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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 137, Loi
modifiant la Loi sur la Société d'habitation du Québec.
Est-ce qu'il y a des remplaçants, M. le secrétaire, ce matin?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Bissonnet
(Jeanne-Mance) sera remplacé par M. Leclerc (Taschereau); M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Paré pour l'ensemble du
mandat; M. Gauvin (Montmagny-L'Islet) est remplacé par M. Laporte
(Sainte-Marie); M. Vaillancourt (Orford) est remplacé par M. Camden
(Lotbinière); M. Vallières (Richmond) est remplacé par M.
Maltais (Saguenay).
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire.
Je pense que les membres de la commission me permettront, au tout
début de ces travaux, de souhaiter la bienvenue aux autorités de
la ville de Bécancour qui sont présentes parmi nous aujourd'hui.
Bienvenue, M. le maire et MM. les dirigeants. M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Au nom de ma formation politique, je souhaite la
bienvenue aux gens de Bécancour. J'espère que vous êtes
contents de notre gouvernement qui vous a donné un si gros projet
pendant qu'on était au pouvoir.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Terrebonne. Au moment de l'ajournement de nos travaux
hier soir, M. le député de Jonquière avait demandé
la parole sur l'amendement proposé à l'article 5. M. le
député de Jonquière.
Motion d'amendement proposant que le
gouvernement fixe les traitements,
honoraires, allocations et indemnités
des
membres du conseil d'administration (suite)
M. Francis Oufour
M. Dufour: J'avais l'impression que le ministre n'avait pas fini
son intervention concernant les jetons de présence puisqu'on
était effectivement à cet article ou à cet amendement
proposé par l'Opposition concer- nant les indemnités.
Je pense que, depuis un an, on s'est gargarisé de mots et qu'en
même temps on s'est donné des certificats de vertu en disant
qu'à l'avenir les gens qui travailleraient pour les conseils
d'administration gouvernementaux ne seraient plus payés. Depuis ce
temps, il y a eu beaucoup d'accrocs qui ont touché cette règle,
qui l'ont amendée dans le vécu puisqu'il y a des ministres qui se
sont dissociés carrément de cette attitude ou de cette
façon de voir les choses. C'est ce qui se produit dans
l'éducation.Cela se produit dans les conseils d'Hydro-Québec.
Cela se confirme aussi dans la Caisse de dépôt et placement du
Québec et dans d'autres dossiers où on s'est rendu compte que des
gens qui travaillaient comme bénévoles pouvaient avoir des
contrats de ces mêmes organismes, ce qui fait qu'on pouvait penser que
cela pouvait amener des conflits d'intérêts.
Ce qu'on proposait, c'était un traitement égal pour tout
le monde. C'est une façon de fonctionner que tout le monde peut
comprendre, qui était ce qui existait avant le 2 décembre 1985.
Les gens qui faisaient partie de conseils d'administration connaissaient les
règles du jeu, savaient ce à quoi ils s'engageaient et aussi
savaient d'avance - je pense que c'était clair, c'était sain - ce
qu'ils devaient faire dans ces conseils d'administration. Depuis un an, on a
tergiversé, on a dit: On ne paiera plus, sauf dans certains cas, "aux
conditions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement",
dépendant du travail que la personne fait, ce qui veut dire qu'on
pourrait avoir de gros administrateurs, de petits administrateurs, comme de
grosses administratrices et de petites administratrices dans des conseils
d'administration. Vu que, pour ceux qui ont des salaires et qui seraient en
danger de perdre leurs salaires, le gouvernement prévoit qu'il
remboursera ces salaires, donc, cela veut dire des mesures de contrôle
beaucoup plus complexes.
Par contre, quelqu'un qui aurait des talents et aussi des
possibilités de rendre service à la société, qui ne
perdrait pas de salaire, lui n'a rien, absolument rien. Son temps libre ne
coûte rien, cela ne vaut rien. Je pense surtout à des gens qui
travaillent au foyer qui seraient certainement lésés par rapport
à ce qui se passe dans la réalité. En même temps,
cela exige des mesures de contrôle beaucoup plus grandes que si les
faits sont connus immédiatement.
Qu'on demande à des gens qui ont accepté de travailler de
fournir des preuves d'absence de salaire ou de coupures de salaire pour avoir
des montants d'argent, cela me semble un peu excessif. Quant aux comptes de
dépenses, je ne sais pas de quelle façon les contrôles
doivent être établis, mais il est possible que les dépenses
soient beaucoup plus grandes pour l'un ou l'autre.
Moi, je serais curieux aussi de savoir, de la part du gouvernement,
quels sont les coûts afférents aux gens qui travaillent dans les
conseils d'administration. Ce serait peut-être drôle de voir cela
comment on a ménagé, et comment on a économisé. Je
serais surpris de voir ce qui s'est passé dans les faits,
c'est-à-dire entre la parole, le discours et la réalité,
parfois cela change beaucoup. Comme par hasard - et on le sent
régulièrement il y a des gens, des ministres qui sont plus
cachotiers que d'autres. Ils cachent un peu des affaires. Ils ne font pas de
mensonges, excepté qu'ils ne disent pas toute la vérité.
Ils en gardent toujours un peu en suspens. Cette mesure qui était de
nature à économiser des montants faramineux, j'ai l'impression
qu'elle n'a pas donné des résultats, mais surtout qu'elle n'est
pas acceptée partout.
Pourquoi le ministre des Affaires municipales nous disait-il hier soir
dans son exposé: C'est le Conseil du trésor, c'est le Conseil des
ministres qui a décidé? Comment se fait-il que d'autres ministres
ont décidé qu'ils allaient changer la mesure? C'est
peut-être parce qu'il y a de gros ministres et de petits ministres? Il y
a des gens qui ont plus de volonté et qui prennent plus de
décisions ou il y en a qui disent: Nous autres, on accepte cela. On
n'est que des transmetteurs, on est une courroie de transmission. On prend ce
qu'ils nous disent pour aller le dire ailleurs, à un autre endroit. Cela
me semble être cela, en tout cas, parce que certains l'ont dit
publiquement? On n'accepte pas cette politique-là et on ne l'appliquera
pas. S'il est vrai qu'elle ne sera pas appliquée, pourquoi ne
l'enlève-ton pas partout? Soyons cohérents sur toute la ligne.
Pourquoi avoir de gros et de petits conseils d'administration? Quand c'est pour
les loisirs, cela ne vaut rien, on ne s'occupe pas de cela; ceux qui s'occupent
de cela ne méritent rien. La SHQ, cela ne vaut pas cher.
Hydro-Québec, c'est quelque chose; vous irez couper è la Caisse
de dépôt et placement; on demandera d'aller couper les jetons de
présence aux gens qui travaillent à la Caisse de
dépôt, vous allez avoir votre réponse.
Cela veut dire qu'il y a des ministres qui affrontent et qui
travaillent. Il ne vont pas seulement dans le sens du courant; de temps en
temps, ils vont à l'envers du courant et c'est normal: pour faire
changer des choses, il faut que, de temps en temps, quelqu'un dise: Wo! Cela ne
marche pas comme cela. C'est cela, un capitaine de bateau. Ce n'est pas le gars
qui fait seulement suivre la vague, la houle et qui dit: Nous autres, on est
dans la grande machine et on s'en va comme cela. On n'est pas seulement des
courroies de transmission des décisions des autres; de temps en temps,
il faut en prendre nous-mêmes.
C'est cela, le sens de l'amendement: de traiter tout le monde de la
même façon. Il n'y a pas de petits et de gros conseils
d'administration. Les gens sont là pour aider la société;
le gouvernement doit le reconnaître et c'est beaucoup plus clair,
beaucoup plus sain et beaucoup plus transparent pour l'ensemble de la
population que ces attitudes soient au vu et au su de tout le monde au lieu de
dire: Pour l'un, c'est comme cela et, pour l'autre, c'est comme cela. Quand on
fait des exceptions et qu'on règle les problèmes par les
exceptions, on voit ce que cela donne. À la longue, c'est une politique
qui est mauvaise en soi et qui ne donne pas justice è l'ensemble des
qens qui travaillent pour faire avancer le Québec. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: Seulement une rectification, M. le Président.
Je veux bien que le député de Jonquière sorte de nouveau
sa cassette éternelle sur le sujet, c'est à peu près la
sixième fois qu'on l'entend. Je vaudrais quand même éviter
des imprécisions. En ce qui concerne Hydro-Québec, par exemple,
j'ai eu ce matin une discussion avec le ministre responsable et il m'avise que
le conseil d'administration d'Hydro-Québec est sur le point de se
conformer à la directive gouvernementale. D'ici très peu de
temps, les membres du conseil d'administration d'Hydro-Québec ne seront
plus rémunérés, de la même façon que la
très grande majorité de tous les conseils d'administration des
organismes publics et parapublics. Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch):Merci, M. le ministre. Y
a-t-il d'autres commentaires? M. le député de Shefford.
M. Roger Paré
M. Paré: Oui, juste un petit commentaire. C'est cela qu'on
dénonce, ce manque de franchise et de transparence. Vous dites qu'ils
vont peut-être changer pour suivre la nouvelle politique émise par
le gouvernement. Mais qu'on arrête donc de
parler de bénévolat! J'écoutais la première
remarque du ministre, hier, qui disait: Les membres du conseil d'administration
ne seront pas rémunérés. C'est beau comme principe de base
de parler de bénévolat. Sauf qu'on sait bien que ce ne sera pas
la réalité et j'ai hâte de voir les chiffres. Qu'on le dise
franchement, car tout ce qu'on demande, c'est d'être transparent, c'est
d'être clair, c'est de dire la vérité, non pas de parler de
bénévolat. Premièrement, ce n'est pas ce qui va se passer
et, deuxièmement, c'est normal que les gens soient payés quand
ils jouent un rôle aussi important que de prendre des décisions
qui affectent des sociétés d'État et, finalement, la
population.
Il n'y a pas de point après la phrase que j'ai dite tantôt;
c'est une virgule et, là, on dit: "Sauf dans les cas "aux conditions et
dans la mesure que peut déterminer le gouvernement." Donc, cela se fait
toujours par décision qui n'est pas discutée et par norme qui
n'est pas établie ou, en tout cas, qui n'est pas connue. C'est cela
qu'on dénonce.
De toute façon, je n'ai pas l'intention, moi, personnellement, de
continuer. Je vais laisser la parole à mon collègue, le
député de Dubuc.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Hubert Desbiens
M. Desbiens: Merci, M. le Président. Je veux simplement
ajouter quelques considérations sur le phénomène
lui-même. Lorsque le nouveau gouvernement a pris le pouvoir, il est
arrivé avec ce nouveau principe. Je suis d'accord avec ce que le
ministre disait hier soir: Il y a des gens qualifiés qui peuvent faire
profiter et qui sont consentants à faire profiter la
société, à certains moments, à titre
bénévole, de leurs connaissances ou de leurs
possibilités.
Mais, de ce bénévolat, un exempte a été
rapidement donné à l'Assemblée nationale lorsqu'on a
mentionné que, s'ils n'étaient pas payés pour les
journées où ils siégeaient directement à la table,
ils étaient payés pour préparer les réunions.
Alors, c'est une façon détournée et c'est là-dessus
que mon collègue insiste, avec raison. Pourquoi essayer, pour du travail
qui mérite une rémunération... Si les organismes ou les
sociétés qu'on crée ont leur importance, il est aussi
important que les gens, qui ont à y oeuvrer pour en assurer
l'administration au nom du gouvernement, mais au nom de la population aussi, en
retirent au moins une rémunération normale.
L'argument qu'on a utilisé et qu'on utilise, c'est que c'est dans
le but de diminuer les dépenses publiques. On a posé la question
- peut-être un jour aurons-nous une réponse et ferons-nous les
comptes précis -sur ce que peuvent représenter ces
économies de personnes qui siègent ou siégeront de
façon, soi-disant bénévole aux conseils d'administration.
Je remarque dans le projet de loi que l'ancien conseil d'administration de la
société était formé de cinq membres. Si c'est pour
une question d'économie, pourquoi augmente-t-on cela à neuf
membres? On double presque le nombre de membres.
Il y a aussi un aspect qui a été soulevé et sur
lequel je veux revenir, celui d'une espèce de discrimination. Le
ministre a dit hier qu'il agissait de cette façon afin de permettre,
justement, de rémunérer des gens qui avaient des capacités
de remplir ces fonctions, mais qui n'avaient peut-être pas les moyens
financiers de le faire. C'est établir une forme de discrimination parce
qu'il y aura des gens qui devront faire la preuve des dépenses qu'ils
auront encourues pour siéger à ce conseil d'administration. Cela
va exiqer, par le fait même, un contrôle tatillon et des
études pour vérifier et savoir si vraiment les comptes de
dépenses soumis sont exacts. Cela complique l'administration tout
simplement et cela crée deux classes de membres aux conseils
d'administration qui, au départ, sont censés être tous sur
un pied d'égalité. Cela n'apportera aucune économie, j'en
ai la conviction, globalement; c'est plutôt de la poudre aux yeux que le
gouvernement a voulu jeter en arrivant au pouvoir. Il s'est rendu compte qu'il
ne pouvait pas remplir d'autres engagements électoraux et il a
essayé de jeter de la poudre aux yeux de la population avec cette
histoire de bénévolat aux conseils d'administration.
Maintenant que cela fait au-delà de douze mois que le
gouvernement est en place, je ne comprends pas qu'il ne soit pas en mesure de
vérifier que ce phénomène n'apportera rien de neuf, rien
de plus, non plus, dans les coffres du Conseil du trésor. Certains
organismes, comme le Conseil supérieur de l'éducation, aux
dernières nouvelles, en tout cas, continuent d'être
rénumérés. Le ministre de l'Éducation a
décidé, lui, de maintenir une rémunération des
membres du Conseil supérieur de l'éducation; c'est bien juste
s'il n'y a pas une augmentation. Loin de l'éliminer, il l'a
augmentée.
Cela veut dire qu'il y a des ministres, à l'intérieur du
Conseil des ministres, qui ont décidé de faire l'effort suffisant
pour convaincre le premier ministre. J'imagine que ce n'est pas le
président du Conseil du trésor qui mène ce gouvernement;
il doit y avoir un premier ministre et un Conseil des ministres. Ils doivent se
parler, ils doivent discuter. Le ministre ne semble pas intéressé
à faire l'effort suffisant pour convaincre ses collègues presque
du ridicule de cette mesure
gouvernementale et prôner que les gens qui accepteront de
siéger à un conseil d'administration comme celui de la SHQ, qui
est un organisme important - du moins, c'est ainsi qu'on le considère -
reçoivent une rémunération normale et juste, qui soit
équitable pour tout le monde, qui n'entraîne pas l'obligation,
pour aucun de ces membres, de se justifier. Cela peut entraîner, on le
sait, des contorsions pour en arriver à justifier, parfois, certains
comptes de dépenses. (10 h 30)
Pour toutes ces raisons, évidemment, je voterai pour la motion
d'amendement de mon collègue. J'espère que le ministre acceptera
de faire l'effort suffisant d'en discuter au Conseil des ministres, afin de
faire accepter l'amendement qu'on propose. Merci, M. le Président.
Le Président (M, Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. Y a-t-il d'autres commentaires? Est-ce que
l'amendement proposé, soit que le gouvernement fixe le traitement, les
honoraires ou les allocations des membres du conseil d'administration, ainsi
que les indemnités auxquelles ils ont droit, est adopté?
Une voix: On demande le vote.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), pour ou contre la motion d'amendement.
Mme Bélanger: Contre.
Le Secrétaire: Oui. M. Leclerc (Taschereau)?
M. Leclerc: Contre.
Le Secrétaire: M. Blais (Terrebonne), M. Bourbeau
(Laporte), M. Bradet (Charlevoix), M. Paré (Shefford)?
M. Paré: Pour.
M. Desbiens: On va attendre le ministre, peut-être.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)?
M. Doyon: Contre.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: M. Laporte (Sainte-Marie)?
M. Laporte: Contre.
Le Secrétaire: Mme Harel (Maison-neuve), M. Middlemiss
(Pontiac)?
M. Middlemiss: Contre.
Le Secrétaire: M. Paradis (Matapédia), M. Richard
(Nicolet), M. Rochefort (Gouin), Mme Trépanier (Dorion)?
Mme Trépanier: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière), M. Maltais
(Saguenay)?
M. Maltais: Contre
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire.
M. Bourbeau: Contre, M. le Président. M. Bourbeau
(Laporte).
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Dufour: Je ne donne pas mon consentement. C'est bien dommage,
le ministre avait beau être là. Il y a toujours un maudit bout!
À part ça, quand le vote est commencé, on ne prend pas
notre place. Il doit y avoir des règles quelque part.
Une voix: II faut être présent lorsque le vote
débute.
Le Président (M. Saint-Roch): Comme il n'y a pas
consentement, M. le ministre, nous ne pouvons enregistrer votre vote.
Le résultat, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Pour 3, contre 7, abstentions: 1.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
rejeté. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 5?
M. Dufour: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
Composition du conseil d'administration
M. Dufour: Je remarque, è l'article 6,
que "les affaires de la société sont administrées
par un conseil d'administration composé d'au plus 9 membres
nommés par le gouvernement pour une période n'excédant pas
cinq ans." J'ai l'impression que le conseil d'administration n'a pas de
latitude. Cela dénote, tout de même, une suite dans les
idées du ministre, qui fait qu'on va se garder tous les pouvoirs, toute
la latitude et toutes les attitudes qu'on veut bien se donner. Je n'ai jamais
vu un conseil d'administration d'au plus de... Un conseil d'administration est
formé de tant de membres. Point, à la ligne. Ce n'est pas comme
ça qu'on fait ça. Tantôt, ça va être sept si
ça leur fait plaisir. Ils vont se garder deux ou trois trous pour faire
plaisir à quelqu'un. S'il y a quelqu'un à placer, on va dire:
J'en ai sept, je vais en nommer un et je vais le placer là. Ce n'est pas
un Sénat. Il me semble qu'un conseil d'administration doit être
composé de tant de membres. Le ministre devrait accepter et faire une
amélioration à cet article-là. Ou il est composé de
neuf membres ou il est de sept membres, de huit membres ou de cinq membres,
mais une fois pour toutes, qu'on le dise.
