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(Quinze heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 100
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 100, Loi sur les
élections et les référendums dans les
municipalités.
Est-ce que nous avons des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, Mme Harel
(Maisonneuve) sera remplacée par M. Parent (Bertrand) et M. Middlemiss
(Pontiac) sera remplacé par M. Kehoe (Chapleau).
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire.
Nous en sommes maintenant à l'article 148. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires concernant cet article? M. le député de
Jonquière.
Déclaration de candidature (suite)
M. Dufour: En examinant l'article 148 et après en avoir
discuté avec mon collègue d'Ungava qui est beaucoup plus familier
avec les élections municipales dans les petites municipalités, il
n'y aurait pas tellement de changements à apporter, mais ils seraient de
nature au moins à faire en sorte, dans la rédaction de cet
article, d'être mieux adaptés et de ne pas avoir l'air trop
fou.
On sait que certaines petites municipalités ont six conseillers
et le maire. Dans cette loi, il y a encore la possibilité de faire des
élections par rotation. Donc, il se pourrait qu'une année il y
ait trois conseillers municipaux et, au bout de deux ans, trois autres
conseillers avec le maire. Pour qu'il y ait une concordance, cela veut dire
qu'à une année donnée, pour déclarer une
équipe, le tiers équivaudrait à deux et cela pourrait
faire une équipe, le maire et un conseiller. Mais, quand il n'y a pas de
maire, une personne pourrait dire qu'elle fait partie d'une équipe. Je
suggérerais et j'aurais... Bien oui! C'est marqué le tiers...
En tout cas, j'aurais le goût de proposer que le tiers soit
majoré à 50 %. Cela ferait deux.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 148 ne traite que
des postes de conseillers. Il ne traite pas du poste de maire. Alors, deux cas
peuvent se présenter. Ou bien on fait une élection
générale au cours de laquelle les six postes de conseillers sont
à pourvoir et, là, le tiers fait deux conseillers. Si c'est une
élection non générale, c'est-à-dire que c'est le
système rotatif selon lequel on élit la moitié du conseil
à tous les deux ans, il y aura alors trois postes de conseillers
à pourvoir et, à ce moment-là, on utilise les deux tiers
comme norme, c'est-à-dire deux conseillers aussi.
Dans les deux cas, il y a au moins deux conseillers. Si six conseillers
se font élire, c'est la règle du tiers, donc deux conseillers.
S'il y a trois conseillers à pourvoir, c'est la règle des deux
tiers, donc deux conseillers. Dans aucun cas, on ne pourrait utiliser la
règle du 50 %, puisque ce sont des chiffres... Enfin, 50 %, cela ne
pourrait certainement pas fonctionner dans le cas où il y a trois
conseillers; 50 % de trois feraient un conseiller et demi.
M. Dufour: Cela fait deux.
M. Bourbeau: Bien, ce n'est pas 50 %, c'est 66 % pour deux.
M. Dufour: S'ils sont huit, 50 %, c'est quatre.
M. Bourbeau: Je comprends, mais...
M. Dufour: Le tiers de huit, comment expliquez-vous cela, M. le
ministre? Cela va faire un et un tiers?
M. Bourbeau: Effectivement, s'il y a une partie de conseiller, je
pense qu'il faudrait arrondir pour avoir un tout, parce qu'on ne pourrait avoir
un demi-conseiller. De toute façon, le député de
Jonquière parlait du maire tout à l'heure avec un autre
conseiller. On ne tient pas compte du poste de maire à l'article
148.
M- Dufour: Oui, mais...
M. Bourbeau: De la façon dont c'est rédigé,
on a toujours un minimum de deux conseillers; c'est ce que le
député de
Jonquière voulait avoir de toute façon tantôt en
parlant du maire et d'un conseiller. Alors...
M. Dufour: C'est-à-dire que je pense qu'on ne peut
éliminer le maire, celui-ci pouvant faire partie d'une équipe.
Cela ne se peut pas.
Une voix: Non, non.
M. Dufour: "Peut demander une reconnaissance l'équipe qui
s'engage, par l'intermédiaire de son chef..." Dans une petite
municipalité, vous ne me ferez pas accroire qu'il va y avoir un chef en
dehors et un chef en dedans. Ce n'est pas possible. Il ne faut pas exclure la
possibilité que le maire puisse aussi faire partie d'une équipe;
sans cela, c'est nier complètement la venue d'une équipe ou c'est
vouloir absolument de l'opposition dans les conseils municipaux. J'ai justement
eu l'occasion de regarder dans des places où cela se passe: où il
y a des équipes, c'est bien beau? cela donne un bel exemple de
démocratie municipale - le diable est aux vaches - et il n'y a rien qui
se passe. Alors, c'est bon pour la galerie, c'est bon pour le public, mais cela
ne fait pas beaucoup avancer ni le monde municipal ni la politique municipale
comme telle. Cela ne sert pas mieux les citoyens à mes yeux. Je sais
qu'il y a des oppositions systématiques. Moi, je suis prêt
à reconnaître - et c'est cela que mon collègue d'Ungava me
disait -qu'on puisse faire des équipes dans tes municipalités en
bas de 20 000 habitants, mais encore faudrait-il que, dans chaque cas, une
équipe puisse compter suffisamment de membres et ne pas exclure le maire
de la possibilité de faire partie de l'équipe parce que, lui
aussi, fait partie du conseil.
M. Bourbeau: M. le Président, il n'est absolument pas
question de ne pas permettre au maire de faire partie d'une équipe. Je
ne pense pas que l'article dise cela non plus. L'article dit: "Peut demander
une reconnaissance l'équipe qui s'engage, par l'intermédiaire de
son chef, à présenter des candidats à au moins le tiers ou
les deux tiers des postes de conseiller..." Il n'y a rien qui dit
là-dedans que le chef lui-même ne se présentera pas au
poste de maire. C'est simplement pour qualifier l'équipe. On donne comme
condition pour qualifier l'équipe qu'il y ait, comme condition minimale,
la présentation d'au moins deux conseillers. Au minimum, deux
conseillers si c'est une élection partielle ou à tous les deux
ans et aussi deux conseillers si c'est une élection
générale. Il n'y a rien qui dit que le maire ne peut pas
être candidat ou ne peut pas faire partie de l'équipe. C'est la
condition d'entrée, si je peux dire, qu'on pose pour qualifier
l'équipe.
M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...j'aimerais ajouter que, par analogie, c'est la
même chose, on fait la même chose ici que pour les partis
autorisés. La règle de calcul, c'est le nombre de conseillers
présentés. Le maire, le candidat à la mairie, n'est pas
compté pour les partis autorisés, de la même façon
qu'il n'est pas compté ici.
M. Dufour: Oui, à l'exception que, pour les petites
municipalités, le nombre de conseillers est moins élevé
pour empêcher la prolifération du nombre d'équipes... Il
pourrait y avoir deux équipes qui présentent des candidats pour
l'ensemble des sièges, il pourrait y avoir trois ou quatre
équipes dans le fond. Je ne sais pas si on sert effectivement mieux la
démocratie en le faisant. Mon collègue d'Ungava allait plus loin
que moi, il disait: II faudrait que, chaque fois qu'il y a une équipe,
elle présente des gens à tous les sièges. C'est ce qu'il
me disait hier. On en a discuté assez longuement. Cela me semblait une
exigence assez élevée. Mais il me disait que, dans les faits,
c'est ce qui se passait dans les petites municipalités. C'est pour
ça que les 50 % ne me semblaient pas exagérés. Dans les
cas où il y a huit conseillers, le tiers représente trois. Cela,
c'est pour l'élection générale. 50 % représentent
quatre. Donc, il y a une augmentation pour la peine. Il faut au moins qu'ils
fassent preuve de sérieux un peu, sinon...
M. Bourbeau: M. le Président, si on veut avoir une
certaine cohérence dans tout ça, il ne faut pas changer, si je
puis dire, son fusil d'épaule d'un article à l'autre.
Dans la reconnaissance des partis politiques, la norme qui s'applique,
M. le Président, vous la trouverez à l'article 396 de la loi 100.
Le député de Jonquière a sûrement lu son projet de
loi. On indique justement qu'il faut que le parti présente des candidats
à au moins le tiers des postes de conseiller ou s'engage à le
faire.
Alors, pour avoir une certaine cohérence, à l'égard
des équipes, c'est-à-dire dans les municipalités de 20 000
et moins où il n'y pas nécessairement de partis politiques
reconnus, on pose la même condition pour la reconnaissance de
l'équipe, à savoir qu'il y ait au moins deux candidats,
c'est-à-dire le tiers quand il s'agit d'une élection
générale, un tiers de six ou les deux tiers lorsqu'il s'agit
d'une élection bisannuelle, deux tiers de trois, toujours deux
candidats.
M. Dufour: Un point que je voudrais faire valoir, c'est que c'est
vrai que les
municipalités de 20 000 habitants ont le droit d'avoir des partis
politiques. C'est structuré; ce n'est pas aussi spontané qu'une
équipe. Une équipe peut se faire un bout de temps juste pour le
temps des élections, et c'est fini. Il n'y a pas de coûts. Un
parti politique est obligé de suivre un processus qui est assez lent. Il
est obligé de faire une demande, etc.
L'équipe, ce n'est pas tellement long à former et à
défaire. En plus, où il y a des partis politiques... Règle
générale, dans les municipalités de 20 000 habitants et
plus, il y a plus que huit conseillers ou il y a plus que six conseillers, en
tout cas.
Oonc, si la règle de six conseillers est plus grande, l'exigence
du tiers fait qu'il y a plus pour pouvoir représenter un parti ou des
candidats à des sièges. Au point de vue du parti politique,
l'exigence du tiers est peut-être beaucoup plus grande, effectivement,
que celle de l'équipe où cela peut ressortir au moment
présent ou au moment où ça se passe.
Donc, l'équipe est moins exigeante, parce que dès que
l'élection est passée on peut ôter l'équipe. Elle
n'existe plus, si on veut. Tandis que dans un parti politique il y a des normes
à observer, il y a des comptes assez exigeants à rendre. C'est
là la différence, parce que, sans ça, c'est trop facile de
dire: On donne des permissions aux gens de former des équipes. Mais, en
fin de compte, on donne la permission, mais il n'y a pas d'exigence au
bout.
Je le répète, le tiers, cela ne fait pas beaucoup de
monde. Ce n'est pas une grosse exigence; c'est tellement peu exigeant qu'on ne
devrait pas le faire. Je pense que si le ministre maintient ça on ne
devrait pas permettre d'équipe, parce qu'à ce moment-là
laissons faire les choses. Il n'y a pas de monde. C'est une équipe pour
le "fun". Ce n'est pas une équipe... Il faut qu'il y ait une
volonté à quelque part. Il n'y a pas de volonté
d'exprimée, dans mon esprit, quant à une élection.
Pour une petite municipalité où il y a six conseillers et
une élection générale ils sont six, donc ils sont deux
à deux. En fait, il y a sept postes, celui du maire et ceux des six
conseillers. À deux, il en font une équipe. N'importe qui
pourrait déterminer qu'ils font une équipe. Il pourrait y avoir
trois équipes de deux, il pourrait y avoir quatre équipes et il
pourrait y en avoir cinq. C'est juste en fonction d'organiser des affaires pour
pouvoir faire leur élection et, après, il n'y a plus
d'équipe. À ce moment, il reste toujours des traces, par exemple,
par rapport à ça.
Il faut être conscient aussi que, quand on permet cela à
des gens et qu'on leur donne certains pouvoirs, il y a aussi, à travers
ça, ces pouvoirs-là, ce qui est attaché à ça
et ce qui s'ensuit. Je doute, dans la petite municipalité où il y
a eu des équipes, qu'il y ait eu vraiment une lutte électorale
très forte et que la lutte soit finie après. Pour moi, c'est un
mauvais exemple qu'on est en train de donner ou favoriser.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le député de Jonquière
accepterait-il qu'on suspende l'article 148? On va regarder ses suggestions
avec l'esprit constructif qu'il nous connaît. Le cas
échéant, il est possible qu'on revienne un peu plus tard avec une
proposition de modification à l'article 148, auquel cas il y aurait
également modification à l'article 396, je crois.
