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(Onze heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de
loi 127, Code de la sécurité routière. Au moment de notre
ajournement hier soir, nous en étions à l'article 368. J'appelle
maintenant l'article 368, M. le ministre.
Signaux de circulation (suite)
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette qui fait face à un panneau
d'arrêt doit immobiliser son véhicule et se conformer à
l'article 360." En ce qui concerne les arrêts stops, ce sont 23 380
infractions et, avec le document qu'on a photocopié hier, cela vous
donne aussi pour Montréal l'importance des infractions. C'est un
élément extrêmement important de la circulation. Comme vous
le voyez, ce n'est pas très respecté: arrêts obligatoires
pour la ville de Montréal: 47 000 infractions.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'aurais peut-être juste une petite mise au
point, parce qu'on discutait du fait de tourner sur un feu de circulation, hier
soir, quand on s'est laissé. Ce n'était peut-être pas selon
les numéros, mais il me semble qu'on avait engagé la discussion
sur cela. On ne l'avait pas nécessairement terminée.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas être
pointilleux, mais on avait terminé, on l'avait adopté bel et
bien.
M. Dufour: Non, mais quand j'avais parlé des
lumières, de virage possible à droite, on n'avait pas vidé
le sujet complètement, à mon point de vue. C'est sûr que ce
n'était pas selon un article 358 a), b) ou c). Je faisais juste rappeler
qu'on était dans la section de la signalisation et j'avais posé
la question à savoir pourquoi on n'avait pas examiné cela. Vous
nous avez donné quelques statistiques au point de vue des accidents.
Vous ne m'avez pas dit s'il y avait des gens qui avaient changé leur
législation afin d'arrêter cette possibilité de tourner sur
les feux rouges. J'avais posé la question à savoir, si on pouvait
avoir des statistiques de l'Ontario concernant les virages à droite et
quelle est leur attitude par rapport à cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on nous dit, M. le
Président, c'est que, dans le cas de l'Ontario, il y a eu l'arrêt
général qui permettait effectivement le virage à droite
sur un feu rouge, mais maintenant on l'assortit d'exceptions et de plus en plus
d'exceptions qui viennent, finalement, réduire sans cesse l'application
générale. Cela s'ajuste à toute une série de
décisions à prendre quant a la sauvegarde des piétons.
M. Dufour: Mais, vous n'avez pas de statistiques
spécifiques concernant ce dossier.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas de l'Ontario.
M. Dufour: Pour revenir à l'article 368, quand on parle
d'un arrêt, on sait qu'il y a un peu de problèmes pour savoir ce
qu'est un arrêt d'automobile. Dites-moi ce que c'est.
M. Côté (Charlesbourg): Pour un arrêt, il faut
que les roues soient immobilisés. C'est aussi clair que cela.
M. Dufour: Oui. Mais cela pourrait être immobilisé
complètement et cela pourrait prendre deux secondes. Mais je sais, par
exemple, que des gens parfois se font arrêter parce que l'arrêt
n'est pas suffisamment long. J'ai un de mes amis qui, à un moment
donné, m'avait dit qu'il avait fait son arrêt et la police a
insisté et lui a remis un billet en disant: Vous auriez dû
arrêter au moins six secondes pour être bien sûr que vous
avez fait un arrêt.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
c'est ce que je disais tantôt.
Le Président (Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on dit arrêt, il
faut qu'il y ait arrêt. Ce ne sont pas trois secondes, ce ne sont pas
quatre secondes, ni cinq, ni dix secondes. Alors, il faut que le
véhicule soit immobilisé.
M. Dufour: Est-ce qu'il serait possible de savoir comment les
policiers interprètent, eux, l'arrêt complet?
M. Côté (Charlesbourg): Je dirai au
député de Jonquière qu'on pourrait faire comparaître
ici...
M. Dufour: Dix policiers.
M. Côté (Charlesbourg): ...dix policiers qui
auraient peut-être une version différente. Il y en a qui
parleraient de deux, un de dix, un de six et un qui dirait: écoute, le
stop américain est bon parce que je le fais moi-même.
M. Dufour: Mais moi, j'ai compris qu'à l'intérieur
de cette loi il y avait des normes et des barèmes et que de plus en plus
vous vouliez avoir des policiers qui appliquaient les mêmes lois et qui
pensaient de la même façon.
M. Côté (Charlesbourg): Mais cela ne peut pas
être plus clair qu'un arrêt stop. Un arrêt est un
arrêt. Quand vous immobilisez les roues, ce n'est pas parce qu'elles
tournent. Vous les immobilisez. À partir de cela, c'est une question de
jugement de chacun des policiers. Un policier qui irait témoigner devant
un tribunal et dire: II s'est arrêté seulement deux secondes et je
jugeais que cela en prenait six, je ne suis pas sûr qu'il va faire long
feu devant le juge parce qu'il admet par le fait même que la personne
s'est immobilisée.
M. Dufour: Mais c'est une expérience que quelqu'un a
vécue et n'a pas aimée.
Le Président (Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Cette disposition maintenant va s'appliquer aux
cyclistes, n'est-ce pas? C'est la première fois. Pour les feux de
signalisation, cela apparaissait souhaitable et pour l'arrêt
également, mais l'argument qu'utilise mon collègue, le
député de Jonquière, pour justifier de tourner à
droite aux feux de signalisation devrait valoir pour les cyclistes. Par
exemple, on n'a pas bien examiné lorsqu'on a fait l'étude de la
disposition qui concerne le virage à droite... À quel article
est-ce?
M. Côté (Charlesbourg): Pour le virage à
droite, il n'y en a pas, Mme la députée.
Mme Harel: Il n'y en a pas. Mais le cycliste ne peut pas le
faire, non plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non plus. De ta même
manière, si c'est dangereux pour une automobile de virer à droite
parce qu'il y a un cycliste, c'est dangereux pour un cycliste de virer à
droite parce qu'il y a un piéton. Cela fait joyeusement mal de se
retrouver avec une roue de bicyclette, vous savez où, si jamais
quelqu'un entrait dans un piéton. Alors, il y a autant de danger
là.
Mme Harel: Evidemment, M. le Président, la
différence étant que, si la bicyclette doit s'immobiliser il y a
obligation, par exemple, de s'immobiliser à l'arrêt stop, à
l'article 368 - est-ce qu'il y a obligation à ce moment de mettre un
pied à terre pour le cycliste également?
M. Côté (Charlesbourg): Le conducteur d'un
véhicule n'est pas obligé de sortir de son véhicule pour
mettre les pieds à terre -c'est clair - parce qu'il a quatre roues.
M. Dufour: On parle d'une bicyclette.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Pour ce qui est
d'une bicyclette, cela paraît probable que la personne sera
obligée de mettre un pied par terre selon toute logique. De la
même manière pour une motocyclette, en termes de prudence. C'est
parce qu'on serait obligé de déterminer quel pied, le gauche ou
le droit.
Mme Harel: Cela n'a pas été prévu par
règlement?
Le Président (Saint-Roch): Est-ce que l'article 368 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (Saint-Roch): J'appelle maintenant l'article
369.
M. Côté (Charlesbourg): "À une intersection
réglementée par des panneaux d'arrêt installés pour
une seule chaussée, le conducteur d'un véhicule routier ou d'une
bicyclette qui fait face à un panneau d'arrêt doit immobiliser son
véhicule et céder le passage aux piétons et aux cyclistes
qui traversent la chaussée qu'il s'apprête à croiser ou
à emprunter."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que vous parlez de celui qui ne rencontre pas
de panneau sur la route où il circule ou si c'est le contraire?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il y a des panneaux:
"à une intersection réglementée par des panneaux
d'arrêt installés pour une seule chaussée."
Mme Harel: Quelle est la différence en regard de l'article
précédent?
M. Dufour: Non, là, c'est général.
M. Côté (Charlesbourg): La différence entre
les deux, c'est que, dans le cas de 368, ce peut être uniquement un
passage piétonnier sans nécessairement qu'il y ait
d'intersection. Cela peut arriver, par exemple, sur une rue à
très forte circulation, où on a fait un passage
piétonnier; à ce moment-là, il y a obligation de faire
l'arrêt. Dans le cas de 369, c'est là où il y a une
intersection.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Le plus, comme on dit, contient le moins. Dès
qu'il y a un panneau d'arrêt, il faut s'arrêter, que ce soit
à une intersection ou à un autre endroit. Pourquoi doubler comme
cela? Je remarque cela. Hier, je soulignais des articles qui semblent de trop.
On pourrait peut-être raccourcir la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Ils semblent. Si je me
souviens des discussions d'hier, il y a eu une explication qui faisait une
distinction entre l'un et l'autre.
M. Desbiens: Oui, mais cela revenait à un principe commun,
quand même, celui de coller sa gauche. On revenait toujours à ce
principe: coller sa gauche. On répète dans deux ou trois articles
des choses qui pourraient être incluses dans un seul. Pour moi, qu'il y
ait 2, 3, 10 ou 20 articles de plus ou de moins, remarquez bien que...
M. Côté (Charlesbourg): II y a une autre distinction
qu'on me signale - on va finir par entrer dedans ce matin - au sujet de 369 par
rapport à 368: il y a une obligation de céder le passage qu'on ne
retrouve pas à 368.
M. Desbiens: Conformément à 360? L'article 360 dit
de céder le passage.
M. Dubour: "Doit immobiliser son véhicule et céder
le passage".
M. Côté (Charlesbourg): L'article 360, c'est tout
véhicule, alors que, dans ce cas-ci, c'est pour les piétons et
les cyclistes. La distinction, c'est que 360 couvre la voiture, alors que dans
ce cas-ci on couvre le piéton et le cycliste. Vous aurez remarqué
que, lorsqu'on a abordé ce chapitre, c'étaient sur les signaux de
circulation. On a passé à 360. On a commencé par la
voiture et on termine ces articles avec les piétons et les
cyclistes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: II y a des fois, quand on regarde cela... On dit qu'on
est obligé d'arrêter devant les panneaux d'arrêt. Il y a
beaucoup de municipalités qui, de temps en temps, posent des panneaux
d'arrêt et on se pose la question: Pourquoi a-t-on mis un panneau
d'arrêt à un endroit spécifique? Est-ce que vous favorisez
ces choses-là? Est-ce qu'on va continuer à permettre cela? Je
trouve que c'est un peu une agression vis-à-vis des conducteurs.
À un moment donné, quelqu'un a eu un petit problème et on
a fait installer un arrêt.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous en train de
dire que les maires abusent?
M. Dufour: Je vais vous dire que le maire n'est pas seul. Il y a
aussi des conseillers municipaux, et, en assemblée publique, ce sont eux
qui ont la majorité. Je me rappelle, une fois, il y avait eu un petit
problème et, dans notre cas, il y avait eu une discussion. Quelqu'un
avait fait une requête pour poser un arrêt. Bon. Le conseiller du
secteur dit: II faudrait faire cela. Il y avait eu une bonne discussion. Moi,
j'étais en désaccord. Ils ont fini par poser l'arrêt et
personne ne le respectait, même pas le conseiller. Avec le temps, au bout
d'un an, deux ans cela s'est effacé. Ce n'était pas visible.
C'était illogique de mettre un arrêt là. C'était
dans une petite courbe pas trop prononcée. Personne ne le faisait, on ne
le voyait pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous admettrez
avec moi que le niveau municipal veut de l'autonomie et veut être
responsable en territoire municipal. Pour les arrêts stops, c'est au
niveau municipal de décider. Les pressions peuvent venir du monde
scolaire parce qu'on est dans une zone scolaire; elles peuvent venir de
citoyens qui trouvent que la circulation est beaucoup trop rapide. Et pour la
ralentir, on installe des arrêts stops, ce qui fait que,
forcément, le trafic est d'autant réduit.
M. Dufour: Ce que je trouve, c'est qu'il faut qu'il y ait une
raison pour mettre un arrêt stop. Il y a des fois que vous cherchez
pourquoi il y a un arrêt stop. S'il y a une intersection, s'il y a une
traverse de piétons, une traverse d'écoliers, vous pourrez mettre
un arrêt stop. Mais un arrêt stop sans aucune raison, à ce
moment, la loi permet-elle de faire ces choses? Le Code de la
sécurité routière permet-il de mettre un arrêt?
M. Côté (Charlesbourg): Selon l'évangile de
saint Marc, chapitre Beaupré, à l'article 2.4...
M. Dufour: II y a des chances que ce soit sainte Anne.
M. Côté (Charlesbourg): ...instructions
générales sur la signalisation routière du Québec -
je suis convaincu que le député de Jonquière, alors qu'il
était maire, en avait une connaissance très approfondie - au
sujet des arrêts, il est clairement dit dans un des paragraphes - c'est
toujours à titre indicatif, évidemment: les municipalités
n'ont pas l'obligation de se conformer à cette réglementation, M.
Beaupré? Oui, elles sont obligées? C'est encore bien mieux, elles
sont obligées - qu'il est déconseillé d'utiliser des
panneaux d'arrêt à la seule fin d'obliger les conducteurs à
respecter la limite de vitesse permise. C'est très
intéressant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député.
M. Dufour: Je souscris è ce que vous dites parce que moi,
je trouve qu'il ne faut pas agresser les conducteurs. Cela fait des gens
dangereux. Des gens qui se sentent brimés dans leurs droits deviennent
de mauvais chauffeurs. Je peux vous donner des exemples. Je peux vous citer des
cas où une action qui était bonne en soi a fini par amener des
gens à transgresser la loi parce qu'ils étaient
fâchés contre des abus.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous en lire des
petits bouts.
M. Dufour: Oui, mais là vous ne me dites pas que c'est
dans la loi, vous me dites: On déconseille. Vous allez me dire: Si maman
savait et si papa disait, c'est un peu tout cela, là. On va vous
écouter.
M. Côté (Charlesbourg): Des fois, quand papa et
maman donnent des conseils, c'est bon de les suivre.
M. Dufour: Vous direz cela à tous les enfants du
voisinage.
M. Côté (Charlesbourg): Ce ne sont pas les enfants
qui arrêtent sur les stops ou qui brûlent des stops, c'est
d'avantage des adultes.
M. Dufour: C'est vrai que vous n'avez pas changé de
propos. Je disais cela de façon générale.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon, d'accord. Je peux
répondre à votre question spécifique qui a trait à
l'article 369.
M. Dufour: Oui. Je vous remercie.
M. Côté (Charlesbourg): Le panneau du signal
d'arrêt est de forme octogonale, l'inscription et la bordure sont
blanches -c'est la description - le texte est composé en capitales. Le
signal d'arrêt doit toujours faire face au sens de la circulation, mais
au carrefour de routes qui se croisent à angles aigus, on doit s'assurer
que la face du panneau n'est pas visible de la route croisée. Lorsque la
distance de visibilité du panneau n'est pas suffisante pour permettre
une immobilisation complète et où l'automobiliste serait
susceptible d'enfreindre la prescription du signal d'arrêt, il y a lieu
d'installer le signal avancé de la manière prévue. Cela
continue comme cela pendant toute une grande page d'instructions données
sur la signalisation à installer.
Le Président (M. Saint-Roch): Madame.
Mme Harel: Le ministère des Transports se
réserve-t-il le droit de retirer les panneaux d'arrêt s'ils se
trouvaient à être contraires aux prescriptions et s'il se
révélait que les panneaux pouvaient être causes ou enfin
facteurs d'accidents routiers ou de problèmes routiers?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Drolet.
M. Drolet (Michel): Oui. Comme on l'a vu dans des articles
précédents, le ministre des Transports peut toujours enlever une
signalisation qui est installée contrairement à ce qui est
prescrit dans les normes qui indiquent quel panneau doit être
installé, quel type d'installation doit être faite, à quel
endroit sur le chemin, etc. Si ce n'est pas installé conformément
aux normes, le ministre peut, comme on l'a vu précédemment dans
des articles, faire enlever la signalisation installée contrairement aux
normes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Justement, a ce propos, j'avais toujours eu
l'impression qu'un panneau de siqnalisation doit se trouver à la droite
du conducteur. Les panneaux de signalisation doivent être à droite
sur une route.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est à
droite.
M. Desbiens: Est-ce que c'est un règlement? Est-ce qu'il y
a des exceptions possibles à cela?
M. Côté (Charlesbourg): Sauf sur les sens
uniques.
M. Desbiens: Oui, d'accord. Mais à part cela...
M. Côté (Charlesbourg): Il n'y a pas d'autres
exceptions, M. Beaupré?
M. Desbiens: ...il n'y a aucune autre exception. Donc, une ville
qui installe un panneau d'arrêt à gauche... Je vais vous donner le
cas que j'ai à l'esprit. Je vais faire mes dessins.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Vous avez ici une rue qui passe comme cela et la rue
principale est celle-ci. Ce n'est pas la ligne droite qui est la rue
principale. C'est celle-ci qui est la rue principale, c'est celle-ci qui a
préséance. Quand on vient dans le sens inverse ici, il y a un
panneau stop à gauche. Je crois qu'il devrait être ici à
droite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est semblable à un
sens unique.
M. Desbiens: II n'y a pas de voie de gauche, il n'y a qu'une
voie.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, dans l'autre sens,
dans la voie principale.
M. Desbiens: C'est pour celui qui est dans la voie ici.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est lui qui a un stop
à faire.
M. Desbiens: C'est bien cela? Je n'ai pas de stop à faire
quand j'arrive là, si je comprends bien. Ce que je dis, c'est qu'il est
au mauvais endroit pour faire arrêter la circulation ici. C'est
illégal. Est-ce qu'on peut dire que c'est illégal? Il est
contraire, en tout cas. Supposons que je ne le respecte pas et que j'ai un
accident?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Il n'est jamais
trop tard pour en apprendre. M. le député de Jonquière
sera certainement très intéressé. Il y a des lois, des
règlements qui doivent être approuvés par le Conseil des
ministres, prépubliés et publiés. La loi donne aussi des
pouvoirs au ministre d'avoir des règlements, mais approuvés par
le ministre. Dans le cas de la signalisation, c'est un règlement
approuvé par le ministre et publié par la suite, bien sûr.
C'est à cela que doivent se conformer les municipalités. Pour y
déroger, elles doivent soumettre au ministre les dérogations dans
le cas de cette signalisation. C'est le contentieux du ministère des
Transports qui fait les textes de conformité par un pouvoir qui est
délégué par le ministre.
(12 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Cela veut dire, M. le ministre, que la signalisation
dont je viens de faire mention ne correspond pas, si j'ai bien saisi...
M. Côté (Charlesbourg): D'après les
indications qu'on en a.
M. Desbiens: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Cela demanderait
peut-être une expertise additionnelle. II faudrait aller sur place pour
au moins voir ce qui...
M. Desbiens: C'est-à-dire que je pourrais, moi, loger une
plainte, par exemple, aux bureaux du ministère...
M. Côté (Charlesbourg): Au ministère des
Transports.
M. Desbiens: ...des Transports de Chicoutimi...
M. Côté (Charlesbourg): On irait voir si,
effectivement, il y a conformité ou non-conformité à
l'édit Côté sur la signalisation. Le temps des fêtes
approche.
M. Desbiens: D'accord. II reste qu'évidemment je suis
toujours prudent. Je passe là régulièrement. Je suis
toujours prudent parce que ce stop, je l'ai quand même dans l'oeil
même s'il est placé à gauche. Je me dis que
légalement je n'ai jamais vu qu'une signalisation à gauche
m'obligeait à faire quelque chose. Je surveille quand même. Mais
s'il y avait un accident, légalement, je pourrais me défendre
là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Où se trouve, dans le code, le pouvoir qui
habilite le ministre à faire un décret ministériel? Est-ce
sous la forme d'un décret ministériel?
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article 289. "Toute
signalisation doit être conforme aux normes établies par le
ministre des Transports et publiées à la Gazette officielle du
Québec lesquelles peuvent également prévoir la
façon dont celle-ci doit être installée."
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Est-ce que
l'article 369 est adopté?
Mme Harel: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: ...ce pouvoir d'établir les normes vaut-il
autant pour les municipalités et les routes numérotées que
pour l'ensemble de la signalisation au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Pour toutes les routes du
Québec.
Mme Harel: Tous les chemins publics.
M. Côté (Charlesbourg): Oui et même plus. Pour
toutes les routes du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: À ce titre, il y a un problème qu'on
rencontre quand on est dans les immenses terrains de stationnement,
étagés ou pas, des centres commerciaux. Parfois, c'est
très embêtant de savoir qui passe et qui ne passe pas. Il y a de
nombreux accidents. Est-ce que cette réglementation s'applique sur un
terrain privé comme celui des stationnements de centres commerciaux ou
de garages publics? Il me semble que c'est très souvent au plus fort la
poche dans ces situations. Pourtant, il y a beaucoup de circulation sur ces
terrains de stationnement qui sont achalandés au possible.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): La réponse est
à l'article 308. "La signalisation installée sur un chemin
privé ouvert à la circulation publique - ce qui est le cas ici -
des véhicules routiers doit être conforme aux normes
établies par le ministère des Transports à l'égard
des chemins publics." On en mène large.
M. Doyon: Est-ce à dire aussi, M. le ministre, que les
indications des gens qui jouent le rôle de signaleurs très souvent
doivent être suivies? Est-ce qu'ils ont une autorité qui est de la
même nature que celle qui est donnée sur les chemins publics aux
signaleurs?
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, non, parce que
cela vise d'abord la signalisation fixe dans notre cas, à moins qu'on
assimile l'agent de la paix à un panneau fixe. Cela serait plus dur un
peu. C'est non.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: "Sur un chemin privé ouvert à la
circulation publique", cela veut dire, donc, sur tous les stationnements des
centres commerciaux.
M. Côté (Charlesbourg): Même là il y a
une distinction. Si c'était, par exemple, ta police de Sainte-Foy, qui
est un agent de la paix, à ce moment, oui. Mais si c'est un gardien, un
préposé, a ce moment, c'est non.
M. Doyon: On peut aller au stationnement qui est le plus proche
de notre magasin, malgré les indications contraires. C'est ce qui se
passe.
Mme Harel: Cela veut donc dire que, si...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: ...c'est l'agent de la paix qui fait la circulation
à un centre commercial parce qu'il y a une assemblée publique,
une foire, etc., il n'y a pas de contravention pour suivre ses indications,
même si elles sont contraires à la signalisation. Mais si c'est un
préposé du centre commercial qui indique une route à
suivre qui est contraire a la signalisation, il peut y avoir infraction, amende
et ainsi de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Il n'y a pas de sanction
dans ce cas.
Mme Harel: Il n'y a pas de sanction?
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est un
préposé.
Mme Harel: Si c'est un préposé?
M. Lalande (Georges): Si c'est l'agent de la paix, oui; si c'est
le préposé, non.
Mme Harel: Ou, à l'inverse, si le préposé
indique à l'automobiliste d'enfreindre la signalisation qui, elle, est
conforme à la signalisation routière, pour pouvoir circuler dans
le sens qui lui est indiqué par le préposé,
l'automobiliste qui enfreint la signalisation peut être passible d'une
amende, parce que le préposé n'est pas, au sens de l'article 311,
chargé, malgré la signalisation contraire, d'indiquer...
L'automobiliste est tenu de ne pas obéir a des ordres et signaux qui
seraient contraires à la signalisation.
M. Côté (Charlesbourg): Me Drolet va répondre
à cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Drolet.
M. Drolet: Si c'est un agent de la paix,
c'est certain qu'il doit obéir comme si c'était une
signalisation. Mais, dans le cas du préposé d'un centre
commercial, par exemple, alors qu'il s'agit d'un chemin privé ouvert
à la circulation publique, on ne lui donne pas les mêmes pouvoirs
qu'à un agent de la paix. Mais c'est bien certain, à moins qu'il
n'y ait un agent de la paix qui dise le contraire, qu'il n'y aura pas
d'infraction pour avoir suivi les ordres d'un préposé du centre
commercial.
Mme Harel: Cela ne peut pas être une défense. Si on
s'engage dans le chemin que le préposé indique, mais qui est
contraire à la signalisation et qu'en fin de compte on trouve un agent
de la paix, cela ne pourra pas être une défense de dire: Il
m'avait dit de passer par là?
M. Drolet: Oui, à ce moment, vous avez toujours la
défense de bonne foi. C'est toujours possible sur des infractions
statutaires.
Mme Harel: Mais la défense de bonne foi est-elle retenue
par les tribunaux?
M. Drolet: Mais oui.
M. Lalande: Même beaucoup.
M. Drolet: On l'appelle diligence raisonnable et défense
de bonne foi.
Mme Harel: Sault-Sainte-Marie. M. Drolet: C'est cela;
toujours.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 369 est
adopté? M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Me Lalande a
donné un exemple hier où sur 100 % des cas, 80 % sont
rejetés quand le policier n'est pas présent. Le reste, les 20 %,
est jugé par le juge à 50-50, règle
générale. Donc, la défense est utile.
Mme Harel: Donc, cela vaut la peine de contester ses billets de
contravention.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je reviens toujours à la question de la
signalisation qui pourrait être abusive dans certaines
municipalités pour des raisons que j'expliquais tout à l'heure.
Si on ne le prévoit pas expressément, vous nous avez dit que, si
les municipalités ne veulent pas se conformer à ce qui est
écrit exactement dans le code, elles doivent le soumettre au
ministère.
Mais, presque tout le temps, ces règlements ont une disposition
qui dit que le chef de la sécurité ou de la police municipale,
qui a l'autorité pour ces cas, peut décider d'apposer des signes
pour la circulation. En tout cas, il y a un article quelque part qui leur donne
une certaine latitude au même titre que le ministre. Dans les
municipalités, ils ont te même pouvoir. Ils vont dire: Le chef de
police peut changer la signalisation à un moment donné sans que
le conseil ait à adopter un règlement ou une
résolution.
Le chef de police, de sa propre autorité, peut, en certaines
circonstances et dans des circonstances normales, mettre des signalisations
différentes. Ce n'est pas soumis à chaque cas. Au conseil
municipal, il y a de3 choses qui se passent et on n'est même pas au
courant.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Drolet.
M. Drolet: La personne responsable de l'entretien d'un chemin,
c'est la municipalité dans le cas de chemins entretenus par la
municipalité. La municipalité va parler par voie de
règlements et de résolutions et les pouvoirs qu'elle a en
matière de réglementation de la circulation et du stationnement
sont des pouvoirs qui doivent être exercés par le conseil. Si le
conseil municipal délègue ce pouvoir au chef de police, c'est de
la sous-déléqation illégale qui peut être
contestée devant les tribunaux.
M. Dufour: Est-ce que vous... Continuez.
M. Lalande: C'est la grande formule latine du delegatus non
potest delegare.
M. Drolet: Par exempte, vous pouvez avoir une
sous-délégation illégale en matière de permis de
manifester. Si une municipalité a le pouvoir de réglementer la
manifestation et qu'on dit que c'est le chef de police qui va décider de
chaque cas à son mérite et dire si une manifestation doit avoir
lieu ou non, c'est de la sous-délégation illégale, car le
pouvoir est déjà délégué par le Parlement
à une municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Comme le ministère approuve les
règlements municipaux, s'il y a des choses non catholiques qui se
passent, vous devez conserver une copie de ces règlements. Si je vous
demandais une copie du règlement municipal de la ville de
Jonquière concernant la sécurité routière? Par
hasard, je le connais un peu et j'aimerais pouvoir le consulter pour
examiner
si ce que vous dites est dans les règles ou selon les normes,
car, chez nous, c'est une avocate qui rédige le règlement, puis
il est soumis à des conseillers juridiques. J'ai l'impression que les
pouvoirs dont on parle ont peut-être été confiés
illégalement, mais vous ne pouvez pas nier que le ministère les a
examinés. Je pense que c'est le ministère de la Justice qui fait
cela ou est-ce vous?
Une voix: Le ministère des Transports.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Drolet.
M. Drolet: Le seul pouvoir d'approbation qu'on a en
matière de règlements concernant la circulation, c'est le
ministre des Transports qui l'a et il concerne la vitesse sur les chemins
publics. Le ministre n'a pas un pouvoir général d'approuver les
règlements municipaux en matière de circulation, uniquement quant
à la vitesse. C'est prévu dans le Code de la
sécurité routière actuel.
Il y a eu des pouvoirs d'approbation des règlements municipaux
concernant la circulation de véhicules lourds. Ces pouvoirs remontent
à l'adoption de la Loi sur les transports en 1972. On retrouve ces
pouvoirs dans la Loi sur les cités et villes et dans le Code municipal
où la circulation des véhicules lourds peut être
réglementée par une municipalité et ces règlements
doivent être approuvés par le ministre. Nous avons des dossiers
complets là-dessus au service juridique du ministère des
Transports. Mais, c'est limité comme pouvoir d'approbation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, aux articles 624 et
625. L'article 625 concerne le pouvoir du ministre qui est relié
à l'article 624: "Malgré toute disposition contraire ou
inconciliable d'une loi générale ou spéciale, tout
règlement et toute ordonnance pris par une municipalité
relativement à la vitesse doivent, pour entrer en vigueur, être
approuvés par le ministre des Transports".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je parlais au point de vue de la signalisation
abusive.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet.
M. Drolet: La municipalité peut faire installer la
signalisation par ses préposés sur un chemin qu'elle entretient,
mais cette signalisation doit être conforme aux normes du ministre. Si
les normes du ministre ne précisent pas suffisamment qu'on ne doit pas
installer d'arrêt là où il n'y a pas une intersection,
à tout le moins, de chemins, à ce moment-là, elle n'est
pas contraire à la norme du ministre et le ministre n'est pas
autorisé, en vertu de l'article 289, à l'enlever.
Mais, si elle est contraire aux normes du ministre, qui touchent non
seulement le panneau de signalisation, mais aussi l'endroit où il doit
être installé, à ce moment-là, le ministre n'a pas
de permission à demander à la municipalité. Il peut
enlever cette signalisation. Évidemment, il ne le fera pas
lui-même. Il le fait par ses préposés.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Dans le cadre des compagnes électorales, sont
parfois installés... Des panneaux-balcon? Non. Je ne pense pas que le
pouvoir du ministre soit d'aller jusque sur les balcons.
M. Dufour: Ils ont beaucoup de succès avec ceux-là.
Ils sont même ressortis. (12 h 15)
Mme Harel: Oes panneaux installés sur de grandes voies de
circulation, j'ai vu des préposés du ministère des
Transports aller en déplacer, en fait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous raconter ce
qu'il y a de plus récent en ce qui concerne la disparition de panneaux,
c'est le mien, à la sortie Jean-Talon sur le boulevard Laurentien. Il
avait huit pieds par seize et, un de ces bons matins, il est disparu.
Mme Harel: Après le 2 décembre dernier?
M. Côté (Charlesbourg): Avant. Après, cela
aurait été plus gênant.
Mme Harel: Est-ce que c'est grâce aux bons offices de
l'article 289, deuxième paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): Probablement que c'est le
pouvoir du ministre qui a posé un geste tardif.
M. Dufour: Il n'était pas là''
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 369 est
adopté?
Mme Harel: À moins que le ministre n'ait d'autre chose
à ajouter.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est parce que
cela me rappelle une discussion en commençant hier matin puisqu'on est
revenu
sur 306 où il y avait tant de problèmes et c'était
le signe que l'article était utile, hein?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 369 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 370.
M. Côté (Charlesbourg): "À une intersection
réglementée par des panneaux d'arrêt pour toutes les
directions, le conducteur d'un véhicule routier ou d'une bicyclette doit
immobiliser son véhicule et céder le passage à tout
véhicule qui a rejoint cette intersection avant lui. Il doit
également céder le passage aux piétons qui traversent la
chaussée qu'il s'apprête à croiser ou à emprunter."
C'est ce qu'on appelle communément les quatre stops.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Certainement que le ministre est informé des
représentations du Groupement des assureurs automobiles qui portent
expressément sur cette disposition, à savoir que c'est là
demander une nouvelle attitude, un nouveau comportement de la part des
conducteurs. Je vais vous faire lecture de ce qui est dit quant à cet
article: "L'article 370 accorde une priorité de la droite, mais sujet au
droit de passage du véhicule qui a rejoint l'intersection le
premier."
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, il n'y a pas
de priorité à droite.
Mme Harel: La priorité est au véhicule qui a
rejoint l'intersection le premier. Cela veut donc dire qu'il serait contraire
à l'article 403 qui, lui, accorde une priorité absolue de la
droite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. À moins
qu'il n'y ait signalisation contraire.
Mme Harel: À l'article 370, on parle de panneaux
d'arrêt. Il faut qu'il y ait une signalisation, il faut qu'il y ait un
arrêt stop.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: Cela veut dire, évidemment, qu'il faut qu'il y
ait immobilisation. En effet, pour donnersuite à l'application de la
disposition, il faut qu'il y ait une immobilisation pour qu'on puisse
reconnaître l'auto qui a rejoint l'intersection...
M. Côté (Charlesbourg): En premier.
Mme Harei: ...en premier. Le Groupement des assureurs automobiles
mentionnait ceci: "La règle de priorité de droite à une
intersection, telle que prévue dans le Code de la route, était
absolue. Cette règle est ancrée dans les moeurs des conducteurs
au Québec." Ce qui m'étonne, c'est que 370, c'est pourtant la
reconduction de la disposition actuelle. L'article 370 est la reconduction
de...
M. Côté (Charlesbourg): De 295.
Mme Harel: ...295 qui est en vigueur.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf qu'il y a,
évidemment, toujours l'inclusion des bicyclettes. C'est maintenant
applicable au conducteur d'une bicyclette.
Mme Harel: L'article 295 disait...
M. Côté (Charlesbourg): "À une intersection
réglementée par des signaux d'arrêt pour toutes les
directions, le conducteur d'un véhicule routier doit céder le
passage aux piétons qui traversent la chaussée qu'il
s'apprête à croiser ou à emprunter."
Mme Harel: Ce n'est pas vraiment la reconduction de la
disposition actuelle.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Mme Harel: C'est du droit nouveau et, en ce sens,
l'interprétation qui en est faite est exacte, c'est-à-dire
qu'auparavant il fallait qu'il y ait priorité aux piétons.
Maintenant, il y aura priorité à la première automobile
qui aura rejoint l'intersection.
On indique à l'article 370: "Il doit également
céder le passage aux piétons qui traversent la chaussée
qu'il s'apprête à croiser ou à emprunter." Donc,
l'élément nouveau, c'est de céder le passage à tout
véhicule qui a rejoint l'intersection avant lui.
M. Côté (Charlesbourg): Le premier. Il y a aussi "ou
d'une bicyclette".
Mme Harel: Oui. L'élément nouveau, c'est que cela
s'applique à la bicyclette.
M. Côté (Charlesbourg): Et "céder le passage
à tout véhicule qui rejoint l'intersection..."
Mme Harel: C'est vraiment l'élément...
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, nouveau.
Mme Harel: ...nouveau, céder le passage
à tout véhicule. Donc, je reprends l'interprétation
qui en a été faite, à savoir qu'il y avait jusqu'à
maintenant une règle de priorité à droite absolue. Cette
règle était passée dans les moeurs et était
appliquée de façon quasi instinctive, étant donné
qu'on donnait toujours la priorité à droite. Dorénavant,
il y aura une restriction à cette règle, puisque l'article 370
oblige à céder le passage au premier arrivé.
On fait valoir que tout cela va exiger une éducation des
conducteurs. On fait valoir ceci - je vous en fais lecture: - "Cependant, si la
règle de l'article 370 doit s'appliquer à une intersection
réglementée par des panneaux d'arrêt pour toutes les
directions, le même principe devrait s'appliquer à l'article 403
relativement à l'intersection lorsqu'il n'y a aucune signalisation."
M. Côté (Charlesbourg): L'article 403 commence
ainsi: "À moins d'une signalisation contraire..." C'est ce que cela veut
dire. S'il y a quatre arrêts stop, on va respecter les quatre
arrêts stop. Cela me paraît tomber sous le sens. Je ne peux pas
"backer" cette opinion.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: J'ai l'impression qu'au fond cela ne modifie pas le
principe qu'on a toujours appliqué de la priorité à
droite. La signalisation est différente. Il y a un arrêt à
chacun des quatre coins. Ce n'est pas la même chose.
M. Côté (Charlesbourg): Il n'y a jamais eu de
priorité à droite là.
M. Desbiens: Je ne sais pas si elle comprend cela comme cela.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il faut nous dire toute
la vérité, Mme la députée de Maisonneuve. Il y a un
petit paragraphe à la page 3 qui dit: "La restriction posée
à l'article 370 de céder le passage au premier arrivé dans
l'intersection est logique, mais exigera une certaine éducation des
conducteurs."
Mme Harel: Oui. J'en ai fait mention.
M. Côté (Charlesbourg): Oui? Ah bon?
Mme Harel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse. Vous nous aviez
dit toute la vérité alors.
Mme Harel: Oui, oui. Une certaine éducation des
conducteurs. Le corollaire est que l'on demande, à ce moment-là,
s'il y a application de l'article 370, de modifier l'article 403 pour permettre
de céder le passage aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 370? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On parle beaucoup des signaux d'arrêt.
Peut-être que cela existe ailleurs, mais il n'y a pas de "Céder".
C'est aussi une signalisation. Est-ce compris dans tout cela, la signalisation
"Cédez" comme telle?
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 325. Plus
loin.
M. Dufour: Plus loin ou moins loin?
M. Côté (Charlesbourg): Pas à l'article 325,
mais on va y arriver plus loin.
M. Dufour: D'accord. Je trouvais cela curieux qu'on ne l'ait
pas.
M. Côté (Charlesbourg): On va les passer un par
un.
M. Dufour: Je ne veux pas sauter d'étapes.
M. Côté (Charlesbourg): J'espère que,
lorsqu'on sera dans "Cédez", on pourra accélérer un
peu.
M. Dufour: Je trouve que cela va bien, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Comme "stop", il n'y a pas
mieux.
M. Dufour: Bien voyons, il me semble que le climat est
agréable. Le ministre fait tout pour nous rendre le climat
agréable.
M. Bissonnet: Est-ce que vous étiez aussi lent que cela
quand vous étiez maire?
M. Dufour: Question impertinente.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaîti L'article 370 est-il adopté?
Mme Harel: M. le Président, sous réserve de ce que
l'on fera avec l'article 403, parce qu'on y reviendra. On n'a pas
répondu aux questions, mais j'imagine qu'on veut les réserver
pour l'étude de 403. À chaque jour suffit sa peine!
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce que je
peux voir, les jours que l'on a suffiront à peine.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: On plaide non coupable.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 370 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 371.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette qui fait face à un signal
lui ordonnant de céder le passage doit accorder la priorité de
passage à tout véhicule qui circule sur ta voie sur laquelle il
veut s'engager et qui se trouve à une distance telle qu'il y a danger
d'accident."
M. Dufour: Je suis toujours un peu impressionné de la
façon dont on écrit des articles semblables. Je pense que c'est
le simple bon sens. S'il voit quelque chose et s'il continue, il va se frapper
la gueule quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Dufour: Au lieu de l'écrire dans une loi, cela aurait
peut-être pu...
M. Côté (Charlesbourg): Malgré que cela tombe
sous le sens, il y en a 382 qu'on a réussi à poigner. Il faut
croire qu'il y a encore des imbéciles sur la route. C'est le citoyen
ordinaire qui, lui, a compris qu'on veut le protéger contre
ceux-là. Et ceux-là, c'est juste ceux qu'on a poignés.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Cela, c'est 382 infractions à la sortie.
À Montréal, avez-vous des chiffres sur cette disposition?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on n'en a pas.
M. Lalande: Comme on le dirait en latin: Nullum crimen nulla
poena sine lege. On ne peut rien faire.
M. Côté (Charlesbourg): Dommage que vous n'ayez pas
fait votre campagne en 1981 en latin.
Des voix: Hal Ha! Ha!
M. Lalande: C'est comme la messe, personne n'aurait rien
compris.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande, pour le
bénéfice du Journal des débats peut-être?
M. Lalande: Je disais simplement que c'est comme la messe,
personne n'aurait compris.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, mais le bout en
latin.
M. Lalande: Nullum crimen nulla poena sine lege.
Mme Harel: Nul ne peut être incriminé, accusé
s'il n'y a pas...
M. Lalande: Si ce n'est pas écrit quelque part.
Mme Harel: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que ceci nous permet
d'adopter l'article 371? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Tout à l'heure, on a parlé d'un signal
lui ordonnant de céder le passage, mais ce sont toujours des signaux qui
sont fixes. Quelqu'un qui fait la signalisation n'est pas assimilé
à cet article?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: L'agent de la paix ou le brigadier scolaire, dans
certains cas, qui fait de la signalisation, a toujours préséance
sur la signalisation fixe. En d'autres mots, il pourrait y avoir un feu rouge
qui vous empêche de passer, mais si le policier vous fait signe de
passer, vous devez passer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le bonhomme qui fait toujours les mêmes gestes
ou à peu près, est-ce permis quelque part?
Mme Harel: C'est l'article 311. M. Côté
(Charlesbourg): 311.
M. Dufour: Le robot. Pour moi, on est passé trop vite, M.
le ministre, je pense qu'il y en a des bouts que j'ai perdus. C'est un bout que
j'ai perdu, cela. Je pense qu'on va rouvrir l'article.
Mme Harel: C'était hier.
M. Dufour: Un signaleur, j'ai pensé que c'était
quelque chose de vivant. Bien sûr, je ne pensais pas que ça
pouvait être cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un signaleur.
M. Dufour: Honnêtement, un signaleur,
pour moi, c'était quelqu'un... On en voit moins. Je ne sais pas
s'ils sont en grève ou...
M. Côté (Charlesbourg): Des signaleurs
mécaniques?
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): S'ils sont en
grève?
M. Dufour: Oui. On n'en a pas vu cet été, je ne
sais pas si...
M. Côté (Charlesbourg): Ils manquent de pouvoir.
M. Dufour: Ils ont la batterie à terre.
Mme Harel: II faut construire des routes ou en réparer
pour qu'il y ait des signaleurs.
M. Dufour: Je suis obligé de dire - en tout cas,
c'était peut-être prévu par l'ancien gouvernement - qu'on a
enlevé sur la route 70 - hier, je disais toujours la route 170 alors que
c'est 70 - une couche d'usure importante. Ce sont des travaux de 600 000 $ ou
700 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Bon an, mal an,
malgré le fait qu'il y ait eu au fil des ans des coupures, le budget de
la voirie aux Transports est quand même d'au-delà de 700 000 000
$.
M. Dufour: Ils ont été lents, par exemple, les
travaux. Cela a pris du temps. Je ne sais pas si c'est à cause de la
pluie ou pour d'autres raisons.
Le Président (M. Saint-Roch): Je suis bien d'accord avec
vous, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Cela a été lent, n'est-ce pas?
Là, ce n'était pas de notre faute. (12 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): Vous parlez des travaux de
la commission, M. le député?
M. Dufour: Je parle des travaux de...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse.
M. Dufour: Peut-être que cela a une relation: si cela avait
été plus vite, on serait peut-être plus vite.
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais cela peut vous
inciter à aller un peu plus vite pour donner l'exemple au
ministère des
Transports, soyez sûr que je tirerai de bonnes conclusions de
votre rapidité d'ici.
M. Dufour: J'aimerais mieux qu'on parle d'amabilité et
d'échange de bons procédés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 371 est
adapté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 372.
Signalement des manoeuvres
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier qui s'apprête à effectuer un virage,
à changer de voie de circulation, à faire demi-tour ou à
réintégrer la chaussée en provenance de l'accotement ou
d'une aire de stationnement doit signaler son intention à l'aide des
feux de changement de direction et s'assurer qu'il peut effectuer cette
manoeuvre sans danger."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a des statistiques? Il doit y avoir
des accidents souvent là-dessus, car il y en a plusieurs qui
contreviennent à cette règle.
M. Côté (Charlesbourg): À la
Sûreté du Québec: 3060 infractions.
M. Desbiens: Infractions, mais vous n'avez pas de statistiques
des accidents causés par ceci?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je devrais peut-être vous poser la question.
Là, on parle de signalement des manoeuvres, mais il n'y a pas juste les
véhicules routiers qui peuvent faire des manoeuvres.
Une voix: Des bicyclettes.
M. Dufour: Il y a des bicyclettes. Est-ce que c'est à
d'autres articles?
M. Côté (Charlesbourg): On va le voir plus loin.
M. Dufour: Plus loin aussi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Côté (Charlesbourg): Préparez-vous
à
faire un exercice de bras.
M. Desbiens: On dit: "...doit signaler son intention à
l'aide des feux de changement...*' d'accord, "...et s'assurer qu'il peut
effectuer cette manoeuvre sans danger". Donc, il doit signaler assez tôt
pour que la manoeuvre s'effectue sans danger.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Est-ce que
l'article 372 est adopté?
M. Dufour: Faire demi-tour, est-ce seulement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'aurais aimé avoir une explication.
Mme Harel: Que veut dire faire demi-tour?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un "U turn".
M. Dufour: Complètement?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, un demi-tour!
Une voix: On n'a pas le droit de faire cela.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Justement.
Mme Harel: Mais c'est indiqué qu'il a le droit s'il
signale son intention à l'aide des feux de changement de direction et
s'il s'assure qu'il peut effectuer cette manoeuvre sans danger. Alors, c'est un
demi-tour permis si les deux conditions sont remplies?
M. Dufour: C'est un demi-tour s'il vire à 180
degrés. Ce n'est pas interdit?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas toujours
interdit.
M. Desbiens: Mais dans les endroits où cela est permis, il
me semble qu'il y a toujours un terre-plein entre les deux, de toute
façon. Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Pas
nécessairement. Cela peut être une ligne médiane. Non?
Une voix: Oui, oui.
Une voix: Cela dépend de la façon dont c'est fait.
Les virages en U...
M. Côté (Charlesbourg): Si vous regardez à la
page 105 d'un document... D'ailleurs, il faut féliciter l'AMICA pour son
travail, c'est le manuel du professeur, fait avec très peu de
ressources, je pense que c'est d'une qualité assez extraordinaire. C'est
marqué: demi-tour, virage en U. C'est en bas de la page 105 et 16 en
gros caractères plus haut. Vous avez les six phases: la
préparation, la préexécution et l'exécution.
M. Desbiens: Doit-on regarder le schéma de gauche?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que c'est sur le schéma de gauche
qu'on se guide? Non.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Desbiens: Est-ce que cela serait permis dans un
cul-de-sac?
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'exemple qu'ils ont
choisi.
M. Desbiens: C'est l'exemple qu'ils ont choisi tout
simplement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Desbiens: À moins qu'il n'y ait un terre-plein entre
les deux, je ne me souviens pas d'avoir vu d'endroit où on peut faire un
"U turn", un virage en U sur une route ordinaire sans...
M. Lalande: Le viraqe est U est toujours permis à moins
que cela soit interdit de le faire.
M. Desbiens: Il est toujours permis à moins que ce ne soit
interdit. Ah bon! Je m'en vais sur le boulevard et je fais un virage en U
et...
M. Lalande: Oui, en vous assurant que c'est selon les
règles qui sont prévues à l'article 772.
M. Desbiens: Oui.
Mme Harel: Le virage en U est toujours permis sauf s'il est
interdit.
M. Lalande: S'il est interdit.
Mme Harel: Même dans une municipalité?
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, à
Montréal, c'est interdit par le règlement municipal.
M. Desbiens: II peut être interdit par règlement
municipal. Les municipalités ont le pouvoir de faire cela. Mais la
municipalité doit l'indiquer par un panneau. C'est cela?
M. Côté (Charlesbourg): Si la règle
générale de la municipalité devient une interdiction en
tout temps du virage en U, il ne sera permis que dans la mesure où c'est
indiqué.
M. Desbiens: Cela m'amène à une autre question, M.
le Président. Cela peut devenir mélangeant pour le conducteur qui
vit dans une municipalité où il a le droit de faire un virage en
U et qui arrive dans une autre où il n'a pas le droit de le faire; il ne
connaît pas nécessairement la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me signale, c'est
qu'il y a des problèmes assez importants qui existent.
Une voix: II y a des visiteurs qui viennent, comme les
Américains, et qui ne le savent pas.
M. Desbiens: Cela crée des problèmes. Est-ce que le
ministre prévoit une entente avec les municipalités ou un
règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait partie de
l'éducation à faire. On va remettre cela à la table
Québec-municipalités, le Code de la sécurité
routière. Un certain nombre de...
M. Desbiens: Pour uniformiser, au moins, partout.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre des Transports
peut demander d'inscrire des choses à la table
Québec-municipalités, lui aussi. Je vais les rencontrer
après les fêtes à nouveau, mais ce ne serait pas mauvais
d'inscrire une séance de travail sur le Code de la
sécurité routière.
Le Président (Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Quand on parle de Québec-municipalités,
c'est une initiative heureuse qui a été entreprise au temps du
gouvernement précédent. Cela a été une initiative
heureuse, mais cela ne permet pas au ministre des Affaires municipales de dire
que tout le monde est d'accord tout le temps. Il y a une consultation
systématique qui se fait. Je trouve cela important.
Quand on regarde le dessin du virage en demi-tour, ce qui est ici est en
relation avec ce qu'on voit.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un exemple.
M. Dufour: C'est un exemple, oui, mais on est supposé
tenir compte de cela. C'est écrit "en préexécution"
à l'article 4. M. Lalande va peut-être trouver la réponse
vite. C'est écrit "utiliser le clignotant de droite". Si je regarde la
position de l'automobile ici, si on utilise le clignotant de droite, où
va-t-elle? Avez-vous reqardé la photo?
M, Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: S'il signale à droite, il va entrer
où?
M. Lalande: L'indicateur pour aller à droite, c'est pour
s'assurer qu'il n'obstrue la route à personne. Il indique qu'il se colle
à droite; c'est ce que cela veut dire. Il vérifie dans son
rétroviseur et, là, il effectue son virage.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. C'est pour
permettre à un individu de passer.
M. Lalande: S'il suit en arrière, par exemple, cela lui
permet de passer.
M. Dufour: C'est pédagogique sur un moyen temps! Il faut
comprendre que je ne suis pas pédagogue.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 372 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 373.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier doit, lorsque le véhicule qu'il conduit est
exempt de l'obligation d'être muni de feux de changement de direction ou
lorsque ses feux sont défectueux, signaler son intention a l'aide de
signaux manuels. "Il doit alors, pour tourner à droite, placer
l'avant-bras - est-ce que je peux avoir un exemple - verticalement vers le haut
à l'extérieur du véhicule et, pour tourner à
gauche, placer le bras horizontalement à l'extérieur du
véhicule."
Une voix: L'autre bras, il est en dedans, lui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Quels sont les véhicules, aujourd'hui, qui
peuvent être exemptés d'avoir des feux clignotants?
M. Côté (Charlesbourg): Il n'y en a pas, mais c'est
en cas de défectuosité.
M. Desbiens: Les anciens signaux.
M. Côté (Charlesbourg): Les tracteurs de ferme.
M. Dufour: Effectivement, on s'en sert peut-être pour la
bicyclette, mais, pour les autres véhicules, je n'ai pas l'impression
qu'on s'en sert beaucoup. Je n'en ai pas vu. Je ne me le rappelle pas. Les
tracteurs... Quelqu'un qui conduit une voiture tirée par un cheval,
est-ce qu'il doit annoncer son intention aussi?
