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(Vingt heures quatorze minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et de3 équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 19, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance automobile. Y a-t-il des remarques préliminaires? M. le
ministre.
Projet de loi 19
M. Côté (Charlesbaurg): M. le Président, je
suis prêt è procéder à l'étude article par
article si cela convient à Mme la députée et à M.
le député.
Le Président (M. Saint-Roch): Avant de passer à
vous, Mme la députée, M. le secrétaire, y a-t-il des
remplaçants?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, M. Desbiens
(Dubuc) sera remplacé par M. Chevrette (Joliette). C'est tout, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire. Mme la députée de Maisonneuve, y a-t-il des
remarques préliminaires?
Mme Harel: Concernant le projet de loi 19, je pense qu'on s'est
à peu près tout dit lors du débat de deuxième
lecture.
M. Côté (Charlesbourg): Et même le pouvoir
actuel avouant ses péchés.
Mme Harel: On a même dit plus que nécessaire.
M. Côté (Charlesbourg): Avouant ses
péchés, M. le Président!
Mme Harel: M. le Président, dois-je comprendre que le
parti ministériel entend recommettre les mêmes
péchés, sans l'acte de contrition?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
Mme Harel: Parce que nous, on pourrait avoir au moins la
contrition de ce qu'on a commis.
M. Côté (Charlesbourg): Pour recommettre les
mêmes péchés, il faudrait que le pouvoir se retrouve dans
l'Opposition et je pense que cela va prendre un peu de temps.
Mme Harel: On pourrait vous enjoindre de ne pas tomber dans les
mêmes travers.
Le Président (M, Saint-Roch): Cela étant dit,
dois-je conclure que nous pouvons procéder à l'étude de
l'article 1?
M. Côté (Chariesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 1.
Mme Harel: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...on aura, je pense, six lois ce soir à
examiner en commission parlementaire? Alors, il est de notre intention de
procéder pour les bonifier et, au fur et à mesure qu'on aura
à en faire l'étude de, peut-être, vérifier un peu
leur application, mais il n'est pas de notre intention, à ce moment-ci,
d'aucune façon et pour quelque raison que ce soit, d'en retarder
l'adoption. Alors, si vous le voulez, on pourra procéder; si tant est
qu'on n'intervient pas sur un article, on pourra le mettre aux voix. C'est
cela.
M. Côté (Chariesbourg): Aux voix. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est-il
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est
adopté, Mme la députée? J'appelle maintenant l'article
2.
M. Côté (Charlesbourg): De concordance, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Versement au fonds consolidé du revenu
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3. Comme il y a des amendements, s'il y a consentement, nous allons
les appeler article par article.
M. Coté (Charlesbourg): Le premier amendement est à
155.2, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3, 155.1?
M. Côté (Charlesbourg): C'est te montant de 60 000
000 $, dont il a été fait état au cours des discussions,
qui se retrouve à cet article.
Mme Harel: Le libellé prévoit donc pour 1986 le
versement en deux montants égaux. Le premier...
M. Côté (Charlesbourg): En septembre, si je ne
m'abuse.
M. Dufour: Quinze jours après l'adoption de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Quinze jours après...
c'est cela. Le second, le 30 septembre. Pour les années
subséquentes, le premier montant est versé au plus tard le 31
mars et le second, au plus tard le 30 septembre de chaque année. Cela
concerne ce qu'on a établi pour les trois prochaines années, 60
000 000 $ indexés pour les trois prochaines années, le montant de
base étant le même, mais avec indexation.
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, à ce moment-ci,
j'aimerais interroger le ministre pour savoir si le porte-parole de la
Régie de l'assurance automobile du Québec avait raison en mai
dernier, je crois, de penser que serait nécessaire une augmentation des
frais encourus pour couvrir l'assurance automobile de manière à
ne pas laisser à découvert les sommes actuarielles, j'imagine,
pour couvrir les accidents routiers.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Concernant la réserve
actuarielle de la Régie de l'assurance automobile, d'après le
niveau d'information que je possède à ce moment-ci, on me donne
des garanties que c'est suffisant. Quant à la réserve de
stabilisation qui est à 386 000 000 $ au 28 février 1986, ~ donc,
il y a eu une augmentation depuis ce temps-là - cela fait en sorte que
dès cette année - la Régie de l'assurance automobile l'a
déjà annoncé et je l'ai fait moi-même le 21 mars -
il n'y aurait pas d'augmentation des primes de la Régie de l'assurance
automobile. Donc, cela n'a pas d'effet direct cette année. À ce
moment-ci, je ne suis pas en mesure de vous certifier que cela n'aurait pas
d'effet pour les années subséquentes, mais, compte tenu de la
réserve de stabilisation qui est, quand même, très bonne,
on ne croit pas que cela aurait des effets, du moins ce montant-là. Je
pense que c'était un peu prématuré, à
l'époque, de répondre de cette manière. Je pense que,
finalement, dans les circonstances chacun fait son travail. Je ne blâme
personne, mais, à ce moment-ci, force nous est d'admettre que, cette
année, il n'en est pas question, il n'y aura pas d'augmentation.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 155.1
est adopté?
Mme Harel: Oui, M. le Président.
Le Président (M, Saint-Roch): J'appelle l'article 155.2. II y a
un amendement à l'article 155.2.
Mme Harel: M. le Président, je vous proposerais d'en faire
lecture ou de laisser au ministre le soin d'en faire lecture pour que ce soit
inscrit au Journal des débats.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait un nouvel article:
"Le projet de loi est modifié par le remplacement, dans la
première ligne de l'article 155.2 édicté par l'article 3,
du mot "avant" par les mots "au plus tard". L'article se lirait comme suit: "La
somme versée par la régie au plus tard le - il s'agit de mettre
la date - est incluse dans les revenus du gouvernement pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1986." C'est de concordance,
finalement, avec ce que nous venons d'adopter à l'article 155.1.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adapté?
Mme Harel: C'était déjà dans le budget du
ministre des Finances.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 155.2 amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président,
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 155.3.
Il y a aussi un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est celui-ci. Â
l'article 155.3, c'est l'amendement que j'ai déposé en Chambre,
à la suite de la volonté exprimée par l'Opposition.
L'amendement se lirait comme suit, c'est-à-dire que c'est l'article au
complet qui est remplacé. Je vais le lire: "155.3 Le gouvernement peut,
à compter du 1er janvier 1989 et à tous les trois ans par la
suite, fixer, par décret, en tenant compte de l'évolution du
coût des services de santé occasionnés par les accidents
d'automobile, une autre somme que celle visée à l'article 155.1
ainsi que les conditions et les modalités de son versement. "Le projet
de décret est déposé devant la commission de
l'aménagement et des équipements. Il peut être
adopté à l'expiration des 30 jours suivant le dépôt
du rapport de cette commission devant l'Assemblée nationale. "Le
gouvernement peut modifier le projet de décret et doit alors, dans ce
cas, publier le décret à la Gazette officielle du
Québec. "Le deuxième alinéa de l'article 155.1 ne
s'applique pas dans l'année où le gouvernement fixe une somme en
vertu du présent article."
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: II y a des dispositions semblables dans un certain
nombre de lois. Une seule? Oui. On pense à la Charte des droits et
libertés quant à l'application du règlement concernant les
programmes d'accès à l'égalité. Je n'ai pas avec
moi le libellé, mais je crois que ce libellé prévoit
également une période d'expiration de 30 jours pour la
modification. Vous n'avez pas retenu cette rédaction. Est-ce qu'on peut
savoir les motifs qui vous ont conduit à l'écarter?
Mme Bilodeau (Anne-Marie): C'est que les représentants du
ministère de la Justice, qui ont vécu récemment la
commission parlementaire, ainsi que la prépublication du projet à
la Gazette officielle concernant les programmes d'accès à
l'égalité, ont prétendu, à tort ou à raison,
que la publication préalable était peut-être une
étape inutile, étant donné que la commission parlementaire
était vraiment la tribune qui permettait aux différents
représentants de venir exposer leur point de vue. C'est pour cette
raison qu'on ne parle pas de publication de projet, d'autant plus qu'il s'agit
ici seulement d'un décret. Ce n'est même pas un règlement.
C'est pour cette raison que le texte diffère quelque peu de celui de
l'article 86.9 de la charte.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Je pense, M. le Président, qu'on a eu des explications
raisonnables qui justifient, je crois, d'écarter la
prépublication du projet, mais en ce qui concerne la possibilité
d'une modification du décret à la suite de la commission
parlementaire, et, à ce moment, de la publication de ce nouveau
décret modifié dans la Gazette officielle, il n'y a plus
là de délai. Ceci me semblait exister à l'article 89 de la
charte.
Mme Bilodeau: L'article 86.9. Mme Harel: L'article 86.9.
Mme Bilodeau: II s'agit, encore là, d'une autre
prépublication. On publie le projet modifié avec un avis qui sera
adopté sans modification à l'expiration du délai de 30
jours.
Mme Harel: D'accord.
Mme Bilodeau: Écoutez, je vais laisser au ministre le soin
de... Cela nous est apparu peut-être plus long même que d'adopter
un projet de loi et il s'agissait d'un projet de décret.
Mme Harel: M. le Président, je pense qu'on peut comprendre
que, quand il s'agit de mettre en cause des personnes, il y a utilité et
même nécessité d'une publication et d'une
prépublication à la Gazette officielle de manière
que, nul n'étant censé ignorer la loi, tout le monde soit bien
informé. Puisqu'il s'agira de la mise en application par la régie
elle-même, cette prépublication ne se justifie pas dans les
circonstances.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
Est-ce que l'amendement à l'article 155.3 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 155.3
amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je crois qu'il y a une
nouvelle...
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président, on ajoute un article.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3
amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Mais nous allons
revenir à l'article 3.1 après?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle le nouvel article
3.1. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 3.1 se lirait comme suit: "La Régie de l'assurance automobile
du Québec verse au fonds consolidé du revenu, avant le 31 mars
1987, une somme de 40 000 000 $ pour le coût des services de santé
occasionnés par les accidents d'automobile pour les années
antérieures à l'année 1986." Cela fait directement
référence au discours sur le budget où il y avait 40 000
000 $ à récupérer. Ils seront pris à même le
fonds de stabilisation de 386 000 000 $; au 28 février 1986.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, j'aimerais avoir des
explications à ce moment-ci. Je crois que le ministre les a
déjà données lors de la deuxième lecture en Chambre
concernant l'origine de ces 40 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Cela répond à
une commande du ministre des Finances, c'est clair et également du
gouvernement, à savoir que nous devions prélever 40 000 000 $
additionnels. Il y a eu des pourparlers avec le président de la
Régie de l'assurance automobile sur la façon de le faire. Il y a
eu différentes propositions. Je ne veux pas dire ici que M,
Vézina appréciait qu'on aille piger dans sa réserve, ce
n'est pas le but de mon intervention. Mai8 à partir du moment où
la volonté du gouvernement était de récupérer 40
000 000 $, M. Vézina nous a indiqué qu'il serait
préférable pour l'administration quotidienne de la Régie
de l'assurance automobile de le prendre dans le fonds de stabilisation au lieu
de le récupérer dans un des éléments sous le
contrôle de la Régie de l'assurance automobile et ce, compte tenu
du mécanisme. Il était beaucoup plus simple de le faire de cette
manière vu qu'au bout de l'exercice c'était 40 000 000 $ sous une
forme ou une autre.
Finalement, j'ai reçu l'engagement formel du ministre des
Finances - je tiens à le dire parce qu'il y a eu, forcément, des
discussions avant de convaincre le ministre responsable d'accepter une telle
mesure -que c'était 40 000 000 $ cette année et que cela se
limiterait, au cours des années futures, les années 2 et 3, aux
60 000 000 $ plus l'indexation, les 40 000 000 $ étant, si vous me
passez l'expression, une "shot" finie. J'ai l'engagement, et je tiens à
le répéter afin qu'on puisse être solidaire le ministre des
Finances et moi-même; c'est une fois cette année et puis c'est
fini.
M. Dufour: II n'y a pas d'indexation...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour; Je ne sais pas si j'ai bien compris. Il n'y a pas
d'indexation avant 1989?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est à dire que
les 60 000 000 $ ont été payés pour 1986. La
première indexation est en 1987 et l'autre indexation en 1988.
M. Dufour: Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): À l'IPC.
M. Dufour: On ne l'a pas. (20 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, je pense que mes
collègues vont accepter, d'une certaine façon, que nous portions
collectivement hommage à la ministre qui a créé ce fonds
qui permet maintenant de financer des opérations courantes. On sait que
les accidents routiers occasionnent d'énormes dépenses dans les
soins de santé. Je lisais dernièrement que les accidents routiers
au Québec représentent au-delà de 130 000 jours
d'hospitalisation et, pour un peu frapper l'imagination surtout des
Montréalais, je lisais que le Centre de santé Laval, par exemple,
un très gros centre hospitalier dans la région, pourrait
n'être utilisé entièrement que pour soigner les victimes
d'accidents routiers. Alors, on a un peu l'idée de ce que cela
représente en termes de coûts de santé. À ce
moment-ci, je ne peux pas m'empêcher d'avoir une pensée à
l'égard de la ministre, Mme Payette, qui a eu la prudence de
créer un fonds qui, à l'époque, était
considéré comme trop généreux, mais qui, dans les
circonstances, s'avère utile pour permettre de financer les
dépenses de santé. On n'a pas besoin de donner de consentement
à ce moment-ci. De toute façon, le ministre introduit un papillon
dans son projet de loi. Vous l'aviez déjà annoncé, je
crois?
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai annoncé
d'entrée de jeu dans mon discours de deuxième lecture en
disant qu'il n'y avait pas de cachette, parce que de toute façon il est
clair qu'à partir du moment où le ministre des Finances l'inclut
dans son discours sur le budget il faut que cela se traduise très
concrètement dans un projet de loi. Au moment où on a fait
adopter par le Conseil des ministres les principes du projet de loi 19, il n'en
était pas question, le discours sur le budget n'était pas
passé, C'est par la suite que cela s'est ajouté et c'est pour
cela que cela prend aujourd'hui un papillon qui avait été
annoncé lors de la deuxième lecture.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Dans les autres provinces canadiennes, les assureurs
privés ont à rembourser les coûts de santé
qu'occasionnent les accidents routiers. C'était la situation qui
prévalait ici même avant la création de la Régie de
l'assurance automobile. On revient un peu à cette situation
antérieure. Ce qui pourrait être intéressant pour une
commission parlementaire comme la nôtre, c'est éventuellement
d'inviter le président de la Régie de l'assurance automobile -
c'est toujours possible, si tant est que les membres de la commission en
décideraient ainsi - pour évaluer cela à un certain
moment. Il serait souhaitable que cela puisse être fait dans le courant
de l'année. Il n'est pas question de faire cela en plein
été où il n'y a pas d'urgence, mais cela peut être
important à un moment donné de voir où en est la
Régie de l'assurance automobile et quelle est la philosophie qu'elle
entend se donner. On voit, avec une série de projets de loi qui ont
été déposés par le ministre, qu'il y a des peines
plus sévères. Est-ce que cette sévérité a
été vraiment analysée? Est-ce qu'il n'y a pas une sorte de
campagne nationale en faveur de la santé qui pourrait être faite
et qui aurait des résultats plus probants qu'une campagne où la
sévérité et, d'une certaine façon, disons-le, la
répression, sont le seul élément? Tout cela pourrait
certainement être examiné avec intérêt à un
autre moment qu'en cette fin de session.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
lorsque j'ai introduit le projet de loi 60 devant l'Assemblée,
commençant la réforme du Code de la sécurité
routière, j'ai dit que cela était une première
étape, mais il y en a d'autres. Bien sûr que les
éléments les plus percutants se retrouvaient à
l'intérieur du projet de loi 60 dans une première étape,
mais j'ai annoncé d'autres étapes qui vont venir: simplification
de la tarification, d'autres amendements au Code de la sécurité
routière à l'automne, une campagne d'information qui va commencer
très bientôt et toute une série d'autres mesures.
Le rapport annuel de la Régie de l'assurance automobile du
Québec sera déposé très bientôt. C'est une
source d'informations assez intéressante* Je peux aviser dès
maintenant Mme la députée de Maisonneuve que nous travaillons
actuellement à des modifications à la Loi sur la Régie de
l'assurance automobile du Québec, qui pourraient éventuellement
être étudiées à l'automne, donc qui pourraient faire
l'objet d'une discussion ou d'un forum très ouvert. Actuellement, nous
travaillons pour régler le problème du Code de la
sécurité routière, de la tarification, l'autre
priorité, par la suite, étant la loi elle-même,
vraisemblablement, presque très certainement au moment où te
Conseil des ministres en aura adopté les principes, à la fin de
l'été, afin qu'on puisse la déposer dès le retour
à l'automne pour la discuter très librement davantage au
début d'une session qu'à la fin.
Le Président (M, Saint-Roch); Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je ne veux pas allonger indûment nos
débats, mais, quand on devient un peu familier avec ce dossier, on se
rend compte des conséquences énormes qu'il a. Finalement, d'une
certaine façon, cela remplace les grandes épidémies qui
décimaient les populations, il y a quelques décennies. On se dit
qu'il serait peut-être possible... Les Québécois ont
prouvé dans certains domaines qu'ils étaient capables de changer
carrément de comportement, qu'ils pouvaient d'inférieurs devenir
des champions. Plutôt que d'être les champions des listes
d'accidents, on pourrait peut-être le devenir dans le domaine de la
sécurité. Mais tout cela suppose une campagne orchestrée
à tous les niveaux. On voit déjà l'intérêt de
la AHQ, l'Association des hôpitaux du Québec. Elle a
déjà manifestée énormément
d'intérêt. Je crois qu'il y aurait lieu certainement - on y
reviendra - également d'impliquer les associations d'alcooliques
anonymes, parce que ce n'est pas tout de sévir, il faut aussi
désintoxiquer. Mais ce sera un autre problème dont on pourra
parler l'automne prochain.
M. Côté (Charlesbourg): II y a beaucoup d'efforts de
faits actuellement par la Régie de l'assurance automobile du
Québec pour s'associer à des gens du secteur privé dans
des campagnes de publicité. Même des compagnies de boisson
s'associent à la régie pour faire des campagnes de
publicité maintenant et pour donner du volume aux
campagnes de publicité de la régie. C'est
extrêmement important et il y a un pas très important qui a
été franchi jusqu'à maintenant. Il s'agit de poursuivre
dans cette voie. C'est clair qu'on ne pourra pas corriger le problème
uniquement par des mesures coercitives, mais aussi par l'éducation, par
une meilleure formation à la base. Je le disais antérieurement
dans des discours: Si on est fou en bicyclette, il y a de bonnes chances qu'on
soit fou au volant d'une auto. Dans ce sens-là, pour ce qui est des
écoles de conduite, le règlement est maintenant devant le Conseil
des ministres pour adoption, ce qui va nous permettre de franchir un premier
pas à ce niveau de sorte que, tous ces événements
arrivant, il va y avoir une sensibilisation beaucoup plus grande.
Effectivement, campagne de publicité aidant, il va y avoir une
collaboration du secteur privé aussi. On devrait atteindre, finalement,
les buts qu'on se fixe. On vise les sommets, mais, si on atteint un peu plus
bas, on pourra faire beaucoup de chemin.
Déjà, dans l'opinion publique, on rencontre des gens qui
disent: Écoutez, avec votre Code de la sécurité
routière, on ne pourra plus prendre un coup. Alors, on dit: Parfait,
c'est exactement cela qu'on vise. Même des gens qui ont commencé
à entendre parler de la ceinture de sécurité disent: Oui,
si vous nous y obligez, on va la porter. Je pense que, déjà, on
commence à conditionner l'opinion publique pour qu'à l'automne,
pour le port de la ceinture de sécurité et les
vérifications mécaniques, on ne joue pas, pas plus qu'on n'a
joué avec la boisson à ce moment-ci. L'automne va être
assez intéressant à ce sujet-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Mon Dieu, M. le Président, je m'en voudrais
à ce moment-ci, puisque le ministre a parlé des écoles de
conduite, de ne pas simplement lui dire les représentations qui nous ont
été faites par les coopératives d'écoles de
conduite dans le milieu scolaire. II est peut-être lui-même
déjà sensibilisé à toute cette question. Ces
fédérations ou coopératives d'écoles de conduite en
milieu scolaire permettent à des jeunes qui, sinon n'y auraient pas
accès nécessairement, d'y avoir accès ou, au moins, de
jouer moins les matamores. Il semble qu'il y ait là une éducation
à la prudence qui soit transmise. Mais on aura certainement l'occasion -
peut-être tout de suite - de revenir sur cette question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
suis très sensibilisé à ce phénomène qui a
cours, principalement dans le comté de Jonquière, au niveau du
cégep, au niveau de la polyvalente. Je dois vous dire que j'ai beaucoup
de réserves - quand je dis beaucoup c'est peu dire - à voir
s'installer des écoles de conduite dans les polyvalentes. Je pense que
nous n'avons pas eu assez de rigueur vis-à-vis des écoles de
conduite jusqu'à maintenant, quant à la qualité des cours
dispensés. Comme je l'ai dit dans des discours antérieurs,
certaines écoles de conduite, avec la complicité de certains
élèves qui allaient passer des examens, pouvaient, dans l'espace
de deux semaines, avoir l'ensemble de l'examen et préparer un cours de
formation en fonction d'un examen et non pas en fonction du Code de la
sécurité routière. Cela fait preuve de très peu de
professionnalisme.
