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(Quatorze heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder è la
vérification des engagements financiers du ministère des
Transports pour les mois d'avril, mai, juin et juillet 1986, ainsi que de ceux
du Développement régional pour les mois de janvier à
juillet 1986.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y aurait des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Richard
(Nicolet) sera remplacé par M. Messier (Saint-Hyacinthe); M. Rochefort
(Gouin) sera remplacé par M. Chevrette (Joliette); M. Vaillancourt
(Orford) sera remplacé par M. Assad (Papineau). C'est tout, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
Organisation des travaux
M. Chevrette: Je voudrais faire une remarque préliminaire
et demander que l'on concrétise, si vous voulez, une certaine forme
d'entente dont on a discuté en dehors de cette salle. Mme Harel
commencerait avec ses dossiers: étant donné que nous sommes deux
critiques face au ministre, on commencerait par Mme Harel qui a des obligations
plus tard. Ensuite, suivrait la section voirie, avec votre humble serviteur. On
terminerait par l'OPDQ, c'est-à-dire le développement
régional. La discussion sur le développement régional
devrait durer environ vingt minutes, une demi-heure, à la toute fin.
Pour le reste du temps, ma consoeur et moi allons nous entendre sans nous
chicaner.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
suis à la disposition de la commission. On m'a convoqué pour
étudier spécifiquement les engagements financiers qui
apparaissent au cahier. Dans la mesure où l'on veut procéder
à l'étude spécifique de chacun des engagements financiers,
le ministre est prêt à répondre à toutes les
questions, à la fois sur le bitume et sur d'autres sujets qui sont
consignés au cahier.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
M. Chevrette: En reconnaissant que la commission, même s'il
y avait un quart d'heure de grâce, est un quart d'heure en retard; donc,
elle devra filer jusqu'à 17 h 15, 17 h 20.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, j'ai
pris des engagements pour 17 heures. Je ne veux pas être
désagréable, mais j'ai des problèmes d'horaire assez
importants. On verra. J'étais ici à 14 h 15 pour procéder,
mais on ne se battra pas pour un quart d'heure, si c'est un quart d'heure.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, on ne va pas prendre un quart
d'heure pour se chicaner pour avoir un quart de plus. Je pense que le ministre
avait aussi un engagement pour être ici à 14 h 15, alors...
M. Côté (Charlesbourg): J'étais ici à
14 h 15.
Mme Harel: Le ministre n'a pas tout à fait les mêmes
14 h 15 que tout le monde. Si c'est possible, on va commencer. Je souhaite que
le ministre reste quinze minutes de plus, à 5 heures, pour que nous
puissions épuiser - non pas nos questions - tout simplement les quelques
questions que mes collègues, Jacques Brassard, critique de l'Opposition
en matière de développement régional, et le
député de Joliette, critique en matière de voirie, ainsi
que moi-même, en matière de transports, avons à poser au
ministre. Nous avons pris un arrangement pour que ces engagements soient
étudiés dans un cadre de trois heures. Nous aurions pu demander
beaucoup plus. Je pense qu'il faut de la collaboration de part et d'autre.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, M. le
Président, le propos de Mme la députée de Maisonneuve, je
ne sais pas ce qu'il vise, mais la collaboration du gouvernement et du ministre
en particulier a toujours été acquise dans les discussions
précédentes. Que je sache, la commission nous avait
convoqués à compter de 14 heures. Il y a un
contexte particulier qui fait que la commission a reçu des
députés de la commission de transports d'Italie et c'est ce qui
fait qu'il y a un certain retard. Dans ce sens, M, le Président, comme
le disait fort à propos Mme la députée de Maisonneuve:
C'est une querelle de procédure vaine et nous pourrions maintenant
commencer. La rapidité des réponses peut peut-être
permettre de reprendre les quinze minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Avant de commencer l'étude détaillée de la
section des transports, permettez-moi de rappeler les ententes conclues par le
comité directeur: inviter le ministre des Transports et responsable du
Développement régional; tenir une séance d'une
durée de trois heures pour l'examen des engagements financiers du
ministère des Transports et du ministre responsable du
Développement régional; tenir la séance le 23 septembre
1986, de 14 heures à 17 heures et vérifier les engagements
financiers des mois d'avril, mai, juin et juillet 1986. Y a-t-il d'autres
questions?
Réponse déposée
Si vous me le permettez, il y aurait un autre point technique, c'est le
dépôt de la réponse de M. le ministre des Transports
concernant une demande formulée lors de la séance de
vérification des engagements financiers du 29 mai 1986, engagement no
25, janvier 1986, expédiée aux membres le 6 juin 1986. Le
dépôt est-il constaté? Cette procédure étant
effectuée, Mme la députée de Maisonneuve.
Engagements financiers
Mme Harel: Merci, M. le Président. Nous n'entendons pas et
nous ne pouvons pas modifier la nature des travaux que nous faisans cet
après-midi, qui consiste à étudier des engagements
financiers. Nous aurons certainement l'occasion, lors de la reprise de la
session, le 21 octobre prochain, d'interpeller le ministre des Transports, soit
à la période de questions en Chambre, soit lors d'une
interpellation le vendredi ou à bien d'autres occasions. Nous
considérons que c'est la première occasion que la commission
parlementaire des transports a d'entendre le ministre sur ses engagements
financiers et ce qui en découle.
Transports Juin
Nous allons vous proposer d'examiner immédiatement l'engagement
109, contenu dans la liste des engagements du mois de juin 1986 et qui porte
sur le "renouvellement du contrat pour l'exploitation d'un service
aérien pour desservir la Moyenne et la Basse-Côte-Nord."
Je vous disais, M. le Président...
M. Vallîères: Question de règlement, M, le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Richmond.
M. Vallières: Question de règlement, M, le
Président. Je voudrais juste m'assurer que, si l'on procède de
cette façon, en commençant par les engagements financiers du mois
de juin, l'on convienne qu'à 17 heures, 17 h 15 tous les engagements
auront été vérifiés. Autrement, est-ce qu'on ne
devrait pas procéder mois par mois?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: II a été convenu - je crois que mon
collègue de Joliette et leader de l'Opposition peut le confirmer - que
nous abordions d'abord les engagements relatifs au transport, à la
voirie par la suite, pour terminer avec le développement
régional. Nous n'allons pas nous dégager de nos
responsabilités et nous allons certainement, sans doute sur division,
adopter ces engagements financiers à la fin de notre séance, mais
nous allons procéder à l'étude dans un autre ordre que
celui du calendrier.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cela convient aux
membres de la commission? Mme la députée de Maisonneuve, il
s'agit de renouvellements de contrats au mois de juin 1986, à la page
125, engagement 109?
Quebecair
Mme Harel: Voilà. Nous pouvons lire "Renouvellement du
contrat pour l'exploitation d'un service aérien pour desservir la
Moyenne et la Basse-Côte-Nord, pour une période d'un an.
Fournisseur: Société Quebecair Inc.; montant de l'engagement* 1
870 000 $."
M. le ministre, j'ai pu vous faire distribuer ainsi qu'à vos
collègues un document qui est le bilan que les employés de
Quebecair font présentement de la desserte, pas seulement actuelle, mais
â venir, de la Moyenne-Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord. Ce
document se trouve à l'annexe A et le chapitre s'intitule "la
Basse-Côte-Nord." Je ne vous en ferai pas la lecture - vous pourrez le
faire - mais il est dit que les besoins de cargo pour la Basse-Côte-Nord
ne pourront plus être adéquatement desservis faute d'un
transporteur adéquat. La démonstration est faite que les besoins
des gens de la Basse-Côte-Nord d'avoir un service aérien pour
desservir de façon très régulière à la fois
les passagers, le transport par cargo et le courrier ne pourront plus
être satisfaits avec l'usage d'un
type d'avion qui s'appelle le Convair dont les soutes ne sont pas
adéquates ni en fonction du poids, ni en fonction du volume pour
desservir autre chose que des passagers avec quelques bagages.
Je voudrais savoir, M. le ministre, si ce contrat, qui a
été renouvelé en juin dernier avec la
société Quebecair, l'a été également avec
les nouveaux acquéreurs. Est-ce le même montant d'engagement?
Est-ce pour assurer le même type de services qui étaient
assurés en juin? Je vous rappelle que le service au mois juin consistait
en l'utilisation d'un transporteur qui permettait à la fois de
répondre adéquatement aux besoins des passagers et aux besoins de
ceux qui ont également à faire transporter des bagages comme
service essentiel dans une région qui n'est desservie par aucun autre
transporteur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, Mme
la députée de Maisonneuve avait raison de dire que nous aurons
d'autres occasions de discuter du dossier de la privatisation de Quebecair. Je
pense qu'on n'a pas besoin d'être devin pour s'attendre, à
l'ouverture de la session le 21 octobre, à ce que l'Opposition fasse
flèche de tout bois pour tenter de mettre en lumière quelques
aspects de la privatisation de Quebecair. C'est le jeu de l'Opposition et c'est
son droit le plus légitime que de prendre des moyens parlementaires pour
tenter de poser des questions au gouvernement, et c'est le rôle du
gouvernement d'y répondre.
Dans ce sens, je pense qu'on ne fait de révélation
à personne en disant que le 21 octobre va être une belle
journée et que j'anticipe, moi aussi, avec beaucoup d'agrément et
de plaisir cette journée et les jours qui suivront quant au dossier de
Quebecair du début à la fin. Effectivement, toute la
lumière sur le dossier de Quebecair sera faite sur la place publique, de
la même manière que le 31 juillet, au moment où nous avons
annoncé la privatisation de Quebecair, nous avons mis sur la table
l'ensemble des documents de cette transaction, y inclus le contrat passé
avec les actionnaires de Nordair Metro.
Dans ce contrat, effectivement, il y avait la desserte de la
Basse-Côte-Nord. Cela avait été passé et reconnu par
un décret du gouvernement - c'est pour cela que vous avez un D en
dessous du 958, cela signifie décret - pour 1 870 000 $ quant à
la desserte de la Basse-Côte-Nord. Il y a, à l'intérieur du
contrat qui lie les actionnaires de Nordair Metro, nouveaux
propriétaires, un contrat qui devra être respecté.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le ministre, l'engagement que nous retrouvons
à la liste des engagements de juin porte sur un montant de 1 870 000 $
pour un service qui ne sera plus celui sur lequel les gens de la
Basse-Côte-Nord et de la Moyenne-Côte-Nord pouvaient compter.
Vous savez sans doute qu'il y aura maintenant raccordement par Convair
et que le Convair, pour se rendre à Blanc-Sablon, à Natashquan et
ailleurs, fera parfois de douze à quatorze heures de vol sans
vérification, sans surveillance mécanique. On sait très
bien quelles sont les conditions de météo dans cette
région. On sait très bien que les besoins qu'expriment les gens
de la Côte-Nord sont considérables en termes de desserte cargo et
que les acquéreurs de Quebecair proposent - ils l'ont fait, d'ailleurs,
en conférence de presse dont nous avons le communiqué ce matin
même - une nouvelle façon de desservir la Basse-Côte-Nord
qui ne permettra plus, de façon quotidienne, d'assurer ce que la
population considère comme un service essentiel, car il ne sera plus
offert que d'une façon hebdomadaire.
On sait très bien que les populations qui se déplacent
n'arrêtent pas nécessairement. Elles sont reprises par d'autres
types d'avions comme Propair qui les amènent vers d'autres destinations.
Se déplacer comme passagers, voir le cargo une fois par semaine arriver
à un autre moment et avoir à se déplacer à un autre
moment vers une autre destination, c'est là des
désagréments considérables pour les populations de ces
régions.
La question est: Concernant cet engagement de juin, de l'ordre 1 870 000
$, qui assurait un type de service pour lequel il y a eu un décret, en
quoi vous êtes-vous assuré que le même type de service
serait dispensé, ou avez-vous entériné les modifications
que les acquéreurs de Quebecair ont rendues publiques et
décidé d'offrir aux populations de ces régions?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre. (14 h
45)
M. Côté (Charlesbourg): Il y a un certain nombre de
choses dont il faut tenir compte. Effectivement, on a vendu, on a un contrat de
signé en bonne et due forme avec les nouveaux acquéreurs et j'ai
eu, depuis ce temps, l'occasion de rencontrer à mon cabinet, il y a
environ deux semaines, les représentants des cinq syndicats des
employés de Quebecair. Notre discussion a débouché sur une
rencontre du Comité de la privatisation qui s'est tenue vendredi dernier
avec ces mêmes représentants de syndicats, avec M. Louis Laberge
en plus et l'avocat représentant les employés de Quebecair.
Il y a une chose qui était très claire et
nous l'avons répétée vendredi dernier: La vente est
faite et elle restera faite à moins que la Commission canadienne des
transports n'en décide autrement. Les employés ont
décidé de livrer bataille au niveau de la Commission canadienne
des transports, d'après ce qu'on peut en lire à tout le moins
dans les journaux et ce qui nous a été dit lors des rencontres.
Cela, c'est leur droit le plus légitime.
Quant aux conditions du contrat, elles sont très .claires, elles
sont dans le contrat qui les lie maintenant. C'est cela, la base des
discussions et de l'entente qu'il y a eu entre les actionnaires de Nordair
Metro et le gouvernement du Québec. Elles sont là très
présentes. J'ai fraîches à la mémoire les
discussions de vendredi soir dernier où M. Louis Le Cap, commandant de
bord à Quebecair, discutait effectivement d'un certain nombre de
dessertes des différentes régions du Québec et en
particulier de celle de la Basse-Côte-Nord. Lorsqu'on parlait dans un
premier temps de ce que devait être la desserte de la
Basse-Côte-Nord au plan des passagers, il y avait définitivement,
lorsqu'on compare un Convair 580 et les appareils que vous avez achetés
si gracieusement du Venezuela à l'époque, les 748, en termes de
nombre de passagers, une amélioration quant â la
possibilité d'utilisation par ceux qui veulent sortir de la
Basse-Côte-Nord et de la Moyenne-Côte-Nord. Donc, c'est assez
clair: pour le service des passagers, il y a, quand on compare les deux types
d'appareils, une amélioration quant à la possibilité du
service à offrir à la population, aux individus qui sortent de la
Basse-Côte-Nord et de la Moyenne-Côte-Nord.
Après, cela devient une bataille de spécialistes qui
disent: On est bien mieux de sortir tant de passagers et de sortir dans le
même appareil le cargo que de sortir les passagers avec un appareil et de
sortir le cargo avec un autre appareil qui, compte tenu des conditions de brume
qui sévissent dans ces régions, ne pourra peut-être pas y
aller aussi régulièrement qu'on l'aurait souhaité. Cela
fait des si et des brouillards.
La compagnie actuelle a décidé de donner le service d'une
manière différente de la précédente, de la
même manière que nous l'envisageons chez nous au ministère
des Transports quant à la desserte maritime de la Basse-Côte-Nord
et de la Moyenne-CÔte-Nord parce que nous sommes actuellement dans une
phase préparatoire de négociations quant à la desserte
maritime. Nous nous posons effectivement toute une série de questions.
On se demande si on ne devrait pas, demain matin, dans la mesure où on
va en appels d'offres publics quant aux transporteurs, faire une distinction
très nette entre ce qui est le cargo, sur le plan maritime, et ce qui
est le passager. Cela peut donner des résultats fort
intéressants.
Quant à la compagnie qui, actuellement, a décidé de
faire la desserte au plan des passagers par un type d'avion et de faire la
desserte de cargo par un autre type d'avion, elle a un contrat entre les mains
qui l'oblige à faire cette desserte. À la suite des
réunions que nous avons eues vendredi soir dernier avec les
représentants des employés de Quebecair qui nous ont mis sur la
table un certain nombre de dossiers ou de problèmes, nous avons
commencé dès hier avec nos représentants à
vérifier avec les nouveaux propriétaires de Quebecair
l'exactitude de certaines affirmations contenues dans le document des
employés. Nous avons fait cette vérification hier en fin de
journée et aujourd'hui.
Aujourd'hui, les actionnaires, les nouveaux propriétaires
donnaient une conférence de presse pour dire un certain nombre de
choses. Dans les prochains jours, nous serons donc en mesure de poser un
diagnostic sur l'état du respect de la convention qui nous lie aux
nouveaux propriétaires et, dans la mesure où une action du
gouvernement s'avérerait nécessaire auprès des nouveaux
propriétaires quant au respect de l'entente qui nous lie avec eux, nous
le ferons, mais à la lumière des échanges et des
informations que nous avons présentement, puisqu'il semble bien que la
vérité ne soît pas que d'un seul côté.
À titre d'exemple, prenons ce que le Journal de Québec et
le Journal de Montréal d'hier révélaient. Une
grosse "balloune" de 21 000 000 $, c'est maintenant rendu ce matin en petite
manchette à quelque chose qui ressemble à 500 000 $. Le
journaliste qui s'est servi de cela pour faire une nouvelle n'était pas
précisément informé, je pense, ni par les actionnaires de
Nordair Metro ni par le gouvernement.
Le Président (M. Saînt-Roch): Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Merci, M. le ministre,
de nous donner l'occasion de discuter de cette question. Vous venez
vous-même d'en faire état et vous comprenez qu'il est tout
à fait légitime que nous en discutions.
M. Côté (Charlesbourg): Posez toutes les questions
que vous voulez sur Quebecair, madame. Ne vous sentez pas
lésée.
Mme Harel: Donc, vous dites que vous faites le point sur
l'état du respect de la convention qui vous lie comme vendeur à
l'acheteur qui est actuellement administrateur de Quebecair. Dans cette
convention qui vous lie et qui s'intitule "Offre d'achat finale des actions de
Quebecair par Gestion Conifair, Nordair, Avitair et Placements CMI", nous
pouvons
lire notamment que le gouvernement s'engage à reconduire pour les
années 1987 et 1988 le contrat pour la desserte de la
Moyenne-Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord et reconnaît que
les acheteurs feront cette desserte selon leur plan de redressement.
C'est donc dire, quand vous nous parlez du respect de la convention que
vous avez signée, que vous l'avez signée en respectant le plan de
redressement que l'acheteur voudra bien mettre en place. J'imagine que, pour
vous, ce qui se passe dans cette région de la Moyenne-Côte-Nord et
de la Basse-Côte-Nord, c'est ce que vous en connaissiez
déjà puisque vous avez signé une convention dans le sens
que vous vous engagiez à reconduire le contrat d'engagement, que nous
retrouvons ici en juin, selon le plan de redressement de l'acheteur.