M. Lalande: Là, on parle toujours d'un véhicule
routier.
M. Dufour: C'est un véhicule tiré par un cheval,
mais pas un cheval-vapeur. C'est un cheval.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et qui pèse plus
que 25 kilos.
Une voix: Un gros animal.
M. Côté (Charlesbourg): On a adopté une
règle avant que vous ne soyez à la commission.
M. Desbiens: Cela manque à ma formation.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, l'article se lit comme suit:
"Lorsque le véhicule (...) est exempt de l'obligation d'être
muni." Alors, ce n'est pas simplement lorsqu'il y a des feux défectueux,
mais lorsque le véhicule est exempt.
M. Côté (Charlesbourg): Un tracteur de ferme, par
exemple.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a une liste des véhicules qui
peuvent être exemptés de l'obligation d'être munis de feux
de changement de direction?
M. Côté (Charlesbourg): On a permis
antérieurement à certains véhicules de circuler sur la
route, quoique très brièvement. Certains de ces véhicules
peuvent effectivement ne pas être munis de clignotants. Ce sont ces
véhicules qui sont visés par cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je remarque à droite et à gauche, mais
pour arrêter? Vous n'avez pas un signal pour arrêter? Rien?
Une voix: Vous mettez vos deux mains de chaque côté
du véhicule et vous dites: wo!
M. Desbiens: Wo, wo, cheval! N'était-ce pas le bras en
bas, le signal?
M. Lalande: Nous ne sommes pas dans l'arrêt. On est
simplement dans les virages.
M. Desbiens: Ah bon!
M. Lalande: On n'indique ici que les virages. On reviendra
à l'arrêt.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez avoir cela
à l'article 374.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 773 est
adopté? Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Est-ce que cela vaut pour les cyclistes
également?
M. Lalande: Non.
Mme Harel: Est-ce qu'on retrouve la disposition ailleurs pour les
cyclistes?
M. Lalande: Non, c'est pour les véhicules routiers.
Mme Harel: Et on retrouvera l'obligation pour les cyclistes dans
une autre disposition?
M. Lalande: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 490.
Mme Harel: Il me semble que c'est l'une des dispositions les plus
importantes sur laquelle il doit y avoir énormément
d'éducation.
M. Côté (Charlesbourg): On l'a à l'article
490 en trois phases pour la bicyclette. On va le voir à ce
moment-là, mais cela procède du même principe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc. Est-ce que l'article...
M. Côté (Charlesbourg): Celui qui a les deux bras
coupés, il a des problèmes pour conduire. Il y a aussi des
manettes qui peuvent permettre de le faire, mais, règle
générale, ils conduisent les véhicules qui sont
"conduisables". L'article 374, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce
que l'article 373 est adopté? Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 374.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier doit, lorsque le véhicule qu'il conduit est
exempt de l'obligation d'être muni de feux de freinage ou lorsque ces
feux sont défectueux, signaler son intention d'arrêter son
véhicule ou d'en diminuer la vitesse en plaçant l'avant-bras
verticalement vers le bas à l'extérieur du véhicule."
M. Desbiens: Cela répond à ma question.
Le Président (M. Saint-Roch): Si on a répondu
à la question, est-ce que l'article 374 est adopté? Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: L'exemption de l'obligation d'être muni de feux
de freinage. On fait toujours référence aux mêmes
véhicules qui ne peuvent circuler que sur les chemins privés et
qui, occasionnellement, empruntent le chemin public seulement pour pouvoir
circuler sur un chemin privé. De quel article s'agit-il?
M. Lalande: De l'immatriculation des véhicules. C'est
selon la façon dont vous êtes immatriculé, c'est la plaque
d'immatriculation qui vous permet seulement de traverser la route ou de
circuler sur les routes. C'est l'immatriculation, et conformément au
règlement sur la construction des véhicules.
Mme Harel: Est-ce que vous diriez à ce moment que seuls
ces véhicules qui ne sont pas immatriculés sont exempts de
l'obligation d'être munis de feux de freinage?
M. Lalande: En fait, c'est sûrement une partie, mais le but
de l'article est de s'assurer qu'il n'y ait pas de trou quelque part. Si vous
n'en êtes pas muni, que ce soit exempté ou autrement, ou qu'ils
soient défectueux, c'est afin de permettre qu'il y ait une signalisation
en remplacement de la signalisation mécanique du clignotant.
Mme Harel: Y a-t-il 48 heures pour faire la
réparation?
M. Lalande: Je vais vérifier. Je suis certain qu'il y a 48
heures.
Mme Harel: Est-ce à l'article 589, les 48 heures?
M. Lalande: Attendez un peu. Je vais vous le dire dans deux
minutes.
Mme Harel: 575.
M. Lalande: Ce ne sera pas cet article, car c'est la
signalisation. C'est un article ailleurs où on parle de clignotants
défectueux. On va voir cela dans l'équipement des
véhicules. Là, on est dans la signalisation. Si on a un
équipement défectueux, à ce moment-là 48 heures
seront données pour le réparer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière. (12 h 45)
M. Dufour: Vu qu'il s'agit de véhicules avec moteurs,
donc, ils peuvent avancer. Il est exempt de l'obligation d'allumer le feu de
freinage. Est-ce à cause des coûts que cela comporterait d'exiger
des freins?
M. Côté (Charlesbourg): C'est en fonction de leur
faible utilisation sur le réseau routier.
M. Dufour: Oui, mais si on parle, par exemple - je vais vous
poser une autre question qui touche à ça - de la CSST, la
commission sur la santé et la sécurité, etc...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de feux
d'arrêt dans ce cas-là...
M. Dufour: Même si ça ne va pas sur la route, comme
c'est probablement ce qui arrive le plus souvent. Ce sont des véhicules
qui circulent sur des fermes la plupart du temps, j'imagine. Supposons qu'ils
n'ont pas ce système, je ne suis pas moralement convaincu que des
accidents n'arrivent pas à cause de ça, même sur des
terrains privés.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends, mais, dans ce
cas-là, ce sont des problèmes de construction, des normes de
construction du véhicule. Dans ce cas-là, cela dépend du
fédéral. On ne réglera pas le problème dans le cas
de la sécurité routière. Toutes les normes de fabrication
des véhicules routiers relèvent du fédéral.
M. Dufour: Mais vous avez tellement de bons rapports avec le
fédéral que vous pourriez régler ça juste avec un
coup de téléphone.
M. Côté (Charlesbourg): Semble-t-il, si on en croit
M. Masse, c'est une question de langue;
M. Dufour: Il a été approuvé par son
chef.
M. Côté (Charlesbourg): Justement, là-
dessus, s'ils sont si bons et si fins dans le domaine de la langue,
pourquoi est-ce qu'ils ne règlent pas Ottawa aéroport bilingue,
alors que cela a été demandé depuis fort longtemps? Qu'ils
commencent par donner l'exemple, qu'ils fassent le ménage dans leur
propre cour avant de donner des leçons aux autres.
M. Dufour: Mais là, vous êtes dans la foulée
de l'ancien gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très heureux
qu'on m'ouvre la porte, parce que j'en ai moi-même parlé à
M. Mazankowski, le 2 juin, de l'aéroport spécifique d'Ottawa avec
la question de la langue. Ils ont un projet quinquennal pour finir par y
arriver et on sait ce que ça veut dire. Qu'ils règlent leurs
propres problèmes dans leur cour, ils en ont déjà
suffisamment comme ça.
M. Dufour: Autrement dit, on peut couper la langue morceau par
morceau, comme on peut la réajuster morceau par morceau.
Mme Harel: Mais il y a une belle collaboration qui s'est
établie pour le financement des routes 13 et 50.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je dois vous
dire que c'est une très bonne collaboration qui en amènera
d'autres aussi, définitivement. La construction de routes, c'est une
bonne collaboration. Je suis très étonné qu'on ne puisse
pas avoir la même pour la langue. Pour prendre un cas bien précis
de bonne collaboration, dans la capitale nationale qu'est Ottawa il y a un
aéroport face à l'aéroport de Gatineau qui appartient au
gouvernement du Québec. Avec les contrôleurs aériens
installés dans leur tour d'ivoire à Ottawa, on sait tous les
problèmes que ça cause pour ceux qui veulent atterrir à
Gatineau: des zones de perturbations, toute une série de choses qui se
passent. Si on réglait le problème des contrôleurs
aériens d'un aéroport bilingue ou des contrôleurs
aériens à Ottawa, je pense que M. Masse aurait fait beaucoup pour
le Québec, autrement qu'uniquement par son langage.
Une voix: C'est ça.
M. Dufour: Sur le même propos, faites donc une
résolution. Peut-être que l'Assemblée nationale pourrait
adopter tout ça unanimement, si vous pouviez présenter une motion
d'urgence à l'Assemblée nationale.
Une voix: Je serais d'accord avec ça. M. Dufour:
Ça donnerait un mandat clair.
M. Côté (Charlesbourg): Stop!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que ceci fait que
l'article 374 est adopté?
M. Desbiens: M. le Président, on serait parfaitement
d'accord pour appuyer une motion de ce genre-là, à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour appuyer l'article 374,
M. le député de Dubuc?
M. Desbiens: Non, non.
M. Dufour: J'ai la réponse par rapport à ça.
Sans exagérer la discussion, il me' semblait que ce n'est pas tellement
dispendieux de prendre des fils et d'aller placer des lumières
arrière à un véhicule. Est-ce que le fédéral
empêcherait que le Québec dise: Oui, c'est bon qu'on signale?
Dans le fond, pour toutes les automobiles ou les machines un peu plus
lourdes qui reculent, on exige qu'il y ait un signal qui fait du bruit. Des
fois, on ne sait même pas pourquoi, mais ça fait du bruit quand
même chaque fois qu'elles reculent. Les freins, c'est pour dire que
ça arrête. C'est un signal aussi. Ce n'est pas un signal qui fait
du bruit, c'est un signal lumineux. Je suis convaincu que ça peut causer
des accidents.
M. Lalande: Pour répondre à votre question, Mme la
députée de Maisonneuve, concernant les 48 heures, c'est à
l'article 215 qu'on a toute la liste. Au paragraphe 3 , on dit: Deux feux de
position rouges placés à l'arrière du véhicule,
etc." Et si ce n'est pas conforme, vous avez un délai de 48 heures pour
vous y conformer.
M. Desbiens: Et cela va venir dans les pénalités
plus loin?
M. Lalande: Oui, mais c'est déjà passé
à l'article 215. C'est toute la série d'équipements.
M. Desbiens: Mais l'obligation des 48 heures est aussi
passée?
M. Lalande: Non.
M. Desbiens: Non.
M. Lalande: Elle est à l'article 575.
M. Desbiens: Plus loin. Bon.
Le Président (Saint-Roch): Est-ce que l'article 374 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (Saint-Roch): J'appelle maintenant l'article
375.
M. Côté (Charlesbourg): "Dans les cas visés
aux articles 372 à 374..."
M. Lalande: ...signaler son intention avec les feux de changement
de direction, signaler manuellement son intention si exempt de feux de
changement de direction et signaler manuellement son intention de freiner si
exempt de feux de freinaqe.
M. Côté (Charlesbourg): "...le conducteur d'un
véhicule routier doit signaler son intention d'une façon continue
et sur une distance suffisante pour ne pas mettre en péril la
sécurité des usagers du chemin public."
Le Président (Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: On me disait que c'était encore la même
chose, mais il me semble qu'il y a encore une répétition de ce
qu'on dit à l'article 372, "s'assurer qu'il peut effectuer cette
manoeuvre sans danger."
M. Côté (Charlesbourg): Je serais tenté de
dire au député de Dubuc qu'il se répète.
M. Desbiens: Oui, mais c'est comme les articles. Ce sont les
articles qui m'obligent à me répéter, s'ils se
répètent.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas du
député de Dubuc, il ne se répète pas avec les
mêmes nuances.
M. Desbiens: Je vais peut-être continuer ma question.
À ce moment, sur quelle base un officier de circulation, par exemple, va
pouvoir juger que c'est suffisant?
Le Président (Saint-Roch): M. Laiande.
M. Lalande: Signaler sans danger ou indiquer sans danger, pour
parler en français, cela veut dire indiquer du bon côté
où on veut tourner. Par exemple, il y a des gens qui alternent et cela
prête à confusion. C'est là un premier point. Dans ce
cas-ci, on indique du bon côté, de façon non dangereuse
donc, et cela doit être fait de façon continue et sur une distance
suffisante pour ne pas mettre en péril la sécurité des
usagers du chemin public.
M. Desbiens: Distance suffisante, donc question de jugement.
M. Lalande: Oui, bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Mon exemple d'hier de
l'accident: la personne a signalé du bon côté, mais pas sur
une longueur suffisante.
Le Président (Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, mettre en péril, c'est
une expression qui est finalement peu utilisée parce que,
habituellement, c'est pour ne pas mettre en danger.
M. Lalande: L'article 354 actuel parle de mettre en
péril.
Mme Harel: Oui. Mais il y a eu beaucoup de modifications. On a
remplacé l'expression...
M. Dufour: Là, je vous engage à la prudence.
Mme Harel: ..."risque" par l'expression "danger".
M. Dufour: Là, je vous engage à la prudence.
Le Président (Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On a éliminé
"péril" dans le texte de loi, si je me souviens de notre conversation,
pour ne mettre que "danger".
M. Dufour: C'est pour cela que j'aurais un amendement à
proposer.
Mme Harel: Mais je ne suis plus certaine si c'était le mot
"péril" ou "risque". Je pense que c'était le mot "risque".
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison, Mme la
députée.
Le Président (Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que le mot "péril" revient
déjà? Est-ce que cela n'a pas la même signification que "en
danger", "risque" ou "en péril"? Est-ce que tes trois ne sont pas
synonymes? Oui? On aurait pu éliminer aussi "en péril", ne garder
qu'une expression, ne maintenir qu'une expression, ne conserver qu'une
expression.
Le Président (Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a une
discussion qui peut être bien philosophique sur "mettre en danger",
"mettre en péril". Pour l'amende, de toute façon,
cela va être la même chose. Alors, je pense qu'on peut
mettre "en danger" et il n'y a personne qui va être en péril.
M. Desbiens: Personne ne va risquer d'être en
péril.
M. Dufour: Je proposerais l'amendement.
Mme Harel: Le député de Jonquière a
déjà tout un bel amendement à proposer.
Le Président (Saint-Roch): L'amendement de M. le
député de Jonquière se lit comme ceci: Le projet de loi
127, Code de la sécurité routière, est modifié
à l'article 375 par le remplacement, à la troisième ligne,
des mots "en péril" par les mots "en danger".
M. Desbiens: M. le Président...
Le Président (Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: ...est-ce qu'il est nécessaire d'argumenter
sur la recevabilité?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, l'amendement est
recevable.
M. Desbiens: Recevable.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on peut plaider
contre, M. le Président?
M. Dufour: Oui, peut-être à... Si on regarde la
définition du...
M. Côté (Charlesbourg): Avant de se prononcer
là-dessus, à l'article 327, on a déjà adopté
la notion d'en péril comme dans la charte.
M. Dufour: On pourrait le rouvrir. Est-ce que vous nous informez
que vous allez être d'accord...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que...
M. Dufour: ...avec le savant amendement qu'on a
proposé?
M. Côté (Charlesbourg): ...pour être en
conformité avec ce qu'on a adopté à l'article 327 et
être en conformité avec la charte, "en péril" est plus
significatif, s'adapte plus aux personnes, à la vie, à la
sécurité que "en danger".
M. Desbiens: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: ...est-ce qu'à ce moment-là on aurait
dû utiliser chaque fois "en péril" plutôt que "en
danger"?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas dans les
mêmes circonstances. Ce n'est pas toujours dans les mêmes
circonstances. Dans ce cas-ci, les légistes nous disent que "en
péril" signifie davantage ce qu'on veut dire dans l'article que "en
danger", surtout que cela va selon la charte.
M. le Président, si on adoptait cet article, vu qu'il est 13
heures et que je dois me rendre au Conseil du trésor?
Le Président (M. Saint-Roch): Mais j'ai un amendement.
Est-ce que l'amendement est retiré, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: J'aurais aimé qu'on examine un peu plus
longuement la signification des mots "péril" et "danger" parce que j'ai
ici le dictionnaire qui dit qu'un péril est aussi un danger. C'est une
épreuve, c'est un danger.
Mme Harel: M. le Président, dans la Charte des droits et
libertés...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...on retrouve la notion de péril, à
l'article 2, en fait: "Tout être humain dont la vie est en péril a
droit au secours." Alors, la notion de péril est une notion bien
fondée en droit. Alors, mon collègue, le député de
Jonquière...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On parle aussi de danger, péril, menace,
risque. En fait, c'est sûr qu'on veut montrer qu'on a une
solidarité assez grande entre les députés d'un même
parti et, surtout, qu'on est très discipliné. Donc, puisque la
porte-parole officielle me demande de retirer mon amendement, je vais le faire
de bon gré.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
retiré? Est-ce que l'article 375...
Une voix: À l'avenir, vous éviterez...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que l'article 375 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
La commission de l'aménagement et des équipements suspend
maintenant ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
(Reprise à 15 h 17)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux aux fins de poursuivre l'étude, article par article, du
projet de loi 127, Code de la sécurité routière. Au moment
de la suspension de nos travaux, à midi, nous avions disposé de
l'article 375 du projet de loi; j'appelle donc l'article 376- M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
veux saluer d'une manière tout à fait particulière,
à nouveau, cet après-midi, la présence du
député de Jonquière. L'article 376$ "Le conducteur d'un
véhicule routier qui en dépasse un autre doit signaler son
intention au moyen des feux de changement de direction et peut, en outre, la
signaler au moyen d'appels de phares."
Mme Harel: M. le Président, c'est une disposition qui est
modifiée, la disposition actuelle est modifiée. Auparavant,
c'était une obligation seulement pendant la nuit, et, maintenant, on en
fait une obligation chaque fois qu'il y a intention de dépasser?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on n'en fait pas une
obligation, on dit que cela peut être.
Mme Harel: C'est-à-dire qu'il doit signaler son intention
au moyen des feux de changement de direction et peut, en outre, donc en
surplus, la signaler au moyen d'appels de phares. Donc, c'est une combinaison
des deux. Dans un cas, il doit, dans l'autre, il peut, et il peut faire les
deux, en fait. Pourquoi avoir biffé...
M. Lalande: C'est pour intégrer l'expérience,
l'habitude qui se développe que pour dépasser un véhicule,
même durant le jour, on peut jouer avec les phares qui indiquent le
signalement. C'est la façon de le faire. Il doit le signaler, mais, une
façon de le faire, cela peut être de jouer avec les phares ou les
clignotants.
Mme Harel: C'est évident que si Ottawa - pas si, parce
qu'Ottawa donnera suite à l'obligation d'avoir maintenant dans la
fabrication des automobiles des feux... Comment appelle-t-on? Des...
M. Lalande: Des feux automatiques qui s'allument avec le
véhicule, en 1988 pour les véhicules 1989. Il n'en demeure pas
moins qu'on peut signaler avec ce qu'on appelle les hautes et les basses, si
vous voulez avec les feux de croisement et les feux de circulation.
Mme Harel: Les feux de jour à allumage automatique
viendront... Non, ce n'est pas la même disposition, il restera toujours
des phares qui sont différents des feux à allumage
automatique.
M. Lalande: Oui, parce que les feux de jour n'ont pas la
même intensité que les phares et les feux de croisement.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
M. Dufour: Les changements de feux le soir, cela ne
représente-t-il pas d'inconvénients, les hautes et les basses? Au
point de vue technique, pour quelqu'un qui suit, dans le jour cela ne
dérange pas, c'est évident, mais la nuit n'y a-t-il pas danger
d'aveugler? Je comprends que cela ne dure pas longtemps, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le fait de
signaler qui va aveugler. C'est le fait de les maintenir dans ta direction. Par
exemple, dans une courbe...
M. Dufour: Oui, mais plus cela va, plus il y a des gens qui
utilisent des phares. Il y en a qui sont de vrais arbres de Noël. Sur
certaines automobiles, il y a des phares à brume, des phares en dessous,
à la hauteur du chemin ou à peu près, et les hautes en
plus. Cela fait pas mal de lumière.
La semaine dernière quelqu'un m'a suivi un bout de temps. Je l'ai
laissé me dépasser et je lui ai donné... Ce n'est
peut-être pas correct mais...
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi? C'est pour voir
fort loin.
M. Dufour: Je lui ai mis mes grosses un petit bout de temps quand
il m'a dépassé pour lui montrer comment cela pouvait être
déplaisant. Je voulais lui rendre la pareille. Lui, il ne s'en rendait
pas compte.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'on appelle un agent de la
paix devant un tel aveu!
Le Président (M. Rochefort): C'est ce à quoi je
réfléchissais.
M. Dufour: II ne s'en rendait peut-être même pas
compte. Quand on croisait et qu'il était en arrière de moi, les
camions lui demandaient de baisser ses phares parce que c'était
aveuglant.
Mme Harel: Aveuglant.
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait partie du
civisme.
Mme Harel: Il y a sûrement des indications dans la
fabrication des automobiles qui interdisent la panoplie de phares aveuglants.
On doit s'en tenir aux normes. C'est cela qui indique...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Mme Harel: On a déjà adopté d'ailleurs
à Particle 200... Attendez! Aux articles 215 et suivants... C'est
exhaustif. Donc, rien d'autre ne peut être ajouté à ce qui
est inclus à l'article 215. C'est bien cela?
M. Lalande: C'est bien cela.
M. Dufour: J'ai l'impression qu'il y avait six phares. Cela
éclairait. C'était quelque chose.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 377,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut utiliser les
feux clignotants d'urgence d'un véhicule routier sauf pour des motifs de
sécurité". Il y a un amendement, excusez-moi.
Le Président (M. Rochefort): II y a un papillon, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À l'article 377,
remplacer, dans la première ligne, l'expression "feux clignotants
d'urgence" par la suivante "feux de détresse".
Le commentaire qu'on a ici, c'est que le texte amendé vise
à éviter de confondre les feux sur les véhicules routiers
constitués par un montage permettant le clignotement simultané
des quatre feux indicateurs de changement de direction avec les feux rouges
clignotants des véhicules d'urgence utilisés à l'article
226 ou avec les feux jaunes clignotants utilisés sur les
véhicules de service ou d'équipement visés à
l'article 227.
Mme Harel: De quelle couleur sont les feux clignotants de
détresse?
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont jaunes en avant et
rouges en arrière.
M. Lalande: En anglais, cela s'appelle les "hazards".
Une voix: "Hazard". En italien, en grec, en latin.
M. Dufour: Les feux clignotants d'urgence et les feux de
détresse, c'est la même chose.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, M.
le vice-président de la Régie et Mme la députée de
Maisonneuve échangeaient en latin.
Une voix: ...de Maisonneuve.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, faisant appel
à nos racines. Adopté, M. le Président.
M. Dufour: Je voudrais savoir la différence entre les feux
clignotants, les feux d'urgence et les feux de détresse. Est-ce que ce
sont les mêmes feux?
M. Côté (Charlesbourg): On a tout cela dans les
articles.
M. Lalande: Les feux d'urgence ce sont les feux jaunes, bleus ou
rouqes qui sont installés sur le toît des véhicules,
véhicules de police, véhicules d'urgence ou les ambulances, par
exemple. Les feux de position ce sont les "parkings" et les feux de
détresse ce sont les feux que vous utilisez quand vous êtes en
difficulté. Ce sont les quatre "flashers" qui fonctionnent en même
temps.
M. Dufour: Cet article touche seulement les véhicules de
police, les ambulances...
Le Président (M. Rochefort): Il y a un amendement.
M. Dufour: Mais il ne dit pas grand-chose. Il dit: Remplacer
"feux clignotants d'urgence" par "feux de détresse".
M. Lalande: Ceux-là sont les feux ordinaires sur un
véhicule.
M. Dufour: On ne comprend pas vite. II faut prendre le temps de
saisir comme il faut le sens des...
M. Lalande: Les feux de détresse ce sont ceux qu'on a
utilisés. On a fait le papillon pour ne pas entretenir de confusion
entre les feux d'urgence sur un véhicule, tel une ambulance ou un
véhicule de police. C'est pour qu'il n'y ait pas de confusion entre les
deux.
M. Dufour: Puis-je demander: Mon auto a-t-elle des feux de
détresse ou des feux clignotants?
M. Lalande: Elle a des clignotants et des feux de
détresse. Quand les quatre clignotants fonctionnent en même temps,
ce sont les feux de détresse et, quand il y en a
deux d'un côté ou de l'autre, ce sont les feux de
signalisation.
M. Dufour: Les gens, dans certaines conditions comme dans un
défilé, à un moment donné, se servent des feux de
détresse pour montrer qu'ils circulent en file indienne; est-ce qu'ils
ont le droit de s'en servir dans ces cas-là?
M. Lalande: Cela prend un motif.
M. Dufour: Ils n'ont pas le droit? Mais on voit cela
régulièrement.
M. Côté (Charlesbourg): II y a bien des choses que
l'on voit régulièrement et qui n'ont a pas d'assises
légales.
M. Dufour: La façon dont c'est écrit, il y a des
gens qui pourraient être en contravention régulièrement. On
dit: S'il y a des cas spécifiques, vous pouvez vous servir de ces
quatre...
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu huit infractions
en 1980.
M. Dufour: Cela veut dire que c'est une partie de la loi que l'on
ne fait pas respecter.
M. Côté (Charlesbourg): On la fait respecter dans
certains cas où c'est de l'utilisation à outrance. Alors, il faut
dire que les policiers la font appliquer avec beaucoup de discernement.
M. Dufour: C'est certain que lorsqu'il y a des
mortalités... Dans un convoi funéraire cela arrive souvent. Quand
il pleut ou dans des cas un peu spécifiques pour manifester de la joie,
pour montrer qu'ils sont là, ce n'est pas pire que le klaxon. Cela ne
m'impressionne pas plus que cela.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Cela va dépendre de ma collègue.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 377
amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 378. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-nous. On était
à en consulter un autre. Alors, un papillon à l'article 378, M.
le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la
première ligne du deuxième alinéa, après le mot
"articles", le chiffre "310". C'est-à-dire au lieu de commencer par 328,
on commencerait par 310.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? M. Dufour:
Qu'est-ce qui est adopté?
Le Président (M. Rochefort): C'est une question que j'ai
posée, M. le député.
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter 310 avant 328. C'est
l'objet du papillon. On va revenir à l'article pour l'adopter
maintenant. Adopté, le papillon?
Mme Harel: Adopté, pour 310, oui. On va en discuter.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est
adopté?
Mme Harel: Oui.
M. Dufour: L'intégrer? Oui. Je pensais que c'était
l'article. Il ne faut pas aller trop vite.
Le Président (M. Rochefort): Alors on revient à
l'article 378 tel qu'amendé. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II se lit comme suits Le
conducteur d'un véhicule d'urgence ne doit actionner les feux
clignotants ou pivotants ou les avertisseurs sonores visés à
l'article 255 dont est muni son véhicule que dans l'exercice de ses
fonctions et si les circonstances l'exigent. Il est alors dispensé des
obligations imposées par les articles 310, 328, 342, 343, 346, 347, 359,
360, 364, 365, 367, 368. On n'aurait pas pu dire de 364 à 368?
M. Lalande: L'article 366 n'y est pas.
M. Côté (Charlesbourg): Excusez-moi. Alors, 371, 381
à 384 et 386. Vous qui connaissez le latin, Me Lalande, pourriez-vous
nous traduire en français ce que cela veut dire?
M. Lalande: Oui, si vous me permettez de le dire en
français. 310: se conformer à la signalisation d'une façon
générale. 328: limite de vitesse. 342: conduite en zigzag. 343:
ligne de démarcation interdisant ie dépassement. 346:
dépassement par la droite. 347: dépassement hors chaussée.
359: arrêt obligatoire à un feu rouge. 360: arrêt
obligatoire à un feu rouge clignotant. 364: obligation de circuler dans
le sens de la
flèche verte. 365: obligation de circuler dans les voies
indiquées par les signaux lumineux de circulation. 367: obligation de
faire un arrêt si les feux de circulation sont défectueux. 368:
arrêt obligatoire à un panneau d'arrêt. 371: céder le
passage lorsque l'on fait face à un signal de céder. 381:
arrêt du moteur, enlever les clés et verrouiller les portes
lorsque le véhicule est sans surveillance. 382: interdiction
d'immobiliser un véhicule pouvant nuire à la signalisation et
à la circulation.
M. Dufour: L'article 382. D'accord. (15 h 30)
M. Lalande: Article 383: distance de stationnement. 384:
interdiction d'immobiliser un véhicule sur une chaussée hors
d'une cité, ville ou village et 386: interdiction d'immobiliser un
véhicule à certains endroits.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: L'adoption de l'article 378 est sous réserve de
l'adoption des articles 381 à 384 et 386.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: II serait surprenant que...
M. Côté (Charlesbourg): Qu'on ne les adopte pas.
M. Dufour: Avant de se servir d'avertisseurs sonores ou de feux
clignotants... Le problème, c'est qu'on peut s'en servir même s'il
n'y a pas de cas d'urgence. Je comprends qu'on dit qu'on ne devrait pas le
faire. On a parfois connaissance que des policiers les utilisent
régulièrement pour surprendre les gens ou pour leur montrer
qu'ils existent.
Mme Harel: C'est donc dire, M. le Président, en d'autres
termes, que le criard, même s'il y a des problèmes...
M. Dufour: Ce n'est pas un klaxon, c'est une sirène.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le criard.
Mme Harel: Ah! Ce n'est pas le criard.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est une
sirène.
Mme Harel: C'est la sirène. Cela veut dire que c'est
seulement dans l'exercice des fonctions. Si le véhicule est, par
exemple, une ambulance, c'est seulement dans l'exercice de ses fonctions...
M. Côté (Charlesbourg): En allant chercher, dans ce
cas-là, un patient et, dans d'autres cas, la police qui est
appelée sur les lieux d'un accident.
Mme Harel: Est-ce que les policiers sont astreints à cette
disposition?
M. Lalande: Ils sont dispensés de l'utiliser, parce qu'il
faut toujours penser à la liste de manoeuvres de circulation qu'ils ne
sont pas tenus de faire quand ils conduisent un véhicule d'urgence.
Mme Harel: Ils ne sont pas tenus de respecter les limites de
vitesse, le zigzag, la ligne de démarcation, toute cette liste, mais ils
sont tenus de n'utiliser l'avertisseur sonore que si les circonstances
l'exigent. Ce ne sont pas...
M. Lalande: Toujours dans l'exercice de leurs fonctions.
Mme Harel: C'est cela, vous avez fusionné plusieurs
articles.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, il y en a eu
d'ajouté pour la simple et bonne raison que, dans ceux qui sont dans le
code actuel, 325 à 328 et 333 et suivants, il n'y a pas eu une
infraction.
Mme Harel: Il n'y a jamais eu d'infraction. Évidemment,
les policiers ne s'arrêtent pas eux-mêmes.
M. Côté (Charlesbourg): Par contre, ils pourraient
arrêter un conducteur d'ambulance qui est pressé d'aller
manger.
Mme Harel: Mais ils présument toujours que c'est pour de
bonnes raisons.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
Mme Harel: Je ne vois pas tellement un policier arrêter une
ambulance pour vérifier si c'est pour de bonnes ou de mauvaises raisons
que l'avertisseur sonore est utilisé.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que je ne serais pas
surpris que cela se soit déjà produit, sans être capable de
le faire de manière très affirmative, puisqu'il y a aussi
quelques conducteurs d'ambulance qui sont bien connus. Cela pourrait arriver et
je ne suis pas convaincu que ce ne soit pas déjà
arrivé.
Une voix: Des "cowboys".
Mme Harel: L'expression "véhicule d'urgence" fait
référence à un véhicule immatriculé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on l'a adopté
antérieurement.
Mme Harel: Ce n'est pas seulement "immatriculé".
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Mme Harel: Y a-t-il autre chose qui définit un
véhicule d'urgence?
M. Lalande: Oui, il doit être reconnu comme véhicule
d'urgence par la Régie de l'assurance automobile et, si c'est un
véhicule de police, au sens de la Loi sur la police.
Mme Harel: Donc, un véhicule de médecin doit
être reconnu par la régie pour être immatriculé comme
véhicule d'urgence.
M. Côté (Charlesbourg):
Télé-Médic, par exemple, respecte le cas.
Adopté, M. le Président.
M. Dufour: Non, j'aurais peut-être des questions, M. le
Président.
Mme Harel: Je vais être obligée de m'absenter pour
quelque 20 minutes.
M. Côté (Charlesbourg): On va vous attendre avec
impatience.
Mme Harel: Je vous laisse entre bonnes mains.
M.Dufour: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Soyez sûre que ce
n'est pas dans ce cas-ci qu'il va y avoir excès de vitesse.
M. Dufour: Pourquoi, M. le ministre, on ne prévoit pas ce
qu'on dit partout? Ici on dit: II n'est alors pas tenu de respecter les
dispositions des articles, etc. Pourquoi ne dites-vous pas, comme à
plusieurs endroits, qu'il faut se servir de son jugement aussi? Vous le dites
dans plusieurs articles. Vous le permettez. Vous permettez par exemple de
passer quand il y a un arrêt, etc., à condition qu'il n'y ait
personne qui soit dans le chemin. Là, dans ce cas, vous dites: II n'y a
aucune restriction. Il n'est pas tenu de respecter les dispositions. J'imagine
qu'eux autres aussi doivent respecter cela. S'il y a une automobile ou un
camion qui est engagé, j'espère que cela ne lui donne pas la
permission de se garrocher dessus. J'espère que c'est clair et que c'est
à la vue, que c'est visible. Vous le dites ailleurs. Vous ne nous faites
pas confiance. Vous ne faites pas confiance aux conducteurs, normalement, parce
que vous dites: Il doit également céder le passage. Même
s'il a le droit, vous dites:
II faut que tu regardes et que tu fasses attention.
Dans ce cas, vous leur donnez le bénéfice du doute. Qu'il
arrive n'importe quoi, ce sera toujours celui qui est dans les jambes qui ne
sera pas correct.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que j'ai
déjà vu depuis une argumentation du député de
Jonquière qui était plus solide que celle-là. À
partir du moment où on reconnaît les véhicules d'urgence
qui sont, dans la plupart des cas, des ambulances ou des voitures de police,
qui ont à intervenir dans une situation d'urgence, il faut bien le dire
parce que c'est cette règle, c'est clair qu'il arrive souvent qu'on voit
un policier qui, dans une situation d'urgence, a frappé quelqu'un
d'autre, une autre voiture ou a capoté. On a vu, il n'y a pas tellement
longtemps, une voiture de police dans laquelle l'agent a été
tué à Montréal. On le voyait au bulletin de nouvelles. Il
est entré dans une camionnette. Il y avait une situation d'urgence
où il fallait qu'il intervienne. C'est clair où il peut arriver
des situations où il y a quelqu'un dans les jambes et qu'il y a des
risques à prendre. Cela va toujours au jugement de ceux qui ont è
utiliser ces droits. On ne donne pas cela à n'importe qui n'importe
quand, ces prérogatives.
M. Dufour: II demeure quand même, si je prends l'article
362 - et cela pourrait être 363, 364 et les autres - qu'on explique
clairement que c'est à moins d'une signalisation contraire et face
à un feu jaune clignotant, donc, qui lui donne le droit de passer. On
dit: Après avoir cédé le passage aux véhicules
routiers, aux cyclistes et aux piétons déjà engagés
dans l'intersection, il doit poursuivre sa route. Je pense que, même si
c'est un cas d'urqence, la personne qui a à traverser, il faut toujours
que ces éléments que vous avez mentionnés ce matin... Ils
ont fait des tirades en latin; cela m'a peut-être impressionné
autant que le ministre, mais je ne l'ai pas dit. J'écoutais cela. Je
regarde et là ils disaient: On ne peut pas l'accuser si on n'a pas...
Dans ces articles, il n'y a aucune espèce de restriction. Vous dites: On
ne donne pas cela à n'importe qui, mais il pourrait arriver une
circonstance où quelqu'un a vraiment couru un risque et cela va plus
loin que cela. Il peut faire causer des accidents à d'autres sans qu'il
soit impliqué. Comment pourrait-il intervenir? Le gars n'a pas
été prudent, il y va. Moi, je trouve, en tout cas, qu'on ouvre
une porte assez grande par rapport à ces véhicules et je trouve
que ces gens qui sont dans ces véhicules, parfois ils se donnent de
l'importance et ils pèsent dessus.
J'en ai vu passer en mosus!
Une voix: ...
M. Dufour: II y en a aussi là-dessus et, même si
vous me dites que vous avez bien confiance, je pense qu'il n'y a pas deux
sortes de lois. Il y a une loi qui s'applique à tout le monde. Si vous
disiez là-dedans: à la condition qu'ils puissent passer ou des
choses comme cela, il me semble que cela pourrait être clair.
M. Côté (Charlesbourg): Il me semble que cela tombe
sous le sens. Il me semble bien que le gars, demain matin, l'agent de la paix
qui va mettre les clignotants et les pivotants, l'agent de police qui va
arriver sur Décarie, sur le boulevard Métropolitain pour aller
sur le lieu d'un accident et qui va passer par-dessus le monde, il me semble
qu'il ne se rendra pas loin. Cela fait appel à son jugement. Dans ce
cas, le gars met aussi sa vie en péril. Je pense que dans ce sens...
M. Dufour: ...quelqu'un à côté de vous, il
paraît que c'est le gros bon sens. S'il y avait autant de gros bon sens,
pensez-vous qu'on serait obligé de faire des lois aussi épaisses?
Quelqu'un qui est à un feu et è qui vous dites qu'il doit
s'assurer, avant de passer, que tout le monde est là, que les
piétons, les cyclistes sont là... Il me semble que, si
c'était aussi clair que cela, an n'aurait pas besoin de faire autant de
lois.
M. Côté (Charlesbourg): Vous devez quand même
admettre qu'on fait appel à une catégorie un peu spéciale
de personnes qui sont des agents de la paix, qui sont des personnes qui ont
à conduire des ambulances, qui ont donc pour premier objectif, là
où ils sont appelés, d'aller protéger des vies. Ce n'est
pas de tuer et de frapper. C'est d'aller les protéger et on leur donne
une formation en conséquence. Ce n'est pas à Jos Pelchat qui
arrive du coin de la rue, qui était bénéficiaire du
bien-être social qu'on dit: On va t'engager demain matin et tu sautes
tout de suite sur un véhicule d'urgence et tu es agent de la paix.
Vas-y! Paye-toi la traite. Cela fait longtemps que tu en as envie. Ce n'est pas
comme cela que cela marche. Il y a de ces gens-là qui ont passé
à travers toute une série d'examens puis, finalement, dans ces
cas-là, il y en a plusieurs qui ont des dossiers d'évaluation:
possibilité de jugement. En tout cas!
M. Dufour: Vous comprendrez que j'ai un peu de vécu et
j'en ai vu des choses. Il y a des policiers qui sont supposés se servir
de leur revolver seulement dans des cas urgents ou spécifiques. Il y en
a qui ont le "gun" rapide. Regardez à la télévision, on en
voit tellement. Il y en a qui se prennent pour des "Chips" là-dedans.
Ils se voient tous avec un certificat de mérite et la grosse
médaille au cou. Je fais seulement appel à votre jugement en
disant: Je suis d'accord avec vous que l'on peut donner à du monde
l'absolution sans confession, mais ne le faites pas pour l'ensemble des gens.
À cet article en particulier, c'est vrai, il y a des véhicules
d'urgence, ils vont là pour sauver du monde, mais vous savez qu'il y en
a qui vont faire des choses. Pour se trouver bons, ils vont faire des choses
pas correctes, pour se prouver qu'ils sont meilleurs. C'est déjà
arrivé. C'est là-dessus que je dois dire: Si c'est vrai qu'on est
obligé d'écrire pour un citoyen... Si c'est un citoyen ordinaire,
il est supposé être aussi correct. Déjà, ce n'est
pas correct au départ.
C'est un point. Je n'en ferai pas un plat plus que cela, mais j'insiste
pour expliquer qu'eux autres comme d'autres devraient avoir au moins un article
quelque part qui protège les citoyens ordinaires. Puis, ce serait juste
qu'il y ait les mêmes règles et qu'ils se servent de leur
jugement. Qu'on le leur dise de temps en temps, parce qu'à une autre
place, si vous ne leur dites pas de se servir de leur jugement, vous
l'écrivez... Vous êtes prêts à leur donner
l'absolution et à me dire que tous ces gens-là qui conduisent des
véhicules d'urgence, des camions et des autos de police sont tous
corrects. C'est ce que vous me dites. Vous dites: Je leur fais confiance en
général.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je fais seulement appel
à l'expérience passée du député de
Jonquière qui a été maire d'une municipalité
importante.
M. Dufour: J'en ai eu trop, mais je n'en ai plus.
M. Côté (Charlesbourg): Qui avait un corps de
police.
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je lui demande s'il avait
autant d'exigence vis-à-vis de ses lois et règlements municipaux
qu'il en exige actuellement.
M. Dufour: M. le ministre, je vous réponds. Ce n'est pas
à moi de répondre, mais vous me posez la question. Je vous dirai:
Oui, j'ai été 20 ans là-dessus et on les appliquait, les
règlements. Quand ils ne les appliquaient pas, ce n'était pas
parce que le maire ne faisait pas son job. Je ne suis jamais intervenu pour
changer un "ticket". Je vous le donne de mon siège.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas de cela que je
parle.
M. Dufour: Je dis tout de même que j'étais exigeant
sur les règlements, que ce
soit des règlements de zonage, parce qu'il y va de l'ordre public
et, pour moi, c'était quelque chose d'excessivement important.
Je faisais confiance aux gens qui travaillaient pour nous à la
municipalité, mais j'ai vu des policiers qui avaient la gâchette
du revolver facile. Ils ont tiré et quelquefois la balle s'est perdue
sur une maison. C'est arrivé comme par hasard. Us couraient un gars en
motocyclette. Ils faisaient des "hit and run" dans la ville. Je ne trouvais pas
cela correct, je ne suis pas sûr que le policier était
justifié de tirer du revolver. C'est arrivé dans deux cas
précis et il n'y a pas eu d'enquête de police, c'est
évident, mais il demeure que je n'aimais pas cela.
Pourant, ils disent qu'il y a toute une formulation; comment utiliser
son arme à feu, dans quelles circonstances et pourquoi ils doivent le
faire. Ils doivent faire un rapport quand ils ont fini. Cela s'est fait
à Jonquière. Cela ressemblait à une ville western ce petit
bout-là.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez remarqué
que, dans les exemptions à ces situations-là, on parle de 310 et
328, mais volontairement on n'a pas mis 327 qui, lui, stipule très bien
que toute vitesse ou toute action susceptible de mettre en péril la
sécurité ou la vie ou la propriété est
prohibée. Alors, il est quand même assujetti à l'article
327.
M. Dufour: Bien non. Excusez. L'article 310 et l'article 328.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On parle de l'article
327, mais il aurait fallu mettre l'article 327 pour qu'il en soit
exempté.
M. Dufour: En tout cas, je vous félicite parce que vous
trouvez que les gens sont corrects en maudit, parce qu'on a passé la
journée là-dessus. Vous me réveillez en disant: II
faudrait bien que vous regardiez cela.
Mme Harel: La règle stricte c'est qu'ils ne doivent pas
mettre en péril la sécurité, la propriété ou
la vie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il est soumis
à l'article 327. On n'a pas besoin de l'écrire.
(15 h 45)
Mme Harel: C'est la règle stricte qui vaut pour tout le
monde. Cela vaut pour tout conducteur, que ce soit un policier, un ambulancier,
pour qui que ce soit, il ne doit pas mettre en péril, même dans
l'exercice de ses fonctions. C'est pour cela d'ailleurs que l'incident qui
s'est soldé par le décès du policier dernièrement
dans le quartier Maisonneuve...
M. Côté (Charlesbourq): C'est l'exemple que je
donnais tantôt.
Mme Harel: Ah bon! Des chauffeurs de taxi ont été
presque accidentellement accrochés par le policier qui allait à
une vitesse... Il vaut peut-être mieux laisser courir un voleur que de
tuer des innocents.
M. Dufour: L'article 327 est vrai pour tout le monde, mais, pour
eux, ce n'est pas tout à fait vrai de la même façon.
M. Côté (Charlesbourg): Il est là pour tout
le monde, y inclus ces derniers.
M. Dufour: Oui, mais les autres, vous ne leur donnez pas de
chance, vous l'écrivez à chaque fois. Vous dites: Vous avez le
droit de tourner sur un feu de circulation, mais vous devez vous assurer avant
de traverser que tout le monde est correct.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Dufour: Vous le dites à chaque article. M. Lalande a
dit justement que c'était au cas où quelque chose arriverait. Si
ce n'est pas écrit, on ne peut pas poursuivre. Si ce n'est pas
écrit dans cet article-là, ils vont plaider que ce n'est pas leur
faute. Que voulez-vous, ils ne l'ont pas vu, alors ils ont sauté
par-dessus.
Mme Harel: M. le Président, il faut quand même que
ce soit raisonnable, sinon comment vont-ils pouvoir agir dans l'exercice de
leurs fonctions?
M. Dufour: Ils répètent à quelque part
qu'ils ont les mêmes droits que tout le monde... Pourquoi
l'écrivent-iis là-dedans?
Le Président (M. Rochefort): L'article 378 tel
qu'amendé...
M. Dufour: Un autre point, M. le Président. On sait
actuellement que les véhicules d'urgence ont des dispositifs pour
changer les feux de circulation au besoin. Cela arrive dans certaines
municipalités. Je ne sais pas si ces dispositifs sont légaux ou
pas, mais je sais qu'ils existent. Est-ce permis?
M. Côté (Charlesbourg): Si cela existe dans les
municipalités, les maires devraient les prohiber parce que,
supposément, ces gens-là n'ont pas de jugement.
M. Dufour: ...changer les feux de circulation pour s'en venir.
Vous dites que ce n'est pas légal?
Mme Harel: Est-ce légal?
M. Dufour: Par exemple, un camion d'incendie, pour passer sur des
feux de circulation, a un dispositif qui lui permet de les changer avant
d'arriver, pas à la seconde près. À quelques secondes
avant l'arrivée, il peut faire varier les feux de circulation.
M. Côté (Charlesbourg): Il semble que ce soit
légal. C'est uniquement pour les véhicules d'urgence et, encore
là, cela fait appel au jugement. On ne peut pas réglementer. On
doit faire appel au jugement dans ces cas-là pour s'en servir. Cela ne
change pas la fréquence, mais cela peut, en devancer ou la prolonger un
peu de telle sorte qu'elle revient à sa fréquence habituelle par
la suite. Ce matin, j'ai justement rencontré des gens de la
signalisation qui me faisaient part qu'en France ils ont même ces
dispositifs sur les autobus pour donner priorité au transport en commun,
ce qui est très intéressant.
M. Dufour: Avez-vous l'intention de l'écrire dans la loi?
Vous dites que c'est légal, mais est-ce écrit quelque part dans
la loi?
Mme Harel: Est-ce en vente libre? Est-ce en circulation? Est-ce
vendu dans le commerce?
M. Côté (Charlesbourg): Si ça se vend aux
municipalités, ça se vend librement. Il semble que ça
coûte cher, mais le fait que ça coûte cher ne doit pas
être le principe qui fait que ce n'est pas répandu. Toute personne
qui a de l'argent et qui veut se payer le luxe de passer sur les feux verts
quand elle le voudra... La règle générale, c'est que ce
n'est pas interdit, donc c'est permis.
Mme Harel: Est-ce que cela s'actionne de l'automobile?
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, les policiers
ou les pompiers de la ville de Québec ont ces mécanismes qui
permettent de changer les feux. Je pense qu'il y a un trou soulevé de
bonne manière par le député de Jonquière et qui
mérite d'être considéré, de telle sorte que l'on
puisse le baliser et le permettre pour les véhicules d'urgence.
Mme Harel: À quel article se trouve le pouvoir
général? Cela m'intéresse de savoir en vertu de quel
article le ministre peut réglementer sans que la loi l'y autorise.
M. Lalande: À l'article 289: "Toute signalisation doit
être conforme aux normes établies par le ministre des Transports
publiées à la Gazette officielle du Québec,
lesquelles peuvent également prévoir la façon dont
celle-ci peut être installée."
Mme Harel: Concernant le dispositif?
M. Lalande: Oui. On pourrait soumettre cela à
l'appréciation du...
M. Dufour: Je pense que l'éventualité existe. On
est à rénover le code et je pense que c'est important, à
mon avis, qu'on le prévoie quelque part.
Mme Harel: On peut le suspendre et si vous jugez bon de...
Le Président (M. Rochefort): Juste avant de proposer une
suspension, M. le ministre, est-ce que c'est à l'article 378 que vous
ajouteriez des dispositions ou si l'on peut quand même disposer de
l'article 378 et, au fond, suspendre la question sans suspendre l'article?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que l'on pourrait
suspendre la question, quitte à rouvrir l'article, comme on l'a fait
dans d'autres cas, si jamais le besoin s'en fait sentir. On va revenir
avec...
Le Président (M. Rochefort): On s'entend là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): Donc, cela dispose du
même coup de l'article 378, tel qu'amendé?
Mme Harel: Cela en dispose.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 378 est
adopté tel qu'amendé. L'article 379? M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 379, M. le
Président?
Le Président (M. Rochefort): Oui, je l'ai appelé,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Excusez-moi. J'étais
à l'écoute de quelqu'un d'autre; vous m'en excuserez, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Pas de problème.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ne doit actionner les feux jaunes clignotants ou
pivotants dont est muni son véhicule que dans l'exercice de ses
fonctions et si les circonstances l'exigent."
Mme Harel: C'est une nouvelle disposition.
M. Côté (Charlesbourg): Cela concerne les feux
clignotants jaunes.
Mme Harel: Ce sont, par exemple, les véhicules
d'accompagnement, l'escorte, comme on les appelle habituellement.
M. Côté (Charlesbourg): De maisons mobiles ou
de...
Mme Harel: De toute façon, il est entendu qu'il y a
déjà une obligation...
M. Lalande: Ce sont aussi tous les véhicules de service,
les remorques pour le dépannage.
Mme Harel: On a déjà prévu de toute
façon qu'un conducteur ne peut utiliser ce genre de dispositif que s'il
est légalement accrédité à le faire.
M. Lalande: C'est cela. Ce sont les véhicules de service
ou les véhicules qui sont désignés comme tels par la
Régie de l'assurance automobile en vertu d'un règlement sur les
feux jaunes, les véhicules d'escorte, par exemple.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des règlements qui couvrent
les camions des garagistes, lorsqu'ils...
M. Lalande: Ce sont des véhicules de service.
M. Dufour: Vous dites qu'ils doivent être utilisés.
Est-ce qu'ils sont obligés de les actionner? Si vous avez un camion qui
remorque une automobile qui a les roues sur la route, de temps en temps, il
peut signaler ou clignoter. Est-ce que l'on est obligé de les actionner?
