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(Vingt heures quinze minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'aménagement et des
équipements entreprend maintenant l'étude du projet de loi 252,
Loi concernant la ville de Saint-Césaire. Y a-t-il des
remplaçants, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Chevrette
(Joliette) remplacera M. Desbiens (Dubuc). C'est tout.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Avant que commencent les travaux de la commission,
je voudrais confirmer l'entente qu'il y a eu entre M. Bourbeau et
moi-même en ce qui regarde le porte-parole ce soir qui est Mme la
députée de Dorion, qui remplace le ministre. Il n'est pas coutume
en cette enceinte que l'adjointe parlementaire ait les pouvoirs ou les
prérogatives du ministre, mais nous avions pris l'engagement devant les
intervenants. Personnellement, j'avais dit à Mme la
députée de Dorion que l'on donnerait notre consentement et, pour
ne pas que quelqu'un soulève quelque argument que ce soit au cours de la
soirée, le consentement a été donné, l'entente est
prévue et madame agit pour et au nom du ministre des Affaires
municipales.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Joliette. Y aurait-il des remarques
préliminaires? Mme la députée de Dorion.
Remarques préliminaires Mme Violette
Trépanier
Mme Trépanier: Merci, M. le Président. Comme je
n'étais pas ici lorsque nous avons rencontré les gens de
5aint-Césaire, je tiens à leur souhaiter la bienvenue et, en
l'absence du ministre, je ferai de mon mieux pour essayer de régler et
de piloter ce projet de loi privé.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Dorion. M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Je veux rassurer les gens de Saint-Césaire:
effectivement, même si cela a pu paraître à un moment
donné qu'on faisait de l'obstruction, il faut s'enlever de l'idée
que... C'est un problème, en fait, et il faut admettre que ce
problème-là dure depuis de nombreuses années.
Effectivement, on avait un certain nombre d'appréhensions et aussi de
propositions à faire concernant ce projet de loi et ce soir on va
essayer de jouer notre rôle au meilleur de notre connaissance, tout en
prenant à coeur les intérêts des intervenants dans ce
projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
Joliette.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, je ne m'excuserai pas, je
n'ai fait que mon devoir de législateur lorsque j'ai posé des
questions, quand ces messieurs et dames sont venus et je vais continuer
à le faire ce soir. Cependant, il faudrait peut-être rappeler
à l'intention de ceux que l'on a convoqués et également
pour les membres de la commission, parce que je ne crois pas que le ministre
ait distribué la lettre que je lui ai fait parvenir en date du 14 juin
1986 et dont je voudrais quand même faire lecture, puisqu'il avait
été convenu entre les parties, au moment où on a
ajourné, je ne me souviens plus quel jour la semaine dernière
parce qu'on siège de jour et de nuit... Le 14 juin dernier je lui
faisais parvenir la lettre suivante: "Tel que convenu, vous trouverez ci-joints
les amendements que nous proposons à la suite de l'étude -
c'était le 10 juin - en commission parlementaire du projet de loi 252
concernant la ville de Saint-Césaire. L'amendement à l'article 4
vise à assurer qu'avant la tenue d'un référendum aucun
geste ne vienne modifier la situation influant ainsi sur le résultat
à venir. L'article 5, en soustrayant les immeubles visés aux
articles 1 et 2 de l'application de la Loi sur la protection du territoire
agricole, nous apparaît tout à fait inacceptable. À notre
avis, l'adoption de l'article 5 créerait un dangereux
précédent qui pourrait inciter d'autres villes à formuler
une demande
analogue. "Nous croyons que la ville de Saint-Césaire devrait
utiliser la voie normale et déposer une demande d'exclusion en vertu des
dispositions de la Loi sur la protection du territoire agricole. Nous vous
rappelons qu'en dernier recours le gouvernement peut utiliser les dispositions
de l'article 96 de la Loi sur la protection du territoire agricole et
soustraire cette affaire à la juridiction de la Commission de protection
du territoire agricole. "Finalement, M. le ministre, je tiens à vous
souligner nos très fortes réticences quant au libellé de
l'article 3 du projet de loi. En effet, cette disposition a pour effet
d'empêcher des citoyens d'exercer un droit que normalement ils auraient
pu faire reconnaître. On me répondrait fort probablement que le
deuxième alinéa protège les droits des gens qui ont
déjà intenté des procédures, mais vous n'êtes
pas sans savoir que la seule procédure introduite avant cette date du 15
mars est une action en nullité intentée par voie de recours
collectif. Or, ce véhicule judiciaire sera fort probablement
déclaré inadéquat - je ne m'étais pas trompé
de beaucoup, puisqu'il l'a été - La question sera donc
tranchée sans que la question de fond ne puisse jamais être
examinée. Connaissant le nombre de permissions d'appeler
accordées annuellement par la Cour suprême du Canada, nous
considérons que le deuxième alinéa de l'article 3 n'est
qu'un leurre. Nous avons songé à proposer un amendement à
cet article, lequel amendement aurait visé à sauvegarder la
possibilité pour les personnes ayant intenté ce recours collectif
de faire valoir leurs droits malgré une éventuelle défaite
de procédure. Si nous ne proposons pas cet amendement, c'est uniquement
en raison des dispositions de l'article 4 prévoyant un
référendum sur cette question. Veuillez agréer, M. le
ministre, mes salutations distinguées." C'était signé par
votre humble serviteur, avec copie des deux amendements que nous avions fait
parvenir. D'abord, un amendement au deuxième alinéa de l'article
4 qui se lisait comme suit: "Toutefois, le parachèvement de ces travaux,
l'exploitation du terrain de golf, de même que l'acquisition des nouveaux
immeubles nécessaires au projet requièrent au préalable
l'approbation des personnes visées au premier alinéa de l'article
351 de la Loi sur les cités et villes (chapitre C-19). Les
deuxième et troisième alinéas de cet article, ainsi que
les articles 148.2 et 148.3 de cette loi s'appliquent à cette
consultation, compte tenu des adaptations nécessaires." Enfin, à
l'article 5, nous demandions de biffer purement et simplement l'article 5 de la
loi concernant la Commission de protection du territoire agricole.
Vu que jugement a été rendu et qu'on se rend compte qu'il
n'y a plus de permission d'appeler, après avoir vérifié
également toute la jurisprudence qu'on a pu vérifier, il est
évident qu'il n'y a plus grand recours et que, de toute façon...
Je vais expliquer pourquoi on a accepté de convoquer de nouveau les gens
parce que les gens vont dire: Si on nous a convoqués à nouveau,
c'était pour régler quelque chose. Oui! On a accepté de
faire convoquer les gens parce que, de toute façon, dans les
circonstances, il est bien évident que tôt ou tard il y aura
quelqu'un qui va payer, d'autant plus qu'il n'y a plus de recours possible. Il
y en aurait pour ceux qui ont déposé des actions, mais,
après avoir connu le dépôt du projet de loi privé,
cela nous paraît, juridiquement... Quelqu'un qui dépose une action
après avoir vu un projet de loi, il n'y a pas un juge qui rendrait une
sentence dans ces circonstances parce qu'il dirait purement et simplement? Tu
as profité du fait que tu as connu que le gouvernement voulait tenter un
règlement. Tu as voulu t'approrier un droit que tu aurais pu utiliser
pendant deux ans antérieurement. C'est la raison pour laquelle on a
voulu agir le plus sérieusement possible dans les circonstances.
De toute façon, vous comprendrez bien que, comme Opposition, nous
étions heureux de voir qu'il y avait un jugement, pas
nécessairement que nous étions heureux de voir quel jugement
était sorti. Nous étions heureux d'attendre le jugement avant de
nous prononcer sur le fond des choses. Je pense que cela aurait
été plus logique, d'ailleurs, de vous convoquer dans un premier
temps et non pas dans un deuxième temps, mais après ledit
jugement.
Ce soir, nous sommes prêts à étudier le projet de
loi. Nous sommes prêts à la fois à faire connaître
nos réactions sur les articles de fond de ce projet de loi et à
étudier les amendements que Mme la députée de Dorion et
adjointe parlementaire au ministre des Affaires municipales nous fera
connaître éventuellement. Nous allons le faire de la façon
la plus sérieuse et la plus responsable possible.
Personnellement, je vous dirai que nous ne sommes liés à
aucune des parties, contrairement à ce qui a été
publié dans la Voie de l'est qui identifie les parlementaires à
des parties prenantes ou à des parties contractantes ou à des
parties - je ne sais pas - intéressées au litige. Nous sommes
là comme législateurs qui ont à défendre des droits
et nous avons des positions de principe à faire valoir au cours de ce
projet de loi. Soyez assurés que nous ne sommes intimidés en
aucune façon ni par un article de journal, ni par quelque groupe que ce
soit pour nous prononcer sur le fond des principes auxquels on croit
fondamentalement.
Le Président (M, Saint-Roch): Merci, M. le député
de Joliette. M. le député d'Iberville.
M. Jacques Tremblay
M. Tremblay (Iberville): En tant que parrain du projet de loi
privé, j'en profite pour souhaiter la bienvenue aux gens de
Saint-Césaire qui se sont déplacés et qui sont venus nous
rencontrer, ce soir, pour assister aux travaux de l'étude du projet de
loi 252 concernant le golf de Saint-Césaire.
Je tiens à répéter ce que j'ai dit, un peu, la
dernière fois. C'est que le rôle du parrain, ainsi que du
gouvernement, actuellement, est de sortir la ville de Saint-Césaire de
l'impasse dans laquelle elle se trouve placée depuis des années.
Nous ne voulions pas nécessairement nous immiscer dans des
activités municipales. La municipalité est sûrement aux
prises avec un problème, et nous devions nous pencher dessus et aider la
municipalité à se sortir de ce guépier.
En fin de compte, l'aménagement ou non d'un golf reste une chose
qui relève de la population de Saint-Césaire et non du
gouvernement. Par contre, nous devions déployer tous les efforts
nécessaires pour amener les parties à trouver une solution. Le
projet de loi privé était la seule solution valable. D'ailleurs,
je tiens aussi à mentionner qu'en 1984 le ministre du temps
s'était penché sur le problème du golf de
Saint-Césaire et en était arrivé à cette même
conclusion, à savoir qu'il fallait absolument un projet de loi
privé pour régulariser la situation et que c'était
vraiment la seule voie possible pour mettre un point final à cette
situation qui dure depuis trop longtemps.
Je sais très bien que la population de Saint-Césaire, qui
est composée de gens très fiers, a été
déchirée, d'une façon un peu spéciale, au cours des
années, et nous devions en fin de compte lui donner la chance de
résoudre ce problème épineux. Je pense que l'Opposition
est prête à travailler pour que tout soit réglé dans
l'ordre. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député d'Iberville. M. le député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je suis prêt à
travailler, mais non sans avoir rectifié ce que le député
d'Iberville vient de dire. Il est exact que le député Marcoux et
ministre des Affaires municipales de l'époque avait dit que seul un
projet de loi privé pourrait éventuellement régler le
problème, mais je vous rapporterai la lettre de ce même M.
Marcoux, en date du 28 août, postérieure à celle qu'il
avait fait parvenir à M. René Lévesque, à laquelle
vous faites allusion. Vous vous servez de la lettre de M. Marcoux
adressée à M. René Lévesque pour faire valoir votre
point. Ultérieurement à cette lettre, deux mois après
avoir écrit à M. Lévesque pour lui dire qu'il
différait d'opinion avec le député Beauséjour,
à l'époque député de votre circonscription
électorale, M. Marcoux écrivait ceci, à la page 2 de sa
lettre: "Dès que la situation juridique aura été
clarifiée, je recommuniquerai avec vous afin d'étudier les moyens
que nous devrions adopter pour régulariser la situation
créée par l'aménagement d'un terrain de golf à
Saint-Césaire, dans les circonstances que vous connaissez." En d'autres
termes, c'était clair qu'il était toujours favorable à un
projet de loi privé, mais pas avant que la situation juridique n'ait
été tranchée.
Je pourrais déposer, pour le bénéfice de la
commission, la lettre du ministre Marcoux, adressée à M. Carol
Wagner, maire de Saint-Césaire, le 29 août 1984, pour bien
clarifier. Je veux bien qu'on fasse dire des choses à M. Marcoux, mais
je voudrais qu'on les situe dans les circonstances et dans le temps et qu'on
lui fasse tout dire et non pas des moitiés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette, la lettre à laquelle vous vous référez a
été remise à tous les membres de la commission.
M. Chevrette: Donc, à plus forte raison, si elle a
circulé, je demanderais à ceux qui ne l'ont pas lue de la
lire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires?
J'appelle l'article 1. Mme la députée de Dorion.
Étude détaillée
Mme Trépanier: M. le Président, l'article 1
décrète l'annexion d'une partie du territoire de la
municipalité de la paroisse de Saint-Césaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: L'article 1 est une description cadastrale?
Une voix: Oui.
M. Chevrette: Donc, à toutes fins utiles, à moins
que les deux procureurs n'aient des revendications à faire sur la
définition cadastrale, car vous comprendrez qu'on n'a pas fait le tour
de Saint-Césaire ou des bureaux d'enregistrement pour voir si
c'était conforme ou pas...
M. Viau (Jacques): M. le Président, cela a
été fait par...
Le Président (M. Saint-Roch): Un instant, s'il vous
plaît, M. Viau. Pour le
Journal des débats, j'ai à vous identifier. Alors,
M. Viau, vous avez la parole.
M. Viau: M. le Président, pour répondre au
député de Joliette, nous avons fait faire une description
cadastrale qui a été déposée, d'ailleurs, à
la direction de la législation. Cette description a été
faite en mars de cette année et je m'en réfère à
l'arpenteur-géomètre qui a préparé cette
description qui a été examinée, je crois, par la direction
de la législation. Je ne suis pas arpenteur-géomètre,
mais, quand on parle de ces descriptions, je crois qu'il faut faire confiance
aux experts. C'est la description d'un plan cadastral qui a été
fait.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Sylvestre. (20 h 30)
M. Sylvestre (Pierre): À ce stade-ci, tout au moins, mes
clients n'ont pas une objection de principe absolue à un projet de loi
privé s'il venait solutionner le problème.
Quant è l'article 1, ils ne sont pas d'accord du tout à ce
qu'il y ait annexion. On n'a pas justifié devant vous qu'il soit
nécessaire d'annexer ces territoires. Nous vous avons fait distribuer
auparavant, ce soir, une lettre du sous-ministre Pierre-B. Meunier, du
ministère de l'Environnement, qui date de 1983, qui dit que la seule
protection des eaux souterraines qui alimentent la ville de
Saint-Césaire ne justifie pas, a son avis, l'expropriation de superficie
additionnelle de terrains dans les municipalités de Sainte-Angèle
et de Sainte-Brigide. Nous avons des études hydrographiques que la ville
a fait faire et qui démontrent que l'acquisition ou l'annexion de ces
terrains n'est nécessaire en aucune façon.
J'ajoute que la ville - et on nous l'a confirmé à la
dernière séance - veut non seulement annexer ces territoires,
mais aussi les acquérir. Il y a une quinzaine de jours, la ville a
adopté deux résolutions prévoyant les crédits pour
l'acquisition de ces terrains. Nous disons que c'est mettre la charrue avant
les boeufs. C'est finalement mettre les citoyens devant un fait accompli.
L'acquisition va être chose faite avant même qu'il y ait
référendum. Si, vraiment, on veut faire un
référendum, pourquoi mettre les citoyens devant une situation de
fait? On ne nous a pas prouvé qu'il était nécessaire
d'annexer et encore moins de s'approprier ces terrains. C'est un investissement
de 200 000 $ de plus que la municipalité doit faire et il lui sera
facile de dire aux citoyens: Nous avons déjà investi 900 000 $ et
nous venons d'investir, avec l'autorisation du gouvernement, 200 000 $ de plus.
Notre position à l'article 1 se fonde sur ces arguments. Il n'y a pas
nécessité d'annexer et encore moins d'acquérir ces
territoires.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Sylvestre. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'article 1? M. le
député d'Iberville.
M. Tremblay (Iberville): Je pense qu'il est absolument essentiel
d'annexer ce territoire parce qu'il y a un engagement de la municipalité
en ce qui concerne l'achat de ces terrains. Si cette annexion n'avait pas lieu,
cela pourrait produire des effets qui coûteraient plus cher que le prix
des terrains.
De toute façon, pour régulariser la situation, et
même le chalet de golf est bâti en partie sur un terrain qui
n'appartient pas à la municipalité, la seule et unique
façon, c'est d'absolument annexer le territoire. Aucune autre solution
ne peut trancher la question d'une façon aussi tangible et pratique. Il
est complètement illusoire de penser que cela ne pourrait pas être
dans le projet de loi privé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, ma question s'adresse aux
deux parties. Je veux savoir ce à quoi en revient cet article. J'ai lu
la lettre de M. Meunier. Cette lettre parle de la non-indispensabilité
d'acquérir des terrains en fonction de l'alimentation en eau potable.
J'ai la conviction ou la prétention, j'ai plutôt l'impression -
appelez cela comme vous voudrez; de toute façon, il y a en aura toujours
pour me prêter quelque intention que ce soit - qu'il y en a qui vont
penser que l'acquisition est faite en fonction du club de golf. Donc, l'article
1, je demanderais au procureur, Me Viau, en fonction de quoi il est' Du club de
golf, de l'alimentation en eau potable? En fonction de quoi?
M. Viau: Je vais demander au maire de répondre, il a
vécu cette situation depuis le début.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Wagner.
M. Wagner (Carol): L'article 1 se base sur l'arrêté
en conseil émis en 1976 pour la protection des eaux. Si on se
réfère à l'étude hydrogéologique qui a
coûté 25 000 $, je pense qu'il est assez radical et
peut-être précoce de dire que la décision du sous-ministre
Meunier en deux phrases peut dire si les terrains sont nécessaires ou
non.
II y a à peu près sept ou huit tableaux dans lesquels il y
a la zone A, la zone B et la zone C. Si on regarde, je pense qu'il est clair et
net que l'étude de 25 000 $ nous prouve que, dans la zone B, il est
aussi important de protéger les eaux. C'est dans la zone B que se
trouvent les terrains en question, 223, 224, 225 et 226.
M. Chevrette: M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: M. le maire, si je suis votre raisonnement, vous
auriez entrepris la démarche d'achat de terrains conformément au
désir de protéger l'alimentation en eau potable. Ce qu'on semble
contester, c'est l'utilisation de ces mêmes terrains par la suite.
M. Wagner: L'arrêté en conseil nous a permis
d'acquérir ces terrains. Par la suite, en 1979 ou 1980, le gouvernement
nous a demandé une étude hydrogéologique, laquelle
étude a été faite. Si l'on considère l'analyse qui
est faite par des spécialistes, du moins notre hydrogéologue qui
est spécialiste en la matière, et aussi les hydrogéologues
des eaux souterraines du Québec, ils divisent le territoire en trois
zones; la zone B, qui est la zone secondaire qui requiert des protections
secondaires aussi, se trouve dans ce territoire 1. Je ne pourrais pas dire la
même chose du chalet, mais pour les eaux je suis convaincu que c'est
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Allons-y par une question différente. Une
fois le référendum perdu, est-ce que vous auriez besoin de tous
ces terrains?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Wagner.
M. Wagner: Oui.
M. Chevrette: Pour la protection en eau potable?
M. Wagner: Oui.
M. Chevrette: Vous allez arriver à un dilemme tantôt
quand j'en viendrai à d'autres questions, par exemple. J'y viens tout de
suite.
M. Wagner: Non, non.
M. Chevrette: II y a un entonnoir dans cela; quand on embarque
dedans, on y passe.
M. Wagner: Oui, il le faut.
M. Chevrette: Donc, vous me répondez que,
indépendamment du club de golf, ces terrains sont essentiels pour
l'alimentation en eau potable.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Wagner.
M. Wagner: Par l'article 4 de ce projet de loi, cela va pouvoir
être terminé.
M. Chevrette: Je parle toujours de la description cadastrale de
l'article 1.
M. Wagner: Oui.
M. Chevrette: Au complet.
M. Wagnen Au complet.
M. Chevrette: Pour l'alimentation en eau potable.
M. Wagner: Oui, à la protection B.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'article 1? Me Sylvestre.
M. Sylvestre: J'avais pensé qu'on me posait aussi la
même question; c'est ce que j'avais compris. Oui.
