Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Douze heures trente et une minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît:
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour exécuter le mandat qui lui a
été confié d'étudier les projets de toi 247, 250,
254, 267, 268, 272 et les projets de loi 271 et 200. Est-ce qu'il y a des
remplacements, M, le secrétaire?
Le Secrétaire: Aucun remplacement, M. le
Président.
Projet de loi 247
Le Président (M. Saint-Roch): S'il n'y a aucun
remplacement, je demanderai aux intervenants dans le projet de loi 247, Loi
concernant la ville d'Iberville, de prendre place. C'est déjà
fait? À ce moment-ci, je demande à M. le député
d'Iberville de prendre la parole.
Remarques préliminaires
M. Tremblay (Iberville): M. le Président, tout d'abord,
avant de parler du projet de loi, je voudrais présenter aux membres de
la commission, Me Yvon Robichaud, procureur de la ville d'Iberville, qui est
assis à l'arrière. Je lui souhaite la bienvenue.
M, le Président, le projet de loi 247 a pour but,
essentiellement, de permettre à la ville d'Iberville de construire un
embranchement ferroviaire afin de desservir son parc industriel. Un
investissement majeur de 20 000 000 $ est relié directement à ce
projet de loi privé. En gros, c'est tout simplement pour permettre
à la ville de pouvoir procéder le plus rapidement possible.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Je demanderai
à M. le procureur Yvon Robichaud s'il a des remarques
préliminaires à faire.
M. Robichaud (Yvon): M. le Président, comme le dit M. le
député Tremblay, le projet de loi, s'il est adopté,
permettra à la ville d'Iberville de construire un embranchement
privé de chemin de fer dans le parc industriel de la ville d'Iberville.
Comme vous le savez sans doute, la Loi sur les cités et villes ne donne
pas aux municipalités le pouvoir de construire des chemins de fer; ce
projet de loi est fait dans le but de permettre à la ville de construire
cet embranchement.
Cet embranchement a été nécessité par la
venue, dans le parc industriel, d'une société qui s'appelle
Hercule du Canada Inc., qui prévoit investir, dès la prochaine
année, une somme d'environ 20 000 000 $ dans le parc industriel. On
projette même de tripler l'investissement d'ici les prochaines
années. Les travaux ont déjà commencé et tout ce
qui pouvait être fait cet automne a été fait avant l'hiver.
On prévoit créer 60 nouveaux emplois, en partant. La compagnie
Hercule du Canada a déjà une usine à Varennes. Ce chemin
de fer va permettre le transport de Varennes à Ibervîlle de la
matière première qui est déjà traitée
à l'usine de Varennes.
La matière première dont il s'agit est une fibre
synthétique. C'est un nouveau produit dans le domaine du textile. C'est
une nouvelle technologie qui entre dans ta fabrication de toutes sortes de
choses. Pour vous en donner un exemple: les couches pour
bébés.
C'est un projet de loi important pour la ville d'Iberville et nous
demandons qu'il soit adopté. Si vous voulez d'autres explications, je
peux vous tes fournir.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le procureur. M.
le ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Bourbeau: M. le Président, d'abord, il me fait plaisir
de souhaiter la bienvenue aux gens d'Iberville, à leur procureur, ainsi
qu'à tous les membres de la commission.
Le projet de loi 247 que nous avons devant nous vise à octroyer
à la ville d'Iberville le pouvoir de construire un embranchement
ferroviaire, afin de desservir son pare industriel. La construction de cet
embranchement ferroviaire est absolument nécessaire pour permettre
l'implantation de nouvelles industries qui utilisent, dans le processus de
fabrication de certains produits, des matières premières
dangereuses qui, pour des raisons de sécurité, doivent être
transportées par chemin de fer.
La ville d'Iberville obtiendra des subventions du ministère de
l'Industrie et du Commerce pour pourvoir elle-même à cette
construction. La Loi sur les cités et villes, comme le disait tout
à l'heure le procureur, ne permet pas à une ville de construire
elle-même un chemin de fer. Le paragraphe 4
de l'article 466 de cette loi nous permet tout au plus d'aider à
une telle construction. C'est pourquoi la ville d'Iberville a besoin des
pouvoirs spéciaux octroyés par le projet de loi 247 pour
permettre l'implantation de nouvelles industries dans son parc industriel. Ces
investissements s'élèvent à plusieurs millions de dollars
et généreront d'importants revenus de taxation pour la ville
d'Iberville en plus de créer de nombreux nouveaux emplois.
M. le Président, compte tenu des retombées
économiques importantes occasionnées par la venue de nouvelles
industries pour la ville d'Iberville et la région environnante, nous
sommes entièrement favorable à ce que le présent projet de
loi soit adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière pour des remarques
préliminaires.
M. Dufour: Bien sûr que je veux souhaiter la bienvenue aux
gens d'Iberville. J'aurai quelques remarques préliminaires à
faire, qui ne concernent pas nécessairement les gens que nous recevons
aujourd'hui mais qui se rapportent plutôt à la façon dont
les travaux sont planifiés et de la façon dont on met de la
pression sur l'Opposition pour essayer de faire adopter des projets de loi
privés à la vapeur. Huit projets de loi privés pour la
journée pendant une fin de session, je pense que, là, on a le
droit de s'insurger contre cela. C'est d'essayer de cacher ou de passer cela,
pour montrer que les gens municipaux, ce sont des gens sérieux. En tout
cas, les gens municipaux sont des gens sérieux, je n'en doute pas. Mais
je doute que le ministre des Affaires municipales le soit. À mes yeux,
on a à étudier des projets de loi privés, et ce sont des
projets de loi importants quels qu'ils soient. On doit prendre le temps de les
étudier. De la façon dont on a planifié les travaux, c'est
fait à la va-comme-je-te-pousse. À mes yeux c'est inacceptable.
Je tenais à le dire dans mes remarques préliminaires.
Cela étant dit, je vais essayer de collaborer le plus possible
pour hâter l'adoption du plus grand nombre de projets possible, sans
m'engager pour autant à adopter les huit.
Voilà pour les remarques préliminaires. Le ministre a
peut-être des renseignements. Il semble que l'Opposition ne soit pas
gâtée sur ce côté-là. On a ce projet de loi
qui nous dit qu'on fait telle chose et telle autre chose. C'est évident
qu'il y a des distances. C'est seulement cela.
Une voix: Pas plus.
M. Dufour: Le ministre me dit qu'il n'est pas plus informé
que moi. Vous comprenez.
M. Bourbeau: ...écrire un roman.
M. Dufour: II me semble que, lorsqu'on est
intéressé à des projets ou à des problèmes,
on les regarde, on les étudie et on a des contacts avec les gens pour
savoir où l'on va.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'exerce mon droit de
réplique, si vous voulez bien. Je ne peux pas accepter les propos du
député de Jonquière qui prétend que le gouvernement
bouscule l'Opposition en fin de session en regroupant dans une seule
journée les travaux de la commission parlementaire qui étudie les
projets de loi privés. Nous avions prévu d'autres
journées. Quand on regarde la façon dont l'Opposition se conduit
depuis quelques semaines où elle bloque systématiquement la
plupart des projets de loi du gouvernement, où les commissions
parlementaires sont bloquées, littéralement bloquées par
des "filibusters" depuis des semaines, pas seulement des jours, des semaines,
où il n'y a pas un seul projet de loi qui avance, où on avance
à pas de tortue sur chacun des autres projets de loi, évidemment,
comme il n'y a que trois commissions parlementaires qui peuvent fonctionner en
même temps, et qu'elles sont toutes les trois bloquées
systématiquement depuis des semaines et des semaines, il n'y avait
aucune possibilité de trouver un seul jour pour faire adopter des
projets de loi privés. Et c'est la seule journée que l'Opposition
a pu dégager, l'Opposition, je dis bien, pour qu'on puisse adapter des
projets de loi privés des municipalités.
Si l'Opposition avait voulu dégager d'autres journées,
laisser tomber son obstruction systématique sur les autres projets de
loi, on aurait eu plus de temps, M. le représentant de l'Opposition.
M. Dufour: L'heure de retard de ce matin, ce n'est toujours pas
l'Opposition?
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Cela
étant dit, est-ce que la commission est prête à faire
l'étude du projet de loi article par article?
M. Dufour: Oui.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 1.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article a pour but de
permettre à la ville
d'Iberville de construire un embranchement ferroviaire en vue de
desservir une industrie dans son parc industriel.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 1? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: L'embranchement... Est-ce que je pourrais parler
à Me Robichaud parce que je n'aurai peut-être pas de
renseignements de ce côté. Je serais peut-être mieux de
m'adresser à des gens qui connaissent le dossier. Est-ce qu'il y a des
distances importantes entre Varennes et Verchères?
M. Robichaud: La distance entre Varennes et Verchères,
peut-être que M. Tremblay pourrait vous donner la réponse.
M. Dufour: J'ai compris que ce n'était pas.»
M. Tremblay (Iberville): Le député de
Jonquière veut dire entre Varennes et Iberville et non Varennes et
Verchères?
M. Dufour? Varennes et Iberville, oui d'accord.
M. Tremblay (Iberville): Entre Varennes et Iberville, il y a une
distance d'environ 40 milles ou en kilomètres, c'est environ 62 km entre
les deux, 65 km ou 70 km.
M. Dufour: L'information qu'on a eue concernant
l'incapacité de faire un chemin de fer, c'est parce que cela chevauche
d'autres territoires à l'extérieur de la municipalité.
C'est le droit d'expropriation et tout ce qui y est rattaché dans cette
loi. Actuellement, la municipalité demande ce pouvoir-là.
M. Tremblay (Iberville): Pour répondre à votre
question, c'est qu'actuellement, le chemin de fer est seulement pour la
desserte dans le parc industriel d'lberville.
M. Dufour; Ah bon!
M. Tremblay (Iberville): On ne parle pas du chemin de fer
à partir de Varennes jusqu'à Iberville. C'est déjà
fait, le Canadien Pacifique s'en est chargé. C'est tout simplement la
desserte dans le parc industriel d'lberville.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Est-ce que
l'article 1 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: C'est-à-dire que c'est le préambule,
l'article 1 n'a pas été appelé.
M. Bourbeau: Oui, c'est l'article 1. On vient de parler de
l'article 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 2 permet à
la ville d'acquérir les immeubles et les droits requis pour la
construction de cet embranchement ferroviaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquîère.
M. Dufour: Dans le préambule, j'aurais peut-être
aimé demander s'il y a des opposants à ce règlement.
M. Tremblay (Iberville): Aucun. M. Dufour: Aucun.
M. Tremblay (Iberville): Aucun opposant connu.
M. Dufour: Les terrains dont il est question ici, est-ce qu'ils
sont situés dans le parc industriel d'lberville'?
M. Tremblay (Iberville): Exact. Ils sont situés dans le
parc industriel et appartiennent à la ville d'lberville, je crois, sauf
un, mais c'est dans le parc industriel.
M. Dufour: Dans le parc industriel.
M. Tremblay (Iberville): C'est délimité dans la
zone industrielle.
M. Dufour: Comme la ville est propriétaire des terrains,
de quelle façon procédera-t-elle? C'est juste pour un terrain en
particulier qu'elle demande un pouvoir d'expropriation, ce n'est pas
pour...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On me dit qu'il y a plusieurs terrains. It y en a
qui appartiennent à la municipalité et d'autres qui appartiennent
à l'entreprise privée. Je crois que le procureur pourrait donner
plus de renseignements.
M. Robichaud: C'est exact.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le procureur Robichaud.
M. Robichaud: II y a des terrains qui
appartiennent à la ville d'Iberville et qui sont situés
dans le parc industriel. Il y a des terrains qui sont situés dans le
territoire projeté du parc industriel, qui n'appartiennent pas à
la ville et que nous devrons exproprier. L'embranchement est décrit
à l'annexe 1 du projet de loi. Il s'agit des parties de lots exactes sur
lesquelles sera construit l'embranchement du chemin de fer. Il s'agit d'un
embranchement d'une distance d'à peu près un mille,
peut-être pas, qui va partir du réseau existant du CP et qui va
aller jusqu'au parc industriel. Cela va permettre ainsi aux wagons de quitter
la voie principale pour s'engager sur la voie privée dans le parc
industriel.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article met de
côté les dispositions de la Loi sur les cités et villes en
matière de soumissions en ce qui a trait à l'octroi des contrats
d'entretien et de réparation de cet embranchement ferroviaire.
L'application de ces dispositions législatives ne se justifie pas
dans le contexte de tels travaux, compte tenu de l'aspect très technique
des travaux requis et du nombre fort limité des entreprises aptes
à les réaliser.
L'article met également de côté l'application des
règles concernant les soumissions relativement à !a construction
d'une partie de l'embranchement ferroviaire, soit la partie courbe du projet,
puisque, en raison des exigences techniques requises quant à cette
partie des travaux, la compagnie Canadien Pacifique exige de les
réaliser elle-même, bien sûr, aux frais de la
municipalité.
Le Président (C.- Saint-Roch): M. le député de
Jonquière,
M. Dufour: Je pense que c'est clair qu'au point de vue de la
construction des chemins de fer, à part les grands réseaux
ferroviaires, il ne s'en construit pas beaucoup par des particuliers. Je pense
que c'est raisonnable de le faire.
Est-ce que le fédéral va participer à des
subventions dans la construction de ce chemin de fer?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le procureur Robichaud. (12 h
45)
M. Robichaud: Les démarches sont entreprises. Nous avons
très bon espoir d'obtenir une subvention fédérale
équivalant à celle de la province, en vertu de l'entente
fédérale-provinciale concernant les infrastructures
industrielles. Nous avons très bon espoir de l'obtenir. Cela s'est
déjà fait dans le passé, rn'a-t-on dit. Cela s'est fait
à Buckingham également, sous réserve de vérifier.
Les démarches sont déjà entreprises sérieusement
à cet effet.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Pour la construction, je ne suis pas trop trop... mais
l'entretien, est-ce que cela représente des coûts... Est-ce que
vous avez prévu que les coûts seraient si élevés
pour demander le pouvoir d'accorder un contrat d'entretien? Cela va être
aussi avec le fédéral.
M. Robichaud: On me dit que les coûts d'entretien ne sont
pas tellement importants. C'est de l'entretien général comme
cela. Cela peut-être de l'entretien de temps à autre. On pense
même que de toute façon on n'aurait généralement pas
besoin de se servir de la Loi sur les cités et villes. On sait que cette
loi, pour les contrats en-dessous de 5000 $, permet aux villes et aux
municipalités de procéder de gré à gré. On
sait que c'est seulement pour les contrats de 5000 $ à 25 000 $ que les
villes ont l'obligation de demander deux soumissionnaires. Au-dessus de 25 000
$, il s'agit d'aller en soumissions publiques. Pour l'entretien, on n'entrevoit
que très rarement les cas où il y aura des travaux en haut
même de 5000 $, non pas pour la construction mais pour l'entretien. Cela
ne représente pas nécessairement des coûts. Une fois que la
voie de chemin de fer aura été construite, les coûts
d'entretien ne seront pas nécessairement importants. On ne connaît
pas l'avenir, bien sûr, mais ce n'est peut-être pas tellement
important.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je vais poser ma question au ministre, s'il peut
essayer de m'écouter afin de me répondre si possible. Concernant
l'entretien des chemins de fer, autant que je sache, il y a beaucoup de
municipalités où des voies de chemin de fer traversent certaines
rues, etc., dans la municipalité elle-même. Les compagnies en
règle générale imposent certains coûts pour
l'entretien. Cela se fait automatiquement. En tout cas, à mes yeux, il y
a plusieurs passages à niveau dans des municipalités où on
met des feux de circulation pour voir à la sécurité sur
les chemins. En règle générale, les
municipalités
paient un coût non seulement pour la pose de cela mais aussi pour
l'entretien. Que je sache, il n'y a jamais eu personne qui a contesté
cette façon de procéder. Voici ma question: Est-ce
nécessaire d'inclure cela dans un projet de loi privé, d'accorder
ce pouvoir, quand on sait en règle générale qu'il n'y a
pas d'autres personnes que les gens qui sont directement concernés...
J'associerais cela pratiquement à un contrat de professionnels. C'est
tellement spécialisé que je ne vois pas de quelle façon
quelqu'un d'autre pourrait le faire, d'autant plus que la construction de la
voie, peut-être si elle est rentable, possiblement que la compaqnie de
chemin de fer pourrait être intéressée aussi à
l'acquérir et à l'entretenir à ses propres frais. Cela se
fait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'était quoi la question exactement?
M. Dufour: La question est: Est-ce nécessaire d'inscrire
dans le projet de loi privé que l'entretien pourrait se faire par
contrat, sans passer par appel d'offres ou autrement? Je dis que c'est une
spécialisation. Je ne sais pas si la municipalité n'a pas
déjà ces pouvoirs. C'est un peu comme un contrat de
professionnels. Il n'y a pas dix entreprises qui...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Là, la ville va être
propriétaire de l'embranchement; alors, elle doit en faire l'entretien.
Elle peut le faire faire soit à contrat, soit en régie, je
suppose. Si les travaux sont plus importants qu'un certain montant, elle doit
aller en soumissions, je présume. Alors normalement, elle devrait y
aller, mais de la façon dont c'est rédigé ici, elle
pourrait le faire de gré à gré. Je pense que le procureur
a des renseignements additionnels à donner.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Robichaud.
M. Robichaud: M. le Président, avec votre permission. Le
premier paragraphe de l'article 3 du projet de loi prévoit justement...
Je ne sais pas si c'est le sens de votre question. Le premier paragraphe de
l'article 3 prévoit justement que la ville ne soit pas soumise aux
obligations des articles 573 et 573.1 de la Loi sur les cités et villes;
justement pour l'entretien et la réparation, elle ne sera pas
obligée d'aller en soumissions. On n'applique pas ces articles pour
l'entretien et la réparation de l'embranchement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je rattachais ma question... Beaucoup
d'investissements sont faits par les entreprises de chemin de fer dans des
municipalités? des trains passent, circulent à l'intérieur
de la municipalité. Donc, régulièrement, ils passent
à travers nos rues. Les entreprises exigent à ce
moment-là, parce qu'elles ont un droit, je ne sais pas de quelle
façon elles l'acquièrent, cela doit être par la Loi sur les
chemins de fer, elles exigent, elles font payer à la municipalité
l'entretien de ces traverses au même titre qu'elles font payer aussi
l'entretien des feux de circulation, que les chemins de fer sont obligés
d'installer dans les municipalités. Cela se fait comme cela. À
mes yeux, il n'y a pas beaucoup d'entreprises autres que les compagnies de
chemin de fer qui peuvent toucher à un chemin de fer. Je me demandais
s'il était nécessaire de l'inclure dans un projet de loi
privé, si ce n'est pas un pouvoir général.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: La différence qu'il y a ici, c'est que, en
général, dans Ies municipalités, c'est la compagnie qui
est propriétaire des installations qui fait son propre entretien et qui,
possiblement, facture les municipalités. Je n'ai jamais vu de facture
dans ma municipalité, mais il est passible que, dans d'autres, on
facture l'entretien.
Dans le cas présent, c'est l'inverse. Ce n'est pas la compagnie
qui est propriétaire, c'est la municipalité qui est
propriétaire des installations et qui doit faire l'entretien
elle-même. Comme la municipalité n'a pas la compétence - et
c'est bien évident d'entretenir des lignes de chemin de fer, elle a
l'intention, je présume, de confier le travail au Canadien Pacifique ou
à une compagnie comme cela et, évidemment, elle ne veut pas
être prise pour aller en soumission pour qu'un étranger qui, ne
connaissant rien là-dedans, coupe les prix et fasse un entretien qui
n'est pas efficace. Je présume que cela doit être cela, enfin je
suis convaincu que c'est cela.
Oui, on me signale également que ces wagons-là vont
transporter des marchandises jugées dangereuses. Il faut être
doublement prudent dans l'entretien des voies ferrées pour être
sûr que tout cela se fera selon les règles de l'art.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je sais en tout cas qu'il y a d'autres manières
de donner des contrats;
le ministre a tous ces pouvoirs de le faire. Si vous décidez que
vous pouvez l'accorder, on sera d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 4.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article dispose de la
façon dont sera financée la réalisation de ces travaux.
Ainsi, la partie non subventionnée pourra être mise à la
charge de tous les immeubles imposables de la ville ou encore à la
charge des immeubles imposables situés dans le parc industriel. La ville
pourra également combiner ces deux possibilités dans les
proportions qu'elle déterminera. Toute taxe spéciale
imposée à cet effet par la ville devra l'être sur la base
de la valeur des immeubles.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Serait-il possible de savoir le montant des
subventions, d'abord te coût de cet embranchement et les subventions
possibles? S'il n'y a pas de gros montants d'argent en jeu, il y a
peut-être une façon autre que... Je verrais qu'on pourrait
peut-êre le faire - c'est une suggestion - par rapport à la
façon de taxer les immeubles concernant l'implantation de
l'embranchement ferroviaire. Vous n'avez actuellement aucune garantie de
subvention.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Robichaud.
M. Robichaud: M. le Président, on ne peut pas confirmer
jusqu'à maintenant, officiellement, une subvention, mais on est
convaincu je ne sais pas à quel pourcentage, mais à un fort
pourcentage, d'obtenir une subvention. Les démarches sont entreprises.
Le cas s'est produit ailleurs. Il existe une entente
fédérale-provinciale relativement aux subventions des
infrastructures industrielles. Je ne vois pas pourquoi la ville d'Iberville ne
bénéficierait pas de cette subvention, qui prévoit de
subventionner au moins à 50 %, si je ne m'abuse.
M. Dufour: II a été...
M. Robichaud: 50 % et plus.
M. Dufour: Je sais que, dans les lois de parcs industriels, il y
a eu longtemps des possiblités d'obtenir et du gouvernement
fédéral et du gouvernement provincial pour des embranchements
ferroviaires... Possiblement que c'est tombé aussi depuis ce
temps-là. Quel est le coût global de construction?
M. Robichaud: Je ne pourrais pas vous dire, M. le
Président, le coût exact avant... Évidemment, on n'a pas
encore demandé de soumissions. Je ne peux pas...
M. Dufour: II doit y avoir au moins...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Robichaud: ...sur le côté technique.
M. Dufour: Non, mais il doit y avoir au moins des estimations de
coûts. Vous demandez un pouvoir. Je veux bien qu'an accorde le pouvoir
à la ville d'iberville, mais j'aimerais savoir quelle sorte de pouvoir
on lui donne. On parle d'un mille de chemin de fer. Il doit y avoir une
expertise quelque part; ce n'est pas seulement dans
l'éventualité... Est-ce qu'on va donner un pouvoir si on ne sait
pas pourquoi on le donne ni de quelle façon on le donne?
M. le ministre, il me semble que c'est important. Si ce ne sont pas de
gros montants qui sont en cause, au lieu de penser à taxer l'ensemble
des immeubles... Pourquoi? Il y a une industrie de 20 000 000 % qui va
s'installer là. Cela pourrait être aussi à la charge des
gens du parc industriel et ne pas donner une double façon de taxer. Cela
pourrait être les industriels. C'est un parc qui a l'air très
dynamique actuellement.
Une voix: Actuellement, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Iberville.
M. Tremblay (Iberville): Dans ce cas, c'est pour donner de la
latitude à la ville. Je sais qu'il existe une entente. Je ne connais pas
tous les détails de l'entente fédérale-provinciale qui
paie presque totalement ou en bonne partie l'installation de chemins de
desserte. Mais actuellement, l'article vise à donner le pouvoir à
la ville, en fin de compte, si la subvention est moins forte, de facturer plus
à l'ensemble ou de facturer tout simplement les gens du parc
industriel.
Mais ils ont besoin de ce pouvoir. Je pense que les gens municipaux, ce
sont des gens qui administrent d'une façon intelligente. D'ailleurs,
vous le savez, vous êtes un ex-maire. Alors, je pense bien qu'ils vont
l'appliquer en fonction de leurs besoins. Je n'ai pas le coût total de
cette installation actuellement, mais ils ont besoin d'avoir ce choix.
Pourquoi, nous, en tant que membres d'une commission, devrions-nous être
très
limitatifs? Comprenez-vous ce que je veux dire?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui, je comprends. J'ai une expérience comme
maire, c'est peut-être pour cela que je pose ces questions. Je comprends
que les municipalités ont des pouvoirs délégués du
gouvernement. Le rôle du gouvernement comme tel, c'est d'empêcher
que les municipalités puissent poser des actions qui pourraient les
amener dans des dépenses, parce que c'est un pouvoir
supplémentaire qu'on donne. Ce n'est pas un pouvoir
général accordé à l'ensemble des
municipalités.
Je ne connais pas les coûts qui sont impliqués. Est-ce 500
000 $? Est-ce 1 000 000 $? Je ne le sais pas. On n'a pas la garantie de
subvention non plus. J'espère que oui. Il est supposé y avoir une
industrie. Je ne connais pas toutes les facettes de la question. Je sais une
chose, par exemple, quand on donne quelque chose personnellement, c'est comme
cela qu'il faut regarder l'administration de la province, comme
l'administration de nos biens - on ne donne pas un pouvoir qui pourrait mettre
des choses en danger.
Je trouve que ma question est raisonnable, parce que comme Opposition et
comme quelqu'un qui a déjà agi dans ces domaines, je voudrais
bien donner un pouvoir qui, je sais, peut être exercé et qui va
favoriser... Probablement que c'est correct. J'aimerais bien savoir qu'est-ce
que c'est. On ne bâtît pas souvent des chemins de fer. On a
bâti une petite desserte dans mon ancienne municipalité et cela a
coûté 75 000 $; ce n'était pas la fin du monde.
Mais là, un mille, je ne sais pas combien cela coûte. Je ne
sais pas où cela va... C'est une voie de détournement ou de
contournement, un embranchement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: II est 13 heures.
M. Bourbeau: M. le Président, je comprends difficilement
le sens de l'intervention du député de Jonquière.
Actuellement, le projet de loi porte sur un droit pour la municipalité
de faire quelque chose. Il ne porte pas sur les coûts éventuels
des travaux qui pourraient être entrepris par la municipalité.
Donc, il n'y a aucun lien entre ce qu'on demande actuellement et les
coûts.
Les coûts pourraient être de 100 000 000 $ ou de 10 000 000
$. Il ne nous appartient pas, aujourd'hui, de savoir quels seront les
coûts. De toute façon, les municipalités ont un tas de
pouvoirs, dans les lois actuelles, qui leur permettent de faire des travaux
beaucoup plus importants que de construire une ligne de chemin de fer dans un
bout de la municipalité et elles n'ont pas besoin de venir à
l'Assemblée nationale pour avoir ces pouvoirs.
Pour rassurer le député de Jonquière, je peux
peut-être lui dire que, de toute façon, si les
municipalités veulent faire des travaux importants qui seraient d'une
importance telle que la solvabilité financière de la
municipalité pourrait être mise en péril, la
municipalité devra adopter un règlement d'emprunt et le
règlement d'emprunt va être acheminé au ministère
pour évaluation et approbation. S'il apparaissait que l'approbation de
ce règlement mette en péril la sécurité
financière de la municipalité, le gouvernement refuserait
d'approuver le règlement. Donc, c'est exactement la même chose
pour cet emprunt que pour d'autres emprunts. Je ne vois pas le problème,
vraiment.
Le Président (M. Saînt-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela ne me surprend pas que le ministre ne comprenne
pas. Il ne fait pas d'effort pour entendre. Au moins, je l'ai dit, c'est un
sourd partiel. M. le ministre, je pense que vous travaillerez d'une
façon... Parce que vous travaillez avec la loi du nombre, vous pensez
que vous allez écraser... Vous êtes 99 contre 23 et vous n'avez
pas fini de subir des choses. Vous n'êtes pas correct.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière!
M. Dufour: Je vais vous dire pourquoi j'ai parlé de
coûts.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Jonquière! II est maintenant
13 heures passées; j'aurais besoin d'un consentement...
M. Dufour: ...taxation, vous ne comprenez pas cela.
Le Président (M. Saint-Roch): ...pour continuer
l'étude...
M. Dufour: Non. 15 heures!
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménaqement et des équipements suspend maintenant ses travaux
jusqu'à 15 heures.
M. Dufour: Si c'est cela la collaboration qu'il veut avoir, je
vais lui montrer comment je m'appelle.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 10)
Le Président (M. Rochefort: À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux dans le cadre de l'étude du projet de loi 247, Loi
concernant la ville d'Iberville, projet de loi présenté par M. le
député d'iberville. Au moment de la suspension de nos travaux,
nous étions à discuter de l'article 4 du projet de loi. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires entourant l'article 4 du projet de loi?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: À l'article 4, j'avais demandé certaines
informations et je pense que le procureur de la municipalité pourrait
m'en donner un certain nombre. Ce n'est pas beaucoup d'informations, mais
quelques-unes en ce qui concerne l'embranchement qui est proposé sur
lequel l'article porte pour la construction. Ma question s'adresse à M.
Robichaud. Est-ce que vous savez le montant?
M. Robichaud: Oui, M. le Président. Le coût
estimé des travaux est de 521 000 $. Ce coût a été
établi par CP Rail et révisé par la firme
d'ingénieurs de la municipalité.
M. Dufour: Est-ce que ce coût comprend aussi l'achat des
terrains?
M. Robichaud: Ce coût ne comprend pas l'achat des terrains.
Pour votre information, les terrains sont déjà achetés
à l'heure actuelle. Ces terrains appartenaient au ministère des
Transports et ont été achetés il y a à peu
près un mois, c'est-à-dire après que j'eus mis en
mouvement cette demande d'un projet de loi privé, mais avant son
adoption. Il y a à peu près un mois que les terrains ont
été achetés du ministère des Transports.
Maintenant, ce coût de 521 000 $ représente, m'a-t-on dit, environ
100 $ le pied, pour faire un chemin de fer comme celui-là, ce qui fait
à peu près 521 000 $.
M. Dufour: D'accord.
M. Robichaud: Si vous me permettez, ce matin vous m'aviez
également parlé, M. le Président, du montant des
subventions. On me dit que c'est maintenant une question de formalité,
que la subvention sera d'un minimum de 65 % du coût estimé des
travaux.
M. Dufour: II y a aussi la possibilité de démarches
vers le fédéral qui peuvent se faire à travers cela?
M. Robichaud: C'est fait, c'est moitié-moitié. On
me dit que la province et le Canada paient chacun moitié-moitié
de cette subvention.
M. Dufour: Je pense que cela répond à ma question.
Je vous remercie. Vous étiez la bonne personne à qui poser mes
questions.
M. le ministre, par rapport à cet article, est-ce que vous pensez
qu'une charge d'environ 300 000 $ ne pourrait pas être juste à la
charge du parc industriel et que la ville n'ait pas le choix, puisque cet
embranchement est pour le service du parc industriel? Ils donnent deux
possibilités de taxation: cela peut être sur l'ensemble des
immeubles des contribuables; cela peut être aussi pour les
résidents; ou un "mix" des deux.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense que l'article indique bien que c'est la
municipalité qui va décider comment elle entend répartir
le coût selon l'une des formules qui sont mentionnées dans
l'article. Je pense que l'autonomie municipale justifie que la ville prenne ses
décisions.
M. Dufour: Oui, mais le sens de ma question, vu que c'est un
embranchement qui est pour annexion juste pour le parc industriel, cela aurait
pu... Il y a des gens qui... Je sais qu'ils vont dire qu'on peut avoir des
coûts ou des montants d'accorder pour l'utilisation de la voie
ferrée, juste pour l'entretien, mais il aurait pu y avoir des
coûts supplémentaires d'accordés parce qu'un chemin de fer,
normalement quelqu'un qui l'utilise quand c'est une compagnie privée, le
monde paie, non seulement pour l'entretien, mais aussi pour l'utilisation. Cela
se fait couramment. C'est dans les droits et statuts réguliers des
compagnies de chemins de fer. Je n'insisterai pas plus que cela si vous me
dites que vous voulez cela. C'est clair qu'on peut laisser la marge de
manoeuvre très grande. Moi, j'avais l'impression que, comme
c'était un embranchement qui a juste pour effet de desservir un parc
industriel... C'est sûr que je ne connais pas le parc industriel. Est-ce
qu'il s'y trouve beaucoup d'entreprises, est-ce qu'il peut se faire vivre? Je
n'ai pas ces informations. Mais je dis: En gros, cela aurait pu être
cela.
M. Bourbeau: Est-ce que M. le député parle des
coûts de construction ou des coûts d'exploitation de la ligne?
M. Dufour: Les coûts de construction auraient pu être
répartis. La différence des coûts, les 35 % auraient pu
être répartis -au lieu d'avoir deux façons de taxer ou
le
"mix" des deux - auraient pu être répartis seulement sur le
parc industriel, s'il est d'une envergure telle qu'il peut absorber les
coûts sans charger indûment tout le monde.
M. Bourbeau: Cela aurait pu, mais comme on parle d'un
investissement de 24 000 000 $, je crois, et qui peut même monter
à 50 000 000 $ ou 60 000 000 $ éventuellement - si j'ai bonne
souvenance -il est fort possible que l'ensemble de la municipalité
profite des retombées de cet investissement. Dans ce sens, on pourrait
penser que la municipalité serait justifiée de répartir
sur l'ensemble de la municipalité une partie des coûts.
M. Dufour: Je n'insisterai pas beaucoup plus sauf pour dire que
si une entreprise de 22 000 000 $ ou de 25 000 000 $ s'établit dans un
parc industriel, cela veut dire que ce n'est pas nécessairement une
compagnie qui est sur le bord de la faillite. Elle aurait peut-être pu
aussi contribuer pour ses propres services. Sur cela, je termine la discussion.
C'est votre choix.
M. Bourbeau: En fait, c'est le choix de la
municipalité.
M. Dufour: Et votre décision.
M. Bourbeau: Notre décision, c'est de laisser le choix
à la municipalité.
M. Dufour: Bien, c'est cela. Je ne sais pas pourquoi vous
réagissez et que vous tournez cela...
M. Bourbeau: Je lis l'article.
M. Dufour: Cela va. J'ai compris ce que vous voulez dire.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose de l'article 4.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article permet à
la ville d'imposer une compensation pour l'usage de l'embranchement dans le but
de défrayer tes coûts d'entretien, de réparation,
d'assurances et autres dépenses courantes. Cette compensation sera
basée sur le tonnage annuel transporté ou encore selon d'autres
critères déterminés par le conseil municipal.
M. Dufour: M. Robichaud, vous qui êtes le procureur de la
municipalité, est-ce que le conseil municipal a vu une
possibilité de faire payer plus que l'entretien comme tel? Par exemple,
une bonne administration... Moi, je ne veux pas... Le gouvernement que nous
avons, lui, il administre un peu cela comme une "business", comme des gens
d'affaires. Normalement, si quelqu'un administre comme les gens d'affaires, il
pense à prendre un peu plus d'argent en cas de remplacement ou de
développement de sa ligne. Est-ce que le conseil municipal, selon votre
connaissance, s'est penché sur le problème de l'utilisation de
l'embranchement en ayant à l'idée que cela pourrait être
plus que l'utilisation et le simple entretien comme tel?
M, Robichaud; Cela n'a pas été discuté, M. le
Président, comme tel.
M. Dufour: Cela n'a pas été discuté.
M. Robichaud: En fait, on a utilisé un peu la même
terminologie que dans le cas de la ville de Buckingham. Je ne pourrais pas vous
répondre si c'est dans l'idée des membres du conseil d'aller sur
des critères autres ou plus. J'ai l'impression que le tonnage serait le
critère le plus retenu dans le cas présent.
M. Dufour: À l'exception que l'article tel que
rédigé, c'est juste pour l'utilisation comme telles entretien,
réparation, assurances et autres dépenses courantes. Cela veut
dire que s'il y a des réparations et qu'ils sont obligés de
remplacer un bout de la ligne, ce n'est pas juste de l'entretien, à mon
avis, c'est de la construction et il n'y a rien de prévu pour cela.
C'est le choix de la municipalité, c'est la décision du ministre.
Ce sera la même chose.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il d'autres
commentaires? Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Bourbeau: L'article 6 prévoit la date d'entrée
en vigueur de la loi.
Le Président (M. Rochefort): A-t-il des commentaires?
L'article 6 est adopté. Est-ce que te titre... Excusez-moi, il y a des
annexes. Est-ce que l'annexe 1 est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'annexe 1 est
adoptée. Est-ce que l'annexe 2 est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'annexe 3 est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le
préambule du projet de loi 247 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: En effet.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
M. Dufour: Je ne peux pas parler avant le ministre.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le projet de loi
247 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Donc, je déclare le
projet de loi 247, Loi concernant la ville d'Iberville, adopté. Des
commentaires de conclusion? Alors, je vous remercie, Me Robichaud, de votre
présence parmi nous.
Projet de loi 250
J'inviterais maintenant les représentants de la paroisse de
Sainte-Thérèse-de-Blainville à se présenter devant
nous pour l'étude du projet de loi 250, Loi concernant certains
immeubles du cadastre de la paroisse de
Sainte-Thérèse-de-Blainville. Ce projet de loi est
déposé par Mme la députée de Groulx. J'imagine que
vous êtes Me John McDougall.
M. McDougall (John): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je vous souhaite la bienvenue
à notre commission et j'inviterais sans plus tarder Mme la
députée de Groulx à nous faire la présentation du
projet de loi 250 qu'elle a présenté à notre
Assemblée. Mme la députée.
Remarques préliminaires
Mme Bleau: S'il vous plaît, monsieur, en première
page, habituellement quand on parle d'une femme députée, on met
un "e"; partout, habituellement... C'est seulement une petite...
Le Président (M. Rochefort): Ah! Ce n'est pas une petite
remarque, Mme la députée, vous avez totalement raison. Il faudra
faire les représentations qui s'imposent au secrétariat du
Journal des débats, pour la préparation des projets de
loi, pour que votre titre soit présenté de façon conforme
à ce qu'il est.
Mme Bleau: Merci infiniment, M. le Président.
Le projet de loi 250 a pour but de régulariser une situation qui
traîne depuis très longtemps. Il y a quelques mois la ville de
Rosemère a fait savoir de nouveau, dans les délais et dans les
formes prévus, que la municipalité désirait
présenter à l'Assemblée nationale un projet de loi
privé. Elle n'a reçu aucune contestation jusqu'à
maintenant. J'appuie donc le projet de loi 250. Je demande à la
commission de rendre justice à la ville de Rosemère et aux gens
qui sont depuis de nombreuses années lésés dans leurs
droits. L'avocat de la ville de Rosemère pourra vous donner des
détails plus pertinents sur le projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Me McDougall.
M. McDougall: M. le Président et membres de la commission.
Cela soulève le cas d'une vente pour taxes en 1968 où la
publication de l'avis ne mentionne pas les tenants et aboutissants du lot qui
serait vendu. Cette irrégularité a duré très
longtemps et c'est irréparable et impardonnable apparemment en droit
civil; il y a plusieurs causes où c'est une nullité absolue.
Il y a maintenant un projet domiciliaire dans les environs et les
services, les égouts et les chemins, sont déjà
installés; c'est en pleine construction. Plusieurs ont acheté des
lots sur ce développement, mais ils ne peuvent pas emprunter parce que
leurs titres ne sont pas clairs. Il faut avoir la puissance du Parlement pour
résoudre la situation.
Je suis d'avis que l'adoption de ce bill sera pour le bien de tout le
monde: les acheteurs, les constructeurs, pour l'emploi et, enfin, pour le
rôle d'évaluation de la ville. Je n'ai pas d'autres remarques que
celles-là, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. M. le
ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Ce projet de loi 250 a
pour but de supprimer un vice de titre sur certains immeubles du cadastre de la
paroisse de Sainte-Thérèse-de-Blainville dans la ville de
Rosemère. Ce vice de titre consiste dans te fait que, en 1968, le
terrain qui englobait ces immeubles et qui était lui-même une
partie d'un lot plus grand a été vendu pour taxes sans que les
avis prescrits ne mentionnent ses tenants et ses aboutissants. Le
ministère de la Justice a été consulté relativement
à ce projet. Ce sont d'ailleurs les avocats de la Direction
générale des affaires législatives de ce ministère
qui ont rédigé, de concert avec les avocats de la
requérante, le texte de ce projet de loi. L'étude de ce projet
échoit en commission de l'aménagement et des équipements,
puisqu'il s'agit d'une question touchant l'application des dispositions
relatives aux formatités de vente pour taxes par les
municipalités.
M. le Président, j'aimerais quand même signaler qu'il y a
des précédents dans l'histoire parlementaire, à
l'égard de situations comme celle-ci: Notamment, en 1979, deux projets
de loi ont été adoptés pour, précisément,
régulariser des ventes pour taxes susceptibles d'être
annulées pour le motif d'une désignation insuffisante des
immeubles concernés. Je fais référence
particulièrement à la Loi concernant le titre de la ville de Hull
sur certains immeubles, 1979, chapitre 91 et à la Loi concernant
certains immeubles du cadastre de la paroisse de Saint-Jean-Chrysostôme,
division d'enregistrement de Châteauguay, 1979, chapitre 125.
Je conclus en disant que la validation du titre de
propriété consécutive à l'adoption du projet de loi
250 permettra la réalisation d'un important projet immobilier dans la
ville de Rosemère.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière pour les remarques préliminaires.
M. Dufour: Je pense qu'on est prêt à étudier
le projet de loi.
Etude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): Vous êtes prêt
à passer à l'étude du projet de loi. J'appelle l'article 1
du projet de loi. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. ie Président, cet article rend
incontestable le titre du propriétaire actuel et de ses ayants droit des
immeubles décrits en annexe du projet de loi, malgré l'absence
d'une désignation conforme par tenants et aboutissants lors des
procédures de vente pour taxes en 1968. L'absence d'une
désignation conforme aux prescriptions de la loi lors d'une vente pour
défaut de paiement des taxes est un cause de nullité absolue
d'une telle vente.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Concernant la propriété de la compagnie
Landevel Inc., il n'y a aucune personne qui conteste actuellement... Vous
n'avez aucune cause connue?
McDougall: Aucune cause connue, et j'envoie un projet dans le projet de
loi concernant Landevel à tous les autres propriétaires par poste
enregistrée.
M. Dufour: Mme la députée de Groulx a dit que c'est
un problème qui dure depuis de nombreuses années. Est-ce que
c'est vrai?
McDougall: Oui, c'est vrai. Le problème existe depuis plus d'un
an. Cela est devenu aigu quand la construction a commencé dans tout le
projet.
M. Dufour: Cela veut dire qu'actuellement, les constructions qui
sont sur ces terrains, cela fait longtemps qu'elles sont en construction ou si
cela ne fait pas longtemps? C'est toute la différence. J'imagine que ce
sont les prêteurs qui veulent avoir des titres de
propriété.
McDougall: C'est exact. Ils n'aiment pas risquer leur argent.
M. Dufour: Donc, c'est en construction, mais pas depuis de
nombreuses années?
McDougall: Pas depuis de nombreuses années. C'est une
planification pour de nombreuses années.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Cela va, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est
adopté. J'appelle donc l'article 2. M. le ministre.
M. Bourbeau: Quant à l'article 2, M. le Président,
cet article a pour effet de convertir le droit réel que constituerait
l'action en annulation de la vente, lequel droit réel est annulé
en vertu de l'article 1 en un droit personnel pouvant être exercé
contre la ville de Rosemère.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que c'est courant, un article comme cela?
M. Bourbeau: Évidemment, ce n'est pas très courant
que la commission parlementaire corrige des titres de propriété.
Mais on m'indique que, dans un cas comme celui-ci, c'est une clause qui est
tout à fait recommandable. Je ne pense pas qu'on soit au courant de
quelque droit réel qui soit en voie d'être exercé, mais si
jamais tel droit existait, le fait qu'il soit transformé en un droit
personnel contre la ville de Rosemère, cela donne pratiquement autant de
droits, parce que la municipalité étant un organisme solvable,
les plaignants pourraient toujours se faire rembourser auprès de la
municipalité.
M. Dufour: C'est cela ma question. Est-ce que c'est courant qu'on
annule les droits réels et qu'on les transfère à la
municipalité? C'était le sens de ma question. Je ne l'ai pas vu
souvent, alors, je ne le sais pas.
M. Bourbeau: L'autre possibilité, si on ne faisait pas
cela, c'est qu'on éteindrait simplement les droits réels sans
qu'il n'y ait aucune valeur de remplacement. Cela m'apparaît
intéressant qu'on dise que, si jamais il y avait quelque droit
réel qui flotterait encore dans le décor, au moins, ces gens,
plutôt que d'exercer un droit réel sur l'immeuble, donc, saisir
l'immeuble, auraient un recours contre la municipalité pour des
dommages. Cela m'apparaît une bonne façon de procéder, mais
ce n'est pas courant. On ne le fait pas souvent, mais quand on le fait, cela a
l'air que c'est une clause qui est utilisée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle donc l'article 3.
M. le ministre.
M. Bourbeau: Cet article précise que l'enregistrement
d'une copie conforme du dispositif de ta présente loi et de son annexe
se fait par dépôt au bureau d'enregistrement, bien sûr.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, cela va?
M. Dufour: Pas de commentaire.
Le Président (M. Saint-Rach): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 4 indique la date
d'entrée en vigueur de ta présente loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. (15 h 30)
Le Président (M. Rochefort): L'article 4 est
adopté. Est-ce que l'annexe de l'article 1 est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'annexe est adoptée.
J'appelle maintenant le préambule du projet de loi pour lequel un
amendement a été déposé par M. le ministre, je
crois. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, en ce qui concerne le
préambule du projet de loi 250, j'aimerais apporter la modification
suivante: Le cinquième attendu du préambule du projet de loi 250
est modifié par le remplacement, à la quatrième ligne, des
mots "est maintenant décrite à l'annexe" par les mots "qu'il a
acquise est maintenant celle décrite à l'annexe,".
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Est-ce qu'il y a des
remarques à faire sur l'amendement, M. le ministre?
M. Bourbeau: Non, M. le Président, aucune remarque.
Le Président (M. Rochefort): M. te député de
Jonquière, avez-vous des remarques sur l'amendement?
M. Dufour: Un instantl Je n'ai pas compris. Est-ce une remarque
qui s'adressait à moi?
M. Bourbeau: J'ai dit: Res ipsa loquitur; la chose parle
d'elle-même. C'est une clause de style qu'on emploie dans le jargon
juridique.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Est-ce que, Me
MeDougall, vous avez une remarque sur l'amendement?
M. McDougall: Je n'ai aucune remarque sur l'amendement.
Le Président (M. Rochefort): Aucune remarque. D'accord.
Est-ce que l'amendement au préambule est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
préambule tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le projet de loi
250 tel qu'amendé est adopté? M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, une remarque aété faite tout à l'heure par la députée
de Groulx. Je ne me souviens pas, mais quand un projet de loi est
éventuellement imprimé, est-ce qu'on laisse les mots
"présenté par" ou si cela saute"?
Une voix: Je pense que cela saute.
M. Bourbeau: Cela saute. Mais si cela devait rester, cela serait
important de le corriger dans le sens qu'a indiqué la
députée de Groulx.
Le Président (M. Rochefort): Entendons-nous pour dire que
la commission va faire en sorte que, si ce libellé doit demeurer, il
sera modifié en conséquence des remarques très
fondées de Mme la députée de Groulx.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Est-ce que le projet
de loi 250 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Donc, je
déclare le projet de loi 250, Loi concernant certains immeubles du
cadastre de la paroisse de Sainte-Thérèse-de-BIainville,
adopté. Je remercie Me McDougalI de sa présence parmi nous.
M. McDougall: ...et aussi pour votre expédition.
Projet de loi 254
Le Président (M. Rochefort): Maintenant, j'appelle le
projet de loi 254. Loi concernant certains immeubles dans la ville de
Drummondville. J'inviterais les porte-parole à se présenter
devant nous et à s'identifier pour les fins du Journal des
débats.
Mme Duff-Caron (Catherine): Je suis Catherine Duff-Caron, avocate
chez Byers Casgrain.
M. Trudel (Pierre-Yves); Pierre-Yves Trudel, stagiaire chez Byers
Casgrain.
Le Président (M. Rochefort): Je vous souhaite la bienvenue
à notre commission. J'inviterais, sans plus tarder, M. le
député de Drummond, porte-parole présentateur du projet de
loi et vice-président de notre commission. M. le député de
Drummond.
Remarques préliminaires
M. Saint-Roch: M. le Président, mes remarques seront
brèves. Le but du projet de loi est de corriger certaines anomalies qui
ont été remarquées lors de la transaction de fusion entre
Foster Refrigerator of Canada Ltd. et Vulcan-Hart Canada inc. Ceci étant
dit, je laisse le procureur expliquer en détail les motifs du projet de
loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous voulez
maintenant nous présenter votre projet de loi, s'il vous
plaît?
Mme Duff-Caron: Comme le député vient de le dire,
c'est un projet de loi qui vise la correction de certains vices de titre. Ces
vices affectent la possibilité pour nos clients, Vulcan-Hart Canada
Inc., de pouvoir hypothéquer et financer leur propriété.
Il y a eu une transaction récente par laquelle les actions de la
compagnie Vulcan-Hart. ont été acquises par une autre compagnie,
mais à la condition que le titre de Vulcan-Hart dans cet immeuble soit
corriqé, étant donné que l'immeuble lui-même est un
actif assez important dans les actifs de la compagnie. C'est pour cela qu'on
demande à l'Assemblée nationale d'adopter un projet de loi qui
corrigera les vices qui existent dans le titre actuel.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Duff-Caron. M. le
ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le projet de loi 254 a pour
but de rectifier le titre de Foster Refrigerator of Canada Ltd. et de
Vulcan-Hart Canada inc. ou de leurs ayants droit respectifs sur la subdivision
51 du lot 167 du cadastre du canton de Grantham.
Lorsque la ville de Drummondville fit l'acquisition de parties du lot
167, elle n'a pas observé les formalités prévues par la
loi. Le 28 avril 1966, la ville de Drummondville a vendu ses parties du lot 167
à Foster Refrigerator of Canada Ltd. En janvier 1986, Foster
Refrigerator of Canada Ltd. s'est fusionnée avec Vulcan-Hart Canada inc.
et cette dernière compagnie veut maintenant obtenir un titre clair.
Évidemment, M. le Président, étant donné que
cette compagnie a acquis le terrain de la ville de Drummondville, cela justifie
la raison de se présenter ici devant cette commission. Quant à
nous, nous n'avons aucune objection à sanctionner ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M, Dufour: Si j'ai bien compris, c'est pour un terrain qui est
situé dans un parc industriel, cela?
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Donc, la municipalité n'était pas
seulement propriétaire de ce terrain, elle était
propriétaire de l'ensemble des terrains du parc industriel. Y a-t-il
seulement dans cette transaction qu'il s'est produit un vice de titre, un vice
de forme dans la transaction, à votre connaissance?
Mme Duff-Caron: Nous représentons un client qui n'est
propriétaire que d'une partie du parc industriel. Je comprends de la
ville de Drummondville, avec laquelle on a toujours été en
contact lors de la présentation et de la formulation de ce projet de
loi, qu'il y a d'autres problèmes du même ordre qui affectent
d'autres terrains dans le parc industriel. J'ai compris aussi que la ville de
Drummondville va présenter un projet de loi sous peu afin de corriger
d'autres problèmes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière, je crois que, lorsque nous ferons l'étude du projet de
loi 222, il y aura un article de la loi qui corrigera le résiduel que la
municipalité a détecté.
M. Dufour: Si on avait regardé la possibilité de
corriger l'ensemble des titres par le projet de loi 222, cela voudrait-il dire
que ce projet de loi ne s'imposerait pas? Il y a une urgence, j'imagine,
à faire cela.
M. Bourbeau: La municipalité étudie la
possibilité de corriger le reste plus tard, mais pour l'instant, c'est
ce qui est urgent. Elle a décidé de se présenter devant la
commission avec ce projet de loi et elle verra plus tard ce qu'elle fera avec
le reste.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Cela va.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 1, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le présent article 1
vise à rectifier le titre de Foster Refrieerator of Canada Ltd., de
Vulcan-Hart Canada inc. ou de leurs ayant-droit respectifs sur la subdivision
51 du lot original 167 du cadastre du canton de Grantham,
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 1? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Tout à l'heure, on a adopté un autre
projet de loi où on corrigeait des vices de titre, mais il y avait un
certain recours qui était conservé. En supposant qu'il y aurait
un problème avec la ville de Drummondville, qu'est-ce qui arriverait? Je
suis bien prêt à corriger ce vice, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Les recours qui pourraient exister seraient au
bénéfice de la requérante mais elle ne demande pas cette
protection. Alors, on ne l'a pas incluse.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Bourbeau: Cet article prévoit que l'enregistrement se
fait par dépôt excluant ainsi l'enregistrement par bordereau
conformément aux dispositions de l'article 2131 du Code civil. Cet
article énonce la façon pour qu'à l'index aux immeubles au
bureau d'enregistrement, il apparaisse que la rectification de titre a
été effectuée. M. le Président, c'est un jargon de
notaire. Il y a quelques façons de procéder pour enregistrer des
actes au bureau d'enregistrement. Ici, on le fait par dépôt. Cela
m'apparaît une excellente façon de le faire. C'est la façon
qui va faire en sorte que ce soit le plus apparent à l'index aux
immeubles, je crois.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Dufour: Adopté,
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
M. Bourbeau: M. le Président, cette disposition
précise le moment de l'entrée en vigueur du projet de loi. Est-ce
que l'article 3 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
préambule du projet de loi 254. Est-ce que le préambule est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 254, Loi concernant certains immeubles dans la ville de
Drummondville, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous
suspendons maintenant pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
(Reprise à 15 h 51)
Projet de loi 267
Le Président (M. Saint-Rach): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour entamer l'étude du projet de loi
267, Loi modifiant la charte de la ville de Salaberry-de-Valleyfield. Ce projet
de loi est présenté par M, le député de
Beauharnois.
M. le député de Beauharnois.
Remarques préliminaires
M. Marcil: M. le Président, chers collègues, je me
fais le porte-parole de la ville de Salaberry-de-Valleyfield pour
déposer ce projet de loi privé qui a pour but de résoudre
le problème auquel est confrontée la ville de
Salaberry-de-Valleyfield à la suite du jugement rendu le 2 juin 1986 par
la Cour supérieure du district de Beauharnois invalidant l'imposition de
la taxe d'eau, soit une imposition variant selon les catégories
d'usagers.
M. le Président, j'aimerais vous présenter les gens qui
représentent la ville de Valleyfield et ensuite vous présenter
aussi les opposants à ce projet de loi que nous aurons le
privilège d'entendre immédiatement après ceux de la ville
de Valleyfield.
J'ai d'abord l'honneur de vous présenter le maire de la ville de
Salaberry-de-Valleyfield, M. Mar-Tinus Mooijekind, le directeur
général, M. Robert Cyr, le directeur général
à la retraite, M. Rousse de même que le procureur de cette ville,
Me Cantin. Si vous voulez, M. le Président, nous allons entendre la
présentation de ces gens et, par la suite, on pourra écouter les
deux opposants au projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Beauharnois. M. le maire Mooijekind.
M. Mooijekind (Mar-Tinus): Je désire remercier le
député Serge Marcil et la commission de nous recevoir cet
après-midi et de regarder avec nous la possibilité de changer le
projet de loi 267.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M. le
ministre, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
M. Bourbeain M. le Président, ce projet de loi 267 vise à
résoudre le problème auquel...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, je m'excuse, mais
je croîs qu'il serait peut-être de mise d'entendre les
intervenants.
M. Bourbeau: Je m'excuse, M. le Président, je croyais
qu'on les avait entendus.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, c'est mon erreur, M.
le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres remarques préliminaires, M. le
maire?
M. Mooijekind: Allez-y.
M. Marcil: M. le Président, est-ce qu'on pourrait,
immédiatement après, écouter les opposants au projet de
loi?
Le Président (M. Saint-Roch): Si c'est le cas, je
demanderais aux intervenants représentés par Me Jocelyn Rancourt
de prendre place, s'il vous plaît.
M. Marcil: Me Rancourt est président de la Chambre de
commerce de Valleyfield et Me Legault est procureur pour les groupes de
citoyens qui...
Le Président (M. Saint-Roch): Que les
deux viennent prendre place à cette commission.
Me Rancourt.
M. Rancourt (Jocelyn): Je suis avocat, mais surtout
président de ta Chambre de commerce de la région de
Salaberry-de-Valleyfield. M. le ministre, M. le vice-président de la
commission, membres de la commission, permettez-moi de vous présenter
les arguments de la Chambre de commerce de la région de
Salaberry-de-Valleyfield militant pour la non-adoption du projet de loi
privé 267 présenté par la ville de Valleyfield.
Ce projet de loi comporte trois objectifs distincts pour trois
périodes différentes. Il vise d'abord la légalisation de
la taxe d'eau pour une période allant de 1981 à 1984
inclusivement, laquelle taxe n'a pas fait l'objet de contestation devant les
tribunaux.
Le projet de loi vise ensuite la taxe d'eau qui a été
imposée en 1985 et en 1986, laquelle taxe fut déclarée
illégale par un jugement de la Cour supérieure rendu le 2 juin
1986.
Enfin, ce projet de loi aborde le pouvoir de taxation en matière
d'eau, pour les années à venir, que veut avoir la ville de
Valleyfield.
Nous devons d'abord vous faire l'historique des procédures
judiciaires entreprises à l'encontre des taxes d'eau 1985-1986, afin que
vous puissiez mieux comprendre le contexte de notre intervention et le
bien-fondé de notre position. En janvier 1985, les commerçants
industriels et gens d'affaires de Valleyfield recevaient leur compte de taxes
et apprenaient qu'ils subissaient une hausse de leurs taxes d'affaires et de
leur taxe d'eau. En février 1985, la chambre de commerce, alertée
par ses membres, organisait une rencontre publique avec le conseil de ville
afin d'obtenir des précisions sur ces hausses et manifester aux
élus municipaux son désaccord avec lesdites hausses. Un mouvement
de contestation était alors en branle. Un comité d'étude
de la chambre de commerce découvre que le règlement de taxation
de la ville de Valleyfield comporte deux taux de taxe d'eau, soit 135 $ pour
les résidentiels et 270 $, le double, pour les commerçants. Lors
de la réunion publique du mois de mars 1985, à laquelle
assistaient plus de 700 commerçants de même que le maire
accompagné de quelques conseillers municipaux, il devint évident
que la communauté d'affaires de Valleyfield n'accepte pas d'être
doublement taxée, sans justification autre que l'intention du
législateur municipal de préserver une partie de
l'électorat d'une hausse de taxes tout en compensant une hausse des
dépenses par la surtaxation d'un autre groupe de citoyens.