Le Président (M. Saint-Roch); J'en déduis qu'il y a
consentement pour suspendre l'article 148? Vu qu'on fait
référence, au dernier alinéa de l'article 149, aux
mêmes proportions, est-ce que je déduis que l'article 149 est
laissé en suspens aussi?
M. Bourbeau: Exactement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 149 est maintenant
en suspens. J'appelle maintenant l'article 150.
Une voix: Le président est éveillé. M,
Dufour: Celui-là ne cause pas de...
M. Bourbeau: L'article 150 prévoit que le président
d'élection doit accorder la reconnaissance à l'équipe qui
la lui demande conformément aux règles de fond et de
procédure applicables. Le seul cas où le président
d'élection peut et doit refuser une demande valablement faite est celui
où le nom de l'équipe comporte le mot "indépendant" ou est
susceptible de tromper les électeurs. La reconnaissance a une
durée limitée. Elle est valable aux fins de la prochaine
élection régulière ou de toute élection partielle
tenue avant l'élection régulière qui suit la prochaine.
L'obligation du président d'élection d'accorder la reconnaissance
de même que l'exception à cette obligation s'inspirent de ce qui
est prévu en matière d'autorisation des partis dans les
municipalités de 20 000 habitants ou plus, comme nous le verrons
à l'article 198.
Pour cette raison, même si l'article 150 est de droit nouveau, il
trouve un modèle indirect dans la Loi sur les élections dans
certaines municipalités et dans la Loi électorale du
Québec. La durée de la reconnaissance, pour sa part, est
entièrement de droit nouveau. Elle tient compte du
caractère circonstanciel des équipes.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
à l'article 150?
M. Dufour: II y a peut-être juste le point de la
reconnaissance qui a effet aux fins de la prochaine élection
régulière et aux fins de toute élection partielle tenue
avant l'élection régulière. Ce qui veut dire que quand
l'équipe est reconnue elle doit se présenter aux élections
et ils ne peuvent pas mettre fin à l'équipe tant qu'il n'y a pas
une autre élection. Est-ce que c'est ça que ça veut
dire?
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Cela veut dire que lorsque la reconnaissance est
acquise c'est valable à toutes fins utiles pour quatre ans. C'est
valable pour l'élection générale et c'est valable aussi
pour des élections partielles qui pourraient être tenues
jusqu'à la nouvelle élection générale.
M. Dufour: D'accord.
M. Bourbeau: Si l'équipe, à une élection
subséquente, ne présente pas de candidat, à ce moment...
Si, lors de la prochaine élection régulière, elle ne
présente pas le nombre de candidats minimum qui sera
déterminé à l'article 148, è ce moment elle perdra
sa reconnaissance. Mais, à une élection intermédiaire, il
n'y a pas de perte de reconnaissance.
M. Dufour: D'accord. Je comprends que la formation de
l'équipe a beaucoup plus d'avantages pour les candidats - c'est pour
mettre les ressources en commun - que de désavantages. Des
désavantages, je n'en vois pas beaucoup. Ils ne sont pas astreints
autant qu'un parti pour présenter des candidats. Supposons qu'il y a une
élection partielle et que l'équipe ne présente pas de
candidats -parce qu'il faut qu'elle s'engage toujours à présenter
des candidats et qu'on parle toujours du tiers - s'il y avait une
élection partielle, est-elle obligée? C'est seulement pour
l'élection régulière qu'elle est obligée de
présenter quelqu'un, pas lors d'une partielle? Cela va. Je
comprends.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 150 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 151. (16 heures)
M. Bourbeau: L'article 151 oblige l'équipe reconnue qui
veut modifier son nom à obtenir l'autorisation du président
d'élection. Ainsi, une équipe ne pourra pas déjouer la
vigilance du président en adoptant subrepticement un nouveau nom qui
comprend le mot "indépendant" ou qui est susceptible de confondre les
électeurs, Comme nous le verrons à l'article 152, une
équipe qui modifierait ainsi son nom serait susceptible de perdre sa
reconnaissance. Cette règle s'inspire de celle qui s'applique au
changement de nom d'un parti autorisé, comme nous le verrons à
l'article 399. Pour cette raison, même si l'article 151 est de droit
nouveau, il trouve un modèle indirect dans la Loi électorale du
Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 151? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que c'est possible -c'est une question qui me
traverse l'idée -qu'une équipe se forme en dehors de la
période électorale? Là, elle est obligée de
demander la reconnaissance, l'approbation du président
d'élection. Donc, le terme qu'on emploie ici, c'est le président
d'élection local, j'imagine. C'est lui qui va donner son approbation ou
pas. En dehors de la période électorale comme telle, il n'y a pas
de président d'élection, en principe. Est-ce que quelqu'un
pourrait, six mois avant, dire: Nous autres, on veut se former en
équipe? Est-ce qu'il serait exigé de ces gens-là...
Comment pourraient-ils procéder?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, l'interprétation
à la question du député, c'est que le greffier est
toujours président d'élection. Il ne cesse pas de l'être.
Il n'y a pas de date précise dans le projet de loi où on dit que
le greffier cesse d'être président d'élection. Il est
président d'élection. Il a toujours un chapeau, dans son tiroir,
de président d'élection. Si, en dehors de la période
électorale, un parti, une équipe se formait, remplissait toutes
les conditions requises et voulait avoir la reconnaissance, le greffier, qui,
automatiquement, demeure président d'élection, pourra
émettre l'autorisation.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que c'est dans les devoirs du greffier ou du
secrétaire-trésorier qu'il soit automatiquement président
d'élection? Je l'ai vu à un endroit, mais ce n'est pas dans
toutes les municipalités. C'est
sûr qu'une équipe - c'est en bas de 20 000 -ne peut pas
avoir de directeur général ou très rarement.
M. Bourbeau: Est-ce que le député pourrait
répéter sa question? Cela a été perdu dans
le...
M. Dufour: Là, je vais vous croire et je veux prendre
votre parole, à savoir que le greffier a toujours un chapeau disponible
pour dire: Là je suis président ou je ne suis pas
président, ou il est toujours président. Est-ce que, dans la loi
qui définit ses tâches comme greffier, c'est vraiment bien
déterminé qu'il est le président d'élection? Ce
pourrait être cela, mais est-ce que ce pourrait être une autre
personne qui n'est pas greffier, même dans une petite
municipalité? À supposer que le greffier est malade, qu'il a des
problèmes et qu'il ne peut pas agir comme président
d'élection parce que c'est une tâche trop grande, qu'est-ce qui
arrive? Et ça, c'est pour l'année.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 70, je pense,
répond à toutes les préoccupations du député
de Jonquière, l'article 70 que nous avons vu précédemment.
"Le greffier ou secrétaire-trésorier de la municipalité
est d'office le président d'élection de celle-ci. Il ne peut
refuser d'agir comme tel qu'avec l'autorisation de la Commission municipale du
Québec. "En cas d'empêchement ou de refus d'agir du greffier ou du
secrétaire-trésorier, ou de vacance de son poste, son adjoint est
d'office..." Alors, il y a toujours une nomination automatique qui est
prévue.
M. Dufour: Si je comprends bien -j'avais cru l'avoir bien lu - si
le greffier ou son adjoint ne peuvent pas, donc le poste est vacant, la
commission nomme le président d'élection. Le président
d'élection nommé dans une petite municipalité, est-ce
qu'il demeure président d'élection jusqu'à la prochaine
élection ou s'il finit son rôle et que le greffier - je ne sais
pas comment appeler ça - passerait temporairement son titre pour la
durée des élections et, par la suite, deviendrait... Je complique
cela beaucoup, mais j'ai l'impression que vous comprenez avant que je parie, de
ce côté-là. Je ne sais pas si c'est clair. Je pense que
c'est compliqué à expliquer.
M. Bourbeau: Dans le cas où ce serait la Commission
municipale du Québec qui interviendrait pour nommer le président
d'élection, elle peut faire l'une de deux choses. Elle peut dire que le
greffier est nommé avec une autorisation sine die, auquel cas il
demeurerait indéfiniment, jusqu'à ce qu'il y ait une autre
élection - ce qui est assez irnprohable, je dois dire - ou bien la
commission dit que la personne est nommée pour le temps de cette
élection-ci, et à ce moment-là, au terme de
l'élection, la nomination cesse et on retourne à la régie
générale qui veut que ce soit le greffier de la
municipalité qui est automatiquement président
d'élection.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 151 est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 152.
M. Bourbeau: L'article 152 impose le retrait de la reconnaissance
de l'équipe dans deux cas: d'une part, lorsqu'elle omet de remplir son
engagement de présenter des candidats à au moins le tiers, ou les
deux tiers, selon le cas, des postes de conseiller ouverts aux candidatures;
d'autre part, lorsqu'elle modifie son nom de façon que son nouveau nom
comprenne le mot "indépendant" ou soit susceptible de confondre les
électeurs. Ce retrait obligatoire de la reconnaissance d'une
équipe s'inspire du retrait obligatoire de l'autorisation d'un parti,
comme nous le verrons aux articles 405 et 406.
Pour cette raison, même si l'article 152 est de droit nouveau, il
trouve un modèle indirect dans la Loi sur les élections dans
certaines municipalités et dans la Loi électorale du
Québec.
Une voix: ...
M. Bourbeau: ...suspendre l'article 152, puisqu'on parle du tiers
et des deux tiers.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saïnt-Roch): L'article 152 est
maintenant suspendu. J'appelle l'article 153.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 153 établit
la période de production des déclarations de candidature. Il
s'agit d'une période à laquelle il est interdit de
déroger, sous peine de rejet de la déclaration de candidature.
C'est un des rares exemples dans le présent projet de loi où une
formalité doit être respectée à la lettre. La raison
de cette rigueur est que le président d'élection doit être
capable de savoir avec certitude à une date précise s'il doit
proclamer élu un candidat unique ou enclencher le processus de
scrutin.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Le changement qu'on apporte, c'est une période
plus longue à partir de l'ouverture du bureau du président
d'élection, je pense, jusqu'au dernier jour de la mise en candidature.
C'est exact?
M. Bourbeain M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: II y a des divergences plus importantes que cela.
Dans la Loi sur les cités et villes, la période électorale
peut commencer à peu près à la même époque,
mais elle se termine le 14e jour avant le jour du scrutin, alors que, dans le
projet de loi, c'est le 23e jour. Dans le Code municipal du Québec, la
date de la présentation des candidats est le 14e jour avant les
élections, entre midi et 14 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 153?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 153 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 154.
M. Bourbeau: L'article 154 précise les renseignements de
base que doit contenir une déclaration de candidature, soit le nom du
candidat, son adresse et le poste qu'il vise. Il exige également que le
candidat atteste sous serment son éligibilité. Contrairement aux
lois actuelles, l'article 154 n'exige pas que la déclaration mentionne
l'occupation du candidat. Cette mention est inutile eu égard aux
objectifs de la déclaration de candidature. Le fait de l'omettre va dans
le sens du respect de la vie privée garanti par la Charte des droits et
libertés de la personne.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je pense qu'un article a été suspendu
concernant le recensement et où on parlait de profession. J'avais
beaucoup insisté, à ce moment-là, pour dire que la
profession n'était pas inutile, qu'au contraire cela apportait un
élément peut-être plus que l'âge. Il y a des gens qui
peuvent tromper beaucoup plus facilement sur l'âge que sur l'occupation.
Je ne vois pas en quoi un candidat à un poste ne pourrait pas dire ce
qu'il fait ou ne pourrait pas identifier clairement sa profession. Je ne vois
pas de quelle façon on pourrait léser une personne, ou porter
atteinte à ses droits ou à sa vie privée. Là, on
n'exige même pas l'âge. Je prétends toujours que,
d'après le libellé de la toi, il n'est pas obligatoire de
déclarer l'âge. Quelqu'un qui ne donnerait pas son âge,
à mon avis, pourrait être inscrit quand même sur la liste
électorale. Actuellement, on prend la déclaration du candidat,
donc, c'est un geste important. On a enlevé une obligation importante
pour un candidat qui n'était pas de nature à empêcher la
mise en candidature. En tout cas, c'est un choix politique. On a enlevé
l'obligation d'un dépôt d'argent pour se présenter comme
candidat. Mais là on ne demande même pas sa profession à
une personne qui sollicite un poste important dans la municipalité. Je
me demande pourquoi on n'exigerait pas l'âge et qu'en plus on ne lui
demanderait pas sa profession. Honnêtement, je ne voudrais pas... Je ne
pense pas qu'il y ait de professions honteuses en soi. Ce serait aussi
cohérent avec l'article 103 qui a été suspendu. C'est
justement une des raisons pour lesquelles...