M. le ministre, vous avez dit que c'était conclu. Est-ce bien le
cas? Vous nous avez dît; Cette vente est conclue, sauf qu'elle doit
être entérinée par la Commission canadienne des transports.
Doit-on conclure alors que cette vente est signée et qu'il y a eu
clôture pour l'achat et la vente des actions? Comme vous le savez, il y a
toujours dans tout contrat une date de clôture. Cette date de
clôture était prévue à trente jours après la
remise des états financiers. Est-ce qu'on peut penser qu'il y a eu
signature et qu'il y a maintenant une date de clôture qui peut nous
être révélée?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais préciser
un certain nombre de choses. D'abord, il n'y a pas eu clôture à ce
jour.
Mme Harel: II n'y a pas eu clôture?
M. Côté (Charlesbourg): Comme je vous le disais tout
à l'heure, la volonté du gouvernement était très
claire. Nous avons décidé, après analyse, de vendre
Quebecair aux actionnaires de Nordair Metro. Cette vente s'est faite et elle se
terminera par la clôture.
Il reste un élément dans le décor; c'est celui de
l'approbation par la Commission canadienne des transports. D'après ce
qu'on apprend dans les journaux des derniers jours du moins, des
employés ont décidé d'aller livrer une bataille devant la
Commission canadienne des transports. Je l'ai dit tantôt: C'est leur
droit le plus légitime. Quant à nous, nous poursuivons notre
action en respectant la lettre et l'esprit du contrat qui nous lie avec les
nouveaux propriétaires et nous allons continuer dans ce sens.
Quant à la desserte de cette région, nous n'avons pas de
cachette à ce chapitre. La plus belle preuve en est que vous avez entre
les mains le contrat qui a été lui- même rendu public et
qui nous lie aux nouveaux acquéreurs. Donc, dans le dossier de
Quebecair, sentez-vous bien à l'aise de poser toutes les questions qui
vous viennent à l'esprit. Chez nous, il n'y a rien à cacher et on
n'est pas intéressé à cacher quoi que ce soit, non plus.
La franchise du 31 juillet nous a dit qu'il y avait des conséquences
à la vente de Quebecair sur certains corps d'emplois au niveau de
Quebecair. Nous ne l'avons pas caché et, si jamais besoin s'en fait
sentir, si vous voulez obtenir les bandes d'enregistrement de cette
conférence de presse, je suis prêt à les mettre à
votre disposition.
C'est clair et nous ne l'avons jamais caché: il y a des
conséquences, forcément il y a des conséquences. Lorsqu'au
début de juillet le président-directeur général de
Quebecair est venu me rencontrer à mon bureau pour me dire: Je veux
l'application du décret gouvernemental, il reste 8 000 000 $ et je
voudrais que le gouvernement me verse les 8 000 000 $ de façon à
ce qu'on puisse finir l'année, c'était clair que, à ce
moment, tous ceux qui, en Père Noël, se déguisent et se
promènent dans le décor pour dire qu'on était sur la voie
d'un équilibre financier ou d'une amélioration tellement sensible
qu'on pouvait rentabiliser Quebecair ont oublié un certain nombre de
choses qui sont très claires et qui ont été clairement
démontrées: dans le dossier de Quebecair, nous perdions, depuis
le début de l'année, 1 000 000 $ en moyenne par mois, ce qui
signifiait, sur une base annuelle, une perte d'environ 12 000 000 $. Cela est
la vérité toute crue.
Maintenant, dans le contrat, puisque vous parlez de desserte maritime de
la Basse-Côte-Nord, vous aurez certainement remarqué, et c'est
très clair, en tenant compte du décret gouvernemental - qui peut
être appliqué ou ne pas être appliqué: c'est la
volonté gouvernementale - nous avons pris des précautions de nous
faire garantir par le gouvernement, comme responsable de Quebecair, un montant
de 1 870 000 $ qui devait servir à payer et à compenser certaines
pertes au niveau de la desserte de la Basse-Côte-Nord.
Mais il y a une petite clause dans le contrat en vertu de laquelle
maintenant il faut négocier avec les nouveaux actionnaires la desserte
de la Basse-Côte-Nord. Et pour votre information, nous avons
commencé à négocier, nous avons déjà eu une
rencontre, nous en aurons une autre vendredi. Il n'y a pas de contrat
signé spécifiquement quant à la desserte de la
Basse-Côte-Nord, de la même manière qu'il n'y en a pas, non
plus, de signé quant à l'entretien des CL-215 puisque nous
négocions Ies deux dossiers en même temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est intéressant, M. le ministre. Si je
comprends bien, vous négociez encore. Tantôt, vous disiez avoir
rencontré des employés et vous nous faisiez part qu'il y avait
des conséquences. Est-ce que les conséquences sur l'emploi, qui
ont été portées à votre attention vendredi, sont
celles que vous aviez convenues avec les acheteurs de Quebecair, les actuels
acquéreurs? Vous disiez tantôt: Le vendeur entend respecter la
lettre et l'esprit de ce contrat. Est-ce que vous considérez que les
acheteurs actuels de Quebecair respectent la lettre et l'esprit du contrat en
ce qui a trait aux emplois? Vous nous dites: II y avait des conséquences
sur l'emploi, on ne l'a jamais caché. Ces conséquences que vous
nous dites n'avoir jamais cachées sont-elles celles qui sont maintenant
portées à votre connaissance?
M. Côté (Charlesbourg): Mme la députée
de Maisonneuve, dans la conférence de presse du 31 juillet dernier, je
me souviens personnellement d'avoir dit qu'il y avait deux corps d'emplois qui
subiraient des effets de la privatisation: les pilotes et les agents de bord.
Allez voir dans les déclarations, allez voir au texte même de
cette conférence de presse. Dès ce moment, nous l'avons
clairement dit. Effectivement, à ce niveau, il y a des effets.
Mme Harel: Sont-ils ceux que vous aviez prévus?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une autre question,
que nous pourrons débattre éventuellement. Ce qui est très
clair, c'est que, même à ce moment, nous avions dit: II y a une
période d'ajustement nécessaire durant laquelle tout le monde
doit collaborer à maintenir la qualité de Quebecair. Bien
sûr, on entend dire beaucoup de choses sur les nouveaux actionnaires de
Quebecair, mais je n'ai encore vu personne parmi les actionnaires de Quebecair
être aux commandes d'un Boeing 737 et je n'ai encore vu personne des
actionnaires de Quebecair mettre des bagages dans les soutes à bagages.
Je n'ai encore vu personne. Cela, c'est de la qualité de service. C'est
de la qualité de service à ce niveau-là. (15 heures)
J'entends rire, mais peut-être que je puis vous rappeler ce qui
est arrivé aux Îles-de-la-Madeleine, vendredi. L'équipage
qui devait aller chercher les gens des Iles-de-la-Madeleine est tombé
malade et l'équipage de relève aussi, de telle sorte qu'il n'y a
pas eu de desserte aux Îles-de-la-Madeleine dimanche pour les citoyens,
quand on parle de qualité de service. II semble que cela arrive dans le
domaine de l'aviation, une seule fois par dix ans. Bravo! Bingo! On est
chanceux! On est maintenant clair pour dix ans.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le ministre, je suis convaincue qu'on a
porté à votre connaissance que, sur les 391 mises à pied
actuelles reçues par les employés de Quebecair, à peine 82
postes ont été ouverts - et non pas offerts - à ces
employés è la condition qu'ils démissionnent d'abord de
Quebecair au cas où éventuellement les activités
pourraient reprendre. On ne sait jamais, si la Commission canadienne des
transports n'entérinait pas la transaction, d'une part. En plus d'avoir
à démissionner, dans le cas, par exemple, des agents de bord,
Nationair s'engageait à acheter des DC 8. Vous nous disiez tantôt
qu'il y avait des négociations sur les CL-215, est-ce qu'il y a des
négociations également sur la vente des DC 8?
Il semble évident, maintenant, avec les déclarations qui
sont faites par Nationair, que Nationair ne serait plus
intéressée à se porter acquéreur, comme cela
était le cas lors de l'offre, de ces DC 8. Elle les louerait d'une
entreprise américaine qui en ferait l'acquisition et ne se sentirait
plus liée par cet engagement de transférer l'entretien de ces DC
8 de Washington à Montréal au CP pour faire de l'emploi ici.
C'était, d'ailleurs, un désavantage, disait-on, de cette
privatisation. Nationair, plus encore, engage des agents de bord mis à
pied par Quebecair à la condition qu'ils démissionnent, d'une
part, et que, d'autre part, ils offrent leurs services à une sorte
d'"office overload". Parce que Nationair ne les engage pas directement, elle
loue les contrats d'une compagnie de service qui loue les contrats de ces
personnes. Est-ce que c'étaient les conséquences sur l'emploi que
vous aviez prévues?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu l'occasion, hier
matin, à la suite de notre rencontre de vendredi soir, d'avoir
personnellement des discussions avec les nouveaux propriétaires de
Quebecair. Dans un cas particulier, celui de Nationair, j'ai très
clairement signifié aux nouveaux actionnaires que te contrat qui nous
liait était avec les actionnaires de Nordalr Metro et que c'est eux qui
étaient et qui devaient être responsables de ce qui se
passait.
À ce propos, les nouveaux actionnaires devaient entrer en
communication avec le propriétaire de Nationair pour avoir certains
éclaircissements de telle sorte qu'à la lumière des faits
qui nous sont transmis, à la lumière des informations que nous
possédons
et à la lumière du contrat qui nous lie, bien sûr,
il va y avoir très prochainement une rencontre de mise au point des
liens contractuels qui noua lient, le gouvernement du Québec et les
nouveaux propriétaires de Quebecair. II y aura, à ce
moment-là, la mise sur table d'un certain nombre de choses qui,
effectivement, ne correspondent pas au contrat. Mais à l'époque,
on nous avait dit que c'était aux alentours du 15 octobre que nous
pourrions avoir une bonne idée de ce qui allait se passer. Le moment
venu, nous allons avoir la rencontre avec les actionnaires et nous allons
mettre sur la table ce qui, à nos yeux, ne correspond pas à
l'esprit et à la lettre de l'entente que nous avons signée avec
les nouveaux propriétaires.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Vous avez fait vous-même référence
à ces réclamations que nous avons pu lire dans les journaux que
les actuels acquéreurs de Quebecair ont fait parvenir au gouvernement et
à la Société québécoise des transports.
À la lecture de la transaction, nous retrouvons une disposition
qui prévoit que le gouvernement, le vendeur en l'occurrence, a dix jours
à partir de la réception de cet avis de 'réclamation...
L'avis n'est pas que dans l'esprit ou dans l'imagination d'un journaliste. La
réclamation existe bien. C'est une réclamation pour
non-divulgation d'un contrat d'équipement de 6 750 000 $, dans le cas
des "hush kits" qui sont des silencieux qui vont sur des appareils DC 8. C'est
une réclamation qui peut aller jusqu'à un montant de 20 000 000
$, dans le cas de la non-exactitude d'une liste de contrats de nolisement.
Les acquéreurs de Quebecair ont envoyé hier un Telbec qui
est à la disposition de tout le monde, donc à celle de
l'Opposition également, pour signaler que, dans le cas des contrats de
nolisement avec les agences de voyage, tout cela pourrait résulter
finalement en une réclamation de 500 000 $ à 1 000 000 $, mais
pas un mot sur la réclamation de 6 750 000 $ pour le contrat
d'équipement des "hush kits".
M. le ministre, vous avez certainement reçu cette mise en demeure
le 7 août dernier, une semaine après la transaction. Vous aviez
dix jours pour contester les allégations qui se trouvaient dans cette
mise en demeure, notamment allégations de non-divulgation de ce contrat
d'équipement dans le cas des "hush kits". J'imagine que vous avez
réagi dans les dix jours, comme il est prévu. En cas de
défaut de réagir dans les dix jours, le contrat prévoit
qu'il y a acquiescement du montant apparaissant dans l'avis. J'imagine que vous
avez donc réagi en contestant, cela va sans dire, cette
allégation de non-divulgation. Est-ce que vous pouvez nous confirmer que
c'est le cas?
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez être
rassurée, ma chère dame, parce que, effectivement, comme vous le
dites si bien, le gouvernement a pris ses responsabilités et a
signifié, dans les délais prescrits, aux nouveaux actionnaires
que le gouvernement du Québec n'avait aucune responsabilité,
à la fois dans les "hush kits" et au niveau des engagements quant au
nolisement. Fait assez particulier, merci, s'inspirant d'une disposition
adoptée par le conseil d'administration de Quebecair, certains
individus, entre le 28 et le 31 juillet, au moment où tout le monde
était au fait que la vente de Quebecair était imminente, ont pris
soin, comme dans le cas de l'engagement de certains employés bien
sûr, à la fois de signer des contrats et d'engager certaines
personnes à Quebecair. De telle sorte que, pour les acquéreurs
arrivant aux commandes de Quebecair le 1er août, c'était une
surprise. Pour nous, ce n'en était pas une puisque, dans la
dernière ronde de négociations, les gens avaient
été informés. Bien sûr, lorsque, le 7 août, on
a reçu de beaux petits papiers qui poursuivaient le ministère, le
gouvernement pour 21 000 000 $, on s'est dit: Qu'est-ce qu'on a fait qui n'est
pas correct? On sursaute de la même manière que tout le monde a
dû sursauter hier matin en voyant cet article qui était
gonflé par une volonté autre que celle de dire la
vérité. Effectivement, hier après-midi, les nouveaux
actionnaires ont dit: Quant à nous, sur le nolisement, c'est une facture
qui pourrait peut-être se solder entre 500 000 $ et 1 000 000 $. Quant
à nous, on ne doit pas un sou. Quant à nous, c'est très
clair, on ne doit rien.
Quant aux "hush kits", le texte même de la déclaration des
nouveaux acquéreurs est suffisamment clair pour que ce soit clair parce
qu'il est silencieux.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. C'est donc dire que
vous avez, dans les dix jours de la réception de cet avis, fait
connaître votre position par écrit. Je vois que peut-être
certains de vos collaborateurs ont la copie de cette opposition à la
réclamation. Si tant est que vous le jugiez utile pour nous, ce serait
intéressant si vous nous en fassiez parvenir une copie, dans cette
entreprise d'extrême franchise qui est faîte sous le signe de
Quebecair, nous avez-vous dit précédemment.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ma chère dame, les
engagements que nous avons étudiés et les crédits que nous
avons étudiés, de part et d'autre, depuis notre arrivée au
pouvoir n'ont jamais rien voulu vous cacher et ont répondu aux questions
que vous avez soulevées, Vous demandez: Est-ce qu'on pourrait
déposer devant cette commission des documents qui nous
éclaireraient quant aux interventions du gouvernement du Québec
dans ce cas particulier? Je ne les ai pas entre les mains parce que je venais
étudier des engagements financiers, me doutant bien - puisque, comme
bien des gens, j'ai pu prendre connaissance des journaux de ce matin - qu'il
pourrait y avoir quelques questions sur Quebecair. Je vais me procurer les
documents nécessaires que je pourrai à la fois vous faire
parvenir directement et déposer à la commission.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme HareL: M. le ministre est absolument incorrigible avec son
"ma chère dame". Je suis, comme les autres collègues, une
députée et la députée de Maisonneuve.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux être gentil,
c'est tout.
Mme Harel: C'est trop.
M. Côté (Charlesbourg): Vous me corrigez, Mme la
députée, et j'en prends note.
Mme Harel: C'est donc dire que vous n'avez pas donné lieu
è la nomination d'un vérificateur arbitre, comme il est
prévu à la transaction en cas de désaccord entre le
vendeur et les acheteurs. On doit comprendre, par vos propos, que vous
considérez n'avoir aucune responsabilité à l'égard
à la fois des contrats de nolisement et des contrats
d'équipement, que la réclamation de 21 000 000 $ réduite
à 1 000 000 $, vous n'entendez pas y donner suite, même pas
à la réclamation de 500 000 $. Est-ce bien le cas? C'est ce qu'on
doit comprendre. Dire qu'on n'a aucune responsabilité, c'est...
Le Président (M. Saint-Roch); M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que vous devez
comprendre, c'est que nous disons que nous n'avons aucune
responsabilité. Si Nordair Metro, en fin de compte, prétend que
nous avons des responsabilités... C'est parti de 21 000 000
$t puisque cela nous avait été signifié en
termes de 21 000 000 $, et ils en sont rendus aux alentours de 500 000 $, ils
ont fait beaucoup de chemin.
Ce que je vous dis, c'est que dans la mesure où ils
prétendent qu'on a toujours une facture de 500 000 $ il y a, aux fins du
contrat, des arbitrages de prévus. On va s'asseoir autour de la table et
ils vont devoir nous prouver qu'on leur doit cela effectivement. Selon nos
propres expertises d'avocat, on ne doit rien. C'est cela la
vérité et je m'engage à vous les donner si vous les
voulez.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, je crois que tout cela est
dans l'intérêt de ceux et celles qui à Quebecair
espèrent des jours meilleurs pour eux-mêmes et espèrent que
la situation plutôt que de se détériorer peut aller en
s'améliorant. C'est, il faut le comprendre, notre propre
préoccupation, à nous.
M. le ministre, je ne peux pas, à ce moment-ci, ne pas relever
une affirmation que vous avez faite, en ce sens que vous aviez dit qu'il y
avait des conséquences, que c'était inévitable, que ces
conséquences allaient être plus graves pour les pilotes et les
agents de bord. Je me le rappelle, au moment de la conférence de presse
pour annoncer cette transaction, vous avez dit qu'il y avait entente, que CP
Air avait pris l'engagement "d'atteindre une proportion de pilotes
québécois égale à la proportion de la population du
Québec par rapport au Canada". Cela avait été
écrit. Vous parliez de pilotes francophones. Quand on lit la lettre de
CP, ce sont des pilotes québécois. Il y a bien des façons
d'être québécois, évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des anglophones au
Québec aussi, vous savez.
Mme Harel: Cela a été, d'ailleurs, parmi les
avantages que vous releviez, je crois, pour vos collègues du Conseil des
ministres, lors de la présentation des deux transactions, l'engagement
de CP d'accorder la priorité d'embauche aux pilotes de Quebecair mis
à pied. C'était Ià les avantages que vous transmettiez
à vos collègues au Conseil des ministres. "CP Air s'engage
à atteindre une proportion de pilotes québécois
égale à la proportion de la population du Québec par
rapport au Canada, de même qu'à accorder la priorité
d'embauche aux pilotes de Quebecair mis à pied." Qu'en est-il?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): La manière dont Mme
la députée pose la question...
