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(Quinze heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 100, Loi sur les
élections et les référendums dans les
municipalités.
Au moment de l'ajournement, hier, nous en étions aux discussions
à l'article 98. Y a-t-il d'autres commentaires à l'article
98?
Représentants des candidats et releveurs de
listes (suite)
M. Dufour: En fait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...il y avait eu une question posée, à
savoir pourquoi on n'allait pas aussi loin que la loi électorale
provinciale qui dit que la procuration peut être transmise même
à celui qui est dans le bureau. Donc, à cette question vous avez
répondu que cela n'avait pas de... Même au provincial, vous
étiez en train d'examiner cela: le PRIMO, C'est en train d'être
examiné.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que l'on remet en question
l'opportunité de désigner des représentants auprès
du PRIMO.
M. Dufour: Le point... Quand on parle de la procuration du
releveur de listes, elle est valide pour toute la durée du scrutin.
Est-ce que la durée du scrutin c'est seulement la journée
où il se passe ou, la durée du scrutin, tel que je l'entends, par
exemple, dans un bureau de vote temporaire. Il peut y avoir un releveur de
listes, il pourrait avoir une procuration et le scrutin avoir eu lieu la
semaine précédente. Là, il a sa procuration. Cette
même procuration pourrait-elle être bonne le jour du scrutin de
l'ensemble?
M- Bourbeau: M. le Président, je ne comprends pas le sens
de la question du député de Jonquière, parce qu'on a
justement dît à la dernière séance de cette
commission que dans les scrutins temporaires, dans le vote par anticipation, il
n'y en a justement pas de releveur de listes. Cette fonction-là n'existe
pas. Alors, la question du député est non avenue. Comme il n'y a
pas de releveur de listes dans les bureaux de vote provisoires ou dans le
scrutin par anticipation, il n'y a pas de procuration non plus.
M. Dufour: Je voudrais juste rappeler que l'article 96 a
été suspendu. À ce moment-là, ma proposition ou ma
prétention était à l'effet qu'on devrait traiter le jour
du vote régulier comme le vote par anticipation, de la même
façon. Je ne ferai pas un drame avec cela...
M. Bourbeau: Le député anticipe. M. Dufour:
Oui. C'est parce que...
M. Bourbeau: C'est le vote de la commission.
M. Dufour: Parce que la question semble reliée à la
suspension. Il n'y a pas de mauvaise foi de ma part. En supposant que cela
arrive comme cela, c'est vrai pour l'un mais c'est vrai pour l'autre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 98"?
M. Dufour: Je vais poser ma question. Je vais faire une
supposition, parce qu'il n'y a pas d'amendement. Je veux juste savoir si la
période de scrutin prévue, ta fonction de releveur... Supposons
qu'on accepterait qu'il y ait un releveur de listes au jour du vote par
anticipation. Cela va?
Est-ce que la procuration de cet individu pourrait être bonne pour
les deux places? Parce qu'on dit qu'elle est valide pour toute la durée
du scrutin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, on fait une distinction
entre le vote par anticipation et le scrutin. On désiqne comme scrutin
celui qui a lieu le jour du vote. En ce qui concerne les bureaux de scrutin
provisoires, on appelle cela le vote par anticipation. Donc,
l'interprétation qu'il faut donner à ceci, c'est que cela
prendrait une procuration pour le vote par anticipation et, si le même
releveur de listes veut travailler, si on veut employer ses services le jour du
scrutin, il devrait y avoir une nouvelle procuration.
M. Dufour: Donc, il a sa procuration. Le jour du scrutin, est-ce
que, effectivement, le scrutin proprement dit est vraiment le temps où
le vote se déroule ou si on parle de... La durée du scrutin,
est-ce que cela pourrait aussi être la période donnée? Dans
le sens que supposons qu'il y a un recomptage ou n'importe quoi, est-ce que le
type se trouve à garder une certaine part de responsabilité par
rapport à cela? J'essaie de savoir si c'est vraiment explicite? Voici ce
qu'on veut dire, selon ce que je comprends. Est-ce que c'est cela
légalement, est-ce que cela s'arrête à cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que ce qu'on doit
dire c'est que, quant au scrutin, il débute lors de l'ouverture du vote
le matin, l'ouverture des "poils", comme on dit de façon commune et se
termine à la fermeture du "poil", soit à 19 heures, à
moins que le scrutin n'ait été retardé et qu'on continue
à voter après cette date.
En ce qui concerne la date d'expiration des procurations et de leur
validité, quant aux releveurs de listes, elle se termine à
l'heure de la fermeture des bureaux de vote et, quant aux représentants,
la procuration perd sa valeur ou son effet au moment où se termine le
dépouillement du scrutin.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 98? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'examine l'article. La procuration est signée
par le chef du parti ou de l'équipe. De l'équipe... par la
personne ou le candidat indépendant... à cette fin dans un
écrit transmis au président d'élection. Donc, cet article
dit que la procuration est transmise... Est-ce que c'est une procuration... En
fait, c'est peut-être l'ambiguïté que je vois
là-dedans, est-ce que la personne désignée comme... Il y a
une procuration qui est signée qui détermine, par exemple, que M.
X ou Mme X représente la personne. Elle est désignée. Elle
a une procuration. Cette procuration est transmise au président
d'élection.
Dans un autre point, on dit qu'on est représenté au
scrutateur. Est-ce que... Ce sont deux actions, à mon point de vue?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense qu'il y a confusion
dans l'esprit du député. Ce qui est transmis au président
d'élection, ce n'est pas la procuration. D'ailleurs, il n'y a rien du
tout de transmis au président d'élection. C'est que la personne
qui est reconnue, qui est désignée au président
d'élection comme étant habile, par le candidat ou par le chef de
parti, cette personne siqne la procuration.
L'article dit bien: "La procuration est signée par le chef du
parti ou de l'équipe, par le candidat indépendant ou par la
personne que le chef et le candidat désigne à cette fin dans un
écrit transmis au président d'élection." Donc, ce que le
président d'élection reçoit, c'est un écrit et non
pas une procuration, un écrit lui disant! M. Untel est nommé
mandataire par moi qui suis soit un chef de parti, soit un chef d'équipe
ou un candidat.
On peut dire en complément de réponse que le
président d'élection ne reçoit aucune procuration. Ce
qu'il reçoit, c'est un écrit l'avisant qu'une personne
donnée est autorisée à signer les procurations.
Le Président (M. Saint-Roch): D'autres interventions?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 98 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 99.
Procédures électorales
Avis
d'élection
M. Bourbeau: L'article 99 oblige le président
d'élection à faire débuter le processus électoral
par la publication de l'avis d'élection. Le but principal de cet avis
est d'annoncer aux citoyens que des postes de membre du conseil sont ouverts
aux candidatures et de faire connaître aux personnes
intéressées à combler ces postes les lieu, jour et heure
où elles peuvent produire leur déclaration de candidature. L'avis
d'élection doit être donné conformément à la
loi qui régit la municipalité au plus tard le 58e jour avant
celui prévu pour le scrutin. Lors d'une élection
régulière, cette échéance correspond au vendredi de
la première semaine de septembre, ce qui se rapproche de
l'échéance actuellement prévue par la Loi sur les
cités et villes, soit entre le 31 août et le 9 septembre. Par
comparaison, le Code municipal permet la publication de l'avis jusqu'au 22e
jour. La charte de la ville de Montréal ne le permet que le 25e jour et
la charte de la ville de Québec le permet jusqu'au 31e jour. Le choix de
la date la plus éloignée du scrutin se justifie par le
caractère introductif de l'avis d'élection. Il pourrait
par exemple paraître bizarre d'entamer la confection de la liste
électorale au mois de septembre sans avoir à la même
époque rappelé officiellement aux citoyens qu'une élection
est en marche.
