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(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour étudier le mandat qui lui a
été confié, soit de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 60, Loi modifiant le
Code de la sécurité routière. Il n'y a aucun
remplacement?
M. Chevrette: Je voudrais mentionner que notre critique doit
aller à Thetford-Mines à la suite d'une invitation faite en
février et comme je suis critique, de toute façon, du ministre en
ce qui regarde le secteur de la voirie j'agirai pour et au nom de Mme
Harel.
Le Président (M. Saint-Roch): Parfait. Est-ce qu'il y a
des remarques préliminaires, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le Président.
Tout simplement je crois que les discours de deuxième lecture ont fait
objet des principes contenus à l'intérieur du projet de loi de
part et d'autre et comme il n'y a pas de problèmes majeurs, je pense que
nous pourrions entamer l'étude article par article et en arriver aux
points particuliers pour tenter de trouver des accommodements pour tout le
monde.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. Chevrette: J'ai une petite question d'information si M. le
ministre le permet.
Le Président (M. Saint-Roch); M. le député
de Joliette.
L'usage de la ceinture de
sécurité
M. Chevrette: C'est sur le port de la ceinture. En 1983 au moment
où on avait fait une grosse campagne de publicité sur le fait
qu'on s'attache au Québec, 66 2/3 %, des Québécois
s'attachaient. Au moment où on se parle en 1986, on me dit que c'est un
sur deux, donc 50 % seulement qui s'attachent. D'autre part on me dit que les
accidents physiques, à 75 %, sont dus au fait qu'on s'attache ou que
ceux qui ne s'attachent pas sont plus vulnérables. Est-ce que c'est un
fait et est-ce que le ministre aurait changé d'idée par rapport
à 1983, lorsqu'il faisait, pas seulement lui mais aussi ses
collègues, des gorges chaudes face à la campagne de
publicité "On s'attache au Québec".
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, le
député de Joliette est taquin comme d'habitude; je vais le
prendre en ce sens. Au niveau de la ceinture de sécurité,
effectivement ce qui était au delà de 60 % en 1983 est maintenant
rendu à tout près de 50 %. Il y a donc une régression du
port de la ceinture de sécurité au Québec alors qu'en
Ontario nous sommes rendus à 80 % des gens qui portent la ceinture de
sécurité.
Il y a un certain nombre de constats que nous devons porter maintenant.
Il est clair que lorsque des accidents de la route font des blessés, les
personnes qui ne sont pas attachées avec la ceinture de
sécurité coûtent deux fois plus cher que celles qui sont
attachées. C'est un constat très clair, très net et
vérifiable. Je pense que c'est suffisamment important - avec toutes les
séquelles, on parle de deux fois plus cher -en termes d'argent. On a
bien sûr des préoccupations d'argent mais aussi celles de
protéger le monde; c'est sans compter les valeurs. Les souffrances sur
le plan familial, sur le plan personnel, cela ne se calcule pas.
Donc, il y a une volonté très ferme -je l'ai dit lors du
discours de deuxième lecture - pour l'automne, de revenir avec des
amendements au Code de la sécurité routière qui visent le
port de la ceinture de sécurité. C'est ce que nous examinons
actuellement. Je suis bien disposé à le dire dès
maintenant pour que cela puisse alimenter la réflexion de tout le monde.
C'est qu'on en revient au port obligatoire de la ceinture de
sécurité, avec des amendes plus sévères, dans un
premier temps. Dans un deuxième temps, nous regardons la
possibilité de créer un lien d'obligation pour le conducteur du
véhicule à l'endroit des gens qui voyagent avec lui, quant au
port de la ceinture de sécurité.
Nous examinons aussi la possibilité que les personnes à
l'arrière de la voiture doivent porter la ceinture de
sécurité. Nous examinons aussi la possibilité que, dans le
non-respect du port de la ceinture de sécurité, il puisse y
avoir, attachés à cela, des points d'inaptitude. Ce sont des
mesures assez dures. Nous examinons d'autre part aussi - et nous tentons des
les amenuiser -
la multitude de permissions pour ceux qui sont exemptés du port
de la ceinture de sécurité.
Je le signale à ce moment-ci, il y a eu une évolution au
niveau des corps policiers quant au port de la ceinture de
sécurité. Cela s'est fait sur une base volontaire jusqu'à
maintenant. Tant et aussi longtemps que ceux qui doivent faire appliquer la loi
ne le feront pas de manière plus stricte, je pense qu'on va avoir de
sérieux problèmes. Cela prend, à ce niveau, une bonne
consultation avec les différents corps policiers. Mais assurément
quant à l'objet des modifications au Code de la sécurité
pour l'automne, les deux pièces maîtresses seront le port de la
ceinture de sécurité et la vérification
mécanique.
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Quant à "On s'attache
au Québec", j'imagine qu'en posant ces questions, le
député de Joliette avait ses réponses. Ce n'était
pas sur le fait qu'on s'attache... C'est relié à la ceinture de
sécurité.
M. Chevrette: Cela pouvait être efficace de s'attacher.
M. Côté (Charlesbourg): À sa voiture.
M. Chevrette: Au Québec. On s'attache dans sa voiture au
Québec.
M. Dufour: Les deux ne sont pas incompatibles.
M. Chevrette: C'était trop long comme titre.
M. Côté (Charlesbourg): Comme on s'attache dans sa
voiture en Ontario.
M. Chevrette: Oui. On s'attache en Ontario ou à l'Ontario.
Ceci dit, on peut commencer.
Étude détaillée du projet de
loi
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 1 du projet de loi 60. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'article 1?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des modifications de
concordance, M. le Président, dans ce cas-ci.
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment-ci, c'est
une des mesures très majeures qui est contenue à l'article 2.
C'est la période de suspension du permis qui passe de trois mois
à un an, de six mois à deux ans et de un an à trois ans
avec la période de référence - il faut bien le
préciser, je n'ai peut-être pas été très
clair au niveau de la deuxième lecture - s'appliquant aux
récidives en termes de deux à cinq ans. On va la maintenir au
dossier du conducteur, s'il y a une première infraction. À ce
moment-ci, dans l'état actuel de la législation, cela fait en
sorte qu'au bout de deux ans, cette première infraction disparaît
alors que dans le nouveau code, elle ne disparaîtra qu'au bout de cinq
ans et cela, dans les quatorze cas d'infraction à...
M. Chevrette: Le quantum des points reste-t-il le même?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce onze ou douze?
Une voix: C'est douze.
M. Côté (Charlesbourg): En matière
criminelle, c'est exactement la même chose qu'actuellement: ce ne sont
pas des points, c'est la révocation du permis tout simplement.
M. Chevrette: C'est la révocation. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, je regarde l'article 99.1. Si
quelqu'un voyait son permis suspendu en conformité avec l'article 97,
selon les points de démérite et si, par hasard, il commettait,
dans le même temps, une infraction au Code criminel un peu plus tard - il
n'a pas son permis, il vient de commettre une infraction au Code criminel
pendant cette même période de trois mois -serait-ce
considéré comme une deuxième infraction ou
considérez-vous les deux séparément?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est
séparément. C'est pour cela qu'on intervient à ce moment
concernant les actes criminels, alors que les points d'inaptitude entrent sous
un autre volet et cela ne peut pas être concomitant. C'est
complètement différent.
M. Chevrette: Mais au criminel, tant et aussi longtemps qu'on est
en appel, selon les procédures des tribunaux, est-ce qu'il y a
une possibilité de conduire ou s'il y a suspension
immédiate du permis?
M. Côté (Charlesbourg): L'appel suspend, mais cela
prend une caution probablement. Je pense que c'est un principe de justice qui
est clair. La personne peut appeler de la décision et peut conduire
entre-temps.
M. Chevrette: Elle est présumée innocente...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, innocente, c'est
cela.
M. Chevrette: D'accord, il y a présomption d'innoncence.
Cela va pour moi. Concernant les cinq ans...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: ...c'est en cas de récidive, si j'ai bien
compris.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, uniquement dans le cas
de récidive. Pour celui qui se verrait suspendre son permis demain
matin, il est clair que, par ces mesures, il est toujours très difficile
de dire: 0,08 ou 0,09. Le gars juste sur la ligne, à 0,079, n'est pas
coupable. Il y a quand même, dans la pratique, une certaine... À
partir de 0,08, on doit poursuivre; c'est clair au sens de la loi. Mais il y a
toujours une zone où c'est assez difficile.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que les cinq ans s'appliquent dans
le cas d'une récidive, pas dans le cas d'une première
offense.