C'est une nouvelle façon d'administrer et j'imagine que ce sera
dans d'autres projets de loi. Tantôt, une personne a dit: Combien y
a-t-il de membres dans votre conseil? C'est au plus neuf membres. C'est six
membres? Non, c'est au plus neuf membres. Nous autres, on s'est gardé
des trous pour placer quelqu'un. À un moment donné, on va en
avoir un qui sera proche, qui va penser comme nous autres et on va s'en donner
un huitième et un neuvième. Il me semble que cette marge de
manoeuvre ne devrait pas exister. Il me semble que c'est
élémentaire. Le conseil d'administration est formé de tant
de membres, et c'est comme ça que cela fonctionne. Là, c'est au
plus neuf membres. On ne saura jamais combien il y s de membres dans
l'organisation. On va regarder dans la loi; c'est d'au plus neuf membres. On va
être obligé d'appeler. Non, au conseil d'administration il y a
tant de membres. S'il y en a sept, il y en a sept. S'il y en a huit, il y en a
huit. S'il y en a neuf, il y en a neuf, ou il y en a cinq. C'était clair
avant. Là, on est rendu qu'on se donne des conseils d'administration
avec une marge de manoeuvre. Quand cette marge de manoeuvre va-t-elle
arrêter? C'est quoi l'intérêt de jouer avec un nombre
indéterminé? Pourquoi pas deux douzaines? Il n'y a plus de place.
Ce n'est pas grave, on ne les nommera jamais, les deux douzaines.
Si on est sérieux, qu'on dise que le conseil d'administration
aura besoin de neuf personnes pour administrer, pour que cela fonctionne comme
il faut, ou en a besoin de sept ou de cinq, mais qu'on l'inscrive dans la loi.
On n'a pas è jouer là-dessus. Je trouve que des conseils
d'administration comme celui-là, on ne voit pas cela souvent. C'est une
nouvelle façon de procéder et cela va mêler tout le monde.
Il n'y a jamais personne qui va savoir de quoi on parle, avec qui on parle et
qui sont nos interlocuteurs, parce que cela va prendre une ligne ouverte tout
le temps pour pouvoir répondre à: Combien êtes-vous de
membres dans votre conseil d'administration? On est au plus neuf.
Êtes-vous cinq ou sept? On est eu plus neuf. Cela va demander des
recherches et ce n'est pas tellement clair. À ce moment-ci, à
moins que le ministre ne présente un amendement, je vais
présenter un amendement par rapport è cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Nous venons d'entendre l'exposé de Me Dufour,
expert en loi, qui nous dit qu'on devrait avoir un libellé
différent à l'article. Je peux répondre au
député de Jonquière que le libellé qui est
employé dans la loi présentement, c'est le libellé qui est
suggéré par le Bureau des lois du gouvernement du Québec.
On emploie l'expression "un conseil d'administration d'au plus neuf membres"
plutôt que "de neuf membres", parce qu'il est arrivé dans le
passé, à certaines occasions, que le conseil d'administration a
été amputé d'un membre ou de deux membres à la
suite d'un décès ou d'un départ et, à un moment
donné, alors qu'on avait des lois qui disaient qu'il devait être
composé de tant de membres, on n'avait plus tant de membres parce que
des membres étaient décédés ou partis. Ainsi, il y
avait une espèce de doute quant à la juridiction du conseil
d'administration, à sa légalité, parce que, dans le temps,
ce conseil n'avait pas le nombre de membres requis par la loi.
Pour éviter de se retrouver dans une situation de possible
illégalité, le Bureau des lois, et non pas le ministre des
Affaires municipales ou le président de la Société
d'habitation du Québec, recommande le texte qui est devant vous. C'est
la raison, M. le député. J'espère que vous allez vous
rendre è l'évidence qu'il n'y a pas là-dedans de
machination de la part du gouvernement ou du ministre. C'est la recommandation
des experts en la matière.
Le Président (M. Saint-Roch)s Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, est-ce que toutes les lois où
on prévoit des conseils d'administration vont être amendées
dans ce sens-là? Si c'est juste pour cette loi-là qu'on fait
l'amendement, pourquoi être plus catholique que le pape? Moi, je ne pense
pas
que cela "délégaliserait" un conseil d'administration si
on disait qu'il y a sept membres et qu'il y en a juste six actuellement en
fonction. L'Assemblée nationale est composée de 122 membres. Il y
a 122 députés et, s'il y en a un qui meurt ou qui
disparaît, cela n'ôte pas la légalité. Le quorum
reste encore la moitié plus un. Au point de vue de l'Assemblée et
de la procédure délibérante, cela ne change pas
grand-chose. C'est la même chose pour les conseils municipaux et les
conseils scolaires.
Je comprends que vous pouvez dire. On a peur d'avoir des trous. On est
rendu qu'on n'administre que par les juges actuellement. Il me semble que le
gros bon sens est là et personne ne va aller contester parce que dans un
conseil d'administration il doit y avoir sept membres et il y en a juste six de
nommés; il y en a un qui est disparu dans la nature, pour une raison ou
pour une autre. Cela n'empêche pas la légalité du conseil.
Seulement, si le quorum est de quatre et que le conseil d'administration est de
six ou sept, bien, s'il en disparaît un, il va être de quatre quand
même, ce ne sera pas trois, pas trois et demi, ni trois et quart.
J'aimerais savoir si, où il y a des conseils d'administration,
ils vont amender les lois en conséquence. Il faut être
cohérent à quelque part. Là, on regarde la loi. C'est vrai
qu'on ne saura jamais à qui on a affaire et combien il y a de monde.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je ne suis pas chargé de la rédaction
de toutes les lois du gouvernement. Ce que j'ai transmis au
député, c'est l'information qu'on me donne provenant du
Comité de législation du gouvernement. Je présume que, si
l'information qu'on nous a donnée quant à la Loi sur la SHQ est
valable, la même procédure va être suivie dans le cas des
autres lois qui viendront après. Tout ce que je peux dire, c'est que je
constate qu'il y a divergence de vues entre le député de
Jonquière et le Bureau des lois de l'Assemblée nationale, mais je
ne peux rien y faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Paré: Non. Pas d'autres commentaires.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que ceci clôt
la discussion sur l'article 5 modifiant l'article 6?
M. Paré: L'article 5 est adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 5 est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 6.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit là d'une
simple modification de concordance.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'articles 6?
Les vice-présidents
M. Paré: Effectivement, il s'agit d'une modification de
concordance. Cependant, à mon avis, c'est incomplet parce que cela doit
aussi s'appliquer aux vice-présidents de la société. C'est
pour cela, M. le Président, que j'aurais un amendement a l'article
6.
L'amendement prévu à l'article 8 de la Loi sur la
Société d'habitation du Québec...
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous me le permettez, M.
le député de Shefford, l'amendement est recevable.
Intérêts prohibés
M. Paré: Ah! D'accord. Je voulais le lire pour savoir s'il
était recevable. Vous me dites qu'il est recevable. Je vais quand
même poursuivre pour qu'on puisse en discuter ensuite.
Que l'amendement prévu à l'article 8 de la Loi sur la
Société d'habitation du Québec, tel que proposé par
l'article 6 du projet de loi 137, Loi modifiant la Loi sur la
Société d'habitation du Québec, soit remplacé par
le suivant: "L'article 8 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans la première ligne du premier alinéa, des mots "de la
société", par "du conseil d'administration, ainsi qu'aux
vice-présidents de la société".
Si on regarde l'article tel qu'on le retrouve à l'article 6 du
projet de loi 137, ce sont les membres du conseil d'administration, mais cela
ne couvre pas les vice-présidents. À notre avis, cela devrait
être la même chose pour exactement les mêmes buts, on doit
faire en sorte qu'il n'y ait pas de conflit d'intérêts. C'est
automatique que les vice-présidents doivent être inclus à
l'intérieur de cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. ledéputé. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne comprends pas
exactement le but parce que les vice-présidents ne sont pas membres du
conseil d'administration. L'article s'applique aux membres du conseil
d'administration dont on dit: Sous peine de déchéance de leur
charge, ils ne peuvent avoir un intérêt direct ou indirect dans
une entreprise mettant en conflit leur intérêt personnel. Les
vice-
présidents n'étant pas des membres du conseil
d'administration, je ne vois pas pourquoi on veut les amener, par l'effet de
cette clause, dans le conseil d'administration.
M. Paré: À plus forte raison, M. le ministre, vous
dites que les vice-présidents ne sont pas membres du conseil
d'administration, mais ils sont membres de la société et sont
nommés par le gouvernement. Donc, si on veut exempter tout conflit ou
risque de conflit d'intérêts pour les membres du conseil
d'administration, qui sont nommés par le gouvernement, qui sont membres
de la société, même chose pour les vice-présidents
qui sont nommés par le gouvernement et qui sont membres de la
société.
M. Bourbeau: Pourquoi ne pas étendre également la
clause aux directeurs généraux et à tous les autres
fonctionnaires dans la structure?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: C'est que si on regarde le projet de loi tel que
libellé, les vice-présidents ne sont pas des fonctionnaires ou
pas nécessairement des fonctionnaires. Vous ne mettez pas la contrainte
que ces gens soient des fonctionnaires. N'étant pas des fonctionnaires,
ce ne sont pas des gens de la fonction publique au même titre que les
directeurs ou les gens qui font partie de la fonction publique. Ils ne sont pas
considérés comme des employés de la société,
mais des vice-présidents nommés. Je pense que c'est une
sécurité qu'on doit se donner.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je n'ai pas d'objection à accepter
l'amendement du député de Shefford. De toute façon, on n'a
pas d'intérêt, ni l'intention d'avoir des gens qui vont être
en conflit d'intérêts. Si M. le député de Shefford
veut inclure la liste de tous les employés de la Société
d'habitation du Québec, je n'ai aucune objection. Ce sera une
sécurité additionnelle.
M. Paré: Je vous remercie, M. le ministre, d'accepter
l'amendement. I! n'est pas soumis pour le plaisir d'apporter un amendement.
C'est parce que ces gens ne sont pas couverts par la fonction publique.
Contrairement à ce que vous venez de dire, qu'on pourrait inclure tous
les employés, ce n'est pas notre volonté. Ce qu'on veut, c'est
tout simplement s'assurer qu'il n'y ait pas de problème. Que vous
l'acceptiez, cela nous satisfait aussi. Je pense que c'est une
sécurité, pas pour nous, mais pour la société et
pour le gouvernement.
(10 h 45)
M. Bourbeau: Cela prouve au député de Shefford la
grande ouverture du ministre et sa disponibilité è accepter tout
amendement qui est de nature à bonifier le projet de loi.
M. Paré: Je dois reconnaître que c'est le premier
petit amendement. J'espère que vous allez être aussi ouvert pour
les autres à venir.
M. Bourbeau: C'est le premier qui rencontre les critères
dont je viens de parler.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 6 est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 6 tel qu'amendé est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7 remplace les articles 9 et 10 de
l'ancienne loi. Je dirais, au sujet de cet article, que l'ancien article 9 de
la loi concernant le quorum des assemblées du conseil d'administration a
été reformulé pour tenir compte du nombre variable de
membres, au plus neuf, et aussi de la création d'un poste de
président-directeur général. La nouvelle formulation de
l'article 10 de la loi reflète les changements apportés è
la composition de la société.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des commentaires a
l'article 7?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: M. le Président, à la suite de
l'augmentation du nombre de membres du conseil d'administration, il n'y a pas
lieu de maintenir la catégorie de membres adjoints. Au cours de son
histoire, d'ailleurs, la société n'a jamais compté plus de
deux membres adjoints à la fois.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des commentaires
sur l'article 8?
M. Paré: Cela va, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit
là d'une modification de concordance.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des commentaires
sur l'article 9?
M. Paré: Cela va, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 10 remplace
l'article 13 de la loi présente. L'article 13 crée le poste de
président-directeur général de la société.
M. le Président, je corrige ce que j'ai dit; c'est l'article 10, bien
sûr, et non pas l'article 13 qui crée le poste de
président-directeur général de la société.
Cette structure vise à tenir compte des différentes
responsabilités de la société concernant, d'une part, les
avis sur les priorités et les objectifs de tous les secteurs de
l'habitation et, d'autre part, la mise en oeuvre de programmes de plus en plus
nombreux, l'examen des interventions requises d'un côté et leur
mise en oeuvre de l'autre.
Quant aux postes de vice-présidents, ils se justifient aussi par
les nouvelles responsabilités de la société et sont dans
l'ordre de ce que l'on retrouve généralement dans une
société de l'importance de la Société d'habitation
du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M, le ministre. Y
a-t-il des commentaires?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: J'aimerais savoir pourquoi le ministre ne fixe
pas le nombre de vice-présidents de la société qui vont
exercer leur travail à temps plein.
M. Bourbeau: En fixer le nombre dans la loi, ce serait se couler
dans le béton, si je peux dire, et faire en sorte que, si jamais la
conjoncture évolue, on soit obligé de revenir encore avec une loi
pour en modifier le nombre. La SHQ est un organisme qui évolue beaucoup
dans le temps. Les besoins en habitation ne sont pas les mêmes à
chaque époque et à chaque décennie. II y a eu des
évolutions importantes depuis quinze ans. Prenez, par exemple, au cours
de l'année qui vient de se terminer, on a signé de nouvelles
ententes avec le gouvernement fédéral, lesquelles ententes ont
confié à la SHQ la gestion de programmes importants, par exemple,
le programme PARCQ. Ces nouvelles façons de faire les choses peuvent
apporter à la SHQ, à certains moments, un surcroît de
travail important et peuvent lui donner une dimension qu'elle n'avait pas
précédemment et qui justifierait des modifications importante
à sa structure administrative.
Si on limitait le nombre de vice-présidents à un ou
à deux et qu'il apparaisse après une étude sérieuse
de sa structure qu'on aurait besoin d'un troisième vice-président
- je donne cela a titre d'exemple -il faudrait revenir devant
l'Assemblée nationale pour la simple raison d'ajouter un
vice-président, a un moment donné. Je trouve que ce serait
exorbitant de demander à l'ensemble des 122 députés de
légiférer pour faire porter de un à deux ou de deux
è trois le nombre de vice-présidents dans un organisme semblable.
Le libellé utilisé ici me semble plus souple et permet à
la société de s'ajuster selon les besoins de l'époque.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: M. le Président, j'ai bien
écouté M. le ministre. Il parle de souplesse et cela, je le
comprends. Depuis hier soir, on entend parler de souplesse en ce qui concerne
à peu près chaque article. Il faut être souple, mais il
faut aussi être un peu ordonné, je pense, jouer à
l'intérieur de cadres, à un moment donné, et de limites.
Je veux bien croire que, sur la réglementation, on demande beaucoup de
souplesse. Sur les normes, on demande de la souplesse. Au conseil
d'administration, on demande de la souplesse et de l'ouverture.
Vous me parlez de sucroît d'ouvrage, de nouveaux programmes. Mais
cela arrive partout. Cela arrive dans les autres ministères.
J'espère que ce n'est pas stagnant, que c'est mouvant et qu'il y a du
développement qui s'effectue un peu partout. Qu'il arrive des nouvelles
tâches ou des nouvelles fonctions, je l'espère, surtout si on est
pour avoir une politique de l'habitation.
Vous êtes en mesure, dès maintenant, de faire des
prévisions, je l'espère, puisque vous avez déjà
préparé une foule de programmes qui vont être
instaurés, qu'une politique de l'habitation va être
annoncée et que des pouvoirs sont donnés à la
Société d'habitation du Québec.
Je pense qu'on devrait être en mesure de déterminer les
besoins et d'une façon passablement précise. Vous dites qu'une
augmentation des programmes amènerait une augmentation de l'ouvrage ou
des responsabilités accordées à des individus. S'il y a de
nouveaux programmes ou même de nouvelles ententes
fédérales-provinciales ou avec d'autres ministères - on va
certainement revenir là-dessus - des ententes interministérielles
ou entre organismes, je ne vois pas l'obligation que ce soit un
vice-président comme tel qui doive absorber cela.
Je pense que les vice-présidents, ce n'est pas
nécessairement pour cela en tout
cas, j'espère qu'un vice-président n'est pas là
juste à cause d'une augmentation d'ouvrage ou de choses comme cela. On
est capable de diviser cela entre des vice-présidents. En tout cas, je
dois vous dire que je suis d'accord avec la souplesse mais je vais proposer un
amendement pour que ce soit limité à deux.
Je pense que c'est normal qu'on sache combien il va y avoir de
vice-présidents à la Société d'habitation du
Québec qui est une société de la couronne. Cela ne doit
pas être laissé comme d'autres normes qui nous ont
été expliquées depuis hier soir où, finalement, on
demande toute la latitude, toutes les permissions possibles pour toutes les
nominations envisagées.
Je pense que cela doit être limité; cela doit être
encadré ou, du moins nous, on doit être avisés. Cela ne
doit pas être "nomme des vice-présidents". Au pis-aller, cela
pourrait être cinq, dix ou quinze. II n'y aura pas de limite. On le saura
par des annonces qui vont être faites à un moment donné. Si
on est capable de se mettre une limite pour avoir un conseil d'administration
d'au plus neuf membres, on est capable de se mettre une limite aussi pour les
vice-présidents qui sont nommés par le gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la SHQ, on en a
parlé. À toutes fins utiles, c'est devenu le ministère de
l'Habitation du gouvernement et c'est le bras du ministre responsable de
l'Habitation. Le président de la SHQ, à toutes fins utiles, a le
rang de sous-ministre, c'est l'équivalent du sous-ministre et les
vice-présidents, par analogie, ont les mêmes fonctions qu'un
sous-ministre adjoint.