Si c'est laissé au jugement de la personne, cela pourrait arriver
qu'elle ne le fasse pas. Vous en donnez le droit, mais est-ce que vous donnez
l'obligation de le faire? Ce n'est pas la même chose du tout, à
mon avis.
M. Lalande: On en fait une obligation précise dans les cas
de véhicules d'urgence. Les véhicules de la police doivent
utiliser, en situation d'urgence, aussi bien la sirène que les feux,
quand ils sont en situation d'urgence. Pour le véhicule de service,
c'est laissé beaucoup plus à l'appréciation du conducteur
du véhicule qui peut les utiliser dans certains cas où il le juge
nécessaire. Cet article prévoit le cas où il peut les
utiliser et non pas une obligation.
M. Dufour: J'aurais pensé que, pour un camion qui remorque
un autre véhicule, vous en auriez fait une obligation parce que, assez
souvent, ils n'ont pas les mêmes feux, et cela ôte l'idée de
l'arbitraire. Si on lui donne le pouvoir, si on le laisse toujours à son
bon jugement et que ce n'est pas tout le temps fait, si les circonstances
l'exigent, on peut dire que. quelqu'un qui remorque un véhicule, c'est
toujours dans des circonstances qui l'exigent, mais il n'y avait rien qui
oblige le camionneur ou le garagiste à le faire. À mes yeux, cela
représente toujours un danger latent. Il peut se détacher, il
peut... Il faut qu'il y ait un avertissement quelque part, et vous ne dites pas
que c'est obligatoire.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est parce que, M. le député de
Jonquière, la question au regard de la disposition, cela n'est pas
négatif. Ce n'est pas "ne doit pas".
M. Lalande: C'est permissif.
Mme Harel: C'est permissif. Vous voudriez qu'il y ait une
obligation, c'est-è-dire que le conducteur d'un véhicule routier
doive actionner les feux jaunes pivotants ou clignotants dont est muni son
véhicule lorsqu'il est dans l'exercice de ses fonctions et que les
circonstances l'exigent, et dans ces circonstances seulement.
En fait, c'est une question de rédaction. Pourquoi est-ce que les
auteurs ont préféré ne pas utiliser l'obligation,
c'est-à-dire obliger le conducteur d'un véhicule routier à
actionner les feux jaunes pivotants ou clignotants lorsqu'il est dans
l'exercice de ses fonctions et que les circonstances l'exigent? Parce qu'il
vous semble qu'il est plus fréquent qu'il y ait plus d'abus à
l'utiliser trop qu'à ne pas assez l'utiliser.
M. Lalande: Bon, écoutez, pour répondre à
cette question, à l'article 618, cinquième paragraphe, la
régie peut établir des critères auxquels doit satisfaire
un véhicule routier pour être muni de feux jaunes clignotants ou
pivotants. On pourrait donc, à l'intérieur de cela, faire une
obligation de les utiliser lorsque les véhicules sont en état de
service.
On va sûrement retenir cette question pour le prévoir au
moment de l'utilisation. Il existe un règlement sur les véhicules
d'urgence. Nous le prévoirons à ce moment pour les
véhicules de ce genre.
M. Dufour: Je crois que je serais d'accord parce que,
honnêtement, vous avez des gens qui sont dans l'exercice de leurs
fonctions, ce ne sont pas des véhicules ordinaires. J'imagine que c'est
une contrainte lorsqu'ils conduisent pour la sécurité, pas
toujours non plus sur quatre voies divisées. C'est souvent sur une route
de campagne, même dans le bois. Cela peut causer des
problèmes.
Mme Harel: C'est quel paragraphe, M.
Lalande?
M. Laiande: Paragraphe 5°.
M. Dufour: Article 618, paragraphe 5°.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? L'article 379 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Une voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Alors, j'appelle l'article
380.
Immobilisation des véhicules
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut laisser sans
surveillance dans un véhicule routier dont il a la garde un enfant de
moins de cinq ans."
Mme Harel: Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle disposition?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous devez
oublier les commentaires parce qu'ils sont contradictoires. On dît: texte
actuel, aucun; commentaires, reconduction textuelle de la disposition actuelle.
Je pense qu'il y a quelque chose qui...
Le Président (M. Rochefort): Mais cela existe?
M. Lalande: Oui, oui, cela existe à l'heure actuelle.
Le Président (M. Rochefort): Avec les mêmes
dispostions?
M. Lalande: Oui. Exactement. C'est la même chose.
Le Président (M. Rochefort): Une question, M. le ministre.
Pourquoi cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi cinq ans? Vous avez
mis cinq ans probablement en reconduction du texte actuel?
M. Lalande: C'est cela, oui. C'est la reconduction du texte
actuel.
Le Président (M. Rochefort): Mais au-delà de
cela?
M. Côté (Charlesbourg): C'était là la
première chose. Après cela...
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Mais je pense
à ma situation personnelle. Ce n'est pas parce que ma fille va avoir six
ans aux fêtes que je pense qu'on peut plus la laisser dans la voiture
qu'on pouvait le faire jusqu'au 29 décembre prochain.
M. Côté (Charlesbourg): C'est arbitraire.
Mme Harel: Surtout que c'est un âge, six ans, où ils
peuvent actionner les portes et sortir facilement. (16 heures)
M. Dufour: Je pense qu'on est en train de faire un front commun,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, cela n'existe pas.
Correction, cela n'existe pas à l'heure actuelle.
Le Président (M. Rochefort): Pourquoi le fixons-nous
à cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la
législation.
Mme Journeault-Turgeon (Rachel): C'est de la législation
qui est américaine aussi. Cela s'est fait dans certains Etats
américains et d'autres provinces aussi.
M. Dufour: Oui, mais en bas de cinq ans il y a de grosses chances
qu'il soit vraiment attaché. Il n'est pas trop dangereux.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on dit c'est que le
cinq ans est relié aux jeunes qui sont obligés de s'attacher au
siège.
M. Lalande: C'est un dispositif... M. Côté
(Charlesbourg): Dispositif. M. Lalande: ...pour la
sécurité.
M. Dufour: Je pense que la question qui a été
posée c'est qu'à cinq ans, s'il est dans l'automobile, il peut
actionner pas mal de choses. C'est arrivé quelquefois qu'une automobile
fonctionnait et que tout le monde s'interrogeait pourquoi et il y avait un
enfant qui avait...
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous dire que les
moins de cinq ans peuvent le faire aussi. J'en ai un.
M. Dufour: Oui, mais s'il est bien attaché dans un
siège, il peut peut-être le faire. Remarquez bien que je ne suis
pas contre l'article.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais à
quatre ans... J'en ai un de quatre ans et demi et je peux vous dire que s'il
est attaché, il va se détacher et il peut aller faire
démarrer la voiture.
M. Dufour: II a du père!
Mais au-dessus de cinq ans qu'est-ce que vous feriez?
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, je pense que le ministre est en train de faire le tour de la
question.
M. Côté (Charlesbaurg): Ce que cela vise, c'est pour
éliminer des situations qu'on a déjà vécues
où des gens laissaient dans la voiture des enfants d'un an, un an et
demi et ils allaient veiller en laissant les enfants dans la voiture.
M. Lalande: C'est le manque d'autonomie de l'enfant de moins de
cinq ans qui ne peut pas ouvrir une porte tout seul ou quoi que ce soit qui
peut être admis.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la barrière du
cinq ans qui est difficilement explicable. On peut la raccrocher au fait du
siège, mais ce n'est pas plus fort qu'il le faut comme ...
M. Lalande: Non, c'est vague.
Mme Journault-Turgeon: C'est tout simplement l'âge qui
apparaissait dans la législation étrangère.
Le Président (M. Rochefort): Je me permets de vous dire que je
pense qu'on devrait élever l'âge un peu plus pour des raisons qui
vont dans le sens de la raison pour laquelle on inscrit cette disposition. Je
pense que si c'est eu égard à la sécurité et des
enfants et des autres, parce qu'ils pourraient actionner la voiture, cela
s'adresse à des enfants qui ont plus de cinq ans.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai aucun
problème là-dessus. Je suis très ouvert aux
suggestions.
M. Dufour: On mettrait huit ans. Le Président (M.
Rochefort): Pardon?
M. Paradis (Matapédia): On mettrait huit ans.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Le même article ne pourrait pas prévoir
un enfant plus âgé, mais mentalement pas plus
développé qu'un enfant de...
Le Président (M. Rochefart): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que c'est
très difficile d'application que de faire la distinction entre
l'âge physique et l'âge mental. Cela crée des
problèmes assez importants.
M. Lalande: L'âge de cinq ans, c'est la frontière
qu'on met entre bébé et enfant. C'est pour cela le
dispositif.
Le Président (M. Rochefort): Allez-y donc, M. Lalande.
Vous permettez, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Lalande: La barrière de cinq ans qui est
aléatoire, c'est la distinction qu'on veut faire entre le
bébé et l'enfant. Le bébé n'a pas d'autonomie, de
mobilité, a des problèmes de locomotion et pourrait mettre en
activité un véhicule en actionnant le levier de vitesse ou quoi
que ce soit. C'est l'âge aussi où on va obliger ces enfants en bas
de cinq ans à être dans un siège de retenue d'enfant, de
bébé. Il est donc assimilé à bébé.
Plus de cinq ans, c'est assimilé à l'enfant, donc qui a la
faculté d'être capable d'ouvrir une porte et de sortir du
véhicule et qui est d'âge scolaire en plus de cela. C'est cette
barrière-là. Évidemment, le cinq ans est discutable. On
aurait pu parler d'un enfant en bas âge ou d'un bébé, cela
s'arrête où? Donc, on a fixé approximativement la limite
à l'appréciation du policier, de l'agent de la paix.
Le Président (M, Rochefort): Si vous me permettez une question
additionnelle. Quand vous dites que jusqu'à cinq ans on les oblige
à être dans un siège d'auto, c'est une disposition qui est
contenue au code?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): C'est une nouvelle
disposition?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): Jusqu'à cinq ans, ils
seront obligés.
M. Lalande: C'est une disposition qui a été
reportée à l'heure actuelle. Jusqu'à cinq ans, il doit
être dans un dispositif de retenue d'enfant ou, à défaut du
dispositif, il pourrait être retenu par une ceinture de
sécurité. Mais jusqu'à l'âge de cinq ans, c'est le
dispositif qui est la précaution première à prendre pour
retenir et protéger un enfant.
Le Président (M. Rochefart): Mais la loi, c'est quoi?
M. Lalande: La loi dit que vous devez être dans une retenue
d'enfant, un siège d'enfant jusqu'à l'âge de cinq ans -
c'est le cinq ans qui est là. C'est la première condi-
tion. À défaut de cela, il peut être retenu par une
ceinture de sécurité.
Le Président (M. Rochefort): Donc, une simple ceinture de
sécurité de la voiture respecte la loi?
M. Lalande: Oui.
Le Président (M. Rochefort): En tout cas, je vous ferai
simplement un dernier commentaire. Je vous dis tout de suite que je ne pense
pas qu'on est plus responsable en laissant seul dans une voiture un enfant de
cinq ans qu'un enfant de quatre ans. À partir du moment où le
législateur veut accorder une meilleure protection aux enfants, d'une
part, et d'autre part aux autres personnes qui pourraient être victimes
d'un accident à la suite de la mise en marche de la voiture, je pense
que si ce sont là nos préoccupations, on devrait relever
l'âge, à l'article 380. C'est mon opinion personnelle.
M. Côté (Charlesbourg): Sept ans?
Le Président (M. Rochefort): Je me rallierais sûrement
à sept ans.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, M. le
Président, sept ans.
Mme Harel: C'est toujours l'âge légal, sept ans?
Le Président (M. Rochefort): L'âge légal de
quoi? Cela n'existe pas.
Mme Harel: Il n'y a plus d'âge légal, n'est-ce
pas?
Une voix: Il n'y a plus d'âge, non.
M. Dufour: On pourrait, par exemple, essayer de justifier...
Le Président (M. Rochefort): Dans le petit
catéchisme, oui.
M. Dufour: On pourrait justifier l'âge de sept ans en
disant qu'il a déjà un an de scolarité.
Le Président (M. Rochefort): Deux ans. Deux ans qu'il va
à l'école.
M. Dufour: Deux ans de scolarité, il commence à
avoir une certaine approche de la sécurité, de l'autonomie.
M. Côté (Charlesbourg): On commence à
enseigner la sécurité routière en
prématernelle.
M. Dufour: En prématernelle. Cela fait trois ans. Dans le
fond, il commence à être plus autonome à cet âge.
M, Côté (Charlesbourg): M. le Président, j'aurais un
papillon.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous voulez faire
le papillon, M. le ministre? C'est cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Remplacer dans cet
article le nombre cinq par le nombre sept.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que c'est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 380 tel qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article
381?
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut laisser sans
surveillance un véhicule routier dont il a la garde sans avoir
préalablement arrêté le moteur, enlevé la clef de
contact et verrouillé les portières."
M. Desbiens: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a une pénalité, une
sanction prévue à cet article?
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
questions à l'article 381?
Une voix: Il en a une.
Le Président (M. Rochefort): Ah!
Excusez-moi.
M. Desbiens: II y a une pénalité de prévue
de 30 à 60? C'est ce que je comprends? Maintenant, verrouiller les
portières, M. le Président. Ce n'est pas indiqué dans
l'article, est-ce que cela s'applique n'importe où? Dans la cour dema
résidence?
Mme Bilodeau (Anne-Marie): Sur un chemin public. On
réfère toujours à l'article 1 qui est l'article
d'application générale du code...
M. Desbiens: Ah bon! D'accord.
Mme Bilodeau: ...qui vise toujours le chemin public. Alors, il
n'est pas nécessaire de répéter à chacun des
articles que l'article
s'applique aux chemins publics.
M. Desbiens: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Et verrouiller les
portières dans ce cas-ci, je pense que cela fait directement allusion
à enrayer le vol d'automobiles. C'est clair. II y a eu 1126 infractions
de cette nature en 1983.
M. Desbiens: Donc, cela ne couvre pas...
Le Président (M. Rochefort): Le vol d'automobiles dont les
portières n'étaient pas verrouillées, 1126 cas. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Cela ne couvre donc pas non plus, par exemple, le
stationnement comme au complexe G et à l'édifice H. Cela n'oblige
pas. Est-ce que cela devrait...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Chemins
publics.
M. Desbiens: Strictement chemins publics.
M. Côté (Charlesbourg): Ou chemins privés
ouverts à la circulation publique.
M. Desbiens: Ouverts à la circulation publique.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose de l'article
381? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Cela voudrait dire que vous exigez les trois
conditions. Quelqu'un pourrait avoir un véhicule avec le moteur en
marche, avoir un deuxième trousseau de clés et les
portières barrées. Il y a des dispositifs en plus qui permettent
de faire fonctionner une auto à partir du bureau, de
l'extérieur.
Le Président (M. Rochefort): Un instant, M. le
député de Jonquière.
M. Côté (Charlesbourg): Cela prend les trois.
M. Dufour: Les trois réunies. Il faut qu'il fasse les
trois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, pour qu'il y ait une
infraction.
M. Dufour: Vous savez qu'il existe des dispositifs par lesquels
vous pouvez mettre votre moteur en marche à partir de votre bureau, etc.
On n'est pas tous ministres pour avoir quelqu'un qui fait cela à notre
place. Mais, un laïc...
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que vous l'auriez
bien souhaité, mais vous allez être obligé de prendre votre
mal en patience encore un bout de temps.
M. Dufour: Ce matin, c'est bien parti. M. Côté
(Charlesbourg): Oui?
M. Dufour: On lâche pas! Est-ce que cela veut dire que ces
dispositifs ne seraient plus permis?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est un dispositif qui
est permis.
Une voix: La portière reste verrouillée.
M. Dufour: Oui, mais le moteur est sans surveillance. Attendez un
peu, on va essayer...
M. Côté (Charlesbourg): Non, les trois. Il faut
qu'il soit sans surveillance, en marche, la clé dedans et la porte non
verrouillée.
M. Dufour: Mon auto est à l'extérieur, sur la rue,
et je suis à l'intérieur d'un restaurant, par exemple. Donc, je
ne la surveille pas. Il n'y a pas de clé dedans et les portières
sont verrouillées. Je décide de la faire démarrer pour la
faire réchauffer. Le moteur fonctionne.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que la porte est
verrouillée et qu'il n'y a pas de clé dedans.
M. Dufour: J'ai l'impression que si vous manquez à une,
vous n'êtes plus correct.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Vous m'avez posé
la question tantôt et je vous ai dit que ça prenait les trois.
M. Dufour: Le moteur n'est pas arrêté, il est en
marche.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais cela prend les
trois.
M. Dufour: Je ne sais plus lire. II me semble qu'il est de bonne
heure encore pour me dire que je ne sais pas lire: "Nul ne peut laisser sans
surveillance un véhicule routier dont il a ta garde sans avoir
préalablement arrêté le moteur..." Je n'ai pas
arrêté le moteur, je suis en dedans et l'auto fonctionne.
M. Côté (Chariesbourg): "Enlevé la
clé..."
M. Dufour: Bon. "...enlevé ta clé de contact et
verrouillé les portières." Je fais
redémarrer le moteur, j'ai encore la garde de l'auto et elle
fonctionne.
M. Lalande: Quand on laisse un véhicule sans surveillance,
ce qu'il faut faire, c'est arrêter le moteur, la première des
choses, verrouiller les portes et enlever la clé de contact. C'est ce
qu'on doit faire.
M. Dufour: Oui.
M. Lalande: Si vous laissez un véhicule sans surveillance
et que le moteur tourne, vous êtes en infraction, de la même
façon que si vous laissez un véhicule seul avec le moteur
éteint; il y a une contravention.
M. Dufour: II dit comme moi.
M. Lalande: Il faut absolument faire ces trois
choses-là.
Mme Harel: Sur un chemin public.
M. Lalande: Sur un chemin public. Le critère, c'est que
lorsqu'on laisse un véhicule sans surveillance, il faut s'assurer que
tout est fermé à l'intérieur. Si vous barrez votre
véhicule et que vous le laissez en marche, ce n'est pas correct. C'est
conjonctif, encore une fois, l'ensemble de cela.
M. Dufour: C'est cela, le sens de ma question: le petit machin
chouette qui fait partir le moteur quand vous n'êtes pas dans votre auto.
Vous ne la surveillez pas et vous pouvez faire autre chose. Si un des points
n'est pas suivi, vous êtes en infraction.
M. Côté (Charlesbourg): Si le moteur marche,
oui.
M. Lalande: Et si la porte...
M. Dufour: ...est verrouillée. Il faut que vous fassiez
les trois choses; si vous n'en faites que deux et si le moteur marche, donc
vous êtes en infraction.
Une voix: Non.
M. Dufour: Bien oui.
Mme Harel: Le matin, vous pouvez la faire démarrer si
l'auto est dans un stationnement privé et non pas sur le chemin public.
Mais en face de la maison, vous ne pouvez pas, par exemple, aller partir le
moteur, même si vous avez deux séries de clés, et laisser
le moteur en marche même si vous verrouillez l'auto. Si vous rentrez le
temps de la laisser se réchauffer et que vous ressortez, c'est
interdit.
M. Lalande: C'est interdit.
Mme Harel: Et cela peut donner lieu à une amende.
M. Lalande: C'est exact.
M. Côté (Charlesbourg): Cela prend les trois.
Mme Harel: De ta même façon, si vous
débranchez le moteur et si vous enlevez la clé de contact mais
que vous ne verrouillez pas les portes, est-ce que cela pourrait donner lieu
à une amende aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Une voix: Non.
Le Président (M. Rochefort): Un instant, s'il vous
plaît! À l'ordre! M. Lalande, allez-y.
M. Lalande: C'est toujours sur un chemin public. Quelqu'un ne
peut laisser son véhicule en marche sans surveillance sur un chemin
public. C'est ce que cela veut dire. Il doit donc fermer le moteur, enlever les
clés et barrer les portes; c'est ce qu'il doit faire. S'il ne fait pas
ces choses, il est en infraction.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: S'il ne fait pas l'une ou l'autre de ces choses,
est-ce qu'il est en infraction?
M. Lalande: Oui.
M. Desbiens: C'est contraire à ce que M. le ministre nous
a dit tantôt.
M. Lalande: C'est conjonctif.
M. Dufour: Regardez, on va vous donner des exemples.
Le Président (M. Rochefort): Juste un instant, M. le
député de Jonquière. M. le ministre - si vous me le
permettez, M. le député de Jonquière, je vous
reconnaîtrai immédiatement après - je crois comprendre, si
M. Lalande veut me suivre. D'une part, pour respecter la loi, il faut que les
trois conditions soient réunies mais dès le moment où
l'une des trois n'est pas respectée, nous sommes en infraction. En
conséquence, ce que le député de Jonquière
évoque est une infraction à l'article dont nous discutons
actuellement. C'est bien cela?
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Rochefort): II y a infraction seulement si les
trois ne sont pas
respectées.
M. Côté (Charlesbourg): Si les trois ne sont pas
respectées.
Le Président (M. Rachetait): C'est cela,
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'inverse de ce que
j'ai dît.
Le Président (M. Rochefort): C'est cela.
M. Dufour: Moi je comprends. (16 h 15)
Mme Harel: Cela peut donner lieu à une amende de quelle
nature, de ne pas verrouiller les portes?
M. Côté (Charlesbourg): C'est complètement
fou, quant à moi, c'est un article complètement fou, dans le sens
qu'on ne peut pas empêcher un individu de faire réchauffer sa
voiture, cela n'a tout de même pas de maudit bon sens de lui
délivrer une infraction.
M. Dufour: Et il va plus loin que cela. Sur un chemin public, on
peut assimiler à un chemin public un stationnement public, cela va? Oui,
un stationnement public, ce n'est pas...
Le Président (M. Rochefort): Si vous me le permettez, M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: On va le rapprocher.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, je vous
écoute.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
comme je vous l'ai dit, je trouve cela complètement fou, même si
c'est la police qui l'a demandé, et dans ce sens, on ne peut pas
empêcher un individu qui est dans un édifice de pouvoir faire
partir, avec un mécanisme quelconque, sa voiture pour la faire
réchauffer. C'est aussi simple que cela.
Le Président (M. Rochefort): En conclusion.
M. Côté (Charlesbourg): En conclusion, qu'on relie
le fait qu'une porte de voiture doit être verrouillée sans
clé à l'intérieur, cela a pleinement de sens, mais qu'on
empêche un individu de réchauffer sa voiture alors qu'il est en
dedans, cela n'a pas de bon sens; alors, c'est aussi simple que cela. Dans ce
cas, le jugement du ministre s'applique.
M. Dufour: Je veux tout de même qu'on soit clair, parce
qu'il me semble que ce n'était pas là.
Une voix: Enlever les clés.
Le Président (M. Rochefort): Juste une seconde, s'il vous
plaît.
M. Paradis (Matapédia): C'est-à-dire que, si on
permet le verrouillage, on permet que le moteur chauffe et que les portes
soient verrouillées, donc, on permet le suicide.
Le Président (M. Rochefort): Juste une seconde, si vous me
permettez. Je crois que le ministre a préparé un papillon. M. le
député de Jonquière, je vous reconnaîtrai
immédiatement après, mais on va essayer de voir sur quoi on
discute maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Le papillon se lirait comme
suit: À l'article 381, supprimer dans la deuxième ligne les mots
"arrêté le moteur".
Une voix: Dans la troisième ligne.
Le Président (M. Rochefort): Moi, deuxième ligne.
Non, un instant, on s'entend bien, dans le projet de loi, c'est à la
deuxième ligne, d'accord? Donc, M. le ministre, peut peut-être
relire le texte refondu, si l'amendement...
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut laisser sans
surveillance un véhicule routier dont il a la garde sans avoir
préalablement enlevé la clef de contact et verrouillé les
portières."
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que ce
papillon...Alors, M. le député de Jonquière, sur le
papillon?
M. Dufour: Parce que le papillon, je voudrais peut-être un
petit peu d'éclaircissement et cela ne devrait pas être bien long.
Tout à l'heure, mon collègue de Dubuc à soulever une
hypothèse et la réponse qui a été donnée, je
ne la partage pas nécessairement. Moi, je pense qu'on doit associer le
chemin public ou le stationnement public, comme chemin public, et ce qu'on dit
dans cet article s'applique aussi. Par exemple, il y a des terrains qui
appartiennent à la municipalité, il y a des stationnements qui
appartiennent à une municipalité, j'ai l'impression que cela va
être difficile de dissocier la notion de chemin public de
propriété publique. C'est tellement vrai que quelqu'un qui va se
stationner des fois dans des places, dans des stationnements de l'hôtel
de ville, il ne peut avoir d'infraction, parce que c'est un stationnement qui
est
reconnu public, ce n'est pas un stationnement de centre commercial, un
vrai stationnement public, dans le sens de la loi. Est-ce que vous êtes
d'accord avec moi sur cela?
Le Président (M. Rochefort): Me Bilodeau.
Mme Bilodeau: Je vous réfère à la
définition de chemin public, à la page 6 du projet de loi, qui
définit notamment le chemin public comme étant la surface de
terrain ou d'un ouvrage d'art dont l'entretien est à la charge d'une
municipalité, etc. Alors, dans le cas que vous me posez, quand vous
parlez d'un stationnement dont l'entretien est à la charge de la
municipalité, je pense que cela répond à votre
question.
M. Dufour: Je vous félicite. Vous pensez comme moi.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Matapédia. C'était sur la papillon.
M. Paradis (Matapédia): C'est beau. Je passe.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le papillon
à l'article 381 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 381 tel qu'amendé est adopté.
M. Dufour: Un instant, M, le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que madame voudrait confirmer tout haut ce que
j'ai cru comprendre, ce que vous avez dit, à savoir qu'un stationnement
public à la charge de la municipalité est donc
considéré comme une oeuvre d'art où les automobiles
peuvent circuler? C'est considéré comme un chemin public.
Mme Bilodeau; Dont l'entretien est à la charge de la
municipalité.
M. Dufour: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Un stationnement public dont
l'entretien est à la charge de la municipalité...
M. Desbiens: Ou du gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Bien oui, c'est la même chose.
M. Desbiens: Ou de l'un de ses organismes. Donc, mon
stationnement au H, je me posais la question tantôt, c'est un chemin
public à ce moment-là.
M. Dufour: Je dirais non.
M. Desbiens: C'est une oeuvre d'art.
Mme Bilodeau: Non, mais cela continue. Écoutez. Je pense
qu'il faut lire la définition dans son entier: Sur une partie de
laquelle sont aménagées une ou plusieurs chaussées
ouvertes à la circulation publique des véhicules routiers.
M. Desbiens: Comment s'appelle la société qui
gère les stationnements?
Mme Bilodeau: La Société Parc Auto du Québec
métropolitain.
M. Desbiens: Est-ce un organisme du gouvernement?
Mme Bilodeau: Oui, mais je ne crois pas que les surfaces de
terrain aient une partie sur laquelle sont aménaqées une ou
plusieurs chaussées pour circuler, des chaussées ouvertes
à la circulation publique des véhicules.
M. Desbiens: Que ce soit à l'extérieur ou à
l'intérieur! Quelle différence y a-t-il entre un stationnement
intérieur et un stationnement extérieur?
M. Lalande: Ce sont des stationnements où l'accès
peut être interrompu ou fermé en tout temps, comme n'importe quel
stationnement avec une voie d'accès. Ce dont on parle, ce sont des
stationnements sur la rue où on a accès directement. Les
stationnements où on ne peut pas le prohiber... Le H est un
stationnement privé. Il peut être fermé en tout temps, et
vous n'y avez pas accès.
M. Desbiens: Alors, un stationnement de la ville peut donc
être fermé aussi.
M. Dufour: De quelle façon?
M. Desbiens: Comment de quelle façon? Ils mettent une
barrière.
M. Dufour: Comme sur un chemin, à l'occasion de
réparations. Mais, ce n'est pas la même chose. Dans mon esprit,
c'est très clair ce qu'est un stationnement public. Je n'ai pas de
difficulté. J'ai eu connaissance qu'on marque parfois sur des
stationnements qui appartiennent à la municipalité:
Défense de stationner, stationnement de M. le maire, de M. le conseiller
X, de M. le directeur
général. Quelqu'un va se stationner à cet endroit
et on ne peut lui imposer une amende. On ne peut même pas enlever le
véhicule, car cela appartient au public, cela n'appartient pas à
l'individu, tandis que le stationnement dont vous parlez, dans votre cas, c'est
une location, c'est votre stationnement et il y a des règles qui le
régissent régulièrement et en tout temps.
M. Desbiens: La ville peut très bien exiger un
stationnement.
M. Dufour: Non, j'ai énuméré les conditions
et elle n'a pas ces conditions. Si elle remplissait ces conditions, ce ne
serait plus cela.
M. Desbiens: Prenez le stationnement à l'"autogare" de
Chicoutimi, on n'exige pas un sou là.
Une voix: Oui, on exige des frais. M. Desbiens: Non.
Le Président (M. Rochefort): Bon. Est-ce que cela dispose
de l'article 381?
Mme Harel: Oui, adopté.
M. Desbiens: Cela ne répond pas à la
définition...
Le Président (M. Rochefort): Oui, mais je veux bien, M. le
député de Dubuc. Si vous avez des questions à adresser au
ministre, je suis d'accord pour les recevoir.
M. Desbiens: D'accord, s'il vous plaît. Je vais en prendre
un autre que le H ou le G. Il y a le stationnement de l'"autogare" à
Chicoutimi où cela ne coûte pas un sou au public. C'est un
bâtiment à étages.
M. Dufour: C'est ouvert 24 heures par jour.
M. Desbiens: C'est ouvert 24 heures par jour. Est-ce qu'une auto
qui est stationnée là est sur un chemin public?
Mme Bilodeau: Je vais être obligée de vous donner un
peu la réponse que je vous donnais tout à l'heure. Je ne pense
pas que, dans le stationnement du G ou du H...
M. Desbiens: Non, non, je ne parle pas du H ou du G, je parle
du... Ceux du H et du G, vous dites qu'ils peuvent être barrés ou
fermés et qu'il faut payer. Je vous parle d'un stationnement comme
l'"autogare" de Chicoutimi, un stationnement à étages, ouvert au
public en tout temps où on ne paie pas un sou.
Mme Bilodeau: Si l'entretien est à la charge d'une
municipalité, du qouvernement ou de l'un de ses orqanismes, et que sur
une partie on a aménagé une ou plusieurs chaussées
ouvertes à la circulation publique des véhicules routiers. Une
chaussée. Et la chaussée est la partie d'un chemin public
normalement utilisé pour la circulation des véhicules
routiers.
M. Dufour: Cela répond à son affaire, c'est
correct.
M. Desbiens: Donc, ce stationnement est un chemin public.
Mme Harel: Cela pourrait satisfaire à la
définition.
M. Desbiens: Alors, il faut donc remplir les conditions
prévues à l'article 380. Est-ce cela?
Mme Bilodeau: C'est cela, M. le député.
M. Dufour: Elle a raison.
Le Président (M. Rochefort); Cela va? L'article 381 tel
qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 382.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut immobiliser un
véhicule routier de manière à rendre une signalisation
inefficace, à gêner la circulation, l'exécution des travaux
ou l'entretien du chemin, ou à entraver l'accès à une
propriété."
M. Dufour: Y a-t-il une explication à cela? De quelle
façon peut-on faire cela? J'imagine que c'est volontaire aussi.
Quelqu'un pourrait gêner la circulation. J'imagine que si un gros fardier
va s'arrêter à côté d'un arrêt ou dans une
place où on signale une courbe, il peut gêner. C'est dans ce sens?
Est-ce qu'il faut que ce soit fait volontairement?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Dufour: De n'importe quelle façon.
M. Lalande: C'est strict. S'il n'y a pas d'intention coupable
à l'intérieur de cela, c'est simplement le fait d'immobiliser un
véhicule de façon à entraver la circulation ou à
gêner la circulation qui est une infraction. Au cours de 1983, il y a eu
4457 infractions qui ont été données par la
Sûreté du Québec.
Le Président (M. Rochefort): Dans les services, par
exemple, comme la CUM ou la CUQ, est-ce que c'est appliqué aussi?
M. Lalande: Oui, c'est appliqué. On n'a pas, hélas,
la compilation des infractions, mais on peut en convenir, on l'a vu ailleurs.
Compte tenu que c'est en milieu urbain, c'est plus que 4000 infractions.
Le Président (M. Rochefort): Si vous permettez, je veux
juste soulever des cas qu'on rencontre, par exemple, dans une circonscription
comme la mienne où un camion est stationné sur le coin de la rue
et obstrue la vue d'un panneau d'arrêt. Une voiture passe et ne
connaissant pas la présence d'un arrêt à cette intersection
commet une infraction involontaire. Je n'ai pas de statistiques en tête,
mais il y a beaucoup de cas qui me viennent à l'esprit, quand j'aborde
cela, plus souvent qu'autrement il y aura contravention à
l'automobiliste qui commet l'infraction et absolument rien, ni vu ni connu, au
camion qui commet l'infraction et est responsable de l'infraction de
l'automobiliste. Allez-y.
M. Lalande: Dans ce cas là, il est évident
qu'à ce moment, pour l'automobiliste, il y a une défense
possible, qui est celle qu'on mentionnait au tout début de la diligence
raisonnable et il devrait aussi y avoir une infraction pour le conducteur du
véhicule qui obstrue la signalisation. S'il n'y en a pas,
évidemment c'est la question de l'application par le policier de la
norme de sécurité routière.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. Nous avons été informés
qu'il y avait un fort pourcentage de cas où il était utile de
contester ces billets de contravention. Il y avait possibilité d'offrir
une défense raisonnable. Dans le cas de 382, est-ce que c'est d'ordre
public ou s'il peut y avoir une sorte de tolérance. Je pense à
certaines artères à Montréal dans le quartier où
j'habite...
M. Lalande: À l'article 386... Mme Harel:
...où il y a des...
M. Lalande: ...ce sont tes règles de stationnement, les
distances qu'on doit, etc., de la rue, d'un trottoir, d'un terre-plein.
À l'article 386, on va voir la façon dont on doit stationner.
Ici, c'est de façon générale. C'est de manière
à gêner la circulation et c'est une appréciation du
policier dans ces cas et où la défense est permise
également.
Mme Harel: Par exemple, on connaît des rues de zones
industrielles à Montréal, à cause de la
vétusté de l'infrastructure où le camionnage lourd est
obligé de circuler dans la rue et il y a un certain nombre de rues
où pendant un certain nombre d'heures par jour la circulation est
carrément entravée et où les concitoyens du voisinage
savent qu'ils doivent emprunter d'autres artères. Ce sont des chemins
publics où la circulation devrait se faire sans entrave.
M. Lalande: C'est sûrement un cas où on devrait
faire appel à la police pour intervenir et libérer les voies. (16
h 30)
Mme Harel: Les policiers eux-mêmes vont reconnaître
une sorte de tolérance parce qu'il y a là des entreprises qui
n'ont que ce moyen d'accès pour le transport de leurs marchandises. Je
pense au boulevard Notre-Dame où, carrément, les entreprises font
sur le boulevard des déplacements. Prenez Sucre Saint-Laurent.
M. Dufour: Pas Lantic?
M. Lalande: À l'article suivant, nous verrons les cas de
tolérance. À l'article 383, par exemple: "Tout véhicule
routier doit être stationné à au plus 30 centimètres
de la bordure..." C'est évidemment une appréciation du policier.
Dans les cas, par exemple, de déchets qui sont en bordure ou quoi que ce
soit, ou quelque chose qui obstrue, c'est évident que les 30
centimètres ne peuvent pas être respectés dans ces
cas-là et quelqu'un devra stationner un peu plus loin. Il y a une
appréciation, selon le bon jugement de l'agent de la paix.
Le Président (M. Rochefort): Prenons, par exemple, la rue
Saint-Laurent à Montréal où il y a un bon nombre de
commerces. Montez Saint-Laurent en bas de Saint-Viateur, de bas en haut, c'est
du slalom à travers les camions stationnés en double et en
triple, et ce n'est pas un cas unique ou exceptionnel. C'est le train-train
quotidien, sauf peut-être le dimanche dans la rue Saint-Laurent. À
partir de quoi on applique ou on n'applique pas l'article 382 dans ce cas?
M. Drolet: Il y a peut-être une tolérance qui n'est
jamais inscrite dans la loi, mais qui existe toujours, c'est celle qu'à
l'impossible nul n'est tenu et, dans certaines situations, vraiment, il est
impossible pour un conducteur d'un véhicule routier d'agir autrement que
d'obstruer, momentanément, la voie. Peut-être que dans ces
cas-là, effectivement, les policiers démontrent une grande
tolérance, mais, si on voulait en cas d'abus les faire intervenir, je
pense qu'il n'y aurait pas de problème.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, sur la même question?
M. Dufour: On rencontre régulièrement des camions,
par exemple, des camions de vidanges sur les routes à caractère
régional. Les municipalités ont laissé construire des
maisons le long de ces chemins. Donc, cela amène quoi? De la
façon dont l'article est écrit, c'est nul, il n'y a personne,
mais vous rencontrez régulièrement des autobus scolaires, vous
rencontrez des camions de vidanges aussi; ils sont obligés, ils donnent
un service aux maisons et ils obstruent ou ils gênent la circulation
régulièrement. Pour le cas des autobus scolaires, il n'y a pas
trop de réponses parce qu'eux peuvent être n'importe où et
ils n'ont qu'à faire clignoter leurs lumières pour tout
arrêter. Cela dérange temporairement, mais le camion de vidanges
est obligé d'arrêter et il n'y a pas toujours des refuges pour que
ces voitures puissent s'éliminer du chemin. Donc, de la façon
dont l'article est rédigé, il n'y a personne, il n'y a aucune
tolérance possible, c'est nul.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Dufour: Gêner la circulation.
M. Côté (Charlesbourg): Si on disait: sauf en cas de
nécessité?
M. Dufour: Cela pourrait être certainement plus acceptable,
parce que de la façon dont c'est écrit...
M. Desbiens: Tout le monde va dire: II est nécessaire que
j'arrête là.
M. Dufour: Non, non, mais il faut qu'il le prouve. Je pense que
c'est un mot que tout le monde comprend. On peut défendre cela,
l'obligation.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va. M. Dufour:
Accepteriez-vous cela?
Mme Harel: C'est une question de formulation.
Le Président (M, Rochefort): Cela va quoi? Il y aurait un
papillon?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur, je suis en
train de l'écrire.
M. Desbiens: Pour des services publics, sauf en cas de
nécessité?
Une voix: Non.
M. Desbiens: On ouvre une porte.
M. Lalande: On donne un peu plus de pouvoir aux individus.
M. Desbiens: Ils auront à démontrer que
c'était nécessaire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Lalande: Donner un peu plus de pouvoir aux individus de
contester cela.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 382,
remplacer la première ligne par les mots suivants: "Sauf en cas de
nécessité, nul ne peut immobiliser un véhicule
routier...
Le Président (M, Rochefort): Est-ce que l'amendement à
l'article 382 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Un moment!
On reprend, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer la première
ligne par tes mots suivants: "Sauf en cas de nécessité, nul ne
peut immobiliser un véhicule routier de manière à..."
Le Président (M. Rochefort): Adopté? L'amendement
à l'article 382 est adopté. Est-ce que l'article 382 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 383, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
routier doit être stationné à au plus 30 centimètres
de la bordure la plus rapprochée de la chaussée et dans le
même sens que la circulation..."
M. Dufour: M. le Président, est-ce qu'on pourrait avoir un
peu de silence? Cela me dérange.
Le Président (M. Rochefort): Si vous me le permettez, on
va demander aux personnes qui sont dans la salle de tenir vos caucus...
À l'ordre, s'il vous plaît! Je demanderais aux personnes qui
tiennent des caucus en parallèle aux travaux de ta commission
parlementaire de les tenir à l'extérieur de cette salle, s'il
vous plaît, pour nous permettre de poursuivre rondement nos travaux.
M. le ministre, si vous voulez compléter.
M. Côté (Charlesbourg): On reprend, M. le
Président, pour aller rondement?
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): "Tout véhicule
routier doit être stationné à au plus 30 centimètres
de la bordure la plus rapprochée de la chaussée et dans le
même sens que la circulation, sauf indication contraire de la personne
responsable de l'entretien de ce chemin. "Si le véhicule est
stationné dans une pente, ses roues avant doivent être
orientées de façon que tout déplacement de l'avant du
véhicule se fasse vers la bordure la plus rapprochée de la
chaussée. "Cependant, une motocyclette et un cyclomoteur peuvent
être stationnés en oblique avec la bordure la plus
rapprochée de la chaussée, dans le même sens que la
circulation, de façon que tout déplacement de l'avant du
véhicule se fasse vers la bordure la plus rapprochée."
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
Mme Harel: II y a vraiment l'obligation que ce soit, pour les
motocyclettes et les cyclomoteurs, dans le même sens que la circulation.
Pourtant, on voit quand même assez fréquemment un stationnement en
sens vertical et non horizontal, non pas de façon perpendiculaire
à la circulation mais en sens oblique.
M. Dufour: S'il est stationné dans une pente, il doit
être tourné vers la droite.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: De la façon dont l'article est écrit, 30
centimètres de la bordure la plus rapprochée de la
chaussée... C'est à peu près 12 pouces?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un pied.
M. Dufour: Ce serait pensable que quelqu'un qui serait un peu
plus éloigné de la route... Je pense que c'est important parce
que des gens vont se stationner, puis ils ont peur, ils se mettent à
deux pieds de la bordure. Ils ne prennent pas la peine de retourner en dedans.
Ça ne dérange pas trop des fois que l'automobile soit à un
pied et demi du trottoir. De la façon dont l'article est écrit,
à 30 centimètres près, si ce n'est pas à
l'intérieur, il pourrait y avoir une infraction. Bien sûr, vous
allez me dire que c'est encore laissé à la latitude du policier.
Je pensais à au moins ou à au plus. Il n'y a pas...
M. Côté (Charlesbourg): On dit "à au plus 30
centimètres".
M. Dufour: Ça peut être moins mais, en principe,
ça ne devrait pas être plus éloigné. D'accord,
ça répond à une partie de la question.
Quand c'est une pente vraiment prononcée - on en connaît -
ça m'inquiète quand l'automobile est stationnée
perpendiculairement. En oblique, ça ne dérange pas trop.
Perpendiculairement et les roues tournées vers le trottoir, je vous
donne ma réaction, il y a des endroits où la côte est
vraiment abrupte, comme cela. C'est peut-être 15 %. Si l'auto part et si
quelqu'un est devant, il y a des chances que... J'aimerais mieux ne pas
être là, en tout cas.
M. Lalande: C'est pour cela d'ailleurs que l'on oblige que les
roues soient obliquées dans le sens de la chaîne de trottoir, pour
bloquer...
M. Dufour: Oui, mais vous savez que parfois les trottoirs ne sont
pas hauts. Ce ne sont pas tous des trottoirs hauts comme cela.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, est-ce qu'il y a une autre
disposition qui oblige à utiliser te frein d'urgence? II me semble que
cela a déjà existé dans le code, dans le cas d'une pente
abrupte surtout, que l'on soit obligé d'utiliser le frein d'urgence
quand on stationne. Non? Cela n'a jamais existé dans le code? C'est
seulement une recommandation que l'on nous faisait?
M. Lalande: M. le député de Dubuc, on oblige
toutefois que tout véhicule soit muni au moins d'un frein d'urgence.
M. Desbiens: Mais on n'oblige pas à l'utiliser, en aucune
circonstance. Ne serait-ce pas une mesure de sécurité assez
importante pour... Il me semble que dans les cours de conduite, au moins, l'on
mentionne d'utiliser le frein d'urgence.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Dufour: Ils vont plus loin, ils disent: mettre le frein
à main dès que le véhicule est immobilisé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans les cours. Ils
peuvent aller au-delà de ce que le code prévoit quand il est
question de sécurité.
M. Desbiens: S'il y a un frein d'urqence, il doit servir à
quelque chose.
M. Lalande: C'est exact. D'ailleurs, on l'enseigne dans les
écoles de conduite.
M. Desbiens: C'est probablement là que j'ai vu cela. Je
pensais que cela existait dans le code déjà.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que l'on peut
suspendre l'article, M. le Président?
Le Président (M. Rochefort): À votre guise, M. le
ministre. On suspend l'article 383. J'appelle l'article 384. M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "À l'extérieur
d'une cité, d'une ville ou d'un village, nul ne peut immobiliser un
véhicule routier sur la chaussée sauf indication contraire de la
personne responsable de l'entretien du chemin."
Mme Harel: Évidemment, M. le Président, sauf en cas
d'urgence, en cas de nécessité.
M. Dufour: On a des bonnes suggestions. Le ministre a l'air de
douter de notre bonne foi.
M. Desbiens: M. le Président, à l'article 384.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de Dubuc.
(16 h 45)
M. Desbiens: On dit qu'à l'extérieur d'une
cité, d'une ville ou d'un village, nul ne peut immobiliser un
véhicule routier sur la chaussée sauf indication contraire de la
personne responsable de l'entretien du chemin. Hier, je pense que vous avez dit
que la personne responsable des chemins, c'est le ministre ou un de ses
délégués. Mais la personne responsable de l'entretien des
chemins... Je comprends que sur la longueur de routes qu'on a au Québec,
le ministre n'a pas de responsable de l'entretien du chemin sur tous les milles
de routes.
M. Côté (Charlesbourg): Forcément.
M. Desbiens: S'il arrive un cas majeur, il y a une latitude qui
est laissée là, j'imagine.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le ministre
lui-même. Il a une délégation. Cela peut être, dans
certains cas, le responsable régional ou le divisionnaire de
voirie...
M. Desbiens: ...ou même le contremaître qui se
promène en camion. Mais qu'arrive-t-il si aucun de ceux-là n'est
sur les lieux où je me trouve lorsque je suis obligé de
m'immobiliser sur la chaussée.
Mme Bilodeau: Cela peut viser ici, quand il y a une indication
contraire de la personne responsable de l'entretien d'un chemin public, tout
travail de construction de routes ou de correction ou de réfection ou,
encore, le déneigement. C'est de l'entretien.
M. Desbiens: Mais s'il y a un pied de neige dans le chemin et que
je suis pris là, je ne peux tout de même pas... Il faudrait
toujours bien qu'il reste immobilisé même si je ne veux pas. Il
faut aller prouver cela en cour, point.
Mme Harel: Évidemment, il y a toujours la défense
de nécessité qui peut être opposée. S'il y a un
problème de moteur ou je ne sais, enfin, un problème
mécanique, il peut toujours y avoir immobilisation. Là, il y a
une défense qui est apportée au juge.
Mme Bilodeau: Si la personne peut établir en
défense qu'elle a pris tous les moyens raisonnables pour éviter
de commettre une infraction, le tribunal pourra décider d'un
acquittement.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On a une loi qui s'appelle la loi 100 qui actuellement
est en période d'étude article par article, la loi sur les
élections et Ies référendums dans les
municipalités. Si ma mémoire est exacte, on essaie
d'éliminer, autant que possible, les noms de municipalités de
villes, villages ou de cités en disant "municipalité". Le mot
"municipalité", à mon sens, englobe les trois mots. Là,
vous les spécifiez les uns et les autres. Je vous invite à
regarder comment on définit la ville, le village, etc. pour
éliminer des mots qui vont dire de moins en moins de choses.
Actuellement, on parle de municipalités de grande population et
de municipalités de plus petite population. Donc, on voit que c'est une
nouvelle façon de nommer les endroits où demeurent les gens. Il y
a un point qui me chicote un peu, c'est que par rapport au libellé de
l'article, les municipalités ont des chemins routiers assez longs
aujourd'hui.
Quand vous arrivez dans une municipalité, il y a des espaces sur
lesquels il n'y a rien de bâti. Parfois, on peut avoir bâti sur
certains espaces. De la façon dont vous dites cela, il peut y avoir des
endroits où c'est à l'extérieur que nul ne peut
immobiliser... Donc, à l'intérieur, même s'il y avait une
indication contraire, quelqu'un pourrait être stationné.
Je sais que le ministère entretient des bouts de rue à
l'intérieur des municipalités. S'il ne peut la stationner
à l'extérieur, cela veut dire qu'il peut la stationner à
l'intérieur. Forcément, te contraire s'applique.
Mme Bilodeau: Je crois comprendre la raison pour laquelle
l'article vise l'extérieur d'une cité, d'une ville ou d'un
village. Généralement - on va le voir plus loin dans les pouvoirs
réglementaires des municipalités - les municipalités
peuvent réglementer en matière de stationnement ou
d'immobilisation de véhicules. Ici, le Code de la sécurité
routière ne vise généralement que l'immobilisation dans le
cas d'entretien par le ministère des Transports, C'est de la
compétence des municipalités, on va le voir plus loin, de
réglementer le stationnement sur son propre territoire.
M. Dufour: Oui, mais à l'intérieur de la
municipalité, cela veut dire que la personne responsable de l'entretien
n'a rien à dire quant à cela, tel que l'article est
libellé.
Mme Bilodeau: L'article ne trouverait pas son application.
L'article s'applique seulement à l'extérieur d'une cité,
d'une ville ou d'un village.
M. Dufour: D'accord. Vous éliminez...
Mme Bilodeau: Je pense que le législateur, ici, respecte
le champ de compétence des municipalités.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière doit être d'accord avec cela.
M. Dufour: Oui. Je trouve que certaines municipalités ont
parfois de grands bouts de chemins qui sont... Je regarde chez moi...
Le Président (M. Rochefort): Je ne voudrais pas qu'on
soulève un débat, M. le député.
M. Dufour: ...il y a une route régionale d'environ cinq
milles de longueur, dans la municipalité, et ce n'est pas la
municipalité qui l'entretient, c'est le ministère.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Le boulevard Métropolitain est dans la ville
de Montréal.
M. Dufour: Jusqu'à preuve du contraire.
M. Desbiens: Cela ne s'appliquerait pas au boulevard
Métropolitain?
Le Président (M. Rochefort): Dans plus d'une cité,
M. le député.
M. Desbiens: Pardon?
Le Président (M. Rochefort): Dans plus d'une
municipalité. Est-ce que cela dispose de l'article 384?
Mme Harel: Oui.
M. Dufour: Je voudrais attirer votre attention, sous
réserve, pour savoir si les mots qu'on emploie, "cité", "ville"
ou "village" ne pourraient pas être remplacés selon la nouvelle
formulation de la loi qui est présentée actuellement.
Mme Bilodeau: Après avoir consulté les
spécialistes de la législation au ministère des Affaires
municipales, on nous a dit de ne pas toucher au concept tant et aussi longtemps
qu'ils n'uniformiseront pas leur législation municipale. C'est à
l'étude actuellement. Alors, nous n'avons pas l'autorité pour
changer ces appellations pour l'instant.
Mme Harel: C'est sous réserve.
Le Président (M. Rochefort): L'article 384 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 385. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Il y a un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, à la
troisième ligne de l'article 385, l'expression "feux clignotants
d'urgence" par la suivante: "feux de détresse". C'est le même
commentaire que tout à l'heure.
