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(Onze heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 127,
Code de la sécurité routière.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements ce
matin?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Paradis
(Matapédia) sera remplacé par M. Messier (Saint-Hyacinthe). C'est
tout, merci beaucoup.
Projet de loi 127
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire. J'appelle maintenant l'article 210.
Règles concernant les véhicules et leur
équipement
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 210 se lit comme suit: "Les véhicules routiers et les
bicyclettes doivent être munis du numéro d'identification
apposé par le fabricant, lequel doit informer la régie des
composantes des numéros apposés sur les véhicules
routiers. "La régie peut également apposer un numéro
d'identification sur un véhicule routier sur paiement des frais
fixés et aux conditions établies par règlement." C'est la
reconduction de l'article 248 actuel.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. C'est donc à la discrétion du
propriétaire du véhicule que de demander à la régie
d'immatriculer le véhicule. Cela demeure à la discrétion
du propriétaire.
M. Lalande (Georges): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Côté (Charlesbourg): L'identification...
Mme Harel: Non, excusez-moi, d'identifier le véhicule.
M. Côté (Charlesbourg): ...le numéro
d'identification.
Mme Harel: Excusez-moi.
M. Lalande: C'est le numéro de série.
Mme Harel: Oui, le numéro de série. Dans le cas de
la bicyclette, il n'y a pas nécessité de l'immatriculer. Non, il
n'y a pas de plaque minéralogique.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, on doit donc lire l'article
comme obliqeant un fabricant de véhicules routiers et non pas de
bicyclettes à informer la régie des composantes des
numéros, n'est-ce pas? Donc, le fabricant n'est pas obligé de le
faire pour ce qui est des bicyclettes, mais seulement pour...
M. Lalande: Non. Les véhicules routiers et les bicyclettes
doivent être munis d'un numéro d'identification.
Mme Harel: Oui.
M. Lalande: Le deuxième paragraphe spécifie les cas
où un véhicule est démonté et remonté
complètement, de toutes pièces, et qui n'a pas de numéro
de série. À ce moment-là, c'est la Régie de
l'assurance automobile elle-même qui appose le numéro de
série sur le véhicule.
Mme Harel: On doit donc lire qu'il y a un règlement qui
détermine que, lorsque c'est un véhicule routier qui est
remonté... Le règlement le prévoit expressément
pour ce type de véhicule qui est refait.
M. Lalande: C'est cela. C'est exact.
Mme Harel: Quand même, à la dernière liqne du
premier paragraphe, on ne fait mention que des véhicules routiers, non
pas des bicyclettes. Donc, le fabricant doit mettre un numéro
d'identification sur la bicyclette.
M. Lalande: C'est exact.
Mme Harel: Mais le fabricant n'est pas obligé d'informer
la régie en ce qui concerne
les bicyclettes de ce numéro.
M. Lalande: Simplement pour les véhicules routiers.
Le Président (M. Saint-Roch):; Est-ce que l'article 210
est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 211.
M. Côté (Charlesbourg): "À moins d'une
approbation préalable de la régie, nul ne peut modifier, rendre
illisible, effacer, remplacer ou enlever le numéro d'identification d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette." C'est une rectification.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 211 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 212.
M. Côté (Charlesbourg): "En outre de
l'équipement prescrit au présent titre, les véhicules
routiers et les bicyclettes doivent être munis de tout accessoire et
équipement qu'une loi ou un règlement en vigueur au Québec
oblige un fabricant à apposer." Le texte proposé a pour but que
tous les véhicules routiers et les bicyclettes, plutôt que les
seuls véhicules automobiles, soient munis des équipements que la
loi leur rend obligatoires.
Le but, c'est une conséquence de notre décision de
reconnaître certains droits à la bicyclette et que la bicyclette
aussi se conforme à certaines règles. Dans le cas des
bicyclettes, les 48 heures prévalent aussi.
Mme Harel: C'est donc dire qu'il y aurait des accessoires
obligatoires par la loi; pas seulement par règlement, par la loi. On va
le voir plus loin.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 212 est
adopté?
Mme Harel: Loi ou un règlement, est-ce que vous allez
aussi définir: par règlement? Actuellement, il n'y a pas de
règlement...
M. Lalande: Actuellement, on reprend ce qui est. Ce qu'on dit,
dans la loi, il y a une définition. Ce qui est permanent, par exemple,
concernant la fixation, les endroits où placer les feux de
signalisation, les réflecteurs et tout... Dans le règlement sur
la vérification mécanique, il y a certaines précisions qui
sont amenées là.
Mme Harel: Elles sont en vigueur maintenant.
M. Lalande: Elles sont en vigueur maintenant. Il y a une
possibilité de 48 heures, par exemple, s'il manque un réflecteur
sur une bicyclette ou sur un véhicule. On peut lui donner la
possibilité d'y remédier dans les 48 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 212 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 213.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout équipement
visé au présent code doit être tenu constamment en bon
état de fonctionnement." C'est la dernière phrase qui est
reproduite, ici, de l'article 254.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 213 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 214.
M. Côté (Charlesbourg): "À moins d'une
approbation préalable de la régie, il est interdit d'apporter
à un véhicule routier destiné à circuler sur un
chemin public des modifications au châssis, des modifications à la
carrosserie ou à un mécanisme si elles sont susceptibles de
diminuer la stabilité ou le freinage du véhicule ou toute autre
modification pouvant convertir un tel véhicule en un autre type de
véhicule."
Il est clair que tes dispositions proposées ont pour but de
rendre les dispositions actuelles applicables à tout véhicule
routier plutôt qu'au seul véhicule automobile. C'est le même
principe que l'on reproduit. Finalement, cela vise toujours la
sécurité publique, parce que quelqu'un pourrait modifier
certaines parties du véhicule et mettre en danger la
sécurité publique. Tout véhicule modifié, par le
fait même, devra passer par la vérification mécanique.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, on a vu beaucoup se
développer, particulièrement, dans certains quartiers de
Montréal, je pense au plateau Mont-Royal, près du parc Lafontaine
et du carré Saint-Louis, l'usage d'une seule roue, d'un unicycle. Cela
ne serait pas couvert par cette disposition, ce genre de bicyclettes
très hautes qui sont quasiment des perches sur lesquelles...
M. Lalande: Les vélocipèdes.
Mme Harel: Oui, les vélocipèdes. Cela ne serait pas
couvert par cette disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Non. À moins que ce ne soit assimilable
à une bicyclette, ce seraient les règles de la bicyclette.
Là, il y a évidemment une latitude d'interprétation
peut-être, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Y a-t-il une
définition de bicyclette qui oblige à avoir deux roues?
M. Lalande: Je pense que ce devrait être assimilé
à la bicyclette, finalement, parce que c'est là
sécurité au fond.
Mme Harel: Donc, ce n'est pas couvert. Ici, à l'article
214, cela ne traite que des véhicules routiers et cela ne comprend pas
les bicyclettes.
M. Lalande: C'est cela.
Mme Harel: C'est cela. C'est un véhicule motorisé.
La régie peut l'approuver, parce que cela peut se faire, j'imagine, pour
participer à des foires, à des encans ou à des
compétitions.
M. Lalande: Oui, mais de façon assez
générale, sans participer à des compétitions, ce
sont des gens qui vont remonter le véhicule. Ils vont mettre des roues,
ce que l'on appelle "big foot", rehausser le véhicule, le châssis,
faire des arrangements pour le véhicule, relever l'arrière du
véhicule et tout, pour donner une allure aérodynamique ou quoi
que ce soit. C'est pour cela qu'on oblige qu'il y ait une vérification
mécanique, parce que cela peut changer la stabilité du
véhicule. Par exemple, les quatre-par-quatre surélevés que
l'on voit.
Mme Harel: Cela va me permettre à ce moment-ci
d'interroger le ministre sur une recommandation qui est faite par le
département de santé communautaire des hôpitaux du
Québec à l'homologue fédéral du ministre, M.
Crosbie, en ce sens d'exiger que les automobiles soient munies de dispositifs
à allumage automatique des phares, pour obliger les manufacturiers
d'automobiles à munir les véhicules de dispositifs à
allumage automatique des phares.
Selon les départements de santé communautaire qui ont
entrepris une grande campagne, qui ont intensifié la campagne contre les
accidents routiers, il semble que cela pourrait diminuer
considérablement les conditions qui prêtent, surtout dans une
région nordique... En fait, ils expliquent abondamment qu'exiger des
feux de jour dans plusieurs autres régions nordiques a eu un effet assez
substantiel sur la diminution des accidents. Je crois savoir qu'ils ont
écrit au ministre québécois à cet effet.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je les ai même
rencontrés.
Mme Harel: Ah!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai rencontré les
représentants du département de santé communautaire
à au moins deux reprises. Cela valait le coup puisque, comme ils ont
fait leur cheval de bataille de la réduction de 50 % des accidents au
cours des cinq prochaines années, c'est un objectif qui concorde en tout
point avec la volonté de la Réqie de l'assurance automobile et
aussi la volonté gouvernementale, puisque tout le monde y gaqnera,
finalement.
On a passé en revue un certain nombre de propositions des
départements de santé communautaire et bien sûr qu'ils ont
fort bien compris que dans ce cas-là la balle n'était pas dans le
camp du Québec, mais davantage dans le camp fédéral,
puisque c'est le qouvernement fédéral qui peut intervenir quant
aux équipements indispensables aux normes de construction de
véhicules automobiles. Mais, de ce que je sais, le gouvernement
fédéral a déjà pris la décision d'obliger
les nouvelles voitures à être munies de phares automatiques et,
finalement, à partir de 1989 les nouveaux véhicules devront
être munis de ces phares.
Mme Harel: Alors, la décision est prise?
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
Mme Harel: Et les véhicules devront
dorénavant...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Les nouveaux véhicules, j'imagine.
M. Côté (Charlesbourg): Les nouveaux
véhicules. Par contre, j'ai rencontré moi-même les qens de
l'Université de Sherbrooke qui ont inventé un mécanisme
qui permet d'ajuster à cela les véhicules actuels à un
coût très minime et de faire en sorte que plusieurs personnes se
trouvent en situation d'économie, puisque des phares allumés vont
avoir une répercussion très sensible sur la batterie. Oans ce
sens-là, je fais examiner la possibilité de montrer la voie au
ministère
des Transports et de munir tous les véhicules du ministère
des Transports de ce petit instrument qui ne prend pas beaucoup de place, mais
empêche beaucoup de désagrément.
Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 214 est
adopté? M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai un complément
d'information puisqu'on est dans un... J'ai une note que me transmet M.
Vézina qui est fort intéressante. Dans le contexte, je peux
peut-être la lire, parce que cela va situer tout le monde sur ce qui peut
se passer: Les études sur les causes d'accidents démontrent que
près de 45 % des accidents sont causés par des erreurs de
perception et d'appréciation de la part des conducteurs. Parmi ces
erreurs, on retrouve souvent le fait de ne pas avoir vu l'autre véhicule
ou d'avoir mal jugé de sa vitesse. Aussi, la notion de visibilité
du véhicule a souvent été énoncée comme
problème.
La mesure reconnue la plus efficace pour rendre les véhicules
plus visibles est la conduite avec les phares allumés durant le jour.
Depuis 1960, plusieurs organismes dans différents pays prônent une
telle mesure. En termes d'impact sur la réduction des accidents, il
n'est pas possible d'obtenir une donnée statistique valable à
cause des différents facteurs impliqués. Cependant, en
Suède et en Finlande, où cette mesure est obligatoire, on a
observé une réduction des accidents de l'ordre de 15 % à
20 %. En 1982, au Canada, moins de 14 % des conducteurs circulent le jour avec
les phares allumés. En janvier 1984, un article sur le sujet a
été largement diffusé dans Madame au foyer et il a
suscité beaucoup d'intérêt. Au Québec, il semble y
avoir de plus en plus de conducteurs qui allument leurs phares et,
effectivement, c'est le cas. Pour être très précis quant
è la position de Transports Canada que je peux transmettre à ce
moment, d'ici à trois ou quatre semaines, une proposition de directive
sera publiée obligeant les manufacturiers à équiper les
nouveaux véhicules dès septembre 1988, donc les modèles en
vente en 1989. La population et l'industrie ont donc 90 jours pour
réagir. La directive officielle définitive est prévue pour
janvier 1987. En général, cette directive donne six mois aux
manufacturiers pour s'y conformer. Nous sommes donc sur la bonne voie et c'est
assez intéressant.
Mme Harel: ...l'utilisation des feux de jour, c'est cela?
Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 214 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 215.
Dispositions relatives aux
dispositifs d'éclairage et aux
signaux d'avertissement des véhicules
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
automobile autre qu'une motocyclette et qu'un cyclomoteur doit être muni
d'au moins:" 1° - je pense que l'on va prendre le temps d'adopter chaque
élément pour mieux s'y retrouver - "deux phares blancs, simples
ou jumelés, placés à l'avant, è la même
hauteur, de chaque côté de l'axe vertical central et aussi
espacés que possible l'un de l'autre."
Mme Harel: L'élément nouveau, je pense que c'est
"aussi espacés que possible l'un de l'autre". C'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le premier
élément est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'élément 2.
M. Côté (Charlesbourg): "2° deux feux de
position jaunes ou blancs, placés à l'avant, à la
même hauteur, de chaque côté de l'axe vertical central et
aussi espacés que possible l'un de l'autre;"
Au lieu des blancs, ici ce sont tes jaunes. Ce sont les feux de
position.
Mme Harel: M. le Président, je dois vous dire que la seule
distinction avec le texte actuel, c'est "aussi espacés que possible l'un
de l'autre"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Alors, peut-être la seule explication qu'on
pourrait demander, c'est pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi? C'est pour
éviter que les qens les rapprochent l'un de l'autre.
Mme Harel: Ah!
Une voix: C'est pour mieux circonscrire le contour du
véhicule.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
deuxième élément est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais faire lecture des
éléments, madame. D'accord.
"3° deux feux de position rouges, placés à
l'arrière, à la même hauteur, de chaque côté
de l'axe vertical central et aussi espacés que possible l'un de l'autre;
4° deux feux de freinage rouges, placés à l'arrière,
à la même hauteur, de chaque côté de l'axe vertical
central et aussi espacés que possible l'un de l'autre; 5° deux feux
de changement de direction, jaunes ou blancs, placés..."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: J'aurais une question à poser. "Deux feux
de freinage rouges, placés à l'arrière, à la
même hauteur." Est-ce que c'est obligatoire, la lumière qu'on voit
au centre de la vitre en arrière?
M. Côté (Charlesbourg): On va le voir plus tard.
C'est le cyclope comme on l'appelle communément.
M. Vaillancourt: Cela vient plus loin?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Vaillancourt: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): "5° deux feux de
changement de direction, jaunes ou blancs, placés à l'avant,
à la même hauteur, de chaque côté de l'axe vertical
central et aussi espacés que possible l'un de l'autre; 6° deux feux
de changement de direction, rouges ou jaunes, placés à
l'arrière, à la même hauteur, de chaque côté
de l'axe vertical central et aussi espacés que possible l'un de
l'autre;"
Avec ces litanies, cela me rappelle certaines journées que j'ai
passées à l'église du temps où on pratiquait encore
de manière très intense. Ora pro nobis. 7° un feu de position
latéral jaune, placé sur chaque côté, le plus
près possible de l'avant; 8° un feu de position latéral
rouge, placé sur chaque côté, le plus près possible
de l'arrière;"
Mme Harel: M. le Président, je pense que c'est le seul
élément nouveau: le feu latéral de chaque
côté? Les numéros 7 et 8, ce sont les deux
éléments nouveaux.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont les deux
éléments nouveaux.
Mme Harel: C'est la législation fédérale qui
était déjà à cet effet.
M. Côté (Charlesbourg): "9° un feu de recul
blanc, placé à l'arrière; 10° un feu blanc,
placé de façon à éclairer la plaque
d'immatriculation arrière.
Dans le cas d'un ensemble de véhicules routiers, les feux
visés aux paragraphes 3e, 4e et 6e doivent être apposés
à l'arrière du dernier véhicule."
C'est à l'arrière du dernier véhicule, puisqu'il
pourrait y avoir une remorque.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, vu qu'on a
commencé à adopter paragraphe par paragraphe, on va pratiquer ora
pro nobis. Est-ce que le troisième paragraphe est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Ora pro nobis.
Le Président (M. Saint-Roch): Le quatrième?
M. Côté (Charlesbourg): Ora pro nobis.
Le Président (M. Saint-Roch): Le cinquième?
M. Côté (Charlesbourg): Ora pro nobis.
Le Président (M. Saint-Roch): Le sixième?
M. Côté (Charlesbourq): Ora pro nobis. Une
voix: Orate pro nobis.
Le Président (M. Saint-Roch): Le septième?
M. Côté (Charlesbourg): Orate pro nobis.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Les huitième,
neuvième et dixième?
M. Côté (Charlesbourg): Orate, pourvu qu'il en
existe.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 215 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 216.
M. Côté (Charlesbourg): "En outre des feux prescrits
à l'article 215, tout véhicule automobile et tout ensemble de
véhicules routiers, autres qu'un véhicule de promenade ou un
taxi, mesurant en quelque endroit que ce soit plus de 2,03 mètres de
larqeur, doivent être munis: 1° à l'avant, de deux feux de
gabarit jaunes, placés à la même hauteur et à au
plus 150 mm des extrémités
supérieures droite et gauche du véhicule; "2° à
l'arrière, de deux feux de gabarit rouqes, placés à au
plus 150 mm des extrémités supérieures droite et gauche du
véhicule; 3° à l'arrière, de deux réflecteurs
rouges, placés de chaque côté de l'axe vertical central et
aussi espacés que possible l'un de l'autre; 4° à l'avant, de
trois feux d'identification jaunes, placés horizontalement au centre et
aussi près que possible du sommet du véhicule et espacés
d'au moins 150 mm et d'au plus 300 mm l'un de l'autre; 5° à
l'arrière, de trois feux d'identification rouges, placés
horizontalement au centre et aussi près que possible du sommet du
véhicule et espacés d'au moins 150 mm et d'au plus 300 mm l'un de
l'autre. "Lorsque les feux d'identification visés au paragraphe 5°
sont placés au niveau le plus élevé d'un véhicule,
il n'est pas nécessaire que les feux de gabarit visés au
paragraphe 2° soient placés à la hauteur prescrite."
Mme Harel: M. le Président, c'est une concordance avec la
réglementation fédérale. Est-ce bien cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
Mme Harel: C'est un ajustement avec la loi
fédérale.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 216 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 217.
M. Côté (Charlesbourg): "Les feux d'identification
jaunes d'un ensemble de véhicules routiers doivent être
placés aussi près du sommet du véhicule remorquant que la
structure permanente de ce véhicule le permet." C'est une modification
de forme par rapport à l'article 198 actuel.
Mme Harel: On va voir le feu rouqe plus loin, c'est cela?
Maintenant, vous faites deux articles différents, parce qu'il peut y
avoir deux infractions différentes?
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine. On fait la
distinction entre jaune et rouge, parce qu'il peut y avoir deux
infractions.
Mme Harel: Deux infractions?
M. Lalande: Dans la hiérarchie des couleurs, les feux
bleus sont réservés seulement à la police; les feux rouges
aux véhicules d'urgence et les feux jaunes aux véhicules de
service, aux garages, etc. Évidemment, le sommet de la hiérarchie
inclut les autres. Les policiers peuvent avoir le bleu, le rouge et le jaune,
s'ils le désirent.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Vous dites que les feux d'identification ne valent que
pour les véhicules de service?
M. Lalande: C'est cela, oui, les feux jaunes.
Mme Harel: Vous ne le mentionnez pas précisément.
Alors, c'est tout véhicule routier qui pourrait se munir de cet
accessoire. Il y a des restrictions...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Turgeon.
Mme Journeault-Turgeon (Rachel): Concernant les feux
d'identification, il y a un article plus loin qui prévoit quels sont les
véhicules qui peuvent être munis de tel ou tel feu, comme M.
Lalande le mentionnait.
Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 217 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 218.
M. Côté (Charlesbourg): "Les feux d'identification
rouges d'un ensemble de véhicules routiers doivent être
placés aussi près du sommet de la remorque ou de la semi-remorque
que la structure permanente de ce véhicule le permet." C'est la
même chose, finalement. C'est la couleur qui fait la
différence.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 218 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saïnt-Roch): J'appelle maintenant
l'article 219.
M. Côté (Charlesbourg): "Les trois feux
d'identification rouges et les deux réflecteurs rouges d'un
véhicule automobile et d'un ensemble de véhicules routiers
n'ayant que la cabine du conducteur comme superstructure, doivent être
placés horizontalement à l'arrière de la plate-forme ou
entre les deux feux arrière exigés pour tous les
véhicules, à l'exception des feux de gabarit rouges qui, dans ce
cas, ne sont plus prescrits dans la mesure où les feux arrière
sont placés à au
moins 150 mm des extrémités droite et gauche du
véhicule."
Il n'y a pas de changement par rapport à l'article 199
actuel.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Il y a une loi qui existe sur la
sécurité des véhicules automobiles, n'est-ce pas?
M. Lalande: Au fédéral.
Mme Harel: C'est la loi fédérale, c'est cela,
d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 219 est
adopté?
Mme Harel: Adopté. (12 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 220.
M. Côté (Charlesbourg): "Toute remorque et toute
semi-remorque d'une longueur de 1,8 mètre ou plus doivent, en outre des
feux et réflecteurs prescrits par les articles 215 et 216, être
munies: "1° d'un feu de position latéral jaune placé sur
chaque côté, le plus près possible de l'avant; "2° d'un
feu de position latéral rouge placé sur chaque côté,
le plus près possible de l'arrière."
Le texte proposé supprime le terme "camion" qu'il y a à
l'article 201 du code actuel, puisque l'addition des paragraphes 7 et 8 de
l'article 215 du projet de loi rend inutile cette mention. De plus, le texte
proposé fait la concordance qui s'impose avec la Loi sur la
sécurité des véhicules automobiles.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 220 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 221.
M. Côté (Charlesbourg): "Les phares antibrouillards
dont peut être muni un véhicule routier doivent être
conformes aux normes établies par règlement et être
placés à l'avant de celui-ci, à une même hauteur qui
ne doit pas être supérieure à celle des phares blancs."
Une voix: Vous en avez passé un.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais avoir un ticket pour
excès de vitesse, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais vous donner
seulement un 48 heures, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je me rends compte, M. le
Président, que vous êtes un agent de la paix qui avez du
jugement.
L'article 221. "En outre des feux prescrits à l'article 215, un
véhicule de promenade autre qu'une motocyclette et qu'un cyclomoteur et
tout autre véhicule de même configuration fabriqués
à compter du 1er janvier 1987 doivent être munis d'un feu de
freinage rouge, placé à l'arrière, sur l'axe vertical
central du véhicule, à une hauteur égale ou
supérieure à celle des feux de freinage prescrits au paragraphe
4° de l'article 215."
Le texte proposé est de droit nouveau. Il tient compte des
récentes modifications apportées à un règlement de
la Loi sur la sécurité des véhicules automobiles.
M. Vaillancourt: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
Une voix: C'est le cyclope.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela, c'est
le cyclope.
M. Vaillancourt: Cela s'appelle cyclope?
M. Côté (Charlesbourg): Cyclope.
M. Vaillancourt: Cyclope.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Vaillancourt: Comme dans l'Odyssée.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on vise, c'est une
certaine uniformité dans les cyclopes et un certain positionnement de
même nature. Il y a une prolifération de cyclopes actuellement qui
font appel à un sens artistique très développé, qui
n'est pas nécessairement un sens très sécuritaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: Cela veut dire que ce sera obligatoire seulement
pour les voitures de 1986 et plus.
M. Côté (Charlesbourg): ...fabriquées
à compter de 1987.
M. Vaillancourt: Mais il y en a actuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce sont les gens
qui l'ont... Pour les nouveaux
véhicules, effectivement, il y a l'obligation. Quant aux autres,
il y aura une disposition qu'on verra tantôt et qui va obliger certains
véhicules à s'en munir.
M. Vaillancourt: Ce sera obligatoire à partir de 1987,
mais cela existe sur les autos de 1985, je pense...
Une voix: Pour les modèles américains, il y a une
loi...
M. Côté (Charlesbourg): Là-dedans comme dans
autre chose, on est en retard. Aux États-Unis, on exigeait le cyclope
et, comme les États-Unis déversent passablement de voitures chez
nous, celles qui sont sur la route maintenant sont des voitures qui viennent
des États-Unis. On s'ajuste à la loi américaine de
façon qu'il y ait uniformité dans toute l'Amérique du
Nord.
M. Vaillancourt: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): On me soumet ici un
détail assez précis qui dit que le Québec améliore
le produit américain du fait que les Américains mettaient
peut-être un peu trop d'intensité dans les cyclopes et que cela
pouvait aveugler la personne qui Pavait en plein visage.
Mme Harel: Notre retard nous permet bien souvent des avances
d'ailleurs dans bien des domaines, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): C'est comme en politique,
quelquefois, il faut reculer pour mieux avancer.
Mme Harel: Voilà! Je ne vous le fais pas dire.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 221 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charîesbourg): Je vous parle par
expérience.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 222.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 222. "Les phares
antibrouillards dont peut être muni un véhicule routier doivent
être conformes aux normes établies par règlement et
être placés à l'avant de celui-ci, à une même
hauteur qui ne doit pas être supérieure à celle des phares
blancs."
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 222 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 223.
M. Côté (Charlesbourg): "Les feux de recul d'un
véhicule automobile doivent demeurer éteints lorsque le
véhicule est en marche avant."
C'est une modification de forme et cela reprend l'essence du paraqraphe
1 de l'article 203.
Une voix: C'est drôlement aveuglant s'ils restent
ouverts.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Quel est l'usage que l'on fait de cette disposition?
Pourquoi avoir légiféré sur cette question? Est-ce que
cela ne va pas de soi que, lorsqu'on est en marche avant, les feux de recul
soient éteints?
M. Vézina (Jean-P.): Cela va de soi effectivement mais,
quand il y a une défectuosité et que les feux arrière
restent allumés, il y a possibilité pour l'agent de la paix de
donner un avis de 48 heures. Cela éblouit drôlement les feux
arrière. C'est cela, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela.
Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 223 est
adopté?
Mme Harel; Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 224?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 224 reprend te
deuxième alinéa de l'article 201 et se lit comme suit: "Le
ministre des Transports peut autoriser, aux conditions établies par
règlement, l'installation et l'utilisation de phares blancs à
l'arrière de certaines catégories ou sous-catégories de
véhicules routiers."
Mme Harel: C'est le ministre lui-même?
M. Côté (Charlesbourg): J'en suis
étonné.
Mme Harel: Comment se fait-il?
M. Côté (Charlesbourg): On va réussir
à faire la lumière sur cet article.
Mme Harel: Le ministre lui-même qui autorise, est-ce que
c'est par décret
ministériel?
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous le savez, les
permis spéciaux de transport sont signés de la main même du
ministre. Ce n'est pas de droit nouveau. C'est ce qui fait probablement que le
ministre des Transports a quelque 40 000 documents à signer par
année.
Mme Harel: De sa main ou j'imagine qu'il a un tampon?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre des Transports
actuel n'accepte pas d'utiliser le tampon...
Une voix: Ce n'est pas un "tamponneux".
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre des Transporta
signe tout lui-même.
Mme Harel: Soit 40 000 documents dans une année.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Il y a 365 jours dans l'année; cela lui fait
une moyenne d'environ 115 à 120 documents par jour, en plus des lettres
et des cartes de souhaits à ses électeurs.
M. Côté (Charlesbourg): Et des cartes de fête
à chacun de mes membres et des cartes de fête à chacun des
fonctionnaires du ministère des Transports, signées de ma main.
Alors, vous savez maintenant à quoi sont occupées mes fins de
semaine, quand j'en ai.
Mme Harel: C'est pourquoi, pendant la période de questions
en Chambre, vous avez l'air tant occupé.
M. Vaillancourt: Est-ce que c'est compris dans les 40 000
documents, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas les cartes de
fête aux employés, puisque j'ai pris les statistiques de mon
prédécesseur. Il y aura donc amélioration sensible de la
performance du ministre des Transports.
Le Président (M. Saint-Roch): Ayant fait le pont...
M. Côté (Charlesbourg): C'est une augmentation
d'environ 20 %, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Ayant fait le pont avec
l'utilisation des phares blancs, est-ce que l'article 224 est
adopté?
Mme Harel: J'aimerais savoir quelles sont les catégories
de véhicules qui sont utilisés.
M. Côté (Charlesbourg): Une grue. Mme Harel:
Ah!
M. Lalande: Des véhicules de travail. Mme Harel:
D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Mais si vous me demandez,
depuis que je suis en fonction, si j'en ai signé, je ne pourrais pas
vous le dire.
Mme Harel: Pourquoi n'est-ce pas la régie qui les
autorise? C'est vétuste comme pouvoir. Évidemment, tout cela est
régle-menté. Les conditions sont établies par
règlement, mais de passer par le ministre... vraiment!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Mme la députée
de Maisonneuve, lorsque je vous disais tout à l'heure que je ne me
souvenais pas d'en avoir siqné, j'avais raison. Finalement, le
règlement peut autoriser la régie à les signer, mais le
cadre qui permet la signature, est autorisé par le ministre.
Mme Harel: C'est une délégation de pouvoir.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Le ministre délègue le pouvoir à
la régie.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: Mais, est-ce que c'est une délégation de
pouvoir légale?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Le ministre peut, aux conditions qui sont
établies par rèqlement...
Mme Harel: D'accord.
M. Lalande: C'est dans le cadre...
Mme Harel: Il ne délègue pas de façon
absolue.
M. Côté (Charlesbourg): Et c'est en vertu de la Loi
sur le ministère des Transports.
Mme Harel: D'accord. Non pas comme
cela a été le cas avec la Commission des transports du
Québec, avec une délégation, c'est ce qui était
considéré comme étant trop discrétionnaire.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 224 est
adopté. Article 225?
M. Cûté (Charlesbourg): "Un véhicule routier
qui circule en dehors d'une cité ou d'une ville et dont la largeur
excède 2 mètres, doit contenir les lampes, réflecteurs et
fusées éclairantes prescrits par règlement." Dans ce
cas-ci, c'est une modification de forme. C'est la suppression des termes
"torches et lanternes" qui sont finalement désuets.
Mme Harel: C'est beau, par ailleurs, n'est-ce pas? Des
fusées éclairantes, c'est le nouvel accessoire, j'imagine?
Mme Journeault-Turgeon: C'est un terme plus général
qui permet d'englober cela.
Mme Harel: On continue d'utiliser des lanternes et des torches,
mais on les appelle les fusées éclairantes?
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 225 est
adopté? M. le député d'Orford.
M. Vaillancourt: Quelle est la largeur maximale permise qu'un
véhicule peut avoir pour circuler?
Mme Harel: Une remorque.
M. Vaillancourt: Un camion ou une remorque. Est-ce huit
pieds?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas vous le dire.
M. Lalande vous donnera très certainement les largeurs, mais je peux
vous dire que chaque année il y a toujours des pressions pour qu'on
élargisse la possibilité de transporter, à titre
d'exemple, des maisons mobiles. Les constructeurs de maisons mobiles viennent
nous voir chaque année pour avoir l'autorisation de circuler avec un
véhicule qui déborde des largeurs habituelles et c'est toujours
le ministre qui doit autoriser le décret à son corps
défendant, si jamais il arrive quelque chose. Alors, cela prend du
jugement et du beau temps.
M. Vaillancourt: Les largeurs et les longueurs, quant à y
être.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le Règlement
sur les normes de charges et de dimensions applicables aux véhicules
routiers et aux ensembles de véhicules routiers. Section II: Les
dimensions... Donc, c'est: "3. La dimension maximale en longueur de tout
véhicule routier et de tout ensemble de véhicules routiers,
chargement compris, est deî 1° 12,5 mètres pour tout
véhicule automobile dont la distance mesurée entre le centre de
rotation de l'axe du dernier essieu et la partie extrême arrière
du véhicule est de cinq mètres ou moins; 2° 18,5
mètres pour un autobus articulé; 3° 23 mètres pour
tout ensemble de véhicules routiers dont la distance entre la partie
arrière de la cabine du tracteur ou du véhicule-tracteur et la
partie extrême arrière de l'ensemble de véhicules est de 19
mètres ou moins; 4 23 mètres pour tout ensemble de
véhicules routiers dont la distance entre le centre du pivot de la
sellette d'attelage de la première semi-remorque et la partie
extrême arrière de l'ensemble - Comment - ....
M. Vaillancourt: ... Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...de véhicule est de
16,75 mètres ou moins; "D'ailleurs, je m'aperçois que le
député d'Orford met à notre connaissance sa vaste
expérience dans le transport des arbres de Noël aux
États-Unis, une période que nous connaissons actuellement."
5° 21 mètres pour tout ensemble de véhicules routiers non
visés au paragraphe 3° ni au paragraphe 4° ; 6° 27,5
mètres pour tout ensemble de véhicules routiers composé
d'un véhicule-tracteur et d'une remorque spécialement
conçue pour le transport de poteaux et qui peut être
utilisée pour le transport d'autres choses telles que des tuyaux, des
pièces de charpente, des pièces de structure ou d'autres
matériaux du même genre; 7° - et on achève - 36,5
mètres pour tout ensemble de véhicules routiers sur un chemin
public qui appartient à la classe "Spéciale"; 8° 11
mètres pour tout véhicule automobile non visé au
paragraphe 1°.
À l'article 10: "La dimension maximale en larqeur de tout
véhicule routier et de tout ensemble de véhicules routiers,
chargement compris, est de 2,6 mètres."
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 225 est
adopté. J'appelle l'article 226.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 226: "Les véhicules d'urgence peuvent être munis de feux
rouges clignotants ou pivotants. "Les véhicules de police peuvent
être munis de feux bleus clignotants ou pivotants."
Mme Harel: Ce sont des "feux bleus." (12 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Excusez, de "feux
bleus".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 226 est
adopté? J'appelle maintenant l'article 227.
M. Côté (Charlesbourg): Les véhicules de
service, les véhicules d'équipement, les véhicules
utilisés pour le déneigement ou pour l'entretien des chemins, les
véhicules pour lesquels les conditions de délivrance d'un permis
spécial de circulation l'exigent ainsi que les véhicules
satisfaisant aux critères établis par règlement peuvent
être munis de feux jaunes clignotants ou pivotants.
Pour l'application du présent article, un véhicule de
service est un véhicule automobile agencé pour
l'approvisionnement, la réparation ou le remorquage des véhicules
routiers et un véhicule d'équipement est un véhicule
automobile servant au transport de l'équipement qui y est fixé en
permanence et comportant l'espace pour le chargement."
Le texte proposé supprime le véhicule d'escorte de
l'énumération, car celui-ci n'est plus mentionné
nommément au code. Le texte proposé ajoute à
l'énumération le véhicule routier qui doit être muni
de feux jaunes clignotants pour respecter les conditions d'un permis
spécial de circulation, ainsi que le véhicule routier qui
satisfait aux critères établis par règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, quel était le
véhicule d'escorte? Quelle en était l'utilisation? Quel
était l'usage qu'on faisait d'un véhicule d'escorte?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lalande.
M. Lalande: De façon particulière, c'est dans les
cas de permis spéciaux de transport, par exemple, pour le transport des
maisons mobiles ou des maisons qui ne suivent pas les normes. On a besoin en
avant et en arrière d'une escorte.
Mme Harel: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): À titre d'exemple, un
exemple bien précis, le transport de la toile olympique.
Une voix: Dans le comté de Maisonneuve.
Mme Harel: Bien oui, dans le beau comté de Maisonneuve, en
face de chez moi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 227 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 228.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsque les conditions de
délivrance d'un permis spécial de circulation exigent qu'un
véhicule routier soit muni d'un feu jaune clignotant ou pivotant, ce
véhicule doit en être muni pour toute la durée du permis
spécial de circulation et le feu doit être utilisé
conformément aux conditions qui apparaissent au permis."
