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(Seize heures trois minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 121
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
du projet de loi 121, Loi concernant certaines rétrocessions de droits
dont le gouvernement est devenu titulaire par expropriation avant le 1er avril
1976.
M. le ministre, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
comme c'est un projet quand même assez technique, il serait
peut-être bon qu'on revoie ensemble les notes explicatives pour la
présentation du projet de loi avant même de passer à chacun
des articles.
Ce projet de loi a pour objet de remédier aux effets du jugement
déclarant invalides les rétrocessions portant sur des droits dont
le gouvernement est devenu titulaire par expropriation survenue avant le 1er
avril 1976. Il vise à rendre applicable à ces
rétrocessions la disposition pertinente du Code de procédure
civile qui était en vigueur le 31 mars 1976.
Il confère à la Chambre de l'expropriation de la Cour
provinciale la juridiction en matière de fixation et de révision
de l'indemnité d'expropriation par suite d'une rétrocession de
même qu'en matière de dommages qui pourraient en
résulter.
M. le Président, vous vous souviendrez qu'en 1974 le gouvernement
du Québec avait adopté une loi concernant l'expropriation pour
mettre fin à un régime qui était assez à la va
comme je te pousse en matière d'expropriation et avait ainsi
réservé toute une série de corridors à travers le
Québec qui devaient normalement correspondre et servir aux besoins du
ministère des Transports pour faire des constructions routières.
La loi entrait en application le 1er avril 1976. Tout ce qui s'est situé
entre la période de 1974 et du 1er avril 1976 pourrait faire l'objet
d'un retour en arrière si on n'adoptait pas le projet de loi actuel et,
par conséquent, placerait toute une série de dossiers au
ministère des Transports dans une situation telle qu'on serait
obligé de revoir, si ma mémoire est fidèle, 1600 dossiers
suspendus et 2000 dossiers déjà réglés, du
consentement des deux parties, avec indemnité et actes notariés.
Tout le monde s'était entendu. On serait obligé de revoir tout
cela.
C'est l'objectif de ce projet de loi que de corriger cette situation et
permettre finalement de régulariser la situation à la suite du
jugement qui a été rendu au cours de l'été. C'est
grosso modo, M. le Président, l'objet du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Cela me permet d'abord
à nouveau de proposer notre collaboration au ministre pour
l'étude et l'examen de ce projet de loi. D'autre part, puisque nous en
sommes aux notes explicatives, aux notes préliminaires, je ne crois pas
me tromper en pensant, M. le Président, que tout cela correspondait
à une sorte d'époque glorieuse de la voirie, d'une certaine
façon, au moment où on pensait paver, étendre beaucoup de
superficies au Québec. II y avait donc des superficies qui avaient
été expropriées comme cela. Le principe même du
projet de loi est de permettre au gouvernement de se désister
unilatéralement, sans avoir à passer devant le Tribunal
d'expropriation. Je crois comprendre qu'il n'y a pas de causes inscrites par
des personnes, les mis en cause ne sont pas les expropriés
eux-mêmes, mais le Tribunal d'expropriation, qui a décidé
de son propre chef de porter la compétence en cette matière
devant les tribunaux. Alors, il semble que le ministère aurait
gaqné devant la Cour supérieure, ensuite je croîs qu'il a
perdu en appel. Le ministère aurait d'abord gagné devant tes
tribunaux en Cour supérieure et, après, perdu en Cour d'appel et
perdu en Cour suprême. C'est bien là qu'on se rend compte de la
pérennité de l'État. Les gouvernements changent, mais les
tribunaux restent. Ha! Ha! Ha!
Je salue le sous-ministre des Transports. C'est un autre dossier
où on se rend compte de la pérennité de l'État.
J'ai eu à travailler avec le ministre sur le dossier de l'autoroute
est-ouest et du boulevard Ville-Marie et possiblement de
l'éventuel boulevard Notre-Dame comme le demandent les citoyens
de l'est. Effectivement, les gouvernements se sont successivement
remplacés, mais les dossiers sont restés.
M. le Président, j'aurai des questions à poser sur les
expropriés eux-mêmes. Est-ce qu'ils ont fait des
représentations? Depuis que le projet de loi est déposé,
est-ce que des représentations ont été faites au
ministère? En ce qui concerne l'Opposition, nous n'avons pas eu de
représentations, mais je voudrais connaître l'état de la
situation.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que si on
demandait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aviez raison,
tantôt, de parler de l'époque glorieuse du ministère de la
Voirie, qui avait beaucoup de projets à travers le Québec pour le
plus grand bien des constructeurs et aussi de ceux qui ont à utiliser
les routes. On en est rendu maintenant à l'autre côté de la
médaille en terme de construction routière. On peut se retrouver
dans des situations comme celle de la route 116 où, effectivement, le
ministère de l'Environnement crée des problèmes au
ministère des Transports. Je pense qu'on aura peut-être l'occasion
ultérieurement d'en discuter avec le député de Joliette,
qui est davantage critique de ce qu'on peut communément appeler la
voirie. À ce moment-ci, je demanderais à Me Drolet de nous faire
faire un petit tour de piste sur les événements sur le plan
juridique. Quant à répondre à la première question,
il n'y a effectivement pas eu de représentations de personne au
ministère quant au projet de loi lui-même.
Mme Harel: Est-ce que le ministre me permet?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je voudrais juste compléter les notes
préliminaires en disant que c'est peut-être plus le
ministère des Transports qui crée des problèmes au
ministère de l'Environnement. Évidemment, si le BAPE avait
existé en 1974, le Bureau des audiences publiques sur l'environnement,
je ne crois pas qu'on serait aujourd'hui où nous en sommes maintenant,
après des années et des années de procès, devant
toutes les cours jusqu'à la Cour suprême de ce pays. Je ne pense
pas qu'on aurait été dans cette sorte de "no man's land" pour
beaucoup de gens qui ont été bousculés par tout ce
branle-bas. Le député de Juliette m'a informé que dans sa
région il y avait des expropriés qui avaient été
vraiment perturbés par cette histoire. Cela a été le cas
aussi le long de la route 20, m'a-t-on dit. Je pense qu'on a
intérêt à te faire, malgré que parfois cela puisse
avoir l'air d'être plus long, moins efficace, mais l'efficacité en
fin de compte est peut-être plus grande.
M. Côté (Charlesbourg): Mon propos n'était
pas de dire que le BAPE était embarrassant au point de
l'éliminer. Je pense que le BAPE a un rôle à jouer qu'il
joue. Là où je m'interroge sur le rôle du BAPE, c'est
lorsqu'on n'a... Je vais vous donner un exemple précis. Dans le cas de
la route 116, entre deux tronçons faits à quatre voies, il reste
un dernier tronçon à faire qui ferait une continuité
logique de la route mais le BAPE s'oppose à ce que le ministère
le fasse. Il y a une marge. Je pense que le pendule doit revenir au
raisonnable. Je n'ai jamais été un de ceux qui ont caché
qu'à l'heure de gloire du ministère des Transports il n'y avait
à peu près rien qui pouvait empêcher la construction d'une
route...
Mme Harel: Qui résistait.
M. Côté (Charlesbourg): ...effectivement, dans le
temps, cela causait des problèmes aux gens qui étaient
expropriés. Cela crée toujours un bouleversement. Certains
souhaitent la venue de l'expropriation le plus rapidement possible croyant
faire fortune, d'autres ne la souhaitent pas du tout pour la simple et bonne
raison qu'il y a des années d'efforts d'investis dans leurs
constructions et dans leurs biens et, en ce sens, cela dérange.
Je pense que mon propos n'était pas de dire que le BAPE n'a pas
son utilité, il l'a tout à fait et il rend le ministère
plus responsable en ce qui concerne ses responsabilités plus larges au
Québec. Je pense que cela n'est pas mauvais. D'autre part, le
ministère a des commandes et des obligations pour des routes qui peuvent
tantôt être très utiles au développement d'une
région et c'est l'heureux mariage des deux qui va permettre - il n'est
pas question qu'un ait le dessus sur l'autre - de bonifier la situation de la
même manière qu'on l'a bonifiée dans te cas du Code de la
sécurité routière. C'est une collaboration comme
celle-là que nous souhaiterions entre le BAPE et le ministère des
Transports.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Sur
ces remarques, Me Drolet.
M. Drolet (Michel): Au plan juridique, les expropriés
eux-mêmes n'ont jamais soulevé la question de l'application de
l'ancien article 797 du Code de procédure civile relativement à
l'article 55 de la Loi sur l'expropriation devenu, à la suite des
amendements de 1983, l'article 52.1, pour la bonne raison que dans le
cas qui a été étudié par les tribunaux, à
savoir l'affaire Francoeur, c'est le Tribunal de l'expropriation lui-même
qui, d'office, a soulevé l'application du nouvel article relativement
aux expropriations commencées avant le 1er avril 1976. De sorte qu'on ne
peut pas parler, à ce moment, d'intérêt immédiat des
expropriés, sauf pour des expropriés qui auraient un avantage
financier à être expropriés puisque, si on regarde les
anciens articles du Code de procédure civile en vigueur avant le 31 mars
1976, on se rend compte que le gouvernement pouvait, par le dépôt
d'un plan, devenir propriétaire d'immeubles. De sorte qu'on avait
prévu la procédure de l'article 797 qui prévoyait le
retour de la propriété à l'exproprié lorsque le
gouvernement n'avait pas besoin ou plus besoin des immeubles qui étaient
décrits au plan déposé au bureau d'enregistrement. (16 h
15)
Mme Harel: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: ...c'est revenir à la situation
antérieure aux fins des expropriations qui ont été faites
avant 1976 et cela ne modifie en rien le régime juridique pour les
expropriations à venir.
M. Drolet: C'est exact.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 1.
Mme Harel: M. le Président, tantôt le ministre a dit
1600 dossiers?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On a dit 1600 qui sont
en suspens et 2000 qui sont réglés.
Mme Harel: C'est ça. Et l'impact économique,
comment l'évaluez-vous?
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on considère
qu'on sera obligé de relever 2000 dossiers réglés avec
tout ce que cela comporte, ce que cela coûte de frais notariés,
cela nous apparaissait... Finalement, à la suite de cela, il y a
même eu d'autres transactions dans des cas que nous avons
réglés avec le premier individu. Cela n'empêche pas l'un et
l'autre d'avoir revendu des parties de terrains.
Mme Harel: Et les rétrocessions. Ensuite de cela, il a pu
y avoir...
M. Côté (Charlesbourg): II a pu y avoir des
échanges. Alors, remonter les titres, ce serait assez onéreux,
merci.
Mme Harel: Bon.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 1.
M. Côté (Charlesbourg): "Sont validées les
rétrocessions qui, portant sur des droits dont le gouvernement est
devenu titulaire par suite d'une expropriation survenue avant le 1er avril
1976, ont été faites à compter de cette date
conformément à l'article 797 du Code de procédure civile,
tel qu'il était en vigueur le 31 mars 1976. "Ces mêmes droits,
s'ils n'ont pas été rétrocédés lors de
l'entrée en vigueur de la présente loi, pourront l'être
suivant cet article. Ces rétrocessions ne sont pas soumises à
l'autorisation de la Chambre de l'expropriation de la Cour provinciale."
Pour ceux qui auront à relire cela et pour être capable de
comprendre ces choses, on pourrait peut-être lire le commentaire que nous
avons ici. Même si c'est très technique, je pense que cela situe
très bien où nous en sommes.
Estimant qu'une loi nouvelle ne peut avoir d'effet rétroactif et
ne peut s'appliquer à des affaires déjà commencées,
sauf s'il s'agit d'une simple question de procédure, le gouvernement a
continué, après le 1er avril 1976, à appliquer l'article
797 du Code de procédure civile à des expropriations
commencées avant cette date, bien que l'article 52.1 de la Loi sur
l'expropriation ait été alors mis en viqueur. Pour le
gouvernement, l'autorisation préalable du tribunal pour se
désister étant une question de fond et non de procédure,
l'article 52.1 ne pouvait s'appliquer qu'aux expropriations commencées
après le 1er avril 1976. Dans un jugement intervenu en juin, la Cour
suprême, dans l'arrêt Francoeur et Rentier, a rendu une
décision à l'effet contraire de sorte que la rétrocession
faite par le gouvernement après le 1er avril 1976, conformément
à l'article 797 du Code de procédure civile, serait invalide avec
toutes les conséquences juridiques que cela peut entraîner quant
aux titres consentis par la suite sur les immeubles ainsi
rétrocédés.
Par ailleurs, de nombreux dossiers non encore réglés ne
pourraient l'être suivant l'article 52.1 de la Loi sur l'expropriation
car des indemnités provisionnelles ont été versées.
Il faudrait alors que le gouvernement termine l'expropriation d'immeubles dont
il n'a plus besoin. L'article proposé vise à valider ce qui a
déjà été fait selon l'article 797 du Code de
procédure civile et à permettre l'application de cet article aux
expropriations commencées avant le 1er avril 1976 et pour lesquelles le
gouvernement souhaite effectuer une rétrocession.
Voilà pour l'explication concernant l'article 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve. Est-ce que l'article 1 est adapté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): Le texte se lit comme suit:
"Par suite d'une rétrocession visée à l'article 1, la
Chambre de l'expropriation peut, sur demande, fixer ou réviser
l'indemnité d'expropriation et accorder, s'il y a lieu, les dommages
résultant de la rétrocession."
Le commentaire est le suivant: Cet article vise à s'assurer de la
compétence de la Chambre de l'expropriation d'ajuster l'indemnité
d'expropriation en conséquence de la rétrocession faite suivant
l'article 797 de l'ancien Code de procédure civile qui ne
spécifie pas quel est le tribunal compétent. Quant à la
mention des dommages résultant de la rétrocession, elle vise
à s'assurer que les expropriés seront compensés pour tout
préjudice comme ils peuvent l'être selon l'article 52.1 actuel de
la Loi sur l'expropriation qui fait mention de dommages résultant d'un
désistement.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Quand on lit, dans le libellé de l'article 2,
d'ajuster l'Indemnité, cela c'est déjà dans la loi. Il y a
déjà dans la Loi sur l'expropriation cette façon de faire.
Est-ce que cela comprend les dommages qui peuvent résulter d'un
désistement? Je voudrais savoir ceci: Quel effet pourrait avoir une
disposition semblable sur les 16Q0 dossiers en suspens, c'est bien le cas, il y
a 2000 ou 1600 dossiers en suspens?
M. Côté (Charlesbourg): 1600 dossiers.
Mme Harel: 1600 dossiers en suspens. Pour ces 1600 dossiers en
suspens où les terrains seront rétrocédés pour
lesquels il n'y a pas eu jusqu'à maintenant d'indemnité
provisionnelle. Il n'y a rien eu comme paiement jusqu'à maintenant?
Est-ce bien le cas? Il n'y a rien eu encore jusqu'à maintenant?
M. Drolet: Dans certains cas, il y a eu versement d'une
indemnité provisionnelle et dans d'autres cas il n'y en a pas.
Mme Harel: Sur les 1600 dossiers. M. Drolet: Sur les 1600
dossiers, exact. Mme Harel: Et dans d'autres cas pas. M. Drolet: Dans
d'autres cas pas.
Mme Harel: Est-ce qu'on peut, aller jusqu'à
réclamer, à des qens à qui on avait versé des
indemnités provisionnelles un remboursement, vu qu'on se désiste
pour une partie du terrain, qu'on garde une partie plus petite que celle pour
laquelle on avait versé l'indemnité?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Drolet.
M. Drolet: Les indemnités provisionnelles versées
à l'époque n'étaient pas aussi substantielles
qu'aujourd'hui, alors que nous versons jusqu'à 70 % de la valeur du bien
exproprié ou encore 70 % de l'évaluation municipale selon le
montant, je pense, le plus élevé. Il faudrait que je
vérifie davantage, mais c'est l'un des deux.
Mme Harel: Est-ce que vous avez la garantie qu'aucun
exproprié ne se verrait exiger un remboursement pour une somme qui lui
aurait, il y a dix ou douze ans, été versée?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): En théorie, on
pourrait. On a le droit. En pratique, cela dépendra de celui qui est
assis dans le fauteuil, mais c'est dangereux. On me dit, quant à ceux
qui n'en ont pas eu que, dans la négociation, on en tient compte. On en
tient compte pour ceux qui n'en ont pas eu et qui sont à réqler.
Si on dit aujourd'hui: Parfait, à ceux qui ont eu des sommes, on vous
garantit qu'on ne les réclamera pas, on peut créer une injustice
à l'égard de ceux qui n'en ont pas eu. Si, par contre, on dit: On
vous les enlève, je pense qu'on crée une injustice à ceux
qui en ont eu.
La mesure la plus juste dans ces cas, c'est que, pour ma part, je suis
nettement favorable à ce qu'on ne touche pas du tout à ce qu'on a
donné, ce qui est donné est donné, et qu'on tienne compte
de ce fait dans le règlement des autres dossiers.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, en termes pratiques, pour le
ministre, à l'article 2 tel que proposé, on dit que la chambre
d'expropriation, l'ancien tribunal, c'est comme cela que cela s'appelle, la
chambre
d'expropriation...
Mme Bilodeau (Anne-Marie): De la Cour provinciale, oui.
Mme Harel: ...peut, sur demande, fixer ou réviser
l'indemnité. Il faut qu'il y ait une demande. Ce n'est pas d'office. Un
juge ne peut pas en décider de par sa propre initiative, il faut que ce
soit sur demande. Demande, soit du ministère, j'imagine, est-ce que je
me trompe? soit de l'exproprié. Est-ce que le ministère s'engage
à ne pas faire de révision?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Drolet.
M. Drolet: Évidemment, ne connaissant pas le détail
de chacun des 1600 dossiers et sachant, par ailleurs, qu'il y a des
procédures concernant la détermination de l'indemnité, je
pense que c'est un peu difficile de faire un tel engagement de ne pas
réviser parce que, dans certains cas, on peut soupçonner qu'il y
a quand même des indemnités assez fortes qui ont été
versées. Dans d'autres cas, les indemnités sont très
faibles. Cependant, il est certain que, s'il y a une révision de
l'indemnité qui a déjà été versée, le
tribunal devra tenir compte, à ce moment, d'indemnités ou de
dommages qui résultent de la rétrocession en plus du fait,
évidemment, que la propriété sera retournée
à l'exproprié.
C'est du cas par cas. Il est extrêmement difficile d'avoir une
règle générale dans ce domaine.
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Évidemment, la propriété sera
retournée à l'exproprié et la propriété aura
sans doute une valeur marchande. Il est possible que ce soit, à ce
moment, un corridor qui ne soit plus utilisable, qui n'ait pas la même
destination, comme c'était le cas auparavant. C'est au tribunal... Cela
ne relève pas du Conseil du trésor? Je pense que, s'il y a une
piastre à faire, le Conseil du trésor va vous obliger à y
aller. Non?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois dire qu'on
réussit quand même à se défendre pas si mal avec le
Trésor, malgré tout.
Mme Harel: Mieux que certains autres de vos collègues.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas porter de
jugement sur mes collègues, mais c'est déjà suffisamment
pénible pour moi de défendre les miens, et ceux qui sont
conjoints à l'occasion. Je pense que c'est aussi la règle du bon
sens dans ce cas-ci. J'imagine que, dans le cas de fortes indemnités
dont on parlait, cela doit être assez exceptionnel par rapport aux
1600.
Mme Harel: Moi, je vais vous dire, M. le ministre, le bon sens,
et cela ne met pas en cause les personnes qui vous accompagnent... J'ai vu un
quartier où 1600 familles ont été délogées,
où l'habitation a été démolie et où,
après, on a dit que c'était des habitations prétendument
de peu de qualité. J'ai une banque de photos que j'ai constituée.
C'était parmi de belles maisons ancestrales de Montréal où
à peu près toutes les petites PME qui parsemaient la rue
Notre-Dame du côté nord ont été démolies. Et,
depuis ce temps, je reste bien sceptique sur le bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le bon sens.
Mme Harel: Malheureusement.
M. Côté (Charlesbourg): Le bon sens peut avoir des
variantes selon la personne qui l'applique. Si la députée de
Maisonneuve a des suggestions à nous faire pour bien baliser
l'opération, moi, je suis très ouvert à ce sujet. Dans la
loi, ce qu'on me dit, c'est qu'on a prévu, effectivement, dans ta
dernière phrase de l'article, les dommages résultant de la
rétrocession. Il y a une balise là au moins où les gens
vont pouvoir faire valoir leurs droits.
Mme Harel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a le tribunal
aussi.
Mme Harel: Oui, d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3.
M. Côté (Charlesbourg): "La présente loi qui
entre en vigueur..." Il s'agit d'indiquer la date de la sanction du projet de
loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce
que le titre du projet de loi 121, Loi concernant certaines
rétrocessions de droits dont le gouvernement est devenu titulaire par
expropriation avant le 1er avril 1976, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 121 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 144
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour entamer l'étude du projet de loi 144, Loi
modifiant la Loi sur les transports. M. le ministre.
Remarques préliminaires
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense qu'on n'a pas à refaire tout l'historique du pourquoi nous sommes
ici à étudier le projet de loi 144. On l'a fait suffisamment et
amplement lors de la deuxième lecture. Comme nous l'avons fait dans le
cas du projet de loi 121, je veux rappeler les trois objectifs du projet de loi
qui, dans un premier temps, a pour objet de modifier les pouvoirs
réglementaires du gouvernement pour lui permettre d'adopter un nouveau
règlement en matière de transport par autobus qui, notamment,
pourrait conférer à la Commission des transports du Québec
un pouvoir discrétionnaire en matière de délivrance, de
renouvellement ou de transfert de permis.
Deuxièmement, il modifie les dispositions qui sont relatives au
renouvellement des permis pour permettre l'intégration des droits de
renouvellement des permis aux droits d'immatriculation.
Troisièmement, il vise à remédier aux effets du
jugement déclarant ultra vires le règlement sur le transport par
autobus sur les permis déjà délivrés, sur les
décisions déjà rendues en vertu de ce règlement et
sur les demandes déjà introduites mais non encore
décidées.
M. le Président, je l'avais dit à tous mes fonctionnaires
au moment où on a entamé la réflexion chez nous dans le
but de dénouer une impasse dans laquelle nous étions, si on
déposait un projet de loi sans que le règlement soit mis sur la
table pour être capable de bien comprendre toute la portée de la
loi, je pense qu'on aurait manqué une bonne partie des intentions ou du
moins de clarifier les intentions que nous avions derrière la
tête. Dans ce sens-là, il est clair que je veux déposer le
règlement qui va avec le projet de loi à cette commission, M. le
Président, ainsi que le règlement sur le transport par
autobus...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le ministre.
Le document est maintenant déposé.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux vous dire, M. le
Président, que bien sûr c'est le Conseil des ministres qui a
l'autorité pour approuver le règlement, ce qui sera fait
dès que la loi elle-même aura force de loi, donc dès
qu'elle sera promulguée. Nous le mettons sur la table pour que ce soit
connu du public et, à la lumière des informations ou des
échanges qu'il pourra y avoir... Là-dessus, je pense que nous
avons très largement consulté les principaux
intéressés avec l'Association des propriétaires d'autobus
du Québec avec qui nous avons eu de nombreux échanges et les gens
du milieu dans te but qu'il soit le plus... Dans les circonstances, quand on
parle de parfait, je pense que c'est un terme qu'on ne devrait jamais employer.
Il y a même des vices qu'on ne voit pas et que d'autres verront
probablement. Mais c'est le niveau de perfection que nous avons pu atteindre
dans le but de tenter de régler l'ensemble des problèmes. Je
voudrais le déposer, mais étant bien ferme dans mon propos, le
Conseil des ministres ne s'est pas encore prononcé sur le projet de
règlement, mais cela se fera au cours des prochaines heures ou des
prochains jours.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, finalement, ce projet de loi
va essentiellement permettre d'autoriser ta Commission des transports du
Québec à faire légalement ce que le règlement
antérieur ne lui permettait pas de faire. Telle a été la
décision de la Cour supérieure. Il contient également une
disposition importante, parce que exceptionnelle, à l'article 12. Cette
disposition est exceptionnelle, car elle prévoit la dispense de
prépublication. C'est sans doute le précédent le plus
important de ce projet de loi compte tenu que les préoccupations, depuis
quelques années, dans ce Parlement vont dans le sens d'un contrôle
réglementaire, donc d'un contrôle plus grand des parlementaires
sur la multiplication des
règlements, sur leur élaboration et sur leur adoption. Je
l'ai rappelé lorsqu'on a fait l'étude du Code de la
sécurité routière, mais il y a un comité
parlementaire bipartite non partisan qui s'est même promené
à travers le vaste monde pour aller étudier dans d'autres
Législatures ce qui se passait sur le plan des mécanismes
d'adoption des règlements.
De plus en plus, contrairement a ce qui existait il y a quelques
décennies, ce n'est pas tellement les lois qui comptent, mais le
règlement. Le plus bel exemple, c'est certainement ce que nous avons
à examiner, aujourd'hui même, en commission. Prenez la loi qui a
12 articles; quiconque la lit ne peut pas vraiment comprendre, en vertu de
quoi, dorénavant, un permis pour faire du transport interurbain, pour
faire du transport par autobus, pour parler clairement - pourtant, on sait
combien le transport par autobus est important entre les villes... Ce n'est pas
à la lecture de la loi que vous allez comprendre comment il va
être possible de transférer, de renouveler ou d'obtenir un nouveau
permis, c'est à la lecture du règlement. Cela ne vaut pas
seulement pour cette question; cela tend aussi à se développer
dans la vie moderne du parlementaire. Cela tend aussi à créer
quelques difficultés, parce que les parlementaires qui sont élus
par la population, qui pense en les élisant qu'ils auront à
décider de choses importantes, se rendent de plus en plus compte que,
finalement, c'est dans les règlements que cela se passe. Je dis tout
cela parce que notre intention est d'appuyer la dispense de bans... Pas une
dispense de bans, mais une dispense de publication.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ça se ressemble un
peu.
Mme Harel: Oui, parce qu'il fallait des motifs graves, à
l'époque, pour dispenser des bans parce qu'il y avait
prépublication, vous vous rappelez, pendant trois dimanches
consécutifs avant que le mariage puisse avoir lieu et il fallait des
motifs graves pour qu'il y ait dispense de bans. II en va de même pour la
dispense de prépublication, il faut aussi qu'il y ait des motifs
d'intérêt public, ce que reconnaît l'Opposition. M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Sur la dispense, ce n'est
pas l'intention de l'actuel ministre des Transports, qui est pourtant un
ministère très réglementé - je pense qu'on l'a vu
dans le cas du Code de la sécurité routière - de passer
outre à la loi adoptée sous l'égide du ministre de la
Justice. Je pense que tout le monde l'aura compris, dans ce cas-ci, que le vide
juridique pourrait devenir extrêmement important et drôlement
dangereux pour l'industrie actuelle. C'était là le but de
sécurité. Dans mon discours en deuxième lecture, j'ai
parlé de but de sécurité de l'industrie et je pense que,
dans ce cas, c'est extrêmement important et c'est cela que cela vise.
Mais je dois vous dire que ce n'est pas de gaieté de coeur qu'on va
à l'encontre d'un projet de loi que nous avons nous-même
adopté. J'ose espérer que cela se produira le moins souvent
possible dans mon cas. Ce sera toujours l'intérêt public qui sera
en cause.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre,
Est-ce qu'il y a d'autres interventions préliminaires?
J'appelle l'article 1.
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Examen du projet de règlement sur le transport
par autobus
Mme Harel: Est-ce que ce serait à ce moment-ci qu'on
pourrait examiner le règlement?
M. Côté (Charlesbourg): À votre
volonté.
Mme Harel: Ce serait peut-être le meilleur moment pour le
faire. Dans la loi, on va promulguer que le règlement va être en
vigueur en même temps que la loi. Alors, on pourrait faire valoir nos
représentations sur le règlement.
M. Côté (Charlesbourg): On peut le regarder, je n'ai
pas d'objection, toujours sous réserve que c'est le Conseil des
ministres qui devra statuer sur le règlement.
Mme Harel: Donc, on est toujours devant un projet de
règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Un projet de
règlement.
Mme Harel: On est plus à l'aise comme cela si on peut
obtenir qu'il y ait des modifications.
M. Côté (Charlesbourg): C'est tout comme dans le
Code de la sécurité routière, dans la mesure où les
modifications nous paraîtront justifiées et qu'elles garantiront
la sécurité économique et toute la sécurité
que vous voulez, celle des passagers, etc.
Mme Harel: La stabilité du service,
l'économie générale du système, la
sécurité de l'entreprise et l'intérêt public.
M. Côté (Charlesbourg): Bon!
Mme Harel: Je pense que vous avez rencontré les
mêmes personnes que moi. Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha! Ha! Ha! Dans ce cas, ce
n'était pas pour faire l'APAQ, c'était pour faire la paix!
Mme Harel: Ha! Ha! Ha! Alors, est-ce qu'on peut commencer en
vrac, justement?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Non, cela va venir
après les fêtes, en vrac.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve, ceci se veut un examen général de la
réglementation.
Mme Harel: Dans les notes préliminaires, oui. D'accord. Je
pense à une question qui a été portée à
l'attention du ministre et qui concerne la catégorisation que l'on
retouve dans le projet de règlement. La catégorisation de 1
à 7 du type d'autobus. On dit: De catégorie 1. Les
catégories sont considérées supérieures à
celles qui suivent, subséquemment. On décrit donc des
catégories et les représentations qui sont faites peuvent rendre
cela très riqide, puisque déjà, quand les transporteurs
ont à faire des demandes d'augmentation de tarif, ils doivent
déposer en fourchette, comme ils le disent dans le jargon du milieu, les
différents tarifs selon que l'autobus sera ou non "full equipped", si
vous me permettez cette entorse à la loi 101, selon que l'autobus sera
tout "équipé", "all dressed" ou en partie "équipé"
ou sans "équipement" ou surtout s'il a un mode de fabrication... Le
ministre a certainement appris l'appellation "flat nose".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: J'ai appris tout cela dernièrement. Il y a deux
types d'autobus scolaires; il y a même du transport interurbain qui se
fait par ce type d'autobus qui, contrairement à l'autobus interurbain, a
un moteur qui fait saillie. C'est cela, le moteur fait saillie. C'est comme
cela pour le modèle des autobus scolaires, contrairement aux autobus
interurbains qui ont le nez coupé.
M. Côté (Charlesbourg): L'avion...
Mme Harel: Ne parlez pas d'avion ni de bateau, on va s'en tenir
aux autobus!
M. Côté (Charlesbourg): On va garder les autobus
pour aujourd'hui.
Mme Harel: Les représentations qui vous ont
été faites, sans doute comme elles sont faites par toute
l'industrie, veulent que ce soient maintenant de plus en plus des distinctions
qui, au lieu de permettre de bien fonctionner, rendent plus rigide, d'une
certaine façon: Par les catégories quel objectif poursuit-on?
C'est certainement d'assurer à la clientèle un tarif
adéquat par rapport aux services obtenus. Par ailleurs, comme il peut y
avoir des autobus de première catégorie qui sont plus
vétustes tandis que ceux de la deuxième seraient tout neufs, vous
voyez un peu... Je ne sais pas quelle serait votre réaction par rapport
à ces représentations.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai, à nouveau hier
soir, rencontré des représentants de l'APAQ pour discuter une
dernière fois avant l'adoption du règlement et de la loi, de
certains problèmes qui pourraient rester sur la table, que ce soit
l'abonnement, que ce soit la catégorisation, que ce soit les minibus,
une meilleure définition des minibus. Ce que je leur ai dit hier soir,
compte tenu des efforts surhumains que mes gens ont faits au ministère
des Transports, à la Régie de l'assurance automobile, dans le cas
de la sécurité routière et aussi pour arriver avec ce
projet de loi-ci qui nous donnerait une certaine sécurité, il
était, en tout cas pour mot, à peu près humainement
impossible de demander à mon monde de régler ces
problèmes.
Ce dont j'ai convenu, je veux le dire à micro ouvert; j'aime bien
m'engager de manière publique pour être pris avec après.
Dans ce sens, ce n'est pas différent dans ce cas-ci ou dans d'autres
cas. Ce que je dois vous dire, c'est que je me suis engagé à
régler les problèmes un par un. Pour ce qui est de l'abonnement,
déjà, hier soir, on a confié des mandats à des gens
du ministère en leur présence, sur l'abonnement. On avait besoin
de faire une recherche additionnelle concernant l'abonnement parce qu'il faut
bien mesurer tous les impacts des décisions que nous allons prendre et
au moins les prendre en connaissance de cause. Peut-être que les
décisions qu'on prendra feront en sorte qu'on déplaira à
un groupe et qu'on plaira à un autre groupe, mais au moins on les
prendra en connaissant le plus parfaitement possible les retombées.
C'est vrai dans le cas des catégories aussi parce que ce n'est pas
très vieux, ces catégories-là, en termes de
définition. Cela date du règlement par autobus, donc cela fait un
an. On le fait sur des tarifs de la Commission des transports. La
question qu'on doit se poser, c'est: Est-ce qu'il y a eu tellement de
changements qui font en sorte qu'on pourrait remettre en cause, aujourd'hui,
ces catégories de véhicules? Je pense qu'il y a des arguments qui
sont sur la table qui nous permettent de penser que oui. Dans ce
sens-là, je dis que le deuxième dossier qu'on va régler,
c'est celui-là, après les fêtes. Dans le cas de
l'abonnement, on s'est donné jusqu'à la fin de janvier pour
être capable de voir clair et, parallèlement, le cas de la
classification sera travaillé avec une recherche, une bonne recherche,
qui nous permettra de voir exactement où on va et quels sont les
problèmes. Si on examine telle solution, qu'est-ce que cela va donner
dans le concret pour éviter le plus d'erreurs possible, enfin, pour
qu'il y en ait le moins possible? Dans ce sens-là, c'est vrai pour cela
et c'est vrai pour les minibus aussi car de la manière dont ils se
propagent, cela crée dans certains cas, une concurrence déloyale
à ceux qui font le transport des personnes par autobus.
C'est dans cette optique que les discussions ont eu lieu hier et je vous
les confirme en réponse à votre question aujourd'hui. C'est notre
intention, après les fêtes, de faire le nécessaire pour
régler ces problèmes. Si on l'avait fait à ce moment-ci,
je ne suis pas convaincu qu'on aurait eu toutes les données et qu'on
aurait eu toute la sagesse pour bien analyser cela dans le sens que - on se
comprendra tout le monde -c'est la fin de session; peut-être que la
vivacité d'esprit ou la vigilance n'a pas le même niveau qu'au
mois de janvier. C'est dans ce sens-là qu'on réglera un certain
nombre de dossiers en janvier.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Le ministre disait
tantôt: Ce n'est pas bien vieux, finalement, cette
catégorisation-là. Effectivement, c'est juste depuis le nouveau
règlement, comme il le mentionnait, donc depuis 1985. Je pense bien que
l'industrie peut craindre quelque chose qui est récent, puisque la
commission, maintenant, avec la loi, le règlement qui sera
adopté, aura une sorte de droit de réécriture des permis,
qu'elle le fasse en utilisant cette catégorisation-là et que cela
soit cimenté pour longtemps, parce que l'industrie a constaté que
le gel des permis qui a été décrété en 1974
était censé être un gel temporaire et il n'était
censé durer que le temps qu'il fallait pour stabiliser la situation
créée par l'expropriation des commissions de transport. S'il y a
une loi et un règlement, c'est parce que, douze ans plus tard, le gel
est encore là. Le gel avait été
décrété en 1974 et c'était censé être
un gel temporaire. II y a des situations comme celle-là qui, quand elles
ne sont pas corrigées, commencent à se consolider et il est bien
difficile par la suite de rebrousser chemin.
Pour l'intérêt de mes collègues, la
différence de ces catégories, c'est que ce ne sont pas les
mêmes tarifs. Ce sont des tarifs qui peuvent varier selon les heures de
la journée, selon les jours de la semaine et aussi selon beaucoup
d'autres facteurs. Entre les catégories, si on reconnaît, par
exemple, les autobus construits sur un châssis de camion, ce sont les
autobus dont le moteur fait saillie, ce sont des autobus qui,
évidemment, coûtent, me dit-on, entre 75 000 $ et 150 000 $ ou 125
000 $, tandis que les autres, les autocars de long courrier, peuvent
coûter de 225 000 $ à 240 000 $. C'est quand même important
de le savoir. Le ministre a raison. Ils doivent bien connaître toutes les
conséquences des décisions qui sont prises, parce qu'après
cela peut affecter aussi le tarif qui est exigé.
Vous avez donc, pour le tarif par abonnement, répondu à la
question que je voulais vous poser. Le tarif par abonnement, vous allez aussi
le réexaminer.
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait peut-être,
avant d'arriver à l'abonnement, réqler le premier, étant
donné que la Commission des transports du Québec est
impliquée. C'est mon intention d'avoir un entretien avec les
responsables de la Commission des transports.
Mme Harel: Le nouveau président, vous le connaissez bien?
(17 heures)
M. Côté (Charlesbourg): C'est un homme de bon
jugement. En ce sens, nous allons avoir maintenant une bonne discussion sur les
effets de ce qu'ils ont entrepris et leur signifier très nettement que,
quant à nous, nous nous sommes donné un délai
d'intervention à ce niveau et les informer de ce que nous allons
faire... À la lumière des informations, ils auront des
décisions à prendre que je leur laisserai prendre, parce que
c'est leur devoir. Il se peut fort bien qu'il y ait une partie du travail
à reprendre, à la lumière de ce qu'on discutera. Ils
prendront la décision à ce moment-là.