En avril 1985, la Chambre de commerce de Valleyfield réunissait
plus de 100 commerçants et gens d'affaires qui acceptaient de se porter
requérants devant la Cour supérieure dans le cadre d'une
requête pour l'obtention d'un jugement déclaratoire, demandant
justement de déclarer nulle, illégale et discriminatoire la taxe
d'eau du règlement 930 de 1985. En 1986, la ville de Valleyfield n'ayant
modifié que très légèrement son règlement de
1985, mais laissant quand même subsister un double tarif de taxe d'eau
pour les commerçants, un autre groupe de 30 médecins
décidait de se porter requérants dans une même
requête visant, cette fois, le règlement de 1986, appuyée
cependant sur les mêmes motifs de discrimination.
Un jugement était rendu le 2 juin 1986 par l'honorable juge Jean
Filiatreault de la Cour supérieure sur chacune de ces requêtes,
déclarant nulle et de nul effet la taxe pour les années 1985 et
1986. L'honorable juge précisait dans son jugement que la ville de
Valleyfield avait agi de façon discriminatoire en adoptant ce
règlement de taxe d'eau. Il ajoute: II y a là un irrespect du
principe de l'uniformité en matière fiscale en accordant de
façon arbitraire, abusive et illégale un traitement
privilégié à l'unité de logement par rapport aux
commerces, industries et bâtiments sans aucun critère objectif et
indépendamment des quantités d'eau utilisées. L'effet de
ce jugement est que les requérants n'ont pas à payer quelque
montant que ce soit en taxe d'eau pour les années 1985 et 1986. Ceci
représente une somme d'environ 70 000 $.
La chambre de commerce a, depuis le mois de juin 1986, demandé de
rencontrer la municipalité de Valleyfield afin de trouver un terrain
d'entente pour, d'une part, faire respecter ce ou ces jugements et l'appliquer
aux gens d'affaires de Valleyfield et, d'autre part, pour empêcher que la
ville ne tombe dans un cul-de-sac financier. Comme seule réponse, nous
eûmes la proposition d'abandonner nos droits dans ce jugement, moyennant
une vague promesse de ne pas augmenter la taxe d'affaires pour la prochaine
année.
La ville de Valleyfield demande une loi spéciale afin d'avoir un
statut spécial au Québec, c'est-à-dire posséder un
pouvoir de discrimination alors que les autres municipalités n'auraient
pas un tel pouvoir.
Certes, la situation de Valleyfield est spéciale. Il fallut une
requête en disqualification du maire pour que ce dernier acquitte le
paiement de ses propres taxes foncières. En 1986, le premier magistrat
de notre ville avouait publiquement avoir contrevenu à la Loi sur la
fraude et la corruption dans les affaires municipales. C'est donc dire que,
à Valleyfield, on ne se gêne pas pour ne pas respecter la loi ou
ne pas respecter les jugements. C'est ce que
l'on vous demande, aujourd'hui, la permission de ne pas respecter le
jugement de 1986 pour la prochaine année et les années futures,
la permission de ne pas respecter le principe de justice naturelle
établi par la charte québécoise et la Charte canadienne
des droits et libertés de la personne.
Cette permission, on voulait vous la demander en cachette. En effet, la
Chambre de commerce de Valleyfield et les représentants des
requérants ont demandé è la ville de Valleyfield de les
informer de la nature du présent projet de loi et de sa date de
présentation et ce, par des lettres expédiées en juillet,
septembre et novembre 1986. Or, ce n'est que depuis la semaine dernière
que nous avons pu avoir copie du projet de loi, donc, d'en connaître la
nature véritable. Ce n'est que le mardi 16 décembre que nous
avons connu officiellement sa date de présentation. (16 heures)
La ville de Valleyfield ne voulait sûrement pas que nous
contestions son projet de loi. D'ailleurs, malgré des demandes de
rencontres et trois rencontres véritables avec le directeur
général de la ville de Valleyfield, nous n'avons pu savoir que
mardi dernier l'intention véritable de la ville en matière de
taxation pour l'année 1987. En effet le mardi 16 décembre, M.
Robert Cyr, directeur général, nous informait que l'intention du
législateur municipal pour 1987 serait d'imposer une taxe d'eau uniforme
et d'installer des compteurs d'eau pour les commerces ayant une consommation
supérieure.
Or, ce pouvoir, la ville de Valleyfield le possède
déjà, en vertu de l'article 432 de la Loi sur les cités et
villes. Pourquoi donc ce projet de loi, si ce n'est que pour faire de la
discrimination entre deux groupes de citoyens ou même assouvir des
desseins obscurs contre ceux qui ont osé contester la taxe d'eau en
1985?
Nous sommes contre ce projet de loi pour les raisons suivantes. D'abord,
quant aux années 1980 à 1984, ces taxes n'ont jamais
été contestées, et nous n'avons pas l'intention de le
faire.
Quant aux années 1985 et 1986, ce projet de loi va à
l'encontre d'un jugement d'intérêt public qui devrait voir son
application élargie à tous les citoyens de Valleyfield. Il ne
comporte actuellement qu'une incidence financière de 70 000 $ quant aux
requérants, rien pour précipiter la ville vers une faillite, ce
qui n'a jamais été l'intention de la chambre de commerce.
Ce projet de loi est un moyen trouvé par la ville pour, encore
une fois, passer au-dessus des lois, soit la Loi sur les cités et villes
et les deux Chartes des droits et libertés de la personne. C'est un
moyen de ne pas négocier une entente avec les principaux intervenants.
C'est un moyen de passer à côté de ses obligations de
justice et d'équité. C'est sûrement un moyen pour semer
l'insatisfaction chez les électeurs campivallensiens, notamment, chez
les 550 membres de la Chambre de commerce et leur nombreux entourage. C'est un
moyen de créer la rébellion parmi les citoyens de Valleyfield et
d'opposer deux groupes de citoyens, soit les commerçants et les
non-commerçants.
Quant au futur, nous croyons que rien ne justifie un pouvoir
spécial accordé à la ville tie Valleyfield. Elle a
déjà, en vertu de la Loi sur les cités et villes, les
moyens de se compenser pour ses services d'eau de façon tout à
fait légale, uniforme et non discriminatoire, et surtout acceptable par
la population.
La chambre de commerce vous demande donc de ne pas adopter cette loi
spéciale et offre de nouveau à la ville de Valleyfield sa
collaboration dans l'élaboration d'un règlement d'ordre financier
découlant des jugements intervenus et dans l'élaboration aussi
d'un système de taxation en matière d'eau qui respectera les
principes d'uniformité et d'équité.
Nous vous remercions de votre attention et nous espérons
fortement que vous privilégierez un règlement local de cette
situation sans l'intervention d'une loi spéciale. Je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Rancourt. Me
Legault, s'il vous plaît.
Mme Legault (Marie): M. le Président et membres de la
commission, je représente les requérants qui ont pris une
requête en jugement déclaratoire en 1985, pour faire
déclarer nul le règlement de la ville de Valleyfield en
matière de taxation d'eau. Il s'agissait d'environ 130
requérants, soit certains commerçants et une autre requête
qui concernait les médecins.
Celle des commerçants concernait la taxe d'eau de 1985 et celle
des médecins, de ]986. La question à ce moment du jugement rendu
le 2 juin 1986 par le juge Filiatreault, tel que mentionné par Me
Rancourt, concernait le règlement 930 aux articles 11, 12, section IV du
rèqlement.
La question est une question de discrimination pour les
commerçants et les médecins de la ville de Valleyfield.
L'honorable juge Filiatreault en arrivait à la conclusion
qu'effectivement le règlement de la ville de Valleyfield pour 1985 et
1986 était illégal puisque discriminatoire.
C'est, dans un premier temps, ce qui concerne les requérants.
Dans un second temps, vu l'attitude de la ville de Valleyfield, tel que Me
Rancourt vous en faisait part pour les négociations du règlement
du jugement rendu, les requérants ont été obligés
d'entreprendre et de faire
signifier hier à la ville de Valleyfield une action en
nullité, pour les commerçants concernant la taxe d'eau de 1986 et
pour les médecins concernant la taxe d'eau 1985. Les requérants
n'avaient pas l'intention de prendre une telle action, mais vu l'attitude de la
ville de Valleyfield, ils ont dû à ce moment-là me donner
mandat d'entreprendre cette action en nullité.
Lors des négociations, d'ailleurs, avec la ville de
Salaberry-de-Valleyfield, les commerçants étaient prêts
à demander le remboursement seulement de l'excédent des taxes qui
avaient été payées par les commerçants et ce pour
les années 1985 et 1986. L'attitude de la ville de
Salaberry-de-Valleyfieid était de s'en tenir strictement à la
lettre du jugement et de faire fi des années futures.
Ce que les requérants recherchent et le mandat que j'ai
reçu des requérants, les représentations que je dois vous
faire aujourd'hui, c'est que, dans un premier temps, pour les années
1981 à 1984, les requérants n'ont jamais eu l'intention
d'attaquer le règlement pour ces années-là. Pour les
années 1985 et 1986, les requérants désiraient que le
jugement rendu par l'honorable juge Filiatreault ne soit pas limité aux
commerçants pour 1985 et aux médecins pour 1986 mais qu'il
s'applique pour les deux ans pour que la taxe soit uniforme et pour les
commerçants et pour les résidences.
Puisque le règlement s'applique aussi pour le futur, dans les
négociations qu'on avait eues avec la ville, ils voulaient que la taxe
soit uniforme et que pour certains commerçants qui pouvaient consommer
plus d'eau que d'autres, des compteurs soient installés. La Loi sur les
cités et villes prévoit déjà ce pouvoir pour la
ville; alors les requérants ne voient pas pourquoi, par l'article 4.1a
du règlement, la ville aurait un pouvoir discriminatoire qui a
d'ailleurs été jugé discriminatoire par la Cour
supérieure.
Par l'adoption du projet de loi privé, je crois que la commission
annulerait le jugement rendu le 2 juin 1986, puisqu'il ne s'agit pas d'un
jugement qui serait exécutoire et en adaptant le projet de loi
privé, il n'y aurait aucun moyen d'exécuter le jugement rendu
contre la ville de Valleyfield. En plus, il y a une action pendante en ce
moment devant la Cour supérieure qui a été émise et
signifiée hier à la ville de Salaberry-de-Valleyfield concernant
les taxes de 1985 et 1986.
Je vous dis respectueusement qu'il s'agit effectivement d'un
problème à la ville de Salaberry-de-Valleyfield et que les
requérants désirent négocier avec la ville et ne pas voir
adopter un projet de loi privé sans avoir la chance de négocier
et avoir des réponses de la ville de Salaberry-de-Valleyfield.
Je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Me
Legault. À ce moment-ci, nous allons parler un peu de logistique.
J'aimerais que M. le maire nous désigne deux porte-parole pour avoir
à la disposition de la commission tous les intervenants dans le
dossier.
M. Marcil: M. le Président, je pense que Me Cantin, le
procureur, voudrait aussi prendre la parole parce qu'il n'a pas pu s'exprimer
tantôt et M. Robert Cyr également qui est le directeur
général. Ils sont les représentants de la ville
présentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous allez être les
représentants de la municipalité?
Une voix: C'est bien cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, est-ce qu'il y a
des questions aux intervenants?
M. Bourbeau: J'aimerais poser quelques questions, M. le
Président, si vous n'avez pas d'objection. Je vais poser les questions,
mais je ne sais pas vraiment à qui les poser. Ceux qui connaissent les
réponses pourront peut-être les donner indistinctement et si ce
n'est pas la même réponse, ceux qui auront des réponses
différentes pourront les donner. Je voudrais simplement faire un peu le
point sur le sujet.
Pour les années 1980 à 1984, on dit qu'il n'y a pas de
problème en ce sens que vous estimez que la taxe d'eau était
imposée d'une façon normale et correcte.
M. Bissonnet: M. le Président, s'il vous plaît!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Pour faciliter les travaux de la commission, M. le
Président - M. le ministre, je m'adresse à vous également
- ne pensez-vous pas qu'avant de poser des questions, on devrait écouter
le mémoire de la ville et après poser des questions?
M. Bourbeau: Écoutez, M. le député...
M. Bissonnet: Je pense que ce serait utile d'entendre les deux
côtés de la médaille avant de poser des questions.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je préférerais poser les questions
tout de suite. Il est possible qu'on remette simplement le projet de loi
à plus tard. Je veux simplement poser quelques
questions avant de faire valoir d'autres points de vue
là-dessus.
M. Bissonnet: C'est parce que moi, en tant que membre de la
commission, avant de me faire un jugement, j'aimerais connaître les deux
versions, J'ai connu une version ici et j'aimerais connaître l'autre
version et après, je poserai des questions. Je pense que c'est la
façon de procéder. Habituellement, dans les commissions
parlementaires, on procède comme cela. C'est une question tout
simplement pour que la commission fonctionne mieux, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jeanne-Mance, tout à l'heure lorsqu'on a demandé aux
représentants de la municipalité de Saiaberry-de-Valleyfield
s'ils avaient des interventions, on nous a - et je croîs l'avoir entendu
de la bouche de M, le maire - dit qu'il n'y avait aucune intervention. Pour
satisfaire vos droits et privilèges en tant que parlementaire, si les
représentants de la municipalité de Salaberry-de-Valleyfield ont
des représentations à faire, j'autoriserais des commentaires
concis et précis d'un porte-parole. Le porte-parole va être
monsieur... Si vous voulez vous identifier.
M. Cantin (Michel): M. le Président, si vous me le
permettez, effectivement M. le maire aurait peut-être dû me
demander de résumer quel était l'objectif du projet de loi qui
était présenté par la ville de Salaberry-de-Valleyfield
avec le projet de loi 269.
Comme on vous l'a expliqué tantôt, ce projet de loi fait
suite à deux jugements qui ont été rendus en juin 1986.
Dans ces deux jugements, ce que la Cour supérieure a
déclaré, c'est que la méthode qui avait été
utilisée par la ville pour fixer le taux de la taxe d'eau des
années 1985 et 1986 ne respectait pas les dispositions de la Loi sur les
cités et villes. Effectivement, dans les règlements en question,
il y avait un tarif différent pour les résidences par rapport
à ceux au taux des commerces et industries.
Or, un premier jugement rendu sur ce point, sur l'article 432 de la Loi
sur les cités et villes, vient déterminer que les
municipalités ne peuvent discriminer, c'est-à-dire fixer un
montant qui est différent aux résidences par rapport aux
commerces, alors qu'il est d'une pratique courante, dans la plupart des
municipalités au Québec, de procéder de cette
façon.
Donc, le but du projet de loi est double. Actuellement, j'amerais
mentionner que Me Rancourt, qui est président de la chambre de commerce,
n'a sûrement pas un mandat pour parler pour les 1200 commerçants
de la ville de Salaberry-de-Valleyfield qui pourraient avoir la
possibilité d'intenter des actions pour les années 1982 à
1986 inclusivement.
Dans ce cadre, il est tout à fait essentiel que la
municipalité puisse valider ses règlements pour les cinq
dernières années, de façon à empêcher pour
l'avenir toute poursuite qui pourrait être intentée. Un calcul
fait par le trésorier de la ville démontre que la taxe d'eau
imposée aux commerçants pour les années 1981 à 1986
inclusivement représente un montant avec les intérêts de
plus de 1 000 000 $. Me Rancourt parle d'un montant de 70 000 %. Je vous
souligne qu'avec le jugement tel que rendu, on parle d'un montant de plus ou
moins 35 000 $.
Effectivement, le projet de loi tel que présenté
protège les droits et recours des personnes qui ont intenté, qui
ont institué des procédures judiciaires et pour lesquelles
jugement a été rendu en juin dernier et protège
également les droits de toute personne ayant pu intenter des
procédures judiciaires avant la date de l'avis de présentation du
projet de loi qui a été publié à la Gazette
officielle du Québec le 12 juillet dernier.
Donc, te projet de loi protège les recours de toute personne qui,
avant cette date, avait institué des procédures judiciaires.
C'est évidemment pour préserver l'équilibre des finances
de la municipalité que le projet de loi veut, dans un premier temps,
valider la réglementation qui a été faite dans le cours
des dernières années.
Le deuxième point qui est demandé dans le projet de loi
est le suivant: comme je l'ai mentionné tantôt, la plupart des
municipalités imposent une taxe différente pour les commerces par
rapport aux résidences et effectivement la ville de Valleyfield demande
que cette coutume soit reconnue pour que des montants différents
puissent être imposés. C'est à ce titre que l'article 1 du
projet de loi a été rédigé.
Dans ces circonstances, je pense que le directeur général
et moi-même pouvons répondre aux questions que M, le ministre
avait l'intention de poser tout à l'heure.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Cantin. M. le ministre.
(16 h 15)
M. Bourbeau: M. le Président, j'avais compris que te point
de vue de la ville avait été exprimé
précédemment, que la municipalité ne se proposait pas de
faire d'intervention et quand on a parlé de redonner le droit de vote
à la ville, je ne voulais pas qu'on commence à faire des
répliques et des contre-répliques à l'Infini. C'est la
raison pour laquelle j'ai demandé de poser des questions. Je comprends
que la ville n'avait pas encore exprimé totalement son point de vue. Je
reviens à la question que j'ai posée tout à l'heure. Pour
les années 1980 à 1984, quelle a été la formule
utilisée
pour imposer la taxe d'eau? Est-ce que c'était un montant
uniforme pour tout le monde ou...
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Cantin.
M. Cantin: La même formule que pour les années 1985
et 1986, c'est-à-dire qu'il y avait un taux basé sur la valeur
locative avec un prix minimum, lequel était différent de celui du
système qui était appliqué aux immeubles
résidentiels. C'est évidemment pour ce motif, même s'il n'y
a pas eu d'actions, que l'on désire que les années
antérieures soient protégées par l'adoption du projet de
loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Pour ces années 1980 à 1984, si je
comprends bien, on utilisait le rôle de valeur locative et on appliquait
un taux de taxe différent pour les résidences de celui qui
était utilisé pour les commerces. Est-ce exact?
M. Cantin: C'est exact.
M. Bourbeau: Quel était le taux utilisé à ce
moment?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Cantin.
M. Cantin: On pourrait peut-être confier la parole au
trésorier de la ville qui est la personne qui finalement voit à
l'application de ces règlements. Il s'aqit de M. Jacques Lemieux qui est
ici présent. Il pourra sûrement expliquer le mécanisme
utilisé à l'époque.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lemieux.
M. Lemieux (Jacques): M. le ministre, pour les années 1981
à 1984 inclusivement, le règlement de la taxation d'eau
commerciale prévoyait un pourcentage de la valeur locative comportant un
minimum avec un tarif décroissant; par exemple, si on prend
l'année 1984, pour de zéro à 1500 $ de valeur locative, le
tarif minimum était de 100 $. Ensuite, de 1501 $ à 4000 $ de
valeur locative, le taux était de 1,5 % de la valeur locative pour cette
tranche, etc. De 4001 $ à 20 000 $. L'excédent de 20 000 % de la
valeur locative, baissait jusqu'à un taux de 0.09 %. C'était la
méthode utilisée. Pour les autres années, c'est la
même méthode mais comportant des minimums et des pourcentages
différents. Je n'ai pas tous les pourcentages à la
mémoire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Parlez-vous des immeubles résidentiels ou des
immeubles commerciaux?
M. Lemieux (Jacques): C'est strictement pour les immeubles
inscrits au rôle de valeur locative. Donc, ce sont les immeubles
commerciaux.
M. Bourbeau: Tantôt, quand j'ai posé ta question,
c'était pour le secteur résidentiel et pour le secteur
commercial. Le secteur résidentiel ne peut pas être inscrit
à ta valeur locative, alors c'est quoi? Tantôt, vous m'avez dit
que c'était pour les deux secteurs sur la valeur locative. Alors, la
réponse n'était pas exacte.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lemieux.
M. Lemieux (Jacques): M, le ministre, la réponse
était effectivement non exacte. Depuis aussi loin que ma mémoire
me permet de remonter, le tarif résidentiel a toujours été
un tarif fixe par unité de logement; pour le secteur résidentiel,
cela a toujours été un tarif fixe par unité de
logement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je vous repose ma question. Pour les années
1980 à 1984, pourriez-vous m'indiquer comment vous procédiez avec
la taxe d'eau pour les secteurs résidentiel et commercial?
M. Lemieux (Jacques): En ce qui a trait au secteur
résidentiel, M. le ministre, la taxe était de 100 $ par logement
ou par unité de logement. Si je m'exprime bien, pour un bungalow on
payait 100 $; pour un immeuble de quatre logements, on payait 400 $. Pour le
secteur résidentiel, c'est la méthode que je vous ai
expliquée tantôt: de zéro à 1500 $...
M, Bourbeau: Non pas résidentiel, commercial!
M. Lemieux (Jacques): ...non pas résidentiel mais
commercial: de zéro à 1500 $ de valeur locative, on payait aussi
100 $ et à partir de 1501 $ de valeur locative, par tranche
jusqu'à 4000 $ et ensuite de 4000 $ à 20 000 $ et
l'excédent de 20 000 $, un pourcentaqe dégressif sur la valeur
locative commerciale de ces immeubles.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Disons à 1501 $ de valeur locative, le taux
de la taxe était de 1,5 % de 1501 $, c'est cela?
M. Lemieux (Jacques): Non, c'était 100 $ plus 1,5 % de 1
$.
M. Bourbeau: Au fur et à mesure que la valeur locative
augmentait, c'était toujours 100 $ plus un pourcentage qui
décroissait.
M. Lemieux (Jacques): Cela diminuait par tranche, un peu comme
vous fixez dans les impôts ici un pourcentage qui varie par tranche.
M. Bourbeau: C'est donc dire que plus un commerce avait une
grande valeur, plus il payait de taxe d'eau.
M. Lemieux (Jacques): Plus un commerce avait une grande valeur
locative, plus il payait de taxe d'eau.
M. Bourbeau: Maintenant, concernant la consommation, est-ce qu'il
y avait un rapport entre le montant de la taxe d'eau et le nombre de gallons
consommés par année par un commerce?
M. Lemieux (Jacques): Absolument pas, M. le ministre.
M. Bourbeau: Donc, ce n'est pas une taxe de service, c'est une
taxe... Cela, c'est le système qui prévalait entre 1980 et
1984.
M, Lemieux (Jacques): C'est cela, M. le ministre.
M. Bourbeau: En 1985, quelle était la formule
utilisée?
M. Lemieux (Jacques): La formule utilisée pour le cas des
résidences était un montant fixe, toujours par unité de
logement, à ce moment, de 135 $ par unité de logement. Même
raisonnement, un bungalo payait 135 $ et un immeuble à quatre logis
payait quatre fois 135 $. Quant aux immeubles commerciaux, le conseil a
fixé à ce moment le tarif à 3 % de la valeur locative
commerciale comportant un minimum de 270 $. Donc, tout commerce ayant une
valeur locative inférieure à 9000 $ se voyait imposer un tarif de
270 % et ensuite on commençait à augmenter à partir de
9001 $ de valeur locative.
M. Bourbeau: Cela, c'est la formule qui a été
rejetée par la cour, si je comprends bien, lors du jugement.
M. Lemieux (Jacques): Exactement, M. le ministre.
M. Bourbeau: Pour 1986, quelle était la formule?
M. Lemieux (Jacques): C'était la même formule, sauf
que le conseil a modifié le taux à 2,3 % de la valeur locative,
étant donné que, cette année-là, nous avions
procédé è l'indexation du rôle de valeur locative
et, ne voulant pas avoir le même volume de taxation, on a
décidé de baisser le taux pour ramener le revenu au même
niveau que celui de 1985.
M. Bourbeau: La formule 1986 avait été aussi
attaquée en justice et il y a eu un jugement, je crois...
M. Lemieux (Jacques): Par un autre groupe, M. le ministre.
M. Bourbeau: Ce jugement a aussi invalidé la taxation.
M. Lemieux (Jacques): Pour ces requérants, oui, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Si tous les requérants avaient
été parties à l'action, elle aurait été
rejetée pour tout le monde, je présume.
M. Lemieux (Jacques): J'imagine, M. le ministre.
M. Bourbeau: Pour 1987, quelle est la formule que vous allez
adopter?
M. Lemieux (Jacques): La formule n'est pas adoptée, mais
actuellement, ce qui est déposé sur la table du conseil pour
étude, le règlement, devra être adopté à
l'ajournement de l'assemblée du 8 janvier 1987. Nous allons
procéder à la mise en place de compteurs dans les commerces pour
lesquels nos experts en eau, notre directeur de gestion de projets et notre
contremaître à l'usine de filtration, pensent qu'ils consomment
plus que la moyenne des commerces. Donc, ceux-là se verront tarifer au
compteur selon la méthode usuelle du tarif au compteur. Les autres
commerces qui, on pense, n'utilisent pas plus d'eau que la moyenne d'un
contribuable ou d'une famille se verront imposer le même tarif que les
familles, pour autant qu'on pense qu'ils ne consomment pas plus d'eau qu'une
famille normale.
M. Bourbeau: Supposons que vous repreniez la tarification de
1986, ce serait disons 135 $ par famille et par commerce...
M. Lemieux (Jacques): N'ayant pas de compteur.
M. Bourbeau: ...à l'exception des commerces qui auraient
des compteurs.
M. Lemieux (Jacques): À l'exception des commerces
où on pense qu'ils vont dépasser la consommation moyenne d'une
famille à Valleyfield. Nous sommes en train d'établir justement
les moyennes de consommation d'une famille normale à Valleyfield.
M. Bourbeau: En ce qui concerne les industries, comment les
avez-vous traitées au cours des années? Est-ce que c'était
la même formule?
M. Lemieux (Jacques): Les industries, M. le ministre, ont
toujours été considérées au compteur. Nos gros
consommateurs d'eau ont toujours été tarifés au compteur,
selon les méthodes usuelles du tarif au compteur par un tarif
décroissant.
M. Bourbeau: Toutes vos industries sont au compteur.
M. Lemieux (Jacques): Pas toutes les industries. Les industries
qui utilisent l'eau à des fins de production ou de refroidissement. Les
industries qui utilisent l'eau à des fins sanitaires, si vous voulez,
étaient sur une méthode identique à celle des commerces.
Chez nous l'industrie consomme beaucoup d'eau pour le refroidissement, mais ce
sont seulement de très petites industries qui n'ont pas de compteur,
très très petites.
M. Bourbeau: Une autre question. Comment se fait-il qu'en 1986
vous ayez utilisé la même méthode qu'en 1985 si,
déjà, la façon de procéder de 1985 était
attaquée en cour. Est-ce que le jugement avait été rendu
sur l'action de 1985?
M. Lemieux: Non, c'est justement, M. le ministre. Le conseil a
préféré ne pas changer sa méthode, étant
donné les actions en cours, et attendre le jugement de cette cause avant
de procéder à une rectification de son règlement.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est tout pour
l'instant.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière, avez-vous des questions
aux intervenants?
M. Dufour: Une petite information supplémentaire. J'en
avais une; elle a été posée en dernier. Cela concerne la
date du premier jugement. Vous nous dites que c'est en 1985 ou en 1986?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Cantin.
M. Cantin: Pouvez-vous répéter votre question, j'ai
mal entendu?
M. Dufour: Le premier jugement, est-ce en 1985 ou 1986?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Cantin.
M. Cantin: Deux jugements ont été rendus à
la même date. L'audition a eu lieu, je pense, au cours du mois d'avril
1986, et le jugement dans les deux causes a été rendu le 2 juin
1986.
M. Dufour: En 1985, vous avez fixé les taux pour la valeur
résidentielle à 135 $ et, pour les commerces, à un minimum
de 270 $ ou 3 % de la valeur locative. En 1986, vous avez baissé
à 2,3 %. Est-ce que vous avez baissé le minimum ou l'avez
laissé à 270 $.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lemieux.
M. Lemieux (Jacques): Le minimum est resté quand
même à 270 $.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, les causes pendantes - j'aimerais que
cela soit plus clair - en 1985, vous avez dit que des gens ont gagné.
Pouvez-vous me dire combien cela représente d'argent? Ne parlons pas de
1980, 1981, 1982, 1983, 1984, pour moi cela n'existe pas au moment où
l'on se parle. Pour 1985, il y a eu un jugement pour ceux qui ont poursuivi la
ville. Cela représente combien de personnes et quel montant?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Lemieux.
M. Lemieux (Jacques): Actuellement, selon nos estimations, il y
avait une centaine de requérants à ce moment-là à
la première action. Considérant les informations que j'ai, si je
dois réduire la taxe à zéro, cela fait 270 $ pour à
peu près une centaine de commerçants, soit à peu
près 27 000 $ plus intérêts, bien entendu.
Le Président (M. Saînt-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Vous êtes en train de me dire que la cour vous
obligerait à remettre le montant total et non pas égaliser avec
le simple contribuable. Ces gens n'auraient rien à payer d'après
votre opinion.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Cantin.
M. Cantin: C'est la sanction du jugement qui a été
rendu. Lorsqu'on annule un article du règlement municipal qui permet
l'imposition de la taxe aux commerçants et comme ce
jugement-là n'est pas rendu dans l'année où ta taxe a
été imposée, c'est-à-dire qu'il sera impossible
à la municipalité, quoi qu'il advienne, même si le projet
de loi est adopté, de récupérer des 110 requérants
quelque montant que ce soit pour l'année 1985.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, je m'excuse, mais je crois que Me Rancourt a un
complément de réponse. Me Rancourt.
M. Rancourt: Si vous permettez, j'aimerais compléter
effectivement, Le jugement du juge Filiatreault a deux conclusions
intéressantes: il déclare nul l'article 12 du règlement
930, qui concernait la taxe d'eau, et déclare nulles les taxes d'eau de
l'année 1985, lorsqu'on parle du jugement 1985, telles
qu'imposées par l'intimée quant aux requérants, Ce
jugement, cependant, n'est pas exécutoire puisqu'il s'agit d'un jugement
sur une requête pour jugement déclaratoire.
En fait, c'est une opinion du juge qui n'est pas exécutoire, et
les requérants ne peuvent pas prendre une saisie, par exempte, pour se
faire payer et le seul moyen pour les requérants, à moins d'un
paiement volontaire, c'est de prendre une action en nullité et en
remboursement; c'est ce qu'ils ont fait hier à l'encontre de la ville de
Valleyfield. Cette action prise hier par les 100 requérants de 1985
concerne une demande pour annuler le règlement de 1986, puisque ces
gens, à l'époque, en prenant une requête pour jugement
déclaratoire en 1985 entendue en 1986, avaient l'impression que la ville
appliquerait le jugement rendu pour les deux années, puisque le
règlement n'avait pratiquement pas changé. C'est pourquoi les
requérants, vu l'attitude de la ville refusant d'appliquer le jugement
de 1985 pour les deux années, a pris une action hier en nullité
pour annuler le règlement 1985, celui de 1986 et demander le
remboursement, lequel jugement serait exécutoire. Évidemment, si
par un projet de loi privé vous faites rétroagir cela à la
date du 12 juillet, à ce moment-là, vous enlevez le pouvoir aux
requérants d'exécuter l'opinion juridique qu'ils ont eue d'un
juge en date du 2 juin 1986.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Et pour l'année 1986, le nombre de
requérants? Vous avez parlé de quelques médecins...
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Rancourt.
M. Rancourt: Ils étaient 30 médecins et ces
gens-là également, lorsqu'ils ont pris cette requête,
n'étant pas requérants en 1985, mais ayant suivi le débat
évidemment, n'ayant pas eu encore de jugement, ont décidé
de prendre un nouveau recours pour eux-mêmes - ce qui a sûrement
aidé à faire croire aux requérants que, lorsqu'un jugement
serait rendu sur les deux requêtes, puisqu'il s'agit de la même
requête sur le même règlement, il s'appliquerait pour ces
gens-là en même temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres questions
aux intervenants?
M. Dufour: Peut-être...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'hésite un peu à aller sur ce
terrain-là, parce que c'est un terrain de légalité.
Le Président (M. Saïnt-Roch): M. le ministre Me
Rancourt.
M. Rancourt: Si la commission veut avoir copie des jugements et
copie de l'action en nullité entreprise hier par les requérants,
nous avons des copies pour la commission, si elle le désire.
M. Dufour: Je n'ai sûrement pas objection à ce que
vous les déposiez.
Le Président (M. Saint-Roch): Je n'ai aucune objection
à ce que vous distribuiez les copies qui sont à votre
disposition; vous pouvez les distribuer. La commission va suspendre ses travaux
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
(Reprise à 16 h 46)
Le Président (M. Rochefort): Nous reprenons nos travaux.
Au moment de les suspendre, le député de Matapédia...
 l'ordre, s'il vous plaît! Au moment de la suspension de nos
travaux, M. le député de Matapédia avait demandé la
parole et, ensuite, j'avais M. le ministre. M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia)i M. le Président, j'aimerais
essayer de comprendre toute la problématique des intervenants. Pourquoi
arrive-t-on avec ces taxations qui m'apparaissent importantes? Est-ce que la
ville de Salaberry-de-Valleyfield a fait des investissements? Qu'est-ce qui
s'est passé pour arriver à cette taxation qui a monté de
façon importante?
M. Lemieux (Jacques): Dans les années
précédant l'année 1985, la ville de Valleyfield a
procédé à la construction d'une usine de filtration, parce
que avant, nous n'avions que ce qu'on appelle une station de pompage avec
chlorination. Nous avons construit une toute nouvelle usine de filtration au
coût d'à peu près 7 000 000 $. Donc, bien entendu, les
coûts de fonctionnement d'une usine de filtration par rapport à
une station de pompage ne sont pas les mêmes.
M. Paradis (Matapédia): D'accord, merci.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. le ministre.
Etude suspendue
M. Bourbeau: M. le Président, depuis le début de
l'audition, si je peux dire, de la ville de Valleyfield, nous avons entendu les
points de vue de la ville et des opposants. Je dois dire qu'il y a des faits
nouveaux qui ont été portés à notre attention et
qui font en sorte que, quant à moi, je suggérerais que le projet
de loi soit suspendu, quitte à le ramener au printemps, si
nécessaire.
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, M. le
ministre, vous faites motion pour que nous suspendions l'étude du projet
de loi 267.
M. Bourbeau: C'est cela.
Le Président (M. Rochefort): Messieurs, mesdames et
membres de la commission, je vous rappelle qu'une motion de suspension doit
être adoptée à l'unanimité des membres de la
commission. Est-ce que les membres de la commission sont tous d'accord pour que
nous... M. le député de Beauharnois.
M. Marcil: Je comprends l'argumentation du ministre en ce qui
concerne ce projet de loi. Je comprends qu'il y a des faits nouveaux, sauf
qu'il demeure toujours une certaine inquiétude pour les dirigeants de la
ville de Valleyfield, savoir: s'il y a une suspension de l'étude du
projet de loi et report au mois de janvier ou au printemps, comme tel, il y a
toujours une porte d'ouverte quand même à d'autres poursuites de
la part de citoyens ou de commerçants de la ville de Valleyfield. Et les
gens évaluent quand même les poursuites à tout près
de 1 000 000 $.
Donc, s'il y avait de nouvelles poursuites, qu'arriverait-il en ce qui
concerne le projet de loi comme tel? Parce que si tout le monde poursuit au
printemps, on n'a plus besoin de projet de loi. Les gens vont tous avoir
intenté une poursuite.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, à la
suite de la question du député de Beauharnois.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais rassurer les gens
qui sont ici que, selon la politique que nous allons adopter, si le projet de
loi est adopté au printemps ou plus tard, c'est bien entendu que nous
protégerons les droits et les causes pendantes, mais seulement les
causes qui ont été prises jusqu'à la date où la
ville aura fait savoir par résolution son intention de s'adresser
à l'Assemblée nationale.
Toutes les poursuites intentées après que la ville eut
fait savoir son intention, par résolution, seraient annulées, si
je peux dire, par la rétroactivité qu'aurait le projet de loi une
fois adopté. Donc, cela n'a pas d'importance à ce point de vue
que le projet de loi soit adopté maintenant, au printemps ou l'an
prochain.
Le Président (M. Rochefort): Cela va,
M. le député de Beauharnois?
M. Marcil: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cette motion de
suspension de l'étude du projet de loi 267, Loi modifiant la charte de
la ville de Salaberry-de-Valleyfield, est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, mesdames,
messieurs, de votre présence parmi nous.
Projet de loi 268
Le Président (M. Rochefort): Maintenant, je voudrais
appeler le projet de loi 268, Loi annexant un territoire à celui de la
ville de Mont-Joli.
J'inviterais les différents intéressés à
prendre place à la table à l'avant. Je voudrais souhaiter la
bienvenue à tout le monde et particulièrement à M. le
maire, M. Desrosiers. Je vous demanderais, pour le Journal des
débats, de présenter les personnes qui vous accompagnent et
aux autres intervenants de s'identifier pour l'information des membres de la
commission. M. le maire.
M. Desrosiers (Jean-Louis): M. le Président, mon nom est
Jean-Louis Desrosiers. Je suis maire de Mont-Joli. Je suis accompaqné du
conseiller juridique, M. Marion Pelletier, et aussi du directeur
général, M. Gilles Thibault et du trésorier de la ville de
Mont-Joli, M. Fournier. Je
m'excuse pour les autres membres du conseil - je me plais à vous
le dire - ce soir il y a une grande fêté dans ta région.
Notre commissaire industriel a terminé son mandat après huit
années de travail. C'était la première fois au
Québec qu'une femme était nommée commissaire industriel et
c'est la deuxième au Canada. Elle termine ce soir. Les autres membres du
conseil sont en train de la fêter et nous irons après.
Voilà!
Le Président (M. Rochefort): On les comprend et on va
essayer de faire diligence pour que vous puissiez les retrouver avant la fin de
la fête, Or, sans plus tarder...
M. Desrosiers M. le Président, on peut demander à
mon confrère, M. le maire, de présenter l'autre
délégation.
Le Président (M. Rochefort): Oui, excusez-moi. Mon Dieu,
excusez, M. le maire.
M. Gaudreault (Léon): Je suis Léon Gaudreault,
maire de la municipalité de Sainte-FIavie. Je suis accompagné de
cinq membres du conseil municipal de la municipalité de Sainte-Flavie.
Me Pierre Delisle m'accompagne aussi, à titre de conseiller juridique de
la municipalité.
Le Président (M. Rochefort): Bienvenue, M. le maire
à vous aussi ainsi qu'aux personnes qui vous accompagnent. Sans plus
tarder, j'inviterais le parrain du projet de loi, M. le député de
Matapédia à nous en faire la présentation. M. le
député.
Remarques préliminaires
M. Paradis (Matapédia): M. le Président, ce projet
de loi 268 a pour but d'annexer une partie du territoire de Sainte-FIavie
à la ville de Mont-Joli. Dans un premier temps, j'aimerais
féliciter les parties, aussi bien Mont-Joli que la municipalité
de Sainte-FIavie pour l'entente qu'elles ont signée évidemment
pour ce projet de loi. Il n'y a pas d'opposants véritables au projet de
loi. C'est à la suite de nombreuses discussions que je n'aurai pas
à décrire ici, qu'une entente est intervenue entre Sainte-FIavie
et Mont-Joli pour présenter ce projet de loi.
J'aimerais souligner la participation du juge Richard Beaulieu,
président de la Commission municipale du Québec, qui est
intervenu dans le dossier pour concilier les parties. Je pense qu'il afait un travail exceptionnel.
Ce projet de loi, évidemment, est d'intérêt
régional. C'est pour cela que je vais féliciter encore une fois
les parties pour s'être entendues formellement pour présenter ce
projet de loi. J'aurai aussi un papillon à apporter lorsque nous serons
arrivés au préambule. Ce sont tous les commentaires pour
l'instant.
Le Président (M. Rachetait): Je vous remercie, M. le
député de Matapédia. M. !e ministre pour des commentaires
préliminaires.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. À partir d'une
situation conflictuelle, avec la bonne volonté de tout le monde et
l'intervention du député de Matapédia, du président
de la Commission municipale et bien sûr de l'intervention des deux
maires, celui de Mont-Joli et celui de Sainte-Flavie, lequel est aussi
préfet de la MRC de La Mitis, on en est venu à une entente
satisfaisante pour tous et je m'en réjouis grandement.
Le projet de loi 268 qui est devant nous a pour but d'annexer à
la ville de Mont-Joli le territoire sur lequel a été construit
l'Institut Maurice-Lamontaqne, qui est un institut de recherche appartenant au
gouvernement fédéral. Ce territoire faisant actuellement partie
du territoire de la municipalité de la paroisse de Sainte-Flavie, le
projet de loi prévoit les conditions financières relatives
à cette annexion, conditions qui ont fait l'objet d'une médiation
de la part de la Commission municipale du Québec et ont
été acceptées par les deux municipalités
concernées. Il est bien évident que nous sommes favorables
à l'adoption de ce projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. M. le
député de Jonquière, pour des remarques
préliminaires.
M. Dufour: Je voudrais saluer d'une façon spéciale,
le maire de Mont-Joli, et aussi le maire de Sainte-FIavie puisque j'ai eu
l'occasion de les rencontrer lors de situations beaucoup plus explosives que
celle que nous avons à vivre aujourd'hui, bien que nous aurons
certainement quelques éléments ou quelques questions à
poser concernant ce projet de loi. Je veux leur dire que j'ai beaucoup de
plaisir à les revoir.
Le Président (M. Rocherfort): M. Desrosiers, avez-vous
quelques commentaires d'introduction.
M. Desrosiers: J'aurais quelques commentaires si vous le
permettez, M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Allez-y.
M. Desrosiers: ...dépassant les salutations que je vous
dépose de même qu'au ministre des Affaires municipales,
l'honorable André Bourbeau et au député de
Matapédia et adjoint parlementaire, aux membres de la commission et en
particulier au député de Jonquière, si vous me permettez.
Il ne faudrait pas oublier que j'ai
accédé à la vice-présidence de l'union au
moment où M. le député de Jonquière était le
président de l'union. Voilà du vécu! M. le
président de l'union disait dans le temps, je vous le cite en mille: "M.
Desrosiers, tâchez donc de faire comme Napoléon Bonaparte, faites
fléchir le règlement parfois au bénéfice du bon
sens". Je me dis: Quel bon conseil m'a-t-il déjà
donné!
M. Dufour: Je ne suis pas sûr d'avoir dit cela!
M. Desrosiers: Le projet de loi est la conclusion en fait de
trois ans de travail. On ne résumera pas tout. On veut simplement donner
l'essentiel. Quelle est l'origine? Le sénateur Pierre de Bané,
à l'époque ministre des Pêches et des Océans et
député de notre comté, était obligé de
réorganiser le ministère des Pêches et des Océans.
En même temps, apparaît le rapport Kirby. Tout cela amène
une conclusion flagrante, savoir l'absence presque totale du monde francophone
dans la recherche au Canada. De là, je pense que son esprit n'a fait
qu'un tour, il a dit: Voilà une belle occasion de faire quelque chose
dans le domaine de la recherche, de le faire en pays francophone et
peut-être que je pourrais amener cette décentralisation
fédérale dans le coin de pays de l'Est du Québec, de telle
façon que cela puisse servir à consolider le développement
régional.
Voilà pour l'origine. Je pense qu'aujourd'hui le sénateur
Pierre de Bané serait fier de nous voir, les deux parties ensemble,
assises à la même table en train de discuter de son beau
rêve.
Quelle est la nature du problème? La nature du problème,
c'est que l'implantation était prévue dans les limites juridiques
de Mont-Joli, mais les scientifiques ont recommandé très
fortement: Ne faites pas cette erreur! Construisez cela dans le pays de mon
voisin, dans la municipalité voisine, près de la mer.
C'était la place idéale pour le faire, c'est ce qui a
été fait. Nécessairement, quelle était la
conséquence? La conséquence, c'est qu'il y avait pour notre
région et davantage pour notre ville une perte de potentiel fiscal de
250 000 $ et ce, annuellement et de façon croissante. 250 000 $ pour
vous qui manipulez des milliards et qui faites des ententes avec des millions
disponibles... Pour nous, 250 000 $, c'est presque la vie de demain, c'est 400
maisons nouvelles dans Mont-Joli et il y en a 1300. Vous comprenez que si on
pouvait trouver une façon de garder ce potentiel fiscal disponible, de
respecter quand même les règles du jeu habituelles, c'était
le voeu de tout le monde.
Quelle est la recommandation qui a été faite par Pierre de
Bané au deux municipalités? En août 1983, M. Pierre de
Bané a demandé aux deux municipalités de s'entendre
sur une façon de faire, à savoir que ma voisine nous cède
la partie du territoire en titre, mais que, d'autre part, on verse la juste et
pleine compensation financière à la municipalité de
Sainte-Flavie et que si - et tel était le cas - nous avions un
différend, on pourrait s'adresser à la Commission municipale afin
d'avoir un arbitre en qui on avait une totale confiance.
Le cheminement durant ces trois ans, M. le Président, a
été ce que vous pensez. D'abord, dans les deux
municipalités, quant à M. le maire qui est aussi le préfet
de la MRC de La Mitis, quant au maire de Mont-Joli, nous avons de part et
d'autre - et je n'exagère en rien - eu des consultations, des
contestations, des résolutions, des pétitions, tout y a
passé, on a tout essayé... Je dirais que la population s'est
prononcée, et je vous le donne. D'une part, mon confrère, maire
de Sainte-Flavie et préfet de La Mitis, a été
réélu par acclamation; quel beau témoignage! La ville de
Mont-Joli vient de me faire la même chose. Vous avez donc deux personnes
devant vous qui ont l'appui total de leur population. Le message que nous vous
livrons est un message des deux populations, c'est cela qu'on voulait vous
transmettre comme message.
Deuxièmement, quant au député, M. Henri Paradis,
j'ai envie de vous dire qu'il a été au coeur des débats.
Il s'est même mis le doigt entre l'écorce et l'arbre. Il a fait la
navette entre les deux municipalités, parfois les trois
municipalités, mais toujours, M. le Président, avec une longueur
d'avance sur nous quant à la perspective du développement
régional. Il ne voulait pas qu'on perde cela de vue.
Je ne puis m'empêcher de dire un mot pour le ministre des Affaires
municipales. Vous direz qu'il y a un peu de déformation professionnelle
dans ce que je vais vous dire, je m'en excuse, mais je suis obligé de
dire les choses telles qu'elles sont. M. le ministre a fixé les
règles du jeu. D'abord, on respecte l'autonomie municipale. Je ne dis
pas qu'on ne pousse pas, mais il faut respecter l'autonomie municipale. Cela me
prend l'accord des deux parties exprimé par résolution et il faut
trouver le moyen de maximiser les retombées de Maurice-Lamontagne au
maximum. Voilà un beau pléonasme! (17 heures)
M. le ministre a écouté beaucoup, parlé peu,
surveillé constamment l'évolution du dossier. La preuve qu'on
doit avoir deux yeux, deux oreilles, mais qu'une seule bouche, ce que je ne
suis pas en train de donner en exemple.
Quant au juge Beaulieu, de la Commission municipale, nous l'avions
demandé comme arbitre au cas où il y aurait litige. On savait
bien que c'était une
question difficile à résoudre. M. le Président est
venu, dans un mandat ad hoc de la part du ministre lui-même. M. le juge a
rencontré les parties, a obtenu les consensus de base,
réconcilié tout ce beau monde.
Si on avait une suggestion à faire - je sais que votre travail
est intense - qu'il me soit permis de signaler que la Commission municipale
devrait peut-être être nantie de cette nouvelle capacité de
responsabilité, de telle façon que les municipalités
puissent y faire appel, parce que le juge Beaulieu a tracé la voie. Je
pense que c'était important que je vous fasse cette suggestion.
Conclusion. Maintenant que tout cela est acquis, le projet de loi 268
est un projet de loi qui respecte l'autonomie, parce que vous avez l'accord des
deux parties. Juste et pleine compensation financière, c'est
écrit dans le projet de loi. Il n'y a pas de capacité annexante
à partir de cette annexion, toujours dans l'esprit de respecter
l'autonomie. Maximisons les retombées fiscales pour les deux parties,
parce que -c'est ma conclusion, M. le Président -l'Institut
Maurice-Lamontagne, c'est d'abord un potentiel fiscal qu'on ne peut laisser
passer comme cela. C'est un investissement de 38 000 000 $ dont
l'évaluation est déjà à 16 000 000 $, qui
rapportera 136 948 $ à la municipalité de Sainte-Flavie, 241 000
$ et quelques dollars à la municipalité de Mont-Joli. Ce sont des
atouts impartants pour ce qui est du potentiel fiscal.
Je vous disais que cela représente 400 maisons de 40 000 $
chacune. Déjà, 265 personnes sont prévues pour travailler
à l'institut. Il y en a 105 présentement qui vont passer leur
premier Noël dans notre région. Vous vous rappelez qu'ils ne
voulaient pas venir. Bonne nouvelle, M. le Président: Ils ne veulent
plus s'en aller maintenant. Ils le savent et on vous invite à votre tour
l'été prochain.
C'est aussi sur le plan scientifique un apport absolument incroyable. Je
sais que si je disais cela à Montréal, on me croirait moins. Mais
quand on vient d'une région comme la nôtre qui court après
son propre développement, qui fait appel à l'un et à
l'autre, pour une fois, on n'a fait appel qu'à nous-mêmes et sur
le plan scientifique, avec l'Université du Québec à
Rimouski, avec te Département d'océanographie, avec l'INRS, avec
l'Institut de technologie maritime sur lequel je vous demande d'avoir une
oreille attentive - il n'est pas au monde, cet enfant-là, quand vous en
entendrez parler, soyez-y sensible; on en a besoin - tout cela fait une
concentration scientifique qui permet à nos enfants que, demain, ils ne
seront pas sur le bien-être social. S'ils vont à l'école,
ils vont peut-être avoir une "job". Dans l'esprit, ce n'est pas qu'un
petit changement. C'est cela aussi, du développement.
Pour ce qui est du développement régional, vous comprenez
bien que cela devient une attraction touristique importante. Ajoutez-y ce que
mon confrère a déjà réalisé, le Centre
d'interprétation du saumon, où sont déjà
passées 25 000 personnes, ajoutez-y les Jardins de Métis sur
lequel on souhaite que le gouvernement garde la mainmise totale - il y a plus
de 100 000 personnes qui ont passé là l'an passé
-ajoutez-y la rivière à saumon. Ajoutez-y le parc Mont-Comi qui
est le treizième plus grand centre de ski au Québec, ajoutez-y
les grottes et les cavernes de La Rédemption. C'est un beau pays
à voir, messieurs, dames et je vous y invite cordialement.
C'est important pour les deux municipalités. C'est important pour
la région de La Mitis. C'est important pour l'Est du Québec.
C'est important pour le Québec. Je vous remercie de votre bienveillance.
Je remercie mon confrère et la municipalité voisine qui nous ont
permis d'être devant vous ce soir pour vous exposer quel est notre point
de vue, quelle est notre méthode de résoudre le problème
et qu'est-ce qu'on attend de ce projet de loi. Je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci de votre convaincante
intervention. M. le maire Gaudreault maintenant.
M. Gaudreault: M. le Président et membres de la
commission, par cette intervention sur le projet de loi 268, [a
municipalité de Sainte-Ravie veut préciser les raisons pour
lesquelles une demande de changement a été apportée au
préambule du projet de loi et dans quel contexte aussi ce même
projet de loi privé se retrouve devant l'Assemblée nationale.
Pour la municipalité de Sainte-Flavie, c'est un chapitre d'une
longue aventure qui a commencé au début de l'été
1983 lorsque l'honorable Pierre de Bané, ministre des Pêches et
des Océans annonçait l'implantation de l'Institut
Maurice-Lamontagne dans la région de Mont-Joli. Il s'est
révélé, par la suite, que le site retenu par les
scientifiques du ministère fut la Pointe-aux-Cénelles sur notre
territoire municipal.
En règle générale, les municipalités ne
favorisent pas la perte de parcelles de leur territoire par annexion. Dans
notre cas, l'accord de principe consenti au ministre de Bané au mois
d'août 1983 signifiait, à toutes fins utiles, la garantie que
l'Insitut Maurice-Lamontagne pourrait être construit dans la
région, constituant ainsi l'investissement du siècle et
créant un apport économique majeur.
Avec l'Institut Maurice-Lamontagne, il s'agit de dépenses en
immobilisations de l'ordre de 44 000 000 $ - mon chiffre ne correspond pas
à celui... L'Institut Maurice-
Lamontagne n'est pas encore sur son territoire...
M. Desrosiers: C'est pour cela, M. le Président.
M. Gaudreault: ...c'est pour cela qu'il ne le sait pas, il ne l'a
pas suivi. Chez nous, on est rendu à 44 000 000 $ - qui serviront aux
trois volets d'activités scientifiques du ministère des
Pêches et Océans, à savoir la recherche sur les
pêches, l'océanographie et l'hydrographie. Environ 265 personnes
travailleront à l'institut, lorsque les activités seront au
maximum. Les retombées directes en salaires, achat de biens et services
vont dépasser 15 000 000 $ annuellement.
La construction de l'institut est terminée et plus d'une centaine
de scientifiques sont arrivés dans la région. Cependant, je dois
vous affirmer que l'alimentation en eau du centre de recherche se fait
présentement par camions-citernes, chose surprenante, et ce sera ainsi
jusqu'au milieu de l'été 1987.
Ce sont justement les problèmes engendrés par
l'alimentation en eau de l'institut qui ont retardé l'accord sur la
scission du territoire, entre notre municipalité et la ville de
Mont-Joli. Que voulez-vous?
Nous avons eu de la difficulté à nous entendre sur la
localisation de la source. Il a même fallu que l'honorable juge Richard
Beaulieu de la commission municipale agisse comme médiateur.
Finalement, la municipalité de Sainte-Flavie est
maître-d'oeuvre de l'alimentation en eau à partir du réseau
et de sources localisées dans la municipalité de Price et
l'annexion du territoire aura lieu à certaines conditions.
Comme nous nous étions engagés à consulter notre
population sur le sujet, nous avons tenu un référendum au
début du mois de novembre et 90 % des personnes qui se sont
prononcées nous ont appuyés dans les conclusions de la
démarche que je viens de relater.
M. le Président, la municipalité de Sainte-Flavie a
demandé de faire état dans l'attendu du caractère conjoint
de la demande d'annexion, parce que les conditions qu'elle exigeait ont
été ou vont être remplies, respectées. Nous perdons
une parcelle de territoire: La ville de Mont-Joli va percevoir d'importantes
subventions tenant lieu de taxes du gouvernement fédéral. La
municipalité de Price bénéficiera d'améliorations
à son réseau d'aqueduc et je pense aussi que la région de
La Mitis obtient un élément moteur majeur pour son
développement.
Etude détaillée
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. le
maire, de votre intervention.
J'appelle donc l'article 1 du projet de loi. M. le ministre. .
M. Bourbeau: Merci, M. le Président. L'article 1
décrète l'annexion d'une partie du territoire de la paroisse de
Sainte-Flavie à celui de la ville de Mont-Joli.
Le Président (M. Rochefort); M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: En fait, comme on n'a pas de plan, j'ai l'impression
que ce territoire n'est pas contigu à la municipalité de
Mont-Joli. C'est vraiment une annexion dans un territoire autre.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: Je n'ai pas d'objection fondamentale à ce
projet, mais je m'interroge à savoir si, avec le temps, cette politique
va s'étendre régulièrement. Là, on le fait par
projet de loi privé, mais il y a deux cas que je connais dont un
où on a trouvé à faire une continuité ou une
contiguïté de territoires: c'est une partie de Laterrière
où l'usine Alcan est censée être construite un jour qui est
annexée à la ville de Chicoutimi. C'est un territoire très
étiré pour pouvoir aller chercher un endroit pour s'annexer.
Je vois des choses dans ces démarches; Remarquez qu'on a
trouvé une solution probablement ponctuelle, du cas par cas, pour
régler des problèmes de nature financière ou touchant
à la taxation. Il y a un élément qu'il faudra
peut-être penser à l'avenir, s'il n'y a pas d'autre solution que
celle à laquelle on recourt actuellement. Cela pourrait amener de la
répartition régionale au point de vue de la taxation, ce qui
ôterait un caractère de spécificité à nos
municipalités. Cela représente une éventualité qui
pourrait se produire avec le temps où on aurait tendance à
généraliser et à redistribuer les sources de taxation
à l'ensemble des territoires.
Dans ces démarches, je vois un peu une possibilité ou une
tentative qui pourrait se produire à la longue. En même temps,
c'est le précédent qui est bien accepté par les deux
municipalités. C'est entendu que si le ministre me dit qu'à
l'avenir il faudra qu'il y ait des accords de 80 % ou de 90 % des citoyens et
qu'il y ait un référendum chaque fois, cela m'inquiéterait
moins. Cela ouvre des portes à d'autres actions qui pourraient vouloir
corriger le passé, le présent et le futur. C'est au moins ces
remarques que je voulais soulever par rapport à ce projet de loi qui est
devant nous. À partir de ces remarques préliminaires, je suis
prêt à procéder au vote, s'il n'y a pas d'autres
commentaires.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 1 du
projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 2. M. le
ministre.
M. Bourbeau: L'article 2 précise que le territoire
annexé fait partie du quartier 2 de la ville de Mont-Joli.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'ai une petite question à poser. Est-ce que le
territoire annexé a une grande étendue? Est-ce que cela serait
possible, par exemple, qu'il y ait des constructions autres que l'institut mais
qui ne servent pas pour l'institut? Par exemple, est-ce qu'il pourrait y avoir
un quartier résidentiel?
M. Desrosiers: C'est 49, point, quelques hectares, le territoire.
Je pense que mon confrère de Sainte-Flavie peut vous donner aussi la
même version. Cela n'appartient qu'au fédéral. Il n'y a
aucune possibilité de construction. C'est ce qu'on nous a dit à
ce jour. Il n'est pas question de quartier résidentiel là.
M. Dufour: Pour fins de territoire électoral, cela ne
donne pas le droit de vote s'il n'y a pas de résidence sur le territoire
comme tel. C'est juste pour ajouter un point de vue.
M. Bourbeau: Si ma mémoire est fidèle, il y a tout
de même deux autres propriétaires, je crois, sur la
Pointe-aux-Cenelles que le gouvernement fédéral ou un
couple...
M. Desrosiers: Ils sont exclus, et ils ne sont pas dans le projet
de loi.