Mme Harel: Faites un dépôt de document. (15 h
15)
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez y aller, on peut
en déposer des documents, ma chère dame, sans aucun
problème. Mme la députée. J'ai des revers qui sont
difficiles à corriger.
Effectivement, au moment où nous avons annoncé la vente de
Quebecair, il y avait des lettres signées des autorités de
Nordair et de CP Air, l'intention ferme d'engager un nombre de pilotes qui
correspond à la population du Québec. Si c'est 25 %, vous aurez
compris que sur les 25 - il reste encore quelques anglophones au Québec
- ce n'était pas exclusivement des pilotes francophones.
Il est intéressant de voir l'évolution de ce dossier.
À ce que je sache, jusqu'à ce moment-ci, les. intentions sont
toujours présentes et il y a eu, effectivement, un certain nombre de
démarches pour en arriver à l'engagement d'un certain nombre de
pilotes. Mais vous n'êtes pas sans ignorer -du moins les personnes qui
vous informent -l'existence de la CALPA. Dans la mesure où demain matin
la CALPA autorise l'engagement de pilotes de Quebecair, il y aura un
très long bout de chemin de fait à ce niveau. J'imagine que dans
les rencontres privilégiées que vous pouvez avoir, qui sont de la
même nature que les nôtres puisque les arguments sont les
mêmes de part et d'autre et les faits aussi, on a dû vous dire
qu'au niveau de la CALPA il y avait des problèmes à
résoudre et que tout le monde travaille actuellement à tenter de
les régler. Je sais qu'encore hier les autorités de Nordair Metro
étaient en contact avec M. Carthy, de CP Air, qui discutait
précisément de ces choses. Dans la conférence de presse
tenue à Montréal, ce matin, et à Québec, en
début d'après-midi, il y avait peut-être même des
nouvelles à cet effet, mais je ne le sais pas, je n'ai pas eu le temps
de voir les documents.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je me rappelle l'étude des crédits -
vous nous disiez de suivre quasi au jour le jour l'expérience
d'intégration d'EPA, Eastern Provincial Airways - cette commission
parlementaire où vous nous disiez qu'heureusement d'autres avaient fait
des expériences avant nous, même si elles avaient
été mauvaises. Ces expériences pourraient nous servir
à ne pas commettre les mêmes erreurs. On sait que les pilotes de
CP Air ont accepté d'intégrer ceux d'Eastem et de Nordair qui a
fusionné avec CP. Ils refusent de le faire pour les pilotes de
Quebecair.
Comme gouvernement, quelles sont les garanties de la part de CP que vous
pouvez faire valoir à l'appui de l'engagement que vous preniez, de
l'annonce que vous faisiez également d'une embauche de pilotes
québécois? Vous disiez dans le communiqué... M.
Jean-François Normand, c'est de votre cabinet? M. Jean-François
Normand - son nom est donné, pour information et source -disait, cela
s'intitulait: Embauche de pilotes québécois: Les Lignes
aériennes Canadien Pacifique Ltée se sont engagées
à embaucher, selon leurs besoins, les pilotes mis en
disponibilité et cela en respectant la proportion
démographique.
Quelles sont les garanties que vous avez? Est-ce qu'il y a des garanties
contractuelles? Est-ce qu'il n'y a que des garanties verbales? Est-ce que vous
pouvez les faire valoir, à ce moment-ci, ou si cette offre se
révèle non fondée, inexacte et finalement trompeuse pour
les pilotes de l'air?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Votre conclusion, dans ses
derniers éléments, me paraît très
prématurée, madame, très prématurée. Ai-je
besoin de vous rappeler qu'au moment de l'annonce, le 31 juillet, nous avions
dit que cela prendrait un certain temps pour être capables de bien situer
l'ensemble du dossier, de façon qu'il soit réglé et que
les ficelles soient bien attachées. Nous en sommes, aujourd'hui,
à une semaine avant la fin de septembre, le moment fixé le 31
juillet était approximativement autour du 15 octobre. Comme vous voyez,
tout coïncide très bien, une semaine juste avant l'ouverture de la
session. Je ne vous le cacherai pas. Nous avons encore du temps devant nous
quant au respect des échéances que nous nous sommes
fixées. Je vous remercie d'allumer encore davantage de lumières
à ceux qui ont la responsabilité de faire respecter l'entente
intervenue entre les actionnaires de Nordair Metro et le gouvernement et c'est
ce à quoi nous travaillons actuellement. Bien sûr, vos questions
sont là. D'ailleurs, elles sont les mêmes que nous ont
posées les pilotes et les autres représentants des
employés de Quebecair au moment où nous les avons
rencontrés. Nous nous y attaquons actuellement et Dieu sait que nous
avons un certain nombre de moyens à notre disposition. Lorsque je parle
de négociation de CL-215, de desserte de la Basse-Côte-Nord et
lorsque je parle de pressions sur Nationair, ce sont des messages qui sont
très clairs, que je dis aujourd'hui ici et que j'ai dit aussi à
ceux avec qui nous avons signé. Quant à nous, ce que nous avons
signé, nous allons le respecter. Dans la mesure où nous n'avons
pas erré dans certaines clauses du contrat, la
partie qui a signé avec nous devra aussi respecter le contrat
qu'elle a signé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M, Chevrette: M. le ministre, vous semblez faire une sortie identique
à celle qu'a faite votre collègue de l'Énergie
après s'être laissé berner par Ultramar pour les
employés de Gulf. C'est a posteriori que vous semblez tout
offusqué du fait qu'actuellement il y ait des employés qui se
voient sur une branche avec un contrat plus ou moins respecté. Mais le
15 octobre sera la date à lequelle vous pourrez faire le point
peut-être plus précisément.
Il m'apparaît qu'au Québec, depuis au moins 25 à 30
ans, l'économie des lois du travail fait en sorte que lorsqu'on change
d'employeur les employés suivent. Est-ce que ce serait une nouvelle mode
de pratique que le gouvernement institue pour déroger à
l'économie - j'ai bien dit à l'économie des lois du
travail du Québec - et faire en sorte qu'en privatisant les
employés aient le bec à l'eau? Il réapparaissait que votre
priorité était de créer des emplois et non pas de
créer des chômeurs.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): La question du
député de Joliette me rend ambivalent quant à ma
réponse dans le sens que, si elle était posée par
quelqu'un qui n'a pas une expérience du travail, je me dirais: Oui,
effectivement, cette question peut être posée par quelqu'un qui
n'a pas vécu le système des relations du travail au
Québec. Or, connaissant l'expérience du député de
Joliette dans le domaine des relations du travail...
M. Chevrette: Cela ne relève pas du code. J'ai
parlé de l'économie des lois du travail. J'ai pris la
peine...
M. Côté (Charlesbourg}: Je m'étonne qu'il ne
soit pas fait mention que ces employés sont sous la
responsabilité du code fédéral.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'économie de
cette loi-là qui doit être appliquée dans ce cas. C'est
celle-là qui est prévue.
M. Chevrette: Mais j'aurais pu utiliser l'exemple de Gulf
où il y a eu des mises à pied. Pourtant, on avait l'assurance que
les emplois ne sauteraient pas. J'aurais pu parler du Manoir Richelieu
où il y a eu privatisation, d'une certaine façon; les
employés étaient couverts par le Code du travail et ils n'ont pas
retrouvé leur "job". J'ai parlé de l'économie des lois du
travail dans votre système de privatisation, sachant pertinemment que
les gens de l'air relèvent du code fédéral comme les gens
du sucre. J'aurais pu en énumérer d'autres, Je le sais par coeur.
Je l'ai même enseigné, pour votre information. Ce que je veux
expliquer, c'est ceci. Depuis quand un gouvernement, dans ses transactions, ne
se soucie-t-il même pas du respect de l'économie des lois du
travail québécoises stipulant qu'il y a un transfert de l'actif
et du passif? Vous transférez, semble-t-il, le passif, mais vous vous
souciez très peu de l'actif.
Deuxième chose, que répondez-vous à un gars de
Sept-Îles qui vous dit ceci: Je fais partie d'une région
excentrique, marginale. C'est peut-être vrai que Quebecair a 12 000 000 $
de déficit annuellement, mais cela ne donne pas le droit à un
gouvernement de ne pas payer aussi pour mon transport, le seul transport en
commun que j'aie, alors que le même État verse des millions aux
grands centres urbains en transport en commun. Que répondez-vous
à ce gars de Sept-Îles?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, il y a deux
préoccupations dans la question du député, soit celle des
emplois qui, effectivement, était au coeur des transactions et des
discussions que nous avons eues. Dans des rapports que m'ont soumis des gens de
la Société québécoise des transports qui suivent
quotidiennement l'évolution du dossier... Dieu sait que la
Société québécoise des transports, c'est la
société qui était propriétaire de Quebecair et qui
a suivi son évolution de par la volonté gouvernementale au cours
des dernières années et qui a un grand intérêt au
dossier. Au 19 septembre - ce sont des chiffres, on peut toujours jouer avec
des chiffres, finalement - nous avions à ce moment-là, lorsque
nous avons vendu, une préoccupation qui, effectivement, se traduisait
par un nombre d'emplois qui seraient perdus dans cette transaction mais aussi
un certain nombre d'emplois qui seraient par la suite créés. Je
ne l'ai pas caché non plus à la presse, qui s'informait de ce qui
se passait, lorsque le chef de l'Opposition a fait état - et
peut-être même Mme la députée de Maisonneuve à
ce moment-là - de la perte de 381 emplois sans dire qu'il pourrait y
avoir création d'autres emplois. Quand on a parlé des pilotes,
lorsqu'on a parlé des agents de bord, on a toujours dit qu'il y aurait
des postes, et qu'il y aurait des postes qui seraient moins
rémunérateurs. Il y en aurait donc qui ne seraient pas
engagés au même niveau et cela, on ne l'a pas caché; cela a
toujours été très clair.
Nous finalisons la période où il y a effectivement des
mises à pied et où il y a un certain nombre de
réengagements. Mme la députée faisait état de 80 et
quelques emplois. C'est la même liste que nous ont fournie les syndicats
des employés de Quebecair vendredi soir. On est informé que
d'autres emplois vont bientôt être offerts aux différents
employés et que, globalement,
Il y aura un nombre d'emplois assez substantiels de créés
par rapport à ce qui a été éliminé. Ce ne
sont pas, effectivement, des emplois de même niveau, mais 12 000 000 $ de
déficit par année, 12 000 000 $ de déficit par
année... C'est là le choix fondamental que nous avions entre
votre pensée et la nôtre. Finalement ce sont des pensées
qui ont été largement étalées au public. Notre
philosophie à nous était que le gouvernement ne devait plus -et
ne pouvait plus - continuer dans cette voie. Nous avons effectivement
décidé de privatiser Quebecair pour éliminer ce genre de
subventions qui venaient gruger le budget de l'État. Votre philosophie
est tout autre, et c'est votre choix le plus légitime. Quant à
nous, c'est cela. Et forcément, si quelqu'un doit se porter
acquéreur et diriger demain matin le nouveau Quebecair, s'il le fait
à déficit de 12 000 000 $ par année, il n'y a pas
grand-chose qui fonctionne. Il faut nécessairement qu'il y ait une
rationalisation. Et, dans les négociations mêmes avec les
employés qu'a eues Fernand Lalonde, on parlait à l'époque
d'un certain nombre d'emplois qui, dans la proposition des employés,
seraient touchés, sans être capables de déterminer quels
seraient les emplois qui seraient touchés. J'ai cela à la
mémoire, puisqu'on l'a suivi de très prè3. Cela est la
première partie de la réponse.
La deuxième - et vous touchez effectivement un point sensible -
l'individu de Sept-Îles qui s'interroge sur la qualité des
services alors qu'on donne effectivement, en termes de transport en commun, des
sommes assez importantes. Quant au transport en commun - qu'on regarde les
bateaux traversiers - c'est le gouvernement qui, dans certains cas, de par des
subventions, allège le coût unitaire des passagers ou des
voitures. C'est clair qu'il y a une responsabilité gouvernementale, et
c'est pour cela que dans, le cas de la Basse-Côte-Nord et de la
Moyenne-Côte-Nord, il y a un programme, un décret qui permet de
négocier avec l'entrepreneur certains coûts
supplémentaires, de façon que ce ne soit pas l'usager qui en paie
les frais. Dans le cas de Sept-fles, nous verrons à l'exercice
très prochainement, lorsque nous ferons l'analyse dans chacun des cas,
ce que nous pouvons faire.
Mais j'ai aussi frais à la mémoire ce soir du 8 avril
1986, où je suis allé rencontrer les représentants de la
Chambre de commerce de Rimouski, et qu'un individu dans le fond de la salle
s'est levé pour interroger le ministre des Transports et lui dire: M. le
ministre, est-ce que vous croyez décent et raisonnable qu'un individu de
Rimouski partant de Rimouski pour aller à Toronto, aller et retour, soit
obligé de payer au-delà de 400 $, alors que des citoyens de
Montréal sur la ligne de Toronto paient 69 $? J'ai dit: Non. Et lui
aussi, on s'en est préoccupé, parce que ce ne sont pas les gens
des régions qui, dans ces cas-là, devaient payer pour des trajets
entre Montréal et Toronto. Et, qui plus est, ce même individu qui
allait à Toronto, ayant payé au-delà de 400 $,
était traité comme l'individu qui en avait payé 69 $ et il
n'avait pas droit à un repas. Allez voir cela, cela était une
préoccupation aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve. (15 h 30)
Mme Harel: M. le Président, vous savez, au-delà des
discours... On dit toujours que la réalité des faits est plus
têtue que l'interprétation qu'on en donne. Ce sont les faits qui
nous intéressent. Notamment, je pense bien que personne ne peut
prétendre ici que nous soyons contre la privatisation de Quebecair.
C'est la manière dont vous l'avez privatisée. Cette action, nous
la considérons désavantageuse pour les employés, pour les
régions et pour les Québécois. C'est par
considération de l'emploi, de la desserte du service et de la
transaction comme tels que nous posons ce jugement.
Il faut dire qu'il y a une réalité des faits. C'est qu'il
y a de façon précise 819 sièges de moins sur l'ensemble du
réseau à chaque jour. La réalité des faits est
qu'il y a 391 mises à pied et que, là-dessus, il y a 82 postes
qui ne sont pas offerts aux employés de Quebecair. Ce sont des postes
ouverts pour lesquels ils peuvent postuler comme n'importe qui. La
réalité des faits est aussi qu'il y a eu des augmentations de
tarifs. Sur l'ensemble des tarifs réguliers, c'est une augmentation de 3
%; ce n'est pas beaucoup, me direz-vous. Mais cela représente une
augmentation de 13 % sur le tarif excursion et 38 % sur le tarif pour enfant.
Alors, si cela n'est pas beaucoup... Le ministre peut lever les bras au ciel,
mais cela reste important pour les gens des régions
éloignées, qui considèrent cela comme un service
essentiel.
Là-dessus, il y a aussi une réalité des faits. Vous
nous dites: Oui, nous allons faire respecter la lettre et l'esprit de la
transaction. Nous notons cette affirmation avec satisfaction, mais est-ce qu'il
n'était pas imprudent de laisser les nouveaux acquéreurs
administrer immédiatement la compagnie? Parce qu'il y a une clause dans
ce contrat qui dit qu'en acceptant la
présente convention... Vous nous répétez, et je
l'ai bien compris, qu'il n'y a pas encore eu clôture du contrat. Ce n'est
donc pas encore vraiment signé. Mais en acceptant la convention, vous
vous engagiez - ce que vous avez fait - à faire démissionner les
administrateurs actuels et vous avez validement élu des administrateurs
dont la liste apparaît à l'annexe r). Ce sont les nouveaux
acquéreurs qui administrent la compagnie. Qu'ils ne respectent pas, je
pense qu'on peut le constater, ni la lettre ni l'esprit de la transaction en
regard de leurs engagements -Nationair en est un bon exemple à
l'égard des emplois, à l'égard de l'achat des DC-8,
à l'égard du transfert de l'entretien pour les
mécaniciens, parce qu'on a parlé des autres mais on pourrait
parler des mécaniciens aussi qui avaient depuis des dizaines
d'années... On pense que Quebecair n'existe pas depuis longtemps, mais
il y a des gens qui travaillent là depuis plus de vingt ans.
Vous nous dites: Je vais négocier et on ne signera pas avant
d'avoir la certitude qu'ils vont remplir les engagements qu'ils ont pris comme
acheteurs. Mais, pendant ce temps-là, est-ce qu'ils ne peuvent pas
vendre les actifs? Ils peuvent se départir des DC-8. Quant aux 737, il y
en a déjà un qui vole avec les couleurs de CP et de Nordair. Vous
avez même dit: On continue le service avec les avions 737 pour aller au
SaguenayLac-Saint-Jean. Je comprends, mais ce ne sont pas les
mêmes. Les 737 de Quebecair sont vendus à CP parce qu'ils ne
coûtent pas cher à faire fonctionner, parce qu'ils ont des
systèmes électroniques qui calculent bien et qui
régularisent la consommation de pétrole. Ceux qui seront
rachetés sont deux vieux avions de Nordair, vous le savez; un premier
qui détient le record mondial des heures de vol. Ils ont de 5000
à 8000 livres de poids de plus, avec ce que cela représente comme
coût pour les faire fonctionner. Non, mais c'est la réalité
des faits, ça.
M. Côté (Charlesbourg): En voulez-vous d'autres
réalités des faits? Je peux vous en donner d'autres
réalités des faits, moi. Lorsque vous parlez...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...de consommation de
carburant, vous nêtes pas sans ignorer que de voler à 18 000 pieds
d'altitude est un vol économique alors que de voler à 10 000
pieds est un vol qui coûte assez cher à une compagnie. C'est une
autre réalité des faits.
Puisque vous avez évoqué un certain nombre de choses,
permettez-moi de tenter de vous donner une réponse et de ne pas faire
comme vous le faites actuellement, tirer des conclusions, parce que vous
semblez avoir déjà tiré vos conclusions d'une
manière définitive. Je vous invite à la prudence et on
aura ultérieurement l'occasion de se revoir là-dessus et
d'échanger de nouveau certains propos.
Lorsque vous nous dites: 391 emplois perdus, vous oubliez de dire qu'il
y aura quand même des emplois qui seront créés.