M. Chevrette: Je vous demandais en Chambre, M. le ministre -
c'est surtout un point d'information - Est-ce que c'est ici que se grefferait
une possibilité d'amendement concernant le permis provisoire, par
rapport à une première infraction et dans des limites, par
exemple, de 0,08 à 0,10? Est-ce que ce serait à cet article? Vous
comprendrez qu'au pied levé, je ne peux pas le greffer à un
article précis. Mais si vous me dites que c'est...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai vérifié
hier, en fin d'après-midi, à la suite des informations du
député de Joliette. Effectivement, cela me cause certains
problèmes à moi aussi. Ce qu'il faut convenir entre nous, c'est
que, même si nous au Québec décidions qu'il y aura des
peines plus douces de 0,08 à 0,10, le Code criminel
fédéral est à 0,08.
M. Chevrette: Il serait considéré comme ultra
vires.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, on serait
discordant par rapport... À ce moment-là, le code
fédéral s'appliquerait et les mesures seraient aussi
sévères. Alors, cela ne change rien et on s'ajuste, finalement,
dans ce cas, au Code criminel fédéral.
M. Chevrette: Ultra vires.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas avocat, je me
fie aux excellents conseils des avocats de la Régie de l'assurance
automobile.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, quand vous nous...
M. Chevrette: Excusez! Discordant par rapport à
illégal ou à ultra vires, c'est une paire de culottes très
différentes. Ce que je veux savoir, c'est: Est-ce qu'on cherche
l'harmonie des lois ou si on pourrait légalement avoir un amendement
différent à l'article?
M. COté (Charlesbourg): Je vais répondre au
député de Joliette tout de suite, même si on pouvait avoir
la distinction entre les deux, je pense qu'il n'est pas souhaitable qu'il y ait
une discordance à ce moment, compte tenu du fait que le Code criminel
fédéral va quand même le juger de par ses propres lois.
M. Chevrette: Je voudrais m'exprimer plus clairement et ne pas
donner l'impression que je veux ouvrir la valve. Si vous vous rappelez, tes
propos qu'on avait tenus en Chambre étaient les suivants: Est-ce
qu'entre 0,08 et 0,10, par exemple... Est-ce que quelqu'un qui travaillerait...
Je prends comme exemple le Grand Nord canadien ou la Baie James. L'individu
conduit un camion. Il est transporté lui-même du campement
è son travail par autobus et il chauffe son camion toute la semaine.
Il y a une différence fondamentale, à mon point de vue,
entre l'octroi d'un permis provisoire de travail s'il y a des gestes qui se
sont produits dans une situation fort aberrante par rapport à ceux quand
l'accident est survenu sur le milieu de travail ou étant en état
d'ébriété, par exemple. Cela c'est différent. Celui
qui est au travail en état d'ébriété et qu'il a un
accident, je pense que...
C'est pour répondre un peu à ce que le
député d'Ungava nous a dit en Chambre, l'autre soir. Il y a des
gens qui sont pris cinq jours dans le bois avec un camion. La fin de semaine,
ils descendent et fêtent un petit peu. Ce n'est pas nécessairement
grave
et ils se voient privés du droit au travail.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Joliette te permet, cela serait davantage aux articles 3 et suivants qu'on
pourrait avoir cette discussion.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir du ministre parce que,
dans le fond, cet article amène des peines plus sévères,
sur quoi on s'est basé pour augmenter les peines? Est-ce que c'est parce
qu'il y avait trop de récidives? Est-ce que c'est parce qu'on n'avait
pas assez de... Ces récidives, est-ce qu'elles ont amené des
accidents supplémentaires, des problèmes majeurs?
M. Côté (Charlesbourg): 50 % des accidents de la
route sont causés par l'alcool.
M. Dufour: Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): C'est quand même
majeur quand on considère que, actuellement, au minimum, cela
coûte tout près de 2 000 000 $ par année sans compter tous
les préjudices causés au plan moral. Je pense que c'est
assurément la première cause. Dans ce que les tribunaux -je vous
le dis de mémoire parce que je n'ai pas mes notes de deuxième
lecture - 95 %, si je ne m'abuse, de permis restreints ont été
accordés à des personnes condamnées pour consommation,
d'alcool, infraction criminelle. On a réussi, finalement, à
passer à travers la loi. Il y a un abus à ce niveau et en
renforçant ces mesures, on veut tenter de baisser et de diminuer les
accidents et, par conséquent, ce qu'il en coûte au plan humain et
au plan monétaire aussi.
M. Dufour: Pouvez-vous me dire si chez les 95 % de permis
restreints qui ont été accordés à la suite d'une
infraction criminelle, ces gens ont été plus impliqués
dans des accidents que l'ensemble de la population?
M. Côté (Charlesbourg): La ventilation n'est pas
faite à la régie, mais on peut présumer que, si 50 % des
accidents sont causés par l'alcool et que 95 % des permis restreints
sont accordés à des gens qui avaient causé des actes
criminels, que ce soit délit de fuite, etc.
M. Chevrette: 95 % pour des actes criminels?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 95 %. On a
redonné des permis restreints à 95 % de ceux dont le permis avait
été suspendu pour des actes criminels. C'est quand même
majeur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Pour aller dans le même sens que le
député de Jonquière supposons un bonhomme qui sort d'un
restaurant et dont la constitution lui permet d'absorber une couple de
bière, c'est tout. Avec un digestif, il est à 0,09 par exemple.
Apparemment, la constitution physique y joue beaucoup. Le pharmacien pourrait
nous dire si c'est vrai.
M. Paradis (Matapédia): ...la dispersion dans les
graisses.
M. Chevrette: Oui, exact. On me dit que certains individus, au
sortir d'un restaurant, pourraient fort bien avoir 0,08, 0,09, 0,10 alors qu'un
autre pourrait prendre le triple et être à 0,06, 0,07, selon la
constitution de l'individu.
Supposons qu'il y a un policier tout près du restaurant et il
arrête tous ceux qui sortent du restaurant, ce soir-là et il en
arrête vingt en ligne. C'est deux points. Un individu a soufflé
dans la balloune et il est à 0,09, ou 0,10. Selon la constitution de la
toi, ce que je veins d'exposer sera touché non pas par le présent
projet de loi, mais bien à l'automne?
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! S'il souffle
dans la baltoune et s'il est au-dessus de 0,08, c'est criminel.
M. Dufour: Ce n'était pas de même, cependant.
M. Chevrette: Mais il n'a pas été en contact, il
n'a pas eu d'accident. C'est pour cela que je trouvais que la question du
député est importante. On a des cas de comté très
réguliers où des individus ont été pris. Ils n'ont
jamais eu d'accident d'automobile ni de ferraille, ni d'attaque à la
personne et ils se voient suspendus dans une durée X alors qu'ils n'ont
jamais accroché le pare-chocs de l'autre ou jamais touché... Dieu
soit loué - mais ils étaient à 0,08 ou 0,09 et ils se
voient même suspendre leur permis de travail. Est-ce qu'on pourrait
éventuellement - je ne parle pas d'aujourd'hui - avoir une ventilation
pour être capable de répondre à ces gens? (11 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): On va l'avoir, mais,
actuellement, ce qu'il faut bien convenir - je pense que le
député de Joliette l'a appris hier, parce que je le lui ai dit en
réplique - peu importe ce que nous ferons dans notre loi, les personnes
qui se font
arrêter aujourd'hui à 0,08 perdent tout droit d'utiliser
leur véhicule pour trois mois de par l'article 242 du Code...
M. Chevrette: ...de la route.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cas
actuellement.
M. Chevrette: Oui, exact.
M. Côté (Charlesbourg): Que l'on soit plus mollo,
cela ne ne change rien, on va le perdre pareil. Alors, il y a des ajustements
nécessaires qui ont déjà agi dans le cas de la conduite
des gens ou dans le fait de penser que, si je sors ce soir, je vais prendre un
coup... Ce serait bien mieux qu'il y en ait un de la "gang" qui ne prenne pas
un coup, qu'on prenne un taxi ou qu'on s'organise de façon à ne
pas être sur la route en état d'ébriété.