M. Gaudreault: II y a seulement un territoire appartenant au
gouvernement fédéral qui a été
exproprié.
M. Bourbeau: Vous avez exclu la propriété de...
M. Gaudreault: C'est cela.
M. Bourbeau: Mais ils sont sur la Pointe-aux-Cenelles quand
même ces gens là, je crois.
M. Gaudreault: Il y a un propriétaire qui se trouve
isolé, à l'extrémité de la Pointe-aux-Cenelles.
M. Bourbeau: D'accord,
Le Président (M. Rochefort): Adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M, Rochefort): Adopté. J'appelle l'article
3. M. le ministre.
M. Bourbeau: Cet article précise le montant de
l'indemnité payable par la ville de Mont-Joli à la paroisse de
Sainte-Flavie. Cette indemnité correspond au plus élevé
des montants suivants, soit 136 948 % ou 30 % de la somme versée comme
subvention à titre de taxes, par le gouvernement fédéral,
pour les immeubles situés dans le territoire annexé.
M. Dufour: Par curiosité, M. le Président,
j'aimerais demander de quelle façon on est arrivé à ce
montant de 136 000 $? C'était basé sur quoi, ce montant?
M. Gaudreault: C'est l'évaluation.
M. Dufour: On peut avoir d'autres problèmes ailleurs et
cela peut nous aider.
M. Gaudreault: C'est l'évaluation foncière de
l'Institut Maurice-Lamontagne, multipliée par le taux de taxation en
vigueur dans la municipalité de Sainte-Ravie...
M. Dufour: Au moment où on se parle.
M. Gaudreault: ...au moment où on se parle.
M. Dufour: À l'avenir, vous allez vous baser sur le taux
de taxation de la ville de Mont-Joli?
M. Desrosiers: Oui, en gardant 30 % de ce taux. Ce sera toujours
le meilleur des deux. Tout le monde va y gagner.
M. Dufour: Les taux n'ont pas tendance à baisser ce
temps-ci. Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 4. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Cet article précise les modalités du
versement de l'indemnité, soit la date du versement, le 1er mai, et le
taux
d'intérêt applicable, soit celui qui s'applique aux taxes
municipales.
M. Dufour: En fait, le montant de taxe qui sera versé,
c'est l'intérêt... C'est la paroisse de Sainte-Flavie.
M. Bourbeau: Ce sont les comptes de taxes.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'article 4? Cela va? L'article 4 est-il adapté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 5. M. le ministre.
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre à la
paroisse de Sainte-Flavie de taxer les immeubles situés sur le
territoire annexé, malgré le fait qu'il ait été
annexé, aux seules fins du remboursement des emprunts destinés
à payer toute dépense relative aux travaux d'aqueduc
exécutés pour desservir le territoire annexé et du
paiement de la compensation pour l'aqueduc exigible à l'égard de
ces immeubles. (17 h 15)
Le deuxième alinéa prévoit que ce pouvoir
particulier de taxation hors territoire s'applique également à
l'égard du remboursement des emprunts décrétés par
les règlements nos 1-85, 3-85 et 8-86 de la paroisse de Sainte-Flavie.
II s'agit là d'emprunts réalisés pour défrayer le
coût des honoraires professionnels reliés au projet d'alimentation
en eau de l'Institut Maurice-Lamontagne.
M. Dufour: Si j'ai bien compris, les trois règlements
1-85, 3-85 et 8-86 sont seulement pour les honoraires professionnels? C'est
cela? Les trois règlements?
M. Bourbeau: Oui, exactement, c'est cela.
M. Dufour: Par cet article, M. le ministre, il est écrit
que vous accordez le pouvoir de taxation à deux municipalités sur
un territoire qui n'est pas à la même municipalité.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que ce sont des pouvoirs de
taxation différents. La municipalité de Mont-Joli va continuer de
percevoir les taxes foncières normales, et la municipalité de
Sainte-Flavie va percevoir, quant à elle, la taxe d'eau, la taxe pour le
remboursement des travaux d'aqueduc.
M. Dufour: Est-ce une pratique usuelle de faire ces
choses-là? Je comprends que le projet de loi n'est pas usuel,
mais...
M. Bourbeau: Je peux dire que rien dans ce dossier n'est usuel,
M. le Président.
M. Dufour: Oui.
M. Desrosiers: On a pensé qu'une nouveauté
apporterait une note de gaieté aujourd'hui, avant les fêtes.
M. Bourbeau: On appelle cela du droit nouveau.
M. Dufour: Serait-il indiscret de vous demander si vous avez
exploré d'autres avenues pour pallier cette indexation différente
de deux municipalités?
M. Bourbeau: Disons qu'il y a eu une foule de négociations
et de tractations, et il semble que ce soit la formule qui ait
été la plus intéressante et la plus acceptable à
toutes les parties.
M. Dufour: Cet article ici devant nous, pour ces
règlements d'emprunts, va-t-il se continuer ou s'il est à
perpétuité? Est-ce seulement... Par exemple, actuellement, on
sait qu'il y a trois règlements qui ont été... 1-85, sur
les frais professionnels...
M. Bourbeau: II y a deux choses, je crois. En ce qui concerne la
ville de Mont-Joli, évidemment elle va percevoir ses taxes
foncières à perpétuité, à moins qu'un jour
elle ne décide d'abolir la taxe foncière sur tout son territoire.
Pour ce qui est de la ville de Sainte-Flavie, il y a deux types de taxes: il y
a le remboursement des emprunts destinés à payer les
dépenses relatives aux travaux d'aqueduc qui, eux, vont s'amortir sur
une période d'années, après quoi ce sera
complètement amorti; puis il y a le paiement de la compensation pour
l'aqueduc, soit la taxe d'eau ordinaire qui, elle, va également
être payée indéfiniment à moins que les finances de
la ville de Sainte-Flavie soient telles qu'elle n'ait plus besoin de cette
source de revenus et que, un jour, elle annule la taxe d'eau sur tout son
territoire.
M. Desrosiers: Si vous permettez, j'aimerais faire un
commentaire, M. le Président, de la façon suivante: On a
été aux prises avec un double choix. Il est clair et il est
facile d'entendre que l'Institut Maurice-Lamontagne a besoin d'eau. La ville de
Mont-Joli le faisait, et ce faisant, elle se promenait dans toute la
municipalité de Sainte-Flavie pour aller fournir l'eau à
l'Institut Maurice-Lamontagne. Si on est le moindrement soucieux... De toute
façon, l'Institut Maurice-Lamontagne paiera, que ce soit l'un ou l'autre
qui fasse les travaux; pour cela, rien n'est changé. Dans le respect de
l'autonomie, on a pensé qu'il était plus sage - le maire de
Sainte-Flavie s'en est
aussi ouvert à quelques reprises et il a fini par me convaincre -
qu'il était plus respectueux de l'autonomie que la ville de Mont-Joli
n'aille pas faire un tas de travaux d'une longueur de trois milles dans sa
municipalité, mais qu'eux les fassent, qu'ils obtiennent de l'Institut
Maurice-Lamontagne les mêmes produits de taxation que nous aurions eus si
on les avait faits, et on respecte l'autonomie municipale. Je pense que ce
n'est pas plus compliqué que cela. On a fait simplement un choix entre
deux méthodes. Le même payeur, mais pas le même
réalisateur.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? L'article 5 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article
6?
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 6 a pour but
d'empêcher que le territoire annexé en vertu de l'article 1 ne
serve, en temps que territoire contigu, à réaliser l'annexion
d'une autre partie du territoire de la paroisse de Sainte-Flavie. Le
deuxième alinéa prévoit que la paroisse peut, par
règlement, lever cette prohibition. Un tel article a également
été prévu à l'occasion de l'annexion d'une partie
du territoire de ta municipalité de Saint-Jean-Baptiste par la ville de
Mont-Joli en 1983, chapitre 74, article 7. Il s'agit là d'une condition
sine qua non exigée par la paroisse de Sainte-Flavie. Je m'excuse, M. le
Président, pour l'expression latine.
M. Dufour: Je suggérerais la possibilité d'avoir un
peu plus d'explications.
M. Desrosiers: Encore là, M. le Président, la
raison pour laquelle on a fait cela, si on est réaliste et
conséquent avec ce qu'on dit, on veut respecter l'autonomie dans un
problème pas facile à résoudre. Une façon de
respecter l'autonomie, c'est de ne pas aller faire mes travaux chez le voisin,
ce qu'on vient d'expliquer.
La deuxième chose, c'est de ne pas se servir de cette parcelle de
territoire pour commencer à faire de nouvelles annexions. Sans cela, ce
serait le monde à l'envers, et on serait de fieffés menteurs
devant vous et on l'a écrit dans le projet de loi. Cela a
été demandé par mon confrère de Sainte-Ravie. On
est pleinement d'accord; cela ne peut pas servir à faire de nouvelles
annexions. C'est cela, de l'autonomie municipale.
M. Dufour: Mais en tenant compte de tout cela, si vous êtes
propriétaire de la parcelle du terrain et non pas propriétaire,
mais que c'est dans votre municipalité comme territoire, j'imagine que
vous assurez tous les autres services disponibles à Mont-Joli, que ce
soit le service de sécurité, d'incendie, etc.
M. Desrosiers: II n'y a pas de changement de ce
côté. Ce sont des questions qui seront résolues au fur et
à mesure, et j'ai envie de vous dire qu'on traversera la rivière
quand on sera rendu au pont. Mais jusqu'à maintenant, cela ne s'est pas
présenté. Mais vous avez raison de poser la question et votre
entendement est le bon.
M. Dufour: Je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? L'article 6 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Bourbeau: Cet article se réfère aux dispositions
applicables de la Loi sur les cités et villes en matière
d'annexion, soit l'article 44 prévoyant entre autres l'application des
règlements, actes et ordonnances de la municipalité objets de
l'annexion et les articles 46.2 et 46.3, prévoyant la procédure
de normalisation des valeurs inscrites au rôle d'évaluation
foncière et de valeurs locatives de la municipalité
démembrée.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député.
M. Dufour: Est-ce que la municipalité de Sainte-Ravie, si
elle croit que le rôle d'évaluation n'est pas conforme, peut
porter plainte? Parce qu'il y a des montants d'argent qui sont en cause. La
municipalité de Sainte-Ravie peut subir, en bien ou en mal, selon
où on se trouve, par rapport à l'évaluation qui est
faite.
Je ne sais pas. C'est peut-être les mêmes
évaluateurs. Est-ce que c'est prévu que les mêmes
évaluateurs agiront dans tes deux territoires tout le temps? À ce
moment, comme tout contribuable, est-ce que la municipalité de
Sainte-Ravie, qui pourrait être spoliée d'une partie de ses
revenus potentiels, pourrait intervenir vis-à-vis de ta
municipalité de Mont-Joli.
M. Desrosiers: Mon ancien président va être fier de
moi. Voici le sens pratique. Cela nous paie plus, si c'est évalué
plus cher. Je ne vois pas pourquoi on se priverait de cela pour empêcher
mon voisin de récolter ses 30 %. Fiez-vous à nous, on ne les
manquera pas,
M. Dufour: Mais vous ne pouvez pas donner d'ordres aux
évaluateurs. Alors, cela
aussi...
M. Desrosiers: De plus, M. le Président, ce sont les
mêmes évaluateurs. Sur les coûts de l'évaluation de
l'institut, le partage a été fait dans l'ordre du texte de loi:
30 % payés par la municipalité de Sainte-Flavie et 70 % par la
ville de Mont-Joli. Les coûts de confection...
M. Dufour: C'est une entente en dehors de cela?
M. Desrosiers: Oui.
M. Dufour: C'est une entente intermunicipale ou une
résolution?
M. Desrosiers: Vous vous rappelez de l'allocution que j'ai faite
tout à l'heure? J'ai parlé de conditions. Alors, c'était
une des conditions, entre autres.
M. Dufour: Mais ce n'est pas inscrit dans le projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, est-ce que je suis en tort lorsque je
dis que ces conditions qui ont été fixées, si elles ne
sont pas inscrites dans la loi, elles peuvent être changées
à quelque part dans le temps à la volonté d'une ou des
deux parties. Cela pourrait donner lieu à des tractations
différentes, à mes yeux en tout cas.
Je comprends que, là, c'est le ménage parfait. Les maires
s'entendent. J'en suis bien heureux. On n'est pas là pour briser les
ménages, surtout pas s'interposer quand cela va bien. Mais je pense
qu'au point de vue d'évaluation, il y a peut-être un
élément qui est apporté en ce sens... J'amène au
moins cet élément, qui a été accepté par les
deux conseils municipaux; aux fins d'évaluation, comme il y a des
montants de rattachés, en prenant la parole, bien sûr, de mon
ex-collègue que cela va bien, mais...
M. Desrosiers: Cela va aller mieux, M. le Président, la
réponse est la suivante: La première année, 70 %-30 %,
mais l'an prochain, 100 % juste Mont-Joli. Vous voulez qu'on le mette dans le
projet de loi, qu'on va tout payer?
M. Dufour: II y a une façon de contrôler, c'est
quand on paie.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je pourrais peut-être
apporter un peu d'éclairage. Il s'agit de l'intérêt
qu'aurait la municipalité de Sainte-Flavie à contester
l'évaluation municipale. On me renvoie à l'article 124 de la Loi
sur la fiscalité municipale qui dit: "Une personne qui a un
intérêt à contester l'exactitude, la présence ou
l'absence d'une inscription au rôle relatif à un bien dont
elle-même ou une autre personne est propriétaire peut formuler une
plainte écrite à ce sujet et en saisir le bureau de
révision de l'évaluation foncière." II semble que la
municipalité de Sainte-Flavie pourrait porter une plainte
éventuellement, même si elle n'est pas propriétaire du
fonds.
M. Dufour: Pour mes fins et peut-être pour la transcription
du Journal des débats, une personne pourrait être la
municipalité.
M. Bourbeau: Oui. Une personne cela comprend...
M. Dufour: Cela va.
M. Desrosiers: Un commentaire supplémentaire, M. le
Président, c'est qu'on a déjà, avec la municipalité
de Sainte-Flavie, une entente qui couvre le service d'incendie. On a une autre
entente qui couvre le service d'aqueduc. Déjà, ces ententes sont
basées sur l'évaluation. Je me dis que, déjà, ils
ont porte ouverte pour contester une évaluation qu'on voudrait
"bizouner" sur les bords. Je pense qu'il n'y a aucun problème.
M. Dufour: Une réponse du ministre qui me satisfait.
Sachez que je veux juste protéger et conserver... Vous savez, les
divorces, c'est tellement facile aujourd'hui. Si on peut garder les choses
correctes, je suis pour cela. Cela fait des enfants plus forts.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'article 7?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Rochefort): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 9.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 8 établit
la date d'entrée en vigueur de la loi.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Compte tenu de l'évaluation
et des budgets municipaux qui commencent au 1er janvier de chaque année,
est-ce qu'il ne serait pas possible de faire entrer la présente loi en
vigueur le 1er janvier 1987?
M. Bourbeau: Si les parties étaient d'accord, nous...
Est-ce que cela va?
Le Président (M. Rochefort): Alors, on prépare un
amendement, M. le ministre.
Une voix: Oui, mettez-le clair.
M. Bourbeau: Oui, on va le faire faire, M, le
Président.
Le Président (M. Rochefort): On va suspendre l'article 8, le
temps de procéder à la rédaction sous forme finale de
l'amendement à l'article 8. J'appelle t'annexe du projet de loi. Est-ce
que l'annexe "Description technique", est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle le
préambule du projet de loi et j'attire immédiatement l'attention
des membres de la commission sur l'amendement au préambule qui est le
suivant. Je le lis, parce que deux textes ont circulé. L'amendement au
préambule proposé est le suivant. "Le préambule du projet
de loi 268 est remplacé par le suivant: "Attendu que la ville de
Mont-Joli et la municipalité de la paroisse de Sainte-Flavie se sont
entendues pour que les limites du territoire de cette dernière soient
modifiées et pour que ce territoire soit desservi en eau potable par la
municipalité de la paroisse de Sainte-Flavie..." et ce qui suit. Est-ce
que cet amendement au préambule est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: D'habitude, on vote quand on a les papiers dans les
mains...
Le Président (M. Rochefort): Vous n'avez pas les documents
entre les mains, excusez-moi!
M. Dufour: Attendez un peu... excusez!
Le Président (M. Rochefort): Vous savez bien, M. le
député de Jonquière, qu'on ne veut pas changer nos bonnes
habitudes. Donc, le préambule... Juste une seconde, je veux être
certain qu'on dispose... M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II me semble qu'après les mots "la paroisse
Sainte-Flavie", il dit qu'on pourrait placer un point-virgule au lieu d'un
point parce que cela... soit modifié. Le préambule n'a pas...
Le Président (M. Rochefort): Êtes-vous consentents
qu'après les mots "Sainte-Flavie", c'est un point-virgule qu'on doit
lire?
M. Bourbeau: On peut réqler pour un point-virgule, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): On va intégrer cela à
la proposition d'amendement. Donc, est-ce que l'amendement au préambule
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le
préambule tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais...
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: ...revenir en arrière simplement pour
signaler une chose dans l'annexe. J'aimerais qu'on prenne l'annexe à la
dernière page. Vous avez, au bas, la superficie: 49,150 hectares, et
vous avez un paragraphe qui suit qui dit: "Ce territoire ainsi décrit
est représenté sur le plan préparé par le
soussigné en date du 24 octobre 1986." Manifestement, cette phrase a
été extraite d'une description technique préparée
par un arpenteur-géomètre qui commençait: Je
soussigné, untel, arpenteur-géomètre, etc. Il
m'apparaît qu'on ne devrait pas conserver cette phrase parce que cela n'a
pas de sens de dire: Le soussigné. Dans un projet de loi, il n'y a pas
de soussigné, évidemment. Je pense qu'on devrait modifier cette
phrase en disant: Ce territoire ainsi décrit est
représenté sur un plan préparé par (donner le nom
de l'arpenteur) en date du 24 octobre 1986. (17 h 30)
Une voix: Enlevez ta phrase tout simplement, elle n'est pas
nécessaire.
M. Dufour: Préparé par untel, par le nom de la
personne.
M. Bourbeau: Une autre solution serait de biffer simplement la
phrase.
M. Desrosiers: Si vous avez besoin du nom de l'arpenteur, il
s'appelle Jean-Yves Asselin.
M. Dufour: Je pense qu'on pourrait la biffer.
M. Bourbeau: M. le Président, si vous me le permettez!
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Est-ce que le maire de Mont-Joli pourrait nous
donner l'explication du dernier paragraphe au bas de cette page?
M. Desrosiers: C'est ta fameuse question qui a déjà
été posée lors d'un Québec-municipalités et
sur laquelle on a eu énormément de plaisir. On a posé la
question. Tout le monde s'est un peu amusé à nos dépens.
Je dirais qu'à cette période, on n'a pas encore eu la
réponse officielle. Je me suis vengé un peu là.
M. Bourbeau: Pour le bénéfice du Journal des
débats, on ne peut rien indiquer, si je comprends bien.
M. Desrosiers: Non.
M. Bourbeau: M. le Président, dans ces conditions, pour
que la commission ne demeure pas dans la noirceur, je suggérerais qu'on
retire simplement les deux derniers paragraphes de l'annexe, soit celui qui dit
"Ce territoire ainsi décrit est représenté sur le plan
préparé par le soussigné en date du 24 octobre 1986." et
le dernier paragraphe, qui se lit "Dans la présente description
technique, les directions apparaissant sur le plan sont des gisements M.T.M.
relativement au méridien de référence du fuseau 6, et les
distances sont exprimées dans le système international
d'unités (SI)." Je crois que ce n'est peut-être pas utile.
Je suggère également de retirer le troisième
paragraphe de la fin qui se lit "Superficie: 49.150 hectares". Je crois qu'il
est inutile de garder ce paragraphe, puisqu'on a la superficie en lettres dans
le paragraphe précédent et que c'est suffisant. Ce n'est pas
nécessaire de l'avoir en lettres et en chiffres.
Si la proposition est acceptée, on retirerait tout ce qu'il y a
dans la dernière page de l'annexe à partir des mots "Superficie"
jusqu'au mot "(SI)".
M. Dufour: Je voudrais suggérer un autre mot. Dans le
quatrième alinéa en montant...
Le Président (M. Rochefort): M. le député,
lequel quatrième?
M. Dufour: Non, attendez un peu!
Le Président (M. Rochefort): Allons-y donc parordre.
M. Dufour: C'est le troisième alinéa de l'annexe:
"Lequel territoire comprend une superficie de quarante-neuf mille cent
cinquante hectares". Est-ce que ce ne serait pas quarante-neuf point cent
cinquante hectares? II n'y a pas le mot "mille".
M. Bourbeau: Oui, vous avez raison, c'est impossible. C'est
sûrement 49 hectares, point, 150.
M. Dufour: Tout à l'heure, je l'ai lu et cela m'a
frappé, et après cela je l'ai oublié.
Le Président (M. Rochefort): On va essayer de mettre de
l'ordre un peu dans nos idées. Si je comprends bien, il y a deux
amendements à apporter à l'annexe: un premier qui vise, à
biffer, dans le troisième alinéa, le mot "mille" après le
mot "quarante-neuf" et à le remplacer par le mot "point", et à
biffer les trois derniers alinéas de l'annexe. Est-ce que c'est
clair?
M. Bourbeau: Non. M. le Président, voulez-vous
répéter s'il vous plaît.
Le Président (M. Rochefort): Alors, on recommence. Si j'ai
bien compris, il y a un premier amendement, qui serait celui du
député de Jonquière, et qui vise à biffer au
troisième alinéa de l'annexe le mot "mille" et à le
remplacer par le mot "point", qui ferait que l'alinéa se lirait comme
suit: "Lequel territoire comprend une superficie de quarante-neuf, point, cent
cinquante hectares."
M. Bourbeau: Non, on ne peut pas procéder comme cela. M.
le Président...
Le Président (M. Rochefort): Bon, écoutez, est-ce
que quelqu'un pourrait nous préparer les amendements?
M. Bourbeau: ...je crois que la façon de faire serait de
dire: "Lequel territoire comprend une superficie de quarante-neuf hectares et
cent cinquante millièmes d'hectare." Ce serait la façon de le
dire.
Le Président (M. Rochefort): D'accord, vous avez
raison.
M. Bourbeau: Une meilleure proposition serait de biffer toute la
phrase et de ne pas l'écrire du tout.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, vous
comprendrez que, moi, je préside. Je n'ai pas d'initiative. J'attends
les propositions d'amendement.
M. Bourbeau: Si vous voulez, on va suspendre quelques secondes.
On va se consulter, parce que, quand même, c'est un projet qui vient des
municipalités. On va consulter les deux maires et on va vous faire une
proposition qui devrait...
Le Président (M. Rochefort): Je veux attirer l'attention, avant
de suspendre, qu'il faudrait régler rapidement, parce que nous serons
appelés dans quelques minutes pour des votes importants qui
nécessitent les deux tiers des membres de l'Assemblée.
(Suspension de la séance à 17 h 36)
(Reprise à 17 h 37)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je crois que tout le monde
serait d'accord pour biffer tout ce qui apparaît à l'annexe
après le paragraphe qui se termine par les mots "jusqu'au point de
départ".
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, vous faites
motion pour que nous biffions les quatre derniers alinéas de l'annexe du
projet de loi.
M. Bourbeau: C'est exact.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cette motion est
adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'alinéa
tel qu'amendé est adopté?
Une voix: L'annexe.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, l'annexe.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
nous pouvons revenir à l'article 8 du projet de loi?
J'ai un amendement qui a été distribué à
l'article 8 et qui se lit comme suit: L'article 8 du projet de loi 268 est
remplacé par le suivant "La présente loi entre en vigueur le 1er
janvier 1987." Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 8 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): On se rappellera que le
préambule avait été adopté avec amendement. Est-ce
que le titre du projet de loi est adopté? M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le titre, cela
va? Adopté?
M. Bourbeau: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le projet de loi
268, Loi annexant un territoire à celui de la ville de Mont-Joli est
adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Je
déclare que le projet de loi 268 est adopté tel qu'amendé.
Un mot de conclusion, M. le maire?
M. Desrosiers: M. le Président, très court. Le
premier, c'est merci aux membres du gouvernement qui nous ont entendus et qui
ont compris le message. Deuxième mot: Merci aux membres de l'Opposition
qui trouvent qu'ils nous ont bien élevés. On a réussi a
faire une bonne preuve et à se faire entendre. Le troisième
merci, je le voudrais encore plus important: Merci, à mon voisin, M. le
maire et préfet de la municipalité régionale de
comté de La Mitis pour son ardeur, sa ténacité et sa
compréhension. Je le chargerais de remercier sa population qui a compris
que le développement régional passe par ce projet de loi. Je
pense que je dois dire aux gens de Sainte-Flavie: Merci beaucoup.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. le maire
Desrosiers. M. le maire Gaudreault.
M. Gaudreault: Ma conclusion sera de remercier tous les membres
de cette commission et particulièrement, je pense, notre
député et M. le ministre des Affaires municipales, qui par leur
intervention, ont finalement permis aux deux municipalités de pouvoir
conclure ce long cheminement, comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, et d'espérer que les relations entre nos deux
municipalités seront empreintes dans l'avenir de beaucoup de positif. Je
vous remercie.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie M. le maire
Gaudreault, je remercie M. le maire Desrosiers ainsi que l'ensemble de vos
collaborateurs. Sur ce, je déclare le projet de loi 268 adopté.
Merci.
Sur ce, nous suspendons les travaux jusqu'à 20 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 40)
(Reprise à 20 h 22)
Projet de loi 272
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux afin de poursuivre l'étude des projets de loi
privés dont l'Assemblée nous a donné le mandat, ce matin.
Sans plus tarder, j'appelle le projet de loi 272, Loi sur la Corporation
intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec. Je demanderais
aux différents intervenants de prendre place à la table et de
s'identifier pour le Journal des débats, s'il vous
plaît!
M. Carrier (André): Bonsoir, Mon nom est André
Carrier, président de la Corporation de transport de la ville de
Québec. À mes côtés, Me André Lemay qui est
notre représentant juridique légal et Mme Huguette Dallaire qui
est notre directrice générale. Quelques mots simplement pour vous
remercier de nous accueillir pour présenter le projet de loi
privé. On espère avoir une réponse très
satisfaisante de votre part. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Bienvenue à vous tous
à notre commission pour l'étude de votre projet de loi. Sans plus
tarder, j'inviterais le parrain du projet de loi, M. le député de
Lévis, à faire ses remarques préliminaires. M. le
député de Lévis.
Remarques préliminaires
M. Garon: M. le Président, essentiellement, le projet de
loi 272 vise à régulariser les règlements qui ont
été adoptés par la Corporation intermunicipale de
transport de la rive-sud de Québec. Au moment où des
règlements ont été changés aux Affaires
municipales, elle a cru que les règlements ne nécessitaient plus
l'approbation du ministre des Affaires municipales. Or, des règlements
ont été adoptés régulièrement, sauf qu'elle
n'a pas demandé l'approbation du ministre des Affaires municipales, de
sorte que le ministre qui ne veut pas... Je comprends pourquoi il ne le veut
pas, parce qu'il se dit que, si tout le monde fait approuver après ces
règlements qui auraient dû être approuvés avant
qu'ils soient faits, beaucoup de gens pourraient venir chez lui pour demander
l'approbation d'un règlement postérieurement à son
adoption, alors qu'il aurait dû l'être avant d'être
appliqué. Aujourd'hui, le ministre des Affaires municipales a fait
à la corporation intermunicipale de transport en commun une suggestion
qui veut dire de procéder ainsi, à toutes fins utiles, de
procéder par un projet de loi privé pour régulariser des
règlements qui ont été adoptés correctement, sauf
qu'ils n'ont pas reçu l'approbation du ministre des Affaires municipales
comme ils auraient dû la recevoir.
Ils ont été adoptés sans cette approbation parce
que la Corporation intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec
avait interprété les changements de règlement comme ne
nécessitant plus cette approbation. Il y a des conséquences
importantes puisque la Corporation intermunicipale de transport de la rive-sud
de Québec a dû se financer à court terme alors qu'elle n'a
pas pu faire ses emprunts à long terme et c'est seulement au moment de
faire ces emprunts que les conseillers juridiques se sont rendu compte qu'il
n'y avait pas eu ces approbations du ministre des Affaires municipales.
Je demanderais peut-être aux gens de la Corporation
intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec de
compléter s'il y a des points que j'ai oubliés et s'ils pensent
qu'il devrait y avoir des arguments additionnels d'apportés.
Le Président (M, Rochefort): Merci, M. le
député de Lévis. M. le ministre, vous avez des remarques
préliminaires à faire?
M. Bourbeau: II me fait plaisir de saluer le représentant
de la Corporation intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec,
M. Carrier et les qens qui l'accompagnent. Il me fait plaisir également
de saluer la présence du ministre des Transports et responsable du
Développement régional qui, par sa présence, indique
l'intérêt que le gouvernement porte au projet de loi que nous
avons devant nous. Il me fait plaisir également de saluer le
député de Lévis qui nous honore de sa présence. Un
peu plus tard, tout à l'heure, quand nous aurons fini les
présentations, je reprendrai la parole avec votre permission.
Le Président (M. Rochefort): Oui, je vous remercie, M. le
ministre. M. Carrier ou un de vos collaborateurs, est-ce que vous avez un
certain nombre de commentaires? Oui, allez-y.
M. Lemay (André): Je me nomme André Lemay et je
suis avocat. En fait, c'est difficile de paraphraser M. le député
de Lévis. Il a expliqué d'une façon assez claire la
situation. La CITRSQ est une corporation de transport en commun qui a
été créée, en vertu de la Loi sur les corporations
municipales et intermunicipales de transport, en 1978. Cette dernière
dessert l'Auberivière, Saint-Romuald et Charny qui sont parties
intégrantes de la corporation et dessert par contrat de services la
ville de Saint-Jean-Chrysostome. Au cours des dernières années,
il y a différents règlements qui ont été
adoptés par la CITRSQ pour, d'une part, acquérir huit
autobus neufs et, d'autre part, pour également construire un centre
administratif et un garage lesquels ont été inaugurés il y
a quelques mois. Le total des dépenses d'immobilisation est d'environ 7
000 000 $.
Il est arrivé un imbroglio juridique dans l'interprétation
des dispositions juridiques quant à la nécessité
d'approbation des règlements d'emprunt. L'ancien secrétaire de la
CITRSQ formulait ses règlements d'emprunt en mettant une clause
demandant la permission du ministre d'autoriser un emprunt temporaire et il
transmettait ses règlements au ministère des Affaires municipales
qui approuvait, à l'époque, le règlement dans son
ensemble. Lorsque des modifications législatives ont été
apportées dans la loi pour exclure l'approbation du ministre en ce qui
concerne tes emprunts temporaires, le nouveau secrétaire de la CITRSQ a
cru que ce n'était plus nécessaire de transmettre cela. Avant, on
demandait une approbation pour les emprunts temporaires; techniquement, c'est
un emprunt permanent qui était approuvé, mais on approuvait le
règlement, on ne précisait pas les détails du
règlement. Le secrétaire a cru, de bonne foi, qu'il
n'était pas nécessaire de transmettre les règlements au
ministère. Mais les règlements ont été
adoptés dans les formes. Ils ont été approuvés par
toutes les municipalités participantes selon le processus de la loi. Les
achats ont été faits; le processus de soumission, etc. Il n'y a
aucune irrégularité autre que l'absence d'approbation du ministre
et un problème de programme triennal d'immobilisations. Il n'y a aucune
autre irrégularité en ce qui concerne l'octroi des contrats ou la
procédure de soumissions publiques. Toute la procédure a
été strictement suivie.
Lorsque la Corporation intermunicipale de transport de la rive-sud de
Québec était prête à aller sur le marché des
obligations pour un emprunt à long terme, les gens se sont
présentés au ministère des Affaires municipales qui
s'occupe de compléter les règlements d'emprunt. C'est à ce
moment que les officiers du ministère des Affaires municipales se sont
rendu compte que les règlements n'avaient jamais été
approuvés. Il y a eu des discussions et, en fin de compte, je crois que
c'est en septembre 1986, le ministre des Affaires municipales a
recommandé à la CITRSQ de présenter un projet de loi
privé en vue de régulariser la situation. Il s'agit d'un projet
de loi visant une consolidation de déficit, en ce sens que, les
règlements d'emprunt n'ayant pas été approuvés, sur
le plan technique, ce sont des dépenses d'exploitation et non pas des
dépenses d'immobilisations, ce sont des dépenses qui entrent dans
l'exercice financier 1986. Dans les rapports financiers, on aura donc un
déficit que j'appelle extraordinaire dans le sens qu'il est relatif
à des dépenses d'immobilisations, mais le projet de loi vise
à autoriser un emprunt à long terme pour la partie du
déficit au 11 décembre 1986 qui résulte des
dépenses d'immobilisations.
La façon dont on a présenté le projet de loi c'est
relativement simple. Je ne l'expliquerai pas article par article;
peut-être qu'on pourra en discuter lors de l'étude
détaillée, à moins que M. le Président
préfère qu'on détaille l'objet des différents
articles.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Je vous remercie
beaucoup de voire intervention. Y a-t-it d'autres membres de la commission? M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Cela fait suite à ce qu'on est habitué
d'entendre à cette commission, à savoir qu'on est ici pour
corriger certaines anomalies ou certaines situations qui causent un
problème. À mes yeux, cela en est une. Le ministre des Transports
n'est pas ici seulement à titre de défenseur des dossiers
régionaux, mais probablement aussi à titre d'intervenant possible
parce que, dans les corporations de transport, il a un rôle à
jouer. II faudrait peut-être rétablir les faits.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Je vous remercie
tous et chacun d'entre vous de vos remarques préliminaires. Sans plus
tarder, nous allons aborder l'étude du projet de loi. M. le ministre des
Transports, oui, sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): Avec votre permission...
Le Président (M. Rochefort): Ah! Vous l'avez, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...puisqu'il y a de fortes
chances que le ministre des Transports se retrouve avec une partie de la
facture. J'ai entendu M. Lemay et j'aimerais lui poser une question à ce
moment-ci avant d'aborder l'étude article par article. Si je ne me
trompe pas, dans ce que l'on a comme document, le numéro de
règlement 19-1, qui est le centre administratif et d'opérations
pour un montant de 664 000 $, a reçu l'approbation de la Commission
intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec, le 9 août
1984. Il a été reçu au ministère des Affaires
municipales le 5 septembre 1984 et a reçu l'approbation du MAM, et c'est
le seul, le 20 septembre 1984.
M. Lemay: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): II y a quand même une
distinction très nette entre celui-là et les autres. Qu'est-ce
qui explique que
celui-là ait connu tous les cheminements sur le plan juridique,
au niveau administratif et ait eu l'approbation du ministère alors que
les autres ne l'ont pas... Si c'est bon pour celui-là, c'est aussi bon
pour les autres, comme de raisonnement juridique.
M. Lemay: En fait, le centre administratif est visé par
trois règlements dont le règlement no 19, qui est le
règlement initial, pour un montant de 6 000 000 $. Le ministère
des Affaires municipales a demandé de préciser l'article 2a de ce
règlement pour détailler et préciser les montants
affectés aux terrains et d'affecter aux terrains les frais contingents,
les honoraires professionnels, etc. Donc, la corporation a adopté le
règlement 19-1 pour un montant de 664 000 $ qui amende le
règlement 19. C'est avant les modifications de la loi sur la question
des emprunts temporaires. Donc, à l'époque, la corporation
envoyait ses règlements au ministère des Affaires municipales. Ce
règlement-là a été approuvé. Je vous dirai
que sa validité ou sa légalité sont douteuses dans la
mesure où le règlement 19 lui-même amende un article d'un
règlement qui, lui, n'est pas approuvé. On a là un
problème technique. C'est dans ce sens-là que, lorsqu'on
appellera les articles un par un, je demanderai d'ajouter le règlement
19-1 pour le valider. Dans ce cas-là, l'emprunt est fait. Il est
évident que, au sujet du financement à long terme, la question du
montant couvert par le règlement 19-1 ne s'appliquera pas puisque le
montant ne fera pas partie du déficit, il est déjà
financé. Techniquement, il y a là un problème. Le
règlement a été approuvé, même si le
règlement initial ne l'était pas; donc, on a un article qui est
approuvé, mais l'article ne veut rien dire en lui-même et le
financement est fait malgré tout."
Le Président (M. Rochefort): Vouliez-vous ajouter quelque
chose, M. Carrier?
M. Carrier: Concernant ce règlement, c'était la
procédure suivie avant le 31 décembre 1984, avant l'entrée
en vigueur des modifications aux emprunts temporaires. C'est pour cela que le
règlement 19-1 avait été approuvé parce que, dans
la forme présentée, il était complet, mais on venait
modifier un règlement 19 qui n'était pas en vigueur à ce
moment-là.
Le Président (M. Rochefort): D'accord, je vous remercie.
J'appelle donc l'article 1. II y a un amendement, M. le ministre,
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais faire des
remarques préliminaires sur le projet de loi. J'ai dit tout à
l'heure que j'en ferais.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, M. le ministre.
Je croyais qu'on avait conclu.
M. Bourbeau: Vous m'avez donné la parole pour les
salutations.
Le Président (M. Rochefort): Oui, pour les mots de
bienvenue. Je croyais que c'était les remarques préliminaires. M.
le ministre, on vous entend sur les remarques préliminaires.
M. Bourbeau: D'une façon très courte, M. le
Président, s'il n'y a pas d'objection, je voulais simplement dire que ce
projet de loi 272 dont nous commençons l'étude a pour but de
remédier à une situation où des dépenses en
immobilisations décrétées par la Corporation
intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec par des
règlements d'emprunt ont été engagées et
effectuées sans que toutes les formalités prévues par la
loi n'aient été suivies à l'égard des
règlements qui les décrétaient.
En fait, les règlements en question n'ont pas été
décrétés en conformité avec un programme des
immobilisations en vigueur. De plus, ces règlements n'ont pas
été approuvés par le ministre des Affaires municipales,
à l'exception, comme on l'a dit tout à l'heure, d'une partie du
règlement no 19 modifié par le règlement 191 qui, lui, a
été approuvé par le ministre des Affaires municipales.
Le projet de loi 272 est nécessaire pour valider les
dépenses en immobilisations illégalement engagées et
effectuées par la corporation, pour l'autoriser à procéder
au financement de ces dépenses par un règlement d'emprunt et pour
lui permettre de bénéficier des subventions gouvernementales
prévues au décret sur la politique d'aide gouvernementale au
transport en commun pour ces dépenses. Voilà.
Etude détaillée
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Je vous remercie, M.
le ministre. J'appelle l'article 1. Il y a un amendement qui a
été déposé. On fera le préambule à la
fin, compte tenu des modifications qui pourraient découler des
amendements. On va distribuer les amendements qui ont été
déposés. M. le ministre, sur le premier amendement à
l'article 1.
M, Bourbeau: M. le Président, l'article 1, a pour but de valider
les dépenses en immobilisations, y compris les frais incidents
reliés à ces dépenses engagées et effectuées
par la corporation en vertu des règlements nos 19, 20, 24, 27 et 29. Cet
article vise également à valider les emprunts temporaires
contractés par la corporation pour ces
dépenses.
À l'égard de l'article 1, j'aimerais apporter une
modification qui a pour objet de préciser le texte en faisant
référence également au règlement no 19-1 qui
modifie le règlement no 19. La modification est donc la suivante: "Les
dépenses en immobilisations, y compris les frais incidents reliés
à ces dépenses, engagées et effectuées par la
Corporation intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec et
prévues à ses règlements numéros 19, 19.1, 20, 24,
27 et 29, adoptés respectivement les 19 avril 1984, 9 août 1984,
17 mai 1984, 20 août 1985, 12 décembre 1985 et 20 mars 1986, sont
déclarées valides."
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il a des
commentaires?
M. Bourbeau: Les deux autres paragraphes de l'article 1 demeurent
tels qu'ils sont rédigés.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Est-ce qu'il a des
remarques sur l'amendement? M. le député de Jonquière,
cela va?
M. Dufour: J'ai l'impression que l'amendement a pour but de mieux
protéger les actions qui ont été prises aux dates
déterminées dans la loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 2. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 2 a pour but de
permettre à la corporation de contracter tout autre emprunt temporaire
nécessaire au paiement total ou partiel des dépenses
visées au premier alinéa de l'article 1.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'aimerais avoir un peu d'explications pour comprendre
ce que ce point veut dire. Je comprends que c'est pour emprunter, mais pourquoi
doit-on accorder ce pouvoir par un projet de loi?
Le Président (M. Rochefort): M. Lemay.
M. Lemay: Je peux répondre à M. le
député de Jonquière. En fait, si les règlements
d'emprunt qui sont des règlements d'emprunt à long terme pour
décréter les dépenses ne sont pas valides parce que non
approuvés par le ministre, les emprunts temporaires contractés en
attendant le financement permanent ne sont pas plus valides; donc, il faut les
ratifier.
Quand on dit "tout emprunt temporaire", c'est qu'il y aura aussi un
emprunt temporaire entre la date où on va consolider le déficit,
le 31 décembre 1986, et la date où on va effectuer l'emprunt
à long terme, au début de janvier 1987, au début de
février peut-être, le temps d'obtenir les livres comptables, de
faire approuver un règlement. Vous verrez plus loin que l'article 4
autorise l'adoption d'un règlement qui sera approuvé par le
ministre. II y aura des délais peut-être de cinq ou six semaines
pendant lesquels on aura un montant quand même substantiel d'environ 7
000 000 $, qui sera financé temporairement. Donc, il faut valider ces
dépenses, autant les financements temporaires passés que le
financement temporaire entre le 1er janvier 1987 et la date où on fera
l'emprunt à long terme, où on ira sur le marché des
obligations ou sur billets, selon la formule qui sera la plus
équitable.
M. Dufour: Je comprends votre explication pour le passé.
C'est vrai que, si les règlements n'étaient pas légaux,
vous auriez besoin d'un pouvoir d'emprunt. Au ministère des Affaires
municipales, lorsqu'il y a des travaux qui sont autorisés, les
municipalités obtiennent presque automatiquement jusqu'à 90 % des
coûts des règlements d'emprunt.
M. Lemay: Les 90 %, M. le député, ne s'appliquent
que lorsque le règlement est approuvé. Autrement dit, quand le
règlement est approuvé par le ministre et qu'il est en vigueur -
dans le cas des municipalités, c'est le même principe, sauf qu'il
y a des avis de promulgation - on peut débuter les travaux, se financer
de façon temporaire sans autorisation du ministre jusqu'à
concurrence de 90 % du coût total, mais il faut que le règlement
soit approuvé. On a toujours le problème de l'approbation
initiale qu'on n'a pas. Normalement, on ne peut pas exécuter de
dépenses tant que le ministre ne les a pas approuvées.
M. Dufour: Dans un cas normal, disons que vous auriez, dans votre
administration régulière, à effectuer des emprunts
temporaires, pas seulement pour les
immobilisations, mais aussi pour le fonctionnement. Cela peut se
produire, en tout cas, dans des administrations.
M. Lemay: Mais pas de cet ordre de grandeur.
M. Dufour: Vous voulez être blindé.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela va?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'ai dit: Trop fort ne casse pas, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Bourbeau: Cet article a pour but de décréter que
les dépenses en immobilisations visées à l'article 1 sont
réputées être, pour l'exercice financier 1986, des
dépenses d'exploitation de façon que ces dépenses
apparaissent au déficit d'exploitation de 1986 de la corporation.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Quant aux subventions qui proviennent du
ministère, est-ce que le fait de corriger en disant que ce sont des
dépenses d'exploitation comporte un danqer pour la corporation de ne pas
avoir droit aux mêmes subventions?
M. Lemay: II y avait un danger évident et vous verrez
qu'on a prévu à l'article 5 une façon d'y remédier.
L'article 5 prévoit spécifiquement que le règlement
d'emprunt, qui est un règlement d'emprunt pour consolider un
déficit, va être admissible au programme de subventions comme si
cela était des immobilisations.
M. Dufour: Autrement dit, l'article 4 qui est corrigé.
M. Lemay: L'article 5.
M. Dufour: Par la correction qui a été
apportée.
M. Lemay: On n'est pas rendu à la correction, mais avec ou
sans correction l'article 5 a pour objectif de donner les mêmes avantages
à la corporation inter-municipale de transport que si les
dépenses avaient été en immobilisations et si le
règlement avait été adopté. Tantôt, on
discutera de l'article 5 parce qu'il y a un amendement que j'attends de
voir.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais prendre une seconde pour, au
moins, le lire?
Une voix: II ne semble pas y avoir de problème.
M. Dufour: Cela va!
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'article 3? Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 4 et il y a un amendement qui a été
déposé. M. le ministre. (20 h 45)
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. En vertu de l'article
86 de la Loi sur les corporations municipales et intermunicipales de transport,
tout déficit d'exploitation de la corporation doit être
porté aux dépenses du budget de l'exercice financier suivant. Le
présent article vise à permettre à la corporation
d'emprunter pour combler la partie du déficit d'exploitation
résultant des dépenses visées à l'article 1 et pour
payer les frais de financement de tout emprunt temporaire prévu à
l'article 2 malgré l'article 86, de façon à éviter
que les contribuables des municipalités dont le territoire est soumis
à la juridiction de la corporation n'aient à payer la
totalité de cette partie du déficit au cours de l'exercice
financier de 1987.
M. le Président, j'aimerais apporter une modification au projet
d'article 4 qui se lirait comme suit. Le projet de loi 272 est modifié
par l'addition, à la fin de l'article 4, de l'alinéa suivant: "Ce
règlement est adopté et transmis au ministre dans les trente (30)
jours suivant la transmission au secrétaire de la corporation du rapport
du vérificateur pour l'exercice financier de 1986."
Cet alinéa vise à fixer un délai à
l'intérieur duquel le règlement visé au premier
alinéa doit être adopté et transmis au ministre.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires?
M. Dufour: Autrement dit, par l'amendement que vous introduisez,
vous dites à la corporation qu'elle ne pourra emprunter que trente jours
après que le rapport du vérificateur lui aura été
soumis. C'est cela, si j'ai bien compris. Je pense
qu'il n'y a rien comme les spécialistes qui ont travaillé
sur le projet de loi pour nous l'expliquer.
M, Lernay: En fait, on a déjà eu des discussions
concernant ce projet d'amendement. À mon avis, il est inutile ou
superflu dans le sens suivant. Étant donné qu'actuellement on est
sur financement temporaire et qu'on a hâte d'aller sur le financement
à long terme, c'est bien évident que la corporation ne retardera
en aucune façon à préparer son règlement. Les
comptables sont déjà au travail pour préparer les
états financiers. On s'attend au dépôt des états
financiers le 15 janvier. Vous pouvez être assuré que, le
lendemain matin, on va être au bureau du ministère pour faire
approuver notre règlement parce que le financement temporaire, c'est
dispendieux. Quand on parle d'environ 7 000 000 $, calculons-le à 10 %
ou 11 %, c'est 700 000 $ par année; alors chaque jour compte. Quant
à nous, nous n'avons pas d'objection à inclure cet article. De
toute façon, on va le devancer.
Quant à votre question spécifique, je pense que
l'amendement ne vise que l'obligation de transmettre le règlement dans
un certain délai. On va le faire à l'intérieur de ce
délai. Maintenant, on espère bien - et l'article ne l'interdit
pas - que le ministre pourra approuver notre règlement dans les jours
suivants sans attendre l'expiration du délai de trente jours puisque la
loi ne le limite pas dans ce sens afin qu'on puisse faire notre financement
à long terme le plus rapidement possible. Tout cela pour éviter
les coûts qui se répercutent au bout de la ligne sur les
municipalités participantes, sur leurs contribuables et sur leurs
usagers. L'article n'a pas d'incidence négative. On va devancer le
délai qui est prévu. Donc, on n'a pas d'objection, au niveau de
la corporation, à l'inclure.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
M. Dufour: Je ne peux pas parler avant vous.
M. Bourbeau: Moi, je l'ai proposé.
Le Président (M. Rochefort): Article 5?
Il y a un amendement.
M. Bourbeau: Oui. M. le Président, l'article 5 a pour but
de permettre â la corporation de bénéficier des subventions
gouvernementales prévues au décret sur la, politique d'aide
gouvernementale au transport en commun pour les dépenses visées
à la présente loi et qu'elle aurait eues si toutes les
formalités prévues par la loi avaient été
suivies.
L'amendement que j'aimerais proposer à la commission est le
suivant. Le projet de loi 272 est modifié par l'addition, à la
fin de l'article 5, de l'alinéa suivant: "Le montant versé par le
gouvernement en vertu du premier alinéa est égal à celui
auquel aurait eu droit la corporation au moment où les dépenses
subventionnées ont été engagées et
effectuées et comprend les intérêts courus au 15 septembre
1986 sur les emprunts temporaires visés à l'article 1."
Voilà.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
questions, des commentaires?
M. Dufour: Bon, en fait...
M. Lemay: On pourrait en prendre connaissance parce qu'on vient
de l'avoir, ce texte aussi. C'est un nouveau texte.
Le Président (M. Rochefort): On peut prendre quelques
instants pour vous permettre d'en prendre connaissance. Y a-t-il des questions
ou des commentaires sur l'amendement à l'article 5?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'aurais pu demander cela au ministre des Transports.
Est-ce une nouvelle politique que vous instituez? Là, vous
décidez que vous allez payer des intérêts. Remarquez bien
que je ne m'oppose pas à cela, au contraire. Je trouve cela très
généreux. Cela veut dire que ce serait une nouvelle politique que
vous voulez instituer vis-à-vis des municipalités. Par exemple,
sî vous ne payez pas vos montants d'argent à la date fixée
et que les municipalités ou les corporations sont obligées
d'emprunter, par cette indication que vous nous donnez, vous vous engagez dans
l'avenir à être aussi généreux envers l'ensemble des
corporations au Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Absolument pas.
M. Dufour: Non. C'est un cas d'exception vraiment.
M. Côté (Charlesbourg): L'amendement qui est
déposé ici, c'est définitivement un cas d'exception qui
tient compte d'une situation qui n'est quand même pas facile pour une
commission de transport qui n'est pas la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec ou de la rive sud de Montréal
ou de Montréal, Effectivement, pour en avoir discuté, je ne suis
pas encore pleinement convaincu que les gens de la corporation intermunicipale
seront très heureux de cet amendement. Cet amendement tient compte d'un
certain nombre de facteurs. Dans ce sens, vous le qualifiez de
généreux. Je n'ai pas l'impression que la corporation
inter-municipale, elle, va le qualifier de généreux.
M. Dufour: On pourrait peut-être continuer. Moi, je ne suis
pas habitué à cela qu'il y ait des subventions qui soient
données avec des intérêts. En tout cas, la plupart du
temps, on oublie les intérêts, et Dieu sait s'il en passe, des
subventions un peu de toutes sortes! Pourquoi indiquez-vous juste au 15
septembre 1986? Nous sommes actuellement au 18 décembre. N'auriez-vous
pas trouvé que cela aurait été un peu plus
généreux d'écrire au 31 décembre ou un peu plus
pour recouvrer les intérêts? À moins que les chèques
ne soient prêts à être donnés ce soir.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, écoutez, je
ne suis pas le député de Lévis pour me promener avec des
chèques dans mes poches.
M. Dufour: Non, mais on n'en a pas nécessairement
déchiré, non plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, on n'en déchire
pas.
Une voix: On les dépose.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on a eu l'habitude de
votre gouvernement, c'est de déchirer des conventions collectives
signées.
M. Dufour: On a eu des chèques perdus il n'y a pas
tellement longtemps.
Le Président (M. Rochefort): Mesdames et messieurs, si
vous le permettez, je vais vous rappeler à l'ordre parce que nous avons
un ordre du jour qui risque de nous garder ici dans la
sérénité au moins jusqu'à trois heures du matin.
Or, si l'on sort de la sérénité, on risque d'être
ici un peu plus tard.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison. Vous
savez, j'ai passé huit jours en compagnie du député de
Jonquière sur le Code de la sécurité routière.
Le Président (M. Rochefort): On se le rappelle.
M. Côté (Charlesbourg): II a été
tatillon, mais on a apprécié quand même toute une
série de questions.
Le Président (M. Rochefort): C'est cela. On a
été à même d'observer les succès
législatifs auxquels vous êtes arrivés ensemble. Alors, on
souhaiterait pouvoir arriver au même succès dans le cadre de ce
projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): Avant de répondre
à la question du député de Jonquière, si vous me le
permettez, M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): ...j'aurais peut-être
une question à poser à Me Lemay. Le 14 novembre 1986, j'ai
reçu une lettre sous votre signature qui faisait état du
problème que la corporation intermunicipale vivait. À la page
5... Commençons d'abord, pour bien situer ma question, à la page
4. Je vais lire avec votre permission, M. le Président, le paragraphe
qui précède la question que je veux poser. Vous disiez ceci: "En
fait, c'est suite à une confusion dans l'interprétation
d'amendements législatifs survenus en 1984 que la Corporation
intermunicipale de transport de la rive sud de Québec a cru que ses
règlements ne nécessistaient plus l'autorisation du
ministère des Affaires municipales du Québec. En effet, la
rédaction des règlements d'emprunt antérieurs à
décembre 1984 laissait croire aux officiers de la Corporation
intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec que l'approbation
du ministre des Affaires municipales était nécessaire uniquement
en ce qui a trait à un emprunt temporaire. Les modifications
législatives de décembre 1984 ayant changé la
procédure d'approbation quant aux emprunts temporaires, les officiers de
la Corporation intermunicipale de transport de la rive sud de Québec ont
cru de bonne foi que les futurs règlements d'emprunt pouvaient entrer en
vigueur avec la seule approbation des municipalités membres."
C'est le paragraphe suivant qui sera l'objet de ma question. "Or, il
s'agissait là d'une interprétation juridique erronée, ce
dont la Corporation intermunicipale de transport de la rive sud de
Québec a été à même de se rendre compte
à l'été 1986". J'aimerais avoir un peu plus
d'information
sur l'interprétation juridique erronée et savoir qui l'a
donnée, parce que je pense qu'à ce sujet il y a des niveaux de
responsabilité dont il faut se parler avant même de dire qui devra
payer la facture.
M. Lemay: C'est une constatation d'une interprétation
juridique erronée, il n'y a pas eu d'interprétation juridique
à l'époque, il n'y a pas eu de demande d'opinion juridique
à l'époque. Ce qui s'est passé, c'est que la loi ayant
changé en décembre 1984 sur la question des emprunts temporaires,
les règlements n'ont plus été transmis par la suite au
ministère. Donc, les règlements n'étant pas transmis, ils
n'étaient pas approuvés. La CITRSQ, sans consultation aucune...
En fait, on avait de l'information gouvernementale qui disait: Les emprunts
temporaires n'ont plus à être approuvés et c'était
exact. On croyait que l'emprunt à long terme n'avait pas besoin de
l'être. Or, cette situation légale, que l'emprunt à long
terme doit être approuvé, n'ayant jamais changé, on a fait
comme si on avait abrogé les dispositions obligeant l'emprunt à
long terme à être approuvé. On a constaté cette
interprétation en juin 1966, lorsque cela a été le temps
d'aller sur le financement à long terme; au ministère des
Affaires municipales, on nous a dit: Vos règlements d'emprunt, si vous
voulez les financer à long terme, donnez-nous vos dates d'approbation.
Quand les a-t-on approuvés chez nous? On n'a jamais approuvé
cela; donc, c'est là que le problème est survenu.
Mais il n'y a jamais eu de demande d'opinion juridique. Autrement dit,
les gens ne se sont pas posé la question pour savoir si la modification
législative avait des conséquences autres que celles qu'on a
crues. Des dépenses ont été effectuées; il y a eu
des achats d'autobus, notamment dans le cadre des achats en commun qui se font
par l'intermédiaire de votre ministère, dans toute la province.
Les règlements ont sans doute été transmis de bonne foi,
personne n'a vu l'irrégularité jusqu'à ce que le
ministère des Affaires municipales la soulève. À cette
date, en juin 1986, lorsque cela a été soulevé, on aurait
bien aimé régulariser immédiatement la situation. Il
était trop tard pour y aller par projet de loi privé. On
était déjà à la fin de la session et les
délais étaient expirés. L'autre possibilité
était de faire valider les règlements, il y avait des
problèmes de rédaction dans les règlements etc., dans les
programmes triennaux aussi. La solution la plus efficace était de
procéder comme on le fait actuellement.
Quand M. le député de Jonquière pense que vous nous
faites un cadeau et qu'on ne le trouve pas si généreux, c'est ce
problème qui se pose. En fait, je ne veux pas argumenter longtemps
là-dessus. Mais ce ne sont pas des intérêts sur la
subvention qui est versée. On dit: La subvention va comprendre des
intérêts temporaires ou du financement temporaire comme toute
subvention, d'ailleurs. Quand on donne des subventions au ministère des
Transports, c'est une subvention à même le service de la dette. On
va contracter un emprunt pour une période de dix ans, il y aura des
amortissements en capital et intérêts chaque année et, en
vertu de son programme de subventions, à moins que je ne me trompe
à quelques chiffres près, le ministère des Transports
subventionne 75 % des dépenses d'immobilisations, ce qui inclut des
frais de financement temporaire qu'on a financé à long terme.
Je comprends de l'amendement qui est proposé par le ministre des
Affaires municipales que le ministère veut limiter le montant des
intérêts de financement temporaire qui vont pouvoir faire l'objet
d'une subvention à l'intérieur du règlement d'emprunt
à long terme. Cela a une incidence remarquable. On peut parler d'environ
60 000 $ par mois.
Dans les circonstances, comme à la période des fêtes
on aime toujours des cadeaux généreux - c'est une contribution,
quand même, importante du ministre des Transports - je ne peux pas faire
autre chose que d'en demander un peu plus, mais je pense que, à ce
stade-ci, nous sommes dans une position délicate. On peut difficilement
insister davantage. (21 heures)
Si vous avez encore un mois ou deux à nous donner, M. le
ministre, il est bien évident qu'on va l'apprécier grandement
dans la mesure où le fardeau que supporte la corporation intermunicipale
regroupant quatre ou cinq municipalités est plus lourd que le fardeau au
niveau gouvernemental. Mais, sur ce point, on doit remettre la décision
entre vos mains.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg) On me trouve achalant. On va
presque penser que je suis un membre de l'Opposition. Mais je reviens à
mon paragraphe parce qu'il m'achale. Je veux bien savoir s'il veut dire ce
qu'il veut dire. On dit: Or, il s'agissait là d'une
interprétation légale erronée. Est-ce qu'elle avait
été faite par les gens de la Commission intermunicipale de
transport ou par le bureau d'avocats?