Dans les ministères, le nombre de sous-ministres adjoints n'est
pas réglementé. II n'y a aucun ministère qui est
limité à tant de sous-ministres adjoints, à deux, à
trois ou à quatre. Cela évolue avec la conjoncture et je ne vois
pas pourquoi, dans le cas d'une société comme la SHQ, on
gèlerait dans le béton le nombre de vice-présidents
à deux, alors qu'il se peut fort bien qu'après analyse de la
situation on arrive à la conclusion qu'on en a besoin de trois ou de
quatre.
Cela dépendra de la formule qui sera retenue
éventuellement pour la structure administrative. Quant è moi, je
n'ai pas l'intention de mettre des entraves à la SHQ pour limiter
à deux ou à trois le nombre de vice-présidents. Ce sera
peut-être deux, effectivement, et ce sera peut-être trois. Je ne
peux pas le dire à ce moment-ci, mais ce n'est certainement pas notre
intention de passer les menottes aux poignets de la SHQ au moment où on
est en train d'étudier sa loi.
M. Paré: Vous avez dit, en fait, que la SHQ, c'est le
ministère de l'Habitation et, ensuite, vous êtes revenu en disant:
La Société d'habitation. C'est une société, ce
n'est pas un ministère. Qu'on fasse des comparaisons...
M. Bourbeau: J'ai dit: Par analogie.
M. Paré: ...qu'on peigne des choses par analogie, qu'on
reconnaisse, finalement, qu'elle aura un rôle semblable, il reste qu'il y
a un ministre de l'Habitation qui, lui, peut avoir des sous-ministres. La
société, puisque c'est une société, je pense, doit
être encadrée au niveau des nominations. Ce sont les nominations
dont on parle. À mon avis, elles doivent être limitées.
J'en ai proposé deux, et vous me dites qu'on en prévoit
plutôt trois. Vous pouvez le dire. On peut discuter sur un nombre, mais
qu'on laisse cela ouvert, je ne suis pas d'accord. C'est un principe, à
mon avis, qui n'est pas correct, de laisser place à des nominations
à volonté, comme cela, dans des postes à temps plein. Je
veux bien croire qu'on peut faire toutes les analogies qu'on veut, mais quand
vient le temps des nominations, je pense que cela doit être
encadré. Je vous en propose deux, parce que je suppose qu'avec deux
vice-présidents et avec toute son expérience, toute son
expertise, la société est en mesure de connaître ses
besoins, présentement.
Vous me dites que cela va grossir, qu'ils auront plus de
responsabilités, sauf qu'ils savent déjà quel sera leur
boulot. Ce n'est pas un ministère, mais, depuis un an, ils ont
probablement agi pas mal comme s'ils étaient un ministère. Ils
sont capables, à mon avis, d'évaluer les besoins et on devrait
être en mesure de fixer un nombre. Si, plus tard, il y a un besoin
supplémentaire, ce n'est pas difficile de revenir à
l'Assemblée nationale. Cela permettra une autre discussion sur un
ministère qui l'est par analogie, comme vous le dites.
Je pense que je n'ai pas déposé officiellement ma...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que vous
déposez votre amendement, M. le député de Shefford?
M. Paré: Oui, je le dépose.
Motion d'amendement proposant deux
vice-présidents
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement se lit comme
suit: "Le gouvernement nomme deux vice-présidents de la
société qui exercent leurs fonctions à temps plein."
L'amendement est recevable. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'amendement?
M. le député de Shefford.
M. Paré: Je pense que deux, c'est raisonnable. La
société est en mesure aujourd'hui de le savoir, à mon
avis, puisqu'elle connaît déjà la plupart des programmes
qu'elle va mettre en place, les ententes qu'elle va signer. La preuve, c'est
qu'on en a parlé depuis hier soir. Si elle sait déjà ce
qu'impliquent ses nouvelles responsabilités de ministère par
analogie, je ne vois pas pourquoi on ne serait pas capable, aujourd'hui, de le
déterminer. Si vous me dites que c'est plus que deux, on sera capable de
mettre un chiffre, mais cela ne devrait pas être une porte ouverte
à des nominations sans restriction.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne vois pas comment on
pourrait nommer des vice-présidents comme ça, dans l'air, qui ne
seraient accrochés nulle part. Une société comme la SHQ
doit avoir un organigramme et cet organigramme doit correspondre à
quelque chose de réel. Si, dans l'organigramme qui sera
éventuellement retenu, il y a deux postes de vice-présidents, il
y aura deux vice-présidents. On ne pourra pas en nommer un
troisième qui sera assis sur une tablette et qui ne fera rien. Chaque
fois qu'un vice-président sera nommé, vous serez à
même de voir, avec l'organigramme de la SHQ, quel est son travail,
quelles sont ses responsabilités, quel est son rôle et le
gouvernement ne sera pas capable de nommer des vice-présidents pour le
plaisir de le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. Vous êtes en
train de me dire qu'on ne connaît pas l'organigramme?
M. Bourbeau: Je dis qu'un organigramme existe
présentement, mais rien n'interdit de penser que, dans les prochains
mois, il n'y aura pas une réorganisation administrative à
l'occasion, justement, de la mise en vigueur de cette loi et que cette
réorganisation ne pourrait pas éventuellement faire en sorte
qu'il pourrait y avoir plus qu'un ou deux vice-présidents. Je ne peux
pas préjuger de ce qui se passera dans l'avenir.
M. Paré: On pourrait peut-être revenir à la
même phraséologie qu'à l'article précédent,
en mettant "d'au plus" un certain nombre de vice-présidents. Rien ne
vous empêche de revenir lorsqu'un nouvel organigramme aura
été fait. Ce que vous dites, c'est vrai partout, c'est vrai dans
les autres ministères et c'est vrai dans les autres
sociétés d'État. Cela peut être changé.
L'organigramme peut être fait en fonction de toutes sortes de changements
qui se produisent dans la société, de responsabilités
qu'on accroît ou qu'on enlève. Cela peut changer, sauf que,
aujourd'hui, je pense sincèrement et honnêtement qu'on doit
limiter cela. (11 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Si je comprends bien le ministre, il est en train de
préparer tout un bouleversement, en tout cas, des modifications
importantes à la Société d'habitation du Québec. Si
je comprends bien, il ne sait pas où il va. Il fait cela à
l'oeil. J'espère bien que ce n'est pas cela. Il a certainement un
organigramme. Si ce n'est pas sur papier, il doit y avoir un organigramme
prévu du fonctionnement de cette société
réorganisée à sa façon. Tout à coup cela en
prend deux, tout à coup cela en prend quatre, on ne sait pas combien. Il
doit être au moins en mesure d'utiliser, comme mon collègue vient
de le suggérer, une expression comme "au plus de" si le ministre ne peut
prévoir, pour une société qu'il doit réorganiser
d'ici un, deux ou trois mois, quel sera le nombre, plus ou moins, de
vice-présidents dont il aura besoin pour assurer le fonctionnement de la
société. Cela me paraît à tout le moins bizarre. On
dit que gouverner, c'est prévoir. Le ministre ne gouverne pas fort avec
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'amendement? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: C'est difficile de connaître la position du
ministre. Je pensais qu'il allait parler. Ce serait de nature à faire
avancer le dossier. S'il était d'accord avec la proposition, je
m'abstiendrais, je céderais mon droit de parole. Le problème que
je suis en train de déceler, c'est que le ministre pense que la
Société d'habitation est une société privée,
que cela se gère comme une "business". C'est un peu cela, le
problème. Dans une organisation comme une compagnie, on peut nommer des
vice-présidents au jour le jour, on peut faire tout ce qu'on veut, et
c'est un peu normal.
Là, on parle d'une société d'État. On est en
train d'adopter une loi pour mettre sur pied une société, et le
ministre ne sait pas où il va. Il nous dit: On va regarder cela, il faut
se garder une marge de manoeuvre, il faut se donner tous les pouvoirs et il
faut faire attention. Il me
semble qu'il y a quelque chose qui cloche quelque part. Il me semble que
ce n'est pas comme cela qu'on est habitué d'administrer les fonds
publics. Les administrations publiques, ce n'est pas de même que
ça fonctionne. C'est évident qu'on ne veut pas lui mettre des
barreaux, on ne veut pas le placer dans un carcan. Peut-être que deux, ce
n'est pas assez. On pourrait dire: d'au plus trois. On peut changer
d'idée. Ce n'est pas scandaleux. Il changera d'idée.
Pourquoi la Société d'habitation aurait-elle trois
vice-présidents quand il y a des ministres qui n'ont qu'un
sous-ministre? Ils n'en ont pas deux, trois ou quatre. Quelqu'un pourrait agir
et remplir des fonctions dans une société sans porter le titre de
vice-président, si c'est un vice-président temporaire. De la
manière dont on parle, si on ne sait pas le nombre de
vice-présidents au départ, cela veut dire que ce pourrait
être des vice-présidents temporaires. Dans une compagnie, dans une
"business", on peut le faire. La loi n'empêche pas le ministre de nommer
quelqu'un pour remplir des fonctions; cela n'empêche pas le
président de donner du travail à quelqu'un sans qu'il porte le
titre de vice-président. Cela ne l'empêche pas de fournir un
travail pour l'avancement de la société. Il me semble que c'est
très large, deux vice-présidents... À trois, s'ils ne sont
pas capables de gérer la société, cela va devenir un
monstre. Je ne sais pas ce qu'on est en frais de mettre au monde; pour moi, je
ne sais pas si c'est un avorton ou si on est en frais de mettre au monde une
hydre à sept têtes ou à douze têtes, à neuf
têtes tout au plus. Je ne le sais plus. Je pense qu'il y a quelque chose
qui cloche quelque part.
On pourrait peut-être demander un peu plus de réflexion,
quand on apporte des projets de loi, d'être plus convaincu et
d'être plus convaincant, et savoir ce qu'on est en frais de mettre au
monde. On est en train de participer à la mise au monde d'un enfant qui
va probablement avoir un père mais qui va nier cette paternité
rapidement parce qu'on ne sait pas où on va. Il y a des décisions
qui se prennent, il y a des contrôles de naissance et il devrait y avoir
des contrôles de sous-ministres, comme des contrôles de
vice-présidents. Il me semble que c'est totalement logique, et la
population pourrait comprendre. En tout cas, moi, je pourrais comprendre que
l'administration publique, cela n'appartient pas à quelqu'un. On ne peut
pas faire ce qu'on veut là-dedans, ce n'est pas un ascenseur où
on pèse sur les boutons et on arrange ça. Qu'on se donne une
marge de manoeuvre, cela va jusqu'à un certain point, malgré que
j'aie de la misère à composer avec cela, qu'on dise qu'on va
laisser cela un peu flou. On ne peut pas s'approprier tous les pouvoirs, on ne
peut pas être à un endroit et à un autre en même
temps, on ne peut pas décider et ne pas décider. Ce n'est pas
aussi flou que cela, il me semble qu'il doit y avoir quelque chose. Il y a des
modèles de société, il y a des modèles
d'organisation. Est-ce qu'on est en train de réinventer la roue,
réinventer comment on doit fonctionner dans !a vie? D'après mon
expérience, quand on nomme des gens... Deux vice-présidents dans
une société, c'est du stock pas mal. Si c'est une quantité
illimitée de présidents, il me semble qu'on ne fait pas de ventes
de feu, de ventes de débarras. J'espère que la
société aura des comptes è rendre de temps en temps. Si on
a besoin de changer et d'améliorer, on dira: C'est dynamique, il y a des
changements è apporter dans cette société. Ce n'est pas
scandaleux de faire des lois. On a vu des lois qui ne contenaient rien depuis
un an, juste un article. On abolit, on fait telle chose. Ça ne
coûte pas cher, ça. On en fera encore des lois comme ça qui
ne vont nulle part et qui disent: On en mettra, deux, trois ou quatre. Il me
semble que si on veut être cohérent et logique, qu'on parle de
société avec une tête, des bras et un corps. Il me semble
que le ministre pourrait nous dire aujourd'hui, selon l'amendement qu'on
propose au projet... Deux vice-présidents, ce n'est peut-être pas
assez parce que ça va devenir tellement gros... En tout cas, je ne sais
plus, on va travailler juste è la Société d'habitation
d'après ce qu'on voit. Si on a besoin de deux vice-présidents,
qu'il y en ait deux; si on en a besoin de trois au maximum - on pourrait le
déceler immédiatement - on pourrait dire: d'au plus trois
vice-présidents. Il ne faut pas avoir peur. C'est certain qu'avec les
projets de loi qu'on a depuis un an, quand on voit comment ils sont
préparés et de quelle façon ils sont bâclés
et ils nous sont présentés, c'est vrai que si j'étais
ministre, j'aurais peur de venir me présenter en commission
parlementaire pour venir faire des corrections parce qu'il faut donner des
preuves, s'attendre à rendre des comptes ou, du moins, en discuter.
C'est gênant parce que des fois on ne s'appuie sur rien.
Je pense que l'Opposition fait preuve de sérieux actuellement en
présentant cet amendement et le ministre devrait accepter d'apporter un
changement pour que cette société qu'on met au monde soit
articulée et qu'elle aille quelque part. Sans ça, on reste
toujours dans le flou, la noirceur et ce n'est pas ce qu'il faut chercher. On
pourrait dire autre chose; on peut deviner que, si cela reste flou comme
ça, tantôt c'est deux, tantôt c'est trois, il y a quelqu'un
sur une tablette et, si on veut le placer, on va le nommer à un poste de
vice-président. Ce n'est pas correct parce qu'il faut dire d'avance
où on va et de quelle façon on va fonctionner. Cela me semble
logique et j'invite le ministre à considérer que cet amendement
est valable, recevable et de
nature à améliorer le fonctionnement de la
société.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y a des commentaires? M.
le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, manifestement, sur ce
point-là, on n'est pas du même avis que l'Opposition. Parfois, on
l'est et parfois on ne l'est pas. Le député de Jonquière
peut parler encore pendant deux heures sur le sujet s'il le veut, faire perdre
le temps de la commission, mais tout ce que je peux dire, c'est que
là-dessus on n'est pas du même avis. Nous pensons que le
libellé du projet de loi est correct en ce sens que le gouvernement peut
nommer le nombre de vice-présidents qu'il juge opportun. J'ai
signalé tout à l'heure que dans les organigrammes de la
société il sera évident qu'il y aura tant de postes de
vice-présidents disponibles. On ne pourrait même pas,
politiquement, en nommer plus que le nombre montré dans les
organigrammes. La thèse de l'Opposition est différente et les
points de vue ont été exposés ad nauseam, si je peux dire,
de la part de l'Opposition et succinctement de la part de la partie
gouvernementale. Je ne vois pas ce qu'on pourrait faire de plus. Notre position
est arrêtée. À moins que le député de
Jonquière ne veuille encore parler pendant une demi-heure sur cet
important article, j'aimerais bien qu'on passe au vote et qu'on passe à
l'article suivant.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je trouve que le ministre a toute une façon de
vouloir régler les problèmes à la va-comme-je-te-pousse,
c'est comme une vente de débarras. Il n'écoute pas ce qu'on dit,
il n'est pas intéressé à ce qu'on dit. Je comprends qu'il
ne soit pas intéressé, il a la force du nombre. Je vais lui
rappeler qu'il a déjà fait partie de l'Opposition. S'il se
comportait comme ça dans l'Opposition, où est la
démocratie là-dedans? Je pense qu'il doit respecter ses
intervenants. Bien sûr que c'est fatiguant de se faire dire des
vérités, de croire et de regarder ce qui se passe autour de soi.
Il a la vérité tranquille, il a la vérité tout
seul, ce ministre-là. À un moment donné, il va
peut-être apprendre qu'on ne vit pas tout seul dans une
société, qu'il faut tenir compte des contraintes et des milieux
dans lesquels on vit. Il faut de temps en temps être transparent et dire
ce qu'on a à dire.
Il peut bien ricaner, regarder ce qui se passe et dire: Je suis
au-dessus de toute la mêlée. II faudrait qu'il fasse preuve d'un
peu d'humilité, arrêter d'être arrogant avec tout le monde
et régler les problèmes en disant:
Ce n'est pas grave, on va voter et on va vous écraser. Il a voulu
écraser avant les fêtes, il a posé des actions qui n'ont
pas été bien acceptées. Elles n'ont même pas
passé. Il a fait voter des projets de loi et ils n'ont pas
été adoptés en commission parlementaire. Est-ce que c'est
une attitude responsable? Est-ce que c'est une attitude de collaboration? C'est
un ministre qui ne veut pas collaborer. Il pense qu'il est tout seul et il va
rester tout seul un jour, parce que les gens vont le renier et il va être
rejeté même par son propre parti, parce qu'il ne sait pas
où il va. Il faut le lui rappeler de temps en temps. En tout cas, je me
charge de le lui rappeler. Chaque fois que j'en aurai l'occasion, je vais dire
au ministre qu'il ne fait pas son travail. S'il le fait, il te fait mal. Il
devrait écouter parfois ce que l'Opposition a à dire. C'est
drôle, on travaille avec d'autres ministres, ils acceptent nos
amendements et ils trouvent qu'ils ont du bon sens. Non seulement ils trouvent
que cela a du bon sens, mais ils nous félicitent. Je vais vous sortir
des galées là-dessus. Avec le ministre des Affaires municipales,
on ne connaît pas cela. On a été 25 ans dans le domaine des
affaires municipales et on ne connaît pas cela. Je n'ai rien à
dire, je ne comprends pas: Écoute, le p'tit gars, on va
t'écraser. C'est de même qu'on pense. J'ai passé ma vie
dans l'administration publique et je vais me faire faire la leçon par un
gars qui a juste passé pour le plaisir comme maire à sa place
avant? Voyonsî II doit y avoir des gens qui ont vu des choses, qui ont vu
neiger. Ce n'est pas parce qu'un gars est notaire et qu'il a travaillé
dans des dossiers qu'il a toute la science infuse et qu'il a la science
à lui tout seul. Vous devriez accepter de temps en temps de faire un peu
preuve d'humilité et de vous ouvrir les oreilles. Ce n'est pas à
la porte de grange qu'on parle. On parle à des gens qui sont
raisonnables. Je suis habitué de parler avec le monde; ce n'est pas la
première fois. Vous avez le don de mettre les choses d'une façon
telle, de les faire crisper, et vous ne voulez rien comprendre. C'est vrai que
c'est la porte. Ce ne sont pas des oreilles que vous avez, ce sont des portes.
