que c'est correct, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le nouvel article 8.1?
M. Bourbeau: Non. Une voix: Non.
M. Blais: Sauf que c'est un pluriel singulier.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le nouvel article
8.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 8.2?
M. Bourbeau: Si vous le voulez bien, je vais lire l'article 8.2.
"Sous réserve de l'article 2, la Loi sur l'expropriation (Lois refondues
du Québec, chapitre E-24) s'applique aux expropriations faites en vertu
de la présente loi." Cette insertion vise à assurer que la Loi
sur l'expropriation s'applique à la présente loi, sauf les
dispositions spéciales prévues à l'article 2.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: J'aimerais également apporter un
sous-amendement à l'article 8.2, pendant qu'on y est, qui dit ceci:
L'article 8.2 du projet de loi 190 proposé par un amendement - celui
dont je viens de parler -est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Toutefois - c'est un deuxième paragraphe
à l'article 8.2 - le deuxième alinéa de l'article 53.11 de
la Loi sur l'expropriation s'applique aux indemnités provisionnelles
visées à l'article 2."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce
qu'il y a des interventions sur...
M. Dufour: Il faudrait peut-être le relire parce qu'on n'a
pas de sténo. Il faudrait peut-être répéter...
M. Bourbeau: Je vais vous relire l'ensemble de l'article 8.2. Il
y a deux paragraphes. Premier paragraphe: "Sous réserve...
M. Dufour: Il n'y a pas de changement. (12 h 45)
M. Bourbeau: "Sous réserve de Particle 2, la Loi sur
l'expropriation (Lois refondues du Québec, chapitre E-24) s'applique aux
expropriations faites en vertu de la présente loi. "Toutefois, le
deuxième alinéa de l'article 53.11 de la Loi sur l'expropriation
s'applique aux indemnités provisionnelles visées à
l'article 2." Voilà qui est clair.
M. Dufour: Excepté que, si je vous faisais une
dictée à la vitesse que vous nous la donnez, je vous mettrais au
défi de me suivre. Non seulement vous nous donnez des papillons qui sont
substantiels - c'est plus que le projet de loi que vous nous avez
proposé - en plus, vous faites une lecture tellement rapide que, si vous
avez compris, il va falloir qu'on dise qu'on a compris nous aussi. Je n'ai pas
compris et je ne suis pas capable d'écrire à la vitesse que vous
lisez.
M. Bourbeau: M. le député, je sympathise beaucoup
avec vous. Remarquez que nous avons été dans la même
position que vous pendant quatre ans...
M. Dufour: Oui, mais je voudrais...
M. Bourbeau: ...et que nous avons subi le même traitement
pendant quatre ans.
M. Blais: J'invoque le règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blais: Je ne voudrais pas, pour aucune considération,
qu'on m'amène encore aujourd'hui certaines choses qui sont
arrivées précédemment.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bourbeau: Autres temps, autres moeurs.
M. Blais: C'est vous qui êtes au pouvoir, prenez vos
responsabilités. S'il y a des accusations à faire, c'est à
vous qu'elles s'adressent et non pas à nous.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blais: Je n'endurerai plus de choses comme cela, pas du tout.
Je n'endurerai plus cela.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blais: Un point, c'est tout, je n'endure plus.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blais: Merci, je n'endure plus.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
sous-amendement... Est-ce qu'il y a des interventions au sous-amendement de
l'article 8.2?
M. Bourbeau: M. le Président, sur le sous-amendement, je
peux dire un mot?
Le Président (M. Saint-Roch): Sur le sous-amendement, oui,
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Terrebonne a eu la parole sur l'article 8.2. Je veux simplement dire, M. le
Président, que le spectacle que vient de donner le député
de Terrebonne ne nous impressionne guère. Nous avons agi avec toute la
bonne foi que nous pouvions dans les circonstances. C'est un projet de loi qui
est complexe, où il y a des développements qui se sont produits
à chaque jour et, je dirais même, à chaque minute, au cours
des 24 dernières heures. Cela a fait en sorte que la machine
gouvernementale a été obligée de s'adapter à un
rythme étonnant, je dois le dire, et en aucune façon nous ne
tentons ici de bousculer l'Opposition. Au contraire, nous prenons tout le temps
qu'il faut. J'ai souligné que ce n'était pas la première
fois dans l'histoire parlementaire qu'une situation comme celle-là se
produisait. Cela s'est produit à de nombreuses reprises sous l'ancien
gouvernement et le député de Terrebonne peut faire toutes les
colères qu'il veut, M. le Président, cela ne nous fera pas
changer notre façon de procéder et, surtout, cela ne nous
impressionne pas.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
questions au sous-amendement?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
Une voix: Non, non.
M. Dufour: Pour répondre au ministre des Affaires
municipales, je ne me sens pas lié du tout avec ce qu'il faisait avant.
Il y a eu des élections le 2 décembre et on se le fait rappeler
à toutes les 35 minutes ou à tous les quarts de minute. S'il y a
eu des élections, c'est parce qu'il devait avoir des changements. Ce
même gouvernement nous adit...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière...
M. Dufour: ...qu'il ne légiférerait pas, on a un
pouce et demi de petits projets de loi. Je pense...
M. Paradis (Matapédia): J'invoque le règlement, M.
le Président.
M. Dufour: C'est cela, lorsque cela vous fatigue, vous invoquez
le règlement, vous êtes juste bons là-dedans.
Répondez donc de ce que vous faites, prenez donc vos
responsabilités. Je vous le dis: Je n'accepterai pas de me faire
répondre n'importe quoi.
Le Président (M. Saint-Roch)! Â l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Il me semble qu'on a essayé depuis le matin, M.
le Président... Je rappelle que - et cela depuis ce matin - on a
travaillé sérieusement. Je n'ai pas monté sur mes chevaux,
je n'ai pas attaqué personne. J'ai posé des questions et je dis
que c'est trop vite pour mon entendement.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! J'aimerais attirer l'attention des membres de la commission sur le
fait que nous avons eu des discussions nombreuses cet avant-midi. Or, on arrive
à la fin du projet de loi. J'aimerais continuer à recevoir la
collaboration des deux côtés.
Cela étant dit, est-ce que nous pouvons revenir au
sous-amendement de l'article 8.2, s'il vous plaît?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
sous-amendement de l'article 8.2 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Dufour: Cela répondait à...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8.2
sous-amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelle maintenant
l'article 8 qui était demeuré en suspens.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais retirer le
papillon que nous avions introduit en ce qui concerne l'article 8 et
présenter un amendement à l'article 8 tel qu'il apparaissait
originalement.
Alors, l'article 8 du projet de loi 190 est modifié par la
suppression, à la fin, des mots "ou en raison de l'application du
règlement adopté en vertu de l'article 7." C'est donc dire que,
si cet amendement est adopté, on revient au texte original et que
l'article 8 se lirait comme suit: "Aucune action ne peut être
intentée en raison de l'exécution, selon les règles de
l'art, des travaux prévus à l'article 1 ou des
conséquences qui en résultent."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'amendement de l'article 8?
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: C'est une grosse couleuvre, M. le Président.
C'est beau, mais c'est un boa. "Aucune action ne peut être
intentée en raison de l'exécution, selon les règles de
l'art, des travaux prévus à l'article 1..." C'est impossible. On
ne peut pas accepter cela. Il faut qu'il y ait quelqu'un de responsable de
façon sociale, de façon civile pour des erreurs que les
générations passées ont faites. Il faut qu'il y ait
quelqu'un et ce quelqu'un, c'est le gouvernement du Québec. Que
voulez-vous? Peut-être un peu avec la ville, mais tout donner à la
ville comme responsabilité ou tout lui enlever ou ne mettre personne
responsable, non. C'est, d'après moi, inacceptable, complètement
inacceptable.
Il y a des gens qui ont des propos tranchants ici. C'est inacceptable
que des gens subissent des torts et qu'on dise qu'il n'y a aucune poursuite,
c'est impossible. Je ne sais pas quelle explication vous pouvez donner à
cela pour justifier un tel article.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: C'est une situation qui est analogue à une
catastrophe, ou les cas de protection civile... On peut l'assimiler à un
déluge, à un tremblement de terre, à une situation
semblable.
M. Blais: L'arrivée des libéraux au
pouvoir.
M. Bourbeau: Si vous voulez. Dans les circonstances, on est
d'accord pour faire en sorte de traiter ce cas comme un cas tout à fait
spécial qui est différent des cas normaux où
l'intérêt public exige qu'on ait recours à des mesures
d'exception.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'amendement de l'article 8? Est-ce que l'amendement de
l'article 8 est adopté?
M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
Est-ce que l'article 8 tel qu'amendé est adopté?
M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté tel
qu'amendé sur division. J'appelle maintenant l'article 9.
M. Blais: N'y a-t~il pas "nonobstant"? Pourtant, il y a des
droits de brimés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Blais: M. le Président, les corrections sur le
préambule, est-ce... Je crois qu'on a dépassé notre
temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que je peux avoir le
consentement des membres de cette Assemblée pour continuer? Nous avons
les annexes et finalement tous les préambules. M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: Très brièvement. J'aimerais poser la
question suivante: Dans l'esprit de cette loi, supposons qu'un exproprié
est sur une ligne et qu'il a une partie de sa maison, la cuisine ou le garage,
qui serait enlevée; la ville ne voudrait pas, dans l'esprit, exproprier
cette maison mais voudrait ne remplacer que cette partie sans
l'acquérir, mais le propriétaire ne voudrait pas, alors que, dans
l'esprit, il faut toujours que le propriétaire veuille. Si un cas comme
celui-là se présentait, quelle serait la solution que ce projet
de loi donne à la ville? J'ai l'impression qu'il n'y en a pas, parce
qu'on dit, à l'article 1 redéfini: Elle doit obtenir dans ce cas
le consentement du propriétaire. Si le propriétaire dit non -
vous comprenez bien quel cas je vous pose - la ville ne peut pas faire les
travaux. Quelle est la solution que ce projet de loi donne à la ville
ou...
