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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend ses travaux afin de procéder à la vérification
des engagements financiers des mois d'août, septembre, octobre et
novembre 1986, du ministère des Affaires municipales, de la
Société d'habitation du Québec, du ministère des
Transports et du Développement régional. Dans le cas du
développement régional, le secrétaire me rappelle, avec
pertinence, qu'il y avait eu une confusion le printemps dernier qui faisait que
des engagements qui devaient être soumis à notre commission
avaient été présentés à une autre commission
qui ne les avait pas étudiés. Donc, pour les engagements
financiers du développement régional on examinera mars 1986, et
ensuite les mois d'août à novembre 1986.
L'ordre du jour est le suivant. Ce matin, de 10 heures à 13
heures, nous ferons l'étude des engagements financiers des Affaires
municipales et de la Société d'habitation du Québec. De 15
heures à 18 heures, ce sera le ministère des Transports alors que
de 20 heures à 22 heures, on fera le volet du Développement
régional.
Dépôt des réponses aux questions
des députés
Aussi, avant d'aller plus loin, je voudrais formaliser le
dépôt de la liste des réponses qui ont été
fournies par les ministres concernés à la suite de questions
adressées à l'occasion de la dernière séance de
vérification des engagements financiers pour les ministères des
Affaires municipales, du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Ces
documents ont été transmis aux membres de la commission. Il
s'agit d'en faire un dépôt formel que je fais dès ce matin
et qui complète - me rapporte le secrétaire de la commission -
les informations qui avaient été demandées par les membres
de la commission.
Avant d'aller plus avant, je demanderai aussi au secrétaire de la
commission de nous annoncer les changements quant à la composition des
membres de notre commission pour ce mandat-ci. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Oui. Merci, M. le Président. M.
Vaillancourt (Orford) sera remplacé par M. Camden (Lotbinière) et
M. Vallières (Richmond) sera remplacé par M. Joly (Fabre).
Engagements financiers Affaires municipales et
SHQ
Le Président (M. Rochefort): Cela va? II n'y a pas d'autre
changement? D'accord. Sans plus tarder, je souhaite la bienvenue au ministre
des Affaires municipales et responsable de la Société
d'habitation du Québec ainsi qu'à ses collaborateurs. Nous
entreprendrons la vérification des engagements financiers à
partir du mois d'août 1986, dans les documents qui nous ont
été remis. On fonctionnera comme d'habitude avec les
numéros qui sont dans la colonne de droite au bout de l'engaqement
financier.
Sans plus tarder, j'appelle donc l'engagement no 1 d'août 1986.
Est-ce qu'il y a des questions sur l'enqagement no 1? Compte tenu du
délai de trois heures pour août, septembre, octobre et novembre,
incluant la Société d'habitation du Québec, je vais
attendre les indications des membres de la commission concernant les
engagements sur lesquels ils ont des questions spécifiques.
M. Dufour: Vous n'avez pas parlé avec...
Le Président (M. Rochefort): Non, ce sont 1rs Affaires
municipales pour l'instant. Je vais attendre les questions que vous avez
à poser.
M. Dufour: Bon, pour les Affaires municipales...
Le Président (M. Rochefort): Cela suffit de toute
façon. D'accord.
À l'engagement 1, vous avez des questions?
Excusezl M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que vous me
permettriez d'abord de saluer les membres de la commission en cette
première session de la nouvelle année?Deuxièmement, je désire présenter les gens qui
m'accompagnent.
Le Président (M. Rochefort): Sûrement.
M. Bourbeau: À ma gauche, c'est Mme Marie-Claire Ouellet
qui est mon attachée de presse; à droite M. Jacques O'Bready,
sous-ministre aux Affaires municipales; à sa droite, M. Yvon Verrette,
directeur général de ta gestion financière; à
l'arrière, Mme Raymonde Fiset, directrice du budget et à
côté d'elle, avec un chandail jaune, M. Michel Lemoine, agent de
la gestion financière au ministère. Voilà.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Bienvenue à
vous tous.
Août
J'appelle l'engagement 1 du mois d'août 1986.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux également transmettre mes salutations
à tout le monde de la commission au même titre que le ministre des
Affaires municipales. J'imagine qu'on ne le fera pas chacun notre tour. Je le
fais au nom de ma formation. Je souhaite aussi une bonne année à
tout le monde de façon qu'on obtienne au moins satisfaction dans la
plupart des dossiers. Je souhaite autant de bien aux autres que les autres nous
en souhaitent. Donc, on est certain de ne pas se tromper.
À l'engagement 1, Renouvellements de contrats, j'imagine qu'il y
avait une prévision dans le contrat qui permettait d'augmenter ou
d'allonger le contrat. Je pense que c'est cela. C'est le renouvellement du
contrat pour la location et l'entretien d'un système de
télécommunications. Il devait y avoir une prévision dans
le contrat qui permettait de prolonger ce contrat?
M. Bourbeau: On me dit que cela a été traité
comme une nouvelle demande au Service des achats. Ce contrat a
été octroyé par le Service des achats du gouvernement et
non pas par le ministère. Il semble que ce fournisseur soit à peu
près le seul disponible.
Il est indiqué qu'en vertu du règlement
interministériel concernant la publication des appels d'offres pour
l'adjudication des émissions d'obligations, le système de
traitement électronique Telerate est reconnu et est indispensable.
M. Dufour: Donc, sans appel d'offres, on peut prolonger un
contrat qui dépasse même les 25 000 $. C'est ce que vous me dites
puisqu'il n'y avait pas d'autres fournisseurs.
M. Bourbeau: Disons qu'il y a une négociation qui se fait,
mais le Service des achats du gouvernement est autorisé à le
faire.
M. Dufour: Cela suppose.
Le Président (M. Rochefort): Cela suppose. Disons que
l'engagement 1 est vérifié. J'appelle l'engagement 2.
M. Dufour: II y a peut-être une question que mon
collègue voudrait poser. C'est d'ordre général, mais non
pas nécessairement à cet engagement là.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Merci beaucoup, bonne année tout le monde. Je
vais vous présenter à ma gauche, Mme Blackhurn qui est la
députée de Chicoutimi et M. le député de
Jonquière. M. le ministre, si je regarde, nous avons toute une
série d'engagements financiers qui se suivent et qui regardent le
programme PAIRA. Je suis persuadé. à vous voir crisper le front,
que vous savez quelle est ma question. Avant votre élection du 2
décembre 1985, une date mémorable...
M. Bissonnet: On était heureux!
M. Blais: Oui. Nous, nous l'étions moins. Il y avait une
lettre du ministre, votre prédécesseur qui accordait à la
ville de La Plaine, dans mon comté, une subvention pour le programme
PAIRA. La ville a fait beaucoup de dépenses à ce sujet, puisque
la subvention avait été accordée. À votre
arrivée, vous avez décidé de remettre cet engagement
ministériel dont vous êtes porteur et responsable de façon
successorale en cause et ainsi, sous prétexte qu'il n'y avait plus
d'argent - ce qui était, selon moi, une chose qui n'était pas
véridique - après votre assermentation comme ministre des
Affaires municipales, vous avez passé outre cet engagement de votre
prédécesseur pour annuler cette subvention. Après avoir
annulé celle-ci, sous prétexte qu'il manquait de fonds, vous en
avez accordé à d'autres villes. À quelques reprises, dans
plusieurs coins de corridor et de façon officielle, je vous ai
demandé le pourquoi de cette chose que je trouve complètement
anormale et vous ai demandé si vous revenez cette année,
l'année qui vient, avec un programme pour redonner des droits à
cette ville qui ont été perdus par votre geste que je ne peux pas
comprendre. Est-ce que vous avez des explications à me donner
aujourd'hui, M. le ministre?
M. Bourbeau: Mais certainement, M. le député. Je
vous ai déjà donné plusieurs fois des explications. Il me
fait plaisir de vous les donner à nouveau. Premièrement, il n'est
pas exact de dire que le gouvernement avait engagé des fonds pour la
ville de La Plaine. Si les fonds avaient été engagés on
ne
pourrait pas ne pas y donner suite. Mon prédécesseur,
possiblement, vous avait donné des indications en ce sens qu'il
était disposé éventuellement à donner son aval
à un programme PAIRA pour la ville de La Plaine dans le beau
comté de Terrebonne. Sauf que, comme vous le savez, il y a eu beaucoup
de demandes pour le programme PAIRA et les fonds disponibles étaient
très restreints. D'autre part, le dossier La Plaine était un
dossier très important en termes d'argent. On parlait d'une somme
d'argent qui, si j'ai bonne souvenance, frôlait les 2 000 000 $, entre 1
000 000 $ et 2 000 000 $, si je me souviens bien.
Très peu de temps après mon arrivée au
ministère, il est devenu évident que les fonds étaient ou
seraient épuisés et qu'il n'était pas possible de conclure
le dossier de La Plaine, d'autant plus qu'il y en avait d'autres qui avaient la
préséance. Subséquemment, des sommes d'argent qui avaient
été engagées dans des dossiers PAIRA ont été
désengagées par le fait que des municipalités n'ont pas pu
donner suite au projet. Vous savez qu'il y a toujours une contribution de la
part de la municipalité elle-même et, dans certains cas, des
référendums ont eu lieu. La municipalité n'a pas
réussi à faire voter son référendum de sorte que
certaines sommes d'argent ont été libérées, ce qui
a permis d'admettre d'autres municipalités au programme PAIRA. Mais, en
général) quand une somme d'argent est désengagée
à cause de l'incapacité d'une municipalité de donner suite
au programme PAIRA, ce sont des sommes d'argent minimes ou enfin pas
nécessairement minimes, mais qui ne sont pas dans les millions, de sorte
que si 600 000 $ se dégagent parce que les municipalités ne
donnent pas suite, on cherche dans la machine un projet qui pourrait être
de 600 000 $ et qui pourrait être admis. La Plaine n'étant pas au
sommet de la pyramide, si je peux dire, et d'autre part, le montant
étant substantiel, on n'a pas pu malheureusement trouver la
possibilité de la qualifier. Mais, je n'abandonne pas l'espoir de
pouvoir y arriver un jour ou l'autre.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, je veux bien croire qu'il faudrait une
fois pour toutes, d'ici la fin de votre mandat, clarifier cette question, parce
que je vais la poser chaque fois que je vous verrez officiellement. Je vais
vous retourner la lettre du ministre, votre prédécesseur. J'ai
l'impression que, d'une fois à l'autre, vous en enlevez des paragraphes.
L'étude qui avait été faite par les techniciens qui
accompagnent toujours les ministres, c'est-à-dire les qens qui restent
quand les autres s'en vont, les fonctionnaires, mettaient La Plaine, lors de
notre départ à la fin de novembre, la première ville sur
la liste des revendicateurs, des villes revendicatrices de sommes. Et il
restait des sommes. Qui plus est, la liste que vous avez déposée
vous-même ici, des demandes qui ont été faites après
le 2 décembre - après - La Plaine a été faite bien
avant. Elle a été faite en juillet 1983 - alors c'est un peu
avant le 2 décembre - et vous avez accordé à certaines
villes qui ont fait des demandes de PAIRA après le 2 décembre.
Notre-Dame-des-Prairies, 664 000 $, Clermont, 164 000 $ la liste que vous avez
vous-même déposée - Saint-Augustin-de-Desmaures, 173 000 $,
Thetford-les-mines ou Thetford-Mines - selon qu'on est péquiste ou
libéral -250 000 $.
M. Bissonnet: M. le Président, Thetford-les-mines.
M. Blais: Les mines, merci.
M. Bissonnet: Vous pourriez vous en tenir à vos
questions.
M. Blais: Merci, M. le Président. Vous avez un
président suppléant, M. le Président?
Le Président (M. Rochefort): Poursuivez, M. le
député de Terrebonne. (10 h 30)
M. Blais: Merci, beaucoup.
Vous voyez les sommes que vous avez accordées à ces villes
qui ont fait des demandes après le 2, après votre
élection. II y a plus d'argent pour ces quatre villes - et c'est
vous-même qui avez déposé cette liste qu'on en avait besoin
pour remplir l'engagement précédent de votre
prédécesseur devant la ville de mon comté qui, encore, est
revendicatrice parce qu'elle se sent brimée dans ses droits les plus
stricts du côté législation municipale.
De ce fait, ne fussent que les dépenses que vous avez
déposées vous-même, on voit très bien que nous avons
besoin d'une conversation autre que celle que nous avons ici publiquement.
Parce que, juste le fait de mentionner que quatre villes qui ont fait leurs
demandes après le 2 décembre ont reçu l'aval de votre
ministère pour des sommes qui totalisent plus que les sommes
demandées par ma ville de La Plaine. Ce serait donc dire que le mot qui
nous vient à l'esprit, je ne voudrais pas du tout l'échapper.
Mais vous savez très bien qu'il y a un mot qui me passe devant les yeux,
et par délicatesse et par souplesse ministérielle, et devant
l'Opposition qu'on est, encore toute fragile à vingt-trois, que je
n'oserais prononcer ici, à cette commission.
Vous savez très bien que je vous pose
la question: Pourquoi ces villes ont-elles reçu votre aval? La
ville de La Plaine dans mon comté, avant votre élection,
était, selon toutes Les études des hauts fonctionnaires, la
première en lice pour l'obtenir. Elle avait tout complété
et tout était fait de façon minutieuse de sorte que quel que soit
le changement éventuel, personne ne pouvait passer outre sans se faire
dire des noms -que je n'aime pas citer - et vous avez quand même
passé outre.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'ai quatre choses à dire au
député. La première, je la Lui ai dite tout à
l'heure. C'est vrai que si vous additionnez les sommes, cela a l'air important.
Mais ces sommes seront désengagées au fur et à mesure des
jours et des semaines, si je peux dire, et jamais des sommes n'auront
été disponibles en même temps. Cela peut expliquer
pourquoi, à un moment donné, il n'y avait pas assez d'argent pour
La Plaine.
Deuxièmement, la date de la demande, 1983, n'a rien à voir
avec la décision d'accorder ou non un PAIRA. Des dossiers sont au
ministère depuis cinq ans et ne sont pas encore qualifiables. Ce n'est
pas parce qu'on fait une demande qu'on est nécessairement qualifiabLe.
On peut avoir fait une demande depuis très longtemps et il peut manquer
des pièces au dossier...
M. Blais: La ville de La Plaine était qualifiable,
qualifiée et reçue.
M. Bourbeau: J'arrive à cela.
M. Blais: Je ne voudrais pas que vous disiez cela, quand
même.
M. Bourbeau: Je dis que l'ancienneté de la demande n'a
rien à voir avec le fait que la ville peut ou ne peut pas être
admise au programme. Très souvent, dans la plupart des cas, il manque
des pièces au dossier pendant des semaines, des mois et parfois
même des années.
Troisièmement, vous avez nommé tantôt
Notre-Dame-des-Prairies, vous en avez nommé quelques-unes. Je prends le
cas de Notre-Dame-des-Prairies, dans le comté de Joliette. Cela faisait
partie d'un trio, Joliette, Notre-Dame-des-Prairies et Notre-Dame-du-Portage,
si je me souviens bien, et les trois étaient liées ensemble dans
un projet. Il y a eu un décret du Conseil du trésor en
dérogation des normes en faveur de ces dossiers. Comme le décret
avait été voté, il a fallu donner une priorité
absolue à ce projet, puisqu'il y avait un décret du gouvernement.
Voilà l'exemple d'un comté de la formation politique que vous
représentez qui a été avantagé par PAIRA, ce qui
vous empêchera peut-être de prononcer le mot que vous aviez sur les
lèvres tout à l'heure.
Quatrièmement, le fait que votre dossier de La Plaine
était au sommet de la pile, je vous l'ai expliqué et je vous
l'explique encore. C'est vrai que votre dossier était au sommet de la
pile à un certain moment, il y en avait ça d'épais. Mais
Les dossiers étaient déposés sur le pupitre l'un
après l'autre. Il y en a qui avaient été
déposés et celui de La Plaine était sur le dessus. En
toute équité, quand on est venu pour traiter ceLa, on s'est dit:
Le dossier qui est au sommet de La pile, c'est le dernier qui a
été déposé. Alors on a viré la pile à
l'envers et on a recommencé par Les premiers dossiers qui avaient
été déposés. Voilà pourquoi on n'est pas
arrivés encore à La Plaine.
Le Président (M. Rochefort): M. le député.
M. Blais: Je ne veux pas m'éterniser, prendre trop le
temps du critique officiel, qui est le député de
Jonquière, mais je tiens à vous dire que les réponses que
vous m'avez données, pour une nième fois, sont
complètement et totalement insatisfaisantes. Même si vous me dites
que dans la liste que vous avez déposée, le comté de
Joliette a eu une part de l'argent qui restait malgré que la demande ait
été faite après le 2 décembre, je tiens à
vous dire que le fait de consoler un côté du parti de l'Opposition
ne rend pas la justice que vous n'avez pas rendue à La Plaine, ville du
comté de Terrebonne. J'espère, M. le ministre, qu'en
réponse finale, vous allez me dire que, dès que possible, en
1987, vous pourrez trouver les sommes nécessaires pour que cette ville
obtienne justice.
M. Bourbeau: Tout ce que je peux dire, M. le
député, c'est qu'on va faire le maximum pour tenter de garder en
mémoire le dossier de La Plaine. Je dois dire que votre persistance
n'est pas de nature à vous nuire.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais revenir aux engaqements par ordre
numérique. Au numéro 2 concernant le village de Massueville, il
n'y a pas de question.
Le Président (M. Rochefort): Engagement
vérifié.
Engagement no 3.
M. Dufour: Engagement no 3, ville de Val-Bélair, est-ce
que c'est le dernier dossier de 1985? Il semble qu'un problème a
été soulevé, puisque cela a pris plus de temps
que normalement pour qu'il soit réglé.
M. Bourbeau: Vous voulez savoir si c'est le dernier paiement que
le ministère fait en vertu du programme de
péréquation*?
M. Dufour: Oui. Il semble que c'était la
péréquation de 1985...
M. Bourbeau: Oui, absolument.
M. Dufour: ...qui a été payée en 1986. Donc,
est-ce qu'un problème particulier a été
soulevé?
M. Bourbeau: On me dit que c'est un paiement qui est fait
normalement dans le cours normal des affaires du ministère. On ne peut
pas faire... Évidemment, la péréquation dépend de
certains calculs qui sont faits en fin d'année. Alors, il faut
comprendre...
M. Dufour: Il y a quelque chose...
M. Bourbeau: On ne peut pas faire te paiement final de la
péréquation avant d'avoir fait la vérification des
états financiers des municipalités pour savoir lesquelles sont
admissibles à la péréquation. Vous savez que la
péréquation est disponible pour les municipalités dont
l'effort fiscal est inférieur à 66 2/3%. Avant d'avoir
reçu les états financiers, on ne peut pas faire les calculs, il
faut que l'année soit terminée. On paie en cours d'année
90 % du montant et, l'année suivante, quand on a tous les documents en
main, on paie les 10 % qui restent.
M. Dufour: Le seul petit point là-dedans, c'est que,
normalement, c'est un paiement de la péréquation de 1985 et c'est
le seul effectivement qui est payé en 1986. On se posait cette
question.
M. Bourbeau: C'est l'ajustement qui est fait à partir des
vérifications des états financiers des municipalités.
Comme renseignement complémentaire, M. le député...
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: ...si vous regardez la liste vous ne l'avez
peut-être pas - des municipalités qui sont concernées, le
montant est supérieur à 63 000 $, au montant en question, sauf
que les autres montants sont inférieurs à la somme de 25 000 $;
donc, ils ne sont pas rapportés ici, aux engagements financiers.
Val-Bélair étant supérieur à la somme minimale, ce
montant est porté ici.
Le Président (M. Rochefort): Engagement no 4, ça va
pour 4?
M. Dufour: Cela comprend les autres. Le premier article concerne
la paroisse Saint-Augustin-de-Desmaures? Je ne suis pas familier avec ces noms.
L'engagement no 4 comprend plusieurs engagements.
Le Président (M. Rochefort): La liste qui est en annexe,
c'est pour le no 4 ou quoi?
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Rochefort): Je ne vois pas la
municipalité dont le député parle.
Une voix: La première.
M. Dufour: Au no 4, il n'y a pas d'engagement. Si vous regardez
le no 4...
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, on se
retrouve.
M. Dufour: Cela va?
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Dufour: Donc, on pourrait peut-être les identifier par
les numéros 1963, 1964, 1965.
Le Président (M. Rochefort): Cela va.
M. Dufour: Paraisse Saint-Augustin-de-Desmaures, de la Peltrie,
173 300 %. C'est une demande qui a été déposée
après le 2 décembre et qui a été acceptée.
Le montant de l'engagement n'est pas spécifié. J'imagine qu'au
moment où la demande a été faite, il n'y avait pas de
montant, il y a un point d'interrogation. Je réfère, M. le
ministre, à la liste que vous avez déposée le 18
décembre 1986 au feuilleton: PAIRA en 1985; demande après le 2
décembre 1985.
M. Bourbeau: Écoutez, je n'ai pas la liste dont vous
parlez. Mais je peux vous dire que la demande d'aide financière a
été produite en 1985, au mois de novembre 1985, avant
l'arrivée du gouvernement actuel. La subvention a été
accordée, comme vous le savez, le 23 avril 1986 et l'engagement, le 16
juin.
M. Dufour: Je peux peut-être vous montrer le document.
Est-ce que je peux montrer le document qui a été
déposé?
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons reprendre nos travaux. M. le ministre.
M. Bourbeau: Le député de Jonquière a
porté à mon attention la liste qui a été fournie en
décembre à l'Assemblée nationale. Le ministère
avait déposé la liste de tous les
PAIRA. En effet, pour le cas de la paroisse de
Saint-Augustin-de-Desmaures, il semble qu'aucun montant n'était
indiqué sur la liste, il y avait un point d'interrogation. Je ne sais
pas pourquoi on n'a pas indiqué le montant, le montant est
mentionné ici, il s'agit de 173 330 $, qui constitue le montant de la
subvention. Evidemment, c'est payable sur dix ans comme vous le savez.
M. Dufour: Donc, si on se fie à la liste qui a
été déposée par le ministère, la demande a
été déposée le 31 juillet 1986. Pour nous, c'est la
seule référence qu'on peut avoir par rapport... Ce n'est pas
nécessairement le montant qui est en jeu, mais, de quelle façon
arrivez-vous à la conclusion que la paroisse de
Saint-Augustin-de-Desmaures doit être acceptée dans ce programme
quand on considère le peu d'argent disponible après te 2
décembre 1985?
M. Bourbeau: Ces recommandations nous viennent du
ministère. Le dossier a été évalué,
examiné, toute une série de facteurs jouent là-dedans et
les recommandations arrivent. Dans ce cas-ci je ne peux pas dire exactement
quelle était l'urgence de la situation, je ne le sais pas par coeur,
sauf que des fonds étaient disponibles, le dossier était
prêt et voilà pourquoi cela a été
accordé.
M. Dufour: Pour nous qui avons à examiner ça...
M. Bourbeau: Une remarque additionnelle, M. le
député. Vous comprendrez que le ministre ne connaît pas par
coeur tous les dossiers. Dans ce dossier-ci je vois une remarque que ces
travaux ont été jugés prioritaires par le ministère
de l'Environnement. Il y a une note au dossier.
M. Dufour: Il n'y avait pas d'ordonnance du ministère.
M. Bourbeau: Non.
M. Dufour: Pouvez-vous m'assurer que c'était une des
seules municipalités où le ministère de l'Environnement
favorisait une action concrète de la part du programme PAIRA?
M. Bourbeau: Je ne peux pas vous donner cette
assurance-là. Au contraire, très souvent le ministère de
l'Environnement donne un avis de priorité ou d'urgence et dans ces
cas-là on fait le maximum pour tenter de qualifier ces
municipalités. Dans l'enveloppe de PAIRA 85 il y avait une partie de 10
000 000 $ qui était justement destinée aux dossiers prioritaires
à l'environnement.
M. Dufour: II est très difficile de tirer une conclusion
à savoir que c'était la plus urgente par rapport à
l'ensemble des demandes qui avaient été déposées ou
celles qui avaient été refusées. Comme mon collègue
de Terrebonne l'a dit tout à l'heure, il n'y avait peut-être pas
d'environnement à travers tout ça. Il devait certainement y avoir
une justification pour pouvoir appliquer ce programme. C'est évident
qu'on ne pourra pas creuser indéfiniment par rapport à ça
mais on constate tout de même que c'est une demande qui a
été faite après le 2 décembre. Il faut que vous
soyez capable de justifier que celle-là devait être
privilégiée par rapport à d'autres municipalités
qui ont demandé mais qui ont été refusées ou qui
n'ont pas eu de réponse. (10 h 45)
M. Bourbeau: Dans le cas présent je suis capable de vous
dire que la raison pour laquelle la recommandation a été faite
par les analystes, c'est que le dossier était jugé prioritaire
par l'environnement.
Le Président (M. Rochefort): M. te député de
Terrebonne.
M. Blais: J'aimerais poser une question au ministre. La ville de
La Plaine dans mon comté avait été signalée dans
PAIRA 83. Nous parlons ici de PAIRA 85. Il restait des sommes dans PAIRA 83 et
j'aimerais obtenir du ministre la liste des sommes qui restaient et à
quelles villes elles ont été octroyées ou si le
gouvernement a simplement annulé les sommes restantes dans PAIRA 83
où était éligible la ville de La Plaine. J'insiste sur 83
parce que le pourcentage attribuable aux villes était plus gros que
PAIRA 85 et La Plaine était dans PAIRA 83, donc prioritaire à
PAIRA 85. Je trouve cela encore plus injuste qu'immoral du côté
dépenses ministérielles que des villes comme les quatre que j'ai
nommées tantôt se soient retrouvées dans PAIRA 85 avant que
le PAIRA 83 - où était admissible, et en première place,
la ville de La Plaine dans mon comté - reçoive de votre
ministère la vaque autorisation des dépenses finales. J'aimerais
avoir la liste, s'il vous plaît.
M. Bourbeau: Ce que je peux dire c'est que pour PAIRA 83, le
programme est terminé. Donc, il n'y a plus de fonds disponibles.
M. Blais: Est-ce qu'on peut demander pour voir la liste? II
restait des sommes le ? décembre 1985 dans PAIRA 83. La première
ville admissible à ces sommes, c'était la ville de La Plaine dans
mon comté.
M. Bourbeau: Je vais faire une vérification. Je verrai ce
que je peux faire.
M. Blais: M. le Président, est-ce qu'on peut demander en
commission parlementaire que la liste des sommes restantes et des villes qui en
ont eu l'usufruit ou l'autorisation par le ministre soit déposée?
Aussi, j'aimerais savoir si ces sommes ont été attribuées
à certaines villes ou si tout simplement ces sommes ont
été coupées par votre ministère et, si c'est pour
cela que La Plaine s'est retrouvée sans octroi?
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous avez une
réponse, M. le ministre?
M. Bourbeau: Selon les indications qu'on me donne, à PAIRA
83, au moment où le programme a expiré, les sommes étaient
totalement épuisées. Maintenant, je dis cela sous toute
réserve. Comme je l'expliquais précédemment, il arrive
parfois qu'après coup, les sommes étant totalement
engagées, certaines municipalités, se trouvent dans
l'impossibilité de faire les travaux et doivent donc abandonner les
crédits qu'elles ne peuvent dépenser. C'est pour cela que je ne
peux pas affirmer avec une absolue certitude qu'il n'est pas
éventuellement resté des montants d'argent sur le carreau. Mais
cela aurait été uniquement dû au fait que
subséquemment ces municipalités n'ont pas pu dépenser les
montants d'argent et que ces montants sont devenus disponibles.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Oui. Je ne veux pas éterniser les questionnaires
mais je permettrai, si le président le veut, que le sous-ministre
réponde à la question. Si le ministre le désire,
même le sous-ministre pourrait répondre à la question.
Le Président (M. Rochefort): C'est toujours possible.
Libre au ministre...
M. Blais: Avant l'élection...
Le Président (M. Rochefort): M. le député.
Un instant. C'est toujours possible. Libre au ministre de décider
que...
M. Blais: D'accord. C'est ce que je dis. Le Président
(M. Rochefort): Parfait.
M. Blais: Avant l'élection du 2 décembre, l'ancien
ministre, M. Alain Marcoux, a fait parvenir aux édiles de la ville de La
Plaine une lettre leur disant que dans PAIRA 83 il restait de l'argent et
qu'ils étaient admissibles et les premiers en lice.
Sur PAIRA 83, après l'élection, il semblerait - je ne suis
pas dans le secret des dieux - que certaines villes aient reçu des
sommes au détriment de La Plaine. Si cela a été fait,
j'aimerais avoir la liste de ces villes et quel est le montant, qu'elles ont
reçu. S'il cela n'a pas été fait, j'aimerais avoir une
certitude que les sommes restantes dans PAIRA 83 ont été
coupées par votre ministère. Sinon, je me devrai de revenir
à la charge de façon écrite encore une fois et de
façon encore plus tangible, même si cela fait plus d'un an que je
vous tenaille et que je suis tenace avec cela, parce que je sens que cette
ville a été complètement négligée, pour ne
pas dire plus, et je n'endosse pas l'injustice distributive sociale.
M. Bourbeau: Le député a beau faire des discours
larmoyants, je dois dire que l'injustice ou l'inéquité dont il
parle, il faudrait peut-être qu'il vienne voir dans les dossiers PAIRA ou
les dossiers ReviCentre du ministère avant l'arrivée du
présent gouvernement pour avoir un bon exemple de ce que c'est que
l'inéquité et l'injustice. Je lui dirai que si l'ancien ministre
Marcoux, pour ne pas le nommer puisque vous le faites, avait fait des
promesses, peut-être que vous pourriez aller le voir lui-même et
lui demander de remplir ses promesses. Moi, je peux vous dire qu'on a
respecté les engagements. Pour les promesses en l'air, envoyées
à gauche et à droite dans le paysage, on s'en est tenu aux
dossiers. On a regardé les dossiers dans leur état actuel. J'ai
répondu tantôt au député, je pense, d'une
façon exhaustive sur les questions concernant La Plaine.
Je continue à lui dire que La Plaine est un dossier qui n'est pas
au bas de la pile. On se contente de réqler au meilleur de nos
disponibilités financières. Maintenant, PAIRA 83 n'a plus
d'argent. II faudra éventuellement que le député et les
gens de La Plaine regardent la possibilité de modifier la demande pour
que le dossier puisse être admissible dans un autre PAIRA. Maintenant,
PAIRA 85 non plus n'a plus d'argent. Il y aura probablement un autre PAIRA sous
peu, et là on pourra finir par faire plaisir au député de
Terrebonne et rendre service au député de La Plaine.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Oui, juste une dernière remarque. L'engagement
qui avait été pris par l'ancien ministre Alain Marcoux
n'était pas un engagement lancé en l'air, comme une flèche
dans tes forêts du Texas. C'était une lettre écrite
signée par le ministre lui-même. Une lettre signée, ce
n'est pas un engagement en l'air. C'était la seule lettre d'engagement
de ce ministère qui pouvait porter conséquence après votre
élection. Sachez que si vous me dites d'aller voir les documents
à votre ministère, quand on a pris le pouvoir, l'ancien ministre,
M. Goldbloom,
avait laissé pour 168 000 000 $ d'engagements non remplis et nous
les avons respectés. S'il y avait un petit 1 000 000 $ d'engagements qui
était à votre ministère, je trouve cela au moins curieux
que vous ne les respectiez pas.
M. Bourbeau: Le député commence à charrier.
Les engagements dont il parle - si le député veut savoir combien
il y a d'engagements PAIRA pris par l'ancien gouvernement que nous devons
respecter - je peux lui dire que ce sont des engagements de dix ans et il y en
a pour plus de 40 000 000 $ par année. Multipliez cela par dix ans, cela
fait plus de 168 000 000 $. Là si c'est ce genre de langage que vous
voulez tenir, on peut vous tenir le même tangage. Nous allons respecter
tous les engagements qui ont été pris par l'ancien gouvernement.
Les engagements, oui, mais pas les promesses électorales faites sur un
coin de table.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On va continuer avec la municipalité de
Saint-Casimir, comté de Portneuf. Sur la liste fournie le 18
décembre, cet engagement n'apparaissait pas. C'était un montant
de 1 781 720 $.
M. Bourbeau: Je n'ai pas copie de la liste. Tout ce que je peux
dire c'est que c'est un dossier. C'est ça, le dossier est là. La
demande d'aide financière datait du 18 août 1983.
M. Dufours C'était le 18 août 1983.
Cela aurait pu être accordé par PAIRA 83.
C'est ce que vous me dites. Il n'y a pas d'argent.
M. Bourbeau: C'est effectivement à PAIRA 83.
M. Dufour: Est-ce qu'il est payé par PAIRA 83 ou par PAIRA
85?
M. Bourbeau: PAIRA 83.
M. Dufour: PAIRA 83. Il n'y avait pas eu de promesse d'engagement
financier avant le 2 décembre 1985.
M. Bourbeau: Non.
M, Dufour: Cela veut dire qu'il y avait encore de l'argent
disponible pour PAIRA 83 au 2 décembre 1985. La question que mon
collègue de Terrebonne a posée tout à l'heure à
savoir combien d'argent était disponible dans le programme PAIRA 1983
est pertinente, en ce sens qu'il y avait sûrement encore des sommes
disponibles.
M. Bourbeau; Je n'ai jamais dit le contraire. J'ai même dit
précédemment qu'il y avait une pile de dossiers PAIRA 1983 sur
mon bureau. Là, où mon opinion diffère de celle du
député, c'est que je lui dis que son dossier n'était pas
au sommet de la pile, il était en dessous de la pile. C'est
évident qu'il y avait encore des sommes d'argent dans PAIRA 1983, je
n'ai jamais nié cela.
M. Dufour: Est-ce que cet engagement pour un montant 1 781 000 $
et des poussières avait été pris par le gouvernement
précédent ou si c'est sous votre initiative et votre
décision?
M. Bourbeau: C'est une décision de nouveau
gouvernement.
M. Dufour: C'est la décision du nouveau gouvernement. Cela
n'apparaissait pas sur la liste que vous nous avez fournie. J'imagine que vous
allez... En tout cas, les points qu'on soulève, on va les
compléter nous autres mêmes. Si on en trouve deux qui ne sont pas
là, cela veut dire qu'il pourrait peut-être y en avoir trois.
M. Bourbeau: Écoutez, est-ce la liste de décembre
1986?
M. Dufour: C'est cela. Cela a été
déposé le 18 décembre 1986.
M. Bourbeau: C'est dans PAIRA 1985 ou PAIRA...
M. Dufours C'est dans PAIRA 1985.
M, Bourbeau: Oui, mais on parle d'un dossier PAIRA 1983. Il ne
faut pas les mélanger. Si vous avez une liste qui traite...
M. Dufour: C'est parce qu'on parle de subventions à titre
d'aide financière pour fins d'aqueduc et d'égout dans le cadre du
programme PAIRA 1985 aux municipalités suivantes:...
M. Bourbeau: Bonne raison. Vous ne l'avez pas parce qu'on parle
d'un programme PAIRA 1983, ici. Vous avez la liste des programmes PAIRA 1985,
alors forcément il n'est pas dedans.
M. Dufour: Est-ce qu'on est dans la bonne liste? Moi, je regarde
le titre des engagements financiers où c'est indiqué: Programmes
PAIRA 1985 aux municipalités suivantes. J'ai la liste et on a
parlé de Saint-Augustin-de-Desmaures, et je continue. On parle de la
municipalité de Saint-Casimir dans le comté de Portneuf pour un
engagement de 1 781 720 $ qui est à PAIRA 1983. Donc, il y a quelque
chose qui ne marche pas.
M. Bourbeau: M. le député, vous avez raison. Il y a
quelque chose qui ne marche pas. Dans le document que nous étudions ce
matin, vous avez raison de dire que c'est indiqué dans le cadre du
programme PAIRA 1985. Mais, ce n'est pas moi qui ai rédigé ce
document, c'est le Secrétariat de la commission, je crois. Je vous dis
que ce n'est pas moi qui ai rédigé le document, mais en ce qui
concerne la municipalité de Saint-Casimir, c'est dans un programme PAIRA
1983 et cela ne devrait pas apparaître sur cette liste.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, juste une
précision pour l'information de tous les membres de la commission. Les
documents qui sont utilisés pour les fins de la vérification des
engagements financiers ne sont pas préparés par le
Secrétariat des commissions, mais par le Secrétariat du Conseil
du trésor. Je voulais simplement préciser cela pour l'information
de tout le monde.
M. Bourbeau: Quand on m'a dit que c'était le
secrétariat, je croyais que c'était le Secrétariat des
commissions. Le Secrétariat du Conseil du trésor aurait dû
indiquer dans le cadre des programmes PAIRA 1985 et PAIRA 1983 parce que
Saint-Casimir c'est un programme PAIRA 1983 et non pas un programme PAIRA
1985.
M. Dufour: Comme on a déposé une liste des
programmes PAIRA 1985 le 18 décembre à l'Assemblée
nationale, est-ce qu'il serait possible d'avoir également une liste des
programmes PAIRA 1983 qui ont été accordés après le
2 décembre? Est-ce que cette liste pourrait être
déposée?
M. Bourbeau: Elle pourrait l'être, oui.
M. Dufour: Elle pourrait être déposée. Est-ce
que vous acceptez de la déposer subséquemment, pas dans
l'immédiat?
M. Bourbeau: Je vais prendre avis de la question. On va
vérifier et je vous aviserai.
M. Dufour: Donc, les montants qui demeuraient disponibles et ceux
qui ont été accordés.
M. Bourbeau: C'est une question qui ressemble à celle du
député de Terrebonne, si je me souviens bien.
M. Dufour: Oui, mais c'est parce que je veux y aller plus
méthodiquement en tenant compte...
Un instant! Je trouve que ce n'est pas correct quand vous interrompez.
Je ne me suis pas trompé. Je vais redire la même chose, la
même question.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, vous avez la parole.
M. Dufour: C'est évident que si vous coupez les phrases et
que vous décidez que la question est finie, je ne pourrai plus poser de
questions.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière. (11 heures)
M. Dufour: C'est clair que ce que j'ai dit c'est que je vais la
poser en accord avec ce que je vois et sans aller toucher à un dossier
en particulier. Je n'ai pas en tête d'aller chercher un
événement qui s'est produit dans mon comté. C'est un
événement qui se produit dans le rapport ou dans les engagements
financiers où je pose ma question par rapport à cela. C'est dans
ce sens que je dis qu'il faut y aller méthodiquement par rapport
à ce que je vois. C'est juste par déduction. Ce qui ne veut pas
dire que le député de Terrebonne n'a pas posé les bonnes
questions. Je vois que par rapport à ce que je demande c'est: est-ce
possible d'abord de nous dire s'il y avait de l'argent disponible? Oui, il y en
avait. Et quelles sont les municipalités qui ont été
favorisées par ces décisions?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, je crois que M. le ministre a répondu qu'il prenait
avis de la question. Est-ce cela?
M. Dufour: Mais je n'ai pas eu d'enqgagement ferme que
j'obtiendrais... Il me semble que j'ai posé des questions... En fait, la
liste 1 et 2 dont je parlais tout à l'heure, c'est-à-dire les
programmes PAIRA 1985, on m'avait dit à ce moment, c'est un travail d'un
mois. Il me semble qu'il ne devait pas y avoir des montants faramineux qui
demeuraient au programme PAIRA 1983. Il ne doit pas y avoir 150
municipalités. D'après ce qu'on dit, c'est la fin des projets ou
des programmes. Moi, j'espère que... Prendre avis de la question, il me
semble que ce n'est pas correct. À mon point de vue, le ministre
pourrait dire: Oui, je vais vous le fournir et on va passer à une autre
question. Cela ne devrait pas engorger le ministère.
M. Bourbeau: On va vérifier cela. Je ne veux pas justement
que l'appareil administratif passe deux semaines à fouiller dans les
dossiers des vingt dernières années pour sortir des chiffres. Si
cela ne crée pas trop de problèmes, je pourrais dire au
député qu'on va faire un effort pour tenter de produire les
documents. Je ne veux pas m'engager à faire travailler mes gens pendant
des semaines et des semaines. Je vais voir auparavant ce que cela comporte
comme travail et puis j'avertirai le député.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, cela va.
M. Dufour: Cela va. Donc, l'engagement 4.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui.
M. Blais: Je voudrais appuyer mon collègue, M. le
ministre, en disant, si j'ai bonne souvenance que dans PAIRA 1983 il y avait 14
000 000 $. Il y avait 10 000 000 $ seulement d'accordés et il y avait
encore 4 000 000 $, possiblement, d'accordables. Je ne suis pas à 1 000
000 $ près. Pour ces 4 000 000 $, La Plaine était classée
en première position dans le coin gauche. Et voici qu'à votre
arrivée, les choses ont été abandonnées et si cela
n'a pas été abandonné mon collègue de
Jonquière demande la liste des demandes qu'il y avait et les demandes
qui sont arrivées par la suite et tout ce qui a été
attribué après le 2 décembre sur PAIRA 1985. C'est
seulement cela. Je pense que c'est très facile. Je suis persuadé
qu'à votre droite, le sous-ministre sait par coeur les noms des villes
qui ont eu des subventions en 1983, il les sait par coeur. Il n'y a pas de
recherche à faire. Regardez à votre droite la recherche est toute
faite. Il les sait par coeur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais seulement ajouter une remarque. Je n'ai
pas le dossier devant moi. Vous savez que dans Juliette, c'est un très
gros dossier, je pense que c'est un programme PAIRA 1983 aussi. Votre
collègue, le député de Joliette et leader de l'Opposition
ne s'est pas plaint quand on a accédé à ses demandes,
pressantes comme les vôtres, et qu'on a qualifié le dossier de
Joliette. Il y a aussi la ville de Grand-Mère, dans le comté de
Laviolette, un comté représenté par la même
formation politique que le député de l'Opposition; il y a eu
au-delà de 1 000 000 $ dans PAIRA 1985.