Des portes, cela ouvre très large.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'amendement?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Je dénonce, et il faut le faire, cette
attitude, cette façon d'amener la nouvelle administration à la
Société
d'habitation du Québec. Ce qu'on entend depuis hier soir: on
forme un conseil d'administration de cinq à neuf membres, Ce n'est pas
clair; cela varie. Dans un autre article, on dit: Pas de prépublication
parce que cela prend du temps; on n'a pas le temps de consulter et on a assez
consulté. Maintenant, on nous dit que le nombre de
vice-présidents est illimité et, pourtant, il y en a juste un
à l'heure actuelle. Mais le ministre a parlé de trois ou quatre
tantôt. Je vous le dis, j'ai peur que ce soit encore plus. Là
où c'est encore plus inquiétant, c'est quand on nous dît
que cela va dépendre de l'organigramme. Depuis le temps qu'on en discute
et qu'on sait où on veut aller - ce n'est pas un projet de loi qui vient
d'arriver - on devrait connaître l'organigramme. Ce serait la moindre des
choses. On serait capable, normalement, si on est compétent. Comme le
disait mon collègue tantôt, administrer, c'est planifier et c'est
prévoir. On devrait au moins être capable de savoir combien on va
avoir besoin de vice-présidents. Je ne doute pas de la compétence
des gens en place. Le ministre n'a qu'à les consulter. On est capable de
décider si on en a besoin de deux, trois ou quatre, ou d'au plus trois
ou quatre.
La société, je trouve qu'elle est compétente. Elle
a un rôle important à jouer, mais cela ne doit pas devenir un nid
de patronage non plus. Si on laisse de façon illimitée la
possibilité de nommer des vice-présidents, tout ce qu'on va
avoir, c'est un communiqué de presse, comme en voit en grande
quantité tous les vendredis après-midi. J'ai hâte de voir
la quantité et ce ne sera pas en fonction d'un organigramme. C'est cela,
ma crainte. Ce ne sera pas en fonction des besoins et des nouveaux programmes.
Ce sera en fonction des gens qu'on voudra bien nommer. Si ce n'est pas cela,
vous avez l'occasion toute rêvée de nous le prouver ce matin.
C'est de consulter les gens compétents qui sont ici, qui vous entourent,
qui sont capables de vous exprimer les besoins et de dire ce qu'est le maximum.
Acceptez cela et je suis prêt à retirer la crainte que je viens
d'exprimer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Shefford vient de mentionner le nombre de quatre vice-présidents. Ce
n'est pas l'intention du ministre de nommer quatre vice-présidents.
Cependant, si le député de Shefford voulait amender sa
proposition pour mettre le nombre de quatre comme maximum, au plus quatre, je
me sentirais très à l'aise. Parce que je veux
accélérer le débat et ne pas faire perdre le temps de la
commission dans des débats stériles et inutiles, alors qu'il y a
des articles beaucoup plus importants, je serais prêt à me rallier
à un amendement comme celui-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le député de Oubuc.
M. Desbiens: M. le Président, mon commentaire sera bref.
Cela fait deux fois en quelques minutes que j'entends le ministre dire qu'on
fait des débats sans importance. Je lui laisse son jugement personnel.
Notre rôle, comme députés à l'Assemblée
nationale, nous le remplirons chacun de la façon dont nous croyons
devoir le remplir. On n'a pas de leçon à recevoir du ministre
à ce sujet. Quand il a eu, comme député de l'Opposition,
à intervenir sur des projets de loi, il l'a fait au meilleur de ses
connaissances. C'est ce qu'on essaie de faire aussi. Je crois que les
propositions ou les discussions qu'on a ici ce matin, mon collègue de
Shefford de façon particulière avec le ministre sur la
question... Et on a vu d'ailleurs hier par les représentations que ce
projet de loi est important et touche la population. On essaie de faire en
sorte que ce projet de loi réponde vraiment aux objectifs que le
gouvernement lui-même se fixe. On ne revient pas sur le principe du
projet de loi. On en est à l'étude article par article, tout en
respectant les principes que le gouvernement a décidé de mettre
de l'avant dans ce projet de loi. À l'intérieur de l'étude
article par article, on essaie d'apporter des amendements qui assurent
justement l'atteinte de ces objectifs, mais aussi pour qu'il ait des effets
bénéfiques pour la population et que ce ne soit pas une porte
ouverte à n'importe quoi de la part du gouvernement. C'est l'objet d'une
modification, d'un amendement, tel que celui qu'on propose.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. M. le député de
Jonquière.
M. Durfour: Le ministre n'étant pas là, c'est
difficile de faire des amendements. Je ne sais pas à qui on les
fait.
Une voix: Un sous-amendement.
M. Dufour: Un sous-amendement. J'aurais peut-être un
sous-amendement à apporter. Ce serait...
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous me le permettez, M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre pour
quelques instants.
M. Dufour: Oui. (Suspension de la séance à 11 h
17)
(Reprise à 11 h 27)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'avais parlé d'un sous-amendement. On va
laisser parler sur l'amendement comme tel. On verra après s'il y a des
choses à faire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Merci. L'amendement propose de nommer deux
vice-présidents. Dans les discussions et les échanges qu'on a
eus, avec le ministre, il dit: Il ne faut pas avoir peur. De toute
façon, on n'en nommera pas quatre ou cinq. Si on n'en nomme pas quatre
ou cinq, pourquoi n'aurait-on pas - je serais prêt à un
sous-amendement comme cela: Le gouvernement nomme au plus trois
vice-présidents de la société? II y en a un actuellement.
On est capable de prévoir et il n'y a rien qui empêche le
gouvernement de revenir changer cela si nécessaire. Je ne pense pas que
vous ayez le goût ou l'intention d'exagérer et je l'espère.
Si vous ne l'avez pas, c'est une bonne façon de prouver que ce ne sera
pas, comme on disait tantôt, un nid à patronage et qu'il n'y aura
pas de nomination pour rien, que cela va aller selon les besoins de la
société. À mon avis, cela ne peut pas dépasser
trois. Vous êtes capable de vous le faire confirmer par les gens
compétents qui vous entourent. Moi, je suis prêt, si vous acceptez
cela, à faire un sous-amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'ai expliqué au député
tantôt que je n'avais pas l'intention de m'enfermer dans des balises
tellement étroites qu'éventuellement il faudrait revenir avec une
loi pour modifier le mot "trois" par le mot "quatre", si jamais le cas se
présentait. Actuellement, ce n'est pas dans mes intentions ni dans
l'intention du gouvernement de nommer quatre vice-présidents,
peut-être même pas trois, peut-être même pas deux. On
n'a aucune décision d'arrêtée à ce moment-ci. Tout
ce que je peux dire, c'est que, dans l'organigramme actuel de la SHQ, il y a
quatre directions générales. Supposons que le gouvernement ou la
SHQ décidait de modifier sa façon de faire pour, par exemple - je
dis cela à titre d'hypothèse - nommer des vice-présidents
et ne pas avoir de directeurs généraux, supposons qu'on voudrait
le faire - je ne dis pas que cela va se faire, ce sont des suppositions - on
pourrait se retrouver avec quatre directions générales et ta
possibilité d'avoir quatre vice-présidents. Si dans la loi on se
fige déjà avec un maximum de trois et qu'éventuellement on
décidait de remplacer, dans la structure, les directeurs
généraux par des vice-présidents, ou de faire une
promotion et de nommer tous les directeurs généraux
vice-présidents pour moderniser la structure, on se retrouverait mal
pris.
Je signale au député que dans les ministères on
procède avec des sous-ministres adjoints, directeurs
généraux, etc., direction générale. Mais, dans les
compagnies, dans les sociétés, il n'est pas normal d'avoir des
directeurs généraux. En général, il n'y a qu'un
seul directeur général dans une compagnie, c'est le
président-directeur général. À la SHQ,
présentement, on à cette structure, et il est, à mon sens,
un peu archaïque d'avoir des directeurs généraux. On
pourrait, dans un effort de modernisation, décider que dorénavant
il n'y aura plus de directeurs généraux, mais des
vice-présidents. Comme il y a quatre directions générales,
on pourrait théoriquement se trouver quatre vice-présidents.
Voilà la raison pour laquelle je ne trouverais pas sage, à ce
moment-ci, de nous limiter à trois alors qu'il pourrait arriver un jour
que le gouvernement décide d'en avoir quatre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le député de Shefford.
M. Paré: Bon Dieu que c'est dur de vous faire dire ce que
vous pensez, M. le ministre! Vous auriez pu nous le dire bien avant que vous
aviez l'intention de changer la procédure. Vous venez de nous le dire.
Vous en voulez quatre. Vous allez dire que c'est une déduction, sauf
qu'après vous avoir écouté, les derniers commentaires, ce
serait le "fun" d'amener de nouveaux changements. Ce n'est pas normal dans une
"business" que ce soient des directeurs généraux. Cela devrait
être des vice-présidents. Comme i! y en a quatre, il y a de
grosses chances qu'on en nomme quatre. Vous ne déposez pas
d'organigramme. Vous-semblez nous dire qu'il n'y en a pas. Mais à vous
écouter parler, il y en a un et il y 'a des décisions qui sont
prises. Vous en voulez au moins quatre.
Il va y avoir un paquet de nominations qui vont se faire. Moi, je n'ai
pas le goût de retirer ma motion principale. Je préfère
qu'on passe plutôt au vote. On va surveiller les nominations. On
dénoncera au moment opportun, quand on se rendra compte, si c'est le
cas, que cela devient un nid à patronage. Je demande le vote
enregistré, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. Je demande qu'on appelle les
députés...
M. Paré:II n'y a pas de cloche ici, M. le
Président.
M. Bourbeau: ...pour ne pas que le député de
Jonquière refuse le droit de vote à certains qui pourraient
être dans la salle, mais pas à leur siège. Cela va, le
whip?
Une voix: Le règlement dit: ceux qui sont
présents.
M. Bourbeau: Ce sont les mêmes règles, mutatis
mutandis.
Une voix: Non.
M. Bourbeau: La question devient un peu académique.
Peut-être que, pour ne pas retarder, vous vouiez vérifier à
nouveau?
Le Président (M. Saint-Roch): On veut vérifier,
mais on est pas ma! convaincu, M. le ministre, que ce sont les membres qui sont
présents qui ont le droit de vote.
M. Bourbeau: De toute façon...
Le Président (M. Saint-Roch): Je constate que nous avons
quorum. Monsieur...
M. Bourbeau: J'aimerais quand même que,
subséquemment, vous puissiez vérifier ce point-là.
Le Président (M. Saint-Roch): On va vérifier et on
vous donnera les réponses.
M. le secrétaire, si vous voulez procéder au vote, s'il
vous plaît!
M. Bourbeau: Voulez-vous formuler ce sur quoi porte exactement le
vote?
Le Secrétaire: L'amendement proposé par M. le
député de Shefford est: "Que le premier alinéa du nouvel
article 13.1 de la Loi sur la Société d'habitation du
Québec, tel que proposé par l'article 10 du projet de loi 137,
Loi modifiant la Loi sur la Société d'habitation du
Québec, soit remplacé par l'alinéa suivant: "Le
gouvernement nomme deux vice-présidents de la société qui
exercent leur fonction à temps plein."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Pour ou contre l'amendement, Mme
Bélanger (Mégantic-Compton)?
Mme Bélanger: Contre.
Le Secrétaire: M. Leclerc (Taschereau), M. Blais
(Terrebonne), M. Bourbeau (Laporte)?
M. Bourbeau: Contre.
Le Secrétaire: M. Bradet (Charlevoix), M. Paré
(Shefford)?
M. Paré: Pour.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)?
M. Doyon: Contre.
Le Secrétaire: M. Laporte (Sainte-Marie)?
M. Laporte: Contre.
Le Secrétaire: Mme Harel (Maison-neuve), M. Middlemiss
(Pontiac)?
M. Middlemiss: Contre.
Le Secrétaire:M. Paradis (Matapédia), M. Richard
(Nicolet)?
M. Richard: Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Rochefort (Gouin), Mme Trépanier
(Dorion)?
Mme Trépanier: Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière), M. Maltais
(Saguenay), M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M.. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: Merci. J'ai oublié M. Dufour, je
m'excuse. M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: Trois pour, sept contre et une
abstention.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est donc
rejeté. Nous revenons à l'article 10. Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Paré: Non. Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 est
adopté sur division. J'appelle l'ar-
ticle 11.
M. Bourbeau: M. le Président, en raison des
modalités de financement actuelles, la société dont le
budget est voté par l'Assemblée nationale doit retourner au fonds
consolidé du revenu les contributions de la Société
canadienne d'hypothèques et de logement en vertu des accords
signés avec celle-ci et ne peut conserver que les sommes qu'elle
perçoit à titre de remboursement des prêts qu'elle a
consentis, avant qu'elle ne devienne maître d'oeuvre de la construction
des HLM. Il s'ensuit que le budget des dépenses et le budget des revenus
du gouvernement sont gonflés artificiellement, parce que ceux-ci
comprennent les contributions de la SCHL en plus de celles du Québec. Il
est aussi difficile de savoir, à la lecture de ces documents, quelle est
effectivement la part du Québec dans le financement de l'administration
et de chacun des programmes que gère la société. Pour
éviter cette situation, la société doit conserver ses
revenus et recettes provenant des municipalités, de la SCHL ou de ses
activités, et recevoir du gouvernement du Québec une subvention
d'équilibre budgétaire correspondant à la part de celui-ci
au financement de la société ou au financement de ses
programmes.
Pour que le portrait budgétaire de la société et du
gouvernement soit exact, les dépenses de la société et la
subvention d'équilibre budgétaire doivent comprendre aussi la
rémunération et les dépenses afférentes aux
avantages sociaux et aux autres conditions de travail des fonctionnaires de la
société. Ce changement du mode de fonctionnement de la
société n'entraîne toutefois aucune modification du statut
des fonctionnaires de la société qui demeurent nommés et
rémunérés suivant la Loi sur la fonction publique. II est
à noter que le nouveau mode de financement de la société
n'empêchera pas l'examen, par l'Assemblée nationale, de son budget
et de l'utilisation de celui-ci. De plus, ce mode de financement n'a pas pour
effet de soustraire la société à la vérification de
ses livres et comptes par le Vérificateur général.
M. Paré: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 12.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit de modifications
de concordance. Les dispositions actuelles de la loi sur la SHQ
n'établissent pas assez précisément les habilitations
relatives aux signatures engageant la SHQ par actes, documents ou autres
écrits. Cette situation laisse souvent les cocontractants de la
société dans un état d'incertitude juridique, en plus de
faire courir à celle-ci le risque d'être responsable d'un
engagement envers un tiers par application de la théorie de droit
administratif de la délégation de pouvoir du signataire. Il
s'agit de dispositions qui se retrouvent maintenant dans la loi constitutive de
la plupart des ministères et organismes gouvernementaux.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Paré: Concordance. Il n'y a aucun problème.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 13.
M. Bourbeau: M. le Président, les mêmes commentaires
que j'ai faits tout à l'heure s'appliquent également à
l'article 13.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, pour la certification des
procès-verbaux, etc., est-ce qu'on a enlevé le secrétaire?
On lit: "...approuvés par celui-ci et certifiés par le
président du conseil d'administration." Est-ce que vous avez
enlevé le secrétaire là-dedans?
M. Bourbeau: À l'article 15.1: "Aucun acte, document ou
écrit n'engage la société ni ne peut lui être
attribué s'il n'est signé par le président-directeur
général, par le secrétaire ou par un membre du personnel
de la société mais, dans ce dernier cas, uniquement dans la
mesure déterminée par règlement de la
société." Donc, le secrétaire est inscrit à
l'article 13. Il est identifié.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 13? M. le député de Shefford?
M. Paré: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 14.
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 14, il
s'agit d'une modification de concordance.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 14?
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 15.
M. Bourbeau: II s'agit encore là, M. le Président,
d'une modification de concordance où on remplace le mot "membres" par
les mots "membres de son conseil d'administration".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 15?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 16.
Droit d'entrée
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 16,
j'aurais un amendement à apporter dont je vais faire lecture. "L'article
20 de cette loi modifié par l'article 309 du chapitre 95 des lois de
1986, est de nouveau modifié par le remplacement, dans la
première ligne du premier alinéa et dans la première ligne
du deuxième alinéa, des mots "de la société" par
les mots "du conseil d'administration"."
