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(Dix heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Rochefort): La commission de
l'aménagement et des équipements tient une séance, ce
matin, aux fins de procéder à la vérification des
engagements financiers du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Elle reprendra ses travaux, cet après-midi, à 14
heures, aux fins d'effectuer le même travail pour le ministère des
Affaires municipales. Avant d'aborder nos travaux, je demanderais au
secrétaire de nous indiquer s'il y a des changements quant aux membres
de la commission.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, trois
changements: M. Doyon (Louis-Hébert) sera remplacé par M. Messier
(Saint-Hyacinthe), Mme Harel (Maisonneuve) sera remplacée par Mme
Vermette (Marie-Victorin) et M. Vaillancourt (Orford) sera remplacé par
M. Assad (Papineau). Merci.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Rochefort): Parfait. Sans plus tarder, je
souhaite la bienvenue au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
ainsi qu'à ses collaborateurs. Nous allons immédiatement passer
à la page 18 du cahier des engagements financiers des ministères
relevant de notre commission. Avril 1986. Pour le bon fonctionnement de la
commission, nous allons utiliser les numérotations de page au bas et les
numéros à droite des engagements financiers, parce qu'à
gauche cela prendrait trop de temps d'en faire la lecture. Le premier:
engagement financier 13, page 18, avril 1986. Est-ce qu'il y a des questions?
M. le député de Dubuc?
Avril
M. Desbiens: Oui. Merci, M. le Président.
Élément 13, c'est le contrat négocié pour les
travaux de construction de lignes électriques à trois phases.
Qu'est-ce qu'une ligne à trois phases?
M. Picotte: Je pourrais demander à certains
spécialistes d'Hydro-Québec de me fournir des détails
pertinents sur cette question en particulier et vous les acheminer. On me dit
que c'est une superbonne ligne électrique.
M. Desbiens: Les montants sont de 317 000 $ et de 90 000 $. La
différence concerne, j'imagine, la distance. C'est à peu
près trois fois plus long.
M. Picotte: C'est sur la longueur de ligne, oui.
M. Desbiens: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 13 est-il
vérifié?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 14?
M. Desbiens: L'engagement 14, c'est également un contrat
négocié. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de soumissions dans ce
cas-là ou un appel à Rosalie, je ne sais pas?
M. Picotte: À mon idée à ce
niveau-là, c'est le Service des achats qui décide si,
effectivement, c'est un contrat négocié ou un contrat par
soumissions publiques. Or, il semblerait que, dans ce domaine en particulier,
il n'y ait pas beaucoup de compagnies qui oeuvrent et c'est la raison pour
laquelle le Service des achats aurait décidé d'y aller par
contrats négociés.
M. Desbiens: J'imagine que c'est un contrat récurrent.
C'est annuel, cet achat de viande chevaline, j'imagine? Est-ce le même
fournisseur que l'an dernier? C'est le même? Et, en même temps,
peut-on nous indiquer quel était le montant du contrat l'an dernier?
M. Picotte: Je pourrai vérifier cela, en ce qui concerne
l'an dernier, et vous faire acheminer la réponse parce qu'on n'a
vraiment pas les chiffres de l'an dernier sous la main. On a l'engagement pour
cette année, évidemment.
M. Desbiens: C'est pour une année, n'est-ce pas, c'est
bien cela que vous avez dit?
M. Picotte: Oui, c'est pour un an. On me dit que c'est pour
varier le menu chez les animaux, car les animaux pourraient refuser de toujours
manger de la viande hachée. C'est qu'habituellement on leur
servait de la viande hachée et là, c'est de la viande en
quartiers qu'on a achetée. Apparemment, les lions, entre autres,
auraient le palais développé à ce point qu'ils ne veulent
pas toujours avoir la même chose à manger.
M. Desbiens: Ils sont tannés des steaks orientaux. Cela
va. Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié?
L'engagement...
M. Desbiens: Est-ce que le ministre va nous faire parvenir la
réponse?
Le Président (M. Rochefort}: Oui, sous réserve de
la réponse à faire parvenir.
M. Picotte: Combien cela avait coûté l'an
passé, plus, évidemment, le premier engagement des trois phases
de la ligne.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 15?
M. Desbiens: À l'engagement 15, il y a eu trois
soumissions de demandées. Ce sont des soumissions sur invitation.
J'aurais les mêmes questions que tantôt. Il y a eu trois
soumissions demandées, mais il y en a un seul qui a répondu.
Est-ce qu'on peut avoir le nom des deux autres soumissionnaires ou des deux
autres, dans ces cas, qui ont été...
M. Picotte: Je vais vous trouver cela, mais je vais vous dire, au
préalable, que la provision de hareng et d'éperlan est
achetée généralement massivement au printemps pour couvrir
tous les besoins de l'année parce que c'est plus économique et
parce que c'est la période de l'année où la pêche de
ces espèces est la plus abondante. C'est pour cela qu'on va en appels
d'offres et c'est pour cela qu'on fait ces demandes une fois dans
l'année et à cette époque.
C'est le Service des achats du gouvernement qui a procédé
par appels d'offre3 sur invitation et la commande fut octroyée au plus
bas soumissionnaire conforme, en l'occurrence l'Association des pêcheries
de Carleton, dans le comté de Bonaventure. Le Service des achats ne nous
a pas fourni les deux autres appelés pour ce genre de soumission. Nous
allons nous informer et vous faire parvenir la réponse.
M. Desbiens: C'est le plus bas, bien sûr, il est seul, ou
le plus haut, on ne le sait pas.
M. Picotte: Le problème, c'est toujours la même
chose.
M. Desbiens: Est-ce que ce serait possible de savoir, en
même temps, au
Service des achats... Il y a eu trois soumissions demandées.
Est-ce qu'il aurait pu y en avoir cinq ou dix? Est-ce qu'il y a beaucoup de
fournisseurs dans ce domaine, je ne sais pas?
M. Picotte: On pourra s'informer auprès du Service des
achats à savoir pourquoi il y en a seulement eu trois. Est-ce qu'il y en
a d'autres? Est-ce qu'on aurait pu être plus large que cela? On vous
fournira la réponse par la même occasion. La difficulté
là-dessus, vous le remarquerez, M, le député, c'est qu'on
défend toujours des engagements pour lesquels le ministère paie,
mais c'est le Service des achats qui procède aux demandes, etc.
Lorsqu'on ne nous fournit pas, comme vous venez si bien de le faire remarquer,
nom des autres soumissionnaires, il faut retourner au Service des achats pour
poser les questions dont vous faites état. On vous fournira les
détails après les avoir demandés au Service des
achats.
M. Desbiens: Cela me porte à poser une autre question, M.
le Président, peut-être à vous-même. Je constate que
le Service des achats est souvent en cause. Est-ce que c'est possible que,
à un moment donné, le Service des achats puisse être
appelé à venir répondre ici à des questions?
Le Président (M. Rochefort): Dans notre règlement,
ce qui est prévu, c'est que c'est le ministre sectoriel qui est
responsable de défendre ses engagements financiers comme l'ensemble des
décisions que prend son ministère ou lui-même dans
l'exercice de ses fonctions. Il est toutefois prévu à notre
règlement que le ministre peut se faire remplacer par le
président du Conseil du trésor ou par un autre membre du cabinet.
Ce que je comprends de nos règles, c'est qu'il serait possible que, dans
une situation particulière, le ministre choisisse - par exemple, dans le
cas qui nous occupe - de demander à son collègue, le ministre
délégué aux Services et Approvisionnements, de venir
expliquer les mécanismes ou les procédures suivies par le Service
des achats dans un contrat. Cela veut dire qu'il faut que le ministre
siège au Conseil du trésor, ce qui n'est pas le cas du ministre
délégué aux Services et Approvisionnements. Non, il n'est
pas au Conseil du trésor.
Au-delà de cela, ce qu'il est possible que nous fassions, c'est
qu'on pourrait très bien soumettre la question à la commission de
l'Assemblée nationale qui est responsable d'aménager les zones
grises, tant celles du règlement que celles qu'on observe dans le cadre
de l'exercice des fonctions des différentes compétences des
commissions parlementaires. Je pourrais sûrement prendre l'engagement de
soumettre cette question, éventuellement, à une prochaine
réunion de
la commission de l'Assemblée nationale qui a à se pencher
sur des questions de cette nature. M. le ministre. (10 h 30)
M. Picotte: Je pense, M. le Président, que vous venez
d'identifier une bonne zone grise du côté de l'étude des
crédits, ce qui fait que le processus qu'on utilise pourrait facilement
être vérifié par la commission de l'Assemblée
nationale pour voir quelle sorte d'ajustement on pourrait faire pour
améliorer la situation. Évidemment, le seul commentaire que je
peux me permettre de faire à ce moment-ci de l'étude, c'est pour
vous dire que je prends avis de certaines questions parce que je n'ai pas les
réponses puisque cela relève du Service des achats et que je ne
peux pas vous les fournir. Vous comprendrez sans doute que, si l'on doit faire
cela à chaque article, ce sera laborieux quelque part. Ce n'est pas
parce qu'on ne peut pas le faire, mais il devrait y avoir, à mon avis,
une discussion pour modifier cela et permettre que certains collègues
puissent y assister, si on peut baliser d'avance les articles, pour donner des
réponses plus adéquates.
M. Desbiens: Oui, cela pourrait être cela, mais on pourrait
peut-être avoir - je ne sais pas si c'est possible, selon notre
règlement, parce que cela éviterait, je pense, comme le ministre
vient de le dire, d'avoir à courir après des réponses et
d'être obligé d'écrire cela, de transmettre cela à
la commission qui transmet cela aux membres de la commission - quelqu'un,
même si ce n'est pas le ministre, un fonctionnaire du ministère,
par exemple. Je ne sais pas si c'est possible. Je vous pose la question. Ce
pourrait être un fonctionnaire du Service des achats...
M. Picotte: Qui ferait quoi?
M. Desbiens: ...qui pourrait nous donner les renseignements.
Comme les fonctionnaires qui dépendent directement du ministre le
font.
Une voix: Cela appartient au ministre.
Le Président (M. Rochefort): II est évident que ce
serait une possibilité, peut-être, dans le cas de CT conjoints,
parce que j'imagine qu'il s'agit là d'un CT conjoint du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et du ministère responsable
des Services et Approvisionnements. J'imagine que, si c'est le Service des
achats qui administre le processus de soumissions ou d'appels d'offres, c'est
donc un CT conjoint de la part des deux ministres. Peut-être que, dans
ces cas-là, il serait souhaitable qu'à l'avenir on fasse appel
à un fonctionnaire du ministère des Services et
Approvisionnements, particulièrement attaché au Service des
achats, pour participer au soutien fourni par les fonctionnaires au moment de
la vérification des engagements financiers.
Par ailleurs, je veux rappeler aux membres de la commission que, dans
l'ancien règlement de l'Assemblée, la totalité des
engagements financiers du gouvernement du Québec étaient
étudiés par une commission ad hoc spéciale, distincte des
autres et à laquelle ne participait statutairement que le
président du Conseil du trésor ou le vice-président du
Conseil du trésor. Cette commission étudiait l'ensemble des
engagements financiers du gouvernement du Québec. Il faut se rappeler
que la réforme parlementaire, notamment au chapitre de la
vérification des engagements financiers, avait justement pour but de
faire en sorte que les engagements financiers soient à la fois
défendus et discutés par les ministres et les membres des
commissions parlementaires sectorielles plus directement concernées par
le secteur d'activités que par l'ensemble de l'administration
générale du gouvernement. Je pense qu'il faut essayer de se
retrouver un peu dans tout cela.
Mais au-delà de cela je retiens deux choses. D'une part, je pense
effectivement que l'on pourrait envisager la possibilité qu'à
l'avenir les ministres qui ont à défendre les engagements
financiers pour lesquels ils sont en partie responsables, compte tenu de
l'importante implication du Service des achats, puissent se faire accompagner
aussi d'un haut fonctionnaire de ce service. D'autre part, je
répète que je suis prêt à soumettre à la
commission de l'Assemblée nationale, à l'occasion d'une prochaine
rencontre, le type de situation à laquelle nous sommes confrontés
ce matin et qui n'est sûrement pas unique dans l'ensemble des commissions
qui vérifient les engagements financiers.
M. le ministre, vous vouliez ajouter quelque chose?
M. Picotte: Je pourrais vous préciser là-dessus
que, dans le cas qui nous occupe et dans les autres cas que nous avons eus
auparavant, il s'agit tout simplement d'une commande. Ce n'est même pas
un CT. C'est une commande que mon ministère fait au Service des achats.
Je suis capable, ce matin, de justifier la commande, à savoir: Pourquoi
a-t-on besoin de cela? A quoi cela répond-il? À quels besoins?
Quels sont Ies critères? Enfin, je suis capable de justifier cela. Par
contre, je ne suis pas capable de justifier, d'aucune façon, le
processus parce que le processus relève du Service des achats. À
toutes fins utiles, finalement, il n'engage même pas le ministre
sectoriel. C'est-à-dire que, s'il y a des accrocs qui sont faits au
processus, cela n'engage pas le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pê-
che parce que ce n'est pas lui qui est allé en appels d'offres ou
sur invitation. Cela engage alors un autre palier et le Service des achats qui
relève, lui, du ministre responsable des Services et
Approvisionnements.
De là l'ambiguïté et la difficulté de
défendre adéquatement ou de répondre aux deux questions
qui se posent, c'est-à-dire la raison d'une telle demande, d'une telle
commande et, par contre, le processus, qui n'est pas négligeable non
plus dans certaines questions, mais qui ne relève pas de moi, d'aucune
façon.
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, pour
être bien précis, vous n'avez pas signé de CT pour des
engagements qui relèvent du Service des achats.
M. Picotte: Non.
Le Président (M. Rochefort): Vous n'êtes que le
client.
M. Picotte: Je suis le client, je passe une commande et la
commande est effectuée. J'espère qu'elle est toujours
effectuée selon les règles établies en ce qui concerne les
achats du gouvernement.
Le Président (M. Rochefort): Compte tenu de la
dernière explication que vous fournissez, je pense que cela ajoute
à la nécessité, à partir de la description
même que vous venez de faire du fonctionnement de tels engagements
financiers, de soumettre le tout à la commission de l'Assemblée
nationale, pour être certain que non seulement l'esprit, mais la lettre
de nos règles, quant à la vérification des engagements
financiers, donc quant à la responsabilité ministérielle,
soient appliqués de façon parfaite.
D'ici à ce que des précisions, des éclaircissements
ou des changements soient apportés, on s'entend tous ensemble pour
fonctionner à partir des règles habituelles c'est-à-dire
que, quand il y a des questions, vous les prenez en note, vous allez aux
informations et, dans un délai de quinze jours, vous les transmettez
à la commission.
M. Picotte: Je les transmets, évidemment, à la
commission dans un délai de quinze jours, pour autant que le Service des
achats me fournit la réponse en dedans du délai que l'on se fixe
ensemble.
Le Président (M. Rochefort): Qui est prévu au
règlement.
M. Picotte: Dès que je reçois la réponse du
Service des achats, je vous l'achemine.
Le Président (M. Rochefort): Parfait. Je veux simplement
préciser, M. le ministre, que le délai n'est pas le délai
que l'on se fixe; c'est le délai qui est prévu au
règlement même.
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Rochefort): Évidemment, on
fonctionnera avec ce que cela peut impliquer.
Pour l'engagement 15, c'est vérifié sous réserve
des informations à venir. L'engagement 16? Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le ministre, dans l'engagement 16, on parle de
la "Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays
d'expression française." Je voudrais savoir combien de pays participent
à cette conférence des ministres. Toutes proportions
gardées, quelle part la participation du Québec
représente-t-elle, en termes de pourcentage?
M. Picotte: La CONFEJES est composée des ministres de la
Jeunesse et des Sports des pays suivants: Belgique - la communauté
française de la Belgique Bénin, Burkina-Faso, Burundi, Cameroun,
Canada, Comores, Congo, Côte-d'Ivoire, Djibouti, France, Gabon,
Guinée, Haïti, Luxembourg, Madagascar, Mali, île Maurice,
Niger, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal,
Seychelles, Tchad, Togo et Zaïre. Ce qui fait 27 pays.
Mme Vermette: 27 pays. Maintenant, la proportion du
Québec? Les 30 000 $ représentent combien, finalement, en termes
de participation par rapport à l'ensemble de ces 27 pays?
M. Picotte: On me dit que les 30 000 $ qui ont été
mis par mon ministère correspondent à un projet en particulier.
Mais c'est 50 % de ce que met le gouvernement du Québec, parce qu'il y a
30 000 $ qui sont ajoutés par le MRI, le ministère des Relations
internationales. Ces 60 000 $ représentent 10 % de l'enveloppe totale
des projets acceptés par la CONFEJES.
Mme Vermette: C'est une participation conjointe, finalement? Non,
vous donnez 30 000 $ et l'autre ministère donne 30 000 $.
M. Picotte: Le MRI donne 30 000 $, ce qui fait 60 000 $ comme
total de la participation du Québec, sur environ 600 000 $.
Mme Vermette: D'accord. Et l'ensemble, c'est ce qui
représente...
M. Picotte: À peu près 600 000 $, mais toujours en
fonction de projets.
Mme Vermette: L'objectif de cette conférence et quels sont
les projets mis de l'avant?
M. Picotte: Les objectifs sont les suivants: premièrement,
permettre aux pays qui la composent de mettre en commun leurs moyens d'action
dans le cadre de l'élaboration et de la mise en oeuvre de leurs
programmes respectifs de développement des activités physiques,
sportives et socio-éducatives; deuxièmement, renforcer par des
échanges les liens de solidarité et de coopération qui
doivent exister entre les jeunes de la communauté francophone;
troisièmement, favoriser la mise en oeuvre de tous les moyens
susceptibles de faire jouer à la jeunesse un rôle actif dans le
développement; quatrièmement, vulgariser l'idée d'une
éducation physique et sportive comme essentielle à la formation
humaine; cinquièmement, oeuvrer pour faire du sport un
élément d'éducation permanente. Ce sont les objectifs qui
sont fixés par la CONFEJES.
Mme Vermette: D'une façon concrète, cela se
manifeste de quelle façon à l'intérieur de ces pays ou les
avantages qui en résultent au niveau des pays qui y participent?
M. Picotte: Les projets qui ont été retenus pour
l'année en cours sont les suivants. D'abord, il y a le fonds commun, et
je vais vous donner en même temps le financement qui provient du
Québec, 20 000 $ du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Il y a des projets maintenant: séminaire de formation et
d'information "Jeunes ruraux analphabètes". La participation du
gouvernement du Québec est de 5000 $ par le biais du ministère
des Relations internationales. Un autre projet, c'est le séminaire de
sensibilisation sur la création des centres de production. La mise de
fonds du gouvernement du Québec, par le biais du MLCP, est de 10 000 $.
Il y a aussi d'autres projets où il n'y a pas de participation, mais que
je vais vous énumérer. Je pense qu'il est important qu'on les
connaisse. C'est l'intégration...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, quand vous
dites qu'il n'y a pas de participation, il n'y a pas de participation
financière du Québec.
M. Picotte: Financière.
Le Président (M. Rochefort): D'accord.
M. Picotte: C'est cela. II y a aussi un projet concernant
l'intégration de l'éducation physique scolaire en milieu
d'éducation, élaboration d'un contenu de programme type pour le
primaire; aucune mise de fonds du gouvernement. On participe, mais il n'y a pas
de mise de fonds. Un groupe d'étude sur l'harmonisation des
stratégies relatives au grand dossier de l'éducation physique au
niveau scolaire; pas de mise de fonds. Encadrement de la pratique sportive,
phase 5, qui est la rédaction, pas de mise de fonds. C'est le fonds
commun qui sert à ce moment. Quand on dit: Pas de mise de fonds, c'est
que de ce côté c'est le fonds commun qui prévaut. À
ce moment, comme on a fourni 20 000 $ dans le fonds commun au début, il
y a toujours une certaine participation. On y participe, mais il n'y a pas
d'incidence financière.
L'opération 2000, promotion du sport féminin en Afrique:
volley-ball, handball et basket-ball; pour ce volet, c'est l'UNESCO, la France
et l'ACDI qui y vont sous forme de financement. Les missions itinérantes
dans sept pays en vue d'une action de planification et de concertation en
matière d'éducation, de sport scolaire sont
défrayées par le fonds commun. À la documentation aux
institutions africaines, le ministère des Relations internationales
alloue 4000 $.
Mme Vermette: M. le ministre j'aurais pu vous poser la question
à la fin -il faut toujours comprendre que c'est en plus quand vous
parlez des sommes ou si cela fait partie de l'enveloppe de 30 000 $? Cela fait
partie de l'enveloppe.
M. Picotte: Oui.
Mme Vermette: Ce n'est jamais en plus. D'accord.
M. Picotte: Reconstruction du Tchad, il y a une participation de
15 000 $ du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce pour reconstruire les
équipements de loisir ou quai? (10 h 45)
M. Picotte: C'est un pays qui a été
dévasté par la guerre. Il y a une collaboration internationale
pour la reconstruction de ce pays en particulier et il y a une participation de
15 000 $ du ministère sous forme de chantiers des Jeunes
volontaires.
Dans les projets spéciaux, il y a le commissaire aux comptes. On
me dit qu'il y a un expert québécois qui est commissaire aux
comptes, M, Giroux. C'est notre participation. Il y a l'évaluation des
jeux qui est évidemment financée par le front commun. Il y a le
groupe de travail sur les
textes fondamentaux de la CONFEJES qui est financé par le front
commun. II y a le groupe de travail visant à normaliser la programmation
annuelle de la CONFEJES. C'est toujours le front commun. Il y a des projets de
recherche en éducation physique et sportive, menés par
l'Université Laval, en collaboration avec quatre instituts
régionaux de formation en Afrique. Là-dessus, on me dit qu'il y a
deux experts de l'Université Laval, MM. Jacques Samson et Paul Godbout,
qui oeuvrent à ce chapitre en particulier. Quant au Centre
québécois de coordination pour la francophonie internationale, il
y a des experts de l'Université Laval qui travaillent aussi à ce
projet.
Pour compléter la stratégie en matière de
développement de l'élite sportive, c'est le front commun. Au
ministère, nous fournissons un expert, en la personne de M. Paul Ohl,
pour travailler à ce projet. Le thème d'étude de la
prochaine conférence des ministres des Sports étant Harmonisation
des stratégies en ce qui concerne l'éducation physique et
sportive, il y a un expert pour animer les réflexions sur le
thème d'étude. C'est M. Jacques Samson qui travaille sur ce
projet. Il y a le Sommet de la francophonie, la participation de la CONFEJES
dans le cadre du Sommet de la francophonie, la session ministérielle de
la CONFEMEN, au Bénin, en avril 1986. Ce sont des collaborations
passibles avec la CONFEMEN par les projets que nous avons
émunérés. Enfin, il y a la session ministérielle
annuelle de la CONFEJES qui devrait se tenir au Burkina-Faso, è la fin
de novembre ou au début de décembre 1986.
Mme Vermette: M. le ministre, vu toute cette expertise qu'on est
en train de glaner un peu partout, est-ce que le ministère se sert de
certains de ces documents qui ont été mis de l'avant ou qui
seront mis de l'avant aux fins d'établir une politique de sport
d'élite ou une politique des loisirs comme telle?
M. Picotte: On doit d'abord vous dire qu'on n'en donne beaucoup
plus qu'on en reçoit dans ce domaine. Je pense que c'est un fait connu.
Je discutais dernièrement avec le ministre des Sports de France, M.
Bergelin, qui me disait qu'on n'avait pas à se le cacher; finalement, il
y a trois ou quatre pays qui défraient beaucoup de dépenses dans
ce domaine. Il y a le Canada, la France, le Québec. Ce sont des pays
participants à titre financier. On fournit beaucoup plus à ces
pays qu'on n'en retire, sauf qu'on doit évidemment en retirer certaines
choses. Je peux préciser que cela fait surtout connaître nos
institutions supérieures d'enseignement, entre autres, étant
donné qu'on est présent en Afrique et ailleurs. Nos
universités sont donc plus connues. Ce sont donc des retombées
dont on peut bénéficier à ce chapitre.
Mme Vermette: Vous avez aussi dit que le Canada fait partie des
pays participant è cette conférence. Dans quelle proportion
donne-t-il des subventions? Est-ce que vous êtes au courant de cela?
M. Picotte: Je vous ai mentionné tantôt que la
totalité était d'environ 600 000 $, dont 10 % de participation du
gouvernement du Québec par le MRI et le MLCP. L'ACDI et le
ministère des Relations Internationales d'Ottawa participent à 50
% de la facture, ce qui veut dire 300 000 $ environ.
Mme Vermette: Est-ce que le siège social se trouve quelque
part au Québec? Entre quels points géographiques?
M. Picotte: Le secrétariat général est
à Dakar.
Mme Vermette: Vous avez mis tout le monde d'accord, quoi?
M. Picotte: Oui, on n'y va pas toutes les fins de semaine.
Mme Vermette: D'accord. M. Picotte: Dakar, d'accord.
Mme Vermette: Voilà. D'accord pour Dakar. Les
activités de 1985-1986: en fin de compte, vous avez dit que la
principale activité en 1986 sera la rencontre qu'il y aura pour tous les
ministres.
M. Picotte: Les activités qui ont eu lieu, ce sont les
projets que je vous ai énumérés tantôt qui seront
couronnés vers la fin de novembre ou le début de décembre
par la réunion des ministres responsables de la CONFEJES au Burkina-Faso
qui va nous permettre de décider des projets pour l'an prochain,
Mme Vermette: Pouvez-vous maintenant me dire où dans les
engagements financiers cela s'inscrit? À l'intérieur de quel
programme ou de quel élément de programme?
M. Picotte: Je peux vous donner le calendrier de la vaccination
pour un gars qui va par là. C'est le programme 5,
l'élément 3, la supercatégorie 93.
Mme Vermette: Merci.
Le Président (M. Rochefort): Avez-vous d'autres
questions?
Mme Vermette: Non.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
Mme Vermette: J'ai une autre petite question, en fait, mais c'est
une grande parenthèse. C'est à cause du marathon international
qu'il y a eu en fin de semaine et, comme finalement c'est international et
qu'il y a sûrement eu des participations de différents pays
francophones, n'y aurait-il pas à un moment donné une
possibilité d'avoir une participation ou s'il n'y a jamais eu lieu de
donner un certain montant à l'intérieur de cela?
M. Picotte: On me dit que l'action de la CONFEJES entre autres
est une action qui se produit beaucoup plus à la base alors que dans le
marathon il est beaucoup question d'élites internationales et
d'élites étrangères; alors, la CONFEJES veut surtout
rester à la base comme telle.
Mme Vermette: Non, mais cela aussi aurait pu faire partie des
grands marathons, comme le marathon...
Le Président (M. Rochefort): J'aurais quelques petites
questions additionnelles, M. le ministre. D'abord sur votre dernière
réponse, le marathon de Montréal est considéré
comme étant un sport d'élite?
M. Picotte: C'est-à-dire que, parce qu'il est
international et que des gens d'autres pays y participent - vous avez
d'ailleurs vu les records qui ont pu se défendre là - alors, cela
suppose l'élite, parce que le commun des mortels ne peut pas courir et
atteindre... Non, moi, je fais courir et je ne cours pas. Alors, c'est dans ce
sens-là que c'est considéré comme un marathon
international dit d'élite, mais il y a le volet du public qui s'ajoute
à cela, où les gens participent.
Le Président (M. Rochefort): D'autre part, M. le ministre,
serait-il possible que vous nous fournissiez l'information, à savoir
combien de Québécois ont participé à des projets X,
Y ou Z de cette conférence internationale au cours de l'année qui
vient de s'écouler?
Par exemple, tantôt pour la reconstruction au Tchad, en partie
j'imagine, vous dites: Le programme qui intervient, c'est le programme Jeunes
volontaires. C'est combien de jeunes et pour une période de combien de
temps? Ma question vaut non seulement pour cela, mais pour l'ensemble. Il y a
combien de Québécois et de Québécoises qui,
à un titre ou à un autre, à une occasion ou à une
autre, dans un programme ou l'autre, ont participé à une
activité ou à un projet organisé, chapeauté,
financé par cette conférence?
M. Picotte: On me dit que - peut-être qu'on s'est mal
compris - le chantier international de la reconstruction au Tchad est un
chantier de style Jeunes volontaires; alors, on n'envoie personne, compte tenu
de la situation politique. En tout et partout, le nombre de personnes qui
travaillent au projet se situe à environ 20.
Le Président (M. Rochefort): À ce projet spécifique
ou à l'ensemble des projets?
M. Picotte: L'ensemble. Ce sont tous des experts.
Mme Vermette: Ceux qui sont là, est-ce que ce sont des
contractuels, des permanents ou si, selon les besoins, ce sont...
M. Pîcotte: On me dit que la plupart du temps ce sont des
gens qui acceptent de donner leur temps pour autant que les dépenses
leur sont remboursées. Personne n'est payé.
Le Président (M. Rochefort): Quelle est la part des
ressources financières de cette conférence qui est
attribuée à l'administration, au personnel, à la gestion
par rapport à ce qui est consacré à des projets
concrets?
M. Picotte: Au dernier conseil qui s'est tenu l'an passé,
à la fin des activités pour l'année
précédente, on nous dit que cela coûte pour le financement
du secrétariat permanent, pour l'administration, de 28,5 % à 30 %
du montant total de l'enveloppe; ce qui veut dire environ 250 000 $.
Le Président (M. Rochefort): Tout le reste est
concrètement consacré...
M. Picotte: Directement appliqué sur le terrain.
Le Président (M. Rochefort): ...à des projets.
M. Picotte: En plus, on me dit que le budget de fonctionnement
est en dehors des 600 000 $.
Le Président (M. Rochefort): S'il est en dehors des 600
000 $ - on a beaucoup discuté des 600 000 $ depuis le début de
notre discussion...
M. Picotte: 600 000 $, c'est le budget d'activité.
Le Président (M. Rochefort): Le budget de fonctionnement
provient de qui et de quel ordre est-il?
M. Picotte: 250 000 $.
Le Président (M. Rochefort): 250 000 $, et financé
comment?
M. Picotte; 50 % défrayé par !a France, 30 % par le
Canada, 8 % par le Québec et le reste, 12 %, est défrayé
par les pays africains. En ce qui concerne les 8 % de la participation, entre
autres, c'est le MRI au niveau du Québec.
Le Président (M. Rochefort): Au-delà des 30 000
$...
M. Picotte: Au-delà des 30 000 $ qui sont consacrés
aux activités.
Le Président (M. Rochefort): Une dernière question
en ce qui me concerne. Vous nous avez lu un certain nombre de documents quant
à la liste des projets. Est-ce qu'il serait possible de les rendre
disponibles aux membres de la commission?