Le Président (M. Rochefort): Même raisonnement que
tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 385 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je n'ai pas demandé la parole. J'aimerais bien
qu'on ait le temps de le lire.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, M. le
député.
M. Dufour: On est en train de brûler
les feux.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, M. le
député. Je prends bonne note de votre rappel.
M. Desbiens: Vous avez changé l'expression.
M. Côté (Charlesbourg): On l'a changée pour
une autre. C'est plus conforme.
M. Desbiens: Cela s'appelait les "feux de détresse". C'est
quoi les feux de position? Ce n'est pas la même chose.
M. Lalande: Ce sont les "parking". Les feux de détresse,
ce sont les quatre feux qui clignotent ensemble.
M. Dufour: Les feux de détresse, ce sont les quatre -
jaunes en avant et les rouges en arrière. Cela peut aussi être les
autres au-dessus.
M. Desbiens: Les feux de position, ce sont les quatre "stops" qui
ne clignotent pas. Est-ce cela?
M. Dufour: Oui. Quand vous parlez de signaler par des lampes,
quelle est cette forme d'éclairage? Je connais les fusées, mais
je ne connais pas les lampes. Est-ce quelqu'un qui a une lampe à
l'huile?
M. Desbiens Oui. Une lampe électrique ou à batterie.
M. Dufour:: Pourquoi pas des lumières au lieu des lampes?
Une lampe de poche, c'est une lumière.
Quand on parle de chaussée, c'est vraiment la chaussée, le
"roulant". Dans le parc des Laurentides, assez souvent, vous pouvez vous
stationner sur l'asphalte, mais vous n'êtes pas sur le "roulant" de la
route, comme on dit. Il y a une démarcation.
M. Côté (Charlesbourg): La chaussée, c'est la
partie d'un chemin public normalement utilisée pour la circulation des
véhicules routiers.
Mme Bilodeau: C'est la définition de chaussée.
M. Côté (Charlesbourg): Au début. Mme
Bilodeau: Au début.
M. Dufour: Des lampes, est-ce que ce sont des lampes de poche?
C'est quoi? Est-ce des lumières à batteries? Les lumières
que l'on met pour les travaux, les espèces de...
M. Côté (Charlesbourg): Des "flashlights".
M. Dufour: Oui, mais il y a aussi les lampes au
kérosène. Est-ce correct aussi dans ces cas-là? Ce n'est
pas gros, mais cela éclaire.
M. Lalande: C'est pour assurer la compatibilité avec ce
dont nous avons déjà discuté concernant les
équipements. Ce sont les torches que l'on remplace par les lampes, les
réflecteurs. On utilisait le mot "torche" et on l'a
précisé avec des lampes. C'est pour être conforme avec ce
que l'on a déjà adopté concernant les
équipements.
M. Dufour: Mais, si vous employez le mot "torche", ce n'est pas
une lampe, c'est une torche. Ce ne sera plus légal? Vous l'enlevez?
Une voix: La grosse torche.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Finalement,
c'est la description de l'ensemble et ce que l'on appelait communément
"torche" est remplacé par "fusée éclairante".
M. Desbiens: Mais ce que l'on appelait effectivement "torche",
l'objet lui-même, on peut encore l'utiliser?
M. Lalande: Oui, oui. C'est la même chose qui est
appelée autrement.
M. Côté (Charlesbourg): Fusée
éclairante, semble-t-il, est plus français.
M. Lalande: C'est comme celui qui faisait de la prose sans le
savoir.
M. Dufour: Mais c'est loin d'être une fusée, une
torche.
M. Côté (Charlesbourg): Mais éclairante.
Une voix: C'est M. Jourdain.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? M. Dufour:
Quand il le faut, il le faut. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 386. M. le ministre.
Le stationnement pour handicapés
M. Côté (Charlesbourg): Ici, M. le Président,
on arrive aux règles de stationnement et effectivement cela touche
le
stationnement pour handicapés. Il serait peut-être bon
avant même d'appeler l'article 386 de tenter de faire le tour de ce que
nous avons vécu comme débat pour le stationnement pour personnes
handicapées.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Allez-y, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Cela a été
passablement galvaudé, si je peux me permettre l'expression, au fil des
ans, au fil des administrations, au fil de la volonté politique de
chacune des administrations. Il y a eu plusieurs débats à ce
niveau-là et on a décidé, finalement, à la
Régie de l'assurance automobile de prendre un peu de leadership dans le
dossier de façon à tenter par le Code de la
sécurité routière de régler une partie des
problèmes. Cela ne veut pas dire que l'on va régler tous les
problèmes, mais on a au moins marqué une volonté
très nette au code d'aller un peu plus loin.
Cela veut dire qu'on a vécu toute une série de
consultations qui ont eu des hauts de gammes avec certains individus et des bas
de gammes avec ceux qui sont supposés représenter certains
individus.
On a fait toutes les démarches que l'on devait faire tant du
côté du ministère des Affaires sociales qu'avec l'Office
des personnes handicapées du Québec et on s'était entendu
initialement avec l'office sur une manière de procéder qui nous
paraissait à l'époque satisfaisante, mais qui n'avait
effectivement pas - passez-moi l'expression -passé le feu de la rampe
des handicapés eux-mêmes, de ceux qui avaient donc à vivre
des mesures que l'on avait nous-mêmes... Sur les représentations
du député de Taschereau, M. Jean Leclerc, avec les personnes
handicapées du centre François-Charron, Carrefour Adaptation,
Québec... Les officiers de la régie et des gens de mon cabinet
les ont rencontrés pour nous sensibiliser à toute une
série de phénomènes qui faisaient en sorte que ces
gens-là devenaient presque des mandataires pour l'émission de
vignettes qui leur procuraient des revenus et qui faisaient en sorte qu'ils
pouvaient finalement être utiles à leurs confrères et
consoeurs et en même temps, avoir des revenus pour être capables
d'autosuffisance. (17 heures)
La position de ces gens était différente de celle de
l'office. Ce qu'on a donc fait pour tenter de régler le problème
et pour que tout le monde puisse être sur la même ligne de
pensée, on a fait venir, on a convoqué une réunion entre
les affaires sociales, la Régie de l'assurance automobile, le
ministère des Transports, des gens de mon cabinet, des gens qui
représentaient les handicapés, l'organisme qu'on vient de
mentionner, et on a aussi demandé à l'office chargé de la
protection des personnes handicapées de se présenter à la
table pour discuter ensemble, pour en arriver à un consensus, de telle
sorte que, dans la loi, on éclaircisse un certain nombre de choses. Les
seuls qui ne se sont pas présentés, à cinq minutes d'avis,
cela a été l'office.
Le Président (M. Rochefort): L'office...
M. Côté (Charlesbourg): L'OPHQ. Finalement, on s'est
retrouvé devant un choix à faire. Quant à moi, j'ai fait
le choix de ceux qui ont à vivre à la base les problèmes
quotidiens, plutôt que de ceux qui, dans des bureaux, tentent de
représenter les personnes handicapées. C'est dans ce sens que
nous avons renégocié, avec la Régie de l'assurance
automobile et les représentants de ces personnes, un mécanisme
qui permettrait à la fois à la régie de garder la
responsabilité de la délivrance des vignettes et aussi de pouvoir
reconnaître, dans les régions du Québec, dont celles de
Québec, de Montréal, et d'ailleurs, un organisme voué
à la défense des intérêts des handicapés,
dirigé par eux-mêmes, ce qui ferait en sorte qu'eux pourraient
être mandataires de la Régie de l'assurance automobile quant
à la délivrance des vignettes, quant à la bonne
connaissance aussi des personnes à qui on délivre des vignettes,
de telle sorte qu'ils puissent en retirer monnaie contre services et ainsi
continuer d'agir et avoir des revenus leur assurant une certaine autonomie.
Dans ce sens, effectivement, on a fait un bout de chemin avec eux et c'est dans
ce contexte maintenant qu'on pourrait l'aborder. Je tenais à le dire,
pour être capable de bien situer ce qui nécessairement demande des
amendements au Code de la sécurité routière, que nous
analysons actuellement. C'est dans ce sens que je voulais faire le point, avant
même qu'on entame l'étude article par article.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
questions sur cela? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Moi, je suis un peu surpris de ce dont le ministre
nous informe, concernant l'Office des personnes handicapées du
Québec, l'OPHQ. J'ai connu ces gens pour avoir travaillé avec
eux. C'était Mme Laurette Robillard qui était la
présidente. Je me demande les raisons exactes pour lesquelles elle ne
s'est pas présentée. Quant à ce qui me concerne, moi,
personnellement, pour avoir eu des contacts avec... Oui, c'est peut-être
cela, si elle ne s'est pas présentée, c'est possiblement dû
à un changement d'affectation dans son cas, ou qui était en
suspens ou qui était en devenir. Elle avait fait des démarches et
personne, en tout cas, ne pourrait mettre en doute son intérêt,
parce que de la façon dont vous l'avez dit,
cela m'a frappé un peu, il me semble, en tout cas.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai bien pesé...
M. Dufour: Je comprends que vous ayez été
déçu qu'ils ne se soient pas présentés, mais je
trouve tout de même que ces gens, pour les avoir connus, pour avoir
travaillé avec eux, sont des gens qui ont manifesté et tentent
non seulement de les représenter, j'espère qu'ils les
représentent vraiment, mais ils ont fait à mon sens un travail de
sensibilisation extraordinaire. On ne serait sûrement pas rendu
là, pour la défense des droits de ces gens, s'ils n'avaient pas
fait autant de pressions et de représentations. C'est peut-être
juste ce petit mot qui m'a frappé: Les seuls qui ne se sont pas
présentés... Ils tentent de représenter; c'est juste ce
petit bout.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, pour
être bien sûr que le député de Jonquière m'a
bien compris...
M. Dufour: C'est surtout pour les fins du Journal des
débats, j'aimais mieux...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est clair, vous
avez... Je n'ai pas à répéter mon discours de
deuxième lecture et je n'ai pas à reprendre et à changer
un iota à ce que j'ai dit dans ma présentation des faits. C'est
exactement cela, je n'ai parlé de personne en particulier, ni de Mme
Robillard qui, effectivement, n'est plus là. Je peux vous dire que, dans
ce dossier, il est clair que c'est la base qui nous a fortement
sensibilisés à ce qui se passait et je n'ai pas à retirer
un iota de ce que j'ai dit tantôt. On a vécu des problèmes
qui ne semblaient pas être perçus à un autre niveau, que
par des handicapés qui, eux, les vivaient à la base. C'est aussi
clair que cela et, dans ce sens, je pourrais faire face à la musique
n'importe quand.
Le Président (M. Rochefort): Oui, Mme la
députée de Maisonneuve. Je parlerai ensuite. Allez-y, Mme la
députée.
Mme Harel: Maintenant, la différence sera à peu
près la suivante: le permis sera délivré à la
personne handicapée et, en fait, la vignette ne sera plus apposée
sur le véhicule de la personne handicapée. C'est-à-dire
que si une personne handicapée se déplace dans plusieurs
véhicules, dans des véhicules différents, avec des
conducteurs différents, il lui sera loisible d'utiliser sa vignette
personnelle. Est-ce que c'est bien cela? L'émission est faite au nom de
la personne.
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport au texte
écrit, il y a une distinction. Ce que nous avions négocié
antérieurement et qui nous apparaissait rencontrer les demandes de ceux
qui, à la base, ont à vivre le problème quotidiennement, a
fait en sorte que l'on s'est interrogé sur un certain nombre de choses
et ce qu'il y a dans le texte maintenant va être changé par les
amendements que l'on va vous proposer et qui vont dire: Maintenant, c'est une
vignette qui, effectivement, est donnée à la personne
handicapée qui conduit elle-même un véhicule. Cette
vignette sera apposée sur la plaque, quand cela concerne une personne
handicapée, propriétaire d'un véhicule, qui a à se
déplacer avec ce véhicule. Pour ce faire, pour être capable
de la reconnaître, cette vignette sera apposée sur la plaque
d'immatriculation de la même manière que le mois de votre
changement et de votre renouvellement aussi. Quant aux personnes qui ne
possèdent pas de véhicule et qui ont aussi à faire des
déplacements, elles ne relèvent pas de la régie, mais il y
a du transport adapté. Elles devront être reconnues par des
regroupements de handicapés et recevoir des laissez-passer pour
être transportées.
Mme Harel: La qrande différence avec la pratique usuelle
en vigueur maintenant, quelle est-elle? II y avait quand même une
pratique. II n'y avait peut-être pas de règlement, mais il y avait
une pratique.
M. Vézina (Jean-P.): Présentement, la régie
a deux fonctions concernant les handicapés; premièrement, elle
doit statuer sur la capacité d'un handicapé de conduire un
véhicule, ce que nous faisons déjà et que nous ferons dans
l'avenir; deuxièmement, quand un véhicule a été
modifié pour permettre à un handicapé de conduire un
véhicule, la régie doit en faire la vérification
mécanique et statuer sur la sécurité de ce
véhicule, ce que nous faisons maintenant et que nous ferons dans
l'avenir. Ce qui est nouveau par rapport à cela, c'est que, dans ces
cas-là, nous émettrons une vignette au nom du handicapé,
comme dit le ministre, au moment du renouvellement de son permis de conduire.
Cette vignette sera apposée sur te véhicule du handicapé
et lui permettra de stationner partout où il y a des stationnements pour
handicapés. Voilà pour les handicapés qui doivent conduire
un véhicule et qui conduisent réellement un véhicule.
Pour les autres, cela n'a rien à voir avec la régie,
puisqu'il ne s'agit pas de sécurité routière. On n'est pas
mêlé du tout à l'opération. Il reste qu'au moment
où certaines personnes se font transporter dans un véhicule par
des gens qui ne sont pas handicapés, il faut qu'ils arrêtent
à des endroits qui sont prohibés pour faire
descendre le handicapé, aller le reconduire à
l'intérieur et revenir. Dans ce cas-là, le code permet
d'arrêter à des endroits interdits pour faire descendre quelqu'un.
Ce qui arrive, c'est que cela peut prendre dix minutes ou quinze minutes. Quand
la personne revient, le policier ne sait pas qu'elle est allée
reconduire un handicapé à l'intérieur. Alors, il lui colle
un ticket, une infraction. Ce que permet le laisser-passer, c'est de l'afficher
dans le rétroviseur pendant que l'on fait descendre le handicapé.
À ce moment-là, quand la personne revient, te policier sait
très bien que cette personne était autorisée à
s'immobiliser là temporairement pour faire descendre un
handicapé. Voilà la situation.
Mme Harel: La vignette était délivrée.
Actuellement, il y a délivrance de vignette.
M. Vézina: Il n'y a pas de vignette délivrée
actuellement par la Régie de l'assurance automobile. Il y a des
vignettes délivrées par...
Une voix: Qui sont délivrées par Carrefour...
M. Vézina: Un instant! Il n'y a pas de vignette
délivrée actuellement par Carrefour. Carrefour a un projet
d'émission de vignettes pour l'avenir, mais il n'y a pas de vignette. Il
y a des laissez-passer, des permis. Ce n'est pas une vignette qu'un accole,
c'est plutôt le fauteuil roulant qui est le symbole.
M. Lalande: Dans le pare-brise et dans la lunette arrière
du véhicule. Pour bien préciser, actuellement, des associations
telles Carrefour ou l'Association des consommateurs handicapés de
Montréal ont des systèmes, qu'ils opèrent de concert avec
les municipalités, de délivrance de viqnettes, mais qui n'ont
rien à voir avec les vignettes qui sont sur les plaques
d'immatriculation. C'est le symbole international des handicapés -
appelons-le leur vignette si on veut - qui est collé à
l'intérieur du pare-brise à l'avant et dans la lunette
arrière du véhicule. C'est un système qui est
opéré au niveau municipal par des associations.
Ce qui est proposé dans le projet de loi, c'est que la
Régie de l'assurance automobile délivre des vignettes quand elle
fera un croisement entre la personne qui est inapte, qui est handicapée
au sens du règlement sur le guide médical de la Régie de
l'assurance automobile et qui en même temps est propriétaire d'un
véhicule. C'est la régie qui va délivrer ces vignettes,
mais sur la plaque d'immatriculation.
Pour ce qui est du reste, comme nous l'expliquait M. le président
de la régie, dans le cas des transporteurs, ce seront les
municipalités ou les associations qui vont, elles, se charger de donner
à un transporteur un laissez-passer pour lui permettre de descendre et
d'embarquer des personnes handicapées à tout endroit qui n'est
pas relié au stationnement des personnes handicapées.
Mme Harel: Le transporteur pourrait être un transporteur
privé comme un transporteur public.
M. Lalande: C'est exact.
M. Côté (Charlesbourg): La différence
fondamentale, c'est qu'il se peut que dans certaines villes il y ait
actuellement du transport et que dans la pratique cela se fasse sans assise
légale. Ce qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on officialise une
procédure dans les textes de loi et non seulement pour les grandes
villes, mais cela pourra se faire à l'échelle du Québec.
Je pense que c'est un pas très important que nous franchissons dans la
reconnaissance des droits aux handicapés.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: J'avais cru comprendre, M. le ministre,
tantôt, que vous aviez l'intention de faire délivrer ces vignettes
par les associations.
M. Côté (Charlesbourg): Par la régie ou ses
mandataires, mais il est déjà clair dans notre esprit que pour
les douze régions du Québec ce seraient des mandataires de la
régie, mais des associations de handicapés dans certains cas,
dans les régions de Québec et de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): Juste une question
là-dessus, M. le ministre. Quelles sont les mesures que la régie
aura à sa disposition pour s'assurer... Compte tenu qu'en
émettant les vignettes, ses mandataires recevront une
rémunération qui leur permettra de s'autofinancer, est-ce qu'il
n'y a pas là un danger qu'on soit assez larqe dans l'émission des
vignettes pour ajouter des revenus plus substantiels à l'organisme, sans
vouloir prêter de mauvaises intentions ou sans vouloir d'aucune
façon donner à entendre qu'on pourrait être de mauvaise
foi? On sait qu'une telle ouverture, à partir du moment où on a
un intérêt financier direct pour donner, par exemple, plus de
services à ses membres... Quelle est la balise?
M. Côté (Charlesbourg): C'est par règlement
que la balise va être là. Il y a déjà, au niveau de
la Régie de l'assurance automobile, une reconnaissance de certaines
personnes qui sont effectivement des handicapées. La balise va
être là. On ne pourra pas délivrer de vignette, par
exemple,
au député de Jonquière sous prétexte qu'il
porte des lunettes. On ne pourra pas dire qu'il est handicapé et lui
remettre une vignette. Je pense que cela prend des balises. Je prends l'exemple
du député de Jonquière, mais j'aurais pu me prendre, moi,
avec des verres de contact éventuellement. Je pense qu'on ne peut pas
aller dans une définition de handicapé aussi large que cela.
Le Président (M. Rochefort): D'accord, cela me satisfait.
Est-ce que les membres.» Oui, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Toujours sur la même discussion, là, on
parle de véhicules qui appartiennent à des handicapés. Il
y a aussi de petits transporteurs qui s'occupent des personnes
handicapées. Est-ce qu'on va obliger quelque part à
démontrer... parce qu'il y a un inconvénient, il y a quelque
chose. Parfois, il y a des gens qui ont des véhicules et qui font le
transport de personnes handicapées. Est-ce qu'on obligera, dans un
deuxième temps ou à même cela, d'avoir des indications
selon lesquelles il s'agit d'un véhicule pour handicapé afin que
ceux qui le suivent ou qui le rencontrent... (17 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que le
député de Jonquière vise principalement, par exemple, se
produit dans des petites municipalités, car, dans les grands centres, il
y a déjà du transport adapté. Je signe assez
régulièrement, merci, toute une série de subventions pour
le transport adapté. Finalement, cela a été l'un de mes
grands étonne-ments en arrivant au ministère des Transports de
voir l'étendue du réseau de transport adapté au
Québec.
M. Dufour: II s'en fait, mais il y a des transporteurs ou des
véhicules pour transporter qui ne sont pas tous de la même
grosseur. Un gros véhicule, cela paraît bien. II y a
peut-être des mini-véhicules qui peuvent peut-être contenir
deux ou trois handicapés, je ne sais pas trop comment cela fonctionne,
exigerez-vous que ces véhicules soient identifiés de façon
que, pour la circulation et non pour les... Je pense que vous saisissez ce que
je veux dire, au moins pour la protection de ces gens et pour celle des usagers
de l'automobile.
M. Côté (Charlesbourg): Les personnes qui font du
transport pour handicapés, donc qui pourront bénéficier
d'un laissez-passer, devront répondre à des normes
réglementaires dont, par exemple, l'ancrage des fauteuils.
M. Dufour: Je pense que ce que j'expliquais est assez clair.
Le Président (M. Rochefort): Donc, la discussion que nous avons
eue est terminée. Cela nous permet d'aborder... M, le
député de Dubuc.
M. Desbiens: ...de faire suite à votre question de
tantôt, M. le Président, concernant les vignettes
elles-mêmes. On a parlé d'une vignette ou d'une carte qu'on
placerait en vue lorsqu'on aurait à conduire, à faire descendre
une personne handicapée et laisser la voiture sur la chaussée.
À ce moment-là, le conducteur est susceptible de recevoir une
contravention. Comment se fera la distribution de ces pancartes dont vous
parliez tantôt?
Le Président (M* Rochefort): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Excusez-moi, je n'ai pas
compris la question. M. Vézina.
Le Président (M. Rochefort): M. Vézina.
M. Vézina: M. le député de Dubuc,
premièrement, je voudrais, si vous le permettez, M. le Président,
revenir juste sur un aspect, la vignette. Quand on parle de vignette
maintenant, on parle de la petite plaque qu'on met... Pour bien se comprendre,
présumons qu'une vignette, c'est ce qu'on appose sur une plaque
d'immatriculation.
Mme Harel: C'est permanent.
M. Vézina: Ce qu'on va faire de nouveau par rapport
à cela, c'est que, lorsqu'un conducteur devenu handicapé
demandera un permis de conduire, on consultera les associations. À
l'heure actuelle, on demande à des organismes comme le Centre
François-Charron...
M. Côté (Charlesbourg): Ou comme
Constance-Lethbridge à Montréal.
M. Vézina: ...ou Constance-Lethbridge à
Montréal, de statuer sur les capacités de l'individu à
conduire. On va procéder en demandant aux associations de faire le
travail pour nous. C'est nous qui allons délivrer la vignette, mais
après que le travail aura été fait sur consultation des
personnes handicapées. Donc, on va les rémunérer par
rapport à cela. C'est la première chose. On délivrera une
vignette, et, cette vignette, c'est toujours au moment du renouvellement du
permis de conduire, mais apposé sur la plaque d'immatriculation et
permettant de stationner.
Pour le reste, pour les laissez-passer, c'est tout simplement les
associations qui négocient déjà, au moment où l'on
se parle, avec les municipalités, qui n'ont rien à voir avec le
Code de la sécurité routière. Ce
qu'il permet, c'est d'informer le policier quant à l'application
d'un article du code qui permet de s'immobiliser dans des endroits interdits
pour faire descendre des handicapés. Quelle forme cela prendra-t-il?
C'est peut-être celle que Carrefour... Comment s'appelle-il?
M. Côté (Charlesbourg): ...Adaptation pratique.
M. Vézina: ...ce que Carrefour Adaptation pratique a
présentement. C'est un permis de forme rectangulaire qui s'appose sur un
rétroviseur. Ce n'est pas du tout sujet è cela et on ne le verra
pas là-dedans. C'est une négociation des associations avec les
municipalités, et il reste à voir quelle forme cela pourra
prendre.
M. Dufour: Même si vous prévoyez cette vignette,
allez-vous exiger qu'elle soit apposée à un endroit
précis? Ce que je disais dans ma critique à l'Assemblée
nationale -d'ailleurs j'avais déjà parlé avec quelqu'un
qui connaît bien le problème - c'est que ce serait du
côté gauche, du côté du conducteur, pour ne pas que
la personne fasse deux fois le tour de l'automobile pour la trouver. Dans le
fond, si c'est toujours à la même place...
M. Vézina: Ce sera sur la plaque, c'est une vignette.
M. Dufour: Non, non, mais celle dont vous parlez est
temporaire.
M. Vézina: Ah, le laissez-passer.
M. Dufour: J'ai compris que la permanente est correcte.
M. Vézina: Le laissez-passer, on n'a rien à voir
dans cela, ce n'est pas ici.
Une voix: La régie n'a rien à voir dans cela.
M. Dufour: Vous ne ferez pas un règlement...
M. Lalande: M. le député de Jonquière, pour
préciser ce que M. Vézina disait, à l'article 387, on va
donner le pouvoir à quelqu'un de stationner, malgré le fait qu'il
n'y ait pas de stationnement, on permet à quelqu'un de descendre et de
faire monter un handicapé et ainsi l'empêcher d'avoir un billet de
contravention. Nous allons le voir dans le code, mais le moyen de
délivrer ces laissez-passer va être laissé à la
discrétion des associations de personnes handicapées.
M. Dufour: Cela va. Ce n'est pas le problème de la
délivrance, c'est quand ce laissez-passer va être en vigueur, si
on veut, j'aimerais qu'on puisse prévoir un endroit où on peut
placer ce permis, peut-être, sur le siège, avant, ou sur le
siège arrière. J'ai un condominium, ici, j'ai une petite
plaquette pour mon stationnement, alors je la place du côté du
conducteur, à gauche, ils savent que c'est là.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je pense que ce
n'est pas... On a très clairement établi notre
responsabilité. D'ailleurs, si la régie avait
décidé de ne pas s'en occuper, c'est clair qu'il n'y aurait pas
grand monde qui aurait pu la blâmer de ne pas s'en occuper. On a
décidé qu'il fallait que quelqu'un s'en occupe, que cela tombait
bien dans ce cadre et qu'on le faisait à partir de cela. Le cadre de
notre responsabilité, c'est la vignette, c'est clair. Je pense que les
regroupements de handicapés peuvent très bien, avec les
municipalités concernées ou les villes concernées,
faire... Cela peut être le rôle de l'office de régler cet
aspect, alors que la question que posait tantôt le député
de Jonquière sur la fabrication des véhicules pour transporter,
cela, c'est une autre affaire.
M. Dufour: Oui, d'accord. J'ai l'air d'insister, mais dans le
fond, cela a peut-être son importance, dans le sens que sur le
laissez-passer qu'ils vont délivrer - que ce soit aux associations ou
des laissez-passer temporaires - cela pourrait être marqué: Ce
laissez-passer ou cette vignette doit être déposé sur le
côté du conducteur, sous le pare-brise. À ce moment, le
policier va fouiller et dire: pourquoi cette automobile est-elle là? II
ne le verra pas ou il y a des chances qu'il ne te voit pas. II va
émettre son billet et cela va causer un certain problème.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends l'intervention,
mais ce n'est pas de notre compétence. Je suis bien sympathique à
la proposition du...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière... M. le ministre, si vous voulez répandre.
Mme Harel: M. !e Président, il va falloir appeler les
articles... D'accord.
M. Dufour: À moins que je ne comprenne pas, mais ce que je
pense... Vous dites: Ce n'est pas de la compétence du ministère.
Le ministère décide qu'il peut donner ces vignettes. Cela permet
de stationner dans les rues même contre toute réglementation. Il y
a un élément que vous ne mettez pas en disant: Il devrait
être à telle place. Vous dites: Ce n'est plus de notre
compétence, mais je ne comprends
plus.
Une voix: Non, il y a une distinction.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Côté (Chartesbourg): II y a une distinction
très nette entre stationner et prendre temporairement un espace pour
débarquer quelqu'un qui est handicapé, il me semble, en tout
cas.
Le Président (M. Rochefort): C'est exactement ce que
j'avais le goût de suggérer aux membres de la commission. Je crois
que nous avons eu une bonne discussion d'ordre général autour des
dispositions que nous étudierons au cours des prochaines minutes. Il me
semble qu'on pourrait peut-être aborder les articles et voir, au fil des
articles, si un certain nombre de questions trouvent des réponses,
sinon, on pourra reprendre une discussion au fil de l'étude des
articles. Est-ce que cela convient aux membres de la commission? Cela va? Donc,
l'article 386, papillon?
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Non.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on peut
régler différemment l'article 386.
Le Président (M. Rochefort): J'écoute, M, le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que cela va
nécessiter un papillon, mais je vais vous lire ce que serait le nouvel
article 386.
Le Président (M. Rochefort): On vous suit
attentivement.
M. Côté (Charlesbourg): "Sauf en cas de
nécessité ou lorsqu'une autre disposition du présent code
le permet, nul ne peut immobiliser un véhicule routier aux endroits
suivants: 1° sur un trottoir et un terre-plein; 2° à moins de 5
mètres d'une borne-fontaine et d'un signal d'arrêt; 3°
à moins de 5 mètres d'un poste de police ou de pompiers ou
à moins de 8 mètres de ce bâtiment lorsque l'immobilisation
se fait du côté qui lui est opposé; 4° dans une
intersection, sur un passage pour piétons clairement identifié et
sur un passage à niveau ni à moins de 5 mètres de ceux-ci;
5° dans une zone de débarcadère et dans une zone
réservée exclusivement aux véhicules routiers
affectés au transport public de personnes, dûment
identifiées comme telles; 6° sur une voie élevée, sur
un pont, sur un viaduc et dans un tunnel; 7° sur une autoroute, sur une
voie de raccordement, sur une voie d'entrée ou de sortie d'un chemin
à accès limité et sur une voie de circulation
réservée exclusivement à certains véhicules; 8°
devant une rampe de trottoir aménagée spécialement pour
les personnes handicapées."
Là prendrait fin l'article 386, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Donc, sauf erreur, M. le
ministre, on maintient le papillon?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, cela devait être
fait de manière plus simple pour moi, pour ma bonne
compréhension. Mais comme je ne suis pas président de ta
commission, M. le Président, je mets cela entre vos mains.
Le Président (M. Rochefort): II n'y pas de
problème, c'est parce qu'on dit tous les deux la même chose,
à ma connaissance, que, sauf erreur, la forme législative de
rencontrer vos voeux ou votre lecture, c'est d'adopter le papillon. Cela
va?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): Le papillon vise à supprimer
le deuxième alinéa de l'article 386, c'est-à-dire le
dernier paragraphe de l'article en question. Est-ce que ce papillon est
adopté?
Mme Harel: Le dernier paragraphe de l'article 386?
Le Président (M. Rochefort): L'article 386, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le deuxième
alinéa de l'article 386 deviendrait l'article 387.
Le Président (M- Rochefort): Excusez, pas le
troisième numéro, mais le dernier paragraphe.
M. Côté (Charlesbourg): Le dernier paragraphe.
M. Dufour: Après le 8°? Malgré... Une voix:
C'est l'alinéa.
Le Président (M. Rochefort): C'est l'alinéa - c'est
cela, excusez-moi - qui se lit actuellement "Malgré les interdictions
prévues au premier alinéa et dans la mesure où cette
manoeuvre peut être effectuée sans danger, le conducteur d'un
véhicule routier qui transporte une personne handicapée peut
immobiliser son véhicule pour permettre à cette personne d'y
monter ou d'en descendre." Cet alinéa serait biffé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
pourrait revenir à l'article 387.
Le Président (M. Rochefort): Oui, d'accord, mais dans le
cadre de l'article 386. Vous m'excuserez. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'examine le 1° qui dit que nul ne peut
immobiliser un véhicule routier aux endroits suivants: "sur un trottoir
et un terre-plein".
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, je veux bien, mais est-ce que vous avez des remarques
à faire?
M. Dufour: Vous voulez adopter l'amendement avant?
Le Président (M. Rochefort): Oui, c'est cela, pour suivre
l'ordre, si vous permettez.
Mme Harel: Adopté. M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Cela vous permet de
revenir. L'amendement à l'article 386 est adopté et je vous donne
la parole. Je pense que vous avez une question sur l'article 386, 1°, c'est
cela?
M. Dufour: Oui, à 1°, c'est écrit "sur un
trottoir et un terre-plein". Cela voudrait dire qu'il y aurait le trottoir et
le terre-plein. Pourquoi est-ce que ce ne serait pas un trottoir ou un
terre-plein ou un trottoir et/ou un terre-plein. Cela pourrait être les
deux. Il pourrait y avoir un terre-plein avec un trottoir. Il pourrait y avoir
seulement un terre-plein et il pourrait y avoir seulement un trottoir.
Mme Journeault-Turgeon: On met un "et" parce qu'on aurait un "ou"
conjonctif ici.
M. Dufour: Mais ce serait beaucoup plus clair. À ce
moment-ci, cela s'additionne. Dire sur un trottoir et un terre-plein, cela
voudrait dire que je pourrais prétendre que je n'ai pas les deux
conditions, non? Le "et" n'additionne pas.
Mme Journeault-Turgeon: Non, le résultat serait le
même, puisque vous auriez un "ou" conjonctif nécessairement.
M. Dufour: Mon avocate a dit que cela va. "à moins de 5
mètres d'une borne-fontaine et d'un signal d'arrêt;". Autant que
je sache, avant, cinq mètres c'était dix pieds, dans une
municipalité. Là, cinq mètres ressemblent à quinze
pieds et un peu plus. Est-ce qu'il a une raison? Parce qu'il faut penser qu'il
y a une économie d'espace là- dedans. Quinze pieds de chaque
côté, cela veut dire trente pieds de distance.
Une voix: Cinq mètres, c'est seize pieds et quart.
M. Dufour: Oui mais c'est de chaque côté. C'est cinq
mètres d'un bord, cinq mètres de l'autre, cela veut dire 32
pieds.
Une voix: C'est cela.
M. Dufour: L'économie de distance dans les villes... Les
espaces de stationnement sur les rues, il n'en pleut pas.
Une voix: C'est comme cela déjà.
M. Dufour: Non, c'est à dix pieds, voyons!
M. Côté (Charlesbourg): On me signale que c'est la
même norme, quinze pieds. Mais le ministre, par son pouvoir, peut
accepter un règlement municipal qui permettrait du stationnement plus
près des bornes-fontaines. Ce matin, très tôt, j'ai
rencontré le réprésentant de la ville de Montréal
où on prépare une demande pour que les gens puissent stationner
encore plus près des bornes-fontaines qu'actuellement et, cela, avec
l'approbation des pompiers de la ville de Montréal.
Mme Harel: Avec les pompiers?
M. Côté (Charlesbourg): Avec l'approbation des
pompiers. Il y a des espaces de stationnement qui se perdent. Mais le ministre,
par son pouvoir, pourrait l'autoriser.
Mme Harel: Avez-vous rencontré les représentants de
ta ville à propos des dispositions du Code de la sécurité
routière? (17 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): La semaine dernière,
le 1er décembre, lorsque l'on a inauguré la Semaine de la
sécurité nationale, j'ai rencontré le commandant Lord qui
a fait certaines représentations et des gens de la signalisation et de
la circulation de la ville de Montréal qui avaient des recommandations
à faire sur certains points du code. Dans le cas des policiers, comme
l'a évoqué Mme la députée de Maisonneuve ce matin,
cela concernait un délai pour l'application des articles afin de leur
permettre de s'y conformer ou d'avoir toutes les formules
nécessaires.
Le Président (M. Rochefort): J'ai une question qui ne se
veut, en aucune façon, une colle. À Montréal, il y a
présentement deux types de bornes-fontaines.
M. Dufour: À Québec aussi.
Le Président (M, Rochefort): Ce serait difficile par
rapport à ce que je veux évoquer, j'imagine. Si vous me le
permettez...
Il y a les bornes-fontaines traditionnelles; rouges, qui sont des
sources d'alimentation en eau pour faire face à un incendie. Aussi, on
retrouve, à Montréal, des bornes-fontaines bleues qui sont des
accès d'eau pour le métro, par la surface, en cas d'incendie.
Est-ce qu'il s'agit là de bornes-fontaines qui sont couvertes par
l'article 386? Je vous avoue que, comme utilisateur d'un véhicule
automobile, il m'arrive souvent de m'interroger si j'ai le droit ou non de le
stationner devant ce qui est, à mon sens, une borne-fontaine.
M. Dufour: II y en a une autre sorte fixée aux maisons que
l'on ne voit presque pas.
Le Président (M. Rochefort): Ce sont des "sprinklers".
M. Dufour: Non, de vraies bornes-fontaines fixées aux
maisons. On en voit ici, à Québec, en s'en allant par
là.
Le Président (M. Rochefort): Ah oui?
M. Dufour: Oui. Elles ne sont pas par terre; elles sont
fixées à la bâtisse. Il y a des prises sur la
bâtisse.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est quand même
pas facile, même si l'on est dans le domaine municipal. Il est clair que
le principe que le législateur a voulu protéger, c'est
l'accès, en tout temps, à une borne-fontaine pour intervenir dans
un cas de catastrophe.
Le Président (M. Rochefort): Les bornes-fontaines du métro
répondent à la définition que vous venez de donner quant
à moi.
M. Côté (Charlesbourg): Si elles y répondent,
à ce moment-là...
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Je ne voulais pas...
Oui, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Vous connaissez Québec sûrement mieux que
moi; vous êtes près. II y en a qui sont fixées à des
bâtiments. Est-ce que ce sont aussi des bornes-fontaines publiques?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, puisque, effectivement,
elles sont prévues dans des constructions nouvelles, règle
générale, et qu'elles doivent être accessibles aux corps de
pompiers pour qu'ils soient capables de faire une intervention.
M. Desbiens: Est-ce qu'elles sont sujettes à cette
réglementation?
M. Côté (Chariesbourg): Ce sont des
bornes-fontaines.
Le Président (M. Rochefort): L'article 386, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 387, mais
j'attire l'attention des membres de la commission qu'à partir de
l'article 387, on nous propose de nouveaux textes, de l'article 387 à
l'article 392. M. le ministre, si vous le permettez, on va y aller. Juste un
moment.
M. Desbiens: Une question de je ne sais pas trop quoi.
Le Président (M. Rochefort): Qu'est-ce que cela veut
dire?
M. Desbiens: De règlement ou... Si je comprends, on tombe
avec une nouvelle numérotation. Est-ce que l'on ne pourrait pas dire
l'article 386.1?
M. Côté (Chariesbourg): Non, on va se rattraper.
M. Desbiens: On va se rattraper?
M. Côté (Charlesbourg): Il y a un article qui va
disparaître.
M. Desbiens: Ah bon! D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord? D'ailleurs, ce ne
sera pas très long avant que l'on se rattrape, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Donc, si vous le permettez,
on va appeler les articles dans l'ordre indiqué sur la feuille sur
laquelle se retrouvent les amendements, en les prenant un par un. J'appelle
l'article 387.
M, Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
se lit comme suit: "Malgré les interdictions prévues à
l'article 386 - que l'on vient d'adopter - et dans la mesure où cette
manoeuvre peut être effectuée sans danger, le conducteur d'un
véhicule routier qui transporte une personne handicapée peut
immobiliser son véhicule pour permettre à cette personne d'y
monter ou d'en descendre." Il s'agit du laissez-passer dont on a parlé
tout à l'heure.
Une voix: C'est le droit.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, le droit.
M. Dufour: M. le ministre.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Si je comprends, de la façon dont c'est
écrit, cela pourrait porter à confusion. N'oubliez pas qu'avec
les six paragraphes, je vois mal comment quelqu'un pourrait le faire. Vous le
dites et cela doit être comme cela, mais ce n'est pas clair dans mon
esprit, parce que, si c'était sur une voie élevée, sur un
pont, sur un viaduc et dans un tunnel, je ne suis pas sûr que votre
amendement ne fait pas allusion à cela. C'est l'article 386 et tous les
éléments.
Malgré les interdictions prévues à l'article 386 et
dans la mesure où cette manoeuvre peut être effectuée sans
danger, le conducteur de l'automobile ou de la voiture qui transporte une
personne handicapée peut immobiliser son véhicule pour permettre
à cette personne d'y monter ou d'en descendre. S'il a une bonne vision,
il pourrait dire: On le fait.
M. Lalande: C'est le "sans danger" qui est bien important.
M. Dufour: Mais sur un pont où la visibilité est
bonne, quelqu'un décide d'admirer le paysage, il décide de
débarquer, il dit: On va regarder cela.
Le Président (M. Rochefort): Il faudrait qu'elle
descende.
Mme Journeault-Turgeon: Il y a quand même une
réserve d'apportée à cet article-là, c'est dans la
mesure où la manoeuvre peut être effectuée sans danger.
Alors, cette réserve-là est reprise. C'est toujours sous
réserve de ce qui est précisé.
M. Dufour: Ce n'est pas sans péril, c'est sans danger.
M. Côté (Charlesbourg): Sans risque. Mme
Journneault-Turgeon: Exactement. M. Dufour: Sans danger.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'amendement
à l'article 387 est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 387,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 388.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article 387 actuel
qui devient l'article 388 et qui se lit comme suit: "Nul ne peut immobiliser un
véhicule routier dans un espace de stationnement réservé
aux personnes handicapées, à moins qu'il ne soit titulaire d'un
permis de stationnement pour personne handicapée ou qu'il ne conduise un
véhicule dans lequel prend place le titulaire d'un tel permis. "Ce
permis doit être fixé à l'intérieur du
véhicule de manière à ce qu'il soit visible de
l'extérieur."
Dans ce cas-ci, c'est uniquement pour immobiliser et non pas pour un
stationnement permanent. C'est juste pour immobiliser.
M. Dufour: Ce que vous avez lu, est-ce qu'on l'a?
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article 387 actuel,
que vous avez actuellement.
Mme Journeault-Turgeon: L'article 387 actuel qui devient
l'article 388.
M. Dufour: L'article 388 que l'on a sur ce papier.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 387 devient
l'article 388.
Mme Journeault-Turgeon: Sur votre amendement. Exactement,
oui.
Le Président (M. Rochefort): Pas entièrement.
Mme Journeault-Turgeon: C'est-à-dire l'article 388 qui
apparaît sur le papillon, c'est l'article 387...
Le Président (M. Rochefort): Moins le deuxième
alinéa.
M. Dufour: "...un véhicule routier dans un espace de
stationnement réservé aux personnes handicapées..."
Mme Journeault-Turgeon: L'article 388 qui apparaît sur le
papillon reprend l'article 387 en ajoutant une référence à
l'article 11. On va devoir revenir sur l'article 11 et ceci est attribuable au
fait que précédemment ce dont on parlait c'était d'un
permis délivré aux personnes handicapées. On l'avait dans
cette section-ci. Maintenant, c'est une vignette qui sera apposée sur la
plaque
d'immatriculation. Alors, on va retourner dans la section de
l'immatriculation à l'article 11 pour donner le pouvoir à la
régie de délivrer cette vignette.
M. Dufour: Je comprends vos explications, mais je veux que vous
m'éclairiez comme il faut. Quand M. le ministre a lu, j'ai
essayé...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est...
M. Dufour: ...de regarder et je ne l'ai pas trouvé. Alors,
est-ce vraiment dans le projet de loi 127, dans les amendements que vous avez
apportés? Est-ce le nouveau?
M. Côté (Charlesbourg): C'est moi qui ai fait
l'erreur. J'ai lu le texte que j'avais ici. Je m'excuse...
M. Dufour: J'étais mêlé, je regardais aux
deux places.
M. Côté (Charlesbourg): ...M. le
député de Jonquière. Effectivement, j'ai pu vous induire
en erreur. J'ai fait lecture du deuxième alinéa de l'article 387
qui devient l'article 388 et j'aurais dû lire l'article actuel que vous
avez sur vos feuilles qui se lit comme suit: "388. Nul ne peut immobiliser un
véhicule routier dans un espace de stationnement réservé
è un véhicule routier conduit par une personne handicapée,
è moins que ce véhicule ne soit muni d'une vignette
d'identification conformément à l'article 11." C'est pour cela
que je vous parlais encore de permis tantôt, mais j'étais sur mon
vieux texte.
M. Dufour: Cela remplace cela complètement.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? Mme Harel:
Alors...
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: C'est vraiment la disposition qui concerne la vignette
et à ce moment-là elle est délivrée à une
personne handicapée qui conduit son véhicule routier.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. C'est clair. On
va avoir un article 11 nouveau.
Mme Journeault-Turgeon: Oui, un nouvel article 11.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela qu'on dit
qu'il faudra rouvrir l'article 11.
Mme Journeault-Turgeon: II n'était pas en suspens?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'était pas
en suspens, mais compte tenu des modifications...
M. Dufour: On va le rouvrir?
Mme Journeault-Turgeon: C'est que l'article 11 est dans la
section de l'immatriculation, de tout ce qui concerne les plaques. Etant
donné que, maintenant, on parle d'une vignette, quelque chose qui
s'appose sur une plaque, il faut revenir à cette section. On peut le
faire immédiatement aussi*
M. Côté (Charlesbourg): Si on adopte l'article 388
à ce moment-là.
Une voix: Non, cela va.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 388 est
adapté?
Mme Harel: Adopté, d'accord.
M. Côté (Charlesbourq): M. le Président,
peut-être...
Le Président (M. Rochefort): De plus, si vous permettez,
M. le ministre, alors, l'article 388 tel qu'amendé est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Puis-je vous
suggérer qu'on règle le cas de l'article 11 dès
maintenant?
Le Président (M. Rochefort): Juste une seconde, vous allez
me permettre de faire mes écritures.
M. Côté (Charlesbourg): Les articles 10 et 11.
M. Dufour: Les articles 10 et 11.
Mme Journeault-Turgeon: Alors, les modifications qu'on
apporte...
Le Président (M. Rochefort): Juste, si vous me permettez,
madame. Donc, M. le ministre, vous faites motion pour que nous...
M. Côté (Charlesbourg): Rouvrir l'article 10.
Le Président (M. Rochefort): ...reprenions l'étude
des articles 10, 11 et 31.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a consentement
des membres de la commission?
Mme Harel: Il y a consentement.
Le Président (M. Rochefort): Alors, M, le ministre,
à l'article 10, premièrement, vous avez... Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement,
insérer à la troisième ligne de l'article 10, après
le mot "contrôle" les mots suivants: "et s'il y a lieu une vignette
d'identification"; deuxièmement, ajouter à la fin de cet article
l'alinéa suivant: "L'immatriculation peut, toutefois, s'effectuer par la
seule délivrance d'un certificat dans les cas prévus par
règlement."
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, si vous me
permettez, on va suspendre quelques minutes, le temps de permettre la
distribution des textes et la prise de connaissance des dispositions
nouvelles.
(Suspension de la séance à 17 h 42)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. Oui, M. le ministre, sûrement.
Maître.
Mme Journeault-Turgeon: Il y a deux modifications qui sont
apportées à l'article 10. D'abord, un petit ajout à
l'article 10 actuel. Puisqu'on voulait insérer un nouvel article 11, on
va rattacher l'article 11 actuel à l'article 10 pour en faire un
deuxième alinéa. Alors, l'ajout qui a été fait,
c'était "des vignettes de contrôle" à la fin de la
troisième ligne de l'article 10 actuel du projet de loi. On ajoute "des
vignettes de contrôle et d'identification", visant la vignette
d'identification pour les personnes et voitures conduites par des personnes
handicapées. La deuxième modification est de rattacher l'article
11 actuel au deuxième alinéa de l'article 10, sans toutefois
toucher le fond de cet article. C'est tout simplement le rattacher, ce qui
crée un vide pour un nouvel article 11.
Le nouvel article 11...
Le Président (M. Rochefort): Oui, on va disposer de
l'article 10, si vous le permettez, à moins que vous ne
préfériez faire une présentation globale des trois pour
une meilleure compréhension. Ce n'est pas nécessaire? Non. Donc,
disposons de l'article 10, si vous êtes d'accord. C'est adopté?
Non, Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, rappelez-moi dans quel cas il
y a des vignettes de contrôle.
Mme Journeault-Turgeon: C'est le contrôle pour la
durée de la validité de l'immatriculation.
Mme Harel: C'est la durée de la validité? Les
vignettes de contrôle sont changées à tous les deux ans
maintenant.
M. Lalande: À la date d'anniversaire du conducteur.
Mme Harel: À la date d'anniversaire. La vignette
d'identification porte le nom de la personne handicapée?
Mme Journeault-Turgeon: Non. Mme Harel: Non.
Le Président (M. Rochefort): Excusez, un instant!
Mme Harel: Attendez...
M. Côté (Charlesbourg): C'est à chaque
année.
Mme Harel: C'est à chaque année. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Lalande: C'est l'étalement en fonction de...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai vu la réaction
de M. Vézina qui veillait très bien sur les finances de la
régie.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: Donc, il y aura une vignette d'identification avec le
nom de la personne handicapée?
Mme Journeault-Turgeon: Non.
Mme Harel: Quand on dit: L'immatriculation peut toutefois
s'effectuer par la seule délivrance d'un certificat dans les cas
prévus par règlement", est-ce que cela vient... Vous ne le
modifiez pas. Vous reprenez. C'est en vue d'une nouvelle numérotation
pour vous permettre d'avoir...
Mme Journeault-Turgeon: C'est tout simplement une
technicité.
Mme Harel: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Les amendements à l'article
10 sont adoptés.
L'article 10, tel qu'amendé, est-il adopté? Mme Harel:
Adopté. M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Nous reprenons
l'étude de l'article 11. M. le ministre, avec l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'article 11 est
remplacé par le suivant: "Sur paiement des frais exigibles
établis par règlement, la régie délivre une
vignette d'identification à toute personne handicapée,
propriétaire d'un véhicule routier, titulaire d'un permis de
conduire, qui en fait la demande et satisfait aux normes, conditions et
formalités établies par règlement. La régie peut
également, dans les cas et aux conditions prévues par
règlement, délivrer une vignette d'identification à une
personne handicapée qui n'est pas propriétaire d'un
véhicule routier, mais qui satisfait à toutes les autres
exigences prévues au premier alinéa."
Ce que cela vise à couvrir dans un deuxième temps, ce sont
des parents de handicapés qui sont d'âge mineur et qui seraient
couverts par cet article. C'est cela.
Mme Harel: Pas les parents parce qu'il faut que le
handicapé soit majeur puisqu'il doit satisfaire, selon le
deuxième alinéa, à toutes les autres exigences
prévues au premier alinéa. Parmi les exigences du premier
alinéa, il y a le fait d'être titulaire d'un permis de
conduire.
M. Lalande: II faut qu'il ait seize ans. Des voix:
...D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair que, dans
cas-ci, cela vise les personnes de seize ans et plus qui auraient un permis,
mais qui ne seraient pas propriétaires d'un véhicule, alors que
les parents d'enfants handicapés, comme j'en ai chez nous, qui ont un
véhicule modifié pour transporter leur fils qui est mineur
auraient un laissez-passer puisque, à ce moment-là, ils laissent
l'enfant à un endroit X pour le reprendre ultérieurement dans la
journée.
M. Desbiens: Le laissez-passer de tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: La durée du stationnement peut
équivaloir, par exemple, à une partie de hockey ou à
quelque chose comme cela. Ce n'est pas un stationnement temporaire pour
quelques minutes seulement, le stationnement d'un conducteur qui transporte une
personne handicapée.