M. Bourbeau: M. le Président, si ta commission veut bien,
pour être cohérent, on pourrait suspendre également
l'article 154 et statuer sur l'article 103 en même temps que sur
l'article 154.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour suspendre...
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais quand même
souligner au député de Jonquière que le fait de suspendre
des articles ne veut pas nécessairement dire que le gouvernement va
accepter toutes les suggestions du député de Jonquière.
Nous vouions prendre !e temps de les regarder à nouveau, à la
lumière des explications qu'il nous a données.
M. Dufour: Je serais pas mal surpris que le ministre retienne
toutes mes suggestions. Je lui dis une chose, par exemple. Lorsqu'il les
étudiera, il reqardera dans quelle optique elles ont été
faites. Ce n'est pas dans le sens de boycotter la loi ni pour l'empêcher
d'avoir de la valeur. Je pense que ce sont toutes des améliorations
qu'on veut apporter à la loi. Je tiens pour acquis que cette loi va
s'appliquer à des gens. Donc, c'est drôlement important que les
gens qui vont avoir à travailler non pas avec la loi, mais ceux qui vont
subir la loi ou qui vont vivre avec la loi le fassent et que ce soit une loi
qui soit près d'eux et qu'ils puissent la comprendre et l'appliquer.
J'espère que le ministre va l'étudier sérieusement,
comme les propositions qui sont faites ici, et qu'à la fin du compte on
aura peut-être des changements valables pour le meilleur de la vie
municipale. C'est dans ce sens que j'accepte qu'on suspende.
Le Président (M. Saint-Roch): Je conclus donc que
l'article 154 est suspendu. J'appelle l'article 155.
M. Bourbeau: L'article 155 explicite ce qu'on entend par la
mention du nom dans la déclaration de candidature. Comme, en vertu de la
Loi électorale du Québec, ce nom peut-être un nom
d'artiste, si c'est celui qui est le plus connu... (16 h 15)
M. Dufour: Je voudrais ajouter un petit point.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Voyez-vous, on dit à l'article 155... Avez-vous
fini l'explication?
M. Bourbeau: Oui, oui, M. le Président.
M. Dufour: "...à la condition qu'il soit de
notoriété constante dans la vie politique..." Donc, on parle de
son nom usuel. Là, on rapproche tout de suite: "...professionnelle ou
sociale et qu'elle agisse de bonne foi". Donc, on attache beaucoup d'importance
à la profession. Cela peut même être indiqué que
c'est son nom que le candidat porte. Je fais seulement apporter cela comme
élément important. II est évident que des Jos Tremblay,
dans une municipalité, il pourrait y en avoir dix. Mais il n'y en a
peut-être qu'un seul qui exerce une profession et que tout le monde
connaît. Un est avocat, l'autre est médecin ou journalier; pour
moi, il n'y a pas de sot métier. C'est l'un ou l'autre et il a le droit
de porter son nom. Mais les gens l'identifient plus facilement par sa
profession.
C'est ce que je trouve drôle. À l'article 154, an ne veut
pas inscrire la profession. À l'article 155, cela peut aider à
l'identifier. Je fais juste soumettre cela au bon jugement et surtout à
la réflexion du ministre. Je n'ai pas d'objection par exemple par
rapport à cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 155 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 156.
M. Bourbeau: L'article 156 explicite ce qu'on entend par la
mention de l'adresse dans la déclaration de candidature. En concordance
avec l'article 61, l'adresse visée est celle de l'immeuble qui constitue
le domicile ou une résidence du candidat dans la municipalité
depuis au moins douze mois avant le 1er septembre de l'année
d'élection. Ainsi, une personne domiciliée dans une autre
municipalité, éligible en raison du fait qu'elle a une
résidence secondaire dans la municipalité depuis dix ans, doit
inscrire l'adresse de cette résidence secondaire sur sa
déclaration de candidature. Les éléments constitutifs de
l'adresse sont les mêmes que pour les fins de l'inscription sur la liste
électorale. À ce sujet, on peut voir l'article 103. Les lois
actuelles, sauf le Code municipal qui n'en parle pas, disent simplement que la
déclaration doit mentionner la résidence du candidat. La Loi
électorale du Québec exige la mention du domicile, puisque la
condition de domicilié est essentielle tant pour être
électeur que pour être candidat lors d'une élection
provinciale.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions concernant l'article 156? Est-ce que l'article 156 est
adopté?
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela n'exclut pas... Le numéro d'immeuble de
son domicile ou le numéro de cadastre, à ce moment-là,
cela ne nous dit pas l'endroit où cette personne... En tout cas, ce
n'est pas aussi visible que la rue par exemple. Est-ce que cela enlève
l'obligation? Normalement, est-ce que le numéro d'immeuble ou de sa
résidence, cela lui donne...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le député veut savoir si le
numéro d'immeuble comprend le nom de la rue? Effectivement, si on met
911, c'est la rue Dufour.
M. Dufour: Bon, mais il pourrait y avoir un immeuble dans une
municipalité et il n'y a pas de rue. C'est là mon
problème.
M. Bourbeau: Je n'ai pas encore entendu parler d'une
municipalité sans rue.
M. Dufour: Ah oui! C'est possible. Il pourrait y avoir un
immeuble sur un terrain où il n'y a pas de rue.
M. Bourbeau: Ah!
M. Dufour: Bien oui.
M. Bourbeau: Je comprends, je croyais que le député
disait qu'il y avait des municipalités où il n'y avait pas de
rue.
M. Dufour: Non, non. M. Bourbeau: Bon.
M. Dufour: J'espère que vous ne me prêtez ni ces
mots-là ni cette intention.
M. Bourbeau: À ce moment-là, M. le
Président, il y a deux solutions. Même si l'immeuble n'a pas une
façade sur une rue, il peut peut-être avoir un numéro
relatif à une rue. Parfois on voit cela, 92A ou 92B et c'est la maison
en arrière de l'autre. Mais, si la municipalité ne lui a pas
donné de numéro avec un nom de rue, à ce moment-là,
le numéro de cadastre s'applique.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 156 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 157.
M. Bourbeau: L'article 157 explicite ce qu'on entend par la
mention du poste visé dans la déclaration de candidature, dans le
cas où ce poste est celui de conseiller. Toute mention pertinente
concernant le district, le quartier ou le numéro de poste doit
apparaître. L'article 157 s'inspire d'une combinaison de dispositions de
la Loi sur les cités et villes, du Code municipal et de la charte de la
ville de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Autrement dit, cela veut dire que le poste de
conseiller porte un numéro; du moins, on exige que le siège du
conseiller soit numéroté, par exemple no 6. Qu'est-ce qu'il
faudrait ajouter, pour que je comprenne bien?
M. Bourbeau: Cela dépend. Le poste est
numéroté, si la municipalité n'est pas divisée en
quartiers ou en districts.
M. Dufour: À supposer qu'il soit numéroté,
est-ce que le numéro donne aussi le district électoral? Le
candidat se présente au poste no 6; est-ce que c'est cela que vous
voulez dire par cet article ou s'il faut ajouter un autre
élément?
M. Bourbeau: M. le Président, deux choses peuvent se
présenter; ou bien la municipalité est divisée en
quartiers et en districts ou bien elle ne l'est pas. Si elle ne l'est pas, ce
sont des numéros de siège. Alors, on dit: Le conseiller du
siège no 1, du siège no 2, du siège no 3. Et ces
conseillers sont élus, comme on dit, "at large", par toute la
municipalité.
M. Dufour: Bien.
M. Bourbeau: Si la municipalité est divisée en
quartiers ou en districts, à ce moment-là, c'est le conseiller du
quartier no 1, du quartier no 2 et du quartier no 3. Si, dans un quartier, il y
a deux conseillers, à ce moment-là, c'est le conseiller du
siège no 1 du quartier Dufour ou le conseiller no 2 du quartier Dufour,
si les quartiers ont des noms.
M. Dufour: Je ne suis pas rendu là. Je ne suis pas encore
passé à ta notoriété publique.
M. Bourbeau: Non, mais j'essaie...
M. Dufour: Oui, d'accord.
M. Bourbeau: ...de revaloriser le rôle du
député de Jonquière, M. le Président.
M. Dufour: Vous répondez à ma question. C'est
important aussi de comprendre ce qui est devant nous. Cela va.
M. Bourbeau: C'est très important.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 157 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 158.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 158 établit
le renseignement supplémentaire que doit contenir la déclaration
de candidature d'un candidat faisant partie d'un regroupement. Cette
déclaration doit indiquer que le candidat est celui du parti
autorisé ou de l'équipe reconnue au poste visé. Ces
renseignements sont déjà exigés par les lois actuelles
quant aux candidats des partis. C'est une nouveauté quant aux candidats
des équipes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 158 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 159.
M. Bourbeau: L'article 159 exige que la déclaration de
candidature soit signée par le candidat. Il s'inspire sur ce point de la
Loi électorale du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Bourbeau: Pourtant, c'est simple ça.
M. Dufour: Elle doit être signée par le candidat et,
j'imagine, qu'elle doit être signée en présence de
quelqu'un. La déclaration de candidature doit être faite quelque
part devant le président d'élection. Supposons que quelqu'un est
absent du pays pour servir le gouvernement du Québec ou le gouvernement
du Canada; c'est comme s'il avait sa résidence dans l'endroit. Quelqu'un
est à l'extérieur du pays, mais voudrait se présenter. Il
ne peut pas signer sa formule de candidature pour une raison ou pour une autre:
il y a un temps limite, il y a quelque chose. On dit que la déclaration
de candidature doit être signée par le candidat. Je reconnais que
la déclaration de candidature doit être faite dans les normes, sur
des fiches que tout le monde connaît ou, au moins, à la
connaissance du président d'élection. Supposons que le candidat
ne pourrait pas signer lui-même sa formule, mais qu'il est en possession
de ses moyens, il possède toutes les qualités. C'est au vu et au
su de tout le monde. Il a dit è des gens: Oui, je vais me
présenter, mais il ne pourrait pas signer. Est-ce que cela serait
suffisant? Je donne un exemple farfelu. Le gars s'est cassé les deux
bras. Il ne peut pas signer. Qu'est-ce qui arrive?
Une voix: Il fait une croix.
M. Dufour: Une déclaration? Bien non, il ne fait pas une
croix. C'est écrit "signée".
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Jonquière veut savoir ce qui arriverait dans le cas d'un candidat qui se
serait cassé les deux bras la veille de la mise en candidature?
M. Dufour: C'est cela.
M. Bourbeau: Bon. Il ne pourrait pas signer sa mise en
candidature.
M. Dufour: II pourrait y avoir d'autres raisons. Je trouve que
celle-là est la plus facile. Dans le temps des élections, il peut
se passer n'importe quoi, comme à n'importe quel temps de
l'année.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le député de Jonquière a le don
d'aller chercher les situations les plus improbables. On pourrait le
référer... Tout a été pensé, c'est un projet
de loi qui est un vrai bijou. Il faut féliciter les légistes du
ministère qui avaient prévu toutes les questions du
député de Jonquière. L'article 655 dit que quiconque est
tenu de signer son nom sur un document et ne peut le faire doit y apposer sa
marque en présence d'un témoin qui signe. Donc, on pourrait, dans
ce cas-là, mettre un crayon entre les orteils du candidat à la
mairie et il pourrait faire une marque avec son orteil droit. À ce
moment-là, le député de Jonquière, s'il est
présent, pourrait lui-même signer comme témoin du fait que
le candidat a fait sa marque avec son orteil droit.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 159?
M. Dufour: II va mettre son plâtre.
Une voix: Le maire va conduire la ville comme un "pied".
M. Dufour: Oui, c'est cela. Si c'est l'orteil, j'aurais peur que
le candidat passe pour un "pied".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 159 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 160.