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Les conditions pour la délivrance du permis
spécial de circulation, on les voit plus loin dans le code ou...
Une voix: C'est prévu par règlement.
Mme Harel: C'est prévu par règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 228 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 229
M. Côté (Charlesbourq): "Les autobus ou minibus
affectés au transport d'écoliers au sens d'un règlement
pris en vertu de la Loi sur les transports doivent être munis de deux
affiches portant l'inscription "Écoliers", placées l'une à
l'avant et l'autre à l'arrière du véhicule, I!s doivent
également être munis de feux intermittants placés à
l'avant et à l'arrière du véhicule. "Les feux et les
affiches doivent être conformes au règlement pris en vertu de la
Loi sur les transports. "Les affiches doivent être enlevées ou
recouvertes lorsque le véhicule n'est pas utilisé pour effectuer
un transport visé à l'article 454 ou à l'article 461."
Je vous dirai qu'au printemps dernier, lorsque nous avons apporté
certains amendements, on a touché au transport scolaire pour faire en
sorte que l'autobus scolaire soit considéré douze mois par
année au lieu de dix mois, comme c'était le cas auparavant, de
façon qu'un autobus scolaire qui transporterait, par exemple, des
enfants qui, l'été, vont dans un camp de vacances et qui sont par
conséquent mineurs, soit visé par la sécurité,
toute l'année.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Quelle est la pratique à l'égard du
nombre d'enfants qui peuvent être admis dans un autobus scolaire ou du
nombre de sièges occupés? J'ai été très
surprise - ma fille maintenant voyage par autobus scolaire - de constater qu'il
y avait plus de deux enfants par siège, par banc, c'est-à-dire
que la pratique courante était, d'installer au moins trois enfants
là où il n'y avait que deux sièges.
M. Côté (Charlesbourg): On va revoir cela dans le
code éventuellement. On va voir chacune des dispositions.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 229 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 230.
M. Côté (Charlesbourg): "Les motocyclettes et les
cyclomoteurs doivent être munis d'au moins: 1° un phare blanc
à l'arrière} 2° un feu rouge à l'arrière;
3° deux feux rouges de changement de direction, blancs ou jaunes, à
l'avant et deux feux de changement de direction, rouges ou jaunes, à
l'arrière; 4° un feu de freinage rouge à
l'arrière."
Mme Harel: En fait, le ministre voit rouge, mais les feux de
changement sont soit blancs ou jaunes, ou rouges ou jaunes. En lisant, vous
avez mentionné qu'il s'agissait de deux feux de changement rouges. Mais,
en fait, ils peuvent être blancs ou jaunes, selon l'endroit où ils
sont installés, en avant ou en arrière. Je mentionnais simplement
que vous voyiez beaucoup rouge.
M. Côté (Charlesbourg): C'est probablement mon
subconscient qui m'a fait parler en me disant que le rouge est toujours la
bonne direction.
Mme Harel: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 230 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 231.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'une motocyclette est
équipée d'une caisse adjacente, cette dernière doit
être munie d'un feu rouge à l'arrière, placé le plus
près possible de l'extrémité droite de la caisse."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 231 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saînt-Roch): J'appelle maintenant
l'article 232.
M. Côté (Charlesbourg): "Toute bicyclette doit
être munie d'au moins: 1° un réflecteur blanc à
l'avant; 2° un réflecteur rouge à l'arrière: 3° un
réflecteur jaune à chaque pédale; 4° un
réflecteur jaune fixé aux rayons de la roue avant;: 5 un
réflecteur rouge fixé aux rayons de la roue arrière."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: Quelle différence y a-t-il entre un
réflecteur jaune à chaque pédale et un réflecteur
ambre à chaque pédale? Dans le texte actuel, c'est ambre.
Mme Harel: Parce que le mot "ambre"...
M. Vaillancourt: Est-ce que c'est la même couleur?
Mme Harel: Oui. Cela signifie jaune. C'était plus
utilisé auparavant, je pense que c'est un mot plus vétuste. C'est
cela?
Mme Journeault-Turgeon: Je vais répondre à M. le
député.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme
Journeault-Turgeon.
Mme Journeault-Turgeon: Dans certains articles, on utilisait le
mot "ambre" et dans d'autres, le mot "jaune". Étant donné que la
couleur jaune est le ton ambre, on a voulu uniformiser et on a utilisé
le mot "jaune".
M. Vaillancourt: C'est la même couleur. Cela veut dire que
toutes les bicyclettes qui existent actuellement n'auront pas besoin de changer
de couleur; c'est déjà jaune. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lalande.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-là, M. le
Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...on a adopté un
terme que tout le monde comprend.
Mme Harel: On épargne, quand même, dans
l'utilisation du vocabulaire.
M. Lalande: C'est un anglicisme, c'était "amber", au fond.
C'est "amber" que l'on traduisait par "ambre".
Mme Harel: Ah bon!
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'inverse, on y
gagne.
Mme Harel: On y gagne en précision.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 232 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 233.
M. Côté (Charlesbourg): "Toute bicyclette doit
également, la nuit, être munie d'au moins un phare blanc à
l'avant et d'un feu rouge à l'arrière."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 233 est
adopté?
Mme Harel: Oui. C'est le texte actuel. Il y a simplement le
retrait de "chemin public" parce qu'on trouve cela déjà dans
l'article 1.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai aussi dans le cas
de l'article 232, pour le terme "chemin public".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 233 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 234.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
routier, autre que ceux spécifiquement mentionnés au
présent chapitre, doit être muni de deux phares blancs à
l'avant et de deux feux rouges à l'arrière." Encore là,
c'est l'expression qui circule "sur un chemin public" qui est
supprimée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 234 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 235.
M. Côté (Charlesbourg): "Les phares blancs prescrits
au présent chapitre doivent être solidement fixés au
véhicule et ajustés de façon à donner, dans des
conditions atmosphériques normales et sur une route horizontale, un
éclairage permettant au conducteur du véhicule de distinguer une
personne ou un objet à une distance de 150 m. "Toutefois,
l'éclairage doit permettre au conducteur d'un cyclomoteur de distinguer
une personne ou un objet à une distance de 90 m et au conducteur d'une
bicyclette à une distance de 10 m."
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: On sait qu'en ce qui concerne les véhicules
routiers toutes ces questions relatives aux accessoires sont déjà
définies dans la loi sur les véhicules routiers. En fait, il y a
des ajustements que l'on fait, que l'on reprend dans le Code de la
sécurité routière. En regard des bicyclettes, est-ce par
règlement qu'il y avait jusqu'à maintenant des indications
d'accessoires obligatoires? C'est dans le code. Le code contenait
déjà cette disposition quant à un phare blanc. Est-ce que
toutes les bicyclettes en sont munies par les fabricants? Lorsqu'il y a achat
d'une bicyclette, doit-il y avoir ajout de cet accessoire pour la rendre
conforme?
M. Lalande: Pour circuler la nuit, évidemment.
Mme Harel: À votre connaissance, les bicyclettes
sont-elles en général munies de ce phare blanc? Vous
considérez, comme moi qu'en général les bicyclettes ne le
sont pas?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Mais elles ne circulent pas la nuit, de façon
générale, les bicyclettes. C'est quand elles circulent la nuit...
Ce qu'on ajoute de nouveau, c'est le "visible à dix mètres". Que
ce ne soit pas un dynamo, en d'autres mots, que ce ne soit pas un
éclairage, comme le disait le ministre, de "Q-tips" ou de deux watts qui
n'éclaire pas assez loin.
Mme Harel: Habituellement, les fabricants de bicyclettes
n'installent pas un éclairage suffisant pour circuler à la
brunante ou à la noirceur. À votre connaissance, cette obligation
qui était déjà faite au code est-elle respectée?
Va-t-elle donner lieu à une infraction maintenant? Va-t-elle donner lieu
à un 48 heures ou à une amende?
M, Lalande: Auparavant, elle donnait bien aussi à une infraction
qui était de 25 %.
Mme Harel: Cela n'était pas très appliqué,
par exemple.
M. Lalande: Non.
Mme Harel: Elle donnait lieu à une amende ou à un
48 heures?
M. Lalande: Un 48 heures et une amende, si on ne se conformait
pas dans les 48 heures. Les 48 heures, c'est toujours pour permettre de se
conformer.
Mme Harel: D'accord. Mais c'est compliqué, les 48 heures.
La personne peut dire qu'elle ne se promènera plus la nuit, en regard de
cette obligation.
M. Lalande: Par cette notion des 48 heures, l'infraction est
créée au moment où quelqu'un est arrêté,
alors qu'il circule la nuit et que ce n'est pas allumé. Toute la notion
des 48 heures est pour permettre d'y remédier dans un délai de 48
heures et, si on n'y remédie pas dans les 48 heures, l'infraction...
M. Côté (Charlesbourg): L'infraction est
commise.
Mme Harel: II faut quand même se rendre compte, avec toutes
ces nouvelles dispositions au code... non pas ces nouvelles dispositions, mais
cette nouvelle application des dispositions déjà contenues au
code concernant les bicyclettes... Ce ne sont pas, j'imagine, les conducteurs
de véhicules routiers qui vont nécessairement avoir à
changer de comportement maintenant. Ce sont surtout les conducteurs de
bicyclettes et...
M. Côté (Charlesbourg): II y a de l'éducation
à faire...
Mme Harel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a beaucoup
d'éducation à faire.
Mme Harel: Oui. On dit que l'enfer est pavé de bonnes
intentions. Il n'y a personne qui conduit une bicyclette - j'en conduis une -
ou qui la fait conduire à ses enfants en voulant les mettre dans des
conditions dangereuses, sauf que c'est toujours une chance que l'on prend pour
une occasion qui est toujours vue comme étant une occasion qui n'aura
pas de suites.
M. Côté (Charlesbourg): II faut voir cela sous
l'angle de la visibilité. Finalement, c'est un peu cela. L'objet de
l'article, c'est qu'il faut que ces personnes soient, avec la bicyclette,
visibles le plus souvent possible de façon que la voiture puisse
éviter l'accident.
Mme Harel: Y a-t-il un taux élevé d'accidents
provoqués par ce problème de visibilité? Peut-on avoir des
chiffres à cet égard?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Vézina: Non, madame, mais j'avais des statistiques sur
un problème plus général. Vous savez que le bilan routier
s'est drôlement amélioré depuis le début de 1986.
Par ailleurs, en ce qui concerne les victimes décédées ou
blessées, on s'aperçoit que chez les cyclistes cela a
augmenté de 11 %, et cela avait déjà augmenté en
1985. Les associations de cyclistes nous demandent d'être beaucoup plus
sévères par rapport à ce problème. Le
problème fondamental chez les cyclistes, les études qu'on a
faites nous démontrent que c'est le comportement des cyclistes qui est
en cause. Alors, on fait de l'éducation au niveau scolaire surtout,
mais, tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas la possibilité,
premièrement, d'intervenir par l'entremise nécessairement des
agents de la paix, je pense que cela est voué à l'échec.
Tant et aussi longtemps qu'il n'y aura personne pour faire respecter les
règlements... (12 h 30)
Vous le disiez vous-même, je pense, auparavant, que c'est la
possibilité d'être pris, d'être intercepté qui fait
qu'on respecte ou qu'on ne respecte pas les règlements. Chez tes
cyclistes, c'est plus vrai, je pense, que chez tous les usagers de la route.
Alors, Vélo-Québec, qui représente quand même
beaucoup de cyclistes au Québec, se dit tout à fait d'accord avec
ce qu'il y a dans le Code de la sécurité routière: Enfin,
voilà un outil sur lequel on va pouvoir construire dorénavant!
C'est cela qui est le problème à l'heure actuelles le nombre de
cyclistes tués ou blessés dans des accidents augmente
considérablement.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors...
M. Côté (Charlesbourg): Avant d'arriver à
l'article suivant, M. le Président, comme vous le savez fort bien, le
Petit Robert dit toujours la vérité et on a pris soin de
vérifier ambre. À la page 57, cela peut être: ambre gris ou
ambre jaune. C'est pour cela que la précision est fort
intéressante, ambre gris ou ambre jaune.
Mme Harel: L'origine est-elle anglaise?
M. Côté (Charlesbourg): Non, arabe.
Mme Harel: Arabe.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Comme vous voyez, le
Petit Robert comme le grand sont très cultivés.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 236.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 236.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 236, M. le
Président. "Lorsque deux phares blancs sont installés sur un
véhicule, ils doivent être placés à la même
hauteur, de chaque côté de l'axe vertical central et aussi
espacés que possible l'un de l'autre."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 236 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 237.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 237 reproduit
substantiellement l'article 217 actuel; il se lit comme suit: "Les phares, les
feux et les réflecteurs visés au présent chapitre doivent
être visibles d'une distance d'au moins 150 m et conformes aux normes
établies par règlement. "Ils doivent être
dégagés de toute matière obstruante en diminuant
l'efficacité."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 237 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 238.
M. Côté (Charlesbourg): "Un agent de la paix peut
exiger du conducteur d'un véhicule routier le nettoyage des phares, feux
et réflecteurs du véhicule, lorsque l'état de
saleté ou une matière obstruante en diminue l'efficacité.
"Le conducteur doit se conformer à cette exigence."
Alors, le texte proposé est de droit nouveau. Pour des raisons de
sécurité, l'agent de la paix pourra exiger du conducteur d'un
véhicule routier le nettoyage des phares, feux et réflecteurs.
C'est une disposition que nous avons déjà adoptée dans des
parties antérieures du code concernant la plaque.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 238 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 239.
M. Côté (Charlesbourg): "Aucun véhicule
routier, à l'exception de ceux visés aux articles 226 - les
véhicules d'urgence - et 227 - les véhicules de service, - ne
peut être muni de feux clignotants ou pivotants."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 239 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 240.
M. Côté (Charlesbourg): "Un agent de la paix est
autorisé à faire enlever, aux frais du propriétaire d'un
véhicule routier, un feu clignotant ou pivotant dont est muni ce
véhicule contrairement au présent code. "L'agent de la paix
délivre un reçu à la personne en possession du
véhicule et remet ensuite le feu à la régie."
M. Vaillancourt: Est-ce que la régie en reçoit
beaucoup de ces feux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourq): On me dit qu'effectivement
il y a eu plusieurs cas. Auparavant - j'avais vu les plaintes - c'est qu'on
gardait tout le mécanisme au complet. Il y a eu réajustement;
maintenant, c'est uniquement la coupole qui est qardée, soit le feu
rouge, le feu bleu ou le feu jaune. Mais il y a effectivement un certain nombre
de cas. Cela se voit principalement dans des agences de sécurité
qui tentent d'avoir ces feux pour se donner une certaine apparence.
Sernble-t-il que les livreurs aussi ont fait certaines tentatives à ce
niveau.
M. Vaillancourt: Ils n'en ont pas le droit.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Vaillancourt: Les agents de sécurité en ont-ils
le droit?
M. Côté (Charlesbourg): Non. On a dit tout à
l'heure, souvenez-vous, que le bleu, c'était pour la police, le rouge,
pour les véhicules d'urgence et le jaune, pour les véhicules de
service. Donc, la police pouvait avoir les trois, alors que le garage, le
jaune, ne peut avoir les deux autres.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 240 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 241.
Dispositions relatives
aux systèmes de freinage et
d'immobilisation des véhicules
M. Côté (Charlesbourg): "Pour l'application du
présent chapitre, les mots "véhicule automobile" ne comprennent
pas la motocyclette et le cyclomoteur." Je pense que cela va de soi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 241 est
adopté?
Mme Harel: 241?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui.
Mme Harel: Oui, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 242.
M. Côté (Charlesbourg): "Sous réserve des
articles 243 à 247, tout véhicule routier doit être muni
d'au moins un système de freins suffisamment puissant pour immobiliser
rapidement le véhicule en cas d'urgence et le retenir quand il est
immobilisé." Le texte proposé précise la notion de bon
état de fonctionnement. Le véhicule routier doit s'immobiliser
rapidement en cas d'urgence et il doit être retenu quand il est
immobilisé.
Le Président (M. SaintiRoch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, cela ne faisait pas partie des
dispositions qu'on a vues précédemment, les différents
dispositifs de sécurité qu'on devait voir, en fait, sur une
automobile? On a vu précédemment des dispositions où on a
fait la liste de tous les accessoires qui devaient être installés
sur un véhicule routier. Est-ce la même chose?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lalande.
M. Lalande: II y a cinq grandes composantes sécuritaires
sur le véhicule. Il y a les équipements que nous avons vus tout
à l'heure et qu'on appelle les accessoires. On verra les autres
systèmes, tels le système de freinage, le système de
pneumatique, de suspension et de stationnement qui sont les autres.
Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 242 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 243.
M. Côté (Charlesbourg): "Les véhicules
automobiles et les ensembles de véhicules routiers doivent être
munis d'au moins un système de freins de service permettant d'appliquer
sur chaque roue portante une force de freinage suffisante pour immobiliser
rapidement le véhicule en cas d'urgence et d'un système de freins
de stationnement permettant de le retenir quand il est immobilisé".
Finalement, cela fait une distinction entre les deux systèmes qu'on
appelle le système à bras et le système à pied.
Une voix: Il ne doit pas freiner sur trois roues.
Mme Harel: Tout cela est un ajustement avec les dispositions en
vertu de la loi sur la sécurité des automobiles?
M. Lalande: Sur la sécurité des
véhicules.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 243 est
adopté. J'appelle l'article 244.
M. Côté (Charlesbourg): "Les remorques et les
semi-remorques faisant partie d'un ensemble de véhicules routiers et
dont la masse, charge comprise, est de 1300 kilogrammes ou plus ou dont la
masse excède de 50 % et plus la masse du véhicule remorqueur,
doivent être munies d'un système de freins indépendant
permettant l'application d'une force de freinage sur chaque roue portante. "Le
présent article ne s'applique pas à une remorque utilisée
pour des fins agricoles et appartenant à un agriculteur au sens de
l'article 16."
Dans ce cas précis, ceta veut dire que les grosses remorques
doivent avoir un système indépendant de freinage.
Le Président (M. Saint-Roch)s Est-ce que l'article 244 est
adopté? Mme la députée de Maisonneuve.
M. Côté (Charlesbourg): L'exception, c'est
l'agriculteur.
Mme Harel: Qui ne l'utilise pas sur un chemin public.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais qui peut, à
l'occasion, emprunter le chemin public pour se rendre de son domicile à
un champ.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
Particle 245.
M. Côté (Charlesbourg): "Les remorques et les
semi-remorques, autres que celles visées à l'article 244 - ce
qu'on vient donc d'adopter - circulant sans être équipées
d'un système de freins indépendant pouvant immobiliser le
véhicule en cas de séparation entre la remorque ou la
semi-remorque et le véhicule remorqueur, doivent être munies de
chaînes, de câbles ou de tout autre dispositif de
sûreté suffisamment solides et agencés de telle sorte que
la remorque ou la semi-remorque et le véhicule remorqueur, advenant un
bris dans les dispositifs d'attelage, demeurent reliés." C'est la
chaîne de sécurité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: Cela existe actuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Est-ce que toutes ces conditions sont établies
dans un règlement?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme
Journeault-Turgeon.
M. Côté (Charlesbourg): Ici, c'est le
règlement qui devient loi.
Mme Harel: On dit dans le commentaire que le règlement ne
contenait qu'un petit nombre d'articles, alors vous avez
préféré légiférer.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: Évidemment, par ailleurs, en
légiférant, cela rend plus rigide. Nécessairement, il ne
peut pas y avoir de modifications aussi fréquentes que dans un projet de
règlement.
Mme Journeault-Turgeon: Cela permet de compléter le texte
de la loi, parce que c'est très lié ici aussi. C'est tout
simplement pour compléter les données.
Mme Harel: II n'a pas de changement technologique.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, peu
importe, que cela soit dans le règlement ou dans la loi, cela prend la
chaîne.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 245 est
adopté?
Mme Harel: Adapté.
M. Côté (Charlesbourg): Même là on
s'attache!
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 246.
M. Côté (Charlesbourg): "Les motocyclettes et les
cyclomoteurs doivent être munis d'au moins deux systèmes de freins
agissant l'un sur la roue avant, l'autre sur la roue arrière et qui
peuvent être actionnés indépendamment. Le système
agissant sur la roue arrière peut également agir sur la roue
avant. "Ces systèmes doivent être suffisamment puissants pour
immobiliser le véhicule rapidement en cas d'urgence et le retenir
lorsqu'il est immobilisé."
Mme Harel: Dans le cas des motocylettes et des cyclomoteurs, ce
sont des indications qui sont exigées des fabricants.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, des
fabricants.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 246 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 247.
M. Côté (Charlesbourg): "Toute bicyclette doit
être munie d'au moins un système de freins agissant sur la roue
arrière. Ce système doit être suffisamment puissant pour
bloquer rapidement la rotation de la roue, sur une chaussée
pavée, sèche et plane." L'expression "être en bon
état de fonctionnement" est imprécise. Elle n'ajoute rien
concernant la norme édictée à cet article. C'est pourquoi
elle est supprimée et c'est le but de l'article.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: C'est également une condition que doit remplir
le fabricant.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 247 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 248.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut conduire un
véhicule routier dont le système de freins a été
modifié ou altéré de façon à
en diminuer l'efficacité." Si jamais c'était fait, il
faudrait revenir faire une vérification mécanique et cela
prendrait le certificat du mandataire de la régie qui a fait les
vérifications.
Mme Harel: Le texte propose, je pense, la suppression de la
bicyclette? Dans le texte actuel, on parle de...
M, Côté (Charlesbourg): L'expression "ensemble de
véhicules routiers". On dits "Le texte proposé supprime
l'expression "ensemble de véhicules routiers". Cette notion est incluse
dans la notion de "véhicules routiers". C'est "ensemble de..."
Mme Harel: Oui, mais un peu plus haut on dit: "Le texte supprime
l'interdiction de conduire une bicyclette dont le système de freins est
altéré."
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Peut-on conduire une bicyclette même si le
système de freins est modifié?
Mme Journeault-Turgeon: On a l'obligation, pour tous les
équipements qui apparaissent sur une bicyclette ou un véhicule
routier, de les garder en bon état de fonctionnement. Ici,
c'était pour s'ajuster s la réalité. Il doit être
très peu fréquent qu'on modifie le système de freins d'une
bicyclette.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 248 est
adopté?
Mme Harel: L'article précédent tient lieu
d'obligation.
Mme Journeault-Turgeon: D'une façon
générale, on a, au tout début de la section, l'obligation
d'avoir l'équipement en bon état.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 249.
M. Côté (Charlesbourg): "Un agent de la paix qui a
des motifs raisonnables de croire qu'un système de freins d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette est défectueux ou
inopérant, peut exiger que ce véhicule soit conduit dans un
endroit convenable et retenu aux frais du propriétaire jusqu'à ce
que la situation soit corrigée."
L'agent peut conduire un véhicule, qui ne répond donc pas
aux conditions qu'on vient d'évoquer, dans un garaqe pour le faire
réparer. (12 h 45)
Mme Harel: Habituellement, "convena- ble" fait
référence aux bonnes moeurs. Mais en droit, "convenable" fait
référence à quel critère?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: L'endroit convenable pourrait être une
fourrière municipale ou un endroit comme un garage réservé
par une municipalité pour entreposer les véhicules en
attendant.
Mme Harel: C'est è la discrétion de l'agent de la
paix. L'endroit convenable peut-il être aussi une propriété
privée?
M. Lalande: Oui, s'il le juge à propos.
Mme Harel: L'idée, c'est qu'il doit retenir le
véhicule ou la bicyclette.
M. Lalande: C'est cela, oui.
Mme Harel: C'est un qrand pouvoir discrétionnaire pour un
agent de la paix. Il doit l'exercer avec discernement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, oui.
Mme Harel: Il y a la possibilité de croire, les motifs
raisonnables de croire. Quel est l'usage qui a eu cours jusqu'à
maintenant? Est-ce qu'il y a une jurisprudence à la régie?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Non. Il n'y a pas de cas précis. Nous n'avons
pas été saisis de problèmes inhérents à ce
type de remisage des véhicules.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Les problèmes auxquels vous faites
référence ne sont pas liés à l'agent de la paix.
Ils sont bien plus liés aux agences privées qui font remiser les
véhicules à des endroits assez éloignés de
l'endroit où le véhicule... Les remorquages dont il a
été question dans les journaux, aussi bien à
Montréal qu'à Québec, ne sont pas liés à cet
article où c'est l'agent de la paix qui prend la décision.
Mme Harel: Je suis contente que vous abordiez cette question
parce que le député de Lévis m'a fait promettre, lorsque
l'on examinerait ces dispositions, de l'appeler. Il a eu des ennuis
considérables à Montréal en particulier. Est-ce que l'on
en reparlera dans certaines dispositions du Code de la sécurité
routière?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas dans le Code de
la sécurité routière puisque c'est le Procureur
général qui a ces prérogatives. J'ai moi-même
touché au dossier, étant pris de la même manière
à Montréal à un moment donné. J'avais
vérifié pensant que c'était moi qui en avais la
responsabilité en vertu du code. C'est M. Marx qui en a la
responsabilité. Il faut dire que c'est aussi relié à
certains règlements municipaux.
Mme Harel: Il y a eu, dans les journaux de Montréal - je
pense au Journal de Montréal - abondamment, depuis quelques
jours, une description des problèmes qui sont causés par le
déplacement à l'extrémité, à la
périphérie de la ville de Montréal, des automobiles qui
sont remorquées. Les coûts de transport par taxi sont
extrêmement élevés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Vous savez que l'on a un jugement récent, par
exemple, qui a scindé les coûts pour les ramener à un
coût juste et acceptable. Il a été établi par le
juge que si on l'avait remorqué à un endroit plus proche... Cela
a été réduit, je crois, de 200 $ à 35 $.
Mme Harel: Très bien. Est-ce que l'on pourrait obtenir
copie de cette décision? Je pourrais en faire une copie pour le
député de Lévis.
M. Lalande: Oui, je vais faire les recherches. J'ai vu cela dans
le journal.
Mme Harel: Pas nécessairement aujourd'hui, mais si
c'était possible d'avoir cette copie.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 249 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 250.
Dispositions relatives à divers autres
équipements
M. Côté (Charlesbourg): On change de chapitre, M. le
Président. Je pense que c'est à la fin que l'on adoptera chacun
des titres de chapitre.
Article 250: "Nul ne peut enlever ou faire enlever, modifier ou faire
modifier ou mettre ou faire mettre hors d'usage une ceinture de
sécurité dont sont équipés les sièges d'un
véhicule routier conformément à la Loi sur la
sécurité des véhicules automobiles."
Alors, ce que l'on dit ici, c'est que les normes d'installation et de
construction de la ceinture de sécurité sont prévues par
la Loi sur la sécurité des véhicules automobiles. C'est la
raison pour laquelle on se réfère... C'est uniquement
l'équipement, ce n'est pas encore le port de la ceinture. On va y
arriver plus loin.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 250 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 251.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut installer ou
faire installer un détecteur de radar de vitesse dans un véhicule
routier."
M. Vaillancourt: Cela existait.
M. Côté (Charlesbourg): Cela existait, mais il y a
des représentations... N'ayant pu continuer la vente de ce petit objet
miraculeux pour certains individus dans d'autres provinces, on est venu
s'installer au Québec et, selon les informations, si on les interdit au
Québec, ils vont aller s'installer au Nouveau-Brunswick. Il va quand
même y avoir des détecteurs de radar au Québec. De toute
façon, ils sont quand même illégaux. Là, on les
prohibe et je pense que c'est normal. Sinon, le fil dont parlait le
député de Jonquière hier devra être continu sur
toutes les routes du Québec.
Mme Harel: Est-ce que la prohibition existait
déjà?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: La prohibition existait déjà, mais il y
avait une sorte de description de ce qu'était un radar aux fins de la
loi que l'on ne retrouve plus maintenant, à moins qu'on ne la retrouve
plus loin dans d'autres dispositions de ce qu'est le radar prohibé.
M. Côté (Charlesbourg): On va la retrouver à
l'article 253.
Mme Harel: Est-ce que l'usage en a augmenté ou
diminué? Y a-t-il beaucoup de causes devant la régie?
M. Côté (Charlesbourg): Cela va avec l'augmentation
des peines.
Mme Harel: C'est un bon investissement si on veut faire de
l'excès de vitesse.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, C'est clair que
l'objectif n'est pas de suivre les limites de vitesse, mais de détecter
celui qui pourrait être empêché de dépasser les
limites de vitesse. Il y a véritablement une intention de ne pas
respecter la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: M. le Président, avec l'augmentation des
amendes qui vont exister dans le nouveau code, on devrait permettre d'utiliser
un détecteur de radar, parce que cela va coûter cher tout à
l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
j'invite très fortement le député d'Orford, qui a
été élu en même temps que le ministre des Finances,
le député de Bonaventure, à aller en causer un peu avec
lui.
Mme Harel: Est-ce que cela veut dire que le ministre des
Transports confirme que les augmentations d'amendes n'ont pas comme objectif
d'assurer la sécurité routière, mais d'accroître les
goussets du Trésor public?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je salue la tentative
de Mme la députée de Maisonneuve, mais depuis le début
nous parlons de sécurité publique et, effectivement, l'objectif
est la sécurité publique. Comme on parlait de l'incidence de
l'augmentation des amendes sur l'utilisation plus fréquente du radar,
c'est pour cela que j'ai soulevé ce point-là, mais de toute
façon le radar est toujours illégal et de plus en plus les corps
policiers développent des techniques antiradar.
Mme Harel: C'est quand même assez fréquent l'usage,
même dans des milieux bien intentionnés, chez des parlementaires
distingués des deux côtés de cette Chambre.
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend de la
grosseur de la voiture dans certains cas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: Est-ce que c'est le ministre des Finances qui
demande qu'on interdise le détecteur de radar pour faire plus de revenus
à la province ou si c'est pour...?
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien situer l'affaire
au député d'Orford qui, j'en suis convaincu, de par sa vaste
expérience politique et de par la sagesse qui lui a permis de se faire
élire depuis 1956, c'est d'abord la sécurité
routière qui nous guide.
Le ministre des Finances n'est pas du tout -il a une
préoccupation de sécurité routière, lui aussi, mais
en sa qualité de député, d'homme responsable au
Québec, alors qu'il a aussi une autre préoccupation qui est celle
des finances publiques du Québec définitivement, intervenu sur
cet objet spécifique.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Plus sérieusement, il reste que tous ces moyens
nouveaux, ces moyens techniques et technologiques presque de passer outre aux
dispositions de la sécurité routière nous
démontrent une chose: c'est qu'il faut toujours rester raisonnable, pas
seulement dans les montants des amendes mais aussi, dans les limites de
vitesse. Le ministre, sans l'annoncer formellement, a quand même
mentionné qu'il était possible de réviser les limites de
vitesse selon des études qui sont faites présentement, pour mieux
s'ajuster à l'utilisation des différentes routes. En fait, il
demeure qu'il faut certainement rester raisonnable, parce que, si les
découvertes en matière de dispositifs ou d'installation peuvent
évoluer, alors, il n'y a rien de mieux que la conviction que les
citoyens développent de la nécessité de la
sécurité routière. Les amendes ne viendront toujours que
pallier l'absence finalement d'un comportement discipliné et
raisonnable...
M. Côté (Charlesbourg): L'augmentation des amendes,
on l'a dit, en tout cas, je l'ai dit au cours de mon discours de
deuxième lecture, ce n'est pas le moyen, c'est un moyen! Ce n'est pas
l'individu qui travaille à 4 $ l'heure qui va avoir les moyens de
s'acheter un détecteur de radar. Ceux qui s'achètent des
détecteurs de radar et qui les font installer, règle
générale, ce sont ceux qui ont de l'argent, mais principalement
ceux qui vont vite et qui sont très souvent sur la route. C'est un peu
cela, le...
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 251 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 252.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut vendre ou
mettre en vente un détecteur de radar de vitesse." Cela va de soi, M. le
Président, c'est du droit nouveau, mais l'ayant interdit, je pense qu'on
peut aussi en interdire la vente.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: La vente est déjà interdite dans
combien... Est-ce qu'il y a des
provinces qui ont légiféré pour en interdire la
vente?
M. Côté (Charlesbourg): L'Ontario et l'Alberta.
Mme Harel: Et aux États-Unis? Dans le pays de la libre
entreprise, ce serait étonnant qu'ils aient interdit le commerce.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y en a, semble-t-il,
il n'y a pas uniformité au niveau des États, mais une vingtaine
d'États l'ont interdit.
M. Vaillancourt: Au Maryland, c'est interdit. En
Géorgie...
M. Côté (Charlesbourg): En Floride, ce n'est pas
interdit.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a eu des représentations qui ont
été faites par le commerce, c'est-à-dire celui de la vente
de détecteurs, pour tenter de justifier que cela pouvait servir à
d'autres fins qu'à celles de passer outre aux excès de
vitesse?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Pour confirmer, j'ai eu
personnellement des représentations, mais pour en permettre la vente, on
ne m'a jamais démontré ou tenté de démontrer que
cela pouvait avoir d'autres utilités.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 252 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 253.
Mme Harel: M. le Président, je pense que vous devriez
plutôt appeler l'ajournement de nos travaux.
Le Président (M. Saint-Roch): Avant d'appeler la
suspension de nos débats, j'aimerais...
Mme Harel: La suspension.
Le Président (M. Saint-Roch): ...rappeler et attirer
l'attention des membres de la commission que nous avons maintenant l'avis de la
Chambre, de siéger de 20 heures à 24 heures pour l'adoption des
projets de loi 126 et 153 du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Alors, nous allons maintenant suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend donc maintenant ses
travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 127, Code de la
sécurité routière. J'appelle maintenant l'article 253.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
se lit comme suit: "Pour l'application des articles 251 et 252, un
détecteur de radar de vitesse est tout appareil ou ensemble d'appareils
qui peut être utilisé pour aviser le conducteur d'un
véhicule routier de la présence d'un radar de vitesse ou pour
nuire au fonctionnement normal d'un tel radar." C'est la reconduction du
deuxième alinéa de l'article 242 du code actuel, ce qui est
logique: Après avoir décidé qu'il n'y en avait pas et
qu'on n'en vendait pas, c'était normal de décrire ce qu'on
défendait.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 253 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 254.
M. Côté (Charlesbourg): Article 254: "Tout
véhicule automobile doit être muni d'un avertisseur sonore."
Une voix: Un "criard".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 254 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 255.
M. Côté (Charlesbourg): "Seul un véhicule
d'urgence peut être muni d'une sirène ou d'un appareil produisant
un son semblable. "Le premier alinéa ne s'applique pas à un
dispositif d'alarme antivol installé et utilisé sur un
véhicule routier conformément aux normes établies par
règlement."
Dans le cas de l'alinéa 1, c'est une modification de forme; dans
le cas de l'alinéa 2, le texte proposé déplace cet
alinéa dans l'article concernant l'interdiction d'utiliser une
sirène.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
M. Côté (Charlesbourg): On me signifie que la
signification de sirène n'est pas la même ici qu'en Europe.
Mme Harel: Ou qu'en Norvège.
Une voix: Au Danemark.
Mme Harel: Au Danemark.
Il y a un règlement à la régie qui
édicté les normes d'un système d'alarme? C'est cela?
M. Lalande: Antivol.
Mme Harel: Antivol. Ce règlement est publié dans la
Gazette officielle?
M. Lalandes Oui. Comme tous les projets de règlements.
Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 255 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 256.
M. Côté (Charlesbourg): "Sauf en cas de
nécessité, nul ne peut utiliser l'avertisseur sonore d'un
véhicule routier." La mention d'avertisseur sonore de recul est
superflue.
Mme Harel: Il y a seulement les camions qui sont utilisés
à des fins de travaux de construction qui ont l'obligation de se munir
d'un avertisseur sonore de recul. Ce n'est pas seulement les camions, tous les
travaux... Cela concerne tous les camions qui sont utilisés pour des
travaux de construction.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lalande.
M. Lalande: Ce sont les camions a compter d'un certain poids.
Ce sont les gros camions que l'on vise. On y inclut aussi les camions
employés pour la cueillette des rebuts.