M. Lemay: Pas par le bureau d'avocats. D'abord, je ne suis pas
pour me disculper, mais on est au dossier de la CITRSQ depuis deux mois. Donc,
cela règle un aspect du
problème. Mais, à ma connaissance, l'avocat de la CITRSQ
n'a été consulté d'aucune façon, à ce sujet,
à l'époque.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. C'est donc une
interprétation de bonne foi d'individus.
M. Lemay: Au niveau administratif.
M. Côté (Charlesbourg): Cela aurait
été beaucoup plus grave dans mon esprit - c'est pour cela que je
voulais avoir la réponse - si un bureau d'avocats avait conseillé
de cette manière. Je vais vous dire que ma réaction ne serait pas
la même aujourd'hui.
M. Lemay: Je vous indiquerais que, si c'était le cas, on
vous demanderait peut-être moins de générosité et on
prendrait des recours à d'autres endroits. Mais c'est justement parce
qu'on n'a pas de recours à d'autres endroits qu'on invoque votre
générosité.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que la
générosité du ministre satisfait le député
de Jonquière?
M. Dufour: Je m'excuse. J'étais en train d'informer mon
collègue de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg}: Me Lemay remerciait le
ministre de sa générosité et je demandais si cela
satisfaisait le député de Jonquière.
M. Dufour: Moi, j'ai insisté beaucoup auprès du
ministre pour que, au lieu du 15 septembre... Cela aurait pu être le 15
janvier. Cela aurait pu être jusqu'à ce que l'emprunt permanent...
Jusqu'à ce que sa subvention lui parvienne. Il me semble que cela aurait
été correct. Quand on donne, on donne. On ne donne pas à
moitié. C'est peut-être l'inverse.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'avais compris de
l'intervention du député de Jonquière au départ,
c'est qu'il trouvait que j'en donnais trop.
M. Dufour: Non, j'ai juste demandé si vous vouliez
instituer une politique semblable qui serait dans le sens que, lorsque les
subventions promises n'arrivent pas à temps et que les
municipalités ou les organismes sont obligés d'emprunter et
financer, le ministre s'engage à leur donner les intérêts
en même temps.
Une voix: ...
M. Dufour: ...un avis à l'avance.
M. Côté (Charlesbourg): J'avais compris l'inverse
tantôt.
M. Dufour: Oui? Ah bon, je m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous avez le droit de
changer d'opinion.
Le Président (M. Rochefort): Puisqu'on
légiférait avec les textes législatifs, est-ce que
cela...
M. Garon: Est-ce que vous vous êtes entendus pour le 15
septembre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
finalement, on s'est entendu, quant à nous, pour fixer le 15 septembre.
Cela représente quand même 120 000 $ additionnels, donc, 75 % des
120 000 $ qui sont la contribution de la politique. Il faut quand même
faire attention. On sait, sur le plan budgétaire, ce que cela signifie
et il faut faire attention aux précédents. Comme ici, c'est une
loi réparatrice, c'est quand même une corporation intermunicipale
qui n'a pas les reins aussi solides et tes mêmes bassins de population
à desservir que d'autres commissions de transport.
C'est dans ce sens qu'on a bien voulu faire un effort additionnel, parce
qu'on aurait pu décider d'une autre date et, à ce moment, au lieu
que cela coûte 360 000 $ à la commission intermunicipale, il en
aurait coûté 480 000 $. Il y a donc 120 000 $ additionnels. Je
pense que c'est de l'intérêt public et il faut tenir compte du
fait aussi que cela a été fait de bonne foi - je le pense et je
le crois très sincèrement - de la part des qens qui ont
administré la commission intermunicipale. Je vous dis que cela aurait
été tout autre chose s'il y avait eu, sur le plan juridique, des
avis qui auraient fait en sorte qu'on se retrouve devant cette situation
aujourd'hui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 5 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort}: Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): II y a un nouvel article 5.1,
M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. J'aimerais proposer
l'article 5.1 qui se lit comme suit: Le projet de loi 272 est modifié
par l'insertion, après l'article 5, du suivant: "5.1. La présente
loi n'affecte pas une cause pendante, une décision ou un jugement rendu
au 22 novembre 1986."
Cet article protège les causes
pendantes, décisions et jugements rendus au 22 novembre 1986,
date qui correspond à la parution à ta Gazette officielle du
Québec de l'avis de présentation du présent projet de
toi. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des questions ou des
commentaires sur l'article 5.1? Cela va-t-il? Est-ce que la proposition d'ajout
d'un nouvel article à l'article 5.1 est adoptée?
M. Lemay: En fait, il n'y a pas de cause pendante actuellement en
regard des règlements visés. Évidemment,
théoriquement il pourrait y avoir des poursuites inscrites et non
signifiées. Il y a un délai de 60 jours pour signifier. Il n'y en
a pas d'annoncés, d'aucune façon. Je pense que c'est une clause
de protection additionnelle qui n'est pas inutile. Le seul litige qui existe
actuellement, c'est une cause devant le Tribunal de l'expropriation pour
l'acquisition du terrain. Cela n'aura pas d'incidence. C'est un article de
protection additionnelle. Je pense que cela est normal.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 5.1 est
adopté. J'appelle donc l'article 6.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 6 précise
le moment de l'entrée en vigueur du projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufours Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 6 est
adopté. Au préambule il y a un amendement, M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. J'aimerais apporter une
modification au préambule comme suit: Premier, deuxième et
troisième "attendus" du préambule. Le projet de loi 272 est
modifié par le remplacement, dan3 le préambule, des premier,
deuxième et troisième "attendus" par les suivants: "Attendu que
la Corporation intermunicipale de transport de la rive-sud de Québec a
adopté les règlements 19, 19.1, 20, 24, 27 et 29 respectivement
les 19 avril 1984, 9 août 1984, 17 mai 1984, 20 août 1985, 12
décembre 1985 et 20 mars 1986 pour permettre la construction d'un
garage, de bureaux administratifs et l'achat de huit (8) autobus; "Que toutes
les formalités prévues par la loi n'ont pas été
suivies à l'égard de ces règlements".
M. le Président, cette modification a pour objet de
préciser le texte en faisant référence également au
règlement 19.1 qui modifie le règlement 19. Cette modification
vise aussi à améliorer et à préciser le texte pour
le rendre conforme à la réalité.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires? Me
Lemay.
M. Lemay: Le seul commentaire que je vais apporter est ceci: Je
suis d'accord avec la modification, mais je veux rappeler aux membres de la
commission que, lorsque l'on remplace le deuxième alinéa de
"l'attendu" en disant: "Que toutes les formalités prévues par la
loi n'ont pas été suivies à l'égard de ces
règlements", ce sont uniquement les formalités concernant
l'approbation du ministre et la question du programme d'immobilisation. Il
n'est pas question de formalités qui n'auraient pas été
suivies en matière d'appels d'offres, de soumissions publiques,
d'octrois de contrats ou autre chose. C'est important de démontrer que
toutes les dépenses ont été faites selon les normes et
selon toutes les formalités prévues, sauf - je ne dirai pas la
technicalité - l'élément de l'absence d'approbation du
ministre et la question du programme d'immobilisation. Il n'y a pas eu de
dépenses exécutées sans soumissions ou autrement. Tout le
processus a été suivi d'une façon scrupuleuse à
l'exception de ces deux éléments que j'ai cités.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je crois qu'il est important de clarifier un peu le
préambule parce que dans le texte tel que proposé, il ressortait
que la seule formalité qui n'avait pas été adoptée
était celle qui consistait à obtenir l'approbation du ministre
des Affaires municipales. Or, c'était inexact, puisque d'autres
formalités également n'avaient pas été
respectées comme, par exemple, la conformité avec un programme
d'immobilisation. Alors, pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'inexactitudes, la
nouvelle formule est plus large et laisse de la place à ce que je viens
de dire.
Le Président (M. Rochefort): Me
Lemay.
M. Lemay: Nous sommes d'accord avec cette interprétation,
mais comme je vous le dis, il y a eu deux formalités non
respectées: C'est la question du programme d'immobilisation et la
question du ministère. C'est simplement pour rassurer les membres de la
commission qu'il n'y a pas eu de
choses illégales ou de dépenses de deniers publics
à des fins non prévues ou autre chose. Ce n'est pas la situation,
d'aucune façon. C'est uniquement pour préciser cela pour les fins
du Journal des débats.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Cet amendement
est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
préambule tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M, Rochefort): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Cela prendrait une motion de
renumérotation.
Le Président (M. Rochefort): Oui, cela prendrait une
motion de renumérotation compte tenu des amendements qui ont
été apportés.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 272, Loi sur la Corporation intermunicipale de transport de la
rive sud de Québec, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Avec amendements. C'est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Je déclare le projet
de loi 272 adopté avec amendements.
Je remercie M. Carrier, Me Lemay et Mme Dallaire de leur présence
parmi nous et M. le député de Lévis aussi comme parrain du
projet de loi.
Une voix: II n'a pas été là longtemps.
M. Garon: Pardon? Qu'est-ce qu'il dit?
Une voix: Le "Godfather".
M. Carrier: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. Carrier.
M. Carrier: Je tiens à remercier les membres de la
commission parlementaire de nous avoir reçus et de nous avoir entendus.
Au nom des membres du conseil d'administration, je vous remercie de la
décision qui a été prise.
Projet de loi 271
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie beaucoup.
J'appelle maintenant le projet de loi 271, Loi modifiant la charte de la ville
de Québec. J'inviterais M. le maire ainsi que ses collaborateurs
à prendre place avec nous. À l'ordre, s'il vous plaît!
Je voudrais souhaiter au maire de Québec ainsi qu'aux personnes
qui l'accompagnent et aux intervenants la bienvenue à notre commission
pour l'étude des modifications à la charte de la ville de
Québec. Pour les fins du Journal des débats, M. le maire,
je vous demanderais d'identifier les personnes qui vous accompagnent à
la table et je demanderai la même chose aux autres intervenants qui ont
pris place.
M. Pelletier.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je suis
accompagné de deux membres du contentieux de la ville: M. Denis Boutin,
directeur et M. Rock Simard, avocat. En arrière de moi, j'ai la plupart
des membres du comité exécutif de la ville.
M. Gilbert (Gilles): Je suis Gilles Gilbert, membre de
l'opposition du conseil de ville et pour m'accompagner j'ai Mme Winnie Frohn
qui est membre également du conseil de ville.
Le Président (M. Rochefort): Bienvenue à vous tous
parmi nous.
J'inviterais sans plus tarder le parrain du projet de loi, M. le
député de Taschereau qui s'est joint à nous, à nous
présenter le projet de loi 271.
M. le député de Taschereau.
Remarques préliminaires
M. Leclerc: Merci, M. le Président. Je voudrais d'abord me
joindre à vous pour saluer M. le maire, les conseillers et Mme la
conseillère de la ville de Québec ainsi que les hauts
fonctionnaires de la ville qui se joignent à nous pour étudier le
projet de toi 271, Loi modifiant la charte de la ville de Québec, projet
de loi privé comprenant 61 articles dont certains sont d'ordre
très technique, mais certains autres sont de fond aussi.
Vous me permettrez de prendre quelques minutes pour vous brosser un
tableau sommaire. Il y a d'abord un premier groupe d'articles qui visent
à donner à la ville le pouvoir de modifier la
rémunération de certains membres du conseil; un autre groupe
d'articles qui visent à donner à la ville des pouvoirs nouveaux
pour réglementer les bars qui présentent des spectacles
érotiques. Je voudrais souligner que je suis fort heureux de voir ces
amendements à la charte puisque j'ai eu beaucoup de
représentations de citoyens de mon comté à cet
égard. (21 h 15)
Il y a aussi des articles qui visent à créer un fonds de
roulement et à revoir les dispositions pour la vérification
interne et externe. Enfin, il y a un article qui traite spécialement du
règlement du dossier Québec 1984 et qui permettra à la
ville de Québec, comme l'ont fait le gouvernement fédéral
et le gouvernement provincial, d'oublier certaines créances par rapport
à cet événement. C'étaient mes remarques
préliminaires.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le
député de Taschereau. M. le maire, vous avez sûrement des
remarques préliminaires à nous faire sur votre projet de loi.
M. Pelletier: M. le Président, M. le ministre, mesdames et
messieurs les membres de la commission, nous réalisons parfaitement que
vous êtes à la fin de la session. Nous réalisons
parfaitement que l'heure avance rapidement, nous n'aurons pas d'objection
à retirer d'office certaines demandes, et le contentieux a les
instructions à cet égard. Lorsqu'il nous apparaîtra que,
après discussion avec les autorités du ministère des
Affaires municipales, certains projets de loi d'ordre général
viendront supposément rapidement pour régler certains
problèmes, même si je fais remarquer, avec une pointe d'humour,
qu'en 1984 je me suis fait dire qu'il s'en venait des lois dans les prochains
trois mois et qu'elles ne sont même pas encore déposées...
Enfin, la chance au coureur! Nous sommes dans les meilleures dispositions du
monde. Il y a certaines choses qui pour nous sont des articles de fond. La
commission aura à se prononcer si oui ou non elle fait droit à
nos demandes.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai également pas
l'intention de faire un très long discours puisqu'on a encore beaucoup
de boulot devant nous. Je sympathise beaucoup avec le maire de Québec
lorsqu'il nous dit qu'en 1984 on lui avait fait valoir que certaines lois
seraient déposées bientôt et qu'elles viendraient
régler tous les problèmes. Je constate que les lois n'ont pas
été déposées, mais c'est plutôt le
gouvernement du temps qui a été déposé.
Évidemment, cela a eu pour effet de retarder la venue des lois.
Nous avons toujours l'intention de procéder à la refonte
des lois municipales, et j'espère que, dans un délai relativement
court, on pourra en venir à faire en sorte que ce ne sera plus
nécessaire pour la ville de Québec de se présenter
à la commission parlementaire puisque tout sera dans les lois
générales et que ce sera satisfaisant pour l'ensemble de toutes
les municipalités du Québec, y compris la ville de Québec
dont on connaît tous la spécificité propre.
M. Pelletier: M. te Président, voua me permettrez de
relever...
Le Président (M. Rochefort): Qui suscite maintenant des
commentaires du maire de Québec. M. le maire.
M. Pelletier: Si le ministre vient de m'annoncer par le biais
qu'il a l'intention de faire disparaître la charte spéciale de la
ville de Québec, je veux lui dire qu'il se prépare à une
bataille assez importante. Je pense que le maire de Montréal
là-dessus sera du même côté que moi, mais nous ne
sommes pas ici pour cela aujourd'hui.
M. Bourbeau: M. le Président, vous me permettrez une
dernière remarque. Ce n'est pas la première fois que j'aborde ce
sujet avec le maire de Québec. Le maire sait très bien que
l'objectif du gouvernement est de tenter de simplifier les lois municipales et,
dans la mesure du possible, de remplacer le qrand nombre de chartes, les
centaines de chartes qui existent à l'égard des
municipalités du Québec par une loi simple,
générale qui permettrait à tout te monde de se
reconnaître.
Maintenant, il est évident que le ville de Québec comme la
ville de Montréal et certaines autres grandes municipalités ont
des besoins qui parfois peuvent dépasser ceux de l'ensemble des villes.
Je ne saurais pas, à ce moment, et je ne pourrais pas dire si,
éventuellement, on ne sera pas obligé de maintenir une charte de
la ville de Québec pour certains pouvoirs additionnels. L'objectif est
certainement de tenter d'uniformiser autant que possible les lois municipales.
Si un jour on en venait à pouvoir faire en sorte qu'il n'y ait pas
besoin de venir ici è la
commission en fin de session pour amender toutes et chacune des chartes
des municipalités du Québec, ce serait l'idéal. On verra
avec le temps si oui ou non la charte de la ville de Québec, on en aura
besoin. Je demanderais au maire de ne pas s'empêcher de dormir d'ici
là. Il y aura encore beaucoup de temps avant que cette époque
n'arrive.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, dans le cadre des remarques préliminaires.
M. Dufour: C'est évident que je suis toujours heureux de
rencontrer mes collègues, surtout de la ville de Québec, la ville
où je paie des taxes aussi. Avec un certain intérêt, je
regarde fonctionner la ville de Québec et je suis effectivement
intéressé par ce qui s'y passe. Je répète que je
suis heureux de les rencontrer. On va essayer de concourir à accepter ou
bonifier ce qu'il y a devant nous. Je voudrais faire une mise au point
concernant le ministre des Affaires municipales quand il dit que le dernier
gouvernement n'a pas rempli tous ses mandats au point de vue municipal. Je lui
fais une prédiction: Lui non plus ne pourra pas le faire parce que le
monde municipal, c'est un monde qui bouge, un monde qui veut progresser. J'ai
l'impression que le ministre est sur un terrain glissant quand il parle d'un
manque d'action de l'ancien gouvernement. Je le dis, maintenant, je le dirais
même en dehors de cette salle et pas à titre de
député, que le gouvernement précédent n'a aucune
leçon à recevoir... C'est celui qui a fait le plus dans le
domaine municipal. Je lui souhaite de faire seulement 75 % de ce qu'a fait
l'ancien gouvernement et j'en serais très heureux.
Le Président (M. Rochefort): Sur ce, je pense qu'on...
Oui, excusez-moi M. Gilbert. Oui, allez-y.
M. Gilbert: Je veux d'abord saluer tous les membres de la
commission, M. le Président, M. le ministre et les personnes ici
présentes. Je voudrais dire au point de départ que je suis
toujours heureux de venir à une commission parlementaire parce que, pour
nous de la ville de Québec, c'est un exercice démocratique qu'on
vit et c'est rafraîchissant, d'abord, de voir un membre de l'Opposition
présider cette commission, de voir aussi des membres de l'Opposition
participer à cette commission; pour nous, c'est rafraîchissant
comme acte démocratique, d'autant plus qu'on sait que ce projet de loi
n'a pas été discuté au conseil avant de venir ici.
Bien sûr, parfois par nos remarques nous semblerons
peut-être manquer un peu d'information sur le projet, mais si on avait pu
discuter du projet entre nous, au conseil, avec toute l'aide technique, on
aurait peut-être pu faire une critique plus qlobale. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. Dufour:
J'aurais, M. le Président....
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...le privilège de dire qu'on a l'honneur
d'accueillir à notre commission le chef de l'Opposition officielle, M.
Pierre Marc Johnson. Cela m'honore comme porte-parole de mon parti de l'avoir
non loin de moi.
Étude détaillée Dispositions
interprétatives
Le Président (M. Rochefort): Bienvenue parmi nous, M. le
chef de l'Opposition. J'appelle l'article 1. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit d'une modification
d'ordre technique à la charte de la ville qui vise à relocaliser
dans l'article 1 une définition qui se trouve à l'article 159a.
Nous sommes d'accord avec cette disposition.
M. Dufour: Vous permettrez, M. le Président, qu'on puisse
poser certaines questions parce que, même si le contentieux de la ville
de Québec a rencontré nos services, ce n'est peut-être pas
compliqué, mais on a fait des pieds et des mains pour obtenir une copie
de la charte de la ville de Québec et, malheureusement, il n'y en avait
pas de disponible parce qu'elle est sous impression. Il semble qu'elle soit
refondue. Vous dites que cela touche l'article 159 et c'est seulement une
question de relocalisation du mot "département". C'est cela?
M. Simard (Roch): Si vous permettez, M. le Président, la
définition des mots "département" et "service" existe
déjà dans la charte, mais elle est localisée dans un
endroit où elle n'a pas lieu d'être. On remet la définition
du mot "département" à l'article 1 puisque, de toute
façon, ailleurs dans le projet de loi on touche l'article où cela
se situe. C'est seulement une relocalisation d'une disposition
déjà existante.
Le Président (M. Rochefort): L'article 1 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Bourbeau: À l'article 2, j'aimerais introduire une
modification.
Le Président (M. Rochefort): En avez-vous des copies, M.
le ministre? On n'a rien reçu de vos services.
M. Bourbeau; À l'article 2, la ville désire s'assurer
qu'elle peut louer des biens meubles et immeubles et les céder à
titre gratuit. On est d'accord avec le principe de cet article, M. le
Président, mais nous croyons qu'il devrait faire l'objet d'une
modification pour être mieux conforme aux principes du Code civil; la
modification serait la suivante à l'article 2, paragraphe premier: Le
paragraphe 1° de l'article 2 du projet du projet de loi 271 est
remplacé par le suivant: "1. par l'addition, après le paragraphe
2° du deuxième alinéa, du suivant: "2.1° louer des biens
meubles et immeubles ou en céder l'usage à titre gratuit."
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'amendement? M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. Cette modification est nécessaire pour
que les dispositions de la charte soient conformes aux principes du Code civil.
En effet, en droit civil, la location à titre gratuit n'existe pas. Il
faut plutôt parler de cession d'usage.
M. Pelletier: Nous sommes d'accord. Le Président (M.
Rochefort): Cela va?
M. Simard: Nous avons pris connaissance de la modification
proposée par le ministère et nous sommes d'accord avec la
modification.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Est-ce que
l'amendement à l'article 2 est adopté?
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyons J'aimerais savoir de la part de la ville de Québec si,
actuellement, elle cède gratuitement l'usage de certains biens meubles
ou immeubles. Est-ce que c'est fait actuellement par la ville de
Québec?
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Le pigeonnier n'appartient pas à la
ville de Québec. Il arrive qu'on cède gratuitement... Ce qui me
vient à l'esprit immédiatement, c'est que, dans le cadre des
opérations du service des loisirs, on met à la disposition de la
population certains équipements gratuitement. Cela se fait de moins en
moins parce qu'on applique de plus en plus le principe de la tarification.
Mais, effectivement, jusqu'à ce jour, on a mis de tels biens à ta
disposition de la population.
M. Doyon: C'est donc un pouvoir que vous avez
déjà?
M. Boutin: Non, ce n'est pas un pouvoir qu'on a
déjà. Il y a présentement, dans notre charte, une certaine
ambiguïté sur le pouvoir... L'objectif premier de cette
modification est de s'assurer que la ville a le pouvoir de louer des biens
meubles et des biens immeubles. Dans notre charte, présentement ces
dispositions sont diffuses et il n'est pas certain, en ce qui concerne
notamment les biens meubles, qu'on ait ce pouvoir.
Alors, on vient s'assurer les deux pieds solides sur terre que ce
pouvoir appartient bien à la ville de Québec. C'est une
clarification des pouvoirs qu'on a déjà.
M. Doyon: Mais il y a déjà des locations qui se
font dans ce sens, même si le pouvoir n'est pas clairement
identifié?
M. Boutin: C'est cela.
M, Doyon: Pour une certaine sécurité juridique,
vous demandez aux législateurs de corriger la situation?
M. Boutin: Exactement.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 2 est adopté? M. le député de
Jonquière, oui?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle donc l'article
3.
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le Président,
c'était le paragraphe 1° de l'article 2 dont on vient de discuter.
Il y a un paragraphe 2° à l'article 2.
Le Président (M. Rochefort): Oui. Techniquement, on a
disposé du paragraphe 2°. On a procédé à
l'adoption de l'amendement et de l'article 2, tel qu'amendé.
M. Boutin: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Vous aviez des commentaires
à faire?
M. Boutin: Non, cela va. Si c'est adopté, cela va.
Le Président (M, Rochefort): Parfait. J'appelle l'article 3, M.
le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, un instant. On va
essayer de se retrouver.
Le Président (M. Rochefort): II semble y avoir de la
confusion. On va essayer de reprendre cela pour y aller lentement. J'ai
appelé l'étude de l'article 2. Un amendement a été
déposé au premier alinéa. Nous en avons disposé.
J'ai, par la suite, demandé si l'article 2, tel qu'amendé,
était adopté. J'ai entendu "adopté". Je suis bien d'accord
pour rouvrir et retourner à 2 , s'il y a des remarques, mais s'il n'y en
a pas, on peut en disposer.
Est-ce que tout le monde est d'accord? Je pense qu'on va fonctionner
comme cela, dans la mesure où cela ne pose de problème à
personne. Cela va? D'accord. Donc, l'article 3? Me Boutin.
M. Boutin: M. le Président, si vous me permettez, à
cet endroit, en accord avec les autorités du ministère, il y
aurait une modification à insérer au projet de loi comme article
2.1, avant de passer à l'étude de l'article 3.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'un membre de la
commission peut se faire le porte-parole de l'amendement?
Une voix: II y en a déjà un. (21 h 30)
M. Boutin: M. le Président, la disposition qu'il y aurait
lieu d'insérer dans le projet de loi à l'article 2.1, j'en parle
immédiatement, parce que, chronologiquement, c'est ici qu'il faut
qu'elle soit insérée; cependant, je ne voudrais pas que la
commission en dispose avant qu'on étudie l'article 3 qui parle de la
rémunération des élus.
M. Bourbeau: M. le Président, peut-être qu'on
pourrait suspendre cet article 2.1, faire l'article 3 et revenir par la
suite.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. On suspend
l'article 2.1, vous nous le rappellerez et on va aller à l'article 3. M.
le ministre.
M. Bourbeau: À l'article 3, M. le Président,
j'aimerais proposer une modification: L'article 3 du projet de loi 271...
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: Sur l'article 3, M. le Président,
après discussion avec le ministère, nous serions d'accord si les
trois paragraphes concernant la rémunération étaient
retenus. D'abord, consacrer le principe que pour les membres du comité
exécutif, il y aurait un salaire à temps partiel et il y aurait
une rémunération différente pour les membres du
comité exécutif à temps complet; deuxièmement,
reconnaissance dans notre charte du poste de chef de l'Opposition et traitement
de la rémunération dudit chef de l'Opposition sur la même
base que les membres du comité exécutif ou à temps partiel
ou à temps complet et, troisièmement, dégel de la
rémunération que le membre du conseil qui occupe les fonctions de
président du conseil reçoit en plus de son allocation de base
comme membre du conseil.
Le Président (M. Rochefort): M. le chef de
l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que je vous ai bien entendu dire qu'on
pouvait être chef de l'Opposition à temps partiel?
M. Pelletier: Ou à temps complet selon son choix. Il y en
a d'autres connus qui ont fait ce choix, n'est-ce pas?
M. Johnson (Anjou): La mesure se fait comment, M. le maire?
M. Pelletier: La mesure se ferait par une simple
déclaration faite entre les mains du greffier. C'est un peu le principe
de la déclaration d'intérêt qui a été
introduite dans la législation par l'ancien gouvernement et qui est
faite entre les mains du greffier, qui doit en faire rapport au conseil
à sa séance suivante.
M. Johnson (Anjou): Le reste est soumis à
l'évaluation du public...
M. Pelletier:... qui, finalement, est pour tous les élus,
quels qu'ils soient, le seul vrai juge.
M. Johnson (Anjou): Merci.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter une
modification à l'article 3 de façon à ce que cet article
se lise comme suitt L'article 3 du projet de loi 271 est remplacé par le
suivant. Est-ce qu'on a donné les...
Le Président (M. Rochefort): Oui. Est-ce que Me Boutin, M.
le maire, vous avez des copies? Oui, d'accord. M. Gilbert aussi?
M. Bourbeau: "3. Cette charte est modifiée par l'addition,
après l'article 17, des suivants: "17a. Malgré l'article 65.11 de
la Loi sur les cités et villes, un membre du comité
exécutif, à l'exclusion du maire et du vice-président du
comité exécutif, qui, avec l'accord du maire, exerce ses
fonctions à plein temps, peut recevoir, à ce titre, comme
rémunération et allocation annuelles additionnelles, une somme
égale à la somme annuelle payable à un conseiller. Le
vice-président du comité exécutif qui, avec l'accord du
maire, exerce ses fonctions à plein temps, peut recevoir, à ce
titre, comme rémunération et allocations annuelles
additionnelles, une somme égale à 75 % de la somme annuelle
payable à un conseiller. "Le vice-président ou un membre du
comité exécutif qui désire se prévaloir du
présent article doit déposer auprès du greffier une
déclaration écrite, accompagnée du consentement du maire,
attestant qu'il exerce à plein temps ses fonctions de conseiller et de
membre du comité exécutif. Ceux-ci ont droit à la
rémunération additionnelle prévue au présent
article à compter du dépôt de ces documents auprès
du greffier. "Si le vice-président ou un membre du comité
exécutif cesse d'exercer ses fonctions de conseiller et de membre du
comité exécutif à plein temps, il doit, sans délai,
déposer auprès du greffier une déclaration écrite
à cet effet. Si le maire retire son accord relativement à
l'exercice à plein temps de3 fonctions d'un membre ou du
vice-président du comité exécutif, il doit, sans
délai, déposer auprès du greffier une déclaration
écrite à cet effet. Dans les cas mentionnés ci-dessus, le
membre ou le vice-président du comité exécutif cesse
d'avoir droit à la rémunération additionnelle
prévue au présent article à compter du dépôt
du document auprès du greffier. "Le greffier doit déposer au
conseil tout document déposé auprès de lui en vertu du
présent article à la première séance qui suit son
dépôt." "17b. Un membre du comité exécutif qui
exerce ses fonctions à plein temps ne peut louer ses services ou
travailler pour qui que ce soit d'autre que la ville et il doit consacrer tout
son temps à l'exercice de ses fonctions. "Cependant, avec l'autorisation
du conseil, il peut louer ses services ou travailler pour des organismes
publics ou parapublics ou tout organisme à but non lucratif ayant un but
charitable, scientifique, culturel, artistique, social ou sportif. Dans un tel
cas, il doit, avant son entrée en fonction au service de l'organisme
pour lequel il désire travailler, déposer un avis de son
intention au conseil et demander son autorisation." "17c. Malgré
l'article 65.11 de la Loi sur les cités et villes, le président
du conseil reçoit comme rémunération et allocation
annuelles additionnelles, à ce titre, une somme égale à 45
% de la somme annuelle payable a un conseiller."
M. Pelletier: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Si vous me le permettez, M.
le maire. Est-ce que vous aviez des commentaires à faire accompagnant
votre amendement, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, oui. 3e dirais que les
articles proposés établissent que le vice-président ou un
membre du comité exécutif qui exerce sa fonction à plein
temps, selon une déclaration qu'il doit déposer et qui
reçoit l'aval du maire, touche une rémunération
additionnelle à ce titre. Les articles prévoient la
procédure à suivre lorsqu'on déclare exercer sa fonction
à plein temps.
Il y est également prévu la procédure à
suivre pour ne plus avoir droit à cette rémunération
additionnelle. Enfin, l'article 17c proposé établit la
rémunération additionnelle à être versée au
président du conseil.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, nous sommes d'accord avec
le texte que nous avons tu, mais cela rejoint deux de nos demandes et nous
regrettons de ne pas y retrouver notre demande concernant le poste du chef de
l'Opposition.
Le Président (M. Rochefort): La parole est à M.
Gilbert.
M. Gilbert: Pour une explication supplémentaire, M. le
Président. Est-ce que cela veut dire que celui qui se déclare
à temps complet gagne trois fois la rémunération d'un
simple conseiller?
M. Bourbeau: C'est exact.
Mme Frohn (Winnie): Je veux juste être sûre que je
comprends. Dans le texte que vous nous avez donné, est-ce que c'est
effectivement trois fois la rémunération d'un conseiller ou si
c'est le double? C'est trois fois?
M. Bourbeau: C'est exact.
Mme Frohn: C'est vraiment trois fois.
M. Bourbeau: C'est exact.
Le Président (M. Rochefort): Qu'est-ce qui est exact?
Est-ce trois fois, M. le ministre?
M. Bourbeau: Oui. Le conseiller, c'est une fois; le membre du
comité exécutif, c'est le double et celui qui est à plein
temps, c'est trois fois.
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin,
là-dessus.
M. Boutin: C'était pour faire cette précision. Il y
manque un petit bout: le vice-président du comité
exécutif, c'est trois fois et un quart.
M. Bourbeau: 3,25.
M. Boutin: Et il y a une disposition particulière
concernant le président du conseil qui, actuellement, reçoit une
indemnité fixe dans notre charte. Pour le président du conseil,
on propose un système de même nature que celui qui existe dans la
Loi sur les cités et villes, c'est-à-dire une fraction du salaire
du simple membre du conseil. Alors, au lieu d'avoir une
rémunération qui serait égale à une
rémunération d'élu plus un montant fixe, c'est une
rémunération d'élu plus 45 % d'une
rémunération d'élu.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est bien évident
que dans les villes d'une certaine importance, le travail qui est
demandé aux membres du comité exécutif est plus important
que le travail qui est demandé à un simple conseiller municipal.
En général, le travail des membres du comité
exécutif dans une ville de l'importance de celle de Québec - je
ne voudrais pas faire de comparaison, mais quand même, on parle toujours
des quatre plus grandes villes au Québec qui sont Montréal,
Laval, Québec et Longueuil - le travail d'un membre du comité
exécutif n'est pas un travail à plein temps. Cela peut être
une journée ou deux par semaine.
Quand on nous fait valoir que certains membres du comité
exécutif exercent leur fonction à temps plein, il devient
illogique et injuste de faire en sorte qu'ils reçoivent la même
rémunération qu'un autre membre du comité exécutif
qui travaillerait une journée ou deux par semaine. Dans ces conditions,
il nous est apparu équitable d'accepter qu'une certaine gradation existe
dans la rémunération des conseillers membres du comité
exécutif ou membres du comité exécutif à plein
temps. Nous pensons qu'effectivement le salaire d'un membre du comité
exécutif devrait être le double de celui d'un simple conseiller
municipal parce que, selon nous, le temps travaillé est au moins le
double. Dans le cas d'un membre du comité exécutif qui serait
à temps plein, il nous apparaît que le temps travaillé est
au moins trois fois celui d'un conseiller municipal. Donc, la
rémunération devrait être équivalente. Nous
reconnaissons également que le président du conseil joue un
rôle important et cette importance doit se traduire par une
rémunération adéquate. Pour ce qui est du rôle du
chef de l'Opposition, sans vouloir en aucune façon minimiser
l'importance du poste, je ne pense pas que, pour l'instant, le monde municipal
soit prêt à reconnaître le salaire à temps plein d'un
chef d'Opposition, si je peux dire. Nous préférons pour l'instant
remettre à plus tard l'étude de cette proposition. Lorsque nous
en serons à la refonte des lois municipales, aux articles qui traitent
de ce sujet, nous n'excluons pas la possibilité de regarder à
nouveau cette proposition.
Le Président (M. Rochefort): M.
Gilbert.
M. Gilbert: M. le Président, je vais d'abord intervenir au
sujet du poste de chef de l'Opposition. Je pense que la dernière
réforme électorale qui a créé les partis politiques
a été incomplète parce qu'on a créé des
partis et maintenant cela nous crée une difficulté, nous vivons
une ambiguïté parce que nous avons maintenant des partis
d'opposition. Nous croyons qu'il serait simplement juste et naturel de
déboucher sur le poste de chef de l'Opposition qui pourrait être
à temps plein. Présentement, dans une ville comme celle de
Québec, en tant que membres d'un parti d'opposition, nous devons
étudier et voir tous les rapports et les dossiers généraux
de la ville de Québec. Pour nous, cela nécessiterait vraiment un
poste à temps plein. Nous croyons qu'une rémunération qui
nous permettrait de faire ce travail à temps plein ne serait que la
conclusion naturelle de la dernière loi qui a créé les
partis municipaux. C'est pour cela que cela nous déçoit
grandement que vous ayez enlevé cet article du projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je sympathise beaucoup avec
M. le conseiller et chef de l'Opposition. Je dois simplement faire remarquer
que dans l'économie générale des lois municipales le poste
de chef de l'Opposition n'existe pas. C'est une notion qui est employée
dans la terminologie de tous les jours peut-être, mais dans nos lois, il
n'existe pas de titre de poste de chef de
l'Opposition. Si on est un jour pour rémunérer le chef de
l'Opposition, il va falloir qu'on regarde également d'autres articles de
loi pour faire en sorte de bien situer le poste de chef de l'Opposition, sa
reconnaissance effective - ce qui n'est pas le cas - et possiblement que,
lorsque nous aurons fait cela, nous pourrons voir comment il pourra être
rémunéré.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
Mme Frohn: J'aimerais parler, parce que évidemment, c'est
difficile pour le chef de l'Opposition de défendre son poste. Si on a
créé des partis politiques, il me semble qu'il y a une structure
inhérente a un parti politique qui inclut le concept d'un leader de
parti, donc, un leader de l'Opposition. Dans ce cas, je vois difficilement
comment on peut accepter les partis politiques sans accepter implicitement
qu'il y ait aussi un chef de l'Opposition. Je demande aussi au ministre ce
qu'il pense du travail d'un chef de l'Opposition. On vient d'argumenter sur le
fait qu'un conseiller ordinaire passe peut-être un tiers de la semaine
à titre de conseiller. Personnellement je suis à temps plein et
ce n'est pas suffisant. Alors, cela m'étonne un peu qu'il pense qu'on
passe un tiers d'une semaine à titre de conseiller ordinaire. Si on doit
parler au nom d'un parti et au nom de l'Opposition, avec tous les devoirs qui
ne sont pas uniquement de défendre un district, mais de regarder toutes
les lois générales et tous les règlements
généraux, cela m'étonne beaucoup que vous puissiez penser
que seulement un tiers d'une semaine puisse être consacré à
cette tâche. Dans les faits, concrètement, ce que vous faites,
c'est que vous condamnez l'Opposition de la ville de Québec à mal
travailler. C'est cela qui est décevant. J'ai beaucoup de
difficulté à comprendre comment vous pouvez arriver à une
conclusion de cette sorte.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
(21 h 45)
M. Bourbeau: M. le Président, évidemment, il est
toujours très difficile d'évaluer la valeur des postes que l'on
détient. II y a des individus qui détiennent des postes qui sont
censés être à temps partiel et ils sont à temps
plein. Certains ont été maires de municipalités - il y en
a plusieurs ici autour de la table - de petite taille, si je peux dire; ils
étaient très peu rémunérés et travaillaient
de 30 à 35 heures par semaine. Évidemment, ils ne se plaignaient
peut-être pas ou ils se sont plaints, je ne sais trop.
Mme Frohn: Mais est-ce que c'était juste?
M. Bourbeau: Je ne dis pas que c'était juste ou injuste,
c'est que les mentalités évoluent tranquillement. Le milieu
municipal étant un milieu conservateur, et est possible que cela
évalue moins vite qu'ailleurs. La notion de "chef de l'Opposition",
c'est la première fois, à ma connaissance, qu'on fait une
proposition comme celle-là à la table de la commission. La ville
de Québec n'est pas la seule où il y a des partis d'opposition.
SI jamais on devait reconnaître officiellement le principe, dans la loi,
d'un chef de l'Opposition avec traitement, etc., il faudrait le faire dans le
cadre d'une étude globale sur l'ensemble des grosses
municipalités du Québec. C'est la raison pour laquelle, bien que
la proposition semble avoir un intérêt certain, je
préfère, pour l'instant, qu'on continue d'y
réfléchir et qu'on regarde cet aspect de la question d'une
façon globale lorsqu'on arrivera à l'étudier dans le cadre
de la refonte des lois municipales.
Le Président (M. Rochefort): D'autres commentaires? M.
Gilbert.
M, Gilbert: Sur les salaires et également sur les montants
présentés pour les membres de l'exécutif, on a
déjà fait connaître notre opinion là-dessus. On dit
que, en multipliant par trois le salaire d'un exécutif, cela fait une
très qrande différence entre un conseiller exécutif et un
simple conseiller. Nous, nous nous opposons à cette forme d'allocation,
au fait de multiplier par trois, et on voudrait que cela reste tel quel. On
sait que, actuellement, le taux de taxation à Québec est
très élevé. On pense que ce sera une bonne façon de
laisser les salaires tels qu'ils sont maintenant.
M. Pelletier: D'après ce que je peux constater, M. le
Président, le chef de l'Opposition à Québec était
d'accord pour son augmentation de salaire, mais pas d'accord avec celle d'aucun
autre.
M. Gilbert: Cela est l'interprétation du maire de
Québec, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Si vous...
M. Gilbert: Je me suis déjà prononcé en
disant que j'étais prêt à occuper le poste de chef de
l'Opposition au salaire actuel d'un membre de l'exécutif.
Le Président (M. Rochefort): M. le chef de l'Opposition de
l'Assemblée nationale.
M. Johnson (Anjou): Merci, M. le Président, je veux
toucher un autre sujet. Il s'agit de l'article 17b concernant les modifications
proposées par le ministre. On y établît le principe qu'un
membre du comité exécutif qui exerce ses fonctions à
temps
plein ne peut donc travailler contre une rémunération
ailleurs. C'est le principe général du premier paragraphe. On y
prévoit cependant une exception avec l'approbation ou l'autorisation du
conseil dans la mesure où la personne pourrait obtenir, pour fins de
rémunération, le privilège ou la possibilité, avec
l'autorisation du conseil, de travailler pour un organisme à but non
lucratif. Est-ce que je me fais bien comprendre? Est-ce que cela veut dire, par
exemple, qu'un membre du comité exécutif de la ville de
Québec pourrait, à temps plein, exercer ses fonctions et obtenir
les rémunérations conséquentes et, en plus de cela,
être - je ne sais pas - directeur général d'un organisme
à but non lucratif, de nature culturelle, et y recevoir une
rémunération à titre de directeur général?
C'est bien ce que cela veut dire? Ai-je bien compris le libellé.
M. Pelletier: Le libellé n'est pas de nous, monsieur.
M. Johnson (Anjou): Oui, enfin, au ministre...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Un instant, M. le Président.
M. Pelletier: D'après ce que je peux voir, ils se sont
servis de ce qui existe comme exclusivité de service dans la charte pour
le directeur général qui doit être amendée. Ils ont
calqué, je dirais, une situation sur l'autre. Mais, vous savez, dans le
cas d'un élu, cela m'apparaît un peu illusoire comme ouverture,
parce que, à ce moment, il y a le frein politique et l'opinion publique,
il y a la presse, il y a le vote du conseil.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que le ministre me permet?
M. Bourbeau: Oui, allez-y.
M. Johnson (Anjou): Peut-être que le ministre pourrait
répondre à la question. C'est parce que je vois, dans le
libellé même du texte, la possibilité pour un membre du
comité exécutif qui exerce à temps plein ses fonctions,
donc qui a une rémunération en conséquence en vertu des
modifications à la charte - ce sont des modifications substantielles -
de travailler contre rémunération, non pas dans le secteur
privé, mais dans les secteurs public, parapublic et péripublic
dans la mesure où il s'agit d'organismes sans but lucratif, mais qui,
néanmoins, rémunèrent ceux qui travaillent pour eux, pas
nécessairement à titre de directeur général. Cela
peut être conseiller en communications à l'occasion d'un festival,
responsable de la logistique pour le sommet francophone, ou ce qu'on voudra.
J'essaie de voir quelle est la nature du précédent. C'est juste
cela qui me préoccupe, alors qu'on ne le permettrait pas pour quelqu'un
qui oeuvrerait de la même façon dans le secteur privé, je
ne sais pas, pour un magasin d'alimentation à succursales.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il est bien entendu que ce
n'est pas le ministre des Affaires municipales qui a rédigé la
clause. On m'a présenté des scénarios, on a discuté
longuement avec la ville de Québec et on a accepté un
schéma, une philosophie. Là, je constate qu'on a
utilisé... Je ne sais pas si le texte vient de nous ou de la ville de
Québec. Ici, on me dit que c'est le texte de la ville de Québec.
Vous dites que c'est le texte du ministère. Alors, il y a confusion.
Je remarque que, dans le projet de loi de la ville, on avait la phrase -
c'est le texte de la ville de Québec qui a été retenu -
"il peut louer ses services ou travailler pour des organismes publics". On ne
m'avait pas présenté cet aspect. Enfin, je n'ai pas
été mis au courant et j'aimerais moi-même poser une
question au maire. Est-ce que cela veut dire que votre membre du comité
exécutif qui travaillerait à temps plein pourrait, en plus,
étant payé par la ville de Québec, offrir ses services
à un organisme public contre un deuxième salaire, si je peux
dire, et continuer à être rémunéré, et
encaisser ainsi une double rémunération?
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: Dans notre intention, ce n'est pas ce que cela veut
permettre. J'avais compris que, dans le public ou le parapublic, cela voulait
dire, par exemple, une commission de transport, un hôpital ou je ne sais
quoi. C'est le public et le parapublic. Quant au reste, je serais parfaitement
d'accord, parce que cela répond beaucoup plus... à introduire
après le mot "travailler" à la deuxième ligne du
paragraphe 2... Prenez donc la parole, mon cher avocat, si vous voulez
l'envoyer ailleurs, comme vous me l'avez dit tantôt; dites-le donc
vous-même. Cela va être beaucoup plus simple.
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin. M. Boutin:
Si on veut répondre aux
préoccupations de tout le monde sur la question de travailler
avec rémunération, rappelons qu'il y a un contrôle premier,
c'est l'autorisation du premier magistrat de la municipalité.
Théoriquement, cela peut laisser ouverture à des abus. On ne veut
pas complètement enlever la notion de rémunération, parce
que, pour des élus travaillant pour des organismes publics, il peut y
avoir des jetons de présence ou des rémunérations
nominales.
Alors, pour un organisme public, il faudrait laisser la
possibilité d'être rémunéré. Mais je suis
d'accord avec vous que, tel que libellé, il pourrait y avoir un
directeur général de la Croix-Rouge ou quelque chose du genre qui
passe.
Ce que je pourrais proposer, M. le ministre, c'est, avec le texte que
vous avez présentement, d'insérer à l'article 17b,
deuxième alinéa, après les mots "publics ou parapublics
ou", les mots "sans rémunération pour tout organisme à but
non lucratif ayant un but charitable, scientifique...". Cela laisserait une
possibilité de rémunération pour les organismes publics et
parapublics et pas de rémunération pour les autres.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Malgré cela, même si on fait ce que
vous dites, il pourrait quand même continuer à louer ses services,
parce que vous insérez "sans rémunération" uniquement pour
ceux qui travaillent pour des organismes publics ou parapublics: "ou
travailler". Selon la première partie de la phrase qui est: "il peut
louer ses services", il pourrait le faire avec rémunération.
M. Boutin: Ce que je peux suggérer, M. le Président
- je pense qu'on en a l'idée, tout le monde - c'est qu'on suspend
là-dessus et on fera un peu d'écriture et on pourra revenir
après.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait carrément enlever les
mots "louer ses services"?
M. Boutin: Cela se lirait donc: "il peut travailler pour des
organismes publics ou parapublics ou sans rémunération pour tout
organisme à but non lucratif.
M. Bourbeau: Travailler sans rémunération pour des
organismes publics ou parapublics.
M. Boutin: II y a le problème de la
rémunération pour les organismes publics ou parapublics; je pense
au Vieux-Port, par exemple, où il y a des rémunérations et
des jetons de présence. Je pense que cela causerait des
inconvénients si on mettait cela comme limitation pour des organismes
publics ou parapublics. Il reste toujours le contrôle du maire, comme je
voua le dis.
M. Pelletier: J'ai l'impression qu'on avait tout à l'heure
une formule qui réglait le problème et on vient de
l'échapper. Si cela se lisait: "Cependant, avec l'autorisation du
conseil, il peut travailler pour des organismes publics ou parapublics ou sans
rémunération pour tout organisme à but non lucratif ayant
un but charitable..."
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le problème qui continue de se poser, c'est
que vous pourriez avoir un membre du comité exécutif à
plein temps qui travaille contre rémunération pour un organisme
public ou parapublic et qui encaisse une double rémunération.
M. Boutin: II y a un jeton de présence. M. Johnson
(Anjou): M. le Président.
Le Président (M, Rochefort): M. le chef de l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): Je comprends aussi les préoccupations
du représentant de la ville de Québec. Au fond, on sait que des
membres de conseils municipaux et particulièrement des membres de
comités exécutifs sont également présents dans des
organismes supramunicipaux, par exemple, les communautés urbaines, les
commissions de transport, etc. Je comprends que ces fonctions impliquent une
certaine rémunération qui, habituellement, est sous forme, je
crois, de jetons de présence ou de montants forfaitaires annuels selon
la participation.
Je pense qu'on n'a pas à remettre cela en cause. Il
m'apparaît normal qu'il y ait une forme de rémunération
pour ce type d'activités additionnelles pour l'élu municipal, qui
est membre d'un comité exécutif. Cependant, ma question, à
l'origine, voulait simplement soulever le problème que poseraient, dans
les organismes à but non lucratif - par exemple le Festival
d'été de Québec, le Carnaval de Québec - les
activités de nature culturelle où une personne
déclarée à temps plein membre du comité
exécutif, en plus de cela, pourrait recevoir une
rémunération à titre, je ne sais pas, de conseiller en
communication d'un organisme.
Je pense que, dans l'esprit de la ville, c'est exclu. C'est ce que j'ai
cru comprendre des propos de M. le maire et du conseiller juridique. Cependant,
ce ne doit pas être
exclu pour les organismes publics et parapublics proprement dits quant
à la participation à ces organismes qui, en
général, sont encadrés par une législation
spécifique, font l'objet de charte, etc.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: évidemment, la nature humaine étant
ce qu'elle est, il faut se prémunir contre tous les péchés
possibles que l'homme pourrait inventer. Il reste que la commission ne devrait
pas oublier que personne ne peut travailler à plein temps sans
l'autorisation du maire dûment donnée dans un certificat à
cet effet, très visible au plan du conseil et qu'en plus s'il y a un
emploi à l'extérieur rémunéré, il faut la
permission du conseil. J'avoue que, comme cran d'arrêt, cela
m'apparaîtrait un peu suffisant contre le péché potentiel
qui pourrait peut-être être commis un jour.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre. (22 heures)
M. Bourbeau: M. le Président, je pense qu'on devrait
peut-être suspendre cet article et permettre au légiste de trouver
un texte qui va répondre à l'intention qu'avait le maire de
Québec lorsqu'il est venu me rencontrer et qu'on en a discuté. Ce
qu'on a convenu, M. le maire me corrigera si je me trompe, c'est que certains
membres du comité exécutif qui travaillent à temps plein
et qui seraient reconnus comme tels seraient rémunérés
à temps plein. S'il arrivait que ces gens demandent au conseil municipal
et obtiennent la permission du conseil d'oeuvrer dans des organismes
charitables, culturels ou scientifiques à temps partiel, le soir, les
fins de semaine ou des trucs comme cela, et qu'il y avait à l'occasion
de ces sessions des jetons de présence, cela ne créerait pas de
problème à la condition que le conseil municipal donne son aval.
Je crois qu'on est d'accord là-dessus.
Pour le reste, je n'ai jamais pensé qu'un membre du comité
exécutif pourrait louer ses services. Je n'ai jamais pensé non
plus qu'il pourrait travailler pour des organismes puisque, quand on dit
"travailler", il n'est plus question de siéger à des conseils
d'administration. Cela veut dire faire un travail. Dans mon esprit à
moi, "travailler", c'est autre chose que siéger à des conseils
d'administration. J'aimerais qu'on puisse trouver un texte qui satisfasse
à l'entente que nous avons eue entre nous.
M. Pelletier: Et que je corrobore en tous points, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Peut-être qu'on pourrait suspendre.
Le Président (M. Rochefort): Juste avant de suspendre,
j'avais le député de Louis-Hébert et le
député de Matapédia. M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Simplement pour bien
nous situer et bien comprendre ce que veut dire ce que nous adoptons et ce que
nous proposons aujourd'hui, j'aimerais savoir de la part du maire de
Québec: Est-ce qu'un vice-président du comité
exécutif qui serait à temps plein et qui aurait trois fois la
rémunération d'un conseiller ordinaire aurait aussi, en sus de
cela, les 75 %?
M. Pelletier: Il ne l'aurait pas trois fois parce que, dans le
cas de ce que la loi prévoit actuellement, c'est 2,50 plus 0,75, donc
3,25.
M. Doyon: Mais je prends l'hypothèse d'un
vice-président qui est donc membre du comité exécutif et
qui l'est à temps plein.
M. Pelletier: Le vice-président a un article
spécifique dans sa charte qui fixe sa rémunération
à 2,50. S'il devient à temps complet, il aurait 0,75 de plus, ce
qui veut dire que 2,50 plus 0,75 égale 3,25.
M. Doyon: D'accord, donc 25 % de différence avec le membre
du conseil exécutif qui, lui, est à temps plein.
M. Pelletier: Voilà.
M. Doyon: Maintenant, quelle est la rémunération
d'un conseiller municipal actuellement à la ville de Québec?
M. Pelletier: 16 431 $; donc un conseiller exécutif
à temps partiel, 32 800 $; un conseiller exécutif à temps
complet, 48 000 $ environ et 25 % de plus pour le président.
M. Doyon: Environ 52 000 $.
M. Pelletier: 52 000 $. Je vous souligne qu'il n'y a pas un chef
de service à l'hôtel de ville de Québec qui est payé
en bas de 55 000 $.
M. Doyon: Et je vous signale qu'il n'y a pas un
député qui qagne 50 000 $, ici, à l'Assemblée
nationale.
M. Pelletier: Je vous sugqère de voir à vos
affaires.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Rochefort): Nous allons suspendre nos
travaux pour nous en occuper. Non? M. le député de
Louis-Hébert,
vous pouvez poursuivre.
M. Doyon: Une façon de nous occuper de nos affaires, c'est
de nous occuper de celles de la ville de Québec et nous essayons de le
faire ce soir, M. le Président.
Ce que je voudrais aussi savoir, c'est qu'il y a un certain nombre de
personnes qui ont des postes addditionnels et qui siègent au conseil de
la Communauté urbaine de Québec. Pour le conseil de la
Communauté urbaine de Québec, quelle est la
rémunération additionnelle qui est rattachée à
cette fonction?
M. Pelletier: Je ne m'en souviens pas exactement. Tout ce que je sais,
c'est qu'aucun élu de la Communauté urbaine de Québec ne
peut gagner plus de 81 000 $, qu'il soit dans sa ville, à la
communauté, au conseil, à l'exécutif de la
communauté ou à la commission de transport? le maximum
correspondant pour ce qui est de Montréal étant de 95 000 $. Cela
a été publié à là Gazette officielle
il y a quelques semaines. La rémunération dont il est question
dans le projet de la ville ne contrevient pas au maximum qui, de toute
façon, a déjà force de loi.
M. Doyon: Oui. Maintenant, au-delà de la présence
au conseil de la Communauté urbaine de Québec - il y a un certain
nombre d'élus de la ville de Québec qui siègent au
comité exécutif de la Communauté urbaine de Québec
- quelle est la rémunération des membres du comité
exécutif de la Communauté urbaine de Québec?
M. Pelletier: Je pense que c'est 4 plus 10. Je souligne qu'il n'y
a aucun membre du comité exécutif de la ville qui siège au
comité exécutif de la Communauté urbaine de
Québec.
M. Doyon: Oui, mais ce n'est pas...
M. Pelletier: II y en a deux qui siègent au conseil de la
Communauté urbaine de Québec.
M. Doyon: Mais leur absence n'est pas due à une exclusion
légale, elle est due à une décision qui, à moins
que je ne me trompe, est prise par le conseil.
M. Pelletier: Le conseil choisit les représentants qu'il
veut.
M. Doyon: C'est cela. Dans le moment, c'est le cas, sauf qu'il
n'y a pas d'interdiction légale à ce que, éventuellement,
un membre du comité exécutif à temps plein, donc gagnant
48 000 $, aille aussi y siéger, et de ce fait même au
comité exécutif et au conseil de la Communauté urbaine de
Québec, ce qui l'approcherait joliment de la somme de 81 000 $. Je le
signale en passant parce que toutes ces rémunérations sont
susceptibles de s'additionner.
M. Pelletier: Celui qui serait le plus payé, ce serait le
vice-président de l'exécutif; 52 000 % plus 14 000 $, soit 66 000
$.
M. Doyon:66 000 $, c'est cela.
M. Pelletier: Quand même, iI reste 15 000 $ jusqu'à
fil 000 $.
M. Doyon: Oui, je comprends. Mais 81 000 $ n'étant pas un
objectif, étant un maximum qu'on ne veut pas dépasser.
M. Pelletier: J'avais plus l'impression que vous pensiez que
beaucoup de monde pouvait l'avoir alors que, moi, je pense qu'il y a pas mal
moins de monde.
M. Doyon: Non, je pense que le législateur qui a
établi 81 000 $ a mis un maximum. Il a mis un plafond, non pas vers
lequel on doit tendre, mais en bas duquel on doit nécessairement
demeurer. Le fait qu'on soit à 66 000 $, on n'est pas à 81 000 $.
Il reste une marge, je t'admets, mais c'est déjà un montant
considérable. J'aimerais aussi savoir, M. le maire, actuellement combien
il y a de membres du comité exécutif que vous considérez
être à temps plein.
M. Pelletier: Dans les faits, il y en a trois qui sont
continuellement à l'hôtel de ville dans le moment, à part
moi.
M. Doyon: D'accord. Ce sont des personnes qui n'ont pas d'autres
emplois ou d'autres occupations que celles de s'occuper des choses
municipales.
M. Pelletier: Que je sache, oui. Elles ont peut-être des
activités sociales, remarquez, culturelles ou autres.
M. Doyon: Oui, on parle de travail régulier. Je comprends
qu'on ne puisse pas prédire l'avenir, M. le maire, mais, en tant que
maire qui aurez à autoriser des reconnaissances de temps plein à
des fins de rémunération, est-ce que vous avez une idée de
ce vers quoi vous vous en allez? Combien y a-t-il de membres en tout dans Se
comité exécutif de la ville de Québec?
M. Pelletier: Quatre plus le maire suppléant et plus le
maire, ce qui fait six.
M, Doyon: Six en tout. Donc, il y en a la moitié dans le moment
qui sont considérés
à temps plein.
M. Pelletier: C'est cela.
M. Doyon: C'est une situation qui dure depuis combien de temps,
M. le maire?
M. Pelletier: C'est une situation qui évolue, mats qui
dure depuis certainement le début du présent mandat pour ce qui
est de la situation actuelle, et, dans l'ancien mandat, il y avait
déjà des gens qui étaient à temps plein.
M. Doyon: Et ces gens à temps plein ont des bureaux
à l'hôtel de ville, j'imagine, et ils travaillent à
l'hôtel de ville. Ils sont organisés à l'hôtel de
ville.
M. Pelletier: C'est cela. Ils sont là à longueur de
journée.