Il s'agit d'une modification de concordance parce que l'article 20 a
été reformulé par l'article 309 de la Loi modifiant
diverses dispositions législatives eu égard à la Charte
des droits et libertés de la personne de 1986, chapitre 95,
sanctionnée le 19 décembre 1986.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'amendement à l'article 16? M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: À l'avenir, ce seront les membres du conseil
d'administration ou toute personne autorisée à cette fin. Ils
auront accès aux livres, registres, de la municipalité etc.,
toute personne qui demande ou reçoit de l'aide. Dans la loi 92 sur la
Charte des droits et libertés, un certain nombre de critères sont
exigés pour quelqu'un qui veut consulter les livres: à toute
heure raisonnable, la personne devra s'identifier; un certain nombre de
critères sont observés. Vous apportez cet amendement et on n'a
pas tout devant nous. Il arrive de temps en temps que nous n'ayons pas toute
l'information. Vous nous apportez l'amendement à la dernière
minute. Est-ce que cela respecte tous ces critères quand vous dites que
l'article est modifié par l'article 309 du chapitre 95 des lois de 1986?
Si vous aviez pu l'intégrer dans l'article, cela aurait
été beaucoup plus clair, on n'aurait pas eu besoin de fouiller
d'un côté et de l'autre.
Est-ce que cela répond à des critères d'aller
fouiller dans les livres des municipalités ou de faire enquête?
C'est cela, le but de l'article, c'est d'aller voir ce qui se passe: "...ou de
toute personne qui demande ou reçoit une aide de la
société, sous forme de prêt ou autrement..." Est-ce que la
modification apportée est de nature à respecter ce qu'on a
adopté dans la loi 92, à savoir que cela doit se faire à
une heure raisonnable, que la personne doit s'identifier, etc.? À la
municipalité, ce n'est pas ouvert nécessairement 24 heures par
jour.
M. Bourbeau: C'est justement pour se conformer à la loi 92
que nous apportons l'amendement ici. La loi 92 adoptée le 19
décembre l'a été après que le projet de loi 137 a
été déposé. Lors du dépôt du projet de
loi 137, on ne savait pas que la loi 92 serait adoptée. Dans la loi 92,
on a modifié l'article 20. Dans cet article, il y a deux alinéas
où on emploie l'expression "un membre de la société". Or,
nous voulons faire en sorte de remplacer les expressions "un membre" par "un
membre du conseil d'administration" parce qu'aujourd'hui il n'y a plus de
membres. Ce sont les membres du conseil d'administration. Comme l'expression a
été employée dans les deux alinéas, il faut faire
la correction de concordance dans les deux alinéas, non seulement dans
le premier. Tout ce qu'on fait ici, c'est qu'on corrige non seulement le
premier alinéa, mais le deuxième pour être
conséquents avec nous-mêmes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Pourquoi est-ce qu'on parle de l'article 309 du
chapitre 95 des lois de 1986? Ce n'est pas la loi 92? Cela change de
numéro?
M. Bourbeau: C'était le projet de loi 92 au mois de
décembre, mais, depuis cette date, il a été
incorporé aux Lois du Québec et il porte maintenant le
numéro 95 des lois de 1986.
M. Desbiens Je l'ai étudié sous le numéro
92, je vais être obligé de me remettre à
l'étude.
M. Bourbeau: Le député sait fort bien qu'une fois
qu'une loi est adoptée, elle entre dans l'ensemble des Lois du
Québec et elle se place à son endroit. Maintenant, cela s'appelle
le chapitre 95 des lois de 1986.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 16 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Est-ce que l'article 16 tel qu'amendé est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 17.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit là
également d'une modification de concordance avec ce qui a
été adopté précédemment.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 17?
M. Paré: Adopté. (11 h 45):
Le Président (M. Saint-Roch) : L'article 17 est
adopté, j'appelle maintenant l'article 18.
M. Bourbeau: Les programmes de rénovation urbaine
visés dans cette section sont tombés en désuétude
depuis 1974. S'il arrivait que d'autres programmes semblables soient
nécessaires, la société pourrait agir à
l'intérieur de ses pouvoirs généraux. Voilà
pourquoi l'article 18 abroge la section III de la loi actuelle.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
commentaires?
M. Dufour: Est-ce dans l'intention du ministre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: ...ou de la société - là, je ne
le sais plus - de travailler pour que ces programmes, qui ont eu des effets
très positifs, puissent être remis en vigueur un jour ou qu'on les
remplace par des programmes équivalents? C'est bien beau d'avoir des
PARCQ ou certains autres programmes, mais ça n'arrange pas
l'infrastructure municipale, cela ne permet pas de tout réorganiser.
Est-ce dans l'intention du ministre d'engager des pourparlers?
Je regarde ce qui se passe, les doléances des unions, pas
seulement l'Union des municipalités du Québec, ou l'UMRCQ, mais
même la Fédération canadienne des municipalités
insiste beaucoup là-dessus parce que cela pourrait être de nature
à créer de l'emploi. Ces programmes avaient un effet beaucoup
plus grand que simplement rénover une propriété.
L'environnement, ce n'est pas seulement la propriété où
vit un individu, ce sont aussi les parcs, l'aqueduc, l'égout, les rues,
l'éclairage, la sécurité. Ces programmes, à mon
sens, ont donné des effets extrêmement bénéfiques.
En tout cas, les programmes de rénovation urbaine ont été
d'excellents programmes et ont permis d'améliorer l'immobilier urbain
des municipalités.
J'espère qu'en abolissant cette section, cela n'enlèvera
pas la pression sur le ministre de tenter de faire avancer ou
d'améliorer le dossier de l'habitation. Cela me semble extrêmement
important.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Les remarques du député de
Jonquière me paraissent très pertinentes. Cela indique justement
le lien très étroit qui existe entre le secteur des affaires
municipales et l'habitation. On a ici un cas tout à fait patent d'un
article qui traite de programmes de rénovation de parties du territoire
des municipalités. Les programmes qui existaient sont maintenant
tombés en désuétude, comme je l'ai dit tout à
l'heure. Présentement, il n'y a pas de programme sur la table, mais,
depuis deux ou trois ans, il y a quand même eu le programme ReviCentre,
qui était de cette nature. Actuellement, les municipalités
canadiennes, je dois dire, font des demandes très pressantes
auprès du gouvernement fédéral pour que celui-ci
s'intéresse de nouveau au financement des infrastructures municipales.
Lors de la dernière conférence des ministres des Affaires
municipales, l'été dernier, a Terre-Neuve, cela a fait l'objet
principal des discussions et des recommandations. Actuellement, de fortes
pressions sont exercées sur le gouvernement fédéral pour
qu'il mette de nouveau en vigueur de tels programmes d'aide aux infrastructures
municipales.
Je sais qu'il est question que cela fasse l'objet de discussions entre
les premiers ministres, lors d'une prochaine conférence des premiers
ministres du Canada, et je peux assurer le député et l'Opposition
que, en tant que ministre des Affaires municipales et responsable de
l'Habitation, je me préoccupe beaucoup de ces questions
d'infrastructures municipales. Si jamais, par hasard, il arrivait que ces
programmes étaient mis en vigueur, la Société d'habitation
du Québec a tous les pouvoirs, à l'intérieur de ses
pouvoirs généraux, pour administrer de tels programmes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que le ministère, sans passer par la
SHQ, pourrait conserver son leadership? Par exemple, si vous aviez des
enveloppes d'argent pour améliorer l'équipement urbain...
M. Bourbeau: Cela pourrait se faire
également par le ministère des Affaires municipales ou la
SHQ. Il faudrait voir de quelle nature sont les travaux. L'un ou l'autre
pourrait se faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 19.
Offices municipaux d'habitation
M. Bourbeau: M. le Président, selon les dispositions
actuelles de la Loi sur la Société d'habitation du Québec,
les acquisitions, les aliénations, les servitudes et même les
emprunts d'un office municipal d'habitation doivent être approuvés
par la SHQ et par le gouvernement, tenant compte que la supervision des offices
municipaux d'habitation relève de la société qui dispose
de l'expertise nécessaire. Le projet de loi propose de soustraire ces
opérations de l'approbation du gouvernement et de laisser cette
responsabilité à la seule société. Je peux dire
qu'une de mes surprises, après ma nomination à titre de ministre
responsable de l'Habitation, a été de constater le volume de
documents et de décisions administratives qui devaient cheminer jusqu'au
Conseil des ministres en ce qui concerne l'administration de la
Société d'habitation du Québec. Quant à moi, j'ai
trouvé et je trouve encore qu'il est absolument impensable qu'on oblige
le Conseil des ministres à statuer sur l'opportunité de signer ou
d'accepter des servitudes de droits de vue dans les édifices de HLM,
dans les municipalités du Québec.
Je pense qu'il n'appartient pas à un Conseil des ministres de se
prononcer sur la légalité ou même l'opportunité pour
un gouvernement de corriger ou non un droit de vue illégal dans un HLM,
dans un village d'une région du Québec. Je pense que c'est une
responsabilité qui ne devrait même pas aller jusqu'au conseil
d'administration de la SHQ. C'est un acte d'administration tout à fait
courant et des décisions de ce genre ne doivent pas, à mon avis,
remonter jusqu'au Conseil des ministres. Dans ces conditions-là, j'ai
proposé qu'on mette un peu d'ordre dans ces articles et qu'on laisse les
décisions se prendre au niveau où elles devraient normalement se
prendre pour une saine gestion de l'administration publique.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de Shefford.
M. Paré: Je comprends que c'est une reconnaissance de
l'autonomie de la SHQ, une reconnaissance de l'expertise et, en même
temps, un allégement des procédures. On ne peut pas être
contre ça. Est-ce que le système de double approbation qui
existait a créé des problèmes? Quels étaien?
M. Bourbeau: Si je disais, par exemple, au député
que, pour chaque servitude de droit de vue dans chaque HLM du Québec, de
Gaspé è l'Outaouais ou en Abitibi, il fallait rédiger un
mémoire individuel au Conseil des ministres, avec une recommandation du
conseil d'administration de la SHQ et un mémoire au Conseil du
trésor... Donc, une lourdeur administrative absolument incroyable et je
dirais même scandaleuse jusqu'à un certain point. Quand on pense
au nombre d'heures que les fonctionnaires à tous les niveaux devaient
consacrer pour obtenir éventuellement du Conseil des ministres
l'approbation à une servitude de droit de vue, aux délais que de
telles procédures pouvaient causer et au préjudice pouvant
être causé par de tels délais - vous savez que le
financement d'un immeuble peut être bloqué par le fait qu'on doive
obtenir une servitude de droit de vue avant de pouvoir débourser des
fonds - il m'est apparu que c'était absolument exorbitant comme pouvoir,
comme charge administrative et comme procédure. J'ai demandé - je
dois dire que dans ce cas-ci c'est le ministre qui a pris l'initiative de le
demander - qu'on allège ces procédures pour laisser à
César ce qui doit appartenir è César et à la SHQ ce
qui doit lui appartenir.
M. Paré: Vous avez de bons arguments et, comme c'est une
question d'efficacité, M. le ministre, on est d'accord.
M. Bourbeau: Pour une fois.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Bourbeau: Rien n'est parfait.
M. Dufour: II y a la question des corporations. On en parle ici,
comment la corporation doit être constituée, etc. Je sais qu'il y
avait le projet, qui était très cher aux Affaires municipales,
d'essayer de faire modifier des lettres patentes pour ceux qui s'occupent des
conseils d'administration. Est-ce que vous avez l'intention encore
d'interférer? C'est une politique du ministère, ce n'est pas
nécessairement vous. C'est une politique du ministère des
Affaires municipales qui disait qu'à l'avenir, les conseils
d'administration des OMH seraient composés de telle ou telle
façon. Cela fait deux ou trois ans que cette question... Est-ce que vous
avez l'intention d'aller dans cette même ligne de pensée ou si
vous allez
laisser l'autonomie aux municipalités qui ont constitué
leur conseil d'administration?
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Jonquière fait allusion è la décision qui a
été prise par l'ancien gouvernement d'ouvrir, si je puis dire,
les offices municipaux d'habitation, d'élargir leur composition de
façon à y admettre des représentants dits
socio-économiques. C'est une décision qui a été
prise par l'ancien gouvernement de tenter de démocratiser, si je puis
dire, les conseils d'administration des offices municipaux d'habitation pour
diversifier leur composition en y apportant l'éclairage additionnel de
gens provenant des milieux socio-économiques. Nous avons estimé
que cette décision était bonne et nous avons continué
simplement la pratique de l'ancien gouvernement. Les offices municipaux
d'habitation qui existaient avant l'entrée en vigueur de cette nouvelle
décision gouvernementale conservent leurs droits acquis et, en
général, ne comportent pas dans leurs lettres patentes la
présence de ces représentants socio-économiques. Les
nouveaux offices municipaux d'habitation qui ont été
constitués après la directive gouvernementale comprennent la
présence de membres socio-économiques.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pour un ministre qui parle beaucoup d'autonomie
municipale, vous dites que c'est une directive. Est-ce que cette directive va
jusqu'à un point tel que, si les lettres patentes ne respectent pas les
désirs ou les directives que le ministre des Affaires municipales
émet, ce serait de nature à empêcher l'émission des
lettres patentes? C'est facile à comprendre; on peut bien donner une
directive, on peut donner des indications. Je pense que le ministre des
Affaires municipales pourrait donner des indications de la façon dont il
le voudrait. Mais c'est aussi une question d'autonomie municipale que les
municipalités puissent faire les structures qu'elles croient bonnes pour
leur milieu. C'est un peu de l'imposition. Cela me rassure un peu, puisque vous
n'avez pas l'intention d'amender les lettres patentes. Mais, si un jour - il ne
faut pas être naïf - vous avez l'intention d'interférer dans
les lettres patentes, une municipalité voudra faire un changement et,
à ce moment-là, vous forcerez la municipalité, sans cela
vous n'en émettrez pas. Directive suggestive et directive
directionnelle, c'est différent.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense qu'il y a deux types de réponses
à faire au député de Jonquière.
Premièrement, je suis tout à fait pour l'autonomie municipale. Il
faut quand même réaliser qu'il s'agit d'immeubles qui
appartiennent è la Société d'habitation du Québec
et non pas à la municipalité. On est en présence de
dossiers qui sont des dossiers gouvernementaux au départ. La
municipalité absorbe 10 % seulement du déficit d'exploitation et
les gouvernements supérieurs 90 %. Je pense que le gouvernement peut se
sentir très à l'aise d'avoir un mot à dire dans les
conseils d'administration. La municipalité a un intérêt, si
je puis dire, de 10 %. Elle paie 10 % du déficit. Elle nomme cinq
septièmes des membres du conseil d'administration. Je pense que le
rapport est excellent. Le gouvernement du Québec et le gouvernement
fédéral ont 90 % de responsabilité financière. Cela
varie d'année en année: 50-50, 40-60, entre eux, un tiers deux
tiers. Cela dépend des années. Le gouvernement du Québec
nomme deux représentants sur sept. Je pense qu'en fait
d'ingérence dans l'autonomie de l'autre, on pourrait peut-être
dire que le gouvernement du Québec pourrait nommer six septièmes
des représentants. C'est là ma première réponse.
(12 heures)
Ma deuxième réponse c'est qu'en fait nous ne faisons que
poursuivre la politique de l'ancien gouvernement. À moins que le
député ne veuille nous dire que l'ancien gouvernement a
erré en instaurant cette politique des représentants
socio-économiques, je pense que voilà un cas où c'est une
politique qui se défendait bien et qu'on a poursuivie.
M. Dufour: Je ne pense pas qu'on doit être rattaché
nécessairement aux positions de l'ancien gouvernement. Si un
gouvernement a été battu, il devait donc y avoir des choses qui
n'étaient pas correctes. On peut regarder et se remettre en question
dans des domaines.
Je trouve que ce que vous dîtes, votre exposé selon lequel
le gouvernement du Québec pourrait nommer les six septièmes, le
fédéral pourrait dire la même chose. Je trouverais que ce
serait inacceptable et je pense que le gouvernement du Québec ne
l'accepterait pas, et je pense que ce serait un minimum de décence de ne
pas accepter, parce que ce n'est pas normal qu'ils viennent administrer
là-dedans.
Mais, Québec, c'est qrand, et les offices municipaux sont dans
des municipalités quelque part, dans un endroit. À moins qu'il
n'y ait des problèmes majeurs qui soient suscités par la
formation des conseils d'administration,, et à ce que je sache il n'y en
a pas trop pour le moment, je pense que c'est bon de donner des indica-
tions que cela pourrait se faire de telle façon. Mais je vous ai
posé une question bien plus directe que cela: Est-ce que vous avez
l'intention, nonobstant ce que vous donnez comme aperçu de ce qui
devrait se passer, que vous en nommiez un ou deux cela va bien mais je sais
bien qu'une municipalité n'aime pas se faire dicter au jour le jour ce
qui doit se passer ou non...
C'est vrai que vous payez, mais c'est la municipalité qui en
hérite. La municipalité a les résidents dans ses murs, et
c'est elle qui reçoit les demandes des citoyens pour se loger. Dieu sait
s'il y a des pressions qui sont exercées sur les administrateurs
municipaux. Donc, c'est bon qu'ils gardent un regard très correct
là-dessus. Comme ce sont des conseils d'administration qui sont avec les
gouvernements municipaux, ces gens ont des responsabilités.
Vous me disiez, ce matin, que vous avez discuté avec les deux
unions et que cela a fait l'unanimité des unions, que les unions ont
très bien accepté ce que vous avez dit. Si vous m'assurez que les
unions n'ont aucune objection à ce que vous faites... À moins
qu'elles n'aient changé, parce qu'il y a deux ans, trois ans, elles
avaient des objections par rapport à cela. J'aimerais bien mieux que
vous marchiez par des directives suggestives que des directives qui sont des
diktats. C'est très différent. Je sais comment cela fonctionne
des conseils d'administration et je sais le pouvoir des gouvernements. Les gens
demandent des lettres patentes, et vous les bloquez. Vous les obligez à
se plier. Je serais bien plus rassuré si le ministre me disait: C'est
une bonne politique qui a été établie par l'ancien
gouvernement que j'aurais l'intention de suivre mais je veux la faire
suggestive plutôt que directionnelle.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 19, M. le député de Dubuc?