Le contenu de l'avis d'élection prévu par l'article 99 est
un amalgame de ce que prévoient les lois actuelles. Toutefois, les
éléments concernant la révision de la liste
électorale, qui selon le Code municipal sont actuellement compris dans
l'avis d'élection, se retrouveront dorénavant dans un avis
spécifique.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Si on écrit qu'au plus tard le 58e jour
précédant celui fixé pour le scrutin, le président
d'élection donne un avis; est-ce qu'il y a une limite entre le 58e jour
et les jours avant? Est-ce que cela doit se faire dans une période...
cela veut dire environ deux mois? Si le président d'élection
disait: Quatre mois avant les élections, on donne avis, est-ce que cela
serait bon pareil?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est laisser à la
discrétion du président d'élection de déterminer la
date où il veut faire parvenir l'avis d'élection. Un
président d'élection n'aurait pas intérêt à
envoyer un avis trois ou quatre mois avant la date du scrutin. Cela n'aurait
pour effet que de permettre aux électeurs d'oublier qu'il y aura une
élection. De toute façon, on ne peut pas entamer facilement la
préparation des listes électorales avant le 1er septembre puisque
la qualité d'électeur se compte à partir de cette
date.
M. Dufour: Si je prends vos mots pour ce qu'ils disent, pourquoi
n'y a-t-il pas une certaine limite où il y a un avis d'élection.
Du point de vue d'une meilleure compréhension de la loi, d'une meilleure
visibilité aussi de la loi qu'on a, je n'aurais pas d'objection à
ce qu'il y ait un certain nombre... Il peut y avoir peut-être quinze
jours, trois semaines où le... Parce que cela pourrait être aussi
des élections partielles. Ce n'est pas seulement l'élection
générale, c'est aussi des élections partielles. Pourquoi
ne pense-t-on pas qu'on pourrait la limiter quelque part? Je ne dis pas
à une journée près. On pourrait lui donner une certaine
marge de manoeuvre. Si dans une élection partielle le président
d'élection décidait: Ce n'est pas plus important qu'il faut, je
donne mon avis un peu plus longtemps avant, il y a des gens qui vont l'oublier.
Vous ne trouvez pas que cela pourrait être une suggestion à
retenir?
M. Bourbeau: M. le Président, cela pourrait être une
suggestion valable. Les rédacteurs de la loi ont jugé bon de
faire confiance au président d'élection et de lui laisser
l'opportunité d'envoyer l'avis d'élection à une date qu'il
jugera la plus appropriée, mais effectivement, il n'y aurait aucun
problème à déterminer une date ultime avant laquelle le
président d'élection ne pourrait pas envoyer un avis
d'élection.
M. Dufour: Je serais beaucoup plus tranquille ou plus à
l'aise si on fixait un certain nombre de jours, peut-être entre le 73e
jour et le 58e. il y aurait quinze jours de marge de manoeuvre. Le
président d'élection a le temps de se virer de bord, mais cela
permettrait...
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va suspendre
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 heures)
(Reprise à lé h 2)
M. Bourbeau: M, le Président, le député de
Jonquière suggère que dans le cas de l'avis d'élection qui
a été envoyé par le président, on y indique des
balises minimales et maximales, si je puis dire, quant à la date
où le président doit envoyer l'avis d'élection.
C'est-à-dire qu'on pourrait avoir une date ultime pour envoyer l'avis,
c'est-à-dire le plus tard, mais le projet de loi contient une telle
date, qui est le 58e jour précédant celui fixé pour le
scrutin.
La suggestion de l'Opposition, c'est qu'on devrait aussi avoir la date
ta plus hâtive où l'on pourrait le faire, de sorte que le
président d'élection se retrouverait avec une fourchette à
l'intérieur de laquelle il devrait envoyer l'avis d'élection. Le
projet de loi n'avait pas retenu cette façon de procéder et ne
donnait qu'une date ultime en disant: Le président d'élection
choisira lui-même, à sa convenance, la date la plus convenable.
Est-ce qu'il est opportun ou non d'enfermer, si je puis dire, le
président d'élection dans cette fourchette? C'est un sujet qui
peut créer certains problèmes en ce qui concerne la
rédaction de tout le projet de loi. Cela apporterait des modifications
plus tard, dans d'autres articles, quand on va parler des scrutins partiels ou
des élections recommencées.
Si le député de l'Opposition tient à introduire
cette modification, je préférerais suspendre l'étude de
l'article 99 pour avoir l'occasion d'étudier plus à fond les
conséquences de cette modification avec nos
légistes, et lors d'une séance subséquente, quand
on reprendra les articles, on pourrait statuer sur une décision à
ce sujet.
M. Dufour: J'accepterais la proposition du ministre de suspendre,
mais j'aurais peut-être un autre point à soulever qui me semble
intéressant. Cela pourrait être étudié en même
temps. J'aurais eu le goût d'introduire un 7° parce que l'avis est
vraiment spécifique. C'est pour cela que je veux que vous puissiez
l'étuder en temps opportun. Ce serait d'ajouter, après le nom du
secrétaire d'élection, l'adresse et le numéro de
téléphone du bureau du président d'élection. Si je
regarde la façon dont c'est libellé, il pourrait arriver que le
président d'élection, par rapport à l'avis
d'élection, soit difficile à rejoindre. Ce n'est pas toujours
dans les bureaux des municipalités.
Je pourrais vous laisser les choses comme telles, quitte à ce que
vous les regardiez ou qu'on les ramène en même temps.
M. Bourbeau: On prendra note de la suggestion du
député de Jonquière. Le député de
Jonquière parle bien de l'adresse et du numéro de
téléphone du président d'élection.
M. Dufour: Du bureau du président d'élection, parce
qu'il y a de grandes chances que le secrétaire... Ce serait un
amendement supplémentaire, mais étant donné que l'article
est suspendu... Je ne tiens pas à faire des amendements pour faire des
amendements. Si le ministre retient les deux amendements ou les deux
suggestions...
M. Bourbeau: On va prendre note des deux suggestions...
M. Dufour: Je suggérerais de...
M. Bourbeau: ...et on va voir dans quelle mesure ces amendements
améliorent le projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je conclus donc qu'il y a
consentement pour suspendre l'article 99.
M. Dufour: Accordé.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 100.
Liste électorale
Confection
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 100 oblige le
président d'élection à dresser la liste électorale
de la municipalité du 1er septembre de l'année d'élection
régulière jusqu'au 30e jour avant celui du scrutin.
Dans le cas d'une élection partielle, il faudrait voir les
articles qui suivent et qui portent les numéros 343 et 344,
Les dates prévues se rapprochent de celles mentionnées
dans la Loi sur les cités et villes. En vertu de cette loi, te
président d'élection doit dresser la liste entre la date de la
publication de l'avis d'élection, qui est le début de septembre,
et le 1er octobre. En vertu de la charte de la ville de Montréal, le
président doit dresser la liste des personnes domiciliées au plus
tard le 54e jour avant le scrutin. L'évaluateur de la Communauté
urbaine de Montréal doit dresser celle des personnes non
domiciliées au plus tard le 33e jour avant le scrutin.