Mme Harel: Des emplois ouverts... M. Côté
(Charlesbourg): Pardon?
Mme Harel: Ouverts. Pas offerts, mais ouverts.
M. Chevrette: Des emplois ouverts...
M. Côté (Charlesbourg): Des emplois ouverts, cela
veut dire des emplois créés parce que quelqu'un occupera le poste
prochainement. Comme vous le disiez si bien tantôt, on peut discuter
pendant fort longtemps sur l'interprétation, le sens et la portée
de ta langue française mais il reste qu'il va y avoir, dans certains
cas, de la création d'emplois, des postes ouverts qui seront
effectivement comblés à un moment donné par les personnes
qui vont les occuper et qui correspondront à une création
d'emplois.
Vous parlez d'une augmentation des tarifs de 3 %. Mais, pour pousser la
franchise jusqu'au bout, est-ce que ce n'est pas un taux de 3 % que toutes les
compagnies appliquent actuellement ou si c'est un taux de 3 % qui est
exclusivement affecté à Quebecair? Non. C'est un taux de 3 % -
mais c'est important de le dire - qui affecte l'ensemble de l'industrie. C'est
cela la vérité.
Vous parlez d'un certain nombre d'emplois, de certaines
difficultés. Ce n'est pas moi qui ai choisi, comme ministre des
Transports, le genre de convention collective que j'ai voulu signer avec
Quebecair. Ce n'est pas moi qui ai signé une convention collective qui
faisait en sorte qu'il y avait une protection par métier à
l'intérieur des conventions collectives, ce n'est pas moi. Cela a
été le choix légitime des travailleurs qui ont
signé ces conventions collectives. Ce qui fait qu'aujourd'hui, dans ce
que nous vivons, ces conventions collectives briment certains employés
qui aimeraient postuler certains emplois dans d'autres corps de métier,
mais ne peuvent le faire parce qu'ils sont pris par leur propre convention
collective, adoptée par eux, signée par eux, et non pas par le
ministre des Transports. Cela en est des vérités aussi. Cette
vérité quotidienne dont il faut se parler, elle est là
aussi dans le dossier, présente à chaque jour dans toutes les
négociations et dans tout le travail que chacun doit faire pour tenter
de régler un certain nombre de problèmes.
C'est très clair, nous le vivons quotidiennement. Je n'ai jamais
caché, dans aucune des rencontres ou des discussions publiques, qu'il y
avait des écueils et qu'il y avait certaines difficultés à
franchir qui, dans certains cas, sont encore plus difficiles parce qu'il y a de
l'entêtement de part et d'autre, à la fois de certaines parties
chez les acquéreurs, et, dans ce cas, je parle en particulier de
Nationair.
Il y a la contrepartie aussi. Si on veut aujourd'hui continuer de voir
exister Quebecair dans le ciel québécois, je pense qu'il faut
continuer de travailler et qu'il faut travailler le plus honnêtement
possible avec les nouveaux actionnaires qui sont des hommes d'affaires du
Québec qui ont investi et qui, de par notre volonté, lorsque nous
nous sommes entendus quant au lien contractuel, dès le 1er août,
prenaient la responsabilité des déficits d'exploitation de
Quebecair, qui avaient puisé à même leur poche les sommes
nécessaires aux équilibres financiers de Quebecair, ce qui
n'était pas le cas le 31 juillet, et les jours et les années
précédentes. Cela, c'était rendre responsables des gens
qui veulent maintenir Quebecair.
Je pense que, dans la mesure où tout le monde aura compris un
certain nombre de messages, il y a intérêt, à la fois pour
l'ensemble des employés de Quebecair et pour les nouveaux
propriétaires de Quebecair, de s'asseoir à une même table
puisque nous avons mis à la disposition, dans cette vente, certaines
sommes et certaines facilités pour être capables, à
l'intérieur, de régler un certain nombre de choses. Les
conventions collectives, dans la plupart des cas, sont terminées. Il y a
des négociations à venir avec les nouveaux propriétaires,
mais, dans la mesure où tous les gens s'assoient à la même
table et négocient de bonne foi des conditions salariales de la
même manière qu'ils l'ont fait antérieurement, j'ai
l'impression que tout le monde pourra en arriver au point qu'il veut, maintenir
et garder Quebecair.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: À moins que mes collègues aient d'autres
questions sur ce dossier qui sera à suivre, nous allons simplement, M.
le ministre, vous signaler que, du côté de l'Opposition, nous
constatons qu'il n'y a pas eu de date de clôture encore, donc qu'il n'y a
pas eu de signature et que vous êtes dans un processus pour
négocier puisqu'il y a des engagements qui, vous l'avez dit
vous-même, je pense, n'ont pas encore vu poindre le bout du nez. C'est
donc dire qu'il y a des engagements qui ont été pris et qui ne
sont pas mis en vigueur dans le cas des pilotes, notamment dans le cas de
Nationair, en regard du transfert de l'entretien, dans le cas de l'achat des
DC-8 et, évidemment, pour l'ensemble des autres dossiers qui concernent
l'emploi. On pourrait parler de Lavalin, on pourrait parler... De Lavalin,
oui...
M. Côté (Charlesbourg): C'est réglé,
Lavalin.
Mme Harel: ...avec l'engagement d'embaucher dix personnes.
M. Côté (Charlesbourg): Dix. Oui, c'est fait.
Mme Harel: II y en a une qui a été
contactée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est faux.
Mme Harel: Vous nous dites en commission aujourd'hui que les dix
personnes qui étaient agents de service chez Quebecair, au service de
Quebecair depuis des dizaines et des dizaines d'années et qui
travaillaient dans cette division vont être...
M. Côté (Charlesbourg): Sont.
Mme Harel: Sont, excusez-moi, embauchées?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le rapport que m'a
transmis la Société québécoise des transports, le
19 septembre, on m'a signifié que ce qui nous liait à Lavalin
dans le cas des employés - c'était dix le nombre fixé
à l'époque - était un dossier réglé. J'ai
des petites surprises pour vous. Il y a d'autres dossiers de
réglés. Il faudrait peut-être faire attention à
l'information qui circule qui, elle, vient d'un côté. Mais il y a
toujours deux côtés à une médaille. Prenez bien soin
de faire ce que vous avez fait au moment de la vente, dans les moments de fin
de session en juin, de prendre des informations des deux parties. Votre
jugement sera suffisamment éclairé pour prendre position.
Mme Harel: Je peux peut-être vous proposer de faire la
même chose.
M. Côté (Charlesbourg): Vendredi soir dernier, c'est
ce que nous avons fait.
Mme Harel: Je peux peut-être proposer également de
ne pas prendre nécessairement l'information qui vous vient des
acquéreurs de Quebecair quant aux emplois comme étant
réglés pour autant.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez compris, par mes
propos sur Nationair, que je n'ai pas nécessairement pris la version de
Nationair.
Mme Harel: Vous nous dites que les dix emplois qu'offrait Lavalin
.au chapitre de l'administration du service qui auparavant était
assuré par Quebecair, ces dix emplois sont, au moment où nous
nous parlons, offerts aux employés de Quebecair.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on m'a donné
comme information, c'est que les dix emplois étaient comblés,
Mme Harel: Les dix emplois étaient comblés! M. le
ministre, alors là, vous jouez sur les mots.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Vous tentez de
jouer sur les mots.
Mme Harel: Non, les dix emplois étaient
comblés...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours dit que les
emplois étaient comblés.
Mme Harel: Je vous dis que pour les dix emplois qui
étaient occupés par des employés de Quebecair il y a un
seul...
M. Côté (Charlesbourg): Je m'engage...
Mme Harel: ...employé de Quebecair qui, à notre
connaissance, aurait été contacté.
M. Côté (Charlesbourg): ...à vous transmettre
la liste des dix employés.
Mme Harel: M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous voulez les
adresses?
Mme Harel: ...c'est très gentil, tous vos bons conseils
à mon égard de vérification et de sérieux quant
è toutes ces informations. Je considère qu'on doit avoir
certainement un devoir de réserve dans tous les dossiers que nous
traitons comme parlementaires. Mais je vous renvoie exactement le même
conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire, ma
chère dame... Mme la députée - je récidive à
chaque coup et ce n'est vraiment pas mal intentionné - que j'ai
effectivement entre les mains le dossier que vous avez aussi. Les
employés, vendredi soir dernier, dans une rencontre qui a duré
au-delà d'une heure et demie nous ont, avec moult détails,
expliqué un certain nombre de choses. Effectivement, je n'ai
personnellement jamais refusé de rencontrer les employés quant
à l'échange d'informations. Est-il besoin de vous rappeler que
sous votre gouvernement, soi-disant très favorable aux employés
de Quebecair, aucun n'employé n'était au conseil d'administration
et que..,
Mme Harel: Est-ce qu'il y en a encore avec la nouvelle
entente?
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! À notre
arrivée au pouvoir au mois de janvier, j'ai nommé un
représentant des employés, un pilote, au conseil d'administration
de Quebecair. Lorsque ces mêmes employés sont venus me rencontrer
à mon cabinet, fin avril, pour me demander un certain nombre de choses,
principalement pour la direction de Quebecair, ils m'ont suggéré
un homme qui pouvait maintenir le bateau à flot et faire progresser
Quebecair, et il s'est retrouvé, au soir du 9 mai, responsable de la
direction de Quebecair. Alors, là-dessus, en ce qui concerne la
protection des intérêts des employés, il y a eu beaucoup de
chemin de fait et on pourra épiloguer encore davantage le 21 octobre et
j'ai très hâte qu'on puisse en discuter encore plus longuement.
(15 h 45)
Mme Harel: L'interrogation pour beaucoup d'entre eux, c'est ceci:
Pourquoi tant de confiance ne vous a-t-il pas amené à
l'acceptation de leur offre?
M. Côté (Charlesbourg): Chère dame, je ne
ferai pas une analyse aussi simpliste que votre chef quant aux résultats
de l'entente au lendemain même de la vente où il est venu dire que
la différence entre l'offre des employés et celle des
actionnaires de Nordair Metro était de 1 000 000 $, alors que ces
mêmes représentants, vendredi soir dernier, admettaient à
Pierre Fortier et à moi-même que sur le plan financier, quant aux
deux offres, il y avait une distinction très substantielle. Si vous
voulez parler là-dessus - des chiffres - on pourra s'en parler assez
aisément,
Mme Harel: Oui, nous allons certainement avoir l'occasion d'en
reparler et nous allons d'abord laisser aux premiers intéressés
eux-mêmes le soin d'en faire le bilan et de faire la comparaison, comme
ils l'ont fait la semaine passée sur les emplois et cette semaine sur
les dessertes des régions. Ils auront certainement l'occasion de le
faire et nous aurons ensemble certainement l'occasion de le faire. Ce n'est pas
- d'aucune façon -le point de vue qu'ils nous ont exprimé sur
cette transaction.
De toute façon, M. le Président, à moins qu'il y
ait d'autres interventions, je pense que nous allons devoir compléter
l'engagement 109 sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 109 est
considéré comme vérifié?
M. Chevrette: Sur division.
Mme Harel: Sur division.
M. Chevrette: Vérifié ou adopté...
Le Président (M. Saînt-Roch): Dans notre langage de
la commission des engagements financiers, on appelle cela
"vérifié". J'appelle maintenant...
Mai
Mme Harel: L'engagement 67, c'est en mai 1986...
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement se trouve
à la page 29 du mois de mai. Mme la députée de
Maîsonneuve.
Mme Harel: En mai 1986, c'est un engagement qui porte sur une
subvention à Les entreprises Voyageur Ltée représentant la
participation du Québec à la réalisation de la phase 1 du
projet de démonstration du prototype de l'autocar articulé
développé par Prévost Car. M. le ministre, c'est un
montant d'engagement de 53 863 $. Nous aimerions être informés des
modalités qui permettent d'avoir accès à de telles
subventions. Cela fait-il toujours partie de l'entente
fédérale-provinciale? Dans cette entente
fédérale-provinciale, je crois qu'il y a un montant de 15 000 000
$ qui porte sur la recherche et le développpement. N'y a-t-il pas un
montant de 6 000 000 $ sur les autobus articulés, nommément, en
fait?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Madame me permettra de
passer un peu mon sourire, compte tenu de certains appels
téléphoniques que j'ai eus au cours des dernières
semaines.
Effectivement, ce projet fait partie de l'entente
fédérale-provinciale qui a été signée par
mon prédécesseur - qui la connaît fort bien - et le
gouvernement fédéral et qui savait fort bien que la principale
partie visée en termes d'expérience pour les autobus
articulés était Voyageur. Donc, cet engagement sert dans un
premier temps à payer 50 % du coût de l'expérience de la
première phase qui consistait à prendre un autobus
articulé avec des sacs de sable - un prototype, donc - et se promener
entre Québec et Montréal pour voir le comportement du
véhicule. Cet engagement financier a servi à payer effectivement
notre partie de l'entente, 50 %, quant à la phase 1.
Nous sommes actuellement en négociation avec la compagnie
Voyageur pour la phase 2 qui prévoit des sommes assez importantes pour
le nombre de 25 véhicules, si ma mémoire est fidèle.
L'entente signée par mon prédécesseur, M. Tardif, visait
l'objectif que Voyageur ait 20 véhicules et qu'il y ait 5 autres
véhicules sous expérimentation, à la suite d'un protocole
d'entente avec l'Association des propriétaires d'autobus du
Québec. C'est dans ce sens que l'entente est respectée
jusqu'à maintenant. Nous sommes en négociation avec les
représentants du Conseil du trésor et de Voyageur dans le but de
compléter l'ensemble de l'entente pour voir si, actuellement, les
personnes visées sont encore dans le même état d'esprit ou
si elles ont les mêmes intentions qu'elles avaient au moment où on
a signé ces ententes.
La lettre et l'esprit de l'entente font toujours partie de nos
préoccupations chez nous. Effectivement, très prochainement, nous
pourrons compléter un certain nombre de dossiers à ce chapitre et
indiquer très clairement l'impact qu'il y a sur Prévost Car, au
chapitre de la construction de ces autobus articulés, puisqu'il y a un
projet d'investissement assez important quant à une chaîne de
montage d'autobus articulés.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je ne sais pas si le ministre me permettrait une
question concernant ces transporteurs. En fait, ce n'est pas une question qui
est directement liée à l'engagement de subventions pour l'achat
d'autobus articulés. Elle est plutôt liée au transport
interurbain.
Comme on n'aura pas l'occasion de le faire avant au moins un mois,
j'aimerais connaître l'intention du ministre à la suite de
l'invalidation du règlement en matière de transport interurbain.
Il s'agit d'une invalidation par la Cour supérieure, le 19 août
dernier, je crois. Évidemment, je crois qu'il y a eu appel de ce
jugement. Le ministre des Transports a décidé d'aller en appel.
Quelles sont les intentions du ministre à l'égard de cette
réglementation en matière de transport interurbain?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un dossier fort
intéressant. Ce règlement adopté le 9 octobre 1985, si ma
mémoire est fidèle - je pense qu'il faut se souvenir des dates
-était un règlement qui visait à régler un certain
nombre de problèmes dans le domaine du transport des personnes par
autobus. Bien sûr, je n'ai pas trouvé tous ces dossiers au cabinet
quand je suis arrivé, parce que la déchiqueteuse fonctionnait
jour et nuit, semble-t-il... J'ai demandé de reconstituer un certain
nombre de dossiers dans ce cas précis puisque le bébé nous
a été présenté assez rapidement.
À mon grand étonnement, l'avis du Bureau des
règlements allait à l'encontre et donnait un avis négatif
quant au règlement qui a été adopté. Ce n'est donc
pas surprenant qu'à deux reprises ce même
règlement ait été amputé de trois articles
dans un premier temps, soit les articles 63, 64 et 65, et que par la suite
Voyageur ait demandé d'invalider le règlement. Ils ont obtenu
gain de cause en cour, ce qui nous plaçait dans un vide juridique. Pour
protéger l'ensemble de l'industrie et pour qu'il n'y ait pas de vide
juridique, nous sommes donc allés en appel.
Quant à l'avenir, il est clair que nous devons réagir.
Est-ce que nous le ferons de manière législative ou de
manière réglementaire? Nous sommes à examiner un certain
nombre de choses. Je dois vous dire que j'ai déjà de fortes
tendances vers un projet de loi qui serait déposé dès cet
automne. Celui-ci ne pourrait être attaquable et il réglerait le
problème, nous l'espérons, d'une manière
définitive.
Je sais que Mme la députée de Maisonneuve suit avec
beaucoup d'intérêt le congrès de l'Association des
propriétaires d'autobus du Québec et je lui souhaite l'occasion
d'être là ensemble, d'ici la fin de semaine. Je souhaite qu'on lui
trouve un siège à ce 60e anniversaire et qu'elle pourra
peut-être entendre un certain nombre de choses qui seront, par la suite,
laissées à sa réflexion et à son bon jugement.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Nous pouvons adopter
cet engagement.
Le Président (M. Saînt-Roch): L'engagement 67 de mai
est-il considéré comme vérifié?
Mme Harel: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joiiette.
Mme Harel: M. le Président, ce que nous allons vous
proposer, c'est d'examiner immédiatement les engagements relatifs
à la voirie et, par la suite, les engagements à l'intention du
ministre responsable du Développement régional. Si, par la suite,
le ministre accepte, nous pourrons peut-être avoir l'occasion de parler
de transport à Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): De nos problèmes en
commun'.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joiiette.
Contrats de voirie
Juin
M. Chevrette: Je n'ai pas l'intention d'y aller l'une
après l'autre, parce qu'il y a des questions que je veux poser qui vont
valoir pour plusieurs puisqu'on retrouve à peu près le même
patron. N'étant pas tellement habitué aux engagements financiers
du ministère des Transports, il y a des choses qui m'ont frappé
plus les unes que les autres et je vais parler de ce qui m'a frappé.
D'abord, ce qui m'a frappé. Bien sûr, cette semaine, il y a
eu les articles de journaux après que les membres du Parti
québécois eurent travaillé comme des moines au cours des
vacances pour démêler une liste incompréhensible, une liste
toute mêlée où on a découvert qu'il y avait une
relation entre certains contrats et certains versements à la caisse
électorale.
Je vais donc aller directement à juin 1986, à l'engagement
143. J'apprécierais savoir, dans un premier temps, tout d'abord,
pourquoi il y a une seule soumission et, comme par hasard, c'est un bon
"verseur" de cote è la caisse de votre parti qu'on a réussi
à démêler. Est-ce qu'on pourrait avoir de3 explications?