Mme Harel: M. le Président, j'aimerais aborder avec le
ministre l'article qui est, je pense, le plus important de ce règlement,
soit la sous-section 1, Conditions de délivrance, et qui comprend les
balises de la discrétion qu'on délègue à la
Commission des transports. Est-ce que je me trompe, Me Drolet, de penser que
c'est là où on retrouve les balises de l'exercice de la
discrétion qu'on délègue à la Commission des
transports? C'est cela? Bon. Alors, à l'article 12, il v a
différentes conditions. D'abord, être domicilié au
Québec, y avoir son
principal établissement. Par la suite, on demande à la
personne qui fait la demande d'un permis d'avoir des connaissances ou une
expérience, des assises financières suffisantes, des ressources
humaines et matérielles. On lui demande de faire un test sur les besoins
de la clientèle, sur les revenus qui doivent être
présumés suffisants. C'est le sixième paragraphe. Donc,
l'ensemble de ces paragraphes est une sorte de preuve que le requérant
doit faire devant la Commission des transports.
Le sixième paragraphe se lit comme suit: "La délivrance du
permis demandé par cette personne n'est pas susceptible
d'entraîner la disparition de tout autre service de transport par autobus
ou d'en affecter sensiblement la qualité." Oisons que l'Opposition
partage le point de vue qui a déjà, je pense, été
exprimé par le ministre, mais qui l'a été par la critique
de l'Opposition aussi, à savoir que les permis doivent être
renouvelés, transférés ou émis dans une perspective
d'interfinancement et d'inter-connexion. Il n'est pas imaginable qu'on puisse,
par exemple, se débarrasser de ce qui est moins rentable pour maintenir
des tarifs élevés sur les corridors qui, eux, sont bien
profitables. Enfin, il y aurait beaucoup d'autres points de vue, mais cela vaut
autant pour le transport nolisé que pour le transport en commun. Mais,
par rapport à ce paragraphe, on ne parle pas du besoin de la
clientèle, on parle d'un service de transport. Dans les paragraphes
précédents, vous faites bien la distinction. Il peut y avoir un
transporteur qui a un permis pour donner un service, mais qu'il n'y ait plus
les besoins, ou que les besoins aient changé ou soient modifiés.
Le test qui doit être fait est un test pour empêcher que cela
n'entraîne la disparition de tout autre service de transport. Si cela
fait disparaître un service de transport, mais qu'il peut y avoir aussi
la preuve que le besoin n'est plus ce qu'il était, qu'il a changé
et, maintenant, peut-être aussi favorisé, avantagé ou
desservi par d'autres ou par une autre façon de se transporter ou d'en
affecter sensiblement la qualité... Je pense que c'est juste une
question d'écriture. Est-ce que je me trompe de voir à ce
paragraphe l'interfinancement? Je pense que c'est là où il se
situe. Est-ce que j'ai raison?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est là.
Mme Harel: Oui. Bon. Alors, c'est la clause qu'on peut appeler de
l'interfinancement. Mais cette clause d'interfinancement est un critère
d'appréciation que la commission doit examiner, soit pour donner du
transport nolisé, pour qu'un transporteur qui fait du transport en
commun dans une région puisse faire valoir que, s'il avait une
concurrence trop grande sur le nolisé, il pourrait être
amené à ne plus pouvoir donner le même service dans le
transport en commun. C'est un peu ce test que vous voulez faire faire. D'un
autre côté, c'est toujours le besoin qui est le critère
d'appréciation. Est-ce que le besoin est comblé?
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un cas, un vrai, sur
lequel on a travaillé déjà depuis un certain temps pour
tenter de régler le problème, soit le CIT Le Portage. Le
problème majeur du CIT Le Portage, d'un regroupement de
municipalités, de villes qui ont voulu se donner un service en commun,
qui ont peut-être commis l'erreur, au départ, d'avoir un CIT non
subventionné, donc, à tarif d'équilibre, qui crée
certaines exigences, mais qui n'existe plus maintenant, puisqu'on l'a interdit.
Mais il en reste de ceux qu'on avait déjà reconnus. Depuis
l'adoption de la loi, au mois de juin, il n'y a plus possibilité de
créer ce genre de CIT. Il faut donc, dorénavant, que les qens
participent sur le plan financier et soient bien conscients des demandes et des
besoins.
Le problème majeur et fondamental du CIT Le Portage a
été que le CIT, de manière bien correcte, a
rencontré un transporteur qu'on n'a pas besoin de nommer et qui lui a
offert du service moyennant certaines conditions sur le corridor
Joliette-Montréal, avec tout ce que cela comporte comme desserte
à l'intérieur. En contrepartie, ce qu'on a vécu, c'est un
transporteur qui avait un permis de ta Commission des transports du
Québec, qui, lui, avait initialement l'autorisation de faire deux
voyages Joliette-Montréal directement et qui a eu l'autorisation d'en
faire huit par la suite, à titre d'extension.
Pour se parler en langage très clair, il est allé chercher
le crémage ou ta crème, et il a laissé le petit lait
à celui qui faisait la petite "run", pour bien se comprendre. Cela a mis
le CIT Le Portage dans une situation extrêmement difficile. On a
commencé à régler un certain nombre de choses; il faut
continuer de le faire. Dans ce cas-ci, oui, cela pourrait vouloir dire cela.
Finalement, ce qui doit être visé là-dedans, ce n'est pas
le service d'un entrepreneur ou d'un transporteur, c'est le service à la
population qu'il faut s'assurer de donner dans les meilleures conditions
possibles. Effectivement, un cas comme celui-là, oui, c'est vrai, c'est
ce que cela pourrait vouloir dire.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Si on reprend l'exemple du ministre, plutôt que
d'avoir huit parcours aux meilleures heures, justement pour
écrémer et laisser à l'autre transporteur la
clientèle du reste de la semaine... M. le ministre, si on
reprend exactement votre exemple... Tel que libellé, cela
pourrait donner une autre interprétation, je pense. Reprenons votre
exemple. Le transporteur, plutôt que d'avoir les huit meilleures
heures... C'est cela, finalement, ou je ne sais trop?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le corridor
Joliette-Montréal qui est le plus payant. Il n'y a pas d'arrêt;
donc, vous partez avec X passagers et vous allez les conduire au centre-ville
de Montréal.
Mme Harel: Express.
M. Côté (Charlesbourg): Express. C'est cela qui fait
que c'est payant.
Mme Harel: D'accord. Donc, plutôt que d'avoir un express,
on se trouverait en face de deux transporteurs qui, finalement, ont les
mêmes obligations. Admettons qu'ils aient les mêmes obligations,
dans un exemple où on repart... Disons Joliette-Montréal, mais
supposons que les deux transporteurs auraient les mêmes obligations et
que les deux vivoteraient, comment interprétez-vous le paragraphe 6,
à ce moment-là?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet.
M. Drolet: Je vais sortir un peu du contexte du corridor
Joliette-Montréal parce qu'il y a quand même un CIT et il n'y a
pas de nouveau permis délivré. Là, on parle de
délivrance de permis, donc, d'un transporteur qui demanderait un permis
pour effectuer un certain service et que cela mettrait en cause un autre
service de transport. C'est ce que vise le paragraphe 6 quand on parle
justement de disparition, ce n'est pas seulement non plus la disparition comme
on l'indique, mais aussi d'en affecter sensiblement la qualité. Si le
fait d'émettre un permis à un requérant affecte
sensiblement la qualité d'un autre service de sorte que l'autre service
n'est pratiquement plus possible, effectivement, la commission devra se pencher
sur ce critère parce que l'obligation qui lui est faite dans le
règlement, c'est de se pencher sur le critère et de
l'évaluer à la lumière des faits qui lui sont
prouvés, dans chaque cas d'espèce, devant elle.
Il est certain que c'est à elle l'apprécier cet
élément qui est difficile à apprécier et à
traduire en normes objectives. C'est à elle d'apprécier si
effectivement le permis qu'elle s'apprête à délivrer va
jeter à terre un autre service ou en affecter à ce point la
qualité que le besoin ne sera plus rempli.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je disais au ministre que si c'était "et"
plutôt que "ou", c'est-à-dire que si les deux critères
d'appréciation étaient d'entraîner la disparition et
d'affecter la qualité, je pense qu'à ce moment il y aurait
l'interfinancement, mais sans pour autant... Je voudrais pouvoir dire
clairement ce que je veux dire, mais le ministre a fait état justement
de l'état de fatigue dans lequel on est à ce moment-ci. Ce n'est
pas un paragraphe contre la concurrence, on se comprend bien?
M. Côté (Charlesbourg): Absolument pas.
Mme Harel: Ce n'est pas contre la concurrence qu'on en a. C'est
une concurrence qui desservirait les besoins du public.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: C'est cela. On se comprend bien. Donc, ce n'est pas
parce que quelqu'un va dire: Cela va me faire concurrence, c'est bien dommage,
mais cela fait partie de la "game".
M. Côté (Charlesbourg): Prenons le corridor
Québec-Montréal pour ne pas tourner autour du pot. Je pense que
c'est peut-être celui-là qui est le plus discuté.
Effectivement, je ne pense pas qu'il s'agisse de dire: II n'y aura pas
possibilité d'obtenir de permis sur le corridor
Québec-Montréal parce qu'ils ne peuvent pas me faire concurrence,
cela n'a pas de bon sens, ce n'est pas cela. C'est clair, en tout cas, dans mon
livre à moi, pour ce que j'en comprends, maintenant le corridor est
ouvert, et dans ce sens, pour autant que cela ne desserve pas la
collectivité.
Mme Harel: Donc, "et d'en affecter sensiblement la
qualité". C'est pour cela que le mot "et" serait important parce que les
deux tests doivent se faire ensemble pour l'interfinancernent. Le test de
l'interfinancement, ce n'est pas seulement la disparition d'un service, c'est
que cette disparition entraîne la diminution de la qualité. Ce que
le ministre vient de dire, c'est que, si cela fait disparaître un
service, cela dépend... Ce serait bien malheureux, mais c'est comme
cela. Ainsi va la vie. Si cela fait disparaître et que cela fait diminuer
la qualité, là, il n'y aura pas de permis d'émis. Il me
semble que ce n'est pas le mot "ou", c'est le mot "et". Peut-être que le
député de Matapédia voit cela différemment.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): J'aimerais poser une question au
ministre pour 9avoir si je
comprends bien. Est-ce que cela voudrait dire, par exemple, que sur un
circuit donné -tout à l'heure on parlait de huit
possibilités par jour pour un transporteur qui prend juste la
crème - on laisse un transporteur qui fait la "run" de lait, qui fait
les petites paroisses, avoir aussi des possibilités sur un grand circuit
pour rentabiliser sa desserte des petites municipalités? Par exemple, on
donnerait six possibilités à un transporteur, on en donnerait
deux au transporteur qui fait toutes tes petites municipalités pour les
desservir finalement. Est-ce que cela voudrait dire cela aussi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu ce qu'on veut
dire.
M. Paradis (Matapédia): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'objectif poursuivi.
Avec la permission, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...je proposerais une petite
suspension.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre nos
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 17 h 26)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. Mme la
députée de Maisonneuve.
Une voix: Le législateur n'est pas censé parler
pour ne rien dire.
Mme Harel: Oui, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): ...souvent de parler pour ne
rien dire.
Mme Harel: Surtout quand il ne légifère pas.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, j'imagine que ce sont des
représentations qui ont été faites au ministre. À
l'article 19, on m'a fait valoir que la copie de la décision de la
commission... S'il faut que le titulaire d'un permis se promène dans son
autobus, cela va être volumineux parce que, en général,
tout cela est motivé. Une attestation de la copie, c'est comme un
diplôme. Cela va bien. Mais une copie comme telle de la décision
de la commission concernant le permis, la dernière ligne, c'est
substantiel.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y a quand même
un certificat du permis ou une copie.
Mme Harel: Oui. Le certificat, c'est dans les cas...
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous qu'on mette
"et"?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: Je pensais que le certificat était... La
Commission des transports ne délivre pas des certificats pour du
transport interurbain, c'est un permis pour le transport interurbain. Le
certificat est pour du transport adapté ou des choses comme cela.
Non'?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet.
M. Drolet: C'est passible. En fait, ce que dit la loi pour la
certification, c'est qu'il y a, dans les archives de la commission, des
décisions certifiées conformes par la commission, d'une part,
donc signées par le secrétaire ou le président, et il y a
aussi des certificats de permis. Maintenant, il s'agit tout simplement de
s'assurer par cette disposition que l'officier sur la route va pouvoir
s'assurer que le transporteur est autorisé à donner le service
qu'il est en train de faire.
Mme Harel: D'accord. Donc, à ce moment-là, le
certificat est, dans votre esprit, une attestation de ta décision.
M. Drolet: Exact.
Mme Harel: À la paqe 15, à l'article 42, vous avez
laissé le mot "Mirabel" plutôt que "aérogare nord". Est-ce
que ce serait là un lapsus significatif? Non?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On a probablement...
Mme Harel: À moins qu'on revienne à
Sainte-Anne-des-Plaines.
M. Côté (Charlesbourg): On a probablement perdu le
nord dans ce cas-là. Mais, il est clair... Est-ce que tout est fait en
termes d'appellation?
Mme Harel: Je pense que oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu l'annonce. Ce
qu'on voyait chez les caricaturistes dans ce temps-là, c'était
que la signalisation n'était pas bien faite encore, II n'y a pas de
problème.
Mme Harel: C'étaient là les remarques sur
l'ensemble de ce règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): Ceci termine les remarques
générales sur les règlements sur le transport par autobus.
Est-ce que nous en venons maintenant à l'article 1 du projet de loi?
Étude détaillée
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Pouvoirs et réglementation
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 1. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 5 de la Loi sur
les transports (L.R.Q., chapitre T-12) modifié par l'article 3 du
chapitre 67 des lois de 1986, est de nouveau modifié: "1° par le
remplacement du paragraphe c par le suivant: "c) déterminer les
activités qui requièrent un permis, y prévoir des
exceptions eu égard à des types de personnes ou de biens
transportés, à des types de transporteurs et, le cas
échéant, eu égard au lieu du principal
établissement de ces transporteurs, à des types de services, aux
moyens ou systèmes de transport utilisés et au territoire couvert
ou à la distance parcourue et édicter des conditions pour
l'exercice d'une telle activité ou pour bénéficier d'une
telle exception, de même que la durée de cette exception;" Par
paragraphe?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce n'est pas obligatoire.
C'est à votre discrétion, M. le ministre. Mme la
députée de Maisonneuve.
M. Côté (Charlesbourg): Passons à l'article
au complet et on reviendra... "2° par le remplacement du paragraphe d par
le suivant: "d déterminer les classes et les catégories de
permis, établir des normes permettant de déterminer le nombre
minimum et maximum de permis, édicter les conditions applicables
à la délivrance d'un permis et celles que doit remplir une
personne pour en être titulaire et prévoir des exceptions à
ces conditions; "3° par le remplacement du paragraphe f par le suivant: "f
déterminer la durée minimale ou maximale d'un permis, prescrire
qu'un permis n'est pas renouvelable, exclure un permis de la procédure
de renouvellement prévue à l'article 37.1, édicter les
conditions applicables au renouvellement d'un permis et prévoir les cas
où un permis peut être renouvelé par l'administrateur de la
commission."
Mme Harel: Je vous proposerais de lire les commentaires. Comme
cela, s'ils veulent savoir vraiment ce que le législateur veut dire, ils
n'auront qu'à lire.
M. Côté (Charlesbourg): Les commentaires.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement, les
modifications au paragraphe c ont pour but de s'assurer que certaines
dispositions du règlement sur le transport par autobus qui seront
reprises par le nouveau règlement seront suffisamment habilitées.
Deuxièmement, celles qui sont apportées au paragraphe d visent,
d'une part, à une meilleure formulation et, d'autre part, à
habiliter une disposition réglementaire qui exclut de certaines
conditions les permis de courte durée. Troisièmement, enfin, les
modifications apportées au paragraphe f ont pour but d'habiliter
certaines dispositions, d'autres règlements prescrivant qu'un permis
n'est pas renouvelable, et de permettre l'exclusion des nouveaux permis de
transport par autobus notamment du processus de renouvellement automatique, vu
qu'ils peuvent être délivrés pour cinq ans.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Dans le commentaire du paragraphe 3, est-ce qu'il faut
lire, au fond, ta dernière phrase comme: vu - on fait
référence aux nouveaux permis - qu'ils ne peuvent être
délivrés que pour cinq ans? Non?
M. Drolet: En fait, non, parce que c'est la durée maximale
du permis qui est de cinq ans. La commission a la latitude pour délivrer
un permis pour trois, quatre ou cinq ans. Comme ce sont des permis quand
même qui peuvent être délivrés pour plus d'un an,
contrairement à ce qui était prévu auparavant pour les
anciens permis, on ne parie plus de renouvellement automatique.
Mme Harel: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 5, du suivant: "5.1 Le
gouvernement peut, dans un règlement prévu par la présente
loi, conférer un pouvoir discrétionnaire à la commission
en matière de délivrance, de renouvellement ou de transfert de
permis. "À cette fin, il peut, s'il y a lieu, indiquer les principes,
les critères ou les facteurs dont la commission tient compte en ces
matières."
Compte tenu du jugement du juge Larue dans l'affaire Voyageur, un
nouveau règlement sur le transport par autobus devra se fonder sur
l'existence d'un pouvoir discrétionnaire. La formule
réglementaire a été retenue pour conférer ce
pouvoir discrétionnaire, étant donné les nombreuses
distinctions que les législateurs auraient été
obligés de prévoir, compte tenu des besoins de chaque secteur
d'activité en matière de transport. On retrouve des
précédents dans la Loi sur les valeurs mobilières,
chapitre 5, V-1.1, dans la Loi sur les permis d'alcool, chapitre P-9.1 et dans
la Loi modifiant la Loi sur la sécurité dans les sports, 1986,
chapitre 50. En établissant des principes, critères ou facteurs
par règlement, le gouvernement guidera la commission dans son
appréciation de l'intérêt public.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Fonctions et pouvoirs de la commission
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3. Nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. M. le
Président, il y aurait un amendement. Remplacer cet article par le
suivant: "Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
32, du suivant: "32.1 La commission refuse de délivrer, renouveler ou
transférer un permis lorsque le requérant ne peut établir
qu'il respecte les conditions prévues par la présente loi et les
normes, s'il en est, édictées par les règlements. "Il en
est de même lorsqu'elle a des motifs raisonnables de croire, dans
l'exercice d'un pouvoir qui lui est conféré en vertu de l'article
5.1, qu'un tel permis ne doit pas être délivré,
renouvelé ou transféré."
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Sur l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Sur l'amendement, la distinction, c'est que,
dorénavant, il est dit plus clairement que le requérant doit
faire la preuve. C'est cela? Mais tel que rédigé à
l'article 3, on pouvait lire "lorsque les conditions prévues par la
présente loi ne sont pas respectées." Mais qui devait faire cette
preuve à l'article 3?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet.
M. Drolet: En fait, c'est toujours le requérant qui a te
fardeau de prouver qu'il satisfait aux conditions et aux normes
établies. Sauf que, à l'article 32.1 tel que formulé dans
le projet de loi, il n'apparaissait pas évident, puisqu'on employait une
forme tout à fait objective, que c'était au requérant de
continuer de faire cette preuve. L'amendement vise è
préciser.
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M- Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: C'est vraiment la distinction, en fait. Je me suis
demandé, parce que je relisais dernièrement les recommandations
du rapport Scowen en matière de réglementation dans le transport
qui recommandait que ce ne soit pas le requérant qui ait à faire
la preuve devant la Commission des transports du Québec, mais, au
contraire, les opposants à l'obtention d'un permis sur qui devrait
reposer le fardeau de la preuve. Je pense que l'APAQ recommandait que ce soit
toujours le requérant pour l'obtention d'un nouveau permis ou d'un
transfert de permis qui ait à faire cette preuve. Si je comprends bien,
le ministre a choisi l'industrie plutôt que son collègue.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends bien le sens de
la question posée, habilement d'ailleurs, par la députée
de Maisonneuve.
Dans ce cas-ci, je pense que M. Scowen a amené une bonne
contribution avec sa réflexion. Il a poussé la réflexion
assez loin. Quant à celui qui vous parle, dès la parution du
rapport Scowen, il avait fait connaître certaines réserves qu'il
avait compte tenu du fait qu'il était très près de
l'industrie du transport dans tout le Québec qui, elle, en vit, sans
pour autant faire abstraction de l'industrie qui doit se servir de ce
transport, entre autres les manufacturiers du Canada qui ont des
problèmes aussi. C'est un équilibre qu'on tente d'avoir entre les
besoins d'avoir du transport et...
Mme Harel: Entre les intérêts des uns.
M. Côté (Charlesbourg): ...et les
intérêts des autres. Comme vous avez fait l'exercice du pouvoir,
vous êtes à même de constater que ce n'est pas toujours
facile.
Mme Harel: Il y a une balance d'inconvénients. Il faut
clairement indiquer quels sont les gens que l'on veut protéger.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
Mme Harel: J'aimerais quand même... En fait, c'est une
remarque, mais j'aurais aimé que...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: ...les travailleurs de la construction puissent
bénéficier du même régime de protection.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire
là-dessus, juste pour répondre à votre commentaire, qu'il
y a des revendications qui, règle générale, sont bien
faites et d'autres qui ne le sont pas toujours. Tout est une question
d'attitude aussi à un certain moment. J'ai rencontré les gens du
camionnage à plusieurs reprises. J'ai rencontré les gens de
l'APAQ, les gens de l'ATEQ. Même si, dans certaines circonstances, on
était d'opinions différentes et qu'on se soit parlé assez
durement, on s'est respecté. C'est ce qui a permis d'éclairer nos
lanternes et d'être capables de faire les ajustements nécessaires.
Mais, lorsqu'on vient chez nous, dans mon bureau, couper mes fils de
téléphone et à peu près virer à l'envers,
mon niveau de compréhension n'est pas tout à fait le même,
et c'est une réaction qui est normale. J'aurais espéré,
parce que je les avais déjà rencontrés dans le domaine de
la construction et je leur avais carrément dit où on s'en allait
selon moi... Ce qu'on a fait dans mon bureau de comté jeudi dernier, ce
n'est pas dans les règles de... Ils peuvent toujours, dans notre cas,
quand arrive le moment des élections, nous balancer s'ils le veulent,
faire un travail contre nous sur les idées. Pour cela, il n'y a pas de
problème. Lorsqu'on s'attaque à des gens qui travaillent pour
vous dans un comté, qui ont à défendre les
intérêts de tout le monde, et de leur boss aussi, et qu'on se fait
couper une ligne du téléphone, qu'on se fait à peu
près virer à l'envers tout ce qui existe dans le bureau de
comté, ce n'est pas comme cela que les gars de la construction vont
faire avancer leur dossier. Quand ils auront compris cela, probablement qu'ils
se feront mieux comprendre.
Mme Harel: M. le ministre, j'ignorais l'incident que vous relatez
à votre bureau de comté. Je l'ignorais. Aujourd'hui même,
je me demandais quelles seraient les conséquences sur tes relations,
même sur les chantiers, de ces nouvelles règles du jeu. Je pense
que le critère maintenant ne sera pas, à mon point de vue, la
compétence, cela va être la concurrence, mais une concurrence qui
va avoir des effets désastreux pas seulement sur les relations du
travail, sur l'état même des relations dans ce secteur de
l'industrie en général.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je partage - je
pense que c'est clair - ce qu'a exprimé mon collègue, le ministre
du Travail, dans ce dossier. À faire du bureau du comté, on
reçoit certaines doléances des citoyens. J'en ai reçu du
domaine de la construction il y a trois semaines; un ferblantier
qualifié, classifié, qui ne réussissait pas à se
faire placer par son syndicat, s'est trouvé un emploi, a trouvé
un endroit où un entrepreneur était prêt à l'engager
pour une très longue période, pas loin de Québec. Il a
tenté de se faire référer, mais il n'a jamais
réussi. C'est quelqu'un d'autre qui a eu la "job". Il venait se plaindre
de ce fait.
Je pense qu'il y a des problèmes aussi. Je ne veux pas dire que
c'est généralisé, mais il y a des problèmes de
cette nature et c'est frustrant aussi pour un individu, un travailleur
qualifié, classifié, qui ne réussit pas à se faire
référer pour un emploi que lui-même s'est trouvé. Le
niveau de frustration monte, évidemment, ce ne sont
jamais des solutions parfaites. Dans le monde de la construction, il n'y
aura jamais de solution parfaite. Avec tout ce qu'on a vécu depuis
quinze ans dans le domaine de la construction, jamais il n'y aura de situation
parfaite. C'est à espérer que tes chantiers ne soient pas pour
autant perturbés et que chacun puisse faire son travail, n'est-ce
pas?
Mme Harel: On va poursuivre dans les transports.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: On a plus de sujets de s'entendre.
M. Côté (Charlesbourg): De se réjouir.
Parfait.
Le Président (M, Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 4, M. le
Président. "L'article 34 de cette loi est modifié: "1° par la
suppression de la deuxième phrase; "2° par l'addition des
alinéas suivants: "Le gouvernement peut, par règlement, prescrire
la codification des clauses des permis qu'il indique ou des droits
conférés par ces permis, en fixer le délai et
déterminer les conditions et les règlements qui s'y appliquent.
"Lorsqu'une codification n'est pas faite en présence des parties, la
commission doit les en aviser et leur donner l'occasion de se faire
entendre."
M. le Président, comme commentaire, cette suppression de la
deuxième phrase ne vise qu'à insérer un alinéa. Sa
substance est reprise après cet alinéa.
Deuxièmement, de même que le règlement
déclaré invalide prévoyait la réécriture des
permis de transport par autobus, opération déjà
avancée à la Commission des transports du Québec, le
nouveau règlement maintiendra l'obligation. Il faut toutefois s'assurer
d'une habilitation législative suffisante. C'est la raison pour laquelle
est introduite cette disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est cela. Il y a une codification qui se fait
présentement par la Commission des transports, d'où, à ce
moment, l'intérêt, comme le ministre le mentionnait, de tout de
suite leur faire savoir qu'il pourrait y avoir des modifications quant aux
définitions ou des catégories. Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté? Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 34.1 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
des mots "en l'absence de" par les mots "sous réserve des"." Cet article
corrige une impression que laisse la lecture de l'article 34.1 actuel, è
savoir qu'il constitue une délégation du pouvoir
réglementaire alors que les énoncés de principe sont
plutôt un supplément à la réglementation devant
guider les justiciables dans leurs représentations devant la commission.
On veut un exemple? L'énoncé de principe qui détermine la
façon dont une dénonciation doit être faite pour que la
Commission des transports du Québec délivre une sommation en
application de l'article 40.1, cet énoncé constitue une
précision au règlement sur les règles de pratique et de
régie interne. (17 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Est-ce parce que le juge Larue en avait parlé
dans son jugement? C'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet.
M, Drolet: Effectivement, il en a parlé pour, par la
suite, amener le fait que, si on donnait une discrétion dans cet
article, cela voulait dire qu'elle n'existait pas ailleurs.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): Article 6. "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 35, du suivant: "35.1
La commission collige les renseignements que le gouvernement détermine
par règlement relativement aux services de transport et suivant les
conditions qu'il indique."
Cet article vise, M. le Président, aussi à s'assurer de la
suffisance du pouvoir habilitant pour prescrire par règlement que la
Commission des transports du Québec doit tenir, par exemple, un registre
de points de service désignés par les titulaires de permis
de transport par autobus de catégorie "transport
nolisé".
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: J'imagine que c'est une des exigences du permis que
d'avoir un établissement et d'avoir des points de service. C'est dans
les exigences du permis que d'avoir des points de service quand on veut faire
du transport nolisé et c'est pour cela que la commission doit avoir le
pouvoir de tenir le registre des points de service.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Permis
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 7.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 37 de cette loi
est modifié: "1° par la suppression, dans la quatrième ligne
du premier alinéa, des mots "sur paiement des droits annuels"; "2°
par la suppression du deuxième alinéa."
Cette modification est de concordance avec d'autres modifications
législatives et réglementaires visant la réforme de la
structure tarifaire en matière d'immatriculation, diffusion des droits
d'immatriculation et des droits annuels de renouvellement des permis de
transport.
Mme Harel: On a vu cela en faisant l'étude du Code de la
sécurité routière n'est-ce pas? Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 8 et nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Modifier cet article par
l'addition, à la fin de l'article 37.1, de l'alinéa suivant: "Est
également réputé renouvelé pour une période
d'un an le permis d'un titulaire qui n'utilise pour son exploitation que des
véhicules exemptés de l'immatriculation selon un accord conclu en
vertu du Code de la sécurité routière si, avant la date de
son expiration, le titulaire du permis a acquitté le paiement à
la Régie de l'assurance automobile du Québec des droits exigibles
selon cet accord ou des droits annuels prescrits par règlement."
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: J'aimerais savoir quels sont les véhicules
exemptés de l'immatriculation pour lesquels quelqu'un pourra obtenir un
permis.
M. Côté (Charlesbourg): Ce seraient des
véhicules provenant principalement des Etats-Unis et qui sont
visés par des ententes de réciprocité. Ce qu'on vise
très clairement, c'est qu'ils paient leurs droits comme tout le monde et
qu'on puisse récupérer les 296 000 $ à 300 000 $
visés par cette mesure.
Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons maintenant
à l'article 8.
Mme Harel: L'article 37.2 et l'article 37.3.
M. Côté (Charlesbourg): "Cette loi est
modifiée par le remplacement de l'article 37.1 par les suivants: "37.1
À moins d'une disposition contraire dans un règlement, un permis
est réputé renouvelé pour une période d'un an si,
avant la date de son expiration: "1° la Régie de l'assurance
automobile du Québec a délivré au titulaire du permis un
certifcat d'immatriculation pour le véhicule routier utilisé pour
fournir le service de transport autorisé par le permis; "2° le
titulaire du permis fournit à la commission le numéro de la
plaque d'immatriculation du véhicule utilisé."
Par la suite, 37.1 que l'on vient d'adopter: "Est également
réputé renouvelé pour une période d'un an le permis
d'un titulaire qui n'utilise pour son exploitation que des véhicules
exemptés de l'immatriculation selon un accord conclu en vertu du Code de
la sécurité routière si, avant la date de son expiration,
le titulaire du permis a acquitté le paiement à la Régie
de l'assurance automobile du Québec les droits exigibles selon cet
accord ou les droits annuels prescrits par règlement. "37.2 Lorsqu'un
permis a été renouvelé suivant l'article 37.1, la
commission peut, outre des cas prévus à l'article 40, d'office ou
sur demande, le révoquer pour l'un des motifs prévus à
l'article 32.1 ou le modifier
comme s'il s'agissait d'un renouvellement. "Elle doit toutefois avoir
donné au titulaire du permis l'occasion de se faire entendre. "37.3 Un
permis renouvelable qui ne peut pas être renouvelé selon la
procédure prévue à l'article 37.1 peut l'être si une
demande est introduite à la commission avant la date de son expiration.
"Le permis demeure en vigueur jusqu'à ce que la décision de la
commission devienne exécutoire."
Quant aux commentaires, M. le Président, premièrement,
pour la plupart des permis actuels qui sont d'une durée d'un an, le
renouvellement automatique continuera de se faire dès que le titulaire
immatriculera un de ses véhicules servant au transport effectué
en vertu du permis. Cependant, la commission pourra intervenir après ce
renouvellement pour vérifier que le titulaire respecte toujours les
règlements et révoquer ou modifier, s'il y a lieu, un permis en
permettant toutefois au titulaire d'être préalablement entendu.
Deuxièmement, pour les autres permis renouvelables qui ne pourront faire
l'objet d'un renouvellement automatique, une demande devra être faite
à la commission. Enfin, étant donné que la Régie de
l'assurance automobile n'aura plus à percevoir les droits annuels pour
le renouvellement des permis de transport, elle n'aura plus à effectuer,
à la place de la Commission des transports du Québec, le
contrôle du respect des conditions et des normes de délivrance et
de renouvellement des permis. C'est pourquoi l'article 37.1 actuel est
supprimé.
Quant à l'amendement proposé, il vise à
prévoir les modalités de renouvellement des permis dans le cas
des transporteurs qui n'ont pas à immatriculer les véhicules au
Québec en raison d'ententes de réciprocité.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Côté (Charlesbourg): Cela va. Adopté, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 32.8 de cette loi
est modifié par la suppression, dans les deuxième et
troisième lignes, des mots "dans le cas et"." J'ai inversé les
chiffres, M. le Président. Vous auriez dû entendre 38.2 au lieu de
38.8, comme je l'ai dit.
Une voix: ...
M. Côté (Charlesbourg): Au lieu de 32.8. Un gars
mêlé, c'est un gars mêlé.
Alors, l'article 38.2 de cette loi est modifié par la
suppression, aux deuxième et troisième lignes, des mots "dans le
cas et". Cette modification se révèle nécessaire parce que
le pouvoir réglementaire ne peut pas être exercé sans qu'il
y ait prescription des cas où un permis expérimental peut
être délivré. Ces cas sont déjà prévus
par l'article 38.2, essai de nouveaux équipements ou de nouveaux
services, de sorte qu'il faudrait répéter la loi dans les normes
réglementaires ce qui va à l'encontre des règles de
rédaction.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: C'est le permis expérimental tel que
prévu dans le règlement. Qu'est-ce que cela fait exactement,
l'article 9?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Drolet.
M. Drolet: Si on lit l'article 38.2, c'est par rèqlement
que le gouvernement autorise la commission à délivrer, dans les
cas et aux conditions qu'il détermine, ces permis expérimentaux.
Or, on dit par la suite quels sont ces cas dans l'article même. C'est
seulement pour laisser de nouveaux équipements ou de nouveaux services
de transport. Alors, il ne peut pas y avoir d'autres cas.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg): "Les demandes rie permis de
transport par autobus qui ont été introduites avant le -
(indiquer ici la date de la sanction de la présente Ioi) suivant le
Règlement sur le transport par autobus, édicté par le
décret 2004-85 du 25 septembre 1985, et qui n'ont pas fait l'objet d'une
décision de la Commission des transports du Québec sont
décidées suivant la présente loi et le premier
règlement sur le transport par autobus qui pourra être
édicté par le gouvernement après le (indiquer ici la date
de sanction de la loi)."
Cette disposition transitoire se révèle nécessaire
pour éviter que les demandes de permis faites suivant le
rèqlement déclaré invalide ne tombent, obligeant ainsi
les
requérants à reprendre ces demandes selon la nouvelle
réglementation qui sera adoptée, alors que cette nouvelle
réglementation sera essentiellement au même effet.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Cela veut dire que les demandes qui avaient
été faites en vertu du règlement jugé invalide vont
être réexaminées par la Commission des transports comme si
elles n'avaient pas été entachées de cette
invalidité.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Si on se comprend
bien, ce sont les demandes qui n'ont pas encore fait l'objet d'une
décision d'adoption.
Mme Harel: Est-ce qu'il y en a qui ont fait l'objet d'une
décision?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Parmi celles qui ont été
invalidées par le jugement de la cour?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet.
M. Drolet: En fait, c'est le règlement qui a
été invalidé. Avant qu'il ne soit invalidé, des
décisions ont été rendues et des permis ont
été émis en vertu du règlement invalidé. Il
y a une disposition qui est prévue, c'est la disposition suivante dans
le projet de loi.
Mme Harel: Donc, l'article 10, c'est sur les demandes du corridor
Québec-Montréal, par exemple. L'article 11, c'est sur les permis
qui ont été émis. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 est
adopté, j'appelle maintenant l'article 11.
M. Côté (Charlesbourg): "Sont validés les
permis délivrés et les décisions rendues par la Commission
des transports du Québec suivant le Règlement sur le transport
par autobus, édicté par le décret 2004-85 du 25 septembre
1985, en tant que ces permis et décisions reposaient sur des
dispositions réglementaires déclarées invalides."
Mme Harel: Adapté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
adopté, j'appelle maintenant l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il y
a un papillon, à l'article 12?
Le Président (M. Saint-Roch): Non.
M. Côté (Charlesbourg): "Le premier règlement
sur le transport par autobus qui pourra être édicté par le
gouvernement après le (indiquer la date de la sanction de la
présente loi) pourra l'être sans qu'un projet de ce
règlement ne soit publié à la Gazette officielle du
Québec. "Ce règlement sera réputé en vigueur
depuis le (indiquer la date de la sanction de la présente loi)." C'est
ce qu'on a discuté à l'ouverture de la commission.
Mme Harel: Voulez-vous lire le commentaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Étant
donné le court délai qui devrait exister entre la sanction de la
loi et l'entrée en vigueur du nouveau règlement, même s'il
est prévu que ce règlement aura une portée
rétroactive au jour de la sanction de la loi, cette disposition vise
à soustraire le nouveau règlement à être
adopté à l'obligation d'en publier d'abord un projet au moins 45
jours avant son adoption, comme l'exige la Loi sur les règlements, 1986,
chapitre 22.
Mme Harel: I est bien entendu qu'une fois adopté, le
règlement sera publié à la Gazette officielle pour
les 30 jours.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
nouvel article 12.1.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 12, le suivant: "12.1 La Commission des transports du Québec
peut refuser de délivrer, renouveler ou transférer un permis en
vertu de l'Ordonnance générale sur le camionnage lorsqu'elle
estime que le requérant n'a pas établi qu'un tel permis doit
être délivré, renouvelé ou transféré.