M. Chevrette: Quand on est rendu à trois fois, il y a des
limites.
M. Côté (Charlesbaurg): Pour votre information, je
peux donner au député de Joliette et à celui de
Jonquière des statistiques fort intéressantes sur la ventilation
des 95 %, sur le plan des quatorze types de cas d'infraction criminelle.
Conduite dangereuse, sur 141 personnes qui ont vu leur permis suspendu - vous
gardez toujours en tête que 95 % des gens qui vont le demander
l'obtiennent - il y a 51 permis qui ont été redonnés, 51
permis restreints. Dans le cas de conduite avec facultés affaiblies, il
y a 3004 personnes qui ont été arrêtées et 1401 ont
reçu un permis restreint. Cela ne veut pas dire que c'est 1401 sur 3000,
parce qu'il y en a qui ne vont pas le demander. Conduite avec plus de
0,08...
M. Chevrette: Au-delà de 95 %, c'est ceux qui le
demandent?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: D'accord. Je comprends.
M. Dufour: Ce n'est pas pareil, vous avez dit facultés
affaiblies avant...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: ...et, là, vous nous dites conduite...
M. Chevrette: Non, il a dit conduite dangereuse en premier.
M. Côté (Charlesbourg): Le premier, c'est conduite
dangereuse, conduite avec facultés affaiblies. De toute façon, on
peut faire une photocopie et vous la remettre, il n'y a pas de cachette
là-dedans.
M. Dufour: D'accord. M. Chevrette: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Conduite avec plus de 0,08,
11 662, et 5605 personnes ont obtenu un permis restreint. Refus de subir le
test de l'ivressomètre - ce qui est impardonnable; selon moi, ce sont
des gens qui essaient de fuir le test - il y a 673 personnes qui ont
été arrêtées, mais il y a 328 personnes qui ont
obtenu un permis restreint. Délit de fuite, qui est aussi très
grave - vous avez quelque chose à cacher avec un délit de fuite -
sur 905 conducteurs, 357 ont obtenu un permis restreint. Négligence
criminelle: sur 30, 11 ont obtenu un permis restreint. Négligence
criminelle causant la mort: sur 8, 4 ont reçu un permis . restreint.
Dans ce qui reste comme données, depuis le code fédéral,
bien sûr, il y a des changements sur ce plan. Donc, sur 16 454 permis de
conducteur suspendus, il y en a 7759 qui ont reçu un permis
restreint...
M. Chevrette: Ce qui est 95 % de tous ceux qui l'ont
demandé.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est 95 % de ceux qui
l'ont demandé. Vous voyez où on est rendu? Ce n'est pas pour rien
qu'aujourd'hui on arrive avec des mesures aussi draconiennes qui vont permettre
de rééquilibrer un certain nombre de choses.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Sur les points de démérite, est-ce qu'il
y en a qui ont demandé des permis restreints? Vous avez les mêmes
statistiques?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai déjà dit
95 % et j'étais même conservateur, c'est de 95 % à 97 % des
gens qui demandent des permis restreints qui l'obtiennent. Alors, les 2 % ou 5
% qui ne l'ont pas, ils vont se dires On est une "gang" de caves. Finalement,
la suspension de permis n'existe plus.
M. Chevrette: Dans les points de démérite, comme
mon collègue le dit, il y a la stratégie d'avoir des remises en
cours...
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Chevrette: ...pour que les premiers...
M. Côté (Charlesbourg): Pour regagner les
points.
M. Chevrette: ...points s'éliminent. J'ai
été mis au courant de cela par quelques citoyens qui me
racontaient qu'ils sont rendus à 9. Ils me demandaient: Peux-tu me
recommander un avocat? C'est devenu une tactique connue. Il y a des avocats qui
doivent faire quelques piastres avec cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, en tant que procureur de la
couronne...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: ...je n'ai jamais eu l'occasion, évidemment, de
faire de l'argent avec cela, mais je sais que le processus est bien connu; les
gens arrivent entourés de personnes qui vont facilement attendrir le
tribunal. On voit très souvent que la femme n'est pas loin, les enfants
aussi. Si on pouvait amener le curé, on l'amènerait. Très
souvent, l'employeur est là aussi. Le juge est pris dans un dilemme
où il se dit que, finalement, en punissant le coupable,
c'est-à-dire le criminel, il a l'impression de punir toute la
municipalité, y compris le curé. Alors, il se dit: La femme et
les enfants n'ont pas fait grand-chose. L'employeur dit "c'est mon meilleur
livreur de pain, il connaît la "run", c'est lui qui connaît les
clients", finalement l'employeur rend un témoignage lors de la sentence
pour attendrir le juge. Le juge se laisse convaincre facilement que l'employeur
n'a pas pris d'alcool, il n'est pas responsable de la bévue de son
employé. Finalement, on maintient son permis ou on lui accorde un permis
restreint.
Alors, c'est contre cette situation... On veut mettre les juges devant
une situation où la peine, la sentence devra découler du
délit. J'ai entendu des arguments, l'autre soir, lors de l'étude
en deuxième lecture, selon lesquels il fallait faire attention, car des
peines trop sévères pourraient amener le tribunal à
procéder à des acquittements injustifiés. C'est vrai
jusqu'à un certain point, mais il faut cependant remarquer que la
couronne est aux aguets là-dedans. J'ai pleinement confiance aux juges
et aux tribunaux. Si une preuve est bien étayée - il faut savoir
qu'il y a un grand nombre de personnes qui plaident coupables là-dedans
-et que la couronne soit aux aguets, s'il y a des acquittements, cette
dernière va procéder à des appels.
C'est ce qui fait qu'on va éviter des situations comme
celles-là où, finalement... Le ministre faisait remarquer qu'il
n'est pas vrai que, dans tous les cas, on a besoin de son permis de conduire
pour travailler. Il y a sa femme, ses enfants et les transports en commun, et
ce n'est pas une humiliation que de prendre le transport en commun. Cela fait
partie de la sentence. On a des gens qui doivent faire des travaux
communautaires; il y en a qui devront faire de l'autobus s'ils conduisent en
état d'ébriété. Cela fait partie de la sentence.
Cela ne m'attendrit pas le coeur outre mesure. Cela va aider au déficit
des commissions de transport, un petit peu partout!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Je dois relier l'article 99.1 à l'article
99.2 avant d'adopter le 99.1. À l'article 99.2, vous dites: "L'article
104 du code est abrogé". Et l'article 104, si j'ai bien compris mon
dossier, c'est l'article qui permet la délivrance de permis temporaires
ou restreints.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes rendu
à l'article 3, on n'a pas adopté l'article 2 encore.
M. Chevrette: Oui, oui, c'est correct.
M. Côté (Charlesbourg): On n'a pas encore
adopté l'article 2. Il faudrait adopter l'article 2. Je voudrais juste
vous dire que si vous me demandez s'il y a des situations comparables à
la situation actuelle dans les autres provinces canadiennes, il y a l'Alberta,
la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse et l'Ontario qui sont exactement sur
le même pied où l'on arrive. Il y a six provinces au Canada dont
le délai de carence est de cinq ans. Donc, il y a une tendance à
s'uniformiser au Canada. Je peux déposer un tableau qui permet de
prendre tous les points et de les comparer avec ceux des autres provinces. Cela
est public. Je le déposerai tantôt.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch)s J'appelle
maintenant l'article 3.