M. Blais: Ce n'est pas PAIRA 1983. C'est 1985.
M. Bourbeau: C'est simplement pour souligner au
député que le ministre ne tient pas compte de la couleur
politique, et le ministère non plus, lors des décisions qui ont
trait aux dossiers PAIRA.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors pour conclure
l'engagement 4, M. le secrétaire de la commission, dans l'esprit de nos
travaux, transmettra la question à M. le ministre. Est-ce que
l'engagement 4 est... M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Excusez, avant qu'on passe à l'acceptation,
est-ce que cela veut dire que pour la municipalité de Saint-Casimir,
avec les programmes 1985, une correction sera apportée par rapport aux
engagements? Je ne sais pas comment cela fonctionne. Dans le fond, le titre
parle de programme PAIRA 1985 et, à l'intérieur, il y a un
engagement financier qui est pris dans le programme 1983. M. le
secrétaire de la commission, comment fonctionnez-vous dans cela?
M. Bourbeau: Cela ne crée pas problème. C'est une
erreur de dactylographie. On va signaler cela au Conseil du trésor. Ils
le savent d'ailleurs que c'est comptabilisé dans les dossiers PAIRA
1983.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 4 est
vérifié.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'engagement
5.
M. Dufour: II n'y a pas de question pour cet engagement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 5 est
vérifié. J'appelle l'engagement 6.
M. Dufour: Subvention à la ville de Montréal
à titre de compensation... Dans cet engagement, y a-t-il des montants
qui sont payés par la SHQ pour le réseau de l'habitation?
M. Bourbeau: Ce sont les immeubles du gouvernement.
M. Dufour: D'accord. On reviendra avec une autre... Pas de
question. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 6 est
vérifié, j'appelle l'engagement 7.
M. Dufour: L'enqagement 7: Subventions à diverses
municipalités dans les réseaux de l'éducation et des
affaires sociales... Il n'y a pas encore... Les affaires sociales, cela
couvre-t-il la SHQ?
Une voix: Non, les hôpitaux.
M. Bourbeau: Le député connaît la
réforme sur la fiscalité municipale.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Le gouvernement paie ses taxes sur les immeubles des
réseaux de
l'éducation et des affaires sociales. Le député
sait que nous payons les taxes.
M. Dufour: Quand on parle des affaires sociales, les logements
sociaux sont-ils dans ces paiements-là? Les paiements de la SHQ...
Une voix: Les HLM.
M. Bourbeau: Non, la SHQ paie ses taxes directement comme un
contribuable normal. Elle reçoit ses comptes de taxes...
M. Dufour: Donc il n'y a aucun endroit où on peut
questionner...
M. Bourbeau: C'est-à-dire que la SHQ paie des taxes alors
que le gouvernement ne paie pas de taxes, il paie des "en lieu" de taxes. Vous
savez qu'on paie 100 % de nos "en lieu" de taxes sur les immeubles
gouvernementaux, 80 % de la valeur sur les immeubles des réseaux de
l'éducation et des affaires sociales et 50 % sur les immeubles de
l'éducation primaire et secondaire. Dans le cas de la SHQ, elle agit
comme un contribuable normal, elle paie directement ses taxes.
M. Dufour: L'inquiétude que je manifeste actuellement -
vous êtes le ministre responsable de l'Habitation - concerne un certain
nombre de causes qui sont devant le BREF, le Bureau de révision de
l'évaluation foncière, où la SHQ conteste les taxes
qu'elle paie ou les évaluations des offices municipaux. J'ai fait, ici
à la Société d'habitation du Québec, une
contestation des taxes pour la ville de Chicoutimi pour ce qui semble
être un trop-perçu depuis 1982. Cela représente 800 000 $
et avec les intérêts cela pourrait représenter 1 000 000 $.
Donc, une contestation de 1 000 000 $. On se base sur le fait que ces logements
ne rapportent pas d'argent et ne sont pas rentables, pour dire qu'on devrait en
diminuer la valeur marchande. On sait que l'évaluation foncière,
pour le logement, est basée sur la valeur marchande. Quand on parle des
logements sociaux il n'y a pas de valeur marchande, il ne s'en vend pas. La SHQ
a donc procédé par une, deux ou trois causes types dans les
petites municipalités qui n'ont pas les moyens de se défendre
pour faire accepter une nouvelle notion dans sa démarche, celle de la
valeur économique. Cela me semble très dangereux.
Je veux attirer l'attention du ministre sur cette question qui va nous
amener beaucoup plus loin. On conteste la valeur du logement parce qu'on dit:
Ce n'est pas rentable, donc on peut diminuer la valeur de l'évaluation.
On aurait pu prendre une autre notion, celle de la valeur de remplacement. Tous
ces logements ont été construits et sont passés par
l'appel d'offres et les soumissions et on aurait pu trouver une valeur
marchande ou de remplacement ou la valeur réelle de la bâtisse.
Cela me semble être une notion à laquelle on peut s'attacher plus
facilement.
Si on parle de la valeur économique, on pourrait demain matin en
disant que ce n'est pas rentable, dévaluer les hôpitaux, parce
qu'ils ne sont pas rentables que je sache. On pourrait dire du réseau de
l'éducation qu'il n'y a pas d'argent à faire avec cela. Donc cela
vaut beaucoup moins cher que la valeur réelle. À ce
moment-là, on conteste ou on diminue l'évaluation ou la
réforme de l'évaluation foncière. Cette contestation qui
est faite... Je sais qu'il y a eu des pourparlers entre les unions, le
ministère, la SHQ et il faudrait peut-être a partir de maintenant
qu'on examine d'une façon sérieuse ce qui va se passer. Il y a
des coûts pour les contestations et je ne suis pas sûr qu'on
devrait amener la valeur économique, parce que si c'est vrai, cette
notion pourrait aller beaucoup plus loin... J'ai parlé du réseau
des affaires sociales, des réseaux gouvernementaux, mais cela pourrait
aller - et c'est commencé - même dans les évaluations
industrielles. Que vaut la bâtisse? Quand elle est payante, devrait-on
l'augmenter? Si c'est vrai, cela serait payant parfois, mais comment fait-on
pour l'établir?
En tout cas, pour avoir travaillé ou avoir examiné ce qui
se passe dans l'évaluation, je vous passe un papier qu'on n'est pas
sorti du système si on commence à parler de la valeur
économique. Si elle est valable pendant six mois, cela veut dire une
grosse évaluation; les autres six mois, la bâtisse n'est pas
payante, donc, on va jouer sur toutes sortes de notions. Certaines notions,
dont la valeur marchande, ont été amenées directement par
le ministère. Quand il n'y a pas de valeur marchande, je suis convaincu
qu'il y a moyen de tracer des lignes où on peut trouver une valeur
réelle, ce que vaut un logement. Je ne pense pas que les HLM devraient
faire exception à cette notion qui est connue et beaucoup moins
contestée. Je pense bien que s'il y a des contestations dans le logement
ou dans des maisons d'habitation, elles sont beaucoup moins dommageables ou
beaucoup moin3 élevées que dans n'importe quel domaine.
Je voulais attirer l'attention du ministre responsable de l'Habitation
sur cette question qui, à mon sens, prend de l'ampleur, parce qu'on a
commencé par des petites municipalités, là on est rendu
avec des plus grosses municipalités. Tantôt, si c'est 1 000 000 $
taxé à Chicoutimi, c'est sensiblement, probablement, la
même chose à Jonquière; à Québec cela veut
dire plusieurs millions et à Montréal la même chose.
Définitivement, on ne fait pas exception par rapport à des
évaluations sur lesquelles j'avais déjà posé la
question: combien y a-t-
il de contestations de la SHQ? II faut se rappeler que, l'an
passé, je vous avais posé sensiblement les mêmes questions.
Voilà!
M. Bourbeau: Effectivement, c'est le même sujet que l'an
dernier qui revient à l'ordre du jour et je vous ferai la même
réponse. On veut que la SHQ soit un contribuable comme les autres,
qu'elle paie ses taxes foncières à 100 %, qu'on ne lui fasse pas
de passe-droits. C'est ce qu'elle fait. Elle paie des taxes foncières.
Par contre, elle a les mêmes droits que tous les autres
contribuables.
La contrepartie a l'obligation de payer ses taxes, c'est le droit de
contester l'évaluation. La SHQ n'a fait que son devoir, je ne dirais
même pas qu'elle a exercé un droit. Elle s'est fait un devoir de
s'assurer qu'elle ne gaspille pas des fonds publics, qu'elle ne paie pas plus
de taxe qu'elle ne doit en payer.
Or, il est apparu que certains évaluateurs semblent - enfin c'est
ce qu'il semble - avoir le crayon un peu plus pesant lorsqu'il s'agit de
l'évaluation d'un HLM que d'une conciergerie ordinaire. La SHQ a cru de
son devoir de contester. Cela a été fait même avant notre
arrivée aux affaires de l'État. Les tribunaux, semble-t-il, lui
ont donné raison dans bien des cas, parce que les immeubles
étaient surévalués. À ce moment-là, je pense
qu'on ne peut pas blâmer la SHQ de faire un bon travail de gestion.
En ce qui concerne la méthode d'évaluation, je ne suis pas
d'accord avec le député quand il dit qu'on emploie la
méthode du revenu ou la méthode économique pour
évaluer les immeubles de la SHQ. C'est sûr que les loyers sont
bas, mais il y a des compensations qui sont payées pour combler la
différence entre la capacité de payer des locataires et le loyer
du marché.
Un immeuble à logement qui existe dans un quartier donné,
qu'il soit HLM ou qu'il soit un immeuble normal, on sait ce que cela vaut.
Parce que s'il était vidé de ses occupants sociaux et rempli par
des locataires ordinaires, on sait quel est le loyer du marché, on peut,
à partir de ce loyer du marché, faire les calculs de
rentabilité possible et de coût.
Donc, devant les cours de la justice, devant le BREF, c'est très
facile de faire l'évaluation d'un HLM, c'est-à-dire d'obtenir son
évaluation normale. C'est beaucoup plus difficile de savoir ce que vaut
un palais de justice ou un hôpital, parce que là, on aurait de la
difficulté à mettre cela en vente et trouver une valeur sur le
marché.
En ce qui concerne les HLM, à mon avis, il n'est pas très
compliqué d'obtenir une évaluation correcte et c'est ce que la
SHQ a demandé aux tribunaux de faire et c'est ce qu'elle a obtenu. Dans
les municipalités, les évaluateurs qui se sont permis de
surévaluer les HLM ont vu les rôles d'évaluation
corrigés. C'est un peu malheureux pour les municipalités qui
avaient escompté des revenus additionnels, mais on ne peut quand
même pas permettre à la SHQ d'accepter de payer des taxes à
des montants qui excèdent ce qu'elle devrait payer. D'autant plus que
nous avons la responsabilité de bien administrer les fonds publics. On a
un partenaire là-dedans qui s'appelle le gouvernement
fédéral, un partenaire qui s'appelle les municipalités et
la SHQ a l'obligation de bien gérer les fonds publics. (11 h 15)
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais bien avoir la conscience aussi tranquille
que le ministre des Affaires municipales lorsqu'il parle d'évaluation
foncière. Pour ma part, je ne suis pas si sûr que les tribunaux
puissent trancher, décider quoi que ce soit. D'abord, je pense que le
législateur prend des décisions et si les tribunaux ne
rencontrent pas les objectifs visés par le législateur, on peut
changer la loi. je veux rappeler au ministre un fait qu'on a vécu au
printemps ou au mois de juin l'an passé concernant la loi 40, à
l'article 16, où on parlait d'organismes communautaires, etc. Je veux
juste lui souliqner les problèmes soulevés depuis le temps
où on a adopté la loi. À ce moment-là, j'avais
posé la questions Est-ce que cet article pose des problèmes au
point de vue de l'évaluation foncière? La réponse du
ministre: Non, il n'y a pas de problème. Quand je regarde l'attitude de
la ville de Montréal, cela doit avoir un peu de résonance, et
quand je regarde le nombre de contestations, je vous dis immédiatement
que je ne suis pas d'accord avec ces contestations. Un certain nombre, à
mon sens, peuvent causer des problèmes.
Je vous ferai au moins une remarque spécifique. On parlait des
caisses populaires, on disait: Elles ne sont pas taxables, ça ne les
touche pas, il y a une autre loi. Je viens de lire des articles
rédigés par des avocats qui nous disent que ce n'est pas clair,
qu'il existe une loi qui régit les caisses populaires, sur le fait
qu'elles ne doivent pas payer de taxes. L'article 16 pourrait remettre cela en
question, et effectivement, les évaluateurs s'en servent. Je n'ai pas
inventé cela en parlant de la Société d'habitation du
Québec, je réfère toujours au cas de Chicoutimi. Ils
disent qu'ils veulent contester le prix du loyer dans nos calculs. Il me semble
que dans les évaluations, c'est ce que ça coûte, ce que
ça vaut. Si ce sont des logements sociaux, il y a beaucoup de logements
sociaux, ce n'est pas de nature à augmenter la valeur et le coût
des loyers dans le secteur où ils sont situés. Ce n'est pas
pour
déprécier.
Je vous passe un papier qu'où il y a des logements sociaux, il y
a des gens qui ne veulent pas aller demeurer dans ce coin-là. Je suis
obligé de faire un constat. Dans les municipalités où il y
a beaucoup de logements sociaux, certains contribuables n'iront pas s'y
installer. Ce ne sont pas nécessairement les logements les plus
élevés qu'on retrouvera autour. Cela amène une
clientèle plus nombreuse, plus de circulation. Toutes sortes
d'événements peuvent se produire qui font que le prix des
logements peut être moins élevé, ce qui n'enlève pas
la valeur réelle de la bâtisse. La bâtisse est là,
vous avez des murs, des portes, la quincaillerie, ça se calcule.
J'invite le ministre à s'engager à faire une
réflexion sur ce dossier, parce que je vous assure qu'il y a des
coûts... Il y a des compagnies qui disent: On n'a pas de
responsabilité sociale, on n'a pas de responsabilité morale.
J'espère que ce n'est pas le cas du gouvernement. Le gouvernement doit
dire: Oui, j'ai une responsabilité sociale; la preuve, c'est qu'on s'est
engagé à bâtir des HLM. Des gens ont été
installés dans des endroits où, maintenant, c'est devenu trop
dispendieux. On est même prêt à aller beaucoup plus loin,
parce qu'on dit: On devrait peut-être aller à l'aide aux logements
plutôt que seulement des logements sociaux comme des HLM. Mais où
il y en a dans les municipalités, les municipalités qui ont
décidé de travailler en étroite collaboration avec les
gouvernements pour améliorer la situation des individus et des familles
qui ont vraiment des besoins, on ne devrait pas... On a dit aux
municipalités: Vous savez, vous ne perdez pas d'argent, le gouvernement
fédéral paie 50 %, te provincial paie 40 % et les
municipalités paient seulement 10 %. Ce n'est pas très payant
pour les municipalités, je suis prêt à gager qu'il n'y a
pas beaucoup d'argent à faire pour les municipalités.
Si, en plus, on leur enlève une partie des taxes auxquelles elles
ont droit, on les pénalise deux fois. Je ne marche pas là-dedans,
je dis carrément qu'il y a une réflexion à faire
là-dessus. Je pense que ce n'est pas seulement une question comptable,
ce n'est pas juste la question de dire: Moi, je fais un placement et je veux
des revenus en retour, sinon, le gouvernement ne devrait pas s'impliquer
là-dedans du tout. Je vous le dis immédiatement, le gouvernement
ne devrait pas toucher à cela. S'il veut faire des opérations
comptables, ce n'est pas avec les logements sociaux qu'il va retirer les
meilleurs dividendes. Le logement social, c'est une action sociale, donc une
action pour aider les individus. On peut aider les individus, mais pas au
détriment des municipalités, c'est transférer les comptes.
Je pense qu'il y a une décision à prendre là-dedans. Si le
tribunal est juste, mais qu'il pénalise les municipalités, je
pense qu'il est temps qu'on se mette à la table et qu'on décide
de changer la loi ou de l'améliorer, surtout pour ces cas-là.
Je pense qu'on ne devrait pas pénaliser les municipalités
parce que des logements sont loués à des prix moins
élevés. Cela n'est pas tout à fait... La valeur
économique, M. le ministre, je peux vous le dire, je vous le rappelle,
la valeur économique des bâtisses a été
établie il y a 25 ou 30 ans. II s'en faisait des évaluations
comme cela et le diable était dans la cabane. Cela a pris fin. On a dit:
On va prendre la valeur marchande Lorsqu'il n'y a pas de valeur marchande, on
pourrait peut-être penser à la valeur réelle. C'est
physique et cela peut être évalué. La valeur
économique, si vous jouez avec ces concepts, vous allez voir qu'on va
aller loin. Tantôt, il n'y aura plus d'évaluation foncière.
Les gens vont faire de l'argent, cela va bien aller, on va être
obligé de hausser, si cela va mal, on va baisser. Je pense que, de ce
côté-là, il y a une démarche à faire et je
vous y invite, parce qu'il y a des coûts pour les municipalités et
je pense que ce n'est pas notre rôle de faire des frais pour rien. On
devrait s'entendre aussi. Les organismes qui ont des caractères
complémentaires... Une municipalité, c'est une forme de
gouvernement au même titre que les deux autres paliers de gouvernement.
On devrait essayer de trouver un consensus et je pense que les
municipalités ne demandent pas mieux que de travailler en collaboration
avec le gouvernement. Si ce n'est pas cela, on va faire pourrir des relations
qui méritent d'être bonifiées plutôt que d'être
empirées.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, sans s'éterniser,
tout ce que je peux dire au député, c'est qu'il faut quand
même être logique dans tout cela. Le député a
été très au courant et au coeur de la réforme de
l'évaluation foncière et de la fiscalité municipale. Il
connaît les grands principes de la réforme,
l'égalité de tous devant la loi, la neutralité du
système. On ne doit pas interférer devant les tribunaux,
même comme législateurs, pour tenter de faire des passe-droits en
ce qui concerne la façon d'évaluer les immeubles. La SHQ est un
contribuable comme les autres à 100 %, elle paie la totalité de
ses taxes. Je ne vois pas pourquoi on viendrait dire au Bureau de
révision de l'évaluation foncière comment procéder
dans l'évaluation des immeubles. Je pense que ces gens sont plus
qualifiés que le député de Jonquière et
moi-même. Nous n'avons peut-être pas les mêmes points de vue
sur la façon d'évaluer les immeubles. Je pense que ces immeubles
doivent être évalués à leur valeur marchande comme
tout autre
immeuble. On ne doit pas tenir compte du fait que ces loyers sont
inférieurs. C'est, je pense, ce qui se passe présentement. Je
n'ai pas donné d'instructions à la SHQ. Je n'ai pas l'intention
non plus de lui en donner. Ces gens-là sont capables d'administrer comme
ils doivent le faire.
Quant aux municipalités, l'expérience que j'en ai, c'est
qu'elles sont gagnantes avec les HLM en ce sens que les 10 % qu'elles paient
à titre de proportion pour le déficit d'exploitation sont plus
que comblés et remboursés par les taxes foncières qu'elles
retirent. L'indication que j'ai est qu'elles font même un
bénéfice dans l'opération. Finalement, les
municipalités ne peuvent pas se plaindre, puisqu'elles retirent plus en
taxes de la présence d'un HLM qu'elles n'ont à payer au titre du
déficit d'exploitation.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je m'inscris en faux contre ce que vous dites, M. le
ministre. Les autres loyers dans une municipalité paient des taxes et il
n'y a pas de subvention accordée par la municipalité. Il y a donc
une perte quelque part. Les 10 %, on sait que le logement, actuellement, c'est
à peu près 300 $ de déficit par mois. C'est cela que cela
coûte, 10 % du déficit, 50 $ multiplié par 12, cela fait
600 $. Même s'il paie ses taxes à la municipalité qui
représentent 800 $, 900 $ ou 1000 $ - chez nous, c'est moins cher, mais
disons que dans la ville de Québec, ou de Montréal, c'est
à peu près 1000 $; il y a 600 $ d'enlevés sur la taxe, il
reste 400 $ pour faire l'entretien pour payer les vidanges, l'eau, etc. Vous me
dites que la municipalité fait de l'argent. Non. L'autre logement qui
n'est pas subventionné et qui n'est pas un HLM paie 1000 $ de taxes et
ces 1000 $ restent à la municipalité. On prend les 1000 $, c'est
vrai qu'elle paie ses taxes... Vous dites que c'est trop, vous les coupez
encore. Coupons-les. Ce n'est pas moi qui dis que c'est pour la valeur du
loyer, c'est la ville de Chicoutimi. Je connais les évaluateurs du coin
et c'est comme cela que cela se passe. Vous allez couper 600 $ et vous dites
que c'est encore trop. Il va rester quoi? Il va rester 200 $. Savez-vous qui
paie la subvention? C'est l'ensemble des contribuables de la
municipalité. Ne nous le cachons pas.
Quand vous me dites: On fait de l'argent avec cela. Ce n'est pas vrai,
à moins que je ne sache pas compter. Voyons! Quand quelqu'un paie ses
taxes, on calcule les taxes... Je peux vous donner toute l'opération, ce
n'est pas l'opération du Saint-Esprit, c'est une opération qui se
fait... Comment évaluer, comment les gens paient leurs taxes? On met
cela dans un "melting pot". Qu'est-ce qu'une taxe? C'est le résultat qui
découle des dépenses de la municipalité. La
municipalité calcule ses dépenses, additionne tous ses services
et elle fixe le taux de la taxe. Les 10 % qu'elle paie pour le déficit
des logements sont inclus dans les dépenses de la municipalité.
Les dépenses font aussi partie des revenus. Pour avoir des revenus dans
une municipalité, il n'y a pas de mystère et pas de miracle, il
faut savoir quoi vient d'où. L'ensemble des contribuables, la grande
partie, en tout cas, paie le déficit, les 10 %. Dire que c'est payant,
non, ce n'est pas payant, c'est une action sociale. C'est de même que
cela a été vendu aux municipalités. C'est une
opération payante? Ce n'est pas vrai. Les municipalités ne savent
pas compter, si elles le font. Amenez-les moi, je vais leur dire et je ne me
ferai pas crier: Chou! Je vais leur expliquer comment cela se fait, un budget.
Vous pensez qu'ils ne le savent pas. Au contraire, moi, je pense qu'ils le
savent.
Je m'inscris aussi en faux contre votre affirmation: Eux, ils savent
faire cela. Bien non, les évaluateurs ont eu besoin de lois justement
pour leur dire quoi faire. S'il n'y avait pas de loi, les évaluateurs
auraient fait n'importe quoi. Comment fait-on l'ordre là-dedans? En
faisant des lois. Quand on s'aperçoit que ce n'est pas correct, il ne
faut pas avoir peur de légiférer, sans cela, on n'a plus de
raison d'être ici. On n'a qu'à faire une loi no 1 et c'est fini.
On s'en va chez nous, on n'a plus rien à faire, ce sont les tribunaux
qui vont décider.
Au contraire, quand il y a des éléments nouveaux, quand
des problèmes se posent, on doit les regarder. Je ne vous dis pas de
donner des ordres à la SHQ. Vous êtes le ministre responsable de
l'Habitation et en tant que ministre responsable, vous devriez regarder ce qui
se passe sur le terrain. Je vous invite à l'examiner pour savoir si
c'est vraiment basé sur la seule valeur économique des loyers. Je
dis que ce n'est pas suffisant, ce n'est pas ce que la réforme
demandait.
Bien sûr, les juges ou le BREF, le Bureau de révision de
l'évaluation foncière, sont obligés de tenir compte dans
les jugements de ce qui est écrit. Si ce n'est pas écrit et que
cela n'a pas atteint le but visé, à ce moment-là, on fera
des corrections. Ce n'est pas un désastre et, à mon sens, ce
n'est pas faire une erreur, c'est prendre ses responsabilités et mettre
ses culottes.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...je ne voudrais pas poursuivre, mais je dois quand
même rappeler certaines choses au député de
Jonquière. Bien sûr, si on compare les revenus et les taxes que
retire la municipalité d'un HLM de
40 logements à ceux d'une conciergerie normale de 40 logements,
c'est plus payant pour la municipalité d'avoir une conciergerie
ordinaire dans le secteur privé, puisqu'elle perçoit la
totalité des taxes et n'a pas à donner de subvention. Je dis et
répète au député que dans la totalité des
cas que j'ai vus, le montant des taxes perçues excède largement
la subvention. C'est donc une opération comptable intéressante
pour la municipalité, d'autant plus que dans la plupart des cas, ce sont
des terrains qui sont déjà viabilisés, où il n'y a
pas de dépense additionnelle à faire.
Ce que le député oublie de dire, c'est que cela ne se
passe pas ainsi dans la réalité des faits. On ne compare pas un
HLM avec un édifice à logements existant. Les HLM sont construits
sur des terrains vacants. Donc, au moment où on les construit, le
terrain ne rapporte rien à la municipalité ou c'est une vieille
cabane qu'on démolit. Donc, la municipalité en question n'aurait
jamais eu cet investissement si la SHQ n'était pas venue bâtir une
conciergerie sociale. Dans ces conditions, sur une base de trésorerie,
c'est plus intéressant pour une municipalité d'avoir un HLM de 50
ou de 100 logements, où elle fait un profit comptable, en encaissant
plus d'argent qu'elle n'en dépense, que l'ancien terrain vacant qui ne
rapportait rien. C'est cela, la réalité.
M. Dufour: Si c'est vrai, M. le ministre, ce que vous dites pour
les HLM, si c'est vrai pour le gouvernement, c'est vrai aussi pour le
particulier qui prend un terrain vacant pour bâtir dessus. Pourquoi votre
raisonnement est-il bon pour un HLM et n'est pas bon... Ce n'est pas cela qu'on
fait? Quand des hommes d'affaires viennent investir dans une
municipalité, on ne dit pas: Ce terrain ne valait rien, les services
sont rendus et on ne te charge plus rien; on va te remettre 10 % parce que tu
est correct. Voyons! Si votre raisonnement est bon pour un HLM, il est bon
aussi pour les autres.
Pour bâtir, cela prend d'abord un terrain disponible à la
construction, cela prend un terrain vacant. Il n'y a pas de miracle. Moi, cela
ne m'apprend rien. Votre raisonnement n'est pas correct. Quand on bâtit,
soit que le terrain est vacant ou soit qu'on enlève quelque chose pour
le refaire. La rénovation urbaine est la meilleure preuve de ce que je
dis, de ce que j'avance. Il y a des terrains sur lesquels on a démoli
pour reconstruire. C'est bien plus payant pour la municipalité,
règle générale. Si c'est vrai pour un HLM, il ne faudrait
pas leur en tenir rigueur. Surtout, il ne faudrait pas se servir de cela comme
argument de fond en disant: C'est normal de payer les 10 %. (11 h 30)
Je pense que quand la municipalité a fait cette
opération-là, elle a dit: C'est vrai qu'il y a des gens qui ne
sont pas logés ou pour qui le prix du logement est trop
élevé et on va travailler en collaboration avec tes deux ordres
de gouvernement pour faire une action sociale. Cette action étant faite,
qu'on ne revienne pas, après 15 ou 20 ans, pour dire: C'est payant pour
vous autres mais à partir de maintenant, on va toucher à
l'économie, ce sera l'économie qui fera ça, qui
décidera comment on va louer. Je vous rappelle que chaque HLM qui a
été construit dans les municipalités est passé par
appel d'offres. Donc, on connaît le coût et c'est de ça
qu'on devrait tenir compte pour l'évaluation. C'est un des
critères. II y a toujours d'autres notions comme la médiane avec
lesquelles on peut travailler pour établir des coûts. Bien
sûr, ça peut servir. Quand vous me parlez de valeur
économique, je ne peux pas aller dans cette nation-là parce que
ce n'est pas ça. Déjà les municipalités ont
accepté de s'occuper de ce dossier. J'affirme que le ministre peut, sans
faire d'accroc, affirmer que c'est un logement social, que ça
répond à des besoins et qu'il n'a pas à aller chercher de
revenus supplémentaires chez les municipalités.
Le Président (M. Rochefort): D'autres commentaires? Est-ce que
ça dispose... M. le ministre.
M. Bourbeau: Étant donné qu'on veut terminer
aujourd'hui, je vais passer mon tour.
Le Président (M. Rochefort); Est-ce que cela dispose de la
vérification de l'engage-ment 7? Vérifié? Engagement ...
même nature.
M. Dufour: C'est la même chose.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose de l'engagement
9? Engagement 9?
M. Dufour: Un instant! C'est la même chose. Oui.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Engagement 10?
Même chose.
M. Dufour: Même chose.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 11?
M. Dufour: On est à deux ou trois mois...
Le Président (M. Rochefort): Juste un instant, M. le
député de Jonquière. Je voudrais savoir où vous
vous inscrivez. On est à 11.
M. Dufour: Ce sont les affaires où je peux toucher ce que
je veux. C'est à l'égard
des immeubles du gouvernement pour les années 1985-1986. On est
à trois mois du budget du gouvernement, est-ce que vous prévoyez
que la réforme fiscale continuera à augmenter concernant les
réseaux gouvernementaux? Est-ce dans vos projets d'augmenter
jusqu'à 100 %, soit pour les affaires sociales ou le réseau
d'éducation? Est-ce que vous avez l'intention d'aller jusqu'à 100
% ou d'augmenter progressivement tel que le recommande le rapport Parizeau?
M. Bourbeau: Actuellement, on paie 100 % pour les immeubles du
gouvernement mais vous parlez des immeubles des réseaux des affaires
sociales et de l'éducation. Je ne peux d'avance vous dire quelles
décisions seront annoncées par le ministère des Finances
ou ce qui apparaîtra aux crédits du gouvernement lors du
dépôt des crédits. Tout ce que je peux noter, c'est
qu'actuellement, dans les états financiers des municipalités du
Québec, il n'y a pas de déficit. Il y a des surplus
accumulés de l'ordre de 200 000 000 $ à 400 000 000 $. Il ne
semble pas que le monde municipal ait de très sérieux
problèmes financiers actuellement, contrairement au gouvernement du
Québec et au gouvernement canadien qui, eux, en ont de très
sérieux. Je ne pense pas qu'on puisse, dans le contexte actuel,
raisonnablement penser que le gouvernement se dirige vers une augmentation de
ses "en lieu" de taxes. Le député sait que des
négociations s'engageront très bientôt avec le monde
municipal quant à la suite à donner à la volonté du
gouvernement de renégocier avec les municipalités un certain
nombre de choses. Il n'est pas impossible qu'éventuellement, lors du
possible transfert de responsabilités vers le niveau local, ces
choses-là soient examinées à nouveau.
M. Dufour: En répondant que les municipalités ne
sont pas dans une mauvaise situation financière, c'est évident
que le ministre a raison en partie.
M. Bourbeau: À l'exception de la ville de Jonquière
évidemment.
M. Dufour: Non, non. Il a raison en partie. Je ne suis plus
maire, je suis député. Je voulais vous le rappeler au cas
où. Actuellement, certaines municipalités, par exemple, n'ont
peut-être pas de déficit mais ont des difficultés, dont la
ville de Québec qui s'appelle la ville-centre. Le rapport Lapointe qui a
été déposé renferme un certain nombre de
recommandations qui vont dans le sens que: oui, on devrait faire jouer la
réforme municipale fiscale à la hausse. Quand on prend une
décision, c'est là qu'on raisonne faux. Si cela va bien, on ne
prend pas d'action.
Je ne vous apprends rien en disant que les municipalités n'ont
pas te droit d'avoir de déficit. Ce n'est pas pour rien que les
municipalités ont des surplus. C'est parce qu'elles n'ont pas le droit
de faire de déficit. Donc, elles taxent en conséquence. Quand je
regarde mon compte de taxes ici, à Québec, par rapport à
d'autres endroits, je pense qu'on paie notre part. Je pense que l'effort fiscal
du contribuable est très élevé.
Ma question était juste pour savoir ce que vous pensez
là-dessus. Si vous me répondez bien non, il y a de l'argent.
C'est bien sûr. Vous allez augmenter les impôts. Quand on augmente
les impôts, on ne regarde pas si les gens qui donnent l'argent ont les
moyens de payer. Ce n'est pas tout le monde. Il n'y a pas de nuances
très fortes là-dedans. On dit que les gens paient les
impôts. On ne se demande pas si les comptes de banque sont bons, s'ils
ont de l'argent de côté. Bien non. Payez vos impôts.
Dans la fiscalité municipale, il y avait eu un engagement voulant
qu'on devrait tendre vers les 100 %. Je pense qu'après cinq ans, six
ans, sept ans, certaines municipalités commencent à taxer un peu
plus. Il ne faut pas se le cacher. Même si elles ont des surplus, elles
taxent quand même, elles n'ont pas le choix, elles n'ont pas le droit
d'arriver avec des déficits. C'est peut-être un autre
élément de réflexion qui se trouve aussi dans le rapport
Parizeau et dans le rapport Lapointe qui a été
déposé. Les deux rapports disent qu'on devrait tendre vers cela.
Cela va.
Le Président (M. Rochefort)s Est-ce que cela dispose de
l'engagement 11?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 12?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Permettez, oui.
Le Président (M. Rochefort): À l'engagement 11?
M. Bourbeau: Sur la même lancée, la question que le
gouvernement pourrait augmenter ses "en lieu" de taxes, je dirais que cela a
toujours été de tout temps la réclamation des
municipalités pour que te gouvernement transfère plus d'argent.
Depuis que les municipalités existent qu'elles font ces demandes. C'est
normal. Le gouvernement du Québec fait la même chose à
l'endroit d'Ottawa. C'est normal aussi. L'engagement pris envers les
municipalités de
leur transférer 100 % des "en lieu" de taxes n'est pas un
engagement du gouvernement actuel. Je ne dis pas qu'éventuellement nous
ne pourrions pas y arriver, mais il faudrait voir qu'il y a là un besoin
criant de la part des municipalités et que le gouvernement a les moyens
financiers de faire sa part.
Je continue à dire qu'il n'est pas impossible qu'on y arrive dans
le cadre d'un réaménagement des responsabilités des
différents paliers de gouvernement.
M. Dufour: Pour répondre à cette remarque, je veux
simplement attirer l'attention. A mon point de vue, c'est là que se
trouve le danger, quand on véhicule que les municipalités ont des
surplus. D'ailleurs, je vous réfère à un article paru dans
URBA où on explique assez bien que, effectivement, les
municipalités ont des surplus et on explique le pourquoi des surplus.
Mais le danger actuellement quand on véhicule, surtout pour le ministre
des Affaires municipales, que les municipalités ont vraiment de l'argent
supplémentaire, c'est que par ta suite on fasse des transferts de
coûts pour les bibliothèques publiques. On dit: les
municipalités ont de l'argent, elles vont payer. On dit aussi, pour le
développement économique, qu'on va couper les subventions parce
que les municipalités ont de l'argent. Tantôt, on dit: on ne fait
plus de programme PAIRA parce que les municipalités ont de l'argent.
Tantôt, on coupe les subventions pour les chemins.
Dans le fond, c'est toujours cet effet d'entraînement. Ce que je
dis, je n'ai jamais pensé et je ne l'ai jamais dit que les
municipalités étaient riches parce que les municipalités
ont taxé. Si l'autre gouvernement avait fait pareil, peut-être
qu'il aurait eu moins de difficultés. Ils ont décidé
qu'ils taxaient. Cela a été "tough" des bouts. Je vous dis qu'il
n'y a pas beaucoup de municipalités - dans la région chez nous en
tout cas - qui n'ont pas augmenté les taxes. Quand je regarde les
coupures de presse régionales, toutes les municipalités,
même si elles ont de l'argent, taxent quand même et sont
obligées d'augmenter les taxes.
Il y a certainement quelque chose qui ne tourne pas rond quelque part.
Ou les municipalités ont de mauvais administrateurs ou ont d'excellents
administrateurs qui acceptent de prendre leurs responsabilités et ce
n'est pas vrai que cet argent est disponible. Je regarde, il y a des
municipalités qui ont de l'argent de côté mais elles ont
des poursuites qui représentent dix fois et vingt fois ce qu'elles ont
de côté. Cela n'est pas riche. C'est juste une question comptable.
Cet argent n'est pas nécessairement disponible et n'est pas dans les
coffres. Ils ont décidé qu'ils faisaient autre chose.
Quand on regarde le dossier des assurances, les municipalités ont
mangé une "maudite claque" depuis un an: des augmentations de 1000 %. Et
cette année encore, 35 % ou 40 % ou 50 % des augmentations de 300 %.
Cela fait 50 %, 300 % et 100 % encore cette année pour les assurances
responsabilités. Les municipalités en sont rendues à
s'assurer avec des franchises qui sont très différentes de ce
qu'on a vécu. Avant, c'était le premier 1000 $ qui était
franchisé. Maintenant, c'est 5000 $. Cela va coûter quoi? Des
millions. C'est ça.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'engagement no 11? L'engagement no 12.
M. Dufour: À 12 c'est la question des villages inuit.
C'est un point, avec lequel, je ne vous le cache pas, je ne suis pas familier.
Je ne suis jamais allé dans le coin. À moins que le ministre
veuille nous expliquer des choses. Ce n'est pas dans la Convention de la Baie
James, si je comprends bien. C'est vraiment dans le cadre des subventions
municipales.
M. Bourbeau: Si le député veut me poser des
questions, je suis bien prêt à répondre aux questions.
M. Dufour: À moins que vous ne vouliez en parler. Je veux
dire que c'est intéressant Kativik. On en a déjà entendu
parler dans d'autres dossiers.
M. Bourbeau: Disons que c'est un dossier froid actuellement.
M. Dufour: Pas de problème pour cela.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose de l'engagement
no 12?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'engagement no 13?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, à l'engagement no 13.
M. Dufour: La Société de développement de la
Baie-James. Il y a un montant d'engagement de 5 095 000 $. Il semblerait
actuellement, qu'il y a un mouvement pour vider ou pour enlever à la
Baie James ou à cette société-là tout son
caractère administratif. Des transferts se font à la Baie-James.
Radisson est un exemple, je pense, dans tout cela. Qu'est-ce qui se passe dans
ce dossier?
M. Bourbeau: La Société de
développement de la Baie James est un organisme qui administre le
territoire de la Baie James. Elle tient lieu également de conseil
municipal pour la municipalité de la Baie James. Ce sont les mêmes
administrateurs de la SDBJ, qui sont les conseillers municipaux, pour ainsi
dire, de la municipalité. C'est un organisme en voie de
démobilisation, qui a été vidé de la plupart de ses
actifs et de ses activités. Dans les 5 095 000 $, je peux dire au
député qu'une somme de 4 870 000 $ représente le montant
affecté au service de la dette. Il reste donc une somme relativement
minime de 225 000 $ pour financer une partie des dépenses reliées
à la cessation des activités de la société ainsi
qu'au maintien de son secrétariat qui, à toutes fins utiles, est
réduit à sa plus simple expression.
Le Président (M. Rochefort): M. le
député.
M. Dufour: Cela veut dire qu'actuellement, il n'y a plus de
services - à 225 000 $ - qui se dispensent. Avant, il y avait un
administrateur, si je me rappelle bien, qui était dans ce secteur,
nommé par Québec et qui faisait la navette. Il y avait un corps
de police et un certain nombre de petits services. Cela veut dire
qu'actuellement ces services sont éliminés
complètement.
M. Bourbeau: II fut un temps où l'ancien gouvernement
avait une politique d'amener à Radisson avec le SAGMAT une série
de fonctionnaires pour tenter de créer une activité nordique,
à la ville de Radisson. On voulait demander au ministère d'amener
des représentants de chaque ministère à Radisson. Cette
politique a été abandonnée de sorte que maintenant ces
fonctionnaires sont rapatriés dans le Sud et les fonctions nordiques
sont dirigées d'ici, du Sud. L'administrateur joue le rôle
également de gérant de la ville de la municipalité de la
Baie-James et d'administrateur de la Raie-James et d'administrateur de la SOBJ
et du village de Radisson. Tout cela est simplifié.
M. Dufour: Ces opérations-là peuvent être
menées sans loi spéciale. Est-ce une décision de la
société ou du ministère? La Société de
développement de la Baie James, c'est une corporation, c'est
extérieur. Quand on parle de l'administration, est-ce que c'est sous la
coupe de la société ou du ministère des Affaires
municipales? (11 h 45)
M. Bourbeau: La SDBJ est sous la responsabilité du
ministre des Affaires municipales. C'est parce qu'elle joue le rôle
d'administrateur pour la municipalité de la Baie-James en même
temps. Dans le décret dont il est question ici, on dit bien au
début: "Attendu que par la décision du 17 octobre 1984 du Conseil
des ministres, le gouvernement a décidé de mettre fin aux
opérations de la SDBJ tout en maintenant son râle logistique pour
deux ans, soit jusqu'à l'automne 1986." Il y a eu un programme de
réaffectation des activités dont la SDBJ était responsable
et de démobilisation de ses employés, de fermeture de ses
bureaux.
On est actuellement à compléter la liquidation de certains
dossiers qui, sont encore sous la responsabilité de la SDBJ, les
dossiers de contentieux avec Hydro-Québec, les questions aussi de
l'entretien de ta route qui mène jusqu'à la Baie James. Je crois
qu'il y a l'aéroport aussi. Il reste à régler certains
grands dossiers avec ta SDBJ, mais à toutes fins utiles cette
société est sur la voie de la démobilisation. Est-ce que
ceta ira jusqu'à une démobilisation totale et à une
fermeture totale et une annulation de la charte? Je ne saurais le dire à
ce moment-ci. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il reste une dette et que le
gouvernement doit prévoir chaque année un montant d'argent pour
pourvoir au remboursement de cette dette.
M. Dufour: Les dettes qui sont couvertes pour un montant de 4 870
000 % concernent quelles sortes d'immobilisations? Est-ce que ce sont des
pertes purement et simplement ou si vous payez pour l'aéroport, etc?