"Le présent article s'applique jusqu'à ce que cette ordonnance
soit abrogée ou remplacée par un règlement du gouvernement
conformément à l'article 89 de la Loi sur les transports."
Le présent article permet à la commission d'exercer un
pouvoir discrétionnaire pour refuser de délivrer, de renouveler
ou de transférer un permis dans le secteur du camionnage.
Présentement, suivant une jurisprudence bien établie, la
commission exige une preuve de "public convenience and necessity" dans le
domaine du camionnage. Pour continuer d'appliquer sa
jurisprudence, la commission doit être autorisée à
exercer un pouvoir discrétionnaire. En l'absence de la présente
disposition transitoire, on pourrait croire que le législateur voulait
mettre fin è cette façon de procéder en matière de
camionnage. Le présent article permet le maintien de la situation
actuelle jusqu'au remplacement de l'ordonnance générale sur le
camionnage.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Ce sont là des dispositions nouvelles. Je fais
une parenthèse pour dire que, si on continuait à siéger,
il y aurait encore de nouveaux papillons qui nous arriveraient
inlassablement.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas impossible.
Mme Harel: Mais toute bonne chose à une fin. Le
camionnage. Vous introduisez cet amendement parce que vous êtes
porté à croire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...qu'il pourrait y avoir un vide juridique et que la
décision de la Cour supérieure concernant la compétence et
la discrétion de la Commission des transports pourrait aussi être
entachée d'invalidité en ce qui concerne le camionnage?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet. (18 heures)
M. Drolet: En fait, ce n'est pas tant le jugement qui pourrait
avoir un effet en matière de camionnage que le fait que par une
disposition législative on vienne conférer au gouvernement te
pouvoir de donner par règlement une discrétion à la
commission, ce qui pourrait vouloir dire que la commission n'a pas cette
discrétion en matière de camionnage. Il faut donc, par une
disposition transitoire, à tout le moins jusqu'à ce qu'on lui
confère une telle discrétion par un règlement sur le
camionnage, que la commission puisse continuer d'exercer la discrétion
qu'elle a toujours exercée dans le domaine depuis qu'elle est
créée.
Mme Harel: Étant donné qu'on ne peut pas
implicitement exercer une discrétion qui ne nous est pas, c'est cela,
explicitement... C'est pour cela qu'il y a de volumineux textes de loi.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 12.1
est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
nouvel article 12.2.
M. Côté (Charlesbourg): "Malgré l'article 34
du chapitre 31 des lois de 1985, l'obligation d'assortir une autorisation de
dépense d'un certificat du trésorier conformément aux
articles 291.34 et 306.13 de la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal n'a effet qu'à compter du 1er janvier 1988."
Mme Harel: C'est une petite nouvelle, cela. Qu'est-ce que cela a
à voir avec le reste?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai que cela n'a rien
à voir. On va vous expliquer la raison.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Drolet.
M. Drolet: En 1985, la Loi modifiant la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal a imposé à la
Société de transport de la Communauté urbaine de
Montréal un mécanisme à certification des crédits
disponibles par le trésorier pour qu'une dépense soit
autorisée. Cette obligation, la loi qui a été
adoptée prévoyait qu'elle entrait en vigueur à compter du
"1er janvier 1987, échéance à laquelle ne peut satisfaire
la Société de transport de la Communauté urbaine de
Montréal qui est, justement, à refaire son système de
contrôle budgétaire informatisé.
De toute évidence, elle ne pourra pas respecter
l'échéance du 1er janvier 1987 pour mettre en place un
mécanisme de certification de crédits par le trésorier
pour l'autorisation des dépenses. Alors, il s'agit, dans ce cas, de
reporter la date au 1er janvier 1988.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme ta députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: C'est à la demande de la direction de la STCUM
lors de la rencontre tenue...
M. Côté (Charlesbourg): Avant cela. C'était
une demande qui a également passé par les Affaires municipales,
qui a été acceptée par le Conseil des ministres, la
semaine dernière, au moment où le Conseil des ministres a
usé de sa bonne compréhension, puisque nous étions
ensemble à discuter du Code de la sécurité
routière. C'est pour cela que j'étais un peu
étonné, j'en avais manqué des bouts dont celui-là.
C'est une demande qui datait d'avant notre
rencontre.
Mme Harel: Quelle est la loi qui avait été
adoptée en 1985? Elle l'avait été par le ministre de3
Affaires municipales, c'était un projet de loi privé, non?
M. Côté (Charlesbourg): La loi sur la
communauté urbaine.
Mme Harel: C'est la loi sur la communauté urbaine en 1985?
Ah oui...
M, Drolet: Qui a créé la Société de
transport de la Communauté urbaine de Montréal en remplacement de
la Commission de transport.
M, Côté (Charlesbourg): Selon le contentieux de la
STCUM, c'est que, si on n'adoptait pas cet amendement, cela pourrait amener de
la contestation de certains contrats qui seraient adjugés à
partir du mois de janvier 1987.
Mme Harel: Qu'est-ce que cela veut dire: Certification des
crédits disponibles?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu le CT de notre
Trésor à nous.
Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Cela prouve une chose, c'est que des lois omnibus,
c'est parfois utile.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas loin de
penser comme vous, mais dans chacun des ministères, et non pas comme on
a connu auparavant pour l'ensemble des ministères.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le nouvel article
12.2 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
avait hâte de finir. J'avais oublié qu'il y avait un article 13,
on n'est pas chanceux. On indiquera le moment de la sanction de la
présente loi, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le projet de loi
144, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de renumérotation, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que c'est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
veux remercier Mme la députée de Maisonneuve et les qens de
l'industrie, en particulier le transport par autobus, les personnes qui ont
collaboré à passer cette épreuve difficile parce que cela
a été un dossier, on peut se le dire, qui est devenu très
"hot". Il risquait d'avoir des répercussions assez douloureuses - en
politique, on est habitué de jouer à cela -mais douloureuses pour
l'industrie en général. Je pense que c'est dû à la
bonne compréhension de tout le monde si l'on a réussi à
faire beaucoup de chemin, et c'est dû aussi à la vigilance du
contentieux du ministère qui a prêté son concours de
manière presque inespérée, ne comptant pas les jours et
les heures. Il y a même parfois de l'agacement parce qu'on se retrouve
dans des situations où il faut réparer ce qu'on a
déjà travaillé dans le passé. Il y a aussi des gens
de mon cabinet. Comme vous voyez, je suis entouré d'avocats...
Une voix: D'avocates.
M. Côté (Charlesbourg): D'avocates, c'est vrai. On
pourrait être poursuivi par le RAIF. Dans ce sens-là, je veux
remercier tout le monde pour y avoir collaboré, les gens de l'industrie,
l'Opposition et les gens du contentieux du ministère. Voilà, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: À tous, une bonne soirée.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements suspend maintenant ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 7)
(Reprise à 20 h 16)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 153
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
donc maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi
153, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
et la Loi sur les parcs.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Pour le mandat
du projet de loi 153, M. Biais (Terrebonne) sera remplacé par M. Claveau
(Ungava) et Mme Harel (Maisonneuve) sera remplacée par Mme Vermette
(Marie-Victorin). C'est tout.
Infractions et peines (suite)
Le Président (M. Saint-Roch): Ceci étant
effectué, j'appelle maintenant l'article 35 et nous avons un papillon
à l'article 35.
M. Picotte: Oui, M. le Président. "L'article 171 de cette
loi, modifié par l'article 29 du chapitre 58 des lois de 1986, est
remplacé par le suivant: "171. Quiconque contrevient: "1° à
l'égard d'animaux autres que le gros gibier, à une disposition
d'un règlement adopté en vertu du paragraphe 4° ou 5° de
l'article 56; "2° à une disposition de l'article 12, 22, 33, 36, 40,
61, 96, 105, 112 ou 123, du deuxième alinéa de l'article 70.1, du
premier alinéa de l'article 175 ou d'un règlement pour laquelle
il n'y a pas de sanction spécifique prévue; "commet une
infraction et est passible, en outre du paiement des frais, pour une
première infraction, d'une amende d'au moins 200 $ et d'au plus 600 $
et, pour toute récidive dans les 3 ans de la condamnation pour une
infraction à la même disposition, d'une amende d'au moins 600 $ et
d'au plus 1800 $."
Le papillon, M. le Président, c'est d'insérer dans la
première ligne du paragraphe deuxième du premier alinéa de
l'article 171, après le nombre "36", le nombre "36.1". Le papillon est
de concordance avec l'interdiction de chasser ou de piéger dans un
centre éducatif forestier et dans une station forestière. Il est
introduit à l'article 36.1 de la loi. Il vise à prévoir la
pénalité en cas de non-respect de cet article. Il augmente tes
sanctions, il augmente de deux à trois ans la notion de récidive,
il transforme deux infractions prévues à cet article en
infractions moyennes, soit tirer du petit gibier à partir d'un
véhicule ou d'un aéronef, article 57, 2° et l'obligation de
s'identifier et d'indiquer la provenance du gibier transporté à
l'article 172. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Sur
l'amendement, M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Sur le papillon. On dit l'article 36.1, mais il n'y
en a nulle part. Qu'est-ce que l'article 36.1?
M. Picotte: C'est un papillon Introduit pour interdire la chasse
et le piégeage dans les centres éducatifs forestiers.
M. Desbiens: II va venir tantôt.
M. Picotte: Il a été introduit à l'article
8.1.
M. Desbiens: L'article 36.1 de la loi. M. Picotte: L'article
8.1.
M. Desbiens: Est-ce que vous pourriez me le relire? Je n'ai plus
l'article 8.1 dans mes notes.
M. Picotte: Le 8.1, c'est - je vais vous dire cela, mon ami -
c'est un amendement inexistant. "Nul ne peut chasser ou piéger sur le
territoire d'un centre éducatif forestier ou d'une station
forestière constitué en vertu de la Loi sur les forêts." On
avait ajouté cela. Par souci de concordance, maintenant, il faut avoir
l'article 36.1.
Le Président (M, Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des interventions?
M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: II va devenir l'article 36.1 de la loi actuelle, la
loi sur la faune.
M. Picotte: C'est ça.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur l'amendement. Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Cela va. C'est le papillon.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Mme Vermette: Le papillon.
M. Desbiens: Oui, le papillon.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Nous en revenons maintenant à l'article 35. Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: À l'article 35, en fin de compte, on dit:
"...pour toute récidive dans les trois ans de la condamnation..." Est-ce
que c'est un peu comme les permis de conduire? Je veux dire: c'est une faute
et, à un moment donné, cela s'accumule. Tu perds et ça
prend tant de temps pour une certaine infraction et, après cela, tu
récupères tes points. Est-ce que cela fonctionne...
M. Picotte: Au bout de trois ans, on ne tient plus compte de la
première infraction.
Mme Vermette: Au bout de trois ans, on tient compte de la
première infraction.
M. Picotte: On ne tient plus compte.
Mme Vermette: On n'en tient plus compte. Elle tombe caduque.
D'accord, cela va* Cela veut dire que c'est cumulatif, finalement. On peut en
avoir une, deux, trois...
M. Picotte: Ce n'est pas nécessairement cumulatif. Quand
il y a une première infraction...
Mme Vermette: Je veux dire que, à l'intérieur de
trois ans, elles sont cumulatives.
M. Picotte: À l'intérieur de trois ans, s'il y en a
une autre, c'est considéré comme une récidive. Une
récidive est trois fois plus punissable que la première
infraction.
M. Desbiens: En fait, l'article 35, M. le Président, porte
sur les pénalités. Ce sont des augmentations...
M. Picotte: C'est ça.
M. Desbiens: ...aux sanctions.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'article 35 tel qu'amendé est
adopté?
M. Desbiens: Adopté sur division. M. Picotte: Le
papillon a été adopté. Des voix: Oui, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 36.
M. Picotte: L'article 36. "Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 171, du suivant: "171.1 Malqré ce
qui est prévu aux articles 165 à 171, dans le cas où une
infraction est commise à l'égard d'un animal d'une espèce
vulnérable ou menacée déterminée par
règlement du gouvernement, la peine maximale est le double de celle qui
est prévue pour cette infraction."
Cet amendement introduit une sanction supplémentaire lorsqu'une
infraction est commise à l'égard d'un animal d'une espèce
vulnérable ou menacée déterminée par
règlement du gouvernement. Le contrevenant est alors passible du double
de la sanction maximale prévue par cette infraction à
l'égard des autres espèces de gibier.
Les espèces vulnérables ou menacées qui pourraient
être visées par cet article ont été
mentionnées à l'article 29 du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Si je comprends bien, c'est pour les animaux d'une
espèce vulnérable ou menacée, c'est la description qu'on a
faite, hier, de certaines espèces.
M. Picotte: C'est ce qu'on a discuté à l'article
29.
M. Desbiens: Au lieu de 13 500 $, c'est 27 000 $.
M. Picotte: C'est ça.
Mme Vermette: Est-ce que ce sont des infractions qui sont
commises?
M. Picotte: Si c'est du gros gibier.
Mme Vermette: Qu'est-ce qui reste comme gros gibier en voie de
disparition?
M. Picotte: Le caribou des bois des Maritimes, de la
Gaspésie.
M. Desbiens: Ce n'est pas la même espèce.
Mme Vermette: Ce sont des cheptels?
M. Picotte: C'est le seul d'après ce que je peux voir. Les
autres sont la baleine
boréale, ce n'est pas du gros gibier.
M. Desbiens: Le béluga, ce n'est pas du gros gibier.
M. Picotte: Pas en vertu de notre loi. M. Desbiens: Ce
n'est pas dans la loi.
Mme Vermette: Est-ce que cela arrive? Cela doit être rare,
ce genre...
M. Picotte: Cela arrive. Il arrive occasionnellement que des
espèces rares et vulnérables soient abattues. À ce moment,
je pense que tout le monde... C'est davantage l'intention de protéger.
Je pense que, à ce moment, c'est justifié d'y aller de cette
façon.
Mme Vermette: C'était par curiosité. Je suis
d'accord avec vous que, à un moment donné, il faut avoir
certaines sanctions. Je me dis: Quand les gens - en tout cas, je ne sais pas ce
qu'ils peuvent faire - les revendent ou parce que l'espèce est rare,
est-ce qu'ils peuvent en retirer des bénéfices particuliers quand
ils sont en voie de disparition ou si c'est simplement pour maintenir
l'écologie ou pour maintenir...
M. Picotte: C'est pour maintenir l'écologie et c'est pour
maintenir la race aussi, faire en sorte qu'on la sauvegarde parce que,
certainement qu'à certaines occasions, avec le nombre restreint, on
risque fort de faire disparaître complètement cette espèce.
C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M, le ministre.
M. Picotte: C'est dans le but aussi d'interdire la capture des
animaux parce qu'il y a des gens qui vont carrément du côté
de la capture. Comme c'est interdit aussi de capturer, bien... On voit cela
souvent dans les petits gibiers, les petites espèces où les gens
tes capturent pour les amener en captivité chez eux. Par exemple, le
faucon pèlerin.
Mme Vermette: Est-ce qu'ils peuvent faire cela dans des zoos ou
des trucs comme cela? Oui, le faucon, c'est un...
M. Picotte: En Arabie, le faucon pèlerin se vend
très cher, n'est-ce pas?
Mme Vermette: Ah! C'est vrai. Cela fait partie de leurs
moeurs.
M. Picotte: Alors, il peut y avoir des gens qui capturent cela
pour le vendre en Arabie. Je pense qu'à - ce moment il faut être
d'une sévérité exemplaire.
Mme Vermette: Les gens, quand ils veulent vendre cela à
des zoos ou à des endroits comme cela, doivent-ils demander un permis
pour cela? Est-ce que ce sont des gens qualifiés pour faire cela?
M. Picotte: C'est cela. Ce sont des jardins zoologiques qui ont
des permis. Comme on n'a pas le contrôle sur les jardins zootogiques en
dehors de la province, à ce moment-là...
Mme Vermette: Non, non, mais je parle par rapport à nos
espèces chez nous. Est-ce que vous pourriez recevoir comme un mandat, je
ne sais pas, d'un autre pays qui voudrait avoir une de nos espèces en
voie de disparition, qui demanderait de pouvoir, pour exposition dans...
M. Picotte: Oui. II y a des conventions internationales sur des
espèces en voie de disparition.
Mme Vermette: Pardon?
M. Picotte: II y a des conventions internationales sur les
animaux, les espèces en voie de disparition.
Mme Vermette: Mais, moi, c'est pour exposition dans le
sens...
M. Desbiens: Oui, oui. Il y a des espèces de maniaques,
une tête de mouflon, 50 000 $.
Mme Vermette: Non. Je suis d'accord qu'il y a des ententes mais,
je veux dire, est-ce que c'est vous autres qui vous occupez de cela? Disons
qu'il y a un pays qui a une exposition d'animaux pour démontrer dans
chaque province ou dans chaque pays des animaux spéciaux...
Le Président (M. Saint-Roch); M. le ministre.
M. Picotte: On me dit que c'est déjà arrivé
qu'on envoie des caribous, entre autres, ou, par notre permis éducatif,
qu'on envoie des animaux comme cela. Cela nous est demandé. C'est pour
cela qu'on s'est prémuni d'un permis spécial quand on a dit, dans
un article, que le ministre pouvait accorder un permis spécial. C'est
dans ces buts.
Mme Vermette: Est-ce que ce sont les agents de conservation qui,
à ce moment, vont donner des contrats à des gens qui sont habiles
à aller chercher, à les capturer, finalement?
M. Picotte: Pas nécessairement. Ce sont davantage des gens
qui nous demandent
des permis. Dans certains cas, nos biologistes sont souvent
préposés pour aller cueillir ces animaux ou pour faire en sorte
d'établir une stratégie pour... Je vous donne un exemple.
À Trois-Rivières, il y a déjà un mois, on a
démoli un édifice où il y avait des pigeons. Pour
sauvegarder ces pigeons qui étaient une espèce un peu
convoitée et pouvaient être une espèce quelque peu
menacée, bien, toute une stratégie a été faite par
nos biologistes, sur la façon de les déloger, de les amener pour
les reloger pour qu'ils ne se sentent pas dépaysés. On leur a
construit une espèce d'habitat nouveau. En fait, ce sont nos
biologistes, ce sont nos experts qui s'occupent de cela.
Mme Vermette: Mais la loi qu'on est en train de... C'est pour les
gros gibiers, par exemple, ici?
M. Picotte: Pour les petits gibiers.
Mme Vermette: Les petits? Toutes les espèces?
M. Picotte: Toutes les espèces menacées.
Mme Vermette: Ah! D'accord.
M. Picotte: C'est déterminé par règlement.
Toutes les espèces menacées.
Mme Vermette: J'imagine qu'il y a plus d'espèces des
petits? Comme les animaux à fourrure, j'imagine qu'il y en a certains
qui sont plus en voie de disparition, beaucoup plus...
M. Picotte: Ce qu'on a énuméré l'autre fois,
M. le Président, c'est qu'il y a un gros gibier là-dedans et,
pour le reste, ce sont tous des petits gibiers, des oiseaux, des poissons, des
reptiles, des mammifères.
Mme Vermette: Des reptiles?
M. Picotte: Oui. Bien, je l'ai mentionné tantôt.
C'est la tortue luth.
M. Desbiens: Comment écrivez-vous cela?
M. Picotte: Tortue luth?
Mme Vermette: Luth. Elle joue de la musique. Ha! Ha!
M. Picotte: Tortue comme une tortue. Luth, l-u-t-h.
Mme Vermette: Elle joue de la musique. Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
Mme Vermette: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Marie-Victorin. (20 h 30)
Mme Vermette: Je reviens aux animaux à fourrure parce
qu'on est un pays très convoité pour la fourrure. On a notre
renommée. Donc, dans les petits animaux, il doit y en avoir une
très grande variété là-dessus, mais...
M. Picotte: Le seul dont il est fait mention, c'est le cougar de
l'Est.
Mme Vermette: Ah oui! II n'y a pas de zibeline ici au
Québec?
M. Picotte: Ce n'est pas indigène.
Mme Vermette: Ah non! Vous allez m'expliquez ce
qu'indigène veut dire.
Le Président (M. Saint-Roch): Originaire, natif du
pays.
Mme Vermette: Ah oui! La zibeline a été
transplantée? J'en apprends, c'est très instructif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Peut-être deux questions. L'article 36
s'adresse à toutes les espèces menacées, donc, petit comme
gros gibier. Quelle est la signification, à ce moment-là... Je
pense que je n'ai pas besoin de répéter ce que je disais hier. On
est d'accord, ma collègue vient de le mentionner aussi, que, dans le cas
des espèces menacées, on est ouvert à toute sanction que
vous voudrez bien fixer. À l'article 171.1, on parle de peine maximale.
Est-ce que c'est toujours la peine maximale qui va s'exercer pour le petit
comme pour le gros?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Cela veut dire que le minimum n'est pas
changé, mais le maximum est doublé. C'est le juge qui
détermine entre le minimum et le maximum.
M. Desbiens: Pourquoi ne changez-vous pas le minimum aussi?
Pourquoi le minimum n'est-il pas doublé aussi s'il s'agit d'une
première infraction? Pourquoi ne pas prendre le mal à sa source
dès la première infraction?
M. Picotte: On nous dît que c'est pour laisser une marge de
manoeuvre au juge qui
pourra considérer si cela a été fait volontairement
ou accidentellement. Il se peut, dans ces cas-là, que ce soit fait
accidentellement. Par exemple, quelqu'un qui va à la chasse dans un
endroit où il peut y avoir des espèces protégées ou
une espèce protégée et qui en aurait accidentellement
abattu, pour autant qu'il soit capable d'en faire la preuve, à ce
moment-là, on me dit que c'est pour cette raison. Les juges sont
beaucoup plus sensibles à donner des amendes plus élevées
dans le cas d'une espèce menacée ou vulnérable.
M. Desbiens: On est d'accord avec les juges. Vous avez d'ailleurs
reçu une lettre, je pense, de là Fondation pour la sauvegarde des
espèces menacées qui, justement s'interroge sur l'article 36.
Elle dit que l'article 36 a particulièrement retenu son attention avec
l'article 29, mais je pense c'est passé. "Votre initiative de dresser
une liste des espèces de poissons, d'animaux vulnérables ou
menacés constitue un pas important vers une reconnaissance de la
problématique de la conservation des espèces." Elle dit:
"Malheureusement, cet élément positif est terni par l'article 36,
fixant des amendes deux fois plus élevées pour tes infractions
touchant les espèces menacées que pour celles qui portent sur les
autres espèces. Bien que nous comprenions l'esprit de l'article qui vise
à souligner la gravité des infractions portant atteinte aux
espèces vulnérables ou menacées, nous estimons que les
peines suggérées sont faibles et que, dans la plupart des cas,
elles ne correspondent ni à la perte réelle pour la
collectivité québécoise ni au coût nécessaire
pour restaurer les effectifs perdus de l'espèce." Je continue la
citation de la fondation, M. le Président, dans cette lettre qui est
adressée au ministre: "Nous vous demandons donc de modifier l'article 36
de façon à laisser aux juges le soin de fixer... (Panne
électrique)
(Reprise de la séance à 20 h 35)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux.
M. Desbiens: M. le Président, je vais reprendre ma
citation pour la nième fois. "Nous vous demandons de modifier l'article
36 de façon à laisser aux juges le soin de fixer les amendes
rattachées aux infractions touchant les espèces
vulnérables ou menacées. Cette mesure plus souple leur
permettrait davantage de latitude pour établir dans chaque cas la
gravité de l'offense et la peine encourue. De plus, nous croyons que
ceci conférerait un plus grand pouvoir dissuasif à la loi." C'est
la lettre que vous avez reçue de la Fondation pour la sauvegarde des
espèces menacées. Comme je le disais hier et comme je l'ai
répété il y a quelques instants, dans le cas des
espèces menacées, on sait que les braconniers peuvent en tirer
des avantages considérables, beaucoup plus importants encore que pour le
gros gibier ou le petit qibier ordinaire, et que, dans ces cas-là,
peut-être que... En tout cas, on est favorable pour doubler la peine
maximale, mais je crois qu'on aurait dû aussi doubler la peine
minimale.
M. Picotte: On me dit, M. le Président, que le
ministère de ta Justice, à la suite des discussions et de tous
les échanges que nous avons eus concernant les amendes, nous a fait part
qu'avec la possibilité d'augmentation de l'amende maximale, cela
permettait justement aux juges, qui sont beaucoup plus consclentisés au
fait qu'une espèce menacée, c'est toujours plus punissable,
d'avoir la fourchette nécessaire pour être capables d'imposer une
amende qui soit exemplaire dans ce cas. Je vous dirai bien honnêtement,
M. le député de Dubuc, que des lettres comme celle-là,
j'en ai par dizaines et quelques centaines. A peu près tout le monde m'a
dit que je n'allais pas encore suffisamment loin avec mon projet de loi, et de
tout acabit, pas uniquement sur cet article, mais sur tous les articles. Il y a
eu des tollés: Vous devriez aller encore beaucoup plus loin. Je pense
qu'on va suffisamment loin avec ce qu'on se donne, mais, évidemment,
quand on parle d'une amende maximale de 27 000 % dans le cas du gros gibier,
pour une espèce menacée, cela va permettre au juge d'avoir cette
liberté de donner une amende aussi exemplaire que celle-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: II reste quand même que l'amende, dans le cas
des orignaux, je ne sais pas...
Une voix: Du caribou.
M. Desbiens: Du caribou. C'est l'espèce menacée, en
l'occurrence ici, au Québec.
M. Picotte: Dans la région de la Gaspésie, le
caribou des bois des Maritimes.
M. Desbiens: Le caribou des bois des Maritimes. Quelle
espèce de caribou a-t-on dans les Grands Jardins"?
Une voix: Des caribous ordinaires. M. Picotte: Ce sont des
caribous...
M. Desbiens: Des caribous ordinaires. De vulgaires caribous.
M. Picotte: Des caribous conventionnels.
M. Desbiens: Conventionnels.
Mme Vermette: Est-ce qu'on a des parcs...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Ces espèces en voie de disparition sont un
peu partout sur le territoire, ou si elles sont plus dans certains endroits
spécifiques?
M. Picotte: Habituellement, elles sont assez bien
localisées. On retrouve certaines espèces à plusieurs
endroits sur le territoire, mais généralement elles sont assez
bien localisées. Par exemple, le caribou des bois des Maritimes dont on
a fait mention, c'est dans la région de la Gaspésie, plus
précisément au mont Albert. Le béluga, c'est dans le
Saguenay. C'est assez bien localisé, généralement. Il
n'est pas impossible d'en retrouver, surtout des oiseaux, à certains
autres endroits au Québec ou dans certaines régions.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Je suis un peu profane, je l'ai dit tantôt,
au tout début - les sanctuaires d'oiseaux, est-ce que cela fait partie
des endroits où on retrouve les oiseaux menaces?
Le Président (M. Saint-Roch}: M. le ministre.
M. Picotte: Le sanctuaire d'oiseaux, c'est en vertu de la loi
fédérale sur les oiseaux migrateurs et c'est
déterminé par la loi fédérale. Le pendant
québécois, évidemment, comme je l'ai déjà
mentionné, c'est ce qu'on appelle les refuges fauniques, une
héronnière, entre autres, qu'on veut protéger. Dans la
région de Châteauguay, il y a quelques héronnières,
un refuge faunique du côté du... Il y en a aussi au lac
Saint-Pierre.
Mme Vermette: Je me souviens quand je me suis penchée sur
le parc national de l'Archipel... Il y a beaucoup d'endroits tout le long du
fleuve. II y a différentes espèces, une très belle
variété d'espèces et très rares aussi. Ce sont des
endroits extraordinaires, effectivement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article
M. Desbiens: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: À la suite de l'intervention du ministre
concernant les lettres qu'il reçoit sans doute, comme celle dont j'ai
cité une partie tantôt, dans le cas des espèces
menacées, j'y reviens toujours, évidemment, s'il avait
jugé bon d'apporter un amendement pour doubler les peines minimales,
dans ce cas précis, on aurait été d'accord. Maintenant,
une dernière question à l'article 171.1, à la
troisième ligne. On dit: "une espèce vulnérable ou
menacée déterminée par règlement du gouvernement."
Est-ce qu'il va y avoir un règlement ou si ce règlement existe
déjà?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: II va y avoir un règlement qui va donner la
liste complète des espèces en danqer de disparition ou des
espèces menacées.
M. Desbiens: Cela voudrait donc dire qu'en plus du caribou des
bois des Maritimes...
M. Picotte: II y a toute la liste que je vous ai donnée
l'autre fois, mais je peux vous la répéter. En danger de
disparition du côté des mammifères: la baleine
boréale, le cougar de l'Est, la baleine noire, le béluga. Du
côté des oiseaux, le courlis esquimau, la fauvette de Kirkland, le
faucon pèlerin, le pluvier siffleur. Du côté des poissons,
le bar rayé. Du côté des reptiles, la tortue luth. Ce sont
des animaux en danger de disparition. Les espèces menacées
maintenant: le caribou des bois des Maritimes, de la Gaspésie, le
béluga, la chouette des terriers. Du côté des oiseaux, le
pinson de Henslow, la pie-grièche migratrice, le faucon pèlerin,
le sterne rosé et le pélican blanc. Cela fait une
différence avec les étalons du député de
Lévis.
Mme Vermette: Effectivement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 36? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: II y a des pélicans blancs au
Québec?
Mme Vermette: Bien oui.
M. Desbiens: Je ne savais pas cela. Est-ce que cette liste que
vous venez de décrire est celle qui paraîtra dans la
réglementation à venir ou s'il y en aura d'autres? II peut y en
avoir d'autres, possiblement?
M. Picotte: Non. Cela va être la base. Peut-être
qu'il y en aura d'autres de rajoutées, mais c'est la base.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: J'imagine que très peu de gens sont au
courant de ce genre d'espèces, je veux dire l'ensemble de... Les
chasseurs bien ordinaires ne sont sûrement pas au courant de tout
cela.
M. Picotte: C'est la raison pour laquelle nous faisons cela par
règlement, pour que tout le monde le sache.
Mme Vermette: Je ne pense pas que tous les chasseurs vont
être au courant de ces espèces.
M. Picotte: Oui.
Mme Vermette: Quand ils vont aller chercher un permis, on va leur
donner ces règlements dans lesquels seront inscrits...
M. Picotte: Ils ont tout cela. C'est dans les brochures du
ministère et nul n'est censé ignorer la loi.
Mme Vermette: Cela fait beaucoup, par exemple. Je peux vous dire
que, pour des gens qui viennent observer la nature, vous venez de
décrire des espèces extraordinaires et je trouverais fort
intéressant qu'on développe davantage des sites d'observation
pour voir ces espèces qui, à mon avis... (20 h 45)
M, Picotte: Toute notre orientation est dans le but de
protéger toutes les espèces pour que, dans 15 ou 20 ans, nos
successeurs ne soient pas obligés de dire: Une espèce
menacée, c'est l'orignal. On ne voudrait pas que ce soit cela. Comme on
ne veut pas que ce soit cela, je pense qu'il faut prendre les moyens pour
protéger toutes ces espèces. Il n'y a rien qui empêchera
dans quinze ans, si on laisse aller cela de cette façon, que le
chevreuil ou l'orignal fasse partie des espèces menacées.
Même, dans certaines régions, cela l'est déjà. Si on
ne donne pas le sérieux coup de barre qu'il faut donner maintenant, on
pourrait en arriver à une liste beaucoup plus impressionnante et ce
serait dommage. Les gens nous diraient: Il y a 10 ans, 15 ans, 20 ans, ils
n'ont pas pris leurs responsabilités. C'est ce qu'on tente de faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Je comprends très bien vos
préoccupations, M. le ministre. Effectivement, je pense que c'est faire
preuve d'une très grande conscien-...
Une voix: Conscientisation.
Mme Vermette: Oui, conscientisation. Mais est-ce que le
phénomène inverse peut se produire dans certains cas et que,
à un moment donné, l'espèce se développe trop
rapidement? Il y a eu des espèces qui, à un moment donné,
étaient en voie de disparition et qui, à un autre moment, parce
qu'on a instauré des mesures de protection, ont proliféré
et cela devenait plus dangereux encore pour la faune.
M. Picotte: Je vais vous donner un autre petit cours quant au
mode de gestion de la faune au ministère. Parlons du caribou, par
exemple. On modifie les quotas. Les gens qui vont au caribou ont le droit de
rapporter deux caribous. II y en a qui vont à l'orignal dans certaines
régions et cela prend trois permis pour abattre un orignal; donc, un
orignal pour trois personnes.
Si on avait des orignaux à satiété dans certaines
régions, on dirait: Vous pouvez en tuer deux, vous pouvez en tuer trois.
C'est cela, la gestion de la faune et c'est ce qu'on fait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Qu'est-ce que vous
avez l'intention de faire avec les 700 000 caribous qui traînent dans le
Nord?
M. Picotte: On pourra discuter tout cela aux crédits du
mois d'avril, M. le Président. Je pense que cela n'entre pas dans nos
considérations, à moins qu'on ne trouve un article qui en traite.
Si c'est le cas, on en discutera à cet article.
M. Claveau: Vous avez vous-même donné l'exemple,
tantôt, des espèces qui ont déjà été
en voie de disparition. Le problème du caribou est un très bel
exemple. II a été un temps où on s'imaginait que les
caribous au Québec n'existaient plus. Tout à coup, on se rend
compte qu'il y en a qui sont en train de dévorer tout ce qu'il y a de
matière biologique au nord du 55e parallèle.
Une voix: Il y en a 30 000 de moins, là.
M. Picotte: Gardons-nous de l'ouvrage pour l'étude des
crédits. On répondra à toutes ces questions-là.
M. Claveau: Je remercie le ministre pour la précision de
sa réponse.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M.
le député d'Ungavaa. Nous en étions à
l'article 36. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 36? Est-ce que
l'article 36 est adopté?
M. Claveau: Adopté.
Sanctions administratives
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 37.
M. Picotte: Merci, M. le Président. "L'article 172 de
cette loi est remplacé par le suivant: "172. Une condamnation pour une
infraction commise à l'encontre d'une disposition de la présente
loi ou de ses règlements peut entraîner, selon ce qu'en
décide le juge, la suspension de tout certificat ou permis de chasse, de
piégeage ou d'une autre catégorie du contrevenant ou, selon le
cas, l'interdiction d'en solliciter pour une durée d'au plus 24 mots,
à compter de la date de la condamnation. "Toutefois, s'il s'agit de gros
gibier, toute condamnation pour une infraction commise à l'encontre
d'une disposition de l'article 27, 28, 30, 30.1, 30.2, 31, 32, 34, 38, 59, 60
ou 71, du premier alinéa de l'article 56, du paragraphe 2° de
l'article 57, du premier alinéa de l'article 69 ou d'un règlement
adopté en vertu de l'article 56 entraîne de plein droit
l'annulation de tout certificat ou permis de chasse ou de piégeage d'un
contrevenant ou, selon le cas, l'interdiction d'en solliciter pour une
durée de 24 mois à compter de la date de la condamnation. "Dans
le cas d'une récidive dans les 3 ans de la condamnation pour une
infraction à la même disposition, la durée de la
suspension, de l'annulation ou de l'interdiction est le double de celle qui est
prévue au présent article. "Dans le cas d'une seconde
récidive dans les 3 ans de la première condamnation pour une
infraction à la même disposition, la durée de la
suspension, de l'annulation ou de l'interdiction est le triple de celle qui est
prévue au présent article."
Cet article 172 de la loi prévoit des sanctions administratives,
soit la suspension ou l'annulation du certificat ou du permis lorsqu'une
personne commet une infraction. L'amendement proposé a pour but
d'augmenter significativement la portée des sanctions administratives en
ajoutant quatre éléments nouveaux et en comblant une lacune.
Premièrement, il donne une portée plus grande à la
suspension ou à l'annulation d'un certificat ou d'un permis.
Deuxièmement, au deuxième alinéa de cet article, il est
proposé d'ajouter trois nouvelles infractions à l'égard du
gros gibier qui entraîneront l'annulation de plein droit de tout permis
ou certificat pour deux ans, soit: premièrement, l'usage d'un poison,
d'un explosif, d'une substance délétère ou d'une
décharge électrique pour chasser ou piéger, c'est
l'article 32; deuxièmement, la possession de gibier chassé
illégalement, c'est l'article 71 et troisièmement, tirer du gros
gibier à partir d'un véhicule ou d'un aréonef, c'est
l'article 57, deuxièmement.
Les infractions en chassant la nuit - les articles 30.1 et 30.2 - sont
également des infractions qui entraîneront l'annulation d'un
certificat ou d'un permis.
Il introduit la notion de récidive dans les trois ans d'une
condamnation antérieure. La suspension ou l'annulation sera alors le
double de celle qui est prévue pour une première infraction.
Quatrièmement, il introduit également la notion d'une
seconde récidive dans les trois ans, la suspension ou l'annulation sera
alors le triple de ce qui est prévu pour une première
infraction.
Cinquièmement, il comble une lacune de la loi en prévoyant
qu'une personne condamnée pour une infraction alors qu'elle n'a pas de
permis ne peut en solliciter pour une durée équivalente à
celle prévue dans le cas d'une suspension ou d'une annulation.