Permis restreint
M. Chevrette: L'article 3: "L'article 104 du code est
abrogé." Purement, simplement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...et totalement. C'est là que je...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...vous fais une demande. Est-ce que c'est possible
- je saisis très bien
l'argumentation du député de Louis-Hébert, qui a
été avocat... Effectivement, il y a des scènes qu'il faut
absolument enrayer. D'autre part, le milieu fermé, ce qu'on appelle les
milieux dits fermés, des chantiers dits éloignés, est-ce
qu'il ne pourrait pas y avoir - je le répète - une distinction
dans la perte du permis quand un conducteur de véhicule automobile a un
accident précis - il ne faudrait pas que ce soit dans le cas d'une
négligence criminelle, mais, dans les cas d'infractions dites
légères, où il n'y a aucun contact avec une personne
physique, est-ce qu'on ne pourrait pas, à ce moment-là, faire une
distinction quand c'est très faible et que c'est une première
infraction, quand c'est relié directement au droit au travail? Je donne
un exemple. Un chauffeur de camion aux frontières du Labrador ou
à la Baie James qui est transporté régulièrement
cinq jours par semaine à son travail; il saute dans son camion et il le
ramène le soir. Il peut avoir été intercepté par un
policier en état d'ébriété à 0,08 ou 0,09
lorsqu'il descend pour sa quinzaine à tous les trois mois et on pourrait
lui suspendre son permis de conduire pour automobile. En vertu de l'article 3,
il n'a même plus son permis pour conduire son camion, si j'ai bien
compris, à la Baie James. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu dans ce cas
précis... Je sais que c'est assez difficile à défendre, je
le reconnais, mais ces gens-là vivent des situations assez difficiles
aussi. C'est dans cet esprit que je demande au ministre s'il n'y aurait pas
possibilité de regarder quelque chose, un amendement possible mais en le
limitant aux chantiers fermés, isolés, parce que je comprends
qu'on pourrait inventer mille et une façons de détourner la loi.
Mais, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de voir quelque chose? J'ai
été ébranlé personnellement par l'argumentation du
député d'Ungava. Je pense qu'il y a des gens qui vivent quasi en
moine dans les pays du Grand-Nord et qui descendent une semaine de temps en
temps... Je ne dis pas que, lorsque c'est une négligence criminelle,
quand c'est à 0,27 comme un ex-chef de je ne sais quoi à la Baie
James, 0,27 à Matagami... Ce n'est pas cela que je veux dire. Je dis que
lorsque c'est léger, ce n'est pas criminel au sens d'une
négligence - c'est criminel au sens de la loi, bien sûr - cela lui
enlève son droit au travail parce qu'il ne peut plus remonter dans les
chantiers éloignés dès qu'il y a révocation de son
permis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu. Je suis
sensible à l'argumentation du député de Joliette. J'ai
moi-même eu le plaisir d'aller travailler dans des chantiers
fermés comme étudiant à l'époque. Il faut l'avoir
vécu pour savoir ce que c'est comme élément de frustration
ou exigence sur le plan personnel. À ce moment-ci - je ne veux pas
ouvrir la discussion - pour prendre l'état actuel, si cet individu qui
est pris en flagrant délit ne cause pas de lésions corporelles,
est arrêté par un policier le long de la route et que c'est 0,08,
il perd son permis sans aucune possibilité d'obtenir un permis restreint
pour trois mois.
M. Chevrette: Actuellement, oui.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord? Par la
volonté du Code criminel. Si je comprends bien l'essence de la demande
du député de Joliette, il convient que le Code criminel
fédéral s'applique de toute manière. S'il le perd, il le
perd au moins pour trois mois. Mais le député de Joliette ne
voudrait pas qu'il le perde pour plus de trois mois.
M. Chevrette: II me semble que c'est grave, d'autant plus
que...
M. Paradis (Matapédia): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Je comprends très bien
l'argumentation du député de Joliette, mais je comprends mal, si
on parle de sens d'humanité, qu'on puisse prendre la
responsabilité après plutôt qu'avant l'acte criminel qui
peut être commis. C'est bien sûr que je comprends très bien
que le bonhomme puisse être isolé trois mois et lorsqu'il revient
un petit peu en ville, qu'il puisse avoir envie de faire une petite fête,
une fiesta sauf que, s'il veut fêter, il peut prendre les moyens pour le
faire. Il peut prendre le taxi ou dire à son chum: Tu me conduis, ou
prendre le métro, l'autobus ou n'importe quoi. Mais je veux dire que par
le fait qu'il devient en boisson, il devient un danger public, il devient une
bombe à retardement ambulante. Bien qu'on se doive d'être
très humain pour ces gens-là, je pense que le danger public est
là. Quand on parle de responsabilité individuelle pour la
santé et la sécurité des gens qui se promènent sur
les routes du Québec, c'est important.
M. Chevrette: Je partage...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: ...à 100 % l'argumentation du
député de Matapédia, mais il m'apparaît que de
passer de trois mois à un an - c'est juste là-dessus - dans le
cas où il n'y a pas négligence criminelle dans le sens
réel du terme, si c'est 0,08 et dans les cas où le droit au
travail est relié au permis de conduire... Je ne vous dis pas
dans les cas généraux, je dis bien dans le cas uniquement
où le droit au travail est lié. Il y a des bonshommes qui
travaillent depuis 30 ans et qui ont travaillé pendant 20 ans de leur
vie dans des chantiers éloignés. J'ai vécu la même
expérience que le ministre des Transports et il faut l'avoir fait pour
en avoir une idée. Il s'agit plutôt de garder le délai des
trois mois, dans les circonstances, au lieu de l'année additionnelle.
(12 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Mais est-ce que le
député de Joliette me permettrait une question?
M. Chevrette: Oui,
M. Côté (Charlesbourg): Comment fait-on pour
déterminer la zone dont vous parlez?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Il n'y a pas de zone, M. le
ministre, si vous me permettez. Quand on parle de 0,08, on dit: Si tu es
arrêté, c'est à titre préventif. Mais ce n'est pas
là le problème. Le problème fondamental, c'est que le type
en question, une fois qu'il est à 0,08, il est déjà
négligent criminellement, parce qu'il conduit un véhicule et
qu'il est déjà contrevenant à la loi, au départ.
Même s'il n'y a pas d'impact au plan matériel et au plan des
pertes de vie, en soi il est déjà...
M. Chevrette: Il constitue un danger.
M. Paradis (Matapédia): Oui. Et il est criminel. Il y a
une négligence criminelle en soi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Si je discute dans ce sens-là... Oui,
allez-y. Je parierai après.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais laisser aller le
député de Joliette. Il avait un autre argument dans ce
sens-là.
M. Chevrette: Pourquoi suis-je intervenu dans ce sens-là,
M. le ministre? C'est parce qu'il y a deux situations possibles qui
m'apparaissent. Je sais qu'il n'y a pas d'instrument et c'est peut-être
là mon gros problème. Mais quand je vois un citoyen qui a atteint
0,08 et qui représente un danger -je ne m'obstine pas là-dessus
et je suis content que la discussion soit ouverte dans le sens où on
dit, au moins qu'on réfléchisse collectivement - je revois,
d'autre part, une personne qui peut être sous l'effet de drogues et qui
constitue peut-être un danger encore plus grand que celui qui a atteint
le 0,08, mais qui n'est pas régi par les actes criminels au sens de la
loi d'ici et qui peut constituer un danger encore plus grand que celui qui est
à 0,08 et qui a été arrêté pour
prévention et non pour négligence. Dans ma tête, je me dis
qu'il y a peut-être là deux poids deux mesures. Mais je reconnais
très bien la difficulté, d'autre part, de procéder
à un test quelconque pour l'obtenir. Vous savez très bien, quand
on s'en vient parfois sur les routes, qu'on se demande comment un individu a pu
conduire vingt milles ou trente milles ou trente kilomètres, quand vous
arrivez au même endroit que lui et que vous le voyez, vous vous demandez
comment il a pu se rendre jusqu'ici. Pourtant, s'il avait été
arrêté par la police, je ne suis pas certain qu'une infraction
criminelle lui aurait été imposée. Parce que le test de
l'ivressomètre n'aurait sûrement pas donné 0,08, puisque ce
n'est pas ce qu'il a bu ou ce qu'il a pris.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: Je parlais de quelqu'un qui prend des
médicaments. Cela produit aussi l'effet de quelqu'un qui a pris un peu
plus de boisson.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Il y a deux
éléments extrêmement importants qui ont été
soulevés et qui permettent d'avoir une discussion ouverte.
Effectivement, le député de Joliette a fait état de
drogues. La drogue est traitée actuellement au même niveau que la
boisson. Là où c'est un petit peu plus difficile, c'est le
contrôle. Des spécialistes travaillent là-dessus
actuellement pour tenter de donner des moyens de bien contrôler ces
mesures.