En vertu de la charte de ta ville de Québec, le président
d'élection doit dresser la liste du 54e au 51e jour avant le scrutin.
Quant au Code municipal, il est muet sur ce point. Pour connaître la
situation des municipalités régies par ce code, il faut consulter
la Loi sur la fiscalité municipale qui prévoit que le
secrétaire-trésorier doit, chaque année, dresser une
annexe au rôle d'évaluation qui sert de liste électorale.
Le rôle doit normalement être déposé entre le 15
août et le 15 septembre.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: En fait, ce dont on vient de parler tout à
l'heure, la date minimale où le président d'élection donne
l'avis public, le 58e jour, ça va aux alentours du 1er septembre. C'est
à peu près ça. Cela veut dire que cela lui laisse à
peu près une latitude d'un mois pour faire la liste électorale.
C'est ça? Avec énumérateur, tout le reste, etc. C'est
ça. Entre le 1er septembre et le 1er octobre, à peu
près.
M. Bourbeau: M. le Président, on peut calculer la
période en soustrayant 30 de 54; il reste 24 jours.
M. Dufour: Pour faire la liste électorale.
M. Bourbeau: Une correction ici, M. le Président. Entre 58
plutôt et 30, ce qui fait 28 jours. Donc, quatre semaines.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des changements par rapport à
ce qui existait dans la loi auparavant?
M. Bourbeau: Je pense que dans mes notes explicatives, je viens
de donner la situation qui prévaut dans la Loi sur les cités et
villes, dans le Code municipal, dans la charte de la ville de Montréal,
dans la charte de la ville de Québec, et ce sont des situations qui
diffèrent dans tous les cas.
Alors, il n'y a aucun cas qui est semblable dans aucune de ces lois.
Nous tentons d'avoir un système qui serait uniforme. C'est celui que
nous proposons présentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 100? Est-ce que l'article 100 est
approuvé? Adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 101.
M. Bourbeau: L'article 101 est le plus court que nous ayons eu
à étudier jusqu'à maintenant. Il dit que: "Le
président d'élection peut nommer des recenseurs pour
l'assister."
Cet article, comme la Loi sur les cités et villes, permet au
président d'élection de se faire assister par des recenseurs pour
la confection de la liste électorale. Le recensement municipal est donc
facultatif. Si le président d'élection juge qu'il peut par
d'autres moyens dresser une liste électorale exacte, il peut se
dispenser du recensement au sens de la visite de chaque immeuble. Son
obligation en est une de résultat et non pas de moyens. Sur ce point,
l'article 101 diffère des chartes de Montréal et de Québec
qui rendent le recensement obligatoire et qui réglementent le travail
des recenseurs.
Les règles que devront suivre les recenseurs nommés en
vertu de l'article 101 seront celles prescrites par le président
d'élection en vertu de son pouvoir général de direction du
personnel électoral.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Cela va un peu à l'encontre des règles
d'uniformisation et d'harmonisation de la Loi électorale provinciale
puisqu'il faut l'appeler ainsi. Jusqu'où il y a une obligation... Le
problème qu'il se trouverait à y avoir, c'est lorsqu'il n'y a pas
de liste électorale, il n'y a pas de recensement de fait. Il y a des
changements qui auraient pu s'opérer et ça ne rendrait pas
nécessairement ta liste... Je comprends qu'il y a toujours moyen de
réviser pour les gens. Mais il faut accepter tout de même que les
gens ne sont pas toujours accrochés à cette liste pour savoir ce
qui s'est passé ou pas.
Le recensement est aussi une façon d'aviser les gens qu'il y a
une élection qui s'en vient. C'est aussi une façon de dire aux
gens qu'il y a quelque chose qui va se passer. Un des problèmes que je
vois dans cela, c'est que cela ne s'harmonise pas avec la loi provinciale.
Donc, est-ce que vraiment les groupes ont insisté sur cette position? De
mémoire là...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Cet article, comme bien d'autres, fait l'objet de
très longues discussions avec les unions municipales. Les unions
municipales étaient opposées à ce qu'on modifie - surtout
l'Union des municipalités du Québec - la loi actuelle qui
prévoit exactement les mêmes dispositions que ce que nous
proposons maintenant. Dans la Loi sur les cités et villes, le
système qui prévaut est celui que nous avons retenu. Par contre,
l'harmonisation que nous faisons fait en sorte que le système qui existe
présentement dans les villes de Montréal et de Québec
pourra continuer à s'appliquer puisque le président
d'élection a le pouvoir de décider, de faire des recensements ou
de ne pas en faire.
M. le Président, j'ajoute, en terminant, qu'en pratique, dans les
villes les plus importantes quant au nombre de citoyens, d'une façon
générale, on fait toujours des recensements.
Le Président (M. Saint-Roch): M. ie député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est peut-être les explications que j'ai mal
comprises. Il me semble avoir entendu dans les notes que vous avez lues, que le
président d'élection peut nommer des recenseurs ou peut faire ta
liste lui-même. Il n'y a pas trop de problèmes par rapport
à ça.
Mais est-ce qu'il est obligé de faire le recensement? C'est
ça qui m'a... Ce que je comprends, c'est qu'il faut qu'il fasse le
recensement. Il peut engager des qens pour le faire ou pas. Je regarde ce qui
est contenu dans l'ancienne loi. Il est obligé de faire sa liste
électorale, son recensement, et il doit s'assurer que tout le monde est
inscrit sur sa liste. Dans les notes explicatives, j'ai cru comprendre
ça. Peut-être que je suis dans l'erreur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il faudrait peut-être
que le député soit plus attentif, parce que je pense que c'est
un...
M. Dufour: J'essaie d'être attentif, mais je n'ai pas les
mêmes instruments que vous avez. Vous ne nous facilitez pas tellement la
tâche non plus. Vous avez tous les dossiers devant vous. On n'a pas les
dossiers auxquels vous avez accès. Je suis obliqé
d'écouter ce que vous dites.
Je ne vous écoute peut-être pas nécessairement comme
l'évangile, mais je fais attention, parce que c'était juste une
petite ligne. Voulez-vous la répéter, s'il vous
plaît?
M. Bourbeau: En ce qui concerne les notes explicatives, M. le
Président, en cinq ans ou six ans, à l'Assemblée
nationale, je n'ai jamais vu encore un ministre, en tout cas, pas sous le
gouvernement péquiste, donner des notes explicatives à
l'Opposition.
Pour ce qui est de l'article 101 que j'ai lu tout à l'heure, on
dit: "Le président peut nommer des recenseurs." Donc, c'est bien
évident que ce n'est pas obligatoire. Ce qui est obligatoire, tel que je
l'ai lu dans les notes explicatives, pour le président, c'est de dresser
une liste électorale.
Mais le président a le choix et les moyens pour rédiger la
liste électorale. II peut le faire selon diverses méthodes. Une
des méthodes, c'est le recensement. Donc, le recensement municipal est
facultatif, comme je le disais tout à l'heure. Cet article 101 est
conforme à la Loi sur les cités et villes qui permet actuellement
au président d'élection de se faire assister par des recenseurs
pour la confection de la liste électorale.