M. Doyon: Pour les commodités.
M. Bourbeau: M. le Président, la question du
député de Louis-Hébert ramène à
l'avant-scène la question de la rémunération globale des
élus municipaux. Évidemment, quand on fait la comparaison avec le
salaire des députés et même des ministres, cela peut
sembler un peu étonnant pour certains que des membres des conseils
municipaux soient mieux rémunérés que des
députés et même que des ministres. Je ne pense pas que le
problème soit que les membres des conseils municipaux soient trop
rémunérés. C'est peut-être qu'il faudrait revoir le
salaire des élus provinciaux. Quant à moi, je pense que, depuis
quelques années, la charge de travail des membres des conseils
municipaux a augmenté considérablement. Les lois municipales sont
devenues beaucoup plus exigeantes pour les élus du monde municipal. Je
crois qu'il est temps que nous regardions de nouveau la question de la
rémunération des élus, pas nécessairement pour
augmenter cette rémunération, quoique dans ce cas on l'ait fait
pour reconnaître le travail à temps plein des membres du
comité exécutif, mais peut-être pour calibrer de nouveau
davantage les salaires en tenant compte du temps consacré au travail de
chacun et de la rémunération afférente.
Pour ce qui est du cas de la ville de Québec, je suis
personnellement d'avis que les propositions de la ville de Québec sont
raisonnables et qu'elles correspondent très bien à ce que
devraient recevoir les membres du conseil municipal ou les membres du
comité exécutif en fonction du temps qu'ils consacrent à
leur travail.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, une très brève question. En ce qui
concerne la commission de transport de Québec, une
rémunération est attachée évidemment pour
siéger au conseil de la commission de transport. Y a-t-il des membres du
comité exécutif qui, actuellement, sont à la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec?
M. Pelletier: Non, monsieur.
M. Doyon: II n'y en a pas. Mais là aussi, par un choix qui
est fait par l'administration. Il n'y a pas d'interdiction, à votre
connaissance, législative qui l'empêcherait?
M. Pelletier: Je pense que c'est le bon sens qui fait qu'il y a
24 heures dans une journée et si quelqu'un essaie de faire tous les
postes pour avoir tous les salaires, il va...
M. Doyon: Non, ce n'est pas la question. Ce n'est pas la raison
de ma question, c'est tout simplement que je veux le savoir - et vous
êtes mieux placé que moi pour le savoir - que je vous pose la
question.
M. Pelletier: Je vous ai répondu, il n'y en a pas.
M. Doyon: L'autre question que je voudrais poser: Quelle est la
rémunération attachée au poste de membre du conseil de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec, la
CTCUQ, en fait? L'avez-vous de mémoire?
M. Pelletier: M. le député, je regrette, mais je ne
le sais pas.
Le Président (M. Rochefort): Si on revient...
M. Pelletier: Environ 10 000 $, me souffle-t-on à
l'oreille, mais...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je suis content qu'on ait commencé sur cet
article. Le conseil municipal peut-il fixer, pour un conseiller municipal de la
ville de Québec, des salaires autres que ceux prévus dans la loi
générale ou si votre charte fixe un montant d'argent pour le
conseiller municipal?
M. Boutin: Notre charte n'a pas de disposition
particulière en ce qui concerne la rémunération des
élus. Nous sommes sous le régime général de la Loi
sur les cités et villes dont le principe fait en sorte que la
rémunération minimale est établie en
fonction de tant de cents par tête de pipe, avec, cependant,
fixé dans la loi, un maximum que personne ne peut dépasser. La
loi générale permet cependant aux municipalités, par
règlement, d'aller au-delà du minimum, sauf que, en ce qui
concerne ta ville de Québec et compte tenu de la population de la ville
de Québec, le minimum établi en utilisant la formule de la loi
est de 95 %, 97 % et 98 % du maximum fixé par la loi, ce qui fait qu'il
n'y a à peu près pas de marge de jeu.
M. Dufour: Par contre, le salaire du maire, si j'ai bien compris,
est fixé dans la Charte de la ville de Québec.
M. Boutin: Non plus. M. Dufour: Non plus.
M. Boutin: C'est exactement le même principe.
Rappelons-nous que le salaire des conseillers, en vertu de la Loi sur les
cités et villes, est fixé en fonction du salaire du maire. Le
minimum, c'est le tiers du salaire du maire.
M. Dufour: Je veux seulement soulever le fait suivant: dans la
Loi sur les cités et villes ou dans le Code municipal,
généralement, le salaire du maire, quand il n'y a pas de
règlement spécifique, est fixé au montant
déterminé par la population et le conseiller reçoit le
tiers du salaire du maire. Avec la mesure proposée, un conseiller qui
est dans l'exécutif pourrait, sous toutes réserves, avoir
à peu près le même salaire que le maire. Je ne pense pas
que la ville de Québec va aller vers cela. Mais il y a tout de
même une possibilité qui... On est sur le bord et je me demandais
si, à Québec, il ne peut pas atteindre le salaire du maire s'il
n'est pas plus élevé.
M. Boutin: Faisons-le mathématiquement.
M. Dufour: Oui.
M. Boutin: Le maire à la ville de Québec,
étant membre du comité exécutif, reçoit quatre fois
le salaire d'un simple conseiller, alors que le membre du comité
exécutif le plus élevé qui est le vice-président,
avec les amendements proposés, ne recevra jamais plus de 3,25 %.
M. Dufour: D'accord. C'est cette mesure-là qui fait la...
Je ne vous cache pas que cela fait un bout de temps que je me demande comment
il fait pour ne pas être rattrapé. Là, il a un salaire de
plus que celui du conseiller.
M. Boutin: Le maire reçoit, comme maire, le salaire
établi par la Loi sur les cités et villes, qui est trois fois le
salaire d'un conseiller, et, à titre de membre du comité
exécutif, il reçoit une fois de plus, ce qui fait que son salaire
est de quatre fois le salaire d'un conseiller.
M. Dufour: Cela ne fait pas une grosse différence.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. Gilbert.
M. Gilbert: M. le Président, je pense que par l'amendement
proposé, on vient de faire tomber aussi l'article 17f qui permettait
à un conseiller de recevoir plus d'un tiers du salaire du maire. Le
problème -c'est un peu aussi pourquoi on s'oppose à cela - c'est
que cela crée des superconseillers avec les conseillers
exécutifs. Vous laissez tomber l'article 17f. Donc, si on veut augmenter
le salaire des conseillers à la base, on dit qu'on peut avoir des
conseillers exécutifs suffisamment payés, mais, si on veut
augmenter le simple conseiller, par le même fait même, le
fossé reste toujours entre les conseillers exécutifs et les
simples conseillers, puisque, selon la Loi sur les cités et villes, un
conseiller ne peut pas gagner plus que le tiers du salaire du maire. (22 h
15)
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'on a eu le temps de
faire les rédactions à l'article 3? Non? Bon. Alors, je suspends
l'article 3. Je pense que te débat a été fait. On
reviendra avec le nouveau texte et on s'en va à l'article 4. J'appelle
l'article 4 M. le ministre.
Séances du conseil
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: Cette disposition à l'article 4 a pour but
d'accorder au conseil municipal certains pouvoirs en matière de gestion
du personnel de la ville. Cet amendement est de concordance avec des
modifications que la ville désire voir apporter au pouvoir du
comité exécutif.
Comme je l'ai déjà mentionné, le processus de
révision des lois municipales est présentement en marche et cette
révision étudiera, entre autres aspects de ces lois, la
composition, le fonctionnement et les pouvoirs des comités
exécutifs. En attendant, je suis peu enclin à accepter des
modifications à ces dispositions. Je ne crois pas non plus que cette
demande soit très urgente pour la ville et j'aimerais proposer une
modification comme suit: "Le paraqraphe 1° de l'article 4 du projet de loi
271 est
remplacé par le suivant: "1° par la suppression des
deuxième et troisième alinéas du paragraphe h."
Le remplacement du paragraphe 1° de Particle 4 est une modification
de concordance avec la modification proposée par le paragraphe 3° de
l'article 4 et la modification apportée par l'article 1. Le texte du
deuxième alinéa du paragraphe h de l'article 159a de la charte se
retrouverait à la fin de cet article 159a. D'autre part, la
définition qui se trouvait au troisième alinéa du
paragraphe h se retrouve maintenant à l'article 1 de la charte.
Le Président (M. Rochefort): À l'amendement à
l'article 4, paragraphe 1°, y a-t-il des commentaires?
M. Boutin: Nous avons pris connaissance de l'amendement
proposé au paragraphe 1° de l'article 4 et nous sommes d'accord avec
cet amendement.
Le Président (M. Rochefort): D'autres commentaires? Est-ce
que l'amendement à l'article 4, paragraphe 1°, est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Un autre
amendement, M. le ministre, un peu plus loin, paragraphe 2°?
M. Bourbeau: Le paragraphe 2° de l'article 4 du projet de loi
271 est remplacé par le suivant: "2° par le remplacement du
paragraphe i par le suivant: "i conclure des ententes avec toute personne,
société ou corporation pour confier, en tout ou en partie,
l'administration et l'exploitation, en son nom, des terrains ou bâtiments
de stationnement dont elle est propriétaire et dont elle a l'usage, du
mail centre-ville ainsi que des immeubles situés sur le lot 4823 du
cadastre officiel de la cité de Québec, quartier Saint-Pierre,
division d'enregistrement de Québec."
Le remplacement du paragraphe 2° a pour but de restreindre, au site
connu sous le nom de gare intermodale, le pouvoir accordé à la
ville de confier à des tiers l'exploitation et l'administration
d'immeubles en son nom.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires sur
cette proposition d'amendement?
M. Boutin: Nous en avons pris connaissance, M. le
Président, et nous sommes d'accord avec son libellé.
Le Président (M. Rochefort): D'autres commentaires? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: C'est un pouvoir qui était déjà
contenu dans la charte, sauf que vous l'agrandissez ou est-ce un pouvoir
nouveau'
M. Boutin: Dans la charte, nous avons déjà le
pouvoir de confier à des tiers l'administration et l'exploitation de
deux choses: les terrains et les bâtiments de stationnement et ce qu'on
appelle dans la charte le mail Saint-Roch. On intervient dans cet article,
d'abord, pour parler du mail centre-ville plutôt que du mail Saint-Roch
et, en plus, pour y ajouter les bâtiments situés sur le lot
où se trouve la gare intermodale.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? L'amendement
à 2° est-il adopté? L'article 4,2°, est adopté. On
revient à l'article 4 tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres
commentaires? Est-ce que l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
Adopté. J'appelle donc l'article 5.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 5...
Le Président (M. Rochefort): Je veux bien qu'il y a un
troisième paragraphe, mais, à partir du moment où on
dispose des deux amendements, je demande s'il y a d'autres commentaires sur
l'article, on me dit non et j'appelle le vote sur l'article tel
qu'amendé. Sinon, on va fonctionner par paragraphe. Je veux adopter un
fonctionnement qui correspond au rythme que les membres de la commission
veulent bien suivre. Il n'y a pas de problème.
M. Leclerc: C'est facile à comprendre. Nous travaillons
avec le cahier et vous travaillez à partir du projet de loi, ce qui fait
que...
Le Président (M. Rochefort): Vous allez m'excuser, mais il
faut que je travaille à partir du projet de loi, parce que c'est dans
cela que je dois noter les décisions de la commission.
M. Dufour: II faut faire un peu la discussion. Vous avez le
rôle de présider et on a le rôle d'examiner pour voir si on
comprend bien ce qui est écrit.
M. Bourbeau: M. le Président, je suggérerais, quant
a moi, que vous procédiez paragraphe par paragraphe. J'avais
l'impression que le paragraphe 3°, qui n'avait pas été
amendé, faisait partie de l'article.
Le Président (M. Rochefort): C'est le cas.
M. Bourbeau: II est inclus ou il ne l'est pas?
Le Président (M. Rochefort): II est inclus.
M. Bourbeau: Bon, très bien.
Le Président (M» Rochefort): On va reprendre
tranquillement. Il y a une question de bon fonctionnement. J'appelle Particle 4
où il y a un amendement à 1°. On a disposé de cet
amendement. J'appelle le deuxième amendement qui porte sur le 2° et
nous en disposons. Je reviens à l'article tel qu'amendé deux fois
et je demande s'il y a des commentaires. Cela inclut donc le paragraphe 3°,
dans le cas qui nous occupe.
M, Dufour: Vous ne l'avez pas demandé longtemps.
Le Président (M. Rochefort): Je vous donnerai un
délai plus long pour vous permettre de le faire. Dans le cas qui nous
occupe, est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 4,3°?
M. Bourbeau: Il s'agit d'une modification de concordance.
Le Président (M. Rochefort): J'avoue honnêtement
qu'avec la somme de travail que nous avons à faire ce soir, je vous
dirai que, dans la mesure où il n'y a pas de question des membres de la
commission, on n'a pas un besoin essentiel d'une lecture des articles. Est-ce
que les membres de la commission se sentent à l'aise avec cela?
M. Bourbeau: D'accord.
M. Dufour: Vous nous l'avez donné, cet amendement.
M. Bourbeau: Très bien, moi aussi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 4 tel
qu'amendé à 1° et à 2° est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 5.
Officiers du conseil
M. Bourbeau: M. le Président, je suis d'accord avec cette
proposition.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires
à l'article 5?
M. Dufour: Est-ce que c'est un nouveau pouvoir que le
comité exécutif se donne par rapport à ce qui existait
avant? Il me semble que la proposition qu'on a devant nous, c'est que le
comité exécutif peut également suspendre ses
employés pour la période qu'il détermine et imposer des
mesures disciplinaires. Est-ce nouveau?
M. Boutin: Si vous me le permettez, M. le Président, le
pouvoir, tel qu'il existe actuellement, permet au comité exécutif
de destituer les employés qu'il nomme. La charte ne parle à aucun
endroit de façon spécifique du pouvoir d'imposer des mesures
disciplinaires ou simplement de suspendre. Pour éviter toute
ambiguïté, on clarifie ce pouvoir. Je vous souligne
immédiatement qu'à la fin, dans les mesures transitoires on en
fait un article déclaratoire, en protégeant cependant les causes
pendantes, s'il y en a.
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M, Rochefort): L'article 5 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Bourbeau; Cette modification établît la
façon dont doit être déterminée la cotisation
annuelle que doit verser la ville afin de combler le déficit actuariel
de son fonds de pension avant le 31 décembre de l'an 204S. Cet article
vise à établir le pourcentage de la masse salariale qui servira
à déterminer cette cotisation annuelle. Je signale que la
Régie des rentes du Québec nous a informés de son accord
à cette disposition. Il en va de même pour le ministère. Je
n'ai pas l'intention de lire la modification.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: II y a une modification qui a été
déposée...
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que les membres de la
commission - c'est de cela que je voulais m'informer - ont entre les mains le
nouveau texte de l'article 6? Les intervenants aussi? M. le ministre.
M. Bourbeau: Je crois que la ville de Québec en a pris
connaissance et qu'il y a accord sur le nouveau texte.
M. Boutin: Nous avons pris connaissance du projet, M. le
Président, et nous sommes d'accord avec son libellé.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur ce nouvel article 6? M. Gilbert.
M. Gilbert: M. le Président, nous, on a
toujours dit que cela devrait être 50 ans, tel que le proposait la
commission Lapointe et tel que le préconise également M. Parizeau
dans les fonds actuariels. Cependant, on remarque qu'on donne 60 ans ici
à la ville de Québec, mais c'est plus contrôlé. Je
pense qu'on fixe des montants par tranches. Cela nous semble plus
acceptable.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Dufour: Si tout le monde est d'accord, on est d'accord.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 6 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 6 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 7. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec
l'article 7.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires
à l'article 7?
M. Dufour: Ces procès-verbaux sont à la disposition
du public si les qens veutent en prendre connaissance ou veulent en avoir des
extraits.
M. Boutin: M. le Président, ce sont des documents publics.
Le seul objectif visé par la modification, c'est de faire
disparaître un anachronisme dans la charte où on faisait
référence à la fonction de président
intérimaire du comité exécutif ce qui n'existe pas. On a
profité de l'intervention pour faire disparaître "ou
dactylographiés en français" pour polir un peu le
vocabulaire.
Le Président (M. Rochefort): Mme
Frohn.
Mme Frohn: Oui. Je voudrais seulement avoir un
éclaircissement parce que, dans le texte, on lit: "Les
procès-verbaux des votes et délibérations du comité
exécutif..." Actuellement, à la ville de Québec, on a un
procès-verbal qui nous donne les votes et les documents qui sont
déposés, mais on n'a pas accès aux
délibérations. J'aimerais avoir un peu l'esprit de ce mot. Est-ce
que le mot "délibérations" veut dire effectivement un compte
rendu des sujets discutés, par exemple, ce à quoi on n'a pas
accès actuellement?
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin: M. le Président, si vous me le permettez, je
pense que ce à quoi fait allusion Mme la conseillère, c'est la
différence entre un procès-verbal et un verbatim. Il n'y a pas de
verbatim des délibérations du comité exécutif, il
n'y a qu'un procès-verbal. Tel rapport a été soumis, il a
été adopté ou il a été rejeté.
Le Président (M. Rochefort): Mme
Frohn.
Mme Frohn: Oui. J'aimerais avoir le sens de
"délibérations", parce qu'on dit: "Les procès-verbaux des
votes et délibérations..." et j'aimerais une définition du
mot "délibérations".
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin: Je comprends la perception de Mme la
conseillère, parce que le procès-verbal, actuellement, le
comité exécutif étant ce qu'il est, étant
composé de gens faisant partie de la même organisation politique,
les délibérations... It n'y a jamais de vote enregistré,
par exemple. Alors, les procès-verbaux sont très lapidaires; le
rapport est considéré et il est adopté purement et
simplement. S'il y avait effectivement de longues délibérations
et des dissidences et tout ce qui s'ensuit, le greffier de la ville
consignerait à l'intérieur de son procès-verbal ce genre
de délibérations. Mais, dans les faits, cela ne se passe pas
comme cela.
Mme Frohn: Alors, dans les faits, il n'y a pas de
délibérations au comité exécutif.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Frohn: Mais c'est cela, on a droit aux
délibérations.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il d'autres
commentaires? Est-ce que l'article 7 est adopté? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, est-ce qu'il y a une
période de temps déterminée pour déposer les
procès-verbaux du comité exécutif? Est-ce que vous les
déposez au conseil avant de... Cela veut dire tous les quinze jours, par
exemple, ou toutes les semaines.
M. Pelletier: Les procès-verbaux du comité
exécutif ne sont pas déposés comme tels au conseil,
maïs ils sont disponibles au greffe pour toute personne qui voudrait les
consulter et ils sont envoyés systématiquement à toute une
série de personnes, à la fois les conseillers, les chefs de
service, etc.
M. Dufour: Cela se fait rapidement, au fur et à mesure?
(22 h 30)
Le Président (M. Rochefort): Adopté?
M. Pelletier: Ah! oui. C'est une des choses pour lesquelles nous
n'avons pas de plaintes.
Le Président (M. Rochefort): L'article 7 est-il
adopté? Adopté. J'appelle donc l'article 8 et il y a un
amendement.
M. Bourbeau? Oui, M. le Président. Je crois que
l'amendement a été également distribué à
tout le monde.
Une voix: Oui.
M. Bourbeau: La modification proposée a pour but de
permettre au directeur général de la ville d'oeuvrer au sein
d'organismes qui y sont décrits sans avoir à obtenir
l'approbation du conseil municipal.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires?
M. Dufour: Est-ce qu'il a besoin aussi de l'approbation du
conseil?
M. Bourbeau: De la façon dont l'amendement est
rédigé.,.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: Je note que, là-dedans, on dit: "II peut
cependant exercer une charge ou un emploi non rémunéré
pour un organisme public..." Je dois déclarer ici que, contrairement
à la charte, nous avons autorisé en pleine lumière le
directeur général à être membre du conseil
d'administration de la Société du Vieux-Port, invité par
le gouvernement fédéral à désigner quelqu'un qui
représenterait la ville. Nous avons cru qu'il était dans
l'intérêt de la ville d'avoir quelqu'un qui y siégerait et
qui serait à l'intérieur pour nous dire ce qui s'y passait. Je
pense que ce n'était quand même pas condamner cette personne
à ne pas recevoir les jetons de présence que tout le monde
reçoit au conseil d'administration. Là-dessus, l'article ne
répond pas au voeu que nous avions exprimé de régulariser
cette situation.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: On m'informe que ce texte vient de la ville de
Québec.
M. Pelletier: Parce que vous n'aviez peut-être pas
accepté autre chose. Je suis prêt à refaire le texte, si le
ministre me dit qu'il est prêt à accepter quelque chose de
plus.
M. Bourbeau: Si on parle d'une situation où le directeur
général siégerait au sein d'un organisme comme Vieux-Port
ou des trucs comme cela à temps partiel, moyennant un jeton de
présence, personnellement, je n'aurais pas d'objection. Ce qu'il faut
éviter, c'est toujours le problème de se retrouver devant une
situation où le directeur général a une charge
rémunérée. Une charge rémunérée,
c'est autre chose que de siéger à un conseil
d'administration.
M. Pelletier: Voilà, M. le ministre, mais, dès la
minute où ce sera sujet à approbation du conseil, d'abord, cela
se fera de façon publique et, deuxièmement, il y aura un
mécanisme de sanction.
M. Bourbeau: Ce serait un précédent. On utiliserait
une formule qui serait, après cela, utilisée par l'ensemble des
municipalités du Québec. On pourrait admettre que quelqu'un
puisse avoir une charge à plein temps comme maire ou conseiller
municipal, payé à plein temps, et avoir un autre emploi à
plein temps.
M. Pelletier: Ce n'est pas cela que nous recherchons, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Non, je sais.
M. Pelletier: Ce n'est pas cela qu'on recherche.
M. Bourbeau: II faudrait rechercher ici un texte qui
pourrait...
M. Pelletier: C'est ce que le ministre me dit.
M. Bourbeau: On revient au même point que pour l'article
précédent.
M. Pelletier: On pourrait le suspendre et essayer de trouver une
rédaction qui conviendrait dans ce cas-ci comme dans l'autre.
M. Bourbeau: Je pense que c'est le même cas, à peu
près, que tout à l'heure. On va le suspendre et tenter de trouver
un texte.
Le Président (M. Rochefort): L'article 8 est suspendu,
j'appelle donc l'article.
Vérificateurs, nomination, devoirs
M. Bourbeau: Je suis d'accord avec cette disposition qui remplace
te mot "auditeurs", qui est un anglicisme, par le mot
"vérificateurs".
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires? L'article 9
est adopté, j'appelle donc l'article 10. Il y a un amendement.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, il y a des
modifications à l'article 10. Les modifications ont été
distribuées, je crois. J'aimerais simplement dire que les nouveaux
articles 178a à 178d établissent clairement l'obligation pour le
vérificateur permanent de déposer deux rapports de
vérification annuellement. Le premier rapport déposé au
comité exécutif au plus tard le 31 août fait état du
résultat de la vérification des états financiers de
l'exercice précédent. Le second rapport constitue un avis sur les
états financiers de l'exercice financier antérieur et sur
l'état établissant le taux global de taxation. Il doit être
remis à la même période que le rapport du
vérificateur externe.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, on est en
train de se comprendre du côté du secrétariat. Vous avez
présenté, j'imagine, a, b, c et d.
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Rochefort): C'est ça? On va se
limiter à ça pour l'instant?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Allons-y morceau par morceau.
Donc, a, b, c et d. Avez-vous présenté e aussi? Non? Vous avez
donc présenté des amendements à l'article 10 qui
correspondent à 178.
M. Bourbeau: C'est ça, a, b, c et d.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur cette première partie? M. Gilbert.
M. Gilbert: M. le Président, nous sommes heureux de voir
dans le texte qu'on permet au vérificateur de faire de l'optimisation de
la vérification. Cependant, on voit qu'il y a quelques mots de trop. On
aimerait faire enlever "si le conseil en fait la demande." On aimerait que
l'article se lise simplement: "...le vérificateur permanent, la
vérification financière, la vérification de la
conformité des opérations aux lois et règlements et celle
d'optimisation des ressources." Je crois que la vérification
intégrée est une vérification efficace. Elle assure un
meilleur rendement. On croit que c'est une mesure qui sera acceptée
généralement par à peu près toutes les
municipalités dans quelques années. On devrait en profiter
aujourd'hui pour l'implanter dans la ville de Québec.
Mme Frohn: Est-ce que je peux ajouter quelque chose?
Le Président (M. Rochefort): Oui, allez- yi
Mme Frohn: On a déjà présenté
plusieurs motions au conseil de ville où on demandait effectivement la
vérification intégrée. Cela a été
refusé. Donc, on sait très bien que te conseil ne demandera pas
cette vérification d'optimisation des services. Le conseil actuel,
évidemment.
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin: Ce texte qui apparaît au deuxième
alinéa de l'article 178a a été tiré de la Loi sur
le Vérificateur qénéral, à l'exception, il est
vrai, des mots "sous l'autorisation du conseil". La raison pour laquelle nous
avons ajouté ces mots-là, c'est qu'à notre avis et de
l'avis de nos experts à la ville de Québec en matière de
finances, ta vérification intégrée... Je souligne
immédiatement que ce texte qui permet de faire de la vérification
intégrée, de faire les trois éléments de la
vérification, c'est-à-dire la vérification
financière, la vérification de la conformité des
opérations aux lois et règlements et celle de l'optimisation des
ressources, il n'y a pas un autre vérificateur de municipalité
qui possède ces pouvoirs-là. Il n'y a que le Vérificateur
général qui les a présentement.
Nous pensons, à la ville de Québec, que les
infrastructures requises de contrôle des ressources, de contrôle
des opérations ne sont pas présentement en place pour permettre
de faire ce genre de vérification. Il serait prématuré de
donner immédiatement ces pouvoirs-là. Nous proposons de
préparer le terrain et d'assujettir cela à l'autorisation du
conseil et, lorsque les rouages administratifs seront en place pour le
permettre, ce sera au conseil à décider si oui ou non il est
opportun à ce moment de permettre la vérification
intégrée. En ce qui concerne les autres paragraphes a, b, c et d,
nous avons pris connaissance des textes. Nous avons également pris
connaissance, si je peux aller un petit peu de l'avant, des autres corrections
que le ministre a l'intention d'apporter à l'article 10 du projet de loi
et nous sommes d'accord avec ces corrections.
Je rappelle pour les membres de la commission que tous les articles
insérés dans la charte par l'article 10 du projet de loi sont
tirés de lois déjà existantes, soit la Loi sur les
cités et villes, soit la charte de la ville de Montréal, pour
cerner de façon complète l'ensemble des pouvoirs et devoirs du
vérificateur de la ville de Québec. Ces articles n'inventent rien
de neuf, ils ne font que remettre de l'ordre et établir de façon
complète les limites des pouvoirs et devoirs
du vérificateur de la ville de Québec.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Bourbeau: M. le Président, nous maintenons notre projet
de modification.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il d'autres
commentaires? M. Gilbert,
M. Gilbert: Je voudrais ajouter simplement un petit mot sur la
vérification intégrée. Nous aimerions savoir si la
vérification intégrée est possible à la ville de
Québec. Tout ce qui manquerait, ce seraient les ressources; qu'on donne
les ressources nécessaires et la vérification est possible,
D'ailleurs, on sait que cela peut se faire dans les municipalités
puisque, à Montréal, ils ont ce pouvoir.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que c'est la pratique courante que le
vérificateur - parce qu'il y a des conseils exécutifs -
dépose sa vérification au comité exécutif et qu'il
ait 30 jours pour que l'exécutif le transfère au conseil? Cela se
faisait comme cela avant? Cela a toujours été comme cela?
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que les amendements du
premier lot, 178...
Mme Frohn: Est-ce qu'on m'accorde le droit de parole, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Rochefort): Un instant! Excusez-moi, Mme
Frohn,
Mme Frohn: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
Mme Frohn: Je peux y aller?
Le Président (M. Rochefort): Oui, allez- y!
Mme Frohns: D'accord. Je voulais juste m'assurer que l'article
178 existait toujours et qui se lit: "Le vérificateur permanent
relève directement du conseil." Même si ce n'est pas inclus dans
l'article 10, je voulais m'assurer que c'était encore là.
Une voix: Oui.
Mme Frohn: D'après ce que vous lisez, oui, parce que c'est
seulement le remplacement.
Une voix: Bien oui.
Mme Frohn: Dans ce cas-là, vu que l'article 178 dit que le
vérificateur permanent relève directement du conseil, j'aurais un
peu la même sorte de question que M. le député. Vu que le
vérificateur relève du conseil, pourquoi est-ce que le
comité exécutif dépose le rapport au conseil et pas le
vérificateur lui-même, vu que le vérificateur relève
directement du conseil? Je pose la question à M. le ministre: Pourquoi
le vérificateur ne dépose-t-il pas directement son rapport au
conseil vu qu'il relève directement du conseil?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la proposition est sur la
table.
Mme Frohn: J'aurais une question, M, le ministre.
M. Bourbeau: Ah bon! D'abord, je m'excuse. Je croyais que
c'était un commentaire.
Mme Frohn: Oui. Alors, l'article 178, que je crois que vous
gardez encore, dit: "Le vérificateur permanent relève directement
du conseil." Pourtant, le dernier alinéa de l'article 178b dit que c'est
le comité exécutif qui dépose te rapport au conseil. Ma
question est: Pourquoi n'est-ce pas le vérificateur qui dépose
son rapport au conseil, vu qu'il relève directement du conseil?
M, Bourbeau: De toute façon, le comité
exécutif est obligé de le déposer au conseil. Je crois que
cela revient à la même chose.
Mme Frohn: Je n'ai pas compris la réponse.
M. Bourbeau: Je dis que le comité exécutif est
obligé de déposer le rapport au conseil. Donc, finalement, cela
revient à la même chose.
Mme Frohn: Je pense que c'est quand même important comme
principe que vu que le vérificateur relève du conseil, ce soit
lui qui soit responsable. Il y a aussi un délai de temps. Il pourrait
être intéressant d'avoir le rapport du vérificateur aussi
vite que le comité exécutif. C'est d'ailleurs ce qui se passe
à l'Assemblée nationale actuellement. Cela ne passe pas par le
Conseil des ministres, cela va directement à l'Assemblée. Je
crois que vous êtes d'accord avec cette façon de
procéder.
M. Bourbeau: Écoutez, je crois que notre proposition est
acceptable. Je ne vois pas pourquoi on la modifierait.
Le Président (M. Rochefort): D'autres commentaires? Est-ce
que les amendements qui concernent l'article 178a, b, c et d sont
adoptés?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. On va...
M. Dufour: Toujours avec la remarque. C'est peut-être la
première fois que j'émets la remarque. Avec le nombre d'articles
qu'on a, le nombre de lois qu'on a eu à discuter aujourd'hui, cela ne
nous laisse pas beaucoup de temps pour la discussion. Donc, notre rôle,
c'est peut-être de constater des choses. Je ne pense pas qu'on va faire
des grands débats sur chaque article parce que cela va prendre la nuit
et davantage.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle la deuxième
série d'amendements, M. le ministre, à l'article 10.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. On a fait circuler les
amendements. La modification apportée à l'article 179a.
Le Président (M. Rochefort): Oui. On va y aller avec
celui-ci si vous permettez.
M. Bourbeau: Cela vise à limiter aux membres du conseil
d'une municipalité située sur le territoire de la
Communauté urbaine de Québec l'interdiction d'agir comme
vérificateurs permanents de la ville de Québec.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires?
M. Boutin: Nous en avons pris connaissance. Nous sommes
d'accord.
Le Président (M. Rochefort): Mme Frohn?
Mme Frohn: Oui. Vous allez me corriger si ce n'est pas le bon
moment parce que cela va rapidement. C'est la question du vérificateur
externe. Est-ce qu'on est rendus là?
Le Président (M. Rochefort): Moi, je suis à
l'article 179a.
Mme Frohn: D'accord. Alors j'attendrai.
M. Dufour: Un membre du conseil ne peut pas agir comme
vérificateur.
Le Président (M. Rochefort): Bon. Est-ce que cela dispose
de l'article 179a? Adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. On poursuit
avec la troisième... Je pense, M. le ministre, qu'on va y aller par
article de la charte. Allons-y avec l'amendement à l'article 181. (22 h
45)
M. Bourbeau: La modification à l'article 181 fait
disparaître des mots inutiles. La modification è l'article 181b
vise à rendre le texte de l'article identique au texte de l'article
108.2 de la Loi sur les cités et villes. Est-ce qu'on prend tous les
amendements à l'article 181 ensemble?
Le Président (M. Rochefort): Je pense que c'est un
tout.
M. Bourbeau: Alors, le nouvel article 181e prévoit qu'un
membre du conseil d'une municipalité membre de la CUQ ne peut agir comme
vérificateur de ta ville. Les autres modifications rendent le texte
identique à ce qu'on retrouve dans la Loi sur les cités et
villes. Finalement, l'article 181g. La suppression de l'article 181g est
nécessaire, étant donné qu'il s'agit d'une disposition
inutile. Aucun des vérificateurs de la ville en fonction
présentement n'est membre d'un conseil municipal.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires?
Pas de commentaire, Mme Frohn?
Mme Frohn: Oui. Je crois que j'en suis au vérificateur
externe. J'aimerais savoir si ce ne serait pas une bonne chose d'ajouter que le
vérificateur externe de la ville ne doit pas être le
vérificateur externe de la CUQ ou, par exemple, des villes de la CUQ. Il
y a possibilité de problèmes. C'est une question que je poserais
encore une fois au ministre.
M. Bourbeau: C'est l'objet de l'amendement à 181e.
Mme Frohn: Ma question est: N'y aurait-il pas lieu d'ajouter un
cinquième point, à savoir que le vérificateur externe ne
peut pas être le vérificateur externe de la CUQ ou des
corporations municipales de la CUQ? C'est une question. Il me semble que le
même raisonnement qui dit qu'il ne doit pas être membre d'un
conseil d'une corporation municipale de la CUQ dirait aussi qu'il ne peut pas
être le vérificateur de ces corporations ou de la CUQ comme
telle.
M. Dufour: Vous pensez qu'un vérificateur qui
travaillerait pour la municipalité de Beauport, par exemple, ne pourrait
pas agir comme vérificateur de ta ville de Québec?
Mme Frohn: Oui. C'est cela parce qu'il y a quand même
possibilité de concurrence. Vous savez, juste dans le sens qu'on ne veut
pas qu'il soit membre d'un conseil. Je pense que le même raisonnement que
l'on fait pour le membre d'un conseil - peut-être faudrait-il expliquer
ce raisonnement - il faut le faire pour le vérificateur externe. C'est
une question, ce n'est pas une prise de position. Je demanderais une
réflexion là-dessus. Finalement, pourquoi avez-vous
décidé qu'il ne devrait pas être membre d'un conseil et ce
même raisonnement ne pourrait-il pas s'appliquer aussi au
vérificateur externe?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense que ce n'est pas la même chose,
être vérificateur et être membre d'un conseil.
Mme Frohn: J'espère.
M. Bourbeau: Vous nous demandez si on ne devrait pas interdire au
vérificateur externe de la ville de Québec d'être aussi
vérificateur externe d'une autre municipalité ou de la CUQ. Je ne
vois pas comment cela pourrait créer un problème que le
même vérificateur, qui est un professionnel, puisse avoir deux
clients dans la même région ou trois clients. Je ne crois pas que
cela puisse créer de problème. Je pense que cela n'en crée
pas.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il d'autres
commentaires à l'article 181? Cette série d'amendements est-elle
adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 10 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 11.
Comité exécutif - pouvoirs et attributions
M. Boutin: Nous retirons le premier paragraphe de l'article 11,
M. le Président.
M. Dufour: Convenant le quorum?
M. Boutin: Oui. Attendez un peu. Nous retirons également
le deuxième paragraphe de l'article 11.
Le Président (M. Rochefort): On va y aller tranquillement, si
vous le permettez. Vous retirez le premier paragraphe de 11, et ensuite?
M. Boutin: Ainsi que le deuxième paragraphe de l'article
11.
Le Président (M. Rochefort): On se comprend bien, vous
retirez l'article 11, 1° et 2°.
M. Boutin: Oui, il y en aura d'autres un peu plus tard, mais
1° et 2° sont retirés. Je comprends que M. le ministre a une
modification à apporter à 3°.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, 3°.
M. Bourbeau: Nous avons fait circuler une modification à
l'article 11, paragraphe 3° et ces modifications établissent qu'il
appartient au conseil d'effectuer tout virement intrabudgétaire ayant
pour effet de modifier les orientations que le conseil a établies dans
le budget, soit les virements d'une fonction à une autre du budget ou
d'un programme budgétaire à un autre, s'ils sont
supérieurs à 50 000 $.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires?
M. Dufour: Est-ce que M. le ministre a une indication que, dans
les conseils municipaux, les virements de fonds qui sont fixés à
25 000 $ pourraient s'élever davantage? Des virements de fonds, il s'en
fait dans les conseils municipaux. Est-ce que vous faites des rapprochements
avec les conseils ordinaires? Le conseil peut le faire, en fait, par
résolution.
M. Bourbeau: Écoutez, je ne croîs pas que les
virements de fonds existent dans la Loi sur les cités et villes. Moi, je
n'ai jamais vu cela.
M. Dufour: ...c'est le conseil.
M. Bourbeau: C'est que la ville de Québec a une charte
spéciale et également une façon de comptabiliser son
budget qui est spéciale, si j'ai bien compris.
Non? Alors, est-ce que vous pourriez nous donner l'explication?
M. Boutin: Si vous me le permettez, M. le Président, quant
à l'objectif visé par le paragraphe 3 de l'article 11 de
même que par le paragraphe 5 de cet article, les commentaires portent sur
ces deux articles et sont les suivants: Jusqu'à il y a deux ans, le
budget de la ville de Québec adopté par le conseil était
adopté par service, tant d'argent pour le service de police, tant
d'argent pour le service du contentieux, tant d'argent pour le service des
loisirs. La charte de la ville était ainsi construite que, pour faire
des virements de fonds d'un
service à un autre, on devait aller au conseil et on retrouvait
le mot "service" dans notre charte.
Or, à la suite des directives du ministère des Affaires
municipales, depuis 1985, le budget n'est plus adopté par service mais
par fonction et programme. Il y a huit grandes fonctions dans l'administration
municipale: l'administration générale, la sécurité,
l'hygiène publique, etc., et il y a une cinquantaine de programmes.
C'est comme cela que le conseil se prononce. Il faut ajuster notre charte ou le
vocabulaire utilisé dans notre charte en conséquence.
Ce qu'on vous demande, c'est d'établir une règle
d'autorité pour les virements de fonds. Ce qu'on propose, c'est ce qui
suit: Pour faire des virements de fonds d'une fonction à une autre dans
les huit grandes enveloppes, cela va prendre absolument l'approbation du
conseil de même que pour les virements de fonds d'un programme à
un autre - il y a environ une cinquantaine de programmes - sauf si ces
virements d'un programme à un autre sont de moins de 50 000 $, suivant
la compétence habituelle du comité exécutif. Tout le
reste, ce sera au comité exécutif soit de faire lui-même
les autorisations de virements ou d'adopter des règles disant que c'est
la direction générale jusqu'à concurrence de tel montant
ou tel directeur de service jusqu'à concurrence d'un tel montant, etc.
La juridiction relève du comité exécutif de même que
pour les virements du fonds de contingent dans un programme ou sous-programme
quelconque. Les virements d'un fonds de contingent sont déjà la
responsabilité du comité exécutif.
C'est l'objectif poursuivi par le paragraphe 3° et le paragraphe
5° de l'article 11. Dans les deux cas, il y a des modifications de
rédaction qui doivent être soumises par le ministre.
M. Dufour: Est-ce que cela pourrait dire que, dans un même
programme, il pourrait y avoir régulièrement des virements de
fonds durant l'année?
M. Boutin: Cela ne veut pas dire cela. En principe...
M. Dufour: Pour le même programme, est-ce que cela se
pourrait? Non, mais il y a un pouvoir. Il faut toujours bien voir qu'il y a un
pouvoir et quand il est accordé, c'est pour être utilisé.
En principe, cela pourrait, un mois, pour une raison ou pour une autre,
être transféré. Quinze jours ou trois semaines
après, cela pourrait se faire une autre fois.
M. Boutin: Théoriquement oui, M. le député,
mais c'est le conseil qui a adopté le budget et ce sera le conseil qui
va faire les virements aussi.
M. Dufour: Ce n'est pas un nouveau pouvoir qui est
accordé. C'est un pouvoir que vous...
M. Boutin: Pas du tout, mais on le structure différemment
en fonction de la nouvelle forme d'adoption du budget.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 11, 3°, est adopté?
M. Dufour: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. On poursuit.
L'article 11, 4°?
M. Boutin: L'article 11, 4°, nous le retirons.
Le Président (M. Rochefort): C'est retiré.
J'appelle l'article 11, 5°. Il y a un amendement.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. L'amendement a
circulé. Cet article découle de la modification apportée
au paragraphe 3°. Il précise que tous les virements autres que ceux
prévus au paragraphe 3°, soit les virements d'un programme à
un autre et égaux ou inférieurs à 50 000 $ ou à
l'intérieur même d'un programme, relèvent du comité
exécutif. Ce dernier peut établir des règles concernant
ces derniers virements.
Le Président (M. Rochefort): Y-a-t-il des
commentaires?
M. Dufour: Il faut admettre que nous avons les amendements en
même temps,.. Je ne sais pas s'ils étaient prêts avant, mais
cela faciliterait peut-être un peu notre travail si nous les avions le
plus tôt possible et même avant de passer à l'étude
article par article.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est de la plomberie.
M. Dufour: Oui, mais moi, je n'ai pas été
élu plombier, j'ai été élu
député.
M. Bourbeau: Je comprends, mais cela est un terme qui a
été employé par votre ancien chef
régulièrement.
M. Dufour: Ah bon! Oui, mais vous n'avez peut-être pas...
Vous devriez peut-être employer d'autres termes.
M. Bourbeau: C'est de ta plomberie législative et, en
plus, je dirais que la ville de Québec est probablement l'une des seules
villes, sinon la seule qui a dans sa charte cette façon de
procéder qui consiste à faire
des virements de fonds. On m'indique que cela n'existe pas ailleurs dans
les autres chartes. C'est peut-être pour cela, d'ailleurs, qu'on est un
peu surpris de voir cette procédure de virements de fonds.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefortt): Est-ce que cela dispose de
l'amendement à 5°?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 11,
6°.
M. Boutin: Nous retirons l'article 11, 6°.
Le Président (M. Rochefort): Merci. J'appelle l'article
11, 7°.
M. Dufour: Nous sommes d'accord avec cela, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 11,
7°. Y a-t-il des commentaires?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 11, 8°.
M. Boutin: Nous retirons l'article 11, 8°.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose de l'article 11.
L'article 11 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
M. Bourbeau: Excusez-moi, M. le Président. J'étais
distrait. Est-ce que vous pourriez répéter la question?
Le Président (M. Rochefort): Pardon?
M. Bourbeau: Je n'ai pas compris votre question.
Le Président (M. Rochefort): On a fait l'article 11 de
1° à 8° . Alors, je revenais à l'article 11 qlobalement
tel qu'amendé, pour demander s'il était adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 12.
M. Pelletier: M. le Président, jusqu'en 1980,
l'année financière de la ville de Québec était du
1er mai au 30 avril. À mon sens, c'étaient les bonnes dates.
C'était la même chose pour la ville de Montréal. La
normalisation a voulu que nous soyons déplacés à la
période du 1er janvier au 31 décembre. On est aux prises depuis
ce temps avec le même sacré problème qu'ont tous les
nouveaux conseils municipaux qui entrent en fonction en novembre. C'est de
préparer un budget en vitesse et de le faire voter à temps pour
qu'il commence à être dépensé te 1er janvier. Lors
d'une année d'élection, je trouve cela ridicule d'essayer de
faire une bonne campagne électorale et un bon budget dans le même
temps. Il me semble que nous devrions, l'année d'une élection,
avoir un pouvoir automatique de décaler l'adoption du budget de trois
mois de façon à permettre à de nouveaux élus de
faire autre chose que de prendre les brouillons de l'administration
précédente, d'essayer de les corriger pour les maquiller à
la nouvelle façon et de présenter un budqet. Cela existe
déjà dans la charte de Montréal. Je ne vois pas pourquoi
ça ne nous serait pas permis à Québec aussi. Voilà
la raison fondamentale de cette demande.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, cette demande a fait l'objet
de discussions entre le maire de Québec et le ministre. Je lui al
indiqué que, pour l'instant, nous n'étions pas disposés
à nous rendre à ses arguments. (23 heures)
M. Pelletier: Pourrais-je demander è la commission
pourquoi la ville de Montréal a eu ce pouvoir dans sa charte?
M. Bourbeau: M. le Président, je n'étais pas
ministre des Affaires municipales à ce moment-là.
M. Pelletier: Je m'adresse aux législateurs, au
pluriel.
M. Dufour: J'aurais seulement une remarque.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'invite le ministre à regarder cette
éventualité demandée par la ville de Québec non
seulement pour la ville de Québec, mais aussi pour les autres villes qui
pourraient avoir le même privilège et qui seraient dans la normale
des choses de la...
M. Bourbeau: M. le Président, ce problème dont
parle le maire de Québec doit faire l'objet d'études dans le
cadre de la révision des lois municipales. Lorsque nous
arriverons là, il n'est pas impossible qu'à ce
moment-là on puisse consentir le même pouvoir, mais alors à
toutes les municipalités.
M. Pelletier: On aura la satisfaction d'avoir été
des précurseurs. Merci.
M. Dufour: C'est le temps de l'avent.
M. Pelletier: Saint Jean Baptiste a terminé sa vie le cou
coupé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire, je m'excuse, est-ce
que je dois conclure que vous retirez l'article 12?
M. Pelletier: Non, je comprends qu'il est laissé de
côté par le ministre.
M. Dufour: C'est-à-dire qu'il ne peut pas le
retirer...
M. Pelletier: On le retire d'abord. M. Dufour: Vous le
retirez?
M. Pelletier: On va le retirer, cela va aller plus vite.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 est
retiré. J'appelle maintenant l'article 13.
M. Bourbeau: II y a une modification...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avons un papillon
à l'article 13.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. La modification qui a
été distribuée habilite le comité exécutif
à déléguer à un fonctionnaire son pouvoir
d'autoriser des dépenses et de passer des contrats qui sont de sa
compétence de la même façon que le conseil.
M. Boutin: M. le Président, on a pris connaissance de la
modification proposée par M. le ministre, mais nous sommes
entièrement d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci.
M. Dufour: On le trouve dans la Loi sur les cités et
villes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est cela. Je suis à me poser la question
à savoir si on le retrouve dans la Loi sur les cités et villes.
À ce moment-là, pourquoi la ville de Québec est-elle
obligée de prendre...
M. Bourbeau: C'est parce que la Loi sur tes cités et
villes ne s'applique pas à la ville de Québec, qui a sa propre
charte.
M. Dufour: Pour toutes les fonctions? C'est bien vrai.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement de l'article 13
est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 14.
M. Pelletier: M. le Président, une incertitude continue de
planer concernant les obligations fiscales du Grand Théâtre
à l'égard de la ville. Les mêmes incertitudes existaient
dans le cas de la Place des Arts. Le gouvernement a déjà fait
adopter une modification à la Loi sur la fiscalité municipale
pour réqler le cas de la Place des Arts qui est, en tout point,
identique au nôtre, mais il nous a oublié en chemin. On voudrait
lui donner l'occasion de se reprendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Dufour: Actuellement, vous avez vos...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: ...taxes là-dessus. Ce dont vous nous avez
parlé est un danger potentiel, mais... Oui, d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
à l'article 14?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Ces articles ont été discutés
lors de réunions précédentes entre les
représentants de la ville de Québec et du ministère et je
ne comprends pas pourquoi on maintient encore ces demandes. Il y a eu des
consensus entre la ville de Québec et le ministère et j'aimerais
qu'on s'en tienne à ces consensus.
Si la ville de Québec revient continuellement avec des nouvelles
demandes
qui ont été refusées précédemment, on
va passer toute la nuit à en discuter. Dans le cas présent, il
avait été entendu que cet article serait retiré. Alors,
j'apprécierais qu'il le soit.
M. Pelletier: Oui, je suis prêt à le retirer, M. le
ministre, après avoir dit quand même que nous avons l'impression
que, sur ce cas, nous ne sommes pas traités avec pleine
équité, et je retire la demande.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 est
retiré. J'appelle maintenant 15.
M. Pelletier: Je trouve cela un peu désagréable, M.
le Président, qu'on soit obligés de taire - simplement pour faire
plaisir à des gens, par suite de conversations préliminaires -
nos demandes légitimes. Nous sommes quand même des élus qui
devons répondre à une population et je pense que les élus
sont capables de se faire face et de prendre chacun ses responsabilités.
Je ne suis pas élu pour prendre les responsabilités du
gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire.
J'appelle maintenant l'article 15.
M, Pelletier: Est-ce qu'il faut retirer l'article 15 aussi? Je
comprends qu'on va faire des représentations auprès du ministre
du Revenu, comme on nous l'a promis il y a deux ans. Espérons que, dans
deux ans, cela aura été réglé. Retirons l'article
15.
M. Bourbeau: On est rendu à l'article 15?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le ministre, sur l'article 15?
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai déjà
écrit à mon collègue, le ministre des Finances, à
ce sujet, tel que je m'y étais engagé, et j'ai la lettre devant
moi. En conséquence et tel qu'il avait été convenu, M. le
Président, je remercie la ville de Québec de retirer
l'article.
Le Président (M. Saint-Roch): J'en conclus que l'article
15 est retiré. J'appelle maintenant l'article 16 et nous avons un
papillon.
Perception des cotisations
M. Bourbeau: M. le Président, le papillon a
été distribué. L'article 266a prévoit que la taxe
d'affaires est exigible le 1er janvier. Cette suppression a pour effet que
cette taxe sera exigible comme toutes les autres taxes imposées.
M. Boutin: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Boutin.
M. Boutin: Nous avons pris connaissance de l'amendement et nous
en sommes satisfaits.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 16 est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 17.
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec
cette disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 17? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: À l'article 17, est-ce que c'est le même
pouvoir que tes municipalités ont ou si c'est un pouvoir
spécial?
M. Bourbeau: La ville de Montréal a des pouvoirs
semblables.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'article 17 est adopté?
M. Dufour: Adopté..
Finances
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 18 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: Qui a pour but de faire disparaître une
mention inutile. En effet, l'alinéa où se trouve la
référence au premier alinéa du paragraphe 6 constitue
lui-même le deuxième alinéa de ce paragraphe 6. En vertu
des règles de rédaction législative, il n'y a pas lieu de
mentionner alors le paragraphe. Cela peut même prêter à
confusion.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Boutin.
M. Boutin: M. le Président, nous avons pris connaissance
de !a modification, nous sommes d'accord. II s'agit d'un article par
lequel on insère dans la charte de la ville de Québec le
pouvoir de créer un fonds de roulement tel que cela existe dans la Loi
sur les cités et villes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 18 sur l'amendement?
M. Doyon: Est-ce à dire, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ...qu'il n'y a pas de fonds de roulement
actuellement?
M. Boutin: Exactement.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Je vous dis bien honnêtement que je veux bien
collaborer pour aller rapidement, mais j'aimerais bien avoir une petite
explication. J'avais lu quelque part qu'il y avait une modalité, le
pourcentage que vous vouliez du budget qui pouvait être inclus dans le
fonds de roulement. Est-ce que cette particularité a été
enlevée?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Boutin.
M. Boutin: La particularité n'est pas enlevée. Le
texte législatif que vous retrouvez à l'article 289a est
exactement la même disposition que la Loi sur les cités et villes
quant à la constitution du fonds de roulement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Boutin.
M. Boutin: Je m'excuse. Le pourcentage auquel vous faites
allusion vous le retrouvez au paragraphe 2 de Particle 289a que vous avez au
haut de la page 85 du document: "Le montant du fonds ne peut excéder dix
pour cent des crédits prévus au budget de l'exercice courant de
la municipalité." Je présume que c'est à cela que vous
faisiez allusion.
M. Dufour: Oui, c'est cela. Est-ce que dans la Loi sur les
cités et villes, c'est 10 %?
M. Boutin: Identique.
M. Dufour: Même pourcentage.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 18 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté. Si on fait des péchés, la
semaine prochaine on va aller à la confesse.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce adopté, M. le
député?
M. Dufour: Cela va, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maitenant
l'article 19.
M. Boutin: L'article 19, M. le Président, nous le
retirons.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 19 est
retiré. J'appelle maintenant l'article 20.
M. Bourbeau: M. le Président, on est d'accord avec cette
disposition qui est semblable à celle qu'on retrouve dans la Loi sur les
cités et villes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 20? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, à la ville de Québec, vous
n'avez pas ce pouvoir de remettre des subventions aux gens qui font des
programmes de revitalisation de centres-villes?
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Boutin.
M. Boutin: Actuellement, M. le député, nous avons
un pouvoir très similaire, mais qui est différent dans sa
formulation. Présentement, on a le pouvoir d'accorder des subventions.
Vous allez voir dans la page de gauche, dans une longue
énumération: pour la construction, la reconstruction, la
rénovation, la transformation, la restauration, l'agrandissement, etc.
C'est une volonté du ministère de simplifier ce texte. Ce texte
est d'ailleurs suggéré par le ministère et il est
introduit dans toutes les lois municipales, la Loi sur les cités et
villes, la première, pour nous donner le pouvoir d'adopter des
programmes, non plus de construction, rénovation, transformation etc.,
mais tout simplement d'un programme d'intervention ou de revitalisation du
territoire. On procède par description plutôt que par
énumération de l'ensemble des programmes bien précis. Ce
n'est qu'une reformulation de pouvoirs déjà existants.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 21.
M. Boutin: L'article 21, M. le Président, si vous me
permettez...
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Boutin. (23 h 15)
M. Boutin: L'article 21 a pour objet de modifier l'article 307 de
la charte qui permet d'accorder des crédits de taxes foncières
pour compenser l'augmentation de taxes pouvant résulter de la
réévaluation d'un immeuble après la fin des travaux. Nous
avons constaté dans l'application des programmes adoptés en vertu
de cet article, au cours de la dernière année ou des 18 derniers
mois, qu'au point de vue pratique il y avait des difficultés importantes
d'application. Le pouvoir de donner un crédit de taxes est assujetti
à ce que le crédit de taxes soit équivalent à
l'augmentation du compte de taxes qui résulte des travaux. Or, dans le
quotidien des opérations, l'augmentation du compte de taxes, on ne la
connaît que 12 mois, 18 mois ou plus tard lorsque les travaux sont
terminés, lorsque l'évaluateur est passé, lorsque le
rôle de perception est corrigé en conséquence et que le
compte est émis. Or, le citoyen, lui, veut savoir dès le moment
où il fait sa demande de permis quel va être le montant de sa
subvention, première difficulté. La deuxième
difficulté résulte du fait que nous n'avons aucune espèce
de garantie que le montant des travaux réalisés sur l'immeuble
ait une relation directe avec l'augmentation du compte de taxes.
Le compte de taxes peut augmenter de 10 000 $ ou 15 000 $ en raison de
travaux de 5000 $ faits ou en raison du fait que ta ville a fait un parc en
face de l'immeuble ou pour toutes sortes d'autres raisons. Ce que nous
proposons, c'est de fixer le montant de la subvention en rapport avec le
montant des travaux.
À la suite des discussions que nous avons eues avec le
ministère préalablement à la présentation de cet
amendement ici ce soir, le problème a été confié
aux gens du ministère. Nous avons eu des assurances qu'ils travaillaient
présentement à la solution de ce problème et qu'on
reviendrait avec un projet de loi omnibus. En conséquence, fort de ces
assurances, nous sommes prêts à retirer cette demande. Mais il
existe véritablement un problème et je suis confiant que le
ministre est en train de travailler à la solution.
Le Président (M. Rochefort): Alors, l'article 21 est
retiré. J'appelle l'article 22.
M. Bourbeau; M. le Président, je suis d'accord avec cette
disposition.
Le Président (M. Rochefort): Avez-vous des commentaires
à l'article 22, M. le député?
M. Dufour: C'est parce qu'il n'y a pas de taxe spéciale
pour l'eau à Québec, c'est ce que cela veut dire, Est-ce vraiment
une particularité, cela?
M. Pelletier: Cela veut dire qu'il y a certains contribuables qui
ne sont pas reliés au système d'aqueduc et, comme la taxe d'eau a
été incorporée à la taxe foncière, ils
paient pour un service qu'ils ne reçoivent pas, ce qui nous
apparaît inéquitable.
Le Président (M. Rochefort): Adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Gilbert: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi! M. Gilbert.
M. Gilbert: Je demanderais une précision, une explication
de cet article. Est-ce que cela peut aussi, disons, faire diminuer les taxes
des grands propriétaires comme dans Charlesbourg-Ouest, par exemple,
où vous avez de grandes terres qui ne sont pas desservies par les
services? C'est une question à M. Boutin.
M. Pelletier: S'ils ne sont pas desservis par les services,
j'imagine que leur évaluation va en avoir tenu compte. Je ne pense pas
que cela ait un effet dans ce cas-là.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Bourbeau: M. le Président, on est d'accord avec
l'article 23.
M. Dufour: ...va être correct.
Le Président (M. Rochefort): Pardon?
M. Dufour: Moi, je ne vois pas... En vertu de la Loi sur les
cités et villes, on fait cela régulièrement. Il n'y a rien
de spécial dans cela. Cela va, adopté.
Emprunts
Le Président (M. Rochefort): L'article 23 est adopté.
J'appelle l'article 24.
M. Boutin: Nous retirons l'article 24, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 24 est retiré.
J'appelle l'article 25. pour lequel il y a un amendement.
M. Bourbeau: C'est un amendement, M. le Président, qui a
pour but d'étendre la possibilité d'utiliser un fac-similé
de la signature du trésorier sur toutes les valeurs émises par la
ville si le conseil l'autorise.
M. Dufour: Est-ce que le ministre pourrait me dire si cela
requiert deux signatures normalement? Est-ce que les bons sont faits avec deux
signatures ou une seulement? Est-ce qu'il y a deux signatures ou une
seulement?