M. Picotte: On fera acheminer, par courrier, la liste des projets
que je vous ai énumérés tantôt.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Jonquière, sur le même sujet.
M. Dufour: J'aurais peut-être juste une question concernant
les marathons. Le marathon de Montréal, vous nous dîtes que c'est
un marathon international,..
Le Président (M. Rochefort): M. le député,
je veux bien, mais je suis conscient qu'on est en train d'ouvrir une grande
parenthèse. J'imagine que, ultérieurement, il y aura un
engagement financier, représentant la contribution du gouvenement du
Québec, qui pourra être étudié. Si M. le ministre
accepte qu'on en discute un peu, je n'ai pas d'objection, mais je veux quand
même rappeler aux membres de la commission... Il est peut-être plus
loin, je veux bien. Quel est l'engagement concernant...
M. Dufour: II est peut-être au mois...
Le Président (M. Rochefort): Un mois plus tard. Est-ce que
vous souhaitez le faire maintenant?
M. Dufour: C'est parce qu'il y a plusieurs marathons qui se
déroulent au Québec. Quels sont les critères et est-ce que
tous les marathons reçoivent des subventions?
Le Président (M. Rochefort): Si vous permettez, compte
tenu de la nature de la question et du fait que, de toute façon,
l'engagement est un peu plus loin, si vous n'y voyez pas d'objection, je
proposerais qu'on reporte la discussion au sujet du marathon au moment de cet
engagement financier pour qu'on puisse le faire sous toutes l'es coutures
souhaitées par les membres de la commission. Est-ce que cela va?
M. Dufour: Ce n'est pas grave, d'accord. Je n'ai pas d'autres
questions.
Le Président (M, Rochefort): Est-ce que cela complète la
vérification de l'engagement 16 sous réserve des documents
à nous parvenir?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 17. (11
heures)
Mme Vermette: Subvention additionnelle à la
Société des Jeux du Québec qui est portée à
170 000 $. Cela représente un engagement de 45 000 $. Cette facture
n'était pas prévue.
M. Picotte: On se souviendra que, lors des derniers Jeux du
Québec, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
avait signifié son intervention en termes de dollars à la
Société des Jeux du Québec concernant l'organisation des
jeux qui avaient eu lieu. En cours de route, d'après ce qu'on m'a
mentionné, mon prédécesseur, M. Brassard, avait
décidé de verser un montant additionnel pour les jeux de
Charlesbourg. À la suite de demandes de la part du milieu et de
pressions exercées, mon prédécesseur avait accepté
de verser un montant d'argent additionnel. Ce montant n'avait toutefois pas
été prévu au budget comme tel.
Nous avions le choix de ne pas respecter cet engagement, puisque rien
n'était prévu, et ainsi peut-être mettre la
société des jeux en péril ou en difficulté, ou de
le considérer comme tel, ce que nous avons fait en payant cette facture
et en en échelonnant le paiement sur l'exercice financier qui suivait.
C'est la raison pour laquelle on a ce montant.
Mme Vermette: M. le ministre, était-ce pour les jeux de
Charlesbourg à l'été 1985? Cela s'est soldé par un
déficit beaucoup plus grand que ce montant. Qu'advient-il de ce
déficit compte tenu de votre politique selon laquelle,
dorénavant, vous vous en tenez strictement à des dépenses?
Est-ce que ce déficit sera réabsorbé ou faut-il tenir
compte qu'il sera absorbé dans les...
M. Picotte: C'est malheureusement le problème du
comité organisateur local. Nous, nous en tenons aux engagements pris par
le gouvernement dans ce domaine. Malheureusement, c'est le problème du
comité organisateur local.
Mme Vermette: Le ministère ne fera donc aucun effort pour
absorber les 100 000 $ de déficit qu'ont encouru les jeux de
Charlesbourg en 1985.
M. Picotte: L'effort que nous avions à faire a
été fait.
Mme Vermette: Est-ce à dire que cela pourrait menacer les
prochains jeux et qu'ils vont toujours vivre avec ce déficit?
M. Picotte: La différence, c'est que, pour les prochains
jeux, nous avons rencontré les organisateurs de jeux dans d'autres
domaines. Nous nous sommes assis ensemble et nous avons dit: Écoutez,
voici la situation, voici ce que le gouvernement est prêt à faire
et voici ce que vous devez faire si vous voulez respecter les montants d'argent
que nous allons vous verser. Nous allons vous verser tel montant d'argent pour
l'organisation des jeux. À partir de ce moment-là, vous devrez
suivre votre dossier de près pour ne pas le dépasser, sinon le
gouvernement ne mettra pas d'argent additionnel. Ainsi, les gens se
disciplinent davantage et, sachant que le gouvernement est ferme
là-dessus, aucun engagement n'est fait par la suite et les gens essaient
de faire les jeux avec ce qu'ils ont en main.
Dans ce domaine comme dans d'autres, c'est beaucoup trop facile
d'arriver par la suite avec une facture additionnelle et de dire: Cela a
coûté 200 000 $, 300 000 $ ou 400 000 $ et le gouvernement a
l'obligation de payer ces 200 000 $, 300 000 $ ou 400 000 $ additionnels. Nous
ne voulons pas avoir d'obligation morale de ce côté. Nous leur
disons: C'est la marge de manoeuvre que nous vous donnons et organisez-vous
avec ce cadre pour arriver, sinon vous devrez vous prendre en main et le payer
vous-mêmes. Compte tenu que les gens savent cela d'avance, ils
s'organisent pour que les jeux se réalisent, mais avec un budget bien
défini.
Mme Vermette: Donc, c'est à l'organisation locale de se
prendre en main.
M. Picotte: Vous comprendrez, Mme la députée, qu'on
peut très bien se permettre -et on l'a vu dans le passé - d'y
aller sans trop se poser de questions sur le montant total que cela peut
coûter à la fin, car, auparavant, on disait que le gouvernement,
devant cette situation, céderait et donnerait de l'argent. À
partir de ce moment-là, aucun contrôle n'est possible et je pense
qu'il est possible d'organiser des jeux... C'est un peu la même chose
quand on détermine un budget. Je suis convaincu que le
député qui a son budget, entre autres, de résidence
secondaire pourrait très bien en avoir deux fois plus mais il sait qu'il
doit vivre avec telle enveloppe budgétaire. Dès qu'ils
s'organisent pour être à l'intérieur de cela la plupart
d'entre nous se sentent très bien à l'intérieur du budget
et ils savent que même s'ils dépassent ils vont devoir assumer la
facture et je pense qu'ils se disciplinent en conséquence.
Mme Vermette: Donc, en ce qui concerne Charlesbourg, cela va
être la responsabilité des intervenants au niveau local qui auront
à réabsorber ces 100 000 $?
M. Picotte: Oui. En bon prince, même si cela ne
s'était pas traduit comme tel dans la machine par des montants d'argent
réservés, j'ai respecté les engagements de mon
prédécesseur puisqu'il les a pris. À partir de ce moment
c'est point final à la ligne.
Mme Vermette: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 18.
Mme Vermette: C'est la subvention au Conseil
québécois du ski de l'ordre de 55 000 $. C'est pour quatre
projets. Est-ce qu'on peut connaître la nature de ces quatre projets?
M. Picotte: Les quatre projets sont les suivants: d'abord, la
poursuite du programme Héli-Ski pour un montant de 25 000 $; la
planification et la réalisation de la Semaine nationale du ski qui s'est
tenue du 18 au 26 janvier, 15 000 $; la préparation, en étroite
collaboration avec la Fédération du sport scolaire, d'un profil
de classe-neige et la réalisation de projets pilotes dans
différentes régions, 10 000 $; enfin, l'étude de
faisabilité et les projets de réalisation d'un salon de ski au
Saguenay~Lac-Saint-Jean, en Mauricie et en Estrie, pour une valeur de 5000 $,
ce qui fait un total de 55 000 $. C'est pour permettre au service du ski alpin
de déroger au cadre du programme d'aide au développement des
centres majeurs et intermédiaires de ski alpin et d'y puiser la somme de
55 000 $ aux fins précitées que nous avons agi de cette
façon.
Mme Vermette: En fait c'est beaucoup plus en ce qui a trait
à la promotion du ski, finalement, que pour le sport en tant que tel.
C'est pour la promotion du ski tous ces montants?
M. Picotte: C'est cela.
Mme Vermette: Cela ne va pas aux équipements, cela ne va
pas aux centres...
M» Picotte: Non, ce sont uniquement les projets dont je
vous ai détaillé les points tantôt et qui sont, soit dit en
passant,
comme on le sait, déjà réalisés. C'est pour
l'année 1985-1986.
Mme Vermette: Cela fait-il partie du mandat du Conseil
québécois du ski ou si le mandat du Conseil
québécois du ski est beaucoup plus vaste que cela?
M. Picotte: Cela est fait pour réunir les intervenants
majeurs du côté du ski, les fédérations, etc., dans
le but qu'ils se parlent et qu'ils puissent concrétiser des projets bien
précis. C'est un volet de la politique sur le ski alpin.
Le Président (M. Rochefort): Cela va-t-il pour
l'engagement 18?
Mme Vermette: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Oui. Engagement 19? M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Le Territoire populaire Chénier je voudrais
d'abord identifier ce que c'est. Est-ce un organisme à but lucratif,
sans but lucratif, une ZEC, une pourvoirie ou je ne sais quoi? Pourriez-vous
nous indiquer d'abord la nature de cet organisme?
M. Picotte: Pour que ce soit facile, M. le député,
je vais vous lire les notes explicatives. Je crois qu'on va avoir passablement
de détails.
Le territoire englobé par la réserve du Chénier
constitue la principale concentration de plans d'eau ayant un potentiel
faunique intéressant au sud du Saint-Laurent. Entouré de
plusieurs municipalités ce territoire est demeuré
vulnérable aux actions illicites depuis le déclubage de 1977.
À cette époque le ministère avait pris l'engagement de
fournir deux agents en permanence pour surveiller le territoire
concerné. À cause de la diminution des effectifs réguliers
du ministère et de l'impossibilité d'assurer l'exclusivité
de protection sur le territoire, le ministère a, depuis 1978,
subventionné la corporation pour qu'elle assume ce mandat. Au fil des
ans, une part importante des subventions attribuées pour éponger
le déficit d'exploitation était allouée au chapitre de la
protection. Depuis 1983-1984, le ministère a exigé
l'autofinancement complet de l'exploitation. À la suite de cette
nouvelle orientation, les subventions consenties furent accordées
exclusivement au niveau de la protection. À partir de cet exercice
budgétaire, c'est-à-dire 1983-1984, le ministère accorda
40 000 $ par année. Avec cette somme, la corporation engage trois
auxiliaires de conservation qui patrouillent la réserve du
Chénier. De plus, à la suite des dernières
négociations avec la corporation, il fut établi que la saison
1985 serait la dernière où le ministère apporterait une
contribution financière à la protection. Cette orientation
découle d'une part du fait que la corporation a depuis 1983 fortement
diminué son déficit d'exploitation pour la rendre
équilibrée et qu'il fallait encore apporter une collaboration
à la protection selon un ''phasing out" acceptable et
réaliste.
Enfin, d'autre part, la situation qui prévalait sur le territoire
en matière de protection a beaucoup évolué pour se
régulariser et ainsi devenir presque similaire aux autres territoires
fauniques. Cette nouvelle ligne directrice permet de normaliser le territoire
de la réserve du Chénier comme les autres territoires fauniques
où le ministère n'accorde pas de subvention à la
protection, sauf pour les rivières à saumon.
Parallèlement, le statut du territoire sera révisé et
à compter de 1987, la possibilité de transformer le territoire en
pourvoirie demeure une hypothèse envisagée. La corporation est
à but non lucratif; son siège social est à Esprit-Saint.
Tout ce qu'il faut pour être inspiré.
M. Desbiens: C'est évocateur!
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
M. Desbiens: Non. Vous me dites: Saison 1985-1986; ici, ce sont
les subventions pour l'exercice financier 1985-1986. Donc, il y en aura une
autre pour 1986-1987? Si j'ai bien compris votre texte, vous les maintenez une
année supplémentaire; il y aura une autre subvention de cet ordre
pour 1986-1987.
M. Picotte: C'est la dernière année, finalement,
où on acceptait, selon le voeu du gouvernement précédent
de faire un "phasing out" et de sortir de ce dossier. C'est la dernière
année pour laquelle le ministère s'est engagé à
défrayer un montant d'argent.
M. Desbiens: Vous maintenez la position de votre
prédécesseur.
M. Picotte: Sûrement, à moins d'une catastrophe
nationale.
M. Desbiens: J'ai entendu ceci dans la lecture des explications;
vous dites: Étant donné - ou quelque chose comme cela - la
diminution des effectifs...
M. Picotte: Ce sont les agents de conservation depuis quelques
années.
M. Desbiens: Des agents de conservation. Cela ne correspond pas
à ce que vous nous faisiez savoir lors de l'étude des
crédits, qu'il y aurait une quarantaine d'agents supplémentaires
d'engagés.
M. Picotte: II ne faut pas mêler deux choses. Je peux vous
dire que depuis la commission parlementaire... Je peux vous donner le nombre
d'agents de conservation qu'on a engagés sur le territoire. Mais la
lecture que je vous faisais tantôt, c'était à propos de ce
qui s'était produit avant le 3 décembre 1985. Là il y
avait eu sensiblement une diminution nette des agents de conservation. C'est la
raison pour laquelle je vous soulignais cela, à cause de la...
Là, ce dont je vous parlais en vous disant: À cause de la
diminution des effectifs réguliers du ministère et de
l'impossibilité d'assurer l'exclusivité de protection sur ce
territoire, le ministère a, depuis 1978... En 1978, on a constaté
qu'il commençait à y avoir une diminution de nos agents de
conservation. C'est la raison pour laquelle le précédent
gouvernement, constatant que depuis 1978 on diminuait nos agents de
conservation, avait décidé de subventionner la corporation pour
faire ce que le gouvernement ne faisait plus.
M. Desbiens: Et, finalement, constatant que la corporation
faisant un excellent travail, si je comprends bien, est capable de s'occuper
elle-même... (11 h 15)
M. Picotte: La corporation.... Parce que l'ancien gouvernement
avait finalement à certains égards le même discours,
même dans mon ministère, que le discours que nous tenons
présentement, celui d'obliger les organismes à l'autofinancement,
à en arriver à un autofinancement complet. Donc, le
prédécesseur de M. Gobeil, le président du Conseil du
trésor - je ne sais pas lequel -avait dit: En 1983-1984, on exige de la
corporation l'autofinancement complet sur l'exploitation. Compte tenu qu'en
1983-1984 le gouvernement exigeait l'autofinancement complet de la corporation,
on en est rendu au fait où la corporation s'autofinance et nous n'avons
plus besoin d'être là. Cela va dans la plus pure tradition des
ministres délégués à l'administration que nous
avons connus depuis quelques années qui ont pris ces décisions
là-dedans comme dans d'autres domaines. Vous n'avez plus de
questions?
M. Desbiens: Cela va, c'est vérifié. M. Picotte:
Merci.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 20?
M. Desbiens: Colonie du cap encore une fois. La Corporation de la
colonie du cap Inc., c'est un organisme sans but lucratif?
M. Picotte: Oui, c'est la même chose. C'est une corporation
sans but lucratif, mais c'est un camp de vacances.
M. Desbiens: Oui, une colonie de vacances.
M. Picotte: C'est ça.
M. Desbiens: Donc, ce n'est pas la première...
Tantôt, on disait que cette colonie de vacances était
installée dans le parc national du Bic.
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: On parle ici de travaux d'aménagement. Est-ce
qu'il y un rapport -on parlait également, à l'engagement 13,
d'aménagement de notre ligne électrique à trois phases au
Bic, avec Hydro-Québec -entre les deux?
M. Picotte: Oui, cela faisait partie des gestes à poser,
compte tenu de tout le plan d'aménagement du territoire du Bic.
M. Desbiens: Est-ce que vous connaissez la nature des travaux
d'aménagement autres que ceux de l'électricité?
M. Picotte: Oui, la nature du projet... C'est d'abord la
corporation qui gère cet équipement. Le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, lui, a élaboré tout
simplement un plan global pour le réaménagement des
infrastructures. C'est évalué, au point de départ,
à 358 000 $. La réalisation de ce plan permettrait d'apporter
tous les correctifs requis, tant sur le plan des normes gouvernementales que
sur le plan de la qualité du bâtiment. La réalisation de ce
plan pourra s'étaler sur trois exercices financiers. Pour le
présent exercice, ce sont les travaux suivants, qui sont
réalisés au moment où on se parle: le remplacement de deux
dortoirs dont la qualité a été jugée
inadéquate, ainsi que la rénovation d'autres dortoirs existants
en conformité avec les normes d'hygiène et de
sécurité.
J'en profite pour vous ouvrir une parenthèse. Souventefois, nous
avons remarqué - nous sommes un peu aux prises avec ce problème -
depuis que les camps de vacances existent, compte tenu que tous les ans
c'était le gouvernement qui, à toutes fins utiles, mettait de
l'argent et, dans certains cas, passablement d'argent pour maintenir ces camps
de vacances, le plan d'équipement du gouvernement ou les investissements
du côté de l'équipement depuis à peu près six
ou sept ans ayant diminué considérablement, cette année
comme les années précédentes, on remarque que, depuis
quelques années, on avait comme investissement possible jusqu'à
10 000 000 $ ou 12 000 000 $ pour mettre aux normes et investir dans les parcs
et les réserves. Cela a été tellement inégal que
nous en sommes venus à 2 000 000 $ ou 3 000 000 $
certaines années. Nous en sommes encore à 2 000 000 $ ou 3
000 000 $ dans ces années que nous vivons. À partir de ce moment,
il y a une foule de choses qui ne se sont pas faites, par exemple, la mise aux
normes des camps de vacances. Quand j'ai évalué tous ces
dossiers, j'ai vu qu'il y avait un coup de barre à donner de ce
côté dans le sens qu'il fallait soit décider de demander
aux camps de vacances, en les soutenant d'une certaine façon, de
respecter les normes ou de carrément fermer boutique à cause
d'une question de sécurité qui pouvait être
préjudiciable non seulement à la qualité de vie des
citoyens qui sont là, mais il y avait aussi des dangers potentiels qui
auraient sûrement pu nous causer des soucis.
À partir de ce moment, c'est ce que nous faisons. Nous essayons
de les mettre aux normes maintenant ou de les aider à se mettre aux
normes, pour ceux qui sont capables de le faire. Pour ceux qui ne pourront
carrément pas réaliser ça, je pense qu'il y a aura des
décisions à prendre.
M. Desbiens: Alors, cela fait partie, si je comprends, de votre
politique d'ensemble concernant les camps ou les colonies de vacances. Tous les
camps de vacances vont y passer, c'est-à-dire qu'ils vont devoir
appliquer les normes prescrites par le ministère responsable de
l'Habitation.
M. Picotte: On doit exiger un minimum. Examiner, par exemple, en
cas de feu, si on est bien prémuni pour être capable de sauver la
vie des gens qui sont là, de sauver des vies humaines. Mais si, en cas
de feu, on n'est pas organisé, il faut qu'il se passe quelque chose. On
a délaissé ce point depuis sept ou huit ans. Je pense qu'on est
rendu au point où il faut vraiment, non seulement conscientiser les
dirigeants des bases de plein air ou des camps de vacances là-dessus,
mais leur demander ce qu'ils sont capables de faire et leur dire ce que nous
sommes capables de faire pour eux pour, les soutenir. On est maintenant rendu
à ce questionnement.
Au chapitre sanitaire, par exemple, il faut à tout prix que le
gouvernement, les bases de plein air, les camps de vacances, enfin tout le
monde respecte les normes du ministère de l'Environnement. Il faut
renseigner les gens de ces endroits sur ces normes pour qu'ils ne soient pas
des pollueurs, mais plutôt qu'ils suivent les normes
édictées par le ministère de l'Environnement. C'est tout
ce que nous avons évalué et dont nous discutons avec les
intervenants dans le but d'améliorer cette situation.
M. Desbiens: Je poursuis. Je suis heureux de vous entendre
exprimer votre point de vue, votre politique, parce que cela me permet
d'espérer que, par exemple, la colonie de vacances du lac Ponce,
à Laterrière, dans le comté de Dubuc, qui dessert toute la
région du SaguenayLac-Saint-Jean... Est-ce que cela veut dire
qu'on verra passer cela dans les engagements financiers dans le courant de
l'année?
M. Picotte: Sûrement que celui-là comme d'autres
vont être évalués et vont devoir faire l'objet de
discussions entre les dirigeants et nous-mêmes. Je pense qu'il y a
déjà une bonne réception de la part des dirigeants qui
sont conscients de leurs problèmes, évidemment, qui sont
conscients de la situation budgétaire du gouvernement et qui sont
prêts à collaborer. Il y a certains camps de vacances, entre
autres, qui ont organisé des campagnes de financement, pour se diriger
vers l'autofinancement, qui leur permet d'investir de l'argent en plus de ce
que le gouvernement accepte de défrayer. Ils sont en train de s'ajuster
aux normes. Par contre, il y en a d'autres qui disent carrément: On ne
peut pas le faire. Pour nous, il s'agit alors d'évaluer ce qui existe
déjà dans la région comme équipements et de
regarder tout ce qui pourrait nous permettre de se demander si on doit
intervenir davantage ou s'il serait trop onéreux d'astreindre aux normes
tel genre d'équipement. II s'agit d'évaluer cela.
Si on appliquait les normes demain matin aux camps de vacances, aux
bases de plein air, cela pourrait coûter un montant de 9 000 000 $ au
gouvernement. Uniquement dans ce domaine.
M. Desbiens: Je suis conscient de cela. Je suis conscient aussi
qu'ils sont obligés, parce que c'est un exemple que je connais
évidemment, par le ministère responsable de l'Habitation,
d'effectuer certains travaux ou de fermer leurs portes. Ils se trouvent
coincés parce que les montants qu'ils auraient à engager sont
importants.
M. Picotte: Quand on regarde l'ensemble de cela, finalement, et
qu'on examine chacune des bases de plein air et chacun des camps de vacances,
on regarde ce qui peut être exigible exactement. On verra que ce qu'on
exige est strictement le minimum pour répondre aux normes de la
sécurité. Je pense que personne ne pourra nous blâmer
là-dessus de faire en sorte de conserver un certain niveau de
sécurité. On sait très bien qu'aussi longtemps qu'il
n'arrive rien, il n'y a pas de problème. D'ailleurs, il y a des gens qui
nous ont dit, quand on a commencé des discussions avec ces gens:
Laissez-nous donc fonctionner. On n'a jamais eu de problème et on n'en
aura pas. Aussi longtemps qu'il n'y a pas de problème, cela ne cause de
psychose nulle part, sauf qu'en prenant comme hypothèse
que, demain matin, parce qu'une base de plein air ou un camp ne
répond pas aux normes et qu'il y a un manque de sécurité,
s'y déclare un feu alors qu'il y a 50, 60, 100 jeunes, ou 100 personnes
sur place qui y brûlent, vous voyez tout de suite ce que cela donnerait
finalement, à la suite d'une enquête. Le gouvernement serait
drôlement blâmé de ne pas avoir pris les mesures
nécessaires pour faire en sorte que les gens puissent être
évacués rapidement et facilement en cas de feu. On serait
obligés de dire: Cela fait neuf, dix, douze ou quinze ans, dans certains
cas, il ne faut pas se le cacher, que l'on est négligents. À
partir de ce moment-là on ne peut pas plaider la négligence pour
se sauver d'une situation comme celle-là, il faut s'asseoir ensemble et
trouver des solutions.
M. Desbiens: Étant donné...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Vous voulez y aller? J'y reviendrai.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Si c'est sur la même question, j'y reviendrai,
c'est dans un autre ordre d'idées.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Sur le même sujet, vous dites qu'il faut
normaliser finalement tous ces camps de vacances ou ces bases de plein air qui
peuvent exister. Compte tenu qu'il y a différentes clientèles que
visent ces services - notamment il y a les familles, les jeunes, les
adolescents, et lorsque l'on établit une politique, il faut toujours
vérifier les clientèles - je voudrais savoir combien il y a de
camps de vacances qui touchent les familles et combien peuvent toucher les
jeunes. Toute proportion gardée, quand vous demandez de répondre
à des normes, s'il y en a qui ne peuvent pas répondre à
ces exigences, s'il y a fermeture, que va-t-il arriver avec le problème
des jeunes pour l'été, les camps de vacances ou les classes de
neige l'hiver?
M. Picotte: D'abord on a drôlement l'impression - je dis
qu'on a l'impression parce qu'il y a des discussions que l'on va devoir faire -
qu'il y a certains camps de vacances ou bases de plein air à qui,
même si le gouvernement attribuait 1 000 000 $, 600 000 $ ou 700 000 $,
il devra toujours accorder 600 000 $, 700 000 $ ou 1 000 000 $ tous les ans
pour que cela fonctionne, sinon il n'y aurait pas moyen de les faire
fonctionner. Alors, il s'agit d'évaluer cette catégorie bien
spécifique, à savoir si d'abord c'est une catégorie
où il y a des gens qui sont vraiment dans le besoin et qui ne pourraient
pas se permettre d'aller dans des endroits semblables si on ne les aidait pas
parce qu'il y a un manque de ressources.
Vous savez, on a carrément d'autres bases de plein air qui
pourraient peut-être aider à être dans les normes, parce
qu'elles réussissent à emmagasiner des fonds dans un compte de
banque. Ce que l'on se pose comme question c'est ceci: Peut-on continuer
d'aider au même titre ceux qui se financent, qui vont bien et qui
n'auraient carrément pas besoin de nous au détriment de ceux qui
ont complètement besoin de nous pour donner un service par exemple aux
handicapés? II y en a douze de cette catégorie qui s'adressent
aux handicapés. Peut-on exiger d'une base de plein air les mêmes
efforts, quand elle se concentre sur une clientèle de handicapés
ou sur une clientèle de type familial, qu'à d'autres endroits
où ce sont des jeunes, mais dont les parents sont capables de faire
l'effort nécessaire pour les envoyer et où il y a une source de
financement privilégiée?
C'est toute cette discussion que nous allons amorcer dans peu de temps
pour préparer la prochaine année et il y aura carrément
des endroits où, j'imagine... Regarder aussi ce que cela donnerait dans
un contexte régional. Il se peut que dans un contexte régional on
ait trois ou quatre de ces bases de plein air, alors que dans d'autres
régions il n'y en a pas du tout ou qu'il y aurait avantage à en
avoir un peu plus.
C'est toute cette discussion que l'on va devoir faire d'ici à la
fin de l'automne pour avoir au printemps un plan bien précis. En tout,
il y a 94 endroits de subventionnés, dont 12 qui s'adressent aux
handicapés en particulier, 20 pour ce que l'on appelle les camps dits
familiaux et 62 qui s'adressent aux jeunes en général.
Mme Vermette: Vous avez mentionné que vous alliez vous
pencher là-dessus pour établir une politique cohérente,
compte tenu des clientèles et des besoins. Qui va participer à
l'élaboration de cette politique-là? Est-ce que les gens du
milieu et les gens concernés seront partie prenante à
l'élaboration de la politique?
M. Picotte: Un de mes sous-ministres a déjà fait le
tour cet été de tous ces endroits et il est allé discuter
avec les dirigeants au point de départ. Nous avons déjà
signifié à certains que nous devions leur parler pour examiner
leur situation de plus près. La politique va s'établir en
collaboration avec les gens du milieu. On va discuter pour voir
exactement de quelle façon on peut améliorer des
situations qui sont celles dites des camps et des bases de plein air. (11 h
30)
Mme Vermette: Parce qu'on fait appel... Quand on parle des bases
de plein air, c'est un genre de PME qui utilise beaucoup la main-d'oeuvre
étudiante aussi, qui a un impact considérable quand on
connaît le taux de chômage chez les jeunes. Ce sont des emplois
saisonniers. Donc, cela a un aspect très important au niveau
économique.
M. Picotte: On m'a dit que dans certains cas, carrément,
et je n'ai pas vérifié, mais je vais sûrement le
vérifier dans les prochaines semaines, certaines bases de plein air ou
certains camps oeuvraient de la même façon qu'un hôtel,
à proximité, d'ailleurs, d'autres hôtels. Je pense qu'il va
falloir discuter avec ces gens pour dire: Si vous fonctionnez exactement comme
un hôtel, si vous exigez les mêmes prix à toutes fins utiles
et que vous faites exactement la même chose, est-ce que vous devez
être encore dans le réseau des bases de plein air au
détriment d'autres qui auraient besoin d'aide? Est-ce que vous devez
être là? Est-ce que ce n'est pas une façon
déguisée - je pose la question - de venir en concurrence avec
l'entreprise privée qui oeuvre dans un hôtel à
proximité ou dans les environs? C'est cette ligne qui ne sera pas facile
à démarquer, mats on pourra regarder de très près
et faire en sorte que si quelqu'un sur une base de base de plein air ou dans un
camp, qu'il donne des services et que dans ses services il y a de la place pour
des démunis ou quoi que ce soit, on ne pourra pas l'évaluer de la
même façon qu'un autre qui est un service hôtelier.
Mme Vermette: Vous savez, là-dedans, ce ne sont pas
toujours les démunis qui sont les plus mal pris, en fin de compte, ce
sont toujours les familles à revenu moyen ou les familles ayant plus
qu'un ou deux enfants qui ont le problème. Je pense que cela aussi,
c'est important d'en tenir compte.
M. Picotte: Sauf qu'on est obligé de constater... Prenons
le cas des handicapés qui sont des démunis, je pense qu'on le
sait tout le monde, entre nous on peut se le mentionner, souventefois ils vont
trouver une façon, eux et les dirigeants, d'organiser une campagne de
financement qui va sensibiliser tellement le public pour aller chercher ce
qu'il faut. Il reste qu'ils sont dans la catégorie des gens
démunis. Par contre, il y en a d'autres à salaire moyen, entre
autres, ce que souvent les gens disent, ceux qui paient seulement un peu
d'impôt, qui en paient suffisamment pour qu'il ne reste plus grand-chose
pour les loisirs par la suite; c'est la catégorie intermédiaire.
Je pense qu'on va devoir tenir compte de tout cela dans l'élaboration de
politiques à venir.
Mme Vermette: J'espère que oui parce que c'est très
important. En tant que ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
vous devez être très conscient que cela fait appel à la
qualité de la vie et que vous pouvez favoriser d'autres ministres
à avoir moins de problèmes avec leur budget si les gens sont en
bonne santé physique et mentale, notamment, peut-être, la ministre
de la Santé et des Services sociaux qui serait fort heureuse de voir
que... Il pourrait peut-être y avoir concertation de votre
ministère et de son ministère à cet effet.
M, Picotte: Si vous tenez le même langage auprès de ma
collègue du ministère de la Santé et des Services sociaux,
il va déjà y avoir une relation de faite entre les deux qui va
nous aider grandement à nous concerter.