M. Vézina: Non, non. C'est temporaire, c'est pour faire
descendre quelqu'un, tandis que l'autre est laissé à celui qui
conduit un véhicule et qui a un véhicule modifié.
Mme Harel: Oui, mais, là, vous voyez... M. Vézina:
Madame...
Mme Harel: II faut faire descendre la personne handicapée
et, après, revenir, ensuite, se stationner dans un stationnement
régulier.
M. Vézina: C'est cela. Cela peut-être quinze
minutes, mais pas deux heures.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que la personne qui est
propriétaire d'un véhicule et qui n'est pas elle-même
handicapée pourrait se servir de ce privilège pour stationner et
aller la trouver à l'intérieur de l'aréna ou du
colisée pour savoir où elle est.
M. Dufour: Cela se fait déjà.
M. Vézina: Une autre chose qui est importante, M. le
ministre, c'est que la personne qui a un véhicule modifié a
besoin d'espace souvent pour un "élévateur". Quand il y a une
auto de stationnée à côté, elle attend des heures
avant que l'automobiliste arrive ou elle demande à de bons samaritains
de la monter dans son véhicule. Alors, les handicapés qui ont des
véhicules modifiés prétendent avec raison qu'ils ont
besoin d'espace, qu'ils ont besoin de ces stationnements, tandis que les autres
véhicules ne sont pas modifiés.
M. Dufour: II y en a qui arrivent avec leur roulotte aussi, leur
fauteuil.
Mme Harel: C'était cela l'élément de
négociation principal.
M. Dufour: Est-ce qu'un handicapé qui va avoir besoin que
la ville lui remette une vignette, lorsqu'il va renouveler ses permis
réguliers où il y a une mention ou une affaire spéciale
parce qu'il est handicapé, est-ce qu'il y aura des coûts
supplémentaires parce qu'il doit avoir une vignette
supplémentaire?
M. Lalande: Oui, on a effectivement un rèqlement pour
prévoir les frais de délivrance de ces vignettes. Ce sont des
frais exigés. Ce ne sont pas des droits qui vont au fonds
consolidé, ce sont simplement des frais d'opération qu'on veut
à l'intérieur de cela. Cela a été de concert avec
les personnes handicapées, qui se déclarent d'ailleurs...
L'Office des personnes handicapées se déclare favorable à
ce qu'il y ait un minimum de frais qui soient exigés pour la
délivrance de ces vignettes.
M. Dufour: La vignette qui sera délivrée - je parle
de l'alinéa - pour quelqu'un qui n'est pas propriétaire d'un
véhicule sera délivrée à la personne
handicapée annuellement ou cas par cas?
M. Vézina: On va délivrer une vignette à la
personne handicapée au renouvellement de son permis, donc tous les deux
ans, pour apposer sur le véhicule dont elle est propriétaire. On
fait une exception par règlement pour une personne qui aurait seize ans
et qui aurait un permis de conduire. Il y a des parents qui ont des enfants
handicapés, qui leur achètent un véhicule, mais qui
veulent demeurer propriétaires à des fins d'assurance, de
contrôle, etc. Le véhicule qui n'appartient pas au
handicapé mais aux parents est quand même modifié pour
permettre au handicapé de conduire. Â ce moment-là, il la
posera sur le véhicule propriété de son père
simplement. C'est ça qu'on veut se permettre dans le règlement
pour ne pas interdire, pour ne pas obliger les parents à
transférer ça carrément aux enfants. C'est tout.
M. Dufour: Ma question portait sur quelqu'un qui n'est pas
propriétaire d'une auto. Il y a un handicapé. II se fait
transporter de temps en temps. C'est ça que j'essaie de
démêler. Vous avez dit: On va lui donner des passes. La personne
est handicapée...
M. Côté (Charlesbourg): On ne va pas lui donner
parce que ce n'est pas notre juridiction.
M. Dufour: En tout cas, des passes seront données ou
accordées...
M. Côté (Charlesbourg): Par le pouvoir municipal ou
le pouvoir habilité.
M. Dufour: Mais la personne handicapée qui désire
un permis, une vignette d'identification, ça va lui appartenir en
propre?
M. Vézina: Oui, c'est une personne qui conduit...
M. Dufour: Mais elle n'est pas nécessairement conductrice
d'une automobile.
M. Vézina: Oui. Dans ce cas-là, il faut qu'elle
soit conductrice d'une automobile. Si elle conduit un véhicule.
M. Dufour: D'accord. C'est nouveau, ce n'est pas si facile que
ça à comprendre.
Mme Harel: Quand on dit que la régie délivre, elle
pourra, par règlement, déléguer à des organismes
à but lucratif la délivrance... Ou la régie se
réserve...
M. Côté (Charlesbourg): Non. La régie se
réserve la délivrance mais par une consultation des organismes
dont on parlait tout à l'heure.
Mme Harel: C'est au bon vouloir de la régie, mais il n'y a
pas d'obligation créée ni par rèqlement ni par le code.
Par exemple, selon les personnes qui administrent la régie, les choses
pourraient être différentes.
M. Vézina: Oui, mais on ne peut pas le faire à ce
moment-ci parce qu'on ne sait pas les associations qui sont... Par exemple, il
peut arriver que, dans une localité - j'en nomme une en particulier,
mais je ne sais pas s'il en existe - à Rimouski, il n'y ait personne. On
ne demandera pas aux gens de Rimouski d'aller voir les gens de Montréal
pour se faire accréditer. Ce qu'on veut faire avec les associations,
c'est de la consultation permettant qu'ils montent les dossiers avec les
organismes spécialisés. C'est tout.
Mme Harel: Merci.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'article 11?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 11 est-il
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 11 tel qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
maintenant l'article 31.
M. Côté (Charlesbourg): Avec un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer
après
les mots "vignettes de contrôle" lès mots "et, s'il y a
lieu, la vignette d'identification". C'est de la concordance avec ce qu'on
vient de faire.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le papillon
à l'article 31 est adopté?
M. Desbiens: Les vignettes de contrôle, c'est ce qu'on met
régulièrement, nous autres.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'amendement à
l'article 31 est adopté.
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 31 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 31 tel
qu'amendé et rouvert est adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Nous revenons a l'article
389, papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Qui se lirait comme suit:
"Nul ne peut conduire ou laisser conduire un autobus, un minibus ou un
véhicule de commerce pendant une période de temps
supérieure à celle prévue par règlement et
contrairement aux normes établies par ce règlement." C'est
l'article 390 actuel dans le texte de loi imprimé.
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, M. le
ministre, l'article 389 du texte du projet de loi va disparaître.
M. Côté (Charlesbourg): Et l'article 388 aussi.
Mme Journeault-Turgeon: Ces deux articles-là sont
supprimés.
M. Côté (Charlesbourg): II faut les faire
disparaître.
Mme Journeault-Turgeon: Exactement.
Le Président (M. Rochefort): On n'oubliera pas les
concordances tantôt. Nous sommes au papillon à l'article 389.
Commentaires? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: On est dans la section "Immobilisation des
véhicules". C'est ainsi que cette section est intitulée,
"Immobilisation des véhicules". Vous dites: Nul ne peut conduire ou
laisser conduire un autobus... Je me demande ce que cela fait là-dedans.
On vient de parler des handicapés et on est rendu dans les autobus et
dans les minibus. Il me semble qu'on change de sujet très fortement par
rapport à ce qu'on a étudié jusqu'à maintenant.
Pendant une période de temps...
Mme Harel: C'est dans la section intitulée "Immobilisation
des véhicules".
M. Dufour: Oui. Les immobilisations, ce sont les
arrêts?
M. Côté (Charlesbourg): Je ferais remarquer qu'on
n'a pas changé grand-chose. L'article 390 du texte imprimé
devient l'article 389.
Une voix: C'est la même disposition qui est reprise.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont exactement les
mêmes dispositions.
M. Dufour: Coudon!
M. Côté (Charlesbourg): C'est au même endroit,
M. le Président?
M. Desbiens: Cela fait bizarre pour vrai! On ne parle pas
d'immobilisation ici.
Mme Harel: Quelle est la portée de l'article 390
proposé ou l'ancien? Quel usage en est fait?
M. Lalande: À l'heure actuelle, le texte de loi
prévoit que le conducteur ne peut conduire un autobus ou un
véhicule de commerce plus de dix heures de suite et il doit avoir un
repos de huit heures avant de reprendre la route. C'est une protection.
Pourquoi l'inscrivons-nous par règlement à l'heure
actuelle? C'est parce qu'au Canada comme aux États-Unis on est en train
de développer une compréhension commune de faire une distinction
entre les heures de travail et les heures de service. La personne qui vient de
décharger un camion et qui le recharge par la suite, c'est de nature
à ta fatiguer autant que si elle conduisait le véhicule. On veut
absolument avoir une concordance de toutes les définitions que l'on
retrouve en Amérique du Nord. Quand on aura eu une compréhension
ou une concordance de tous les États où circulent des
véhicules lourds tels des autobus, à ce moment-là on
l'adoptera par règlement. C'est pour nous permettre cette
flexibilité au moment où on aura un accord commun.
Mme Harel: La rationalité de la disposition de cet article
à cet endroit, c'est que c'est une immobilisation...
Mme Journeault-Turgeon: L'obligation d'arrêter après
un certain nombre d'heures.
Mme Harel: L'obligation d'arrêter. Mais c'est l'obligation
pour le conducteur, et la section porte sur l'immobilisation des
véhicules.
M. Dufour: Le problème n'est pas là. Il faut bien
penser que je vais donner la perception que j'en avais. Habituellement,
l'article 398 se compare avec l'article 388 et l'article 389 se compare avec
l'article 389. Quand je regarde l'article 389 qu'il y a ici, cela ne ressemble
pas du tout à l'autre. On parle encore des handicapés et
là, on ne parle plus des handicapés.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont
différents.
M. Dufour: Il faut oublier la loi qui est ici et il faut parler
de cela.
Le Président (M. Rochefort): Oui, c'est cela.
Mme Journeault-Turgeon: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Comme on l'a dit quand j'ai
appelé l'article 387...
M. Dufour: Cela, c'est fini, cela, ce n'est plus cela.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, si vous le permettez. Lorsque j'ai appelé
l'article...
M. Dufour: Oui, mais on n'est pas tous des experts
là-dedans.
Le Président (M. Rochefort): Non, non.
M. Dufour: Je tiens à suivre la discussion.
Le Président (M. Rochefort): Je veux simplement ajouter,
pour le bon déroulement de nos travaux, M. le député de
Jonquière, que, lorsque j'ai appelé l'article 387, j'ai bien
indiqué que je suggérais aux membres de la commission de
travailler avec la feuille des amendements.
M. Dufour: Parfois, lorsqu'on nous apporte des amendements, on a
tendance à les comparer avec ce qu'il y a dans la loi aussi, pour
s'assurer que...
Le Président (M. Rochefort): Vous avez bien raison. Vous
faites bien votre travail, M. te député.
M. Dufour: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que le
député de Jonquière l'a échappé et cela se
comprend, car il suit au mot et à la virgule près. Ce n'est pas
un défaut du déroulement de nos travaux, mais j'avais dit que
c'était l'article 390 du texte imprimé qui devenait l'article
389.
M. Dufour: La concentration.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Sur ce, l'article 389 est
adopté. Compte tenu de l'heure, nous allons suspendre nos travaux.
L'amendement à l'article 389 est adopté. L'article 389
amendé est adopté. Nous suspendons nos travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 14)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménaqernent et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 127,
Code de la sécurité routière. Au moment de notre
suspension, nous en étions à l'amendement à l'article 390.
M. le ministre.
J'attire l'attention des membres de la commission sur ceci: ce sera
l'article 390 sur la feuille détachée.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 190, le nouveau,
M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Le nouvel article 390, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Un agent de la paix est
autorisé à faire déplacer et remiser au plus proche
endroit convenable, aux frais de son propriétaire, un véhicule
routier immobilisé contrairement aux dispositions de la présente
section." Dans ce cas-ci, c'est l'article 391 du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je sais qu'il y a beaucoup de municipalités et,
possiblement aussi, à la Sûreté du Québec, où
l'on a les mêmes contrats et ce n'est pas nécessairement "au plus
proche endroit convenable"; un endroit convenable, cela peut être
n'importe quel garage, j'imagine. Il peut y avoir une espèce de
fourrière, pour les véhicules, qui n'est pas
nécessairement l'endroit le plus près. Cela peut être un
endroit convenable, mais ce n'est peut-être pas le plus proche endroit.
Par rapport au libellé de l'article, il me
semble que cela aurait dû être: remisé à un
endroit convenable, aux frais de son propriétaire.
M. Côté (Charlesbourg): "au plus proche endroit
convenable".
M. Dufour: Oui, mais ne trouvez-vous pas qu'en disant cela...
Cela peut être un endroit convenable avant cela. II y a des
municipalités qui ont de grandes surfaces, comme Montréal, par
exemple. Je ne sais pas combien il y a de fourrières pour mettre des
automobiles ou des camions. Sur le territoire, il doit y avoir de bonnes
distances. Je suis convaincu que l'endroit convenable, dans mon esprit,
pourrait être autre chose que la fourrière qui existe.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Journeault-Turgeon.
Mme Journeault-Turgeon: Je pense que c'est une protection
additionnelle qu'on ajoute en précisant "au plus proche endroit
convenable". Si on ne circonscrit pas et qu'on parle d'endroit convenable, on
peut retrouver des endroits convenables qui sont plus ou moins
éloignés.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Est-ce que la cour n'a pas décidé
qu'à Montréal la fourrière... Ce n'est pas la
fourrière, comment dit-on?
M. Dufour: C'est cela, c'est la fourrière automobile.
Mme Harel: C'est cela, la fourrière est située
à l'extrémité est de la ville, à
Rivière-des-Prairies, en périphérie complètement de
toute l'activité routière. La cour n'a-t-elle pas
décidé que ce n'était pas un endroit convenable au
sens...
M. Lalande: La cour a déclaré qu'il y avait un
endroit convenable où on pouvait remiser le véhicule plus
près et que cela aurait coûté moins cher au
contribuable.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est une
protection.
Mme Harel: Est-ce qu'elle a localisé cet endroit
convenable qui était plus près?
M. Lalande: Non, on a dit: II y a un endroit où vous
auriez pu remiser ce véhicule. Vous n'aviez pas à traverser toute
la ville pour aller le remiser. De sorte que la cour a...
Mme Harel: Elle ne l'a pas identifié?
M. Lalande: Non, elle ne L'a pas identifié. Elle a
simplement dit: Cela vous a coûté 100 $ pour le faire remiser,
mais cela aurait pu vous en coûter 30 %. Donc, je réduis à
30 $.
M. Dufour: Vous connaissez le problème qui existe. Les
municipalités, assez souvent, exigent que le contribuable paie. Il y a
des garagistes qui ont peur de manger des volées, c'est bien clair. Il y
a des automobilistes qui sont assez violents parce qu'ils veulent avoir leur
voiture et ils trouvent que cela coûte cher. Ce n'est pas un agent de la
paix, le garagiste. C'est donc pourquoi les municipalités en sont venues
à la conclusion ou à la solution qu'elles devaient avoir leur
propre fourrière et que les agents de la paix devaient avoir
accès ou contrôler cette chose. Cela fait qu'il n'y a pas
d'endroit convenable partout dans la ville. La fourrière municipale
étant à un endroit donné, de temps en temps, cela peut
être une longue distance et ils exigent des prix pour cela.
C'est par rapport à cela...
M. Côté (Charlesbourg): Peu importe que ce soit sur
le territoire de la municipalité et que ce soit bien
éloigné, il y a une chose dont il faut tenir compte, c'est le
fait que l'individu, lui, aura payé les frais pour le
déplacement,, On doit la déposer dans un endroit qui est le plus
près et qui est convenable. En tout cas, de par l'exercice et
l'expérience citée par Mme la députée de
Maisonneuve, cela me paraît très bien interprété par
les juges qui ont fait en sorte que, pour un gars qui avait abusé, ils
ont pu se servir de ce libellé pour ramener à des proportions
plus acceptables...
M. Dufour: La municipalité ne peut pas avoir trois ou
quatre fourrières, règle générale.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, ils ne sont pas convenables. Ils ne sont pas
raisonnables.
Le Président (Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Seul un agent de la paix est autorisé à
faire un tel déplacement. Par ailleurs, il est de pratique courante que
ce soient les remorqueurs eux-mêmes qui fassent ces déplacements.
Est-ce qu'ils sont toujours accompagnés d'un agent de la paix?
Une voix: C'est dans les contrats.
Mme Harel: Évidemment, on parle d'une voiture qui est
immobilisée, contrairement aux dispositions de la présente
section. Cela pourrait être une voiture immobilisée le long
d'une rue qui est remorquée sans qu'il y ait d'agent de la paix;
c'est contraire aux dispositions de la loi?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lalande.
M. Lalande: Il y a une différence. Quand quelqu'un est
stationné sur un terrain privé, le propriétaire de ce
terrain a des contrats avec des agences pour remorquer les véhicules qui
sont stationnés là de façon illégale,
c'est-à-dire sans payer leurs droits. Ce sont les règles du droit
privé qui s'appliquent à ce moment-là. Si vous êtes
sur un terrain, je le fais remiser. C'est dans ce cas-là que le juge a
interprété qu'on avait abusé de cette disposition et qu'on
avait fait remorquer trop loin. On aurait pu faire remorquer plus près.
Ce n'est pas tout à fait cette disposition. On dit que c'est l'agent de
la paix qui fait remorquer dans un endroit qui est plus acceptable.
Évidemment, l'agent de la paix ne va pas le remorquer dans un garage qui
ne veut pas le recevoir. Ils ont des contrats, des ententes signées avec
les garages et ce n'est pas nécessairement toujours à la
fourrière municipale qu'ils vont les remiser. Si un tel garage est
d'accord pour recevoir de tels véhicules, ils vont le remiser à
l'endroit le plus près.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: En faisant cette distinction d'un remarquage dans un
chemin privé... Pensons au stationnement de Radio-Canada, par exemple,
où cela se produit quand même assez souvent et où, à
la sortie, les visiteurs retrouvent leur auto à
Rivière-des-Prairies; c'est d'ailleurs arrivé au
député de Lévis lors de sa dernière apparition
à la télévision de Radio-Canada. Sur un chemin public, par
exemple, lorsqu'il y a un déneigement, est-ce qu'il doit toujours y
avoir un agent de la paix, à ce moment-là?
M. Lalande: Forcément.
Mme Harel: Pourtant, il n'y a pas toujours un agent de la paix.
C'est de pratique courante, à Montréal. En tout cas, sur ma rue,
il m'est arrivé de voir des remorqueurs qui procèdent...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Comme le fait remarquer Me Bilodeau, c'est
forcément un agent de la paix ou une personne autorisée qui a les
pouvoirs d'un agent de la paix.
Mme Harel: Cela veut donc dire qu'on peut demander à cette
personne de s'identifier en tant qu'agent de la paix. Est-ce qu'elle doit
remettre une contravention? M. Lalande disait qu'il n'y a pas infraction sans
qu'il y ait remise d'une contravention. Est-ce qu'il remet une contravention,
en l'occurrence?
M. Lalande: Non. Dans cette perspective, lorsqu'il y a
déneigement, elle est carrément remisée. On remise le
véhicule pour être capable de faire le déblaiement, et on
vous dit: Allez chercher le véhicule et payez les frais de remisage.
Dans le cas présent, c'est vraiment une contravention à
quelqu'un qui est illégalement... Le policier décide qu'il y a
contravention et il fait remorquer la voiture. Mais, là, c'est dans le
cadre de ses fonctions habituelles.
Mme Harel: J'y reviendrai parce que, quand il y .a remorquage, il
y a habituellement une contravention. Vous avez quand même un
délai pour l'acquitter dans une banque ou une caisse et vous pouvez
même, par la suite, l'acquitter au comptoir et vous avez des frais,
tandis que, dans ces cas, les propriétaires du véhicule doivent
immédiatement acquitter tous les frais comptant pour
récupérer leur véhicule, pas par chèque, mais en
argent comptant. Vous vous rendez compte de ce que cela occasionne de
problèmes dans une ville comme Montréal pour des visiteurs, pour
des étrangers, pour des gens du Québec, mais qui viennent pour
voir une partie de baseball ou de hockey.
M. Lalande: On est carrément à l'intérieur
des règles du droit privé municipal. S'il y a un véhicule
sans droits sur un terrain privé, le propriétaire décide
de faire remiser ce véhicule à un autre endroit et on paie les
frais.
Mme Harel: Sur un terrain public, c'est la même chose?
M. Lalande: Sur un terrain public, c'est différent.
Là, vous avez raison de souligner qu'il y a trois modes de paiement qui
s'appliquent: la contravention, l'avis préalable et la poursuite si
quelqu'un ne paie pas. Ce sont les règles générales quand
c'est l'agent de la paix.
Mme Harel: Elles sont appliquées aussi lorsqu'il y a
remorquage.
M. Lalande: Bien sûr, quand c'est par l'agent de la paix,
en vertu du code.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Dans les municipalités, le
préposé au déneigement la fait remiser. Je
ne pense pas qu'il appelle un agent de la paix pour la faire remiser,
n'est-ce pas? Ils peuvent certainement parler par radio et dire qu'on fait
remiser telle automobile, tel numéro de plaque. Je ne suis pas sûr
que l'agent de la paix doive être là au moment où cela se
produit, parce qu'il n'y a personne là. Le conducteur, le
propriétaire de l'automobile n'est pas là. S'il était
là, ils ne la remiseraient pas.
M. Lalande: Ce qu'on dit simplement, c'est que, pour qu'il y ait
une infraction, il faut que ce soit l'agent de la paix qui l'ait
délivrée. Il n'y a pas d'infraction à ce
moment-là.
C'est un remisage qui se fait à l'extérieur des
stipulations qui sont prévues au code. Ce sont deux choses. Alors, quand
il est remorqué par un agent de ta paix et dans le cadre d'une
opération par la municipalité, il y a une contravention qui est
portée avec les trois niveaux de paiement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 390 est adopté?
Mme Hare: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 390
amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 391.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut abandonner un
véhicule routier sur un chemin public."
M. Dufour: Qu'est-ce que cela couvre?
M. Côté (Charlesbourg): Prenons l'exemple d'un
individu qui a une "minoune", qui conduit une "minoune" et qui va en direction
de Montréal en provenance de Québec. À un moment
donné, il va voir un radar et il va décider qu'il est
peut-être mieux de laisser la "minoune" le long du chemin et de se sauver
par le bois, d'en faire un bout à pied ou de faire du pouce. C'est un
cas comme celui-là. On parle de la route 20, mais on peut parler
d'autres routes aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 391 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 391
amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 392.
M. Côté (Charlesbourg): "Un agent de la paix est
autorisé à faire déplacer et remiser au plus proche
endroit convenable, aux frais de son propriétaire, un véhicule
abandonné sur un chemin public." Je pense que cela complète
le...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 392 est adopté? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Il y en a un où il est question
d'immobilisation et, lui, cest abandonné. Abandonné, c'est le cas
de la "minoune"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Immobilisé, cela peut être...
Mme Harel: Évidemment, il faut qu'il y ait identification
du propriétaire.
M. Côté (Charlesbourg): Avec l'immatriculation,
automatiquement, on peut savoir qui est le propriétaire.
M. Dufour: Oui, mais n'y a-t-il pas des cas où on n'est
pas capable de retracer les propriétaires? Il arrive parfois qu'on voie
des "minounes" dans des endroits dont on n'a jamais entendu parler, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Parfois on ne peut pas
retracer le conducteur qui l'a mise là, mais il est clair que
l'immatriculation correspond à un individu qui existe quelque part.
À moins que la personne ne soit disparue.
Une voix: Pour la plaque, au fichier de la régie, il y a
un nom et une adresse.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il y a un code, un
numéro de série dans le véhicule de toute
façon.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 392 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 392
amendé est adopté?
Mme Harel: Adapté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 393.
M. Côté (Charlesbourg): On revient au cahier,
à l'article 393 que l'on connaît. "Lorsqu'un agent de la paix
procède au
remisage d'un véhicule abandonné, il doit effectuer les
recherches raisonnables en vue de retrouver le propriétaire du
véhicule et en aviser le Curateur public. "Si le propriétaire du
véhicule abandonné n'a pas été retrouvé
à l'expiration d'un délai de 30 jours de la date de remisage, ce
véhicule est confié à la qestion du Curateur public qui
peut en disposer librement. Dans ce cas, le curateur est tenu au paiement des
frais usuels de remisage."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Où le Curateur public prend-il les fonds pour
payer cela? Vous dites que le Curateur public est tenu au paiement des frais
usuels de remisage.
M. Côté (Charlesbourg): Il fait une vente annuelle
et c'est de là qu'il tire son argent.
M. Dufour: Mais les frais de remisage peuvent être assez
dispendieux, s'il garde... Je pense que c'est juste 30 jours avant, n'est-ce
pas?
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'il y a un
nombre assez appréciable de voitures que le curateur
récupère et met en vente annuellement. (20 h 30)
M. Dufour: Mais comment procède-t-il pour faire la vente?
Est-ce qu'il y a des publications? Est-ce qu'il y a d'autres endroits que
Québec et Montréal qui font des ventes comme celles-là?
J'imagine que les régions sont encore oubliées; on n'est pas
là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Pour une fois qu'on les
oublie pour des "minounes".
M. Dufour: J'espère que ce ne sont pas juste des
"minounes"... Il peut arriver qu'il y ait des "chars" propres. On se trouve
à les vendre. Chacun sa "minoune"...
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ces propos, est-ce que
l'article 393 est adopté?
M. Dufour: Je ne sais pas si Mme Louise a des choses?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 394 et j'attire l'attention des membres de la commission
sur le fait qu'il y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une mesure de
concordance, M. le Président, qui vise à remplacer, dans la
première ligne de l'article 394, le nombre 392 par le nombre 391.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: L'amendement, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Je reviens à l'article 394.
Mme Harel: L'amendement est adopté. L'article 394 porte
sur un véhicule routier abandonné sur un terrain privé.
C'est le propriétaire du terrain privé qui demande à un
agent de la paix le déplacement du véhicule qui ne lui appartient
pas. Aux articles 391 et 392, cela veut dire que c'est le curateur qui paie les
frais usuels de remisage.
M. Lalande: C'est la même disposition qui existe, mais
quand un véhicule est abandonné sur un terrain privé le
propriétaire fait appel à l'agent de la paix pour
débarrasser le terrain et c'est le même processus que s'il avait
été retrouvé sur un chemin public.
Mme Harel: C'est un total de combien? Vous disiez beaucoup
tantôt; quel est le nombre de véhicules qui sont ainsi remis au
Curateur public?
M. Lalande: Un nombre vraiment approximatif sur lequel je ne
pourrais pas me prononcer. Sauf erreur, dans la région de
Montréal, c'est peut-être de 500 à 600 voitures par
année qui sont ainsi saisies et vendues au Curateur public. Dans bien
des cas, ces véhicules sont tellement...
Mme Harel: En mauvais état.
M. Lalande: ...en mauvais état qu'ils s'en vont bien plus
chez le recycleur qu'ailleurs. En d'autres mots, ils sont vendus pour la
ferraille.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: II y a deux questions, à mon sens, qu'on
soulève avec cet article. Les articles 391 et 393 - c'est la
première fois qu'on parle de terrain privé ici - s'appliquent
également au véhicule routier abandonné, mais on a dit
aussi immobilisé quelque part. Que veut dire abandonné et
immobilisé? Quelqu'un voit un véhicule sur son terrain, un
terrain privé et, par la suite, on dit: En demande de
déplacement. Que veut dire le mot "déplacement"? Est-ce que cela
veut dire le sortir du terrain et le placer sur le terrain public, le mettre
dans des endroits
convenables? Il me semble que cet article n'est pas très clair
par rapport à d'autres qui semblent beaucoup plus lumineux.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande.
M. Lalande: Il s'agit bien ici d'un véhicule qui est
abandonné. Le député de Jonquière a raison de
souligner la difficulté d'appliquer cette mesure quand un
véhicule est abandonné ou quand il est seulement laissé
là. Est-ce qu'après quinze jours il est abandonné ou pas?
Il y a une difficulté d'indiquer le nombre de jours. C'est pour cela que
le Curateur public, avant de se départir de ce véhicule, va
donner un avis de 30 jours, dans sa Loi sur la curatelle publique, au dernier
propriétaire qui est immatriculé au fichier de la Régie de
l'assurance automobile. Il va donner un avis qu'on s'apprête à
disposer de son véhicule. Évidemment, s'il ne répond pas
après tous ces délais, il procède à la vente.
M. Dufour: Si un véhicule est immobilisé sur un
terrain, je ne sais pas s'il a été abandonné ou pas, il
embarrasse le propriétaire. Il y a peut-être le Code civil qui
s'applique; vous allez me dire quelque chose comme cela. Il faut qu'il le fasse
déplacer, et on demande le déplacement à un agent de la
paix, mais vous ne me dites pas comment il le déplace et où il le
déplace.
M. Lalande: II va demander une remorqueuse et la remorqueuse va
le remorquer à l'endroit convenable le plus près...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 392.
M. Lalande: ...en attente. Là, le Curateur public va en
être saisi de droit...
M. Dufour: "Shadow boxing".
M. Lalande: ...et va envoyer l'avis de 30 jours avant de s'en
défaire. Encore là...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Encore là, le propriétaire ne peut pas
se faire justice lui-même. Le propriétaire ne peut pas
décider de lui-même qu'il fait déplacer les... Qu'est-ce
qui l'empêche de le faire brasser et de l'envoyer ailleurs?
M. Lalande: Là, c'est le grand principe de droit qui dit
qu'on ne peut pas se faire justice soi-même. C'est un agent de la paix
qui doit intervenir.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 394 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 395.
Ceinture de sécurité
M. Côté (Charlesbourg): Vous me permettrez, à
ce moment-ci, puisqu'on arrive au port de la ceinture de
sécurité, de remettre à chaque membre de la commission,
puisque chacun adoptera le principe, un petit chandail...
M. Dufour: C'est quoi cette affaire-là?
M. Côté (Charlesbourg): ...pour le port parce
qu'on...
M. Dufour: "Sain et sauf".
M. Côté (Charlesbourg): ...veut garder le
député de Jonquière...
M. Dufour: En bonne santé. À part cela, vous avez
ma grandeur. Cela est voulu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est voulu. À chaque
membre de la commission, un chandail qui illustre très bien la
volonté de la commission...
M. Dufour: De la façon dont on a été
gâté, savez-vous qu'il y a des gens qui vont regretter de ne pas
être venus nous retrouver.
M. Côté (Charlesbourg): Tout cela pour vous dire
qu'on traite bien notre monde.
M. Dufour: On travaille fort.
M. Côté (Charlesbourg): Cela exprime très
clairement la volonté de l'ensemble de la commission que les gens au
Québec portent la ceinture de sécurité.
M. Dufour: Pour ma part, je peux vous le dire et m'en confesser,
je la porte tout le temps.
M. Côté (Charlesbourg): Très bien.
M. Dufour: Pour moi, la ceinture, c'est sacré.
M. Côté (Charlesbourg): J'espère que vous
ferez de même du chandail.
M. Dufour: Il y a peut-être des petits points, par exemple,
qu'on va discuter sur la
ceinture.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur cette confession de M.
le député de Jonquière, est-ce que je peux appeler
l'article 395?
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut conduire un
véhicule routier dont la ceinture de sécurité visée
à l'article 250, pour le conducteur ou la place qu'occupe un passager,
est manquante, modifiée ou hors d'usage."
L'article 250 dit: "Nul ne peut enlever ou faire enlever, modifier ou
faire modifier ou faire mettre hors d'usage une ceinture de
sécurité dont sont équipés les sièges d'un
véhicule routier conformément à la Loi sur la
sécurité des véhicules automobiles..."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Sur cet article, jusqu'à maintenant, quelqu'un
aurait pu prendre la ceinture arrière et la modifier, parce que vous
avez dit qu'en arrière on devra s'attacher aussi. Cela voudrait dire
qu'on ne peut pas modifier les ceintures à l'avant. Mais "qu'occupe un
passager", cela, moi, je pense qu'on est obligé... Est-ce que vous
permettriez, M. le ministre, qu'on élargisse le débat?
M. Côté (Charlesbourg): Si cela peut nous permettre
d'accélérer...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'élément que je vois là-dedans,
c'est sur la ceinture arrière pour laquelle il y a beaucoup de
controverses. Il y a des gens qui nous disent, par exemple... C'est une mesure
presque antifamiliale. Vous allez dire que c'est peut-être paradoxal. Une
famille qui aurait quatre enfants, le père, la mère et quatre
enfants, nécessairement, il n'y a pas de ceintures pour tout le
monde.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a trois en
arrière et il y en a trois en avant.
M. Dufour: Oui, mais assez souvent, ce sont des "bucket
seats".
M. Côté (Charlesbourg): Au moins, on va donner la
chance d'en sauver trois sur quatre.
M. Dufour: Oui, mais, encore là, attacher la ceinture
arrière, je trouve qu'on va plus loin que ce que je peux comprendre. En
avant, qu'on soit obligé de s'attacher, oui, il y a des choses qui
peuvent faire... En arrière, il y a toutes sortes de méthodes
pour se sauver. Frapper le siège, c'est moins dur.
M. Côté (Charlesbourg): C'est moins dur, mais cela
coûte quand même beaucoup de frais en ce qui concerne les
accidents. Si le principe de la ceinture de sécurité est bon pour
en avant, il est aussi bon pour en arrière. C'est clair qu'il est de
notre intention, effectivement, de passer à la deuxième
étape qui est d'obliger le port de la ceinture de sécurité
à l'arrière. Là-dessus, la conviction est profonde. Elle
est en usage dans d'autres provinces, dans d'autres États pour ce qui
est des États-Unis. Les statistiques de la régie
démontrent qu'il y a aussi des gens qui sont à l'arrière
des voitures qui subissent des blessures graves et qui occasionnent aussi des
frais à la Régie de l'assurance automobile et, par
conséquent, des frais et aussi des blessures corporelles aux individus
qui ne s'attachent pas à l'arrière.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a beaucoup d'endroits où c'est
obligatoire? En Europe, je crois qu'on n'est même pas obligé de
s'attacher en avant.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je n'ai pas
le tableau dont je me suis servi en deuxième lecture. J'avais . fait la
nomenclature d'un certain nombre de provinces canadiennes où,
effectivement, c'était obligatoire, et de certains États aux
Etats-Unis, mais je ne le sais pas de mémoire. Peut-être que M.
Vézina peut prendre la relève là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Comme c'est le principe et que ce principe est
modifié assez substantiellement dans le texte qui est proposé
comparativement à la disposition qui est en vigueur actuellement,
notamment par la modification à l'obligation pour tout véhicule
routier, là, ce n'est plus seulement un véhicule de promenade
comme c'était auparavant... Donc, il y a cet élément. Un
véhicule routier, cela comprend un véhicule taxi, cela comprend
un véhicule...
M. Côté (Charlesbourg): II faut comprendre un
véhicule routier qui est équipé de ceintures, parce qu'il
y a des véhicules actuellement qui sont sur les routes, mais qui ne sont
pas équipés de ceinture de sécurité.
Mme Harel: Quels sont-ils?
M. Côté (Charlesbourg): Les autobus.
M. Lalande: Les fourgons style métro.
Mme Harel: Mais cela, c'est par règlement qu'il y a des
véhicules qui ne sont pas équipés de ceintures.
M. Lalande: C'est la Loi fédérale sur la
sécurité des véhicules automobiles qui ne prescrit pas de
ceintures de sécurité dans les normes de construction.
Mme Harel: Donc, cette loi fédérale, elle trouve
application ici, et vous la reprenez dans le Code de la sécurité
routière. Vous y faites référence à quel
article?
Mme Joumeault-Turgeon: Au début de la section qui concerne
les équipements, à l'article 250.
Mme Harel: Donc, à l'article 250.
Mme Journeault-Turgeon: Oui, du projet de loi, L'article qu'on
vient de lire et auquel on a fait référence.
Mme Harel: C'est la Loi sur la sécurité des
véhicules automobiles, la loi fédérale. Donc, à
part les exceptions qu'on retrouve dans la Loi fédérale sur la
sécurité des véhicules automobiles, selon le texte qui
nous est maintenant proposé, tout conducteur d'un véhicule
routier devrait porter la ceinture de sécurité. C'est le premier
élément qu'on va examiner, compte tenu des représentations
qui ont été faites particulièrement par les
représentants des taxis.
M. Côté (Charlesbourg): On aura, à l'article
396, un amendement à vous proposer qui a été
accepté par l'ensemble des représentants du monde du taxi.
Mme Harel: Alors, on va revenir à ce moment-là,
parce que l'article 396 va être modifié?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: L'article 396 concerne, dans le texte proposé,
les enfants de moins de 5 ans...
Mme Journeault-Turgeon: Les enfants de plus de 5 ans.
Mme Harel: De plus de 5 ans.
Mme Journeault-Turgeon: Et, à l'article 397, les enfants
de moins de 5 ans.
Mme Harel: Et les exemptions. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Le principe, on le retrouve à l'article 395.
Vous nous dites qu'on aura une modification à apporter, une exemption
dont on évaluera la portée tantôt à l'article 396
concernant les taxis, la conduite...
Par ailleurs, c'est donc d'application nouvelle pour les policiers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. (20 h 45)
Mme Harel: Dans le texte actuel, tous étaient
exemptés sauf quand ils conduisaient un véhicule de promenade. Si
le taxi enlevait son dôme et devenait un véhicule de promenade, il
était couvert a ce moment-là, mais il fallait que cela soit un
véhicule de promenade. Même le voyageur de commerce était
exempté lorsqu'il conduisait une automobile qui n'était pas
utilisée' comme véhicule de promenade.
M. Lalande: Dans le cadre de son travail, par exemple,
d'où les problèmes d'applicabilité qu'il y avait. S'il
utilisait son véhicule dans le cadre de son travail, il n'était
pas tenu de s'attacher, mais si c'était pour un usage personnel, il
devait s'attacher, de sorte qu'il y a beaucoup de gens, comme le disait M. le
ministre, qui se promenaient avec un coffre d'outils dans leur véhicule
pour faire croire qu'ils étaient toujours au travail.
Mme Harel: C'est le premier élément peut-être
sur lequel on peut interroger le ministre. Il nous dit qu'il reviendra avec un
amendement concernant les conducteurs de taxi, et maintenant, à titre de
droit nouveau, que cela s'applique aux policiers et aux voyageurs de commerce.
Est-ce qu'il y a eu des représentations, est-ce qu'il peut faire
état des...
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas des voyageurs de
commerce, mais, hier matin, quelqu'un a parlé à mon directeur de
cabinet pour demander d'exempter les policiers.
Mme Harel: Quelqu'un de bien placé?
M. Côté (Charlesbourg): Un représentant de
l'Association des policiers, si je ne m'abuse, c'est un monsieur Simard.
Mme Harel: L'Association des policiers...
M, Côté (Charlesbourg): Je vous dirai le nom tout
à l'heure. Il demandait effectivement que les policiers soient
exemptés. Ma philosophie à moi est que, dans la mesure où
il y aura trop d'exemptions, elle ne sera pas appliquée. C'était
le vice de la loi actuelle et on a voulu réduire à sa plus simple
expression les exemptions. J'ai été sensible à
l'argumentation des taxis, ouvert aussi à
l'argumentation des policiers, mais il faut convenir que les policiers
qui ont affaire à des individus qui sont en état de choc ou qu'on
vient d'arrêter, c'est rarement un policier qui est seul, c'est toujours
un policier qui est accompagné ou qui peut être isolé de
l'avant et de l'arrière de l'auto par une certaine grille qu'on voit
assez souvent dans les véhicules de police.
L'argument qui fait en sorte que, dans le cas du taxi, un individu
pourrait prendre le baudrier et étouffer le chauffeur de taxi, cela met
en péril la sécurité de l'individu -cela, j'achète
cela - et, finalement, confrontés à la sécurité
publique et à la sécurité de l'individu, je pense qu'on
n'a pas le choix d'examiner cela de très près. Cela peut
être le cas du taxi, il y a eu des exemples au niveau du taxi. Pour les
corps policiers, c'est moins vrai, c'est beaucoup moins vrai, compte tenu du
fait qu'on circule beaucoup à deux, même s'il y a des
problèmes à certains endroits. J'ai rarement vu un policier
arrêter un récidiviste, l'asseoir en arrière et s'en aller
au volant pour conduire. Très souvent on va l'arrêter, on va
demander de l'aide et finalement, après cela, on va le transporter
à deux policiers. Il y a tout un système de menottes, toute une
série de choses qui permettent aux policiers de se défendre.
Selon ce qu'on me dit, les états-majors des corps policiers sont
très favorables à cette mesure. Il y a effectivement encore de la
résistance chez les représentants des policiers, peut-être
même chez les policiers aussi, la Fraternité, c'est
compréhensible, mais il y a une évolution assez grande chez les
policiers aussi. Je pense que c'est une question fondamentale, que celui qui a
à appliquer la loi puisse donner l'exemple. Vous allez me poser la
question tantôt: Qui va donner un "ticket" à un policier qui ne
porte pas la ceinture? C'est clair qu'on ne commencera pas à nommer 6
000 000 d'agents de la paix partout au Québec pour coller des
infractions aux policiers qui ne portent pas la ceinture. C'est une question de
gros bon sens. C'est une question d'être responsable aussi.
Il faut se dire une chose. Il y a bien des policiers qui
éviteraient des blessures s'ils étaient attachés,
lorsqu'ils sont en poursuite d'individus ou quand ils circulent à haute
vitesse. Là-dessus, il y aurait peut-être un commentaire que M.
Vézina aimerait ajouter.
Mme Harel: Est-ce qu'à la régie, il y aurait des
chiffres ou des statistiques qui pourraient nous être fournis
là-dessus?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Vézina: Absolument. Madame, la première chose
qu'il faut souligner, c'est que nous faisons à tous les deux ans
à la régie une enquête sur le port de la ceinture. La
dernière fois qu'on l'a fait, c'était en 1985. On le refera en
1987. On l'avait fait, auparavant, en 1983. De 1983 à 1985, le port de
la ceinture a diminué de 10 %. Il est passé de 60 % à 50
%. Les policiers nous disent que c'est impossible à faire respecter,
parce qu'il y a trop d'exemptions.
Quand vous voyez, par exemple, que le voyageur de commerce est
exempté, qui est voyageur de commerce? On a vu des choses
invraisemblables à la régie. Des gens sont immatriculés
avec un F pour être sûrs qu'ils seront identifiés comme
voyageurs de commerce et ne plus porter la ceinture, alors qu'il s'agit de
véhicules de promenade tout à fait ordinaires. Je donne des
exemples.
Quand on a rencontré les patrons des corps policiers - donc
l'état-major - en mars 1986 au moment où on commençait
à préparer le code, on leur a demandé s'ils étaient
prêts à prôner le port de la ceinture pour les policiers. La
réponse était positive. Us étaient inquiets par rapport
aux associations de policiers, bien sûr, parce que cela a
déjà été négocié dans une convention
collective, semble-t-il. Cela a déjà été un
élément d'une convention collective. Ils ont fini par nous
répondre: Si c'est obligatoire, on va être capable, au moins, de
l'exiger de notre personnel, sans quoi, on ne peut pas l'exiger de notre
personnel.
Vous me demandiez des chiffres sur les coûts. D'abord, pour
répondre au député de Jonquière, je vous donne les
chiffres de façon globale, pour ceux qui sont attachés ou pas
attachés, en avant et en arrière. Pour 1000 passagers assis
à l'avant, le taux des victimes s'élève à 112,8
parmi les passagers avec ceinture contre 196,4 parmi les passagers sans
ceinture. Le taux de victimes parmi les passagers avec ceinture est de 57 %
seulement du taux des victimes observé parmi les passagers sans
ceinture; cela, c'est en avant.
Parmi les passagers arrière, ces taux sont de 89,4 parmi les
passagers avec ceinture, mais de 136,7 parmi les passagers sans ceinture. Le
premier est donc 65 % seulement du second. Ce qu'il est important de souligner,
c'est qu'en plus d'accroître sa propre sécurité, le
passager arrière attaché peut également éviter de
provoquer des blessures aux personnes installées à l'avant du
véhicule impliqué dans un accident de la route.
Ce qu'on voit souvent, c'est le passager arrière qui n'est pas
attaché qui passe pardessus le siège et qui va blesser le
passager à l'avant. C'est courant. Concrètement, si on augmentait
le port de la ceinture de 50 % qu'il est présentement à 75 %,
c'est à peu près 45 000 000 $ à 50 000 000 $ qu'on
économiserait annuellement.
En fait, le non-port de la ceinture pour les 50 % représente
à peu près entre 90 000 000 $ et 100 000 000 $ à l'heure
actuelle. Si on passait de 50 % à 75 %, on irait chercher la
moitié de cela. C'est très important comme coût.
Mme Harel: Qui va récupérer l'argent? M.
Côté (Charlesbourg): La régie.
M. Vézina: Les automobilistes, madame, la
société.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, la
société, mais, en particulier, la régie au cours des
prochaines années, puisqu'on a une entente de trois ans avec le
ministère des Affaires sociales quant au paiement des frais hospitaliers
et des autres frais d'indemnité aussi. Il faut convenir, puisqu'on parle
du port de la ceinture en arrière - c'est quand même un
débat large - de laisser un temps pour l'éducation. Ce n'est pas
demain matin qu'on oblige les gens... Il va y avoir une éducation
à faire dans le temps pour permettre aux gens d'être bien
sensibilisés à ce qui va se passer.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. Vézina faisait valoir que des
représentations avaient été faites par les policiers en ce
sens qu'ils ne pouvaient pas le faire appliquer, parce qu'il y avait trop
d'exemptions. C'est assez paradoxal de voir qu'ils faisaient eux-mêmes
partie de l'exemption. Peut-être faut-il chercher la non-application de
cette disposition dans le fait qu'on le fait quand on y croit, d'une certaine
façon. Dans la mesure où les policiers ne sont pas convaincus de
son utilité, de sa nécessité, peut-être comme bien
de nos concitoyens, ils ne la portent pas. Est-ce que des campagnes seront
faites auprès des policiers pour peut-être lever les
résistances qui existent toujours, même chez bien des gens dans la
population? Il y a des gens qui m'en parlent continuellement et qui sont
convaincus que c'est une façon d'entraver leur liberté qui n'a
pas de résultat réel puisque, finalement, les accidents, cela
n'arrive qu'aux autres, de toute façon.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si vous vous
souvenez des reportages de M. Nadeau diffusés aux Beaux dimanches, le
dimanche soir, "Prendre la route", qu'a financés en bonne partie la
Régie de l'assurance automobile. Ils faisaient état de certains
problèmes reliés aux accidents de la route et, à certains
chapitres, du port de la ceinture de sécurité. Je me souviens
encore avoir vu un policier qui, aujourd'hui, est paraplégique,
témoigner de sa non-conviction, avant son accident, des effets
bénéfiques du port de la ceinture de sécurité. Il
ne faudra pas attendre que chacun soit victime d'un accident en ne portant pas
la ceinture. Je me souviens encore de l'exemple que nous a donné Mme la
députée de Maisonneuve, au début de cette commission, de
l'avocat, à Montmagny. Non, c'est un autre que vous avez donné,
mais on a ajouté le cas de cet homme qui s'est tué à
Montmaqny. S'il avait porté la ceinture de sécurité, il
serait encore vivant. Il est clair que les gens qui sont contre le port de la
ceinture peuvent arriver avec un exemple qui dit que l'individu est mort parce
qu'il portait la ceinture de sécurité. Mais, je pense que c'est
globalement qu'il faut regarder l'ensemble des effets bénéfiques
et, dans ce sens, il y en a. En termes de campagne de publicité,
d'éducation, M. Vézina pourrait peut-être davantage...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Vézina; Ecoutez, madame, de loin, la mesure de
sécurité la plus probante, c'est le port de la ceinture.
D'après l'expérience que nous en avons depuis 1978,
effectivement, on sait toujours si quelqu'un était attaché ou
non. C'est du simple au double, les réclamations, pour quelqu'un qui
n'était pas attaché contre quelqu'un qui était
attaché, sans compter tous ceux qui ne sont pas venus, à la
régie, à la société, réclamer des
indemnisations parce qu'ils étaient attachés. L'écart est
probablement de un pour quatre, quant aux coûts, pour la
société, pour ne pas porter la ceinture.
Nous avons rencontré les policiers, je le rappelle, en mars 1986.
La première chose qu'on leur a demandé, c'est: Si nous devons
faire des campagnes sur le port de la ceinture, est-ce que vous serez ou non
avec nous? II nous semblait irréaliste de faire des campagnes nationales
sur le port de la ceinture et pouvoir faire augmenter cela par exemple, de 50 %
à 52 % ou 53 %. Cela nous apparaissait insignifiant si les policiers
n'étaient pas avec nous, s'ils ne devaient pas faire respecter cet
article de la loi. Les policiers ont embarqué. On a fait, dans tout le
territoire, des opérations que l'on a appelée des PAS. Ce sont,
en fait, des programmes d'application sélective où, pendant les
premières semaines, on a fait de l'éducation avec les policiers -
de là viennent les gilets, d'ailleurs.
À Québec, par exemple, les trois premières
semaines, avec les médias et surtout la radio, avec les journalistes qui
circulent le matin, avec les policiers, on a fait de l'intervention
systématique. On intervenait pour récompenser ceux qui
étaient attachés, on leur donnait un gilet,
entre autres, ou pour leur dire que la quatrième semaine, s'ils
n'étaient pas attachés, on interviendrait. De fait, on a
remonté de 60 % à 74 % le taux du port de la ceinture dans la
région de Québec. On a fait cela un peu partout.
En 1987, on prévoit refaire cela systématiquement avec les
corps policiers et arriver à une espèce de crescendo où
l'on ferait une opération sur tout le territoire du Québec en
même temps, probablement au printemps 1987. L'objectif que l'on vise,
c'est arriver à avoir un pourcentage du port de la ceinture qui se situe
autour de 80 %. (21 heures)
M. Dufour: Ah, vous ne visez pas les 100 %?
M. Vézina: Les 100 % c'est toujours l'idéal
à poursuivre. C'est comme le ciel, M. le député. Ha! Ha!
Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est là certainement un objectif très
louable, mais pour le réaliser, il faut d'une certaine façon que,
pour le citoyen, il ne soit pas vu comme une statistique qui va coûter
moins pour la régie mais comme l'individu qui épargne d'une
certaine façon sa vie, celle de sa famille ou de ses amis qui montent
avec lui dans l'auto, parce que la façon dont vous en parlez... Ce n'est
pas un reproche que je vous fais, vous êtes un gestionnaire des fonds
publics et vous le voyez en termes de diminution des coûts globaux.
M. Vézina: N'ayez crainte, madame, notre publicité
n'est pas du tout faite comme cela.
Mme Harel: Ce n'est pas cela qui convainc d'une certaine
façon, parce que cela suppose une sorte d'abnégation qui dit: Je
le fais pour les autres. Mais il faut le faire pour soi. Il y a quelqu'un qui
disait: "S'attacher, c'est s'aimer."