Si le président d'élection juge qu'il peut par d'autres
moyens dresser une liste électorale exacte, il peut se dispenser du
recensement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Je regardais par rapport à ce que... Ce n'est
pas aussi clair que ça dans l'ancienne loi, par exemple. Il y a
l'époque de la confection de la liste. On parle des recenseurs,
"...peut, s'il l'estime nécessaire, nommer pour l'assister". Donc, il
n'y a pas des recenseurs choisis parmi les personnes domiciliées dans la
municipalité.
Avant l'entrée en fonction, un recenseur doit prêter
serment nécessairement selon la formule. Là, après
ça, il lui donne le mode de l'opération, comme il va faire, etc.,
comme on le voit un peu plus loin. Donc, le président d'élection
est obligé de faire un recensement, d'après ce que je comprends.
Il peut nommer des gens pour l'assister ou ne pas en nommer. C'est son droit.
D'accord, ça va.
Mais, ce que je comprends de l'ancienne loi, c'est qu'il est
obligé de faire un recensement quelque part. Non?
M. Bourbeau: Bien, non, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: En tout cas...
M. Bourbeau: Le député vient de lire l'article de
la loi actuelle qui dit que le président peut nommer des recenseurs.
M. Dufour: II pourrait faire le recensement sans qu'il y ait de
monde avec lui.
M. Bourbeau: Donc, on a repris exactement la même
phraséologie. L'article 125 de la loi actuelle que vient de lire le
député, dit: Le président d'élection peut, s'il
l'estime nécessaire, nommer des recenseurs. Nous, nous disons: Le
président d'élection peut nommer des recenseurs. C'est exactement
la même chose, M. le Président. II n'y a' pas d'obligation dans la
toi actuelle et il n'y en a pas plus dans la nouvelle loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Le fait qu'on ne parle pas des personnes choisies dans
les municipalités, parce que, là, ce n'est pas dans le bureau de
vote... Ce n'est pas un travail technique aussi compliqué, mais,
seulement, il a besoin d'avoir une connaissance des gens du quartier, de la
situation des maisons. On voit maintenant des gens qui sont oubliés, des
rues ou des parties de rues qui sont oubliées, même avec toute la
diligence et toute l'attention voulue. C'est quoi, l'idée d'avoir
enlevé les gens qui sont dans la municipalité? (16 h 15)
M. Bourbeau: M. le Président, je croyais qu'on avait fait
cette discussion-là lors des articles qui traitaient du personnel
électoral. On a dit que le personnel électoral n'a pas à
avoir la qualité d'électeur. Je crois qu'on a fait tout ce
débat-là plus tôt. Donc...
M. Dufour: On parlait du personnel électoral qui
était... mais te recenseur, en particulier, il y aurait eu vraiment une
objection à ce qu'on exige que ce soit quelqu'un de la
municipalité pour le faire par rapport...
M. Bourbeau: II n'y a aucun...
M. Dufour: Je comprends que ca prend certaines qualités
pour être greffier, je comprends aussi qu'il y a des présidents
d'élection qui aiment mieux avoir des gens particulièrement
qualifiés, plus que moi, mais juste pour le recensement, ce qui se passe
au point de vue pratique, il faudrait prendre des gens domiciliés dans
la municipalité. Ce n'est pas complexe comme travail, mais ça
peut être fait par des qens de la place.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Effectivement, M. le Président, le
député a raison, ça peut être
fait par des résidents de la place. La loi dit que le
président d'élection a discrétion pour prendre des gens
qui ont la qualité d'électeur ou pas. Il n'est pas obligé
de choisir des gens qui ont tous la qualité d'électeur.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Un instant! II n'y a pas d'amendement. On va
voter.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 101 est
adopté?
Une voix: Sur division. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. J'appelle
maintenant l'article 102.
M. Bourbeau: L'article 102, comme les lois actuelles,
prévoit que la liste électorale est dressée en fonction de
la situation des immeubles. Seul le Code municipal peut actuellement laisser
entendre que la liste est confectionnée selon l'ordre
alphabétique des noms des électeurs lorsqu'ils sont plus de 300.
Cela n'est pas clair, et, de toute façon, la confection de la liste
selon l'ordre alphabétique est indésirable aux fins des
modalités d'exercice du droit de vote, notamment quant à la
définition des sections de vote et quant à l'emplacement des
bureaux de vote.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Vous voulez dire que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On peut le faire par ordre alphabétique?
Là, on va juste tenir compte des numéros de lots, des
numéros d'immeubles ou des numéros cadastraux, et, en même
temps, des voies de circulation. C'est toujours en fonction de techniques...
Ça va être vraiment par rapport à une situation, untel...
Il n'y a plus rien qui nous dit, il n'y avait peut-être rien avant qui le
faisait, mais des fois on l'avait par ordre alphabétique et des fois
autrement.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...dans le droit actuel, dans la Loi des
cités et villes, ce n'est pas permis, et, dans le Code municipal, le
moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas très clair. Nous
clarifions la situation en édictant que la liste électorale doit
être dressée en fonction de la situation des immeubles.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Cela va? Est-ce que l'article 102 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 103. Nous avons un papillon qui se lit comme suit: L'article 103 du
projet de loi 100 est amendé par l'insertion, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, après le mot "inscrit", des mots "fit,
dans la mesure où ce renseignement peut être obtenu, sa date de
naissance".
M. Dufour: ...dans la mesure où...
Le Président (M. Saint-Roch): ...ce renseignement peut
être obtenu, sa date de naissance.
M. Bourbeau: II faut savoir si l'amendement est recevable.
Le Président (M. Saint-Roch): S'il n'y a pas d'objection
de la part des membres de la commission, on pourrait peut-être adopter
l'amendement et revenir à l'article ensuite.
M. Dufour: Vous ne demandez pas qu'on l'adopte, vous demandez
qu'on le reçoive?
Le Président (M. Saint-Roch): II est reçu.
L'amendement est recevable et proposé par M. le ministre.
M. Dufour: Est-ce que je peux poser une ou deux questions avant
qu'on puisse regarder si on va l'introduire?
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous
préférez qu'on regarde l'article dans son ensemble, je n'ai
aucune objection mais je dois avertir les membres de la commission à ce
moment-là que les temps de parole seront pour l'amendement et
l'article.
M. Dufour: Je voulais parler sur l'amendement ou poser une ou
deux questions sur l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, pour des
explications.
M. Bourbeau: Je pourrais peut-être couper court aux
questions du député sur l'amendement. L'amendement proposé
à l'article 103 a pour effet d'ajouter au contenu de listes
électorales la date de naissance de l'électeur lorsque ce
renseignement peut être obtenu. La Loi électorale du Québec
et tes lois municipales actuelles, sauf
le Code municipal, exigent que l'âge de l'électeur
apparaisse sur la liste. L'amendement parle de la date de naissance
plutôt que de l'âge, parce que la première constitue une
mention intangible, tandis que la seconde varie selon le moment où l'on
se place. Si l'on exigeait la mention de l'âge, il faudrait
préciser qu'il s'agit de l'âge au 1er septembre de l'année
de l'élection régulière, puis modifier cette date de
référence pour chacun des cas autres qu'une élection
régulière. Exemple: Pour une élection partielle, ce serait
l'âge à la date de la publication de l'avis d'élection.
Pour un référendum, ce serait l'âge à la date de
référence au sens de l'article 514, etc. De plus, l'âge
peut avoir changé entre la date où il a été
considéré aux fins de l'inscription sur la liste et le moment ou
le scrutateur interroge l'électeur à ce sujet lors du scrutin, ce
qui peut provoquer des malentendus susceptibles de soulever des soupçons
injustifiés de tentative de fraude. L'amendement n'exige de plus la
mention de la date de naissance que si ce renseignement peut être obtenu.