Mme Harel: Le code de sécurité pour les travaux de
construction, il est établi par la Commission de la santé et de
la sécurité du travail.
Une voix: Il y a quelque chose qui est en train de reculer.
Mme Harel: Je pense que c'est une commission audiovisuelle.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): On aurait avantage à
être télévisé, cela passerait à "Samedi de
rire".
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Le code de sécurité pour les travaux de
construction est élaboré par la CSST.
M. Lalande: C'est cela, la Commission de la santé et de la
sécurité du travail.
Mme Harel: Maintenant, les coûts encourus par les accidents
dans le cas d'un travailleur qui est dans l'exercice de ses fonctions, sont
couverts par la Régie de l'assurance automobile ou par la CSST?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Vézina: C'est entièrement par la CSST. Nous
étions, jusqu'à l'adoption du projet de loi 42, deuxième
payeur. Maintenant, c'est entièrement la CSST.
Mme Harel: Et pourtant, les entreprises de camionnage et les
entreprises de transport local vont à la fois cotiser à la CSST
et à la Régie de l'assurance automobile. Jamais, il n'y aura
indemnisation de la part de la Régie de l'assurance automobile.
M. Vézina: Permettez que je...
Mme Harel: Pour l'immatriculation, car le permis
d'immatriculation du camion, par exemple pour le transport local, sera
payé à la régie et il n'y aura jamais d'indemnisation qui
proviendra de la régie.
M. Vézina: Même si les voitures commerciales, dans
l'exercice de leurs fonctions, sont maintenant couvertes par les accidents du
travail, elles causent quand même des dommages à autrui. Si un
camion vient en collision avec une automobile, c'est nous qui payons pour
l'automobile, bien sûr, ou pour les passagers de l'automobile. On tient
compte, dans la tarification, de cette partie qui doit quand même
être assumée par l'ensemble des usagers de la route. Ils doivent
encore quand même contribuer à l'assurance automobile du
Québec.
Mme Harel: Et il y a une tarification distincte qui s'applique
à...
M. Vézina: II y a une tarification qui nous permet
d'attribuer des risques par catégorie de véhicules.
Succinctement, premièrement, on cumule les coûts pour chacune des
victimes. On les attribue à un accident et, comme c'est le
système sans égard à la faute, on les répartit sur
le nombre de véhicules impliqués. Le camion porte
nécessairement un poids, mais comme, pour ses propres dommages, il est
indemnisé par la CSST, on fait une réduction en
conséquence.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 256 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 257.
M. Côté (Charlesbourg): Il se lit comme suit, M. le
Président. !"agent de la paix est autorisé à faire enlever
aux frais du propriétaire d'un véhicule routier, une
sirène ou tout autre appareil produisant un son semblable dont est muni
ce véhicule contrairement au présent code. L'agent de la paix
délivre un reçu à la personne en possession du
véhicule et remet ensuite l'appareil à la Régie".
Je pense que c'est tout à fait normal que, dans la mesure
où un indivtdu commet un acte illégal, il assume l'entière
responsabilité des frais. C'est une disposition qu'on a
déjà adoptée dans d'autres cas similaires.
Mme Harel: Est-ce tout à fait analogue au texte
actuel?
M. Lalande: On précise que c'est aux frais du
propriétaire.
Mme Harel: Ah oui! D'accord. C'est aux frais du
propriétaire. Présentement, c'est la régie qui facture au
propriétaire?
M. Lalande: Oui, c'est la pratique à l'heure actuelle.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 257 est
adopté. J'appelle l'article 258.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
automobile doit être muni d'un système d'échappement
conforme aux normes établies par règlement". C'est Midas qui va
être heureux.
Mme Harel: Ah! Parce qu'il y a aussi un règlement sur les
systèmes d'échappement. Est-ce que cela concerne la
sécurité routière?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On pourrait justement
échapper aux normes de sécurité routière.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: En quoi la sécurité routière
peut-elle être affectée? Par les bruits?
M. Lalande: Oui, entre autres par le bruit. Les moteurs sont
constitués de façon à avoir un type de tuyau
d'échappement qui permet l'échappement selon leur puissance, de
sorte que si l'échappement n'est pas conforme, il y a une restriction,
un goulot d'étranglement qui provoque des fissures ou des
émanations de gaz et cela peut être très dangereux pour le
conducteur. C'est du monoxyde de carbone en d'autres mots.
Mme Harel: Tout cela est expliqué dans le
règlement. Ce n'est pas pour demain qu'il y aura
déréglementation dans le transport. Je ne sais pas si le
comité Scowen a eu le temps d'examiner de près la
réalité en matière de sécurité?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pourrais pas vous
répondre au nom de M. Scowen.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 258 est
adopté?
Mme Harel: Pourquoi, M. le Président, avoir soustrait la
motocyclette et le cyclomoteur à cette obligation d'un système
d'échappement conforme aux normes?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Journeault-Turgeon.
Mme Journeault-Turgeon: Les exigences ne sont pas les mêmes
sur certains équipements. Alors, il y a des cas où on a dû
exclure de la définition de "véhicule automobile", "motocyclette"
et "cyclomoteur".
M. Lalande: Dans ce cas précis, dans la définition
actuelle de "véhicule automobile", on comprend la motocyclette et le
cyclomoteur. Ils sont inclus alors qu'avant ils ne l'étaient pas.
Mme Harel: C'est dans la définition au début?
Une voix: C'est au début du chapitre III, article 241.
M. Lalande: Et à l'article 4. Il y a évidemment
aussi les normes anttpollution qui sont touchées par cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 258 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 259.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut vendre ou
mettre en vente, en vue de son utilisation sur un chemin public, un
système d'échappement qui n'est pas conforme aux normes
établies par règlement." C'est la
même chose que ce qu'il y a actuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 259 est-il
adopté?
Mme Harel: Adapté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 260.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut effectuer ou
faire effectuer sur un véhicule automobile une opération
permettant de supprimer ou de réduire l'efficacité du
système d'échappement de ce véhicule."
Dans les commentaires, on dit: Le texte actuel traduit mal l'intention
du législateur. Les termes "coupe-silencieux" et "dérivatif sont
inappropriés. Ce que l'on veut empêcher, c'est qu'un
véhicule routier produise un bruit anormal et que le dispositif
antipollution du véhicule soit altéré.
Mme Harel: Est-ce que c'est dans le cadre de ce règlement
que l'on retrouve les dispositions concernant le dispositif antipollution?
M. Lalande: C'est dans le cadre du règlement sur la
vérification mécanique en ce qui a trait au bruit.
L'antipollution est un autre règlement qui est relatif à
l'environnement, le règlement relatif à celui de la loi sur
l'environnement.
Mme Harel: Est-ce du ressort du ministère de
l'Environnement?
Une voix: Oui, c'est cela.
M. Lalande: Il y a quand même dans les normes de
construction des véhicules, les normes fédérales, des
normes qui doivent être respectées en termes de nombre de
décibels et aussi en termes de pollution. On parle du sytème
d'échappement, donc cela veut dire l'antipollution, le catalyseur, etc.,
tout ce qui est résonateur et tout ce qui est relié au
silencieux.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 260 est-il
adapté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 261.
M. Côté (Charlesbourg): 'Tout véhicule
automobile équipé d'un pare-brise, autre qu'une motocyclette ou
un cyclomoteur, doit être muni à l'avant d'un système
d'essuie-glace et, lorsqu'il en a été muni originairement par le
fabricant, d'un lave-glace."
Le texte proposé mentionne l'exemption pour la motocyclette et le
cyclomoteur, puisque la notion de "véhicule automobile" inclut ces deux
véhicules. De la même manière, le texte proposé
supprime le dernier membre de l'article 241 du code actuel. Le sens courant du
mot "lave-glace" implique que celui-ci est mécanisé et le bon
état d'un équipement est prévu ailleurs comme disposition
à l'application générale.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 261 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 262.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
automobile, autre qu'une motocyclette ou un cyclomoteur, doit être muni
d'au moins deux rétroviseurs fixés solidement et placés,
l'un à l'intérieur du véhicule et au centre de la partie
supérieure du pare-brise et l'autre à l'extérieur gauche
du véhicule. Lorsque le rétroviseur intérieur est
inutilisable, un rétroviseur doit être fixé à
l'extérieur droit du véhicule."
Le Président (M. Saint-Roch: Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Pourquoi l'exemption pour la motocyclette et le
cyclomoteur? S'il s'agit d'un rétroviseur, j'imagine que l'obligation
d'avoir une vision arrière est la même si on conduit une
motocyclette.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va probablement
être couvert par te prochain article. C'est parce que c'est à
l'intérieur et...
Une voix: C'est l'endroit où il doit être
situé.
M. Côté (Charlesbourg); C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch: L'article 262 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 263. (15 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): "Les motocyclettes et les
cyclomoteurs doivent être munis, de chaque côté, d'un
rétroviseur solidement fixé au véhicule."
La distinction est la suivante: dans le texte actuel, c'est un, alors
que, maintenant, on parle de deux.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 263 est
adopté?
Mme Harel: Est-ce que c'est maintenant une exigence de
fabrication des motocyclettes et des cyclomoteurs? Est-ce que c'est par
règlement également que cette condition se retrouve?
Actuellement, les motocyclettes et les cyclomoteurs sont-ils munis de deux
rétroviseurs?
M. Lalande: Non, pas nécessairement. Il y a les
motocyclettes de ville, si l'on veut, et les moto-cross. Pour qu'elles soient
admissibles à circuler sur les routes, on doit... Dans la fabrication de
ces véhicules, il n'y a pas nécessairement de rétroviseurs
sur ces véchicules, les motocyclettes. Il y en a qui vont être
utilisés hors route et d'autres sur la route. Pour avoir le droit
d'aller sur la route, il faut absolument qu'on les munisse de
rétroviseurs.
Mme Harel: Cela ne fait pas partie des exigences de
fabrication?
M. Lalande: Pas nécessairement. Si c'est une moto qui est
conçue pour aller hors route, il n'y a pas ces exigences.
Mme Harel: Alors, les motocyclettes et les cyclomoteurs vont
devoir être équipés pour la majorité d'entre
eux.
M. Lalande: Oui.
Mme Harel: Les propriétaires vont devoir équiper
leur motocyclette ou leur cyclomoteur d'un autre rétroviseur, en plus de
celui qu'ils ont déjà. Est-ce que c'est déjà en
application?
M. Lalande: Oui, c'est exact.
Mme Harel: En application, sans réglementation?
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment-ci, les
véhicules qui sont davantage visés, c'est pour le
"cross-country". Comment appelle-t-on cela?
M. Lalande: Les moto-cross.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont les moto-cross qui
sont visées. Elles pourraient circuler sur la route sans être
munies de rétroviseurs. En compétition, on n'en a pas
nécessairement besoin.
Mme Harel: Les cyclomoteurs n'ont pas de rétroviseur non
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend.
M. Lalande: Pour la plupart, la règle de fabrication, pour
répondre aux différentes lois provinciales et des États,
se conforme de façon générale à ce genre... Tous
les équipements sont compris dans ta construction du véhicule,
habituellement. Il pourrait y avoir des exceptions, qu'un véhicule ait
été conçu pour aller hors route et que l'on veuille le
faire circuler sur une route. En d'autres mots, on le permet à la
condition qu'on le munisse des équipements requis pour le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 263 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 264.
Mme Harel: On roule vite!
Le Président (M. Saint-Roch): Non,
Mme la députée de Maisonneuve, je peux vous assurer que
nous sommes encore dans les limites de vitesse permises.
Mme Harel: Mais pas celles qui me sont prescrites.
M. Côté (Charlesbourg): Article 264. "Les vitres et
la cloison de sécurité d'un véhicule automobile doivent
être de verre transparent fabriqué ou traité de
façon à réduire considérablement la
friabilité ou le danger d'éclatement." C'est la reproduction de
l'article 244 actuel.
Mme Harel: Cela fait partie des exigences de fabrication de la
loi fédérale?
M. Lalande: Oui. Sauf qu'il peut arriver que des fabricants
québécois, dans le remplacement, dans les pièces de
rechange des pare-brise... On doit, à ce moment-là, se...
Mme Harel: Se munir d'une disposition. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 264 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 265.
M. Côté (Chaxlesbourg): "Le pare-brise et les vitres
d'un véhicule automobile doivent être conformes aux normes
établies par règlement pour assurer la visibilité du
conducteur. "Ils doivent être libres de toute matière pouvant
nuire à la visibilité du conducteur."
Dans ce cas-ci, ce que l'on vise, c'est d'avoir la possibilité
d'intervenir lorsqu'un pare-brise est craquelé, fissuré ou qu'il
peut nuire à la visibilité.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a déjà un
règlement qui existe à cet effet?
M. Lalande: Le règlement sur la vérification
mécanique.
Mme Harel: C'est ce règlement qui va être en
vigueur...
M. Lalande: Il est déjà en vigueur.
Mme Harel: Il l'est déjà, mais il va être
modifié.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Mme Harel: Non. C'est son application.
M. Côté (Charlesbourg): Son application va
être étendue à un plus grand nombre de
véhicules.
Mme Harel: II est en vigueur depuis 1985. Depuis plus
longtemps?
M. Lalande: Non, depuis longtemps. Le règlement sur la
vérification mécanique est en vigueur depuis dix ans
peut-être.
Mme Harel: Dix ans?
M. Lalande: Oui. Notre règlement vise essentiellement
à maintenir la conformité avec la fabrication du véhicule.
Au fond, on n'en crée pas tellement de nouvelles, mais on s'assure que
les conditions de construction du véhicule sont maintenues par le
règlement sur la vérification mécanique. Il y a des
changements constants qui se font. C'est pour cela que c'est dans un
règlement, compte tenu des développements technologiques.
Mme Harel: Alors, c'est préférable que cela soit
par règlement pour que cela puisse être modifié plus
facilement et ajusté aussi au dispositif fédéral.
M. Lalande: Cela concerne aussi le degré de transparence
du verre qui est utilisé. Il y a des règles précises
concernant, par exemple, du verre trop assombrissant.
Mme Harel: Du 15 septembre 1982. Il a donc fait suite à
l'adoption du Code de la sécurité routière qui reprenait
le règlement antérieur.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 265 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 266.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut appliquer ou
faire appliquer sur le pare-brise ou les vitres d'un véhicule routier
une matière ayant pour effet d'empêcher ou de nuire à la
visibilité de l'intérieur ou de l'extérieur du
véhicule."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Un exemple concret de ce
qu'on vise à éviter, ce sont les vitres que M. Marcel
Léger avait fait installer sur sa limousine.
Mme Harel: Qu'est-ce que c'est? C'était lors du premier
mandat, je n'y étais pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on se rend compte que
vous voyez plus clair.
Une voix: C'était pour lui permettre de regarder la
télévision.
Mme Harel: C'est Michel Clair qui est d'ailleurs devenu ministre
des Transports, lors du deuxième mandat. Est-ce qu'il s'agissait de
vitres fumées?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: C'est cela. Les vitres fumées sont interdites,
bien que la visibilité puisse être affectée du fait d'un
éblouissement par le soleil.
M. Lalande: Le rèqlement sur ta vérification
mécanique prévoit qu'à six pouces du haut du pare-brise,
on peut mettre des matières assombrissantes. Mais l'espace qui est
réservé pour les essuie-glaces doit être libre. De
même que les vitres des portières avant doivent être libres,
les vitres des portières arrière peuvent être assombries de
même que la lunette arrière. Mais si la lunette arrière est
assombrie, il faut deux rétroviseurs, en plus de celui du centre, pour
être capable de voir è l'arrière.
Mme Harel: Est-ce que c'est vous-même qui avez
rédigé le règlement?
M. Lalande: Exactement.
M. Côté (Charlesbourg): Il faut l'avoir fait pour y
voir clair.
Mme Harel: S'agissait-il de vitres complètement
fumées pour qu'on ne le voie pas à l'intérieur?
M. Côté (Charlesbourg): Pour qu'on ne puisse pas
voir l'intérieur de l'extérieur.
Mme Harel: Très bien. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 266 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 267.
M. Côté (Charlesbourg): "Un agent de la paix peut
exiger du conducteur d'un véhicule le nettoyage ou le dégagement
des vitres et du pare-brise lorsqu'une matière obstruante nuit à
la visibilité du conducteur. "Le conducteur doit se conformer à
cette exigence." Je pense que c'est normal. Cela va dans la ligne de
pensée qu'on a développée depuis le début du code
et dans d'autres cas qui peuvent s'apparenter à ceux-là.
Mme Harel: Lorsqu'il y a des matières obstruantes ou des
objets, par exemple, des autocollants qui nuisent à la visibilité
du conducteur, si les autocollants sont placés sur la vitre avant,
est-ce que cela viendrait donner à l'agent de la paix la
discrétion de faire enlever les autocollants sur la vitre arrière
également?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est surtout
visé, ce sont les cas de glace et de neige ou des cas ou des gens vont
circuler avec un espace d'à peu près six pouces de
diamètre. Ils sont pressés. C'est dangereux.
Mme Harel: Évidemment, cela doit toujours être
appliqué avec discernement, parce que c'est pour l'ensemble des vitres
et le pare-brise. Cela peut être autant d'une vitre arrière que
d'une vitre de côté que l'agent de la paix peut exiger du
conducteur d'enlever la matière obstruante. On peut imaginer que, dans
une municipalité où maintenant les agents de ta paix auront la
compétence d'appliquer le code, ils pourraient fort bien
"écoeurer le bon peuple" avec une disposition comme celle-là.
M. Lalande: Mais le règlement sur la vérification
mécanique précise, pour me répéter encore une fois,
qu'il s'agît du pare-brise et des vitres des portières avant.
C'est dans le règlement. Alors, pour le pare-brise, c'est toujours le
critère que cela nuit à la visibilité. On comprend, dans
l'explication, que le chemin qui est parcouru par l'essuie-glace, c'est
celui-là qui doit être, forcément, dégagé.
Pour le reste, cela ne nuit pas à la visibilité d'y apposer un
autocollant sur le coin inférieur gauche du pare-brise, par exemple,
puisque, par ailleurs, dans le règlement sur la vérification
mécanique, on oblige quelqu'un à apposer un autocollant à
cet endroit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
Mme Harel: II me souhaitait une bonne fin de semaine.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 267 est maintenant
adopté. J'appelle l'article 263.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
automobile, autre qu'une motocyclette munie d'un moteur d'une cylindrée
d'au plus 125 centimètres cubes et qu'un cyclomoteur, doit être
muni d'un totalisateur de distance et d'un indicateur de vitesse."
Mme Harel: Alors, la précision, maintenant, c'est le
moteur, la force du moteur.
M. Côté (Charlesbourg): La force. Je pense que la
précision qu'il y a aussi ici, c'est que le texte prévoit qu'une
motocyclette munie d'un moteur d'une cylindrée d'au plus 125
centimètres cubes ainsi qu'un cyclomoteur ne sont pas obligés
d'être munis d'un totalisateur de distance et d'un indicateur de vitesse,
parce qu'on a déjà dit que tout véhicule comprenait un
cyclomoteur dans la définition. C'est pour cela qu'il faut
spécifier que ce n'est pas nécessairement le cas dans...
Mme Journeault-Turgeon: La notion d'un véhicule automobile
est plus large, alors, on la restreint lorsque cela ne s'applique pas.
Mme Harel: Le véhicule automobile là, c'est
à l'article 4, dans la définition générale.
Mme Journeault-Turqeon: Oui.
Mme Harel: Pourquoi 125 centimètres cubes? C'est
établi par des spécialistes?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lalande.
M. Lalande: Les 125 centimètres cubes font
référence à ce qu'il était convenu d'appeler... Ce
sont les petites motos, en d'autres mots, parce que le cyclomoteur est de 60 CC
et moins et les petites motocyclettes, c'était, avant, les
vélomoteurs. C'est une catégorie de véhicules entre 60 et
125 CC qui sont à peu près assimilés à un
cyclomoteur. C'est pour cette raison qu'on pense que cela n'est pas
nécessaire.
Une voix: Cette catégorie a été
supprimée.
M. Lalande: La catégorie ayant été
supprimée, il n'en demeure pas moins que la réalité
demeure, on n'appelle plus cela un vélomoteur, mais on dit que c'est une
motocyclette de moins de 125 centimètres
cubes.
Mme Harel: J'ai des notes qui m'ont été
préparées par un recherchiste qui a relu le Journal des
débats à l'occasion de l'adoption du Code de la
sécurité en 1981-1982. Cela ne porte pas sur l'article 268, mais
sur l'article 266 et cela me faisait valoir qu'il y avait eu un très
long débat sur cet article 266 qui traite justement de ce dont on
parlait, la visibilité du pare-brise ou des vitres qui doit être
assurée. Un très long débat s'était engagé
avec M. Bourbeau sur la question: Fallait-il ou non prohiber les petites
vignettes de stationnement?
Il n'y a pas eu prohibition? On ne reprendra pas le débat.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 268 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 269.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question
très intéressante qui passera probablement à l'histoire
et, à ce qu'on me dit, ce n'était pas M. Clair, c'était le
député de Charlesbourg, M. de Bellevalle, deux ministres des
Transports dans Charlesbourg, si les deux changent le code de
sécurité routière... (15 h 45)
Une voix: C'est normal qu'il ne voie pas clair.
Mme Harel: Je voudrais souhaiter à l'actue! ministre de
Charlesbourg, une autre fin que son prédécesseur.
M. Cûté (Charlesbourg): Autrement dit, vous ne me
souhaitez pas de finir à bon port.
Mme Harel: Pas dans les airs, non plus. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes à
l'article 269, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, M. le
Président. "Lorsqu'un véhicule routier a été muni
originairement de pare-chocs par le fabricant, ceux-ci doivent être
maintenus solidement à la partie du véhicule conçue
à cette fin." C'est une modification de forme qui reprend l'article 247
du code actuel.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 269 est
adopté, j'appelle maintenant l'article 270.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
routier doit être muni de pneus conformes aux normes établies par
règlement."
Mme Harel: Il y a même un règlement pour les
pneus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Oui, sûrement, c'est un élément
important.
M. Côté (Charlesbourg): Avec des mesures quant
à l'usure des pneus.
Mme Harel: Il y a prohibition de crampons sur les routes du
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que du 15 novembre
au 15 avril, c'est permis.
M. Lalande: Pour les véhicules de moins de 3000 kilos,
pour les véhicules de promenade, et les "pickups".
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui signifie que si de
gros camions avaient des crampons, il y aurait agression au réseau
routier, alors, comme le rapport Middlemiss...
Mme Harel: Il n'a pas besoin de cela.
M. Côté (Charlesbourg): ...nous a déjà
creusé un bon trou, on n'a pas besoin de cela.
Mme Harel: Est-ce que le règlement, ce n'est pas celui de
la vérification mécanique, c'est un règlement
spécifique qui traite des pneus?
M, Lalande: Des pneus et des antidérapants.
Mme Harel: Et des antidérapants.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 270 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 271.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut vendre ou
mettre en vente, en vue de son utilisation sur un chemin public, un pneu qui
n'est pas conforme aux normes établies par règlement."
C'est dans le même règlement.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a des vérifications qui se font
par des inspecteurs de la régie auprès des commerces qui font ce
genre de vente?
M. Lalande: Oui, et fort heureusement, parce qu'il y a des
commerçants qui, pour avoir un meilleur prix pour un pneu
rechapé, par exemple, ou pour un pneu très utilisé,
vont essayer de recreuser les rainures pour qu'il paraisse davantage
neuf. Dans certains cas, on va creuser jusqu'à la toile du pneu, ce qui
provoquer des éclatements en tout temps. Donc, il y a une
vérification du taux d'usure des pneus qui doivent être
utilisés, etc., de même que la grosseur du pneu correspondant au
véhicule sur lequel il est utilisé.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 271 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 272.
M. Côté (Charlesbourg): "À l'exception d'un
tracteur de ferme et de la machinerie agricole non équipée par le
fabricant de garde-boue, les véhicules automobiles et les ensembles de
véhicules routiers qui ne sont pas équipés de garde-boue
permanents d'une largeur au moins égale à celle de la semelle des
pneus doivent être munis de garde-boue mobiles, en matière
résistante et d'une largeur au moins égale à celle de la
semelle des pneus."
Le texte proposé prévoit une exception pour la machinerie
agricole, et c'est clair, je pense aux tracteurs de ferme, comme le demande
l'Union des producteurs agricoles du Québec.
Mme Harel: Excusez-moi, M. le Président, mais "garde-boue"
fait référence à quoi sur l'auto? Est-ce des enjoliveurs
de roues?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce sont des sortes
de...
Une voix: Des gros panneaux qui vont derrière les pneus
sur les camions.
Mme Harel: Ah! D'accord.
Une voix: Des garde-boue.
Mme Harel: Mais, pourquoi de boue?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: Cela protège les passants, les autres
automobiles...
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Lalande: C'est une question de sécurité
routière importante, parce qu'à l'arrière d'un camion qui
est lourdement chargé et qui circule à haute vitesse, vous ne
voyez plus rien, à moins qu'il ait ces garde-boue qui empêchent la
boue et la gadoue, on pourrait les appeler les garde- gadoue...
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 273.
M. Côté (Charlesbourg): ...
Mme Harel: Excusez-moi, mais je ne sais pas si on a
rapporté au ministre qu'à Montréal, il y a un
problème le long de la trans-canadienne qui va vers Dorval. À un
moment donné, elle est concurrente avec le boulevard Décarie.
Pour les automobilistes qui circulent à quelque distance plus bas, il y
a une possibilité de recevoir des décharges d'eau, de boue et de
neige du boulevard Décarie qui est surélevé. Je ne sais
pas s'il y a eu des relevés faits par la régie, mais c'est
certainement un facteur d'accidents. La chaussée est
surélevée sur Décarie et puis elle est en
dépression, alors...
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement comme une
route qui va croiser l'autoroute 20. On pourrait se trouver dans la même
situation où le déneigement fait que la neige est projetée
par-dessus. La règle est effectivement d'empêcher que la neige
soit déversée sur l'autoroute. J'imagine que c'est à peu
près le même cas en ce qui concerne Décarie. C'est une
question pertinente.
Mme Harel: J'imagine qu'il peut y avoir un contrôle, mais
il ne peut y avoir de contrôle quand les autos circulent et que les autos
elles-mêmes font déplacer... Le rempart n'est pas suffisamment
élevé.
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'a pas
été porté à ma connaissance mais j'imagine que des
gens du ministère, au niveau de l'entretien de Montréal, ont
dû être sensibilisés à ce
phénomène.
Mme Harel: Cela arrive surtout le vendredi, quand on rentre de
Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 273 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 274.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
routier construit pour circuler à une vitesse inférieure à
40 km/h doit être muni d'un panneau avertisseur dont les normes sont
établies par règlement." Le texte proposé reformule
l'article 1 du règlement prescrivant un panneau avertisseur particulier
pour les véhicules lents." Donc, c'est de la
réglementation qui est incluse dans la loi.
Mme Harel: Ce sont des remorques, des camions pour les remorques,
pour les maisons mobiles...
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être une
grue aussi.
Mme Harel: Des grues. Ce sont les gros panneaux avertisseurs?
M. Côté (Charledbourg): Et les plaques W.
Mme Harel: C'est instructif.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 274 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Dispositions pénales
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 275.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire dont
le véhicule routier n'est pas conforme aux exigences de l'un des
articles 212...
M. Lalande: Équipement obligatoire par une loi ou
règlement du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): ...269...
M. Lalande: Le pare-choc du fabricant doit être maintenu
solidement au véhicule.
M. Côté (Charlesbourg): ...272...
M. Lalande: Concernant le garde-boue.
M. Côté (Charlesbourg): ...à 274, -toujours
dans la gadoue - commet une infraction et est passible, en outre des frais,
d'une amende de 30 $ à 60 $". Alors que c'est 25 $ à 50 $
actuellement.
Mme Harel: Donc, c'est assez conforme à d'autres
dispositions antérieures que l'on a adoptées en regard de la
visibilité. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 275 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 276.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire dont
la bicyclette n'est pas conforme aux exigences de l'un des articles 212...
Mme Harel: L'article 212, qu'est-ce que c'est
déjà?
M. Lalande: Équipement obligatoire par une loi ou
règlement du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): ..."232...
M. Lalande: Équipement minimum prescrit.
M. Côté (Charlesbourg): ..."233...
M. Lalande: Obligation d'un phare blanc à l'avant et d'un
rouge à l'arrière.
M. Côté (Charlesbourg): "...du deuxième
alinéa de l'article 235...
M. Lalande: Distance de visibilité requise le soir.
M. Côté (Charlesbourg): "...ou de l'un des articles
237...
M. Lalande: Feux et réflecteurs doivent respecter les
normes.
M. Côté (Charlesbourg): "...ou 247...
M. Lalande: Système de freins obligatoire à
l'arrière.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 30 $ à 60 $". Alors
que c'est de 25 $ à 50 $ actuellement. Voyez l'efficacité d'un
tandem.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 276 est
adopté?
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: II y avait des amendes qui variaient entre 10 $
à 25 $ ou 25 $ et 50 $. On le voit bien dans la description du texte
actuel. Actuellement, il y a une différence d'amende selon les
infractions commises, tandis que, le, on traite toutes les infractions de la
même façon. Il ne faut pas oublier qu'on s'adresse à des
personnes qui, pour la majorité, ne sont pas majeures. Sur les 3 000 000
de bicyclettes détenues au Québec, il doit bien y en avoir la
moitié qui le sont par des moins de 18 ans.
M. Côté (Charlesbourg): Le petit problème
qu'on a actuellement, c'est que tout ce qui est amende de moins de 30 $ ne paie
même pas les frais administratifs.
Mme Harel: Les frais administratifs à la Régie de
l'assurance automobile pour administrer l'amende?
Une voix: ...par le Procureur général. M.
Côté (Charlesbourg): Les amendes ne
vont pas à la régie, elles vont...
Une voix: La régie n'a rien à voir.
M. Lalande: ...avisé des infractions où il y a des
points d'inaptitude qui s'appliquent à la Régie de l'assurance
automobile.
Mme Harel: Vous êtes seulement avisés des
infractions où il y a des points d'inaptitude. Dans les études
diverses qui traitent de pénalité, il est dit que, lorsque les
amendes en regard de l'Infraction sont trop élevées, les
études américaines démontreraient que tout le monde est
réticent à appliquer, l'agent de la paix le premier... Pas
nécessairement dans les cas d'infraction à des accessoires sur
des bicyclettes, mais les études que je lisais étaient en regard
de la sévérité des peines pour conduite en état
d'ébriété. Elles démontraient que même les
tribunaux étaient plus réticents à appliquer des peines
trop lourdes, que, de toute façon, les accusés plaidaient non
coupables et qu'en conséquence cela alourdissait le processus
judiciaire.
Quant aux bicyclettes, l'amende minimum de 30 $, si le policier, dans un
quartier de Montréal... Le problème, c'est que le policier va
hésiter à mettre une amende, si elle est de 30 $ parce que c'est
un minimum, il va plutôt faire des avertissements. Tandis qu'une amende
de 10 $, dans le cas d'une bicyclette, je ne sais pas quel est le pourcentage
des bicyclettes détenues par des moins de 18 ans, mais il doit
être très élevé.
M. Côté (Charlesbourg): On parlait, dans le
discours, d'environ 3 000 000 de bicyclettes au Québec. Cela en fait
beaucoup. Une première information: les 14 ans et moins ne peuvent pas
être poursuivis.
M. Lalande: La Loi sur les jeunes contrevenants.
M. Côté (Charlesbourg): Cela s'applique donc aux 15
ans et plus. C'est une première distinction qu'il est important de
faire, je pense.
Mme Harel: Mais c'est le propriétaire. Est-ce qu'un jeune
de 14 ans et moins peut être propriétaire?
M. Lalande: II pourrait être le propriétaire d'une
bicyclette, mais il ne peut pas être poursuivi. Au fond, on
crée...
Mme Harel: Mais un jeune de moins de 14 ans peut-il être
propriétaire juridiquement? Je ne le pense pas.
M. Lalande: Le mineur émancipé pourrait
l'être.
Mme Harel: Oui, d'accord, mais il est émancipé s'il
est marié ou s'il a un commerce.
M. Lalande: Oui, mais s'il est livreur de journaux, par exemple.
Enfin, de façon générale, disons qu'on crée
l'infraction pour tout le monde, mais on dit qu'on ne peut pas poursuivre
jusqu'à 14 ans. Autrement, il faudrait faire la distinction
jusqu'à 14 ans et plus, selon que vous êtes... On crée
l'infraction générale, mais elle n'entraîne pas de
poursuite pour ceux qui ont 14 ans et moins. Alors, on ne donnera pas
d'infraction à des enfants de moins de 14 ans, car les policiers savent
qu'ils ne seront pas poursuivis. Mais un adulte pourrait, par exemple,
être poursuivi.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai ici l'article 2.1 de la
Loi sur les poursuites sommaires qui dit qu'une personne physique de moins de
14 ans qui contrevient à une loi ou à un règlement du
Québec ne peut être poursuivie pour cette infraction.
D'autre part, je suis sensible à l'arqument du cycliste et du
phénomène d'une amende beaucoup trop élevée. Je me
souviens, dans les discussions préliminaires, être intervenu avant
d'arriver ici en disant qu'on ne pouvait pas appliquer au cycliste le
même montant d'amende qu'on applique aux automobilistes, que cela n'avait
pas qrand bon sens. C'est là qu'on a dit qu'on pouvait se retrouver avec
toute une série de vélos.
Mme Harel: Ce qui va arriver, c'est que cela ne sera pas
appliqué. Même l'agent de la paix va hésiter à
l'appliquer, parce qu'il va trouver cela exorbitant.
M. Lalande: II a une possibilité de 48 heures dans tous
ces cas qu'on vient de souligner.
Mme Harel: Avez-vous vérifié si on peut
remédier à toutes les infractions dont il est question à
l'article 276 par un avis de 48 heures? (16 heures)
M. Lalande: J'en fais la lecture maintenant. À l'article
212, oui, 48 heures.
Mme Harel: De quel article s'agit-il? M. Lalande: De
l'article 212.
Mme Harel: Non, quel article concerne les 48 heures?
M. Lalande: Pour les 48 heures, c'est l'article 575. À
l'article 212, oui; à l'article 232, oui; à l'article 233,
également; à l'article 235, oui, 48 heures; à l'article
237,
oui; à l'article 247, oui. Ce sont tous des articles qui parlent
de 48 heures.
Mme Harel: Donc, il faut y remédier dans les 48 heures,
sinon l'avis de 48 heures devient l'infraction?
M. Lalande: C'est cela.
Mme Harel: Vous voyez, le policier qui donne un avis de 48 heures
sait que, si l'on n'y a pas remédié... Pensez, par exemple aux
phares. Ce ne sont pas nécessairement des gens qui ont des intentions
malicieuses ou quoi que ce soit. Cela peut se faire tout simplement. Mon Dieu!
Des enfants qui reviennent d'une journée à la campagne ou qui
reviennent d'une journée avec l'OTJ.
M. Côté (Charlesbourg): Il y a quelque chose de plus
simple que cela. Une partie de baseball où il y a eu une
prolongation.
Mme Harel: Exactement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qui fait que...
Mme Harel: Alors, il va falloir qu'ils s'équipent de
phares, même si c'est exceptionnel d'utiliser la bicyclette le soir.
Sinon, l'avis va constituer l'infraction et, ensuite, il va y avoir l'amende de
30 $.
M. Lalande: Sauf que, malgré cela, la cause des accidents
de bicyclette, en grande partie, sinon en majeure partie, c'est un
problème de visibilité. Là, il s'agit vraiment de
protéger les enfants contre les accidents en les obligeant à
avoir une dynamo, à être visibles le soir.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 276 est
adopté?
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je pense que l'on va juste examiner avant... J'imagine
que toutes les dispositions pénales vont concerner aussi... Les
bicyclettes sont couvertes par quelles dispositions? Oui, à l'article
276...