C'est vrai que la zone qui est décrite dans l'article 1 de la
loi, effectivement, fait partie de la zone de protection B. Nulle part il n'est
nécessaire, pour qu'on protège l'eau dans cette zone, que l'on
doive annexer ou acquérir ces terrains. Il s'agit de contrôler les
activités. À ma connaissance, les activités agricoles ou
forestières sont tout à fait adéquates et la ville n'a pas
à les acquérir ou à les annexer pour protéger son
eau. Nous avons ici les cartes qui délimitent très bien les zones
que la ville doit s'approprier et elle se les a déjà
appropriées. Nous vous avions d'ailleurs, à la dernière
occasion...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'aurais une question supplémentaire concernant
ces terrains qui sont décrits. Est-ce que vous êtes obligés
de prendre des mesures pour protéger les sources d'eau sur
l'étendue de ces territoires?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Wagner.
M. Wagner: Oui, justement. Je pense que l'étape no 2,
c'est l'article 4 dans lequel on va nous exiger un certificat émis par
le
ministère de l'Environnement à l'effet d'établir un
système de contrôle. Je pense que c'est essentiel - comme on dit -
pour la protection de cette eau. La nappe souterraine se divise en deux
parties. Quant aux possibilités de sources d'eau, actuellement, l'une va
vers un puits et l'autre va vers l'autre puits. Je pense que c'est très
important. C'est une zone aquifère qu'il faut protéger; c'est
dans le même sillon.
M. Dufour: Je veux bien m'assurer que, même si vous
n'étiez pas propriétaire des lots qui sont décrits
à l'article 1, vous seriez obligé d'avoir une entente ou un
règlement pour protéger cette zone. C'est bien cela?
M. Wagner: Oui, il faudrait la protéger en fonction...
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Voulez-vous m'expliquer comment il se fait que les
terrains de la source d'approvisionnement en eau potable de Saint-Jacques de
Montcalm qui est située à Sainte-Julienne, dans le comté
de Rousseau, ne sont pas des terrains appropriés et que le
ministère peut intervenir pour interdire à Sainte-Julienne
d'adopter des règlements qui auraient pour effet de polluer la source
d'alimentation en eau potable de Sainte-Julienne et que cela ne peut pas se
faire chez vous?
M. Wagner: M. Chevrette...
M. Chevrette: Pourquoi cela se fait-il ailleurs et non chez
vous?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Wagner.
M. Wagner: Je pense que la ville se doit d'acquérir ces
terrains pour établir son système de contrôle des
réglementations sur la zone dans laquelle se trouvent les
réserves d'eau. Je pense que c'est primordial pour la ville parce qu'on
a même des lettres signées d'un sous-ministre antérieur
à M. Meunier, dans lesquelles on dit que dans le règlement - qui,
à mon point de vue, est désuet depuis X années - la
protection se réfère seulement à 100 pieds autour d'un
puits. Je pense qu'il faut réellement... Une réglementation doit
se faire par la ville elle-même et non pas venir de
l'extérieur.
M. Chevrette: M. le maire...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: L'Environnement, par son pouvoir de protection des
sources d'alimentation en eau potable, a un pouvoir d'ordonnance, sans pour
autant obliger l'appropriation. Je suis surpris que vous me donniez cette
réponse. J'ai vécu, comme député, depuis dix ans,
plusieurs expériences de frontières municipales, sans qu'il y ait
pour autant une obligation d'appropriation même. Il y a des ordonnances
sur d'autres territoires. C'est pour cela qu'il existe un ministère de
l'Environnement, pour protéger précisément les sources
d'alimentation en eau potable, sans pour autant forcer la municipalité
à se porter acquéreur. Cela me semble, sur le plan du droit,
l'interprétation que vous donnez, du droit nouveau.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: C'est un des rares cas, M. le député de
Joliette, où on donne le pouvoir à une municipalité
d'acquérir des terrains hors de sa municipalité pour des fins
d'aqueduc. C'est le seul cas où on donne ce pouvoir-là.
La municipalité de Saint-Césaire a agi suivant
l'autorité de cette lettre qui lui avait été
adressée le 23 mars 1976 par le ministre de l'Environnement, l'honorable
Victor C. Goldbloom, qui avait autorisé à acquérir de
gré à gré ou par expropriation les lots, etc. Ce sont les
lots qu'on retrouve ici. C'est le seul cas où on a le droit
d'acquérir des terrains parce qu'une ville ne peut pas acquérir
des terrains en dehors de son territoire pour d'autres fins que pour des fins
d'aqueduc.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Sylvestre.
M. Sylvestre: Là-dessus, je dirais que, dans son rapport,
le juge Beaulieu a dit que le ministre Goidbloom avait été induit
en erreur et que 20 % seulement de la surface était nécessaire
à l'expropriation.
J'en viens à la carte de l'étude à laquelle se
réfère M. le maire. Dans toute la zone B, vous la voyez ici, la
zone de protection secondaire qui est la zone B, dans laquelle ces terrains
doivent soi-disant être acquis, il y a seulement... C'est toute cette
zone-là. C'est curieux qu'on n'exproprie que ce qui était
à peu près prévu pour le golf. Si vraiment on suivait le
raisonnement qu'on vient de nous servir, il faudrait exproprier l'ensemble de
la zone B de protection des eaux, et cela correspond exactement au golf. On ne
nous a pas apporté aujourd'hui d'autres études que
celle-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Ce que je voudrais apporter, avec ce que M. Viau
vient de dire, si j'ai bien compris, je pense que M. Viau a été
clair en disant que c'était une
autorisation d'acquérir qu'il avait obtenue du ministre
Goldbloom.
M. Viau: C'est ça.
M. Chevrette: Mais entre une autorisation d'acquérir et
une obligation d'acquérir, il y a un monde. Le ministère de
l'Environnement aurait très bien pu, vous le savez très bien,
sans vous forcer à acquérir, forcer une réglementation de
protection, par exemple, autour de la zone, de la source d'alimentation en eau
potable.
Sur le plan du droit, là-dessus, je ne pense pas que le ministre
Goldbloom vous ait forcé la main. Je pense que c'est une question... Je
pense qu'il faut arrêter de "flâser" et on va se dire les choses
telles que je les perçois. L'objectif d'une personne qui n'est pas ici
et qui n'est même plus de ce monde, c'était aussi d'avoir un golf.
Donc, elle a acquis en fonction d'un golf, il faut se le dire. Il y a des
promesses d'achat de faites, il y a des poursuites potentielles si cela ne se
paie pas, c'est clair, et des promesses d'achat légales, d'après
ce qu'on a pu vérifier, de sorte que de toute façon, même
si on gagnait sur le fait qu'elles n'auraient pas dû être faites,
j'ai l'impression que vous devriez payer quand même comme
municipalité. C'est mon impression profonde, maintenant que j'ai pu
analyser l'ensemble.
Tout va donc demeurer - je me permets d'être hors d'ordre, et le
président grimace un petit peu - tout va demeurer à ce
moment-là dans l'utilisation future par rapport aux citoyens de
Saint-Césaire, il faut bien se comprendre. Les citoyens de
Saint-Césaire n'ont pas grand choix, ce sont eux qui paient. Quelle que
soit la décision, ils vont payer. Je pense que cela m'apparaît
clair, parce que le gouvernement n'a pas dit qu'il paierait. Il a dit qu'il
ferait adopter un projet de loi privé, mais il n'a pas dit qu'il
paierait. Qu'ils paient pour un golf ou qu'ils paient pour une source
d'approvisionnement en eau potable, c'est un choix que vont devoir faire les
citoyens, par exemple, parce que pour l'achat des terrains vous allez payer car
c'est un acte légal dûment fait. Cela, c'est clair. Sauf que, si
vous décidez d'en faire une zone de protection en eau potable, cela peut
coûter X et, si vous décidez d'en faire un golf, cela peut
coûter X et cela peut rapporter X.
Je ne veux pas embarquer dans le débat du futur
référendum, mais il n'en demeure pas moins que, sur le fond
même du paiement de la dette, il m'apparaît évident que les
citoyens, tôt ou tard, devront payer. Ils peuvent payer cette
année, ils peuvent payer l'an prochain, mais ils vont payer. (20 h
45)
En plus, si j'ai bien compris - il y a deux procureurs, vous pourrez me
ramener à l'ordre - toute cette embardée - je vais qualifier cela
de la sorte - a été faite au moment où la loi n'avait pas
été modifée en ce qui concerne les affaires municipales,
en ce sens qu'il n'y avait pas de possibilité de recours face au maire
et au secrétaire-trésorier. Aujourd'hui, il y a un recours et il
y a un "bondage" légal, je pense, vis-à-vis du maire et du
secrétaire-trésorier, pour une embardée ou pour des choses
qui seraient illégales. De toute façon, je pense bien que cela ne
donnerait pas grand-chose de poursuivre parce qu'il y en a déjà
un qui n'est plus là et vous ne pourriez pas, de toute façon.
À toutes fins utiles, à ce moment-là, je me demande
si on ne doit pas faire porter le gros de notre discussion, non pas sur le
périmètre - parce qu'il y a des formules d'achat du
côté légal; j'ai voulu quand même définir ce
périmètre légal pour bien démontrer que je ne suis
pas certain que c'est en fonction du périmètre de la protection
des eaux, mais beaucoup plus en fonction du golf. Je suis convaincu de cela.
J'ai le droit d'avoir des convictions, même s'il y en a qui peuvent
diverger d'opinion avec moi. On pourrait par la suite faire la discussion sur
les articles 2, 3 et 4.
En ce qui concerne le périmètre, est-ce que j'ai bien
compris que vous avez des promesses d'achat pour l'ensemble de la description
cadastrale de l'article 1?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: Oui. Voici, M. le Président. Je pense que le
député de Joliette a touché le point dans le "bull's-eye",
si on peut dire. Il n'y a pas d'erreur qu'il y a une situation de fait qui n'a
pas été voulue par les membres du conseil actuel. L'enfant est
né, il est infirme, il faut essayer de lui donner des moyens d'avoir une
vie normale.
Je voudrais qu'on soit bien clair. Si jamais le golf est accepté
par un vote favorable au référendum, il ne pourra pas y avoir un
cent additionnel dépensé sans qu'il y ait d'autres demandes
d'emprunt, lesquelles demandes d'emprunt devront suivre toute la
procédure d'acceptation par les contribuables de Saint-Césaire.
Alors, il y a des dépenses qui sont faites et, je l'ai dit l'autre jour,
il y a encore 431 000 $ à payer. Ce sont tous des règlements qui
ont été imposés "at large", c'est-à-dire que tous
les citoyens doivent contribuer. Même si les règlements avaient
été cassés par des procédures en cour, cela
n'aurait rien donné parce que les citoyens doivent payer les
émissions d'obligations sur le marché et qui doivent être
remboursées. La loi sur les emprunts est claire. Cela se fait par des
taxes que la ville doit imposer. La ville pourrait dire: On impose une taxe
pendant seulement une année.
Alors, dans les circonstances, je pense
que ce qu'on vous demande d'annexer, c'est ce qui a été
acquis et ce qui sera acquis suivant les promesses de vente. Maintenant,
n'oubliez pas qu'en 1976 il n'y avait pas encore un ministère de
l'Environnement comme on en a un aujourd'hui; c'était les Services de
protection de l'environnement; c'était les débuts, en quelque
sorte, du ministère. Le ministre a autorisé, je comprends; je
suis d'accord avec l'honorable député de Joliette, à
savoir qu'on n'était pas obligé. Mais, d'un autre
côté, les terrains qu'on annexe, ce sont les terrains qui ont
été acquis et qui le seront suivant les promesses de vente qui
ont été acceptées par la ville. La ville n'emprunte pas
pour cela, elle a des montants d'argent disponibles.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Viau. Est-ce qu'il
y a d'autres questions sur l'article 1? Me Sylvestre, pour de brefs
commentaires, s'il vous plaît!
M. Sylvestre: Très bien. On nous a fait une preuve
très verbale que la ville était tenue d'acheter ces terrains.
Nous n'avons pas vu les promesses d'achat. Je veux bien croire qu'elles
existent mais, à mon avis, cela coûterait moins cher à la
ville de payer ou d'indemniser les propriétaires ou même de se
laisser poursuivre plutôt que d'acheter à 200 000 $ ces terrains
qui ne sont pas nécessaires. Il y aurait peut-être 50 000 $ de
dommages è payer et ce serait fini. Cela coûterait moins cher aux
contribuables, si c'est vraiment ceux qu'on veut servir.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Sylvestre.
M. Chevrette: Quel est le pourcentage...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: ...- ma question s'adresse à M. le maire, je
suppose - de remboursement de dettes, jusqu'à présent? Pour les
terrains, c'était vingt ans et vous avez dix ans
d'écoulés?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: Ce qui a été dépensé,
à l'heure actuelle, ce qui a été emprunté par
règlements, on en demande la validation à l'article 3. Il a
été emprunté environ 700 000 $ il reste encore environ 400
000 $ à rembourser. Il y avait des règlements qui étaient
sur une période de vingt ans et seulement une couple d'entre eux
étaient sur une période de dix ans. Ce sont des règlements
qui ont été adoptés en 1978 et en 1979.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 1? Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division.
M. Tremblay (Iberville): Adopté. Mme Trépanier:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2. Mme la députée de Dor ion.
Mme Trépanier: Cet article décrète
l'annexion d'une partie du territoire de la municipalité de la paroisse
de Sainte-Angèle-de-Monnoir.
M. Chevrette: J'ai une question à poser à Mme la
sous-ministre en l'occurrence, parce qu'elle a assisté la semaine
dernière au débat. Je ne sais pas si les maires sont revenus,
celui de Sainte-Angèle et les autres, il y en avait trois. Est-ce qu'ils
ont réussi à se comprendre, à savoir si c'était des
taxes qu'ils voulaient garder?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau. M. Viau: On s'est
compris.
M. Chevrette: Si vous vous êtes compris, j'aimerais
comprendre, pourriez-vous me le dire?
M. Viau: La semaine dernière on a d'ailleurs... Il y a un
amendement qui va être déposé plus tard prévoyant
que si jamais la ville décidait de vendre ces terrains elle devrait
avoir le consentement de l'une ou de l'autre municipalité, selon la
situation de ces terrains, et elle devrait discuter des conditions de cette
vente, Je pense que le maire de Sainte-Angèle-de-Monnoir et le maire de
la paroisse de Saint-Césaire ont signé un document que j'ai
déposé l'autre jour auprès du sous-ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Je voudrais savoir si le secrétariat de la
commission peut confirmer que les deux maires ont été
convoqués ce soir.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre pour
quelques instants, M. le député de Joliette, en attente de M. le
secrétaire.
M. Chevrette: Ordinairement, quand on
veut quelque chose et qu'on est convoqué, on vient le
défendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 52)
(Reprise à 20 h 55)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. M. le député de Joliette,
auriez-vous l'amabilité de formuler de nouveau votre question à
l'intention du secrétaire?
M. Chevrette: Ma question est la suivante: Est-ce que les maires
de Sainte-Angèle-de-Monnoir et de Saint-Césaire paroisse ont
été dûment convoqués par la commission puisqu'on
avait dit la dernière fois - ceux qui étaient ici s'en
souviendront - en quittant: Les gens seront convoqués? Est-ce qu'ils
l'ont été?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. le Président, ce matin
après l'ordre de l'Assemblée, vers les 11 h 30, au
Secrétariat des commissions nous avons convoqué de nouveau
l'ensemble des intervenants qui s'étaient inscrits à la direction
de la législation pour être entendus dans le cadre du projet de
loi 252. Nous les avons tous convoqués par télégramme et
nous les avons appelés individuellement par la suite. Je peux vous en
faire la liste.
M. Chevrette: Si vous me dites oui, je vous crois sur parole.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 2?
M. Chevrette: Je n'ai plus de commentaires sur l'article 2.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté. Mme Trépanier:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3. Mme la députée de Dorion.
Mme Trépanier: M. le Président, cet article a pour
objet de valider huit règlements d'emprunt de la ville de
Saint-Césaire qui pourraient être contestés sur la base de
l'absence de pouvoir de la ville de construire et d'exploiter un golf municipal
en dehors de son territoire. Il appert également que ces
règlements n'auraient pas été publiés
conformément à la loi. Or, la publication est requise pour faire
entrer en vigueur les règlements d'emprunt.
Le deuxième alinéa de cet article protège les
causes pendantes et les jugements rendus au 15 mars 1986, date de parution du
premier avis de présentation de ce projet à la Gazette
officielle du Québec. Il est à souligner qu'un jugement en
date du 3 mars 1986 de la Cour d'appel du Québec a refusé au
comité de citoyens l'autorisation d'exercer un recours collectif
à l'encontre de ces règlements. La cause est actuellement
pendante. La permission d'appeler a été refusée par la
Cour suprême.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
concernant l'article 3?
M. Chevrette: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: J'en ai, mais au préalable j'aimerais poser
une question à Me Sylvestre. Compte tenu que le droit d'appeler est
refusé par rapport à la procédure que vous avez
utilisée pour représenter les citoyens, il ne vous reste plus
aucun droit. Est-ce que je l'interprète bien? Je ne suis pas avocat de
profession.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Sylvestre.
M. Sylvestre: II faut bien comprendre, M. le député
de Joliette, que ce que la Cour d'appel a décidé - et je vous
inviterais à le lire - c'est qu'il n'y avait pas lieu d'un recours
collectif en matière municipale. Sur le fond du recours, les deux juges
qui ont rendu jugement sont très clairs. C'est une ligne. Je lis ce que
le juge Rothman a dit quand il a rendu jugement pour la majorité: "I
agree with Mr. Justice Monette that the facts allege, which, at this stage,
must be taken to be true, seemed to justify the conclusions of nullity sought".
Pour la Cour d'appel, c'est très clair que tout est nul. Ils nous disent
clairement: Prenez un recours individuel. C'est ce que des gens ont fait et
c'est ce que d'autres gens du comité vont peut-être faire aussi.
Il y en a déjà un d'enregistré à Saint-Hyacinthe
individuellement.
Quand on nous dit qu'il n'y a plus de recours et qu'on n'a pas
utilisé nos recours, c'est depuis 1983 qu'il y a des procédures
ouvertes aux citoyens. Aujourd'hui on dit: C'est une erreur d'avoir pris un
recours
collectif. Pourtant c'était possible. Puis il y a un juge de la
Cour d'appel qui dit: C'est très possible et cela aurait dû
marcher. Alors, c'est la continuation des démarches judiciaires qui ont
amené l'enregistrement de l'action en Cour supérieure de
Saint-Hyacinthe au début de juin. Cela n'est pas la publication des
avis. C'était une question de "timing". La Cour d'appel nous dit: Prenez
vos recours individuellement. Dire que les citoyens n'ont pas exercé
leurs droite, cela n'est pas exact. Ils les ont exercés et ils
continuent de les exercer, selon les instructions de la cour, et il y a eu des
pétitions recueillant 800 noms pour les appuyer, puis le comité
n'agit pas seul, même dans la décision individuelle.
Alors, quand vous disiez tout à l'heure qu'il n'y a plus de
recours, au contraire, la Cour d'appel nous dit: Tout est nul. Faites-les
annuler par voie individuelle. C'est exactement ce qu'on nous dit et, par loi,
aujourd'hui, on nous dit: Les recours que d'une part on vous reconnaît,
vous ne pouvez plus les exercer, on les enlève. Aussitôt qu'on
exerce nos droits, on nous les enlève. Je rejoins vos propos de la
semaine dernière là-dessus, parce qu'il y en a un recours
d'enregistré, puis la Cour d'appel nous dit: Allez-y
individuellement.
M. Chevrette: Me Sylvestre, je vais y aller.o.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: ...par des questions directes: À supposer
que vous y alliez par recours individuel...
M. Sylvestre: C'est déjà fait.
M. Chevrette: ...et que vous gagniez, puis qu'il y ait un autre
jugement immédiatement à côté, ce qui va être
possible, logique, et je suis quasiment sûr que cela va être
ainsi... Même si je ne suis pas avocat, des promesses de vente en bonne
et due forme, surtout quand on est rendu à 45 % de remboursement,
pensez-vous que cela va être jugé illégal?