M. Bourbeau: S'ils ne s'entendent pas, à ce
moment-là, la ville procède par expropriation et le Tribunal
d'expropriation fixe l'indemnité.
M. Blais: Un instant, ce n'est pas cela que j'ai dit. Dans ce
cas-là, je ne vous demanderais rien. Le paragraphe 2 de l'article 1:
Elle peut aussi exécuter ces travaux sur un tel immeuble même si
elle ne l'acquiert pas. La ville ne désire pas acquérir un
immeuble, d'accord? Mais il y a des travaux à faire parce qu'il y a une
partie de bâtisse visée par la décontamination. Le
propriétaire ne veut pas que vous touchiez à sa maison et la
ville ne veut pas l'acquérir. On est dans un vide ou quoi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Lincoln: Je pense qu'on est en train de parler de choses
hypothétiques parce que le plan de restauration est tellement:
précis que, lorsqu'on parle d'un immeuble dans ce sens, c'est là
où la clôture va aller. Tout cela a été
délimité de façon précise, au pouce près.
Alors, il n'y a pas de cas où, par exemple, on va prendre une maison et
on va aller couper...
M. Blais: J'en ai un ici. M. Lincoln: Pardon?
M. Blais: Voulez-vous que quelqu'un le dise? J'en ai un ici.
M. Lincoln: Avez-vous coupé son garage?
M. Blais: Il y en a un ici.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: La réponse est simple. Si le
propriétaire ne donne pas son consentement, la ville ne peut pas
procéder. La seule chose qu'elle peut faire dans ce cas, c'est
exproprier.
M. Blais: La ville ne peut pas...
M. Bourbeau: Si le propriétaire ne donne pas son
consentement, la ville ne peut pas faire les travaux sans exproprier.
M. Blais: D'accord, c'est la solution. C'est cela qui est la
réponse. Alors, si quelqu'un...
M. Bourbeau: C'est ce que je tente de dire au
député depuis le début.
M. Blais: Ah non! Pas du tout. Vous me répondez là,
je vous en sais gré et je vous
en remercie.
M. Bourbeau: J'essayais de vous le dire avant, mais vous parlez
toujours.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blais Un instant, s'il vous plaît! Alors, si quelqu'un
avait une partie de sa maison qui devrait être démolie pour faire
des travaux mais que la ville voudrait reconstruire après, il n'a pas
à être exproprié si le propriétaire dit non. Il dit:
Je veux être exproprié et la loi lui donne raison. C'est
exactement ce que vous dites ici.
M. Bourbeau: C'est exact.
M. Blais: Merci beaucoup, c'est ce que je voulais savoir.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant...
M. Blais: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'aurais aimé entendre le représentant
des citoyens au sujet de l'article où on dit: Il n'y a plus de recours
contre la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Écoutez...
M. Dufour: C'est sûr qu'on a dépassé, on a
dépassé pour tout le monde. C'est facile, il n'y a qu'un point,
peut-être, qu'ils ont soulevé.
M. Lincoln: M. le Président, vous savez...
Le Président (M- Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
ministre...
M. Lincoln: ...j'avais accepté un rendez-vous en
prévoyant finir à 12 h 30. Il est 13 heures maintenant. Je suis
déjà une demi-heure en retard à mon rendez-vous. Je trouve
ce genre de questions bien importantes, mais, si on avait commencé avec
ces discussions, d'accord, mais là je ne sais pas. Si on n'est pas ici
pour pouvoir apporter notre point de vue, il me semble que cela va être
une discussion. Je ne veux pas retarder plus longtemps. D'ailleurs, on a
déjà...
M. Bourbeau: On ouvre une discussion.
Le Président (M. Saint-Roch): Je pense que, vu...
M. Blais: C'est juste...
M. Dufour: En tout cas, je peux essayer de m'en faire
l'interprète. Je comprends la préoccupation du ministre, mais
pour ces gens comme pour nous les articles 8.1 et 8.2 n'étaient pas
là. Il faut admettre que le projet de loi a changé en cours
d'adoption. Je ne peux pas les blâmer, comme je ne peux nous blâmer
mutuellement, s'il est vrai qu'on a voulu faire un travail sérieux.
Le Président (M. Saint-Roch): À ce moment-ci,
j'aimerais rappeler aux membres de la commission que cela nous prendrait un
consentement unanime.
M. Dufour: Pour terminer l'adoption du projet de loi, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour terminer l'adoption du
projet de loi, oui.
M. Blais: Oui, oui, consentement. On est coopératif
jusqu'au bout.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'amendement à l'annexe du projet de loi 190 qui se lit: "L'annexe du
projet de loi 190 est remplacée par la suivante", telle que chacun des
membres de la commission l'a reçue.
M. Blais: Un instant. On va essayer de suivre un peu. Même
sous le prétexte que cela est rapide, j'aimerais bien comprendre. Vous
êtes à l'annexe.
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député...
M. Bourbeau: On substitue une nouvelle annexe à la
première. Elle est plus complète, plus adaptée.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, alors l'amendement que
nous avons remplace l'annexe...
M. Bourbeau: Vous ne l'avez pas eue?
M. Blais: Non, mais je vous fais confiance; je ne l'ai jamais
vue, mais je vous fais confiance.
M. Bourbeau: C'est une véritable description
technique.
M. Blais: Mais on ne t'a pas. Je suis très content, le
voilà. Merci beaucoup. Qu'en termes galants ces choses sont
écrites, mais jamais mes yeux ne les ont parcourus.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Bourbeau: Vous aurez le temps de le faire avant la
troisième lecture.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'annexe? Est-ce que l'annexe est adoptée?
M. Dufour: La description des... sous réserve que c'est
exact. Comment voulez-vous qu'on appuie quelque chose qu'on ne connaît
pas? Sur division.
NI. Blais: Sur division. Ce n'est pas que je m'y oppose, c'est que je
n'ai pas eu le temps de voir. Vous comprenez bien que c'est par esprit
constructif que je dis "sur division".
M. Bourbeau: Oui, oui. Absolument.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur
division?
M. Blais: Que feriez-vous à ma place?
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que le préambule...
M. Bourbeau: M. le Président, il y a une modification,
comme vous le savez...
Une voix: Il y a un amendement.
M. Bourbeau: II y a un amendement. L'amendement au
préambule a été distribué à l'Opposition
également, je pense. Les modifications sont de concordance avec les
modifications apportées au projet de loi et elles sont justifiées
par des informations supplémentaires que la ville nous a
communiquées.
M. Blais: Est-ce permis un préambule dans une loi
apportée par un député?
Une voix: Oui.
M. Blais: Ce n'est pas à vous que je pose la question.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions concernant l'amendement au préambule?
M. Blais: Un instant, s'il vous plaît! Le Président
(M. Saint-Roch): Cela va. M. Blais: On m'avait dit...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: ...s'il vous plaît! Je pose la question aux
théoriciens. On me dit que, dans un projet apporté par un
député, normalement il n'y a pas de préambule. Est-ce
véridique ou non? Je n'ai aucune objection à un préambule,
mais on m'a dit que ce n'était pas dans les coutumes
britanico-francophones.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: Les théoriciens auxquels vous
référez nous avisent que, dans n'importe quelle loi, on peut
mettre un préambule.
M. Blais: Je vous remercie beaucoup. Cela fait une
conclusion.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur te préambule? Est-ce que le préambule tel
qu'amendé est adopté?
M. Blais: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Des voix: Adopté.
M. Blais: Oui. On est bien obligés.
Le Président (M. Saint-Roch): Si j'ai bien compris, un peu
plus tôt lors de nos discussions, M. le ministre, il y a eu motion de
renumérotation du projet de loi.
M. Bourbeau: C'est cela. J'en fais motion, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous en faites motion.
M. Blais: Oui, pour renuméroter les articles.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté? M. Blais:
Oui.
M. Dufour: Ce qui me permettrait de regarder un peu l'article 8.
Si on le renumérote, ce n'est plus l'article 8. J'aurais une question
à poser concernant les recours.
M. Bourbeau: C'est adopté.
M. Dufour: Il n'est pas adopté encore. On n'a pas dit
qu'il était adopté.
M. Bourbeau: Il faudrait un consentement pour le rouvrir.
Le Président (M. Saint-Roch): Il faudrait avoir un
consentement pour le rouvrir.
M. Dufour: Je vais vous rappeler qu'un jour vous allez avoir
affaire à l'électoral:, vous autres.
M. Bourbeau: À quoi?
M. Dufour: Vous allez avoir affaire à du monde qui a le
droit de vote. Je vais juste vous rappeler cela.
M. Bourbeau: Bon, des menaces.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordrel
M. Dufour: Parce que, à vouloir nous brimer et nous mettre
le bâillon, vous allez vous ramasser, vous autres...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, messieurs!
 l'ordre, s'il vous plaît!
M. Dufour: II y a du monde ici qui s'est déplacé de
Montréal pour venir exprimer son point de vue, un point de vue que je
pense intéressant, et il n'a pas été donné ici.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je regrette, il n'y a pas consentement. Est-ce que le
projet...
M. Dufour: Le consentement, c'est eux autres.
Le Président (M. Saint-Roch): ...de loi tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Avez-vous un mot de la fin,
M. le ministre?
M. Bourbeau: Non, M. le Président, pas de mot de la
fin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne, est-ce qu'il y a un mot de la fin?