Tout en voulant respecter le droit au travail des camionneurs en
région fermée ou en chantier fermé, comme le veut le
député de Joliette, on risque de discriminer toute une partie de
la population qui, elle aussi, respecte le 0,08 finalement. Parce qu'elles ne
sont pas dans des chantiers fermés, des personnes se verraient
interdire... La glace est très mince dans ces cas. Mais je comprends le
sens des revendications du député de Joliette. Il y a
effectivement des problèmes dans ce sens-là qui n'ont pas obtenu
toutes les réponses, à ma satisfaction en tout cas. Je pense
qu'il faut agir très durement à ce moment-ci. Les gens vont
sûrement être un peu plus prudents. Il ne faut pas oublier
qu'actuellement, à partir du moment où il y a un constat et qu'on
est
jugé par un tribunal là-dessus, des personnes perdent
déjà l'utilisation de leur permis et n'ont aucune
possibilité d'obtenir un permis restreint - ce n'est pas uniquement pour
trois mois, on a dit trois mois tantôt - pour une période allant
de trois mois à trois ans, à la discrétion du juge, compte
tenu de la preuve qui est déposée devant lui. Il y a donc, en ce
qui concerne les juges, une variante qui fait en sorte que quelqu'un qui arrive
à 0,08 peut ramasser trois mois mais quelqu'un arrive à 0,14 ou
0,20 risque d'en ramasser davantage, surtout si c'est un récidiviste. Ce
n'est donc pas facile. Je comprends l'argumentation, on est pris avec. Je pense
qu'il faut aller là maintenant.
M. Chevrette: Si le débat se refait à l'automne
avec des consultations, on pourra peut-être entendre plus de groupes nous
donner des idées là dessus. Pour le moment, on peut
procéder.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un petit peu
technique, il faut... Je peux peut-être lire le commentaire qu'on vous
donne, je pense que cela explique très bien: Cette modification a pour
but d'éviter qu'un conducteur dont le permis de conduire est
révoqué parce qu'il a accumulé 12 points d'inaptitude et
qui, à la même époque, se voit condamné pour une
infraction criminelle reliée à la conduite d'une automobile, ne
puisse obtenir un permis restreint en vertu de la l'article 35. Si vous arrivez
avec les deux causes en même temps, il va être condamné sur
l'une, et 3ur l'autre, il peut obtenir un permis restreint.
M. Chevrette: Donc, c'est pour empêcher les... D'accord.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance de
numérotation, M. le...
M. Chevrette: Oui. Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 6.
M. Chevrette: Cet article... À moins que le ministre ne
puisse le présenter.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
le permet, on pourrait peut-être passer la parole à Mme Anne-Marie
Bilodeau. Je pense qu'elle est plus familière avec cela. On va souligner
l'excellent travail de Mme Bilodeau qui...
M. Chevrette: On la connaît bien, je l'ai
déjà vue sur les tarifs. Je l'ai déjà entendue
parler de tarification, c'était au comité ministériel
permanent.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme
Bilodeau.
Amende
Mme Bilodeau (Anne-Marie): L'article 6 a pour effet d'augmenter
de 600 $ à 2000 $ au lieu de 200 $ à 500 $ l'amende actuelle pour
une personne qui conduit pendant la révocation de son permis de
conduire, c'est-à-dire que son permis a été
révoqué, ou pendant suspension de son droit d'en obtenir un s'il
avait déjà été révoqué. La
proposition qui est faite ici est appuyée sur l'équivalence qu'on
a au Code criminel. Au Code criminel, il y a une nouvelle infraction qui
s'appelle "Conduite pendant interdiction de conduire". Comme on l'a dit
tantôt, une personne qui est condamnée pour facultés
affaiblies se voit interdire de conduire de façon absolue en trois mois,
trois ans, par exemple, première infraction. Si elle conduit pendant
interdiction, le Code criminel prévoit qu'on peut la poursuivre soit par
acte criminel, c'est-à-dire par voie de mise en accusation et la peine
d'emprisonnement peut aller jusqu'à deux ans, ou par procédure
sommaire, c'est-à-dire sur déclaration sommaire de
culpabilité où là elle peut écoper d'une amende
d'au plus 2000 $ et d'un emprisonnement de six mois ou de l'une des deux
peines. Ce qui a incité la suggestion ici de hausser l'amende à
2000 $, c'est la gravité que reconnaît le Code criminel pour la
conduite avec facultés affaiblies ou conduite par négligence
criminelle au volant ou conduite dangereuse, en fait, toutes les infractions
criminelles reliées à la conduite d'un véhicule automobile
et que la personne conduit quand même.
M. Chevrette: J'aurais une question, madame.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: II y a une différence à mon sens
entre le fait qu'une personne soit suspendue et le geste de... Supposons
qu'elle reconduit, elle désobéit à la loi, mais elle
pourrait reconduire en état d'ébriété comme elle
pourrait reconduire en pleine possession de toutes ses facultés. Est-ce
que l'amende de 600 $ à 2000 $, c'est pour tenir compte qu'elle peut
être en pleine possession de ses moyens par rapport au fait qu'elle
pourrait reconduire en état d'ébriété?
Mme Bilodeau: L'élément que vous mentionnez n'a pas
d'importance dans la preuve à faire. C'est l'infraction de la personne
qui est arrêtée par un policier, qui conduit...
M. Chevrette: Qui n'a pas de permis.
Mme Bilodeau: ...alors qu'elle n'a plus de permis.
M. Chevrette: D'accord.
Mme Bilodeau: Et son permis avait été
révoqué justement pour avoir commis une infraction
criminelle...
M. Chevrette: Criminelle.
Mme Bilodeau: ...reliée à la conduite d'un
véhicule automobile.
M. Chevrette: D'accord.
Mme Bilodeau: Alors, ce qui justifie la hausse sur le nouvel
article du Code criminel adopté le 4 décembre.
M. Chevrette: Mais, elle pourrait avoir perdu son permis parce
qu'elle a douze points de démérite; cet article s'appliquerait
quand même.
Mme Bilodeau: C'est juste.
M. Chevrette: Donc, madame, ma question est davantage pertinente
lorsque je dis qu'il y a deux choses différentes. Je pense que quelqu'un
peut avoir perdu dans la même journée, vous le savez très
bien... Vous êtes sur un stationnement interdit, vous étiez
très pressé et vous avez mal vu l'autobus scolaire sur le coin de
la rue et vous vous êtes fait arrêter à 120
kilomètres à l'heure; vous vous ramassez avec sept points de
démérite dans la même journée. J'ai vu cela.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on va
régler cela assez vite.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On va faire la distinction
entre le gars qui conduit et qui est touché. Actuellement, ce qu'il faut
bien comprendre...
M. Chevrette: C'est parce que c'est l'acte criminel.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne l'avais pas saisi
comme cela lorsque cela a été expliqué en Chambre;
l'étude article par article nous permet de voir un peu plus clair. Dans
le cas actuel, la volonté du législateur est d'intervenir
concernant les actes...
M. Chevrette: Criminels.
M. Côté (Charlesbourg): ...criminels. Nous allons
régler le cas des actes criminels.
M. Chevrette: D'accord,
M. Côté (Charlesbourg): Dans les autres cas, on y
verra quand on arrivera à l'automne.
M. Chevrette: D'accord, merci. On suspendra?
M. Côté (Charlesbourg): On peut suspendre l'article
et on va préparer un amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): On suspend l'article 6.
M. Chevrette: On le suspend; on ne l'adopte pas tout de suite;
ils vont rédiger un article.
Une voix: Ils vont apporter un papillon.
M. Chevrette: Il y a des spécialistes là-bas.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 est en
suspens.
M. Dufour: II y a peut-être un autre point
d'éclaircissement.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur l'article 6?
M. Dufour: En supposant que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...quelqu'un soit arrêté en fonction du
code de la route provincial, comme vous nous dites qu'au fédéral
il y en a un autre, est-ce qu'il pourrait y avoir une double amende? Est-ce que
quelqu'un pourrait être arrêté en vertu des deux?
M. Chevrette: Je ne le sais pas, je ne
suis pas avocat. Mais, j'aimerais que les avocats nous écoutent,
on va essayer de faire nos avocats! Le Code criminel constitue une assise
légale générale.
M. Dufour: Vous nous dites qu'il y avait...
M. Chevrette: Est-ce qu'il peut y avoir une double poursuite? Je
pense que non.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Bilodeau.