M. Bourbeau: Ce sont des dettes qui ont été
encourues bien avant l'arrivée au gouvernement de celui qui vous parte.
On est en train de vérifier si on aurait les renseignements ici. Ce sont
des dettes accumulées par la SDBJ depuis les dix ou quinze
dernières années.
M. Dufour: Je remarque que le ministre sourit toujours quand il
dit que cela a été fait quand on était là. Une
chance du bon Dieu parce qu'on aurait été coupé. Il n'y
aurait plus rien de fait. L'ancien gouvernement a pris ses
responsabilités, vous devez prendre les vôtres.
M. Bourbeau: Je ne critique pas du tout le fait que l'ancien
qouvernement ait fait des dettes. Nous, on les paie.
M. Dufour: Non, mais c'est parce qu'il y a...
C'est cela. Je pense bien que l'ancien gouvernement devait prendre ses
responsabilités, prendre ses décisions. C'est tellement vrai que
justement on se pose fa question pourquoi? C'est quoi ces immobilisations?
M. Bourbeau: Écoutez, on n'a pas le détail avec
nous.
M. Dufour: Vous n'avez pas le détail.
M. Bourbeau: Je ne pensais pas qu'on me questionnerait sur
l'état de la dette de la SDBJ. Je pourrais faire vérifier et
envoyer au député une ventilation de la dette de la SDBJ.
M. Dufour: Également, comment fonctionne le Service de la
dette et quand s'éteindra-t-il?
M. Bourbeau: Pardon?
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière...
M. Dufour: Dans combien de temps va-t-il s'éteindre?
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, je voudrais qu'on précise le sens de la demande et de
l'engagement des documents d'information.
Dans un premier temps, je prends bonne note - vous me corrigerez si
j'interprète mal les membres de la commission - que le ministre
responsable de la Société de développement de la Baie
James fera parvenir aux membres de la commission la ventilation de la dette de
la Société de développement de la Baie James telle qu'elle
est aujourd'hui. Deuxièmement, vous demandez le calendrier d'extinction
de la dette. Est-ce que le ministre est disposé à fournir aussi
cette information?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Je signale
également que la dette au mois de mars 1986 était de 16 400 000
$.
Le Président (M. Rochefort): Donc, ces deux
compléments d'information seront fournis selon les règles
prévues à notre règlement dans les quinze jours.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Le Président
(M. Rochefort): Merci.
M. Dufour: Une dernière information. Les employés
sont rapatriés de quelle façon? Sont-ils
réintégrés dans des services gouvernementaux ou si on amis fin à leur engagement?
M, Bourbeau: Écoutez, je ne pourrais pas vous le dire
exactement. Je suis convaincu que ceux qui avaient la sécurité
d'emploi ont été réintégrés dans l'appareil
gouvernemental et les autres ont dû être mis en
disponibilité ou être remerciés de leurs services.
M. Dufour: Vous ne pouvez pas me dire si chaque ministère
a récupéré les personnes concernées?
M. Bourbeau: Écoutez, ce mouvement de
démobilisation s'est amorcé en 1984. Une très grande
partie a été faite avant notre arrivée et quand je suis
arrivé au ministère, la procédure de démobilisation
était presque terminée. II restait très peu de monde. Je
sais que l'ancien président est maintenant sous-ministre des Affaires
culturelles. C'est M. Jessop, mais je ne saurais dire pour les autres
employés.
M. Dufour: Ma question n'était pas dans l'intention
d'embêter le ministre. Je comprends que cela ait commencé avant
mais c'est juste à titre de renseignements. On sait qu'actuellement
aussi il y a toujours le ministère des Affaires autochtones et du nord.
Je me demandais s'il pouvait y avoir des relations dans tout cela. Cela aurait
pu être récupéré en Abitibi, c'est plus près.
Là, vous me dîtes, qu'il y a un mouvement sûrement par
rapport à des ministères actuellement. Le ministre des Affaires
culturelles a ramassé M. Jessop. J'imagine que d'autres ont fait pareil.
Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 13 est
vérifié sujet à l'envoi de deux documents dont il a
été question tantôt. Donc, cela dispose de la
vérification des engagements du ministère des Affaires
municipales pour le mois d'août 1986. Nous passerons donc maintenant
à la vérification des engagements du mois de septembre 1986.
J'appelle l'engagement 1.
Septembre
M. Dufour: Contrat pour l'achat d'un appareil. Il me semble qu'il
y ait seulement un fournisseur. Cela n'a pas été non plus par
soumissions.
M. Bourbeau: Cela a été également
négocié par le Service général des achats du
gouvernement. La raison, c'est que le ministère est déjà
équipé avec des appareils AES Data inc. Donc, pour assurer une
compatibilité entre les systèmes que nous avons et nos exigences,
on doit faire appel à ce fournisseur. C'est négocié par le
Service général des achats.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. J'appelle
l'engagement 2.
M. Dufour: Subvention à l'Union des municipalités
régionales de comté et des municipalités locales du
Québec inc. Est-ce que vous avez apporté des correctifs cette
année sur la façon de donner les subventions? Est-ce qu'il y a eu
une
augmentation par rapport à l'an dernier?
M. Bourbeau: Non, il n'y a pas eu d'augmentation en vertu d'un
décret qui a été passé il y a trois ans, je crois.
Le montant est gelé chaque année au montant de l'année
précédente. Le décret est daté du 21 juin 1983 et
il se termine cette année.
M. Dufour: Est-ce que cela permettrait d'aller un peu sur le
dossier des MRC? Est-ce qu'il y a des éléments qui avancent dans
ce dossier?
M. Bourbeau: Est-ce que vraiment c'est pertinent? Moi, je veux
bien ouvrir cette porte de grange...
M. Dufour: Bien là, on parle de l'Union des
municipalités régionales de comté et des
municipalités régionales de comté.
M. Bourbeau: Si vous voulez parler de l'avenir des MRC, là
on peut en avoir pour un petit bout de temps, M. le député. Je ne
sais pas si c'est le voeu de la commission qu'on ouvre ce dossier ce matin. On
parle des engagements financiers, il me semble que ce n'est pas l'endroit pour
discuter de...
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Si vous me le permettez, sur
la pertinence je veux vou3 rappeler que l'engagement qui est
étudié est celui d'une subvention gouvernementale à
l'Union des municipalités régionales de comté et
qu'effectivement on peut relier l'existence de l'Union des municipalités
régionales de comté à l'existence des Municipalités
régionales de comté. Mais je veux quand même qu'on limite
le débat à l'intérieur de l'engagement financier, compte
tenu, et c'est pleinement légitime de la part du ministre, qu'il
soulève le problème de la pertinence de la question.
M. Dufour: Je ne veux pas faire un grand débat sur cela.
II y aura d'autres occasions pour le faire. D'ailleurs, il est
déjà engagé. Je ne sais pas s'il est bien engagé
mais il est engagé. C'est au moins la seule constatation que je peux
faire au moment où je parle. Je me dis qu'il y a un décret
où le montant est gelé mais il y a aussi une façon
d'accorder des subventions par rapport au nombre des municipalités.
C'est juste sur cela. Dans le décret, vous ne teniez pas compte de ces
normes. Ce sont les normes d'il y a trois ans que vous appliquez et qui font
que le montant est gelé.
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour:...si c'est un décret. Je n'ai pas vu le
décret, moi.
M. Bourbeau: II y a toujours une formule de calcul pour la
subvention avant le décret de 1983. Alors, ce qu'on fait chaque
année, on calcule selon l'ancienne formule et on regarde le montant
minimum oui a été gelé dans le décret et c'est le
plus petit des deux montants qui est utilisé. Or, le 101 787 $ c'est un
montant qui est inférieur au montant qui résulterait du calcul.
Donc, en vertu du décret, on utilise le montant de 101 797 $. Si la
formule donnait moins que cela, on donnerait moins que cela.
Le Président (M. Rochefort): À l'engagement 2, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: Oui, pour appuyer les arguments de mon critique
officiel, il y a quelques secondes, le ministre disait que les villes
étaient en bonne situation financière, avec 200 000 000 $
à 400 000 000 $ de surplus dans les municipalités. Ici, on voit
une subvention à l'Union des municipalités, et selon la
philosophie actuelle, ces subventions peuvent être mises en cause. Nous
croyons qu'avec la philosophie actuelle du gouvernement, cette philosophie sera
mise en cause.
On sait que dans les équipements majeurs, dans les années
qui ont précédé votre arrivée au pouvoir, depuis
que vous êtes là, vous êtes pris avec des programmes pour
aider aux équipements majeurs des municipalités, autant en
alimentation d'eau que de l'épuration des eaux pour l'ensemble des
villes. Il y a le projet PAIRA 83 ou 85, les projets du PAE, sans contribution
d'Ottawa; j'espère que vous irez en chercher bientôt, et vous
êtes persona non grata, selon vos dires. Il y a aussi la SIDAC,
subventions aux villes, il y a ReviCentre qu'on avait et qui a
été coupé, l'entretien des chemins d'hiver qui a
été coupé depuis votre arrivée, subventions hors
normes pour les routes municipales, et maintenant, l'évaluation des HLM.
Toutes ces choses sont remises en cause par votre ministère, y compris
les subventions à l'Union des municipalités, tout comme celle de
Sainte-Foy que nous avons devant nous, qui peuvent remettre les villes dans une
situation financière qui serait difficilement acceptable dans les
années à venir.
Pour être très pertinent à cet engagement 2, pour
que les villes conservent cette bonne situation financière que vous avez
décrite vous-même à la suite des dix ans de notre
gouvernement, je voudrais que cela se continue dans le même sens sous
votre gouverne. Pouvez-vous nous dire que l'Union des municipalités
régionales de comté et des municipalités locales de
Québec inc. recevra l'an prochain une somme identique pour sa
continuité?
M. Bourbeau: Le député sait fort bien
que je ne peux pas, ce matin, dévoiler quelles seront les
décisions qui seront prises dans le cadre du budget de l'année
prochaine. Tout ce que je peux dire au député, c'est que pour
l'année courante, on a versé la subvention. En ce qui concerne
ses remarques préliminaires sur les coupures dont il se plaignait tout
à l'heure, je lui signale qu'il a oublié une coupure qu'on a
faite et qui n'est pas trop contestée. On a coupé
également le déficit du gouvernement du Québec.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M, Rochefort): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je tiens à dire, pour ne pas éterniser la
discussion là-dessus, que vous avez maintenu au même niveau le
déficit du gouvernement du Québec à 3 000 000 000 $ que
nous avons fait dans les quatre dernières années. Vous l'avez
descendu de 10 000 000 $, il ne faut pas faire un plat avec cela. Même
PAIRA que vous avez coupé à La Plaine, cela vous donnait
déjà 1 000 000 $. Vous l'avez maintenu, c'était difficile.
On avait dit durant la campagne électorale que le déficit serait
difficile à maintenir à 3 000 000 000 $. Vous avez dit que vous
aviez beaucoup d'argent et que vous le baisseriez. Vous ne l'avez pas fait,
subissez-en les conséquences dans l'avenir.
Je ne voudrais pas pénaliser les municipalités par ces
promesses électorales que vous ne pouvez pas tenir parce que vous
remettez en cause des versements aux municipalités, ce qui mettrait fin
à la bonne santé financière des municipalités dont
vous parliez vous-même il y a quelques minutes, à la suite des dix
ans de notre gouvernement. C'est ce que je voulais vous faire remarquer, et je
sais que vous en prenez bonne note, vous êtes très heureux d'avoir
un héritage aussi facile à maintenir en place.
M. Bourbeau: Que nous allons accepter sur bénéfice
d'inventaire, bien sûr! Ce que je voudrais dire au député,
c'est qu'il n'est pas reconnu pour être un expert dans les chiffres et je
ne lui en veux pas, ce n'est pas sa profession, mais il faudrait quand
même dire les choses telles qu'elles sont.
M. Blais: M. le Président, c'est antiparlementaire de
prêter des intentions à un député.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que j'ai encore la
parole.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Terrebonne, je n'ai rien entendu d'antiparlementaire jusqu'à
maintenant.
M. Blais: II m'a prêté l'intention que je ne savais
pas compter. C'est une intention qu'il me prête.
Le Président (M. Rochefort): M. le député,
je n'ai entendu personne prêter d'intention, mais je vous
reconnaîtrai immédiatement après l'intervention de M. le
ministre.
M. Bourbeau: Disons que c'est un prêt à fonds
perdus.
M. Blais: Connaissant l'investisseur, je comprends.
M. Bourbeau: Pour être tout à fait honnête, il
faudrait quand même que le député admette que le
déficit devait être sensiblement plus de 3 000 000 000 $, je
dirais même tout près de 3 300 000 000 $ et qu'il a
été réduit en bas de 3 000 000 000 $, à environ 2
900 000 000 $. Donc, ce n'est pas beaucoup d'argent, mais c'est quand
même quelques centaines de millions de dollars et c'est une coupure que
les Québécois ont appréciée, je pense. (12
heures)
M. Blais: D'accord, M. le Président. Je ne voudrais pas
m'éterniser sur ce sujet. J'étais dans le comité du
budget, nous étions quatre députés avec le ministre des
Finances durant quatre ans - j'ai été élu en 1981 et non
en 1976 - et on composait le budget. Chaque année, à cause de la
crise, nous devions trouver entre 700 000 000 $ et 1 200 000 000 $. Pour
l'année en cours, vous avez été obligés de faire
exactement le même jeu, sauf qu'étant donné que vous
n'êtes pas habitués de travailler avec des chiffres, vous avez
été éclaboussés par l'ampleur. Nous, cela faisait
quatre ans qu'on le faisait, on se sentait très à l'aise.
Contrairement à ce que vous dites, des chiffres, emmenez-en, on
connaît cela. On est capable d'en parler avec des lettres. Nous avons des
lettres et nous avons aussi des chiffres. Là-dessus, je vous
remercie.
M. Bourbeau: Ce sont surtout les subventions que vous
connaissez.
Le Président (M. Rochefort): Si vous permettez, est-ce que
je dois conclure que l'engaqement 2 est vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 3.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 4.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 5.
M. Dufour: Ça va aussi. C'est l'autre page.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 6.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 7.
M. Dufour: Aussi.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 8.
M. Dufour: Attendez un peu. Ça va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement 9.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement
10.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement
11.
M. Dufour: Attendez un peu. H faut aller voir ce qui se passe.
Cela va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement
12.
M. Dufour: Correct.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement
13.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement
14.
M. Dufour: Les subventions qui sont données dans les
villages nordiques - ce n'est pas nécessairement dans le cadre de cet
engagement - est-ce que c'est à perpétuité?
M. Bourbeau: Il y a diverses formes de subventions aux villages
nordiques. Il y a tes subventions qui sont faites à l'administration
régionale de Kativik pour le fonctionnement des villages, et il y en a
à l'administration elle-même. Ici, ce sont des subventions
d'immobilisation. On en fait pour environ 3 400 000 $ par année. Ces
subventions qui vont aux infrastructures sont réparties entre les divers
villages selon un programme qu'ils ont. Les montants qu'on a aux engagements 14
et 15, c'est justement une partie de ces 3 400 000 $ qui est répartie
entre certains villages pour des améliorations aux infrastructures
municipales. Donc, ce ne sont pas des subventions de fonctionnement mais des
subventions de capital.
M. Dufour: D'accord. Dans les subventions d'immobilisation,
est-ce que vous prévoyez un jour... Vous devez faire des projections,
j'imagine, à savoir qu'un village va avoir telle ou telle chose, un
minimum de services. J'ai l'impression que le ministère doit avoir fait
ses calculs, ses projections pour dire que cela va être "subventionnable"
jusqu'à ce que ce soit complété. C'est un peu cela.
M. Bourbeau: Là comme ailleurs, les demandes sont infinies
et les disponibilités sont assez réduites. Il y a eu un plan
d'investissement de cinq ans qui a été proposé par
l'administration régionale Kativik au ministère qui comporte des
dépenses d'environ 40 000 000 $ ou 60 000 000 $. Le gouvernement n'a pas
encore statué sur ce plan quinquennal. Est-ce qu'il sera adopté
ou non? Est-ce qu'il va être réduit? Est-ce que la période
va être prolongée? Aucune décision n'a encore
été prise. Tout ce que je peux dire, c'est que, pour l'instant,
nous continuons à inclure au budget du ministère un
excédent de 3 000 000 $ par année pour venir en aide aux'
villages quant à l'amélioration de leur infrastructure.
M. Dufour: Cela va. Engagement 14, c'est correct.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 14 est
vérifié. Engagement 15?
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié.
Engagement 16?
M. Dufour: Engagement 16, les programmes de
péréquation. Est-ce que des améliorations ont
été apportées dans te sens que des municipalités
sont enlevées de temps en temps et d'autres ajoutées? Dans
l'ensemble, pouvez-vous me dire...
Une voix: ... les critères.
M. Dufour: Voilà encore une autre question sur la
santé financière des municipalités. Si elles
étaient toutes en bonne santé, il n'y aurait peut-être pas
de péréquation.
M. Bourbeau: J'ai le plaisir d'annoncer au député
que la semaine dernière, j'ai été
obligé d'expliquer à un maire pourquoi il n'y avait plus
possibilité de lui payer de la péréquation, justement
parce que la santé financière de la municipalité s'est
tellement améliorée qu'elle a quitté la catégorie
de celles qui ont moins de 66 2/3 % de la moyenne québécoise.
C'était la raison pour laquelle on ne pouvait plus subventionner ce
village au chapitre de la péréquation. Chaque année, des
villages ou des municipalités sortent de la catégorie de ceux qui
sont subventionnés par la péréquation.
M. Dufour: Donc, il n'y a pas de variation importante,
d'après ce que je vois. D'une année à l'autre, il n'y apas de grande variation?
M. Boourbeau: II y a des entrées et des sorties.
Évidemment, il y a des municipalités qui, une année, sont
en bas de la moyenne, des 2/3 de la moyenne, et d'autres années, sont
au-dessus. Donc, il y a effectivement une activité, sauf que l'enveloppe
globale, elle, oscille toujours aux alentours de 14 000 000 $, d'une
année à l'autre, on me dit. Cette année, c'est 14 400 000
$ ou 14 300 000 $ au budget.
Le Président (M. Rochefort): Engagement no 17?
M. Dufour: Un supplément pour porter à 2 825 000 $
le coût des honoraires pour la fourniture des services du traitement
informatique. Est-ce que ce sont des services professionnels ou si ce sont
aussi des services de la mécanique?
M. Bourbeau: Ce sont seulement des services de mécanique
pour la Société d'habitation du Québec.
M. Dufour: Cela comprend aussi le papier et ces choses-là?
Est-ce que ce sont des contrats qui sont donnés? Le travail se fait-il
à l'extérieur ou à l'intérieur?
M. Bourbeau: On me dit que c'est à l'extérieur.
M. Dufour: Cela comprend tout: le papier, le temps, les machines,
etc.? Est-ce une augmentation qui a été amenée par des
opérations différentes ou si c'est une continuité de ce
qui se passait avant?
M. Bourbeau: On me dit qu'il y a deux raisons qui justifient
cette augmentation: d'abord, il y a le volume additionnel et aussi une mauvaise
évaluation faite en 1984 des besoins éventuels de la SHQ en
matière de service informatique.
M. Dufour: C'est un gros changement, 950 000 $! C'est bien
l'engagement qu'on voit? L'évaluation est vraiment différentel Le
volume additionnel représente quoi par rapport à 950 000 $?
Est-ce 800 000 $, 700 000 $?
M. Bourbeau: On me dit qu'on ne peut donner cette information
comme cela, sans vérification.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait le savoir? C'est un montant de
presque 1 000 000 $.
M. Bourbeau: Vous voulez avoir un...
M. Dufour: J'imagine qu'il n'y a pas eu non plus de soumission
pour cela? C'est un contrat de 1 000 000 $, c'est un gros contrat. Je ne
connais pas l'Industriel Services Techniques, IST. Si c'est un volume
additionnel qui représente 850 000 $ et qu'il y a une erreur, une
augmentation du volume de 800 000 $ et 150 000 $ d'honoraires, comment peut-on
ventiler ces coûts?
M. Bourbeau: C'est un contrat de trois ans qui se termine.
Évidemment, on était avec un soumissionnaire, on devait donc
demeurer avec lui. Là, on me dit que la SHQ s'en va en soumission pour
les trois prochaines années; elle est allée en soumission et elle
escompte économiser à peu près 200 000 $ ou 300 000 $ par
année pour les prochaines années.
M,, Dufour: Dans le montant qui nous préoccupe, vous
n'êtes pas capable de me dire quel est le montant qu'on peut attribuer au
volume additionnel de travail et quel est le montant qui va à la
mauvaise évaluation? Je pense que c'est important sur un
engagement...
M. Bourbeau: Je crois qu'on a l'évaluation dans le CT ici.
Un instant! Un montant, a trait à l'année dernière. Le
montant d'arréraqes était de 272 000 $ pour l'année
1985-1986. C'est le montant payé dans l'année courante, mais
à l'égard de l'année précédente. On me
signale que le programme Équerre a compté pour à peu
près 30 % de l'augmentation du volume. Comme vous le savez, ce programme
a été abandonné. Il y a quand même eu pendant
plusieurs mois, après l'abandon du proqramrne, des services
informatiques qui ont travaillé là-dessus et il y en a encore
pour un certain temps.
M. Dufour: Pour qu'on n'aille pas sur l'évaluation... En
tout cas, je peux vous donner le temps. Si vous nous dites que vous pouvez nous
fournir la ventilation de ce montant, il n'y a pas de problème.
M. Bourbeau: Je vais aller aux
nouvelles et tenter de vous fournir une justification du volume
additionnel par rapport au montant.
M. Dufour: C'est ça. Je trouve que c'est un montant
élevé. Je ne le mets pas en doute comme valeur, mais, s'il y a eu
du volume additionnel, Équerre peut être une justification
très importante, je comprends ça. Si c'est une mauvaise
évaluation des services, il me semble que quelque chose n'est pas
correct. Cela nous permet d'identifier si quelque chose n'a pas
été correct pour que ça ne se reproduise pas à
l'avenir.
M. Bourbeau: On me donne une information additionnelle.
Autrefois, on faisait affaires avec quatre firmes différentes. Il n'y
avait pas de coordination et on était incapable de déterminer
avec facilité l'étendue des besoins. Là, on a
regroupé avec une seule firme et il est apparu que les besoins avaient
été sous-estimés. Je vais faire parvenir à la
commission, si on m'en fait la demande, un texte ou un document qui justifiera
l'augmentation des montants par rapport à l'augmentation du volume, en
tentant d'identifier les programmes qui seraient responsables de cette
augmentation.
Le Président (M. Rochefort): Je me permets de préciser la
demande, M. le ministre pour que ce soit vraiment utilisable. Dans la mesure,
par exemple, où Équerre serait responsable de 30 % de
l'accroissement de la demande, Équerre existait l'année
précédente. Donc, si ce n'est pas IST qui a donné ce
service-là, quelqu'un l'a donné. Il faudrait comparer combien
cela a coûté aussi pour le service antécédent. Quant
à moi, il faut non seulement avoir la ventilation des 950 000 $
additionnels, mais il faut avoir une comparaison entre les programmes qui ont
justifié cet accroissement et les engagements financiers par lesquels on
répondait à cette demande antérieure.
M. Bourbeau: Je comprends, mais...
Le Président (M. Rochefort): C'est le sens de ma
demande.
M. Bourbeau: ...je dois quand même signaler au
président que, pour les années antérieures, dans les
montants qu'on demande, il y a quand même des sommes qui sont pour les
années antérieures. Il y a eu des...
Le Président (M. Rochefort): Je comprends le sens de votre
réponse. Mais dans la mesure où on dit qu'Équerre a
justifié un accroissement de 30 % des services, d'accord, cela
répond à la préoccupation ventilation des 950 000 $, mais
Équerre existant auparavant et n'ayant pas eu plus de
bénéficiaires cette année, 1985, qu'en 1984, par exemple,
en 1984, on a sûrement eu une autre façon d'assumer cette
responsabilité. Il serait intéressant de voir comment elle a
été assumée pour avoir une comparaison des
coûts...
M. Bourbeau: On va vérifier.
Le Président (M. Rochefort): ...pour bien comprendre la
portée de l'engagement financier.
M. Bourbeau: Oui, oui. On va vérifier cela. Mais
évidemment, quand un programme nouveau est mis en vigueur, ce n'est pas
nécessairement dans les premiers mois que la charge est faite sur
l'informatique. C'est au bout de six ou sept mois.
Comme la rétroactivité ici pour l'année 1985-1986
va jusqu'au début de l'année 1985, il est donc possible
qu'Équerre ait duré deux ans. Il a commencé en 1984-1985.
Il n'est pas impossible que les premières réactions, les premiers
effets d'Équerre se soient fait sentir au début de l'année
fiscale 1985-1986. (12 h 15)
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Mais on s'entend
pour que vous nous fournissiez la ventilation et un comparatif.
M. Bourbeau: On va demander à la SHQ de nous fournir
cela.
Le Président (M. Rochefort): Oui. Merci. Donc, cela
dispose des engagements financiers de septembre 1986.
M. Dufour: Cela va. Octobre
Le Président (M. Rochefort): Nous abordons donc maintenant
les engagements financiers du mois d'octobre 1986. J'appelle l'engagement
1.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Engagement 2?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 3?
M. Dufour: Les subventions au Groupe Desjardins, assurances
générales. Une participation du ministère pour un montant
de 25 000 $ concerne l'éducation du public à la prévention
des incendies et à l'avertisseur de fumée. Est-ce que c'est une
politique que le ministère veut établir de trouver des inter-
venants ou des commandites? J'imagine que cela a coûté de
l'argent aussi à Desjardins. Vous devez également avoir le
coût global de cette campagne provinciale. Est-ce que vous avez les
effets que cela a pu rapporter?
M. Bourbeau: Effectivement, nous tentons, quand c'est possible et
quand c'est rentable, de travailler en harmonie avec l'entreprise
privée. Dans le cas présent, nous avons eu le très grand
avantage de pouvoir bénéficier d'une subvention, d'une mise de
fonds de 100 000 $ de la part du Mouvement Desjardins, pour le nommer, Le
Groupe Desjardins, assurances générales. Cette compagnie a
investi 100 000 $ dans la campagne annuelle d'éducation du public
à la prévention des incendies et le ministère a fourni 25
000 $ dans le même but. Je pense que cela a été une
excellente affaire. J'espère que les résultats
bénéfiques vont se faire sentir.
M. Dufour: Je ne doute pas de la démarche ou du
résultat. Je pense que, quand on fait de l'éducation publique,
c'est important, il faut continuer à le faire. Mais est-ce que vous avez
offert cette possibilité à d'autres compagnies d'assurances ou si
c'est une initiative du ministère ou une initiative du Mouvement
Desjardins?
M. Bourbeau: C'est une initiative du ministère. Bien
sûr, on veut s'associer avec des organismes qui ont le maximum de
crédibilité dans le milieu. Cette compagnie du Mouvement
Desjardins est une compagnie qui est très active dans le domaine de la
publicité pour la prévention. La campagne en question porte sur
l'avertisseur de fumée, avec des panneaux, beaucoup d'imprimés,
des réclames publicitaires à la télévision, etc.
Nous avons cette politique, quand c'est possible, de tenter de travailler de
concert - comme je le disais tout à l'heure - avec l'entreprise
privée, mais spécialement avec les entreprises les plus
crédibles et les plus spécialisées dans les domaines qui
nous intéressent.
M. Dufour: On verra probablement l'impact de cette campagne de
publicité lors de l'étude des crédita budgétaires
de l'année quand on en viendra à la prévention des
incendies. Je vais faire une remarque, à savoir qu'il est évident
que l'ancien gouvernement ou l'ex-gouvernement travaillait beaucoup avec les
caisses populaires. Nous autres, on trouve que c'était une bonne
démarche. On prend note que le gouvernement actuel fait la même
démarche. Certes, il faut constater que, dans le domaine de
l'asssurance, on trouve de la concurrence. Les caisses populaires Desjardins,
quand elles font cela, elles le font peut-être pour recruter des membres,
mais aussi, j'espère et je suppose, pour obtenir éventuellement
des contrats d'assurance. Autrement, cela ne voudrait plus rien dire. Ce n'est
pas seulement une opération communautaire, c'est aussi une
opération comptable qui fait qu'on trouve son compte. Je ne mets rien en
doute, je l'encourage à continuer. Je crois beaucoup aux mouvements
coopératifs. Si le gouvernement actuel nous démontre sa bonne
volonté dans ce sens, cela voudrait dire qu'on n'a pas changé et
qu'on continue dans cette démarche. On doit se féliciter
mutuellement.
M. Bourbeau: Comme nous sommes non partisans, M. le
Président, quand l'ancien gouvernement nous a tracé des voies qui
sont d'intérêt public, nous n'avons pas d'objection à
continuer à les emprunter.
M. Dufour: Il ne faudrait pas parler du congrès de la
semaine passée. En tout cas, mettons que les mots... Cela dispose de
l'engagement.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose de l'engagement
3. Engagement 4.
M. Dufour: Je remarque qu'il y a une subvention à divers
villages nordiques, tes coûts d'opération pour de nouveaux
équipements. Est-ce que ce sont des gens du milieu qui opèrent
ces machineries?
M. Bourbeau: Oui, ce sont des Inuit. M. Dufour: Des Inuit.
Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Engagement 5.
M. Dufour: Ce sont les trois choses dont vous avez parlé
tout à l'heure.
M. Bourbeau: Dans le comté de Joliette, oui. C'est une
subvention dans PAIRA 1963 que nous avons honorée.
M. Dufour: C'est une subvention globale, point. Il n'y en avait
pas d'autres. Cela n'est pas échelonné sur dix ans.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que dans le cas de Saint-Paul,
c'est payé comptant, parce que c'est moins de 100 000 $. La subvention
provient de PAIRA 1983. Dans le ea3 des deux autres municipalités, elles
provenaient de programmes différents. Je pense que l'une était
dans PAIRA 1985 et l'autre dans un proqramme PAIRA précédent. Un
programme de liquidation.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 6?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 7?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 8?
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 9?
M. Dufour: Correct.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 10?
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 11.
M. Dufour: L'impôt foncier sur les fermes ou boisés.
Cela donne suite à des politiques budgétaires. Aux
dernières commissions parlementaires...
Le Président (M. Rochefort): Je m'excuse, M. le
députée Je pense que vous allez plus vite que moi.
M. Dufour: C'est l'engagement 12? Attendez! J'ai peut-être
été trop vite.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 11 est
vérifié?
M. Dufour: Oui, cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 12?
M. Dufour: Engagement 12. Je m'étais engagé
à faire parvenir au ministre... Puisqu'on parle des boisés, cela
touche aussi aux investissements forestiers qui se font et où il y abeaucoup de contestation. J'avais posé la question lors d'une des
dernières commissions, à savoir si le ministre était au
courant que des industries contestaient très fortement leur
évaluation foncière en milieu forestier. Je m'étais
engagé à ce moment-là à lui fournir un certain
nombre de documents. Je les ai reçus juste avant les fêtes et je
pourrais remettre au ministre ces articles ou ce qui traite de cette
question.
L'engagement concernait la commission parlementaire du 27 novembre 1986.
C'étaient les engagements financiers. Je pourrais lire la lettre que je
vous adressais. Non, on ne rallongera pas la commission parlementaire. On va
seulement remettre le dossier.
M. Bourbeau: On va prendre connaissance de cela avec
intérêt.
M. Dufour: Cela me surprend tout de même que vous n'ayez
pas ces dossiers en main.
M. Bourbeau: C'est une contestation sur les boisés ou sur
les fermes?
M. Dufour: C'était à l'intérieur de la
politique forestière.
Le Président (M. Rochefort): M. le député,
la commission n'est pas ambulante.
M. Dufour: Je veux sauver du travail aux...
Le Président (M. Rochefort): Que je vous entende, cela n'a
pas beaucoup de valeur, mais que le Journal des débats vous
entende, cela a un peu plus de valeur.
M. Dufour: Je viens de remettre au ministre des
éléments où il y a certains problèmes concernant
l'évaluation. On parle des boisés et cette politique qui a
été établie par le gouvernement, c'est pour que les
cultivateurs et les gens qui exploitent une industrie forestière ne
soient pas lésés.
Je remets au ministre des contestations qui se font dans tout le
Québec. Tout n'est pas là. Mais une partie peut démontrer
que les compagnies forestières ou celles qui exploitent les pâtes
et papiers font des investissements en milieu forestier même si certaines
politiques les aident. Le gouvernement du Québec aide ces compagnies.
Elles ne se contentent pas, elles font aussi des contestations concernant leurs
immobilisations et cela fait problème. Je m'étais engagé
à l'autre commission parlementaire à lui remettre ce dossier. Il
me fait plaisir de le lui remettre. Je suis convaincu qu'il va en prendre
connaissance avec autant d'intérêt que je l'ai fait.
Le Président (M. Rochefort): Alors, document remis.
M. Dufour: Donc, il n'y a pas de question pour l'engagement 12.
Cela va.
M, Bourbeau: M. le Président, une remarque.
Le Président (M. Rochefort): M. le
ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais signaler quand même au
député qu'en juin 1985 le gouvernement de l'époque avait
changé le régime de subventions à l'égard des
boisés de sorte que, depuis cette date, ce n'est plus le
ministère des Affaires municipales qui subventionne, mais bien le
ministère de l'Énergie et des Ressources. On a encore le
programme de subventions à l'égard des fermes, mais les
boisés, c'est disparu complètement, c'est rendu au
ministère de l'Énergie et des Ressources, terres et forêts.
Alors, le député comprendra pourquoi le ministre des Affaires
municipales est un peu moins au courant des boisés que des fermes.
M. Dufour: Le dossier que je vous ai remis, par exemple, vous
concerne.
M. Bourbeau: Si j'ai bien vu, ce sont des jugements du Bureau de
révision de l'évaluation foncière.
M. Dufour: Oui, ce sont des contestations. Je pourrais souligner
d'autres sortes de problèmes. Il y a des endroits où la
contestation est tellement peu élevée, que les
municipalités ont laissé passer. Elles n'ont pas contesté
le BREF, ce qui fait qu'en partant de petites décisions ou de petites
acceptations on veut en tirer une règle générale. C'est
cela la cause du problème.
M. Bourbeau: Je vais en faire ma lecture de chevet pendant les
prochaines semaines.
M. Dufour: D'accord. Je suis convaincu que vous allez le faire
avec beaucoup d'intérêt. Cela va.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 13.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'engagement
14.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a une raison spéciale pour
laquelle ta ville de Gaspé est à part de l'ensemble? C'est:
subventions à la ville de Gaspé à titre de compensation
tenant lieu de taxes. Les autres sont en vrac et elle est toute seule. Ou
ça pressait, ou...
M. Bourbeau: Bon. D'abord, la ville de Gaspé
n'était pas la seule dans la liste, sauf que c'est la seule qui
excédait 25 000 $. C'est pour cela encore que le montant est de 30 000
$. Le montant est plus élevé. Effectivement, c'est un groupe de
municipalités qui a été traité après les
autres pour des raisons administratives que je ne saurais expliquer au
député.
M. Dufour: Cela va.
M. Bourbeau: II devait manquer des informations qui n'ont pas
permis au gouvernement de payer avant cette date.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 15.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 16.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Engagement 17.
M. Dufour: Cela va aussi.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 18.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 19.
M. Dufour: Les garderies. C'est une fin de programme, si je
comprends bien, qui avait été mis sur pied par l'ancien
gouvernement. Vous êtes en train de dépenser les sommes
disponibles, de les placer ou de les octroyer. Est-ce que ce programme va
continuer ou s'il est appelé à disparaître quand il n'y
aura plus d'argent disponible?
M. Bourbeau: Disons qu'on l'a renouvelé pour
l'année courante, dans le budget...
M. Dufour: Avec l'argent qui lui restait., qui demeurait?
M. Bourbeau: Dans le budget 1986-1987, le budget du nouveau
gouvernement, on a eu un programme de 600 000 $, si ma mémoire est
fidèle, et ce sont des déboursés à
l'intérieur de ce proqramme, pour la relocalisation de garderies en
milieu municipal.
M. Dufour: J'avais cru comprendre qu'en 1985 il y avait eu un
programme mis sur pied et les sommes d'argent n'avaient pas toutes
été dépensées. On a pris ces montants et on les a
reportés en 1986-1987. Effectivement, vous deviez le continuer. Mais, en
1985, il n'y a pas eu beaucoup d'argent dépensé, même si
une somme avait été mise à la disposition des garderies,
à moins que ma mémoire ne fasse défaut. (12 h 30)
M. Bourbeau: Là mécanique gouvernementale ne
fonctionne pas comme le député vient de dire. Quand il en reste
à la fin d'une année, on ne les reporte pas à
l'année suivante. Effectivement, lors de l'année 1985-1986 qui
s'est terminée le 31 mars 1986, l'ancien gouvernement n'avait presque
rien dépensé de ce budget-là. Les fonds ont
été périmés et nous avons réinstallé
un nouveau programme pour l'année suivante; ce n'étaient pas les
mêmes fonds, c'étaient des fonds nouveaux.
M. Dufour: Ah! D'accord. Mais avec les mêmes
critères...
M. Bourbeau: Oui, oui, c'est un programme semblable, mais...
M. Dufour: ...qui avaient été mis sur pied, j'avais
bien compris.
M. Bourbeau: ...ce sont des fonds qui ont été
votés dans le budget de cette année.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement...
M. Dufour: Ces fonds sont-ils complètement
dépensés ou s'il reste encore des montants d'argent
disponibles?
M. Bourbeau: Pour l'information du député, en
1985-1986, on avait dépensé 89 800 $ sur le budget, le reste a
été périmé. Dans l'année courante, on a un
budget de 600 000 $ et... On m'indique qu'on devrait dépenser environ
400 000 $.
M. Dufour: II y a donc des chances que, après que des
sommes auront été périmées, on puisse faire un
autre programme l'an prochain.
M. Bourbeau: Espérons! On verra cela l'an prochain.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 20.
M. Dufour: Ah! Je ne veux pas vous demander vos secrets, je veux
seulement... Je vais vous dire...
M. Bourbeau: Je ne veux pas vous enlever le bonheur de
questionner quand on sera rendu aux crédits.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Cela dispose...
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): ...des engagements du mois
d'octobre 1986 et nous arrivons au dernier mois pour lequel nous avions le
mandat de procéder à la vérification des engagements. Il
s'agit de novembre 1986. J'appelle immédiatement l'engagement 1.
Novembre
M. Dufour: L'engagement 1. Le Président (M. Rochefort):
Un, oui.
M. Dufour: Dans tous les mois qu'on a étudiés
jusqu'à maintenant, il y a des montants assez importants pour les
logiciels, pour le traitement des données, etc. Ce sont toujours des
contrats négociés. Est-ce une politique établie, immuable,
ou si vous avez l'intention d'aller en appels d'offres dans l'avenir?
M. Bourbeau: Ce qui se passe avec les questions d'informatique,
c'est que, à partir du moment où on est équipé avec
une marque spécifique, il devient difficile de changer de marque. Dans
le cas présent, la Régie du logement est équipée
avec IBM. Donc, on est limité à IBM pour le remplacement ou
l'ajout de matériel nouveau. Dès que tes montants excèdent
5000 $, on doit s'adresser au service gouvernemental des achats et c'est lui
qui négocie avec le fournisseur, qui place la commande et qui effectue
toutes les démarches administratives. C'est comme cela que ça se
passe.
M. Dufour: Certaines choses ne sont peut-être pas
correctes, je ne sais pas trop, par rapport à ce que vous me dites.
Actuellement, dans les municipalités, on fait faire des
évaluations. Le ministère a prévu que les programmes
demeurent la propriété des municipalités. S'il y a bris de
contrat ou non-renouvellement de contrat, la municipalité peut aller
chercher son programme et en prendre possession comme tel.
Au ministère, vous nous dites que, dans la démarche que
vous faites, vous êtes presque esclave ou "poigné" avec les
compagnies qui obtiennent un premier contrat. Je comprends que l'ensemble du
gouvernement doit avoir le même problème, le même
phénomène se produit. C'est pas mal gros. N'y aurait-il pas
possibilité d'avoir des soumissions et de demander des programmes
compatibles qui pourraient vous empêcher... En fait, c'est vrai que cela
doit se faire de bonne foi et la négociation doit être
intéressante, mais il me semble que cela fait une attache un peu grande
pour l'application d'un programme d'informatique, et il y a pas mal d'argent
dans tout cela.
M. Bourbeau: C'est un peu technique. Dans le cas des appareils de
traitement de textes, il semble qu'il y ait au moins deux fournisseurs dans
l'appareil gouvernemental et nous avons la possibilité de demander des
soumissions et d'avoir un plus large éventail de soumissionnaires.
Pour ce qui est de l'informatique comme telle, ici, on est avec IBM et
il est effectivement très difficile de demander des soumissions et
d'avoir des composantes d'autres compagnies qui seraient compatibles à
100 %. Alors, il est plus difficile d'aller chercher par voie de soumissions
des ajouts au système actuel qui seraient entièrement
compatibles. Alors, voilà pourquoi le Service des achats négocie
avec IBM dans te cas de la Régie du logement.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
M. Dufour: Je veux juste dire qu'en "business", c'est difficile
pour des gens d'affaires d'accepter d'être conditionnés par une
compagnie ou par un fournisseur.
M. Bourbeau: Je signalerais au député que,
même dans les entreprises privées, quand on est pris avec un
système de base d'IBM ou d'une autre compagnie, cela devient très
difficile de changer. C'est le même problème pour l'entreprise
privée que pour l'entreprise publique.
M. Dufour: Mais il y a aussi des organisations qui essaient
d'avoir des programmes qui ont une certaine compatibilité, ce qui fait
qu'elles peuvent avoir recours à deux fournisseurs plutôt
qu'un.
