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(Dix heures seize minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission ae l'aménagement et des
équipements est réunie ce matin pour faire l'étude
détaillée des projets de loi d'intérêt privé,
soit le projet de loi 222 et le projet de loi 263. M. le député
de Drummond. Ah! un instant! Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) sera remplacé par M. Parent (Bertrand). C'est tout, Mme
la Présidente. Merci.
Projet de loi 222
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Maintenant je vais passer la parole au député
de Drummond, le parrain du projet de loi 222.
Remarques préliminaires
M. Saint-Roch: Mme la Présidente, avec votre permission,
j'aimerais souhaiter la bienvenue è M. le maire, à madame et MM.
les conseillers de Drummondville ainsi qu'à M. Savoie, le
président du Regroupement des citoyens de Drummond.
Le projet de loi 222 que nous avons è étudier ce matin,
peut être divisé en trois sections: la première section des
articles 1 à 7 qui se veulent des sections techniques, une
deuxième section qui sont les articles 8 et 9, qui sont une modification
demandée par la ville de Drummondville concernant une fusion qu'il y a
eu autrefois avec Drummondville-Ouest et, finalement comme troisième
partie, je crois que les membres de la commission se rappelleront le projet de
loi privé Vulcan-Hart qu'on a fait pour légaliser certains titres
et certaines résolutions concernant le parc industriel. La
troisième partie du projet de loi comporte la régularisation de
ces titres.
Or, sur ceci, Mme la Présidente, je laisserai aux trois groupes
intervenants d'expliquer à la commission le contenu et leur accord ou
leur désaccord. J'aimerais en terminant attirer l'attention des membres
de la commission sur le fait que j'ai devant moi deux pétitions qui ont
circulé à l'intérieur de la communauté de Drummond,
une pétition de 754 noms s'opposant au projet de loi 222 et une
pétition d'au-delà de 12 400 noms en faveur du projet de loi.
Sur ceci, Mme la Présidente, je laisse la parole aux
intervenants.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Drummond. Me Hébert, pour les bonnes fins du
Journal des débats, est-ce que vous pourriez nous
présenter les personnes qui vous accompagnent?
M. Hébert (Gilles): Mon nom est Gilles Hébert. Je
suis avocat de la ville de Drummondville. J'ai avec moi, M. le maire Serge
Ménard qui interviendra probablement sur le projet de loi. J'ai
également avec moi, M. Jean-Jacques Paradis, directeur
général et M. Bélisle, trésorier de la ville.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est bien. Vous avez
ia parole maintenant. Vous avez dix minutes environ pour exposer votre point de
vue.
M. Hébert: Mme la Présidente, j'aimerais
peut-être réserver mes interventions sur les articles au fur et
à mesure, au lieu de vous faire un exposé général
sur le projet de loi. Si je pouvais réserver mon droit de parole sur ces
dix minutes je l'apprécierais beaucoup. À moins qu'il y ait
d'autres intervenants, je suis prêt à commencer l'étude
article par article.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions avant de commencer l'étude article par article?
M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est simplement pour dire que je reconnais en Me
Hébert un avocat d'expérience et s'il nous dit qu'il
préfère parler plus tard, c'est donc qu'il a une excellente
raison de le faire.
M. Hébert: Parfait, vous pouvez demander au groupe...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: C'est une question de directive. Est-ce que cela veut
dire que durant l'étude du projet de loi les intervenants vont pouvoir
réagir à chaque article? C'est une question de procédure,
je pense.
La Présidente (Mme Bélanger): M, le
secrétaire me dit que c'est la procédure normale pour
l'étude d'un projet de loi privé, étant donné que
les intervenants sont ici pour exposer leur point de vue. Ils ont le droit de
participer aux discussions article par article.
M. Dufour: Donc, si j'ai bien compris, Me Hébert refuse
son premier dix minutes de droit de parole.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est cela.
M. Dufour: II le prendra sur chaque article au fur et è
mesure.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants pour des remarques préliminaires ou si l'on
doit...
M. Dufour: II y aura peut-être des interventions d'autres
groupes, d'après ce que j'ai vu.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Alors, est-ce
que les autres groupes comme par exemple, M. Hervé Savoie, le
président du Regroupement des citoyens de Drummondville veulent faire
des remarques préliminaires? Voulez-vous vous approcher à la
table, s'il vous plaît! Voudriez-vous vous présenter, monsieur,
pour le Journal des débats?
M. Savoie (Hervé): Oui, Mme la Présidente. Mon nom
est Hervé Savoie, président du Regroupement des citoyens de
Drummondville. Les commentaires que je voudrais faire visent surtout l'article
8 du projet de loi que la ville de Drummondville a présenté. Le
Regroupement des citoyens de Drummondville existe depuis 1982 et depuis cette
date, le regroupement a suivi les activités municipales de Drummondville
régulièrement à ses assemblées du conseil. À
plusieurs reprises, nous avons fait des interventions dont Drummondville a tenu
compte. Au sujet du projet de loi que la ville a présenté, nous
avions fait des pressions pour que la ville établisse une taxe riveraine
à Drummondville, étant donné qu'il y avait beaucoup de
développement nouveau qui se faisait et que ces taxes étaient
réparties dans toute la ville. À force de faire des pressions, la
ville a accepté cette suggestion et, aujourd'hui, on se rend compte,
faisant suite au protocole d'entente intervenu entre Drummondville-Ouest et
Drummondville, qu'il est spécifié qu'une taxe inférieure a
été implantée dans ce quartier, laquelle, pour nous,
existe déjà depuis 20 ans. À la suite de la
vérification des documents, nous nous sommes rendu compte qu'il n'y
avait même pas de date limite dans cette entente, ce qui veut dire
qu'elle pourrait exister indéfiniment et on ne pourrait rien faire.
Pour toutes ces raisons, le Regroupement des citoyens a penché du
côté de la ville de Drummondville pour mettre une
équité sur la taxe municipale de Drummondville-Ouest avec
Drummondville, afin que la taxe foncière de Drummondville soit
répartie également pour tout le monde.
Pour toutes ces raisons, le Regroupement des citoyens appuie la ville de
Drummondville quant è son projet de loi et cette demande. Nous
espérons que les élus du gouvernement du Québec prendront
une décision favorable a cette demande.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Savoie.
J'appellerais maintenant le groupe des citoyens de Drummondville-Ouest.
Voulez-vous faire une intervention, des remarques préli maires?
Mme Ruest-Jutras (Francine): Tout d'abord une question, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
Mme Ruest-Jutras: Est-ce que je dois conclure de vos directives
que je peux prendre 10 minutes d'intervention générale sur le
projet de loi global? Mais que, en tant que...
La Présidente (Mme Bélanger):
Auparavant, madame, pourriez-vous vous asseoir, s'il vous plaît,
et vous identifier?
Mme Ruest-Jutras: Je suis Francine Ruest-Jutras, je suis
conseillère à la ville de Drummondville.
La Présidente (Mme Bélanger): Madame, vous pouvez
prendre vos 10 minutes de parole pour faire vos remarques
préliminaires.
Mme Ruest-Jutras: Mais, après coup, si j'ai bien compris
vos directives, il y aura également possibilité pour les gens du
secteur concerné d'intervenir lors de l'adoption de chacun des articles
du projet de loi?
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous en exprimez
le désir, vous avez le droit d'intervenir à l'étude
article par article.
Mme Ruest-Jutrass Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, M. le ministre, messieurs les députés,
mesdames et messieurs, je suis devant vous aujourd'hui en tant que
conseillère municipale de la ville de Drummondville et
représentante du secteur concerné par le projet de loi
privé 222, soit l'ex-village de Drummondville-Ouest.
Je veux m'inscrire en faux contre ce projet de loi qui, à ses
articles 8 et 9, balaie l'entente de fusion intervenue entre ta ville de
Drummondville et l'ex-village de Drummondville-Ouest en 1966.
La fusion de l'ex-village de Drummondville-Ouest et de la ville de
Drummondville est intervenue à la suite d'un accord entre les deux
municipalités. Elle fut sanctionnée par le lieutenant-gouverneur
en conseil et reflète les conditions auxquelles les parties ont
accepté de se fusionner, ainsi que les circonstances différentes
dans lesquelles tes deux municipalités et leurs contribuables se
retrouvaient alors,
II faut également se rappeler que les contribuables du village de
Drummondville-Ouest ont payé eux seuls leurs services publics et
continuent de le faire. Il est significatif à ce sujet que l'ex-maire de
Drummondville-Ouest, Me Marcel Nichols, maintenant juge à la Cour
d'appel du Québec, qui a présidé à la fusion avec
Drummondville, ait mentionné lors d'une réception officielle le
lundi 30 mars dernier, que cette entente s'était faite à des
conditions raisonnables pour les deux parties.
Ce projet de loi n'a fait l'objet d'aucune consultation - il n'y eut
qu'une assemblée d'information, ce qui est fort différent -
contrairement aux promesses du maire de Drummondville, M. Ménard.
Ce projet de loi ne correspond pas aux programmes électoraux de
1983 des élus de Drummondville et ils n'avaient pas le mandat
préalable des citoyens pour annuler le contrat de fusion. On vous a
remis - M. le député du comté en a fait mention tout
à l'heure - une pétition signée par 12 438 personnes.
Cette pétition qui a circulé pendant plus de deux mois ne
dégage aucune majorité en faveur de l'abrogation des lettres
patentes puisque la ville compte 26 556 électeurs. On est loin d'un
consensus ou d'un voeu clairement exprimé par la population. Au
contraire, on pourrait conclure que la majorité des Drummondvillois et
des Drummondvilloises respectent la parole donnée et honorent leur
signature. Je n'ai pas vu cette pétition, elle n'a pas été
déposée au greffe de l'hôtel de ville et je ne peux pas
juger des noms qui y apparaissent. Je peux cependant affirmer qu'elle a
été présentée à plusieurs citoyens et
citoyennes comme étant une pétition visant à faire baisser
les taxes pour les Drummondvillois. Et qui ne serait pour la vertu? En
réalité, cette baisse estimée ne serait que d'environ un
cent. Il faut peut-être penser... J'ai eu tout à l'heure
l'occasion de voir le libellé de la pétition, mais
peut-être que, si la question fondamentale, la vraie question, avait
été posée, les résultats seraient
différents. Si la question avait été: Êtes-vous
d'accord pour rompre le contrat de fusion entre Drummondville et
Drummondville-Ouest? Je voue suggère, M. le ministre, que
peut-être cela aurait pu être différent.
J'avais en revanche dans mon programme électoral le respect du
contrat de fusion. J'ai été élue à la
majorité absolue des voix. Une pétition appuyant le respect du
contrat de fusion fut remise au député Jean-Guy Saint-Roch - il y
faisait allusion tout à l'heure - le 12 décembre 1986 et
déposée au conseil de ville de Drummondville. On y retrouve 714
noms représentant 503 résidences, soit près de 80 % des
résidences du secteur. Elle fut signée dans un délai de
trois jours, sur lesquels il faut compter un jour de tempête, puisque
l'adoption du projet de loi privé 222 était prévue pour le
15 décembre. Elle fut signée en toute connaissance de cause,
puisque les bénévoles sont intevenus sur le terrain après
la soirée d'information du maire et après que ce dernier eut fait
parvenir une lettre à tous les citoyens et citoyennes concernés.
On y retrouve d'ailleurs le nom du conseiller municipal auquel j'ai
succédé, M. Roger Prince.
L'adoption des articles 8 et 9 du projet de loi 222 créerait un
précédent dangereux entraînant l'insécurité
des municipalités dont les populations veulent se fusionner ou se sont
déjà fusionnées. On peut se demander, en effet, ce que
vaudraient les contrats de fusion entre municipalités et le
décret du lieutenant-gouverneur en conseil les sanctionnant si une des
parties, sans négociation, forte de la seule loi du nombre,
décidait un beau matin de rompre unilatéralement le contrat. Les
signatures des municipalités doivent valoir autant que celles des
individus et les contrats entre deux municipalités doivent valoir plus
que le papier sur lequel ils sont écrits. On peut aussi alléguer
que l'actuel conseil municipal de Drummondville fait peu de cas des contrats de
fusion. Il vous demande de reléguer aux oubliettes celui de 1966 avec
Drummondville-Ouest prétextant, entre autres choses, qu'après 20
ans il n'a plus sa place. Il faut, cependant, ajouter qu'il conteste celui
intervenu avec la municipalité de Drummondville-Sud qui, lui, ne date
que de 1981. Ce dossier est actuellement en cour et se retrouve en appel en
dépit de deux décisions dans le même sens relativement
à son interprétation, décisions rendues par les honorables
juges André Biron et André Savoie de la Cour supérieure.
(10 h 30)
À cet effet, il m'apparaît opportun de vous signaler un
passage du jugement du juge Savoie qui traite justement des fusions entre
municipalités. Il fait sienne l'argumentation suivante, et je pourrais
vous donner copie du jugement si cela vous intéresse. "Ainsi, une ville
qui voudrait convaincre la population d'une autre ville qui hésite ou
qui est récalcitrante à une fusion (...)
signerait un protocole d'entente entérinant les promesses et
représentations faites, soumettrait par la suite au
lieutenant-gouverneur en conseil une requête conjointe au nom des deux
villes, le lieutenant-gouverneur en conseil sanctionnerait et ordonnerait par
l'émission des lettres patentes l'exécution des travaux; par la
suite, une fois le mariage consommé, le conseil ou un groupe
d'électeurs n'auraient qu'à dire: Ça coûte bien trop
cher, on refuse d'approuver les règlements... Ce jeu serait d'autant
plus facile que la population d'une des deux villes est plus
élevée que l'autre ou que le projet concerné
n'intéresse directement qu'un petit groupe de propriétaires par
rapport à l'ensemble..."
La façon d'agir de la ville de Drummondvllle risque, à mon
avis, de handicaper dramatiquement sa position lors d'éventuelles
fusions à venir.
La ville de Drummondville dit promouvoir l'objectif d"'une ville, une
taxe", principe qui est certes louable et qui suscite l'adhésion. Mais
ce qu'il faut souligner, c'est que, dans le même temps, elle impose les
taxes de secteurs à certains de ses résidents, ce qui fait que
dans un même quartier, le mien par exemple, il y aura, en dépit de
ce projet de loi, trois paliers de taxation différents. II est faux de
prétendre qu'une maison de 60 000 $, où qu'elle soit
située dans la ville, entraînera les mêmes coûts pour
les contribuables.
En plus de créer une injustice pour les contribuables de
Drummondville-Ouest et de leur imposer une taxation supplémentaire - je
dirais même, une double taxation puisqu'ils ont déjà
payé pour leurs travaux - ce projet de loi ne créera pas
l'égalité de taxation pour les Drummondvillois. Il aura pour
effet d'augmenter le trésor municipal d'environ 35 000 $ par an. C'est
bien peu pour renier sa signature.
En guise de conclusion, je me permets de vous rappeler que les contrats
sont la base d'une société civilisée. On exige des
individus qu'ils les respectent ou encore, si on veut les modifier, que cela se
fasse du consentement des deux parties. Tel n'est pas le cas. Aussi, je vous
demande de respecter le protocole de fusion de Drummondville-Ouest et de
Drummondville, de respecter la signature de ceux qui l'ont paraphé et du
lieutenant-gouverneur en conseil qui l'a sanctionné.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, madame...
Mme Ruest-Jutras: Je pourrai remettre, Mme la Présidente,
copie de ce texte peut-être aux gens qui sont autour de la table, si cela
les intéresse.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous le voulez,
on va le distribuer et non le déposer pour l'information des membres de
la commission.
M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, Mme la Présidente. Nous sommes toujours
aux remarques préliminaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Bourbeau; Par le projet de loi 222 que nous propose la ville de
Drummondville, on demande d'abord que la charte de la ville soit amendée
afin d'obtenir des pouvoirs supplémentaires en sus de ceux dont
bénéficient les corporations municipales en vertu de la loi
générale. Il s'agit des articles 1 à 7 du projet de
loi.
Ce projet de loi vise également à abroger une disposition
qui se trouve dans les lettres patentes fusionnant la cité de
Drummondville et le village de Drummondville-Ouest. Il s'agit des articles 8 et
9. Cette demande vise à faire disparaître de ses lettres patentes
une disposition qui met en danger la validité de toutes les taxes
d'améliorations locales décrétées par ta ville pour
payer les travaux municipaux.
Cette disposition des lettres patentes laisse planer un doute sur la
légalité des taxes payées décrétées
par la ville à la suite de l'entrée en vigueur de ces lettres
patentes pour payer les travaux municipaux.
II peut être difficile de déterminer quand des travaux sont
de nature purement locale ou quand ils sont susceptibles de
bénéficier à l'ensemble des contribuables, La ville est
donc dans l'incertitude au plan juridique lorsqu'elle impose une telle taxe
spéciale. Je crois que les principes de la loi générale
concernant les taxes spéciales tels qu'interprétés par les
tribunaux devraient s'appliquer à la ville.
Enfin, une modification sera proposée afin de ratifier les
transactions de terrains pour fins industrielles réalisées sans
obtenir les approbations requises par la loi. En principe, on serait d'accord
avec cette modification.
Voilà, Mme la Présidente, pour ce qui est des remarques
préliminaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Un premier mot tout d'abord pour souhaiter la
bienvenue aux citoyens de Drummondville, qu'ils soient opposés ou
favorables au projet de loi. C'est toujours un moment important lorsqu'on fait
modifier des lettres patentes, parce que ce sont des pouvoirs différents
qui sont accordés. Je pense que les législateurs ont
intérêt à écouter tous les intervenants pour savoir
quelle est la meilleure décision a
prendre concernant le bien-être des citoyens, de l'ensemble comme
des parties de citoyens.
Le député qui présente le projet de loi a
déposé une certaine requête. En ce qui me regarde, j'admets
qu'il y a peut-être 12 000 personnes qui ont signé une
requête par rapport à environ 700 personnes de l'autre
côté. Ce n'est pas là-dessus que je vous base mon jugement
en ce qui a trait au projet de loi, puisqu'il est évident qu'il y a un
groupe concerné plus élevé par rapport à un plus
petit.
Ce serait surprenant qu'on ait le contraire au point de vue des
signatures. Il me semble que c'est évident. C'est même une
vérité de La Palice.
Quant à l'ensemble du projet de loi, je pense que, comme
législateurs, on a intérêt à écouter les
parties sur chaque article, mais aussi à ne pas ouvrir les portes sur
des projets ou sur des parties de demandes qui sont déjà
couvertes dans la Loi sur les cités et villes, surtout qu'on aura
à étudier, un de ces jours prochains, l'ensemble de la
législation concernant certains pouvoirs qui devraient être
accordés ou qui sont déjà accordés aux
municipalités.
Je pense que le projet de loi privé est une procédure
extraordinaire pour régulariser des situations, pour donner des pouvoirs
qu'il est vraiment impensable d'obtenir au moment où on le fait, pour
l'ensemble des municipalités. De ce côté-là, j'ai
l'impression que comme législateurs, on a à tenir compte de ces
faits et on aura peut-être à soulever, à l'étude
article par article, dans certains domaines, ce qui touche l'ensemble des
municipalités du Québec, parce qu'on s'aperçoit qu'il y a
des répétitions. Je ne sais pas si ce sont tous les mêmes
procureurs, mais on sent que dans plusieurs municipalités, les
mêmes demandes sont transmises l'une à l'autre, ce qui veut dire
que quand ça fait l'unanimité de plusieurs municipalités,
on est peut-être mieux de le donner à l'ensemble des
municipalités plutôt que de le donner par morceau. Sans cela,
c'est légiférer à la pièce; moi, je n'aime pas
travailler à la petite journée pour régler du cas par cas
quand on peut le faire d'une façon plus générale.
Le problème fondamental, à mon sens, n'est pas le
problème des articles. Ce sont les articles 8 et 9 qui font un
problème. On aura, au cours de la discussion, à s'informer
auprès des intervenants favorables ou défavorables pour essayer
de mieux éclairer nos lanternes, même si on a quelque peu suivi ce
dossier-là dans les journaux et aussi par discussion avec certaines
personnes.
Encore une fois, c'est dans un esprit de conciliation mais aussi dans un
esprit de justice qu'on aura à regarder ce projet de loi. Encore une
fois, bienvenue. C'est à vous.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. J'appelle l'article 1. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, cet article vise à
permettre au conseil municipal de déterminer par résolution le
jour où sera tenue la séance du conseil lorsque le jour
fixé tombe un jour férié. Actuellement, la Loi sur les
cités et villes prévoit qu'alors la séance doit être
tenue le jour juridique suivant.