M. Desbiens: C'est que la nomination des représentants des
locataires... Il y a un représentant des locataires maintenant et un
représentant socio-économique - je cherchais le terme. Cette
nomination m'apparaît excellente parce que je pense que c'est important,
entre autres, que les locataires soient présents et... Mon
collègue, dans le parti, on a le droit d'être dissident...
Non, non, non. D'ailleurs, vous l'avez reconnu, et je ne veux pas aller
à l'encontre de ce qui a été fait. J'étais
très favorable à cette mesure parce que c'est important que les
locataires puissent dire leur mot dans les conseils d'administration des
OMH.
Sur le même point précis, ceux qui avaient
déjà leurs lettres patentes, évidemment, c'était
une incitation à accepter le mode de fonctionnement que la SHQ
proposait. Est-ce qu'il y a eu beaucoup d'acceptations volontaires à la
suggestion qui était faite? Est-ce que vous avez des statistiques
là-dessus?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On m'indique qu'il y aurait peut-être à
peu près la moitié des offices municipaux qui avaient
été incorporés sous l'ancien régime qui ont
accepté de modifier leurs lettres patentes pour inclure des nominations
socio-économiques sur une base volontaire.
M. Desbiens: Qu'est-ce que cela donne approximativement comme
nombre?
M. Bourbeau: Pardon?
M. Desbiens: Approximativement, qu'est-ce que cela pourrait
donner comme nombre?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Écoutez, je peux tenter de donner des
chiffres approximatifs. On me dit qu'il y a environ 550 offices municipaux au
Québec dont les trois quarts sont sous le nouveau régime, donc,
comportant des membres socio-économiques. Il resterait un quart
d'offices municipaux qui ont été incorporés sous l'ancien
régime, environ 140. On me dit qu'à peu près la
moitié de ces 140 aurait accepté de modifier les lettres patentes
pour inclure les règles relatives à la nomination de membres
socio-économiques. Cela donne à peu près une idée,
au député, du portrait.
M. Dufour: Je ne voudrais pas qu'il y ait d'imbroglio...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ... sur ce que j'ai dit. Il y a des offices municipaux
qui fonctionnent, composé de groupes socio-économiques. Au lieu
d'être nommés par le gouvernement québécois, c'est
la municipalité qui les nomme. Le gouvernement municipal est aussi
responsable que le gouvernement du Québec dans son milieu. Les groupes
socio-économiques siègent aussi à des offices municipaux.
C'est de ceux-là dont je parle. Je connais un conseil d'administration
où il y a trois personnes qui représentent des groupes
socio-économiques qui sont déléguées par leur
association et confirmées par la municipalité. Vous avez des
représentants des locataires qui siègent aussi aux conseils
d'administration. Je connais un conseil d'administration de sept personnes
composé
de trois membres socio-économiques - ce n'est pas le gouvernement
qui les nomme -de deux membres qui représentent l'association des
locataires, de deux qui représentent le conseil municipal. Cela
dépend.
Il faut faire attention au fait que, si les nominations viennent
toujours du haut, c'est facile parfois de prendre le contrôle. Le conseil
d'administration a aussi certaines responsabilités par rapport à
l'administration des immeubles. Il y a des consultations. Il y a des
tractations a faire avec la municipalité aussi. Ce n'est pas qu'un
"rubber stamp" municipalité. Elle s'implique. C'est elle qui, la
première, accepte les budgets. C'est elle aussi qui a la
responsabilité pour les directeurs généraux, pour
l'engagement du personnel, etc. Il y a intérêt à être
prudent dans les directives pour ne pas bousculer des décisions ou des
modèles qui ont donné du rendement.
Ce n'est pas du changement pour du changement. Si une
municipalité est d'accord avec ce que vous dites, cela va. Mais, si elle
n'est pas d'accord, je pense que cela demande un peu plus d'attention pour voir
pourquoi elle n'est pas d'accord et comment cela fonctionne. C'est de
l'intérêt de la société de continuer à garder
du monde heureux, comme le ministre des Affaires municipales.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 19?
M. Bourbeau: Si M. le député de Jonquière et
M. le député de Dubuc ont harmonisé leurs points de vue,
M. le Président, je serais prêt à voter sur l'article.
M. Dufour: Le ministre a l'art de mettre de l'huile sur le feu.
C'est quoi son histoire? On fait ce qu'on a à faire et il fait ce qu'il
a à faire. On ne dit pas qu'il s'accorde avec ses fonctionnaires. J'ai
l'impression que c'est facile de s'accorder. C'est le porte-parole des
fonctionnaires depuis qu'on a commencé è étudier le projet
de loi. Il n'y a pas beaucoup de volonté politique dans ce qui se passe
actuellement. S'il n'a pas d'intention à nous présenter, qu'il
nous laisse la paix. On va faire notre travail. Je ne succomberai pas à
des pressions en disant: Vous allez faire n'importe quoi. Qu'il porte ses
jugements. Il fera ses représentations officiellement. Qu'il le dise
dans le micro. Ce qu'il a à dire sera écrit. Il fera comme nous
autres. Des remarques désobligeantes, des remarques pour agacer, nous
tirer la pipe et tout cela, je pense que c'est plus sérieux que cela.
J'inviterais le ministre à être sérieux.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 19?
Une voix: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 20.
Financement des programmes municipaux
M. Bourbeau: La SHQ a financé de 1967 à 1974 la
construction par des offices municipaux d'habitation de tout près de 20
000 unités de logement sur lesquelles elle détient des
hypothèques. Il arrive que des travaux d'immobilisations soient requis
pour la protection des investissements de la SHQ et que celle-ci doive en
conséquence prêter aux offices municipaux d'habitation
concernés les fonds nécessaires. Dans ces cas, la SHQ doit, dans
l'état du droit actuel, obtenir une autorisation spécifique du
gouvernement pour les motifs indiqués précédemment.
Pareille autorisation du gouvernement apparaît superflue, d'autant plus
que les travaux se font dans le cadre de normes approuvées par le
Conseil du trésor.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des commentaires
sur l'article 20?
M. Paré: Ce ne sont pas des commentaires comme une
question: Y a-t-il des problèmes, des événements
particuliers ou des cas qui justifient et qui motivent cet amendement?
M. Bourbeau: Une réparation majeure. M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On m'indique qu'il n'y a pas présentement de
cas tragique spécifique qui requiert des prêts faramineux, sauf
que les immeubles même ont été construits entre 1967 et
1974. On parle de 20 ans pratiquement. Il arrive parfois que des toitures, par
exemple, ont besoin d'être remplacées et, comme des
édifices là-dedans sont assez considérables, cela peut
occasionner des dépenses substantielles. Les offices municipaux n'ont
pas de réserve pour payer ces montants. À ce moment-là, la
SHQ doit avancer les fonds et garantit ces avances par des prêts; quant
à ces prêts, la société d'habitation doit être
autorisée à les faire, et c'est le but de l'article 20.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Ces prêts seraient consentis aux offices
municipaux aux conditions, j'imagine, et au même taux
d'intérêt que lors d'une construction. Y a-t-il des choses de
précisées là-dessus?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On m'indique que cela dépend de l'importance
du déboursé. Le prêt en question peut être amorti sur
une période courte ou moyenne selon l'importance. L'amortissement du
prêt en capital, le taux d'intérêt en généra!
est celui que la société a à payer elle-même sur ses
emprunts au moment où elle fait l'avance. L'amortissement du prêt
en capital et intérêt est inclus dans les dépenses
d'exploitation de l'office municipal pour ces années et fait partie des
déficits d'exploitation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Au paragraphe c, on parle du "coût
d'exploitation des immeubles qu'ils administrent". Le ministre pourrait-il nous
informer s'il y a eu des augmentations importantes ou extrêmes de
coût des assurances-responsabilité, etc.? On sait qu'il y a eu des
augmentations, ce n'est peut-être pas aussi probant, mais y a-t-il eu des
augmentations vraiment importantes dans ces dossiers?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la réponse que je
peux offrir au député est la suivante: en ce qui concerne
l'assurance contre l'incendie, les immeubles de la SHQ ne sont pas
assurés. La société a son propre fonds d'auto-assurance.
En ce qui concerne l'assurance-responsabilité, bien sûr, il y a
une police générale, mais il ne s'agit pas des mêmes
risques que ceux d'une municipalité, qui a des risques beaucoup plus
étendus. Par exemple, des gens peuvent se casser la hanche en tombant
sur un trottoir glissant ou des trucs comme cela; des véhicules
automobiles sous la responsabilité de la muncipalité peuvent
causer des accidents. Cependant, l'augmentation des primes en
responsabilité n'a pas été du tout de l'ordre rie
l'augmentation que les municipalités ont connue et, finalement, cela n'a
pas une très grosse incidence sur le budget de la SHQ.
M. Dufour: Autrement dit...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...vous me dites qu'il n'y a aucune assurance qui
couvre, par exemple, le feu.
M. Bourbeau: Non. Comme j'ai dit tout à l'heure au
député, la SHQ a son propre fonds d'auto-assurance, elle ne
s'assure pas en dehors; elle a son propre fonds de réserve qui est
jugé suffisant pour prévenir tout risque. (12 h 15)
M. Dufour: Vous avez un fonds qui est disponible, qui existe
à la société et qui permettrait, dans des cas
extrêmes, de faire du remplacement ou de la reconstruction.
Il y a un coût et c'est évalué à quelque
part, ce coût-là. Cela représente un coût. Le fait
d'avoir des montants d'argent de gelés doit rapporter des
intérêts, etc.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, ce qu'on a fait, c'est qu'au
cours des années, à chaque année, on imputait dans les
dépenses des offices municipaux une proportion des dépenses
à des fins d'assurance. Ces montants ont été
accumulés, mis dans un fonds spécial qui, on me dit,
s'élève actuellement à peu près à 5 000 000
$. On estime que ce fonds a atteint un niveau suffisant pour garantir tout
cataclysme qui pourrait survenir à un ou plusieurs édifices des
offices municipaux. On m'indique que très bientôt on va
probablement diminuer, sinon cesser complètement de percevoir les
primes, si je peux dire, d'assurance contre l'incendie, parce qu'on estime que
le fonds est suffisamment important. Pour ce qui est de
l'assurance-responsabilité, il y a une police maîtresse qui est
souscrite par la SHQ.
M. Dufour: C'est une bonne indication, si je comprends bien, pour
les municipalités de faire leur auto-assurance elles aussi. À ce
moment-là, le gouvernement donne l'exemple. Ce que je veux essayer de
faire ressortir, c'est qu'on peut bien payer pour essayer de faire des
études pour diminuer les coûts des assurances mais le meilleur
contrôle, c'est encore le contrôle qu'on exerce soi-même.
C'est ce que j'en conclue.
M. Bourbeau: Le député oublie le fait que le
problème numéro un en assurances n'est pas le problème de
l'assurance contre le feu, c'est le problème
d'assurance-responsabilité.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Or, en assurance-responsabilité, il serait
extrêment imprudent à ce moment-ci, à mon avis, de tenter
de
faire de l'auto-assurance. En tout cas, je serais personnellement
extrêmement sceptique sur la rentabilité d'une telle
activité à court terme, parce qu'on ne sait jamais quand un
cataclysme peut survenir dans une municipalité suivi de
réclamations à responsabilité énorme.
Pour l'instant, en tout cas, je ne pense pas que la
prépondérance des opinions aille dans le sens d'avoir de
l'auto-assurance pour les municipalités dans les cas
d'assurance-responsabilité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je comprends bien ce que le ministre nous dit. Cela
est évident pour l'assurance-responsabilité, mais regardons les
augmentations de primes qui ont été imposées depuis deux
ans: 1100 %, 500 % et 300 %, et les profits que les compagnies d'assurances
font. J'ai l'impression que les municipalités ne sont pas plus
bêtes.
Je peux vous nommer deux "petites" municipalités qui ont leurs
propres assurances autogérées. Ce sont Longueuil et la ville de
Montréal. Elles ont leurs propres assurances. Elles ont
décidé cela. On pourra faire les études qu'on voudra -
c'est ce que je veux faire ressortir - mais, au bout du compte, les compagnies
d'assurances, celles qui demeurent en fonction, c'est parce qu'elles font des
profits et, si elles génèrent des profits, c'est à
même le monde ordinaire. Vous nous dites - ce sont vos propres paroles -
que 5 000 000 $ semblent suffisants pour la Société d'habitation.
Il y a plusieurs endroits que je connais où il y a 80 ou 75 logements.
Cela représente quelques millions. Il y aurait trois feux dans la
province et vos 5 000 000 $ seraient mangés; et vous nous dites que
c'est suffisant.
Une municipalité pourrait aussi dire: Ce serait surprenant qu'il
arrive des cataclysmes aussi grands et aussi nombreux. En tout cas, cela fait
une image. La SHQ a combien de logements?
M. Bourbeau: Le parc est au-delà de 50 000 logements,
à peu près.
M. Dufour: Pour 50 000 logements, 5 000 000 $, cela ne fait pas
beaucoup par logement. Mais je comprends qu'ils ne brûleront pas tous
ensemble. Ce n'est pas cela qu'on veut laisser planer. Mais il y a des
bâtisses, par exemple, qui appartiennent à la SHQ et qui valent
pas mai d'argent. Quand on parle de 100 logements et plus, c'est quelque chose
à ce moment-là. Cela va.
Le Président (M, Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'arti- cle 20?
M. Bourbeau: On laisse cela aux spécialistes, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Dufour: Pourquoi des spécialistes?
M. Bourbeau: La question de l'analyse et du fonds d'assurances.
Les spécialistes, ce sont les actuaires de la société qui
la conseillent sur cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 21.
Programmes d'organismes sans but lucratif
M. Bourbeau: M. le Président, cet article est devenu
inutile en raison des pouvoirs généraux qui sont attribués
à la société.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Cela veut dire quoi? Je trouve que le ministre est
bref là-dessus. Les explications, c'est quoi? Tout ce qui est
exercé à l'article 64 l'est autrement, ailleurs?
M. Bourbeau: M. le Président, depuis que la
société existe, l'article 64 n'a été utilisé
que pour consentir des prêts, principalement à des corporations
qui ont créé des centres d'accueil, et accessoirement à
des coopératives d'habitation, par exemple, à la
Fédération Coop Habitat du Québec, surtout. Ces
prêts étaient financés à 95 % par la
Société canadienne d'hypothèques et de logement, et
à 5 % par le ministère des Finances du Québec,
conformément aux ententes entre la SCHL et la SHQ. Ces ententes ont pris
fin en 1974.
Cet article a aussi permis à la SHQ de consentir des prêts
résiduels à la Corporation d'hébergement du Québec
de 1974 à 1979 lorsque celle-ci a pris en main la réalisation des
centres d'accueil du réseau des affaires sociales. J'indique
également que la société n'accorde aucune subvention en
vertu de cet article pour aider les organismes à défrayer le
coût des immeubles qui ont été financés en vertu de
ces prêts. Depuis que Logipop existe, soit en mai 1977, les
coopératives et les organismes sans but lucratif sont
subventionnés par ce programme et par le
programme de supplément au loyer. Ces programmes ont
été adoptés d'abord en vertu du paragraphe b de l'article
93, puis de l'article 94.3. En conséquence, la référence
à l'article 64 est accessoire.
L'article 42 du projet de loi 137 maintient en vigueur jusqu'à
leur abrogation les décrets adoptés en vertu de l'article 94.3,
de sorte que l'abrogation de cet article n'a aucun effet sur les programmes
existants adoptés en vertu de celui-ci. Le maintien ou l'abandon d'un
programme dépend de l'évaluation de ce dernier et non pas des
dispositions du projet de loi 137. Toute l'économie du projet de loi 137
est de faire disparaître toute référence à des
programmes spécifiques, sauf ceux qui donnent des pouvoirs aux
municipalités, tels les articles 51 et suivants sur les programmes
municipaux d'habitation, l'article 69 et suivants sur les programmes
d'amélioration de quartier, de dégagement de terrains,
d'acquisition et d'aménagement de terrains, d'implantation de
collectivités nouvelles.
De plus, les pouvoirs généraux accordés à la
société par les articles 3 et 3.1 lui permettent de faire tout ce
qui est prévu à l'actuel article 64. En conséquence, la
disparition des programmes spécifiques prévus à la Loi sur
la Société d'habitation du Québec ne préjugent en
rien du maintien ou de l'abandon de ces programmes, sauf lorsqu'ils sont
déjà tombés en désuétude, tels les
programmes de rénovation urbaine. J'espère que cela répond
un peu aux préoccupations du député de Dubuc.
M. Desbiens: Cela m'informe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Une première question au ministre, avant
qu'on entreprenne un débat sur cet article. Une note a été
envoyée, le 16 décembre 1986, par M. Jean-Luc Lesage qui disait
qu'à la suite de discussions avec les gens du FRAPRU, de la table de
coordination des GRT de Québec et de la table de coordination des GRT de
Montréal, il y aurait moyen de s'entendre pour satisfaire ces gens, mais
il disait: Pour le faire, certains papillons sont proposés et semblent
acceptables. Premièrement - je vous lirai seulement celui-là, les
autres, on les verra plus tard - le maintien de l'article 64 de la loi
actuelle. Donc, en décembre, vous étiez prêt à
maintenir l'article 64 de la loi actuelle, c'est-à-dire retirer
l'article 21 du projet de loi 137. Est-ce que vous êtes toujours
prêt è proposer cette modification?