Le Président (M. Rochefort): J'ai cru comprendre que cela
nécessite l'intervention de la députée de Marie-Victorin
pour...
M. Picotte: Pas nécessairement, mais compte tenu du fait
que je présume - et je suis certain que c'est une présomption qui
s'avère positive - que Mme la députée de Marie-Victorin
fait son travail de député quasi parfaitement, parce que cela
devient difficile de le faire d'une façon parfaite continuellement, je
suis convaincu qu'elle va sensibiliser tous mes autres collègues
à cela puisqu'elle veut faire son travail de député de
façon impeccable.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 20 est
vérifié?
Une voix: Non.
M. Desbiens: Ce serait beaucoup trop agréable.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: As-tu fini? Mme Vermette: Oui.
M. Desbiens: Je reviens à l'engagement proprement dit
parce qu'on a discuté de choses très importantes et
intéressantes, C'est dans le parc national du Bic et c'est la colonie
elle-même qui est maître d'oeuvre. Est-ce que cela fait partie
d'une politique générale où le MLCP lui-même se
garde la maîtrise d'oeuvre?
M. Picotte: On me dit que ce n'est pas
la politique générale du MLCP, mai3 quand on a
créé le parc, la corporation était déjà
à l'intérieur et désirait continuer de participer. Je
pense que cela devenait gênant, et pour mes prédécesseurs
et pour moi si j'avais la même situation, de dire à des gens qui
sont là: ôtez-vous donc, nous, on prend la place, on est capable
de tout faire pas mal mieux que vous. Dans certains cas, ils fontbeaucoup mieux que nous, j'en suis convaincu. Quand un milieu est sur
place, je pense qu'on travaille en collaboration. C'est ce qui a permis
à la corporation d'être présente à
l'intérieur du parc du Bic.
M. Desbiens; Je posais la question, car je me demandais si cela
s'inscrivait dans le processus de privatisation.
M. Picotte: Non, à force de poser des questions, M. le
député de Dubuc, on va se rendre compte que l'ancien gouvernement
faisait, à certaines exceptions dans certains domaines, à peu
près la même chose que le gouvernement actuel.
M. Desbiens: Donc, vous finissez par vous rendre compte que
certaines choses étaient bonnes.
M. Picotte: Pas nécessairement. Dans les domaines
où il fallait resserrer, on l'a fait, ce que le gouvernement
antérieur aurait dû faire. Mais, dans d'autres domaines où
c'est bien fait, on dit: La roue n'a pas commencé à tourner
contrairement à ce que certains ont pensé en 1976, savoir que la
vie avait commencé à tourner en 1976; nous prétendons
qu'avant 1985 il y a eu des choses aussi. Il faut s'inspirer du bon et foutre
le mauvais dehors. C'est ce qu'on fait. Vous ne blâmerez sans doute pas
un ministre qui a cette sagesse.
M. Desbiens: Sûrement pas. M. Picotte: Merci.
M. Desbiens: Puisque l'heure est aux compliments.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Desbiens: J'avais relié cela à la politique de
privatisation, mais on peut peut-être quand même poser la question
immédiatement. Est-ce que le comité, dirigé par M.
Leblond, que vous avez mis sur pied remettra...
M. Picotte: On me dit que ce comité travaille
d'arrache-pied, au moment où on se parle. Il devrait soumettre son
rapport d'ici à la mi-octobre ou, au plus tard, à la fin
d'octobre. Nous serons en mesure de prendre des décisions et d'en parler
avec abondance par la suite.
M. Desbiens: Avec abondance, je n'en doute pas.
M. Picotte: C'est le premier rapport d'étape d'ailleurs
qu'on va me soumettre à ce moment-là.
Une voix: ...rapport d'étape? M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Vous me dites à la mi-octobre, vers la
mi-octobre plus ou moins.
M. Picotte: Oui. Un premier rapport d'étape devrait
m'être présenté vers la mi-octobre.
M. Desbiens:. Est-ce que ce premier rapport d'étape et les
autres subséquents dont le rapport final seront rendus publics?
M. Picotte: Nous allons d'abord prendre connaissance du rapport
et, par la suite, nous verrons ce que nous devons faire. Je n'ai
généralement jamais eu d'objection à parler publiquement
et ouvertement, avec mes collègues ou avec la population, de toutes les
décisions que j'ai à prendre. Je pense qu'il faut à tout
prix que les gens du milieu soient conscientisés sur certains aspects.
Ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'on l'appliquera, mais on
pourra au moins en discuter.
M. Desbiens: Cela va, merci. Vérifié quant à
moi.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 20 est donc
vérifié. J'appelle l'engagement 21. Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et
que je suis de très près. Je crois qu'on a mis les cale-pied
à Longueuil, avec l'amélioration des berges. Je voudrais
vérifier avec vous le nouvel engagement de 85 000 $. À quel phase
de développement du projet du parc national de l'Archipel faut-il
imputer ces 85 000 $?
M. Picotte: Je ne connais pas personnellement M. Claude Vincent
et je ne connais pas cette firme. Elle avait été engagée
préalablement avant la venue du nouveau gouvernement. On me dit qu'il
s'agit d'un dépassement de 85 000 $ qu'avait effectué cette firme
lors des travaux. C'est la raison pour laquelle nous devons payer ce
montant.
Mme Vermette: ...tout début du premier
mandat?
M. Picotte: C'est cela.
Mme Vermette: C'est plus que le double, en fin de compte.
M. Picotte: C'est la raison pour laquelle je vous disais
tantôt qu'il est bien important, dans les finances publiques...
Peut-être que cela n'a pas été fait dans ce cas bien
précis; j'imagine que le Service des achats a dû procéder
par appel d'offres. Je ne connais pas M. Claude Vincent et son équipe
plus précisément. C'est pourquoi il faut à tout prix, dans
ce genre d'engagement, que ce soit tellement ferme et bien ciblé qu'on
ne se réveille pas avec des factures de dépassement par la suite
que, forcément, le gouvernement est obligé de payer. Je pense que
c'est la situation qui nous oblige à dépenser une somme
additionnelle de 85 000 $ parce qu'il y a eu un dépassement des
travaux.
Mme Vermette: Je vais vérifier parce qu'il y a trois
phases dans ce projet. Il y avait une première phase qui était
les passerelles; la deuxième phase, c'était la renaturalisation
des berges, et la troisième phase, c'est la ligne verte, en fin de
compte, qui relie les différents parcs entre eux. Au tout début,
est-ce qu'on a développé le projet en trois phases comme telles
ou si c'est par la suite qu'on est arrivé è cela?
M. Picotte: II ne faut pas se méprendre, ce n'est pas
uniquement Longueuil, cela touche les 77 sites de l'ensemble du plan. En fait,
si on regarde cela, ce sont 2200 lots qui ont été
inventoriés pour l'arpentage. C'est l'ensemble du parc.
Mme Vermette: C'est en plus de toutes les autres études
d'évaluation qui avaient déjà été faites en
ce qui concerne le Parc national de l'archipel, comme les études de
Lavalin, tout ça?
M. Picotte: On me dit qu'à la fin d'août 1985 le
ministère aurait reçu instruction de se dépêcher
d'inventorier tous les sites possibles afin d'en avoir en réserve pour
les années futures. On a dû donner l'ordre à M. Vincent et
à son équipe de procéder rapidement à l'inventaire
de tous ces sites. Comme on a décidé cela en août 1985,
évidemment, il y a eu un dépassement et la facture arrive
maintenant. Comme on a donné l'ordre tout naturellement et qu'on a dit:
Allez-y pour qu'on puisse en mettre en réserve le cas
échéant, cela dépasse de 85 000 $.
Mme Vermette: Vous devez maintenant avoir cette étude,
vous avez répertorié les zones disponibles actuellement. Est-ce
qu'il y aura un moratoire sur les parties de terrain quf restent en bordure
pour ne pas, justement, qu'il y ait de la spéculation à ce
niveau?
M. Picotte: On me dit qu'il n'y a pas eu de mise en
réserve à ce jour. Comme je l'ai dit, nous sommes à
discuter avec les principaux intervenants de l'ensemble de la
problématique du Parc national de l'archipel. J'ai eu une fois
l'occasion de rencontrer le président de la Communauté urbaine de
Montréal, M. Hamelin, et j'aurai l'occasion de discuter avec des maires
de banlieue. J'ai déjà enclenché un processus de
discussion avec le gouvernement fédéral et, d'ici au 31 mars,
nous aurons pris une décision concernant le Parc national de
l'archipel.
Mme Vermette: Vous ne voyez pas d'urgence à ce moment-ci
concernant les terrains en bordure qui sont encore disponibles?
M. Picotte: Je pense qu'avant de prendre cette décision on
devra terminer nos discussions avec les intervenants pour ne pénaliser
personne et, par la suite, quand on aura rapidement pris une décision,
on verra ce qu'on doit faire. Pour l'instant, il nous apparaît
préférable de discuter avec les partenaires potentiels pour le
parachèvement et le développement du PNA, quitte à agir
rapidement par la suite.
Mme Vermette: Combien de temps cela peut-il prendre,
approximativement? Ce n'est pas jusqu'au 31 mars, en fin de compte. (11 h
45)
M. Picotte: Non, non. En fait, comme je l'ai dit, le processus de
discussion est déjà enclenché avec le gouvernement
fédéral, entre autres, qui devrait normalement, aux alentours de
décembre, nous donner une première réflexion sur les
discussions que j'ai pu avoir avec le président du Conseil du
trésor fédéral, M. de Cotret. Il y a aussi le
président de la Communauté urbaine de Montréal qui devrait
me faire rapport dans un avenir rapproché des discussions qu'il peut y
avoir et qu'il aura eu sans doute avec les maires qui composent la
communauté urbaine. Cela veut dire que normalement je devrais, à
la fin de l'année 1986, c'est-à-dire vers le mois de
décembre, commencer à savoir exactement comment on peut compter
sur la collaboration des différents intervenants là-dessus. Par
la suite, rapidement, au début de l'année 1987, nous devrons
prendre des décisions.
Mme Vermette: Si je me souviens bien, il y avait un bon esprit de
collaboration parmi les maires. C'était l'un des projets qui
faisaient justement consensus. J'imagine que cela devrait bien aller en
ce qui concerne l'engagement du projet.
M. Picotte: II y a un point que j'ai oublié de vous
mentionner et que vous allez comprendre facilement et rapidement, puisqu'on
oeuvre dans le même domaine. Vou9 savez qu'il se prépare des
élections à Montréal et que, quelquefois, cela retarde
certaines discussions. Il y en a qui préfèrent attendre à
la mi-novembre pour prendre des engagements plus précis. C'est
peut-être cela qui fait que j'attends avec impatience les rapports de la
Communauté urbaine de Montréal.
Mme Vermette: Au niveau fédéral aussi, probablement
qu'il pourra y avoir des élections à un moment donné.
M. Picotte: Je pense qu'eux aussi vont devoir prendre des
décisions rapidement en ce qui concerne tous ces plans d'intervention
à d'autres niveaux, parce qu'on sait qu'une élection, bien
souvent, qu'elle soit partielle ou générale, aide toujours un
gouvernement à se faire des idées.
Mme Vermette: Compte tenu des perspectives d'avenir, dans les
discussions que vous avez déclenchées, quelle proportion du
budget pourriez-vous engager pour le Parc national de l'archipel? Est-ce que
vous avez déjà un ordre de grandeur par rapport à tout
cela?
M. Picotte: Au moment où on se parle, c'est à
l'état de discussion. On est en pleine révision des programmes
pour l'an prochain. Alors, on examine tout cela. J'ai des rencontres
hebdomadaires avec des groupes de fonctlonaires pour discuter, justement, de
tous les programmes. On est en pleine discussion pour savoir quelle marge de
manoeuvre on peut dégager dans chacun des programmes du ministère
nous permettant de savoir par la suite, en discutant avec le Conseil du
trésor, les programmes à être mis sur pied l'an
prochain.
Mme Vermette: Est-ce que le document qui a été mis
de l'avant par Lavalin va servir comme étant un document de
référence de base ou si ce sera simplement un livre de
consultation mais pas plus?
M. Picotte: Vous faites référence à quoi,
madame?
Mme Vermette: Lavalin avait fait...
M. Picotte: Lavalin? Excusez-moi, j'avais compris "la ville".
C'est pour cela que je cherchais le document.
Mme Vermette: Non, non, Lavalin qui a déposé au
mois de janvier...
M. Picotte: Cela fait partie des études.
Mme Vermette: Cela fait partie des études.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre juste avant de
conclure sur cet engagement, je comprends qu'il y a des élections
municipales qui viennent, je comprends que ce sont des fonds publics qu'il faut
gérer avec beaucoup de rigueur, etc. Je comprends que ce ne sont pas des
dossiers simples et qu'il faut bien réfléchir avant de prendre
des décisions et donner des orientations, mais, au-delà de cela,
est-ce que vous reconnaissez qu'il y a une certaine situation qui
nécessite, dans des délais raisonnables, une décision si
on veut qu'un jour il reste des territoires à aménager dans le
cadre du programme du Parc national de l'archipel?
M. Picotte: Oui. J'ai eu l'occasion de dire pour ma part, et je
pense que le gouvernement l'avait dit préalablement à la campagne
électorale dans le programme du parti, qu'on était favorable au
plan de développement du PNA, du Parc national de l'archipel. On a
mentionné à juste titre - je pense que là-dessus le
président de la Communauté urbaine de Montréal
était bien d'accord avec moi quand je l'ai rencontré -que le
gouvernement du Québec ne pouvait pas se permettre de réaliser
cela entièrement seul. Il faut à tout prix associer le domaine
privé qui, dans certains cas, s'associe bien sans trop de
problèmes dans la mesure où cela peut se faire,
évidemment, où il faut associer aussi les intervenants municipaux
parce qu'ils ont un mot à dire là-dedans. Enfin, j'avais
ajouté qu'il fallait à tout prix que le gouvernement
fédéral puisse être capable d'emboîter le pas dans
toute cette concertation. Je pense que, dans la mesure où on aura des
réponses favorables de partenaires potentiels, c'est là que nous
allons évaluer justement le programme complet. Sinon, si on dit: C'est
le gouvernement qui fait tout, on devra sûrement ou mettre un moratoire
là-dessus ou recommencer les discussions et dire: Ce n'est pas possible
pour le gouvernement de faire tout cela dans ce domaine-là. Le
gouvernement ne peut pas tout faire seul. Je pense qu'on est tous conscients de
cela, surtout dans les projets où cela va toucher la totalité,
une centaine de millions à peu près. Il reste un minimum à
dépenser d'une centaine de millions dans tout ce projet du PNA.
Mme Vermette: C'est une assez bonne
dépense effectivement pour le projet comme tel, mais, par contre,
it y a aussi des retombées économiques considérables.
C'était prouvé justement dans le rapport de la firme Lavalin que
le projet pouvait faire ses frais par les sommes que cela pouvait aller
chercher à différents niveaux d'activité aussi, notamment
au niveau du tourisme.
M. Picotte: Nous en sommes conscients et, selon les
possibilités financières du gouvernement, je pense qu'il y a lieu
d'évaluer cela par étapes.
Mme Vermette: Très souvent il ne faut pas avoir une vision
restreinte des choses. Je pense que comme tout bon gestionnaire on cherche
è placer l'argent là où cela peut nous rapporter le plus.
Actuellement les choix s'imposent et vont de soi une fois qu'on a fait ces
calculs.
M. Picotte: Dans les ministères c'est ce qu'on s fait le
plus possible depuis le 13 décembre.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de la
vérification de l'engagement 21?
Mme Vermette: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Donc, cela dispose
de la vérification des engagements d'avril 1986 du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et, comme me le soulignait le
député de Dubuc, sous réserve des renseignements
additionnels à nous être transmis par le ministre du
ministère concerné.
Mai
Nous allons maintenant passer aux documenta suivants: Engagements
financiers du mois de mai 1986. Nous allons à la page 6 du document.
Nous aborderons pour commencer l'étude de l'engagement 5. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: "Subvention au Conseil de bande Restigouche
représentant les frais de protection du saumon dans l'estuaire de la
rivière Restigouche." Est-ce que cela fait suite à une entente,
M. le ministre?
M. Picotte: Une entente que nous avons signée, oui.
M. Desbiens; Une entente historique?
M. Picotte: Vous avez bien raison, c'est une entente historique.
Je sympathise bien avec mes collègues précédents qui ont
dû sans doute subir des pressions très fortes. Vous vous
souviendrez toujours que ces ententes ont nécessité, la plupart
du temps -je pense que personne n'est à blâmer là-dedans -
la présence de la Sûreté du Québec durant quelques
jours ou quelques semaines. Cela a toujours été empreint de
discussions qui semblaient violentes dans certains cas. Nous avons
réussi cette année, à la suite de discussions avec le
Conseil de bande de Restigouche, à faire en sorte que cette entente qui
se faisait annuellement soit maintenant signée pour une période
de trois ans. C'est dans ce sens-là que je la qualifie d'historique.
Cela suppose que pour une période de trois ans la paix existera à
ce niveau-là. C'est pour une plus longue durée et cela fait en
sorte que, finalement, tout le monde y trouve son compte et on n'a pas trop de
problèmes sociaux à discuter à chaque année d'une
entente avec la bande de Restigouche.
M. Desbiens: M. le ministre, est-ce que je pourrais avoir une
copie de cette entente, s'il vous plaît?
M. Picotte: II n'y a pas de problème. On vous fera
parvenir l'entente...
M. Desbiens: L'entente précédente.
M. Picotte: L'entente qui a existé entre nous et le
conseil de bande de Restigouche, ainsi que l'entente signée par mes
prédécesseurs. On peut même reculer au temps de M. Lucien
Lessard.
M. Desbiens: Ou à la Première Guerre mondiale.
M. Picotte: À la Première Guerre mondiale.
Heureusement que Lucien n'était pas grand, cela lui permettait de se
promener sur le pont. Il pouvait se protéger davantage, s'il avait
été gros comme moi, cela aurait été grave.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Dans les 852 000 $, c'est sur trois ans bien
sûr, ce montant est tel que prévu à l'entente. Est-ce que
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche est le seul
responsable dans l'entente du paiement des frais de protection ou si le conseil
de bande de Restigouche a aussi sa part de responsabilité au niveau
financier.
M. Picotte: Je pense que ce qui va être
préférable, M. le député, si vous le permettez,
serait de faire un peu la lecture de l'ensemble du portrait. Je pense qu'on va
ainsi répondre à beaucoup de questions. On va vous faire
acheminer quand même le document en question.
D'abord, voici la synthèse des
explications concernant la protection. Depuis 1982, le MLCP associe le
conseil de bande de Restigouche à la protection du saumon dans
l'estuaire de la rivière Restigouche. Selon l'entente à
intervenir, le MLCP versera au conseil de bande de Restigouche une subvention
de 308 100 $ en 1986-1987, donc l'année qui est en cours, dont 36 000 $
de budget non récurrent pour les deux années financières
subséquentes. Cette subvention sera répartie de la façon
suivante en fonction de l'entente ci-jointe: Embauche de 12 auxiliaires, pour
une période de 20 semaines consécutives, au montant de 118 900 $.
Achat d'une embarcation motorisée - c'est non récurrent dans le
protocole d'entente - de 12 000 $ et location d'un bateau et d'un moteur et
frais de fonctionnement de deux embarcations, pour 8000 $, ce qui fait un
sous-total de 138 900 $. C'est au niveau de ce qu'on appelle la protection.
En ce qui concerne la recherche, en 1985, le conseil de bande a
accepté de collaborer à un projet sur le saumon des
rivières du bassin de la Restigouche dont les objectifs et
modalités sont décrites au projet d'entente, celui qu'on vous
enverra. Cette collaboration confirme la volonté des membres de la bande
de participer à la restauration de la ressource dont les stocks ont
diminué considérablement au cours des dernières
années. L'embauche de quatre manoeuvres sur une période de 25
semaines, pour un total 45 400 $; de six surveillants, pour 25 semaines aussi,
68 000 $; de quatre opérateurs d'embarcation qui collaboreront en 1986
seulement à un projet de suivi télémétrique du
saumon avec le ministère des Richesses naturelles du Nouveau-Brunswick,
pour un total de 18 100 $; de l'achat d'un chaland pour l'opération des
filets de trappe, 5000 $; de la location d'un local pour les employés du
ministère, 2000 $; ce qui fait un sous-total de 138 500 $.
Plus tôt, nous avions un sous-total de 138 900 $ pour ce qu'on
appelait la protection. En ce qui concerne la recherche, c'est un total de 138
500 $. Maintenant, la coordination et le suivi, l'autre volet: Embauche d'un
agent de liaison, fonctionnement du secrétariat, la conservation et
dépenses encourues par le conseil de bande pour la préparation et
le suivi de l'entente, pour un montant total de 30 700 $. Ce qui fait en tout:
conservation, recherche, coordination et suivi, un grand total de 308 100 $.
(12 heures)
Pour sa part, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche devrait disposer en 1986-1987 d'un montant de 192 000 $ pour
assurer l'encadrement de ce plan de protection et la maîtrise d'oeuvre du
projet de recherche amorcé au cours du dernier exercice financier.
Au chapitre de la protection, il convient de souligner l'importance de
la présence permanente du ministère sur la réserve afin
d'assurer la transparence de ses activités auprès des
communautés environnantes et spécialement auprès des
associations de pêcheurs sportifs et commerciaux.
M. Desbiens: Cela répond à peu près à
toutes les questions que je voulais vous poser, en effet, sauf qu'à ce
moment-ci de l'année vous n'avez pas encore de rapport sur le suivi.
Quand serez-vous en mesure de produire le rapport du suivi du respect de
l'entente?
M. Picotte: On me dit que, normalement, le rapport va nous
parvenir à la fin de novembre, début décembre.
M. Desbiens: Fin novembre.
M. Picotte: À ce moment-là, nous n'avons pas
d'objection, loin de là, à en faire part à ceux qui
voudront bien en prendre connaissance.
M. Desbiens: On peut donc compter que le rapport sera produit aux
membres de la commission?
M. Picotte: Oui. Je ne détesterais pas, cependant, qu'on
puisse nous rappeler - vous avez sans doute un mécanisme - à la
fin de novembre, début décembre, ce point pour qu'on ne se garde
pas cela en mémoire jusqu'à... En supposant que le rapport arrive
à la troisième semaine de décembre au lieu d'arriver
à la dernière semaine de novembre, cela pourrait créer un
problème. Si M. le secrétaire de la commission est assez bon pour
nous rappeler cet engagement au mois de décembre, on fera le
nécessaire pour faire parvenir aux membres de la commission le rapport
en question.
Le Président (M. Rochefort): On n'y manquera pas.
Parfait!
M. Desbiens: M. le Président... Le Président (M.
Rochefort): Oui.
M. Desbiens: ...sur les 852 000 $, une seule chose que je n'ai
pas saisie dans les explications, le compte rendu du ministre. Est-ce que le
Conseil de bande Restigouche participe financièrement à
l'opération ou si c'est uniquement le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche?
M. Picotte: Oui. Bien, je pense qu'on se rappellera, tout le
monde ensemble, que la démarche que le ministère effectuait
en
1982, je pense, quand cela a débuté, c'était de
restreindre davantage la pêche au niveau de ce qu'on appelle la bande
Restigouche. C'est évident qu'à la suite de cela, puisqu'on
demandait à des gens de se restreindre, il a fallu en venir à des
protocoles d'entente. Alors, le montant d'argent que l'on retrouve à cet
engagement, c'est la participation du Québec, du ministère,
compte tenu qu'on a demandé aux gens de se restreindre et qu'on leur
demande de se restreindre encore régulièrement puisque,
d'après ce qu'on m'a dit, en 1982, le quota établi se situait...
En tout cas, cela aussi, on pourra vous le faire parvenir, mais, il y a
quelques années, le quota était de beaucoup supérieur
à celui d'aujourd'hui. Celui d'aujourd'hui est de 13 000 livres, alors
que dans le temps le quota pouvait se situer à 20 000 livres et plus.
À partir de ce moment, on demande à la bande de se restreindre et
de se contingenter. C'est la part que le gouvernement fait en fournissant et en
mettant un budget comme cela pour la protection de la ressource à la
suite des discussions intervenues entre les deux parties.
M. Desbiens: Vous souligniez tantôt qu'il y avait une
partie qui était constituée par une opération
consacrée à la recherche.
M. Pïcotte: Oui.
M. Desbiens: Alors, j'imagine que cela apparaîtra dans le
rapport. On verra plus tard. C'est vérifié, M. le
Président, quant à moi.
Le Président (M. Rochefort); Cela va? Donc, l'engagement 5
est vérifié sous réserve des deux documents à nous
faire parvenir. L'engagement 6? Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui. La Société des sports du
Québec, 485 000 $. Cela représente la totalité de la
subvention, tes 485 000 $?
M. Picotte: C'est la totalité de la subvention. La demande
est faite dans le but de verser une subvention à la
Société des sports du Québec concernant le programme
d'assistance financière aux fédérations sportives ou
l'encadrement de leur élite, les bourses aux athlètes, le soutien
à l'implantation de centres de préparation à la
performance sportive.
Mme Vermette: Là-dedans, vous parlez de bourses aux
athlètes? Quelle est la proportion qui leur est dévolue?
M. Picotte: II y a un volet qui s'appelle "bourse aux
athlètes". C'est compris là-dedans.
Mme Vermette: Oui, mais quelle est la proportion qui est
dévolue à cette rubrique?
M. Pïcotte: Finalement, on me dit que les bourses aux
athlètes, c'est un volet à part. Ce qu'on donne, les 485 000 $,
c'est parce que la Société des sports du Québec nous aide
à sélectionner les athlètes, etc. C'est dans son programme
en général. Quand il y a un volet comme "bourses aux
athlètes", c'est un autre volet de mon ministère pour lequel on a
un programme bien spécifique et pour lequel des suggestions sont faites
par la Société des sports concernant des athlètes pouvant
obtenir ce genre de bourses.
Mme Vermette: Tout simplement, ce sont les critères qu'ils
établissent et ils font le dépistage, finalement, au niveau des
candidats potentiels à ces bourses?
M. Picotte: Exactement.
Mme Vermette: Cela représente quelle proportion du
budget?
M. Pïcotte: Vous voulez dire les bourses aux
athlètes?
Mme Vermette: Les 485 000 $ ne vont pas tous là-dessus,
dans cette rubrique. Il y a d'autres volets.
M. Picotte: Les 485 000 $, c'est le financement qu'on donne
à la Société des sports qui, elle, par exempte, organise
le Gala de l'excellence sportive, nous propose, justement, des gens qui sont
admis aux bourses aux athlètes. Finalement, c'est l'encadrement que la
société fait au niveau des fédérations. Elle n'agit
pas pour les fédérations, mais elle fournit l'encadrement au
niveau de l'élite et de l'excellence. Cela est uniquement le financement
de la Société des sports du Québec comme tel.
Mme Vermette: Une bonne partie de cet argent, c'est du soutien
aux fédérations et le reste va au niveau administratif? C'est un
peu cela? Quelle proportion va aux fédérations et quelle
proportion revient à l'administration?
M. Picotte: On me dit que le fonctionnement comme tel
représente 260 000 $ sur 485 000 $. D'abord, la Société
des sports est un partenaire du ministère. Elle voit, entre autres, au
perfectionnement de l'élite dans les programmes pour les clubs, pour les
bourses et pour les événements spéciaux. Ce sont des
budgets complètement à part. En fait, quand on parle du
perfectionnement de l'élite, il y a 2 000 000 $ qui y sont
consacrés par le ministère. La Société des sports
travaille en
collaboration avec les fédérations là-dessus et
nous fait des propositions sur le perfectionnement de l'élite, les
clubs, les bourses et les événements spéciaux.
Mme Vermette: À ce que je vois, c'est un rôle de
coordination qu'elle a avec les fédérations, pour vraiment
arriver à une structure plus cohérente dans la pratique du sport
d'élite, en tout cas. Est-ce que c'est cela?
M. Picotte: Exactement. Comme il y a huit permanents à la
Société des sports, son budget administratif est de l'ordre
d'environ 260 000 $ sur 485 000 $.
Mme Vermette: Est-ce qu'il y a eu des coupures, comme pour tous
les autres, pour les fédérations?
M. Picotte: De 10 %. Un peu plus que les
fédérations.
Mme Vermette: Un peu plus?
M. Picotte: Oui, 10 %. Pour les fédérations, ce fut
de l'ordre de 8 %, si ma mémoire est bonne.
Mme Vermette: Une moyenne de 7 % à 10 %.
M. Picotte: Cela se ressemble, mais, pour celle-là, entre
autres, c'est 10 %. La société organise deux
événements majeurs: la coupe Excellence et le Gala du
mérite sportif. C'est dévolu à l'intérieur du
montant qu'on lui donne, 485 000 $. Ce sont deux volets dont l'organisation
s'occupe, en plus de travailler en collaboration avec les
fédérations sportives.
Mme Vermette: Cela m'amène à vous poser une autre
question qui est peut-être encore d'actualité, je ne sais pas, je
jugerai par votre réponse. En ce qui concerne la
Fédération de natation, qu'en est-il de l'évolution
de ce dossier? Est-ce que cela fait partie des gens qui font affaire
avec...
M. Picotte: C'est à propos de...
Mme Vermette: La reconnaissance pour que l'entraînement
national pour la natation se fasse ici.
M. Picotte: En ce qui concerne le Stade olympique?
Mme Vermette: Voilà.
M. Picotte: J'ai demandé tout simplement à la
Fédération de natation, comme elle le savait d'ailleurs ou comme
elle aurait dû le savoir, d'aller discuter de ce projet avec mon
collègue, M. Rocheleau, qui est responsable de ce que l'on appelle le
Stade olympique et de son administration. Mes collaborateurs ont demandé
au président de la fédération d'aller discuter avec M.
Rocheleau. À la suite de cette discussion, mon collègue, M.
Rocheleau, va sûrement enclencher une discussion avec moi
là-dessus. La Fédération de natation pourra toujours,
à la suite de ces discussions, s'il y a des choses qui ne fonctionnent
pas selon ses désirs, revenir discuter avec le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche.
Mme Vermette: Je crois que vous êtes prêt à la
discussion puisque, déjà, vous l'entrevoyez. Donc, quand on
entrevoit, on se prépare un peu, on a certains arguments de
préparés déjà. Comment se trace pour vous le point
final de cette discussion, d'une part? Et, d'autre part, je voudrais vous
demander en tant que ministre, comment on peut arriver à l'excellence
sportive. D'autant plus que la natation est un des points majeurs du
Québec, où l'on est reconnu...
M. Picotte: Je n'ai aucune idée de la façon dont
vont se dérouler les discussions entre mon collègue, M.
Rocheleau, et le président de la Fédération de natation.
