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(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît! Comme vous l'avez remarqué, vous avez un nouveau
président aujourd'hui. Je vais commencer par vous souhaiter une bonne
journée.
M. Dufour: C'est un vieux qu'on avait.
Le Président (M. Baril): C'était un jeune, 36 ans.
Je vais vous rappeler que nous procédons à l'étude
détaillée du projet de loi 137, Loi modifiant la Loi sur la
Société d'habitation du Québec. Je vais demander au
secrétaire d'annoncer les remplacements, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Bradet
(Charlevoix) sera remplacé par M. Lefebvre (Frontenac); M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Paré (Shefford) pour
l'ensemble du mandat; M. Gauvin (Montmagny-L'Islet) est remplacé par M.
Leclerc (Taschereau) et M. Vallières (Richmond) est remplacé par
M. Cusano (Viau).
Programmes d'organismes sans but lucratif
(suite)
Le Président (M. Baril): Avant de commencer, j'aimerais
vous rappeler le temps qu'il vous reste sur l'article 21. J'ai ici M.
Paré, deux minutes; M. Desbiens, 19,5 minutes; M. Dufour, vous n'avez
plus de temps.
M. Dufour: Je n'ai plus de temps.
Le Président (M. Baril): Malheureusement.
M. Dufour: J'ai la paix.
Une voix: On pourrait peut-être négocier un
consentement.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Baril): On me dit que ça prend un
consentement unanime si...
Une voix: Vous êtes sûr qu'il a parlé
là-dessus, lui?
Le Président (M. Baril): Messieurs, vous avez le choix. M.
le député de Dubuc, è vous la parole.
M. Desbiens: À moins que le ministre veuille
immédiatement nous annoncer qu'il accepte de maintenir l'article 4, je
vais intervenir.
M. Bourbeau: Je serais prêt à demander le vote sur
l'article 21, si vous le voulez.
M. Desbiens: Je comprends donc que le ministre n'est pas encore
convaincu; il devrait, pourtant. Je vais quand même essayer de souligner
certains aspects qui nous paraissent très importants de ce
côté-ci et sur lesquels je voudrais essayer d'attirer l'attention
du ministre.
Évidemment, l'habitation, je pense qu'on est tous d'accord pour
dire que c'est un besoin de base comme se nourrir et se vêtir. Dans le
cas de l'habitation coopérative en particulier, ce besoin d'habitation
est véritablement rempli par l'accent qui a été mis par le
gouvernement, qui est le véritable responsable de ce domaine
vis-à-vis de l'ensemble des besoins de notre société.
C'est l'un des moyens que le gouvernement peut et doit prendre, à notre
avis, pour le secteur de l'habitation. La coopération au Québec,
c'est un phénomène particulier et très spécifique.
C'est une espèce de marque de commerce des Québécois.
C'est tellement ancré dans la mentalité québécoise,
cela fait tellement partie de nous qu'on voit qu'il s'est créé au
cours des années, au cours des décennies, des coopératives
de toute nature, des regroupements de Québécois et de
Québécoises, pour s'entraider par cette formule qui nous est
très particulière. Je n'ai qu'à regarder ce qui se passe
dans mon comté dans le domaine de l'habitation, mais aussi dans d'autres
secteurs, par exemple, dans le domaine de la forêt. Je sais qu'au cours
des dix dernières années on a réussi dans le comté
de Dubuc, par la coopération dans le domaine forestier, à
sauvegarder et à développer tout le secteur des scieries et
à assurer son avenir. Il n'y a presque pas de domaines de
l'activité québécoise où on ne retrouve pas,
à un moment ou à un autre, cette formule d'entraide dans le
domaine social, mais aussi dans le domaine économique.
C'est donc un mode de vie. C'est dans notre mentalité, si bien
que les gouvernements, au cours des temps... La
dernière action qui a été faite dans ce domaine,
cela a été la création de la Société de
développement coopératif qui, comme l'ont mentionné mes
collègues hier, a été reconnue de façon
spécifique à l'intérieur du ministère de
l'Industrie et du Commerce comme un élément à part,
distinct, parce que, justement, on reconnaît au système
coopératif l'extrême importance qu'il a pour les
Québécois et les Québécoises pour le
développement économique et social, je le
répète.
Évidemment, le ministre nous dit: On ne fait pas
disparaître les coop, on ne fait pas disparaître les organismes
sans but lucratif puisque l'article 3 du projet de loi permet à la
Société d'habitation du Québec de créer des
programmes, dont celui-ci. Ce que l'Opposition veut souligner, et ce que les
groupes aussi, je pense, ont voulu signifier au ministre par leurs
interventions, c'est de faire de ce programme coop-OSBL et supplément au
loyer quelque chose qui soit... On l'a mis tellement en évidence que
c'est plus qu'un programme. Ce n'est pas un programme ordinaire, ce n'est pas
un programme régulier, c'est plus qu'un programme. Si c'est vraiment
à ce point ancré dans notre mentalité au Québec, il
faut lui faire une place à part. C'est cela notre intention profonde.
C'est de faire de ce secteur, appelons-le programme si vous voulez, continuons
à l'appeler un programme, mais un programme tellement particulier et
tellement important qu'on lui confie au moins un chapitre et qu'on s'assure de
son existence de cette façon. On s'assure qu'il ne peut être
modifié ou qu'il ne peut être enlevé que par un recours aux
élus de l'Assemblée nationale.
Si on le ramène au rang d'un programme ordinaire,
régulier, comme tous les autres... On sait qu'on a mis sur pied
plusieurs programmes d'habitation et que plusieurs sont disparus, ne serait-ce
qu'au cours des dix ou quinze dernières années. Mais le programme
qui s'adresse aux coopératives d'habitation et aux organismes sans but
lucratif, je pense qu'il ne faut pas, dans notre esprit, qu'il disparaisse ou
encore, si le gouvernement juge à un moment donné qu'il ne peut
plus poursuivre dans cette voie, qu'il ait au moins l'obligation de revenir
devant les élus, devant l'Assemblée nationale et justifier qu'il
a décidé d'enlever le programme pour telle ou telle raison, ou
encore de le modifier de façon importante. Encore une fois, je pense que
la nature même des coopératives d'habitation et des organismes
sans but lucratif dans le secteur de l'habitation a une importance telle
à nos yeux qu'il faut que les représentants de la population, les
députés de l'Assemblée nationale puissent, si jamais le
gouvernement était tenté de les modifier ou de les faire
disparaître, juger, au nom de ta population, de cette volonté ou
de cette décision gouvernementale.
L'article 21, en abroqeant l'article 64, ramène cela comme tous
les autres programmes è l'article 3. On sait que, de plus, par l'article
42 du même projet de loi qu'on étudie - on va voir plus loin - la
réglementation qui fait suite à l'article 64 dans le secteur
coopératif de l'habitation pourra aussi être abrogée, comme
le dît l'article 42: "Tout décret adopté par le
gouvernement... demeure en vigueur jusqu'à son abrogation."
À un moment donné, on pourrait s'apercevoir que cela a
disparu comme ÉÉquerre est disparu, comme un autre programme est
disparu, comme le programme Logipop et le programme OSBL sont disparus. Le
gouvernement pourra faire cela à certaines périodes où
l'attention est moins grande, où l'attention des parlementaires est
ailleurs. Le secteur coopératif, Logipop, OSBL, moi je les ramène
un peu comme les autres grands acquis de la société
québécoise. C'est presque assimilable aux acquis de notre
population concernant la santé. On s'est donné un système
de santé comme société. On a décidé de se
développer un système d'assurance-maladie, un Régime de
rentes que j'assimilerais même aux politiques qu'on s'est données,
aux objectifs qu'on s'est fixés dans le système
d'éducation.
C'est presque à ce niveau qu'il faut voir le développement
de l'habitation sociale au Québec par les coopératives. C'est
aussi important dans le domaine de l'habitation qu'on ait cette forme d'action,
encore une fois, qu'on appelle un programme, très particulier et
très spécifique, qui répond à des besoins et en
même temps qui répond très bien è la
mentalité des Québécois et des Québécoises.
Dans mon esprit, c'est plus important qu'un simple programme d'habitation,
c'est un mode de vie, c'est un mode de fonctionnement québécois
dans le secteur de l'habitation. (10 h 30)
On a développé aussi, au fil des années, avec ce
programme, tout un groupe de ressources qu'on appelle les groupes de ressources
techniques, les GRT. Cette expertise a une valeur extraordinaire, je crois,
concernant les besoins de la population, le fonctionnement pour parvenir
à développer une habitation et trouver des logements pour, entre
autres, les classes les plus défavorisées de la
société québécoise.
Je crois que les GRT, qui seront possiblement touchés...
D'après les réponses que les groupes nous ont données en
commission parlementaire cette semaine, le ministre, même après
les avoir reçus en audience privée, n'a pas pu dissiper les
inquiétudes de ces groupes au sujet de la disparition possible ou des
modifications
possibles qui pourraient survenir sans que l'Assemblée nationale
n'en soit d'aucune façon informée par la SHQ ou par le
gouvernement.
Cette expertise dans ce secteur d'habitation est excessivement
importante pour l'action qui est menée par ces spécialistes - on
peut sûrement les appeler ainsi - ces spécialistes de l'action
sociale, mais c'est aussi en même temps, on le sait, économique.
Cela s'adresse à des groupes qui n'ont pas ou très peu la
possibilité de se donner, par eux-mêmes, les moyens de se loger
convenablement. Aussi, il ne faudrait peut-être pas l'oublier, on sait
que c'est un groupe fort important qui a une expertise extraordinaire et qui
est aussi très jeune. Je pense que c'est également un aspect
qu'il ne faut pas négliger. C'est un groupe qui a accompli des actions
exceptionnelles dans le milieu, parce qu'il est collé à la
réalité de la vie de tous les jours des Québécois
et des Québécoises dans tout le Québec, mais
particulièrement aussi - et je pense que c'est important - dans les
milieux très défavorisés des grandes villes comme
Montréal et Québec. Le ministre devrait s'en faire, je pense, de
véritables partenaires parce que ce sont des gens qui connaissent les
vrais problèmes du monde, les vrais besoins en habitation du vrai monde,
si je peux dire. Le ministre devrait donc s'en faire des partenaires, les faire
participer au développement et leur donner, surtout - je pense que ce
n'est pas une demande extraordinaire de leur part - cette assurance qu'ils vont
continuer d'exister et avoir les moyens surtout d'exister en maintenant, entre
autres, l'article 64.
Le rôle des coopératives et des organismes sans but
lucratif est également important, je pense, économiquement en ce
qui concerne la régulation, si l'on peut dire, du coût des loyers.
À mon avis, c'est un des agents qui a son importance à ce sujet
parce qu'évidemment il permet, d'une part, sans doute de contrer la
spéculation et il permet, d'autre part, de développer un parc
locatif pour des gens qui ont peu de moyens et de ressources
financières, dont les ressources financières sont très
limitées, et, donc, de développer un parc d'habitation convenable
et à un prix abordable. En faisant cela, je pense qu'ils servent un peu,
en même temps, de frein à l'ensemble des propriétaires de
logements et à l'augmentation déraisonnable ou
désordonnée du coût des loyers au Québec. Je crois
que c'est un aspect important, au lieu de peut-être courir le risque de
diminuer le pourcentage de logements locatifs, formule OSBL ou
coopérative. Actuellement il y en a environ 15 000 au Québec,
donc, cela représente à peine 2 %. Encore une fois, on sait que
les groupes nous ont fait valoir que, pour être encore plus significatif,
c'est loin de ces 2 % qu'il faudrait avoir comme pourcentage de logements
coopératifs ou OSBL au Québec, mais peut-être beaucoup plus
tendre vers environ 15 % du parc locatif. C'est à ce moment qu'ils
joueraient encore davantage ce rôle de régulation. C'est aussi le
rôle social. Donc, c'est pour ce plus grand pourcentage, pour ce plus
grand nombre de logements à des prix abordables. C'est un autre aspect
de la réalité.
Il y a peut-être un troisième et dernier aspect aussi: la
participation directe des locataires à l'administration de leur
logement, et avec tout ce que cela entraîne, dans les OSBL ou dans les
coopératives d'habitation. Une participation qui est une formule de
bénévolat. Le ministre et le gouvernement sont certainement
favorables au bénévolat. D'ailleurs, le conseil d'administration
de la SHQ sera bénévole avec la loi qu'on adopte
présentement. Alors, il devrait être sensible, il me semble,
à cette formule de bénévolat exceptionnelle que
représentent les membres et ceux et celles qui siègent au conseil
d'administration de ces coopératives.
Donc, M. le Président, on dit: Les systèmes
coopératifs au Québec, c'est quelque chose qui est vraiment
à part, c'est quelque chose qui est vraiment différent; cela
correspond vraiment à la mentalité, c'est quelque chose qui est
presque spécifique au Québec. Ce n'est pas unique, mais, en tout
cas, c'est certainement, au Canada et en Amérique du Nord, au
Québec que cette formule regroupe véritablement les citoyens et
reçoit l'assentiment des citoyens comme formule d'aide, d'entraide et de
développement. Donc, étant donné que cette formule est si
importante pour les Québécois, gardons-la directement dans la
loi. Si c'est si important et que cela correspond tellement bien à la
mentalité des Québécois, il faudrait la laisser dans la
loi. C'est là qu'on va vraiment, comme législateurs, manifester
notre reconnaissance de la valeur qu'on veut bien lui accorder.
Deuxièmement, cela a des effets sur l'ensemble du parc locatif du
Québec comme régulateur de coût du logement. Cela permet de
maintenir des prix convenables pour le logement. À ce moment-là,
enlever cela de là, c'est ramener tout ce secteur d'activité
québécois au niveau d'un programme passager d'habitation et ce
n'est pas, par principe, ce qu'on voudrait, et on essaie de convaincre...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Deux secondes, M. le Président.
Le Président (M. Baril): S'il vous plaît!
M. Desbiens: J'aurais aimé que le
ministre envisage beaucoup plus cet aspect. Je comprends que l'article 3
inclut ce programme, dans son esprit. À mon avis, c'est plus qu'un
programme, c'est quelque chose de vraiment spécial, et nous croyons
qu'il est absolument important qu'il puisse, s'il a l'intention de le modifier
ou de l'enlever, devoir aussi venir justifier mieux sa position devant les
élus du peuple. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Merci. M. le ministre, avez-vous
quelque chose à ajouter?
M. Bourbeau: Seulement un mot, M. le Président. Comme
vient de le dire si bien le député de Dubuc, l'article 3 du
projet de loi stipule que la SHQ doit aviser le ministre sur les besoins, les
priorités et les objectifs de tous les secteurs de l'habitation au
Québec. Cela comprend, bien sûr, les organismes à but non
lucratif et, également, tout le secteur coopératif.
Le même article 3 donne également comme objet, à la
Société d'habitation du Québec, de favoriser les
programmes d'habitation. Cela n'exclut aucunement les coopératives et
les organismes sans but lucratif. Comme je le disais
précédemment, on peut conclure que l'article 64 est un article
redondant, dont on n'a plus besoin, puisque le nouvel article 3 comprend tout
ce qu'il y avait dans l'article 64, et encore plus. Il ne serait donc pas
logique de laisser dans le projet de loi l'ancien article 64 parce qu'on aurait
alors deux articles dont l'un serait plus important que l'autre ou couvrirait
plus d'espace que l'autre. Comme on dit que le plus inclut le moins, il n'y a
pas de raison de mettre le moins quand on a déjà le plus.
Voilà la raison pour laquelle les arguments du député de
Dubuc, quoique très intéressants, n'ont pas réussi
à me convaincre.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford, vous avez deux minutes.
M. Paré: Deux minutes; je pars! Je dois vous dire que je
ne suis pas tout à fait d'accord avec l'équation finale du
ministre concernant le plus et le moins. Je pense qu'on retient le moins au
lieu de retenir le plus, parce que l'article 64 est justement la reconnaissance
du principe. Je trouve dommage qu'on le retire. Je dois vous dire que je ne
suis pas du tout rassuré par ce que j'ai entendu depuis le début
de la commission sur l'intention manifeste de conserver un secteur d'habitation
coopérative fort au Québec parce que si on était
prêt, en décembre, à retirer l'article 21 du projet de loi
137, si on avait vraiment eu cette intention, je pense qu'aujourd'hui on
maintiendrait cette position qui ne date que de moins de deux mois.
Vous pouvez être certain d'une chose, M. le ministre: Nous, on y
croit et nous exercerons une surveillance de tous les instants sur les
agissements de la SHQ en fonction du maintien des programmes déjà
en place ou des nouveaux programmes, pour s'assurer qu'ils vont aller vers le
développement de l'habitation coopérative et non pas faire un
recul. Je croîs que mes deux minutes sont terminées sur l'article
21.
Le Président (M. Baril): II vous reste encore un peu de
temps, si vous le voulez.
M. Paré: Ne me donnez pas le goût de faire une
motion pour en reparler pendant vingt minutes, M. le Président; je pense
que cela en vaudrait la peine, sur ce sujet. Je me suis aperçu que le
ministre n'écoutait pas tellement les commentaires de mon
collègue de Dubuc; je ne vais donc pas recommencer à parler et
ramener les mêmes arguments. Si le ministre voulait vraiment comprendre,
il aurait déjà compris et aurait accepté de maintenir sa
position de décembre au lieu de la changer; il aurait accepté de
maintenir l'article 64; à mon avis, c'est une erreur de l'abroger.
Le Président (M. Baril): Je vous remercie beaucoup, M. le
député de Shefford. Dois-je comprendre que l'article 21 est
adopté?
M. Parés Sur division.
Le Président (M. Baril): Merci. Nous allons passer
à l'article 22. M. le ministre.
Programmes d'amélioration de quartiers
M. Bourbeau: La Loi sur la Société d'habitation du
Québec stipule que toute acquisition ou aliénation d'immeuble par
une municipalité, dans le cadre d'un programme de rénovation
urbaine, d'un programme d'amélioration de quartiers, d'un programme de
dégagement de terrains, d'un programme d'acquisition et
d'aménagement de terrains ou d'un programme d'implantation de
collectivités nouvelles, doit être autorisée par le Conseil
du trésor et par la société. Comme ces acquisitions et
aliénations sont prévues au programme qui a fait l'objet d'une
confirmation par le gouvernement, sur recommandation du Conseil du
trésor, une autorisation additionnelle autre que celle de la
société qui vérifie le respect du programme est inutile.
(10 h 45)
De plus, certaines municipalités n'ont pas disposé de tous
les immeubles qui devaient faire l'objet d'une aliénation avant la fin
du programme. Il existe un doute sur les autorisations requises. Le projet de
loi énonce donc que ces aliénations, lorsqu'un
programme est terminé, sont régies par la procédure
ordinaire applicable aux immeubles municipaux de la municipalité
concernée, l'autorisation de la société n'étant
plus requise.
M. Paré: Si je comprends bien, M. le ministre, c'est
seulement pour des projets non complétés?
M. Bourbeau: Ce sont des résidus de terrains qui avaient
été acquis par des municipalités dans le cadre de
programmes qui, eux, n'existent plus, et dont les municipalités veulent
disposer ou pourraient éventuellement vouloir disposer. Il est inutile
de demander maintenant l'autorisation de la société pour
l'aliénation de ces terrains puisque les programmes n'existent plus et
qu'on retourne à la règle générale.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Baril): Adopté?
M. Paré: Adopté.
M. Dufour: Avant de passer à l'adoption, j'aurais
peut-être une question.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je suis convaincu que les programmes
d'amélioration de quartiers ont été d'excellents
programmes. Au point de vue de l'habitation et de l'amélioration de
l'équipement urbain, cela a été, à mon point de
vue, le meilleur programme. Hier, je posais la question au ministre à
savoir si la société allait continuer les démarches pour
essayer de remettre en vigueur ces programmes qui ont eu de l'effet, car on
peut constater facilement que plusieurs municipalités pourraient en
jouir de nouveau si c'était possible, si ces programmes étaient
remis en marche.
En supposant que le ministre, comme il le disait hier, va continuer de
faire des représentations afin de renouveler ces programmes qui ont
été des programmes excellents, est-ce que cela prendrait un autre
amendement? De quelle façon pourriez-vous remettre cela en marche?
Est-ce que c'est couvert quelque part dans la loi actuelle, est-ce que ces
programmes pourraient être remis en marche?
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Est-ce que la question est terminée?
Le Président (M. Baril): Est-ce que la question est
terminée?
Une voix: Oui.
M. Bourbeau: Si de nouveaux programmes semblables étaient
négociés avec le gouvernement fédéral et mis en
vigueur, la Société d'habitation aurait tous les pouvoirs pour
procéder à la mise en place et a la prestation de ces
programmes.
Le Président (M. Baril): Est-ce que cela vous convient, M,
le député de Jonquière?
M. Dufour: Je ne sais pas si on se comprend bien. La
rénovation et le programme d'amélioration de quartiers ne
concernaient pas seulement l'habitation. Cela allait plus loin.
M. Bourbeau: Cela dépend des programmes. Si
c'étaient des programmes qui tournaient surtout autour des
infrastructures municipales uniquement, probablement que ce serait alors le
ministère des Affaires municipales qui serait chargé de
l'exécution du programme ou de sa gestion. Si c'étaient des
programmes qui tournaient plutôt autour de l'habitation, on
procéderait alors par l'intermédiaire de la Société
d'habitation du Québec. Il faudrait voir la nature de ces programmes. Le
paragraphe 6° de l'article 3 a pour objet de promouvoir
l'amélioration de l'habitat. Cela pourrait entrer dans ce
cadre-là, si c'étaient des programmes axés surtout sur
l'habitation.
Le Président (M. Baril): Est-ce que cela vous
convient?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): Merci. Est-ce que l'article 22
est adopté?
M. Paré: Adopté. M. Bourbeau:
Adopté.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, l'article 23?
M. Bourbeau: M. le Président, comme l'article 60, cet
article est maintenant inutile eu égard aux pouvoirs
généraux dont jouit la société.
M. Paré: L'article 75 prévoyait des programmes
d'amélioration de quartiers. Est-ce que vous avez un bilan du programme
PAQ, le programme d'amélioration de quartiers? Est-ce qu'un bilan a
été divulgué à ce sujet?
M. Bourbeau: C'était un peu avant mon arrivée.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est un programme qui a été
terminé il y a environ trois ou quatre ans. On m'avise que, si le
député veut avoir un sommaire des réalisations ou des
coûts, un bilan, on pourrait demander à la SHQ de sortir des
dossiers les informations pertinentes et on pourrait les faire parvenir
à l'Opposition.