M. Blais: Oui: "sur division". M. Dufour: Je
voulais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais juste rappeler que ces projets de loi
touchent les corps publics et aussi beaucoup de citoyens. Ils sont
excessivement importants, à mon point de vue. Je pense qu'on ne prendra
jamais assez de temps pour examiner vraiment en quoi cela consiste. À
mon sens, il y a peut-être un point sur lequel je n'ai pas de
réponse, mais que je voudrais laisser en suspens pour ne pas qu'on
refasse d'autres erreurs.
C'est vrai qu'une zone est touchée par le projet de loi. Mais, il
y a peut-être des gens de zones contiguës qui, à un moment
donné, pourraient avoir des problèmes. La loi ne prévoit
en aucun moment que ces gens auront des recours. C'est peut-être dans cet
esprit que je veut exprimer ce point de vue. Peut-être que, oui, les gens
dans la zone concernée sont touchés, mais ceux qui sont dans les
zones contiguës pourraient subir des préjudices et il n'y a pas
grand moyen pour eux de se protéger.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Je remercie les intervenants de cette
commission de même que les membres pour leur bonne collaboration. La
commission de l'aménagement et des équipements ajourne maintenant
ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 13 h 5)
(Reprise à 15 h 44)
Engagements financiers du ministère des
Transports
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
donc ses travaux pour poursuivre le mandat de la vérification des
engagements financiers du ministre des Transports et ministre responsable du
Développement régional.
J'aimerais attirer l'attention des membres de cette commission sur le
fait que, à la suite d'une entente intervenue, nous ajournerons à
17 heures, à cause des engagements de certains membres de cette
commission. Mme le député de Maisonneuve.
Mme Harel: Du moment que vous me dites "la
députée"...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la
députée.
Mme Harel: ...je sens qu'on va bien s'entendre. On va, si vous le
voulez, M. le Président, entrer de plain pied dans la pertinence du
sujet, c'est-à-dire les engagements financiers, en particulier ceux de
janvier, février et mars. On pourrait les examiner l'un après
l'autre.
Commentaires sur une visite du ministre
Peut-être, si le ministre me le permettait, j'aimerais avoir ses
commentaires
sur la visite de plus de trois heures qu'il a faite dans la circulation
de Montréal, c'était de 7 heures à 10 heures du matin,
durant...
Une voix: Le trafic.
Mme Harel: ...le trafic. C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une expérience
extraordinaire que j'ai vécue ce matin. Je remercie ceux qui l'ont
facilitée. Évidemment, elle avait comme objectif de voir - et
vous me passerez l'expression - sur le plancher des vaches, le trafic en plein
dans le trafic. J'avais eu des invitations pour le faire du haut des airs, mais
c'est une autre vision que j'aurai plus tard.
Je remercie M. Ledoux, car, grâce à sa complicité,
on a pu faire des trajets à l'envers, pour en faire le plus possible. Je
me suis fait remettre aussi 30 cas d'intervention ou d'endroits dangereux ou
è revoir, un certain nombre de choses qui est le fruit de
l'expérience de circulation d'une vingtaine d'années de M.
Ledoux.
Comme vous me connaissez, j'ai toujours l'âme un peu d'un
politicien, on ne la perd pas totalement. Cela s'était fait une fois
auparavant par Claire Kirkland-Casgrain, le 4 avril 1966. C'était la
deuxième fois que cela se faisait. Comme je l'avais déjà
fait mardi matin dans la région de Québec, on peut constater la
différence, en termes de volume de trafic, d'intensité et de
problèmes reliés à la circulation, aux grands axes
routiers et aux banlieusards qui viennent travailler au centre-ville.
J'ai pu constater un certain nombre de choses que je vais m'empresser,
au début de la semaine prochaine, de discuter avec les fonctionnaires de
mon ministère. Évidemment, dans ce genre de tournée, on
nous signale surtout les faiblesses et M. Ledoux a pris bien soin de me les
dire, car il aurait probablement fallu beaucoup plus de temps que deux heures
pour me signaler les bons coups du ministère.
Dans ce sens, je peux vous dire immédiatement qu'il y a des
dévers a l'envers. Au moment où il y a des intersections, cela
pose des problèmes majeurs où il y a des descentes, où les
gens percutent finalement un certain nombre de murs. Il y a certains
accotements qui sont aussi à certains endroits, peut-être
inutiles. Il y a toute une série de mesures, des petits correctifs
d'ordre mineur qui permettraient d'améliorer le sort de bien du
monde.
Ce fut une tournée très intéressante ce matin. Ce
qu'on a eu l'occasion de faire, en plus, à compter de 9 heures, c'est la
porte ouverte pour expliquer aux médias tout le processus de la
circulation et des logiciels qui sont expérimentés sur la rue
Stanley à Montréal par un ensemble de fonctionnaires très
compétents. C'est aussi de voir le volume de trafic et même de
parler de covoiturage. Pouvoir situer sur le territoire comme on le fait en
temps d'élections, identifier des individus dans un bureau de scrutin,
pouvoir tenter de regrouper ces gens pour du covoiturage sachant qu'il y a une
personne qui demeure sur la rue Sanguinet et qui va travailler dans le nord et
qu'il y a d'autres personnes qui sont intéressées au covoiturage
qu'il s'agit de faire rencontrer, cela a été extrêmement
intéressant. Je pense que pour ceux qui ont pu le visiter ce matin, cela
a été très agréable. J'ose espérer que, dans
cette Semaine nationale du transport, où on a eu l'occasion de rendre
hommage à des travailleurs du ministère à Québec
mardi matin, de saluer, hier, et de recevoir au Parlement - cela aussi,
c'était une première - les dix récipiendaires du tableau
d'honneur de la Ligue de sécurité du Québec, et à
dîner au Parlementaire avec le ministre des Transports, c'était
assez exceptionnel aussi comme démarche, les gens ont largement
apprécié.
Aujourd'hui, c'est Montréal. On a visité un ensemble de
choses qui visaient principalement le transport en commun. C'est un
début d'ouverture du ministère à ceux qui ont à
intervenir et une ouverture aussi pour recevoir des critiques et des solutions
que les gens pourraient apporter dans leur vécu quotidien. Cela a
été extrêmement intéressant. Il y a eu bien
sûr des questions sur le métro; il y a eu toutes sortes de
questions. On a vu aussi la progression des travaux de Ville-Marie qui
intéressent grandement Mme la députée de Maisonneuve.
Somme toute, c'est une expérience extrêmement enrichissante pour
le ministre d'abord et aussi valorisante pour les fonctionnaires. On peut
démontrer au grand public que les fonctionnaires n'ont pas toujours la
réputation qu'on veut bien leur prêter et qu'il se fait à
l'intérieur du ministère des Transports de la recherche, du
travail pratique qui donne des résultats extrêmement
intéressants. Mais on n'est pas borné, on sait qu'on a beaucoup
de choses à améliorer. On en a vu ce matin et c'est ce qu'on va
s'apprêter à faire au cours de l'été.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve...
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): ...si vous me le permettez,
j'aimerais signaler à la commission que M. le député de
Joliette remplace M. Brassard, le député de Lac-Saint-Jean.
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Je suis contente d'entendre les commentaires du
ministre sur sa visite. Je vais lui rappeler que son
prédécesseur
immédiat au ministère des Transports n'avait pas besoin
d'une telle visite puisqu'il répète l'expérience de la
circulation montréalaise presque à chaque jour pour aller
à son domicile mais c'est certainement une expérience importante.
Je crois que M. Ledoux a remis un document et certainement que José
Ledoux, après toutes ces années à commenter la
circulation, a accumulé une expertise qui pourrait permettre de faire
des suggestions intéressantes. J'ai communiqué avec lui par
télégramme lui disant que j'apprécierais le fait qu'il me
fasse parvenir copie de ce document et que je le rappellerais
régulièrement à l'attention du ministre, et...
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne connaissez pas ma
grande générosité.
Mme Harel: Vous m'en avez envoyé copie...
M. Côté (Charlesbourg): Vous pourriez demander au
ministre des Transports qui s'empresserait de vous le fournir dans les
prochains jours. Comme vous voyez, il n'y a pas de cachette. Même M.
Ledoux m'a montré, sur l'autoroute 13, à cent pieds de la sortie
40 est, un trou dans l'asphalte. Effectivement, on a vu de tout.
Mme Harel: II reste que je souhaite pouvoir également
bénéficier de l'accueil qui a été fait sur Stanley
et je souhaite, non pas durant cette session intensive, mais par la suite,
pouvoir faire cette visite et être mieux informée.
M. Côté (Charlesbourg}: J'irai même plus loin,
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Vous m'accompagneriez?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, avec le plus
grand des plaisirs et je vous accorderais le même privilège que
j'ai accordé aux journalistes: poser les questions que vous voulez aux
fonctionnaires, poser au ministre les questions que vous voulez et j'en ferais
même un voeu. J'inviterais même la commission dans son
entier...
M. Chevrette: Celle demeurant en milieu rural.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans son entier, à
la commission, si jamais la commission manifestait le désir de voir ce
qui se fait au ministère des Transports, nous serions très
heureux de vous recevoir et même de vous conduire dans le comté du
chef de l'Opposition, à Ville d'Anjou, où il y a une division 03,
où il y a une belle cantine, où cela nous permettrait de manger
des sandwichs, ce que nos ouvriers font chaque jour.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Engagements de janvier
Mme Harel: On pourrait entreprendre immédiatement
l'étude, pour le mois de janvier, des engagements financiers du
ministère des Transports. Je ne crois pas que nous allons
procéder numéro par numéro. Nous allons plutôt poser
immédiatement les questions sur les sujets sur lesquels nous aimerions
avoir des renseignements supplémentaires.
M. Chevrette: Je suis d'accord.
Mme Harel: D'accord? J'inviterais la commission à examiner
- est-ce qu'on utilise le numéro à gauche ou à
droite?...