Chose certaine, c'est que, dans un deuxième temps, si la discussion se
révélait nécessaire avec moi, il faudrait examiner
ensemble s'il y a des possibilités, au Québec. Je pense que, dans
la région de Montréal, il n'y a pas seulement au Stade olympique
qu'il y a des piscines de type olympique, il y a d'autres endroits. II s'agira
d'évaluer les équipements, de voir de quelle façon ces
équipements sont utilisés, à quel pourcentage, ils le sont
ou s'ils sont sous-utilisés. Il y aura lieu de se rencontrer, par la
suite, advenant le cas où les discussions ne portent pas fruit autant
que le président de la Fédération de natation
l'escompterait, pour examiner les autres endroits ou, carrément, pour
discuter de cet endroit, si c'est nécessaire de le faire.
Je ne me suis pas fait d'idée, au moment où on se parle,
sur la discussion qui pourra avoir lieu entre mon collègue, M.
Rocheleau, et le président de la fédération, mais je sais
qu'en temps utile on pourra examiner toutes les possibilités qui
s'offrent à la fédération en ce qui concerne le temps
à être dévolu, en termes de réserve de temps,
à la fédération de natation dans ce domaine. (12 h 15)
Mme Vermette: Je sais que vous avez le souci de la promotion de
l'excellence sportive et c'est très important. L'excellence est aussi
une façon de rentabiliser nos athlètes. Est-ce que vous croyez
beaucoup à l'excellence sportive et est-ce que, pour vous, l'excellence
sportive est rentable?
M. Picotte: J'ai eu l'occasion de le dire publiquement: Dans
certains domaines, on doit continuer de soutenir cela et d'y mettre de
l'emphase. La natation, entre autres, est un domaine qui vise l'excellence
sportive. Il y a d'autres domaines où il ne serait peut-être pas
opportun, dans un contexte budgétaire difficile, de mettre autant
d'argent du côté de l'excellence sportive puisque cela peut
prendre un certain temps avant d'en voir les résultats.
Un comité travaille là-dessus. Il est
présidé par M. Jacques Samson, de l'Université Laval, que
tout le monde connaît. Ce comité me fera des recommandations
à la mi-octobre en ciblant davantage les fédérations
susceptibles d'être touchées par le développement de
l'excellence sportive. À partir de ce moment, nous établirons nos
politiques en conséquence.
Mme Vermette: D'après votre réponse, on arrive
à une question de choix ou d'alternative en ce qui concerne le sport
d'élite. Je suis bien votre discours depuis le tout début
où j'ai commencé à faire mes crédits et je vous en
sais gré, car vous m'apprenez beaucoup de choses. Comme je suis nouvelle
ici, c'est intéressant de vous écouter. D'une part, vous m'avez
dit que des choix étaient importants...
M. Picotte: On va vous surveiller, là. Une voix: Ha! Ha!
Ha!
Mme Vermette: Je fais mes classes, vous savez. Vous me jugez
à mes questions et je vous juge à vos réponses, en
fait.
Une voix: Cela revient au même.
Mme Vermette: Vous disiez que c'étaient les choix qui
étaient importants, que votre principale préoccupation
était d'établir des choix à partir de priorités et
que, évidemment, au niveau de l'excellence, on ne pouvait pas
privilégier tout le monde. On arrive dans le dossier assez particulier
de la natation où, en plus d'être l'excellence, c'est vraiment
là que le Québec se distingue. Donc, vos objectifs sont atteints
en choisissant la natation. Je me demande pourquoi vous hésitez. D'une
part, vous me référez au comité Samson, mais ce
comité n'a-t-il pas le mandat de faire une analyse
générale du sport plutôt que d'un cas particulier?
M. Picotte: Oui, c'est plus précisément le
comité Excellence-Québec qui a ce mandat en consultation avec
tous les groupes intéressés. Je ne veux pas que ce soit le
ministre qui décide qui doit être privilégié du
côté de l'excellence sportive, car je crois qu'il n'a
peut-être pas la compétence extrême pour décider de
cela comme tel; je pense que cela doit être décidé avec les
compétences du milieu, avec les fédérations.
Quand j'ai tenu ce discours, plusieurs fédérations m'ont
dit: M. le ministre, si on avait de l'argent en masse au Québec, toutes
les fédérations pourraient se permettre de tendre vers
l'excellence. Il ne serait pas utopique de penser qu'à un moment
donné un gouvernement qui a amplement d'argent pourrait essayer cela sur
tous les fronts.
Comme les fédérations sont sensibilisées aux
problèmes économiques du gouvernement du Québec, aux
problèmes budgétaires elles disent: Oui, il vaudra mieux cibler
et lorsqu'on aura ciblé ces points où l'on doit travailler vers
l'excellence, à partir de ce moment, il sera possible de prendre ce
même montant d'argent et d'en avoir un peu plus, compte tenu que le
nombre sera peut-être inférieur à celui qui existait
auparavant, ce que je ne sais pas au moment où je vous parle, car
Excellence-Québec doit me soumettre une proposition concrète
à ce sujet, en collaboration avec les intervenants du milieu et en
discussion avec les fédérations sportives.
Quant à moi, de prime abord, je pense que la natation devrait
être considérée comme un sport où on peut atteindre
l'excellence. Je pense qu'on l'a démontré dans le passé.
À partir de ce moment-là, dès que cela sera
déterminé, on discutera avec elles de quelle façon on peut
le rentabiliser davantage et fournir tous les éléments aux
fédérations concernées pour atteindre le plus rapidement
possible et développer continuellement l'excellence»
Mme Vermette: Justement, en guise de conclusion là-dessus,
vous aurez beau consulter tout le monde évidemment, avec l'aide de vos
collaborateurs qui sont vos fonctionnaires, il n'en demeure pas moins qu'il
arrive toujours au ministre de prendre une décision. Finalement, vous
chapeautez un ministère et il y aura sûrement une lutte de pouvoir
entre ministères, à savoir entre la RIO qui veut voir à la
rentabilisation des équipements et des installations et votre propre
objectif qui est, finalement, la promotion de l'excellence. Je pense qu'une
part de responsabilité en tant que ministre vous revient au moment de
prendre la décision à prendre. Il n'en demeure pas moins qu'au
moment ultime cela vous reviendra.
M. Picotte: II n'y a personne qui m'a convaincu, à ce
jour, que le seul endroit pour atteindre l'excellence sportive dans la
natation, c'est la piscine olympique. Il n'y a personne qui m'a
démontré que c'était le seul endroit et qu'il n'y avait
plus d'autre chose possible. On m'a dit surtout que, dans les
équipements dans toute la région de
Montréal, il y en avait qui correspondaient très bien
à développer l'excellence dans la natation. Ce que je veux
savoir, c'est si, effectivement à la régie, il y a une
décision définitive d'arrêtée concernant ce dossier.
J'attends la réponse.
Deuxièmement, s'il y a une décision de rendue
là-dessus, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de voir si, à
d'autres endroits où il y a des équipements, on ne pourrait pas
faire exactement la même chose qu'au Stade olympique? Il ne faut pas
relier excellence et Stade olympique. Même si celui-ci a
coûté une fortune, je pense que ce n'est pas un souci de
l'excellence parallèle à cela, non plus. Ce qu'il faut faire
finalement, c'est envisager carrément cela. Si on me fait la
démonstration que le seul équipement qui reste pour l'excellence,
c'est la régie ou la piscine olympique, à partir de ce
moment-là, avec mon souci de développer l'excellence, vous
comprendrez bien, madame, que je porterai ce dossier à l'attention du
Conseil des ministres qui prendra la décision.
Mme Vermette: Vous faites mention d'autre3 installations qui
pourraient peut-être répondre éventuellement, je ne sais
pas... Alors, est-ce que vous avez déjà regardé quelles
sont les autres installations? Est-ce qu'on pourrait avoir le nom de ces autres
installations?
M. Picotte: II y a Pointe-Claire, entre autres, où il y
aurait des possibilités. Il y a le centre Claude-Robillard aussi. Je
vous en nomme deux comme cela, à brûle-pourpoint.
Mme Vermette: Cela va.
M. Picotte: II faudrait inventorier les endroits passibles.
Mme Vermette: Maintenant, pour terminer là-dessus, est-ce
que vous avez eu des discussions avec le fédéral, avec Sport
Canada pour une possibilité de participation, advenant le cas?
M. Picotte: Non, personnellement, je n'en ai pas eu.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
Mme Vermette: En fin de compte, vous avez un peu
décortiqué où doivent aller les sommes d'argent pour cela.
C'est parfait.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 6 est
vérifié. L'engagement 7? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Merci. D'abord, qui est Faucus Inc.?
M. Picotte: C'est un autre organisme à but non lucratif.
Je vais vous préciser les objectifs poursuivis par ce volet de la
subvention dont on parle. La délégation de la protection au
groupe Faucus nous permettra de poursuivre l'objectif de l'opération
gestion faune qui consiste à faire participer les citoyens
intéressés à la gestion de cette ressource renouvelable.
En plus d'accroître le sentiment d'appartenance du milieu à la
ressource, cette délégation permettra de maintenir un nombre
d'emplois au moins équivalent à ceux existants, de réduire
le coût annuel de protection d'environ 30 000 $, de permettre au groupe
Faucus Inc., qui est un regroupement de citoyens de ce coin, de mettre en place
son programme d'interprétation du milieu naturel axé sur le
saumon avec les mêmes ressources humaines, puisque les travaux
reliés à l'interprétation et à la conservation
seront effectués de façon complémentaire, et le
quatrième objectif poursuivi, c'est d'augmenter nos connaissances sur
l'état des stocks de la rivière Causapscal grâce à
la mise en place d'une barrière de comptage.
M. Desbiens: Est-ce que c'est la première année
qu'il y a signature d'une entente avec ce groupe?
M. Picotte: C'est notre première expérience.
M. Desbiens: La première expérience? M. Picotte:
C'est cela.
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a d'autres ententes qui ont
été signées par la suite avec d'autres groupes pour
d'autres rivières à saumons?
M. Picotte: Au niveau de la protection?
M. Desbiens: Aux mêmes fins, oui, ou à d'autres.
M. Picotte: Cascapédia a été signée
cette année - on parle de 30 000 $ - et Baie Trinité, qui est
gérée en ZEC.
M. Desbiens: En ZEC, entente de même nature, trois ans, une
autre entente historique.
M. Picotte: Baie Trinité, c'est dans le système
annuel des ZEC.
M. Desbiens: D'accord. On va y revenir à Baie
Trinité, il me semble, dans un autre mois. Vous me dites que Faucus,
c'est un organisme sans but lucratif. Est-ce que vous avez les membres du
conseil d'administration ou, du moins, le président?
M. Picotte: On va vous faire parvenir
cela.
M. Desbiens: D'accord. On parle de "coûts" plutôt que
de "frais" comme dans l'élément 5. C'est juste une question de
vocabulaire?
M. Picotte: C'est une question de vocabulaire.
M. Desbiens: Une question de vocabulaire.
M. Picotte: Cela dépend du fonctionnaire qui me fait des
suggestions.
M. Desbiens: Je relis l'engagement 5...
M. Picotte: Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche a beaucoup de style.
M. Desbiens: Bravo! Je relis. En ce qui concerne le coût de
l'entente avec le Conseil de bande Restigouche, il est de 852 000 $ et ici il
n'est que de 85 000 $ sur trois ans.
M. Picotte: Ce ne sont pas les mêmes opérations, M.
le député.
M. Desbiens: Cela fait quelque chose comme dix fois moins
élevé qu'à l'engagement 5«
M. Picotte: On ne fait pas les mêmes opérations, M,
le député.
M. Desbiens: Les opérations de protection sont
différentes.
M. Picotte: C'est uniquement de la conservation ici. On fait une
entente avec ce qui existait, ce qu'on faisait en conservation, avec ce que
cela nous coûtait comparativement à ce qu'on peut faire avec
Faucus Inc. Quant à Restigouche, évidemment, quand on parle de
l'entente, il y a de la recherche, il y a de la protection, il y a l'embauche
de spécialistes et il y a aussi l'achat d'équipement, ce que nous
ne faisons pas avec Faucus Inc.
M. Desbiens: L'expression était la même; la
protection du saumon. Cela va. Est-ce qu'il y a une raison particulière
pour qu'il y ait une fosse? J'imagine que dans la rivière Causapscal il
doit y avoir plusieurs fosses. C'est une rivière à saumons assez
importante.
M. Picotte: Alors, on me parle d'une fosse. Les autres fosses,
c'est nous qui nous en occupons.
M. Desbiens: Directement?
M. Picotte: Directement.
M. Desbiens: Alors, pourquoi une fosse en particulier?
M. Picotte: Je l'ai souligné tantôt, d'ailleurs.
C'est parce qu'il y a une barrière de comptage pour le saumon,
justement.
M. Desbiens: Le MLCP aurait pu le faire. (12 h 30)
M. Pîcotte: La raison est la même, c'est qu'eux
géraient cela déjà. On fait une entente avec eux parce
qu'ils gèrent déjà cela sur le territoire.
M. Desbiens: Cela va, merci. C'est vérifié, quant
à moi.
Le Président (M. Rochefort): Sous réserve toujours
des documents à nous être envoyés, j'appelle l'engagement
8. Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: C'est sur l'aide financière apportée
pour les Jeux du Québec d'hiver et d'été 1987 aux
différents organismes. En tout et partout, cela représente une
somme de 1 365 000 $. Je voudrais m'attarder sur les jeux de Val-d'Or en fin de
compte. Pour les jeux de Val-d'Or, il y a un petit problème, II manque
200 000 $ qu'ils auront de la difficulté à combler. Au niveau de
l'organisme pour les jeux d'été qui auront lieu à Val-d'Or
en 1987, il y aura, compte tenu des engagements financiers du MLCP, un manque
de 200 000 $ qui viendrait du fait que la subvention, qui était de 1 800
000 $, baisserait à 1 600 000 $.
M. Picotte: Je ne sais pas au juste à quoi vous faites
référence. Ce que je peux vous dire, c'est que le montant qu'on a
arrêté, qui a été discuté, c'est à la
suite de discussions avec les municipalités, les intervenants du milieu,
le comité organisateur. Probablement que, s'il y a un manque à
gagner de 200 000 $, c'est à la suite de discussions qu'on a eues au
sujet des équipements. Nous avons rencontré la ville de Val-d'Or,
il y a eu un consensus au niveau de Val-d'Or. À la fin des discussions
que nous avons eues, on a décidé de verser X montant d'argent, ce
qui faisait l'affaire de tout le monde parce qu'on a probablement
examiné les équipements. On a dit: Tel équipement, est-ce
que la municipalité ne pourrait pas prendre cela à son compte ou
est-ce que vous ne pourriez pas aller chercher de l'autofinancement qui vous
permettrait d'avoir tel équipement plutôt que tel autre?
À ce que je sache, l'entente conclue
est satisfaisante pour tous les intervenants puisqu'on l'a faite avec
eux. On a paraphé cela tout dernièrement et on a accepté,
puisque c'est un engagement de près de 1 000 000 $, cette entente qui
s'est effectuée entre nous. C'est sûr, comme je le disais
tantôt, que probablement que Val-d'Or aurait
préféré, aurait aimé profiter du fait que les Jeux
du Québec se dérouleront dans ses murs pour avoir des
équipements additionnels. Il n'y aurait pas de limite là-dessus,
on pourrait en avoir...
D'abord, au point de départ, on doit vous dire que cela se
chiffrait à 4 800 000 $. Le gouvernement a dit: Si pour tenir des jeux
d'été cela coûte 4 800 000 $, aussi bien penser remettre en
question les jeux d'été. On n'est pas capable de tenir des jeux
d'été dans une période de compressions budgétaires
comme celle qu'on vit. Si pour organiser des jeux d'été cela
coûte 4 800 000 $, de 4 000 000 $ à 5 000 000 $ ailleurs et qu'au
total cela coûte 10 000 000 $ ou 12 000 000 $, je pense que le
gouvernement ne peut pas se permettre cela.
De part et d'autre, on s'assoit et on dit: Pourriez-vous limiter vos
équipements au strict nécessaire, aller chercher de la
collaboration dans le milieu, aller chercher des intervenants dans le milieu
qui vont bénéficier par la suite de ces équipements? On a
réussi à s'entendre pour le montant pour lequel on a
signé. Il n'y a personne qui m'a fait des représentations
jusqu'à maintenant à savoir que ce n'était pas suffisant
puisqu'on m'a dit: Oui, on accepte le montant pour lequel on s'est entendus.
Ils savent déjà - s'ils ne le savent pas, je vais le
répéter - que, s'ils dépassent d'un cent ce montant, ils
devront autofinancer le cent.
Mme Vermette: M. le ministre, je trouve très louables vos
prises de décision pour que les gens n'excèdent pas leur budget.
Mais compte tenu de la situation particulière de Val-d'Or on dit: Si ces
200 000 $ ne sont pas ajoutés, la présentation de certains jeux
est remise en cause parce qu'ils ne seront pas capables de construire
l'estrade.
Compte tenu que ce sont des régions éloignées
où les immobilisations sont déjà désuètes et
dépassées, ne pensez-vous pas que c'est simplement reporter le
problème à d'autres niveaux comme PADEL, peut-être, ou
à d'autres subventions que la ville pourrait aller chercher pour
développer son immobilisation ou son infrastructure en matière de
loisir?
M. Picotte: Vous faites allusion à l'estrade de la
piscine, entre autres, à la polyvalente?
Mme Vermette: Oui.
M. Picotte: Oui. Nous n'avons pas eu d'entente autre que de dire:
Voici le montant d'argent et c'est cela. Quand la ville de Val-d'Or a
posé sa candidature et que les autres villes du Québec posent
leur condidature pour les jeux, elles savent, évidemment, qu'il y a une
limite aux investissements. Je pense qu'en tout et partout, lorsqu'on calculera
ce que le gouvernement a fait comme participation, on réalisera qu'il y
a des équipements drôlement intéressants qui vont rester
à la région. Je vous ai dit que, dans ce domaine, il n'y a pas de
limite. Finalement, on pourrait aller à mieux que cela, à plus
que cela, à des équipements beaucoup plus nombreux et ce seraient
les régions qui en bénéficieraient, en fin de compte. Mais
je n'ai pas le droit comme tel...
Je suis prêt à faire un effort, comme ministre responsable,
pour doter d'équipements essentiels la région où on tient
les Jeux du Québec. Ce que je ne veux pas faire, c'est dire: On met plus
d'équipements à Val-d'Or, parce que, compte tenu des ressources
financières qu'on a, on va couper tous les autres équipements au
Québec parce qu'il y a des jeux là et on va les mettre là.
Par souci d'équité, je me dis qu'il y a d'autres régions
au Québec qui ont besoin d'équipements. On essaie d'en mettre
ailleurs et on n'a pas le droit de priver des régions
d'équipements sous prétexte qu'il y a des jeux là.
D'autant plus qu'au point de départ la ville de Val-d'Or savait
très bien à quoi s'attendre quand elle a demandé d'avoir
les Jeux du Québec. Je dis la ville de Val-d'Or, mais cela pourrait
être la ville de Louiseville, celle de Trois-Rivières, celle de
Drummondville et n'importe quelle autre. Elles sont contentes de les avoir et
elles font même des pressions auprès du ministre qui n"a rien
à voir là-dedans pour qu'il fasse tout en son pouvoir pour que la
ville soit acceptée pour les Jeux du Québec. À partir de
ce moment-là, il y a des obligations inhérentes dont celle
d'avoir un certain autofinancement, d'avoir une participation de la ville,
d'avoir une participation du milieu. Je pense qu'elles savent cela au point de
départ. Si cela ne fait pas leur affaire, elles peuvent toujours dire:
On n'a pas les moyens de présenter notre candidature. Je pense que, si
on ne fait pas cela, on va sûrement avoir des problèmes en
immobilisations dans d'autres régions. Je ne veux pas priver d'autres
régions d'immobilisations mineures quand déjà, au point de
vue majeur, je fais des immobilisations importantes qui vont leur rester et
dont elles vont pouvoir se servir dans l'avenir. Je leur dis: Bravo! Mais il
faut s'aligner sur ce genre de pattern.
Mme Vermette: Jusqu'à un certain point, vous m'avez
répondu. Je ne sais pas si les organisateurs des jeux de Val-d'Or seront
heureux de cette réponse, vu la situation, ou
si cela ne mettra pas en cause la présentation de certains jeux,
indépendamment des arguments que vous avez pu faire valoir ici. Je
trouve qu'effectivement il faut arriver à une juste part entre les
régions, parce qu'il y a des régions moins bien
équipées que d'autres. Elles sont même
sous-équipées très souvent, dans la plupart des cas. Je me
demande, dans la rationalisation de la gestion de l'entreprise ou de la gestion
des équipements et même dans les immobilisations, s'il ne vaut pas
mieux, une fois sur place, de vraiment se donner la peine de bien faire cela en
même temps et de bien finir les choses raisonnablement, avec des budgets
raisonnables plutôt que se montrer très dur et très
sélect dans ses choix, tout en étant obligé de reprendre
le dossier un an plus tard alors que cela revient à des sommes plus
considérables.
M. Picotte: Comme je vous le disais, c'est un choix. Ou on est
dans une région et on met le paquet dans la région en oubliant
les autres pour les doter d'équipements un peu spéciaux. Cela
revient un peu à ce qu'un de mes anciens professeurs me disait quand
j'étais au séminaire, ce que j'ai médité et que
j'ai finalement adopté, soit: Est-ce qu'il vaut bien une tête bien
pleine plutôt qu'une tête bien faite? Je prétends que c'est
une tête bien faite.
Mme Vermette: Donc, à ce moment-là, on aurait une
piscine bien remplie, mais pas de spectateurs en ce qui concerne les jeux de
Val-d'Or.
M. Picotte: On aura un coin dans Val-d'Or où, à la
suite du passage des Jeux du Québec, il y aura des équipements
pour les années à venir, ce dont ils n'auraient jamais
bénéficié s'il n'y avait pas eu les Jeux du Québec
On aura dans d'autres régions des montants d'argent qui seront
réservés pour donner le minimum. Quand je dis, le minimum...
Quand on va des les milieux ruraux, on pourrait peut-être, à ce
moment-là... Mme la députée, je serais bien disposé
à ce qu'une journée on parte ensemble pour aller visiter d'autres
coins au Québec. Je pense que vos collègues n'auraient pas
d'objection à cela.
Le Président (M. Rochefort): On ira peut-être avec
vous.
M. Picotte: On pourrait se rendre dans certaines parties de la
province, dans les milieux ruraux où le seul équipement qu'ils
ont à demander, c'est: Donnez-nous 10 000 $ ou 12 000 $ pour installer
un système de lumières pour garder nos jeunes chez nous. La
municipalité participe à 50 %, à 60 %, parfois à 75
% parce que, lorsqu'on regarde les petites municipalités, elles ont un
taux de participation de 50 %, 60 % et 70 %, bien souvent, pour le financement.
Je pourrais dire à certaines de ces municipalités:
Écoutez, cette année, je ne vous donne pas de système de
lumières parce qu'on a dû faire les Jeux du Québec à
Val-d'Or. Vous comprendrez bien que si, chaque fois qu'il y a des Jeux du
Québec, on met tous nos oeufs là-dedans, ce serait long avant de
faire le tour de la province, alors qu'on doit donner un minimum à
certains endroits où les gens en ont drôlement besoin. Si on
faisait publiquement ce débat, il y a sans doute des gens qui me
diraient, comme on me l'a déjà dit à ce jour: M. le
ministre, considérez donc que vous venez d'injecter 1 000 000 $ à
Val-d'Or. C'est déjà pas mal comparativement aux 5000 $ qu'on
vous demande; on veut les avoir pour qu'il y ait un peu de loisir dans notre
milieu. Si je faisais l'addition de tous les gens qui me disent cela, je pense
que je n'aurais pas peur de faire un référendum là-dessus
et je le gagnerais.
Mme Vermette: Ce 1 000 000 % représente quel pourcentage,
finalement, par rapport au total du budget que vous donnez à l'ensemble
des municipalités?
M. Picotte: Cela totalise environ 3 800 000 $, y compris les
engagements juridiques du gouvernement précédent qui avait
signé des ententes pour deux ans. Nous faisons des paiements. Supposons
qu'on accepte un projet de 50 000 $ ou 60 000 $, on dit: C'est payable en deux
versements: en 1985-1986, 25 000 $ et, en 1986-1987, 25 000 $. Donc, c'est
environ 3 800 000 $ pour le volet du PADEL en ce qui concerne les
équipements, dont tout près de 3 000 000 $ d'engagements
juridiques de l'ancien gouvernement. Cela veut dire qu'il reste, pour
l'ensemble de la province, environ 800 000 $ pour ces équipements.
Sachant qu'il reste 800 000 $ pour toute la province, si je donne 1 000 000 $
à Val-d'Or, je pense que personne ne va me dire que je devrais prendre
les 800 000 $ qui restent pour les donner à Val-d'Or. Je frémis
rien que d'y penser.
Mme Vermette: Je ne voudrais pas vous donner trop de frissons cet
avant-midi, M. le ministre, mais concernant PADEL, justement» est-ce
qu'on ne va pas vers une diminution des subventions en demandant aux
municipalités de se prendre davantage en main?
M. Picotte: C'est toujours fait - c'était aussi le cas
sous l'ancien gouvernement -selon l'indice de richesse des
municipalités. C'est le même pattern. Si l'indice de richesse
d'une municipalité qui demande une
subvention est de 25 %, cela veut dire que notre part est de 25 % et que
la municipalité participe à 75 %. L'indice de richesse se situe
généralement, pour toutes les municipalités du
Québec, entre 25 % et 50 %. Souvent, les petites municipalités
rurales, parce qu'elles n'ont pas de système d'aqueduc et
d'égout, parce qu'elles n'ont pas de salle communautaire ont un indice
de richesse fort, c'est-à-dire qu'il se situe à 25 %. Cela veut
dire que leur participation est toujours de l'ordre de 60 % ou 70 %.
Bien sûr que demain matin - je le dis souvent - il faudra penser
à un autre système parce qu'on ne peut pas demander à
toutes les petites municipalités au Québec de s'équiper de
la même façon que d'autres le sont. Demandez à n'importe
quelle municipalité de notre province de 500, 800, 1000 ou 1500
habitants de faire son réseau d'égout, son aqueduc et tout cela,
et vous verrez que son indice de richesse sera drôlement changé et
elle n'aura même plus les moyens de se payer un équipement
sportif, ne serait-ce que des lumières ou une estrade.
On demande un effort plus grand aux petites municipalités parce
qu'on leur dit: Vous êtes admissibles à seulement 25 % de la
subvention. On leur demande cela, mais encore faut-il qu'il leur reste quelque
chose, on ne peut pas mettre tout cela au même endroit.
Mme Vermette: Cela va.
M. Picotte: Mais on pourra faire une tournée ensemble pour
regarder tout cela. (12 h 45)
Mme Vermette: Est-ce que vous entrevoyez une révision des
critères compte tenu de la situation?
M. Picotte: Je suis en train de discuter des programmes. Je dois
rencontrer le Conseil du trésor pour examiner à nouveau les
critères du programme PADEL et d'autres programmes. Je compte bien y
faire les représentations qui sont les mêmes que celles que je
viens de décrire ici pour dire qu'il y aurait peut-être lieu de
baliser davantage, de cibler davantage nos interventions. Je ne suis pas
nécessairement convaincu» même s'il y a beaucoup de monde
dans la ville de Montréal, que Montréal ne peut pas se payer
à meilleurs frais des équipements tout en ayant de la
participation. Je ne suis pas convaincu que notre participation doit être
plus forte dans une zone périphérique de Montréal qu'elle
ne l'est dans des milieux urbains aussi. C'est ce qu'il faut
évaluer.
Mme Vermette: Je vous remercie.
M. Picotte: C'est une exercice qu'on va faire très
bientôt.
Mme Vermette: Alors, on va pouvoir suivre l'évolution de
cet exercice?
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, si vous le
permettez, j'aimerais que vous développiez un peu plus
précisément ce propos sur Montréal et les zones
périphériques de Montréal et les régions
éloignées. Quelle est la performance et
l'applicabilité...
M. Picotte: Je vais vous donner des précisions
là-dessus. Je pense que vous allez comprendre cela rapidement et
facilement. Vous savez, chaque fois qu'on fait quelque chose en milieu rural,
que ce soit une parade de la Saint-Jean-8aptiste, de la fête nationale,
que ce soit un tournoi quelconque de balle, que ce soit n'importe quoi, la
première chose qu'on fait, on se tourne du côté du
ministère et on demande une subvention. On donne des subventions
très modestes, fort minimes et on dît aux gens: Essayez donc
d'aller chercher de l'argent dans le milieu. La plupart du temps, dans une
municipalité rurale de 1000 habitants, il y a un marchand
général ou un dépanneur et ils sont chanceux quand il y a
un magasin de meubles, mais ce magasin a sept ou huit municipalités
rurales aux alentours. Ce sont les mêmes personnes qui se font solliciter
pour la fête nationale, pour l'organisation d'un tournoi, pour la parade
de ceci, pour une commandite de boîtes à savon, pour tout ce que
vous voulez au point de vue sportif. La personne qui arrive à
Montréal ou dans des grands centres et qui décide... Prenons
Trais-Rivières si on ne veut pas prendre Montréal comme
modèle...
Le Président (M. Rochefort): J'aimerais le modèle
montréalais.
M. Picotte: En tout cas, vous allez pouvoir le rapporter à
Montréal en cent fois plus gros ce que je vais dire de
Trots-Rivières. Cela va vous donner l'ampleur. Supposons qu'à
Trois-Rivières on décide d'organiser une fête quelconque.
Il y a sept ou huit bénévoles qui se mettent à courir sur
la rue des Forges à Trots-Rivières, s'en vont aux centres
commerciaux de Trois-Rivières et de Trois-Rivières-Ouest et vont
solliciter les marchands pour contribuer. Ils vont facilement ramasser dans un
après-midi 3000 $ ou 4000 $ pour l'organisation de leur fête. Le
gars qui fait cela à Saint-Sévère ou à
Saint-Antoine-de-Tilly ou chez vous, pour la majorité d'entre vous, lui,
il va ramasser 10 $ ou 15 $, cela quand il est bien chanceux et qu'il est bien
bon citent à cet endroit. Il n'y a pas la même forme, la
même possibilité d'autofinancement.
Dans des municipalités rurales où on a, par exemple, 100
000 $ ou 125 000 $ de budget total pour la municipalité, comment
voulez-vous qu'elles s'engagent à payer 20 000 $ pour un jeu de
lumières qui en coûte 40 000 $ ou un peu plus de 20 000 $? Parce
que, si l'indice de richesse est de 25 %, elles paient les trois quarts de 40
000 $, soit 25 000 $ ou 28 000 $. Elles ont déjà 100 000 $ ou 110
000 $ de budget et il faut qu'elles mettent 110 000 $ dans les loisirs pour la
pratique d'un sport.