M. Bourbeau: M. le Président, je suis un peu
étonné que le député de Jonquière ne sache
pas que l'article 655 prévoyait cela.
M. Dufour: On n'est pas rendu aussi loin. Je ne voudrais pas
donner d'illusions au ministre. On n'est pas rendu à cet article. On va
les prendre l'un après l'autre. Il m'a dit que c'est comme un domino,
alors, je veux savoir s'il connaît bien sa loi.
M. Bourbeau: C'est bien là le malheur, M. Le
Président.
M. Dufour: Ce n'est pas un malheur, cela va très bien.
Tant que vous ne jetez pas de l'huile sur le feu, cela va bien.
M. Bourbeau: L'article 160 prévoit que
la déclaration de candidature doit contenir un certain nombre de
signatures d'appui d'électeurs de la municipalité. Le nombre de
ces signatures varie selon la taille des municipalités. Ce nombre
résulte d'une pondération des chiffres contenus dans la Loi
électorale du Québec et dans les lois municipales actuelles.
Cette pondération est guidée par le principe voulant que le
nombre d'appuis exigé doit être suffisamment élevé
pour assurer un mininum de sérieux à la candidature, tout en
étant suffisamment bas pour ne pas exiger du candidat qu'il amorce une
mini-campagne électorale dans le seul but de recueillir suffisamment
d'appui pour avoir le privilège de se porter candidat. On a un parti
pris en faveur de l'objectif de favoriser les candidatures, y compris celles de
personnes qui ne sont pas tellement connues. Un nouveau venu sur la
scène politique municipale doit avoir la chance de se présenter
et de se faire connaître. C'est pour cela qu'il y a une campagne
électorale. Le sérieux de la candidature se mesure non pas tant
dans le nombre d'appuis préalables que dans le fait que le candidat est
prêt à faire l'effort de faire signer sa déclaration de
candidature par d'autres personnes que lui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On pourrait peut-être exiger que la personne qui
signe donne son âge, et j'aimerais mieux qu'on ajoute sa profession.
Autrement dit, que la personne qui signe ou qui donne son appui à
quelqu'un qui veut postuler un poste joigne à sa signature la
qualité qui lui donne le droit d'être électeur. Pour
appuyer un candidat, il faut que la personne ait la qualité
d'électeur dans la municipalité. Qu'est-ce qui lui donne sa
qualité d'électeur? C'est son adresse, bien sûr. Si on
exigeait que la profession soit aussi inscrite, comme c'était
anciennement le cas, cela permettrait de mieux identifier les personnes qui ont
signé. Le président d'élection a à valider le
bulletin de présentation. (16 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, le député de
Jonquière voudrait que les électeurs qui apposent leur signature
sur les bulletins de candidature des candidats soient obligés d'indiquer
eux-mêmes non seulement leur nom et leur adresse mais également
leur profession.
M. Dufour: Cela irait avec l'article 103 et avec tous les...
M. Bourbeau: Est-ce que le député pourrait nous
dire pour quelle raison il voudrait faire cela?
M. Dufour: C'est parce que, lorsqu'il aura à valider ou
à accepter la candidature de l'individu, le président
d'élection peut voir... S'il n'a pas assisté non plus à la
signature de la présentation, pour lui, il serait plus facile de
déterminer... Mais c'est à la condition qu'on accepte que la
profession soit inscrite sur le recensement, sur la Loi électorale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Lorsqu'il reçoit le bulletin de candidature,
le président d'élection n'a pas à vérifier le
bien-fondé des appuis que reçoit un candidat sur son bulletin de
présentation. Tout ce qu'il a à faire, c'est vérifier s'il
y a le nombre voulu de signatures et si les adresses indiquées sont les
bonnes adresses dans la municipalité. C'est tout ce qu'il a à
faire. Il ne porte pas de jugement de valeur sur les signatures
elles-mêmes. Il n'a pas à vérifier non plus si les gens qui
ont signé demeurent vraiment aux adresses indiquées. Tout ce
qu'il a à faire, c'est voir si des adresses sont indiquées dans
la municipalité et si des noms sont indiqués. Il n'a pas à
se demander si ces noms sont véridiques ou non. C'est automatique. Il ne
porte pas de jugement de valeur sur la qualité, si je puis dire, des
signatures. À ce moment-là, la profession n'a plus aucune
importance, parce que de toute façon le président
d'élection n'en tiendrait pas compte.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 160? Est-ce que l'article 160 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 161.
M. Bourbeau: L'article 161, comme la Loi électorale du
Québec, prévoit que les seules personnes autorisées
à recueillir les signatures d'appui sont le candidat lui-même ou
son mandataire qu'il désigne sur la déclaration de candidature.
Cette règle évite que des personnes ne soient sollicitées
pour appuyer un candidat sans que celui-ci n'ait donné le feu vert
à cette démarche.
M. Dufour: II n'y a pas de changement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 161 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 162.
M. Bourbeau: L'article 162 mentionne les documents qui doivent
accompagner toute déclaration de candidature, soit une pièce
d'identité du candidat et une déclaration de la personne ayant
recueilli les signatures d'appui attestant qu'elle connaît les
signataires, qu'ils ont signé en sa présence et qu'ils ont la
qualité d'électeur. La définition proposée de la
pièce d'identité permet l'utilisation de documents
communément utilisés au Québec pour identifier une
personne, comme la carte d'assurance-maladie ou le permis de conduire.
L'article 162 s'inspire de la Loi électorale du Québec. Les lois
municipales actuelles contiennent également une exigence analogue quant
à la déclaration de la personne ayant recueilli les signatures
d'appui.
M. Dufour: On pourrait juste rappeler une espèce de
concordance qui devrait exister entre les articles 162 et 154 où on
parle de la déclaration de candidature. On mentionne le nom du candidat,
etc. On n'est même pas obligé d'avoir son âge. On ne le dit
pas là. Pour la pièce d'identité, je fais le rapprochement
avec l'article 162 où on dit: "La pièce d'identité doit
être une pièce qui mentionne au moins le nom et la date de
naissance du candidat..." Je veux juste rappeler cela au point de vue de la
concordance, pour bien m'assurer que, même si c'est bien pensé,
cela n'empêche pas d'autres de penser.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 162? Est-ce que l'article 162 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 163.
M. Bourbeau: L'article 163 mentionne le document
supplémentaire qui doit accompagner la déclaration de candidature
du candidat d'un parti autorisé ou d'une équipe reconnue, soit
une lettre du chef du parti ou de l'équipe attestant que cette personne
est le candidat du parti ou de l'équipe à ce poste. Une telle
exigence existe déjà dans les lois actuelles quant aux candidats
d'un parti. C'est une nouveauté dans le cas du candidat d'une
équipe. Le fait d'exiger que ce soit le chef qui signe la lettre
s'inspire de la Loi électorale du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 163?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 163 est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 164.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 164 mentionne le
document supplémentaire qui doit accompagner la déclaration de
candidature d'un candidat indépendant dans le cas d'une
municipalité assujettie aux règles du contrôle des
dépenses électorales, c'est-à-dire, essentiellement, une
municipalité de 20 000 habitants ou plus. Ce doit être un
écrit dans lequel il désigne son agent officiel. La Loi
électorale du Québec et les lois municipales actuelles
contiennent une exigence analogue, sauf que la nomination de l'agent officiel
se fait sur la déclaration de candidature elle-même. En
prévoyant que cette nomination se fasse sur un écrit distinct,
l'article 164 permet d'alléger le contenu de base de la
déclaration de candidature.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 164? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ici, on parle d'agent officiel. Pour de très
petites municipalités, y a-t-il aussi des exigences concernant l'agent
officiel? Non? Seulement pour les municipalités de 20 000 habitants?
M. Bourbeau: Seulement les municipalités assujetties au
chapitre XIII.
Le Président (M. Saînt-Roch): Est-ce que l'article
164 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article
l'article 165.
M. Bourbeau: L'article 165 prévoit que le président
d'élection doit immédiatement accepter la déclaration de
candidature qui lui est présentée au temps et au lieu prescrits,
si la déclaration est complète et accompagnée de tous les
documents requis. L'article 165 s'inspire de la disposition analogue de la Loi
électorale du Québec et des lois municipales actuelles. Quant aux
lois municipales, elles contiennent toutes une disposition disant
essentiellement que le président d'élection ne doit accepter la
déclaration de candidature que si elle a été faite
conformément aux règles prescrites. Ces règles contiennent
des conditions de fond comme, par exemple, la qualité d'électeur
des signataires. Malgré cela, l'interprétation majoritaire qui a
été donnée des lois
municipales veut que le président d'élection doive se
contenter de vérifier si les procédures ont été
suivies, sans s'attacher aux questions de fond.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 165?
M. Dufour: II est sûr que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...selon l'expérience que j'ai vécue
à quelques reprises, le président d'élection ne fait
qu'accepter ce qu'on lui donne. Cela pourrait être des documents qui
semblent bien corrects, mais il n'est pas obligé de s'assurer de leur
authenticité. À ma connaissance, je n'ai pas vu tellement de
problèmes dans l'application jusqu'à maintenant. Il y en a
sûrement eu quelque part, mais en tout cas, cela ne fait pas l'objet de
mon propos. Il est vrai que le président d'élection accepte la
déclaration de candidature à condition que tout soit correct,
qu'on ait suivi la procédure. Ce sont vraiment des questions
techniques.
M. Bourbeau: De toute façon, s'il y avait, M. le
Président, malversation, éventuellement les électeurs ou
quelques électeurs se chargeraient d'engager les procédures
nécessaires.
M. Dufour: Espérons-le, bien que ce ne soit pas toujours
aussi évident que cela. Là, on parle d'élection, mais il y
a des cas où il y a des problèmes et les gens n'engagent pas de
procédures, à cause des coûts qui sont attachés
à cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 165 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 166.
M. Bourbeau; L'article 166, prenant modèle sur la Loi
électorale du Québec prévoit que chaque candidat a le
droit, sur demande, d'obtenir sans frais une copie de toute déclaration
de candidature reçue.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: En fait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...st je comprends bien, un candidat, s'il y a
quatorze postes d'ouverts, pourrait demander sans frais une déclaration
de candidature de tous les postes qui sont là. C'est cela que ça
veut dire?
M. Bourbeau: C'est exact, oui. M. Dufour: Cela va. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 166 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Est-ce que cet article-là est nouveau?
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 166 correspond
à l'article 177 de la Loi électorale du Québec et à
l'article 159 de la Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 166 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 167.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 167 permet
à un candidat de retirer sa candidature en transmettant au
président d'élection un écrit à cet effet
signé par lui. La Loi sur les cités et villes et le Code
municipal disent exactement la même chose. Quant aux chartes de
Montréal et de Québec et à la Loi électorale du
Québec, elles ajoutent que l'écrit doit aussi être
signé par deux électeurs. L'article 167 ne reprend pas cette
exigence supplémentaire parce que la signature et la transmission de
l'écrit par le candidat sont une preuve suffisante de son intention. Si
le candidat ne vient pas en personne remettre l'écrit, le
président d'élection peut très bien communiquer avec lui
pour s'assurer que l'écrit émane bien de lui.
M. Dufour: On a enlevé...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquîère.
M. Dufour: ...l'obligation au candidat de déposer un
montant d'arqent, même symbolique, pour poser sa candidature. Ce qui veut
dire que, anciennement, quand quelqu'un se retirait, un certain coût
pouvait être attaché à cela. Là, on pourrait avoir,
a cause de cette possibilité, des candidatures tout de même
futiles, des gens qui font cela pour le "fun", dans le fond. Dans la
municipalité, on s'engage dans un processus, il y a des coûts
attachés à cela. Quand il y
a une élection et quand il n'y en a pas, ce n'est pas tout
à fait pareil. Le candidat qui retire sa candidature n'a aucuns frais.
Quelqu'un pourrait, pour des motifs futiles, poser sa candidature, puis la
retirer et c'est la municipalité qui vit avec ce problème.
M. Bourbeau: M. le Président, on... M. Dufour: Y a-t-il
des...?