M. Chevrette: 25?
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 25?
M. Côté (Charlesbourg): Votre numéro sera le
nôtre.
Mme Harel: 25. Cela va être plus simple.
M. Chevrette: Contrats négociés.
M. Côté (Charlesbourg): Peu importe. Votre
numéro sera le nôtre.
Mme Harel: Alors, le numéro 25.
Le Président (M. Saint-Roch): Le numéro 25, page
22.
M. Chevrette: Je prends sa parole.
Mme Harel: Nous avons la liste par régions des contrats
d'entretien d'hiver inférieurs à 75 000 $. Sur l'engagement, nous
voyons qu'il y aura la liste des entrepreneurs. On nous dit: Entrepreneurs,
voir liste ci-jointe.
M. Chevrette: L'annexe, on ne l'a pas.
Mme Harel: Une page. Nous souhaiterions que cette liste nous soit
transmise.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez voir, Mme la
députée de Maisonneuve, qu'elle n'est pas très
différente de ce qu'elle était.
Mme Harel: Nous en jugerons. Mon collègue a-t-il autre
chose sur...?
M. Chevrette: Non. Avec la liste, c'était la seule
remarque pour moi aussi. Cela va.
Mme Harel: Concernant les contrats négociés,
à moins que mon collègue ait autre chose, c'est le numéro
34.
M. Chevrette: Oui, j'aurais 26.
Le Président (M. Saint-Roch): À la page 24?
M. Chevrette: Oui, c'est 24. Mme Harel: 26?
Le Président (M. Saint-Roch): Le numéro 26. M. le
député de Joliette. L'engagement 26.
M. Chevrette: Quand vous parlez de contrats
négociés, est-ce qu'il y a eu des invitations, pour bien
comprendre le jargon du fonctionnement? C'est la première fois que
j'assiste à des crédits comme membre de l'Opposition. Quand vous
parlez de contrats négociés, vous mentionnez qu'il y a eu des
appels sur invitation.
M. Côté (Charlesbourg): Les règles qui
existaient dans le passé n'ont pas changé. Ce sont exactement les
mêmes règles. Par soumissions publiques, ce sont des contrats
supérieurs à 400 000 $ dans le cas de l'asphalte.
Inférieurs à 400 000 $, ce sont des négociations qui se
font avec des entrepreneurs qui sont, en règle générale,
les plus près des travaux à effectuer avec toute une série
de critères de distance. C'est la règle. Ces
règles-là sont restées.
M. Chevrette: Et les taux horaires pour la machinerie, etc., qui
entrent en ligne de compte? D'accord. Cela aurait été la
même chose qu'à la question 27?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. le
député, je voudrais ajouter que, dans un cas comme la
région de Québec, s'il y a concurrence très proche,
évidemment...
M. Chevrette: Vous faites invitation?
M. Côté (Charlesbourg): II y a de fortes chances
pour qu'on aille en soumissions publiques.
M. Chevrette: En soumissions publiques quand même?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Finalement, ce qui est
visé dans des cas comme ceux-là, c'est d'avoir des travaux au
meilleur coût, selon certaines négociations qu'il y a...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve?
Mme Harel: On va peut-être poser la question en
général. On retrouve très souvent la firme Comterm comme
fournisseur dans le domaine de l'informatique. Vous vous attendiez à la
question, M. le sous-ministre?
M. Chevrette: C'est vrai qu'il y en a beaucoup.
M.. Côté (Charlesbourg): Est-ce que cela aurait lieu
de m'inquiéter si...
Mme Harel: Non, c'est intéressant, en fait. Le
numéro 34, par exemple. En fait, c'est un des premiers mais on le
retrouve à bien d'autres endroits. C'est le principal fournisseur,
doit-on comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): ...31 aussi.
Mme Harel: II y en a plusieurs. Je pense qu'on pourrait faire une
liste assez impressionnante. C'est le principal fournisseur des contrats qui
sont négociés.
M. Côté (Charlesbourg): Dans tous ces cas-là,
on est soumis aux règles du Service général des achats,
qui sont respectées chez nous. Sans vouloir vous mettre sur une piste
qui serait mauvaise, il y a quand même, dans certains cas - et cela
arrive souvent chez nous - des situations où le Service
général des achats a négocié pour un an, avec une
firme, une série de X et ce sont des soumissions ouvertes pour un an.
C'est pour cela que dans certains cas, on peut se retrouver avec des achats
à ce niveau. Dans le cas des voitures, par exemple, il peut y avoir un
contrat annuel et d'ouverture.
M. Chevrette: Je voudrais revenir à cela, les commandes
ouvertes.
M. Côté (Charlesbourg): La réponse, dans ce
cas précis, pourrait peut-être éclairer. Au niveau du
Québec, il y a deux firmes: Comterm et Northern-Telecom. Les essais, au
niveau du ministère, ont déterminé que Comterm
répondait davantage aux besoins du ministère.
M. Chevrette: Tel que libellé... M. Côté
(Charlesbourg): Oui?
M. Chevrette: ...on croyait que cela pouvait être une
façon d'arriver au bout de l'année avec 600 000 $ à 700
000 $ par exemple. Négocier à la pièce, cela pouvait
devenir une façon peut-être détournée de ne pas
aller en soumissions publiques pour le tout. Cela se pouvait, tel que
libellé là. Est-ce que c'était possible? Comme à la
RAMQ,
par exemple. Je me souviens qu'à la RAMQ...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, le
ministère des Transports est un ministère qui doit s'outiller sur
le plan informatique. Je pense qu'on a du rattrapage à faire sur ce
point. Vous allez voir, dans les engagements du mois de mars, on est
passé au Conseil du trésor avec des commandes assez
substantielles de micro-ordinateurs qui s'inscrivaient dans le cadre du
rajeunissement de ce qu'on a. On en a besoin étant donné qu'on
est partout en province et qu'il y a des données qui peuvent être
transmises de manière beaucoup plus rapide, donc beaucoup plus efficace.
Finalement, ce n'est pas du tout dans le but d'augmenter les chiffres à
ce niveau.
M. Chevrette: D'accord. Quand vous parlez du fichier des
fournisseurs, c'est peut-être une généralité, mais
quand même... Et par la suite, on voit quelques remarques à deux
ou trois endroits: "Choisi par un comité de sélection."
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Oui, mais ce n'est pas quant au nombre, c'est sur
la procédure. Si le fichier choisit, comment, en même temps, dans
le même engagement, peut-on avoir "Choisi par un comité de
sélection"?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on va
s'instruire mutuellement; c'est peut-être bon à ce moment-ci. Il y
a différents contrats pour lesquels on utilise la publication dans les
journaux pour inviter des firmes à déposer leur candidature. Il
peut y en avoir 15, 30, 27. Pour cela, il y a un comité qui est
formé au niveau du ministère et qui siège selon une grille
qui est au ministère. Il évalue les firmes et détermine
qui se classe premier, deuxième ou troisième, mais c'est le
premier qui a le contrat. (16 heures)
Dans d'autres cas, il y a un appel au fichier des fournisseurs pour
avoir cinq noms. Dans ce cas-là, cela prend un comité de
sélection qui juge, à partir d'une grille, les cinq firmes. Ce
contrat est donné à la firme qui se classe la première.
Dans d'autres cas, dans des contrats qui nécessitent des honoraires de
moins de 50 000 $, c'est un nom qui est fourni par le fichier.
M. Chevrette: Cela nous explique pourquoi, à l'engagement
35, qui est en haut de 50 000 $, il y a eu un comité de
sélection. D'accord. Merci. Cela explique tous les autres, 38, 39 et
40.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon vous
allez en voir une série, éventuellement.
Je l'annonce tout de suite: à 49 500 $, on vise à retenir
le nom que le fichier nous fournit. À plus de 50 000 $: il faut un
comité de sélection et cela prend du temps.
M. Chevrette: Cela arrive que vos prévisions soient
à 49 000 $ et que cela se solde par une facture de plus de 50 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que cela arrive souvent?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas en mesure de
vous le dire à ce moment-ci, mais je me pose, moi aussi, bien des
questions à ce sujet. Ce sont des choses qu'on veut revoir
éventuellement parce que cela me chatouille chaque fois que j'ai
à signer pour un montant de 49 500 $ ou 48 500 $. Ma réaction
première est toujours de dire que c'est effectivement la barre des 50
000 $ qu'on veut tenter d'éviter. Peut-être que des ajouts
feraient en sorte qu'il y aurait eu un comité et qu'il y aurait cinq
personnes qui auraient eu à être jugées.
M. Chevrette: Il y a cet aspect que je voulais bien sûr
souligner. Mais il y a un autre aspect. C'est que c'est devenu quasiment
généralisé. Cela n'existe pas seulement au
ministère des Transports. L'évaluation de départ est
toujours dépassée, dans le domaine des hôpitaux... Dans le
domaine de la santé en particulier, on a des surprises de 500 000 $ sur
un contrat de 1 000 000 $ coté au départ. Des surprises de 10 000
$ ou 12 000 $ sur un montant de 40 000 $, je trouve cela un petit peu fort. Je
ne sais pas à quoi cela est dû, je ne suis pas un
spécialiste, ni un ingénieur, ni un architecte. Mais il me semble
qu'il y a quelque chose qui accroche là. Cela n'a pas de bon sens et il
me semble que c'est généralisé.
M. Côté (Charlesbourg): Il y a des endroits ou,
effectivement, il est extrêmement difficile de prévoir très
précisément les coûts. Je vais vous donner un exemple:
lorsqu'on a rénové le train Rigaud-Montréal, où on
a eu à travailler dans de vieilles gares. Il est extrêmement
difficile de prévoir dans ces cas-là les surprises que vous
pouvez trouver en défaisant des murs ou en refaisant d'autres murs.