M. Côté (Charîesbourg): Oui.
Mme Harel: C'est une bonne publicité.
M. Côté (Charlesbourg): C'est M. le
député de Louis-Hébert.
Mme Harel: C'est bien.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, les
récentes analyses de l'opinion publique témoignent très
bien que l'appel au collectif ne fonctionne plus, il faut s'adresser à
l'individu. Vous avez fort raison de dire qu'il faut s'adresser à
l'individu et lui démontrer que lui, il peut gagner quelque chose
à porter la ceinture de sécurité.
Bien sûr, comme vous, j'ai rencontré des gens qui, comme
ceux de Vers demain, ont fait une caricature sur la ceinture de
sécurité que j'ai reçue dans mon courrier aujourd'hui et
qui était assez significative quant à leur rejet du port de la
ceinture de sécurité, mais...
Mme Harel: Le condom, la ceinture de sécurité, tout
ce qui est sécuritaire.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Tout ce qui est
sécuritaire. Et pourtant, c'est Vers Demain. Sien sûr, j'ai
rencontré des individus qui se posaient des questions non pas sur le
port de la ceinture de sécurité en avant, cela semble pour le
monde bien évident qu'en avant il faut s'attacher parce qu'il y a le
pare-brise, d'où le danger de fracasser...
M. Dufour: Le tableau de bord, le volant, il y a beaucoup
d'éléments.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, beaucoup
d'éléments, et les questions viennent un peu plus sur le port de
la ceinture de sécurité à l'arrière. C'est dans la
mentalité qu'il faut que cela s'installe et vous avez raison de dire
qu'il faudra dans nos campagnes de publicité et dans notre
démarche d'éducation et d'information mettre l'accent sur
l'individu et je suis bien convaincu que les gens de la régie ont
déjà très bien compris le message.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, simplement quelques mots pour
féliciter les gens de la régie de ce qu'ils font pour convaincre
les gens et je suis aussi sensible au fait que c'est un bon moyen de sauver des
gens de blessures et d'épargner à la société des
fonds importants.
J'ai une suggestion à faire à la régie. J'ai eu
l'occasion de le dire lors du discours de deuxième lecture et je profite
de la présence des gens de la régie pour le dire: Je me demande
si une campagne de publicité ne pourrait pas être amorcée
par une pré campagne qui impliquerait les gens, les automobilistes, en
tout cas, les Québécois et les Québécoises, dans le
choix du slogan publicitaire. Je vous félicite pour celui que vous avez
trouvé. C'est très bien. Je me suis amusé, et je le disais
dans le discours de deuxième lecture, à essayer d'en inventer.
J'avais suggéré et je voulais qu'il soit inscrit... À
l'Assemblée, j'avais suggéré, par exemple: "S'aimer, c'est
s'attacher"; "Dans ma voiture, je me ceinture". On pourrait en sortir comme
cela et essayer de faire des
liens, des jeux de mots. Celui-là en est un très
agréable et qui fait image en même temps, mais on pourrait
peut-être commencer à impliquer les gens en leur demandant de
faire des suggestions.
À ce compte-là la régie pourrait, avoir des prix
qui ne seraient pas très coûteux, par exemple, cinq ans
d'assurance gratuite ou de permis de conduire gratuit pour la personne dont le
slogan est choisi. En tout cas, il y aurait 50 moyens et à partir de
là, les gens commenceraient à être sensibilisés. Il
y aurait une pré campagne qui existerait qui ferait participer les gens
au choix du slogan publicitaire. On verrait venir les choses, il y aurait un
crescendo, un suspense qui s'établirait. Comme tous les concours sont
populaires, si on réussit à vendre de la soupe en faisant des
concours, si on réussit à vendre toutes sortes de choses, on
pourrait probablement aussi, au moyen d'un concours, vendre la ceinture de
sécurité. Je m'inscris déjà pour le slogan:
"S'aimer, c'est s'attacher11.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Côté (Charlesbourg): Probablement que le
député de Louis-Hébert, avec un thème comme
celui-là, a de fortes chances de gagner. J'Imagine qu'il espère
gagner une bicyclette. Il a été durant longtemps un adepte de la
bicyclette.
M. Doyon: Je le suis encore. J'étais le seul fonctionnaire
de la Communauté urbaine de Québec, secrétaire
général, à me rendre à mon travail à
bicyclette.
Une voix: C'est encore plus rapide que le transport en
commun.
M. Doyon: Les plus gros dangers que je rencontrais,
c'étaient les autobus de la CTCUQ. Ils ont toujours été
les plus dangereux pour les cyclistes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscaminque.
M. Baril: Même si je ne fais pas partie de votre
commission, je veux vous féliciter quand même. Je voudrais faire
une remarque, dans le sens de travailler positivement au lieu de donner des
"tickets". Je peux donner l'exemple de la mine Selbaie, dans ma région,
où déjà on coupait les "chiffres", si vous me permettez
l'expression, des gens qui ne rentraient pas travailler le lundi. Ils ont pris
cela à l'envers. Ils se sont mis à donner des prix, des
téléviseurs, des fins de semaine, des salaires additionnels. Les
gens pouvaient gagner jusqu'à 2500 $, 3000 $ ou 4000 $ de plus par
année, s'ils rentraient travailler le lundi. Concernant le port de la
ceinture, au lieu de donner une contravention, si vous continuez avec votre
publicité, je pense qu'on va beaucoup s'améliorer. Je vous
remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. M.
Vézina.
M. Vézina: Je vous remercie des suggestions. Je pense que
c'est un excellent moyen. Je dois vous dire que la régie ne fait aucune
campagne sans y joindre de nombreux intervenants du milieu. Par exemple, la
campaqne qu'on a commencée, il y a quinze jours, sur l'alcool. Cette
année, il y aura au-delà de 100 entreprises qui seront aussi dans
la campaqne. Alors, vous allez revoir le slogan: "L'alcool au volant, c'est
criminel", sur les sacs d'épicerie, sur toutes sortes de choses, dans
les voitures, dans les bars, dans les taxis, etc. C'est toujours la
façon dont on aborde les campagnes, avec les intervenants du milieu. On
va continuer de le faire. Je retiens la suggestion du député de
Louis-Hébert. On a déjà eu un embryon de cette
façon de procéder avec les étudiants de Laval en design ou
je ne sais trop quoi sur comment prévoir la publicité. On a
choisi trois finissants qui nous ont fait une publicité dont on s'est
servi en région cette année. Je pense que c'est en plein dans ce
sens qu'on veut travailler.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Vézina.
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, ma question porte sur le port
de la ceinture de sécurité à l'arrière de la
voiture. On nous dit que cette disposition ne serait pas appliquée avant
1989. Je dois comprendre qu'il n'y a pas de mise en vigueur prévue pour
cette disposition. Le ministre semble hésiter.
M. Côté (Charlesbourg): II y aura peut-être
des changements, lorsqu'on étudiera l'article 656, quant à la
date d'entrée en vigueur. Je suis très ouvert à toute
bonne suggestion quant à la date d'entrée en vigueur. Je ne suis
pas convaincu que l'évolution publique pourrait faire en sorte qu'on
puisse la mettre en application avant.
Mme Harel: Est-ce que vous avez l'intention de déposer un
amendement à cet effet?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, compte tenu des
discussions que nous aurons, des recommandations qui m'ont été
faites par des organismes, par des députés que je croise et avec
qui j'en parle. Cela pourrait peut-être être mis en application
avant le 1er
janvier 1989, compte tenu du fait que 1988 va être une
année tout à fait exceptionnelle pour le Québec, en
particulier pour Montréal où le Congrès international de
la sécurité routière se tiendra sous la
responsabilité de la Ligue de sécurité du Québec.
Il y a des projets assez fantastiques qui seront annoncés
éventuellement et qui feront en sorte que 1988 sera une année
très exeptionnelle pour la sécurité publique au
Québec. Il serait peut-être dommage de mettre en application le
port de la ceinture de sécurité en 1989, alors que 1988 sera une
année de sensibilisation très élevée et qu'il va y
avoir, forcément, un momentum de créé autour des
événements qui vont se dérouler en 1988.
Dans ce sens, il faudra surveiller de très près quelle
application on fera du port de la ceinture de sécurité, quels
seront les effets de nos campagnes de publicité, qui vont, elles aussi,
se graduer dans le temps. On ne commencera pas avec le haut de gamme, on va
commencer graduellement à sensibiliser un ensemble de personnes partout
au Québec et dans ce sens je pense qu'au lieu de camper une date
définie dans la loi, il sera peut-être bon de laisser une certaine
ouverture, compte tenu de l'évolution de la situation.
Mme Harel: Ma question portait justement sur ce point, parce
qu'une mesure qui est annoncée sans être appliquée a des
chances d'être reçue comme une mesure à laquelle on ne
croit pas suffisamment pour la mettre en vigueur maintenant. Cependant, on
ferait un sondage auprès de nos concitoyens pour se rendre compte que
beaucoup de gens pensent que c'est déjà en vigueur, puisque
souvent, il suffit qu'un communiqué soit publié, que l'encre soit
séchée sur un journal pour que les gens pensent que si c'est
écrit, c'est vrai et en conséquence, des gens m'ont dit: II faut
s'attacher maintenant, c'est obligatoire. Je ne leur ai pas dit que
c'était le 1er janvier 1989, mais ils sont absolument convaincus que
c'est déjà en vigueur.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai rencontré des
gens qui m'ont dit: Vous faites bien, on n'en n'avait pas pris connaissance,
mais comme vous l'avez déjà imposé, on attache maintenant
nos enfants en arrière et c'est plus sécuritaire. J'ai dit:
Bravo! Pour dire jusqu'à quel point la population devient
sensibilisée. Il faut dire que nos enfants ne sont pas
nécessairement des modèles parce qu'on est dans
l'actualité politique et qu'ils la suivent davantage que quelqu'un
d'autre, mais mes enfants savent en particulier celui de six ans - maintenant
que le port de la ceinture de sécurité est obligataire, ce n'est
pas moi qui le lui ai dit. Il l'a suivi dans l'actualité politique.
Lui-même, maintenant, fait des reproches à mon garde du corps qui
ne s'attache pas. Par les enfants aussi, il y a des possibilités de
faire du chemin.
Dans ce sens, vous avez raison de dire que trop retarder l'application
peut être nuisible aussi. Dans mon esprit à moi, on verra, je suis
porté à dire maintenant qu'on devrait l'appliquer au 1er janvier
1988 plutôt qu'au 1er janvier 1989.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Là, il y a un problème peut-être
d'application qui a certainement été porté à la
connaissance du ministre. Dans la mesure où il y a des jeunes enfants,
on oblige à des sièges de bébé. Personnellement,
j'ai un frère qui a des jumelles. Son plus vieux a quatre ans et ses
jumelles sont toutes petites. Cela veut dire qu'il y a deux sièges de
bébé qui sont obligatoirement installés derrière et
dans des autos compactes. Est-ce qu'il y aura trois ceintures de
sécurité sur le siège arrière de toutes les autos
compactes? Est-ce que vous avez vérifié si dans les
critères de fabrication, dans les exigences de fabrication des
véhicules automobiles, ce sera en vigueur ou c'est déjà en
vigueur?
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 397, on
aura aussi un amendement, compte tenu des représentations qu'on a eues.
Cela ne répond pas totalement à la question de Mme la
députée de Maisonneuve, mais il y aura un amendement où il
y aura des choix quant au siège de bébé ou au port d'une
ceinture normale, puisqu'on créait une obligation qui pouvait
créer certaines injustices à un certain nombre d'individus.
Si, pour ce qui est du siège arrière, il y a deux
ceintures dans la fabrication de l'automobile, forcément l'automobile
est conforme aux normes de la fabrication. S'il devait y avoir trois personnes
qui prennent place à l'arrière, forcément on ne peut pas
obliger la troisième à s'attacher, à moins de
traîner un rouleau de corde et je ne suis pas sûr que cela va
être bien sécuritaire.
C'est clair qu'en ce qui a trait à l'article 250...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 250.
M. Côté (Charlesbourg): ...finalement, c'est dans la
mesure où il y a une ceinture à l'intérieur de la voiture
qu'il faut s'attacher. S'il n'y a pas de ceinture, forcément on ne peut
pas s'attacher. (21 h 15)
Mme Harel: Est-ce que les nouveaux véhicules qui seront
mis sur la route ont maintenant trois ceintures de sécurité sur
le siège arrière? Ce sont les véhicules de 1987 qui seront
mis en circulation le 1er janvier
1987?
M. Lalande: Je ne sais pas si c'est en 1986 ou en 1987, mais,
effectivement, comme le souligne M. Vézina, les nouveaux
véhicules construits ont trois ceintures de sécurité
à l'arrière du véhicule.
Mme Harel: II est évident, par ailleurs, que ce ne sont
pas tous les Québécois qui s'achètent une voiture de
l'année. Alors, cela prendra un certain temps avant que le parc
automobile soit complètement renouvelé.
M. Côté (Charlesbourg): Soit renouvelé.
Mme Harel: Par exemple, si deux adultes véhiculent des
enfants avec eux, est-ce qu'il y a une limite de personnes que l'on peut
véhiculer dans une auto?
M. Dufour: Ce n'est pas clair, clair.
Mme Harel: C'est le nombre de sièges? Si le siège
arrière peut contenir quatre ou cinq enfants...
M. Côté (Charlesbourg); C'est un problème qui
a été soulevé par des gens qui véhiculent des
enfants d'âge scolaire et qui disaient: On en assoit quatre à
l'arrière et il y a seulement trois ceintures. Comment pouvez-vous nous
créer l'obligation d'attacher les quatre? C'est clair que, s'il y a
trois ceintures, il y aura trois jeunes d'attachés et il y en aura un
qui ne sera pas attaché. Il ne faut pas créer l'obligation d'une
quatrième ceinture quand elle n'existe pas.
Mme Harel: Vous nous dites que l'article 250, il faut le lire
comme obligeant le port de la ceinture...
M. Vézina: L'article 395 se réfère à
250.
M. Côté (Charlesbourg): C'est
l'équipement.
Mme Harel: C'est-à-dire que l'équipement
prévu est... Il faut porter les ceintures que le véhicule
comprend. On ne peut pas les enlever, mais on n'est pas tenu d'en ajouter.
Est-ce qu'on fait obligation d'occuper un siège équipé
d'une ceinture? C'est ce que je veux savoir.
Mme Journeault-Turgeon: C'est-à-dire que, lorsqu'on occupe
un siège équipé d'une ceinture, on a l'obligation de la
porter.
Mme Harel: D'accord. Mais on ne fait pas obligation, dans ce cas,
d'occuper un siège équipé d'une ceinture.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Cela protège les
personnes qui seraient en nombre supérieur au nombre de ceintures.
Mme Harel: Les familles de quatre. M. Côté
(Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que cela veut dire qu'on pourrait se retrouver,
à un moment donné, avec des autobus qui seraient
équipés de ceinture?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Lalande: Les véhicules munis de ceintures.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas des autobus
scolaires comme dans le cas des autobus pour le transport des personnes, ils ne
sont pas munis de ceintures.
M. Dufour: Je ne sais pas, il est tombé une goutte d'eau.
Cela vient de là.
Des voix: Ha! Ha!
Une voix: C'est un virage en U.
M. Dufour: Ce n'est pas de l'intention...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'au
niveau du transport scolaire, c'est peut-être là où c'est
le plus problématique, compte tenu du fait que les autobus scolaires
sont faits de telle sorte que des ceintures pourraient être plus
dommageables qu'autre chose. Actuellement, on est à mettre sur un pied
un comité avec l'Ontario, Québec et Ontario. J'ai
rencontré M. Fulton et on en a discuté abondamment. II y aurait
un financement du Québec et de l'Ontario pour une recherche sur les
autobus scolaires de façon qu'on puisse arriver à une fabrication
beaucoup plus sécuritaire que ce que nous connaissons maintenant. J'ai
dit à M. Fulton qu'il devrait payer une bonne partie de la facture,
étant donné qu'il ne se fabrique pas un autobus scolaire au
Québec. Il y a une bonne entente à ce moment-ci avec M. Fulton,
mais c'est un autre problème qu'on devra régler
ultérieurement, parce que, actuellement il n'y a pas de ceinture, comme
il n'y en a pas dans les autobus de transport en commun. Cela créerait
une série de problèmes étant donné qu'il y a des
gens qui circulent debout dans le transport en commun. C'est clair que ce n'est
pas visé à ce moment-ci.
M. Dufour: L'autre éventualité, dans une voiture de
police, il y a une séparation entre le conducteur et le siège
arrière. Est-
ce qu'à ce moment-là vous allez exiger que la personne
à l'arrière porte aussi la ceinture? Vous pouvez arrêter un
individu et lui passer les menottes, il n'est pas nécessairement
attaché pour cela. Il est attaché aux deux mains, il n'est pas
attaché du corps. Est-ce que, par votre réglementation, vous
allez l'obliger à être ceinturé aussi ou itou?
M. Côtté (Charlesbourg): C'est normal, il faut le
protéger pour avoir une preuve.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Tout à l'heure, vous avez dit qu'il y avait une
séparation et que cela pouvait le protéger.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais cela
n'empêche pas quelqu'un qui est assis en arrière et qui est
attaché mais qui a les mains libres de pouvoir s'avancer et
d'étouffer.,.
M. Dufour: Mais là, on a dit qu'il y avait une
séparation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Dufour: Dans les autos des policiers, il ne peut pas se passer
les mains, il y a un grillage assez épais.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais cela ne
l'empêche pas de s'attacher pareil avec la ceinture de
sécurité.
M. Dufour: Est-ce que vous l'obligez à s'attacher?
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui, c'est clair, il
n'y a pas d'exemption.
M. Dufour: J'ai toujours à l'esprit que vous dites que le
conducteur est responsable de l'"attachement" des personnes dans son auto.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Un instant! M.
Dufour: Oui, je l'ai vu, tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Pour les seize
ans et moins. Ce n'est pas pareil du tout. On a joué, à un moment
donné, avec la notion de responsabilité, du conducteur pour
l'obliger à attacher tout le monde et lui en donner la
responsabilité. C'est clair qu'on a joué avec ces
éléments. On les a éliminés parce qu'on trouvait
qu'un individu qui ne voulait pas, à l'intérieur d'un
véhicule, s'attacher... Par exemple, rendre un chauffeur de taxi
responsable de la personne qui ne s'attache pas dans sa voiture et qui ne veut
pas s'attacher, le chauffeur de taxi va gagner 4 $ et cela va lui en
coûter 60 $ d'infraction parce que le passager ne s'est pas
attaché. C'était un peu démentiel.
Ce qu'on a décidé de faire, compte tenu du niveau de
responsabilité du chauffeur, c'est d'ajouter un point de
démérite dans ta mesure où lui-même, responsable du
véhicule, ne s'attache pas.
Mme Harel: Est-ce interdit, M. le Président?
Une voix: Le décorum!
Une voix: Mais c'est orthodoxe!
Une voix: Oh! Oh!
M. Côté (Charlesbourg): C'est tendancieux. Si c'est
orthodoxe, Mme la députée de Maisonneuve...
Mme Harel: Je peux le porter. Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...pourrait le porter.
M. Dufour: Mais c'est pour homme, cela, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Dufour:
C'est pour homme. M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi?
M. Dufour: Ceint, vous pouvez faire beaucoup de choses avec ce
mot.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ces paroles, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Dans les taxis, je pense que vous l'avez
signalé vous-même, on va être obligé de s'attacher
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Le passager.
M. Dufour: Le passager?
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr.
M. Dufour: Avez-vous des statistiques? II semble que les
conducteurs de taxi n'ont pas tellement d'accidents dans les
municipalités, dans les villes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va déposer un
petit tableau qui est assez révélateur parce que, dans les
discussions avec eux, les taxis ont fait état qu'ils avaient moins
d'accidents que les autres. Effectivement, si j'ai bonne mémoire, c'est
du quatre pour un.
M. Dufour: Comparativement.... Mme Harel: Quatre fois
plus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il faut dire que les
taxis sont sur la route continuellement, mais les accidents sont quand
même là. Effectivement, dans le secteur du taxi, ce ne sont pas
toujours des accrochages majeurs, mais...
M. Dufour: Je parlais d'accidents impliquant des passagers,
causant des dommages.
M. Côté (Charlesbourg): M. Vézina.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: J'ai les chiffres exacts, ce ne sont pas des
hypothèses, j'ai les chiffres depuis 1978 de la fréquence des
accidents de taxis par rapport aux accidents de véhicules de promenade.
En 1978, la fréquence était de 69 par rapport à 12
véhicules de promenade. En 1979, 61 par rapport à 12. En 1980, 54
par rapport à 10.
Mme Harel: Sur 1000?
M. Vézina: C'est exact, sur 1000. En 1981, 41 par rapport
à 49. Vous savez, que les accidents ont baissé en 1981-1982. Ils
ont baissé à cause...
Une voix: 41 par rapport à?
M. Vézina: À 49. Tous les accidents d'autos ont
baissé en 1981-1982 à cause de la récession
économique. En 1982, 31 par rapport à 7. En 1983, 39 par rapport
à 7. Ce qui est vrai, c'est que le coût moyen des dommages
corporels par véhicule impliqué est plus élevé dans
un véhicule de promenade que dans un véhicule taxi. Par exemple,
en 1978, c'était 8800 $ pour un véhicule de promenade, en
moyenne, et 5900 $ pour un véhicule taxi. Mais quand vous multipliez les
véhicules taxis par la fréquence, comme disait le ministre tout
à l'heure, normalement le risque dans un taxi est quatre fois plus
élevé que dans un véhicule de promenade en termes de
coût-fréquence. Si bien que si on devait appliquer la contribution
d'assurance exacte aux véhicules taxis, on devrait multiplier ce qu'on
fait payer aux véhicules de promenade par quatre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Vous parlez de dommages matériels et je parle
de dommages physiques.
M. Vézina: Je parle des dommages corporels, ce qui n'a
rien à voir avec les dommages matériels.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est donc dire que les accidents sont beaucoup plus
fréquents mais finalement leur importance est moindre.
M. Vézina: C'est-à-dire que le coût moyen des
victimes dans un taxi est moins élevé chaque année que le
coût moyen des victimes dans un véhicule de promenade.
Mme Harel: Comment expliquez-vous ça?
M. Vézina: C'est parce qu'ils sont surtout en ville.
M. Dufour: Ils sont en ville, ils vont moins vite.
M. Vézina: C'est la seule explication. Mme Harel:
II n'y a pas de décès...
M. Vézina: Par ailleurs, la fréquence est tellement
élevée que te coût-fréquence est quatre fois plus
élevé que pour un véhicule de promenade. C'est la
même chose dans les dommages matériels. Ce n'est pas pour rien
qu'ils paient des primes très élevées aux compagnies
d'assurances. C'est le même risque.
M. Dufour: Dans les cas que vous avez observés, vous
parlez globalement... Est-ce que dans les régions la moyenne est la
même pour tout le monde? II pourrait y avoir plus d'accidents dans la
ville de Montréal par exemple, et dans une ville où il y a moins
de circulation il y a moins d'accidents.
M. Vézina: On pourrait effectivement sortir ça par
région. Je ne les ai pas ici malheureusement, mais j'ai les statistiques
sur le nombre de morts, sur le nombre de blessés grièvement dans
des taxis. C'est très élevé.
Mme Harel: Non seulement pour les taxis mais pour l'ensemble des
accidents, vous avez les statistiques par région?
M. Vézina: Oui, je les ai pour les taxis aussi.
Mme Harel: Pour l'ensemble, est-ce que ce serait possible d'avoir
une copie de ces chiffres?
M. Vézina: II n'y a aucun problème, madame. On va
le faire photocopier.
Mme Harel: J'ai lu dernièrement que dans certaines
régions, particulièrement en Abitibi, il y aurait un taux assez
haut...
M. Côté (Charlesbourg): À titre d'exemple, en
Gaspésie en 1985, si j'ai bonne mémoire, il y a eu moins
d'accidents mais des accidents plus meurtriers. Il y a des variantes d'une
région à l'autre. C'est l'exemple du député de
Jonquière que je prenais où il y avait plus de
possibilités le samedi soir entre telle heure et telle heure. Ce qui
fait que ces statistiques, bien utilisées par les corps policiers,
pourraient faire en sorte que ça prendrait une présence
policière plus importante de telle heure à telle heure le samedi
soir, le vendredi soir...
M. Dufour: Les municipalités tentent de faire des
aménagements avec des corps policiers et elles ont beaucoup de
difficultés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On fait des
photocophies et on va remettre les statistiques.
M. Vézina: On va les donner pour 1981 à 1985 et les
neuf premiers mois de 1986.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on serait
prêt à adopter...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 395. J'attire
l'attention des membres de la commission sur le fait qu'il y a un papillon
à l'article 395.
M. Dufour: Mais comme vous n'appliquez pas les... Vous avez un
papillon à l'article 395?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est uniquement pour
remplacer le mot "place" par "siège". C'est une question de
terminologie.
M. Dufour: Mais comme vous n'obligez pas les gens à
l'arrière à s'attacher pour le moment, est-ce que vous maintenez
que la ceinture arrière... Si elle a été modifiée
ou changée, je ne sais pas pour quelle raison... Quelqu'un peut avoir
acheté une auto usagée. Est-ce que vous maintenez cet article tel
quel? N'importe quel siège, ça peut être à l'avant
ou à l'arrière. L'automobile peut avoir subi une modification aux
sièges, ça ne dépend pas nécessairement du
propriétaire actuel. Est-ce que vous le maintenez?
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'un individu
pourrait effectivement, tant et aussi longtemps que cet article n'est pas
appliqué, dans le cas du siège arrière, par exemple, -
supposons le 1er janvier 1988 -modifier la ceinture de sécurité
arrière, mais à partir du moment où l'article va
s'appliquer, il sera obligé de remettre dans le même état
de fabrication la ceinture de sécurité, ce qui existait à
l'origine.
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je voudrais bien m'assurer, à la lecture de
l'article 395 des mots, avec l'amendement tel que modifié, "ou pour le
siège qu'occupe un passager." Quand on dit: "Nul ne peut conduire un
véhicule routier dont la ceinture de sécurité visée
à l'article 250 pour le conducteur ou pour le siège qu'occupe un
passager, est manquante, modifiée ou hors d'usage", de la signification
de l'expression "ou pour le siège qu'occupe un passager, est manquante."
On m'a bien dit que, si c'est manquant, parce que cela n'a pas
été inclus au moment de la fabrication, cela ne sera pas requis.
(21 h 30)
M. Dufour: S'il n'y a pas de passager dans l'auto?
Une voix: Vous fermez les ceintures.
M. Dufour: Pour le conducteur et pour le siège qu'occupe
un passager, mais s'il n'y a pas... Supposons. Prenez mon auto, par exemple.
Les enfants sont mariés, c'est assez rare qu'il y a quelqu'un qui
s'assied à l'arrière. Mes ceintures sont là. Mais, si
elles étaient manquantes. J'ai une ceinture en avant mais, pour
m'asseoir, je suis assis de l'autre côté. En arrière, les
ceintures sont manquantes. Donc, il n'y a personne qui occupe le siège.
 ce moment-là, est-ce que le conducteur est responsable aussi,
s'il est arrêté pour une raison ou pour une autre?
M. Lalande: Oui. Il va être arrêté en vertu de
l'article 250 selon lequel le véhicule doit être muni de
ceintures, évidemment si c'était appliqué pour
l'arrière du véhicule. Supposons qu'on se replace après
1988 où tous les occupants du véhicule doivent être
attachés et si, effectivement à l'arrière, dans
l'application, le véhicule a été modifié et si on a
enlevé les ceintures à l'arrière du véhicule mais
qu'il n'y a pas de personnes à l'intérieur du véhicule,
c'est la même contravention que vous avez pour avoir modifié le
véhicule que, si, à l'heure actuelle, à l'avant du
véhicule, par exemple, vous aviez enlevé la ceinture de
sécurité à droite et qu'il n'y ait personne d'assis
à l'intérieur de cela. Vous avez quand même une
contravention, pas de non-port de ceinture, mais de non-conformité avec
l'équipement qui doit y être. De la même façon qu'il
vous manquerait, par exemple, un feu de signalisation ou un phare.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, si je puis me permettre de relire l'article 250, il dit
ceci: "Nul ne peut enlever ou faire enlever, modifier ou faire modifier ou
mettre ou faire mettre hors d'usage une ceinture de sécurité dont
sont équipés les sièges d'un véhicule routier
conformément à la Loi sur la sécurité des
véhicules automobiles."
M. Dufour: D'accord, Mais comme ce n'est pas obligatoire de la
porter, elle pourrait avoir été modifiée d'une
façon ou d'une autre. Quelqu'un pourrait avoir arrachéou...
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est ce que j'ai
répondu tantôt. Comme le port n'est pas déterminé,
mettons-nous dans l'hypothèse où c'est au 1er janvier 1988;
demain, vous décideriez d'éliminer la ceinture de
sécurité qu'il y a au siège arrière. En 1988, vous
seriez obligé de le remettre dans le même état.
M. Dufour: Je comprends cela. C'est juste pour m:assurer qu'il
n'y a pas de rétroactivité au moment où cela ne s'applique
pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce n'est d'ailleurs pas
le but qu'on vise non plus. Ce n'est pas le but du législateur à
ce moment-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 395 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 395 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 396. Il y a un papillon à l'article 396.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
à l'article 396: Remplacer dans la deuxième ligne de l'article
396 les mots "la place" par les mots "le siège", de la même
manière qu'on vient de le faire pour se conformer. Et: Ajouter, à
la fin du deuxième alinéa, ce qui suit: II en est de même
pour le conducteur d'un taxi qui, dans l'exercice de ses fonctions, circule sur
un chemin public non numéroté.
Il faut l'expliquer. Après discussion avec les
représentants des taxis de l'ensemble du Québec, ils en sont
venus eux-mêmes à la proposition qu'il était raisonnable et
acceptable de porter la ceinture sur les routes numérotées et que
c'était plus facilement applicable que de différencier urbain et
hors urbain, compte tenu du fait que les boulevards Métropolitain et
Décarie à Montréal sont en milieu urbain et qu'il est plus
dangereux de circuler sur ces artères sans ceinture de
sécurité qu'avec ceinture de sécurité.
Finalement, c'est le compromis auquel nous sommes arrivés. Encore
ce soir, sur le coup du souper, j'ai rencontré les représentants
du taxi de la grande région de Québec et ils ont acquiescé
unanimement à cette proposition en la saluant comme très sage et
disant même que c'était, dans plusieurs des cas, la coutume. Les
gens du taxi se conformaient déjà à cela, compte tenu du
risque plus élevé sur des routes numérotées.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je prends un exemple. Un chauffeur de taxi qui s'en
irait à l'aéroport ici à l'Ancienne-Lorette, est-ce qu'il
doit porter sa ceinture?
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend quelle
route il utilise. S'il va prendre...
M. Dufour: Le boulevard Charest, par exemple.
M. Côté (Charlesbaurg): ...le boulevard Charest,
oui, parce que c'est la route 40.
M. Dufour: II passerait au bout de Sainte-Foy par...
M. Côté (Charlesbourg): Duplessis.
M. Dufour: Duplessis. Il s'attacherait aussi. S'il passait
à l'intérieur de la municipalité en arrière par
Charlesbourg? Ce n'est pas numéroté.
M. Côté (Charlesbourg): S'il prenait la route 73,
c'est oui. S'il bifurquait par la 80ème rue, qui n'est pas une route
numérotée, à ce moment-là, il n'a pas besoin de
s'attacher et il pourrait faire direction vers l'ouest pendant assez longtemps
pour se retrouver à l'intérieur de Loretteville, de
l'Ancienne-Lorette et finir par arriver à l'aéroport. Oui, Mme la
députée de Maisonneuve.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. M. le Président, j'ai fait distribuer ce
qu'on pourrait appeler, je ne sais comment... Un sous-amendement?
M. Dufour: Un amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est
un...
Mme Harel: Pour tout de suite, examinons-le pour ce qu'il est.
L'intention du ministre est certainement claire, de concert avec les
représentants de l'industrie du taxi. Enfin, ce sont surtout des
chauffeurs de taxis, je pense. Le ministre donne suite à la
représentation à savoir que le port de la ceinture dans la
balance des inconvénients... Il y a l'inconvénient, dans
l'exercice de leurs fonctions, d'être victimes d'un accident avec la
gravité qui peut s'ensuivre. Il y a aussi l'inconvénient
d'être victime d'une provocation ou d'être victime de
harcèlement. En pesant la balance des inconvénients, le ministre
a retenu, à bon droit, pensons-nous, que dans l'exercice de leurs
fonctions, les conducteurs de taxis qui circulent en milieu urbain... Parce
qu'il est entendu que c'est sans doute là le rationnel derrière
l'amendement que le ministre apporte. Attendez que je le relise: Il en est de
même pour le conducteur d'un taxi dans l'exercice de ses fonctions qui
circule sur un chemin public non numéroté.
Donc, cela veut dire essentiellement les rues des villes et
cités, étant entendu que sur les grandes artères...
M. Côté (Charlesbourg): Il y a obligation de
s'attacher.
Mme Harel: ...il y a obligation de s'attacher. Ce n'est pas
nécessairement sur les grandes artères parce que
évidemment, il y a des artères comme le boulevard Dorchester, qui
est une artère, un chemin public non numéroté. Il faut
qu'il y ait une sorte de rationalité pour qu'il y ait une
légitimité de l'infraction qui va être créée
lorsqu'il y aura une contravention qui sera donnée à un chauffeur
de taxi pour le défaut de porter la ceinture. Qu'est-ce que c'est,
finalement, le rationnel que le ministre a retenu? C'est à peu
près ceci. En milieu urbain, dans les cités et villes, pour se
déplacer dans l'exercice de ses fonctions, lorsqu'il a... Dans
l'exercice de ses fonctions, entendez-vous par là lorsqu'il a un
passager?
M. Côté (Charlesbourg): Il peut être seul et
aller chercher un passager. C'est le chauffeur de taxi qui, à 4 heures
du matin, va s'installer à son poste et qui est là jusqu'à
20 heures, 21 heures, 22 heures le soir. Il est en fonction. Si, par exemple,
le chauffeur de taxi décide avec sa famille d'aller faire un tour
à Valleyfield, à ce moment, il n'est pas en fonction, il est
comme tout citoyen en véhicule de promenade.
Mme Harel: C'est donc dire que vous avez retenu deux choses.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Deux recommandations. Le fait que ce soit dans
l'exercice de ses fonctions, qu'il ait ou pas un passager; donc, d'une certaine
façon, que joue ou non la défense qu'ils opposaient au port
obligatoire, l'opposition qu'ils avaient, soit de dire que le passager pouvait
être, finalement...
M. Côté (Charlesbourg): Je peux peut-être
expliquer ce qu'était la position du ministre, le compromis que le
ministre a proposé aux représentants du taxi. C'était de
suivre leur propre logique dans le sens qu'ils nous faisaient la
démonstration que leur sécurité personnelle était
mise en cause ou en jeu par un individu malfaisant qui, assis à
l'arrière de la voiture, pouvait prendre la ceinture de
sécurité et étouffer le chauffeur. Je leur ai dit à
ce moment-là: Quand il y a quelqu'un avec vous, vous ne portez plus la
ceinture de sécurité, mais lorsque vous êtes seul, vous ne
vous étoufferez pas vous-même, de telle sorte qu'on vous fait
l'obligation de porter la ceinture de sécurité. Ils me sont
arrivés avec des exemples pratiques, très pratiques, pas de
l'impossibilité, mais de l'agacement d'une telle mesure. Au fil des
discussions, même eux, sachant que le ministre les rencontrait un samedi
après-midi à Montréal, leur première
réaction, ils se sont dit: II a certainement un compromis à nous
proposer; alors, comme de bons négociateurs, on va préparer nous
aussi une solution. La solution des routes numérotées, puisqu'on
en a discuté avec eux, vient d'eux. Donc, la proposition sur la table
est leur proposition, en ce sens qu'on l'a discutée de long en large en
termes d'application et tout le monde s'est rallié au
phénomène de route numérotée où
c'était beaucoup plus facile. Lorsqu'on a voulu jouer avec urbain et
hors urbain, cela créait effectivement des problèmes
qu'eux-mêmes voyaient. C'est pour cela qu'en lisant la proposition de Mme
la députée de Maisonneuve, elle est, d'après moi, un petit
peu difficilement acceptable en ce sens que tout le monde a la bonne
volonté d'essayer de trouver la bonne solution. La question est
même venue: Si je suis un conducteur de taxi, que j'ai ma ceinture, que
j'ai un voyou à l'arrière et que je me retrouve sur une route
numérotée, il y a encore le risque de me faire étouffer
avec le baudrier. C'est eux qui ont trouvé la réponse. Ils ont
dit: II n'y a pas un criminel qui va être intéressé,
à 100 ou 110 km/h sur le Métropolitain, sur Décarie,
à prendre la ceinture de sécurité et à
étouffer un conducteur parce qu'il sait qu'il va se retrouver à
la même place, mais pas avec le même moyen.
Mme Harel: À moins d'avoir des instincts suicidaires.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Je pense que
cela a été le sens pratique de l'application. Je me suis
engagé à déposer devant la commission... J'en ai
discuté avec les hautes autorités du Québec, bien
sûr, parce que c'est un principe qui est quand même important, et,
finalement, la réaction a été très favorable,
puisque c'est eux qui ont déposé cette proposition. J'ai voulu la
faire traduire par les légistes et c'est la formule qu'on a
trouvée concernant les routes numérotées. Je pense que
cela fait beaucoup de chemin et, comme le disait si bien Mme la
députée de Maisonneuve dans le cas des policiers, des agents de
la paix, pour qu'elle soit appliquée ou du moins qu'elle ait des chances
raisonnables d'être appliquée, il faut que le milieu se sente
à l'aise avec cette proposition et, comme cette proposition vient du
milieu, je pense qu'on peut rejoindre facilement les objectifs et faire en
sorte qu'elle soit appliquée.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Je souhaiterais qu'on
reprenne, pour les fins de la discussion, l'amendement tel que
rédigé et déposé par le ministre: "Il en est de
même pour le conducteur de taxi dans l'exercice de ses fonctions qui
circule sur un chemin public non numéroté." Je pense que
l'Opposition est tout à fait disposée à appuyer et
même souhaitait un tel amendement; enfin, elle l'aurait fait sien
et...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que j'avais
senti...
Mme Harel: ...aurait pu faire un communiqué de presse
à ses propres fins.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que j'avais senti
dans le discours de deuxième lecture. Je pense que cela m'a quand
même aidé à rencontrer des gens pour trouver un compromis.
Si j'avais su que l'Opposition mènerait une bataille rangée en
disant que tout le monde devait la porter, mon attitude aurait probablement
été beaucoup plus prudente, mais comme vous aviez fait
vous-même des représentations en particulier concernant les
chauffeurs de taxi, je me suis senti bien à l'aise d'aller discuter avec
les représentants des chauffeurs de taxi. (21 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Dois-je conclure que...
Mme Harel: Excusez-moi.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Évidemment, à ce moment- là, on
trouve certainement à satisfaire en grande partie non pas seulement les
chauffeurs de taxi du Québec, car les représentations
étaient faites par l'ensemble des chauffeurs de taxi qui sont
représentés par M. Pelletier...
M. Côté (Charlesbourg): Par la
fédération.
Mme Harel: ...par la fédération qui regroupe
l'ensemble des ligues du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que je me
suis moi-même posé la question pour savoir, par exemple, dans mon
village natal de Saint-Anne-des-Monts en Gaspésie, quel était
l'effet de l'application pour les sept chauffeurs de taxi de l'endroit? II y a
ta route 132, Originalement, l'ancienne route 132 longeait le fleuve. Elle est
maintenant, au fil des ans, à l'intérieur des terres. Le
développement de Sainte-Anne-des-Monts s'est fait autour de la nouvelle
route 132, ce qui fait qu'il y a croisement des routes de la
municipalité sur la 132 et que le plus grand nombre d'accidents sur le
territoire de Sainte-Anne-des-Monts se produit sur la nouvelle 132, au
croisement des routes municipales avec la route principale. Pour faire la ville
de long en large, le chauffeur de taxi doit emprunter la 132. C'est donc une
artère dangereuse avec des limites de vitesse.
Il faut dire aussi que, lorsqu'on parle de numérotées, il
y a un autre critère extrêmement important dont on n'a pas
parlé et qui fait aussi appel aux limites de vitesse. Dans le cas des
numérotées, en règle générale, les vitesses
sont plus élevées sur les numérotées que sur des
routes municipales ou urbaines.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Là-dessus, M. le Président, il faut,
pour qu'une obligation trouve application, qu'il n'y ait pas une force
d'inertie qui joue contre son application. Il faut qu'il y ait une sorte de
simplicité dans l'application qui fasse que l'obligation est facilement
explicable et facilement réalisable, même si elle est souhaitable.
Il faut donc qu'elle puisse être à la fois applicable et
facilement réalisable.
Le fait est que, tel qu'amendé, pour satisfaire les
représentations qui ont été faites au sujet de la
sécurité personnelle uniquement sur un chemin public non
numéroté, par rapport à une grande ville comme
Montréal, il y a quelque chose d'extrêmement anachronique, car il
est impossible que des bouts de rues puissent donner l'obligation de porter la
ceinture, pensez à la rue Sherbrooke, par exemple, ou
à la rue Notre-Dame, et que, d'autre part, d'autres bouts de rues
libéreraient de l'obligation de porter la ceinture. Tout cela dans un
milieu urbain. Certainement que dans l'ouest de Montréal, près du
stade olympique, si vous prenez un passager sur la rue Sherbrooke...
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'ouest de
Montréal?
Mme Harel: Dans l'ouest, près du... M. Dufour: Le
stade est dans l'est. M. Côté (Charlesbourg): Près
du Forum.
Mme Harel: ...Forum. Si vous prenez un passager... Les
représentations qui étaient faites par la fraternité
valent autant pour la rue Sherbrooke, pour le boulevard Pie-IX ou pour la rue
Notre-Dame, enfin pour les rues numérotées en milieu urbain, car,
de toute façon, il y a des feux de signalisation. Ce ne sont pas des
artères où les limites de vitesse diffèrent de celles des
routes...
M. Côté (Charlesbourg): Le boulevard
Métropolitain ou Décarie?
Mme Harel: Les routes qui ne sont pas numérotées et
qui sont des chemins publics non numérotés peuvent aussi avoir
des limites de vitesse très grandes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Ce n'est pas que dans un milieu urbain.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais il est clair
que ce qu'il faut dire, c'est que c'est le minimum. Cela n'empêchera
jamais personne qui veut porter la ceinture de sécurité en
d'autres temps, de la porter.
M. Dufour: C'est un plancher. Ce n'est pas un plafond.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Nous avons
regardé l'application. Comment fait-on pour... C'était M.
Léveillée, le nouveau président de la Ligue A-11, que je
félicite d'ailleurs pour son élection, qui a conclu le
débat en disant qu'il était beaucoup plus simple d'employer des
routes numérotées, puisque tous les chauffeurs de taxi
connaissaient les routes numérotées, que c'est eux que cela
visait et que, dans ce sens-là, c'était pour eux beaucoup plus
facile d'application malgré qu'il puisse y avoir effectivement certains
inconvénients. Mais la somme des avantages était
supérieure aux inconvénients dans ce cas-ci, compte tenu de ce
qu'ils lisaient et des représentations de l'industrie.
Mme Harel: M. le Président, je voudrais simplement faire
valoir... Pensez à l'ensemble de tous les grands hôtels qui se
trouvent sur la rue Sherbrooke, dans l'ouest de Montréal. Il y en a
certainement plus d'une demi-douzaine qui sont dans les intersections Bleury et
plus à l'ouest. Les taxis qui sont arrêtés dans les
endroits prévus pour recevoir les passagers auront l'obligation de
porter la ceinture, parce qu'ils se seront immobilisés sur la rue
Sherbrooke et que c'est une rue numérotée. Vous allez me dire que
tout cela est, finalement, sans doute - croyez-vous - de peu de portée
sur le plan de la réalité des choses, mais il faut
connaître l'état des rapports entre les conducteurs de taxi et la
police de Montréal pour savoir que la plupart des conducteurs de taxi,
à tort ou à raison - ce n'est pas à moi de mesurer si
c'est fondé - ont toujours eu l'impression d'être l'objet de
harcèlement de la part des forces constabulaires. À moins qu'on
ne prouve que les routes numérotées s'intégrant en milieu
urbain ne sont pas assujetties aux règles de vitesse qu'on
établit habituellement en milieu urbain.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que vise Mme la
députée de Maisonneuve par son amendement - prenons un exemple et
nommons-la par son nom, avec son numéro -c'est Sherbrooke, qui est la
138. C'est cela qui est visé.
Mme Harel: C'est un exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord. Mais je pense
que c'est davantage cette route qui est visée. Je ne pense pas qu'il
soit dans l'esprit de Mme ta députée de Maisonneuve d'exclure
Métropolitain et Décarie, qui sont des artères à
circulation dense et très rapide. Je pense que ce n'est pas ce qu'elle
vise. Ce qu'elle vise, c'est effectivement le prolongement de la 138 en milieu
urbain, qui est le cas de Sherbrooke, qui est le cas aussi d'une autre sur
Notre-Dame, je pense - je ne me souviens plus du numéro...
M. Dufour: La 70, chez nous, va directement à la
ville.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce sens-là,
c'est peut-être davantage cela qui est visé.
Mme Harel: Permettez-moi une question pratique. Sur
Décarie, sur Métropolitain, est-ce que ce sont les règles
des limites de vitesse de la ville de Montréal ou du ministère
des Transports qui prévalent?
Une voix: Les Transports. Mme Harel: Les Transports.
M. Vézina: C'est la Sûreté du
Québec.
Mme Harel: Donc, il y a certainement des routes
numérotées qui sont assujetties aux règles municipales.
Là où les routes numérotées sont assujetties...
M. Côté (Charlesbourg): Elles sont assujetties aux
règlements de circulation municipaux.
Mme Harel: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg); Je pense que cela vient de
régler le problème.
Mme Harel: C'est parce qu'il n'y a pas d'excès de
vitesse.
M. Côté (Charlesbourg): Parfait. Je ne sais pas
comment on peut la libeller, mais je suis entièrement d'accord avec la
proposition dans le mesure où, effectivement, les routes
numérotées qui, par exemple...
Mme Harel: Sont assujetties...
M. Côté (Charlesbourg): ...sont assujetties...
Mme Harel: ...aux limites de vitesse.
M. Côté (Charlesbourg): ...aux limites de vitesse
municipales. Je pense qu'on règle le problème avec cela.
M. Dufour: À l'exception qu'on va se ramasser dans la
même ville. Une route numérotée, ce sera la 372. Chez nous,
on a la 70. On ne peut pas faire de vitesse. La 70 rentre directement dans la
ville en partie. En plein dans le milieu... Comment la traitez-vous? Cela veut
dire qu'on pourrait être non attaché quand on est sur...
Mme Harel: En milieu urbain.
M. Dufour: C'est 70 kilomètres contrôlés.
Mme Harel: C'est cela.
M. Dufour: Mais le milieu urbain, est-ce que cela veut dire
construit sur les deux côtés?
Mme Harel: Non, non, là où la ville a
préséance dans son règlement.
M. Dufour: Là, on n'a pas préséance. C'est
le ministère qui fixe la vitesse à 70 kilomètres. En tout
cas, je ne sais pas, ils vont chialer. Il va y avoir des problèmes.
Mme Harel: Si c'est le ministère...
M. Dufour: Ce n'est pas Montréal chez nous. Il n'y a pas
beaucoup d'autoroutes non plus. La 70, c'est notre route et elle a quatre voies
pas divisées. Elle indique 70 km/h et elle traverse la ville, une
douzaine de kilomètres dans la ville, peut-être 15
kilomètres. Une partie est en plein dans le milieu construit. On n'avait
pas le choix. Il y a une partie où c'est limité par la ville. Le
chauffeur de taxi pourra enlever sa ceinture s'il le veut.
Une voix: Oui.
M. Dufour: II va trouver cela embarrassant. Le policier...
Mme Harel: Le policier, c'est tout le temps.
M. Dufour: Ils vont avoir des problèmes avec cela, voyons!
C'est beau d'adopter des lois, mais il faut que le monde les accepte. Je ne
sais pas ce que cela va donner par chez nous, mais j'ai l'impression qu'ils
vont...
M. Côté (Charlesbourg): On va finir l'autoroute.
M. Dufour: ...
M. Côté (Charlesbourg): Avant de poser le
problème de l'autoroute, on va commencer par la finir,
M. Dufour: On commence à recevoir des appels
téléphoniques pour cela.
M. Côté (Charlesbourg): Quand elle va être
finie?
M. Dufour: Non, quand on va continuer.
M. Côté (Charlesbourg): Le problème, vous
avez vu la réaction de M. Mulroney dans le cas de
Havre-Saint-Pierre-Natashquan? II y a des dépassements de coûts
chez vous aussi.
M. Dufour: On va en faire pour le montant qui est là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Dufour: Pour faire avancer les choses.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. D'ailleurs, j'ai
pris connaissance la nuit dernière déjà de certaines
propositions. Il faut travailler la nuit maintenant, comme on ne travaille pas
le jour.
M. Dufour: Comment, vous ne travaillez pas, vous? On va vous
faire travailler.
Mme Harel: Ma curiosité est plutôt attirée
par ceci: Vers quelle entente fédérale-provinciale allez-vous
tirer les sommes d'argent au prolongement de la 13 et de la 50?
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez des
surprises.
M. Dufour: Canada-Québec.
Mme Harel: J'espère qu'elles ne seront pas mauvaises.
J'espère que cela ne sera pas dans les trains de banlieue.
M. Côté (Charlesbourg): Elles ne seront pas
mauvaises du tout.
M. Dufour: Mais, pour nous autres, l'entente est
signée.
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne sera pas mauvais du
tout, mais il faut être capable de bien lire les ententes concernant les
trains de banlieue et en particulier certaines lettres signées par M.
Pépin, à l'époque, et par ceux qui ont signé
l'entente sur les transports qui avait déplacé sous condition
certaines sommes d'argent pour les trains de banlieue qui, a l'origine,
étaient prévues à des fins de construction
routière, en particulier, pour la 13. Donc, l'argent qui sera
éventuellement utilisé, si le Conseil des ministres donne son
aval, sera l'argent qui, à la base, était originalement
prévu.
Je veux dans un deuxième souffle vous rassurer et vous dire que
le ministre des Transports, négociant pour le Québec s'est
assuré que le gouvernement fédéral, dans la mesure
où les trains de banlieue se réalisent, remettra les mêmes
sommes qu'il a prises pour d'autres. Vous verrez que c'est un chef-d'oeuvre de
négociation, même si je n'ai pas d'antécédent
syndical.
Mme Harel: Évidemment, les "si" peuvent ne jamais se
réaliser. C'est plus facile.