M. Bourbeau: ...s'est longuement interrogé sur la
nécessité de conserver ou non le dépôt lors d'une
candidature. À ce sujet, je pourrais souligner au député
que, premièrement, des dépôts ne sont pas exigés des
députés qui se présentent à l'Assemblée
nationale ni au Parlement canadien. Donc, il y a déjà un
précédent. Deuxièmement, l'observation que nous avons
faite de la situation sur les lieux est que, effectivement, il est
extrêmement rare actuellement qu'il y ait des candidatures futiles dans
les municipalités au Québec. Cela s'est peut-être fait
à l'occasion à Montréal et dans les grandes
municipalités, mais dans les petites municipalités, cela n'arrive
presque jamais. Or, dans les grandes municipalités où cela peut
arriver à l'occasion, de toute façon, il y a toujours des
élections, il n'y a pas d'élection par acclamation.
À toutes fins utiles, on en est venu à la conclusion que
cela ne donnait rien de maintenir un dépôt, ne serait-ce... De
toute façon, cela n'aurait pu être qu'un dépôt
symbolique parce que si quelqu'un veut poser sa candidature, même
futilement, il pourrait probablement quand même déposer l'argent.
De toute façon, il ne se fait pas beaucoup de candidatures futiles et,
quand il s'en fait, c'est dans les grandes villes. Cela n'empêcherait pas
une élection de se tenir quand même. (16 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 167 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 168.
M. Bourbeau: L'article 168 prévoit ce qu'on appelle
communément l'élection par acclamation. S'il n'y a qu'un seul
candidat à un poste donné à la fin de la période de
mise en candidature, il doit être proclamé élu à ce
poste. Dans les autres cas, un scrutin doit être tenu. Toutefois,
même si un scrutin doit être tenu, il demeure possible qu'un
candidat soit proclamé élu sans attendre la décision de
l'électorat, dans le cas où, après la fin de la
période de mise en candidature, mais avant la fin du scrutin, un ou
plusieurs retraits de candidature font en sorte qu'il ne reste qu'un candidat
au poste visé. Encore là, il faut cependant donner
priorité à l'article 276. Ainsi, dans le cas où le
désistement de l'un des deux candidats à la mairie est dû
à une maladie grave et survient après le 27e jour
précédant le scrutin, l'autre candidat n'est pas
déclaré élu et les procédures d'élection
sont plutôt recommencées. Ces règles sont conformes
à la Loi électorale du Québec et aux lois municipales
actuelles.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 168? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: II y a une élection dans une
municipalité et il y a deux ou trois candidats, la personnne... Je
comprends le problème que cela pose. L'acceptation des mises en
candidature après le 23e jour, cela ne pose pas trop de problèmes
parce que les postes sont ouverts. Après le 23e jour, on accepte les
candidatures. Il y en a deux qui militent pour un poste. Pensons au poste de .
maire ou de conseiller municipal, mais plutôt à celui de maire
parce que cela a plus d'impact. L'un des deux décide de retirer sa
candidature. Les deux personnes pourraient être de connivence. Elles
pourraient dire: On se présente, mais, au fond, si on est juste tous les
deux, je vais retirer ma candidature et tu seras élu par acclamation.
Pour le public ou pour l'ensemble des électeurs, le fait qu'il y a deux
candidats à un poste pourrait empêcher d'autres de postuler
à ce poste. Ce qui fait que deux personnes pourraient bloquer le
mécanisme de la démocratie électorale. Qu'il y ait deux
personnes à un poste, cela se voit régulièrement. Des gens
vont dire: II y en a déjà deux, on n'est toujours pas pour s'en
embarquer trois, on a le choix entre deux. S'ils savaient qu'il n'en
demeurerait qu'un seulement, ils auraient tendance... Ils postuleraient
sûrement le poste. Par le fait que l'un retire sa candidature, l'autre
est élu automatiquement. Je comprends qu'il n'y a pas de système
parfait. Je ne suis pas sûr qu'on soit capable de trouver une solution
très valable à ce problème qui est réel, au fond,
et qui existe sûrement ou a existé. Comment le corriger? Je
soulève le problème, mais je n'ai pas la solution comme telle.
J'aurais été tenté de penser qu'à moins d'un
décès, à ce moment-là, il y ait une période
électorale un peu prolongée pour qu'on refasse des mises en
candidature. J'aurais été tenté de voir une telle solution
à ce problème.
Je vais vous donner un autre exemple, juste pour explorer un peu... Vous
avez deux partis. Comme c'est un peu un régime présidentiel - la
mairie, ce n'est pas directement calqué sur la loi du Québec -
les partis ont chacun un chef qui se présente à la mairie. L'un
des deux décède ou, pour une
raison ou une autre, a des divergences d'opinions avec son parti. Il
dit: Moi, je démissionne, je ne me présente pas. Il envoie un
écrit au président d'élection disant qu'il ne se
présente pas. C'est l'autre qui est élu. Mettons cela comme
illogisme, allons jusqu'au bout cela pourrait être le type qui n'est pas
du parti qui s élu le plus de conseillers municipaux. Cela ferait une
belle situation, À mes yeux, cela poserait un problème assez...
Je ne sais pas si cela pourrait arriver. Je suis convaincu que cela pourrait
arriver, mais cela ferait une situation un peu anormale. D'une part, on
favorise les partis politiques et, d'autre part, on pourrait les
décapiter.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, on doit dire que la
réalité des faits au Québec, c'est qu'il y a
déjà beaucoup d'élections par acclamation dans les petites
municipalités. C'est donc que les électeurs
québécois sont habitués à des élections
où il n'y a qu'une seule candidature, soit à la mairie ou
à des postes de conseiller. Si on regardait les statistiques pour
l'ensemble de toutes les petites municipalités, je ne serais pas surpris
qu'il y ait autant d'élections par acclamation au Québec que
d'élections régulières, de sorte que, s'il y avait deux
candidats dans une municipalité et qu'un se retirait avant le jour du
scrutin et que le maire et les conseillers étaient élus par
acclamation, cela ne serait pas une tragédie nationale, puisque cela
arrive tellement souvent; ce serait une fois de plus, c'est tout!
À l'article 276, on a prévu des cas où on peut
recommencer le scrutin dans le cas de décès, de maladie grave,
etc. Dans les autres cas non prévus à cet article,
l'élection est déclarée être remportée par
acclamation par le candidat qui demeure.
M. Dufour: Je fais seulement attirer l'attention. C'est sûr
qu'il n'y a jamais de tragédie nationale, même au gouvernement
provincial. On change de gouvernement et ce n'est pas une tragédie
nationale, même si tout le monde n'est pas d'accord. C'est une approche
qui en vaut peut-être d'autres. Mais, au point de vue pratique, je
prétends que, si on voulait vraiment respecter l'idée selon
laquelle on semble vouloir favoriser les partis politiques et favoriser la
formation d'équipes, la possibilité de retrait d'un candidat
fausse le mécanisme qu'on a mis sur pied. Je ne dis pas que cela sera
une tragédie. Je dis seulement qu'on doit admettre que le processus est
faussé quelque part. Il y a une roue qui grinche quelque part et cela ne
donne pas la pleine mesure de toute l'économie de ta loi qu'on
étudie depuis le début. Ce n'est pas plus grave que cela. On peut
vivre avec cela. Mais je dis que ce n'est pas la situation idéale et je
ne dis surtout pas que cela rend justice ou que cela rend compte exactement de
toute l'étude du projet de loi. Il y aurait peut-être même
encore des choses à améliorer. Ce qui fait juste prouver que,
même si elle a été étudiée dans tous ses
détails, la loi n'est pas parfaite»
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 168 est
adopté?
M. Bourbeau: En soulignant que c'est une question d'opinion, M.
le Président, mais je suis prêt à reconnaître
qu'aucune loi n'est parfaite; donc, je présume que celle-là ne le
sera pas non plus. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 168 est
adopté?
M. Bourbeau: II est adopté, M. le Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 169.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 169 prévoit
comment se fait la proclamation de l'élection d'un candidat sans
opposition. Il s'agit d'un écrit signé par le président
d'élection mentionnant la date de la proclamation, le nom et l'adresse
de l'élu, et le poste auquel il est élu. S'il y a des personnes
présentes à l'endroit où le président
d'élection signe la proclamation, il leur en fait lecture. Les lois
actuelles ne précisent pas comment se fait la proclamation
d'élection.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On a suspendu l'article 154 parce qu'on y parlait
encore de profession. Si, par concordance, on accepte que la profession soit
inscrite, qu'elle le soit aussi dans cet article.
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y aurait pas lieu
d'indiquer la profession ici, parce que la mention de la profession vise
uniquement à tenter d'identifier le candidat pour des fins
électorales, pour éviter entre autres les fraudes, etc.
L'élection étant terminée et le candidat étant
élu, il n'est pas utile d'ajouter la profession.
M. Dufour: Je vais montrer ma très grande condescendance
et je vais accepter les explications du ministre. Adopté.
M. Bourbeau: Celles des experts.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 169 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 170.
M. Bourbeau: L'article 170 prévoit que le président
d'élection transmet une copie de la proclamation au candidat élu
sans opposition dans les trois jours qui suivent. La Loi sur les cités
et villes et la charte de la ville de. Québec prévoient qu'un
avis de son élection doit être donné sans délai au
candidat élu sans opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 170 est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Scrutin
Avis du scrutin
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 171.
M. Bourbeau: L'article 171 prévoit que, s'il doit y avoir
scrutin, le président d'élection doit en donner un avis public au
plus tard le dixième jour avant le scrutin. Cet avis mentionne à
quel poste il devrait y avoir scrutin, les nom et adresse de chaque candidat,
leur appartenance à un parti autorisé ou à une
équipe reconnue, le cas échéant, les jours et heures
d'ouverture des bureaux de vote lors du vote par anticipation et lors du
scrutin, et le jour, l'heure et l'endroit du recensement des votes. De plus, si
le président d'élection choisit de ne pas faire distribuer de
cartes de rappel indiquant à chaque électeur l'endroit où
il peut voter, l'avis du scrutin doit contenir la liste des endroits où
seront installés les bureaux de vote lors du vote par anticipation et
lors du scrutin et donner les indications voulues pour que les électeurs
sachent à quel bureau ils ont le droit de voter.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Quand on accepte les mises en candidature, c'est 23
jours avant la tenue du scrutin. Pourquoi pourrait-il s'écouler treize
jours sans qu'il y ait un avis? Le greffier ou le président
d'élection va être au courant qu'il y a des élections. S'il
y a deux ou trois candidats à un poste, il sait qu'il y a des
élections, pourquoi lui donne-t-on treize jours? Quelle est la
raison?
M. Bourbeau: II pourrait évidemment donner l'avis du
scrutin à ce moment-là, mais probablement qu'il va attendre pour
voir s'il n'y aurait pas des désistements à partir du 23e jour,
auquel cas il pourrait ne pas y avoir de scrutin. S'il y avait des
désistements et qu'il avait déjà appelé le scrutin,
à ce moment-là cela causerait des problèmes.
M. Dufour: J'ai de la difficulté à comprendre. Il
me semble qu'il y a des moyens de communication. Écoutez un peu! C'est
comme une traînée de poudre. S'il y a un candidat qui
décède ou un qui se retire, cela ne prend pas bien du temps
à faire le tour du quartier. À ce moment-là, je n'ai pas
l'impression, selon l'explication que vous me donnez, qu'on se sauve du
problème. Je trouve qu'on ne sauve rien. Il me semble que même la
Loi électorale du Québec dit qu'à la minute que c'est
fini, la mise en candidature, il y a un avis de scrutin qui est donné.
Mais dès que l'avis de scrutin est donné, s'il y avait une action
telle qu'on n'ait pas besoin d'élection, le contraire pourrait arriver,
dans un cas ou dans l'autre. Il se pourrait même, après un avis de
scrutin, au bout de dix jours, qu'il n'y ait pas nécessité de
faire une élection. Le cinquième jour avant, quelqu'un pourrait
disparaître encore de la carte. Cela a l'air farfelu, mais ce sont des
choses possibles. Il faut regarder la réalité. Il y a beaucoup
d'élections. Il y a plus de 10 000 élus, je pense, au
Québec. C'est du monde, ça. Il peut arriver n'importe quoi durant
ce temps et, effectivement, cela arrive. Même après que l'avis
d'élection de dix jours est donné, encore là il pourrait
ne pas y avoir nécessité de tenir un scrutin. Alors, quel est le
problème? Je pense qu'on devrait s'ajuster à la Loi
électorale du Québec et, quand la période de scrutin est
terminée, le greffier ou le président d'élection dit
à tout le monde: II y a une élection. S'il arrive quelque chose,
on dira: On n'en a pas.