Extension de l'effet d'une sanction administrative: dans la loi
actuelle, une personne peut se faire annuler son permis de chasse pour
l'activité à l'égard de laquelle l'infraction a
été commise, mais elle conserve le droit d'avoir d'autres
catégories de permis de chasse.
L'amendement proposé vise à contrer cette application de
sorte qu'une personne dont, par exemple, le permis de chasse est annulé,
ne pourra obtenir aucun autre permis de la catégorie permis de chasse
pendant la période d'annulation. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, merci. II y a une chose que
je comprends mal: une condamnation pour une infraction, c'est 24 mois de permis
suspendu. Est-ce cela?
M. Picotte: La suspension est à la discrétion du
juge.
M. Desbiens: C'est peut-être cela qui va expliquer ma
question. À la discrétion du juge, le maximum est 24 mois; donc,
c'est cela?
M. Picotte: À la discrétion du juge. Dans le cas du
gros gibier, c'est automatique, c'est l'annulation du permis.
M. Desbiens: Ceci veut dire que le juge pourrait imposer six
mois.
M. Picotte: Dans le cas d'une suspension.
M. Desbiens: Oui, d'une suspension. On parle de six mois de
permis suspendu, est-ce cela?
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Cela pourrait ne rien vouloir dire dans certains
cas.
M. Picotte: De 0 à 24 mois. Dans le cas du gros gibier,
évidemment, c'est une suspension automatique.
M. Desbiens: De deux ans. Une voix: Adopté.
M. Picotte: On me dit cependant que la suspension entre en
vigueur à partir de la date de la condamnation, ce qui veut dire que, si
quelqu'un est pris en délit de braconnage au mois d'octobre ou novembre
et qu'il est condamné au mois d'avril, mai ou juin, sa suspension entre
en vigueur à la saison qui suit, c'est-à-dire à l'automne
qui suit la condamnation.
M. Desbiens: Ma question se rapportait au dernier alinéa:
"Dans le cas d'une seconde récidive dans les trois ans..."
Évidemment, pour le petit gibier, comme vous dites, à la rigueur,
cela pourrait se produire, mais j'imagine qu'un individu qui aurait
déjà été condamné pour six mois - ne
serait-ce que pour six mois, cela fait quasiment un an en fin de compte - le
juge, sans doute, va lui imposer le maximum pour une récidive. II va
dire: Vous venez de récidiver, vous êtes encore pris, on vous
additionne une période de deux ans de suspension. En tout cas, il y a de
gros risques que ce soit comme cela de la part d'un juge, cela ferait trois
ans. Comment pourrait-il y avoir une seconde récidive à ce
moment? C'est le dernier alinéa qui m'agace. Je comprends mal.
M. Picotte: Concernant le dernier alinéa, on me dit que
c'est parce que les gens peuvent chasser sans permis, donc, cela aussi, c'est
braconner.
M. Desbiens: S'il chasse sans permis, ils ont beau lui enlever
pour six, dix ou vingt ans, il va continuer à chasser sans permis,
M. Picotte: II faut te prévoir quand même.
M. Desbiens: C'est décidé de... À
l'intérieur de trois ans, c'est pratiquement impossible. Dans mon
esprit, c'est pratiquement impossible que cela se produise. C'est pour cela que
je dis cela. Même s'il allait au minimum, vous parlez de six mois, cela
prend six mois à faire juger, quand bien même le juge donne un
minimum de six mois, cela fait déjà un an. S'il récidive,
il a deux ans, cela double. Alors, deux ans plus un an, cela fait trois ans.
À l'intérieur de trois ans, qu'il y ait une seconde
récidive m'apparaît presque impossible. C'est pour cela que je
pose la question. Et c'est pour le petit gibier. Si c'est le gros gibier, c'est
plus que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Coté.
M. Côté (Gaétan): Si vous me te permettez.
Si, à l'intérieur des trois ans, une personne est
condamnée une troisième fois, il y a de fortes chances qu'elle
ait chassé alors qu'elle n'avait pas de permis ou que son permis
était suspendu. Â ce moment, elle aura une suspension probablement
de deux, trois ou quatre ans. En fait, elle ne pourra pas obtenir son permis
pendant cette période. Évidemment, cette mesure n'empêchera
pas une personne de chasser sans permis, mais il reste que la sanction va
être imposée.
M. Picotte: Je ne pense pas, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre»
M. Picotte: J'en ai déjà dénoncé
personnellement. Il y a des qens qui se font enlever leur permis de conduire et
qui se promènent sur les routes du Québec sans permis. Alors, on
ne peut pas éviter cela. Sauf qu'on veut se donner des moyens
administratifs, par exemple, lorsqu'on le décèle, de pouvoir agir
rapidement même s'il n'a pas de permis.
Je me souviens du temps où certains de mes concitoyens avaient
dénoncé quelqu'un qui conduisait sans permis de conduire parce
qu'il avait été suspendu. À partir de ce moment, la loi
prévoyait qu'au lieu de le lui enlever pour trois mois - dans le temps
c'était trois mois, je pense - on lui accordait une suspension
additionnelle pour un an et on faisait en sorte que les officiera de police le
sachent ou... qu'en tout cas ils le surveillent davantage.
M. Desbiens: M. le Président, ce n'est pas que je sois
opposé à cela. C'est parce que je doute de l'utilité de
cet alinéa. Il me semblait avoir entendu dire que le législateur
ne devait pas travailler pour rien.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. C'est qu'au tout
début de l'article on dit que
c'est le juge qui décide. Il pourrait y avoir autant de juges que
de décisions et autant de décisions que de juges. À ce
moment, selon certaines régions, le litige peut être perçu
de différentes façons compte tenu d'un certain vécu. Tout
cela va rentrer en ligne de compte.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Écoutez, M. le Président, ce que me dit
Mme la députée est de commune renommée dam tout le
système judiciaire. Cela dépend des juges, cela dépend de
chacun des juges. Que voulez-vous? On ne peut pas avoir un seul juge qui juge
toutes les causes de braconnage au Québec sous prétexte qu'il va
avoir un jugement toujours semblable dans des cas semblables. Il y a
différents juges qui vont juger les causes. Il y a des juges qui nous
apparaîtront, à nous, moins sévères, d'autres plus
sévères, d'autres plus tolérants, d'autres moins
tolérants, d'autres d'une extrême sévérité.
Mais c'est le système qui est comme cela. À moins que je ne
conteste le système judiciaire au complet, je pense qu'on n'en
arriverait jamais à une uniformité.
Je ne pense pas que ce soit aux élus du peuple d'aller dire aux
juges comment ils doivent juger, comment ils doivent se comporter, parce
qu'à ce moment on dirait bien que les élus n'ont pas affaire
à aller s'imposer dans le système judiciaire et avec raison, M.
le Président.
On fait des lois, les gens les interprètent. On met des maximums,
des minimums et le juge, évidemment, va décider s'il s'agit d'une
récidive ou non, s'il s'agit d'un cas spécifique. Maintenant,
c'est bien évident qu'il y a des juges pour qui certaines lois ne seront
pas assez sévères et, pour d'autres, elles le seront trop. Mais
que voulez-vous, ce sont des hommes qui jugent.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Cela revient un peu à ce que mon
collègue a dit précédemment. On ne met que des maximums
alors qu'on ne met pas le minimum. C'est-à-dire qu'on aurait pu donner
un barème dans lequel on pourrait tracer juste une médiane
à l'intérieur de tout cela, finalement.
M. Picotte: Je ne comprends pas. Dans le cas du gros gibier,
c'est une annulation automatique. Alors, on ne met même pas "possible" et
"pas possible". C'est une annulation automatique. C'est automatique, alors, le
juge... Bien oui, mais on vient de me dire qu'il n'y aurait pas
d'uniformité autrement, et quand c'est automatique, on dit: C'est
épouvantable, c'est automatique.
Que voulez-vous que je vous dise? C'est épouvantable, on fait des
lois. S'il n'y avait pas de braconniers au Québec et dans le monde, on
n'aurait pas besoin de faire de lois.
Mme Vermette: Je suis tout à fait d'accord avec vous sur
cela. Si tout te monde faisait bien ce qu'il doit faire, on n'aurait même
pas besoin de gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que ceci signifie que
l'article 37 est adopté?
Une voix: Adopté. (21 heures)
M. Desbiens: Ma seule observation, c'était
celle-là, M. le Président. On trouve cela inutile, mais le
ministre veut l'avoir.
M. Picotte: L'article 38.
Le Président (M. Saînt-Roch): Est-ce que l'article
37 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 37 est
adopté.
J'appelle maintenant l'article 38.
M. Picotte: Merci, M. le Président. "L'article 174 de
cette loi est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Une personne à qui il est interdit d'avoir un
certificat ou un permis et qui est condamnée pour une infraction commise
à l'encontre de la présente loi et de ses règlements
pendant la période d'interdiction ne peut solliciter un certificat ou un
permis pour une période additionnelle de 24 mois subséquente
à la première interdiction."
Cet amendement vise à combler une lacune de la loi en ajoutant le
cas où il est interdit à une personne de solliciter un permis ou
un certificat. L'article 174 de la loi actuelle prévoit une suspension
additionnelle dans le cas d'une personne qui commet une infraction, alors que
son permis ou son certificat est déjà annulé ou suspendu.
L'objet de l'amendement est de prévoir le cas d'une personne qui a
déjà été condamnée pour une infraction,
alors qu'elle n'avait pas de permis ou de certificat. Celui-ci ne pouvait donc
pas être annulé ou suspendu. Cela va de soi. Dans la loi actuelle,
on a ce qu'on appelle un certificat, mais on ne couvrait pas ceux qui n'en
avaient pas. Alors, on ne peut annuler un certificat dans le cas d'une personne
qui n'en avait pas un. On comble cette lacune de cette façon.
L'amendement proposé comble cette lacune en prévoyant le cas de
la personne à qui il est interdit d'avoir un certificat ou un permis,
parce qu'elle avait commis une infraction sans être titulaire d'un
tel
certificat ou d'un permis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Qu'est-ce que cela apporte de plus? Il y a l'article
172.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Cet article ne prévoyait pas le cas où
quelqu'un n'était pas en possession d'un permis ou d'un certificat.
À ce moment-là, on parle de lui annuler son permis qu'il n'a pas.
C'est un vide. On ne peut pas enlever à quelqu'un quelque chose qu'il
n'a pas. Il faut prévoir une façon quelconque de dire à la
personne qui était en infraction comment on va lui suspendre un permis
qui n'existe pas, ce qu'on n'a pas dans la loi. Elle vous dit: Ne m'enlevez pas
mon permis; je n'ai pas de permis. C'est comme un policier qui arrêterait
quelqu'un sur la route: On va vous suspendre votre permis de conduire parce que
vous êtes rendu à douze points de démérite. Il dit:
Ils ne pourront jamais me le suspendre; je n'ai pas de permis, je conduis sans
permis. Il faut qu'il y ait quelque chose qui prévoie que le gars ne
peut pas continuer à conduire.
On a aussi ajouté le cas d'interdiction à l'article 172,
ce qui n'était pas prévu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Je pense que le
ministre n'a pas inventé les boutons à quatre trous avec cet
article. Ces cas-là se produisaient avant. Comment cela se
réglait-il?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je ne sais pas si le
député d'Ungava est avocat. Je ne le pense pas, du moins en
regard de tout ce que j'entends. Puisque cela semble complètement
farfelu, ce qu'on dit là, et qu'il a l'air de vouloir niaiser en ayant
ces attitudes-là, je vais demander à Me Côté, qui,
lui, est avocat, de lui expliquer cela un peu pour essayer de lui rendre cela
compréhensible.
M. Claveau: Question de règlement, M. le
Président.
M. Picotte: Voyons! Cela n'a pas de sens, ce que vous dites.
Arrêtez donc de niaiser. Il y a toujours une limite!
M. Claveau: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député d'Ungava.
M. Picotte: Épais!
M. Claveau: Écoutez! Le ministre ne cesse de nous
ridiculiser, par en arrière, dans notre dos; il nous traite
d'imbéciles et dit aux autres, par en arrière, qu'il perd son
temps avec nous autres en commission parce qu'on ne connaît rien.
M. Picotte: C'est ridicule.
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Claveau: Le ministre devrait être plus respectueux des
institutions parlementaires et peut-être que cela irait mieux. Au lieu de
prendre ses vis-à-vis pour des imbéciles, à croire qu'il
se regarde dans un miroir, eh bien il devrait faire attention et
considérer avec sérieux ce dont on discute ici. Cela irait
peut-être mieux pour lui, pour tout le monde et pour les chasseurs et les
pêcheurs du Québec.
M. Picotte: M. le Président.
M. Claveau: S'il nous considère comme il l'a dit ailleurs,
à d'autres endroits qu'ici, sans oser nous le dire en face, eh
bien...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député d'Ungava!
M. Claveau: ...vous serez d'accord avec moi qu'on a le droit de
se poser des questions sur les intérêts qui amènent le
ministre à nous proposer des affaires semblables.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le ministre, il y a une question qui est adressée par M. le
député d'Ungava. On a demandé à l'avocat, Me
Côté, de répondre.
M. Picotte: Voulez-vous me permettre, M. le Président, de
dire au député...
Le Président (M. Saint-Roch): Très
brièvement, M. le ministre.
M. Desbiens: Sur la question de règlement, M. le
Président?
M. Picotte: Non, je réponds à la question du
député d'Unqava.
M. Desbiens: II n'y a pas de question de la part du
député d'Ungava.
M. Picotte: Rien, il a posé une question. Arrêtez
donc!
M. Desbiens Non, c'est une question de règlement qu'il a
soulevée, M. le Président.
M. Picotte: Je veux répondre à la question qu'il a
posée auparavant.
M. Desbiens: Alors, prenez votre droit de parole.
M. Picotte: Oui, c'est cela, je prends mon droit de parole. Je
dois avoir le droit de parler.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le ministre, très brièvement, s'il vous
plaît!
M. Picotte: M. le Président, ce que j'avais à dire
au député d'Ungava, je l'ai dit et je ne le
répéterai pas, mais je n'ai aucune objection à le lui dire
publiquement. De toute façon, je pense que, si on présente des
articles pour combler un vide juridique et qu'on nous dit que c'est une
façon juridique de les présenter, même si le
député d'Ungava vient me dire que je n'ai pas inventé les
boutons à quatre trous, il dira cela aux avocats qui, eux, sont capables
d'y répondre. Je vais demander à Me Côté de lui
répondre et peut-être que cela va combler les trous de ses
boutons, à lui.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Claveau: Je prends mon...
Le Président (M. Saint-Roch): À ce moment-ci, M. le
député d'Ungava, si vous me le permettez, j'aimerais demander la
collaboration des deux côtés de cette table pour que nous
puissions continuer l'étude du projet de loi 153 en harmonie. M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Je prends mon droit de parole. Merci, M. le
Président. Tout ce que je voulais dire au ministre, c'est que j'ai
posé une question honnête, franche, sincère, à
savoir comment cela se passait jusqu'à maintenant parce que, s'il y a un
trou dans la loi depuis que le Québec existe, il devait y avoir une
façon de procéder. Le ministre n'a pas à me faire passer
pour un imbécile pour avoir posé une question semblable. Qu'il
dise tout simplement: Je vais demander à mes experts techniques de vous
répondre, s'il ne connaît pas la réponse, mais qu'il
n'essaie pas de nous faire passer pour des imbéciles parce qu'on pose
des questions sur les ajouts qu'il fait à la loi.
M. Desbiens: Parce que lui n'est pas capable de
répondre.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député d'Ungava, je pense qu'à ce
moment-ci...
M. Picotte: Oui, je vais répondre, M. le Président.
C'est mon droit de parole et je vais l'utiliser. Ce que j'ai tenté de
dire au député d'Ungava... Je n'ai pas à lui expliquer
pourquoi il y avait des trous dans l'ancienne loi. Il pourrait très bien
le demander à ses collègues, à son propre collègue
à lui qui a fait la loi, qui l'a amendée. Il pourrait demander
cela, parce qu'il y a un trou dans la loi. Ce qu'on juge ici, ce qu'il faut
comprendre - c'est bien clair - c'est qu'il y a un trou dans la loi. C'est pour
cela que j'apporte des amendements, parce qu'il y a un trou. Si le
député d'Ungava ne veut pas avoir ce genre de discussion avec
moi, s'il me dit que je n'ai pas inventé les boutons à quatre
trous, il peut avoir une réponse comme celle que je lui ai
donnée. Mais si on veut avoir des échanges gracieux ensemble,
vous changerez vos termes et je changerai les miens. À ce propos, comme
il y a un trou dans la loi, comme on s'est rendu compte qu'il y avait un trou,
comme il est important de le combler et comme je ne suis pas capable
d'expliquer pourquoi mon prédécesseur, le député de
Joliette, a laissé un trou dans la loi, je vais demander à Me
Côté de dire pourquoi il y a un trou dans la loi, pas pourquoi il
y a un trou, mais pourquoi on doit combler le trou.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava, est-ce sur...
M. Claveau: C'est mon droit de parole encore.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, mais, à ce
moment-ci, écoutez!
M. Claveau: C'est sur la même chose.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député,
j'aimerais vous rappeler, à vous, ainsi qu'à tous les membres de
cette commission, l'article 211 de notre règlement qui dit que tout
discours doit porter sur le sujet en discussion. Nous sommes à l'article
38. M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Je n'ai pas demandé au ministre de nous
expliquer pourquoi il y avait un trou dans la loi, comme il le dit. J'ai
demandé qu'il dise comment cela se passe au moment présent, quand
il y a un problème. Je lui concède que, s'il y avait un trou, il
serait capable de nous prouver qu'il y avait un trou. Mais comment cela se
passe-t-il aujourd'hui? Il doit y avoir des façons de
légiférer là-dessus. Si le ministre cessait de nous
traiter comme des enfants d'école, ce qu'il fait depuis le début,
s'il cessait de dire
en arrière à d'autres personnes qu'on est des
imbéciles et qu'on ne connaît rien là-dedans, on n'agirait
peut-être pas comme on agit aujourd'hui.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député d'Ungava! Je pense que le dernier bout
n'a rien à voir avec l'article 38.
M. Claveau: Passer pour un imbécile, par en
arrière, sans que je le sois.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le ministre avait demandé à Me Côté de
donner la réponse à la question que lui avait adressée le
député d'Ungava. J'aimerais maintenant entendre Me
Côté.
M. Côté (Gaétan): Les dispositions de nature
pénale ou les sanctions administratives comme celles-ci sont
interprétées très restrictivement. On s'est rendu compte
à l'usage que le cas de celui qui était condamné alors
qu'il n'avait pas de permis n'était pas prévu. Je ne sais pas
s'il y a eu de nombreux cas. Il a pu y avoir des juges qui ont regardé
l'esprit de la loi et qui ont quand même suspendu ou annulé le
permis, mais, lorsque le procureur d'un individu invoquait le fait que ce
n'était pas prévu dans la loi, on était devant un vide
juridique, on ne pouvait rien faire. C'est pourquoi l'amendement est
suggéré pour combler cette lacune. En pratique, je ne sais pas si
cela est arrivé souvent, mais c'est à l'usage qu'on s'est rendu
compte de ce trou.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, je suppose que, si des
situations semblables se sont produites, il y a une jurisprudence qui a
été établie là-dessus. Il y a déjà
une jurisprudence qui fait acte de loi ou qui compense déjà pour
le vide juridique. Dans ce sens, je crois qu'on peut éventuellement le
prévoir, ce n'est pas un mal en soi qu'on le prévoie, sauf que je
me dis que cela ne date pas d'hier. Si les législateurs, depuis le
début, n'ont pas prévu cela, c'est peut-être parce que
c'étaient des cas extrêmement rares ou parce qu'il y a une
jurisprudence ou une façon de l'appliquer qui se fait normalement; donc,
on ne se pose pas de question là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Je pense que la
réponse est davantage que cette loi est en application depuis
l'été 1984 et que les jugements pour les infractions qui ont pu
être commises, par exemple, à l'automne 1984 sont arrivés
en 1985. C'est quand même depuis quelques mois qu'on s'est rendu compte
de cette lacune. En fait, je ne sais pas comment c'était dans l'ancienne
loi, si cette lacune existait, mais on s'est rendu compte à l'usage, au
service juridique, que la loi ne prévoyait pas ce cas. C'est pour cela
qu'on a proposé de rajouter ce cas. Si on regarde d'autres lois
où on suspend ou on interdit les permis, on prévoit ces trois
cas: la suspension, l'annulation ou le cas où la personne n'en avait
pas.
M. Claveau: Merci, M, le Président, je suis très
satisfait de la réponse.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député d'Ungava. Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui. Une voix: Adopté.
Mme Vermette: Non, ce n'est pas tout à fait adopté,
pas tout de suite, j'ai une préoccupation. Au sujet des points de
démérite au permis de conduire, il arrive quelquefois qu'on ait
perdu tous nos points de démérite. Devant le juge, on peut
invoquer que c'est notre gagne-pain et qu'on a absolument besoin de notre
voiture pour travailler. C'est pris en considération, ce qui fait qu'on
peut continuer à se servir de sa voiture. Je regarde cette loi...
Une voix: Oh! Oh! La lumière!
Le Président (M. Saint-Roch): Vous pouvez y aller, Mme la
députée de Marie-Victorin, on a encore les micros.
Mme Vermette: J'ai l'impression qu'on commence tous à
s'affaiblir! Ha! Ha! Ha!
M. Claveau; Cela diminue tout te temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Allons-y dans la
pénombre, Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Cela ressemble aux langues de feu.
Une voix: II doit y avoir une...
Mme Vermette: Non, c'est l'Esprit-Saintl
Une voix: Bien oui!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Mme la députée de Marie-Victorin,
M. Desbiens: Les coupures! On est rendu à la
chandelle!
Mme Vermette: Je me demandais si le fait que ce soit te
gagne-pain de quelqu'un, quand il est pris à braconner une fois, est
pris en considération.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Merci, M. le Président. Pour répondre
à la députée de Marie-Victorin, d'abord, cela n'existe pas
chez nous, te style de permis qu'on pourrait redonner pour raison humanitaire
ou quoi que ce soit. Ce sont les règles du jeu. Les seuls qui vivent de
cela sont les piégeurs ou les trappeurs, comme vous l'avez si bien dit
hier. À partir de ce moment, ils connaissent les règles du jeu et
savent que, quand on est en forêt, on ne braconne pas. S'ils braconnent,
ils s'exposent à perdre leur permis, tout simplement.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Je sais que c'est assez particulier, ce n'est pas
tout à fait comme le cas d'un conducteur automobile. On a pris en
considération ces aspects qui sont, à mon avis, importants quand
c'est un gagne-pain. Pour ces cas, il n'y a pas d'autres possibilités?
Je comprends la complexité, mais c'est une interrogation dont je vous
fais part.
Mon doux! Ça y est!
Une voix: II n'y a pas de courant alternatif!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 38? M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Quelqu'un qui a vu son permis suspendu ne peut pas
aller s'en acheter un, mais n'importe qui peut lui en vendre un et il dirait:
J'ai un permis.
M. Picotte: C'est son certificat qu'on suspend. Son certificat,
M. le député. (21 h 15)
M. Desbiens: Ah! Un certificat.
M. Picotte: Un certificat, M. le Président.
M. Desbiens: Ah bon!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 38 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 39.
M. Picotte: M. le Président. "L'article 176 de cette loi
est remplacé par le suivant: "Une personne dont le certificat ou le
permis de chasse, de piégeage ou d'une autre catégorie est
annulé ou suspendu ou à qui il est interdit d'en avoir ne peut,
pendant la période d'annulation, de suspension ou d'interdiction,
solliciter un certificat ou un permis de la même catégorie
délivré en vertu de la présente loi."
Les modifications à cet article sont de concordance avec des
amendements concernant les sanctions administratives. À l'instar de la
modification proposée à l'article 37 du projet - deux articles
auparavant - l'amendement précise la notion de permis, soit le permis de
chasse, de piégeage ou d'une autre catégorie, pour mieux marquer
l'intention du législateur, a savoir que la suspension d'un permis de
chasse particulier entraîne la suspension de tout autre permis de
chasse.
À l'instar de la modification proposée à l'article
38 du projet, l'amendement comble une lacune de la loi en prévoyant le
cas d'une personne à qui il est interdit d'avoir un permis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Est-ce que le ministre veut dire par là, par
exemple, que, pour ta personne dont le permis est suspendu, te simple fait
d'adresser une demande pour avoir un permis pendant que le sien est suspendu ou
qu'il ne peut pas en avoir, constitue une infraction en soi? Quand on dit de
solliciter...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Qu'on me trouve l'article en question. Effectivement,
en solliciter un nouveau est une infraction, quand la personne sait
déjà que son certificat est suspendu.
M. Claveau: En tout cas, on peut considérer que c'est une
personne qui va essayer de trouver une brèche peut-être.
M. Picotte: Pour essayer de se faufiler.
M. Claveau: D'accord.
M. Picotte: C'est une infraction grave. C'est cela. C'est
considéré comme une infraction grave, comme c'est le cas
actuellement, à ce qu'on me dit.
M. Claveau: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 39?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui. Dans la loi, on dit qu'il ne peut demander un
autre certificat ou un permis de même catégorie. Est-ce qu'il
pourrait demander un autre genre de certificat?
Le Président (M, Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: À la limite, il pourrait demander un permis de
piégeage comme tel, mais c'est le seul cas.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Mais on dit: "Une personne dont le certificat ou le
permis de chasse, de piégeage ou d'une autre catégorie est
annulé."
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: S'il a un permis de chasse, il peut demander un
permis de piégeage; s'il a un permis de piégeage, il pourrait
redemander un permis de chasse, s'il a commis une infraction pour le
piégeage.
M. Picotte: C'est cela. Ce sont trois choses différentes,
c'est cela: chasse, piégeage ou d'une autre catégorie. Les autres
catégories, c'est une pourvoirie, par exemple, des animaux en
captivité ou des choses comme cela. Cela prend des permis pour cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Cela se réfère à une
activité précise. Le fait, par exemple, d'avoir été
en infraction dans le cas de la chasse à l'orignal, cela m'enlève
tout droit de chasser dans n'importe quelle catégorie de chasse. Je
perds ma carte de chasseur.
M. Picotte: Exact. Oui.
M, Claveau: D'accord. Mais je peux aller pêcher.
M. Picotte: Pour la pêche, il n'y a pas de problème.
C'est un autre... Vous pouvez demander un permis de piégeage aussi. M.
Claveau: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 39? Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Les autres catégories, vous avez dit que ce
sont les...
M. Picotte: Cela peut être Ies pourvoyeurs, un permis afin
de garder un animal en captivité.
Mme Vermette: Garder un animal en captivité?
M. Picotte: Avoir un étang de pêche, et tous les
autres types de permis qui peuvent être donnés en vertu de la loi.
C'est ça.
M. Desbiens: Ou certificats. M. Picotte: Oui, c'est cela.
Le Président (M, Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'article 39 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 40.
M. Picotte: Comme cet article est en relation avec les autres que
nous avons suspendus, on va le suspendre pour l'instant, en attendant de
revenir aux articles que nous avons suspendus hier soir.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 40 est maintenant
suspendu. J'appelle l'article 41.
Loi sur les parcs Parc de conservation
M. Picotte: "L'article 1 de la Loi sur les parcs (L.R.Q.,
chapitre P-9) est modifié par le remplacement, dans la première
ligne du paragraphe c), des mots "parc national" par les mots "parc de
conservation"."
Cet amendement a pour effet de modifier l'appellation de parc national
pour y substituer celle de parc de conservation. Lors de l'adoption de la loi
en 1977, on retrouvait deux catégories de parcs, soit les parcs de
conservation et les parcs de récréation. En 1985, un projet de
loi modifiant diverses dispositions législatives (Lois de 1985, chapitre
30, article 58) changeait l'appellation de parc de conservation pour celle de
parc national. L'amendement proposé vise à reprendre l'ancienne
appellation.
L'appellation de parc de conservation
est plus descriptive que celle de parc national, puisque l'objectif
prioritaire d'un tel parc est d'assurer la conservation et la protection de
certains territoires.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Je comprends que ce que le ministre dit qu'un parc de
conservation fait référence à une activité
spéciale à l'intérieur du parc, qui peut être la
conservation de la flore et de la faune, la conservation d'espèces de
toutes sortes. Par contre, à moins que je ne m'abuse, le concept de parc
national est, à toutes fins utiles, mondialement reconnu pour exprimer
la même chose. On parle, par exemple, de parcs nationaux un peu partout
dans le monde. On parle du parc national des Cévennes, en France, on va
parler des parcs nationaux au Yukon et en Alaska, partout où on a une
entité géographique sur laquelle s'exercent des activités
de conservation diverses qui peuvent être à des fins touristiques,
à des fins récréatives, qui peuvent être la
conservation de certaines beautés naturelles des paysages. Si je prends
l'exemple du parc des Laurentides et la notion reconnue de parc national
où il y a des sites qui sont très beaux à visiter, style
Vallée de la Jacques-Cartier, des trucs semblables, le concept de parc
national fait référence à un concept global de
conservation avec ses entités géographiques, sa faune, sa flore,
tout y passe. Dans ce sens, je ne vois pas l'opportunité ou le besoin
criant d'enlever cette notion de parc national, qui est mondialement reconnue,
pour la réduire à celle de parc de conservation dans lequel on
garde strictement l'aspect faune et flore.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: On me rappelle ici - et le député
d'Ungava pourra en référer à ses collègues, M. le
député de Lac-Saint-Jean et M. le député de
Joliette - que ce qui a toujours existé, c'était la notion de
parc de conservation et de parc de récréation. Sauf qu'en 1984,
il est arrivé un problème spécifique concernant les
audiences publiques qui ont été faites dans la région de
Saint-Bruno. Les gens voulaient avoir un parc de conservation. Le ministre du
temps, le député de Joliette, je pense, parlait surtout de parc
de récréation, si bien qu'après un remaniement
ministériel, pour régler l'imbroglio, finalement, son successeur,
le député de Lac-Saint-Jean, aurait préféré
décider qu'il y avait des parcs de récréation et un parc
national. C'est là qu'on a changé l'appellation.
Effectivement, je pense qu'au Québec nous avons des parcs dits
nationaux où on sait de quelle sorte de parcs il s'agit; ce sont des
parcs fédéraux appelés "parcs nationaux". Exemple: le parc
national de la Mauricie et des choses semblables à cela. Nous revenons,
par cette appellation, à des vocations bien précisées chez
nous: il y a des parcs de conservation et il y a des parcs de
récréation, ce qui est moins mêlant. Cela vient
préciser directement la vocation de chacun des parcs,
c'est-à-dire parcs de conservation et parcs de
récréation.
Si on en est venu à l'appellation "parc national", c'était
pour éviter un imbroglio qui s'était produit lors de certaines
audiences publiques dans la région de Saint-Bruno.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Peut-être que cet imbroglio a fait en sorte
qu'on débouche sur l'appellation "parc national", une appellation qui
serait peut-être venue de toute façon, n'eût
été l'imbroglio en question. En effet, comme je le dis, la notion
de parc national est beaucoup ample que le simple fait de renvoyer à une
structure politique gouvernementale. C'est vraiment un concept
intégré de parc, c'est un nom qu'on retrouve dans à peu
près tous les pays pour désigner une certaine conception de
l'organisation d'un parc dans lequel on va faire et de la conservation et de la
récréation et plus ou moins l'une, plus ou moins l'autre.
Je ne vois pas du tout l'avantage qu'on a à enlever la notion de
parc national, quitte à ce que certains parcs, pour des raisons
diverses, aient des vocations qui varient un peu. À suivre le
raisonnement du ministre, il va falloir s'attendre prochainement à avoir
un changement dans l'appellation de l'Assemblée nationale du
Québec puisque, si sa référence à "national" est en
fonction de ce que fait le fédéral sur notre territoire, je pense
que cela va dans la même logique.
Je maintiens que l'appellation parc national est un concept
consacré qui détermine une entité géographique dans
un milieu donné où on va faire un certain nombre
d'activités de toutes sortes: de la récréologie, de la
conservation, de l'histoire, bref, tout ce qui touche la nature, tout ce qui
peut être observé: les petits oiseaux et les "bebites". Enfin,
toutes les possiblités existent à l'intérieur du concept
consacré de parc national.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je pense que ce qu'il faut
savoir et comprendre là-dedans, c'est que, présentement, un parc
de récréation au Québec, ce n'est pas
considéré comme un parc national. On a deux sortes de parcs: le
parc de conservation qui, lui,
est un parc national et le parc de récréation qui, lui,
n'est pas considéré comme un parc national. On dit: II y a deux
entités, il y a deux sortes de parcs au Québec: il y a des parcs
de conservation et il y a des parcs de récréation. Il faut garder
ces deux entités. On ne peut pas faire de la récréation
à l'intérieur d'un parc de conservation et vice versa. Je pense
qu'on ne peut pas se permettre de garder les deux. C'est un non-sens d'appeler
un parc de conservation parc national, quand le parc de
récréation n'en est pas un. Il faut revenir à cette
appellation et c'est la logique qui nous amène à appeler cela des
parcs de conservation et des parcs de récréation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Le ministre sera d'accord avec moi que tout parc de
conservation, quelle qu'en soit la grandeur, a également une vocation
récréologique. C'est un parc dans lequel on va aller pour des
fins de loisir, de distraction. Il y a peut-être quelques individus qui
vont le marcher pour des fins de travail, dans le cas d'études
universitaires ou des trucs semblables, mais il reste que, pour l'ensemble de
la population qui bénéficie de la présence d'un parc de
conservation, c'est pour se distraire, se changer les idées, pour voir
autre chose que son quotidien. À ce moment, c'est une activité
récréologique.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre. (21 h
30)
M. Picotte: M. le Président, ce qu'il faut comprendre au
Québec, c'est que, dans un parc de conservation, on ne peut pas avoir de
terrains de golf qui servent à là récréation. Dans
un parc de conservation, on ne peut pas avoir d'aires de baignade, tandis que,
dans un parc de récréation, on peut avoir du golf, des aires de
baignade, on peut avoir, si telle est la volonté du milieu, des
glissades d'eau, une foule de choses qui touchent directement la
récréation. C'est la distinction logique que nous faisons.
M. Claveau: Est-ce que l'appellation en question s'adresse aux
réserves fauniques?
M. Picotte: Une réserve faunique est une réserve
faunique.
M. Claveau: La réserve faunique n'est nullement
affectée par le statut de parc...
M. Picotte: Elle n'a pas le statut de parc.
M. Claveau: ...bien qu'on l'appelle comme cela vulgairement.
M. Picotte: C'est-à-dire qu'il y a des gens qui disent: On
s'en va dans le parc Mastigouehe, par exemple. C'est l'ancienne appellation,
parce que Mastigouche est une réserve. Ou Portneuf, c'est la
réserve de Portneuf, c'est la réserve des Laurentldes. Mais il y
a des gens qui disent: On s'en va à la pêche dans le parc. C'est
faux de prétendre cela, c'est une ancienne appellation.
M. Claveau: Quand on dit le parc de La Vérendrye, le parc
de Chibougamau, le parc des Laurentides, le parc de la Galette...
M, Picotte: II y a encore des gens qui disent: On s'en va
à la Régie des alcools faire notre magasinaqe, alors que c'est la
Société des alcools aujourd'hui.
M. Claveau: Ils s'en vont à la Commission des
liqueurs.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Picotte: À la Commission des liqueurs, justement.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: C'est quoi? Le ministre fait la différence
entre les deux catégories de parcs, mais il n'a pas fait la preuve de la
nécessité de modifier le terme "parc national" par "parc de
conservation". Tout ce qu'il fait, c'est dire qu'un parc de conservation, c'est
là où on protège, et que, pour un parc de
récréation, l'objectif prioritaire est de favoriser la pratique
d'activités récréatives, clubs de golf ou autres. Il ne
modifie en rien la description des parcs. Il ne chanqe strictement que le nom
que cela porte. Quelle est la réponse à cela? Qu'est-ce qu'un
parc national? Quelle est la signification, la description, le concept de parc
national?
M. Picotte: Un parc national, c'est un parc de conservation.
M. Desbiens: Alors?
M. Picotte: Mais, on veut bien préciser qu'il y a deux
sortes de parcs au Québec, des parcs de récréation et des
parcs de conservation. Quelqu'un qui se trouve dans un parc national pourrait
très bien penser qu'il est dans un parc de récréation,
alors que c'est faux. Quelqu'un qui est dans un parc national pourrait
très bien penser qu'il est dans un pare de récréation;
c'est faux. Effectivement, c'est faux. Il y a deux notions.
Généralement, quand on parle de parc national, cela veut dire
qu'on y exerce toutes sortes d'activités.
M. Desbiens: Je m'excuse de vous interrompre. Est-ce que le
ministre peut me dire quelle est la description d'un parc national?
M. Picotte: M. le Président, j'ai expliqué au
député de Dubuc et je vais continuer de lui expliquer ce qui
suit. Prenons le parc national de la Mauricie. On y pratique des sports, des
activités de récréation, de la pêche. C'est un parc
fédéral, un parc national. Pour la même appellation "parc
national", la personne qui se retrouve dans un parc dit national devrait savoir
que nous, notre définition d'un parc national, c'est un parc de
conservation où il n'y a pas d'activités de baignade, où
il n'y a pas d'activités de récréation comme telles.