C'est très difficile et très dur; c'est un exemple typique.
Il y a d'autres cas où il y a des dépassements au sujet
desquels il faut se poser des questions. Je réfléchis avec vous.
Je me suis posé les mêmes questions. Il peut bien arriver que,
pour passer un projet, on sous-évalue. Je pense que c'est fort possible.
C'était possible aussi dans le domaine municipal, dans le domaine des
hôpitaux.
Pour tenter de convaincre le Trésor ou des gens d'embarquer dans
le projet, on le sous-évalue. Je vais vous en donner un au
ministère des Transports. On a un problème à ce moment-ci
avec un bateau passeur entre l'Îsle-Verte et la terre ferme, un bateau
qui, au départ, avait été évalué à
392 000 $ et qui aujourd'hui en coûterait 740 000 $. Le ministère
des Transports a dit "wo!", c'est assez! Si on a prévu 392 000 $, ils
s'arrangeront avec 392 000 $, c'est fini. Il faut que les règles soient
suivies sinon, sur le plan budgétaire, en termes de programmation... Il
y a des gens qui apparaissent dans une programmation de trois ans ou
quinquennale et qui ne verra jamais le jour avant dix. C'est ceux-là
qu'on pénalise, et je pense qu'on se doit d'être plus
serrés dans nos prévisions.
Je dois vous dire que si on prévoyait nos résultats
électoraux comme cela, on aurait des surprises. Sur le plan
électoral, il faut prévoir cela plus serré. Je veux tenter
d'adopter, en tout cas chez nous, dans le domaine qui me concerne, des
méthodes aussi serrées de vérification que celles qu'on a
appliquées en campagne électorale. Cela pourrait donner des bons
résultats.
M. Chevrette: ...à la page 35, l'engagement 56, c'est
écrit "le plus bas soumissionnaire conforme". C'est le seul, je pense.
Tous les autres, c'est le plus bas soumissionnaire. À moins que j'en aie
sauté une ou deux. Je voudrais savoir combien... C'est parce que je ne
vois pas la liste.
M. Côté (Charlesbourg): La liste est là. Ils
ne l'ont pas, la liste? Oui, normalement vous devez l'avoir, je pense.
M. Chevrette: À quelle page?
M. Côté (Charlesbourg): Aux pages suivantes, si on a
la même chose; pages 36 à 44...
M. Chevrette: Ah oui! Auto Beaudoin... Ce sont les pages qui
suivent. Laquelle est non conforme?
M. Côté (Charlesbourg): Le problème qu'on a,
c'est que cela concerne plusieurs ministères.
M. Chevrette: C'est cela. J'ai remarqué, la Protection
civile, l'Environnement, Énergie et Ressources...
M. Côté (Charlesbourg): Cela concerne toute une
série de ministères et le ministère des Transports est
inclus là-dedans, mais ce n'est pas le principal. Vous voyez, à
la page 38, la demande du ministère des Transports est là pour
538 000 $.
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit 72 000 $ et 181
000 $, alors que le total est de 538 000 $. Mais nous sommes à la merci,
dans ces cas-là, du Service général des achats,,
M. Chevrette: Ce sont les normes des achats?
Je discutais tantôt avec vous des grandes différences:
à l'engagement 63, sur 420 000 $...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je pense que je
vais vous expliquer certaines... Et c'est pour cela que d'aller faire un tour
dans les différents secteurs du ministère, c'est très
instructif, et c'est ce que j'ai fait.
Lorsque j'ai fait ma visite en janvier, sur Stanley, à
Montréal, on m'a présenté une série de personnes
qui étaient employés occasionnels et qui souhaitaient devenir
employés permanents. C'étaient des gens en prestations de
service. On m'a exposé le problème. On payait 1,87 % du salaire
normal à deux firmes, Canatrans inc. et Transurb inc. Ce sont des
contrats qui dataient de plusieurs années et qui étaient
renouvelés chaque année pour aller chercher de l'expertise d'un
spécialiste d'une firme dans tel domaine et on le payait 1,87 % du
salaire. On payait la firme, mais il était en exclusivité pour le
ministère. Lorsque j'ai vu cela, je me suis dit: S'ils sont si bons que
cela, il doit en exister qui sont prêts à venir travailler
à une fois leur salaire au lieu d'à 1,87 %. Alors, quand on parle
de faire plus avec moins et de rationaliser nos dépenses, j'ai dit: II y
a moyen d'en sauver des bouts à ce niveau-là. Effectivement, ce
qu'il a fallu faire, c'est réajuster les contrats de façon que
les gens qui étaient à l'intérieur, qui travaillaient,
puissent terminer ce sur quot ils travaillaient. Ce sont ces
engagements-là qui permettaient de compléter les contrats au 31
mars et de les finaliser. Il y avait 86 personnes qui étaient sous ce
régime-là au niveau de la DGTP. Dans ce sens-là, on est
retourné au Conseil du trésor pour demander des postes que nous
avons obtenus, des postes réguliers, pas autant que cela, mais
après une bonne analyse serrée de nos besoins, on s'est
organisé pour avoir 20 postes additionnels permanents et 15 postes
d'occasionnels pour être capable d'accomplir le travail. Imaginez-vous
l'économie qu'on vient de faire. C'est exactement...
M. Chevrette: Qui évaluait ces
suppléments-là avant?
Prenons l'exemple de l'engagement 70.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II y a un supplément de
50 000 $, si j'ai bien compris.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Non, mais c'est un
autre.
M. Chevrette: C'est un autre?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous parlais de
l'engagement 63...
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): ...réponse à
l'engagement 63 concernant ces prestations de services, et ce n'est pas le cas
des autres. Ma réponse concerne spécifiquement Canatrans inc. et
Transurb inc.
M. Chevrette: D'accord. Qu'en est-il de l'engagement 70, dans ce
cas-là? Quelle serait votre réponse?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on m'indique, c'est
qu'à l'engagement 70, l'entrepreneur ayant pris beaucoup plus de temps
à réaliser ses travaux, la firme qui avait été
engagée par le ministère pour la surveillance des travaux a donc
pris plus de temps et comme il y a des taux horaires là-dedans, en
termes de surveillance, c'est ce qui fait la différence.
M. Chevrette: Mais est-ce que ce sont des contrats qui n'avaient
pas de date de livraison? Parce que cela prend bien plus de temps. J'ai vu des
contrats où il y avait des clauses qui disaient: Livraison du tout le ou
vers le 15 mai, sinon, amende même au contrat prévu. Là, si
je comprends bien, cela nous coûte... C'est étalé dans le
temps et c'est nous qui payons les frais de surveillance additionnelle. Est-ce
parce qu'il y a des complications dans les travaux?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Cela peut-il s'expliquer de façon
logique?
M. Côté (Charlesbourg): On m'informe que,
règle générale, il y a environ de sept à dix cas
comme celui-là annuellement, sur l'ensemble des travaux. Effectivement,
dans les contrats il n'y a pas de pénalité prévue quant
à l'échéance des travaux et, si on ajoutait cette
échéance, on aurait un coût supplémentaire
additionnel pour le respect de ces échéances par les
soumissionnaires. Cela ferait en sorte que, possiblement, on se retrouverait
avec une facture plus élevée qu'avec la méthode que nous
utilisons actuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: II y en a un autre. Il y a le 64 où il y a
une augmentation de 50 %. En donnant les raisons, peut-être est-ce que
cela va expliquer un peu ce qui survient.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un exemple typique de
ce qui se produit quand on essaie de faire du neuf avec du vieux: on se ramasse
avec des coûts supplémentaires et on découvre des choses en
cours de route qui n'étaient pas prévisibles.
Dans ce cas-ci - je vais vous le donner très rapidement - 12 000
$ ont été consacrés en montant additionnel à
l'enlèvement du béton bitumineux; réfection partielle de
la dalle en surface, 56 000 $ additionnels; toute une série de choses,
dont l'imperméabilisation de la dalle, 202 $. J'ai dit 12 000 $
tantôt, c'était 12 600 $, donc, on peut le passer. Le plus gros
montant est de 56 000 $ pour la réfection partielle de la dalle en
surface qui n'était pas prévue à l'origine.
M. Middlemiss: Ce sont celles-là...
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, en enlevant le
béton, on s'est aperçu que la dalle était très
endommagée et, tant qu'à le faire, aussi bien, bien le faire.
M. Middlemiss: Oui.
M. Chevrette: Est-ce la même chose pour l'engagement 69? Du
simple au double.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! le lieu d'origine de mon
épouse, Saint-Maxime-du-Mont-Louis.
M. Chevrette: Ah! c'est pour cela? Ce n'est pas la raison.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci... Il y a une
particularité dans ce coin, pour ceux qui ont l'avantage de faire le
tour de la Gaspésie...
M. Chevrette: Je veux m'excuser, c'est 10 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord, c'est 536 000
$ sur 10 000 000 $...
M. Chevrette: Je m'excuse, c'est loin d'être du simple au
double. C'est 10 %.
M. Côté (Charlesbourg): ...donc, ce n'est pas la
même proportion et, dans ces cas, il s'agit de connaître le milieu
pour savoir ce que cela coûte comme intervention, car on avance dans la
mer et on coupe des caps, en termes de chemins routiers, pour les rendre
sécuritaires. Je pense que la proportion, dans ce cas, n'est pas
exorbitante.
Mme Harel: Quant à l'engagement 67, supplément pour
porter à 915 675 $, c'est un supplément de 112 000 $. C'est une
compagnie de forage et sondage. De quelle étude s'agissait-il? Est-ce
l'étude d'impact du bruit, de la pollution par le bruit?