M. Sylvestre: C'est-à-dire que...
M. Chevrette: Sur le plan pratique -ma question est la suivante -
est-ce que ce n'est pas contribuer a faire dépenser de l'argent
individuellement à des citoyens, sachant que l'entité juridique
qui s'appelle la municipalité perdra devant ceux à qui elle doit
de l'argent et qu'en fin de compte, de toute façon, les contribuables
devront payer, tôt ou tard?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: C'est évidemment pour épargner de
l'argent aux contribuables que mes clients ont enregistré des actions.
Ils veulent empêcher le déficit accumulé et probable d'un
club de golf géré par une municipalité, parce que
l'ensemble du projet de loi nous mène vers le club de golf. J'y
reviendrai tout à l'heure. C'est très clair pour nous.,
Deuxièmement, je pense que s'il y avait une action en
nullité le résultat serait qu'on replace les parties le plus
possible dans l'état où elles auraient dû être. Me
Viau ne me contredira pas. On ne peut pas tout réparer, mais au moins le
club de golf, la bâtisse, même si elle n'est pas construite sur le
terrain de la ville, appartient à la ville ou, tout au moins, si le
projet de loi avait un sens, il pourrait juste confirmer le droit de
propriété de la ville sur la bâtisse. Le tribunal
ordonnerait la vente de la bâtisse et, même si on ne touche que 20
000 $, ce sera autant dans les poches des contribuables, alors que
l'acquisition des terrains coûte 200 000 $.
Je réponds à votre question. Je pense que, si les
propriétaires dont l'offre d'achat n'a pas été
respectée poursuivaient la ville, ce qu'ils auraient tout simplement, ce
serait des dommages et intérêts qui seront, à mon avis,
dans tous les cas, inférieurs au prix d'acquisition de 200 000 $. Il n'y
aura pas lieu à une action en passation de titre, il va y avoir lieu
à une action en dommages et intérêts tout simplement.
M. Chevrette: Vous me permettrez tout d'abord...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: ...une remarque. Vous dites que Me Viau ne vous
contredira pas, mais je n'ai jamais vu deux avocats pour deux clients
différents ne pas se contredire.
Ceci étant dit, je vais vous poser une autre question.
Indépendamment du fait qu'il pourrait y avoir des estimations
différentes -j'en conviens - au lieu de 200 000 $, cela pourrait
être 150 000 $, cela pourrait être 100 000 $ en fin de compte. Je
ne sais pas. Cela pourrait être 190 000 $. Cela pourrait être aussi
des frais de cour pour l'équivalent de 50 000 $ et cela vous coûte
350 000 $, cela fait 200 000 $, soit la même chose qu'on doit. Il y a
aussi cela à évaluer quand on regarde le gros côté
pratique, parce que les procédures judiciaires coûtent très
cher. Je ne connais pas beaucoup de gars bénévoles dans le
secteur juridique; je ne veux pas parler pour vous mais, en
général, vous comprendrez.
Ceci étant dit, actuellement, si on
s'assure que démocratiquement il y ait un
référendum qui permette aux citoyens mêmes de se brancher,
si on encadre le référendum, si on donne une chance égale
à l'intérieur de ce référendum aux citoyens de
s'exprimer, dans un cadre bien précis, pour lequel je suis même
prêt à apporter des amendements pour s'assurer que cela va se
faire dans les normes et qu'un gars n'investira pas 30 000 $ de sa poche pour
essayer d'engloutir tout le système démocratique... Je suis
prêt à faire des amendements, mais je vous demande si, vous
autres, le seul outil que vous avez trouvé jusqu'à maintenant est
juridique. Mais, si on offrait un outil démocratique avec des garanties
d'un exercice de démocratie, est-ce que vous ne croyez pas que vos
commettants, c'est-à-dire le comité de citoyens, ne se
tourneraient pas plutôt vers cette procédure qui pourrait à
la rigueur éviter tout ce "chiard" dans la municipalité et faire
en sorte qu'on puisse retrouver peut-être un sens plus correct du
fonctionnement municipal?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: C'est possible, M. le député. Je ne
veux pas m'engager pour mes clients. Ce que je sais, c'est qu'il n'est pas
exclu qu'ils retirent leurs procédures judiciaires si jamais le projet
de loi qui sortira de la commission parlementaire leur était acceptable.
Ils n'ont jamais été contre, a priori, un projet de loi
privé, puiqu'ils ont attendu de 1979 à 1983 en disant! La ville
va faire quelque chose. C'est parce qu'il ne se faisait rien qu'ils ont pris la
seule voie qui s'ouvrait à eux, la voie judiciaire. D'accord?
Aujourd'hui, si le projet de loi qui en sort est acceptable, il est possible
qu'ils retirent leur opposition judiciaire.
Vous avez mentionné, tout à l'heure, qu'il était
possible d'avoir des amendements à l'article 4 quant à la tenue
du référendum. Effectivement, il n'est pas exclu que des
amendements puissent satisfaire mes clients, soit que le
référendum se tiendra dans les meilleures conditions. C'est que
l'histoire passée des référendums a démontré
que...
M. Chevrette: II y a une urgence là-haut.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous suspendons pour
quelques instants.
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
maintenant ses travaux. Me Sylvestre, si vous voulez poursuivre.
M. Sylvestre: Je disais à M. le député de
Joliette que la réticence qu'ont mes clients devant un
référendum, c'est que l'histoire passée des
référendums à Saint-Césaire a
démontré qu'il y avait peut-être des accrocs au processus
du référendum. Si nous avions une question formulée
légèrement autrement et un certain nombre de conditions selon
lesquelles les opposants pourraient s'exprimer et avoir un budget... Il
faudrait qu'il y ait un comité, si vous voulez, du non ou à peu
près l'équivalent. Autrement, compte tenu du passé, compte
tenu des expériences passées, nous n'avons aucune garantie qu'un
référendum permettrait aux citoyens de s'exprimer correctement.
Je ne veux pas ici donner toutes les raisons.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: J'ai écouté avec beaucoup d'attention mon
jeune confrère, Me Sylvestre. Je trouve qu'il est présomptueux
quand il dit que la cour pourrait ordonner la vente de l'immeuble. Cela fait
assez longtemps, plusieurs décennies, que je pratique le droit municipal
et je n'ai jamais vu un jugement qui annulait des règlements et
où on ordonnait la vente des installations qui avaient été
faites. C'est du droit nouveau et qui ne peut pas exister. J'en ai vu, des
règlements qui étaient beaucoup plus considérables que
ceux qui sont en cause présentement. Quand mon confrère dit qu'on
a attendu à 1983, dès 1981 il y avait déjà un
projet de loi. Il n'a pas été présenté parce qu'il
y avait des objections que je ne veux pas mentionner. Moi, je travaille dans ce
dossier depuis 1979 et j'ai recommandé le 22 octobre 1981 l'adoption
d'un projet de loi. Je disais que c'était la seule solution. Il a
été impossible de franchir les étapes pour arriver au
projet de loi privé à cette époque. Aujourd'hui, je pense
qu'il est impératif que la question se règle parce que les
actions de cour... Mon confrère dit qu'il voudrait avoir les
subventions, mais il a eu 12 000 $ qu'il est allé chercher du fonds de
recours collectif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je m'excuse. Je ne voudrais pas interrompre Me
Viau. Je pense que cela n'est absolument pas pertinent au moment où on
se parle. Je m'excuse. Je vais m'expliquer. Vous jugerez après, M. le
Président. Que le comité de citoyens ait obtenu des fonds par
rapport à un programme existant légalement, je ne vois pas en
quoi l'avocat ou le procureur de la municipalité pourrait s'en prendre
sur le fond à ce fait. Je pense qu'on n'est pas là pour faire des
procès de part et d'autre. Que Me Sylvestre soit payé par un
comité de citoyens à demi-prix ou aux trois quarts du prix d'un
avocat normal, cela ne me regarde pas.
M. Viau: Je n'en suis pas sur cela, M.
le député.
M. Chevrette: Je ne crois pas, Me Viau, que vous êtes sur
une bien bonne piste de conviction en allant dans ce sens.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: Oui, mais on veut aller chercher de l'argent pour faire
un référendum, alors qu'ils ont eu de l'argent pour retarder la
solution du problème. Je dis que cela a été du gaspillage
des fonds publics. Je le dis publiquement.
M. Chevrette: Je m'excuse, on n'est pas là pour faire le
procès d'un programme. Et là, je veux être sérieux,
je ne ferai plus de boutade là-dessus. Me Viau, vous n'êtes pas
à la barre des témoins ou vous n'êtes pas à la barre
de cette commission parlementaire pour juger d'un programme gouvernemental sous
quelque gouvernement que ce soit. Vous êtes là pour
défendre les intérêts d'une municipalité. Je vous
prierais, M. le Président, de faire en sorte que Me Viau s'en tienne
à la défense de ses commettants ou bien de faire un jugement de
valeur quant aux programmes gouvernementaux. Les gouvernements passent, se
succèdent, ils font des bons coups et des mauvais coups, et cela n'est
pas, je pense, lors d'une commission parlementaire chargée de
défendre un projet de loi privé qu'un procureur peut se permettre
des jugements de valeur sur Iesdits programmes.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Joliette. Nous en étions à l'étude
de l'article 3 et je demanderais la coopération de tous les intervenants
pour s'en tenir à l'article 3. M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je reviens donc à l'article 3. Il est bien
évident qu'en adoptant cet article on vient de faire sauter toutes les
poursuites en cours. Je pense qu'il faut que chaque membre de la commission
soit conscient de cela. D'autre part, ces poursuites sont venues après
la connaissance du fait public d'un projet de loi privé. Je pense que
nul ne peut ignorer la loi en ce sens que, même si vous n'aviez pas
été mis au courant, cela ne vous donne pas le droit, pour autant,
de ne pas être au courant. On est obligé d'être au courant,
même si on ne l'est pas. La loi nous oblige à cela: Nul ne peut
ignorer la loi.
Je n'ai pas la prétention que c'est la première fois que
cela arrive qu'il y ait des poursuites après la publication d'un projet
de loi privé ou d'un projet de loi potentiel privé. Ce ne serait
pas un argument très fort. En tout cas, le fait d'avoir poursuivi par la
suite ne donne pas de force nécessairement à l'action du
comité de citoyens là-dessus, à mon sens. Le Parlement,
qui est l'instance suprême, au-delà même des tribunaux, a
été saisi d'une chose. C'est comme si vous étiez en Cour
supérieure et que vous vouliez, par le biais de la Cour
supérieure, empêcher la Cour suprême d'agir. Si je me base
un peu sur cette comparaison, à toutes fins utiles, vous voulez, par le
biais de la Cour supérieure, empêcher la Cour suprême de
statuer, alors que vous auriez pu attendre le jugement de la Cour suprême
avant d'aller à une cour inférieure.
Là-dessus, je pense bien, Me Sylvestre, que vous allez comprendre
que, par rapport à l'article 3 tel que libellé et, cela va de
soi, par rapport à la jurisprudence parlementaire, dès qu'un
dépôt de projet de loi est fait légalement, ordinairement,
on ne tient pas compte des actions ultérieures; on tient compte des
actions antérieures et je pense que vous allez le comprendre
pertinemment.
Personnellement, j'ai hésité longuement jusqu'au moment
où on m'a démontré noir sur blanc, avec beaucoup de cas de
jurisprudence, que les actions ultérieures étaient toujours
considérées comme non avenues par rapport à la situation.
Cependant, s'il y avait eu une poursuite de droit individuel avant, je vous
avoue que je me serais battu longtemps ici et je n'aurais même pas
donné mon assentiment au projet de loi, surtout sur cet article, puisque
j'ai plaidé longtemps - vous l'aurez remarqué la dernière
fois - sur le droit précis des individus. Mais, constatant que c'est bel
et bien après et que cela a toujours été dans les annales
de l'Assemblée nationale que ce qui était antérieur
à la parution du projet de loi était toujours
protégé, mais que ce qui était postérieur ne l'a
jamais été, je suis donc obligé de me rendre à
l'évidence et de reconnaître que l'argumentation, à ce
moment-là, est plutôt faible de ce côté.
Je vais devancer, bien sûr, mon argumentation sur l'article 4.
À mon point de vue, même si on maintenait les pouvoirs -je dis:
même si - les poursuites individuelles, je ne pense pas qu'on viendrait
régler la situation. Je prends un exemple. Je suis citoyen de
Saint-Césaire, j'ai poursuivi le 2 juin, je vais en cour et je gagne. Je
gagne quoi? La déclaration de nullité d'un règlement, mais
je n'ai pas gagné la nullité de la dette que je dois
légalement, qui a été contractée légalement
par erreur, par mauvais jugement, par n'importe quoi, peu importe. Je n'ai pas
pour autant gagné la nullité de ma dette. Je pourrais gagner,
comme vous l'avez dit, et j'en conviens, une diminution du fardeau de la dette,
selon l'orientation que je vais prendre.
À ce moment-là, si je suis toujours mon raisonnement,
pourquoi ne pas laisser passer l'article 3 - parce qu'il est logique
par rapport aux annales parlementaires et à la jurisprudence
parlementaire - et travailler sur l'article 4 qui va assurer que le
débat qui va se faire à Saint-Césaire va être un
débat démocratique, empreint d'une saine discussion où
chacune des parties aura voix au chapitre, où chacune des tendances va
pouvoir s'exprimer dans des normes correctes et permettre aux citoyens de
régler leurs problèmes chez eux au-delà du juridisme? Je
ne crois pas que le juridisme vous permette à court terme de vous sortir
d'une impasse. Je regarde le pauvre citoyen qui s'en va en cour. Si je lui en
donne le droit, il va gagner en nullité. Quand il aura gagné en
nullité, qui va payer? Lui, comme les autres, en plus! Parce qu'il
règle pour 50 000 $ au Heu de 100 000 $. Il va être partie
prenante aux 50 000 $, la même affaire. Il est citoyen imposable. Il va
payer ses impôts de la même façon.
Donc, le jugement que je porte à ce moment-là, c'est de me
retourner de bord et de dire: Peut-être pour recréer un meilleur
climat et permettre à une saine démocratie de s'exercer,
travaillons sur l'article 4 et passons outre à l'article 3 tel que
libellé en disant qu'il s'inscrit au moins dans la tradition
parlementaire. La jurisprudence en droit, les avocats me diront que c'est ce
qui fait foi et c'est ce qui fait gagner beaucoup de procès, mais,
à moins que vous ne m'en citiez, aucune cause ne m'a été
fournie comme quoi l'Assemblée nationale aurait protégé a
posteriori des actions au moment où elle a fait connaître son
intention de statuer. Si vous en avez, ce serait le temps de les faire valoir,
car je suis sur le point de voter pour l'article 3.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Iberville.
M. Tremblay (Iberville): M. le Président, je pense qu'il y
a une chose qu'il est bon aussi de mentionner. Jamais il n'a été
question de fraude, de vol ou d'une quelconque corruption concernant les
emprunts qui ont été faits. C'est pour cela que nous sommes
pleinement d'accord avec l'article 3. C'était quand même bon de le
mentionner dans ce cas, puisqu'il y avait une illégalité
concernant la question territoriale, mais jamais il n'a été
question, par le maire ou par les conseillers du temps, de fraude, de vol ou de
corruption. Tout est propre et d'aucune façon, on ne peut mettre cela en
doute.
Pour les mêmes raisons qu'on a énumérées
tantôt, il reste que les emprunts, indépendamment qu'ils soient
illégaux ou non, la municipalité doit les rembourser. C'est pour
cela que j'invite tous les gens à voter pour l'article 3.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Dorion.
Mme Trépanier: M. le Président, je voudrais revenir
sur une chose que Me Sylvestre a mentionnée tout à l'heure quant
au jugement du juge Rothman. L'extrait du jugement dit qu'en tenant pour acquis
que les faits allégués à la requête sont vrais ils
auraient droit à la nullité des règlements. Il ne dit pas
que les faits allégués sont vrais. Il dit: En tenant pour acquis
que. C'est une chose.
Deuxièmement, si les règlements sont annulés, les
contribuables devront payer de toute manière. De toute façon, il
y a un prix à payer là. Des obligations ont été
émises et elles devront être remboursées, c'est une chose.
En plus, les règlements ont été adoptés en 1977 et
les gens auraient eu amplement le temps de les contester. Je voulais
spécifier cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Dorion. Me Sylvestre.
M. Sylvestre: Si je peux répondre, d'une part, à
Mme la députée de Dorion, il a été dit l'autre jour
- c'est le juge Beaulieu qui l'a dit - que le chat est sorti du sac seulement
en 1979, même si cela faisait quatre ans qu'on adoptait des
règlements. Deuxièmement, il est vrai aussi que ce que la Cour
d'appel a pris comme décision, c'est sous réserve - et je l'ai
lu, d'ailleurs - que les faits soient prouvés. Mais, dans ce cas-ci,
c'est une question de droit, parce que les faits ne sont pas contestés.
S'ils étaient contestés, on ne serait pas devant vous pour
demander la validité des règlements.
Troisièmement, je voudrais répondre très
brièvement au député de Joliette lorsqu'il dit: Citez-moi
un précédent. Il n'y a pas de précédent, M. le
député, parce que -je l'ai expliqué tout à l'heure
- c'est le même processus, selon nous, d'exercice de recours. Ils ont
exercé, en 1983 et en 1984, un recours collectif. Ils se font dire par
la cour: Vous avez raison sur le fond, mais allez-y individuellement. On peut
bien dire que l'action a été enregistrée individuellement
après la parution des avis, mais les mêmes personnes avaient
amorcé le processus judiciaire. Elles avaient exercé leurs droits
rétroactivement en 1984. Il n'y a pas de précédent
là-dessus.
Est-ce qu'on respecte ce long exercice ou si on dit: Vous recommencez
à zéro en 1986? Ce sont pourtant les mêmes personnes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je viens d'écouter
à la fois Me Sylvestre et, plus particulièrement, M. le
député d'Iberville qui affirme qu'il n'y a pas eu de fraude de
ceci
ou de cela. Il n'est pas de mon intention d'essayer de prouver qu'il y a
eu de la fraude. Je ne suis pas capable, non plus, de faire abstraction du
rapport de la Commission municipale. Je vous en lirai un paragraphe, pour le
bénéfice des gens ici. Je vous réfère à la
page 2 du rapport au ministre des Affaires municipales dont l'objet est la
prise d'eau et le club de golf de Saint-Césaire. Que dit le rapport au
quatrième paragraphe? Il est bien dit que, dans le cas présent,
tout indique que les intéressés, maire, conseillers et
fonctionnaires en tête, se sont donné le mot pour ne jamais
laisser croire de près ou de loin aux autorités gouvernementales,
à l'exception peut-être des Services de protection de
l'environnement, que la ville de Saint-Césaire procédait à
l'implantation d'un golf sur le terrain de protection de la prise d'eau. C'est
une affirmation extrêmement grave qui est incluse dans le rapport de la
Commission municipale. À toutes fins utiles, la Commission municipale va
jusqu'à dire qu'il y a concertation pour fausser, à son origine
même, l'objectif de l'achat de terrain en fonction non pas d'une prise
d'eau, mais bien d'un terrain de golf.
Je voudrais quand même que, quand on affirme quelque chose, on
prenne connaissance de l'ensemble du dossier afin de démontrer qu'il y a
du monde qui, à un moment donné, n'a pas fait son travail ou son
devoir. Il y a des citoyens qui ont tout à fait raison, à mon
sens, de s'offusquer et d'être en "moses" de s'être fait passer un
sapin il y a quelques années. Cela ne veut pas dire que ce sont les gens
en place; je n'essaie pas de viser ou de montrer quelqu'un du doigt. Une telle
affirmation de la Commission municipale, qui ne fait pas des enquêtes
à la légère, Mme l'adjointe parlementaire en
témoignera... Comment se fait-il que les citoyens en
général ne savent rien, sauf qu'il y a une trame de fond qui se
dessine indiquant que c'était en fonction d'un golf et non pas d'une
prise d'eau? Je veux bien croire qu'on est pris aujourd'hui avec une
étendue de terrain, quelle que soit son utilisation. Il n'en demeure pas
moins qu'il y a une affirmation très grave de portée dans le
rapport. Je ne voudrais pas, non plus, à la suite des propos du
député d'Iberville, blanchir tout ce beau monde, quel qu'il soit.