Mme Journeault-Turgeon: On a voulu distinguer, dans les
dispositions pénales, les infractions qui visaient les cyclistes et
celles qui visaient... Alors, on les regroupe parce que l'amende est moins
importante. Â l'article 276, c'est le cas du propriétaire dont la
bicyclette... Dans cette section-ci, je pense que ce sont les seules. Les
autres amendes sont beaucoup plus fortes. Elles ne touchent pas des
cyclistes.
Mme Harel: Je voudrais savoir, de la part du ministre ou de la
régie, quels sont les frais administratifs attachés à
l'émission d'une amende? Les frais sont évalués à
combien?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: Quels sont les frais administratifs, lorsqu'on met des
amendes? Ce sont les policiers qui doivent intervenir. C'est l'agent de la paix
qui doit intervenir. Il y a le déplacement de l'agent de la paix. S'il y
a contestation, il y a un avis de 48 heures. Il y a un nouveau contrôle,
etc. Les policiers se plaignent déjà que les frais sont
très élevés. C'est pour cela que, dans le code, vous ne
trouverez aucune amende en bas de 30 $. Compte tenu du fait que les amendes, en
1961, étaient à 10 $ pour la plus basse, cela permet juste de
rétablir l'équilibre.
En plus, je vous signale, madame, qu'il n'y aucune amende de plus de 30
$ en ce qui concerne les cyclistes, même quand il est question d'avoir
brûlé un feu rouge ou de ne pas avoir fait un arrêt. On a
ramené cela â 30 $. Je vous signale aussi qu'en ce qui concerne
les gens de Vélo-Québec, qui est notre principal interlocuteur,
ils se sont dits tout à fait d'accord pour que l'on impose des amendes
aux cyclistes, parce qu'ils disent que ce sera le commencement de la
sagesse.
Mme Harel: D'abord, Vélo-Québec représente
des cyclistes qui sont des adultes, uniquement. Est-ce que
Vélo-Québec a approuvé le quantum des amendes ou le
principe...
M. Vézina: Non, le principe.
Mme Harel: Oui, le principe plutôt qu'autre chose. Je pense
bien qu'il faut faire une distinction. On peut penser qu'il faut sanctionner
les mauvais comportements, mais de là à approuver
nécessairement que ce soit tel ou tel montant, c'est autre chose.
D'autre part, vous dites que, dans le code, il n'y a aucune amende de
plus de 30 $. Vous savez que ce sont des augmentations, pour les bicyclettes,
de 30 $ à 60 $. C'est une augmentation de près de 200 % parce
que, dans certains cas, cela passe de 10 $ à 30 $.
Une voix: ...
Mme Harel: Non, je vous dis qu'il y a peut-être... Il est
sûr qu'il y a un équilibre dans les amendes. Je comprends fort
bien que c'est comme une balance et qu'il faut maintenir une sorte
d'équilibre, certainement, afin que cela ne soit pas
disproportionné pour certaines infractions en regard d'autres.
Cela, je le comprends. Mais..
Mme Journeault-Turgeon: Je pense que...
Mme Harel: En regard de la bicyclette, je pense que oui. C'est
déjà presque révolutionnaire d'introduire l'application
d'amendes et d'annoncer qu'il y aura des amendes et qu'en contrepartie les
comportements devront être modifiés parce que, sinon, ils seront
sanctionnés. Ensuite, ce sont les policiers municipaux qui pourront les
appliquer. On se comprend bien, les policiers municipaux ont une plus grande
possibilité d'application Tout cela combiné ensemble, si on
ajoute en plus... Je termine en vous disant que je pense que cette disposition
sera moins appliquée si elle est trop élevée parce que les
policiers municipaux eux-mêmes vont hésiter.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison. Je me
place dans la situation où mon fils aurait quinze ans et se ferait
arrêter -parce que, dans le cas des quatorze ans, ils ne peuvent pas
être poursuivis - pour un minimum de 30 $. Cela commence à
être de l'argent! Je suis pour qu'il y ait augmentation, mais une
augmentation de 50 %, dans ce cas-ci, serait raisonnable. Je pense que passer
de 15 $ à 30 $ serait souhaitable.
Mme Harel: Cela va être plus souvent appliqué.
M. Vézina: J'en doute parce qu'il y en a une amende
à l'heure actuelle, madame.
Mme Harel: Oui, mais les policiers municipaux... Vous disiez
vous-même qu'ils vont être plus vaillants à la
tâche.
M. Vézina: Peu importe, madame, je ne travaille pas pour
la régie à ce moment-ci.
M. Côté (Charlesbourg): Passer de 15 $ à 30
$. On pourrait, dans ces cas-là, faire un amendement, un papillon.
Mme Harel: C'est plus raisonnable.
Le Président (M. Saint-Roch): Puis-je suggérer que
nous suspendions l'article 276 jusqu'à ce que le papillon soit
préparé et nous y reviendrons?
J'appelle maintenant l'article 277.
M. Côté (Charlesbourg): Soit dit en passant, la
justice ne sanctionnera certainement pas notre geste, mais la commission est
libre, puisque c'est la justice qui nous avait, non pas imposé mais
très fortement suggéré ce niveau.
L'article 277, M. le Président: "Quiconque contrevient au
deuxième alinéa de l'article 238 - qui est le nettoyage, je
pense...
M. Lalande: Le nettoyage des phares, feux et réflecteurs
à la demande d'un agent de la paix.
M. Côté (Chariesbourg): ..."ou à l'article
256 - quant à l'utilisation des avertisseurs sonores, j'ai bonne
mémoire, n'est-ce pas? -...
M. Lalande: C'est bien cela.
M. Côté (Chariesbourg): ..."commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 60 $ à 100 $."
Mme Harel: Cela veut donc dire que pour toutes nos parades
d'élection...
M. Côté (Chariesbourg): Électorales.
Mme Harel: ...l'avertisseur sonore est maintenant prohibé?
Je me rappelle vous...
M. Lalande: J'ai eu assez froid cette fois-là.
Mme Harel: Nous avons eu notre parade le même jour, le
même après-midi, en même temps dans une concentration
urbaine.
M. Lalande: J'ai assez gelé cette fois-là.
Mme Harel: C'était déjà le cas. Y avait-il
déjà prohibition?
M. Lalande: Oui.
M. Côté (Chariesbourg): C'était pareil.
Mme Harel: Donc, c'est appliqué avec discernement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 277 est-il
adopté?
Mme Harel: Je pense ne pas me tromper en croyant que,
déjà, il y a la même amende, le même quantum d'amende
pour le défaut de nettoyage de la plaque ou le défaut de
nettoyage de... C'est du même ordre? C'est juste pour voir si des
infractions analogues donnent lieu à des amendes similaires.
M. Lalande: De 60 $ à 100 $...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 277 est
adopté?
J'appelle de nouveau maintenant l'article 276 et le papillon se lit
comme ceci: "Remplacez à la quatrième ligne de
l'article 276 l'expression "30 $ à 60 $" par l'expression "15$
à 30 $". Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 276
amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 278.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire d'un
véhicule routier qui contrevient à l'article 213...
M. Lalande: C'est l'équipement en bon état de
fonctionnement.
M. Côté (Charlesbourg): ...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 60 $ à 100 $".
M. Lalande: ...il y a un délai de 48 heures, là
aussi.
Mme Harel: C'est l'équipement qui est décrit...
M. Lalande: ...en bon état de fonctionnement.
L'équipement qui est décrété obligatoire doit
être en bon état.
Mme Harel: ...dans le code, d'ailleurs. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 278 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 279.
M. Côté (Charlesbourg): "Quiconque installe ou
utilise un phare blanc en contravention à l'article 224.
M. Lalande: L'utilisation d'un phare blanc à
l'arrière du véhicule.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 60 $ à 100 $."
Mme Harel: Je ne comprends pas. Pourquoi vient-on sanctionner
quelqu'un qui installe le phare?
M. Lalande: "...qui installe ou utilise." On n'a pas le droit de
l'installer à l'arrière d'un véhicule, sauf dans les cas
qu'on a prévus, d'une grue, par exemple, ou d'un équipement
spécial où on peut installer un phare blanc ou l'utiliser
à l'arrière d'un véhicule. L'utilisation de ces
véhicules est prohibée, car il y aurait danger
d'éblouissement pour celui qui suit en arrière.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que j'autorise.
C'est ce que le ministre des Transports...
Une voix: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour faire la
lumière sur le dossier.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 279 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 280.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire dont
le véhicule n'est pas conforme aux exigences de l'un des articles 215
à 223...
M. Lalande: C'est l'exigence pour les phares, feux et
réflecteurs.
M. Côté (Charlesbourg): "...225...
M. Lalande: Lampes, fusées éclairantes et
réflecteurs, obligatoires lorsqu'un véhicule circule en dehors
d'une cité ou d'une ville et qui a plus de 2 mètres de
largeur.
M. Côté (Charlesbourg): "...230...
M. Lalande: Exigences minimales pour les phares ou les feux d'une
motocyclette ou d'un cyclomoteur.
M. Côté (Charlesbourg): "...2"51...
M. Lalande: Exigence d'un feu rouge sur la caisse adjacente d'une
motocyclette.
M. Côté (Charlesbourg): "...234 à 237...
M. Lalande: Exigences des phares ainsi que la distance de
visibilité.
M. Côté (Charlesbourg): "...254...
M. Lalande: Avertisseur sonore obligatoire.
M. Côté (Charlesbourg): "...258...
M. Lalande: Système d'échappement conforme
obligatoire.
M. Côté (Charlesbourg): "...261...
M. Lalande: Pare-brise et rétroviseur obligatoire.
M. Côté (Charlesbourg): "...265...
M. Lalande: Totalisateur de distance et de vitesse obligatoire
sur certains véhicules.
M. Côté (Charlesbourg): "...268 ou 270...
M. Lalande: Les pneus conformes obligatoires.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 60 $ à 100 $."
Le Président (M. Saint-Roch): J'avais aussi un papillon
à l'article 280, qui se lit comme suit: Insérer dans la
première ligne de l'article 280, après l'expression "dont le
véhicule", le mot "routier".
M. Côté (Charlesbourg): ...d'accord, le
véhicule routier exclut les bicyclettes.
Mme Harel: Et évidemment inclut le cyclomoteur et le
vélomoteur.
M. Lalande: C'est cela.
Mme Harel: Et, si j'ai bien compris, cette disposition de
quelques lignes vient comme nettoyer, à peu près, je ne sais
combien de dispositions du code.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
C'est probablement ce à quoi faisait allusion M. Scowen, quand il
parlait d'assouplir...
Mme Harel: Vous êtes mieux de les rédiger.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 280,
tel qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 281. (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): "Quiconque contrevient
à l'un des articles 214...
M. Lalande: Modification au châssis, à la
carrosserie, stabilité ou freinage, conversion à un autre type de
véhicule interdite sans autorisation préalable de la Régie
de l'assurance automobile.
M. Côté (Charlesbourg): "...248...
M. Lalande: Interdiction de conduire un véhicule dont le
système de freins a été modifié et qui diminue
l'efficacité.
M. Côté (Charlesbourg): "...259...
M. Lalande: Vente d'un système d'échappement non
conforme.
M. Côté (Charlesbourg): "...260 ou 266...
M. Lalande: Réduire ou supprimer un système
d'échappement et l'application sur le pare-brise d'une matière
empêchant ou nuisant à la visibilité.
M. Côté (Charlesbourg): "...au deuxième
alinéa de l'article 267...
M. Lalande: Nettoyage ou dégagement du pare-brise à
la demande d'un agent de la paix.
M. Côté (Charlesbourg): "...ou l'article 271...
M. Lalande: Vente d'un pneu non conforme.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 100 $ à 200 $."
Mme Harel: Est-ce qu'il y a des délais de 48 heures qui
sont prévus pour les infractions contenues? Parce que c'est souvent
à l'occasion d'une autre infraction, habituellement, quand un agent de
la paix...
M. Côté (Charlesbourg): "...peut constater, oui.
Mme Harel: Vous parlez de cela, mais c'est parce qu'il vous parle
d'autre chose.
M. Lalande: Aux articles 259, 260, 266 et 267 il y a des
délais de 48 heures, mais il n'y en a pas à l'article 271; pour
la vente d'un pneu qui est non conforme, par exemple. Évidemment, pour
le fait de vendre ces pneus, on ne donnera pas de délai de 48 heures, ce
n'est pas sur la route que cela se passe.
Dans le cas de l'article 214, c'est une modification au châssis du
véhicule. C'est une modification au véhicule et il n'y a pas de
délai de 48 heures. À l'article 248, c'est l'interdiction de
conduire un véhicule dont le système de freins a
été modifié. Effectivement, il est déjà en
défaut de le faire.
Mme Harel: Pour le nettoyaqe et le dégagement, il y a un
délai de 48 heures pour cela, n'est-ce pas?
M. Lalande: Il y a un délai de 48 heures pour cela.
Mme Harel: Parce qu'on peut y remédier
immédiatement.
M, Lalande: C'est exact.
Mme Harel: C'est cela. Je veux juste bien comprendre si en ce qui
concerne le délai de 48 heures, l'agent de la paix doit donner
l'avis.
M. Lalande: Oui.
Mme Harel: Il ne peut pas donner tout de suite la contravention
qui crée l'amende.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 281 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 282.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire dont
le véhicule n'est pas conforme aux exigences de l'un des articles
239...
M. Lalande: Feux clignotants ou pivotants interdits.
M. Côté {Charlesbourg):: "...242...
M. Lalande: Obligation pour un véhicule routier
d'être muni d'un système de freins.
M. Côté (Charlesbourg): "...243...
M. Lalande: Obligation pour les véhicules automobiles et
des ensembles de véhicules d'avoir un frein de service et de
stationnement.
M. Côté (Charlesbourg): "...246 ou 255...
M. Lalande: Système de freins obligatoire pour les
motocyclettes et les cyclomoteurs.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 100 $ à 200 $."
Mme Harel: Il n'y a pas de papillon. C'est le véhicule au
sens large; tous les véhicules y compris la bicyclette...
M. Lalande: Oui, c'est cela.
Mme Harel: ...en ce qui concerne les freins, c'est cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Est-ce que cela comprend les bicyclettes aussi?
M. Lalande: Oui, à l'article 246. Système de freins
obligatoire pour les motocyclettes. Non, je m'excuse. Cela ne comprend pas les
bicyclettes.
Mme Harel: Cela ne comprend pas les bicyclettes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 282 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): J'appelle maintenant l'article
283.
M. Côté (Charlesbourg): "Le titulaire d'un permis
spécial de circulation qui contrevient à l'article 228...
M. Lalande: Les feux jaunes pivotants pour les véhicules
circulant avec un permis spécial de circulation.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 100 $ à 200 $." C'est
nouveau, mais cela vise à imposer une infraction à quelqu'un qui
a un permis spécial et qui n'utilise pas les clignotants jaunes.
Mme Harel: Il n'est pas obliqé d'utiliser l'avertisseur,
mais il est obligé d'utiliser les feux clignotants. Cette disposition
est-elle appliquée présentement?
M. Lalande: Oui. Il doit y avoir un feu pivotant dans les cas de
permis spéciaux quand ils sont décrits.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il n'y a pas
d'infraction. Là, on ajoute l'infraction. Adopté.
Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 284?
M. Côté (Charlesbourg): "Quiconque contrevient l'un
des articles 250 à 252..."
M. Lalande: Interdiction d'enlever, faire enlever, modifier ou
faire modifier ou mettre hors d'usage une ceinture de sécurité,
ou l'interdiction d'installer ou faire installer un détecteur de radar,
ou l'interdiction de vendre ou de mettre en vente un détecteur de
radar.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 200 $ à 300 $."
Mme Harel: Actuellement, ce qui est en vigueur quand il y a mise
en place d'un
détecteur de radar, c'est une amende de 100 $ à 200 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: C'est cela. Le système est saisi à ce
moment-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Lalande: Il est remis à la Régie de l'assurance
automobile.
Mme Harel: L'amende de 200 $ à 300 $... Oui, parce que
j'imagine que c'est justement pour éviter des contraventions qui sont
beaucoup plus élevées.
M. Côté (Charlesbourg): Exact.
Mme Harel: En ce qui concerne la ceinture de
sécurité, c'était une amende de 50 $ à 100 $. Cela
devient une hausse quand même assez considérable. Mais, comme le
port de la ceinture devient requis plus que jamais, c'est ainsi que vous
expliquez la hausse des amendes?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas de la porter
ici, c'est de l'enlever.
Mme Harel: De l'enlever.
M. Lalande: C'est-à-dire que, si on l'enlève, on ne
peut pas la porter.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: C'est de l'enlever comme dispositif.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 284, adopté.
Article 285?
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire,
dont le véhicule routier n'est pas conforme aux exigences de Tun des
articles 244 ou 245...
M. Lalande: Article 244, c'est exiger un système de freins
pour les remorques et semi-remorques dont la masse totale en charge est de 1300
kg ou de 50 % de plus que la masse du véhicule remorqueur.
Article 245: l'obligation pour les remorques et semi-remorques qui n'ont
pas de système de freins d'être munies de chaînes ou de
câbles les retenant au véhicule remorqueur.
M. Côté (Charlesbourg): "...commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 200 $ à 700 $."
Actuellement, l'amende est de ?5 $ à 100 $. Il y a là une
augmentation très substantielle qui va avec le niveau de gravité
de la peine. Dans ce cas-ci, on a quand même affaire à des gens
qui peuvent causer des dommages assez appréciables. C'est la
pièce maîtresse de la sécurité.
M. Lalande: C'est le cas des remorques... C'est la remorque qui
continue toute seule et qui va frapper un véhicule à
côté.
Mme Harel: Parce que le dispositif de la remarque n'est pas
sécuritaire.
M. Lalande: C'est ça. Il n'y avait pas de chaîne de
sécurité.
Mme Harel: La chaîne de sécurité n'est pas
suffisante. Il y a eu des décès?
M. Lalande: Il y a eu des mortalités, oui. Une femme s'est
fait tuer dans son véhicule.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Est-ce que
l'article 285 est adopté?
Mme Harel: La deuxième partie du texte actuel
prévoit une amende considérable, de 500 $ à 5000 $.
M. Lalande: On va le reprendre plus tard, dans un autre
article.
Mme Harel: On va y revenir. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 285, adopté.
À l'article 286, nous avons un papillon qui se lit comme suit: Ajouter
à l'article 286 l'alinéa suivant: Toutefois, si le
véhicule en cause est une bicyclette, l'amende est de 60 $ à 100
$.
M. Côté (Charlesbourg): Pour être logique avec
ce qu'on a fait tantôt, au lieu de 60 $ à 100 $, elle serait de 30
$ à 60 $.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce serait un
sous-amendement?
M. Lalande: On va le corriger.
M. Côté (Charlesbourg): Il faudrait retirer cet
amendement et faire en sorte que le nouvel amendement déposé
mentionne une amende de 30 $ à 60 $ au lieu de 60 $ à 100 $.
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord. L'amendement est
retiré.
Mme Harel: De quoi s'agit-il à l'arti-
cle 211?
M. Lalande: C'est l'interdiction de modifier, altérer,
effacer, rendre illisible, remplacer ou enlever le numéro
d'identification du véhicule routier ou de la bicyclette. Ce sont ceux
qui trafiquent les numéros de série.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Dans ce
cas-ci, l'alinéa permet de ramener l'amende à une proportion
équitable, mais ce ne sont certainement pas des enfants qui vont faire
ces infractions. C'est pourquoi, au lieu de 15 $, cela monte à 30 $,
pour suivre notre raisonnement de tout à l'heure.
Mme Harel: La disposition s'applique autant aux véhicules
routiers qu'aux bicyclettes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
Mme Harel: Quand c'est un véhicule routier, elle est de
600 $ à 2000 $...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...et, quand c'est une bicyclette, elle est de 30 $
à 60 $.
M. Côté {Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Mais les cas visés sont-ils des cas de vols
ou...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Lalande: Nous sommes en plein dans le réseau des
fraudes avec cela. Ce sont les gens qui trafiquent les numéros de
série sur les véhicules, qui changent les plaques
d'identification des véhicules pour être capables de les revendre.
Au fond, ce sont les véhicules volés et on falsifie le
numéro d'identification des véhicules pour être capable de
les revendre comme étant des véhicules qui ne sont pas
volés.
Mme Harel: Vous ne voulez pas laisser l'amende de 60 $ à
100 $ en ce qui concerne les bicyclettes?
M. Côté (Charlesbourg): Cela va être le prix
de la bicyclette.
M. Lalande: De 60 $ à 100 $, on se disait que c'est le
trafic qui se fait. Cela ne touche évidemment pas les enfants.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 286 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 287.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire dont
le véhicule n'est pas conforme aux exigences de l'article 229 commet une
infraction et est passible, en outre des frais, d'une amende de 600 $ à
2000 $."
M. Lalande: Ce sont les exigences pour les autobus
d'écoliers.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Alors, cela va avec le
transport scolaire comme signalement.
Mme Harel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas l'inscription
"écoliers", par exemple. Est-ce cela?
Mme Harel: C'est pour défaut de mettre l'inscription
"écoliers" sur l'autobus, n'est-ce pas?
M. Lalande: Oui et aussi pour les clignotants.
Mme Harel: Et aussi les clignotants, n'est-ce pas?
M. Lalande: Oui.
Mme Harel: Enfin, l'oubli n'est plus pardonné et avec
raison. Mais le propriétaire est passible, même si le conducteur
fait l'oubli. Si c'est l'article 229, cela ne traite que de l'inscription
"écoliers", n'est-ce pas?
M. Lalande: C'est dans les normes de construction du
véhicule.
Mme Harel: Nous sommes dans les normes de construction du
véhicule?
M. Lalande: C'est cela. C'est le véhicule qui ne serait
pas muni de cela. Par exemple, on aurait omis de mettre les feux clignotants...
Oui, madame?
Mme Harel: Cela me rappelle tellement de bons souvenirs.
M. Lalande: C'est vrai, n'est-ce pas? Mme Harel: Oui.
M. Lalande: Tout en parlant de la bicyclette, n'est-ce pas?
Mme Harel: Des souvenirs de ta petite école.
M. Lalande: Mais oui, la bicyclette... à califourchon.
Mme Harel: Alors, ce n'est pas le défaut d'actionner les
feux, c'est de munir l'autobus de feux et de l'inscription, n'est-ce pas? C'est
cela. Très bien. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 287 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 288.
Signalisation routière
M. Côté (Charlesbourg): Merci. "Pour l'application
du présent titre, un chemin à accès limité est un
chemin public sur lequel on ne peut s'engager ou qu'on ne peut quitter qu'aux
endroits spécialement prévus à cette fin." La
définition de l'expression: chemin à accès limité,
ne subit aucune modification par rapport au texte actuel. Son
déplacement vise uniquement à respecter le principe que seules
les définitions des mots utilisés partout dans la loi doivent
apparaître au début de celle-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 288 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 289.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez remarqué
qu'on est rendu à la signalisation. "Toute signalisation doit être
conforme aux normes établies par le ministre des Transports et
publiées à la Gazette officielle du Québec,
lesquelles peuvent également prévoir la façon dont
celle-ci doit être installée. "Le ministre des Transports peut
enlever toute signalisation qui ne respecte pas les normes qu'il a
établies." Il va faire du chemin.
Mme Harel: Il faut lire "ministre" et non pas "ministère".
C'est cela?
M. Lalande: Ministre.
Mme Harel: C'est le ministre et il délègue son
pouvoir ensuite.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Drolet?
M. Drolet (Michel): Oui. Ensuite, il délègue son
pouvoir mais on utilise toujours l'expression "ministre" dans toutes les lois,
le ministère n'ayant pas comme tel de personnalité juridique.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 290.
M. Côté (Charlesbourg): "La personne responsable de
l'entretien d'un chemin public peut exiger le paiement d'un droit annuel
fixé par règlement pour une signalisation touristique commerciale
installée sur ce chemin." (16 h 30)
Le commentaire est assez clair. Cet article de droit nouveau vise
à assurer que le ministre des Transports et les municipalités,
selon le cas, pourront exiger le paiement d'un montant d'argent lorsqu'ils
autoriseront l'installation d'une signalisation touristique commerciale sur un
chemin public qu'ils entretiennent.
Comme vous le savez, on a négocié très
intensivement avec le ministère du Tourisme pour permettre la
signalisation touristique dans tout le Québec, selon des normes
très bien établies. Nous aurons, au cours de l'année 1987,
une expérience pilote, au coeur du Québec, dans la région
du député de Nicolet. Cette expérience va nous servir
à fixer le reste des balises quant à toute la signalisation
touristique au Québec, du moins dans les emprises de routes qui sont la
propriété du gouvernement. Hors emprise, c'est une politique qui
doit être établie et qui sera déposée à
l'Assemblée nationale, à la session du printemps. On me dit que
c'est davantage pour publiciser le nom des routes que pour ta signalisation,
hors emprise.
Mme Harel: Le commentaire fait référence à
la signalisation touristique. Je me rappelle la représentation des
théâtres d'été qui avaient beaucoup fait pression
pour qu'il y ait une signalisation sur les routes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il faut faire
attention. Ce que l'on fait, c'est de permettre à l'ensemble des
équipements touristiques de pouvoir y avoir accès. Comme
l'efficacité d'une bonne signalisation touristique limite le nombre
d'inscriptions sur un panneau, il va falloir les déterminer et faire des
choix. Cela ne veut pas dire pour autant que le ministère des Tranports
va lui-même éliminer toute signalisation à caractère
touristique des équipements gouvernementaux. La signalisation
touristique, telle qu'on la conçoit ici, sera sur des panneaux bleus. La
signalisation routière est sur des panneaux verts. On va quand
même conserver une catégorie de signalisation qui va créer
une certaine uniformité avec les Etats-Unis - brun - pour des
équipements comme les jardins zoologiques ou les aquariums.
Mme Harel: Donc, il y aura une sorte d'ordonnancement de la
signalisation touristique commerciale, de façon qu'il y ait une
uniformité. On ne reviendra pas aux panneaux de toutes les couleurs que
l'on
retrouvait il y a vingt ans.
M. Côté (Charlesbourg): Et, finalement, chacun en
paiera le prix, bien sûr.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 290 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 291.
M. Côté (Charlesbourg): "La personne responsable de
l'entretien d'un chemin public peut, au moyen d'une signalisation
appropriée, interdire sur ce chemin la circulation des véhicules
routiers dont la masse ou la dimension excède celle indiquée par
la signalisation. "Nul ne peut circuler sur ce chemin si la masse ou la
dimension de son véhicule excède celle indiquée."
Le commentaire est intéressant, au deuxième alinéa:
Actuellement, par exemple, on ne peut pas interdire en tout temps la
circulation de véhicules lourds sur certains ponts, alors qu'à
long terme ceux-ci peuvent subir des dommages considérables,
entraînant des coûts d'entretien très élevés,
l'effondrement.
Mme Harel: Le ministre est certainement bien informé de
l'étude qui a été réalisée quant au pont qui
relie la rive sud à Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Mercier?
Mme Harel: Non pas le pont Champlain, ni Jacques-Cartier.
M. Côté (Charlesbourg): Victoria.
Mme Harel: Victoria, voilà. Le pont Victoria, selon les
études réalisées, pourrait ne pas avoir le gabarit
suffisant pour soutenir les poids lourds qui l'empruntent quotidiennement. Un
certain émoi a été créé lors de la
publication de cette étude, surtout pour les gens de la rive sud de
Montréal qui empruntent très régulièrement le pont
Victoria. Est-ce que cette disposition pourrait permettre de
réglementer?
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce que, si je ne
m'abuse, le pont Victoria est la propriété du Canadien National
et c'est lui qui a toute autorité sur le pont, de la même
manière qu'il a l'autorité sur le pont de Québec. Vous
vous souviendrez très certainement des négociations assez ardues
que nous avons eues avec le CN concernant le pont de Québec.
Mme Harel: Mais, avec une disposition comme celle-là, la
circulation de véhicules lourds pourrait être prohibée
complètement sur certaines artères ou certains ponts; par
exemple, elle pourrait être complètement prohibée sur la
rue Sherbrooke à Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la
sécurité...
Mme Harel: Oui, c'est la ville de
Montréal, par exemple. Cela ne pourrait pas être le
ministère, c'est-à-dire... pour le réseau routier qui
relève...
M. Côté (Charlesbourg): ...qui relève du
ministère des Transports.
Mme Harel: Et ce n'est pas nécessairement lié avec
les matières dangereuses, parce que pour Louis-Hippolyte-Lafontaine,
dans l'Est de Montréal, on interdit le transport de matières
dangereuses, bien que beaucoup de citoyens font des représentations pour
signaler que ce n'est pas vraiment très sérieusement
appliqué.
Beaucoup de camions qui sortent du port de Montréal empruntent
Louis-Hippolyte-Lafontaine et on ne vérifie pas ce qu'ils
transportent.
M. Côté (Charlesbourg): Pourtant, ce n'est pas la
signalisation qui manque. On a fait un effort spécial à ce
niveau. C'est quand même assez récent et c'est à la suite
d'un règlement qui a été adopté cet hiver, en
février, si je ne m'abuse, quant au transport des matières
dangereuses, puisque avant, on ne pouvait pas intervenir. Tout ce ménage
devrait normalement permettre une meilleure application. Et d'autres mesures
vont venir quant au transport des matières dangereuses en particulier
dans le pont-tunnel.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 291 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 292.
M. Côté (Charlesbourg): "Une signalisation
installée en vertu de l'article 291 peut toutefois prévoir une
exception à l'égard des véhicules routiers circulant pour
prendre ou livrer un bien sur le territoire d'une municipalité que
traverse le chemin où la circulation est interdite en vertu de cet
article."
Cet article de droit nouveau vise à tempérer l'application
de l'article précédent, qui pourrait être aussi
utilisé pour interdire, par exemple, la circulation de véhicules
lourds sur la 223... - Ah! C'est très intéressant, cela me
rappelle un voyage - la circulation des véhicules lourds sur la 223 -et
cela va concerner le député de Verchères qui avait fait la
tournée avec moi et ce sera une promesse rouge remplie - à la
hauteur
de Saint-Antoine-sur-Richelieu et de Saint-Marc-sur-Richelieu dans le
but de protéger certains monuments historiques particulièrement
sensibles aux vibrations.
Dans un tel cas, l'interdiction ne frapperait que les véhicules
lourds en transit qui devraient, alors, emprunter un autre chemin. Ce serait le
cas du transport de débris d'automobiles (la scrap) en direction de la
scierie SIDBEC de Contrecoeur, alors que dorénavant les véhicules
en provenance des Cantons de l'Est devraient poursuivre leur voyage sur
l'autoroute 10 jusqu'à l'autoroute 30, la route de l'acier, et j'ai,
d'ailleurs, écrit personnellement aux 72 transporteurs de "scrap" dans
tout le Québec pour les informer - oui, c'est signé, cela fait
partie de l'enrichissement à la tâche, comme on dit, on va finir
par croire que le ministre des Transports est payé à la signature
- mais je me souviens d'avoir vécu ce problème particulier sur le
Richelieu où des constructions anciennes, reconnues maisons historiques,
avaient des problèmes de vibrations et les instruments modernes et les
vérifications modernes ne permettaient pas d'en saisir toute la
portée. Et, à la suite de cette visite - c'est pour cela que
c'est très intéressant pour un ministre de se déplacer, on
peut constater sur place - j'ai voulu que cet article soit inscrit pour
régler le problème ou, du moins, nous permettre de régler
le problème, puisque la volonté politique, dans ce cas, ne
suffisait pas.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 292 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 293. Et, à l'article 293,
nous avons un papillon, qui se lit comme ceci: "Remplacer la troisième
ligne de l'article 293, le mot "comptétitions" par le mot
"compétitions". Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 293 se lit comme
suit, M. le Président: "La personne responsable de l'entretien d'un
chemin public peut, pour des motifs de sécurité ou dans
l'intérêt public lors d'événements exceptionnels,
d'épreuves ou de compétitions sportives, restreindre ou interdire
sur ce chemin, pendant une période de temps qu'elle spécifie, la
circulation des véhicules ou de certains d'entre eux. "Toute affiche,
barrière ou autre dispositif placé pour contrôler la
circulation des véhicules fait preuve de ce contrôle. "Nul ne peut
conduire un véhicule en contravention au présent article pendant
la période de temps où la circulation est restreinte ou
interdite."
Dans ce cas, c'est le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche qui est intervenu. Prenons par exemple le Tour cycliste de
Montréal, cela permet maintenant de le faire à certaines
conditions. Ou peut-être la prochaine parade dans Maisonneuve.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: J'espère qu'on aura quelque chose à
fêter. Mais le Tour cycliste de l'île ou encore le Marathon, cela
est du ressort de la ville de Montréal. Il arrive assez
fréquemment aussi à Montréal qu'il y ait des ventes de
trottoir, quartier après quartier et successivement, des rues sont
fermées du jeudi au samedi. Cela donne lieu à une sorte de
fête foraine. Là, cela va être sur les chemins qui
relèvent du ministère des Transports.
M. Côté (Charlesbourg): Non seulement cela, mais
cela donne maintenant l'assise juridique aux municipalités aussi,
puisque "la personne responsable de l'entretien" peut être la personne
responsable de l'entretien de la ville.
Mme Harel: La personne responsable par délégation
pourrait être un employé municipal. C'est de plus en plus
fréquent. Il n'y a pas eu de représentation à la
Régie de l'assurance automobile du Québec pour ce genre de...
C'est très fréquent, à Montréal, maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est M.
Picotte, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui nous
transmettait les représentations du président de la Régie
de la sécurité dans les sports.
Mme Harel: M. le Président, j'ai le plaisir d'accueillir
mon collègue de Jonquière qui va me remplacer pour la suite des
travaux de la commission jusqu'à la clôture à 18
heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela nous fait plaisir
d'accueillir M. le député de Jonquière. Est-ce que
l'article 293 est adopté?
Mme Harel: L'article 293, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Merci. Je
dois reprendre la formulation. Est-ce que l'article 293, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. le Président, je dois souhaiter une bonne fin de semaine
à Mme la députée de Maisonneuve. On se reverra lundi
après-midi.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous y joignons les
salutations de toute la commission, Mme la députée. J'appelle
maintenant l'article 294.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être pour situer
le député de Jonquière, nous sommes dans la partie qui
touche le ministère des Transports concernant la signalisation
routière. "La personne responsable de l'entretien d'un chemin public
doit installer, à toute intersection, une signalisation
appropriée." C'est la reconduction de ce qui existe déjà
à l'article 312 du code actuel; cela a du sens si l'on veut que les gens
sachent où aller.
M. Dufour: J'examine cette loi et peut-être que la
discussion a déjà été faite, remarquez bien, mais
j'aimerais tout de même entrer dans le sujet complètement.
Là, on parle spécifiquement des intersections. Il y a un
problème qui se pose. Ce n'est pas nécessairement et tout le
temps la question de la signalisation. Ce qui arrive très souvent, c'est
qu'on en vient à ne plus avoir confiance à la signalisation. On
oublie de l'enlever; on oublie de dire aux gens que les travaux sont
terminés. Sur les routes, on s'en va et on signale qu'il y a des travaux
et qu'il y a des gens au travail, etc. On circule et à un moment, on ne
voit personne, puis, à un autre moment, on voit du monde. Cela est
fréquent sur l'ensemble des routes du Québec. J'ai vécu
cette expérience à maintes reprises. Ce qui fait que le
conducteur, même s'il est prudent, finit par se dire: Bien oui, mais
est-ce vrai ou non? Et il continue, il s'en va, régulièrement.