M. Bourbeau: ...la période de scrutin est finie.
M. Dufour: Non, la période d'acceptation de candidature,
23 jours. Dans la Loi électorale, c'est l'article 184: "Dès la
fin de la période de production des déclarations de candidature,
le directeur du scrutin, s'il a reçu plus d'une déclaration de
candidature, rédige un avis du scrutin."
M. Bourbeau: On dit que le directeur
du scrutin rédige l'avis, mais on ne dit pas à quel moment
il doit l'afficher.
M, Dufour: Bien, l'avis de scrutin est affiché au bureau officiel
et une copie est transmise... J'imagine que cela doit être... En tout
cas, on va...
M. Bourbeau: L'article 186 dit: "L'avis du scrutin est
affiché au bureau officiel du directeur du scrutin et une copie est
transmise à chaque candidat..." Mais il ne dit pas a quel moment il doit
l'afficher. Il peut retarder l'affichage. (17 heures)
M. Dufour: Cela veut dire que, quand on veut trouver une
réponse, on trouve une réponse à tout. Cela devient
presque de la mauvaise foi de votre part.
M. Bourbeau: M. le Président, je dois m'incrire en faux
contre cette declaration
M. Dufour: Vous étirez l'élastique. Trop c'est
trop! Il va casser quelque part. Cela ne se peut pas. Vous avez toujours...
M. Bourbeau: M, le Président, je vais dire au
député qu'on a toutes les réponses. Ce n'est pas le
ministre qui a les réponses, ce sont ses adjoints qui ont
travaillé pendant quatre ans au projet de loi. Ceux-ci ont toutes les
réponses.
M. Dufour: Ils n'ont pas travaillé assez longtemps, on va
les faire travailler encore une couple de mois. Cela ne fera pas de tort. Cela
fera quatre ans et deux mois. Mon temps est aussi précieux que le temps
des gens qui travaillent pour vous. Pourquoi ne dit-on pas que l'avis est... II
me semble que c'est juste une question de concordance. Cela serait beaucoup
plus clair. Quand vous me dites que cela va poser des problèmes,
à n'importe quelle époque, vous allez être obligé de
couper le scrutin. Il n'y en aura pas ou il va y en avoir un, cela cause des
problèmes.
Le Président (Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député peut
avoir un point de vue. Il y a aussi un autre point de vue. Si le
président d'élection donne des avis de scrutin et qu'après
avoir donné l'avis, des candidatures sont retirées, que ce soit
à un ou des postes de conseiller, par exemple, le président
d'élection devrait donner un deuxième avis, à savoir que
le scrutin n'a pas lieu à tel poste, tel poste. Cela fait des frais
additionnels pour la municipalité. Pourquoi le président
d'élection n'aurait-il pas le loisir de juger à quel moment il
doit déterminer lui-même quand il doit donner l'avis du scrutin,
à l'intérieur de la période qui lui est impartie? Ce qui
aurait pour effet, dans certains cas, en tous les cas, de faire épargner
des sommes d'argent à la municipalité. Tel que mentionné
à l'article 171, le président d'élection a des gestes
à poser pour réclamer le scrutin, par exemple, faire la
réservation des bureaux de vote. Il doit faire cela uniquement à
partir du moment où il croit qu'il y aura un scrutin, par l'article 171,
paragraphe 7. À ce moment-là, cela peut prendre un certain temps
avant que le président d'élection soit prêt à donner
son avis.
Le Président (Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 171? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: En fait, je veux bien concourir à accepter une
loi ou à faire adopter une loi, mais elle devrait, à mes yeux,
représenter certaines qualités indéniables et être
de nature à améliorer le processus électoral. Quand le
ministre me répond: Dix jours, cela permet... Quand il me répond
cela, c'est vrai qu'il y a une latitude, mais il y a une échéance
pour le président d'élection. Il y a toujours une
échéance quelque part. Il y a une latitude, mais cela
arrête quelque part. Pourquoi l'échéance
n'arrêterait-elle pas au 23e jour, au 22e ou au 21e jour? Je me pose la
question. La minute qu'on arrête une échéance, il y a une
action, il y a une décision qui doit se prendre. Vous essayez de me
prouver que cela va faire travailler le président un peu plus fort,
qu'il va être obligé d'aller un peu plus vite, un peu moins vite.
Il s'ôtera les doigts du nez, il fera son travail. Je n'ai pas
d'objection. Ce n'est pas une loi pour les fonctionnaires qu'on essaie de
faire, à mes yeux, c'est une loi qui s'adresse à des qens qui
vont postuter des postes importants et qui vont représenter la
population.
Donc, dès que vous mettez une échéance,
l'argumentation ne tient plu3, dans mon esprit. Elle finit quelque part, ce
n'est pas à l'intérieur des 23 jours. Vous dites: Au plus tard,
le 10e jour précédant celui fixé pour le scrutin. Au point
de vue électoral provincial, c'est: "Dès la fin de la
période de production des déclarations de candidature, le
directeur du scrutin, s'il a reçu plus d'une déclaration de
candidature, rédige un avis du scrutin." Il le rédige
immédiatement. On dit ce qui doit y être inscrit. On ne dit pas:
Ce serait mieux de le faire dix jours avant ou cinq jours avant, c'est tout de
suite. Vous m'avez répondu tout à l'heure que l'avis du scrutin
est affiché. En disant que ce n'est pas écrit dans le temps, je
ne suis pas sûr que, s'il le rédige ou le met sur une affiche dans
son bureau, quinze jours après que la période est finie, le
président d'élection va avoir cette
latitude. Je m'inscris en faux contre ce que vous me dites. Vous pouvez
me dire: Sur le plan légal, mes avocats disent que c'est cela. Je suis
loin d'être convaincu qu'il a le droit d'en faire ce qu'il veut et de
l'afficher quand il veut. L'avis du scrutin et tout sont relié3, les
articles 184, 185 et 186. Ce n'est pas distordu en disant que c'est comme cela
et, quand l'autre point arrive, ce n'est plus cela, on peut faire ce qu'on
veut. Je n'ai pas appris cela avec vous depuis quelques jours qu'on
étudie cette loi. Il me semble que vous me rapportez un article et un
autre, tout est lié. Il y a tellement de gens qui pensent bien et,
depuis quelques jours, j'entends parler de ce qui se passe en commission
parlementaire, que les juges sont fins et tout. Ils ne peuvent pas se tromper,
ils vont nous donner exactement ce qui est écrit là. Les articles
184, 185 et 186, c'est le même chapitre, c'est la suite reliée
ensemble. S'ils rédigent un avis de scrutin, ce n'est pas pour rien, il
faut qu'ils le mettent quelque part; sans cela, il va le perdre, son avis.
Cela ne tient pas. Pourquoi, à l'article 171, ne s'en tient-on
pas à ce qui existe, c'est-à-dire à l'avis du scrutin?
Qu'on arrête de donner des latitudes au président
d'élection. À un moment donné, ce n'est plus un
président d'élection, c'est presque un "jack of all trades", il
fait à peu près n'importe quoi. Il va dire: Je suis lié et
je ne suis pas lié, je suis poigné et je ne suis pas
poigné. On fait une grosse loi pour dire qu'il a une "grosse job" et, en
fin compte, il fait ce qu'il veut.
Je veux bien qu'on mette de la souplesse dans des lois, mais je veux
aussi qu'à un certain moment quelqu'un arrête quelque part et
qu'il dise: C'est assez! Quand le ministre me dit qu'il n'y a plus de
problème après dix jours, il n'y a pas plus de problème.
Si, au 9e jour, il y a juste un candidat, il va être obligé
d'arrêter ses avis. Que ce soit au 22e ou au 9e, il va être
obligé de faire le même mosus de travail. Dans les
municipalités, ce n'est pas vrai que les nouvelles ne se rendent pas
vite. Cela va bien plus vite dans les maisons qu'on pense. Tout le monde sait
ce qui se passe dans le temps des élections, et vite à part
cela.
J'aurais un amendement à proposer par rapport à cet
article. Cela fait longtemps qu'on n'en a pas fait, cela va bien. L'article 171
serait modifié par le remplacement de tous les mots avant "1° " par
les mots "Dès la fin de la période de production des
déclarations de candidature, le président d'élection donne
un avis public du scrutin qui contient les mentions suivantes", et le reste.
C'est le premier paragraphe qui serait changé.
Le Président (M. Saint-Roch): La motion est recevable.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'on pourrait faire
lecture de l'amendement, s'il vous plaît?
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement se lit comme
suit: "L'article 171 est modifié par le remplacement de tous les mots
avant "1°" par les mots: "Dès la fin de la période de
production des déclarations de candidature, le président
d'élection donne un avis public du scrutin qui contient les mentions
suivantes:" 1° à 8°.
M. Bourbeau: Est-ce que l'article est déjà
recevable? On ne peut pas plaider sur la recevabilité, hein?
Le Président (M. Saint-Roch): Je peux toujours... Je vais
déclarer l'article...
M. Bourbeau: Avez-vous demandé des opinions sur la
recevabilité?
Le Président (M. Saint-Roch): Je n'ai pas demandé
d'opinion sur la recevabilité, M. le ministre, parce que nous avons
considéré qu'il était recevable.
M. Bourbeau: On me fait valoir que la façon dont c'est
rédigé, ce serait absolument impossible de le mettre en pratique.
Peut-être que je pourrais demander au légiste ici de nous donner
les points techniques qui font que, de cette façon, on ne pourrait
pas...
Une voix: ...
M. Bourbeau: Pardon? Je présume que le
député n'est pas intéressé à
présenter des amendements si on pouvait lui indiquer que, sur le plan
technique, cela ne pourrait pas se réaliser. On pourrait peut-être
entendre l'opinion du légiste.
M. Dufour: On pourrait suspendre la séance cinq minutes et
écouter les explications. Je pourrais écouter vos explications.
On pourrait demander une suspension de cinq minutes.
M. Bourbeau: Une suspension de la séance?
M. Dufour: On pourrait continuer à se parler après,
mais pas là-dessus.
M. Bourbeau: Une suspension de la séance?
M. Dufour: Oui. On pourrait continuer à parler. Vous
pourriez me donner votre point de vue.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va suspendre
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise à 17 h 20)
Le Président (M, Saint-Roch): Avant la suspension, nous avions un
amendement proposé par M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Pour certaines raisons, on va retirer l'amendement,
mais on va continuer peut-être à poser quelques questions.
Pourquoi le 10e jour...
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous me le permettez, M.
le député de Jonquière, je conclus donc maintenant que
l'amendement proposé à l'article 171 est retiré. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'article 171? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour; Oui, je vous ai déjà demandé pourquoi le
10e jour. Pourquoi pas le 12e, le 14e, le 15e ou le 16e jour?
M. Bourbeau: M. le Président, la date de 10 jours est une
date qui, je le reconnais, est arbitraire. Cela aurait pu être 12 ou 14,
mais c'est quand même trois jours avant le vote par anticipation et c'est
quand même mieux que la Loi électorale du Québec qui fait
en sorte que les électeurs sont avisés qu'il y a une
élection deux jours avant le scrutin, soit au moment où ils
reçoivent la carte de rappel. C'est le seul cas dans la Loi
électorale du Québec où les électeurs
reçoivent une communication disant qu'il y a scrutinc
M. Dufour: Deux jours avant? M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Comment fait-on pour les bureaux provisoires?
M. Bourbeau: La carte de rappel.
M. Dufour: La carte de rappel, mais ce n'est pas la
période électorale selon la Loi électorale du
Québec. Ils ont le temps d'aller voter. Il faut qu'il y ait une
déclaration d'avis de scrutin, si la personne va voter dans un bureau
provisoire. Non?
M. Bourbeau: Est-ce que le député pourrait me dire
en vertu de quel article de la Loi électorale du Québec?
M. Dufour: Écoutez un peu! Quand on parle de l'article de
la Loi électorale du Québec, on y dit: II y a un avis de scrutin.
Il est affiché. Donc, il y a déclaration effectivement qu'il y
aura élection. C'est clair. Ce n'est pas publié.