M. Côté (Charlesbourg): On va commencer par voir si
on réalise la 13. Le ministre des Transports, ce qu'il a
négocié jusqu'à maintenant a été
entériné par le Conseil des ministres. Il est satisfait de ce
qu'il a négocié.
M. Dufour: C'est évident que la proposition qui est devant
nous, c'est un compromis. Vous n'avez pas la prétention que cela va
être...
M. Côté (Charlesbourg): Que c'est parfait? Non, du
tout. Je pense qu'il faut se dire que c'est une progression, finalement, vers
le ciel, mais on a encore du chemin à faire avant d'y arriver.
M. Dufour Non, c'est quand ils ne seront pas attachés que
ce sera une progression vers le ciel.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on s'est
compris.
M. Dufour: Depuis le 2 décembre, il y en a qui pensent
qu'ils sont au ciel.
Mme Harel: C'est bien évident que...
M. Dufour: II y en a qui depuis le 2 décembre pensent
qu'ils sont au ciel.
M. Côté (Charlesbourg): Depuis qu'on a pris le
pouvoir, on s'est aperçu au plan financier que c'était
l'enfer.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Si j'avais une recommandation à faire
à...
M. Dufour: Vous n'avez pas fait votre travail comme...
Mme Harel: ...M. Vézina à la régie, ce
serait peut-être d'entreprendre la campagne d'abord ici même dans
ce parlement auprès des parlementaires des deux côtés de la
Chambre qui n'ont pas nécessairement une conviction personnelle de la
nécessité et de l'utilité du port de la ceinture. C'est
une clientèle cible.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux, maintenant, pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 heures)
(Reprise à 22 h 1)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, alors...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, avant de
débuter, est-ce que cela signifie qu'on retire l'amendement qui avait
été déposé pour le remplacer par un nouvel
amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Les deux, celui de Mme la
députée de Maisonneuve et le nôtre, pour arriver avec le
compromis qu'on a tenté d'élaborer. Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous retirons l'amendement
et nous introduisons un
nouvel amendement qui se lirait...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on revient, M. le
Président, avec la proposition suivante: remplacer dans la
deuxième ligne de l'article 396 les mots "la place" par les mots "le
siège", ajouter à la fin du deuxième alinéa ce qui
suits "II en est de même pour le conducteur d'un taxi qui, dans
l'exercice de ses fonctions, circule sur un chemin public
numéroté dont la limite de vitesse est établie par une
municipalité, ou qui circule sur un chemin public non
numéroté." Je pense qu'avec cela, on a les balises qu'il faut
pour répondre.
M. Dufour: J'aurais été tenté de dire, M. le
ministre, que vous apportez un amendement comme celui-là, parce que vous
avez dans la tête - et on l'a également - en parlant de vitesse,
que ce n'est pas la municipalité qui fixe la vitesse, mais comme pour la
route 70, la vitesse est de 70 km/h, il doit y avoir un nombre dans votre
esprit qui fait que vous attachez une importance à numéroter et
à la limite de vitesse. Cela veut dire "dont la limite de vitesse est
établie par une municipalité..." Le ministère fixe 70 dans
le cas de la 70... Vous ne pensez pas que la municipalité ferait
à peu près la même chose. Normalement, le ministère
fixe des vitesses plus élevées que cela.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, cela dépend
si...
M. Dufour: Pour les routes numérotées au
Québec qui appartiennent au ministère, quelle est la limite de
vitesse?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, on les a
adoptées précédemment.
M. Dufour: Oui, on les a adoptées, mais comment les
fixez-vous? Règle générale, quelle est la vitesse que vous
fixez? 90, 100, mais là, vous...
M. Côté (Charlesbourg): Le boulevard
Métropolitain, à Montréal, c'est un maximum de 70.
M. Dufour: Vous maintenez que ça... Eh, mon Dieu!, il n'y
a personne qui applique cela.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Dufour: Pendant les heures de pointe...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair. Aux heures
de pointe, peut-être, parce qu'il y a des ralentissements.
M. Dufour: Ils sont obligés.
M. Côté (Charlesbourg): En temps plus normal, c'est
clair, il s'agit de circuler sur le boulevard Métropolitain pour voir
que ce n'est pas appliqué.
M. Dufour: C'est clair dans votre esprit que 70... Dès que
le ministère donne la limite de vitesse, vous persistez à dire
que...
M. Côté (Charlesbourg): Cela me paraît
l'ultime point où on peut aller à ce moment.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 396 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 396, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 397. J'attire l'attention des membres de la commission sur le fait
qu'il y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Le nouveau texte, M. le
Président, se lirait comme suit: "Tout enfant de moins de 5 ans
occupant, dans un véhicule routier autre qu'un taxi, un siège
devant être équipé d'une ceinture de
sécurité, doit être retenu par un autre dispositif de
sécurité dont les normes d'installation et d'utilisation sont
établies par règlement, à moins qu'il ne porte
correctement la ceinture de sécurité dont est
équipé ce siège."
Pour être clair, cela veut dire que pour les enfants de moins de 5
ans, il y a deux options. Il y a le siège qui, lui-même, fait
l'objet d'une reconnaissance par règlement ou celui attaché avec
la ceinture de sécurité.
M. Dufour: Une personne qui tiendrait l'enfant dans ses
bras...
Mme Harel: Derrière avec la ceinture.
M. Dufour: Même pas derrière. Je vais parler d'un
cas qui pourrait arriver. Des grands-parents n'ont pas une voiture
équipée pour les enfants et gardent un enfant. S'ils veulent
sortir en automobile, que font-ils? Ils vont être obligés d'aller
acheter un siège? Comment font-ils quand c'est temporaire? Je prends un
cas pratique, c'est arrivé. Comment explique-t-on cela? Des
grands-parents, par exemple. Cela pourrait être autre chose. Je prends un
exemple que tout le monde connaît, des grands-parents qui gardent un
enfant.
M. Côté (Charlesbourg): De quel âge?
M. Dufour: Un an et demi, deux ans, trois ans. La voiture des
grands-parents n'est pas nécessairement équipée... Ils ont
deux voitures et ils n'ont pas de siège d'enfant, ni dans l'une ni dans
l'autre. On garde un enfant, on veut sortir. Qu'est-ce qu'on fait? Je vais
aller me chercher un siège. Je vais l'attacher comment? Quelle est la
solution'' Est-ce que je vais dire à quelqu'un: Assieds-toi en
arrière et mets la ceinture pour la protection des deux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le texte actuel, les
gens avaient le choix. Lorsqu'on a rédigé le nouveau texte de
loi, les gens n'avaient plus le choix. Des gens ont fait des
représentations au ministère, à la Régie de
l'assurance automobile. On a regardé un certain nombre de choses et on a
décidé de revenir au choix des parents.
M. Dufour: Mais il demeure que ce ne sont pas des cas qui peuvent
arriver très souvent. Cela peut arriver assez souvent. Je trouve qu'on
brime quelque chose. Vous avez dit: On brime une collectivité, il faut
s'adresser aux individus. Cela, c'est un cas individuel.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on vise à
protéger, c'est l'enfant. Ce n'est pas la personne qui tient l'enfant;
elle aussi, mais avec sa propre ceinture. Alors, dans ce cas-ci, c'est l'enfant
qu'on vise à protéger aussi. La ceinture des parents ne peut pas
protéger l'enfant.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: D'abord, je dois dire que c'est certainement important
que les parents comprennent que surtout les bébés naissants ont
besoin d'être protégés. Des études récentes
ont montré que quatre couples sur cinq quittent l'hôpital
Sainte-Justine enchantés d'avoir leur bébé, ayant tout
prévu pour bien l'accueillir sauf, évidemment, le siège.
Il est entendu que l'affection se manifeste selon eux par le fait de le garder
dans les bras de la maman assise à côté du conducteur
à l'avant de la voiture, ce qui est sans doute le siège le plus
dangereux. J'en parle facilement, parce que c'est ce que j'ai fait. J'ai fait
cela pendant des années. Mais il reste qu'il faut aussi changer les
comportements qui consistent à penser que c'est la façon d'aimer.
Ce n'est pas simple. Il y aura certainement dans les hôpitaux, les
maternités, dans les cours prénataux, quelques informations,
quelques chiffres, quelques catastrophes assez éloquentes à
transmettre pour que le message soit compris. Il reste que, si on a à
circuler, la personne adulte peut s'asseoir derrière avec sa ceinture et
l'enfant... Il y a des choix. Dans le reste des inconvénients, entre ne
pas faire un déplacement qui est nécessaire et le faire en
s'installant sur le siège arrière avec l'enfant, qui se trouve
dans les bras d'une personne attachée en arrière, je pense qu'il
y a une évaluation...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si Mme la
députée de Maisonneuve me permettrait de lire une lettre que j'ai
reçue de M. Jean-Jacques Turcotte qui est médecin-pédiatre
du Centre hospitalier Honoré-Mercier.
Une voix: II y a un avocat chez nous qui s'appelle comme
celai
M. Côté (Charlesbourg): Je ne la lirai pas dans sa
totalité, mais l'objet est la sécurité des
bébés et des enfants dans l'automobile. Je passe quelques
paragraphes qui visent à faire une présentation. "Nous avons
comme objectif que chaque - il parle de l'association des pédiatres -
nouveau-né quitte l'hôpital non plus dans les bras de sa
mère, mais bien dans un siège conçu pour lui,
appelé porte-bébé. "À cet effet, il nous fait
plaisir d'apporter notre contribution à votre projet de loi, en vous
rappelant que tous les occupants d'un véhicule, non seulement les
adultes, mais aussi les nouveaux-nés, les bébés, les
enfants, les adolescents doivent voyager en toute sécurité,
retenus par un mécanisme, soit la ceinture, soit le siège d'auto
ou le porte-bébé pour les zéro-dix mois. "Je n'ai pas
à vous rappeler comment trop sauvent les parents sont irresponsables
face aux enfants dans l'automobile par un laisser-aller inacceptable. Nous
apprécierions qu'une loi contienne des éléments de
sécurité, à savoir l'obligation d'utiliser un
porte-bébé orienté vers l'arrière pour les
nouveaux-nés jusqu'à l'âge de dix à douze mois et,
par la suite, un siège d'auto orienté vers l'avant pour les
enfants de dix ou douze mois à quatre ans. Par la suite, la ceinture de
sécurité deviendrait également obligatoire pour l'enfant
de quatre ans jusqu'à l'âge adulte."
Finalement, il faut dire qu'il y a plusieurs versions. Il y a des
idées qui circulent. Dans ce cas, on ne va pas aussi loin que certains
pédiatres qui ont à soigner des enfants qui reviennent
blessés et qui sont en contact avec ces personnes. Il est clair qu'il y
a des problèmes et que la meilleure méthode est de ne pas avoir
le bébé dans les bras.
M. Dufour: Je ne pense pas qu'une mère échappe le
petit avant de s'échapper,
première des choses. Elle va tout faire pour le protéger;
c'est officiel.
Mme Harel: Cela dépend des...
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
c'est que, si la mère est à l'avant du véhicule sans
être attachée et qu'elle sort par le pare-brise ayant le
bébé dans les bras, le bébé va sortir aussi.
M. Dufour: Mais la mère va être attachée. Je
comprends qu'on peut trouver toutes sortes d'éléments pour
démontrer n'importe quelle attitude qu'elle peut prendre. On pourrait
toujours se poser la question, à savoir, où on a tout fait pour
faire une meilleure société, une société plus
civilisée. Plus cela va, plus on réglemente, plus on met des
attaches à des choses et on en ajoute tout le temps. Il y a des
éléments, tout de même... À un moment donné,
il n'y a plus personne qui pourra marcher sans avoir son livre et son
Évangile pour savoir ce qui se fait ou ne se fait pas.
Je trouve que là-dedans il y a peut-être un point...
M. Côté (Charlesbourg): Celui qui ne s'attache pas
est aussi bien de traîner l'Évangile et un scapulaire avec.
M. Dufour: Oui, mais vous aurez beau faire les lois que vous
voudrez, je pourrais vous dire une chose, c'est que vous ne serez pas capable
de les faire appliquer,, vous allez mettre tout le monde hors la loi. Je ne
pense pas être pessimiste en disant cela. Je dis qu'il y a des
éléments, tout de même. Dans une société, il
doit y avoir des choix pour les gens. Là, on ne leur laisse aucun
choix.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un choix, soit un
siège, soit la ceinture. Il y en a un choix.
M. Dufour: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qui est le plus
raisonnable.
Mme Harel: Le choix de conduire et le choix de ne pas
conduire.
M. Côté (Charlesbourg): À titre
d'information, les Américains disent, concernant cette loi sur les
porte-bébés et l'obligation de la ceinture, que c'est la seule
loi aux États-Unis qu'on appelle "a law of love".
M. Dufour: C'est une société de paradoxes qu'on
connaît régulièrement. Si on fait tout pour autre chose,
tout pour les sauver... En tout cas, je donne mon point de vue et je ne pense
pas qu'on me fasse changer d'idée par rapport à cela. Il me
semble qu'il y a des éléments circonstanciels. Cela arrive une
fois dans l'année que la personne s'assoie à l'arrière.
Elle va être attachée avec des précautions.
Mme Harel: II ne faut pas se tromper. Le point de vue du
député de Jonquière est partagé par bien des gens,
même dans l'enceinte de ce Parlement; ce n'est pas juste d'un
côté de la Chambre. C'est certainement un point de vue qui vient
du...
M. Dufour: Du coeur et du jugement.
Mme Harel: Oui, et c'est pour cela qu'il y a lieu de faire des
campagnes d'information, parce que, d'une certaine façon, on peut
entraîner l'adhésion des gens si on peut leur démontrer que
75 % des accidents mortels auraient pu être évités avec le
port de la ceinture de sécurité.
M. Côté (Charlesbourg): On parle d'un nombre
très limité de cas, comme celui qu'évoquait le
député de Jonquière. Là, c'est le cas du
bébé, de la grand-maman qui garde le bébé, qui n'a
pas de siège d'auto et qui veut le porter dans ses bras au lieu de le
mettre à l'arrière et de l'attacher avec la ceinture de
sécurité. (22 h 15)
Mme Harel: Elle peut aller même à l'arrière
avec la ceinture, porter le bébé à l'arrière.
M. Dufour: Si vous me dites qu'elle a le droit à
l'arrière, cela va, parce que c'est circonstanciel et occasionnel. Je ne
sais pas comment l'interpréter.
Le Président (M. Saïnt-Roch): Est-ce que
l'amendement...
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Madame.
Mme Harel: À l'article 397, quand vous dites que
l'utilisation, les normes d'installation sont établies par
règlement, est-ce à dire que, par règlement, vous pourriez
exiger à la fois un porte-bébé pour les zéro
à dix mois et, ensuite, un siège de bébé pour les
dix mois et plus? Est-ce que vous entendez exiger les deux dispositifs?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez demandé si
l'on pourrait... C'est oui, mais cela ne veut pas dire qu'on va l'exiger; c'est
différent. La question est: Est-ce que l'on pourrait? C'est oui.
Ensuite, à la question; Est-ce que vous entendez le faire, c'est une
autre paire de manches.
Mme Harel: Est-ce que vous savez qu'actuellement, au
Québec, sur les 92 000 naissances, 35 000 sont des enfants de familles
bénéficiaires de l'aide sociale? C'est-à-dire qu'un enfant
sur trois, au Québec, naît d'une famille d'assistés
sociaux. Il y a des campagnes qui se font actuellement pour que les
mères puissent offrir du lait maternisé à leurs enfants,
à défaut de les allaiter, parce que le lait maternisé est
trop coûteux. Vous comprendrez que, si elles ne donnent pas de lait
maternisé, elles n'ont peut-être pas beaucoup les moyens de
s'acheter un porte-bébé et un siège d'auto. Vous allez me
dire qu'elles sont mieux de rester chez elles dans ces circonstances. Cela fait
quand même un bébé sur trois; c'est beaucoup de monde au
Québec.
M. Dufour: Elles ne pourront même pas embarquer dans l'auto
d'une autre personne, M. le ministre; c'est encore pis. Les assistés
sociaux n'ont peut-être pas les moyens de s'acheter une automobile. Ils
n'auront même pas les moyens de s'asseoir dans une auto, même si un
bon samaritain comme moi disait: Embarquez, mais je n'ai pas de siège de
bébé.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut quand
même faire attention. Il y a des questions posées qui
relèvent du champ d'application de ce que l'on a là. La
première question était la suivante: Est-ce que le pouvoir
réglementaire peut aller jusqu'à permettre à la
régie d'exiger le porte-bébé? Très
honnêtement, on a répondu oui. Cela ne veut pas dire pour autant
que la régie va le faire. Maintenant, la question qui se pose est la
suivante: Est-ce qu'il est de l'intention de la régie d'exiger le
porte-bébé? C'est non.
Mme Harel: Le porte-siège, parce qu'évidemment
c'est un dispositif qui est utilisé pendant cinq ans.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, oui.
M. Vézina: Vous me permettrez un commentaire, Mme la
députée.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Vézina: De fait, je pense que tout cela s'applique
graduellement, avec une bonne sensibilisation sur les dangers que
représentent le non-port de la ceinture et les bébés non
attachés, etc. Je pense qu'il faut que les gens se rendent compte
graduellement qu'il y va de l'intérêt de leurs enfants et de leur
intérêt personnel de voyager en toute sécurité. Il
faut faire cela graduellement.
Vous savez, il y a quelques années, quand on parlait même
du port de la ceinture pour un conducteur, les gens étaient contre.
Même comparaison quand on parlait de porter le casque au hockey. Vous le
savez, les joueurs disaient: Moi, je ne le porterai pas, je ne passerai pas
pour un peureux, je ne passerai pas pour un jaune. Maintenant, on en est
à la visière. Tout cela, ce sont des comportements. Je pense
qu'il n'y a aucun gardien de but, dans la ligue nationale, qui oserait garder
les buts sans un masque. Voilà des comparaisons qui nous permettent
d'avancer vers des changements de comportements; c'est ce qu'il faut faire. Ce
qui est plus difficile en sécurité routière, c'est
précisément d'agir sur des comportements, sur des habitudes. On
peut y parvenir avec le temps, avec de la patience, avec la sensibilisation et
avec l'information.
Mme Harel: Je peux vous dire, M. Vézina, que je suis bien
placée. Je me rappelle avoir fait des lignes ouvertes, à CKVL, en
1982 - vous allez me dire que cela ne fait pas si longtemps. C'était une
époque où les qens vociféraient contre le port obligatoire
de la ceinture de sécurité et où des animateurs et
certaines personnalités politiques mettaient cela sur le compte du parti
qui était au pouvoir à ce moment-là, démontrant sa
rigidité, son dirigisme à l'égard de la population. Je me
rappelle que c'étaient de petites lignes ouvertes assez
tumultueuses.
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, ce sont ceux qui sont contre qui appellent.
Mme Harel: Toutes les raisons sont bonnes.
M. Côté (Charlesbourg): Toutes les raisons sont
bonnes.
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce que l'amendement
à l'article 397 est adopté?
M. Dufour: En l'adoptant, est-ce que les deux dispositifs sont
retenus ou est-ce juste la ceinture pour en bas de cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): Les deux
possibilités.
Une voix: Les deux possibilités, au choix.
M. Côté (Charlesbourg): M. le député
de Jonquière, il faut comprendre que, dans le projet de loi
imprimé, c'est une possibilité, et que l'amendement
déposé revient au choix, aux deux possibilités.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 397, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 398.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un papillon, M. le
Président: Remplacer, dans la troisième ligne de l'article 398,
le mot "règlement" par les mots "la régie". Il faut comprendre
ici que ce sont les exemptions médicales. Il sera encore possible
d'avoir une exemption par un examen médical donné par un
médecin, mais pas la forme qu'on a connue dans le passé sur
n'importe quel bout de papier. Cela prendra un rapport, un examen un peu plus
poussé sur un formulaire fourni par la régie et répondant
aux questions auxquelles la régie veut avoir des réponses. Oans
ce sens-là, c'est ce que cela permet comme article.
Mme Harel: Est-ce que les cas d'obésité sont des
motifs raisonnables?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme Harel: La
grossesse?
M. Lalande: Sauf que de l'avis des gynécologues ou des
médecins - et c'est bien précisé - dans les cas de
grossesse, la mère est encore mieux protégée avec la
ceinture de sécurité que sans elle.
M. Dufour: Pendant la grossesse, le bébé est
protégé.
Mme Harel: Tant que la mère vit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Je viens de penser à
quelque chose, pour revenir à l'article 397, concernant le
porte-bébé. Les voitures taxis seront-elles obligées
d'être dotées de porte-bébés? Les autobus?
M. Côté (Charlesbourg): Les véhicules
routiers autres que les taxis.
M. Paradis (Matapédia): Ah bon! Excusez, M. le
ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Matapédia. Est-ce que l'amendement à
l'article 398 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Est-ce que l'article 398, tel qu'amendé, est adopté''
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 399.
M. Côté (Charlesbourg): "Le certificat
médical dispensant du port de la ceinture de sécurité est
valide pour une durée maximale de deux ans." Il y a des conditions qui
peuvent être revues, et cela me paraît tout à fait
normal.
M. Dufour: C'est possible que ce soit beaucoup moins longtemps,
si c'est maximal?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Cela pourrait être moins longtemps? Le
médecin pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour une fracture de la
clavicule, par exempte, on pourrait être exempté pour trois
mois.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 399 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 400.
M. Côté (Charlesbourg): Pour le
bénéfices c'est une étape très importante, le 400.
Il me semble que cela remonte le moral. "Pour bénéficier de
l'exemption du port de la ceinture de sécurité, le titulaire d'un
certificat médical doit avoir avec lui ce certificat et doit, sur
demande, le remettre à un agent de la paix qui, après en avoir
fait l'examen, le lui remettra." Dans ce cas-ci, si jamais il ne l'avait pas en
sa possession, sur 48 heures, il y a production du certificat.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Est-ce que le certificat
médical est laissé à la subjectivité du
médecin? Vous n'avez pas de critères établissant ce qui
est admissible ou pas?
M. Lalande: C'est laissé à l'appréciation du
médecin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: Ceci dit, nous comptons sur
le service médical de la régie pour donner de
l'information aux médecins pour leur dire, par exemple, dans les cas de
grossesse, notamment, que ce n'est pas ce qu'il faut faire, et donner une
information des services médicaux de la régie auprès du
corps médical.
M. Paradis (Matapédia): Merci. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article... M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Comment le policier va-t-il s'assurer que le
certificat est en bonne et due forme? Il peut le regarder, mais ce n'est
peut-être pas suffisant... Est-ce que c'est inscrit sur d'autres fiches
que...
M. Lalande: C'est la régie qui prépare le
formulaire et sur ce formulaire, il va y avoir un numéro
séquentiel, de sorte que le policier qui arrête quelqu'un, qui
vérifie, pourra s'assurer - c'est au dossier du conducteur, si c'est un
conducteur effectivement - que ce certificat est bien enregistré
à la Régie de l'assurance automobile.
M. Dufour: Autrement dit, au Centre...
M. Lalande: ...Centre de renseignements policiers du
Québec.
M. Dufour: ...de renseignements policiers, il y aurait une
indication concernant cela.
M. Lalande: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 400 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 401.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut conduire un
véhicule routier dans lequel a pris place un passager de moins de seize
ans qui ne satisfait pas aux obligations que lui impose la présente
section."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 401 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): C'est là où la
responsabilité du conducteur s'applique dans le cas du passager de moins
de seize ans.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Le conducteur a la responsabilité de faire
respecter par le passager de moins de seize ans l'obligation du port de la
ceinture. À ce moment, si on revient à l'exemple, il n'est pas si
extrême que cela parce que, d'une certaine façon, on
légifère sur du papier, mais il y a des comportements dans la
réalité qui peuvent survenir. Si un adulte a à circuler
dans une automobile sans avoir un siège à sa disposition et qu'il
s'installe derrière en ayant la ceinture de sécurité et
qu'il porte sur lui un enfant, il va être passible d'une amende de
combien?
M. Côté (Charlesbourg): De 60 $ à 100 $.
M. Dufour: II perd également un point.
M. Côté (Charlesbourg): Le conducteur seulement. Le
conducteur le perd pour lui personnellement, mais il ne perd pas...
Mme Harel: L'inaptitude, parce qu'elle n'existait pas
auparavant.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Mme Harel: On va y revenir concernant ces articles.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 401 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 402.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il y
a un papillon.
M. Dufour: Concernant l'article 401, je m'abstiens, si vous
voulez, j'ai le droit de le faire.
M. Côté (Charlesbourg): Concernant l'article 401,
c'est adopté, mais abstention du député de
Jonquière.
Le Président (M. Saint-Roch): Un instant, s'il vous
plaît! M. le député de Jonquière s'abstient. Ce sera
indiqué au procès verbal de la commission.
J'appelle maintenant l'article 402. Il y a un papillon.
Autres règles relatives à la circulation
des véhicules
M. Côté (Charlesbourg): Supprimer l'article 402 du
projet et insérer dans la section TV intitulée "Autres
règles relatives à
la circulation des véhicules", l'article suivant. L'article 402
se lirait maintenant comme suit: "À moins d'une signalisation contraire,
le conducteur d'un véhicule routier ou d'une bicyclette doit, à
une intersection ou à une bifurcation, céder la passage à
tout véhicule qui circule à sa droite sur la chaussée
qu'il s'apprête à croiser ou à emprunter et qui se trouve
à une distance telle qu'il y aurait danger à effectuer cette
manoeuvre".
Une voix: Qu'est-ce que cela fait là?
M. Côté (Charlesbourg): On venait de laisser la
ceinture de sécurité, vous avez compris. Même mot, j'ai
fait un saut, on est rendu à la section IV, Autres règles
relatives à la circulation des véhicules.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 402 est un
amendement à l'article 405.
Mme Journeault-Turgeon: En fait, c'est une modification
technique. La suppression de l'article 402 créait un vide, on a
partaqé l'article actuel 403 du projet en deux articles. Le premier
alinéa de l'article 403 devient l'article 402; le deuxième
alinéa devient l'article 403. (22 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. Nous allons passer
les deux amendements pour avoir l'article au complet.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement à l'article
402?
Mme Harel: L'article 402, M. le Président...
M. Côté (Charleshourg): On pourrait le relire. C'est
le premier alinéa de l'article 403 du projet de loi actuel. Le premier
alinéa de l'article 403 dans le texte imprimé devient l'article
402.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour les membres de la
commission, l'article 402 tel qu'écrit à la page 74 sera
remplacé par le premier alinéa de l'article 403. On a un
deuxième papillon qui sera la deuxième partie de l'article
403.
Mme Harel: Que devient l'article 402 tel que proposé? Il
est dissous?
M. Lalande: II disparaît totalement.
Mme Harel: II va disparaître? Il ne trouve plus
application?
M. Lalande: Non. C'était le cas du baudrier. De toute
façon, c'est la construction du véhicule qui fera foi.
Mme Harel: C'est l'article 250 de la Loi sur la
sécurité des véhicules automobiles?
M. Lalande: Originalement, en vertu de la loi
fédérale, les véhicules de 1971 à 1973 devaient
être munis de la ceinture ventrale seulement. De 1973 à plus tard,
cela a été le baudrier. Maintenant, il n'y a plus
d'utilité à conserver ceci parce que tous les véhicules
ont été construits de cette façon.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 402 est adopté?
Mme Harel: L'amendement consiste à introduire le premier
alinéa de 403.
Le Président (M. Saint-Roch): À 402, oui.
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 402 est
adopté. J'appelle maintenant 403 où il y a un papillon.
Mme Harel: L'amendement à l'article 402 a
été adopté, pas l'article.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez raison. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article tel qu'amendé?
Mme Harel: C'est la priorité absolue à droite,
c'est cela? La différence avec l'article tel que rédigé
présentement...
M. Lalande: Oui, priorité à droite.
M. Côté (Charlesbourg): II reste tel quel. Le
même principe demeure.
Mme Harel: Deux années de vie pour une année...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 402?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président. C'est le virage à droite.
Mme Harel: C'est mon collègue qui va poursuivre...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 402 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Je vais essayer de me retrouver. J'ai changé de
place.
M. Côté (Charlesbourg): Adapté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 403; il y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 403 se lirait
comme suit: "Malgré l'article 402, le conducteur d'un véhicule
routier qui engage son véhicule sur un chemin à accès
limité doit céder le passage à un véhicule qui
circule sur ce chemin et qui se trouve à une distance telle qu'il y
aurait danger à effectuer cette manoeuvre."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Un chemin à accès limité, ce peut
être un chemin public pareil?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, une autoroute. On
prenait toujours l'exemple de l'autoroute comme chemin à accès...
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 403 tel
qu'amendé est adapté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 404.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette qui quitte une
propriété privée pour traverser un chemin public ou s'y
engager, doit céder le passage à tout véhicule ou
piéton qui circule sur ce chemin."
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Dufour: II ne faudrait pas qu'il y ait trop de ministres
autour de la table. Je suis bien prêt à en avoir un, mais pas
deux. Cela va être trop dur, je ne pourrai pas "toffer"! En fait, c'est
la reconduction de l'article qui existe. Malheureusement, c'est un article qui
n'est pas beaucoup respecté.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il faut quand
même qu'il soit là. Le fait qu'il ne soit pas respecté ne
justifie pas son élimination; 1169 infractions.
M. Dufour: Cela fait appel au jugement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Dufour:n Cela dépend de la personne. Il y en a qui vont
prendre une chance, d'autres pensent que leur auto est plus forte, que le
moteur va tirer plus fort, mais ce n'est pas nécessairement vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, c'est une
bicyclette. Le conducteur d'un véhicule routier ou d'une bicyclette
aussi. C'est dans les deux cas.
M. Dufour: Même là, je pense que vous allez jusqu'au
piéton.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas dans ce cas-ci.
C'est clair, è l'article 404: "Le conducteur d'un véhicule
routier - vous aviez raison - ou d'une bicyclette qui quitte une
propriété privée pour traverser un chemin public ou s'y
enqager, doit céder le passage à tout véhicule ou
piéton qui circule sur ce chemin." Un véhicule ou une bicyclette,
dans le sens...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 404 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 405.
M, Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un véhicule
routier ou d'une bicyclette qui circule sur un chemin public et qui veut
accéder à une propriété privée doit
céder le passage à tout véhicule routier, cycliste ou
piéton qui circule sur ce chemin."
M. Dufour: C'est la répétition de l'article 404. Au
lieu d'être pour un chemin à accès limité, c'est
pour un chemin public.
C'est la différence fondamentale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 405 est
adopté?
M. Dufour: Cela me fait penser à ce qu'on discutait cet
après-midi par rapport aux véhicules d'urgence. On l'écrit
là, et cela me dérange un peu, c'est deux poids, deux
mesures.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 406.
M. Dufour: On est parti sur la vitesse, là.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette doit faciliter le passage d'un
véhicule d'urgence dont les signaux lumineux ou sonores sont en marche,
en réduisant la vitesse de son
véhicule, en serrant à droite le plus possible et, si
nécessaire, en immobilisant son véhicule."
M. Dufour: Au sujet de la réduction de vitesse à
l'approche d'un véhicule d'urgence, je n'ai pas vu très souvent
quelqu'un s'arrêter.
M. Côté (Charlesbourg): S'arrêter
complètement?
M. Dufour: Oui. On les voit diminuer de vitesse mais
s'arrêter, s'immobiliser...
M. Côté (Charlesbourg): C'est très rare,
effectivement. On voit davantage les gens réduire la vitesse.
M. Dufour: Est-ce par un manque d'éducation sur cet aspect
ou si c'est parce que le monde ignore...
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que j'ai
vécu samedi dernier - vous allez me dire que j'ai vécu bien des
expériences - à Montréal, après ma rencontre avec
les taxis, sur le boulevard Métropolitain, une situation semblable.
Effectivement, l'éducation y fait pour beaucoup. C'est comme si les gens
perdaient tous leurs moyens, cela fait toute une cacophonie d'entendre les
bruits de la police qui se dirigent vers un accident, et cela oblige les
policiers à faire des zigzags. Une proposition nous a été
faite par José Ledoux, chroniqueur à la circulation à
Montréal, qui souhaitait qu'on puisse tracer sur l'asphalte des barres
rouges au centre du chemin pour indiquer une voie d'urgence où les
véhicules seraient obligés de se ranger et faire en sorte que
cette voie soit libérée, donnant un accès assez rapide
à chaque véhicule d'urgence qui en aurait besoin. Je pense qu'il
faudra l'examiner, mais ce n'est pas bête comme proposition, à sa
base.
M. Dufour: Avec tous les moyens de communication auxquels vous
avez accès et avec tous les échanges qui se font d'un pays
à un autre, d'une province à l'autre, est-ce que vous avez des
exemples où ces méthodes sont appliquées pour les
véhicules d'urgence? Est-ce traité d'une façon ou d'une
autre selon les endroits?
M. Lalande: II y a l'exemple de certains pays européens
qui s'apparentent à ce que le ministre vient de dire. Il y a des
couloirs de sécurité qui sont observés ou au centre ou
à droite. Des couloirs sont mieux identifiés pour les
véhicules d'urgence. C'est surtout dans des endroits qui sont à
proximité d'hôpitaux, par exemple.
M. Dufour: II ne faut pas oublier qu'actuellement on
réserve, pour le transport en commun, des voies. On n'est pas à
l'ère des grands espaces comme on a déjà vu. Il a
été un temps où on pouvait dire que ça ne
coûtait rien de faire des routes. On n'en faisait pas beaucoup dans le
temps, mais c'était quand même dispendieux. Toutes proportions
gardées, que ce soit aujourd'hui ou avant, cela a toujours
été coûteux. Des routes à quatre et à six
voies, à part les grands centres, on en fait de moins en moins, j'ai
l'impression.
M. Côté (Charlesbourg): C'est assez rare. J'ai
vécu l'expérience moi-même avec José Ledoux au mois
d'avril. Pour accéder au pont Mercier, à partir du moment
où il y a un accident, c'est une vraie folie furieuse, compte tenu du
volume de circulation. Je dois vous dire qu'il faut vivre l'expérience
pour voir ce que c'est. Effectivement, c'est là que j'ai pris conscience
que la proposition de José Ledoux pouvait être
étudiée très rapidement pour permettre à la
Sûreté du Québec dans ce cas-là, qui a juridiction
sur le pont Mercier, de partir de Montréal et de se rendre au pont
Mercier, sur le lieu de l'accident. Il faut le faire.
M. Dufour: Je peux vous dire que ça me surprend, M. le
ministre. Il y a bien sûr des chroniqueurs qui sont
spécialisés dans la circulation. Je regarde ce qui se passe ici
dans la région de Québec. C'est un phénomène. Cela
ne m'avait jamais frappé avant, mais je le vis plus souvent. Dès
qu'il y a un signe potentiel de tempête, vous l'entendez à la
radio, sans arrêt, 12 heures à l'avance, 24 heures après...
Lorsqu'on utilise les routes il y a vraiment...
M. Côté (Charlesbourg): Un niveau de
sensibilisation.
M. Dufour: Une petite tempête, pour nous autres, ça
n'existe pas, il n'y a rien là, c'est comme en été.
Là, on voit que le comportement des conducteurs change d'une
façon extraordinaire, assez que, pour quelqu'un comme moi, je trouve que
le monde est embarrassant sur la route parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont plus prudents.
M. Dufour: Ils sont tellement prudents qu'ils en deviennent
fatigants.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la distinction
très nette, pour l'avoir vécu moi-même, entre un conducteur
de ville et un conducteur de région excentrique, dans le sens que
pendant trois ans, de 1973 à 1976, il n'y a pas une tempête qui
m'ait arrêté d'aller en Gaspésie, alors que je me trouvais
à Québec, partant de Sainte-Foy pour venir
au parlement, et c'était un emmerdement à n'en plus finir,
amplifié effectivement par des gens de la météo qui
annonçaient une tempête. C'est aussi une question d'habitude de
conducteur. Je comprends la réaction du député de
Jonquière, j'ai moi-même vécu cela. Je ne peux pas vous
dire qu'aujourd'hui, si j'avais à refaire le circuit
Matane-Québec, je ne serais pas arrêté par quelques
tempêtes, ayant pris les habitudes de la ville.
M. Dufour: II y a aussi un coût social, un coût
économique dans cela. Honnêtement, c'est vraiment quelque chose de
spécial. Je ne sais pas s'il y a exagération ou amplification de
ce qui se passe, mais ça me semble exagéré parce que,
assez souvent, ce ne sont pas des tempêtes tant que ça. Parfois,
il tombe 5 centimètres et on en a annoncé 20.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 406 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 407.
M. Côté (Charlesbourg): "À l'intérieur
d'une cité ou d'une ville, le conducteur d'un véhicule routier
doit céder le passage à un autobus dont le conducteur actionne
les feux de changement de direction en vue de réintégrer la voie
où il circulait avant de s'immobiliser. Cette obligation de céder
le passage n'existe que pour les conducteurs de véhicules routiers qui
circulent sur la voie que le conducteur d'un autobus veut
réintégrer. Le conducteur d'un autobus doit actionner les feux de
changement de direction au moment où il s'apprête à
réintégrer la voie et après s'être assuré
qu'il peut effectuer cette manoeuvre sans danger." On me dit que c'est en
application uniquement depuis deux ans. (22 h 45)
M. Dufour: Est-ce que c'est assez respecté?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est assez
respecté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je n'interviendrai pas trop, mais j'aimerais que... Je
ne sais pas s'il y a beaucoup de porte-parole autour de la table, mais je ne
pense pas que je doive subir de me faire dire "adopté" à trois ou
quatre places pendant que je vais... Je vais arrêter, je vais "slacker"
plus que cela. Je ne sais pas s'il y a des gens autour de la table qui se
rendent compte que cela fait quelques heures qu'on passe sur cela et je pense
qu'il faut prendre le temps de comprendre ce qu'on lit. Ce n'est pas aussi
facile de le dire que ce matin; je vous le dis bien honnêtement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'ailleurs...
M. Dufour: Et je pense qu'on a collaboré toute la
journée en plus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, à l'article 407, est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: N'y a-t-il pas de changement par rapport à
cela?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Dufour: N'y a-t-il rien qui s'occupe des couloirs
protégés? Il y a des couloirs protégés pour le
transport par autobus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Là, c'est sans considération de la voie
protégée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Cela va. C'est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 407 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 408.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette doit céder le passage
à un piéton qui traverse en face d'un feu blanc ou d'un feu
clignotant de piétons." Quand on parle de feux blancs, c'est lorsqu'il y
a indication d'un passage piétonnier sur les feux de signalisation.
M. Dufoun Feux blancs?
M. Côté (Chariesbourg): Dans le sens où c'est
une personne qui est découpée sur le feu.
M. Dufour: Ah oui! D'accord. Mais s'il n'y avait pas cela, il
faudrait qu'il le cède quand même. Il n'a pas grand choix.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Mais...
M. Dufour: C'est une obligation plus grande.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Quel est le texte actuel? Le Président (M.
Saint-Roch): Cela va?
M. Dufour: Est-ce que cela remplace tout le texte actuel?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Cela remplace le
dernier alinéa de l'article 440 actuel. Si je dois comprendre, il faut
dire que c'est une meilleure formulation. Il y a effectivement
l'élimination de certains éléments de l'article actuel,
donc, simplification de l'article.
M. Dufour: Un signal blanc. Cela fait drôle d'entendre dire
cela. N'est-ce pas que cela fait drôle d'entendre dire un signal
blanc?
M. Côté (Charlesbourg); Oui, mais il y a des rouges aussi,
n'est-ce pas?
M. Dufour: Je comprends que c'est plus blanc par rapport à
jaune.
M. Côté (Charlesbourg): Cela a attiré mon
attention quand je l'ai vu dans les faits; mais le reste de l'article 440, pour
l'information du député de Janquière, se retrouve à
l'article 444 que nous verrons ultérieurement.
M. Dufour: Cela va pour l'article 408.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 408 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 409.
M. Côté (Charlesbourg): "À une intersection
réglementée par des feux de circulation, le conducteur d'un
véhicule routier ou d'une bicyclette doit céder le passage
à un piéton qui fait face à un feu vert." Oh boy! Cela ne
doit pas être trop respecté.
M. Dufour: Et la différence, vous enlevez: "qu'il y ait ou
non un passage pour piétons".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Le texte actuel, c'est "qu'il y ait ou non un passage
pour piétons". Vous enlevez cette partie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Qu'est-ce que cela change par rapport à...
M. Côté (Charlesbourg): Qu'il y ait ou non. Cela
veut dire que c'est, donc, dans tous les cas.
M. Dufour: Avant, c'était dans tous les cas. De la
façon dont c'est rédigé...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Maintenant.
M. Dufour: Ce n'est pas pareil.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans tous les cas
pareil. J'ai l'impression que c'est une simplification du libellé de
l'article, parce qu'on dit "qu'il y ait": donc, cela existe, "ou non": donc, il
n'y en a pas. Cela couvre toutes les situations.
M. Dufour: Autrement dit, sur une rue où il y a des feux
de circulation aux quatre coins - où cela représente les quatre
coins, nécessairement, il n'y a pas quatre lumières
différentes - il y a une personne qui circule; dans le fond, elle est au
feu vert comme une automobile.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: II n'y a pas de feu blanc. Il y a un feu vert. La
personne s'engage, elle a droit de passage.
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un exemple
d'est-ouest; la voiture circule en direction ouest et le piéton est
aussi en direction ouest.
M. Dufour: Même chose, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Supposons qu'à la
lumière une voiture signale son intention de faire un virage à
droite, donc, devant normalement couper le passage du piéton,
M. Dufour: II est de dos, il ne voit pas l'automobile, en
principe.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, la priorité
est au piéton, exactement comme cela se passe et est respecté
aussi dans les provinces anglophones.
M. Dufour: Ce qui veut dire que le policier ou l'agent de la paix
ne pourrait pas intervenir. Si c'est un clignotant vert, au lieu d'être
un feu, si c'est un feu intermittant, est-ce que le piéton peut
s'engager quand même?
M. Côté (Charlesbourg): Non. On me corrigera, mais
le clignotant vert est pour la personne qui vire à droite ou à
gauche, donc qui a priorité. Cela indique un virage
protégé pour la personne, alors que le piéton n'a pas
à virer, il continue en ligne droite.
M. Dufour: Le piéton qui continue tout droit ne doit pas
se plier aux mêmes règles que l'automobiliste?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
lui, il faudrait qu'il vire. Il ne vire pas, il continue en ligne droite.
M. Dufour: Oui, mais je pense à des endroits comme ici,
juste en avant de la colline parlementaire, où il y a un feu vert
intermittant et où il y a un piéton. Il peut aller sur le
même coin? Bien oui, la personne qui s'en va vers le Château
Frontenac, par exemple, en marchant, à un moment donné il y a un
clignotement qui se fait, on vire à gauche...
Le Président (M. Saint-Roch): Mais il aura...
M. Dufour: ...mais s'il s'en va tout droit.
Le Président (M. Saint-Roch): ...un feu rouge.
M. Dufour: Non, il n'y a pas de rouge là. Est-ce qu'il y a
un feu rouge?
Le Président (M. Saint-Roch): II y a un feu rouge,
oui.
M. Lalande: Ils s'en vont tous les deux dans le même sens.
Le véhicule est arrêté ou la bicyclette, il faut savoir
qu'on comprend la bicyclette, est arrêtée et attend le signal
vert. Le piéton est à côté, en parallèle sur
le trottoir. D'accord? Le feu vert vient, qu'il soit clignotant ou pas, le
piéton a priorité de passage et l'autre va passer avant. C'est ce
qu'on dit. C'est que le piéton a priorité de passage parce qu'il
y a un feu vert. Ils sont tous les deux en parallèle, un à
côté de l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne marche pas. Cela n'a
pas de bon sens. Cela ne se peut pas. Sur un feu vert non clignotant...
M. Dufour: Je comprends cela. Il peut passer.
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'on donne la
priorité au piéton, je pense que cela a du sens, mais sur un feu
clignotant vert, c'est un virage protégé pour une voiture. Cela
ne donne pas l'autorisation à un individu de passer tout droit. Cela
donne l'autorisation à un individu de virer soit à gauche, soit
à droite selon l'indication qu'il donne. Dans ce sens, vous avez la
ligne perpendiculaire à couper et le piéton, lui, qui aurait
à continuer sa route...
M. Dufour: C'est ce que je ne comprends pas. II y a un conflit
quelque part. Vous allez peut-être me dire qu'il est engagé ou
autrement. Dans le cas que je prends il n'est pas engagé quand la
lumière change.
Le Président (M. Saint-Roch): S'il n'est pas
engagé.
M. Côté (Charlesbourg): S'il est engagé, le
véhicule doit le laisser passer, le piéton a priorité,
mais s'il n'est pas engagé, à ce moment, la voiture a
priorité.
M. Dufour: Dans le cas qui nous préoccupe, c'est d'abord
un feu rouge. Après cela vous avez le clignotant...
M. Côté (Charlesbourg): Le clignotant.
M. Dufour: ...vert, donc, l'individu ne peut pas être
engagé. Dans un cas comme cela, à mon point de vue, je peux me
tromper, mais le bon sens...
M. Côté (Charlesbourg): La priorité doit
être...
M. Dufour: ...m'obligerait, parce qu'il y a un clignotant,
à ne pas passer. C'est vrai pour l'automobile, cela devrait l'être
pour le piéton.
M. Côté (Charlesbourg): S'il n'est pas engagé
vous avez sûrement raison.
M. Dufour: J'ai raison, mais est-ce que c'est ce que cela veut
dire?
M. Lalande: Oui, selon l'interprétation, en y repensant
comme il faut, dans les autres articles, quand on a voulu signifier que
c'était un feu vert clignotant, on l'a indiqué dans l'article que
c'était clignotant et, là, on ne le dit pas qu'il est clignotant.
Donc, en l'absence de cette disposition précise qui dit qu'il est
clignotant, on doit assumer que c'est un feu vert fixe. Dans le cas d'un feu
vert fixe, cela va, mais s'il est clignotant, à ce moment, c'est une
priorité qui est donnée au véhicule.
M. Dufour: On est d'accord là-dessus. M.
Côté (Charlesbourg): Oui. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 409 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 410.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'un piéton
s'engage dans un passaqe pour piétons, le conducteur d'un
véhicule routier doit immobiliser son véhicule et lui permettre
de traverser et le conducteur d'une bicyclette doit également lui
permettre de traverser".
Je pense que c'est clair. Lorsqu'un piéton s'engage dans un
passage pour piétons, le conducteur d'un véhicule routier doit
immobiliser son véhicule et lui permettre de traverser et le conducteur
doit également lui permettre de traverser.
M. Dufour: Oui, je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): II y a redondance
là.
M. Dufour: Je comprends qu'il doit s'arrêter, mais il y a
d'autres façons de pallier la chose. Un conducteur d'expérience
va plutôt choisir de diminuer sa vitesse s'il voit un conducteur de
bicyclette assez longtemps d'avance. Est-ce que c'est acceptable?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que la
priorité est donnée au piéton. Si tu ralentis, cela donne
l'occasion au piéton de passer, donc, tu n'as pas à
t'immobiliser, tu traverses. Or, tu t'immobilises pour donner le passage et,
dans ce sens-là, je pense que c'est clair.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 410 est
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 411.
M. Côté (Charlesbourg): "À un passage
à niveau, le conducteur d'un véhicule routier ou d'une bicyclette
doit immobiliser son véhicule à au moins 5 mètres de la
voie ferrée lorsqu'une signalisation, une barrière
abaissée ou un employé de chemin de fer signale l'approche d'un
véhicule sur rails ou qu'il peut apercevoir ou entendre un tel
véhicule qui approche du passage à niveau".
M. Dufour: M. le ministre, il y a beaucoup de campagnes qui se
font aux gares ou aux trains et je ne sais pas s'il y a d'autres noms; il y a
toujours des accidents, il n'y a pas d'année où on ne
déplore pas des accidents. Ce sont toujours des accidents
meurtriers...
M. Côté (Charlesbourg): L'idéal, ce serait
qu'il ne reste plus de passage à niveau au Québec, mais je pense
qu'on n'est pas rendu là.
M. Dufour: Oui, mais cela je le savais. Il y a actuellement la
mesure que le CN ou qu'un autre a prise pour enlever le train de queue ou la
personne qui avait à surveiller le train de queue et...
Le Président (M. Saint-Roch): La "caboose".
M. Dufour: Je pense qu'ils appelaient cela ainsi.
Le Président (M. Saint-Roch): La "caboose",
M. Côté (Charlesbourg): Le wagon de queue, oui.
M. Dufour: Le wagon de queue et il y avait du monde
là-dedans et il y a eu une campagne très forte de la part des
syndiqués.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord.
M. Dufour: Les syndiqués ne sont pas toujours
négatifs; parfois, je pense qu'ils ont raison. Bien sûr, ils
voulaient protéger leur emploi, c'était peut-être une des
premières raisons, mais, vous, au ministère, est-ce que vous avez
regardé ce phénomène... Je suis convaincu qu'il y a des
gens qui sont...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Dufour: Quelle était votre réaction par rapport
à tout cela?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous l'avez
dit. II y avait des motifs de sécurité...
Une voix: Sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui sous-tendaient
l'action syndicale dans ce cas, mais davantage des motifs d'emploi et un peu de
nostalgie aussi, ce qui est normal, parce que l'époque des chemins de
fer n'est pas ce qu'elle était et on traverse des périodes, quand
même, passablement difficiles.
Mais on a chez nous un service du ferroviaire qui déposera
prochainement une loi sur les chemins de fer relevant du gouvernement du
Québec.
M. Dufour: Je sais que cela existe.
M. Côté (Charlesbourg): Et il y a huit ou neuf voies
ferrées qui dépendent...
M. Dufour: De Roberval et du Sague-nay.
M. Côté (Charlesbourg): Principalement sur la
Côte-Nord. Il y a des travaux qui se font chez nous, mais je ne peux pas
vous assurer que cela a été ma principale préoccupation
depuis que je suis arrivé au ministère. J'avais d'autres fers
à battre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cela va à
l'article 411?
M. Dufour: Aviez-vous complété?
M. Côté (Charlesbourg): La loi qui est en
préparation actuellement va s'appeler la loi sur le transport terrestre
guidé. (23 heures)
M. Dufour: Vu qu'il y a des trains qui traversent - je pense
qu'on appelle cela des trains quand même, des trains de marchandises ou
des trains de passagers - n'y aurait-il pas moyen d'avoir une formule parce
qu'il n'y a pas toujours une signalisation adéquate, par exemple, des
feux qui clignotent qui nous disent qu'il y a un train qui circule. Il n'y a
pas toujours des barrières qui s'abaissent. Donc, il y a des endroits
où il n'y a pas vraiment de mesures de sécurité
spéciales. Et ça traverse des rues. J'ai même vu l'hiver
dernier quelqu'un - il n'y avait personne dans la rue pour signaler - et il y
avait un train qui passait. Je ne sais pas s'il avait le droit de le faire ou
non. Mais, s'il y a une personne, elle ne peut être des deux
côtés à la fois, d'une façon ou de l'autre. Cela
prend deux personnes pour le signaler.