J'aimerais, avant de réagir sur ce projet de loi-là,
entendre la ville de Drurnmondville pour savoir quels sont les arguments
qu'elle invoque à l'appui de l'adoption de cet article-là.
M. Hébert: D'abord, Mme la Présidente-La
Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Mme la Présidente, M. le ministre,
mesdames et messieurs, les articles 1 à 7, pour nous, ce sont des
articles que la Législature, l'Assemblée nationale a
accordé à plusieurs villes au Québec au cours des
années, que ce soit à Sainte-Foy en 1983 ou à Saint-Bruno
en 1984.
Un article est assez important pour nous; c'est l'article 2. Il
paraît peut-être anodin, mais vous comprendrez que lors du Festival
international de folklore de Drummondvilie, il vient 600 000 personnes à
Drummondville au cours de ces semaines importantes pour la ville. Il y circule
beaucoup de gens et il y circule aussi beaucoup de calèches et de
chevaux, etc. Le problème qu'on retrouve à Montréal et
à Québec, nous le retrouvons pendant quelques mois à
Drummondville. Alors, c'est pour ça qu'on l'avait inclus, entre autres -
je vous donne un exemple pour vous montrer que ces pouvoirs-là sont
nécessaires dans certains cas.
M. le ministre m'a fait part tantôt, lorsque nous nous sommes
rencontrés - et je vois que M. Dufour est du même avis - que la
Loi sur les cités et villes sera considérablement modifiée
et que la refonte s'en vient. J'en suis très heureux comme ancien
président de la Commission de refonte des lois municipales. J'ai remis
un rapport en 1977 et je vois que dix ans plus tard, on va commencer à
penser à réaliser le projet. Je suis très heureux de
l'entendre; c'est pour cela que j'en ai parlé également au maire.
On est bien conscients que la plupart de ces pouvoirs-là vont être
redonnés aux municipalités. J'en suis très heureux,
remarquez bien, parce que nous qui pratiquons de façon
régulière dans les
municipalités au Québec, on s'aperçoit que toutes
ces choses qu'on vous demande aujourd'hui, toutes les villes en ont besoin
à un moment ou l'autre de leur existence.
Alors, je suis prêt, si cela peut accélérer les
choses - même si l'article 2, évidemment, va nous créer
à brève échéance un problème - à
retirer ces articles en ayant l'assurance que vous allez vous pencher de
façon sereine et rapide bientôt sur la refonte elle-même.
Alors, je n'ai pas d'objection à les passer un par un, si vous voulez,
ou à les retirer de un à sept, mais j'ai toujours
évidemment la promesse du ministre et même de M. Dufour, qui
représente l'Opposition au comité, que les études se
poursuivront prochainement sur la refonte dans son entier.
La Présidente (Mme Bélanger): Très bien, M.
Hébert. Étant donné que c'est votre projet de loi, vous
avez le droit de retirer les articles. Alors, on retire donc les articles 1
à 7.
M. Hébert: Les articles 1 à 7.
M. Dufour: J'ai quelques remarques, cependant.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Avant, M. le
député de Jonquière, je demanderais à Mme
Ruest-Jutras, qui est la porte-parole du groupe de citoyens de
Drummondville-Ouest, de bien vouloir prendre place à la table, pour les
besoins de la commission et si vous avez des interventions à faire.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je voulais juste dire, pour bien rassurer nos
intervenants, que je ne suis toutefois pas dans le secret du ministre. Souvent,
on a de la difficulté à obtenir des réponses. En tout cas,
il est très cachottier de ce côté-là. Il ne dit pas
nécessairement ce qu'il pense, et parfois aussi il ne pense pas non plus
certaines choses. II ne faut pas lui en demander plus qu'il n'en sait.
Je veux juste vous dire que oui, il y a un projet de loi qu'on devrait
étudier, mais je n'ai aucune garantie. Je ne peux vous donner aucune
garantie que ce projet de loi va être étudié rapidement et
adopté au printemps. On l'a étudié le printemps
passé, il est tout refait de fond en comble. Sur 863 articles, il y en a
300 qui sont... Et le projet de loi n'est pas réécrit. Donc, on
ne sait pas ce qu'il y a dedans. Il faudra peut-être encore attendre
quelque temps.
Je peux vous dire cependant - et a cela, je peux m'engager en mon nom
sinon au nom de l'Opposition - que s'il y a un projet de loi
déposé et qui intéresse les municipalités, il faut
prendre le temps qu'il faut pour ce faire. Il ne s'agit pas deux jours ou six
mois de plus; ce sont des pièces majeures dans le dossier municipal. Je
m'engage à l'étudier sérieusement et à trouver des
méthodes, grâce à la loi qui est déjà
là, parce que cela fait assez longtemps qu'elle est
déposée, pour adopter des positions ou des articles de loi qui
favorisent les municipalités dans le cheminement et aussi dans
l'administration, pas seulement dans le fonctionnement.
Donc, je m'engage de ce côté-là. Mais je vous dis
honnêtement qu'il n'y a pas eu de tractations entre le ministre et moi,
à savoir si ce sont les articles qui devraient être enlevés
ou pas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je veux simplement remercier les
représentants de la ville de Drummondville de la décision qu'ils
ont prise de retirer les articles 1 à 7. C'est bien évident, on
en avait parlé: On sait que les lois municipales font l'objet d'une
révision majeure comme Me Gilles Hébert l'a très justement
souligné, qui a été un des précurseurs de la
révision des lois municipales en cours.
Je dois dire que la proposition de Me Hébert a subi de
légers changements depuis qu'elle a été
déposée. On sait que le monde municipal a connu des modifications
majeures, des changements majeurs au cours des dernières années
et l'évolution qui a eu lieu depuis ce temps-là a fait que le
contexte a beaucoup changé, mais les travaux de la commission
Hébert ont servi de base à la préparation des projets de
loi qui s'en viennent. (10 h 45)
Comme le député de Jonquière, je souhaite que le
projet de loi 100, qui est le premier volet de la refonte des lois municipales,
soit adopté dans les meilleurs délais. Connaissant le
député de Jonquière et le sérieux qu'il met
à nos travaux, je suis convaincu qu'on va prendre tout le temps qu'il
faut pour l'étude de ce projet de loi.
Mme la Présidente, quant à moi je suis d'accord avec le
retrait des articles 1 à 7.
La Présidente (Mme Bélanger): Donc, les articles 1
à 7... Je m'excuse, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Merci, Mme la Présidente. Avant de
les retirer... Si je comprends bien, la refonte des lois quant à la Loi
sur les cités et villes viendra corriger dans l'ensemble - je veux juste
en avoir l'assurance - les demandes qui sont faites dans les articles 1
à 7. Entre-temps, à toutes fins utiles, c'est le statu quo,
c'est-à-dire que c'est vivable actuellement pour la ville de
Drummondville. Il n'existe aucun
problème majeur. Ce sont des technicités. M.
Hébert: C'est exact, M. Parent.
M. Parent (Bertrand): Alors, de la part du ministre, à
l'intérieur du projet de révision de la loi, on retrouvera la
plupart des amendements ou... Ce qui m'inquiète un peu - j'avoue ne pas
avoir pris connaissance de toute la refonte, puisque c'est mon collègue
qui est critique en ces matières, mais je suis préoccupé
par les affaires municipales aussi - c'est que je ne voudrais pas qu'on se
retrouve dans un an avec un autre projet de loi privé pour régler
un petit cas qui serait resté en suspens, mais qui serait important pour
la ville de Drummondville.
Je veux bien croire qu'on nous dit: On les retire globalement, on les
retrouvera dans la refonte. Et si, dans la refonte it y avait un de ces points
qui, pour vous, serait majeur, on devra revenir à la charge, et cette
fois, avec un projet de loi privé. Je ne sais pas s'il n'y aurait pas au
moins une assurance quelconque qu'on puisse corriger, tant qu'à
corriger, et s'assurer que si on les retire ce matin, on n'aura pas à
revenir à courte échéance.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'article du projet de loi qu'on retire concernant la
vente pour taxes, c'est déjà dans la loi générale
sur les cités et villes. Je pense que la municipalité qui
effectue une vente pour taxes a le droit de miser sur la vente de la
bâtisse jusqu'à concurrence du montant qui lui est dû.
Une voix: Oui.
M. Dufour: C'est déjà dans la loi. Donc, l'article
6...
M. Hébert: On voulait aller jusqu'au montant de
l'évaluation municipale.
M. Dufour: Au moins l'intérêt de la
municipalité est protégé par ses taxes.
M. Hébert: Au moins pour les taxes sûrement.
Là ce qu'on voulait, c'était aller jusqu'à
l'évaluation municipale pour en devenir propriétaire et, par la
suite, administrer cet immeuble ou le revendre ou le démolir, etc.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, en réponse aux
préoccupations du député de Bertrand, je peux dire que la
refonte des lois municipales est un projet ambitieux qui compte six lois
générales, six grandes lois, donc six volets, le premier volet
étant la Loi sur les élections et les référendums,
projet de loi qui est devant l'Assemblée nationale et qu'on souhaite
faire adopter avant la fin du mois de juin.
Maintenant, je ne peux pas dire si chacun des sept articles qu'on retire
aujourd'hui sont dans le volet 1. En fait, en les regardant, certains n'y sont
pas. Mais le volet 2 suivra. On compte déposer le volet 2 bientôt,
ce printemps-ci. Après, il y aura le volet 3 à l'automne. En
fait, on travaille déjà sur le volet 3. Toute la refonte prendra
quelques années, bien sûr, de sorte qu'éventuellement,
quand toute la refonte aura été adoptée, la plupart des
dispositions qu'on retrouve maintenant dans les projets de loi privés
auront été couvertes par la loi générale.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Peut-être un dernier commentaire,
pour autant que le procureur, Me Hébert ou le maire de Drummondville,
qui est en cause, sont pleinement conscients qu'il y aura peut-être des
choses qui ne se retrouveront pas dans les réformes. Ce dont je veux
être sûr de ce côté-ci - et je pense que le ministre
sera d'accord avec moi - c'est qu'on ne nous présente pas d'autres
projets de loi privés où on retrouvera ces mêmes articles
par la suite, demandés par la ville de Drummondville. Je trouve que cela
deviendrait un peu lourd, en termes de procédure, d'être
obligés de revenir. Je voudrais être bien sur qu'on s'entende et
que ce soit vivable dans ce sens. C'est cela, ma préoccupation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: La refonte des lois municipales n'est pas
amenée par le gouvernement comme cela sans consultation, c'est toujours
le fruit d'une très large consultation avec le monde municipal, avec les
unions des municipalités, avec les associations municipales, les
secrétaires-trésoriers, les fonctionnaires etc., de sorte que,
quand on présente un projet à l'Assemblée nationale,
l'Opposition y collabore aussi et c'est une disposition qui fait le consensus
dans l'ensemble du monde municipal. Il n'est pas impossible que des
dispositions qui sont dans les projets de loi privés qu'on nous
présente ici ne se retrouveront pas éventuellement dans les lois
générales pour la bonne raison que, probablement, on ne vaudra
pas les mettre dans les lois générales et que ces dispositions
seront refusées ici aussi. On peut les refuser dans
les lois générales et on peut les refuser aussi dans les
lois particulières. Ce n'est pas un engagement de ma part à
accepter tout ce que les municipalités vaudront demander. Ce que je dis,
c'est que les pouvoirs qu'on demande, qui font l'objet d'une demande
générale de la part du monde municipal et que le gouvernement est
prêt à accorder, devraient se retrouver dans les lois
générales. Cela n'empêchera probablement pas les
municipalités, a l'occasion, de se présenter devant la
Législature, surtout pour des lois réparatrices, mais on va
tenter justement de diminuer au minimum les projets de loi privés.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Donc, les articles 1 à 7 sont retirés. J'appelle
l'article 8.
M. Hébert: L'article 8.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Hébert.
M. Hébert: L'article 8, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, Me
Hébert, la parole est à M. le ministre.
M. Bourbeau: Je m'excuse, Me Hébert, ce ne sera pas long.
La disposition de l'article 8 vise à abroger une disposition des lettres
patentes, fusionnant la cité de Drummondville et le village de
Drummondviile-Ouest.
Mme la Présidente, nous avons une modification ou un papillon, si
vous voulez, à apporter à l'article 8. A-t-on distribué
les... On fait présentement la distribution de cette modification qui va
se lire comme suit: "Le projet de loi 222 est modifié par le
remplacement de l'article 8 par le suivant: 8. Le troisième
alinéa du paragraphe 13° des lettres patentes fusionnant la
cité de Drummondville et le village de Drummondville-Ouest,
publiées le 12 novembre 1966 à la Gazette officielle du
Québec, page 5483, est abrogé."
Mme la Présidente, comme vous pourrez le noter, le paragraphe 13
dont on parle comportait trois alinéas et plutôt que d'abroger la
totalité du paragraphe 13 , la modification que nous présentons
actuellement vise à n'abolir que le troisième alinéa du
paragraphe 13 . Peut-être que je pourais vous lire le troisième
alinéa du paragraphe 13°, pour une meilleure
compréhension.
La Présidente (Mme Bélanger): ...une meilleure
compréhension, oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: II se lisait comme ceci: "Tous les travaux
municipaux qui, de par leur nature, sont susceptibles de
bénéficier aux contribuables de la nouvelle municipalité,
seront payés par l'ensemble des contribuables du territoire, mais tous
les travaux d'amélioration locale seront à la charge des secteurs
déterminés par le conseil. Le territoire actuel du village de
Drummondville-Ouest est considéré comme un secteur."
Voilà.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je pense que c'est un amendement assez différent de ce
qu'on a devant nous, parce qu'on parlait du 28 octobre et, là, on parle
du 12 novembre; on parle d'enregistrement par rapport a la publication à
la Gazette officielle. On ne devrait peut-être pas dire "à
la date de résolution du conseil". Cela pourrait nous rappeler des
discussions qu'on a déjà eues sur cela. J'aimerais savoir aussi
la différence de la part des intervenants, d'abord si cette proposition
d'amendement répond aux objectifs qui sont visés et, en
même temps, essayer d'avoir un peu plus d'éclaircissements.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Hébert.
M. Hébert; D'abord, précisons que, dans le texte original
que nous avons soumis, c'est bien le troisième paragraphe de l'article
13 seulement dont nous demandions l'abrogation, et on s'est retrouvé
avec l'article 8, tel qu'on le trouve. Il y a eu quelque chose, je ne le sais
pas.
Mais, une chose est certaine, c'est que nous ne demandons que
l'abrogation du troisième alinéa seulement de cet article, selon
le texte qui vous a été soumis, il y a quelques minutes, tel
qu'il le dit. Ces lettres patentes, comme vous le voyez, ce texte-là a
créé en somme de nouveaux secteurs dans la municipalité,
il y a 21 ans.
Si vous regardez la composition, le texte lui-même, on dit: "Tous
les travaux municipaux qui de par leur nature sont susceptibles de
bénéficier aux contribuables". Alors, vous voyez que la
municipalité, chaque fois qu'elle a à faire un travail
d'envergure qui s'applique à l'ensemble du territoire, doit se demander
si, par exemple, ce garage municipal va bénéficier directement ou
indirectement aux nouveaux secteurs.
Est-ce que, par exemple, un centre-ville, ça
bénéficie directement ou indirectement à ce
secteur-là, etc.? Alors, chaque fois qu'on adopte un règlement,
il faut absolument se poser la question. Cet article qui a accordé ce
privilège, il y a déjà 21 ans, fait qu'au cours des
années, la taxe varie et que vous avez, à l'intérieur du
territoire, des gens qui bénéficient d'une
taxe moindre que les autres, et je parle de la taxe
générale de la ville et non pas des taxes d'amélioration
locale. Elle varie d'un quartier à l'autre.
C'est d'une taxe générale dont je parle ici. La taxe
générale de la ville varie d'un quartier à l'autre
à cause de ça. J'ai remis tantôt un plan de la ville vous
donnant la grandeur de ce quartier. J'aimerais, si c'est possible, qu'on vous
le distribue. Vous allez voir la grandeur du quartier par rapport à
l'ensemble de la ville. D'ailleurs, ce n'est pas un quartier, c'est un
demi-quartier.
J'ai remis le plan à Me Fortin. Si vous me le permettez, je vais
vous montrer le plan. Ce qui apparaît en jaune sur ce plan, c'est le
territoire qui est concerné. Il faut se rappeler que c'est une fusion
qui a été faite, il y a 21 ans. Alors, vous remarquerez que c'est
la moitié d'un quartier. Donc, les gens dans le même quartier
paient des taxes différentes, quant à la taxe
générale foncière, je le dis bien.
Alors, c'est ce que vous voyez en jaune dans le quartier numéro
1. C'est exactement le territoire concerné. Et vous avez en bas du plan,
les populations concernées. Dans le district numéro 1, par
exemple, l'ancien village de Drummondville comprend 1700 personnes aujourd'hui
et, l'autre partie, 1600. Donc 1600 paient une taxe régulière et
1746 patent une taxe différente plus basse dans le même quartier
électoral, le quartier numéro 1.
On a parlé tantôt, Mme la Présidente, d'un contrat
en 1966. On a fait des relevés. En 1966, il y avait 510
propriétés concernées, donc des gens qui vont être
concernés par cette fusion. Aujourd'hui, des 510 personnes, il reste 193
personnes sur 638. Donc, il y a des gens qui se sont ajoutés
après. Des 510, au départ, il reste 193 personnes. (11
heures)
Alors, je mets tous ces chiffres devant vous pour vous donner la
situation réelle ce matin. Je dois vous dire aussi - on parle de respect
des contrats, etc. - qu'il y a des précédents dans ce sens. Je
voudrais vous en citer deux. Par exemple, vous avez la fusion de la ville de
Gatineau en 1974, et, en 1978, dans le chapitre 88, on vient, par une loi,
changer la taxation qui apparaissait dans la première loi et on parle
bien de fusion ici. Vous avez la loi de la ville de Beauport où il y a
eu une fusion en vertu de la même loi regroupant certaines
municipalités de la région, etc.. formant une corporation; c'est
la ville de Beauport et en 1978, le 22 décembre, dans le chapitre 108,
on apporte une modification à la taxation et c'est ce texte dont on
s'est servi comme modèle pour vous présenter le présent
projet de loi. C'est le modèle qu'on nous a suggéré.
Dans ces projets de loi, on laissait au conseil la possibilité
d'établir les taxes comme il le voulait. Or, à l'article 9, on
dit directement dans le texte de loi comment les taxes a l'avenir seront
imposées. On ne touche pas du tout à ce qui s'est fait; c'est un
privilège qui a existé pendant 21 ans, on le respecte, mais on
dit: À l'avenir, pour que tous les gens, au point de vue de
l'équité et de la justice, à l'intérieur de la
ville, paient la même taxe dans tous les territoires, on demande que cet
alinéa du paragraphe 13° soit abrogé de sorte que tous les
gens soient traités sur le même pied. Il apparaît même
incongru qu'à l'intérieur d'un même district
électoral, on paie deux taxes différentes.
C'est évident que c'est pour cela que te président du
Regroupement des citoyens et tous les membres du regroupement sont favorables.
Pourquoi y aurait-il, après 21 ans, une anomalie semblable? Cela a
duré 21 ans, c'est très bien. Dans les deux cas que je vous ai
donnés, vous remarquerez; c'est trois ou quatre ans. Là, cela
fait 21 ans. Je ne pense pas que ce soit exorbitant et que les gens soient
frustrés de subir cette modification. D'ailleurs, je vais vous donner
des chiffres. Les modifications vont représenter par exemple entre 35
000 $ et 40 000 $ pour l'ensemble de ces propriétaires sur un budget
global de la taxe foncière - c'est seulement de celle-Ià dont on
parle - de 13 000 000 $. Cela vous donne une moyenne d'augmentation de 3 %.
C'est le quartier le plus favorisé, où demeure le maire de
Drummondville. Je ne voudrais pas que vous fassiez la relation, mais quand
même il demeure là par hasard. J'ai même les noms des
propriétaires. Par exemple, pour une maison évaluée
actuellement à 75 000 $, on paie une taxe de 1747 $. On va payer une
taxe de 1799 $, ce qui donne une augmentation de 52 $. Une personne qui a un
immeuble évalué à 202 000 $ paie une taxe de 4539 $; elle
va payer une taxe de 4681 $; cela fait une augmentation d'à peu
près 142 $.
Vous voyez que ce n'est pas léser des gens dans leurs droits
absolument fondamentaux. Il faut aussi regarder d'autre part
l'équité et la justice pour l'ensemble des citoyens. Ils ont le
droit d'être traités avec une taxe et avoir... Même si cela
fait 21 ans, je pense qu'après 21 ans, il est normal que tous les gens
paient une même taxe dans la même ville pour les mêmes
services.