M. Bourbeau: M. le Président, le député sait
fort bien que l'article 64, à notre avis, est complètement
inutile et redondant. Il sait très bien dans quel contexte il a
été dit que, si l'Opposition était disposée
à adopter la loi 137 au mois de décembre, nous n'aurions pas
d'objection à laisser dans le projet de loi, pour faire plaisir au
député de Shefford et pour lui donner l'occasion de dire qu'il
avait obtenu quelque chose, cet article 64, qui est inutile, redondant et dont
on n'a absolument pas besoin pour administrer les programmes des
coopératives. Aujourd'hui, je ne vois pas l'utilité de laisser
dans la loi un article inutile, uniquement parce que quelqu'un voudrait
l'inclure.
Le Président (M. Saint-Roch): D'autres commentaires
à l'article 21? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Hier, nous avons reçu des groupes que nous
avons entendus et qui nous ont présenté des mémoires qui
n'étaient pas, malheureusement, écrits, pour les trois groupes
qu'on a reçus, mais qui ont été tout de même de
nature à éclairer les membres de la commission au sujet de leurs
inquiétudes, de leurs attentes, de leurs appréhensions
vis-à-vis de l'article 21. Je pense que la démonstration a
été assez forte, assez probante.
Celui qui vous parle a eu l'occasion de travailler avec des groupes
semblables, comme les GRT, les groupes de ressources techniques, qui ont,
à mon sens, acquis une expertise, un vécu, une expérience
certaine des dossiers de l'habitation. Je trouve que l'abolition de l'article
qui nous est présenté est de nature à mettre en
péril, à faire disparaître des gens qui, pendant de
nombreuses années, se sont impliqués dans le concept de
l'habitation, qui ont posé des gestes extraordinaires. Il faut, non
seulement le reconnaître verbalement, mais surtout leur donner la
possibilité de continuer et en même temps les rassurer. On
pourrait se faire dire des mots bien importants du ministre ou du premier
ministre concernant l'assurance de leur survie, moi, j'en doute beaucoup.
Hier, ces gens sont venus nous dire qu'ils ont des problèmes
latents. Ils voudraient participer à la politique de l'habitation, ils
s'interrogeaient sur des interventions à la pièce dans le domaine
de l'habitation. On est en frais d'enlever des groupes organisés qui
sont préparés et qui sont de vrais partenaires dans
l'habitation.
Il faut reconnaître que ces groupes ont contribué à
mettre sur pied des coopératives. Je maintiens et j'affirme que les
coopératives ont peut-être besoin de changements dans leur
fonctionnement, mais les abolir, à mon sens, c'est se priver de moyens
de contrer la spéculation, d'aider le maintien d'un prix raisonnable ou
abordable des loyers et, en même temps, de faire participer les gens, de
leur faire prendre leurs
responsabilités en devenant non pas de vrais
propriétaires, parce que les coopérateurs ne sont pas des
propriétaires - à mes yeux, il n'y a pas beaucoup de monde qui
augmente son capital d'investissements ou d'immobilisations parce que les gens
n'en mettent pas beaucoup - mais cela demeure une façon valable de se
loger pour un segment important de la population. Tout cela grâce
à des groupes qui ont reçu des subventions leur permettant de
faire fonctionner les éléments actifs de la société
et de combler aussi certaines attentes de nos concitoyens. (12 h 30)
À mes yeux, donner des subventions à des groupes comme
ceux qui ont comparu hier, ce n'est pas un mauvais placement, c'est un
placement valable et profitable, qui a donné des résultats, qui a
permis d'empêcher la spéculation - assez souvent, parce qu'il n'y
a pas assez de compétition -dans les logements. Malheureusement, les
Québécois et les Québécoises sont encore un peuple
de locataires jusqu'à un certain point, il n'y a pas assez de gens qui
ont accès à la propriété. Il faut prendre des
mesures pour augmenter cet accès à la propriété. Il
y a aussi des mesures à prendre pour avoir de plus en plus de
propriétaires. Malheureusement, si on ne peut le faire, il faut pallier
cette situation par des programmes différents qui sont tantôt des
logements sociaux, tantôt des logements coopératifs, tantôt
des centres d'accueil qui deviennent de plus en plus des hôpitaux pour
malades chroniques et il faut le déplorer. Ce n'est pas en enlevant des
groupes organisés qui sont attentifs, qui veulent se prendre en main
qu'on va réussir à faire une meilleure politique d'habitation.
Ces gens-là se plaignent qu'on ne va pas chercher assez souvent, assez
longtemps ou assez régulièrement leur expertise et, à mon
point de vue, c'est un tort. Ils ont donné à la
société en général - pas à la
Société d'habitation, mais ils pourraient le faire -des
expertises ou des compléments d'action qui ont permis de mieux
intervenir dans des milieux. On a tout intérêt à
développer et à conserver cette expertise, pas en leur maintenant
une épée de Damoclès sur la tête et en leur disant
quoi faire et que, s'ils ne le font pas, ils disparaîtront, pas en leur
créant de l'incertitude. Dieu sait si ce gouvernement est expert pour
créer de l'incertitude. On fait partir des rumeurs, on fait faire de
grandes manchettes dans les journaux avec la politique d'hésitation et
de recul. J'ai compris de l'attitude des gens hier qu'ils étaient
vraiment malheureux. Ils ont le droit de gagner leur vie. Il ne faut pas
s'accuser d'actions excellentes qui ont été entreprises par
l'ancien gouvernement et il ne faut pas non plus que l'actuel gouvernement
veuille se démarquer absolument de l'ancien gouvernement dans des
domaines où on a fait nos preuves. Il y a eu des succès
éclatants. À mon sens, les coopératives ont donné
des preuves évidentes de l'action correcte. En abrogeant cet article, on
veut enlever ces groupes-là. Est-ce parce que ces gens-là sont
trop violents? Est-ce parce qu'ils s'expriment trop fortement dans notre
société? Je ne pense pas que ça cause de problèmes
majeurs.
Les municipalités sont très heureuses de travailler avec
ces gens-là. Ce sont peut-être des gens qui exigent, mais, en
même temps, ils s'impliquent. Ce sont des partenaires différents
des promoteurs privés, qui sont capables de composer, qui permettent non
seulement de contrer les augmentations de loyer, mais de mieux utiliser les
terrains. Ils font exactement ce que la Société d'habitation est
toujours heureuse de nous dire dans les municipalités: Vous savez, nous
autres, on vient viabiliser certains terrains. Oui, en partie, parce que,
souvent, ils vont prendre de très beaux terrains. On n'est pas contre
ça, au contraire.
Ces groupes ont remis en valeur des bâtisses et des terrains qui,
autrement, auraient été difficilement viables. Donc, on doit leur
reconnaître ce mérite. Comment fait-on pour le reconnaître?
C'est justement en les maintenant actifs, en vie, en recourant le plus possible
à leurs services pour profiter de leur expertise. On va s'opposer
très fortement à enlever l'article qu'on se propose d'abroger par
l'article 21. Quand on a une formule gaqnante ou qui se veut gagnante, comme le
ministre le disait hier avec certainement de bonnes raisons, quand l'Ontario
nous prend comme modèle dans le domaine de l'habitation, c'est parce
qu'il y a eu différents intervenants. On ne peut pas attribuer juste
à une personne ou à un groupe tout le phénomène de
l'habitation sociale au Québec. Rien sûr, c'est évident, il
faut qu'il y ait eu une volonté du gouvernement. Cette idée a
été véhiculée et il a aussi fallu que cela
réponde à des besoins. Si cela a répondu à des
besoins, c'est là que les groupes sociocommunautaires ou communautaires
ont réussi à prendre leur place et à permettre de faire
avancer ces dossiers. En ayant cette préoccupation de vouloir enlever...
Je me demande: Est-ce qu'on économise vraiment des montants d'argent
faramineux? Est-ce qu'on enlève vraiment, lorsqu'on applique une mesure
qui permet à la société d'être certainement plus
autonome, parce que, chaque fois que vous avez un intervenant, c'est
embarrassant... Est-ce qu'on permet, en enlevant ces intervenants, de mieux
faire avancer les dossiers? Je réponds carrément que le
coût n'en vaut pas ta chandelle.
Effectivement, si on regarde ce que ces gens-là ont fait,
l'analyse de leurs dossiers, ce qu'ils pourraient en plus donner à notre
société - la société québécoise,
j'entends
bien - je pense que la société aurait tout
intérêt, en tout cas, la loi aurait tout intérêt
à réserver des possibilités ou le pouvoir d'accorder des
subventions à des organismes qui veulent préparer des programmes
pour des familles à faible revenu ou à revenu modique. Des
centres d'accueil, c'est vrai qu'on n'en construit plus beaucoup. Si c'est pour
les centres d'accueil, on n'a peut-être pas besoin d'accorder des fonds
pour mettre en place des centres d'accueil parce que les centres d'accueil,
comme je le disais tout à l'heure, cela devient de plus en plus,
malheureusement, pratiquement des hôpitaux pour malades chroniques.
De plus en plus, la clientèle dans les centres d'accueil
s'alourdit. De plus en plus, les centres d'accueil ne remplissent pas la
fonction pour laquelle ils ont été mis sur pied. Il s'agirait de
retourner au début et voir de quelle façon on a
créé les centres d'accueil et pour qui on les a
créés. Aujourd'hui, de plus en plus, on voit l'industrie
privée prendre la relève dans ce domaine parce que cela ne
répond pas nécessairement à tous les besoins, mais
à un minimum de besoins. Il s'agirait de faire le tour des centres
d'accueil et d'étudier les demandes et des listes d'attente pour savoir
qu'on pourrait donner une habitation, l'augmenter ou la rendre plus valable. On
pourrait, demain matin, bâtir plusieurs centres d'accueil.
Je comprends qu'il y a beaucoup de municipalités qui seraient
prêtes è les construire, mais il y a un coût social et le
gouvernement n'est pas prêt à faire cette démarche. Mais
essayons donc, puisqu'on n'a pas de politique d'habitation, selon les propos du
ministre, de conserver des éléments qui seraient susceptibles de
nous donner une politique d'habitation. Une politique d'habitation, ce ne sera
pas juste une politique faite par des individus, par des groupes qu'on a
nous-mêmes nommés. Heureusement, cela peut aussi venir d'autres
intervenants, parce que les besoins sont différents. Qui connaît
mieux l'expertise que les gens qui sont sur le plancher, ceux qui sont dans les
endroits, qui ont des contacts? Ils nous l'ont dit et ils nous l'ont
répété: On est habitués, on possède
l'expertise et on est capables de faire profiter de notre expertise. Pourquoi?
Parce qu'on a des gens autour de nous; on est impliqués dans les
quartiers; on connaît les individus et on peut vous fournir certaines
informations.
Je peux parler d'une expérience que j'ai vécue dans mon
milieu, où j'ai eu l'occasion de travailler à quelques reprises
avec ces groupes. Je peux vous assurer que leurs compétences
étaient aussi grandes, sinon plus grandes que celles de beaucoup de
promoteurs privés. Ce ne sont pas juste des rêveurs. Il en faut,
de temps en temps, des rêves parce que ce serait triste s'il n'y avait
pas de rêves dans la vie. Mais il ne faut pas avoir juste des
rêves; il faut aussi voir la réalité et le concret.
Dans ma région, j'ai eu l'occasion de travailler avec ces qroupes
et je peux vous assurer qu'ils font un travail extraordinaire et excellent.
Sans ces groupes, il y a des projets qui ne se seraient jamais
réalisés. On a réussi à exploiter de nouveau des
bâtisses qui étaient désaffectées et qui s'en
allaient chez le diable, comme on dit. On a réussi à en faire des
logements locatifs. Ils ne travaillent pas seulement avec le gouvernement, ils
travaillent avec la société, avec les caisses populaires et avec
d'autres intervenants. Il s'agit de les voir fonctionner pour savoir avec quel
coeur et quel travail ils oeuvrent dans ces dossiers. Ce n'est pas juste du
fonctionnarisme. C'est presque, jusqu'à un certain point, du
missionnariat. Ces gens-là se sentent-Une voix: Du
bénévolat.
M. Dufour: Du bénévolat. Ce sont des gens qui
croient à ce qu'ils font et qui ont réussi des choses
extraordinaires. Pourquoi? Parce qu'ils n'ont pas mis juste des heures, ils ont
mis surtout beaucoup de temps et de coeur pour réussir des projets. Ils
sont aussi fiers, à part cela, que les gens qui y demeureront à
l'avenir. Ce n'est pas juste de mettre des logements à la disposition
des gens. Il faut aussi intégrer ces gens.
Selon mon expérience, les logements coopératifs resituent
des gens et donnent une qualité de vie différente des loqements
sociaux. Il faut essayer d'en faire profiter les gens et de conserver cette
facette du logement. On devrait aussi essayer de l'accentuer. Je peux vous
assurer - je l'ai dit hier et je le répète aujourd'hui - que ces
gens sont des gens qui sont complètement intégrés à
la société et qui savent ce qu'est l'entretien d'un logement et
ce qu'est l'occupation d'un logement. Ils sont obligés aussi de
travailler en collaboration et en coopération et de s'intégrer
dans un milieu. Ils savent aussi ce qu'est l'administration d'un logement parce
qu'ils sont vraiment pris dans cette démarche et cela donne une
qualité de vie différente et, à mes yeux, elle est
meilleure que le logement social.
Je ne dis pas que tout le monde peut aller dans un logement
coopératif. C'est une facette différente des logements les uns
par rapport aux autres. À mes yeux, c'est une qualité
différente que je considère jusqu'à un certain point
valable et possiblement plus valable. Mais il faut toujours ajouter des nuances
parce qu'il y a certainement des gens qui ne seraient pas heureux dans des
logements coopératifs. Ils ne pourraient peut-être pas y vivre.
Moi, je trouve que c'est une formule intéressante pour les avoir vus
fonctionner, pour avoir vu aussi la façon
dont ces gens se comportent et aussi pour avoir discuté avec ces
gens. Eux, ils vont vous parler de la taxation. Je ne pense pas que vous allez
entendre parler des taxes municipales ou scolaires dans un logement social
parce que ces gens les paient dans leur loyer ou les gouvernements viennent
combler directement ces apports, ce qui fait que les résidents d'une
maison et d'une autre sont différents.
Il y a eu des représentations très fortes de ces groupes.
Moi, en tout cas, je veux joindre ma voix à ces gens qui sont venus nous
dire: Donnez-nous au moins l'assurance qu'on va continuer à travailler
pour faire avancer le logement social, mais un logement social différent
de celui vers lequel on a l'air de vouloir s'en aller juste avec le HLM ou
l'aide au logement qui sont aussi des formes, mais peut-être pas les
meilleures. Je ne pense pas qu'on arrive à une politique d'habitation
avec un guichet unique, en disant; Cela répond à toutes vos
questions. Voici le kit du résident, voici le droit que les gens ont et
la façon de se loger. Il y a juste une façon et c'est cette
façon qu'on va exploiter ou qu'on va mettre sur pied.
Le logement coopératif est une formule intéressante. Les
gens sont venus nous dire: Arrêtez de nous causer ces inquiétudes
et laissez-nous continuer à travailler. On en a besoin pour des raisons
évidentes qui sont d'abord de faire un marché un peu plus large
pour la compétition, mais aussi un marché qui compte,
jusqu'à un certain point, la spéculation. Je ne parle pas des
petites municipalités. Peut-être que ce n'est pas tellement grave,
mais encore là, le stock de logements n'appartient pas à beaucoup
d'individus au Québec, malheureusement. Il y a des municipalités
où on peut compter sur les doigts de la main ceux qui possèdent
le stock de logements. Ils peuvent imposer, jusqu'à un certain point,
leurs structures de prix et avec des logements coopératifs, cela donne
une autre façon, une autre manière de loger les gens, de sorte
que cela peut, jusqu'à un certain point, empêcher la
spéculation comme empêcher aussi les augmentations trop grandes
des prix des loyers.
En voulant abolir l'article 64, pour moi, on va un peu trop loin. Il y a
eu trop d'efforts mis dans le domaine de l'habitation depuis quelques
années pour que nous, comme les autres qui sont venus se
présenter ici, nous nous fassions mettre la hache dedans, pour que nous
continuions à vivre sous des impulsions temporaires et temporelles,
à savoir que nous pourrons disparaître ou ne pas disparaître
selon la volonté, non pas du ministère, mais d'un individu. Je
dis: Arrêtons cette hémorragie. Gardons la Société
d'habitation. Bien sûr, faisons-en une bonne société, mais
ne lui donnons pas juste le seul endroit où il n'y a qu'un
élément clé, où il y a juste un groupe qui a droit
de parole. Au contraire, parlons de la démocratie. Le ministre en a
parlé. Si on veut parler de démocratie, on a intérêt
è garder cette expertise-là et en faire profiter nos concitoyens,
le gouvernement et la SHQ. Merci. (12 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. Tantôt
lorsque j'ai demandé au ministre s'il était prêt à
retirer l'article 21, comme il avait manifesté l'intention de le faire
en décembre, sa réponse a été qu'en décembre
il était prêt à le faire pour me faire plaisir et pour que
j'aie l'impression que j'ai fait quelque chose pour le milieu
coopératif. Je dois vous dire que, moi, je ne suis pas en train
d'intervenir pour la défense du mouvement coopératif pour me
faire plaisir et surtout pas pour faire mes 20 minutes. C'est parce que j'y
crois. En décembre, quand je suis intervenu, c'est à la demande
des groupes. Vous le savez, on a reçu au moins une trentaine de
télégrammes, de lettres de personnes qui demandaient à
être entendues. Heureusement, trois groupes ont pu être entendus.
Ce n'est pas beaucoup, mais au moins, cela nous a permis de connaître
leurs préoccupations.