M. Bourbeau: ...avec Digital ou un autre et vous avez tout votre
système avec eux, cela devient difficile. Vous pouvez avoir des ajouts
d'un équipement qui seraient compatibles à des programmes. Mais,
parfois, la compatibilité n'est pas parfaite.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 2.
M. Dufour: Engagement 2. Subvention à la ville -
là, on ne peut pas dire Thetford-Mines, c'est Thetford-les-mines -
à titre d'aide financière, 250 000 $. J'ai un article, ici,
où on parle du quartier Mitchell où on demande une subvention de
500 000 $. Le Québec a accepté de donner 250 000 $. Comme on
parle d'un quartier dans une municipalité, on pourrait dire sur quel
principe ou de quelle façon ils se sont qualifiés pour la
subvention.
M. Bourbeau: Le quartier Mitchell, c'est un cas à peu
près unique au Québec. À Thetford-Mines, deux quartiers
comme cela avaient été complètement coupés de la
ville par des travaux miniers faits dans une mine ouverte. Il y avait le
quartier Saint-Maurice, le quartier Mitchell et, également, la rue
Smith, les trois problèmes de Thetford-Mines.
Dans les années soixante-dix, la SHQ avait signé une
entente avec la ville - pas de Schefferville - de Thetford-Mines pour
déplacer les deux quartiers Saint-Maurice et Mitchell, relocaliser les
maisons de ces quartiers avec le noyau central de la ville, parce qu'il existe
effectivement une distance, un "no man's land" entre ces quartiers et la ville.
Cette étendue de terrain est vacante avec des trous de mines et ce n'est
pas tellement intéressant sur le plan visuel.
Les sommes d'argent votées dans les années soixante-dix
pour la relocalisation des deux quartiers avaient été
entièrement épuisées avec la relocalisation du quartier
Saint-Maurice, de sorte qu'il ne restait plus d'argent dans l'entente pour le
quartier Mitchell. La ville de Thetford-Mines avait toujours prétendu
que le gouvernement avait la responsabilité de déplacer les
résidences de ce quartier et de les relocaliser. Le gouvernement ne
partageait pas ce point de vue. Sous l'ancien gouvernement, des études
indiquaient que cela coûterait de 10 000 000 $ à 12 000 000 $ pour
déplacer le quartier Mitchell.
Je suis allé personnellement faire une visite des lieux il y a
quelques mois et ma conclusion et celle des gens qui m'accompagnaient
étaient que le quartier Mitchell n'était pas
détérioré au point que cela justifiait de 10 000 000 $
à 12 000 000 $ pour déplacer des résidences. Nous avons
offert à la municipalité de lui faire bénéficier
des avantages du programme Loginove et de PAREL, l'ancien programme
fédéral, avant la fin de ces programmes. Nous avons
facilité l'accès de ces programmes à ce quartier de sorte
que la municipalité pouvait bénéficier peut-être de
800 000 $ de subventions Loginove pour rénover les résidences et
d'environ 500 000 $ de PAREL.
Pour venir en aide au quartier Mitchell de la ville de Thetford-Mines
située, comme vous le savez, dans la zone de l'amiante où le
manque d'activité économique crée des problèmes -
on connaît les problèmes causés par la
détérioration du marché de l'amiante - nous avons
décidé de faire un effort additionnel en demandant au Conseil du
trésor s'il était possible de dégager une somme
additionnelle de 250 000 $ pour aider à une réfection des
réseaux d'aqueduc et d'égout dans le quartier Mitchell. Nous
avons posé une autre condition. C'est qu'à ce moment le ministre
fédéral de l'Énergie, qui est député de ce
comté au fédéral, avait indiqué que le gouvernement
fédéral pourrait aussi venir en
aide par une somme additionnelle de 500 000 $ aux mêmes fins.
Le CT que nous avons devant nous prévoit l'engagement d'une somme
de 250 000 $ à la ville de Thetford-Mines, mais conditionnellement
à la participation financière du gouvernement du Canada pour une
somme additionnelle de 500 000 $, ce qui porterait l'ensemble de l'aide au
quartier Mitchell à 2 000 000 $. Nous n'avons pas encore de
réponse du gouvernement fédéral quant à son
acceptation d'une subvention de 500 000 $. Si cette réponse était
positive, cela voudrait dire que chacun des deux gouvernements aurait
subventionné le quartier Mitchell pour environ 1 000 000 $ chacun.
Voilà:
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela va?
M. Dufour: Pour avoir pris un engagement semblable - parce que
cela est pris à même le programme PAIRA - cela veut-il dire qu'il
y avait encore de l'argent disponible?
M. Bourbeau: Je l'ai dit tout à l'heure, 250 000 $, c'est
à même les sommes qui reviennent. Quand une municipalité,
admise au programme PAIRA, nous indique qu'elle ne peut pas donner suite
à son engagement parce que les contribuables ont refusé le
règlement d'emprunt, il arrive que ces sommes sont remises dans le
programme. Quand ce sont des sommes comme celles-là, 250 000 $... Au
moment où c'est arrivé, il y avait cette somme et on a pu
l'utiliser à ces fins.
M. Dufour: Est-ce que cet argent avait été
demandé avant le 2 décembre ou si c'est arrivé... La
démarche qui se fait, est-ce parce qu'un problème se
soulève ou si c'est parce que des besoins ont été
exprimés d'avance? Ou est-ce un tour de force que le ministère
fait pour aller chercher de l'argent un peu partout quand arrive une situation
qui peut sembler urgente?
M. Bourbeau: Un problème subsiste depuis de nombreuses
années. La ville de Thetford-Mines, par ses récriminations,
prétend que le gouvernement du Québec n'a pas donné suite
à ses engagements dans le passé. Elle prétend que le
gouvernement, en vertu de la convention dont je parlais tantôt,
s'était engagé à déménager les quartiers
Saint-Maurice et Mitchell. Nous ne reconnaissons pas cette obligation de la
même façon que la ville de Thetford-Mines le fait. La ville
prétend que le gouvernement doit le faire. Nous pensons que l'engagement
précédent couvrait les deux quartiers, mais que malheureusement
ils ont manqué d'argent. La ville était responsable du
déboursé des fonds lors de l'enqagement précédent
et nous pensons que c'est elle qui aurait dû aménager le budget de
façon à pouvoir déménager les deux quartiers. (12 h
45)
Malheureusement, quand la ville a terminé les travaux dans le
quartier Saint-Maurice, il ne restait plus d'argent, pour le quartier Mitchell.
Ne nous reconnaissant pas une obligation additionnelle, d'une façon
formelle, nous convenons qu'il y a un problème et que, possiblement, il
restait une petite parcelle de responsabilité au gouvernement. C'est
dans ce sens que nous avons tenté de régler ce problème
qui était en négociation avec le gouvernement depuis très
longtemps. C'est l'un des dossiers dont j'ai été saisi dès
mon arrivée au ministère. Ce dossier n'ayant pas
été réglé par l'ancien gouvernement, nous avons
tenté de le régler de cette façon. Évidemment,
c'est loin des 10 000 000 $ ou 12 000 000 % que voulait la municipalité,
mais il semble qu'elle ait accepté ces conditions. Si le gouvernement
fédéral peut arriver avec sa subvention de 500 000 $, cela fera 2
000 000 $ en tout.
M. Dufour: Si le gouvernement fédérai ne prend pas
de décision concernant les montants à accorder à la
municipalité, qu'arrive-t-il du cas qu'on accepterait ce matin?
M. Bourbeau: C'est un engagement conditionnel. Les sommes
d'argent engagées ne seront pas déboursées aussi longtemps
que la condition ne se réalisera pas. Si elle ne se réalise pas,
les sommes d'argent seront désengagées.
M. Dufour: Si je comprends bien le problème, c'est un
quartier coupé d'un tout à cause des exploitations
minières. Au lieu de déplacer complément le quartier, il
s'agit de le doter d'infrastructures viables pour les citoyens. C'est la
décision prise antérieurement.
M. Bourbeau: C'est ce qui s'est passé. Comme il y a eu une
incertitude pendant une dizaine d'années sur l'éventualité
d'un déménagement des propriétés, il y a eu, au
cours des dernières années, détérioration du
quartier en ce sens que les gens rêvant d'un déménagement
éventuel n'ont pas apporté aux propriétés
l'attention qu'elles auraient dû recevoir. Également, les
infrastructures n'ont pas fait l'objet d'une attention suffisante de la part de
la municipalité. Maintenant que la décision est prise de ne pas
déménager le quartier, il y a des travaux à faire tant
dans la restauration des immeubles que dans celle des infrastructures. C'est la
raison pour laquelle on tente présentement de venir en aide à ces
quartiers.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a beaucoup de propriétés
et de population touchées à l'intérieur de ces
quartiers?
M. Bourbeau: Si ma mémoire est fidèle, il y avait
125 ou 130 maisons, résidences unifamiliales, et la population est
peut-être de 200 ou 300, je présume. Je n'ai pas le nombre
exact.
M. Dufour: En tout cas. Moi, je n'ai pas les chiffres et je ne
pourrais pas faire les calculs non plus pour savoir si cela aurait
coûté 10 000 000 $ ou 12 000 000 $ pour les
déménager. D'accord. Ça va.
M. Bourbeau: ...de réaliser que c'est pas mal moins
dispendieux de restaurer une maison sur place que de la
déménager, la transporter et ensuite la restaurer.
M. Dufour: On ne mettra pas cela en doute. On va vous laisser la
paternité de la décision.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. Dufour:
Oui.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 3.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 4.
M. Dufour: En fait, c'est un nouvel engagement pour dix ans
à partir de l'an prochain. Vous parlez d'imputation budgétaire.
C'est l'engagement, ce n'est pas le versement. Ça va.
Le Président (M. Rochefort): Vous êtes...
M. Dufour: L'imputation budgétaire dont vous parlez, pour
1987-1988, 1988-1989 et les années subséquentes, cela va revenir
chaque année.
M. Bourbeau; Vous parlez de l'engagement 5.
M. Dufour: Oui, 259 000 $, c'est global, si je comprends
bien.
M. Bourbeau: Oui, c'est cela.
M. Dufour: Quand vous parlez d'imputation budgétaire
1987-1988, 25 913 $, j'imagine que cela va revenir l'an prochain.
M. Bourbeau: Si le député remarque, le montant
total de l'engagement est de 259 130 $; si vous prenez un dixième, cela
fait 25 913 $.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: C'est dix fois 25 913 $.
M. Dufour: Oui, mais cela revient quand même à
chaque engagement. Quand vous le payez, comme l'an prochain, en 1987-1988, cela
va revenir à un mois donné. Ça va. J'avais compris que
c'était un dixième.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 6.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 7.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 8.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 9.
M. Dufour: On va s'ennuyer, quand on n'aura plus cela. Cela
va.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 10.
Dernière page.
M. Dufour: Ce sont toujours les trois municipalités du
comté de Joliette qui sont reliées?
M. Bourbeau: Toujours.
M- Dufour: Il y en a deux qui sont payées comptant, il n'y
a que la paroisse Notre-Dame-des-Prairies qui va faire l'objet d'une
répartition sur dix ans.
M. Bourbeau: Non, ce n'est pas comme ça.
M, Dufour: Non?
M. Bourbeau: Non. Il y en a une qui est payée comptant,
Saint-Paul, 92 763 $.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Notre-Dame-des-Prairtes, puisque cela excède
100 000 $, est payable sur dix ans: 20 171 $ par année pendant dix ans.
La troisième, c'est la municipalité de Joliette, dont le montant
de la subvention est d'environ 2 900 000 $ payables sur dix ans aussi, ce qui
fait un total de 3 400 000 $, à peu près, dans le comté
de
Joliette.
M. Dufour: Joliette, c'est pour une usine d'assainissement des
eaux.
M. Bourbeau: C'est pour une augmentation de la capacité de
l'usine de filtration, des travaux à l'usine de filtration pour
augmenter la capacité de l'usine. C'est une décision qui a
été... Évidemment, comme Joliette n'est pas une
municipalité admissible à PAIRA, puisqu'elle a plus de 5000 de
population, cela a pris une dérogation du Conseil du trésor.
C'est un cas spécial qui a été accordé par l'ancien
gouvernement. Nous avons respecté cette exception dans le cas de
Joliette, mais c'est tout à fait en dérogation des règles
normales de PAIRA.
Je signale au député que cela fait quand même 3 400
000 $ pour des comtés qui passent dans la catégorie autre que
celle dont parlait le député de Terrebonne tantôt, quand il
avait un mot en tête qu'il ne voulait pas prononcer. Je pourrais lui
rappeler cela, à l'occasion.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 11.
M. Dufour: Je n'ai pas à parler à la place de mon
collègue de Joliette, ni à celle du député de
Terrebonne. Le député de Joliette. n'est pas ici, il aurait
peut-être des explications différentes ou des nuances à
apporter. Moi, je ne peux pas le faire en ses lieu et place; je laisserai
à mon collègue de Joliette le soin de le faire s'il y a lieu.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): C'est une question plus
générale. J'aimerais savoir si le ministre pense à mettre
en place un nouveau programme qui pourrait remplacer PAIRA, compte tenu de la
capacité de payer de petites municipalités dans la province.
M. Bourbeau: C'est effectivement une question très
pertinente. Les problèmes d'approvisionnement en eau sont des
problèmes fondamentaux. Quand il n'y a pas d'eau potable, des
problèmes se posent dans ces municipalités. C'est vraiment une
ressource fondamentale.
Pour l'instant, le programme PAIRA 85 est épuisé; il reste
peut-être des fonds de tiroir quand des municipalités se
désengagent. J'ai l'intention de demander au Conseil du trésor de
proposer un nouveau programme. Je ne sais pas si ce nouveau programme pourra
être mis en vigueur dès la prochaine année
financière. À plus ou moins brève échéance,
il y aurait intérêt, pour le gouvernement et pour la population,
à ce qu'un nouveau programme PAIRA soit mis en vigueur. J'ai l'intention
de tenter de convaincre le Conseil du trésor de mettre sur pied, et dans
les meilleurs délais, un nouveau programme.
M. Paradis (Matapédia): Même quand il y a de l'eau,
M. le ministre, il y a parfois des problèmes aussi.
M. Bourbeau: Effectivement.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 11.
M. Dufour: On vient d'en parler, c'est correct.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 12.
M. Dufour: Engagement 12. Selon la liste 2 qui nous a
été fournie, PAIRA 85, un montant de 98 000 $ a été
accordé le 5 février 1986. Là, on a un engagement de 356
220 $ et il y en a un deuxième. Il y a celui de 356 220 $, selon la
liste qui nous a été fournie du 13 décembre. En date du 4
novembre 1986, vous avez accordé 356 220 $; c'est ce qu'on voit
là. En date du 5 février 1986, encore 98 000 $. Cela veut dire
que vous avez payé au comptant, vous avez ajouté... C'est
compliqué, hein?
M. Bourbeau: Vous parlez toujours des Méchins?
M. Dufour: Oui. Pas les méchants, les Méchins.
M. Bourbeau: Je vous demanderais quelques secondes pour donner
l'information. La réponse c'est qu'il y a deux dossiers
différents pour Les Méchins. Il y en avait un de 98 000 $ qui ne
crée pas de problème, qui a été
réglé. Celui dont an parle présentement, l'engagement 12,
le montant de la subvention est de 356 220 $. Les travaux étaient
beaucoup plus importants. La subvention ne couvre que 22 % des travaux. Les
coûts admissibles étaient de 975 906 $ pour ce projet. Donc,
l'aide représente 22,4 % des coûts admissibles.
M. Dufour: La somme de 98 000 $ qui a été
acceptée le 5 février 1986 a déjà passé dans
un engagement, j'imagine? Elle a été payée comptant:
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Quel était le montant du projet?
M. Bourbeau: Ce matin, il n'est pas ici. Je n'ai pas les dossiers
de ce montant ici ce matin.
M. Dufour: Est-ce qu'il y aurait moyen...
M. Bourbeau: On a dû l'examiner lors de séances
précédentes. Je n'aurai pas d'objection à le sortir de
nouveau.
M. Dufour: C'est parce qu'on avait posé des questions sur
des éléments et qu'on n'avait pas eu de réponse. Ce matin,
on a au moins les listes qui ont été déposées au
mois de décembre qui nous permettent de nous référer
à des documents. C'est évident que, quand on n'a pas ce qui a
été à l'origine de la décision, c'est difficile
pour nous autres de deviner.
M. Bourbeau: On me dit que c'est un engagement ou une promesse
qui avait été faite sous l'ancien régime. Au tout
début de l'année, on a simplement donné suite à ces
ententes-là. Sous toute réserve, il semble que cette somme de 98
000 $ soit une promesse de l'ancien gouvernement à laquelle on a
donné suite. Quant à l'autre, c'est un dossier plus
récent. Je n'ai pas d'objection à ressortir l'ancien dossier si
le député le veut.
M. Dufour: Si vous me dites que vous allez nous donner les
informations demandées...
M. Bourbeau: Est-ce que vous pourriez préciser quelles
informations...
Le Président (M. Rochefort): Vous allez préciser ce
que vous voulez savoir.
M. Dufour: En fait, il y a deux programmes qui s'appliquent aux
Méchins. Ma question est: Quelle est la globalité du programme
des 98 000 $ qui ont été accordés, le coût global du
programme de la municipalité? Du projet et des montants accordés,
soit 98 000 $.
Le Président (M. Roehefort): Cela va.
M. Dufour: Dans le deuxième cas c'est la même
chose.
M. Bourbeau: Dans le deuxième cas, je l'ai dit tout
à l'heure, 975 000 $...
M. Dufour: Est-ce que c'est une continuité? Est-ce que ces
programmes étaient rattachés d'une façon quelconque? Cela
peut arriver qu'il y ait un premier programme et que le deuxième aille
compléter le premier.
Le Président (M. Rochefort): II est noté. Donc,
cela dispose de l'engagement 12. En conséquence, cela dispose de la
vérification des engagements financiers du mois de novembre 1986. En
conséquence de quoi, nous avons complété l'étude
des engagements financiers d'août, septembre, octobre et novembre 1986
pour le ministère des Affaires municipales et la Société
d'habitation du Québec.
Donc, je remercie le ministre des Affaires municipales de sa
présence parmi nous, ainsi que ses collaborateurs. Sur ce, je mets fin
à nos travaux jusqu'à 15 heures où nous entreprendrons la
vérification des engagements financiers du ministère des
Transports.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Terrebonne.
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux aux fins de
poursuivre la vérification des engagements financiers. Cet
après-midi, nous procéderons à la vérification des
engagements du ministère des Transports pour les mois d'août,
septembre, octobre et novembre 1986.
Transports
Dans un premier temps, je veux souhaiter la bienvenue au ministre des
Transports et responsable du développement régional de même
qu'à ses collaborateurs. Immédiatement avant de passer au premier
engagement d'août 1986, je voudrais revenir sur une clarification
apportée quant aux ententes intervenues. Initialement, une
période de trois heures avait été prévue pour
vérifier l'ensemble des volets des Transports d'août à
novembre 1986 et que, cet après-midi et ce soir, on fasse le
développement régional de 20 heures à 22 heures. Le
député de Joliette, responsable du volet voirie des Transports,
n'est pas ici et j'avais cru qu'il y avait eu une entente entre les deux
personnes concernées, c'est-à-dire le ministre et le
député de Joliette. Je vais essayer de clarifier cela.
La proposition du député de Joliette est la suivante.
Compte tenu de son impossibilité d'être parmi nous cet
après-midi et compte tenu de son intérêt de réaliser
lui-même la vérification des engagements financiers d'août
à novembre et aussi compte tenu de l'intérêt de Mme la
députée de Maisonneuve d'occuper les trois heures uniquement sur
les autres volets, la situation pourrait être ta suivante: on prendrait
les trois heures prévues pour tous les volets des Transports pour ces
quatre mois, mis à part voirie. À l'occasion de la prochaine
séance de vérification des engagements financiers du volet
voirie, M. Chevrette réalisera l'étude des sept mois, donc
d'août à novembre, plus
les trois mois suivants dans un même délai de trois heures.
Finalement, on n'ajoutera pas de temps à la vérification des
engagements financiers qui se fera dans un prochain temps, sauf qu'on ne
fonctionnera pas par rappel des engagements sur lesquels le
député de Joliette souhaiterait revenir. On ferait les sept mois
dans le temps imparti pour l'étude habituelle sur trois heures. Cela
vous irait-il, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
m'avait d'abord dit que j'avais supposément été
informé par le député de Joliette. Vous connaissez ma
franchise habituelle. Si je l'avais été, je vous le dirais. J'ai
vérifié à mon cabinet pour savoir s'il y avait eu des
appels téléphoniques et il n'y en a pas eu. Je comprends deux
choses: d'abord, l'impossibilité de M. Chevrette d'être ici. J'ai
vécu cela moi-même dans le passé et je suis à
même de le comprendre. Ce que je comprends, c'est que cela ne nous
prendra pas plus de temps. On va prendre le même temps, mais
réparti de manière différente et, de la façon que
le gouvernement fonctionne, avec notre système, il est clair que le
gouvernement est entre les mains de l'Opposition. Je suis prêt à
accepter, M. le Président, cette entente et à me prêter
à ce que la commission décidera.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie de cette
ouverture et de cette disponibilité. Sur ce, j'appelle donc les
engagements du mois d'août 1986, Nous allons à la page 63,
à l'engagement 30. Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Avant d'aborder les
engagements du mois d'août 1986, je vous propose ceci,
conformément à l'article 28 de notre règlement dont je
vais vous faire lecture: "Lors d'une séance trimestrielle de
vérification d'engagements financiers, un membre de la commission peut
demander à un ministre de lui fournir des renseignements additionnels ou
des documents supplémentaires sur un engagement financier
vérifié lors d'une séance de vérification
antérieure." J'aimerais revenir sur l'engagement 109 du mois de juin
1986 portant sur ta desserte de la Basse et Moyenne-Côte-Nord.
Juin (suite)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je serai obligé de me
contenter de prendre la demande. Évidemment, si j'en avais
été informé auparavant, il aurait été fort
simple d'arriver avec les documents. Il est clair que je comprends le sens de
l'article, le sens de la démocratie. On peut remonter jusqu'en 1980, si
on veut, je n'ai pas de problème à ce sujet. Je suis assez ouvert
de ce côté, sauf que vous comprendrez que lorsqu'on revient sur
des documents antérieurs à ce que nous devons adopter et qui ont
déjà été adoptés, cela pourrait
nécessairement prendre un certain temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Il va de sol, M. te
ministre, que c'est votre privilège de prendre soin de la question que
Mme la députée de Maisonneuve voudra bien vous adresser. Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Je pense que c'est
là un contrat, celui du service aérien pour desservir la Moyenne
et Basse-Côte-Nord, un renouvellement de contrat. Enfin, l'engagement -
je peux en faire faire une photocophie - se lit comme suit: "Renouvellement de
contrat.
Renouvellement du contrat pour l'exploitation d'un service aérien
pour desservir la Moyenne et Basse-Côte-Nord pour une période d'un
an. Fournisseur: Société Quebecair inc.; montant de l'engagement,
1 870 000 $?"
C'est donc là l'engagement 109 de juin 1986. Je rappellerai au
ministre qu'en tant que critique de l'Opposition, j'avais fait inscrire une
question au feuilleton, laquelle question inscrite le 18 novembre 1986 se
lisait comme suit: "Quel est le contenu total et intégral du contrat de
la desserte de la Moyenne et Basse-Côte-Nord liant le gouvernement du
Québec et les nouveaux acheteurs de Quebecair?"
Le ministre des Transports, faisait parvenir la réponse suivante,
dont je vous fais lecture: Le contrat de service en vigueur au moment de la
transaction et approuvé par le décret 958-86 du 25 juin 1986 -
donc, le contrat qui a fait l'objet de l'engagement 109 - a été
transféré aux nouveaux actionnaires de Quebecair. Ce contrat se
termine le 30 juin 1987 et fait présentement l'objet de discussions dans
le contexte du libellé de la clause 4.2 (engagement particulier), de
l'offre d'achat des actions de Quebecair du 28 juillet 1986.
M. le Président, c'est donc là un dossier qui est toujours
actif. Loin de moi l'idée de revenir en arrière sur un engagement
qui n'aurait plus cours présentement. Mais, selon la réponse du
même ministre, puisque cet engagement qui porte sur un contrat d'un an
fait l'objet de discussions présentement, j'aimerais demander au
ministre qu'il fasse le point sur les discussions qui ont cours quant à
cet engagement adopté en juin 1986.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il y a
deux objets à la lettre, à la demande. D'abord, l'engagement - je
viens de m'en rendre compte - couvre la période, si je ne m'abuse, du 30
juin 1986 à la fin de juin 1987. Vous avez parfaitement raison de dire
qu'il y a un contrat là, alors que j'ai répondu à une
question inscrite au feuilleton. Je me souviens fort bien d'avoir
répondu à l'Assemblée qu'un contrat faisait l'objet de
discussions avec le transporteur Quebecair en ce qui concerne ta desserte de la
Basse et Moyenne-Côte-Nord, mais que ce contrat était celui de
Quebecair avant même qu'on privatise, puisque l'engagement est en juin et
qu'on a privatisé et vendu le 31 juillet. Il semble y avoir
ambiguïté entre les deux. Évidemment, lorsqu'on parle de
négociations pour la desserte de la Basse et Moyenne-Côte-Nord,
c'est l'échéance du contrat actuel qui interviendra au moment
où ta négociation va se finaliser après notre visite sur
la Basse et Moyenne-Côte-Nord, les Îles-de-la-Madeleine et la
Gaspésie.
Cela semble un peu embrouillé, mais le contrat est effectivement
en cours jusqu'à la fin de juin 1987. On aurait dû être
beaucoup plus explicite dans la réponse écrite. C'était
pour les années subséquentes, puisqu'on a vendu. Ce contrat de
desserte se renouvelle chaque année contrairement au cas du transport
maritime où c'est un contrat de cinq ans.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, dans la réponse au
feuilleton, on nous dit que le contrat se termine le 30 juin. Il faut bien
comprendre, par ailleurs, que, dans l'offre d'achat acceptée par le
gouvernement, à la clause 4.2, le gouvernement s'engage à
reconduire pour les années 1987 et 1988 le contrat pour la desserte de
la Basse et Moyenne-Côte-Nord, et reconnaît que les acheteurs
feront cette desserte selon leur plan de redressement.
J'aimerais demander au ministre sur quoi portent présentement les
discussions, dans le contexte du libellé de la clause 4.2, dont il est
fait mention en réponse à la question au feuilleton.
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien se situer, c'est
un contrat qui vise à desservir des gens de la Basse et de la
Moyenne-Côte-Nord concernant le service aérien et qui a cours
depuis de nombreuses années; je ne pourrais pas vous dire depuis quand.
Cet engagement financier s'est conclu au moment où nous étions en
négociation finale avec les acquéreurs de Quebecair et, à
ce moment, les deux groupes étaient là. Ceux qui administraient
entre-temps Quebecair avaient besoin d'une certaine sécurité
à ce niveau et le contrat a été renouvelé jusqu'en
juin 1987. Juin 1987, c'est dans quelques mois, dans cinq mois, et on parte de
"closing" de la vente de Quebecair, puisque la Commission canadienne des
transports a maintenant donné son aval à la vente. Même si
Mme la députée de Maisonneuve pense que ce n'est pas suffisamment
sécurisant, j'ai toujours dit que j'irais rencontrer les populations
avec les nouveaux propriétaires de Quebecair, pas pour vendre les
nouveaux propriétaires, mais pour que les propriétaires
répondent sur place, et non pas par entremise, par intermédiaire,
même pas l'intermédiaire du ministre, aux questions des gens pour
que la négociation que nous allons entamer sur la desserte de la
Basse-Côte-Nord - puisque nous négocions actuellement la
reconduction de l'entente sur les CL-215 et que rien n'est signé - on
puisse, le moment venu, faire les ajustements nécessaires compte tenu du
service à offrir.
Mme Harel: M. le Président, donc, ce contrat, dans l'offre
d'achat, le gouvernement s'est engagé à le reconduire pour les
années 1987 et 1988. Actuellement, le ministre nous dit: Le contrat se
termine le 30 juin 1987; c'est donc le contrat tel que décrit à
l'engagement 109. Mais ce contrat fait présentement l'objet de
discussions. Le ministre peut-il nous dire si ces discussions portent sur la
qualité ou la fréquence du service? Ces discussions portent-elles
également sur tes demandes à la hausse de la part du
transporteur?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
avec tout ce qu'on a vécu comme soubresauts, comme problèmes de
qualité d'information du milieu qui ont été
véhiculés concernant ta desserte de la Basse-Côte-Nord -
parce que c'est d'elle dont on parle - où des gens, à tort ou
à raison, avec les objectifs qui leur sont propres, ont très
clairement tenté de signifier à la population du Québec
qu'il y avait une détérioration du service offert sur la Basse et
la Moyenne-Côte-Nord, ce qui semble passablement différent comme
interprétation des gens qui le vivent. On verra, il y aura des
étapes ultérieures.
Quand je parle de négociation, quant à moi, je parle des
négociations finales à mon niveau, parce que c'est là que
cela va aboutir, mais ce n'est pas rendu là actuellement. À mon
niveau, cela se fera à partir du moment où j'aurai fait la
tournée moi-même et que j'aurai entendu moi-même,
directement de la part des utilisateurs - et non pas par des
intermédiaires qui ont d'autres intérêts que ceux de la
Basse-Côte-Nord - les problèmes qu'il y a, en termes de
réajustement quant au service, sur le plan
quantitatif et sur le plan qualitatif. À la lumière de
cela, le dossier sera chez nous au bureau du ministre pour les
négociations finales et pour son approbation par la suite. Entre-temps,
des officiers du ministère ont eu des rencontres concernant les points
dont il est fait mention pour amorcer des discussions quant au renouvellement
de ces ententes tant au niveau de l'entretien des CL-215 que de la desserte de
la Basse-Côte-Nord. Quant à cela, il est très clairement
dit à tout le monde que les négociations finales ainsi que la
signature se feront à mon bureau après ma visite.
Mme Harel: Je dois donc conclure que présentement le
ministre n'envisage pas de présenter ici, en termes d'engagement
financier, une demande à la hausse de l'engagement de 1 870 000 $ -
c'est bien cela? - déjà prévu en juin 1986. (15 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Absolument pas. Qu'on nous
en livre actuellement pour l'argent et selon ce qui avait été
entendu!
Mme Harel: Est-ce que le ministre peut confirmer que,
présentement, le ministère et le ministre se sont portés
opposants à la demande de permis de classe 3 de la compagnie Transfair
Inc., pour la desserte du transport marchandise et courrier de la Basse et
Moyenne-Côte-Nord?
M. Côté (Charlesbourg): Demandez-vous pourquoi? Je
n'ai pas saisi.
Mme Harel: Je demande si le ministre peut confirmer qu'il s'est
porté lui-même ou...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Effectivement...
Mme Harel: ...que le ministère s'est porté
opposant?
M. Côté (Charlesbourg): ...le ministère -pas
le ministre, mais le ministère - s'est opposé à la demande
de M. Fafard pour la simple et bonne raison que le contrat qui nous lie quant
à la desserte de la Moyenne et Basse-Côte-Nord, nous en payons le
déficit de fonctionnement. Que demain matin un individu fasse une
demande de permis et entre en compétition avec le service de la
Basse-Côte-Nord, on va augmenter le déficit et donc la
contribution gouvernementale augmentera forcément quant à la
desserte de la Basse et Moyenne-Côte-Nord. C'est la raison qui nous a
motivés à déposer notre opposition dans ce domaine.
Mme Harel: Le ministre parle de demain matin, mais se
rappelle-t-il, il n'y a maintenant pas tout à fait un an, mais presque,
avoir reçu de M. Fafard, de la compagnie Transfair - qui fait le
transport pour les îles de Mingan à partir, je pense, de Mont-Joli
ou, plutôt, de Sainte-Anne-des-Monts, un transport bien reçu par
les gens de cette région - l'équivalent d'une soumission pour
effectuer le transport de la Basse et Moyenne-Côte-Nord, au moment
où, il y a peut-être un an ou à peu près, il
multipliait les déclarations selon lesquelles il avait l'intention de
procéder à la vente de Quebecair? Se rappelle-t-il avoir
reçu de cette compagnie Transfair inc., une proposition de se porter
acquéreur pour la desserte de la Basse et Moyenne-Côte-Nord?
M. Côté (Charlesbourg): Je m'en souviens
parfaitement et je puis vous dire aussi que je connaîs très bien
le contexte de Sainte-Anne-des-Monts puisque l'aéroport de
Sainte-Anne-des-Monts est à 1000 pieds d'un endroit où j'ai
résidé pendant 27 ans. Je connais très bien le milieu.
Je me souviens de la proposition de M. Fafard qui voulait se porter
acquéreur principalement des HS-748. À ce moment, je l'avais
référé au comité de privatisation, comme on a fait
dans la plupart des cas, et c'est te comité de privatisation qui en a
décidé. Je pourrais dire bien autre chose actuellement, mais cela
ne servirait absolument à rien parce que, dans certains cas, si on veut
acquérir quelque chose, il faut au moins en avoir les moyens.
Mme Harel: M. le Président, c'est en février
dernier en fait, plus précisément le 3 février dernier,
que M. Fafard, président de la compagnie Transport des Monts Aviation,
qui opère Passager Cargo sur les vols de Sainte-Anne-des-Monts,
Anticosti-Mingan, rencontrait M. Rivest, directeur de l'aviation civile au
ministère. Il l'a rencontré un peu auparavant, mais il
écrivait le 3 février au ministre lui faisant part de son
intention d'opérer ou d'acheter la partie de desserte Sept-îles,
Basse et Moyenne-Côte-Nord. Le ministre répondait le 4 mars au
président de Transfair Inc., qu'il transmettait cette proposition au
comité de privatisation et qu'en temps utile et dans le cadre de son
mandat le comité de privatisation communiquerait avec la compagnie en
question.
Le ministre est-il informé qu'à aucun moment la compagnie
Transfair n'a été, de quelque façon que ce soit,
sollicitée par le comité à présenter une offre? La
compagnie apprenait, comme tous tes citoyens du Québec, par les
médias la vente de Quebecair sans avoir pu procéder à
cette soumission qu'elle entendait faire. Le ministre invoquait quelques
minutes plut tôt que la desserte de la Basse et Moyenne-Côte-Nord
était largement subventionnée par les gouvernements. Ne croit-il
pas qu'il
aurait mieux valu ouvrir des soumissions de différentes
compagnies puisqu'il avait l'intention de remettre à l'entreprise
privée la desserte de la Basse et Moyenne-Côte-Nord? L'engagement
qu'il avait pris à l'égard de la compagnie de communiquer le
contenu de la proposition au comité de manière à permettre
à la compagnie de faire valoir sa proposition, ne croit-il pas qu'il
aurait dû donner suite à cette lettre?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous avouer
très franchement que la question de Mme la députée de
Maisonneuve m'étonne. Compte tenu de toute la philosophie que vous avez
vous-même défendue dans tout le dossier de Quebecair, votre
question m'étonne puisque la base de votre argumentation pendant
l'étude de ce dossier a été qu'il ne fallait pas
démanteler Quebecair. Aujourd'hui, vous venez me demander: Est-ce qu'il
n'aurait pas été préférable de démanteler?
En tout cas, je pense qu'il y a des petits problèmes là. On
vendait Quebecair globalement. C'est ce qu'on a toujours voulu faire. Il y a eu
des propositions très claires sur la table et la desserte de la Basse et
de la Moyenne-Côte-Nord faisait partie du tout.
Mot, je veux bien qu'on me parle de Transfair. Je les connais bien les
gens de Transfair. Je les connais très très bien. Le maire de
Sainte-Anne-des-Monts, M. Vallée, le maire de Havre-Saint-Pierre, M.
Michaud, sont intervenus à ce niveau. Ils sont aussi intervenus
après la vente. J'ai encore parlé au maire de
Sainte-Anne-des-Monts la semaine dernière concernant Transfair qui
désire opérer un service à Havre-Saint-Pierre et
Sainte-Anne-des-Monts et peut-être à l'île d'Anticosti. On
ne m'a pas parlé de desserte de la Basse-Côte-Nord. On m'a
parlé d'un point qui est Sainte-Anne-des-Monts, possiblement
Gaspé, Port-Meunier, Havre-Saint-Pierre et même Sept-Îles.
C'est ce dont on m'a parlé. Moi, je veux bien, mais, quand on mêle
Transport des Monts à cela, Transport des Monts, c'est une autre
entité que celle de Transfair. Transport des Monts qui appartenait
à Jean Gagnon, de Cap-Chat, servait à faire le transport des
chasseurs qui allaient dans ses pourvoiries à l'île d'Anticosti et
dont M. Fafard s'est porté acquéreur. Alors, bravo! En pleine
expansion. À qui veut prendre d'autres marchés, je dis encore
bravo. Mais, quand le gouvernement du Québec paie, au niveau du service
de la desserte de la Basse et de la Moyenne-Côte-Nord et qu'il paie
à partir du déficit d'opération, non merci, je n'irai pas
me cautionner quelqu'un dans les jambes qui va faire qu'on va payer davantage.
Il y a des gens tantôt qui vont devoir décider.
Il est clair que, si on parle de la qualité des services pour la
Basse et la Moyenne-Côte-Nord, ce qui a été un des
élé- ments de discussion ou de force de discussion,
effectivement, on va tout faire pour que la qualité des services soit
là et même ce sont des obligations sur le plan financier que nous
allons respecter, mais pas au point d'être masochiste et de dire: Demain
matin, on va permettre à quelqu'un d'autre de s'implanter sur le
circuit. En plus, on pourrait peut-être lui donner nos HS-748. Ils
pourraient opérer à moindre coût. Si c'est cela,
oubliez-cela, il n'en est pas question. On va continuer d'opérer le
service de la manière dont on le fait actuellement. Lorsqu'on ira
nous-mêmes en compagnie des gens de Quebecair pour qu'ils
répondent aux questions des gens du milieu de Blanc-Sablon, de
Havre-Saint-Pierre, de Natashquan, de Saint-Augustin, les gens de Quebecair
seront là avec nous pour répondre aux questions des individus,
pas aux questions du ministre. Je jugerai après. Je me ferai une opinion
après quant aux problèmes que les gens vivent dans le milieu et
je ne suis pas sûr qu'il y en a autant qu'on en a entendu parler.
Jrai commencé à avoir des discussions avec des
gens de ce milieu qui trouvent que le service s'est pas mal
amélioré. Je ne veux pas me glorifier maintenant, mais à
la suite de mon voyage on s'en reparlera et on pourra se vanter à ce
moment d'être allés sur place.
Le Président (M. Rochefort): Mme la
députée.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Ce qui me surprend, c'est
l'étonnement du ministre. Si le souci du ministre contre le
démantèlement avait été aussi vif, il lui aurait
permis d'intervenir contre ce démantèlement de Quebecair que l'on
constate avec la vente des DC-8, des 737 et l'abolition des meilleurs contrats
de nolisement les plus lucratifs et la perte de l'entretien des CL-215. Cela en
est du démantèlement.
M. Côté (Charlesbourg): La perte d'entretien des
CL-215, où cela?
Mme Harel: Pour Quebecair au profit de Conifair.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Dans ce cas vous
ne connaissez pas vos dossiers ma chère madame. Dans le cas des CL-215,
la décision de votre gouvernement a occasionné des coûts
supplémentaires au gouvernement du Québec qui n'avaient pas leur
raison d'être. Expliquez-moi et dites-moi ce que cela a
coûté au gouvernement du Québec de prendre des CL-215 de
Québec, leur base, pour les faire entretenir à la base de
Montréal. Les pilotes et les copilotes allaient là-bas, chaque
fois, et perdaient des
journées, sans compter le millage inutile. Si vous voulez en
parler de l'entretien des CL-215, gardez cela pour un peu plus tard quand on va
revenir avec le contrat parce qu'il va finir par être sur la table.
Préparez-vous bien parce que dans le cas des CL-215 on va avoir du
plaisir.
Mme Harel: M. le Président, j'ai la question que je vais
reposer au ministre, mais en temps et lieu. À quel moment le contrat
d'entretien des CL-215 va-t-il être déposé ici en
commission parlementaire? Je reviens au démantèlement parce que
le ministre disait tantôt que c'était son souci de ne pas
démanteler. Il avait tenu à ce que la desserte de la Basse et
Moyenne-Côte-Nord soit reconduite au nouvel acquéreur de Quebecair
sans soumission, sans contrat et sans appel d'offres public. Le
démantèlement, M. te ministre, un observateur pas même
attentif, à première vue, sait très bien que Quebecair est
une entreprise qu'on a dépecée comme un agneau, que ce soit en ce
qui concerne ses aéronefs, que ce soit en ce qui concerne ses avions ou
que ce soit en ce qui concerne ses contrats.
Je reviens à la question. Ce qui m'étonne, moi, c'est la
philosophie du ministre. Une philosophie qui est respectable, mais que je ne
partage pas, qui est à tout prix la remise à l'entreprise
privée dans le cas de ce service aérien et qui l'a amené
à écarter sans l'examiner l'offre d'une entreprise privée
tout aussi légitime qu'une autre qui s'appelle Transfair, laquelle offre
lui avait été soumise par écrit. Le ministre en
accusé de réception répond qu'un comité de
privatisation va prendre contact, ce qui n'a jamais été fait avec
ladite compagnie qui apprend par la voie des journaux que l'entreprise est
vendue sans qu'elle puisse faire valoir sa proposition. L'entreprise est vendue
sans appel d'offres, y inclus la subvention gouvernementale pour la desserte de
la Basse et Moyenne-Côte-Nord, Par la suite, ce qui étonne, c'est
que la même entreprise, qui ne demande rien à personne, qui n'a
pas demandé de subvention gouvernementale, qui s'offre à faire du
transport de marchandises par cargos...