Alors, à partir de ce moment, c'est la raison pour laquelle nous disons
que, pour les gens, c'est une précision exemplaire que de dire parc de
conservation et parc de récréation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Desbiens: Je ne suis pas plus avancé que je ne
l'étais,
M. Claveau: M. le Président, j'aurais plutôt
tendance à suggérer au ministre que tous les parcs soient des
parcs nationaux étant donné que ce sont des territoires
réservés à des fins nationales quelles qu'elles soient.
Certains parcs peuvent avoir une vocation plus particulière en vue de la
ré-créologie, de la conservation, du milieu, des bioclimats qui
peuvent être intéressants à étudier, etc. Il
pourrait y avoir un certain nombre d'activités spécifiques,
tandis que, dans d'autres parcs, on retrouve un peu de tout. Il me semble que
la notion fondamentale de base devrait être, à partir du moment
où c'est une entité territoriale qui s'adresse à un besoin
ou à un autre qui est de nature nationale, que tous les parcs soient des
parcs nationaux, donc, réservés pour les besoins de la nation,
quels que soient les besoins qui seraient déterminés par la
suite.
On pourrait avoir, par exemple, un parc national
récréatif, un parc national de conservation, un parc national
à vocation multiple. Je ne sais pas, il pourrait y avoir
différentes appellations.
M. Picotte: Je respecte l'idée émise par mon
collègue d'Ungava, mais nous croyons qu'il faut faire la nette
distinction et appeler un parc de conservation, parc de conservation et un parc
de récréation, parc de récréation.
M. Desbiens: C'est quoi, un parc national?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je reviens avec ma question, le ministre ne m'a pas
répondu, il a parlé des activités principales du parc
national de la Mauricie. C'est quoi, les activités principales du parc
national de la Mauricie?
M. Picotte: Un parc national, généralement, est un
Heu représentatif d'un milieu naturel. Un parc, c'est cela, un lieu
représentatif d'un milieu naturel.
M. Desbiens: Hein? Voyons la définition de parc national
dans la loi actuelle.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: "Parc national": un parc dont l'objectif prioritaire
est d'assurer la conservation et la protection permanente de territoires
représentatifs des régions naturelles du Québec ou des
sites naturels à caractère exceptionnel tout en les rendant
accessibles - bien sûr - au public pour des fins d'éducation et de
récréation extensive." C'est bien important, cela.
M. Picotte: La vraie définition d'un parc, je l'ai
mentionnée tantôt, c'est un lieu représentatif d'un milieu
naturel. C'est cela, la vraie définition d'un parc, sauf que, quand on a
voulu réqler le problème autrement, en 1985, on a pris la
définition d'un parc de conservation et on l'a accolée à
un parc national; c'est ce qu'on a fait.
Une voix: Ce n'est pas cela. Demandez-le.
M. Picotte: Vous avez beau me dire que ce n'est pas ce qu'on a
fait, les gens qui étaient au ministère et qui assurent la
continuité du ministère me l'ont expliqué de cette
façon. Je ne peux pas vous dire l'esprit et les intentions de mes
prédécesseurs là-dessus, je vous l'explique tel que les
gens l'ont vécu. Je ne peux pas vous en dire plus que cela; je regrette,
malheureusement, je vais devoir vous décevoir s'il faut que j'aille plus
loin que cela. À part aller interroger mes deux
prédécesseurs, je ne peux pas vous en dire plus que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: J'ai participé aux discussions sur cette loi,
la loi 48, le projet de loi omnibus. Quand je demande au ministre ce qu'est un
parc national, il me répond la description de ce qui est écrit
là,
dans la loi actuelle des parcs. Alors, pourquoi changer de nom? Ce n'est
pas la raison, cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Le député pourrait-il m'expliquer de
quel parc national il parle? Est-ce un parc national au Canada, au
Québec ou un parc national américain? Ç'est cela, le
problème.
M. Desbiens: Non, au Québec, on a des parcs nationaux
comme on a une Assemblée nationale. C'est cela le sens de
"national".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M, Picotte: Au Québec, jusqu'à présent, la
définition qui existe d'un parc national, c'est un endroit où on
fait de la conservation et où la pratique de la récréation
n'est jamais intensive.
M. Desbiens: C'est cela, c'est la description d'un parc national.
Pourquoi ne pas garder le nom? C'est inscrit "récréation
extensive".
M. Picotte: Cela amène une confusion inutile, à
notre avis, compte tenu de la définition que l'on connaît d'un
parc national canadien qui existe sur le territoire du Québec. C'est
pour cela que nous disons: Appelons cela...
M. Desbiens: C'est quoi, la définition d'un parc national
canadien?
M. Picotte: Un parc national canadien, c'est un milieu
représentatif, que ce soit du côté de la conservation ou
des possibilités de récréations, ça regroupe tout
cela. Alors, c'est cela, la définition d'un parc national canadien.
Comme cela regroupe tout cela, il y a une ambiguïté qu'il faut
dissiper.
Mme Vermette: M. le Président, une question de
règlement.
M. Picotte: C'est pour cela qu'on fait...
Mme Vermette: On a déjà assez de problèmes
de...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mme Vermette: ...de lumière sans avoir des
problèmes d'écoute.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Picotte: C'est pour dissiper l'ambiguïté, M. le
Président, parce qu'un parc national canadien, c'est à le fois de
la conservation et de la récréation. Quand on parle d'un parc
national canadien, c'est un endroit où il y a effectivement de la
conservation et où on fait de la récréation. Appeler un
parc national au Québec, c'est avoir une autre définition qui
crée une ambiguïté, puisque là, il ne se fait pas de
récréation, il ne se fait que de la conservation. S'il se fait de
la récréation, c'est très sommaire. Comme on a les deux
appellations, il faut la clarifier. C'est dans ce but que nous avons
présenté cet article.
M. Desbiens: Comme avec les parcs nationaux du Québec, le
parc national du Saguenay, M. le Président. Est-ce qu'il y a d'autres
territoires, d'autres sites naturels semblables au Canada, au Québec ou
ailleurs en Amérique du Nord?
M. Picotte: Chez nous, on a deux sortes de parcs, les parcs de
conservation et les parcs de récréation. Nous
préférons, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, avoir
ces deux appellations.
M. Desbiens: Est-ce que c'est une demande du
fédéral?
M. Picotte: C'est à la suite d'une demande directement
chez nous, vu que nous remarquons une ambiguïté depuis 1985. Nous
décidons d'amender ta loi en ce sens-là parce que c'est une
ambiguïté chez nous. On s'est aperçu que, depuis cette
modification en 1985, cela crée des problèmes, cela crée
une ambiguïté inutile. C'est pour cela qu'on le dit.
M. Desbiens: Quels sont les problèmes que mentionne le
ministre et qui ont été créés par l'appellation
parc national du Saguenay, M. le Président?
M. Picotte: Cela crée notamment des problèmes dans
l'affichage touristique, entre autres.
M. Desbiens: Quel est le problème?
M. Picotte: Un parc national québécois et un parc
national canadien.
M. Desbiens: Quel problème cela crée-t-il?
M. Picotte: Ce n'est pas la même chose. Je vous ai
expliqué ce qu'est un parc national canadien. On peut y faire les deux
choses à la même place.
M. Desbiens: Oui, dans le parc national québécois
aussi.
M. Picotte: La personne qui voit parc national et qui s'attend
à aller dans un parc national au Québec et à faire de la
récréologie, je regrette, mais ce n'est pas un parc de
récréation. Elle va se retrouver complètement dans un
milieu où là elle pourra nous demander: Vous êtes
supposés faire de la récréation et on n'en a pas. Vous
nous avez trompés. C'est pour cela qu'il faut faire la distinction entre
parc de conservation et parc de récréation.
M. Desbiens: Un parc national est un parc de conservation et de
protection du territoire naturel, de sites naturels exceptionnels. C'est une
appellation mondiale. Elle existe aussi. Est-ce que le Canada va faire
disparaître son terme de parc national parce qu'il y a des parcs
nationaux aux États-Unis et que les Etats-Unis sont plus gros que le
Canada?
M. Picotte: M. le Président, je ne sais pas ce que le
Canada va faire, mais je dis que le Québec veut faire cela. Ne demandez
pas ce que le Canada va faire. On n'est pas à la bonne
assemblée.
M. Desbiens: Je dis que c'est plutôt le mot "national" qui
fait mal au ministre. C'est la seule raison. Il n'est capable de
répondre à aucune question de façon concluante. Ce qui
fait mal au ministre, c'est le mot "national". Qu'attend-il pour décider
de faire disparaître le terme d'Assemblée nationale aussi, parce
que "national" est un terme canadien dans son esprit? Alors, "nationale"
devrait disparaître de là aussi.
M. Picotte: Attendez et si jamais, à un moment
donné, je fais une motion en ce sens-là à
l'Assemblée nationale, vous la critiquerez en temps et lieu. Pour
l'instant, on parle des parcs et c'est la volonté du gouvernement d'agir
ainsi.
Le Président (M. Saint-Roch):: Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. J'essaie de comprendre
la logique des choses. On dit qu'un parc national a une double vocation, en
fait, soit la conservation et ta récréation. Actuellement, ta
plupart des parcs qu'on a au Québec s'étendent sur un immense
territoire. C'est très rare qu'ils aient uniquement une vacation. Ce
sont toujours des vocations mixtes. À mon avis, c'est très
difficile de couper au couteau qu'un parc, à un moment donné,
à partir de telle distance, c'est de la conservation et à telle
autre distance, c'est du loisir, c'est du récréatif. Il y a les
sentiers de nature qui existent et qui sont à la grandeur des parcs.
C'est pour les adeptes de la marche, pour les adeptes de la nature. Cela existe
à l'intérieur de l'ensemble des parcs. II y a des points
d'observation dans tous les parcs. À mon avis, il y a une notion
beaucoup plus restrictive quand on change le mot national par conservation;
cela devient une notion très restrictive. (21 h 45)
Tantôt, le ministre donnait comme exemple: Ce n'est pas possible
parce que, si on arrive à un endroit, les gens sero,nt dans l'erreur,
ils ne sauront plus à quoi s'attendre quand c'est indiqué parc
national et que c'est au Canada, si on dit aussi ici parc national.
Écoutez, si un parc national au Canada dans sa définition se voit
reconnaître deux vocations, je ne vois pas pourquoi, lorsqu'on revient au
Québec, ici, il faut distinguer l'une par rapport à l'autre. Si
les gens dan3 leur ensemble comprennent qu'un parc national doit avoir deux
vocations, des vocations mixtes, pourquoi, rendus à notre tour ici,
faire une distinction et dire: Tantôt, c'est plus conservation que cela
peut être récréatif II y a peut-être 5 % à 10
% de récréatif par rapport à 90 % de conservation.
Pour ces raisons évoquées, nous, on dit que c'est à
ce niveau que les gens vont avoir beaucoup plus de chances de se mêler et
de ne plus comprendre ce qui se passe. Dans l'esprit des gens maintenant,
qu'ils aillent au parc du Mont-Orford, qu'ils aillent au parc du
Mont-Tremblant, qu'ils aillent justement dans le parc du Mont-Saint-Bruno
auquel vous faisiez référence tantôt, actuellement il y a
des activités récréatives et il y a aussi des
activités de conservation, il y a aussi des activités
d'observation de la nature. Il y a des sentiers de nature. Tout cela existe
actuellement et est en activité. L'ensemble des gens, les adeptes de la
nature sont habitués à vivre avec ces différentes
composantes et les différentes vocations des parcs qui existent
actuellement au Québec.
Je pense que les parcs font partie de notre patrimoine comme bien
d'autres choses font partie de notre patrimoine. Vouloir avoir une
reconnaissance par rapport à nos acquis ou par rapport à ce qui
fait partie de notre patrimoine est tout à fait naturel et
justifié. J'ai l'impression que, quand on arrive à la
conservation ou qu'on arrive au récréatif, on arrive à des
sous-groupes par rapport à l'ensemble géographique d'un
territoire ou par rapport à l'ensemble d'une vocation. Mais à
l'intérieur d'une mission plus générale, il y a toujours
des sous-groupes.
Ce qu'on veut faire adopter actuellement, c'est changer le mot national
par un sous-groupe et on devient beaucoup plus restrictif quant à la
compréhension. Mot, je m'explique mal encore une fois pourquoi,
finalement, on veut changer le terme qui, à mon avis, est reconnu par
l'ensemble de la
population, par l'ensemble des adeptes de La nature. C'est
international. On dit tellement souvent qu'il faut faire attention à
toutes les différences. Il y a actuellement beaucoup de
multiculturalisme ici au Québec; de plus en plus, il y a des gens qui
viennent s'installer ici au Québec et qui sont habitués à
des notions beaucoup plus internationales. Je pense que c'est à cette
pensée internationale, finalement, que le mot parc "national" fait
référence.
Pour toutes ces raisons évoquées, il ne faut pas
empêcher les gens de comprendre, pour lesquels on a tous de la sympathie,
des différentes communautés culturelles qui viennent s'installer
chez nous au Québec. C'est comme le kilomètre; la plupart des
Européens sont habitués au kilomètre et c'est pour cela,
d'ailleurs, qu'on a changé.
C'est un peu un genre de symbole national; un parc est un parc. C'est
l'ampleur et la vocation qui font, justement, la notion de parc national de
préférence et par rapport à un parc local ou au parc d'une
petite municipalité. À mon avis, ce sont des notions fort
importantes. Ce sont des notions d'internationalisme auxquelles on fait
référence. On m'a toujours dit qu'une loi doit être faite
pour être comprise dans son ensemble, dans sa forme la plus
générale, celle qui permet la plus grande forme de
compréhension et qui permet, justement, une plus large
interprétation. Actuellement, on a une interprétation large qui
va exactement dans le sens des lois et on veut en faire une
interprétation beaucoup plus restrictive.
Je m'explique mal un tel processus en matière de lois, d'autant
plus que c'est votre propre gouvernement qui voulait établir des lois
qui soient les plus claires possible, les plus compréhensibles et qui
favorisent une très grande généralité des choses.
On a déjà un terme qui exprime une très grande
généralité des choses et vous voulez en venir à un
terme beaucoup plus restrictif. Je m'explique très mal un tel
changement, un tel revirement avec cette notion que vous voulez introduire. Ma
foi, je pense que le fait de s'approprier des choses qui nous appartiennent
n'est pas un mal en soi; au contraire, il est bon qu'on veuille l'identifier
d'une façon beaucoup plus claire pour l'ensemble des gens qui viennent
ici afin de démontrer qu'on possède des choses aussi au
Québec.
C'est une valeur inestimable, M. le ministre. Vous qui êtes
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche savez fort bien que tous
nos parcs sont une richesse inestimable et vous savez à quel point cela
l'est pour les Européens et même les Américains, eux qui
ont le culte du marketing. Ce sont des notions auxquelles on fait
référence et qui représentent, pour eux, une
fierté. Je parle des Européens et des Américains.
On a juste à aller dans le parc
Yellowstone et à d'autres endroits où on fait appel
à la notion de parcs nationaux. Je me dis: Nous aussi, on a notre
richesse, nos valeurs qui nous sont propres et on peut bien les exploiter
à leur juste valeur. Tout simplement, je me dis: Pourquoi devenir
restrictif Restons donc dans la globalité des choses, dans
l'interprétation la plus générale des choses afin de
permettre à tout le monde de se retrouver, de se comprendre beaucoup
plus facilement. À mon avis, on veut faire des sous-catégories et
cela devient beaucoup plus difficile d'interprétation et cela devient
beaucoup plus difficile à comprendre. D'autant plus que, dans les parcs,
à mon avis, il est très difficile de ne pas trouver de vocation
mixte. L'ensemble des parcs actuellement a souvent autant de sites de
conservation que de sites récréatifs. C'est assez difficile d'en
limiter un par rapport à l'autre.
Les gens vont en montagne, ils vont dans les parcs, ils vont au bord des
étanqs ou des sites d'eau naturels pour différentes raisons. On
va au parc du Mont-Orford, où il y a un paquet d'activités. Il y
a des activités culturelles, des activités écologiques et
récréatives. Il y a des parcs de conservation a certains endroits
parce qu'il y a différentes espèces vulnérables ou en voie
de disparition comme on en a parlé tantôt. Et cela s'étend
sur un très vaste territoire. Effectivement, c'est toujours plus facile
avec des mots de faire des limitations. Cela devient très intellectuel,
à mon avis. Cela devient beaucoup plus hermétique. Mon doux, on
avait déjà une appellation qui convenait pour l'ensemble des
parcs qu'on considérait comme faisant partie d'un patrimoine, d'une
richesse naturelle qui est sur un territoire bien délimité et
bien identifié. Je m'explique mal qu'on puisse vouloir changer cette
notion.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Quelques mots, M. le Président, pour d'abord
rassurer mes collègues. Si le mot "national" me fatiguait à ce
point-là, je l'aurais remplacé par le mot "provincial". Ne soyez
pas inquiets en partant: le mot "national" ne m'énerve pas plus que le
mot "provincial". C'est une question de logique.
J'écoutais Mme la députée de Marie-Victorin qui me
dit que je fais des sous-catégories. C'est parce qu'elle possède
très mal la loi qui existe présentement. Si elle veut voir des
sous-catégories, je vais l'inviter à regarder l'article 1 de la
loi faite par son propre gouvernement à l'époque où il
était au pouvoir. Voulez-vous en voir des sous-catégories, M. le
Président? Écoutez bien celai "Dans la présente loi,
à moins que le contexte n'indique un sens différent, on
entend par:" Là, on donne la définition du ministre.
À b), an donne la définition de parc: "le territoire
déterminé suivant l'article 2." Là, on arrive à des
sous-catégories que Mme la députée ne veut pas avoir. On
arrive à deux sous-catégories. Regardez la logique! C'est
marqué à l'article c): Parc de conservation se traduit par "parc
national". Allez à l'autre sous-catégorie que Mme la
députée n'aime pas et là regardez justement la logique:
article d) "parc de récréation".
On me dit que je fais deux sous-catégories et elle n'aime pas
cela, alors qu'il y a deux sous-catégories. Il y a une catégorie
qui s'appelle parc, et la logique du gouvernement, dans le temps, cela a
été de dire parc de conservation: parc national. Une ligne plus
bas, d) parc de récréation. Vous voyez la logique.
La logique chez nous est la suivante, et je serai aussi fier de dire aux
Européens, aux Américains, aux Canadiens, aux
Québécois, aux Saguenéens, aux Mauriciens, aux
Louisevillois et à tout le monde: Venez chez nous voir nos richesses, on
a deux sortes de parcs: les parcs de conservation et les parcs de
récréation. Voilà.
Le Président (M. Saint-Rochh): Mme la
députée de Marie-Victorin.
M. Picotte: Puis, on a des parcs. Gênez-vous pas.
Une voix: Ce sont tous des parcs nationaux.
Mme Vermette: M. le Président, je répondrai
à M. le ministre qu'effectivement il n'est pas obligé de copier
la philosophie du pire; alors, il pourrait très bien dans sa grande
logique conserver cette notion de parc national. Et s'il considère que
tes sous-catégories sont de trop, peut-être que les
sous-catégories pourraient disparaître afin de maintenir le sens
générique. Ce serait peut-être plus profitable et rentable
pour l'ensemble des gens. À mon avis, ce n'est pas parce que nous avons
été dans l'erreur qu'il faut que vous continuiez à
l'être.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Je ne veux pas donner de cours à Mme la
députée; de toute façon, elle pourra très bien se
renseigner là-dessus. Il ne peut pas y avoir une seule catégorie.
Cela ne peut pas être des parcs nationaux, point final, à la
ligne. Partout dans le monde, il y a des sous-catégories: 1 et de 2. On
ne peut pas dire chez nous: II y a des parcs, point final, à la ligne,
parce que, chez nous, ce n'est pas cela. Il y a des parcs de conservation et
des parcs de récréation. N'en déplaise à Mme la
députée, il ne peut pas se faire de la récréation
comme on t'entend, de façon intensive, dans nos parcs de conservation.
Ce n'est pas possible. Je voudrais bien avoir juste une appellation, mais ce
n'est pas possible. Elle ira vendre cela en audiences publiques partout sur le
territoire.
Quand je suis allé aux audiences pour le parc Frontenac, on a vu
des gens qui voulaient tel type de parc et non pas tel autre. À
Saint-Bruno, quand il y a eu l'imbroglio qui a causé tant de soucis
à mon collègue, le député de Joliette, les qens ne
voulaient en aucune façon de récréation. C'est un parc de
conservation pur et dur. Je voudrais bien qu'il y ait seulement une
appellation, mais les Québécois ne veulent pas cela, et ce n'est
pas comme cela, non plus. On n'en fera pas seulement une.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le Président, j'ai peine à croire
le ministre quand il dit cela. L'ensemble des parcs ont toujours des vocations
mixtes. C'est très difficile. Il y a de la conservation, finalement, il
y a des genres de sanctuaires où on fait de la conservation.
Effectivement, je connais des endroits qui ont des oiseaux
considérés comme étant une rareté et une richesse.
C'est un endroit de conservation. Personne ne peut faire de la chasse et
personne ne peut rien faire. Mais cela n'empêche pas d'avoir des sentiers
de nature et cela fait partie de la récréation aussi. Il y a des
sentiers de nature et il peut y avoir aussi l'hiver des sentiers pour les gens
qui veulent faire du ski de fond. Et cela n'empêche pas de faire les deux
et de maintenir la conservation, à mon avis.
Il existe des situations beaucoup plus souvent qu'autrement mixtes qui
permettent, d'une part, de faire de la conservation et, d'autre part, des
activités récréatives d'ordre de la nature.
Ce que je voulais dire au ministre actuellement, c'est que partout les
activités sont conciliables. Vous avez dit tantôt: C'est
impensable. C'est moi qui essaie de comprendre, M. le ministre. Vous avez dit:
C'est impensable. Il y a deux sous-catégories. Il faut en faire deux,
puis après on dit: Non, cela a été une erreur d'en avoir
fait. Il y a du tangage à un moment donné, et ce que j'essaie de
vous dire, c'est qu'effectivement, dans les parcs, quelle que soit leur
vocation, plus sauvent qu'autrement on se retrouve avec plus d'une
activité. (22 heures)
Je n'ai qu'à regarder le parc du Mont-Orford où il y a un
très beau terrain de camping, un golf, et des endroits
privilégiés de conservation. Les gens y vont parce qu'il y a,
d'une part, un endroit de conservation
et, d'autre part, des endroits qui favorisent et qui privilégient
d'autres activités récréatives.
Quels que soient les endroits - je vais au parc du Mont-Tremblant, c'est
la même chose aussi - il y a l'immensité du territoire qui est
à considérer. Un parc national, quand on emploie le terme
"national", c'est à ce niveau qu'il faudrait penser, à l'ensemble
de l'espace territorial, beaucoup plus qu'à l'ensemble des
activités.
Ce serait peut-être plus dans la logique des choses. J'estime
qu'un grand territoire mérite d'avoir une appellation beaucoup plus
générale. Quand un territoire est beaucoup plus petit - je
comprends qu'on veut démontrer cela à cause de l'étendue
du territoire - effectivement, on devient plus restreint dans nos
activités.
Par contre, plus le territoire est vaste, plus le territoire est grand,
plus il favorise un plus grand éventail d'activités et permet
facilement la mixité des activités de conservation, d'une part,
ou d'autre part, d'activités récréatives, de loisirs, dans
le milieu de la nature.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Je voudrais préciser deux points qui ne sont
pas tout à fait exacts. D'abord, je dirai à Mme la
députée que, dans les parcs du Québec, il ne se fait pas
de chasse; ni dans les parcs de récréation, ni dans les parcs de
conservation.
Mme Vermette: Il y a de la pêche à des endroits.
M. Picotte: Il y a de la pêche, mais il n'y a pas de
chasse. Deuxièmement, elle a parlé tantôt d'aller voir des
oiseaux d'une espèce rare, à l'intérieur d'un parc; pour
nous, ce n'est pas un parc, c'est un sanctuaire.
M. Desbiens; C'est aussi à l'intérieur d'un
parc.
Mme Vermette: Oui.
M. Picotte: C'est bien balisé et précisé.
Alors, il ne faut pas mêler les choses non plus et il faut les appeler
par leur nom.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: J'en profite pour souligner... Il y a
déjà eu le projet du Parc national de l'archipel où
étaient conciliées différentes activités, le long
du fleuve Saint-Laurent à partir de Sorel où on retrouvait des
espèces rares. C'était un site écologique d'observation
privilégié qui favorisait égale- ment certaines
activités récréatives.
Tout cela était conciliante: on avait l'apport de
l'activité économique, tout en maintenant cet équilibre
entre la conservation et l'écologie des espèces. Cela permet
à l'ensemble de la population québécoise et aux touristes
qui viennent visiter le Québec, de pouvoir partager cette richesse qui
nous appartient, cette richesse qui fait qu'on retrouve au Québec
plutôt qu'en Ontario certaines espèces, ce qui en fait un site
d'intérêt particulier, privilégié.
C'est par cette nature qu'on se distingue. Délimités par
un territoire qui nous favorise au niveau des différentes
variétés d'espèces animales, de la faune et de la flore,
cela permet à une plus grande population d'y accéder.
M. Picotte: Vous voyez jusqu'à quel point l'ancien
gouvernement utilisait le mot "national" à toutes les sauces. Il n'a
jamais été question... Dans la Loi sur les parcs, le Parc
national de l'archipel n'a jamais été considéré
comme un parc et n'aurait jamais été défini comme un parc
dans la loi. M. le Président, je pense que c'est cela. Nous voulons
préciser les choses telles qu'elles sont: parcs de conservation et parcs
de récréation.
Mme Vermette: M. le ministre, j'ai beaucoup de difficulté
à croire que c'est coupé au couteau tant que cela dans nos parcs.
J'ai peine à croire cela parce qu'à X nombre de pieds, on va
quasiment être obligé de mettre des sentinelles pour dire:
À cet endroit du parc, c'est de la conservation et, à l'autre
partie du parc, c'est de la récréation. À mon avis, dans
l'ensemble des parcs, on retrouve toujours les différentes
activités, autant l'une que l'autre.
Le Président (M. Richard): Merci, Mme la
députée de Marie-Victorin. M. le député d'Unqava,
s'il vous plaît, vous avez la parole.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Je voudrais simplement
prendre quelques minutes pour remettre certaines choses à leur place ou,
du moins, essayer d'amener des éclaircissements complémentaires
à la suite, surtout, de l'interprétation de la notion de "parc
fédéral". Le ministre disait au départ qu'au niveau
fédéral, dans un parc, on fait tout, ce sont des parcs où
on allie l'utile à l'agréable, etc. Il disait, finalement, que
l'ancien gouvernement avait tout mêlé parce qu'on mettait tout
dans le même pot et qu'on voulait faire en sorte de mêler tout le
monde en ne définissant pas la notion de "parc national" et en
introduisant toutes sortes de notions sous le même vocable.
J'aimerais qu'on prenne quelques minutes ensemble pour faire un tour
de
différents parcs nationaux canadiens, d'un océan à
l'autre. On peut peut-être commencer avec le parc des îles de
Mingan qui est un parc fédéral et où, depuis quelques
années, on n'a pas beaucoup d'activités
récréatives. Il n'y a pas beaucoup de golfs, il n'y a pas
beaucoup de bases de plein air et d'activités semblables; c'est un site
de conservation. Le parc de Forillon, par contre, est de beaucoup
différent; on retrouve à peu près de tout, on a toutes
sortes d'activités qui s'entrecroisent... Mais, déjà
là, il y a une différence entre la notion de ce qu'on peut faire
dans deux parcs différents. Si on se rapproche un peu plus de nous,
ici... Le ministre a donné des exemples par rapport au parc national de
la Mauricie, mais le parc fédéral des Vieilles Forges est
beaucoup plus historique, c'est un site historique avant tout et c'est Parcs
Canada qui...
M. Picotte: M. le Président, une question de
règlement. Je pense que je connais bien ma région. Le site des
Vieilles Forges est à Trois-Rivières, il est administré
par Parcs Canada mais le parc national de la Mauricie commence à
Saint-Mathieu de Shawinigan et va jusqu'à Lac-à-la-Tortue et
Saint-Jean-des-Piles. C'est la même chose quand on parlait tantôt
du parc de Mingan, je dois préciser au député que, pour
l'instant, c'est la réserve, le parc n'étant pas encore
déterminé.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Je voulais dire, effectivement... Quand le ministre
faisait référence au parc de la Mauricie, il a parlé d'une
entité qui représentait quelque chose pour définir son
point de vue, mais le site, les Vieilles Forges, qui est administré par
Parcs Canada, justement, est une autre entité tout à fait
différente que j'ai eu l'occasion de visiter à plusieurs
reprises. Cela se trouve sur le boulevard des Forges, un peu en haut de
Trois-Rivières, en allant vers Saint-Étienne-des-Grès.
C'est une autre chose et, pourtant, c'est administré par Parcs Canada.
Cela fait partie des parcs de Parcs Canada et c'est une activité
à caractère culturel et historique.
Qu'on aille, par exemple au parc de la Pointe Pellée où on
retrouve encore une toute autre notion de parc. C'est tout à fait
différent, il se fait toutes sortes d'activités. Si on va un peu
plus loin, le long de la rivière Rouge au Manitoba, un peu de ce
côté-ci de Winnipeg, il y a des forts, les anciens forts de la
Hudson Bay, par exemple, qui sont des parcs de Parcs Canada, qui ont un statut
de parc et qui ne sont pas vraiment à caractère
récréatif. Ce sont des visites, c'est de l'histoire. C'est une
autre façon d'administrer quelque chose qui relève de Parcs
Canada et qui fait partie de la notion de "parc fédéral".
On peut aller plus loin, dans le sud de l'Alberta. Je dirais même
que le site sur lequel a eu lieu la dernière grande bataille entre
nations autochtones, entre autres les Cris et les Black Foot, a un statut de
parc fédéral, de parc national. Pourtant, c'est plus un
sanctuaire historique, c'est plus une reconnaissance d'un
événement historique qui est arrivé à un moment
donné. Malheureux? Soit, mais c'est un événement
historique et c'est un parc national.
On peut continuer comme cela. Il y a toutes sortes de définitions
de la notion de parc national. Au nord de la Colombie, sur l'Alaska Highway,
juste avant d'entrer au Yukon, il y a un parc national qui fait partie du
patrimoine mondial, qui n'est tout simplement qu'un beau point de vue, un point
de vue exceptionnel, d'ailleurs, sur des montagnes. Il n'y a rien d'autre. Il y
a un chemin, une route qui traverse des montagnes exceptionnelles. C'est un
parc national avec le statut de patrimoine mondial. C'est une autre notion qui
porte toujours l'appellation de parc national.
Le parc national de Klouane au Yukon, c'est un parc qui a, à
toutes fins utiles, comme raison d'être de donner un statut de protection
complète aux monts Saint-Élie. On y retrouve les plus hautes
montagnes canadiennes et des glaciers parmi les plus beaux au monde. C'est une
vocation tout à fait différente qui a pour but de
reconnaître ou de protéger un patrimoine qui n'est pas uniquement
un patrimoine canadien, mais un patrimoine de la planète. C'est un parc
national.
Quand on se promène, la notion de parc national varie
énormément. En Europe, j'ai eu l'occasion d'en visiter plusieurs.
Il y a toutes sortes de notions de parc national. L'appellation "parc national"
reste l'appellation fondamentale d'un territoire que l'on détermine pour
toutes sortes de raisons, que l'on veut faire nôtre. On veut le
protéger, on veut lui donner une vocation qui aura un impact, en tout
cas, sur l'ensemble de l'économie et qui va faire en sorte que l'on soit
fier de ce petit coin de territoire que l'on veut bel et bien
protéger.
En ce sens, je reviendrais plutôt à l'argument que
l'appellation générique fondamentale de tout territoire que l'on
tient à protéger, de tout territoire dont on est fier, de tout
coin de pays auquel on aime bien s'identifier et que l'on aime bien montrer aux
autres... Cela devrait porter le nom de parc national et que, à la suite
de cela, on fasse des distinctions, qu'on leur donne des vocations diverses.
C'est de la sous-catégorie, justement. Ce sont des divisions d'une
même notion générique. Ce sont tes branches d'un même
arbre. Ce n'est
pas parce que la branche du bas est plus forte que la branche du haut
que ce ne sont pas deux branches et qu'elles ne font pas partie du même
arbre; elles sont sur le même tronc. La notion fondamentale, la notion
générique de base, c'est parc national.
À partir de cela, on peut définir un certain nombre de
vocations en fonction de la configuration du terrain, en fonction du milieu
géographique où il se trouve, en fonction de la densité de
la population, en fonction des espèces que l'on peut y retrouver, en
fonction d'un climat particulier, en fonction d'une savane ou d'un type de
feuilles, de branches ou d'insectes que l'on ne retrouve pas ailleurs. Il y a
toutes sortes de raisons qui peuvent faire que l'on donne une vocation
quelconque à un territoire qui a été reconnu, à
l'intérieur d'un ensemble, sous le vocable général de
"parc national". Je ne crois pas que le Québec innoverait en faisant
cela, étant donné que c'est ce qui se fait un peu partout dans le
monde, y compris pour le parc national du W, en Afrique de l'Ouest, qui n'a
comme raison d'être que la protection d'une petite rivière, pas
très grande, mais qui est particulière. La population du Niger
où il se trouve sent le besoin de le protéger; elle appelle cela
un parc national. C'est un vocable internationalement reconnu pour
déterminer un territoire dont on est fier, que l'on veut protéger
et auquel on donne un certain nombre de structures, de vocations qui
correspondent aux particularités du milieu, aux conditions
géographiques et autres.
Je ne vois pas pourquoi le Québec aurait honte d'avoir ses parcs
nationaux auxquels il donnerait différentes vocations.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député d'Ungava. M, le ministre. (22 h 15)
M. Ptcotte: Je pense que je ne vais pas relever toutes les choses
qu'a dites le député. Il sera essentiel, du moins dans certains
cas, de faire la nette distinction entre un parc national, puisqu'on a fait
allusion au parc national de type fédéral, et les
différentes choses qui sont administrées par Parcs Canada. Pour
vous donner un exemple bien précis, ici, les murs de Québec,
c'est administré par Parcs Canada et ce n'est pas un parc national.
Alors, j'ai eu l'occasion abondamment de dire ce que je pensais et de donner
mes commentaires sur l'appellation que nous voulons faire des parcs au
Québec et je n'ai pas d'autres commentaires à faire, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, on travaille sur un projet
de loi pour modifier la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune et la Loi sur les parcs, donc pour en améliorer la
compréhension, pour en améliorer l'application aussi, la
possibilité d'application. Alors, si je relis les définitions et
l'interprétation qu'il faut donner aux mots et aux appellations, dans
l'article 1, c'est très clair, il n'y a rien de sorcier, il n'y a rien
de compliqué, c'était parc et ta définition de pare, c'est
tout territoire de conservation et de récréation que le
ministère désigne sur les terres publiques. Il y a deux
catégories. Il y en a un qui s'appelle parc national, et cela est une
appellation qui n'est pas de Parcs Canada, ni de parcs qui cela voudra, c'est
un concept international, comme les parcs marins, on pourrait l'ajouter aussi
ici, qui est reconnu par toutes les nations. Il n'y a pas assez de points
où les gens s'entendent partout sur la terre, au moins il faut conserver
ceux qu'on a. Donc, un parc national, c'est un concept qui est reconnu partout.
Dans chaque coin du globe, on cherche à préserver certaines
régions naturelles, certains sites naturels qui ont des
caractères exceptionnels. Le ministre pourrait sans doute nous
décrire le parc national de la Mauricie ou moi, j'ai le parc national du
Saguenay pour des raisons très précises, c'est un fjord, un site
exceptionnel en Amérique du Nord. C'est un site exceptionnel que la
population du Québec veut préserver et qu'on veut rendre
accessible au public aussi pour des fins d'éducation dans certaines
circonstances ou de récréation même intensive.
Un parc national, appelez-le parc de conservation, si vous voulez, cela
reste toujours la même chose. Un parc de conservation, c'est avant tout
déterminé pour faire la conservation des espèces ou du
site ou de la faune aussi; cela inclut également la faune. C'est
très clair à l'article c) dans la description de ce qu'est un
parc national; c'est un parc où la protection et la conservation sont
d'abord à l'honneur. Tandis qu'à l'article d), la deuxième
catéqorie de parcs - il y a deux catégories de parcs, ce n'est
pas compliqué - cela s'appelle un "parc de récréation".
Dans ce genre de parcs, l'objectif prioritaire - c'est bien décrit dans
la loi, c'est clair et cela n'a pas besoin d'être davantage
éclairci - c'est "de favoriser la pratique d'une variété
d'activités récréatives de plein air, tout en
protégeant l'environnement naturel". Alors, dans un cas, c'est la
conservation et la protection permanente de certains caractères
exclusifs naturels exceptionnels; dans l'autre cas, il peut y avoir aussi joint
à cela, mais d'une façon moins importante, la
récréation. On parle de récréation extensive, c'est
ce que cela veut dire, alors que, dans un parc de récréation,
c'est la récréation qui domine. C'est très clair dans les
définitions, c'est très clair dans la loi.
Je ne vais pas pourquoi le ministre
veut changer cela. Il ne viendra pas noua faire croire que c'est parce
que ce n'est pas clair et que le terme "parc national" n'est pas un concept qui
va très bien avec la nature des parcs que le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche du Québec a créés et
sans doute continuera de créer dans les années à venir.
 moins que le ministre ne trouve que ce qui est au Québec, ce
n'est pas bon, ce n'est pas beau et que cela ne vaut pas ce qui est ailleurs et
ce qui vient d'ailleurs. Moi, je suis très fier des parcs nationaux du
Québec et je continuerai d'en être fier. Je crois que cela
mérite, justement, l'appellation parc national, titre que tous les pays
du monde, toutes les régions du monde donnent.