Cela tient compte du fait que le projet de loi n'exige pas la tenue d'un
recensement et que, même s'il y a recensements certains électeurs
ne peuvent être visités et interrogés sur leur date de
naissance, notamment les propriétaires fonciers non dominés dans
la municipalité. Voilà, M. le Président, les quelques
remarques que je voulais faire relativement à l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M, le député de Conquière.
M. Dufour: En fait, dans la mesure où ce renseignement
peut être obtenu - sa date de naissance - il est évident que de la
façon dont c'est rédigé, ce n'est pas nécessaire
que ce soit l'électeur qui donne sa date de naissance. Cela pourrait
être obtenu d'une façon différente et l'électeur
pourrait avoir des objections. Supposons que quelqu'un ne donne pas son
âge, ne veut pas donner sa date de naissance... Cela ressemble à
un voeu pieux, ce n'est pas une obligation, on le met dans la loi, mais il n'y
a pas d'obligation de le donner.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est exactement la raison
pour laquelle on a marqué dans l'amendement: dans la mesure où ce
renseignement peut être obtenu, étant bien conscient que certains
électeurs ne veulent pas donner ce renseignement et n'ayant pas
l'intention de tenter d'en faire un obligation sous peine d'emprisonnement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Dufour: II y en a d'autres.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Oans la loi provinciale, on exige la profession,
l'âge de chaque électeur, en faisant précéder son
nom de son adresse. Donc il y a une obligation. Tandis que là, le
problème c'est qu'il peut l'avoir cette information par l'individu et si
on ne l'a pas, on va le marquer. En supposant que l'inscription n'est pas juste
et que quelqu'un dise: Je ne vous ai pas donné mon nom, je n'ai pas
donné ma date de naissance, vous l'avez inscrite et elle fausse. Comment
corrigez-vous cela? Le fait qu'il n'y a pas une obligation... C'est
marqué: "dans la mesure où ce renseignement peut être
obtenu". Donc cela ne veut pas dire nécessairement qu'on le demande
à l'individu et que celui-ci ne veut pas nous le donner on ne l'inscrit
pas. Un président d'élection pourrait avoir la date de naissance
de la personne, je suis convaincu de cela. Supposons qu'il y a un renseignement
qui est mal inscrit, qu'est-ce que peut répondre le président
d'élection? Je ne voulais pas donner mon âge, vous t'avez
marqué et ce n'est pas correct. Je ne vous le donne pas quand
même. Qu'est-ce qui arriverait dans un tel cas?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, ce qu'il faut bien
réaliser, c'est que la référence à l'âge
n'est requise que pour des fins d'identification d'électeurs. Il y a
d'autres façons d'identifier des électeurs. Donc, ce n'est pas
absolument essentiel que d'avoir la date de naissance, mais cela aide à
identifier les électeurs. C'est un moyen qui a été
juqé utile, un moyen additionnel, pour éviter les fraudes
électorales. La différence que l'on peut noter avec la loi sur
les élections du Québec, où l'âge est
supposément obligatoire, où la déclaration de l'âge
est requise, c'est qu'au scrutin provincial, premièrement, il y a
toujours un recensement, alors qu'au scrutin municipal, c'est facultatif.
Deuxièmement, au scrutin provincial, seul les électeurs
domiciliés ont droit de vote, ce qui simplifie la tâche, si je
peux dire; au scrutin municipal, il y a également les
propriétaires, qui ne sont pas nécessairement des
domiciliés, qui ont droit de vote, ainsi que les occupants, cela peut
rendre assez difficile l'obtention de la date de naissance si on devait
l'exiger dans tous les cas.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Bien, seulement concernant l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Cela va être sur division et pour les raisons...
Cela ressemble à un voeu pieux et, pour une loi aussi importante que
celle-là, je ne dis pas que l'intention n'est pas bonne sauf que si ce
n'est pas systématique, tantôt on aura des erreurs, tantôt
ce sera correct. Cela me semble trop flou pour l'importance que j'attache
à ce projet de loi. C'est pour cela que je dois voter sur division en ce
qui a trait à l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 103, tel
qu'amendé.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 103 définit
le contenu de la liste électorale. Celui-ci se résume au nom et
à l'adresse de chaque électeur. L'article précise que, par
adresse, on n'entend pas nécessairement l'adresse du domicile de
l'électeur, mais plutôt l'adresse de l'immeuble qui donne à
l'électeur le lien voulu, d'au moins douze mois, avec le territoire de
la municipalité. Par exemple, si une personne est domiciliée dans
la municipalité depuis six mois et est propriétaire d'un lot
vacant dans celle-ci depuis dix-huit mois, elle sera inscrite sur la liste
à l'égard du lot vacant, et son adresse sera celle de ce lot.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je l'examine en regard de ce qui existait avant dans
les lois, que ce soit la loi provinciale ou l'ancienne Loi sur les cités
et villes. On parlait du nom et du prénom. Est-ce que le nom comprend
nécessairement le prénom? Là, il y a vraiment des points
qui sont majeurs par rapport à ce qu'il y a là; cela me semble
être le cas. Si on dit à quelqu'un: Donne-moi ton nom, il peut
donner tout le nom; mais, il peut dire mon nom est X, mon prénom...
Une voix: II peut y avoir plus d'un Charles Tremblay...
M. Dufour: C'est cela.
Une voix: ...dans une même rue. (16 h 30)
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Quand on dit le' nom de l'électeur, cela
comprend le prénom, et on le verra plus loin dans le projet de loi, dans
certains articles. Le nom comprend... C'est le patronyme, donc c'est le nom et
le prénom.
M. Dufour: Pourquoi, dans les lois à caractère
provincial - pourtant ce n'est pas vieux, cela a été
adopté en 1984 - parle-t-on de nom et de prénom? Je comprends,
par exemple, dans le même article: son nom, prénom, profession et
âge de chaque électeur pourrait précéder son nom et
son adresse. Dans l'ancienne Loi sur les cités et villes, la même
formulation était là. Est-ce que la jurisprudence dit que le nom
comprend le prénom, est-ce que c'est...
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Carrier.
M. Carrier (André): Non, il n'y a pas de jurisprudence,
c'est seulement le Larousse, dans sa première acception du mot "nom" qui
dit que, normalement, cela comprend le prénom et le patronyme. Dans une
deuxième acception, on le met en opposition au prénom où,
à ce moment-là, on s'aperçoit qu'il y a une
différence. La Loi électorale du Québec utilise parfois
effectivement le mot "nom" en signifiant uniquement le nom de famille, mais
malheureusement, il y a des problèmes avec la Loi électorale
parce que, ailleurs, par exemple au chapitre du financement des partis
politiques, on utilise le mot "nom" tout seul; à ce moment-là, il
faut se poser la question à savoir si le nom dont on parle au chapitre
du financement des partis politiques, étant donné qu'on a fait la
différence entre prénom et nom dans les premiers articles de la
Loi électorale, est-ce que cela veut dire que cela signifie seulement le
nom de famille quand on parle du nom, ailleurs?