C'est l'engagement 143.
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Joiiette me permettra de sourire un peu parce que, effectivement, je
m'attendais davantage à des questions sur les contrats
négociés.
M. Chevrette: Mais...
M. Côté (Charlesbourg): À des contrats
négociés.
M. Chevrette: On va en parler après.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, parfait.
Voilà qu'on commence par des soumissions publiques. Pas besoin
d'expliquer comment...
M. Chevrette: 143, c'est bien une soumission publique.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une soumission
publique. Y a-t-il quelque chose de plus ouvert qu'une soumission publique"?
Tous les individus qui le veulent peuvent soumissionner. Ce que je constate,
c'est qu'il y a un seul soumissionnaire, effectivement, Lucien Demers Inc., de
Laval. Il faut croire qu'il n'y a pas grand monde d'intéressé
è aller faire des lignes blanches dans le comté de Duplessis. 33
791,20 $; imprévus, 3208,80 $ pour 37 000 $.
Les évaluations qu'avait faites le ministère: 37 708,33 $.
Vous me demandez pourquoi il n'y en a pas eu plus qu'un. Moi, je n'en fais pas.
Je ne suis pas intéressé à en faire non plus.
M. Chevrette: Je pense bien que M. le ministre n'a pas à
faire de "jokes". C'est une question quand même sérieuse et vous
savez très bien que vous avez le pouvoir en tout
temps, sur le plan administratif comme sur le plan politique, et qu'il
était de coutume et de rigueur même de retourner en soumissions
quand vous n'en aviez qu'une.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, il y a une
première chose: II faut quand même constater qu'il est en bas de
l'estimation propre du ministère.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la première
constatation. Je pense qu'on ne va pas en soumissions publiques pour aller en
soumissions publiques. On va en soumissions publiques pour tenter d'avoir les
meilleurs prix possible. Dans ce cas, nous avions un prix qui était
inférieur à l'estimation que le ministère en avait faite.
C'est ça, la réponse.
Finalement, je dois avouer tout candidement au député de
Joliette que, quant à moi, j'en prends connaissance. Ce n'est pas ma
façon de faire que d'aller travailler très souvent avec le
service des contrats. (16 heures)
M. Chevrette: Avec les services?
M. Côté (Charlesbourg): Avec le service des
contrats. Il aurait fallu que ce soit soumis au ministre pour dire ce qui est
accepté ou non. Chez nous, il y a un certain nombre de
délégations de signature. Dans ce cas-là, je pense que les
règles ont été respectées: soumission publique,
coût de la soumission - malgré le fait qu'il n'y ait qu'un seul
soumissionnaire - inférieure de 708 $ à l'estimation du
ministère. En tout cas, c'est clair, comme vous le disiez tantôt,
que la loi donne une certaine discrétion de retourner en soumissions
publiques, mais dans un cas comme celui-là...
M. Chevrette: Est-ce que la loi ou la réglementation vous
autorise à avoir un contrat négocié, à ce
moment-là?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un contrat de
services, donc on ne peut pas négocier; il faut aller en
soumissions.
M. Chevrette: C'est un contrat de services non
négocié. Dans les contrats négociés d'avril, c'est
écrit: contrat de services, contrat négocié, à la
recommandation 23, au premier engagement d'avril qu'on a étudié
aujourd'hui, ce qui contredit carrément ce que vous venez de dire. Vous
me dites qu'aux contrats de services, on ne peut pas négocier et c'est
écrit: contrats négociés. C'est écrit: contrats de
services pour la fourniture d'une assistance technique à la direction
générale... Cela ne marche pas, votre affaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Cela pourrait
peut-être être expliqué par M. Michaud.
M. Chevrette: Par rapport à la réponse, cela ne
marche pas.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai suffisamment d'autres
préoccupations que celle-là. Alors, sur le plan administratif, je
vais laisser répondre M. Michaud.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Michaud.
M. Michaud (Pierre): Dans le premier cas, celui de Lucien Demers,
concernant un contrat de ligne blanche dans le comté de Duplessis, nous
sommes allés en soumissions publiques, donc, le plus bas soumissionnaire
a été choisi. C'est interne au ministère, nous ne
demandons pas l'autorisation au Conseil du trésor. Dans le cas auquel
vous vous référez, le no 23, la firme Cosigma, c'est un contrat
négocié avec une firme qui est en place depuis plusieurs
années.
M. Chevrette: Ma question, M. Michaud, était la
suivante...
M. Michaud: Ce contrat est négocié, donc nous
allons au Conseil du trésor pour faire autoriser le contrat.
M. Chevrette: Ma question était la suivante. Est-ce que
vous auriez pu, plutôt que d'aller en soumissions pour la firme de Laval,
la seule firme que vous aviez, aller en contrat négocié et
prendre, par exemple, quelqu'un de beaucoup plus près de la
Côte-Nord que la ville de Laval?
M. Michaud: Dans le cas du traçage de lignes blanches, le
ministère est équipé de machines en région pour
tracer les lignes blanches. Pour l'excédent, étant donné
qu'il faut que ce soit fait de façon sécuritaire, à la fin
du mois de mai, après le dégel, il faut nécessairement que
l'on couvre la plus grande partie du territoire. Donc, certains contrats de
bout de route, etc., sont donnés par soumissions publiques pour pallier
la carence du ministère de pouvoir couvrir, dans l'espace de deux
à trois semaines, l'ensemble du réseau routier du Québec,
pour le traçage des lignes blanches. C'est très important,
après les hivers que l'on connaît, que les lignes blanches soit
tracées rapidement sur nos routes. C'est pour cette raison que le
ministère fait une très large partie du traçage des lignes
blanches avec des équipes, en région.
M. Chevrette: Annuellement, combien
donnez-vous de contrats environ pour le traçage des lignes
blanches, par soumissions publiques?
M. Côté (Charlesbourg): Quitte à fournir
très précisément les chiffres, grosso modo, ce que l'on
dit, c'est que le ministère en fait à peu près 90 %. On
pourra peut-être fournir les chiffres et les contrats à la
commission.
M. Chevrette: Ce serait intéressant de connaître le
nom de ceux qui en ont fait et où. Tout cela a-t-il été
fait par soumissions ou bien par contrat négocié aussi?
M. Michaud: II y a très peu de fournisseurs qui sont
équipés de ce type de machines pour faire le traçage de
lignes blanches.
M. Chevrette: C'est pour cela que je suis surpris...
M. Michaud: Ils travaillent dans les municipalités, mais
ils ne sortent pas sur le réseau routier.
M. Chevrette: Étant donné que c'est une fourniture
de machinerie, à toutes fins utiles, dans bien des cas, cela pourrait
faire partie de la liste des prix que l'on affiche au printemps, comme
l'utilisation d'un "qrader" de telle dimension. Cela pourrait très bien
servir.
M. Côté (Charlesbourg): Selon ce que l'on me dit,
c'est qu'il y a uniquement trois compagnies qui font ce genre de travail. Il
faut dire qu'auparavant, c'était l'entreprise privée qui le
faisait davantage que le ministère et que le ministère s'est
équipé pour le faire. Le ministère en fait 90 %, mais je
vous transmettrai les chiffres plus précis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M, Chevrette: Ce qui nous frappe dans l'étude des engagements,
c'est qu'il y a souvent octroi de contrat censément au plus bas
soumissionnaire. Mais à cause de la clause des imprévus et
variations, le montant est toujours plus élevé à la fin du
contrat que le montant du deuxième, du troisième et même du
quatrième soumissionnaire, dans plusieurs cas. On constate cela en
étudiant vos engagements.
Qu'est-ce qui nous prouve alors, dans votre façon de fonctionner,
que le plus bas soumissionnaire est véritablement choisi, puisqu'il s'en
remet toujours à la cause des imprévus et des variations?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des détails
techniques...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Michaud.
M. Michaud: Dans l'ensemble de nos contrats, les imprévus
et variations sont d'environ 10 %. Le plus bas soumissionnaire dans la presque
totalité des cas est choisi, è moins que l'entrepreneur qui
était le plus bas n'ait pas signé sa soumission. On donnerait
alors le contrat au deuxième plus bas soumissionnaire. Mais dans 99,9 %
des cas, c'est le plus bas soumissionnaire qui est choisi.
La clause des imprévus et variations fait que le ministère
donne des bordereaux à l'entrepreneur pour connaître les
quantités requises pour des routes principalement de gravier, de
clôture ou d'asphalte. L'entrepreneur doit ainsi indiquer les prix
unitaires et les quantités sur ces bordereaux. C'est le total des
produits des prix unitaires avec les quantités qui forme le total de sa
soumission. Donc, on sait très bien qu'un gravier qui est étendu
sur le terrain peut être plus ou moins compacté et que les
quantités peuvent varier au cours de l'exécution des travaux.
C'est pourquoi cela est mesuré par le ministère lors de
l'exécution des travaux et qu'à la fin, c'est sûrement
celui qui avait le meilleur prix unitaire au total qui est le plus bas
soumissionnaire.
M. Chevrette: II y a des exemples concrets où il y a
à peine une différence de 50 $ ou 100 $. On se retrouve à
la fin du contrat avec 20 000 $ de plus que le montant du deuxième plus
bas soumissionnaire. Dans certains cas, plus que le montant du troisième
plus bas soumissionnaire.
M. Michaud: Dans l'ensemble de nos contrats qui coûtent des
millions de dollars, le coût excédentaire de nos contrats de
construction est d'environ 8 %, 9 %. Il est évident qu'il peut y avoir
des variations énormes sur les grands chantiers, mais cela n'implique
pas le plus bas soumissionnaire car, quant à nous, il demeurera toujours
le plus bas. Et même si c'était le deuxième plus bas
soumissionnaire qui avait été choisi, avec ses prix unitaires, il
sera toujours plus élevé que le premier.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que la règle
pour le premier s'applique au deuxième aussi.
M. Chevrette: Est-ce un ajustement automatique que vous donnez ou
si c'est à la suite d'une réclamation de l'entrepreneur qui a
signé le contrat avec vous"?
M. Michaud: Non. Il y a plusieurs contrats qui arrivent en bas de
notre prix. S'il exécute le contrat avec des quantités
inférieures aux quantités qui sont inscrites sur le bordereau, le
prix final de son contrat est inférieur.
M. Chevrette: C'est donc à la suite d'une
réclamation.
M. Michaud: Le pourcentage de 10 % est là simplement en
rapport avec une règle d'administration financière qu'on se
donne. C'est acquis par te Conseil du trésor. C'est le Conseil du
trésor qui donne un pourcentage de 10 % de marge de manoeuvre pour qu'on
ne retourne pas à tous Ies 1000 $ d'excédent pour avoir une
autorisation. Ce qui ne serait pas vivable dans l'exécution des travaux
de chantiers.
M. Chevrette: Oui, je sais que vous avez une marge de manoeuvre
de 10 %. Ce que je veux savoir c'est si vous versez un montant à partir
d'une réclamation ou si c'est tout simplement...
M. Michaud: C'est à partir des quantités
mesurées.
M. Chevrette: À partir des quantités
mesurées. C'est donc automatique. L'entrepreneur n'a pas à faire
des démarches. Est-ce bien cela?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ces cas-là, et
ce n'est pas dit méchamment, c'est la même règle qui
s'applique à ceux-là que celle qui s'appliquait avant le 2
décembre.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas la question de savoir depuis
quand elle s'applique; je voulais savoir comment cela fonctionne.
À l'engagement 23 du mois d'avril...
Avril
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 23 du mois
d'avril est à la page 21.
M. Chevrette: Vous avez là un contrat de services pour la
fourniture d'une assistance technique à la Direction
générale du transport terrestre des personnes dans le cadre de la
poursuite de divers mandats reliés au transport des personnes. Est-ce
que vous avez fait appel au fichier central? Il ne semble pas. Vous êtes
passés directement à la négociation. Quelle a
été votre sélection? Comment cela s'est-il fait?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous raconter une
petite histoire que j'ai découverte en arrivant au ministère.
À la période des compressions budgétaires, on essaie de
trouver dans chacun des coins ce qui peut être récupérable.
J'ai eu l'occasion de visiter les bureaux du ministère sur la rue
Stanley à Montréal, où la Direction générale
du transport terrestre des personnes est installée. Durant ma visite,
mon sous-ministre adjoint, M. Lussier, m'a signifié qu'un certain nombre
de personnes étaient en position d'être confirmées dans
leur emploi, ou infirmées, selon un contrat que nous allions prolonger
ou non avec certaines petites firmes privées qui nous fournissaient du
monde. J'étais, bien sûr, bien mêlé et j'ai
demandé qu'on me clarifie cela très clairement et ce que cela
voulait dire, pour apprendre que, depuis très longtemps, deux firmes
fournissaient du personnel spécialisé au ministère, mais
sous contrat et que nous payions depuis ce temps-là ou à peu
près -de toute façon, selon les chiffres que j'avais eus à
ce moment-là - 1,84 du salaire normal. C'est un contrat que nous avions
avec eux qui nous liait déjà depuis de nombreuses années.
Ma première réflexion a été la suivante: Si on paie
1,84, pourquoi à ce moment-là ne pas convertir des postes
permanents? On va payer 1, on va avoir la paix, et le 0,84, on va l'utiliser
à autre chose. Cela a amené certains ajustements dans la
mécanique de façon à être capable de mettre fin au
contrat, de façon aussi que les personnes visées ne se retrouvent
pas du jour au lendemain sur le carreau sans aucune possibilité de
postuler ces emplois, parce qu'elles avaient l'expérience. Entre le
moment où nous avons pris la décision de dire aux deux firmes que
c'était fini à 1,84, qu'on irait devant le Conseil du
trésor se faire autoriser un certain nombre de postes additionnels et
que nous allions nous-mêmes faire le travail, il y a donc eu un
délai qui s'est écoulé et cette provision
financière visait à payer le temps entre l'obtention par le
Conseil du trésor des crédits pour des postes permanents qu'on
paierait dorénavant à 1 et pour l'élimination de 1,84.
Donc finalement, c'est de la rationalisation dans ce cas-là qui fait
économiser de l'argent au ministère des Transports. Ce
résidu permettait de finaliser l'entente avec les firmes et d'y mettre
fin avec... Ce qu'on me dit, c'est qu'on investissait là-dedans environ
2 000 000 $ par année. Cela coûtait passablement de sous, et on a
des économies maintenant. On a à peu près les mêmes
personnes qui étaient là avant puisque ces personnes qui
relevaient de firmes ont postulé des postes et en ont obtenu. C'est une
question de rationalisation et de bonne administration.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Maintenant, pour ce qui est de l'achat de la
chlorure de calcium, est-ce que vous négociez globalement en
vrac l'achat total annuel pour vous ramasser avec des contrats aussi
faramineux de 1 800 000 $ à toutes périodes de l'année ou
si c'est purement ou simplement parce que c'est le seul fournisseur qui
pourrait vous fournir du calcium? C'est parce, qu'à un moment
donné, on voit 1 800 000 $, contrat négocié et sans appels
d'offres, invitations ou soumissions.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez vu...
M. Chevrette: C'est l'engagement 25.
M. Côté (Charlesbourg): ...sous cette rubrique qu'il
y a de petits numéros, comme 693778, 1166 et il y a SAG - c'est le
Service des achats gouvernemental - par qui cela est transité et c'est
acheté. Nous faisons la commande et ensuite on n'a qu'à payer. Ce
qu'on me dit, c'est qu'il y a un seul et unique producteur au Québec et
même qu'il n'y en a pas en Ontario. Au Canada, c'est le seul producteur
de ces produits.
M. Chevrette: À l'engagement 27, sur la même page,
où il est indiqué que vous avez acheté une machine
inséreuse reconditionnée. Est-ce que c'est un "bargain" que vous
avez eu? C'est quoi?
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait poser la
question au Service général des achats.
M. Chevrette: C'est lui qu'on va faire venir si...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Chevrette: C'est vraiment lui qu'il faudrait faire venir. Je
me suis rendu compte de cela à bien des endroits.
Il y a l'engagement 30: Renouvellement du contrat pour la fourniture
d'une assurance-responsabilité couvrant tous les avions du service
aérien pour une période d'un an. Il n'y a pas de Service
général des achats, là. Pourquoi n'êtes-vous pas
allé en soumissions pour cela? (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Ah! On a une autre instance
qui négocie pour nous parce qu'on paie. C'est le contrôleur des
assurances qui négocie pour nous. Je viens d'apprendre cela. Le bureau
des assurances du gouvernement? Il semble qu'il y ait une autre affaire qui
ressemble à cela: le bureau des assurances du gouvernement qui
négocie ces affaires-là. Nous, on paie.
M. Chevrette: C'est une imputation budgétaire qui vous est
faite? On fera venir le bureau des assurances. L'adresse est "SAG" quasiment
tout le temps. Le numéro 39... Vous avez là un assez bel exemple
de ce que j'expliquais tantôt. Cela se solde par un engagement au montant
de 6 758 000 $ alors que vous avez trois soumissions aux montants de 6 400 000
$, 6 300 000 $, 6 300 000 $. Les fameux "imprévus et variations" jouent
pour 614 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, maïs finalement
c'est la même question pour la même réponse parce que ce qui
valait dans l'autre cas vaut dans celui-là aussi.
M. Chevrette: La construction d'un aéroport ne se mesure
pas en tonnes métriques qui s'étendent...
M. Côté (Charlesbourg): Ah, bon...
M. Chevrette: ...exclusivement. Il y a de l'asphalte, il y a des
heures de drainage, il y a des heures de machinerie mécanique, il y a,
bien sûr, du chargement qui peut se mesurer et il y a de l'asphalte. En
asphalte, on peut avoir un taux fixe à 30 $ la verge au lieu de 43 $...
Ce n'est pas la même affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Cela, M. le
député de Joliette, c'est la pratique du sud. Il faut monter dans
le nord pour savoir ce qui se passe. C'est ce que le ministre des Transports a
fait à la fin d'août pour aller visiter les différents
aéroports en construction.
M. Chevrette: On sait même où vous avez
couché, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui? Chez Johnny May sur
la Saint-George, j'ai couché à la salle 8, j'ai couché
à Fort-Chimo au cours d'un voyage très révélateur
sur ce qui se passe dans le Grand-Nord. C'est extrêmement important d'y
aller pour être capable de comprendre ce qui s'y passe.