J'ai eu des rencontres avec les représentants des écoles
de conduite et, heureusement, ce n'est pas l'ensemble qui se conduit comme
ça. J'ai aussi rencontré l'AMICA, qui représente les
instructeurs et les moniteurs qui avaient beaucoup de choses à dire
quant aux agissements, quant aux comportements. C'est pour cela qu'il n'y a pas
tellement longtemps j'ai vu dans les journaux une sortie d'un
représentant de l'Association des propriétaires d'écoles
de conduite, qui m'a fait un peu sourire, car étant informé dans
à peu près les moindres détails de ce qui se passe, ils
ont un ménage à faire. Le règlement qui est devant le
Conseil des ministres va permettre de le faire, du moins d'amorcer le
ménage, d'avoir beaucoup plus de rigueur, d'avoir, au niveau des
instructeurs et des moniteurs, beaucoup plus d'exigences quant à leur
capacité de dispenser la théorie, et aussi d'avoir des conditions
maximales quant à la pratique et d'éviter que l'on ne puisse
donner des permis de chauffeurs, avec une transmission automatique. Il y a des
choses qui se passent actuellement qui ne sont pas normales. Comme la
Régie de l'assurance automobile n'avait pas d'assises
réglementaires pour être capable de faire un certain
ménage, le règlement va le permettre. Cela est la première
observation.
Deuxièmement, en ce qui vise spécifiquement les
écoles de conduite dans des commissions scolaires ou dans des
cégeps, cela ne m'apparaît pas très indiqué à
ce moment-ci. Si on oblige, par la réglementation, les écoles de
conduite à se discipliner, à rencontrer un certain nombre
d'exigences pour améliorer la qualité de l'enseignement, la
qualité des cours dispensés aux élèves, je pense
que nous devons nous assurer que la compétition qui provient des
écoles ne fasse pas en sorte que l'on puisse mettre en péril la
qualité de l'enseignement dispensé dans des écoles
reconnues. Il est facile pour des écoles de conduite de s'associer
à une polyvalente pour être
capables d'aller chercher le marché, l'objectif étant
d'aller chercher le marché, le multiplicateur. Or, pour nous, une
école de conduite doit assurer la qualité de la personne et
s'assurer que la personne, au sortir du cours, puisse répondre à
l'ensemble du Code de la sécurité routière et non pas
uniquement à X questions d'un examen.
Il y a des faits qui m'ont été transmis et qui sont assez
troublants. Je continue de les faire vérifier. Je le
répète: Le règlement va nous permettre de commencer
à faire un ménage et, si d'autres mesures sont obligatoires ou
deviennent de par l'exercice nécessaires, nous allons les passer. Je ne
sais pas à ce moment-ci comment nous pourrions justifier que des locaux
de commission scolaire donc financés par l'État, puissent servir
à concurrencer d'autres écoles qui, elles paient des locaux et
des taxes. Il y a certains accrocs aux règles qui sont là.
Je sais que probablement ceux qui vous ont rencontrés ont
demandé à me rencontrer. Cela devait se faire cet
après-midi dans la planification; malheureusement, cela a
été reporté de quelques jours, compte tenu de l'adoption
en deuxième lecture cet après-midi. Je vais assurément les
rencontrer. Je crois que c'est cette semaine que nous avons eu un jugement?
Une voix: On a eu un premier jugement sur l'injonction
interlocutoire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Un jugement sur
l'injonction interlocutoire a été rendu cette semaine, je pense,
et il donnait raison aux prétentions de la Régie de l'assurance
automobile dans ces cas-là. Ce n'est pas facile, mais on suit
l'évolution de ce dossier de très près.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, on va sans doute conclure
là-dessus. C'est sûr qu'il y a une sorte de ménage à
faire. Il semble que, dans certaines écoles, un enseignement soit fait
par vidéo. Ce n'est certainement pas ce qu'il y a de plus
approprié pour apprendre la conduite de façon pratique. Par
ailleurs, les personnes qui oeuvrent dans le milieu scolaire vont sans doute '
rencontrer le ministre et lui faire des représentations.
Compte tenu de l'obligation maintenant de passer par une école de
conduite, encore faut-il que ce soit accessible. Il y a une sorte
d'équilibre à respecter entre le coût pour maintenir la
qualité de cours et celui pour en assurer l'accessibilité. On
sait tous que, chez les moins de 35 ans, le principal facteur de
mortalité, c'est les accidents routiers, chez les hommes du moins. Je ne
veux pas insister encore là-dessus, mais c'est trois fois plus chez les
hommes que chez les femmes.
Avec la réforme parlementaire, est-ce qu'on ne peut pas aussi
examiner des règlements en commission?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, j'imagine.
Je ne connais pas toutes les règles, mais je ne suis pas, à ce
moment, fermé à ce qu'on puisse le faire éventuellement,
puisque nous visons le même but. Je pense qu'on pourrait
éventuellement, dans le cadre du mandat que nous pourrions
étudier pour la Régie de l'assurance automobile, voir à ce
que ce soit un des éléments.
Je dois vous dire à ce moment-ci que l'association des
écoles de conduite voulait que le gouvernement fixe un prix minimum et
qu'il limite les écoles de conduite selon la population. On va
commencer, d'abord, par faire le ménage et on verra pas la suite. Pour
faire le ménage, cela va prendre le concours des écoles de
conduite et de l'AMICA. Vous l'avez dit tout à l'heure et vous avez
parfaitement raison: Les instructeurs sont devenus des gens qui donnent des
cassettes dont le contenu n'a pa3 été approuvé par la
Régie de l'assurance automobile. Je pense que c'est l'un des
problèmes très importants à régler et nous serons
en mesure d'amorcer le règlement de ces problèmes avec le
règlement qui sera adopté très bientôt.
Mme Harel: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le nouvel article
3.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): C'est usuel, M. le
Président. Adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 19, Loi modifiant la Loi sur l'assurance automobile, est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin, à ce
moment-ci, d'une motion de renumérotation. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
faites cela comme un grand garçon, alors continuez. On va vous
appuyer.
Une voix: Vous l'avez.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le projet de loi
amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre durant
quelques secondes pour nettoyer notre paperasse.
M. Coté (Charlesbourg): Pour démêler les
numéros.
(Suspension de la séance à 20 h 50)
(Reprise à 20 h 53)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
Projet de loi 89
La commission reprend maintenant ses travaux pour procéder
à l'étude du projet de loi 89, Loi modifiant la Loi sur le
transport par taxi et le Code de la sécurité routière.
Est-ce que vous avez des remarques préliminaires à faire, M. le
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le Président.
Nous serions prêts et disposés à procéder à
ce moment-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, avez-vous des remarques préliminaires sur le projet de
loi 89?
Mme Harel: M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...compte tenu du débat que l'on a fait cet
après-midi même, à moins que le ministre n'ait de3
remarques préliminaires, nous pourrions commencer l'étude article
par article.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois confirmer à
Mme la députée de Maisonneuve que les amendements aux articles
que nous avons sont ceux que nous avons déjà discutés. On
les verra, j'imagine, un par un, de façon qu'il n'y ait pas de
méprise.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
J'appelle maintenant l'article 1.
Loi sur le transport par taxi Transport
collectif
M. Côté (Charlesbourg): Si je ne m'abuse, l'article
1, c'est de l'harmonisation. M. le Président, est-ce qu'on peut
permettre à...
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, pour autant que Ton ait
son nom, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. Savard.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard?
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait probablement
beaucoup plus simple et certainement une meilleure information que celle que le
ministre pourrait transmettre si Ton permettait à mes deux "supporters"
de parler directement dans le micro, M. le Président.
Mme Harel: Est-ce qu'on pourrait dire que ce sont plutôt
les deux "supporters" du projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, effectivement. Ce sont
les deux "supporters" de la cause du taxi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard (Gilles): À l'article 9, il y a deux
modifications qui sont légèrement différentes. La
première est de nature purement technique, c'est à l'article 9,
premier paragraphe, où l'on fait uniquement une harmonisation avec
d'autres lois qui sont déjà adoptées en ajoutant à
nouveau tout simplement, entre autres, les conseils intermunicipaux de
transport. Dans un deuxième temps, on modifie l'article 9 pour
prévoir l'exercice, par une autorité régionale, d'une
grappe de pouvoirs lorsque l'autorité régionale s'implique, dans
le domaine du taxi, relativement à un règlement pour
l'organisation d'un service de taxi collectif. La grappe de pouvoirs est
prévue afin d'éviter carrément des vides
réglementaires. Disons que ces trois pouvoirs, c'est lorsque Ton
autorise, par règlement, un service de taxi collectif. À ce
moment-là, évidemment, l'autorité régionale doit en
fixer Ies tarifs et
les infractions, sommairement.
Mme Harel: Les pouvoirs...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...dont il est question sont ceux de fixer...
M. Savard: Le niveau du service, les conditions
d'opération, les tarifs et les infractions punissables.
Mme Harel: Attendez, reprenez donc cela. Le niveau du
service...
M. Savard: Les tarifs.
Mme Harel: ...les conditions d'opération...
M. Savard: C'est cela, et les tarifs... Mme Harel: ...les
tarifs...
M. Savard: ...et les infractions qui sont punissables.
Mme Harel: ...les infractions.
M. Savard: C'est cela. Sinon, une autorité
régionale qui adopterait un règlement qui ne serait pas complet
ferait en sorte que des gens seraient autorisés à offrir du
service collectif, mais sans que l'on sache trop quel tarif doit être
exigé, les planchers de service et tout cela. Parce que le gouvernement,
dans son règlement actuel, n'a pas de pendant pour le service
collectif.
Mme Harel: Donc...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...cette disposition prescrit que l'autorité
régionale doit, si elle entend le réglementer, le faire en tenant
compte de ces quatre éléments.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: C'est cela.
Mme Harel: Elle doit le faire en réglementant ces quatre
éléments.
M. Savard: C'est cela. Maintenant, comme procédure, cela
se fait dans le cadre du même règlement de l'autorité
municipale.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Permis de taxi
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): C'est...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...de la concordance avec la
loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: À l'exception que cela peut dépasser le
territoire sur lequel la municipalité a juridiction.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Cela a toujours été ainsi.
C'était prévu à la loi dès...
M. Dufour: Les taxis - c'est une question d'information - ont-ils
un permis leur permettant d'aller d'une place à l'autre ou s'ils sont
réglementés par secteurs?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Les taxis sont répartis selon des
agglomérations ou des régions. La raison du débordement
qui est prévu à l'article 14 de la Loi sur le transport par taxi,
c'est qu'effectivement les territoires des agglomérations ne
correspondent pas forcément à ceux des municipalités.
Donc, tout comme un service de transport en commun par autobus, lorsqu'on pense
au taxi collectif, on pense à des parcours, à des circuits qui
vont être peut-être en entier sur le territoire de la
municipalité, mais forcément à l'extérieur des
agglomérations du taxi. Donc, la loi prévoit, actuellement, que
dans un tel cas le service de taxi collectif peut quand même être
offert. Tout ce qui a été apporté comme modification quant
à l'article 14 de la Loi sur le transport par taxi, c'est, encore une
fois de mémoire, l'harmonisation avec les autres lois, entre autres en
ajoutant les mots "conseil intermunicipal de transport".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il serait possible qu'un groupe de taxis,
qui n'est pas résident
dans la municipalité, vienne y faire ce transport?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Pour autant qu'une partie de l'agglomération de
ces taxis "étrangers" -entre guillemets - est située sur le
territoire de la municipalité ou de l'autorité régionale,
effectivement, cela pourrait être possible. Mais, à ce
moment-là, le raisonnement va tant dans un sens que dans l'autre.
C'est-à-dire que, si vous avez une municipalité qui englobe deux
agglomérations en entier, il pourrait y avoir une entente entre elles
pour que les taxis de l'une ou de l'autre agglomération se partagent le
service de taxi collectif, ou encore la municipalité pourrait favoriser
une agglomération ou l'autre. (21 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ces services pourraient être demandés par
soumission, j'imagine, ce n'est pas simplement une question de contrat interne,
parce qu'il y a d'autres articles qui disent cela. À supposer qu'il y
aurait une demande de soumission et que les taxis... D'abord, c'est
peut-être en partie également pour le nombre de population, mais
il pourrait arriver qu'un groupe extérieur vienne faire du maraudage ou,
en vertu de la loi de la concurrence, soumette sur un contrat. Ce serait un
groupe de taxis d'un peu plus loin qui viendrait offrir ses services, il aurait
le coût le plus bas et la municipalité ou le groupe de
municipalités donnerait le contrat à ce groupe-là.
Qu'est-ce qui arriverait?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Il faut toujours, concernant les taxis auxquels vous
faites allusion, que leur agglomération ou leur région soit sur
le territoire de l'autorité régionale. Disons que, pratiquement,
ces cas ne se produisent que très rarement. Effectivement, cela existe.
On ne le nie pas; d'ailleurs, cela a été prévu.
Actuellement, concernant le service de taxi collectif, à ma
connaissance, un tel cas ne s'est jamais produit et je crois que les
municipalités auraient comme réaction première de
favoriser l'agglomération ou la région où il y a le plus
de taxis, relativement à l'organisation d'un circuit de taxi
collectif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On ne tiendra pas longtemps la discussion
là-dessus. Je veux simplement dire que, lorsqu'on procède par
soumissions, les municipalités n'ont pas grand choix. Que ce soit un
groupe de municipalités ou une municipalité, les mêmes
règles s'appliquent. On est obligé de favoriser, règle
générale, à moins de raisons évidentes qu'on peut
prouver hors de tout doute, celui qui soumissionne au plus bas. C'est lui qui,
en définitive, obtient le contrat. Ce serait difficile d'aller en
soumission publique en disant: On ne favorisera pas le plus bas. À ce
moment-là, on fausse les règles du jeu et je pense que cela
serait contraire au principe du gouvernement actuel, j'en suis convaincu. On
n'ira pas plus loin que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 2? Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Essentiellement, c'est pour modifier une disposition
qui existait déjà, à l'égard des
municipalités ou des regroupements de municipalités, de
façon que les conseils intermunicipaux puissent organiser du transport
collectif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Oui.
Mme Hareh Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Mme Hareh Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 3.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 3, c'est le
transport de petis colis. C'est déjà
déréglementé. Alors, c'est pour le permettre,
finalement.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. L'article 3, en fait,
abolit l'article 15. Il faut donc comprendre que la Loi sur le transport par
taxi ne contiendra plus de disposition concernant le transport des colis.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. C'est libre
maintenant. Cela le permet.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des dispositions qui garantissent
à celui qui donne le
contrat... Il y en a pour qui c'est par contrat et il y en a d'autres
qui vont faire ces commissions-là. Par exemple, un colis de valeur est
confié à un taxi - je comprends que c'est un 8ervice public -
est-ce que non pas le destinataire, mais l'émetteur de cette commande a
une certaine protection, quelque part, dans les règlements? Je donne
l'exemple d'une obligation qui serait confiée à un chauffeur de
taxi. On lui dit: Allez me livrer cela. Si c'est par la poste, vous pouvez
prendre une assurance. Si c'est par taxi, c'est difficile de dire: Avez-vous
votre assurance?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un contrat qui lie
celui qui émet, qui envoie le colis à celui qui le
transporte.
Une voix: Une relation purement civile.
M. Dufour: II n'y a rien de prévu dans la loi à ce
sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est de nature civile, pas commerciale, parce
que...
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, civile.
Mme Harel: Civile, parce qu'en droit commercial il faut un
commencement de preuve par écrit. Mais il peut toujours y avoir recours
devant la Cour des petites créances.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M, Dufour: Je parle des choses de valeur, pas des petites
bebelles.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: Des choses de valeur. Elles ne seront peut-être
pas confiées à un taxi.
M. Dufour: Pourquoi pas?
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est quelque chose de
valeur, probablement que le gars va aller le porter.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonne:i La seule différence qu'il va y avoir, c'est
qu'auparavant le chauffeur de taxi qui avait un service de petits colis
était obligé de mettre son taximètre. À l'avenir,
il peut faire un contrat forfaitaire pour aller porter un paquet d'un endroit
à un autre, comme les compagnies qui sont dans ce même domaine,
Purolator, etc. Elles ont un tarif forfaitaire de tel endroit à tel
autre. Cela permet au chauffeur de taxi de ne pas avoir de contrat, de ne pas
fonctionner au taximètre dans ce domaine.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur l'article 3? Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que cela vise tout
simplement, c'est d'éviter aux limousines de payer des droits à
la ligue, alors qu'elles ne sont même pas régies par la ligue.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Donc, actuellement, on sait que tous les
détenteurs de permis doivent être membres d'une ligue de taxi.
Comme il s'agit de conducteurs de limousine... Jusqu'à maintenant,
étaient-ils astreints au paiement d'une cotisation?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Si vous me permettez. Effectivement, les gens qui ont
des permis de limousine n'ont jamais été astreints à payer
des droits à la ligue de taxis. Cependant, la Loi sur le transport par
taxi fait une présomption voulant que les permis de limousine soient
aussi des permis de taxi mais des permis de taxi de luxe, parce que la loi
couvre l'ensemble du transport terrestre des personnes par automobile.
Donc, pour éviter une ambiguïté potentielle au niveau
de l'article 17, tout ce que l'on fait, c'est de vraiment préciser que
les droits sont payables par tous les titulaires de permis de taxi, sauf les
limousines qui ne sont pas représentées, d'ailleurs, à la
ligue.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une disposition qui se
retrouve à trois endroits dans la loi pour permettre le service de
limousine dans des endroits qui ne sont pas
desservis.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Est-ce que le ministre peut nous donner, par exemple,
un cas qui nous permettrait de visualiser de quoi il s'agit?
M. Côté (Charlesbourg): Laval et la rive sud,
où il n'y a pas de service de limousine.
Mme Harel: Le service existant à
Montréal, qui est, lui, reconnu par la réglementation,
pourrait desservir Laval et la rive sud?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: Les desservir à partir de Montréal ou
avec des points de service?
M. Côté (Charlesbourg): À partir de
Montréal.
Une voix: Avec des points de service tant et aussi...
Le Président (M. Saint-Roch): Excusez-moi. M.
Vigneault.
M. Vigneault (Pierre-Paul): Tant et aussi longtemps qu'on n'aura
pas délivré un permis autorisant le transport par limousine d'une
façon expresse pour les territoires de Lavai et Montréal, il
pourra y avoir des points de service.
Mme Harel: Me permettez-vous une question?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Pourquoi n'y a-t-il pas autorisation d'un permis?
Parce qu'il n'y a pas de demande?
M. Côté (Charlesbourg): Non seulement cela, mais il
faut dire une chose, c'est que les permis de limousine sont gelés
aussi.
Mme Harel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et vous savez pourquoi?
Compte tenu du temps de rachat, j'ai continué de maintenir le niveau des
limousines, qui sont à 199, si je ne m'abuse, ou à quelques
unités près. C'est ce qui a permis de régler une partie du
problème de Dorval et aussi de l'industrie du taxi qui en ressent
déjà des effets bénéfiques.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le ministre, dans les zones extérieures
à la zone métropolitaine de Montréal, comme la ville de
Sherbrooke par exemple, est-ce qu'il y aura des possibilités...
Actuellement, la Commission des transports n'émet pas de permis pour des
limousines. Selon vous, quand une personne pourra-t-etle faire une demande
à la Commission des transports pour avoir un permis de limousine, par
exemple, dans la région de Sherbrooke, où ce n'est pas permis
actuellement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Coté (Charlesbourg): Je pense que le
député de Jeanne-Mance fait allusion à la
spécialisation du taxi.
M. Bissonnet: Un citoyen, par exemple, de la ville de Sherbrooke
qui décide, parce qu'il n'y a pas de service de limousine dans cette
municipalité et qu'il y a peut-être une demande à ce
moment... Ce sont les limousines de Montréal ou de Québec qui
vont aller là parce que ce sont les seuls individus à avoir des
permis de limousine. Est-ce qu'il y a des possibilités pour quelqu'un
qui veut se lancer en affaires, par exemple, dans la ville de Sherbrooke, de
mettre sur pied un commerce de limousines? Est-ce qu'il y a des avenues
possibles pour lui de demander un permis de limousine à la Commission
des transports pour l'agglomération de Sherbrooke?