Je vis cela souvent dans mon milieu rural. À
Trois-Rivières, c'est facile, on veut aller à la salle Thompson
pour voir un spectacle. Le gouvernement a mis pas mal d'argent dans la salle
Thompson pour organiser des spectacles. Le citoyen, lui, monte dans l'autobus
dont une bonne partie est défrayée par le gouvernement du
Québec - le transport en commun - cela lui coûte 0,50 $ ou 0,75 $
et il va au spectacle subventionné à même les taxes de tout
le monde. Le gars qui demeure à 75 milles de là, même s'il
veut sauter dans le transport en commun, il ne peut pas; il est obligé
d'y aller à gros frais. Il faut avoir, à mon avis, un certain
équilibre là-dedans. C'est dans ce sens que je dis qu'il faut
évaluer tout cela pour voir les possibilités que les gens peuvent
avoir dans leur milieu. Autrement, on va faire carrément uniquement des
loisirs à certains endroits qui sont peut-être plus capables de
s'en payer que d'autres. On veut évaluer tout cela et se demander s'il
n'y aurait pas lieu de changer certains critères. Cela ne veut pas dire
qu'on va les changer, mais, en tout cas, au moins, on va les évaluer
pour être bien certain qu'on ne se trompe pas.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous me
permettrez, M. le ministre, de vous dire que je partage votre
préoccupation quant à l'importance d'une équité
entre le monde rural et les milieux urbains eu égard aux
équipements de loisir et à la participation de l'État?
Mais je vous dirai que je ne partage pas du tout l'analyse que vous faites de
l'inéquité que vous semblez déceler dans certains
équipements de loisir ou culturels. Je vous référerai -
vous êtes beaucoup mieux placé que moi pour le faire - aux
subventions que votre ministère donne pour les équipements de
loisir à Montréal comparativement au reste du Québec. Vous
verrez rapidement, dans votre voyage avec ma collègue de Marie-Victorin,
qu'on pourrait ajouter Montréal sur la liste. Je pense qu'on observerait
des choses très intéressantes non seulement pour les membres de
la commission, mais peut-être pour le ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche.
M. Picotte: On intervient beaucoup dans des secteurs comme cela.
Je pense qu'il va de soi qu'on intervienne, compte tenu du nombre d'habitants
qui y existent. Il faut penser, dans ce système-là, qu'il faut
aussi permettre à d'autres milieux d'avoir un minimum
d'équipements dans un rayon décent. C'est arrivé souvent
que je suis allé à Montréal et que j'ai pu profiter de
certains équipements; je n'ai qu'à sauter dans le métro
pour faire un petit bout de chemin pour aller bénéficier de
certains équipements. Je l'ai fait moi-même dans le passé
même si je ne suis pas de Montréal. C'est sûr que les gens
de tel quartier, de tel secteur voudraient peut-être avoir leur
équipement propre et c'est louable, mais..,
Le Président (M. Rochefort): Mais la densité de la
population le justifie.
M. Picotte: La personne qui veut, dans le comté de
Maskinongé - je vais donner un exemple de mon comté, mais cela se
reflète dans tous les autres comtés - se payer un
après-midi de baignade, savez-vous ce qu'elle est obligée de
faire? Prenons la personne la plus éloignée de mon comté
qui reste à Saint-Alexis-des-Monts, qui est obligée de faire
à peu près 70 kilomètres pour se baigner dans une piscine
à Trots-Rivières une fois de temps en temps. Elle est
obligée, en plus, de mettre du carburant dans son automobile pour y
aller, ce qui augmente son coût parce que, même si elle "flaillait"
-excusez l'expression - le métro ou l'autobus, elle va attendre
longtemps sur le coin de la rue Saint-Maurice à Saint-Alexis-des-Monts.
Il n'y a pas de transport en commun. Elle a participé à cela. Les
équipements qu'on a payés à Troîs-Rivières et
les millions qu'on a mis à la salle Thompson, elle a payé cela de
sa poche en impôt parce que cela lui a été soutiré
de la même façon qu'on l'a soutiré ailleurs. Donc, il faut,
évidemment, essayer d'avoir un souci d'équilibre. Cela ne veut
pas dire, pour autant, qu'il faille négliger Montréal. Ce n'est
pas ce que je dis, mais il faut avoir un souci d'équilibre; autrement,
il y aura des loisirs pour une catégorie de gens et pas de loisirs pour
l'autre catégorie de gens. Même dans le monde rural, le taux de
natalité n'est pas plus fort que dans le monde urbain. Les gens ont des
loisirs autres que ceux qu'on connaissait dans le passé.
Le Président (M. Rochefort): Je vous répète,
M. le ministre, que vous devriez ajouter Montréal à la liste des
endroits que vous allez visiter avec ma collègue et qu'au
préalable vous devriez faire faire une étude par votre
ministère de l'importance de la contribution que le ministère a
à Montréal par rapport au reste du Québec. Vous y
découvrirez peut-être des surprises quant à votre
connaissance de cette situation.
M. Picotte: On évaluera tout cela, M. le
député.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Est-ce que cela
complète l'engagement 8?
Mme Vermette: II ne restait qu'une chose que je voulais vous
demander. Vous avez pris une nouvelle politique en ce qui concerne la tenue des
finales régionales. Au lieu d'être à tous les ans, ce sera
maintenant aux deux ans, l'année où il y a des finales
provinciales. Cette année, la ville de Québec, à ce que je
sache, a tenu des jeux régionaux et, compte tenu de la politique, n'a
probablement pas de budget pour pouvoir assumer ces jeux régionaux.
Est-ce que la ville de Québec sera pénalisée par rapport
aux jeux qu'elle a tenus cet été?
Deuxièmement, advenant le cas où, dans les 722 000 $, il y
aurait des surplus à la fin de l'année en ce qui concerne ces
jeux régionaux, est-ce qu'il serait possible de les réinvestir
pour les municipalités qui veulent tenir ces jeux-là?
M. Picotte: Avant de répondre à la première
partie de la question, je vous dit uniquement, rapidement, que vous avez une
dernière question qui est hypothétique en demandant ce qu'on
ferait s'il y avait des surplus dans les 722 000 $ en ce qui concerne les
conseils régionaux des loisirs et les comités organisateurs du
Montréal métropolitain. On pourra évaluer dans le temps si
effectivement on pourra utiliser cela ou permettre la réutilisation de
ces montants à d'autres fins. Je n'ai pas d'objection à cela,
mais je dois vous dire qu'avec la courte expérience que j'ai à ce
ministère depuis huit ou neuf mois il ne m'est pas arrivé une
fois, je pense, de constater que, à des endroits, on avait un surplus de
budget. Il est arrivé des centaines de fois - je dis bien des centaines,
pas des dizaines - que l'on m'ait appelé à mon bureau, que des
gens soient venus me rencontrer pour me dire: II nous manque 25 000 $ pour
compléter ce qu'on avait à compléter. Je prends votre
question, purement hypothétique, sous cet angle. Je serais bien heureux
qu'on puisse faire de temps en temps certaines exceptions à la
règle, à savoir que les montants totaux ne sont pas
dépensés, mais attendons pour voir quant à cette
partie-là.
Pour l'autre partie, je vous donnerai une réponse dans peu de
temps. On me dit qu'avec le gouvernement précédent mon
collègue de 1984 avait décidé de ne plus subventionner les
jeux régionaux qui ne débouchaient pas sur les finales. C'est une
décision qui avait été arrêtée. De là,
le problème ou l'imbroglio de 1985 auquel on a fait allusion
précédemment, lors d'un autre engagement financier où, par
la suite, le député de Lac-Saint-Jean, qui était titulaire
à ce ministère, avait décidé, pour Charlesbourg,
que pour une dernière fois il pourrait se permettre de verser le montant
de 250 000 $ pour un total de 900 000 $. Cette décision n'avait pas
été prévue à l'intérieur du budget, parce
qu'on n'avait pas de sommes consacrées à cela plus
précisément.
C'est pour cela que je vous ai mentionné tantôt que j'avais
décidé de respecter l'engagement de mon
prédécesseur pour ne pas pénaliser une région; mais
nous avons décidé de revenir à la halte qui me semblait
sage dans le temps du précédent gouvernement. Le gouvernement
avait décidé d'être sage dans ce domaine et
d'établir une halte, en 1984. Nous avons décidé de revenir
à cette halte-là de mon prédécesseur, compte tenu
de tous les problèmes budgétaires et compte tenu qu'on ne
voudrait pas se retrouver dans la même situation où, d'une
année à l'autre, on gruge le budget et on va payer une
année après parce qu'on dit: On l'accepte et, finalement, on n'a
pas d'argent pour le faire, mais on verra l'année prochaine. On fait
toujours un décalage de budget et on finit par se retrouver, au
ministère du Loisir, un peu mal placés dans ces situations. On
cause des problèmes parce que, souventefois, vous savez, j'ai eu des
pressions terribles non seulement parce que j'avais accepté de verser le
montant de 250 000 $ pour l'engagement de mon prédécesseur, mais,
vous savez, le temps qu'on prend pour le payer, parce qu'il faut payer cela sur
une autre année budgétaire, on cause des maudits problèmes
à ces organismes qui sont obligés, bien souvent, de payer des
intérêts et, à plusieurs égards, d'assumer des
frais, parce que le gouvernement n'a pas continué la décision
qu'il avait prise un an ou deux auparavant. Maintenant, les gens vont savoir
que c'est cela, la décision, que le ministre est ferme. Il a la
tête dure, mais il veut que ce soit bien administré.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose de l'engagement
8? Oui. Compte tenu de l'heure, nous allons considérer que nous avons
procédé à l'examen des mois d'avril et mai. Par
l'intermédiaire du secrétaire de la commission, nous allons
tenter d'organiser une nouvelle séance d'étude des engagements
financiers à laquelle on ajoutera le mois d'août, donc pour juin,
juillet et août 1986, dans les délais que les
disponibilités du ministre et celles des membres de la commission nous
permettront de le faire.
M. Picotte: M. le Président, on essaiera d'être
disponible le plus possible pour la prochaine séance. Je voudrais
remercier chacun des membres de la commission de son
attention et de sa participation. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Sur ce, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 14 heures, alors que nous étudierons les
engagements financiers du ministre des Affaires municipales et responsable de
l'Habitation.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 15)
Affaires municipales et Habitation
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaîtî La commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux aux fins, cet après-midi, de
vérifier les engagements financiers du ministère des Affaires
municipales et du ministre responsable de l'Habitation pour les mois d'avril,
mai, juin et juillet 1986, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
changements à apporter, compte tenu des changements qui ont
déjà été apportés ce matin quant à la
composition de la commission?
M. Dufour: Mme Harel avait manifesté le désir de se
joindre à nous peut-être pour parler un peu de l'habitation. Je ne
sais pas du tout la nature de sa question. Comme elle est membre à part
entière du comité et qu'elle a été remplacée
ce matin, je ne sais pas si ce serait possible de la faire remplacer par une
personne qui n'y sera pas cet après-midi.
Le Président (M. Rochefort): C'est cela. Bien, remarquez
qu'avec la permission des membres de la commission, elle pourrait toujours
intervenir à moins que, de consentement mutuel, on accepte de la faire
remplacer par quelqu'un d'autre qui n'est pas ici. Est-ce qu'il y a
consentement? Consentement. Alors, Mme Harel remplace M. Blais (Terrebonne).
D'autres changements? Cela va? Parfait.
Avril
Alors, sans plus tarder, je souhaite la bienvenue au ministre des
Affaires municipales ainsi qu'à ses principaux collaborateurs. Nous
allons procéder, avec le document, aux engagements d'avril 1986.
J'appelle donc l'engagement 1. On prendra la numérotation à
droite des différents engagements. C'est plus court, plus simple et plus
clair pour tout le monde. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Cela va. Je n'ai pas de questions sur l'engagement 1.
J'irais à l'engagement 2.
Le Président (M. Rochefort): Alors, engagement 2.
M. Dufour: À l'engagement 2, ma question concerne l'achat
d'un microordinateur de type Panama avec équipements
périphériques, etc. Est-ce que c'est compatible avec d'autres
sortes de micro-ordinateurs ou si c'est juste un programme spécifique
aux Affaires municipales?
M. Bourbeau: On me dit que c'est compatible.
M. Dufour: C'est compatible? Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va pour cet
engagement?
M. Dufour: Cela va pour l'engagement 2.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 3.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 4.
M. Dufour: À l'engagement 4, il y a beaucoup de
subventions au programme PAIRA. Il y a les engagements 4 et 5 qui sont à
peu près traités de la même façon. On pourrait les
prendre ensemble. Est-ce que ce sont des engagements qui sont pris à
partir de cette année ou s'ils sont répartis sur cinq ans, ou
est-ce que ce sont de nouveaux engagements qui ont été
acceptés depuis ce printemps ou depuis le mois de décembre?
M. Bourbeau: Une partie de la réponse veut que, quand
l'engagement est de moins de 100 000 $, c'est payable comptant, et, quand c'est
au-dessus de 100 000 $, c'est réparti sur dix ans.
M. Dufour: Donc, je tiens pour acquis que toutes les subventions
à l'engagement 4 sont des engagements qui sont pris depuis cette
année seulement à même le montant de 5 000 000 $ qui
restait à distribuer.
M. Bourbeau: Je n'ai pas dit cela, j'ai parlé du mode de
paiement. J'ai dit que les engagements... parce que votre question avait deux
volets.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Alors, quand c'est en bas de 100 000 $, on paie
comptant, et, quand c'est en haut de 100 000 $, le paiement est fait sur dix
ans. C'est pour cela qu'on distingue l'engagement 4 de l'engagement 5,
l'engagement 4 étant ce qu'on paie comptant, en bas de 100 000 $,
et l'engagement 5 étant les subventions réparties sur dix
ans.
Pour ce qui est de la date des demandes, la très grande
majorité, sinon la totalité, ce sont des demandes qui ont
été faites les années précédentes: 1985,
1984, 1983. Parfois, cela prend plusieurs années avant d'en arriver
à une décision, mais les engagements, eux, ont été
faits au mois d'avril 1986.
M. Dufour: C'est que, M. le ministre, j'aimerais vous rappeler ce
qui s'est passé à une commission sur l'étude des
crédits. J'avais posé un certain nombre de questions sur le
programme PAIRA et vous vous étiez engagé à nous fournir
certains renseignements.
Malheureusement, à ce jour, nous n'avons rien reçu, si ce
n'est un accusé de réception du 14 août dernier nous
informant qu'on aurait les informations concernant le programme PAIRA. Je veux
vous rappeler que ce programme ou les demandes à savoir s'il y avait
beaucoup de municipalités qui s'étaient inscrites dans le cadre
du programme PAIRA. L'autre question concerne la municipalité de
Deauville, à savoir s'il y avait d'autres municipalités ou si
c'était complet comme programme ou si c'était juste une partie du
programme. Il y avait aussi, concernant vos employés au
ministère, la liste des salaires.
Partant de cela, je me dis: II y a quelque chose qui n'est pas correct
ou en tout cas ce n'est pas sérieux ce qu'on a fait en commisson
parlementaire parce que non seulement nous on a demandé, mais je me suis
aussi adressé à notre secrétaire, M. Chouinard, pour lui
poser la question à savoir si on avait des dossiers, si cela avait
été un oubli ou autre chose. Que je sache, malheureusement,
malgré toutes les recherches qu'on a pu faire, on n'a rien obtenu si ce
n'est, comme je vous dis, un accusé réception que ça
viendrait.
M. Bourbeau: M. le député, je tiens à vous
dire qu'à la suite des engagements financiers dont vous parlez, j'avais
demandé qu'on prépare la documentation. On vient de me dire qu'on
croyait que cela avait été envoyé, et moi j'étais
sous l'impression que cela avait été envoyé. Semble-t-il
que quelque part cela n'a pas été le cas. Si vous voulez attendre
quelques instants, j'ai quelques documents ici que je suis en train de regarder
là.
Je vais vous donner une partie de la réponse tout de suite. En ce
qui concerne Deauville, je pense qu'on sera en mesure de vous donner la
réponse d'ici...
M. Dufour: ...pas d'urgence. Je n'en reviens pas.
M. Bourbeau: Dans PAIRA 85, le bilan des opérations en
date du 11 septembre 1986, il y a eu 106 promesses d'émises. On
m'indique qu'il y a douze dossiers à traiter. Il y a 58 demandes, soit
refusées soit abandonnées et 176 dossiers non traités.
C'est à partir du moment où il est devenu évident qu'il
était inutile de traiter ces dossiers puisque les fonds étaient
inexistants ou en voie de l'être. Pour ce qui est de Deauville, je crois
que je serai en mesure d'avoir la réponse d'ici à deux ou trois
jours.
M. Dufour: La liste que vous venez de me fournir verbalement, M.
le ministre, est-ce que vous allez fournir cette liste? Est-ce que vos dossiers
sont numérotés par ordre d'entrée au ministère ou
si c'est en vrac?
M. Bourbeau: On m'indique... Comme vous voyez, il n'y a pas
d'attaque concertée contre l'Opposition; le ministre doit se renseigner
au fur et à mesure parce que ce sont des détails
extrêmement techniques. On m'indique que quand la demande initiale
arrive, on regarde la demande pour voir s'il y a dans le dossier des
informations suffisantes pour amorcer un traitement, si je puis dire, du
dossier. Dans bien des cas ce n'est pas ce qui se produit. On
réécrit aux municipalités pour leur envoyer des formules
ou pour dire que la demande n'est pas suffisante. Là, il y a un
échange de correspondance qui se fait, parfois cela peut durer des mois,
parfois des années avant que finalement le dossier soit complet et
prêt à être regardé. Lorsque le dossier est
prêt à être regardé ou à être
traité si, à ce moment, il reste encore des fonds, on le traite,
mais s'il ne reste plus de fonds comme cela est arrivé dans PAIRA 83 par
exemple et même dans PAIRA 85, là, cela devient inutile de traiter
le dossier; l'exercice est inutile s'il n'y a pas d'argent disponible.
M. Dufour: J'imagine, M. le ministre que, lorsque votre dossier
est prêt à être traité... Cela me surprend un peu, la
façon dont on procède dans ce genre de dossier, mais
peut-être qu'on peut continuer pareil. Quand vous me dites que le dossier
est prêt à être traité, cela prend souvent des
années... J'imagine que, lorsqu'il est prêt à être
traité, il doit être classé quelque part par liste
prioritaire, par liste d'entrée ou par liste de ce qui est prêt.
Sans cela, je comprends qu'on pourrait faire ce que l'on veut. Dans le fond je
regarde cela et je n'ai pas eu de réponse. Je n'ai peut-être pas
encore posé la question comme il le faut. Quand je regarde Matane,
Rousseau, Portneuf, Argenteuil et Saint-Hyacinthe et un cas au Lac-Saint-Jean,
je ne veux pas faire
de politique, mais je me dis: Est-ce que ce sont des demandes qui ont
été faites dernièrement, comment est-ce que c'est
arrivé? Peut-être que c'est le hasard qui veut que ces
comtés aient été très négligés, mais
je comprends qu'il y en avait dans cela qui étaient de notre
côté, quelque part.
M. Bourbeau: Peut-être qu'il est arrivé que celles
qui intéressent le député avaient toutes été
passées avant le 2 décembre et qu'il restait seulement dans la
machine des dossiers qui ne sont pas intéressants pour le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je ne dis pas qu'ils ne sont pas intéressants,
M. le ministre. Je dis que c'est une coïncidence.
M. Bourbeau: Le Lac-Saint-Jean, je pense que c'est un
comté qui est...
M, Dufour: II y en a une. Il y en a deux, quatre, six. C'est
sûr que cela donne bonne conscience, mais je ne veux pas laisser porter
d'accusation et je ne veux pas en porter non plus. Je demande juste quel est
l'ordre d'importance pour que les municipalités soient inscrites pour
que nous puissions voir de quelle façon elles sont traitées, ces
demandes. Dans le cas qui nous préoccupe, je ne le sais pas. C'est
peut-être entré depuis deux ans, remarquez bien, et
peut-être trois ans aussi, je ne suis pas au courant. C'est ce genre de
question que je voulais poser: Comment privilégie-t-on une
réponse positive par rapport à d'autres?
M. Bourbeau: Tout ce que je peux dire au député,
c'est que, quand le dossier est prêt... C'est long avant qu'il soit
prêt parce qu'il faut que toutes les données soient au dossier et
il y a un grand nombre d'informations dont on a besoin. Souvent on a besoin
d'un avis du ministère de l'Environnement et celui-ci certifie qu'il y a
des besoins prioritaires. Parfois cela peut être même une
ordonnance du ministère de l'Environnement. Ce sont des facteurs qui
influent sur les résultats qu'on peut donner au dossier
éventuellement. Il y a aussi les résolutions du conseil
municipal, il y a aussi le fait que les conseils municipaux doivent s'engager
à faire les travaux parce qu'on ne subventionne pas 100 % des travaux.
Souvent on subventionne une partie assez minime des travaux. Alors, quand tout
le dossier est complet il est soumis pour approbation et les dossiers arrivent
è ce moment et ils sont acceptés à ce moment s'il y a des
fonds. S'il n'y a pas de fonds, ils ne sont pas acceptés.
M. Dufour: Cela ne me donne pas la réponse à la
question concernant la manière dont ils entrent. On m'avait dit qu'il y
avait 167 dossiers non traités, 58 qui sont refusés ou
abandonnés, 12 qui restent et 106 promesses quelque part. Je ne sais pas
comment tout cela est mis en plan, dans quel ordre ils sont inscrits et comment
on prend la décision comme telle.
M. Bourbeau: Écoutez, je peux vous donner un exemple qu'on
me donne. Vous parliez de Lac-Saint-Jean tout à l'heure. Alors, il
semble que la demande d'aide est arrivée au ministère le 17 mai
1985 et que l'étude financière a été faite en date
du 9 décembre 1985. C'est une date dont vous venez de vous souvenir. Le
ministre a accepté cela le 23 décembre. Vous pouvez vous imaginer
que cela n'a pas retardé, c'était l'avant-veille de Noël,
avant de partir en vacances, on a eu un bon mouvement. La lettre du ministre
acceptant l'engagement, le 23 décembre. Subséquemment, le
protocole a été signé le 5 mars 1986. Il y a un protocole
qui suit après. C'est un cas qui semble avoir cheminé assez
rapidement. J'ai été témoin de cas qui ont pris des
années avant qu'on puisse être en mesure de donner une lettre
d'engagement. (14 h 30)
M. Dufour: Parmi toutes les municipalités qui sont devant
nous, avez-vous tous ces détails que vous venez de mentionner pour la
municipalité de Sainte-MoniqueLac-Saint-Jean. Dans la liste que
vous allez nous fournir et que vous allez me faire parvenir, nous avons un peu
ce cheminement pour tous les dossiers, au moins ceux qui sont acceptés
et peut-être d'autres qui sont en suspens, parce qu'il n'y a pas d'argent
ou d'autre chose. C'est ce que je comprends.
M. Bourbeau: Je ne me suis pas engagé à vous
fournir une telle liste. Nous nous sommes engagés, tout à
l'heure, à vous fournir la liste de l'état du dossier -
l'état des demandes traitées et non traitées, c'est ce que
j'ai lu tout à l'heure - le nombre de promesses à traiter et
à refuser. C'est l'engagement que j'ai pris. Je ne me suis pas
engagé à autre chose, que je sache.
M. Dufour: Je ne sais pas, M. le ministre, mais j'avais compris
que quand je demandais s'il y avait des demandes, il me semblait que ce
n'était pas un chiffre ou une statistique en ce sens qu'il y en a 150 ou
200 qui ne sont pas traitées, etc. J'avais l'impression que alliez au
moins nous donner les noms de celles qui doivent exister quelque part. II n'y a
pas de milliers de noms de municipalités qui ont demandé le
programme. C'est dans ce sens que j'étais intéressé
à le savoir.
D'un côté comme de l'autre, je comprends que les
municipalités demandent pourquoi leur dossier n'a pas été
traité. Il y en a sûrement que vous connaissez et que je
connais dont les dossiers ne seront peut-être jamais
traités. Mais c'est quand même intéressant de savoir si, au
point de vue politique globale d'un gouvernement, le programme PAIRA devrait
être remis en marche quelque part dans le temps.
Cela donne une bonne idée. Ce n'est pas juste une information en
ce sens que, oui, il y en a plusieurs et que, non, on n'en donne pas.
C'était dans ce sens que je demandais l'information. C'est la seule
statistique que vous me donnez: 106, 12, 58, 176... Il me semble que ça
n'aurait pas dû prendre autant de temps; j'aurais dû l'avoir le
lendemain. Si c'était pour faire un peu plus de travail, j'aurais
pensé que ça aurait pris un peu plus de temps.
Je maintiens que la liste que j'avais demandée indiquait les noms
des municipalités qui s'étaient inscrites à ce programme
et celles qui étaient restées en suspens, sans avoir l'ensemble
budgétaire. Je ne veux pas avoir l'analyse que vous avez faite du
dossier. Mais je voudrais savoir comment la démarche s'est inscrite et
comment on fonctionne.
M. Bourbeau: La demande du député, telle qu'elle
apparaît au Journal des débats du 27 mai 1986 est la suivante:
"Voici ma question précise - je cite le député de
Jonquière - Est-ce que le ministre peut me dire combien il y avait de
demandes devant lui pour 1985, c'est-à-dire les demandes auxquelles on
ne répondra pas affirmativement?".
Alors, j'ai fait plus que ça. Je n'ai pas seulement
donné... C'est-à-dire les demandes auxquelles nous ne
répondrons pas affirmativement, il y en a 176. Il y en a 58
refusées ou abandonnées et 176 non traitées. En plus, j'ai
donné au député les 106 promesses et les 12 à
traiter. Donc, j'ai fait plus que ce que le député avait
demandé.
M. Dufour: Comme je n'ai pas eu la première
réponse, il me semble que ce serait dans l'ordre ou que ce serait
acceptable que je réitère ma demande avec les noms, vu que nous
avons avancé un peu. Si j'avais eu la réponse à la
question que j'avais posée et qu'elle ne m'aurait pas satisfait, il me
semble que je serais revenu à la charge en demandant: Est-ce que je
pourrais avoir ces informations? Je ne sais pas s'il y a quelque chose
d'extraordinaire dans la demande que je vous fais.
Mais, à mon point de vue, si l'Opposition veut faire un travail
basé sur des faits précis, il me semble que vous pourriez
accepter, parce que c'est normal que vous nous fournissiez ces demandes. Vous
les avez, d'abord.
M. Bourbeau: Quelle est la question? Je m'excuse.
M. Dufour: Je vous réitère ma demande, à
savoir si c'est possible d'obtenir les noms des municipalités qui ont
fait des demandes pour ce programme, celles qui ont été
acceptées, celles qui ont été refusées et celles
qui sont non traitées.
M. Bourbeau: C'est possible.
M. Dufour: C'est possible? Vous me donnez cette certitude que
nous pourrons l'obtenir'
M. Bourbeau: Non, je n'ai pas dit ça.
M. Dufour: Ah! M. le ministre, il me semble qu'il ne faudrait pas
jouer au chat et à la souris. Je comprends que vous êtes le
ministre et que nous sommes seulement des députés. Je veux vous
rappeler que vous avez déjà été
député et quand vous demandiez des choses aux ministres du
gouvernement, vous deviez être très heureux de l'obtenir. Quand
vous ne l'obteniez pas... Vous n'êtes pas obligé de vous revenger
aujourd'hui. Je n'étais pas là, moi. Je vous dis une chose: La
question que je vous pose me semble justifiée, raisonnable.
M. Bourbeau: Cela peut sembler raisonnable au
député, je le comprends. Mais c'est un gros problème pour
nous parce qu'il y a parfois des délais très importants entre la
date où la première correspondance arrive. On la retourne
ensuite. Mais quand on parle des dossiers qui ont été
traités cette année, selon les renseignements qu'on a ici, ce
sont toutes des demandes de 1983, 1984, 1985. Cela a quand même pris un
an, deux ans ou trois ans avant que cela se termine.
On a des problèmes avec l'informatique au ministère. Notre
système d'informatique est carrément désuet. On a aussi un
manque de personnel. Je voudrais bien être agréable au
député mais avant de mettre des fonctionnaires là-dessus
pendant des semaines pour sortir cela un par un et avec tous les détails
qu'il veut... On a des "en lieu" de taxes à payer aux
municipalités pour lesquels on paie des intérêts, si on est
en retard. Il y a une grande quantité de travail à faire
là-dedans. Je ne peux simplement pas demander à mes
fonctionnaires de faire du temps supplémentaire aux frais de
l'État pour sortir des renseignements qui peuvent peut-être avoir
une certaine utilité pour le député, mais je ne vois pas
vraiment que cela soit dans l'intérêt public de commencer à
sortir toutes les réponses à ces demandes. D'autant plus que,
à ma connaissance, cela ne s'est jamais fait dans le passé.
M. Dufour: M. le ministre, vous m'avez donné la
réponse qu'il y a 106 promesses, qu'il reste 12 dossiers, qu'il y en a
58 qui ont été refusés, ce qui fait 176 cas. Si ma
mémoire est fidèle, cela fait grosso modo un total de 340
dossiers, soit 340 écritures finalement. Ceux qui sont
réglés, c'est facile parce que cela a dû être
écrit quelque part. Vous me dites que cela va prendre des jours, des
semaines et des mois à des fonctionnaires pour trouver ces
renseignements.
M. Bourbeau: C'est parce que ce ne sont pas seulement les noms
que vous voulez avoir. Vous voulez avoir aussi les dates et toute une
série de renseignements qui sont assez longs à sortir. Oui,
effectivement, cela peut prendre beaucoup de temps.
M. Dufour: Je prends bonne note de la collaboration que vous nous
donnez. Je ne sais pas s'il y a moyen d'avoir ce3 renseignements
différemment mais je croyais, personnellement, que ma demande
était raisonnable et justifiée. Concernant l'ampleur de ce
dossier, il y a des millions de dollars d'impliqués là-dedans. Ce
n'est pas compliqué. Il y a des montants de 6 500 000 $; de 355 000 $
que l'on va accepter aujourd'hui. Il est vrai que c'est fini, mais il y a aussi
un montant de 7 000 000 $. Cela ne mérite pas que l'on s'assoie... C'est
traité comme ca! Ce n'est pas plus grave que cela. Qu'il y ait 176
dossiers qui ne soient pas traités, tout le travail fait par vos
fonctionnaires... en travaillant avec ces gens... En plus des 58 que vous avez
refusés... Vous avez tout fait comme cela! Il n'y a rien là.
C'est fini. On ne peut plus remettre cela en cause, cela finit là.