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que vous en
savez?
Mme Harel: Sa demande de permis devant la Commission canadienne
des transports.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que dans cela il
faut être très prudent. Il faut savoir que la première
demande de Transfair était pour l'acquisition des HS-748. C'est comme
ça que cela a commencé. Pour revenir et prendre dans le
même ordre tes interventions de Mme la députée de
Maisonneuve, lorsqu'on parle de démantèlement des
Boeing-737, il faudrait peut-être faire un peu le ménage dans tout
cela. Je ne suis pas convaincu que c'était aux Québécois
dans leur ensemble de payer pour ceux qui allaient dans le Sud. La personne qui
veut aller dans le Sud, en termes de nolisement, c'est à elle à
payer ses billets. Ce n'est pas l'ensemble du Québec, par le
déficit d'opération de Quebecair de 12 000 000 $, qui devait
payer le nolisement. Quebecair a d'abord été conçue pour
servir le marché intérieur du Québec. C'était le
premier objectif de Quebecair. On est donc revenu au premier objectif de
Quebecair. Pour ce faire, le meilleur aéronef n'est pas un Boeing-737.
Vous me direz: Ce n'est peut-être pas nécessairement non plus les
Convair, je suis prêt à faire un bout avec cela. La plus belle
preuve, c'est que la compagnie s'est réajustée. Elle a maintenant
des jets ou elle aura bientôt des jets F-28, à 65 passagers. Ce
réajustement est le signe que cette compagnie est capable de s'ajuster
aux exigences du marché. Tant mieux pour cela. J'ai rencontré
dernièrement des gens de Sept-îles, peut-être pas les
mêmes que vous rencontrez. J'ai parlé avec des gens de
Blanc-Sablon. Je pense que cela commence à avoir un certain sens en
termes de service. D'autant plus que le gouvernement du Québec n'a plus
à payer. C'est une première chose. (15 h 45)
On arrive maintenant à la proposition de Transfair pour la
desserte de la Basse et de la Moyenne-Côte-Nord. Dans les premiers
contacts que M. Fafard de Longue-Pointe-de-Mingan a faits par l'entremise de
son frère de L'Islet - cela ne peut pas être plus précis
que cela - c'était pour l'achat d'un HS-748 devant desservir
Sainte-Anne-des-Monts. Lorsqu'on nous dit qu'ils n'ont pas été
considérés et qu'ils ont appris par les journaux la vente de
Quebecair, j'imagine qu'ils n'étaient pas intéressés
à moins que... Cela n'a pas été évident, en tout.
cas. Ils n'étaient pas intéressés aux DC-8 ni aux 737 non
plus, ils étaient intéressés à une partie de la
Basse et de ta Moyenne-Côte-Nord. Il y a une distinction très
nette entre les deux. On me dit et vous m'apprenez qu'il n'y a eu aucun contact
entre le comité de privatisation et M. Fafard. Je vais vérifier,
mais, si tel est le cas, ce n'est pas normal. Je vais quand même
m'assurer, dans un premier temps, de savoir si, effectivement, des gens du
comité de privatisation sont entrés en contact avec M.
Fafard.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Je pense bien que ce
n'est pas moi qui va apprendre au ministre ni lui rappeler ce qu'on peut
constater à première vue, à savoir que les vols vers le
sud, loin d'être
déficitaires finançaient en partie ceux du nord; et bien
loin d'être déficitaires, les contrats de nolisement
étaient plutôt lucratifs pour Quebecair. Mais je ne veux pas, M.
le Président, qu'on s'attarde inutilement sur la question. La Commission
canadienne des transports aura à décider de l'opportunité
d'émettre un permis de classe 3 pour le transport de marchandises et de
cargos. Je veux simplement rappeler au ministre que le 3 février - j'ai
copie de la lettre qui lui a été adressée, à lui
personnellement, par M. Fafard - laquelle lettre...
M. Côté (Charlesbourg): II a eu une réponse
le 4, c'est assez efficace.
Mme Harel: ...inclut cette proposition de discuter de l'offre de
la compagnie pour remplacer Quebecair dans la région étant
donné, d'après le président de cette compagnie, qu'ils y
sont installés et équipés adéquatement pour
effectuer l'opération générale. Je ne veux pas revenir sur
cette proposition, cette proposition n'a même pas été
examinée par le comité de privatisation. Je veux revenir sur une
contradiction qui n'est pas seulement apparente mais réelle. C'est celle
d'un ministre qui remet à l'entreprise privée le soin d'offrir un
service aérien en ne donnant pas suite à une proposition d'offrir
ce service par une autre entreprise au moment où cette entreprise
demande à la Commission canadienne des transports un permis pour
effectuer du transport marchandises et cargos sur la Basse et
Moyenne-Côte-Nord. Le ministre se trouve du côté des
opposants au nom du principe que la subvention gouvernementale pourrait
être augmentée. L'entreprise qui n'a même pas pu
soumissionner ni même faire valoir le bien-fondé de sa
proposition, je le répète, dit vouloir offrir sans subvention un
meilleur service à la population, à ces 8000 habitants qui, je le
rappelle, n'ont aucun autre moyen de communication que ce service aérien
durant les mois où les glaces empêchent le service maritime.
Là, le ministre se trouve du côté des opposants à ta
délivrance d'un permis pour cette compagnie. C'est la
réalité de cette contradiction que je voulais vérifier. Je
voulais simplement voir confirmer par le ministre que le ministère des
Transports s'oppose présentement à ce qu'une entreprise du
Québec qui s'offre à faire le transport de marchandises et cargos
puisse le faire sur la Basse et Moyenne-Côte-Nord, et toujours sans
subvention gouvernementale.
M. Côté (Charlesbourg): Pour cela, on verra. La
position du ministère est claire. D'entrée de jeu, je vous l'ai
dit: Oui, on s'oppose et on va continuer de s'opposer. Quant à votre
facilité de voir une contradiction quant à la décision du
ministre sur Quebecair, je vous laisse le soin de faire le chemin que vous
voulez. Quant à moi, ce qui m'a préoccupé et ce qui
continue de me préoccuper, c'est la qualité du service sur la
Basse et la Moyenne-Côte-Nord. Je ne suis pas convaincu qu'avec toutes
les informations que vous possédez... J'ai déjà eu
l'occasion de dire à la députée de Maisonneuve dans
d'autres circonstances, de bien faire attention à la qualité des
informations qu'elle obtient. Je l'ai fait dans quelques cas et je le lui
répéterai pour ce cas-ci aussi.
Une chose certaine - ce qui me surprend un peu - c'est que la
qualité a toujours été un des points majeurs sur lesquels
vous avez débattu le dossier de Quebecair. Bien sûr, on divergeait
d'opinions sur l'orientation que devait avoir Quebecair. Je respecte tout
autant la vôtre que vous respectez la mienne, sans nécessairement
la partager.
Mais il y avait un point commun, par exemple, entre les
préoccupations que vous affichez et les miennes... c'était la
qualité du service offert aux citoyens de la Basse et de la Moyenne
Côte-Nord. Pour le moment, c'est ce qui me préoccupe. On assume
une partie des frais et je pense qu'actuellement nous payons suffisamment pour
cela. Dans les circonstances, la position du ministère est claire. Nous
allons effectivement nous opposer.
Quant à la lettre du 3 février suivie de la mienne du 4
mars, je vais vérifier. Comme je l'ai fait antérieurement dans
d'autres cas, je transmettrai une réponse écrite à la
commission. Quand cela prend un certain temps, je sais que le
Secrétariat des commissions est assez vigilant, soit par son
président, par son secrétaire ou son vice-président, pour
nous rappeler qu'il y a des réponses qui ne sont pas parvenues.
Dans ce cas, je vous répondrai aussi et si le travail n'a pas
été fait, j'en prendrai la responsabilité, puisque c'est
la mienne et on verra en temps et lieu. Mais je vais d'abord vérifier
les informations si vraiment il y a eu contact entre le comité de
privatisation et M. Fafard de Transfair.
Mme Harel: M. le Président, je remercie le ministre de ses
conseils de prudence et je dois lui dire qu'une femme avertie en vaut plus que
deux et qu'on prend encore plus de précautions, habituellement, quand on
est une femme en politique. Est-ce que je dois comprendre que, malgré
des mises en garde qu'il a faites jusqu'à maintenant depuis ma
nomination comme critique de l'Opposition en matière de transport... Je
ne crois pas avoir créé des bobards. C'est-à-dire que les
faits qui ont été portés à la connaissance de mes
collègues, soit en commission parlementaire ou à
l'Assemblée nationale, je me suis toujours fait un devoir de les
corroborer ou
de les vérifier.
Je me ferais un devoir, comme il l'a fait lui-même en Chambre, en
réponse à des questions de mon collègue de Duplessis, de
rétablir les faits si tel était le cas. Mais il faut aussi le
mettre en garde, parce qu'il est évident que toute l'information ne
vient pas nécessairement à sa connaissance. Il est clair que ce
qui doit nous préoccuper, ce sont certainement les critères de
commodité et de réponses aux besoins des populations
concernées. Dans ce contexte là, les critères de
commodité et de réponses aux besoins du public, ce sont
d'ailleurs les deux critères que la Commission canadienne des transports
doit utiliser lorsqu'elle examine les demandes de permis au-delà du 50e
parallèle.
Ce qui nous laisse vraiment sans réponse, c'est cette
évidence: Une entreprise qui voulait offrir un service n'a pas pu
présenter, au moment opportun, sa proposition, son offre.
Présentée de bonne foi, elle n'a pas pu être
examinée de bonne foi. Cette même entreprise, sans demander d'aide
gouvernementale, veut compléter un service qui lui semble
déficitaire ou, enfin, déficient, puisqu'elle entend aller
chercher un marché. Elle se fait répondre, à ce
moment-là, par un ministère ou le ministre ou le gouvernement,
tout au moins, un comité de privatisation qui n'a même pas
examiné son offre. Elle se fait répondre qu'elle ne pourrait
même pas obtenir un permis pour compléter un service qu'elle
aurait voulu remplir adéquatement mais pour lequel elle n'aura
même pas pu présenter une offre au bon moment.
Alors, ceci dit, M. le Président, on va attendre la
décision de la Commission canadienne des transports qui aura, dans les
semaines qui viennent, à prendre position.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Si vous me permettez, est-ce
que vous aviez complété, Mme la députée?
Mme Harel: Sur cette question, oui, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Dans le cas de votre
intervention?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, sur le
même sujet.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
suis quand même étonné parce qu'on parle de qualité
de service pour les gens de la Moyenne et de la Basse-Côte-Nord, on parle
de qualité de service pour les passagers et on parle aussi de
qualité de service pour la marchandise.
Si je ne m'abuse, la demande de Transfair n'est que pour du cargo. C'est
bien évident, vous qui êtes préoccupée par le
transport des personnes, la qualité ce n'est pas uniquement la
qualité du cargo cela doit être aussi la qualité pour les
passagers. Vous n'ignorez sans doute pas que le service des passagers n'est pas
celui qui est le plus rentable sur la Basse-Côte-Nord. C'est le service
cargo qui vient bonifier l'opération sur la Basse et la
Moyenne-Côte-Nord. Permettre demain matin à quelqu'un de ne faire
que le cargo, le service passagers pourrait probablement en subir les
contrecoups. J'imagine que ce n'est pas ce que vous souhaitez.
Le Président (M. Rochefort): Mme la
députée.
Mme Harel: M. le Président, présentement, il faut
convenir que le service cargo, qui est assuré par un Convair cargo, pose
un problème pour les passagers qui, souvent, ne se trouvent pas à
être en même temps dans la même aérogare avec les
marchandises qui devraient les accompagner. Ils connaissent donc des
problèmes du fait qu'ils ne peuvent pas voyager en même temps que
leurs marchandises et qu'ils sont soumis, très souvent, à des
délais et des retours. Évidemment, on ne parle pas de petites
distances, on ne parle pas d'aérogare de l'Ancienne-Lorette à
côté de Québec ou de Dorval à côté de
Montréal. Très souvent des embarras réels sont
occasionnés parce que les marchandises ne sont pas transportées
en même temps que les passagers.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu tout cela que
je veux aller vérifier moi-même sur place. Je suis prêt
à faire et exiger des réajustements. Je vais aller le voir
moi-même parce que j'ai des avis d'autres personnes qui trouvent que la
qualité du service aujourd'hui est passablement supérieure
à ce qu'elle était auparavant. Des gens disaient aussi: Dans un
HS-7r8, avoir 10 sièges pour passagers et le reste du cargo avec le
gigot d'agneau ou la patte de boeuf dans le dos au lieu d'être dans les
soutes à bagages, c'était mauditement embarrassant aussi.
C'est l'histoire vécue du passé qu'on oublie
malheureusement trop souvent. On peut bien comparer à une situation
idéale aujourd'hui, c'est très facile. J'aurai beaucoup de
plaisir à comparer le vécu des gens de la Basse et de la
Moyenne-Côte-Nord sous Quebecair avant privatisation et sous Quebecair
aujourd'hui. On verra. S'il y a des ajustements à faire, on les fera.
J'anticipe, avec beaucoup de plaisir, ce voyage pour aller chercher directement
de
l'information des individus de la Basse-Côte-Nord avec les gens de
Quebecair assis à la même table pour répondre aux
interrogations. Il y aura peut-être moins de choses qui traînent
dans le décor.
Le Président (M. Rochefort): Mme la
députée.
Mme Harel: M. le Président, que je souhaiterais
moi-même pouvoir me rendre sur place pour mieux connaître, des gens
concernés, les réactions à ce service! J'ai l'intention de
me rendre à Sept-Îles, sur la Côte-Nord en février.
Mais je n'ai pas, comme le ministre, les facilités pour me rendre sur la
Basse et Moyenne-Côte-Nord. Les contacts peuvent aussi se faire, me
dirait le ministre, par voie téléphonique, mais il reste que sur
place, c'est certainement la meilleure façon de rassurer ces populations
qui doivent faire l'objet d'un soin constant. Si on veut occuper toute cette
superficie immense qui est le Québec, il faut un message clair pour les
populations en périphérie. Elles ont, de notre côté,
du côté des centres urbains, toute notre attention. Elles ont,
plus encore, tout notre appui parce qu'elles le méritent bien, compte
tenu des conditions dans lesquelles elles ont a vivre.
Simplement, peut-être, M. le ministre, il faut reconnaître
que le nouveau transporteur Quebecair n'est pas arrivé seul à
penser à des améliorations comme celles que vous mentionniez.
Sans doute, les groupes de pression qui se sont organisés sur la Basse
et Moyenne-Côte-Nord ont certainement à leur actif cette
volonté d'améliorer finalement la qualité et la
fréquence du service. (16 heures)
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair que si les
citoyens du milieu n'avaient pas fait de pressions, il n'y aurait
peut-être pas cette qualité de service qu'on connaît
aujourd'hui. Je suis bien heureux d'apprendre de la bouche même de Mme la
députée de Maisonneuve qu'il y a une très nette
amélioration à la qualité du service.
Mme Harel: Cela est supposé entrer en vigueur au mois
d'avril...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas fini.
Mme Harel:...avec les nouveaux avions, mais là pour tout
de suite...
M. Côté (Charlesbourg): Si vous me permettez, je
n'ai pas fini. Se rendre à Sept-îles pour vérifier la
situation dans le cas de Quebecair, ce n'est pas nécessairement la place
où il faut aller, parce que la Basse et Moyenne-Côte Nord, c'est
pas mal plus bas.
Mme Harel: ...
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très heureux
de voir que le président de la commission, un habile politicien, s'est
servi de son flair pour vous souffler à l'oreille qu'une invitation
serait peut-être de mise ou à peu près.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, je dois vous
dire que je n'ai pas soufflé cela à l'oreille de Mme la
députée. Vous verrez dans quelques minutes quelle est la raison
pour laquelle je lui ai soufflé quelques mots à l'oreille;
ça viendra, mais ce n'est pas du tout cela. Je vous donne ma parole et
je sais que vous allez la prendre.
M. Côté (Charlesbourg): Connaissant
l'habileté du président, ce seraient des suggestions qui
pourraient facilement venir de lui. Je prends sa parole. Je vais
définitivement arrêter les détails de mon voyage dans les
prochaines heures. Profitant de cette visite sur la Basse et
Moyenne-Côte-Nord, il ne sera pas uniquement question de Quebecair mais
il sera aussi question de la desserte maritime et il sera aussi question de
routes et de toute une série de problèmes reliés à
l'OPDQ. Ce sera donc pour les gens de la Basse et Moyenne-Côte-Nord et
surtout pour le ministre un voyage très enrichissant de nature à
influencer les décisions futures.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le ministre. Je
vois que de consentement mutuel on est en train de faire une discussion un peu
plus élargie sur Quebecair. Ce que j'ai demandé à ma
collègue tantôt discrètement, c'était si elle avait
l'intention de poser une question qui faisait l'actualité à une
station de radio, à Québec, ce matin. Elle m'a dit que non alors,
donc, je lui ai dit que je le ferais. C'est la question du service des
incendies et la présence de ce service la nuit pour les arrivées
et les départs de Quebecair. Je vous résume cela et je ne veux
pas faire miens les propos qui étaient tenus à cette station de
radio. J'avoue que, ce matin en écoutant cela dans la voiture-taxi qui
m'a amené de l'aéroport au Parlement, je trouvais cela un peu
inquiétant. Je ne veux pas grossir cela non plus, ni accréditer
cela, mais je crois que c'est une question très pertinente. Votre
présence aujourd'hui et la discussion qu'on a peut peut-être
d'ailleurs vous permettre de rectifier certaines choses.
Si j'ai bien compris, il semblerait qu'il n'y a pas de service des
incendies à l'aéroport de Québec, par exemple, entre
minuit et six heures le matin. Il semblerait que la plupart des compagnies
aériennes qui atterrissent ou partent de Québec font appel
à des services ad hoc d'incendie parce qu'il
semble que ce soit une des règles dans le transport aérien
qu'il y ait un service des incendies au moment de l'atterrissage ou du
décollage d'appareils de transport de passagers. Il semblerait que
Quebecair ait décidé, dans le cadre de préoccupations
budgétaires, de ne pas faire appel à des ressources
particulières de service des incendies pour ses départs et ses
arrivées s'effectuant la nuit. Cette station de radio allait
jusqu'à laisser sous-entendre qu'il s'agissait là d'une attitude
que Québecair avait mise de l'avant non seulement à Québec
mais pour la plupart des autres aéroports du Québec où
cette compagnie offre des services.
Je vous dis cela comme citoyen. En entendant cela ce matin, j'ai
trouvé cela un peu préoccupant. D'autant plus qu'on nous disait,
toujours sur les ondes de la même station de radio que les autres
compagnies aériennes telles qu'Air Canada, Nationair et le reste de la
famille que je ne connais pas très bien, ont des ressources
budgétaires pour prévoir la présence du service des
incendies qui semble-t-il, je le répète, fait partie d'une
règle du transport aérien qui, si elle n'est pas formelle, en
tout cas est appliquée tacitement par l'ensemble des transporteurs
aériens.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
posez là une très bonne question qui a fait l'objet des
préoccupations de mes collaborateurs au cabinet. Ce matin, ils
syntonisaient tout comme vous l'un des postes les plus populaires de la
région de Québec qui, semble-t-il, dans certains cas, recyclent
des ex-politiciens. Comme information, ce qu'on me dît, c'est que
Transports Canada, qui a la responsabilité de la sécurité
depuis deux ans - donc, si on se reporte à il y a deux ans, on a de
bonnes chances de se retrouver en 1985 - facture maintenant la
sécurité à chacun des clients, de 23 heures le soir
à 7 heures le matin. On me dit qu'à l'aéroport de
Québec, les villes de la communauté urbaine entourant
l'aéroport ont des mesures d'urgence en termes de sécurité
prévues en liaison avec l'aéroport de Québec. Il y a donc
au moins un minimum de sécurité à ce niveau-là. Ce
qu'il faut aussi se dire, c'est qu'il existe des aéroports ailleurs qui
n'ont pas ces mesures de sécurité. Cela soulève le
problème encore beaucoup plus largement que vous le faites ce matin par
l'entremise de l'aéroport de Québec, comme pour Gaspé, les
Îles-de-la-Madeleine et d'autres aéroports. On va donc se pencher
sur ce cas-là en particulier. Vous avez certainement le mérite de
l'avoir mis sur la table pour qu'on l'examine avec les officiers du
ministère dans les plus brefs délais et qu'on fasse des
représentations à qui de droit puisque c'est de
responsabilité fédérale.
Le Président (M. Rochefort): Oui, ce que vous dites est
juste - je conclus là-dessus - sauf que de la façon que c'est
présenté, les autres compagnies aériennes acceptent de
s'organiser par leurs propres moyens entre minuit et 6 heures le matin, ce qui
n'est pas le cas, semble-t-il, depuis quelque temps, chez Quebecair.
M. Côté (Charlesbourg): Je fais vérifier
l'information. Si on en croit les journaux des dernières semaines on
annonçait une rentabilité pour Quebecair au troisième
semestre de 1987. Elle aura donc certainement les moyens de pallier ces
difficultés.
Le Président (M. Rochefort): Je suis heureux d'entendre
cela, M. le ministre. Je suis sécurisé pour retourner sur les
ailes de Quebecair. D'accord. Cela dispose-t-il de l'engagement 109 de juin
1986? Oui, cela va.
Août
Maintenant, on revient aux engagements financiers d'août? Oui.
Compte tenu du nombre, du volume, je n'ai pas l'intention d'appeler les
engagements les uns à la suite des autres. Je vais plutôt, si vous
permettez, particulièrement Mme la députée de Maisonneuve
mais aussi pour l'ensemble des membres de la commission, suivre un peu -juste
si vous permettez M. le ministre - les engagements que vous allez appeler qui
sont ceux sur lesquels vous avez des questions à poser et compte tenu de
l'entente intervenue tantôt, mis à part ceux qui concernent la
voirie. Aux termes de nos travaux, nous considérons comme
vérifiés l'ensemble des engagements financiers de ces quatre
mois. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Je veux faire une demande. Avec la multitude de dossiers dans un
ministère, j'apprécierais beaucoup - dans la mesure du possible,
je ne vous demande pas des semaines d'avance - si on est pour revenir sur
certains engagements financiers, peut-être de savoir... Je ne demande
rien pour les engagements qu'on va étudier parce qu'on se prépare
toujours un peu en fonction de ceux-là. Mais, quand on a à
revenir ultérieurement sur des engagements déjà
adoptés dans le but de fournir le plus d'informations possible, s'il y
avait possibilité de nous le faire savoir, le matin même de la
commission, on serait peut-être mieux préparés pour y
répondre.
Le Président (M. Rochefort): Votre demande est
reçue, M. le ministre.
Mme Harel: En effet, M. le Président, je dois dire que
c'est un concours de circonstances parce que la Chambre ne siège pas.
C'est dans notre intérêt, de toute façon,
d'avoir les réponses les plus claires possible et les plus
précises possible, sinon il faut revenir par la suite.
Le Président (M. Rochefort): Août 1986.
M. Harel: M. le Président, si vous pouviez appeler
l'engagement 30.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 30, Mme la
députée de Maisonneuve.
M. Harel: Il s'agit d'un contrat pour effectuer lecontrôle de la qualité et de la mise en oeuvre de
matériaux dans le cas d'une piste d'aéroport, c'est
à..
M. Côté (Charlesbourg): ...Tasiujaq.
M. Harel: ...Tasiujaq dans le comté d'Ungava. Est-ce usuel
un contrôle de qualité comme celui-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans le cas de tous les
aéroports, dans le cas de chacun des aéroports. Comme vous le
savez, nous en avons maintenant cinq de contruits ou en marche et il y a de
fortes probabilités pour que dans l'année qui vient, nous en
commencions deux autres. C'est un projet de onze aéroports pour les
villages nordiques.
Mme Harel: C'est bien, M. le Président. Il n'y a pas eu de
soumissions pour ce contrat?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la procédure
habituelle, la même qui a été appliquée pour la
construction de la 138 sur la Côte-Nord et qui fait qu'un certain nombre
de firmes doivent se qualifier. Par la suite, c'est analysé par un
comité de sélection du ministère selon une grille
d'évaluation - proximité des travaux, expérience du
chargé de projet, expérience de la firme - qui fait qu'on fait
appel public pour tout ce qui est supérieur à 200 000 $.
Ce sont des propositions analysées et jugées par un jury
du ministère. On est tenu de recommander la firme qui a eu le plus haut
pointage. Dans ce cas-ci, il y a eu seize propositions.
Mme Harel: Seize fournisseurs?
M. Côté (Charlesbourg): Seize personnes qui ont
déposé une offre de services qui a été
analysée par le jury qui a recommandé, dans ce cas-ci, un
laboratoire récent.
Mme Harel: M. le Président, comme il y en a plusieurs,
malheureusement, on va être obligé d'aller très rapidement,
parce que...
Le Président (M. Rochefort): Donc, cela dispose de
l'engagement 30? L'engagement suivant?
Mme Harel: Oui. L'engagement 34. Est-ce fréquent pour le
ministère d'effectuer des études d'impact sur l'environnement des
inventaires archéologiques dans les municipalités du Nord?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai souvenance qu'on n'est
pas allé à l'appel public. Dans un cas comme celui-là, je
pense qu'il s'agit de visiter ces endroits où on peut trouver parfois un
cimetière à côté de l'aéroport. Les Inuit
insistent pour que des gens de chez eux fassent les fouilles
nécessaires. C'est clair que, dans ce cas, c'est choisi en concertation
avec eux.
Le Président (M. Rochefart): Cela va? Mme Harel:
Oui.
Le Président (M. Rochefort): Alors, cela dispose de
l'engagement 34. L'engagement suivant.
Mme Harel: L'engagement 63.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 63, à la
page 80 du document. Mme la députée.
Mme Harel: M. le Président, ce n'est pas l'engagement
63.
Le Président (M. Rochefort): C'est peut-être la
page?
Mme Harel: Oui, c'était la page, excusez.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi.
Mme Harel: C'est l'engagement 30. C'est celui qu'on vient de
discuter.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Là, on vient
de faire l'engagement 34 aussi.
Mme Harel: Très bien, l'engagement 34. Ensuite, je vais
vous inviter à la paqe 100. Non. Juste avant, à la page 92,
l'engagement 85.
Le Président (M. Rochefart): L'engagement 85. Mme la
députée.
Mme Harel: C'est un contrat pour une étude d'impact sur
l'environnement lors de la construction de l'autoroute 50, entre le
contournement de Lachute et le boulevard Mirabel, dans les municipalités
de Mirabel et de Lachute, comtés d'Argenteuil et de Deux-Montagnes. Il
s'agit d'une étude d'impact
sonore. Devrons-nous comprendre qu'il s'agit d'une étude d'impact
sonore?
M. Côté (Charlesbourg): Et davantage. C'est
l'ensemble de l'environnement au niveau de l'autoroute 50. (16 h 15)
Mme Harel: Donc, c'est une maison de consultants. Est-ce que le
bureau des audiences publiques va avoir à examiner également
l'impact sur l'environnement?
M. Côté (Charlesbourg): Le processus c'est que cette
étude sera rendue publique et déposée au ministère
de l'Environnement. Dans la mesure où des individus demandent des
audiences publiques, à ce moment il y a audience publique. S'il n'y a
pas audience publique, le ministère de l'Environnement émettra un
certificat d'autorisation de réalisation, un CAR.
Mme Harel: C'est donc le ministère des Transports qui
alloue un contrat...
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: ...pour réaliser cette étude qui va
être déposée au ministère de l'Environnement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: Les services de l'environnement du ministère
des Transports ne pouvaient pas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, aussi. Certaines
études sont faites par le ministère des Transports qui a 55
personnes au service de l'environnement. Je ne sais pas si c'est toujours
exact, si on en a plus ou moins. Mais, à ma dernière visite, il y
en avait 55. J'ai été fort impressionné par
l'éventail des personnes en place qui sont soucieuses de
préserver l'environnement et aussi les droits du ministère des
Transports. On y voit une différence de pensée, du moins dans
l'action entre les gens du ministère des Transports et ceux du
ministère de l'Environnement. Il est étonnant de voir qu'il
existe des heurts entre ceux du ministère des Transports qui
défendent aussi l'environnement et ceux du ministère de
l'Environnement qui, à l'occasion, ont un niveau très
élevé d'incompréhension des nécessités du
ministère des Transports.
Mme Harel: Est-ce le vieil adage qui dit: Dites-moi qui vous paye
et je vous dirai quelles sortes de rapports vous faites?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas du
ministère de l'Environnement, oui.
Mme Harel: Dans le cas du ministère des Transports le
vieil adage ne jouerait plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, au contraire. Dans le
passé, le ministère des Transports a peut-être abusé
de ses pouvoirs pour construire des routes un peu partout sans avoir un souci
très élevé de la préoccupation environnementale. Le
fait d'avoir constitué au ministère des Transports une
équipe environnementale de la qualité de celle que nous avons
actuellement témoigne très bien de l'évolution du
ministère des Transports. En contrepartie, nous souhaitons tout autant
de compréhension du ministère de l'Environnement vis-à-vis
des besoins du ministère des Transports. Ce que nous pouvons constater
aujourd'hui c'est que le pendule du ministère de l'Environnement qui est
à l'autre extrême doit faire un progrès pour venir nous
rejoindre au ministère des Transports où nous avons beaucoup
évolué.
Mme Harel: M. le ministre, il faut bien reconnaître qu'il y
a toujours une balance d'inconvénients. C'est dans cette balance
d'inconvénients que se situe l'intérêt public et le bien du
public.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais à quel
coût? Je pense que c'est là que nous aurons,
ultérieurement, des discussions. J'ai demandé aux officiers de
mon ministère de me préparer des exemples où on force la
machine, où on exiqe beaucoup trop et le contribuable paie pour cela en
fin de compte et très souvent pour se faire dire non. j'ai
demandé des exemples très précis puisque nous avons
travaillé sur cela la semaine dernière. Ce sont des exemples qui
seront connus du grand public éventuellement. Certaines exigences aussi
occasionnent des délais inacceptables dans l'autorisation de certains
travaux à réaliser. Le politicien qui, lui, peut prendre le
blâme pendant un certain temps parce que les travaux ne se
réalisent pas ne le prendra pas toujours. Chacun devra prendre la
responsabilité de ses décisions. Je pense qu'il y a un exemple
très frappant. J'ai demandé qu'on le fouille. Il s'agit de la
route 195 qui longe la rivière Matane entre Saint-René-de-Matane
en direction de Grand-Détour. Ce cas est très significatif quant
aux exigences des gens du ministère de l'Environnement, ce qui siqnifie
très bien à ce moment-ci que des demandes et des exigences sont
déplacées de la part des gens de l'Environnement. Ils ont besoin
que le pendule revienne a la normale.
Mme Harel: M. te Président, mon collègue de
Joliette aura l'occasion de revenir sur ces questions. Par rapport à
l'engagement 85...
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée,
si vous permettez...
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Rochefort): ...parce que j'ai un
commentaire à faire sur l'intervention du ministre des Transports. Je
conviens facilement, à vous écouter, que vous avez des opinions
arrêtées sur la philosophie qui règne au service du
ministère de l'Environnement qui travaille sur les dossiers dont vous
êtes plus directement responsable. Selon ce que nous savons, il semble
que, toutefois, rendu au Conseil des ministres, ce ne soit pas cette
philosophie mais celle du ministère de l'Environnement qui l'emporte
généralement.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous des exemples?
Le Président (M. Rochefort): Je fais écho à
ce qu'on a entendu récemment, à des rumeurs...
M. Côté (Charlesbourg): Comme quoi?
Le Président (M. Rochefort): ...quelques décisions
qui touchaient et les transports et l'agriculture.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je n'ai pas...
Donnez-moi donc des exemples précis.
Le Président (M. Rochefort): Ah non, non! je ne veux
pas... Donc, les relations sont bonnes aussi entre les ministres.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que j'ai
l'honneur d'être le président du Comité ministériel
permanent de l'aménagement et du développement régional.
Autour de cette table, à votre époque, siégeaient M.
Garon, M. Brassard, M. Ouellette et certains de mes collègues. On
pourrait parler longuement d'un certain nombre de dossiers qui n'ont jamais
abouti et qui, sous notre gouverne, avec mes collègues, M. Pagé,
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, M.
Lincoln, ministre de l'Environnement, M. Bourbeau, ministre des Affaires
municipales, M. Picotte, ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
M. Côté, ministre délégué aux Forêts et
M. Ciaccia, ministre de l'Énergie et des Ressources, ont beaucoup
progressé. Bien sûr, qu'il y a des discussions où chacun
défend les intérêts sectoriels de son ministère.
L'important, c'est d'arriver à un consensus acceptable pour tout le
monde. C'est là le sens d'un gouvernement qui prend ses
responsabilités et qui progresse. Que je sache, jusqu'à
maintenant, beaucoup de problèmes auxquels vous faites allusion ont
été réglés à la table même du COMPADR
et ne se sont même pas rendus au Conseil des ministres. Je n'ai pas
souvenance dans mon esprit, moi qui suis avec assiduité le Conseil des
ministres, que des dossiers de cette nature se soient rendus jusque
là.
Le Président (M. Rochefort): II me semblait que
c'était plutôt le ministre de l'Environnement qui avait une bonne
mémoire pour ces choses-là, mais...
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, Mme la
députée, je comprends que...
Mme Harel: Peut-être que le ministre des Transports n'a pas
de problème avec l'Environnement. C'est peut-être l'inverse. C'est
peut-être l'Environnement qui a des problèmes avec les
Transports.
Lu Président (M. Rochefort): C'est cela que je comprends,
qu'il a semblé dire.
Mme Harel: Mais comme on n'est pas à cette commission
parlementaire, on posera la question à un autre moment.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve, je vais...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Au contraire, j'ai dit
que le ministre des Transports avait des problèmes avec le ministre de
l'Environnement sur certains tronçons. Votre ex-collègue, M.
Baril, exdéputé d'Arthabaska, en sait quelque chose quant
à la 116, étant lui-même actuellement à la
tête d'un mouvement visant absolument à faire réaliser la
route 116 que le BAPE a refusée aux autorités du ministère
après des rapports très volumineux. Puis-je vous en rappeler
d'autres? La mémoire ne me fait pas défaut dans ces
cas-là. Soyez sûr que si vous en voulez, je peux vous en donner
d'autres.
Le Président (M. Rochefort): Mais M. le ministre...
Mme Harel: M. le Président, cet après-midi, je
m'adresse au ministre des Transports non pas à celui de la voirie.
Le Président (M, Rochefort): Un dernier commentaire, Mme
la députée de Maisonneuve, par la suite, je me tais. Dois-je
comprendre que le BAPE va devoir faire un nouveau rapport sur la 116?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Nous avons convenu de
vous prouver jusqu'à quel point le ministère des Transports est
soucieux de l'environnement et que maintenant te ministère de
l'Environnement
est davantage sensibilisé aux besoins des transports. Notre
projet, c'est de former un comité de trois personnes: l'un nommé
par le ministère des Transports, l'un nommé par le
ministère de l'Environnement et un troisième nommé du
consentement des deux qui fera la proposition pour permettre de sortir de
l'impasse le dossier de la 116 qui perdure.
Le Président (M. Rochefort): Dois-je comprendre que ce
comité va avoir plus de poids que le BAPE dans le dossier?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas du tout.
Le Président (M. Rochefort): Ah bon! D'accord, merci.
M. Côté (Charlesbourg): Du tout, du tout.
Le Président (M. Rochefort): Sur cela, je reprends mon
rôle...
M. Côté (Charlesbourg): Du tout.
Le Président (M. Rochefort): ...de président et je
vais être très discret pour vous permettre de progresser dans vos
travaux, Mme la députée de Maisonneuve. Nous étions
à l'engagement 85.
Mme Harel: M. le Président, c'est très
intéressant. On aura sûrement l'occasion d'y revenir lors de
l'étude des engagements dans le domaine de la voirie. Concernant
l'engagement 85, ce montant n'est pas engagé dans le cadre de l'entente
auxiliaire Québec-Canada, le contrat accordé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...pour cette étude sur l'impact de la
construction de l'autoroute 50. C'est un montant que le ministère
débourse en dehors de l'entente auxiliaire Québec-Canada?
M. Côté (Charlesbourg): En dehors de l'entente
actuelle.
Mme Harel: Le ministre peut-il préciser?
M. Côté (Charlesbourg): L'entente que vous avez
signée comme gouvernement en 1985 n'avait pas comme préoccupation
l'autoroute 50. Elle avait comme préoccupation la route 138 où,
dans ses prévisions, elle avait demandé 50 000 000 $ et, il en
coûtera tout près de 85 000 000 $ ou 87 000 000 $. Elle avait
comme préoccupation l'autoroute Alma-La Baie avec des prévisions
de 25 000 000 $; la facture frise davantage les 70 000 000 $. Elle avait comme
préoccupation l'aéroport Authier-Nord en Abitibi. Elle avait des
préoccupations un peu partout.
L'autouroute 50 ne faisait pas l'objet de vos préoccupations.
C'est nous qui avons annoncé, lors du sommet des Laurentides,
l'autoroute 50 de Lachute à Mirabel. Lorsque le gouvernement
fédéral a pris sa décision quant au maintien des deux
aéroports, le gouvernement fédéral a voulu savoir
l'intérêt du gouvernement du Québec pour compléter
l'autoroute 13. Nous avons confirmé qu'en effet dans les plans du
ministère, notre intention était de fa compléter, mais
dans la mesure où les besoins s'en faisaient sentir. Si une
décision devait influencer la construction plus rapide de l'autoroute
13, certaines autorités devaient en payer le prix. C'est sur ces
négociations que la préoccupation concernant l'autoroute 50 est
apparue, à la demande du gouvernement du Québec. C'est
l'état de ta situation.
Mme Harel: M. le Président, on doit comprendre que vous
avez été partenaire dans la décision d'utiliser les sommes
qui étaient dans l'entente prévue pour la modernisation des
trains de banlieue, pour plutôt les utiliser en vue de la construction
des autoroutes 13 et 50, comme cela a été signé entre vous
et le ministre d'État, M. Bissonnette.
M. Côté (Charlesbourg): C'est d'abord une entente
qui a été signée entre M. Bissonnette et moi. Elle doit
être soumise pour approbation par les deux cabinets et, par la suite,
être complétée par une entente. Effectivement, lorsqu'on a
parlé de ta nécessité de compléter l'autoroute 13,
il y avait donc nécessité de trouver les budgets
nécessaires.
Le gouvernement fédéral nous a évoqué la
possibilité de se servir des 40 000 000 $ prévus pour les trains
de banlieue et de les affecter à la construction de l'autoroute 13, dans
la mesure où nous en avions besoin, mais en se basant sur une lettre
signée à ta fois par M. Pépin et par M, Clair qui
reconnaissaient que ces 40 000 000 $ affectés aux trains de banlieue
devaient, dans un premier temps, être affectés à ta
construction de l'autoroute 13.
Donc, les 40 000 000 $ sont revenus à l'endroit ou pour les fins
auxquelles ils étaient assignés au départ, soit
l'autoroute 13. La préoccupation du ministre des Transports du
Québec, originaire de la Gaspésie, défendant un
comté de la région de Québec sensible aux problèmes
des trains de banlieue, a fait qu'un paragraphe soit inclus dans l'entente
à la demande du Québec. Dans la mesure où le gouvernement
décide de réaliser le train de banlieue
Montréal-Deux-Montagnes, que les 40 000 000 $ de nouveaux fonds
soient
injectés pour Deux-Montagnes-Montréal. C'est la situation
telle quelle et, très prochainement, tous ces documents pourront
être publics. (16 h 30)
Mme Harel: M. le Président, le ministre peut-il nous dire
ce qu'il advient de l'étude sur la modernisation des trains de banlieue.
Cette étude a été examinée ici-même en
commission parlementaire, lors des engagements antérieurs, une
étude de 500 000 $ qui devait donner lieu à une exploration de la
modernisation des trains de banlieue. Cette étude est-elle entreprise?
Quand le ministre compte-t-il obtenir le rapport de l'étude qui, je
pense, devrait déjà être entreprise?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont deux études.
Si vous me demandez l'objet de chacune des études, je suis incapable de
vous le dire en ce moment. Je sais qu'il y en a une en cours et il y en a une
autre qui est sur le point de commencer. Le point de chute est juin 1987.
Mme Harel: M. le Président, peut-on demander au ministre
de faire parvenir aux membres de la commission...
M. Côté (Charlesbourg): L'objet?
Mme Harel: ...l'objet de ces deux études qui portent de
toute façon sur la modernisation des trains de banlieue mais avec le
mandat assorti.
M. Côté (Charlesbourg): Avec plaisir, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Cela dispose de
l'article 85.
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Ensuite?
Mme Harel: À la page 100, M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): L'engagement...
Mme Harel: ...100. Cela concerne les haltes routières.
Dans ce cas, ce sont des travaux de construction d'un réseau
d'égout sanitaire. Un peu plus loin, à la page 110, il y a
l'engagement 120, soit un contrat pour la fourniture de services d'entretien et
de nettoyage des haltes routières pour une période de trois ans.
Ces engagements me permettent de poser la question au ministre sur les haltes
routières.
M. Côté (Charlesbourg): ...
Mme Harel: Quand le ministre entend-il donner suite au rapport
qui lui a été présenté? Par exemple, l'engagement
120, l'octroi d'un contrat d'entretien et de nettoyage des haltes
routières pour trois ans, est-ce que cela ne vient pas d'une certaine
façon rendre inopérantes dans le cas de ces haltes -
Rivière-à-Claude etc. - les recommandations contenues dans le
rapport qui sont dans le sens, je pense, que les haltes soient entretenues par
les fournisseurs qui obtiennent le permis?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement le rapport
Dionne, du nom de Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata, recommandait que l'entretien des haltes
routières au Québec soit confié à des gens qui
pourront offrir des services de restauration à froid et qui, par le fait
même, auraient l'obligation de l'entretien et de la qualité de
l'entretien de chacune des haltes routières. Il faut quand même
distinguer ce qui est sur des autoroutes et ce qui est sur des routes de
contournement. L'engagement 120 est Mont-Saint-Pierre, qui est situé
à 36 milles à l'est de Sainte-Anne-des-Monts. Je pense qu'il
serait difficile d'appliquer dans des cas comme ceux-là la politique des
haltes routières recommandée par Mme la députée de
Maisonneuve puisqu'il n'y pas de cantine mobile ou très peu à
Mont-Saint-Pierre et c'est fort différent de ce que nous allons faire.