Le Président (M. Saint-Roch): M. te ministre.
M. Côté (Charlesbourg): J'en apprends moi aussi au
rythme où nous discutons. Les permis de limousine, cela n'existe plus et
cela n'existera plus. Quant à la question du député de
Jeanne-Mance faisant allusion à Sherbrooke, donc, à des
régions, comme le SaguenayLac-Saint-Jean...
M. Bissonnet: Hull.
M. Côté (Charlesbourg): ... Hull, nous examinons
actuellement la possibilité de lever le moratoire par régions en
excluant les possibilités de le lever pour la région de
Montréal.
M. Bissonnet: Très bien, M. le ministre. Ce n'était
pas une question plantée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 5? Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Je m'excuse auprès du ministre. Il y avait
discussion sur d'autres dispositions. J'ai bien compris qu'il y avait non
seulement un moratoire, mais qu'il n'y a
plus en fait de permis qui seront autorisés...
M. Côté (Charlesbourg): Les permis de limousine,
cela n'existe plus en vertu de...
M. Savard: Depuis la loi 54, de mémoire, je crois, de juin
1985. Effectivement, il y avait trois possibilités d'avoir des
limousines. Les deux premières étaient dans la Loi sur les
transports, version originale, c'est-à-dire la spécialisation
d'un permis de taxi traditionnel en un service de luxe et, la deuxième,
c'était de transformer des permis émis à l'époque
par la Régie des transports, articles 86 et suivants, pour les convertir
en permis de limousine. La loi de juin 1985 a fait en sorte qu'il y a eu un
moratoire qui a empêché le service traditionnel de se transformer
en limousines, mais qui a permis la transformation des permis de la
régie en un vrai permis de limousine. Les trois transporteurs de la
région de Montréal et, aussi, par tolérance
législative, certains transporteurs qui satisfaisaient à
certaines conditions pouvaient, jusqu'au 9 octobre 1985, de mémoire,
déposer un affidavit leur permettant de continuer leurs
activités.
Ces gens, à la suite de la levée du moratoire dans leur
région, pourront demander un permis de limousine, mais il n'y a personne
d'autre que les gens qui ont déposé depuis bientôt un an
leur affidavit qui pourront obtenir un tel permis. Donc, la situation est
gelée. Si un nouveau transporteur désire obtenir un permis de
limousine, actuellement, il n'y en a pas, les délais sont
passés.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: On sait combien cette question est, je dirais,
stratégique pour les artisans du taxi. On doit donc comprendre, avec les
explications qui nous sont données, que cela ne vient d'aucune
façon faire un déséquilibre ou infléchir
l'équilibre fragile qui s'est installé.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'attire maintenant
l'attention des membres de la commission que nous avons un papillon, un nouvel
article 5.1. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II vise à
insérer, après l'article 5 du projet de loi, l'article suivant:
5.1. L'article 28 de cette loi est modifié, premièrement, par le
remplacement du paragraphe 6 par le paragraphe suivant: "est en retard à
acquitter le versement d'un droit particulier fixé en vertu des
paragraphes 9 et 10 de l'article 60."
Deuxièmement, par l'addition, à la fin, du paragraphe
suivant: "7 est en défaut de payer un droit annuel fixé en vertu
de l'article 62.1."
Pour les commentaires, les explications, M. Savard.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard?
(21 h 15)
M. Savard: On vise deux choses qui sont légèrement
différentes mais qui s'apparentent de beaucoup. En premier lieu, la
modification du paragraphe 6 de l'article 28. À la suite du plan de
rachat, le titulaire de permis qui n'acquitte pas ses droits annuels voit son
permis suspendu et, éventuellement, révoqué. Cette
possibilité existe par le projet de loi 54 depuis au moins un an, je
crois, ou un petit peu avant même, dans la loi originale. Donc, cela
était déjà là. Tout ce que l'on fait par le
paragraphe 6 dans sa rédaction actuelle, c'est de la rendre encore plus
évidente. Actuellement, le permis était suspendu parce que le
titulaire n'acquittait pas un droit annuel qui était prévu
ailleurs dans l'article 28. On a tout simplement enlevé
l'ambiguïté potentielle, on a voulu le rendre très
évident pour que les titulaires de permis de taxi voient de façon
claire que c'est la suspension ou la révocation si les droits
reliés au plan de rachat ne sont pas acquittés.
Dans un deuxième temps, dans le second paragraphe de 5.1, cet
article vise ce qu'on va voir dans quelques temps, soit le financement de la
décentralisation du contrôle de l'industrie du taxi. À ce
moment-là, comme on le verra dans quelques instants, la CUM pourra
éventuellement elle-même imposer des droits de permis de taxi, et
la personne qui n'acquitterait pas ces droits, tout comme la personne qui
n'acquitte pas les droits gouvernementaux, peut voir son permis suspendu ou
révoqué.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Quelques jours avant la fin
mars, j'ai rencontré les gens de la Ligue A-Il. Il y avait quelque 600
personnes qui n'avaient pas payé les droits dus au plan de rachat. Je
les ai invités alors à le faire pour qu'on puisse par la suite,
ayant vécu un an du plan de rachat, voir ce qu'on pourrait faire pour
améliorer la situation. Dans les premiers jours d'avril, les gens sont
allés, et il est resté à peu près huit personnes
pendant un bon moment qui n'avaient pas payé. Aujourd'hui, on m'informe
qu'il reste une seule personne qui n'a pas
payé ses droits.
Je pense que c'est important de se donner certains pouvoirs. Le plan de
rachat est là pour demeurer, et il faut se donner des balises pour que
chacun puisse payer des droits à ce sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que le nouvel article 5.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article 6? M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment-ci, c'est
de donner à la Commission des transports le pouvoir de retirer les
plaques. C'est très clair. C'est peut-être plus précis que
ce que nous avions auparavant.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Essentiellement, c'est une nouvelle rédaction
pour poursuivre la même intention.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Mon collègue, le
député de Jonquière, se demandait, et je ne pouvais pas
lui répondre, si on procédait au retrait de ces plaques au moment
où les droits n'étaient pas payés. C'est bien cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Si vous me permettez, cela peut être en vertu de
tous les motifs de l'article 28 de la Loi sur les transports, donc non paiement
de droits, quelqu'un qui a commis des infractions avec le véhicule, des
choses du genre. Ce sur quoi porte la modification, c'est que les mots "ancien
titulaire" qu'on retrouvait à l'article 31 semblaient laisser croire que
la commission n'avait un pouvoir de retrait de plaque que sur des gens qui
possédaient déjà un permis. Or, il est évident, par
la rédaction des articles 3 et 4 de la loi, que cela n'est pas le cas,
mais elle a vraiment juridiction sur toute personne qui pourrait contrevenir
à la loi et elle peut ordonner à la régie d'enlever
à toute personne les plaques et le certificat d'immatriculation du
contrevenant.
Afin d'éviter encore une fois toute ambiguïté et de
rendre les textes très clairs, tout ce qu'on a fait cela a
été de changer en d'autres termes les mots "ancien titulaire"
pour dire: la personne dont le certificat a été
enlevé.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: En quoi y a-t-il une différence? Il s'agit bien
de la même personne.
M. Savard: C'est toujours la même personne.
Mme Harel: Dans l'article 31, il s'agit du titulaire du permis,
et dans le projet de loi on parle de la personne, ne s'agit-il pas de la
même personne?
M. Savard: II s'agit toujours de la même personne. Dans la
loi, jusqu'à aujourd'hui, on la qualifie d'ancien titulaire. Si le
contrevenant était quelqu'un qui faisait du taxi illégalement,
sans aucun permis, il n'était pas titulaire. Donc, on le rend
évident en disant que ce n'est pas un ancien titulaire, c'est un
quiproquo de le considérer comme tel. Il est préférable de
directement le qualifier comme étant uniquement une personne qui a
contrevenu et à qui les droits ont été enlevés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Dufour: J'aurais peut-être une question à vous
poser...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: ...pour mon information. Supposons que quelqu'un se
sente un peu discriminé par la régie, qu'il penserait que
l'exécution d'un mandat d'arrêt serait un peu trop rapide; est-ce
que vous avez eu des plaintes? Je n'en ai pas eu maïs je vous pose la
question. Est-ce qu'il arrive que des gens se plaignent de...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: À ma connaissance, jusqu'à maintenant
l'article 28, c'est-à-dire l'article qui permet à la commission
de suspendre ou de révoquer des permis, n'a été
utilisé que dans un cas, soit pour la suspension de gens qui ne
voulaient pas payer leurs droits de rachat. Ces gens ont effectivement
acquitté leurs droits. Donc, on ne s'est jamais servi des articles 30 et
31, soit au retrait de plaques. Je ne peux pas vous répondre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Noua avons un
nouvel article, l'article 6.1. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
doit insérer après l'article 6 du projet de loi, l'article
suivant: 6.1 Cette loi est modifiée par l'insertion, après
Particle 33, de l'article suivant; "33.1 Un chauffeur de taxi ne peut à
la fois acquérir ou conserver un intérêt dans l'entreprise
du titulaire d'un permis de taxi, notamment en lui transférant la
propriété d'une automobile, et louer de ce titulaire le taxi dont
il a la garde. "À l'expiration d'un délai de 90 jours à
compter de l'entrée en vigueur du présent article, la commission
peut, de son propre chef ou sur demande du ministre ou de toute personne
intéressée, faire enquête pour déterminer s'il
existe entre le titulaire d'un permis de taxi et son chauffeur les relations
visées par le premier alinéa. Elle doit, le cas
échéant, révoquer le permis de taxi. "Le présent
article ne s'applique pas aux titulaires des permis visés par le
chapitre VI de la présente loi."
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est la clause communément appelée
interdiction de location de permis. Cela vaudrait pour tout le territoire du
Québec?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Oui, effectivement, cela vaudrait pour tout le
territoire du Québec. Lorsqu'on parle de location de permis, c'est
vraiment la location du privilège d'état et non pas la location
d'un permis auquel est attachée une automobile qui appartient au
propriétaire. L'article a pour but d'éviter une pratique qui peut
s'expliquer un peu ainsi: une personne qui est titulaire d'un permis de taxi
offre en location uniquement son privilège d'état pour des
montants de 160 $ è 165 $ - cela varie - par semaine. Le chauffeur, pour
gagner sa vie et exercer cette profession, doit non seulement payer ce montant
de 160 $ à 165 $, mais il doit en plus acheter lui-même une
automobile qu'il transfère directement au nom du propriétaire du
permis de taxi. Advenant que le chauffeur soit en défaut
hebdomadairement d'acquitter ses droits de 160 $ à 165 $, le titulaire
du permis conserve l'automobile et il met fin au contrat. C'est ce qu'on vise
à contrer.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le ministre, je pense qu'on a eu l'occasion en
deuxième lecture de s'expliquer sur l'opportunité d'une telle
disposition dans la région de Montréal. Il en va, d'une certaine
façon, de la survie du plan de rachat lui-même. Il en va
également d'une sorte d'équité générale.
L'État ne peut pas geler toute émission de permis et interdire
toute vente sur le marché sans, d'autre part, légiférer en
matière de location de permis parce qu'il y a là une façon
détournée d'utiliser un permis qu'on ne peut pas vendre. C'est
donc même contraire à l'esprit de la loi, donc à l'esprit
du plan de rachat. Mais en dehors du territoire de Montréal,
c'est-à-dire en dehors de là où il existe un
problème de permis excédentaire, là où une
intervention gouvernementale était nécessaire, est-ce que cela se
justifie tout autant? J'aimerais avoir l'argumentation sur cette question.
Parce que je ne comprends pas le raisonnement.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Le jugement de valeur que l'on peut porter sur cette
pratique à Montréal est tout aussi vrai pour le territoire de
A-11 ou l'ensemble de l'île ou l'ensemble du Québec. Partout dans
les agglomérations, depuis des années, le nombre de permis est
gelé, c'est-à-dire que le gouvernement ne délivre plus de
nouveaux permis dans des agglomérations. La nouvelle loi sur le taxi a
aussi maintenu ce "moratoire" entre guillemets, ou cet état de fait.
Donc, que l'on soit à Québec, à Hull ou ailleurs, à
Laval, le nombre de permis, l'accessibilité à la profession,
c'est déjà limité. Si on limitait l'application de cet
article uniquement à Montréal, d'autres situations aussi iniques
pourraient survenir dans d'autres régions et dans d'autres
agglomérations. Tant que le nombre de permis va effectivement être
réglementé pour éviter d'avoir de nouveaux permis sur le
marché, le risque de la location est potentiellement aussi dangereux
partout au Québec. Maintenant, c'est vrai qu'au niveau de
Montréal, actuellement, le plan de rachat a peut-être fait en
sorte que cela a été...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan du jugement de
valeur et des coutumes, le comportement est tout aussi
répréhensible. Un individu qui devra payer 160 $ ou 165 $ par
semaine, pendant 52 semaines, pour exercer son métier, si c'est mauvais
à Montréal, c'est mauvais partout ailleurs en régions
parce que c'est de l'exploitation pure
et simple, À ce moment-là, s'il faut protéger ceux
qui sont victimes de ces gestes-là à Montréal, il faut les
protéger ailleurs aussi. Mais il faut bien admettre que le
phénomène est beaucoup plus important à
Montréal.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Est-ce que la situation
de Montréal n'est pas particulière en ce sens qu'un titulaire de
permis, pour reprendre l'expression maintenant consacrée, 'ne peut pas
vendre son permis à Montréal sur le marché à moins
de le vendre dans le cadre du plan de rachat, c'est-à-dire à
moins de le vendre au prix de 10 000 $ pour un versement comptant ou par
mensualités? Il y a donc impossibilité de vendre son permis
à moins de quelques dérogations pour les membres de la famille et
impossibilité d'acheter. On ne peut pas acheter un permis actuellement
si on est désireux de faire du taxi à Montréal. Cette
situation ne prévaut qu'à Montréal. On ne peut pas devenir
titulaire d'un permis à Montréal parce que c'est impossible dans
le cadre de l'application du plan de rachat. Cette situation
particulière m'apparaissait aggraver la situation parce que c'est la loi
de l'offre et de la demande. Je me demandais, par exemple, dans le cas des
permis en général... Le permis de titulaire de taxi n'est pas le
seul permis qu'émet l'État, finalement, dans le cas de la
Société des alcools, c'est un permis personnalisé,
n'est-ce pas? Vous voudriez en faire, dans un sens, un permis qui serait
personnalisé, qui serait donc émis à la personne. C'est
bien cela dans le fond. Présentement, le permis à la
Société des alcools, ce n'est pas du tout un permis qui est
transférable.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de personne...
(21 h 30)
Mme Harel: II n'est pas transférable. Si
l'établissement est l'objet d'une vente, il faut que le nouveau
propriétaire fasse, je crois, une nouvelle demande. C'est un permis qui
est attribué à la personne et c'est ce que vous aimeriez faire
sur tout le territoire du Québec? Est-ce que c'est l'intention du
législateur?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vigneault.
M. Vigneault; Non, je ne le crois pas. Les permis de taxi
demeurent transférables, sauf que, à Montréal, en raison
du plan de rachat, s'ajoute au prix payé par l'acheteur pour l'obtenir
un droit de 10 000 $. Alors, si on songe que le plan de rachat paie 10 000 $
pour le permis, plus le droit de 10 000 $, cela fait 20 000 $ sur le
marché des permis à Montréal.
Or, il y a des endroits, comme Sept-Îles, je crois, où les
permis sont vendus à 20 000 $. C'est une question de prix. Il s'agit
d'une impossibilité qui est purement pécuniaire pour les
chauffeurs de taxi d'acquérir un permis, ce n'est pas une
impossibilité juridique et on ne veut pas en faire une non plus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une pratique,
semble-t-il, qui se répand dans toute la périphérie de
Montréal, à Laval et sur la rive sud. Je pense qu'il faut
absolument prévoir que nous aurons a intervenir et, à ce
moment-ci, cela déborde le cadre géographique de
Montréal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Si vous me permettez, juste un petit point:
Actuellement, toute l'économie de la Loi sur le transport par taxi et
cela, dès sa version originale, est basée sur une relation
où une automobile est attachée à un permis qui est
lui-même délivré à une personne. Donc, quant
à la loi, vous avez deux types de personnes: le titulaire de permis de
taxi et le chauffeur, deux entités entièrement distinctes, mais
qui peuvent coïncider, dans le cas des propriétaires artisans.
Donc, toute la loi a été pensée pour imposer des
obligations au titulaire de permis et lui accorder des droits, advenant qu'on
tolère une pratique comme la location. À ce moment-là,
c'est l'économie de la loi qui est à repenser en grande partie,
parce qu'effectivement le titulaire de permis n'aurait pas une garde physique
du véhicule. Donc, advenant des contraventions à la loi ou quoi
que ce soit, à ce moment-là, il aurait une espèce de
défense en disant: Je n'avais pas la garde du permis; tout ce que je
dois faire, c'est de révoquer mon contrat de location, je conserve mon
permis et, effectivement, je le passe à un autre. Donc, ce serait un peu
déresponsabiliser la personne à qui le permis a été
octroyé.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Finalement, le choix
pour le titulaire du permis, c'est soit de lui-même l'utiliser ou de le
vendre.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: II existe une autre possibilité.
Évidemment, le propriétaire
artisan est favorisé par la loi. Il peut vendre son fonds de
commerce, c'est-à-dire céder son permis à une autre
personne, mais il a aussi la possibilité - la loi ne l'interdit pas -de
louer son permis auquel est attachée sa propre voiture. À ce
moment-là, c'est un commerçant qui assure un risque commercial,
qui est dans l'industrie; c'est tout à fait selon les canons de la
société.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: À la suite des remarques qui ont
été faites par les personnes-ressources du ministère des
Transports, on va prendre tout le système du camionnage en vrac. Cela
n'existe pas, louer le permis en ce sens que, dans l'industrie du taxi, ce
qu'on retrouve actuellement, c'est que la personne loue le permis, mais elle
fournit son auto, le matériel qui va avec le permis, de façon
déguisée. C'est dans la région de Montréal, dans la
région de Laval un peu, dans la région de la rive sud. C'est une
pratique qui ne commence pas à courir dans la région de
Québec, mais il faut quand même que quelqu'un qui a un permis de
l'État, qui est à son nom, assume l'accessoire du permis qui est,
dans ce cas-là, l'automobile.
Alors, ce qu'on retrouve actuellement, c'est une formule
déguisée. Il n'y a aucun contrôle de revenu sur ces
personnes. La personne qui a le permis délivré par l'État,
qui a une permission spéciale, qui paie un montant X par année
pour faire du taxi, c'est une autre personne qui lui fournit l'accessoire pour
actualiser son permis, ce qui est contraire à la disposition que
l'État a, à savoir de donner un droit à une personne
d'utiliser un moyen de transport en commun pour favoriser une clientèle.
C'est complètement à l'encontre des règles du jeu à
suivre. C'est un problème. Ce que vous dites pour la région de
Montréal, c'est évident qu'une personne qui veut acheter un
permis de taxi ne peut pas le faire, à cause du plan de rachat. Mais il
est évident, à ce moment-là, que, si on regarde les permis
de taxi dans la région de Québec ou dans la région de
Sainte-Foy, cela coûte à peu près de 25 000 $ à 30
000 $ pour pouvoir faire du taxi. Évidemment, lorsque le plan de
ressources sera actualisé, si les artisans veulent le compléter,
c'est sûr que le permis de taxi, à Montréal ne vaudra pas
10 000 $ dans cinq ou six ans, il vaudra plus de 20 000 $.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je dois comprendre que ce serait un peu comme si
l'État émettait un permis pour un transporteur scolaire qui lui-
même le louait et ne l'utilisait pas pour des fins de transport scolaire.
Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le nouvel article
6.1 est adopté?
Une voix: Adopté.
Permis de chauffeur de taxi
Le Président (M. Saint-Roch); J'appelle l'article 7. Il y
a un amendement à l'article 7. Je lis l'amendement que j'ai en ma
possession qui dit ceci: "Ce projet de loi est modifié par la
suppression de l'article 7".
Mme Harel: On a fait le tour.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 7 est adopté?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7
amendé est adopté?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article B. Nous
avons aussi un amendement à l'article 8.
M. Côté (Charlesbourg): Le texte amendé se
lirait comme suit, M. le Président: L'article 41.6 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, des mots et
des nombres "aux articles 104 ou 105" par ce qui suit: "à l'article
105".