II y a des gens qui doivent, au moins, accrocher quelques taches à leur
pantalon dans cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 3?
M. le député d'Iberville.
M. Tremblay (Iberville): J'ai, évidemment, le rapport du
juge Beaulieu ici. Même s'il dit qu'on peut prétendre qu'il y a eu
collusion pour faire un golf éventuel, il n'est pas question de fraude
dans cela, d'aucune façon.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 3?
M. Chevrette: M, le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: ...je demande la suspension des travaux parce que
j'ai une urgence en haut. Cela va nous permettre de préparer un
amendement de notre côté sur l'article 4. On pourrait le montrer
à Mme la ministre. Les gens peuvent demeurer en place.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cela signifie, M.
le député de Joliette, que l'article 3 est adopté?
M. Chevrette: Quant à moi, l'article 3 est
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: On reviendra avec l'article 4.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements suspend ses travaux pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 20)
(Reprise à 22 h 21)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi
252. J'appelle maintenant l'article 4 et j'attire l'attention des membres de la
commission sur le fait qu'il y a un papillon à l'article 4.
Mme la députée de Dorion.
Mme Trépanier: Nous passons à l'article 4?
Le Président (M. Saint-Roch): Â l'article 4 et j'ai
déjà annoncé qu'il y avait un papillon, Mme la
députée de Dorion.
Consultation sur le parachèvement du terrain de
golf
Mme Trépanier: D'accord. Cet article vise à
permettre à la ville conditionnellement une autorisation
préalable du ministre de l'Environnement, de parachever les
travaux d'établissement du terrain de golf. Une deuxième
condition est prévue pour permettre de réaliser ces travaux, soit
l'approbation des personnes intéressées, propriétaires et
locataires, à l'occasion d'un référendum tenu dans
l'année suivant l'entrée en vigueur de la loi ou dans tout
nouveau délai accordé par le ministre des Affaires
municipales.
Nous avons un amendement à proposer qui se lit comme suit: "Le
projet de loi 252 est modifié par le remplacement de l'article 4 par le
suivant: Sur l'obtention préalable d'un certificat d'autorisation
visé à l'article 22 de la Loi sur la qualité de
l'environnement (L.R.Q., chapitre Q-2), la ville peut parachever les travaux
d'établissement d'un terrain de golf, dans le but de son exploitation,
sur les immeubles visés aux articles 1 et 2. "Toutefois, le
parachèvement de ces travaux et l'exploitation du terrain de golf
requièrent au préalable l'approbation des personnes visées
au premier alinéa de l'article 351 de la Loi sur les cités et
villes (L.R.Q., chapitre C-19). Les deuxième et troisième
alinéas de cet article, ainsi que les articles 148.2 et 148.3 de cette
loi, s'appliquent à cette consultation, compte tenu des adaptations
nécessaires. "Cette consultation doit être tenue dans
l'année qui suit l'entrée en vigueur de la présente loi.
Le ministre des Affaires municipales peut cependant accorder à cette
fin, à la demande du conseil, tout délai additionnel qu'il fixe.
"La question soumise lors de cette consultation est la suivante:
Êtes-vous favorable à ce que le terrain de golf soit
parachevé et exploité?"
Alors, cet amendement vise l'objectif suivant, soit la modification au
premier alinéa faite à la suite des commentaires émis par
le ministère de l'Environnement. Elle permet au sous-ministre de
l'Environnement de déterminer les mesures à prendre et Ies
conditions à respecter pour garantir une protection efficace et
adéquate de la source d'approvisionnement d'eau de la ville en regard de
l'exploitation voisine du terrain de golf. À cette fin, elle assure la
compatibilité des deux opérations. Le texte des deuxième
et troisième alinéas a été amélioré.
Les quatrième et cinquième alinéas sont
inchangés.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Dorion.
Mme Trépanier: Oui. Excusez-moi. Le cinquième
alinéa est changé très légèrement. On a
changé "êtes-vous en faveur de" par "êtes-vous favorable
à ce que".
Une voix: C'est un gros changement.
Mme Trépanier: C'est un gros changement.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, c'est évident que le
nouvel amendement qui est apporté par le gouvernement ou par l'adjointe
du ministre des Affaires municipales... Comment dit-on cela?
Une voix: La députée de Dorion.
M. Dufour: Mme la députée de Dorion. Cet
amendement, certainement dans le contexte de l'article qu'on avait
étudié, a pour effet d'éclaircir jusqu'à un certain
point cet article, puisqu'on parle d'un certificat de l'Environnement au
préalable. C'est juste afin de mieux examiner le projet tel quel ou
d'éclaircir l'article.
Personnellement, je pense bien que cet article demanderait
sûrement quelques explications et cela va nous permettre de poser des
questions au procureur de la municipalité ou à M. le maire, si
vous le permettez, M. le Président. Quand on regarde le deuxième
alinéa de cet article, est-ce que vous pourriez me dire si
"l'approbation des personnes visées au premier alinéa de
l'article 351 de la Loi sur les cités et villes", c'est effectivement
celle des gens qui ont le droit de vote et qui sont contribuables de la
municipalité selon le sens de la loi sur l'approbation des travaux
municipaux et des emprunts municipaux?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. Viau.
M. Viau: Voici, l'article 351, le député de
Jonquière doit sûrement le connaître, ayant
été maire assez longtemps. Je suis sûr qu'il a dû,
à l'occasion, consulter les électeurs. L'article 351 se lit comme
suit: "De sa propre initiative, le conseil peut soumettre aux personnes
inscrites comme propriétaires sur le rôle d'évaluation et
comme locataires sur la liste électorale toute question pouvant faire
l'objet d'une décision du conseil." On dit que la consultation sera
tenue selon l'article 351 et on fait également référence
à l'article 148, paragraphes 2 et 3, qui dit... Attendez un peu. C'est
l'annexe à la liste électorale. Alors, cela veut dire que tous,
sans exception, vont avoir le droit de voter. Tous les contribuables, tous ceux
qui paient des taxes, même si c'est une simple taxe d'affaires, vont
avoir le droit de s'exprimer sur le sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ma deuxième question s'adresse aussi
possiblement au maire de la municipalité. Est-ce que M. le maire
pourrait me dire si la municipalité a des fonds accumulés?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Wagner.
M. Wagner: M. le Président, oui, la municipalité,
pour l'acquisition desdits terrains touchés par les quatre
expropriations, a accumulé des fonds depuis 1981, lesquels ont
été soumis en bonne et due forme aux Affaires municipales
à chaque année. Les fonds sont disponibles à cette
fin.
M. Dufour: M. le maire, est-ce que vous pouvez me dire si ces
fonds sont les seuls que la municipalité possède? Autrement dit,
vous avez un montant déterminé pour l'achat des terrains que vous
avez prévu. Je trouve que c'est de bonne guerre et que c'est aussi
normal puisque vous prévoyez des achats. Donc, il y a un montant
accumulé qui représente une certaine somme. Ce que j'aimerais
savoir, bien sûr. Est-ce que vous avez d'autres montants d'argent qui ne
sont pas utilisés dans la municipalité, en plus des fonds que
vous avez prévus pour l'achat des terrains?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Wagner.
M. Wagner: Non. Normalement, ce sont des fonds prévus pour
l'achat des immeubles, qui consistent en des surplus accumulés depuis
1981 jusqu'à ce jour.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait avoir les montants, M. le
maire?
M. Wagner: Oh! Je ne sais pas au juste. M. Dufour:
Approximativement. M. Wagner: Autour de 200 000 $.
M. Dufour: 200 000 $. Donc, cela couvre à peu près
les coûts de l'achat de ces terrains.
M. Wagner: Des quatre terrains, oui.
M. Dufour: Est-ce que vous avez d'autres montants d'argent
accumulés dans les fonds de la municipalité?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Wagner: Pas à des fins spécifiques. Une voix:
D'une façon générale.
M. Dufour: Je vais vous donner le fond de ma pensée. Je ne
jouerai pas au plus fin. Je vais y aller directement.
M. Wagnen D'accord. Oui, oui. D'accord.
M. Dufour: C'est évident que je connais la loi. C'est pour
cela que j'ai demandé l'information au procureur. Je connais la loi. Ce
que cela veut dire, en fait, dans mon esprit, c'est qu'il y a une disposition
dans cet amendement, comme il y en avait une avant l'amendement, où on
disait: On va consulter. Mais il ne faudrait pas, par exemple, que, sous le
couvert d'une consultation ce soit juste fictif.
Dans le fond, si vous avez l'argent complet pour investir dans le club
de golf avec un référendum si les gens disent oui au terrain de
golf, vous n'avez plus besoin d'aucune approbation si ce n'est de celle du
conseil municipal qui dirait: On est favorable, cela prend tant d'argent. On
fait un règlement, mais on n'a pas l'approbation des électeurs.
Je pense qu'à ce moment-là il y aurait peut-être une
préparation mentale et physique en prévision de.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: Si vous me le permettez, M. le Président, pour
répondre à l'honorable député de Jonquière,
quand une municipalité veut faire des travaux avec des montants
accumulés, vous savez que la Loi sur les travaux municipaux s'applique
et qu'il faut dans ces cas adopter un règlement.
Dans le cas présent, je crois que l'intention du conseil est
claire et non équivoque. Tous les travaux qui seront faits, si jamais le
référendum est favorable, toutes les dépenses
additionnelles d'immobilisation pour des constructions devront faire l'objet de
l'adoption d'un règlement qui ira devant les électeurs. En fin de
compte, on a parlé l'autre jour de 500 000 $. Je ne le sais pas. Si cela
dépasse 100 000 $, 200 000 $, 300 000 $, les électeurs,
même s'ils votent au référendum en faveur du golf, si on
veut dépenser X 100 000 $, il faudra chaque fois adopter un
règlement qui sera soumis aux électeurs selon les dispositions de
la Loi sur les cités et villes. Il n'est pas question de passer à
côté. Je pense qu'il faut toujours bien faire confiance aux
élus.
Le député de Jonquière qui a été
maire longtemps doit savoir qu'on doit faire confiance aux élus. Voici
un conseil qui est pris avec un problème qui traîne depuis dix
ans. J'ai l'impression qu'ils ne sont pas désireux de sortir d'un
pétrin pour s'embarquer dans un autre. Surtout, je pense que c'est une
affaire qui a été assez publicisée. Alors, ils ne sont pas
intéressés à faire des choses
répréhensibles. Dans les
circonstances, je pense que ce qu'on demande c'est: Oui ou non,
êtes-vous favorable à ce qu'on continue le golf? C'est tout. Une
fois que ce sera décidé, il faudra aller devant le peuple pour
avoir d'autres approbations.
M. Dufour: Me Viau, oui, c'est vrai...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...que, selon la Loi sur les travaux municipaux, vous
êtes obligés de faire un règlement. Mais si vous avez
l'argent, il est vrai aussi, à moins qu'il n'y ait eu des changements,
que cette approbation ne requiert pas d'être soumise aux contribuables
comme telle. Vous décidez que le transfert de fonds se fait pour des
travaux de tel montant, mais si vous avez l'argent, vous n'avez pas à
prendre la procédure habituelle et à suivre tout le processus
d'approbation des électeurs contribuables.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: II faut que cela aille aux Affaires municipales pour
l'utiliser.
M. Dufour: Oui.
M. Viau: Oui. Écoutez, il faut toujours faire confiance
à l'autorité en place.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Il faut comprendre que c'est un projet de loi
privé, M. le procureur ou M. le Président. Il faut comprendre que
c'est un projet de loi privé qui, justement, traîne dans le
paysage depuis une dizaine d'années. Dans ce projet de loi privé,
on parle de personnes visées, on fait comme s'il n'y avait rien qui
s'était passé. Mais il ne faut pas se cacher qu'il y a eu des
problèmes certains. C'est pour cela qu'on est en commission
parlementaire, pour essayer de régler ou de dénouer une situation
qui nous semble un peu en dehors des normes régulières.
Je pense qu'on doit prendre les moyens nécessaires pour
protéger les intérêts de toutes les parties. On pourrait,
en tenant compte de cet article, procéder au référendum et
dire au monde: On va vous tenir au courant de tout ce qu'on fait et on va
suivre la procédure normale. Je comprends que c'est une procédure
normale. C'est la procédure qui est prévue dans la loi. Si on
avait toujours suivi les procédures de la loi, on ne serait pas ici. On
n'aurait pas la peine de travailler là-dessus.
Moi, je veux m'assurer, M. le procureur, que le but qu'on recherche ce
n'est pas de jouer au plus fin. Si vous me dites qu'on a 200 000 $ pour acheter
un terrain et, en plus de cela, qu'il y a 300 000 $ ou 400 000 $
accumulés dans les coffres - je fais juste une hypothèse, je ne
dis pas que la ville l'a, je ne le sais pas, je ne connais pas votre situation
financière, mais je suis certain que c'est une situation
financière qui est excellente comme la plupart des municipalités
du Québec - en fonction de cela, je trouve que cet article ne joue pas
le rôle pour lequel nous, nous nous prononcerions.
Je veux bien croire à la bonne foi des gens. Il y a eu
déjà des décisions qui ont été prises -
c'était probablement de bonne foi -mais il est arrivé qu'on a
été obligés d'adopter un projet de loi spécial pour
cela. Donc, en tenant compte de cela, ma question bien directe à M. le
maire, c'était: Combien avez-vous d'argent pour les terrains? Vous
m'avez dit: J'ai environ 200 000 $. Cela va. Mais je me demande si vous n'avez
pas des montants d'argent supplémentaires qui représentent des
sommes importantes. Si vous avez 50 000 $ ou 100 000 $, cela, c'est de
l'administration comme un bon père de famille. Mais, est-ce que, par
hasard, les montants que vous avez en réserve ne seraient pas à
peu près identiques au coût des travaux qui restent à faire
pour parachever le terrain de golf?
Le Président (M. Saint-Roch); M. le maire.
M. Wagner: M. le Président, M. le député de
Jonquière, on a toujours dit que les surplus accumulés par la
ville étaient spécifiquement pour l'acquisition des terrains,
pour régulariser une situation de fait, ainsi que pour l'acquisition du
terrain pour faire le garde-fou et le fossé demandés par la
voirie pour protéger les eaux des territoires nos 1 et 2. En aucun
temps, je pense que la ville n'a l'intention d'accaparer, d'acquérir ou
d'accumuler des surplus autres que ceux-là. C'est clair et net, je
pense.
La population, par la suite, prendra la décision qu'elle voudra
bien prendre et les règlements d'emprunt seront faits selon la Loi sur
les cités et villes.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: Je pense, M. le Président...
M. Dufour: Je voudrais continuer, M. le maire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je ne veux pas semer de doute, je ne veux pas dire que
M. le maire n'est pas correct. C'est un bon administrateur, j'en suis
convaincu, il mérite la confiance de ses électeurs. Ce n'est pas
là-dessus que je pose ma question.
M. le maire, je comprends que vous m'avez dit que vous m'avez
réaffirmé que vous avez 200 000 $ pour les terrains! Vous avez
fait une provision, si j'ai bien compris, pour l'achat des terrains. La
deuxième question: Est-ce que vous avez des fonds accumulés qui
ne sont pas impartis pour quoi que ce soit, comme on en connaît dans
toutes les municipalités? J'ai été 22 ans dans une
municipalité, je sais comment cela fonctionne; je sais qu'il y a de
l'argent quelque part. Demandez-moi quel était le surplus
accumulé de la ville de Jonquière, je vais vous le dire,
même si je ne suis plus là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Wagner: On n'a pas de fonds -j'appelle cela de montant
respectable - pour d'autres fins que l'acquisition des terrains. S'il y a des
fonds en surplus, ils seront appliqués pour le budget 1987, pour les
expropriations, etc. Mats je vous dis publiquement qu'il n'y a pas de fonds
autres que pour l'achat desdits terrains.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: À partir de la, on a votre parole que le
montant accumulé, que vous avez à la municipalité, est 200
000 $.
M. Wagner: Cela peut être 210 000 $ ou 220 000 $, je ne
sais pas au juste...
M. Dufour: Non, non, d'accord, j'accepte cela, environ.
M. Wagner: ...mais je dis publiquement que les fonds
accumulés ont pour but spécifique l'acquisition des terrains.
M. Dufour: Pour être bien certain qu'on est clair...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...ma question demeure toujours. Si j'ai bien compris
M. le maire, il dit que les montants accumulés qu'il a en réserve
à la municipalité, indépendamment des terrains,
représentent grosso modo environ 210 000 $. c'est à peu
près les fonds accumulés par la municipalité...
M. Wagner: Cela pourrait être 210 000 $ ou 220 000 $,
oui.
M. Dufour: ...partout. Cela pourrait être 220 000 $ ou 210
000 $ ou 490 000 $, je ne vous en veux pas. Je veux juste une approximation.
Cela va.
M. Wagner: Entre 200 000 $, 210 000 $ ou 220 000 $, mais je dis
que les fonds, c'est spécifiquement pour l'acquisition de terrains.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: Brièvement, M. le maire répond que
les 200 000 $, c'est spécifiquement pour les terrains. Il n'a pas
précisé le montant total des surplus de la ville, en 1986 - c'est
une question qu'il faudrait lui poser - qui restent libres pour être
utilisés éventuellement pour l'aménagement du golf. C'est
le sens de votre question.
Maintenant, pour répondre à votre préoccupation de
tout à l'heure, à savoir qu'effectivement la ville a les sommes
pour acquérir les terrains, mes clients du comité de citoyens se
rallieraient à une question qui pourrait être
énoncée de cette façon: Êtes-vous en faveur que les
terrains annexés par la ville soient achetés pour y exploiter un
golf? De sorte que l'achat interviendrait après une réponse
positive au référendum.
Maintenant, on nous oppose que la ville est déjà
engagée à l'achat de ces terrains. Je ne vois pas comment la
ville peut être engagée sur des promesses d'achat qu'elle n'avait
aucun pouvoir de consentir. Il me semble que cette demande ultime du
comité de citoyens - et j'en appelle autant au gouvernement qu'à
l'Opposition - devrait être agrée compte tenu de la vigilance et
de la bataille de 10 années que ces citoyens ont menée pour faire
éclater une situation qui était malsaine. Je me dis à
cette minute, que ne pas accorder ce simple libellé d'une question qui
vise, finalement, à protéger tout le monde davantage, c'est
vraiment ne pas tenir compte d'efforts surhumains, épuisants, pour un
certain nombre de personnes qui sont beaucoup plus nombreuses que ceux qui sont
ici ce soir et qui se retrouvent finalement avec, si je peux dire, la
réalisation d'un golf quasi certaine.
Le Président (M. Saïnt-Roch): Me Viau.
M. Viau: Je voudrais faire juste une précision au sujet
des finances. Il y a eu des surplus qui ont été faits au cours
des années. Avec ces surplus, comme le maire l'a dit, il y a eu environ
200 000 $ à 220 000 $. Quand il y a eu des surplus, ils ont
été remis dans les revenus de l'année suivante et on en
tenait compte plutôt que d'augmenter les taxes. C'était pour
procéder aux opérations normales. Il ne s'est pas fait de
surplus. Cela, je pense, c'est pour répondre à
l'honorable député de Jonquière. Il n'y a pas eu de
surplus accumulés. Ils ont fait une réserve de 200 000 $ à
220 000 $ pour l'achat des terrains, mais, quand il y a eu des surplus, on a
fait comme cela se fait dans plusieurs municipalités; plutôt que
d'augmenter les taxes, si on termine l'année financière avec,
disons, 100 000 $, ils vont le calculer dans le budget de l'année
suivante afin d'éviter une augmentation de taxes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Ma question s'adresse à Mme la
députée de Dorion. J'aimerais avoir l'interprétation
officielle du pourquoi de l'amendement où vous faites sauter "selon la
loi qui régit la municipalité".
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Dorion.
Mme Trépanier: Parce que ces mots sont tout à fait
inutiles. La municipalité doit toujours agir selon la loi qui la
régit pour tous les gestes qu'elle pose.
M. Chevrette: Je ne doute pas de cela, même s'il y en a qui
y dérogent.