M. Paré: Je l'apprécierais. S'il vous plaît!
Est-ce que le ministre a des projets en matière de travaux conjoints
avec les municipalités au chapitre des programmes d'amélioration
de quartiers? Je sais que le nouvel article 3 du projet de loi 137 vous donne
des pouvoirs en cette matière, mais est-ce que vous avez
déjà des projets?
M. Bourbeau: Vous parlez d'infrastructures municipales?
M. Paré: Des programmes d'amélioration de
quartiers.
M. Bourbeau: De quel genre exactement? Déblaiement de
terrains, égout et aqueduc...
M. Paré: Ce pourrait être de l'aménagement,
de l'amélioration, des travaux d'aqueduc, de la revitalisation. C'est
précisément ce que je vous demande: Est-ce que vous avez des
projets ou des secteurs que vous avez l'intention de privilégier?
M. Bourbeau: Quartiers urbains ou ruraux? Dans les sections
urbaines ou...
M. Paré: Avec les municipalités. Ce peut être
les deux. Je ne sais pas si vous avez déjà une orientation, une
volonté ou des projets ou des programmes en tête.
M. Bourbeau: Disons que présentement il y a les
négociations qu'on entame avec le gouvernement fédéral et
conjointement avec les autres provinces pour tenter de convaincre le
gouvernement fédéral de s'intéresser de nouveau à
la question des infrastructures municipales en général dans
l'ensemble des municipalités du Québec et du Canada. Au cours des
dernières décennies, le gouvernement fédéral a
investi des sommes considérables dans des programmes semblables. Ce
serait bien intéressant si le fédéral acceptait de
reconduire ces programmes ou d'en instaurer de nouveaux. Possiblement
qu'à ce moment-là le Québec pourrait faire sa part dans
ces programmes.
Pour le reste, nous n'avons pas de projets immédiats pour des
programmes strictement provinciaux de cette sorte, autres que les programmes
qui sont connus actuellement de la Société d'habitation du
Québec ou de ReviCentre qui sont des programmes d'amélioration,
peut-être pas de quartiers au complet, mais d'artères commerciales
dans les quartiers commerciaux des villes du Québec.
M. Paré: Comme vous venez de mentionner ReviCentre, est-ce
votre intention de donner une seconde phase à ce programme?
M. Bourbeau: Pour l'instant, il n'y a pas de nouveaux programmes
en vue, mais rien n'interdit de penser que d'ici quelques années, cela
pourrait être deux ou trois ans, on regarde attentivement la
possibilité d'injecter de nouveaux fonds dans un programme
semblable.
M. Paré: Mais pas à court terme. Ce serait plus
à moyen terme.
M. Bourbeau: Pas à très court terme, sûrement
pas, pour la bonne raison que le programme ReviCentre actuel n'est même
pas terminé. On vient de retarder la date des travaux municipaux au 15
juillet pour la plupart des municipalités, sauf les villes de
Montréal et Québec, qui, elles, avaient déjà la
date limite du 31 décembre 1987. On va laisser finir les travaux en
cours. On en fera l'évaluation à la fin du programme.
Après, on décidera si oui ou non il y a lieu d'instaurer un
nouveau programme ou de poursuivre celui-là.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est évident qu'il y a eu des retards ou des
périodes qu'on a allongées ou rallongées concernant les
programmes ReviCentre, mais je pense que c'était facile à
concevoir que ceux qui travaillaient sur les terrains... D'abord, les
centres-villes sont les plus vieux quartiers dans les municipalités.
C'est un peu normal qu'il y ait des difficultés pour les titres de
propriété des terrains.
Je pense que c'est ce qui a causé les plus grands retards dans
les municipalités. Ce sont toutes ces démarches et les
tractations qu'il y a eu. À chaque fois qu'on joue dans les cadastres et
dans les descriptions de terrains dans des vieux quartiers qui s'appellent les
centres-villes, on est toujours surpris d'une fois à l'autre de voir que
ce n'est jamais clair. On vit cela régulièrement dans les
municipalités qui ont un peu d'âge. Cela n'a pas toujours
été tenu à jour. J'imagine qu'on n'a pas toujours eu des
notaires bien au fait, ou cela ne se faisait pas comme cela.
Je pense que le programme ReviCentre a donné de bons effets.
Mais, à mes yeux, le problème, c'est que ces programmes ne durent
pas assez longtemps. Ce sont seulement des actions ponctuelles pour un
certain nombre de municipalités, mais, rèqle
générale, on devrait dire d'avance aux municipalités qu'il
s'en vient des programmes. Elles pourraient mieux se préparer à
les mettre en marche. Le danger, c'est qu'il y a beaucoup de perte d'argent et
d'efforts. Les gens vont s'inscrire à des programmes. Ils se sentiront
obligés, s'il y a des programmes en marche, de s'inscrire même
s'ils n'ont pas de projets. C'est un problème majeur, à mon point
de vue. Ces programmes devraient être annoncés et on devrait
donner aussi une période de temps assez longue pour que les gens
puissent en profiter vraiment. Là, c'est la course contre la montre
à chaque fois et surtout lorsqu'on parle de revitalisation du
centre-ville. Le danger qu'on a, c'est qu'on a des copies conformes d'une
municipalité à l'autre. Trois ou quatre organismes d'urbanisme
ont un projet qu'ils exportent d'une place à l'autre. Ce qui fait que
dans une municipalité comme Chicoutimi on pourrait avoir des copies
presque conformes è Montréal et Québec dans certains
quartiers qui ont été rénovés pour la
revitalisation du centre-ville. Je ne trouve pas cela correct.
Si on veut garder le caractère, surtout quand on fait des
opérations majeures dans le visage d'une municipalité, cela me
semble drôlement important. Il faudrait qu'on donne le temps de le faire
pour que chacun puisse garder sa personnalité propre parce qu'on a un
intérêt certain à garder les différences d'une
municipalité à l'autre. C'est ce qui fait une richesse certaine
et en même temps un intérêt différent qui
amène les gens à mieux se situer les uns par rapport aux
autres.
Le Président (M. Baril): Merci. Est-ce que vous avez autre chose
a ajouter? Je comprends que l'article 23 est adopté.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. M. le ministre,
l'article 24.
M. Bourbeau: II s'agit d'une modification de concordance.
Étant donné qu'on vient d'abroger l'article 75 de la loi
actuelle, dans l'article 76 il faut remplacer le chiffre 75 par le chiffre
74.
Le Président (M. Baril): Messieurs. M. Paré:
Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Est-ce que
l'article 24 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 25, M. le ministre?
Programmes d'acquisition et d'aménagement die
terrains
M. Bourbeau: M. le Président, les commentaires faits en
regard de l'article 73 de la loi, qui est l'article 22 du projet de loi,
s'appliquent aussi à l'article 81. Il s'agit encore une fois de terrains
excédentaires appartenant à des municipalités.
Étant donné que les programmes en question n'existent plus, on
retourne à la règle générale, la procédure
ordinaire applicable aux immeubles municipaux, l'autorisation de la
Société d'habitation du Québec n'étant plus requise
pour l'aliénation de ces terrains.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Vous dites que l'autorisation de la
société n'est plus requise, mais il y a quand même le
contrôle du ministère.
M. Bourbeau: Le contrôle normal prévu par la Loi sur
les cités et villes sur les dispositions d'immeubles appartenant aux
municipalités.
M. Paré: À votre avis, les municipalités
sont-elles d'accord avec ce maintien du contrôle alors que vous avez
coupé l'aide pour l'acquisition et l'aménagement?
M. Bourbeau: Écoutez, les municipalités sont
régies par des lois. Elles disposent de terrains lorsqu'elles n'en ont
pas besoin. Ce sont ces lois qui s'appliquent et ce sont ces lois qui vont
continuer è s'appliquer.
M. Dufourt: Ce qui veut dire que la société va
prendre beaucoup plus de place dans la vie des municipalités ou si vous
lui en enlevez?
M. Bourbeau: Non, c'est l'inverse. Elle va prendre moins de
place. Jusqu'à récemment, en vertu de la loi actuelle, cela
prenait le consentement de la SHQ pour vendre ces terrains. Là, avec la
nouvelle loi, il n'y aura plus besoin du consentement de la SHQ pour vendre les
terrains. La SHQ va prendre moins de place dans la vie de ces
municipalités.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. L'article 26, M.
le ministre?
M. Bourbeau: Cet article 26 est devenu inutile parce que la
société peut maintenant, en vertu de ses pouvoirs
généraux, mettre en oeuvre tout programme d'amélioration
de
l'habitat avec l'autorisation du gouvernement. (11 heures)
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Non, cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 26 est-il
adopté?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Baril): Article 27, M. le ministre.
M, Bourbeau: C'est la même chose. C'est un article qui est
devenu inutile à la suite de la nouvelle définition des objets de
la société dont la généralité englobe les
programmes visés par cet article.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Je n'ai pas de question.
Le Président (M. Baril): L'article 27 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 28, M. le ministre.
Règlements
M. Bourbeau: Les objets de la réglementation visés
par les paragraphes a et c sont reliés au programme de rénovation
urbaine qui sont maintenant abrogés. Il en est de même des
définitions de "services publics" et de "logement convenable" du
paragraphe k. Quant au pouvoir de réglementation des paragraphes e, f et
i, leur maintien aurait pour objet d'obliger la société à
adopter des règlements pour la mise en oeuvre de ces programmes qui
ferait double emploi avec les normes approuvées par le Conseil du
trésor et soumettrait la société à plus de
contraintes qu'un ministère, ce qui nuirait à la gestion efficace
de ces programmes. Voilà, M. le Président, la raison des
modifications demandées à l'article 28.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui, j'y arrive.
M. le Président, ici, on pourrait recommencer le débat
qu'on a tenu sur un article précédent pour ce qui est de la
réglementation des normes, puisqu'on n'a pas réussi à
présenter plus tôt dans les discussions un amendement qu'on avait
proposé concernant l'obligation de réglementer et qu'on abolit
maintenant des paragraphes, spécialement le paraqraphe f. Maintenant, en
plus, il n'y a plus d'obligation ou de nécessité de
déterminer des normes, des conditions, des formalités pour les
programmes qui vont être présentés. J'aimerais que le
ministre me dise sur quelles bases juridiques va reposer maintenant la mise en
oeuvre des nouveaux programmes.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Sur l'autorisation du gouvernement pour les nouveaux
programmes et la détermination des normes par le Conseil du
trésor. Ce sera exactement comme pour les ministères.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: On revient au même débat d'ouverture
et de transparence qu'on a dénoncé tantôt, le manque de
transparence qu'il y aura dans le projet de loi 137 du fait que maintenant on
veut accélérer. Je comprends qu'on veut simplifier, sauf que ce
n'est pas en réparant les pots cassés, à mon avis, que
dans la société on fait avancer les choses d'une façon
plus harmonieuse, plus rapide. Si on prévient, si on annonce, si c'est
clair, si on permet la discussion avant, on s'exempte de déplaire
à des gens. En tout cas, on a beaucoup plus de chances d'informer
suffisamment et ainsi de faire en sorte que les gens acceptent plus facilement
parce qu'ils vont comprendre. Ils auront eu la chance de s'exprimer. Si on
abolit tout cela, particulièrement le paraqraphe f de l'article 86 de la
loi actuelle: "déterminer des normes en vertu desquelles elle accorde
une subvention"... Je trouve que c'est un paraqraphe extrêmement
important, parce que tout programme de subvention doit faire l'objet d'un
règlement intégrant ces normes. Â mon avis, c'est
essentiel.
Le paragraphe i est aussi important: déterminer les
formalités, les conditions propres à toute forme d'aide de la
SHQ. C'est important de savoir où l'on va. Je suis d'accord que la
société a fait ses preuves. Elle a beaucoup d'expérience
et d'expertise. Elle connaît le milieu. Elle connaît beaucoup
l'habitation, les programmes qui sont en place. Là, on lui donne la
possibilité de présenter de nouveaux programmes. Bravo, si c'est
pour développer l'habitation su Québec, si c'est pour aider les
plus démunis, parce que c'est le sens de la politique qu'on exprime. Une
politique d'aide à l'habitation sociale axée spécialement
sur les plus démunis, nous, on dit bravo à cela. Les nouveaux
programmes vont être apportés par la Société
d'habitation et présentés au ministre. Ou le ministre va
décider de présenter de nouveaux programmes en vertu
de la nouvelle loi - cela va être aussi simple que cela - les
imposer à la Société d'habitation et, ensuite de cela, on
les annoncera. On sera devant un fait accompli. C'est ce que cela veut dire les
discussions depuis le début de la loi 137. Qu'on soit d'accord ou pas,
on sera devant un fait accompli. Si cela fait notre affaire, tant mieux! Quand
je dis "on", je parle des gens qui seront visés par les nouvelles
politiques et les nouveaux programmes. Sinon, c'est une autre paire de manches.
On a juste à critiquer et il est souvent trop tard. Cela pourra
être la même chose. Là, vous pourrez décider si on
veut aller è l'extrême. À partir de l'adoption de cette
loi, dans son application, vous décidez un bon matin que -je prends un
exemple parce qu'on en a parlé beaucoup - vous abolissez Logipop. On
l'apprend dans la Gazette officielle que ça n'existe plus et on
n'a pas eu la chance de s'exprimer plus que cela. Vous allez me dire: Oui, mais
on peut ramener un autre programme face à cela. Sauf que l'annonce de
l'autre programme pourra se faire de la même façon,
c'est-à-dire sans discussion. Étant donné qu'on n'a pas
accepté la motion qu'on faisait sur un autre article, je vais faire une
autre motion à ce moment-ci. Et je la dépose tout de suite.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous voulez nous la
lire, M. le député de Shefford?
Motion proposant de maintenir certains pouvoirs de
réglementation
M. Paré: Je vais la lire et on va vous en distribuer des
copies tout de suite: Que le premier alinéa de l'article 28 du projet de
loi 137, Loi modifiant la Loi sur la Société d'habitation du
Québec, amendant l'article 86 de la Loi sur la Société
d'habitation du Québec, soit remplacé par le suivant: "1° par
la suppression des paragraphes a et ci".
En termes clairs, nous voudrions qu'il y ait maintien des paragraphes e,
f et i de l'article 86 actuel.
Le Président (M. Baril): On va attendre qu'on vous les
distribue. Est-ce que vous avez des remarques sur la recevabilité de la
motion du député de Shefford?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Une remarque que je pourrais faire, c'est que cet
amendement est à peu près identique à d'autres amendements
qui ont été faits précédemment. La discussion de
fond a été faite sur ce sujet précédemment. Alors,
on va refaire exactement la même discussion sur la façon de mettre
en oeuvre les programmes du gouvernement. Je ne sais pas si cet amendement est
recevable ou non. C'est une copie à peu près conforme des
débats qu'on a déjà tenus. On pourrait faire sortir le
Journal des débats d'hier et d'avant-hier et faire une motion
pour reprendre les mêmes discours qui ont été faits
à ce moment. Je donne mon consentement pour que les mêmes discours
qui ont été faits soient reportés au Journal des
débats et qu'on passe à l'article suivant.
Le Président (M. Baril): Un instant, s'il vous
plaît! Je suis en train d'essayer de comprendre. Mécaniquement, si
je comprends bien l'article 197, la motion est recevable. M. le ministre, c'est
sûr, je n'étais pas ici hier et avant-hier pour écouter les
arquments précédents. C'est malheureux peut-être, mais moi,
je me dois, aujourd'hui, de respecter l'article 197 et d'accepter la motion. Je
vous laisse la parole, M. le député de Shefford.
M. Roger Paré
M. Paré: Merci, M. le Président. Cela va me faire
deux bonnes raisons de recommencer à parler là-dessus. La
première, c'est pour que vous soyez sensibilisé vous aussi
à l'importance de cet article et de cette motion qu'on présente
parce que vous avez des électeurs vous aussi dans votre comté qui
vont certainement à un moment donné vous parler là-dessus.
Il faut que vous sachiez à quel point cet article est majeur. Le
ministre dit: On pourrait prendre tout simplement les galées de ce qui
s'est dit hier et avant-hier, cela va être la même chose;
probablement que ce sera semblable parce que c'est le même principe qu'on
veut abolir. On a refusé un amendement è un article
précédent parce qu'on ne trouvait pas importante la consultation.
On voulait agir de façon arbitraire, discrétionnaire, non
transparente et en cachette. Et là, tout au long de ce projet de loi, on
y va dans le même sens. Dès qu'il y a un article qui pourrait
déranger, qui pourrait obliger à consulter, on le raye. On ne
peut pas faire autrement que de les dénoncer tous, et non pour le
plaisir de parler. Nous aussi, on a beaucoup de choses à faire, sauf
que, quand on est en commission parlementaire ou à l'Assemblée
nationale, notre rôle premier, c'est de voir et de défendre les
intérêts des citoyens. À ce moment-ci, on pense que
l'article 28 du projet de loi 137, tel que présenté, ne va pas
dans le sens des intérêts des citoyens qui seront touchés
par les nouveaux, les futurs projets ou progammes qui seront amenés par
la SHQ, sans présumer qu'ils ne seront pas bons, mais au moins sur une
base de consultation.
On recule depuis le 2 décembre, il n'y
en a plus de consultation, et ce n'est pas le premier projet de loi
où on s'aperçoit qu'on veut fonctionner à la cachette. On
enlève les tables de concertation, on enlève les sommets, on
enlève tout ce qui était susceptible d'amener des gens à
discuter à la même table- On enlève tout ce qui pourrait
permettre aux gens de se prononcer sur ce qui s'en vient. Donc, on n'agit pas
en concertation, on n'agit pas en collaboration ou en coopération
maintenant, les groupes sont obligés d'agir en réaction à
ce qui est décidé. Nous disons que ce n'est pas la bonne
façon de faire, et, dans le domaine de l'habitation, ce n'est pas non
plus la bonne façon de faire. On a vu des groupes qui sont venus
témoigner au début de cette commission avant-hier et ce ne sont
pas les groupes les mieux organisés de la société. Quand
on parle de programmes de logement pour les plus démunis, cela le dit en
soi que ce sont les gens les plus démunis. C'est comme cela dans la
société, les gens les plus démunis sont normalement les
gens les moins bien organisés parce qu'ils ne peuvent pas avoir de
corporation professionnelle, parce qu'ils ne peuvent pas avoir d'association
très forte. Souvent, ils n'ont même pas les moyens de payer des
cotisations pour faire vivre une association. Donc, au moins qu'on leur
permette, si on ne peut pas leur donner une association, une bonne information
au bon moment pour pouvoir discuter.
Je pense, M. le ministre... Vous allez me dire que c'est le même
discours, que vous l'avez déjà écouté et que vous
aimez mieux lire l'Argus qu'écouter à nouveau parce que - je vais
me répéter - je vous comprends, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, question de
règlement. Le ministre n'est pas en train de lire l'Argus, il est en
train d'écrire ses notes de réplique au député de
Shefford.
M. Paré: Je suis content que vous ayez lâché
l'Argus deux minutes, c'est cela que je voulais, parce que je trouve important,
M. le ministre, que vous écoutiez au moins ce que je n'ai pas
utilisé comme argumentation sur l'autre motion qu'on a
déposée. Les gens veulent être entendus, et cela va vous
permettre, j'en suis convaincu, une meilleure acceptation des programmes qui
vont sortir et des projets que vous allez vouloir soumettre parce que les gens
auront participé.
Comme je vous le dis, je suis sûr que les gens sont de bonne
volonté et espèrent beaucoup du gouvernement, surtout dans une
période comme celle qu'on traverse en habitation où il y a de
l'insécurité, spécialement pour les gens des quartiers les
plus défavorisés. C'est notre rôle, à nous, ici,
d'être les porte-parole de ces gens-là, de tout le monde, c'est
évident, mais de ces gens-là qui n'ont pas d'autre façon
de se faire entendre souvent et qui sont inquiets parce que, comme cela a
été dénoncé au début de la commission par
les gens qui sont venus présenter des mémoires, il n'y a pas de
politique d'ensemble connue. Je dois vous dire - vous allez peut-être
trouver que la commission a été un peu longue - que je suis
content de ce que l'on a découvert jusqu'à maintenant parce que
cela nous a permis d'apprendre des choses, entre autres, qu'il y a une
politique de l'habitation qui s'en vient, ce qui n'avait pas été
annoncé, ce que les gens ne connaissaient pas, mais le dialogue et les
échanges qu'on a ici autour de cette table nous ont au moins permis de
découvrir cela. (11 h 15)
Même là, comment cela nous parviendra-t-il? Par l'annonce
d'un fait accompli? Vous avez dit et vous allez certainement
répéter dans votre réplique qu'il y a suffisamment de
dialogue, qu'il y a eu des discussions, de la consultation, qu'il y a
même eu un livre vert dont on s'inspire. Sauf qu'il y a maintenant un
changement de cap, un changement d'orientation. Des programmes ont
été abolis et d'autres sont menacés. Ce n'est pas vrai que
c'est dans le sens de ce qui est sorti comme recommandations des consultations,
elles ne vont pas toutes dans le sens du livre vert. S'il y a un changement
d'orientation ou un changement de cap et qu'on ne va plus dans la même
direction au niveau d'une politique de l'habitation, je pense que cela
mérite consultation.
Ce qu'on est en train de faire avec le projet de loi 137, et
spécialement avec l'article 28, c'est justement d'enlever cette
contrainte au gouvernement, à la Société d'habitation du
Québec, de consulter, de prévenir. On ne peut pas être
d'accord avec cela. En démocratie, on est là pour répondre
à des besoins, pour donner des orientations, pour le mieux-être
des citoyens. Ce n'est pas parce qu'on a été élu, ce n'est
pas parce qu'on est entouré de spécialistes qu'on a
nécessairement la vérité absolue, qu'on sait exactement ce
qui est le mieux pour tout le monde. Vous en êtes certainement conscient.
Dana la société, avec la meilleure volonté du monde, on
peut adopter les meilleures lois du monde. Je suis sûr que vous
êtes d'accord avec cette affirmation. Lorsque la réglementation
apparaît, si elle est trop tatillonne ou si elle est appliquée
juste à la lettre et non pas selon l'esprit, très souvent, la
meilleure loi peut devenir une des plus mauvaises lois, puisqu'elle ne
répond pas aux besoins des gens dans son application, même si,
dans son principe, c'était une bonne loi. On peut adopter de bons
projets, vous pouvez soumettre de bons programmes à la
Société d'habitation du Québec, sauf que, quand viendra la
réglementation, cela pourra être
autre chose. La réglementation, maintenant, on ne veut plus se
bâdrer de cela. Je me dis que cela n'a plus de bon sens de vouloir sauter
des étapes pour aller plus vite.