C'est de la concordonnance au code. Si je ne m'abuse, c'est concernant
le permis restreint.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Est-ce que les spécialistes qui entourent le
ministre pourraient nous dire de quoi il s'agit aux articles 104 ou 105 du
code?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
Mme Harel: On retranche 104 et on garde seulement la
référence à 105?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 105, et je vais vous
expliquer pourquoi. Ceci est à la suite d'une proposition d'amendement
que l'Opposition nous a soumise lors de l'adoption du projet de loi 60, alors
que notre projet de loi ici était fait en fonction du projet de loi 60
tel que proposé. Comme nous avons accepté l'amendement de
l'Opposition qui visait l'impossibilité du permis restreint au
niveau des quatorze cas dans les actes criminels et non pour quelqu'un
qui perd son permis par des points de démérite, il s'agit de
resituer le projet de loi actuel par rapport à ce que nous avons
adopté, pour être logique avec la loi 60.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Très bien, merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Est-ce que
l'amendement à l'article 8 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8
amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Tarification
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): Cela vise ce qu'on a
évoqué en deuxième lecture, a conserver une copie du
contrat à l'intérieur de la voiture et cela élimine
l'obligation de le faire approuver par la Commission des transports du
Québec. C'est une simplification. Cela allège de beaucoup les
exigences à ce niveau-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Le transport privé fait référence
au transport terrestre des personnes?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Le transport privé se comprend face à
d'autres modes, comme le transport collectif. Le transport privé, dans
ce cas-ci, est tout simplement le service traditionnel de taxi. Donc, en
d'autres termes, un titulaire de permis de taxi peut, avec toute personne,
conclure un contrat selon certaines dispositions qui sont prévues par la
loi quand même. Selon cette entente contractuelle civile, le transport
aura lieu et il y a possibilité de déroger aux taux et tarifs qui
sont imposés par la Commission des transports du Québec. Tout ce
que l'on exige, c'est qu'il y ait une copie de ce contrat en cas d'interception
pour qu'on puisse vérifier effectivement qu'il ne s'agit pas d'une
dérogation illégale aux tarifs, mais vraiment de l'accord des
parties qui est contresigné dans l'écrit.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Excusez-moi, M. le ministre, mais cela veut dire qu'il
y aurait un contrat écrit entre les parties.
M. Savard: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Oui, c'est effectivement le cas. La mesure existe
depuis le début de la loi. Actuellement, ce contrat écrit doit
être déposé à la Commission des transports du
Québec qui, à la suite d'une audition s'il y a des oppositions,
et avec toute une procédure qui est quand même lourde...
M. Côté (Charlesbourg): Cela élimine cette
procédure-là.
M. Savard: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est une
simplification sur le plan pratique et c'est plus acceptable que l'obligation
d'aller devant la Commission des transports du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Supposons qu'il y ait un contrat - on voit cela
souvent - pour les facteurs par exemple, avec Sa Majesté. Il y a des
contrats de taxi pour transporter ces gens-là. Considérez-vous
cela comme un contrat écrit, même si c'est par soumission? Donc,
le titulaire doit toujours avoir son contrat à l'intérieur?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Son contrat ou une copie de son contrat tout
simplement. Actuellement, au moment où l'on se parle, normalement, tous
les taxis qui seraient en contrat avec les postes auraient dû se
présenter devant la Commission des transports du Québec pour
effectivement faire ratifier cette entente par la Commission des transports du
Québec - ce qui n'est pas toujours le cas. Donc, le pourquoi de
l'exigence d'avoir une copie du contrat dans la voiture est simple, c'est pour
protéger le client. Entre autres, dans le cas de touristes, de clients
étrangers à la ville, un chauffeur de taxi pourrait
éventuellement exiger un prix supérieur aux taux et tarifs qui
sont imposés par la commission. S'il y a une interception et que le
client dit: Je n'ai pas signé de contrat, je n'ai rien fait de tout
cela, ou encore que le client est parti et qu'on essaie de vérifier le
coût de cette course, ce n'est plus possible de vraiment
faire une preuve de quelque nature que ce sait. Donc, si on n'arrive pas
à avoir un écrit qui reflète très exactement,
à un moment donné, la volonté entre les deux parties, on
perd le contrôle carrément sur tout l'aspect de la tarification.
Évidemment, certains faux pourront être produits ou des choses du
genre, des contrats théoriquement passés verbalement, mais sans
aucune preuve. Donc, vu que la tarification imposée est un des principes
fondamentaux de loi, il fallait agir avec une certaine discrétion.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, voyez-vous, c'est qu'il y a un
tel niveau de réglementation dans ces domaines. S'il s'agit là,
en fait, d'une simplification, malgré tout, elle nous semble... Disons
que, lorsqu'on n'est pas très familier, cela nous semble être un
embarras.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est peut-être
embarrassant, mais c'est plus pratique que de faire le voyage à la
Commission des transports du Québec avec tout ce que cela comporte comme
complications.
Mme Harel: C'est une simplification par rapport à la
disposition...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
Mme Harel: ...qui existait déjà.
M. Côté (Charlesbourg): Et des frais aussi.
Mme Harel: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): II faut quand même
considérer qu'il n'y a pas beaucoup de personnes qui vont plaider devant
la Commission des transports du Québec.
Mme Harel: Mais vous n'avez pas cru bon de la supprimer, parce
que vous en plaidez l'utilité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il faut protéger
le client.
Mme Harel: Oui. Évidemment, c'est autre chose que si on
veut faire une course en taxi. Là, c'est une tarification régie
par la Commission des transports du Québec. Ici, c'est une sorte de
contrat avec une maison d'enseignement, par exemple, qui établit une
entente pour le transport d'élèves ou avec un club de l'âge
d'or qui le fait pour ses membres.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est définitivement
une simplification par rapport à ce qu'on connaît aujourd'hui,
à la fois quant à la réglementation, mais aussi quant aux
coûts et aux délais inhérents à des
procédures devant la Commission des transports du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jeanne-Mance, cela va? (21 h 45)
M. Bissonnet: Je voudrais ajouter en fait que cet article, Mme la
députée de Maisonneuve, c'est tout simplement pour avoir un
contrat qui ne convient pas aux tarifs du taximètre. Alors, on appelle
cela communément la "ronne de lait". Alors, un chauffeur de taxi a un
client qu'il va chercher tous les matins. Si on regarde l'ancienne loi, un
chauffeur de taxi avait peut-être huit clients comme cela; il
était pris avec huit clients. En pratique, ne vous en faites pas, des
contrats, les chauffeurs de taxi n'en passent pas. Mais cela peut permettre
à un visiteur d'avoir un tarif, par exemple, pour une randonnée
de cinq ou six heures. À ce moment-là, le chauffeur de taxi
devrait faire un contrat avec cette personne, si cela va à l'encontre du
tarif du taxi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
à l'article 10, cette explication est donnée pour une personne ne
voulant pas payer les frais de la course et ne voulant pas s'identifier. Cela
oblige parfois le chauffeur de taxi ou certains chauffeurs de taxi à lui
administrer une bonne taloche. Un agent de la Sûreté doit
intervenir pour la faire identifier et la faire poursuivre devant la Cour des
petites créances. Cela vise à corriger cette situation. C'est une
disposition de paix sociale.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, après consultation,
nous avons des objections majeures à cette disposition du projet de loi
89. Elle peut certainement présenter des difficultés, non pas
parce que l'intention n'est pas louable, évidemment, mais du fait
qu'elle introduirait pour une première fois nous dit-on - je ne sais pas
si l'étude comparative a été faite auprès du
ministère
de la Justice - une disposition obligeant l'identification.
Il semble que certaines communautés urbaines, en particulier la
Communauté urbaine de Québec, réclameraient, depuis des
années, pour d'autres motifs peut-être tout aussi louables, cette
possibilité d'identification obligatoire. Il nous semblerait qu'avant de
ratifier, dans le projet de loi, une disposition de cette nature
peut-être serait-il souhaitable d'avoir un débat plus
général sur l'utilité ou la pertinence de dispositions
semblables, mais plus encore un débat presque philosophique - dirai-je -
sur les conséquences de l'introduction de telles dispositions.
Il y a deux solutions qui pourraient s'offrir au ministre; trois, en
fait. Maintenir, malgré notre désaccord, cet article, le
supprimer, ou encore le laisser tel que rédigé, en
écartant l'infraction qu'il crée, si tant est qu'il y a un refus
d'obtempérer à cette demande d'identification.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un
précédent. Effectivement, à l'article 306.59, semble-t-il,
de la loi sur la communauté urbaine qui visait le métro...
Une voix: Non, 49.
M. Côté (Charlesbourg): 49? L'article 306.49 se lit
comme suit: "Un fonctionnaire de la société désigné
spécifiquement par le conseil d'administration pour faire appliquer les
règlements de la société visés aux paragraphes 1, 2
et 3 du premier alinéa de l'article 291.17 peut, aux fins de porter
plainte, exiger d'un contrevenant qu'il s'identifie en fournissant ses nom et
adresse et qu'il en fournisse la preuve sur demande." Je pense que c'est
l'expérience du métro, avec certains problèmes qui ont
été vécus. Dans les discussions que nous avons eues avec
la communauté urbaine sur le transfert, c'était une des exigences
de la Communauté urbaine de Montréal. Le fait d'éliminer
la sanction - je sais que c'est quand même assez "touchy" - pourra nous
placer dans une situation où l'individu qui refuse ne pourra être
sanctionné. À ce moment-là, je ne sais pas quel sorte de
pouvoir on aura pour l'appliquer, mais il s'agira qu'un individu le teste une
fois et ce sera fini.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Peut-être pouvons-nous tout simplement...
M. Côté (Charlesbourg): De 50 $ à 1000 $.
Mme Harel: De 50 $ à 1000 $. Où, dans le projet de
loi, retrouvons-nous la sanction prévue au refus de s'identifier?
Une voix: Un instant! Mme Harel: À l'article
15.
Le Président (M- Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. On me fait valoir qu'il
y aurait et il y a certainement une distinction quant à la nature de la
disposition déjà existante à l'égard de la
Communauté urbaine de Montréal permettant à un
fonctionnaire de l'autorité régionale d'obliger à
l'identification aux fins de porter une plainte. Il y a là donc une
distinction, car, en l'occurrence, l'article 10 du projet de loi permettrait
à un agent de la paix d'exiger cette identification obligatoire, non pas
aux fins de porter plainte, non pas pour porter plainte à la suite d'une
infraction commise, mais créerait une infraction du fait de ne pas
s'identifier.
Il y a une différence de nature qui est essentielle, car il y a
déjà eu infraction, je crois, et l'agent, le fonctionnaire ou
l'employé de la Communauté urbaine de Montréal obtient
l'identification aux fins de porter plainte sur cette infraction, tandis que,
là, on crée une infraction du fait de ne pas s'identifier. C'est
une matière commerciale... C'est une matière civile,
plutôt, excusez-moi, car, justement, tantôt, on signalait qu'il n'y
avait pas de matière commerciale, parce qu'il n'y avait pas de
commencement de preuve par écrit. Comme c'est une matière civile,
créer l'infraction du fait de ne pas s'identifier, c'est là, je
crois, où l'on crée d'une certaine façon un
précédent.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vigneault.
Mme Harel: À moins que vous ne trouviez un autre
précédent dans ce sens, mais il n'est pas certain, d'ailleurs,
qu'il soit raisonnable d'aller comme cela de précédent en
précédent sur cette question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vigneault.
M. Vigneault: Dans le domaine du taxi, on a déjà
exigé du chauffeur qu'il s'identifie avec sa photo et on a tous les
moyens pour que le client puisse retrouver le propriétaire du taxi. Une
des parties au contrat est déjà très très bien
identifiée. Il y a le client de qui l'on n'exige pas, dans la coutume
des
propriétaires de taxis, une identification avant de faire la
course. Après coup, on s'aperçoit qu'il y a certains
problèmes. Là, on apporte un correctif en obligeant le client
à s'identifier, comme on a obligé le chauffeur et le
propriétaire à s'identifier au client.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Si vous me le permettez, il existe effectivement une
différence entre les deux, à mon avis. Le texte proposé
à l'article 48.1 va peut-être moins loin que l'article 306.49 dans
le sens que l'agent de la paix - et, là, carrément, c'est un
agent de la paix, donc, quelqu'un habitué à exercer des pouvoirs
assez considérables - ne joue pas un rôle de juge,
c'est-à-dire qu'il n'a pas à décider si c'est à bon
ou à mauvais escient que le client refuse de payer la course. Ce n'est
pas son rôle, c'est carrément à une autre personne
qu'appartient cette tâche. Tout ce qu'on demande, c'est que, si le
client, effectivement, refuse de payer à bon escient, qu'il se nomme,
qu'il affirme qu'il refuse de payer parce que cela ne respecte pas ta
tarification ou une entente, ou quoi que ce soit, et à ce
moment-là l'agent de la paix n'a aucune sanction à lui imposer.
C'est carrément une relation civile. Si le chauffeur de taxi
décide, pour sa part, de porter plainte aux petites créances, il
y aura une défense, et, s'il y a eu un abus notable de la part du
chauffeur de taxi, cela pourrait même aller plus loin, cela pourrait
même aller jusqu'à une infraction pour le chauffeur de taxi s'il a
dépassé les taux et tarifs et si le client avait raison, selon la
plainte que le client pourrait porter.
Ce que le ministère des Transports essaie de faire par l'article
48.1, c'est d'intervenir le moins possible dans un processus qui relève
strictement du droit civil, mais en faisant en sorte que les parties aient au
moins l'honnêteté de pouvoir s'identifier, l'une par rapport
à l'autre, comme le disait Me Vigneault, relativement à ce qu'on
appelle communément le "pocket", c'est-à-dire, le permis de
travail. Il y a une identification du chauffeur et de ses coordonnés, et
c'est affiché à l'intérieur de l'automobile. Et avec
l'automobile, tant par la plaque que par les identifications de l'enseigne
lumineuse sur le toit du véhicule, il y a possibilité de retracer
le propriétaire de la voiture. Il ne faut pas que la loi n'impose que
des obligations, sans accorder de droits. Un droit minimal, quant au
ministère, qui a été accordé tant au
propriétaire qu'au chauffeur, c'est la possibilité de recevoir sa
juste rémunération pour une course qu'il a effectuée.
Dans les faits, l'inexistence de cet article a fait en sorte que les
chauffeurs de taxi ont joué d'imagination pour identifier le client, ce
qui n'est pas toujours très heureux en soi. Contrairement à
306.49, on ne demande pas à une personne de s'identifier dans le but de
l'inculper au point de vue pénal ou autrement. C'est uniquement de
s'identifier, et, par la suite, les tribunaux civils, s'il y a lieu et s'il y a
poursuite du chauffeur du taxi, auront à décider qui a raison, du
chauffeur ou du client, selon les preuves qui seront produites devant le
tribunal.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve,
Mme Harel: Deux questions. La première: Le chauffeur qui
ne s'identifie pas, quelles sont les sanctions qui sont prévues?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vigneault.
M. Vigneault: Ce sont les mêmes sanctions qui sont
prévues à l'article 70 de la loi, infractions et manquements aux
règlements.
Mme Harel: D'autre part, est-ce que cette disposition a
été soumise au ministère de la Justice?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le Comité de
législation s'est aussi prononcé sur cet amendement, et il a
été accepté.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: J'ai l'impression que, d'une certaine façon,
nous pourrions presque interminablement poursuivre cette discussion pour la
raison suivante, soit que les arguments ne concernent pas les mêmes
problèmes. D'une part, avec raison je crois, vous nous dites qu'il y a
des problèmes du fait qu'un client qui ne paie pas sa course puisse
disparaître dans le décor sans qu'on soit en mesure de le forcer
à s'identifier et que le chauffeur ait un recours contre lui. Cela doit
parfois conduire à des voies de fait, parce que l'agent de la paix ne
peut exiger l'identité des deux protagonistes. C'est certainement un
problème. D'autre part, je crois qu'on a tort de mettre en
parallèle le fait pour un chauffeur d'avoir à s'identifier par
son "pocket"... Comment dit-on dans le langage consacré des
personnes-ressources du ministère? Le "pocket number"?(22
heures)
M. Vigneault: Le "pocket number".
Mme Harel: Le "pocket number". On ne peut mettre en
parallèle le fait que le chauffeur ait à s'identifier et celui
que le client ait lui aussi à s'identifier. Le chauffeur a à
s'indentifier pour avoir le droit d'être conducteur d'un
véhicule-taxi, ce qui n'est pas le cas du client qui, lui, n'a pas
à s'identifier pour avoir le droit d'être client dans un
véhicule-taxi. Ce n'est vraiment pas du même niveau. Ce n'est pas
parce que le chauffeur aurait, lui, l'obligation de s'identifier que cela fonde
l'obligation du client de s'identifier. La chauffeur a l'obligation de
s'identifier parce que c'est d'une certaine façon un privilège
que l'État lui accorde de conduire des passagers et de faire du
transport terrestre. Semble-t-il, presque chaque année, il y a des
projets de loi privés où des municipalités reviennent,
année après année, pour tenter d'accorder ce pouvoir
à leurs agents de la paix d'obtenir des renseignements sur les personnes
et de rédiger une infraction en cas de refus ou de résistance. Je
reviens quand même à cette différence. S'il y a eu
infraction... Est-ce que c'est une infraction que de ne pas payer sa course?
Dès qu'il y a infraction, il y a, à partir de ce
moment-là, l'obligation d'identification. Là, on crée
littéralement une infraction du fait de ne pas s'identifier et ce, sans
qu'il y ait une infraction au sens du droit qu'on connaît.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: II y a possibilité de voir le problème
sous trois aspects. Un aspect purement civil. Un aspect qui est statutaire via
une obligation par la Loi sur le transport par taxi. Il y a une
troisième façon qui est un peu tirée par les cheveux - je
vous le concède - qui est carrément en fonction du Code criminel:
on considère que le client qui refuse de payer son taxi commet un vol de
service. Cela signifie donc que, si l'agent de la paix n'a pas d'autre choix,
il faudrait qu'il mette en branle toute la procédure du Code criminel
avec tout ce que cela sous-entend d'importance tant pour le client
récalcitrant que pour le chauffeur et pour l'agent de la paix, et au
niveau même de l'administration municipale. À ce moment-là,
on pense carrément à prendre un très bon canon pour
régler ce problème. Je ne suis pas un spécialiste en droit
criminel, mais je pense qu'il y a une foule de renseignements à fournir
obligatoirement au greffe de la Cour municipale et éventuellement des
cautions, selon l'infraction. Me Vigneault pourrait compléter. Disons
que c'est une procédure qui est très lourde. Elle ne serait sans
doute pas appropriée au différend lui-même.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, il est évident que
le chauffeur n'a pas à s'identifier avec son "pocket number" parce que
tout conducteur d'automobile doit s'identifier à tout agent de la paix
de quelque façon que ce soit. C'est une obligation stricte de
s'identifier à un agent de la paix, que ce soit un chauffeur de taxi ou
que ce soit un conducteur de camion. Dès qu'un agent de la paix vous
demande de vous identifier, vous devez le faire. Évidemment, le client
n'est pas obligé de s'identifier. On respecte le droit du client de ne
pas s'identifier. C'est simplement quand le client refuse de payer. Qu'est ce
qui se passe quand quelqu'un prend un autobus des transports en commun ou prend
le métro à Montréal et refuse de payer? Je ne sais pas si
les personnes-ressources du ministre des Transports pourraient nous dire, si
quelqu'un prend le métro et veut entrer sans payer, ce qui arrive avec
lui?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard; II y a deux choses. Habituellement, ces gens paient avant le
transport. Première des choses. Deuxièmement, advenant qu'ils ne
le fassent pas, par l'article 306.49 qu'on a lu tout à l'heure il y a
une obligation de s'identifier, non pas à la demande d'un agent de la
paix mais à celle d'un employé même. Et là
carrément c'est pour pouvoir inculper parce que, découlant de
cette contravention, il y a des pénalités réglementaires
qui peuvent être apportées contre l'individu.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Me Bissonnet va comprendre...
M. Bissonnet: Cela fait longtemps que je n'ai pas entendu cela.
Vous me rappelez des souvenirs.
Mme Harel; M. le député de Jeanne-Mance va comprendre
qu'il y a une infraction, dans le cas couvert par l'article 306, qui est
déjà créée, le fait de ne pas payer son titre
d'autobus ou de transport, qui est constatée, c'est vrai, par un
fonctionnaire. Et il y a identification aux fins de porter plainte, c'est le
libellé même. Mais vous savez qu'une identification ce n'est pas
aux fins de porter plainte. L'agent de la paix va requérir
obligatoirement l'identification et cela ne conduira pas à porter
plainte.