Oublions toute la question des taxes d'amélioration locale. Si on
veut se payer des trottoirs en or et que cela nous tente, on le fera. Je ne dis
pas que cela se fait dans Drummondville-Ouest, mais si on veut avoir toutes
sortes de services, on paiera en surplus, mais pour la taxe
générale de la ville pour les services généraux, il
est normal que les gens paient les mêmes taxes. Je le
répète encore une fois: à l'article 9 on ne dit pas que le
conseil agira n'importe
comment, on dit: On va amender les règlements quant è
l'avenir et tout le monde sera taxé de la même façon. C'est
ce que vous dit l'article 9 en fait.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me
Hébert. M. le ministre.
M. Bourbeau: Comme vient de le dire Me Hébert, la
modification à l'article 8 précise que c'est le troisième
alinéa du paragraphe 13° de ses lettres patentes qui est
abrogé. Également, elle précise la date de publication de
celles-ci.
Cette disposition des lettres patentes indique que tous travaux
susceptibles de bénéficier à tous les contribuables
doivent être payés par ceux-ci, alors que les travaux
d'amélioration locale sont à la charge des secteurs
déterminés par le conseil.
Cette disposition des lettres patentes laisse planer un doute sur la
légalité de taxes spéciales qui ont été
décrétées pour payer des travaux municipaux
postérieurement à l'entrée en vigueur des lettres
patentes. Il peut être difficile de déterminer quand les travaux
seront de nature purement locale ou quand ils sont susceptibles de
bénéficier à l'ensemble des contribuables.
La ville est donc dans l'incertitude au plan juridique lorsqu'elle
impose une telle taxe spéciale. En effet, la rédaction
très vague de cette disposition, je pense, en justifie l'abrogation et,
quant à nous, sur la base des discussions que nous avons eues avec les
procureurs et sur la base de l'aspect légal de la chose, si je peux le
dire, nous serions disposés à accorder cette abrogation.
Maintenant, pour ce qui est des arguments de nature un peu plus locale,
si je peux le dire, qui ont été avancés, il y a, bien
sûr, l'argument disant qu'il s'agit de dispositions
négociées lors d'une fusion et qu'on devrait maintenir, d'une
façon indéfinie, les clauses qui ont précédé
la fusion des deux municipalités il y a 21 ans. On doit se demander
à quel moment l'équité change de camp. Bien sûr, si
au lendemain de la fusion, après avoir signé les documents de
fusion, l'année suivante un conseil municipal décidait de
modifier unilatéralement les dispositions d'un acte de fusion, en usant
et même en abusant de sa majorité, on pourrait crier è
l'injustice et à l'iniquité.
Mais, avec le temps, les citoyens qui ont signé cette convention
ont déménagé, sont disparus et ont été
remplacés par d'autres citoyens qui, eux, sont de nouveaux
résidents de la nouvelle ville de Drummondville et non pas des
résidents de l'ancien village de Drummondville-Ouest qui, eux, avaient
un intérêt personnel à défendre à ce
moment-là. Ce qu'il faut se demander, c'est si les droits et les
privilèges des citoyens de l'ancien village de Drummondville-Ouest ont
été transférés aux nouveaux arrivants qui ont pris
la place des anciens dans ce territoire.
Quant à moi, il s'agit plutôt de droits de nature
personnelle par rapport à des droits de nature réelle et je
serais plutôt porté à penser qu'effectivement il n'y aurait
pas, en toute justice, de transmission de ces droits-là d'un occupant
à un autre lors d'un déménagement.
Maintenant, il faut également réaliser que la disposition
a pour effet de créer ce qu'on appelle des taux variables de taxes
foncières. La réforme de la fiscalité municipale qui a
été mise en vigueur en 1979 s'est inscrite en faux contre
l'imposition de taux de taxes variables justement au nom d'une très
grande équité entre les contribuables. On veut que le
système soit neutre et qu'il ne discrimine pas en faveur de quelque
catégorie de citoyens que ce soit. Alors, ces principes-là ayant
été reconnus par l'ensemble du monde municipal, je pense qu'on
doit dorénavant tendre vers une uniformisation de taux de taxes
municipales partout sur le territoire du Québec.
Dans ces conditions-là et étant donné les arguments
qui ont été avancés et ceux dont je viens de parler, quant
à moi, je serais assez disposé à donner suite è la
demande de la ville de Drummondville.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez, M. le
député de Bertrand, avant de vous passer la parole, on est revenu
à l'article 8. Alors, avant de parler de l'article, j'aimerais savoir si
l'amendement à l'article 8 est adopté.
M. Dufour: Si on l'adopte, on adopte l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, il y a
l'amendement, puis après cela on adopte l'article tel qu'amendé.
C'est parce qu'on parle des deux en même temps; on parle de l'article et
de l'amendement. Alors, avant de parler de l'article quand il y a un
amendement, ou on discute de l'amendement ou on l'adopte et puis...
M. Bourbeau: II s'agit du troisième alinéa
plutôt que du premier.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est cela, oui.
Alors, est-ce qu'on continue à discuter sur l'amendement ou si on
l'adopte?
M. Dufour: II faut qu'on discute sur l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors allez-y. M. le
député de Bertrand.
M. Dufour: On va y revenir pareil.
M. Parent (Bertrand): Alors, j'aimerais avoir certaines
informations. Quand, en 1966, a eu lieu la fameuse signature de la fusion, il y
avait combien de gens impliqués?
M. Hébert: 510.
M. Parent (Bertrand): II y en avait 510, à ce
moment-là.
M. Hébert: Oui, 510 propriétés. Une voix:
Propriétés.
M. Parent (Bertrand): Propriétaires. Et, ici, aujourd'hui,
la partie en jaune regroupe environ 1700 propriétés ou
propriétaires. Est-ce exact?
M. Hébert: Cela représente 1700 personnes, donc,
des électeurs.
Mme Ruest-Jutras: Cela représente à peu près
660 propriétés.
M. Parent (Bertrand): Donc, ce que j'essaie de savoir, c'est si
ta partie fusionnée, donc, qui a été sous le coup de
l'entente 1966, est intégrale et si même se sont ajoutées
d'autres personnes depuis ce temps-là. On se comprend bien.
M. Hébert: Oui.
M. Parent (Bertrand): C'est passé de 500 à 600 ou
700 propriétés.
M. Hébert: D'après les chiffres que j'ai ici
c'est...
La Présidente (Mme Bélanger): D'abord, pour le
Journal des débats j'aimerais, chaque fois qu'un intervenant
parle, l'identifier. Alors, Me Hébert.
M. Hébert: De 510 au départ en 1966; de ces gens,
il en reste 193 et le total des propriétés, actuellement, c'est
638.
M. Parent (Bertrand): Actuellement, si je comprends bien, Me
Hébert, ces 638 propriétés auront un taux de taxes
différent, inférieur de quelques cents. Est-ce qu'on pourrait
savoir le taux de la taxe générale dans toute la
municipalité et celle pour ce secteur de Drummondville-Ouest, en
particulier, dont il est question?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Le taux de taxe en 1986 était, pour
l'ensemble de la municipalité, è 2,27 $ et pour le secteur ouest,
à 2,19 $.
M. Parent (Bertrand): M. le maire ou M. le procureur, ta
différence qui existe entre les 2,27 $, soit la taxe
générale dans toute la municipalité, à l'exception
du secteur concerné, et les 2,19 $ dans le secteur concerné a
été, au cours des années 1966 à 1987, une
différence de pourcentage qui s'est maintenue? Ce que j'essaie de
comprendre ou de savoir, c'est si, par rapport à 1966, il y a eu
constamment une évolution, si on a suivi avec des taux de taxes
différents par rapport à l'ensemble des municipalités et
si ceci s'est toujours fait proportionnellement aux augmentations qui se
faisaient pour toute la municipalité.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Alors, M. Parent, cela varie,
évidemment, suivant les travaux qui sont faits chaque année
à cause des lettres patentes telles qu'elles existent. Par exemple, en
1980, la taxe foncière générale de Drummondville dans son
ensemble était de 2,05 $ et elle était de 1,87 $ dans le secteur
ouest. En 1981, 2,45 $ et 2,34 $; en 1982, 2,29 $ et 2,27 $; en 1983, 2,29 $ et
2,22 $; en 1984, 2,40 $ et 2,35 $; en 1985, 2,18 $ et 2,14 $ et en 1986, comme
je vous l'ai mentionné tantôt, 2,27 $ et 2,19 $.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je comprends qu'il s'agit de deux taux
différents mais avec l'évolution seulement depuis l980, je
m'explique mal la différence qu'il y avait. Peut-être que le maire
actuel ou quelqu'un d'autre pourrait m'expliquer. Par exemple, en 1984 ou.
1985, quand c'était 2,14 $ et 2,18 $, on avait atteint pratiquement la
parité, si je peux m'exprimer ainsi, comment il se fait... On parle de
la taxe générale, là, on ne parle pas des taxes
d'améliorations locales.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert. (11
h 15)
M. Hébert: La taxe générale est faite de la
taxe générale et de la taxe spéciale
générale. Par exemple, quand je bâtis un hôtel de
ville, c'est une taxe spéciale, mais qui est imposée à
l'ensemble du territoire. Or, dans le cas de DrummondviIle-Ouest, je ne peux
pas toujours taxer pour l'auditorium, pour une aréna que je vais faire
bâtir dans le territoire de Drummondville. Je dois me demander s'ils
serviront è l'ensemble du territoire, puisque j'en ai déjà
deux autres ou s'ils serviront en partie dans Drummondville-Ouest et è
quel pourcentage je dois les taxer dans Drummondville-Ouest: C'est ce qu'on
doit se poser comme question chaque fois
qu'on fait une implantation. J'impose une taxe générale
que j'applique, soit à l'ensemble du territoire, à
Drummondville-Ouest seule ou au territoire de Drummondville, excluant
Drummondville-Ouest. Chaque fois, je dois me poser la question. Quand on fait
un centre-ville, la restauration du centre-ville, on ne l'a pas imposée.
C'est exact?
Une voix: Oui.
M. Hébert: On ne l'a pas imposée, en partie
seulement dans Drummondville-Ouest. On a décidé d'imposer, mais
on n'est jamais sûr. Il y a eu des contestations nous disant: Vous n'avez
pas le droit ou vous avez le droit. Mais, nous, on a décidé
à la dernière minute d'imposer DrummondviIle-Ouest pour la
restauration du centre-ville. Toutefois, il n'y a rien qui me dit qu'ils ne
contesteront pas demain matin. Pour eux, la réfection du centre-ville
n'a aucune relation avec DrummondviIle-Ouest. Chaque fois, il faut se poser
cette question.
Je ne sais pas si, dans la majorité des villes du Québec,
quand on fait le centre-ville, on impose l'ensemble du territoire, parce que
les gens y vont de toute façon. Nous, on doit, chaque fois qu'on adopte
un règlement, regarder si, peut-être, ils sont touchés et
dans certains cas, on n'est pas sûr. Justement, c'est ce que disait M. le
ministre, dans ses remarques tantôt. C'est une des raisons entre
autres.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Tout en comprenant le but et l'objectif -
je veux bien qu'on me comprenne à ce stade-ci - je pense qu'il y a une
anomalie grave qui doit être corrigée. Je pense qu'il est
important de présenter une modification semblable. Mais à la
lueur des informations que vous me donnez, Me Hébert, je m'interroge
pour le moins, è savoir si les immobilisations faites ces
dernières années, que ce soit pour un centre-ville qu'on ait
décidé de taxer en partie ou en totalité un quartier qui
était touché, ont fait varier le taux de la taxe
générale autant dans l'ensemble de la ville que dans ce secteur
en particulier, mais pas nécessairement proportionnellement. C'est donc
dire que si vous avez décidé de faire un centre-ville, vous avez
dû adopter un règlement pour décider s'il y en avait une
partie qui était imposée à l'ensemble ou à la
totalité ou si on touchait un secteur par un autre.
Si je prends les revendications apportées, du moins dans les
préliminaires, par Mme Francine Ruest-Jutras, il n'y a pas, selon elle,
toujours eu consultation. J'imagine que, sur chacun des règlements
d'emprunt - prenons au moins entre 1980 et 1987 pour parler d'une
période donnée - que vous avez mis de l'avant, vous avez
dû, comme le prévoit la loi, avoir toute la procédure
permettant de bloquer ou de ne pas bloquer. Mais la procédure veut que
la majorité, donc l'ensemble de la population, si elle est d'accord, ne
vient pas voter contre, le principe voulant qu'on se déplace si on veut
voter contre. C'était une minorité qui était
touchée.
Est-ce que je comprends bien en pensant que ces gens, à toutes
fins utiles, n'étaient pas en position d'exercer majoritairement leur
droit, à savoir s'ils devaient être touchés ou non
touchés? Je m'explique. Si on a voulu pour le centre-ville appliquer une
partie de la facture è ce secteur donné, ces gens-là,
même s'ils avaient voulu s'y opposer n'étaient pas en position de
te faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Us pouvaient venir s'enregistrer au registre.
Ce qui est très important, c'est qu'à cause de ces lettres
patentes où on retrouve le mot "susceptible", on n'est jamais sûr
que la décision qu'on prend... Ce n'est pas le texte que vous retrouvez
dans la Loi sur les cités et villes. D'ailleurs, c'est pour cela qu'on
revient è la Loi sur les cités et villes. On va imposer nos taxes
comme le dit la Loi sur les cités et villes. On n'est jamais sûr
lorsqu'on fait un projet, s'ils doivent entrer dedans ou ne pas entrer dedans.
Cela existe, mon Dieu... On m'a conté que les lettres patentes venaient
d'être accordées et, déjà, en 1968, on a
commencé à se poser des questions. Où est-ce qu'on
appliquait des...? Est-ce que vous aviez, oui ou non, entré dans ce
règlement-là? Vous savez, ce n'est pas susceptible de vous servir
ou susceptible de ne pas vous servir. Alors, le conseil prend une chance,
chaque fois, c'est sûr.
M. Parent (Bertrand): Vous conviendrez, Me Hébert, qu'il
est très difficile pour un conseil municipal de trancher la question de
savoir si un hôtel de ville sert ou ne sert pas l'ensemble des citoyens,
il me semble qu'il doit servir l'ensemble des citoyens. Si, à chaque
cas, on s'est reposé la question, je comprends que vous avez des
problèmes sérieux, mais je me place aussi dans la peau de ces
gens-là qui se retrouvaient...
Est-ce que la Loi sur les cités et villes prévoyant les
500 personnes minimum s'appliquait à ce moment-là? Là, on
parle de 600 propriétaires. Il était difficile d'en faire opposer
500 pour demander un référendum ou quoi que ce soit. Si le
groupe, l'ensemble des citoyens, le groupe concerné est d'environ, au
maximum, 638 propriétaires actuellement,
j'essaie de voir comment ces gens-là pouvaient faire
déplacer 500 personnes pour être capables de mobiliser ou de
bloquer, si ce n'est qu'un règlement d'emprunt, avec lequel ils se
trouvaient un peu pris pour être obligés de payer.
J'essaie de comprendre les droits de la minorité, si on veut,
tout en respectant l'idée qu'on veut corriger la situation
aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Ils ne sont pas moins en minorité que
n'importe quel district ou citoyen dans la ville. Ils reviennent sur le
même pied que tous les citoyens et si on leur impose une taxe
générale, ils se réuniront 500, comme ils peuvent le faire
dans le secteur 9, dans le district 8. On dit actuellement: Vous allez
être traités comme tout le monde; vous allez avoir une seule taxe;
vous allez vous prononcer comme tout le monde. Mais vous ne pouvez pas, ad
vitam aeternam jusqu'en l'an 2086 bénéficier de ce
privilège qui a existé déjà longtemps, mais
qu'aujourd'hui, vous croyez... Cela n'a plus de sens.
À un moment donné, il y a de l'équité envers
l'ensemble des citoyens qui doivent payer la même taxe dans la même
ville. Comme je vous ai dit, il y a des précédents. On s'en est
aperçu probablement plus rapidement dans d'autres secteurs où il
y en a qui sont venus après trois ou quatre ans. Pour la ville de Laval,
ils sont venus au bout de cinq ans, et, quand la fusion s'est faite en 1965, on
a refait toute la taxation en 1970.
Je n'ai pas voulu remonter à l'antiquité. Je vous ai pris
les cas plus récents. Mais ça s'est fait de façon
régulière, cette chose-là, à la suite de fusions.
Quand on constate qu'il manque d'équité dans une taxation
générale, oublions tout le reste, ce sont des gens qui, pour les
mêmes services, paient des taxes différentes dans un
demi-district. Tout de suite, ça m'a frappé.
Cela représente à peu près 3 % ou 4 % de la
population.
M. Parent (Bertrand): Une dernière question
là-dessus. Si le projet de loi est adopté, est-ce donc dire que
ce quartier se verrait augmenté de 2,19 $ à 2,27 $ pour ce qui
est de l'année 1987?
M. Hébert: En 1988 seulement, parce qu'on ne pourra pas
imposer tous ces nouveaux règlements-là pour la taxation, avant
1988. Vous voyez la liste des règlements à l'article 9. C'est
à partir de 1988 où tout le monde va avoir exactement la
même taxe. Maintenant, qu'est-ce que ce sera? Ce sera peut-être un
sou de moins dans l'ensemble de la ville ou quatre ou cinq sous de moins. Cela
dépendra du taux de la taxation à l'époque. Mais comme je
vous le dis - je vous ai donné les montants tantôt -une
propriété évaluée à 202 000 $... J'ai le nom
du propriétaire et j'ai son numéro de téléphone, si
vous voulez l'appeler. Il est évalué à 202 000 $ et il va
payer 140 $ de plus sur un compte de taxes de 4539 $.
M. Parent (Bertrand): C'est la maison du maire?
Une voix: Non, ce n'est pas... M. Hébert: Son voisin.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Lemaire.
M. Lemaire (Daniel): Mme la Présidente, M. le ministre,
mesdames, messieurs, j'aurais juste un petit commentaire à faire. Je
pense que le débat a dévié un peu. M. Viau a parlé
d'une quantité de citoyens de Drummondville-Ouest qu'il y avait dans le
temps. Actuellement, il n'en existe plus que quelque 200. Je suis
résident de Drummondville-Ouest et j'étais à
Drummondville-Ouest en 1948 vers la fin de l'année.
J'y suis né. Mais, dans ce temps-là, je n'étais pas
propriétaire. C'est mon père qui était propriétaire
d'une résidence dans Drummondville-Ouest. Je suis propriétaire
d'une résidence dans Drummondville-Ouest depuis 1972. Je pense que M.
Viau n'a certainement pas compté ça dans ses choses. La voisine,
en arrière de chez moi, quand on était jeune, on jouait ensemble.
On était tous les deux dans Drummondville-Ouest. M. Jolin, qui est ici,
demeure à Drummondville-Ouest depuis l'âge de cinq ans. Quand la
fusion s'est faite, il avait 21 ans; alors il n'avait pas de maison à ce
moment-là. Quand la fusion s'est faite, les enfants des gens qui
habitaient dans Drummondville-Ouest, sont revenus dans Drummondville-Ouest et
il y a beaucoup de gens du temps qui sont encore dans Drummondville-Ouest et
qui sont maintenant retraités.
Ces gens-là avaient négocié honnêtement dans
le temps et ils s'attendent à avoir un taux de taxation qui suit et
là, par un projet de loi comme celui-là, on leur demande, dans le
fond... C'est une brisure de contrat. Alors, c'était surtout pour mettre
l'accent sur la quantité de personnes de Drummondville-Ouest qui
demeuraient vraiment à Drummondville-Ouest en 1966. Je pense qu'il y a
des erreurs. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. le
ministre.
M, Bourbeau: Est-ce que l'article est
adopté?
Une voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'était
sur le même sujet qu'on voulait faire des commentaires.
M. Dufour: Mme Jutras avait demandé tout à l'heure
pour intervenir.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais là,
c'est M. Lemaire et je reviens à Mme Jutras.
M. Dufour: II n'y a pas de maire ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Chacun son tour. Mme
Jutras.