M. Chevrette: Il y a une section environnement.
Peut-être...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Petit historique! Cela
va vous rappeler bien des souvenirs du temps où, vous comme moi,
étions à l'intérieur d'associations étudiantes
parcourant le Québec - car on remonte loin - pour animer le
Québec. C'est un contrat qui a été accordé à
cette firme en 1965. À l'époque, il était
évalué à 175 000 $. Comme vous le voyez, parfois cela
prend du temps à réaliser les désirs de la construction.
Dans ce cas-ci, cela a quand même été assez long.
Au fil des ans, des CT ont été ajoutés, par
exemple, en 1981 - pas avant, mais après les élections - 285 000
$ avaient été ajoutés au contrat et le dernier, celui en
date de 1984, est de 75 000 $, et celui-ci est de 112 000 $ pour
compléter l'ensemble de l'oeuvre. C'est finalement relié à
ce que vous connaissez et que nous espérons pouvoir, s'il n'y a pas de
grève de la construction, ouvrir à la circulation dans la
deuxième quinzaine de juin pour la direction ouest, sauf Dorchester.
Quant au reste, c'est à la fin août. (16 h 15)
M. Chevrette: Je reviens à ma question à
l'engagement 70: un montant de 50 000 $ rond parce que l'entrepreneur ne
réalise pas ses travaux à temps. Entre vous et mot -pour la
supervision des travaux de chaussées, d'éclairage et de
signalisation, c'était un contrat de 400 000 $ - cela prend un maudit
bon retard pour arriver avec 50 000 $ additionnels. Est-ce qu'il y a suspension
des travaux ou si c'est vraiment une lenteur, c'est quotidien et le monde est
là? Il y a quelque chose qui accroche, il me semble.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me dit à ce
moment-ci, c'est que c'est directement relié à la longueur des
travaux effectués par l'entrepreneur. C'est dans un secteur qui n'est
pas facile. C'est pour la construction des approches du pont d'étagement
Le Corbusier avec l'autoroute 440. C'est cela. Je n'ai pas d'autres raisons. Il
est vrai qu'un montant de 50 000 $ rond, c'est un... Finalement, le montant de
l'engagement est de 50 000 $, mais c'est un maximum. Cela peut être en
bas de cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que les engagements
de janvier, Transports et voirie, sont vérifiés?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons passer à
février.
M. Chevrette: Certainement. La voirie en régions, 68 000
$.
Engagements de février
Le Président (M. Saint-Roch): Pour février, pour le
ministère des Transports, cela débute à la page 9.
Mme Harel: M. le Président, je crois comprendre qu'on fait
l'étude è la fois des engagements en matière de transports
et de voirie et de développement régional.
M. Chevrette: Le développement régional,
c'est...
Mme Harel: C'est M. Brassard qui s'est réservé du
temps.
M. le secrétaire, j'aimerais vous faire enregistrer parce que...
Oui? Si tant est que vous aviez à nous donner l'information.
Le Secrétaire: Oui, c'est que M. Brassard ne pourra pas
être ici cet après-midi. Il a demandé que les engagements
soient reportés à une séance ultérieure pour ce qui
concerne l'OPDQ.
M. Chevrette: D'accord.
Mme Harel: D'accord.
M. Chevrette: Donc, vous faites le...
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse auprès de
M. Gagnon, le supplice durera plus longtemps la prochaine fois.
M. Chevrette: ...de développer un autre point. La
commercialisation de la viande de caribou, c'est quelque chose qui peut
être très intéressant.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire qu'on a
beaucoup de joie à travailler à l'OPDQ.
M. Chevrette: Je me souviens d'avoir commencé ce dossier.
Transports. Fournisseur choisi...
Mme Harel: Tantôt, vous nous disiez qu'essentiellement,
pour la région de Québec, les firmes qui sont les fournisseurs du
ministère en matériel d'informatique sont Comterm et IBM Canada,
c'est bien cela?
M. Côté (Charlesbourg): Pour les mini-ordinateurs,
c'est IBM et, pour les terminaux, c'est Comterm. Alors, c'est...
M. Chevrette: Quand vous disiez tantôt que Comterm
était la compagnie qui correspondait le mieux à vos
besoins...
M. Côté (Charlesbourg): Pour les terminaux.
M. Chevrette: Pour les terminaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour les
mini-ordinateurs...
M. Chevrette: ...ai-je bien compris que vous me disiez que
c'était une soumission ouverte mais annuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Non, j'ai dit dans certains
cas, au niveau du Service général des achats. Parce qu'il arrive,
sur certaines commandes - on l'a vu dans le cas des voitures - que c'est le
Service général des achats qui va en soumission, mais pour un an
et on est là-dedans pour l'année.
M. Chevrette: Là, je viens de comprendre. C'est Comterm et
IBM qui reviendront tout le temps au cours de l'année. Ce sera toujours
dans le cadre de la soumission ouverte.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la volonté du
Conseil du trésor, compte tenu de l'achat chez nous et avec tout ce que
vous connaissez.
M. Chevrette: Avec tout ce que je connais.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Avec tout ce que je connais.
Engagement 21. D'accord. J'avais mal lu. Cela va.
Mme Harel: Finalement, le ministère à
Québec... Je reprends donc la question. Vous nous disiez que les deux
fournisseurs sont Comterm et IBM Canada, c'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il y a une
différence pour les ordinateurs et les terminaux. Pour les
mini-ordinateurs, c'est IBM. Quant aux terminaux, je vous fais la même
réponse que tout à l'heure.
Mme Harel: La réponse est?
M. Côté (Charlesbourg): C'était Comterm.
Mme Harel: D'accord.
M. Chevrette: Prenez l'engagement 22: Plus bas soumissionnaire
conforme: Comterm inc. On me dit que ce n'était pas une soumission
ouverte dans ce cas précis. C'était donc une soumission plus
spécifique à cause de la nature même des écrans, je
suppose, cette fois-ci. C'est seulement sur les ordinateurs comme tels que la
soumission est ouverte?
M. Côté (Charlesbourg): Il y a quand même
l'importance du contrat, 2 000 000 $, c'est majeur comme importance de contrat.
Parfois on va aux soumissions publiques, cela aide.
M. Chevrette: Ce que je veux dire, M. le ministre, si j'ai bien
compris, vous êtes allés par soumissions sur invitation? Je
suppose que,.. Il est inscrit: deux soumissions demandées. Mais est-ce
que vous auriez pu aller par soumission ouverte, indépendamment du
montant du contrat? C'est ça que je veux savoir.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, on est
allé sur invitation. Mais les trois seuls qui pouvaient se qualifier au
Québec, ce sont ces trois-là.
M. Chevrette: Il y en a deux qui ont soumissionné?
M. Côté (Charlesbourg): Il y en a deux qui ont
soumis des propositions et c'est la plus basse qui a été
retenue.
M. Chevrette: Est-ce que vous auriez pu, en vertu du
système - et c'est là ma deuxième question - ne pas y
aller, mais aller en fonction de la soumission ouverte sur la base
annuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas assez de
renseignements à ce moment-ci pour vous répondre sur l'ensemble
des soumissions au niveau du Service général des achats.
M. Chevrette: Parce que cela est fait par le Service
général des achats. D'accord.
À l'engagement 26: "Contrat pour l'achat de 250 longueurs de 12
344 mètres de profilés en "T" en aluminium pour les besoins du
Service de la signalisation." Étant donné que c'est sur
invitation, est-ce qu'on pourrait savoir...
M. Côté (Charlesbourg): Non, à l'engagement
26, c'est "soumissions".
M. Chevrette: C'est le plus bas soumissionnaire conforme...
Excusez.
Autres soumissionnaires; "non conforme, non conforme". Est-ce qu'on
pourrait m'expliquer pourquoi, "non conforme"? On dit: "longueurs offertes".
Quelle est la pertinence de la longueur par rapport au produit?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la seule raison.
Semble-t-il que la longueur est essentielle...
Une voix: "Profilés en "T".
M. Côté (Charlesbourg): Donc, la longueur est
essentielle pour s'assurer que notre précision soit atteinte quant
à nos objectifs. Non, ce qu'on dit, c'est clair. La soumission est
là, c'est clair. On n'a pas besoin d'un pouce de moins. Ce qu'on veut,
on en a besoin. Sinon, on va demander un pouce de moins. C'est selon les
données techniques. De toute façon, M. le député de
Joliette, la différence entre le deuxième soumissionnaire... Le
plus bas conforme est de 44 316 $ et les deux autres sont de 43 000 $.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas le montant. C'était pour
mieux comprendre la note.
Contrat pour l'achat de 70 camionnettes. Cela, c'est bien. C'est le plus
bas.
Il y a un seul soumissionnaire à l'engagement 31. "Contrat pour
l'achat d'une foreuse hydraulique montée sur un camion 1986, au diesel,
4 X 2, châssis et cabine multiplace ayant une MTC de 11 113 kilogrammes."
Étant donné qu'il y a eu un seul soumissionnaire pour les
soumissions publiques, vous n'avez pas cru bon de retourner en soumissions
publiques?
M. Côté (Charlesbourg): Le Service
général des achats nous recommandait de...
M. Chevrette: De le prendre?
M. Côté (Charlesbourg): ...procéder. Oui.
M. Chevrette: Il a ce pouvoir discrétionnaire, même
s'il n'y en a qu'un seul?
M. Côté (Charlesbourg): En règle
générale, on a une...
M. Chevrette: C'est parce que j'ai vu pour des contrats moindres
que cela...
M. Côté (Charlesbaurg): ...bonne tendance...
Oui.
M. Chevrette: ...reprendre les soumissions. C'est pour cela que
je vous pose la question. Dans le fond, les questions devraient aller
plutôt au Service général des achats.
M. Côté (Charlesbourg): Il faut quand même
admettre qu'il n'y a pas tellement de fabricants de ces appareils.
Peut-être, mais...