Vous disiez - vous le répéterez probablement - qu'il peut
y avoir des urgences, cela aussi, je le répète parce que cela n'a
pas de bon sens. Je n'ai jamais vu légiférer sur un principe en
fonction des exceptions. Il faut tenir compte des exceptions, c'est
évident, mais il y a toujours moyen, vous l'avez dit, il a
été possible, dans le programme PARCQ, d'utiliser la fameuse
dispense. C'est permis pour gagner du temps lorsqu'il y a urgence, lorsqu'il y
a exception, lorsque c'est nécessaire. Il y a possibilité de
faire vite, quand c'est nécessaire, mais pourquoi enlever une
démarche connue, acceptée par tout le monde qui permet aux gens
de savoir comment le système fonctionne? Pourquoi ne pas se donner 45
jours pour faire une prépublication et permettre aux gens d'en discuter?
On peut bien vouloir l'enlever parce qu'il y a des exceptions, mais cela n'a
pas de bon sens, ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. S'il y a exception,
vous pouvez utiliser la dispense. Donc, permettons aux gens de pouvoir en
discuter. Vous dites qu'on aura une bonne politique d'habitation, que les
programmes seront encore meilleurs. Vous avez parlé en ce sens et
j'espère de tout mon coeur que ce sera positif. Si c'est vrai que c'est
ainsi, pourquoi avoir peur d'en discuter? Ce n'est pas nécessairement
urgent, on peut se permettre d'attendre 45 jours de plus, à mon avis,
pour éviter des problèmes d'application par la suite.
J'ai soulevé seulement quelques points, je n'utiliserai pas mes
20 minutes. Je n'ai pas l'intention moi non plus de parler pour parler et de
prendre du temps, sauf que, si j'ai pris quelques minutes pour soulever ces
points, c'est que c'est capital. C'est un des articles fondamentaux du projet
de loi, avec d'autres articles dont on a discuté plus longtemps. Vous
aurez remarqué que les articles qui n'étaient pas litigieux, qui
n'amenaient pas de changement majeur au niveau de l'habitation ou au niveau de
l'application des lois dans leur ensemble... Quand ce n'étaient pas des
changements de principe d'habitation et de principe fondamental de
démocratie au Québec, on n'a pas étiré le
débat inutilement et on a accepté les articles, sauf qu'il y a
des articles que je ne pourrais pas laisser passer, en conscience, sans
dénoncer des choses qui ne sont pas correctes, à mon avis.
C'est évident, à cause du rôle que nous devons
remplir comme Opposition, que, lorsque des programmes seront mis en vigueur,
qu'on aura pas pu consulter une prépublication, qu'on n'aura pas pu en
discuter, que ce sera annoncé par décret, par un ministre, et que
ce seront des non-élus qui l'auront décidé, on va
réagir. Ce qu'on demande - si ce n'est pas pour nous, c'est au moins
pour les groupes qui sont concernés - c'est qu'on n'agisse pas dans
cette société seulement par réaction, mais par
consultation et par dialoque. C'est la meilleure façon de s'exempter des
affrontements. Je vous le dis, on est toujours mieux d'en parler avant que de
crier après. C'est cela, le message qu'on veut vous passer: Ne changez
pas les principes, ne changez pas les façons de faire de la
société par des projets de loi. On change un projet de loi, cela
a l'air anodin, cela a l'air répétitif. C'est fatigant de
réentendre les mêmes discours, je vous comprends, mais c'est aussi
fatiqant de le faire. Je peux vous dire cela, M. le Président. Comme je
suis convaincu, je préfère le faire que de regretter de ne pas
l'avoir fait. Dans un projet de loi, cela peut avoir l'air anodin, cela n'a pas
l'air très important, mais, quand on le fait pour un projet de loi,
après, c'est facile de l'étendre à d'autres projets de loi
et de dire: Si vous Pavez laissé passer, que vous n'avez rien dit et que
cela était acceptable dans le projet de loi 137, dans les autres
programmes, dans les autres ministères, procédons de la
même façon. Ce n'est pas si grave que cela, vous le voyez, sauf
qu'on s'en apercevra avec le temps.
Moi, je vous dis que j'aime mieux discuter avec vous sur les projets
avant de les voir dans la Gazette officielle et être obligé
de réagir en disant: Ce qu'on a dit, ce qu'on a
répété et qu'on n'a pas fini de répéter,
d'après ce que je peux voir, c'est que vous refusez la consultation. On
t'a dit sur plusieurs projets de loi: Vous refusez la consultation. Vous allez
me dire: On a consulté, on a entendu trois groupes, deux fois en deux
jours. Ce n'était pas beaucoup, trois groupes, sur tous ceux qui
voulaient se faire entendre, une heure seulement chacun. On aurait aimé
entendre beaucoup plus de groupes; la consultation de la veille, comme le
disait mon collègue de Jonquière, c'est une drôle de
consultation à la veille d'une commission parlementaire. Ce n'est pas le
genre de consultation qu'on veut. Maintenant, plus de consultation, plus de
prépublication, plus de discussion à l'avance, on sera devant un
fait accompli.
C'est ce que j'avais à dire, M. le Président. Je n'ai pas
réussi à convaincre le ministre sur un article
précédent, sur un principe semblable. Je ne sais pas si
là, j'ai réussi, j'espère que oui. Le ministre
m'écoute et prend de bonnes notes. S'il n'a pas accepté l'autre,
j'espère qu'il va accepter celui-ci pour qu'on puisse connaître
les normes en vertu desquelles les subventions seront accordées. Je
pense que c'est un minimum et c'est ce que disent les articles f et i
spécialement. C'est normal qu'on connaisse les normes, les
formalités des
programmes et des subventions qui seront accordées par une
société d'État, donc, une société où
les décideurs... Ce sont des gens d'expérience, je l'ai reconnu
tantôt, mais ce sont des non-élus et nous avons un rôle
à jouer là-dedans. C'est nous qui allons avoir a rendre compte
aux citoyens soit dans nos bureaux de comté, aux prochaines
élections ou lors des élections subséquentes. Sauf que
cela ne vient pas souvent et les citoyens risquent d'être
pénalisés. À mon avis, on n'a pas le droit d'accepter de
perdre un principe semblable où on donne 45 jours aux gens pour
réagir. Je pense que c'est un minimum. Ce n'est pas vrai que dans une
société, lorsqu'on présente un nouveau programme, 45
jours, c'est si pénible. Si cela l'est, si c'est si contraignant, il y a
toujours moyen d'utiliser la dispense. Vous l'avez dit vous-même, vous
l'avez déjà utilisée, on n'a pas crié
là-dessus, pour autant que ce soit justifié. Ce n'est pas vrai
que tous les programmes qui vont venir... En 1986, il n'y en a pas eu de
nouveaux, sauf PARCQ, et cela n'a fait mourir personne. J'espère qu'il
va y en avoir plus en 1987; ce qu'on espère, c'est de pouvoir en
discuter avant. C'est tout, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Shefford. M. le ministre.
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: Seulement pour dire, M. le Président,
qu'encore là je pense qu'on fait un faux débat. Sur les
objectifs, on s'entend; c'est sur les modalités qu'il y a divergence de
vues, la façon de procéder pour la mise en oeuvre des programmes.
Je peux assurer le député que nous ne refusons pas la
consultation, nous avons fait passablement de consultations avec tous les
groupes dont il parle depuis un an. Bien sûr, on a rencontré la
plupart de ces groupes la veille de la commission parlementaire, mais je tiens
à souligner...
Le Président (M. Baril): M. le ministre, un instant, s'il
vous plaît! MM. les députés, s'il vous plaît!
M. Bourbeau: Je tiens à souligner que cette rencontre
avait été organisée longtemps avant que ne soit connue la
date de la commission parlementaire et c'est uniquement un hasard si la date de
la rencontre avec les groupes de GRT et des coopératives a eu lieu la
veille; c'est tout à fait une coïncidence, la rencontre
était planifiée depuis très longtemps.
En ce qui concerne les normes que veut absolument connaître le
député, je lui répète qu'il n'y a pas de
problème, les normes sont connues, seront connues. Les programmes sont
négociés avec le gouvernement fédéral.
On ne peut quand même pas commencer à négocier avec
les groupes socio-économiques avant d'avoir pu s'entendre avec le
gouvernement fédéral. Ce serait mettre la charrue devant les
boeufs. Il faut savoir ce qui est possible dans le cadre des discussions avec
le fédéral avant d'aller faire des consultations auprès de
groupes; sans cela, on consulterait pour rien, ne sachant pas si le
gouvernement fédéral est disposé à accepter les
revendications de ces groupes.
On serait en train de consulter sur des choses sans même savoir si
c'est possible. Je pense qu'il faut commencer par consulter nos partenaires.
Lorsque les normes sont décidées par le Conseil du trésor,
tout cela devient public, et cela peut être expliqué,
diffusé sans aucun problème. Tout cela fait également
partie d'un problème plus vaste qui est celui de l'obligation qu'a le
gouvernement de bien remplir ses responsabilités en matière
d'habitation, de bien gérer, de bien planifier ce domaine en tenant
compte, bien sûr, des besoins de la population, mais aussi de sa
capacité de payer. Je pense que le gouvernement doit avoir cette
souplesse pour lui permettre de pouvoir effectuer les virages qui sont
nécessaires parfois dans ce domaine. Si le gouvernement ne se donne pas
la possibilité d'agir, et d'agir rapidement, il pourrait avoir de
sérieux problèmes, par exemple, dans la planification de ses
équilibres financiers en matière d'habitation. Le gouvernement ne
peut pas se lier les mains avec une procédure tellement lourde qu'elle
handicaperait sa possibilité d'agir.
D'autre part, le député de Shefford sait que le
gouvernement et le ministre sont logiques et il n'admettra certainement pas que
la loi 137 soit marquée au coin de l'illogisme total et absolu. Or,
l'amendement qu'il nous propose est tout à fait incompatible avec
l'article 1.5 qui a déjà été adopté par
cette commission, puisque le deuxième alinéa de cet article
autorise l'octroi et la promesse de subventions conformément à
des normes approuvées par le Conseil du trésor. C'est donc dire
que, si nous souscrivions à l'amendement que vient de déposer le
député de Shefford, on se trouverait, à toutes fins
utiles, à annuler les effets de l'article 3.5 qui a déjà
été adopté par la commission. On ne peut quand même
pas dans la même loi adopter deux principes qui vont en contradiction
l'un avec l'autre. Au nom même de cette logique, le député
comprendra que n'ayant pas accepté une proposition semblable
précédemment, on ne peut pas accepter celle-là non
plus.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour M. Dufour: Je pense que les propos du
ministre méritent d'être relevés au moins en partie.
"Méritent", c'est peut-être un grand mot. Je pense que la
vérité a ses droits. Le ministre nous annonce qu'il a
convoqué des groupes. C'est par hasard que cela arrive à la
dernière minute comme ça. Je pense qu'on a le droit de prendre
cela avec un sourire et de douter un peu des énoncés du ministre
concernant sa façon de consulter. S'il avait vraiment consulté et
s'il avait cru vraiment en ces groupes-là, dans ses comités de
sages qu'il a nommés pour faire des études
supplémentaires, j'ai l'impression qu'il aurait dû en inviter
quelques-uns. Il aurait dû y penser. Ce qu'on a effectivement fait dans
la consultation, c'est de tordre les bras la veille parce que le ministre
savait que ces gens-là étaient déjà inquiets. Il
leur a tordu les bras la veille, et, après, nous sommes venus en
commission parlementaire, ce qui, à mon point de vue, est une
consultation bidon, et on n'a pas écouté ces groupes-là
même s'ils ont avancé des points de vue intéressants. On ne
les a pas écoutés. Ce n'est pas la première fois qu'on a
è faire face à un ministre qui ne veut rien comprendre, qui ne
veut rien entendre des problèmes fondamentaux qui touchent la vie des
citoyens et la vie des municipalités. Le ministre nous dit: Pas de
problème. De temps en temps, il dit: Écoutez un peu! C'est
important, on parle de la Société d'habitation du Québec,
c'est une grande société, il y a des montants extraordinaires en
cause. Mais ce n'est pas important qu'on le dise. On veut parler par
décret; c'est plus facile, c'est plus rapide. C'est vrai, c'est
évident que c'est plus rapide. On peut faire n'importe quoi. On ne peut
jamais mettre en cause, ce qui fait que les gens et les municipalités
vont être de moins en moins informés. (11 h 30)
On parle d'un programme qui a une certaine importance, et cela vaut la
peine de se préparer, de faire des prépublications et d'y aller
par consultations qui permettraient de mieux informer la population, les
municipalités, de quoi il s'agit, d'autant plus que, dans les cas
d'urgence, le ministre ou la société pourra toujours se
prévaloir de cette dispense. Dans l'idée de l'Opposition, il
n'est pas question de mettre en doute ou de mettre en danger des programmes qui
touchent un secteur aussi fondamental que l'habitation. Cela va de soi,
à moins qu'on ne soit pas des gens responsables. Il faudrait qu'au moins
ce point de vue soit écouté et considéré, sachant
que, lorsqu'il y avait un ministre de l'Habitation, la société
était astreinte à ces normes de publication et de
prépublication.
Ce n'est pas pour rien qu'on a fait un amendement pour exiger qu'on
continue à fonctionner de cette façon. Si c'étaient des
montants plus ou moins importants, si c'étaient des programmes qui n'ont
aucune influence ou aucune incidence sur la vie des citoyens, on pourrait dire:
Oui, bravo, le ministre veut aller plus vite que le violon. Il me semble qu'on
enlève toute contrainte à la société. Je comprends
qu'on veut qu'elle devienne efficace, qu'il y ait autant de
vice-présidents qu'on le voudra, autant de latitude qu'on le voudra, que
l'élastique soit aussi long que possible. C'est rare que dans une loi on
donne autant de latitude à un organisme ou à une
société que même le ministre ne s'était pas
appropriée avant. Cela me semble fondamental. On donne et on
délègue des pouvoirs à une société, que
normalement le ministre ne s'arrogerait pas. C'est un changement de cap
fondamental, ce qui veut dire qu'à l'avenir on va marcher par
décret. Est-ce que cela vient de l'État? Est-ce que cela n'a pas
tendance à prendre l'État pour sa chose, sa
propriété? Ne doit-on pas avoir un certain respect, surtout quand
on parle des finances publiques, quand on permet de décrier ou de dire
que cela allait mal ou que cela avait été mal? On pouvait le dire
parce que c'était transparent, parce que le monde savait. De plus en
plus ou de moins en moins, les gens ne sauront pas de quoi on parle parce qu'un
décret c'est trop rapide. Vous savez bien que les gens ne s'informeront
pas après la séance du Conseil des ministres pour savoir quelle
sorte de décret on va sortir toutes les semaines.
Il me semble que dans le régime parlementaire et dans
l'administration des fonds publics il y a des attitudes, il y a aussi des
façons de faire des choses qui sont reconnues, qui ont donné
aussi satisfaction. Pourquoi chambarder? Cette manie de vouloir tout enlever,
de tout changer, pour arriver où? Pour changer la façon de faire
les choses? Mais est-ce qu'on a amélioré? La question
fondamentale qu'on doit se poser, on travaille avec l'argent du public ici. Il
n'y a personne ici autour de la table qui peut dire que c'est son argent. C'est
l'argent de l'ensemble de la population. Quand on parle de programmes, on parle
d'argent, et, s'il n'y avait pas d'argent, les programmes ne seraient pas
tellement graves. Pourquoi ne veut-on pas informer d'une façon
raisonnable? II y a une façon de le faire, par publication et
prépublication. Pourquoi ne veut-on le faire par règlement et par
normes? Parce que c'est embarrassant, tannant, on a des comptes à
rendre, il faut penser, il faut réfléchir? Bien oui, c'est pour
cela qu'on met une société en marche. La société a
les mécanismes, elle a les gens qui sont capables de faire ce travail.
Qu'est-ce que cela va apporter de plus? Est-ce qu'on va aller plus vite?
Quand on a un nouveau programme è mettre en marche, cela ne part
pas comme une fusée. Il y a un temps avant de le
mettre en application. Entre la parole et les actes, il y a du temps qui
s'écoule. Il est arrivé régulièrement que la
réponse ne soit pas donnée aussi vite qu'on l'avait
annoncée. On est habitué à cela.
Il ne faut pas se surprendre que le ministre nous dise: Vous allez
répéter les mêmes arguments. Je pense que c'est bon. On lui
a apporté pas mal d'arguments à d'autres commissions
parlementaires. On se rend compte aujourd'hui qu'ils se réalisent. Il
faut se rappeler de mémoire ou de regrettée mémoire le cas
de Schefferville où on a dit ce qui allait se produire. Je prends le
ministre à témoin. Il viendra me dire qu'on n'avait pas raison de
lui dire qu'il ne réaliserait pas sa fermeture et que cela allait
être des montants faramineux considérant ses actions. C'est ce qui
est arrivé. Actuellement, on est en train de répéter une
autre erreur fondamentale qui lèse le droit des citoyens à
l'information, le droit des citoyens de savoir comment se dépensent les
fonds publics, à qui ils s'adressent et de quelle façon ils
doivent être dépensés. C'est pour cela qu'on insiste pour
que ces normes continuent à être publiées. À moins
que le ministre nous dise que cela a causé tellement de
problèmes... C'est sûr qu'il va nous répondre qu'il y a
toujours une loi ou un article omnibus qui permet à peu près
n'importe quoi. C'est facile, bien sûr. Je pense bien qu'on peut le
constater dans notre vécu quotidien à chacun, il y a des
règles qui sont écrites et il y a des règles non
écrites. Mais, quand ce sont des actions qui exigent une
démarche, si les règles ne sont pas écrites, il y a des
chances qu'on les oublie régulièrement. Pourquoi se casserait-on
la tête pour informer tout le monde? Est-ce que cela ne cache pas une
autre façon de faire les choses selon laquelle seulement un groupe
pourrait se dire informé, seulement un groupe pourrait avoir
accès à l'information et en même temps accès
à ces programmes? Quelle timidité a-t-on? Il faut comprendre
qu'on s'adresse à un ensemble de population, à un ensemble de
municipalités. Oui, mais aussi à un ensemble de citoyens. Comment
fait-on pour connaître le programme et y adhérer? Parce qu'il y a
eu une annonce dans le journal? Ce n'est pas engageant beaucoup, parce qu'on
peut toujours la corriger. La preuve, c'est qu'on voit des annonces
régulièrement dans les journaux qui sont corrigées
immédiatement, parce que le prix annoncé n'était pas
exact. C'est ce qu'on veut faire à l'avenir.
Ce ne sera pas facile. Ce n'est pas engageant. Je trouve que c'est le
laisser-aller, c'est le manque de rigueur de celui qui est responsable. C'est
de vouloir se donner des normes, des formes et exiger certaines façons
de procéder pour que les gens acceptent des responsabilités.
C'est là qu'on voit la rigueur des gens. À moins qu'on ne fasse
ce qu'on fait là, qu'on élimine tout ce qui pourrait être
contraignant. II est évident que, pour moi, c'est tout un constat. Quand
on se regarde et qu'on fait des choses, tout ce qui est de nature à nous
contraindre nous-mêmes demande de la discipline, demande de la force de
caractère. C'est exigeant. Quand vous l'écrivez en plus, c'est
doublement contraignant. Je pense que c'est là qu'on voit si quelqu'un a
à coeur de remplir son mandat ou de donner à son mandat la
transparence qu'on veut lui donner ou qu'on ne veut pas juste lui donner. Il
faut donner aussi l'apparence de la transparence. C'est ce qu'on ne voit pas
dans ce projet de loi, parce que chaque fois qu'on rencontre un point où
il y a une contrainte, on veut l'enlever.
Encore une fois, j'insiste pour dire qu'on donne à la
société un pouvoir plus grand que ce que le ministre va se
donner. Il me semble qu'on devrait réfléchir et accepter
l'argument de l'Opposition, à savoir que par rapport à cette loi,
c'est une obligation que la population soit bien informée, que les
municipalités soient informées, et il y a une façon. Je ne
pense pas que l'état d'urgence sera décrété toutes
les fois qu'il y aura un nouveau programme lancé. On est habitué
à voir comment cela se passe. Il y a toujours des ajustements à
faire dans les programmes entre leur annonce et leur entrée en vigueur.
Cela oblige è une réflexion plus grande de la part de ceux qui
mettent les programmes en marche. En tout cas, cela n'a pas l'air
bâclé et fait à la hâte. Cela a l'air de personnes
plus responsables parce qu'il y a des montants d'argent en cause.
Est-ce que cela ne voudra pas dire aussi qu'il y a seulement un certain
nombre de personnes qui pourront avoir accès à ces programmes?
Est-ce que cela ne voudra pas dire qu'il y en a seulement un certain nombre qui
pourront les mettre en marche? Aujourd'hui, c'est l'information qui permet
à quelqu'un de prendre de meilleures décisions. On ne veut pas le
dire ou on veut le dire aussi rapidement. Je pense qu'en voulant mettre en
branle actuellement la volonté et l'efficacité on va remettre
tout en question. On va aussi léser une partie de la population qui
aurait droit elle aussi à ces octrois, à ces programmes. Il faut
qu'elle puisse aussi se permettre de les critiquer. Il n'y a pas qu'une
façon de publier cela et de dire: On met en place un nouveau programme.
Cela permet aux intervenants, après publication, de dire ce qu'ils en
pensent. C'est sûr que, lorsqu'on ne veut pas consulter, qu'on ne veut
pas rencontrer les gens, c'est fatigant quand il y a des gens qui veulent
parler. Ecoutez un peu! Parce que nous sommes Dieu le père, on
décide d'un programme, on
le met en fonction et on n'aime pas la critique. Donc, quand on n'aime
pas la critique, la meilleure façon, c'est de renseigner le moins de
personnes possible. Quand elles ont juste à voir passer ce programme,
elles n'ont plus qu'à dire: On n'a plus qu'à l'appliquer.
À mes yeux - et ce sera la fin de mon intervention - en enlevant
la publication de normes précises concernant des programmes relatifs
à l'habitation, on lèse une partie de la population. On refuse
à des gens le droit à l'information et on se comporte comme des
propriétaires dans les fonds publics. J'aime répéter de
temps en temps qu'il faut faire attention. On peut se comporter comme des
propriétaires quand on administre les fonds publics, mais, un jour, la
population rappellera aux gens que c'était un prêt seulement et
que ces propriétaires ne sont en fait que des locataires.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière, je vous remercie. M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Bourbeau: Non.
Le Président (M. Baril): M. le ministre n'a pas de
commentaire. M. le député de Dubuc.
M. Hubert Desbiens
M. Desbiens: Je voudrais revenir pour 8ppuyer les propos de mes
collègues parce que cela m'apparaît extrêmement important.