Maintenant, quand? Ce que nous voulons pour le prochain exercice
budgétaire soit, le 1er avril, c'est que les gens soient assignés
dans chacune des haltes routières. Nous allons procéder dans les
prochains jours aux appels d'offres publiques quant à ceux qui
voudraient soumissionner pour s'installer dans les haltes routières
selon les conditions. Je sais que les devis ont été
préparés. Quant à moi, j'attendais le retour de vacances
de Mme la députée de Kamouraska-Témiscouata - ce qui s'est
fait en fin de semaine - pour enclencher le processus afin qu'elle soit
intimement liée à la réalisation de sa recommandation.
Mme Harel: Cela veut donc dire que vous entendez procéder
à des appels d'offres dans les jours et les semaines qui viennent. La
recommandation pour que ce soit par ordre d'ancienneté a-t-elle
été retenue? Est-ce que le rapport ne contenait pas une
recommandation à savoir que les entreprises ou les restaurateurs qui
veulent soumissionner soient ceux qui, déjà, avaient pu obtenir
un permis d'installation?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un problème
assez difficile que celui des haltes routières. Je n'ai pas besoin de
vous rappeler que c'est avec la permission de M. Biron, ministre de l'Industrie
et du Commerce que
ces individus, avec un permis de restaurateur mobile, se sont
installés un peu partout le long des autoroutes sur recommandation de la
municipalité dans laquelle était implantée la halte
routière. Au début de nos discussions, les gens installés
le long des haltes routières sont venus défendre leurs droits
d'occuper en présentant un permis payé 50 $ par année et
délivré par le ministre de l'Industrie et du Commerce de
l'époque. Sauf, pour 1985-1986 et 1986-1987 puisque le minstère
de l'Industrie et du Commerce n'avait pas juridiction et ne pouvait pas, en
conséquence, délivrer des permis d'occupation de terrains qui
appartenaient au ministère des Transports. S'étant aperçu
de sa bévue et pour régler le problème, il a tout
simplement transféré le bébé au ministère
des Transports. Et là, on a vu s'installer partout dans le
Québec, bien sûr des cantines de patates frites, des
marchés aux puces et toute une panoplie d'individus qui voulaient vendre
à peu près n'importe quoi le long des autoroutes du
Québec. Sur le plan touristique et sur le plan visuel, ce n'était
pas très souhaitable, d'où les accrochages de l'été
dernier et aussi la volonté des restaurateurs installés pas
très loin de ces sorties d'obtenir justice. Évidemment, je ne
suis pas allé voir moi-même les rapports d'impôt des
cantiniers, mais il n'y a pas nécessairement de corrélation,
j'imagine, entre ce qui était passé au guichet et ce qui
était versé au ministère du Revenu. C'était le
principal point de revendication des restaurateurs le long de la route. Donc,
en toute équité, ce qu'il nous faut, c'est permettre aux
individus de soumissionner pour l'occupation des haltes routières: une
personne avec un service à froid. J'avais demandé qu'on
prépare les devis en fonction de ces exigences.
Mme Harel: Et ce serait ouvert à ce moment-là
à l'ensemble des cantiniers mobiles qui veulent soumissionner.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, et aussi
peut-être des restaurateurs qui le voudraient. Autant vous manifestiez
d'ouverture sur la Basse-Côte-Nord autant il faut en manifester le long
de l'autoroute pour ceux qui se sont installés au fil des ans et qui ont
dû payer un permis pour leur restaurant. Il faut permettre aux individus
de soumissionner. Je pense que c'est le jeu.
Mme Harel: Alors, c'est écarté. Évidemment,
l'information avait circulé à un certain moment que seuls les
cantiniers mobiles membres de l'Association des cantiniers auraient
accès à ces appels d'offres. Ce n'est pas le cas et ce sera
ouvert.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que l'Association
des cantiniers aurait souhaité. Je pense qu'il faut ouvrir... Les
cantiniers sont même mieux placés aujourd'hui parce qu'ils ont
été en activité et ils savent ce qu'ils peuvent faire en
termes de chiffres d'affaires et ce qu'ils peuvent offrir.
Le Président (M. Rochefort): Vous avez
complété l'article 120, Mme la députée. En ce qui
me concerne, j'ai seulement une question sur l'article 120.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 120.
Le Président (M. Rochefort): Oui, à l'article 120,
page...
M. Côté (Charlesbourg): Mont-Saint-Pierre
Le Président (M. Rochefort): ...110. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, il y a
eu des soumissions pour lesquelles on a les chiffres de soumissions pour la
première année, mais automatiquement on accorde le contrat au
plus bas soumissionnaire évidemment pour la première
année. Mais on a aussi le montant de ce que cela impliquera pour les
années suivantes, dans le cas qui nous occupe: 27 563 $. A-t-on, pour la
deuxième année, le montant de la soumission des autres
soumissionnaires?
M. Côté (Charlesbourg): L'indexation.
Le Président (M. Rochefort): Ah! C'est simplement un
processus d'indexation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Rochefort): Mais à quel
pourcentage?
M. Côté (Charlesbourg): Au taux de l'inflation.
Le Président (M. Rochefort): Au taux de l'inflation...
Imputation budgétaire 1986-1987: 11 937 $; l'année suivante: 27
000 $. Le taux d'inflation qui, disons donc, n'est pas comparable à ceux
dont on parle ou même dont on a un jour entendu parler, au Québec,
en tout cas. Cela ressemble plutôt au Brésil ou à
Israël comme taux d'inflation. Sur 228...
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez parfaitement
raison. Cela m'avait échappé et c'est ce qu'on m'avait dit comme
première réponse. Mais, effectivement, on me fournit une autre
information qui, elle, va confirmer l'inflation. C'est "années
suivantes" au pluriel, donc, pas seulement une seule année
et il peut y avoir, dans certains cas, une partie d'année selon
le temps où on a demandé l'appel d'offres.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il serait possible,
M. le ministre, de nous fournir le détail? Si, effectivement, ce n'est
pas simplement de l'indexation, quelles étaient les sommes
demandées par les autres firmes pour la deuxième ou
troisième année?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): On n'a pas besoin de nous le
fournir aujourd'hui, M. le ministre, simplement nous le faire parvenir
ultérieurement. Cela va?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, la page 154, l'engagement
205.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 205, oui.
Mme Harel: Cela s'intitule "Subvention d'équilibre
budgétaire à la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, pour combler le déficit
d'opération de la desserte maritime de Chevery, Harrington-Harbour et
Aylmer Sound et assurer le service de transport de passagers entre le village
de Saint-Augustin et l'aéroport.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas Logistec.
Mme Harel: Est-ce que le ministre va me permettre lui poser une
question sur le Relais nordik?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement.
Mme Harel: Sur l'engagement 205, de quelle sorte de subvention
s'agit-il? C'est la municipalité régionale de comté? C'est
la MRC?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est qu'à Saint-Augustin, il y a ce qu'on appelle communément un
bac qui dessert certains villages qui ne sont pas accessibles autrement que par
bac. Dans ce cas-ci, c'est qu'on subventionne aussi des déficits
d'exploitation.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
Mme Harel: Oui. M. le Président, le ministre a fait
état lui-même que lors de son déplacement sur la Basse et
Moyenne Côte-Nord, il vérifiera l'état de l'opinion et les
réactions des populations à ce moyen de transport maritime qui
est essentiel, parce qu'on achemine par eau - il ne faut pas l'oublier -
presque la totalité des produits qu'utilise la population de la Moyenne
et de la Basse-Côte-Nord.
Le ministre peut-il s'engager devant la commission à
déposer le contrat qui a été retenu par le
ministère, le contrat de Relais nordik? Sinon, je vais poser mes
questions. Je pourrais peut-être vous les poser...
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas d'objection,
sous réserve de certaines vérifications. Je ne sais pas quelle
est la tradition du ministère. C'est sous cette réserve et ce
n'est pas dans le but de me... Je ne vois pas de problème majeur
à le déposer, puisque le contrat est partie intégrante de
l'appel d'offres public.
Mme Harel: Oui et le contrat est partie intégrante aussi,
et toutes les conditions qui étaient posées par le
ministère. Je rappelle notamment une des conditions qui était
d'obtenir un cautionnement de soumission. Parmi les conditions que le
ministère posait aux soumissionnaires éventuels pour la desserte
maritime, il y a évidemment un cautionnement de soumission. Il y a
également la garantie d'exécution du contrat,
M. Côté (Charlesbourg): C'est fait.
Mme Harel: Le ministre nous confirme qu'autant pour le
cautionnement de soumission, la compagnie a trouvé un cautionnement qui
est émis par une... Est-ce que le ministre peut nous assurer ou nous
confirmer que c'est une compagnie canadienne légalement
constituée qui a amené le contrat de cautionnement. (16 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Pour vous confirmer la
solidité de la compagnie dan3 la foulée des questions que vous
avez posées en décembre, dans la dernière semaine de la
session, l'avis demandait une garantie de 370 000 $. La compagnie a
déposé des bons d'obliqations au porteur pour 400 000 $. Pour
votre information, avant même que le contrat soit signé,
l'entreprise a réussi à se faire ouvrir un crédit bancaire
de 4 000 000 $.
Mme Harel: Ici même dans une institution financière
canadienne?
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, faisant
affaire au Québec.
Mme Harel: D'une institution financière canadienne?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Est-ce que je pourrais mettre le ministre en garde et
lui proposer de vérifier ses sources?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je sais
très bien ce à quoi fait allusion, Mme la députée
de Maisonneuve, avec la France. Il faut bien se comprendre. La marge de
crédit est à une institution qui fait affaire au Québec
mais qui peut avoir son siège social en France.
Mme Harel: Également, le ministère a obtenu copie
des contrats d'affrètement des bateaux que la compagnie entend
utiliser.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ainsi que des plans des
modifications aux bateaux pour se conformer aux exigences du ministère.
Avant de signer le contrat j'ai moi-même eu des rencontres ultimes avec
les officiers du ministère, dont le capitaine Therrien qui connaît
très bien la Basse-Côte-Nord, M. Girard du ministère et M.
Blauin en présence du sous-ministre. J'ai dit aux gens du
ministère: Entrez là-dedans comme vous voulez, comme l'Opposition
fait pour le gouvernement. Posez toutes les questions que vous voulez afin de
vous assurer que cette compagnie soit capable de répondre aux exigences
du gouvernement. Le test a été passé. Jusqu'à
maintenant cette compagnie a livré en totalité ce qu'elle
s'était engagée à livrer.
Mme Harel: Est-ce qu'il est de la connaissance du ministre que le
bateau affrété par la compagnie Relais Nordik pourrait ne pas
être prêt pour le 1er avril? Compte tenu de la restauration devant
être effectuée sur ce bateau qui faisait auparavant, je pense, du
ravitaillement pour les...
M. Côté (Charlesbourg): Si vous voulez une
réponse complète, c'est ce que souhaiteraient les autres
soumissionnaires. L'information que je possède actuellement c'est que le
bateau sera livré à temps pour le début des
opérations, au début d'avril. Dans la mesure 06 le bateau ne
serait pas prêt des dispositions sont prises actuellement pour que la
relève soit prête. Je suis informé à ce moment que
les deux autres soumissionnaires ont offert leur collaboration à la
compagnie Relais Nordik pour prendre la relève le temps qu'il
faudra.
Mme Harel: Alors, c'est donc dire que le ministre confirme que le
bateau le Tartan Sea, qui faisait jusqu'à maintenant du ravitaillement
des plates-formes de forage, pourrait ne pas être prêt le 1er avril
prochain.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Continuez à
faire votre excellent travail comme dans le passé. Ne tirez pas de
mauvaises interprétations des propos du ministre. Ce qu'on a dit dans un
premier temps c'est que le bateau, selon les indications va être
prêt. Mais dans la mesure où il ne serait pas prêt, pour ne
pas que, avril venu, vous ayez l'occasion de vous lever en Chambre pour dire au
ministre des Transports, on vous l'avait dit qu'il ne serait pas livré
à temps et que le service ne serait pas assuré. J'ai pris des
précautions pour m'assurer des bateaux capables d'assurer la
relève et que cela puisse se faire tant auprès de Logistec que du
Groupe Desgagnés, des compagnies très responsables oeuvrant dans
ce domaine depuis déjà fort longtemps et que vous connaissez
très bien.
Mme Harel: M. le ministre, quel chantier maritime procède
actuellement à la transformation du bateau?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas le nom mais,
à mon grand désespoir, c'est un chantier maritime de
Nouvelle-Écosse.
Mme Harel: Alors, c'est un chantier maritime de Nouvelle-Ecosse
qui procède actuellement à la transformation de ce bateau qui
bénéficie d'une subvention gouvernementale pour la desserte
maritime.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire sur cela,
si vous n'avez pas d'autres questions que, lorsque j'ai rencontré, tes
nouveaux entrepreneurs en décembre, cela a été une
exigence que j'ai moi-même mentionnée: prendre tous les moyens
possibles pour faire effectuer les réparations au Québec. Le
lendemain, ces gens ont contacté les chantiers maritimes du
Québec, les Verreault de Les Méchins, les Talbot de
Québec, de Lévis à Lauzon et de Sorel et, à mon
grand étonnement alors que tout le monde se plaint qu'il n'y a pas de
travail, personne n'a pu garantir qu'on serait capable de livrer le bateau pour
la fin de mars et c'était une exigence. Personne. Par contre, certains
chantiers, au lieu de soumissionner et commencer sur le champ à faire
des préparatifs pour les rénovations venaient au ministère
des Transports faire du lobbyinq et demander une prolongation quant à la
date de livraison du bateau. C'est cela qu'on a vécu.
Mme Harel: Est-il à la connaissance du ministre que l'un
des soumissionnaires proposait dans sa soumission la construction d'un nouveau
bateau pour faire le transport maritime si sa soumission avait
été retenue?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon? Je ne comprends pas
le sens de la question.
Mme Harel: Est-il à la connaissance du ministre que l'un
des soumissionnaires...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...pour le contrat de la desserte maritime...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...se proposait, lui, de construire au Québec
un nouveau bateau...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...si son contrat était retenu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le Groupe
Desgagnés. Dans les jours précédant le dépôt
des offres, le Groupe Desgagnés était venu me rencontrer au
ministère pour parler effectivement de la technologie et des
méthodes de construction utilisées à Vancouver, puisque le
chantier maritime de Paspébiac est associé à un chantier
maritime de l'Ouest. La construction, au lieu d'être faite en cale
sèche, est faite sur le soi et, par la suite, lancement conventionnel
sur des billes ou des...
Une voix: ...rails.
M. Côté (Charlesbourg): ...rails effectivement.
Mme Harel: Dernière question, M. te Président. Le
ministre a certainement pris connaissance de l'étude pour
l'amélioration de la desserte maritime de la Mayenne et
Basse-Côte-Nord réalisée è la Direction du transport
maritime du ministère en mars 1986. Entend-il donner suite à la
proposition d'examiner quel devrait être le port de tête, si ce
devrait être Sept-Îles ou Rimouski? Dans cette étude, on
termine avec l'impossibilité de conclure de façon
définitive sur les gains ou les pertes si tant est que c'était
Rimouski ou Sept-îles.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre a conclu le 8
avril 1986 à la Chambre de commerce de Rimouski en annonçant que
le port d'attache serait Rimouski pour les cinq prochaines années.
Mme Harel: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Ceci complète
l'engagement 205. Ceci termine-t-il le mois d'août, Mme la
députée de Maisonneuve?
Mme Harel: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Les engagements financiers
du ministère des Transports sont maintenant considérés
vérifiés pour le mois d'août. J'appelle maintenant le mois
de septembre.
Septembre
Mme Harel: L'engagement 49 de septembre, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 49 à la
page 87. Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Il s'agit d'un contrat pour la fourniture des services
d'entretien et de réparation du système de contrôle par
ordinateur au tunnel Ville-Marie situé sur l'autoroute 20. Ce qui
m'intéresse en fait c'est de savoir si le ministère entend y
installer un système de contrôle semblable à celui
installé à Louis-Hippolyte-Lafontaine.
M. Côté (Charlesbourg): Comme il se dirige tout
droit dans le comté de Maisonneuve, c'est un système qui sera
encore plus sophistiqué que celui du pont-tunnel.
Mme Harel: ...qui permet de sortir de Maisonneuve.
M. Côté (Charlesbourg): ...ou d'y entrer.
Mme Harel: Oui, effectivement. Ce sont les systèmes de
contrôle par ordinateur?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: II n'y a rien de plus à en dire.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il me semble plus
sophistiqué que ce qu'on connaît actuellement, rien de plus. Il
s'agira de voir, à l'utilisation, ce que cela donne.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? L'engagement 49 est
vérifié.
Mme Harel: Oui, vérifié. L'engagement 63. Il faut
comprendre, M. le Président, que c'est là un contrat pour la
fourniture de services d'entretien dans les aéroports des villes
nordiques. Cela va. L'engagement 64.
Le Président (M. Saint-Roch): Voulez-vous les
vérifier, Mme la députée:
Mme Harel: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 64.
Mme Harel: C'est un contrat pour
l'achat de 29 motoneiges pour les besoins de divers ministères et
pour livraison à divers endroits. Le ministère des Transports
a-t-il agi pour le compte d'autres ministères? Pour lesquels? En lisant
la note, est-ce qu'il faut penser que c'est relatif...
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends. Parce que
là, vous étiez en train de m'apprendre une nouvelle, qu'on
achetait des motoneiges pour d'autres. Le Service général des
achats le fait en "pool", pour l'ensemble des ministères et la partie
qui est là, en termes d'engagements financiers, ne concerne que le
ministère lui-même. Par exemple, pour le ministère des
Transports, c'est 6952 $.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 64,
vérifié?
Mme Harel: Vérifié. L'engagement 83. Il s'agit d'un
contrat de services pour effectuer une recherche sur l'ampleur, la structure et
le fonctionnement du système de transport routier des marchandises au
Québec. On va voir un peu plus loin - je croîs que c'est en
octobre ou novembre -que le mandat est élargi pour que l'étude
porte aussi sur le transport maritime. C'est bien le cas? C'est la même
recherche qui, avec l'engagement financier pour les mois d'octobre ou novembre
- on y reviendra tantôt - élargit cette étude au transport
maritime des marchandises?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas d'octobre, on
pourra peut-être y revenir. Je n'en ai pas l'impression. Si on avait le
numéro de l'engagement pour octobre...
Mme Harel: On y reviendra tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): On y reviendra.
Mme Harel: Concernant cette étude, de quoi s'agit-il
exactement?
M. Côté (Charlesbourg); M. le Président, je
n'ai pas entre les mains et on n'a pas dans nos cahiers l'appel d'offres qui
permet aux compagnies de soumissionner. Comme vous le savez, des montants
d'argent sont impliqués et il y a aussi une sélection, puisque
cela se fait à deux niveaux. D'abord, à un niveau de
compétence, donc capacité de la firme de faire le travail
à partir de points qui sont qualifiés, par exemple, dans un
premier niveau. À partir de cela joue le niveau de soumissions qui fait
que le plus bas soumissionnaire qualifié obtient le contrat. Ce que je
ferai, c'est qu'on déposera les éléments manquants pour
vous informer des buts visés par l'étude.
Mme Harel: Sur le système de transport routier des
marchandises, est-ce qu'il faut penser que c'est le transport par camions, ce
qui est en cause?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord. Excusez, je
regarde autre chose. Oui, certainement. C'est dans une préoccupation
pancanadienne que la conférence des ministres à Toronto commence
à avoir une certaine préoccupation pour tout le Canada.
Mme Harel: Aujourd'hui-même, dans le journal Le Devoir,
paraissait une entrevue de fond avec M. Jacques Alary, le
vice-président exécutif de l'Association du camionnage du
Québec. On y faisait état d'une très vive
inquiétude des camionneurs québécois à
l'égard de l'envahissement des compagnies américaines et qui,
notamment, attendaient une prise de position ferme, officielle et écrite
de la part du ministre québécois des Transports, M. Marc-Yvan
Côté. (17 heures)
M. Côté (Charlesbourg): J'ai certainement
rencontré au moins à sept, huit ou peut-être même dix
reprises depuis un an l'Association du camionnage du Québec, laquelle
dans un premier temps a défendu des positions avec beaucoup de
conviction représentant l'opinion de ses membres quant au projet
fédéral de déréglementation. Pour ma part, j'ai
toujours parlé d'une volonté d'assouplir la réglementation
au lieu d'une déréglementation totale. Il faut convenir aussi que
nous bénéficions actuellement d'un pouvoir
délégué d'Ottawa en matière de transport et que,
dans la mesure où le Québec n'agirait pas, le gouvernement
fédéral pourrait faire dans ce domaine ce qu'il a fait dans le
domaine des pêches, il y a quelques années. C'est une situation
assez difficile pour le Québec qui subit actuellement des pressions
d'Ottawa et qui subit aussi les pressions de l'Ontario, qui a
décidé d'accepter le principe de la loi visant la
déréglementation, et aussi du Manitoba, qui, lui, était
beaucoup plus opposé et qui a laissé certains
éléments sur la table et se dirige vers une
déréglementation à tout le moins partielle. Ceci est fort
différent de l'attitude prise à la Conférence des
ministres des Transports, à Toronto, au début du mois d'octobre
1986.
Actuellement, nous sommes en période intensive de
réflexion au ministère, autant sur les éléments
maritimes, aériens et terrestres en incluant te camionnage. Vendredi
prochain, j'aurai une réunion de travail qui sera déterminante
quant aux orientations définitives et détaillées de la
prise de position du ministère, à la fois, pour le C-18, pour le
C-19 et pour le C-21, qui visent aussi les conférences maritimes. Il
semble bien qu'il y a là un certain niveau d'incompréhension de
la position géographique
et historique du Québec dans le domaine du camionnage. À
la lumière de ces réunions, effectivement, en termes
d'orientation générale la position du ministère clairement
exprimée à l'époque, à la Conférence des
ministres des Transports de Toronto sera campée dans une position ferme
et sera soumise au Conseil des ministres les 18 et 19 février prochain.
Par la suite, le plan d'action sera connu du public. Nous sommes à
l'heure des décisions. Bien sûr, l'Association du camionnage du
Québec est au coeur de ces consultations. M. Beaulé les a
déjà rencontrés, la semaine dernière, pour faire de
nouveau le tour de la position de l'Association du camionnage du Québec,
qui, aujourd'hui, semble différente de ce qu'elle était il y a
quelque temps. Eux-mêmes ont à vivre dans le contexte canadien
puisqu'il existe aussi une Association du camionnage du Canada qui
défend des points de vue non pas fort différents mais des points
de vue différents de ceux de l'Association du camionnage du
Québec.
Je pense que tout le monde autour de la table, actuellement, avec les
gens du secteur privé concernés, avec l'Association du camionnage
du Québec et avec les officiers du ministère, est à
fignoler la position que nous adopterons et qui sera proposée au Conseil
des ministres les 18 et 19 février prochain.
Mme Harel: M. le Président, M. le ministre vous venez
d'évoquer une sorte de revirement stratégique de l'Association du
camionnage du Québec, lors de son assemblée
générale spéciale au mois de décembre. Il demeure
que, d'une position de principe contre la déréglementation ils
ont finalement transformé cette position de principe en une position,
dirais-je, plutôt stratégique d'une déréglementation
mais à deux conditions: à la condition d'un code canadien de la
sécurité routière et à la condition de tests de
compétence pour les chauffeurs. Maintenant plutôt que d'être
contre, ils vont, j'imagine, faire une campagne, qui est déjà
entreprise, en faveur de ces deux conditions.
M. Côté (Charlesbourg): Des cours conditionnels et
optionnels.
Mme Harel: J'espère qu'ils auront plus de succès
que l'effet dévastateur que cela aurait dans le domaine linguistique. M.
le ministre, est-ce que vous appuyez ces deux demandes, à savoir un code
canadien de sécurité routière qui s'applique à tous
et un test de compétence pour les chauffeurs? D'autre part, ils font
grand état des camionneurs qui ne respectent pas les règles. Je
recevais aujourd'hui même à mon bureau une copie de lettre d'un
camionneur - je pense qu'elle vous a été envoyée - du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce transporteur - en fait c'est un propriétaire
d'entreprise de transport - faisait état en les nommant de transporteurs
illégaux dans sa réqion...
M. Côté (Charlesbourg): Elle est datée de
quelle...
Mme Harel: Elle est datée du 22 janvier et disait ceci:
"Nous avons fait plusieurs plaintes à la Sûreté du
Québec au poste de Chicoutimi - il nommait le caporal à qui la
plainte avait été adressée - pour qu'il intercepte ces
transports illégaux. Â 99 % des cas soumis, le caporal nous a
répondu qu'il n'avait pas le temps de s'occuper de nos plaintes à
cause du manque d'effectifs policiers, manque d'argent et du manque de
connaissance dans le dossier du transport par fardier. Le caporal m'a dit que
cela ne servait pas à grand-chose de les intercepter, parce que le
transporteur qui se fait arrêter recommence tout de suite après.
Dans ces conditions-là, notre travail ne sert à rien. Alors
pourquoi dépenser du temps, de l'argent et de l'énergie à
des choses qui ne résultent à rien"?
Il continue en disant que le transport illégal n'est pas rentable
pour la société. Évidemment, il en fait la
démonstration puisque les transporteurs n'ont pas de permis de transport
à payer, paient moins cher d'impôt etc. Il se posait la question:
Que vaut le permis de transport et pourquoi respecter les
règlements?
M. Côté (Charlesbourg): Je vérifiais dans ma
valise à côté parce que cela me rappelait quelques
souvenirs. Avant de venir ici je lisais mon courrier, c'était celui du
22. Concernant l'Association du camionnaqe, le Code national de la
sécurité routière a été l'objet de nos
préoccupations à Toronto et l'objet d'un accord de toutes les
provinces canadiennes. Il y a donc là une volonté très
clairement exprimée de l'ensemble des ministres représentant
l'ensemble du Canada d'avoir un Code national de la sécurité
routière. Quant à l'autre condition, je ne suis pas convaincu que
cela doit être uniquement celle-là. D'autres avenues de discussion
sont peut-être possibles pour que l'Ontario, le Manitoba et le
Québec puissent s'entendre sur une position commune. Que M. Crosbie ou,
à tout le moins, son entourage puisse être davantage sensible
à la position stratégique et spéciale du Québec,
c'est ce sur quoi nous travaillons actuellement et, très prochainement,
la position sera bien arrêtée, bien campée et
défendable.
Mme Harel: Le Code canadien de la sécurité
routière n'est-il pas prévu seulement pour 1990? La vive
inquiétude des camionneurs, c'est qu'il pourrait y avoir
déréglementation avant la mise en application du Code de la
sécurité routière.
Oans l'esprit du ministre, le Code de la sécurité
routière doit-il précéder la
déréglementation?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le Code national de la
sécurité routière.
Mme Harel: Oui. Le code canadien, en fait, je l'appelle
national.
M. Côté (Charlesbourg): Canadien ou national, je
pense que c'est le Code national de la sécurité routière.
Il était question à Toronto de 1988 ou 1989, mais cela
dépend à quel rythme chacune des Législatures provinciales
va adopter la loi qui permet la déréglementation. Il est
assurément clair qu'au Québec ce ne sera pas avant la fin de 1987
et peut-être au début de 1988. Je pense qu'au gouvernement
fédéral on en est à la deuxième lecture
actuellement et il reste beaucoup d'étapes à franchir avant
l'adoption. Il est clair que le Code national de la sécurité
routière est l'élément majeur de ta
déréglementation puisqu'il faut protéger les citoyens dans
tout le Québec, non seulement au Québec mais dans tout le
Canada.
Sur les appréhensions de certains transporteurs du Québec,
quant à la pénétration du marché par des
transporteurs américains qui ont des moyens financiers supérieurs
aux leurs, je me suis très clairement exprimé à Toronto.
Cela a fait l'objet d'une suspension pendant un temps
indéterminé; c'est même devenu très lourd à
la réunion, mais cela a été très clairement
exprimé là-bas.
Si je veux revenir à la lettre à laquelle faisait allusion
Mme la députée de Maisonneuve sur la surveillance
routière, j'ai toujours dit qu'il fallait, dans un premier temps,
bonifier le Code de la sécurité routière, ce que nous
avons fait avant les fêtes; simplifier certaines réglementations
que nous avions ou, du moins, enlever la poussière pour l'adapter
à nos besoins d'aujourd'hui. Cela s'est fait en collaboration et en
consultation avec ceux qui ont à appliquer ces réglementations et
ces lois.
On l'a fait. On est maintenant prêt avec le Solliciteur
général, à passer à une meilleure application de
ces règlements et de ces lois et très bientôt on sera en
mesure d'annoncer certaines choses. Quant à l'attitude de la
Sûreté du Québec, je ne suis pas convaincu que la lettre la
réflète vraiment.
Je pense que c'est le vécu d'un individu qui paie des permis, qui
paie des licences et qui a un droit de transporter et qui se voit concurrencer
par des individus qui n'ont pas ses droits. Je peux vous assurer que dans un
temps très prochain, il y aura la chasse aux "illégaux" à
travers le Québec. Nous aurons, dans un premier temps, une meilleure
structuration de fonctionnement et une adaptation de chacun des quatorze
intervenants concernés - comme vous le savez ils sont quatorze dans tout
le Québec, soit des organismes ou des ministères - pour un
meilleur fonctionnement à ce niveau.
Ceux qui, par les CB s'avertissent mutuellement que des pesées
sont ouvertes et prennent d'autres rangs ou d'autres chemins, ceux qui
surchargent leurs camions, votre temps est terminé. Du moins,
profitez-en pour la semaine qui vous reste. Il est clair que nous avons pris
des moyens et qu'ils seront connus publiquement et qu'on protégera le
droit de ceux qui ont des permis, tant et aussi longtemps que les permis vont
exister. Il y a des rajustements très clairs à ce chapitre.
Il y a des torts partout. Il y a des torts de la part de certaines
compagnies qui encouragent le transport illégal parce que cela leur
coûte moins cher. Il y a des torts de la part de certains transporteurs
qui, dans le passé, ont abusé des prix. Il y a des torts aussi
quant à la surveillance policière et il y a des torts de niveau
ministériel quant à cette incapacité dans le passé
d'avoir une action concertée et une volonté de poursuivre
sur-le-champ les individus en infraction.
Mme Harel: Avec les modifications apportées au Code de la
sécurité routière, comme le mentionnait le ministre, le
ministre est toujours partisan d'une force policière spéciale
pour l'application du Code de la sécurité routière. Enfin,
c'est ce qu'il a exprimé lors du conqrès de l'Association des
constructeurs de routes du Québec. C'est bien le cas. Le ministre a bien
été...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que le ministre a dit,
c'est essentiellement les mêmes propos qu'il a tenus devant la commission
parlementaire en ce sens que, personnellement, il favorisait l'implantation
d'un corps de police autonome qui s'occuperait de la sécurité
routière. C'était davantage l'objectif qu'il fallait viser et
atteindre. Le corps spécial est un moyen et je ne crois pas que ce soit
le seul et unique moyen pour l'atteindre. Il pourrait facilement y avoir, si ce
n'était pas un corps de police spécifique, une section de la
Sûreté du Québec qui ne ferait que cela, atteignant les
mêmes objectifs. Et, très prochainement, une première
étape serait franchie, une étape très impartante et il
serait intéressant de voir les résultats au bout d'un certain
temps.
Mme Harel: Quand le ministre entend-il faire une annonce sur le
moyen qui va être retenu par le gouvernement pour appliquer le nouveau
Code de la sécurité routière?
M. Côté (Charlesbourg): Très
prochainement. C'est ce que j'ai fait avec mon collègue, le
Solliciteur général, avec le ministre du Revenu, avec le
Procureur général, avec le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, le ministre du Travail et responsable de
la CSST, avec le président de la Régie de l'assurance
automobile... Et le ministère des Transports, bien sûr, puisque
les plus grands défenseurs de l'application des lois et
règlements à travers le Québec étaient su
ministère des Transports et qu'ils étaient passablement
écoeurés de voir ce qui se passait depuis onze ans. Finalement,
ils ont senti une volonté politique d'y arriver. (17 h 15)
Nous avons eu d'autres réunions, la semaine dernière, avec
les trois principaux intéressés. Nous en aurons d'autres, la
semaine prochaine, lesquelles devraient normalement mettre un terme à
cette période de préparation pour que l'action se passe davantage
sur le terrain que dans les officines des ministères.
Mme Hare,: Oui, alors, vérifié.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié. Le
suivant.
Mme Harel: M. le Président, je parlais tantôt de
l'étude qui sera réalisée sur le transport maritime. On
retrouve cela à l'engagement 162, c'est toujours au mois de
septembre.
Le Président (M. Rochefort): À la page 145.
Mme Harel: À l'engagement 83, il s'agissait d'un contrat
de services pour effectuer une recherche sur l'ampleur, la structure et le
fonctionnement du système de transport routier des marchandises au
Québec. Ce contrat de services était donné à Solico
Consultants Inc., à Laval. Là, à l'engagement 162, on
retrouve une subvention additionnelle au Fonds pour la formation de chercheurs
et l'aide à la recherche à titre d'aide financière
permettant d'inclure le volet "transport maritime" à la mise en oeuvre
conjointe - j'aimerais savoir conjointe avec qui - de l'action concertée
dans la recherche sur le transport des marchandises. Alors, l'oeuvre est
conjointe et l'action est concertée. C'est assez
élégamment dît mais c'est concerté avec qui et c'est
conjoint avec qui et cela a quoi à voir avec l'engagement 83?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais lire une petite note
bien explicite.
Mme Harel: ...
M. Côté (Charlesbourg): Cela rappellera certainement
certains souvenirs à Mme la députée de Maisonneuve du
temps où ils étaient au pouvoir. L'action concertée sur le
transport des marchandises a été lancée au printemps 1985
- vous vous rappelez de cette période n'est-ce-pas - par le CT 15-58-54
du 2 avril 1985.
Mme Harel: ...des ministres.
M. Côté (Charlesbourg): II est prévu qu'elle
se poursuive jusqu'à l'exercice 1987-1988, avec la
référence du CT du 31 octobre 1985. Ce volet de recherche a
trouvé un vif intérêt dans les milieux universitaires. Il a
ainsi permis de sensibiliser les chercheurs à l'importance d'un secteur
de recherche encore peu exploité au Québec, d'inciter les
chercheurs issus de diverses disciplines à travailler à
l'amélioration du transport des marchandises, de créer un
potentiel de recherche en contribuant à la formation des chercheurs et
des experts dont le Québec a besoin dans le domaine du transport des
marchandises, de stimuler la diffusion des connaissances dans le domaine du
transport des marchandises et d'encourager leur utilisation. L'action
concertée offerte par l'intermédiaire du Fonds FCAR permet donc
un meilleur regroupement des ressources humaines intéressées par
la recherche dans le domaine du transport et une meilleure allocation des
ressources financières qui sont consacrées à ce secteur.
Dans ce contexte, le MTQ désire élargir le champ de l'action
concertée par l'inclusion d'un volet prioritaire intitulé
"Transport maritime des marchandises". D'accord. Il y a un petit bout qui va
vous donner le restant de l'explication.
Plusieurs secteurs d'intérêt les plus prometteurs et
besoins ont été identifiés et feront l'objet de recherches
à privilégier. Ce sont notamment les secteurs de
l'économie du transport maritime, de technologie et de techniques
maritimes, de l'intermodalité entre le transport maritime et les autres
modes de transport. .
Mme Harel: C'est le fonds de recherche qui est offert aux
universités, c'est ce qu'il faut comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Mme Harel: C'est un fonds administré conjointement par les
universités. Comment est-il géré ce fonds de
recherche?
M. Côté (Charlesbourg): Par l'ensemble des
universités qui ont une autonomie assez grande sur cela et, selon ce
qu'on me dit, font davantage l'objet de recherches en ce qui a trait aux gens
qui poursuivent des études de doctorat.
Mme Harel: Alors, c'est sur le transport des marchandises et
là il est élargi au transport maritime.
M. Côté (Charlesbourg): Maritime. En particulier,
compte tenu du fait que, ce que vous avez mis sur pied comme gouvernement, le
Secrétariat du Saint-Laurent avec SODES. Beaucoup de travail de
réflexion se fait à ce sujet et il y a un éveil
très important en ce qui concerne l'importance du Saint-Laurent et de la
recherche dans le monde maritime. Je crois que c'est l'aboutissement de
pressions du milieu qui fait qu'il y ait une volonté de voir un peu plus
avant.
Mme Harel: II faut dire évidemment que, sur un autre
dossier, celui de la sécurité routière, les études
effectuées récemment ont certainement beaucoup contribué
aux décisions prises et ont beaucoup contribué aussi à
éveiller l'opinion publique sur toute cette question de la
sécurité routière, de l'incidence ou non du port de la
ceinture de sécurité, de l'incidence ou non de bien d'autres
mesures qui sont envisagées. Ce sont finalement des études
appliquées qui, si elles revêtent un caractère fondamental,
restent fort intéressantes. Vérifié.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié. Au
suivant, y a-t-il autre chose pour septembre?
Mme Harel: Pour septembre, le dernier engagement serait 163 et
porte sur un supplément de coût d'honoraires pour la
préparation des plans et devis des travaux d'aménagement de la
station Dorval sur la ligne des trains de banlieue Montréal-Rigaud.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'au
départ, cette firme n'avait pas le mandat de surveillance des travaux et
que le mandat de surveillance a été ajouté.
Mme Harel: Vous ne trouvez pas que, dans le domaine des trains de
banlieue, présentement il y a une sorte d'enfoncement du dossier? Il y a
une sorte de dégagement de subventions, de suppléments, enfin
dégagement de contrats sans, pour autant, qu'il y ait des orientations
claires.
M. Côté (Charlesbourg): II faut comprendre que, dans
le cas de Montréal-Rigaud - parce que c'est l'objet de notre discussion
à ce moment-ci - c'est un dossier qui est déjà
enclenché et qu'il faut terminer. Il serait impensable de ne pas avoir
la préoccupation de terminer Montréal-Rigaud avant même
d'entamer Montréal-Deux-Montagnes. C'est cette volonté que j'ai
voulu donner au ministère dans nos réflexions. On m'a appris
qu'on a très souvent à travailler avec du vieux et que lorsqu'on
travaille avec de vieux bâtiments beaucoup de surprises
nécessitent obligatoirement des réajustements en termes de
coût par rapport aux prévisions. À partir du moment
où vous ouvrez un mur, toutes sortes de surprises surviennent, que vous
ne pouviez pas prévoir au départ. On me dit que, dans ces
cas-là, c'est monnaie courante; il est très difficile au
départ d'évaluer avec précision les coûts
inhérents à ces travaux.
Mme Harel: Je comprends certainement que les investissements se
font en termes d'infrastructure. Par ailleurs, on constate, comme
c'était le cas récemment, que les augmentations de tarifs sont
telles qu'elles découragent l'utilisation par les usagers. Je pense
à Montréal-Saint-Hilaire notamment. Il existe une sorte
d'incohérence finalement puisqu'il y a des investissements dans les
infrastructures et que, par ailleurs, les augmentations de tarifs sont telles
qu'un découragement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que dans ce
cas-ci, il faut comprendre que c'est sur Montréal-Rigaud et il n'a pas
été porté à ma connaissance qu'il y avait eu une
augmentation de tarif. La problématique est là puisqu'on parlait
à l'époque de trois trains de banlieue: celui de Saint-Hilaire,
celui de Rlgaud et celui de Deux-Montagnes. Il faut bien constater que les
fonds gouvernementaux ne sont pas illimités dans ce domaine-là.
De par votre volonté, la première préoccupation a
été celle de Montréal-Rigaud qui, bien sûr,répondait à un besoin. Lorsque j'ai analysé les
dossiers, il fallait compléter la ligne, mais on avait aussi la
préoccupation de l'opération. On a demandé aux
autorités du ministère de négocier avec la
Société de transport de la Communauté urbaine de
Montréal pour l'opération. Si les frais d'immobilisation
étaient à la charge du gouvernement et de manière aussi
importante qu'ils le sont actuellement, il fallait que quelqu'un prévoie
l'opération.
En parallèle, pour le même service, le gouvernement
subventionnait, quant à lui, le fonctionnement d'un système de
transport par autobus. Il fallait en arriver à limiter te plus possible
les coûts pour le fonctionnement au niveau du gouvernement. Quant
à Deux-Montagnes, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de politique, il y
a une politique. Ce qu'il faut, c'est de savoir ce que cela va nous
coûter pour moderniser la ligne de Deux-Montagnes. Dans un rapport soumis
à la Communauté urbaine de Montréal, on a fait état
l'automne dernier d'un coût approximatif de 157 000 000 $ alors que
l'évaluation interne du ministère nous laissait présumer
un coût d'environ 250 000 000 $ et que le Trésor, lui,
l'évaluait à 400 000 000 $. Cela veut dire qu'il y avait
plusieurs vérités en
même temps et que lea études en cours devraient normalement
nous proposer ou, du moins, nous faire l'évaluation des
véritables coûts et des options qu'aura le ministère quant
à la réalisation de Montréal-Deux-Montagnes et d'aller,
par le fait même, rencontrer les autorités fédérales
et s'assurer de leur participation quant à
Montréal-Deux-Montagnes. Montréal-Deux-Montagnes, pour nous,
apparaît comme la priorité no 2 pour ce qui est des trains de
banlieue.