Dans la loi municipale, on a choisi de prendre le sens premier du
dictionnaire qui veut que le mot "nom" comprenne à la fois le nom de
famille et le prénom. Cela, le législateur le montre très
bien à l'article 196 du projet de loi 100, par exemple, quand on parle
du contenu du bulletin de vote où, au deuxième alinéa, on
dit: "Le bulletin de vote contient au recto le nom de chaque candidat, son
prénom précédant son nom de famille." On voit bien que,
aux fins du projet de loi 100, quand on parle du nom, on comprend à la
fois le prénom et le nom de famille. Ce qui nous évite les
problèmes qu'on peut retrouver dans la Loi électorale du
Québec où, quelquefois, on veut dire le nom au complet et
d'autres fois, on veut dire seulement le nom de famille quand on utilse le
mot "nom".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mais il n'y aura aucune possibilité, quand on
parle du nom, de ne pas l'inscrire au long?
M. Carrier: Exactement, cela n'arrive à aucun endroit dans
le projet de loi 100 où on va exiger uniquement le prénom ou
uniquement le nom de famille. On va toujours parler du nom et cela voudra
toujours dire la même chose, à savoir le nom complet de la
personne.
M. Dufour: Bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je remarque aussi qu'on a enlevé l'occupation
principale. Cela me semblait assez important autant pour le travail
électoral qu'au point de vue de l'identification que la profession de la
personne soit inscrite, en sa qualité d'électeur... Son
occupation principale... On l'a enlevée. Je ne pense pas que tes unions
des municipalités aient demandé, au contraire, que la profession
soit enlevée, et là, on l'a enlevée. Il me semble qu'il y
a moins de danger ou qu'il est moins confidentiel peut-être de donner la
profession que l'âge ou la date de naissance. Y a-t-il une opposition
majeure à ce que la profession de la personne soit inscrite sur le
bulletin de vote? Là, cela devient encore une question de concordance.
Pour la profession... On l'a aussi dans la Loi électorale
québécoise. Donc...
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Nous n'avons pas retenu l'obligation d'inscrire la
profession parce que, finalement, cela n'apporte rien d'utile à la liste
électorale en ce sens que la seule raison pour laquelle on pourrait
avoir la profession, c'est pour faire l'identification, mais finalement, on dit
si quelqu'un, une femme mariée ou ingénieure domestique, reine du
foyer ou médecin, ce n'est pas toujours très facile de conclure,
d'après le visage de quelqu'un, qu'il est nécessairement
médecin, agronome ou député. De simples travailleurs
peuvent avoir l'air de médecin ou l'inverse aussi. Alors, ce n'est pas
vraiment une bonne façon, pratique en tout cas, d'identifier les
électeurs. D'autre part, cela créait des problèmes en ce
qui concerne surtout les femmes mariées qui, très souvent, ne
voulaient pas s'identifier ou donnaient toutes sortes de professions. On a tout
vu sur la liste électorale, donc, on a décidé de ne pas
retenir ce critère.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je comprends, au contraire, que ça ajoute
quelque chose à une liste électorale. C'est évident, dans
mon esp.it, qu'en ajoutant la profession, ça nous permet de savoir, qui
est l'électeur, d'autant plus que c'est inscrit dans ta Loi
électorale provinciale.
Donc, on commence à faire des différences. Au lieu
d'harmoniser, on "désharmonise". Quand on parle, dans la même loi,
de l'âge des électeurs, c'est-à-dire de la date de
naissance... Écoutez un peu, c'est encore bien plus complexe d'aller
obtenir la date de naissance. Je connais des gens qui vont être des
farouches adversaires pour donner leur âge. Mais c'est tellement vrai que
vous avez écrit ça sous forme de voeu pieux.
Mais je trouve cela important que la profession d'un individu puisse
apparaître sur un bulletin, parce qu'il y a des tentatives actuellement,
et le ministre ne peut pas ignorer qu'il y a des tentatives, jusqu'à un
certain point, d'avoir des listes électorales qui peuvent s'appliquer
indifféremment. Mais c'est de demander... J'ai même des
chiffres... Je ne dis pas que c'est facile et je ne dis pas que ça va se
faire. Mais on a des tentatives de la part de corps publics qui voudraient,
autant que possible, avoir une liste électorale qui s'apparente ou qui
serait unique. Elle n'est pas facile à trouver, la formulation
exacte.
Mais là, non seulement on n'entend pas uniformiser, mais on tend
à "désuniformiser" par rapport à ce qui existe
actuellement. Si le législateur au point de vue de la Loi
électorale a retenu que la profession, c'est important, tant qu'elle va
être contenue... Là, ce qu'on veut prétendre, c'est que
notre projet de loi, le projet de loi 100, va être encore meilleur que la
Loi électorale provinciale qui est reconnue comme une loi
extraordinaire, et qui a été adoptée unanimement, si mes
souvenirs ou si mes renseignements sont exacts.
Donc, il y a un but pour lequel on met une profession. C'est clair et
c'est vrai que les qens peuvent avoir l'air premier ministre et faire d'autre
chose. Il me semble que ce n'est pas tellement grave, ce qui se fait là.
C'est parce que ça permet de mieux... Cela peut servir pour d'autre
chose. La liste
électorale ne sert pas juste pour le point de vue des
élections. Elle peut aussi servir pour tracer le profil d'un quartier.
C'est-à-dire que dans un quartier, il y a tant de médecins... Ce
n'est pas toutes les municipalités qui peuvent se payer des recensements
au même titre que le fédéral pour l'ensemble de la
population à tous les cinq ou dix ans.
L'âge pourrait aider, mais il n'est pas obligatoire. Donc, on ne
le sait pas. On ne sait pas si ça va donner quelque chose. Mais si on
examine au point de vue du profil des quartiers, c'est peut-être
important quelle sorte de monde il y a dans le quartier. C'est vrai qu'il y a
toutes sortes de choses: reine du foyer, ménagère, etc. À
mes yeux, ce n'est pas une diminution des personnes. Mais je comprends que dans
les élections, les gens font des métiers et il y a
peut-être des métiers qu'ils ne veulent pas mettre. Mais
ça, c'est une autre histoire, mais, en règle
générale, Ies gens se trouvent un milieu. J'ai l'air d'insister
un peu là-dessus, mais je trouve que la profession, ajoute à...
Cela facilite le travail pour les élections aussi, surtout
aujourd'hui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, ce sur quoi l'on parle,
c'est la possibilité ou non d'inscrire la profession de
l'électeur sur la liste électorale et non pas sur le bulletin de
vote, bien sûr. Il y a deux remarques. Premièrement, en ce qui
concerne l'actuelle Loi électorale du Québec, il est loin
d'être certain, me dit-on, que l'on va conserver l'obligation d'inscrire
la profession lors des révisions éventuelles.
Deuxièmement, le fait d'avoir enlevé l'obligation d'inscrire la
profession sur les listes électorales dans le milieu municipal a valu
aux rédacteurs de la loi des félicitations de la part des
fonctionnaires de la Commission d'accès à l'information, qui
estiment que cette décision va dans le sens d'un meilleur respect de la
vie privée des gens.