D'aucune façon le ministre ne me fera admettre qu'il veut changer
le terme "parc national", parce qu'il y a une confusion dans la loi. Il n'y a
absolument aucune confusion, ni dans la loi, ni sur le terrain, ni nulle part
ailleurs. Un parc national, c'est un parc national, peu importe qui le
crée, peu importe qui l'administre, peu importe qui en assure la
gestion. C'est indiqué Parc national du Saguenay sur la route en entrant
dans Charlevoix vers le Saguenay. Bon, tout le monde sait que c'est un parc
national. Parc national, c'est une appellation que tout le monde comprend.
Qu'on soit à Chicoutimi, qu'on soit en Mauricie, qu'on soit au Yukon,
qu'on soit aux États-Unis dans le parc Yellowstone, qu'on soit en
Europe, qu'on soit en France dans les Cévennes, c'est un parc national
et tout le monde sait que c'est un parc de conservation où on va
retrouver des sites et des caractères exceptionnels de la nature. C'est
tout. C'est très clair. Cela existe dans la loi tel quel.
Que le ministre ne vienne pas nous donner comme raison que cela peut
être mêlant pour le monde. Allons donc! C'est de la rigolade, cette
affaire-là. S'il a une autre raison que celle-là, qu'il nous la
dise, mais qu'il ne vienne pas nous faire croire que c'est parce que cela
mêle le monde, parce que c'est un parc de conservation. C'est cela, un
parc national. C'est pour conserver des sites représentatifs, des
régions naturelles du Québec ou de n'importe quelle partie du
monde. Ce que le ministre cherche et fait en faisant cela, c'est qu'il
déprécie sa propre marchandise. II déprécie la
nature et la valeur de ses propres parcs. Ce sont les parcs qu'il a à
administrer pour le Québec.
C'est absolument fantastique d'arriver avec un amendement comme
celui-là et sans aucune justification, en tout cas, sans aucune
justification avouée de la part du ministre. Je suis complètement
abasourdi de voir cet amendement et je vais proposer un amendement à
l'article 41, M. le Président. L'article 1, tel qu'amendé, de la
Loi sur les parcs, est à nouveau modifié par le remplacement,
dans la première ligne du paragraphe c, des mots "parc de conservation"
par les mots "parc national".
M. Picotte: M. le Président, je pense que vous me
permettrez de plaider sur la recevabilité de l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: À mon avis, cet amendement n'est pas recevable
puisqu'il va à l'encontre de l'article même de la loi.
Une voix: Quel article? M. Desbiens: Quel article?
M. Picotte: L'article même que nous sommes en train
d'étudier.
Le Président (M, Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc, est-ce qu'il y a une intervention sur la
recevabilité de l'amendement?
M. Desbiens: Je crois que c'est clair. En vertu de
l'article...
Le Président (M. Saint-Roch): J'ai entendu M. le ministre
sur la recevabilité de l'amendement. Je vous demandais, M. le
député de Dubuc...
M. Desbiens: Je n'ai pas entendu le ministre nous mentionner
aucun article du règlement auquel il a fait allusion.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 23)
(Reprise à 22 h 27)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Sur la recevabilité de l'amendement, M. le député
de Dubuc. Conformément aux règles de procédure, à
l'article 197, il est dit: "Les amendements doivent concerner le même
sujet que la motion et ne peuvent aller à l'encontre de son principe.
Ils ne visent qu'à retrancher, à ajouter ou à remplacer
des mots." Basé sur de nombreux cas de jurisprudence...
M. Desbiens: Est-ce que j'ai le droit de parole?
Le Président (M. Saint-Roch): Sur la recevabilité
seulement, M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: C'est cela. Ce que j'en pense, c'est que je ne vois
pas en quoi ma proposition va à rencontre du principe parce que le
principe, ici, est la signification de ce que représentent les termes
"parc national". La proposition du ministre, l'amendement de la loi, ne vise
pas à modifier la signification profonde, fondamentale de ce qu'est un
parc national dans la réalité. Tout ce qu'il vise, c'est
accessoire, c'est de changer le nom. C'est un accessoire important dans les
circonstances. Il me semble que cela ne va pas dans ce sens-là, contre
le principe fondamental de l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, sur la
recevabilité.
M. Picotte: Quelques mots pour vous dire ceci. Cet amendement a
pour effet de modifier l'appellation de "parc national" pour y substituer celle
de "parc de conservation". C'est l'amendement qu'amène le projet de loi.
Alors, le député de Dubuc ne peut pas arriver avec un amendement
pour revenir à la première appellation. C'est impensable. Il n'a
qu'à voter contre l'article que nous amenons. À partir de ce
moment-là, si la majorité de cette commission vote contre mon
amendement, il aura obtenu ce qu'il désire obtenir, mais il ne peut pas
procéder de la façon dont il procède
présentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc, sur la recevabilité de l'amendement, en
conformité avec l'article 199...
Une voix: L'article 197.
Le Président (M. Saint-Roch): ...l'article 197 de notre
règlement, je déclare cet amendement irrecevable. Je me dois de
vous dire, tel que la jurisprudence l'a démontré dans de nombreux
cas, que, si un député n'est pas d'accord avec une motion, il
doit voter contre. Alors, l'amendement est irrecevable.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 41?
M. Claveau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Un instant, s'il vous
plaît! M. le député d'Ungava, je me dois de vous rappeler
qu'il vous reste deux minutes et cinquante secondes. Mme la
députée de Marie-Victorin, il vous reste... Nos micros
fonctionnant à nouveau, M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, M. le Président. En fait, c'est presque
une mission impossible d'essayer de virer la vapeur en deux minutes et
cinquante secondes. J'imagine le ministre qui va se promener en Europe pour
vendre ses parcs et dire: Nous avons des parcs de récréation et
nous avons des parcs de conservation. Concernant les parcs de
récréation, le Parisien peut toujours lui répondre:
Écoutez, on a aussi des cours de récréation à
l'arrière de nos écoles à Paris. C'est une notion assez
ambiguë.
Une voix: ...fleuve Saint-Laurent.
M. Claveau: C'est une notion assez ambiguë à
vendre...
Le Président (M, Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député d'Ungava, j'aimerais entendre votre
argumentation. M. le député.
M. Claveau:Merci, M. le Président. Je pense que cela est
une notion ambiguë et difficile à vendre à
l'étranger. C'est vraiment une notion qui n'est pas facile à
faire comprendre. Qu'on appelle les choses par leur nom. Quand on fait de la
publicité pour attirer des gens chez nous, pour faire entrer les
capitaux, pour devenir un coin du monde attrayant et intéressant pour le
touriste qui veut des choses à voir, on n'est pas moins
intéressant qu'ailleurs. Peut-être même que dans certains
secteurs on est plus intéressant que ce qui se fait ailleurs. Vous
savez, il y a des coins du monde où on a développé des
industries touristiques à partir de pas grand-chose et quand on s'y
rend, c'est peut-être même un peu décevant, sauf qu'on a
fait une publicité énorme dans des termes qui frappent. Quand
vous allez vendre la notion de voyage touristique dans les grands parcs
nationaux du Québec, là où il y a des choses
extraordinaires à vendre au niveau du patrimoine, c'est pas mal plus
convaincant que de dire: Écoutez, on a des petits parcs pour s'amuser,
on a des parcs récréatifs où vous allez peut-être
réussir à dévaler une pente de 500 mètres en ski.
Quand on va vendre cela à des Suisses, ils vont rire de nous.
Il y a toute une notion autour de "parc national" qui fait en sorte
qu'on identifie à un coin de notre territoire, à un patrimoine
qui appartient à la nation; on a en plus un mot, une terminologie qui
frappe l'imagination des gens qu'on va essayer d'attirer vers nous, qui a "de
la pogne", qui a du mordant, c'est important. Je dis que le ministre doit
mettre tout en place pour faire, entre autres, que l'industrie touristique au
Québec soit vivante, rajeunie, rafraîchie, et c'est normal que
cela se fasse continuellement. Pour ce faire, on ne peut toujours pas aller en
arrière en se choisissant des termes qui nous rapetissent, des termes
qui font en sorte qu'on peut identifier un coin de territoire absolument
phénoménal et fantastique à une simple cour de
récréation ou à un parc de conservation; cela peut
avoir 50 mètres carrés, cela dépend de ce qu'on
veut conserver. Si le ministre a envie de mettre l'industrie touristique
québécoise dans la chambre froide, il n'a qu'à la
conserver dans des petits parcs de conservation un peu rafraîchis.
C'est une terminologie qui ne correspond pas aux besoins actuels du
Québec, ni à sa réalité, ni à son potentiel
de développement, ni au vocable nécessaire pour la
commercialisation des richesses de notre patrimoine, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député d'Ungava. Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président, je sais qu'il me reste
peu de temps et je vais essayer d'être le plus succincte possible et de
faire appel au ministre et à sa bonne volonté. Nous sommes ici en
commission parlementaire et il se peut - on n'a pas tout à fait la
même notion des choses - qu'on puisse tendre vers certains compromis,
arriver à une meilleure compréhension des textes de loi, pour
l'ensemble des gens du Québec, de la collectivité du
Québec, de nos concitoyens et concitoyennes. Ce n'est pas toujours
facile, effectivement, mais je pense que le ministre veut démontrer une
ouverture d'esprit, par sa façon de faire les choses, veut
démontrer que, oui, il est capable aussi d'avoir une notion qui,
parfois, a connu certaines... Ce sont des concepts qui, semble-t-il, ont
été galvaudés par certains et cela a peine à
prendre une dimension de nature beaucoup plus internationale, en fin de
compte.
Tout simplement, la nature de mon intervention est beaucoup plus pour
attirer son attention sur le concept comme tel, la virginité du mot
"national". On devrait le regarder, finalement, dans ce sens, qu'il appartient
à un patrimoine donné, dans une délimitation
géographique qui fait partie d'une richesse qui doit être
considérée comme telle. On a un rôle important à
jouer sur le plan international. C'est cette dimension que j'aimerais faire
transparaître.
Chez nous, au Québec - parce que l'on reste à
l'intérieur du territoire du Québec actuellement - on a des
choses impartantes, qui méritent qu'on les appelle par leur nom, pour la
notion d'ampleur que cela peut apporter. Je pense que c'est cela qui est
important. J'en conviens, M. le ministre, et je suis convaincue que la notion
de parc a été galvaudée aussi. On parle de parc... On m'a
dit, on m'a expliqué que très souvent...
Le Président (M. Saint-Roch): En conclusion, s'il vous
plaît, Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: ...elle a été plus ou moins
utilisée. Je pense que ce qui est important, c'est que l'on arrive
à donner cette dimension que l'on veut donner quant à cette
notion de parc national. Par une publicité que l'on peut faire
outre-frontière, on peut donner cette notion d'ampleur qui fait que chez
nous on a de grands territoires, des territoires imposants par les
différentes vocations qu'ils peuvent représenter. C'est
très agréable parce que, d'une part, on peut y faire de la
conservation et, d'autre part, avoir des activités de
récréation, une interprétation...
Le Président (M. Saint-Roch): En conclusion, Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: ...extensive à des fins d'éducation.
Tout ce que je demande au ministre, c'est justement de regarder !e terme et le
concept dans sa forme la plus générale, pour tous les
bénéfices que cela pourrait apporter outre-frontière, ce
qui nous permettrait d'être reconnus comme ayant un vaste territoire, tel
que l'on a toujours reconnu le Québec, un territoire extraordinaire par
sa faune et sa flore.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Marie-Victorin. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions' M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, ma collègue vient de
rappeler aussi une autre réalité - qui est celle de la
qualité du deuxième chapeau qu'a le ministre - c'est toute la
valeur touristique que peut représenter notre territoire, ses ressources
fauniques et sa flore. Je trouve d'autant plus bizarre qu'il vienne introduire
un tel amendement à la Loi sur les parcs. Il est en mesure d'offrir...
C'est sa volonté comme ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et ministre du Tourisme et je pense que cela devrait être sa
fierté, comme ministre du Loisir... C'est aussi un atout
considérable comme ministre du Tourisme de pouvoir afficher qu'il y a
sur le territoire du Québec, sous sa protection et sa gestion, des
territoires représentatifs de régions naturelles exceptionnelles,
de sites naturels qu'on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde ou, en
tout cas, en Amérique du Nord, dans certains cas. Il
déprécie encore une fois sa propre marchandise, lui-même,
comme ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et aussi comme
ministre du Tourisme. Il n'a apporté aucun argument le moindrement
signifiant sur la raison de la modification, sauf de dire - je le
répète - que c'est pour ne pas mêler le monde. La bonne
façon de ne pas mêler le monde, c'est justement de maintenir le
terme "parc national", qui est un terme universellement reconnu et qui
désigne une réalité peu importe où l'on se
trouve dans le monde. Quand on dit parc national, automatiquement cela
crée...
Mme Vermette: Question de règlement, M. le
Président! Est-ce qu'on pourrait, s'il vous plaît, avoir le
silence pour nous permettre de nous exprimer?
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Desbiens: M. le Président, je poursuis. Dès
qu'on indique qu'on parle d'un parc national, automatiquement c'est une
réaction, c'est une image dans tous les pays du monde ou, enfin, dans
les pays où se trouve accepté ce concept de parc national comme
le concept de parc marin. Ce sont des concepts comme celui par lequel on a
désigné, il y a quelques mois, la ville de Québec, ville
patrimoniale, certains sites patrimoniaux qui sont du patrimoine international,
du patrimoine mondial.
Je veux bien admettre que le ministre veuille rendre sa loi plus claire,
à ce moment-là, qu'il parle d'un parc national de conservation,
qu'il modifie aussi l'expression de parc national si c'est sa volonté,
par parc national de récréation. S'il veut absolument accoler le
mot "conservation" à cette réalité, qu'il le mentionne. Je
suis même disposé à en faire la proposition, M. le
Président. Ma motion se lirait ainsi: L'article 1 tel qu'amendé
de la Loi sur les parcs est à nouveau modifié par le remplacement
dans la première ligne du paragraphe c des mots "parc de conservation"
par les mots "parc national de conservation".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que je pourrais avoir
une copie de l'amendement?
Une voix: II est recevable parce qu'on fait juste ajouter un
mot.
M. Desbiens: Cette appellation ne vient pas à l'encontre
du principe de la loi. Je ne viens que compléter la signification que le
ministre donne à son amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est recevable,
M. le député de Dubuc... M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, je reprends l'argumentation
que j'ai présentée au ministre. Le ministre nous dit,
premièrement, que cette définition de parc n'est pas claire. Cela
peut être mêlant pour les gens qui visitent le territoire du
Québec. C'est plus clair d'écrire "parc de conservation". Et il
dit dans son argumentation qu'un parc de conservation, c'est un parc où
on protège, d'ailleurs, comme c'était déjà
très clairement indiqué dans la loi actuelle, dans la
définition qu'on retrouve sous le paragraphe c): "parc national: un parc
dont l'objectif prioritaire est d'assurer la conservation et la protection
permanente de territoires représentatifs des régions naturelles
du Québec ou des sites naturels à caractère exceptionnel
tout en les rendant accessibles au public pour des fins d'éducation et
de récréation extensive}". C'est pour utiliser une expression
qu'il dit vouloir plus claire. Il veut changer les mots "parc national" par
"parc de conservation" pour désigner la même
réalité, pour être plus clair, selon lui. (22 h 45)
Par ailleurs, le terme "parc national" est un terme universellement
reconnu, qui recouvre également la réalité qui est
exprimée dans le paragraphe c) pour faire ta description de ce qu'est un
parc national. Hé bien! le ministre ajoute dans le but de rendre la
situation plus claire et la signification plus claire. D'après moi,
c'est inutile, puisque "parc national" désigne - dans tous les pays du
monde où il en existe - une réalité qui est celle qui est
justement décrite dans le paragraphe c). Ce n'est pas une invention que
son prédécesseur, ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche a créée là. Ce n'est pas un terme nouveau
qu'il a créé. Le terme "parc national", cela existe partout, dans
tous les pays du monde et cela désigne cette seule et unique
réalité qu'on retrouve dans la définition d'un parc
national. S'il trouve et comprend que ce n'est pas suffisant, dans son esprit,
pour être assez clair, je lui propose donc qu'il garde son terme de parc
national mais qu'il ajoute au bout: "de conservation." Les
réalités qui existent déjà dans les parcs nationaux
qui ont été créés au Québec... Et, depuis
1979, on a fait un élagage de ce que pouvaient être des parcs, de
l'utilisation du terme parc au Québec qui était absolument... Le
mot parc, le terme de parc pouvait être utilisé par toutes sortes
de gens dans toutes sortes de circonstances pour désigner toutes sortes
de territoires. Je pouvais me faire un parc dans ma cour. Le mot parc, au cours
des années, même dans notre législation ici au
Québec, a évolué pour en arriver s une définition
et à l'expression d'une réalité qui est celle qui est
reconnue de façon internationale. Il y a des territoires du
Québec... Je reprends toujours l'exemple du parc national du Saguenay
parce que je le connais bien. Il y en a un dans la Mauricie. Celui du Saguenay
a été créé à partir de la volonté du
gouvernement du Québec et celui de la Mauricie a été
créé à partir de la volonté du gouvernement
d'Ottawa. Il y en a en Ontario, il y en a dans toutes les provinces du Canada,
il y en a aux Etats-Unis, il y en a en Europe, il y en a en France, Le parc
national du Saguenay, par
exemple, est jumelé avec le parc national de Cévennes et
j'imagine que cela existe aussi pour d'autres parcs au Québec.
Je reviens et je maintiens mordicus que le terme ou expression "parc
national" est l'expression ia plus juste qui puisse exister pour
déterminer la catégorie de parcs qui est décrite au
paragraphe c) et que l'enlever, c'est justement mêler ou induire en
erreur, d'une certaine façon, la population qui aura à les
visiter ou à faire le tour du Québec pour y visiter ses
principaux parcs. C'est justement de créer un mélange dans leur
esprit, parce que parc national, aujourd'hui, est passé dans l'esprit de
tout le monde. Un parc national, c'est automatique, c'est une image. C'est
comme un camion, on voit tout de suite ce que c'est, pour utiliser l'exemple de
mon collègue tantôt. Un parc national, bon, c'est un site
exceptionnel, il y a quelque chose là qui est différent, il y a
quelque chose là qu'il faut conserver, qui est représentatif
d'une partie du patrimoine de ce territoire qu'est le Québec. Une fois
de plus, M. le Président, puisque le ministre, de toute évidence,
veut absolument que le mot conservation apparaisse dans sa description ou dans
son appellation des parcs de conservation, je lui dis: Ajoutez conservation,
mais appelez chacun d'entre eux "parc national de conservation."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: J'ai eu l'occasion de dire tout ce que j'avais
à dire là-dessus et je voterai contre l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions? M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Je ne voudrais pas étirer les débats
sans raison, sauf qu'il me semble qu'il y a encore des choses à dire
là-dessus. Je ne vois pas pourquoi on diminue ce qu'on a, alors qu'on
aurait tout en notre pouvoir pour l'augmenter, pour lui donner toute l'emphase
nécessaire afin de créer un impact positif et dégager une
certaine fierté à partir de ce que la nature a pu nous donner au
Québec d'avantageux, parce qu'elle nous a donné aussi des
périodes de l'année peut-être moins avantageuses, des
choses moins intéressantes. Elle nous a donné des
éléments avantageux que l'on a intérêt, en tant que
peuple, à exploiter et à amplifier.
M. le Président, je ne sais pas si vous êtes allé
à Bruxelles, mais les Belges ont réussi à faire du
Manneken-Pis un exemple mondial que tout le monde voit comme un géant.
On s'imagine que c'est aussi gros que la tour Eiffel, quand on en entend parler
par les Belges. Il n'est pas loin de la Grande-Place, dans le centre de
Bruxelles; Grande-
Place, d'ailleurs, qui n'est pas si qrande que cela quand on la marche
et je vous dis qu'il faut presque avoir des lunettes pour le trouver. C'est un
petit bonhomme qui n'a pas plus d'un pied et demi de haut et qui est tout
à fait anodin et normal. Il n'a rien de spécial. Mais, à
partir d'un élément publicitaire et historique, on s'est servi de
tout ce qu'on pouvait pour l'amplifier, pour en faire un symbole national et
pour nous le montrer à peu près de la grosseur de l'Himalaya.
Quand on lit un livre d'histoire ou de géographie, on en parle, n'est-ce
pas? C'est l'attraction principale, le grand phénomène de la
Belgique. Pourtant, entre nous, c'est un petit bonhomme. C'est cela, savoir
profiter, savoir exploiter au maximum ce que l'on a pour attirer les autres et
pour être fiers nous-mêmes de notre folklore, de notre
passé, de notre nature, de notre pays, de notre coin du monde qu'on n'a
pas honte de vendre et auquel on est prêt à s'identifier. Je suis
certain, M. le Président, que, qui que nous soyons, en tant que
Québécois, nous sommes toujours fiers de nous identifier à
quelque chose qui est un parc national, à un parc qui est la
fierté de la nation, à un parc qui est une fierté, une
entité territoriale à laquelle on peut s'accrocher et qui va nous
permettre de nous vendre en tant qu'entité et en tant que groupe qui a
quelque chose de spécial, de particulier. C'est une notion importante.
Personnellement, je m'enorgueillis de parler de nos parcs nationaux, de ce
qu'on a à être fiers. Mais, on me dit: Tu vas aller vendre un parc
récréatif. Un parc récréatif, écoutez! C'est
tout simplement un parc pour s'amuser. Cela peut avoir toutes sortes de formes,
toutes sortes d'allures, soit! Mais, dans le mot, on ne vend pas
grand-chose.
Un parc de conservation, c'est déjà un peu mieux. Cela a
une entité plus ou moins floue; qu'est-ce qu'on y conserve? On ne le dit
pas, par exemple. Mais cela n'a pas l'impact de vendre un parc national, de
s'identifer à quelque chose dont on est fier et qu'on n'a pas peur
d'amplifier, de lui donner sa pleine mesure et un peu plus même, si
nécessaire, comme d'autres le font. Je peux vous dire que,
personnellement, j'ai eu à visiter plusieurs sites, ici et là,
à travers les pays, qui étaient identifiés comme des sites
extraordinaires dont on parle, on les retrouve dans toute la publicité
et sur les couvertures des magazines, partout! Mais quand on y est, on se rend
compte que c'est beaucoup plus l'effet d'un bon photographe que d'une
réalité géographique ou naturelle. C'est parce qu'il y
avait un bon photographe doublé d'un bon poète qui a
réussi à démontrer que c'était peut-être un
élément intéressant. Mais je vous dis que, lorsque vous
vous y retrouvez, vous mettez les deux mains dans vos poches et vous dites:
Bon! Qu'est-ce que je fais ici?
Je n'ai pas dépensé tout cet argent pour venir voir cela.
Pourtant, les gens y vont parce qu'on a su donner la bonne appellation; on a su
créer un sentiment de fierté autour de ces
éléments. Pourquoi nous, en tant que Québécois,
devrions-nous reculer sur notre fierté nationale? Pourquoi devrions-nous
avoir honte d'appeler par leur nom les choses auxquelles on tient et dont on
est fier?
Sur le plan de l'entité géographique et territoriale, on a
des phénomènes, des lieux intéressants, des lieux qui
méritent d'être appelés avec emphase par les mots qui
conviennent.
Je continue à maintenir qu'il n'y a pas de meilleur terme pour
vendre une entité et de terme qui, en plus, fait un déclic dans
la tête de ceux à qui on en parle en quelque langue que ce soit.
Le mot "national" se traduit très bien, il n'y a pas une langue qui
n'utilise pas le terme "national" et qui n'est pas capable d'identifier
spécifiquement ce qu'on veut dire quand on parle de "national." On ne
cherche pas dans les dictionnaires.
Quand on parle de conservation, bien là, selon la personne et la
langue qu'on parle, il va falloir trouver toutes sortes d'alternances ou de
traductions pour essayer de faire comprendre ce qu'est un parc de conservation
parce qu'un autre pays a peut-être une tout autre notion de la
conservation, parce que, dans un autre endroit, à cause de sa culture et
de son folklore, on ne peut pas utiliser cela parce que cela fait
référence à telle chose dans l'histoire qu'il n'est pas
bon de relever ou de remémorer à ces populations. Cela devient
plus complexe, plus difficile. Veut-on se faire des parcs? Veut-on se faire des
entités territoriales pour le simple plaisir d'y injecter des fonds et
de les regarder entre nous en disant: C'est beau, quand même, on a de
beaux petits coins de pays, on en est fier, on fait de la conservation?
N'a-t-on pas plutôt avantage à se donner des vocables, des
vocabulaires, des identifications qui feront en sorte de nous aider à
nous situer en tant que coin de pays dans le monde, de nous donner une place
prépondérante au niveau international, entre autres, dans le
domaine touristique? Le ministre responsable du Tourisme devrait être
encore beaucoup plus conscient que qui que ce soit d'entre nous de cette
nécessité. Il s'enlève un élément
fondamental, il s'enlève des outils pour pouvoir vendre à bon
escient des biens, des propriétés...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Claveau: ...du domaine mondial, de notre patrimoine, qui
peuvent avoir un impact important au niveau mondial et faire en sorte
qu'à partir, peut-être, de certains éléments, de
certains sites qui vont avoir été visités par des
étrangers sur la base d'un vocable qui a attiré leur attention,
ils vont venir, ils vont voir. Et il n'y a rien qui dit que cela n'a pas aussi
un impact sur notre développement économique, technologique,
etc., parce que c'est important de s'intéresser, d'intéresser les
autres à nous, à ce que l'on est.
Vous savez, historiquement, que faisaient les Québécois'
On a toujours pensé à aller se promener vers l'extérieur.
Qui, quand il le pouvait, ne travaillait pas toute sa vie pour se payer un
voyage dans les Vieux-Pays au moment de prendre sa retraite? On était
fier de dire: On va aller faire un tour dans les Vieux-Pays, mais on n'a jamais
beaucoup pensé, avant les années qu'on vient de passer, à
amener les gens des Vieux-Pays chez nous parce qu'on en avait des choses
à vendre, nous aussi. Si les Français sont capables d'appeler le
parc des Cévennes, parc national, une petite entité territoriale
dans le sud du Massif central français, tout près du Causse du
Larzac pour ceux qui ne le situeraient pas, c'est parce qu'ils sont fiers de ce
coin-là. Ce n'est pas parce que c'est plus important qu'autre chose
ailleurs. Vous savez, te parc des Cévennes, il n'a rien de bien
intéressant. Cela se situe au pied d'un causse, il y a une montagne d'un
côté, un petit village ou deux et un boisé, il y a des
anciens pâturages à moutons, il y a de vieilles bâtisses en
pierre, peut-être une vieille fromagerie qui faisait du fromage de lait
de chèvre... C'est à peu près tout ce que Ton peut
retrouver dans le parc. Mais c'est un parc national. Ils en sont fiers et ils
en font la publicité dans le monde entier. Les gens se disent: Le parc
national des Cévennes, cela doit être extraordinaire, cela doit
être merveilleux, cela vaut presque un billet pour la France...
Une voix: C'est de la fausse représentation.
M. Claveau: Ce n'est pas de la fausse représentation, M.
le député, c'est d'être fier de ce que l'on a, c'est
d'être fier de son patrimoine et c'est de ne pas avoir peur d'appeler les
choses par leur nom.
Une voix: Amen.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Claveau: Le député aurait tout avantage à
faire connaître quelques-uns de ces beaux paysages de la vallée de
la Matapédia, le lac Humqui, par exemple. Ce sont des choses... Cela
vaut autant que n'importe quel site dans le sud de ta France...
Une voix: Ce sont des parcs de conservation...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Claveau: II y aurait tout avantage à les appeler parcs
nationaux pour faire en sorte que l'imagination populaire accroche et que les
gens y aillent peut-être plus. Ce n'est pas de la fausse
représentation, c'est d'appeler les choses par leur nom et c'est de s'en
rendre fier, c'est de s'identifier à ces choses, de s'identifier
à ces valeurs que la nature nous a léguées dans sa grande
générosité et dont on doit profiter à bon escient
pour l'ensemble de la population, pour le bien-être de tous et pour se
créer des activités économiques qui deviennent
intéressantes. C'est cela. Pourquoi les touristes font-ils des
kilomètres et des kilomètres pour aller manger du sanglier dans
le sud de la Belgique? Parce qu'on a développé la notion qu'il y
avait du sanglier dans le sud de la Belgique, alors qu'il y en a à peu
près partout en Europe. Mais va-t-on dans le sud de la Belgique pour
manger du sanglier parce que, semble-t-il, ils sont meilleurs là
qu'ailleurs? Non, c'est parce qu'on en était peut-être plus fier
en Belgique qu'ailleurs et qu'on a fait en sorte de développer un
contexte touristique autour du sanglier. On n'en a pas eu honte, on a
profité de la bête noire, si vous voulez, qui est un animal,
à toutes fins utiles, dommageable et dangereux en forêt, pour se
créer une activité économique qui a ses effets
bénéfiques. On n'en a pas eu honte. Et on a identifié des
secteurs, des zones, que l'on protège en fonction du sanglier. (25
heures)
Pourquoi nous, Québécois, devrions-nous avoir honte
d'appeler les choses par leur nom, de se donner des sites qui soient notre
fierté nationale et d'avoir un vocabulaire et une terminologie qui
fassent en sorte qu'ils puissent être reconnus à leur juste valeur
sur l'ensemble de la planète? Je ne vois absolument aucun
intérêt à éliminer le concept de parc national,
alors que c'est un concept grandiose qui nous donne de la valeur, pour se
réfugier dans des concepts qui peuvent être identifiés
à toutes sortes d'autres activités qui n'ont rien à voir
avec la faune, la flore, le territoire et les beautés naturelles. La
récréation et la conservation, cela s'adapte à toutes
sortes de choses. Cela n'est pas en soi une définition territoriale, une
définition de concept géographique. C'est un terme que l'on
applique à un concept, mais qui ne le porte pas intrinsèquement,
alors que le terme "parc national" est un terme qui donne toute la
fierté qu'on a de s'identifier à un territoire donné, qui
nous stimule pour intéresser les gens d'ailleurs à venir nous
voir, nous visiter, et qu'ils repartent satisfaits en laissant quelques deniers
sur leur passaqe. Je ne vois pas pourquoi on serait contre cela, et je ne
comprends pas pourquoi on se réfugie derrière des nuages obscurs
alors que l'on pourrait présenter à la face du monde, sous un
soleil radieux, nos beautés naturelles. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député d'Ungava. M. le ministre.
M. Picotte: Sur ce que j'ai entendu, je n'ai aucun
commentaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Merci, M. le Président. Comment
interpréter le mutisme du ministre? Le seul argument qu'il a
apporté qui ait un minimum de sens, c'est qu'un parc national, ce n'est
pas bon, cela mêle tout le monde. Il faut appeler cela un parc de
conservation. On lui propose un amendement qui, justement, vise à le
satisfaire, semble-t-il, en laissant le mot "conservation", tout en maintenant
- on lui dit - dans l'appellation, parc national, ce qui peut porter à
confusion, selon lui. S'il est convaincu que, si le mot "conservation"
n'apparaît pas sur ses pancartes, les qens d'autres pays qui viennent
nous visiter ne sauront pas ce qu'est un parc national, on lui dit à ce
moment: Ajoutez votre mot "conservation". Cela n'apportera absolument rien de
plus, nous en sommes convaincus. Mais si le ministre tient à ce point
à être plus que clair et à faire un pléonasme, qu'il
le fasse. On lui propose d'être d'accord avec lui là-dessus.
Enlever le mot "national" là-dedans, c'est justement, quant à
nous, créer de la confusion, c'est créer cette confusion qu'il
veut éliminer, selon l'unique raison qu'il nous a fait valoir. C'est
créer de la confusion parce que l'expression "parc national" - je le dis
et je le répète et mes collègues le disent sur d'autres
tons pour essayer de faire comprendre - est consacrée sur le plan
international. Ceux qui visitent les pays étrangers en touristes,
dès qu'ils voient ce terme de "parc national", comprennent et savent
exactement la réalité que cela représente. Cela incite
certaines catégories de voyageurs, de touristes à visiter ou pas
le territoire qui leur est proposé parce que, quand c'est écrit
"parc national", ils savent d'avance qu'il y a là probablement un site
représentatif des régions naturelles de ce pays ou un site
naturel exceptionnel. Ça les porte donc à s'y rendre et à
visiter ce site. Encore une fois, M. le Président - mon collègue
d'Ungava l'a rappelé également -cela a une valeur en soi et c'est
une fierté que devrait, au premier titre, avoir le ministre responsable
des parcs au Québec que
de pouvoir afficher "Parc national" sur un des territoires qu'il
développe, qu'il gère. C'est un type de fierté parce que
cela lui permet, partout dans le monde, de vendre l'idée et d'attirer
des populations de l'extérieur pour montrer, indiquer et faire valoir
les sites exceptionnels que peut receler le territoire
québécois.
Cette fierté, semble-t-il, ne l'habite point. Il est
administrateur, probablement, au même titre que le président du
Conseil du trésor. Ce qui l'intéresse, dans son ministère,
ce sont les colonnes comptables, sans doute. Sinon, qu'il nous dise autrement
pourquoi il veut changer le mot "national" dans l'appellation de ces parcs.
Pourquoi veut-il enlever cet élément, ce qui va
déprécier les territoires et les sites naturels d'une
beauté exceptionnelle, d'un caractère tout à fait
exceptionnel qui existent au Québec? On continuera de les rechercher
sans doute, comme cela s'est fait depuis des années au Québec,
pour les protéger, pour les garder en souvenir et pour les
générations qui viennent, parce que ces sites à
caractère exceptionnel, comme ils sont décrits au paragraphe c),
servent également à des fins d'éducation.
Non, le ministre reste muet. Le ministre est toujours muet quand vient
le temps de justifier ses propositions, comme il l'a fait dans d'autres
articles. Non, je ne parle pas, je vais voter contre. Le ministre n'est pas
capable de justifier ses articles, sauf quand c'est le temps de commercialiser
son caribou, sa viande, son poisson, etc. Là, il est volubile;
là, il est loquace; là, on l'entend. Il parle sans arrêt.
Quand vient le temps de justifier les propositions le moindrement
corsées, le moindrement importantes qu'il nous fait, il est muet.
M. le Président, c'est notre intention de débattre ce
point aussi longtemps que le règlement peut nous le permettre, en
espérant qu'une de nos phrases ou une de nos raisons viendra
éclairer le ministre et lui faire comprendre qu'il a tort de faire ce
qu'il fait là. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc. Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le Président, effectivement, quant
à la motion que mon collègue vient de déposer, je pense
que ce qui est important, en fin de compte, comme on dit toujours, c'est que
les bons compromis favorisent toujours la meilleure compréhension. Cela
permet à l'ensemble de la population de pouvoir bénéficier
davantage de la compréhension, et j'en suis.
Mon collègue de Dubuc a présenté une motion en ce
sens qu'on pourrait écrire "parcs nationaux de conservation" et, dans
d'autres cas, "parcs nationaux de récréation". M. le
Président, ce que j'essaie de démontrer par mon allocution, c'est
à quel point... Ici, il semble qu'on ait peur des mots qui donnent de
l'ampleur, des mots qui ont de la dimension, des mots d'envergure. C'est comme
si ce n'était pas possible de les utiliser. Je regarde nos voisins du
Sud et leur façon de fonctionner qui leur va très bien et qui a
fait leur réputation. Il n'y a pas un endroit où l'on se
promène sans que ces gens affichent leur fierté. "They are proud
to be American" et à ce point qu'ils peuvent nous faire des gorges
chaudes avec ce thème.
Nos mêmes concitoyens du Sud sont toujours en train de dire que
c'est "the biggest, the most marvelous" et les choses les plus extraordinaires.
Ce n'est jamais assez gros et ce n'est jamais assez représentatif, En
fait, cette notion - je reviens toujours à la notion du concept
"national" - est une notion d'ampleur et d'immensité parce qu'elle fait
appel à un patrimoine bien géré.
Vous savez que, lorsqu'on fait appel à cette notion de "national"
dans une publicité ou que l'on dit à des gens d'outre
frontières Nous avons des choses particulières chez nous à
visiter au Québec, nous avons des parcs nationaux - pour convenir aux
exigences du ministre, nous sommes prêts à dire des parcs
nationaux de conservation, des parcs nationaux de récréation -
nous avons des choses intéressantes... Déjà pour la
majorité des gens, quand on met cela sur un dépliant publicitaire
ou touristique pour amener l'ensemble des touristes à venir au
Québec et à trouver des centres d'intérêt fort
appréciables et intéressants, c'est une marque de garantie que
d'imposer le sceau national. En fin de compte, pour ces gens-là, la
garantie, c'est que jamais un gouvernement ne va laisser tomber en
décrépitude des biens qui lui appartiennent. C'est tout à
son avantage de vouloir conserver et maintenir un équilibre de la nature
ou un équilibre de la faune. Ce sont des garanties. Cette
notion-là devient une garantie sur le plan international ou sur le plan
d'une publicité ou pour l'ensemble des touristes qui veulent vraiment se
rendre sur ces lieux.