Mme Trépanier: Sinon, on est obligé de se retrouver
en commission parlementaire. Mme Robert, dixit.
M. Chevrette: C'est ce que j'avais compris. C'est pour cela que
je trouvais drôle qu'on l'enlève. Je comprends. Merci pour ce bout
d'information.
Le Président (M. Saint-Roch)s M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Ma question s'adresse au procureur, Me Sylvestre.
J'ai écouté le libellé de la question qu'il
suggérait, mais j'aimerais la réentendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: Ma question devrait se lire ainsi: Etes-vous en
faveur que le terrain annexé par la ville soit acheté pour y
exploiter un golf? La loi autorise actuellement l'annexion. La ville
prétend qu'elle doit acheter la semaine prochaine.
M. Chevrette: Je comprends. Ce n'est plus nécessaire de
m'expliquer. Je voudrais vous dire que, dès le moment, à moins
que je ne fasse erreur, qu'on a accepté l'article 3 du projet de loi
permettant à la ville de se porter acquéreur d'un plan cadastral
bien limité à l'article 1 en plus, est-ce que vous ne croyez pas
que la question deviendrait complètement illégale par rapport aux
trois autres amendements adoptés?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3. Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: M. le député de Joliette, l'article 3
valide rétroactivement des règlements illégaux.
M. Chevrette: Pour payer qui?
M. Sylvestre: Ces règlements concernant les emprunts pour
des travaux essentiellement. Il n'y a pas de règlements qui ont
été adoptés illégalement par la ville sanctionnant
les achats qu'elle se proposait de faire. Elle a fait des offres d'acheter qui
ont peut-être été acceptées. On n'en a pas fait la
preuve aujourd'hui. Il n'y a aucun règlement validé par cette loi
qui permettait à la ville d'acquérir ces terrains, sinon une
autorisation d'acquérir des terrains pour la protection de l'eau, mais
ce n'est pas prouvé que ce soit pour... (22 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Je reprends ma question, Me Sylvestre.
M. Sylvestre: Oui.
M. Chevrette: Si le projet de loi vise à régler le
problème, comment, par une question à un
référendum, pourrions-nous empêcher l'effet d'une loi qui
vise à régler un problème?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: La loi vise à valider des règlements
d'emprunt. Elle ne vise pas à autoriser la ville... Je ne vois nulle
part qu'on autorise la ville à acquérir. La ville pourra le faire
par la suite sous prétexte de protéger ses eaux.
M. Chevrette: L'article 1 qui a été adopté
était une désignation cadastrale. Est-ce que, dans la
désignation cadastrale, tous les terrains compris pour le terrain de
golf ou pour la sauvegarde, parce qu'il y a deux hypothèses et je n'ai
pas à faire le procès... Est-ce que cela comprend les terrains
à être éventuellement payés par suite de promesses
d'achat? À l'article I, est-ce que cela comprend les terrains qui sont
sous option d'achat?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: On nous dit qu'il y a des options d'achat que nous
n'avons pas vues et on nous dit que ces options d'achat concernent ces
même terrains. Comme vous, je le crois. Ce que l'article 1 fait, c'est
permettre l'annexion et non pas l'acquisition. Pour refuser le libellé
que nous proposons, on noua dit que la ville est, à toutes fins utiles,
propriétaire de ces terrains ou obligée de les acheter. À
cela, je réponds: En quoi y serait-elle obligée puisqu'elle
n'avait aucun pouvoir de les acquérir? La loi ne "validifie" . pas son
pouvoir de le faire rétroactivement. Je m'excuse des grands termes.
M. Chevrette: Est-ce que vous...
M. Sylvestre: Ce libellé nous permettrait de ne pas mettre
les citoyens devant un fait accompli d'achat de terrains.
M. Chevrette: Cependant, est-ce que cette question pourrait
empêcher la municipalité de se conformer au décret
l'autorisant à se porter acquéreur pour sauver la nappe d'eau ou
l'approvisionnement en eau potable?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Sylvestre.
M. Sylvestre: À ce moment-là, il faudrait que la
ville fasse la preuve au ministère de l'Environnement qu'elle a besoin
de ces terrains pour protéger son eau. La preuve que nous avons devant
nous aujourd'hui est contraire. Qu'on nous apporte une preuve qui dit qu'elle
en a besoin. Vous avez des documents du ministère de l'Environnement qui
disent le contraire. Vous n'êtes pas un tribunal, je le comprends, mais
il reste que vous devez agir en fonction de la preuve que vous avez devant
vous. Je pense que c'est ce que vous faites.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Me Viau, quel serait l'effet d'un libellé
tel que proposé par Me Sylvestre?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: Cela causerait beaucoup de confusion. Quand Me Sylvestre
dit que l'article 3 valide certains règlements, j'ai ici le
règlement 367: règlement concernant l'acquisition des sources
d'approvisionnement d'eau. II y a là toute une série de terrains.
On a la description de tous les lots qu'on retrouve dans ceux qui sont
annexés: 222, 223, 225, 226, 251, 252. Je vais vous dispenser de cette
lecture, cela serait un peu trop long. Il y a 12 ou 13 pages de descriptions de
terrains dont on a décrété... "Entendu que, pour ce faire,
la ville doit acquérir les lots." Ce règlement, on le valide.
D'un côté, il y a un règlement qui serait
validé. D'un autre côté, vous diriez: Est-ce que vous
êtes en faveur qu'on acquière cela? Je pense qu'on ne serait pas
plus avancé. La confusion serait encore plus grande si on ajoutait cet
élément à la question.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Viau. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je ne suis pas tellement plus avancé, M. le
Président, sauf ceci: l'objectif du comité de citoyens dans cela,
c'est de faire en sorte que les citoyens démocratiquement puissent se
prononcer et qu'ils perdent le moins possible dans la décision
collective et démocratique qui serait prise. Pour les membres de
l'Assemblée nationale comme tels, les parlementaires, on n'a pas de
preuve devant nous, quelle que soit l'option que l'on prendrait quant a
l'autorisation ou non d'acheter des terrains, que les citoyens sont
pénalisés financièrement.
Je vais vous donner un exemple et je vais essayer de suivre un
raisonnement. Si je suis dans les carottes, je sais que Mme l'adjointe va me
rappeler à l'ordre, ainsi que le président. Je vais quand
même risquer ce raisonnement. Si les citoyens de Saint-Césaire
votent contre le terrain de golf pour eux, exploité par euxs
par leur municipalité -il se pourrait que les citoyens votent contre -
à ce moment-là, par contre, si on a acquis les terrains
conformément en fonction du terrain de golf, ce que semble dire la
Commission municipale dans son rapport, ne croyez-vous pas que, en termes de
valeur marchande, c'est mieux d'avoir un terrain de golf complet qu'un terrain
de golf amputé? Au point de vue de la valeur marchande, il y a une
question qu'il faut se poser.
La deuxième question. Les citoyens de Saint-Césaire
pourraient voter pour l'exploitation d'un terrain de golf. Si, à ce
stade-ci, on ne vous permet pas d'avoir tes parcelles de terrain, vous allez
être, après un référendum qui vous aura dit oui, sur
du terrain qui prendra de la valeur par l'entreprise privée puisqu'elle
saurait que cela s'avère indispensable, Saint-Césaire ayant
voté oui pour le terrain de golf.
Je vous avoue que c'est le gros sens pratique qui me guide, à un
moment donné, dans l'adoption d'un article. Dans un cas comme dans
l'autre, à ce stade-ci, à moins que je n'interprète
très mal l'article 4 par rapport à l'article 3, à court
terme, au point de vue de la valeur marchande et en fonction des pertes
éventuelles ou des gains éventuels pour les citoyens - je ne veux
pas escompter le résultat du référendum, ce
n'est pas mes affaires - en permettant de clarifier une situation en
fonction des citoyens, si vous y réfléchissez un peu, je ne crois
pas que les parlementaires prennent un grand risque à y donner une
plus-value, dans les circonstances. Ces terrains en discussion, entre vous et
moi, qui ont été promis - je ne sais pas - et que la
municipalité aurait eus, par exemple, à la suite d'une promesse
d'achat à 10 000 $ pour une pointe, si l'entreprise privée a
absolument besoin de cette pointe pour faire un golf, je ne suis pas sûr
que cela ne monte pas à 50 000 $. Cela ne donne rien aux citoyens de
Saint-Césaire.
C'est un peu là-dessus que j'aimerais vous entendre, Me
Sylvestre, réagir à mes sophismes ou à mes
syllogismes.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Sylvestre.
M. Sylvestre: M. le député de Joliette, je
comprends très bien votre raisonnement et, d'ailleurs, il se
défend très bien. Je répète ce que je disais: Ce
que craignent mes clients essentiellement, c'est qu'on exploite, finalement, un
golf, que l'ensemble de la loi nous amène à l'exploitation d'un
golf et que ce golf soit déficitaire et que l'on engouffre encore 500
000 $ pour le compléter et que 600 contribuables exploitent de
façon commerciale un golf de 1 500 000 $ alors que l'on parle de
déprivatisation. Le projet de loi, je l'ai dit depuis de début,
est taillé pour nous mener là. C'est pourquoi on veut donner
toute la chance aux citoyens se prononçant par référendum
de ne pas être mis devant un fait accompli, en dépit des
inconvénients. D'une certaine façon, je vous dirais que le risque
de perdre un peu d'argent sur le prix des terrains est moins grand que le
risque de payer pendant des années des déficits ou de vendre
à déficit un golf qui serait déficitaire. On n'a pas
d'études de rentabilité concluantes. La seule que vous avons date
de trois ou quatre ans et les prémisses en sont fort contestables.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je vais essayer une dernière tentative.
À mon point de vue, si on vous assure qu'il y a un
référendum démocratique, vous semblez être
très démocrate, mais une majorité, cela s'exprime. J'en
sais quelque chose depuis le 2 décembre, qu'une majorité
s'exprime. Je ne serais pas de ce côté-ci de la Chambre, je serais
de l'autre bord. Entre vous et moi, je n'haïrais pas cela. Cela dit, je
suis de ce côté-ci. Quand il y a une question à être
posée, indépendamment du libellé final, la question est
obligatoire. S'il faut marquer un temps pour que la démocratie s'exerce,
je suis prêt à faire un amendement de temps. S'il faut avoir un
encadrement du ministère pour s'assurer que le tout sera bien
légal, je suis prêt.
Mais, est-ce que ce n'est pas une négation ou une crainte de
votre part, quand on vous assure d'une question claire, qu'on vous montre une
ouverture d'esprit au point de statuer sur la nature ou la forme du
référendum qui aura lieu et sur la surveillance dont je parlais?
Si vous évaluez ce que je vous ai fait comme raisonnement, maintenant,
sur la plus-value éventuelle dans un cas comme dans l'autre, je n'ai pas
de preuve que c'est désavantageux pour Saint-Césaire. Et vous,
non plus, n'en faites pas ce soir, à ce que je sache. Si vous en avez
une, faites-la-moi.
Je reprends très rapidement le raisonnement. Si les contribuables
de Saint-Césaire votent contre, je ne suis pas un économiste,
mais s'ils ont eu la possibilité d'avoir les terrains à un moment
X, qu'ils évitent une plus-value - en tout cas, ils évitent
d'avoir à payer plus cher, actuellement - en termes de transactions,
à supposer que la municipalité perde son référendum
en fonction d'un golf, je pense que les citoyens ne sont pas
pénalisés. C'est le raisonnement que je fais. Et l'inverse aussi:
si vous gagnez le référendum parce qu'il y a une majorité
de citoyens de Saint-Césaire qui, démocratiquement, a voté
pour un terrain de golf, je pense que vous n'aurez pas à payer des
parcelles de terrain beaucoup plus cher parce qu'on n'aura pas lié la
ville à les acquérir. C'est mon évaluation.
La spéculation foncière, mon cher monsieur, sans
connaître cela et sans en avoir fait, j'en ai vu faire. Il y en a qui
s'amusent en maudit avec cela, vous le savez comme moi. J'ai vu du monde
acheter des parcelles de terrain, sachant qu'une route passerait là;
parce que c'est le gouvernement, on a fait de l'argent en "hérode". Vous
irez sur la route 20, en passant à Rivière-du-Loup, dans le
comté de Kamouraska, vous regarderez la courbe qu'ils ont faite,
à un moment donné, pour aller chercher un "chum"; vous regarderez
combien cette expropriation a coûté. Là-dessus, on
connaît cela.
Je ne veux pas embarquer dans cela. Je voudrais que la loi ne permette
pas de spéculation à outrance de sorte que, par la suite, cela
nuise aux citoyens, surtout si on vous donne un outil fondamentalement
démocratique qui est le référendum. On demande à
Mme l'adjointe d'être très ouverte sur les possibilités
d'amendement pour encadrer la tenue dudit référendum, pour
s'assurer que les citoyens auront le temps de faire de la publicité de
part et d'autre, de peut-être faire miroiter des chiffres et d'avoir une
surveillance de la
part du ministère ou de la commission. Je ne sais pas comment
cela fonctionne, je ne veux pas m'enfarger tout de suite sur la Commission
municipale. On a déjà un amendement de prêt; le procureur
travaille très bien, nous autres aussi! On va le faire à ce
moment-là.
Je voudrais bien situer l'esprit de notre intervention. Ce n'est pas
d'être pour la motion pour le plaisir d'être pour; c'est parce
qu'on n'a pas de preuve que ce serait nocif pour les concitoyens, à ce
moment-ci. Si vous en avez une à faire - c'est ma dernière
intervention - faites-la tout de suite, cette preuve.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Dorion.
Mme Trépanier: Oui. Me Sylvestre nous proposait un
amendement qui disait: "Êtes-vous en faveur que les terrains
annexés par la ville soient achetés pour y exploiter un golf?"
D'abord, la ville est déjà autorisée par le
ministère de l'Environnement à acquérir des terrains
depuis 1976. De plus, si le référendum est positif, sur son
propre territoire, la municipalité peut acquérir des terrains
pour fins municipales; cela est une autre chose. Ensuite, on parie de la
protection de la nappe d'eau. Si vous regardez le premier paragraphe que j'ai
mentionné tout à l'heure, on disait: "Sur l'obtention
préalable - cela est très important - d'un certificat
d'autorisation visé à l'article 22 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, la ville peut parachever des travaux
d'établissement d'un terrain de golf dans le but de son exploitation sur
les immeubles visés."
Donc, cela veut dire qu'une fois que le référendum aura
été accepté, le ministère de l'Environnement est
encore habilité; donc il va décider quels sont les terrains
nécessaires à la protection de la nappe d'eau. Si, par malheur,
le ministère de l'Environnement disait que tous les terrains sont
nécessaires à la protection de la nappe d'eau - c'est un risque
que la municipalité prend, je suppose qu'elle est prête à
prendre ce risque - la nappe d'eau est nécessairement
protégée. À ce niveau, je ne suis pas d'accord avec votre
argument de tout à l'heure.
Ensuite, le référendum va se faire dans la ville de
Saint-Césaire. Je pense qu'à ce moment-ci, en tant que
parlementaires, nous ne pouvons pas présumer du résultat. Il faut
faire confiance aux gens de Saint-Césaire aussi. On va faire confiance
au jugement des gens de Saint-Césaire. Si les gens de
Saint-Césaire jugent qu'il n'y a pas lieu d'exploiter un golf, qu'il n'y
a pas lieu de bouger, ils vont voter contre à ce
référendum. C'est mon argument majeur. Il faut faire confiance
à la bonne foi et au jugement des résidents de
Saint-Césaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce complet, Mme la
députée de Dorion?
Mme Trépanier: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. M. le
député de Jonquière.
Motion proposant un observateur nommé par la
Commission municipale
M. Dufour: M. le Président, j'aurais un sous-amendement
à apporter à l'amendement proposé par le côté
ministériel. "L'amendement à l'article 4 du projet de loi 252,
Loi concernant la ville de Saint-Césaire, est modifié par
l'insertion, entre le deuxième et le troisième alinéa, de
l'alinéa suivant: Quant au processus défini à
l'alinéa précédent - cela parlait du
référendum - la Commission municipale du Québec nomme un
observateur dont le mandat sera de lui faire rapport, de temps à autre,
quant à l'organisation et au déroulement de cette consultation
populaire."
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Nous allons suspendre pour quelques
instants pour en faire faire des photocopies pour tous les membres de la
commission.
(Suspension de la séance à 23 heures)
(Reprise à 23 h 7)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux. L'amendement proposé par le député de
Jonquière, étant en accord avec nos règles de
procédure aux articles 197 et 200, est recevabte.
M. Francis Dufour
M. Dufour: J'aurais peut-être à plaider, mais pas
trop longtemps sur la valeur de l'amendement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...et pourquoi on a fait l'amendement. Il est
évident qu'on pourrait être contre ce sous-amendement en disant
que c'est un précédent et qu'il est difficile d'application. Au
contraire, il est évident, à mon point de vue et au point de vue
de l'Opposition, que le fait qu'on adopte un règlement spécifique
ou une loi spéciale pour des actions qui ont été prises au
cours des dix dernières années fait que c'est vraiment dans ce
cadre qu'il faut interpréter le sous-
amendement qu'on propose.
S'il y a une situation spéciale, on peut dans ces cas-là,
selon l'Opposition, apporter des éléments différents de
ceux avec lesquels on est normalement habitué à vivre. On
pourrait nous dire que cela représente un certain changement ou que cela
pourrait amener une éventuelle prise de position du ministère
quant à la loi générale. Je prétends que non.
Puisqu'on est obligé d'adopter une loi spéciale, il s'agirait de
s'entendre. Ce sont des garanties qu'on veut donner, autant d'un
côté que de l'autre.
Je pense que, d'un côté, il n'y aurait pas de
problème si tout le monde avait été d'accord. Comme il y a
deux parties, dans notre esprit, on doit regarder les éléments
qui ont amené tout ce cheminement touffu et confus durant une dizaine
d'années. Si cela avait été facile, ce serait
réglé. Il n'y aurait pas de loi spéciale. À notre
point de vue, on demande quelque chose qui est peut-être différent
de ce qui se fait, règle générale ou dans la
normalité des choses, mais ce qu'on propose est facilement applicable
s'il y a une volonté politique de le faire. Cela n'augmente pas les
coûts pour le ministère.
Ce sous-amendement garantit à l'ensemble des citoyens de
Saint-Césaire que la loi sera respectée dans son entier, dans son
intégrité, et que toutes les parties seront respectées par
ce processus.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Mme la députée de
Dorion.
Mme Violette Trépanier
Mme Trépanier: M. le Président, M. le
député de Jonquière vient de dire: Il s'agit qu'il y ait
une volonté politique de le faire. Or, je peux vous dire que de prime
abord, je n'ai pas la volonté politique de le faire et je vais vous
expliquer pourquoi. Je ne vois pas comment le ministre des Affaires municipales
s'engagerait dans ce sens-là. Le ministre des Affaires municipales n'a
pas un rôle de préfet de discipline auprès des
municipalités. Pour la commission, c'est la même chose. Cela
serait un manque de respect envers l'autonomie municipale et cela me surprend
que ce soit le député de Jonquière qui propose une telle
chose parce que, s'il y en a un qui devrait être en faveur de l'autonomie
municipale, qui s'est battu pour l'autonomie munucipale, c'est bien le
député de Jonquière. Et il se bat encore. Alors, cela me
surprend un peu.
Ensuite, il y a deux paliers de pouvoir tout à fait
différents là-dedans. Une telle restriction équivaudrait
à une tutelle administrative à notre sens. II n'y a aucune raison
de croire qu'une tutelle serait nécessaire dans ce cas-ci. Ce serait un
manque de confiance flagrant à l'égard des élus municipaux
démocratiquement élus dans leur ville. De plus, comment peut-on
présumer que la ville ou que la municipalité ait l'intention,
entre guillemets, "de frauder" ou de ne pas prendre l'intérêt de
ses citoyens? Si jamais tel était le cas, je suis convaincue que les
électeurs de Saint-Césaire se chargeraient du conseil de ville
à l'élection suivante. Alors, ce n'est dans
l'intérêt de personne de faire une chose semblable.