M. Boutin: Présentement, la charte de la ville de
Québec stipule que les obligations de même que les coupons doivent
être signés par le maire et le trésorier. Sur les coupons,
les deux signatures peuvent être lithographiées alors que sur les
obligations elles-mêmes, actuellement, la signature du maire peut
être lithographiée alors que la signature du trésorier doit
être manuelle, ce qui entraîne que le trésorier doit signer
des dizaines de milliers de fois de suite des obligations. Ce qu'on veut, c'est
que cette deuxième signature puisse être lithographiée.
M. Dufour: Je comprends que ce soit fastidieux mais
j'étais familier avec la procédure selon laquelle une des deux
devait être manuelle.
M. Pelletier: Mais lorsqu'on emprunte 25 000 000 $ sur le
marché de l'eurodollar en coupures de 1000 $, cela fait quelques
signatures. Le trésorier n'aime pas son poste pour les quatre prochains
jours.
M. Dufour: Si on suit le rapport Parizeau, on n'ira plus sur les
eurodollars.
M. Pelletier: On peut aller en "eurocanadiens".
M. Dufour: Ah oui!
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est-il
adopté?
Une voix: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): L'article 25, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 26.
M. Pelletier: Considérez que ce soit "secrétaire
général" au lieu de "directeur général" si cela
peut faire plaisir à certains.
M. Bourbeau: Actuellement, en tout cas, ce que je lis, c'est
directeur général. Est-ce que...
M. Pelletier: Si cela vous plaît davantage, M. le ministre,
on va s'en tenir à cela.
M. Bourbeau: Je ne suis pas opposé à cette
façon de voir.
Le Président (M. Rochefort): L'article 25 est-il
adopté? L'article 26, excusez-moi.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 27. Me
Boutin.
Règlements
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le Président,
peut-être pour accélérer, l'article 27 est le premier d'une
série d'articles. D'ailleurs, l'article 27 a plusieurs paragraphes. Il
faudrait probablement procéder paragraphe par paragraphe. Il y a presque
une vingtaine de paragraphes à l'article 27. Le premier paragraphe,
c'est la première disposition qu'on rencontre d'une série d'une
douzaine ou d'une quinzaine où l'objectif visé par la ville est
de retirer de la charte des montants fixes de licences. La charte, à
certains endroits, une douzaine ou à une quinzaine d'endroits, prescrit
que la licence de telle activité est de 5 % de 10 $ et de 20 $.
L'objectif visé, c'est de sortir tous ces montants et de redonner au
conseil le pouvoir de fixer le montant qu'il jugera opportun de fixer. C'est la
première de ces dispositions qu'on rencontre. On va en rencontrer
plusieurs dans les prochaines pages.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on est au paragraphe 1°?
Le Président (M. Rochefort): Oui, au paragraphe 1 , M. le
ministre.
M. Bourbeau: Alors, nous sommes d'accord avec le paragraphe 1 ,
M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que
l'article 27.1° est adopté? M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article
27.2°.
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord également avec l'article
27,2°.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 27,3°.
M. Doyon: M. le Président, est-ce que vous me permettez de
demander si la vérification se fait par inspection? Ces systèmes
sont normalement de petits systèmes qui peuvent s'adapter sans que
personne... que cela soit vérifiable sans qu'on aille sur place,
j'imagine.
M. Boutin: M. le Président, si vous me permettez.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Boutin: L'objectif c'est justement de réglementer
l'utilisation de ces petits systèmes parce que l'expérience
démontre que ces petits systèmes domestiques sont souvent mat
utilisés ou mal conçus ou mal entretenus, ce qui fait qu'il peut
se produire une contamination du réseau public lorsqu'il y a un
changement de pression résultant d'une grande demande de débit
d'eau à la suite d'un incendie ou d'un bris de tuyau. L'eau qui est
contenue dans ce petit système de filtration, s'il n'est pas bien
entretenu, se contamine, et, par retour, elle peut contaminer le réseau
complet de l'aqueduc de la ville. L'objectif, c'est de pouvoir
réglementer pour prohiber certains types de systèmes, exiger des
permis ou contrôler cette situation.
Le Président (M. Rochefort): L'article 27.3° est-il
adopté?
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord. M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 27.4°?
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord aussi avec l'article
27.4°.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article
27.5°. Mme Frohn.
Mme Frohn: Au sujet du sous-article 21, en haut de la page 19
pour ceux qui ont le petit cahier, actuellement cela se lit:
"réglementer l'implantation ou l'opération
d'établissements présentant habituellement ou
régulièrement des spectacles à caractère
érotique." On n'est pas rendu là?
Le Président (M. Rochefort): Non. Je m'excuse, mais on
n'est pas là.
Mme Frohn: Non, d'accord. Allez-vous me le dire quand on sera
rendu là? D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires
à 5° ?
Mme Frohn: Mais on est dans le 5°, non?
M. Bourbeau: À 5°, tes bureaux des
professionnels...
Le Président (M. Rochefort): Moi, je suis à
l'article 27.5°.
Mme Frohn: Cela fait partie du 5°, il me semble.
M. Bourbeau: Les bureaux des professionnels dans les
résidences.
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le Président, à
l'article 27.5°, nous ajoutons trois sous-paragraphes...
Une voixs Oui, 20, 21 et 22.
M. Boutin: ...qui traitent de trois sujets distincts. Il faudrait
peut-être prendre les sous-paragraphes 20, 21 et 22 un après
l'autre; ce sont trois matières différentes.
Le Président (M. Rochefort): Pour les fins de la
discussion, on va fonctionner comme cela, mais on va adopter cela par
paragraphe pour fins de concordance et de cohérence avec la poursuite de
nos travaux. Y a-t-it des questions ou des commentaires sur l'article 20?
M. Dufour: En fait, c'est 5°, no 20? C'est cela?
Le Président (M. Rochefort): C'est cela que je dis. On va
simplement discuter, et on votera globalement.
M. Dufour: En fait, cet article permet que des gens exercent des
activités dans un logement, dans une résidence normale.
M. Boutin: Normalement, le règlement de zonage permet
è un individu d'exercer son activité professionnelle à
l'intérieur de sa résidence, dans certaines zones,
entendons-nous. Cependant, si je suis avocat et que je veux exercer mon
activité professionnelle dans ma résidence, j'ai le pouvoir de le
faire. Ce que la municipalité n'a pas le
pouvoir de faire présentement, c'est de limiter l'ampleur que va
prendre cette activité en contrôlant le nombre d'employés
qui pourront venir travailler avec moi, dans ma résidence.
Présentement, les seuls outils qu'on a, c'est la superficie de plancher
utilisée et des histoires comme cela. On vient d'avoir un jugement
récent où des règlements imposant un nombre maximal
d'employés ont été cassés. Le meilleur moyen de
contrôler ce genre d'activités pour que des zones
résidentielles ne deviennent pas carrément commerciales, c'est
avec le nombre d'employés et on demande un pouvoir spécifique
à cet égard.
M. Dufour: Vous êtes en train de me dire ou de m'apprendre
que, même si des municipalités ont des règlements
d'urbanisme qui contrôlent l'usage de la bâtisse
résidentielle, an a fait des poursuites et elles ont perdu.
M. Boutin: L'usage de bâtisses résidentielles en
limitant le nombre d'employés pouvant travailler à
l'intérieur...
M. Dufour: Oui.
M. Boutin: ...effectivement, il y a un jugement récent qui
vient de casser cela.
M. Dufour: On rencontre cela couramment dans les
règlements d'urbanisme. Je trouve que, de ce côté, il est
sage de se protéger. J'espère qu'on va penser pour les
autres.
Le Président (M. Rochefort): D'autres questions ou
commentaires sur le sous-paragraphe 20? Sous-paragraphe 21. Mme Frohn.
Mme Frohn: Oui. Les sous-paragraphes 21 et 22 traitent des
spectacles à caractère érotique. Ces deux articles font
suite à une pétition de 1500 personnes du quartier Saint-Roch de
la ville de Québec qui avaient un problème, en raison de la
concentration de bars où se donnaient des spectacles à
caractère érotique. La première fois que la ville a
présenté ces amendements à la charte, le sous-paragraphe
21 se lisait comme suit: "réglementer et prohiber - ce qui est
retiré - l'implantation ou l'opération d'établissements
présentant habituellement ou régulièrement des spectacles
à caractère érotique." Évidemment, en supprimant
"et prohiber", l'article devient beaucoup moins fort qu'il ne l'était
à l'origine. Effectivement, au conseil j'ai parlé de ces deux
façons d'amender la charte. Le parallèle que j'ai fait,
c'était avec les arcades. Actuellement, les arcades sont
prohibées ou au moins ne sont pas permises dans la ville de
Québec. Je sais que le mot "prohiber" a été relire
à la suite de discussions avec le ministère de la Justice et le
ministère des Affaires municipales. Ma question, c'est: Pourquoi a-t-on
dû retirer "et prohiber"? Pourquoi ne pouvait-on pas suivre jusqu'au bout
le parallèle avec les arcades qui sont effectivement prohibées
partout sur le territoire de la ville de Québec Je ne sais pas s'il y a
un bon avocat qui peut donner la réponse.
M. Dufour: L'avocat va donner une réponse, je ne sais pas
si vous allez avoir le bon.
Une voix: II y a toujours un avocat pour donner une
réponse.
Le Président (M. Rochefort): Personne ne se manifeste.
Mme Frohn: Les raisons pour retirer les mots "et prohiber",
j'aimerais bien les savoir.
M. Dufour: Est-ce votre intention... M. Bourbeau: Quel
article?
M. Dufour: ...d'accéder à la demande de la ville de
Québec pour le sous-paragraphe 21?
M. Bourbeau: Je m'excuse.
M. Dufour: La question de réglementer les spectacles
à caractère érotique.
M. Bourbeau: Oui. On va distribuer un papillon.
Le Président (M. Rochefort): À quel endroit, M. le
ministre? (23 h 30)
M. Bourbeau: Là, on distribue un papillon qui est le
numéro 21.
M. Paradis (Matapédia): ..."réglementer
l'implantation au l'opération" implicitement pour reprendre les propos
de Mme Frohn, cela veut dire "prohiber"?
Mme Frohn: Non.
M. Paradis (Matapédia): Parce que, dans l'explication,
dans le commentaire que vous nous faites, c'est cela que vous dites. Vous
dites: ..."dans le but de permettre à la ville de décider de
l'opportunité de défendre ou de permettre". Ce n'est pas
clair.
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin. M. Boutin: En ce
qui concerne le
paragraphe 21 et le paraqraphe 22, je vais donner une explication
globale pour les deux sur les objectifs poursuivis par la ville de
Québec. Rappelons-nous que notre intervention se situe dans la charte
à l'article qui nous donne le pouvoir de zoner. Notre objectif, au
paragraphe 21, est de pouvoir isoler l'activité spectacle à
caractère érotique, pour qu'on puisse faire la distinction entre
un spectacle de chansonnier ou un spectacle d'orchestre symphonique et un
spectacle à caractère érotique.
Une fois qu'avec l'article 21 on va pouvoir isoler ce spectacle avec
notre pouvoir de zonage, je vais pouvoir permettre dans des zones et
défendre dans d'autres. C'est la nature même d'un pouvoir de
zonage: permettre une activité commerciale dans une zone et prohiber
dans d'autres zones.
Cependant, la jurisprudence est dans ce sens qu'en l'absence d'un
pouvoir spécifique de prohiber nous ne pouvons pas, en utilisant un
pouvoir de zonage qui permet par zones de permettre ou de défendre,
prohiber à l'échelle de la ville complètement. Il doit y
avoir au moins une zone où c'est permis, sauf si j'ai, de façon
spécifique, le pouvoir habilitant de prohiber. Avec les discussions
qu'on a eues avec le ministère de la Justice et avec le ministère
des Affaires municipales, on ne veut pas nous accorder le pouvoir de prohiber,
même si c'est un outil qu'on voudrait avoir.
M. Paradis (Matapédia): Tout cela n'inclut pas
véritablement la réglementation de défendre. En vertu de
quoi allez-vous dire, par exemple - on a parlé du quartier Saint-Roch,
tout à l'heure - à un établissement: Toi, tu as le droit
et, cent pieds à côté, tu n'as pas le droit?
M. Boutin: De la même façon qu'on le fait pour les
industries, les restaurants ou les habitations. Dans la zone X, il est permis
d'avoir des restaurants et des industries lourdes, mais pas d'habitation. Dans
la zone Y, il est permis d'avoir de l'habitation et pas d'industrie. Dans la
zone Z, il est permis d'y établir des établissements à
caractère érotique et des établissements commerciaux.
M, Paradis (Matapédia): Je veux bien, mais on va arriver avec des
zones très petites à un moment donné.
M. Boutin: Les tailles des zones sont déterminées
par règlement du conseil. Il y a effectivement, dans notre carte de
zonage, certaines zones qui sont très petites et certaines zones qui
sont très grandes. C'est fonction du milieu bâti et de
l'aménagement urbain. Ce que le conseil va devoir décider, en
fonction de ses orientations urbanistiques et de ses vocations de centre-ville,
c'est l'endroit sur le territoire où on considère opportun de
permettre les établissements présentant des spectacles à
caractère érotique. C'est le paragraphe 21 qui va nous permettre
cela.
M. Paradis (Matapédia): Cela va être lot par lot ou
presque.
M. Boutin: Non, zone par zone. Si on fait du lot par lot, on
tombe dans ce qu'on appelle du "spot zoning", ce qui est illégal. Pour
éviter ce genre de choses, on veut utiliser le paraqraphe 22 qu'on vous
demande d'adopter: les zones dans lesquelles on va les permettre.
Rappelons-nous qu'un pouvoir de zonage vous autorise uniquement à
permettre ou à défendre. À partir du moment où
c'est permis, la zone peut se remplir de mur à mur.
Alors, afin d'éviter d'avoir ce que j'appelle - je ne connais pas
le terme français - des "red light district", le pouvoir à
l'article 22 qu'on vous demande d'adopter va nous permettre d'imposer un quota,
un nombre maximal d'établissements ou une superficie maximale à
certaines fins.
Nous avons déjà le pouvoir d'imposer des quotas pour
certains usages dans le Vieux-Québec, dans ta partie historique de
Québec. On demande un pouvoir similaire à l'égard des
usages d'établissements présentant des spectacles à
caractère érotique. Ces pouvoirs étant donnés, le
conseil, le lendemain matin, pourrait regarder la carte de la ville avec son
concept d'aménagement urbanistique, décider que c'est dans telle
et telle zone qu'on permet les établissements présentant des
spectacles à caractère érotique et qu'à
l'intérieur de ces zones on les permet jusqu'à concurrence de 5,
10 ou 15 établissements, 50 000 pieds carrés, 25 000 pieds
carrés. C'est une décision d'opportunité du conseil comme
n'importe quelle décision d'opportunité en matière de
zonage.
M. Paradis (Matapédia): C'est cela, il faut lire les
articles 21 et 22 pratiquement ensemble pour saisir toute la portée du
pouvoir qu'on veut hien vous donner, que vous demandez...
M. Boutin: Pour avoir un pouvoir qui va nous permettre
d'atteindre nos objectifs de façon complète, il nous faut les
articles 21 et 22 ensemble. Si j'ai seulement l'article 21, tout ce que je
risque de faire, ce 3ont des "red light districts".
M. Paradis (Matapédia): D'accord, je comprends bien.
Mme Frohn: Cependant, on n'a pas répondu à ma
question. Pourquoi est-ce qu'on a enlevé les mots "et prohiber"?
M. Paradis (Matapédia): On n'a pas le droit. Le
ministère...
Mme Frohn: C'est le ministère des Affaires municipales ou
le ministère de la Justice ou les deux qui nous ont dit: On ne peut pas
faire cela ou on ne veut pas faire cela. C'est cela la question: Pourquoi
l'enlever?
M. Bourbeau: M. le Président, c'est très technique,
ce sont des questions juridiques, j'aimerais mieux que l'avocat du
ministère de la Justice réponde à la question.
Le Président (M. Rochefort): Oui, est-ce qu'on a le
consentement des membres?
Une voix: Consentement.
M. Bourbeau: Donnez donc l'explication vous-même.
Le Président (M. Rochefort): Vous êtes
monsieur...
M. Sormany (Louis): Louis Sormany, du ministère de la
Justice. Si on avait laissé le mot "prohiber" cela aurait pu être
perçu comme une tentative de réglementer la moralité
publique, ce qui est un sujet qui relève, quoique la jusrisprudence ne
soit pas toujours absolument claire et parfois flottante, du droit
criminel.
Le deuxième motif aussi, c'est que les spectacles, contrairement,
par exemple, aux machines à boules auxquelles vous faisiez allusion
tantôt, c'est un mode d'expression et cela pourrait être
perçu comme une atteinte à la liberté d'expression qui est
garantie par les chartes. Il y a un motif de partage de pouvoirs et de charte
des droits. Ce sont les deux motifs.
M. Dufour: On ne pourra pas vous répondre.
Mme Frohn: Est-ce que je ne pourrais pas vous poser la question
en ce sens que cela dépend comment on définit le caractère
érotique? Le problème, c'est qu'il faut avoir cet amendement ici
pour ensuite, en ce qui a trait à la ville, définir ce qu'on veut
dire par caractère érotique. L'expression esthétique, qui
peut être incluse sous le mot érotique, peut-être pourrait
être éliminée pour le zonage. En d'autres mots, c'est le
zonage qui doit être clair et c'est dans le domaine du zonage que cela
pourrait être contesté aussi.
M. Sormany: Ce qu'on accorde ou ce qui va être
accordé ou ce qui est demandé, c'est un pouvoir
réglementaire. II faudra voir par la suite comment le règlement
sera rédigé.
Mme Frohn: Oui, mais on pourrait aussi permettre la prohibition,
mais ensuite, dans les amendements au zonage que cela impliquerait, c'est
là où il y aurait... Il semble que les avocats ne sont pas
convaincus, mais c'est à propos des amendements au zonage qu'on
contesterait.
M. Sormany: Oui, mais quand même accorder un pouvoir de
prohibition teinterait le pouvoir réglementaire accordé. Pour les
deux motifs que j'ai dits, on pourrait juger ce pouvoir non valide.
Mme Frohn: Alors, pour les arcades, on dit: II n'y a pas d'arcade
dans la ville de Québec, mais pour les bars de spectacles avec danseurs
nus et danseuses nues, ce n'est pas possible de les éliminer de la ville
de Québec; les arcades oui, mais les spectacles de danseurs nus et de
danseuses nues, non.
M. Sormany: Non.
Le Président (M. Rochefort): D'autres commentaires
à l'article 27, cinquième paragraphe?
M. Dufour: L'article 21, si j'ai bien compris, est retiré
pour le moment?
Le Président (M. Rochefort): Non. Il y a un amendement qui
apporte des corrections à l'article 21 et à l'article 22. Ce ne
sont pas des corrections, mais plutôt des modifications, Est-ce que
l'amendement à l'article 27.5° apportant des modifications aux
sous-paragraphes 21 et 22 est adopté?
Mme Frohn: Est-ce que je peux demander pourquoi?
Évidemment, je ne comprends pas pourquoi il faut ajouter "donnés
par des personnes qui se trouvent dans l'établissement". Qu'est-ce que
cela précise?
Une voix: Cela exclut les vidéos.
Mme Frohn: Alors, on peut avoir des vidéos
érotiques mais on ne pourra pas avoir des spectacles "live"
érotiques.
M. Dufour: Ha! Ha! Ha!
Mme Frohn: Pourquoi cette distinction-là?
M, Bourbeau: Nous avons évidemment travaillé de concert
avec le ministère de la Justice dans l'établissement de notre
point de vue sur cette question. Je vais encore demander au mandataire du
ministre de la Justice de vous donner les renseignements pertinents.
Le Président (M. Rochefort): Allez-y,
Me Sormany.
M. Sormany: Ce qu'on voulait éviter, c'est que par un
règlement de zonage on vise peut-être plus que ce que la ville
voulait viser. La ville voulait viser les spectacles érotiques
donnés par des personnes qui se trouvaient dans l'établissement,
c'est-à-dire des personnes physiques, quoi, en chair et en os. De
là à toucher le cinéma, il y a quand même des lois
qui s'appliquent au cinéma et le Bureau de surveillance du
cinéma, etc. Deuxièmement, cela aurait été
difficile de faire un règlement de zonage pour essayer de
réglementer le cinéma érotique parce qu'ils peuvent
présenter, une semaine, un film érotique et, l'autre semaine, un
film non érotique. Cela aurait été assez difficile, je
pense. Le but de la ville de Québec était de réglementer
les spectacles "live". On a restreint l'amendement à ce qui était
demandé.
Mme Frohn: J'aimerais bien avoir la position de la ville...
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi. On va y aller
tranquillement, vous allez permettre à Me Sormany de
compléter.
M. Pelletier: M. le Président, il faudrait bien dire que
nous avons demandé "spectacles érotiques sans limite".
Mme Frohn: C'est cela.
M. Pelletier: Le ministère de la Justice décide de
limiter les spectacles érotiques à des spectacles en chair et en
os versus des spectacles vidéo. Il en a peut-être le droit, c'est
peut-être légitime pour lui de vouloir le faire, mais qu'il garde
la paternité de cette distinction; nous, on ne la faisait pas. Je ne
veux pas que la ville soit en aucune façon impliquée dans cette
savante distinction juridique que je trouve un peu tirée par les
cheveux.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Écoutez, M. le Président, je
conçois que la ville de Québec souhaiterait obtenir le maximum de
ce qu'elle a demandé. Nous...
M. Pelletier: Y compris le mot "prohiber".
M. Bourbeau: Y compris le mot "prohiber". Comme c'est un sujet
qui est un peu délicat, nous avons obtenu des avis juridiques. Nous
avons un avis juridique ici qui fait à peu près une dizaine de
pages. Finalement, on nous avise que pour l'instant la façon la plus
sûre, la plus constitutionnelle de procéder et qui respecte la
charte des droits, c'est le texte qu'on a devant nous.
Mme Frohn: Est-ce que je peux ajouter quelque chose?
Le Président (M. Rochefort)s Oui, mais brièvement, parce
que je pense que...
Mme Frohn: C'est parce que je pense que c'est un
élément très important.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, si vous me le
permettez, je pense que vos points de vue ont été bien
exprimés jusqu'à maintenant; il faut comprendre que la
présence d'intervenants à une commission parlementaire comme
celle à laquelle nous nous participons tous n'a pas pour but de
débattre du fond des questions mais simplement d'apporter des
éclairages de la part des intervenants ou de soulever des implications
que certains membres de la commission n'auraient peut-être pas pu voir.
Je vous permettrai une dernière intervention, mais je pense que le
ministre a indiqué clairement sa décision. Par la suite,
j'inviterai les membres à prendre une décision. Alors,
allez-y.
Mme Frohn: Le député, M. Leclerc, a dit
effectivement que c'est un point très important dans les amendements de
la charte. Une pétition de 1500 noms a été
déposée? donc, je crois qu'on peut quand même prendre un
peu de temps là-dessus. L'élément, c'est
précisément...
Le Président (M. Rochefort): Non, écoutez, je
m'excuse, on va se comprendre, madame, là. Je vous ai dit dans quel
cadre j'acceptais votre intervention et je vous demanderais de la faire dans ce
cadre.
Mme Frohn: L'éclairaqe additionnel que j'aimerais apporter
est que le but de cet amendement - je crois que c'était le but -est
d'essayer de protéger un quartier et aussi une ville, un centre-ville,
où, effectivement, il y a des dangers de densification de "red light
districts". C'est un centre-ville. Ce n'était pas pour éviter des
spectacles "live", c'est pour éviter un climat très mauvais. Dans
ce sens, que ce soit des "live" ou des vidéos, c'est le même
mauvais climat qui s'installe. Merci, monsieur.
Le Président (M. Rochefort): Merci. D'autres commentaires
des membres de la commission? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est
adopté. Est-ce que le 5° , en
totalité, c'est-à-dire 5°, 20, 21, 22, tel
qu'amendé, est adopté?
Je répète ma question: Est-ce que le 5° 20, 21 et 22,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. 6°?
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec le 6°, M. le
Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Le 6° est adopté.
7°? (23 h 45)
M. Bourbeau: D'accord, M. le Président, adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): 7°, adopté.
J'appelle le 8°.
M. Gilbert: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Pardon? M. Gilbert.
M. Gilbert: Pour le 8°, c'est qu'on veut remplacer "cinq ans"
par "dix ans" pour les usages dérogatoires. Nous, on s'oppose à
ce laps de dix ans. On trouve que c'est trop long parce qu'en fin de compte on
peut permettre un usage dérogatoire comme cela, pour un certain temps,
attendre que la situation se rétablisse pour l'usage auquel le terrain
est consacré. Dix ans, cela nous apparaît beaucoup trop long pour
un usage dérogatoire.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, la ville, en 1984, a obtenu
le pouvoir dérogatoire de cinq ans et veut le monter de cinq à
dix ans pour la raison suivante. Il arrive que la ville ne peut pas
entreprendre tout d'un même volet et que, cinq ans, ce n'est pas
suffisant pour qu'on puisse intéresser quelqu'un à un usage
temporaire, disons, d'un édifice qui serait dans une zone qui,
éventuellement, serait réhabilitée - par exemple, le bord
de la rivière Saint-Charles - pour l'habitation. Alors, il y a des
industries qui partent. On est pris avec des immeubles en bon état. On
n'est pas capable de faire toute la zone en même temps. Ce qu'on fait,
c'est qu'on permet à quelqu'un de s'en servir provisoirement pour un
certain temps tant que nos programmes de réhabilitation urbaine ne sont
pas rendus là. Or, cinq ans, nous dit-on, c'est trop court pour que
quelqu'un s'installe à gros frais. C'est trop court pour qu'il puisse
amortir les dépenses. À ce moment-là, on ne trouve pas
preneur et on reste avec des édifices inoccupés avec tout ce qui
s'ensuit d'édifices barricadés, vandalisés, etc. On pense
à ce moment-là que c'est dans l'intérêt de la ville
d'allonger de cinq à dix ans et de permettre sans perdre de vue l'ultime
direction qu'on veut prendre, de ne pas perdre les avantages de certains
immeubles qui sont dans la ville.
Le Président (M. Rochefort): M, le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, nous avons eu l'occasion de
discuter de cette question avec les gens de Québec. Nous avons
réfléchi sur la situation et nous sommes d'accord avec la
proposition.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que 8° est
adopté?
M. Dufour: Adapté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. 9°?
Excusez-moi, nous avons un nouvel article qui sera l'article 8.1°. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Nous avons distribué les modifications et
nous sommes évidemment d'accord avec cette modification qui vise
à abroger une disposition désuète qui concernait les
vendeurs de chevaux qui exerçaient leur occupation dans les limites de
la ville.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Attendez un peu! Je comprends pourquoi on veut
légiférer le moins possible. De la manière qu'on passe
cela, avec le nombre de papillons dans tous les projets de loi, je comprends
pourquoi on veut légiférer le moins possible. Cela va.
M. Bourbeau: Je sympathise beaucoup avec le député
de Jonquière.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le nouvel article
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
M. Bourbeau: On est d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): 9° est adopté?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, 9°?
M. Dufour: Cela ôte la limite pour le prix des licences.
Mais on est conscient qu'en faisant cela c'est un pouvoir supplémentaire
qui est accordé à la ville de Québec et qui n'est pas
accordé à l'ensemble des municipalités, celui de
délivrer des licences.
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le Président, ce n'est
pas un pouvoir de délivrer de nouvelles licences qui est donné.
C'est le pouvoir de fixer le prix de la licence au montant que le conseil
jugera opportun et non pas de geler le montant de la licence dans la charte qui
est une loi qui ne s'amende pas et qui ne s'amende jamais.
M. Dufour: Oui, mais cela n'a pas pour effet aussi d'augmenter...
Je pense qu'actuellement, quand on fixe des montants sur des permis ou qu'on
donne des licences, il n'y a pas non plus de taxe d'affaires... Vous avez deux
pouvoirs actuellement à la ville de Québec, si je comprends bien.
Vous avez le pouvoir de donner des licences pour exploiter des commerces et des
industries. Vous avez aussi des taxes d'affaires. Dans les
municipalités, règle générale, il y a des taxes
d'affaires et les licences sont fixées ou
réglémentées, en ce sens qu'on ne peut pas émettre
des licences qui pourraient coûter plus que le coût de la
confection et de l'émission de la licence comme telle. C'est cela qu'il
y a dans la Loi sur les cités et villes actuellement.
M. Boutin: C'est un principe reconnu par la jurisprudence. Le
montant de la licence ne doit pas dépasser le coût administratif
pour l'émettre et contrôler l'activité. Je suis d'accord
avec vous. Ce qui fait qu'avec ce principe jurisprudentiel reconnu le conseil
ne pourrait pas arbitrairement fixer une licence de chien à 300 $. Cette
limite existe toujours, c'est la jurisprudence qui l'établit.
M. Bourbeau: Vous vous conformez à l'intérieur de
cela, même avec cela.
M. Boutin: Lorsque le conseil va devoir se prononcer pour
déterminer le prix des licences de chien, il va devoir conserver
à l'esprit ce principe jurisprudentiel. S'il ne le conserve pas à
l'esprit et qu'il le fixe au-delà, on risque de se faire casser.
M. Dufour: D'accord. Vous avez dit mieux que moi ce que je
voulais dire.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que 9° est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté, 9°.
J'appelle l'article à 10°.
M. Boutin: 10°, c'est au même effet.
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? M. Bourbeau:
Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article à
11°. Il y a un amendement.
M. Bourbeau: Oui, il y a un amendement qui vise à
clarifier une disposition déjà existante dans la charte en ce
sens que, pour des fins d'imposition de la taxe de déneigement, le
conseil peut déterminer des secteurs de taxation. Nous sommes d'accord
avec cet amendement.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires? M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. L'amendement
à 11° est adopté. Est-ce que 11°, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article è
12°.
M. Boutin: Nous retirons le paragraphe 12°, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. J'appelle l'article
à 13° . Excusez-moi, c'est 12.1°.
M. Bourbeau: À 12.1 , il y a un papillon, M. le
Président. Il s'agit de l'abrogation d'une disposition
désuète. Nous sommes évidemment d'accord avec cette
disposition.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que 12.1° est
adopté?
M. Dufour: Admettons que ce n'est pas très clair, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin: On abroge une disposition qui permet de
réglementer le pesage et la vente du foin et une autre qui nous permet
d'imposer une licence aux colporteurs. Celle-ci n'est peut-être pas
désuète, mais c'est parce qu'on l'a deux fois dans notre
charte.
M. Dufour: II faut gagner notre foin.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Ce n'est pas l'amendement,
c'est le nouvel article. D'accord. J'appelle l'article à 13 .
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec 13°, M. le
Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): 13°, adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article à
14°.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président, en ce qui me
concerne.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article à
15°.
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec 15°, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): 15° est adopté.
J'appelle l'article à 16 .
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec 16°.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article à
16° est adopté? Je veux dire l'alinéa.
M. Dufour: Il y a 16° pour le premier. Il y a aussi 16.1°
.
Le Président (M. Rochefort): Non, non 16.1° ce sera
par la suite. Ce sera un article qu'on ajoutera.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Rochefort); Alors, 16° est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article
16.1°. M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, à l'article 16.1° il y a un
amendement, M. le Président. Je me permets de le lire puisqu'il y a eu
une petite modification sur le texte qui a été
distribué.
Le projet de loi 271 est modifié par l'addition, après le
paragraphe 16° de l'article 27, du suivant: 16.1° par le retranchement
du paragraphe 191.
Pour les mêmes raisons que celles exprimées au paragraphe
12.1°, soit la désuétude de ces dispositions, nous sommes
d'accord avec l'amendement.
M, Dufour: Est-il encore dans le foin, monsieur?
M. Boutin: Non, là vous êtes dans les permis
d'identification pour les solliciteurs.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? M. Dufour:
Adopté.
M. Bourbeau: On est d'accord avec le paragraphe 17°, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Le paragraphe 17° est-il
adopté?
M. Dufour: On parle du prix de la licence qui pourrait
excéder 50 $ quel que soit le nombre de mécanismes contenus dans
un distributeur automatique ou un jeu mécanique. C'est quoi? Cela veut
dire qu'un appareil pourrait avoir plusieurs fonctions.
M. Boutin: Les appareils ont présentement plusieurs
fonctions. La loi, présentement, depuis je ne sais pas combien
d'années, nous fixe des maximums. Notre philosophie derrière
cela, c'est qu'on doit laisser au conseil la possibilité de fixer le
montant de la licence et de le changer s'il le juge à propos et ne pas
avoir un maximum gelé et fixé dans la loi. Les maximums dont on
parle dans cet article particulier concernent des licences de distributrice
automatique de marchandise ou de jeu mécanique. Les maximums sont
fixés dans la loi et il n'est pas opportun, croyons-nous, que ces
maximums soient fixés dans la loi.
M. Dufour: J'ai une belle suggestion à faire au ministre
pour que les municipalités aient ce pouvoir-là. Je sais qu'elles
n'ont pas le droit de taxer les distributrices automatiques. Les
municipalités, généralement, n'ont pas le droit... Celles
qui l'ont fait ont été poursuivies et ont perdu leur cause. C'est
un bon pouvoir, bravo! D'accord.
Le Président (M, Rochefort): Le paragraphe 17° est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le paragraphe
18°.
M. Bourbeau: On est d'accord, M. le Président, avec le
paragraphe 18°.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 27,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 28.
M. Boutin: Nous retirons l'article 28, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 29.
M. Bourbeau: L'article 28...
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, 28.1 et 28.2. On
va commencer par 1.
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président - on a
distribué les modifications - d'une disposition visant à confier
aux officiers concernés des responsabilités qui, d'après
la charte, relèvent de l'ingénieur de la ville. Nous sommes
d'accord avec cette disposition qui relève de l'administration interne
de la ville.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article
28.2?
M, Bourbeau: Adopté. On est d'accord avec l'article 28.2
aussi, M. le Président.
M. Dufour: Cela va, adopté.
Vente de certaines propriétés et autres
matières spéciales
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 29.
M. Bourbeau: M. le...
Le Président (M. Rochefort): Oui, j'appelle l'article 29.
Il y a un amendement, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 29, on a
fait distribuer une modification qui précise que la ville peut
acquérir des biens faisant ou ayant fait partie du patrimoine culturel
ou historique de la ville. L'article prévoit, de plus, la
création d'un fonds de préservation du patrimoine. La ville est
autorisée à y verser un montant prévu dans le budget
à cet effet et tout don fait à la ville pour ces fins. Cet argent
ne peut servir que pour les fins de préservation de ce patrimoine. Nous
sommes d'accord, M. le Président, avec cette modification.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, nous sommes d'accord avec
la formulation sugqérée par le ministre. Je tiens à
remercier le ministre d'avoir reconnu? ici, un pouvoir exceptionnel à
une ville au Québec. Il a reconnu que le titre qui était
accordé par l'UNESCO à Québec est aussi un titre
exceptionnel. (minuit)
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais dire, puisque
c'est un pouvoir spécial et singulier dans le cas de la ville de
Québec et que le maire vient de mentionner la nomination, si je peux
dire, ou le choix dont la ville a fait l'objet récemment, que c'est une
des raisons qui nous ont incités à nous rendre aux arguments du
maire de Québec. Puisque la ville de Québec fait partie du
patrimoine mondial, il est donc normal qu'elle cherche à protéger
et à mettre en valeur des biens qui ont marqué son histoire et
qui en font ce qu'elle est devenue aujourd'hui.
M. Dufour: Je remarque que vous permettez que ce fonds
reçoive des dons. Est-ce l'intention du ministre ou du gouvernement de
verser un don à ce fonds du patrimoine?
M. Bourbeau: Si jamais le maire de Québec me
sollicite...
M. Dufour: En tant que gouvernement et pas comme individu.
M. Bourbeau: Je croyais que vous parliez à titre
personnel.
M. Pelletier: Si vous me le permettez, M. le ministre, je
pourrais le faire immédiatement pour tout le monde de cette
commission.
M. Dufour: C'est le temps des fêtes. Un bon mouvement.
M. Bourbeau: Allez-vous passer le chapeau, quoi?
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que
l'amendement à l'article 29 est adopté?
M. Dufour: Adopté. On est heureux de concourir à
l'adoption de cet amendement.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 29
amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. II y a un
article 29.1 et un article 29.2.
M. Doyon: M. le Président, avec votre permission, je vous
signale qu'il est minuit et deux minutes.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le
député.
M. Doyon: Dans les circonstances, je pense que la commission,
pour pouvoir continuer ses travaux, a besoin du consentement unanime de ses
membres, à moins que je ne m'abuse.
Le Président (M. Rochefort): Très juste, je vous
remercie, j'étais pris dans mes écritures. Je sollicite le
consentement des membres de la commission pour poursuivre l'étude du
projet de loi 271 et, par la suite, passer a l'étude du projet de loi
200.
M. Doyon: Sur le consentement, M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ...j'aimerais dire que cette commission est à
étudier des projets de toi d'intérêt municipal depuis
plusieurs heures maintenant et que le temps est écoulé. Je
comprends que la ville de Québec a encore plusieurs articles à
nous présenter; je pense qu'on en a peut-être vu un peu plus de la
moitié.
Une voix: Exactement la moitié.
M. Doyon: La moitié, ce qui nous annonce une longue nuit.
Ce par quoi je suis tiraillé, M. le Président, c'est par
l'inquiétude que j'ai d'adopter des dispositions législatives
alors que nous ne disposerons pas de toute la clarté de vue et d'esprit
qui est nécessaire pour travailler, surtout quand on regarde les
articles de loi un par un et qu'on y apporte des amendements, qu'on les change,
etc.
D'un autre côté, je suis bien sensible au fait que la ville
de Québec aimerait probablement voir son projet de loi adopté en
commission parlementaire le plus rapide- ment possible. Je sais aussi, par
contre, que la ville de Montréal est en attente et que cela lui
créerait peut-être des embêtements. D'un autre
côté, si on considère que la ville de Montréal va
devoir passer après la ville de Québec et si on tient compte du
nombre d'articles qu'on a vus en quatre heures et de ceux qu'il nous reste
à voir, il sera environ 3 heures ou 3 h 30.
Je suis prêt à donner mon consentement, mais je veux le
faire en signalant les dangers que ce consentement comporte aussi bien pour les
administrés que pour les administrateurs. Je le souligne, et c'est un
cas où il faut peser les inconvénients. J'imagine que, pour la
ville de Québec, il n'y a pas d'obstacles majeurs à ce qu'elle
puisse revenir demain. En tout cas, les distances ne sont pas un obstacle, il y
a probablement d'autres obstacles aussi, les distances n'en étant pas.
Pour la ville de Montréal, c'est peut-être un peu
différent; chacun ayant ses engagements, bien sûr, du
côté de Québec comme de Montréal.
Ces choses étant dites et ces réserves étant
faites, M. le Président - et je tenais à les faire parce qu'il
arrive très rarement que les commissions parlementaires poursuivent
leurs travaux, on le fait exceptionnellement seulement - je suis prêt
à donner mon consentement.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, sur la
même question.
M. Bourbeau: M. le Président, je sympathise beaucoup avec
le député de Louis-Hébert. Je suis d'accord avec lui que
cela comporte certains dangers, mais j'aimerais quand même apporter une
note d'optimisme. On croit que le pire est fait, que les articles les plus
importants, les plus sujets à controverse ont été
déjà examinés. Je pense que nous avons largement
dépassé la mi-chemin et, si chacun fait un effort pour se
discipliner et tenter de limiter les interventions à l'essentiel, on
pourrait peut-être espérer terminer l'étude du projet de
loi d'ici environ une heure. Personnellement, je suis capable de faire
l'effort, je veux bien tenter de le faire, si l'ensemble des membres de la
commission veut faire la même chose.
Le Président (M. Rochefort): D'autres commentaires? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, je serais malheureux de ne pas
concourir à donner le droit à la ville de Québec de
continuer à présenter son mémoire, d'autant plus que ce
matin, au début de la commission, j'ai soulevé le manque de
planification par rapport à cette commission parlementaire.
Je disais que le temps qui nous est alloué serait certainement
trop court. En plus, on a commencé une heure en retard ce
matin et je pense que, quand on veut faire des choses, on doit les
planifier d'avance. Si c'est une habitude qui a été maintenue
dans le passé, je ne concourrai plus à ces fins de session
folies, folichones et qui nous empêchent d'être vraiment
sérieux dans nos prises de décisions.
Je considère que des projets de loi comme ceux que la ville de
Québec, la ville de Montréal ou toutes les autres
municipalités nous présentent sont des actes importants pour des
municipalités. Cela mérite qu'on les regarde, qu'on les examine
en long et en large et on ne le fait pas parce qu'on a presque le couteau sur
la gorge, en disant: II faut le faire. Je donne mon consentement avec plaisir
et ce n'est pas la faute de la ville de Québec; c'est la faute des gens
qui sont en face de nous.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais dire un mot là-dessus. Je
signalerai qu'on avait précédemment identifié la date du
12 décembre comme étant une première journée pour
étudier les lois municipales. Malheureusement, le 12 décembres il
n'y avait aucune commission parlementaire, d'après ce qu'on nous a dit,
qui avait de la place pour les lois municipales, puisque les commissions -
parlementaires étaient occupées par d'autres projets de loi.
On avait subséquemment identifié le 15 décembre.
Mais, encore là, les commissions parlementaires étaient
engorgées et il n'y a rien qui débloquait sur le plan des
commissions parlementaires. II n'a pas été possible de faire
étudier les projets de loi privés puisque, semble-t-il, les
projets de loi publics ont préséance sur les projets de loi
privés.
On se trouve donc dans une situation où, après un blocage
systématique des commissions parlementaires depuis quelques jours, il
n'y avait que la journée d'aujourd'hui. Alors, voilà la raison
pour laquelle nous sommes là.
Le Président (M. Rochefort): Vous me permettrez d'ajouter
ma voix, en conclusion, sur le consentement. Je dirai qu'en ce qui me concerne,
il est évident que je consentirai à ce que nous poursuivions nos
travaux eu égard à la considération dont nous devons faire
preuve à l'égard des autorités de la ville de
Québec, de même qu'à l'égard des autorités de
la ville de Montréal tantôt.
Je soulignerais que, quant à moi, je fais mien l'ensemble des
éléments dont le député de Louis-Hébert nous
a fait part à l'occasion de son intervention. Je pense que ce n'est pas
une bonne façon ni un bon cadre pour légiférer pour autant
de citoyens et de citoyennes du Québec. Je me permettrai sûrement,
à titre de président de la commission, de faire une suggestion
pour l'avenir. Plutôt que de finir les sessions avec les projets de loi
à caractère privé qui concernent les municipalités
du Québec, pourquoi ne pas les faire en début de session, non
seulement au moment où les commissions ne sont pas engorgées,
mais au moment où les services législatifs, le Comité de
législation et le ministère de la Justice sont beaucoup plus
disponibles qu'ils ne le sont en fin de session?
M. Bourbeau: M. le Président, je suis d'accord avec vous
et ce serait l'idéal, sauf que mon expérience, qui est quand
même limitée, comme ministre des Affaires municipales, m'indique
que les projets de loi des municipalités comme Québec et
Montréal arrivent toujours à la dernière minute.
Même si on a commencé dès le mois d'août à
discuter avec la ville de Québec au sujet du projet de loi, au cours des
dernières semaines et même des derniers jours, il y avait encore
des négociations qui se faisaient à l'égard de certains
articles. Je crois que ni la ville de Québec ni la ville de
Montréal n'auraient été prêtes pour passer en
commission parlementaire il y a trois semaines ou un mois.
Le Président (M. Rochefort): Donc, il y a consentement des
membres de la commission pour poursuivre avec les deux projets de loi?
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Rochefort): Consentement. Deux nouveaux
articles: 29.1 et 29.2. M. le ministre.
M. Bourbeau: II s'agit d'une modification de la même nature
que les articles 28.1 et 28.2, visant à confier à certains
officiers des pouvoirs qui relèvent de l'ingénieur de la ville en
vertu de la charte.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article
30?
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 30, M. le
Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Article 31?
Acquisition d'immeubles pour fins de
réserve
M. Bourbeau: On est favorable à cet
article, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 31 est-il
adopté? M. le député.
M. Dufour: Par rapport à cet article, est-ce qu'il y a eu
des autorisations accordées par la Société d'habitation du
Québec ou par le Conseil du trésor? C'est beau de donner un
pouvoir s'il est inopérant. Je n'en connais plus beaucoup, de programmes
d'amélioration de quartier.
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin: M. le Président, si vous me le permettez, en
regard de cet article, effectivement nous avons contacté les
autorités de la Société d'habitation du Québec.
Nous leur avons soumis le libellé de cet article et elles sont d'accord
avec celui-ci. D'ailleurs, il n'est pas dans sa forme première. Il y a
eu des modifications apportées à la suggestion de la
Société d'habitation du Québec. À moins que je ne
m'abuse, ce consentement a été acheminé aux
autorités du ministère des Affaires municipales.
M. Dufour: On vous indique que... M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Je vois que cela touche des programmes
d'amélioration de quartier, de dégagement de terrains. II n'y en
a plus beaucoup depuis une couple d'années et même plus. C'est un
pouvoir qui est accordé, mais vous allez avoir de la misère
à l'appliquer, non?
M. Boutin: C'est justement, M. le député, parce
qu'il n'y en a plus beaucoup, de ces programmes, et parce qu'ils ont
été mis en veilleuse par des programmes comme Loginove, LOGIPOP,
etc. que nous sommes pris avec le problème. Lorsque nous avons acquis
des terrains dans le cadre de ces programmes, la loi stipulait que, pour les
aliéner, cela prenait des autorisations et du Conseil du trésor
et de la SHQ. On a des terrains présentement, on veut en disposer et on
veut se dispenser de cette procédure particulière.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 32.
M. Boutin: Nous retirons l'article 32, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Vous retirez l'article
32.
M. Bourbeau: II est retiré.
Le Président (M, Rochefort): J'appelle l'article 33.
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec
l'article 33.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 33 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 34.
Aqueduc
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec l'article 34, M. le
Président.
M. Dufour: Est-ce un nouvel article ou un nouveau pouvoir qui est
accordé?
M. Bourbeau: II y a trois villes qui l'ont. Québec va
l'avoir maintenant. Montréal et Laval l'ont déjà.
M. Dufour: En fait, cela permet à la ville de
Québec de procéder sans qu'elle ait à demander de
permission et après, s'il y a poursuite, elle va payer. C'est dans ce
sens? Même quand il n'y a pas urgence, vous la dispensez de
procéder...
M. Bourbeau: Les tunnels sont percés à huit
mètres de profondeur. On présume que la ville va le faire dans
des circonstances exceptionnelles. Elle ne le fera pas pour le plaisir de faire
des trous.
M. Dufour: Est-ce que cela annonce le tunnel qui va relier
Lévis à Québec?
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin. M. Boutin:
Non, cela va.
M. Pelletier: J'étudie la demande du maire Chagnon
à cet effet.
M. Dufoun On vous félicite.
M. Pelletier: II a assez de misère à garder ses
bateaux.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 34 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle
l'article 35.
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec cette disposition, M. le
Président.
M. Dufour: Si j'ai bien compris, dans ce coin, c'est la prise
d'eau de la ville de Québec. Dans cette partie, est-ce que la
rivière Saint-Charles est considérée comme navigable?
M. Boutin: Non, M. le député. Le lac, on peut y
naviguer. La partie de la rivière entre l'embouchure du lac et la prise
d'eau de l'aqueduc n'est pas considérée comme navigable et
flottable.
Le Président (M. Rochefort): L'article 35 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 36 pour lequel il y a un amendement.
M. Bourbeau: II y a un amendement à l'article 36 qui est
nécessaire pour ajouter des précisions au texte proposé.
En effet, il est important de relier les immeubles visés au
deuxième alinéa à ceux qui peuvent faire l'objet d'un
règlement en vertu du premier alinéa. Par ailleurs, le
troisième alinéa doit être modifié afin de permettre
à la ville de percevoir le tarif mentionné, si elle le
désire.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des commentaires? (0 h
15)
M. Dufour: Je vais le lire tranquillement. Est-ce que la ville
pourrait, par cet article, aller jusqu'à obliger l'individu, la
société ou la corporation qui pollue d'une façon telle que
cela pourrait causer des dommages, à arrêter d'envoyer ses
déchets?
M. Boutin: L'objectif, M. te député, ce n'est pas
de l'arrêter, mais de lui imposer une somme pour les coûts
supplémentaires que sa pollution entraîne pour les frais de
fonctionnement de l'usine de traitement.
M. Dufour: II pourrait tout de même y avoir des points
majeurs parce que cela peut enlever beaucoup de qualité au traitement
des résidus par ces usines. Il y a une certaine forme de déchets
qui pourraient empêcher presque tout traitement possible avant
d'être envoyé dans le fleuve. Ce n'est pas votre intention?
M. Boutin: Le pouvoir qu'on a ne nous permet pas
présentement de faire cela. Ce qu'on a, c'est une question de
tarification.
M. Dufour: Vous ne le cherchez pas, non plus.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté? M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Par exemple, si une personne était
propriétaire de ce qu'on appelle vulgairement des broyeurs qui
augmentent la quantité de déchets solides qui sont envoyés
dans les égoûts, est-ce que cet article permettrait à la
ville de réglementer ce genre d'appareil?
M. Boutin: Théoriquement, je dois vous dire que oui.
M. Doyon: Cela irait jusque-là.
M. Boutin: Théoriquement, je dois vous dire que oui, mais
ce n'est carrément pas ce qui est visé. Ce qui est visé,
ce sont les industries. La problématique, si on la met sur la table,
c'est que l'industrie qui nous envoie des déchets chimiques ou autres
qui ont pour effet d'augmenter les frais d'exptoîtation des usines de
traitement va devoir se poser la question: Est-ce que je contribue en argent
à la municipalité pour la hausse des frais d'exploitation que
j'entraîne à l'usine de filtration ou est-ce que j'investis dans
mon usine pour rejeter des eaux usées un peu plus propres dans le
système?
M. Doyon: Donc, cela ne vise pas normalement les
particuliers.
M. Boutin: Ce n'est pas l'objectif visé. Les usines de
traitement sont capables...
M. Doyon: ...de s'occuper de cela.
M. Boutin: ...de s'occuper de cela. Elles sont bâties pour
cela.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté? Est-ce que l'article 36, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 37.
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 37, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires? Adopté.
J'appelle l'article 38.
M. Boutin: Nous retirons l'article 38, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 39.
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 39, M, le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce adopté? M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Est-ce que le ministère de la Justice a
été consulté sur cela? Il était d'accord.
M. Bourbeau: Parlez-vous de l'article 39?
M. Dufour: Oui! Il n'y a pas d'amendement. D'accord,
adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 39 est
adopté. J'appelle l'article 40.
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 40, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 41.
M. Bourbeau: Cela va pour l'article 41 également.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 42.
Réglementation de la circulation
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 42 aussi, M. le
Président.
M. Dufour: Avez-vous des remarques sur l'article 42, M. le
ministre? Non. Vous étiez d'accord avec le libellé de cet
article.
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Le fait que vous ajoutiez au montant de l'amende les
frais de remorquage, est-ce que cela a un effet d'entraînement pour des
coûts supplémentaires?
M. Boutin: Cela a un effet de réduction sur les
coûts supplémentaires. C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir deux
factures sur le même citoyen... On a le pouvoir de remorquer à
partir du moment où il y a une infraction au stationnement. Alors, une
contravention est placée dans le pare-brise de l'automobile et,
lorsqu'on la remorque, on perçoit des frais de remorquage
également. Présentement, il y a deux systèmes de
perception: Un premier par l'amende et le deuxième pour les frais de
remorquage. L'objectif est de mettre tout cela ensemble. La ville de
Québec a déjà ce pouvoir dans le cadre des
opérations de déneigement et on veut l'étendre aux autres
circonstances. Le montant des frais de remorquage étant ajouté au
montant de l'amende, il y a seulement un processus de perception qui
fonctionne, c'est le processus des amendes et on réduit les frais
d'autant.
M. Dufour: Est-ce que vous avez un endroit pour remiser les
voitures que vous enlevez ou si vous les déplacez d'une rue à
l'autre?
M. Boutin: Présentement, à l'occasion des
opérations de déneigement, nous pouvons remorquer un
véhicule d'une rue à une autre. Dans d'autres
circonstances...
M. Dufour: C'est dans cela que vous allez mettre des frais pour
le remorquer même d'une rue à l'autre.
M. Boutin: Cela existe déjà. M. Dufour: Cela
existe déjà.
M. Boutin: L'objectif que nous poursuivons, c'est non seulement
de les remorquer d'une rue à l'autre, mais de les remorquer sur un
terrain vacant ou sur un terrain existant qui appartient à la ville de
Québec. Par exemple, dans le quartier Limoilou, on pourra envisager de
garer tous les véhicules qui seront remorqués dans ce quartier
sur les terrains de la Commission de l'exposition provinciale, par exemple. Les
citoyens, au bout d'un mois, deux mois ou trois mois, vont le savoir et
n'auront plus à communiquer avec le garagiste ou avec la police pour
savoir où est remorqué leur véhicule. Dans tous les cas,
ils vont savoir où il est. Cependant, pour ce faire, le garagiste n'est
plus là pour exercer un droit de rétention. Alors, le montant du
remorquage doit être ajouté aux frais de l'amende si on veut
être capable de le percevoir.
M. Dufour: Est-ce que la ville pourrait être tenue
responsable de dommages au véhicule s'il est placé sur un terrain
sans surveillance?
M. Boutin: Ces dispositions et les pouvoirs qu'on va chercher ne
mettent pas un grand X sur le Code civil; il va continuer d'être
appliqué. Si, dans l'exercice de nos pouvoirs, on commet des fautes et
qu'on cause des dommages aux individus, les gens ont droit à un recours
contre la ville.
Le Président (M. Rochefort): L'article 42 est-il
adopté?
M. Dufour: Est-ce qu'il y a d'autres dispositions dans d'autres
municipalités, même dans les chartes spéciales, à
votre connaissance?
M. Boutin: Je ne saurais le dire. M. Dufour: Cela va.
M. Boutin: Tout ce que je suis capable de vous dire, c'est que
tout cela existe présentement pour des opérations de
déneigement dans la ville de Québec et on l'étend à
d'autres circonstances.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, est-ce qu'il y a des frais de
remisage qui peuvent s'accumuler pendant un certain temps? Y a-t-il une
obligation pour la ville de découvrir le propriétaire de
façon qu'il soit informé le plus rapidement possible de voir
à récupérer sa voiture?
M. Boutin: Tel que formulé, il n'y a pas d'obligation
imposée, mais oui, on fait des efforts pour le retracer.
M. Doyon: Sur cela, M. le Président, j'ai
déjà eu l'occasion de vivre une expérience assez
pénible. Je m'étais fait voler ma voiture. Elle avait
été remorquée par la ville de Québec. La ville de
Québec était informée du vol de ma voiture. Ma voiture est
remisée dans un garage. Le temps passe, je téléphone
à la police pour savoir si on avait vu une voiture qui ressemblait
à la mienne. Personne n'avait jamais vu cette voiture jusqu'à ce
que je décide d'aller en acheter une autre. Avant d'aller l'acheter, je
passe au garage où la ville remisait les voitures à
l'époque pour vérifier si elle n'était pas là. Je
croyais n'avoir aucune chance parce que j'avais vérifié à
plusieurs reprises. En entrant dans le garage je me suis aperçu que ma
voiture était là depuis déjà deux mois ou deux mois
et demi; elle avait été remisée par les services de police
de la ville. Pour avoir ma voiture, j'ai évidemment dû payer le
remorquage et le remisage. J'avais déposé une plainte. Cela fait
plusieurs années, M. le maire, vous n'étiez pas là.
M. Pelletier: Je suis convaincu que vous m'en auriez
parlé.
M. Doyon: C'est une situation totalement inexplicable. Moi, je
m'étais plaint, évidemment, du fait que la voiture ne m'avait pas
été remise et que je n'avais pas été
informé. On m'avait dit qu'il n'y avait pas d'obligation stricte, que la
voiture est là et que l'on pouvait vérifier soi-même, etc.
Si la ville n'a pas d'obligation d'avertir, il faudrait que les efforts soient
très sérieux. Cela arrive que des gens se font dérober
leur voiture et, s'ils veulent la retrouver, encore faut-il qu'on les avertisse
qu'elle est quelque part où ils peuvent en prendre possession.
M. Boutin: Je ne connais pas la situation qui existait à
l'époque à laquelle cet événement est
arrivé. Ce que je peux vous dire, c'est que, présentement, tous
les véhicules remorqués sont signalés au service de
police. On prend note de l'endroit où ils sont, etc.
M. Doyon: Je sais que cela doit marcher comme cela.
M. Boutin: La mécanique est en place.
Le Président (M. Rochefort): L'article 42 est-il
adopté?
M. Doyon: L'article 48.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Dufours M. le ministre, êtes-vous encore avec nous?
M. Bourbeau: Quant à moi, cela fait longtemps que
l'article 42 est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 43,
paragraphe 1.
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 43, paragraphe 1, M.
le Président.
M. Pelletier: M. le Président, on va retirer le paragraphe
2, parce qu'apparemment cela fait des problèmes avec les syndicats de
policiers, mais il reste que l'avenir indique que c'est quelque chose qu'il
faudra éventuellement avoir pour les municipalités.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 43,
paragraphe 2, retiré: L'article 43 est donc adopté.
M. Doyon: Je vous signale, en passant, M. le Président,
sur l'article 42.2 qu'on retrouve un pouvoir semblable dans le nouveau Code de
la sécurité routière qui vient d'être adopté
hier par l'Assemblée nationale.
M. Dufour: C'est l'article 43.2.
M. Doyon:: Pardon! c'est l'article 43.2.
Le Président (M. Rochefort); J'imagine que c'est l'article 43.
J'appelle l'article 44.
M. Bourbeau: On est d'accord avec
l'article 44, M. le Président. À l'article 44, cela va, je
l'ai proposé.
Le Président (M. Rachetait): L'article 44, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que cela veut dire que vous avez toujours les
mêmes frais pour le remorquage ou si cela peut jouer?
M. Boutin: Le conseil va adopter un tarif de remorquage. C'est,
d'ailleurs, ce qui existe présentement. Il est uniforme.
M. Dufour: Quand cela relevait des garages, cela pouvait changer
de prix selon le remorquage, non?
M. Boutin: Non, c'est uniforme chez nous et cela va l'être
aussi.