Pour ces raisons et pour toutes celles que j'ai indiquées
précédemment, nous n'avons pas retenu l'obligation d'inscrire la
profession sur la liste électorale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je comprends que le ministre a une certaine
préoccupation de plaire à des fonctionnaires, à des gens
pour qui j'ai beaucoup de respect, mais c'est une loi électorale, ce
n'est pas une loi de fonctionnaires. C'est une loi qui s'adresse à des
gens qui vont chercher à se faire élire quelque part. Donc, il
faut examiner ceux qui vont appliquer les lois et ceux qui vont les vivre. Ceux
qui vont les vivre, ce sont les gens qui sont touchés; ils vont avoir
à poser un geste qui s'appelle un geste d'élection, en
démocratie. À ce moment-là, cela peut représenter
pour certaines personnes... Ces gens-là, ce n'est pas pour les
élections qu'ils disent cela. Ce n'est pas pour faciliter les
élections qu'ils font cela, qu'ils enlèvent tout cela. Bien
sûr, si on s'en tient à cela, il n'y aura plus rien, on ne saura
même plus... Ce sera juste des numéros; si cela continue, cela va
être un numéro d'assurance sociale qui va venir voter. Quand on
aura cela, on aura tout vu. On s'achètera des ordinateurs... Les
fonctionnaires auront cela bien plus facilement, cela va sortir, ils
pèseront sur le bouton, l'image va sortir, le numéro et toute la
patente. Qu'est-ce qui va permettre... Ce n'est pas à des numéros
que les gens... Les gens qui travaillent aux élections s'adressent
à du monde et un nom et une adresse ne donnent pas beaucoup de
renseignements.
Avez-vous demandé à ces mêmes fonctionnaires s'ils
étaient d'accord pour avoir la date de naissance? Ils sont bien curieux.
Depuis quand veulent-ils connaître mon âge, l'année
où je suis venu au monde? Ce n'est pas de leur affaire. Ils peuvent bien
avoir dit: Cela a bien du bon sens qu'on l'ait, mais cela ne les regarde pas.
Nous disons, pour une élection, pour identifier les gens, on veut savoir
quel âge ils ont, où ils restent et ce qu'ils font; mais, on n'a
pas besoin de leur poids ni de leur numéro d'assurance sociale. Je dis
que, de ce côté... J'ai bien du respect pour les gens qui viennent
nous demander l'accès à l'information ou qui nous ont
donné des renseignements et on ne les a pas retenus. Bravo! Je
félicite le ministre qui n'a pas retenu cela, j'étais d'accord
avec lui à 100 %, je trouvais que cela n'avait pas de bon sens. Des
fois, ils font des raisonnements qui ne sont pas corrects et on n'est pas
obligé d'accepter. Cela n'est pas être contre les fonctionnaires,
au contraire, c'est de dire que, d'une part, ils font leur travail comme il
faut et nous, d'autre part, nous avons une autre fonction qui est celle de
législateur, mais qui s'adresse à du monde. Plus la loi va
être...
Je comprends aussi un autre argument que le ministre nous apporte,
à savoir que oui, il pourrait enlever dans la Loi électorale du
Québec le mot "profession". On l'enlèvera peut-être lorsque
ce sera le temps. On dit souvent: Quand on sera arrivé à la
rivière, on traversera le pont. Mais quand on est d'une prudence
extrême...
Mais je suis convaincu que les unions municipales tenaient à ce
que le mot "profession" ou la profession de la personne soit incrite. C'est une
question de... Parce que les gens pourraient se demander: C'est quoi, cette
affaire de municipalité-là? Eux
autres, ils demandent une affaire et l'autre ne la demande pas. Il me
semble que ce sont toutes des lois électorales.
En tout cas, si le président n'a pas d'objection... Je vous l'ai
dit, je ne ferai pas d'obstruction, je vais essayer... Je vais juste apporter
des amendements. Je ne ferai pas de grands exposés. J'espère
qu'ils vont être retenus selon leur mérite. Je vais le lire; c'est
l'article 103. "Il est amendé par l'insertion dans le deuxième
ligne du premier alinéa après le mot "inscrit" des mots "son
occupation principale"."
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement de M. le
député de Jonquière étant recevable, M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur votre amendement?
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que vous me donnez le
droit de parole pour faire une proposition?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je proposerais que cet article-là soit...
J'ai dit au député de Jonquière que tous les amendements
qui seraient proposés et qui nous paraîtraient, après
étude, améliorer le projet de loi, nous serions disposés
à les considérer et, éventuellement, à les adopter.
Je ne voudrais pas statuer maintenant sur le sort que nous pourrions, comme
parti gouvernemental, réserver à cet amendement. Mais je pense
que nous aimerions pouvoir avoir le temps d'en discuter et je proposerais qu'on
suspende l'étude de l'article, pour y revenir un peu plus tard.
Le Président (M. Saint-Roch): J'en conclus que
l'amendement et l'article seraient suspendus? Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement et l'article
103 étant maintenant suspendus, j'appelle l'article 104. (16 h 45)
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 104 oblige le
président d'élection à diviser la liste électorale
en sections de vote aussi égales que possible d'environ 300
électeurs. Comme la liste est dressée en fonction de la situation
des immeubles, les sections de vote établies par le président
d'élection ont une connotation territoriale.
Les électeurs compris dans une section de vote sont donc des
voisins dans les secteurs résidentiels. Étant donné que la
norme de 300 électeurs est la même qu'en vertu de la Loi
électorale du Québec, il est possible que les sections de vote
provinciales et municipales se ressemblent fortement, ce qui peut favoriser un
sentiment d'appartenance et de familiarité lors des
événements électoraux.
L'article 104 comporte un assouplissement par rapport aux lois actuelles
en vertu de la Loi sur les cités et villes, du Code municipal et de la
charte de ta ville de Montréal, le chiffre de 300 électeurs est
un maximum.
En vertu de l'article 104, comme en vertu de la charte de la ville de
Québec, ce chiffre de 300 électeurs est un ordre de grandeur
qu'il faut tenter de respecter. Le président d'élection pourra
établir des sections de vote plus ou moins populeuses si les
circonstances l'exigent. Il ne faut pas oublier que, dans le cas où il y
a des districts ou des quartiers, la liste de chacun est divisée de
façon distincte. Il est impossible qu'une section de vote chevauche deux
districts ou quartiers.
M. Dufour: Seulement une question...
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...pour ma compréhension. Quand on dit "proche
de 300", est-ce que 300 pourrait être le maximum ou si, proche de 300,
cela pourrait être au-dessus de 300, un peu plus de 300?
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que dans les notes
explicatives, j'ai justement mentionné qu'on ne veut pas faire en sorte
d'enfermer le président d'élection dans un chiffre absolu de 300.
J'ai dit également que dans l'actuelle Loi sur les cités et
villes, dans le Code municipal et dans la charte de la ville de
Montréal, le chiffre de 300 est un maximum, mais que, en vertu de
l'article 104, ce chiffre de 300 électeurs est un ordre de grandeur
qu'il faut tenter de respecter. J'ai dit: Le président d'élection
pourrait donc établir des sections de vote plus ou moins populeuses. Il
est évident, d'après les explications, qu'on peut excéder
300. C'est le président d'élection qui en a la
discrétion.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 104?
M. Dufour: Avez-vous eu des problèmes...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voulais demander: y a-t-il déjà eu
des problèmes sur la question des sections de vote? À ma
connaissance, il n'y en a pas eu, mais avez-vous déjà eu des
plaintes concernant le nombre de voteurs par
"poll" ou par bureau de vote?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Les demandes qu'on a eues en général
dans le passé provenant des municipalités étaient
plutôt à l'effet d'augmenter le nombre de 300 à un chiffre
supérieur. Ce qui arrive, c'est que, parfois, dans des sections de vote,
on retrouve des immeubles commerciaux où il y a très peu de
votants ou encore, parfois, dans des municipalités, il y a des immeubles
d'habitation, des immeubles locatifs où les traditions de vote sont
beaucoup moins ancrées que dans les sections de vote où il y a
des résidences privées. Finalement, il arrive parfois aussi que,
dans des résidences pour personnes âgées, on vote en moins
grand nombre, de sorte qu'on se retrouve le soir du dépouillement avec
un pourcentage de vote de 20 %, 25 % ou 30 %. Dans ces cas, il y a souvent eu
des demandes d'augmentation du chiffre de 300.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 104 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 105.