Mme Ruest-Jutras: Je voudrais, M. Parent, peut-être
clarifier certaines choses. Je vais vous expliquer comment s'est passée
la fusion. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'au moment où
Drummondville-Ouest et Drummondville se sont fusionnés, le village de
Drummondville-Ouest n'avait pas de dettes et il avait payé pour la
totalité de toutes ses infrastructures. Une fois la fusion faîte,
même au moment où on se parle - et cela explique la
différence de taxation -quand on fait des trottoirs dans l'ancien
village de Drummondville-Ouest, ce n'est que l'ancien village de
Drummondville-Ouest qui paie. Les autres quartiers de la ville de Drummondviile
ne paient pas pour les trottoirs, l'asphaltage, bordures ou "whatever" que l'on
fait dans l'ancien village de Drummondville-Ouest. Ce ne sont que les
résidents de l'ancien village qui paient.
Par ailleurs, quant à la question de l'hôtel de ville, je
vous dirai que cela fait longtemps que c'est réglé. Cela fait
longtemps que le parc régional industriel, c'est réglé.
Les arénas, tous les parcs, tout ce qui a une vocation communautaire, il
n'y a jamais eu de fronde là-dessus, il y a un modus vivendi qui s'est
développé au fil des années. Cela va de soi que ces
choses-là profitent à toute la communauté et l'ancien
village de Drummondville n'a jamais rechigné pour payer ce genre de
choses-là.
Pour ce qui est du règlement du centre-ville, parce qu'on en a
fait grand cas, c'est d'autant plus étonnant que Me Hébert le
sorte, étant donné que c'est lui-même qui a donné un
avis juridique à la ville de Drummondville disant que
Drummondville-Ouest n'avait pas à payer. Pour nous, c'était
clair, parce que, disait-il, si on faisait payer... Là, on faisait du
pavage, des trottoirs et des égouts. Il nous disait que si
c'était la fréquentation par le public qui était
déterminante dans un raisonnement comme celui-là, ce qui est
communautaire, à ce moment-là, il y aurait tout, à la
limite tout ce qui n'est pas un cul-de-sac. Alors, cela dépouillait le
protocole de son sens.
Donc, il faut garder à l'esprit que les gens de
Drummondville-Ouest ne sont pas des profiteurs, de gros méchants
capitalistes qui vivent aux dépens des autres quartiers. Ce ne sont pas
des parasites, ce sont d'excellents contribuables, d'honnêtes citoyens
qui paient pour leurs travaux et pour les travaux qui sont de nature
communautaire. Ils ne font pas payer ceux des autres quartiers quand il est
temps de faire les choses. (11 h 30)
Je voulais revenir aussi sur un argument qui m'a fait un peu sursauter
quand on a dit: II y a de moins en moins de signataires. L'âge faisant
son oeuvre, probablement, il y a de moins en moins de premiers résidents
qui sont là. Vu qu'ils crèvent petit à petit, à ce
moment-là, on peut peut-être éteindre le contrat. Je trouve
cela étrange parce que je me dis: Ce n'est pas lié aux personnes.
M. le ministre, votre argument disant que c'est lié aux personnes
m'étonne. Quand on achète un terrain, s'il y a une servitude sur
le terrain, ce n'est pas lié, je ne suis pas juriste, mais ce n'est pas
lié à l'acheteur. Une servitude cela n'a pas un nom dans le
front, c'est attaché à un terrain et ce protocole n'était
pas attaché à des personnes, il était attaché
à un territoire. Les gens qui demeurent dans ce territoire savent qu'un
protocole régit la taxation et ils peuvent être,
éventuellement, intéressés à acheter à cause
de cela, mais ils savent très bien que cela existe.
Je pense qu'il faut revenir... On parle d'équité. La
question qu'il faut se poser, c'est si on n'avait pas mis ce genre de chose
dans le protocole de fusion, probablement que Drummondville-Ouest serait
restée seule. Drummondville-Ouest était capable de fonctionner,
pouvait faire comme certaines municipalités périphériques
autour de Drummondviile qui font des ententes pour bénéficier des
services dans nos arénas et des choses comme cela.
C'est, comme le soulignait l'ex-maire de Drummondville-Ouest, dans un
esprit de bonne entente, de collaboration qu'à un moment donné,
pour ne pas bloquer le développement, les gens de Drummondville-Ouest
ont accepté de se fusionner. Qu'on relègue aux oubliettes un
protocole de fusion en disant que cela n'a plus aucune valeur, à ce
moment-là, je me demande ce qui retiendra les citoyens de dire: Qu'ils
prennent un contrat et qu'ils l'envoient à la poubelle. Si on veut
modifier le contrat, qu'on le négocie. Qu'on négocie la
modification, mais qu'on ne l'impose pas par la seule force du nombre.
Quant à la consultation, M. Parent, à laquelle je faisais
référence dans mon texte, ce n'est pas la consultation sur les
règle-
ments d'emprunt, c'était la consultation sur le projet de loi
privé sur les articles 8 et 9 qui touchent particulièrement
Drummondville-Ouest.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aurais deux ou trois questions à poser,
peut-être à M. le maire ou à Me Hébert pour
comprendre encore un peu mieux. Je vais prendre, à titre d'exemple, une
des résolutions qui ont été adoptées par le conseil
municipal, un des règlements plutôt, prenons le règlement
1266, un règlement d'une valeur de 313 000 $ qui a été
adopté le 10 octobre 1978.
Dans ce règlement, vous avez la clause qui dit comment seront
imputés les coûts. Des dépenses de ce règlement
affectent, entre autres, le garage municipal, la bibliothèque
municipale, un chalet, un stade de baseball, le centre culturel, le poste de
police et l'hôtel de ville. Ces dépenses affectent un grand nombre
de services municipaux. Est-ce que le remboursement de ce règlement a
été demandé à l'ensemble de tous les contribuables
de la municipalité ou si on a exclu du remboursement l'ancien secteur du
village de Drummondville-Ouest?
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Hébert.
M. Hébert: Dans ce cas particulier, il faudrait que je
regarde la clause de taxation telle qu'elle existe.
M. Bourbeau: À la clause qu'on retrouve dans tous les
règlements que vous nous avez donnés, il est dit: "Une taxe
spéciale annuelle suffisante basée sur la valeur de tous les
biens et immeubles imposables prévus au rôle d'évaluation
en vigueur pour le secteur qui, avant l'émission des lettres patentes
ratifiant la création de la nouvelle cité de Drummondville, le 28
octobre 1966, était connue et désignée comme étant
le territoire de la cité de Drummondville. Ce mode de taxation
étant en conformité avec l'article 13 des lettres patentes
émises le 28 octobre 1966 est ratifié."
M. Hébert: Cela veut dire qu'on exclut
Drummondville-Ouest.
M. Bourbeau: Dans ce cas-ci, vous avez exclu Drummondville-Ouest.
Pourquoi l'avez-vous exclue dans ce cas-ci?
M. Hébert: Probablement parce qu'on était... Mme la
Présidente, probablement qu'on a pensé à l'époque
que c'étaient des services qui ne pouvaient pas leur être utiles
ou susceptibles - comme diraient les lettres patentes - de
bénéficier.
M. Bourbeau: Vous avez un montant de 30 000 $ pour la
bibliothèque municipale là-dedans...
M. Hébert: Alors, voyez-vous, vous confirmez ce que je
viens de dire, M. le ministre.
M. Bourbeau: Enfin, je voudrais savoir s'il y a une autre
bibliothèque municipale qui sert l'ancien village de
Drummondville-Ouest.
M. Hébert: II y a une seule bibliothèque.
M. Bourbeau: Et le centre culturel, c'est la même chose?
C'est un seul centre culturel pour la ville. Alors, qu'est-ce qui fait que vous
avez estimé que vous ne deviez pas imputer une partie de ce
règlement à l'ancien village de Drummondville-Ouest, puisque vous
nous dites qu'il y a un seul centre culturel, une seule bibliothèque
municipale?
M. Hébert: M. le ministre, probablement qu'à
l'époque, le conseil a dit: on ne court pas de risque et on les exclut
à cause des lettres patentes. Je ne peux pas vous répondre parce
que, justement, il faut se prononcer dans chaque cas. C'est exactement le cas
dont je vous parlais tantôt. Cela va se perpétuer au fur et
à mesure qu'on va faire des améliorations à une
bibliothèque. Évidemment, il n'y aura pas de grands travaux. Mme
Ruest-Jutras dit que tout est construit - j'en doute fort - mais il y aura
sûrement des améliorations, des constructions qui vont se faire au
cours des années.
M. Bourbeau: Une autre question, Mme la Présidente. Tout
à l'heure, Mme Ruest-Jutras, dans sa présentation, a
déclaré que, dans le secteur de l'ancien Drummondville-Ouest,
quand on faisait des travaux d'amélioration locale - des trottoirs, des
pavages, etc. - ces taxes n'étaient imposées que dans le
territoire en question et non pas dans l'ensemble de la
municipalité.
La question qui se pose à ce moment-ci, quand on fait des travaux
semblables dans d'autres secteurs, c'est: les répartit-on dans
l'ensemble de la municipalité ou dans les secteurs où sont faits
ces travaux?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Ruest-Jutras.
Mme Ruest-Jutras: Si on fait des travaux...
La Présidente (Mme Bélanger): Allez, Mme
Ruest-Jutras.
Mme Ruest-Jutras: Si on fait des travaux, par exemple, dans le
quartier Saint-Joseph, ceux-ci vont être payés par l'ensemble de
la ville de Drummondville, à l'exclusion de Drummondville-Ouest. Ce sont
tous les citoyens, sauf ceux de l'ancien village de Drummondville-Ouest, qui
vont payer des travaux faits dans les autres quartiers.
Je tiens a dire, en réponse aussi à ce que vous avez lu...
Évidemment, c'est un règlement de 1978 au montant de 330 000 $.
Je suis très étonnée de voir qu'à cette
époque le conseil réagissait de cette façon. Je peux vous
dire, M. le ministre, que nous venons de compléter des travaux pour 1
250 000 $ au centre culturel et que le village de Drummondville-Ouest a
payé son dû. Nous avons une nouvelle bibliothèque
municipale depuis environ quatre ans, qui a coûté très
cher. Les citoyens de Drummondville-Ouest ont payé leur part. Nous
faisons régulièrement des travaux d'amélioration de
bâtiments pour des sommes importantes, sur nos arénas, sur
l'hôtel de ville et sur des choses comme cela et les citoyens de
Drummondville-Ouest paient leur dû. Peut-être qu'à cette
époque il y avait...
Je suis étonnée parce qu'il me semble, aussi loin que je
me rappelle, cela a toujours été une constante, que tout ce qui
était communautaire, Drummondville-Ouest payait. C'est peut-être
un règlement exceptionnel, mais je vous cite des faits récents.
Cela allait de soi, tout comme on contribue quand, par exemple, on a fait une
piscine dans un quartier voisin et les gens de Drummondville-Ouest ont
payé leur part de la piscine du quartier Saint-Joseph.
M. Bourbeau: Écoutez, c'est possible. J'ai quelques
règlements en liasse devant mot et c'était celui où les
travaux étaient identifiés d'une façon spécifique.
C'est pour cela que je l'ai nommé. C'est peut-être une exception.
D'ailleurs, il est bien évident que si on avait
régulièrement exclu le village de Drummondville-Ouest des
règlements, votre taux ne serait pas de 2,19 $, il serait plutôt
de 0,19 $. Je suis bien convaincu que les gens de Drummondville-Ouest doivent
en payer une bonne partie.
Je n'ai pas vraiment eu de réponse très claire à ma
question. Je vais peut-être la reposer à M. le maire ou à
M. le procureur. Les règlements d'emprunt pour des travaux
d'amélioration locale - égouts, pavage, etc. -est-ce qu'ils sont
facturés aux secteurs ou à l'ensemble des contribuables, à
l'égard de Drummondville-Ouest et à l'égard des autres
secteurs de la ville? Je m'excuse, mais j'aimerais qu'on me donne une
réponse peut-être différente ou plus claire. Je n'ai
vraiment pas saisi.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Hébert.
M. Hébert: Mme la Présidente, M. le
trésorier Gilles Bélisle va vous répondre sur la
façon de...
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Bélisle.
M. Bélisle (Gilles): Mme la Présidente, M. le
ministre, pour éclaircîr un peu la situation, c'est que, pour fins
de la taxation, c'est au service de la dette, sur les travaux, que l'on doit
effectuer un calcul pour en arriver à la disparité en ce qui
concerne le taux de la taxe. On divise la ville en trois. C'est-à-dire
qu'il y a les travaux communautaires, travaux qui sont applicables strictement
à Drummondville en ce qui concerne les travaux publics et les travaux
strictement applicables à Drummondville-Ouest.
C'est pour cela qu'on divise les règlements. On dit: Ils sont
communautaires ou ils sont applicables seulement à Drummondville ou
Drummondville-Ouest. À partir de la, chaque année, il faut faire
le calcul, au service de la dette, des règlements qui ont
été appliqués, parce que le service de la dette change en
fonction des taux d'intérêts. On a des refinancements et ainsi de
suite.
Chaque année, il faut refaire le calcul pour déterminer le
taux de taxation du service de la dette applicable aux travaux communautaires,
à Drummondville et à Drummondville-Ouest. C'est là qu'on
arrive à un taux qui change chaque année.
M. Bourbeau: Mais ce qu'on appelle une taxe de secteur ou une
taxe d'amélioration locale comme telle, est-ce que vous en avez une
quand vous faîtes des travaux...
M. Bélisle (Gilles): Non, ça n'existe pas, sauf
pour de...
Une voix: ...
M. Bélisle (Gilles): Oui, c'est ça. S'il y a des
travaux d'amélioration locale à
Drummondville-Ouest, on les impute à Drummondville-Ouest.
Une voix: Dans le secteur complet?
M. Bourbeau: Dans ie secteur qui est desservi par ces
travaux-là. Si vous faites des travaux de même nature dans
d'autres secteurs que Drummondvi!le-Quest, est-ce que les gens de
Drummondville-Ouest paient pour ces travaux-là?
M. Bélisle (Gilles): Non,, c'est Drummondville. C'est pour
ça que je dis que c'est divisé en trois. Les travaux à
Drummondville, c'est Drummondville et les travaux à Drummondville-Ouest,
c'est
Drummondville-Ouest. Les choses communautaires, c'est-à-dire une
arena ou une bibliothèque, c'est communautaire, donc c'est
communautaire.
M. Bourbeau: Bon, alors, il n'y a pas d'iniquité, à
ce que je peux voir, qui est faite à Drummondville-Ouest dans les cas de
travaux d'amélioration locale. C'est payé par les
propriétaires riverains dans ces cas-là et, dans le cas de
Drummondville, c'est payé aussi par l'ensemble des
propriétaires.
M. Bélisle (Gilles): Oui.
M. Bourbeau: Maintenant, une autre question, puisqu'on parle de
la répartition des coûts. J'ai devant moi un autre
règlement, le règlement 1706 qui vise une dépense de 1 500
000 $ pour la réalisation du programme ReviCentre et un emprunt de 750
000 $ à cette fin. ReviCentre, c'est le centre-ville de la ville de
Drummondville.
À la fin de ce règlement-là, vous avez la clause
encore qui dit qu'une taxe spéciale annuelle suffisante, basée
sur la valeur inscrite au rôle d'évaluation en vigueur pour tous
les biens-fonds - une taxe va être imposée - imposables de la
ville de Drummondville, a l'exception du secteur qui, avant le 28 octobre 1966,
était connu et désigné comme étant le territoire de
la municipalité du village de Drummondville-Ouest.
Est-ce que je dois comprendre que, dans le règlement de 750 000 $
pour le ReviCentre, l'ancien village de Drummondville-Ouest était exclu
des coûts de remboursement de ce règlement aussi?
M. Hébert: Quel numéro, M. le ministre?
M. Bourbeau: Le règlement 1706 du 22 avril 1985.
M. Bélisle (Gilles): 1706 a été
considéré comme un règlement du secteur Drummondville.
M. Hébert; Donc, Drummondville-Ouest n'a pas
participé.
M. Bélisle (Gilles): Drummondville-Ouest ne participe pas
au service de la dette de ce...
M. Bourbeau: Donc, pour ce qui est du centre-ville de
Drummondville, de la revitalisation du centre-ville, le coût de ce
programme n'est payé que par la partie de la ville qui était dans
l'ancien Drummondville-Sud, enfin, Drummondville?
M. Bélisle (Gilles): Drummondville.
M. Bourbeau: Je pense que ça donne un autre exemple d'une
situation où un secteur doit sûrement bénéficier des
avantages de la revitalisation du centre-ville et ne paie pas sa partie des
coûts. C'est ce que je dois comprendre?
M. Bélisle (Gilles): C'est ça, M. le ministre.
M. Bourbeau: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. Savoie.
M. Savoie (Hervé): Merci, Mme la Présidente, je me
place dans une position objective, étant donné que je suis
président du Regroupement des citoyens. Mme Ruest-Jutras tente de
défendre son quartier et le maire tente d'essayer de trouver une
équité dans tout ça. Nous, on s'est posé la
question à plusieurs reprises. On suppose qu'à
Drummondville-Ouest, au moment de la fusion, les gens qui ont
prôné le protocole d'entente avec Drummondville étaient des
gens de bonne foi, et j'en suis certain.
Supposons qu'un représentant de quartier veut se faire du capital
politique, qu'il y a un gouvernement municipal qui est au pouvoir et qu'il a
une bonne main mise sur tout ça. S'il n'y a personne pour observer les
dépenses qui peuvent se faire dans le quartier, c'est possible qu'il se
fasse des dépenses dans le quartier de Drummondville-Ouest et qu'elles
soient réparties à toute la ville de Drummondville.
C'est une possibilité. Alors, à ce moment-là, nous
disons: Pourquoi ne pas y mettre une équité qui réglera
tous les problèmes qui pourraient subsister si, advenant le cas, il y en
avait. (11 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Savoie. M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Je vais essayer d'éclairer un peu plus encore
le débat. On parle de taxes spéciales, j'ai cru comprendre cela:
des taxes générales, des taxes communautaires divisées en
trois secteurs; c'est un peu tout cela qu'on a. Il arrive souvent dans les
municipalités qu'on fait un règlement général pour
faire l'asphalte: réparations, entretien, etc. On décide que l'on
fait un entretien qui touche à peu près l'ensemble de la
municipalité ou qui pourrait toucher une partie seulement. Comment
procédez-vous, à ce moment-là, pour votre règlement
d'emprunt qui serait pour faire des travaux d'entretien dans la
municipalité?
M. Bélisle (Gilles): À ce moment-là, le
règlement est applicable à Drummondville simplement.
Drummondville-Ouest est exclu.
M. Dufour: Dans un deuxième temps, pour encore
éclairer un peu plus, s'il y a un morceau d'asphalte qui relève
de l'entretien à Drummondville-Ouest, vous avez une partie qui touche
l'ensemble de la municipalité et une autre partie qui touche seulement
Drummondville-Ouest, si je comprends bien, est-ce que cela veut dire que vous
diviseriez votre règlement en deux parties: une pour
Drummondville-Ouest, exactement les coûts réels, et les autres
parties de la ville réparties sur l'ensemble des contribuables? Vous ne
devez pas faire de taxes spéciales pour...
M. Bélisle (Gilles): Absolument, Je m'excuse. Merci, Mme
la Présidente. Pour vous éclairer encore plus, chaque
année, lors de la préparation du plan triennal, on distingue les
travaux de pavage et de trottoirs qui seront exécutés dans le
secteur de Drummondville-Ouest et les travaux effectués dans le reste du
secteur de Drummondville. Lorsque l'on adopte les règlements pour les
fins de ces travaux, on adopte des règlements distincts pour que le
service de la dette soit assumé pour la partie des travaux de
Drummondville-Ouest, strictement par Drummondville-Ouest et les travaux de
Drummondville, strictement par Drummondville.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'aimerais compléter mon intervention. Mme la
Présidente, hier soir j'ai assisté à une rencontre
mémorable entre le ministre de l'Éducation et un certain nombre
d'intervenants de mon comté où on demande un acte
d'autorité de la part du ministre de l'Éducation, qui nous a
répondu à ce moment-là: "Celui qui use d'autorité
commence déjà à la perdre." Au point de vue des
commissions parlementaires, au point de vue municipal, c'est important
d'essayer de trouver un modus vivendi entre les intervenants.
Je ne peux pas être dans la philosophie du ministre, pas plus que
dans la philosophie de l'Opposition qu'on ait des intervenants qui partent en
maudit ou fâchés les uns contre les autres en disant: On
était è Québec, il y a eu des gestes d'autorité,
c'est fini, c'est irréversible.