M. Bourbeau: Ce n'est pas publié, mais on prend pour
acquis tout de même que le processus est enclenché. Il y aura des
bureaux provisoires et ce n'est pas parce que les électeurs
reçoivent un avis deux jours avant qu'il est garanti qu'il y a une
élection. Tandis que dans la loi ici, c'est à dix jours, c'est
l'avis officiel qui fait que, là, il y a un déclenchement. Ce
n'est pas parce qu'il y a des mises en candidature qu'il doit y avoir des
élections ensemble.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Carrier. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas entendu de
question,
M. Dufour: II était plus attentif, c'est pour cela que je
le regardais plus.
M. Bourbeau: M. le Président, je...
M. Dufour: Effectivement, selon la façon dont la
période électorale a été inscrite dans la Loi
électorale du Québec, il y a un avis de scrutin qui est
donné immédiatement à la fermeture des mises en
candidature, s'il y a plus d'un candidat. Tandis que, dans la loi
électorale municipale, la loi électorale qui concerne les
municipalités, il y a un avis d'élection qui est officiel - c'est
la différence - 10 jours avant la période d'élection.
C'est juste cela. Il faut qu'il soit bien donné 10 jours avant, parce
qu'il faut que le vote qui va être donné dans les bureaux de
scrutin temporaires soit fait avant, parce que le processus s'engage seulement
au moment où il y a publication officielle. Il y a une
différence, cela pourrait être aussi facilement le 10e jour. Je
comprends que cela semble très arbitraire. C'est parce que vous donnez
le maximum de marge de manoeuvre au président d'élection. C'est
le maximum. Cela ne pourrait pas être le 9e ou le 8e jour. Vous
êtes allé au maximum de temps accordé au
président.
M. Bourbeau: M. le Président, on s'est dit arbitrairement
qu'il fallait un délai d'environ trois jours avant le vote par
anticipation et on a ajouté trois jours aux sept jours, cela faisait 10
jours.
M. Dufour: Je n'ai pas posé la question pourquoi vous
n'avez pas retenu l'agent officiel sur cet avis.
M. Bourbeau: Cela n'a pas vraiment de rapport, M. le
Président, avec le scrutin lui-même. L'agent officiel est
déjà en fonction depuis une quarantaine de jours, pratiquement,
au moment où le scrutin a lieu. Cela
n'ajoute rien d'indiquer le nom de l'agent officiel sur l'avis du
scrutin.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 171 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 172.
M. Bourbeau: L'article 172 prévoit que les mentions
relatives au poste, au nom et à l'adresse dans l'avis du scrutin doivent
correspondre à celles qui sont contenues dans tes déclarations de
candidature. Les commentaires faits à l'égard des articles 155
à 157 s'appliquent donc ici également.
Quant aux mentions relatives à l'appartenance à un parti
ou à une équipe, elles aussi doivent, en principe, correspondre
à ce qui est indiqué sur les déclarations de candidature.
Cependant, dans le cas où une équipe ou un parti cesse
d'être autorisé ou reconnu entre le moment où la
déclaration de candidature a été produite et celui
où l'avis de scrutin est publié, la mention du parti ou de
l'équipe ne doit pas apparaître dans l'avis de scrutin à
l'égard du nom de son candidat. De même, si le nom du parti ou de
l'équipe apparaissant dans la déclaration de candidature est
erroné, celui apparaissant dans l'avis de scrutin doit être le
véritable nom.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 172? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: "Les mentions relatives au poste, au nom et à
l'adresse doivent correspondre à celles contenues dans les
déclarations de candidature". Est-ce seulement pour l'avis du scrutin?
C'est ce qui doit aussi être écrit sur le bulletin de
présentation, n'est-ce pas? II n'y a pas d'adresse là-dessus,
seulement le nom.
M. Bourbeau: Effectivement, seulement le nom.
M. Dufour: Est-ce qu'à ce moment-là la profession
ne pourrait pas être retenue?
M. Bourbeau: La profession?
M. Dufour: Si on retenait, tel que suggéré dans
d'autres articles, la profession de l'individu, est-ce qu'elle devrait
paraître ici?
M. Bourbeau: Le député parle-t-il du bulletin de
vote?
M. Dufour: Non, je parle des mentions relatives au poste, etc.
Sur le bulletin de vote, il n'y aura pas d'adresse, c'est certain.
M. Bourbeau: M. le Président, si, à l'article 171,
on n'a pas la profession, on ne peut pas en parler à l'article 172.
M. Dufour: Si on en avait parlé à l'article 171,
aunez-vous eu une réponse?
M. Bourbeau: Effectivement, si l'article 171 faisait l'obligation
d'inclure la profession, il faudrait à ce moment-là, par voie de
concordance, également inscrire l'obligation de l'indiquer dans
l'article 172.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 172? M. le député de
Jonquière.
M, Dufour: Et s'il y avait deux personnes du même nom? Vous
allez me dire qu'elles n'auraient pas la même adresse, mais l'adresse
n'est pas posée, ce sont deux noms.
M. Bourbeau: Quelle est la question?
M. Dufour: S'il y avait deux personnes du même nom. C'est
pourquoi j'insiste beaucoup sur la profession, cela peut aider.
M. Bourbeau: À ce moment-là, M. le
Président, ce serait assez surprenant qu'elles aient la même
adresse. (17 h 30)
M. Dufour: Oui, mais l'adresse, ce n'est pas toujours tout le
monde qui la connaît. C'est rare que l'adresse soit écrite sur le
front. Un médecin, par exemple, lui, il a sa petite valise et un avocat,
lui, il a un bureau. Il y a bien des choses qu'on peut reconnaître.
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Dufour: C'est plus facile, en tout cas, de reconnaître
quelqu'un...
M. Bourbeau: II y a plus de chances qu'elles aient la même
profession que la même adresse, à mon avis. Il ne pourrait pas y
avoir deux Francis Dufour, à la même adresse, dans la même
ville.
M. Dufour: Oui, il y en a deux. Je ne sais pas si on va avoir la
même profession un jour, mais il y en a deux dans la même
ville.
M. Bourbeau: Moi, j'en connais un, M. le Président, et
c'est suffisant.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Je vous le rends bien. Le nom de mon comté, ce
n'est pas Laporte, c'est Jonquière.
Le Président (M. Saint-Roch): Bon, ceci dit, est-ce qu'il
y a d'autres interventions à l'article 172? Est-ce que l'article 172 est
adopté?
M. Dufour: Un instantl Vu que le ministre est tellement gentil,
je peux le faire attendre une seconde.
M. Bourbeau: ...tout le temps qu'il faut. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 172 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 173.
M. Bourbeau: L'article 173 permet au président
d'élection de faire distribuer une carte de rappel.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bourbeau: Comme je le disais si bien, M. le Président,
l'article 173 permet au président d'élection de faire distribuer
une carte de rappel à l'adresse de chaque électeur inscrit sur la
liste électorale et qui a le droit de voter lors du scrutin. Cette
distribution est obligatoire dans le cas d'une municipalité de 20 000
habitants ou plus. Cette carte peut être générale ou
particularisée. La carte générale contient toutes les
mentions de l'avis du scrutin, alors que la carte particularisée
n'indique que les détails qui intéressent son destinataire, soit
les mentions relatives aux candidats pour lesquels il peut voter et les lieux,
jours et heures d'ouverture des bureaux de vote où il peut le faire lors
du vote par anticipation et lors du scrutin.
L'article 173 s'inspire de la Loi électorale du Québec et
des chartes de Montréal et de Québec en vertu desquelles la
distribution de la carte de rappel est obligatoire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi laisse-t-on une certaine latitude et ne
standardise-t-on pas la carte qui doit parvenir aux électeurs? "Cette
carte contient soit toutes les mentions propres à l'avis du scrutin,
soit seulement celles qui sont relatives..." Pourquoi ne standardise-t-on pas
et ne donne-t-on pas... Si on fait une obligation pour les municipalités
de 20 000 habitants et plus, il doit y avoir une raison.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M, Bourbeau: M. le Président, c'est une question pratique. Dans
une grande ville, s'il fallait que la carte de rappel contienne l'ensemble des
renseignements qui concernent chaque électeur, la carte serait
énorme et ce ne serait pas une carte, cela prendrait un parchemin ou un
volume - j'exagère un peu, évidemment - alors que dans une petite
municipalité, là, on pourrait avoir recours à la carte
plus particularisée où chaque électeur pourrait obtenir
des renseignements qui le concernent personnellement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Je comprends que le but, c'est d'essayer de
rationaliser le plus possible l'action qu'on pose, mais c'est toujours encore
avec un certain flou étant donné que cela accorde beaucoup de
latitude au président d'élection. En fait, c'est presque Dieu le
père par rapport à ce qui se passe. Il peut décider ce
qu'il veut, de la façon qu'il le veut ou à peu près, avec
certaines petites balises, mais à l'intérieur de cela, il peut
faire à peu près ce qu'il veut.
Donc, pourquoi dans les municipalités de 20 000... Je comprends
qu'on ne veut pas que dans les grandes municipalités il y ait trop de
renseignements, mais on aurait pu rédiger aussi l'article en disant
qu'il doit obligatoirement contenir cela. Les municipalités auraient pu
en mettre plus. C'est toujours ce qui peut arriver. D'habitude, vous vous
contentez du minimum. Là, vous donnez le maximum et le minimum. Je ne
comprends pas jusqu'à quel point on est rationnel dans la façon
de rédiger nos articles. Habituellement, vous vous contentez toujours du
minimum. Là, vous avez le maximum et le minimum. Vous jouez
là-dedans. Ce n'est pas toujours comme cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est par déformation professionnelle, parce
que la devise de la municipalité dont j'étais maire était
"Maximus in minimis". C'est pour cela que je suis habitué de donner le
maximum et le minimum. Mais, pour clarifier auprès du
député de Jonquière, puisque mes premières
informations n'ont pas semblé le convaincre, on me signale que j'ai, par
inadvertance, induit le député en erreur tout à l'heure,
quoiqu'il ne semble pas trop l'avoir réalisé. Je vais
préciser - j'ai fait une erreur tout à l'heure - quant à
la carte. Quand il s'agit d'une petite municipalité, on peut utiliser la
carte générale, si je puis dire. C'est comme cela qu'on
l'appelle...
M. Dufour: De rappel.
M. Bourbeau: La carte de rappel générale.
L'ensemble des informations de cette petite municipalité, les adresses,
etc., peut être contenu sur une carte. Quand on parle d'une grosse
municipalité, cela deviendrait impossible et c'est à ce
moment-là qu'on pourrait utiliser une carte particularisée pour
les divers quartiers d'une grosse municipalité. La deuxième
explication est peut-être plus logique que la première.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Je n'avais peut-être pas compris. J'avais
continué de poser des questions. Je ne m'en étais peut-être
pas rendu compte.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article...
M. Bourbeau: J'attendais pour voir si le député de
Jonquière allait en poser une autre.
M. Dufour: Non. Vous m'auriez cité des mots latins. C'est
peut-être pour cela que vous vous êtes appelé un jour le
ministre des Affaires minimales.
M. Bourbeau; Ha! Ha! Ha! Maximus in minimis, M. le Président.
M. Dufour: In minimis? Le minimis et le minimal, ce n'est pas
long, il y a le "mis".
M. Bourbeau: Ce qui faisait dire au trésorier: Le maximum
de taxes et le minimum de services. Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 173 est
adopté?
M. Dufour: Ce n'est pas pire. Cela tire sur la fin et le ministre
est de bonne humeur. Hein?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 173 est
adopté?
M. Bourbeau: Ha! Ha! Ha! Vote par anticipation
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 174.
M. Bourbeau: L'article 174 prévoit que le vote par
anticipation doit être tenu le septième jour avant le scrutin. Il
peut être continué le lendemain si le président
d'élection en a décidé ainsi. Les lois actuelles
prévoient que le vote par anticipation doit nécessairement durer
deux jours dans les villes de 20 000 habitants ou plu3 et qu'il ne peut durer
plus d'une journée dans les autres municipalités. L'article 174
tient compte du fait que, dans la plupart des municipalités, le vote par
anticipation de deux jours s'est révélé inutilement long
tout en laissant au président d'élection la latitude voulue pour
décréter un vote de deux jours s'il l'estime justifié.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions concernant l'article 174? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela veut dire que, s'il y avait des votes par
anticipation, ils pourraient avoir lieu le dimanche et le lundi, le
lendemain.