Mme Bilodeau: En principe, théoriquement - mais je vous
dis vraiment très théoriquement - c'est oui. Mais, en pratique,
les procureurs de la couronne, qui sont justement représentés ici
- j'ai le procureur chef ici - ne prennent des poursuites qu'en vertu du Code
de la sécurité routière, à moins que la
gravité ne soit telle qu'on puisse y aller en vertu du Code
criminel.
M. Chevrette: Mais, si le gars se bat, par exemple, en sortant de
son véhicule, en plus d'être ivre, s'il y a un assaut, des voies
de fait, là je pense que c'est le Code criminel canadien, c'est certain.
On n'a pas le choix. Faire une cause additionnelle?
Mme Bilodeau: Il y a un choix qui se fait à ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Un choix de tribune. Il y a
un choix qui se fait par les procureurs.
M. Chevrette: C'est cela. D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Théoriquement, cela
peut être les deux, mais il y a un choix qui se fait.
Mme Bilodeau: C'est à la discrétion du Procureur
général.
M. Chevrette: De toute façon, ordinairement, ils prennent
celle qui est la plus "safe".
M. Côté (Charlesbourg): La plus payante.
Mme Bilodeau: Elles vont être également
payantes.
M. Chevrette: C'est normal.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 6 est
suspendu. J'appelle maintenant l'article 7.
M. Chevrette: L'article 6 est en suspens. D'accord. L'article
7.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 7, c'est une
concordance.
M. Chevrette: C'est une concordance, c'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Pouvoirs du gouvernement
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 8.
M. Chevrette: L'article 8.
M. Côté (Charlesbourg): Là, on tombe dans
l'autre volet du projet de loi. Cela va permettre aux gens de rédiger
l'amendement pour l'article 6.
Article 7. Le texte proposé est le suivant.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 8, pardon, vous
avez raison, M. le Président. L'article 8: "établir des normes,
des conditions, des modalités de construction, d'utilisation, de garde
et d'entretien, de salubrité et de sécurité pour tout
genre de véhicules routiers affectés au transport des personnes
handicapées, prescrire l'installation et l'utilisation
d'équipements et accessoires sécuritaires, et préciser
quelles personnes et quels véhicules routiers sont visés par ces
normes."
C'est très simple, M. le Président. Actuellement, il n'y a
rien qui régit le transport pour les personnes handicapées. Cela
nous donne la possibilité de faire un règlement pour bien baliser
ceux qui font du transport pour ces personnes handicapées.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, pourriez-vous me dire si, pour ces
véhicules qui vont servir au transport des handicapés, c'est dans
votre esprit d'avoir une identification uniforme? Je fais allusion à
toute la discussion qui a eu lieu entre l'Office des personnes
handicapées, le gouvernement du Québec, les municipalités.
Il n'y a pas encore eu de décision d'arrêtée, si ce n'est
que c'est divergent, autant à Montréal qu'à Québec
ou qu'ailleurs. (12 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, ce que le
législateur vise, c'est d'abord la construction, pour qu'il y ait une
sécurité au niveau de la construction de châssis et
certaines normes au niveau de la construction du véhicule, pas
spécifiquement l'identification, mais cela pourrait être
l'identification aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Toujours à l'article 8: "Établir des
normes, des conditions, des modalités de construction, d'utilisation, de
garde et d'entretien, de salubrité", etc. J'ai reçu une lettre
dernièrement - et ce n'est pas un cas personnel, mais à mon
bureau -dans laquelle un groupe de jeunes qui ont eu des véhicules
modifiés disent que depuis le 1er avril dernier, je crois, ils se voient
arrêter par les forces constabulaires leur disant qu'ils doivent
défaire ce qui a été fait.
J'ai envoyé au ministre... C'est pour rappeler ce dossier. Les
jeunes nous disent: Ces réfections ont été faites en toute
sécurité et à partir des très hauts standards des
États-Unis. Ils ne s'opposent pas aux inspections qui doivent être
faites, mais ils disent qu'après que les réfections soient faites
et que l'inspection soit faite, comment peuvent-ils être
arrêtés par la suite a posteriori par une force constabulaire et
se voir imposer ou bien l'obligation de défaire ou bien des amendes.
Il y a des véhicules qui ont été - je prends
l'exemple de 4 X 4 - "jouqués" sur des immenses roues. Ils peuvent
répondre à des standards très hauts, les standards
américains, mais les jeunes nous disent: Obligez-nous à des
inspections, à des normes de sécurité, mais de grâce
ne nous obligez pas à liquider quelque chose qui nous a
coûté 15 000 $ ou 20 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, ce n'est pas au
niveau du ministère des Transports, parce que cela n'existe pas.
M. Chevrette: Non, c'est au niveau du ministère de la
Justice, si j'ai bien compris.
M. Côté (Charlesbourg): C'est en vertu du Code de la
sécurité routière, au niveau des véhicules
modifiés.
M. Chevrette: Modifiés. Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne touche pas cette
partie-ci.
M. Chevrette: Ce n'est pas celle-là?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on comprend, c'est
qu'avec cela ici, on va avoir des normes, on va se permettre de les inspecter
et ils vont être conformes à une norme minimale qui vise la
sécurité.
Quant aux autres véhicules mofidiés, avec les amendements
au Code de la sécurité routière, cet automne, on va en
reparler, parce que les gens de la régie m'ont parlé de certains
problèmes. On est à étudier un ensemble de choses à
ce moment-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais peut-être revenir à la
question que j'ai posée tout à l'heure concernant
l'identification des véhicules pour handicapés. À mon
sens, cela révèle une certaine complexité. Si ce
problème avait été facile à régler il serait
réglé au moment où on se parle. J'ai eu l'occasion
d'assister à beaucoup de discussions où on se posait des
questions. Mais il y a des raisons. C'est certain qu'un véhicule qui
pourrait être identifié pour handicapés, s'il ne l'est pas,
cela peut causer des désagréments à des gens. D'abord,
c'est la propriété de la personne qui est handicapée.
Si on en vient aux municipalités, on parle aussi, par exemple,
des couloirs qui sont réservés au transport en commun. Les
handicapés pourraient peut-être avoir accès à ce
privilège, car on n'a pas intérêt à les
pénaliser, ils sont déjà assez
pénalisés.
Quant au stationnement public ou autre, il faut penser que même
une personne en bonne santé pourrait placer une vignette de
handicapé. L'application de ces règlements pourrait se faire, je
ne sais pas, peut-être pas pour tout de suite, mais peut-être que
quelqu'un peut me dire que vous allez penser à cela d'ici à
l'automne.
M. Côté (Charlesbourg): Je croirais presque que le
député de Jonquière a des informations qui viennent du
ministère. On est en marche pour l'automne.
M. Dufour: C'est à cause de mes anciennes fonctions.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, à
l'automne, on interviendra à ce niveau, au niveau des stationnements et
au niveau de l'identification. C'est en préparation actuellement.
D'ailleurs, peut-être pour compléter ma réponse au
député de Joliette, c'est l'article 259 du code qui se lit comme
suit: "Un agent de la paix qui a des motifs raisonnables de croire qu'un
véhicule routier a été modifié ou se trouve dans un
tel état qu'il constitue un danger, peut exiger qu'il soit soumis
à une vérification mécanique." C'est cela qu'on est
à revoir pour l'automne. C'est en vertu de cet article que votre
individu est arrêté. C'est très large et c'est beaucoup
trop large. Cela laisse de la place à de l'interprétation. On va
baliser cela pour
l'automne.
Une voix: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Quant aux
préoccupations du député de Jonquière, ce sera
à l'automne.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais juste vous faire une remarque et je crois
qu'elle est pertinente. Il y a un comité
Québec-municipalités qui existe encore au ministère des
Affaires municipales. Je vous suggère, si c'était possible, de
l'amener à cette table pour que... Je pense que, dans ce sens, on
poursuit les mêmes buts.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. Lorsque j'ai
eu à me présenter au comité ministériel, au
COMPADR, pour défendre mes projets de loi, le ministre des Affaires
municipales a eu un réflexe automatique:
Québec-municipalités. On s'est dit qu'on irait à
l'automne.
M. Chevrette: Est-ce que l'article 8 est adopté?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 9.
M. Chevrette: Pour les autobus d'écoliers, il y a
peut-être une clarification de votre part, une présentation.