On constate au fil de l'étude de ce projet de loi, comme on l'a vu
d'ailleurs dans d'autres... J'ai participé en tant que critique à
l'étude du projet sur la faune, par exemple, et j'ai pu constater comme
le gouvernement - il me semble bien que c'est le gouvernement puisque c'est un
autre ministre et que cela se répète de ministre en ministre - a
cette tendance de vouloir administrer en évitant le plus possible
d'avoir à justifier ou à défendre ses programmes ou ses
actions face à la population. Cela fait maintenant dix ans que je
siège ici et, au tout début de mon mandat, dans mon bureau de
député, une des choses qui m'avait frappé, c'était
de constater comment... Maintenant qu'il ne lit plus l'Argus, M. le
Président, il est allé placoter avec les autres.
Le Président (M. Baril): Excusez, M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Peu importe. Je sais que le ministre ne veut pas
entendre, mais cela ne fait rien.
Une voix: ...n'est même pas ici.
M. Desbiens: Oui, mais il ne dérange pas.
M. Bourbeau: En l'absence du député de
Shefford, on pourrait bien demander de suspendre l'assemblée
aussi. Au moins, le ministre est présent.
M. Desbiens: M. le Président, le député de
Shefford a été obligé de sortir, mais il ne dérange
pas les autres è parler avec les voisins.
M. Dufour: La nature a ses droits. Des voix: Ha! Ha!Ha!
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc, s'il vous plaît!
M. Desbiens: M. le Président, je rappelais justement une
des choses qui m'a le plus surpris lorsque j'ai été élu
député. J'ai reçu des gens à mon bureau de
comté et j'ai constaté comment les citoyens et les citoyennes
pouvaient ne pas connaître l'existence de toutes les actions, de toutes
les décisions et de tous les programmes que le gouvernement pouvait
avoir institués et qui sont par leur nature même a la disposition
de la population. (11 h 45)
C'est évident que plus on éloigne la population de la
connaissance de notre action et de nos décisions, moins on prend de
moyens pour à tout le moins informer ses représentants - par
exemple, la prépublication comme c'était le cas ici pour les
programmes de la Société d'habitation -et plus il y a ce risque
que les citoyens ne puissent connaître et être au courant de leurs
droits et des possibilités qu'ils ont de recevoir ces services. Cela
m'apparaît maintenant devenu courant dans les lois de ce gouvernement
d'éviter le plus possible d'avoir à rendre des comptes, non
seulement à la population, mais aussi aux représentants
élus de cette population. Cela m'apparaît important pour le
développement de notre démocratie si l'on veut que vive cette
démocratie et que le citoyen soit le plus impliqué, le plus
conscient, le plus au courant et le mieux informé possible de ce que
font et de ce que décident ses élus. C'est pour cette raison que
mon collègue de Shefford et mon collègue de Jonquière ont
essayé de convaincre le ministre, mais c'est bien évident que ce
ministre, comme d'autres... Je crois que c'est une décision et une
volonté de ce gouvernement d'administrer en cachette, en catimini, et de
poser ses gestes de façon que la population soit le moins au courant
possible et qu'on puisse après cela faire profiter qui bon nous semble
des programmes - c'est peut-être aussi cela, au fond - ou des mesures
qu'on décide d'adopter. Il suffit d'arrêter pour que tout
le monde arrête. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc, s'il vous plaît!
M. Desbiens: Terminé.
Le Président (M. Baril): Vous avez terminé?
M. Desbiens: J'ai terminé.
Le Président (M. Baril): Je vous remercie, M. le
député de Dubuc. M. le ministre, est-ce que vous avez des
commentaires?
M. Bourbeau: Je n'ai aucun commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Est-ce que je comprends que
l'article 28 est adopté?
Une voix: Non, c'est l'amendement.
Le Président (M, Baril): Excusez, nous sommes à
l'amendement.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté.
Une voix: ...
M. Parés Ce qui est dit reste dit, M. le
Président.
M. Bourbeau: Le consensus n'était certainement pas
évident.
M. Desbiens: ...le ministre n'a pas parié.
M. Paré: II faudrait entendre de nouveau la cassette, M.
le Président.
Le Président (M. Baril): S'il vous plaît!
Excusez-moi. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Paré: Adopté.
M. Bourbeau: Refusé, M. le Président.
Une voix: Le vote.
M. Paré: On demande le vote.
Le Président (M. Baril): Vous demandez le vote? M. le
secrétaire, voulez-vous faire l'appel, s'il vous plaît?
Le Secrétaire: M. Bourbeau (Laporte), pour ou contre
l'amendement?
M. Bourbeau:Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton)?
Mme Bélanger: Contre.
Le Secrétaire: M. Bissonnet (Jeanne-Mance). M. Blais
(Terrebonne). M. Paré (Shefford)?
M. Paré: Pour.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)?
M. Doyon: Contre.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: M. Leclerc (Taschereau)?
M. Leclerc: Contre.
Le Secrétaire: Mme Harel (Maisonneuve). M. Middlemiss
(Pontiac).
M. Middlemiss Contre.
Le Secrétaire: M. Paradis (Matapédia). M. Richard
(Nicolet)?
M. Richard: Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Rochefort (Gouin). M. Saint-Roch
(Drummond). Mme Trépanier (Dorion). M. Vaillancourt (Orford) et M.
Cusano (Viau). Donc, cela fait... il y a M. Lefebvre (Frontenac), je
m'excuse.
M. Lefebvre: Contre.
Le Secrétaire: Pour: 3. Contre: 7.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'amendement est
rejeté. Nous revenons à l'article 28. Est-ce que l'article 28 est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Paré: Le vote, M. le Président.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on peut prendre le même vote? Est-ce
qu'on peut considérer le même vote ou si vous voulez le
reprendre?
M. Paré: On va le reprendre.
Le Président (M. Baril): Nous allons reprendre le vote, M.
le secrétaire.
M. Paré: Des fois que les gens changent d'idée.
Le Secrétaire: Pour ou en faveur de l'adoption de
l'article 28?
M, Bourbeau: Pour ou en faveur?
Le Secrétaire: Je m'excuse, monsieur. Pour ou contre?
Veuillez m'excuser. Pour ou contre l'adoption de l'article 28? Mme
Bélanger (Méganttc-Compton)?
Mme Bélanger: Pour.
Le Secrétaire: M. Bissonnet (Jeanne-Mance). M. Blais
(Terrebonne). M. Bourbeau (Laporte)?
M. Bourbeau: Pour et en faveur.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Secrétaire: M. Lefebvre (Frontenac)?
M. Lefebvre: Pour.
Le Secrétaire: M. Paré (Shefford)?
M. Paré: Contre.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)?
M. Doyon: Pour.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Je ne sais pas... Contre.
Le Secrétaire: M. Leclerc (Taschereau)?
M. Leclerc: Pour.
Le Secrétaire: Mme Harel (Maisonneuve). M. Middlemiss
(Pontiac)?
M. Middlemiss: Pour.
Le Secrétaire: M. Paradis (Matapédia). M. Richard
(Nicolet)?
M. Richard: Pour.
Le Secrétaire: Merci. C'est tout. Sept pour et trois
contre.
Le Président (M. Baril): L'article 28 est adopté.
L'article 29, M. le ministre?
Ententes et dispositions financières
M. Bourbeau: M. le Président, le ministère des
Finances du Québec a la responsabilité d'assurer la supervision
de la préparation des réclamations et de la perception des sommes
à verser par le gouvernement fédéral dans le cadre des
ententes relatives au programme à frais partagés, tel que
déterminé par le CT 1297000 du 21 octobre 1980. Comme, à
la suite des modifications apportées à son mode de financement,
soit la subvention d'équilibre budgétaire, la
société conservant, par ailleurs, les revenus et recettes
provenant de ses ententes avec le SCHL, la société ne serait plus
visée par le CT ci-dessus mentionné, il y a lieu de
préciser que la négociation d'accord avec le gouvernement
fédéral ou l'un de ses organismes doit impliquer le ministre des
Finances s'il affecte les politiques économiques, financières ou
fiscales du gouvernement du Québec. Voilà le pourquoi de
l'article 29.
Le Président (M. Baril): Avez-vous terminé, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Ne considérez-vous pas, M. le ministre,
qu'en fait c'est un droit de veto du ministre des Finances? On dit que,
dès que c'est de nature à avoir un impact financier, dans toute
entente fédérale-provincale, le ministre des Finances doit
intervenir. De par sa nature même, puisque toute entente
fédérale-provinciale est de nature à avoir un impact
financier puisque ce sont des programmes à frais partagés, que ce
soit des ententes sur des programmes particuliers ou des ententes-cadres, ce
seront des frais partagés. Donc, il va y avoir des dépenses ou,
en tout cas, des engagements de la part du ministre des Finances et cela veut
dire que, pour toute entente sur des projets, sur des programmes ou sur des
ententes-cadres, le ministre des Finances aura le dernier mot. N'est-ce pas un
veto?
M. Bourbeau: M. le député de Shefford sait fort
bien que le gouvernement du Québec ou la Société
d'habitation du Québec ne peut pas s'engager dans des ententes avec le
gouvernement fédéral, ententes qui impliquent des
déboursés importants pour le gouvernement du Québec, sans
que ces déboursés n'aient été prévus et
négociés avec le ministère des Finances du Québec.
On ne peut pas permettre à la Société d'habitation du
Québec ou même au ministre responsable d'aller s'engager ou
d'engager le Québec dans le paiement de sommes de 100 000 000 $,
200 000 000 $ et 300 000 000 $ par année sans que des
prévisions n'aient été faites dans les budgets du
Québec pour les années à venir. Il est tout à fait
logique que le ministre des Finances soit consulté et qu'il donne son
autorisation. Je signale au député que, dans le système
actuel, en vertu du CT de 1980, le ministre des Finances avait également
un gros mot à dire dans la négociation des ententes.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Je ne sais pas comment interpréter cet
article. Le ministre responsable de l'Habitation est-il mis en tutelle par le
ministre des Finances?
M. Bourbeau: La question est...
M. Desbiens: C'est bizarre comme article, ne trouvez-vous
pas?
M. Bourbeau: Je dirais simplement au député que
nous sommes un gouvernement cohérent et qu'il n'y a pas un ministre qui
s'autoriserait à engager le crédit du Québec pour 100 000
000 $ ou 200 000 000 $ sans s'entendre avec le ministre des Finances sur la
capacité de payer du gouvernement. Si cela ne se faisait pas comme cela
dans l'ancien gouvernement, je comprends pourquoi les électeurs ont
changé d'idée au mois de décembre 1985.
M. Desbiens: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc, s'il vous plaît!
M. Desbiens: Le ministre confirme mon appréhension. Quand
on est obligé d'écrire dans un projet de loi qu'il doit y avoir
de la cohérence, c'est qu'il en manque quelque part.
M. Bourbeau: C'est surtout dans le jugement du
député de Dubuc qu'il en manque, à mon avis.
M. Desbiens: C'est la première fois que je vois cela.
Écoutez un peu, qui est ministre responsable de l'Habitation? Qui va
être le ministre responsable de la société? C'est bien le
ministre des Affaires municipales et responsable de l'Habitation? Dans cette
loi, le ministre concerné est le ministre des Affaires municipales. S'il
est responsable de la société, si la société
conclut un accord avec le gouvernement du Canada, il me semble que le ministre
des Affaires municipales, d'une façon normale, va soumettre cela au
Conseil des ministres et au ministre des Finances, bien sûr? Pourquoi
faut-il l'inclure dans la loi? C'est la première fois que je vois un tel
article de cette nature.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, est-ce que vous
avez d'autres commentaires?
M. Desbiens: Je comprends mal.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Dubuc peut s'étonner, je ne vois absolument rien d'anormal ou de
scandaleux là-dedans. Il est bien évident que le ministre des
Finances est au premier chef intéressé par les questions qui
concernent l'équilibre des finances du Québec et c'est tout
à fait normal qu'avant d'engager les crédits du gouvernement pour
des sommes excédant les 100 000 000 $ par année, le ministre des
Finances soit consulté et donne son autorisation aux accords conclus
avec le gouvernement du Canada.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Justement, comme le ministre le dit, cela
paraît tellement évident qu'on n'a pas besoin de le dire dans une
loi.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Dubuc. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je vais renchérir sur les propos
précédents. C'est possible que le ministre des Affaires
municipales, responsable de l'Habitation, puisse tomber en tutelle par rapport
au ministre des Finances. Ils ne se parlent tellement pas que ça prend
une loi pour leur dire qu'il faut se parler. Regardons l'article. Vous n'aimez
pas la redondance, mais: "La société peut, avec l'autorisation du
gouvernement, conclure tout accord avec le gouvernement du Canada ou tout
organisme de celui-ci, afin de faciliter l'exécution de la
présente loi." J'espère que, si le gouvernement donne un pouvoir
de négocier et de conclure, il regarde aussi les finances. Je ne vois
pas de quelle façon il pourrait y avoir un accord - à moins que
ce soit pour le "fun" - qui n'affectera pas les politiques fiscales ou
financières.
Dites que la société peut, avec l'autorisation du ministre
des Finances, conclure tout accord, à ce moment-là, vous serez
cohérent. Pourquoi ramène-t-on le ministre des Finances dans le
portrait? Ne fait-il pas partie du gouvernement? II me semble que c'est clair.
À mon point de vue, c'est de la redondance. Une entente qui veut dire
quelque chose touchera certainement la politique financière. Le
fédéral a de bons négociateurs, mais il ne "garroche" pas
cela ainsi. Depuis que vous êtes là, j'ai l'impression que chaque
fois que le fédéral a posé un geste, le provincial a
écopé. Cela affecte les politiques financières. Enlevez
le
gouvernement, et dites que c'est le ministre des Finances qui sera
responsable de l'habitation, qui sera responsable de tout. La
société peut, avec l'autorisation du gouvernement, conclure. Cela
prend une autorisation du gouvernement. Jamais je ne croirai que le
gouvernement n'est pas assez responsable pour ne pas examiner toutes les
implications financières, économiques ou fiscales. Je comprends
qu'il a beaucoup d'ancienneté dans ce parlement - je me demande si on ne
devrait pas faire une niche spéciale au ministre des Finances - pour
dire qu'il a droit à un statut spécial.
À mon point de vue, cet ajout est de nature à mêler
encore plus tout le monde. Il me semble que le ministre des Finances fait
partie du gouvernement et le ministre de l'Habitation aussi. Bien sûr, si
le ministre de l'Habitation ne se fie pas à lui, il est mieux de le
donner à un autre. Je suis toujours d'accord là-dessus. Je ne
vois pas une entente qui touche l'habitation sans qu'elle ne coûte
quelques cents. Cela ne peut pas être gratuit, ce n'est pas un geste
gratuit que le gouvernement fait et ce sera toujours un accord de nature
à affecter les politiques économiques, financières ou
fiscales du gouvernement du Québec.
En disant, dans le premier alinéa de la loi, "peut, avec
l'autorisation du gouvernement", il me semblait qu'on était suffisamment
protégé. Le ministre, comme d'habitude, trouve que ce qui est
là est parfait, que c'est bien écrit, que cela ne peut être
changé, que cela ne peut souffrir d'aucun désaccord ou de
bonification. J'ai l'impression que, encore là, il va dire: C'est
correct, je ne vois rien là-dedans. Je me demande s'il est encore
ministre. Le ministre responsable de l'Habitation, il me semble qu'il doit
s'occuper de l'habitation. Quand il s'occupe de l'habitation, il s'occupe des
choses financières. Peut-être va-t-il se rapporter au ministre des
Finances toutes les semaines? Cela voudra peut-être dire que le ministre
des Affaires municipales et responsable de l'Habitation se rapporte au ministre
des Finances, dans l'avis. Dès qu'il va toucher l'argent, il faut passer
par cela. Peut-être que ce sera une bonne chose aussi, je ne sais pas,
cela dépend de ce qu'on cherche. Je pensais que le ministre responsable
de l'Habitation faisait partie du gouvernement au même titre que le
ministre des Finances. Quand le gouvernement autorise un accord,
j'espère qu'on n'a pas besoin d'inscrire dans la loi qu'il doit
s'occuper des implications que cet accord comporte. Autrement, ce serait un
gouvernement irresponsable; ce n'est pas de la cohérence, c'est de la
légèreté et de la turpitude. (12 heures)
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Jonquière. M. le ministre. M. le député de
Desbiens.
M. Desbiens: Non, de Dubuc.
Le Président (M. Baril): De Dubuc, je m'excuse.
Des voix: Ha! Ha! Ha! Une voix: Le jour où il sera
mort. Une voix: Un comté portera son nom. Une voix: Je
l'espère.
M. Desbiens: On va faire changer le nom du comté.
Une voix: Cela arrive de temps en temps.
M. Desbiens: Cela arrive régulièrement. Je
m'étonne toujours, M. le ministre, de cet article. Le contentieux a
dû donner un avis là-dessus. Cela voudrait dire, finalement, que
même le ministre des Finances est au-dessus du gouvernement. Il pourrait
refuser, même si le gouvernement acceptait; l'entente ne peut être
adoptée sans l'accord du ministre des Finances. Théoriquement...
Je m'inquiète.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est plein de lois, dans la législation
québécoise, où un ministre a des pouvoirs.
M. Desbiens: Le ministre responsable d'une loi.
M. Bourbeau: Prenez, par exemple, la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme; elle donne des pouvoirs au ministre des Affaires municipales de
désavouer un règlement de contrat intérimaire.
M. Desbiens: Oui.
M. Bourbeau: Même si le gouvernement décidait de ne
pas le faire, théoriquement, un ministre pourrait toujours exercer son
pouvoir. Il ne le ferait pas très souvent, je présume, sans se
retrouver ailleurs que dans un ministère. Quand il a un pouvoir, il a un
pouvoir.
Une voix: "Join the club."
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Supposons que la société conclut une
entente avec l'autorisation du gouvernement, déjà, au
départ, l'autorisation du gouvernement inclut celle du ministre des
Finances: "...conclure tout accord avec le
gouvernement du Canada ou tout organisme de celui-ci...", c'est avec
l'accord du gouvernement qu'il le conclut. Mais le ministre des Finances
pourrait dire: Non, ça ne fonctionne pas, ça touche à mes
pouvoirs.
M. Bourbeau: Non, ça ne fonctionne pas comme cela. Le
gouvernement sanctionne l'accord, il y a un processus de négociation qui
s'enclenche et si ces négociations portent sur des aspects
économiques, financiers ou fiscaux, on consulte le ministre des Finances
et son autorisation est requise pour les propositions qui,
éventuellement, seront soumises au Conseil des ministres, au
gouvernement, pour approbation. C'est comme cela que cela fonctionne.
Évidemment, si le ministre des Finances s'opposait formellement à
ces propositions, elles ne seraient même pas soumises au gouvernement
pour sanction ou approbation.
M. Desbiens: Le ministre des Finances pourrait court-circuiter le
processus entre le ministre des Affaires municipales, responsable de
l'Habitation, et le gouvernement?
M. Bourbeau: Le ministre des Affaires municipales aussi...
M. Desbiens: Cela ne se rendrait même pas au
gouvernement.
M. Bourbeau: ...pourrait mettre son veto sur les mêmes
propositions et cela aurait le même effet.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Si vous négociez une entente, avant qu'elle
soit effective, le ministre des Affaires municipales, responsable de la SHQ,
donne son accord; avant de la soumettre au gouvernement, au Conseil des
ministres, il va d'abord vers le ministre des Finances pour obtenir le O.K. Pas
le O.K., mais, en tout cas...
Une voix: Son approbation.
M. Desbiens: Son approbation.
M. Bourbeau: Est-ce une question?
M. Desbiens: Vous allez donner votre accord. Supposons que vous
donnez votre accord à une entente, vous la soumettez et avant d'aller la
faire accepter par le Conseil des ministres et le gouvernement, vous la
soumettez au ministre des Finances qui devra donner son approbation avant
même que cela aille au Conseil des ministres. C'est cela? C'est comme
cela que vous procédez?
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Si vous lisez l'article 29 littéralement, la
consultation avec le ministre des Finances doit prendre place avant la
négociation. On dit que l'accord doit être négocié
après consultation. C'est donc dire que la consultation doit venir avant
la négociation. Il faut lire les mots tels quels.
M. Desbiens: Oui, d'accord.
M. Bourbeau: Consultation avec le ministre des Finances,
négociation avec le gouvernement fédéral, dans le cas
présent, et, après cela, quand le gouvernement a donné son
autorisation, l'accord est conclu.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Vous avez raison. Évidemment, c'est: "doit
être négocié après consultation et sur autorisation
du ministre des Finances..." Cela revient à ce qu'on disait au
début: c'est en tutelle que vous êtes.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez
terminé?
M. Desbiens: Là-dessus, oui.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, avez-vous autre
chose? M. le député de Shefford.
M. Paré: À votre connaissance, M. le ministre,
est-ce qu'on retrouve cela dans d'autres lois?
M. Bourbeau: Je ne saurais répondre à la question.
Je n'ai pas fait une étude exhaustive de toutes les lois du
gouvernement.
M. Paré: Un bref commentaire, en terminant
là-dessus, à la lecture de cet article. Je vous écoute
depuis le début de la commission parler de la SHQ comme du
ministère de l'habitation. On dit que la SHQ est un véritable
ministère. Le gouvernement se sent obligé d'inscrire un article
de veto semblable. À mon avis, il ne peut pas y avoir d'ententes
fédérales-provinciales sur l'habitation sans qu'il y ait un
impact financier, puisque ce sont tous des programmes à frais
partagés. Donc, toute entente fédérale-provinciale exigera
le veto du ministre des Finances. Si le gouvernement se sent obligé de
mettre un veto du ministre des Finances sur le ministère de l'habitation
qu'est la SHQ, c'est qu'il reconnaît qu'il y aurait place pour un
ministre responsable de l'Habitation ou qu'on reconnaît que le
ministère comme tel est formé de non-élus et que cela nous
prend un droit de veto et
un contrôle là-dessus.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
Une voix: ...de sagesse.
M. Bourbeau: Le député de Shefford vient de faire
une affirmation. Je le laisse libre de penser ce qu'il veut. Je peux avoir une
opinion différente. Chacun est libre de son jugement dans ce
domaine.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Shefford?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc..
M. Desbiens: Est-ce que cet article a été
rédigé à ia suite de votre demande ou si c'est venu de
l'extérieur? Est-ce que votre contentieux et celui de la Justice l'ont
étudié?
M. Bourbeau: Cet article est le fruit de négociations et
de consultations avec l'appareil gouvernemental, avec le comité de
législation, avec le ministère des Finances, avec tous ceux qui
ont un intérêt dans ce domaine. C'est le fruit de ces
consultations qui a donné naissance à l'article 29 avec lequel je
suis parfaitement d'accord.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, est-ce que c'est le ministre
qui a proposé cet article ou si c'est une proposition qui vient du
ministre des Finances pour la discussion et la consultation dont vous
parlez?