M. Chevrette: Dans la région de Saint-Jacques de Montcalm,
je pense que oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est assez étonnant,
quand même, qu'ils n'aient pas soumissionné.
M. Chevrette: C'est pour cela que je suis surpris qu'il n'y en
ait qu'un seul parce qu'il y a quand même des fabricants qui peuvent le
faire. Je trouve drôle qu'il n'y ait qu'un seul soumissionnaire.
M. Côté (Charlesbourg): À titre d'exemple, il
y a des gens qui vont soumissionner sur des balais. Ils vont accepter de
soumissionner pour une commande de dix. Lorsque c'est seulement un, ils
décident de ne pas y aller. Cela crée plus d'embêtements
à l'entreprise que d'autre chose. Règle générale,
il y a des gens qui en ont en stock et cela leur permet de les passer à
ce moment-là.
M. Chevrette: D'accord.
Mme Harel: L'engagement 40. Il s'agit d'une subvention au Centre
d'études en gestion des transports de l'Université Concordia.
C'est une subvention de fonctionnement. Ce n'est pas pour faire, disons, une
recherche particulière. Et la subvention à la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec pour fins de
planification et d'implantation d'un projet de taxis collectifs, j'imagine que
c'est en voie...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Le rapport est prévu pour quand?
M. Côté (Charlesbourg): Cela a commencé lundi
matin dernier, l'opération. Le principe est très simple. Il y a
une entente avec la CTCUQ et la COOP de taxis où ils mettent à la
disposition des gens à heures fixes, dans deux zones différentes,
deux taxis qui sont payés à l'heure. Ces taxis prennent des gens
comme expérience dans un territoire qui actuellement n'est pas desservi
aux heures où on va le desservir et les ramènent à
Duberger à un point centrai où ils peuvent cheminer vers les
grands centres de la région de Québec, Charlesbourg, Sainte-Foy,
Québec. C'est le premier type. Quant à l'autre, ce sont des
points de service avec rabattement. L'expérience est très jeune,
une semaine à peine. Le rapport est prévu pour l'automne. (16 h
30)
Mme Harel: Est-ce qu'il y a eu une réaction de la part des
syndicats d'employés d'autobus? Y a-t-il collaboration?
M. Côté (Charlesbourg): La commission de transport a
assuré, lors de la conférence de presse lançant le projet,
que les syndicats avaient été consultés et qu'ils
étaient de bons collaborateurs quant à l'exercice en cours. Ce
qu'il faut comprendre dans ces cas-là, c'est que cela peut permettre
d'avoir davantage de monde sur les lignes régulières et, qui
sait, peut-être éventuellement ajouter des lignes au transport en
commun et ajouter quelques chauffeurs et quelques mécaniciens. Dans ce
sens, ce sont des expériences très intéressantes et cela
va certainement faire des petits ultérieurement.
M. Chevrette: À l'engagement 49... M. Côté
(Charlesbourg): 49.
Mme Harel: C'est vraiment étonnant, 30 % de
supplément sur des honoraires. Cela fait passer les honoraires à
210 o00 $, donc...
M. Chevrette: ...on ajoute 50 000 $. Mme Harel: ...on
ajoute 50 000 $.
M. Chevrette: Ce qui est peut-être étonnant, M. le
ministre - je ne dis pas que c'est vous qui négociez cela - comment se
fait-il que ce soit toujours un beau chiffre rond de 50 000 $, à part
cela? Janvier et février, ce n'e3t pas drôle. Comment se fait-il
que cela tombe toujours pile? Il y a de heureux hasards, mais peut-on demander
un peu d'explications?
M. Côté (Charlesbourg): Il faut comprendre dans ce
cas-là que c'est un engagement et non un paiement. Comme on va en
engagements financiers, c'est pour nous permettre d'aller jusqu'à ce
montant, lequel peut être inférieur. Mais, entre nous, il y a de
fortes chances que ce soit cela. La raison principale, dans ce cas-ci, c'est
qu'il y a eu une modification du tracé pour permettre d'éviter
des expropriations des terres agricoles.
M. Middlemiss: Est-ce le premier supplément?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas, oui.
M. Middlemiss: Le contrat original était pour la
différence?
M. Côté (Charlesbourg): Il y a des comtés qui
ont été un petit peu oubliés, pendant une certaine
période. C'est un contrat qui est...
Mme Harel: Il avait été gâté
auparavant ce comté.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il faut dire qu'ils ont
réussi à avoir un certain nombre de choses. Le comté de
Drummond aussi - M. le Président, vous me le permettrez - qui a
été, au fil des ans, assez bien servi en matière de
voirie.
Dans ce cas-ci, c'est un contrat qui avait été
évalué à l'époque...
M. Chevrette: Ce n'est pas un comté trop abandonné.
Ne prenez pas cet exemple pour...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je veux juste vous
expliquer.
M. Chevrette: ...abandonné.
M. Côté (Charlesbourg): Abandonné de 1976
à...
M. Chevrette: Même pas, non.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas, vous allez voir
que c'est un cas patent. Sur la 138, donc une route de communication
interrégionale...
Mme Harel: C'est une route que le ministre des Transports, de
1976 à 1979, empruntait régulièrement. Le
député...
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre des Transports,
oui. Il devait avoir beaucoup de plaisir à l'emprunter.
Mme Harel: Et il en prenait grand soin.
M. Chevrette: Mais pas dans le sens que vous dites.
M. Côté (Charlesbourg): À la voir comme elle
était, oui. Tout cela pour vous dire que c'est un contrat de 1975, avec
une évaluation de 1975, à 160 000 $. Comme on est aujourd'hui en
phase de réalisation, bien sûr, les coûts ont changé
et cela amène ces modifications.
M. Chevrette: C'est juste sur le système. Les
professionnels sont tout de suite avisés de l'engagement. Ils le savent,
ils ont toutes sortes de possibilités. Même s'il y a une marge de
crédit ouverte, entre vous et moi, tel que le système est
bâti... C'est juste cela que je veux dire.
Quand vous dites vous-même, M. le ministre, qu'il y a beaucoup de
possibilité qu'on en arrive à cela, c'est ce qui arrive.
Où est-ce qu'ils vont, ces quelque 49 800 $? C'est pour cela que je me
demande si, éventuellement, on ne devrait pas regarder, tous ensemble au
Parlement, une formule autre, moins incitative à se rendre au
maximum.
M. Côté (Charlesbourg): Cela permettrait d'en faire
plus.
M. Chevrette: Ce n'est pas une remarque contre
l'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je comprends. De toute
façon...
M. Chevrette: On constate que, malheureusement, cela va
toujours...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire, je suis
très à l'aise pour défendre ces crédits.
M. Chevrette: M. le Président, en ce qui concerne
février, c'est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Transports et le service de
la voirie c'est vérifié?
M. Chevrette: Vérifié, M. le Président.
Engagements de mars
Le Président (M. Saint-Roch): Nous passons maintenant aux
engagements du mois de mars, qui commencent à la page 16.
À l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Oui, M. le Président, je reviens à
ceci. Vous achetez des petits paquets d'ordinateurs mois par mois.
D'après ce que je peux comprendre, vous êtes en train de vous
équiper graduellement. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
prévoir vos objectifs globaux et de procéder à une
excellente soumission publique une seule fois, quitte à ce que la
livraison soit étalée dans le temps? C'est possible que les
compagnies embarquent dans ce...
M. Côté (Charlesbourg): M. le député
de Joliette, j'en apprends des bouts moi aussi. On est tellement transparent
qu'à l'engagement 20 on veut vous faire approuver un engagement
financier où il n'y a pas d'argent. Ce n'est pas si mal. En 1985-1986,
il n'y avait aucune demande financière. On est transparent, on est
très ouvert à ce niveau-là.
M. Chevrette: ...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'imputation
budgétaire 1985-1986, ce sont ces engagements qu'on discute; mars est
encore en 1985-1986, imputation budgétaire. Vous voyez. Est-ce que vous
l'approuvez?
M. Chevrette: Non, ce n'est pas que je ne l'approuve pas. Je vous
dis ceci: Que vous découvriez des choses, c'est normal; que nous en
découvrions, c'est normal aussi. On n'est pas là pour... On est
là pour comprendre les états financiers.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Je ne voudrais
pas...
M. Chevrette: Cela ne me fatigue pas. Même si vous en
découvriez trois chars et que vous m'en garrochiez quatre, ce n'est pas
cela. Mon objectif est de comprendre cela.
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne visait pas le
député de Joliette quant à son sens critique. Je le
connais très bien. On a eu à croiser le fer au fil des ans. Cela
n'avait qu'un but, c'était de dire au député de Joliette
que c'était très ouvert.
M. Chevrette: Non, mais Comterm me fatigue.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Il y a eu un appel d'offres à un moment
donné, en 1984.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on a parlé tout
à l'heure d'appels d'offres pour février ou peut-être
janvier, si je ne m'abuse. On l'a dit tantôt: Il y a quand même un
certain retard chez nous à rattraper. On a parlé tantôt
d'ordinateurs, on a parlé de terminaux et on reparle de 50
micro-ordinateurs avec les équipements. Effectivement, c'est une
soumission publique où il y a eu plusieurs soumissionnaires. C'est le
plus bas qu'on a. Cela permet d'être en liaison directe avec nos
divisions de voirie et, pour nous, c'est capital. On ne l'avait pas auparavant.
Il y a un certain rattrapage à faire au ministère pour cela et on
le fait. Cela s'inscrit dans une vision globale de réaménagement
pour !e ministère. Quant à moi, j'ai posé un certain
nombre de questions à mon arrivée pour l'informatique, lorsque
j'ai vu arriver ces commandes, pour m'assurer que ça s'inscrivait
très bien dans l'objectif global de revoir l'informatique pour le
ministère. Je pense que, très bientôt, au ministère,
nous aurons des discussions à ce sujet.