M. Chevrette: J'y suis allé deux fois. C'est "le fun".
M. Côté (Charlesbourg): On m'a même dit que M.
Garon y est allé aussi avec M. Clair à l'époque et
certains Inuits m'ont raconté certaines aventures, principalement au
niveau de la manutention des personnes, que je conterai en particulier au
député de Joliette. Cela va être clair.
Il y a effectivement certains problèmes de travaux. Ce qu'il faut
comprendre dans cet exercice, c'est que la confection des plans et devis -
c'est spécifique à l'entente Canada-Québec - est sous la
responsabilité
du gouvernement fédéral et la surveillance des travaux
est, quant à elle) payée... Les gens sont mandatés par le
gouvernement du Québec pour faire cette surveillance.
Il y a peut-être un petit détail très
intéressant que je pourrais rappeler au député de
Joliette, parce que c'est son gouvernement qui a signé l'entente. Il y
avait à l'époque une provision budgétaire de 50 000 $ pour
la surveillance des travaux alors qu'il en coûte 700 000 $ ou 600 000 $
par aéroport pour les surveiller. Donc, ce qu'on est allé
chercher dans la signature de l'entente, c'est 50 000 $ pour chacun des
aéroports, mais il nous en coûte la modique somme de 600 000 $,
650 000 $, 700 000 $. C'est plus de 10 %.
M. Chevrette: D'accord pour avril. Quant à moi, on peut
considérer ceux d'avril comme vérifiés.
Le Président (M. Saint-Roch}: Les engagements financiers du mois
d'avril du ministère des Transports sont considérés comme
vérifiés?
M. Chevrette: II y aurait peut-être l'engagement 38, M. le
ministre: "Contrat pour la fourniture d'un service de traversier pour le
transport des personnes et des marchandises entre l'Île-d'Entrée,
Havre-Aubert et Cap-aux-Meules, comté des Îles-de-la-Madeleine,
pour une période de trois ans." Un seul soumissionnaire. Est-ce parce
que vous n'en avez pas eu d'autres?
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est un Madelinot, c'est
cela que vous me demandez?
M. Chevrette: Non. Il y a eu un seul soumissionnaire?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me dit, c'est qu'il
le fait depuis plusieurs années. Il y a eu effectivement un seul
soumissionnaire et c'est la personne qui le fait depuis un certain nombre
d'années.
Une voix: Cela vous intéresse-t-il?
M. Chevrette: Cela m'intéresse de savoir ce qui s'est
passé. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Les engagements financiers
du ministère des Transports pour le mois d'avril sont
considérés comme vérifiés?
M. Chevrette: Adoptés.
Mai
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifiés.
Voulez-vous passer maintenant au mois de mai?
M. Chevrette: Les produits chimiques Allied, division Allied
Canada Inc., 167 000 $. Ce n'est pas marqué Service
général des achats. Cela revient très souvent et ils sont
tout seuls. Est-ce que vous pourriez me faire la distinction entre l'achat du
calcium tantôt, où c'étaient des contrats
négociés par le Service général des achats, par
rapport à ici où ce n'est pas négocié par le
Service général des achats et, pourtant, ils sont seuls.
Il y en a pour une couple de millions dans les deux ou trois pages qui
suivent, peut-être plus que ça même. Il y a trois pages
collées de la même firme de 11 à 19.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg}: Effectivement, c'est un
volume assez appréciable en termes de transport et d'épandage.
Dans le cas de l'autre, c'était du solide et, dans ce cas, c'est du
liquide. II semble qu'il n'y ait personne d'autre qui le fasse actuellement.
Mais ce serait peut-être le moment d'inviter les compagnies à se
spécialiser dans l'épandage et ça pourrait peut-être
nous permettre d'avoir des meilleurs prix.
M. Chevrette: II n'y a pas d'autre firme d'épandage au
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce domaine...
M. Chevrette: C'est votre affirmation?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qu'on me transmet
comme réponse et que je vous transmets avec le plus d'empressement
à propos d'épandage dans ce domaine dans des produits aussi
spécifiques, semble-t-il.
M. Chevrette: Oui, correct.
M. Côté (Charlesbourg): Mais on peut faire une
petite recherche.
M. Chevrette: On prend note que vous nous répondez qu'il
n'y en pas d'autre.
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait que le
député de Joliette donne la marge de manoeuvre nécessaire.
Je prends information de mes fonctionnaires qui me disent qu'il n'y en pas
d'autre.
M. Chevrette: D'accord. Mais rendu à ces nombres de
millions, on ne me fera pas accroire qu'il n'y a pas de compagnie qui fait de
l'épandage. Il y en a qui font de l'épandage au
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Mais de ces produits.
M. Chevrette: De cette nature de produit, si elles étaient
sollicitées, peut-être que d'autres... Ce sont de très
légères transformations et ça devient très
intéressant pour des entrepreneurs et on assisterait à une forme
de concurrence quelconque pour le bienfait des contribuables
québécois. Je trouve que trois pages collées de 200 000 $,
300 00.0 $, 400 000 $ ou de 500 000 $, ça vaudrait la peine de les
regarder.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends de la
suggestion du député de Joliette qui est fort pertinente,
c'était qu'effectivement il y a un seul producteur. Je pense qu'on peut
acheter ces produits d'un seul producteur. Quant à ceux qui devraient
épandre actuellement, il y a seulement celui-là. J'imagine qu'il
y a d'autres gens capables de s'équiper pour épandre,
étant donné le volume.
Ces commissions peuvent être très productives et on va
faire le nécessaire chez nous pour vérifier un ensemble de choses
à ce sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Est-ce qu'on
pourrait nous dire - ce n'est pas la première année que ces gens
en font - depuis combien d'années ce sont les mêmes?
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait 20 ou 25 ans que
c'est le même processus.
M. Chevrette: Ce n'est pas une question de regarder. C'est le
montant des engagements. Je pense qu'on essaie d'être positif dans
l'étude des engagements. Quand on regarde des millions de dollars qui
s'en vont sous prétexte qu'il y a un seul épandeur au
Québec, alors qu'on sait très bien que -des épandages de
pesticides, d'insecticides et de produits chimiques - il y en a beaucoup qui
sont organisés présentement pour faire de l'épandage au
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends de la
proposition du député de Joliette qu'elle est positive et qu'elle
est reçue positivement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Je voudrais bien ajouter, M. le ministre, que
ça faisait partie du mandat de notre comité. On a
étudié la possibilité d'avoir d'autres
abat-poussière et, dans ce sens, il y a des travaux qui vont se
faire.
M. Côté (Charlesbourg): Un rapport très
attendu, d'ailleurs.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Aux engagements j'ignore la page - 23 à 27,
est-ce que les comités de sélection qui ont à choisir
à même le fichier des fournisseurs - de 23 à 27 - sont
constitués par le sous-ministre ou par les directions
générales?
M. Côté (Charlesbourg): Chez nous, c'est le
sous-ministre qui forme les comités.
M. Chevrette: Il constitue les comités de
sélection. Est-ce qu'il y a quelqu'un du fichier central des
fournisseurs qui siège au comité?
M. Côté (Charlesbourg): II pratique...
M. Chevrette: Est-ce qu'il est formé exclusivement de
fonctionnaires ou de gens de l'extérieur?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Michaud.
M. Michaud: Dans le cas des comités de sélection,
la plupart du temps, ils sont formés de gens du ministère. Mais
si, par exemple, c'est un problème qui touche les communications, on
peut avoir quelqu'un du ministère des Communications, de
l'extérieur. C'est arrivé, à l'occasion aussi, dans des
ententes fédérales-provinciales comme le dossier sur la desserte,
dans la Basse-Côte-Nord, une étude de faisabilité sur les
deux lignes de chemin de fer qui sont là, il y avait même des gens
qui représentaient le fédéral et les compagnies de chemin
de fer au comité de sélection.
M. Chevrette: Est-ce qu'on pourrait connaître, à
l'avenir, les noms des actionnaires des compagnies qui sont
sélectionnées, le nom des administrateurs? Par exemple, à
l'engagement 22: "Contrat de services pour assurer le fonctionnement et les
opérations de sécurité d'un camion mousse (camion de
pompier) à l'aéroport de Bonaventure, pour une période de
trois ans. Fournisseur: Cyrair Inc., New-Richmond." Il doit avoir un nom, le
gars qui est propriétaire, qui est administrateur de cela. Est-ce qu'il
y a possibilité d'avoir ces noms? À mon avis, vous ne les avez
pas aujourd'hui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministère
n'entreprendra pas de recherches pour tenter de trouver qui est administrateur,
qui est actionnaire. Ils peuvent être fort différents. Vous savez
ce qui se passe dans la pratique. Certains avocats vont demander
l'incorporation, et merci, bonjour! Je ne pense pas que ce soit à nous,
actuellement, de courir ces informations. Il y a des organismes gouvernementaux
où les informations peuvent être prises. C'est à eux de les
donner, à ce moment-là.
M. Chevrette: Quand vous signez un contrat, il y a au moins un
administrateur qui signe.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, j'imagine; moi,
je n'en signe pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Michaud.
M. Michaud: C'est-à-dire qu'il y a une résolution
de la compagnie qui nomme une personne pour signer le contrat. Dans la
soumission, c'est indiqué. Cette personne a le droit de signer le
contrat pour la compagnie.
M. Chevrette: À plus forte raison, si ce sont des contrats
négociés. Si ce sont des contrats pris à même le
fichier central, il y a sûrement une identification d'une personne
quelconque qui s'est inscrite et avec qui vous devez entrer en communication.
Ce ne sont pas des personnes morales.
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment-ci, je
pourrais peut-être, je ne sais pas... Est-ce que dans la
préparation des engagements financiers, si le but est de savoir qui a
signé le contrat, je pense que c'est peut-être plus à ceux
qui préparent les cahiers des engagments financiers de le demander, si
jamais c'est le cas. Quant aux noms des administrateurs ou des gens qui ont
demandé l'incorporation, ce n'est pas notre problème. Sur le plan
contractuel, je n'ai pas d'objection à dire qui a signé le
contrat avec nous, cela ne me dérange pas. Encore faudrait-il que ce
soit à l'intérieur des engagements financiers pour que je ne
traîne pas mon calepin. Pour être capable de répondre
â chaque fois, on va prendre une brouette de calepins. Comme je n'en
signe pas, alors...
M. Chevrette; Le ministre comprendra qu'il peut y aller de
l'intérêt public de savoir, par exemple, qui a signé un
contrat...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai très bien
compris...
M. Chevrette: ...surtout quand il s'agit de contrats
négociés...
M. Côté (Charlesbourg): ...l'intérêt du
député.
M. Chevrette: ...ou encore de comités de
sélection.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai très bien
compris l'intérêt du député.
M. Chevrette: Cela pourrait être très
intéressant de savoir, par exemple, qu'au fichier des fournisseurs,
à la suite d'une décision d'un comité de sélection,
comme par hasard, c'est la firme XXXX. Cela ne dit rien. Tout à coup, en
fouillant des listes toutes mélangées, on découvre que
cela vaut la peine.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez que si vous
faites allusion à un certain nombre de choses que j'espère nous
aurons le temps de discuter...
M. Chevrette: Bien sûr!
M. Côté (Charlesbourg): ...on pourra certainement
parler d'un certain nombre de choses. J'ai des petits dossiers entre les mains,
et ai vous voulez qu'on en discute, on va en discuter et vous allez voir que,
dans certains cas, il y a peut-être des réponses qui pourraient
venir avant la passation des pouvoirs.
M. Chevrette: Avant la? (16 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): La passation des
pouvoirs.
M. Chevrette: Ah! Vous ferez valoir vos points de vue. On est
là pour faire sortir la vérité.
M. Côté (Charlesbourg): La vérité,
nous aussi.
M. Chevrette: Vous avez l'air très soucieux de cela.
Depuis le début de l'après-midi que je vous entends parler de
cela. Alors, n'ayant rien à cacher, vous n'avez pas intérêt
à le cacher.
M. Côté (Charlesbourg): Non plus. D'ailleurs, je
vous ai dit que j'étais même prêt à vous fournir,
dans le mesure où on le demande dans la préparation, le nom de
celui qui a signé le contrat. Quelle belle ouverture d'esprit! On n'en a
pas connu autant avant le 2 décembre.
Une voix: Bravo'
M. Chevrette: Ah, ben oui! On pourrait en parler longuement de
cela.
M. Côté (Charlesbourg): On va s'en
parler. Soyez sûrs qu'on va s'en parler.
M. Chevrette: Que je sache, ce n'est pas vous autres qui avez
inventé le financement des partis politiques.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Chevrette: À l'engagement 40, vous dites que vous avez
demandé trois soumissions et on ne les a pas. Il y a seulement Pavex qui
a soumissionné. Ahî D'accord. J'ai mal lu. Mais est-ce qu'on
pourrait savoir à qui vous en aviez demandé? Normalement, vous
l'inscriviez et là, il n'y a pas de réponse.
M. Michaud: C'est sur invitation. À moins de 75 000 $,
nous demandons...
M. Chevrette: Mais une soumission demandée, c'est comme
pour une municipalité qui est obligée, quand cela coûte
moins de 25 000 $, de demander deux ou trois soumissions. Elle demande à
un type qui achète son asphalte de Sintra, par exemple, elle demande
à Sintra, sachant qu'il n'y en aura qu'un seul finalement.
Écoutez, on a vu neiger nous autres aussi. On sait comment cela se passe
dans les faits.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends que vous avez
déjà vu neiger. On va vous montrer la couleur de la neige.
M. Chevrette: Je voudrais le savoir, parce qu'il est très
important que vous le notiez quand même.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que oui, mais
peut-être que M. Michaud pourrait expliquer comment on procède
dans le cas des invitations.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Michaud.
M. Michaud: Pour les invitations, les noms des fournisseurs
n'apparaissent pas au fichier pour des affaires de moins de 75 000 $. À
ces gens, nous envoyons les documents de soumission et ils y répondent.
Dans ce cas-là, il n'y en a eu qu'un seul.
M. Chevrette: D'accord, mais, à ce moment-là, vous
marquez: Soumissions demandées à Pavex, à Sintra ou je ne
sais trop, à tel M. Lupien de Laval. On sait alors lequel a
répondu.
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce qu'on me
dit, c'est que c'est déjà fourni aux engagements financiers. Cela
ne relève plus de nous, cela relève d'eux, qui préparent
le cahier.
M. Chevrette: C'est possible parce que j'ai déjà vu
cela ailleurs. J'ai déjà vu des noms et cette fois-ci je ne les
voyais pas au bas de la page.
M. Côté (Charlesbourg): On est ouverts.
M. Chevrette: Je l'ai vraiment vu à d'autres endroits
où on n'a pas fourni de cotations ou même des cotations
partielles. Parfois, c'est marqué "cotation partielle". Dans ce cas-ci,
on ne savait pas à qui vous aviez demandé les cotations.
M. Côté (Charlesbourg): À l'engagement 41,
ils sont là, mais ils ont fourni des cotations.
M. Chevrette: Ils en ont fourni mais il y en a aussi qui
fournissent des cotations partielles. C'est même écrit. D'autres
n'en fournissent pas du tout. On voyait un nom, sans chiffres. Cela va pour
cela.
À l'engagement 46, je voudrais comprendre ceci. Deux chiffres
apparaissent. Il y a un chiffre pour la première année et un
autre pour la deuxième année. C'est très partiel et c'est
difficile à analyser tel que c'est reproduit. Je ne dis pas que c'est la
faute du ministère des Transports, mais regardez les chiffres:
1986-1987, 17 000 $; total de l'engagement: 66 000 $, si vous comptez le
montant de 49 000 $. Dans le cas des soumissionnaires qui ont donné leur
cote, vous avez une première année à 19 000 $. Qu'est-ce
qui nous dit que la deuxième année n'est pas à 50 000 $?
On ne le sait pas. Il est difficile pour nous d'analyser le fait que la
soumission est sensément la plus faible, puisqu'on n'a pas d'autres
chiffres. Il se pourrait qu'un employeur cote plus haut la première
année et plus bas la deuxième. Il me semble qu'il y a quelque
chose qui accroche là pour nous permette en tout cas de faire notre
travail adéquatement, de porter un jugement de valeur sur l'engagement
financier.
Haltes routières
M. Côté (Charlesbourg): Au chapitre des haltes
routières, éventuellement, vous n'aurez plus ces
problèmes.
M. Chevrette: Non. D'ailleurs, on a quelques questions
là-dessus.
M. Michaud: II y a une indexation à chaque année.
Mais cela pourrait très bien être inscrit dans les engagements
financiers, à savoir que la première année, c'est un
montant de 19 999 $ dans ce cas précis et qu'il y a une indexation la
deuxième année qui est connue. Les montants s'additionnent
à 66 000 $ au total.
Quand on dit environ 20 000 $ la
première année, il y a une indexation sur les deux autres
années à venir d'environ 6000 $. C'est probablement un montant
d'environ 23 000 $...
M. Chevrette: C'est l'indexation automatique.
M. Michaud: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch)î Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Étant donné ce dossier qui a connu
toutes sortes de bouleversements pendant l'été, est-ce qu'on
pourrait connaître du ministre la situation? Il y a eu des
négociations, un moratoire sur la mise en vigueur du règlement;
où cela en est-il présentement?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, il n'y a jamais eu
de moratoire sur le règlement lui-même. Cela a toujours
été très clair que le règlement était
là. Ce que j'ai voulu faire, dans un premier temps, c'est de signifier
la volonté trèâ ferme du gouvernement de régler le
problème des haltes routières, parce qu'il faut connaître
l'historique du dossier, ce qui est très important pour être
capable de comprendre ce qui se passe.
En 1982-1983, des individus se présentent au ministre du Tourisme
de l'époque qui, si je ne m'abuse, était M. Biron, pour obtenir
des permis de cantiniers pour utiliser les haltes routières moyennant
paiement de 50 $ et moyennant une résolution de la municipalité
à l'intérieur de laquelle se trouve la halte routière
signifiant que cet individu X est la personne qui devrait utiliser la halte
routière, ayant donc droit de fonctionner. Mais c'est le
ministère du Tourisme qui, dans sa grande
générosité, permet à des cantiniers d'aller
s'installer sur la propriété du ministère des
Transports.
Permis renouvelé, 1983-1984; permis renouvelé 1984-1985.