Cela me fait beaucoup penser à ce qui... Je ne sais pas quelle
est la solution finalement qui a prévalu dans le cas de violence
conjugale. Peut-être êtes-vous au
courant que jusqu'à tout dernièrement la pratique
policière en cas de violence conjugale était de ne pas intervenir
tant qu'il n'y avait pas de votes de fait puisqu'il s'agissait d'altercations
entre des parties privées. Finalement, l'intervention policière
ne se faisait que lorsqu'il y avait vote de fait. Je sais que cette pratique
qui était, le moins qu'on puisse dire, malencontreuse aété modifiée, mais peut-être aurions-nous
intérêt à voir dans quel sens elle l'a été,
permettant...
M. Bissonnet: C'est pour éviter des voies de fait.
Mme Harel: Oui. Justement.
M. Bissonnet: Parce que, en pratique, Mme la
députée de Maisonneuve, si j'ai un client...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: ...et que je fats un bon voyage et qu'il ne me paie
pas, j'appelle mes amis, comprenez-vous? Je n'appellerai pas la police. Je vais
appeler mes amis qui sont dans le coin et ce n'est pas long. Ils vont
être là dans les 60 secondes. Alors, évidemment, je
comprends votre appréhension de l'identification. Je comprends votre
point de vue à cet effet, mais, écoutez, toute personne qui a un
service, il faut qu'elle paie pour.
En fait, ce qu'on veut dans ce projet de loi, c'est de favoriser la
personne qui ne veut pas payer. En pratique, c'est ce qui arrive. C'est que le
chauffeur de taxi qui n'est pas payé lance un "13" à ses "chums"
puis ils arrivent et c'est Mme Lavoie-Roux qui paie le compte à la fin
du mois.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Si tant est que le ministre décidait de
procéder quand même à l'adoption d'une telle disposition,
je crois que cela pourrait mettre une très forte pression sur le dos de
ses collègues - je pense aux Affaires municipales, à d'autres
ministères -parce qu'il y a là une sorte de dynamique qui
jouerait en faveur de l'adoption de dispositions semblables. Je ne conclus pas
qu'elles doivent être nécessairement écartées, mais
je pense qu'on aurait intérêt à en discuter avant de
procéder.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Suspendons l'adoption de
l'article 10, le temps de passer à d'autres articles. On pourra voir
à la fin de nos travaux si d'autres lumières se sont
allumées. Comme on a quand même une bonne série de projets
lois à passer, on pourra voir à la fin de l'exercice ce que nous
pourrons faire.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 demeure en
suspens. J'appelle maintenant l'article 11 et j'attire l'attention des membres
de la commission sur le fait qu'il y a un papillon à l'article 11.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, avant le
paragraphe 1 de l'article 11 du projet de loi, le paragraphe suivant: "0.1 par
le remplacement du paragraphe 5 par le suivant: fixer les droits payables pour
délivrer ou renouveler un permis, changer ou répartir la date
d'échéance des permis selon les titulaires de permis de taxi
qu'il indique et, lorsqu'une autorité régionale perçoit un
droit en vertu de l'article 62.1, abaisser les droits payables pour renouveler
un permis de taxi d'une agglomération ou d'une région comprise
dans le territoire de cette autorité régionale."
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 11?
M. Côté (Charlesbourg): Cela va, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 11
amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 12. Il y a aussi un amendement à l'article 12.
M. Coté (Charlesbourg): M. le Président, remplacer
le pararaphe 1 de l'article 12 du projet de loi par le suivant: 1 par
l'insertion, dans le paragraphe 1 , après les mots "ainsi que", de ce
qui suit: "sauf quant au taximètre," et supprimer, dans l'alinéa
ajouté par le paragraphe 5 de l'article 12 du projet de loi, les nombres
"6°" et "10°".
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, merci. Il s'agit essentiellement de supprimer les
normes de
construction qui se trouvaient par mégarde dans l'alinéa
1; c'est cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Bon, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 est
adopté?
Une voix: Adopté. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 12 tel
qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): II y a 12.1.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse. J'appelle
maintenant l'article 12.1.
M. Côté (Charlesbourg): Article 12.1: cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 62, de l'article
suivant: "62.1 Une autorité régionale peut par règlement,
pour le financement des activités reliées à l'exercice des
pouvoirs prévus à la présente section, imposer et
percevoir un droit annuel payable par chaque titulaire de permis de taxi sur
son territoire pour chaque permis qu'il obtient ou renouvelle. "Les articles
64, 65 et 66 s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, au
règlement adopté en vertu du présent article."
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va?
Mme Harel: Est-ce que c'est de droit nouveau?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve. M. Savard.
M. Savard: Oui, dans le sens que la Loi sur le transport par taxi
prévoit depuis l'origine la décentralisation des pouvoirs. Par
contre, en ce qui a trait au financement, la loi avait certaines lacunes,
à savoir qu'il n'y avait rien précisément qui était
arrêté. Donc, ceci sous-entendait qu'à la suite d'une
décentralisation il y avait un problème de financement qui devait
soit être compensé par des subventions qui se
répétaient d'année en année ou encore par un
mécanisme automatique qui fait en sorte que la communauté peut
être assurée de ses sources de financement et que le gouvernement
peut-être que la communauté aura l'argent nécessaire pour
assurer un contrôle adéquat.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: La loi 83 permet la décentralisation.
L'article, ici, permet la décentralisation du financement. C'est
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le nouvel article
12.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 est
adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): Le paragraphe 1° de cet
article vise à supprimer toute ambiguïté en précisant
que la commission ne fixe des taux, des tarifs que pour le transport
privé et non plus pour le transport collectif. Le paragraphe 2° est
de concordance avec l'article 9 qui supprime le pouvoir d'approbation de la CTQ
des contrats de taxi. Quant au paragraphe 3° , il vise à permettre
à la CTQ d'ajuster le territoire des permis lorsqu'elle modifie les
délimitations territoriales des permis en dehors des
agglomérations.
Mme Harel: Parce que le transport collectif...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: ...maintenant est régi par les commissions de
transport, les communautés ou les conseils intermunicipaux, les
autorités régionales. C'est bien le cas?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Plus encore. La Commission des transports du
Québec n'a jamais eu dans le cadre de la loi sur le taxi un pouvoir
direct sur la tarification du service de taxi collectif. Le service de taxi
collectif ne peut être réglementé au niveau des tarifs que
par le gouvernement en vertu de ses pouvoirs généraux, les
autorités régionales ou en vertu
des ententes contractuelles avec les CIT, les RIT et les autres
organismes publics de transport, commissions et sociétés. Donc,
la rédaction laissait une certaine ambiguïté qu'on a
supprimée tout simplement en précisant que ce n'était que
du transport privé qui était sous la juridiction de la commission
au niveau de ces tarifs.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. Savard vient de dire que les taux peuvent
être fixés par l'autorité régionale. C'est le cas?
Vous avez dit cela?
Le Président (M. Saint-Roch); M.
Savard. (22 h 15)
M. Savard: En ce qui a trait au transport collectif par taxi, il
y a deux façons pour une autorité régionale de
s'impliquer. Lorsqu'on parle de transport collectif par taxi, il y a en premier
lieu l'article 9 qu'on a vu tout à l'heure qui permet à une
autorité régionale d'exercer une grappe de pouvoirs minimums qui
ne vise à ce moment-là que le taxi collectif et ces
pouvoirs-là, entre autres, sont ceux de la tarification.
La seconde possibilité pour l'autorité régionale,
c'est d'exercer les pouvoirs qui lui sont délégués en
vertu de l'article 62 de la Loi sur le transport par taxi. À ce
moment-là, ce sont des pouvoirs qui s'étendent non seulement au
service de transport collectif si elle le désire, mais à
l'ensemble du transport par taxi traditionnel ou autre, donc transport
privé et collectif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand vous parlez de l'autorité
régionale, c'est qui?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: L'autorité régionale on en retrouve la
définition à l'article 1 de la Loi sur le transport par taxi.
C'est la Communauté urbaine de Montréal, la Communauté
urbaine de Québec, la Communauté régionale de l'Outaouais
ou une municipalité régionale de comté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pour la municipalité régionale de
comté, je sais que c'est un pouvoir qui voulait être
transféré, qui avait été décidé, dont
on avait discuté l'an passé. Est-ce qu'effectivement cette loi a
déjà été adoptée pour dire que les
municipalités régionales de comté, au point de vue du
transport collectif, du taxi, étaient considérées comme
autorité régionale? Parce qu'il faut comprendre que, si ce
pouvoir-là n'existe pas, on crée une nouvelle instance
décisionnelle pour les taxis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Depuis 1983, effectivement, une MRC est
considérée comme une autorité régionale de
transport. Dans les faits et à ma connaissance, il n'y a aucune MRC qui
nous ait signifié une intention de prendre les pouvoirs
décentralisés de l'article 62. Jusqu'à présent ce
sont surtout la CUM et la CUQ qui peuvent être les plus
intéressées.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pour compléter ma question, la ville de
Sherbrooke dirige un service de transport en commun. Cette corporation
fonctionne à l'intérieur d'une MRC mais c'est fait par la ville.
C'est la ville de Sherbrooke qui exerce le transport, même en dehors de
la municipalité. À ce moment-là, qui déciderait des
taux à imposer?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Dans le cas de Sherbrooke, si ma mémoire est
bonne, il s'agit maintenant d'une corporation municipale et intermunicipale de
transport. Elle n'est plus seule maintenant. Il y a Rock-Forest et les autres
municipalités qui gravitent autour, dans un premier cas.
Deuxièmement, ce que la CMTS, la Corporation municipale de transport de
Sherbrooke, pourra faire - ou CMITS, je ne me souviens pas trop des
abréviations.
M. Côté (Charlesbourg): Métropolitaine. M.
Dufour: Ce n'est pas grave.
M. Savard: La Corporation métropolitaine de transport de
Sherbrooke, c'est ça ce qu'elle pourra faire, c'est de signer tout
simplement une entente avec les taxis telle qu'il est prévu au
paragraphe 1 de l'article 9: Le transport collectif par taxi peut être
offert s'il est organisé par un organisme public de transport en commun.
Là, j'ai adapté le texte. Donc, dans le cas de Sherbrooke,
effectivement, la Corporation métropolitaine de transport de Sherbrooke
pourrait signer un contrat avec les taxis comme la CUQ pourrait le faire ou la
CUM pourrait le faire actuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 14? Est-ce que l'article 14 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 15 où il y a un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
devrait suspendre l'adoption de l'article 15 étant donné que
l'article 10 n'est pas adopté. Nous y reviendrons.
Le Président (M. Saint-Roch): L'étude de l'article
15 est suspendue. J'appelle maintenant l'article 16.
M. Côté (Charlesbourg): Cela vise à
éliminer les coûts, à éviter des délais
purement et simplement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 17.
M. Côté (Charlesbourg): Article 17, de même
manière, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 18. Il y a un amendement à l'article 18.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Remplacer, à la
fin de l'article 79.1, édicté par l'article 18 du projet de loi,
les mots "à son permis de chauffeur." par les mots "de lui remettre pour
examen son permis de chauffeur.".
Il y a une explication très intéressante que j'aimerais
que M. Savard nous livre.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Effectivement, c'est une explication très
intéressante dans le sens que la modification a été
apportée pour obliger le chauffeur de taxi, qui a forcément un
permis de travail affiché à bord du véhicule, de remettre
physiquement ce permis de travail à l'employé de
l'autorité régionale ou encore à l'agent de la paix qui le
requiert. Dans la rédaction qui était proposée
initialement, il n'y avait pas obligation de remettre ce permis de travail,
mais uniquement de donner verbalement tous les renseignements exigés.
L'agent de la paix avait quand même un avantage sur l'employé de
l'autorité régionale, celui de pouvoir exiger le permis de
conduire classe 31 en vertu du Code de la sécurité
routière, ce que ne pouvait même pas faire le représentant
de l'autorité régionale. Cet employé, à la rigueur,
devait pénétrer à bord du taxi pour s'assurer de
l'exactitude des renseignements relatifs au permis de travail qui y
était affiché. On nous a fait certaines recommandations: dans
certains cas, cela pouvait créer des problèmes entre le chauffeur
et un employé, évidemment c'est le cas des prises de bec.
M. Côté (Charlesbourg): II s'agit de remonter la
vitre.
Une voix: Des vitres électriques.
M. Côté (Charlesbourg): Avec une vitre
électrique, il s'agit de remonter, vous avez l'agent coincé.
Une voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 18 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saïnt-Roch): Est-ce que l'article 18
tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 19.
Permis de limousine
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
c'est de concordance avec cet article pour les permis de conduire hors
territoire pour les limousines, qu'on a déjà adopté.
Mme Harel: Cela explique les modalités.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve*
Mme Harel: Oui, c'est ça, M. le Président, cela
explique les modalités où il est possible de faire ce transport
hors territoire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 20.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me dit ici, c'est
que l'article 89 actuel s'avère discriminatoire puisqu'il ne vise pas
les titulaires de permis de taxi spécialisés en service de
limousine. De plus, il peut mettre en péril la viabilité des
entreprises.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: Je peux peut-être développer un peu. La
clause des salariés avait été introduite dans la loi,
à l'origine, afin de refléter ce qui existait dans des permis de
personnes, de transporteurs par limousine, qui avaient obtenu initialement leur
permis de la Régie des transports du Québec. Or, en cours de
route, un des trois transporteurs par limousine avait perdu cette clause qui
était dans son permis; la Commission des transports avait accepté
dans son cas de la retirer. En reprenant la clause qui, habituellement, se
retrouvait pour les trois permis de limousine et en l'insérant dans la
loi, on s'est trouvé finalement à imposer des obligations
additionnelles à un transporteur en particulier qui avait
déjà un certain droit, puisque la Commission des transports
l'avait autorisé à engager des personnes autres que des
salariés, dans un premier temps. Deuxièmement, c'est qu'avec la
clause des salariés le traitement n'était pas le même en ce
qui a trait au permis de limousine prévu par la loi aux articles 86 et
suivants et au permis de taxi qui peut être spécialisé en
un service de luxe selon l'article 18. Il est permis que les chauffeurs soient
rémunérés selon un certain pourcentage de commission, dans
le cas de l'article 18. Lorsqu'on passait finalement à un service qui
est tout à fait analogue et comparable, on devait engager des
salariés. Donc, tout simplement, c'est de rétablir un
équilibre entre toutes les parties et de faire en sorte que tous les
gens se trouvent là, au même point de départ.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 20? Est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 21.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, ce
que cela vise, c'est qu'à la fin du moratoire la Commission des
transports puisse émettre un seul permis par transporteur. C'est le but
principal de cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 21? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Vous parlez de la place d'affaires du demandeur. Si le
demandeur ne demeure pas ou n'a pas de place d'affaires dans le coin, puisque
c'est un chauffeur de taxi, en fait, qui demande le permis... Il n'est pas
obligé d'avoir une place d'affaires. Cela peut être son taxi qui
est sa place d'affaires. Non?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Si on remonte au projet de loi 54 adopté en
juin 1985, il vise exactement ce cas. C'est ce qu'on appelle la
"tolérance législative", entre guillemets. On a peut-être
un peu galvaudé cette expression. La tolérance législative
a fait que l'on a continué d'offrir un service de transport par
limousine sans permis. Pour effectivement bénéficier de cette
tolérance, le transporteur dans les faits devait, premièrement,
sastisfaire à certains critères. Dans ces critères, il y
en avait un de notoriété publique, ce qui signifie que le
transporteur doit effectivement s'annoncer et avoir fait affaire de
façon continue au cours d'une certaine période et avoir des
véhicules immatriculés à son nom, etc. Il y a des
critères de commercialité qui se retrouvent dans cette loi
54.
Deuxièmement, la personne devait déposer un affidavit
avant - de mémoire - le 9 octobre 1985, ce qui fut fait par des
transporteurs. Or, dans cet affidavit, on retrouve effectivement l'endroit
où le transporteur fait affaire, où est son bureau central parce
que les limousines, entre autres, n'ont jamais été
tolérées pour faire du maraudage sur des postes publics, tout
cela. Forcément, ils avaient des stations privées. Tout ce que
fait l'article, c'est d'éviter que ces gens qui
bénéficient déjà d'une tolérance
législative, après moratoire, obtiennent plus que les gens qui
ont eu carrément des permis de limousine par transformation de leurs
anciens permis de la Régie des transports du Québec. En d'autres
termes, une personne qui bénéficie d'une tolérance
législative aurait pu éventuellement prétendre obtenir des
permis pour diverses régions ou diverses autorités
régionales où elle a effectué des transports et,
éventuellement, tapisser entièrement le Québec.
Donc, l'intention du législateur dans le projet de loi 54
était très claire. C'était de réparer
éventuellement quelque chose qui pouvait sembler inique parce qu'il n'y
avait pas eu de permis de 1974 à aujourd'hui. Donc, c'est la même
intention qui se continue, mais en évitant de distortionner face aux
gens qui ont eu un permis durant tout ce temps et qui ont payé.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel; L'article 90.2 n'est pas encore en vigueur. Nous sommes
à amender... Nous sommes très sophistiqués et j'ai
l'impression que nous amendons un article qui n'est pas encore en vigueur.
Est-ce possible?
M. Savard: Si vous me permettez?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Je n'ai pas ce qui me permettrait de vous
répondre s'il est en vigueur ou non. Mais pour ce qui est de la
mécanique comme telle, cet article ne pourrait pas être applicable
immédiatement advenant une levée du moratoire pour éviter
justement les prétentions de transporteurs. Mais là,
physiquement, au niveau technique, je n'ai pas la date de l'entrée en
vigueur des articles de la loi 54 et, malheureusement, je ne peux pas vous dire
s'il a été...
Mme Harel: Dans la dernière...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: ...refonte, celle du 1er septembre 1985, les articles
90.1, 90.2, 90.3, 90.4 ne sont pas en vigueur, à moins que cela l'ait
été depuis.
M, Savard: Je peux vérifier. Je ne peux malheureusement pas vous
répondre maintenant.
Mme Harel: On prend de l'avance.
M, Côté (Charlesbourg): Si on veut le faire adopter, on va
aller de l'avant*
M. Dufour: On brûle les "rouges".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article...
Mme la députée de Maisonneuve.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on nous dit, c'est
qu'octobre n'est pas dans la refonte et que ces articles ont dû
être mis en vigueur en octobre.
Mme Harel: Parce que, sinon, il aurait fallu le prévoir
dans l'article 32 sur l'entrée en vigueur de la loi comme telle. Il
faudrait peutrêtre le vérifier quant à l'entrée en
vigueur de la loi pour ne pas mettre en vigueur des articles qui ne
l'étaient pas nécessairement.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on nous dit pour la
refonte, c'est que la date était celle de septembre 1985 et ces articles
seraient entrés en vigueur en octobre. Alors, comme vous voyez, à
la "gang", on finit par avoir des informations.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 22.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 22, M. le
Président, est de concordance avec les articles 5 et 19 qu'on a
adoptés précédemment.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 23.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 126 de cette loi
est abrogé au 1er avril 1986. (22 h 30)
Une voix: C'est sur que l'obligation des salariés
s'applique à partir de telle date.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On dit: L'article 89 a effet
à compter du 1er avril 1986. C'était pour la clause des
salariés.
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord? Nous en sommes
à l'article 23.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 23, c'est...
Mme Harel: C'est l'article 89 qui est abrogé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela, qui a effet
à compter du 1er avril.
Mme Harel: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 23 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 24.
Code de la sécurité
routière
M. Côté (Charlesbourg): C'est de la concordance, ce
que j'en comprends? Ce que l'on dit, dans les commentaires que j'ai, c'est que
cela a pour but d'harmoniser la définition du mot "taxi" dans le Code de
la sécurité routière avec la définition du mot
"automobile" de la Loi sur le transport par taxi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Vous dites dans votre loi que pourrait être
considéré comme taxi n'importe quoi qui ne s'appelle pas autobus
ou minibus. C'est ce que je comprends.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: Effectivement. Un tracteur se promenant sur la
Grande-Allée et faisant monter des passagers moyennant
rémunération est une automobile au sens de cette loi. La Loi sur
le transport par taxi est finalement le blindage du transport des personnes
face à l'article 36 de T-12, la Loi sur les transports, qui nous dit que
toute personne, pour effectuer du transport rémunéré, doit
effectivement obtenir un permis - je synthétise beaucoup - sauf dans les
cas de covoiturage pour fins d'études et d'affaires.
Donc, cet article fait en sorte que des permis doivent exister et que,
pour donner une articulation à ces permis, il existe beaucoup de
règlements du ministère des Transports, que ce soit le
règlement sur le transport par autobus ou la Loi sur le transport par
taxi. Le blindage, sur le plan de l'infraction, se retrouve carrément
dans la Loi sur le transport par taxi qui fait en sorte que tout transport de
personnes, c'est effectivement du taxi, sauf par autobus et minibus, et c'est
du taxi pour autant que la personne ait son permis et un véhicule
conforme à la réglementation.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 25.