Il me semble, quand vous me dites: Non, on ne peut pas y toucher, je
pense, comme Opposition, que l'on devrait avoir... En tout cas, si le ministre
n'est pas intéressé, l'Opposition, elle, pourrait être
intéressée à avoir un certain nombre de renseignements. Je
le sais parce que des députés nous en parlent. Il y a des
municipalités qui nous parlent du programme PAIRA. Cela a rendu des
services. Il y en a qui ont été plus vite que d'autres.
C'étaient des petits vites. Ils ont eu des réponses plus rapides.
Ils ont réglé une partie de leurs problèmes ou tous leurs
problèmes. Mais il y en a 176 qui n'ont pas été
traités. On peut donc dire que ceux-là ont été mis
de côté. Je vous demande s'il y a moyen de savoir ce qui s'est
passé dans ces dossiers-là et vous me dites: Non, parce que cela
va prendre des mois. C'est correct mais on va être obligé d'en
prendre bonne note.
En tout cas, je dois dire que je suis déçu de votre
réponse. Mais ce n'est pas de nature à établir un climat
de grande confiance, parce qu'il semble qu'il y ait des cachettes, puisqu'on ne
peut pas avoir de réponses. Cela va pour l'engagement 4, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 4 est
vérifié. Engagement no 5?
M. Dufour: Encore là, ce sont les mêmes questions et
les mêmes réponses, j'imagine, que je vais avoir. Pas plus que
cela. Comme par hasard, il y en a une d'un bord et deux, quatre, six, huit de
l'autre. Ce n'est pas la bataille des Nordiques. Cela ressemble à du
football. Je ne pose pas plus de questions, qu'est-ce que vous voulez? Je vais
avoir les mêmes réponses. Je pense que mon temps est aussi
précieux que le temps de celui d'en face.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 5 est
vérifié. Engagement 6?
M. Dufour: Attendez un peu. L'engagement 6, la subvention
à la ville de Saint-Georges. Le montant de l'engagement: 500 000 $.
À quelle date le "OK" a-t-il été donné?
M. Bourbeau: Le protocole d'entente est intervenu le 15 janvier
19B6 entre le ministère des Affaires municipales et la ville de
Saint-Georges.
M. Dufour: Cela devait être à peu près les
derniers qui...
M. Bourbeau: La lettre d'engagement du ministre était du
18 septembre 1985. Alors, on n'a fait que respecter les engagements de nos
prédécesseurs.
M. Dufour: À partir du 2 décembre, il y a d'autres
programmes de revitalisation qui ont été acceptés?
M. Bourbeau: Je peux vous dire, M. le député, qu'au
moment où le nouveau gouvernement a été mis en place, tout
le programme avait été engagé à 100 % et qu'il ne
restait pas un sou dans la cagnotte. De nombreux dossiers restaient en suspens
sur le bureau du ministre et je peux vous assurer que le score était
là aussi de 8 à 0, mais dans le sens inverse.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, M. le
député de Jonquière. Est-ce que vous maintenez que
c'était 8 à 0, M. le ministre?
M. Bourbeau: C'était 8 à 0, oui, dans ce cas.
Maintenant, dans le cas...
Le Président (M. Rochefort): Dans le cas de
ReviCentre?
M. Bourbeau: Je parle des dossiers qui restaient en suspens sur
le pupitre du ministre.
Le Président (M. Rochefort): Mais ceux qui ont obtenu des
réponses positives?
M. Bourbeau: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Non...
M. Bourbeau: Je parlais des dossiers qui restaient en suspens sur
le bureau du ministre.
Le Président (M. Rochefort): Mais ceux qui avaient
été réglés, ce n'était pas 8 à 0.
M. Bourbeau: Non, forcément, parce qu'il n'y a pas
seulement des villes...
Le Président (M. Rochefort): Merci.
M. Bourbeau: II y a des comtés péquistes au
Québec. Ce serait difficile de trouver 88 municipalités où
il n'y aurait pas un maire libéral.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 6, cela va?
L'engagement 7?
M. Dufour: L'engagement 7 aussi.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 7 aussi.
L'engagement 8?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Moi, j'ai une question, M. le
ministre, à 8. Pour quelle étape du programme ce montant est-il
prévu?
M. Bourbeau: Vous parlez des 32 000 $?
Le Président (M. Rochefort): Oui, engagement 8,
Montréal.
M. Bourbeau: C'est le volet a du programme. On me dit que c'est
le volet crédit de taxes.
Le Président (M. Rochefort): Crédit de taxes pour
les commerçants qui ont procédé à des restaurations
de leur édifice commercial?
M. Bourbeau: C'est exact.
Le Président (M. Rochefort): Cela couvre combien de
commerçants, 32 000 $?
M. Bourbeau: Je ne peux pas dire si on a ce renseignement ici; on
est en train de faire des vérifications. Tout ce que je peux dire pour
l'instant, c'est que l'engagement de 32 000 $ correspond aux sommes
affectées pour 1985-1986, pour le volet a, qui est le volet
crédit de taxes. On n'a pas ici le détail de la
réclamation de la ville de Montréal; alors, je ne suis pas en
mesure de répondre à cette question.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il est possible de
nous le fournir?
M. Bourbeau: On m'indique que oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'on peut s'attendre
à le recevoir?
M. Bourbeau: Si vous en faites la demande.
Le Président (M. Rochefort): J'en fais la demande.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Donc, l'engagement 8
est vérifié sous réserve des documents à nous
être acheminés. L'engagement 9?
M. Dufour: L'engagement 9, M. le ministre, sur les boisés,
est-ce que cela a rapport avec la loi qu'on a adoptée
dernièrement? C'est sous l'ancien système?
M. Bourbeau: C'est l'ancien système qui a
été établi lors de la réforme de la
fiscalité municipale et ce sont des réclamations pour des
années antérieures de 1981 à 1986. Sauf pour
l'année 1986, il semble que c'est vraiment la totalité ou enfin
la grosse partie des montants payables; les autres sont des rajustements pour
les années précédentes. (14 h 45)
Le Président (M. Rochefort): Vérifié.
Engagement 10?
M. Dufour: Ce sont les subventions aux villages nordiques et
à l'Administration régionale Kativik. Quand on regarde
l'ensemble, il n'y a pas seulement pour ce mois-ci. Pour le mois d'avril, il y
a beaucoup d'argent d'engagé là-dedans. J'aimerais que vous nous
parliez un peu des villages nordiques: comment cela fonctionne et le cadre de
la loi dans laquelle vous fonctionnez. Il y a beaucoup d'argent dans tout cela.
Je ne suis pas familier, mais il ne faut pas en vouloir à qui que ce
soit de ne pas l'être. J'aimerais que vous nous parliez de cette loi, de
la façon qu'elle est appliquée et comment les décisions
sont prises. Je comprends que l'Administration régionale Kativik prend
beaucoup de décisions pour l'ensemble de ces municipalités.
Comment faites-vous pour savoir si c'est correct ou pas correct, en gros?
M. Bourbeau: Pour savoir si quoi est correct ou pas correct?
M. Dufour: Dans toutes ces demandes, j'imagine, il y a
l'Administration régionale Kativik qui fait des demandes et, de l'autre
côté, il y a les villages. Par exemple, véhicule-incendie,
muskeg-eau, bélier mécanique, organisation du... Quelles sont vos
relations pour savoir si cela fonctionne quand vous acceptez un ou l'autre?
M. Bourbeau: Au ministère il y a une direction qui
s'appelle le SANA, le Service des affaires nordiques et amérindiennes,
qui est responsable de ces dossiers. Alors, chaque année, on scrute
à la loupe chaque demande de l'Administration régionale Kativik,
qui regroupe les treize villages et les villages inuit, soit tous les villages
au nord du 55e parallèle. On subventionne l'Administration
régionale Kativik; on subventionne le fonctionnement des villages. Il y
a le service de la dette sur les dépenses capitales qui ont
été effectuées dans le passé et, finalement, il y a
également 3 300 000 $ pour de nouveaux investissements, surtout de
nature capital.
M. Dufour: Est-ce que ces villages sont astreints à une
taxe foncière? Ils doivent avoir des bien-fonds quelque part.
M. Bourbeau: Non, parce qu'ils ne sont pas propriétaires
des immeubles.
On m'indique qu'il n'y a pas du tout de taxe foncière. La
Société d'habitation du Québec construit les maisons, mais
demeure propriétaire des maisons. Les gens paient un loyer à la
SHQ. On paie les "en lieu" de taxes comme gouvernement et la SHQ paie les "en
lieu" de taxes sur ses propres immeubles. Cela va à la
municipalité qui, elle, voit à payer les services municipaux:
l'égout, l'aqueduc, etc.
M. Dufour: Est-ce dans le cadre de l'entente de la Baie James ou
si c'est dans le cadre du "goodwill" à travers les démarches que
l'on fait pour les autochtones?
M. Bourbeau: Le gouvernement a récupéré du
gouvernement fédéral l'administration des villages nordiques. On
s'est engagé à municipaliser les villages, à les traiter
comme les villages du sud, si je peux dire, et à faire en sorte que ces
gens-là aient la même qualité de services que les autres.
Le gouvernement fédéral a d'ailleurs payé des montants
substantiels comme étant sa part dans le règlement de cette
succession, si je peux dire. Aujourd'hui, nous donnons suite à ces
engagements.
Lors de la signature de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois, le gouvernement avait également pris certains
engagements. Ce qu'on fait actuellement dans le Nord québécois,
c'est la suite de cela.
M. Dufour: Dans le temps, il n'y a rien de définitif...
Ces gens ne peuvent se reprendre en main. C'est impossible qu'un gouvernement
dise, en quelque temps que ce soit, que ces gens vont assumer - peut-être
pas à 100 %, car ils ont des conditions de vie un peu spéciales
par rapport à d'autres -une partie de leurs propres
responsabilités.
Si je regarde tout ce qu'on a là et tout ce que j'ai lu
concernant ces villages ou ce qu'on a vu à Schefferville, on sait que
ces gens assument une certaine responsabilité et qu'ils ont certains
besoins; qu'ils affirment, et ils formulent beaucoup de demandes au
gouvernement. Si jamais ils ont à payer une partie de leurs demandes...
C'est que le gouvernement du Québec est toujours pris à arbitrer
régulièrement car personne ne peut les arrêter dans leurs
demandes. Il faut simplement dire: C'est fini, on ne vous en donne pas plus que
cela. Mais, quand une partie est payée... À mon sens, c'est
responsabiliser les citoyens que de leur faire défrayer une partie des
coûts de fonctionnement ou d'administration. Si je comprends bien, il n'y
a actuellement rien de prévu quant à cela.
M. Bourbeau? Non, je n'ai pas dit cela. M. Dufour: Non?
M. Bourbeau: II ne faudrait pas que le député pense
qu'il n'y a que des demandes. Les demandes, c'est une chose. On n'acquiesce pas
à toutes les demandes des municipalités nordiques. Elles font
effectivement beaucoup de demandes et on en remplit quelques-unes. Il y en a
beaucoup qui restent sans lendemain.
Pour ce qui est de la taxation, on est présentement en train de
préparer un projet pilote dans l'une des municipalités, Kuujjuaq,
je crois, où on va tenter de mettre sur pied un système pour
taxer les propriétés. Il s'agirait d'une taxe genre taxe de
services qui viserait à responsabiliser les gens qui habitent ce
village. À la suite de cette expérience, si elle se
matérialise, on pourra tirer des conclusions pour l'avenir.
M. Dufour: Quand je regarde les notes explicatives que vous avez
fournies, à la page 11 ou 512-86, je ne sais pas quel est le
numéro... À la page 11, à la dernière ligne, vous
avez l'explication. Est-ce qu'on a la même page? C'est 11 ou 10-3.
À la dernière ligne: "Tous les projets de la liste ont
été adoptés par une résolution du conseil de l'ARK
qui les considère comme priorités régionales". Dans le
conseil ARK,
est-ce que le ministère est, représenté de quelque
façon ou est-ce que l'ARK peut décider ou décide des
priorités sans que vous ayez quelque chose à dire quelque
part?
M. Bourbeau: Pour les montants qu'on met à la disposition
des villages nordiques pour fins de développement, on a une enveloppe
d'environ 3 300 000 $ par année. Les villages nordiques, avec leurs
conseillers régionaux, se réunissent sous l'égide de PARK,
l'Administration régionale Kativik, et chacun dépose ses projets
et fait valoir son point de vue. Un arbitrage se fait entre eux et avec l'ARK
sur la priorité à donner aux projets et, éventuellement,
le SANA, dont je parlais tout à l'heure, qui est une direction du
ministère, vérifie la pertinence de ces projets et met
éventuellement à la disposition de l'ARK la somme qui est ensuite
distribuée entre tous les villages.
Nous contrôlons, dans tous les villages, la distribution de cette
somme pour s'assurer que tout est en ordre. Mais à partir du moment
où la somme d'argent est rendue à l'ARK, c'est eux-mêmes
qui voient à ce que les travaux soient faits et ils sont les
maîtres d'oeuvre.
M. Dufour: Donc, je peux retenir qu'en principe, lorsque l'ARK
accepte une priorité, elle est inscrite automatiquement en autant qu'il
y ait de l'argent. Cela a suivi son cheminement normal.
M. Bourbeau: On n'intervient pas dans le choix des
priorités. On laisse cela à l'autonomie locale, si je peux dire.
Mais à ce jour, ce sont des gens qui sont tout à fait
responsables. On vérifie régulièrement sur le territoire.
Les sommes d'argent nous apparaissent très bien distribuées.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. Dufour:
L'engagement 11.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose maintenant de la
vérification de l'engagement 10.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): C'est cela? Cela va?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Maintenant, on procède
à la vérification de l'engagement 11 à la page 16.
M. Dufour: L'engagement 11, cela représente le paiement
à Me Jean-Marc Roberge d'une indemnité pour tenir compte des
modifications survenues à ses conditions de travail en tant que membre
de la Commission municipale du Québec et donner suite aux
recommandations du Protecteur du citoyen. Qu'est-il arrivé dans ce
cas-là?
M. Bourbeau: Me Roberge avait été engagé
à la commission municipale pour un mandat de dix ans à compter du
1er octobre 1973 par un arrêté en conseil. Entre le moment de son
engagement et sa nomination définitive, ses conditions de travail ont
été modifiées à son désavantage par une
décision gouvernementale qui s'appliquait à l'ensemble des
employés de la fonction publique. Me Roberge a protesté
auprès du Protecteur du citoyen disant que, dans son cas... Il a eu une
période où certains ont quitté leur emploi, se sont
amenés au gouvernement, ont été engagés et, au
moment où ils ont commencé à travailler, la politique
gouvernementale avait été modifiée et malgré eux,
ils ont été obligés de subir des conditions de travail qui
étaient différentes. Dans son cas, cela se traduisait par une
perte de pension. Les conditions dont on parle, c'étaient les droits
à la pension rétroactive, au rachat d'années
antérieures de pension. Le Protecteur du citoyen a conclu qu'il fallait,
en toute équité, réparer le tort qui avait
été causé à cet individu et a demandé qu'on
agisse de telle façon qu'une somme d'argent lui soit payée. C'est
ce qu'on a fait.
M. Dufour: Est-ce que vous voulez me donner l'information
suivante: Depuis quand M. Roberge s'était-il plaint de cette
anomalie?
M. Bourbeau: Je ne peux pas répondre à la question.
Nous n'avons pas la date précise. Je pourrais donner une approximation,
mais on n'a pas la date précise.
M. Dufour: Essayez donc pour voir, si cela me satisfait, je
vais...
M. Bourbeau: On me dit que son mandat s'est terminé...
M. Dufour: Normalement, vous m'avez parlé du 1er octobre
1976...
M. Bourbeau: C'est 1973. M. Dufour: 1976. M. Bourbeau:
1973.
M. Dufour: En 1973 et c'est un contrat de dix ans.
M. Bourbeau: Oui. Son mandat se terminait effectivement en
octobre 1983 et il a porté plainte peut-être six mois avant la fin
de son mandat, s'étant rendu compte que
sa pension serait substantiellement modifiée à cause des
événements dont j'ai parlé.
M. Dufour: M. Roberge n'était plus à l'emploi de la
commission municipale depuis 1983.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour; Cela va. D'accord.
M. Bourbeau: Mais le jugement du Protecteur du citoyen est
arrivé après cela.
Le Président (M. Rochefort): Ses conditions de travail
avaient été modifiées à quel moment? (15
heures)
M. Bourbeau: À quel moment? Ses conditions de travail ont
été modifiées entre la date où il avait
été engagé et le 1er octobre 1973, date où il a
vraiment commencé à travailler.
Je peux vous lire l'extrait du décret: Attendu que Me Jean-Marc
Roberge a été nommé membre de la Commission municipale
pour un mandat de dix ans, à compter du 1er octobre 1973 par
arrêté en conseil; attendu que les conditions de travail offertes
à Me Roberge lors de son acceptation du poste de membre de la Commission
municipale du Québec ont été modifiées après
sa nomination et à son désavantage, sans pour autant lui donner
ouverture à quelque recours que ce soit; attendu que le Protecteur du
citoyen a examiné le cas de Me Roberge, qu'il en a conclu que celui-ci
subissait un préjudice et qu'il a recommandé en
équité au ministre des Affaires municipales, le 28 septembre
1984, de prendre les dispositions pour que soit corrigée cette
situation; attendu que le Protecteur du citoyen a réitéré
sa demande le 26 janvier 1986... a réitéré sa
recommandation au ministre des Affaires municipales; attendu que le
gouvernement désire, sans égard à la
responsabilité, donner suite aux recommandations du Protecteur du
citoyen et réparer en équité le tort subi par Me
Roberge.
Le Protecteur du citoyen est revenu à la charge auprès de
moi en janvier 1986, comme il l'avait fait, d'ailleurs, en septembre 1984, et
le gouvernement a décidé de donner suite à la
recommandation du Protecteur du citoyen.
Le Président (M. Rochefort): Actuellement, que fait Me
Roberge?
M. Bourbeau: Je n'en ai aucune idée. Je présume
qu'il doit être à la retraite. On me dit que son état de
santé est très précaire présentement.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a d'autres cas à votre
connaissance - ou à votre non-connaissance - des dossiers qui auraient
été traités de la même façon que celui de Me
Roberge?
M. Bourbeau: Je l'ignore.
M. Dufour: Le Protecteur du citoyen a un pouvoir de
recommandation, mais ce n'est pas obligatoire. Ce n'est pas
exécutoire.
M. Bourbeau: On m'avise que, si un ministre ne donne pas suite
à la recommandation du Protecteur du citoyen, le citoyen peut s'adresser
directement à l'Assemblée nationale.
M. Dufour: Ah bon! Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 11 est
vérifié. Je pense que je n'ai pas d'engagement. C'est cela. Cela
conclut notre vérification du mois d'avril 1986, sous réserve des
documents qui doivent nous parvenir.
Mai
Pour mai 1986, l'engagement 1.
M. Dufour: Mai 1986, subvention à la municipalité
de Saint-Jean-Port-Joli. Est-ce que c'est le programme PAIRA - ou paiera pas -
ou si c'est une subvention discrétionnaire?
M. Bourbeau: C'est une subvention qui a été
donnée dans le cadre du programme PAIRA 1983.
M. Dufour: C'était dans les fonds de tiroirs. C'est un
montant qui restait, qui n'avait pas été distribué.
M. Bourbeau: C'était vers la fin du programme,
effectivement.
M. Dufour: Montant de l'engagement (1-1), est-ce que cela veut
dire que cela a été donné d'une "shot" ou si c'est le
premier versement?
M. Bourbeau: C'est le programme 1, élément 1, du
ministère.
M. Dufour: L'élément 1, mais les 400 000 $ ont
été accordés d'un seul coup?
M. Bourbeau: II s'agit d'un engagement. Mais est-ce que les
sommes d'argent ont été déboursées? Cela reste
à vérifier parce que évidemment on débourse
seulement lorsque les travaux sont effectués. On est en train de voir si
cela a été déboursé ou non. D'après une
indication ici, une avance de 125 070 $ a été faite en mars 1986,
en
acompte sur la subvention.
M. Dufour: C'est bien 125 070 $ pour le premier versement et le
reste est pris à même les 400 000 $?
M. Bourbeau: C'est cela, c'est un acompte sur les 400 000 $.
M. Dufour: Cela va.
M. Bourbeau: Ces 125 000 $ ont été versés le
28 avril 1986.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que ça va?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 2?
M. Dufour: CIRUR: contribution du Québec au fonctionnement
de cet organisme. C'est uniquement une subvention pour le fonctionnement qui se
répète chaque année, j'imagine?
M. Bourbeau: Contribution du Québec au fonctionnement de
cet organisme pour l'année 1986-1987; c'est le Comité
intergouvernemental de recherches urbaines et régionales.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, pourriez-vous
définir ce groupe de travail?
M. Bourbeau: Je m'excuse, je n'ai pas compris la question.
Le Président (M. Rochefort): Qu'est-ce que c'est ce groupe
de travail?
M. Bourbeau: Le mandat du CIRUR, tel qu'il a été
arrêté à la conférence
fédérale-provinciale de 1966, stipule que l'organisme a pour
fonction première de favoriser l'échange de renseignements de
nature technique au chapitre du développement et de l'aménagement
régional entre les administrations publiques canadiennes. Le
gouvernement du Québec verse annuellement une contribution aux frais de
fonctionnement du CIRUR en vertu d'une entente avec les gouvernements
fédéral et provinciaux dont la signature a été
autorisée en juin 1977 par un arrêté en conseil ou un
décret.
Le Président (M. Rochefort): Le budget total de
l'organisme est de quel ordre?
M. Bourbeau: J'ai devant moi les états financiers pour
l'exercice terminé le 31 mars 1985 et les revenus de l'organisme sont de
608 984 $. Évidemment, il y a les provinces qui contribuent et le
gouvernement fédéral aussi.
Le Président (M. Rochefort): Quelle est la part du
Québec?
M. Dufour: Comme le ministre ne semble pas trop familier avec cet
organisme, peut-être pourrions-nous avoir de l'information aussi. Je sais
qu'il fait des recherches de temps en temps, mais cela faisait un bout de temps
que je n'avais pas entendu parler de cet organisme.
M. Bourbeau: Le ministre est aussi familier avec le dossier que
le député de l'Opposition. Les questions étant très
précises, on voulait donner des réponses précises, c'est
tout.
M. Dufour: Est-ce qu'il est possible d'en savoir un peu plus sur
cet organisme? Par exemple, vous devez certainement avoir des plaquettes ou des
choses qui pourraient nous donner des renseignements.
M. Bourbeau: On pourrait faire parvenir au député,
si cela l'intéresse, certains renseignements ou du matériel qu'on
peut avoir au ministère et on pourra regarder cela.
M. Dufour: ...qui ne demanderont pas trop d'ouvrage aux
fonctionnaires.
Le Président (M. Rochefort): Du même coup,
j'aimerais avoir la ventilation des sources de revenus. On sait qu'il y a un
budget de 608 000 $ dont 75 772 $ proviennent du Québec. Combien
provient du gouvernement fédéral et combien de l'ensemble des
provinces, et peut-être la liste des publications ou des activités
qu'a connues cet organisme au cours des dernières années?
M. Bourbeau: Je peux donner la réponse tout de suite au
député. Le gouvernement fédéral, pour
l'année 1985-1986, a fourni 275 000 $, et je vous fais grâce des
chiffres suivants.
Le Président (M. Rochefort): Oui, cela va.
M. Bourbeau: Terre-Neuve, 6000 $;
l'Île-du-Prince-Édouard, 1300 $; la Nouvelle-Écosse, 9500
$; le Nouveau-Brunswick, 7800 $; le Québec, 72 800 $. C'est
l'année 1985-1986. Je vais plutôt vous donner l'année
1986-1987, parce que je vois que je l'ai ici. Le gouvernement
fédéral, pour 1986-1987, 286 000 $. Terre-Neuve, quelque 6000 $;
l'Île-du-Prince-Édouard, 1400 $; la Nouvelle-Écosse, 9900
$; le Nouveau-Brunswick, 8200 $; le Québec, 75 700 $; l'Ontario,
101 500 $; le Manitoba, 12 000 $; la Saskatchewan, 11 300 $ et,
l'Alberta, 26 000 $; la Colombie britannique, quelque 42 000 $. Voilà
pour les revenus.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Quant à la
liste des activités ou des publications que l'organisme peut avoir et
auxquelles il a été associé, serait-il possible de nous
faire parvenir cela ultérieurement? Oui?
M. Bourbeau: On le fera, oui.
Le Président (M. Rochefort): D'accord, merci. Cela dispose
de l'engagement 2.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 3,
à la page suivante.
M. Dufour: Pas de questions.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
Cela dispose de la vérification des engagements de mai 1986 sous
réserve des documents à nous parvenir.
Juin
On passe maintenant à juin 1986, engagement 1.
M. Dufour: Engagement 1: contrat pour la fourniture de services
d'évaluation, de négociation, de coordination et de
représentation dans les dossiers relatifs à l'acquisition de
propriétés dans la ville de Schefferville. Fournisseur: EVIMBEC
Inc., Sainte-Foy, 200 000 $. Je pense bien que cela a été une
décision purement et simplement. L'engagement de cette firme a-t-il
été soumis à un comité ou si c'est seulement la
volonté du ministre ou des fonctionnaires du ministère?
M. Bourbeau: La firme EVIMBEC était celle qui avait
confectionné le rôle d'évaluation pour la ville de
Schefferville en 1978, qui l'avait équilibré en novembre 1985 et
qui avait en sa possession toutes les données récentes quant aux
bâtiments, à leur état d'entretien, à leur
occupation, etc. En conséquence, il avait été jugé
qu'il était très avantageux pour le ministère des Affaires
municipales de confier à cette firme le mandat global relatif à
l'acquisition des propriétés. C'est la raison pour laquelle le
gouvernement a décidé de confier à la même firme,
qui avait déjà en main toute la documentation, le travail dans le
cas de la...
M. Dufour: Est-ce le montant global du contrat ou s'il y a eu
d'autres parties de contrats qui ont été payées par le
gouvernement dans ce cas? Est-ce la seule qui a été payée
par le ministère?
M. Bourbeau: Jusqu'à maintenant, c'est le seul contrat
qu'on a donné, sauf des frais juridiques qui ont été
donnés à un avocat.
M. Dufour: Y a-t-il une date d'échéance du contrat
ou...?
M. Bourbeau: On me dit que le contrat ne prévoit pas de
date limite. Évidemment, on ne peut pas prévoir la date ultime
des travaux, parce que si, par exemple, on ne réussit pas à
acheter tous les immeubles de gré à gré, il pourrait y
avoir des expropriations et des témoignages devant le Tribunal
d'expropriation. Donc ça pourrait se prolonger sur une période de
mois et peut-être même d'années, (15 h 15)
M. Dufour: Dans le contrat, M. le ministre, tous ces faits
sont-ils prévus? Est-ce que c'est un contrat fermé ou s'il y a
des actions plus grandes ou plus longues? Est-ce que c'est prévu que ce
contrat peut être plus élevé?
M. Bourbeau: Non, on m'indique que le montant de 200 000 $ est un
montant maximum et que le contrat est de type fermé.
M. Dufour: Est-ce que le ministre pourrait nous donner
l'information à savoir si cette démarche concernant la fermeture
de Schefferville est avancée?
M. Bourbeau: Elle avance. Nous sommes à la veille de
déposer des offres d'achat aux propriétaires, aux locataires et,
enfin, tous ceux qui sont là.
M. Dufour: Est-ce que vous suivez l'échéancier que
vous aviez prévu orginalement?
M. Bourbeau: C'est en retard. Cela a pris plus de temps que
prévu à préparer les dossiers d'évaluation.
Le Président (M. Rochefort): Les offres d'achat sont
basées sur quoi?
M. Bourbeau: Les offres d'achat sont basées sur ce qu'on
estime être la valeur réelle des immeubles.
Le Président (M. Rochefort): À partir de quels
critères?
M. Bourbeau: Pardon?
Le Président (M. Rochefort): Sur ce qu'on estime
être la valeur? Comment fait-on pour estimer la valeur?
M. Bourbeau: On a engagé des experts qui se penchent sur
l'affaire, sur ce dossier et qui vont nous faire des recommandations. C'est
à partir de ces recommandations que nous allons...
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, non seulement
les experts auront pour tâche d'établir la valeur de chaque
propriété, mais ils auront aussi pour tâche de fournir une
grille de critères visant è établir cette valeur. Sinon,
cela a été...
M. Bourbeau: C'est basé sur la loi et ia jurisprudence et
je dois dire que, dans le cas de Schefferville, il y a des situations
spéciales et uniques en ce sens qu'un grand nombre de gens ont
acheté l'immeuble après la fermeture de la mine pour une somme de
1 $. Alors, ça crée évidemment des problèmes
d'évaluation.
Le Président (M. Rochefort): De quelle façon
envisagez-vous de traiter ces problèmes?
M. Bourbeau: Avec le maximum d'équité possible.
M. Dufour: ...
Le Président (M. Rochefort): Mais quand même, dans
le cas précis d'une personne qui aurait acheté un immeuble pour 1
$ après l'annonce de la fermeture de la mine, quels sont les
critères qui vont présider à l'évaluation nouvelle
qui servira à acheter l'immeuble?
M. Bourbeau: Il n'est pas facile de déterminer la valeur
d'un immeuble dans ce cas. Cela dépend du point de vue où on se
place. Si on veut faire en sorte que ces gens puissent se reloger ailleurs dans
une autre municipalité avec une maison semblable, le montant peut
être assez important. Si on estime le montant qu'ils ont payé pour
acheter la propriété, le montant peut être minime.
Si on prend en considération le dommage qui leur est causé
à la suite de la fermeture de la ville, évidemment c'est un autre
point de vue à considérer. Alors, je dois dire que nous allons
tenter de faire des offres qui vont tenir compte de tous ces facteurs et qui
vont être marquées au coin de la justice et de
l'équité pour tout le monde, y compris l'ensemble ' des
contribuables du Québec.
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien vos propos, la
réponse que vous me donnez, c'est que vous allez établir une
grille qui intégrera à des degrés différents les
trois éléments dont vous venez de nous faire part.
M. Bourbeau: Ces éléments ne sont pas exhaustifs,
M. le Président. Je les ai donnés à titre d'exemples. Les
offres qui vont être faites vont être basées sur des
critères objectifs qui vont être les mêmes pour tous et
chacun, en tenant compte de la situation particulière de chaque
groupe.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'elles seront
rendues publiques?
M. Bourbeau: II faudrait répondre à cette question,
parce que comme ce seront des offres qui seront faites de gré à
gré, je ne crois pas qu'il sera dans l'intérêt du
gouvernement d'aller dévoiler en public, si je peux dire, ses batteries,
parce qu'il est bien possible que les gens n'acceptent pas les offres et
décident d'aller en expropriation. Il ne serait peut-être pas dans
l'intérêt du public de dévoiler l'ensemble de notre
stratégie.