Arrive l'année 1985, au ministère du Tourisme on dit: Nous, on ne
se mêle plus de cela, c'est maintenant l'affaire du ministère des
Transports. C'est son affaire. De telle sorte qu'on a même
retourné les 50 $, des mandats-postes, par exemple, à Blaise
Charland, Victoriaville. On a retourné son mandat-poste en disant: M.
Charland, ne vous occupez plus de cela, il n'y a plus de permis. C'est M. Biron
qui avait autorisé cela dans le temps, dans sa grande
générosité, mais maintenant cela ne fonctionne plus.
Donc, le ministère des Transports dit: Est-ce qu'on va continuer
chez nous, sur notre propriété, à maintenir des cantines
è froid, des cantines à chaud, des marchés aux puces, des
marchés de fruits et légumes? Avec toutes les pressions des
restaurateurs qui disaient: Cela n'a pas de bon sens. Ce que j'ai fait, j'ai
fait adopter un règlement nous permettant de faire le ménage des
haltes routières.
C'est très clair. À ce moment, l'opinion populaire ne
s'était pas très clairement exprimée quant à la
volonté précise d'avoir un niveau de restauration dans les haltes
routières. Ce débat a permis aux gens qui utilisent les haltes
routières de dire: Oui, il y a une nécessité d'avoir un
degré de restauration au niveau des haltes routières. Je pense
que la manifestation a été très claire, ce qui a
amené le ministre des Transports à être très prudent
dans l'application intempestive du règlement qui aurait davantage
brisé des choses que réglé la situation qu'on voulait
régler.
J'ai rencontré, à plusieurs reprises, les cantiniers ou
les représentants des cantiniers, association qui représente des
cantiniers de Rivière-du-Loup à Saint-Hyacinthe et, par
extension, certaines personnes qui exploitent le même genre de produits
dans la grande région de Montréal, avec la collaboration de
France Dionne, députée de Kamouraska-Témiscouata, qui a
fait l'inventaire de tout ce qui se passait chez nous au niveau des haltes
routières. On a cheminé et on en est venu à ce que je peux
vous dire aujourd'hui, à la conclusion qu'il devrait y avoir, au niveau
des haltes routières, un certain niveau de restauration à
froid.
C'est la décision à laquelle nous en sommes venus.
Actuellement, ce que nous sommes à consulter, c'est de trouver le
mécanisme qui va permettre de déterminer qui,
éventuellement, pourra être dans les haltes routières et
dispenser ce service moyennant des conditions très claires et
très précises qui vont obliger la personne qui sera le
détenteur du droit à faire l'entretien de la halte
routière. Quand on dit entretien, ce n'est pas uniquement les services
d'utilité publique, c'est aussi l'aménagement paysage qu'il y a
autour des haltes routières et s'assurer du maintien du patrimoine
québécois.
Donc, à ce moment, nous faisons d'une pierre deux coups, nous
satisfaisons à la demande des gens qui veulent avoir un certain niveau
de restauration et nous passons, en bonne partie, la facture qui nous
coûte aux alentours de 2 000 000 $ à 2 500 000 $ annuellement pour
l'entretien des haltes routières à ceux qui vont
éventuellement soumissionner. Comme le réseau était
très bien implanté sur l'autoroute 20, ce que nous
complétons actuellement, c'est l'ensemble du réseau autoroutier
quant aux haltes routières, qui devrait connaître son
dénouement très prochainement.
À cela, s'ajoutent un certain nombre de problèmes qu'il
faut régler. C'est qu'effectivement, il y a des liens
contractuels qui nous lient avec un certain nombre d'entreprises qui ont
pris l'entretien des haltes routières. Il y a aussi un certain nombre de
personnes qui, au ministère, avaient comme vocation première et
unique l'entretien d'un certain nombre de haltes routières. J'ai
déjà eu à ce propos des entretiens
téléphoniques avec M. Jean-Louis Harguindeguy, président
du syndicat des fonctionnaires, qui avait pour préoccupation le sort de
ces employés, Nous continuons d'échanger des vues sur ce
sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, les suppléments aux
engagements 70, 71 et 72, c'est dû à des impondérables.
Est-ce que ces suppléments sont négociés pour en arriver
à des sommes du genre?
M. Michaud: Ce sont des suppléments à des contrats
qui sont négociés et basés sur des quantités. Dans
le cas présent, ce sont des travaux de fabrication et d'installation des
postes de contrôle aux stations des trains de banlieue. On doit dire
qu'ils travaillaient dans du vieux matériel et tout cela. Dès
qu'ils commencent à démolir, il y a des pièces à
remplacer qui deviennent des coûts à négocier avec la
compagnie, l'entrepreneur qui a le contrat.
M. Chevrette: ...demande.
M. Michaud: C'est négocié avec la compagnie.
M. Chevrette: C'est négocié. M. Michaud: C'est
cela.
M. Chevrette: Ils doivent fournir les preuves à la fois de
temps et de matériaux.
M, Michaud: C'est cela.
M. Chevrette: Est-ce que cela règle souvent des
poursuites?
M. Michaud: II est possible que certains entrepreneurs
n'acceptent pas le prix qu'on leur offre et viennent en réclamation
contre le ministère. Dans ce temps-là, cela se règle dans
un autre service qui n'a pas eu à faire sur le chantier.
Mme Harel: Sur cet engagement 70...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel; ...M. le Président, cela fait bien partie de
l'entente fédérale-provinciale? C'est dans le cadre des 15 000
000 $ affectés aux ferroviaires et autobus articulés.
M. Michaud: Non, non. C'est dans le cadre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Michaud.
M. Michaud: ...de l'entente sur les trains de banlieue.
Mme Harel: Oui, d'accord. On reviendra sur les trains de
banlieue.
M. Michaud: C'est actuellement à 50-50 pour les
dépenses.
Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que les engagements
du mois de mai du ministère des Transports sont vérifiés?
Vérifié.
Juin (suite)
Nous appelons maintenant le mois de juin.
M. Chevrette: Aux engagements 47, 48 et 49, on remarque que ce
sont des contrats de services pour effectuer la cueillette, la disposition et
le transport de détritus à l'intérieur des emprises sur
les abords des autoroutes... Il n'y a pas d'appels d'offres là-dessus?
Ce sont de petits contrats d'après ce qu'on peut observer, bien
sûr. Sur les abords des autoroutes, pourquoi ne pas appeler 1, 2 ou 3
pour faire bénéficier les contribuables québécois
d'une certaine forme de concurrence dans ce secteur parce que... On ne viendra
pas me dire qu'il y en a un seul dans cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Michaud.
M. Michaud: Quant aux trois contrats qui sont
énumérés, l'un avec les Ateliers Dominique, l'autre avec
les Ateliers & cantine du Centre de détention du Québec et le
dernier avec les Établissements du Gentilhomme, c'est pour permettre la
réinsertion des détenus dans la société. Ce sont
des gens en détention qui travaillent sur ces chantiers.
L'expérience que cela a donné au fil des années a
été excellente.
M. Chevrette: Une décision administrative ou
politique?
M. Michaud: C'est-à-dire que la décision est
entérinée par le Conseil du trésor.
M. Côté (Charlesbourg): Elle est dans
ces cas-là davantage politique qu'administrative, parce que si
elle était administrative, il y aurait soumissions publiques. Dans ce
sens-là, l'expérience vécue au cours des dernières
années fait en sorte que cela permet à certains détenus de
se réhabiliter, finalement, de se donner au moins une marge de manoeuvre
au moment où ils sortent de leur état actuel.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a un gain en fin de compte? Il doit
y avoir une évaluation à un tarif horaire.
M. Côté (Charlesbourg): Un gain pour le
ministère ou pour...
M. Chevrette: Non, cela peut être aussi bien pour le
ministère. L'objectif, parce que tel que libellé, les Ateliers
Dominique Inc., à Hull, cela peut être aussi bien une compagnie.
(16 h 45)
M. Côté {Charlesbourg): Pour ce qui est du
ministère, c'est négocié au prix du ministère.
Donc, sur le plan des coûts, cela peut s'apparenter sensiblement aux
coûts qu'on paierait à la compétition. Sur le plan des
avantages pour les bénéficiaires de ces ententes, je pense que
c'est effectivement positif dans la plupart des cas.
Le Président (M. Saînt-Roch): M. le
député de Richmond.
M. Vallières: Est-ce qu'on pourrait nous indiquer si c'est
le seul cas, le seul endroit où le ministère procède avec
des organismes comme ceux-là qui sont sans but lucratif, ou si cela se
présente...
M. Michaud: Les trois listés, les engagements 47, 48 et
49.
M. Vallières: Mais est-ce que c'est dans ce seul genre de
situation ou s'il y a...
M. Michaud: C'est le seul genre de situation, principalement la
tonte de gazon ou le débroussaillage le long des autoroutes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Règle générale, dans ce genre
de concession - c'est un peu un genre de concession que vous accordez, à
toutes fins utiles - à différents groupes de la
société, la demande vous est-elle faite par des ministères
ou directement par les centres?
M. Michaud: C'est le ministère de la Justice,
principalement, qui fait la demande originalement et qui suit aussi,
d'ailleurs, les dossiers pour s'assurer qu'on a un bon service. Ils font
l'évaluation des contrats qui ont été octroyés de
cette façon.
M. Chevrette: II y en a peut-être une couple, trente
secondes...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: C'est que les explications données
tantôt disposent de plusieurs... Prenons l'engagement 113 dans juin. Vous
avez un comité de sélection pour un contrat de services de 25 000
$. Quelle est la coutume? De temps en temps, vous avez des contrats de 100 000
$ négociés. Tout à coup, il y a un comité de
sélection pour un contrat de 25 000 $. Quels sont les critères
qui vous guident pour choisir à quel moment vous choisissez d'y aller
par sélection ou par contrat négocié?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Celui-là est un cas
très particulier où le pont a toute une histoire quant à
la responsabilité de certaines défectuosités, quant
à sa capacité portante avec un certain nombre de problèmes
de structure. Il y a tout un débat actuellement quant à la
responsabilité. Est-ce la responsabilité du constructeur, est-ce
la responsabilité de ceux qui ont fait la confection des plans et devis?
C'est une bataille qui, sur le plan juridique, risque de s'éterniser
assez longtemps. Dans ce cas-ci, ce qu'il nous fallait trouver, c'est une firme
qui n'était ni de près ni de loin mêlée à
l'un ou à l'autre de telle sorte qu'on puisse avoir une expertise qui
nous est propre pour tenter de cheminer ce dossier-là. Alors, c'est
l'explication de ce qui arrive ici. Quant à la procédure, je
pense que M. Michaud peut vous l'expliquer de manière plus...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Michaud.
M. Michaud: Dans ce cas-là, le montant était
inférieur à 50 000 $, donc nous aurions pu aller au fichier pour
avoir une firme, mais cela prenait des entreprises qui n'avaient pas
touché au design de ce pont et aussi qui étaient versées
dans le domaine du béton précontraint qui est une
spécialité assez peu répandue, disons, dans les bureaux
d'ingénieurs-conseils, du moins sur le genre de structure qui a
été construite là-bas. La firme Dessau a été
retenue pour donner l'expertise.
M. Chevrette: Quand vous dites "comité de
sélection", vous choisissez parmi combien? Votre échantillonnage
de base est de combien?
M. Michaud: Dans ce cas-là, il y avait quatre firmes qui
ont été admises à soumettre une proposition.
M. Chevrette: Y a-t-il un montant versé pour les firmes
qui soumettent une proposition?
M. Michaud: Pas du tout. D'aucune façon, si ce n'est que
si... Le ministère des Travaux publics le fait quand ce sont des
constructions de bâtisses. Il est évident que les architectes ont
des sommes assez astronomiques à dépenser pour arriver à
faire une présentation pour l'architecture d'une bâtisse. Dans le
cas des soumissions pour... D'ailleurs, ce ne sont pas des soumissions, ce sont
des ordres de candidature. Dans le cas de...
M. Chevrette: C'est à partir des curriculum vitae,
de...
M. Michaud: ...plans et devis...
M. Chevrette: ...l'expérience et de l'expertise de chaque
compagnie que se fait la sélection.
M. Michaud: C'est comme cela qu'elles sont
évaluées.
M. Chevrette: À l'engagement 153, je remarque que, la
majorité du temps, les suppléments sont de l'ordre de 5 %, 4 % ou
jusqu'à 10 %, Le supplément versé ici à
l'engagement 153 est de plus de 25 %.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un beau cas et ce
n'est pas pour rien que j'ai demandé au député de
Richmond, M. Vallières, d'étudier un ensemble de choses dans ce
qui se passe quant à notre incapacité de produire et construire
des routes. On se présente devant le BAPE, dans certains cas, avec des
études faites au ministère et qui nous amènent à
produire une documentation majeure pour tenter de convaincre le BAPE qu'on doit
prendre tel tracé plutôt que tel autre. Notre expérience
actuellement est assez laborieuse, merci, en ce sens que le BAPE demande des
avis additionnels, des études additionnelles, complémentaires -
prenez tous les qualificatifs que vous voulez de cette nature - afin d'avoir le
portrait global de la décision qu'il devra rendre éventuellement.
C'est un cas typique pour répondre à des exigences ou à
des demandes du BAPE. Dans ce cas-ci, la firme qui était là s'est
vu octroyer des mandats additionnels. C'était la firme qui avait
été sélectionnée par un comité et qui
répond de manière complémentaire aux informations
sollicitées par le Bureau d'audiences publiques, étant sur le
chantier, étant sur le même tracé. Dans ce sens-là,
comme vous pouvez le constater, c'est assez dispendieux, merci, pour le
ministère des Transports,
M. Chevrette: Est-ce qu'on s'entend pour dépasser un peu
17 heures, de toute façon, comme cela était prévu?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, ce que le
sous-ministre me dit, c'est que cet exemple vaut pour le projet dont on parle
et pour un projet que connaît très bien le député de
Joliette, le contoumement de Joliette.
M. Chevrette: Oui, ce qui n'est dû ni au gouvernement, ni
au député.
Mme Harel: Ni au BAPE.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: II faudrait bien spécifier...
M. Côté (Charlesbourg): Je disais que c'était
le même genre de problèmes qu'on rencontrait, des réponses
à donner au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement.
M. Chevrette: Oui, qui sont souvent des demandes de
municipalités, à part cela, ou de groupes de citoyens ou encore
des projets qui nous arrivent comme des boîtes à surprises.
Mme Harel: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: ...on va devoir, j'imagine, passer à l'examen
des engagements en matière de développement régional;
sinon, j'aurais une question à poser au ministre sur
l'élargissement de la route 116.
Une voix: On va jusqu'à 17 heures, Mme Harel: Je ne pose
pas la question.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez avoir une
réponse à quatre "voies".
Le Président (M. Saint-Roch): Pour clarifier, est-ce que
ceci termine l'étude des engagements du mois de juin?
M. Chevrette: ...si on veut donner quelques minutes à
Jacques pour qu'il puisse poser ses questions pendant dix ou quinze
minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que les engagements
du mois de juin du ministère des Transports sont
considérés comme vérifiés?
M. Chevrette: On n'a pas le choix, on n'a plus de temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Et juillet?
M. Chevrette: Pas le temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'ils sont
considérés comme vérifiés?
M. Chevrette: Je suis obligé de dire oui, il
paraît.
Développement régional
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a consensus
pour aller jusqu'à 17 h 15 pour terminer le développement
régional?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Consensus.
M. Côté (Charlesbourg): Volontiers parce que je
pense qu'à notre dernier exercice pour les engagements antérieurs
M. le député de Lac-Saint-Jean n'avait pu être
présent, si ma mémoire est fidèle.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
Juin
M. Brassard: J'ai quelques questions sur des engagements de juin
et de juillet. Pour juin, c'est l'engagement 41 qui consiste en une subvention
de 50 000 $ à la MRC Denis-Riverin pour élaborer une
stratégie de développement économique. Évidemment,
les questions que je me pose à ce sujet-là sont les suivantes.
D'abord, pourquoi la MRC Denis-Riverin? Deuxièmement, comme on sait
qu'il y a presque une centaine de MRC au Québec, est-ce qu'il s'agit
là d'une stratégie nouvelle de la part du ministre ou est-ce
qu'il s'agit d'une expérience? Est-ce que cela pourrait donner lieu
à un contrat de développement sur lequel - comme vous le savez,
on nous l'avait indiqué la dernière fois - il y a un moratoire
qui a été décrété?
M. Côté (Charlesbourg): Cela s'inscrit dans le cadre
d'une décision que j'ai prise personnellement et que j'ai fait
entériner par les instances, puisqu'elle est devant nous pour
discussion. Dans tout le processus du développement régional, il
y a un certain nombre de choses dont on doit tenir compte. À mon
arrivée à la tête de l'OPDQ, il y avait deux ministres
responsables des sommets régionaux. Demain, j'aurai l'occasion de rendre
publique, à Montréal, la nouvelle politique quant à la
tenue des sommets régionaux,
M. Brassard: Demain ou jeudi?
M. Côté (Charlesbourg): Excusez-moi, jeudi.
M. Brassard: Jeudi, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis à mettre les
dernières retouches à ce qui est aussi essentiel, soit de
terminer l'opération des limites géographiques des régions
administratives. Cette carte est importante puisque, si on tient demain matin
des sommets, vous le verrez jeudi, en termes de décision
gouvernementale, il faut quand même savoir dans quelle région on
les tient. Logiquement, il n'y aura maintenant qu'un seul ministre responsable
des sommets régionaux, c'est le ministre responsable de l'OPDQ. Par la
suite, il y a une série de mesures dont on a discuté
antérieurement et dont nous rediscuterons dans l'avenir quant à
l'articulation du développement en région. Des contrats de
développement, il va en exister. Ils vont éventuellement
être animés dans la mesure où nous aurons terminé
les deux premières opérations qui sont essentielles et qui sont
d'abord prioritaires. Il va y avoir des contrats de développement. Il va
y avoir d'autres sommets du même type que celui de L'Or-Blanc qui a
été une expérience tout à fait fantastique et qui a
permis à une MRC qui avait été la grande oubliée du
sommet de l'Estrie de rattraper le temps perdu et que le gouvernement s'occupe
d'elle un peu.