J'ai bien écouté l'intervention de Mme Jutras tout
à l'heure qui représente ce quartier, un peu moins M. Lemaire; ce
n'est pas sa faute, parce que cela prenait un intervenant plutôt que d'en
avoir deux. Mme Jutras, à deux ou trois reprises, a mentionné
qu'il n'y avait pas eu de négociation ou qu'il n'y avait pas eu de
réelles consultations. J'aimerais savoir de la part de Mme Jutras ce
qu'elle entend exactement par "consultation". Il y a un débat de fond
que l'on devra peut-être faire ailleurs ou peut-être le dire
après, mais j'ai une approche par rapport à des taxes comme cela,
je veux qu'on s'attaque bien au problème de Drummondville qu'on a devant
nous. C'est vrai qu'il y a des administrateurs qui, à un moment
donné, ont fait des fusions et qui sont prêts à s'engager
dans n'importe quoi, parce qu'ils veulent mettre un peu de "gravy" sur le porc
ou le boeuf. Cela fait dire aux gens: Bien oui, la fusion sera bonne pour tout
le monde. Malheureusement, il y a beaucoup de lois qui ont été
changées. Je suis d'accord avec ce que Me Hébert a dît, ce
n'est pas un précédent. Cela s'est faît
régulièrement, malheureusement. Pour moi, la parole
donnée, c'est sacré. Dans une municipalité, il ne devrait
pas y avoir d'iniquité ou des taux différents
nécessairement.
Je ne crois pas que ce soit une bonne façon et que ce soient des
manières détournées d'amener des gens à embarquer
dans une aventure quî est susceptible de changer selon le gré des
administrateurs et selon la bonne volonté du gouvernement ou autre.
Je pose cette question à Mme Jutras, Vous avez parlé de
négociation. Qu'est-ce quî pourrait arriver ou quelle serait votre
ouverture par rapport à une négociation possible ou une
tractation possible avec l'ensemble des Drummondvillois? Il est important que
les gens vivent aussi au même rythme.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Jutras.
Mme Ruest-Jutras: II doit en être avec les
municipalités comme il en est avec les individus. Il y aurait
possibilité de s'asseoir, les deux parties, donc Drummondville-Ouest
d'un côté, la ville de Drummondville de l'autre, et de voir,
après vérification sur le terrain, à quoi les gens
seraient prêts peut-être pour en venir à liquider ou
à modifier ce contrat. Cela peut être dans les travaux qu'on
ferait dans l'ancien village de Drummondville, cela peut être plein de
choses, mais cette possibilité n'a jamais été mise sur la
table. Là, ce vers quoi on se dirige, c'est une solution imposée.
Je vous ramène à ce que disait le juge Savoie: Une ville qui veut
se fusionner peut, à ce moment, faire n'importe quelle promesse et dire,
au bout d'un certain temps, cela ne va plus, je ne respecte pas mes
engagements, j'ai la force du nombre pour moi et salut la visite!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: La loi est devant nous, elle a été
appelée aujourd'hui. Si les tractations
n'ont pas eu lieu avant, je trouve cela un peu malheureux. II est
évident que, par rapport à une bonne entente de l'ensemble des
citoyens, ce n'est pas ce qu'on a trouvé de mieux. On est pris devant un
fait accompli, en ce sens qu'un problème est soulevé et je n'ai
pas de solution miracle à cela. J'essaie de suivre attentivement
l'ensemble du dossier. Je me demande ce qu'on aurait pu faire. Il est vrai que
des avocats ont été mêlés à ce dossier au
début, et on a probablement laissé aller des choses. On peut se
poser beaucoup de questions dans la société. Parfois on part pour
un voyage et on ne s'assure pas qu'on a le billet de retour. Cela est
arrivé à des personnes par chez nous. Elles ont eu de la
misère à revenir. Elles ont eu leur billet de retour en juin.
Certains petits problèmes comme cela sont difficiles à vivre.
Je pense qu'on est tous dans le même bateau ou dans le même
train que Drummondville. J'essaie de trouver où se situerait
l'équité. Je me demande si, après 20 ou 21 ans, les gens,
fondamentalement, par rapport à l'ensemble... Normalement, des projets
d'emprunt durent 20 ans. Ce qui veut dire que depuis 20 ans,
c'est-à-dire que depuis 1966, ce sont de nouveaux projets d'emprunt. H
ne doit pas y en avoir plus tôt que 1966-1967, je ne crois pas.
J'essaie de réfléchir à haute voix pour trouver le
modus vivendi, mais je ne pense pas le trouver rapidement. J'ai l'impression
que les positions sont assez différentes. Une personne dit: On ne doit
pas changer. Une autre dit: On doit changer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Lemaire.
M. Lemaire: Mme la Présidente. M. le député
de Jonquière, j'aurais un commentaire à faire là-dessus.
Dans le fond, ce qu'on est venu demander à l'assemblée ici - ce
n'est pas de dire: II n'y a pas de négociation possible - c'est de
retirer les articles 8 et 9 et de laisser aux citoyens la possibilité de
négocier. Il n'y a pas eu de négociation. Il peut y en avoir des
négociations.
Semble-t-il que le conseil de Drummondville était tanné de
ce protocole d'entente parce que cela fait 20 ans qu'il dure. Par contre, on ne
nous en avait jamais parlé avant le 8 décembre. Â ce
moment-là, M. le maire est arrivé devant nous et nous a dit: J'ai
présenté un projet de loi à l'Assemblée nationale.
On n'est pas absolument contre le fait de payer le même pourcentage de
taxation que les gens de Drummondville, loin de là. Je pense qu'il y a
probablement même beaucoup de gens qui ont signé les deux
pétitions dans l'assemblée.
Cependant, ce que nous voulons, c'est qu'il y ait possibilité de
négocier. Que les gens de Drummondville puissent rencontrer les gens de
Drummondville-Ouest et en venir à une entente, une nouvelle
négociation. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je ne sais pas si Me Hébert voulait
ajouter quelque chose. Moi, j'ai des questions pour essayer de conclure sur le
dossier.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Mme la Présidente, on n'appellera
peut-être pas cela de la consultation, mais on a informé les gens
pendant une soirée complète, le 2 décembre. Les gens ont
été invités par la radio, etc., à venir entendre,
de la part du maire et de ma part, ce que contenait le projet de loi.
On parle de négociation, mais on va négocier quoi? On veut
négocier et M. le maire, qui est un des opposants, me dit - il vient de
dire cela - On n'est pas contre le fait de payer la même taxe que
Drummondville. Alors, c'est réglé. C'est exactement ce qu'on
demande. Qu'est-ce qu'on va négocier? On va arriver devant les gens du
territoire et on va dire: Est-ce que vous voulez payer un peu plus pour payer
comme tout le monde? Qu'est-ce qu'ils vont dire? Non. Est-ce qu'ils vont nous
dire: On va payer 90 %, 60 %. Est-ce que c'est cela qu'on veut négocier?
Je ne sais pas ce qu'on veut dire par négocier.
On vient nous dire, il y a deux minutes: On n'est pas contre le fait de
payer la même taxe que Drummondville. Pour moi, c'est exactement ce qu'on
demande par notre projet de loi. On veut négocier. On n'a pas
négocié, mais négocié... Vous avez 638 personnes,
on va les approcher et on va dire: Est-ce que cela vous plairait de payer comme
l'ensemble de la ville, comme les 8010, les 30 000 autres? Ils vont dire:
Sûrement non. Alors, on ne négocie pas, on va revenir vous voir et
on va vous dire: On ne s'entend pas, mais on est d'accord tous les deux pour
que cela soit équitable, puisque nous ne sommes pas contre le fait de
payer la même taxe que Drummondville.
Je pense que il est inutile de se rencontrer. On voit très bien
qu'on s'en va dans un cul-de-sac. Je ne vois pas ce qu'on pourrait changer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
Présidente.
M. Parent (Bertrand): Mme la Présidente, excusez! Je vais
essayer de conclure, en ce qui nous concerne, de ce côté-ci.
Premièrement, le passé, c'est le passé, il y a des
élus qui ont pris des décisions. J'en viens s la conclusion,
à partir de ce que le ministre a dit tantôt, à partir de
tout ce qui a été exposé, qu'il y a eu deux poids deux
mesures au cours des 21 dernières années. On n'a pas toujours
été capable d'appliquer tous les mêmes principes. Ce que
j'ai cru comprendre, c'est qu'il y a des services communautaires qui ont
été mis au compte de l'ensemble parce que cela servait
l'ensemble, mais dans certains cas, on l'a vu avec un emprunt de 330 000 $,
cela n'a pas été imposé.
J'en conclus et je pense qu'on est relativement sûr qu'il n'y a
pas eu toujours la même mesure d'appliqué. Mais devant la
situation, de 1987, qu'est-ce qu'on fait? Dans ce sens, je pense que les
élus municipaux, les citoyens des deux côtés, doivent quand
même faire face à cette situation. Il est impossible, en 1987,
aujourd'hui où on veut ratifier et corriger cette situation inacceptable
- je le conçois - que l'on essaie de retracer ce qui s'est fait,
qu'est-ce qui appartient è quoi?
Ce n'est pas pour rien que je posais la question de la fluctuation des
taux de Drummondville-Ouest par rapport à Drummondville pour les cinq,
les sept dernières années. On voit que cela variait, qu'il y
avait une différence de 0,18 $t 0,20 $ et il y a eu
jusqu'à une différence de 0,02 $ en 1981 ou 1982. On voit que
l'application n'était pas nécessairement la même ou que le
principe n'est pas nécessairement le même. Quant aux travaux, Mme
Ruest-Jutras a dit à un moment donné: Quand on fait des
trottoirs, quand on fait des rues, on paie notre partie. Je pense que cela
tombe sur les taxes d'amélioration locale comme telles et cela ne vient
pas affecter.
J'en viens à la conclusion que la préoccupation des
citoyens de Drummondville-Ouest dans la négociation n'est pas
nécessairement de dire: Écoutez, on va négocier pour se
rapprocher. Je pense qu'une décision doit être prise et cette
décision est de ramener le taux tel qu'il est présenté,
c'est-à-dire tel qu'il se fera par l'amendement. Mais, en tant qu'ancien
élu, dans une situation semblable, je pourrais au moins suggérer
à M. le maire et aux élus municipaux de trouver peut-être
dans la partie de la négociation, une façon d'avoir une mesure
compensatoire, c'est-à-dire d'octroyer dans des demandes au cours de la
prochaine ou des deux prochaines années, un parc, un équipement
communautaire qui serait payé par l'ensemble, mais qui servirait
à ce quartier-là en particulier. Cela pourrait être une
mesure compensatoire fort intéressante. Il y a sûrement des
projets que les gens ont. Cela ferait une espèce de paix entre les
parties et, à mon avis, cela permettrait de mettre une fin à tout
cela. Je pense que tout cela serait la partie négociable. Si M. le maire
s'entendait pour prendre une espèce d'entente dans ce sens-là,
moi, je pense que cela pourrait être fort acceptable par toutes les
parties. On pourrait régler ce cas-là, ce matin.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. À la
suite à cette discussion, nous allons suspendre les travaux pour cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
(Reprise à 12 h 8)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Est-ce que
l'amendement à l'article 8 est adopté? M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, avant de l'adopter, j'aurais
une question à poser au maire. Je pense bien que tout le monde comprend
qu'il y a certaines tractations qui se font et je pense que c'est un peu
normal. Il y a une ouverture d'esprit manifestée par les opposants
indiquant qu'il aurait pu ou qu'il aurait dû y avoir des
négociations. Est-ce que cette proposition, M. le maire, pourrait
être morale? Je ne pense pas qu'on puisse l'inscrire dans la loi, mais je
pense que c'est quand même bon parfois de prendre des engagements moraux,
certains engagements par rapport à des situations comme telles et cela,
c'est peut-être de nature à trouver des compromis. C'est
peut-être une ouverture d'esprit qu'on doit montrer de temps en
temps.
Est-ce que vous seriez prêt, par rapport à ce projet de
loi, a nous dire... peut-être pas à vous engager formellement; ce
serait difficile de le faire parce que, même si vous le disiez, il
resterait toujours que, dans les esprits des gens, il faut au moins accepter
leur bonne foi, essayer, avec les gens concernés, de trouver une
certaine façon compensatoire par rapport à ce changement qui est
apporté. Ce n'est pas la faute des gens qui sont là si cette loi
a été prise, pour la plupart... il y en a qui n'étaient
pas au monde, qui sont arrivés après, et il y a des arguments qui
nous disent: oui, les avantages sont attachés au terrain et non pas
à l'individu. Je serais porté à croire cet argument et je
pense que c'est celui-là qu'on doit retenir parce que la taxe est
basée sur le fonds de terrain et non pas sur les individus comme tels,
ni sur l'impôt. Donc, il y a un certain nombre de remarques qui sont
vraies et qui causent des problèmes.
J'aimerais savoir si voua seriez prêt, à partir de
maintenant, après que la loi sera adoptée, à engager,
jusqu'à un certain point, une certaine forme de négociation avec
les intervenants de ce matin ou avec les intervenants de l'ensemble du
quartier. Cette compensation peut être monétaire; elle peut
être aussi de l'équipement ou une amélioration possible ou
peut-être des échanges qui feraient que tout le monde serait
heureux et content.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Ménard (Serge): M. Dufour, à titre de maire, je
travaille toujours avec un conseil municipal. Vous avez été maire
longtemps, vous travailliez avec un conseil municipal. Je peux vous dire que le
conseil serait d'accord pour ne pas négocier le protocole parce que cela
a déjà été fait. Je pense qu'on aurait
peut-être une certaine ouverture d'esprit pour regarder certains projets
communautaires pour l'ex-village de Drumrnond ville-Ouest.
Maintenant, comme je le disais, je suis le seul élu au conseil
qui reste dans le village de Drummondville-Ouest. Je ne voudrais pas que la
population, en général, pense que je travaille seulement pour le
quartier où je demeure. Je pense que le conseil de ville est de bonne
foi, même s'il y a certaines personnes qui ont fait sentir que nous
étions de mauvaise foi. Ce que vous demandez, je pense que c'est
discutable avec l'ensemble du conseil. Je serais d'accord pour peut-être
regarder la possibilité d'installer de l'équipement communautaire
dans l'ex-village de Drummondville-Ouest.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 8 est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Le
nouvel article 8 est adopté. J'appelle l'article 9.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, on aurait une modification
à apporter à l'article 9 qui se lirait comme ceci. L'article 9 du
projet de loi est modifié... On est en train de distribuer la
modification. Je vais attendre quelques secondes pour m'assurer que tous les
membres de la commission en aient reçu copie.
L'article 9 du projet de loi est modifié: 1° par l'addition,
à la deuxième ligne, après le mot "annexe", de la lettre
"A"; 2° par le remplacement de la clause proposée par la suivante:
"II est par le présent règlement imposé et il sera
prélevé, chaque année, sur tous les immeubles imposables
situés dans la municipalité, une taxe spéciale à un
taux suffisant d'après leur valeur telle qu'elle apparaît au
rôle d'évaluation en vigueur chaque année, pour pourvoir au
paiement, en capital et intérêts, des échéances
annuelles conformément au tableau annexé au présent
règlement".
Mme la Présidente, cette disposition découle de l'article
8 du projet de loi et a pour effet de remplacer les clauses de taxe
spéciale de secteurs décrétée dans les
règlements énumérés dans l'annexe par une clause
imposant une taxe spéciale sur tous les biens-fonds imposables
situés dans la municipalité. La modification remplace le
deuxième alinéa de l'article 9 par une disposition plus claire,
plus précise et conforme aux clauses utilisées habituellement
dans des règlements de cette nature.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va? Est-ce qu'il
y a des interventions sur l'amendement? Me Hébert.
M. Hébert: Je suis sûrement d'accord avec le texte
proposé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais poser une question. Par rapport à
ces règlements, l'annexe A, est-ce qu'il y a des règlements qui
sont antérieurs à la fusion de la municipalité de
Drummondville à Drummondville-Ouest? (12 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Je vais vous donner ça. Excusez-moi, M.
Dufour. À ma connaissance, non. D'ailleurs, on a produit tous les
documents, tous les règlements ici à l'Assemblée. Je vais
m'en assurer, mais, d'après moi, aucun ne précède la
fusion. Il n'y en a pas, il n'y en a aucun, M. Dufour.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 9 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 9, tel qu'amendé, est adapté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10.
M. Bourbeau: II y a également une modification à
l'article 10. La modification devrait se lire comme ceci: Article 10. "Le
projet de loi 222 est modifié par la
suppression de l'article 10". Alors, cet article n'est pas utile,
puisque le projet de loi ne contient aucune disposition ayant un effet
rétroactif. L'article 10 devrait donc être retiré.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur le retrait de l'article 10?
Une voix: II appartient au promoteur de déposer...
La Présidente (Mme Bélanger): II appartient au
promoteur de décider si vous êtes d'accord avec le retrait
de...
M. Hébert: Mme la Présidente, nous sommes d'accord
avec le retrait. C'est exact et nous en avons discuté avec les
légistes du gouvernement et il n'y a absolument aucune
nécessité que ce soit...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 10
est retiré. J'appelle l'article 11.
M. Bourbeau: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! il y a de
nouveaux articles.
M. Bourbeau: J'aimerais proposer les nouveaux articles 10.1, 10.2
et 10.3.
M. Dufour: ...10.1 va devenir le 10 et le 10.1, 10.2?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est une nouvelle
numérotation.
M. Bourbeau: Modification. Articles 10.1, 10.2 et 10.3. Le projet
de loi 222 est modifié par l'insertion, après l'article 10
-l'ancien article 10 - des suivants: 10.1. "Le titre de la ville de
Drummondville ou de ses ayants droit sur les immeubles du cadastre du canton de
Grantham, acquis par la ville de Drummondville en vertu des actes
enregistrés au bureau de la division d'enregistrement de Drummond sous
les numéros mentionnés à l'annexe B et, le cas
échéant, cédés par cette ville en vertu des actes
enregistrés au même bureau sous les numéros
mentionnés è l'annexe C ne peut être attaqué pour le
motif que la ville de Drummondville n'aurait pas observé les
formalités prévues par la loi pour l'acquisition ou la vente de
ces immeubles, ni pour te motif que l'acquisition de ces immeubles ou de
parties de ceux-ci n'aurait pas été effectuée par
règlement d'emprunt, mais au moyen de sommes provenant du fonds
général de la ville".
Est-ce que je dois les lire les uns après les autres ou
êtes-vous d'accord qu'on lise les trois ensemble?
Des voix: Les trois ensemble.
M. Bourbeau: Article 10.2. "Sur paiement d'honoraires
égaux à ceux qui seraient exigibles pour l'enregistrement d'un
jugement qui ordonnerait la radiation de l'enregistrement des actes
enregistrés sous les numéros mentionnés aux annexes B et
C...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Bourbeau: ...le registrateur de la division d'enregistrement
de Drummond inscrit en marge de ces actes "Confirmé par la loi
enregistrée sous le numéro...".
Article 10.3. "L'enregistrement d'une copie conforme de la
présente loi se fait par dépôt". Voilà, Mme la
Présidente, les modifications proposées. Par ces modifications,
la ville désire ratifier les acquisitions et les aliénations de
terrains faites pour des fins industrielles, sans que les formalités
prévues par la loi aient été respectées.
Cette modification a pour but de conférer à la ville et
aux acquéreurs subséquents un titre de propriété
clair. Cet article énonce la façon pour qu'à l'Index aux
immeubles, au bureau d'enregistrement, il apparaisse que la ratification de
titres a été effectuée. Finalement, l'article
prévoit que l'enregistrement se fait par dépôt, excluant
ainsi l'enregistrement par bordereau, conformément aux dispositions de
l'article 2131 du Code civil.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
intervenants? Me Hébert.
M. Hébert: Une petite note d'explication, Mme la
Présidente. Si vous vous souvenez, au mois de décembre, la
commission parlementaire a ratifié un des titres qui n'apparaît
pas ici par projet de loi privé. Or, on était susceptible de se
présenter, chaque fois qu'il y avait une vente.
Ce sont généralement des titres déficients au
départ, par l'acquisition à partir de 1960 jusqu'à
1974-1975 des titres d'acquisition par la ville de terrains dans le parc
industriel. Par la suite, la ville a revendu è des industries ses
terrains et le titre original étant déficient, évidemment
tous ceux qui ont suivi sont déficients. Alors, par cette modification,
par cet article du projet de loi, on veut ratifier tous ces titres.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci,
Me Hébert. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux bien collaborer à la rédaction
de projets de loi qui vont bonifier ou protéger la ville de
Drummondville, mais vous vous rendrez compte que, sur un projet
de loi de onze articles ce matin, il n'y en a plus un seul qui ressemble
à cela. Ce n'est plus le même projet de loi qui nous a
été présenté. Il n'y a pas un article qui n'a pas
été amendé, puis, en plus, on a trois articles
supplémentaires qui nous arrivent comme cela. J'en prends
connaissance,
Je ne sais pas si on va travailler comme cela tout le temps, mais je me
rends compte que, dans les projets de loi privés, cela passe vite et
cela arrive à la dernière seconde.