Le Président (M. Rochefort): Toutefois, tout en
reconnaissant la pertinence de ce que vous venez d'affirmer, est-ce que vous
seriez disposé à envisager un processus qui permettrait d'en
informer les membres de la commission sous le couvert d'un huis clos total par
exemple?
M. Bourbeau: Je dois avouer que je ne peux pas donner tout de
suite une réponse à cette question. Je vais devoir consulter nos
conseillers juridiques pour savoir dans quelle mesure on pourrait le faire. Je
prends avis de la question, si je puis dire.
Le Président (M. Rochefort): Et vous allez nous revenir
là-dessus?
M. Bourbeau: Effectivement.
Le Président (M. Rochefort): Merci.
M, Dufour: Comme vous avez acheté au vu et au su, bien sûr,
de tout le monde, plusieurs propriétés à 1 $, qu'est-ce
qui arriverait de votre critère de justice et d'équité
alors? Parce que dès que le village a été susceptible de
fermer et que ce fait a été connu, comme il y avait
déjà eu la fermeture de Gagnon, il y a certainement des gens qui
sont plus vite que d'autres et qui ont décidé - c'est possible -
d'acheter plusieurs propriétés. De quelle façon allez-vous
les traiter? Je comprends un peu votre prudence. Quand quelqu'un a
acheté une maison où il demeure et qu'il l'a payée 1 $,
vous vous dites qu'il fallait qu'il habite quelque part. II y a aussi des gens
qui sont vraiment enracinés dans leur milieu, etc. Mais prenons
quelqu'un qui aurait acheté plusieurs propriétés,
c'était dans le but... Je ne sais pas si on peut appeler cela de la
spéculation. Je ne peux pas savoir pourquoi il
le fait. C'est peut-être par spéculation. C'est
peut-être aussi parce qu'il y avait des chasseurs ou des
pêcheurs... Comment allez-vous arriver à régler cela? Parce
que je pense que c'est une difficulté que vous allez éprouver
dans le dossier. Est-ce que ces gens vont être traités comme s'ils
avaient une propriété unique?
M. Bourbeau: Je ne crois pas avoir dit cela.
M. Dufour: Non...
M. Baurbeau: M. le député, vous savez que
l'évaluation est une science présumément exacte. Je
présume qu'on va tenir compte de tous les faits. Le problème est
qu'ils ne sont pas tous dans la même situation. Il y a des gens qui ont
des immeubles qui leur appartiennent et dans lesquels ils résident.
D'autres ont des immeubles qui leur appartiennent mais qui sont vacants, qui
sont barricadés. D'autres possèdent des maisons mobiles
occupées, d'autres possèdent des maisons mobiles non
occupées. Certaines maisons sont dans un état de
détérioration avancée et elles l'étaient
déjà au moment de l'annonce. Un grand nombre de personnes ont
acquis un immeuble après l'annonce de la fermeture de la ville, et pour
1 $. D'autres l'avaient acquis avant pour une somme différente. D'autres
l'ont acquis après la fermeture de la ville mais pour une somme, qui
n'étant pas de 1 $, est quand même très minime, 1000 $,
2000 $. D'autres l'ont acquis dans les derniers mois, immédiatement
avant l'annonce de la fermeture de la ville. Ce sont des cas qui sont
différents. On va devoir tenir compte, dans les offres qu'on va faire,
d'un ensemble de considérations. Je ne pourrais pas dévoiler ici,
si je puis dire, nos batteries au-delà de ce que je suis en train de
faire présentement, sans mettre en péril la démarche
gouvernementale.
M, Dufour: Est-ce que l'intention, selon l'information que vous nous
aviez donnée, de remettre ce village comme une réserve, tient
toujours dans votre esprit?
M. Bourbeau: Nous poursuivons toujours des négociations
avec le ministère des Affaires indiennes à Ottawa. C'est le
sous-ministre qui mène les négociations actuellement. On attend
toujours une décision de la part du gouvernement
fédéral.
M. Dufour: Au sujet des Indiens et comme vous êtes
très respectueux de l'autonomie de ces gens, et des autres bien
sûr, est-ce qu'ils sont prêts, eux, à assumer cette
responsabilité de prendre ce village et de le convertir en
réserve?
M. Bourbeau: Cela fait partie des discussions
précisément. Je pense que les Amérindiens sont
intéressés sauf qu'ils posent des conditions. Ces conditions sont
présentement étudiées par le gouvernement
fédéral et nous.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'on dispose de
l'engagement 1?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 2?
M. Dufour: Pas de question.
Le Président (M. Rochefort): Pas de question. Engagement
3?
M. Dufour: Ma seule question sise à savoir si vous avez
l'intention de rajeunir votre service d'informatique du ministère?
Le Président (M. Rochefort): Est-ce à l'engagement
2 ou 3?
M. Dufour: À l'engagement 2, concernant un contrat de
services à de gens compétents, à 83 000 $ par
année. C'est mieux que pour un député.
M. Bourbeau; Le problème qui se pose avec l'informatique au
ministère, c'est que c'est un système très ancien et il
est extrêmement difficile de trouver l'expertise. L'expertise n'est pas
disponible au ministère, ni, d'ailleurs, au gouvernement, sauf
peut-être un ou deux individus qui sont absolument eux-mêmes
débordés. Alors, dans ces conditions, la seule façon de
pouvoir fonctionner normalement, c'est de recourir à l'expertise
extérieure et on m'indique que cette firme est la seule qui
possède cette expertise. C'est la raison pour laquelle nous devons faire
appel à ses services.
Le Président (M. Rochefort): Donc, elle a
été choisie sans soumissions, sans appels d'offres, rien de tout
cela? Est-ce que c'est ce que nous devons comprendre?
M. Bourbeau: II y a deux offres de mutation, un concours de
recrutement et quatre appels d'offres. Malgré ces démarches,
personne répondant au profil recherché n'a pu être
sélectionné. C'est la raison pour laquelle nous avons
procédé comme nous l'avons fait.
M. Dufour: Si je comprends bien, si vous aviez trouvé la
personne susceptible de faire ce travail, vous n'auriez pas fait appel aux
services de cette firme?
M. Bourbeau: Naguère, nous avions un employé au
ministère qui était capable de
faire ce travail. Malheureusement, il a quitté et, à la
suite de son départ, nous avons tenté, comme je l'ai
indiqué tout à l'heure, de le remplacer, mais sans succès.
C'était le responsable de la technologie informatique au
ministère. Après de nombreuses tentatives, nous avons dû
recourir à l'engagement de la firme Ace Informatique Inc.
Le Président (M. Rochefort): Mais en quoi le dossier
informatique au ministère des Affaires municipales est-il
différent de ce que l'on retrouve dans l'ensemble des autres
ministères ou sociétés d'État qui, eux, trouvent
à régler leurs problèmes différemment?
M. Bourbeau: M. le Président, on m'indique qu'il n'y a
plus que deux ministères qui sont encore sous l'empire du vieux logiciel
M 204 et qu'aussitôt que nous pourrons en sortir nous le ferons, et cela
nous permettra à ce moment-là d'avoir accès à une
main-d'oeuvre plus abondante.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que dans le mandat qui
a été confié à cette firme un des objectifs
visés est celui-là?
M. Bourbeau: Un des objectifs visés est quoi?
Le Président (M. Rochefort): Est celui-là: de
passer à un nouveau système?
Une voix: Non.
Le Président (M- Rochefort): Donc, on reste toujours dans
le même?
M. Bourbeau: Non, pas du tout. La firme en question ne fait que
faire fonctionner la machine, comme on dit.
Le Président (M. Rochefort): Mais est-ce qu'en
contrepartie il y a une démarche d'amorcée au ministère
pour passer à un nouveau système?
M. Bourbeau: Nous avons un plan directeur en informatique et,
lorsque ce plan sera accepté et mis en application, nous pourrons
accéder à l'ère moderne de l'informatique.
M. le Président, je dois dire que je déplore que l'on
n'ait pas jugé bon dans le passé d'investir un peu plus d'argent
au ministère des Affaires municipales dans le dossier de
l'informatique.
Le Président (M. Rochefort): Je ne porterai pas de
jugement sur l'évolution du dossier informatique dans l'État
québécois; d'autres le feront sûrement mieux que moi.
Cela va en ce qui concerne l'engagement 2. Engagement 3?
M. Dufour: II y a une subvention à la Municipalité
régionale de comté de La Vallée-de-la-Gatineau dans le
cadre du programme PAIRE. Ce programme n'est-il pas complété
maintenant? Cela doit être des résidus, parce qu'effectivement le
programme d'aide à l'implantation des rôles d'évaluation
est fini depuis quelque temps, il me semble. (15 h 30)
M. Bourbeau: On a estimé que c'était un cas de
force majeure et c'est pour cette raison que nous avons demandé au
Conseil du trésor, qui a accepté, d'obtenir une dérogation
afin de faire cette subvention à la MRC de La
Vallée-de-la-Gatineau.
M. Dufour: Quand vous nous dites: Cas de force majeure, ce serait
quoi, par exemple? Aurait-on changé de firme?
M. Bourbeau: Lors de l'émission, en 1982, des lettres
patentes de cette MRC, la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau avait perdu
une partie du territoire non organisé qui appartenait
précédemment au conseil de comté de Gatineau pour se voir
confier une autre partie d'un territoire non organisé en provenance de
la MRC de Pontiac. La nouvelle partie du territoire qui a été
acquise n'avait aucun rôle d'évaluation alors que la partie
restante appartenant à la MRC possédait un rôle
d'évaluation établi selon la réglementation en vigueur. La
MRC savait que le programme PAIRE se terminait en 1984 et n'a pu agir
auparavant ou plus avant dans ce dossier ayant trop de difficulté
à compléter son programme de réévaluation
foncière sur le reste de son territoire.
Cette situation a créé un préjudice à la
MRC. Le coût pour rétablir la situation a été de 100
000 $ que la MRC s'est engagée à couvrir jusqu'à
concurrence d'une somme de 65 000 $ et le solde a été
absorbé par la subvention du ministère.
M. Dufour: Le programme PAIRE, en principe, serait
terminé. Or, je trouve que, quand vous employez le mot PAIRE, vous
donnez l'impression que ce programme est encore vivant. Je suis au courant
qu'il y a des municipalités qui n'ont pas complété ou
n'ont pas mis complètement en place leur nouveau rôle
d'évaluation. Est-ce qu'on pourrait dire, à partir de maintenant,
en examinant ce dossier ou en regardant les comptes du mois de juin, que le
programme PAIRE est vivant ou s'il est complètement terminé?
C'est parce que vous utilisez le mot PAIRE. J'ai remarqué que PAIRA,
vous ne l'employez plus, vous l'avez employé jusqu'à la fin de
mai et après vous avez changé de nom. Est-ce que le programme
PAIRE, tel qu'il est là, pourrait ouvrir la porte à d'autres
municipalités en ce sens qu'elles aussi pourraient avoir des cas de
force majeure?
M. Bourbeau: Le programme PAIRE est terminé depuis un bout
de temps et il n'est pas question de le rouvrir.
M. Dufour: Donc, le mot PAIRE qui est employé, c'est juste
une question de référence. Cela n'a pas été pris
dans cet argent-là.
M. Bourbeau: II n'est pas question de rouvrir ce programme. Cela
a été un cas spécial ici. Le programme est
terminé.
Le Président (M. Rochefort): Une autre question, M. le
ministre. À partir de quel budget est-ce que cela a été
défrayé?
M. Bourbeau: Cela a été un virement de fonds
à l'intérieur du budget du ministère des Affaires
municipales.
Le Président (M. Rochefort); Deuxièmement, est-ce
qu'il y a d'autres demandes de cette nature qui vous ont été
soumises?
M. Bourbeau: On m'indique que non, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Pardon?
M. Bourbeau: On m'indique que non, que c'était un
contentieux qui existait depuis très longtemps avant l'arrivée du
présent gouvernement.
Le Président (M. Rochefort): C'était le seul.
M. Bourbeau: C'est ce qu'on m'indique.
Le Président (M. Rochefort): Merci.
M. Dufour: Cela va pour l'engagement 3.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 4.
M. Dufour: La Société d'habitation. C'est
sûrement pour mettre fin au programme Corvée-habitation. Est-ce
que 50 000 $ est le montant final?
M. Bourbeau: On m'indique que c'est le montant final.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, plus
précisément, le montant final de quoi? Est-ce de tout le dossier
du programme Corvée-habitation? Sûrement pas.
M. Bourbeau: Non. C'est un montant final pour permettre d'assumer
les dépenses à caractère administratif qui devront
être encourues dans le cadre de la gestion du fonds de relance de
Corvée-habitation. On me dit que cela aurait servi, entre autres choses,
à préparer, à faire imprimer le rapport annuel et à
d'autres dépenses de nature administrative. Mais il y aurait des
réclamations possibles éventuellement, toutes les
réclamations des participants et d'autres réclamations de toutes
sortes.
Le Président (M. Rochefort): Mais aux delà des
réclamations éventuelles qui pourraient venir, en ce qui vous
concerne, dans une situation normale, c'est la dernière contribution
à l'ensemble des activités entourant le programme
Corvée-habitation?
M. Bourbeau: On dit qu'il n'y aura pas d'autres dépenses
administratives à être imputées à
Corvée-habitation. C'est la Société d'habitation du
Québec qui a pris le relais depuis la dissolution de
Corvée-habitation. Bien sûr, il y aura toutes les
réclamations inhérentes au programme.
Le Président (M. Rochefort): C'est uniquement les
dépenses de nature administrative. Ah bon.
M. Bourbeau: C'est ce que j'ai indiqué tout à
l'heure.
Le Président (M. Rochefort): Ah, bon. Engagement 5?
M. Dufour: Recherche d'eau souterraine, PAIRA-1985, c'est encore
un résidu des montants disponibles?
M* Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 6?
M. Dufour: Engagement 6, subventions aux municipales
régionales de comté. Il faut bien constater que le 31
décembre arrive assez vite. Est-ce que le ministre a prévu des
mécanismes pour faire le transfert, pour continuer ou pour faire la
conférence qui avait été prévue? Lors du
dépôt du budget ou lors de l'étude des crédits de
votre ministère, vous aviez dit qu'il y aurait une conférence
Québec-municipalités. Je ne sais pas de quelle façon vous
avez l'intention de le faire, mais je constate tout de même que le 31
décembre doit commencer à inquiéter pas mal de monde.
Comme les municipalités ont probablement commencé à faire
leur budget au moment où on se parle pour la plupart, en tout cas les
grosses municipalités, j'aimerais savoir comment vous envisagez ce
problème qui s'en vient ou les solutions que vous allez nous
proposer.
M. Bourbeau: De quel problème parle le
député exactement?
M. Dufour: Le problème du financement des
municipalités régionales de comté. Vous avez ici tout le
problème de financement. Il y a quelques millions là. Le 31
décembre s'en vient. Vous avez dit, lors de l'étude des
crédits budgétaires, qu'il y aurait une conférence
Québec-municipalités - peut-être que ce n'est pas la bonne
expression - à l'automne. Vous attendiez le rapport Parizeau et le
rapport Lemieux. Le rapport Lemieux est déposé. Le congrès
de l'Union des municipalités régionales de comté va ouvrir
jeudi de cette semaine. Je ne sais pas si c'est dans le discours que vous allez
faire à l'ouverture du congrès, mais j'aimerais, si c'est
possible, que vous nous donniez des informations pour savoir comment vous
entendez procéder dans ce dossier.
M. Bourbeau: On a oublié le discours, malheureusement. Je
peux pas vous le livrer, on ne l'a pas avec nous. Les MRC devront être
financées, bien sûr, si elles continuent d'exister. C'est un
prérequis. Je ne peux maintenant aller plus loin que de dire qu'on va
regarder ce problème attentivement au cours des prochains jours, des
prochaines semaines. En temps et lieu, on fera les annonces qu'on pourra. Pour
l'instant, je peux vous dire que j'ai un optimisme mitigé.
M. Dufour: Je pense que c'est l'exercice du pouvoir qui apprend
à être très prudent dans ces dossiers. Je vous
félicite au moins de votre cheminement. On en est à dix mois...
C'est évident que, le 1er janvier, même si vous décidiez
unilatéralement ou d'un commun accord de mettre fin à ce dossier,
ce n'est pas la réponse. C'est un dossier auquel beaucoup de gens ont
travaillé. Il y en a qui y ont cru aussi. J'espère que la plupart
y ont cru.
Quand on regarde aussi le cheminement de l'ensemble des
municipalités, j'ai l'impression que les municipalités
régionales de comté, avec ou sans amendement, sont dans le
paysage pour un bon bout de temps.
Il y a tout de même un élément
particulièrement important pour lequel les municipalités
régionales de comté ont été mises en place,
c'était surtout pour l'aménagement du territoire et pour exercer
en même temps certaines fonctions en remplaçant les conseils de
comté passés. Le gouvernement du Québec, pour favoriser
leur implantation et leur cheminement, a donné des montants
appréciables pour le fonctionnement et le 1er janvier est vite
arrivé.
Je voulais juste faire un petit plaidoyer, M. le ministre, pour dire que
c'est un dossier qui peut avoir une réponse rapide, à mon sens.
Même si vous avez l'intention de le modifier, étant donné
le court laps de temps et aussi l'incertitude dans laquelle les
municipalités seront plongées à partir de maintenant ou
celle dans laquelle elles ont été plongées depuis le
dépôt du budget gouvernemental au mois de mai, j'ai l'impression
que les municipalités sont en droit de s'attendre à une
réponse assez claire de votre part. Je voulais juste vous le
rappeler.
M. Bourbeau: Je prends note de la prise de position officielle du
député de Jonquière dans le dossier de l'avenir des
MRC,
Le Président (M. Rochefort): Au-delà de cela, vous
me permettrez un certain nombre de questions précises puisque vous ne
faites pas plus de commentaires que cela. Vous me permettrez de vous dire, M.
le ministre, que je suis un peu surpris de la façon dont vous avez
abordé la question tantôt parce que c'est la première fois
que je vous entends l'aborder sous cet angle. Jusqu'à ce jour, je ne
vous avais jamais entendu évoquer la possibilité de remettre en
question l'existence même des municipalités régionales de
comté, ce que vous avez fait. Je me souviens de vous avoir entendu ou de
vous avoir lu quant à la question du financement des fonctions
reliées à l'élaboration des schémas
d'aménagement dont, notamment, la rémunération des
préfets et des membres des conseils des MRC. Je me souviens que vous
vous êtes interrogé sur d'autres fonctions éventuelles
qu'elles pourraient ne pas se voir confier, mais à ce jour - mon
collègue le député de Jonquière comme les autres
pourraient me corriger - c'est la première fois que je vous entends
évoquer la possibilité d'une remise en question de l'existence
des municipalités régionales de comté au Québec.
Auquel cas, M. le ministre, je voudrais au minimum vous entendre
préciser le sens de ce que vous avez affirmé.
M. Bourbeau: Je pense que tout le monde, depuis plusieurs mois,
parle de l'avenir des MRC. Poser la question sur l'avenir des MRC, c'est se
demander si, oui ou non, elles vont survivre. Je pense que, si on avait
employé d'autres formules, par exemple si les mandats de la commission
Parizeau et de la commission Lemieux avaient été de savoir
quelles seront les formes de financement des MRC dans l'avenir, on pourrait
dire: Les MRC vont survivre. Mais je pense que la question qui est posée
concerne l'avenir des MRC. Est-ce qu'elles vont survivre, premièrement?
Et, si oui, sous quelle forme? Et, si elles survivent, quels seront leurs
pouvoirs et leurs mandats? Je ne veux pas du tout présumer de la
décision gouvernementale en ce qui concerne l'avenir des MRC tant que
cette position n'aura pas été connue et débattue.
Le Président (M. Rochefort): Comment
sera-t-elle débattue, puisque la dernière fois qu'on a eu
l'occasion d'aborder cette question vous aviez évoqué la tenue
d'une forme de conférence au sommet, d'une conférence
Québec-municipalités pour l'automne 1986, qu'on amorcerait dans
les prochaines semaines?
M. Bourbeau: Oui, j'ai toujours dit qu'il y avait trois
contributions majeures au dossier. Le rapport du comité d'étude
mis sur pied par l'Union des municipalités régionales de
comté a été déposé il y a deux semaines. II
y a le rapport du comité qui a été mis sur pied par
l'Union des municipalités du Québec, qui n'est pas encore
déposé, qui ne le sera pas vraisemblablement avant un mois
à peu près. Finalement, il y a les propres travaux et la
réflexion gouvernementale sur le sujet. Tant que ces documents ne seront
pas disponibles, on peut difficilement s'asseoir et en discuter. Si le
comité d'étude de l'Union des municipalités du
Québec dépose son rapport à la fin octobre,
j'espère que, vers la mi-novembre ou à la fin de novembre, on
pourra faire une première session, si je peux dire, possiblement de la
table Québec-municipalités, une table élargie qui pourra
prendre connaissance de la position de toutes les parties, y compris de la
partie gouvernementale. On pourra voir, à ce moment-là, de quoi
il retourne. (15 h 45)
M. Dufour: II faut comprendre, M. le ministre, que c'est un
dossier qui touche beaucoup d'intervenants. Cela ne peut pas se faire avec un
groupe minime ou un minimum de personnes. Je fais confiance aux unions, bien
sûr, mais c'est un dossier qui touche 96 ou 98 municipalités
régionales de comté au Québec. Cela touche toutes tes
municipalités, à part les municipalités dont on a
parlé tout à l'heure, Katimavik et Chibougamau-Chapais; il y en
a quelques-unes qui ne sont pas touchées.
Dans l'ensemble, je pense qu'il y a une interrogation. Faire des
études avec une épée au-dessus de la tête ou avec un
couteau sur la gorge, cela ne se fait pas. Vous avez dit, lors du
dépôt du budget de cette année, qu'il n'y a plus de
financement à partir du 1er janvier. Je vous rappelle qu'il y a des
échéances que les municipalités sont obligées de
regarder. Elles ont des budgets à faire à partir du 1er janvier.
Comment allez-vous les traiter? Il y a tout de même des
éléments qui nous permettent de penser et d'affirmer que vous ne
réglerez pas le problème, à moins que vous ne
décidiez demain matin qu'on continue et qu'on les subventionne
jusqu'à ce qu'on trouve une autre façon de procéder. Pour
le 1er janvier, qu'est-ce qui arrive? Qu'est-ce que vous dites aux
municipalités qui sont en attente actuellement? Il y a des coûts
à travers cela. Les règles du jeu n'ont pas nécessairement
été fixées par des municipalités. Elles ont
été consultées, bien sûr, mais, quand c'est le
gouvernement qui paie, les municipalités ne se sont pas tellement
impliquées dans cela. Quand c'était écrit 100 $ de jetons
de présence - ce n'étaient pas tous des clubs de
bénévoles, bien sûr - pour les conseillers et 150 $ pour le
préfet, à ce moment-là, on comprend que les règles
du jeu, c'était que le gouvernement payait et il avait
décidé que l'on pouvait donner cela. Le montant était
fixé à peu près pour chaque MRC. La preuve, c'est qu'il y
a des montants qui sont donnés et il n'y en a pas beaucoup qui
dépassent cela.
Vous n'avez pas eu de réaction. J'espère que l'on va vous
entendre parler dans quelques jours là-dessus, si vous ne le faites pas
en commission. Je ne veux pas dévoiler les "scoops" que vous allez
donner aux élus municipaux après-demain soir, mais je peux vous
dire, comme responsable du dossier des affaires municipales dans l'Opposition,
que les municipalités, par rapport à cela, ont le droit non
seulement d'avoir une réponse, mais d'exiger une réponse
immédiatement, le plus rapidement possible. On ne peut pas regarder
l'administration et dire: On va les laisser aller dans le paysage et elles
s'arrangeront et, quand on arrivera à la rivière, on va la
traverser. Il me semble que c'est contraire à... J'appelle cela la
politique du laisser-faire. Il me semble aussi que ce n'est pas une exigence
radicale, c'est une question de bon sens par rapport à ces
municipalités qui y ont cru et qui fonctionnent à travers
cela.
M. Bourbeau: Je continue à dire qu'on ne peut pas parler
de financement des MRC à moyen terme ou à long terme sans d'abord
établir si elles vont survivre; c'est un prérequis. Il serait
ridicule de parler d'un budget pour les années suivantes sans savoir si
les MRC vont subsister. Cela continue à exister. C'est le premier
prérequis. Aussitôt que la politique gouvernementale sera
disponible, on la fera connaître.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, ne
reconnaissez-vous pas que les débats entourant le comité Lemieux
et la commission Parizeau n'ont pas porté sur: MRC, oui ou non, mais
plutôt sur: MRC, quoi? J'avoue que, quand vous me dites que poser la
question de l'avenir, c'est poser la question suivante: Y en aura-t-il, y en
n'aura-t-il pas, je m'excuse, mais on n'a pas compris cela du tout de la
même façon. Ce que j'ai compris, c'est qu'on se posait la question
suivante: Elles feront quoi, financées comment et à partir de
quelles règles, non pas: Y en aura-t-il ou n'y en aura-t-il pas? Je ne
connais pas beaucoup de gens qui sont allés témoigner devant la
commission
Parizeau, qui ont rencontré le comité
Lemieux et qui ont proposé l'abolition pure et simple des
municipalités régionales de comté.
M. Bourbeau: Je soumets respectueusement è la
présidence qu'il y a plusieurs intervenants - je ne sais pas s'il y en a
un grand nombre - qui ont demandé l'abolition pure et simple des MRC. Je
pourrais en nommer.
Le Président (M. Rochefort): En tout cas, on
n'établit pas les proportions de la même façon, ni avec les
mêmes yeux, certainement pas.
M. Bourbeau: Je peux vous dire qu'il y a une MRC, en tout cas,
qui l'a demandé elle-même, la MRC de Champlain. C'est la plus
grosse.
Le Président (M. Rochefort): Oui, sur 96, 98. C'est ce que
je vous dis, c'est une question de proportion.
M. Bourbeau: Je pense qu'il est quand même logique de poser
la question de la survie des MRC. Une des hypothèses sur lesquelles on
travaille, c'est l'abolition des MRC. C'est une hypothèse, entre
autres.
Le Président (M. Rochefort): Écoutez, c'est votre
décision.
M. Bourbeau: Non, c'est une hypothèse.
Le Président (M. Rochefort): C'est votre décision
de retenir une hypothèse comme celle-là.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut tout de même admettre
qu'à trois mois de la fin d'une année et du début d'une
autre année financière il serait absolument impensable, à
mon point de vue, qu'on laisse planer une incertitude, ou une certitude
même si vous ne l'avez pas confirmé? À partir du 1er
janvier, qu'arrivera-t-il avec les MRC? Restez-vous dans le paysage comme
ça? Est-ce que ce sont les municipalités qui doivent le financer,
que ce soit pour un mois, deux mois, trois mois? Vous me dites que votre
réflexion doit être terminée avant le 1er décembre?
Est-ce que votre réflexion sera complétée? Si elle est
terminée, il n'y a pas de problème.
M. Bourbeau: Cela dépend de quel ordre de réflexion
on parle. Il y a toutes sortes de réflexions là-dedans.
M. Dufour: Concernant l'abolition ou autrement.
M. Bourbeau: II y a plusieurs possibilités. Une
décision finale et définitive pourrait être prise avant
décembre 1986 sur l'avenir des MRC, à défaut d'autres
formules. Il y aurait la décision de poursuivre les discussions plus
tard, après décembre 1986. À travers cela, il y a la
question du financement qui se pose à court, à moyen et à
long terme. Ce sont autant de problèmes auxquels on doit
réfléchir. Je suis d'accord avec le député qu'il
faudra éventuellement faire connaître la position gouvernementale
et on le fera en temps et lieu.
M. Dufour: On y reviendra quand il aura...
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'engagement 6?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 7, à la
page 6?
M. Dufour: Pas de questions.
Le Président (M. Rochefort): Cela va pour l'engagement
7?
M. Dufour: Oui, ce sont des subventions presque statutaires.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 8, à la
page 11?
M. Dufour: À titre d'information, quand il y a une
subvention...
Le Président (M. Rochefort): Je m'excuse, M. le
député, à quel engagement êtes-vous?
M. Dufour: Cela pourrait être l'engagement 8.
Le Président (M. Rochefort): Donc, engagement 8, à
la page 11.
M. Dufour: Cela pourrait être l'engagement 7 ou
l'engagement 8. C'est une question qui touche les subventions pour
l'impôt foncier pour les immeubles du gouvernement. Est-ce qu'à la
SHQ il y a encore beaucoup de poursuites concernant les HLM au
Québec?
M. Bourbeau: La Société d'habitation du
Québec, comme tout contribuable normal, a le loisir de contester les
évaluations foncières lorsqu'elle estime qu'elles sont trop
élevées. Elle le fait régulièrement et elle
continue de le faire lorsqu'elle estime que c'est essentiel.
M. Dufour: Est-ce que vous pouvez me
dire s'il y a beaucoup de contestations actuellement devant le bureau de
révision"'
M. Bourbeau: Je ne connais pas le nombre exact, mais je crois
qu'on peut dire qu'il y en a un bon nombre et qu'il continuera d'y en avoir un
bon nombre.
M. Dufour: M. le ministre, je ne sais pas si on se fait bien
comprendre. Si les questions n'ont pas de sens, vous allez nous le dire, mais
il me semble qu'il n'y a pas 500 000 bâtisses gouvernementales au
Québec qui appartiennent aux municipalités, je parle des HLM. Je
sais combien il y en a à Jonquière, il y en a à peu
près 678. Il n'y a pas 678 édifices. Il faut se comprendre. Il y
a un édifice de 82 logements quelque part.
La question que je vous ai posée -peut-être que mon
français n'est pas assez châtié - c'est: Y a-t-il beaucoup
de contestations de la part de la SHQ contre les municipalités
concernant l'évaluation des HLM?
M. Bourbeau: Je viens de répondre à la
question.
M. Dufour: Vous avez dît un bon nombre. Vous ne voulez pas
répondre? C'est ce que je pense.
M. Bourbeau: M. le député, voulez-vous me dire
à quel engagement vous référez?
M. Dufour: Concernant les subventions à diverses
municipalités. Il y en a que vous payez, cela peut être des
immeubles du gouvernement pour le réseau des affaires sociales.
M. Bourbeau: M. le député, je voudrais quand
même que vous sachiez qu'on veut collaborer avec vous. Je vous ai
donné la meilleure réponse possible dans les circonstances parce
qu'on n'est justement pas en train d'étudier les dossiers de la SHQ,
nous sommes aux Affaires municipales. Votre question n'est pas pertinente, si
je peux me permettre de le dire ainsi, et je ne peux pas répondre,
à ce moment-ci, à une question qui ne concerne pas les
subventions aux municipalités. La Société d'habitation du
Québec est absolument en dehors des Affaires municipales, elle ne fait
même pas partie des Affaires municipales. C'est un organisme qui
dépend du ministre, mais qui ne fait pas partie des Affaire municipales.