Je vais continuer à défendre les coopératives
pendant le temps qui m'est imparti même s'il ne reste pas beaucoup de
temps. On peut dire n'importe quoi, que, de toute façon, en retirant
l'article 64 en vertu de l'article 21 du projet de loi 137, cela ne change
rien. Eh bien! si cela ne change rien, on pourrait le maintenir. À mon
avis, cela change quelque chose de fondamental. C'est qu'on enlève dans
la loi la reconnaissance du principe même de l'habitation
coopérative. C'est fondamental à mon avis. Ou on veut ou on ne
veut pas un secteur coopératif en habitation qui soit fort. La
façon de le reconnaître, c'est de maintenir l'article 64 de la loi
actuelle.
Si vous me dites que cela ne change rien, je vais vous répondre
par un proverbe qui dit: Un tien vaut mieux que deux tu l'auras. Je le pense
vraiment. Au moins, on a cela. Le secteur coopératif, qu'il soit
mentionné de façon spéciale et spécifique dans le
projet de loi, c'est normal, à mon avis. On a eu dans le passé un
ministère qui s'appelait le ministère des Institutions
financières et Coopératives parce qu'on en sentait le besoin,
parce que le secteur était suffisamment important pour être
mentionné et pour avoir des règlements, des programmes, des
spécifications qui lui sont propres. Je parle du passé, mais je
vais vous parler aussi du présent et de l'avenir. Dans le domaine du
développement, il y a la
Société de développement industriel qui existe,
mais il y a aussi, au ministère de l'Industrie et du Commerce, la
Société de développement coopératif. Même
dans le domaine industriel et commercial, i! y a une branche spécifique
pour le secteur coopératif parce que, dans ce secteur, il ne faut pas
oublier qu'il y a plus qu'une vision de développement ou une vision
d'économie, c'est une mentalité. On retrouve à
l'intérieur du mouvement coopératif une responsabilisation des
gens, une implication volontaire, une collaboration, une coopération, le
mot le dit en soi. Pour cela, les gens sont venus manifester leur
intérêt à continuer dans ce sens-là. Selon un
sondage qui nous a été amené hier, on disait que 300 000
Québécois seraient intéressés au mouvement
coopératif en habitation.
Ne devrait-on pas profiter de ce potentiel pour développer ce
secteur, si on y croit vraiment? De bons arguments ont été
donnés, il ne faudrait pas l'oublier; il faut qu'on en tienne compte, si
on retire l'article 21, quant aux possibilités qui sont données
à la Société d'habitation du Québec par l'article 3
du projet de loi 137, qu'on tienne compte des avantages qui ont
été énumérés hier, entre autres, le
supplément au loyer. On sait que l'avantage pour ces gens d'être
dans une coopérative, c'est de payer un loyer moins cher. En payant
moins cher, on fait en sorte que cela empêche les prix de monter ou, en
tout cas, cela fait concurrence au secteur privé qui est là pour
faire des profits, il ne faut pas l'oublier. Donc, le secteur tampon ou
modérateur sur l'augmentation du prix des loyers, en plus des HLM, qui
nous coûtent très cher - et vous l'avez reconnu hier, M. le
ministre -c'est le secteur coopératif. Comme l'avantage des
coopérateurs, des sociétaires dans une coopérative, c'est
de payer un loyer moins cher, cela veut dire que, quand on y va avec le
supplément au loyer, cela coûte moins cher au gouvernement aussi,
cela coûte moins cher que dans un HLM. Donc, on a une avenue, une
alternative qui nous est donnée, soumise; en plus, n'oublions pas que ce
secteur est organisé, très bien organisé, non seulement
pour les caisses de dépôt et de crédit qui sont le fleuron
principal au Québec. La caisse populaire est la première
institution financière à contrôle québécois,
même si ce n'est pas la première institution au Québec en
termes d'actifs.
Dans le domaine agricole, on retrouve la même chose: les plus
grandes coopératives, les plus grandes sociétés, ce sont
des coopératives. En habitation, on peut penser aussi qu'on peut faire
de grands projets. Il s'agit de vouloir et de leur donner les moyens; on en a
des preuves. On a de grandes coopératives d'habitation qui ne
créent pas beaucoup de problèmes, à mon avis, on n'a pas
vu beaucoup de problèmes dernièrement dans les
coopératives d'habitation.
Le problème actuellement, ce sont elles qui le vivent, c'est
l'incertitude et la crainte de disparaître, Je pense qu'on devrait
essayer d'arrêter cette crainte. L'une des façons, c'est de
reconnaître qu'on va maintenir l'article 64 de la loi actuelle. Pourquoi?
Parce que c'est le principe. On doit retenir le principe. Si vous dites que ce
n'est pas important, j'aimerais vous rappeler que les règlements de
Logipop font référence à l'article 64. Mais là,
vous pouvez me dire que, de toute façon, il y a encore l'article 94.3
qui donne une garantie, sauf que cela fait référence à
l'article 64 et qu'on va aussi abolir l'article 94.3.
À ce moment-là, vous pourrez me revenir en disant... Je
m'excuse de faire une énumération de chiffres comme cela, mais
c'est important pour nous, en tout cas, qui en discutons et qui avons le projet
de loi sous les yeux. Je vais faire référence à l'article
42 qui va maintenir... Je pense que cela vaut la peine de le lire. Article 42:
"Tout décret adopté par le gouvernement en vertu de l'un des
articles 94.1 ou 94.3 de la Loi sur la Société d'habitation du
Québec demeure en vigueur jusqu'à son abrogation."
On l'a, c'est évident. Donc, c'est une certaine garantie, sauf
qu'il peut être abrogé. Il peut être abrogé comment?
Il va être abrogé, justement, par une décision, sans
discussion. C'est de cela qu'on a parlé hier soir. II faudrait faire
attention; il ne faudrait pas prendre tous les gens pour des lanternes.
On a dit hier qu'on pouvait présenter des programmes sans
même faire une prépublication. Donc, on l'aura par décret,
par avis. On va l'apprendre quand ce sera adopté. Ce n'est pas le qenre
de garantie que je veux. Si on enlève l'article 21, donc, l'article 64
de la loi actuelle, c'est qu'il n'y a plus d'obligation comme telle. Il n'y a
plus de reconnaissance de principe qu'il y a un secteur important de
l'habitation qu'on a l'intention de préserver et d'améliorer, qui
est le secteur coopératif.
On va le reconnaître dans l'article 3, mais comme on voudra, sans
prépublication de règlements, selon le bon vouloir des gens, sans
qu'on puisse en discuter d'avance. On l'apprendra, on sera devant un fait
accompli. Je sais que je me répète. Je l'ai dit hier soir, mais
je le disais généralement et globalement pour l'ensemble des
programmes.
Là, je le dis spécifiquement pour le secteur
coopératif. On pourra faire ce qu'on voudra. On l'apprendra et on sera
devant un fait accompli si on l'enlève dans la loi, alors que, si on le
maintient, c'est la différence majeure qui est capitale. C'est pour cela
qu'on se bat pour le préserver.
À l'heure actuelle, il est dans la loi et la seule façon
qu'on aurait de l'enlever, c'est
de revenir devant l'Assemblée nationale, c'est de modifier la
loi. Nous disons que c'est un choix qu'on avait fait quand on l'a mis dans la
loi et qu'on devrait le garder. Ce sont des élus qui doivent
décider si oui ou non il va y avoir un système coopératif
en habitation au Québec. On va avoir notre mot à dire alors que,
si on enlève cet article, ce n'est plus dans la loi. Cela dépend
de la bonne volonté des gens de la Société d'habitation du
Québec et de la décision d'un homme, finalement, du ministre.
Le ministre peut imposer toutes ses volontés sans même les
soumettre à l'Assemblée nationale, seulement les déposer.
Si cela se fait entre les sessions, il les déposera deux, trois ou
quatre mois plus tard. Donc, on l'apprendra par les journaux. Ce n'est pas
comme cela qu'on administre dans un système démocratique et ce
n'est pas comme cela qu'on laisse vivre dans l'insécurité des
gens qui sont dans les coopératives.
Vous pouvez dire que l'article 64, n'est pas très important mais
l'article 64, en plus de reconnaître le principe, il est très
détaillé, il parle de subventions, de prêts et
d'allocations pour les coopératives d'habitation, et son contenu de
programmes est détaillé. Je ne vous le lirai pas parce qu'il est
très long, mais c'est la reconnaissance des programmes d'organismes sans
but lucratif. C'est là qu'on le retrouve, et seulement là. Si on
l'enlève, on ne le retrouvera pas dans l'article 3
spécifiquement, on ne le retrouvera pas comme un secteur qu'on tient
à préserver.
Je me répète, parce que je trouve cela important, et je
voudrais que les gens le sachent et que le ministre me dise tantôt si je
me suis trompé. Si on enlève cela, on ne reconnaît plus le
principe. On ne le reconnaîtra plus non plus par l'article 94.3, qui sera
enlevé par le projet de loi 137. Dans l'article 42, il peut être
abrogé sans revenir devant les élus du peuple et sans même
de prépublication de règlement. Donc, on sera devant un fait
accompli. Si c'est cela, il n'y a plus aucune garantie. On a beau donner des
explications, on a beau accepter les explications, dire qu'elles sont claires
et qu'on a tout compris, sauf que ce n'est pas une assurance. Ce que ces gens
demandent, ce sont des garanties. Je dois vous dire qu'on n'a pas eu beaucoup
de garanties depuis le début de la commission, malgré les
inquiétudes qui ont été manifestées ici et
là depuis quelques mois dans le secteur coopératif.
J'ai demandé, hier, au début de la commission, dans un
commentaire préliminaire, qu'on dépose des documents, et il n'y a
pas eu de dépôt. Cela aurait été important.
L'évaluation sur les GRT n'a pas été
déposée; pourtant, vous avez le rapport d'évaluation. Je
vous ai entendu faire un commentaire, hier, et je n'ai malheureusement pas les
copies ici pour pouvoir le lire parce qu'elles ne doivent pas être
prêtes. Vous avez dit que, malgré - si je me trompe, tant mieux -
la recommandation du rapport d'évaluation des GRT, vous avez l'intention
de maintenir les GRT. C'est inquiétant; pour moi, c'est encore plus
inquiétant. Si je me trompe, tant mieux, mais je ne pense pas me
tromper, cela m'a frappé. Le rapport des GRT ne semble pas trop
favorable, mais il n'est pas déposé. On a donc le droit
d'être inquiet tant et aussi longtemps qu'il n'est pas
déposé, tant qu'il n'est pas public, si vous l'avez et n'osez pas
le faire connaître aux gens impliqués et à toute la
population.
Vous avez dit que vous aviez fait faire une étude sur le
programme Logipop. Elle n'est pas déposée non plus, on n'en
connaît pas le contenu. Pourtant, elle devrait l'être depuis le
temps que vous en parlez dans les journaux. On ne connaît pas non plus
vos orientations là-dessus. Le supplément au loyer, de
façon claire, au moins la commission nous aura permis d'apprendre
certaines choses et je dois dire que je suis content là-dessus. Une
chose, entre autres, c'est que le projet pilote sur le supplément au
loyer va à l'entreprise privée. C'est quelque chose. J'ai dit que
j'étais prêt à examiner cette avenue. Je vous ai même
invité à ce que ce soit à Granby, parce que la
décision est prise. N'oubliez pas que pour les gens du milieu
coopératif, on vient leur arracher quelque chose qu'ils avaient en
propre. Avant, c'étaient les coopératives d'habitation et les
organismes sans but lucratif qui avaient l'exclusivité du
supplément au loyer et on vient le leur arracher de façon
formelle à partir de maintenant, puisque c'est une annonce que vous avez
faite.
Vous allez répondre: On n'arrachera pas cela aux 400
unités. Je suis d'accord, mais c'est un discours... C'est vrai que vous
allez prendre l'argent ailleurs, mais l'exclusivité qui appartenait
à ce milieu, ils viennent de la perdre? c'est cela qui est capital et
fondamental. Ces gens avaient une exclusivité et ils viennent de la
perdre; ils ont raison d'être inquiets. Cela, il faut le
reconnaître.
De plus, les GRT; tous leurs contrats finissent - non par hasard mais
par décision - le 30 juin 3987. Vous avez donné une certaine
garantie hier, je le reconnais, comme quoi vous aviez l'intention de maintenir
les GRT probablement avec des mandats et des changements. Vous avez
donné une certaine garantie, mais vous n'avez pas donné une
garantie certaine du maintien comme tel des GRT, des gens qui sont
déjà en place, qui ont de l'expérience, beaucoup
d'expertise et beaucoup de
détermination et de volonté. Ils ne coûtent pas
cher, ils l'ont prouvé, pour les services qu'ils rendent. Vous
êtes en train de donner la même insécurité aux GRT
que vous le faites dans les affaires municipales aux MRC. Quand les gens sont
obligés de travailler pendant des mois et des mois, au moins encore pour
quatre ou cinq mois, malheureusement, dans l'insécurité, on
travaille aussi à essayer de sauver les buts pour lesquels on travaille,
à essayer de sauver nos postes. Il ne faut pas se le cacher, c'est une
réalité. Les énergies qu'on met là-dessus, on ne
les met pas au développement du secteur qui nous préoccupe. Dans
ce cas, il y a des choses à faire.
Une dernière chose qui est inquiétante, c'est la vente de
Cloverdale. Vous allez dire que c'est un projet spécifique; les
subventions sont venues du gouvernement fédéral et non de nous.
Comme je vous le disais hier, c'est un organisme sans but lucratif. Les gens
étaient formés en coopérative en vue d'acquérir les
maisons comme coopératives. Ils avaient été
subventionnés un peu par vous. Ils étaient supportés par
des groupes de GRT. C'est une première. Cela veut dire que maintenant
les organismes sans but lucratif peuvent vendre à l'entreprise
privée. Ce qu'on pensait acquis n'est plus garanti, il n'y a plus de
continuité. On avait une assurance et on vient de s'apercevoir que
finalement on n'avait pas payé sa prime, parce qu'on n'a pas la
satisfaction au bout.
Donc, ce sont toutes des inquiétudes et les gens dans le milieu
coopératif sont inquiets et avec raison. Depuis hier, on n'a eu aucune
assurance satisfaisante de leur maintien. On va les maintenir, je n'ai pas de
doute là-dessus. On va maintenir le milieu coopératif, au moins
ce qui existe, et on va aider encore le milieu. Ce qui est ressorti, c'est
qu'on a à peine 2 % du secteur... Selon les programmes, ce sera la
non-indexation, probablement même le ralentissement. On va aller en
décroissant en pourcentage. Donc, on va encore faire en sorte de
"minoriser" davantage. Ce n'est pas comme cela qu'on favorise un secteur.
Comme je vous l'ai dit tantôt, si vous enlevez l'article 64, vous
enlevez le principe, vous enlevez un acquis. Il n'y aura plus d'obligation.
S'il y a un nouveau programme qui nous est proposé, je ne pense pas
qu'il sera meilleur. J'aimerais cela, mais je n'en ai pas la certitude. En
fonction de ce qu'on n'a pas été capable de faire passer hier,
c'est-à-dire la prépublication, on sait une chose...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford, je m'excuse, mais comme il est maintenant 13 heures je me dois
d'avoir le consentement pour continuer le débat. J'ai déjà
une décision à rendre sur un point qui a été
soulevé, lors de la prise du vote, par M. le ministre et j'ai une
communication à faire aux membres de la commission.
M. Paré: Juste une petite question.
Le Président (M. Saint-Roch): II vous reste deux minutes
sur votre temps, M. le député, qui pourra être repris
à la continuation, à moins qu'il y ait consentement pour qu'on
poursuive nos débats.
M. Bourbeau: Si M. le député de Shefford voulait
voter sur l'article 21 ou voulait conclure, je n'aurais pas d'objection
à attendre deux ou trois minutes.
M. Paré: Non, nous, nous ne sommes pas prêts
à voter sur l'article 21, maintenant. Il me reste seulement deux
minutes, mais il y a d'autres membres de notre côté qui veulent
parler.
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord. Le temps a
été très bien pris par le secrétaire de la
commission.
Je voudrais avoir l'attention des membres de la commission pour deux
choses. Premièrement, un communiqué qui se lit comme ceci, qui
est adressé au président, M. Rochefort: "À titre de leader
du gouvernement et conformément à l'article 147 du
règlement de l'Assemblée, je désire vous aviser que la
commission de l'aménagement et des équipements devra se
réunir jeudi, le 5 février 1987, à la salle
Louis-Joseph-Papineau, de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à
18 heures. Le mandat de la commission est de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 137, Loi modifiant la Loi sur la
Société d'habitation du Québec." Le président a
averti M. le secrétaire d'envoyer les avis de convocation à
chacun des membres de l'Assemblée, ce qui est déjà
fait.
M. Desbiens: II va en passer un autre pour la semaine
prochaine.
Le Président (M. Saint-Roch): Je ne présume de
rien, M. le député de Dubuc.
En ce qui a trait à la question de directive soulevée par
M. le ministre lors de la prise du vote, je me permets d'ajouter les
clarifications suivantes: À l'article 156 de notre règlement il
est dit: "Le quorum est nécessaire à la validité d'un
vote". À l'article 157, il est dit: "Le vote se fait à main
levée à moins qu'un membre n'exige l'appel nominal". En ce qui
concerne les règles de fonctionnement, cela est clarifié aussi et
prévu à notre règlement, à la règle de
fonctionnement 11 qui dit: "Le député absent lors de la mise aux
voix ne peut
prendre part au vote qui s'ensuit".
M. Bourbeau: II n'y a pas d'appel des votes.
Le Président (M. Saint-Roch): II n'y a pas d'appel des
votes, M. le ministre.
Je remercie les membres de la commission de l'aménagement. La
commission ajourne ses travaux à 10 heures le 5 février 1987
à la salle Louis-Joseph-Papineau.
(Fin de la séance à 13 h 5)