M. Dufour: Uniforme aussi. Cela va, adopté.
Le Président (M, Rochefort): L'article 44 est adopté.
J'appelle l'article 45.
M. Boutin: Nous retirons l'article 45, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 45 est retiré. M.
le ministre, vous avez l'article 45.1.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Nous sommes d'accord
avec l'abrogation d'une disposition désuète, qui n'a plus
d'utilité.
M. Dufour: Attendez un peu, il y en a un qui est retiré et
l'autre, vous l'abrogez.
M. Bourbeau: À l'article 45.1, on abroge l'article 548c de
la charte.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais avoir des explications?
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin, M. le
député de Jonquière voudrait savoir ce qu'on abroge par
l'article 45.1.
M. Dufour: 548c de cette charte.
M. Boutin: L'article 548c, M. le député, c'est une
disposition de la charte de la ville de Québec qui faisait encore
référence à la Commission de l'aménagement de
Québec. Il assujettissait la Commission de l'aménagement de
Québec à l'obligation d'obtenir une autorisation pour des permis
de construction sur la colline parlementaire.
Or, la Commission de l'aménagement de Québec est disparue,
elle a été abrogée au moment de l'adoption de la Loi sur
la Communauté urbaine de Québec.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 45.1 est
adopté. J'appelle l'article 46.
M. Pelletier: Retiré, M. le Président, parce
qu'assujettir la couronne à quelque obliqation, cela m'apparaît
difficile à obtenir ce soir.
Le Président (M. Rochefort): L'article 46 est retiré.
J'appelle l'article 47.
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec l'article 47, M. le
Président.
M. Pelletier: Avec l'article 46, avez-vous dit?
M. Bourbeau: L'article 47. M, Pelletier: Pardon!
Le Président (M. Rochefort): Belle tentative! L'article
47.
M. Boutin: À l'article 47, M. le Président, il
s'agit tout simplement de soustraire la Cour municipale de l'obligation
d'apposer un sceau sur ses procédures. C'est vraiment technique.
Le Président (M. Rochefort): L'article 47 est adopté.
J'appelle l'article 48.
M. Boutin: Les articles 48, 49 et 50, M. le Président, qui
modifiaient les articles 608 et suivants de notre charte, après
discussion avec le ministre, sont des dispositions pour nous faciliter la vie
un peu dans l'application des règlements municipaux pour permettre de
donner des billets d'assignation dès la constatation d'une infraction.
Je comprends, d'après les discussions qu'on a eues avec le
ministère des Affaires municipales et le ministère de la Justice,
que le Code de procédure pénale, qui était éminent
en 1984 au moment où on a fait ces demandes, est encore tout aussi
éminent aujourd'hui et, en conséquence, compte tenu de
l'éminence, on serait prêt à retirer les articles 48, 49,
50 et 51.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais quand même signaler au procureur de
la ville de Québec...
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, incluant
l'article 51?
M. Boutin: Incluant l'article 51.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...qui fait un peu d'ironie, que l'éminence
est beaucoup plus évidente aujourd'hui, puisque le Code de
procédure pénale a été déposé
aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
Une voix: C'est l'avant-projet.
M. Bourbeau: Au moins, c'est un premier pas. (0 h 30)
M. Dufour: C'est cela, des petits pas.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 52.
M. Boutin: Nous retirons l'article 52, M. le
Président.
M. Dufour: Il est retiré aussi. L'article 53?
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 53.
M. Boutin: Nous retirons l'article 53 également, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 54.
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec l'article 54, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 54 est
adopté. Excusez, je n'ai pas entendu; je vous pose la question.
M. Dufour: C'est pour cela que je n'ai pas parlé, je vais
attendre.
Le Président (M. Rochefort): Je me demandais ce que
j'avais entendu. C'est pour cela que j'ai répété ma
question.
Une voix: Concordance.
M. Dufour: Cela va, adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 54 est
adopté. J'appelle l'article 55.
Rente viagère à M. Léonce
Bouchard
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec
l'article 55 qui vise à accorder une rente à M. Lucien
Bouchard...
M. Dufour: Léonce.
M. Bourbeau: ...Léonce Bouchard plutôt, je m'excuse,
ex-conseiller municipal de la ville et ex-président de la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec. M. Bouchard n'a pas
droit à une rente parce qu'il n'a pas participé au régime
de pension pendant ta période prescrite par la loi, soit huit ans. Cette
disposition lut permet de bénéficier d'une pension dont le
montant est basé sur la période au cours de laquelle il a
participé au régime. J'aimerais signaler, M. le Président,
que j'ai devant moi un extrait d'une résolution du conseil de la CTCUQ,
la Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec,
qui édicté qu'il est résolu à l'unanimité,
sous réserve de l'adoption de l'article 55 du projet de loi 271,
d'autoriser le versement à M, Léonce Bouchard d'une rente
viagère annuelle de 3653,96 $, à compter du 1er juillet 1986. Si
M. Bouchard décède avant le 30 juin 2001, la rente sera payable
à ses héritiers jusqu'à cette date. C'est certifié
conforme par le secrétaire de la commission de transport.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que les montants de la rente sont
administrés par la ville de Québec ou s'ils sont versés au
fonds consolidé du Québec?
M. Pelletier: C'est administré par la CARRA.
M. Dufour: Autrement dit, à ce moment, vous vous engagez
à verser un montant à la CARRA ou vous versez la
différence par la ville de Québec ou si c'est la corporation de
transport...
Le Président (M. Rochefort): Me Boutin.
M. Boutin: M. Bouchard n'ayant pas droit à sa rente...
M. Dufour: Aucune rente.
M. Boutin: ...la CARRA va verser à M. Bouchard la partie
de ses contributions qu'il a lui-même versées et va verser
à la ville de Québec et à la CTCUQ les contributions que
les organismes avaient versées à la CARRA. En contrepartie de
recevoir ce montant de capital, la ville et la CTCUQ vont verser une rente
à M. Bouchard.
M. Doyon: À ce moment, les montants qui sont
indiqués ici pour M. Bouchard, est-ce finalement les seules pensions
qu'il recevra et de la ville de Québec et de la Communauté
urbaine de Québec? Est-ce le cas?
M. Pelletier: À ma connaissance, oui. La loi a
été amendée et M. Bouchard est devenu président de
la Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec
seulement en 1979 ou en 1980. Il n'a pas fait les huit ans avant de cesser
d'être actif dans la politique municipale. Alors, il
était à cheval entre deux régimes. Quand il
n'était que conseiller de la ville de Québec, il n'avait pas
adhéré au régime, mais, par la suite, devenant
président de la Commission de transport de la Communauté urbaine
du Québec, à toutes fins utiles, à temps plein avec une
rémunération correspondante, il n'avait plus le droit
d'adhérer. Par ailleurs, il contribuait. Il s'agit simplement de lui
donner le droit de jouir des contributions qui ont été
versées par les organismes. Il ne s'agit pas d'ajouter à cela. Le
calcul de la rente a été fait en fonction des contributions
versées.
M. Doyon: Donc, il n'y a pas de sorties de fonds
supplémentaires pour payer cela, c'est-à-dire qu'il y a une
récupération de certains montants qui ont déjà
été versés et l'attribution d'une rente à partir de
ces montants.
M. Pelletier: Voilà!
Le Président (M. Rochefort): L'article 55 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 56.
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec cette disposition, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 57. J'attire votre attention, il y a un amendement.
Corporation Québec 1534-1984
M. Bourbeau: M. le Président, cette modification a pour
effet que la ville de Québec puisse renoncer à des
créances dues par la corporation Québec 1534-1984 à la
date de l'homologation de la proposition concordataire.
Le Président (M. Rochefort): M. Gilbert.
M. Gilbert: On s'oppose à cet amendement. Je pense que la
ville de Québec a déjà fait sa part dans cet
événement. Je pense qu'il y a des responsabilités
là-dedans de certaines personnes, des responsabilités
d'entreprises privées. Il y a quand même certaines entreprises qui
doivent assumer les risques qu'elles ont encourus. On pense que c'est un peu la
loi du marché qui doit jouer dans ce cas. C'est pour cela qu'on s'oppose
à cet amendement.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, il est peut-être
à souligner qu'il y a eu une entente entre le gouvernement
fédéral et celui du Québec pour qu'un certain montant soit
payé aux créanciers qui n'avaient pas été
payés, mais à la condition que toutes les créances
gouvernementales aient été abandonnées, ce qui a
été fait dans tous les cas, sauf pour nous qui, d'après
notre charte, n'avons pas le droit d'abandonner une créance.
Actuellement, du fait que nous n'avons pas abandonné, nous
bloquons le règlement final par le syndic de tout le dossier de
Québec 1984. Je pense que, si on veut que l'accord entre les deux
gouvernements puisse avoir plein effet, il s'agit de nous donner le pouvoir de
renoncer à la créance, ce qui va permettre de débloquer
toute la procédure qui est en panne chez le syndic depuis un an.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Quels sont les montants, M. le
Président?
M. Pelletier: C'est un montant d'un peu plus de 400 000 $ dont 70
000 $ sont vraiment pour des services, en particulier des services
d'enlèvement de vidanges sur le site, il y en a pour plus de 50 000 $ et
quelque autre montant de 20 000 $; le reste, c'est de la taxe d'amusement qui
n'a pas été remise à la ville.
M. Paradis (Matapédia): Mais qui a été
perçue.
M. Pelletier: Qui a été perçue, mais non
remise. C'est donc un manque à qagner, mais ce n'est pas de l'argent
pour lequel on a dû assumer des dépenses. La partie pour laquelle
on a dû assumer des dépenses, c'est un montant de 70 000 $.
M. Paradis (Matapédia): C'est un manque à gagner,
mais non pas une dépense directe de fonds.
M. Pelletier: Maintenant, on a été
prévoyant, M. le Président, on l'a provisionné
déjà depuis deux ans dans les livres de la ville.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à 57
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 57, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 58.
Mise en vigueur de certains articles
M. Bourbeau: À l'article 58, encore là, on a un
changement, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, c'est vrai, il y a un
amendement à l'article 58.
M. Bourbeau: Cette modification a pour effet de protéger
les jugements rendus et les causes pendantes à la date de l'avis de
présentation du projet de loi que la ville de Québec avait
déposé le printemps dernier.
Au printemps 1986, la ville de Québec avait déposé
pour étude un projet de loi qui incluait cette disposition. Ce projet de
loi 232 n'a jamais été étudié compte tenu du temps
parlementaire disponible. La ville reprend cet article dans le présent
projet et nous sommes d'accord avec cette disposition.
Le Président (M. Rochefort): Commentaires? Me Boutin.
M. Boutin: Juste une question, j'ai manqué un peu
d'attention. La date insérée dans la modification, est-ce le 29
mars 1986? D'accord, cela va.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'article 58, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 59 et il y a un papillon.
M. Bourbeau: Une modification qui découle de la
modification apportée à l'article 3. Comme l'article 3 n'a pas
été adopté, qu'il est en suspens, il faudrait
peut-être suspendre l'article 59 aussi et y revenir.
Le Président (M. Rochefort): On met en suspens l'article
59. J'appelle l'article 60.
M. Boutin: L'article 60 est retiré, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 61.
M. Bourbeau: Cet article prévoit la date d'entrée
en vigueur du projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 61 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que la cédule
est adoptée?
M. Bourbeau: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
M. Dufour: II y a encore des articles qui ne sont pas
adoptés.
Le Président (M. Rochefort): Oui, nous allons revenir aux
articles qui ont été suspendus. M. le ministre, est-ce que vous
êtes prêt à les étudier dans l'ordre ou s'il reste
des rédactions à faire?
M. Bourbeau: Dans l'ordre ou dans le désordre.
Le Président (M. Rochefort): Non, on va faire cela dans
l'ordre, si vous me le permettez.
M. Bourbeau: Oui, oui. M. le Président. Nous avons
préparé des modifications qui font présentement l'objet
d'une étude de la part de la ville de Québec. Peut-être
pourrait-on suspendre quelques minutes pour permettre aux représentants
de la ville de Québec de prendre connaissance de ces modifications.
Le Président (M. Rochefort): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 0 h 41)
(Reprise à 1 h 16)
Le Président (M. Rochefort): Sur ces bonnes paroles, nous
allons reprendre nos travaux. Dans un premier temps, il y a un amendement pour
ajouter un article à 2.1.
Articles en suspens
M. Boutin: M. le Président, je vous suggérerais de
commencer par l'article 3. L'article 2.1 est dépendant du sort de
l'article 3.
Le Président (M. Rochefort): Oui, nous revenons à
l'article 3. Donc, la première des choses à l'article 3, il faut
qu'on retire l'amendement que nous avions commencé à discuter, On
s'entend. L'amendement qui avait été discuté est
retiré. Maintenant, il y a un amendement à l'article 3. M. le
ministre, à l'article 3.
M. Bourbeau: En ce qui concerne l'article 3, c'est la même
modification que précédemment, sauf que, a la fin de 17b,
deuxième paragraphe... Je vais vous relire 17b au complet: "Un membre du
comité exécutif qui exerce ses fonctions à plein temps ne
peut louer ses services ou travailler pour qui que ce soit d'autre que la ville
et il doit consacrer tout son temps à l'exercice de ses fonctions."
On ajoute: "Cependant, il peut, avec l'autorisation du conseil, occuper
une fonction, avec ou sans rémunération, au sein du conseil, du
conseil d'administration ou du comité exécutif d'un organisme
public ou parapublic ou d'un organisme à but non lucratif ayant un but
charitable, scientifique, culturel, artistique, social ou sportif".
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des
commentaires?
M. Dufour: Cela va aller, cet amendement.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'amendement à
l'article 3 est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Nous revenons
à l'article 2.1.
M. Bourbeau: À l'article 2.1, M. le Président, il y
a une modification. Il s'agit de l'abrogation d'une disposition de la charte de
la ville de Québec, qui prévoit le versement d'une
indemnité de 3747 $ et d'une allocation de dépenses de 1873 $ au
président du conseil de la ville de Québec. Nous sommes d'accord.
Étant donné que ces indemnités sont maintenant
incorporées à l'article 17c, nous sommes d'accord avec la
modification à l'article 2.1.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cet amendement est
adopté? Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est
adopté. Le nouvel article tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Nous allons
maintenant à l'article 8.
M. Bourbeau: À l'article 8, M. le Président, nous
avons distribué une modification. Je vais relire le deuxième
paragraphe pour être certain qu'il n'y a pas eu d'autres changements. Le
deuxième paragraphe se lit comme suit: "Cependant, il peut, avec
l'autorisation du conseil, occuper une fonction, avec ou sans
rémunération, au sein du conseil, du conseil d'administration ou
du comité exécutif d'un organisme public ou parapublic ou d'un
organisme à but non lucratif ayant un but charitable, scientifique,
culturel, artistique, social ou sportif."
Le Président (M. Rochefort): Commentaires? M. le
député de Jonquière, est-ce que cela va?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 8 est adopté. Est-ce que l'article 8 amendé est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): On avait suspendu l'article
59.
M. Bourbeau: Exactement.
Le Président (M. Rochefort): J'avais eu un amendement et
je ne l'avais pas lu. Donc, s'il tient, on peut l'utiliser et, s'il ne tient
pas, on n'a pas à le retirer.
M. Bourbeau: II tient, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): II tient. Je vous
écoute, M. le ministre.
M. Bourbeau: La modification découle de la modification
apportée à l'article 3 et prévoit que les dispositions
concernant les rémunérations additionnelles prévues aux
articles 17a à 17c ont effet à partir du 1er janvier 1986. La
modification prévoit également la rétroactivité
à ce même 1er janvier d'une déclaration des membres du
comité exécutif concernant l'exercice de leurs fonctions à
plein temps.
Le Président (M. Rochefort): Commentaires à
l'article 59?
M. Dufour: Vous accordez, par cet article, la
rétroactivité à partir du 1er janvier 1986.
M. Bourbeau: On nous a fait valoir que les individus sont
à temps complet depuis le 1er janvier au moins. En conséquence,
nous avons accepté la rétroactivité.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 59 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le titre du
projet de loi est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Motion de
renumérotation, M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, j'en fais motion.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 271, Loi modifiant la charte de la ville de Québec, est
adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Donc, je
déclare le projet de loi 271 adopté... Le préambule,
excusez-moi. Est-ce que le préambule du projet de loi est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Donc, je
déclare le projet de loi 271, Loi modifiant la charte de la ville de
Québec, adopté avec amendements. Est-ce qu'il y a une annexe?
Non, l'annexe a été adoptée. Cela va.
Sur ce, je tiens a remercier M. le maire, ses collaborateurs, ainsi que
M. Gilbert et Mme Frohn, de leur participation à nos travaux.
M. Pelletier: Merci, M. le Président. Merci, mesdames et
messieurs. Merci, M. le ministre. Nous partons satisfaits. Et Joyeux
Noël!
M, Dufour: Vous ne voulez pas y joindre vos voeux de Bonne Année
en même temps?
M. Pelletier: Je pensais que vous reveniez dans notre
région entre Noël et le Jour de l'an.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. Gilbert.
M. Gilbert: Je voudrais remercier les membres de nous avoir
écoutés. On n'a peut-être pas eu satisfaction sur tout ce
qu'on avait demandé, mais ce sera pour un avenir prochain, on
l'espère.
Le Président (M. Rochefort): On vous remercie.
M. Gilbert: Je commence à ne plus croire au Père
Noël.
Le Président (M. Rochefort): Nous allons suspendre
quelques minutes, le temps de permettre à nos invités suivants de
prendre place.
(Suspension de la séance à 1 h 24)
(Reprise à 2 h 8)
Projet de loi 200
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux afin d'étudier le projet de loi 200, Loi modifiant
la charte de la ville de Montréal, présenté par Mme la
députée de Dorian.
Je voudrais dans un premier temps souhaiter la bienvenue au nouveau
maire de Montréal qui en est à sa première, mais
sûrement pas à sa dernière, présence parmi nous. M.
le maire, bienvenue, ce soir. Je vous inviterais à présenter vos
collaborateurs pour les fins du Journal des débats et pour
l'information des membres de la commission et par la suite à nous faire
une présentation brève du projet de loi.
M. le maire.
Remarques préliminaires
M. Doré (Jean): M. le Président, M. le
ministre, mesdames, messieurs, les personnes qui m'accompagnent, je les
nomme de droite à gauche. M. Pierre Beaudet est adjoint au
secrétaire général, poste à créer par les
textes qui vous sont présentés ce soir. M. Jean-Robert Choquet
est directeur du cabinet du maire et du comité exécutif à
la ville de Montréal. Me Jean Péloquin, à ma gauche, est
directeur du contentieux à la ville de Montréal. Me Neuville
Lacroix fait aussi partie de l'équipe du contentieux à la ville
de Montréal et M. Alain Duhamel, en arrière, est attaché
politique au cabinet du président du comité exécutif de la
ville de Montréal.
En deux mots, M. le Président, les amendements qui vous sont
présentés concernent un certain nombre de sujets à la
ville de Montréal. Le premier, dans l'ordre, c'est la possibilité
qu'on demande à l'Assemblée nationale de créer un poste de
secrétaire général à la ville de Montréal
qui est mutatis mutandis, comme dirait le juriste, l'équivalent d'un
directeur général dans d'autres municipalités du
Québec. D'ailleurs, un bon nombre des pouvoirs et des articles qui
apparaissent au projet de loi sont largement inspirés de ce qui
prévaut déjà dans la Loi sur les cités et villes
à cet effet. L'objectif est évidemment de pouvoir, à la
ville de Montréal, faire cesser que le comité exécutif
agisse en quelque sorte comme gérant de la ville.
Il y a des dispositions, après coup, qui concernent certains
pouvoirs particuliers. Une concerne la question du stationnement sur les
terrains privés, l'article 6. L'article 7 est une concordance avec un
article qu'on retrouvera un peu plus loin sur les pouvoirs accrus
d'expropriation, on les retrouve à l'article 12. Il y a après, M.
le Président, d'autres articles qui, de concordance, touchent le
secrétaire général. Il y a deux articles: un concerne
l'exemption relativement à la taxe d'eau et un autre concerne le
maintien de la surtaxe sur les immeubles industriels et commerciaux pour 1987
pour une dernière année, mais en relevant le plafond de 100 000 $
d'évaluation à 200 000 $.
Finalement, un ajout a été fait au projet, à
l'article 13.3 qui est lié à l'exemption de la taxe d'eau pour le
secteur résidentiel à Montréal et qui donnerait, pour une
année, la possibilité aux locataires, dans l'hypothèse
où les locateurs, chez nous à Montréal, pour les immeubles
de dix unités et plus, c'est le propriétaire de l'immeuble qui
perçoit la taxe au nom de la ville... Au moment où on abolit la
taxe d'eau pour les secteurs résidentiels, pour les 146 000 locataires
d'un immeuble de dix unités et plus, on donnerait, en vertu de cet
article, la possibilité pour les locataires dont le propriétaire
ne réduirait pas le loyer de 60 $, soit 5 $ par mois, la
possibilité de s'adresser à la régie dans l'année
qui suit l'application de l'exemption de la taxe d'eau pour demander cette
application de l'exemption sur leur compte de loyer.
Ce sont les textes qui concernent les amendements que l'on requiert
auprès de l'Assemblée nationale, cette nuit, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Mme la
députée de Dorion, comme marraine du projet de loi, avez-vous des
commentaires préliminaires à faire?
Mme Trépanier: M. le Président, je voudrais
souhaiter la bienvenue au maire de Montréal. Étant donné
l'heure tardive et puisque M. le maire a bien résumé le projet de
loi, nous allons procéder tout de suite, si vous le permettez.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre,
avez-vous des commentaires d'introduction?
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec la
plupart des demandes formulées par la ville de Montréal.
Certaines demandes feront l'objet de modifications et j'aurai l'occasion
de présenter les modifications lorsque nous arriverons aux articles en
question.
Le Président (M, Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est juste pour joindre ma voix à celle de mes
collègues pour souhaiter la bienvenue au maire élu de la ville de
Montréal qui a eu un vote sans équivoque, une victoire aussi
impressionnante. Je veux lui souhaiter un fructueux mandat et lui dire que nous
sommes prêts à collaborer. C'est la première fois qu'on a
la chance de se voir depuis son élection, on s'étaient
rencontrés dans une autre circonstance dans le passé. Nous sommes
prêts à démontrer de la bonne volonté pour
améliorer ou accepter ce que vous présentez.
Étude détaillée
Le Président (M. Rochefort): Sur ce, nous allons aborder
l'étude article par article du projet de loi. J'appelle donc l'article
1.
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec
l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'article 1
est adopté. J'appelle l'article 2. Secrétaire
général
M. Bourbeau: Est-ce qu'on peut l'étudier paragraphe par
paragraphe?
Le Président (M. Rochefort): Attendez un peu, on va voir
cela. Oui, allons-y paragraphe par paragraphe. L'article 131b?
M. Bourbeau: C'est l'article qui introduit les pouvoirs et
devoirs du secrétaire général. Est-ce qu'on pourrait vous
demander, M. le maire, quelle est la raison pour laquelle la ville demande que
ce poste porte le nom de secrétaire général et non pas de
directeur générai comme on rencontre partout dans les lois
municipales? (2 h 15)
M. Doré: Parce que, M. le Président, en vertu de la
charte de la ville de Montréal, on a des directeurs de service et un
secrétariat administratif. Historiquement, c'est le secrétariat
administratif qui faisait la liaison entre la direction des services et le
comité exécutif. Par respect pour la philosophie en place, les
pratiques administratives déjà en place, on modifie la nature du
secrétariat administratif et on le remplace par un secrétariat
général, ce qui lui donne des pouvoirs de coordination, des
pouvoirs de faire le travail de préparation des ordres du jour de
l'exécutif, mais on peut aussi déléguer au
secrétaire général des pouvoirs qui, traditionnellement et
jusqu'à maintenant, en vertu de l'article 27, étaient
assumés par l'exécutif. C'est essentiellement parce que, dans le
jargon administratif et dans la philosophie administrative de la ville de
Montréal, on a toujours eu un secrétaire administratif. On a
gardé cette appellation qui était plus conforme, je dirais, aux
traditions administratives de Montréal pour introduire ce poste de
secrétaire général.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre.
M. Bourbeau: Il reste quand même qu'il n'y a rien
d'analogue entre ce qui existe maintenant, le secrétaire administratif,
et le poste de secrétaire général que vous créez.
Le mot "secrétaire" se retrouve peut-être dans les deux
appelations, mais c'est tout ce qu'il y a. Le secrétaire
général a beaucoup plus de pouvoirs que ne pouvait en avoir le
secrétaire administratif. Les fonctions que vous voulez donner au
secrétaire générai ressemblent beaucoup plus, comme on
voit aujourd'hui dans les municipalités, aux fonctions du directeur
général qu'aux fonctions d'un secrétaire
administratif.
M. Doré: Le secrétariat administratif à la
ville de Montréal était un organisme central par lequel passaient
tous les dossiers et par lequel étaient référés et
acheminés tous les dossiers, qui n'avait pas comme tel le pouvoir de
coordination entre les services, mais qui avait quand même la
responsabilité d'assurer la circulation de l'information entre les
différents services et l'exécutif. On ajoute une fonction de
coordination et un pouvoir d'autorité entre le secrétariat
général et la direction des services.
Comme je vous l'ai dit tantôt, le vocable qu'on a utilisé
est conforme è l'esprit général de la charte de la ville
de Montréal, aux pratiques existantes à la ville. De ce point de
vue, puisque la charte fait déjà la distinction entre le
secrétaire administratif et le secrétariat municipal, dans ce
cas, pour ne pas créer de confusion dans l'appareil, on garde
l'appellation "secrétaire", sauf qu'on l'appelle secrétaire
général plutôt que secrétaire administratif.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: En fait, le secrétaire administratif est une
courroie de transmission qui ne fait qu'acheminer les dossiers dans les deux
sens, en fait, sans aucun autre pouvoir, ou à peu près.
M. Doré: Je peux vous dire qu'effectivement le
secrétariat administratif n'avait pas de pouvoir de coordination. Ce que
l'on donne maintenant au secrétaire général, ce sont les
pouvoirs de coordination par rapport aux différents services. À
la réunion du conseil municipal qui s'est terminée hier, le
règlement pour remplacer le secrétariat administratif par le
secrétariat général a été adopté.
Dans la proposition de budget, il y a un poste budgétaire au nom du
secrétariat qénéral et la personne appelée à
jouer le rôle de secrétaire général a
également été nommée hier par le conseil municipal,
toujours dans l'esprit où, et pour l'Opposition au conseil et pour la
majorité -on faisait une modification importante, bien sûr - on
respectait toujours un peu la philosophie administrative en place à la
ville de Montréal par le maintien de l'appellation "secrétariat
général" plutôt que "secrétariat administratif".
M. Bourbeau: Disons que l'expression "secrétaire
général" n'est pas une expression consacrée dans notre
environnement nord-amérîcain, si je puis dire, et ça ne
correspond pas à ce que les gens voient d'un directeur
général ou de quelqu'un qui a une autorité. Un
secrétaire, qu'il soit général ou non, détient un
poste beaucoup moins important, à mon avis, dans l'esprit populaire, que
ce que vous voulez en faire. Cela a peut-être un écho à
l'hôtel de ville de Montréal, en ce qui concerne la tradition
créée par le poste du secrétaire administratif.
Dans l'ensemble du monde municipal québécois, c'est du droit
nouveau, si je puis dire, et cela peut même porter à confusion
auprès de vos propres contribuables, qui n'auront pas l'impression, en
parlant au secrétaire général, qu'ils parleront au
fonctionnaire numéro un de la municipalité.
M. Doré: D'accord, mais je pense qu'il est clair dans
l'esprit des membres du conseil qui ont adopté la proposition hier, et
je dirais dans l'esprit des membres du comité exécutif de
même que dans l'esprit de tous les directeurs de service, que le
secrétaire général du comité exécutif est
effectivement le premier fonctionnaire de la ville. Maintenant, il le serait
d'autant plus que l'Assemblée nationale lui conférerait des
pouvoirs analogues à ceux qu'on retrouve au niveau de la gérance
de certaines villes ou de la direction générale pour
d'autres.
Cela dit, comme je l'ai dit tantôt, je pense que le vocable n'est
peut-être pas celui qu'on retrouve dans la Loi sur les cités et
villes, mais le nom de "secrétaire" était déjà
largement utilisé. C'est la raison pour laquelle les membres du conseil,
comme ceux de l'exécutif, trouvaient normal de garder le vocable. Cela
s'est fait presque de soi, devrais-je dire, on ne s'est même pas
interrogé à savoir si on devrait l'appeler un "gérant" de
la ville de Montréal ou un "directeur général"; cela fait
partie des habitudes de la maison.
Je dois dire que cela fait partie des préoccupations de la
nouvelle administration de faire une transition qui, même en changeant
les choses, se fasse à partir des éléments qui existaient.
D'ailleurs, une partie des éléments qui se retrouvent au
secrétariat général sont des personnes qui étaient
au secrétariat administratif. Le secrétaire administratif devient
le secrétaire général adjoint et ainsi de suite. On l'a
fait avec le minimum de modifications, même dans les vocables, même
si, sur le fond, on veut plus de pouvoirs, pour que cela se fasse avec le plus
de souplesse et le plus d'aisance possible. C'est un peu dans cet esprit qu'on
l'a fait. On ne pensait pas que cela poserait un problème majeur au
ministère du point de vue de l'appellation, compte tenu du fait que
Montréal est quand même une ville, comme toutes les villes, qui a
un pouvoir délégué du gouvernement du Québec, mais
qui a un caractère un peu particulier par sa taille et par sa charge, et
compte tenu du fait que cela existait déjà dans la charte.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que je n'ai pas
l'intention d'en faire un plat. Disons que les seules questions qu'on se pose,
c'est que, étant donné que je reconnais que la ville de
Montréal est une ville à part, pour toutes sortes de raisons,
cela n'entre pas tellement dans les traditions québécoises
d'utiliser un vocable semblable, on a toujours certaines réticences
à ouvrir des portes comme celle-là. Par contre, si
l'administration de la ville de Montréal y tient, on n'en fait pas un
plat et on serait d'accord pour accepter la demande de la ville de
Montréal.
Le Président (M. Rochefort): L'article 131b est
adopté. L'article 131c?
M. Bourbeau: Nous sommes d'accord avec cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Adapté. Article
131d?
M. Bourbeau: Pas de problème. Nous sommes d'accord avec
l'article 131d, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 131d est
adopté. Article 131e?
M. Bourbeau: Cela va, d'accord. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. 131f?
M. Dufour: J'aurais aimé poser une question au sujet de
l'article 131e.
Le Président (M. Rochefort): Allez-y, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: À l'article 131e, j'aurais certaines questions
concernant le secrétaire général dans le deuxième
alinéa: "II peut également, sans approbation, nommer un
fonctionnaire ou employé à un poste autorisé de ses
effectifs et fixer son traitement." Je comprends que le ministre avait des
réticences par rapport à l'appellation de secrétaire
général, j'ai écouté attentivement les explications
de M. le maire, mais cela ressemblait peut-être plus à un
directeur général d'une municipalité qu'à un
secrétaire. Je ne reviendrai pas là-dessus.
Est-ce que vous pouvez ajouter des éléments pour justifier
que cette personne ait le droit de fixer le traitement de ses employés,
même dans des postes prévus?
M. Doré: M. le Président, le deuxième
alinéa concerne les postes conventionnés. À
l'intérieur des classes, il peut y avoir diverses catégories de
traitements. De ce point de vue, c'est à l'intérieur de la
convention et des classes prévues qu'il peut y avoir une fixation du
traitement par le secrétaire général, eu égard
à la classe à laquelle appartient la personne qui est
nommée, mais toujours à l'intérieur d'une
échelle.
M. Dufour: Quand vous parlez des adjoints aux cadres, pour vous,
ces gens sont régis par une convention collective?
M. Doré: Non, non. Le premier paragraphe dit que le
secrétaire général peut nommer, avec l'approbation du
comité exécutif, des adjoints et d'autres cadres pour l'assister.
Là, on parle de cadres. Là, c'est clair que le comité
exécutif doit approuver...
M. Dufour: D'accord, cela va.
M. Doré: ...ces nominations qui sont des cadres, nos
gestionnaires, en quelque sorte. Dans le deuxième alinéa: "II
peut également, sans approbation, nommer un fonctionnaire ou
employé..." on ne parle plus de cadres, on parle d'un fonctionnaire ou
d'un employé. Chez nous, ils sont tous régis par des conventions
collectives. Il y a des descriptions de fonctions, il y a forcément pour
chacune d'entre elles des échelles qui sont prévues; alors,
à l'intérieur de ces postes conventionnés, sur des postes
autorisés, ces effectifs... On dit qu'il peut fixer son traitement, mais
il fixe son traitement en fonction des critères qui ont
été négociés, des conventions collectives qui sont
applicables et de la catégorie de l'échelle à laquelle
cela s'applique.
De ce point de vue, en fait, ce pouvoir qui lui est donné, c'est
le pouvoir que nous avons, nous, actuellement, comme exécutif et qui
fait que nous sommes en quelque sorte un peu le gérant du personnel, que
l'on nomme, que l'on précise, que l'on fasse des mutations ou qu'on
confirme des promotions à tel poste, telle échelle. Dans ce
cas-ci, une fois qu'elle se fait, c'est le secrétaire
générai qui peut le faire, encadré par la convention.
M. Dufour: Mais ce n'était pas votre intention que le
secrétaire général fasse rapport à
l'exécutif et que vous ayez à vous prononcer sur ses engagements,
comme il se fait, règle générale, dans les
municipalités? Autrement dit, le directeur général
exécute les ordres, il engage les gens, mais c'est sûr que le
conseil ne peut se réunir tous les jours pour donner son approbation.
Une fois par mois, une liste est soumise au conseil qui approuve.
M. Doré: II ne passe pas au conseil, au comité
exécutif.
M. Dufour: Là, ce pourrait être l'exécutif,
je comprends.
M. Doré: J'espère bien parce que, chez nous, ce
devrait être l'exécutif.
M. Dufour: Oui, oui.
M. Doré: Un article va venir - vous allez le voir
tantôt - sur lequel nous avons déjà discuté avec les
autorités du ministère et le ministre et qui va prévoir
une modalité de rapport, d'obligation de rapport pour les pouvoirs
délégués, y compris au secrétaire
général ou à tout fonctionnaire autre que le
secrétaire général qui va assumer les nouveaux pouvoirs
délégués. C'est clair que l'objectif de cette
opération est de dégager le comité exécutif de
toute une série de décisions qui faisaient qu'on assumait la
gérance quotidienne de cette ville, enfin, que vous connaissez bien.
Ce que je veux vous dire, en ce qui concerne le 131, le 131e, ce sont
les cadres, les gestionnaires et cela prend l'approbation du comité
exécutif, ce sont nos gestionnaires sur lesquels on veut un
contrôle. En ce qui concerne le deuxième, cela ne peut s'appliquer
qu'à partir du moment où on a, nous, autorisé ces postes
comme exécutif. Bien sûr, il y a un prérequis
là-dessus qui est évident; le poste, il est d'abord
autorisé. Quand on le comble, c'est soit en fonction de concours qui
sont prévus dans nos conventions collectives, soit par des textes de
convention qui prévoient la mobilité de la main-d'oeuvre à
l'intérieur des mutations, et ainsi de suite. Cela, on dit que c'est de
l'application de textes conventionnés, selon des échelles
convenues, cela peut se faire sans approbation; l'approbation, on l'a
déjà donnée quand on a signé la convention et on
l'a donnée une deuxième fois quand on a décidé de
créer le poste ou de le confirmer. Pour le reste, le titulaire du poste,
la titularisation, en d'autres termes, conventionnée du poste, c'est la
prérogative du secrétaire général.
M. Dufour: Bien sûr, comme vous le savez, on n'a pas
accès à toutes les discussions qui peuvent se faire en
arrière comme en avant.
M. Doré: Non, non.
M. Dufour: Vous devez comprendre un peu le sens de mes
questions.
M. Doré: Tout à fait, je comprends très
bien; c'est à 131j qu'on va y revenir, d'après ce que je peux
voir.
M. Dufour: C'est cela. Pour ma part, en le voyant, ce n'est pas
aussi clair que cela que vous l'avez déjà.
M. Doré: Non, vous avez tout à fait raison, M. le
député.
Le Président (M. Rochefort): Article 131f, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, vous avez soulevé un
point.
Le Président (M. Rochefort): À l'article 131e,
oui.
M. Bourbeau: Les fonctionnaires qui sont à l'emploi des
cadres du secrétaire général, est-ce qu'ils sont
liés par une convention collective ou s'ils sont libres de convention
collective? Par exemple, la secrétaire du secrétaire
général?
M. Doré: Oui, ils sont tous syndiqués. Sauf la
secrétaire du maire de la ville de Montréal, qui est maintenant
la personne qui m'a suivie, tous les postes à l'échelle du
comité exécutif du cabinet du maire, sauf quelques personnes,
tous les postes de secrétariat et le secrétaire
général aussi, sont des postes syndiqués. On dit:
"À l'exception des postes de direction dans les services administratifs,
le secrétaire général approuve les nominations,
promotions, mutations, suspensions, rétrogradations et
congédiements et il fixe le traitement..." On parle des postes
conventionnés, ici. (2 h 30)
M. Bourbeau: Dans le deuxième paragraphe de l'article
131e, quand on dit que le secrétaire général nomme des
fonctionnaires, cela va, il y a des concours. Mais, quand on dit qu'il fixe les
traitements, comment peut-on dire qu'il fixe les traitements si ce sont des
traitements déterminés par une convention collective? Est-ce que
ce n'est pas impropre d'employer l'expression "fixer son traitement"? Est-ce
qu'on ne devrait pas plutôt dire "et leur applique les traitements
prévus par la convention collective"?
M. Doré: Je dis non, M. le ministre, dans te sens suivant.
C'est à l'intérieur des échelles. La convention ne
prévoit pas que les gens commencent toujours au minimum. De ce point de
vue-là, on dit qu'on fixe le traitement d'après, j'imagine, le
rapport de la commission de la fonction publique... On me dit qu'à
l'intérieur des échelles et vu que la convention prévoit
que les gens ne commencent pas toujours au bas de l'échelle, il y a un
certain nombre de critères et une certaine latitude dans la
détermination de la nature du traitement à l'intérieur des
échelles prévues. De ce point de vue-là, il y a une
discrétion administrative qui est accordée aux gestionnaires, en
particulier quand il s'agit de mutations, à ce qu'on me dit. C'est pour
ça qu'on parle de fixer son traitement de ce point de vue-là.
Même si la convention prévoit un encadrement relativement clair,
il y a une certaine discrétion, dans des cas de mutations en
particulier, où le cadre - en l'occurrence, le secrétaire
général - peut utiliser cette discrétion.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 131f.
M. Bourbeau: II s'agit ici de pouvoirs du secrétaire
général qui vont au-delà des pouvoirs normalement
dévolus au directeur général dans les municipalités
au Québec d'approuver les nominations, les promotions, les mutations,
les suspensions, les rétrogradations et les congédiements des
fonctionnaires autres que ceux de direction et de fixer leur traitement.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que ça va?
M. Bourbeau: Tout en faisant remarquer que ces pouvoirs
excèdent de beaucoup les pouvoirs d'un directeur général,
on n'aurait pas d'objection à ce que ce soit accordé.
Le Président (M. Rochefort): Adopté?M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 131g.
Adopté?
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Ce sont toujours ries fonctions nouvelles. Le
secrétaire général autorise les dépenses relatives
au déplacement et au oerfectionnement des fonctionnaires et
employés. T'est un nouveau pouvoir que vous demandez ou il existait
déjà?
M. Doré: II faut toujours comprendre que, comme dans
l'article précédent, ce sont les pouvoirs qui sont actuellement
ceux du comité exécutif. Par exemple, Me Péloquin faisait
remarquer que pour notre déplacement, ce soir, dans la logique actuelle
de la charte de ta ville de Montréal, ça prend une
décision du comité exécutif. Ce matin, j'ai
approuvé une hausse de la petite caisse à l'intérieur de
nos services de 50 $ à 100 $ comme membre du comité
exécutif. C'est clair que, de ce point de vue-là, quand on parle
d'autoriser les déplacements et le perfectionnement des fonctionnaires
et employés, on veut qu'à l'intérieur de politiques qu'on
aura fixées, te secrétaire général fasse cela
dorénavant et non plus te comité exécutif.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 131h.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? M.
Bourbeau: Oui, M. le Président. M. Dufour: Un instant!
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je veux bien qu'on l'adopte, mais je voudrais qu'on le
lise un peu aussi.
M. Bourbeau: Je l'avais lu pendant que vous parliez de l'autre
tantôt.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 131j.
M. Bourbeau: On est d'accord avec cet article, M. le
Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 131j.
M. Bourbeau: M. le Président, on est en train de
rédiger une modification. Est-ce qu'on pourrait suspendre l'article
131j:
Le Président (M. Rochefort): Sûrement. Une fois
qu'on aura disposé de l'article 131j, on procédera à
l'adoption de l'article 2 dans son ensemble. On passe donc à l'article 3
du projet de loi.
Services administratifs
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le maire.
Allez-y!
M. Doré: Simplement pour vous dire, M. le
Président, que l'amendement qui apparaît là renvoie
à l'article 3. Le premier paragraphe, où c'est écrit 133,
on ajoute simplement pour fins de précision.
Le Président (M. Rochefort): Je m'excuse. Je n'ai pas
l'amendement.
M. Doré: Il n'est pas pris dans votre document? Il y a une
feuille "8 1/2 sur 11" qui...
Le Président (M. Rochefort): D'accord. M. Doré:
D'accord? Cela va?
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi.
M. Doré: Bon.
Le Président (M. Rochefort): Attendez un petit peu.
M. Doré: Seulement pour la compréhension des
membres de la commission...
M. Dufour: Le mot "conseil", est-ce que cela veut dire
l'exécutif?
M. Doré: Pardon?
M. Dufour: C'est écrit "Les directeurs de services sont
nommés, suspendus au destitués par te conseil..."
M. Doré: Oui.
M. Dufour: Cela veut dire l'exécutif à ce
moment-ci?
M. Doré: Non. Pour nous, l'exécutif, c'est le
comité exécutif. Le conseil, c'est le conseil municipal.
M. Dufour: C'est le conseil municipal.
M, Doré: Le texte devrait se lire comme ceci, et c'est ce
que l'amendement vous suggère: "Les directeurs de services sont
nommés, suspendus, destitués par le conseil sur recommandation du
secrétaire général - et là on ajoute - au
comité exécutif et rapport du comité exécutif au
conseil." C'est simplement cela qui est ajouté par l'amendement;
après secrétaire général, tes mots "au
comité exécutif" et, après "rapport du comité
exécutif", "au conseil". Pour que ce soit bien clair que la
démarche, c'est le conseil, mais le conseil le fait sur rapport du
comité exécutif et lui-même le fait à partir d'une
recommandation qui lui est faite par le secrétaire
général.
Le Président (M. Rochefort): Justement, à des fins
de bon fonctionnement, il faudrait qu'un membre de la commission fasse sienne
la proposition d'amendement. Mme la députée de Dorion? D'accord.
Est-ce que l'amendement à l'article 133 est adopté?
M. Dufour: J'aurais une autre petite question. Dans votre esprit,
qu'est-ce que c'est: "Ce rapport ne peut être amendé; il ne peut
être rejeté qu'à la majorité de tous les membres du
conseil"? Si je comprends bien, c'est la majorité simple. Vous n'exigez
pas deux tiers.
M. Doré: C'est tout à fait cela, M. le
député. Le texte actuel de l'article qu'on retrouve à la
partie gauche de la page dit que le rapport ne peut être amendé et
ne peut être rejeté qu'à la majorité de tous les
membres. Forcément, dans ce cas-là, c'est la majorité
simple, par opposition au paragraphe
suivant où on dit, dans le cas du vérificateur, que cela
ne peut se faire qu'à la majorité des deux tiers.
M. Dufour: C'est parce qu'on arrive à des postes assez
importants: un directeur de services va être mis à pied et on
demande une majorité simple. Quand on connaît le fonctionnement
d'une municipalité, surtout à Montréal où c'est un
parti, c'est 50 % plus un, n'est-ce pas?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: II y a une subtilité ici. On emploie
l'expression "la majorité de tous les membres du conseil". Cela veut
dire que, si, lors d'une réunion du conseil, il n'y a pas tous les
membres présents, il faut quand même qu'il y ait... Dans le cas de
la ville de Montréal, il y avait 58 membres du conseil; donc, il fallait
qu'il y ait 30 votes, même s'il n'y avait pas 58 personnes dans la salle.
De toute façon, je pense que c'est la règle qu'un conseil
municipal décide à la majorité...
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Bourbeau: On m'indique que c'est dans la charte actuelle de la
ville de Montréal.
M. Dufour: Ah! oui, oui. Mais ne dites pas...
M. Doré: Oui, c'est dans la charte. C'est aussi
généralement la règle. Il y a toujours évidemment
la protection accordée par l'article 72 de la Loi sur les cités
et villes, l'appel à la Commission municipale dans ces cas pour le
directeur qui serait destitué. Mais, généralement, c'est
toujours à la majorité simple, à ma connaissance,
honnêtement, M. le député.
M. Dufour: La majorité simple?
M. Doré: Oui.
M. Dufour: Hum! Ma mémoire fait défaut.
M. Doré: Ce n'est que dans le cas du vérificateur
nommé par le conseil que l'on peut ne te destituer que par un vote des
deux tiers.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à...
M. Dufour: À l'heure qu'il est là, on ne fera pas
de grand débat.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 133 est-il adopté''
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 133 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Excusez. Je disais l'article
133, c'est l'article 3. Article 4?
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): C'est cela. J'ai fait une
erreur. Ce n'était pas l'article 133, c'est l'article 3.
M. Dufour: On parle des vérificateurs?
Le Président (M. Rochefort): C'est l'article 3.
M. Dufour: On va le lire. C'est ce qu'on vient de... Cela a
été l'amendement.
Le Président (M. Rochefort): C'est cela. Cela va?
L'article 4 est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. Cela va à l'article 4?
M. Doré: Je peux l'expliquer, M. le Président,
rapidement. C'est un article de concordance qui fait qu'au lieu que chacun des
directeurs de services se rapportent au comité exécutif, comme
c'est le cas actuellement, évidemment, sauf prescription contre notre
charte, répondent directement au secrétaire général
de l'administration de leur service. Pour le reste...
Le Président (M. Rochefort): L'article 4 est-il
adopté? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Bourbeau: L'article 5 est adopté.
M. Dufour: L'article 5, c'est pour remplacer tout ce qui concerne
le secrétaire administratif.
M. Doré: Exactement. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 6.
Rues et places publiques
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 6.
M. Dufour: J'aimerais poser une question comme renseignement.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Comment le secrétaire administratif actuel
est-il affecté par ce réaménagement?
M. Doré: Le secrétaire administratif actuel devient
te secrétaire général adjoint»
M. Dufour: Ah!
M. Doré: D'accord?
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Article 6.
M. Bourbeau: Sur la même lancée. Le poste de
secrétaire général adjoint est-il créé dans
ce projet de loi-ci?
M. Dorés En fait, dans le texte qu'on a déjà
adopté, je pense qu'on dit que le secrétaire
général peut, avec l'approbation du comité
exécutif, nommer un adjoint. Il y a eu autorisation du comité
exécutif de nommer un secrétaire adjoint. On a confirmé
que M. Régnier, qui est l'actuel secrétaire administratif,
deviendrait secrétaire général adjoint.
Le Président (M. Rochefort): Toujours sur la même
lancée, qu'est-ce qui arrive du greffier?
M. Doré: Alors, là, on parle du secrétariat
municipal. Le greffier est toujours là. C'est le secrétariat
municipal; c'est le bras législatif, si on veut, ou
réglementaire, dans notre cas, de l'appareil municipal, par opposition
au bras administratif.
Le Président (M. Rochefort): Cela demeure tel quel.
M. Doré: Absolument.
M. Bourbeau:: M. le Président, avez-vous l'intention de
nommer plusieurs adjoints? Dans l'article qu'on a adopté, on dit: "Le
secrétaire générai peut nommer des adjoints". Est-ce que
vous en nommez plusieurs?
M. Doré: Non, on n'a qu'un seul secrétaire
généra! adjoint.
M. Bourbeau: C'est parce que l'article dit: "des adjoints".
M. Doré: Oui. Il y a un secrétaire
général adjoint, il y a quatre personnes qui, actuellement, je
pense, sont sous la responsabilité du secrétaire
général, une personne adjointe à la planification
stratégique, une personne adjointe au traitement des dossiers, une
personne adjointe - en fait, de mémoire, je ne les ai pas tous en
tête - à l'analyse des dossiers.
M. Bourbeau: Vont-ils tous porter le titre de secrétaire
général adjoint?
M. Doré: Non, non, non.
Le Président (M. Rochefort): Article 6.
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 6, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): J'aimerais demander au maire de
Montréal si cela va régler, dans une certaine mesure, ce qui
avait été dénoncé par les gens qui payaient des
frais indus pour leur stationnement de soirée ou de nuit; ils
étaient remorqués sans savoir véritablement où. Il
y a des méthodes, parfais, sur lesquelles on pourrait s'interroger sur
la perception de ces sommes dues aussi?
M. Doré: Je pense, M. le député, très
honnêtement, que cet article va nous donner les pouvoirs de mettre de
l'ordre dans cette situation. Vous parlez de ceux qui l'ont
dénoncée. Je peux m'inscrire à cette enseigne; j'ai eu
l'occasion, à plusieurs reprises, de dénoncer ces pratiques
à Montréal, qui ont eu un effet extrêmement négatif
dans bien des cas sur la réputation de la ville parce que les victimes,
dans certains cas, de ces pratiques abusives étaient des touristes de
passage, y compris fort récemment un cas assez célèbre qui
était le directeur de la Banque de Tokyo, de passage à
Montréal, qui a vu, un soir, en sortant du Vieux-Montréal, son
véhicule remorqué. Il a récupéré son
véhicule loué avec 150 $ de dommages, parce qu'on avait
forcé la porte pour y entrer. Cela nous a valu une belle lettre à
l'hôtel de ville et on en a pris pour notre rhume. Je veux vous dire que
c'est pour mettre un peu d'ordre dans ce secteur qu'on pense qu'on a besoin de
ces pouvoirs.
M. Bourbeau: J'ai aussi un attaché
politique qui a subi le même sort. (2 h 45)
M. Doré: C'est vrai?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Rochefort): L'article 6 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 7.
Construction
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 7, M. le
Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8. Excusez-moi, on a un papillon, l'article
7.1. Même procédure? J'imagine que c'est Mme la
députée de Dorion qui propose l'ajout.
M. le maire, vous voulez peut-être présenter l'amendement
à l'article 7.1?
M. Doré: Oui. À l'article 7.1, M. le
Président, l'amendement... Pour être bien franc, on en avait
discuté avec le ministre et ce dernier n'était pas très...
Je peux présenter l'amendement aux membres de la commission et le
ministre donnera son opinion.
Le Président (M. Rochefort): Oui, sûrement.
M. Doré: L'objectif de l'article 7.1, le petit papillon
qui est là, c'est que, advenant le cas, comme cette année,
où le budget a été adopté au mois de janvier, on
veut être sûr que, si l'approbation survient - comme cette
année, après le 1er janvier - le budget, les règlements et
les résolutions qui l'accompagnent aient effet à compter du 1er
janvier. En d'autres termes, on voudrait clairement stipuler que cela a un
effet rétroactif au début de l'année financière. La
raison pour laquelle on l'a mis là, c'est qu'une décision
historique a été rendue par un juge de la Cour supérieure
à Montréal. Un règlement dans ce cas concernant des
revenus pour la ville ayant été adopté le 5 mai,
c'est-à-dire cinq jours après l'entrée en vigueur de
l'année financière, le juge a décidé que cela ne
pouvait pas avoir de portée rétroactive au début de
l'année financière et que, conséquemment, cela ne
s'appliquerait que l'année suivante. La ville a été
déboutée sur cette base.
Alors, pour empêcher, particulièrement avec le recours
collectif et la tentation, dans certains cas, de vouloir remettre en cause
certains règlements adoptés après le 1er janvier - c'est
le cas cette année en particulier à l'égard de tous les
règlements relatifs aux revenus qu'on veut aller chercher à
l'intérieur du budget - on s'est dit qu'il serait important de le
stipuler en vertu du principe juridique qui veut que la
rétroactivité ne se présume jamais et qu'elle doit
être clairement stipulée. Là-dessus, je dois dire
très honnêtement, en discutant tantôt avec les
fonctionnaires et M. le ministre en particulier, que ceux-ci avaient des
réserves parce que c'est un pouvoir qu'on ne retrouve pas dans la Loi
sur les cités et villes. On trouve important pour Montréal de
l'avoir, mais, là-dessus, je laisse les membres de la commission
arbitrer.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, disons que le contentieux du
ministère ne partage pas les appréhensions de la ville de
Montréal. Si on adoptait immédiatement cet article, il pourrait y
avoir des répercussions sur l'ensemble des municipalités. On
reconnaîtrait qu'il y a un problème imminent et cela pourrait
donner lieu à des problèmes pour d'autres municipalités du
Québec. Nous allons garder ce problème dans un cadre global et
probablement que, lors du prochain bill omnibus...
Le Président (M. Rochefort): Pardon?
M. Bourbeau: Lors du prochain projet de loi d'ordre
général affectant les municipalités...
Le Président (M. Rochefort): Ah bon!
M. Bourbeau: ...si on arrive à la conclusion qu'il est
important d'adopter un principe comme celui-là, on le fera pour
l'ensemble des municipalités du Québec, y compris la ville de
Montréal. Alors, je pense que, dans ce contexte, on pourrait...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que la ville de Montréal retire cet
article?
M. Doré: M. le Président, compte tenu du fait qu'on
a obtenu l'assurance du ministre que, si on a des problèmes, on pourra
revenir chercher une loi déclaratoire avec effet rétroactif s'il
y a recours collectif, je suis tout à fait d'accord pour retirer cet
amendement.
Le Président (M. Rochefort): Vous retirez
l'amendement?
M. Dufour: Je peux vous dire que vous êtes moins prudent
que votre collègue qui vous a précédé.
M. Bourbeau: Je ne dirais pas ça.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article...
M. Doré: Non, non, je suis très collaborateur, M.
le député.
M. Dufour: Ah oui?
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 8.
Gestion du budget
M. Bourbeau:: M. le Président, je crois que l'article 8,
c'est comme l'article 7.1 et qu'il faudrait le retirer aussi.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, est-ce que vous
acceptez de retirer l'article 8?
M. Doré: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Retiré. J'appelle
l'article 9.
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article 9, M. le
Président. Le député de Montmagny-L'Islet est d'accord?
Bon.
Une voix: ...
M. Bourbeau: Il s'agit d'une modification de concordance tenant
compte de la création du poste de secrétaire
général.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Bourbeau: L'article 10 est adopté, M. le
Président, en ce qui me concerne.
M. Dufour: Vous abrogez cet article, parce qu'il est
remplacé quelque part par autre chose? C'est l'article 22.1 de votre
charte où c'est le pouvoir de déléguer. Vous l'avez pris
ailleurs, ce pouvoir.
M. Doré: C'est ce qui était en suspens
tantôt, M. le député, on va revenir sur l'article 131j,
pour lequel on attendait un texte sur lequel les juristes du ministère
travaillaient, mais c'est effectivement cela. Comme on retrouve maintenant ce
pouvoir de délégation à l'article 131j, l'article 22,
comme il est stipulé actuellement, n'est plus pertinent.
M, Dufour: Pour respecter les règles, on devrait le suspendre et
étudier l'autre amendement avant.
Le Président (M. Rochefort): ...article 10?
M. Dufour: C'est parce qu'il touche l'autre article, où
vous avez un amendement à proposer. Quand ce sera fait, ce sera
automatique.
Le Président (M, Rochefort): Cela touche l'article qui a
été suspendu tantôt.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Rochefort): L'article 10 est suspendu.
Article 11.
M. Bourbeau: À l'article 11, je crois qu'il y aura plus
tard un amendement, l'article 13.2, et que, en conséquence, la ville
entend retirer l'article 11. Il y a déjà eu une entente, un
libellé de l'article 13.2.
Le Président (M. Rochefort): Oui, il n'y a pas de
problème. M. le ministre, ne pourrait-on pas suspendre l'article 11 et
aller voir quel serait l'amendement à l'article 13.2?
M. Bourbeau: Cela m'est égal, on peut le faire.
Éventuellement, il sera retiré.
Le Président (M. Rochefort): On suspend l'article 11, si vous
permettez.
M. Bourbeau: II ne faudra pas oublier de le retirer après,
quand même.
Le Président (M. Rochefort): Si on le suspend, on va y
revenir...
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M, Rochefort): ...et on en disposera de cette
façon.
M. Bourbeau: Très bien, M, le Président.
Acquisition d'immeubles
Le Président (M. Rochefort): L'article 12.
M. Bourbeau: II y a une modification à l'article 12. On
pourrait voir d'abord l'article 956c. L'article 956c proposé vise
à permettre à la ville d'adopter un programme de
réaménagement urbain et d'acquérir, de gré à
gré ou par expropriation, tout immeuble visé par ce programme. La
ville possède actuellement certains pouvoirs de cette nature. Le nouvel
article 956c précise
davantage la nature de ces pouvoirs. Ainsi, la ville pourra construire
les immeubles visés par un tel programme. La ville de Québec
possède, quant à elle, un pouvoir similaire à celui
demandé par Montréal; c'est l'article 453c de la Charte de la
ville de Québec. On serait d'accord avec l'article 956c.
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-il des
commentaires?
M. Dufour: "En disposer conformément à l'article
1079", qu'est-ce que c'est?
M. Doré: L'article 1079, c'est la procédure de
vente prévue à la charte, M. le député.
M. Dufour: D'accord. Procédure de vente?
M. Doré: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'article 956c?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 956d,
M. le ministre, il y a un amendement.
M. Bourbeau: On a une modification à l'article 956d. Quant
à l'article 956d, il a été convenu avec la ville de
Montréal de le supprimer et d'introduire, en remplacement, un article
transitoire, l'article 13.1, permettant à la ville d'exercer, au cours
des deux prochaines années, certains pouvoirs particuliers en
matière de réaménagement urbain dans un secteur
précis de son territoire.
Le Président (M. Rochefort): Je pense qu'on n'est pas au
bon endroit.
M. Bourbeau: L'article 956d, c'est cela?
Le Président (M. Rochefort): Oui, mais vous parlez de
13.1.