Alors, je n'ai pas l'information ici. Je vous ai donné des informations
approximatives; je n'étais même pas obligé de le faire,
d'ailleurs.
M. Dufour: Mais vous admettez que vous êtes le ministre
responsable de l'Habitation. Donc, quand arrivent des subventions du
gouvernement... Cela se donne à titre de subvention aussi à la
SHQ, à ce que je sache. Vous donnez des subventions, ce sont des
subventions pour les taxes foncières.
M. Bourbeau: Le député pose une question
très précise: Combien y a-t-il de contestations'' Je ne le sais
pas, je ne traîne pas ces dossiers dans mes poches tous les jours. Je
vous dis qu'il y en a un bon nombre. Aujourd'hui, on est en train de traiter de
l'engagement 8, en juin 1986, des Affaires municipales et non pas de la
Société d'habitation du Québec. Je n'ai pas les
informations avec moi. J'aurais pu les avoir si on m'avait prévenu, mais
on ne m'a pas prévenu.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'engagement 8?
Engagement 9? Cela va 9? Pardon?
M. Dufour: Je suis rendu à l'engagement 10.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 10?
M. Dufour: J'ai un tour d'avance. Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 10, à la
page 39? Engagement 11, à la page 46?
M. Dufour: Vous n'avez pas l'intention de l'augmenter?
Le Président (M. Rochefort): Engagement 12, à la
page 57? Cela va?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 13, page 58?
M. Dufour: Quand vous pariez des subventions additionnelles
à diverses municipalités, est-ce que ce sont des montants
supplémentaires ou s'il y en a qui ont été
rajustés? Est-ce que le titre veut dire exactement ce qu'il dit:
"Subventions additionnelles à diverses municipalités"? Cela
voudrait dire qu'il y en aurait pour 6 465 000 $. J'ai des doutes.
M. Bourbeau: C'est la dernière tranche de la subvention de
fonctionnement pour l'année 1986.
M. Dufour: Donc, ce ne sont pas des subventions
additionnelles?
M. Bourbeau: Non, c'est la partie des subventions...
M. Dufour: C'est cela. Je doutais du titre: "Subventions
additionnelles à diverses municipalités."
M. Bourbeau: C'est parce que le montant de 6 400 000 $ n'est pas
la totalité de la subvention que le ministère donne aux MRC dans
une année.
M. Dufour: C'est pour le fonctionnement. C'est ce qu'on vient de
discuter tout à l'heure par rapport à cela. Cela va.
Le Président (M. Rochefort); Engagement 14, page 61?
Pardon?
M. Dufour: Je remarque, à l'engagement 14, subventions
additionnelles pour l'élaboration des schémas
d'aménagement. Est-ce qu'actuellement ce sont seulement ces deux MRC qui
ont demandé des subventions additionnelles ou s'il y en a beaucoup au
Québec?
M. Bourbeau: On me dit que ces sommes sont des ajustements
techniques qui ont été faits à la suite de calculs
nouveaux. C'est basé sur la population. On me dit également qu'on
n'a pas connaissance d'autres demandes.
M. Dufour: La formulation donne à penser... Je suis au
courant que des MRC ont dit: On n'a pas suffisamment d'argent pour
préparer notre schéma. Et elles ont probablement demandé
au ministère des sommes supplémentaires. C'est dans ce sens que
j'avais compris cela, mais ce n'est pas cela.
M. Bourbeau: Non.
M. Dufour: Ajustements techniques, cela va.
M. Bourbeau: À l'égard des schémas, j'ai
bien dit qu'il n'y aurait pas d'autres sommes additionnelles que celles
déjà engagées.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 15?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 16?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 17?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engage- ment 18, page 62?
M. Dufour: Vous n'avez pas l'intention de les augmenter, ces
subventions? Elles ne sont pas rendues à 100 % encore?
Le Président (M. Rochefort): C'est peut-être pour le
congrès, l'annonce? (16 heures)
M. Bourbeau: Je laisserai au ministre des Finances le soin de
faire ces annonces.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 19, page 73? Cela
va aussi? Engagement 20, page 82?
M. Dufour: "Subvention à la Société
d'aménagement de l'Outaouais." Je ne sais pas si mes souvenirs sont
exacts, mais certaines décisions n'avaient-elles pas été
prises lors de l'étude des engagements financiers concernant la
Société d'aménagement de l'Outaouais? N'aviez-vous pas
décidé de mettre la hache là-dedans quelque part? Vous
changez la vocation de cette société?
M. Bourbeau: Oui. On a convenu avec le conseil d'administration
de la SAO de faire en sorte que le gouvernement se désengagerait
progressivement de ces budgets sur une période de trois ans, que le
financement de la SAO serait repris en main par le milieu et qu'une bonne
partie des équipements serait réaffectée. Le plan de
réaffectation est en train d'être préparé.
Conséquemment, pour l'année courante, le budget a
été réduit, passant d'environ 6 000 000 $ à 4 800
000 $, 4 900 000 $. On a effectué une coupure de 1 200 000 $ pour
l'année courante.
M. Dufour: La politique que vous suivez, c'est que d'ici trois
ans il n'y aura plus d'argent disponible de la part du gouvernement?
M. Bourbeau: C'est notre intention. M. Dufour: On
privatise. Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 21?
M. Dufour: "Paiement à l'Office de la construction du
Québec représentant le remboursement des frais encourus en 1985
par ce dernier dans l'exécution de divers mandats confiés par
Corvée-habitation: 430 233 $." Pourriez-vous nous dire ce que l'Office
de la construction a fait? Ce sont des montants...
M. Bourbeau: Dans le cadre de Corvée-habitation, le
gouvernement a demandé à
l'Office de la construction du Québec de procéder à
des inspections systématiques sur les chantiers de construction
domiciliaire dans le but de s'assurer que les entrepreneurs respectent bien les
exigences du programme de relance de la construction domiciliaire, L'OCQ a fait
ces vérifications d'une façon systématique et
régulière. Le Conseil du trésor a autorisé la
Société d'habitation du Québec à verser des sommes
d'argent à l'OCQ pour couvrir certains frais directs encourus. De
là le montant que vous avez.
M. Dufour: C'est surtout de l'inspection.
M. Bourbeau: Effectivement.
Le Président (M. Rochefort): Cela représente la
réclamation de l'office en totalité?
M. Bourbeau: Oui, c'est la réclamation pour l'année
1985.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 21,
vérifié? Cela dispose donc des engagements de juin 1986 sous
réserve des documents qui devront nous être fournis. Maintenant,
les engagements de juillet 1986, page 2, engagement 1?
Juillet
M. Dufour: Je prends connaissance d'un contrat de services pour
l'engagement d'un coordonnateur chargé d'effectuer Ies travaux
nécessaires à la levée du moratoire sur la transformation
d'immeubles locatifs en copropriété, pour une période de
six mois. Il y a un contrat de six mois qui a été confié
à Jean-Yves Crête, notaire. Je ne sais pas de quelle façon
il a été engagé, je pense que je suis plus
intéressé par le mandat au départ. Sur quoi vont porter
ces études? Quelles sont les conclusions qui devraient arriver
normalement de ce mandat?
M. Bourbeau: Me Crête agit comme coordonnateur., Son mandat
est d'établir les modalités de la consultation à faire
auprès de tous les intéressés, soit les groupements de
propriétaires, de locataires, les municipalités, etc., de
préparer un programme complet d'information et de sensibilisation des
différents intervenants, de proposer les modifications
législatives et réglementaires nécessaires, de proposer
des mesures de diminution des coûts d'une conversion et,
généralement, de proposer toutes les mesures nécessaires
pour assurer une période de transition harmonieuse et la protection des
droits, tant des locataires que des propriétaires et des futurs
acquéreurs.
M. Dufour: Est-ce que ce moratoire sur la
copropriété se limite à la région de
Montréal ou s'étend-il à l'ensemble du Québec?
M. Bourbeau: Non, l'interdiction de conversion s'applique
à tout le Québec.
M. Dufour: Son mandat couvre donc l'ensemble du dossier.
M. Bourbeau: Le moratoire a été appliqué
à l'ensemble du territoire du Québec.
M. Dufour: Ce mandat par rapport à ce qui existait
antérieurement fait-il suite à des pressions des gens qui
demeurent dans ces bâtiments ou est-ce une façon de
responsabiliser différemment les gens? Est-ce que des économies
plus grandes sont réalisées?
M. Bourbeau: II y a plusieurs façons d'accéder
à la propriété individuelle. Traditionnellement, au
Québec, on ne pouvait pas être propriétaire à moins
d'acheter une maison, un bungalow, un duplex ou une maison mobile. Au cours des
dernières années» le Code civil a été
amendé pour introduire la notion de la copropriété.
Au début des années soixante-dix, quand la loi sur la
copropriété a été adoptée et mise en
vigueur, on permettait toutes les formes de copropriétés, soit en
construisant des immeubles neufs ou en convertissant des immeubles existants en
copropriétés. Il est arrivé que certains
propriétaires, surtout des gros propriétaires, presque
exclusivement dans la région ou dans la ville de Montréal, ont
profité de la possibilité de convertir des immeubles existants en
copropriétés pour évincer des locataires, parce que la loi
ne prévoyait pas de protection. Cela a créé dans la
population un traumatisme évident et on en est venu, dans certains
milieux, à assimiler le mot "condominium" à expulsion des
locataires, alors qu'il n'y a absolument aucun lien de cause à effet, au
départ en tout cas, entre la transformation d'un immeuble en
copropriétés et l'expulsion des locataires.
À ce moment-là, la loi ne prévoyant aucune
garantie, si je puis dire, à l'égard des locataires, le
gouvernement a institué ce moratoire qui interdisait la conversion
d'immeubles existants en copropriétés. Le désavantage,
évidemment, c'est que cela ne permet pas à des gens à
revenus modestes d'accéder à la propriété de
logements existants, ces logements existants étant probablement la seule
façon d'acquérir un logis pour bien des Québécois
à revenus modestes.
J'estime, quant à moi, que, si on est pour tenter d'augmenter le
nombre de
propriétaires au Québec, surtout dans les grandes villes
comme Montréal et Québec, la seule façon de permettre, par
exemple, à un jeune coupe d'accédr à la
propriété, souvent, c'est de lui permettre d'acheter un logement
à prix modique. Les logements à prix modique, à mon avis,
ne peuvent se trouver que parmi les logements existants.
L'objectif recherché est de permettre à des gens à
revenus modestes de faire une première acquisition d'un logement pour
acquérir un certain capital qui leur permettra, éventuellement,
d'acheter une maison qu'ils pourront habiter. L'immobilier est un domaine qui
permet d'accumuler un capital, quand on y met le temps. Avec l'inflation, un
bien immobilier finît toujours par prendre une plus-value. Plusieurs
Québécois qui n'ont jamais eu l'occasion d'accéder
à la propriété foncière pourraient le faire en
utilisant ce véhicule et c'est ce que nous recherchons.
Toutefois, nous sommes conscients des problèmes que cela aurait
pu occasionner aux locataires si on avait permis aux propriétaires de
les déloger. C'est pourquoi j'ai annoncé en juin dernier que la
levée du moratoire s'accompagnera d'une garantie absolue qui sera
donnée aux locataires d'être maintenus dans les lieux, exactement
comme ils le sont sous le régime actuel. Plus que cela, j'ai même
dit que notre intention était de faire en sorte qu'un acheteur d'une
unité ou d'un logement ne pourra pas exercer le droit de reprendre
possession du logement, même pour ses propres fins, à
l'égard du locataire qui était en place au moment de la
conversion.
M. Dufour: Voulez-vous me répéter, s'il vous
plaît, la dernière partie? J'entends dur, je voudrais vous suivre.
La question du locataire qui ne peut pas reprendre ses droits?
M. Bourbeau: C'est qu'en vertu des lois existantes quelqu'un qui
achète un logement dans un immeuble de cinq unités et moins peut
déloger le locataire s'il veut utiliser le logement pour ses propres
fins.
Le Président (M. Rochefort): Pas en
copropriété?
M. Bourbeau: Non, dans le système actuel.
Le Président (M. Rochefort): Alors, quelqu'un qui
achète un édifice de cinq logements, pas un logement.
M. Bourbeau: Non, un édifice de cinq logements, bien
sûr.
Le Président (M. Rochefort): D'accord.
M. Bourbeau: Dans la conversion en copropriété que
nous allons permettre, quelqu'un qui achèterait une unité, un
logement, un seul logement dans un édifice existant, ne pourrait pas
déloger le locataire en place au moment de !a conversion, même si
l'acheteur voulait l'utiliser pour lui-même. C'est une garantie totale et
absolue que nous avons l'intention de donner au locataire à l'occasion
de la levée du moratoire.
M. Dufour: Est-ce que dans votre esprit, M. le ministre, vous
iriez aussi loin que les coopératives d'habitation qui existent
actuellement, qui ont acheté ou ont pris possession de bâtisses
publiques qu'elles ont achetées à un coût minime? Par
exemple, certaines écoles ont été converties en
copropriété, mais sous le régime coopératif. Est-ce
que cela pourrait aller jusque-là?
M. Bourbeau: Cela pourrait aller jusque-là, bien
sûr. Le seul problème qui se pose là, c'est que les fonds
publics ont été utilisés très
généreusement dans le cas des coopératives. Il faudrait se
demander si ce serait équitable de laisser des gens acquérir
à un coût extrêmement bas pour leurs fins propres et en
propriété privée et exclusive des logements qui ont
été largement subventionnés par les fonds publics. Il
faudrait voir.
M. Dufour: Bon. Actuellement, vous n'êtes pas rendu
là dans votre démarche.
M. Bourbeau: Non. Pas présentement.
M. Dufour: Parfait. D'accord. M. Crête, le notaire qui a
été engagé, ne l'a certainement pas été par
appels d'offres, mais pourquoi lui plutôt qu'un autre?
M. Bourbeau: C'est parce que pour ce travail nous avions besoin
de quelqu'un qui avait une compétence double, si je peux dire.
Premièrement, en matière de copropriété. Nous
voulions quelqu'un qui soit très familier avec la
copropriété, tant sur le plan juridique que sur le plan pratique.
Or, il arrive que Me Crête est un notaire qui se spécialise,
justement, dans le domaine de la copropriété et, en plus, il a
également une expérience très pratique dans la gestion des
condominiums, étant président du conseil d'un condominium
très important dans la région de Montréal.
Deuxièmement, nous voulions également quelqu'un qui soit habile,
qui ait des qualifications en matière de communications parce que c'est
une chose d'annoncer la levée du moratoire et c'en est une autre de
pouvoir faire en sorte que les gens soient parfaitement informés de la
façon dont cela va se faire et des droits de chacun des locataires, des
propriétaires, des acquéreurs, etc.
Or, l'aspect des communications est important pour être sûr
que tous comprennent très bien comment cela va se faire parce que vous
conviendrez que c'est très complexe. Alors, Me Crête était,
au moment de son engagement, directeur des communications au Barreau canadien.
C'est donc un individu qui a une bonne expérience dans ce domaine
également. Pour ces raisons, il convenait parfaitement à la
description de tâches que nous avions élaborée; de
là, son engagement.
M. Dufour: Mais vous n'avez pas la prétention de dire que
c'était le seul qui répondait à ces critères.
M. Bourbeau: J'ignore s'il y en a d'autres qui ont les
mêmes qualifications. Cet individu avait ces qualifications et c'est le
seul que nous connaissions.
Le Président (M. Rochefort): J'ai un certain nombre de
questions. Quand vous dites que c'est le seul que vous connaissiez, quels sont
les efforts que vous avez faits pour essayer de voir s'il en existait
d'autres?
M. Bourbeau: Nous nous sommes informés à la ronde
pour savoir s'il y avait dans le milieu des gens qui avaient ces doubles
qualifications. Cela a fait l'objet de discussions au sein du
comité-conseil sur l'habitation que j'ai formé. Après
avoir consulté un grand nombre de gens, il semblait que c'était
l'individu qui possédait le maximum de qualifications. (16 h 15)
Le Président (M. Rochefort): II y a quand même une
différence entre le mandat confié à M. Crête et le
mandat confié à ACE Informatique. Il y a un bon nombre de
Québécois qui, à l'heure où nous nous parlons,
commencent à s'y connaître très bien dans le domaine de la
copropriété. Vous ne croyez pas qu'il aurait été
plus équitable et apparent d'équité d'ouvrir
carrément un concours pour un poste d'occasionnel ou à contrat,
à partir des règles d'embauche de la fonction publique,
plutôt que de choisir quelqu'un que quelqu'un connaît?
M. Bourbeau: Le député a son point de vue qui se
défend. Nous avions la possibilité d'engager cet individu qui
avait toutes les qualifications et qui était disponible à ce
moment-là. Nous avons considéré que c'était une
chance inouYe de pouvoir trouver un individu parfaitement qualifié au
moment où nous en avions besoin et qui était disponible.
Le Président (M. Rochefort): Donc, en aucune façon,
vous n'avez tenté de suivre une procédure plus
régulière?
M. Bourbeau: Je ne sais pas de quelle procédure le
député veut parler.
Le Président (M. Rochefort): Des procédures d'embauche
régulières.
M. Bourbeau: S'il parle d'ouvrir un concours, non, mais le
député sait fort bien qu'en général, quand on
engage des avocats ou des notaires, on ne procède pas comme il vient de
le dire. Ce n'est pas la façon de procéder du gouvernement.
Le Président (M. Rochefort): Je signalerai au ministre, avec tout
le respect que je lui dois, que pour des mandats comme celui-là et les
montants impliqués, oui, il y a de nombreux précédents
où cela s'est fait de façon beaucoup plus ouverte que dans le cas
qui nous occupe.
Est-ce qu'il serait possible de nous fournir le curriculum vitae et le
contrat qui lie le gouvernement du Québec à M. Crête dans
le mandat dont il vient d'être fait état?
M. Bourbeau: Pour être possible, oui, ça l'est.
Le Président (M. Rochefort): Puisque je commence à
comprendre, justement, l'utilisation que vous faites des subtilités
extraordinaires que permet la langue française, est-ce que vous pourriez
nous remettre et le curriculum vitae et le contrat?
M. Bourbeau: Le problème qui se pose, c'est que c'est un
contrat bilatéral. Je ne pense pas que je sois autorisé à
rendre public un contrat qui lie deux parties alors qu'une des parties n'est
pas consultée. Alors, je vais prendre avis de la question et je pourrai
en parler au président après avoir vérifié,
peut-être.
Le Président (M. Rochefort): Quant au curriculum
vitae?
M. Bourbeau: II n'y a pas de problème. Je peux le rendre
public.
Le Président (M. Rochefort): Vous vous engagez à
nous le fournir?
M. Bourbeau: Je vais prendre avis de la question à
l'égard du curriculum vitae aussi puisque cela concerne un individu qui
n'est pas là pour donner son point de vue. Mais j'estimerais que, quant
au curriculum vitae, il ne doit pas y avoir trop de problèmes.
Le Président (M. Rochefort): Deuxièmement, combien
de personnes coordonne M. Crête actuellement?
M. Bourbeau: Je m'excuse?
Le Président (M. Rochefort): Combien de personnes
travaillent avec M. Crête au ministère?
M. Bourbeau: L'équipe qui travaille présentement
sous la direction du coordonnateur est composée de quatre personnes
professionnelles et un peu de personnel de soutien, peut-être une ou deux
personnes.
Le Président (M. Rochefort): Qui sont les quatres
personnes?
M. Bourbeau: Ce sont les individus, hommes et femmes, qui
étaient jugés les plus compétents dans cette question tant
à l'ancien ministère de l'Habitation qu'à la SHQ. Je ne
saurais donner au député les noms exacts. Je ne les connais pas
par coeur.
Le Président (M. Rochefort): D'autre part, est-ce que vous
avez l'intention de soumettre votre décision et le cadre d'application
de la levée du moratoire à une consultation publique?
M. Bourbeau: Nous avons l'intention de tenir des audiences
publiques quelque part au mois de janvier 1987.
Le Président (M. Rochefort): Sur la proposition que vous
feriez quant aux modalités de la levée du moratoire?
M. Bourbeau: Effectivement.
Le Président (M. Rochefort): Avez-vous également
l'intention de soumettre ce document pour avis à la commission
parlementaire?
M. Bourbeau: Nous n'avons pas pris de décision finale. Il
est possible qu'on propose à la commission que les consultations se
fassent dans le cadre de cette commission. C'est probablement ce que je
souhaiterais, mais il n'est pas impossible que les consultations se fassent en
dehors de la commission. On pourrait en discuter avec le président et le
vice-président.
Le Président (M. Rochefort): Je vous dis
immédiatement, en mon nom personnel, que là-desus on se rencontre
parfaitement. Je pense qu'il y aurait là un beau sujet de consultation
pour la commission de l'aménagement et des équipements.
M. Bourbeau: Si c'est pour vous être agréable, on va
prendre en très sérieuse considération la
possibilité de le faire à l'intérieur de cette
commission.
Le Président (M- Rochefort): Vous me voyez ému.
Cela dispose de l'engagement 1 sous réserve du document à nous
être transmis. J'appelle l'engagement 2.
M. Dufour: Les engagements 2, 3, 4 et 5, ce sont toutes des
subventions dans le programme de revitalisation, soit Montréal ou
Québec. J'aimerais savoir s'il y a encore beaucoup d'argent dans la
revitalisation, qui est à la disposition de Québec et
Montréal. Je sais qu'il y avait un programme spécifique pour ces
deux municipalités. Actuellement, pour elles, on ne sait pas si cela va
se terminer ou pas. On sait que, pour les autres, c'est fini. Est-ce que pour
elles cela va fonctionner?
M. Bourbeau: Les programmes particuliers pour Montréal et
Québec sont respectivement de 18 000 000 $ et de 5 000 000 $. Elles ont
les mêmes dates d'échéance, m'indique-t-on, que les autres
municipalités du Québec. Les travaux sont en cours
présentement.
M. Dufour: Les mêmes dates d'échéance. Cela
veut dire que, en principe, ce doit...
M. Bourbeau: En principe, c'est le 31 mars 1987.
M. Dufour: Elles seront supposées avoir
complété leurs travaux avant. Merci. À l'engagement 2, je
suis d'accord. Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? J'appelle
l'engagement 3.
M. Dufour: L'engagement 4, cela va.
Le Président (M. Rochefort): Juste un instant, si vous le
permettez! Dans le cadre du volet C. M. le ministre - je m'excuse, je ne me
rappelle plus les volets - qu'est-ce que c'était le volet C du programme
de revitalisation à Montréal?
M. Bourbeau: L'infrastructure municipale, les travaux municipaux,
les travaux faits par la ville elle-même.
Le Président (M. Rochefort): On parle donc
d'aménagement de mobilier urbain, des choses comme cela?
M. Bourbeau: Oui, effectivement. Les trottoirs, les
luminaires.
Le Président (M. Rochefort): Dans le même sens que
pour tantôt, pour presque 2 000 000 $, est-ce qu'on peut avoir un peu la
ventilation de la facture de Montréal qui nous dirait quelles sont les
artères qui ont été touchées et de quelle
façon?
M. Bourbeau: On pourrait mettre ces Informations à la
disposition du député. On ne les a pas ici
présentement.
Le Président (M. Rochefort); Je vous en fais la demande.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Quant à moi,
cela dispose de l'engagement 3. D'autres questions? Non? J'appelle l'engagement
4.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. J'appelle
l'engagement 5.
M. Dufour: On pourrait faire les mêmes demandes qui ont
été faites è l'engagement 3 pour le volet C,
Montréal, Québec.
M. Bourbeau: Là, c'est le volet A, ce n'est pas le volet
C.
Le Président (M. Rochefort): J'imagine que le
député parle de l'engagement 4.
M. Dufour: À l'engagement 3, il y a eu une demande pour la
ventilation de Montréal, mais, comme Québec, c'est la capitale,
on ne peut pas la traiter différemment. Il faudrait demander les
mêmes informations pour Québec et pour Montréal.
M. Bourbeau: Très bien. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 5.
Même chose, M. le ministre, volet A?
M. Bourbeau: À l'engagement 5, c'est le crédit de
taxes.
Le Président (M. Rochefort): Oui, mais on en avait
parlé ce matin pour un autre engagement et vous vous étiez
engagé à nous fournir un peu le détail de la facture que
Montréal a présentée.
M. Bourbeau: On vous enverra la photocopie de la
réclamation.
Le Président (M. Rochefort): Parfait! J'appelle
l'engagement 6.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. J'appelle
l'engagement 7.
M. Bourbeau: Vous n'avez pas de questions à poser à
l'engagement 6?
M. Dufour: Non. En fait, c'est un programme qui est accessible
actuellement à toutes les municipalités.
M. Bourbeau: C'est une aide aux municipalités pour ia
relocalisation de garderies dans la municipalité de Chicoutimi.
M. Dufour: J'espère qu'ils vont avoir beaucoup
d'enfants.
M. Bourbeau: Région du Saguenay. Le député
doit être heureux, quoique ce n'est pas de Jonquière,
évidemment.
M. Dufour: À Québec, on ne regarde pas les
distances autant que cela d'une place à l'autre.
Le Président (M. Rochefort): Pour l'engagement 6, cela
va?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 7.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 8?
M. Dufour: Pourquoi la traite-t-on différemment? Est-ce un
oubli qu'il y a eu dans la liste de paiement des taxes?
M. Bourbeau: On me dit que la demande est probablement survenue
après les autres et qu'elle a été traitée
individuellement.
M. Dufour: Ah bon! Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 9?
M. Dufour: Par contre, je remarque un montant de 44 880 $. Est-ce
que c'est un montant statutaire? Est-ce un montant maximal? Ce n'est pas le
bien-fondé de la subvention comme le fait de savoir de quelle
façon on établit les critères.
M. Bourbeau: Le montant maximal disponible est de 45 000 $; la
subvention est de 44 880 $. On est très près du maximum. Les
coûts sont établis à 136 $ le mètre carré. Je
présume que cela arrive à un certain nombre de mètres
carrés. Le calcul est fait pour arriver à 44 880 $.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 9, cela va.
Engagement 10?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 11?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 12?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 13?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 14?
M. Dufour: Cela va aussi.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 15, page 19?
M. Dufour: Attendez un peu que je le trouve.
Le Président (M. Rochefort): Les numéros de pages
sont indiqués au bas du document à gauche.
M. Dufour; C'est l'engagement 15?
Le Président (M. Rochefort): Engagement 15, page 19?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 16,
à la page 28?
M. Dufour: II y a peut-être un point sur lequel j'aimerais
être informé. On parle du total des subventions: 29 000 000 $ qui
ont été ramenés à 25 000 000 $. On pourrait
peut-être faire référence au programme d'aide à la
revitalisation, que vous avez à la page 29, engagement 16-1, aux fins de
compréhension du dossier.
C'est curieux, j'arrive à Jonquière. C'est parce que cela
touche à tous les éléments.
Une voix: Oui, c'est curieux.
M. Dufour: C'est parce qu'il n'y a qu'elle qui touche à
tout. Avez-vous remarqué qu'il y a des chiffres partout?
Le Président (M. Rochefort): C'est curieux.
M. Dufour: Prenons l'exemple de Jonquière, au no 22.
M. Bourbeau: Celle qu'on a abolie, ça?
M. Dufour: Pardon? Cela arrive comme ça. Je peux bien
regarder une autre page. Il y en a partout, mais c'est la seule qui a quelque
chose à chaque colonne.
Le Président (M. Rochefort): Et à
Saint-Romuald.
M. Dufour: Non, il n'y en a pas en 1984-1985.
Une voix: C'est à quelle page?
M. Dufour: C'est la page 29, engagement 16-1.
M. Bourbeau: Mais quelle est la question du député
au juste?
M. Dufour: C'est parce que je voulais qu'on se
réfère à cette page. Comme vous avez pris un montant de 29
000 000 $ pour le ramener à 25 000 000 $, il y a un montant de 4 000 000
$ qui est disparu quelque part. Ma question vise à savoir de quelle
façon vous avez traité ce sujet. Je voudrais comprendre cela.
M. Bourbeau: Non, jusqu'ici, il n'y a pas de coupure dans le
programme. C'est que, les travaux n'ayant pas été
effectués assez tôt, il y avait un excédent de fonds dans
le budget. On a donc ramené à 25 000 000 $ les montants qui
pouvaient être dépensés au cours de l'exercice. Le reste
sera reporté à l'exercice suivant.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. Dufour:
Attendez un peu.
M. Bourbeau: Alors, le député peut respirer en paix
en ce qui concerne le ReviCentre de Jonquière.
M. Dufour: En fait, ce que je voulais savoir, c'est l'engagement
modifié et les engagements pour 1987-1988. J'essayais de faire une
règle pour en arriver à 1 000 000 $.
M. Bourbeau: Oui, cela marche.
M. Dufour: Cela marche? Cela va. Je prenais l'engagement
modifié avec l'engagement final et cela n'arrivait pas. Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 17, page
32?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 18, page 50?
M. Dufour: Engagement 18, cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 19?
M. Dufour: Engagement 19: "subvention à l'Union des
municipalités du Québec." Que je sache, vous n'avez pas fait
varier la subvention depuis quelques années. Depuis deux, trois ans,
j'ai l'impression que c'est arrêté à ce montant.
M. Bourbeau: On a poursuivi la politique de l'ancien gouvernement
et on a maintenu la subvention au même niveau, comme le faisait l'ancien
gouvernement.
M. Dufour: Vous avez suivi la politique de l'ancien gouvernement.
C'est cela?
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Mais il n'y a pas eu d'indexation cette année,
ni pour une union, ni pour l'autre?
M. Bourbeau: Non, mais on n'a pas coupé non plus.
M. Dufour: On en aurait entendu parler, j'imagine, s'il y avait
eu quelque chose.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 20, page 51?
M. Dufour: Ce sont les municipalités dont l'indice de
richesse foncière est sous le seuil de la... Cela va.
M. Bourbeau: Inférieur à 66 % de la moyenne.
M. Dufour: Très bien.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 21, page 55? Cela
va.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 22, page 59?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 23, page 64?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Donc, le mandat de la
commission est accompli. Les engagements du ministère des Affaires
municipales et du ministre responsable de l'Habitation, pour les mois de mai,
juin, juillet et août 1986, sont vérifiés, mais sauf qu'un
certain nombre de documents devront vous parvenir dans les délais
prescrits par le règlement quant aux questions qui ont été
posées. Sur ce, je remercie le ministre de sa participation, ses
collaborateurs, ainsi que l'ensemble des membres de la commission, et nous
ajournons sine die.
(Fin de la séance à 16 h 32)