Vérification mécanique
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 25 vise à donner aux agents de la paix les pouvoirs
nécessaires au contrôle de l'exactitude des taximètres dont
les défaillances se produisent surtout la nuit et les fins de semaine.
Ces pouvoirs sont semblables à ceux qu'ont déjà les agents
de la paix en matière de vérification mécanique. Ils sont
d'ailleurs introduits dans le chapitre du Code de la sécurité
routière qui concerne les vérifications mécaniques. Je
pense que c'est dans le but de protéger les utilisateurs nocturnes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Qui détermine le parcours prévu à
cette fin? Est-ce que c'est l'agent de la paix? Est-ce que c'est la
municipalité régionale ou bien le ministère?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont les gens de la
communauté urbaine qui vont le faire. On est en discussion avec eux
maintenant pour en établir un certain nombre dans la communauté
urbaine de façon que les gens n'aient pas à se déplacer
indûment pour vérifier ce kilomètre étalon.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Une remarque tout simplement, M. le Président.
Je ne sais si la situation prévaut dans d'autres communautés,
mais je sais que sur le territoire de la Communauté urbaine de
Montréal les relations sont au plus bas avec les chauffeurs de taxi. Je
n'ai pas l'échantillonnage complet, mais ceux d'entrés eux
à qui j'ai eu l'occasion de parler, les policiers ou les agents de la
paix... Les chauffeurs ont habituellement l'impression d'être l'objet de
harcèlement et de n'avoir aucune collaboration. Quand on lit dans la
disposition qu'il y a des motifs raisonnables de croire que le
taximètre... C'est donc qu'il serait possible, par exemple, pour un
chauffeur d'invoquer une sorte de harcèlement pour faire
considérer comme injustifié l'examen.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Nous avons eu des
échanges avec l'industrie, c'est une demande de l'industrie, et elle
veut elle-même s'épurer. Et je pense que c'est de bonne
guerre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais poser une question. On sait que les
compteurs d'électricité sont scellés. Les
taximètres sont également scellés. Comment quelqu'un
pourrait-il fausser le mécanisme s'il y a un "seal"?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: II y a plusieurs méthodes.
La plus populaire est sans cloute de changer les diamètres de
roues, c'est-à-dire quelqu'un dont la voiture - je vais parler en
anglais -est chaussée avec des pneus de quatorze pouces passerait
à des pneus de quinze pouces ou, vice versa, à des pneus de
treize pouces, je ne connais pas trop la technique. L'autre possibilité
consiste à remplacer un dispositif situé à
l'intérieur de la transmission, auquel est branchée la
chaîne de l'odomètre. Ce petit pignon dentelé, selon son
diamètre, fera en sorte que le totalisateur de la voiture et le
taximètre sur lequel il est branché grimperont de façon
faramineuse. Il y en a d'autres aussi.
M. Dufour: Je ne savais pas cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 26. Est-ce que vous pouvez donner les explications concernant
l'article 26, M. Savard?
M. Savard: Oui. L'article 26 fait suite au pouvoir apporté
par l'article 25, c'est-à-dire l'introduction de l'article 259.1. Cet
article 26 fait en sorte que le propriétaire d'un taxi doit absolument
obtempérer à une demande d'un agent de la paix et le suivre au
parcours étalon. Advenant un refus catégorique du chauffeur,
à ce moment-là, tout comme dans le cas des défaillances
mécaniques prévues dans la même section, l'agent de la paix
est autorisé à remiser ou à faire remiser le taxi, aux
frais du propriétaire, pour qu'une révision du taximètre
soit effectuée. C'est tout simplement la suite de l'article 25.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 27. M. Savard.
M. Savard: L'article 27 aussi fait suite à la
procédure apportée. Advenant que, à la suite du parcours
au kilomètre étalon, le taximètre n'a pas une lecture
conforme, l'agent de la paix peut délivrer, au propriétaire ou au
conducteur, un avis qui l'enjoint de cesser son exploitation de taxi et de le
faire ajuster.
Une voix: On ne veut pas... avec le monde.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Une voix: C'est comme à l'Assemblée nationale, tout
le monde se parle.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. Savard, vous pouvez poursuivre.
M. Savard: Donc, c'est carrément le processus qui se
continue quant à la procédure établie et qui calque ce qui
se produit en cas de vérification mécanique.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, j'appelle
maintenant l'article 28.
M. Dufour: M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour; Pour quelqu'un qui a faussé son taximètre,
aucune sanction n'est prévue?
M. Savard: Oui, ailleurs. M. Dufour: Ah bon!
M. Savard: Dans le sens qu'il s'agit à ce
moment-là...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Savard.
M. Savard: ...d'une infraction à un règlement sur
le transport par taxi et à une obligation réglementaire et que,
en vertu de l'article 70 de la Loi sur le transport par taxi, une amende de 70
$ à 1000 $...
M. Dufour: De 50 $ à 1000 $.
M. Savard: ...de 50 $ à 1000 $, pardon, peut être
imposée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 28?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 28 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 29.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 29 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 30. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, c'est le
taxi qui refuserait d'aller au kilomètre étalon. A ce
moment-là, il y a une infraction. Je pense que cela va de soi. C'est
comme quelqu'un qui refuserait...
Une voix; Le taxi ou le chauffeur?
M. Côté (Charlesbourg): Votre question
présume que vous avez facilement compris et davantage que le
ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 31.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Savard.
M. Savard: C'est un article de concordance qui est
apporté, à la suite des pouvoirs qui sont ajoutés face au
taximètre et à l'agent de la paix dans le cadre de la
sécurité routière. On a prévu, il y a quelques
minutes, qu'un avis peut être signifié ou remis au contrevenant,
et c'est tout simplement pour prévoir quelle va être la teneur de
cet article, tout comme cela existe ailleurs dans le Code de la
sécurité routière. C'est uniquement sur la forme physique
du contenu du billet d'infraction.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 32.
M. Côté (Charlesbourg): Juste une question, j'aurais
une question là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous suspendons pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 42)
(Reprise à 22 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
La commission reprend ses travaux. J'appelle l'article 32.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 32 est
adopté? J'appelle à nouveau l'article 10.
Articles en suspens
Mme Harel: M. le Président, sur cette question, compte
tenu de l'intervention qu'a faite le député de Jeanne-Mance qui
donnait l'exemple de courses qui ne seraient pas payées par le client,
ce qui pourrait donner lieu, par la suite, à des voies de fait... D'une
certaine façon, par la suite, on se disaiti Des prestations de services.
Par prestations de services, pensez, par exemple, à un repas qui n'est
pas payé par un client dans un restaurant ou pensez à un client
qui ne paie pas son coiffeur...
Une voix: ...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: II peut arriver, dans bien des cas, qu'une serveuse
n'ait pas la capacité qu'a le chauffeur de taxi de lancer un "13", comme
disait le député de Jeanne-Mance. Cela a l'air d'être un
code dans te milieu pour régler sur-le-champ ce problème. Il
reste qu'il y a là un problème et ce problème pourrait
aller en se multipliant. Il nous semble que cette rédaction, telle
qu'introduite dans le projet de loi, pourrait donner une portée beaucoup
plus grande et une demande, une pression en ce sens pour introduire des
dispositions semblables dans bien d'autres projets de loi. Nous allons voter
contre, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que des propos ont
été exprimés de part et d'autre, avec des réserves
que je comprends de la part de l'Opposition, avec les risques que cela comporte
aussi. Nous avons franchi différentes étapes à ce
moment-ci. Je pense que nous pourrions voter l'article, M. le Président.
Sur division?
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 est
adopté sur division. J'appelle à nouveau l'article 15.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont les sanctions qui
découlent de l'article 10.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a un amendement.
Mme Harel: Même vote.
M. Côté (Charlesbourg): Un amendement, oui, c'est
vrai.
Le Président (M. Saint-Roch): Par contre, l'article se lit
comme suit.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 15 du
projet de loi par l'article suivant: L'article 70 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le nombre "48", des nombres "48.1,
79.1".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à Particle 15...
Mme Harel: Je me demande à ce moment-ci...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...pourquoi nous avions suspendu l'article 15.
M. Dufour: Concordance.
M. Côté (Charlesbourg): Pour une partie de
l'article, c'étaient des infractions reliées à l'article
10. Donc, le principe de l'article 10 étant discuté par vous,
j'ai cru bon de faire suspendre l'adoption de l'article 15 jusqu'à ce
moment-ci.
Mme Harel: Cet article 15 prévoit, enfin crée des
infractions, notamment avec l'introduction, à l'article 48.1, d'une
infraction en cas de refus de s'identifier.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et l'autre
partie.»
Mme Harel: Évidemment, nous voterions contre cette
partie-là, mais l'article 79.1 crée une infraction raisonnable
lorsqu'il y a refus d'obtempérer à la demande d'identification du
permis d'un chauffeur.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
dois-je comprendre que c'est un demi-vote pour et un demi-vote contre?
Des voix: Ha!
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): M, le ministre, vous allez
me créer énormément de problèmes. Est-ce que
l'amendement à l'article 15 est adopté?
Mme Harel: On n'a pas droit à des votes scindés, je
crois, M, le Président.
Des voix: Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Dois-je conclure que
l'amendement à l'article 15 est adopté sur division?
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 15
amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division, j'imagine.
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 89, Loi modifiant la Lot sur le transport par taxi et le Code de
la sécurité routière, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Rach)s J'aurais besoin d'une motion
de renumérotatîon à ce moment-ci.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
comme vous l'avez si bien fait dans le projet de loi précédent,
j'ai presque envie de copier votre exemple et de vous le proposer.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'ensemble du...
Mme Harel: M. le Président, permettez-moi. À
l'article 32, "La présente loi entre en vigueur..." Je sais qu'on a
adopté cet article. Elle entre en vigueur à quel moment?
M. Coté (Charlesbourg): ...sanction.
Mme Harel: Le jour de sa sanction.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 89 est adapté?
Une voix: Adopté.
Mme Harel: M, le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: II semble qu'assez régulièrement des
représentations ont été faites, à savoir que
l'adoption article par article d'un projet de loi ne commande pas une adoption
globale, à la fin de l'étude d'un projet de loi. Si tant est que,
si vous appelez l'adoption globale, il nous faudrait donc l'adopter sur
division, à cause de l'article 10. Voilà, allons-y.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve, c'est votre décision et votre privilège.
Mme Harel: Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): Dois-je en conclure qu'il est
adopté sur division?
Mme Harel: C'est bien cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, la
division ne portant que sur l'article 10.
Mme Harel: C'est bien cela, l'article 10.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est inscrit de toute
façon au procès-verbal, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Et sept et demi parce que
c'est la moitié de quinze.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend
maintenant ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 51)
(Reprise à 22 h 53)
Projet de loi 90
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 90, Loi modifiant la Loi sur les
corporations municipales et intermunicipales de transport et d'autres
dispositions législatives concernant les organismes publics de transport
en commun.
Loi sur les corporations municipales et
intermunicipales de transport
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires? Aucune remarque, M.
le ministre ou Mme la députée? Aucune remarque. J'appelle
maintenant l'article 1.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on procède
de la même manière, M. le Président? S'il n'y a pas de
commentaires, on adopte?
Le Président (M. Saint-Roch): Je suis à la
disposition des membres de la commission. Alors, s'il y a consentement, nous
allons procéder de la même manière. Est-ce que l'article 1
est adopté?
Mme Harel: C'est essentiellement la promotion du covoiturage.
M. Côté (Charlesbourg):Oui.
Mme Harel: Certainement, nous renchérissons sur cette
question.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 1...
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): ...est adopté.
J'appelle maintenant l'article 2.
Mme Harel: Une question, M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. Au paragraphe 2, nous retrouvons, je pense pour
la première fois, la formulation de "transport par abonnement". Nous
aimerions savoir de quoi il s'agit.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous le voyez, M. le
Président, j'ai deux nouveaux collaborateurs.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, si vous
voulez les identifier, s'il vous plaît, cela sera beaucoup plus facile
pour la transcription du Journal des débats.
M. Côté (Charlesbourg): M. Drolet...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet.
M. Beaulé (Jean): Beaulé.
M. Côté (Charlesbourg): ...et M. Beaulé.
Le Président (M. Saint-Roch): Et M. Beaulé. Alors,
M. Drolet.
M. Drolet (Michel): On a créé dans le
règlement sur le transport par autobus une catégorie de permis
qui est le transport par
abonnement. Il s'agit d'un transport qui est effectué moyennant
un contrat, verbal ou écrit, pour permettre à des personnes de se
rendre en un lieu commun qui peut être un lieu de travail, par exemple;
c'est défini dans le règlement sur le transport par autobus.
C'est un petit peu différent du permis de transport saisonnier qui
existait auparavant, mais, grosso modo, cela recoupe assez bien ce permis.
Donc, on modifie la formulation de l'article qui parlait de permis saisonnier
par "transport par abonnement."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, tout à l'heure, dans l'autre
loi, on a vu que vous acceptiez difficilement... Je ne veux pas défendre
les titulaires des écoles de conduite. Vous disiez que celles qui
étaient situées à l'intérieur d'une école,
d'une polyvalente pouvaient faire une espèce de commerce pas correct,
puisqu'elles jouissaient de certains avantages.
Les corporations de transport intermunicipales appartiennent aux
municipalités, entre autres, et elles appartiennent aussi au
ministère, en partie, par les subventions qui leur sont
accordées. Lorsque ces compagnies organisent du transport nolisé,
elles viennent aussi en compétition avec d'autres transporteurs qui
pourraient rendre le même service. Pourquoi peut-on accepter cela?
Remarquez bien que je ne veux pas défendre l'entreprise privée
plus qu'il ne faut, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, ce que l'on
permet, c'est que, à partir du territoire qui lui est dévolu, il
peut organiser du transport à l'extérieur. Je pense que c'est
tout à fait légitime. Ce n'est pas parce que nous subventionnons
le fonctionnement d'un transport en commun qu'il faut faire un lien avec
l'Éducation qui subventionne une maison d'enseignement à
l'intérieur de laquelle on donne des cours de conduite et l'on vient
directement compétitionner une entreprise privée qui est
déjà établie. Je pense qu'il faut faire une distinction
entre les deux.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Beaulé.
M. Beaulé: M. le Président, on peut remarquer que,
dans l'administration du programme d'aide au transport en commun, on fait une
distinction entre les équipements. Ceux qui servent véritablement
au transport régulier urbain sont subventionnés, alors que pour
les équipements qui servent, par exemple à la CTCUQ, pour des
visites touristiques, on s'organise pour que cela ne soit pas
subventionné. De même, par exemple, dans le cas du service
aéroportuaire qui était offert pendant un certain temps par la
STCUM et la STL, cela n'était pas subventionné.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Cela ne fait donc pas partie des 40 % de financement
des revenus générés par une autorité en
matière de transport. Donc, ils ne sont pas financés. Par
abonnement donc, c'est une catégorie; ce n'est pas le transport
saisonnier. C'est une catégorie et l'on n'a pas su, en fait, en quoi
consistait cette catégorie. Elle s'appelle ainsi: par abonnement, mais
qu'est-ce qu'elle recouvre?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet.
M. Drolet: Elle recouvre le transport de personnes
réservé à une clientèle particulière qui est
mentionnée, par exemple, dans un contrat entre une entreprise
manufacturière et un transporteur; c'est un exemple que je donne. Alors,
c'est un transport qui recoupe en partie ce que l'on convenait d'appeler le
transport saisonnier, mais qui, quand même, couvre davantage: c'est une
clientèle choisie.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais
M. Côté (Charlesbourg): C'est de concordance avec
l'article 1, M. le Président.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, cet
article vise à clarifier, dans les textes, que la Commission des
transports du Québec n'a pas juridiction sur les services de transport
de personnes effectués en vertu de contrats avec des organismes publics
de
transport. Comme des lois visent à redonner aux élus le
contrôle des organismes publics de transport, il serait illogique que la
CTQ, la Commission des transports du Québec, conserve le pouvoir
d'émettre un permis et de fixer les tarifs pour des services relevant de
l'autorité de ces organismes. Je pense que cela tombe sous le sens, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, cela
va en concordance et en harmonisation avec la terminologie de l'article 2,
ayant adopté l'article 2.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
même commentaire qu'aux articles 2 et 5, ceci étant de
l'harmonisation.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 7.
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal
M. Côté (Charlesbaurg): M. le Président, cela
vise à généraliser le pouvoir que nous avons de
vérifier l'utilisation de nos subventions. Je peux vous lire le petit
commentaire que j'ai pour me guider.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Cet article est de
concordance avec l'article 2 du projet de loi qui modifie la Loi sur les
transports, la Loi sur le ministère des transports et la Loi sur la
voirie et il a pour but de généraliser le pouvoir de
vérification de l'utilisation des subventions que le ministère
verse en matière de transport. Je pense que c'est extrêmement
important d'avoir la possibilité de vérifier si les sommes
données par le ministère sont utilisées pour les fin3
auxquelles elles sont données.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 8.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une concordance avec
les articles 2, 5 et 6.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): Étant donné
que l'expression "service de transport saisonnier" n'existe plus dans la
réglementation concernant le transport des personnes par autobus, il
faut encore modifier les textes. C'est, à toutes fins utiles, de la
concordance.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg): Même commentaire
qu'à l'article 9, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 11.
M. Côté (Charlesbourg): Cet article nous permet en
ce qui concerne les assurances, principalement pour la STCUM, de la dispenser
d'aller en soumissions publiques. Vous pourriez poser la question: Pourquoi la
STCUM et non les autres? C'est à la demande du ministre des Affaires
municipales que nous l'avons fait. Dans ce cas-ci, c'est parce que l'importance
en ce qui concerne la STCUM est majeure. Le ministre des Affaires municipales
se réserve la possibilité de régler l'ensemble du
problème à l'automne. Il y avait des problèmes
immédiats en ce qui concerne la STCUM qui étaient d'importance
majeure.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Ce sont des problèmes immédiats qui se
'posent...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...avant l'automne?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Beaulé: Le contrat doit être renouvelé au
mois de novembre pour l'année suivante. On parle d'une prime de l'ordre
de 1 000 000 $, d'une part et, d'autre part, c'est la question d'être en
mesure d'avoir de l'assurance. Avec la procédure des soumissions
publiques, il est de plus en plus difficile, pour un gros risque tel que la
STCUM, d'obtenir une protection par la procédure des soumissions
publiques.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je veux seulement mettre à jour mes chiffres.
Je me suis rendu compte, lors du discours en deuxième lecture, que
j'avais des chiffres qui étaient incomplets. Vous disiez que la prime
avait triplé pour une couverture qui, elle, avait diminué de
moitié. La prime est presque de 1 000 000 $. Elle était à
peu près de 300 000 $ auparavant et la couverture était de 100
000 000 $ et elle est de 50 000 000 $.
Le Président (M. Saint-Roch); M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est le même cas qui s'est produit pour
l'ensemble des autres municipalités au Québec et on n'a pas
changé la loi pour cela. C'est un problème que j'ai
soulevé, que j'ai suivi et qu'on a vécu. Il y a des primes qui
ont été augmentées de 1100 %. Dans ces 50 000 $ de prime,
ce n'est pas seulement les véhicules qui sont couverts, il y a aussi les
propriétés de la STCUM. "D'assurance comportant une
dépense de 50 000 $...
Mme Harel: "Ou plus".
M. Dufour: ...ou plus". Mais vous nous parlez de 1 000 000 $. Si
c'est seulement pour ce cas que la loi est faite, je trouve que ce n'est pas
juste d'écrire 50 000 $ quand on sait que c'est une prime de 1 000 000
$.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Beaulé.
M. Dufour: Vous auriez mis 500 000 $ de prime, j'aurais compris
que vous vous approchiez un peu de la vérité. Et ià vous
mentionnez 50 000 $ comme s'il s'agissait de quelque chose de bien petit, mais
c'est gros.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Beaulé.
M. Beaulé: II faut comprendre que cela se situe dans les
articles de la loi de la société qui traitent de l'octroi des
contrats d'une manière générale et par lesquels on
prévoit que tout contrat d'une valeur de 50 000 $ et plus doit
être accordé selon la procédure des soumissions publiques.
Là, on crée une exception pour un contrat d'assurance dont la
valeur excède 50 000 $.