Donc, c'est sûr que, pour les intersections, c'est peut-être une
préoccupation différente, mais, quant à moi, c'est pour
l'ensemble de la signalisation et ce n'est pas pour celle qu'on met, mais pour
celle qu'on enlève. (16 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je n'ai pas
besoin de vous rappeler que le député de Matapédia a
été chargé d'un comité pour nous faire des
recommandations sur l'ensemble de la signalisation, à la fois celle
existante et sur les correctifs à apporter, et aussi sur ta
signalisation avancée ou préventive en termes de travaux. Dans ce
sens, effectivement, il y a des ajustements à faire, mais je dois vous
dire que, chaque fois qu'il y a une manifestation sportive d'importance dans
tout le Québec, le ministre des Transports est toujours sollicité
pour la qualité du travail fait sur le plan de la signalisation au
Québec. Les personnes qui viennent de l'étranger sont toujours
émerveillées par ce qu'on réussit à faire. Cela
n'empêche pas qu'il y ait des problèmes un peu partout sur le
territoire. Je reçois constamment au ministère des demandes de
gens qui disent que la limite de vitesse ne correspond pas à la vitesse
normale - vous en avez fait état, hier soir, si je ne m'abuse - ou n'est
pas adéquate, ou que telle municipalité devrait apparaître
plutôt que telle autre. Il y a toute une série de critères
qu'on est à revoir actuellement en termes de fixation des normes de
signalisation. Normalement, cela devrait donner des résultats fort
heureux.
M. Dufour: Il est évident, M. le ministre, quand on
examine toute l'approche qu'on a par rapport à la circulation, par
rapport aussi aux indications qu'on doit respecter ou pas, qu'il y a un
comportement différent, selon les âges. Par exemple, des jeunes ne
s'occuperont pas nécessairement de la vitesse ou du respect de tous les
règlements jusqu'à ce qu'ils deviennent pères ou
mères de famille. À ce moment-là, ils voient des accidents
partout et, là, c'est tout le phénomène. On a vraiment un
comportement spécial au Québec qui est sûrement
différent et on n'a pas besoin de l'écrire, ni de le dire ni
d'adopter des lois pour le prouver. J'ai l'impression qu'on vit cela
régulièrement. En ce qui me concerne, M. le ministre, je suis
prêt à voter.
Le Président (Saint-Roch): L'article 294 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (Saint-Roch): J'appelle l'article 295.
M. Côté (Charlesbourg): "La personne responsable de
l'entretien d'un chemin public peut, au moyen d'une signalisation
appropriée - et dans le cas du paragraphe 1°, c'est du droit
nouveau: "1° déterminer des zones d'arrêt; "2° interdire
des demi-tours aux endroits qu'elle détermine; "3° installer des
passages pour piétons; "4° réserver des voies de circulation
à l'usage exclusif des bicyclettes ou de certaines catégories de
véhicules routiers ou à l'exécution exclusive de certaines
manoeuvres; "5° indiquer les passages à niveau où le
conducteur d'un véhicule routier visé à l'article 413 est
dispensé des obligations imposées par cet article; "6° -
c'est nouveau - autoriser l'équitation aux conditions établies et
aux endroits déterminés par règlement; "7° interdire,
restreindre ou autrement régir l'immobilisation ou le stationnement des
véhicules routiers; "8° - du droit nouveau - réserver des
espaces de stationnement aux personnes handicapées."
Le Président (Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Donc, cela s'adresse aux
employés du ministère ou au ministère comme tel. Je
comprends que celui qui est responsable peut poser des gestes, mais de quelle
façon officialise-t-il légalement cette démarche?
Même si on lui donne le pouvoir... Je prends des exemples: une personne
qui pourrait faire de l'abus ou, le contraire, qui pourrait en faire trop comme
pas assez. De quelle façon le ministère légalise-t-il son
action? S'il pose des gestes qui sont de nature à changer les
règles de sécurité, les améliorer ou les empirer,
de quelle façon peut-on suivre cela?
M. Côté (Charlesbourg): Il faut comprendre dans ces
cas-là que la personne responsable, c'est toujours le ministre, mais il
peut déléguer son pouvoir. Le ministre délègue son
pouvoir, dans ce cas-ci, au sous-ministre adjoint à l'entretien qui,
lui, le délègue au directeur responsable de la signalisation,
qui, lui aussi, le délègue, sur certains aspects, aux directeurs
régionaux qui, eux, le délèguent aux chefs de district
dans certains cas. Finalement, c'est la chaîne qui fait qu'on peut
rejoindre l'ensemble du Québec. Ces personnes ont, dans ces
cas-là, un règlement qui est régi et qui fait que,
à de multiples demandes, il faut répondre à des gens. Pour
un feu de signalisation, par exemple, puisque le nombre de véhicules par
heure ou par jour n'excède pas telle mesure, il n'y a pas lieu
d'installer un feu. C'est la même chose en ce qui concerne la
signalisation.
M. Dufour: À l'alinéa 4° on voit:
réserver des voies de circulation, en disant que c'est exclusif à
des bicyclettes ou à certaines catégories de véhicules
routiers ou à l'exécution exclusive de certaines manoeuvres. Si
au libellé de l'article, on peut les réserver exclusivement, on
pourrait aussi les réserver pour deux sortes d'activités.
Autrement dit, est-ce que vous avez prévu ou est-ce que vous
prévoyez que les pistes cyclables pourraient être des pistes
où les gens pourraient circuler?
M. Côté (Charlesbourg): Déjà, dans
certains cas, cela se fait. Je prends l'exemple de Charlesbourg, rue des
Fauvettes. À certaines périodes de l'année, c'est
réservé exclusivement aux bicyclettes et à d'autres
périodes qui vont davantage s'étendre vers l'hiver ou l'automne
très tard, c'est réservé aux automobilistes. Ce sont des
divisions amovibles qui font que le corridor... Il y a une signalisation sur la
route avec des lignes, mais ce sont des poteaux amovibles qui font la
différence. On les enlève; donc, c'est à deux fins.
M. Dufour: La question, c'est: On peut le faire pour un. Est-ce
qu'on peut le faire pour deux sans qu'il y ait de danger? Légalement,
peut-on s'assurer de cela? D'abord, il y a une économie d'espace. Il
faut bien comprendre qu'une piste cyclable prend une certaine partie de
terrains dans des municipalités ou à l'extérieur. Je
trouve que les trottoirs et une piste cyclable créent beaucoup
d'infrastructures pour les municipalités et des infrastructures qui sont
coûteuses à entretenir à la longue.
Je pense que les normes que vous avez à votre ministère
pour les pistes cyclables, c'est encore huit pieds. Cela peut permettre la
compatibilité des gens et des bicycles, en été, en faisant
bon ménage. Mais il faudrait que ce droit soit consacré dans le
sens que sur ce qu'on appelle piste cyclable, les gens peuvent circuler, parce
que quelqu'un voudra leur dire: Cela n'a pas de bon sens. Vous n'avez pas le
droit; vous marchez sur la piste, mais ce n'est pas cela, c'est une piste
cyclable.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends le sens.
D'abord, cela ne pourrait pas être les piétons, dans ce cas-ci,
puisque ce sont uniquement des véhicules. Cela pourrait être, par
exemple, un corridor réservé à des autobus.
M. Dufour: Ah! c'est sur la voie de circulation. Mais cela
pourrait arriver que les gens puissent y marcher. II n'y a pas seulement que
les...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce qu'on doit
comprendre du paragraphe 4° de l'article, c'est réserver des voies
de circulation à l'usage exclusif des bicyclettes ou de certaines
catégories de véhicules routiers. Cela peut être des
autobus. Cela peut être également, dans le cas de travaux,
réserver une partie à des fins de travaux publics ou
réserver à des taxis ou, selon certaines mesures qu'on envisage
sur le pont Mercier, par exemple à du covoiturage, où il devrait
y avoir au moins une voie préférentielle qui permettrait à
toutes les voitures ayant quatre personnes à leur bord de circuler sur
une voie qui sera réservée à cette fin. Ou à
l'exécution exclusive de certaines manoeuvres, c'est le cas des travaux
publics, par exemple.
M. Dufour: Disons que cet article touche juste aux voies à
haute circulation ou entre les municipalités ou à celles qui font
partie du ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous ferai remarquer le
droit nouveau à 8 : "réserver des espaces...
M. Dufour: Oui. mais j'aurais un autre point. Vous dites: 6°
"autoriser l'équitation aux conditions établies et aux
endroits
déterminés par règlement". On vient de parler de
voies de circulation un peu plus rapides que la moyenne. Comment pouvez-vous
prévoir que les chevaux puissent circuler? Normalement, une piste
cyclable, c'est en dehors de la route, en. principe. Là, c'est sur la
voie de circulation.
M. Côté (Charlesbourg): Cela vise principalement des
campagnes où on est toujours dans des chemins publics. Ce qu'on me dit
est assez intéressant. C'est à la demande du Club automobile
qu'on a changé les paragraphes 4° et 6° pour mettre "doit" au
lieu de "peut".
Une voix: Non, on ne l'a pas changé.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Bilodeau.
M. Dufour: Je meurs d'envie de vous entendre, Me Bilodeau.
Mme Bilodeau (Anne-Marie): On m'indique ici qu'il y a eu une
demande du Club automobile, en ce qui concerne les paragraphes 4° et 6°
, à savoir de réserver les voies de circulation à l'usage
exclusif des bicyclettes ou à d'autres catégories de
véhicules, comme les corridors d'autobus et de taxis, comme vous le
mentionnait M. le ministre, et concernant l'équitation également.
On voudrait obliger la signalisation appropriée. Comme vous le voyez,
c'est la personne responsable de l'entretien d'un chemin public qui "peut" le
faire. Cela a toujours été une discrétion ou un pouvoir
discrétionnaire, si vous voulez, de déterminer certaines zones et
de réserver ces voies de même que d'autoriser l'équitation.
Ce n'est pas un devoir.
M. Lalande: On ne crée pas d'obligation.
Mme Bilodeau: On ne crée pas d'obligation.
M. Côté (Charlesbourg): Si ledéputé de Jonquière me le permet, au paragraphe
8°...
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): "réserver des espaces
de stationnement aux personnes handicapées." Cela n'a pas
été une négociation facile pour l'ensemble. On y reviendra
ultérieurement. Comme nous sommes au chapitre de la signalisation, il y
a effectivement une intention très manifeste de réserver des
espaces de stationnement pour les handicapés et d'avoir un
mécanisme pour être capables d'identifier qui est une personne
handicapée et qui ne l'est pas.
M. Dufour: Ce qui me surprend un peu et cela ressemble
peut-être à ce qui existe dans la loi actuelle, c'est que, dans
cette démarche, on parle de l'entretien d'un chemin public. Il est
évident que, selon l'explication que vous nous donnez, un chemin public
est un chemin dont le ministère des Transports est propriétaire
et responsable. Dans mon esprit, un chemin public peut aussi être un
chemin dans une municipalité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À partir de
cela, la municipalité aura le même pouvoir.
M. Dufour: Elle aura le pouvoir de faire les mêmes
actions.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Dufour: Mais c'est sur ce point que j'ai de la
difficulté et que j'aimerais que vous m'éclairiez. C'est le fait
qu'un chemin public, normalement, qui appartient généralement au
ministère, est un chemin où il y a des espaces moins
habités et où la circulation est un peu plus rapide que la
moyenne. Très rarement, à moins de cas spécifiques
où on a parfois un dépanneur sur une rue, une station-service...
Mais, normalement, dans un milieu bâti comme tel, on s'éloigne de
ces endroits-là. On parle dans ce paragraphe de donner des espaces de
stationnement sur le chemin public. Comme on sait que les chemins ne sont pas
très larqes... Le fait que ce pouvoir sait donné, j'imagine que
ce sera un pouvoir permanent?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Drolet.
M. Drolet: Oui, il est évident que sur des chemins
à circulation rapide, même si le pouvoir est donné, il ne
devrait pas être exercé, parce que s'il n'y a pas de place pour
stationner ou s'il n'y a pas de place pour installer des pistes cyclables ou
encore des espaces permettant l'équitation, il est évident que
cela ne sera pas utilisé. Mais il y a quand même des chemins qui
sont à l'entretien du ministère et qui ne sont pas
nécessairement des voies rapides ou des chemins dont la limite de
vitesse est de 90 km/heure. Il est certain que la plupart des chemins que l'on
vise pour l'installation de voies réservées pour les cyclistes,
ce sont surtout des chemins entretenus par les municipalités. C'est
pourquoi l'article 295 parle de personnes responsables de l'entretien d'un
chemin public, pour ne pas viser uniquement les chemins de la province, mais
les chemins qui sont aussi entretenus par les municipalités.
M. Dufour: À ce moment-là, si ce sont des chemins
entretenus par la municipalité,
est-ce qu'ils appartiennent au ministère? Est-ce que c'est la
municipalité qui va imposer ces règlements ou si c'est le
ministère? (17 heures)
M. Drolet: La plupart des chemins, en vertu de la Loi sur la
voirie, appartiennent aux municipalités qu'ils traversent. II n'y a
qu'une exception bien précise dans la Loi sur la voirie et ce sont les
autoroutes. Les autres chemins, pour la plupart, sont des
propriétés municipales et c'est le ministère des
Transports qui les entretient ou qui en confie l'entretien à la
municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 4, il y a
une définition de "chemin public": "la surface de terrain ou d'un
ouvrage d'art dont l'entretien est à la charge d'une
municipalité, d'un gouvernement ou de l'un de ses organismes, et sur une
partie de laquelle sont aménagées une ou plusieurs
chaussées ouvertes à la circulation publique des véhicules
routiers", à l'exception des chemins qui relèvent du
ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Dufour: Je comprends, d'après la définition, que
l'on peut élargir un peu la problématique. Ce qui fait que ce
n'est pas nécessairement le ministère qui agit, c'est beaucoup
plus et assez régulièrement la municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 295 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 296.
M. Côté (Charlesbourg): "La personne responsable de
l'entretien d'un chemin à accès limité peut, au moyen
d'une signalisation appropriée: 1° interdire aux piétons
l'accès à ce chemin et à ses voies d'entrée ou de
sortie; 2° régir ou interdire la circulation de certaines
catégories de véhicules routiers sur ce chemin." On parle
d'autoroute à ce moment-ci. Cela vise les autoroutes et c'est tout
à fait normal.
M. Dufour: Quand on circule sur une autoroute, il peut arriver
à certains endroits qu'il y ait des véhicules qui ne peuvent pas
se conformer aux limites de vitesse que l'on peut rencontrer. Par exemple,
est-ce possible ou est-ce déjà arrivé que des cultivateurs
puissent emprunter l'autoroute avec un tracteur? Est-ce possible ou est-ce
toujours interdit?
M. Côté (Charlesbourg): Le minimum est de 60 sur
l'autoroute.
M. Dufour: Donc, un véhicule qui va à moins de 60
milles à l'heure est éliminé? D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): On a dit quoi? 60 milles? 60
kilomètres, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 296 est-il
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 297.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre des Transports
peut, au moyen d'une signalisation appropriée, identifier comme
autoroute un chemin public." Par exemple, l'autoroute Alma-La Baie.
M. Dufour: Je ne sais pas si on va voir cela un jour. J'ai assez
hâte de voir les plaques. J'attends cela.
M. Côté (Charlesbourg): Bientôt. M. Dufour:
Cela s'en vient?
M. Côté (Charlesbourg): On s'est promis des
rencontres, non?
M. Dufour: Oui. On s'en était promis un peu plus vite, par
exemple, malheureusement. Je comprends qu'il y ait des...
M. Côté (Charlesbourg): Chacun fait le chemin qu'il
peut.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que ces explications
font...
M. Dufour: Pas à pas, on va finir par atteindre la
distance, j'imagine que votre réglementation prévoit ce qu'est
une autoroute. Ce n'est pas juste un caprice.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 297 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 298.
M. Côté (Charlesbourg): "À l'approche d'une
agglomération, toute municipalité à laquelle s'applique le
paragraphe 4 de l'article 328 doit installer sur un chemin public dont
l'entretien est sous sa responsabilité, une signalisation indiquant que
la limite de vitesse est de 50 km/h." C'est
la reconduction de la disposition de l'article 377 du code actuel.
M. Dufour: C'est intéressant d'arriver à ces
choses-là, parce que l'on peut poser des questions. J'ai vu en Europe -
je l'ai demandé et je n'ai jamais eu de réponse - Il y a des
espèces de lumières radars. Quand on approche de certains
villages, elles indiquent si l'automobile va plus vite que la vitesse permise.
Elles s'allument et s'éteignent. Quand j'étais maire, j'ai
essayé de trouver au Québec s'il y avait une firme qui les
fabriquait et quel en était le prix. On part d'une vitesse assez
impressionnante, puis quand on arrive près de l'agglomération, on
doit diminuer. Pour avoir circulé dans ces endroits-là, je ne
vous cache pas que, chaque fois, c'est plus qu'une simple affiche.
M. Côté (Charlesbourg): On a trouvé. M.
Dufour: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Il y en a deux sur le
boulevard Sainte-Anne en direction de Château-Richer.
M. Dufour: Ce dont je parle, c'est à la hauteur des yeux
de l'automobiliste et c'est très visible et le panneau nous
montre...
Le Président (M. Saint-Roch): Pour l'information du
député de Jonquière, cela me fait plaisir de lui apprendre
que...
Une voix: C'est fabriqué à Drummondville?
Le Président (M. Saint-Roch): ...la firme Yvan
Pâques fabriquera ces choses-là à Drummondville.
M. Dufour: Je ne vous cache pas que cela fait deux ans que je
fais la recherche au Québec et je trouvais que c'était une bonne
façon de dire aux gens: Nous sommes dans un quartier résidentiel.
C'est mieux d'avoir quelque chose qui est écrit.
M. Côté (Charlesbourg): C'est sûr, cela attire
l'attention davantage.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Lors de votre passage
à Drummondville, M, le député, cela me fera plaisir de
vous le faire visiter.
M. Dufour: On doit féliciter Drummondville de son
dynamisme et de son esprit d'innovation. Même si c'était de la
copie, pour moi, c'est de l'innovation, cela n'existe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Drummondville est une ville
qui voit clair.
M. Dufour: Ils ont eu beaucoup de ministres des Transports.
Le Président (M. Saint-Roch): Et qui a vu "Clair" aussi,
M. le ministre.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Vous êtes entre vous-autres, là. Je ne
parle plus.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 299.
M. Côté (Charlesbourg): "La municipalité qui
détermine, par règlement, une limite de vitesse différente
de celle prévue à l'article 328... Ce sont les limites de
vitesse. On peut peut-être le revoir. L'article 328 dit ceci: "Sans
restreindre la portée de l'article 327, nul ne peut conduire un
véhicule routier à une vitesse: 1° inférieure à
60 km/h et supérieure à 100 km/h sur les autoroutes; 2°
excédant 90 km/h sur les chemins à surface en béton de
ciment, en béton bitumineux et autres surfaces du même genre en
dehors d'une cité, d'une ville ou d'un village; 3° excédant
70 km/h sur les chemins en gravier en dehors d'une cité, d'une ville ou
d'un village; 4° excédant 50 km/h dans une cité, une ville ou
un village, sauf sur les autoroutes et sur les chemins où une
signalisation contraire apparaît; 5° excédant 50 km/h dans les
zones scolaires lors de l'entrée ou de la sortie des
élèves."
Donc, on reprend: "La municipalité qui détermine, par
règlement, une limite de vitesse différente de celle
prévue à l'article 328 doit indiquer celle-ci au moyen d'une
signalisation. À défaut par elle de le faire, l'article 328
s'applique."
M. Dufour: Est-ce la première fois que l'on touche aux
limites de vitesse depuis...?
M. Côté (Charlesbourg): On n'y touche pas.
M. Dufour: Non, mais comme on réfère à
l'article 328, est-ce qu'à ce moment-là, cela veut dire que la
discussion qui pourrait avoir lieu sur l'article 328 est...
M. Côté (Charlesbourg): Non, elle n'est pas
éliminée.
M. Dufour: Elle n'est pas éliminée.
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais il y
avait des corrections à l'article 328, il s'agira de faire la
signalisation appropriée.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 299 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 300.
M. Côté (Charlesbourg): "Dans les cas visés
à l'article 329, la décision du ministre des Transports
prévaut sur toute disposition d'un règlement pris par une
municipalité. Celle-ci doit, sur avis du ministre et dans le
délai que celui-ci indique, faire enlever la signalisation qu'elle a
placée. À défaut par elle de le faire dans le délai
prévu, le ministre peut enlever la signalisation aux frais de la
municipalité."
M. Dufour: Ce n'était pas l'article 298 qu'on a
adopté tout à l'heure?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est l'article 299
qu'on a adopté.
M. Dufour: Les articles 298 et 299 ont été
adoptés ensemble ou séparément?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on l'a fait
séparément.
M. Dufour: D'accord. Cela a été plus vite que je le
pensais. On est rendu à l'article 300, j'y suis. Je me
rétracte.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. C'est la
reconduction de la disposition actuelle, sauf que le second délai est
supprimé. Il y avait deux délais avant qui étaient
prévus pour la municipalité.
M. Dufour: Autrement dit, vous ne voulez pas que les
municipalités placent des affiches de circulation sur la
propriété sans l'approbation du ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce qu'on vise ici,
c'est qu'il y ait une conformité avec les articles qui nous concernent.
Dans la mesure où il y a digression par rapport aux limites de vitesse
provinciales, le ministre peut informer la municipalité de se conformer
en termes de signalisation puisque c'est là que nous en sommes - en
indiquant un délai. Si, à la limite du délai, la
municipalité ne s'est pas conformée, le ministre peut le faire et
charger les frais à la municipalité.
M. Dufour: Y a-t-il aussi une réglementation qui
prévoit que la signalisation est uniforme au Québec? Prenez les
panneaux, la forme, etc.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, juste avant
l'arrivée du député de Jonquière, on a parlé
de signalisation touristique. Il y aura une expérience pilote au cours
de 1987 dans la région de la Mauricie-Bois-Francs pour des produits
touristiques. La signalisation routière - ce que l'on voit, les panneaux
verts - dépend du ministère des Transports et il y a
effectivement une signalisation uniforme. Il y aura une signalisation uniforme
au niveau de la signalisation touristique, laquelle sera bleue. Cela n'exclut
pas la possibilité de poursuivre la signalisation touristique
elle-même, en brun, pour certains équipements, dont les terrains
de camping ou les propriétés du gouvernement, par exemple, un
zoo, un aquarium ou des choses comme cela. Tout cela est à
l'intérieur de l'emprise des routes, alors qu'à
l'extérieur de cette emprise, c'est la cacophonie depuis un certain
temps. On a annoncé pour l'hiver le dépôt d'un projet de
loi réglementant la publicité le long des routes.
M. Dufour: Que cela arrive en Mauricie-Bois-Francs, est-ce que
c'est à la suite d'un tirage? Est-ce que c'est le fruit du hasard?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce n'est pas à
la suite d'un tirage. Il y avait déjà eu une expérience
préliminaire de faite dans les Laurentides, une région
touristique assez importante. Je dois vous dire que le ministre du Tourisme a
insisté pour que la région de la Mauricie, qui est le coeur du
Québec, soit le site de l'expérience pilote.
M. Dufour: J'ai un peu de restriction quand on emploie certains
mots. Si la Mauricie est le coeur du Québec, quelles sont les autres
régions?
M. Côté (Charlesbourg): Quelles sont les autres
régions?
M. Dufour: C'est-à-dire quel est le nom des autres
régions?
M. Côté (Charlesbourg): J'emploie l'expression
"coeur du Québec" parce que les gens de la Mauricie et des Bois-Francs
sont reconnus comme des gens de coeur.
M. Dufour: On comprend qu'ailleurs aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Aussi.
M. Dufour: Québec, c'est un grand coeur. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce
que l'article 300 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 301.
M. Côté (Charlesbourg); "Seule la personne
responsable de l'entretien d'un chemin public peut installer ou faire installer
une signalisation sur ce chemin." Je pense que c'est tout à fait
logique.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 301 est
adopté?
M. Dufour: Si elle peut l'installer ou la faire installer, elle
peut aussi la faire enlever.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Quand elle l'installe ou qu'elle la fait installer,
c'est aux frais de la personne représentant le ministère? C'est
cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est aux frais de la
municipalité ou du gouvernement. Dans le cas de la signalisation
touristique, ce sera aux frais de ceux qui veulent voir apparaître leur
nom sur le panneau de signalisation. Ce ne sera pas le gouvernement qui va le
déterminer, mais les ATR, après toute une série de
procédures qu'il faudra suivre, de sorte que l'on pourra retrouver, sur
ta signalisation touristique, soit le nom d'un hôtel, d'un camping ou
d'un musée, selon l'importance que l'ATR du coin et les intervenants du
milieu décideront d'y donner et selon ce qu'ils voudront payer
aussi.
M. Dufour: C'est sûr. À part cela, il faut
être très restrictif pour ces annonces, pour le paysage.
M. Côté (Charlesbourg): Non seulement pour le
paysage, mais il ne peut y en avoir indéfiniment. Ce que l'on permettra,
c'est qu'à chaque sortie d'autoroute, il y ait la possibilité
d'indiquer trois sites historiques ou un hôtel qui est assimilé au
domaine touristique. À plus de trois informations sur un panneau, on
n'atteint pas le but que l'on a visé. Cela est clairement
démontré par les publicistes. C'est une signalisation progressive
dans le sens qu'elle se fait à partir du site visé et retenu, en
venant le chercher jusque sur l'autoroute.
M. Dufour: Là où il n'y a pas d'autoroute, que
fait-on?
M. Côté (Charlesbourg): Même chose, même
signalisation.
M. Dufour: Ce sont les chemins à caractère
régional qui vont avoir...
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'ensemble de la
politique touristique.
M. Dufour: C'est évident que là où il y a
des autoroutes, c'est plus facile à déterminer parce qu'il y a
des sorties et des entrées; dans l'autre cas, c'est te chemin
régulier. Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 301 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 302.
M. Côté (Charlesbourg): "La personne responsable de
l'entretien d'un chemin public peut enlever toute signalisation
installée en contravention à l'article 301." Cela tombe sous le
sens.
M. Dufour: En fait, c'est interrelié, à l'exception
que ce n'est pas dans cet article que l'on va parler de coûts: la
personne responsable de l'entretien peut enlever. Si elle l'enlève,
parfois, cela peut...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on a
déjà parlé de cela à un article que l'on a
adopté précédemment.
M. Dufour: D'accord, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 302 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roeh): J'appelle maintenant
l'article 303.
M. Côté (Charlesbourg): "Malqré l'article
301, une personne qui effectue des travaux de construction ou d'entretien ou un
contrôle routier doit installer, pour la durée de ceux-ci, une
signalisation pour indiquer un danger à éviter, une direction
à suivre ou une limite de vitesse à respecter autre que celle qui
est prescrite." On tombe directement dans l'exécution de travaux
où l'on doit avoir de la signalisation avancée afin
d'éviter des accidents ou une négligence des entrepreneurs
à signaler des travaux.
(17 h 15)
M. Dufour: Je pense que c'est un peu le sens de l'intervention
que je faisais au début, à 17 heures, concernant la question de
la signalisation où, souvent et régulièrement, les fins de
semaine... J'ai l'impression que, si on veut faire respecter cela - non pas
seulement l'écrire dans la loi mais le faire respecter - il va falloir
que le ministre donne vraiment des directives très précises, et
pas seulement aux employés provinciaux. Je pense que les entrepreneurs
le font... Ce sont vraiment des embûches et des causes d'accidents que
l'on rencontre régulièrement. On pourrait donner maints exemples
de ces faits.
M. Côté (Charlesbourg): On a déjà un
règlement qui a été adapté le 22 janvier 1986
concernant la signalisation routière et on verra en ce qui a trait aux
amendes... C'est une des causes importantes d'accidents, les travaux routiers,
parce que, supposément on ne travaille qu'une semaine ou trois jours
pour exécuter les travaux, on veut limiter à la plus simple
expression la signalisation. On se retrouve avec des gens qui,
littéralement, se cassent la gueule, dû à la mauvaise
signalisation. C'est clair qu'on met des dents et, effectivement, on vise les
entreprises de construction. C'est clair. Le ministère des Transports
n'est pas exempt non plus d'une mauvaise signalisation, il faut bien se le
dire. Les travaux légers, pour ce qui est du ministère, peuvent
aussi occasionner un certain nombre d'accidents et, dans ce sens, le
ministère va être tenu, de la même manière, d'avoir
une signalisation adéquate.
M. Dufour: Comme il s'agit ta plupart du temps de travaux publics
et lorsque ce sont des travaux qui se font sur des chemins à
caractère provincial, avez-vous dans vos plans et devis et vos appels
d'offres certaines indications à l'effet qu'il doit se faire telle
signalisation? Est-ce que ce sont des cahiers de normes ou des
règlements qui font qu'à tel endroit, vous avez droit à
telle vitesse, vous avez le droit de mettre telle signalisation?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Le
règlement actuel couvre les courtes durées, alors que pour les
contrats de plus longue durée, c'est à l'intérieur du
contrat. Suite à des rencontres avec les chroniqueurs en circulation de
Montréal la semaine dernière, on a décidé d'ajouter
encore plus de dents en ce qui a trait aux contrats, comme exigences de
signalisation. Cela faisait suite à l'expérience qu'on a
vécue, avec les travaux qui ont été exécutés
sur l'autoroute 13 à Montréal et sur Décarie. Deux
signalisations complètement différentes ont fait que, sur
Décarie, cela s'est très bien passé, compte tenu de
l'ampleur des travaux, alors que, sur l'autoroute 13, avec de tout petits
travaux, cela a été presque le bordel total. On a donc
décidé de revoir nos contrats et d'ajouter à
l'intérieur de nos contrats des clauses qui vont nous permettre
d'être davantage exigants.
M. Dufour: Je comprends que ces contrats sont donnés, mais
de quelle façon le ministère va-t-il appliquer cela? Ce sera la
Sûreté du Québec? J'ai des doutes, à ce
moment-là... Cela va-t-il être...?
M. Côté (Charlesbourg): Cela va être un
représentant du ministère qui a la responsabilité de la
surveillance des travaux. Justement, certains petits accommodements ont
été discutés lors de la séance d'il y a une semaine
et on est à faire, au ministère des Transports, la recherche
nécessaire pour donner plus de poids à celui qui a la
responsabilité, non pas seulement de mettre à l'intérieur
du contrat, mais d'avoir des échéances très
précises pour l'installation, l'implantation de la signalisation et
aussi de créer l'obligation de la respecter, selon le plan
déposé et convenu entre l'entrepreneur et le
ministère.
M. Dufour: Est-ce que le ministre envisage que, dans certains
endroits ou certaines circonstances - je pense surtout à de grosses
agglomérations comme Montréal, peut-être Québec et
Laval - où il y a beaucoup de circulation, on pourrait - je ne sais pas
jusqu'à quel point, ce serait possible - que certains travaux puissent
se faire la nuit plutôt que le jour, pour éviter certains
désagréments au public?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez parfaitement
raison et, dans le cas de Décarie, même si cela a
occasionné des coûts supplémentaires au ministère,
qu'on évalue de 10 % à 15 %, on a exigé que les travaux se
fassent la nuit, donc 24 heures par jour dans ce cas, avec une équipe de
nuit. C'était de la pose de béton bitumineux, ce qui n'est quand
même pas facile la nuit... Mais c'était au mois d'août,
c'était quand même moins compliqué.
Dans d'autres cas, on exige, en ce qui concerne les contrats, que des
travaux se fassent les fins de semaine et qu'à 5 heures 30 le lundi
matin tout empêchement ou obstacle soit enlevé. Dans d'autres cas,
on interdit le travail dans les périodes de pointe. Il y a donc
certaines mesures. Il y a une bonification à avoir encore et aussi dans
la mesure où ce sera appliqué je pense que cela va
améliorer sensiblement les... Mais toujours très
étonné, vous qui êtes un ex-maire et qui avez probablement
tout comme moi circulé très souvent dans la grande région
de Québec, de voir d'innombrables travaux sur les mêmes voies
d'accès pendant
des semaines avec des entrepreneurs différents. Nous avons
créé, il y a deux semaines, un comité permanent entre la
ville de Montréal, le ministère des Transports et les
chroniqueurs à la circulation de façon que l'information circule
et qu'il y ait une planification, à la fois des interventions des
travaux publics de la ville de Montréal qui est elle-même
informée de l'intervention des grandes sociétés comme Bell
Canada et comme les compagnies de gaz de façon qu'on puisse coordonner
l'ensemble de l'intervention et, finalement, achaler ou déranger le
moins possible les gens qui ont à emprunter ces voies. Il y a donc
là une progression très sensible des efforts tant du
ministère que du monde municipal.
M. Dufour: Il est évident que, dans ces questions, on
pense souvent à l'intérêt du public, mais on dirait que
l'intérêt du public dépend à quel endroit on se
situe. J'examine les rues qu'on défonce à l'automne, à
quinze jours des premières tempêtes de neige. C'est évident
qu'il va y avoir des cahots, des bosses et des obstacles dans la rue l'hiver.
Cela se fait régulièrement.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président,
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 303 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 304.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 304. "Nul ne peut
installer un signal, une affiche, une indication ou un dispositif sur un chemin
public sans l'autorisation de la personne responsable de l'entretien de ce
chemin."
Si on veut avoir une bonne coordination, c'est essentiel.
M. Dufour: Est-ce que cela ne fait pas redondant un peu comme
article? Dans un endroit vous dites: Seule la personne responsable peut.
À l'article 302, on dit que la personne responsable peut enlever.
À l'article 304, on revient et on redit d'une autre façon: "Nul
ne peut..." Remarquez bien que je ne fais pas un débat de fond sur cela,
mais je trouve...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Drolet.
M. Drolet: C'est pour éviter, justement, pas
nécessairement l'installation, à l'article 304, d'une
signalisation. Signal, affiche, indication ou dispositif quelconque, cela peut
vouloir dire n'importe quelle sorte d'information qui pourrait être
confondue avec la signalisation.
M. Côté (Charlesbourg): Cela pourrait vouloir dire,
par exemple, la photo du candidat péquiste dans Jonquière.
Une voix: Cela pourrait être une cause d'accident.
M. Dufour: C'est un mauvais exemple, M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela pourrait être
confondu...
M. Doyon: C'est vrai que cela serait une cause d'accident.
Une voix: Cela pourrait aveugler le conducteur.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 304 est
adopté? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Quand on parle d'un chemin public ce n'est pas
nécessairement le chemin comme tel, c'est aussi l'emprise du chemin qui
est extérieure au chemin.
M. Côté (Charlesbourg): Cela comprend l'emprise.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 304 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, J'appelle
maintenant l'article 305.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 305: "La personne
responsable de l'entretien d'un chemin public peut enlever, aux frais du
contrevenant, les objets installés en contravention à l'article
304."
C'est en conformité avec ce qu'on a déjà
adopté comme principe dans d'autres situations similaires.
M. Dufour: C'est ce que je soulevais tout à l'heure?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: M. le ministre, vous avez soulevé un point
important, peut-être en badinant. Si je regarde dans les lois de
l'urbanisme il y a des municipalités qui empêchent l'affichage,
etc. Dans les périodes électorales il y a un laisser-aller
volontaire, c'est prévu dans les lois gouvernementales, qui fait que les
règlements municipaux ne s'appliquent pas. Il y a l'affichage - mon
ex-collègue de Bécancour peut concourir à cela - qui se
fait dans le temps des élections
qu'on ne permet pas dans les temps réguliers. Sur les chemins
publics, est-ce que la même disposition ne s'appliquera pas? Vous vous le
rappelez?
Le Président (Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Si j'ai bonne
mémoire, pour avoir vécu quelques bonnes campagnes
électorales, quelques partielles, à différents endroits du
Québec, c'est permis dans la mesure où la municipalité le
permet. Selon la règle - je vais vous donner l'expérience de
Charlesbourg, parce que j'y ai vécu à deux reprises - la ville de
Charlesbourg le permet pour autant qu'il y a signature d'un responsable qui
s'engage, au lendemain des élections ou dans les jours suivants,
à enlever les affiches.
M. Dufour: Il est évident que la municipalité peut
procéder après, mais durant, elle peut difficilement appliquer
ces règlements. Je vais plus loin que cela. Il y a des dispositions dans
la loi provinciale qui le permettent. Je vous invite à les examiner.
M. Côté (Charlesbourg): Des dispositions dans la loi
provinciale, quelle loi?