Je me demande s'il n'y aurait pas moyen - je ne le sais pas, c'est une
idée qui me passe par la tête - d'avoir des choses
différentes sur le train qui éveilleraient l'attention. Cela
pourrait être des choses où lorsque les lumières les
touchent, elles reluisent et bougent. Cela réveillerait. Cela pourrait
aussi, le jour, permettre...
M. Côté (Charlesbourg): Le lundi 1er
décembre, M. le Président, j'ai eu l'occasion de présider
la campagne nationale de sécurité de l'année en cours,
donc du 1er au 7 décembre 1986. Le thème portait sur les passages
à niveau. Cette conférence de presse a eu lieu dans les locaux du
CN à Montréal. Elle était aussi présidée par
Gareautrain. On a beaucoup visé l'éducation populaire,
particulièrement des jeunes, puisqu'il y a eu un accident dans l'ouest
de Montréal le printemps dernier qui a suscité beaucoup
d'émoi. Quatre jeunes ont été happés à cause
d'une négligence d'autres jeunes qui avaient levé les
barrières. Cela a créé beaucoup d'émoi. Le
degré d'éducation et de sensibilisation du public est
également assez élevé.
Ce qui est encore plus rassurant, c'est qu'à cette
conférence de presse les hautes autorités du CN et du Canadien
Pacifique étaient présentes. Tout le monde se concerte dans le
but d'examiner encore une fois ce qu'on peut faire quant aux passages à
niveau.
M. Dufour: Il y en a encore, malheureusement, dans les villes qui
ne sont pas toujours bien indiqués. Je persiste à penser qu'il y
a peut-être encore des moyens qui ne sont pas trop dispendieux. Quand
c'est dans la municipalité, ils obligent celle-ci à payer pour le
faire et aussi pour faire l'entretien. Il y a donc deux coûts annuels qui
s'ajustent. Je vous passe un papier que ces coûts s'ajustent au
coût de la vie régulièrement.
M. Côté (Charlesbourg): De mémoire, je pense
qu'il reste encore entre 400 et 500 passages à niveau au Québec,
dont 200 sont jugés...
M. Dufour: Ah oui! Prioritaires.
M. Côté (Charlesbourg): ...prioritaires en termes
d'intervention pour les éliminer.
M. Dufour: II y a quatorze passages à niveau dans
Jonquière.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté? M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 412.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ne peut s'enqaqer sur un passage à niveau
lorsqu'il n'existe pas devant son véhicule un espace suffisant lui
permettant de le traverser entièrement, même si des feux de
circulation l'y autorisent".
M. Dufour: Autrement dit, vous essayez de prévoir que le
véhicule routier ne demeure pas sur la voie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Mais il y a un problème tout de même et,
malheureusement, cela a déjà dû arriver, car on en voit de
toutes sortes. Les gens ne sont pas toujours prudents. Il est parfois
arrivé que des gens étaient trop avancés et les autres
à l'arrière étaient trop près. Pas moyen de
reculer. Qu'est-ce qu'on fait? J'ai vécu cela à quelques
reprises, surtout dans les villes où il y a beaucoup de circulation.
Malheureusement, cela ne se produit pas dans les rues moins
achalandées.
M. Côté (Charlesbourg): Il faut dire qu'il y a aussi
de l'inattention. J'ai frais à la mémoire le cas de gens qui ont
été happés par un train parce qu'ils ne l'avaient pas vu
ou qu'ils n'avaient pas porté attention. C'était le fait qu'en
passant à telle heure, il n'y avait jamais eu de train.
M. Dufour: Dans notre milieu, ce printemps ou cet automne, deux
personnes se
sont fait organiser, des gens qui passent leur vie à conduire,
deux travailleurs. Et c'est fini.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 412 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 413.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un autobus,
d'un minibus ou d'un véhicule routier transportant certaines
catégories de matières dangereuses déterminées par
règlement doit, à tout moment, immobiliser son véhicule
à au moins 5 mètres d'un passage à niveau. Il ne peut
poursuivre sa route qu'après s'être assuré qu'il peut
franchir ce passage sans risque. II est toutefois dispensé de ces
obligations aux passages à niveau où une signalisation
l'indique."
Si le député de Jonquière y consentait, on a,
semble-t-il, échappé, dans l'écriture, "sans risque" au
lieu de "sans danger"; on pourrait faire un papillon pour changer "sans risque"
par "sans danger". Dans ce cas-ci, c'est encore plus important, compte tenu du
fait que cela concerne les passages à niveau.
M. Dufour: Dans votre papillon, vous diriez...
M. Côté (Charlesbourg): "S'être assuré
qu'il peut franchir ce passage sans danger".
M. Dufour: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on le
fasse.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour
l'uniformité.
M. Dufour: "À n'importe quel moment", cela veut dire que
le conducteur est en possession du contrôle de la vitesse de son
véhicule à n'importe quel moment. Est-ce que cela veut dire que
cela ne comprend pas de temps pour freiner ou si cela veut dire qu'il doit
freiner obligatoirement?
M. Lalande: II transporte des matières dangereuses. II y a
une distinction à faire par rapport à la disposition actuelle
où l'on parle simplement d'un véhicule routier agencé pour
le transport. Là, on dit: Qui transporte effectivement des
matières dangereuses. Par exemple, un "tanker" qui est vide ou qui est
allège, il est donc agencé pour transporter des matières
dangereuses, mais s'il n'en transporte pas il n'est pas tenu d'arrêter
à un passage à niveau. En d'autres mots, s'il transporte des
matières dangereuses, il doit arrêter è un passage à
niveau, à moins qu'il n'y ait une indication qui lui permette de
passer.
Par exemple, entre autres, sur la route 20 entre Montréal et
Québec, il y a des passages à niveau où le ministre des
Transports a autorisé le fait que l'on puisse circuler sans
arrêt.
M. Dufour: Pour un véhicule routier qui ne transporte pas
de matières dangereuses, par exemple, un gros véhicule, vous
enlèveriez cette obligation qu'il avait d'arrêter?
M. Lalande: Si l'on relit la disposition actuelle: "Le conducteur
d'un véhicule, d'un minibus ou d'un véhicule routier
agencé pour le transport..." Entre d'autres mots, c'est une
configuration de véhicules faits pour transporter des matières
dangereuses et, dans tous les cas, ils devaient arrêter. Dans bien des
cas, ils circulaient allèges; il n'y avait rien à
l'intérieur. Donc, dans ce sens, il y avait un abus. La modification
vise à dire: Quand, effectivement, vous transportez des matières
dangereuses, vous devez arrêter; mais si vous n'en transportez pas vous
n'avez pas à arrêter.
M. Dufour: Vous n'avez pas à arrêter?
M. Lalande: Si vous ne transportez pas de matières
dangereuses.
M. Dufour: Un véhicule routier qui est agencé pour
transporter des matières... Je ne sais pas. Vous devez avoir à
l'esprit un exemple à me donner. J'essaie de voir ce que c'est.
M. Lalande: Oui. Par exemple, un "tanker" qui transporte des
matières dangereuses, vous savez, une configuration de
véhicules...
M. Dufour: Un "tanker", c'est...
M. Lalande: Un camion-citerne.
M. Dufour: Un camion-citerne.
M. Lalande: II est agencé pour transporter des
matières dangereuses. À l'heure actuelle, à tous les
passages à niveau, il doit arrêter, même s'il n'y a rien
dans ce véhicule, même s'il est allège, s'il est vide. Cela
créait des abus. Vous allez faire du transport, vous allez porter des
matières dangereuses. D'accord? Vous devez arrêter. Mais, si vous
revenez sans chargement, on vous obligeait aussi à arrêter parce
que l'on disait que le véhicule était agencé pour
transporter des matières dangereuses.
On rend cette disposition beaucoup plus conforme à la
réalité. Quand, effectivement, vous transportez des
matières dangereuses dans votre véhicule, vous devez
arrêter; mais si vous n'en transportez pas, vous n'êtes pas
tenu d'arrêter.
M. Dufour: Bon. Cela, c'est pour les matières dangereuses.
Si le véhicule contient du lait, ce n'est pas dangereux. C'est gros,
cette affaire-là, et vous ne l'obligez pas à arrêter.
M. Lalande: Oui, mais il n'y a pas de disposition actuellement
là-dessus. Parmi les véhicules lourds, c'est pour les autobus que
l'on crée une obligation d'arrêter aux passages à
niveau.
M. Dufour: Mais les gros camions, it me semble que... Ce n'est
pas écrit qu'un véhicule arrête à un passage
à niveau?
M. Lalande: Non. C'est probablement dans le cas du transport de
matières dangereuses que cela doit être indiqué, pour ce
genre de cargo.
M. Dufour: Les matières dangereuses. Un camion qui
transporte de l'essence, est-ce que c'est considéré comme une
matière dangereuse?
M. Lalande: Oui. II y a une liste ailleurs. Il y a un
règlement.
M. Dufour: Vous avez, par règlement, établi un
certain nombre de...
M. Lalande: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 413 qui se lit comme suit: Remplacer, dans le premier
alinéa, les mots "sans risque" par les mots "sans danger", est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 413 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 414.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre des Transports
peut, par arrêté publié à la Gazette officielle
du Québec, désigner certains passages à niveau
où le conducteur d'un véhicule routier visé à
l'article 413 -donc, celui que l'on vient d'adopter - est dispensé des
obligations qui lui sont imposées par cet article."
M. Lalande: C'est l'exemple que je viens de vous donner de la
route 20 où il y a des passages à niveau où ils sont
dispensés d'arrêter parce que ce sont des passages à
niveau, des voies ferrées, mais elles ne sont pas traversées sauf
une fois de temps à autre.
M. Dufour: Près de Saint-Hyacinthe, il y en a une.
M. Lalande: Oui, c'est cela.
M. Dufour: II ne passe pas beaucoup de trains, mais vous
maintenez quand même la voie ferrée.
M. Lalande: Oui, parce que c'est une voie de raccordement. A
l'occasion, il peut passer un train, mais, à ce moment-là, les
dispositifs de sécurité sont extraordinaires. On s'assure bien
que tout est éclairé, que tout est arrêté avant.
M. Dufour: Je vous avoue bien franchement que je n'en ai jamais
vu. J'ai passé des dizaines de fois.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 414 est
adopté?
M. Dufour: Est-ce que c'est la reconduction de ce qui existait
avant?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le deuxième
alinéa de l'article 339. Finalement, on a éliminé
"autoroute". Il peut s'agir de n'importe quel chemin.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 414 est
adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 415.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ne peut s'engager sur un chemin à accès
limité ou le quitter si ce n'est aux points d'accès ou de sortie
déterminés par la personne qui est responsable de l'entretien de
ce chemin."
M. Dufour: C'est uniquement sur les autoroutes, ça.
Non?
M. Côté (Charlesbourg): Accès
limité.
M. Dufour: Si c'est sur une autoroute, on peut le faire.
M. Lalande: Non, mais où il y a des voies d'accès
qui sont déterminées; en d'autres mots, vous ne pouvez pas
accéder tout au long du pavé où il y a des endroits
d'accès. Ce n'est pas nécessairement déterminé
comme une autoroute, mais sur un boulevard urbain, par exemple, un grand
boulevard, où it y a simplement des endroits où vous
pouvez accéder, il faut accéder à ces endroits-là
qui sont determinés par règlement, je m'excuse, qui sont
déterminés par la personne qui est responsable de l'entretien du
chemin.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 415 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 416.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ne peut faire marche arrière sur un chemin
à accès limité ou 3ur ses voies d'entrée ou de
sortie."
Une voix: ...
M. Côté (Charlesbourg): Ah, monsieur! Cela va
rappeler des souvenirs probablement à M. le député de
Jonquière. C'est le fameux panneau que mon ex-collègue de Robert
Baldwin avait réussi à emprunter temporairement à la
signalisation du ministère, qui avait fait l'objet de photos à
l'intérieur du parlement, où c'était finalement, des
accès interdits. C'est à cela que je fai3
référence.
M. Dufour: Là, il y a peut-être un point.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
me permettrez de saluer l'arrivée soudaine de l'ex-député
de Chambly, qui a siégé en cette Chambre de 1981 à 1985.
On lui souhaite un bon retour au parlement.
M. Dufour: II faudrait presque l'inviter à venir s'asseoir
à côté de moi. On manque de personnel.
M. Côté (Charlesbourg): Et le débat le plus
intéressant que j'aie fait avec le député de Chambly,
c'était à propos du mont Saint-Bruno. Il s'en souviendra
très certainement, quant à sa classification.
M. Dufour: Vous avez une bonne mémoire.
Le Président (M, Saint-Roch): On vous souhaite la
bienvenue, M. l'ex-député de Chambly.
M. Dufour: Je le salue aussi. On s'est déjà
rencontré. On parle d'un véhicule routier qui ne peut faire
marche arrière à moins que... À supposer qu'il y ait des
événements qui fassent que le véhicule ne puisse s'engager
ou ne puisse aller complète- ment dans cet accès, vous dites
qu'il ne peut pas, s'il y avait des mesures de sécurité
établies d'une façon telle que le véhicule puisse reculer,
c'est pour avoir un barrage qui s'exerce à quelque part...
M. Côté (Charlesbourg): C'est couvert par l'article
417, l'interrogation dont parle le député...
M. Dufour: D'accord. L'article 416 est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 416 est
adopté.
J'appelle maintenant l'article 417.
M. Côté (Charlesbourg): Cela répond à
l'interrogation qu'avait le député de Jonquière et cela
permet effectivement sans danger de le faire.
M. Dufour: Vous avez changé les mots "sans risque" par
"sans danger". Est-ce qu'il y a seulement ce changement?
M. Côté (Charlesbaurg): C'est-à-dire que oui,
mais on disait dans ce cas-ci que cela pouvait être effectué sans
danger, mais non pas sans risque.
M. Dufour: Oui, c'est sûr.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 417 est
adopté?
M. Dufour: Oui, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 418.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier ne peut circuler sur l'accotement, sauf en cas de
nécessité ou a moins qu'une signalisation ne le prescrive."
M. Dufour: Il y a beaucoup d'endroits où il y a des
véhicules qui vont stationner sur les accotements - cela arrive de plus
en plus - ils ne circulent pas. Quand ils repartent, il faut bien qu'ils
circulent un peu. Quelle est la règle par rapport à cela?On en voit régulièrement, ils sont stationnés sur
l'accotement. Its ne nuisent pas à la circulation, je ne pense pas.
C'est l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, c'est
l'interdiction de circuler sur l'accotement. Je comprends que, dans la mesure
où il arrive un bris mécanique ou de transmission et que sur
l'erre d'aller le véhicule se range à droite ou à gauche,
selon
l'endroit où il est, pour libérer l'emprise, dans ces
conditions, je pense que la règle permet de ne pas mettre en
péril. Je pense que cela se fait.
M. Dufour: Autrement dit, quelqu'un qui veut arrêter peut -
je pense surtout à de gros véhicules, même de petits
véhicules -circuler quelque peu parce qu'il faut qu'il prenne le temps
de se ranger.
M. Côté (Charlesbourg): II faut qu'il prenne le
temps d'arrêter, c'est cela, ou de repartir.
M. Dufour: Quand il veut repartir, c'est la même chose,
pour autant qu'il le fasse sans que cela cause de dommages ou de
problème. Ce serait permis. Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 418 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 419.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre des Transports
peut, par arrêté publié à la Gazette officielle
du Québec, déterminer les endroits où la circulation
des véhicules routiers ou de certains d'entre eux qu'il désigne
est restreinte ou interdite en raison du dégel, de la pluie, de
l'érosion ou d'une inondation ainsi que les périodes pendant
lesquelles s'appliquent ces mesures." C'est pour couvrir la période du
dégel.
M. Dufour: C'est une reconduction des articles existants. Est-ce
qu'il y a beaucoup d'infractions par rapport à cela?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un manque dans nos
statistiques. De 404 à 407, on n'a pas les statistiques, mais il doit
certainement y en avoir beaucoup parce que, souvenez-vous toujours, les
pesées officielles du ministère fonctionnent à plein
régime durant ces périodes. Il doit y avoir passablement
d'infractions.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 18)
(Reprise à 23 h 19)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend
maintenant ses travaux. M. le ministre, article 419.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 419 est
adopté?
M. Dufour: Est-ce que toutes les réqions du Québec
sont couvertes? Il n'y a pas une région qui échappe à cela
dans tout le Québec?
M. Côté (Charlesbourg): II peut y avoir des
variantes selon la période. Je me souviens d'avoir signé
plusieurs décrets, compte tenu des saisons. Montréal a toujours
deux semaines d'avance sur Québec et trois sur la Gaspésie.
M. Dufour: Et un mois sur le Saguenay, à peu près,
et plus tard dans les Maritimes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question de
communication de la chaleur.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 419 est
adopté?
M. Dufour: Quelquefois. Ce n'est pas la même
température,
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, M. le
député? J'appelle maintenant l'article 420.
M. Côté (Charlesbourg): "Un agent de la paix peut
interdire l'accès de tout véhicule ou de certains d'entre eux
à un chemin public si des motifs d'urgence le justifient."
M. Dufour: ...d'un véhicule...
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être un
effondrement, par exemple.
M. Dufour: Cela est vraiment... Cela pourrait être un
événement prévisible ou prévu.
M. Côté (Charlesbourg): Cela pourrait être ce
qu'on a vécu à Sainte-Madeleine, sur l'autoroute, lorsqu'il y a
eu le fameux accident: les vannes s'étaient empilées avec les
voitures. C'est clair que...
M. Dufour: Un agent de la paix, est-ce que cela peut
être... Quand on fait la définition d'un agent de la paix...
Est-ce qu'il y a une définition?
M. Côté (Charlesbourg): Pour "agent de la paix"?
Non. Dans te Code criminel, il y a une définition d'"agent de la
paix".
M. Dufour: Comme vous avez des avocats autour de vous, un
policier municipal pourrait-il agir comme agent de la paix dans
une condition comme celle-là où il y a un danger
appréhendé?
M. Côté (Charlesbourg): La police municipale, c'est
des agents de la paix. Les agents de la paix sont désignés par le
Solliciteur général du Québec.
M. Dufour: Oui, parce que c'est tout de même une route
à caractère provincial.
M. Côté (Charlesbourg): Un autre exemple, c'est le
cas de feux de forêt.
M. Dufour: Cela est un bon exemple aussi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 420 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle maintenant
l'article 421.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut conduire un
véhicule dont la circulation est restreinte ou interdite en vertu des
articles 419 et 420...
M. Lalande: L'article 419: chemin interdit pour dégel ou
pluie, érosion ou inondation; l'article 420: chemin interdit pour des
motifs d'urgence.
M. Côté (Charlesbourg): ...pendant les
périodes et aux endroits décrétés en vertu de ces
articles."
M. Dufour: Concordance. Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 422.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut conduire un
véhicule routier pour une course avec un autre véhicule, un pari
ou un enjeu, sauf s'il s'agit d'un rallye effectué conformément
aux normes établies dans un règlement pris ou approuvé par
la Régie de la sécurité dans les sports du Québec,
en vertu de la Loi sur la sécurité dans les sports."
Bon, alors, c'est une demande expresse du président de la
Régie de la sécurité dans les sports et semble-t-il qu'il
a reçu la balle du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, M. Picotte.
M. Dufour: Là, j'ai compris qu'il veut peut-être
faire allusion au rallye automobile, la course à
Trois-Rivières.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un règlement
qui va régir ce genre d'activité. Cela peut être celui de
Trois-Rivières, cela peut être d'autres aussi.
M. Dufour: C'est parce que... Oui. Là, on fait allusion
à un événement qui est annuel et on le met dans la loi
générale. Est-ce que cela est coutume d'entrer des exceptions,
parce que cela est une exception?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais, cela peut
être un rallye, alors que, dans le cas de Trois-Rivières, c'est
une course automobile.
M. Dufour: Oui, mais un rallye n'est pas une course?
M. Côté (Charlesbourg): Non, vous avez raison,
parfaitement. Dans ce cas, c'est un rallye, alors qu'à
Trois-Rivières, c'est une course, ce n'est pas un rallye. Donc,
l'exemple de Trois-Rivières était mal choisi.
M. Dufour: Quel serait l'exemple d'un rallye?
M. Côté (Charlesbourg): Un rallye?
M. Dufour: Est-ce qu'un rallye est obligatoirement avec un
véhicule?
M. Lalande: Ah, bien oui! Évidemment, on parle de
véhicules.
M. Dufour: II y a un rallye "Maski-Courons". Ce n'est pas un
rallye? C'est une course, mais... Rallye, c'est une course automobile.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, il y a
d'autres...
M. Dufour: Mais, il n'y a pas nécessairement de la vitesse
dans cela.
M. Côté (Charlesbourg): De vitesse?
M. Dufour: II n'y a pas nécessairement de la vitesse dans
un rallye, cela peut être...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est le respect d'un
certain règlement. Par exemple, la Régie de l'assurance
automobile a son rallye qui vise à faire prendre connaissance de toutes
les lois et tous les règlements du Code de la sécurité
routière. Je suis convaincu que le député de
Jonquière, après la commission parlementaire, serait un candidat
sérieux à l'obtention de la médaille d'or.
M. Dufour: Je serais bien surpris.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, ce que cela
vise, et c'est à la demande de... Je
pense que c'est raisonnable de le faire à la demande de la
Régie de la sécurité dans les sports, donc
sécurité. Elle va réglementer ce genre d'activité
et, à partir du moment où on ouvre le code, comme on l'a permis
dans certaines exceptions au niveau du Marathon de Montréal, par
exemple, dans d'autres dispositions à l'intérieur du code -
Vélo-Québec, par exemple, qui fait le tour de Montréal sur
le plan cycliste - c'est une autre catégorie de compétition qu'on
prévoit. Je pense qu'il est sain de se rendre à la demande...
M. Dufour: On fait allusion à un rallye, mais il pourrait
y avoir d'autres événements qui ne sont pas des rallyes.
M. Côté (Charlesbourg): On va en couvrir
d'autres.
M. Dufour: Pourquoi n'auriez-vous pas...
M. Côté (Charlesbourg): Une disposition
générale qui couvrirait tout ça?
M. Dufour: ...une espèce d'article omnibus qui couvre des
cas différents? II me semble que légiférer dans une
règle générale et aller dans des cas particuliers, non
réguliers...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que ce que M. Drolet me
dit à ce moment-ci, c'est que ces pratiques-la ne relèvent pas
dans tous les cas de la régie.
M. Dufour: Cela veut dire que si un rallye dont les normes
auraient été établies dans un règlement
approuvé par la Régie de la sécurité dans les
sports et non pas la Régie de l'assurance automobile...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Dufour: Vous seriez obligé de leur donner le droit.
D'accord. Vous trouvez que c'est raisonnable?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais par un
règlement qui aura été approuvé au
préalable, prépublié et publié.
M. Dufour: Comme ça prend six mois pour un
règlement...
M. Côté (Charlesbourg): II faut finir par
commencer.
M. Dufour: Vous ne ferez pas un règlement chaque fois.
M. Lalande: Un règlement général pour
encadrer la façon dont on va faire des rallyes. Il y a des blocages
routiers à un moment donné pour indiquer des signalisations.
C'est pour se rendre conforme à certaines activités qui se font
dans le moment; c'est pour être sûr qu'en vertu de la loi on va
bien réglementer la façon de faire ces barrages avec les
indications, le nombre d'agents de la paix nécessaire pour assurer toute
la sécurité. C'est pour mieux encadrer ces
règles-là où on va dévier la circulation
habituelle.
M. Dufour: La Régie de la sécurité dans les
sports ne fait pas juste des lois pour ça?
M. Lalande: Non, mais c'est surtout dans le cadre
d'événements sportifs qu'on organise. C'est pour ça que
c'est la Régie de la sécurité dans les sports qui nous en
a fait la demande. C'est essentiellement pour ça. C'est à
l'occasion de rallyes sportifs qu'on fait ce genre de choses-là. C'est
pour permettre à ces rallyes d'utiliser la voie publique.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce adopté, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 423.
M. Côté (Charlesbourg): "Sous réserve de
l'article 224, le ministre ne peut autoriser l'installation et l'utilisation de
phares blancs à l'arrière d'un véhicule. Nul ne peut
circuler avec un véhicule routier muni de phares blancs allumés
projetant un faisceau lumineux vers l'arrière."
Ce qu'on interdit dans un cas comme celui-là: par exemple, il
arrive assez souvent qu'en circulant un individu oublie ses phares à
forte intensité sur sa voiture et qu'un conducteur de vanne ayant
installé une lumière quelque part l'allume pour signifier au
conducteur qu'il lui crée du désagrément. Ces
choses-là ne sont pas permises.
M. Dufoun Mais ça se fait régulièrement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas
permis.
M. Dufour: Est-ce qu'il y en a beaucoup qui sont pris pour
ça?
M. Côté (Charlesbourg): 21 infractions en 1983.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des gens qui ont été
pris en infraction pour cette disposition spécifique? Est-ce qu'on voit
souvent qu'un camion ouvre la lumière dans le côté?
M. Côté (Charlesbourg): 21. M. Dufour: 21.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a 21 qui se sont
fait prendre, il y en a beaucoup plus que ça. Effectivement, je pense
que la disposition législative a raison d'être là parce que
ça pourrait être extrêmement dangereux.
M. Dufour: Pour autant qu'on parle de sécurité,
est-ce prévu dans la loi que quelqu'un qui a un véhicule... Il y
en a qui vont avoir, par exemple... Je vais vous conter ce qui m'est
arrivé à Charlesbourg il y a trois ans. Un camion avait de la
glace sur le toit. Je descendais la côte et il descendait. À un
moment donné des morceaux de glace sont arrivés sur le toit et
l'ont déchiré. Si c'était arrivé dans le
pare-brise, je ne sais pas ce qui serait arrivé. Il n'y a pas moyen de
les arrêter, mais est-ce qu'on peut, pour quelqu'un qui met un
véhicule sur le chemin, s'assurer qu'il circule en
sécurité? C'est vrai qu'on prend toutes sortes de méthodes
en disant: Vous devez avoir des lumières. Vous devez avoir de bons
freins. Mais ce cas arrive... Il y a même des individus avec de petites
automobiles qui circulent et ne se dérangent pas s'il y a un pied de
neige sur l'automobile. Ils cachent la vue de tout le monde mais ils s'en vont.
En tout cas, je vous passe un papier que...
M. Côté (Charlesbourg): On a prévu un certain
nombre de choses. D'abord, nettoyer les vitres...
M. Dufour: Les vitres. Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): ...la plaque
d'immatriculation, mais pas le reste.
M. Dufour: C'est un fait que j'ai vécu. Je ne le souhaite
à personne, parce que j'y ai pensé longtemps. C'était une
question de quart de seconde. C'est passé, je n'ai même pas
compris pourquoi. Je ne savais pas que c'était de la glace, parce que
cela avait l'air d'un oiseau. Je ne savais pas. C'était blanc. D'accord.
Donc, c'est défendu. Malheureusement, on constate que cela se fait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 423 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 424.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier doit, durant la nuit ou lorsque les conditions
atmosphériques le nécessitent, allumer les phares et les feux
intégrés de son véhicule. Le premier alinéa
s'applique également au conducteur d'une bicyclette à
l'égard du phare et du feu dont elle doit être munie."
M. Dufour: Est-ce que c'est le premier article où on parle
de la bicyclette qui doit avoir un phare?
M. Côté (Charlesbourg); Non. On l'a vu dans
l'équipement. Elle doit être munie...
M. Dufour: Un phare, c'est ce qui projette une lumière.
C'est l'éclairage.
M. Côté (Charlesbourg): Une lumière.
M. Dufour: Oui, une lumière. L'éclairage. Par
exemple, un feu peut être seulement...
M. Côté (Charlesbourg): Rouge.
M. Dufour: ...rouge, cela va, "Les phares et les feux
intégrés de son véhicule", c'est parce que quand on allume
les lumières et qu'on a des feux arrière, tout s'allume. C'est ce
que cela veut dire,
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on parle
d'"intégrés", ce sont des phares qui font partie de la
construction d'un véhicule. Ce sont les phares qui font partie de la
construction de la bicyclette.
M. Dufour: Une bicyclette est construite avec un phare?
M. Lalande: Dans la première disposition, le
véhicule routier...
M. Dufour: D'accord. On prend le premier alinéa.
M. Lalande: Dans le premier alinéa, c'est très
clair que ce sont les feux qui sont intégrés au véhicule.
En d'autres mots, on n'oblige pas d'allumer les feux qui seraient des
anti-brouillards que vous ajoutez, par exemple, sur un véhicule. Ils ne
sont pas intégrés. Ce sont les équipements qui font partie
à l'origine du véhicule. Ce sont donc des phares. Dans le
deuxième alinéa, on parle de la bicyclette de façon
précise. On oblige la bicyclette par ailleurs, à avoir un phare,
mais qui n'est pas dans la construction. On ne parle pas
d'"intégré" concernant la bicyclette.
M. Dufour: Merci.
M. Côté (Charlesbourg): L'amende est
différente.
M. Dufour: Les remorques et les
essieux amovibles sont assimilés au véhicule routier. Il
peut arriver que ces remorques, pour une raison ou une autre, n'aient pas, dans
leur mode de construction, de système de lumière
intégré?
M. Lalande: Non, parce que c'est prévu au Code de la
sécurité routière. On a vu la liste. Les semi-remorques et
les remorques qui circulent sur les routes doivent être munies de tels
feux.
M. Dufour: À ce moment, la description qu'on a au premier
alinéa dit implicitement ou très clairement qu'elles aussi font
partie du véhicule et doivent être éclairées.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exact. Une voix:
Adopté.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des quantités de
lumières? On voit les trains routiers...
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont
placardés.
M. Dufour: Oui, c'est cela. Il n'y a aucune infraction si on fait
cela?
M. Lalande: Oui, c'est réglementé et le code actuel
s'est assuré d'une concordance entre la loi fédérale et la
loi du Québec car, à l'heure actuelle, les exigences pour la
construction de ces véhicules lourds ne correspondent pas
nécessairement à ce qui est exigé au Code de la
sécurité routière, de sorte qu'on trouve dans une province
ou l'autre des feux de position en plus ou en moins. Là, on s'est
assuré de la concordance avec la loi fédérale pour que ce
soient exactement les mêmes normes.
M, Dufour: C'est pour cela que c'est à bon escient que
vous mentionnez qu'il s'agit des phares intégrés à la
construction. Il pourrait y en avoir plus, mais il y a une question de... Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 424 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 425.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule routier doit diminuer l'intensité de l'éclairage
avant de son véhicule s'il parvient à moins de 150m d'un
véhicule qu'il va croiser, s'il suit un autre véhicule à
moins de 150m ou s'il circule sur un chemin où l'éclairage est
suffisant".
Il s'agit finalement de réduire l'intensité des phares
à l'approche.
M. Dufour: Mais vous faites sauter le petit morceau qui disait:
qui circule sur un chemin public.
M. Lalande: Oui, parce que, par ailleurs, on a dit que le Code de
la sécurité routière s'appliquait aux chemins publics.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Dufour: Ah! Un véhicule routier ne peut avoir les
phares élevés si l'éclairage est suffisant. Est-ce
cela?
M. Côté (Charlesbourg): Exactement.
M. Dufour: Il y a des routes, par exemple, qui ont deux ou trois
lumières. Vous ne faites pas allusion a celles-là. S'il y a un
éclairage pour signaler une intersection, est-ce que la personne sera
obligée de diminuer?
M. Lalande: Non.
M. Dufour: Non. Ce n'est pas ce que vous voulez dire par
l'éclairage suffisant.
M. Lalande: Non. Ce qu'on vise essentiellement, c'est quand il y
a un croisement, avant de croiser... En d'autres mots, il s'agit de passer des
hautes aux basses, à l'avant, lors d'un croisement.
M. Dufour: Oui, mais si la route est suffisamment
éclairée, il ne peut allumer ses hautes, il ne peut pas circuler
sur ses hautes.
M. Lalande: II peut toujours utiliser ses hautes en tout temps,
sauf qu'une obligation lui est faite, avant de croiser un véhicule
à 150 mètres, de passer aux basses.
M. Dufour: Comment expliquez-vous qu'un policier, alors que
j'étais dans une voiture louée depuis environ 5 minutes et que je
n'étais donc pas encore très familier avec elle, qu'il m'ait
arrêté pour me dire que mes phares étaient hauts et de
les... Je ne suivais aucune automobile à ce moment-là. Le
policier était arrêté. C'était à une
entrée d'autoroute. Dans le temps, il y avait des policiers là.
Il y avait aussi un poste de péage et le policier m'avait fait signe de
baisser mes phares. J'avais l'impression que j'étais en tort. Il m'avait
donné l'impression que je n'étais pas en loi. Là, vous me
dites que cela aurait pu... que ce n'est pas un règlement.
M. Lalande: Oui, mais si le policier vous a arrêté,
c'est qu'il était près de vous d'une façon ou d'une
autre.
M. Dufour: Non, il était arrêté et il
surveillait. Je ne sais pas s'il surveillait la circulation comme telle. Il
m'avait fait signe
de prendre le côté et il m'avait dit de baisser mes phares.
J'avais été obligé de lui donner des explications. Je n'ai
pas payé d'amende, mais je me sentais coupable, de la façon dont
il me l'avait dit.
M. Lalande: C'est une bonne mesure de sécurité que
de demander de ne pas les utiliser. Ce n'est pas nécessaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lalande, vous allez me
permettre une question. Dans la phrase qui dit "ou s'il circule sur un chemin
où l'éclairage est suffisant", est-ce que cela veut dire que
quelqu'un qui se promène sur un boulevard suffisamment
éclairé est obligé d'être continuellement sur les
basses? C'est ainsi que je...
M. Dufour: C'est ainsi que je le comprends. C'est ce dont on
discute.
M. Lalande: Oui. Très bien. Vous avez raison. Il doit
diminuer l'intensité.
M. Dufour: Bon! Je vous ai pris en faute. Je vais vous coller une
contravention. Ha! Ha!
M. Lalande: Vous avez tout à fait raison.
M. Dufour: J'avais raison? Bon!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 425 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 426. J'attire l'attention des membres de la commission sur le fait
que nous avons un papillon à l'article 426.
M. Dufour: C'est un gros papillon.
Le Président (M. Saint-Roch): Le papillon se lit comme ceci.
M. Dufour: Hé monsieur! C'est tout un article.
M. Côté (Charlesbourg): On va revenir à
l'article 410.
M. Dufour: Je ne sais pas ce que vous allez amener comme
amendement. Vous avez certainement des choses à discuter
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'il y a eu des
représentations de la part de l'APAQ et on veut en tenir compte.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 426 est en
suspens, M. le ministre.
M. Dufour: Suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch); L'article 426 est maintenant
suspendu. J'appelle l'article 427.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut conduire un
véhicule routier lorsque la banquette avant est occupée par plus
de trois personnes ou lorsque plus de deux personnes ont pris place à
l'avant du véhicule si celui-ci est équipé de
sièges baquets".
M. Dufour: Est-ce qu'il y a une différence avec l'autre
article? "Nul ne peut conduire un véhicule routier lorsque la banquette
avant est occupée par plus de trois personnes y compris le
conducteur..." Vous avez enlevé...
M. Côté (Charlesbourg): "Y compris le conducteur".
Je ne comprends pas pourquoi il y avait cela.
M. Dufour: "Par plus de trois personnes y compris le conducteur
ou lorsque plus de..."
M. Côté (Charlesbourg): C'est le même sens
sauf qu'on a éliminé les mots "y compris le conducteur".
M. Dufour: "...à l'avant du véhicule si..."
Le Président (M. Saïnt-Roch): Cela exclut autobus et
minibus.
Mme Harel: À l'article 426, vous avez
déjà...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 426 est en
suspens, Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: D'accord.
M. Dufour: C'est parce qu'on a l'article 426 qui dit qu'on ne
peut pas avoir plus de places. Je ne comprends pas le sens de l'amendement.
Cela m'intrigue un peu. Pour le siège avant...
M. Côté (Charlesbourg): On peut revenir à
l'article 426, M. le Président, maintenant.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle donc à
nouveau l'article 426.
M. Côté (Charlesbourg): Pour vous expliquer
brièvement ce qui se passe, c'est qu'actuellement il n'y a pas de norme
quant au nombre de personnes qui doivent occuper un autobus.
C'est-à-dire qu'on peut refouler
les gens dans un autobus, dans les rangées, sans problème,
alors que là, on veut arriver avec une norme. Quant à nous, nous
aurions souhaité 5, mais l'Association des propriétaires
d'autobus du Québec nous fait état de certains problèmes
à 5, problèmes économiques. À ce moment-ci, on est
prêt à proposer un amendement qui va dans le sens de la
réglementation américaine et qui serait une personne par
rangée. L'amendement se lirait comme suit: Remplacer cet article par le
suivant. "Le conducteur d'un véhicule routier ne peut transporter plus
de passagers qu'il n'y a de places disponibles pour les asseoir. "Le premier
alinéa ne s'applique pas au conducteur d'un autobus ou d'un minibus
autre que celui affecté au transport d'écoliers dans les cas
suivants: "1° Lorsque cet autobus ou minibus circule en milieu urbain;
"2° Lorsque cet autobus ou minibus circule en dehors d'un milieu urbain
à la condition que le nombre de passagers excédent le nombre de
sièges disponibles ne dépasse pas un par rangée de
sièges".
J'imagine que les gens de l'APAQ seront très heureux encore une
fois.
M. Dufour: C'est du droit nouveau qu'on est en train de
faire.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de disposition
actuellement qui limite le nombre. Un propriétaire d'autobus pourrait,
par exemple, faire en sorte qu'au lieu d'avoir 12 rangées et 12
personnes, il pourrait en avoir 20 ou 35 dans l'allée, ce qui serait
nettement exagéré. Avec cette proposition, on s'aligne sur ce qui
se passe aux États-Unis. Si c'est viable aux États-Unis, cela
peut l'être chez nous aussi même si nous aurions souhaité
une norme inférieure.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Les autobus de transport en commun qui circulent
à l'intérieur seront-ils limités par cela? (23 h 45)
M. Lalande: Les autobus urbains ne sont pas limités
à cela. Il peut y avoir autant de monde debout.
M. Dufour: II ne sont pas limités. Ce sont les autobus qui
circulent...
M. Côté (Charlesbourg): En dehors du milieu urbain,
entre Montréal et Québec, Montréal et New York.
M. Dufour: Si je comprends bien cela, c'est pour les grandes
distances.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est cela.
M. Dufour: Mais il y a des petites distances, quand même,
en dehors des milieux urbains. Vous les assimilez à un milieu
urbain?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Entre la Beauce et
Québec, par exemple.
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Jonquière et
Québec.
M. Dufour: Ah oui! Mais cela, c'est plus loin. Bien, la Beauce,
c'est pas mal loin aussi. Donc, un par...
M. Côté (Charlesbourg): Rangée de
sièges.
M. Dufour: Par rangée. Cela n'élimine pas tous les
dispositifs de sécurité qui sont exigés pareil pour cela.
Il y en a qui mettent des petits sièges, il y a des choses en l'air, il
y a des... C'est juste pour les autobus.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. L'APAQ faisait valoir
qu'il n'y avait jamais eu d'accident à cause de passagers debout. Est-ce
que ces gens ont raison ou s'il y a des statistiques à la régie
qui démontreraient le contraire?
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que j'ai
beaucoup de respect pour l'APAQ parce qu'on a de bons rapports, de bons
échanges, mais je prendrais garde à une argumentation comme
celle-là. J'en prendrais bien garde. Quand on voit des autobus dans le
fossé, s'il y avait des gens dans les allées, je ne suis pas
sûr qu'il n'y aurait pas des gens qui sortiraient de là
amochés.
Mme Harel: D'autre part, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Ce sont vraiment des points de vue très
contradictoires qui m'ont été exprimés. Des recherchistes,
par exemple, ici disent: Enfin, on va arrêter d'être tassé
comme des sardines sur des routes, pour ne pas la nommer,
Montréal-Joliette. Paraît-il que le vendredi, c'est
incroyable!
M. Côté (Charlesbourg): On doit parler de Brandon
Transport et non pas de
Deshaies.
Mme Harel: Vous savez, je suis une femme libre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce que
cela me rappelle toutes nos péripéties pour sauver le CIT le
Portage.
Mme Harel: Mais, d'autre part, d'autres font valoir que, s'il y a
des normes trop strictes, à ce moment, évidemment, les passagers
peuvent rester en plan sans pouvoir se déplacer à certains
moments. C'est comme la quadrature du cercle.
M. Côté (Charlesbourg): À un par
rangée de sièges, si on calcule 48 personnes, cela veut dire une
douzaine de sièges, cela veut dire 12 personnes additionnelles, 60
personnes dans l'autobus. Pour y avoir circulé du temp3 de mes
études, de Sainte-Anne-des-Monts à Trois-Rivières, cela
voulait dire à peu près 14 heures d'autobus. Je n'aurais pas
voulu me voir entassé davantage dans les autobus Voyageur.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 426 tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 427.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut conduire un
véhicule routier lorsque la banquette avant est occupée par plus
de trois personnes ou lorsque plus de deux personnes ont pris place à
l'avant du véhicule si celui-ci est équipé de
sièges baquets."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 427 est
adopté?
M. Dufour: C'est juste pour...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...le devant. C'est juste pour le siège avant.
J'imagine que vous avez une autre réglementation pour le siège
arrière. Est-ce que c'est ce que vous allez me dire ou si... Là,
on dissèque le véhicule.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ce qu'il faut
comprendre, c'est qu'à l'avant il y a possibilité d'avoir un
siège d'un seul morceau, d'un seul bloc, où il y a trois places,
et il y a la possibilité d'avoir deux sièges
séparés avec deux places ou une possibilité de trois
aussi.
M. Dufour: C'est cela. Ce sont des sièges baquets, mais
à trois places.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à trois places.
Mais, dans ce cas-ci, on parle de deux places.
M. Dufour: C'est cela. J'ai trois ceintures de
sécurité à l'avant, excepté que celui qui est dans
le centre n'est pas assis comme le conducteur ou l'autre personne. Mais je peux
mettre trois personnes, Pour cela, on est à Pavant du
véhicule.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Dufour: Est-ce que pour l'arrière vous allez arriver
avec un autre amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Dufour: Ce qui veut dire que le contrôle du nombre de
passagers, c'est pour l'avant. Pour l'arrière, il n'y aura pas de
contrôle.
M. Lalande: Pour autant qu'on tombe à l'intérieur
de la définition d'un véhicule de promenade qui est
jusqu'à neuf occupants.
M. Dufour: Jusqu'à neuf occupants pour un véhicule
de promenade?
M. Lalande: C'est cela. Oui, c'est à l'article 4 qu'on
donne les définitions de cela.
M. Dufour: La question de la ceinture prend le bord.
M. Lalande: Cela veut dire qu'ils peuvent s'entasser à
l'arrière, pour autant que l'avant...
M. Dufour: Ils sont protégés l'un par l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela. C'est un
bloc solide. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 427 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. le
Président, avec votre permission, pour disposer des articles, il y avait
quelques amendements qui étaient laissés en suspens à
l'article 255, par exemple. On pourrait rouvrir l'article 255.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle de nouveau
l'article 255 et nous rouvrons l'article.
M. Côté (Charlesbourg): Qui disait: "Seul un
véhicule d'urgence peut être muni d'une sirène ou d'un
appareil produisant un son semblable." Ici, l'amendement viserait à
ajouter, à la fin du premier alinéa de l'article 255,
après le mot "semblable", les mots suivants: "ou d'un dispositif de
changement des signaux lumineux de circulation".
Vous vous souviendrez que la question qui a été
évoquée, c'est la possibilité pour un pompier de
changer...
M. Dufour: Grâce à moi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est votre demande et cela
fait...
M. Dufour: Montrez donc que je regarde cela! À cette
heure, on a besoin de lire l'entente... C'est le comble!
M. Côté (Charlesbourg): Cela légalise
l'utilisation de véhicules d'urgence, ce que vous évoquiez ce
matin. C'est ce que cela permet de faire.
M. Dufour: On a travaillé fort aujourd'hui. Cela fait une
bonne journée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est parce
qu'aujourd'hui on a reculé à l'article 255. Pour votre
information, on a commencé à l'article 368 ce matin.
M. Dufour: C'est hier qu'on a parlé de cela?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on en a parlé
aujourd'hui, parce que d'un article qu'on a discuté plus loin on a
rouvert... À l'article 378, on a rouvert l'article 255.
M. Dufour: Mais il ne faut pas juste travailler. Il faut donner
l'impression qu'on travaille, l'apparence qu'on travaille.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'on peut l'avoir,
M. le député?
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous dire que depuis
10 h 45, non seulement on a donné l'impression, mais on a
travaillé.
M. Dufour: Si c'est à notre demande, oui,
adopté.
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 255 rouvert et amendé est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. L'article
378, M. le Président. On viserait ici à insérer, à
la deuxième ligne de l'article 378, après le mot "sonores", les
mots suivants: "ou un dispositif de changement des signaux lumineux de
circulation". Ce sont exactement les mêmes dispositions. Vous l'aviez
fait à l'article 378, mais en amendant, tel que vous l'aviez
demandé, l'article 378, nous avions l'obligation d'amender l'article 255
également.
Mme Harel: Oui, c'est cela.
M. Dufour: J'imagine que, quand il y a des amendements
écrits à la main comme cela, à la prochaine séance,
on les a...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il n'y pas de
problème.
M. Dufour: D'accord, pour être bien sûr qu'on ait
tout cela.
Le Président (Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 378
rouvert et amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. L'article
383, M. le Président. Insérer, dans la première ligne du
deuxième alinéa, après le mot "pente", les mots "le frein
d'urgence de ce véhicule doit être appliqué" et,
deuxièmement, supprimer dans la dernière ligne du
troisième alinéa les mots "de l'avant".
Vous vous souviendrez que c'est le député, en particulier
de Dubuc, qui a fait ces remarques, qui étaient pleines de bon sens, et
c'est pour cela qu'on vient de les amender, pour être conforme au
vécu du député.
M. Dufour: Le deuxième amendement, c'était quoi?
C'était la...?
Le Président (M. Saint-Roch): Supprimer dans la
dernière ligne du troisième alinéa les mots "de l'avant".
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 383,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté, Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, L'article
428, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous appelons maintenant
l'article 428.
M. Côté (Charlesbourg): "428. Nul ne peut prendre
place dans une remorque ou une semi-remorque en mouvement ou tolérer
qu'une telle pratique ait lieu. "Cependant, une remorque ou une semi-remorque
spécialement conçue et aménagée pour le transport
de personnes peut être utilisée à cette fin lors de
défilés ou d'autres manifestations populaires à la
condition que le chemin utilisé soit fermé à toute autre
circulation." Pour faire le défilé de maisons neuves, la
prochaine fois, il faudra fermer les rues.
M. Dufour: "Une remorque ou une semi-remorque spécialement
conçue et aménagée pour le transport de personnes",
pourriez-vous nous donner un exemple? C'est quoi cela? Un char
allégorique?
M. Côté (Charlesbourg): Un char allégorique
ou, à La Ronde, les trains qui se déplacent, ou ailleurs. On a vu
cela à Québec 1534-1984. Il manquait de monde, par exemple,
mais...
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...cela existait. M. Dufour:
C'est comme un petit train. M. Côté (Charlesbourg): Oui,
c'est cela.
M. Dufour: Disneyworld a des choses comme cela.
M. Côté (Charlesbourg): On va voir cela à Sea
World, à Charlesbourg, d'ici à trois ans.
M. Dufour: Avec les bélugas.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Dufour: Les bélugas.
M. Côté (Charlesbourg): Les bélugas, les
épaulards et d'autres choses que nous pourrons annoncer
prochainement.
M. Dufour: II me semble que cela appartenait au Saguenay, les
bélugas.
Mme Harel: Vous allez faire des jaloux. M. Dufour: Ils viennent
chez nous.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui?
M. Dufour: Se peut-il que vous leur fassiez remonter le
Saint-Laurent ou le descendre? Cela n'a pas d'allure. La députée
de Matane se laisse faire, elle se laisse aller. Cela ne marche pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que vous
les mettez au monde et on va les élever.
Le Président (M. Satnt-Roch): Est-ce que l'article 428 est
adopté?
M. Dufour: Attendez un peu. Je veux voir s'il y a des cas
où...
Le Président (M. Saint-Roch): Avec ou sans
béluga?
M.Dufour: Vous dites que ce n'est pas tolérable, que ce
n'est pas possible.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous donner un
exemple.
M. Dufour: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Cela me rappelle une
certaine discussion qu'on a eue parce que ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on
travaille à cela. Pendant le Carnaval de Québec, vous voyez une
espèce de bateau qui est monté on ne sait pas trop sur quoi et
qui se promène dans les rues à Québec et c'est dangereux.
C'est clair qu'il y a ce genre d'équipement-là sur les routes qui
circule et qui est dangereux, On veut se donner des balises en termes de
sécurité pour les gens qui utilisent cela. Tout le monde demande
des permis pour circuler sur les routes avec ce genre de... C'est pour cela
qu'il faut réglementer de telle sorte qu'on ne mette pas en danger la
sécurité des gens.
M. Dufour: Par exemple un véhicule spécialement
aménagé pour les touristes où les côtés
peuvent être ouverts jusqu'à un certain point, on voit cela
régulièrement dans certaines villes. On le voit de temps en
temps. Ils font faire des tours aux gens. Ils font une balade historique, etc.
Est-ce que vous assimilez cela à une remorque?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que l'on dit, c'est que
c'est dangereux puisqu'une remorque n'a pas de frein.
M. Dufour: Mais c'est conduit par quelque chose qui a des
freins.
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, c'est conduit par un tracteur qui, lui, a des freins,
mais la remorque, elle, n'en a pas.
Souvenez-vous que lorsqu'on a adopté la formule des trains
routiers, on a exigé que la remorque-arrière soit elle-même
munie de freins. Si on le fait dans le cas de remorques qui transportent de la
marchandise qui pourraient éventuellement frapper des gens sur la route,
il faut être davantage prudent vis-à-vis des remorques à
l'intérieur desquelles il y a des passagers, même si ce sont des
touristes.
M. Dufour: Est-ce qu'un camion muni d'une botte - cela fait
partie du véhicule comme tel - pourrait être aménagé
d'une façon telle que les gens puissent s'asseoir?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une autre disposition
que l'on va voir un peu plus loin. C'est un endroit qui est
réservé et particulier, mais de façon
générale, non, sauf dans des cas spécialement
aménagés.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 428 est
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, pour
votre information, il faudrait que tous ramassent leurs biens puisque, demain,
nous serons à la salle 101. Nous nous élevons au niveau de
l'ex-Conseil des ministres.
M. Dufour: Vous vous élevez au niveau de l'Opposition.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de
l'Opposition?
Mme Harel: Non, c'est parce qu'on fait nos caucus.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, vous avez
raison de dire que, lorsqu'on parle d'ex-ministre, on s'élève au
niveau de l'Opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ces paroles, la
commission de l'aménagement et des équipements ajourne maintenant
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 1)