Mme Harel: Je pense que vous écriviez au comité des
usagers récemment que vous souhaitiez dans les plus brefs délais
l'adoption de la loi fédérale visant à réduire les
coûts demandés par les compagnies ferroviaires pour l'exploitation
de ce mode de transport. Vous disiez avoir participé de façon
très active à la préparation de ce projet de loi et, donc,
souhaitiez son adoption dans les meilleurs délais. Qu'en est-il?
Avez-vous eu des informations en ce sens?
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas encore revenu
devant la Chambre des communes.
Mme Harel: Votre information est-elle qu'il y viendra ou qu'il
n'y viendra pas?
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être à
l'automne.
Mme Harel: Ah, c'est: peut-être bien que oui,
peut-être bien que non?
M. Côté (Charlesbourg): Nous avions un accès
privilégié aux informations à Ottawa, puisque qu'un
ministre d'État aux Transports s'occupait principalement des affaires du
Québec. Nous souhaitons, dans les plus brefs délais, qu'une
nouvelle nomination intervienne pour bien s'assurer que les
intérêts du Québec aient une voix bien sentie au
fédéral autrement que par la voix fonctionnaire, mais bien
sûr par la voix politique.
Mme Harel: On peut quand même constater quelques
difficultés de parcours des ministres qui se sont succédé
à ce poste. Alors, vérifié.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié. Ce qui
complète septembre 1986. Oui?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Donc, nous abordons octobre.
Je vous rappelle qu'on a deux mois à vérifier et qu'il s'agirait
juste de tenir compte de ce qui reste comme temps du volume à traiter.
Mme la députée.
Octobre
Mme Harel: M. le Président, je vais devoir faire un choix
rapide. L'engagement 121 d'octobre.
Le Président (M. Rochefort): À la page 115.
Mme Harel: C'est bien cela.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
Mme Harel: Il s'agit de ta subvention à la
Fédération des ligues de taxi du Québec pour fins de mise
en place de l'École du taxi du Québec et pour le
développement de moyens visant l'autofinancement à long terme de
la revue Dialogue. C'est une excellente initiative que je crois avoir
été soulevée par le député de Gouin
lui-même...
Le Président (M. Rochefort): Absolument.
Mme Harel: ...qui m'avait fait part de l'utilité d'une
telle école de taxi. Quel est exactement le mandat que cette
école s'attribue?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu l'occasion de
rencontrer, après la période des fêtes, le 7 ou le 8
janvier dernier, les représentants de la Ligue A-11 au sujet de la
ceinture de sécurité et pour faire le tour d'un certain nombre de
dossiers concernant le taxi, dont le transfert des responsabilités. Il a
été question de l'école de taxi. J'ai demandé que
les officiers du ministère puissent me fournir dans les plus brefs
délais une évaluation de l'école de taxi actuellement et
de voir les projets futurs, puisque c'est de par la volonté de la
Fédération des ligues de taxis que l'école a
été constituée et mise en branle. (17 h 30)
À ce moment-ci, avant de me prononcer sur le bien-fondé
d'une école, avant de me prononcer sur les étapes
ultérieures sur les mois à venir, j'ai demandé un rapport
quant à l'évolution de l'école de taxi afin de savoir si
effectivement cela répond à un besoin du milieu, mais aussi si
l'école de taxi, telle qu'elle est actuellement répond à
ce que le milieu attend? Toute une série d'interrogations auxquelles il
faudrait avoir des réponses. C'est le milieu lui-même qui
s'interrogeait sur un certain nombre de choses. À ce moment-ci,
j'attends le rapport d'étape que j'ai demandé au fonctionnaire
responsable du suivi du dossier. Il faut comprendre que la subvention de 35 000
$ servait au démarrage, mais avant de continuer ou de proposer de
nouvelles sommes, il faudra être sûr d'avoir la bonne
orientation.
Mme Harel: Cette école s'adresse-t-elle
à des candidats au métier de chauffeur, à de futurs
détenteurs ou bien si elle s'adresse à ceux qui font
déjà ce métier et qui voudraient pouvoir compléter
leur...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai cru comprendre
dans la pratique, c'est que cela s'adressait à de nouveaux chauffeurs,
mais que la volonté, en particulier de la ligue A-11, serait que cela
puisse faire l'objet des préoccupations de chauffeurs qui ont
déjà leur permis et leur permettre de faire du recyclage et
aussi, peut-être éventuellement, à ceux qui font l'objet de
contraventions ou d'interventions policières un peu trop
régulières de créer l'obligation de retourner devant
l'école de taxi. C'est l'ensemble de ces problèmes
soulevés à la réunion du 8 janvier, si je ne m'abuse, que
j'ai demandé aux fonctionnaires de vérifier et qui ont cours
actuellement.
Mme Harel: Vérifié.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié.
Mme Harel: L'engagement 122.
Le Président (M. Rochefort): L'engagement 122.
Mme Harel: Oui. La subvention à l'Association des gens de
Pair du Québec à titre d'aide financière pour le maintien
d'un bureau de placement en aviation. Le ministre a-t-il idée où
le placement peut encore être fait?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, c'est comme
si Mme la députée de Maisonneuve avait mon horaire. J'ai
rencontré, mercredi dernier, l'Association des gens de l'air du
Québec qui venait faire part des demandes pour l'année à
venir et qui, par le fait même, faisait le bilan de la dernière
année. Au chapitre du bureau de placement, elle faisait une demande
similaire pour l'année qui vient et parlait du placement qui avait
été effectué en cours d'année, donc l'année
qui vient de se terminer. Cela se soldait par, si je ne m'abuse, 37 ou 38
personnes placées par le bureau de placement. Ce qui fait un coût
très abordable par rapport à ce qu'on connaît dans d'autres
industries en termes de placement. Elle me faisait part du besoin de support
compte tenu du fait que Air Canada avait ou aurait, semble-t-il, des besoins en
pilotes et qu'elle voulait être de la partie quant au placement des
pilotes. La deuxième priorité pour l'année à venir
était de desservir encore davantage les compagnies d'aviation oeuvrant
dans les régions et l'association a trouvé là une oreille
extrêmement attentive de la part du ministre responsable des
régions.
Mme Harel: M. le Président, le ministre est-il au courant
de la rencontre qui doit avoir lieu la semaine prochaine entre l'Association
des pilotes de Quebecair et CP Air concernant le suivi de l'engagement rendu
public par le ministre, l'engagement du président de la compagnie
CP?
M. Côté (Charlesbourg): Par l'intermédiaire
de la CALPA?
Mme Harel: Out, par l'intermédiaire de la CALPA à
la suite des pressions...
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui me...
Mme Harel: II faut bien comprendre que le ministre n'a pas
réaqi de façon autre qu'en rendant publique la lettre du
président de la compagnie CP.
M. Côté (Charlesbourg): On a eu, en effet, des
interrogations, des questions et des échanges soit par moi ou par ceux
qui étaient du comité de privatisation, pour vérifier ce
qu'il advenait de cet engagement. On a maintenu le même
intérêt au moment où cette affirmation sur le plan public a
été faite de bonne foi. Je considère toujours qu'elle a
été faite de bonne foi. Ce que je constate par votre information,
puisque vous avez probablement des contacts beaucoup plus fréquents avec
les pilotes de Quebecair que j'en ai moi-même, c'est que la CALPA est
peut-être beaucoup plus vigilante qu'elle ne l'a été, et
que le support aujourd'hui est beaucoup plus facile à donner qu'il ne
l'a été à l'époque.
Mme Harel: Malgré évidemment qu'il ne faut pas
prendre son désir pour des réalités, étant entendu
qu'il n'y a pas encore un seul pilote de Quebecair qui a pu être
engagé par CP Air dans le respect de ses années
d'expérience.
M. Côté (Charlesbourg): J'anticipe avec beaucoup de
plaisir pour une première fois...
Mme Harel: Tant mieux.
M- Côté (Charlesbourg): ...le moment, où nous
aurons mis fin à la transaction, de faire le bilan complet de ceux qui
ont trouvé un emploi et de ceux qui sont demeurés sur le carreau,
compte tenu des engagements pris, à l'époque, versus ce qui s'est
passé. Je le dis très honnêtement, j'anticipe pour la
première fois te plaisir de le faire.
Mme Harel: Évidemment en n'oubliant pas ceux qui ont
dû s'exiler et ceux qui ont dû s'expatrier et ceux qui doivent
accepter maintenant de travailler dans une autre langue.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, s'exiler,
s'expatrier c'est le commun des Québécois. Quant à ceux du
Québec qui partent pour aller travailler à la baie James, ceux
qui partent des régions comme Amqui, Matane et Saguenay-Lac-Saint-Jean
pour aller travailler dans les aéroports du Nord, eux, ne s'en plaignent
pas et ils ne gagnent pas 70 000 $ par année. C'est qu'on a au
Québec un territoire très grand. Il est clair que si les pilotes
sont obligés de se déplacer pour gagner leur vie, ce n'est pas
différent du travailleur de la construction, ce n'est pas
différent du cuisinier qui fait la cuisine dans des roulottes dans le
Nord. Ce n'est pas par cet aspect qu'on va m'attrister sur le sort de ceux qui
ont à vivre ce qu'ils ont à vivre aujourd'hui. Sauf, qu'une chose
est très évidente, c'est qu'il en coûte 12 000 000 $ de
moins par année au gouvernement du Québec et ça, c'est
très significatif.
Mme Harel: Je crois comprendre, M. le Président, que le
ministre continue à confondre la subvention gouvernementale avec le
déficit. La dernière subvention gouvernementale était de 4
000 000 $ dans le cas de Quebecair et il continue à parler de 12 000 000
$ comme si c'était là la subvention gouvernementale...
M. Côté (Charlesbourg): Je continue de parler d'un
déficit d'opération de 12 000 000 $ par année, 1 000 000 $
par mois lequel était assumé par le gouvernement provincial. Il
ne faudrait pas faire abstraction non plus des 80 000 000 $ qui ont
été investis dans Quebecair. C'est tout simplement cela.
Mme Harel: M. le Président, je dois conclure aux propos du
ministre que le fait d'avoir è quitter non pas sa région mais le
foyer des francophones en Amérique du Nord pour aller travailler aux
États-Unis comme ont dû le faire des dizaines de pilotes de
Quebecair ou aller travailler dans les provinces anglaises en obligeant leurs
familles à s'expatrier - le terme est le plus exact qu'on puisse trouver
- et en étant obligé eux-mêmes de travailler et de vivre en
anglais, je crois comprendre que le ministre trouve que c'est tout à
fait normal.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce que je dis c'est que
lorsqu'on parle de s'expatrier et de se déplacer pour aller travailler
c'est l'histoire des gens du Québec qui se sont déplacés
à l'intérieur même du Québec pour aller travailler.
Que l'on plaigne aujourd'hui un pilote qui a dû se déplacer pour
aller travailler à Toronto ou dans l'Ouest, en termes de distance, tout
ce que je vous dis c'est qu'on devrait aussi plaindre le Gaspésien qui
est obligé d'aller travailler à la baie James, qui est
obligé d'aller travailler à Salluit ou à Kangirsuk et bien
des fois ailleurs pour qagner sa vie. Finalement les familles en subissent bien
sûr tes contrecoups. Quant à la volonté et au nombre de
pilotes actuels et en devenir on verra les résultats à la fin du
"closing" de la vente de Quebecair. On verra et on jugera,
Mme Harel: On fera le décompte ensemble.
M. Côté (Charlesbourg): On fera le
décompte.
Le Président (M. Rochefort): Cela va pour l'article
122.
Mme Harel: L'article 122 est vérifié.
Le Président (M. Rochefort): Ensuite.
Mme Harel: L'article 124.
Le Président (M. Rochefort): Il s'agit d'une subvention
à Navigation Madeleine inc., à titre d'aide financière
permettant d'assurer ta desserte maritime des îles-de-la-Madeleine au
cours de la saison de navigation 1986-1987 pour un montant de 2 075 000 $.
Quelle était la subvention pour l'année 1985-1986?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas le montant, mais
on a une augmentation de 7,8 % cette année.
Mme Harel: Une augmentation de la subvention sans augmentation
des tarifs ou avec l'augmentation des tarifs à l'indice des prix
à la consommation.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas d'augmentation
des tarifs. Ce qu'on me signale, c'est que les années
antérieures, l'augmentation était de 15 % en moyenne.
Mme Harel: Cette desserte maritime des îles par Navigation
Madeleine est-elle offerte aux passagers ou s'agit-il de transport de
marchandises?
M. Côté (Charlesbourg): Les deux. On peut
peut-être compléter votre information et vous dire que c'est avec
grand plaisir que le ministre, au mois de décembre, a réussi
à s'entendre avec les gens de CTMA pour un contrat de cinq ans au lieu
d'arriver à chaque année - cela a été ma
constatation -être obligé de négocier, aller au Conseil du
trésor, avec tout ce que cela comporte comme emmerdement. On a
réglé - pas un contrat de cinq ans - un contrat de dix ans avec
CTMA, ce qui leur a permis d'aller
chercher un bateau nettement supérieur à ce qu'ils
avaient. Et le Madeleine sera remplacé par un bateau grec acheté
à bas prix, transformé celui-là aux
Îles-de-la-Madeleine - c'est en cours actuellement - et qui fait la joie
des Madelinots, et des gens de CTMA à qui on assure une subvention pour
les dix prochaines années. Donc, on a réglé le
problème pour les dix prochaines années, ce qui veut dire qu'au
cours des dix prochaines années que vous serez critique de l'Opposition,
vous n'aurez plus à me poser de questions sur cette desserte.
Mme Harel: Merci beaucoup.
Le Président (M. Rochefort): On fera aussi le bilan des
plans de carrière dans dix ans, j'imagine!
Mme Harel: On fera le décompte ensemble du nombre
d'années!
Le Président (M. Rochefort): Et des statuts.
Mme Harel: M. le ministre, je pense que c'est en novembre qu'on
revient avec l'engagement dont vous parlez concernant ce contrat de dix ans
avec cette entreprise.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que c'est
peut-être décembre ou janvier.
Mme Harel: C'est possible. Dans le cas de la desserte maritime,
le ministre est-il au courant que présentement - entend-il aller aux
Îles-de-la-Madeleine dans le cadre de sa tournée régionale
- plusieurs de ceux qui ont à faire effectuer du transport de
marchandises, notamment des marchandises périssables, se plaignent
beaucoup de l'augmentation des tarifs de marchandises de Quebecair? Le ministre
est-il au courant...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: ...que les tarifs, selon l'information qui m'a
été communiquée par des gens des îles, qui me l'ont
transmise par voie téléphonique directement des îles, que
les tarifs ont été doublés ou presque?
M. Côté (Charlesbourg): J'espère qu'on vous a
donné toute l'information.
Mme Harel: Alors, les tarifs étant doublés, les
marchands sont maintenant tentés de faire transporter les marchandises
par camion de Mont-Joli jusqu'à Charlottetown et de faire voyager les
marchandises par transport aérien de la Nouvelle-Écosse avec les
frais qui sont encourus, mais qui seraient moindres que l'augmentation des
tarifs de Quebecair.
M. Côté (Charlesbourg): Refaisons l'histoire, pour
être capable de bien comprendre le présent et de s'assurer
qu'à l'avenir, les Madelinots ne fassent pas les frais de ce service de
transport. Dans les années antérieures, ce transport de
marchandises se faisait dans le cas des produits Roussel de Mont-Joli, par sa
filiale de Nouvelle-Écosse, par Conifair qui faisait le trajet et
permettait d'entrer aux Îles-de-la-Madeleine - reprenez-moi si ma
mémoire fait défaut de quelques cents approximativement à
0,24 $ des produits livrés aux Iles-de-la-Madeleine. (17 h 45)
Dans la foulée de l'administration de M. Jacques Léger, il
fallait absolument augmenter le volume et le nombre de passagers, peu importe
le coût relié à l'augmentation, pour autant qu'on pouvait
justifier, à la fin de l'année, une augmentation du volume cargo
et du nombre de passagers. Quebecair, ci-devant exploitant à Mont-Joli,
voulant desservir les Îles-de-la-Madeleine, a offert de transporter les
produits Roussel de Mont-Joli directement aux Îles-de-la-Madeleine au
même prix que Conifair de Nouvelle-Écosse à aller aux
Îles-de-la-Madeleine. Peu importe, le déficit d'exploitation est
payé par le gouvernement. Ce n'était pas la principale
préoccupation de l'administration de M. Léger. Quebecair vendu,
on se retrouve effectivement devant quelqu'un qui doit transporter les produits
de Mont-Joli aux Îles-de-la-Madeleine et les transporter au coût du
marché. C'est aussi simple que cela. Le coût du marché,
c'est quelque 0,40 $. J'ai eu des discussions avec le député des
Îles-de-la-Madeleine, M. Farrah, qui m'a sensibilisé à ce
problème, depuis déjà deux semaines, avec le
député de Matapédia M. Paradis qui, lui, s'occupe de son
producteur, M. Roussel, pour être capable de vendre ses produits aux
Îles-de-la-Madeleine. Ils m'ont sensibilisé au dossier, disant
déjà que les gens des Îles-de-la-Madeleine, fort conscients
de l'inflation, étaient prêts à absorber une augmentation
et étaient prêts à payer entre 0,32 $ et 0,33 $.
Voilà pour une première étape.
Le danger, c'est que dans la mesure où les prix sont beaucoup
trop élevés, M. Roussel de Mont-Joli, compte tenu de la
très faible marge de profits qu'entraîne le coût du
transport, se fasse passer non pas un Québec, mais un
Nouvelle-Écosse et que les produits expédiés pour
approvisionner les gens des Îles-de-la-Madeleine proviennent de
Nouvelle-Écosse. Actuellement, on est à examiner ce que nous
pouvons faire dans cette histoire pour que les gens des
Îles-de-la-Madeleine ne soient pas victimes de cette augmentation et
puissent avoir une quantité importante de produits. Nul doute que
lorsque je m'y rendrai, la solution sera déjà toute
trouvée.
Mme Harel: Pour compléter l'histoire, il faudrait
peut-être ajouter que la compagnie Conifair, qui était un
concurrent de la compagnie Quebecair, est détenue par l'actuel
président de la compagnie Quebecair, et que la compagnie Conifair n'a
pas intérêt, ou vice versa, que le nouvel acquéreur de la
compagnie Quebecair en même temps propriétaire de la compagnie
Conifair n'a pas non plus intérêt à ce qu'il y ait une
concurrence dite déloyale...
M. Côté (Charlesbourg): Et vous avez parfaitement
raison. Pour compléter l'histoire, pour ajouter un autre volet,
puisqu'on parle de l'avenir, il arrive qu'il y a une entreprise autochtone des
Îles-de-la-Madeleine qui nous a parlé de sa disponibilité
pour offrir le service, concurrençant ainsi ceux qui, aujourd'hui, sont
les mêmes, de Conifair et de Quebecair.
Mme Harel: Mon Dieu que le temps passe vite! M. le
Président, on peut espérer arriver à une solution. Les
gens se plaignent notamment que les produits périssables n'arrivent pas
dans les meilleures conditions, compte tenu qu'il n'y a pas de
réfrigération à Charlottetown, compte tenu qu'il n'y a pas
de conteneur pour transporter ces marchandises. C'est évident que les
gens des îles non seulement ont des coûts exorbitants à
assumer, mais n'ont pas la même qualité de marchandise qu'ils
avaient auparavant quand ça venait directement de Mont-Joli par
Quebecair.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je dois
comprendre de l'intervention de Mme la députée de Maisonneuve que
la nouvelle technologie conteneur est celle de l'avenir, aussi bien dans le
transport maritime que dans l'aérien?
Mme Harel: C'est certainement celle qui est la plus recommandable
et recommandée.
Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié.
Mme Harel: Nous allons devoir tout de suite vérifier
l'engagement 145.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 145.
Mme Harel: II s'agit d'une indemnité additionnelle
à payer à M. Grant Blondin pour l'achat d'un terrain pour fins de
construction de l'autoroute 550. Je pense que c'est la première fois
depuis que je suis critique de l'Opposition que je vois dans les engagements
financiers un paiement additionnel. Je m'interrogeais pour savoir si
c'était à la suite de l'adoption d'une loi comme celle
adoptée par l'Assemblée en décembre dernier pour
indemniser tes expropriés de 1974.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous lire le
décret. J'en prends connaissance à peu près comme vous,
même si j'ai probablement signé le décret. Je vais vous
donner quelques attendus: "Attendu que l'évaluateur du ministère
des Transports a évalué à 925 000 $ l'indemnité
représentant l'achat du terrain et les dommages; "Attendu que le calcul
pour les provisions des intérêts jusqu'au 1er mars 1987
s'élève à la somme de 135 817 000 %; "Attendu que
l'indemnité plus les provisions pour les intérêts
s'élève à 1 060 817 $; "Attendu qu'un montant de 6591 $ a
été versé en paiement provisionnel sur les
intérêts; "Attendu qu'il reste à verser 643 000 $..." C'est
la raison, ce sont les évaluations du ministère.
Mme Harel: Vérifié.
Le Président (M. Rochefort): Cela dispose du mois
d'octobre?
Novembre Mme Harel: Novembre.
Le Président (M. Rochefort): Les engagements du mois
d'octobre sont vérifiés. Novembre. Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Engagement 22.
Le Président (M, Rochefort): Engagement 22, page 59.
Mme Harel: Contrat de services pour procéder à
l'évaluation marchande des deux appareils HS-748 actuellement
utilisés pour la desserte aérienne de la Moyenne et de la
Basse-Côte-Nord. Avmark Services.
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous les acheter? On
va vous les vendre, si vous voulez. Par votre entremise, M. Fafard pourrait
peut-être les avoir.
Mme Harel: La "business" m'intéresse, du moment que le
ministre ne viendrait pas faire obstruction à un permis que je
demanderais à la Commission canadienne des transports. Mais je
réclamerais des audiences publiques.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr que
votre voix soit entendue.
Mme Harel: Mais on a des appuis puissants, par exemple, les
éditorialistes du Soleil.
M. Côté (Charlesbourg): Qui avaient d'ailleurs
approuvé la privatisation de Quebecair.
Mme Harel: Le contrat de services est-il actuellement
accordé? Y a-t-il eu évaluation des deux appareils?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Harel: Quand le ministère entend-il procéder
à la vente de ces deux appareils?
M. Côté (Charlesbourg); Évidemment, vous dire
qu'il y a foule aux portes serait beaucoup dire, compte tenu du fait qu'il ne
semble pas y avoir beaucoup de personnes de la Basse et de la
Moyenne-Côte-Nord intéressées à les acheter
puisqu'elles les ont utilisés depuis plusieurs années.
Mme Harel: Peut-être qu'avec un coup de pouce et une
subvention du ministre, elles pourraient y arriver.
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible. Mais, j'ai
bien l'impression que, dans certains cas, on serait obligé de payer pour
qu'ils les achètent. C'est avec cela qu'on transportait les gens sur la
Basse et la Moyenne-Côte-Nord. L'évaluation a été
faite effectivement et on parle d'un montant de 25 000 $. Mais, en fait, il en
a coûté à peu près 8000 $ au lieu de 25 000 $.
Mme Harel: Pour faire l'évaluation?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, pour faire
l'évaluation de deux avions. Nous l'avons actuellement.
Mme Harel: Le montant de 8000 $, c'est évidemment
seulement pour faire l'évaluation des deux appareils.
Vérifié.
Le Président (M. Rochefort): Vérifié. Mme
Harel: Engagement 77.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire qu'il y a
quand même des personnes intéressées à les acheter,
entre autres, tes pourvoyeurs du Québec.
Le Président (M. Rochefort): Alors, engagement 77, page
133.
Mme Harel: Comme le dit si bien mon collègue de Dubuc,
cela faisait partie des Cadillac qui transportaient les pizzas, les 747.
M. Côté (Charlesbourg): Les quoi?
Mme Harel: Les Cadillac qui transportaient les pizzas.
M. Côté (Charlesbourg): Non, j'imagine qu'ils
parlaient plutôt des Boeing 737.
Le Président (M. Rochefort): Et les pizzas quant à
elle?
Mme Harel: La flotte.
M. Côté (Charlesbourg): Les pizzas? C'est pour ceux
qui ont un appétit vorace.
Mme Harel: SECOR aussi.
Le Président (M. Rochefort): Engagement 77, page 133.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
dois vous dire là-dessus qu'effectivement, si on transportait des pizzas
avec les HS-748, c'était plus à ta mesure des avions que de
transporter du monde dedans.
Mme Harel: Les pizzas arrivaient froides, de toute
façon!
M. Côté (Charlesbourg): Imaginez-vous les personnes
qui étaient transportées à bord de ces avions!
Mme Harel: Mais, M. le ministre, les Convair ont aussi des
problèmes réels. Je dois vous dire que des personnes m'ont
rapporté avoir des problèmes de chauffage dans les Convair.
M. Côté (Charlesbourg): Je le constate moi aussi et
je pense qu'on est à la veille de régler un certain nombre de
problèmes avec des jets F-28, nous le souhaitons, plus conformes aux
besoins des individus.
Mme Harel: L'engagement 77.
Le Président (M. Rochefort): Oui, on vous
écoute.
Mme Harel: Contrat pour travaux de construction d'un écran
sonore érigé sur ramblais de terre le long d'une section de
l'autoroute 5 dans la ville de Hull, comté de Hull. C'est
peut-être l'occasion de demander au ministre quelle est !a politique
qu'il entend mener à l'égard de la construction des écrans
sonores.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, un certain nombre
annuellement. Je suis très heureux de vous annoncer que cette
année, nous allons innover. Comme le miinistre des Transports est
soucieux d'encourager les
produits québécois et qu'il visite toutes les
régions du Québec, il a eu l'occasion... Vous vous souviendrez
que c'est le député de Drummond qui, alors, présidait
l'adoption article par article du Code de sécurité
routière, qui avait invité le ministre à visiter l'usine
Ivan Pâque de Drummondville, technologie belge implantée à
Drummondville pour un rayonnement partout en Amérique du Nord quant
à des nouvelles technologies de signalisation et de mur acoustique. J'ai
eu l'occasion de visiter cette entreprise le 9 janvier dernier et j'ai
été impressionné par la volonté des gens de
Belgique de s'implanter au Québec et de fabriquer au Québec soit
des cabines téléphoniques ou des murs antibruit.
Ce que nous avons décidé pour promouvoir les produits du
Québec, c'est de négocier avec eux une entente quant aux deux
murs antibruit que nous allons réaliser cette année sur
l'île de Montréal. Quant à ville Saint-Pierre, le mur
antibruit est demandé depuis fort longtemps; effectivement, c'est un
besoin très senti. Aussi dans Mont-Royal. Les deux municipalités,
les deux villes ont accepté de se joindre puisqu'une bonne partie des
coûts sont maintenant payés par les municipalités. Nous
avons tracé la voie dans le comté du chef de l'Opposition actuel.
Comme ministre, mon premier mur antibruit a été octroyé
à la ville d'Anjou, dans le comté du chef de l'Opposition actuel,
avec un protocole 50-50: 50 % payés par la municipalité et 50 %
payés par le gouvernement du Québec. C'est la voie que nous
suivons maintenant, exception faite de certaines responsabilités
supplémentaires qui incomberaient au ministère des Transports
compte tenu du fait qu'il y a une différence très nette entre une
autoroute construite dans un champ où des gens viennent se construire et
des gens qui sont déjà installés où passe une
autoroute. Le niveau de responsabilité n'est pas le même. On va
expérimenter à ce sujet la technologie Ivan Pâque
espérant qu'elle pourra se développer au Québec, se
répandre un peu partout.
Le Président (M. Rochefort): Cela étant dit...
Mme Harel: En terminant, M. le ministre, je crois comprendre que
l'étude de l'impact sonore des comtés du bas de la ville de
Montréal, le long du boulevard Notre-Dame, sera terminée
incessamment.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, nous avons entre les
mains un rapport préliminaire. Je dis à Mme la
députée de Maisonneuve, selon les indications que m'a transmises
le génie du ministère des Transports, que le 15 février,
nous devrions recevoir l'étude. J'avais promis à Mme la
députée de Maisonneuve qu'elle la recevrait en priorité et
j'en prends un engagement solennel aujourd'hui.
Mme Harel: M. le Président, je regrette, mais ce sera une
autre occasion d'examiner les recommandations du rapport Leclerc en
matière de service aérien gouvernemental. Il y aura sans doute...
C'est très difficile, M. le ministre, de réagir à des
rapports puisque les commissions parlementaires n'en font pas l'étude.
Il faudrait peut-être, dans la mesure où vous continuez de
procéder à la mise sur pied de comités qui étudient
des rapports, voir à ce que les commissions les reçoivent.
M. Côté (Charlesbourg): Nous avons innové, je
pense, dans ce domaine en faisant un certain nombre de rapports de
comités de députés avec des fonctionnaires des
ministères qui y ont travaillé. Je suis toujours
agréablement surpris, on ne le dit jamais assez, de la qualité de
recherche du travail effectué. Effectivement, dans le cas du rapport
Middlemiss et du rapport Vallières déjà des actions ont
été prises en ce qui concerne le ministère. Dans le cas du
rapport Dionne, des actions s'en viennent. Dans le cas du rapport Leclerc, qui
vient tout juste d'être déposé, il y a effectivement des
implications budgétaires assez importantes et nous sommes à
travailler actuellement à donner suite à certains.
Il est clair que le contrat de remotorisation des CL-215 est au coeur
des priorités. Quant à moi, la première est
définitivement le remplacement de Valentine Lupien; la deuxième
étant te contrat de remotorisation des CL-215, qui fait partie de la
stratégie de négociation avec le gouvernement français,
quant à l'achat éventuel des CL-215 turbopropulsés qui
pourrait donner bonne réputation au Québec, soit en France, en
Grèce, en Espagne et avoir des retombées très
significatives à Montréal quant à la construction...
Mme Harel: À Montréal
M. Côté (Charlesbourg): Dans le grand
Montréal, puisque le grand Montréal est devenu un centre
aéronautique très important.
Mme Harel: Alors, la remotorisation n'est pas prévue au
même endroit où se fait l'entretien.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement,
mais...
Mme Harel: Peut-être que oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...peut-être que
oui.
Le Président (M. Rochefort): Sur ces bonnes paroles, je
considère les engagements financiers du ministère des Transports
- mis à part le volet voirie - pour les mois d'août, septembre,
octobre et novembre 1986, vérifiés. Je vous donne rendez-vous
à tous pour la poursuite de nos travaux, volet Développement
régional pour les mêmes mois plus le mois de mars 1986 à 20
heures ici même. Sur ce, nous ajournons nos travaux.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 17)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux dans le cadre de la vérification des engagements
financiers. Ce soir, tel qu'entendu, nous aborderons le volet du
développement régional. Dans un premier temps, je vous rappelle
que nous commencerons par le mois de mars 1986, compte tenu des erreurs
d'aiguillage qui se sont produites, il y a quelques mois. Par la suite, nous
ferons août, septembre et octobre, puisqu'il n'y a pas d'engagements au
niveau du développement régional au mois de novembre 1986.
M. le ministre, je vous souhaite à nouveau la bienvenue ainsi
qu'aux nouveaux collaborateurs qui prennent place auprès de vous.
J'appelle immédiatement les engagements du mois de mars 1986 et
j'indique immédiatement au député de Lac-Saint-Jean et
whip de l'Opposition que, compte tenu du volume, nous irons là où
il nous indiquera qu'il souhaite aller, de même qu'aux autres membres de
la commission.
Développement régional
Mars
M. Brassard: M. le Président, les engagements de mars
concernent essentiellement des subventions prises à même le Fonds
de développement régional. Je n'ai pas de questions
particulières concernant l'un ou l'autre des projets dont on a la liste
ici. Concernant le Fonds de développement régional, j'aurais des
questions d'ordre un peu plus général.
Encore récemment, le ministre, dans un discours qu'il
prononçait au Palais des congrès, a indiqué son intention
de faire en sorte que les futurs budgets du développement des
régions soient désormais consacrés à des
éléments structurants et non plus dans le "macramé" - je
le cite - "même s'il continue d'y avoir ici des besoins".
C'est une expression, d'ailleurs, qui n'est pas nouvelle. Le ministre
l'a d'ailleurs utilisée à plusieurs reprises, dans plusieurs de
ses discours depuis un an. Ma foi! J'aimerais profiter de cette commission
parlementaire des engagements financiers pour lui permettre de préciser
ses concepts ou ses notions, parce que quand je regarde la liste des projets de
mars, par exemple, concernant le Fonds de développement
régional.... On en retrouve aussi dans les autres mois qu'on
étudiera par la suite jusqu'à novembre.
En septembre, août, octobre, on pourrait citer bien des cas. Mais
en mars aussi, il y a plusieurs subventions qui concernent, par exemple, des
centres communautaires. Je pense que c'est en septembre qu'il y a des
subventions concernant des arénas. J'ai même vu des subventions
pour un parcours de golf.
J'aimerais savoir ce que le ministre entend quand il parle de
macramé. Est-ce que tout ce qui concerne, est-ce que tout ce qui rentre
dans ce qu'on appelle le communautaire est susceptible d'être
étiqueté "macramé" dans son esprit? J'aimerais qu'il me
précise un peu ce qu'il entend par "macramé", ce qu'il entend par
"éléments structurants" parce que je pense que s'il applique ses
intentions dans le budget de l'an prochain, cela risque d'avoir des effets
importants sur le terrain quant aux projets retenus ou écartés.
J'aimerais peut-être lui donner l'occasion de clarifier quelque peu ou de
préciser quelque peu les termes qu'il utilise depuis un certain nombre
de mois, celui de macramé, en particulier, et d'éléments
structurants?
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis extrêmement
heureux que le député de Lac-Saint-Jean me pose la question.
Effectivement, si je l'avais employé à une seule occasion, cela
aurait probablement été la méconnaissance de mes dossiers.
Cela aurait pu être le fait que le ministre s'échappe,
dépasse sa pensée. Mais l'ayant utilisé à plus
d'une reprise, cela signifie bien ce que cela veut signifier. Je dirai au
député de Lac-Saint-Jean que, s'il veut prendre pour exemple ce
qu'il a entre les mains - un instant - le mois de mars...
M. Brassard: Oui, je sais que cela relève de nous.
M. Côté (Charlesbourg): ...supposément de
1986, c'est le mois de mars 1985, parce qu'il y a eu des erreurs dans la
transcription des documents. Ce sont des dossiers qui relèvent de son
gouvernement au lieu du nôtre.
M. Brassard: Oui, oui. On pourrait
prendre bien des exemples dans les mois qui viennent. Je vous en
soulignerai tout à l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends très
bien. Mais vous allez mieux comprendre par l'exemple que je vais vous donner.
Lorsque je dis qu'on devrait davantage axer le fonds de développement
dans des éléments structurants, je fais référence,
en particulier, à l'incubateur à Alma.
M. Brassard: Beau projet.
M. Côté (Chariesbourg): Très beau projet. Je
fais davantage référence à un dossier qui est sur ma table
de travail actuellement pour Grand-Mère. Je fais davantage
référence au parc industriel à Amqui. Je fais davantage
référence à l'ex-usine Bellevue à Thetford-Mines.
Un dossier de Nicolet que j'ai entre les mains actuellement. Ils font
effectivement appel à des éléments structurants sur le
plan du développement économique. C'est clair que mon discours -
c'est cela que je veux dire - tente d'inciter les gens des régions
à s'aligner ou à demander davantage de projets dans cette section
du Fonds de développement régional.
Cela veut-il dire pour autant que le communautaire va être exclu?
Non. Sera-t-il aussi important qu'il l'a été jusqu'à
maintenant? Non. Il y aura de la place pour du communautaire. Par exemple, un
dossier qui traîne depuis déjà un bon moment et qui est
réglé c'est Port-Menier, à l'île d'Anticosti, une
région très isolée. Vous en savez quelque chose avec la
mise en place de la responsabilisation de Port-Menier et le fait de donner
à Port-Menier un statut de ville, de municipalité, avec tout ce
que ça comporte comme conséquence. Cela signifie aussi un certain
nombre d'autres projets dans des milieux un peu plus défavorisés
qui, autrement, ne pourraient pas se réaliser. C'est ça en ce qui
concerne le communautaire. Je fais une distinction entre le communautaire et le
macramé mais ça ne veut pas dire que les projets communautaires
qui sont demandés ne sont pas des projets communautaires
"macramé".
M. Brassard: Qu'est-ce que ça veut dire?
M. Côté (Chariesbourg): Cela veut dire que certaines
communautés... Prenons un exemple. Sorel a demandé en 1986 la
possibilité de transformer une école en centre communautaire
où tous les organismes pourraient se regrouper, se réunir et
travailler, finalement, pour le bien communautaire de la région de
Sorel. Parfait! Pour moi, ça, ce n'est pas du macramé. C'est
véritablement un but communautaire où le Fonds de
développement régional peut intervenir et faire une certaine
différence. Il y a place, à l'intérieur de l'OPDQ, pour
faire ça, tout en faisant bien attention que ces sommes ne suscitent pas
une demande qui exigera ries budgets de fonctionnement. C'est là la
distinction fondamentale. Ne me demandez pas d'intervenir dans des budgets de
fonctionnement, c'est non, ou de manière très exceptionnelle. Que
très exceptionnellement! À titre d'exemple, dans le cas du JAL,
dans Kamouraska-Témiscouata, où l'OPDQ aide au volet 3.
Dans le cas de la MRC Denis-Riverin, c'est vraiment rendre service
à une population de lui fournir pendant trois ans un spécialiste
qui va les aider à sortir de leur torpeur. Effectivement, c'est
ça. T'est l'orientation qu'on veut prendre avec davantage de place et de
oui à des éléments structurants comme cela a
été le cas à Alma, comme ce sera éventuellement le
cas à Grand-Mère, comme ce sera le cas à Nicolet, comme
c'est le cas à Amqui, comme c'est le cas à Thetford-Mines, comme
c'est le cas à d'autres endroits pour des projets touristiques
où, effectivement, on demande un support sur le plan de l'immobilisation
ou de l'argent. À titre d'exemple - et ça va très
certainement flatter le passé récent du député de
Lac-Saint-Jean puisqu'il a été ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche - l'intervention en immobilisations sur certaines
rivières à saumon qui ont un potentiel assez
phénoménal au niveau touristique. Je me souviens encore avoir
entendu le député de Lac-Satnt-Jean nous parler de ce que
rapportait un saumon pris à la pêche commerciale, à la
pêche sportive. C'était très structurant. Donc, un
investissement dans la rivière Jacques-Cartier, c'est important, comme
un investissement prochain dans la rivière Sainte-Anne-des-Monts sera
aussi très important.
M. Brassard: M. le Président, je pense que le ministre
fait sans doute une erreur en parlant, des engagements financiers de mars 1985.
Il s'agit bien des engagements de mars 1986.
M. Côté (Charlesbourg): On voudrait étudier
les engagements de mars 1986 mais on nous a transmis la liste des engagements
de mars 1985.
Le Président (M. Rochefort): Si vous me le permettez, je
voulais reprendre ça à la fin, l'échange sur le
macramé, le communautaire et le développement régional au
Québec mais si vous voulez on peut le faire maintenant. Je voudrais bien
savoir ce qu'on a devant nous pour les fins du fonctionnement de la
commission.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais laisser M.
Gagnon...
Le Président (M. Rochefort): Sur ce que j'ai, c'est bien
indiqué "mars 1986", transmis par le Conseil du trésor. Je ne
voudrais pas qu'on prétende procéder à la
vérification des engagements financiers de mars 1986 tout en faisant
mars 1985 qui a sûrement déjà été fait
d'ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que...
Le Président (M. Rochefort): Vous comprendrez, M. le
ministre que, pour le bon déroutement de nos travaux, je souhaite qu'on
s'entende sur ce qu'on fait.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. On va se
comprendre très vite. La première page qui dit: "OPDQ,
subventions à divers organismes à titre d'aide financière
pour la réalisation de divers programmes d'intervention
régionale. Voir liste jointe: 5 pages.
Le Président (M. Rochefort): Lorsqu'on parle, M. le
ministre, des engagements 19 à 48 et 50 à 57 en colonne de
gauche. (20 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Lorsqu'on arrive
aux projets qui sont à l'intérieur de la liste, ce sont des
projets de mars 1985. Il a dû y avoir une erreur quelque part.
M. Brassard: M. le Président, je ne sais pas s'il y a une
erreur mais je vous signale qu'il y a un projet dans mon comté, le
projet 54...
Une voix: Projet 54?
M. Brassard: Municipalité de Delisle. Aménagement
d'un centre communautaire à Delisle. C'est sûrement un engagement
de mars 1986. Remarquez que la plupart de ces projets, j'en conviens avec vous,
ont été décidés alors qu'on était encore au
gouvernement. Cela a suivi son cours.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de Delisle?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une décision,
un CT.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, M. le
député de Lac-Saint-Jean, sur la paternité de Delisle, je
voudrais qu'on mette cela en suspens quelques instants. Non, non. J'ai dit en
suspens. Je n'ai pas dit qu'on n'en parle pas. Au contraire. Je vois devant moi
deux candidats évidents à ta paternité. Je voudrais avant
tout qu'on règle l'année avant de régler la
paternité.
M. Brassard: Je vous signale que le projet 54 c'est
sûrement à l'engagement de mars 1986. Les autres, il faudrait
vérifier.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y a
véritablement un mélange, parce que j'en vois que je n'ai jamais
vus passer et j'ai une pas pire mémoire.
Dans le cas de Delisle, je peux dire au député de
Lac-Saint-Jean que, effectivement...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, M. le ministre.
Régions l'année. Après cela, je suis disponible pour la
paternité.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, ce
n'est pas une question de paternité. Je veux tout simplement vous
indiquer que ma mémoire ne me fait pas défaut habituellement.