M. Bourbeau: L'article 105, comme les lois actuelles,
prévoit que la liste électorale, une fois terminée, doit
être déposée au bureau de la municipalité où
toute personne peut la consulter. Rappelons que ce dépôt doit se
faire au plus tard le 30e jour avant le scrutin en vertu de l'article 100. Dans
un effort pour diminuer le nombre de serments exigés par les lois
actuelles, l'article 105 ne reprend pas l'obligation du président
d'élection et des recenseurs d'affirmer, sous serment, que les listes
déposées sont exactes. Leur serment d'office en tant que membres
du personnel électoral est censé garantir la
légalité de tous leurs actes officiels.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 105? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: II reste encore une certaine latitude au
président d'élection lorsqu'il affiche la liste
électorale. Autrement dit, après avoir terminé la
confection de la liste, c'est lui qui décide quand elle est tout
à fait complétée. Il n'y a pas d'obligation qui dit - en
tout cas, elle n'est pas écrite - que la liste doit être
affichée à telle date.
M. Bourbeau: M. le Président, dans les notes explicatives
que j'ai lues tout à l'heure...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...j'ai dit et je le répète: Rappelons
que ce dépôt doit se faire au plus tard le 30e jour avant le
scrutin en vertu de l'article 100.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 105 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 106.
M- Bourbeau: L'article 106, comme les lois actuelles, prévoit
qu'un candidat au poste de maire a droit à cinq copies gratuites de la
liste électorale de la municipalité, et qu'un candidat au poste
de conseiller d'un district ou d'un quartier, a droit à cinq copies
gratuites de la liste du district ou du quartier.
L'article 106 ajoute une particularité dans le cas d'un candidat
au poste de conseiller d'une municipalité non divisée en
districts ou en quartiers. C'est que, pour des raisons d'économie, un
tel candidat n'a droit qu'à une copie gratuite de la liste de la
municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le candidat d'une municipalité dont le
territoire n'est pas divisé aux fins électorales, est-ce que cela
vient d'être ajouté? Avait-il le droit avant ou si c'est nouveau?
Est-ce que c'était comme cela, le fait qu'il ne puisse obtenir qu'une
copie gratuitement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Évidemment, M. le Président, dans le
cas d'une municipalité qui n'est pas divisée en districts ou en
quartiers, il faut bien réaliser que la liste électorale est la
liste de tous les électeurs de la municipalité; c'est une liste
très importante. C'est une particularité. Donc, ceci est nouveau;
cela n'existe pas dans la loi actuelle.
M. Dufour: Bon. Je comprends que cela peut être important
parce qu'une question d'élection, c'est toujours important. Mais, la
municipalité qui, en règle générale, n'est pas
divisée, à moins que vous ne me donniez des cas bien
précis, j'ai l'impression que ce ne sont que des petites
municipalités et la liste ne doit pas être si longue que cela. On
pourrait peut-être accorder deux listes plutôt qu'une. Il ne peut
pas y prendre aucune note,
s'il la perd, il n'en a plus. Il va probablement avoir de la
difficulté à se faire des copies puisqu'il habite dans une petite
municipalité. Il me semble qu'on pourrait leur accorder facilement deux
listes et cela ne serait pas un abus de coût.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: La très grande majorité des
municipalités qui ne sont pas divisées en quartiers ou en
districts sont des municipalités régies par le Code municipal.
Dans le Code municipal, il n'y a aucune obligation quelconque de fournir
quelque liste que ce soit au candidat de sorte que, ce qui est proposée
ici, à l'article 106, est une amélioration sur la situation
actuelle.
M. Dufour: Oui, cela est correct, M. le ministre. Je suis loin
d'être en désaccord avec ce que vous proposez. Je veux seulement
ajouter: pourquoi ne leur en donne-t-on pas deux listes? Parce que, assez
souvent, dans les petites municipalités, il y a des gens qui sont des
résidents à l'extérieur, cela peut faciliter leur travail
et cela ne peut pas... Je ne pense pas qu'on mette les municipalités sur
le bien-être social avec une deuxième liste. Je pense que ce
serait une bonne action de votre part que de dire: Bien oui, on va faire un
petit amendement et on va dire qu'on leur en fournit deux listes. Ils vont vous
applaudir.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Ce ne serait pas pour me faire applaudir, mais si
c'est pour faire gagner du temps, M. le Président, je serais bien
prêt à changer les mots "une copie" par "deux copies" de la liste
électorale et je serais prêt à en faire un amendement si on
peut nous laisser le temps de le rédiger.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement sera
proposé par M. le député de Jonquière....
M. Dufour: Non, non. M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): ...ou par M. le
ministre?
M. Bourbeau: Cela m'est égal, M. le Président,
c'est...
M. Dufour: Aie! On est rendu qu'on se chicane pour
améliorer la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Si je me vois obliger de
trancher, M. le ministre, on peut dire "proposé par M. le
député de Nicolet".
Des voix: Ha! Ha!
M. Bourbeau: Proposé par M. le député de
Nicolet, excellente idée!
M. Richard: Je n'ai aucune objection.
M. Bourbeau: Un amendement dont personne ne veut...
M. Dufour: O.K.?
M. Richard: M. le Président, cela a l'air compliqué
de mettre un "deux" au lieu de "un".
Une voix: C'est de la grammaire.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement se lit comme
ceci: - À l'ordre, s'il voua plaît! Au troisième
alinéa de la troisième ligne, remplacer les mots "une copie" par
les mots "deux copies".
Une voix: "es".
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. Je constate que le
"deux" s'écrit avec un "x" et copie avec un "s". L'amendement est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 106, tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 107.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 107 est un
corollaire de l'article 106. Comme un candidat a droit à un certain
nombre de copies gratuites de la liste électorale, il a droit
d'être remboursé s'il a déjà payé les frais
de délivrance de ces copies. Cette règle est déjà
prévue par les lois actuelles.
M. Dufour: En fait, ce sont les...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...copies avant qu'il soit accepté comme
candidat officiel. C'est cela?
M. Bourbeau: Exact.
M. Dufour: II peut l'avoir, s'il dépose un montant; s'il
change d'idée en cours de route ou s'il reste... Cela va. C'est vraiment
ce qui existait dans le passé.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 107 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: On peut l'essayer, il n'y a pas...
Le Président (M. Saint-Roch): À moins d'un
consentement...
M. Dufour: Ah! C'est vrai, je suis obligé d'aller parler
en Chambre.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de...
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Dufour: Ce n'est pas parce que je veux être mal...
M. Bourbeau: ...pour ne pas empêcher le
député de Jonquière d'aller faire un discours qui va
profiter à tous les Québécois et non pas seulement aux
membres de la commission ici.
M. Dufour: ...où tous les gens vont être suspendus
à mes lèvres...
M. Bourbeau: D'accord pour suspendre, M. le Président.
M. Dufour: ...pour le bien-être et le mieux-être de
la population.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements ajourne maintenant ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 17 heures)