Il est difficile de se faire une opinion par rapport à ce qui
nous est présenté. On parle de l'annexe B; je cherche l'annexe B,
je ne l'ai pas. II y a l'annexe C, je ne sais pas où elle est non
plus.
Une voix: Ici.
M. Dufour: Oui, mais cela arrive en vrac; c'est presque du
Provigo ou du Steinberg. On va offrir nos services à tout le monde:
Approchez. J'aime bien assister à un "streap-tease", mais il dure
longtemps, puis on n'a rien vu. Il n'y avait même pas une annonce de
spectacle.
Il me semble qu'il faut que ce soit plus sérieux que cela des
projets de loi privés. Selon moi c'est une mesure législative
différente qu'on présente. À un moment donné, ce
sont les sept voiles ou c'est la danse des sept voiles, c'est Salomé qui
vient danser. Il arrive avec un projet de loi, il n'y a plus rien dedans, il
est tout changé et là il nous arrive avec d'autre chose à
la dernière minute. Nous autres, on est pris là-dedans et on dit:
C'est quoi le futur numéro? Le clown Patof va-t-il arriver tantôt?
Je me pose des questions.
On n'a pas l'air sérieux dans nos études des projets de
loi. Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Il faut le
dénoncer de temps en temps. Ce n'est pas de même que j'aime
travailler. C'est correct que les articles 1 à 7 aient été
retirés; il y avait une question de fond et de principe. C'est
peut-être vrai que la ville de Drummondville a besoin de changer cela. Je
ne l'ai pas avant que ça arrive. Quoi! Vous n'avez pas composé
cela ce matin. Il me semble qu'il n'y a pas de collaboration entre l'Opposition
et le gouvernement. Je n'ai rien dans les mains; cela m'arrive ce matin. Il me
semble que ce n'est pas si compliqué que cela. Il y a des messagers
spéciaux dans le Parlement qui se promènent d'un
côté à l'autre. On veut avoir de l'efficacité. C'est
bien beau de dire: On va garder tout cela pour nous autres, mais assez c'est
assez.
Il faudrait qu'à un moment donné on fasse confiance un peu
plus que cela. Je n'ai rien contre la ville de Drummondville, au contraire.
C'est du bon monde qui ont le droit d'être bien traités, mais
j'arrive ici et voyez ce qu'on est obligé de dire devant les
intervenants.
Ce n'est pas la première fois que cela arrive. On l'a vu avec le
maire de Valleyfield: il est venu deux fois ici et deux fois on l'a
renvoyé. Il n'avait pas fait ses devoirs. Maintenant il est parti pour
de vrai. Le problème est là...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Dans le fond, M. le ministre, vous admettrez avec moi
que vous ne nous facilitez pas la tache. Vous ne voulez pas avoir notre
collaboration, vous voulez absolument que l'on soit à couteaux
tirés et pourtant, la coutume veut que, quand il y a des projets de loi
privés, l'Opposition collabore. On l'a montré tout à
l'heure dans deux articles où on a essayé de trouver un terrain
d'entente entre les parties pour dire: Cela a bien de l'allure.
On essaie de se mettre à la place des intervenants; on essaie de
vous aider pour collaborer et en même temps pour que les gens soient plus
heureux. On n'est pas là pour faire la division et semer la zizanie. Ce
n'est pas ce que l'on recherche, mais quand vous arrivez avec cela, vous nous
plantez purement et simplement. Vous nous dites: L'Opposition cela ne compte
pas, d'une façon ou de l'autre, on va l'adopter. C'est une philosophie
que, j'espère, vous allez vous enlever de l'idée, parce que dans
les projets de loi privés, ce n'est pas ma méthode. Je ne
voudrais pas que cela se fasse comme cela. Les gens qui sont ici
méritent qu'on îes écoute, qu'ils soient entendus et qu'on
attache de l'importance à ce qu'ils viennent nous démontrer, et
je connais les problèmes vécus dans les municipalités et
surtout dans les municipalités qui ont des âges différents,
d'un certain âge. Cela peut arriver qu'il y ait des anomalies quelque
part. Ce n'est pas toujours de la mauvaise volonté et la plupart du
temps, à 99 % du temps, ce ne sont même pas les gens devant nous
qui ont causé les problèmes.
Je suis bien prêt à vous aider et à être fin
avec ces gens-là, mais c'est vous qui allez décider en fin de
compte. Vous avez la majorité d'une façon ou de l'autre. Vous
pouvez vous foutre de nous. J'aimerais au moins que vous nous donniez la chance
pour que nous aussi, on n'ait pas l'air trop nono et trop imbécile dans
l'adoption de ces projet de loi. Je vous dis: À l'avenir... Pour cela,
on va vous demander un ajournement, bien sûr, parce qu'on voudrait bien
prendre la peine de l'étudier comme il faut. Si on pose des questions
pour poser des questions, on va passer la journée ici et ce n'est pas
mon style. Je ne voudrais pas poser des questions durant deux jours de temps
pour savoir si ça dit ce que ça dit. Il y a une certaine
confiance qu'on doit s'accorder, on l'espère.
À l'avenir, quand arrivent des changements comme cela, vous
pourriez au moins faire un petit effort. Vous avez beaucoup de
personnel, vous avez même des conseillers spéciaux qui ont
oeuvré dans la politique. Je serais même prêt a recevoir de
leurs lettres. La personne dont je parle était mon adversaire lors de la
dernière élection. Elle est conseillère spéciale au
ministère. Je serais à son écoute pour au moins savoir ce
qu'elle a à nous dire, nous transmettre les messages. C'est le moins
qu'elle pourrait faire. Je pense qu'à l'avenir, on devrait accepter
cela.
Cela étant dit, je demanderais un ajournement pour qu'on puisse
étudier ce qui se passe.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, je comprends très
bien la frustration du député de Jonquière, d'autant plus
que j'ai vécu moi-même, pendant quatre ans et demi, cette
même frustration d'arriver en commission parlementaire et de me faire
planter des amendements à la dernière minute.
Maintenant, si le député de Jonquière s'informe
auprès de ses collègues plus expérimentés, on lui
racontera que c'est la tradition dans nos Parlements et, surtout, dans les
commissions parlementaires visant les projets de loi privés, de vivre
des situations telles que celle que nous vivons présentement. De tout
temps, les commissions parlementaires qui analysent des projets de loi
privés se sont déroulées à peu près selon le
scénario que nous avons vu ce matin.
Les projets de loi privés, il faut en être bien conscient,
contrairement aux projets de loi publics, ne viennent pas du gouvernement, mais
des demandeurs. Les demandeurs sont les propriétaires de ces lois et ils
peuvent arriver, è la dernière minute, avec des modifications a
leurs propres lois. On pourrait d'ailleurs difficilement leur en faire grief
puisque le gouvernement fait très souvent la même chose dans ses
propres projets de loi et apporte un très grand nombre de modifications.
Le député a justement cité ce matin le projet de loi 100
où, à la commission parlementaire, on s'est retrouvé avec
au-delà de 300 amendements. C'est normal que, dans les projets de loi
privés aussi, les demandeurs nous arrivent avec des modifications. Je
serais assez malvenu de faire parvenir au député de
Jonquière des amendements qui ne viennent pas de nous la plupart du
temps et qu'on reçoit nous-mêmes très souvent à la
dernière minute.
Cela étant dit, je peux assurer le député de
Jonquière que nous sommes tout è fait intéressés et
disposés à collaborer avec l'Opposition autant que faire se peut.
Peut-être qu'on pourra se rencontrer à très court terme et
tenter de voir comment on pourrait, en pratique, mettre sur pied un canal de
communications meilleur que ce qui a existé jusqu'à maintenant.
Peut-être que je pourrais demander à un conseiller spécial
de mon ministère de nouer des liens nouveaux avec le
député de Jonquière si tant est que cela est possible et
de voir comment on pourrait vous acheminer les modifications au fur et à
mesure que nous les aurons nous-mêmes parce que, dans la plupart des cas,
nous ne les avons pas facilement.
Je ne peux pas pour ma part, Mme la Présidente, accéder
à ta demande d'un autre ajournement. On en a fait un tout à
l'heure. Nous avons un projet de loi devant nous et les gens qui sont ici se
sont déplacés pour se rendre à Québec. Je pense que
c'est le devoir des parlementaires de légiférer pendant les
heures de travail. Nous sommes encore pendant les heures de travail. Quant
à mol, j'aimerais qu'on termine aussitôt que possible.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, cela ne serait pas un ajournement, mais une suspension. Pour
suspendre les travaux, il faut l'accord unanime des membres de la commission
parce qu'on a un autre projet de loi à étudier. La séance
comprend l'étude de deux projets de loi et, si on ajourne, cela veut
dire qu'on ne pourra pas entendre les autres intervenants.
M. Dufour: Je suis pris pour la journée, ici, et
même demain. Mon temps est aussi précieux que celui des autres. Je
peux m'organiser. Parfois, on demande des ajournements et on ne l'accepte pas.
Alors, on agira autrement. Je pense que je vais user de mon droit de
parole.
La Présidente (Mme Bélanger): II faut que vous en
fassiez une proposition en bonne et due forme.
M. Dufour: J'avais proposé qu'on suspende.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous aviez dit:
Ajourné.
M. Dufour: Ajourné jusqu'à 14 heures pour pouvoir
étudier.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
ajourné à ce moment-là.
M. Dufour: Jusqu'après la chose, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est une
suspension à ce moment-là. Ce n'est pas...
M. Dufour: Je propose la suspension afin de pouvoir
étudier les amendements qui
sont devant nous. (12 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre les travaux
jusqu'après la période des affaires courantes?
M. Bourbeau: Est-ce que vous seriez disposés, dans ce
cas-là, à commencer immédiatement l'étude du projet
de loi sur la ville de Verdun, quitte à revenir après avec la
ville de Drummondville, ou si...
Une voix: Oui, oui.
M. Bourbeau: ...est-ce que la procédure permettrait
cela?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, la
procédure peut permettre cela.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, pour montrer comment la
partie gouvernementale est sensible aux arguments du député de
Jonquière et pour faire en sorte de ne pas susciter davantage son
animosité, je serais d'accord, quant à moi, pour suspendre,
enfin, jusqu'après la période de questions, l'étude du
projet de loi concernant la ville de Drummondville, pour permettre à
l'Opposition de faire une étude plus exhaustive des amendements. Mais,
à ce moment-là, j'aimerais qu'on passe tout de suite au projet de
loi suivant; après la période de questions, on reviendrait avec
Drummondville et, après cela, on pourrait finir avec Verdun.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'aimerais
dire aux gens de Drummondville que la reprise des travaux sera à environ
16 heures, après la période de questions.
M. Dufour: J'aurais aimé dire au ministre ce que je
pensais de ce qu'il m'a dit parce que vous savez, on a changé de
gouvernement le 2 décembre; c'était pour amener des choses...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous allons suspendre 30 secondes pour permettre aux
gens de se retirer et d'appeler l'autre groupe. Merci.
(Suspension de la séance è 12 h 32) »
(Reprise à 12 h 35)
Projet de loi 263
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux et nous sommes
réunis pour le projet de loi 263, Loi concernant la ville de Verdun,
dont le parrain est M. Maximilien Polak. M. Polak.
Remarques préliminaires
M. Polak: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais juste vous
expliquer d'abord que la ville de Verdun est chanceuse d'avoir deux
députés à l'Assemblée nationale. Il y a le ministre
Gobeil qui représente une partie du territoire de Verdun et le
député de Sainte-Anne qui représente l'autre partie.
Je suis très honoré de présenter ce projet de loi.
Verdun, c'est un peu comme la ville de Jonquière; la paix y
règne. Il y a quelques intervenants, Mme la Présidente, qui ont
parlé avec moi dernièrement, lundi. J'ai eu des conversations
téléphoniques avec les intervenants suivants qui ne se
présenteront pas, parce qu'ils m'ont déclaré qu'ils sont
d'accord avec ce projet de loi, les articles 1 à 7 inclusivement. Il
s'agit des intervenants Arthur Benarroch, Bill Mandel et Mme Kathy
Touchette.
J'ai également parlé avec un représentant de
Structures métropolitaines qui m'a dit que s'il n'était pas ici,
ni son avocat, ça voudrait dire qu'il était d'accord et qu'il ne
s'opposait pas. Donc, c'est tout ce que j'ai à dire et, quant à
moi, il n'y a pas du tout matière à contestation dans cette
affaire. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Je demanderais à Me Hébert de
présenter le projet de loi.
M. Hébert: Mme la Présidente, mesdames, messieurs,
il me fait plaisir de présenter le dossier de la ville de Verdun et
comme on l'a fait tantôt, au lieu d'avoir une période de dix
minutes d'exposé, je suis prêt, si vous êtes d'accord,
à procéder â l'étude du projet de loi article par
article.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me
Hébert. J'appelle l'article 1. M. le ministre, est-ce que vous des
commentaires?
M. Bourbeau: J'avais quelques remarques préliminaires. Mme
la Présidente, est-ce qu'on peut les faire à ce stade-ci?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez les faire
immédiatement, oui.
M. Bourbeau: En vertu du projet de loi qui est devant nous, la
ville de Verdun désire obtenir certains pouvoirs, en plus de ceux
déjà prévus dans la Loi sur les cités et villes.
Tel que j'en ai discuté tout à l'heure avec M. le maire et le
procureur, nous considérons qu'il n'est pas opportun de donner suite
â certaines demandes de la ville, étant donné que le
processus de la révision des lois municipales est en marche et que les
pouvoirs des municipalités seront examinés dans le cadre de cette
révision.
Un des principes directeurs de cette révision est que toutes les
corporations municipales seront régies autant que possible par les
mêmes dispositions et non pas par des dispositions particulières,
disparates contenues dans les nombreuses chartes qui existent
présentement.
Ce projet de loi prévoit aussi l'abrogation de certaines
dispositions de la charte de la ville afin qu'elles soient régies par la
loi générale. Enfin, elle désire obtenir certains pouvoirs
pour octroyer des pensions a certains de ses employés non couverts
autrement.
En ce qui concerne la demande concernant le fonds de retraite des
employés, il s'agit d'un cas particulier à la ville et, en
principe, nous serions d'accord avec ces dispositions, moyennant, bien
sûr, les remarques que pourront faire les représentants de la
ville. Nous serions également favorables à toute disposition qui
fait disparaître une disposition particulière de la charte afin de
rendre applicable la toi générale.
Concernant l'article 1, je signale que cet article vise à
permettre à la ville de donner à certains groupes ou
catégories de personnes le droit exclusif de stationner dans certaines
rues, mais compte tenu des remarques que j'ai exprimé
précédemment, nous ne serions pas favorables à cette
demande.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert, avant de
faire votre intervention, est-ce que vous pourriez nous présenter les
membres qui vous accompagnent? M. le député de Jonquière,
est-ce que vous avez des remarques préliminaires.
M. Dufour: Une remarque que j'ai, c'est qu'on sait bien
qu'actuellement, il y a une réforme en profondeur qui a
été amorcée par l'ancien gouvernement concernant les lois
municipales. Cela sera publié en six ou en sept volumes. Cela commencera
par un, se continuera et finira probablement avec d'autres, parce que c'est une
refonte en profondeur qui durera plusieurs années.
Mais il est évident qu'étant les initiateurs de ces
changements dans les lois, on va certainement concourir à ce qu'il y ait
le moins possible de lois particulières. Je pense que le but des projets
de loi privés, c'est d'aller en dehors des lois
générales.
Comme il y a des amendements ou des changements proposés, je
tiens pour acquis que tout ce qui serait de nature a être accordé
à l'ensemble des municipalités ne devrait pas faire l'objet
d'articles dans des projets de loi privés. De ce
côté-là, il ne faut pas voir de la mauvaise volonté,
je pense qu'il faut essayer d'éclaircir le plus possible le paysage
municipal.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. Me Hébert, si vous voulez bien
présenter les personnes qui vous accompagnent.
Étude détaillée
M. Hébert: Oui, je vous remercie, Mme la
Présidente. J'allais vous présenter M. le maire, Raymond Savard
et il est accompagné de M. Gaétan Laberge, directeur
général adjoint. J'ai, à ma droite, deux associés
de mon bureau qui viennent voir comment cela se déroule et qui sont
prêts à m'aider Me André Denis et Me France Lapointe.
Quant au premier article, oui, je constate, comme je l'ai
mentionné tantôt, que vous procédez actuellement à
la refonte. Cependant, je voudrais seulement dire un seul mot sur l'article 1.
C'est un pouvoir qui devrait se retrouver dans l'ensemble des
municipalités. Vous avez à Verdun, par exemple, des rues
complètes qui sont construites sans espace entre les bâtiments,
qui aboutissent à des rues commerciales.
Le stationnement est extrêmement difficile et les gens, pour ne
pas stationner sur les rues commerciales et payer dans des parcomètres,
viennent stationner dans des rues privées, de sorte que les gens qui
habitent ces logements ne peuvent jamais stationner. Même si on
procède à la construction de stationnements municipaux, ce n'est
pas suffisant.
Donc, il serait possible d'avoir des permis émis par le conseil
avec des normes très précises, évidemment, permettant
à certaines personnes de stationner dans la rue, en excluant d'autres.
On pensera peut-être que c'est un privilège. Mais dans le cas des
villes où la construction est très dense, je pense qu'on doit
retrouver ces pouvoirs dans la Loi sur les cités et villes,
amendée, réformée ou refondue.
Tout cela pour vous dire, Mme la Présidente, que j'ai
discuté de l'article 1 et l'article 2 avec M. le maire et nous serions
prêts, dans le but de les retrouver dans la refonte
générale, à les retirer. Nous serions prêts à
passer à l'article 3 quand vous le déciderez.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 1 et 2 sont
retirés. J'appelle l'article 3.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, a l'article 3, nous
aurions des modifications à apporter et je vois qu'on a fait distribuer
les modifications. Cela se lit comme suit: L'article 3. "L'article 3 du projet
de loi 263 est remplacé par les suivants: 3. "Le paragraphe 8° de
l'article 473 de la Loi sur les cités et villes (Statuts refondus, 1941,
chapitre 233), édicté pour la ville par l'article 7 du chapitre
57 des lois
de 1946, est abrogé".
Et également, l'article 3.1. "Le paragraphe 8°a de l'article
473 de la Loi sur !es cîtés et villes (Statuts refondus, 1941,
chapitre 233), édicté pour la ville par Particle 7 du chapitre 57
des lois de 1946 et remplacé par l'article 6 du chapitre 78 des lois de
1949, l'article 5 du chapitre 67 des lois de 1951-52 et l'article 1 du chapitre
76 des lois de 1964, est abrogé."
L'article 3.2. "Le conseil peut, par règlement, accorder à
tout fonctionnaire ou employé de la ville qui n'est pas admissible au
fonds de pension des fonctionnaires et employés: "1° s'il a
été au service de la ville pendant au moins 25 ans et a atteint
l'âge de 65 ans, une pension égale au tiers du salaire annuel
moyen gagné pendant les dix derniers années; "2° s'il a
été au service de la ville pendant au moins 20 ans et a atteint
l'âge de 70 ans, une pension égale au cinquième du salaire
annuel moyen gagné pendant les dix dernières années. "Une
pension accordée en vertu du présent article ne peut être
inférieure à 480 $ par année".
Article 3.3. "Le conseil peut, par règlement, accorder une
pension à tout fonctionnaire ou employé de la ville qui n'est pas
admissible au fonds de pension des fonctionnaires et employés, qui
compte au moins 25 ans de service et qui devient invalide de façon
totale et permanente après l'âge de soixante ans pour une raison
autre qu'un accident de travail. "Le montant annuel de la pension est
égal à un tiers du salaire annuel moyen gagné pendant les
dix années où le salaire a été le plus
élevé avant la date d'invalidité. "La pension est payable
du vivant du fonctionnaire ou employé, le premier jour de chaque mois
à compter du mois suivant celui au cours duquel la personne atteint son
soixante-cinquième anniversaire de naissance. Un douzième du
montant annuel est versé chaque mois". (12 h 45)
Mme la Présidente, ces dispositions visent à abroger des
dispositions de la charte de la ville concernant les fonds de retraite des
employés de la ville et rend applicables, par te fait même, les
dispositions de la Loi sur les cités et villes sur le sujet.