M. Bourbeau: Je ne saurais dire comment il est né. Tout ce
que je peux dire, c'est que cela fait partie de l'ensemble des décisions
du Conseil des ministres relatives à ce projet de loi.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Dubuc, avez-vous terminé?
M. Desbiens: Je n'ajouterai rien. Je reste sur mon
appétit, je reste toujours aussi étonné de voir un tel
article de loi. Si j'était ministre, il me semble bien que je ne me
laisserais pas mettre en tutelle comme ça.
Le Président (M. Baril): Je vous remercie. Est-ce que je
comprends que l'article 29 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Paré: Sur
division.
Le Président (M. Baril): L'article 30, M. le ministre?
Une voix: Un ministre en tutelle.
M. Bourbeau: L'article 30, M. le Président, porte sur ia
question du fonds de roulement. L'article - ou le fonds de roulement, si vous
voulez - n'est plus utilisé depuis plusieurs années. La
société procède maintenant par emprunt auprès
d'institutions financières privées et elle prête par la
suite les fonds requis à ses débiteurs hypothécaires, soit
les offices municipaux d'habitation, si cela s'avère
nécessaire.
Le Président (M. Baril): Avez-vous terminé, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez des
commentaires?
M. Desbiens: ...le fonds d'assurance? Non, ce n'est pas cela.
C'était quoi, ce fonds-là?
M. Dufour: C'est un fonds qu'il y avait...
M. Desbiens: Un fonds de roulement.
M. Bourbeau: C'est ce qu'on appelait un fonds de roulement dans
l'ancien article 91. Ce fonds de roulement n'est plus nécessaire, n'est
plus utilisé, n'est plus requis. Donc, l'article est aboli.
M. Dufour: Cela roule bien.
Le Président (M. Baril): Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 31, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, cet article confère
à la Société d'habitation du Québec
l'administration de ses revenus et de ses recettes, de sorte qu'elle ne sera
plus obliqée de retourner au fonds consolidé du revenu les
contributions reçues de la Société canadienne
d'hypothèques et de logement en vertu des accords signés avec
celle-ci, comme les sommes qu'elle perçoit à titre de
remboursement des prêts qu'elle a consentis ou autres titres qui seront
obligatoirement affectés au paiement de ses obligations. Son
déficit sera alors comblé par une subvention d'équilibre
budgétaire qui représentera la
part du Québec au financement de la Société
d'habitation du Québec et de ses programmes.
Il s'ensuit que le budget des dépenses et le budget des revenus
du gouvernement ne seront plus gonflés artificiellement par les
contributions de la Société canadienne d'hypothèques et de
logement. Une subvention d'équilibre budgétaire
représentant seulement la contribution du Québec est plus
correcte et représentera plus fidèlement le budget de la
Société d'habitation du Québec.
Le Président (M. Baril): Est-ce que j'ai des
commentaires?
M. Paré: Bonne explication. Merci, M. le ministre. On est
d'accord.
Le Président (M. Baril): On comprend que l'article 31 est
adopté?
M. Paré: Adopté.
Dispositions finales
Le Président (M. Baril): L'article 32, M. le ministre?
M, Bourbeau: M. le Président, il s'agit d'une modification de
concordance à la suite du pouvoir donné à la
société à l'article 3.2 de la loi en matière de
recherches, d'études, d'enquêtes et d'inventaires.
M. Paré: Est-ce qu'on pourrait connaître le budget
qui est consacré...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: ...à la recherche à la
société?
M. Bourbeau: M. le Président, il est difficile de
répondre à cette question sur-le-champ. À la
Société d'habitation du Québec, il y a une division des
normes et de la recherche qui compte environ une cinquantaine de personnes. Il
n'y a pas un budget spécifique pour chaque division. Cela fait partie du
budget global de la société. Le député peut avoir
une idée de ce que cela peut représenter dans le budget, une
cinquantaine de personnes, les salaires, les frais inhérents, la
proportion des locaux que peut occuper un groupe semblable. On pourrait
toujours tenter de... Mais il n'y a pas de budget spécial pour la
recherche. Cela fait partie du budget global de la société.
Le Président (M. Baril): Est-ce clair, M. le
député de Shefford? M. le député de Shefford.
M. Paré: On trouverait probablement, si on regardait un
rapport de la société, un budget qui est rattaché à
la section ou à la direction des normes et de la recherche. Probablement
que cela doit être divisé. Quand on étudie les
crédits, on regarde les rapports annuels de la
société.
M. Bourbeau: Les budgets de la société sont
fabriqués par programme, de sorte que, dans chaque programme, il y a des
montants qui sont imputés à la division de la recherche et des
normes. Quand j'ai mentionné tout à l'heure un nombre de 50, il
faudrait comprendre qu'il n'y a peut-être pas nécessairement 50
personnes dans cette division, mais qu'il y a, dans chaque division, des gens
qui font de la recherche ou des normes. C'est l'ensemble de tout ce qui se fait
à la société qui pourrait tourner autour du chiffre que
j'ai avancé sous toutes réserves.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui. Il devait y avoir à l'ancien
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur des
fonctionnaires affectés à la recherche. Est-ce que ces gens vont
être mutés à la SHQ?
M. Bourbeau: Ces gens ont tous été mutés
à la SHQ.
M. Paré: Quelles sont les priorités ou les champs
de recherche qui sont prioritaires pour 1987? (12 h 15)
M. Bourbeau: Il y a deux types de travaux qui seront
effectués par cette division qui est en voie de restructuration. Il y a
la recherche pratique qui tourne autour de ce que je pourrais appeler la
gestion journalière de l'appareil de la société. Ce sont
l'évaluation et les normes. C'est ce que faisait essentiellement la SHQ
auparavant. Il y a le champ nouveau que nous sommes en train d'ouvrir à
ce service. C'est ce que je pourrais appeler une recherche plus fondamentale,
à plus long terme, et qui va porter justement sur les nouvelles
façons de faire en matière d'habitation et tenter de voir comment
on pourrait innover en matière d'habitation sociale pour les personnes
âgées et pour les familles à faibles revenus. Aujourd'hui,
j'en ai parlé précédemment, iil a un contexte nouveau: le
vieillissement de la population, le fait que de plus en plus de personnes
âgées sont en perte d'autonomie et il faut voir comment on peut
s'adapter à cette nouvelle situation.
Il y a également la question de la levée du moratoire sur
la copropriété qui fait actuellement l'objet d'études
intensives de la part de la division des normes et de la recherche, normes et
évaluation. Enfin, tout
ce qu'on peut concevoir comme étant susceptible de faire avancer
l'habitation au cours des prochaines années, les nouvelles avenues qui
pourraient s'ouvrir ou qui s'ouvriront. On veut faire en sorte que la
Société d'habitation du Québec soit à l'avant-garde
de ce qui se fait dans le domaine et non pas à la remorque.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: La société peut réaliser
elle-même des études et des recherches et en faire exécuter
aussi à l'extérieur. Quelles sont les normes qui encadrent
l'octroi de subventions à la recherche?
M. Bourbeau: À ma connaissance, la Société
d'habitation du Québec fait très peu appel à de
l'expertise de l'extérieur dans ce domaine. En général,
toutes les études sont faites à l'interne.
M. Paré: Les études de recherche sont faites...
Vous me dites, M. le ministre, que généralement, à ce
jour, ce sont surtout des études à l'interne, des recherches
à l'interne, sauf que dans le projet de loi on dit que cela pourra aller
à l'extérieur. Quelles sont les raisons qui font qu'on donne ce
pouvoir et quelles seront les normes qui vont régir cette façon,
maintenant, de donner à l'extérieur ces projets
d'étude?
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Pour l'instant, à ma connaissance, il n'y a
pas eu de contrat de recherche donné à l'extérieur. Ce ne
serait pas logique de ne pas prévoir cette possibilité. Il peut
arriver des cas où on ait besoin d'une expertise particulière qui
ne soit pas disponible à la société. Pour ce qui est des
normes, à ma connaissance, il n'y a pas non plus de normes
d'établies. Il faudrait quand même que le pouvoir habilitant soit
donné à la société. On ne peut pas préjuger
des décisions de cette commission. Ce serait illogique de prévoir
les normes avant d'avoir les pouvoirs. Quand les pouvoirs seront
accordés, la société, je présume, se dotera de
normes consécutives aux pouvoirs qu'elle aura reçus.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Juste un instant. On revient un peu à ce
qu'on disait tantôt. Pour ce qui est des normes qui ne sont pas connues
et tout cela, est-ce qu'on peut s'attendre au moins qu'il va y avoir des normes
connues et publiques en ce qui concerne la demande de participation des centres
extérieurs pour la recherche, les études? Là, vous me
dites qu'il n'y a pas de normes. Ce qu'on vous demande, c'est que, avant de
commercer et d'aller à l'extérieur, il faut que les normes soient
connues et publiques. Est-ce qu'on peut s'attendre d'avoir une réponse
favorable à cela?
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense que la question est
prématurée, M. le Président. On va commencer par voir si
le projet de loi sera adopté. On ne peut présumer de la
volonté de cette commission. Après cela, on verra si oui ou non
la société décidera dans un délai plus ou moins
court de se doter de normes précises.
En vertu de l'article 3.5 déjà voté par cette
commission, la société devrait se doter de normes soit par voie
de règlements - à ce moment-là, on suivrait la
filière normale - soit que ce seront les règlements
réguliers et normaux du gouvernement qui s'appliqueront, soit qu'il
pourrait y avoir des normes particulières qui seraient, à ce
moment-là, adoptées conformément aux décisions du
Conseil du trésor, un CT du Conseil du trésor.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Si je comprends bien, il y a plusieurs
possibilités, mais aucune décision alors qu'on a l'assurance que
le projet de loi sera voté parce qu'on est rendu à l'article 32
sur une quarantaine d'articles. J'aurais pensé qu'on aurait
été plus déterminé, plus au fait de ce qu'on veut
avoir là-dedans. Encore une fois, cela ramène les
inquiétudes qu'on a depuis le début. Il n'y a pas beaucoup de
normes connues, beaucoup d'intentions, sinon beaucoup de possibilités,
mais rien de clair.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Ce que je voudrais dire, M. le député
de Shefford, c'est que c'est par respect pour la commission que je ne veux pas
préjuger des décisions de la commission, mais je suis heureux de
voir que le député indique qu'il semble que le projet de loi sera
adopté bientôt. Je suis très content de voir ses
intentions.
Je dirais au député que le Service d'évaluation des
normes est en voie de restructuration à la SHQ. Bien sûr, on vient
de transférer à ce service les effectifs de l'ancien module
habitation, de l'ancien ministère de l'Habitation et de la Protection du
consommateur. Cela s'est fait au cours des dernières semaines, des
derniers mois. Ce groupe est en train d'être intégré au
groupe de recherche qui était déjà à la SHQ. Tout
cela est en restructuration. Il ne serait pas
logique déjà d'avoir adopté des normes très
strictes alors que, d'une part, on est en pleine restructuration des effectifs.
D'autre part, ie projet de loi n'est même pas adopté; alors je
pense qu'il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs. Dès que
tout cela sera terminé, on se dotera de normes et le
député de Shefford sera sûrement le premier à voir
dans la Gazette officielle la publication de ces normes, à moins
qu'on ne procède selon l'autre voie, qui est celle des normes
approuvées par le Conseil du trésor.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui, une dernière question. Nous avions
demandé un amendement précédemment, lors d'un autre
article du projet de loi 137; nous voulions que les recherches et les
études soient rendues publiques. Malheureusement, vous avez
refusé en disant que si on voulait avoir des copies des rapports ou des
études qui ont été faites, on n'avait qu'à les
demander. Ce que je vous disais, c'est que c'est facile quand on sait que cela
existe, mais quand on ne connaît pas les études et les recherches,
on ne peut pas demander ce dont on ne connaît pas l'existence. De quelle
façon seront-elles rendues publiques? Est-ce qu'elles vont l'être
généralement? Moi, je pourrais vous demander si les études
qui sont faites et qui se poursuivent, si j'ai bien compris, sur la
levée du moratoire sur la transformation des logements en
copropriété sont disponibles et si l'on peut en avoir, puisque
nous aurons à étudier très prochainement ce cas
particulier.
M. Bourbeau: Nous allons rendre publique incessamment toute une
série de documents et d'études sur la question. Alors, le
député aura certainement accès à toute cette
documentation.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Lorsqu'on parle de programmes expérimentaux, la
Société d'habitation peut donner des subventions avec
l'autorisation du gouvernement. Est-ce que vous considérez le programme
d'aide au logement dont vous parliez, c'est-à-dire le supplément
ou l'aide au logement, comme un programme expérimental? Cela lui
ressemble.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le programme de supplément au loyer est
déjà un programme qui existe. Ce n'est pas...
M. Dufour: II va être nouveau.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que oui et non. C'est nouveau et
ce n'est pas nouveau. C'est déjà un programme qui existe. Dans
son application, nous avons l'intention de l'étendre, en plus du secteur
où il est employé présentement, à un nouveau
secteur, qui est celui du logement locatif privé en milieu urbain. Ce
n'est pas nécessairement un nouveau programme. C'est un proqramme
existant qu'on étend à un domaine nouveau.
Le Président (M. Baril): Je voudrais vous rappeler que
nous devons terminer à 12 h 30 selon l'ordre du leader.
M. Dufour: On commence à 14 heures aussi.
M. Bourbeau: 14 heures.
Le Président (M. Baril): 14 heures.
Une voix: D'accord.
M. Dufour: En fait, si c'est un nouveau programme et qu'il y a
des coûts d'impliqués dans l'application d'un programme
nouveau...
M. Bourbeau: Je viens de dire au député que ce
n'était pas un nouveau programme.
M. Dufour: Si ce n'est pas un nouveau programme, je ne comprends
plus rien. C'est un programme passablement différent de ce qui existe,
à moins que je ne sache pas et que je n'aie pas compris. Il me semble
que les suppléments au revenu sont basés sur le salaire de
l'individu. Probablement que le supplément au logement dont on a
parlé et dont vous avez parlé, c'est dans la mesure où on
ne peut pas bâtir de logement social et où on veut étendre
un peu la mesure à plus d'individus en allant avec le privé.
M. Bourbeau: J'ai dit au député que ce
n'était pas un nouveau programme. C'est un programme existant qu'on
étend à une nouvelle clientèle dans un nouveau milieu,
dans te milieu privé.
M. Dufour: Lorsque vous parlez d'entente possible et des baux que
la société aurait à signer, cela me semble nouveau.
îl y a dans ce programme des particularités très
différentes de ce qui existe. Il est évident qu'il y a toute une
mécanique nouvelle qui va s'appliquer en considérant ce que vous
avez annoncé, à moins que je ne comprenne rien. Mais vu qu'il
existe, c'est un supplément au revenu, donc, on sait comment il
fonctionne, il n'y a pas de signature de baux, H y a un contrôle des
revenus des gens.
M. Bourbeau: Quelle est la question? Je n'ai pas compris.
M. Dufour: La question, c'est... Pour l'implantation de ces
programmes, considérez-vous que c'est un programme expérimental?
Vous avez dit qu'il y aurait des municipalités pilotes. Donc, s'il y a
des municipalités pilotes, c'est expérimental.
M. Bourbeau: Oui, c'est un programme existant dont on fait une
nouvelle application dans le secteur privé. Cette nouvelle application,
par voie de projet pilote, va être tentée parmi un groupe de
municipalités à déterminer, selon les besoins. J'ai
déjà expliqué les modalités de
l'expérience.
M. Dufour: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi, M. le ministre, enlevez-vous: "La
société peut aussi, aux mêmes conditions, réaliser
elle-même de tels projets ou programmes." N'enlevez-vous pas une certaine
souplesse?
M. Bourbeau: C'est uniquement parce que ces pouvoirs-là
font maintenant partie de l'article 3. Alors, ce serait redondant de laisser
ces pouvoirs-là à l'article en question. Ce sont les articles 3
et suivants.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière, c'est clair?
M. Dufour: C'est correct. Je pense que c'est l'article 3.2, cela
va.
Le Président (M. Baril): D'accord. Y a-t-il d'autres
commentaires sur l'article 32?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. Le Président (M. Baril):
Adopté. M. Dufour: Sur division ou adopté? M. Paré: Ce
sera sur division.
Le Président (M. Baril): Adopté sur division.
Il reste une minute. M. le ministre?
M. le ministre, nous devons revenir cet après-midi à 14
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
(Reprise à 14 h 19)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
MM. les députés, M. le ministre, j'espère que vous
avez pris un bon repas. Nous reprenons les travaux de la commission pour
l'étude du projet de loi 137. Nous sommes rendus à l'article 33,
M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. À l'article 33, on constate que cet
article renvoie à des programmes spécifiques de restauration
résidentielle qui ont été remplacés par d'autres
programmes depuis. La Société d'habitation du Québec
pourrait, de toute façon, mettre en oeuvre de nouveaux programmes en
vertu de ses pouvoirs généraux.
Quant à l'ancien article 94.1, de même que l'article 94 qui
sont abrogés par le nouvel article 33, ils ne sont plus
nécessaires en raison des pouvoirs généraux que
possède maintenant la société.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. Pour
répondre à votre première question, oui, on a bien
mangé. Même s'il y avait de la langue au menu, ce n'est pas la
raison qui va faire qu'on va être obligés de reparler un certain
temps sur cet article; c'est encore à cause de nos convictions. On
revient, mais je n'ai pas l'intention d'utiliser 20 minutes, M. le ministre,
rassurez-vous. On revient sur des sujets dont on a discuté passablement
non seulement depuis ce matin, mais depuis le tout début de la
commission. Aux articles 94 et 94.1, on retrouve, entre autres, des articles
qui parlent de réglementation ou spécifiquement de la
reconnaissance de programmes existants dans le domaine des coopératives
et des organismes sans but lucratif. Donc, on revient toujours à la
même chose.
Au sujet de 94.1, je me rappelle les discussions. On disait qu'on
pouvait enlever l'article 64 puisque, de toute façon, on était
protégé par l'article 94.1. Là, on abolit 94.1 parce qu'on
abolit 68. Donc, on enlève les garanties que nous jugions essentielles
sur un principe qui touche l'habitation coopérative. On trouve cela
dommage. Si j'insiste là-dessus, c'est que je veux être bien
certain -c'est sûr qu'on ne pourra pas empêcher l'article 33
d'être voté; même si on décidait de le faire, on
n'aurait qu'un maximum de 20 minutes chacun et on finirait par voir l'article
adopté et le projet de loi aussi -qu'une attitude sera adoptée au
cours des mois à venir pour non seulement, comme on l'a dit et
répété, préserver le secteur coopératif dans
le domaine de l'habitation, mais faire en sorte que, malgré les craintes
qui ont été exprimées, les actuels 2 % d'habitation
n'aillent pas en diminuant, mais en augmentant.
Vous dites qu'on s'est donné des pouvoirs par l'article 3 de
faire de nouveaux programmes qui font que les articles 68 et 94 sont caducs. Ce
qu'on veut vous passer, c'est le message suivant: Oui, vous avez le pouvoir,
mais on espère que vous allez l'utiliser pour aider les gens qui ont
exprimé des craintes dans le secteur de l'habitation. C'est le message
que je veux passer. Je n'ai pas l'intention de parler plus longtemps
là-dessus. Je pense que vous avez compris. Maintenant, on va
espérer que les gestes vont répondre à nos demandes et que
les inquiétudes qu'on a manifestées n'auront servi qu'à
vous sensibiliser, mais qu'elles vont s'avérer non fondées.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député sait
fort bien, comme nous d'ailleurs, que ce qu'il faut pour faire de l'habitation
sociale par l'entremise des coopératives, c'est non seulement des
pouvoirs - et des pouvoirs, on en a dans la loi - mais également des
fonds. Comme lui, je formule le voeu que les budgets gouvernementaux
permettent, à l'avenir, d'avoir des fonds en quantité suffisante
pour construire un très grand nombre de logements pour les plus
démunis de notre société.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Est-ce que l'article 33 est adopté?
M. Paré: Sur division.
Le Président (M. Baril): Sur division. L'article 34? M, le
ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, on retrouve maintenant, dans
les pouvoirs de la Société d'habitation du Québec, le
pouvoir de préparer et de mettre en oeuvre des programmes lui permettant
de répondre aux objectifs fixés à l'article 3 de la loi,
sous une formulation différente des anciens articles 94.3 et 94.4. Il
s'agit donc d'une modification de concordance. Quant à l'ancien article
94.4, on en a transféré le contenu au nouvel article 3.1. Encore
ici, c'est une modification de concordance.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Pas de problème, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): L'article 34 est-il
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 35?
M. le ministre.
M. Bourbeau: II s'agit encore d'une modification de concordance
qui confère maintenant au ministre des Affaires municipales la
responsabilité de l'application de la présente loi.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
Nécessité d'avoir un ministre de
l'Habitation
M. Paré: Cela revient au premier principe que nous avions
contesté. On aurait voulu avoir un ministre des Affaires municipales
à temps plein parce que c'est un gros secteur et un ministre de
l'Habitation à temps plein parce que c'est un autre gros secteur. Cela
aurait permis au ministre, surtout lorsqu'il siège au Conseil des
ministres, d'être le porte-parole du secteur, de ne pas être tenu
en tutelle par le ministre des Finances, de ne pas, non plus, dire que le
ministère, c'est maintenant la SHQ, mais cela aurait été
un ministère tel que cela doit être. On n'est pas contre la
société d'État qu'on est en train de créer.
L'expertise qu'ils peuvent apporter a été et devrait être
un très bon appui au ministre, mais elle ne devrait pas prendre la place
du ministre.
Je suis sûr qu'avec tous les dossiers dont on a parlé
dernièrement, c'est effectivement du temps plein consacré
à l'habitation. Je suis sûr que vous en êtes conscient, M.
le ministre, parce qu'on en a donné des exemples; Cloverdale, Milton
Park, Jardins LaSalle, la levée du moratoire. Juste à voir ce
qu'il y aura cette année... En plus, je vous félicite: au nom du
gouvernement, vous êtes le responsable aussi pour l'Année
internationale des sans-abri. Juste s'occuper de tout cela, c'est vraiment du
temps plein.
Je faisais juste regarder ce que la ville de Montréal est en
train de faire pour s'occuper des sans-abri avec des audiences publiques
où les gens vont pouvoir exprimer leur avis et faire des suggestions.