Vous savez, habituellement lorsque l'on planifie d'aller visiter des
endroits, on s'intéresse toujours aux avantages que nous procure
l'endroit que nous allons visiter. Généralement, les voyageurs
expérimentés planifient leurs voyages tout en
s'intéressant et en s'interrogeant sur les différents aspects
touristiques qu'ils vont visiter, les avantages qu'ils vont en retirer et la
nouvelle source de connaissance qu'ils vont développer par rapport
à l'endroit qu'ils iront visiter. Effectivement - je reviens à
cette notion -le mot "national" devient une garantie pour tous ces
gens-là, parce que cela prend un effet beaucoup plus important et cela
implique de la rigueur dans la conservation
des lieux. Cela implique qu'il y a déjà des gens qui
s'intéressent à ce que ce soit maintenu dans un état
d'intégrité essentiel, pour qu'un site devienne un centre
d'intérêt touristique et de grande envergure, parce qu'on n'appose
pas le mot "national" tous azimuts, on n'appose pas le mot "national" que pour
le plaisir de l'apposer.
Déjà, cela s'inscrit dans une réflexion pour
l'ensemble des gens sérieux qui portent attention aux richesses d'un
territoire donné, d'une région donnée, d'une province
donnée ou d'un pays donné. Pour les gens qui sont sérieux
et qui s'interrogent réellement sur les valeurs touristiques et les
ressources naturelles d'un territoire donné, eh bien, il y a certaines
connotations utilisées par le biais des concepts que l'on utilise, qui
font référence à ce genre de garantie et qui permettent
d'accorder un intérêt tout à fait particulier et un
intérêt soutenu pour les endroits que l'on veut visiter et pour
lesquels on veut se donner la peine de se déplacer au cours d'une
exploration, peu importent les motifs qui concourent à ce genre de
démarche. (23 h 15)
Mon collègue, le député d'Ungava,
révélait à quel point certains très petits pays qui
ont très peu affichent leur fierté et affichent aussi autant de
respect pour ce qui peut leur donner une réputation hors de tout doute.
Je me souviens moi aussi d'être allée dans les grosses
forêts de chênes en Europe, notamment en France. Je me souviens que
les gens m'avaient parlé pendant toute une journée du chêne
Boppe. Je me demandais ce qu'était ce chêne Boppe. On m'a
emmenée dans une forêt de chênes et, à un moment
donné, je me suis aperçue que c'était un chêne
centenaire qui était un des plus gros, mais qui fait partie... Il y
avait tout ce qu'il fallait, c'était un site touristique et
c'était important pour ces gens de pouvoir participer. Pour eux, cela
représente de la fierté, bien sûr, mais cela
représente aussi une richesse, une valeur sûre, cela
représente le sens de la continuité des choses. Vous savez, nous
ne faisons que passer, finalement. Le sens de la durée, c'est cette
notion qui est importante. Quand on parle du mot "national", il y a ce sens de
durée aussi. C'est qu'au-delà des individus, au-delà des
hommes, au-delà des femmes - je les inclus toujours maintenant, il faut
faire attention à nos termes... Au-delà de tout cela, cela
implique ce sens de durée, ce sens d'immensité et je pense que
c'est une garantie, en fin de compte, pour l'ensemble des personnes
intéressées par les valeurs et les richesses d'un patrimoine,
pour quelque pays que ce soit, ou quelque coin de terre existant. Il y a des
endroits qui sont reconnus pour leurs rochers, pour des roches et les gens vont
faire des milles et des milles pour aller les visiter et ils trouvent cela
incroyable et extraordinaire. Chez nous, nous avons la chance de
posséder les plus belles forêts en Amérique du Nord. Elles
sont d'une richesse, on pourrait presque dire incommensurable, d'une richesse
extraordinaire, et je pense qu'il est important qu'on les exploite à bon
escient et que, justement, on leur donne toute l'attention nécessaire et
qu'on encourage autant les gens de chez nous que tous les gens qui pourraient
être intéressés par ce que l'on a. C'est important de
développer cette notion des choses.
M. le ministre, vous avez peut-être l'occasion de remettre les
choses à leur place, de réellement prendre le temps,
actuellement, de faire en sorte que les qens puissent partir avec des bases
solides avec une compréhension solide de ce que peuvent être nos
parcs ici au Québec. Peut-être passerez-vous à l'histoire
pour avoir choisi les termes les plus clairs et les plus compréhensibles
pour l'ensemble de la population du Québec. On vous sera peut-être
redevable, un jour, de pouvoir dire: Grâce à des appellations,
nous avons des parcs nationaux de conservation, des parcs nationaux de
récréation et, ainsi, nous pouvons savoir que, dans un parc
national de conservation, nous pouvons y trouver que l'objectif, c'est la
conservation, la protection permanente du territoire représentatif des
régions naturelles du Québec ou des sites naturels à
caractère exceptionnel, tout en les rendant accessibles au public
à des fins d'éducation et de récréation. Je trouve
que cela vous donne une paternité, M, le ministre, qui donnera une
garantie hors de tout doute que ces lieux et ces sites auront toute l'attention
nécessaire pour les maintenir dans leur intégrité. Ils
continueront à être parmi les joyaux les plus importants de la
province de Québec, autant en tant que richesses naturelles qu'en tant
que sites touristiques. Il demeure important, pour une province ou un pays, de
posséder des choses qui lui sont propres, qui lui sont
personnalisées, qui peuvent être significatives dans certains cas,
et qui sont originales aussi, dans d'autres cas. Je pense que ce qui est
important, à notre avis, c'est de démontrer, justement, cette
possibilité d'arriver à une compréhension. Je suis, M. le
ministre, de votre côté, pour cela. Je partaqe vos vues de ce
côté, en ce qui concerne la manière de donner ta meilleure
compréhension possible pour que cela soit clair dans l'esprit des gens
lorsqu'on parle d'un parc national de conservation par rapport à un
parc, tout simplement, et par rapport à des... Il y a tellement de
notions de parc, effectivement, et je pense qu'il faut faire les nuances.
Celles-ci, peut-être, peuvent être imposées en fonction de
la nature, évidemment, de l'étendue et de l'immensité du
site. Il y a des parcs récréatifs
dans toutes les municipalités. Il y a des parcs un peu plus
importants dans différentes régions. On pourrait avoir des parcs
nationaux, avec les distinctions que le ministre veut bien apporter, qui
seraient voués à la conservation et, tantôt, des parcs
nationaux voués à la récréation. Si cela
était son objectif, "parc de conservation" pourrait demeurer; à
notre avis, le parc national de conservation donne toute la signification,
l'ampleur de la conception qu'on veut se donner du terme "parc national" et,
à mon avis, c'est très important pour empêcher la confusion
d'apporter les nuances qui s'imposent dans une société où
le pluralisme est là; le même mot est donné à
plusieurs interprétations effectivement. Mon doux! tout le monde va
porter ses enfants au parc pour les amuser. En fin de compte, il y a le parc
à côté de... Règle générale, dans les
terrains de jeu de toutes les municipalités, tous les enfants ont cette
commune expression: Allons jouer au parc!
Je pense que, finalement, il y a une très forte nuance entre un
parc national et un parc tout court. C'est important d'apporter cette nuance et
c'est ce que nous voulons démontrer par la notion de "parc national";
nous voulons apporter toute cette nuance qui donne une dimension, toute la
dimension qui revient de droit, je crois, à une partie de territoire
impressionnante, imposante, et surtout par la vocation même de ce
territoire; c'est lui donner cette richesse d'expression que nous permet
d'évoquer la langue française.
Nous voulons bien utiliser notre langue française; elle nous
permet de donner toute la signification et tous les qualificatifs
nécessaires pour démontrer ces nuances que nous commettons
à l'intérieur de l'usage courant. Les qualificatifs existent et
pourquoi ne pas les utiliser? C'est important, à mon avis, parce qu'ils
donnent toute l'ampleur, toute la dimension et toute l'envergure. Pourquoi,
nous aussi au Québec, ne pas faire preuve d'envergure? Pourquoi ne pas
démontrer que, nous aussi, sommes capables de faire les choses en grand
et de voir grand? Pourquoi ne pas avoir autant de fierté que nos voisins
du Sud et de l'Europe pour qui tout est merveilleux, tout est grandiose et tout
est incroyable? Je pense que, quand on prononce le mot "national", c'est un peu
tout cela que chante ce mot. C'est vouloir dire que finalement nous sommes un
grand peuple. Cela veut dire que nous avons un territoire immense et
extrêmement important; nous avons entre autres des forêts, des
parcs, une faune extraordinaire et un monde écologique incroyable, et il
est important d'en prendre soin. Et justement nous considérons qu'un
parc national démontre une volonté de la part d'un gouvernement
de faire des parcs nationaux, un souci constant qui permet justement de
conserver ce patrimoine notamment quant aux espèces animales, aux
espèces fauniques et è la flore. Je pense que cela est essentiel
actuellement que, pour l'ensemble de notre collectivité, on souliqne
dans cela que les parcs nationaux ou les parcs nationaux de conservation ont
des fins éductives aussi, et l'éducation commence à
différents ordres de grandeur, l'éducation commence à
partir du vocabulaire que l'on utilise dans notre quotidien. M. le ministre, je
pense que nos enfants et les petits-enfants de nos enfants seront
peut-être très fiers de pouvoir dire que dans un Parlement des
hommes et des femmes politiques se sont attardés à faire en sorte
que leur patrimoine national soit reconnu et qu'ils aient la fierté de
démontrer à l'ensemble des pays du monde qu'effectivement nous
avons des valeurs de portée nationale fort impressionnantes, avec une
variété phénoménale. Il est important que l'on y
apporte toute l'attention nécessaire. Pourquoi ne pas appeler cela un
parc national?
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Marie-Victorin. M. le ministre? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je vais intervenir quelques instants. Il commence
à se faire tard. Je ne pense pas que je doive parler dix minutes pour
convaincre le ministre.
Je voudrais juste regarder, dans les faits, ce qui se passe au point de
vue des parcs. On classifie les parcs, même dans les
municipalités. Il y a des parcs de voisinaqe, il y a des parcs de
verdure, il y a des parcs de quartier et il y a des parcs municipaux. Donc, il
y a une hiérarchisation qui fait que les parcs occupent une place dans
un secteur ou un autre ou qu'ils ont un caractère entier. J'ai
l'impression que cette même hiérarchisation devrait être
conservée. C'est important à mes yeux que l'on garde des noms
d'entités qui rappellent des choses aux gens; cela donne une importance
plus grande à des étendues.
C'est dans ce sens que je trouve que l'amendement est intéressant
et important. Je trouve aussi que c'est faire preuve de lucidité que
d'amener les gens à bien identifier ce qui est vraiment... Quand on dit
"national", déjà cela fait image. On dit: Cela appartient au
gouvernement. Cela ne peut pas être un parc national qui appartient
à une municipalité. Cela ne peut pas être un parc national
qui appartient à une municipalité régionale de
comté. Dans ce sens, je pense que le ministre n'aura pas une grande
concession à faire pour satisfaire la demande de l'Opposition. Je suis
convaincu qu'à la longue tout le monde y gagne. Ce n'est pas la question
de jouer sur la sémantique ni de se battre sur les mots, mais c'est une
question de garder une
hiérarchisation dans la qualité, dans la valeur des parcs
et aussi d'amener les gens à les considérer ainsi. C'est dans ce
sens que je voulais parler.
Je pourrais parler beaucoup plus longtemps que cela. Je trouve qu'il y a
eu beaucoup d'éléments d'avancés, que la loi avance aussi.
On n'a pas intérêt à faire perdurer la discussion. Il
s'agit juste que le ministre accepte. Je pense qu'il est faisable, sans que ce
soit une concession majeure, qu'il garde une hiérarchisation dans la
qualité des parcs, pour amener les gens à bien les identifier.
C'est de nature, a mon sens, à satisfaire le ministère et le
gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je trouve le
député de Jonquière bien sympathique. Cependant, je pense
que j'ai eu l'occasion d'exprimer les raisons pour lesquelles nous voulons
appeler cela maintenant "parc de conservation" et "parc de
récréation". En ce qui me concerne, je suis disposé
à voter sur l'amendement du député de Dubuc.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: II me reste combien de temps pour parler sur mon
amendement?
Le Président (M. Saint-Roch): II vous reste, M. le
député de Dubuc, sept minutes et quinze secondes pour parler sur
l'amendement. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Je n'utiliserai pas ces sept minutes, bien
sûr. Le ministre a eu l'occasion, à la suite des diverses
représentations qu'on lui a faites, de manifester la fierté qu'il
pouvait avoir de ses parcs et du patrimoine québécois. On saura,
à l'avenir, où loge sa fierté. Si le ministre
considère que le mot "national" est un mot, parce que c'est le seul
choix qu'il nous laisse comme réflexion... On est allé
jusqu'à lui offrir, par cet amendement, la possibilité de
distinguer, comme il l'a dit "parc de conservation", et d'ajouter après
"parc national de conservation". C'est la seule raison qu'il a exprimée,
il n'en a exprimé aucune autre. Il nous laisse aucune autre alternative
que de croire que le ministre veut manifester... (23 h 30)
Je ne connais pas son objectif. Je pense que cela va dans le même
sens que tout ce gouvernement. Il veut essayer de s'illustrer devant ses
collègues, je suppose, qui présentent des lois sur les
"illégaux", permettent l'affichage bilingue, présentent un projet
de loi 140 sur les comités responsables de la loi 101 ou une loi 142 sur
les services de santé ou parlent de l'enseiqnement de l'anglais en
première année, toute une série de mesures qui manifestent
très clairement la politique de ce gouvernement. Tout ce qui est
québécois, tout ce qui est fierté
québécoise, tout ce qui peut avoir une signification
québécoise, pour eux, c'est mortel. Il faut que cela disparaisse.
Alors, le ministre, je suppose, veut s'illustrer parmi ses autres
collègues et dire: Mot aussi, j'ai fait ma part. Regardez, j'ai
rayé le mot "national" de la loi. Il n'y a plus de parc national au
Québec, ce ne sont plus que des petits parcs de conservation. Ce n'est
pas suffisant, le patrimoine québécois n'est pas assez beau,
n'est pas assez riche. La flore et la faune québécoises, ce n'est
pas susceptible d'intéresser tous les autres citoyens du Québec,
du Canada et du monde.
Après avoir essayé de toutes sortes de façons de
lui faire entendre raison, le ministre vient tout juste de dire qu'il ne
changerait pas sa décision. Même si on en ajoutait, c'est
évident que cela n'apportera rien de plus. On va voter l'amendement.
J'aurais aimé, toutefois, entendre les députés du
gouvernement qui ont des parcs nationaux dans leur comté s'exprimer, le
député de Charlevoix entre autres qui a une partie du parc
national du Saguenay dans son comté comme moi. C'est muet de l'autre
côté. Le ministre peut donc faire ce qu'il veut.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je pense que j'ai des chances de convaincre le
ministre du bien-fondé de ce que j'ai avancé. Je pense qu'il
n'est pas question de faire du boycottage à la commission. Je ne vois
pas en quoi cela peut amener des éléments nouveaux que de faire
disparaître des noms. On sait que ces réserves ont
été créées depuis de nombreuses années,
qu'elles ont été mises à la disposition non seulement du
public québécois, mais aussi de l'extérieur. C'est une
façon de reconnaître vraiment une spécificité au
Québec en gardant des étendues consacrées à la
conservation des réserves fauniques au Québec.
C'est la crainte que je manifeste: si on fait disparaître le mot
"national", est-ce qu'on pourra amener les gens à mieux respecter leur
environnement? Lorsqu'on regarde les amendes imposées aux gens qui ne
respectent pas leur environnement, il y a vraiment des sommes d'arqent
extraordinaires. Si c'est juste un parc ordinaire, je ne vois pas pourquoi on a
imposé des amendes aussi grandes. D'un côté, on
reconnaît dans nos actions et dans nos écrits que ce sont des
parcs importants qui contiennent des réserves importantes et on ne veut
pas les appeler par leur nom, par des noms qui signifient l'importance
qu'on
leur accorde. Il me semble qu'il y a une différence entre les
mots et les façons de procéder. Cela aussi fait partie de ce que
les gens connaissent ou sont habitués comme individus à
identifier comme parc national. Je vois mal qu'on change le nom des parcs qui
depuis des années ont été identifiés par la
population, qui ont été identifiés aussi par les deux
ordres de gouvernement comme des endroits spécifiques, des endroits qui
peuvent nécessiter des montants d'argent ou des subventions importantes
pour leur développement, qui sont aussi de nature à amener des
potentiels touristiques différents. S'il n'y a rien qui identifie ou qui
change l'appellation en ce sens que c'est juste un parc de conservation ou un
parc de récréation, est-ce que vraiment on va atteindre les buts
qu'on s'est fixés pour mettre en valeur ces grands territoires?
Ce n'est pas pour rien que les législateurs adoptent des lois.
Même si cela ne semble pas important, à mes yeux, cela revêt
une importance intéressante puisqu'on a... Il y a des fantômes qui
circulent.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: J'ai entendu ces choses-là tout à
l'heure; j'ai compris qu'il y avait des fantômes qui circulaient dans les
appartements. Je ne sais pas si c'était le Père Noël ou
quelqu'un d'autre.
J'ai l'impression que, à ce stade et à l'heure où
nous sommes, le ministre ferait preuve certainement d'ouverture d'esprit en
acceptant l'amendement que l'Opposition a proposé. Encore là,
cela fait appel à toute ta rationalité des citoyens qui sont
déjà capables de reconnaître ces parcs puisqu'ils sont
nationaux. En conservant ce nom et en y ajoutant soit "de conservation" ou "de
récréation", ce serait de nature à ne pas mêler les
gens et à les faire accepter comme des parcs de plus grande valeur qui
sont appelés aussi à mieux se développer, à
empêcher toute confusion d'un endroit par rapport à un autre
puisqu'ils pourraient considérer que ces parcs-là, qui sont
nommés de cette façon, ont une hiérarchie meilleure et
sont mieux placés pour avoir des subventions. C'est là que ce mot
revêt toute son importance.
C'est vraiment faire preuve d'un manque de compréhension,
à mes yeux. Je rappelle toujours ce qui se passe dans nos
municipalités. Tantôt, on aura des parcs à caractère
régional, j'imagine, avec des MRC et, encore là, ce sera une
autre hiérarchisation et une identification d'un endroit par rapport
à un autre. C'est pour arrêter de mêler les gens. Si, d'une
part, on a déjà accepté ce nom, quelle est l'idée
de vouloir changer tout ce qui existe? Il me semble qu'un "bicycle" continue de
s'appeler un "bicycle", même s'il y a des marques...
Une voix: Un vélo.
M. Dufour: Un vélo, aussi, mais dans la loi, on parle de
"bicycle", on parle de cyclomoteur. Même s'il y a des changements de
gouvernement et des changements de fabricant, même là on conserve
les noms.
Le mot "national", à mes yeux, revêt un caractère
important et très bien identifié pour les citoyens. Si on veut
amener les citoyens à mieux respecter ce qu'on a, il ne faudrait pas
avoir peur de leur donner des motifs de fierté, des motifs
d'identification plus grands, ce qui fait appel et ce qui rencontre les
objectifs du ministre puisque, s'il prévoit des amendes importantes dans
sa loi, c'est parce que le parc est important. Si les amendes sont moins
importantes, pour moi, le parc est moins important.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Donc, c'est un peu dans ce sens que je faisais mon
intervention. Je fais appel encore une fois à la compréhension du
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche pour qu'il
considère que les objections ou les raisons qu'on donne sont en vue de
conserver un caractère important à sa loi. Le mot "national" est
certainement une identification, pour les Québécoises et les
Québécois, qui amène une meilleure utilisation de ces
endroits, en tenant compte des amendes qui sont dans la loi et aussi de
l'importance que le ministre a apportée à son projet. Ce n'est
pas pour rien qu'il y a un projet devant nous. C'est que des qens ont
considéré que ce projet-là était important. Donc,
s'il est important, il faut lui conserver son importance et il y a une
façon de le faire: c'est de qarder les identifications qui sont à
l'intérieur et que les gens sont habitués à voir et aussi,
en même temps, à utiliser. Ce n'est pas en enlevant des mots qu'on
va mieux éduquer la population, au contraire. C'est peut-être en
gardant et en faisant un patrimoine de ce qu'on a. Ce patrimoine passe
probablement par la nation, par le mot "national" qui identifie bien ce qu'on a
devant nous et l'importance qu'on a accordée à la loi; surtout
l'implication du ministre, depuis l'élection du 2 décembre, qui
veut mettre l'accent sur la protection des animaux, qui veut mettre l'accent
sur la conservation des animaux, qui met l'accent sur l'empêchement du
braconnage, qui met l'accent sur la mise en valeur de ces territoires.
Conservons donc une hiérarchisation des termes, des mots, mais
aussi des étendues et des espaces qu'on met à la disposition des
gens, non pas en faisant varier les appellations - peut-être en les
complétant pour mieux les identifier - mais toujours en augmentant la
participation des citoyens dans
la démarche qu'on fait.
Les lois, c'est pour amener les gens à mieux respecter
l'environnement, à mieux respecter ce que les autres ont en commun. Les
chasseurs, les pêcheurs comme tous les utilisateurs, à mes yeux,
seraient mieux servis par l'amendement qui est proposé que par ce qui
est contenu dans la loi actuelle. Je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre, est-ce que...
M. Picotte: Pas de commentaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Merci, M. le Président. Je ne peux pas
identifier l'entêtement du ministre à autre chose qu'à un
mandat qu'il a reçu de quelque part, d'un niveau plus
élevé, qui lui dit: Fais-moi disparaître la notion de parc
national québécois.
C'est bien évident, comme le disait si bien mon collègue
de Jonquière qui vient juste de terminer son allocution, que le ministre
nous présente dans l'ensemble un projet de loi qui vise à
bonifier d'une façon intéressante l'ancien projet de loi. On y
ajoute des normes, des normes que l'on a discutées et sur lesquelles on
a demandé des éclaircissements dans l'application, dans les
faits, dans les raisons qui les justifient, etc., mais toujours dans le but
d'être positifs et d'aider le ministre à faire le meilleur projet
de loi qui soit possible et souhaitable pour les Québécois et les
Québécoises, afin de satisfaire ma collègue de
Marie-Victorin et l'ensemble des 52 % de la population du Québec que
l'on doit respecter.
Mais, dans l'ensemble, le projet de loi est intéressant. Le
projet de loi, bien qu'imparfait, puisqu'aucun projet de loi n'est parfait en
soi, vise quand même à améliorer des situations existantes
dans lesquelles il y avait des trous juridiques. Comme nous l'a dit le
ministre, il y avait certaines lacunes qui compliquaient l'application de la
loi.
Le ministre a fait des choix qui vont peut-être lui créer
d'autres problèmes. Parfois, pour régler un problème, on
en crée un autre. C'est possible, c'est probable. D'ailleurs, on en a
discuté assez souvent et l'on a essayé de mettre en
lumière les nouveaux problèmes qui pourraient surgir des
solutions que le ministre avait trouvées pour régler des
problèmes.
Mais dans l'ensemble, le projet de loi est intéressant et bonifie
ce qui existait avant. Voilà que tout à coup, à travers
tout cela, le ministre introduit une notion, à l'article 42, qui vise
à rétrécir la vision que l'on a des entités
territoriales, des phénomènes naturels auxquels on peut
s'identifier avec fierté, qui pourraient être notre marque de
commerce, notre vitrine sur le monde, ce que nous avons d'intéressant
à offrir et ce à quoi nous sommes fiers de nous identifier.
Voilà qu'il essaie de rétrécir cela pour le ramener
à des notions qui ne sont pas mauvaises en soi - c'est clair -mais qui
sont restrictives, qui ne sont pas complètes, qui partent à
interprétation. C'est là que je ne comprends plus.
Tout à l'heure, à la suite de la première
démonstration que je faisais, un de mes collègues du
côté ministériel m'a dit: Je ne comprends pas
l'argumentation. Il semble qu'il y a des endroits ou des pays qui ont tendance
à surévaluer et on est déçu quand on va les
visiter. Alors, il ne faudrait pas que la même chose se présente
au Québec et on est mieux de se dévaluer avant pour être
sûr que tout le monde va être satisfait. (23 h 45)
C'est à peu près ce qu'il me disait: Pourquoi
risquerait-on d'agrandir les choses et de faire de la fausse
représentation? Je lui dis: Non, ce n'est vraiment pas cela. Certes, ce
n'est pas dans l'ensemble, mais dans certains cas, et tous ceux d'entre nous
qui ont un tant soit peu voyagé sont à même d'appuyer mes
dires; on assiste à de la publicité qui rehausse certains
phénomènes, certains événements, certains objets
qui, finalement, nous semblent assez anodins lorsque l'on va les visiter. Mais
nous, au contraire, nous avons des choses intéressantes et des
éléments importants que nous pouvons identifier d'une
façon grandiose, sans avoir à les surévaluer puisque c'est
dans leur nature même.
Que fait-on? On leur donne une appellation qui les réduit, qui
les diminue, qui leur enlève de l'impact et qui va, finalement, à
l'encontre des intérêts des Québécois, a notre avis,
et en même temps qui va à l'encontre même des
intérêts que le ministre poursuit en faisant un projet de loi qui
se veut peut-être plus proche de la réalité. Alors, si son
projet de loi se veut plus proche de la réalité, comme il le dit,
pourquoi s'acharne-t-il à...
Une voix:II a mangé le micro?
M. Claveau: On a perdu un bout de l'enregistrement? Afin
d'être sûr de ne pas avoir perdu un bout d'enregistrement, je vais
reprendre au moment où je disais qu'alors que nous avons des choses qui
valent la peine d'être identifiées dans toutes leurs valeurs, le
ministre essaie de les amoindrir, de leur donner des noms qui feront en sorte
qu'ils soient moins visibles, moins importants et que l'on soit moins fiers de
les montrer et de dire: C'est à nous. Cela fait partie de notre
patrimoine. C'est un parc national. On va dire; Un parc de conservation, ce
n'est pas mauvais en soi, mais cela n'a pas toute
l'importance que cela mériterait d'avoir dans la plupart des cas,
j'en suis sûr. Pourquoi s'enlever les outils, alors que l'on peut se les
donner? Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député d'Ungava. Mme la députée de Marie-Victorin,
j'aimerais vous rappeler qu'il vous reste une minute et 50 secondes. Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le Président, moi aussi, je vais essayer
d'être le plus concise possible. J'ai peine à entendre certains
collègues d'en face qui considèrent que maintenant c'est presque
avoir une maladie honteuse que de parler de fierté au Québec.
Des voix: Wo!
Mme Vermette: II ne faut vraiment pas parler de fierté,
surtout se restreindre à ce qu'il y a de plus petit pour le
Québec. Avoir une notion nationale, ce n'est vraiment pas quelque chose
pour lequel on pourrait se débattre et essayer de vouloir faire
comprendre cette notion-là et d'en parler avec fierté.
Je me souviens que certaines gens d'en face nous ont toujours
reproché, à nous les membres du Parti québécois et
du gouvernement, lorsque nous étions au pouvoir, de nous être
approprié le drapeau du Québec, de nous être
approprié des termes qui faisaient tout ce qui était
québécois. Ce soir, c'est un appel pour dire: Vous avez le
pouvoir entre vos mains. Ce soir, vous êtes capables d'utiliser des mots
qui, je l'espère... Dans vos discours, vous nous reprochiez d'avoir
volé vos drapeaux, d'avoir volé vos chansons, d'avoir volé
votre folklore, parce qu'on les avait tous endossés au Parti
québécois, que c'était le propre du Parti
québécois et qu'on ne voulait pas les partager avec les autres
Québécois qui n'étaient pas à l'intérieur de
notre formation politique. Ce soir, il vous est permis de démontrer,
justement, cette volonté que vous avez toujours tant voulu
démontrer, que vous décriez actuellement; les gens commencent
à avoir de la difficulté à vous donner une
crédibilité dans ce langage.
Ce soir, il vous est permis de montrer que le mot "national" ne vous
fait pas peur, que vous en êtes fiers et qu'il peut faire partie de nos
lois, que l'on peut encore inscrire le mot "national" dans nos lois. Il ne nous
est pas propre; nous voulons le partager avec vous du gouvernement, en
face.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la
députée, votre temps est écoulé. Merci. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Je vous remercie, M. le Président.
L'amendement proposé par le ministre et que je veux lui faire modifier,
fait appel à ce que mes collègues ont ramené dans leurs
interventions. Ils ont essayé de faire valoir tous les arguments qui
plaident en faveur de la fierté de nos richesses naturelles qui sont des
ressources uniques. Comment le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, et ministre du Tourisme en même temps, va-t-il pouvoir,
après cela, aller parler de fierté alors qu'il essaie de cacher
sous des patronymes généraux, comme "parc de conservation" le
fait qu'on se donne ou qu'on s'est donné et qu'on se donnera sans doute
encore au Québec des moyens de préserver, de sauver et de garder
pour le monde actuel et les générations qui viennent les sites
les plus exceptionnels, les territoires et les régions naturelles les
plus exceptionnelles qu'on puisse avoir et qui sont, quant à moi, objet
d'une grande fierté?
Comment va-t-il aller dire aux jeunes, alors qu'il nous a annoncé
qu'il ferait une campagne d'éducation et d'information, qu'il faut avoir
la fierté de protéger la faune que nous avons sur notre
territoire? C'est l'éducation qu'il faut donner à nos jeunes pour
lutter contre le braconnaqe, Ce ne sont pas des amendes de 10 000 $ et de 15
000 $. Il faut plutôt former nos jeunes et leur montrer la fierté
des ressources du Québec. Ce que le ministre fait par cet amendement
à la Loi sur les parcs, amendement en apparence insignifiant et pour
lequel il n'a donné absolument aucune justification, c'est rapetisser ce
qu'est le Québec, rapetisser ses valeurs, ses richesses, sa faune, sa
flore. C'est ce qu'il veut faire et il vivra avec, par exemple. Mais il ne
vivra pas longtemps avec. On sait bien qu'à 99 députés
contre 22, c'est lui qui va l'emporter, sauf que je peux lui dire une chose: Il
ne lui reste plus que deux ans et cela va changer, car, dans deux ans, le mot
"national", il va le revoir. Il ne sera peut-être plus ici pour le voir,
mais il va le revoir dans les textes traitant des parcs au Québec.
Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. M. le ministre, y a-t-il des interventions?
M. Picotte: Je n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Je suis prêt à voter et je voterai contre l'amendement du
député de Dubuc.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autre3
interventions sur l'amendement de M. le député de Dubuc? II n'y a
pas d'intervention? L'amendement est-il adopté?
M. Desbiens: Vote enregistré, M, le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire, si
vous voulez procéder.
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton)? M. Bissonnet (Jeanne-Mance)? J'appelle tout le
monde. M. Bradet (Charlevoix)?
M. Bradet: Contre.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)? M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet)? M, Middle-miss (Pontiac)?
M. Middlemiss: Contre.
Le Secrétaire: M. Paradis (Matapédia)?
M. Paradis (Matapédia): Contre.
Le Secrétaire:M. Richard (Nicolet)?
M. Richard: Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: Mme Trépanier (Dorion)?
Mme Trépanier: Contre.
Le Secrétaire: M. Vaillancourt (Orford)?
M. Vaillancourt: Contre.
Le Secrétaire: M. Picotte (Maskinongé)?
M. Picotte: Contre.
Le Secrétaire: Mme Vermette (Marie-Victorin)?
Mme Vermette: Pour.
Le Secrétaire: M. Brassard (Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Pour.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: M. Claveau (Ungava)?
M. Claveau: Pour.
Le Secrétaire: M. Rochefort (Gouin)? M. Saint-Roch
(Drumtnond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention.
Le Secrétaire: Sept contre, cinq pour, une abstention.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est donc
rejeté. Nous revenons maintenant à l'article 41. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, je pense bien qu'il serait
inutile d'argumenter. Ce que l'on peut faire, c'est représenter les
arguments qu'on a essayé de faire valoir de notre mieux pour amener le
ministre à la raison, mais c'est évident qu'on ne peut pas
utiliser d'autres arguments que ceux qui ont été utilisés.
Ils restent toujours valables et je demande le vote enregistré sur
l'article 41.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire,
vote enregistré sur l'adoption de l'article 41.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Mme Bélanqer (Mégantic-Compton)? M. Bissonnet
(Jeanne-Mance)? M. Bradet (Charlevoix)?
M. Bradet: Article 42. Une voix: 41.
Le Secrétaire: Êtes-vous pour ou contre l'article 41
du projet de loi?
M. Bradet: Pour.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)? M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet)? M. Middlemiss (Ponttac)?
M. Middlemiss: Pour.
Le Secrétaire: M. Paradis (Matapédia)?
M. Paradis (Matapédia): Pour.
Le Secrétaire: M. Richard (Nicolet)?
M. Richard: Pour, M. le Président.
Le Secrétaire: Mme Trépanier (Dorion)?
Mme Trépanier: Pour.
Le Secrétaire: M. Vaillancourt (Orford)?
M. Vaillancourt: Pour.
Le Secrétaire: M. Picotte (Maskinongé)?
M. Picotte: Pour.
Le Secrétaire: Mme Vermette (Marie-Victorin)?
Mme Vermette: Contre.
Le Secrétaire: M. Brassard (Lac-Saint-
Jean)?
M. Brassard: Contre.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Contre.
Le Secrétaire: M. Claveau (Ungava)?
M. Claveau: Contre.
Le Secrétaire: M. Rochefort (Gouin)? M, Saint-Roch
(Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: Sept pour, cinq contre, une abstention. Je
vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 41 du
projet de loi est donc adopté. J'appelle maintenant l'article 42.
M. Picotte: M. le Président. "L'article 3 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots
"parc national" par les mots "parc de conservation". C'est un amendement de
concordance, il a le même objet que la modification proposée
à l'article 1 de la Loi sur les parcs, soit de changer l'appellation
"parc national" par celle de "parc de conservation".
M. Desbiens: Vote enregistré.
Le Président (M. Saint-Roch): Le vote enregistré
étant demandé, nous sommes obligés de procéder de
la même façon. M. le secrétaire, veuillez procéder
à l'article 42.
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton)? M. Bissonnet (Jeanne-Mance)? M. Bradet (Charlevoix)?
En faveur ou contre l'article 42?
M. Bradet: Pour, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)? M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet)? M. Middle-miss (Pontiac)?
M. Middlemiss: Pour.
Le Secrétaire: M. Paradis (Matapédia)?
M. Paradis (Matapédia): Pour.
Le Secrétaire: M. Richard (Nicolet)?
M. Richard: Pour, M. le Président.
Le Secrétaire: Mme Trépanier (Dorion)?
Mme Trépanier: Pour.
Le Secrétaire: M. Vaillancourt (Orford)?
M. Vaillancourt:: Pour.
Le Secrétaire: M. Picotte (Maskinongé)?
M. Picotte: Pour.
Le Secrétaire: Mme Vermette (Marie-Victorin)?
Mme Vermette: Contre.
Le Secrétaire: M. Brassard (Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Contre.
Le Secrétaire: M. Debiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Contre.
Le Secrétaire: M. Claveau (Ungava)?
M. Claveau: Contre.
Le Secrétaire:M. Rochefort (Gouin)? M. Saint-Roch
(Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: Merci. Sept pour, cinq contre, une
abstention.
Le Président (M. Saint-Roch): Donc, l'article 42 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 43.
M. Picotte: M. le Président, je ne sais pas, mais,
étant donné que nos travaux sont presque à l'heure de se
terminer, je me demande s'il n'y a pas lieu de demander l'ajournement.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, cela nous prendrait
un consentement pour dépasser minuit. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Desbiens: Je crois, M. le Président, qu'il y a
possibilité de compléter l'étude du projet de loi ce soir.
Alors, si le ministre est consentant...
M. Picotte: Consentement, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): I! y a consentement des deux
côtés? Alors, consentement pour continuer. J'appelle maintenant
l'article 43.
Interdiction de chasse
M. Picotte: Merci, M. le Président. "L'article 7 de cette
loi est modifié par l'addition, dans le paragraphe a du premier
alinéa, après le mot "chasse" des mots "ou de piégeage"."
C'est un amendement requis pour clarifier la loi et en faciliter l'application.
Il précise que, dans un parc, non seulement la chasse, mais aussi le
piégeage est interdit. Alors, c'est dans le but de préciser que
le piégeage est interdit autant que la chasse dans un parc.
M. Desbiens: C'est juste ce que cela modifie?
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 43 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 44.
Infractions et peines
M. Picotte: L'article 11 de cette loi est remplacé par le
suivant, M. le Président: "Quinconque contrevient au paragraphe a de
l'article 7, à l'égard de gros gibier au sens de la Loi sur ta
conservation et la mise en valeur de la faune (L.R.Q., chapitre C-61.1), est
passible, outre le paiement des frais, pour une première infraction,
d'une amende de 1500 $ à 4500 $ et, pour toute récidive dans les
trois ans de la condamnation pour une infraction à cette disposition
à l'égard du gros gibier, d'une amende de 4500 $ -minimum -
à 13 500 $ - maximum - et le juge peut en outre condamner le
contrevenant à un emprisonnement d'au plus un an." (minuit)
Cet amendement modifie les sanctions applicables dans le cas de chasse
au gros gibier dans un parc. Essentiellement, cela devrait être les
mêmes sanctions que celles qui ont été introduites dans la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Dans la loi actuelle,
c'est de 1000 $, ce sera maintenant de 1500 $ comme minimum, et, d'un maximum
de 3000 $ dans la loi actuelle, cela passera à 4500 $. La
récidive, qui était de 3000 $, passera à 4500 $ au minimum
et de 5000 $ à 13 500 $ au maximum et la possibilité,
évidemment, d'une peine d'emprisonnement d'au plus un an. L'amendement
fait également passer la récidive de deux à trois ans.