Quant aux modifications à l'article 3.1, 3.2, elles sont
nécessaires pour abroger les dispositions de la charte de la ville qui
traitent du pouvoir de créer un fonds de retraite, et le nouvel article
3.1 pour des raisons techniques, une disposition particulière de la
ville qui est "réédictée" à l'article 3.2
est...
Une voix: Abroge.
M. Bourbeau: ...abroge. Je m'excuse, l'article 3.1 abroge, pour
des raisons techniques, dis-je, une disposition particulière de la ville
qui est "réédictée" par l'article 3.2.
Quant à l'article 3.2, il permet à la ville de verser une
pension è des employés qui n'ont pas participé au fonds de
retraite général de la ville établi en vertu de la loi
générale. Il s'agit ici d'une "réédiction" de la
disposition abrogée à l'article 3.1. Cette
"réédiction" est nécessaire pour conserver un minimum de
clarté dans les dispositions régissant les pensions des
employés de la ville, notamment à cause de l'abrogation du
paragraphe 8 faite par l'article 3 et de l'introduction de l'article 3.3.
Quant à l'article 3.3, il vise à permettre à la
ville d'accorder des pensions à certains de ces employés
invalides qui ne sont pas admissibles autrement au fonds de retraite de la
ville.
Voilà, Mme la Présidente, dans toute sa clarté et
dans toute sa limpidité la raison de ces modifications.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II y aurait un certain nombre de questions concernant
cet article qui nous arrive encore à la dernière minute, mais
là il semble que cela a été écrit par le
ministère. Je ne peux pas accuser. Il me semble, d'après les
explications du ministre, que c'est de son cru. Donc, l'intervention que j'ai
faite précédemment, je la maintiens. Je dis qu'à l'avenir,
il devrait y avoir au moins un canal d'échanges quelque part pour qu'on
puisse comprendre ce qui est proposé et de quelle façon c'est
proposé et dans quel esprit. Cela pourrait être vrai pour les
intervenants qui viennent se présenter devant nous, mais c'est encore
beaucoup plus vrai pour le ministère.
Cela concerne les fonds de retraite qui ont déjà
été établis par charte. Ces fonds de retraite existent,
j'imagine, en fonction d'ententes syndicales ou autres. Il doit y avoir des
fonds de retraite qui ont été négociés. Est-ce que
ce sont des fonds de retraite faisant partie des négociations, mais qui
sont bipartites? Est-ce que les employés participent à
l'administration des fonds de retraite?
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Hébert.
M. Hébert: Au départ, le but principal, comme
disait M. le ministre tantôt, c'est d'abroger le texte spécial
pour autoriser la ville à créer un fonds de retraite. L'abroger
de sorte qu'on revienne à la loi générale, cela c'est la
première chose.
Deuxièmement, l'article que vous
retrouvez à 3.2, c'est un droit dans la charte qu'on
possède déjà. Étant donné qu'on l'a tout
abrogé, on le réédicte, 3.2. Ce sont des gens qui n'ont
pas participé au fonds de retraite lorsqu'il a été
créé en 1972. On leur donne une pension beaucoup moindre parce
qu'elle n'est pas contributoire. C'est un pouvoir qui existe
déjà, mais qu'on a abrogé pour des raisons techniques
législatives, comme le disait M. le ministre tantôt. C'est
très technique. On a abrogé tout le paquet -si on peut parler
ainsi - et on recrée ce qu'on a déjà. 3.2, c'est un
pouvoir qu'on a déjà et qu'on retrouve à l'article 1 du
chapitre 76 des lois de 1964. On l'a déjà ce pouvoir. On le
reprend.
L'article 3, c'est un article qui permet au conseil de voter une pension
à une personne qui n'est pas admise au fonds de retraite et qui devient
invalide à l'âge de 60 ans, mais pour une cause autre qu'un
accident du travail. C'est une nouvelle entente qu'on a prise avec le syndicat,
l'an dernier, de venir demander au législateur de nous accorder ce
pouvoir. Cela améliore le fonds. Cela peut concerner combien de
personnes?
Une voix: Une trentaine de personnes.
M. Hébert: Une trentaine de personnes sur 350
employés?
Une voix: C'est cela.
M. Hébert: Une trentaine de personnes sur 350
employés, s'ils deviennent invalides, évidemment. Vous voyez, les
cas où pourra s'appliquer cet article sont très peu nombreux,
mais, quand même, le syndicat nous fait une demande dans ce sens. C'est
un montant minime.
M. Dufour: La plupart des municipalités vont
procéder par règlement, effectivement, concernant leur fonds de
retraite, au lieu de procéder par un projet de loi privé. Selon
la loi générale sur les cités et villes, les
municipalités peuvent même - c'est une clause que j'ai mise en
doute quelque peu -avoir différents fonds de retraite avec les
différents groupes d'employés. En pratique, il pourrait y avoir
autant de fonds de retraite qu'il y a d'employés. Il s'agirait qu'ils
négocient avec le conseil par catégories. Le conseil a ce
pouvoir.
Dans le cas qui nous préoccupe, celui qui est devant nous, cela
ne comprend pas toutes les clauses du fonds de retraite. Par exemple, j'imagine
que vous devez payer une pension pendant un certain nombre d'années,
qu'elle est transmissible à la veuve, qu'elle peut être
partagée, etc. Est-ce que cela va là-dedans?
M. Hébert: Oui. Tellement que c'est pour cela que vous
retrouvez, M. le député de Jonquière, un article plus loin
qui va dire que tous les règlements - parce qu'on a des
règlements de fonds de retraite - qu'on a créés en vertu
de tous ces articles que l'on abroge, évidemment, on ne veut pas qu'ils
soient touchés. Alors, il faut que les gens conservent leurs droits en
vertu des règlements sur le fonds de retraite qu'on a adopté
jusqu'à ce jour.
M. Dufour: Quand vous dites "tous les fonctionnaires ou
employés de la ville", cela comprend qui au juste? Cela peut être
interprété très largement. Par exemple, j'ai vu un cas
où le conseiller juridique de la ville, qui n'était pas un
employé à temps plein, était sur le fonds de retraite de
la ville. Est-ce que, dans la façon d'interpréter, "les
fonctionnaires et les employés" on pourrait être...
Une voix: ...
M, Dufour: Je comprends que Me Hébert n'a pas de problèmes
financiers; je l'espère.
M. Polak: Moi, je ne suis pas sûr d'avoir son
régime.
M. Dufour: Mais, il y a des municipalités qui vont engager
des employés occasionnels pendant X années, des pompiers
volontaires, par exemple. Je ne connais pas particulièrement le cas de
Verdun, mais je connais des municipalités qui font cela. Elles vont
engager des gens pendant un certain' nombre d'années. Dans votre esprit,
est-ce que cet article vous permettrait... Ils peuvent être au service de
la ville. Vous ne dites pas...
M. Hébert: Pendant 25 ans.
M. Dufour: Oui. Cela pourrait être 25 ans.
M. Hébert: S'ils sont temporaires...
M. Dufour: Je connais des gens qui ont été pompiers
volontaires pendant 30 ans. Il y en a un qui a été gardé
même cinq ou six après sa retraite. Il n'avait même pas
besoin de travailler, mais il aimait être pompier; il était le
premier "sur les feux". Il peut être considéré comme
fonctionnaire de la municipalité. Il pourrait, en principe...
M. Hébert: Oui.
M. Dufour: ...si le conseil le décide. Est-ce que cela va
aussi loin?
M. Hébert: Le maire me dit que, s'il est temporaire
pendant 25 ans, il mérite de
devenir permanent. Alors, à ce moment-là, il...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Oui, mais il y a des choses qui se font dans les
municipalités et même dans des compagnies. Il n'est pas
supposé y avoir de la discrimination dans l'engagement, mais,
après 40 ans, on les engage moins vite. Parfois, quelqu'un dit: On va
l'engager, mais on ne lui donnera pas les mêmes prérogatives ou
les mêmes droits que ceux accordés aux permanents. Cela arrive. Je
pense bien que je n'invente rien. Je pourrais citer des noms et des cas.
M. Hébert: M. Dufour, quant à votre remarque sur
les conseillers juridiques, j'aimerais trop cela, mais, franchement, ce serait
abuser de mes clients que je représente et qui me considèrent
comme un employé.
M. Dufour: Je connais un conseiller...
M. Hébert: Moi, je ne l'interpréterais pas comme
cela.
M. Dufour: ...juridique d'une municipalité qui est rendu
juge de l'honorable cour et qui a son fonds de retraite de la
municipalité parce qu'il a décidé que c'était cela.
Il était considéré comme un employé, mais il
n'était pas à temps plein. Il travaillait à temps partiel,
mais il contribuait au fonds de retraite.
Est-ce que la clause - 3, 3.1, 3.2, cela va, c'est correct - 3.3, 3.2,
c'est vraiment une clause différente; elle concerne le cas de quelqu'un
qui devient invalide de façon totale et permanente après
l'âge de 60 ans pour une raison autre qu'un accident du travail? Est-ce
que cette clause existait avant? Vous m'avez dit non.
M. Hébert: Non. C'est le nouvel article qu'on demande.
C'est ce qui est nouveau dans notre demande, M. Dufour.
M. Dufour: Votre régime de retraite est-il financé
par la municipalité comme telle ou si vous achetez la pension? Quand
quelqu'un prend sa retraite, il y a deux façons de procéder: vous
avez un régime de retraite couvert par des taxes ou des fonds
amassés au cours des années qui permettent de payer ou vous
achetez la pension d'un actuaire pour pouvoir faire face à vos
obligations.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Le régime de retraite est financé
chaque année par les contributions des employés et de la ville.
Dans ce cas, ce sont des gens qui ne sont pas admissibles à ce
régime de retraite. Évidemment, la pension qu'on doit verser est
très minime par rapport è celle qu'on reçoit lorsqu'on a
participé pendant un certain nombre d'années à un
régime de retraite général. Ce sont des gens qui n'ont pas
pu être admis au régime de retraite au début.
M. Dufour: Vous me dites que c'est après
négociation avec le syndicat?
M. Hébert: Oui.
M. Dufour: Oui va déterminer que la personne est invalide
de façon totale et permanente? Vous allez me dire: Ça se voit
à l'oeil. Ce n'est pas si probant que cela, en pratique.
M. Hébert: Non, ce n'est pas facile.
M. Dufour: II pourrait y avoir de la contestation.
M. Hébert: Oui. Il faudra, évidemment, faire faire
une évaluation par un médecin de chaque partie, faire une
expertise et s'il y a une difficulté, nommer un troisième
arbitre.
M. Dufour: D'après le libellé de l'article, c'est
du cas par cas.
M. Hébert: Oui.
M. Dufour: Autrement dit, vous portez...
M. Hébert: C'est 30 personnes au maximum qui peuvent
être concernées. Combien de ces personnes vont devenir invalides
totalement et de façon permanente après l'âge de 60 ans?
C'est 2, 3, 4, cas peut-être. Quand même, on nous demande de les
couvrir.
M. Dufour: À moins que l'article dise le contraire, le mot
"peut" peut signifier "doit". C'est comme cela qu'on l'écrit quand on
veut se garder une marge de manoeuvre.
Dans ce cas-là, le conseil pourrait accorder une pension, mais
à qui il veut, à qui il décide aussi si c'est
exécutoire. Le conseil peut, par règlement, accorder une pension
à tout fonctionnaire - c'est écrit au singulier - qui n'est pas
admissible au fonds de retraite. Mais si le conseil décide qu'il ne
l'accorde pas, il pourrait ne pas l'accorder.
M. Hébert: Oui. M. le député de
Jonquière, cela fait 25 ans que je suis avocat à la ville et
chaque fois que cela s'est présenté selon l'article 3.2, par
exemple, chaque fois qu'une personne a pris sa retraite et qu'elle
n'était pas couverte
par le régime de retraite mais qu'elle satisfaisait aux exigences
de l'article 3.2, le conseil l'a toujours voté. Mais cela pourrait
toujours se présenter.
M. Dufour: C'est mon interrogation. Pourquoi me dites-vous d'un
côté que vous le faites tout le temps et, dans les faits, quel est
le problème de s'engager? Remarquez bien que c'est une clause qui peut
être onéreuse et qui peut se transporter à d'autres
municipalités. J'en suis bien conscient. Quelle est la crainte que vous
manifestez relativement à la coutume? II me semble qu'on peut juste
ratifier ce qui s'est toujours passé.
M. Hébert: On a toujours peur du changement, M. le
député de Jonquière. C'est peut-être pour cela.
C'est la première fois que la question m'est posée. Je n'y ai pas
pensé de façon approfondie.
M. Dufour: Je ne suis pas là pour vous causer des
problèmes. Je faisais juste poser la question.
M. Hébert: Actuellement, je peux vous certifier que le
conseil a toujours, dans ces cas, accordé la pension.
M. Dufour: Avez-vous des études actuarielles qui vous
permettent de démontrer quels seraient les coûts?
M. Hébert: Oui, elles ont été
présentées d'ailleurs au ministère des Affaires
municipales.
M. Dufour: La raison pour laquelle je pose des questions
là-dessus, c'est parce que j'ai eu l'occasion de travailler beaucoup sur
les régimes de retraite des employés municipaux. Il est
évident qu'en tant que législateurs, on n'a pas juste le
problème de dire oui à tout le monde ou à peu près.
On a aussi - en tout cas, je vais donner ma version, je ne l'ai jamais dit,
mais je vais peut-être la donner immédiatement - on a aussi le
devoir de protéger les citoyens, je pense, par notre expérience.
C'est dans ce sens que je pose la question. Si vous avez des études
d'actuaire-conseil, est-ce que cela peut être très
onéreux?
M. Hébert: On m'informe, M. le député de
Jonquière...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, Me
Hébert. Étant donné qu'il est 13 heures, est-ce qu'il y
aurait consentement pour continuer l'étude du projet de loi?
M. Dufour: Juste pour cet article-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous continuez
à étudier ce projet de loi après la période de
questions, je pense qu'on va suspendre nos travaux immédiatement. (13
heures)
M. Polak: N'y a-t-il pas moyen de terminer cela tout de suite, M.
Dufour?
La Présidente (Mme Bélanger): S'il y a
possibilité de terminer le projet de loi.
M. Polak: II ne reste plus rien de mon projet... Tout est
retiré.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il est
possible d'adopter le projet de loi si on poursuit les travaux, disons, quinze
minutes?
M. Polak: C'est que toute une délégation doit
retourner, ces gens sont presque forcés de rester ici le soir. Ils sont
occupés. Vous connaissez cela.
M. Dufour: Pas Me Hébert; il est obligé de rester
ici, on l'a conscrit.
M. Polak: Non, mais le maire est ici...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: En vertu des ententes qu'on a prises avec les gens
de Drummondville, au retour ce sont les gens de Drummondville qui vont passer
en premier. Si on pense qu'on peut adopter le projet de loi dans une dizaine de
minutes, je suis bien d'accord pour rester jusqu'à 13 h 15.
M. Dufour: Bien vite...
M. Polak: Nous sommes ensemble en commission du budget.
M. Dufour: Cela va pas mal.
M. Polak: Cette fois, vous n'avez pas d'autre
député qui vous bloque comme cela.
On fait ensemble la commission du budget, nous sommes des partenaires,
on n'a jamais de problème.
M. Dufour: II cause des problèmes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, la période de questions cet
après-midi est seulement à 15 heures. Alors, vous allez avoir
votre période de deux heures quand même.
M. Dufour: Oui, mais on se rencontre avant, on se parle.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! vous vous
parlez!
M. Dufour: Cela arrive de temps en temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez,
est-ce qu'il y a consentement ou non?
M. Dufour: Est-ce que cela vous dérange beaucoup?
M. Polak: Oui.
M. Dufour: On a l'occasion de visiter la ville patrimoniale.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, je vous ferai remarquer que nous
avons invité le groupe de Drummondville pour après la
période de questions, ce qui veut dire que les autres vont passer
après Drummondville.
M. Dufour: Je pense qu'en ouvrant l'assemblée, on peut
demander aux gens de Drummondville d'attendre quinze minutes. Il y a moyen de
s'arranger, voyons donc!
La Présidente (Mme Bélanger): On avait un ordre de
procédure et le premier projet de loi qui devait être
adopté c'était le projet de loi 222. Alors, en commençant
nos travaux, il va falloir revenir avec le projet de loi 222.
M. Dufour: Oui, on coupera cinq minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Savard (Raymond): Mme la Présidente, j'imagine que M.
Dufour, comme ancien maire, devrait peut-être me faire la grâce de
dire qu'il sait très bien que j'ai de grosses obligations cet
après-midi et que s'il voulait nous accorder encore quelque dix minutes,
je pense qu'on pourrait finir tout cela.
La question qu'il vient de poser, on a la réponse
immédiatement sur le montant qui l'effraie: c'est 34 000 $ que cela
coûterait à la municipalité. Je pense que M. Dufour
pourrait faire cela pour nous.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: On va accorder notre consentement en
considération des élus municipaux.
La Présidente (Mme Bélanger): On vous remercie de
votre collaboration.
M. Dufour: Des élus municipaux et non pas des élus
provinciaux.
Ma question est posée, j'aimerais avoir la réponse. On va
continuer.
M. Hébert: Le minimum que nous sommes appelés
à payer en vertu de cet article est de 9790 $ et le coût maximum
est de 34 470 $.
Une voix: Pour tous les employés.
M. Hébert: Pour tous les employés. Vous voyez que
c'est minime comme...
Une voix: Ce sont des pensions de 480 $.
M. Dufour: Je reviens avec ma première question. Les
fonctionnaires et les employés, dans votre esprit ou selon la
formulation du règlement, ce sont des gens qui sont employés
à plein temps par la municipalité et cela va du directeur
général jusqu'aux cols bleus, manoeuvres, etc. Cela ne peut pas
être un employé temporaire. Est-ce que cela permettrait d'aller
jusqu'à un employé temporaire, tel que j'ai posé ma
question tout à l'heure?
M. Hébert: II faudrait qu'il ait accumulé 25 ans de
service comme employé temporaire.
M. Dufour: Mais 25 ans de service, ce n'est pas
nécessairement 25 ans de travail; cela peut être 25 ans è
avoir des revenus de la municipalité.
M. Hébert: M. Dufour, je n'ai pas compris votre
question.
M. Dufour: Un bon avocat fait demander la bonne réponse.
La personne qui serait temporaire pendant un certain nombre d'années ou
qui serait au service de la municipalité, pour une raison ou pour une
autre - cela arrive souvent, par exemple des coordonnateurs de la protection
civile; je connais des endroits où on leur donnait une petite
rémunération - serait considérée comme à
plein temps; elle a un autre travail, mais elle reçoit un certain
montant de la municipalité. Dans votre esprit, est-ce que cette
personne, d'après ce qui est libellé là... Elle n'est pas
obligée de contribuer au fonds de retraite. Le conseil pourrait dire un
bon matin: Cette personne a été correcte avec la ville, on lui
doit quelque chose, on adopte le règlement. Est-ce que dans votre esprit
cela pourrait se faire?
M. Hébert: Vous avez un bon point, M. Dufour. On pourrait
ajouter: "à tout fonctionnaire ou employé permanent". D'ailleurs,
c'était la demande que j'avais faite au départ; "employé
permanent", je pense qu'on pourrait l'ajouter.
Dans le texte original qui a été soumis à
l'époque... Évidemment, ce que je trouve drôle, c'est qu'il
a sauté à l'impression. Cela ne vient pas du ministère des
Affaires municipales. Je ne sais pas qui fait l'impression des projets de loi,
mais il y a eu toute une série d'articles qui sont disparus. C'est pour
cela que vous avez tant de papillons ce matin du ministre des Affaires
municipales. Lors de l'impression elle-même, à peu près
tout mon projet de loi a disparu - je ne sais pas pourquoi - alors que j'ai le
texte officiel qui a été transmis pour impression.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela prend une
proposition d'un membre de la commission. M. le ministre, est-ce que vous
proposez que...?
M. Bourbeau: IL faudrait démêler cela avec nos
légistes.
M. Dufour: On peut peut-être suspendre cet
article-là. On va proposer autre chose et on...
M. Bourbeau: On serait d'accord avec la modification, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ce serait,
à l'article 3.3,: "Le conseil peut, par règlement, accorder une
pension à tout fonctionnaire ou employé permanent de la
ville"...?
M. Bourbeau: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): "À tout
fonctionnaire ou employé permanent." Alors, c'est un sous-amendement.
Est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 est adopté? Est-ce que l'amendement au total est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Oui, adopté. Est-ce qu'à l'article 3.2,
il ne devrait pas y avoir le même amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: On devrait demander à la ville si elle
demande une modification semblable.