Ensuite, la Loi sur les cités et villes s'applique à
toutes les questions municipales et cette loi prévoit une
procédure précise pour un référendum. Cette
procédure a été testée à maintes et maintes
reprises, et jamais elle n'a été contestée. Si on se
souvient, très récemment, on a eu le cas de la fusion de
Rouyn-Noranda où, si vous vous en souvenez bien, M. le
député de Jonquière, le conseil de ville de Noranda
était contre la fusion. Il y a eu référendum et les
citoyens ont démocratiquement voté pour la fusion. Aucune action
n'a été intentée pour attaquer quelque
illégalité que ce soit dans ce cas-là. De plus, les
citoyens auront toujours des recours normaux devant les tribunaux.
Alors, avec ces arguments, je ne vois pas pourquoi nous accepterions un
amendement de la sorte. Je suis tout à fait contre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Iberville.
M. Jacques Tremblay
M. Tremblay (Ibervilie): M. le Président, pour aller dans
le même sens que ma collègue, la députée de Dorion,
je trouve aussi bizarre que... Cela fait déjà cinq mois que je
travaille à ce dossier et je me suis fait répéter à
peu près 2000 fois de faire attention à ne pas créer un
précédent. Maintenant, on arrive avec un sous-amendement qui
créerait effectivement un précédent parce que toute la loi
municipale prévoit les référendums et ce n'est pas d'hier
qu'on a eu des référendums au Québec. Il y a en a des
milliers qui ont eu lieu partout au Québec et il y a des lois qui
régularisent ou normalisent ces situations.
Alors, je m'inscris contre ce sous-amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Est-ce que cela pourrait arriver, quelques fois,
même si le gouvernement a une assurance de passer ou de bulldozer
l'Opposition de la façon qu'il voudra, dans le temps qu'il voudra, qu'il
écoute, à un moment donné, ce qu'on a lui
dire? Mme la députée de Dorion nous dit que cela serait
anormal, etc. C'est bien sûr, mais je vais vous dire: C'est un
précédent qu'on adopte des projets de loi comme cela, on n'en
adopte pas pour toutes les municipalités au Québec. On a un
projet de loi, justement, parce qu'il y a eu des choses qui ont
été faites, qui n'étaient pas selon les règles de
l'art ou selon la loi. En tenant pour acquis que ces règles de l'art
n'ont pas été respectées, il est normal et logique qu'on
puisse procéder d'une façon différente. Il n'est pas bon
dans la loi de donner juste une apparence de justice. On a appliqué la
justice, mais c'est juste une apparence de justice. Il faut encore qu'on donne
les garanties que la justice est appliquée.
On ne parle pas de fraude dans le cas actuel. On ne dit pas qu'il va y
avoir fraude. Vous nous faites aller beaucoup trop loin. On dit: II y a un
mécanisme qui pourrait être institué dans un cas
spécial, qui est vraiment un cas qui a duré depuis dix ans. On
voudrait bien régler cette situation en disant: Tout est
respecté, il n'y a pas de problème. S'il n'y a pas de
problème, c'est d'autant plus facile d'accepter la proposition qu'on a.
C'est d'autant plus facile que tout le monde va se plier aux règles du
jeu.
Mais, quand vous me dites que les citoyens peuvent se défendre,
je dis: Bien oui, ils peuvent se défendre, mais n'oubliez pas que ces
citoyens ou une partie de ces citoyens ont été obligés
pendant quatre ou cinq ans de faire des pressions et d'aller en recours
collectif. Ils sont épuisés, ces gens-lé. De ce
côté-là, s'il n'y a pas de problème, il n'y a pas de
problème. Les citoyens vont exercer leurs recours. Ils vont appliquer
les règles normales du référendum. On demande qu'il y ait
quelqu'un qui regarde pour ce cas spécifique. On ne dit pas: À
l'avenir, vous ferez cela pour toutes les municipalités, puis pour
n'importe quoi, on dit: Dans ce cas spécifique qui nous concerne, parce
qu'il y a des montants d'argent importants.
Quand le club de golf sera fini, quand les gens vont-ils se prononcer
à nouveau? Supposons qu'il arrive des déficits, ils ne se
prononceront plus chaque année, parce que le conseil va soumettre son
budget et ce sera fini. Ils l'approuvent entre eux. Vous allez me dire: Les
gens peuvent toujours mettre le conseil dehors. Mais ils ne votent pas tous les
jours, ils votent tous les quatre ans. À ce moment-là, essayons
de leur donner, au moins, non seulement l'apparence de la justice, mais la
justice purement et simplement. (23 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Je veux intervenir sur le fond de cette question.
On n'invente rien ici en disant qu'il y a une méfiance totale à
Saint-Césaire. Je pense bien qu'on ne se contera pas fleurette. II y a
des comités de citoyens de formés; il y a des comités
d'électeurs de formés. Il y a un conseil municipal dans cela et
je ne suis pas sûr que, si on grattait, on n'aurait pas d'autres groupes
en plus. Voyons! C'est clair que c'est la méfiance totale qui s'est
installée dans cette municipalité quant à ce dossier qui
remonte à dix ans. On ne corrigera pas en 30 secondes, ce soir, cette
méfiance, mais il faut s'assurer, comme législateurs qui osons
intervenir dans les dossiers...
Soit dit en passant personnellement, j'ai demandé tantôt
pourquoi Ies deux maires n'y étaient pas. Quand je les ai fait parler
l'autre jour, cela n'était pas clair dans ma tête. Je n'ai pas
compris que c'était une clarté, non plus, dans leur tête.
Lorsqu'ils s'assoient au bout d'une table, puis que, de temps en temps, ils
veulent des taxes, de temps en temps, ce sont des terrains et, de temps en
temps, ce sont des terrains et une permission pour vendre un terrain, je ne
trouve pas que c'est d'une limpidité à toute épreuve,
quand on pose des questions et qu'on veut se faire une idée exacte de ce
que veulent les gens.
Relativement à la présence d'un observateur, cela n'est
pas de l'ingérence que l'on veut; c'est une caution morale pour que tout
le monde ait, au moins, une personne à qui s'en remettre dans
l'éventualité où un groupe aurait tendance à des
petits écarts. C'est ce que vise l'amendement. Il ne vise pas à
faire de l'ingérence dans la municipalité de
Saint-Césaire. Je pense que le gouvernement devrait comprendre l'esprit
de cette loi-là, lui qui a eu un rapport de sa Commission municipale lui
disant que l'origine même de ce dossier était plutôt louche.
Ils vont même jusqu'à taxer des fonctionnaires de comportements
plutôt incorrects vis-à-vis de l'ensemble de la population et
vis-à-vis du gouvernement. Vous lirez le paragraphe de la
deuxième page. Oui! Lisez-le. On ne dit pas de la fraude; on dit de ne
pas avoir divulgué des intentions précises. Je suis convaincu -
c'est de plus en plus clair dans ma tête à mesure qu'on
écoute les observations qui se font ici, en plus - qu'il y avait des
gens qui avaient des idées de boire de la bonne eau, mais qui avaient
aussi d'autres idées. C'est clair dans le dossier. N'essayez pas de
montrer à un vieux singe à faire des grimaces. Cela ne "poignera"
pas certain, c'est clairl
Donc à partir de là, dix ans de méfiance. Je ne
crois pas que le ministère des Affaires municipales et le gouvernement
auraient objection à déléguer un observateur. Au
contraire, cet homme-là deviendrait un peu un ombudsman qui
recueillerait les plaintes. On l'a fait dans bien des endroits. Vous faites des
tutelles, bonne mère, pendant
des mois et des mois pour moins que cela. C'est bordélique comme
situation à Saint-Césaire. Assoyons-nous pour que cela se
règle une fois pour toutes dans le calme, dans l'harmonie avec un
observateur. On ne dit pas un tuteur. On ne veut pas enlever de pouvoirs au
maire; on ne veut pas en enlever au conseil; on veut, cependant, s'assurer que
quelqu'un réponde, parce qu'il y a des groupes qui ne se parlent pas.
Vous ne me ferez pas croire que cela se parle beaucoup. Pas entre les deux
groupes. Si vous me le faites accroire, je ne vous croirai pas. Juste dans les
passages, je parle à l'un et à l'autre. C'est drôle, mais
ce n'est pas le même langage du tout. Il n'y a pas trop de sourires dans
les deux groupes. C'est cela!
C'est notre rôle ici d'avoir une position qui permette aux
parties, éventuellement, d'avoir une sérénité dans
le travail, puis de régler cela une fois pour toutes. Je le propose,
puis je demande à Mme l'adjointe parlementaire d'accepter cet
amendement. Il me semble que cela serait un geste magnanime pour essayer de
véritablement régler ce problème
définitivement.
L'Opposition a accepté de convoquer cette commission ce soir. On
aurait bien pu ne pas vouloir, on aurait bien pu dire: Je m'excuse, mais ce
sera l'automne prochain. Mais on l'a accepté. C'est vrai qu'on a
accepté de travailler dans ce sens. Il me semble que le gouvernement
doit comprendre l'objectif et le sens de notre travail parce qu'il n'y a rien
qui nous obligeait à accepter. Et vous savez que c'est de consentement,
ordinairement, qu'un projet de loi privé s'adopte. C'est une vieille
tradition parlementaire, quand un parti politique est diamétralement
opposé à un projet de loi privé, il ne passe pas.
Ordinairement, on le remet. Cela a toujours été la condescendance
du gouvernement vis-à-vis du parti de l'Opposition. On vous demande
d'être condescendant sur un amendement qui veut, justement, un
rapprochement. C'est la Commission municipale qui relève du ministre des
Affaires municipales. Il n'y a rien là. Bravo! Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Robert Middlemiss
M. Middlemiss: M. le Président, cela touche toute
l'autonomie municipale. C'est réellement ce que cela touche. L'autonomie
municipale... d'accord?
M. Chevrette: Ah non, je ne suis pas d'accord.
M. Middlemiss: Vous pouvez être d'accord ou non, c'est
votre privilège, M. le député de Joliette. Ils ont eu des
élections à Saint-Césaire depuis nombre d'années
et, si les accusations ou les supposés mauvais gestes qui ont
été accomplis dans le passé étaient si graves,
pourquoi n'a-t-on pas mis la municipalité en tutelle à ce
moment-là? Donc, je pense que, si on ne l'a pas fait, c'est qu'on a
jugé que ce n'était pas nécessaire. C'est cela: nomme-t-on
des gens pour aller surveiller les élections qui ont lieu? Si on avait
eu des doutes sur ce qui se passait dans cette municipalité, je pense
qu'on aurait pu à ce moment s'assurer que le conseil qui était
élu était représentatif et était le voeu de la
population.
Je pense que ce sont un peu les arguments qu'a présentés
la députée de Dorion en disant: Regardez, on n'est pas pour
commencer... On a délégué des pouvoirs à une
municipalité. Si on avait eu des raisons graves de penser que ces gens
ne pouvaient pas faire leur devoir, on aurait dû les mettre en tutelle
dans le passé. Toute les inquiétudes de Me Sylvestre, c'est, je
pense, que le référendum va permettre aux deux côtés
de présenter des arguments et certainement de démontrer à
la population quels vont être les coûts d'exploitation et ainsi de
suite, et les gens jugeront en conséquence. Il va falloir s'assurer que
tous les arguments seront présentés, qu'il va y avoir deux
côtés comme il y en a dans une élection où les
partis se présentent, avec chacun son programme, et on les juge à
partir de ce qu'ils nous offrent, et la décision est prise.
Je pense que c'est un peu dans ce sens, M. le Président, notre
refus d'accepter cet amendement. On veut respecter l'autonomie de cette
municipalité, comme on le fait avec toute autre.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Pontiac. Mme la députée de Dorion.
Mme Trépanier: Allez-y.
M. Dufour: Tout d'un coup que vous auriez un bon geste, je
n'aurais pas la peine de parler. Je ne parle pas pour parler.
Mme Violette Trépanier
Mme Trépanier: M. le député de
Jonquière, M. le Président, a dit que ce projet de loi en soi
était un précédent. Je veux bien le croire, mais c'est un
précédent causé par un autre conseil municipal. Les gens
qui sont devant nous aujourd'hui n'étaient pas là et n'avaient
rien à voir là-dedans.
M. Chevrette: Le roi est mort, vive le roi!
Mme Trépanier: Comment pouvons-nous reprocher à un
nouveau conseil municipal de vouloir régulariser là situation?
Vous parlez de méfiance. À quel titre pouvons-nous parler de
méfiance? N'a-t-on pas confiance aux lois qui nous régissent
présentement? Il y a la Loi sur les cités et villes où les
référendums sont permis et sont régis, et, à mon
sens, cela a toujours bien fonctionné. Je ne vois pas pourquoi on ne
procéderait pas de la même façon aujourd'hui. Vous avez
parlé de précédent tout à l'heure. Ce que je
souhaite, c'est qu'il y ait le moins de précédents possible, s'il
y en a. Je ne vois pas ce que cela vient faire là-dedans.
Vous parlez de tutelle. Les tutelles sont apportées dans les cas
extrêmement sérieux de mauvaise administration et de
mémoire, à ce qu'on me dit ici, il y a eu une tutelle à
Bromont et à Notre-Dame-du-Lac. C'étaient des cas sérieux
et les tutelles ont été levées. Il n'y en a pas d'autres,
à notre connaissance, au Québec présentement.
M. Chevrette: II y en a eu un paquet.
Mme Trépanier: II y en a eu peut-être, mais il n'y
en a pas présentement. Ce sont des cas extrêmement sérieux.
Alors, je ne vois pas comment on peut comparer cela ici à ces cas de
mauvaise administration. Au contraire, ce sont des gens qui veulent
régulariser une situation qui dure depuis de nombreuses années.
Et si, par malheur, il y avait des irrégularités dans la
procédure du référendum, les gens de Saint-Césaire
peuvent toujours revenir devant les tribunaux.
La principale raison pour laquelle je suis contre un observateur, c'est
que je ne voudrais pas que le gouvernement du Québec soit taxé de
venir toucher à l'autonomie des municipalités. Le ministre des
Affaires municipales dit è qui veut l'entendre depuis le 13
décembre dernier que l'autonomie municipale, c'est extrêmement
important et tout le monde de ce côté-ci de la table est conscient
de cela et on veut cela. On ne veut pas, par un amendement de la sorte, jouer
dans l'autonomie des municipalités. C'est l'argument majeur que
j'apporte.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Iberville.
M. Jacques Tremblay
M. Tremblay (IbervilIe): M. le Président, juste 30
secondes pour dire que M. le député de Joliette tout à
l'heure parlait, justement, des deux maires et qu'il y avait méfiance,
que les deux maires n'étaient pas sûrs... Vous parliez de
méfiance au début.
M. Chevrette: La méfiance, ce sont les citoyens de
Saint-Césaire.
M. Tremblay (Iberville): II faut, quand même, comprendre
que les maires qui sont venus ici n'ont pas l'expérience parlementaire
du député de Joliette qui est vraiment exceptionnelle et qui a
déjà siégé à la commission Cliche, je crois.
Vous avez déjà siégé à la commission Cliche,
si je me souviens bien, ou quelque chose comme ça. Il faut quand
même comprendre les gens qui viennent ici de bonne foi et essaient de
répondre à nos questions le mieux possible. Être assis
là au fond, cela a l'air d'être quasiment au banc des
accusés, jusqu'à un certain point.
M. Chevrette: Est-ce que j'ai dit que quelqu'un...
M. Tremblay (Iberville): De toute façon, c'est juste pour
dire qu'en fin de compte.,.
M. Chevrette: M. le Président, je n'ai jamais
ridiculisé ceux qui sont passés à la barre.
M. Tremblay (Iberville): Excusez, c'est moi qui ai la parole, M.
le Président, je voudrais quand même terminer.
M. Chevrette: Je comprends, mais c'est une fausseté. C'est
une question de règlement, je m'excuse.
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Ce que j'ai dit, c'est que dans les propos - c'est
un jugement que je porte - d'un maire, dont j'ignore le nom, il y a eu trois
nuances à trois questions différentes, de sorte que je ne savais
plus s'il voulait les taxes ou s'il voulait avoir un droit de regard dans la
revente des terrains ou s'il voulait tout simplement des "en lieu" de taxes,
parce que le ministre des Affaires municipales à ce moment-la avait
utilisé l'expression "en lieu" de taxes. Dire que quelqu'un ne semblait
pas exactement connaître ce qu'il recherchait, ce n'est pas rire d'un
individu. Tout le monde était ici, je reconnais les visages, ils ont
entendu la même chose que moi. Si vous n'avez pas compris ça, je
m'excuse, ce n'est pas eux qui m'ont attaqué, c'est vous.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette, en conformité avec l'article 212, vos propos étaient
justifiés. Je cède maintenant la parole à M. le
député d'Iberville.
M. Chevrette: Merci beaucoup. Je ne savais pas que je respectais
le règlement de même.
M. Tremblay (Iberville): C'est bien la
première fois. M. le Président, pour compléter ma
pensée, je tiens à dire que ces gens, en fin de compte, sont
venus ici exprimer leurs choses; ils n'ont peut-être pas la
facilité du parlementaire qu'est le député de Joliette.
Tout cela pour reprendre quand même ce que je disais - quand le
député de Joliette n'était pas ici tout à l'heure:
On m'a dit à quelques centaines de reprises de ne pas créer de
précédent, alors que cela fait cinq mois que je travaille
à ce dossier. Actuellement, on veut en créer un, alors que la loi
actuelle prévoit déjà ce qu'il faut faire en cas de
référendum. C'est pour cela que je suis absolument d'accord avec
la prise de position de la députée de Dorion.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: J'aurais juste quelques paroles à ajouter. En
ce qui concerne le précédent, j'ai dit, et je le
répète, que chaque fois qu'il y a un projet de loi privé,
c'est un précédent. C'est quelque chose qui ne se faisait pas
avant et cela prend une loi spéciale pour le faire. Donc, c'est dans ce
sens que c'est un précédent. Quand on regarde les gestes
posés par d'autres, c'est évident que tout ce qu'on confirme, ce
sont des gestes posés par d'autres la plupart du temps. On a
approuvé des lois qui concernaient Mercier, la ville de Rimouski. On
approuve une loi qui touche une corporation qui s'occupe du traitement de
l'eau. Ce sont des précédents, ce sont des gestes qui ont
été posés assez souvent par d'autres, qu'on confirme par
loi. Donc, c'est une procédure extraordinaire et on doit essayer, par
ces procédures extraordinaires, de régler les problèmes
d'une façon différente parce que c'est une situation
particulière, ce n'est pas une situation régulière.
Quand on parle d'autonomie municipale, je rappellerais aux
députés du gouvernement de faire attention, parce que vous allez
vous enlever toute marge de manoeuvre, vous ne pourrez plus rien faire. Ce
n'est pas situé sur la lune, les municipalités du Québec,
c'est situé dans le paysage, sur le territoire. Si vous me parlez trop
d'autonomie, je vou3 passe un papier que je vais vous le servir souvent,
l'argument de l'autonomie. Vous ne pourrez plus bouger. Elles sont autonomes
dans la mesure où le Parlement, lui... Oui, vous avez parlé
d'autonomie. Vous avez été le défenseur de l'autonomie
municipale. Vous avez dit: que cela vous surprenait que...
Mme Trépanier: L'autonomie.
M. Dufour: Oui, c'est ça, l'autonomie.
Mme Trépanier: J'ai compris l'économie.
M. Dufour: L'autonomie, excusez-moi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: D'accord. Donc, on parle d'autonomie. Les
municipalités sont autonomes dans la mesure où le gouvernement du
Québec leur accorde cette autonomie. Effectivement, dans des cas
spécifiques, le gouvernement peut décider des choses
différentes.
Dans ce cas-ci, c'est une loi spéciale pour un problème
qui dure depuis dix ans et on voudrait bien que la paix sociale revienne
à Saint-Césaire et que tout le monde s'y sente le plus heureux
possible. Quand je considère ces gens que je respecte beaucoup, je
trouve qu'il y a vraiment la matière à réflexion et qu'il
faut donner le plus de visibilité possible aux actions qu'on se
prépare à poser.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais juste faire
remarquer à Mme la députée de Dorion que, si on suivait
son cheminement sur l'autonomie, on n'aurait pas à
légiférer. Vous avez assez d'autonomie pour vous
débrouiller avec les lois du Québec. Cela pourrait être
cela, à la limite. C'est, justement, à cause d'une
incapacité, de l'impossibilité pour la municipalité qui se
présente devant nous...