Ces modifications à la Loi sur les parcs sont requises puisqu'il
serait incongru qu'une infraction à l'égard du gros gibier dans
un parc soit moins sévèrement punie que si elle a lieu partout
ailleurs. On a adopté des règlements pour les réserves et
les territoires libres, et il faut avoir la même logique en ce qui a
trait aux parcs, M. le Président. C'est le but de l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 44? M. le député de Claveau...
d'Ungava?
M. Claveau: Peut-être qu'un jour il y aura 123
comtés.
Une voix: Le comté de Claveau?
M. Picotte: S'il y a un comté de Claveau, dans votre cas,
ce sera permanent.
M. Claveau: Je ne sais pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Je voudrais juste vérifier la valeur qu'on
donne à la bête, à l'orignal, entre autres. Au moment des
consultations particulières sur le projet de loi 150, Loi sur les
forêts, des chiffres ont été avancés par
l'Association des pourvoyeurs, confirmés par les biologistes, qui
disaient qu'on peut évaluer la valeur de l'impact économique de
l'oriqnal sur le marché intérieur brut, le produit
intérieur brut québécois, à 7000 $, 7500 $. Je me
dis: À la limite, si c'est la valeur d'un orignal sur le marché,
quand on le laisse chasser dans des conditions normales, pourquoi ne le
ferait-on pas payer au chasseur quand il l'abat sans raison, sans permis, en
voulant court-circuiter...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: On parle de la valeur d'un orignal braconné.
Cela veut dire que le principe des amendes n'est jamais celui de remplacer la
valeur comme telle de la bête. Cela n'a jamais été le
principe qui a guidé les amendes dans les lois. À partir de ce
moment-là, c'est la raison pour laquelle, quand on établit des
amendes, c'est beaucoup plus par mesure exemplaire ou par mesure
dissuasive.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Cela va. C'est l'article
44...
M. Picotte: Article 45.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 44, M. le
député de Dubuc.
M. Picotte: Excusez, l'article 44.
M. Desbiens: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M, Saint-Roch): L'article 44 est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 45.
M. Picotte: Article 45. "L'article 11.1 de cette loi est
remplacé par le suivant: "11.1 Quiconque contrevient au paragraphe a de
l'article 7, à l'égard d'animaux autres que le gros gibier au
sens de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, est
passible, outre le paiement des frais, pour une première infraction,
d'une amende de 400 $ à 1200 $ et, pour toute récidive dans les 3
ans de la condamnation pour une infraction à cette disposition à
l'égard d'animaux autres que le gros gibier, d'une amende de 1200 $
à 3600 $ et le juge peut en outre condamner le contrevenant à un
emprisonnement d'au plus 3 mois."
Cet amendement a pour objet d'augmenter les sanctions dans le cas
d'infractions relatives au petit gibier. Dans la loi actuelle, c'est un minimum
de 200 $, un maximum de 600 $, alors que dans l'amendement c'est un minimum de
400 $, un maximum de 1200 $. La récidive, c'est un minimum de 600 $ et
un maximum de 1000 $; dans l'amendement proposé, c'est un minimum de
1200 $ à un maximum de 3600 $ pour une possibilité de peine
d'emprisonnement d'au plus 90 jours. L'amendement fait également passer
la récidive de deux à trois ans. Les nouvelles sanctions sont
semblables à celles proposées dans la Loi sur la conservation et
la mise en valeur de la faune à l'égard des infractions
moyennes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Cela s'applique dans le cas où quelqu'un
serait pris avec six perdrix dans son coffre de voiture en rentrant de son
chalet le soir. C'est cela?
M. Picotte: Si cela a été fait dans un parc,
évidemment.
M. Claveau: Dans un parc.
M. Picotte: Même s'il n'en a rien qu'une, oui, c'est
cela.
M. Claveau: Ah! oui, d'accord, même s'il n'en a qu'une,
d'accord.
M, Picotte: En vertu de la loi, il n'a pas le droit de chasser
dans un parc.
M. Claveau: C'est parce que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Je comprends la notion, la raison et l'importance de
cela, je ne le conteste pas, sauf que par rapport à la valeur marchande
d'une perdrix dans un parc ou à la valeur marchande d'un original dans
un parc, les amendes sont disproportionnées.
M. Picotte: Comme je l'ai mentionné tantôt au
député d'Unqava, les amendes n'ont pas pour but de remplacer ou
d'évaluer la valeur de l'objet ou de l'animal braconné, mais
d'être une mesure dissuasive et exemplaire dans certains cas, selon les
cas.
M. Claveau: Dans le cas du gros gibier, je serais d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
Une voix: Cela va.
M. Claveau: Tout ce que j'aimerais dire...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: ...c'est que, dans le cas du gros gibier, je serais
d'accord pour qu'on prenne des mesures dissuasives. Il s'agit d'en passer deux
ou trois et de se faire prendre pour un et, finalement, on aura
remboursé notre amende de 1500 $, si on le vend. Dans le cas d'une
perdrix, c'est bien évident que l'on n'a pas intérêt
à se faire prendre avec une perdrix qui va nous coûter 400 $.
Mais, dans le cas d'un orignal, si on se fait prendre une fois de temps en
temps et qu'on s'en sort pas mal, cela peut ne pas être une entrave au
braconnage.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, aucun
commentaire. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, si on avait le consentement,
on reviendrait à l'article 44. Je constate que - j'étais encore
sous le choc du "national" - on est dans la Loi sur les parcs, alors on ne
voterait pas sur division, mats pour l'article 44.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il consentement
pour...?
M. Picotte: Oui, oui, d'accord.
Le Président (M, Saint-Roch): D'accord, c'est correct?
Oui? L'article 44 est maintenant adopté à l'unanimité.
Nous revenons maintenant à l'article 45.
M. Picotte: Celui-là aussi, c'est à
l'intérieur des parcs et c'est cela qu'il est difficile de...
M. Desbiens: L'article 45, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 45 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 46.
M. Picotte: "L'article 11.2 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans la troisième ligne, de ce qui suit: "200 $
à 5000 $" par ce qui suit: "250 $ à 5750 $"."
Cet amendement a pour objet de corriger une erreur qui s'était
produite lors de l'application de la Loi relative à diverses mesures
à caractère financier concernant l'administration de la justice
qui avait pour but de majorer l'ensemble des amendes prévues dans les
lois du Québec. La modification proposée augmente donc le montant
des amendes de l'article 11.2 de la Loi sur les parcs dans une proportion
identique à ce qui a été adopté pour les autres
lois du Québec en juin 1986. L'amendement de juin 1986 modifiait
l'article 11 de la Loi sur les parcs, alors que cet article avait
été remplacé par les articles 11 à 11.6 depuis juin
1985. Les modifications de juin 1986 étaient donc dénuées
de sens puisqu'elles remplaçaient des membres de phrases qui
n'existaient plus. La modification à l'article suivant, l'article 47 du
projet, est de même nature. L'article 50 du projet est également
une conséquence de cet amendement, puisqu'il abroge l'article
erroné depuis la date de son adoption.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
sur l'article 46' L'article 46 est-il adopté"?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 47.
M. Desbiens: L'article 47. Le ministre vient de donner les
explications, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 47 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 48.
M. Desbiens: C'est cela, l'article 48 aussi. Vous avez dit: 46,
47, 49 et 50. C'est cela? Ils ont la même...
M. Picotte: J'ai dit: 47 et 50.
M. Desbiens: L'article 47 est adopté. L'article 48
alors.
M. Picotte: Où sommes-nous rendus, là?
Le Président (M. Saint-Roch): Nous sommes à
l'article 48.
M. Picotte: Merci, M. le Président. "L'article 11.6 de
cette loi est remplacé par le suivant: "11.6 Une condamnation pour une
infraction commise à l'encontre du paragraphe a de l'article 7 peut
entraîner, selon ce qu'en décide le juge, la suspension de tout
certificat ou permis de chasse ou de piégeage du contrevenant ou, selon
le cas, l'interdiction d'en solliciter pour une durée d'au plus 24 mois,
à compter de la date de la condamnation. "Toutefois, s'il s'agit de gros
gibier, une condamnation pour une infraction commise à l'encontre du
paragraphe a de l'article 7 entraîne de plein droit l'annulation de tout
certificat ou permis de chasse ou de piégeage du contrevenant ou, selon
le cas, l'interdiction d'en solliciter pour une durée de 24 mois
à compter de la date de la condamnation. "Dans le cas de récidive
à l'égard de la même catégorie d'animaux, soit le
gros gibier ou les animaux autres que le gros gibier, dans les 3 ans de la
condamnation antérieure, la durée de la suspension, de
l'annulation ou de l'interdiction est le double de celle qui est prévue
au présent article. "Dans le cas d'une seconde récidive à
l'égard de la même catégorie d'animaux dans les 3 ans de la
première condamnation, la durée de la suspension, de l'annulation
ou de l'interdiction est le triple de celle qui est prévue au
présent article."
Cet amendement a pour objet de modifier les sanctions administratives
prévues dans ta Loi sur les parcs de la même manière que ce
qui a été proposé dans la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune. Premièrement, il ajoute le cas d'une
récidive dans les trois ans. Le contrevenant est alors passible d'une
sanction qui est le double de celle prévue pour une première
infraction. Deuxièmement, il introduit le cas d'une seconde
récidive dans les trois ans qui entraîne une sanction trois fois
supérieure à celle prévue pour une première
infraction et, troisièmement, il corrige une lacune de la loi, en
prévoyant le cas où une personne commet une infraction alors
qu'elle n'a pas de certificat ou de
permis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Donc, dans ce cas, la catégorie d'animal ne
s'applique pas. Tous les permis sont suspendus quand on se fait prendre dans
une catégorie donnée. C'est cela? C'est comme cela que je le
comprends. Ce n'est pas comme dans le cas qu'on avait tout à l'heure
pour ce qui est de l'application générale?
M. Picotte: Me Côté va vous donner une
réponse.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): C'est exactement la
même règle qu'on a adoptée dans la Loi sur la conservation
et la mise en valeur de là faune. Le premier alinéa
prévoit... En général, c'est la suspension et, dans les
cas d'infraction relative au gros gibier, c'est une annulation automatique de
deux ans.
M. Claveau: C'est pour toute catégorie. Quand on dit, pour
le gros gibier: "...une condamnation pour une infraction commise à
l'encontre du paragraphe a de l'article 7 entraîne de plein droit
l'annulation de tout certificat ou permis de chasse ou de piégeage du
contrevenant ou, selon le cas, l'interdiction d'en solliciter...", cela veut
dire, par exemple, que, si on se fait prendre pour avoir abattu un orignal, on
perd aussi ses droits de trappage.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Dans la loi sur la
conservation de la faune, il y a différentes infractions relatives au
gibier: Interdit dans un ravage la nuit, etc., tandis que, dans la Loi sur les
parcs, il n'y a qu'une seule infraction, c'est: interdit de chasser et de
piéger. C'est pour cela qu'il y a moins de distinctions que dans la loi
sur la conservation.
M. Claveau: D'accord.
M. Côté (Gaétan): Dans la loi sur la
conservation, on a plusieurs types d'infractions.
M. Claveau: Mais, quand on parle de la Loi sur les parcs, est-ce
que cela comprend les réserves fauniques? Non? Toujours pas.
M. Picotte: Les parcs uniquement. Les réserves...
M. Claveau: D'accord. Il n'est pas question, par exemple, des
permis de chasse sur des secteurs donnés comme dans le parc de
Chibougamau?
M. Picotte: II n'y a jamais de chasse dans un parc.
M. Claveau: D'accord. Mais, quand on parle de suspension de
permis de chasse, c'est quoi? Entraîne l'annulation de tout certificat ou
permis.
M. Picotte: Cela pourrait être un permis qu'il
possède pour chasser ailleurs.
M. Claveau: D'accord. Alors, cela le lui enlève pour aller
chasser ailleurs.
M. Picotte: C'est cela.
M. Claveau: Mais cela le lui enlève pour toute
catégorie. Cela veut dire qu'il ne pourra plus piéger ailleurs
non plus, par exemple, s'il fait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: S'il a fait du piéqeage dans le parc, on va
lui enlever son permis de piéqeage. S'il a fait de la chasse, on va lui
enlever son permis de chasse.
M. Claveau: Si je me souviens bien, dans l'article qu'on avait
tout à l'heure - les normes générales qui s'appliquent
partout en dehors des parcs - on spécifiait la catéqorie dans
laquelle il était contrevenant, alors qu'ici on dit: "annulation de tout
certificat ou permis de chasse ou de piégeage du contrevenant".
M. Picotte: Ah oui! C'est parce que dans un parc on ne peut pas
suspendre d'autres sortes de permis que celui de la chasse et du
piégeage, puisqu'il n'y a pas de pourvoirie dans un parc. Alors, la
personne ne peut pas voir son permis de pourvoirie suspendu, puisqu'à
l'intérieur du parc il n'y a pas de pourvoirie. Les deux seuls cas qui
peuvent se présenter, c'est à la fois le cas du piégeage
et celui de la chasse. Comme il n'a pas le droit d'en faire là, cela
nous permettrait de lui retirer son permis de chasse ou de piégeage s'il
va chasser ou piéger à l'intérieur d'un parc, dans des
réserves ou ailleurs. (0 h 15)
M. Claveau: Dans la catégorie respective pour laquelle il
est contrevenant, finalement.
M. Picotte: Oui, c'est cela.
M. Claveau: Cela est moins clair que dans le texte que l'on avait
tout à l'heure où c'était évident, on ne pouvait
pas le lire
autrement.
M. Picotte: Dans la catégorie où il a
braconné.
M. Claveau: Entre vous et moi, M. le ministre, je me dis que, si
quelqu'un contrevient à la loi pour le gros gibier ou le petit gibier,
il y a de fortes chances qu'il le fasse aussi pour les animaux à
fourrure ou, s'il le fait pour le castor, il y a de fortes chances qu'il le
fasse pour la perdrix et pour le canard. Alors, dans le fond, quand on
élude une catégorie, si on veut vraiment être restrictif et
sortir du bois celui qui pourrait éventuellement braconner, je ne serais
pas contre que l'on regarde cela et que l'on dise: Tu t'es pris dans une
catégorie, c'est bien de valeur, mais tu "chipes" le camp. Dans toutes
les catégories, tu claires la place, surtout dans une réserve
faunique.
M. Picotte: On me dit que les sanctions administratives visent
une sanction de même nature que celle où a été
commise l'infraction.
M. Claveau: On garde toujours le loup dans la bergerie pareil. Il
va falloir le surveiller encore.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 48?
M. Desbiens: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 48 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 49 et nous avons un papillon.
M. Picotte: Non, c'est à l'article 50. Le papillon est
après l'article 49.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez raison, M. le
ministre. J'appelle maintenant l'article 49.
M. Picotte: "L'article 11.7 de cette loi est modifié par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Une personne à
qui il est interdit d'avoir un certificat ou un permis de chasse ou de
piégeage et qui est condamnée pour une infraction commise
à l'encontre du paragraphe a de l'article 7 pendant la période
d'interdiction ne peut solliciter un tel certificat ou permis pour une
période additionnelle de 24 mois subséquente à la
première interdiction."
Cet amendement vise à combler une lacune de la loi en
prévoyant le cas où une personne commet une infraction pendant
une période où il lui est interdit d'avoir un permis. La
modification proposée est identique à celle proposée
à l'article 38 du projet de loi que nous avons étudiée
tantôt. La loi prévoyait les cas de suspension ou d'annulation de
permis, mais elle était muette à l'égard des personnes qui
commettaient une infraction sans détenir de permis. La loi
amendée prévoira qu'il leur sera alors interdit d'en solliciter
un.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
à l'article 49? M. le député d'Ungava.
M. Claveau: J'ai une intervention qui n'est pas tout à
fait là-dessus, mais c'est par rapport à l'ensemble des cas de
braconnage. Quand quelqu'un n'a plus le droit d'aller dans le bois, qu'il perd
ses permis de chasse et de pêche - disons qu'il perd son permis de chasse
- et qu'il se présente te lendemain ou le surlendemain dans un magasin
pour s'acheter une 30-06, il peut quand même l'acheter?
M. Picotte: Oui.
M. Claveau: Même s'il vient de se faire saisir ses armes la
veille au soir?
M. Picotte: Oui.
M. Claveau: II v aurait peut-être moyen d'articuler des
choses autour de cela pour faire en sorte qu'au moins on ne puisse pas "se
gréer" légalement de nouvelles armes qui serviront exactement
à ce pourquoi on vient de se faire enlever les siennes.
M. Picotte: Ce domaine-là est régi par le Code
criminel et, donc, par une loi fédérale où on n'a pas
juridiction.
M. Claveau: Ce serait une revendication à faire à
la table fédérale-provinciale.
M. Picotte: C'est une excellente idée. Une voix:
Adopté.
Une voix: Cela va faire une révolution...
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à faire à l'article 49?
M. Desbiens: Fiez-vous là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 49 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch); Adopté. J'appelle
maintenant l'article 49.1; c'est un nouvel article.
M. Picotte: Oui. C'est un papillon. Ajouter, après
l'article 49, le suivant... Je ne sais pas si les députés de
l'Opposition ont eu cet amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Tout le monde, a reçu
la distribution des papillons, M, le ministre?
M. Picotte: Oui. "49.1 Dans toute disposition d'un
règlement adopté par le gouvernement en vertu des articles 2 et
13 de la Loi sur les parcs, les appellations des parcs suivants sont
remplacées, dans le cas du Parc national d'Aiguebelle, du Parc national
de l'île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, du Parc national de la
Gaspésie, du Parc national de la Jacques-Cartier, du Parc national de la
Pointe-Taillon, du Parc national des Grands-Jardins, du Parc national du Bic,
du Parc national de Miguasha, du Parc national du Mont-Saint-Bruno et du Parc
national du Saguenay, par Ies suivantes: Parc de conservation d'Aiguebelle,
Parc de conservation de l'île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, Parc
de conservation de la Gaspésie, Parc de conservation de la
Jacques-Cartier, Parc de conservation de la Pointe-Taillon, Parc de
conservation des Grands-Jardins, Parc de conservation du Bic, Parc de
conservation de Miguasha, Parc de conservation du Mont-Saint-Bruno et Parc de
conservation du Saguenay."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Combien cela va-t-il coûter, M. le
Président?
M. Picotte: Ils pourront vous répondre, M. le
Président. Aux crédits, on va demander à mes
fonctionnaires de tout calculer et, aux crédits, on vous donnera la
réponse.
M. Desbiens: Ce ne sera pas dans les 100 000 $ que le ministre a
demandés dans les crédits supplémentaires? Dans les 500
000 $, c'est-à-dire.
M. Picotte: Cela ne devrait pas.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que tous ces parcs sont déjà
indiqués et affichés tels quels: le parc national du Saguenay, le
parc national de l'île-Bonaventure, etc.?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: On nous dit que, en général, au
ministère, même depuis l'amendement à la loi en 1984 ou
1985, on utilisait uniquement les mots "parc de Miguasha" ou "parc
Aiguebelle".
M. Desbiens: Cela veut dire qu'elle est déjà
présentement... Donc, il n'y a pas d'apparition du mot "national" sur
les affiches, en publicité, dans les...
M. Picotte: ...ni "de conservation" ni "de
récréation".
M. Claveau: Juste quelques précisions pour bien s'entendre
sur la notion de parc de conservation. Dans le cas du parc du Mont-Saint-Bruno,
cela comprend le centre de ski et tout cela?
M. Picotte: Oui, c'est exact.
M. Claveau: Donc, il y a un peu de récréation quand
même.
M. Picotte: Il existait avant la création du parc.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: La même question s'appliquerait au parc de la
Pointe-Taillon et à l'ex-parc national de la vallée de la
Jacques-Cartier où il y a du camping, une plage, toutes sortes
d'activités.
M. Picotte: On me dit que - d'ailleurs, je l'ai souligné
dans les discussions au tout début - c'est de la
récréation extensive, c'est-à-dire qu'on donne quelques
services, mais c'est au strict minimum.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Dans le cas du parc du Mont-Saint-Bruno...
M. Picotte: Dans le cas du parc du Mont-Saint-Bruno,
c'était déjà là avant qu'on fasse le parc de
conservation et de récréation. Vous savez, quand vous parlez du
parc de conservation du Mont-Saint-Bruno, cela fait suite à des
audiences publiques où vraiment mes prédécesseurs ont
été devant une situation où les gens voulaient avoir de la
conservation, point final. Ils ont dit: On va tout simplement, non pas accepter
la piste de ski, on va la tolérer; il y a même des gens qui font
encore régulièrement des représentations pour qu'on sorte
cela carré-ment, parce que tout le monde de ce coin veut avoir
uniquement un parc de conservation et pas autre chose. Compte tenu des
audiences publiques qui ont eu lieu,
mes prédécesseurs ont pris cette décision à
l'époque, mais la piste de ski existait avant qu'on ne détermine
le parc de conservation comme tel, qui s'appelle le parc du Mont-Saint-Bruno.
Cela fait référence à une foule de citoyens qui sont venus
en audience et qui ne voulaient carrément pas avoir autre chose qu'un
parc. Il y a même, au parc du Mont-Saint-Bruno, un collège
désaffecté où les gens refusent même qu'on aille
travailler. J'ai conscientisé les gens - on a beau vouloir
protéger tout cela, les murs sont en train de tomber - en disant: On a
beau ne pas vouloir aller dans ce parc, vous voulez que cela soit un parc de
conservation, mais on ne le pourra pas, car c'est carrément dangereux.
On a installé, je pense, une clôture alentour pour éviter
des accidents, mais lIlUs tiennent mordicus à ce que ce soit de la
conservation pure et dure. Cela fait suite à des audiences
publiques...
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Le parc du Mont-Saint-Bruno, je connais cela pas
mal, c'est dans mon coin et je sais ce que le ministre veut dire, mais il y a
une partie du territoire où il y a des résidences privées.
Est-ce que l'ensemble des parcs ont des résidences privées de
cette nature, de la même nature qu'au parc du Mont-Saint-Bruno? C'est
assez exclusif le droit de ces résidences.
M. Picotte: Les résidences privées ne sont pas
à l'intérieur du parc.
Mme Vermette: C'est entretenu pas les gardes forestiers?
M. Picotte: Elles ne sont pas dans les limites du parc. Les
résidences privées ne sont pas dans les limites du parc.
Mme Vermette: La route, tous les chemins qui sont là sont
entretenus par les gardes du parc.
M. Picotte: Il y a une partie des routes qui sont entrenues par
la municipalité, les lacs appartiennent à la
municipalité.
Mme Vennette: Le lac Seigneurial n'appartient pas à la
municipalité? Là où sont les pistes de ski de fond, cela
n'appartient pas à la municipalité. Ce sont directement les
agents de conservation qui nettoient les pistes, les routes, dans ces
endroits?
Une voix: Les pistes de ski de fond...
Mme Vennette: Non, non, non, la route aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse Mme la
députée de Marie-Victorin. M. Harvey.
M. Harvey (Bernard): Il y a certaines routes à
l'intérieur du parc qui sont entretenues par le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, mais il y a d'autres routes qui sont
entretenues par la municipalité. La majorité des lacs sont la
propriété de la municipalité et les
propriétés privées ne sont pas incluses dans le territoire
du parc.
Mme Vermette: Le territoire du lac Seigneurial où arrivent
les pistes de ski de fond. C'est là que se trouvent les
propriétés privées, tout autour du lac Seigneurial. C'est
considéré comme un site écologique en même temps que
de conservation pour les animaux, les oiseaux et la flore. Les pistes passent
juste là et il y a plein plein de gens qui peuvent y aller. C'est mixte,
cette histoire. Ce sont des propriétés privées, mais les
gens peuvent y aller, pour autant qu'ils ne vont pas sur les
propriétés, parce que c'est un droit acquis depuis bien longtemps
pour ces propriétés, mais c'est le gouvernement, finalement,
qui... Une partie du territoire est entretenue par... Ce n'est pas vraiment
uniquement un site de conservation, j'ai de la peine à croire cela, par
exemple.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Harvey.
M. Harvey: Non, non, mais il y a de la
récréation...
Mme Vermette: ...
M. Harvey: ...dans tous les parcs de conservation au
Québec.
Mme Vermette: Ce que je voulais dire, c'est qu'il y a beaucoup de
récréation, et pas loin...
M. Harvey: II y a de la conservation dans tous les parcs de
récréation.
Mme Vermette: ...il y avait aussi une carrière.
M. Harvey: Qui ne fait pas partie du parc.
Mme Vermette: Non, non, mais qui n'est pas tellement loin non
plus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Tu n'as pas d'autre intervention?
Mme Vermette: Non.
M. Desbiens: J'espère que le ministre de ce gouvernement
qui se dit bon adminstrateur ne modifiera pas les pancartes trop vite, parce
que, dans deux ans, ils vont être obligés de les modifier à
nouveau, pour donner à nos parcs de conservation le seul vrai nom qui
est clair et précis, celui de "parc national".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le nouvel article
49.1 est adopté?
M. Desbiens: Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 50.
M. Picotte: "L'article 68 du chapitre 58 des lois de 1986 est
abrogé. Le présent article a effet depuis le 19 juin 1986." Cette
modification a pour objet de corriger une erreur qui s'était
glissée dans la Loi relative à diverses mesures à
caractère financier concernant l'administration de la justice. L'article
68 de cette loi modifiait un article de la Loi sur les parcs qui avait
lui-même été modifié en juin 1985, et la
modification de 1986 était donc inapplicable. Il est également
proposé que l'abrogation de cet article ait effet depuis le 19 juin
1986, soit depuis la date où il a été adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Desbiens: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Non. Est-ce que l'article 50
est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin maintenant
d'un consentement pour rouvrir l'article 8 et corriger une erreur grammmaticale
qui s'est produite.
M. Picotte: M. le Président, est-ce que je pourrais vous
demander une suspension de quelques instants? Non pas que j'aie changé
d'idée sur l'amendement auquel nous avons travaillé ensemble avec
l'Opposition, tel que convenu au premier article que nous allons adopter, mais
c'est tout simplement par besoin naturel, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Noua suspendons quelques
instants.
(Suspension de la séance à 0 h 25)
(Reprise à 0 h 34)
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons maintenant nos travaux.
Articles en suspens
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'on doit revenir
à l'article 8 où il y a une coquille à votre...
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, M. le ministre.
À l'article 8, il y a une coquille, une erreur de français, qui
s'est produite et nous avons un papillon qui se lit comme ceci: À
l'article 8 du projet de loi 153, remplacer...
Une voix: ...l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour adopter l'amendement?
M. Desbiens: Le rouvrir.
Le Président (M. Saint-Roch): Le rouvrir. Merci, M. le
député de Dubuc. Remplacer, à la fin du deuxième
alinéa de l'article 30.1, les mots "cet arme, arbalète ou arc"
par les mots "cette arme, cette arbalète ou cet arc". Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8
amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 16.1.
M. Picotte: L'article 16.1, M. le Président, je pense que
c'est celui qui a fait l'objet d'une discussion entre nous et voici ce que cela
donne: Ajouter, après l'article 16 du projet de loi, le suivant: "16.1
Cette loi est modifiée par l'addition, après l'article 86, du
suivant: "86.1 Malgré toute loi générale ou
spéciale et sous réserve du droit de premier choix des
autochtones prévu à la Loi sur les droits de chasse et de
pêche dans les territoires de la Baie James et du Nouveau-Québec,
tout bail de droits exclusifs de chasse et de pêche autre qu'un bail
visant un renouvellement, un transfert ou un agrandissement, est donné,
après un appel d'offres public, au soumissionnaire dont l'offre est ta
plus avantageuse. "Toutefois, le ministre n'est pas tenu de donner à
bail des droits exclusifs s'il
estime que l'offre la plus avantageuse est insuffisante." M. le
Président, on me dit qu'on se souviendra qu'on avait suspendu cet
article pour donner certaines garanties que j'étais prêt à
accorder, d'ailleurs, comme je l'avais mentionné et, à la suite
d'une discussion et après avoir consulté nos collègues,
voici l'amendement tel qu'apporté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, selon l'entente avec le
ministre lors de notre dernière rencontre, c'est le meilleur endroit
dans la loi, après l'article 16, pour l'inscrire. Il couvre l'article 86
de la loi actuelle c'est-à-dire l'article 13 du projet de loi, l'article
19 du projet de loi, c'est-à-dire l'article 97 de la loi actuelle et je
pense que cela ne s'appliquait pas à l'article 20, n'est-ce pas?
M. Picotte: Ceci étant fait, M. le Président, on
n'aura pas besoin d'amender les autres articles que nous avons et cela va
répondre aux exigences...
M. Desbiens: ...de l'article 16.
M. Picotte: C'est cela. Cela va répondre aux
interrogations et aux exigences que nous avons eues ensemble.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, je pense que cela a
déjà fait l'objet, si on y revient, de discussions entre nous,
ici, à la commission. Le ministre, je crois, se trouve ainsi à
tout le moins assuré parce qu'on sait que, d'une part, avec la loi,
maintenant, sur l'aménagement du territoire... Une voix: C'est bon.
M. Desbiens: ...le ministre est obligé de transmettre
toute modification ou schéma d'aménagement à la MRC
où se situe le territoire en question.
Une voix: C'est cela.
M. Desbiens: Et cette deuxième assurance permet au
ministre d'assouplir la procédure pour découper et par la suite
l'accorder, mais à la suite d'une procédure d'appel public.
Alors, dans ces conditions, cela correspond à ce qu'on avait
demandé au ministre et on est prêt à voter.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. Est-ce que le nouvel article 16.1 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 19 qui était demeuré en suspens.
M. Desbiens: Les questions qu'on se posait à propos de
l'article 19 sont résolues par l'article 16.1 qu'on vient de voter, soit
les garanties qui existent à l'article 97 de la loi actuelle.
Évidemment, des parties de la loi étant supprimées, les
mesures de contrôle se trouvent réintroduites en partie, mais, en
tout cas, à notre convenance, à notre satisfaction par l'article
16.1 qu'on vient d'adopter. Alors, je ne vois pas d'autres discussions, je
pense, sur l'article 19.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
à nouveau l'article 20 qui était en suspens.
M. Picotte: C'est la même affaire.
M. Desbiens: Cela avait un certain rapport aussi avec tout le
sujet qui est en discussion, c'est-à-dire comment le ministre peut
attribuer des lots, des territoires pour déterminer soit des
pourvoiries, soit des zones d'exploitation contrôlée, soit
même des refuges fauniques. On va le voir plus loin, je pense.
M. Picotte: M. le Président, je pense que tous les
articles que nous avions suspendus découlaient forcément de
l'entente que nous avions, de l'article 16.1 et, à partir de ce
moment-là, il est balisé par le fait même.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 20 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle de nouveau,
maintenant, l'article 22.
M. Picotte: C'est la même chose, M. le
Président.
M. Desbiens: C'est pour les mêmes raisons, mais dans le cas
des réserves fauniques.
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 22 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté, M. le Président.
Le Président CM. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 26.
M. Picotte: L'article 26, c'est la même chose, mais cela
concerne les refuges fauniques.
Des voix: Adopté. M. Picotte: Adopté?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 26 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté, M, le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 31. H y avait un papillon à l'article 31.
M. Desbiens: Le papillon est-il conforme, maintenant, avec ce que
nous avons adopté?
M. Picotte: Étant donné que c'est très
technique, je vais demander à Me Côté de donner des
précisions. C'est: Remplacer le paragraphe 1 de l'article 31 par le
suivant: "1° par le remplacement, dans la troisième ligne, des mots
"à la date" par les mots "le quinzième jour de la date;"
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
sur l'amendement?
M. Picotte: Me Côté va le dire.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): En fait, la raison de ce
papillon, c'est qu'on vient remplacer un mot dans la loi et lorsque la loi a
été faite, on a pris la codification administrative, alors que,
dans des statuts officiels de 1983, ce mot était sur une autre ligne.
C'est tout simplement pour cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté? L'article 31, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle de nouveau,
maintenant, l'article 40.
M. Picotte: L'article 40, M. le Président, est un article
transitoire requis par le nouveau mode de désignation des territoires
fauniques. L'amendement précise que des règlements de
désignation de territoire adoptés par le gouvernement continuent
d'être en vigueur jusqu'à ce qu'ils soient remplacés,
modifiés ou abrogés par un décret du gouvernement. "Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 191, du
suivant: "191.1 Les règlements adoptés par le gouvernement en
vertu des articles 85, 104, 111 et 122 de la présente loi avant le -
Oui, c'est cela, pour la Gazette - (indiquer ici la date d'entrée
en vigueur des articles 16, 21, 23 et 27 de la présente loi) continuent
d'être en vigueur jusqu'à ce qu'ils soient remplacés,
modifiés ou abrogés par un décret du gouvernement." M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: L'article 16.1 n'a pas à aller
là-dedans? Ce n'est pas un règlement? D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 40 est-il
adopté?
M. Desbiens: Pourquoi l'avait-on retardé à ce
moment-ci, pourquoi l'a-t-on suspendu, finalement?
M. Côté (Gaétan): C'est parce que, si on
n'adoptait pas le principe d'accepter que ce soit par décret
plutôt que par règlement, cet article était de
concordance.
Le Président (M, Saint-Roch): L'article 40 est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 51 et nous avons un papillon.
Loi sur les parcs (suite)
Entrée en vigueur
M. Picotte: L'article 51, M. le Président. Remplacer
l'article 51 par le suivant: "Les dispositions des articles 15, 20, 22, 26, 50
et 51 entrent en vigueur le 1er janvier 1987, celles des articles 1 à
14, 16 à 18, 21 à 25 et 27 à 49.1 entrent en vigueur le
1er avril 1987 et celles de l'article 19 entreront en vigueur à la date
fixée par le gouvernement."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que c'est inclusif quand on dit 27 à
49.1? Cela inclut-il 49.1?
M. Picotte: Les articles 27 à 49.1, cela inclut l'article
49.1.
M. Desbiens: Les articles 1 à 14, 16 à 18... Un
instant. Les dispositions...
M. Picotte: Les articles 16 à 18, c'est la même
chose; ce sont les articles 16, 17 et 18.
M. Desbiens: Les articles 16, 16.1, 17 et 18. C'est cela?
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: L'article 19, pourquoi le laissez-vous là?
Est-ce parce qu'il y a nécessité de faire des ajustements
administratifs?
M. Picotte: Des ajustements aux baux. M. Desbiens: Aux
baux? M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: Est-ce que l'article 87 reste en vigueur
entre-temps?
M. Picotte: L'article 87 reste en vigueur entre-temps.
M. Desbiens: 97.
M. Picotte: 97.
M. Desbiens: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 51 tel
qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
titre du projet de loi 153, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise
en valeur de la faune et la Loi sur les parcs. Est-ce que le titre est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 153 est adopté?
M. Desbiens: Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'aurais besoin à ce moment-ci d'une motion de "renumérotation".
M. le ministre, est-ce que vous faites une motion de
"renumérotation"?
M. Picotte: M. le Président, je fais une motion de
re....
Le Président (M. Saint-Roch): Renuméro...
M. Picotte: Ce que vous voulez avoir, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que la motion de
"renumérotation" est adoptée?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, est-ce que
vous avez des remarques?
M. Picotte: Oui, M. le Président. En terminant, j'aimerais
remercier les membres de la commission pour le travail que nous avons
effectué. Sans doute que l'ensemble des membres de la commission en ont
appris davantage. Merci pour votre collaboration et pour avoir fait que, dans
les meilleurs délais, cette loi puisse être mise en vigueur. Je
pense qu'un désir commun que nous devons avoir autour de la table, c'est
celui de contraindre et, en tout cas, d'essayer d'éloigner le plus
possible les braconniers de nos territoires fauniques, pour protéger
notre faune et notre patrimoine. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, d'abord, je veux vous
remercier. Je remercie aussi mes collègues qui ont accepté de
s'imposer des heures de travail pour essayer de bien comprendre et de faire
que, dans la mesure de nos moyens en tout cas, ce projet de loi serve le mieux
l'intérêt qui est poursuivi, c'est-à-dire la lutte au
braconnaqe. Je crois que le ministre a compris qu'il n'y a pas seulement des
sanctions qui seront nécessaires, puisqu'il a décidé de
mettre en pratique certaines autres mesures qu'on lui a
suggérées, avec la réserve que l'on a faite dans le cas
des amendes, non pas dans le cas des parcs, je le rappelle, mais en
général, en dehors des parcs, des réserves. C'est une
façon de voir; le ministre le voit de cette façon. C'est lui qui
est ministre, qui gouverne, s'il a des problèmes, c'est lui qui aura
à les vivre. II nous apportera des amendements à une prochaine
occasion.
Je ne peux pas terminer sans mentionner une dernière fois le
terme "parc national". Je ne comprendrai jamais pourquoi on est venu modifier
cet aspect. Quant au reste, je vais souhaiter bonne chance au ministre avec sa
nouvelle loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. Sur ce, j'aimerais remercier les membres, des
deux côtés de cette table, pour avoir facilité !a
tâche du président. La commission de l'aménagement et des
équipements ajourne maintenant ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 50)