Dans le cas précis de l'engagement qui fait l'objet de vos
questions, effectivement, c'est une décision qui visait à aider
une MRC, Denis-Riverin, qui dans la division de la carte des régions
administratives a été laissée pour compte. On a
décidé de créer une région de la Gaspésie en
disant: La MRC Denis-Riverin, vous n'êtes rattachée, pour le
moment, ni à l'une, ni à l'autre. Vous devrez
éventuellement décider à qui vous voulez être
rattachée. Un comité a été formé de gens du
milieu et du ministre de l'époque, M. LeMay, et il y a un
problème qui n'a pas été résolu que noua nous
apprêtons à résoudre avec la définition des limites
géographiques. Voilà donc une MRC qui, avec celle d'Avignon, est
un des parents les plus pauvres de la Gaspésie. Effectivement, de
manière historique - je ne parle pas uniquement de votre gouvernement -
elles ont toujours été, ou à peu près,
laissées pour compte dans des projets d'importance sur le plan
gouvernemental. Comme nous avons annoncé la tenue d'un sommet
économique de la Gaspésie au cours de l'automne 1987, nous avons
considéré qu'il fallait donner un soutien très important
à la MRC Denis-
Riverin afin qu'elle puisse dès à présent
travailler dans des axes de développement qui lui sont propres, compte
tenu de ses ressources. Finalement, c'est un soutien très important
quant à la préparation du sommet économique qui devra se
tenir en Gaspésie.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je veux seulement corriger les propos que vient de
tenir le ministre. Â la suite d'un décret gouvernemental, il avait
été formé effectivement un comité de trois
personnes qui avaient à compléter une consultation pour
décider à quelle région appartiendrait Denis-Riverin. Ce
comité avait fait rapport et le gouvernement précédent
avait pris la décision de la rattacher à la région de la
Gaspésie et de créer la région de la Gaspésie. Cela
avait été décidé en novembre après une
consultation de ce comité des trois et d'un consensus qui s'était
dégagé dans le milieu. (17 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Là-dessus, on
pourrait s'en parler longuement parce que j'ai rencontré les personnes
du milieu et je pense que le député fait bien de dire
qu'effectivement à la fin novembre, si je ne m'abuse le 28 ou le 27
novembre, il y a eu un...
M. Brassard: II y a eu un décret, en tout cas, qui
décidait que Denis-Riverin était rattachée à la
Gaspésie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on pourrait se
parler longuement du soir dans le motel à Sainte-Anne-des-Monts, au
Monaco, comment cela s'est décidé. J'ai fait le tour au mois de
janvier pour aller vérifier sur place s'il y avait cette volonté
et je dois vous dire que ce n'était pas très clair.
M. Brassard: On verra quelle décision vous allez prendre,
si vous allez continuer de la maintenir rattachée à la
région de la Gaspésie ou à une autre région; on
verra la décision que vous allez prendre, si elle est semblable ou non
à celle que nous avions prise.
Une dernière question là-dessus. Si je comprends bien,
vous avez l'intention de répéter cette expérience, surtout
quand il s'agit de MRC qui, comme vous le dites, éprouvent un certain
nombre de difficultés ou qui font peut-être un peu figure
d'enfants pauvres - vous me permettez l'expression -par rapport aux autres qui
les entourent. Donc, ce n'est pas un cas exceptionnel qu'on voit ici dans Ies
engagements financiers, il se pourrait bien que cela puisse se
répéter pour d'autres MRC.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, je pense que
notre responsabilité est de tendre à avoir un peu plus
d'équilibre à l'intérieur des régions et de faire
en sorte que les capitales ne bouffent pas tout. La politique des sommets
régionaux antérieurs et de la carte des régions
administratives a fait en sorte que nous avons concentré autour des
capitales bien des choses et que, par le dynamisme que procure l'implantation
dans une capitale de tous les fonctionnaires, en règle
générale, les projets s'installent très facilement autour
de la capitale mais très difficilement ailleurs.
On retrouve un certain nombre de MRC qui sont des têtes ou des
queues de régions et ces gens-là, en règle
générale, ne reçoivent pas ce à quoi ils ont droit
en termes d'équilibre et de développement régional.
Effectivement, vous avez raison de dire qu'au niveau des contrats de
développement, au niveau de sommets éventuels des MRC et à
la fois de support, sur le plan de la recherche pour trouver des axes de
développement fort intéressants au niveau des MRC, il y a une
nouvelle volonté qui va davantage tenir compte du contexte difficile de
ces MRC plutôt que de donner à une MRC qui est déjà
bien pourvue tous ces privilèges.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Vous avez annoncé cette semaine des
nouveautés en termes de mécanique concernant les sommets. Est-ce
que c'est pour bientôt également, l'annonce de la nouvelle carte
des régions, compte tenu que quand on s'en était parlé
à l'occasion de l'étude des crédits, le moratoire que vous
aviez décrété à ce sujet devait se terminer vers la
fin juillet. Nous sommes rendus maintenant presque à la fin de
septembre. Quelle est votre échéance à ce sujet?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une commande qui est
assez...
M. Brassard: Pas facile.
M. Côté (Charlesbourg): ...laborieuse merci, puisque
lorsqu'on joue avec des limites de régions, il y a des
sensibilités, des susceptibilités...,
M. Brassard: J'en conviens.
M. Côté (Charlesbourg): ...des sentiments
d'appartenance qui tantôt sont facilement visibles, tantôt ne le
sont pas. Effectivement, nous avons acheminé ce dossier et nous avons
franchi une première étape la semaine dernière, une
étape que je pourrais qualifier de préliminaire au niveau du
COMPADR, Comité ministériel permanent
d'aménagement et de développement régional, quant
à notre proposition.
Ce que je veux vous dire à ce moment-ci - je l'avais fort bien
situé au moment où nous avons hérité du
bébé - c'est que nous avons, en termes de régions,
proposé des limites - nous, quand je dis "nous", c'est le gouvernement
et le gouvernement qui nous a précédés -
géographiques sans nécessairement dire ce qu'il y aurait à
l'intérieur. Pour donner l'exemple, c'est qu'on a vendu une maison en
disant: Les murs extérieurs seront ceux-ci, faits de briques, mais quant
à la division intérieure, combien il y aura de chambres à
coucher, combien grande sera la cuisine et ce qu'on va faire avec le sous-sol,
il n'y en avait point mot.
Ce que nous faisons actuellement, c'est de compléter les limites
géographiques, d'être capables d'intervenir pour dire: Voici ce
qui, dans une région, est essentiel en termes de présence
ministérielle, une présence de ministères, voici ce qui
est souhaitable et voici ce qui, à notre avis, ne nécessite pas
une implantation au niveau de la région. On va même plus loin que
cela. On va arriver avec ces propositions et on va même arriver en
disant: Ce ministère-ci est un ministère essentiel et il
s'implantera dans telle ville ou telle municipalité. Ce
ministère-ci est souhaitable, il s'implantera dans telle ou telle
municipalité, de telle sorte que lorsque le dépôt sera sur
la table, ce sera une maison avec des murs extérieurs, avec des murs
intérieurs, des murs peints et un sous-sol aménagé. Les
gens vont savoir ce qu'ils achètent et ce ne sera pas uniquement des
murs extérieurs.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Alors, on jugera sur pièce mais le ministre,
je pense, a oublié de me dire quand, le ministre a oublié de me
dire quelle est son échéance.
M. Côté (Charlesbourg): Dans mon enthousiame du
dossier et ma connaissance profonde de chacune des issues des pièces et
de la couleur du tissu qui va sur chacun des murs m'a fait oublier,
effectivement, qu'il fallait finir par livrer la maison. Elle sera en
démonstration très prochainement, et nous espérons que
d'ici...
M. Brassard: À l'exposition, avec la maison Kinsmen,
donc.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce ne sont pas des
maisons de rêve. C'est ce qui est humainement souhaitable et ce que
l'État pourra se payer. Nous espérons, d'ici un mois, un mois et
demi, achever le dossier.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
Rendez-vous 87
M. Brassard: À l'engagement 42, Corporation Rendez-vous
87, je suppose qu'il s'agit de cet événement qui aura lieu
à Québec, où nous recevrons l'équipe de hockey
soviétique. J'ai souvenance d'une déclaration récente du
ministre qui jugeait trop élevée la demande de cette institution.
Il était question d'une demande d'aide de 1 000 000 $ à ce sujet.
Là, on se retrouve en face d'un engagement de 100 000 $. Les questions
que je me pose à se sujet, c'est d'abord le montant précis de la
demande de la Corporation Rendez-vous 87? Combien ces gens ont-ils
demandé au gouvernement du Québec? Je sais qu'ils font une
démarche semblable également auprès du gouvernement
fédéral. Combien ont-ils demandé au gouvernement du
Québec? Est-ce que ces 100 000 $ constituent un premier versement ou une
subvention globale? Est-ce que ce sera suivi d'autres versements? Si c'est plus
de 100 000 $, est-ce que vous avez décidé du montant total de
l'aide que vous comptez accorder à cette institution?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Puisque le
député de Lac-Saint-Jean pose la question concernant Rendez-vous
87 et qu'il est originaire du SaguenayLac-Saint-Jean, il me permettra en
premier lieu de sympathiser avec lui pour la retraite de Mario Tremblay qui est
un "bleuet" très connu dans le monde du hockey. Nous, du
côté des Nordiques, saluons son départ avec beaucoup
d'enthousiasme.
Quant à Rendez-vous 87... Non, ce n'est pas la position
gouvernementale. Il est clair que Rendez-vous 87, jusqu'à maintenant,
fait couler beaucoup d'encre et que les gens l'ont davantage associé
à deux parties de hockey entre les Russes et les étoiles de la
Ligue nationale. C'est beaucoup plus et c'est davantage. À votre
question: Est-ce que c'est la subvention totale que le gouvernement donnera? Je
vous dis: Je souhaite ardemment que non.
À l'autre question à laquelle faisait
référence le député, tout à l'heure,
lorsqu'il disait que j'avais dit que 1 000 000 $, c'était beaucoup trop,
vous me permettrez de vous corriger. J'ai dit: 2 000 000 $, c'est beaucoup
trop.
M. Brassard: Donc, 1 000 000 $, ce n'est pas beaucoup trop.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Brassard: Donc, 1 000 000 $, ce n'est pas trop.
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut faire
l'historique de 1534, on se rappellera que 1534...
M. Brassard: C'est 87, il me semble.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela. Des
parallèles sont toujours très bons à certains moments vous
savez. La Corporation Québec 1534-1984 a commencé son aventure
avec 100 000 $ de l'QPDQ sous votre gouvernement. La promesse formelle qui est
faite à ce moment-ci, c'est que le gouvernement du Québec ne fera
pas de fête parrallèle pour compétionner Rendez-vous 87.
Quant aux mérites du dossier, il y a certains aspects qui
méritent d'être soulignés en termes de retombées et
d'impact publicitaire pour la région de Québec qui est reconnue
comme une région très chaleureuse et très accueillante sur
le plan touristique. Il faut se rappeler l'impact de la visite de M. Reagan
à Québec qui a amené un flot de touristes très
important dans les moments qui ont suivi. Il faut se rappeler que les
problèmes connus en Europe sur le plan du terrorisme ont amené
à Québec des touristes additionnels au cours de
l'été. Cet événement va faire rayonner la ville et
la région de Québec à travers le monde et il mérite
d'être appuyé sous cet aspect et sous l'aspect de la connaissance
à l'étranger d'un certain nombre de choses produites au
Québec. C'est là-dessus que nous réfléchissons
actuellement. Très bientôt, nous donnerons une réponse
définitive aux autorités. Quant au député de
Lac-Saint-Jean, qu'il soit assuré que lorsque nous aurons pris notre
décision, nous irons droit au but.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je voulais simplement signaler au ministre que dans
mes questions, il n'y a aucun jugement de valeur sur l'événement.
C'est simplement des informations que je souhaitais obtenir. Je constate, par
conséquent - je ne pense pas me tromper en le disant - que pour le
moment, il n'y a pas de décision formelle de prise quant au niveau de
l'aide financière à accorder à Rendez-vous 87, le dossier
étant encore à l'étude. C'est ce que je comprends de vos
propos. J'aurais d'autres questions è ce sujet. La première: Vu
que c'est un événement à caractère touristique,
vous l'avez reconnu, est-ce que le ministère du Tourisme a
été également sollicité, d'une part? D'autre part,
est-ce que le gouvernement a - c'est une information que j'ai eue à cet
effet, j'aimerais qu'on me la confirme ou non - procédé à
un prêt de fonctionnaires à l'organisme pour mettre en oeuvre cet
événement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, certains
autres ministères ont été sollicités quant à
leur participation. Le ministère du Tourisme, oui, le ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation aussi et le
ministère des Relations internationales sont au coeur des
ministères qui ont été consultés et qui feront
partie de la réponse que le gouvernement va donner.
M. Brassard: Alors, il y a une concertation qui va
s'établir.
M. Côté (Charlesbourg): Elle est établie. On
est en phase finale de décision.
Quant à la question plus précise à savoir si le
gouvernement a fait des prêts de personnel, je vous dis oui. Si jamais
vous acceptez l'invitation de M. Aubut d'aller visiter les locaux, vous allez,
à plusieurs égards, vous sentir un peu chez vous.
M. Brassard: Combien de fonctionnaires ont été
prêtés, transférés, M» le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pourrais pas vous
donner, à ce moment-ci, le nombre exact de personnes...
M. Brassard: Vous en connaissez quelques-uns, mais vous ne
connaissez pas le nombre.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des visages dont on
se souvient, bien sûr. Je suis allé à quelques reprises
voir un certain nombre de choses pour Rendez-vous 87. Entre autres, je sais
qu'une des personnes qui ont fait ta gloire de votre gouvernement sur un projet
qui s'appelait OSE, à l'époque, M. Cloutier, est un de ceux qui
sont prêtés là-bas et qu'il a des compétences dans
le domaine des communications que personne ne peut nier. Quant au nombre
précis, je ne peux vous le dire à ce moment-ci, parce que ce
n'est pas sous ma responsabilité. C'est davantage le Conseil
exécutif qui s'assure que les personnes qui sont prêtées
sont en disponibilité à ce moment-ci.
M. Brassard: M. le Président, pourquoi...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Pourrait-on demander que la liste des fonctionnaires
prêtés à l'organisme soit déposée non pas
maintenant, mais dans les jours qui viennent?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois dire que je ne peux
pas prendre d'engagement à ce niveau parce que ce n'est pas de mon
ressort à ce moment-ci mais, chose certaine, il n'y a pas de cachette
à ce niveau-là...
M. Brassard: Non, ce n'est pas...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais juste pour
terminer, il s'agirait...
M. Brassard: Ce n'est pas parce que je pense qu'il y a des
cachettes.
M. Côté (Charlesbourg): II s'agirait d'aller
à Rendez-vous 87 pour prendre le nom des personnes qui sont là et
on l'aurait automatiquement. Donc, je vais voir, dans la mesure où il y
aura une communication publique quant à la participation du
gouvernement.
Juillet
M. Brassard: J'aurais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
du Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: ...une dernière question parce que, compte
tenu du temps, je passerais immédiatement à juillet, l'engagement
50. Cela consiste en une subvention de 120 000 $ qui a été
accordée à l'Association des pourvoyeurs du Nouveau-Québec
pour fins d'aménagement d'abris temporaires en plan américain
pour favoriser la chasse au caribou.
J'aimerais avoir quelques précisions sur un projet comme
celui-là. Est-ce l'association elle-même ou si ce sont les
pourvoyeurs qui vont procéder à l'aménagement des abris?
Est-ce un projet particulier de l'association comme telle?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On a eu beaucoup de
négociations avec l'association des pourvoyeurs parce que c'est elle qui
est mandataire de l'ensemble des pourvoyeurs et c'est avec elle que nous avons
établi ce programme qui vise à faire des carrés de tentes
et qui vont suivre le troupeau. Vous savez que le troupeau se déplace et
consomme des sommes assez considérables de lichen et que le troupeau
doit se déplacer pour être capable de s'approvisionner. C'est donc
dans le but d'être beaucoup plus efficace en termes de pourvoyeurs,
compte tenu de l'importance de l'accroissement de la clientèle qui
visite les pourvoiries qui paie des montants faramineux et qui, en principale
partie, provient des États-Unis. Ils paient des montants presque
astronomiques pour être capables de séjourner là-bas.
Évidemment, ce que ces clientèles visent, ce sont des
trophées, des panaches et, pour être capable d'en trouver, il
faudrait bien sûr être près du troupeau. C'est pour
permettre aux pourvoyeurs de donner encore une meilleure qualité de
services aux utilisateurs.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, il est évident qu'on
a dû analyser le dossier et la demande, étant donné qu'il
s'agit de pourvoyeurs et, donc, d'entreprises privées. J'imagine qu'ils
ont démontré que, pour qu'un projet comme celui-là puisse
se révéler rentable, une subvention de cet ordre est requise,
nécessaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous avouer
très candidement que ce que vous retrouvez comme engagement de la part
du gouvernement, 120 000 $, représente à peu près un tiers
de l'investissement...
M. Brassard: Est-ce que le MLCP est partie prenante aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Je termine... Il est, quant
à moi, encore trop inférieur pour être capable de donner le
coup de pouce dont les pourvoyeurs ont besoin. J'ai rencontré, vendredi
matin dernier, l'association des pourvoyeurs pour discuter de ce dossier et
d'autres dossiers et je leur ai dit que je ferais des efforts additionnels pour
l'amélioration de cette subvention. Bien sûr, il y a une
possibilité - et la demande est en cours - que l'entente
fédérale-provinciale sur le tourisme puisse participer pour 50 %.
Si elle participait pour la moitié avec 120 000 $ additionnels, nous
atteindrions, je pense, le montant que souhaitaient obtenir les
pourvoyeurs.
M. Brassard: Est-ce que le MLCP a participé au
financement?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui fait que l'OPDQ
intervient - et ce n'est pas à l'ex-ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche que je vais l'apprendre, cela n'a pas changé - c'est
qu'il n'y a pas de programme au MLCP qui permette une telle intervention.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce
que les engagements du développement régional de janvier
à juillet inclusivement sont considérés comme
vérifiés?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements ayant procédé
à la vérification des engagements financiers du ministère
des Transports pour les mois d'avril, mai, juin et juillet 1986 ainsi que ceux
du Développement régional pour les mois de janvier à
juillet 1986, ajourne ses travaux au 30 septembre 1986, à 10 heures,
à la salle Louis-Hippolyte-Lafontaine.
J'attirerais l'attention des membres de la commission afin que tous
prennent un soin jaloux de la documentation qu'ils ont reçue, parce que
ce sont les seules copies disponibles.
(Fin de la séance à 17 h 21)