M. Dufour: Dans les lois électorales provinciales, la Loi
électorale qui nous régit.
M. Côté (Charlesbourg): On me donne la portée
de l'article. La Loi sur les panneaux-réclame et affiches en temps
d'élections ne s'applique pas sur les chemins dépendant du
ministère des Transports.
M. Dufour: "Dépendant" veut-il dire "défendu" ou si
cela veut dire qu'on pourrait permettre...?
M. COté (Charlesbourg): Non, non, des chemins qui
dépendent, qui sont sous la responsabilité...
M. Dufour: Ah! D'accord. Cela n'est pas permis.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Par exemple, sur
une route qui appartient au ministère des Transports et qui passe dans
un village, il pourrait y avoir de la signalisation électorale. Par
contre, dans les rues avoisinantes qui dépendent de la
municipalité, c'est une autre histoire.
M. Dufour: Cela va. Si cela ne cause pas de problème, cela
va aller. L'article 305, adopté.
Le Président (Saint-Roch): L'article 305 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (Saint-Roch): J'appelle l'article 306.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut installer ou
exhiber sur une propriété privée, un signal, une affiche,
une indication ou un dispositif qui empiète sur un chemin public ou qui
est susceptible de créer la confusion ou de faire obstruction à
une signalisation installée sur un chemin public."
M. Dufour: "Nul ne peut installer ou exhiber sur une
propriété privée..." Comment fait-on pour
déterminer la propriété privée?
M. Côté (Charlesbourg): C'est hors emprise. Le
poteau qui pourrait donc être installé dans l'emprise, et le
panneau s'en va six pieds plus loin, mais sur la propriété
privée. Non? C'est le contraire?
M. Dufour: Non, c'est la propriété publique. C'est
correct, ce n'est pas grave.
M. Côté (Charlesbourg): Le poteau est sur la
propriété privée et on vire le panneau de bord et on
l'envoie sur le chemin public.
M. Dufour: À partir d'une certaine hauteur, le droit de
propriété s'applique-t-il de la même façon:
M. Côté (Charlesbourg): Ah! II y a toute une...
M. Dufour: Un dépassement sur un chemin public, mais qui
est à une certaine hauteur, cela a-t-il le même...?
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un exemple. Il y a
toute une bataille actuellement sur les droits aériens. Ce qu'on appelle
les droits aériens, c'est principalement à Montréal, mais
de toute façon, si cela s'applique à un chemin public à
Montréal, cela peut s'appliquer à un chemin public à
Jonquière, à Matane ou à Gaspé. Ce n'est pas clair.
Je serais quasiment porté à dire, et non pas pour porter insulte
aux gens qui me supportent et qui sont avocats, qu'il y a autant de versions et
d'opinions qu'il y a d'avocats dans ces cas-là, selon les personnes
qu'on défend. Dans ce sens-là, c'est une bataille qui n'est pas
terminée et on note d'ailleurs certains problèmes à
Montréal à ce sujet avec le Palais des congrès et avec une
certaine velléité de vouloir installer, au-dessus de Ville-Marie
aussi, des édifices en hauteur. L'espace aérien étant,
quant à nous, propriété du ministère des Transports
et, quant à d'autres, propriété d'autres. Mais ce n'est
pas une bataille qu'on va régler cet après-midi.
M. Dufour: Pourrait-on faire une analogie avec la
propriété du sous-sol? Je suis propriétaire d'un condo et
il paraît que j'ai un terrain et je le cherche. Je ne sais pas s'il est
au-dessus ou en dessous, mais je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de terrain
pour le nombre de personnes qui demeurent là. (17 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais il est au-dessus
du condo, vous n'êtes pas en terrain solide!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: N'est-on pas tenté, M. le ministre, sur les
chemins publics, d'empêcher les signaux qui sont intermittents? On
appelle cela des "flashers" ou des "flash", vous savez.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, les jaunes.
M. Dufour: Ces lumières qui clignotent peuvent vraiment
être des causes d'accidents. Avez-vous prévu cela à quelque
part? Il me semble que c'est vraiment un danger. Il y a beaucoup de gens qui le
font pour annoncer une vente spéciale. Je suis certain que le
député de Louis-Hébert a vu cela.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez de
publicité commerciale.
M. Dufour: Cela pourrait être n'importe quelle
publicité, à mon sens, à moins d'un éclairage qui
est neutre ou qui n'est pas à la demande du ministère.
M. Côté (Charlesbourg): On parle de situations hors
emprise. Donc, ce sera le règlement du projet de loi qu'on
déposera au printemps sur la publicité le long des routes.
M. Dufour: Mais êtes-vous tenté de penser que cela
peut être un élément...
M. Côté (Charlesbourg): Comme le
député de Jonquière va être encore dans l'Opposition
au printemps et moi encore ministre des Transports, avec le projet de loi qu'on
s'apprête à déposer, on va avoir un bon débat
là-dessus.
M. Dufour: Si le mérite est pour améliorer le
ministre, je peux rester dans l'Opposition encore pour un petit bout de temps.
Je ne suis pas pressé.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ces conditions, je suis
convaincu que le ministre a beaucoup d'améliorations à se faire
suggérer.
M. Dufour: Ha! Ha! Ha! II veut rester ministre longtemps.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, concernant les lumières,
le député de Jonquière me fait penser que quand on se
promène sur des routes, surtout des routes de campagne, des routes
rurales, il arrive souvent que les cultivateurs, à côté de
leur granqe, à côté de leur maison, ont une lumière
qui s'allume automatiquement. Dans certains cas, c'est extrêmement
aveuglant.
Des fois, cela porte à confusion avec des voitures qui viennent
à notre rencontre et cela crée des problèmes. C'est sur
leur terrain, mais cela a un effet néfaste pour le conducteur qui est
sur la route. Cela m'est arrivé souvent de me demander: Cette voiture me
donne l'impression de venir à ma droite, à ma gauche, où
est-ce que je passe? Parfois, tout simplement, au détour d'une courbe ou
en haut d'une côte, elle est aveuglante. Pourquoi ne baisse-t-il pas ses
phares? C'est un élément de danger. Est-ce que le
ministère a des pouvoirs à ce sujet? Cela m'apparaîtrait
important.
M. Côté (Chariesbourg): Actuellement, non. On
m'informe que cela relève de l'éclairage et non pas de la
publicité.
M. Doyon: Oui, c'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela que, dans ce
sens, ce n'est pas la responsabilité du ministère des Transports,
que ce soit la signalisation ou la publicité. Mais cela peut
s'apparenter - il faudrait fouiller - à la sécurité
publique. Il faudrait peut-être regarder cet aspect. Mais la
réponse ne peut pas être plus claire que celle-là en ce
moment.
M. Doyon: Oui, mais il y aurait lieu de s'interroger si... Je ne
sais pas quel est le moyen d'intervenir utilement à ce sujet, mais pour
les automobilistes, pour les gens qui circulent sur les routes, on a le droit
de circuler sur une route sans être agressé par une lumière
aveuglante qui nous vient d'ailleurs. On oblige les automobilistes à
baisser leurs phares quand il y a une rencontre. On a cela comme obligation,
parce que c'est dangereux d'être aveuglé.
Je me dis que même si la lumière est fixe, même si
elle ne se meut pas sur un chemin public, elle peut être une source de
danger et, à ce moment-là, on devrait avoir un moyen quelque part
de... Je sais que le ministre est sensible à cela et cela concerne la
sécurité sur les routes.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, en
fin de semaine, on va faire
faire les recherches qui s'imposent et peut-être que lundi, au
retour, on aura une solution.
M. Dufour: J'aimerais également que cette recherche soit
faite parce que j'ai vécu absolument les mêmes
problèmes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 306 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 307.
M. Côté (Charlesbourg): "La personne responsable de
l'entretien d'un chemin public peut, après l'expiration d'un avis de 48
heures indiquant au propriétaire de la propriété
privée d'enlever tout signal, affiche, indication ou dispositif
installé ou exhibé en contravention avec l'article 306,
pénétrer sur cette propriété et enlever ces objets
aux frais du propriétaire."
Finalement, c'est qu'à partir du moment où on l'interdit
et qu'un individu le fait quand même, on lui signifie un délai; on
lui dit: Vous êtes en infraction et vous avez 48 heures pour l'enlever.
Si au bout des 48 heures il n'est pas enlevé, un officier du
ministère peut l'enlever et aux frais de celui qui n'aura pas voulu
l'enlever, du contrevenant.
M. Dufour: À mes yeux, le problème de
pénétrer sur cette propriété et d'enlever... Je
comprends qu'il y a une infraction, je comprends aussi qu'un avis a
été donné, mais de quel droit quelqu'un, après
qu'un avis a été donné, peut-il s'autoriser à
pénétrer sans aucune forme de procès... S'il a
envoyé un avis de 48 heures... D'abord, il va falloir s'assurer que cet
avis a vraiment été donné à la bonne personne. Il
va falloir qu'il y ait un registre quelque part ou que ce soit un avis
écrit, "...après l'expiration d'un avis de 48 heures..." Un avis,
est-ce que c'est toujours écrit ou peut-il être donné
verbalement?
M. Côté (Charlesbourg): Non, par écrit. Un
avis de 48 heures est toujours écrit.
M. Dufour: Par écrit? Bon. On lui dit qu'il est en
contravention. Après 48 heures, on pénètre dans la
propriété et on enlève ces objets aux frais du
propriétaire. Je ne sais pas si cela ne pourra pas causer certains
problèmes ou certaines velléités, à un moment
donné. Remarquez bien que l'intention est excellente. Il est certain
qu'on ne veut pas inciter les citoyens à contrevenir aux lois.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre
dans ce cas-ci, c'est que s'il n'y a pas d'infraction, il n'y a pas de
pénétration sur la propriété privée.
M. Dufour: Oui, je suis d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Il y a donc d'abord une
infraction. Après constat de l'infraction, un avis est
expédié et un délai de 48 heures est donné à
la personne pour se conformer. Dans la mesure où elle ne s'est pas
conformée, on donne l'autorisation à un officier de...
M. Dufour: Mais tout d'un coup que cela se produit, comme vous le
dites, et que quelqu'un finit par démontrer - parce qu'il y a toujours
d'excellents avocats - que l'avis du ministère n'était pas
correct. Qu'est-ce qui va arriver? Le ministère s'expose à se
faire poursuivre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous donner
l'exemple d'une campagne électorale.
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le mien. J'avais posé
des panneaux sur une propriété privée qui longeait la
limite de la route. À la dernière campagne électorale,
comme par hasard, un certain matin, mon panneau était disparu. On l'a
retrouvé dans les entrepôts du ministère des Transports. On
leur a prouvé, par les trous qui étaient restés dans le
sol, qu'effectivement on y avait droit. Ils ont repris le panneau et ils sont
allés le poser. Cela a réglé le contentieux. C'est un
exemple vécu.
M. Dufour: Oui, mais est-ce que cela aurait pu, par l'article qui
est là, en supposant que le propriétaire... Mais, vous, vous
étiez dans votre droit. Vous êtes allé au ministère
et vous leur avez dit d'aller le replacer là. Mais, si vous aviez perdu
votre élection - c'est presque impossible, mais supposons - vous auriez
pu dire, à ce moment-là: J'ai perdu mon élection parce que
le ministère est venu enlever mon panneau et il n'en avait pas le droit.
Vous savez, les avocasseries, on n'en verra jamais le bout. II y a toujours
quelqu'un qui se sent lésé à un moment donné et
peut intenter une poursuite. Le droit le permet. Cela se fait
régulièrement. Ce ne sont pas toujours des causes qui sont
visibles, apparentes et régulières. C'est pourquoi il y a des
procès et c'est pourquoi il y a des avocats aussi. S'il n'y avait pas de
problèmes, il n'y aurait pas d'avocats.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai perdu mes
élections en 1976 et cela ne dépendait pas du panneau.
M. Dufour: Peut-être que l'exemple peut sembler futile,
mais considérons d'autres facettes, quelqu'un qui possède un
magasin ou un commerce, etc., et qui, effectivement, accepterait difficilement
ou n'accepterait pas de se faire dire par un fonctionnaire, même par un
fonctionnaire qui a un caractère coercitif, mais qui est excellent:
Écoutez un peu, je vous donne avis que ce que vous faites vient en
contravention de tel article. La personne pourrait, dans les deux jours, aller
consulter quelqu'un pour dire au ministère: Vous savez, je n'accepte pas
votre avis. D'après le libellé de l'article, le fonctionnaire ne
s'occupe pas de cela. Il entre sur la propriété, enlève ce
qui passe et arrangez-vous avec vos troubles, la suite au prochain
numéro.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux simplement dire au
député de Jonquière que cette disposition existe
déjà actuellement. Elle n'est pas très largement
utilisée, mais, dans certains cas, effectivement, elle l'a
été et elle a été très utile.
M. Dufour: Et vous n'avez jamais eu de problèmes?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Dufour: D'accord. On ne fera pas...
M. Côté (Charlesbourg): Mais il faut bien comprendre
qu'il est clair qu'on peut toujours être dans une situation où
quelqu'un abuse de son pouvoir, mais ce n'est pas tout le monde non plus. Cela
peut être l'exception, une très rare exception. C'est fait pour
être appliqué avec discernement.
M. Dufour: Je verrais plutôt quelqu'un qui ne fait pas
nécessairement d'abus mais qui est de bonne foi. Des deux
côtés, il pourrait arriver que quelqu'un voie le problème
sous un angle différent. L'officier pourrait dire: Je vois cela dans la
contravention et il serait correct, sans aucune animosité, en faisant
respecter la loi telle qu'elle est écrite et l'autre personne pourrait
dire: Je ne vois pas cela comme cela. Ce n'est pas tout à fait de
même que cela se passe. Il pourrait y avoir un conflit quelque part.
C'est évident qu'on n'est pas supposé parler pour ne rien dire
dans les lois. Cela pourrait être cadre è problèmes, mais
quelqu'un pourrait s'afficher en disant: Vous ne pouvez pas me blâmer
parce que j'ai appliqué la réglementation. C'est ce qu'elle
disait et je me comporte de même.
Ce serait difficile de blâmer la personne du ministère qui
ferait respecter cet article en disant: C'est du zèle ou autrement. Il a
fait appliquer la loi. Il a vu cela d'un angle différent, parce que cela
ne fait pas nécessairement appel au jugement, cela fait juste appel
à ce qui est écrit dans la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, je comprends le point
du député de Jonquière, mais l'usage qui en a
été fait et l'utilité... Les qens du ministère me
disent que l'on doit maintenir l'article.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 307 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 308.
M. Côté (Charlesbourg): "La signalisation
installée sur un chemin privé ouvert à la circulation
publique des véhicules routiers doit être conforme aux normes
établies par le ministre des Transports à l'égard des
chemins publics." Finalement, comme on a adopté des normes
jusqu'à maintenant, on dit que cette signalisation installée doit
être conforme aux chemins publics et la définition de "chemins
publics" on l'a relue tantôt: "Chemin public pouvant appartenir à
la fois au ministère des Transports, aux municipalités et...
M. Dufour: Mais quand vous parlez de normes, M. le ministre,
est-ce que cela veut dire les qualités techniques de la route, du
design?
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse. J'ai
peut-être induit en erreur... J'ai parlé du chemin public, alors
que c'est le chemin privé. "La signalisation installée sur un
chemin privé ouvert à la circulation publique des
véhicules routiers doit être conforme aux normes établies
par le ministre des Transports à l'égard des chemins
pubtics."
Par exemple, cela pourrait être le cas d'un lac où des
propriétaires sont installés tout le tour du lac et le chemin qui
fait le tour du lac est un chemin privé. C'est un exemple de ce
type-là.
M. Dufour: Mais, quand vous dites qu'il doit être conforme
aux normes établies par le ministre des Transports, est-ce que ces
normes viennent d'une réglementation ou est-ce un pouvoir
réglementaire que vous possédez? De quelle façon vous
assurez-vous que les normes sont établies?
M. Côté (Charlesbourg): Il y a des officiers du
ministère dans chacune des divisions de voirie qui ont une
responsabilité touchant la signalisation. C'est un travail qui
est fait de manière inégale, compte tenu de la loi sur la
publicité hors emprises qui a besoin d'être
dépoussiérée. On a eu des problèmes cette
année puisque, dans certains cas, elle a été
appliquée très durement et dans d'autres cas de manière
très large.
J'ai ici le cahier des instructions générales sur la
signalisation routière du Québec qui concerne toutes les normes.
On a d'ailleurs, il n'y a pas longtemps, rendu publics les pictogrammes, faits
par les gens du ministère des Transports, qui, dans certains cas, font
époque, puisque, sur le plan international, certains pictogrammes ne
sont plus utilisés maintenant.
M. Dufour: Est-ce que le mot "signalisation" est apparenté
seulement à ce qui a trait aux indications concernant la circulation? De
la façon qu'on l'interprète ou que vous me l'expliquez, je le
comprends, à savoir qu'il pourrait y avoir une courbe, qu'il pourrait ne
pas y avoir de virage en U, qu'il pourrait y avoir des arrêts.
M. Côté (Charlesbourg): De façon
inhérente.
M. Dufour: Mais cela ne peut pas dépasser la signalisation
qui pourrait, par exemple, être touristique, de restauration, parce qu'on
va loin là-dedans. Sur ces chemins-là, il n'y a pas d'espace tant
que cela. C'est dans le bois, c'est dans la forêt... (17 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, on me
rappelle que, dans certains articles, quand cela visait la signalisation
touristique, c'était spécifique. On l'a spécifié
quand c'était commercial aussi.
M. Dufour: Je trouve que le but visé était
excellent, mais quand on regarde ce qui se passe en réalité un
peu partout, cela me semble un article qui est très difficilement
contrôlable. Cela voudrait dire que, sur tous les terrains de camping
privés ou publics, cela prend des routes selon les normes. Si on le
fait, il y a des terrains de camping qui vont avoir quelques petits
problèmes, parce que, assez souvent et régulièrement,
c'est très sommaire comme infrastructure routière.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Turgeon.
Mme Journeault-Turgeon: M. le député, on peut vous
donner une indication. Le terme de signalisation doit être utilisé
selon une règle d'interprétation. On interprète les mots
dans leur contexte. Ici, on est dans le titre qui concerne la signalisation
routière et le terme de signalisation routière est utilisé
dans le sens de signalisation à l'intention des usagers de la route et
c'est quelque chose qui concerne la réglementation routière et
toutes les normes qui l'entourent.
M. Dufour: Merci de vos explications et il restera toujours vrai
qu'un homme a toujours besoin d'une femme pour l'éclairer et plus.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci,
doublée de...
M. Dufour: Sagesse.
M. Côté (Charlesbourg): Non seulement d'une sagesse,
mais de connaissances juridiques qui font qu'on peut apprécier le talent
d'avocate, à l'occasion.
M. Dufour: Comment peut-on être sage sans
connaissances?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 308 est-il
adopté?
M. Dufour: Non, je n'ai pas tout à fait
terminé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Côté (Charlesbourg): On pensait qu'on vous en
avait assez mis.
M. Dufour: D'accord, c'est juste pour la signalisation. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 308 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 309.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre des Transports
ou la municipalité sur le territoire de laquelle se situe le chemin
peut, après l'expiration d'un avis de 48 heures indiquant au
contrevenant d'enlever toute signalisation dérogatoire à
l'article 308, faire enlever celle-ci aux frais du contrevenant."
C'est la même chose que tantôt que le député
de Jonquière a adoptée avec réticence.
M. Dufour: Oui, mais l'autre était plus
sévère. Si vous remarquez, l'autre allait plus loin que cela.
C'était l'individu qui posait le geste tandis qu'ici "peut faire
enlever"...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ici on est sur un
chemin privé.
M. Dufour: Tantôt, on était sur un terrain
privé aussi. Je pense que cela concernait une propriété
privée tout à l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
à l'article 309?
M. Côté (Charlesbourg); C'est la même chose.
Les articles 307 et 309 sont la même chose: "peut, après
l'expiration d'un avis de 48 heures...". C'est la même chose.
M. Dufour: Oui, mais il était vraiment sur une
propriété privée...
M. Côté (Charlesbourg): Dans les deux cas.
M. Dufour: ...dans les deux cas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même
chose.
M. Dufour: Malgré que le chemin, c'est plus difficile,
peut-être, de déterminer que c'est privé ou non parce qu'il
y a de la circulation. On admet qu'il y a une circulation "laïque", ce
n'est pas nécessairement le public en général qui circule
à travers cela. En tout cas, personnellement, je suis porté
à croire qu'il y a une différence. L'article 309 fait moins
problème que l'article 307. Je serais bien mal placé pour dire
que je l'accepte, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 309 est-il
adopté?
M. Dufour: C'est adopté, avec un petit a.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 310.
M. Côté (Charlesbourg): "Toute personne est tenue de
se conformer à la signalisation installée sur un chemin en vertu
du présent code."
M. Dufour: Si quelqu'un ne s'y conforme pas sur un chemin
privé, quelle est la façon dont vous allez procéder?
Allez-vous demander à vos policiers de faire respecter la circulation?
"Toute personne est tenue de se conformer à la signalisation
installée sur un chemin - donc, c'est un chemin public et un chemin
privé - en vertu du présent code."
M. Côté (Charlesbourg): II y a deux distinctions. Il
y a d'abord la signalisation sur le chemin public. Donc, à ce
moment-là, on est tenu de la faire appliquer et il y a des chemins
privés sur lesquels an permet la circulation publique.
Une voix: Comme on a vu tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, il y a une
distinction, parce que l'un est privé et l'autre est public, mais la
distinction s'élimine du fait qu'on permet la circulation dans des cas
d'exceptions et uniquement dans ces cas. Alors, si c'est un chemin privé
ou...
Une voix: Non ouvert.
M. Côté (Charlesbourg): ...non ouvert à la
circulation, on n'a pas affaire là et donc, on n'a pas à faire
appliquer la signalisation.
M. Dufour: Oui, mais comme dans le chemin privé, vous
exiqez que la signalisation soit conforme et selon les mêmes normes que
le chemin public, donc, le fait que vous disiez dans un article: "Toute
personne est tenue de se conformer à la signalisation
installée sur un chemin en vertu du présent code", à mon
point de vue, que ce soit le chemin privé à caractère
public, parce qu'il y a des gens qui y circulent, comme pour l'autre, le
ministère a l'obligation de faire respecter les droits et, en plus, la
personne est obligée de s'y conformer.
Une voix: Oui.
M. Dufour: Est-ce que cela existait avant?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Dufour: Est-ce que cela va obliger la Sûreté du
Québec ou peut-être la future gendarmerie ou la police de la route
- je ne sais pas comment appeler cela...
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous d'accord
avec cela la police de la route?
M. Dufour: C'est tentant d'aller dans ce sens. J'ai vécu
assez d'expériences. Je ne suis pas allergique à toutes les
choses qui se présentent. Cela ne serait pas correct. Le point de vue
que j'exprime va dans ce sens.
Le Président (M. Saint-Roch): Si c'est tentant, M. le
député, est-ce que l'article 310 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 310 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 311.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsque la circulation est
dirigée par un agent de la paix, un brigadier scolaire ou un
signaleur
chargé de diriger la circulation lors de travaux, toute personne
doit, malgré une signalisation contraire, obéir à leurs
ordres et signaux."
M. Dufour: Je sais que les brigadiers scolaires ont parfois de la
difficulté. Ils ont un rôle de...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais on me dit que
c'est à la suite de rencontres préliminaires que nous avons eues
avec Mme la député de Maisonneuve. C'est elle qui a
insisté pour la présence de cet article sévère de
façon que les brigadiers scolaires soient supportés dans leur
travail.
M. Dufour: Je suis complètement d'accord. La seule
remarque que je voulais faire, c'est que les brigadiers scolaires, assez
souvent, ce sont des personnes d'un certain âge, heureusement. Je pense
qu'il y a beaucoup de dames qui exercent ce métier ou cette fonction, si
on peut dire, et qui rendent de grands services. Et Dieu sait s'ils ont de la
difficulté, assez souvent, de faire obtempérer à leurs
ordres, de moins en moins j'espère, mais je me demande s'il y aurait des
façons de faire comprendre au public l'autorité que ces gens
détiennent...
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau du transport
scolaire, on est à travailler au ministère, actuellement, sur
certaines mesures pour renforcer le niveau de l'éducation et le
comportement des individus face au transport scolaire et examiner certaines
solutions alternatives pour éliminer certains abus à ce
niveau.
M. Dufour: Pourrait-on dire que le brigadier scolaire est
assimilé ou est apparenté à un agent de la paix dans
l'exercice de ses fonctions, à des heures spécifiques? Cela ne
pourrait pas se faire?
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut pas.
M. Dufour: Donc, vous êtes obligés de les identifier
comme brigadiers scolaires?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et dans ce cas-ci, on
me signale qu'on a augmenté l'amende - ce qu'on verra dans quelques
minutes - pour donner un peu plus de poids à ce que le brigadier peut
faire.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants. La commission reprend maintenant ses travaux.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Ne pourrait-il pas y avoir des signaleurs qui ne
dirigent pas nécessairement la circulation? Lisons l'article: "Lorsque
la circulation est dirigée par un agent de la paix, un brigadier
scolaire ou un signaleur chargé de diriger la circulation lors de
travaux..." Il pourrait y avoir un signaleur qui n'est pas
nécessairement là parce qu'il y a des travaux. Cela pourrait
être pour d'autres raisons. Cela pourrait être un accident ou parce
qu'il y a une défectuosité dans le terrain, il n'y a pas de
travaux mais il y a eu quelque chose qui s'est produit. Si vous mettez cela
pour les travaux, cela me semble restrictif.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on vise, nous, c'est
le gars qui porte le drapeau, le "flag man", comme on l'appelle.
M. Dufour: Oui, mais il peut être là pour d'autres
raisons que des travaux.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans notre esprit, cela vise
uniquement le "flag man". Si cela devait viser d'autres personnes qui... Par
exemple, lors d'un accident, en règle générale, c'est un
agent de la paix. Avant même que l'agent de la paix arrive - c'est le cas
que je soulevais à mes conseillers -c'est un individu, qui, de bonne
foi, sera là pour tenter de diriger la circulation. Mais il est assez
difficile d'étendre la portée de...
M. Dufour: Cela pourrait arriver qu'un agent de la paix demande
à quelqu'un d'exercer la circulation parce qu'ils ne sont pas deux dans
l'automobile, il n'y en a qu'un. S'ils sont deux, parfois ils sont
obligés d'intervenir. À mon avis un signaleur c'est quelqu'un qui
dirige la circulation et pas seulement dans les travaux. Cela arrive
régulièrement et ce n'est pas nécessairement dans les
travaux. Cela pourrait être pour des fins de comptage, etc. Il y a un tas
de raisons où cela peut arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Au contraire, si c'est pour
des fins de comptage, cela peut être dans l'exercice de travaux
reliés au ministère.
M. Dufour: Je vous dis que s'il y a un accident qui se produit,
il n'y a pas de travaux. S'il y a un événement qui se produit
temporairement; il manque de policiers et vous décidez que vous avez
quelqu'un qui va aider à faire la circulation, c'est le signaleur.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que le problème en ce qui concerne les policiers relève
davantage du Solliciteur général que de nous.
M. Dufour: Quelle est la protection que vous pourriez accorder
à quelqu'un qui, de bonne foi, exerce le rôle de signaleur? De
quelle façon... Je circule sur la route...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Il pourrait
être protégé même... Je pense qu'on a vu les
dispositions... On a eu des discussions avec le député de
Jonquière hier en ce sens. Lorsqu'on créait l'obligation à
quelqu'un de rester sur les lieux d'un accident, cette personne pouvait
probablement être couverte par cela. En ce qui a trait à la charte
on me dit que... Mme Bilodeau.
Le Président (M. Saint-Roch: Mme Bilodeau.
Mme Bilodeau: Bien sûr qu'il y a une obligation en vertu de
la charte de porter secours à une personne dont la vie ou
l'intégrité physique est en danger. Il y a même une loi qui
vise à indemniser les personnes qui subissent des dommages en portant
secours à d'autres personnes. C'est la Loi visant à favoriser le
civisme qui indemnise ces personnes qu'on appelle des sauveteurs et, en sens
ordinaire, de bons samaritains. Elle prévoit un système de
dédommagement analogue à celui des accidents du travail.
M. Dufour: Cela va quant à moi. J'ai compris, par exemple,
que, dans les accidents, ce sont ceux qui sont impliqués. La personne
qui passe et qui n'est pas impliquée elle-même dans l'accident n'a
pas d'obligation. Je comprends que, au point de vue du civisme, on devrait l'y
inciter, mais la loi ne prévoit pas qu'elle doive demeurer
là.
Mme Bilodeau: C'est lorsque la vie ou l'intégrité
physique d'une personne est en danger. C'est l'article 2 de la charte des
droits et libertés.
M. Côté (Charlebourg): L'article 2 dit: 'Tout
être humain dont la vie est en péril a le droit au secours. "Toute
personne doit porter secours à celui dont la vie est en péril,
personnellement ou en obtenant du secours, en lui apportant l'aide physique
nécessaire immédiate, à moins d'un risque pour elle ou
pour les tiers ou d'un autre motif raisonnable."
Adopté.
M. Dufour: Si vous me dites que cela ne cause pas de
problème, cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 311 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Avec le consentement de la
commission, est-ce qu'on pourrait terminer avec l'article 312 avant
d'ajourner?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, M. le
Président. "Nul ne peut circuler sur une propriété
privée afin d'éviter de se conformer à une signalisation."
Cela vise le cas d'un individu qui passerait par un garage pour éviter
un feu de circulation. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
La commission de l'aménagement et des équipements suspend
maintenant ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 12)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux pour procéder dans un premier temps
à l'étude détaillée du projet de loi 126, Loi
modifiant la Loi concernant les environs du parc du Mont-Sainte-Anne, et pour
poursuivre l'étude du projet de loi 153, Loi modifiant la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune et la Loi sur les parcs. S'il y
avait consentement à ce moment-ci, il y aurait des remplacements, je
crois, des deux côtés. Y a-t-il consentement pour donner avis
à M. le secrétaire de les annoncer? Consentement? M. le
Secrétaire.
Le Secrétaire: M. Brassard (Lac-Saint-Jean) sera
remplacé par Mme Vermette (Marie-Victorin), M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet) sera remplacé par M. Hétu (Labelle), M.
Middlemiss (Pontiac) sera remplacé par Mme Hovington (Matane), M.
Vaillancourt (Orford) sera remplacé par M. Camden (Lotbinière) et
M. Vallières (Richmond) sera remplacé par M. Cusano (Viau).
Projet de loi 126
Le Président (M. Saint-Roch): Merci M. le
secrétaire. Nous allons maintenant entamer l'étude du projet de
loi 126, Loi modifiant la Loi concernant les environs du parc du
Mont-Sainte-Anne. Y a-t-il des remarques préliminaires, M. le
ministre?
Remarques préliminaires
M. Picotte: Oui, M. le Président. Tel que je l'ai
mentionné, ce projet de loi et les deux articles de projet de loi sont
hautement techniques. Vous me permettrez de décrire la situation telle
qu'elle est. Le ministère des
Travaux publics, en 1970, acquérait en vrac tous les actifs de la
commission du parc du Mont-Sainte-Anne pour le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche. La Société des
établissements de plein air du Québec est aujourd'hui en
possession de ces immeubles, sauf la partie ici concernée appartenant au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
L'arrêté en conseil 4205 du 15 décembre 1971
établissait clairement une réserve de chasse sur le territoire du
parc du Mont-Sainte-Anne. Par la suite, le 23 décembre 1971, la Loi
concernant les environs du parc du Mont-Sainte-Anne soustrayait ce territoire
à l'administration municipale concernant les règlements de
construction et de zonage. La partie du territoire qui nous intéresse
ici est à l'endroit où le boulevard Beaupré la
pénètre. De chaque côté, les terrains ne furent pas
acquis et sont encore privés tout en étant inclus dans les
limites du territoire du parc. D'autres terrains situés à
l'arrière de ceux-ci, de chaque côté, avaient
été acquis par la commission du parc du Mont-Sainte-Anne dont le
gouvernement a, par la suite, acquis les actifs.
Finalement, M. le Président, je pense que ce qu'il faut bien
noter c'est que M. Roland Dupont n'avait pas, à ce moment-là,
été exproprié. Ces terrains se trouvaient à
l'intérieur du parc. Le parc n'est pas sujet aux lois de zonage de la
municipalité de Beaupré. M. Dupont possédait des terrains
sur lesquels il ne pouvait, rien faire: il ne pouvait ni les vendre ni les
utiliser. Finalement, c'étaient des terrains qui étaient
là et qui ne lui servaient d'aucune façon. Donc, on causait un
préjudice à M. Dupont. M. Dupont avait demandé, je pense,
à être exproprié. Les procédures d'expropriation
n'ont jamais été enclenchées. Comme le gouvernement ne
semblait pas avoir besoin de ces parties de terrains et comme il n'avait pas
été exproprié au départ, on disait: Ce sont vos
terrains et ce n'est pas notre problème, celui du gouvernement -
d'après ce qu'on m'a dit - dans le passé, si vous ne pouvez faire
quoi que ce soit avec vos terrains.
En septembre 1977, M. Dupont s'est tanné - j'imagine - et il a
envoyé une poursuite au montant de 720 000 $ à cause, justement,
de l'inclusion de ses immeubles dans le territoire du parc du Mont-Sainte-Anne,
sans qu'il n'ait été exproprié. Des discussions se sont
enclenchées depuis ce temps. Je ne sais pas si c'est exactement
après septembre 1977, mais c'est depuis quelques années. Des
discussions ont eu lieu entre M. Dupont et le gouvernement du Québec. Si
bien qu'il devenait important pour le gouvernement d'acquérir ce
territoire et le gouvernement, ne voulant pas exproprier, lui a
suggéré de faire un échange de terrains un peu plus loin
que l'emplacement du parc du Mont-Sainte-Anne, car nous avions
déjà des terrains qui étaient là. On a offert
à M. Dupont de faire un échanqe de terrains, ce qui, à ce
moment-là, facilitait la tâche du ministère parce que le
long de la route existante il y a une autre route, la 360, et de chaque
côté de celle-ci M. Dupont avait des terrains. Pour faciliter
l'entretien de la route au ministère et nous permettre d'avoir des
développements, du stationnement ou quoi que ce soit dans l'avenir -
cela était directement au pied des pentes ou tout près de
celles-ci - on a proposé à M. Dupont de faire un échange
de terrains à l'extérieur du parc du Mont-Sainte-Anne. Il
devenait propriétaire de terrains qu'il pouvait revendre, qu'il pouvait
utiliser et qui étaient sujets aux mêmes règles que la
municipalité de Beaupré offre à ses concitoyens et
concitoyennes.
Finalement, une entente est intervenue avec M. Dupont, une entente hors
cour, comme on dit souvent, selon laquelle on défrayait M. Dupont d'une
somme de 14 500 $, j'imagine pour préjudices causés. On lui
cède les terrains en dehors du parc du Mont-Sainte-Anne et on acquiert
les siens. Cela fait son affaire et cela fait la nôtre aussi. Pour ce
faire, il faut à tout prix modifier la loi puisque c'est ta Loi
concernant les environs du parc du Mont-Sainte-Anne et c'est à
l'intérieur d'une réserve. À partir de ce
moment-là, il faut modifier la loi comme telle. C'est pourquoi vous
avez, à l'intérieur de ce projet de loi 126 qui modifie
uniquement les environs du parc du Mont-Sainte-Anne, ces deux articles qui
décrivent très bien l'objet du litige et viennent rétablir
les faits. Par suite de l'adoption de la loi, un acte notarié devra
être effectué entre M. Dupont et le ministère pour le
transfert des terrains.