Mme Harel: J'aurais une question...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Je ne sais pas si mon
collègue de Joliette a des questions qui précèdent
l'engagement 58, sinon j'irais directement à l'engagement 58.
M. Chevrette: J'aurais juste une remarque à l'engagement
49. Le seul soumissionnaire, dans le cas d'un "contrat
pour la fourniture des services d'entretien du système
électrique et d'opération d'ouverture et de fermeture de la
travée mobile du pont situé sur la route 132, au-dessus de la
rivière Richelieu, dans les municipalités de Sorel Ville et Tracy
Ville, comté de Richelieu", c'est les Entreprises
d'électricité Rial inc., de Tracy. C'est surpremant qu'il y ait
un seul soumissionnaire là aussi. À moins que les gens ne se
donnent le mot dans les milieux. Est-ce régional ou...
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, cela
m'étonne, moi aussi, parce que j'en apprends autant que vous,
là.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a une...
M. Côté (Charlesbourg): Cela a été une
soumission publique et il y a eu un seul soumissionnaire. Dans ce cas-ci, c'est
un contrat sur trois ans. Ce sont donc des imputations budgétaires
à peu près réparties sur trois ans et cela ne fait donc
pas beaucoup. Juste à titre d'exemple, l'estimation qu'en avait faite le
ministère... On a parlé tantôt des estimations qui
n'étaient pas assez élevées. Dans ce cas-ci, on avait un
soumissionnaire pour 11 840 $ alors que l'estimation était de 12 600 $.
C'est pour cela qu'il a été donné. Il était sous
l'estimation du ministère.
M. Chevrette: À vous, madame.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: L'engagement 58. "Subvention de fonctionnement
à la Société québécoise des transports, pour
l'année financière 1986-1987." Il s'agit donc de la subvention
annuelle. À quelle fin, cette subvention?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la subvention annuelle
de fonctionnement de la SQT.
Mme Harel: Pourquoi retrouve-t-on "nil" pour 1985-1986?
M. Côté (Charlesbourg): Cela a été
payé sur un autre CT. C'est en fonction de l'année qui
commençait en avril et il a fallu avancer des fonds à la SQT.
Mme Harel: Est-ce son budget annuel de fonctionnement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Et la subvention à la Société des
traversiers du Québec, à titre d'aide financière pour
effectuer des modifications majeures au Radisson - c'est l'engagement 60 -
c'est un montant d'un peu plus de 2 500 000 $. Je pense que c'est fait au
chantier de la Vickers à Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Cela a été
fait chez Davie.
Mme Harel: Chez Davie, à Lauzon? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. À Lauzon. Mme Harel: Des
réparations? M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Je pensais que Davie était plutôt
spécialisé dans la construction et que le chantier de la Vickers
à Montréal se spécialisait plutôt dans la
réparation. C'est ce qu'on invoque à Montréal pour
justifier qu'il y ait un transfert des contrats, disant que Davie avait plus
une vocation de construction tandis que Montréal en avait une de
réparation des bateaux.
M. Chevrette: Il est vrai qu'on invoque cela souvent.
Mme Harel: J'ai entendu invoquer cela pour un contrat majeur, de
deux frégates, qui devait revenir à Montréal après
soumissions publiques et qu'on transfère à Québec pour le
motif que Montréal a une vocation pour la réparation des bateaux
et non pas la construction.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que le contrat a été donné le 30 janvier 1985. selon
les informations que j'ai ici - c'est pour cela qu'il n'y a pas les
soumissionnaires - c'est à ce moment-là que cela a dû
être validé. Nous ne faisons que payer. Mais on m'informe que
Sorel avait soumissionné aussi et que le plus bas soumissionnaire
était Lauzon.
Mme Harel: S'il n'y a pas d'autres questions et si le ministre
accepte, j'aimerais, comme je n'en ai pas d'autres sur les engagements, tout de
suite, M. le Président, si nos collègues sont d'accord...
M. Chevrette: J'aurais une petite question, moi aussi.
Mme Harel: J'aurais une question par la suite, si le ministre
accepte.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, pour la bonne marche de nos travaux, si vous me le permettez.
J'aurais deux petites choses. Premièrement, est-ce qu'on
considère les engagements financiers du ministère des Transports
et de la voirie vérifiés?
M. Chevrette: Vérifié.
Engagements financiers du ministère de
l'Environnement
Engagements de janvier, février et mars
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième point, il
avait été donné aussi comme mandat au comité
directeur de la commission de l'aménagement et des équipements
d'organiser des horaires de rencontres. Vu qu'il n'y a eu aucune demande des
deux côté pour vérifier les engagements de l'Environnement,
est-ce qu'on peut considérer les engagements de janvier, février
et mars comme étant vérifiés?
M. Chevrette: Il n'y a pas eu de demande de notre
côté?
Le Président (M. Saint-Roch): Ni d'un côté,
ni de l'autre, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: S'il n'y a pas eu de demande, M. le
Président, cela doit être parce qu'ils sont adoptés.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci bien.
M. Chevrette: Est-ce que je pourrais poser une courte question au
ministre? Avez-vous émis des directives pour les députés
en ce qui regarde... J'ai mis la main sur un document hier, je crois:
vérifier une nouvelle procédure quant a l'octroi de subventions
aux municipalités à partir du budget hors normes du
député.
Y aurait-il possibilité... Moi, je n'en ai pas eu, c'est par les
employés que nous l'avons obtenu. C'est une nouvelle procédure,
à toutes fins utiles, pour resserrer - c'est dit tel quel dans la
directive - l'octroi de subventions aux municipalités. Le ministre
est-il au courant?
M. Côté (Charlesbaurg): J'aimerais bien en avoir une
copie.
M. Chevrette: Je vais tout de suite à mon bureau, M. le
ministre, et je vous la remettrai. Cela émane de la région de la
Mauricie. J'ai mis la main dessus et, effectivement, il y a une nouvelle
procédure selon laquelle le député doit faire ses choix.
Le divisionnaire local, dorénavant, a un genre de sanction. Je suis un
peu surpris parce que cela m'a... J'ai le texte, je n'invente rien. Je vais le
chercher, M. le ministre et je vous le donne.
M. Côté (Charlesbourg): Transmettez-moi cela et
qu'avec le plus grand plaisir je fasse passer à mon bureau celui qui a
eu l'audace de mettre en doute le bon travail des députés quant
à ce budget.
Mme Harel: M. le ministre...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Sur un tout autre sujet. Si vous acceptez, mais rien
ne vous y oblige, j'aimerais, compte tenu de la rencontre que vous aurez avec
votre homologue fédéral le 2 juin, donc lundi prochain, que vous
fassiez connaître à la commission les objectifs que vous
poursuivez à l'occasion de cette rencontre.
M. Côté (Charlesbaurg): Un certain nombre
d'objectifs, de discussions. D'abord, une rencontre, puisqu'on n'a pas eu
l'occasion de te faire jusqu'à maintenant autrement que socialement,
pour lui faire part de certaines appréhensions du Québec quant
à un certain nombre de dossiers qui sont sur la table au niveau du
gouvernement fédéral. Très certainement, le premier sujet
à l'ordre du jour sera la loi C-75 et son article 4. Un deuxième
sujet sera la desserte de la Basse-Côte-Nord, parce que, depuis le 1er
avril, le gouvernement fédéral n'a pas prolongé sa
subvention, ce qui est assez étonnant, surtout dans le comté du
premier ministre. Il y a aussi l'entente auxiliaire qui fera l'objet de
discussions préliminaires. Comme je vous l'ai dit aux crédits, il
y a des surprises assez impressionnantes concernant le coût des projets
inclus à l'entente, ne serait-ce que la 70-170, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, où, initialement, les coûts prévus
étaient de 25 000 000 $; les coûts sont maintenant de 92 000 000 $
ou de 95 000 000 $. Cela présage bien pour la Basse-Côte-Nord,
Havre-Saint-Pierre-Natashquan.
Dans le cas de l'entente sur la construction des aéroports
nordiques, à ce moment-ci, nous avons quatre ou cinq constructions.
Déjà, la prévision, qui était de 68 000 000 $ au
départ, est rendue aux alentours de 100 000 000 $, ce qui veut dire
qu'il y aura des ajustements majeurs à apporter aux ententes. On veut
commencer à parler de ces choses-là avec le ministre et voir
jusqu'où il est prêt à aller dans l'ajout d'autres
autoroutes au Québec qui pourraient desservir des régions qui en
ont grandement besoin pour le support à leur développement
économique.
Évidemment, lorsqu'on parle d'ententes, on parle aussi de voir
jusqu'où le gouvernement fédéral est prêt à
aller dans la rénovation de la ligne Deux-Montagnes-Montréal,
puisque celle de Rigaud-Montréal a coûté plus cher que ce
qui avait été prévu au départ.
Enfin, un sujet qui plaira certainement à madame par-dessus bien
d'autres, un sujet
que je me suis engagé à discuter lorsque j'ai
rencontré les Gens de l'air, c'est que l'aéroport d'Ottawa soit
bilingue. Cela fera l'objet de discussions avec M. Mazankowski.
Bien sûr, d'autres dossiers un peu plus généraux en
termes d'orientation, la réglementation et toute une série
d'autres dossiers, si nous en avons le temps. Compte tenu des
responsabilités additionnelles de M. Mazankowski, nous disposerons de
deux heures pour discuter de l'ensemble des sujets. Finalement, il y aura des
positions quand même fermes du Québec sur des lois comme C-75.
Mme Harel: Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Maisonneuve. Nous avons un autre point. Est-ce que les
membres de la commission acceptent de reporter les engagements financiers du
Développement régional à une séance future?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Engagements reportés.
La commission de l'aménagement et des équipements ajourne
maintenant ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 50)