Maintenant, quant à la question: Pourquoi cela se fait-il pour la
société et non pas pour l'ensemble du milieu municipal? C'est
que, pour l'ensemble du milieu municipal, le ministère des Affaires
municipales travaille présentement avec le milieu de l'assurance et le
milieu municipal, notamment les deux unions de municipalités, pour
trouver une solution durable qui pourrait être présentée au
cours de l'automne. Or, la STCUM doit renégocier son contrat avant
cela.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 12, c'est
le même commentaire qu'à l'article 7, visant à
généraliser la vérification de l'utilisation des
subventions.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 13, si je ne m'abuse, vise à valider à la fois les
acquisitions de gares sur la ligne Rigaud-Montréal et
Deux-MontagnesMontréal qui avaient été acquises par
la Commission de transport de la communauté urbaine, qui est devenue,
entretemps, la Société de transport de la Communauté
urbaine de Montréal, pour permettre de finaliser les ententes. C'est le
contrat de services.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 14.
Loi sur la Communauté urbaine de
Québec
M. Côté (Charlesbourg): Concordance avec les
articles 1 et 3, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 15.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance avec l'article
4.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
Mme Harel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 16.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
m'indique ici que c'est de la concordance avec les articles 2, 5, 6 et 8.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
M. Côté (Charlesbourg): Même commentaire
qu'aux articles 9 et 10, l'article 9 contenant l'expression "service de
transport saisonnier" que nous avons adoptée. Cela devrait régler
des problèmes à ce niveau.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 18.
Loi sur la Société de transport de la
ville de Laval
M. Côté (Charlesbourg): L'obligation pour un
transporteur scolaire d'utiliser des autobus d'écoliers ou des minibus
jaunes pour effectuer des services de transport de personnes sous contrat avec
une municipalité ou un organisme public a été
supprimée en 1985. Elle n'a pas, non plus, été
insérée dans la loi sur la STRSM, ni dans la loi sur la STCUM. Le
présent article vise à corriger en conséquence la Loi de
la Société de transport de la ville de Laval omise alors par
erreur. Finalement, ce qu'on a fait dans le cas de la STCUM et de la STRSM, on
le fait à ce moment-ci pour la ville de Laval.
Mme Harel: II n'y a pas d'obligation d'utiliser un
véhicule d'écoliers, c'est bien cela? On peut utiliser tout autre
véhicule pour faire du transport scolaire comme c'est le cas
actuellement dans d'autres sociétés de transport.
M. Côté (Charlesbourg): Comme dans d'autres
sociétés de transport.
Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 19.
Mme Harel: Je ne sais pas si M. le ministre me permettrait de lui
poser une question sur l'article 17.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Évidemment, comme ce sont des articles de
concordance, il reste que l'article 17 modifiait les mots "voyages
touristiques" par "visites touristiques", en plus de modifier "saisonniers" par
"par abonnement", comme c'était le cas dans les articles
précédents. Cela ne vaut que pour la Communauté urbaine de
Québec. Est-ce à dire que la Communauté urbaine de
Montréal ne procède pas à des visites touristiques? Dans
les articles précédents concernant la Communauté urbaine
de Montréal, non, ils ne sont pas indiqués.
M. Dufour: "Saisonniers" par "par abonnement".
Une voix: C'est "voyages spéciaux" par "transport
nolisé".
Mme Harel: Oui, seulement, et "saisonniers" par "les voyages par
abonnement". Mais, en aucun cas, on ne retrouve "voyages touristiques".
M. Côté (Charlesbourg): C'est "visites
touristiques".
Mme Harel: Ah! C'était déjà "visites
touristiques". Alors, la concordance se fait avec la Communauté urbaine
de Québec en regard de ce qui était déjà dans les
lois des autres sociétés.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce
que l'article 17 rouvert est adopté? Mme Harel: Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 19.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
alors que les autres lois des organismes publics renvoient à la Loi sur
le transport par taxi en matière de transport collectif, celle de la
Société de transport de ville de Laval ne le fait pas. Il s'agit
donc de concordance.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 19 est
adopté. J'appelle l'article 20.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 21.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 22.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 23.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance avec l'article 4
et l'article 15.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 24.
Loi modifiant la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal
et
d'autres dispositions législatives
M. Côté (Charlesbourg): Je peux lire le commentaire
que j'ai ici pour nous éclairer. Alors qu'il n'est pas nécessaire
d'abroger des modifications de concordance législative apportées
par la Loi sur l'enseignement primaire et secondaire public sur les lois des
autres organismes publics de transport puisque cette loi est rendue
inopérante, la situation est différente pour les chapitres 31 et
32 des Lois de 1985 alors que les articles 33 et 169 devaient entrer en vigueur
le 1er juillet, même si la Loi sur l'enseignement primaire et secondaire
public n'a pas d'application. Il faut donc abroger ces articles 33 et 169.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 25.
Loi sur la Société de transport de la
rive sud de Montréal
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 26.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 27.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 28.
Mme Harel: Quelle est la nature de l'article 144 qui est
abrogé?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre des Transports
peut faire vérifier par une personne qu'il désigne l'utilisation
des subventions qu'il verse à la société et la nature des
dépenses reliées à ces subventions.
Mme Harel: Puisque nous allons retrouver dans le projet de loi 99
une disposition plus générale. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 28 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 29.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même chose.
Voir les commentaires de l'article 24. Il fait référence à
la Loi sur l'enseignement primaire et secondaire.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 30 et je ferai remarquer qu'il y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, le
texte amendé se lirait comme ceci: "La présente loi entrera en
vigueur à la date fixée par décret du gouvernement, sauf
les dispositions exclues par ce décret qui entreront en vigueur aux
dates ultérieures fixées par décret du gouvernement."
Des commentaires pour expliquer cet énoncé. Comme
certaines mesures proposées dans le présent projet de loi ont
leur équivalent dans d'autres projets de loi, la formule d'entrée
en vigueur par décret paraît mieux adaptée pour assurer une
bonne harmonisation.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 30 amendé
est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, j'aurais besoin de l'article 30. L'article 30 amendé
est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le titre du projet de loi
90, Loi modifiant la Loi sur les corporations municipales et intermunicipales
de transport et d'autres dispositions législatives concernant les
organismes publics de transport en commun, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'ensemble du projet de loi
90 est-il adopté?
Une voix: Avec amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Avec amendement?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 14)
(Reprise à 23 h 25)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 98
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour procéder à l'étude du projet
de loi 98, Loi modifiant la Loi sur les conseils intermunicipaux de transport
dans la région de Montréal, la Loi sur les cités et villes
et le Code municipal du Québec.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
Nous allons suspendre pour quelques secondes.
(Suspension de la séance à 23 h 26)
(Reprise à 23 h 32)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires? Mme la
députée de Maisonneuve? J'appelle maintenant l'article 1.
Loi sur les conseils intermunicipaux de transport dans
la région de Montréal
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
c'est très simple, cela permet d'emprunter, compte tenu des retards que
les gouvernements ont toujours à verser leurs subventions. Je ne pense
pas que cela change. Il faudrait que cela change! De toute façon, on
vise à se prémunir au cas où cela ne changerait pas; c'est
pour permettre de fonctionner, c'est ce que cela vise.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est un pouvoir pour faire des emprunts à
court terme, est-ce bien cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à court terme,
c'est cela. Finalement, comme gouvernement, nous versons toujours nos
subventions en retard, mais il y a aussi les quotes-parts des
municipalités qui ne paient pas toujours à temps, non plus.
Mme Harel: Bien.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté? J'appelle maintenant l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): Cet article a pour but de
limiter le pouvoir de désaveu du ministre des Transports à la
partie du règlement d'un CIT qui concerne une liaison avec un point
extérieur. Au printemps de 1985, lorsque fut ajouté, dans la Loi
sur les cités et villes et dans le Code municipal, le pouvoir de
désaveu des règlements d'organisation de transport, il fut
limité immédiatement aux liaisons extérieures, de sorte
que l'article proposé ne fait que rendre similiaires les règles
applicables au CIT. C'est presque de la concordance, si l'on veut.
Mme Harel: Alors, finalement...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...le - merci, M. le Président -
règlement du CIT, celui qui fixe
le tarif, le niveau de service, il est transmis seulement et le ministre
n'a un pouvoir d'intervention que lorsque ce service de transport est à
l'extérieur.
Des voix: C'est cela.
Mme Harel: C'est un peu ce dont on discutait tantôt.
Très bien. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 est
adopté.
M. Dufour: Avant de l'adopter, j'aurais aimé poser une
question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi le ministre a-t-il un pouvoir de
désaveu et n'a pas un pouvoir d'aveu? Si le règlement est
transmis au ministre, le ministre l'accepte et n'en parle pas; s'il est contre,
il est obligé de le publier à la Gazette officielle.
Une voix: Non.
M. Dufour: Bien oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est dit, c'est: "Le
ministre peut cependant, avant l'expiration du délai de 30 jours,
informer le conseil de son intention de ne pas désavouer le
règlement." Cela ressemble à un aveu.
M. Dufour: Oui, mais ce n'est pas publié.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est la publication.
Mme Harel: II en informe le conseil. Il en informe aussi...
M. Dufour: Et, dans l'autre cas, si c'est un désaveu, il
fait publier sa décision à la Gazette officielle.
M. Côté (Charlesbourg): C'est plus grave...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans le cas du
désaveu que dans le cas de l'aveu.
M. Dufour: Oui. Mme Harel: S'il...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...dit au conseil: Vous avez raison, il l'informe de
son approbation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: S'il dit: Vous avez tort, là, il faut que ce
soit...
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: ...publié à la Gazette
officielle.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch):. J'appelle maintenant
l'article 3.
M. Côté (Charlesbourg): Cet article a pour but
d'éliminer la règle accordant priorité au détenteur
de permis de transport par autobus pour des services de transport
municipalisés lorsque ces services municipalises sont des services de
transport collectif par taxi. Cet article, qui concerne les conseils
intermunicipaux sera repris plus loin, un peu plus tard. Il y a certains
articles qui reviennent.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 3?
Mme Harel: C'est dans le cas d'un premier contrat.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: C'est cela, en fait. Cela couvre les cas d'un premier
contrat de transport en commun. À moins qu'il n'y ait d'autres
interventions, c'est adopté.
Le Président (M. Satnt-Roch): L'article 3 est
adopté.
J'appelle maintenant l'article 4 et j'avertis les membres de la
commission que nous avons un papillon à l'article 4.
Une voix: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Voici, M. le
Président: L'article 12.4 de la Loi sur les conseils intermunicipaux de
transport dans la région de Montréal, édicté par
l'article 4 de ce projet de loi, est remplacé par le suivant:
...À la suite de discussions avec l'Opposition, M. le Président,
c'est un texte qui peut à la fois satisfaire tout le monde. Nous avons
rencontré l'UMQ et l'UMRCQ concernant l'article qui apparaissait au
projet de loi et il nous semble que celui-ci pourrait, à tout le moins,
satisfaire la collectivité.
M. Dufour: Avant que vous le lisiez, M, le ministre, vous nous
dites...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...que l'Union des municipalités a
contesté ce premier libellé et là, vous tentez de le
corriger, mais vous ne l'avez pas soumis de nouveau, par exemple,
à...
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Dufour: Non,
d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Non. On a reçu les
commentaires de l'UMRCQ et de l'UMQ et je ne veux pas dire par cela que c'est
adopté par elles, mais cela nous semble une position de recul acceptable
par nous, compte tenu de ce que nous visions à l'époque.
Donc, l'article 12.4: "Lorsque le contrat prévoit que la
rémunération du transporteur est basée, en tout ou pour la
plus grande partie, sur le nombre de passagers transportés, le contrat
doit indiquer, sur une base annuelle le nombre de passagers prévu par
les parties et contenir une clause par laquelle le conseil s'engage à
combler une insuffisance de recettes attribuable à un nombre de
passagers inférieur à celui prévu au contrat."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'amendement? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: L'explication?
Mme Harel: Est-ce qu'on peut avoir quelques minutes de
suspension?
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va maintenant
suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 37)
(Reprise à 23 h 46)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'amendement proposé
demeure le même. On est fort conscient que ce n'est pas parfait. Ces
organismes de transport étant les nouveau-nés du transport en
commun, il y a un certain lot d'expériences qui doivent être
tentées. Je pense que ce n'est pas parfait, mais nous devons faire un
autre pas en avant visant, éventuellement, à régler
l'ensemble des problèmes. Il faut le prendre comme ça et je pense
qu'on se donne certains moyens, au moins, d'améliorer la qualité
du service.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, il faut bien voir que les
conseils intermunicipaux de transport sont des créatures nouvelles et
commandent des ajustements au fur et à mesure de leur
développement. Je crois que le ministre serait certainement le premier
à suivre l'évolution de façon telle que, s'il y a lieu,
l'automne prochain, d'apporter des modifications, il le fera. Mais il faut
reconnaître que le problème vient du fait que les conseils, les
CIT, sont maintenant responsables du niveau de services et du tarif. Ce sont
maintenant ces conseils qui en décident et, d'une certaine façon,
ils doivent porter les conséquences des décisions qu'ils
prennent.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4
amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance, M. le
Président, avec l'article 2.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 5?
Mme Harel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est
adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 6, M. le
Président, vise à accorder aux commissions intermunicipales de
transport un pouvoir identique à celui qui a déjà
été accordé aux trois sociétés de transport
de la région de Montréal concernant la promotion et le soutien
logistique de services de transport paracollectif comme le covoiturage.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 est
adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un article qui vise
à fixer un délai de 60 jours à l'autorité
municipale appelée à se prononcer sur l'émission ou la
modification éventuelle d'un permis de transport par autobus concernant
un service concurrentiel à celui qu'organise l'autorité
municipale. Le problème, c'est que, n'ayant pas de délai, cela
peut perdurer et créer des préjudices que nous voulons
éliminer avec l'introduction d'une limite et 60 jours, cela nous
apparaît raisonnable.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 8.
Loi sur les cités et villes
M. Côté (Charlesbourg): Concordance avec l'article
3, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance avec l'article
4, mais avec la première partie qu'on n'a pas touchée de
l'article 4. Il y avait l'article 12.3 et c'est à l'article 12.4 qu'on a
touché. Donc, cela vaut toujours comme concordance.
Le Président (M, Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. C'est dans le cas du
titulaire d'un premier contrat et c'est la révocation du permis
après la passation du contrat entre les parties. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 10 et j'attire l'attention des
membres de la commission sur le fait qu'il y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
faut reprendre le même article et je pourrais peut-être vous le
lire à nouveau. "L'article 467.4 de cette loi est modifié par
l'addition de l'alinéa suivant: "Lorsque le contrat prévoit que
la rémunération du transporteur est basée, en tout ou pour
la plus grande partie, sur le nombre de passagers transportés, le
contrat doit indiquer, sur une base annuelle, le nombre de passagers
prévu par les parties et contenir une clause par laquelle la
municipalité s'engage à combler une insuffisance de recettes
attribuable à un nombre de passagers inférieur à celui
prévu au contrat."
Le Président (M. Saint-Roch): Mme ta députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 10 est adopté. Est-ce que l'article 10 amendé est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 11.
M. Côté (Charlesbourg): En concordance avec
l'article 7, c'est le délai de 60 jours.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
adapté. J'appelle maintenant l'article 12 et nous avons un papillon
à l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 467.10.4 de la Loi sur les cités et villes,
édicté par l'article 12 de ce projet de loi, est modifié
par l'addition de l'alinéa suivant: "Le présent article ne
s'applique pas à une municipalité dont le territoire fait partie
du territoire d'un organisme public de transport en commun."
Le Président (M. Saint-Roch): M. Beaulé.
M. Beaulé: Peut-être à titre d'explication,
il s'agit d'éviter la duplication des gestes que pourrait poser un
organisme public de transport comme la CTCUQ ou une municipalité qui en
fait partie, comme la ville de Québec ou la ville de Sainte-Foy, dans la
promotion du paracollectif, donc du covoiturage en particulier.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saïnt-Roch): Est-ce que l'article 12
tel qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 13.
Code municipal du Québec
M. Côté (Charlesbourg): C'est en concordance avec
les articles 3 et 8.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): C'est en concordance avec
l'article 4 et l'article 9, M. le Président.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 15.
M. Câté (Charlesbourg): L'article 15 a un
amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, nous avons un
papillon.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 529 de ce code
est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Lorsque le
contrat prévoit que la rémunération du transporteur est
basée, en tout ou pour la plus grande partie, sur le nombre de passagers
transportés, le contrat doit indiquer, sur une base annuelle, le nombre
de passagers prévu par les parties et contenir une clause par laquelle
la corporation s'engage à combler une insuffisance de recettes
attribuable à un nombre de passagers inférieur à celui
prévu au contrat."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 15
amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 16.
M. Côté (Charlesbourg): C'est de la concordance avec
les articles 7 et 11, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 16 est
adopté.
Mme Harel: Oui, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 17 et nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 535.4 du Code
municipal du Québec, édicté par l'article 17 de ce projet
de loi, est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Le
présent article ne s'applique pas à une corporation dont le
territoire fait partie du territoire d'un organisme public de transport en
commun." Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Est-ce un amendement de concordance?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté? Adopté. Est-ce que l'article 17 amendé est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 18.
M. Côté (Charlesbourg): On manque de papillons, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Mme Harel: Peut-on demander au ministre quand il entend mettre en
vigueur ces dispositions?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 98, Loi modifiant la Loi sur les conseils intermunicipaux de
transport dans la région de Montréal, la Loi sur les cités
et villes et le Code municipal du Québec, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 98 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
quelques instants. Excusez-moi.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce une
renumérotation?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, ce n'est pas une
renumérotation. C'est une erreur que le président a commise dans
l'énumération de l'ensemble du projet de loi qui aurait dû
se lire comme ceci: Est-ce que le projet de loi est adopté
amendé?
M. Côté (Charlesbourg): Tel qu'amendé?
Le Président (M. Saint-Roch): Tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce que je
peux voir, M. le Président, vous avez fait "amende" honorable.
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 56)
(Reprise à 23 h 58)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 99
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour procéder à l'étude du projet
de loi 99, Loi modifiant la Loi sur les transports, la Loi sur le
ministère des Transports et la Loi sur la voirie. Est-ce qu'il y a des
remarques préliminaires?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de commentaires
préliminaires, M. le Président.
Le Président (M, Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, est-ce que vous avez des remarques préliminaires? Non.
J'appelle maintenant l'article 1.
Loi sur les transports
M. Côté (Charlesbourg): Le paragraphe 1 vise
à corriger une omission du chapitre 35 des Lois de 1985 qui aurait
dû supprimer cette définition en même temps qu'était
remplacé le Conseil consultatif des transports par le Conseil de la
recherche et du développement en transport.
Le paragraphe 2 est de concordance avec l'article 5 du projet de loi qui
élimine, à l'article 18 de la loi, la description des
dispositions administratives. Cela ne peut pas être plus clair, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le troisième paragraphe: "Aux fin3 de la
présente loi, le courtage en transport comprend la répartition
des services entre les transporteurs qui détiennent un permis pour le
transport d'une matière en vrac". Qu'est-ce que cela veut dire
exactement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet.
M. Drolet: Ce que cet amendement fait, c'est tout simplement
enlever les mots qui se trouvent à l'heure actuelle dans l'article et
qui suivent "pour le transport d'une matière en vrac"
c'est-à-dire "visées dans l'article 18". Comme on élimine
à l'article 18 les divisions administratives et la description de ces
divisions-là, on n'a plus besoin de s'y référer. C'est
tout ce que l'article fait. On a repris l'article au complet pour éviter
des problèmes lors de la refonte.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est une technique de rédaction des lois.
M. Drolet: Exact.
Mme Harel: Cela ne change pas la disposition qui était
déjà en vigueur.
M. Drolet: Non, pas du tout.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mais cela ne parle pas de la répartition ou
d'un pourcentage de distribution entre les transporteurs en vrac. Ce n'est pas
ce que cela veut dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet.
M. Drolet: Non, cela ne change strictement rien aux dispositions
actuelles de la loi, sauf la référence, comme je vous le dis,
à l'article 18 qui ne se fait plus parce qu'on va modifier l'article 18
comme on va le voir à l'article 5 du projet.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le ministre,
mais, comme il est un peu passé minuit, j'aurais besoin d'un
consentement pour poursuivre nos travaux. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Consentement. J'appelle
maintenant l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 2, M. le
Président, c'est le genre de disposition qu'on a adoptée dans les
projets de loi précédents quant à la possibilité de
vérifier l'utilisation des subventions.
Des voix: Adopté, M. le Président. Mme Harel:
Oui, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article...
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Me permettez-vous, M. le ministre, de revenir sur la
question du retrait de la disposition de l'article 18. C'est donc parce qu'il
n'y a plus de divisions administratives. Donc, il y a eu abolition des
divisions administratives. Pourquoi?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Drolet.