C'est en gros, M. le Président, la loi que nous présentons
pour clarifier cette situation qui était, il va sans dire, nettement
contre les intérêts de M. Dupont. Il a été
lésé assez longtemps, à mon avis.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. J'ai vu tantôt
que vous aviez la carte qui démontrait où étaient
situés les terrains. En fait, si c'était possible, j'aurais
aimé pouvoir me pencher là-dessus. Effectivement, c'est une loi
qui est très technique et mes questions seraient vraiment d'ordre
technique, je n'ai pas le goût de déborder davantage. On l'a fait
suffisamment hier.
M. Picotte: Si vous voulez nous accorder quelques instants, M. le
Président, pour que Mme la députée en prenne
connaissance.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre les
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 20)
(Reprise à 20 h 21)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux. Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Maintenant que j'ai pu avoir la latitude de
regarder la carte, la question qui me vient à l'esprit est la suivante:
En termes de superficie, l'échange se conclut à combien en pieds
carrés?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: On me dit qu'on lui en donne deux fois plus qu'il ne
nous en donne, dans l'échange, au point de vue superficie de
terrain.
Mme Vermette: Cela veut dire qu'actuellement, pour le parc du
Mont-Sainte-Anne, c'est une perte de terrain, en fin de compte.
M. Picotte: Non pas pour le parc comme tel parce que ce
n'étaient pas des terrains...
Mme Vermette: Pour l'ensemble?
M, Picotte: ...à l'intérieur du parc. Ils
étaient complètement à l'extérieur du parc. Ce sont
des terrains qui avaient été achetés par le
ministère des Travaux publics du temps. Après avoir
examiné tous nos plans d'aménagement au Mont-Sainte-Anne, etc.,
nous nous sommes rendu compte qu'ils ne nous seraient pas utiles dans l'avenir.
Il faut toujours se rappeler que la poursuite intentée était de
l'ordre de 720 000 $. C'est un montant appréciable. Nous sommes
convaincus que nous aurions dû aller en cour avec une chose semblable,
étant donné que, depuis 1970-1971, il y avait une situation qui
traînait, qui était latente. On a l'impression que l'on aurait
peut-être dû verser un montant d'argent supérieur
même.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Vous me dites que c'est le double, en termes de
superficie. Est-ce que vous savez à combien cela peut se totaliser,
à peu près, en pieds carrés?
M. Picotte: On a décrit en mètres, en annexe au
projet de loi, toutes les parties de terrains. En tout, la superficie est de
7991 mètres carrés et pour l'autre, 24 273 mètres
carrés, ce qui veut dire un total de 32 000 mètres carrés;
c'est ce que l'on donne. Ce que l'on reçoit, c'est 10 210 mètres
carrés, plus 5700 mètres carrés, ce qui veut dire 16 000
mètres carrés, en contrepartie. Sauf qu'au point de vue valeur je
pense qu'il ne fait aucun doute que les terrains que nous avons acquis de M.
Dupont, pour nous, sont hautement plus intéressants que les terrains que
l'on avait à l'autre endroit, puisque l'on est directement au pied des
pentes. À certaines occasions, on était qêné dans le
développement, justement, à cause des terrains qui ne nous
appartenaient pas.
En plus, c'est un élément important, vous remarquerez la
partie qui n'est pas hachurée entre les deux parties que l'on
cède à M. Dupont, qui sont à qauche et à droite du
chemin existant. Ces terrains appartenaient déjà à M.
Dupont. C'est cela; la partie blanche, voisine de la route, appartenait
déjà à M. Dupont. Donc, nous ne pouvions même pas
utiliser ces terrains. Ces terrains étaient complètement
impossibles à utiliser par nous et les siens n'étaient pas
utilisables par lui. Finalement, on était bloqué de part et
d'autre par des terrains de l'autre partie. Comme nous ne pouvions d'aucune
façon faire de développement parce que nous étions
gênés par la présence des terrains de M. Dupont en bordure
de la route et qu'il ne pouvait développer ses terrains parce qu'ils
étaient chez nous, je pense que c'est à l'avantage des deux
parties.
Mme Vermette: Donc, c'est une rationalisation, tout simplement,
en termes de lotissement, si l'on peut appeler cela ainsi.
M. Picotte: C'est cela.
Mme Vermette: Je voudrais savoir, M. le Président et M. le
ministre, la valeur de ces terrains à l'époque. En 1971, ces
terrains pouvaient représenter quelle valeur comparativement à la
valeur marchande actuelle?
M. Picotte: Je n'ai pas d'idée là-dessus. Je ne
peux pas vous répondre, sauf que c'est bien évident, à
l'époque, quand ces terrains ont été achetés avec
à peu près rien au Mont-Sainte-Anne, avec une possibilité
de développement, en 1971, à part quelques visionnaires, personne
ne pouvait prétendre avoir des projets fantastiques sur une
période de quinze ans du côté du parc du Mont-Sainte-Anne.
Ces terrains étaient d'une valeur négligeable dans le temps.
Mais, bien sûr, aujourd'hui, avec tout ce qui a pu être
développé du côté du parc
du mont Sainte-Anne, avec la SEPAQ, l'investissement pour ce qui est du
parc du Mont-Sainte-Anne, ces terrains prennent une valeur qui n'a pas de
limite. Mais quant au prix qu'ils ont été payés dans le
temps, je n'ai malheureusement pas la réponse à votre
question.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: L'aire de surface qui appartient maintenant à
M. Dupont est sujette au lotissement et n'entre pas dans une loi
particulière qui empêcherait de faire du lotissement?
M. Picotte: Ils sont obligés de se conformer à Loi
sur la protection du territoire agricole, à la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme et aux règlements de la
municipalité de Beaupré.
Mme Vermette: Le bas des pentes, j'ai compris au tout
début que c'est un territoire de chasse. Mais, effectivement, avec les
pentes de ski et les touristes, cela fait un autre genre de chasse qu'on
exploite. Alors, c'est la chasse aux touristes. Mais ce sera pour quelles fins
qu'on gardera ces terrains?
M. Picotte: C'est un territoire où la chasse est
interdite. C'est pour cela que vous avez vu dans une de mes déclarations
sans doute, puisque vous semblez les suivre de près, que j'étais
en train de faire le ménage du côté des réserves, et
de déterminer ce qui est une réserve et ce qui ne l'est pas. Dans
le temps, quand on n'avait pas les lois qu'on a aujourd'hui, la seule
façon de protéger un territoire, si on ne voulait pas que, d'une
part, les forestiers viennent abattre les arbres ou si on ne voulait pas,
d'autre part, qu'on détruise ce coin, le gouvernement arrivait et
disait: On a une loi concernant les réserves; on déclare
réserve telle partie.
En le déclarant réserve, cela permettait au gouvernement
d'empêcher une foule de travaux à être effectués sur
ce terrain. Donc, au fil des années, on a déterminé et on
a nommé des réserves. On s'est rendu compte qu'il s'agit d'un
parc de récréation où on ne fait pas de chasse. Mais c'est
défendu de faire de la chasse et, pourtant, c'est une réserve de
chasse.
C'est pour cela que, quand vous avez vu mon discours disant qu'il faut
à tout prix faire le ménage du côté des
réserves, dans tout le Québec, sur environ une soixantaine de
réserves, il y en a une trentaine qui sont complètement
inopérantes et qui ne doivent pas s'appeler carrément des
réserves. Nous allons faire cette révision à la fin de
janvier. Le parc du Mont-Sainte-Anne ne sera plus une réserve. Il sera
soustrait de tout ce qui s'appelle réserve, parce que ce n'est pas une
réserve, on n'y fait pas de chasse et c'est défendu d'en
faire.
Mme Vermette: À ce moment, est-ce que ce sera plutôt
une aire qui permettra des loisirs de plein air?
M. Picotte: Tout est possible, y compris du stationnement et de
l'aménaqement. Ce sera dans le plan d'aménagement du parc du
Mont-Sainte-Anne. Il y a eu des études commandées par l'ancien
gouvernement à Lavalin pour savoir comment on pourrait aménager
le parc du Mont-Sainte-Anne. On nous a dit que sur une période de dix
ans, on pourrait dépenser entre 50 000 000 $ et 75 000 000 $, selon
l'étude qui nous a été proposée. Alors, il n'y a
pas de décision de prise sur ce qui se fera là.
Est-ce que ce sera de l'hébergement? Est-ce que ce sera du
stationnement? Est-ce que ce sera déplacer le stationnement? Ce ne sera
sans doute pas un terrain de golf, parce que je pense que la superficie n'est
pas assez grande. Est-ce que ce sera de la baignade ou autre chose, si on
décide d'aménager le parc récréatif du
Mont-Sainte-Anne pour attirer du tourisme l'été? Tout est
possible, mais l'orientation n'est pas encore donnée.
Mais comme on dit et que vous savez, 10 210 mètres carrés,
c'est une petite portion de terrain.
Mme Vermette: Il y a comme deux petites annexes, en fin de
compte, à l'intérieur. Est-ce que ce sont des servitudes? Vous
conservez cela comme des... Ici, en rouge...
M. Picotte: C'est modifié.
Mme Vermette: M, N et E me semblent être des annexes.
M. Picotte: M, N et E?
Mme Vermette: Oui, cela me semble être des annexes. Est-ce
que ce sont des servitudes?
M. Picotte: Ce sont des servitudes du ministère des
Transports pour le drainage de la voie publique.
Mme Vermette: D'accord. Il nous reste à regarder le
développement qui se fera au Mont-Sainte-Anne, pour que tout le monde
puisse en profiter au maximum parce que c'est un lieu, un site extraordinaire
de villégiature et de nature. Comme je suis une adepte du ski - je fais
beaucoup de ski - ce sont des endroits que je fréquente beaucoup. Je
peux apprécier ces lieux et j'espère que l'on va tout simplement
continuer à
améliorer les équipements
récréo-touristiques pour qu'un plus grand nombre de
Québécois, de concitoyens et de concitoyennes puissent participer
à la pratique des sports de plein air.
M. Picotte: Mme la députée, vous savez que, l'an
passé, nous avons investi une somme de 8 000 000 $, par la SEPAQ, au
parc du Mont-Sainte-Anne. Il y a actuellement un plan d'aménagement pour
aller plus loin et pour faire d'autres aménagements au cours de
l'année qui vient. Cela suit son cheminement au Conseil des ministres et
aux différents comités. Je pense que nous allons continuer
à investir de ce côté-là, selon vos désirs.
Soyez assurée que nous allons faire le nécessaire pour continuer
à donner le plus de services et le plus de ressources possible aux
adeptes du ski alpin.
J'aimerais vous répéter, en terminant, d'être bien
à l'aise. Je comprends l'Opposition. Dans des projets de loi semblables,
qui sont hautement techniques, il ne faut jamais se gêner pour poser des
questions. On ne peut pas déposer à l'Assemblée nationale,
en même temps que le projet de loi, les cartes et les différents
documents que nous aimerions déposer parce que ce n'est pas dans les
habitudes et coutumes de la Chambre d'agir ainsi; mais dans n'importe quelle
circonstance, quand il y a des projets de loi semblables à
celui-là ou à d'autres, peu importent les projets de loi, nous
serons toujours disposés à vous fournir toute la documentation
nécessaire.
Je pense que j'ai été assez longtemps dans l'Opposition,
Mme la députée. D'ailleurs, j'ai travaillé avec un de vos
collègues, le député de Lévis, et Dieu sait que
tout le monde pourrait dire, enfin tous ceux qui ont connu le
député de Lévis savent très bien que les projets de
loi qu'il nous présentait étaient toujours de dernière
minute et hautement, je ne dirais pas cachés, mais secrets. J'ai
toujours reproché à mon collègue du temps, M. Garon, de ne
pas nous fournir les informations qui auraient facilité le travail,
quand on arrive à l'étude d'un projet de loi article par article.
Il y a plusieurs questions qu'on aurait pu éviter de poser parce qu'on
aurait pu avoir les renseignements dans la documentation. Je me suis
juré - je le dis publiquement et c'est enregistré - qu'en toutes
circonstances, quand les gens, qu'ils soient de l'Opposition ou qui que ce
soit, auraient besoin de détails que nous possédons, nous allions
- les fonctionnaires sont toujours au service de la population et d'autant plus
au service des députés, de ceux et celles qui ont
été élus démocratiquement par la population
répondre à leurs questions. Ne vous gênez surtout pas parce
que si vous vous gênez, nous ne prendrons pas les devants pour vous
offrir ce que nous possédons, mais on est toujours disposé
à vous offrir toutes les informations pertinentes. Ce qui
n'empêche en aucune façon, selon moi, un député de
bien faire son travail quand même, par la suite. Cela n'a pas de rapport.
Mais cela a quand même un rapport direct sur la compréhension des
projets de loi. Cela évite parfois de nombreuses heures de travail.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M, le Président, je prends bonne note des
invitations que vient de me faire le ministre, d'autant plus que mon
recherchiste est ici ce soir. Effectivement, je pense que nous avons compris
que nous pourrons recevoir des réponses à nos demandes. C'est
fort heureux et c'est fort apprécié.
Par contre, M. le ministre, je voudrais soulever le fait que je vous ai
déjà fait une demande en ce qui concerne la tournée pour
vérifier ou pour faire l'évaluation des équipements de
loisir au municipal. J'attends toujours la réponse. Cela s'est fait lors
des derniers engagements. Encore là, j'espère que, grâce
à sa bienveillance à mon endroit par les invitations qu'il me
fait si gentiment, je pourrai aussi avoir le suivi, que ce sera
concrétisé un jour.
Je veux aussi lui faire part d'autre chose. Je sais qu'il a parlé
du temps où il était dans l'Opposition. Je voudrais simplement
aviser le ministre que c'est ma première expérience et, quant
à moi, c'est un nouveau départ. Pour moi, ce qui compte, c'est
l'avenir.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Vous savez très bien que c'est pour cette
raison que j'ai ouvert la porte à tout cela. Comme je vous l'ai dit, je
me suis juré de ne pas faire ce que je me suis fait faire. Je pense que
c'est déjà une bonne note, à la fois pour le ministre et
pour celle qui commence et qui veut sans doute faire montre de talent, de plus
en plus, au fur et à mesure qu'elle acquiert de l'expérience.
Là-dessus, il n'y a aucun doute de ma part.
Je voudrais vous dire qu'en ce qui concerne ce que j'avais offert vous
comprendrez, Mme la députée, que je n'ai pas organisé de
tournée. Vous avez l'expérience des sessions. Cela fait quatorze
ans maintenant que je siège au Parlement du Québec et, à
tous les ans, avec tous les gouvernements, il y a toujours des périodes
intensives au mois de juin et au mois de décembre. À ce
moment-là, nos tournées ne sont pas fréquentes. On est
obligé d'en annuler beaucoup parmi celles que l'on a
réservées à l'avance. Je ne lui promets pas de
l'amener à toutes mes activités. Je fais pas mal de milles dans
un an. Je lui promets que, lors de la tournée des équipements que
je ferai dès le mois de février, on va fixer certaines choses et
elle sera la bienvenue.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ce, vous allez permettre
au président un peu de mécanique? M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: J'espère que l'invitation du ministre ne
s'adresse pas uniquement à Mme la députée et que les
membres de la commission seront invités à participer avec lui
à cette tournée.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Oui. À ce moment-là, M. le
Président, il s'agira, possiblement... C'est une demande que je trouve
fort intéressante. Dans le passé, j'ai vécu certaines
commissions où l'on a organisé des tournées pour aller
voir sur place des choses intéressantes. Cela pourrait être une
suggestion fort pertinente à faire à nos gens des commissions:
tâcher d'organiser certaines visites qui pourraient être
très instructives et qui concerneraient le développement du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. À l'intérieur des séances de travail, nous en
prendrons bonne note et nous nous fierons à M. le député
de Dubuc pour nous le rappeler.
Si vous me permettez un peu de mécanique, Mme la
députée de Marie-Victorin, est-ce que l'article 1 est
adopté?
Étude détaillée
Mme Vermette: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 du
projet de loi 126 est adopté?
Mme Vermette: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 126, Loi modifiant la Loi concernant les environs du parc du
Mont-Sainte-Anne, est adopté?
Mme Vermette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 126 est adopté?
Mme Vermette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie. Nous
allons suspendre la séance pour quelques instants.
M. Picotte: Merci, M. le Président. Je remercie chacun et
chacune autour de la table pour leur collaboration.
(Suspension de la séance à 20 h 38)
(Reprise à 20 h 39)
Projet de loi 153
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 153, Loi modifiant la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune et la Loi sur les parcs. M. le
ministre.
M. Picotte: Cela chasse les maringouins, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Avez-vous des remarques
préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'il serait
superflu en ce qui me concerne d'apporter des remarques additionnelles. Cela
fait tellement peu de temps que nous avons étudié... Où en
sommes-nous, maintenant? À la deuxième lecture?
Une voix: À l'adoption du principe.
M. Picotte: À l'adoption du principe du projet de loi qui
étudie les amendements à la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune. Je pense que mon collègue et moi avons eu l'occasion
à plusieurs reprises de faire valoir notre point de vue. Il
m'apparaîtrait intéressant de passer le plus rapidement possible
à l'étude article par article du projet pour apporter certaines
réponses aux interrogations qui ont été soulevées
par les députés de l'Assemblée nationale lors de
l'étude sur l'adoption du principe.
En ce qui me concerne, dès que mon collègue, le
député de Dubuc, aura fait ses remarques préliminaires, je
suis disposé à entreprendre l'étude article par article de
ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Merci, M. le Président.
Avant de commencer, est-ce que le ministre entend déposer
immédiatement le document ou la lettre qu'il a cité?
M. Picotte: Je pense qu'il est important que je le redise. Il
s'agit de l'insertion d'une clause de dérogation aux chartes
québécoise et canadienne dans certaines lois relatives à
l'éducation... Oui, c'est cela. Je dépose ici la note que m'a
expédiée mon collègue, le ministre de la Justice, et dont
j'ai fait lecture, en partie, cet après-midi à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous déposons
maintenant le document cité par M. le ministre. Nous allons en faire des
photocopies et les distribuer aux membres de la commission. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Il n'y a pas d'amendement?
M. Picotte: On va les apporter au fur et à mesure.
M. Desbiens: Ah! D'accord.
M. Picotte: Quelques papillons seront apportés au fur et
à mesure de l'étude article par article. Je pense qu'ils sont
prêts et nous essaierons de vous les passer à temps, au fur et
à mesure des articles de ce projet de loi.
Je peux peut-être demander à un de mes collaborateurs de
prendre les papillons que nous avons rédigés, d'en tirer une
dizaine de photocopies qui ne doivent pas être déjà faites.
On a notre feuille, mais, pour gagner du temps, on pourrait donner ces feuilles
au secrétaire de la commission et on les examinera au moment de
l'adoption de l'article.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, le
secrétariat de la commission fera maintenant les photocopies des
papillons.
M. Picotte: Nous les avions déjà. Nous avions
déjà prévu cinq copies, M. le Président. Nous
sommes un peu plus nombreux. Je n'ai pas d'objection à ce qu'on
distribue immédiatement les copies aux membres de la commission.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Merci, M. le Président.
M. Picotte: Au fur et à mesure, on vous distribuera les
documents.
M. Hubert Desbiens M. Desbiens: Comme le ministre le mentionnait,
évidemment, on a déjà eu l'occasion d'exprimer notre
position sur le projet de loi 153, Loi modifiant la Loi sur la conservation et
la mise en valeur de la faune et la Loi sur les parcs. Comme cela lui est
permis par notre règlement, le ministre a eu une occasion
supplémentaire, en répliquant aux discours
présentés par l'Opposition, pour essayer d'apporter plus
d'éclaircissements ou faire des remarques personnelles. C'est pourquoi
il est important de bien situer cela. J'ai l'impression que le ministre, en
dehors du fla-fla politique - si je puis dire - à l'Assemblée
nationale, était certainement attentif aux remarques que mes
collègues et moi avons apportées sur le projet de loi et qu'il
était conscient des inquiétudes que cela soulève
même dans certains cas.
Je peux peut-être résumer notre position sur le sujet. Il
faut bien distinguer que ce projet de loi comporte des modifications à
deux et même à trois lois. La troisième, c'est relativement
simple, est sur les mesures à caractère financier concernant
l'administration de la justice. C'est relié, évidemment, au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Mais à
propos des deux premières lois: la Loi sur les parcs comporte des
modifications et on aura l'occasion d'en discuter plus en détail; il y a
aussi celle qui, à mon avis, fait l'objet principal de la loi. Elle
porte sur les sanctions que le ministre veut ajouter pour lutter, selon lui, de
façon efficace contre le braconnage et sur certaines autres
modifications dont le ministre a beaucoup moins parlé mais qui nous
semblent lourdes de conséquences.
C'est donc à l'étude article par article que nous allons
essayer d'obtenir des informations supplémentaires et de voir de quelle
façon nous pourrons concourir avec lui à présenter un
projet de loi véritablement représentatif des orientations du
ministre et de son gouvernement. Il a été élu pour cela et
l'on reconnaît bien que la population lui en a donné le droit.
Cependant, de notre côté, sur certains principes quant à la
gestion, à la conservation et à la mise en valeur de la faune,
nous avons aussi établi très clairement notre position au cours
des années et nous voulons continuer à la défendre.
Je pense que tout le monde est d'accord avec le ministre, même si
le ministre veut classer parmi les braconniers les gens qui
s'élèvent contre ses propositions de sanction. Ce ne sont pas ses
paroles ou ses intentions qui nous feront changer d'opinion à cet
égard. Le braconnage - je n'y reviendrai pas, je pense que je l'ai dit
très clairement - est une action qu'il faut enrayer au Québec,
C'est sur les moyens de le faire qu'il faut s'attarder. Les moyens qu'a choisis
le ministre, dans notre optique
en tout cas, ne sont pas les moyens qui peuvent nécessairement
apporter les meilleurs résultats. La meilleure preuve en est
peut-être que, justement, on a déjà augmenté les
sanctions prévues contre le braconnage.
Aujourd'hui, comme dans les années passées, selon les
chiffres de ses propres fonctionnaires, la situation du braconnage se maintient
plus ou mains au même niveau. Que l'on double ou que l'on triple les
sanctions, il semble bien que cela ait peu d'effet sur la lutte contre le
braconnage. C'est dans ce sens que l'on dit au ministre: II faudrait regarder
ailleurs. Le ministre en est conscient, il l'a souligné lui-même
d'ailleurs, et cela fait partie de ses intentions aussi -j'en suis très
heureux - de considérer beaucoup plus une action du côté de
l'information et de l'éducation du public, à partir du plus bas
êge. Des expériences ont été faites là-dessus
qui montrent que cela peut être réussi par l'éducation et
par la formation. Les braconniers, c'est beaucoup de monde. En fait, s'il
fallait aller jusqu'au bout, il faudrait demander à chaque pêcheur
et à chaque chasseur de se confesser et vous savez qu'on
dénombrerait peut-être encore plus de braconniers qu'on n'en
imagine. C'est un petit peu la mentalité du Québécois. On
est des descendants de coureurs des bois et on a une mentalité
particulière à cet égard. Sans connaître
nécessairement ce qui peut se passer dans les autres pays, on a quand
même un peu cela dans le sang. C'est presqu'un caractère acquis
dans notre mentalité québécoise que la faune, c'est
quelque chose qui est là et qu'on peut prendre.
C'est de plus en plus par l'éducation et, là-dessus, on
mise beaucoup de notre côté pour parvenir à modifier cette
mentalité, et ce n'est pas facile, je le sais. L'éducation, c'est
quelque chose de long à réaliser, mais il faut un jour commencer
quelque part. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas déjà eu des
efforts de ce côté non plus, mais il faut les continuer et les
amplifier, je pense, pour atteindre cet objectif par ce moyen de l'information
et de l'éducation. Le ministre nous apprend que -et je pense que c'est
de la psychologie naturelle - c'est le ministre de l'Education en plus, il sait
très bien que c'est aussi par les sanctions qui font partie de
l'ensemble des acquisitions ou du comportement d'un jeune et tout le monde est
jeune à cet égard. On est donc d'accord qu'il y ait des sanctions
proportionnelles aux gestes posés par les braconniers.
Toutefois, quand on fait des comparaisons avec l'ensemble de nos lois
dans d'autres domaines, j'ai cité la loi 127, sur le Code de la
sécurité routière, que la commission étudie
présentement, dont l'étude article par article est
commencée, qui influence un secteur de la vie collective quand
même très important; je pense que tout le monde l'admet
également. On compare certaines peines qui sont imposées. Ce que
l'on fait présentement pour le Code de la sécurité
routière, c'est justement aussi d'augmenter certaines sanctions.
Même, ces sanctions que l'on augmente... Je parlais de l'autobus scolaire
qui est arrêté, dont les feux clignotent et qu'un automobiliste va
doubler. Évidemment, ce dernier va devoir subir une amende de 200 $
à 300 $ et une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois. Si
l'on rapproche cela d'une amende de 600 $, prévue pour qui abat un
orignal - de mémoire, le maximum est de 4500 $ et, en cas de
récidive, c'est jusqu'à 13 500 $ et un an de prison - cela nous
semble disproportionné.
Que l'on parle de transport, de conservation de la faune ou de n'importe
quel autre secteur d'activités sociales, il reste que ce sont les
mêmes règles qui régissent la même
société. Les citoyens ne pourront pas ne pas faire de
comparaisons et établir que les peines ne semblent pas proportionnelles
à la faute commise. C'est dans ce sens que l'on dit au ministre qu'il
faut des sanctions aussi, que cela fait partie de l'action éducative,
mais qu'il faut beaucoup d'information et beaucoup d'éducation; c'est
cela, notre position. C'est une chose mais on y reviendra à
l'étude article par article.
La deuxième partie de nos interrogations sur ce projet de loi,
dans te secteur de la conservation rie la faune, ce sont tous les pouvoirs que
le ministre s'accorde ou qu'il accorde directement au gouvernement. Dans
plusieurs cas, il enlève la possibilité aux citoyens, à
une époque où la participation des citoyens est de plus en plus
réclamée dans divers secteurs, de pouvoir suivre. Non seulement
il l'enlève aux citoyens, mais il l'enlève aux élus du
peuple. Chaque fois qu'un ministre se donne un pouvoir ou qu'il le donne au
gouvernement, cela veut dire que cela ne revient plus devant l'Assemblée
nationale. Ce sont les élus du peuple qui, eux-mêmes, ne peuvent
plus avoir droit de regard sur les décisions gouvernementales. C'est un
autre aspect, une autre partie du projet de loi qui peut ouvrir beaucoup plus
de portes à toutes sortes d'actions.
Je sais bien que le ministre actuel ne se donne pas ces pouvoirs. Il a
à l'esprit des décisions importantes qu'il aurait aimé
prendre et que la réglementation l'empêche de prendre, sauf qu'on
ne croit pas qu'il faille abolir toute la réglementation. Cela est
d'ailleurs contraire à la politique même de son gouvernement qui a
fait adopter, en juin dernier, une loi à l'Assemblée nationale!
elle est en vigueur depuis septembre dernier et elle porte sur le pouvoir
réglementaire et la réglementation. Jamais dans cette loi, ni
dans le rapport que son collègue, le ministre responsable de la
Déréglementation, a soumis, n'est-il question, lorsqu'on dit
qu'il y a trop de règlements, de faire disparaître les
règlements, mais plutôt de les assouplir. On parle toujours soit
de l'inscrire dans la loi directement, soit de l'assouplir beaucoup plus. On ne
dit jamais, dans les recommandations, qu'un règlement, c'est une chose
qui ne peut pas exister et qui est mauvaise en soi. La réglementation
sera toujours nécessaire pour compléter les lois. C'est la
politique défendue par lui-même et son gouvernement. On ne
comprend pas et on voudra savoir, au cours de l'étude article par
article, pourquoi il enlève, dans chaque cas, la réglementation
permettant au public de donner son avis.
C'est la position exacte de ce côté-ci. Je voulais la
rappeler car le ministre l'a mise en doute dans sa réplique à
l'Assemblée nationale. Je voulais établir clairement ta position
qu'on veut défendre et les interrogations qu'on continue d'avoir.
À partir de maintenant...
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député.
M. Desbiens: ...si le ministre a des remarques additionnelles
à formuler, je serais prêt à passer à l'étude
article par article.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député du Dubuc. Nous allons maintenant entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi. J'appelle maintenant
l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
M. Picotte: L'ajout de cette définition dans la loi
donnera plus de visibilité à ce qu'on entend par la nuit et
permettra d'abroger le règlement déterminant la période de
temps constituant la nuit. Il s'agit d'ajouter la définition du mot
"nuit". En pratique, cette définition vise à cerner l'idée
de la partie de la journée où il fait clair. Dans le sens usuel
du dictionnaire, la nuit est l'espace de temps qui s'écoule depuis le
coucher jusqu'au lever du soleil. Cette solution apparaît la plus simple,
car, si on voulait définir ce qu'est la nuit, il faudrait avoir des
heures différentes pour chaque jour, sans compter que, vu la grandeur du
territoire, il faudrait plusieurs fuseaux horaires pour tenir compte de la
différence entre Gaspé et Hull, entre autres, et entre Sherbrooke
et Radisson.
C'est dans cet objectif qu'on dit qu'il faut définir le mot
"nuit" par la période de temps entre une demi-heure après le
coucher du soleil et une demi-heure avant son lever.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc, avez-vous des commentaires à
formuler?
M. Desbiens; Je n'ai pas de commentaires, M. le Président. Il
m'apparaît normal d'inclure cette définition dans la loi, ce qu'on
retrouve d'ailleurs dans d'autres lois.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 2. (21
heures)
M. Picotte: L'article 2 stipule que l'article 10 de cette loi est
modifié par l'abrogation du troisième paragraphe.
Cet amendement vise à supprimer le pouvoir réglementaire
du gouvernement de déterminer le territoire où les auxiliaires de
conservation ont compétence et le nombre maximal d'entre eux par partie
de territoire.
Cette modification ne donnera pas pour autant compétence à
un auxiliaire sur l'ensemble du territoire puisque l'acte de nomination du
ministre précisera le territoire où ils ont compétence. De
fait, l'acte de nomination des auxiliaires fait état du territoire sur
lequel ils ont compétence.
Cela a trait évidemment à l'égard, comme vous
l'avez sans doute constaté, des auxiliaires de la conservation de la
faune, à déterminer leurs conditions de sélection, â
regrouper les différentes catégories, à déterminer
les territoires, à déterminer leur mode d'identification et
à établir à leur intention des programmes de formation de
recyclage.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: J'aurais le goût de vous poser la question:
Pourquoi cet article existait-il dans le projet de loi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Il s'agit là d'une simplification
administrative, Evidemment, sî vous demandez pourquoi cela existait dans
la loi, j'imagine que c'était important qu'il en soit ainsi. Je n'ai pas
de réponse à vous donner face aux arguments qui furent
utilisés à ce moment-là pour inclure cela dans la loi,
mais comme on utilise souvent et on se sert beaucoup d'auxiliaires dans la
faune, il va de soi qu'on était obligé d'apporter un article
semblable à celui-là.
En fait, l'article était dans le but de déterminer les
compétences d'un auxiliaire sur un territoire donné. En pratique,
on s'est
rendu compte que cela causait des problèmes dans le sens que, si
on procédait à l'agrandissement d'une ZEC ou si l'auxiliaire
avait pu avoir un contrôle sur un plus grand territoire, cela nous
causerait des problèmes. Alors, c'est dans ce sens-là que
c'était indiqué.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Desbiens: Cela ne modifie en aucun cas... Comme vous l'avez
dit, si j'ai bien saisi, vous avez quand même le pouvoir de choisir, dans
l'engagement de ces auxiliaires, d'avoir quand même à l'esprit le
critère de localisation.
M. Picotte: C'est cela. Déterminer leurs conditions de
sélection, de nomination, de révocation et la durée de
leur fonction, cela demeure.
M. Desbiens: De la connaissance du milieu, c'est cela? Mais ce
que je veux dire, M. le ministre, c'est que même si vous enlevez le
troisièmement, si vous avez à engager un auxiliaire dans la ZEC
de l'Anse Saint-Jean, vous allez quand même en tenir compte.
M. Picotte: En fait, c'est nous qui les nommons. On fait l'acte
de nomination et tout ce qui va se rajouter c'est que, dans l'acte de
nomination, on va faire état du territoire.
M, Desbiens: Je veux dire: Est-ce dans votre intention quand même
de prendre quelqu'un de Montréal pour l'envoyer à Dolbeau?
M. Picotte: Ce qu'il faut savoir c'est que les auxiliaires sont
des gens bénévoles choisis par les ZEC. À ce
moment-là, on ne peut pas leur demander d'aller oeuvrer sur d'autres
terrains. On fait l'acte de nomination et on détermine le territoire.
C'est pour nous permettre de déterminer le territoire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 3.
M. Picotte: M. le Président, l'article 12 de cette loi est
modifié: 1° par l'addition, dans la deuxième ligne,
après le mot "ministre" des mots "un fonctionnaire visé à
l'article 3,"; 2° par l'insertion, après le premier alinéa,
du suivant: "Nul ne peut entraver volontairement un agent de conservation de la
faune, un fonctionnaire visé par l'article 3 ou un auxiliaire de la
conservation de la faune, lorsqu'ils sont dans l'exercice de leurs
fonctions.".
Cet amendement vise deux objectifs précis: premièrement,
il étend aux fonctionnaires chargés de l'application de la loi
l'interdiction pour un citoyen de leur donner de faux renseignements.
Actuellement, seuls le ministre, les agents et les auxiliaires sont
visés par cette disposition.
Les fonctionnaires plus spécialement visés par cette
disposition seront les préposés à l'accueil et les
gardiens de territoire. Dans nos réserves on a des
préposés à l'accueil, des qardiens de territoire et le
ministère aura alors un recours pénal contre les personnes qui
donneront de faux renseignements à ces catégories
d'employés qui sont là sur place et qui doivent aussi avoir un
oeil particulier du côté de la faune.
Un deuxième objectif, c'est que l'amendement vise
également à introduire l'infraction de causer une entrave
à un agent, à un auxiliaire ou à un fonctionnaire du
ministère lorsqu'ils sont dans l'exercice de leur fonction. Les deux
buts visés, c'est d'ajouter nos gens qui travaillent et dont le travail
s'applique directement à ce qu'ils font sur le territoire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Picotte: Cette disposition reprend un article qui existait
dans l'ancienne Loi sur la conservation de la faune, qui était l'article
10. Le texte de cette disposition reprend le contenu de l'interdiction
d'entraver un agent de la paix prévu à l'article 118 du Code
criminel. Cependant, le Code criminel ne s'applique qu'aux agents de la paix,
ce que ce sont les agents de conservation de la faune par le fait même.
Le projet étend l'interdiction d'entrave aux auxiliaires et aux autres
fonctionnaires chargés de l'application de la loi.
Vous le comprendrez sans doute, il y a des gens qui font beaucoup de
critiques à l'endroit des ZEC concernant la conservation, etc. Si les
auxiliaires, qui sont mandatés et nommés par le ministre,
à la suite des recommandations des conseils d'administration des ZEC,
n'ont pas de pouvoir, ils ne peuvent pas recevoir le même respect et
connaissent nécessairement des entraves dans leur travail. À
toutes fins utiles, ces bénévoles se plaignent souvent qu'ils ne
peuvent pas agir sur le terrain et c'est une source d'ennuis. C'est la raison
pour laquelle on a ramené cet article dans la présente Loi sur la
faune.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Ma question n'est peut-être pas directement
reliée à l'article 3, mais elle a trait aux
représentations et discussions que j'ai eues. L'agent de conservation
lui-même est un agent de la paix, est-ce qu'il a un rapport ou une
relation avec le Code criminel ou je ne sais pas trop quoi, la loi
fédérale?
M. Picotte: C'est un agent de la paix au sens du Code criminel
parce qu'il applique la loi en ce qui concerne la conservation, la chasse et la
pêche.
M. Desbiens: Dans ce sens, les pouvoirs que l'agent de
conservation peut exercer sont pleins et entiers. Est-ce que c'est le cas pour
l'agent auxiliaire?
M. Picotte: Ce n'est pas le cas pour les auxiliaires, puisqu'ils
ne sont pas des agents de la paix comme tels.