Pour revenir 30 secondes à l'autre, quand déposerez-vous
vos règlements?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le transport
adapté?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On va les terminer. Cela ne
devrait pas être normalement très long. On attendait d'être
capable de le faire sur le plan législatif, mais il y a
déjà du travail qui se fait à ce sujet. Le plus rapidement
possible.
Je vais vous lire le commentaire que j'ai ici, parce que je ne me
prétends pas un spécialiste. Que je me souvienne, il y a certains
problèmes qui ont été causés par l'utilisation de
l'autobus scolaire: à la fin de la période scolaire, on
arrête de respecter l'autobus scolaire, en tant que tel, avec toutes les
règles. Ce qui fait que, lorsque vous recommencez en septembre, il y a
tout un problème à nouveau de compréhension, d'adaptation.
Ce que l'on vise avec ces articles, si ma mémoire est bonne, c'est de
faire en sorte que, lorsqu'il y a un autobus scolaire transportant des enfants
d'âge scolaire pendant l'été, parce qu'ils peuvent faire du
transport d'enfants...
M. Dufour: Et aussi d'adultes.
M. Côté (Charlesbourg): ...et aussi d'adultes -
mais, dans ce cas-ci, c'est pour que, dans le cas d'enfants d'âge
scolaire, les lois et règlements qui sont en application pendant
l'année scolaire puissent l'être pendant l'été
aussi. Pour ne pas qu'il y ait un comportement de septembre à juin et
que ce soit différent pour les mois de juillet et d'août. C'est
cela, les terrains de jeux.
M. Dufour: Les terrains de jeux, les excursions, les
pique-niques. Mais je voudrais reposer ma question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je sais que, pour ces autobus consacrés pour
les écoliers, avec une couleur spécifique, etc., les mêmes
transporteurs, s'ils ont un permis délivré par la Commission des
transports du Québec, pourraient avoir un système de charters.
Ils pourraient transporter des adultes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela. Ils le
font.
M. Dufour: Est-ce que vous vouliez dire que s'il y a des adultes,
des écoliers ou des gens qui sont en vacances - vous ne disiez pas des
écoliers; en été, ce sont des jeunes -ce n'est pas le
même règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est:
écoliers.
M. Chevrette: Il l'oblige à avoir les plaques
spéciales...
M. Côté (Charlesbourg): Il l'oblige à avoir
toute la...
M. Chevrette: Quand il y a des adultes, il n'est pas
obligé de mettre ses feux...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Chevrette: Est-ce qu'il va y avoir la même
réglementation?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on a dit, c'est qu'il
y a une norme de 18 ans. Lorsque c'est du transport nolisé ou en
charte-partie autorisé par la Commission des transports du
Québec, si c'est pour des voyages dans une zone de 200 kilomètres
aller-retour, à ce moment-là, il aura l'obligation de cacher les
parties qui normalement servent au transport d'étudiants. Il y a une
distinction entre les deux.
M. Dufour: D'accord. Parce que si cela reste exactement pareil,
le monde va commencer à...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il y a des
prescriptions. On va les voir dans les articles à venir. C'était
cela l'objectif et, dans ce cas-ci, plus précisément dans
l'article 9, ce que l'on visait? c'était le transport d'écoliers
de fin de semaine. Par exemple, les cégépiens de Victoriavilie
pour aller à Montréal, il y a des problèmes de transit
entre Drummondville et Montréal. Il y avait des incapacités de le
faire ou du moins une certaine illégalité que l'on confirme
aujourd'hui.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg)L C'est ce dont on vient de
parler.
M. Chevrette: S'il passe douze mois entre les deux mêmes
oreilles, il doit avoir le même réflexe.
M. Côté (Charlesbourg): Non seulement cela, mais
s'il s'en retourne chez lui, l'autobus est vide et il s'arrête pour
chercher un paquet de cigarettes et s'il met les clignotants, on appelle cela
de l'abus. C'est ce que l'on veut arrêter. Ou s'il veut aller prendre un
café et met les clignotants puis, pendant ce temps-là, il y a du
monde qui circule et dit: Je ne sais pas ce qui se passe.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Côté (Charlesbourg): C'est celui dont on vient de
parler pour le transport des enfants l'été. C'est toujours la
règle des 18 ans.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Vous dites 18 ans. Quand on considère le
transport des écoliers, c'est surtout au niveau primaire plutôt
que secondaire. En principe, les écoliers au niveau primaire terminent
avant 18 ans, pour la plupart.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il y a le
secondaire aussi. Lorsque vous allez en Gaspésie, par exemple, il y a
une polyvalente à Sainte-Anne-des-Monts qui accueille des enfants
jusqu'à Marsoui, qui est à 25 milles.
C'est jusqu'en secondaire V. À ce moment-là, cela va
recouper la règle d'à peu près 18 ans.
M. Chevrette: Il y en a même de 50 kilomètres, au
secondaire, 60 kilomètres, cela dépend des milieux.
M. Côté (Charlesbourg): On l'a même dans la
région de Québec. On va les chercher à Stoneham pour les
transporter à la polyvalente de Charlesbourg.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je pose encore ma question: S'il y avait une garderie,
est-ce que cela veut dire que c'est couvert?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
adopté. Article 12?
M. Côté (Charlesbourg): Cela, c'est une autre
affaire, c'est l'autre partie. Comme vous le voyez, les préoccupations
actuellement concernent la sécurité routière. Je vais vous
donner un exemple: ce qu'on vise à éliminer, c'est le gars qui
décide avec son tracteur de ferme, d'installer une remorque en
arrière et y met...
M. Chevrette: Des jeunes...
M. Côté (Charlesbourg): Pas seulement des jeunes.
Ils peuvent décider... Dans un village, à un moment donné,
comme attrait touristique... Il s'agit de mettre des décorations autour
de la charrette et ils décident de promener du monde là-dedans
sans aucune norme de sécurité. Je pense que c'est bien dangereux.
Comme cela se fait un petit peu partout, il y a toutes sortes de carnavals et
de festivals, durant l'été, et il n'y a pas de mesures de
sécurité. Cela cause des problèmes et c'est ce que cela
veut dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Vous avez clairement
signifié que les carnavals, les festivals de toutes sortes; est-ce que
cela inclut les parades?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y avait une
mesure, si je me souviens, dans la discussion.
M. Paradis (Matapédia): Elle y est encore.
M. Côté (Charlesbourg): Dans une parade, vous fermez
la circulation. Ce qu'on a mis comme balise c'est: "à moins que cela ne
soit fermé à la circulation". Une parade c'est fermé
à la circulation; donc, cela n'empêche pas une parade.
M. Paradis (Matapédia): C'est beau.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand vous parlez de remorque, de semi-remorque, assez
souvent, on pense à ce qui est ouvert. À première vue,
c'est ce qui nous frappe.
M. Chevrette: U-Haul.
M. Dufour: Si vous avez un "campeur", c'est correct?
M. Chevrette: Une tente-roulotte.
M. Côté (Charlesbourg): Une tente-roulotte, non,
non, mais...
M. Dufour: Une remorque, en tout cas, qui est attachée
à une automobile. On sait qu'il y a beaucoup de gens, assez souvent, qui
voyagent à l'intérieur de ces roulottes, même la nuit ou
dans le jour, il y a des gens qui dorment...
M. Chevrette: Ce n'est pas permis.
M. Dufour: D'après moi, cela veut dire... Non.
M. Chevrette: Cela n'est pas permis et je vous avoue que j'ai
déjà vu personnellement des voyages où des roulottes se
détachent et cela plante, et il y a du monde à l'intérieur
qui meurt. Personnellement, si cela veut dire que cela n'est pas permis, je
suis d'accord*
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'est pas permis
actuellement. On me dit que cela n'est pas permis.
M. Chevrette: C'est très dangereux, dans les courbes cela
se détache et, au vent, cela peut virer à l'envers. Ils iront
dans les parades s'ils veulent se promener avec cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: De la façon dont l'article est libellé,
c'est inscrit "transport d'enfants".
M. Côté (Charlesbourg): Transport de...
M. Dufour: Transport d'enfants. Le titre de l'article... C'est
juste 390, d'accord. "Nul ne peut prendre", est-ce que cela voudrait dire, M.
le ministre, les animaux...?