M. Drolet: C'est-à-dire que les divisions administratives
étaient une fiction purement et simplement, et les administrés
qui se présentaient à la Commission des transports et qui
voulaient être entendus à la division du camionnage en vrac, vont
dire: Non, non, ce n'est pas vrai. Vous avez une division de pratique à
la Commission des transports, vous avez la possibilité d'être
entendus en séance ou encore en audiences publiques, mais ce sont des
divisions plutôt judiciaires. La division administrative comme telle
n'existe pas, c'est l'organigramme de la Commission des transports, comme on
connaît un organigramme de tous les organismes gouvernementaux. C'est un
archaïsme qu'on retrouve dans la loi.
Mme Harel: Très bien, merci.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance avec l'article 5
du projet de loi même si on est seulement à l'article 3.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté? Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose, M. le
Président.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): Cet article, M. le
Président, vise à remplacer les divisions administratives de la
Commission des transports du Québec par des sections administratives de
manière à éliminer pour les administrés toute
confusion avec les divisions judiciaires.
Par ailleurs, la description des sections administratives est
retirée de la loi pour être transformée en pouvoir
réglementaire de manière à prévoir
d'éventuels changements des matières réglementées
qui, autrement, nécessiteraient chaque fois des modifications
législatives.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Avant de procéder à son adoption,
j'aimerais faire le commentaire suivant. C'est vraiment du beau matériel
de projet de loi omnibus.
M. Côté (Charlesbourg): Pas loin, il ne me manque
pas beaucoup de temps pour penser à la même chose que vous.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est
adapté. J'appelle maintenant l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): Concordance avec l'article
5. De plus, il apporte une correction de concordance avec le texte de l'article
89 de la Loi sur les transports qui prévoit la modification par
règlement des ordonnances générales de la Régie des
transports maintenues en vigueur.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, cela étend la
juridiction de la commission sur les ordonnances qui, présentement,
auraient un caractère de validité qui pourrait être
plaidé à l'inverse, pour parler par euphémisme.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Drolet.
M. Drolet: En fait, c'est peut-être plus exact de dire que
cela précise la juridiction de la commission sur les ordonnances, car
elle l'a déjà, mais quand on lit sa juridiction comme telle aux
articles 31 et 32, on se pose toujours la question à savoir si on couvre
l'ordonnance. Cela risque d'être souvent plaidé devant la
commission.
Mme Harel: Cela va clarifier certainement la question. Les
avocats ne pourront plus prendre d'action à partir du moment où
il y aura sanction ou mise en vigueur du projet de loi. C'est bien.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté? Adopté. J'appelle maintenant l'article 7.
M, Côté (Charlesbourg): Cet article reprend les pouvoirs de
la commission afin d'y inclure celui de tenir compte du type de
clientèle transportée dans l'octroi des permis de transport par
autobus et celui d'assortir certains permis de conditions ou de restrictions
relatives à leur exploitation. Sans de tels pouvoirs, la Commission des
transports du Québec se voit parfois dans l'obligation de refuser
l'émission de permis pour des services utiles au public de crainte que
leur exploitation ne nuise à d'autres services, étant
donné son incapacité à restreindre cette exploitation
à ce qui est réellement utile.
De plus, cet article prévoit la disparition du pouvoir
désuet en matière de révision des tarifs des organismes
publics de transport en commun et de reconnaissance d'organismes. D'autres
corrections sont par le fait même apportées pour éliminer
erreurs et répétitions.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est une disposition qui réaménage,
finalement, les conditions pour l'exploitation d'un permis. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 8.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. M. le
Président, bien que le texte actuel de l'article 80 de la loi soit
conforme à la charte des droits, il convient d'en préciser la
portée de manière à ce que soit clairement établie
la politique du gouvernement de ne pas autoriser de saisies sans mandat
lorsqu'il est passible pour les agents de la paix de se procurer un mandat en
temps utile, ce qui n'est toutefois pas le cas dans le cadre d'un
contrôle routier.
Mme Harel: Oui, c'est une disposition qui vient, dans le fond,
réduire le nombre d'occasions où il pourrait y avoir saisie sans
mandat. C'est donc une disposition que nous soutenons puisqu'elle vient
bonifier, finalement, l'ensemble de l'intervention policière de
manière qu'il y ait saisie de véhicule lors d'un contrôle
routier, mais que, dans les autres cas, il faille un mandat.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Mme Harel: II faut bien voir que c'est un article qui vient
restreindre les possibilités de saisie. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté,
J'appelle maintenant l'article 9.
Mme Harel: M. le ministre, si vous me le permettez, quant
à l'article 7, qu'arrive-t-»...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. Qu'arrive-t-il au deuxième alinéa
de l'article 32: Nulle association, fédération ou groupe n'est
reconnu par la commission s'il est régi par le Code du travail (chapitre
C-27) qu'on ne retrouve plus dans l'aménagement et qui
disparaît?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Drolet.
M. Drolet: En fait, c'est qu'on fait disparaître à
l'article 32, par le texte proposé, toute reconnaissance d'organismes
devant la commission. Ce qu'on avait comme reconnaissance d'organismes, ce
sont, notamment, des associations de transporteurs qui ne jouent pas un
rôle comme celui que peuvent jouer les postes d'affectation en
matière de camionnage en vrac, parce que les postes d'affectation sont
titulaires de permis, ils ne sont pas reconnus comme organismes.
La commission a déjà reconnu certains organismes comme, je
pense, l'Association nationale des camionneurs artisans indépendants,
mais ces associations ne jouent pas un rôle comme tel devant la
Commission des transports du Québec. Leur intervention, cependant,
devant la commission est toujours acceptée parce que la commission juge
qu'elle ont un intérêt à intervenir, de sorte que la
Fédération des commissions scolaires du Québec même
pourrait peut-être dans certains domaines intervenir ou d'autres
organismes comme celui-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Hareh La reconnaissance par la commission n'octroyait pas de
droit?
M. Drolet: Aucun.
Mme Harel: II n'y a personne, il n'y a aucune association qui est
brimée par le fait que cet alinéa soit écarté?
M. Drolet: Aucun droit et on se posait même la question
à savoir si la commission devait se baser uniquement là-dessus
pour dire qu'une personne avait un intérêt suffisant pour
intervenir devant elle. C'est même source de confusion à l'heure
actuelle, au moment où on se parle.
Mme Harel: II n'y a eu aucune représentation de la part de
quiconque au ministère sur cette question?
M. Drolet; Non. C'est une initiative du ministère
d'épurer un peu la loi de ces choses*
Le Président (M. Ssint-Roch): Cela va. Est-ce que
l'article 7 rouvert est adopté?
Mme Harel: Adopté, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 9.
Loi sur le ministère des Transports
M. Côté (Charlesbourg): Cet article vise
principalement à donner explicitement au ministre des Transports le
pouvoir de conclure des contrats pour la desserte maritime du Grand-Nord. Le
libellé de l'article proposé en fait explicitement un mandataire
des expéditeurs et non du transporteur, de sorte qu'il n'ait pas
à répondre des dommages causés aux marchandises par le
défaut du transporteur. En clair, on confirme dans le projet de loi ce
qu'on fait déjà actuellement sans assise légale.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a eu des poursuites en justice contre
le ministère en tant qu'expéditeur?
Le Président (M. Saînt-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il
faudrait peut-être faire la distinction. Ce n'est pas
nécessairement une poursuite, cela peut être une
réclamation.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Se trouve-t-on à modifier la situation pour les
dossiers? Non, ce n'est pas à caractère rétroactif.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est passé est
passé. Non. Aucun effet rétroactif dans ce sens. Ce qu'il faut
comprendre, c'est qu'on donne un service qui est assumé presque en
totalité par nous maintenant alors que le fédéral en
payait une partie. C'est encore un dossier qui est sur la table, presque en
voie de règlement, pour un ajout de cinq ans à cette desserte de
la Basse-Côte-Nord qui est un peu différente de celle du
Grand-Nord.
Mme Harel: Une desserte maritime qui se fait par bateau et qui
fait quoi? La livraison?
M. Côté (Charlesbourg): De matériel au moment
où les glaces sont disparues dans le Grand-Nord pour approvisionner
certains villages inuit d'avril à septembre. Est-ce que c'est
adopté, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 11.4 de la Loi sur
le ministère des Transports donne au gouvernement un pouvoir
réglementaire pour déterminer les conditions auxquelles doit
satisfaire le ministre pour disposer d'un bien qu'il a acquis. La portée
de ce pouvoir réglementaire, tout comme celle du pouvoir de disposer,
devrait aussi viser les biens acquis par l'ancien ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement et transférés pour fins de
gestion au ministère des Transports. Finalement, je pense qu'on n'a
jamais prévu qu'avec la disparition du ministère des Travaux
publics on puisse transférer les biens acquis à l'époque
par les Travaux publics pour que le ministère des Transports puisse en
disposer. C'est un trou qu'on vient combler.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 11.
Loi sur la voirie
Mme Harel: Concernant l'article 11, mon collègue, le
député de Joliette, leader
de l'Opposition, souhaiterait qu'on suspende nos travaux pour
procéder à une plus vaste consultation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Pour éviter, surtout
en régions, qu'un bien acquis pour fins de voirie ne soit
échangé ou aliéné alors qu'il est encore requis, il
s'avère préférable de le préciser de manière
que la vente ou l'échange puisse être annulé en cas
d'erreur.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Plus sérieusement, pour avoir eu l'occasion
d'en parler avec le critique de l'Opposition en matière de voirie, nous
adoptons la disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous pouvez le
constater, plus on en adopte, plus on est bon parce qu'on n'avait pas de
papillon.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le projet de loi
99, Loi modifiant la Loi sur les transports, la Loi sur le ministère des
Transports et la Loi sur la voirie, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le projet de loi
99 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 0 h 16)
(Reprise à 0 h 18)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 64
La commission reprend maintenant ses travaux pour procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 64, Loi
modifiant la Loi sur l'expropriation.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, c'est une loi qui affecte ou
peut affecter des justiciables, comme on dit couramment. Alors, on aimerait
connaître pleinement les intentions du législateur et
peut-être qu'il les expose d'entrée de jeu. Nous
procéderons ensuite à l'adoption de la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense que, dans un premier temps, nous répondons à une demande du
Tribunal de l'expropriation que j'ai ici, plus ou moins étoffée.
Quant à la deuxième demande, effectivement, dans les commentaires
exprimés lors de la deuxième lecture, elle avait un but
d'économie, il faut le dire, en termes de piastres et de cents, sans
vouloir pour autant léser un certain nombre de personnes.
On m'a convaincu, malgré la petitesse du projet de loi en termes
d'intervention, que l'importance y était. C'est dans ce sens-là
que nous avons décidé de le déposer pour régler ces
deux problèmes particuliers.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que, dans un des cas que nous verrons
à l'étude article par article, cela permet de faire des
expropriations en partie au lieu du tout. Donc, c'est de là que
proviendraient certaines économies. Pour le gouvernement, par les temps
qui courent, les économies sont importantes. Mais il faut le faire tout
en s'assurant qu'il n'y a pas d'individus qui seront
pénalisés.
M. Drolet.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet.
Avis de transfert de propriété
M. Drolet: En ce qui concerne le premier article le tribunal a
soumis ce qui suit. Dans la Loi sur l'expropriation, la façon de
procéder habituelle, c'est d'envoyer un avis de transfert de
propriété à l'exproprié qui l'informe en même
temps que sa propriété est requise pour fins publiques. Pour que
le transfert se fasse, vous devez déposer au bureau d'enregistrement
l'avis que vous avez envoyé à l'exproprié. Ce que le
tribunal a reçu comme procédure de certaines
municipalités, c'est un avis de transfert qui a été
envoyé à un exproprié mais sans qu'immédiatement on
procède à l'enregistrement de cet avis. On est entré en
communication avec l'exproprié pour
commencer à négocier sur le prix. Pendant tout ce temps,
l'exproprié avait l'impression qu'il ne pouvait plus faire aucune
transaction avec sa propriété parce qu'il était en
procédure d'expropriation.
Ce qui est arrivé, c'est que la municipalité ne
s'entendait pas, par exemple, sur le montant de l'indemnité à
verser à l'exproprié, produisait ensuite devant le tribunal un
désistement, c'est-à-dire qu'on ne désire plus se porter
acquéreur de la propriété. Le tribunal n'avait qu'à
prendre acte de ce désistement et, à ce moment, s'il y avait eu
des dommages causés à l'exproprié par le fait qu'on avait
retenu en quelque sorte sa propriété, qu'on l'avait tenu en
haleine pendant des mois quand ce n'est pas des années, le tribunal ne
pouvait pas intervenir.
En obligeant l'expropriant, après l'enregistrement, à
déposer au tribunal l'avis de transfert de propriété, le
tribunal, lorsqu'il recevra une procédure de désistement, pourra
dire à ce moment: Vous devez faire une rétrocession parce que
vous avez ouvert un dossier, vous avez enregistré l'avis de
propriété, vous m'en avez informé par le
dépôt, vous êtes devenu propriétaire du bien de
l'exproprié et, par conséquent, vous devez maintenant
rétrocéder la propriété avec tous les frais que
cela peut impliquer. Il s'agit surtout d'une mesure d'information du tribunal
pour lui permettre par la suite de préserver les droits de
l'exproprié.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. Alors, M. le Président, je pense bien
qu'on pourrait adopter l'article 1. J'ai commis une sorte de discours un peu
confus en deuxième lecture sur cette question, mais je crois que cette
disposition ne fait pas problème. Au contraire, elle assure une plus
grande équité à l'exproprié et lui permet de mieux
connaître, finalement, l'étendue de ses droits. Alors, l'article 1
est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 2. M. le ministre.
Expropriation partielle d'un immeuble
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, dans
le cas de l'expropriation partielle d'un immeuble, il arrive parfois qu'une
partie de la partie restante puisse encore être convenablement
utilisée. Alors, le tribunal n'a présentement que le pouvoir
d'ordonner l'expropriation totale de l'immeuble, ce qui entraîne des
déboursés inutiles et parfois considérables pour
l'expropriant, alors que l'expropriation partielle du résidu serait
suffisante pour assurer une juste indemnisation de l'exproprié.
L'expropriation partielle du résidu permettrait à l'expropriant
d'éviter un certain gaspillage de fonds. C'était l'objectif
visé par cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Dorénavant, ce sera donc la Cour provinciale,
parce qu'il y a une commission parlementaire qui étudie l'abolition du
Tribunal de l'expropriation. C'est, finalement, le transfert de sa juridiction
à la Cour provinciale.
En fait, le problème c'est si un exproprié a une partie
seulement de son immeuble, parce qu'on parle d'un immeuble. On ne parle pas de
terrains, de propriétés; on parle d'un immeuble. C'est aberrant.
Je ne peux pas m'imaginer qu'il s'agirait juste d'exproprier un étage de
l'immeuble et que les autres étages ne le seraient pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ou le tambour d'en
arrière.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet.
M. Drolet: Lorsqu'on parle d'immeuble...
Mme Harel: Cela comprend le terrain.
M. Drolet: ...cela comprend le terrain. C'est parce qu'on parle
en général de biens immeubles par opposition aux biens meubles
qui ne peuvent, eux, être expropriés que comme accessoires des
immeubles. C'est du terrain restant. C'est sûr que cela ne peut pas
être une partie d'une bâtisse.
Mme Harel: À ce moment, une disposition semblable donne
quand même droit à l'expropriation d'une partie seulement de la
partie restante. On lit donc: "ordonner l'expropriation totale ou partielle de
la partie restante si cette partie ne peut plus être convenablement
utilisée en tout ou en partie".
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet.
M. Drolet: Présentement, dans la Loi sur l'expropriation,
à l'article 65, l'expropriant ou l'exproprié peut demander au
tribunal, dans le cas d'une expropriation partielle d'un terrain - prenons un
terrain -que tout le terrain soit exproprié si la partie restante ne
peut plus convenablement être utilisée. Cela peut même
être l'exproprié et dans certains cas - en tout cas, c'est ce que
nous a soumis le tribunal - l'exproprié lui-même demande
d'être indemnisé pour une partie supplémentaire de la
partie restante,
mais pas toute la partie restante parce qu'il a l'intention de s'en
garder une partie, justement, pour faire autre chose que ce qu'il faisait
auparavant avec l'ensemble de son terrain. Le tribunal ne peut pas lui accorder
sa demande parce que ce que prévoit la loi à l'heure actuelle,
c'est ou bien vous expropriez uniquement une partie de l'immeuble ou encore,
à la demande de l'exproprié ou de l'expropriant, le tribunal
ordonne l'expropriation totale du résidu. Il ne peut pas dire: J'ordonne
l'expropriation partielle du résidu, même si cela fait l'affaire
de l'exproprié. L'article 65 parle bien d'expropriation totale du
résidu. C'est une question de séparation des terrains, des
immeubles.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Faisons une sorte de théorie des ensembles: le
tribunal pouvait exproprier une partie seulement, mais, pour la partie
restante, si tant est qu'il l'expropriait, il devait le faire en
totalité. Il ne pouvait pas le faire en partie.
M. Drolet: C'est cela. Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi, dans l'article, mentionnez-vous
spécifiquement "le cas d'une ferme" pour l'expropriation partielle? Cela
pourrait être une entreprise, une industrie. Si, par exemple, exproprier
une partie d'un terrain ou d'une bâtisse compromet l'entreprise, comment
pourrait-elle s'en sortir? Pourquoi êtes-vous obligés de nommer
une ferme par rapport à une entreprise quelconque? Vous pourriez dire,
au lieu "d'une ferme", même dans le cas d'une entreprise si
l'expropriation partielle compromet sérieusement son exploitation et
là, on couvrirait les cas.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Drolet.
M. Drolet: C'est que d'abord, à l'heure actuelle, cette
partie de l'article n'est pas touchée. Même dans l'article 65 on
dit: "II en est de même dans le cas d'une ferme si l'expropriation
partielle compromet sérieusement son exploitation." Cette partie de
l'article n'est pas du tout touchée. Ce pourquoi on ne parle que de
fermes, c'est qu'il y a des dispositions spécifiques dans la Loi sur
l'expropriation pour les fermes et pour les fonds de commerces et entreprises.
Vous n'avez pas le même type de dispositions parce que bien souvent vous
avez différentes lois qui peuvent s'appliquer à ce niveau et une
procédure d'évaluation aussi qui est différente. Nous, on
n'a pas touché du tout à cet article parce que le tribunal n'a
rien demandé.
M. Dufour: Je viens de perdre mon "filibuster".
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi 64, Loi modifiant la Loi
sur l'expropriation, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le projet de loi
64 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
remarques, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
voudrais remercier l'ensemble de la commission, Mme la députée de
Maisonneuve, M. le député de Jonquière, ainsi que leurs
conseillers, de même que mes collègues et aussi mes supporteurs,
comme je les ai appelés tantôt, du ministère qui ont
travaillé sans relâche pour qu'on arrive à ce à quoi
nous arrivons ce soir. Je pense que ce que nous avons fait comme travail
devrait nécessairement avoir des résultats sur le terrain en
termes d'amélioration de certaines conditions dans le domaine du
taxi.
Nous ne devons pas oublier que nous avons franchi un pas
extrêmement important au niveau de la décentralisation, de
même qu'au niveau de la location de permis. C'est une étape
additionnelle qui devrait permettre normalement au plan de rachat d'avoir un
peu d'oxygène et d'atteindre un rendement souhaité par tout le
monde. De même, toutes les lois qui devraient normalement nous permettre
d'améliorer la situation au niveau des CIT, c'était une
série de mesures qui étaient souhaitées par les gens qui,
au ministère, ont à vivre quotidiennement avec un ensemble de
problèmes, une diversité de
problèmes.
Nous voulons vous remercier, M. le Président, pour votre
générosité dans le temps de parole, de même que dans
votre façon de mener cette discussion qui aboutît ce soir à
l'adoption de nos six projets de loi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je vais en profiter pour remercier le
député de Jonquière qui nous a accompagnés durant
cette séance et les députés ministériels qui ont eu
la patience d'assister à toutes ces discussions fort techniques.
J'aimerais profiter de l'occasion pour féliciter le ministre de
son initiative qui a consisté à permettre à l'Opposition
de rencontrer les spécialistes du ministère dans les
différents domaines des lois que nous avons étudiées de
façon à mieux connaître les intentions dites du
législateur pour que cela devienne vraiment les intentions du
législateur et pas seulement les intentions des rédacteurs. De
notre côté, ce n'est pas toujours facile, parce qu'il n'y a pas,
comme c'est le cas du côté gouvernemental, la possibilité
d'avoir à notre disposition des équipes très
diversifiées, mais je remercie mes deux coéquipiers pour leur
collaboration sans laquelle je n'aurais pas pu étudier avec vous ces six
projets de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Maisonneuve. Je tiens personnellement à
remercier tous les intervenants à cette commission qui ont si
généreusement facilité la tâche du
président.
La commission de l'aménagement et des équipements ajourne
maintenant ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 34)