J'en profite pour féliciter la ville de Montréal d'avoir pris
cette initiative. C'est vrai que c'est là que se vit le problème
des sans-abri au Québec, mais qu'une municipalité mette sur pied
un comité, nomme une personne responsable, décide
d'écouter la population pour venir en aide aux qens mal pris, je trouve
cela extraordinaire. Si on avait un ministre à temps plein
là-dedans, probablement qu'on pourrait faire la même chose dans
tout le Québec pour aller rencontrer les gens, parce que, s'il y en a
à Montréal, il y en a ailleurs aussi. On devrait être
présent à ces choses. On devrait avoir le temps de s'en occuper,
mais surtout de se préoccuper de le faire. C'est une année
importante. Je
ne suis pas sûr que le fait que cela arrive la même
année où on abolit le ministère soit un signe
avant-coureur de beaucoup de gestes qui vont être posés. J'ai
même peur que ce soit le contraire.
Comme je vous le disais, l'article ne semble pas dire grand-chose en
soi, puisque c'est juste pour transférer, mais cela veut tout dire dans
ce qu'on peut voir comme gestes, comme temps consacré à cela
comme préoccupation majeure. Il y a des ordres de priorités qu'on
doit se donner dans la vie comme individu, comme ministre et comme
gouvernement.
C'était de toute beauté d'entendre, par exemple, qu'on a
nommé un ministre délégué aux Forêts.
Pourquoi? Parce qu'on avait une préoccupation de la forêt. Cela
est majeur. C'est beau mais cela veut dire aussi ce que cela veut dire soit que
c'est une priorité. On a un ministre délégué aux
Forêts, parce que c'est important pour le Québec.
Je suis prêt à féliciter le gouvernement actuel
d'avoir même mis sur pied le ministère, donné un rôle
à une personne comme ministre délégué aux PME.
Pourquoi? Parce qu'on s'aperçoit très bien qu'au Québec ce
qui crée des emplois présentement, ce sont nos petites et
moyennes entreprises. Ce sont les entrepreneurs québécois qui se
prennent en main et qui développent nos entreprises, qui créent
de nouvelles entreprises. On a reconnu que les PME étaient un secteur
capital, très important, indispensable. On a nommé un ministre
délégué aux PME.
Pour l'habitation, alors que cela existait, on fait le contraire. Cela
devient juste une responsabilité d'un ministre qui a déjà
un ministère très important: les Affaires municipales. On sait
à quel point c'est important, les affaires municipales. Mon
collègue de Jonquière va certainement vous en parler un peu,
c'est sûr que, dans le domaine des affaires municipales, il y a aussi des
étapes importantes à franchir, des choses importantes à
venir puisqu'il y a l'Union des municipalités du Québec et
l'Union des municipalités régionales de comté. II y a le
rapport Parizeau qui vient de sortir. Partout, on fait des études et on
travaille là-dedans.
C'est votre responsabilité. Moi, je dis qu'on aurait dû
avoir - et je vous le dis tant que la loi n'est pas votée - un ministre
responsable de l'Habitation ou, au minimum, avoir un ministre...
Une voix: Il y en a un.
M. Paré; Vous dites qu'il y en a un; oui, il y a un
responsable de l'Habitation, comme seconde préoccupation ou seconde
responsabilité, en tout cas. À preuve que ce n'est pas sa
première préoccupation, il est ministre des Affaires municipales
alors que, pour l'Habitation, il est responsable de l'Habitation et il l'a dit
lui-même depuis le début de cette commission: La
Société d'habitation du Québec devient un véritable
ministère. Donc, le ministère, c'est maintenant un organisme, une
société d'État administrée par des non-élus.
(14 h 10)
Je veux bien croire que le ministre a la responsabilité des
gestes qui vont être posés devant la population. Mais les
programmes pourront être préparés à partir de la
société, elle aura finalement plus de responsabilités,
plus de pouvoirs qui, normalement, auraient dû être assumés
par le ministre. Comme je le disais, on a eu des exemples de la volonté
du gouvernement de privilégier ou de donner plus d'importance à
des secteurs. J'ai donné l'exemple de la PME, l'exemple de la
forêt et l'exemple des pêcheries. On a fait un pas en avant parce
qu'on a "priorisé", on a reconnu l'importance de ces secteurs.
Maintenant, dans l'habitation, c'est un pas dans l'autre direction. On
enlève le ministère pour en faire une responsabilité
assumée par un ministre qui n'a pas cela comme première
préoccupation. C'est là où, au départ, nous nous
sommes opposés au principe comme tel de ne pas reconnaître
l'habitation comme priorité. On regardait les journaux encore ces
derniers jours. Oui, cela a bien été dans un secteur de
l'habitation en général, concernant la construction, mais ce ne
sera peut-être pas nécessairement la même chose. Cela veut
dire que, si on n'a pas eu à intervenir, il faut prévoir
intervenir si nécessaire à un moment donné.
Comme le secteur est important sur le plan économique, sur le
plan social, je pense qu'il devrait y avoir une personne à temps plein
là-dessus. Nous en sommes convaincus et c'est pour cela qu'on
défend notre point. On se répète en espérant
toujours que le ministre fera valoir ce point de vue et que le Conseil des
ministres va changer d'idée. On va le faire jusqu'à la
dernière minute, y compris en troisième lecture. C'étaient
mes commentaires, M. le Président, sur l'article 35.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, très rapidement, je
voudrais rassurer le député. Je lui ai déjà dit et
je lui répète que le ministre est à temps plein et sur les
affaires municipales et sur l'habitation. En ce qui concerne l'habitation, je
dirais même au député - je le lui ai déjà
dit, d'ailleurs - que je suis convaincu par les témoignages que j'en ai
que le ministre responsable de l'Habitation, présentement celui qui vous
parle, est plus actif dans le dossier de l'habitation que ne l'était son
ou ses prédécesseurs, en ce sens qu'il y a beaucoup plus de
rencontres entre le ministre actuel
et la haute direction de la SHQ pour discuter du dossier de l'habitation
qu'il n'y en avait sous l'ancienne administration. Le ministre s'informe
beaucoup plus sur la totalité des dossiers et participe plus,
d'ailleurs, à des discussions, à des rencontres. D'une
façon générale, il est plus actif en ce qui concerne la
Société d'habitation du Québec que ne l'était son
prédécesseur. Bien sûr, je ne dis pas que son
prédécesseur n'a rien fait. Il s'est préoccupé
beaucoup du livre vert "Se loger au Québec", des ouvertures de
HLM ici et là, mais en ce qui concerne l'habitation comme telle, la
réflexion sur les grands dossiers de l'habitation, je peux vous assurer
que le ministre actuel n'est pas moins présent et moins actif que son ou
ses prédécesseurs.
Maintenant, pour ce qui est du reste, M, le Président, en
affaires municipales, je pense également que le ministre est très
actif. Je pense qu'il s'agit d'y mettre plus de temps. Les semaines sont plus
longues, les journées sont plus longues. C'est le choix qu'a fait le
gouvernement et qu'a accepté le ministre.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Juste un petit commentaire. Quand le ministre dit
qu'il est peut-être plus souvent en contact et en discussion avec les
gens de la SHQ, je l'espère parce qu'il faut qu'il soit avec quelqu'un.
Je ne suis pas sûr qu'il soit avec les groupes. En tout cas, ce ne sont
pas les commentaires que j'ai eus. Ce n'est pas parce qu'on a entendu quelques
groupes tout dernièrement qu'on a entendu tous les groupes. Comme je le
disais au début de cette commission, on va voir l'efficacité, on
va voir si ce que vous dites est vrai non pas juste aux belles paroles, mais
aux résultats. Vous essayerez de faire autant que l'ex-gouvernement a
fait en matière d'habitation. À ce moment-là, je vous
féliciterai si jamais vous réussissez. Sauf que cela commence
mal. Nous avions répondu à une demande datant d'une
décennie des entrepreneurs en construction et de toutes les
associations, qui était d'avoir un ministère de l'Habitation,
alors que le premier geste qu'a posé le gouvernement actuel, c'est
l'inverse, c'est de l'abolir. Nous avons mis sur pied plusieurs programmes avec
la collaboration et l'aide de la Société d'habitation du
Québec, c'est évident, alors que depuis un an on a aboli des
programmes. Le budget du ministère de l'Habitation allait en grossissant
alors que, pour la première année de votre budget, comme
responsable de l'Habitation, c'est une diminution de 35 000 000 $.
Je suis bien prêt à vous écouter, mais ce ne sont
pas les paroles qui comptent, ce sont les gestes et les résultats. C'est
sur cela qu'on va pouvoir voir si c'est un pas dans la bonne direction. Je vous
dirai que j'en doute. C'est pour cela qu'on exprime des opinions semblables.
Peut-être que si vous étiez plus à temps plein en
habitation et si c'était votre préoccupation... Vous dites: Je
suis è temps plein en habitation et à temps plein aux affaires
municipales. On ne peut pas être à temps plein couché,
à temps plein assis et à temps plein debout. C'est à temps
disponible à chaque endroit. Si vous étiez à temps plein
en habitation, vous ne seriez pas obligé d'adopter un projet de loi 137
qui abolit le ministère, et qui enlève l'obligation de consulter,
d'établir des normes et de faire de la prépublication parce que
vous auriez le temps de consulter les qens. Les ex-ministres discutaient
peut-être moins souvent avec la SHQ, mais très souvent avec les
intervenants du milieu pour répondre aux besoins exprimés pour
être capables de développer le secteur, d'aider les gens les plus
démunis, ceux qui sont dans le besoin et d'aider au développement
du logement è peu près sur toutes ses facettes.
Si on était à temps plein on pourrait davantage
régler des problèmes qu'on connaît et qui sont
identifiés plutôt que d'attendre quelques mois et de venir
corriger cela par un projet de loi privé. J'espère que cela
n'arrivera pas trop souvent - on va être très attentifs sur cela -
de laisser aller des choses et d'être obligés de les régler
par la suite par un projet de toi privé, ce qui semble beaucoup plus
facile. C'est vrai que c'est plus facile. On amène un projet de loi
privé en fin de session et on l'adopte. C'est difficile de dire non
parce qu'on est rendu à la dernière limite et à la
dernière étape. Ce sont des gens qui sont victimes parce qu'on a
laissé pourrir une situation. Plutôt que d'avoir des victimes, on
se rallie en venant régler des cas qui n'auraient jamais dû
exister. J'espère que ce n'est pas comme ça qu'on voit
l'habitation. J'espère que ce sera de l'habitation prise comme un
développement et non pas un ministère qui va s'occuper de venir
corriger des choses, faire du curatif finalement au lieu du préventif.
Je sais que vous n'aurez pas d'autre choix que d'être très
présent et très à l'écoute et d'échanger
très souvent avec la Société d'hahitation du Québec
puisque, comme vous l'avez dit, la société est devenue le
véritable ministère.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le
député. M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, un dernier mot, M. le Président. Le
député parle de sa préoccupation pour les démunis
et c'est la nôtre aussi. Il dit qu'il va surveiller pour voir si nos
réalisations vont être à l'échelle des attentes. Je
peux lui dire que, déjà, les réalisations que nous avons
à notre actif
sont, entre autres, la négociation et la signature d'une nouvelle
entente avec le gouvernement fédéral, qui effectue justement un
virage en faveur des éléments les plus démunis de la
société, ceux qui ont des besoins impérieux en
matière de logement.
Je pense que je peux lui apprendre une excellente nouvelle, car j'ai
devant moi un document, un tableau donnant un aperçu de ce que nous
allons faire au cours des trois prochaines années pour les
démunis par rapport à ce qui se faisait sous l'ancienne entente
négociée sous le gouvernement précédent, en 1979.
Autrement dit, je vous donne le nombre de ménages additionnels de
démunis qui seront couverts par année. Sous l'entente qui a
prévalu de 1980 à 1985, on a construit, en moyenne, 2300 HLM par
année, incluant 100 logements pour les Inuit. La moyenne de
supplément au loyer a été de 300 $ par année.
À Logipop Québec, la moyenne sur toute la période a
été, pour les démunis, de 150 $ par année. Il y a
une partie de Logipop qui est non ciblée; donc, ce n'est pas pour les
démunis. Il y avait, en plus de cela, le supplément au loyer de
800 $. Cela faisait un total de 3550 $ en moyenne par année pendant ces
cinq années.
La nouvelle entente que nous venons de signer prévoit, pour 1987
seulement - c'est la première année, l'entente est de trois ans -
2500 unités de HLM, donc 200 de plus que la moyenne des cinq
dernières années. Le supplément au loyer incluant les
unités de programmes indexés du gouvernement
fédéral est de 800 $ par année, contre 300 $ en moyenne,
sous l'ancienne entente. Comme Logipop est un programme
québécois, on en saura davantage, lors du budget du gouvernement
du Québec: donc, je ne compte rien du tout. Les autochtones hors
réserve: 266 unités par année; les Inuit: 139
unités par année; besoins spéciaux: 300 unités par
année; les unités non allouées: 400 et, dans les HLM
privés: 400. Tout cela fait que, sous la nouvelle entente, nous aurons,
en 1987, 4800 unités pour les démunis versus la moyenne de 3550
sous l'ancienne entente, ce qui fait une augmentation de 37 %. Il faudra
ajouter à cela les unités Logipop Québec dont on
connaîtra le nombre lors du budget du gouvernement du Québec au
printemps. J'ajoute qu'en ce qui concerne Logirente le programme demeure et
sera indexé annuellement, comme il l'a été cette
année.
En ce qui concerne le programme PARCQ de restauration des logements
existants, je pense qu'on convient que c'est un programme qui est mieux
ciblé vers les démunis. Il y a certains avantages à ce
programme par rapport à l'ancienne entente, c'est que le nouveau
programme PARCQ ne contient qu'un seul guichet, un guichet unique pour tout le
monde. On n'a pas besoin de frapper à deux portes comme autrefois. Le
budget total des deux anciens programmes, Loginove et PAREL, est maintenu avec
une légère croissance sur trois ans. Je pense que
déjà, c'est une réalisation du nouveau gouvernement qui
indique une augmentation et non pas une diminution des crédits
alloués à l'habitation sociale et surtout à l'habitation
à la disposition des éléments les plus démunis de
notre société. Je pense que cela valait la peine d'ajouter ceci
maintenant, M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Quelques commentaires là-dessus.
Premièrement, vous savez très bien que, concernant
l'entente-cadre signée avec Ottawa, les discussions étaient
presque terminées a la fin de 1985. Donc, le processus avait
déjà été enclenché et il fallait en venir
à une entente. Je suis d'accord que vous l'avez terminé, mais
tout était pas mal avancé. Quand vous dites que plus de
ménages seront aidés et qu'il n'y a pas de coupure de budget, je
vous dis qu'il y a une coupure de 35 000 000 $ sur le budget actuel. Vous me
parlez pour l'année 1987, on verra.
M. Bourbeau: On aide les démunis plus que les riches.
M. Paré: On verrai Je m'excuse, ce n'était pas
seulement pour les riches. Il ne faudrait pas oublier quelque chose. Je vous
dis qu'il faut avoir la préoccupation de l'habitation dans son ensemble.
Habitation, cela veut dire construction, cela veut dire accès à
la propriété et aide aux plus démunis. Si, pour vous,
aider un foyer qui n'est pas le plus démuni, mais dont les revenus se
situent entre 15 000 $ et 25 000 $, ce qui est très modeste, leur donner
le coup de pouce dont ils ont besoin pour rénover ou accéder
à la propriété, c'est aider des riches... Vous me dites
que, de toute façon, ils seraient devenus propriétaires ou
auraient fait leurs rénovations. Probablement, mais pas aussi vite et
cela, c'est important. Cela développe aussi le domaine de la
construction, cela crée des emplois. C'est plus que le salaire et les
revenus qu'il faut calculer, ce sont les effets que cela a sur la vie des gens,
sur l'ensemble du développement économique.
On l'a dit et on le répète: Le plus gros achat
qu'effectuent la majorité des foyers, c'est une maison. Si on aide des
gens qui ne sont pas nécessairement les plus démunis, mais dont
les revenus sont modestes, si on leur permet d'accéder à la
propriété, vous direz: On n'a pas aidé les plus
démunis. On n'a peut-être pas aidé seulement les plus
démunis, on a aidé aussi les familles à revenu moyen.
À un moment donné, il faut s'occuper aussi de ces gens-là
qui paient des
taxes, de ces gens qui ont le goût de devenir propriétaires
et qu'on doit aider. On doit leur donner le coup de pouce qui leur manque.
C'est souvent la classe de gens, de travailleurs à salaire moyen, quand
ce n'est pas au salaire minimum, qui ne sont admissibles à aucune aide
de l'État au niveau des affaires sociales, qui n'en font pas assez pour
pouvoir se payer du luxe, mais c'est d'eux qu'on va retirer le plus
d'impôts, le plus de taxes directement sur leur paie et ils n'ont jamais
les moyens de s'en sauver de quelque façon que ce soit.
C'est cela aussi, l'habitation. C'est plus que seulement aider les plus
démunis. Comme le disaient les gens qui sont venus témoigner, ce
sont les plus riches qu'on aide le plus par ie fait que, sur le capital,
maintenant on ne taxe pas, on n'impose pas; alors, ils mettent de l'argent dans
leurs poches. Je n'ai rien contre cela, à la condition que ce ne soit
pas sur le dos des plus démunis.
Quand vous dites qu'avec PARCQ vous aiderez les plus démunis,
c'est vrai, sauf que le programme en soi, par ses grandes balises, dit
déjà en lui-même qu'il n'aide pas grand monde parce que de
70 000 000 $ qu'il y avait pour 102 municipalités, c'est le même
budget pour 1500 municipalités. C'est la preuve qu'on n'aidera pas
beaucoup de monde dans chacune des municipalités. On le limite tellement
qu'on n'aidera personne et on pénalise les gens les plus démunis,
les gens handicapés, parce que c'est plus universel et qu'il y a un
maximum de 5000 $ alors qu'avant il y avait un guichet unique pour ces gens,
l'Office des personnes handicapées du Québec. Eux, qui sont les
plus mal pris, sont maintenant obligés d'aller frapper à deux
portes; double démarche, complexité dans la démarche et
moins de résultats en fin de course, moins d'aide.
Vous me dites que vous allez en aider plus; possiblement, on le verra.
Tout dépendra du budget, sauf qu'avec l'actuel budget, celui de 1986,
votre premier mandat comme ministre à temps partiel à
l'Habitation, il y a une coupure de 35 000 000 $. Ce sont les chiffres qui le
disent, c'est la réalité, c'est votre budget. (14 h45)
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Shefford. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne nie pas que nous ayons
coupé les programmes Équerre et PAAPR, comme l'ancien
gouvernement a coupé le programme Corvée-habitation;
c'étaient des programmes conjoncturels qui ont été mis au
point lors de la crise économique pour stimuler la reprise
économique. La reprise ayant eu lieu, l'économie ayant repris son
rythme de croisière, il était devenu inutile et même
dangereux de maintenir des programmes qui n'auraient que provoqué de la
surchauffe dans l'économie.
Le député a touché trois points, trois objectifs en
habitation: d'abord, stimuler la construction. Je vais laisser les faits
répondre plutôt que les paroles. En 1986, il y a eu 60 000 mises
en chantier au Québec, un record du plus haut total de mises en chantier
depuis dix ans, depuis l'année 1976, la dernière année du
régime Bourassa, où il y en avait eu 67 000. En 1986, 60 000
mises en chantier, record absolu depuis dix ans. Donc, on ne peut pas
blâmer le gouvernement pour sa performance en ce qui concerne la
construction.
Deuxième point: accession à la propriété.
Nous avons annoncé notre intention de lever le moratoire qui interdit la
conversion des immeubles existants en copropriété. C'est une
mesure qui, nous l'espérons, va permettre à des locataires
à revenu modeste d'accéder à la
propriété.
Troisièmement: les démunis. On s'entend là-dessus,
nous voulons aussi venir en aide aux démunis. Je pense que les chiffres
que j'ai indiqués tout à l'heure, que j'ai rendus publics
justement viennent prouver que le gouvernement se préoccupe beaucoup des
démunis. Voilà.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Au départ, je veux m'inscrire, encore une fois,
contre la démarche du ministre des Affaires municipales et responsable
de l'Habitation. Il va être obligé de choisir un chapeau et je
vais vous dire pourquoi. Même s'il nous dit qu'il s'occupe beaucoup de
l'habitation, si c'est vrai, je peux vous dire que le domaine municipal semble
actuellement orphelin dans beaucoup de secteurs. Il y a plusieurs études
qui ont été déposées: le rapport Parizeau, le
rapport Lemieux, la commission Lapointe sur Québec ville-centre. On est
toujours en session d'étude, il y a toujours du monde qui se penche
là-dessus pour savoir où on va. Il y a aussi les MRC qui
attendent des réponses qui ne viennent pas trop vite.
Le ministre des Affaires municipales avait suffisamment de boulot sur la
planche. Il devait, entre autres, s'attaquer à la refonte des lois du
Code municipal et à la charte des cités et villes. Il ne faut pas
se le cacher; il y a du travail qui a été fait, mais il y a du
travail à faire. Cela va bien quand on marche sur l'erre d'aller des
autres, mais il va finir par devoir prendre son rythme. Le ministre pourra bien
se frotter la bedaine en disant: On a construit beaucoup cette année.
Cela ne dépend pas du ministre si les taux d'intérêt ont
baissé. Il y a toujours un maudit bouti II ne faut pas que le
gouvernement d'en face s'approprie tout ce qui se passe; sans cela, on va lui
en
donner plus. Il se passe des choses pas correctes même
aujourd'hui.
Il faut donc examiner ce qui se passe. S'il y a eu de la construction,
c'est bien plus à cause de la baisse des taux d'intérêt -
ce n'est pas grâce à lui, pas du tout - qu'à cause des
politiques d'habitation mises sur pied par ce gouvernement. Ne nous faisons pas
d'illusions. Il faut comprendre aussi qu'en 1982-1983 il y a eu une crise
économique. Vous n'avez certainement pas eu le temps de faire baisser
les taux d'intérêt, à moins qu'on ne soit assez naïf
pour le croire. Il y en a peut-être qui vont le croire. On lit des
articles parfois qui sont tellement bien ficelés que même les gens
initiés se font organiser. Il y a eu plus de construction, oui, mais
quel sera le taux de construction prévu pour l'année 1987? Est-ce
que ce sera dans la même mesure? Si on considère ce que les
associations de constructeurs disent, à moins que le ministre ne sache
tout, elles nous disent que ce ne sera pas une si bonne année que 1986.
Donc, c'est différent.