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu!
M. Chevrette: ...par la SPCA.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on dit, c'était
"transport d'enfants", mais, avant, c'était "transport
d'écoliers". On élargit par rapport à...
M. Dufour: L'article 11 concernant le transport d'enfants, je
pense que c'est un article complet. Ce n'est pas l'article...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce n'est pas dans la
même section.
M. Dufour: D'accord. Si on regarde l'article 12, la question que
j'ai posée tout à l'heure c'est: Est-ce que des enfants
pourraient être transportés dans des remorques parce que cela se
fait dans des remorques régulièrement? Même des adultes, il
y en a qui jouent aux cartes, il y en a qui font leur ménage lorsqu'ils
se transportent d'une place à l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est: "Nul ne peut".
M. Dufour: Nul ne peut. Est-ce qu'il pourrait y avoir des
animaux?
M. Côté (Charlesbourg): Non, le transport des
personnes, d'écoliers. À moins qu'on réussisse à
faire en sorte qu'on ouvre des écoles de porcs ou...
M. Chevrette: Ceux qui font les U-Haul, les chevaux de courses,
par exemple, ne sont pas régis par cela.
M. Vaillancourt: C'est bien important parce qu'il y en a
plusieurs qui transportent des animaux dans une remorque et il ne faudrait pas
interdire cela, on serait mal pris là.
M. Chevrette: La SPCA pourrait arriver avec un autre type de loi,
mais cela ne serait pas le ministre des Transports qui arriverait avec la loi.
(12 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 12? Est-ce que l'article 12 est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance,
M. le Président.
M. Chevrette: Yes, sir! Accordé, adopté.
Permis restreint en vigueur
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 est
adopté. J'appelle maintenant Particle 14.
M. Côté (Charlesbourg): C'est...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu, M. le
Président. Vous me "prenez de court".
M. Chevrette: C'est le permis restreint qui demeure en vigueur
jusqu'à la date où il a été délivré.
Ce qu'il y a de nouveau, est-ce que c'est la petite phrase qui dit: Toutefois,
un tel permis ne peut être renouvelé après cette date? Je
voudrais connaître la nuance par rapport à ce qui existe.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Ce qu'il faut
comprendre, c'est que le but de cet article, c'est de respecter les permis
restreints qui ont déjà été donnés et qui
sont en vigueur; cela vise uniquement à cela.
M. Chevrette: Ah! je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu
transitoire.
M. Chevrette: Une clause transitoire, d'accord.
Adopté.
M. Dufour: On va avoir un papillon. M. Vaillancourt: M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: Est-ce que le permis restreint va encore
être possible avec cette loi?
M. Côté (Charlesbourg): II va être encore
possible pour des actes... Par exemple, si vous perdez votre permis pour des
points d'inaptitude, il sera encore possible d'obtenir un permis restreint dans
l'état actuel, mais je vous avertis tout de suite qu'à l'automne,
lorsqu'on reviendra avec des amendements au Code de la sécurité
routière, ils vont être balisés de façon que 95 % ou
97 % des gens n'obtiennent pas automatiquement un permis restreint.
M. Vaillancourt: Cela va être plus difficile.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va être plus
difficile.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Chevrette: L'article 15 est adopté... Je suppose que
c'est parce que vos règlements ne sont pas tous prêts que vous
dites sur promulgation au lieu de dire qu'ils entrent en vigueur à
compter de la sanction?
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais l'appeler.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que, finalement,
il y a toute la mise en place du système informatique qui est
nécessaire. Il y a des ajustements à faire à la
régie, mais, quand on va être prêt, on va le mettre en
vigueur.
M. Chevrette: Donc, en d'autres mots, vous dites: Elle sera
promulguée... elle pourra l'être par morceaux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela,
effectivement.
M. Chevrette: D'accord. Amende (suite)
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelle maintenant
l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on n'a pas de machine
à écrire, c'est fait à la main.
M. Chevrette: Ce n'est pas grave. M. Dufour: Cela va
être authentique.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis capable de lire
votre écriture davantage que la mienne, vous écrivez comme
moi.
M. Chevrette: Serait-ce que vous écrivez bien, madame?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Bilodeau.
Mme Bilodeau: L'amendement se lirait comme suit: Remplacer
l'article 6 par le suivant: L'article 140 de ce code est remplacé par le
suivant: "Quiconque contrevient à l'article 100 commet une infraction et
est passible, en outre, du paiement des frais: "1° d'une amende d'au moins
600 $ et d'au plus 2000 $, si son permis de conduire, son permis
d'apprenti-conducteur ou son droit
d'en obtenir un fait l'objet d'une révocation ou d'une suspension
conformément à l'article 95; "2° d'une amende d'au moins 200
$ et d'au plus 500 $, si son permis de conduire, son permis
d'apprenti-conducteur ou son droit d'en obtenir un fait l'objet d'une
révocation ou d'une suspension pour un motif autre que celui
prévu au paragraphe 1°."
M. Chevrette: ...
Mme Bilodeau: Quand on parle de l'article 95, c'est
l'irrévocabilité en matière criminelle.
M. Chevrette: Adopté, madame.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 amendé
est-il adopté?
M. Chevrette: Oui, et la loi telle qu'amendée est
adoptée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi est adapté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Chevrette: Cela me tente de l'amender, mais je me contenterai
de l'adopter, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le projet de loi
60 amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Monsieur le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste remercier
l'Opposition de son concours à l'adoption de ce projet de loi 60 qui
marque certainement un temps très impartant sur le plan de la
sécurité routière au Québec et avertit très
sérieusement ceux qui ont des attitudes récividistes dans des
domaines aussi importants, les quatorze, et que, très prochainement, ils
auront affaire à la loi et de manière très
sévère. Je remercie l'Opposition et j'ose espérer que ce
sera tout aussi facile pour le projet de loi 19.
M. Chevrette: M. le Président, je ne peux pas assurer le
ministre que ce sera toujours aussi facile, mais je dois vous avouer que ce
projet de loi, avec toute la publicité, en particulier depuis les
fêtes... Il faut dire qu'il y a eu une campagne de sensibilisation de
l'opinion publique depuis les fêtes et une conjoncture extérieure
qui s'est ajoutée, qui ont contribué à faire ou à
rendre un climat de réceptivité très grand dans la
population.
Je pense que ce projet de loi correspond à quelque chose qui est
attendu. J'ose espérer aussi que la RAAQ, la Régie de l'assurance
automobile du Québec, va continuer ses efforts dans le domaine de la
prévention. On y va, bien sûr, par des mesures draconiennes, comme
le disait le ministre en Chambre hier; mais, à mon avis, il y a l'aspect
prévention qui est important aussi. Je ne serais pas de ceux qui
seraient contre l'incitation des Québécois à la prudence
autrement que par des mesures aussi radicales qui s'imposent. Parfois, c'est le
déclencheur d'une sensibilisation. Après une sensibilisation
soutenue, ceci permet d'éviter peut-être de radicaliser davantage
les mesures.
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):: ...cela s'inscrit
directement dans ce que j'ai fort bien dit, soit que c'est une première
phase. Il y en a d'autres qui viendront à l'automne, de nouveaux
amendements au Code de la sécurité routière. Nous allons
agir aussi dans le domaine de l'éducation, donc de l'information du
public. Nous allons aussi agir en ce qui concerne les forces policières,
à l'automne, au moment où nous aurons fini de faire le
ménage dans nos lois et nos règlements qui concernent le Code de
la sécurité routière, mais qui concernent aussi d'autres
domaines, ce qui fait que les gens circulent sur les routes sans détenir
les permis nécessaires. Ainsi, ayant fourni aux corps policiers tout
l'appareil dont ils ont besoin, sur les plans réglementaire et
législatif, avec des dents, il n'y aura plus de raison de ne pas
appliquer le Code de la sécurité routière. La balle sera
dans leur camp, et ils auront à faire la démonstration qu'ils
sont capables de le faire, de manière aussi efficace qu'ils l'ont fait
au mois d'avril 1986 dans la région de Québec par rapport
à avril 1985.
Le Président (M. Saint-Roch): Je remercie tous les membres
de cette commission pour leur bonne coopération. La commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 37)