Je vais vous poser une question, car, si vous avez l'idée de
sortir le rouleau compresseur et de nous battre, de toute façon, sur
tous les amendements, on veut le savoir tout de suite, car j'ai un autre
amendement et je ne le ferai pas. On fera connaître notre position, c'est
tout.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Dorion.
M. Chevrette: Deux autres amendements.
Mme Trépanier: M. le Président, c'est
évident qu'il ne s'agit pas d'une question de rouleau compresseur de ce
côté-ci. Je vous ai dit vraiment le fond de ma pensée.
Malgré ce que le député de Jonquière a dit, je ne
voudrais surtout pas jouer dans l'autonomie des municipalités. C'est une
chose.
Ensuite, le deuxième argument qui me rend très sensible
à ce projet de loi: nous sommes tous des élus. On hérite,
dans
chacune de nos circonscriptions et dans chacune de nos
municipalités, de problèmes qui ont été
causés antérieurement. Il faut vivre avec ces problèmes et
on a des mandats de nos concitoyens pour les régler. Je suis convaincue
que ce conseil de ville a été élu pour régler des
cas. Il a reçu un mandat - probablement que c'était dans son
mandat - et il a des défis à relever.
Tout à l'heure, vous avez dits Le roi est mort, vive le roi. Je
vais vous dire: Le pape est mort, mais vive le pape. Le Pape n'est pas
nommé; il est élu. Ces gens-là se sont fait élire
et ils ont un mandat à exécuter. Il faudrait donc les aider
à régler ce cas pour de bon. Je considère que cet
amendement ne viendra pas changer ou améliorer la situation. Je pense
qu'on a tout, dans nos lois, pour arriver à un règlement
équitable pour que ce référendum soit fait avec toute la
célérité et la régularité
nécessaires. Je termine là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je reviens à la
charge pour dire ceci. Je voudrais dire à Mme la députée
de Dorion que, si on avait voulu entacher l'autonomie municipale, nous aurions
demandé une tutelle temporaire jusqu'au référendum. C'est
carrément enlever les pouvoirs. Nommer un observateur là
où il y a manifestement une opposition farouche dans le milieu, je pense
que ce n'est pas la même chose.
Mme la députée de Dorion doit savoir que, dans tout
conflit, souvent un conciliateur ou un médiateur qui n'a pas de pouvoir,
mais une autorité morale peut rapprocher les parties et régler
définitivement un conflit. C'est l'enfance de l'art. C'est ce qu'on
propose, à toutes fins utiles. Si vous ne voulez pas appeler cela un
observateur, si le terme ne vous plaît pas, ne vous butez surtout pas sur
le mot. Dites-nous ce que vous proposez et nous allons nous ouvrir.
Vous savez très bien, Mme la députée -et j'en ai
fait personnellement durant 17 ans, des relations conflictuelles - ce qu'on
fait quand on sent que les gens veulent régler. Quand on veut
régler une chose définitivement, on ne veut pas qu'un groupe
casse l'autre pour le plaisir de le casser non plus. Quand on veut ramener
l'ordre et l'harmonie, on s'arrange pour que cela se règle normalement,
et vous le savez très bien de votre côté aussi.
Ce que je suggère, ce n'est pas une tutelle du tout. Ce que je
dis cependant, c'est qu'on s'assure, dans les circonstances, que tous les
groupes aient un point de repère pour ne pas se taxer, tout au cours de
la démarche, de vouloir piéger les règles du jeu. Il me
semble que cela devrait vous faire réfléchir, en tant que
gouvernement, et vous faire penser que c'est une démarche tout à
fait cohérente et logique que je propose. Si vous en faites une question
de principe, vous ne réglerez rien. Vous allez, par la force du nombre,
décider, mais vous ne réglerez rien à
Saint-Césaire. Vous n'allez que retarder d'autres luttes inutiles et
futiles.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme ta députée
de Dorion.
Mme Trépanier: Je ferai remarquer au député
de Joliette que l'objectif de ce projet de loi privé n'est pas la
conciliation, mais de savoir ce que les gens de Saint-Césaire veulent et
qu'ils décident eux-mêmes ce qu'ils veulent faire. Je pense que
tous les mécanismes ont été prévus dans cette loi
pour arriver à cela. Est-ce que je peux demander le vote? Comment est-ce
que cela marche?
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Chevrette: On va enregistrer notre dissidence.
Le Président (M. Saint-Roch): Excusez-moi, M. le
député de Joliette, est-ce que...
M. Chevrette: Ce n'est pas la coutume, mais si c'est comme cela
que vous voulez aller, c'est d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Chevrette: Vous irez voir dans les annales des projets de loi
privés maintenant de quoi cela a l'air!
Le Président (M. Saint-Roch): Me Sylvestre, pour une
courte intervention.
M. Sylvestre: Brièvement, on me demande d'intervenir sur
un point. Mes clients sont convaincus que le conseil municipal actuel est
d'accord avec le parachèvement du golf. C'est ce qui, dans la campagne
du référendum, provoquera un déséquilibre,
finalement. C'est une des raisons pour lesquelles je pense que, si tout est
accepté et que le conseil municipal obtient tout ce qu'il demande,
effectivement, on se demande pourquoi il y aurait un
référendum... Est-ce que le conseil municipal ne devrait pas
prendre ses responsabilités et parachever le golf, par sa propre
décision, alors qu'on lui donne l'occasion de faire ratifier sa position
par un référendum auquel les citoyens ne croient pas? Nous
serions d'accord avec l'amendement, mais pour une autre raison que les motifs
invoqués déjà autour de cette table. C'est que, pour
plusieurs citoyens qui ne sont même pas actuellement dans le
comité de citoyens, l'adoption de cette loi laisse un goût amer.
On se dit que, finalement, l'illégalité n'est jamais
sanctionnée, n'est jamais punie. Tout finit par être adopté
et l'Assemblée nationale donne l'impression de tout blanchir. S'il y
avait un observateur dans cette situation exceptionnelle... Je m'abstiens.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Sylvestre. La
commission va suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 35)
(Reprise à 23 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. Me Viau.
M. Viau: M. le Président, nous avons été
observateurs durant les discussions qui ont eu lieu entre les deux
côtés. Nous avons une suggestion à vous faire. Je suis
autorisé à faire la suggestion suivante. La ville s'engage
à demander au ministre de Affaires municipales de nommer un observateur
pour surveiller et superviser la consultation qui aura lieu quand elle sera
déterminée par la ville, à peu près dans les termes
qui ont été mentionnés. Nous n'avons pas d'objection
à ce qu'il y ait un observateur et nous nous engageons à demander
au ministre des Affaires municipales de nommer un observateur.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Dorion.
Mme Trépanier: M. le Président, j'ai dit et redit,
depuis quinze minutes, qu'il fallait absolument respecter l'autonomie
municipale. Alors, je serais bien malvenue de ne pas acquiescer à votre
suggestion. De plus, je vous remercie de nous permettre peut-être de
finir cette session en beauté. L'Opposition et le pouvoir ne se tireront
pas les cheveux. Tout le monde va en arriver à une solution. C'est
extrêmement intéressant.
J'aurais besoin d'un éclaircissement. Vous avez demandé
que ce soit le ministre qui le nomme ou bien la Commission municipale?
M. Viau: La ville s'adressera au ministre des Affaires
municipales pour le désigner. À ce moment-là, le ministre
pourra désigner un membre de la Commission municipale. En fin de compte,
ce n'est pas à nous de le lui indiquer. Ce sera quelque chose
d'absolument indépendant. Qu'il en envoie un, deux ou trois, la ville
n'a rien à cacher. Ce sera un livre ouvert et l'on veut que ce livre
ouvert soit fermé une fois pour toutes.
Mme Trépanier: Bon.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Dorion.
Mme Trépanier: Vous prenez un engagement moral de le
faire. Cela veut donc dire que ce n'est pas nécessaire de l'inscrire
dans la loi.
M. Viau: M. le maire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Wagner.
M. Wagner: Je peux, à la prochaine réunion du
conseil, officialiser la proposition qui a été faite par Me
Jacques Viau, à savoir que la ville demandera au ministre de nommer un
observateur dans le processus de consultation, en vertu de la loi 252.
M. Viau: Et il y a quatre membres du conseil, ce soir, qui sont
ici.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Dorion.
Mme Trépanier: M. le Président, je voudrais
demander au leader de l'Opposition s'il est d'accord avec cette suggestion du
maire de la municipalité de Saint-Césaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Ouï, M. le Président. Est-ce que j'ai
bien compris, à part cela, qu'il y a quatre échevins ici?
M. Viau: Oui.
Une voix: Cinq.
M. Chevrette: Cinq?
M. Viau: Cinq.
M. Chevrette: C'est encore mieux.
M. Viau: C'est encore mieux. On a quorum.
M. Chevrette: Votre conseil est composé de combien de
membres?
M. Wagner: Sept.
M. Chevrette: Sept? Ah! Pas de problème!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Effectivement, c'est consigné au
procès-verbal de la commission, a ce moment-là, que cette demande
sera faite par la municipalité. En ce qui me concerne, je suis
prêt à faire confiance aux gens qui sont ici. À ce
compte-là, je retirerais la proposition d'amendement que j'ai
déposée pour en déposer une immédiatement. Je vais
vous demander ceci, M. le Président, et je voudrais demander à
Mme la députée... Normalement, l'ordre de la Chambre, c'est
minuit, sauf que les membres de la commission peuvent, sur consentement
unanime, continuer de procéder. En ce qui me concerne, même s'il
reste dix minutes -vous comprendrez que cela aurait l'air fou de le demander
à toutes les minutes - qu'on finisse le projet de loi, tel
qu'amorcé.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement?
Une voix: D'accord.
M. Wagner: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, M. le maire.
M. Wagner: Si vous permettez, M. le Président, les
conseillers peuvent se nommer et enregistrer leur nom indiquant qu'ils sont en
faveur.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, M. le maire.
M. Chevrette: M. le maire, j'ai l'habitude de prendre la parole
des gens.
M. Wagner: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je considère
l'amendement proposé par M. le député de Jonquière
comme retiré.
M. Chevrette: Sauf ceux qui me mentent
régulièrement.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: La porte était grande ouverte, je
m'excuse.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous revenons à l'amendement à l'article 4.
M. Chevrette: Oui. M. le Président, j'ai un autre
amendement qui se lirait comme suit: L'article 4 tel qu'amendé du projet
de loi 252, Loi concernant la ville de Saint-Césaire, est modifié
en remplaçant le dernier alinéa par le suivant - et je vais
expliquer pourquoi je propose l'amendement: "Êtes-vous favorables
à ce que - d'abord, au point de vue français, "êtes-vous
favorables que", cela ne se dit pas - les terrains fassent l'objet de travaux
visant leur parachèvement et leur exploitation comme terrain de
golf"?
Je vais expliquer pourquoi. C'est qu'après avoir
écouté les propos des parties et les nuances du procureur, M.
Sylvestre, par rapport à ta question qu'il posait j'étais en
désaccord avec sa question parce qu'elle présupposait qu'on ne
réglait pas la question des achats ou non. Je pense qu'on a
réglé cela dans une discussion antérieure. D'autre part,
la question telle que libellée: "Êtes-vous en faveur que le
terrain de golf soit parachevé et exploité?"... En fait, je
n'apporte pas grand nuance, vous le verrez bien, pour ceux qui voudraient faire
de la sémantique. Ils se rendraient compte que, purement et simplement,
ma proposition ne modifie pas l'esprit de cette loi. Effectivement, elle n'en
modifie pas l'esprit. Sauf qu'elle spécifie très bien que lesdits
terrains qui sont autorisés à être achetés en vertu
de la présente loi pourront faire ou non l'objet de travaux
ultérieurs et d'une exploitation ultérieure. Je pense que cela se
veut purement et simplement plus explicite. Pour le bénéfice des
procureurs, s'ils en veulent une copie, je suppose que la commission peut leur
en faire parvenir une. L'avez-vous eue, M. le Président?
M. Viau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: Non. Vous savez, je suis surpris de la demande du
député de Joliette parce qu'en fin de compte, quand on pose une
question à un référendum, il faut être clair et
précis. Je pense que si on disait...
M, Chevrette: Cela, c'est vrai.
M. Viau: Et, surtout, la question doit être très
courte.
M. Chevrette: Mais pour certains elle est toujours trop langue.
Oui ou non?
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Viau: Quand vous dites, M. le député de
Joliette, "les terrains fassent l'objet de travaux de parachèvement",
mettez-vous à la place des braves citoyens de Saint-Césaire. Je
leur fais confiance. Mais, d'un autre côté, le golf est dans l'air
depuis déjà dix ans. Quand on leur demande: Êtes-vous
favorables à ce que le terrain de
golf soit parachevé et exploité? je pense qu'il n'y en a
pas un seul qui ne comprendra pas cela. C'est pour cela qu'on demande que la
question soit claire, courte et précise.
Si c'étaient tous des gens qui avaient une expérience des
textes légaux, cela pourrait aller. Mais, avec l'expérience que
j'ai dans les municipalités, c'est qu'il faut avoir des mots qui soient
à la portée de tous les citoyens sans exception. Alors, quand
vous dites des terrains faisant l'objet de travaux de parachèvement,
j'ai l'impression qu'on va en perdre pas mai dans la brume. Dans les
circonstances, M. le Président, on ne peut pas accepter que cette
phraséologie soit substituée à ce qu'on a
déjà. Je crois qu'on doit s'en tenir exactement à "le
terrain de golf soit parachevé et exploité".
On a déjà parlé des terrains dans les articles
précédents. On veut savoir des gens si on va le finir et si on va
l'exploiter. C'est cela la question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette. Mme la députée de Dorion.
Mme Trépanier: M. le Président, je comprends que
vous n'avez pas encore décidé de la recevabilité de
l'amendement. J'aurais besoin d'éclaircissements. Je demanderais au
député...
M. Chevrette: C'est un sous-amendement. Vous le recevez,
d'abord?
Mme Trépanier: Je vous demande un éclaircissement,
peut-être que cela va...
M. Chevrette: Pas de problème, je suis tout à
vous.
Mme Trépanier: Oui, d'accord. Alors, la question que nous
proposions était la suivante: "Êtes-vous en faveur que le terrain
de golf soit parachevé et exploité?" D'accord, on s'entend
Ià-dessus. Dans la vôtre, vous dites: "Êtes-vous favorable
à ce que les terrains fassent l'objet de travaux visant leur
parachèvement et leur exploitation comme terrain de golf?" Je ne suis
pas avocat, je suis professeur de français. Je regarde ces deux phrases
et, à mon sens, elles veulent dire, essentiellement, la même
chose, sauf que votre deuxième version est enrobée de mots et que
cela complique la compréhension de l'idée qu'on veut faire
ressortir. Cela me fait penser un peu à une certaine question dont on
faisait mention tout à l'heure, en 1980, il y avait bien des mots et
bien des affaires.
J'aimerais...
M. Chevrette: Ne vous écartez pas trop loin.
Mme Trépanier: Non, non. J'aimerais, M. le
député de Joliette, que vous nous disiez en quoi ces deux
propositions sont différentes.
M. Chevrette: Oui, je vais essayer de vous donner l'esprit.
Mme Trépanier: Oui.
M. Chevrette: Au-delà du libellé, je pense que
c'est peut-être bon qu'on donne l'esprit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: C'est que de la façon qu'on le libelle, pour
nous, cela ne présuppose pas qu'il faut s'en départir, mais qu'il
pourrait y avoir une exploitation autre. Notre libellé prête plus
flanc à cela que le vôtre. Je peux le répéter.
Une voix: Oui, s'il vous plaît!
M. Chevrette: Tel que nous l'avons libellé, nous croyons
que les citoyens peuvent très bien pressentir que ces terrains peuvent
servir à d'autres fins, alors que, si on lit sèchement le
vôtre, je ne suis pas sûr qu'il laisse cette dimension de servir
à d'autres fins. C'est l'objectif de notre motion, on ne vous dit pas
qu'elle est parfaite. On vous dit que l'objectif, pour nous, c'est d'avoir une
question qui laisse présager que ce n'est pas nécessairement
jeté à l'eau.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, M. le
député de Joliette, je vais statuer sur la recevabilité de
l'amendement. L'amendement est recevable.
M. Chevrette: J'en étais sûr, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous suspendons pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 58)
(Reprise à 0 h 2)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaîtî La commission reprend maintenant ses travaux.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Je retire mon amendement et j'ai une question
à poser au comité de citoyens.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est donc
retiré, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Ma question s'adresse aux représentants du
comité de citoyens. Je vous pose une question très
précise. À partir du moment où cette Assemblée
légalise l'achat des terrains, à partir du moment où cette
Assemblée nationale écarte toute poursuite légale,
juridique, parce qu'elle légalise des faits, a posteriori, mais elle
légalise - c'est là l'objet d'un projet de loi privé -
quel est l'intérêt pour un comité de citoyens de faire un
référendum à Saint-Césaire?
Une voix: L'intérêt n'est pas évident, M. le
député, parce que...
Le Président (M. Saint-Roch): Excusez-moi. Est-ce que vous
pourriez vous identifier, s'il vous plaît?
M. Tremblay (Didier): Didier Tremblay. Je suis directeur du
comité de citoyens.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Tremblay.
M. Tremblay (Didier): Bon. L'intérêt est loin
d'être évident parce que cela va faire dépenser de l'argent
aux contribuables. Vous avez en présence la municipalité, d'un
côté, et le comité de citoyens, de l'autre, tandis que, si
on ne fait pas de référendum, les élus de
Saint-Césaire, le conseil de ville qui a été
mandaté par la population aura à prendre lui-même ses
responsabilités et à justifier sa décision, soit s'il
exploite un golf ou non. Ce sera leur décision et on n'utilisera pas,
à tout le moins, un référendum pour faire justifier une
décision politique. S'il y a des citoyens qui veulent s'y opposer, ils
pourront le faire en s1 opposant au règlement.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Tremblay (Didier): De toute façon, on a...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Tremblay.
M. Tremblay (Didier): Oui. De toute façon, par le biais du
projet de loi privé qu'on étudie présentement, le
comité de citoyens se voit privé pratiquement de tout recours,
quel qu'il soit. Si la municipalité décide de défendre un
club de golf, je ne pense pas que le comité de citoyens pèse
lourd dans la balance.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: II va falloir que j'écrive l'amendement,
parce qu'il n'est pas fait. Mais vous comprendrez cette réaction quand
on regarde les justifications d'un article à l'autre, on commence
à se poser des questions sur une chose éventuelle et on en arrive
à découvrir qu'effectivement, à partir des principes qui
ont été énoncés dans tout le projet de loi
privé, la question avait l'air "bébête", mais elle se
posait... Elle se posait d'autant plus que la réaction, je la croyais
tout autre. J'aurais pensé que cela aurait été tout autre
chose. À partir du fait que je connais votre point de vue, si la
commission me le permet, il va falloir que je prenne de cinq à dix
minutes, avec les légistes de la commission - si madame le permet - pour
rédiger un amendement afin d'enlever la notion de
référendum. Si des citoyens se présentent
conformément à un règlement municipal, ils se
présenteront. Cela prend une assemblée des électeurs avec
tant de votes. Ils suivront le processus municipal. Cela sauve l'autonomie dont
madame parle. Même, cela la renforce. C'est un choix politique. À
mon point de vue, c'est encore mieux que la façon dont on
procède. Ne serait-ce que pour cela, je pense que la commission aurait
déjà beaucoup évolué. Si on me le permet, avec
l'aide de quelques procureurs, il faudra enlever des paragraphes aux
deuxième, troisième et quatrième alinéas, il faudra
faire sauter des mots précis. Pour que l'amendement soit légal,
il faut prendre le temps de le rédiger.
Je suis prêt à suspendre cet article afin de permettre
à nos procureurs de le rédiger. En ce qui nous concerne, on peut
passer aux articles 5 et 6.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous suspendons pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 0 h 5)
(Reprise à 0 h 19)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux. M. le député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, compte tenu de l'heure, je
suggère que l'on passe à 5 et à 6, dans l'ordre, et, comme
c'est la coutume, que l'on tienne en suspens l'article 4 pour nous permettre
d'évoluer.