M. Bourbeau: M. le Président, vous n'avez pas
écouté ce que j'ai dit, je parlais de l'article 956d, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Reprenez donc votre
explication, je vais vous écouter, cette fois-ci.
M. Bourbeau: Je vous disais que, quant à l'article 956d,
il a été convenu avec la ville de Montréal de le supprimer
et d'introduire, en remplacement, un article transitoire, l'article 13.1...
Le Président (M. Rochefort): D'accord.
M. Bourbeau: ...qui va permettre à la ville d'exercer, au
cours des deux prochaines années, certains pouvoirs particuliers en
matière de réaménagement urbain dans un secteur
précis de son territoire.
Le Président (M. Rochefort): Je comprends que je me comprenais.
On va donc disposer de l'amendement qui vise à biffer 956d. Par la
suite, on disposera du nouvel article 13.1, pour le bon fonctionnement des
travaux. À l'article 956d, la suppression est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 12,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): On va prendre l'article 13 et on
prendra 13.1 quand on y sera rendu. Article 13, M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 13 prolonge, pour l'exercice financier de
1987, le régime particulier d'imposition d'une surtaxe sur les immeubles
imposables excédant une certaine valeur, régime qui a cours
depuis l'année 1983. Pour l'exercice 1986, le taux maximum de la surtaxe
était de 0,10 $ les 100 % d'évaluation. La surtaxe ne
s'appliquait qu'aux immeubles dont la valeur excédait 100 000 $. En
vertu de la demande de la ville, le taux demeurerait à 0,10 $ les 100 $
d'évaluation, alors que la surtaxe s'appliquerait aux immeubles d'une
valeur supérieure à 200 000 $. Nous avons indiqué à
la ville de Montréal que, pour l'année 1987, nous étions
d'accord pour conserver, encore une fois, pour une autre année, pour
l'année courante, cette surtaxe, bien que ce soit la fin, si je peux
dire, de l'ancien régime des surtaxes. La ville a également
demandé que cela ne s'applique qu'aux immeubles qui excèdent 200
000 $. Donc, on serait d'accord pour cette année, afin de permettre
à la ville de Montréal d'effectuer une transition plus
harmonieuse.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires?
M. Dufour: Quand vous parlez des catégories I et II, c'est
basé sur l'évaluation, j'imagine?
M. Doré: La catégorie I, ce sont les terrains
vacants; la catégorie II, chez nous, cela se trouve à être
l'industriel et le commercial.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté,
l'article 13 est adopté. On a un premier ajout, 13.1., M. le
ministre.
M. Bourbeau: Cet article vise à accorder, pour une
période de deux ans, à la ville de Montréal des pouvoirs
particuliers d'acquisition d'immeubles pour favoriser le
réaménagement urbain. Ces pouvoirs d'acquisition ne pourraient
être exercés qu'à certaines conditions: ainsi, l'immeuble
à acquérir devrait être compris dans un plan
approuvé en vertu de l'article 612a de la charte; le
bénéficiaire de l'approbation devra être
propriétaire ou titulaire d'une promesse de vente d'immeubles
représentant en superficie les deux tiers des terrains figurant sur le
plan; en outre, l'immeuble doit se situer à l'intérieur d'un
secteur délimité de la ville. On serait d'accord avec cet
article, tel que libellé.
M. Dufour: Vous donnez la description. Je ne suis pas très
habitué à voir des descriptions de cette façon;
normalement, c'est beaucoup plus technique que cela. Est-ce que cela englobe
tout le secteur de Montréal ou le centre-ville?
M. Doré: Grosso modo, M. le député,
l'objectif de cet... C'est parce que, historiquement, à Montréal,
on n'a pas encore de plan d'urbanisme. On est en train de travailler à
un plan d'urbanisme du centre-ville. Entre-temps, on ne gèle pas tout le
développement; il y a du remembrement de terrains à faire. On
s'était débouté d'une tentative qu'on avait faîte de
faire du remembrement de terrains sur l'avenue McGill College. Ce dont on a
besoin, c'est d'un pouvoir qui va nous permettre de le faire à des fins,
je dirais, de rénovation urbaine; par exemple, vraisemblablement, pour
un certain nombre de grands projets à Montréal, ce pouvoir sera
nécessaire pour faciliter le remembrement.
Le terme fixé par l'article, qui est 1989, devrait nous
permettre, d'ici ce temps, d'adopter un plan d'urbanisme pour le centre-ville -
on l'espère bien - et, de ce point de vue, de pouvoir exercer ce
pouvoir, mais encadré par un plan d'urbanisme. Actuellement, on n'en a
pas. Ce qu'on a prévu à l'article, ce que le ministère
suggère, devrais-je dire - ce n'est pas nous qui l'avons prévu
sur cette base - c'est que cela s'exerce pour un temps à
l'intérieur d'un quadrilatère qui est davantage centré sur
le centre-ville de Montréal, et non pas à l'échelle de
tout le territoire, et que cela doive comporter les obligations qu'a
très bien décrites le ministre, c'est-à-dire un plan
d'ensemble en vertu de 612a et l'obligation d'être propriétaire ou
de détenir des promesses de vente pour au moins les deux tiers du
terrain. (3 heures)
M. Dufour: Pour m'assurer que j'ai bien compris - vous l'avez
bien expliqué, mais c'est pour mon bénéfice - ça
veut dire que, si un propriétaire avait des terrains sur lesquels il
veut construire et qu'il possède les deux tiers du terrain
convoité, la ville pourrait agir pour forcer ce remembrement de terrain
au profit de la personne qui convoite le terrain pour pouvoir implanter son
édifice. C'est bien ça?
M. Doré: Oui, c'est tout à fait ça. C'est
pour permettre, à l'intérieur d'un plan d'ensemble, à une
personne, à un développeur, à une entreprise publique ou
privée de procéder à des projets impartants. Je vous donne
un exemple pour vous donner une petite idée de ce qu'on peut avoir en
tête. Le projet d'un nouveau siège social pour Hydro-Québec
dans le quadrilatère Saint-Urbain, Saint-Laurent, Sainte-Catherine et
Dorchester va nécessiter vraisemblablement, s'il n'y a pas d'entente de
gré è gré, l'utilisation de ce pouvoir pour
compléter le remembrement; sans ça, on peut bloquer un
développement pendant des années. Le projet de Cadillac Fairview,
entre Maisonneuve et Sainte-Catherine, au coin de McGill College, projet dont
vous avez peut-être entendu parler puisqu'il impliquait, à un
moment donné, une salle de musique, a été bloqué
assez lonqtemps du point de vue de son développement parce qu'un des
propriétaires du terrain, qui était une petite parcelle, ne
tenait absolument pas à vendre et avait dit: Je ne vends pas. Il y a eu
ta un blocage important et un retard dans l'exécution du travail. De ce
point de vue là, ce pouvoir-là nous permettrait de faciliter le
développement de grandes parcelles de terrain par le remembrement.
M. Dufour: Peut-être une question, M. le ministre. En
donnant ce pouvoir-là - je trouve que c'est intéressant et que
ça vaut la peine de le faire - est-ce que la ville est obligée ou
si elle pourrait vendre à prix moindre que ce que ça lui a
coûté? Par exemple, il y a des frais d'expropriation, un tribunal
d'arbitrage, etc. Le propriétaire qui achète le terrain serait
obligé de couvrir tous ces frais ou non?
M. Bourbeau: Est-ce que vous faites référence
à la charte de la ville de Montréal?
M. Dufour: Oui, parce qu'ils achètent, ils peuvent
revendre et aliéner.
M. Bourbeau: Vous parlez de la charte de la ville de
Montréal.
M. Dufour: Oui. Je sais que ce ne sont pas des pouvoirs
accordés à tout le monde.
M. Bourbeau: L'article dit que "tout immeuble ainsi acquis par la
ville peut être aliéné conformément à
l'article 1079 de la charte de la ville de Montréal.'1
M. Dufour: À moins qu'ils ne puissent peut-être me
donner l'information.
M. Bourbeau: D'après ce qu'on me dit, dans la charte de la
ville de Montréal, on ne spécifie pas que l'immeuble doit
être vendu au moins au prix où il a été acquis. Je
présume qu'il peut être vendu au prix que détermine la
ville, alors que dans la Loi sur les cités et villes le pouvoir existe
aussi; on peut également le vendre à un prix inférieur,
mais ça prend le consentement du ministre des Affaires
municipales...
M. Dufour: Voilà!
M. Bourbeau: ...s'il y a un règlement qui l'exige.
Le Président (M. Rochefort): Une question, M. le maire, à
13.1. Qu'est-ce qui explique la limite est du territoire précisé,
avenue Mont-Royal, avenue Delorimier?
M. Doré: C'est pour tenir compte des terrains qui sont du
côté de Radio-Canada dans l'est, où il y a encore du
terrain qui pourrait se prêter, en vertu d'un plan d'ensemble, à
un remembrement possible.
Le Président (M. Rochefort): Sauf qu'on monte
jusqu'à Mont-Royal. Je cherche un peu ce qu'il y a entre les deux,
justement.
M. Dufour: C'est l'ouest, ce n'est pas l'est.
Le Président (M. Rochefort): Non, c'est l'est, M. le
député. Je vais vous poser ma question autrement. Pourquoi se
rendre jusque-là et pourquoi, rendu là, s'arrêter
là?
M. Doré: Ah bon! Écoutez, c'est parce que dans les
discussions qu'on a eues avec le ministère - et le ministre me corrigera
là-dessus si mon impression est inexacte sur cet article - on voulait
fixer une limite. Le ministère disait: On ne peut pas accorder ce
pouvoir à Montréal partout dans la ville. On voudrait que ce soit
concentré là où le développement est le plus
intense et là où ce pouvoir est peut-être nécessaire
à des fins, je dirais, de développement de projets importants.
Alors, la limite a été déterminée, j'ai le droit de
le dire, un peu arbitrairement et elle est un peu grande, parce qu'on n'a pas
fini. On est en train de travailler à un plan d'urbanisme qui va
peut-être, éventuellement, ramener le centre-ville dans un cadre
plus limité que celui-là. Alors, c'est pour circonscrire la
parcelle du territoire sur lequel ce pouvoir va être exercé et non
pas un exercice "at large" à l'échelle du territoire qui, du
point de vue des juristes du ministère, poserait problème, nous
avait dit le ministre.
M. Dufour: C'est un problème particulier d'urbanisme.
M. Bourbeau: Oui. C'est parce que, dans la Loi sur tes
cités et villes, ce pouvoir existe, mais il est conditionnel à ce
qu'une municipalité adopte un plan particulier d'urbanisme. La ville de
Montréal n'ayant pas de plan particulier d'urbanisme, on a convenu avec
M. le maire de limiter le pouvoir au secteur qui, en fait, constitue une
priorité pour la ville de Montréal pour la prochaine
année.
M. Doré: L'Assemblée nationale nous ayant
historiquement dispensé de l'application de la loi 125, cela n'a pas
aidé à développer des plans d'urbanisme à
Montréal, mais nous, nonobstant cette dispense, on va en produire.
D'ailleurs, on va peut-être demander éventuellement d'y être
assujetti.
Le Président (M. Rochefort): Bien bonne idée.
M. Bourbeau: Pas de problème, M, le maire.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 13.1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Article 13.2?
M. Dufour: II y a un autre papillon.
Le Président (M. Rochefort): Oui, il y a un papillon. Vous
l'avez, oui.
M. Bourbeau: À l'article 13.2, je crois qu'on a une
modification qui a été distribuée et qui vise à
accorder à la ville le pouvoir d'exempter, pour l'exercice financier de
1987, les occupants d'immeubles résidentiels du paiement de la taxe
d'eau et des services. Toutefois, la ville devra, pour exercer ce pouvoir, ne
pas imposer à l'égard des autres catégories d'occupants un
taux de taxe d'eau et de services supérieur à celui applicable
pour l'exercice de 1986.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, pour qu'on se
comprenne bien, c'est cet article 13.2 qui justifiait le retrait de l'article
11?
M. Doré: Exact.
Le Président (M. Rochefort): Je vous écoute.
M. Bourbeau: Je dois dire que la demande de la ville de
Montréal s'éloigne de l'un des principes fondamentaux qui a
été retenu par le gouvernement et par l'ensemble des
municipalités lors de la réforme de la fiscalité
municipale de 1979, soit celui de la neutralité fiscale.
Selon les termes mêmes des auteurs du rapport du comité
conjoint Québec-municipalités qui a présidé
à cette réforme, la neutralité signifie que la
fiscalité locale ne doit pas modifier la répartition des
coûts réels de façon à favoriser certains
contribuables aux dépens des autres. Le même rapport qui a
été produit lors de la réforme de la fiscalité
municipale indiquait également, comme autre principe retenu, qu'il
devrait idéalement reposer sur le principe de la taxation selon les
bénéfices reçus.
Évidemment, la demande de la ville de Montréal crée
quelques difficultés en ce qu'elle semble s'éloigner des
principes qui ont été retenus à ce moment. Par contre, je
comprends que la nouvelle administration de la ville de Montréal, ayant
pris ses fonctions très récemment, n'a pas eu le temps de faire
une analyse en profondeur du budget de la ville et qu'elle est un peu
coincée par le temps. C'est la raison pour laquelle nous avons convenu,
pour l'année 1987, de permettre cette façon de percevoir la taxe
d'eau, qui n'est pas celle qui est retenue par l'ensemble des
municipalités actuellement, et de considérer cela comme une
mesure transitoire pour l'année courante.
D'autre part, au cours de l'année qui vient, la ville doit
déposer un nouveau rôle d'évaluation et il est possible que
le dépôt de ce nouveau rôle permette à la ville
d'effectuer un meilleur partage du fardeau fiscal entre les différentes
catégories d'immeubles.
M. le Président, pour ces raisons, nous avons convenu avec les
autorités de la ville de Montréal de permettre, pour
l'année 1987, cette façon de percevoir la taxe d'eau,
étant bien entendu que les autres catégories d'occupants que les
immeubles résidentiels ne subiront pas une hausse du taux de la taxe,
enfin, et qu'ils seront taxés plutôt au même niveau que
l'année précédente.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est un peu dans la même ligne de pensée
- cela n'arrive pas trop souvent, mais on pourrait peut-être l'inscrire
que M. le ministre des Affaires municipales, concernant la taxe d'eau. C'est un
projet que la ville de Montréal caresse et elle insiste beaucoup pour
l'obtenir, mais, en tout cas, pour celui qui vous parle actuelle- ment, qui a
travaillé beaucoup à la réforme fiscale municipale, c'est
vraiment des principes qu'on a défendus avec acharnement et sur lesquels
les administrateurs municipaux s'étaient entendus assez fortement. La
crainte que je manifeste envers cela, c'est que cela pourrait ouvrir la porte
à d'autres demandes d'autres municipalités, je pense, de ce
côté.
Il y a aussi un autre principe. La municipalité comme telle n'est
pas là pour distribuer des bénéfices aux qens. Son
rôle, c'est vraiment de dispenser des services et le service d'eau est
considéré, à mes yeux, comme un de ces services,
malgré qu'il y ait sûrement un cas particulier dans la ville de
Montréal parce qu'il y a beaucoup de locataires. Je comprends la
générosité qui anime les administrateurs de
Montréal concernant cet article. C'est évident qu'on va voter
pour, mais je dois dire honnêtement que, personnellement, en tout cas, je
vois cette introduction d'article avec un peu d'appréhension parce qu'il
y a déjà d'autres pressions d'autres municipalités qui
semblent se diriger vers cela et on va avoir des distorsions, toutes sortes de
façons de taxer. C'est la crainte que je manifeste.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Dorés M. le ministre a demandé la parole, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort)! Ah! oui. M. le ministre. Il y a le
député de Matapédia.
M. Bourbeau: Je veux simplement préciser une chose. Il
n'est pas question de tenter d'empêcher la ville de Montréal
d'abolir la taxe d'eau. D'autres municipalités l'ont fait avant elle et
moi-même je viens d'une municipalité qui l'a fait. Le
problème n'est pas l'abolition de la taxe d'eau; c'est le fait de
l'abolir pour une catégorie de propriétaires...
M. Dufour: Discriminatoire.
M. Bourbeau: ...et de ne pas l'abolir pour d'autres qui
crée une certaine discrimination. Je voudrais simplement le dire pour le
bénéfice du Journal des débats et de ceux qui pourraient
éventuellement lire ces propos.
Le Président (M. Rochefort): D'accord, on va faire le
tour.
M. Doré: Parfait.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): J'ai les mêmes
réserves que mes collègues en ce qui concerne le service de la
taxe d'eau. C'est une mesure transitoire, alors, c'est seulement pour 1987,
jusqu'à ce qu'on revoie le rôle d'évaluation sur cette
imposition de taxe?
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, oui.
M. Doré: Oui, d'accord. La demande qu'on faisait
était de nous donner la possibilité de le faire sur une base
permanente. Le ministère nous répond: On vous l'accorde
uniquement pour 1987. Le texte qui vous est présenté est
préparé par le ministre, en fait, par les fonctionnaires du
ministère.
Le Président (M. Rochefort): Cela fonctionne ou pas?
M. Doré: Je pense que cela n'enregistre plus,
évidemment.
M. Dufour: C'est important, il faut passer à la
postérité.
M, Doré: Ah! oui.
M. Dufour: Est-ce que la taxe d'eau...
Le Président (M. Rochefort): M. le député,
on va attendre un peu. Cela va?
M. Doré: Cela fonctionne?
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, poursuivez.
M. Doré: Ce que j'allais dire, c'est que la demande
originale était de le faire en permanence. Le ministère nous
répond: Non, on va l'appliquer pour 1987; sous-entendu aussi, il y aura
des discussions. D'abord, il y a le rôle. Il y aura aussi des discussions
dans le monde municipal. Il y a peut-être des modifications qui peuvent
être apportées aux questions qui concernent beaucoup de gens dans
le monde municipal sur la fiscalité municipale, nonobstant ce qu'en
disait M. Dufour tantôt. Le président de l'UMQ n'est pas sans
savoir que la pression se fait de plus en plus forte dans le monde municipal.
Il faut revoir un peu certaines règles du jeu et les effets de la
réforme telle que vécue. C'est le cas à Montréal.
C'est le cas dans les banlieues de Montréal. C'est le cas de plus en
plus de l'UMQ également.
Je pense que ce qu'il faut comprendre là-dessus aussi, c'est que
Montréal, c'est 440 000 comptes de taxes par année qu'on
expédie à 60 $ par unité de logement. De ces comptes de
taxes, il y en a 25 % qui, bon an mal an, changent d'adresse, qu'il nous faut
retracer, repoursuivre dans certains cas avec des frais qui, dans bien des cas,
dépassent largement les 60 $ qu'on va recouvrer. (3 h 15)
Seulement pour vous donner une idée des services, la ville
évalue que l'abolition de la taxe d'eau va nous faire économiser
9 000 000 $ en trois ans, en perception, en argent qu'on y met et tout le
reste, sans parler des principes auxquels... Je sais très bien que la
fiscalité municipale n'est pas basée nécessairement sur
des principes d'équité du point de vue de la capacité de
payer; c'est basé sur la nature des services reçus. Mais il reste
aussi qu'à Montréal, une taxe d'eau à 60 $ avait un
caractère un peu régressif.
Mais au-delà de cela, c'est simplement l'aspect économique
de l'affaire. Moi, je peux vous dire qu'au moment de la campagne
électorale et avant, lorsqu'on a rencontré les directeurs de
services à la ville de Montréal, deux du revenu, des finances et
le contrôleur général, les trois étaient unanimes
à dire qu'à cause des modalités de cette taxe, de la
perception qu'on en a, des difficultés qu'elle nous pose, c'était
une taxe qu'on pouvait et qu'on devait abolir à la ville de
Montréal. Alors, le cadre qui nous est fixé, on l'accepte tout
à fait, c'est-à-dire que, pour cette année, on peut
exempter... On a présenté et rendu publique une proposition
budgétaire, ce matin, qui exempte le secteur résidentiel, qui
maintient le taux de la taxe pour l'industriel et le commercial à 7,5 %
ou au compteur, pour les grands utilisateurs. Je dois dire que, dans le cas de
l'industriel et du commecial, évidemment, c'est une taxe qui est
fondée sur la valeur locative - c'est plus facile à appliquer -
mais, dans le cas du secteur résidentiel, c'est une taxe qui
était extrêmement compliquée à appliquer à
Montréal, compte tenu de la taille de Montréal et du fait
qu'à Montréal, encore aujourd'hui, il y a plus de 75 % - autour
de 76 %, selon les chiffres qu'on a - de personnes qui sont locataires, qui se
déplacent et qui, conséquemment, rendent difficile la perception
de cette taxe.
M. Paradis (Matapédia): Dans le texte proposé, on
parle d'occupants d'immeubles résidentiels. Est-ce que cela veut dire
que la taxe demeure sur l'immeuble pour le propriétaire?
M. Doré: La taxe d'eau est une taxe personnelle, sauf que,
pour les immeubles de dix unités de logement et plus, la
réglementation municipale obligeait les propriétaires à la
percevoir au nom de la ville et, conséquemment, elle était
facturée au loyer de ces immeubles multiplex. Pour le reste, la taxe est
exigée pour chaque unité de logement et c'est une taxe
personnelle.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, j'aurais une
question à vous poser. Je comprends l'argumentation que vous avez
développée tantôt et que semble accepter le maire de
Montréal, mais ne trouvez-vous pas qu'en accordant cela simplement pour
un an on va se retrouver l'année prochaine, à peu près
à pareille date, et on aura peut-être, encore une fois, la
présence du maire de Montréal, à la suite peut-être
du dépôt de son budget? Il devra venir chercher une autorisation -
j'espère que ce ne sera pas à cette heure-ci - de donner une
force légale à son budget qui prévoira, encore une fois,
de ne pas imposer une taxe d'eau au secteur résidentiel.
M. Bourbeau: M. le Président, je répète que
cela ne crée aucun problème de ne pas imposer de taxe d'eau. Il y
a plusieurs municipalités au Québec présentement qui
n'imposent pas de taxe d'eau. Saint-Lambert, Longueuil, pour n'en nommer que
deux sur la rive sud, ne le font pas. Il y en a plusieurs autres, d'ailleurs,
j'en suis convaincu. Le problème n'est pas là. Le
problème, c'est qu'on abolit la taxe d'eau seulement pour une
catégorie d'immeubles et on la maintient pour une autre
catégorie. C'est là que le bât blesse. Je tiens pour acquis
que, d'ici un an, la ville de Montréal va pouvoir trouver d'autres
façons d'aménager son budget. Si elle veut percevoir des
compensations pour des services rendus à d'autres catégories
d'immeubles, il y a peut-être d'autres façons de procéder.
En ce qui concerne une taxe comme la taxe d'eau, cela crée des
problèmes, mais je peux vous assurer que l'Union des
municipalités du Québec n'est absolument pas d'accord avec des
taux de taxes différenciés ou une taxe d'eau, par exemple, comme
ici, qui est imposée à une catégorie d'immeubles et non
pas à d'autres. D'ailleurs, le maire de Montréal, j'en suis
convaincu, a eu des discussions avec ses collègues à ce sujet.
C'est vraiment pour nous une année de transition. Il y a toutes sortes
de raisons qui font que la ville de Montréal demande ce pouvoir pour
l'année courante et que nous avons accepté de le faire. Mais
notre intention est de nous assurer que l'année prochaine, les
années qui viennent, on va trouver une autre façon
d'aménager le budget de la ville de Montréal qui ne fera pas en
sorte que la taxe d'eau soit imposée à une certaine
catégorie d'immeubles et non pas à d'autres.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, je ne veux
pas insister, compte tenu de l'heure et du fait que, de toute façon,
votre décision semble prise, mais, en même temps, est-ce qu'on
n'est pas en train comme commission de mettre une pression sur les
autorités de la ville de Montréal pour se reposer toute la
question de la taxe d'eau au prochain budget et pour faire en sorte que la taxe
d'eau soit abolie pour tout te secteur non résidentiel, avec
l'obligation d'aller chercher l'équivalent de revenu autrement ou,
sinon, de reposer l'ensemble de la question de la taxe d'eau, y compris au
secteur résidentiel?
M. Bourbeau: M. le Président, c'est une question
d'équité et de justice pour tous les contribuables. C'est un des
principes fondamentaux de la réforme de la fiscalité municipale:
la neutralité du système. La taxe d'eau est une taxe de services
et les contribuables devraient normalement payer pour le service reçu,
au même titre que pour d'autres services. Je pense que même le
critique de l'Opposition est d'accord avec ces principes.
Le Président (M. Rochefort): Oui, effectivement, je vous
ai entendus tous les deux et cela m'a montré jusqu'à quel point
la présidence est impartiale dans ce débat. En tout cas,
j'émets mes réserves. Je pense qu'on met un carcan inutilement
sur le dos de l'administration de Montréal. On reporte le
problème d'un an, avec toutes les pressions que cela va impliquer alors
que l'administration de Montréal, j'en suis convaincu, a le goût
de consacrer ses énergies plutôt à autre chose. Je suis
bien d'accord avec les grands principes d'équité de la
réforme de la fiscalité municipale, mais il faut aussi se
rappeler qu'il y a un certain nombre de particularités qu'on avait
accepté de reconnaître à des villes comme Montréal.
Dans le cas qui nous occupe, je ne veux pas faire un grand débat autour
de la taxe d'eau, mais comprenons bien que la taxe d'eau dans le secteur
résidentiel à Montréal, c'est plutôt une
façon d'aller chercher un revenu qu'une taxe sur un service de
fourniture d'eau potable aux citoyens de ce secteur. Ce n'est pas une taxe qui
fonctionne à partir d'un compteur, donc de quantité de
consommation, etc. C'est mon opinion.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est facile de prononcer
des paroles semblables et c'est peut-être très plaisant pour les
administrations municipales de se faire dire cela, mais quand on a la charge de
tenter de maintenir une certaine cohérence dans le système
municipal, il faut avoir des principes; sinon, on marche à la petite
semaine, à ta pièce, un peu partout. La réforme de la
fiscalité municipale a été un effort global de tout le
monde municipal pour tenter d'asseoir la taxation sur des principes. En ce qui
me concerne, j'ai l'intention de donner suite à ces principes. Cela ne
veut pas dire qu'à l'occasion on ne soit pas obligé de composer
avec certaines réalités, mais on doit tendre de plus en plus
vers la réalisation de ces principes.
Je pense que l'administration de Montréal va certainement
reconnaître la justesse de ces arguments et, quant à moi,
j'espère qu'au cours des prochains mois la ville de Montréal
trouvera une façon de préparer son budget pour l'an prochain.
J'ai indiqué précédemment que nous avons espoir que le
nouveau rôle qui sera déposé au cours de l'année
permettra de dégager des sommes qui feront en sorte que la taxe d'eau
pourra, dès l'an prochain, soit être abolie complètement ou
réaménagée d'une façon conforme à l'esprit
et à la lettre de la Loi sur la fiscalité municipale et de la
réforme de la fiscalité municipale. Je pense que c'est
souhaitable qu'il en soit ainsi.
Le Président (M. Rochefort): Je me permets simplement un
dernier commentaire sur le sujet. Les propos que j'ai tenus sont
peut-être faciles, mais je vous dirai qu'appliquer le principe de
façon absolutiste comme vous le faites, ce n'est pas moins facile.
M. Bourbeau: Je vous signale que, justement, je ne le fais pas de
façon absolutiste. On fait présentement un effort pour permettre
à la ville de Montréal de faire une meilleure transition lors de
sa prise en charge de l'administration des affaires de la ville. Ce n'est
justement pas une position absolue et intransigeante qu'on prend; au contraire,
je pense qu'on a eu des rencontres avec la ville de Montréal où
le ministère a fait preuve, autant que possible, de compréhension
et je pense que la ville de Montréal a semblé satisfaite de ces
négociations.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président,
permettez-moi un commentaire.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): C'est plutôt paradoxal, cet
après-midi, une municipalité s'est présentée ici
pour avoir le pouvoir de faire reconnaître sa taxe d'eau. Ce soir, on
reçoit une autre municipalité qui demande de ne pas taxer
l'eau.
Le Président (M. Rochefort); N'est-ce pas, justement, une
belle illustration qu'il n'est pas obligatoire d'être mur à mur
pour tout le monde, de la même façon, en même temps et
à la même place?
M. Paradis (Matapédia): C'est cela, ce n'est pas
doctrinaire, effectivement, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Sur ce, est-ce que l'article
13.2 est adopté tel quel?
Adopté. Article 13.3?
M. Bourbeau: A l'article 13.3, c'est une modification qui a
été distribuée. Je crois que tout le monde a eu une copie
de l'article 13.3. Je voudrais simplement faire une modification au texte
proposé.
Le Président (M. Rochefort): À l'article 13.3, il y
a une correction, un mot a été changé. Je ne sais pas ce
qui a été changé, mais, en tout cas, je vois maintenant
"douze mois". Mme la députée de Dorion, vous faites vôtre
cet amendement; d'accord.
M. le ministre.
M. Bourbeau: On serait d'accord avec la modification, avec les
changements intégrés, à savoir inscrire les mots "douze
mois" à la place de "deux ans".
M. Doré: Si je peux me permettre, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, allez-y, M. le
maire.
M. Doré: II y a 1466 000 unités de logement
à Montréal dont le compte de taxe d'eau est payé,
absorbé par le propriétaire et chargé au locataire dans le
loyer. À partir du moment où on exempte l'ensemble des occupants
résidentiels de la taxe d'eau, il faut prévoir un
mécanisme. Évidemment, on va informer les propriétaires
qu'ils ne la perçoivent plus et qu'ils doivent conséquemment
déduire du loyer l'équivalent d'une somme de 60 $,
c'est-à-dire 5 $ par mois sur douze mois, pour éliminer les 60 $
qui faisaient partie du coût intéqral du loyer. Au cas où
des litiges peuvent en découler, dans l'hypothèse où le
propriétaire ne le ferait pas, malgré l'information qu'on aura
faite à ce point de vue à la fois aux propriétaires et aux
locataires de Montréal, on reconnaît aux locataires la
possibilité de s'adresser à la régie pour faire fixer le
prix; c'est relativement simple dans ce cas, puisqu'il s'agit d'un taux fixe:
60 %. II s'agit de consentir à reconnaître que cela existe et
qu'il faut donc que la personne soit admissible à voir son loyer
diminuer de 5 $. On ne pense pas que ce recours soit largement utilisé,
mais il est important de le préciser dans le contexte. Voilà.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, j'ai une
question.
M. Doré: Sur un an, on est d'accord avec le ministre. On
demandait deux ans, mais un an, dans ce contexte, c'est tout à fait
suffisant pour informer les gens, pour qu'ils connaissent leurs droits et
qu'ils exercent leurs recours et au-delà de cela, "too bad".
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, j'ai une
question que je voudrais vous adresser. Compte tenu, justement, du
caractère normalement automatique de la décision, ne serait-il
pas possible de prévoir une procédure un peu plus
expéditive et plus simple au plan administratif aussi pour la
Régie du logement devant de tels cas qui vont se présenter
à la régie et qui pourraient être assez nombreux?
M. Bourbeau: Je dois dire, d'abord, que la modification est
proposée par la ville de Montréal. On a discuté de la
question tout à l'heure. Il est très difficile comme cela,
à la dernière minute, de tenter d'imaginer une procédure
nouvelle. On en a même discuté tout à l'heure, on a
élaboré une certaine possibilité. Finalement, étant
donné qu'il est 3 heures du matin, il y aurait danger d'improviser une
formule qui n'aurait pas été réfléchie et
pesée, sous-pesée. Je me suis rallié à la
proposition qui est ici parce que c'est celle qui avait été
retenue lors de l'adoption de la Loi sur la fiscalité municipale et qui
a subi l'épreuve du temps. Finalement, cette formule me paraît
plus sûre peut-être qu'une autre qui n'a pas encore
été inventée et je reconnais qu'il est possible que cela
crée certains problèmes d'engorgement à la Régie du
logement. (3 h 30)
Le Président (M. Rochefort): D'autant plus, M. le
ministre, que je comprends que ce sont d'autres événements qui,
pour l'essentiel, ont créé ce goulot d'étranglement que
l'on a connu à la régie dans les années quatre-vingt,
c'est-à-dire la crise avec ses problèmes quant à
l'augmentation des loyers. Justement, compte tenu de la réponse que vous
m'avez faite que ça découlait aussi de l'application de la
réforme de la fiscalité, je pense qu'au minimum on pourrait
certainement adopter l'article tel quel, mais on pourrait sûrement
demander aussi aux autorités de la Régie du logement d'imaginer
une procédure plus expéditive, plus simple pour tout le monde et
qui atteindrait les résultats, tout en adoptant l'article tel quel. Je
suis convaincu que, basés justement sur l'expérience qu'ils ont
vécue à cette époque-là, ils ont des suggestions
qui pourraient nous être faites. Je me permets de faire ce
commentaire-là.
M. Bourbeau: Il reste quand même une chose, M. le
Président, ça va être relativement plus simple ici que cela
ne l'a été dans le passé parce qu'on connaît
d'avance les montants en cause. Il s'agit d'une somme de 60 $ par année
qui équivaut à 5 $ par mois alors que, lors de
l'événement précédent, les montants
n'étaient pas les mêmes. Les loyers étaient proportionnels.
Il s'agissait d'une baisse d'évaluation, si je me souviens bien. Les
montants variaient d'une propriété à l'autre et les
régisseurs n'étaient jamais devant le même cas. Ici, les
cas seront simples, il s'agira d'une somme identique dans tous les cas. Je
crois que ce sera beaucoup plus facile de rendre un jugement.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que la procédure d'introduire "La
Régie du logement a juridiction, à l'exclusion..." dans la charte
de la ville de Montréal est usuelle? Est-ce que vous ne serez pas
obligés d'apporter un petit amendement à la Loi sur la
régie du logement pour qu'on puisse agir dans ce cas-là?Quelqu'un qui lira la Loi sur la Régie du logement ne verra pas
ça.
M. Bourbeau: Ce n'est peut-être pas usuel, mais cela a le
même effet. C'est une loi qui aura le même effet qu'une autre
loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 13.3 est
adopté?
Vous vouliez faire un commentaire, M. le maire?
M. Doré: Non.
Le Président (M. Rochefort): L'article 13.3 est
adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 14 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Est-ce qu'il n'y a pas un autre article?
Une voix: Non.
M. Dufour: Qu'est-ce que c'est, l'article 14?
Le Président (M. Rochefort): Je n'ai pas d'autre
amendement. Il y a des articles suspendus. Un instantl Article 14.
M. Dufour: ...l'article 14?
M. Bourbeau: M. le Président, allez-vous revenir à
l'article 2 ensuite?
Le Président (M. Rochefort): Oui, oui, c'est ça.
L'article 14, c'est le dernier article, mais, évidemment, on reviendra
aux articles qui sont suspendus.
M. Bourbeau: Très bien. L'article 14 est
adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 14 est
adopté. Donc, on revient aux articles suspendus en commençant par
l'article 2.
M. le ministre.
Articles en suspens
M. Bourbeau: À l'article 2, il y a une modification qui a
été distribuée. Je présume que tout le monde l'a.
Je pourrais peut-être lire le deuxième paragraphe qui dit: "Le
secrétaire général ou le fonctionnaire qui exerce un
pouvoir délégué en vertu du premier alinéa
l'indique dans un rapport dont la forme est déterminée par le
comité exécutif; ce rapport est transmis trimestriellement
à ce comité." On serait d'accord avec cette modification.
Le Président (M. Rochefort): Cela va à l'article
131j?
M. Bourbeau: C'est ça.
Le Président (M. Rochefort): Des commentaires? Ça
va, M. le maire?
M. Doré: Ça va. Cette formulation nous convient
fort bien, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 131j tel qu'amendé est
adopté?
Oes voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 2 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. On revient
à l'article 10. M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 10 abroge l'article 722.1, lequel permet
au conseil et au comité exécutif de déléguer aux
fonctionnaires le pouvoir d'autoriser des dépenses et de passer des
contrats. L'article 131j proposé par la ville accorde au comité
exécutif le pouvoir de déléguer au secrétaire
général ou à un autre fonctionnaire l'exercice de l'un de
ses pouvoirs.
Le Président (M. Rochefort): En conséquence, est-ce
que...
M. Bourbeau: On est d'accord avec l'article, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Parfait. On l'avait
suspendu pour l'étudier avec le reste. D'accord. L'article 10 est
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
M. Bourbeau: Oui, oui.
Le Président (M. Rochefort): L'article 10 est
adopté. L'article 11 avait été suspendu avec
possibilité de retrait, nous avait-on dit.
M. Doré: Compte tenu de ce qu'on a discuté
tantôt, M. le Président, je pense qu'il faudrait retirer l'article
11.
Le Président (M. Rochefort): L'article 11 est
retiré. Cela fait le tour?
M. Bourbeau: Je crois que oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: Oui. Adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Le préambule est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: Oui. Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Motion de
renumérotation, M. le ministre?
M. Bourbeau: Oui, oui, j'en fais motion, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): La motion de
renumérotation est adoptée.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce
que...
Pension des anciens membres du conseil
municipal
M. Bourbeau: M. le Président, M. le Président,
avant d'aller plus loin, j'aurais une question à poser au maire de
Montréal. Au cours des dernières semaines, des derniers mois,
d'ailleurs, je dois dire, il avait été question, lors de
l'étude du projet de loi de la ville de Montréal, de
prévoir une pension pour l'ancien maire de Montréal et
possiblement pour d'autres anciens membres du conseil municipal. Lorsqu'on
m'avait parlé de cette affaire au cours des derniers mois,
j'avais indiqué que nous accepterions une demande semblable dans
la charte de la ville de Montréal à condition que la nouvelle
administration de Montréal soit d'accord. J'avais cru comprendre que
vous étiez d'accord pour apporter une modification semblable.
Comme j'avais personnellement laissé entendre que j'accueillerais
une demande semblable, je m'en voudrais de ne pas soulever à ce
moment-ci cette question pour savoir si la ville de Montréal est
disposée à accorder à l'ancien maire de Montréal,
tout au moins, une pension à laquelle, je pense, il aurait droit puisque
la charte de la ville de Montréal avait des dispositions qui limitaient
à 24 000 $ la pension de l'ancien maire de Montréal. Quand on
sait que l'ancien maire de Montréal a passé 29 ans de sa vie au
service de ses concitoyens, je pensais peut-être que vous profiteriez de
l'occasion pour faire en sorte d'accorder à M. Drapeau une
pension...
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: On parle de l'article 66a de la charte qui
prévoit une pension de 24 000 $ actuellement.
M. Bourbeau: C'est cela, oui.
M. Doré: C'est cela. Ce que vous suggérez, M. le
ministre, c'est que l'on modifie cet article pour, peut-être, fixer un
autre plafond dans ce montant. Disons, à l'intention des membres de la
commission, que l'administration sortante avait proposé une
hypothèse au ministère, que le conseil municipal n'avait jamais
vue quant aux impacts budgétaires à partir des calculs actuariels
que cela donnerait.
C'est lors de ma rencontre avec le ministre qu'on nous a donné un
document qui nous a démontré que l'hypothèse qui avait
été soumise était extrêmement coûteuse. Par
ailleurs, le ministre nous a également informés que le
ministère était, avec l'Union des municipalités du
Québec, en train de revoir la question de la rémunération
et surtout, dans ce cas, du fonds de retraite pour l'ensemble des élus
municipaux, et qu'il y aurait donc possiblement une espèce de loi-cadre
qui s'appliquerait à l'échelle de l'ensemble des élus
municipaux.
C'est dans ce contexte qu'on avait laissé un peu en plan
l'ensemble de la question pour les élus de Montréal en disant
qu'on allait reprendre la discussion, mais qu'on était tout à
fait ouvert à ce qu'ils puissent...
Le Président (M. Rochefort): Un instant, s'il vous plaît!
Si vous le permettez, on va permettre à M. le maire de
compléter.
M. Doré: C'est cela. Ce dont le secrétaire
général adjoint vient de m'informer, c'est que le comité
exécutif, lorsqu'il en a discuté à sa dernière
réunion -j'ai été absent pendant cette période - a
suggéré finalement et suggérerait peut-être au
ministère pour le moment que, compte tenu du fait qu'on n'avait pas une
vision claire de l'ensemble des coûts de ce qu'impliqueraient les
hypothèses A, B, C, qui en particulier étaient les trois
hypothèses qu'on nous avait soumises, que l'hypothèse que
l'administration sortante avait soumise, c'était 4 000 000 $ et quelque
cent mille dollars de plus par année au budget de la ville, ce qui
était une augmentation assez substantielle des coûts... Dans ce
contexte, les qens ont recommandé que toute la question de la pension
pour les élus municipaux de Montréal soit reportée au
printemps prochain quand nous aurons des discussions générales
avec le monde municipal et le ministère. De ce point de vue, on
préférait ne pas lui toucher immédiatement bien que
l'entendement, à ce moment, c'est que les dispositions prenaient effet
rétroactivement au début de l'année, de sorte que le maire
de Montréal sortant ne serait pas pénalisé par ce retard
dans la mesure où on veut... C'est simplement qu'on n'avait plus une
vision claire de la situation dans laquelle on s'embarquait exactement. Quand
les montants varient entre 1 000 000 $ et 4 000 000 $, on se dit: On a besoin
d'en rediscuter.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le ministre. Ensuite,
M. le député de Jonquière.
M. Bourbeau: Je dois dire que, quand on a discuté du fait
qu'on voulait au cours de la prochaine année étudier la question
des fonds de retraite des élus municipaux, il était bien entendu
qu'au moment où on en viendra à une décision, il ne sera
pas question de faire de la rétroactivité pour tous les
élus municipaux qui ont quitté la scène municipale au
cours des dernières années. C'est donc dire que, dans mon esprit,
il ne serait pas pensable qu'à la fin de 1987 on décide
dorénavant de modifier le régime de retraite et dire que les
élus municipaux qui ont quitté la scène municipale en
1986, 1985, 1984, seront tous rétroactivement embarqués dans le
système.
Il faut donc être logique. Si la ville de Montréal
décide aujourd'hui de ne pas accorder au maire Drapeau une pension, il
va être assez difficile de le faire subséquemment. Maintenant, les
simulations dont vous parlez, l'ancienne administration de la ville de
Montréal, avait soumis des simulations qui entraînaient des
coûts. Bien sûr, la demande originale de la ville était
importante, elle prévoyait des pensions substantielles non
seulement pour le maire Drapeau, mais pour un grand nombre de conseillers et
cela allait dans la meilleure des hypothèses à 4 000 000 $ dont
vient de parler le maire.
Par contre, des hypothèses ont été soumises et qui
se rapprochaient de ce qu'on a proposé au monde municipal lors des
discussions l'année dernière sur les fonds de retraite des
élus municipaux. Une des possibilités, celle qui était la
plus rapprochée de ce que nous avons discuté pour l'ensemble du
monde municipal, faisait en sorte que le coût, non seulement pour la
pension du maire M. Drapeau, mais pour les autres qui étaient sur la
liste, était d'environ 1 600 000 $, je crois, ce qui est encore un
montant important, j'en conviens. Mais, en ce qui concerne M. Drapeau
lui-même...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je veux juste savoir dans
quelle mesure on poursuit sur cette discussion. Le député de
Jonquière veut intervenir là-dessus. Il n'y a pas de textes qui
ont été déposés.
M. Bourbeau: M. le Président, je regrette, je me suis
avancé publiquement à dire que, si une proposition était
faite pour une pension à l'ex-maire M. Jean Drapeau, je l'accueillerais
favorablement. Je pense que cela a fait l'objet de discussions avec le maire de
Montréal à quelques reprises. Je pense que je dois au moins
terminer mon exposé sur la question.
Le Président (M. Rochefort): Je vous ai simplement
posé une question, M. le ministre.
M. Bourbeau: Je disais simplement qu'une des hypothèses,
celle qui s'approchait de l'hypothèse qui a été
proposée à l'ensemble du monde municipal, qui a fait l'objet de
discussions, entraînait un coût de 1 600 000 $ - j'ai les chiffres
devant moi maintenant, ici - mais c'était pour tous les anciens
conseillers municipaux qui ont pris leur retraite. En ce qui concerne le maire
Drapeau, toutes les possibilités, la demande originale de l'ancienne
administration municipale, de même que toutes les hypothèses qui
ont été étudiées faisaient en sorte que, vu son
grand nombre d'années à la mairie de Montréal, le montant
de la retraite était toujours le même dans tous les cas, soit de
62 684 $. Vous avez eu ces tableaux à la ville de Montréal.
Le coût pour la ville de Montréal, la deuxième
hypothèse, celle qui était la plus économique, si je ne
m'abuse, est de 569 000 $ pour assurer au maire, M. Drapeau, une pension de 62
684 $. Je voudrais simplement porter ces faits à l'attention de
l'administration de Montréal, de la commission, et peut-être de
ceux que cela intéresse et je me demandais si le maire de
Montréal n'accepterait pas - étant donné ce coût
relativement modeste et tenant compte des services éminents que M.
Drapeau a rendus à la ville de Montréal -d'insérer dans la
charte de la ville de Montréal une modification. Je pourrais même
en proposer une que j'ai ici devant moi, qui pourrait être adoptée
si la commission est d'accord.
M, Doré: Si vous le permettez, M. le Président,
j'aimerais faire une courte consultation avec mes collègues.
M. Bourbeau: D'accord. Est-ce qu'on suspend ou quoi?
Le Président (M. Rochefort): Nous allons suspendre
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 3 h 46)
(Reprise à 3 h 47)
Le Président (M. Rochefort): La commission reprend ses travaux.
M. le maire.
M. Doré: M. le Président, tout en reconnaissant les
mérites indéniables du maire sortant - je peux dire que
même si j'étais un de ses adversaires, je n'ai jamais
été mesquin quant à reconnaître ses mérites -
il reste que le problème de la pension du maire de Montréal pose
plus largement... D'abord, c'est une proposition qui a une incidence
budgétaire importante. Deuxièmement, elle pose largement la
situation de la pension de l'ensemble des élus municipaux de
Montréal. On me dit qu'à la réunion du comité
exécutif, à laquelle je n'ai pas assité - on y a fait
référence tantôt - il y avait un souhait pour que cette
question soit revue avec plus d'analyses d'impact et de vérifications de
l'ensemble des hypothèses, et même de contre-expertises de
certaines hypothèses que la ville avait elle-même mises de
l'avant. On n'a jamais pu retracer à la ville de Montréal, sauf
ce que le ministère nous a fourni comme chiffres, pour des raisons assez
particulières chez nous, soit que le cabinet et du maire et du
comité exécutif était vide de tout dossier, on n'a jamais
retrouvé aucune forme de calcul. On ne les a pas faits jusqu'à
maintenant, dans le peu de temps qu'on a eu depuis ce temps.
Dans ce contexte, j'aurais tendance à suggérer - je
voudrais savoir ce que le ministre en pense - c'est qu'on aurait
l'intention de reprendre ce travail... De toute façon, il est
vraisemblable de penser qu'un certain nombre de modifications à la
charte seront nécessaires le printemps prochain. On voudrait
peut-être revoir toute la question de la pension qui est prévue
dans la charte de la ville de Montréal, celle du maire de 24 000 $ par
année. De ce point de vue, puisque la pension est déjà
prévue dans la charte pour le maire de Montréal, si on revient au
printemps, je pense qu'on pourrait très bien convenir que, dans ce cas
en particulier, on puisse la corriger rétroactivement selon une
politique d'ensemble, qui n'est pas juste à la pièce, pour tous
les élus. Il faut tenir compte aussi du fait que c'est une pension de ta
ville de Montréal. Dans le montant qu'on a ici, par exemple, il y a
peut-être une pension qui tient compte aussi des
rémunérations gagnées à la CUM? C'est un autre
aspect de la question qu'il faut examiner chez nous.
Cela a toutes sortes d'implications qu'il nous semble un peu difficile
de régler pour le moment. Je comprends l'engagement du ministre, je
pense qu'on peut dire qu'il est à la hauteur de l'engagement qu'il a
pris puisqu'il le ramène sur le tapis ce soir et qu'il nous demande un
peu ce qu'on en pense. J'ai tendance à suggérer au ministre et
à la commission de nous laisser le temps d'en faire un examen plus
approndi en vous assurant qu'il est clair qu'on veut revenir là-dessus,
qu'il est clair qu'on veut donner au maire sortant de Montréal une
pension qui soit plus à la hauteur des nombreux mandats et de l'oeuvre
qu'il a faite pour Montréal mais, en même temps, en mesurant
l'impact pour l'ensemble de ce qu'il faut faire pour le régime de
retraite des élus pour Montréal. Là-dessus, on n'a pas
l'instrumentation qu'il faut pour en mesurer l'impact ce soir. Malgré le
fait que le ministre nous a fourni de l'information il y a déjà
deux semaines, j'en conviens, on n'a pas eu le temps de s'asseoir ensemble pour
réévaluer tout cela et en discuter à fond compte tenu du
fait qu'on a eu deux budgets consécutifs à déposer et
à rendre publics, celui de la communauté urbaine et celui de la
ville de Montréal. Voilà!
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, ensuite, M. le
député de Jonquière.
M. Bourbeau: M. le Président, quant à moi, je dois
déplorer que la ville de Montréal ne puisse pas maintenant donner
suite à l'entente qui avait été convenue entre l'ancienne
administration de Montréal et l'ancienne opposition à la ville de
Montréal d'accorder au maire Drapeau une pension qui soit décente
et conforme à ce à quoi il a droit, compte tenu de ses
états de service. Pour ce qui est des coûts, je crois que les
documents qui ont été remis depuis quelque temps sont de nature
à rassurer la ville de Montréal sur cette question puisque ces
documents indiquent que le coût, en ce qui concerne M. Drapeau, serait de
l'ordre de quelque 570 000 $. Je tiens pour acquis que... Pour ce qui est de la
question de la réforme globale du régime de retraite des
élus municipaux dont j'ai parlé tout à l'heure, j'ai bien
signalé qu'il nous paraît improbable qu'il y ait une
rétroactivité lorsqu'on en viendra à une entente avec
l'ensemble du monde municipal. Je tiens donc pour acquis que... J'ai compris de
ce qu'a dit le maire de Montréal qu'en ce qui concerne M. Drapeau,
personnellement, il prenait l'engagement de faire en sorte qu'au printemps
prochain, lors de l'étude d'un projet de loi privé, la ville de
Montréal va prévoir pour M. Drapeau une pension qui donnera suite
à l'entente dont on avait convenu il y a quelques mois.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Je veux simplement dire, M. le Président,
que l'entente à laquelle a fait référence le ministre
entre l'administration sortante et l'opposition de l'époque était
conditionnelle à une chose, que l'on dépose des études
actuarielles pour dire quels étaient les coûts. On nous a
déposé des hypothèses sur la table sans jamais nous
fournir de chiffres. On les appris par le biais du ministère, on ne les
a pas contre-expertises, on n'a pas déterminé de façon
nette, on n'a pas eu le temps physiquement d'en discuter pour en
déterminer l'impact, pas seulement dam le cas de M. Drapeau mais pour
l'ensemble des autres membres du conseil, parce qu'il y a une pension pour M.
Drapeau mais il y a aussi une pension pour les autres membres du conseil qu'on
voulait examiner. Ce que je vous dis, c'est que, dans le cas du maire sortant
de Montréal, il y aura des modifications, puisqu'elles sont
prévues à la charte, qui vont nous permettre d'aligner une
politique générale qui va aussi tenir compte non seulement du
maire sortant mais des élus et des élus à venir.
Dussions-nous ne faire qu'un amendement pour le cas du maire sortant, on le
fera. Il est, de toute façon, prévu à la charte. On
pourrait l'amender à nouveau simplement par la charte au printemps. On
voudrait le faire dans le cadre d'une politique plus globale. Pour le moment,
on ne dispose pas des données pour en arriver ce soir à une
proposition qui puisse satisfaire tout le monde.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je peux vous dire que cette discussion à
laquelle j'assite pour la première
fois, c'est une leçon de démocratie municipale qu'on est
en train de vivre et je pense que le ministre devrait en prendre bonne note. Si
la ville de Montréal veut faire quelque chose pour ses anciens
élus, pour le passé, le présent et le futur, c'est
à elle de prendre ses décisions. Je ne pense pas que le ministre
doive s'approprier le mérite d'avoir fait bouger Montréal pour
donner une pension au maire de Montréal. Je vous dis que je suis mal
à l'aise dans une discussion comme celle-là. J'ai
travaillé avec M. Drapeau, je le respecte beaucoup, je lui ai rendu un
hommage public pour ses mérites. Cela n'a jamais été remis
en question. Si le conseil municipal veut faire un bon geste, qu'il le fasse.
C'est à lui de prendre la décision. Si le ministre veut en faire
un, qu'il le fasse au nom de son gouvernement, personne ne va l'empêcher.
On fera un accroc. Vous prendrez le mérite, cela sera votre
mérite et non pas celui de pousser sur les autres. Vous avez
parlé de démocratie mais quand on voit la façon dont vous
maniez ce dossier - vous insistez ou vous mettez l'administration
montréalaise presque au pied du mur - je déplore cette attitude
et, surtout, je déplore encore plus le fait que vous n'en avez pas
parlé du tout à l'Opposition. Vous pouvez parler de
démocratie municipale, mais dans les relations humaines vous passez
à côté de la question et fortement. Je vous le reproche.
Vous n'avez pas le droit d'agir comme cela. On n'est pas des enfants. Au moins,
vous auriez pu en parler à l'Opposition. Vous envoyez cela à des
gens qui viennent parler de leur projet de loi. C'est leur projet de loi et je
pense qu'ils sont assez grands garçons pour vous dire ce dont ils ont
besoin. Je suis convaincu que s'ils posent des gestes qui sont corrects ils
devraient en avoir le mérite. Je respecte cela. Je ne parlerai pas tout
le temps de démocratie. Je ne parlerai pas de cela. Il y a des choses
qu'un ministre peut faire et des directives qu'il doit donner. Mais je pense
que vous allez un peu loin dans vos directives et dans vos pressions. Vous
devriez les faire en arrière des portes et non pas en commission
parlementaire.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, en conclusion.
M. Bourbeau: Ce que le député de Jonquière
ne sait pas - il parle à travers son chapeau...
M. Dufour: Il n'a pas de chapeau.
M. Bourbeau: ...c'est que cela a fait l'objet de plusieurs
discussions au cours des dernières semaines entre l'administration de
Montréal et le ministère des Affaires municipales. Ce n'est pas
la première fois que ce sujet vient sur la table. Il est venu sur la
table aussi souvent que les autres points qui ont été
adoptés ici ce soir. En ce qui concerne le respect de l'autonomie
municipale, je peux vous assurer que c'est bien le projet de loi de la ville de
Montréal qu'on vient de voter et qu'il n'est pas question que le
gouvernement impose quoi que ce soit à la ville de Montréal.
Cependant, je me suis permis de suggérer certaines choses à la
ville de Montréal. C'était la suite de ce qui avait
été discuté précédemment et je n'ai
absolument aucune honte à avoir suggéré à la ville
de Montréal de donner suite aux discussions qui avaient eu lieu
relativement à la possibilité d'une pension au maire Drapeau. De
toute façon, j'ai bien entendu de la part du maire de Montréal
que la ville entend faire en sorte de régler ce problème au cours
des mois qui viennent.
M. Doré: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Un dernier commentaire sur le
sujet. M. le maire.
M. Doré: Simplement pour confirmer et être
très clair là-dessus. Il est tout à fait exact que le
ministre des Affaires municipales et nous-mêmes avons eu l'occasion de
discuter au moins à deux reprises de cette question depuis
l'élection, que c'est à partir de documents que nous a transmis
le ministre qu'on a pu évaluer l'impact réel de ce qu'avait mis
de l'avant l'administration sortante, chiffres qu'on n'avait pas.
Malheureusement - et, de ce point de vue, je l'ai dit tantôt - on n'a pas
eu l'occasion comme collectif de la ville de Montréal de
réexaminer la forme de la question. Je prends note de l'ouverture du
ministre et de l'engagement antérieur qu'il avait pris avec
l'administration sortante de régler le problème. Je lui dis que
la nouvelle administration veut aussi le faire. On n'a pas pu le faire
physiquement. On se reprendra à la prochaine ronde qui,
vraisemblablement, sera au printemps. Cela dit, de ce point de vue, je pense
que le ministre a simplement essayé de rappeler que, là-dessus,
si on pouvait faire débloquer quelque chose ce soir, il était
disposé à le faire. Je voudrais simplement dire que ce qu'on a
fait aujourd'hui, je voudrais en rendre hommage de ce point de vue au ministre
des Affaires municipales, dans la mesure où on a été
élu le 9, on a été assermenté le 20, on a eu une
première réunion du comité exécutif le 26 et c'est
là, à travers deux ou trois amendements qui étaient
déjà pendants qu'on est revenu à la charge avec une
demande de toute une série d'amendements très tardivement. Dans
certains cas, les textes ont mis du temps à entrer pour des raisons qui
sont
toujours celles d'une nouvelle administration qui entre en place. Que
l'on ait pu, ce soir, à notre satisfaction, je dois le dire,
régler un certain nombre de problèmes, malgré le fait que
les délais étaient très courts et malgré le fait
qu'on soit rendu maintenant à quatre heures du matin - je termine
là-dessus - je veux quand même dire que, de ce point de vue, la
ville de Montréal a eu une collaboration du ministre des Affaires
municipales, de son ministère et de ses collègues qui nous ont
permis de le faire malgré les contraintes importantes de temps qu'on
leur a imposées. Je l'en remercie.
Le Président (M. Rochefort): Avant d'ajourner...
M. Doré: J'ajouterais que, de ce point de vue,
l'Opposition a aussi collaboré dans la mesure où, comme on
n'était pas dans les délais, cette discussion et ces amendements
n'auraient pas pu être adoptés sans sa collaboration. Je remercie
également les représentants de l'Opposition d'avoir
accepté, malgré le fait que tout cela était hors
délai et un peu précipité, de donner leur aval à ce
que ce débat puisse se faire et que ces amendements puissent être
adoptés.
Le Président (M. Rochefort): Avant de conclure nos
travaux, le projet de loi 200 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Je
déclare le projet de loi 200 modifiant la Charte de la ville de
Montréal adopté. Je remercie tout le monde. Je remercie M. le
maire d'avoir accepté de participer à nos travaux aussi
tardivement ainsi que ses collaborateurs. Merci.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 4 heures)