M. Desbiens; Ce qu'on m'a dit, M. le ministre, c'est que les agents
auxiliaires ne peuvent pas, par exemple, s'ils rencontrent un automobiliste
dans le bois, lui demander de montrer son permis. On me dit que les
pêcheurs et les chasseurs se foutent pas mal des agents auxiliaires.
M. Picotte: J'irais plus loin, dans certains cas, même ils
se foutent de nos agents de la paix, c'est pour cela qu'on introduit le pouvoir
d'inspection.
M. Desbiens: Également.
M. Picotte: Si l'agent de la paix, à toutes fins utiles,
veut inspecter, présentement il n'a pas les pouvoirs, donc les gens
disent: On regrette, mais on ne veut rien savoir. Cela cause tout un
problème. On est obligé d'appeler la Sûreté du
Québec, etc. Cela devient un cheminement difficile et lourd, et
souventefois il y a des gens qui se sauvent carrément parce que les
agents n'ont pas ce pouvoir.
Cette disposition ne donnera pas davantage ce pouvoir aux auxiliaires,
parce que ce sont des bénévoles, des auxiliaires proposés
par une ZEC ou une pourvoirie dans certains cas, qui nous demandent de faire un
acte de nomination, mais elle va le donner, tantôt, quand on parlera de
pouvoir d'inspection, aux agents de conservation.
M. Desbiens: On en reparlera peut-être à ce
moment-là. Dans deuxièmement, "par l'insertion... Nul ne peut
entraver volontairement", le mot "volontairement" peut être
interprété à bien des niveaux, est-ce que ce ne sera pas
difficile d'application?
M. Picotte: L'entrave ne doit pas être faite indirectement
et on a pris exactement les mêmes termes que dans le Code criminel. C'est
inscrit comme cela dans le Code criminel.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté? Est-il adopté, monsieur le député...
M. Desbiens: Oui, adapté. Pouvoir d'inspection
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4 et il y a un papillon.
M. Picotte: Il y a un papillon qu'on a passé.
Le Président (M. Saint-Roch): Le papillon se lit comme ceci:
À la fin de la quatrième ligne du premier alinéa,
remplacer le mot "ou" par une virgule.
M. Picotte: Ce n'est pas un papillon bien fort, mais cela le
prenait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, à
l'article 4.
M. Picotte: "Cette loi est modifiée par l'insertion
après l'article 13, du suivant: "13.1 Un agent de conservation de la
faune peut, à toute heure raisonnable, pénétrer dans tout
véhicule, embarcation ou aéronef et dans un endroit autre qu'une
maison d'habitation où il a des motifs raisonnables de croire à
la présence d'un animal, de la fourrure ou d'un objet pouvant servir
à chasser ou piéger un animai ou de documents afférents
à l'application de la présente loi et de ses règlements ou
d'une autre loi ou règlement qu'il est chargé d'appliquer, en vue
d'en faire l'inspection. "Il peut, dans l'exercice de ses pouvoirs
d'inspection, effectuer une saisie conformément à l'article 16.
"Il doit, sur demande, s'identifier et exhiber un certificat attestant sa
qualité. 'Dans le présent article, on entend par "maison
d'habitation" un bâtiment, une construction ou une partie de l'un d'eux
tenu ou occupé comme résidence permanente ou temporaire ainsi
qu'un bâtiment, une construction ou partie de l'un d'eux qui est
relié par une baie de porte ou par un passage couvert et clos."
Alors, cet amendement octroie un pouvoir d'inspection aux agents de
conservation de la faune. Ceux-ci pourront pénétrer. Ce qu'il
faut comprendre, c'est que cette mesure vise principalement à harmoniser
la Loi sur la conservation de la faune avec la Loi sur les pêcheries et
l'aquaculture commerciales et la loi sur les oiseaux migrateurs. En effet, un
pouvoir semblable existe dans ces lois fédérales.
Dans les lois fédérales, ce pouvoir d'inspection existe,
dans la loi sur les oiseaux migrateurs et dans la Loi sur les pêcheries.
Cela existe déjà. Alors, on veut s'harmoniser avec cela.
Il est opportun que les agents aient les mêmes pouvoirs pour
exercer leurs fonctions indépendamment du fait qu'il s'agisse d'un
poisson, d'un oiseau migrateur ou d'un gibier à quatre pattes.
Ce pouvoir d'inspection n'est pas identique à celui prévu
dans les lois fédérales. Dans celles-ci, il est prévu que
l'inspection peut également se faire dans des maisons d'habitation
moyennant la délivrance d'un mandat d'inspection. Le ministère de
la Justice s'oppose à l'insertion d'un tel mandat d'inspection qui
n'existe pas dans les lois québécoises. À toutes fins
utiles, lorsque les agents voudront aller dans une maison d'habitation, ils
n'auront qu'à requérir un mandat de perquisition et ils pourront
même agir sans mandat dans les cas d'urgence où il y aurait risque
que la preuve soit détruite. Alors, c'est pour les cas d'urgence.
Le pouvoir d'inspection permet de vérifier l'application de la
loi, tandis que le pouvoir de perquisition ne permet d'intervenir que lorsque
l'agent a des motifs raisonnables - c'est là la différence entre
le pouvoir d'inspection et le pouvoir de perquisition - et probables de croire
qu'une infraction a été commise. Les modifications introduites au
pouvoir de perquisition par la loi 92 pour rendre notre loi conforme à
la charte impliquent également que les agents devront obtenir des
mandats de perquisition, sauf dans les cas d'urgence.
Les pouvoirs actuels des agents à l'article 6 sont les
mêmes que pour les agents de la paix au sens du Code criminel. Ce qu'il
faut comprendre là-dedans, c'est que souventefois nos agents de
conservation -certaines personnes ont peut-être de la difficulté
à comprendre cela - pour faire leur travail, s'en vont en plein bois,
sur un territoire donné et ils sont en fonction de huit à dix
jours d'affilée - on va voir cela dans un autre article où on
demande de 90 jours à 120 jours. L'agent de la Sûreté du
Québec, lui, fait un travail, il va arrêter quelqu'un et, une
demi-heure après, il est rendu à son poste de police et il a tout
ce qu'il faut pour être capable de commencer à préparer son
rapport d'enquête.
Chez nous, ce n'est pas comme cela. Notre agent de la paix s'en va sur
un territoire; il est parti pour une dizaine de jours, en fonction. La
première journée, il arrête quelqu'un en plein bois. Il ne
laisse pas son travail pour s'en venir en bas et faire ses rapports puis
retourner par la suite; il est en plein bois. Il n'a pas de
téléphone et il a des difficultés de communication. C'est
la raison pour laquelle il faut avoir certaines choses de prévues,
à l'intérieur de la loi, lui permettant de bien faire son
ouvrage.
(21 h 15)
Je prends le cas d'un agent qui a la certitude qu'il peut y avoir du
gibier à un endroit; s'il est obligé de faire 50, 60 ou 100
milles dans le bois pour aller chercher un subpoena et revenir, on risque fort
qu'entre-temps, tout soit disparu et qu'il ne soit pas capable de faire son
travail tout simplement. Dès qu'il y a des motifs raisonnables de
croire... Cela n'empêchera pas l'agent d'être obligé, devant
le juge, de prouver qu'il avait des motifs raisonnables de croire qu'il devait
agir ainsi. Il devra en faire la preuve carrément. S'il ne fait pas la
preuve, la cause sera rejetée par le juge, j'imagine.
C'est dans ce sens qu'il faut comprendre le travail de l'agent de
conservation. Ce n'est pas comme un simple agent de la paix oeuvrant en plein
milieu de la ville de Québec ou un agent de la Sûreté du
Québec qui lui, à toutes fins utiles, peut, dans l'espace d'une
demi-heure au maximum, retourner à son bureau et commencer son
enquête. Il peut aller chercher rapidement un subpoena et faire sa "job"
en un rien de temps. Les agents de conservation ne peuvent pas se modeler sur
cela. C'est la raison pour laquelle il faut introduire cela. L'agent de
conservation sera obligé de faire la preuve hors de tout doute, devant
la cour, qu'il avait des motifs raisonnables et probables de croire qu'une
infraction avait été commise et que, s'il avait pris le temps
d'aller chercher un subpoena, la distance et tous les moyens qu'il avait
à sa disposition lui auraient donné sans doute l'impression que
le tout aurait disparu et à ce moment il n'aurait pas été
capable de faire sa preuve. C'est dans ce sens uniquement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: La question que nous nous posions c'était en
fait de savoir... Le projet de loi 92 a étudié, entre autres, cet
article pour l'harmoniser avec la Charte des droits et libertés de la
personne. Cela touchait à l'article 15. Là, vous avez
répondu un peu à l'avance. C'est une nouvelle notion qui est
introduite finalement dans la loi. C'est une notion d'inspection qui se fait
là où il y a des motifs raisonnables de croire. Il y a aussi le
mandat de perquisition à l'article 15. Auparavant, cela pouvait se faire
sans mandat mais le projet de loi 92 du ministère de la Justice a
modifié cela pour qu'il y ait une nécessité de mandat
décerné par un juge de paix avant de perquisitionner, ou en cas
d'urgence, sans mandat. Alors, inspection et perquisition. À l'article
16, on parle de saisie, laquelle se fait sans mandat. J'aurais aimé
savoir si le ministre de la Justice, sans doute... Le ministre peut-il
m'informer si
cela a été passé au crible?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, toutes nos lois, dois-je le
dire au député de Dubuc, passent au comité de
législation et elles sont toutes examinées par le ministre de la
Justice. On a dû corriger des choses dans notre loi. Dans la
première ébauche que nous avions faite, le ministre de la Justice
nous a carrément dit, dans certains cas: Cela n'est pas possible pour
telle ou telle raison. Nous les avons retirées. Toutes nos lois sont
vérifiées et nous avons passé devant le comité de
législation. Le ministre de la Justice a accepté tout ce que nous
vous amenons ici comme...
M. Desbiens: En regard également du projet de loi 92?
M. Ptcotte: En regard du projet de loi...
M. Desbiens: M. le ministre, même si cela passe par le
ministère de la Justice j'étais président de la
commissions, la semaine dernière, chargée justement
d'étudier le projet de loi 92 et le ministre de la Justice a
retiré des articles de la Loi sur la protection du consommateur, parce
qu'il y avait un manque de coordination. Vous comprenez que dans le cas
présent...
M. Picotte: Il a été vérifié, M. le
député.
M. Desbiens: ...on veut être sûr de ce qui se faisait
dans la Loi sur la conservation de la faune.
M. Picotte: En fait, je pense que l'article...
M. Desbiens: Qu'est-ce qui va faire la différence?
M. Picotte: ...auquel il fait référence, et j'ai
ici la Loi modifiant diverses dispositions législatives eu égard
à la Charte des droits et libertés de la personne...
M. Desbiens: Article 261 et suivants, non?
M. Picotte: ...c'est l'article 15.
M. Desbiens: Ah! L'article 15 de la Loi sur la conservation de la
faune.
M. Picotte: L'article 133 de la loi fait justement
référence à cet article qui a été
adopté d'ailleurs.
M. Desbiens: Oui, je savais cela.
M. Picotte: Cela a été vérifié en
relation avec la loi 92 et en relation avec le ministère de la Justice
forcément.
M. Desbiens: La distinction est assez mince. Je vois mal la
différence entre l'inspection et la perquisition. La saisie, cela
va.
M. Picotte: Ce qu'il faut savoir, c'est que le pouvoir
d'inspection permettra uniquement de vérifier si un individu a son
permis. C'est cela le pouvoir d'inspection. Est-ce que la personne a son permis
pour aller à la pêche? - le pouvoir d'inspection, c'est comme cela
- est-ce qu'elle a une arme conforme? est-ce qu'elle a un dossard? est-ce
qu'elle ne dépasse pas les quotas permis? C'est cela, le pouvoir
d'inspection, tandis que le pouvoir de perquisition, c'est déjà
croire ou penser que l'individu est fautif. C'est cela la différence
entre le pouvoir d'inspection et le pouvoir de perquisition.
M. Desbiens: Je ne suis pas sûr de bien saisir ce que vous
dites là parce que, dans l'article 13.1 que vous ajoutez à
l'article 4 -on parle de vérifier - on dit: si l'agent a des motifs
raisonnables de croire à la présence d'un animal - c'est plus que
demander un permis - de la fourrure ou un objet pouvant servir à chasser
ou piéger un animal.
M. Picotte: Ce à quoi vous faites référence,
c'est le pouvoir de perquisition.
M. Desbiens: Non, c'est à l'article 13,1. À
l'article 4, vous ajoutez 13.1, c'est l'inspection.
M. Picotte: On me dit qu'il faut qu'on ait des motifs de croire
qu'une activité se déroule en regard de la chasse ou de la
pêche. Selon ce qu'on me dit, un qars ne pourrait pas se promener, par
exemple, en pleine ville de Montréal pour vérifier un permis. Il
faut que ce soit en fonction et en regard d'une activité donnée
qui a lieu à la chasse et à la pêche, autrement, cela
permettrait à un agent de conservation d'arrêter quelqu'un sur la
rue Sainte-Catherine à Montréal et dire: Je voudrais
vérifier si vous avez votre permis de pêche; vous pouvez vous
préparer à aller à la pêche ou vous êtes
allé à la pêche la semaine dernière, je vous ai vu.
La nuance est faible, mais elle est là. Je ne suis pas avocat, mais ceux
qui le sont autour de moi me disent cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 4?
M. Desbiens: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: M. le ministre, à la troisième ligne
de l'article 13.1, on lit: "...où il a des motifs raisonnables de croire
à la présence d'un animal, de la fourrure...". À l'article
15: "...s'il a des motifs raisonnables et probables...". Ce serait cela la
nuance. Il est un peu plus sûr de son coup.
M. Picotte: Oui, c'est cela. Cela devient tellement
compliqué, il faut toujours penser à la nuance. Comme je le
mentionnais tantôt, nous oeuvrons en plein bois et dans des endroits qui
sont plus ou moins bien identifiés comme tels. La nuance est mince, mais
elle est là. On me dit que, pour faire une inspection, on n'a pas besoin
d'avoir des doutes du tout; il peut faire une inspection sans problème,
il n'a pas besoin d'avoir des doutes s'il veut vérifier le permis ou
quoi que ce soit. Tandis que dans un cas de perquisition, il faut qu'il y ait
un doute raisonnable et probable.
M. Desbiens: On dit: Perquisition, s'il y a des motifs
raisonnables aussi et probables en plus, qui s'ajoutent. À ce
moment-là, cela veut dire qu'il est à peu près sûr
de son affaire de trouver ce qu'il cherche ou ce qu'il croit trouver.
M. Picotte: Il est à peu près sûr qu'il y a
eu une infraction. C'est là, la distinction, qu'il y a eu une
infraction.
M. Desbiens: Je me demande pourquoi pas seize tout simplement,
treize ou quinze, finalement, s'il est si probable qu'il va trouver quelque
chose. Il a simplement à saisir.
M. Picotte: S'il a la présomption qu'il y a eu une
infraction, alors, il va perquisitionner quand il a son pouvoir de
perquisition. Il va perquisitionner quand il présume qu'il y a eu
infraction, tandis que maintenant, il a le pouvoir tout simplement d'aller
vérifier. Ce sont les normes qu'il va vérifier avec le pouvoir
d'inspection. Il va vérifier avec son pouvoir d'inspection si les normes
ont été respectées. Dès qu'il a un doute
raisonnable...
M. Desbiens: Si je comprends ce que vous dites, supposons qu'il y
a un chasseur avec un gibier quelconque... Mais il va simplement inspecter pour
voir si tout a été fait selon les normes. Il a le droit d'aller
inspecter dans ce but. Ce serait cela, l'inspection, tandis que la
perquisition, c'est un rapport de la fraude plutôt. C'est cela?
M. Picotte: Vis-à-vis de l'infraction. C'est cela.
Présomption de fraude.
M. Desbiens: D'accord, s'il y en a vraiment, il le saisit. Cela
va mieux, je pense.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Oui, l'amendement est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 4, amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4, amendé,
est adopté, M. le député?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 5.
Les auxiliaires
M. Picotte: L'article 5, se référant à
l'article 17 de cette loi, "est modifié par l'addition à la fin
de ce qui suit: "ou d'une autre loi ou règlement qu'il est chargé
d'appliquer." Cet amendement a pour but de corriger une lacune de la loi en
ajoutant les autres lois ou règlements qu'un auxiliaire est
chargé d'appliquer. En effet, l'article 17 indique qu'un agent de
conservation doit faire rapport au ministre des saisies effectuées par
un auxiliaire en vertu de la Loi sur la conservation de la faune et de ses
règlements.
Or, l'article 16, qui est l'article de base octroie aux auxiliaires de
conservation le pouvoir de saisir non seulement lorsqu'il y a une infraction
à la présente loi ou à ses règlements, mais
également lorsqu'il y a infraction à une autre loi ou
règlement qu'ils sont chargés d'appliquer.
L'article 8 de la loi énumère les autres lois qu'un
auxiliaire est chargé d'appliquer, entre autres, l'article 46 de la Loi
sur les terres et forêts et certaines dispositions de la Loi sur la
qualité de l'environnement prévues par rèqfement -
actuellement, on me dit qu'il n'y a aucun règlement de ce
côté -et, troisièmement, la Loi sur les droits de chasse et
de pêche dans les territoires de la Baie James et du
Nouveau-Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Oubuc.
M. Desbiens: Le rapport au ministre fait quand même
référence aux fonctions des auxiliaires. Si on les compare avec
les aqents de conservation eux-mêmes, les auxiliaires
n'ont pas droit de regard sur la Loi sur les droits de chasse et de
pêche dans la territoire dans la Baie James, c'est cela? Ils l'ont. Il me
semblait qu'il y en avait un autre.
M. Picotte: Ils ont un droit de regard.
M. Desbiens; Sur les réserves écologiques et les parcs
où il n'ont pas affaire. C'est cela, les auxiliaires?
M. Picotte: Autrement dit, les auxiliaires, lorsqu'ils font une
saisie, ne peuvent pas garder le gibier ou décider de le donner à
des oeuvres de charité ou à qui que ce soit. Ils doivent faire
rapport obligatoirement à un agent de conservation, parce qu'il faut
comprendre que les auxiliaires sont des bénévoles sur le terrain.
Alors, c'est souventefois des gens qui font partie d'une ZEC, par exemple, et
qui décident de donner des heures de bénévolat à
cette ZEC en voulant surveiller le territoire ou quoi que ce soit.
On fait un acte de nomination, nous, en disant: Sur recommandation du
conseil d'administration, M. Untel est auxiliaire. (21 h 30)
En supposant que c'est le cas, si l'auxiliaire, en voulant voir à
l'application de la loi et en interceptant quelqu'un, confisque le gibier ou le
poisson qui lui semble avoir été braconné ou qui
dépasse le quota, il n'y a aucun contrôle, finalement, parce que
c'est un bénévole. Est-ce que cet auxiliaire pourrait apporter le
poisson chez lui et s'organiser un "party" avec ça? Est-ce qu'il
pourrait donner cela à une institution de charité ou quoi que ce
soit? Il doit obligatoirement le remettre. Il doit obligatoirement faire
rapport à l'agent de conservation qui, lui, est un agent de la paix.
Alors que l'auxiliaire ne l'est pas, il est bénévole.
M. Desbiens: Quand on dit: "doit faire rapport par écrit
au ministre..., j'ai vérifié dans la loi sur la conservation de
la faune, et le ministre... Habituellement, au début des lois, on donne
la signification à savoir que "le ministre" est celui qui administre la
présente loi. Dans le cas présent, comme il n'y en a pas, est-ce
que c'est quand même: fait rapport au ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche et non pas au ministre de l'Environnement, par exemple, quand
il s'agit d'une action qui se rapporte à l'application de la loi sur
l'environnement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: C'est défini au chapitre 2 de
l'administration. C'est indiqué: "Le ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pê- che veille à la conservation et à la gestion de
la faune." Il doit faire rapport, cependant, quand on fait
référence à l'environnement, évidemment, ou aux
terres et forêts, aux ministres concernés.
M. Desbiens: Alors le ministre, c'est le ministre responsable de
la loi qui est appliquée.
M. Picotte: Gui est appliquée, oui. M. Desbiens: Cela va,
M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce que l'article 17 est
adopté?
M. Desbiens: L'article 5, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Excusez-moi, l'article 5?
Adopté?
M. Desbiens: L'article 17, on n'est pas prêt de voir
ça.
Véhicule ou aéronef saisi
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
6?
M. Picotte: L'article 6: "L'article 18 de cette loi est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: "Toutefois, dans le cas d'un résident, l'aqent de conservation
de la faune qui saisit un véhicule, un aéronef, une embarcation
ou un chien peut, après avoir effectué, s'il y a lieu,
l'expertise appropriée, en confier la qarde au contrevenant."
Cet amendement a pour objet de modifier les obligations d'un agent de
conservation qui effectue une saisie. La loi actuelle prévoit qu'un
agent est responsable des biens qu'il saisit jusqu'à ce qu'un juge en
dispose, sauf dans le cas où il doit remettre le plus tôt possible
le véhicule ou l'aéronef saisi selon la loi actuelle. Aussi, dans
la loi actuelle, il peut remettre ou non le chien ou l'embarcation saisie.
C'est ce qui existe dans la loi actuelle.
L'amendement proposé dit ceci: L'agent ne sera plus obligé
de remettre au contrevenant le véhicule ou l'aéronef saisi. Il
pourra, s'il le juge opportun, conserver la garde du véhicule ou de
l'aéronef saisi, comme il peut actuellement le faire pour une
embarcation ou pour un chien.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Qu'est-ce que cela ajoute finalement? C'est que cela
permet à l'agent de qarder lui-même l'embarcation ou
l'aéronef, soit d'en faire lui-même la garde.,.
M. Picotte: Au nom du ministère et que ce soit le
ministère...
M. Desbiens: Au nom du ministère, bien sûr. Oui,
c'est ce que j'avais compris. Mais il peut aussi, ce qu'il ne pouvait pas faire
avant, si je comprends bien, en confier la garde au contrevenant
lui-même.
M. Picotte: C'est ça. Dans le cas d'un aéronef et
d'un véhicule, il ne pouvait pas le faire autrefois. Là, il
pourra le faire.
M. Desbiens: Est-ce que cela veut dire que, si le contrevenant en
a la garde, il a aussi la propriété de l'utiliser?
M. Picotte: S'il le remet. Selon l'ancienne loi, il doit remettre
le véhicule et l'aéronef. Selon la nouvelle loi, il peut
décider s'il garde ou non l'aéronef ou le véhicule. Il est
évident qu'il n'a pas le droit de le revendre ou de faire quoi que ce
soit. Il est le gardien de ces objets, jusqu'à ce qu'un juge...
M. Desbiens: C'est l'inverse.
M. Picotte: Oui, c'est l'inverse de ce qu'on...
M. Desbiens: C'est l'inverse de ce que je comprenais. C'est
qu'auparavant, il était obligé de le remettre au contrevenant.
Maintenant, s'il a des raisons suffisantes, il peut décider de le
garder.
M. Picotte: S'il juge qu'il peut le garder, il le garde. C'est
cela. Autrement dit, on ajoute "véhicule" et "aéronef à ce
qui existait déjà.
M. Desbiens: Le mot "embarcation", ici, revient de temps en temps
dans les articles. Qu'est-ce qu'on veut signifier exactement par là?
Est-ce une embarcation pour aller sur l'eau?
M. Picotte: On me dit: N'importe quoi qui peut aller sur l'eau,
qui flotte ou qui peut flotter.
M. Desbiens: N'importe quoi qui peut embarquer sur l'eau, qui
peut flotter.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 7.
Rapport d'un agent
M. Picotte: L'article 7: "L'article 19
de cette loi est modifié par le remplacement, dans la dernière
ligne du premier alinéa, du chiffre "90" par le chiffre "120"."
J'ai donné quelques explications tantôt et je vais me
permettre d'en redonner. Compte tenu de la difficulté que nos agents ont
à rédiger un rapport rapidement... Je vais pousser l'exemple un
peu plus loin. Habituellement, un agent va sur un territoire pour dix à
quinze jours. Supposons qu'en arrivant sur le territoire, il est à sa
première journée et il surprend quelqu'un à commettre une
infraction, il lui reste encore quatorze jours de travail.
Durant ce temps, il ne rédige pas son rapport. Il ne commence pas
à travailler sur son rapport. Quand il terminera son travail, cela fera
déjà quatorze jours qu'il aura surpris la personne à
commettre une infraction. À son retour, il a droit à dix ou douze
jours de congé ou l'équivalent des journées de travail.
C'est bien évident qu'on ne demande pas à un agent, dès
qu'il revient, d'aller faire du bénévolat ou d'interrompre ses
journées de conqé pour aller rédiger son rapport. Donc, il
s'écoule encore une période de dix à quinze jours sans
qu'il ne touche à son rapport.
Ce qui peut prendre, si on pousse le cas à l'extrême, une
trentaine de jours avant qu'il commence à faire son rapport. Il arrive
avec tout ce qui s'est passé et il revient au travail. À partir
de ce moment, il a déjà un mois de perdu et la plupart du temps
il n'a pas le temps de franchir toutes tes étapes. 90 jours, ce
n'était pas suffisant. C'est la raison pour laquelle on a demandé
à ce qu'il y ait un délai de 30 jours additionnels compte tenu de
ces irritants qui font partie du travail d'un agent de conservation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: En fait, au total, c'est 30 jours. Il est parti en
forêt 15 jours, il revient et il a 15 jours de congé. Là,
il commence à établir son acte d'accusation, mais il reste quand
même deux mois, 60 jours. Là, vous ajoutez 30 jours, vous en
ajoutez un autre.
M. Picotte: Par le fait que la décision de porter une
plainte est prise aux centrales et non dans les régions - parce que,
chez nous, la décision est prise aux centrales et non pas dans les
régions - et qu'au surplus elle doit être entérinée
par le ministère de la Justice, je pense qu'à ce
moment-là, cela ajoute encore d'autres journées. Finalement, le
délai de 90 jours était vraiment trop court. Souventefois, on
n'était pas capable de poursuivre à cause de ce délai qui
était trop court. Le délai de 90 jours actuellement prévu
est souvent un peu court et les juges ont beaucoup de réticence à
accorder une
prolongation à ce délai de 90 jours, tel que prévu
par la loi.
On pouvait toujours s'adresser au juge en disant: Je n'ai pas eu le
temps. Pourriez-vous me donner un délai? Les juges avaient l'habitude de
dire: Si vous n'avez pas eu le temps en 90 jours, on regrette. La plupart du
temps, ils n'acceptaient pas de prolonger. À ce moment-là, nous
aurons la prolongation. Selon les enquêtes que nous avons faites à
notre ministère, avant d'acheminer tout cela, de passer par le
ministère de la Justice, la centrale et tous les délais, un
rapport prend, généralement, environ 112 jours.
Ce qu'il faut dire aussi et je pense que je n'ai pas souligné
cela, c'est que la plupart de nos infractions surviennent en période de
chasse. Il y a une multitude d'infractions qui arrivent à peu
près toutes en même temps. Encore là, cela alourdit
davantage. Généralement, cela nous prenait 112 jours avant
d'être capables d'agir. À 120 jours, nous allons être dans
la limite.
M. Desbiens: Je veux bien croire que c'est une accusation, mais
il est innocent jusqu'à ce qu'il soit déclaré coupable.
Dans certains cas ils sont innocentés, finalement, devant la cour. Il
reste que cela fait quatre mois et cela peut être pour un bien saisi,
oui?
M. Picotte: On dit qu'on veut s'assurer en plus que les individus
sont bien coupables avant de porter des accusations; donc, 30 jours
additionnels, cela va nous permettre peut-être de moins léser des
gens.
M. Desbiens: Cela fait quand même quatre mois.
C'était déjà trois mois. J'ai déjà entendu
des gens qui sont venus à mon bureau de comté, et vous avez
dû en voir aussi, qui attendaient qu'une accusation soit portée et
qui, pendant cette période, ne pouvaient pas jouir de leurs biens;
surtout quand ils étaient convaincus d'être innocents,
c'était encore pis. Je comprends aussi, d'autre part, qu'il y a des
délais qui sont nécessaires.
M. Picotte: Je sais que c'est un mois additionnel,
c'est-à-dire quatre mois en totalité. C'est un peu la
complexité des conditions dans lesquelles nous travaillons qui nous
oblige à procéder de cette façon. Encore là, avec
le nombre restreint d'agents que nous avons au moment où on se parle, je
pense que tout le monde en conviendra, si nous pouvions faire en sorte de dire
à quelqu'un: Dès que tu as des rapports à faire, tu t'en
viens et c'est un autre qui va te remplacer sur le territoire, cela nous
donnerait un peu plus de temps pour préparer cela. On ne peut pas se
permettre cela présentement avec le nombre d'agents que nous
possédons et avec les contraintes que nous devons vivre. Je pense qu'il
est bien important d'avoir ce délai de 30 jours additionnels.
M. Desbiens: Est-ce très fréquent que des agents
partent comme ça en tournée pour des périodes
prolongées?
M. Picotte: Oui, en période de chasse, entre autres, je
pense que c'est fréquent. C'est non seulement fréquent, c'est
coutumier en période de chasse. C'est là que les activités
sont le plus nombreuses. Évidemment, en période estivale c'est
différent. En période de chasse, cela arrive tout en même
temps, c'est à ce moment que c'est le plus... C'est coutumier en
période de chasse.
M. Desbiens: C'est surprenant un peu avec les moyens modernes de
se déplacer. Cela fait appel à l'organisation et aux ressources
que les agents ont entre les mains.
M. Picotte: II faut encore se dire que les agents de conservation
doivent se diriger sur le territoire et faire leur travail avec beaucoup de
discrétion. Vous savez comme moi que, dès que quelqu'un voit
arriver un hélicoptère du gouvernement du Québec, ce n'est
pas bien long qu'il s'aperçoit que cela peut être des gens qui
viennent vérifier, des agents, etc. Il faut toujours arriver de
façon très discrète sur le territoire. En ce qui concerne
les équipements, moi, j'ai été un de ceux qui ont
été surpris de constater... Je l'ai constaté
moi-même en allant vérifier sur place, je pense que c'est
important.
Avant de me laisser convaincre d'en arriver là, je suis
allé voir exactement sur place ce qui se passait. Je ne suis pas
allé faire un tour en forêt uniquement pour le plaisir d'y aller.
J'avais autre chose à faire. Comme je n'étais pas
nécessairement convaincu de tout ce qu'on me racontait, j'ai
décidé d'aller sur place. Les agents de conservation, si l'on
parle d'équipements, n'étaient pas capables dans certains cas -
on est en train de changer les radios, le système de
télécommunications - ...un côté de la rivière
à l'autre, sur une distance d'un quart de mille, notre système de
télécommunications ne fonctionnait même pas. Si l'on parle
d'équipements ils sont à changer dans bien des cas puisqu'ils
sont très rustiques. Nous ne sommes pas si bien équipés
que cela, au contraire.
M. Desbiens: Non, justement. Je pense qu'il en est question aussi
un peu plus loin. C'est évident que c'est important. Ce sont les moyens
qu'il faut mettre à la disposition des agents. Ce que je disais dans le
fond de mon argumentation, c'est cela. Cela fait partie intégrante et
importante de l'équipe-
ment. Il faut au moins que les agents aient l'équipement aussi
sophistiqué qu'il peut y en avoir dans les réseaux de
braconniers. Quand vous aurez la possibilité de bien équiper les
agents de conservation et que vous aurez aussi 500 agents de conservation et
peut-être plus comme vous l'espérez, est-ce que, selon ce que vous
me disiez, ces 90 jours deviendront suffisants?
M. Picotte: Je dirai au député de Dubuc qu'il y
aura toujours moyen d'adoucir la loi n'importe quand, lorsque nous serons bien
équipés. Mais cette année, entre autres, j'ai
décidé d'investir un montant d'environ 400 000 $ pour
améliorer le système de communications. Nous sommes en discussion
-et c'est presque terminé avec la Sûreté du Québec -
pour que nos bases soient implantées dans les postes de la
Sûreté du Québec, ce qui va nous donner beaucoup plus de
force.
Mais on a tout cela à faire en même temps. Le territoire,
dans certains cas, est en train de se vider carrément. II faut, je
pense, être bien équipé sur tous les fronts. Si on voit un
jour que l'éducation des gens s'est modifiée, qu'on a
réussi à faire une bonne éducation des gens, à les
conscientiser, et qu'il est nécessaire d'être moins
répressif, on pourra revenir, l'an prochain ou dans deux ans, avec des
amendements adoucissant cette loi. Entre-temps, comme les moyens sont
limités et comme on essaie de faire de nombreux efforts, il faut, je
pense, s'équiper de la meilleure façon possible, sur tous les
fronts et à tous les points de vue pour enrayer ce fléau
épouvantable, dans certains cas, et nettement répressif. Vous
pouvez me croire, je suis allé les visiter. D'ailleurs, je vous invite
à le faire. Je suis certain que no3 agents de conservation se feraient
un plaisir de vous montrer plusieurs choses qui sont loin d'être
adéquates.
M. Desbiens: Oui, je le comprends, je les connais et on s'en est
déjà parlé, bien sûr. Cela me donne le goût de
dire au ministre qu'en laissant peut-être les 90 jours, cela l'obligera
à forcer davantage le président du Conseil du trésor
à débloquer plus vite des fonds pour ces agents.
M. Picotte: On a déjà pris les moyens qu'il faut.
Oui, on va le faire au fur et à mesure. Mais je pense qu'on a
démontré jusqu'à maintenant qu'on est capable d'en faire
un bout cette année et de continuer d'en faire un autre bout. Je vous
dirai en passant que le ministère de la Justice qui est toujours
très conservateur s'est laissé convaincre par nos arguments.
M. Desbiens: II a été d'accord avec cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Desbiens: Oui, adopté, M. le Président. Est-ce
qu'on pourrait suspendre une couple de minutes?
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va maintenant
suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 48)
(Reprise à 21 h 52)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux. M. le ministre.
M. Picotte: Merci, M. le Président. À la suite
d'une discussion que je viens d'avoir avec le député de Dubuc,
j'aimerais savoir s'il y a consentement - évidemment, il y aura
consentement de notre part - à ajourner les travaux de cette commission
pour une cause majeure, je pense. En effet, le député de Dubuc
doit retourner dans sa région assez rapidement.
Toutefois, j'aimerais bien m'assurer que l'entente que nous avons eue
est de reprendre, dès que nous le pourrons, soit la semaine prochaine ou
au début de l'autre semaine, les travaux pour étudier le projet
de loi article par article. Le député de Dubuc m'a donné
la garantie que ce projet de loi sera adopté en troisième
lecture, avant l'ajournement de nos travaux pour les fêtes. Si tel est
l'accord, je suis prêt à donner mon consentement.
C'est évident que, si le leader du gouvernement décide de
ne pas appeler la troisième lecture avant les fêtes, à ce
moment-là, il n'est pas question qu'on donne le consentement pour
l'adopter en troisième lecture, mais si le leader du gouvernement
appelle le projet de loi pour la troisième lecture, évidemment,
le consentement est de nous permettre d'adopter ce projet de loi en
troisième lecture, si tel est le voeu du Parlement, avant l'ajournement
des fêtes, c'est-à-dire avant le 18 décembre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: C'est bien l'entente qu'on revienne en commission
aussitôt que possible, dès que le leader du gouvernement sera en
mesure de nous rappeler ici pour nous donner le mandat de poursuivre cette
étude. De toute façon, nous allons continuer l'étude. Je
pense qu'on n'a pas perdu de temps ce soir à l'étude du projet de
loi. C'est notre intention
de continuer de la même façon sur ce projet de loi. Il
n'est d'aucune façon dans notre stratégie de "filibuster" ce
projet de loi. Je remercie le ministre et mes collègues de leur
collaboration.
Le Président (M. Saint-Roch): Tel que le décrit la
procédure de nos règlements, à l'article 165, s'il y a
consentement unanime, la commission de l'aménagement et des
équipements ajourne maintenant ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 56)