Le Président (M. Saint-Roch): Dois-je
conclure, M. le député de Joliette, que nous gardons
l'amendement à l'article A en suspens?
M. Chevrette: Bien sûr, mais en rédaction. Un
sous-amendement en rédaction... On garde le tout comme cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 est en suspens.
Y a-t-il consentement pour appeler l'article 5?
M. Chevrette: II y a consentement pour appeler l'article 5.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 5.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: À l'article 5, à plusieurs reprises
cette semaine, j'ai eu à dialoguer avec le député
d'Iberville. J'en ai discuté très souvent avec ma formation
politique. Nous avons même consacré un caucus complet sur
Saint-Césaire, ce qui est peu dire. Mon argumentation sera strictement
sur le plan juridique pour proposer un amendement à la fin. Je vais
reprendre à partir de l'argumentation suivante, M. le Président.
Tout d'abord, un projet de loi privé vient sur la table de
l'Assemblée nationale ou dans le menu législatif lorsque
l'ensemble des procédures ont été épuisées.
C'est le cas de toutes les procédures civiles qui traînent dans le
décor. Puis, on se rend bien compte que, quand il n'y a plus moyen de
régler quelque chose, c'est normal qu'on s'en remette au Parlement. Dans
le cas de l'article 5, j'ai eu beau essayer de voir pourquoi le
législateur interviendrait au moment où il y a encore deux
possibilités très courtes - pas de longueur dans les
délais - deux possibilités juridiques de s'en sortir sans pour
autant créer un précédent. Mme la députée de
Dorion parlait de précédents dangereux tantôt. Je suis
entièrement d'accord avec elle. Je l'ai évoqué la semaine
dernière, c'est dangereux, dans des projets de loi privés,
d'introduire des précédents. Cela ne veut pas dire qu'on n'essaie
pas de part et d'autre, de temps à autre, de minimiser la
présence d'un précédent dans une loi, mais il n'en demeure
pas moins que l'on cherche à avoir le moins de précédents
possible. Quand on regarde la loi 90, Loi sur la protection du territoire
agricole, il est clairement dit qu'il y a des droits acquis. C'est vrai dans la
loi. Plus encore, j'ai lu une lettre qui fut adressée à Mme la
sous-ministre. Je voudrais bien l'avoir, je ne l'ai pas à portée
de vue. Elle m'a été remise aujourd'hui. Elle explicite qu'il y
avait possibilité de droits acquis sur les terrains et, de deux,
cependant, que, sans être formel - je regrette de ne pas avoir la lettre
pour la citer au texte, j'aime bien citer les textes quand je peux. Est-ce que
quelqu'un pourrait m'en fournir une copie, M. le Président? Je l'ai ici,
c'est bien.
Donc, cette lettre est adressée à Mme Louise
Thibault-Robert, je pense que c'est la dame à votre gauche.
Une voix: La sous-ministre adjointe.
M. Chevrette: La lettre dit ceci, M. le Président, et cela
vaut la peine de la lire, je crois: "Je donne suite à nos conversations
-donc, je suppose qu'on a conversé - voici un résumé du
rapport que me soumettaient les services techniques de la commission ayant
vérifié les faits relatifs à ce club de golf. Le "club
house" et le golf furent construits durant les années 1972-1973 - donc,
bien avant la Loi sur la protection du territoire agricole. Le golf fut
utilisé très activement en 1974-1975 - donc, avant la loi du
zonage agricole. Par la suite, les verts furent défaits pour être
agrandis, mais les travaux n'ont pas été
complétés."
Une voix: Pas les vers de terre.
M. Chevrette: "Jusqu'en 1983, la ville aurait entretenu le golf,
bien qu'il n'était que très peu utilisé. Le "club house"
fut peu utilisé, mais on s'en serait servi à tous les ans. Dans
ces circonstances, et .dans le contexte de la loi, il est vraisemblable que le
terrain de golf et le "club house" étaient utilisés à
d'autres fins que l'agriculture au moment de l'application d'un décret
et que le chapitre IX déterminant les droits acquis s'applique a ces
terrains. La superficie de droits acquis semble toutefois incertaine."
M. Tremblay (Iberville): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Iberville.
M. Tremblay (Iberville): Une question d'éclaircissement
pour le député de Joliette et les gens qui sont ici. Il y a eu
évidemment une erreur de la part de la personne qui a fait
l'enquête là-dessus. On veut rétablir les faits tels qu'ils
sont. Ce n'est pas en 1972-1973 qu'a été construit le golf, mais
bien en 1977... C'est en 1977, n'est-ce pas? Je voulais seulement...
M. Chevrette: Ah! D'accord. Je lisais le texte.
M. Tremblay (Iberville): D'accord. On s'en est rendu compte quand
j'ai reçu cela à mon bureau cet après-midi. Le golf a
été exploité activement en 1977-1978.
M. Chevrette: C'est antérieur quand même.
M. Tremblay (Iberville): C'est cela. M. Chevrette: Donc...
M. Tremblay (Iberville): C'était juste pour...
M. Chevrette: C'est une question d'année, mais c'est
antérieur à la Loi sur la protection...
Le Président (M. Saint-Roch): La mise au point
étant faite, vous pouvez poursuivre, M. le député de
Joiiette.
M. Chevrette: "D'autre part, l'article 104 de la Loi sur la
protection du territoire agricole édicté des droits reconnus sur
toutes les propriétés acquises ou utilisées par un
organisme public à des fins d'utilité publique avant
l'entrée en vigueur d'un décret. Dans cette catégorie sont
classés les clubs de golf municipaux, les terrains de jeu et autres
terrains d'utilité publique, même s'ils sont recouverts de gazon,
qui n'est pas, dans les circonstances, une production agricole."
Des voix: Ha! Ha!
M. Chevrette: Cela va venir. "Je comprends qu'aux fins de
clarifier des incertitudes quant aux superficies des droits reconnus il y a
intérêt à ce que le projet de loi règle la
situation."
Le président porte un jugement, mais on n'a pas fait appel
à lui pour trancher. C'est lui qui a le pouvoir, en vertu de la loi 90,
de décider si un terrain est zone ou non, et cela est formel dans la
loi. C'est le premier droit et il n'a pas été utilisé;
pourtant, on demande déjà à l'Assemblée nationale
de trancher, alors qu'il existe une possibilité de droit pour
trancher.
Deuxième hypothèse, dans cette même loi 90, à
l'article 96, il est dit - et cela sans recourir à des projets de loi
privés ou à des projets de loi gouvernementaux, parce qu'un
projet de loi privé peut créer un précédent; Mme la
députée de Dorian le disait tantôt - que le Conseil des
ministres peut, sur simple avis de la commission, soustraire du territoire
agricole... On l'a fait dans le cas - vous pourrez le voir, il y a des
précédents - dans le cas de Bell Helicopter et je pense qu'il y a
un autre cas dans Gatineau. Je pense qu'on l'a fait à deux reprises? Il
n'a pas été fait la deuxième fois? Je sais que pour Bell
Helicopter - je m'en souviens formellement parce que j'assistais au Conseil des
ministres - le Conseil des ministres, sans loi, uniquement par décret, a
passé le décret, cette fois-là contre le voeu même
de la Commission de protection du territoire agricole; celle-ci ne voulait pas.
Le Conseil des ministres a émis un décret pour soustraire... Or
cette fois-ci le président semble d'accord et on ne lui a même pas
demandé de rendre une sentence; c'est un avis. Le Conseil des ministres
peut décréter, et, à plus forte raison, il y a un avis
favorable, puisqu'il dit: Je ne vois pas pourquoi - en tant que
législateurs - on créerait un précédent.
Cette fois-ci, je demande formellement de retirer cet amendement du
projet de loi, compte tenu des possibilités juridiques et des
facilités qu'on peut avoir.
Une voix: L'article 5? M. Chevrette: L'article 5.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette, je vais me permettre de lire l'amendement que vous proposez, qui
est celui-ci: "Le projet de loi 252, Loi concernant la ville de
Saint-Césaire, est modifié en supprimant l'article 5."
Je vais prendre la recevabilité en délibéré,
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Mais pas demain matin...
Le Président (M. Saint-Roch): Non. Nous allons suspendre
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 0 h 28)
(Reprise à 0 h 52)
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux.
Avant de rendre ma décision, je vais accepter que, de chaque
côté, on fasse de brèves plaidoiries sur la
recevabilité de l'amendement.
M. Chevrette: M. le Président, à tout seigneur,
tout honneur.
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelle l'amendement que nous
avons devant nous: "Le projet de loi 252, Loi concernant la ville de
Saint-Césaire, est modifié en supprimant l'article 5."
Est-ce qu'il y a des interventions sur la recevabilité de
l'amendement à l'article 5?
M. Chevrette: Je me demande même pourquoi on a à
plaider. Excusez.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Dorian.
Mme Trépanier: Je voulais vous interrompre pour
peut-être gagner du temps.
M. Chevrette: Je pensais à cela moi aussi. C'est pour
cela, vous avez remarqué, que je me suis tu. J'étais pour dire:
Je me demande pourquoi je plaiderais.
Mme Trépanier: Oui. Étant donné l'heure.
M. le Président, avec votre permission je voudrais demander
à Me Viau ou peut-être au maire quels inconvénients ils
verraient si l'article 5 était retranché.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Viau.
M. Viau: Merci, M. le Président. Je comprends que cette
question du territoire agricole fait l'objet d'inquiétudes de la part de
certains membres de cette commission. Après avoir pris connaissance
aujourd'hui de la lettre du président de la commission, M. Blain, je
crois qu'il y aurait moyen de vivre sans que la clause soit là. Encore
une fois, nous avons des terrains que la ville possède. Ce sont des
terrains dont non seulement elle demande l'annexion mais dont elle est
propriétaire actuellement. Nous sommes prêts à prendre un
risque calculé. Cela ne sera pas la première fois qu'on a des
problèmes. On en vit depuis cinq à six ans. Personnellement,
d'accord avec le conseil, nous sommes prêts à retirer cette
disposition. Si jamais cela allait au pire, on reviendra pour demander un
amendement à la Loi concernant la ville de Saint-Césaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je voudrais rassurer tout de suite le procureur de
la municipalité en lui disant que, lorsque l'ensemble des
mécanismes normaux seront utilisés, si jamais il se
présentait devant nous, on sera non seulement pour, mais on le proposera
même avant qu'il n'arrive.
M. Viau: Je vous prierais d'être le parrain du bill, M. le
député.
M. Chevrette: Cela me fera plaisir monsieur. Comme c'est moi du
côté de l'Opposition qui "deal" avec le leader du gouvernement, il
va passer plus vite.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Me Viau, j'en conclus que les promoteurs, soit la ville de
Saint-Césaire, retirent l'article 5.
M. Viau: C'est ça. Une voix: Adopté.
M. Chevrette: M. le Président, faut-il en faire une
proposition quand même?
Mme Trépanier; II faut que ça soit de ce
côté-ci.
M. Chevrette: Ça me fait plaisir, madame.
Une voix: Alors, faites-la.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse mais je vais me
permettre de citer Geoffrion, l'article 659, qui dit que...
M. Chevrette: C'est un gars qui jase souvent...
Le Président (M. Saint-Roch): "...les promoteurs d'un bill
privé peuvent toujours retirer ou abandonner une partie de ce bill". En
conformité avec le règlement...
M. Chevrette: Le promoteur lui a parlé.
Le Président (M. Saint-Roch): Le tout va être
consigné au procès-verbal et l'article 5...
M. Chevrette: On tient pour acquis que le promoteur a
retiré, et, unanimement, on est d'accord avec lui et on le
félicite.
Mme Trépanier: Étant donné l'autonomie
municipale... Pour être conséquents avec nous-mêmes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette, est-ce que vous consentez è retirer votre amendement?
M. Chevrette: M. le Président, il a le même effet,
pourquoi je le maintiendrais?
Le Président (M. Saint-Roch): Donc, je conclus qu'il est
retiré.
M. Chevrette: Bien sûr.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avions... Nous passons
maintenant à l'article 6. Nous allons revenir un peu plus tard à
l'article 4.
M. Chevrette: On fera une motion de nouvelle numérotation
à la fin, M. le Président, donc...
Le Président (M. Saint-Roch): Je suis d'accord avec vous,
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Adopté quant à nous, M. le
Président, sans discussion. C'est la date de la loi.
Mme Trépanier: C'est la date de la loi? M. Chevrette: Vous
devriez comprendre.
Mme Trépanier: On en est rendu à l'article 6, M. le
Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Dorion.
Mme Trépanier: Je pense qu'on a sauté une
étape. Il y a l'article 5.1 avant l'article 6, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Un amendement? Mme Trépanier: Cela devient
5.
Le Président (M. Saint-Roch): Je regrette mais nous
n'avons reçu aucun amendement.
M. Chevrette: Un amendement qui stipule l'entente des maires
entre eux.
M. Viau: C'est pour apaiser vos craintes, M. le
député.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Dorion.
Mme Trépanier: Je vous le lis, et on ne suspend pas.
M. Chevrette: Oui, mais je voudrais répondre à Me
Viau que mes craintes auraient été ravivées si j'avais pu
les questionner, mais, compte tenu qu'ils ne sont pas ici, que c'est un
document qu'ils ont dûment signé, on n'aura même pas
d'argumentation a fournir, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch); Merci, M. le député
de Joliette. Mme la députée de Dorion.
Mme Trépanier: "Un immeuble visé aux articles 1 ou
2 ne peut être aliéné par la ville de Saint-Césaire
sans le consentement de la corporation de la paroisse de Saint-Césaire
ou de la corporation de la paroisse de Sainte-Angèle-de-Monnoir, selon
le cas. La ville et la paroisse peuvent convenir que des conditions sont
assorties à ce consentement."
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5.1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'amendement qui avait été laissé en suspens, soit...
M. Chevrette: L'article 6.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, je m'excuse, M. le
député de Joliette, vous avez raison. J'appelle maintenant
l'article 6.
Des voix: Adopté.
Article en suspens
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 4.
M. Chevrette: L'article 4.
Le Président (M. Saint-Roch): Et nous avions un amendement
à l'article 4. Nous avons aussi reçu un sous-amendement à
l'article 4. Mme la députée de Dorion.
M. Chevrette: M. le Président, je pense que vous devez
commencer par le sous-amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, c'est ça.
M. Chevrette: ...qui vise à enlever toutes les
références à la notion du référendum, ce qui
devrait faire disparaître les trois derniers paragraphes de l'article 4
et ne garder que le premier paragraphe.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est exactement ce que
j'avais appelé, M. le député de Joliette. Le
sous-amendement se lit comme ceci: "L'amendement à l'article 4 du projet
de loi 252 est modifié par la suppression des deuxième,
troisième, quatrième et cinquième alinéas." (1
heure)
M. Chevrette: M. le Président, compte tenu que, je pense,
cela fait, pratiquement l'objet d'une entente, en ce qui nous concerne,
à moins qu'il y ait des questions de clarification qui nous soient
posées, étant donné que c'est notre sous-amendement, nous
serions prêts à procéder au vote.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Dorion, est-ce qu'il y a des interventions sur le sous-amendement?
Mme Trépanier: Cela veut dire la suppression de la notion
de référendum dans cette loi-ci?
M. Chevrette: C'est-à-dire que cela l'enlève dans
la loi, mais cela la garde...
Mme Trépanier: Oui, c'est ça.
M. Chevrette: On ne peut présumer qu'il n'y en aura
pas.
Mme Trépanier: C'est ce que j'allais dire étant
donné que le conseil municipal peut, de lui-même, décider
d'un référendum.
M. Chevrette: II peut de lui-même et
les citoyens peuvent l'exiger par un certain nombre de signatures
conformément à la Loi sur les cités et villes, je
suppose.
Mme Trépanier: Oui, et pour les règlements
d'emprunt.
M. Chevrette: C'est cela.
Mme Trépanier: Donc, à ce moment-là, nous
serons en accord avec cet amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
sous-amendement à l'article 4 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
M. Chevrette: Un instant! Est-ce que vous pourriez relire
l'amendement, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 amendé se
lirait comme ceci: Le projet de loi 252 est modifié par le remplacement
de l'article 4 par le suivant: "Sur l'obtention préalable d'un
certificat d'autorisation visé à l'article 22 de la Loi sur la
qualité de l'environnement (L.R.Q., chapitre 0-2), la ville peut
parachever les travaux d'établissement d'un terrain de golf, dans le but
de son exploitation, sur les immeubles visés aux articles 1 et 2."
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4
amendé est adopté?
M. Chevrette: L'article 4 amendé est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté?
M. Chevrette: Adopté, M. le Président.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 252, Loi concernant la ville de Saint-Césaire, est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de nouvelle numérotation.
M. Chevrette: Adopté, M. le Président, et je
voudrais faire un commentaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette, si vous me permettez, je n'ai pas terminé. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 252 amendé est adopté?
M. Chevrette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais remercier
personnellement tous les citoyens qui se sont déplacés quelque
soit le camp, si je peux me permettre l'expression, dans lequel ils se
situaient. Cela a sans doute été très ardu pour eux de
nous voir négocier, arrêter, reprendre, mais c'est le prix de
notre démocratie de s'entendre à partir des règlements
existants, des précédents qu'on ne veut pas créer de part
et d'autre. Cela ne paraît pas toujours évident, bien sûr,
aux yeux de citoyens qui ne sont pas habitués au jargon parlementaire,
mais je dois vous dire que les membres de cette commission, en tout cas, en ce
qui me concerne, nous avons travaillé de notre côté avec
notre plus grande bonne foi, sans cachette, ouvertement, en disant
carrément ce qu'on pensait, dans le respect des règles du
Parlement, dans le respect des lois existantes et des règlements
existants.
Je pense qu'avec l'Opposition, nous avons collaboré très
correctement. Vous aurez remarqué que ce n'est pas en adversaire comme
plusieurs le prétendent souvent, des affrontements sanglants, des
affrontements verbaux - c'est de bonne guerre, cela en a fait sourire
quelques-uns à certaines occasions, j'ai remarqué - mais je dois
vous dire qu'on espère de notre côté, comme cela doit
être le cas du gouvernement, que ce projet de loi soit de nature à
rétablir la quiétude, la paix dans le fonctionnement de la
démocratie municipale de Saint-Césaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette, vous avez dit en accord avec l'Opposition, je crois que vous
vouliez dire en accord avec la partie ministérielle?
M. Chevrette: Oui, c'est une déformation que j'ai et une
envie d'y retourner.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Joliette. Mme la députée de Dorion.
Mme Trépanier: Je voudrais à mon tour remercier les
gens de Saint-Césaire. Il est évident que c'était un
problème majeur que vous traîniez depuis de nombreuses
années et que, pendant les dix années que nous étions dans
l'Opposition, nous n'avons pas vu de règlement à ce
problème. Je voudrais aussi
vous dire que M. Tremblay a travaillé énormément et
il s'était engagé, je me souviens, pendant la campagne
électorale à régler ce problème, et cela a
été fait.
Vous constatez l'intérêt que cela a apporté aux gens
de l'Opposition ce soir et vous avez toute la haute direction du parti de
l'Opposition qui est là, y compris son chef. Alors, je vous souhaite
bonne chance dans votre aventure, et je suis très heureuse que cette loi
ait été adoptée. Je vous souhaite bon retour et surtout
bonne nuit.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
platti M. le député d'Iberville.
M. Tremblay (Iberville): M. le Président, je veux
mentionner le travail que le ministre André Bourbeau a fait dans ce
dossier et l'appui qu'il m'a donné, ainsi que celui de Mme la
députée de Oorion. Je voudrais aussi remercier, pour leur travail
pertinent, l'Opposition, le personnel des Affaires municipales ainsi que le
conseil de ville de Saint-Césaire pour sa collaboration et Me Viau. Je
voudrais aussi mentionner la collaboration de la municipalité de ta
paroisse de Saint-Césaire et celle de Sainte-Angèle-de-Monnoir,
et tous les citoyens ainsi que tous mes collègues. Alors, merci
beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. La commission de
l'aménagement et des équipements ajourne maintenant ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 1 h 7)