Quand on regarde l'attitude du gouvernement, ce dernier nous dit: Nous
autres, cela nous prend des ministres pour s'occuper des choses. Un ministre
des Forêts, c'est important. Donc, la forêt, c'est important. Aux
plus démunis, on va leur enlever le ministère. C'est une
société qui va organiser cela. Voyons! Il y a du monde
là-dedans, pas juste des arbres. Concernant les petites et moyennes
entreprises, on a nommé un ministre délégué. Donc,
on a rattaché des responsabilités à des domaines
très précis. Que le ministre ne vienne pas nous dire, du
même souffle, qu'il est aux deux à temps plein. Il sera à
l'un ou l'autre; il ne sera pas aux deux. Ne nous faisons pas d'illusions. Je
suis convaincu que le ministre va choisir son domaine et le domaine qu'il
semble vouloir privilégier dans le moment, on ne le sait pas trop, mais
on pourrait penser, parce qu'il y a des statistiques qui sont devant lui, que
c'est l'habitation. C'est peut-être vrai. Ce sera peut-être
celui-là, sauf qu'il commence mal son règne; il se fait mettre en
tutelle par le ministre des Finances. Il se fait mettre en tutelle par à
peu près tout le monde et il trouve cela bien normal qu'ils aient
décidé cela. Il délaisse le plus possible ces
problèmes en disant que la Société d'habitation va
arranger tout cela.
Le ministre vient de délaisser une partie de ses
responsabilités et il dit: Je vais agir comme ministre. Bien oui, il ne
restera plus rien à faire parce qu'il ne reste plus que la moitié
du travail dans l'habitation. Ce n'est pas compliqué. II ne consulte
pas. Il consulte la société. La société est
là pour remplir des mandats. Elle n'est pas là pour se substituer
aux élus. Elle n'est pas là pour se substituer aux politiques
provinciales concernant l'habitation. Elle est là pour aider, pour faire
fonctionner. Cela prend aussi des gens qui pensent au-dessus de cela. Je ne dis
pas qu'il ne pense pas, mais cela prend des gens qui ont une volonté
politique. Je ne vois pas nécessairement une volonté très
forte.
En ce qui regarde les affaires municipales, j'inviterais le ministre
à faire preuve d'humilité et aussi de réflexion. Quand on
regarde ce qui s'est passé dans le domaine municipal depuis un an, il
n'y a rien là, quant à moi. Regardons ce qui s'est passé.
Il y a huit mois, le rapport d'un comité d'étude a
été déposé. On avait créé un
comité d'étude et, trois mois après, on a refait un autre
comité d'étude, un comité pour étudier. Dans le
fond, on ne l'avait pas mis sur pied du tout. Et le ministre va dire qu'il est
préoccupé par les affaires municipales'? Bien non. Il faudrait
qu'il regarde ce qui se passe sur le terrain, parce que, dans les
municipalités actuellement, on n'agit pas.
Je pourrais nommer des domaines précis où il n'y a pas,
non plus, de volonté d'agir. Juste dans l'évaluation
foncière, je vais lui en parler, parce que c'est une bonne cassette. On
dit: La cour s'est prononcée. J'espère qu'il a lu le jugement qui
a été rendu pour la MRC du Fjord. Il y en a qui avaient
décidé que c'était une affaire et un jugement dit le
contraire. Ne vous appuyez pas trop sur les tribunaux. C'est facile de se laver
les mains en disant que les autres vont régler cela à notre
place. Quand on se fait élire, c'est pour agir, pour décider,
pour prendre ses responsabilités. Actuellement, ce n'est pas cette
impression, ni cette sensation qu'on a, ni cette volonté qu'on devrait
déceler chez celui qui est en face de nous. Non seulement il n'y en a
pas trop, il va y en avoir d'autres.
Regardons dans les faits ce qui s'est passé avec cette loi.
Partout, c'est d'en enlever le plus possible, de laisser cela aux autres, de
laisser cela à une société. Ce n'est pas prendre ses
responsabilités. Après cela, il dit: Je vais être à
temps plein. Rien oui, il n'aura plus rien à faire là-dessus. Il
dît: Je suis le ministre des Affaires municipales, mais je vais faire la
"job", la même chose. Je ne suis pas trop sûr de cela. Non
seulement je n'en suis pas sûr, mais je m'inscris en faux. Il y a
certainement un des deux ministères ou une des deux fonctions qui va
être pénalisée par rapport à l'autre.
Le ministère des Affaires municipales n'est pas une "job"
à temps partiel; c'est une "job" à temps plein. Si on a cru bon
d'attribuer à la forêt un ministère, il me semble que,
quand on parle de l'habitation, au point de vue social, c'est une
préoccupation qui devrait être constante, le droit à
l'habitation. C'est parce qu'on ne l'a pas établi encore. Il faudra
qu'un jour on établisse quelque part dans les statuts et les
droits que l'habitation est un droit, au même titre que le droit
au travail.
Il y a certains droits fondamentaux qu'on ne peut pas nier à des
individus, surtout dans un pays comme le nôtre et même dans des
pays où il n'y a pas le même climat. Je pense qu'avoir un toit sur
la tête, c'est un minimum. Est-ce qu'on va mettre des enfants au monde et
les laisser coucher à la belle étoile? II y a, malheureusement,
trop de ces gens à Montréal actuellement. Il y en a ailleurs
aussi, mais peut-être plus dans la métropole, Montréal. On
attache aussi beaucoup d'importance à ce phénomène.
Donc, il aurait fallu que le ministre non seulement parle mais agisse.
Quand va-t-il prendre le temps de regarder ce qui se passe sur le terrain, dans
toutes ses fonctions? Quelle est sa fonction la plus préoccupante
aujourd'hui? Même dans le domaine de l'habitation, il y a plusieurs
intervenants. Ce n'est pas un intervenant, c'est plusieurs intervenants.
Comment va-t-il concilier cette responsabilité par rapport è sa
responsabilité municipale? Il y a 1600 municipalités.
Ne nous faisons pas d'illusions. Il n'y a pas beaucoup de
ministères qui ont autant d'intervenants que le ministère des
Affaires municipales et le ministère de l'Habitation. À mon point
de vue, ce sont des ministères qui auraient mérité
d'être séparés, mais je ne pense pas qu'on fasse changer la
décision qui a été prise. C'est une volonté
politique, une volonté gouvernementale. Une chose est certaine, on est
mieux de le dire quand c'est le temps que de parler après. Avec le
temps, on pourra rappeler que c'est une mauvaise décision, que c'est une
décision qui n'a pas rendu service à la population. C'est dans ce
sens qu'on fait des interventions.
On peut paraître répéter les choses, les redire, ne
pas avoir peur de les dire. C'est parce que, à mon point de vue - on ne
le dira jamais assez - la préoccupation de l'habitation est une
préoccupation sociale, c'est une préoccupation de gouvernement et
c'est une préoccupation qui touche la famille, les individus, la
société. Ce n'est pas seulement une question sociale, c'est aussi
une question économique. On a beau dire qu'on ne peut pas en parler
tellement et dire que la société pourra discuter avec le
gouvernement fédéral avec l'approbation du ministre des Finances
s'il y a des questions économiques, etc., je pense que c'est se faire
des illusions et c'est immédiatement mettre en tutelle ce
ministère s'il n'y a pas de ministre responsable. Le gouvernement refuse
de reconnaître son obligation lorsqu'il donne un pouvoir à
quelqu'un. C'est une obligation pour un gouvernement, s'il donne un pouvoir, de
s'assurer que les intérêts du Québec sont
protégés avec qui que ce soit, que ce soit sur le plan financier,
au point de vue de la culture ou pour toutes les préoccupations pour
lesquelles on a été élus, c'est-à-dire
protéger les intérêts du Québec. À ce
moment-ci, on peut déplorer très fortement la disparition du
ministère de l'Habitation parce que nous croyons et nous continuons de
croire que c'était une responsabilité suffisamment importante
pour justifier la présence et la préoccupation constante d'un
ministre.
Le gouvernement a fait des choix. Il vivra avec. Il faut parfois
reconnaître qu'on fait des erreurs et, pour moi, cela en est une de la
part du gouvernement et du ministre, mais cette erreur ne se fera certainement
pas avec la bénédiction de l'Opposition. Nous continuons à
croire que ce ministère n'était pas un ministère à
temps partiel, mais à temps plein.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Jonquière. M. le ministre, avez-vous quelque chose à ajouter?
Est-ce que je comprends que l'article 35 est adopté?
M. Paré: Sur division.
Le Président (M. Baril): Sur division. Article 36, M. le
ministre?
Logement à loyer modique
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 36, je
dirai que l'accord de mise en oeuvre des programmes visés par
l'entente-cadre Canada-Québec sur l'habitation sociale comporte des
volets en vertu desquels les organismes sans but lucratif privés
réaliseront des projets d'habitation dont la Société
d'habitation du Québec défraiera le déficit comme s'il
s'agissait d'un HLM public. En raison de la formulation actuelle de l'article
1662 du Code civil, ces ensembles d'habitation ne seraient pas
considérés comme loqements è loyer modique et seraient, en
conséquence, soumis aux règles du marché privé. Il
est donc nécessaire de modifier cet article pour que la
Société d'habitation du Québec puisse établir, pour
ces immeubles, une échelle de loyers en fonction du revenu.
Le projet prévoit donc qu'est considéré comme un
HLM tout immeuble dont le loyer est déterminé conformément
à un règlement adopté en vertu du paragraphe g de
l'article 66 de la Loi sur la Société d'habitation du
Québec. Ce paragraphe autorise la société à
établir les conditions auxquelles les baux seront contractés ou
consentis par tout organisme qui obtient un prêt, une subvention ou une
allocation pour la réalisation d'un programme d'habitation. La
conséquence: la Régie du logement devra voir que le locateur
respecte un tel règlement et non les règles applicables aux
logements du marché privé. Il apparaît nécessaire
que tous les locataires de HLM, qu'ils soient publics ou privés,
soient traités sur les mêmes bases. Cette modification est
aussi nécessaire pour que la Société d'habitation du
Québec puisse imposer des règles de sélection des
locataires de HLM privés, soit les organismes sans but lucratif et les
coop. Voilà.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui. Si j'ai bien compris, au début de la
commission le ministre s'était engagé à apporter un
amendement à cet article.
M. Bourbeau: Non, nous n'avons pas l'intention d'apporter
d'amendement à ce stade-ci.
Le Président (M. Baril): Merci. M. le député
de Shefford. (15 heures)
M. Paré: Je trouve que cela n'a pas de bon sens, M. le
Président. C'est un engagement qu'on a pris solennellement devant des
groupes qui sont venus témoigner de leur inquiétude. Je ne
comprends plus. Qu'on ait au moins le respect des gens, qu'on tienne parole
à deux jours d'avis. Si j'ai bien compris - si je n'ai pas bien compris,
vous me le direz - quand vous avez entendu les gens, ils demandaient deux
choses: le maintien de l'article 64 de la loi actuelle, c'est-à-dire
d'enlever l'article 21 du projet de loi 137. Les gens ont reconnu
qu'après des explications ils pouvaient vous faire confiance, mais vous
vous étiez entendu, le lundi 2 février, avec ces
groupes-là et vous avez répété publiquement
-malheureusement, on n'a pas les galées ici pour être capable de
vérifier - que vous vous étiez entendus et que vous étiez
pour apporter un amendement à l'article 1662 du Code civil pour ajouter
que c'était pour des organismes sans but lucratif. Aujourd'hui, vous
dites le contraire.
Vous voulez qu'on vous fasse confiance quand vous nous parlez du projet
de loi; vous voulez qu'on vous fasse confiance quand vous dites qu'on peut
enlever des normes; vous voulez qu'on vous fasse confiance quand vous dites que
vous n'êtes plus obligé de faire de prépublication de
règlements. Bien là, mon oeil! Il y a un bout à charrier
et à faire accroire des affaires quand, à deux jours, on ne tient
pas parole! Pas une parole donnée au député de Shefford,
une parole donnée à des groupes le 2 février et une parole
répétée ici en commission parlementaire devant la
population, parce que c'est enregistré.
Vous aviez dit que vous étiez pour apporter un amendement et on
l'attend. M. le Président, je n'accepte pas que vous ne le
déposiez pas. Je m'élève contre cela. Ce n'est plus sur le
fond, c'est juste sur votre honnêteté intellectuelle, sur la
parole donnée. Vous en avez une ou vous n'en avez pas. Vous allez le
prouver maintenant. Vous avez dit que vous déposeriez un amendement et
on l'attend. C'est impensable! Parce que les gens étaient là,
vous avez promis et, parce que les gens n'y sont plus, cela ne tient plus. Cela
n'a pas de bon sens. Je veux bien croire que, lorsqu'on est en période
électorale, on peut faire des engagements. On sait ce que c'est une
promesse électorale; en tout cas dans votre cas. Mais un engagement
comme ministre publiquement, cela ne me rentre pas dans la tête. Je ne
suis pas capable d'accepter cela. C'est vraiment pas pour le "fun". Je ne le
prends pas. Je trouve que cela n'a pas de bon sens. Vous l'aviez dit, M. le
ministre. Vous l'aviez promis. Ce n'était pas une promesse
électorale, car vous êtes élu. Ce n'est pas à la
suite d'une demande de ma part, c'est à la suite de la rencontre du 2
février avec ces mêmes groupes. M. le ministre, j'attends que vous
déposiez votre amendement.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député
s'emballe pour rien. Je ne comprends pas pourquoi il fait une colère. Le
député veut qu'on s'assure que les organismes sans but lucratif,
les OSBL, et les coops soient bien compris dans l'article 1662, qu'ils soient
qualifiés. Est-ce bien ce que je comprends du député? Ce
n'est pas ce qu'il veut?
L'article tel que rédigé comprend dans "autre immeuble"
tous ces immeubles. Alors, je ne vois pas pourquoi le député fait
un plat avec cela. Quand on dit "tout autre immeuble", cela comprend
actuellement les HLM et les OSBL. Alors, je ne vois pas pourquoi le
député s'emballe. C'est ce qu'on appelle une tempête dans
un verre d'eau.
M. Paré: M. le ministre, malheureusement, les qens ne sont
plus ici, mais j'aimerais savoir ce que vous avez dit le 2 février en
cachette, en catimini, à des groupes pour dire que vous les aviez
satisfaits. Quand le débat a commencé...
M. Bourbeau: Question de règlement! Le Président
(M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je n'accepte pas que le député vienne
dire que le ministre a dit des choses en cachette et en catimini. Cette
rencontre a eu lieu devant un grand nombre de personnes et je n'ai absolument
rien promis de spécifique à ces groupes en ce qui concerne un
amendement à l'article 1662. Il n'en a même pas été
question quand j'ai rencontré les groupes. Je dois dire que je n'ai pas
passé deux heures avec les groupes. J'ai été à peu
près quinze minutes avec eux.
Mon adjoint parlementaire a passé... Vous parlez de la
réunion à Montréal. Parlez-vous de la réunion
à mon cabinet à Montréal?
M. Paré: Je parle de la réunion du 2 février
où vous avez rencontré des groupes.
M. Bourbeau: Le 2 février, M. le Président, j'ai
passé quinze minutes exactement avec les groupes. Que le
député se renseigne s'il n'est pas au courant. Mon adjoint
parlementaire ainsi que le président de la SHQ ont passé environ
deux heures. Personnellement, je n'ai jamais promis de modifier l'article 1662.
Mais je dis au député qu'à mon sens cet article 1662 dans
son libellé, qui comprend les mots "dans tout autre immeuble" - bien
entendu, qui comprend le plus comprend le moins -comprend les immeubles OSBL et
les coops. Si le député n'est pas satisfait du libellé de
cet article, je l'invite a déposer un amendement tout de suite. Si
l'amendement va dans le sens de ce qu'il dit, je suis prêt à
l'accepter. Est-ce que le député peut voir plus de transparence
que cela?
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Vous pouvez être sûr que je vais
déposer un amendement dans le sens où les groupes ont cru que
vous aviez accepté quelque chose. Là, vous me dites que cela a
été quinze minutes. Je dois vous le dire, j'ai hâte que
tout ce qui s'est dit à cette commission soit écrit de
façon qu'on puisse le relire. Je vais...
M. Bourbeau: ...à cette commission, c'était
à mon cabinet à Montréal. Il n'y a absolument rien qui a
été écrit.
M. Paré: Non, non, je parle d'ici. Je parle de la
commission qui se tient présentement.
M. Bourbeau: Là, on parle...
M. Paré: Vous dites que - parce que cela fait votre
affaire - vous n'avez pas eu le temps. Cela commence bien pour le gars à
temps plein dans l'habitation. Vous n'avez pas eu le temps d'être plus de
dix ou quinze minutes avec eux. C'est ce que j'ai cru comprendre lors de votre
discours d'ouverture - je pense que c'est cela - et non pas quand les groupes
étaient là, dans l'après-midi où vous avez
commencé. Je le dis par coeur malheureusement parce que je ne peux pas
le lire, je ne l'ai pas. Vous étiez très à l'écoute
et vous aviez beaucoup consulté -moi, j'avais bien plus envie de rire
qu'autre chose quand j'ai entendu cela - et, même la veille, pour
justifier ce que vous veniez de dire, vous aviez rencontré les groupes
pendant une longue période d'à peu près deux heures. En
tout cas, c'est ce que j'ai cru comprendre.
M. Bourbeau: C'est faux.
M. Paré: Moi, c'est ce que j'ai cru comprendre.
M. Bourbeau: C'est faux.
M. Paré: C'est pour cela que je vous dis: Je ne suis pas
capable de le lire présentement, mais je vais le lire très
attentivement. Vous venez de me dire - mais ce n'est pas ce que vous avez dit
hier - que vous les aviez rencontrés pendant dix à quinze
minutes, mais que la réunion a duré deux heures. Ce qui se
dégageait hier, c'est que vous les aviez rencontrés deux
heures.
M. Bourbeau: Je voudrais inviter le député à
soumettre un amendement qui pourrait dire, à l'article 36 - le
député semble complètement emballé: "L'expression
"logement à loyer modique" désigne également un logement,
situé dans tout autre immeuble..." Si le député veut
ajouter: "...y compris les immeubles appartenant à des organismes sans
but lucratif et à des coopératives", je suis prêt à
accepter l'amendement tout de suite. Cela comprendra spécifiquement les
immeubles dont le député veut faire la promotion.
M. Paré: Je vais déposer mon amendement, oui, mais
quand je vais décider de le déposer. Il va être fait comme
je vais penser de le déposer. Pour le moment, le débat, je le
fais sur ce que je pense être en droit de faire. Cela fait trois jours
qu'on est assis ensemble et qu'on discute. Cela fait trois jours qu'on vous dit
qu'on préfère, dans le projet de loi 137, voir des choses
précises et claires, et pour toutes sortes de raisons. Entre autres,
parce que le ministre peut changer et que l'autre peut penser
différemment. On veut avoir des garanties et on veut avoir des
assurances. À vous écouter depuis dix ou quinze minutes, je n'ai
plus aucune garantie même si c'est vous qui restez là. Je n'ai pas
l'impression qu'on dit la même chose aujourd'hui que ce qu'on disait
hier. Vous pouvez être sûr que je vais lire très
attentivement ce qui a été dit spécialement hier pour
confronter cela avec ce qui vient d'être dit aujourd'hui. Je me rappelle
très bien ne pas avoir insisté, ni devant les groupes ni au
début de la commission, sur l'amendement prévu, dont l'esprit
n'était pas du tout ce que vous êtes en train de dire,
l'amendement prévu à cet article. On n'a pas fait de débat
parce qu'on pensait que vous aviez donné a ces groupes l'assurance
qu'ils demandaient, c'est-à-dire que tout immeuble doit être la
propriété
d'un organisme sans but lucratif. C'était la demande des groupes.
J'avais rencontré ces groupes et j'avais discuté avec eux aussi.
J'avais pris connaissance des télégrammes qu'ils vous avaient
envoyés. C'était leur demande. Maintenant qu'ils ne sont plus
là, ce n'est plus du tout la même chose parce que vous dites: Non,
il y a une différence entre "ouverts aussi à eux" et
"réservés à eux". C'est le jour et la nuit. C'est une
différence majeure.
M. Bourbeau: Qu'est-ce que le député souhaite
exactement? Est-ce que le député peut formuler exactement ce
qu'il souhaite?
On va peut-être pouvoir s'entendre. Il faudrait qu'il le dise.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Je vais déposer ma motion. J'ai encore le
droit de parole sur ce qui se passe.
M. Bourbeau: Ah bon!
M. Paré: D'accord, sur l'article 36 comme tel. Je pensais
qu'effectivement les articles 36, 37 et jusqu'à la fin, c'était
quelque chose d'acquis. L'article 36, pour nous, c'était une objection
majeure qui a fait en sorte qu'on ne pouvait discuter du projet de loi à
la vapeur, à la fin de la session. Je suis content qu'on l'ait
reporté. Je dois vous dire qu'avec les discussions que nous avons
aujourd'hui, ce n'est pas vrai qu'on adapte cela à la dernière
minute comme cela, c'est trop capital. Mais ce n'est pas sur le fond comme sur
la façon dont on agit que j'en ai. C'était un débat majeur
sur 1662 du Code civil du Bas Canada. Sauf que pour nous c'est
réglé seulement depuis avant-hier. Jusqu'à lundi,
c'était un des points majeurs exigés par les groupes OSBL et les
coopératives. C'était un point essentiel et majeur sur lequel
reposait leur objection au projet de loi 137. C'était l'un des deux
points. J'ai bien écouté, j'ai été très
attentif durant toute la commission et j'ai cru comprendre qu'on leur avait
donné satisfaction et qu'on avait répondu à leur demande.
Je ne voyais donc plus d'objection. La seule objection dont on a parlé
pendant tout le temps qui nous a été imparti de ce
côté-ci, c'était sur l'article 21 parce que, avec les
articles 21 et 36, c'étaient deux points majeurs auxquels on voulait
s'opposer. Maintenant, on nous arrive avec l'article 21 sur lequel on afait le débat, et je pensais qu'on ne le ferait pas sur l'article
36, qu'on avait une assurance. Je me rends compte qu'on ne l'a plus et c'est
pour cela que je ne suis pas capable d'accepter une façon de fonctionner
qui soit semblable, mais, là-dessus, je vais déposer une motion.
Je vais donc déposer ma motion, M. le Président, et, comme cela,
on va savoir exactement ce qu'on veut. Pendant qu'on la distribue...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford, voulez-vous lire votre motion, s'il vous plaît?
M. Paré: Oui, pendant qu'on la distribue, je vais la lire,
si vous permettez, M. le Président: "Que le texte de l'article 36 du
projet de loi 137, Loi modifiant la Loi sur la Société
d'habitation du Québec, amendant l'article 1662 du Code civil du Bas
Canada, soit remplacé par le texte suivant: "L'article 1662 du Code
civil du Bas Canada est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: L'expression "logement à loyer modique"
désigne également un logement, situé dans tout autre
immeuble, dont la propriété est assumée par un organisme
sans but lucratif."