M. Hébert: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est la
même chose pour l'article 3.2: "Le conseil peut, par règlement,
accorder à tout fonctionnaire ou employé permanent de la
ville..." Est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que les
amendements dans leur ensemble sont adoptés?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
adopté. L'article 3.1.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3.2, tel
qu'amendé, et l'article 3.3, tel qu'amendé, sont-ils
adoptés?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, cet article vise à
abroger certaines dispositions de la charte de la ville concernant la vente
d'objets abandonnés. Cette abrogation rend applicables à la ville
de Verdun les dispositions de la Loi sur les cités et villes.
Évidemment, nous sommes d'accord avec cette demande.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
4 est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
5.
M. Bourbeau: À l'article 5, Mme la Présidente, il
s'agit d'une modification de concordance avec l'article 4.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
6.
M. Bourbeau: À l'article 6, il s'agit là encore
d'une modification de concordance avec l'article 4.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
6 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
7.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, j'aurais...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant.
M. Bourbeau: ...une modification. Je voudrais présenter
l'article 6.1 qui se lit comme suit: Le projet de loi 263 est amendé par
l'insertion, après l'article 6, du suivant: "6.1 Tout règlement
adopté en vertu d'une disposition abrogée en vertu des articles 3
et 3.1 demeure en vigueur et conserve tous ses effets jusqu'à ce qu'il
soit remplacé, modifié ou abrogé conformément
à la lot."
Il s'agit dans les faits d'une modification de concordance avec les
articles 3 et 3.1. Elle a pour but d'assurer que les règlements
adoptés en vertu des dispositions abrogées demeurent en
vigueur.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le nouvel
article 6 est adopté?
M. Dufour: Adopté. C'est pour empêcher un trou dans
la loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6.1
est adopté. J'appelle l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7, Mme la Présidente. Cette
disposition indique la date de l'entrée en vigueur du projet de loi.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
7 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
préambule du projet de loi 263 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
de la lot 263 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'on
pourrait avoir une motion de rénumérotation?
M. Bourbeau: On en fait une, Mme la Présidente, si vous
voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Est-ce que le
projet de loi, comme tel, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): ...tel
qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M...
M. Polak: ...que le député de Jonquière a
rendu, ce n'est pas à nous autres, vous avez dit, c'est bien aux
élus municipaux, donc, je ne vous dois rien.
M. Dufour: C'est ça!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à
l'ordre s'il vous plaît! Une minute, M. le député de
Jonquière, M. le maire aurait un mot à dire.
M. Savard: Mme la Présidente, merci. Je voudrais remercier
en premier mon parrain, c'est-à-dire, le député qui a
présenté le projet de loi, M. Polak, le député de
Sainte-Anne et remercier aussi M. le ministre et aussi mon ancien
collègue, l'ancien maire, de la bonne volonté qu'il a eue
à notre endroit et si jamais vous décidez de venir faire un tour
chez nous, cela nous fera plaisir de vous accueillir. Merci à tous les
membres de la commission.
Une voix: Vous êtes plus accueillant que nous.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. La commission
suspend ses travaux jusqu'à seize heures, après la période
de questions.
(Suspension de la séance à 13 h 12)
(Reprise à 16 h 20)
Projet de loi 222 (suite)
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux afin de poursuivre l'étude du projet de loi 222, Loi
concernant la ville de Drummondville. Lors
de la suspension des travaux, nous étions aux articles 10.1, 10.2
et 10.3. M. le ministre, et je crois que vous aviez la parole.
M. Bourbeau: Oui. Mme la Présidente, ces articles 10.1,
10.2 et 10.3 visent à rectifier les titres de propriété de
certains immeubles ayant été acquis et cédés par la
ville de Drummondville. Étant donné le nuage - si je puis dire -
qui plane sur la légalité de certaines de ces transactions, la
ville de Drummondville demande de bonifier te titre des
propriétés au moyen de la loi privée qu'on est à
étudier présentement. Ce n'est pas la première fois qu'une
situation comme celle-là se présente. Je pense que c'est une
excellente façon d'obtenir un titre clair et de valeur marchande. Quant
à nous, nous n'avons pas d'objection à donner notre aval a ces
propositions.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: C'est peut-être une excellente façon; ce
n'est peut-être pas une façon recommandée pour
régler les problèmes. À ce moment-là, c'est une
invitation. Tous les gens qui sont dans l'erreur, on les corrige. Je pense bien
que ce n'est pas là le but de mes propos. Concernant l'article 10.1,
pourriez-vous nous résumer ce qu'il couvre comme problèmes en
entier, et faire l'historique de ce qui s'est produit en cours de route?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Mme la Présidente, au cours des
années, la ville de Drummondville a acquis certains terrains dans le
parc industriel. Lors de l'acquisition de ces immeubles, dans plusieurs cas,
les procédures complètes n'ont pas été suivies.
C'est soit, dans certains cas, l'approbation du ministre de l'Industrie et du
Commerce, comme c'était prévu à l'époque dans la
Loi sur les fonds industriels, soit l'approbation de la Commission municipale
lorsqu'un emprunt est fait, soit l'appropriation des sommes pour l'acquisition
de l'immeuble à même les fonds généraux plutôt
qu'à partir du fonds industriel créé. Tous ces titres,
évidemment, vu qu'on n'a pas suivi toutes les procédures
prévues par les lois - il y a la Loi sur la Commission municipale, la
Loi sur les fonds industriels, la Loi sur les cités et villes -cps
titres d'acquisition, au départ, sont viciés en partie par
certaines erreurs. La ville, ensuite, ayant acquis ces terrains - ces terrains
sont décrits à l'annexe B qu'on verra tantôt, c'est
l'acquisition de ces terrains -les a revendus à des industries pour la
construction d'immeubles et pour l'implantation. Or, il arrive actuellement
qu'il y a des agrandissements. Le cas de Vulcan-Hart que vous avez vu au mois
de décembre et qui a été accepté par
l'Assemblée nationale, était un de ceux-là. C'est au
moment où Vulcan-Hart s'est présentée devant vous qu'on a
commencé la recherche. On s'est aperçu qu'en fait, il y avait 49
titres viciés dans le même sens. Nous avons fait la recherche
nécessaire. C'est dû au fait que les notaires, lorsqu'ils font la
recherche de titres, s'aperçoivent que toutes les approbations n'ont pas
été requises. Ils en avisent leurs clients qui vont prêter
des sommes d'argent sur ces titres en leur disant: II y a un vice de titre.
À ce moment-là, la construction est retardée, les
prêts sont retardés.
En gros, c'est cela. À l'annexe B, vous avez les titres
d'acquisition de la ville et à l'annexe C, les titres par lesquels la
ville a disposé de ces terrains en faveur d'industries au cours des
années. Cela s'est fait entre les années 1960 et 1978, 1980 ou
1981.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que sur les terrains dont on parle ici,
situés dans le canton de Grantham, il y a des édifices
industriels? Est-ce qu'ils sont situés à l'intérieur du
parc industriel de la ville de Drummondville?
M. Hébert: Ils sont tous situés è
l'intérieur du parc industriel.
M. Dufour: Je vous avoue franchement qu'en regardant l'annexe par
des numéros...
M. Hébert: C'est sûr.
M. Dufour: Ce serait difficile de vous faire un dessin pour vous
en montrer la forme et l'endroit où ils sont situés.
M. Hébert: J'aurais dû vous apporter un petit plan,
comme je l'ai fait ce matin. Je peux vous assurer que c'est è
l'intérieur du parc industriel régional de Drummondville.
M. Dufour: M. Hébert, M. le procureur, vous avez
parlé du nuage qui planait sur la ville. Est-ce que c'est potentiel ou
s'il y a des poursuites par rapport à cela actuellement?
M. Hébert: Non, il y a aucune poursuite, mais le premier
problème fut soulevé, lorsque Vulcan-Hart est venue pour faire un
premier emprunt pour un agrandissement, récemment. Elle a
découvert que ses titres étaient viciés. Elle s'est
adressée à l'Assemblée nationale au mois de
décembre -c'est l'un des projets de loi qui a été
adopté au mois de décembre - et, à ce moment-là, on
a fait la même recherche, car on s'est
dit: S'il y a une irrégularité dans un de ces titres,
c'est ratifié par l'Assemblée nationale, il faut y revenir dans
l'ensemble. Alors, on a fait une étude complète des titres de
tout le parc industriel. Actuellement, on en a une autre qui s'en vient et qui
s'appelle Pigment & Chemical qui, elle aussi, vient de nous aviser: Je vais
être obligée de présenter un projet de loi privé,
parce que le terrain que vous m'avez vendu, en 1960, est vicié. Alors,
je ne peux pas faire d'agrandissement. Mon créancier
hypothécaire, par l'intermédiaire de son notaire, me dit que les
titres sont viciés. On lui a dit: Très bien, attendez, on va
aller s'adresser è l'Assemblée nationale pour régler. Sans
cela, vous allez avoir peut-être, chaque fois qu'il y aura un
agrandissement, une demande devant l'Assemblée nationale.
Pour éviter tout cela, ici, on a, dans un seul projet de loi,
ratifié tous les titres qu'on a décelés comme
déficients, mais des petites choses. C'est le ministre de l'Industrie et
du Commerce qui n'a pas donné l'approbation ou le ministre des Affaires
municipales l'a donnée et on ne retrouve pas l'approbation de la
commission; elle a peut-être été donnée.
Il y a aussi le fonds industriel, comme je vous l'ai dit tantôt,
qui a été créé et, au lieu de prendre ce fonds, le
conseil probablement - je ne sais pas pourquoi - ressortait de l'argent du
fonds général, et il n'avait pas le droit de le faire. Il fallait
l'utiliser. Lorsqu'on vendait des terrains, on plaçait cela un peu dans
le fonds général dans le temps.
Tout cela a fait que les notaires se posent des questions sur la
validité de ces titres. Ils ont peur et les créanciers
hypothécaires ne veulent pas passer tant que le titre n'est pas
absolument clair.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais savoir, M. le maire, si vous avez encore
un fonds industriel.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Ménard: Mon trésorier m'avise que cela n'existe
plus. On a dû le rembourser il y a quelques années.
M. Dufour: J'ai essayé, M. le maire, de vous aider, parce
que je savais qu'une loi avait été adoptée de sorte que
les fonds industriels sont dans le fonds général
actuellement.
M. Ménard: Alors, on a dû le rembourser il y a
déjà quelques années. Est-ce que c'est complètement
terminé? Un déficit de 300 000 $ a été
remboursé en 1985.
M. Dufour: Est-ce que vous avez encore des terrains qui vous
appartiennent dans le parc industriel?
M. Ménard: Dans le parc industriel? M. Dufour: Oui.
M. Ménard: Effectivement, on en a un dans le parc
industriel, on en a un municipal et un régional. Plusieurs terrains sont
disponibles actuellement pour l'industrie qui voudrait s'implanter à
Drummondville.
M. Dufour: C'est pour cela que le député de
Drummond travaille très fort, pour amener l'industrie dans le coin.
M. Saint-Roch: C'est exact, mon collègue.
M. Dufour: Cela va pour moi.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas d'autres
interventions? Est-ce que l'article 10.1 est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10.2 est adopté?
M. Bourbeau: C'est mécanique, cela. C'est simplement une
question de procédure au bureau d'enregistrement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: En fait, cela vous donne l'obligation de payer quand
il aura une... Vous allez rajuster ou légaliser.
M. Hébert: Ce qu'on va faire, en vertu de l'article 10.2,
c'est répéter, à chacun des 49 actes dont vous voyez la
liste ici, une inscription au bureau d'enregistrement prouvant que le titre est
ratifié. Les gens qui voudront avoir la réponse verront le titre
de loi et ils verront que tous ces titres ont été
ratifiés.
M. Bourbeau: Ce n'est pas l'avocat ni le client qui va le faire,
c'est le registraire qui va inscrire en marge des actes en question que...
M. Hébert: Oui, mais il faut lui faire une demande. Il va
falloir l'aviser, comme on l'a fait dans le cas de LaSalle, pour certains
terrains récemment.
M. Bourbeau: Oui, d'accord. Parfait. Le registraire va faire la
mention en marge des actes pour signaler à ceux qui vont lire les actes
que l'acte a été corrigé par une loi de l'Assemblée
nationale.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10.2 est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10.3 est adopté?
M. Dufour: Est-ce une coutume courante?
M. Bourbeau: II n'y a pas de problème. C'est pour que tous
ceux qui vont faire l'examen des titres...
M. Dufour: Ils vont être capables de les faire.
M. Bourbeau: ...au bureau d'enregistrement aient un accès
facile a la loi. Elle va être enregistrée au long comme si
c'était une vente.
M. Dufour: Chaque fois qu'on radie des titres comme cela, est-ce
que cela se fait de cette manière? Est-ce que c'est la procédure
normale?
M. Bourbeau: Oui. En général, c'est comme cela
qu'on procède. Quand une loi rectifie des titres, il faut qu'elle soit
portée à l'Index aux immeubles pour que les examinateurs de
titres puissent y avoir accès facilement.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 10.1,
10.2 et 10.3 étant adoptés, j'appelle l'article 11. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Mme la Présidente, cette disposition
précise le moment de l'entrée en vigueur du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que cet
article est adopté?
M. Dufour: Adopté. J'ai peut-être une question pour
mon information. Il y a les annexes qui ont...
La Présidente (Mme Bélanger): On y arrive.
M. Dufour: On y arrive après, d'accord. Je comprends. Il
faut pas laisser cela en suspens.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, il y
a un amendement de proposé à l'annexe?
M. Bourbeau: Oui, à l'annexe, Mme a Présidente,
nous avons une modification à l'annexe. J'aimerais déposer cette
modification, qui se lirait comme suit: "Le projet de loi 222 est
modifié: "1° par l'identification de l'annexe comme annexe A;
"2° par l'addition dans cette annexe A des mots et numéros suivants:
règlements 1809 article 11, 1810 article 11, 1828 article 11, 1829
article 11, 1830 article 11, 1831 article 11, 1835 article 14, 1836 article 11,
1837 article 11, 1838 article 11, 1842 article 11? "3° par l'addition des
annexes suivantes: annexe B"...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que 1835
article 14 est une erreur ou si c'est...
Une voix: Non, Ce n'est pas une erreur. C'est 14.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas une
erreur? C'est 14.
Une voix: C'est 14.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est qu'il y a juste
11 articles dans le projet de loi.
Une voix: Non, c'est l'article 14 du règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Du
règlement. Je m'excuse.
M. Bourbeau: L'article 14 du règlement. Bon! Alors, Mme le
Présidente, avec votre permission: "3° par l'addition des annexes
suivantes: annexe B", qui contient des numéros. Est-ce que je dois lire
tous les numéros, Mme la Présidente? Est-ce qu'on peut...
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense qu'on les a
sous les yeux.
M. Bourbeau: ...me dispenser de les lire?
Une voix: Tout le monde a les documents.
M. Bourbeau: Si tout le monde a les documents...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que tout le
monde a les documents?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on peut se
dispenser de nommer tous ces
numéros.
M. Bourbeau: Je saurais gré aux membres de la commission
de me dispenser de les lire.
M. Dufour: Oui, oui. On ne gardera pas le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va.
M. Dufour: Le ministre est un homme occupé.
M. Bourbeau: Et surtout en ce qui concerne l'annexe C, Mme la
Présidente, je saurais gré davantage aux membres de la commission
de m'exempter de tire tous ces numéros. Il y en a peut-être une
cinquantaine. J'aimerais simplement dire, pour ce qui est de la première
modification nécessaire à la suite de l'ajout de nouvelles
annexes, qu'il s'agît de règlements d'emprunt adoptés entre
le dépôt du projet de loi 222 et son étude en commission
parlementaire. Il est nécessaire de modifier également ces
règlements pour les mêmes raisons que celles exprimées lors
de l'étude de l'article 10. En ce qui concerne l'annexe 8, il s'agit des
annexes mentionnées aux articles 10.1, 10.2 et 10.3.
M. Dufour: Ce sont les terrains.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'annexe est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'annexe tel qu'amendée est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): II faut avoir une
proposition pour la rénumération.
M. Bourbeau: Nous la faisons, Mme la Présidente.
M. Dufour: La numérotation.
La Présidente (Mme Bélanger): La
renumérotation.
M. Dufour: D'accord. J'avais compris la
"rénumération".
La Présidente (Mme Bélanger): La
renumérotation. La motion pour la renumérotation est
adoptée. Est-ce que le projet de loi dans son ensemble est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel
qu'amendé?
M. Bourbeau: Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
Une voix: Drummond.
La Présidente (Mme Bélanger): ...Drummond.
M. Saint-Roch: Mme la Présidente, simplement quelques mots
pour remercier M. le ministre ainsi que M. le critique officiel de l'Opposition
en affaires municipales de leur collaboration à régler des
problèmes de la belle municipalité de Drummondville dans le
comté de Drummond. Je voudrais en profiter pour souhaiter un retour en
toute sécurité, malgré les conditions climatiques,
à nos citoyens de Drummondville.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais joindre ma parole à celle du
député de Drummond pour remercier nos invités et les
féliciter, et spécialement le procureur, qui a fait d'une pierre
deux coups, si je comprends bien, et qui a maintenu une moyenne au bâton
de 100 % dans sa journée, ayant réussi è faire adopter
deux projets de loi sur deux. Je pense que cela s'est passé d'une
façon relativement paisible et calme et que, finalement, on a servi au
mieux les intérêts des contribuables de Drummondville.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais aussi joindre ma voix à celles du
ministre et du parrain du projet de loi pour dire qu'effectivement, on peut se
montrer relativement satisfaits du travail qu'on a effectué dans la loi
222, qui concerne la ville de Drummondville, puisque, d'une part, j'ai
l'impression qu'on a réussi à ramener quelque peu l'harmonie qui
semblait,
en tout cas, à un certain point éloignée ou qui
faisait problème dans le milieu selon les contacts ou selon ce qu'on
avait vu dans les journaux. Je pense qu'on doit se réjouir de cela,
puisque les commissions parlementaires à l'Assemblée nationale
doivent aussi, de temps en temps, accepter de jouer le rôle d'arbitre. Ce
n'est pas la première fois que cela se fait. Heureusement qu'on peut le
faire de temps en temps. Je pense aussi qu'on essaie de jouer le rôle de
l'Opposition le mieux possible en essayant d'apporter notre contribution, mais
aussi en apportant des idées à l'occasion. Donc, je voudrais vous
féliciter de la présentation de ce projet de loi. On a
trouvé un certain terrain d'entente. C'est à espérer que,
de moins en moins, on ait à adopter des projets de loi privés. Le
ministre doit apprécier comme moi qu'on en ait moins souvent.
On pourrait aussi peut-être rappeler, avant de terminer, ce que le
ministre nous a dit durant l'étude de ce projet qu'à l'avenir, on
devrait peut-être essayer d'avoir un meilleur contact entre l'Opposition
et le gouvernement ou le ministère pour arriver avec des projets de loi
qui semblent étudiés plus en profondeur plutôt que
superficiellement. Donc, c'est un peu le voeu que j'émets. Je voudrais
aussi féliciter le procureur, M. le maire et lui souhaiter aussi qu'il
conserve sa ville la plus belle possible, avec les citoyens les plus
heureux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Ménard: Mme la Présidente, tout simplement pour
vous dire que c'est ma première visite en commission parlementaire. Je
dois vous dire que je me suis senti très bien accueilli, autant du
côté ministériel que du côté de l'Opposition.
Je pense que nous avons discuté d'une manière très
logique. Il y a eu des échanges de vues, bien entendu, mais finalement,
l'ensemble du conseil de ville de Drummondville, le procureur, les
fonctionnaires, nous repartons très heureux. Nous allons prendre en
considération les recommandations que les membres de l'Opposition nous
ont faites.
Je voudrais aussi remercier M. le député Jean-Guy
Saint-Roch qui a accepté de parrainer le projet, M. le ministre qui a
bien accueilli le projet. Merci à vous tous. En terminant, je voudrais
vous inviter au Festival de folklore, édition 1987, du 3 au 13 juillet.
La journée de Drummondville sera le 8 juillet. Alors, je profite de
l'occasion pour vous inviter tous et chacun d'entre vous. Merci beaucoup de la
collaboration de vous tous. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
maire.
J'aimerais remercier les membres de la commission ainsi que les gens de
Drummondville pour leur bonne collaboration pour le déroulement de
l'étude de ce projet de loi. Merci et bon retour.
La commission de l'aménagement et des équipements ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 39)