Dans le cas de Delisle, je veux tout simplement vous indiquer que je me
souviens de l'avoir autorisé. Ma grande surprise, c'est de voir que ce
dossier n'a pas été réglé avant que j'arrive.
Le Président (M. Rochefort): Correct. Je vous rappelle
à l'ordre, s'il voua plaît. S'il vous plaît. Je
répète. Au-delà de qui a autorisé quoi dans le
dossier précis, je vous demande, avant qu'on aille plus loin, qu'on
sache de quoi on parle.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Dans le cas de
Delisle?
Le Président (M. Rochefort): Non, non, non, non. Je ne
vous parle pas de Delisle. Je vous parle du document que le Secrétariat
du Conseil du trésor a transmis au Secrétariat de la commission
de l'aménagement et des équipements aux fins de vérifier
les engagements financiers de mars 1986 de l'Office de planification et de
développement du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense qu'on vient de se comprendre un peu. C'est que mars fait partie de
l'exercice financier 1985-1986 alors qu'avril, lui, fait partie de 1986-1987.
On est loin pas mal, n'est-ce-pas? Je pense qu'on finit par se comprendre.
Le Président (M. Rochefort): Je voudrais juste comprendre ce
qu'on finit par comprendre, au-delà des années
financières. C'est déjà un élément de
réponse.
M. Côté (Charlesbourg): Quand même
important.
Le Président (M. Rochefort): Bien, j'ai dit qu'il y a
quand même un élément de réponse. Mais ces
engagements-là datent donc de mars 1986.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort); Mais je comprends qu'ils sont
à l'année financière qui précède
l'année financière dans laquelle nous nous trouvons et que nous
achevons.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pourrais pas vous
garantir que dans la liste, à moins qu'il soit passé bien des
affaires que je n'ai pas vu passer... Il y a certains cas que je vois là
que j'ai effectivement vu passer, mais je ne saurais vous dire et vous garantir
que dans tous les cas c'est passé à ce moment-là. En tout
cas, mars 1987... Certains cas, oui mais d'autres, non.
Je ne sais pas d'où vient la liste. Est-ce que c'est le
trésor qui vous expédie cela? Cela ne serait pas la
première fois.
Le Président (M. Rochefort): Comme c'est le trésor
qui nous expédie tout le reste des documents sur lesquels nous avons
travaillé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Sauf que...
peut-être laisser M. Gagnon.
Le Président (M. Rochefort): Oui, sûrement. M.
Gagnon.
M. Gagnon (Jacques): La liste devant nous, les dossiers de 19
à 57, la majorité de ces dossiers datent de mars 1985. D'accord?
Sauf que des engagements sont pris à un moment donné pour un
dossier alors que la réalisation peut être deux mois, trois mois,
quatre mois, cinq mois, six mois plus tard.
Dans le cas qui nous occupe ici, les numéros comme 20, par
exemple, cela date de mars 1985. Alors, c'est la liste de départ qui,
à toutes fins utiles, est erronée, parce que ce ne sont pas les
engagements de mars 1986.
Le Président (M. Rochefort): J'ai le goût de tenter
de vous aider.
M. Gagnon: Oui, mais allez donc...
Le Président (M. Rochefort): J'ai le goût de tenter
de vous aider.
M. Gagnon: Je vais répéter, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'ai bien compris.
M. Gagnon: La liste des dossiers qu'on a là, pour la
majeure partie, ne sont pas de mars 1986 mais de mars 1985. La liste
reçue, c'est cette liste qui relève des dossiers de mars 1985.
C'est tout.
Le Président (M. Rochefort): C'est tout. Vous comprendrez
que pour la commission, ça ne peut pas être tout. Ce que j'ai le
goût de vous suggérer comme explication - et je m'arrêterai
là - c'est qu'il s'agit peut-être de dossiers faisant partie de la
programmation initiale de mars 1985 et de l'année suivante, au chapitre
des engagements, dans le Fonds de développement régional. Mais
pour l'engagement financier, c'est-à-dire l'enclenchement du processus
de dépenser des fonds de l'État dans un projet X, Y ou 7,
ça daterait de mars 1986. Ne serait-ce pas possible? Déjà
en mars 1985, ces dossiers avaient peut-être été
acceptés au Fonds de développement régional, mais le
Conseil du trésor a enclenché l'engagement financier au sens
trésor du terme, en mars 1986.
M. Gagnon: Cela se pourrait que ce soit au moment de la
dépense, c'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): On va le vérifier
à nouveau. On va tenter de tirer ça au clair. Je suis dans le
brouillard. Si vous voulez l'explication de Delisle, on peut y revenir.
Le Président (M. Rochefort): Je vais accepter les
explications sur les dossiers que vous voudrez aborder.
M. Brassard: L'explication de Delisle est très simple. On
va certainement faire consensus. Cela fait partie de la programmation 1985-1986
du Fonds de développement régional. À l'époque
où on était là, on l'a inscrit au Fonds de
développement régional. Comme on voit qu'elle apparaît sur
la liste des engagements financiers de mars 1986, cela signifie que le Conseil
du trésor a autorisé la dépense de ce projet
déjà inscrit au Fonds de développement régional en
mars 1986.
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrais peut-être
donner un complément d'information au député de
Lac-Sain-Jean pour son édification personnelle et la mienne.
L'autorisation a été donnée le 29 du 11e mois 1985. M.
Gagnon a signé le 2 du 12e mois 1985.
M. Brassard: Le 2... Il s'est passé quelque chose...
Le Président (M. Rochefort): C'est sûrement une
journée où M. Gagnon était libre pour vaquer à de
telles occupations. Une journée, où peu d'autres personnes
à cette table pouvaient être disponibles pour
s'occuper de cela.
M. Brassard: M. Gagnon n'avait sûrement pas de
tournée à faire cette journée-là.
M. Côté (Charlesbourg): On me signale qu'une
autorisation dans Bonaventure a été signée à ta
même date. De toute façon, on doit constater que tes deux
députés ont été réélus.
M. Brassard: Voilà.
Le Président (M. Rochefort): J'imagine qu'au moins deux,
quatre, six, sept députés souhaiteraient voir inscrits des
dossiers...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai pris de bonnes notes et
je m'organiserai pour faire réélire les prochains avant
même l'élection.
Le Président (M. Rochefort): C'est bien sept
députés.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
Le Président (M. Rochefort): J'ai dit sept
députés.
M. Côté (Charlesbourg): Pour autant que tout le
monde est réélu à la prochaine, on ne s'en plaindra
pas.
Le Président (M. Rochefort): Oui, on pourrait parler de la
table ici, on pourrait parler d'autres lieux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
va faire la vérification qu'il faut et fournir la liste...
Le Président (M. Rochefort): J'ai le goût de
suggérer - je ne veux pas qu'on traîne cela jusqu'à la fin
de nos jours -qu'on pourrait suspendre à nouveau mars 1986. De toute
façon, on a des choses au menu ce soir. Cela éviterait de
discuter de choses dont on n'a pas à discuter ou pour lesquelles on
n'aurait pas les documents. Pour le bon déroulement des travaux, on
pourrait faire ces engagements.
M. Brassard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a consentement
de la part des membres de la commission là-dessus? On pourrait suspendre
mars 1986...
M. Brassard: Ceci ne nous empêche pas de poursuivre le
dialogue sur le sujet qu'on avait abordé.
Le Président (M. Rochefort): Les consentements entre les
membres de la commission, je suis là pour les respecter.
M. Côté (Charlesbourg): Sur Delisle.
M. Brassard: Non, Delisle, c'est réglé. J'ai
justement assisté à une soirée au centre
communautaire...
Le Président (M. Rochefort): Disons qu'on s'entend
formellement. Mars 1986 est suspendu de nouveau, jusqu'à ce que ce soit
clarifié, auquel cas cela reviendra à une prochaine
vérification des engagements financiers. Cela va? 8ien.
Août
On va à août 1986, maintenant?
M, Brassard: Avant de poursuivre, j'aurais...
Le Président (M. Rochefort): Si vous me permettez, on va
entamer août 1986 parce que, techniquement, on n'est plus dans quoi que
ce soit.
M. Brassard: D'accord, parfait, août 1986.
Le Président (M. Rochefort): On va aller à
août 1986, engagement 28. Là, M. le député de
Lac-Saint-Jean, je vous reconnais de nouveau.
M. Brassard: M. le Président, je reviens sur les propos du
ministre. Si je comprends bien, le ministre n'a pas l'intention -
là-dessus je suis pleinement d'accord avec lui, je l'approuve
entièrement - d'introduire des normes à l'intérieur du
Fonds de développement régional, de faire du F'onds de
développement régional un programme normalisé. Le Fonds de
développement régional est un instrument apprécié
dans toutes les régions, du fait qu'il est souple et qu'il n'est pas
encarcané dans des normes et des critères serrés. Je
comprends cela.
Donc, cela veut dire qu'il a l'intention, cependant, de mettre l'accent
sur ce qu'il appelle les éléments structurants,
c'est-à-dire des projets qui auraient des effets créateurs
d'emplois, des effets qui généreraient de l'activité
économique. C'est un peu comme cela que j'ai saisi le sens qu'il entend
donner à l'élément structurant, mais qu'il n'a pas
l'intention, cependant, d'écarter de façon totale et absolue le
financement de projets à caractère plus communautaire.
Ce qui me fait dire, M. le Président, finalement que, à
partir des propos du ministre, je ne perçois pas personnellement un
virage majeur, dans l'utilisation du Fonds de développement
régional. Je pense qu'il a toujours eu ce caractère de souplesse,
d'une part; et, d'autre part, il a à la fois servi à des projets
structurants - pour employer son expression - et aussi à des projets
de
caractère communautaire. Je pense qu'on pourrait relever la liste
des projets financés par le FDR depuis un certain nombre d'années
et on trouverait des projets qui se situent dans l'une ou l'autre de ces
catégories. On verra, dans les années qui viennent, si l'accent
est davantage mis sur les éléments structurants plutôt que
sur le communautaire.
Enfin, l'explication du ministre me satisfait dans le sens que le Fonds
de développement régional va demeurer un instrument souple. Cela
m'apparaît essentiel. Ce n'est pas un instrument encarcané dans
des normes. Il y a beaucoup de souplesse dans son utilisation et je pense que
c'est le caractère qui fait que tout le monde apprécie cet outil
de développement. Voilà!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Un simple mot, M. le
Président. Je ne sais pas si on y parviendra, du moins on va tenter de
le faire, ce sera de donner davantage d'importance à des projets
structurants répondant aux normes qui existent au Fonds de
développement régional. Dire qu'il n'y a pas de normes, ce n'est
pas vrai, il y en a. Ce sont des normes de participation financière,
compte tenu du taux d'enrichissement de chacune des municipalités qui
demandent un projet. C'est elle la norme.
Dans ce sens, ce qu'on tente de faire, c'est de mettre davantage
l'accent sur des projets structurants que sur des projets communautaires. Ce
que j'ai dit tantôt, cela ne veut pas dire que d'autres projets
communautaires ne pourront pas être supportés. Je pense qu'il
s'agira de les analyser un à la fois, compte tenu des besoins de chacune
des communautés locales. Effectivement, le Fonds de développement
régional, comme cela a été le cas à Port-Menier,
peut faire la différence entre la non-réalisation et la
réalisation d'un projet qui va servir à toute une
communauté. C'est aussi un élément extrêmement
important. A partir du moment où le centre communautaire est construit
ou réaménagé, ne venez pas frapper à la porte de
l'OPDQ pour avoir de l'argent pour l'exploitation, c'est non! Fini. Pour le
fonctionnement, les gens devront s'organiser. (20 h 45)
Là où on intervient avec des sommes, dans certains cas,
pour le fonctionnement ou l'exploitation c'est, durant une période
limitée, pour permettre un développement industriel.
Tantôt, on pourra parler de virage majeur, moyen, mineur. En tout cas,
c'est l'orientation qu'on veut donner et qu'on a commencé à
donner. Je vous avoue très franchement, ce n'est pas facile. En
période de compressions budgétaires, l'OPDQ est sollicitée
pas mal plus qu'en temps normal et les ministères sectoriels qui n'ont
pas l'argent pour réaliser certains projets disent tout simplement:
Allez voir l'OPDQ. Peut-être pourra-t-elle réussir à
réaliser votre projet. Ou un ministère sectoriel dit: On est
prêt à y aller à 50 % de la facture gouvernementale pour
autant que l'OPDQ fournisse l'autre 50 %. C'est cela.
M. Brassard: Je vous fais seulement remarquer, M. le ministre,
que je suis d'accord pour que le Fonds de développement régional
ne serve pas à financer le fonctionnement mais, à ma
connaissance, cela n'a jamais été le cas, du moins dans le
secteur dit communautaire. Je n'ai pas souvenance de subvention de
fonctionnement dans le secteur communautaire par le biais du Fonds de
développement régional.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous faire part d'un
cas. Vous vous rappelez les fameux drapeaux de Bérubé à
Matane?
M. Brassard: Les quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Les fameux drapeaux de
Bérubé à Matane. II y en avait un peu tout le long: Les
Boules, Grosse-Roche, ces coins-là, après 1981.
Une voix: C'était pour Québec 1984.
M. Côté (Charlesbourg): On a engagé du monde
pour aller dans le bois couper des épinettes et des sapins qui avaient
l'air bien droits. M. Bérubé donnait des drapeaux du
Québec. On a planté des mâts un peu partout le long de la
route pour faire flotter le drapeau du Québec. C'est le genre de
projets..
Une voix: C'était financé comment?
M. Côté (Charlesbourg): Financé par l'OPDQ.
C'est ce genre d'affaire qui est très structurant.
M. Brassard: Est-ce qu'il y a encore des drapeaux
actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce que M.
Bérubé est parti.
M. Brassard: Ah! Les mâts sont-ils encore là?
Oui?
M. le Président.
Une voix: M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Au mois d'août... Je passe au programme PECEC.
Là aussi, j'ai des questions, surtout d'ordre général qui
concernent tous les autres mots qui suivent.
On est à la fin de janvier. Des crédits étaient
prévus, si je me souviens bien, un montant de 22 500 000 $ pour le
programme expérimental de création d'emplois communautaires,
PECEC. Est-ce que le ministre serait en mesure de faire rapidement le point sur
l'utilisation de ces crédits budgétaires? Est-ce que c'est
épuisé? Est-ce qu'il reste encore des fonds? Quel est le point
général sur l'utilisation de ces 22 500 000 $ actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): II reste encore de
l'argent.
M. Brassard: Oui. De l'ordre de?
M. Côté (Charlesbourg): Divisez le budget par le
nombre de mois. Il reste deux mois. Il reste 3 000 000 $ ou 4 500 000 $.
M. Brassard: Est-ce que... J'ai remarqué que, dans tous
les projets, les subventions étaient de l'ordre de moins de 75 000 $, ce
qui signifie par conséquent - à moins que les normes aient
été modifiées - que les décisions ont
été prises en région.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur.
M. Brassard: Est-ce que c'est un parti pris de la part du
ministre, une volonté arrêtée de privilégier les
petits projets et d'orienter les projets réclamant des subventions
supérieures à 75 000 $ vers d'autres ministères ou
sociétés d'État, la SDI par exemple, et de
privilégier carrément dans le cadre de ce programme, les petits
projets qui exigent des subventions généralement
inférieures à 75 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que le
député de Lac-Saint-Jean pose une question qui mérite
qu'on s'y attarde un peu. Effectivement, PECEC, lorsqu'il s'aqit de montants de
moins de 75 000 $ est administré en régions est totalement
décidé en régions. Au-delà de 75 000 $, c'est un
comité provincial qui décide si oui ou non. J'avais mes petites
idées en mars 1986 et j'ai quand même voulu tenter
l'expérience une année complète sur l'utilisation de
PECEC. Je me pose des questions et je vais vous en poser une, le plus
honnêtement possible. Je vais même tenter de me répondre,
pour faire comme le député de Bertrand.
Est-il normal que des projets de moins de 75 000 $ soient
décidés en région sans aucun droit de regard du ministre
qui, lut, éventuellement aura à supporter et à
défendre des décisions prises en région? Peu importe la
décision prise en région, c'est le ministre qui est poigné
pour la défendre. On ne rappellera pas les moments mémorables de
l'épisode de Sept-îles lorsque le député de
Duplessis a presque été mis à nu. II reste que ce sont des
épisodes déplaisants à vivre. Je m'interroge actuellement
très sérieusement sur un mécanisme qui va permettre -si la
responsabilité ministérielle est totale -que la
responsabilité ministérielle puisse, à un certain moment,
s'exercer.
J'ai demandé à des gens de se pencher sur ce
problème pour qu'on puisse, en fin de compte, avoir pleine connaissance
de ce qui peut se passer dans ces dossiers. Je ne voudrais pas me retrouver
avec un autre sex-bar à défendre en Chambre comme vous avez
été obligé de le faire, sans même avoir donné
votre autorisation ... Je pense que certaines choses ne marchent pas.
L'imputabtlité, je crois à cela, mais on ne vient pas souvent
répondre aux questions en Chambre quand c'est décidé en
régions. Il faut se poser la question; effectivement, je me la pose.
J'ai eu l'occasion de poser un certain nombre de questions aux responsables de
l'OPDQ et on réfléchit là-dessus très
sérieusement actuellement. J'aurai l'occasion de rencontrer les
représentants de l'OPDQ dans les régions très
prochainement, d'ici trois semaines, et c'est un sujet qui sera mis sur la
table afin d'avoir leur opinion. Un mécanisme sera certainement
ajouté quelque part, qui fera que ça prendra un sceau de
l'autorité ministérielle avant de payer. Sinon, qu'on n'impose
pas au ministre la responsabilité de décisions sur lesquelles il
n'a aucune espèce d'autorité.
La question n'est pas de passer au crible toutes les décisions
prises en régions et d'éliminer tout ce qui est bon en termes
d'analyse d'une région. Il existe une forte tendance, depuis les trois
dernières années... Dans les projets de PECEC, il faut se dire
une chose: II y a des gens habiles! Il y a des gens très habiles qui,
dans une situation normale, auraient postulé pour une demande de 100 000
$. Ils se disent: 100 000 $ au national, je n'ai peut-être pas de chance
de les obtenir mais 74 500 $ ou 74 900 $ au régional, j'ai bien plus de
chance de les avoir. Donc, on reste en réqions et on se contente de ce
qu'on a.
Je me suis même laissé dire qu'il y avait au
Saguenay-Lac-Saint-Jean un dossier en particulier dans le domaine de la
viande.
M. Brassard: Dans le domaine de...
M. Côté (Charlesbourg): De la viande. II y avait eu
une subvention de 74 500 $ qui, peut-être, au plan national n'aurait pas
passé.
M. Brassard: Pour la distribution.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas dire qu'il y
a eu de sombres influences derrière la décision qui a
été prise. Loin de moi cette pensée. Le projet
était supérieur,
on l'a baissé en bas de 75 000 $ pour permettre de le passer.
C'est vrai au Saguenay-Lac-Saint-Jean; ça peut être vrai ailleurs
aussi. Cette tendance observée au cours des trois dernières
années, c'est définitivement que le CAP national est bien plus
difficile à passer que le CAP régional. Je n'engage pas le
président de l'OPDQ là-dessus; j'en fais moi-même le
constat. Je suis à regarder un certain nombre de choses en ce sens et il
y aura certainement une mesure corrective. Si je suis responsable, je serai
responsable "all the way", pas seulement quand tout est fait et
décidé. Si je suis responsable et répondant à
l'Assemblée nationale pour les engagements pouvant être pris
à ce niveau-là, je me trouverai bien une poignée quelque
part où je serai capable de dire oui ou non, à un moment
donné.
M. Brassard: Ce qui signifie, par conséquent,
qu'actuellement, même sur le plan administratif, le P.-D.G. de l'OPDQ n'a
pas le pouvoir d'examiner les décisions prises en régions et ne
jouit pas d'un certain droit de veto.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Gagnon.
M. Gagnon: Merci, M. le Président. Effectivement, comme
président de l'OPDQ je n'ai pas d'autorité sur un dossier
analysé par un CAP sauf sur un dossier qui aurait fait l'objet
préalable d'ententes entre un ministère et l'OPDQ. Je vous donne
un exemple, les centres d'accueil pour personnes âgées; une
entente de non-intervention existe entre le ministère des Affaires
sociales et nous. À ce moment-là, si on me demande un avis comme
président de l'OPDQ et président du comité directeur en
provenance d'une région, je pourrai exiger de la région de ne pas
analyser ce dossier-là à cause de l'entente préalable.
Dans les autres cas le CAP est autonome au niveau de sa décision.
M. Brassard: Je comprends très bien les
préoccupations et les inquiétudes du ministre mais je formule un
souhait à savoir que le mécanisme qu'il choisira ne constitue pas
une entrave trop grande à la rapidité du cheminement des
dossiers, d'une part, et que, d'autre part, l'autonomie régionale - je
pense que cet aspect des choses est positif - en cette matière, dans ce
programme-là ne soit pas non plus trop largement entamée ou
diminuée. Tout en comprenant fort bien les préoccupations
exprimées par le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'adresse au
député de Lac-Saint-Jean qui a été ministre et qui
a lui-même eu à répandre à des questions à
l'Assemblée nationale. Il est fort embêtant de répondre
à des questions sur des dossiers spécifiques lorsque vous n'avez
eu strictement rien à dire, sauf aller chercher les crédits dans
un budget et, à l'occasion de l'étude des engagements financiers,
venir répondre aux questions sur des dossiers qui n'ont pas
été décidés par vous. Au Fonds de
développement régional, l'analyse faite par les régions,
est ensuite transmise au central, à l'OPDQ, pour décision et
approbation de la part du ministre. C'est un principe qui fonctionne
très bien actuellement. Il est anormal que même le
président de l'OPDQ n'ait rien à dire à ce
niveau-là. Il a quand même des responsabilités en termes
d'utilisation des fonds publics qui relèvent du ministre. Je pense qu'il
faut se trouver une poignée à ce niveau-là. Quant au
souhait du député de Lac-Saint-Jean qui veut que ça ne
retarde pas indûment le processus de décision, ce qui vient sur le
bureau du ministre actuellement n'y traîne pas longtemps. Je n'en
prendrai que pour exemple la rapidité d'exécution dans le dossier
d'Alma à un point tel que même le député de
Lac-Saint-Jean n'a même pas eu le temps d'intervenir. (21 heures)
M. Brassard: Je n'ai même pas eu le temps de vous
féliciter, M. le ministre, parce que vous avez eu un problème
aérien à ce moment. Je ne sais pas si vous vous en souvenez. Mais
je comprends bien que te mécanisme auquel vous songez n'aura pas pour
effet d'enlever le pouvoir d'analyse et de décision actuellement en
régions. Cela va être un mécanisme qui va permettre
de...
M. Côté (Charlesbourg): D'analyser.
M. Brassard: De superviser et de réviser.
M. Côté (Charlesbourg): D'analyser et de
recommander. En fin de compte, le pire qui peut arriver c'est que l'odieux d'un
non relèvera du ministre. Cela va être facile. Ils vont pouvoir
dire oui à tout. Puis, en fin de compte, c'est le ministre qui va dire
non et qui aura à expliquer son non. C'est encore bien plus achalant que
d'expliquer un oui. Mais au moins, s'il y a des flagosses en cours de route et
s'il y a des dossiers qui ne devraient pas être acceptés, je ne
suis pas sûr que dans certains cas aller subventionner des boules de
quilles, ce soit exactement la vocation de PECEC; je ne suis pas sûr que
cela roule bien gros. Je pense que ce sont des questions comme celle-là
que je devrais me poser et poser à ceux qui ont décidé.
Dans ce sens, je pense qu'une bonne partie de l'intégrité et de
l'imputabilité sera respectée puisque celui qui a la
responsabilité d'aller chercher les crédits, de les
défendre saura au moins ce qu'il défend comme décision -
cela me paraît une règle
élémentaire - tout en respectant le processus d'analyse de
la région qui, normalement, connaît beaucoup mieux que n'importe
qui les dossiers en question.
M. Brassard: Si on fait exception de cet aspect des choses,
est-ce que le ministre accorde toujours une bonne cote au programme PECEC?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. Et pour
pousser ma sincérité encore plus loin, au-delà de ce que
j'ai pensé et au-delà de ce que mon parti a pensé, je vous
témoignerai jusqu'à quel point c'est un programme souple, qui
peut certainement aider des régions et qui doit continuer, avec quelques
ajustements que je pourrais qualifier, à ce moment-ci, de mineurs.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons maintenant
à l'élément 28 du mois d'août.
M. Brassard: Cela va pour le mois d'août.
Le Président (M. Saint-Roch): Le mois d'août est
considéré maintenant comme vérifié. Nous allons
maintenant passer au mois de septembre. Engagement 33?
Septembre
M. Brassard: Engagement 33. Ah oui! Est-ce que l'étude est
terminée?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Est-ce que cette étude a été
faite par SOQUIA parce que SOQUIA, dépendamment des résultats de
l'étude, a des intentions d'intervenir dans le dossier Julac?
M. Côté (Charlesbourg): C'est de l'argent de l'OPDQ
qui a servi à payer l'étude. Mais le mécanisme qu'on a
pris par SOQUIA, c'était pour l'expertise des gens dans le domaine du
bleuet. Cela nous permettait de procéder beaucoup plus rapidement que
par une autre procédure qui aurait été beaucoup plus
longue.
Effectivement, à cette étude de 35 000 $ s'en est
ajoutée une autre lorsque nous avons pris connaissance de cette
première étude, une étude additionnelle qui a
été donnée sur l'impact éventuel d'une fermeture de
Julac sur l'ensemble de l'économie de l'année.
M. Brassard: S'est ajoutée à celle-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Au moins de 5000 $
compte tenu du fait que les gens avaient déjà les données
et qu'il s'agissait de compiler et de retourner en réqions faire un
certain inventaire. Nous les avons actuellement entre les mains.
M. Brassard: Les deux études? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Vous comptez en faire quoi? Allez-vous y donner
suite, les rendre publiques, en divulguer certaines recommandations?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense que les rendre
publiques, à ce moment-ci, cela ne servirait pas très bien la
cause.
Lors de mon récent passaqe à Saint-Félicien, j'ai
annoncé une subvention de 300 000 $ au jardin zoologique...
M. Brassard: Je n'ai pas eu te temps de vous féliciter non
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux remercier le
député de Lac-Saint-Jean, qui l'a fait par l'entremise de M.
Jean-Jacques Samson, du Soleil. Ce n'était pas le cas
nécessairement du député de Roberval qui avait
manqué, semble-t-il, une réunion de stratégie. J'aî
eu l'occasion à ce moment-là de rencontrer les intervenants du
milieu, le maire de Dolbeau, les promoteurs que nous avons rencontrés -
quand je dis nous, j'inclus SOQUIA, toujours sous la responsabilité de
l'OPDQ, puisque dans ce cas-là le dossier de relève de Julac inc.
a été assumé par l'OPDQ à ma demande. Nous avons
convoqué les intervenants du milieu le vendredi 9 janvier au matin, en
même temps que les gens de Saint-Félicien venaient pour le zoo,
rencontre à laquelle participaient les ministères de l'Industrie
et du Commerce, de l'Agriculture, SOQUIA et l'OPDQ, J'ai présidé
la réunion de façon à donner une certaine orientation ou
une volonté politique dans le cas du dossier. J'ai très
clairement signifié aussi aux promoteurs qui étaient là
que le sauvetage ne saurait se faire uniquement par le gouvernement, mais que,
comme dans le cas du jardin zoologique, le milieu devait très clairement
non pas seulement s'exprimer comme il l'a fait sur le dossier de manière
unanime au niveau de toute la région, mais aussi s'impliquer au plan
financier de manière substantielle pour un sauvetaqe.
Je n'ai pas besoin de vous rappeler à vous qui avez
été du gouvernement, que l'élément majeur des
difficultés financières ou du moins un des éléments
majeurs des difficultés financières de Julac inc. réside
dans le fait que le gouvernement, sous la férule de M. Biron, a
éliminé la taxe de 9 % sur les produits de la pomme pour les
cidres alors qu'il l'a maintenue sur le vin
fait à base de bleuets et que ces 9 % ont très lourdement
taxé l'entreprise. Si je ne m'abuse, soit de votre part ou de la part du
député de Roberval, j'ai vu des lettres au dossier qui
répondaient à une demande du milieu à l'époque pour
éliminer la taxe de 9 %, ce que le gouvernement n'avait pas fait
à l'époque, ce qui fait un manque à gagner d'environ 1 200
000 $ pour la période courue. C'est la majeure partie de l'impasse de
Julac Inc., actuellement.
M. Brassard: Effectivement, je connais le problème de la
taxe. Là-dessus, j'ai deux questions, également. Est-ce que cela
signifie que vous avez l'intention, avec tous les intervenants que vous avez
mentionnés tantôt, d'en arriver à un plan de sauvetage de
l'entreprise impliquant le milieu, comme vous l'avez indiqué aussi?
Est-ce que l'objectif à court terme est d'en arriver à mettre au
point et à mettre en oeuvre par la suite un plan de sauvetage de Julac
Inc., et, d'autre part, comme vous êtes maintenant au gouvernement,
est-ce que dans ce plan de sauvetage il pourrait y avoir comme
élément l'abolition de cette taxe que nous n'avons pas abolie au
moment où nous y étions?
M. Côté (Charlesbourg): Nous aurons demain une
réunion fort importante en fin d'après-midi après le
Conseil des ministres avec le ministre de l'Agriculture, M. Pagé, les
représentants de SOQUIA, M. Gagnon, de I'OPDQ, et moi-même, pour
faire une dernière analyse des données que nous avons et des
solutions d'avenir pour relancer l'entreprise. Nous abordons le dossier de
manière positive en nous disant ce qu'il faut faire pour sauver le
dossier et non pas: Est-ce que, le dossier, on peut le sauver? C'est dans cet
esprit que nous examinons ce dossier, toute la panoplie de solutions possibles
sur lesquelles nous devrons nous pencher. Ultérieurement, nous irons
faire une visite au Conseil du trésor et au ministre des Finances quant
aux solutions que nous choisirons et quant aux décisions que le
gouvernement devra prendre dans ce dossier.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 33 est
vérifié? J'appelle maintenant l'engagement 34.
M. Brassard: Une question que j'aurais pu poser tantôt:
Est-ce qu'il serait possible, une fois l'année financière
terminée, de faire parvenir aux membres de la commission un bilan global
du programme PECEC, le nombre d'emplois créés par région,
les investissements générés, etc.?
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait faire en sorte
que, lorsqu'on se retrouvera pour analyser les crédits de l'année
1987-1988, on puisse déposer à la commission, puisque
l'année sera terminée à ce moment-là, le bilan de
l'année 1986-1987.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 34 est
vérifié?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'engagement 35.
M. Brassard: J'aurais une question générale
là-dessus. Tantôt, le ministre a mentionné à
plusieurs reprises que son intention n'était pas de financer les
opérations, mais de financer des immobilisations à même le
Fonds de développement régional. Dans ce mois-ci, comme dans
d'autres mois, d'ailleurs, on constate qu'il y a quand même certaines
subventions qui ont été accordées pour payer, par exemple,
des ressources humaines, embaucher des personnes. Je pense à
l'engagement 38, subvention à la Corporation de développement
économique de L'Or-Blanc pour fins d'engagement d'une ressource humaine
affectée au projet de développement en milieu rural par la
corporation: 53 300 $.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci...
M. Brassard: 39 en octobre, c'est la même chose aussi. Il y
en a plusieurs comme ça. C'est déjà arrivé aussi,
par exemple, à des MRC. Il s'aqit bel et bien, dans ces cas-là,
de financement d'opérations et non pas d'immobilisations. Est-ce que le
ministre a l'intention, à l'avenir, de ne plus subventionner des
activités semblables ou s'il va continuer?
M. Côté (Charlesbourg): Quant à moi, je ne
suis pas allé plus loin. On parle de l'engagement 38, ça fait
référence au sommet de L'Or-Blanc. C'était le premier
sommet des MRC qu'on a tenu - les MRC défavorisées dans le cadre
d'un sommet - et on a clairement exprimé qu'on pourrait en tenir
d'autres dans le cas des MRC défavorisées, comme la MRC
Denis-Riverin, par exemple, ou une qui est à cheval...
M,. Brassard: Haut-Saint-François. En octobre, il y a
Haut-Saint-François, développement économique
régional du Haut-Saint-François,
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Lorsque j'ai dit
tout à l'heure qu'il y avait des exceptions dans le cas des volets 3
pour
l'aide au développement industriel ou le suivi de sommet des MRC
- dans ce cas-ci, ça répond à ce volet-là - qui ont
des buts de structuration sur le plan du développement
économique. (21 h 15)
Si, demain matin, il y avait des projets pour ajouter aux CLSC de je ne
sais trop où une personne-ressource pour faire du porte-à-porte,
amener des clients au CLSC, ce serait non - il faut bien se comprendre - ou
d'autres choses de cette nature. Là-dessus, c'est très clair.
Dans ce cas-ci, le sommet de la MRC de L'Or-Blanc, cela vise une région
qui a eu des problèmes sur le plan du développement industriel,
un problème spécifique avec l'amiante. Elle a été
le parent pauvre - on ne se penchera pas longtemps sur le bébé
pour savoir pourquoi elle a été le parent pauvre du sommet de
Sherbrooke - qui avait besoin d'un rattrapage, et c'est ce que nous avons fait.
Pour s'assurer que le suivi du sommet et les décisions du sommet de
L'Or-Blanc aient les plus grandes chances de réussite, on a dit: Oui, on
va aider dans le cas du milieu rural par le volet 3 à mettre une
personne à la disposition de la MRC pour le développement rural.
C'est effectivement le rôle de l'OPDQ. Tant et aussi longtemps que
l'argent de l'OPDQ servira à des opérations comme
celles-là, chapeau! On va donner un bon "break", si vous me permettez
l'expression, un bon coup de pouce au monde rural pour s'en sortir.
M. Brassard: Si je comprends bien, ce sont des subventions
limitées dans le temps.
M. CSté (Charlesbourg): Oui, certainement. Ce qui est
récurrent n'a pas d'avenir à l'OPDQ.
M. Brassard: À l'engagement 39 du mois de septembre, le
Club de golf Trois-Saumons, est-ce que c'est une corporation privée, un
organisme sans but lucratif ou... Le club de golf.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une corporation sans
but lucratif et cela faisait l'objet d'un projet de contrats de
développement que vous aviez signé avec cette MRC que j'ai voulu
respecter pour ne pas vous renvoyer la balle.
M. Brassard: Les contrats de développement
expérimentaux?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lac-Saint-Jean, pour le bénéfice de nos travaux, dois-je
conclure que les engagements 35 à 39 sont considérés comme
vérifiés?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'engagement
40.
M. Brassard: Juste une petite remarque en passant. Je constate
qu'à plusieurs reprises, dans plusieurs cas, les subventions
s'étalent sur deux exercices financiers. Est-ce que cela signifie que le
ministre a changé sa vision des choses? Je me souviens de remarques
véhémentes sur le fait que cela portait sur deux exercices
financiers.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre n'a absolument
pas changé son fusil d'épaule. Vous serez à même de
le constater quand le bilan de fin d'année sera déposé au
début de l'analyse des crédits de 1987-1988, lorsqu'on comparera
ce qui a été engagé sur deux ans et qui devra
conséquemment être payé sur sept ou huit ans par rapport
à ce qui avait été engagé sur deux ans et qui a
dû être payé sur six ou sept ans. On est loin d'une
année électorale. C'est la première constatation. La
deuxième, c'est qu'il faut vivre au rythme de la capacité des
promoteurs qui, dans plusieurs cas, souhaitent que cela puisse se faire sur
deux ans au lieu d'une année. C'est tout simplement par respect de ces
gens-là. Si on compare les chiffres de sept ou huit ans, par rapport
à six ou sept, il y a encore beaucoup de rattrapage à faire.
M. Brassard: On verra dans trois ans, on fera une petite
comparaison dans trois ans.
M. Côté (Charlesbourg): Dans trois ans, on pourra
sûrement... Je serai très heureux d'être encore à
l'OPDQ pour pouvoir supporter la comparaison.
M. Brassard: Ca va pour septembre.
Le Président (M. Saint-Roch): Les engagements financiers de
septembre sont maintenant vérifiés. Nous allons passer au mois
d'octobre, à l'engagement 33.
Octobre
M. Brassard: Engagement 35. D'accord. L'engaqement 33, c'est te
PECEC. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 33 est
vérifié?
M. Brassard: On n'a pas de remarques particulières.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'engagement 34
est vérifié?
M. Brassard: Ça va.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié.
Engagement 35.
M. Brassard: C'est quoi l'engagement 34?
Le Président (M. Saint-Roch): Ce sont des subventions
d'aide financière à divers organismes.
M. Brassard: PECEC?
Le Président (M. Saint-Roch): PECEC.
M. Brassard: D'accord, cela va.
Une voix: II y en a deux.
M. Côté (Charlesbourg): Il y en a deux,
d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié.
Engagement 35?
M. Brassard: Cela va aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. Engagement 36?
M. Côté (Charlesbourg): II a été
refusé, M. le Président!
M. Brassard: Oui? Ah? bon! 36, c'est excellent, très beau
projet.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? M. Brassard:
Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié.
Engagement 37?
M. Brassard: Adopté pour le mois d'octobre.
Le Président (M. Saint-Roch): Les engagements d'octobre
sont maintenant complétés.
M. Brassard: En novembre, il n'y a aucun engagement, M. le
ministre, cela ne veut pas dire que vous manquez de fonds? Vous n'avez pas
reçu d'ordre du Trésor de ne plus dépenser?
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que, comme
par le passé, nous recevons des commandes du Trésor. On discute
et on se comprend bien.
M. Brassard: On verra les résultats de vos discussions -
cela, c'est novembre - en décembre. On verra...
M. Côté (Charlesbourg): Je suis tout aussi
optimiste, M. le député de Lac-Saint-Jean, quant au budget de
I'OPOQ que pour celui des Transports.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres questions?
M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Cela ne concerne pas directement les engagements
financiers mais si le ministre y consent on pourrait peut-être parler
quelques minutes de la délimitation des régions afin de faire un
peu le point là-dessus. Est-ce qu'il y a évolution du
dossier?
M., Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Est-ce que cela a une chance d'aboutir
incessamment?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ma volonté,
à tout le moins. Des gens travaillent sur le dossier à plein
temps maintenant et ont pour mission de régler tous les points qui
restent en suspens afin d'être en mesure, le plus rapidement possible -
je suis pleinement conscient que l'on a quelque retard - d'aller devant le
Conseil des ministres pour faire adopter les décrets nécessaires.
La volonté clairement exprimée et le souci du détail et de
la définition de chacune des démarches consistant à
délimiter, sur le plan géographique, les régions,
préciser très nettement ce qui est indispensable, ce qui est
souhaitable et ce qui est non essentiel à la fois dans le temps, dans sa
localisation, à son niveau de fonctionnaires et dans ses coûts
nécessitent un peu plus de temps que nous ne l'avions prévu et
rencontrent, i! faut bien le dire, un peu plus de résistance de la part
de l'appareil que nous ne l'aurions souhaité.
En termes clairs, cela veut dire qu'un fonctionnaire bien
installé à Montréal - qui peut aller aux Expos, qui peut
aller aux Canadiens, qui peut aller voir des spectacles, où il y a des
grands marchés, qui peut prendre le métro - ce n'est pas
aujourd'hui qu'il va accepter facilement de s'en aller à Mont-Laurier.
La résistance se traduit par certains gestes et certaines exigences sur
le plan de la décentralisation qui nous obligent à faire encore
plus de préparation que nous ne l'avions estimé au départ.
C'est ce que nous sommes en train de faire.
M. Brassard: Quand vous parlez de résistance au sein de
l'appareil, est-ce que je dois comprendre qu'au sein de la population
elle-même et des instances élues, soit municipales, de MRC ou de
concertation, les consensus sont maintenant réalité sur la
configuration?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me fais pas d'illusion
quant à cela, sauf que nous avons été élus pour
décider, et je vais décider. C'est aussi simple que cela. Ou
moins, je vais soumettre des décisions au Conseil des ministres et il
n'y aura plus de MRC rattachée à je ne sais trop quoi, ni
où, qui vont être suspendues dans le décor pour un certain
temps. On a été élu pour décider, on a
consulté, c'est clair que ce n'est jamais facile de décider de
manière définitive, mais dans certains cas il ne faut pas se
faire d'illusion quant à la volonté. Il faut éviter de
créer des monstres, il faut créer un certain équilibre, et
c'est ce que nous allons faire.
M. Brassard: Puis-je me permettre de demander au ministre s'il a
un échéancier, s'il a un moment précis où il compte
compléter l'opération?
M. Côté (Charlesbourg): La première fois, je
m'étais fixé un échéancier au 22 juillet 1986, qui
n'a malheureusement pas été respecté, et, la
dernière fois, je n'en ai pas fixé. Évidemment, si je
n'avais que cela à faire, ce serait probablement terminé à
ce moment-ci. J'ai besoin de mettre mon grain de sel et l'épaule
à la roue afin de bien orienter pour que les décisions se
prennent. Ceux qui travaillent sur le dossier ont besoin d'une présence,
sinon totale, du moins occasionnelle. C'est ce que je vais leur fournir au
cours des prochaines semaines afin d'en arriver à une décision la
plus rapide possible. Ce n'est pas la volonté qui manque, mais mettre
une date pour me faire reprocher par la suite de ne pas avoir respecté
la date, je pense que ça ne servirait personne. Nous faisons tout ce qui
est humainement possible pour que la décision se prenne très
rapidement.
Le Président (M. Saint-Roch): Ceci termine les travaux de
la commission. M. le ministre, je tiens à vous remercier, vous ainsi que
vos collaborateurs, pour l'apport aux travaux de la commission de
l'aménagement et des équipements.
La commission, ayant maintenant complété son mandat,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 28)