Le Président (M. Baril): M. le ministre, aimeriez-vous
qu'on suspende pour quelques minutes?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Nous allons suspendre pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 31)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. Je vais demander à M. le
député de Shefford de relire son amendement, puisqu'il y a eu des
modifications. M. le ministre.
M. Paré: Oui.
M, Bourbeau: M. le Président, avant qu'on fasse un
amendement à l'amendement, je voudrais réagir au discours du
député de Shefford, si vous n'avez pas d'objection.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai écouté
attentivement la colère du député de Shefford tout
à l'heure. Je dois dire que tout cela procède d'une grande
confusion, à mon avis, quant à ce qui s'est passé et quant
à la situation présente. Premièrement, je tiens à
rectifier certaines choses pour que le député de Shefford et
l'Opposition réalisent que le ministre, là-dedans, est tout
à fait de bonne foi. Il n'est pas question de dire des choses à
des gens et de ne pas tenir des engagements. Le député a fait
allusion à la
déclaration du ministre le 2. Le 2, ce n'était pas la
journée où les groupes sont venus devant la commission
parlementaire, le 2, c'était la journée où ils sont venus
au ministère.
Quand j'ai dit que le ministre n'a pas été présent
durant toute la séance, le député semblait ne pas me
croire. Le 2, c'était à Montréal, aux bureaux du
ministère à Montréal, où il y a eu une
séance d'information à l'endroit des coopératives et des
GRT, et ces informations ont été données par la SHQ, par
le vice-président de la SHQ, mon adjointe parlementaire était
là et le ministre est allé faire un tour - j'ai passé une
quinzaine de minutes avec les groupes - a demandé s'il y avait des
questions, a répondu è toutes les questions qui lui ont
été posées. Quand il n'y eut plus aucune question,
après que les demandes eurent été faites, le ministre
s'est retiré, ayant d'autres occupations. Les gens qui étaient
là ont semblé très satisfaits.
Je répète que jamais le ministre n'a fait aucune promesse
que ce soit aux groupes, ni è ce moment-là, ni au mois de
décembre en ce qui concerne les amendements à l'article 1662.
C'est ce que j'ai dit tout à l'heure. Au mois de décembre 1985,
des rencontres ont eu lieu avec les groupes de ressources techniques et les
coopératives, avec des fonctionnaires de la Société
d'habitation du Québec et, à ce moment-là, des
négociations ont eu lieu en ce qui concernait les possibilités
d'amendement à l'article 1662 au projet de loi. Parmi ces
négociations ou ces suggestions, il y avait un amendement à
l'article 1662, un peu dans le sens de ce que souhaite le député
de Shefford. Je tiens à préciser que, lorsque j'ai dit que le
ministre n'avait jamais fait de promesse, c'était exact. Cela ne veut
pas dire que le ministre n'est pas d'accord avec ce qui a été
négocié, mais d'une façon formelle, quant à moi, je
n'ai jamais rien promis.
Ces ententes qui avaient été prises et ces suggestions qui
avaient été faites étaient dans le sens de restreindre la
portée de l'article 1662 et dans le sens de faire en sorte que les
coopératives et les OSBL soient nommés dans cet article.
L'article 36 que nous avons devant nous, je l'admets, est plus large que la
restriction aux OSBL et aux coopératives et pourrait comprendre d'autres
immeubles qui pourraient être, par exemple, des immeubles du secteur
privé. Le député de Shefford et les groupes en question
savent que le gouvernement a l'intention de faire bientôt des projets
pilotes pour permettre d'étendre le supplément au loyer dans le
secteur privé locatif en milieu urbain. Cela a été
annoncé, cela a été dit encore lundi lors de la
réunion au cabinet à Montréal, et, bien sûr,
éventuellement, il faudra que nous ayons, dans la loi, la
possibilité de le faire.
Un mémoire sera étudié par le Conseil des ministres
dans les jours qui viennent, lequel mémoire vise à obtenir
l'autorisation du Conseil des ministres pour le projet pilote en question. Le
Conseil des ministres n'a pas encore statué sur ce projet pilote et je
ne suis donc pas en mesure, présentement, de proposer un amendement qui
ouvrirait la définition de "loyer modique" à des logements qui
seront loués dans le secteur privé. Il ne faut pas oublier que
l'objectif recherché est de permettre aux gens les plus
démunis-Les familles à faible revenu qui seront logées
dans le secteur privé en vertu du programme sont au sommet de nos listes
dans nos offices municipaux d'habitation.
Les familles les plus démunies dans les villes et les villages du
Québec qui sont au sommet des listes d'attente sont celles à qui
on va permettre d'avoir des logements avec supplément au loyer dans le
secteur privé. Il ne faut pas pénaliser ces familles à
faible revenu. Si on n'amendait pas - on le fera plus tard - l'article 1662
pour ce genre de logement, ces gens seraient pris avec des baux d'un an, ils
seraient obligés de payer le bail qu'ils ont signé pendant un an
ailleurs, donc, à un coût plus élevé, ne pouvant pas
aménager dans les logements qu'on leur proposera, car ils devraient
payer deux loyers: le loyer subventionné qui leur sera proposé et
l'ancien loyer. Tout cela parce qu'on n'aura pas amendé la
définition de ce qu'est un HLM afin de leur permettre de mettre fin
à leur bail à trois mois d'avis.
Ce que je suis prêt à faire, pour l'instant, jusqu'à
ce que le Conseil des ministres se soit prononcé sur le projet pilote,
c'est de restreindre la définition d'un HLM selon une proposition
discutée avant Noël entre les représentants de la SHQ, les
groupes de ressources techniques et les coopératives, quitte à
revenir plus tard avec un autre amendement pour permettre aux familles les plus
démunies qui seront acceptées dans le projet pilote d'avoir
accès aux bénéfices de la définition d'un HLM.
Pour ce qui est de l'amendement, il y a deux façons de
procéder: ou bien l'Opposition modifie son amendement dans le sens de ce
qui vient d'être négocié tout à l'heure ou bien elle
le retire et on peut déposer un nouvel amendement. L'amendement qui a
été proposé tout à l'heure, semble-t-il, ne peut
être accepté; il y a des problèmes juridiques. Soit qu'on
amende ce qui a été proposé par l'Opposition ou qu'on le
retire. Je pense qu'il serait peut-être préférable de
retirer l'amendement de l'Opposition et d'en faire un nouveau qui serait
juridiquement acceptable.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford, avez-vous des commentaires?
M. Paré: Avant de faire des commentaires sur le fond, je
vais plutôt accepter de retirer mon amendement pour étudier celui
du ministre, étant donné que, de toute façon, nous noua
attendions à un amendement qui viendrait du ministre.
Le Président (M. Baril): Je comprends que vous retirez
votre amendement, M. le député de Shefford?
M. Paré: Oui, M. le Président. Le
Président (M. Baril): Merci.
M. Bourbeau: M. le Président, je suis maintenant
prêt à déposer cet amendement, étant bien entendu
avec l'Opposition qu'ultérieurement, lorsque le Conseil des ministres
aura statué sur le projet pilote dont j'ai parlé, nous
présenterons un nouvel amendement pour admettre aux
bénéfices de la définition de ce qu'est un HLM les
familles à faible revenu, les familles démunies qui auront
accès aux logements du secteur privé.
L'article 36 du projet de loi 137 est remplacé par le suivant:
"36. L'article 1662 du Code civil du Bas Canada est modifié par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "L'expression
"logement à loyer modique" désigne également un logement,
situé dans tout autre immeuble, propriété d'un organisme
sans but lucratif, dont le loyer est déterminé
conformément à un règlement adopté en vertu du
paragraphe g de l'article 86 de la Loi sur la Société
d'habitation du Québec."
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Je suis content que le ministre soit revenu sur
sa décision de ne pas présenter d'amendement. Ce que j'ai dit, je
le pensais et je le pense toujours. On va certainement trouver dans les
écrits de la commission qu'on avait pris l'engagement de déposer
cet amendement. Je ne trouve pas cela correct. Ce n'est pas parce que ce n'est
pas bon pour le coeur, parfois c'est le contraire; c'est stimulant. Être
obligé de se choquer et de s'emporter pour faire respecter une parole
donnée, c'est cela que je n'acceptais pas. Je dois vous dire que je ne
veux pas refaire de débat sur l'amendement puisqu'il va exactement dans
le sens de l'amendement que j'avais proposé et je dois dire que nous
sommes favorables à l'amendement.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Shefford, Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Une voix: Une sainte colère.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article... M.
le ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais vous préciser, pour être
bien clair, que si je ne l'ai pas proposé aujourd'hui c'est parce que je
n'avais pas encore reçu, malheureusement, la décision du Conseil
des ministres sur mon projet. J'avais l'intention de le faire à une
autre étape, et le député comprend ce que je veux dire. Il
y aura la troisième lecture en Chambre et, à ce moment-là,
j'espère que j'aurai eu la décision du Conseil des ministres et
que je pourrai faire l'amendement. C'est pour cela que j'avais l'intention
d'attendre plus tard pour le faire quand j'aurai eu la décision du
Conseil des ministres.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le ministre. Est-ce que
l'article 36 amendé...
Une voix: Non, l'amendement.
Le Président (M. Baril): Je m'excuse. Est-ce que
l'amendement du ministre... Est-ce que vous avez d'autres commentaires?
M. Paré: Le ministre aurait été mieux de ne
pas parler parce que, là, je ne comprends plus. II me dit qu'il aurait
plutôt apporté l'amendement en troisième lecture
après une décision du Conseil des ministres. Si je comprends
bien, après une décision du Conseil des ministres, ce qu'on
risque, c'est plutôt l'inverse, de revenir...
Une voix: Non.
M. Bourbeau: Non. Ce que je veux dire au député,
c'est que plutôt que de faire un amendement maintenant et d'en faire un
autre en troisième lecture, je n'aurais fait qu'un seul amendement en
troisième lecture qui aurait couvert les organismes sans but lucratif et
les coop, d'une part, et le logement dans le secteur privé, concernant
les suppléments au loyer dans les logements privés pour les
familles démunies è faible revenu. Le député doit
comprendre que je suis autorisé à faire l'amendement dont on
parle présentement, mais que je ne suis pas autorisé encore
à faire l'autre amendement. Donc, plutôt que de faire deux
amendements, un maintenant et un plus tard, j'avais l'intention d'en faire un
seul en troisième lecture.
M. Paré: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Baril): L'amendement
présenté par le ministre à l'article 36 est
adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 36
amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Paré:
Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. L'article 37, M.
le ministre?
Conseil d'administration
M. Bourbeau: L'article 37, M. le Président, et les deux
suivants visent à assurer la continuité de la
Société d'habitation du Québec tout en respectant les
actes de nomination.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: L'article 37 est adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 37 est adopté.
L'article 38, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, les mêmes remarques
que pour l'article 37 à l'article 38.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Est-ce que le ministre a la liste des membres qui
seront appelés au nouveau conseil d'administration?
M. Bourbeau: Si on a la liste? M. le Président, il n'y a
encore absolument aucune liste de membres. ïl n'y a aucun nom
présentement. Nous n'avons pas commencé à regarder
cela.
Une voix: Ah! Ah!
M. Bourbeau: Il y a actuellement des membres de la
Société d'habitation du Québec qui, probablement, seront
reconfirmés, mais on n'a vraiment pas de... La liste est ouverte et si
le député de Shefford a des suggestions è faire, ou le
député de Jonquière, on prendra toutes les suggestions que
vous pourrez faire.
M. Dufour: Des bénévoles. ...nous autres.
M. Bourbeau: Le président de la SHQ, oui est à ma
droite, me signale que lui-même deviendra automatiquement membre.
M. Paré: On aimerait que vous nous disiez s'il y en a au
sujet desquels vous avez décidé qu'ils seront
reconfirmés.
M. Bourbeau: Certainement le pré- sident-directeur
général qui est à ma droite, M. Jean-Paul Arsenault, qui
va devenir ex officio membre du conseil d'administration. Il y a le membre
nommé à l'article 39 qui... (15 h 45)
M. Paré: Je tiens a vous féliciter, M. Arsenault,
et vous souhaiter la meilleure chance possible. Vous pourrez compter sur notre
collaboration.
Une voix: Vous voulez avoir des HLM dans votre comté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 38 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 39, M. le ministre?
M. Bourbeau: Mêmes remarques que pour les articles
précédents.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Dufour: Vous ne consultez pas le ministre des Finances pour
les remplacer.
M. Bourbeau: On va consulter le député de
Jonquière.
M. Dufour: Vous auriez peut-être avantage.
M. Paré: Si je comprends bien, cet article vous permet de
remplacer n'importe lequel des membres, n'importe quand.
M. Bourbeau: Non. Cela réfère spécifiquement
à un individu qui avait été nommé sous l'ancienne
loi pour un mandat de dix ans et dont le mandat se poursuit. Il y avait deux
membres à temps plein sous l'ancienne loi nommés pour dix ans.
L'un est le président-directeur général et l'autre est un
individu qui est là encore, qui est membre. Ces deux-là
deviennent automatiquement membres du nouveau conseil d'administration. Ils
sont protégés. La nouvelle loi les protège.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 39 est adopté.
L'article 40, M. le ministre?
Aliénation
M. Bourbeau: Cet article vise à faire disparaître
les doutes de certains juristes sur la loi applicable. Il a pour effet de
soumettre les aliénations concernées à la loi
régissant la municipalité où se trouvent les
immeubles.
M. Paré: Si c'est pour permettre d'être plus clair,
on va être d'accord. Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 40 est
adopté?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Baril): L'article 41, M. le ministre?
M. Bourbeau: L'article 41 de même que l'article 42 qui suit
ont pour but de maintenir en vigueur les règlements et les
décrets adoptés en vertu d'articles qu'abroge le présent
projet de loi, puisque tous les programmes qu'il visait ne sont pas tous
terminés.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Je ne veux pas entreprendre de nouveau tous les
débats qu'on a eus sur les articles 21 et 36 qui sont reliés
à 41 qui nous donne une certaine garantie, mais pas une garantie
certaine, parce que cela veut dire que cela va être changeable n'importe
quand par décret. Donc, on peut nous dire: Soyez tranquilles, l'article
41 remplace d'une certaine façon e, f et i de l'article 86 de la loi
actuelle au niveau de la réglementation du programme Logipop, etc. Cela
fait un beau discours, mais j'espère que cela va faire une belle
réalité aussi. On nous donne une garantie qui nous inspire une
certaine confiance, mais avec un pouvoir absolu: on ne changera plus ça
en venant nous faire engueuler en commission parlementaire ou en essayant
d'adopter une loi à l'Assemblée nationale, mais en nous passant
cela comme un fait accompli dans la Gazette officielle. Si je vous le
dis, ce n'est pas pour être méchant. C'est juste en
espérant que vous ne le ferez pas.
Le Président (M. Baril): M. le ministre. M. Bourbeau:
On en prend note.
M. Paré: Est-ce que le ministre peut en prendre bonne
note?
M. Bourbeau: On en prend bonne note. M. Paré:
Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 41 est
adopté?
M. Paré: Sur division.
Le Président (M. Baril): Adopté sur division.
Article 42, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, même chose pour
l'article 42. Je tiens à dire tout de suite au député de
Shefford, si cela peut faire accélérer les travaux de la
commission, que j'en prends également bonne note.
M. Paré: Est-ce que je peux vous demander si vous prenez
bonne note du fait qu'étant donné... Non, je ne vous ferai pas
cela. Je pense que les messages qu'on avait à faire ont
été faits. Mais, comme je vous le dis, autant j'ai offert ma
collaboration à M. Arsenault et è tous ceux qui seront au conseil
d'administration, autant je vais les aviser que je vais me tenir au courant de
ce qui se passe et suivre de très près. C'est une
société qui appartient aux Québécois, une
société qui prend beaucoup de poids, beaucoup de pouvoir dans un
secteur, comme je le disais, qui aurait mérité - non pas que j'ai
peur que l'ouvrage soit mal fait par la société - qu'au Conseil
des ministres il y ait une personne qui s'occupe d'habitation à temps
plein. Cela étant dit, on va accepter l'article 42 sur division.
Le Président (M. Baril): L'article 42 est adopté
sur division. L'article 43, M. le ministre?
M. Bourbeau: À l'article 43, on comprendra que je dois
apporter un amendement qui se lit comme suit. Il s'agit de remplacer l'article
43 du projet de loi par le suivant: "43. La présente loi entre en
vigueur à la date fixée par le gouvernement." Les explications
sont que dans le projet de loi que nous avons devant nous il était dit
que le projet de loi entrerait en vigueur le 1er janvier 1987. Comme cette date
est déjà passée et qu'on n'a pas d'idée très
précise de la date où le projet de loi sera adopté en
dernière lecture et sanctionné, nous préférons la
formulation dont je viens de faire mention.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Merci. En quoi le nouvel article est-il
différent de l'autre? Qu'on dise: entre en vigueur le jour de sa
sanction ou, peu importe, est rétroactif au 1er janvier...
Une voix: C'est inscrit "le 1er janvier 1987."
M. Paré: Ah! Excusez-moi, je comprends.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que dans le projet de loi il y
avait une date fixe. Donc, si on la laissait, cela serait rétroactif au
1er janvier dernier. Là, on va utiliser une date qui va être
fixée par le gouvernement. On va essayer probablement de faire
coïncider, pour des fins comptables, la date d'entrée en
vigueur avec la fin de l'année fiscale de la
société.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Paré: Cela va. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 43 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Baril): Messieurs, j'ai deux choses
à faire adopter. Premièrement, le titre du projet de loi est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le projet de loi tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Paré: On n'a pas encore adopté le titre.
Le Président (M. Baril): Ah! Je pensais avoir compris
"adopté". Bon, eh bien, on revient au titre.
M, Bourbeau: Ne me dites pas qu'il va faire un discours
sur...
M. Paré: Pourquoi ne l'a-t-on pas appelée: Loi
abolissant le ministère de l'Habitation et de la Protection du
consommateur? C'est une loi qui l'avait mis sur pied. Cela ne faisait pas
gentil? Le ministre ne veut pas répondre.
Adopté.
M. Bourbeau: M. le Président, si je commence, le
député de Jonquière va embarquer dans le discours.
M. Dufour: Ne commencez pas, M. le ministre, on peut vous faire
veiller jusqu'à 18 heures. On peut l'amender, le titre, mot par mot.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Baril): S'il vous plaît! S'il vous
plaît! J'ai compris que le titre est adopté. Est-ce que le projet
de loi tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford, je n'ai pas compris.
M. Paré: Parce que je ne l'ai pas encore dit.
Le Président (M. Baril): Merci.
M. Paré: Je ne l'ai pas encore dit.
Le Président (M. Baril): Je vous écoute.
M. Paré: II va l'être, mais en fonction des
craintes, des objections qu'on a manifestées. Cela va être sur
division.
Le Président (M. Baril): Merci beaucoup. M. le ministre'
est-ce que vous avez des commentaires pour la fin?
Conclusions
M. Bourbeau: Je tiens à remercier tous les membres de la
commission qui ont assisté très fidèlement à toutes
les nombreuses séances que nous avons eues. Je tiens à
féliciter les membres et du parti gouvernemental et de l'Opposition pour
leur intérêt à la cause de l'habitation. Je peux assurer
l'ensemble des membres de la commission que le ministre des Affaires
municipales est aussi intéressé par l'habitation que par les
affaires municipales et qu'il est à temps plein dans les deux
dossiers.
Le Président (M. Baril): Merci beaucoup, M. le ministre.
M. le député de Shefford.
M. Paré: Je ne sais pas comment le ministre peut faire
pour être à temps plein sur la rue Chauveau et en même temps
dans un autre édifice. Cela étant dit, du côté de
l'Opposition, on offre sincèrement notre collaboration aux gens de la
Société d'habitation du Québec en sachant très bien
qu'ils vont très bien faire puisqu'ils ont l'expertise et ils l'ont
prouvé par la collaboration qu'ils ont apportée au gouvernement
depuis des années. Je dois dire que cela me rassure d'une certaine
façon qu'à partir de maintenant cela ne sera pas comme l'an
passé. Je peux dire au ministre que je vais me promener probablement
avec le Journal des débats pour le suivre à la lettre,
c'est le cas de le dire, pour voir si ce qui a été dit sera
suivi.
Je dois vous dire qu'avec ce que j'ai entendu à propos de
l'article 36 je suis inquiet. Je ne fais pas de politique en disant cela parce
que j'étais tellement sûr que cet après-midi cela irait
beaucoup mieux et que cela irait très bien. J'avais entendu des choses
en commission qui me rassuraient sur le fait qu'on tiendrait parole et j'ai eu
une
crainte qui fait en sorte que je vais me promener avec le Journal des
débats sur ce qui s'est dit en commission parlementaire ici; je vais
m'assurer qu'on va respecter ce qu'on a promis à la population.
M. Bourbeau: M. le Président...
Une voix: Vous êtes mieux de l'avoir toujours sur vous,le
Journal des débats.
M. Bourbeau: Une dernière remarque, M. le
Président. Je suis d'accord avec le député; si le
député souffre d'insomnie, je lui suggère de lire le
Journal des débats, surtout avant de se coucher. Cela va
certainement l'aider à s'endormir le soir.
Le Président (M. Baril): Messieurs, je vous remercie
beaucoup.
M. Dufour: Nous autres, on n'a pas comme préoccupation de
faire fonctionner les ministères, on regarde si le ministre fait sa
"job". C'est cela qui est important pour nous autres. J'ai l'impression qu'il
est tellement occupé qu'il doit dormir debout. C'est à peu
près cela, son problème. Je vais lui souhaiter bonne chance. En
regardant le projet de loi, il y a une chose dont je suis convaincu, c'est que
la société n'a pas de ministre. Elle va pouvoir fonctionner.
C'est ce qu'on peut constater à la lecture du projet de loi. C'est
évident que connaissant les gens qui sont à la
société... Vous n'êtes pas pressé M. le
Président? À 17 heures, il me semble que vous m'aviez dit que
vous partiez.
Le Président (M. Baril): Je prends l'avion.
M. Dufour: Vous êtes chanceux parce que normalement on
avait prévu cela pour plus tard.
Le Président (M. Baril): J'aurais eu un remplaçant.
On est tout ouïe. On est ici pour vous écouter, M. le
député.
M, Paré: Juste pour rassurer le ministre, que ce soit lire
le Journal des débats sur l'habitation ou n'importe quel document
sur l'habitation, je suis sûr que cela va me tenir éveillé.
Ce n'est pas cela qui va m'endormir parce que cela m'intéresse.
Le Président (M. Baril): Le président ajourne les
travaux de la commission sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 15 h 55)