M. Bourbeau: C'est exact, M. le Président.
M. Dufour: Est-ce un changement par rapport à l'ancienne
loi? Il n'y a pas de...
Une voix: Sur l'avant-projet de loi?
M. Dufour: Non, non, sur le projet de loi électorale
précédant.
Une voix: Le projet de loi?
M. Dufour: Ce qu'il y avait dans l'ancienne loi.
Une voix: La Loi sur les cités et villes?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: L'ancien projet de loi 60?
M. Dufour: Oui. Pas le projet que vous avez fait, la Loi sur les
cités et villes comme telle.
M. Bourbeau: La Loi sur les cités et villes? Bon.
M. Dufour: Deux jours, je ne me rappelle pas.
M. Bourbeau: Je viens de donner les explications au
député dans les notes explicatives.
M. Dufour: Oui, mais parfois cela passe vite un peu.
M. Bourbeau: Bon; alors, les lois actuelles prévoient que
le vote par anticipation doit nécessairement durer deux jours dans les
villes de 20 000 habitants ou plus et qu'il ne peut durer plus d'une
journée
dans les autres municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: ...pas une municipalité de plus de 20
000 habitants.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant
l'article 174?
M. Dufour: Non, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 174 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 175.
M. Bourbeau: L'article 175 énumère les
catégories d'électeurs qui ont le droit de voter par
anticipation, les membres du personnel électoral, les personnes
handicapées et celles qui prévolent être absentes de la
section de vote dont elles font partie le jour du scrutin ou qui
prévoient être incapables de voter ce jour-là à
l'endroit où elles ont le droit de le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: II n'y a pas grand-chose.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 175 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 176.
M. Dufour: C'est adopté, mais il y a "toute personne
handicapée". Je trouve qu'il y a peut-être de la discrimination
dans cet article. "Handicapée", c'est quoi? Ce mot veut dire: quelqu'un
qui souffre d'une déficience quelconque. Quelqu'un qui n'a pas un
handicap majeur pourrait dire: Moi, je suis handicapé, j'ai le droit de
voter. Il y a une discrimination quelque part. C'est juste cela que je veux
soulever.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 176.
M. Dufour: Je serais curieux d'avoir l'avis du Comité de
législation par rapport à cela. Pour nous qui avons beaucoup de
préoccupations pour les droits de la personne, etc., quand on parle du
mot "handicapé", on ne dit pas quel est le handicap. Cela veut dire
quelqu'un qui aurait une infirmité quelconque, qui souffrirait d'un
handicap, quel qu'il soit. Il a le droit de voter, il n'a pas besoin de
prêter serment, même. Il va dire: Je suis handicapé, c'est
écrit dans la loi et je viens voter. Il pourrait avoir quelque chose
à un bras qui ne plie pas et il serait handicapé. C'est le
président d'élection qui aura à déterminer s'il est
handicapé ou non. Mais il va être handicapé, selon le
principe de la loi. Et cela crée une discrimination par rapport à
d'autres, parce que ces personnes ont un temps plus long pour aller voter.
Elles peuvent décider, elles ont un choix, tandis que nous, les
bien-portants, on n'a pas le choix, il faut être là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est un cas de fait, je pense. Le président
d'élection va considérer...
M. Dufour: II s'agit juste de poser la question suivante: Est-ce
que le Comité de législation ou un autre a regardé cet
article comme tel? II y a un changement, j'imagine. Avant, cela ne devait pas
être libellé de cette façon.
M. Bourbeau: Le bureau des lois et le Comité de
législation ont regardé tous les projets de loi et, à
l'éqard de cet article, ils n'ont fait aucun commentaire
spécial.
M. Dufour: Cela ne les a peut-être pas frappés,
mais, moi, cela me frappe quand je lis l'article, en tout cas. Est-ce que
c'était rédigé comme cela auparavant?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que c'est la
même chose dans la Loi électorale du Québec?
M. Dufour: Cela fait drôle...
M. Bourbeau: Oui, c'est exactement la même chose.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 176.
M. Bourbeau: L'article 176, comme les lois actuelles, rend
applicables au vote par anticipation les règles applicables au scrutin,
à l'exception de l'obligation, pour un employeur ou une institution
d'enseignement, d'accorder un congé à ses employés ou
à ses étudiants pour leur permettre de voter.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 176?
M. Dufour: En fatt, les élections se tiennent toujours un
dimanche.
Une voix: Même le vote par anticipation...
M. Dufour: Oui. Même l'autre, c'est toujours le dimanche,
le vote. Donc, on parle de "la présente sous-section". Est-ce que c'est
ce qu'on va étudier ensuite?
M. Bourbeau: Pardon?
M. Dufour: Quand on dit: quand "elles sont compatibles avec la
présente sous-section", la sous-section, c'est ce qu'on va
étudier après, les articles subséquents? C'est bien, on va
le passer.
M. Bourbeau: C'est ce qu'on étudie actuellement.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 176 est
adopté?
M. Dufour: Oui, ils sont numérotés.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 177.
M. Bourbeau: L'article 177 prévoit que, lors du vote par
anticipation, te président d'élection a le loisir de
déterminer le nombre de bureaux de vote, contrairement à ce qui
se passe lors du scrutin alors qu'il doit y avoir au moins un bureau par
section de vote. S'il établit plusieurs bureaux, il doit rattacher
à chacun une ou plusieurs sections de vote afin d'éviter qu'une
personne puisse se présenter à plus d'un bureau. Ceci correspond
aux lois municipales actuelles.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 177?
M. Dufour: "détermine toute section de vote qui est
rattachée à chacun", cela veut dire qu'elle est rattachée
à chaque bureau de vote. Le mot "chacun"...
M. Bourbeau: C'est exact. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 177 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 178. (17 h 45)
M. Bourbeau: L'article 178, comme la Loi électorale du
Québec, exige que les bureaux de vote, lors du vote par anticipation,
soient accessibles aux personnes handicapées. Cette exigence est
normale, puisque les personnes handicapées constituent un groupe
important d'électeurs admissibles au vote par anticipation.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions?
L'article 178 est-il adopté?
M. Dufour: Accessible, là, mais supposons...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...qu'un bureau de vote ne peut pas faire les
aménagements nécessaires; "accessible", je veux savoir ce que
cela veut dire. D'autres mesures pourraient être prises. "Accessible", ce
n'est pas nécessairement qu'elles peuvent y aller par leurs propres
moyens ou... Par exemple, on met des pentes; les jours d'élection, on
voit cela non pas seulement au municipal, cela se produit aussi au niveau
provincial. Mais il pourrait y avoir des gens, par exemple, qui prennent les
personnes et Ies amènent jusque-là. Est-ce que cela serait
acceptable par rapport à cela?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Il s'agit ici d'une obligation de résultat et
non pas d'une obligation de moyen. Si le président d'élection
doit prendre des dispositions pour que les personnes handicapées se
retrouvent dans l'isoloir, c'est au président d'élection à
prendre les moyens pour obtenir ce résultat.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 178 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 179.
M. Bourbeau: L'article 179 prévoit que les bureaux de vote
par anticipation sont ouverts de midi à 20 heures. Ces heures
diffèrent de celtes qui sont prévues dans les lois municipales
actuelles et dans la Loi électorale du Québec,
c'est-à-dire entre 14 heures et 22 heures. L'article 179 tient compte du
fait que la fermeture des bureaux à 22 heures est trop tardive.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il
des interventions sur l'article 179? M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 179 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 180.
M. Bourbeau: L'article 180 prévoit, comme la Loi
électorale du Québec, que le secrétaire du bureau de vote
par anticipation inscrit dans le registre du scrutin le nom et l'adresse de
l'électeur qui se présente à ce bureau. Cette inscription
peut être utile en cas de perte de la copie de la liste électorale
utilisée à ce bureau.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 180 est-il
adopté?
M. Dufours Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 181.
M. Bourbeau: À l'article 181, on prévoit que
l'électeur qui veut voter par anticipation doit d'abord signer le
registre du scrutin et dire pourquoi il a le droit de voter par anticipation,
Cet article s'inspire de la Loi électorale du Québec. Il
diffère des lois municipales actuelles sous deux aspects:
premièrement, ces lois n'exigent une déclaration de ce genre que
des électeurs qui se prévalent du vote par anticipation parce
qu'ils prévoient être absents ou incapables de voter le jour du
scrutin. L'article 181 l'exige aussi des membres du personnel électoral
et des personnes handicapées; deuxièmement, les lois actuelles
exigent que l'électeur fasse cette déclaration par écrit,
qu'il la signe et qu'il t'appuie de son serment. L'article 181 n'exige qu'une
déclaration verbale et qu'une simple signature dans le registre du
scrutin.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
sur l'article 181?
M. Dufour: Là, on exige...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...une procédure supplémentaire, pour
que la personne puisse aller voter par anticipation. On dit à l'article
175: "Peut voter... - donc, il a une liberté d'y aller - ...tout membre
du personnel électoral..." - lui, Je comprends, il faut qu'il signe,
cela va. Mais "toute personne handicapée"? Ce n'est pas une mesure, elle
a le droit d'y aller, mais on exige quand même qu'elle signe son nom
avant d'aller voter. Vous ne trouvez pas qu'on va un peu loin. Je veux dire
qu'on standardise, bien sûr, la mesure de l'élection? mais
à mes yeux, si on lui donne la permission d'aller voter parce qu'elle a
un handicap, pourquoi est-ce qu'on exige en plus sa signature? Il y a les gens
dans le bureau, qui ne sont tout de même pas fous, ils vont bien voir si
quelque chose se passe, à moins que ce ne soit une personne
handicapée qui ne l'est pas. Je ne vois pas...
M. Bourbeau: On demande aux personnes qui viennent voter de
signer le registre. Il ne faut pas oublier qu'on est à sept jours du
scrutin et si, par hasard, il y avait perte de la liste électorale, au
moins on aurait la preuve que ces personnes-là ont signé, ayant
leur signature dans le registre. On pourrait alors faire la
réconciliation qui s'impose.
Le Président (M. Saint-Roch)! Est-ce que l'article 181 est
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 182.
M. Bourbeau: L'article 182 prévoit les actes qui doivent
être posés immédiatement après la fermeture d'un
bureau de vote par anticipation à la fin de la journée unique de
votation ou, selon le cas, à la fin de chacune des deux journées
de votation. Le secrétaire du bureau doit inscrire au registre du
scrutin le bilan des activités de la journée, le nombre
d'électeurs qui ont voté, le nombre de bulletins de vote
annulés et non utilisés, le nom des personnes ayant agi comme
membres du personnel électoral et comme représentants des
candidats. Le scrutateur, pour sa part, doit placer les différents
documents dans des enveloppes distinctes de façon à
protéger le secret du vote. Ces documents sont confiés au
président d'élection ou à la personne que celui-ci
désigne.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 182?
M. Dufour D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 182 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 183.
M. Bourbeau: L'article 183 prévoit ce qui se passe au
début de la seconde journée de vote par anticipation, le cas
échéant. Le scrutateur reprend alors possession, auprès du
président d'élection ou de toute autre personne à laquelle
il les avait remis la veille, du registre du scrutin et des enveloppes
contenant les bulletins de vote qui n'ont pas été
utilisés, des formules et de la liste électorale.
Évidemment, cela signifie qu'il reprend possession de l'urne et qu'il
l'ouvre pour y prendre les enveloppes contenant les bulletins non
utilisés et les formules. Il y laisse toutefois l'enveloppe contenant
les bulletins valides et celle contenant les bulletins annulés. Cette
urne contenant ces deux enveloppes est ensuite refermée et
utilisée lors de la seconde journée de vote par anticipation. La
rédaction de l'article 183 s'inspire de la Loi électorale du
Québec. Quant au fond, cet article ne diffère pas non plus des
lois municipales actuelles.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 183?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 183 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 184.
M. Bourbeau: L'article 184 prévoit que le
secrétaire du bureau de vote dresse la liste des électeurs qui
ont voté par anticipation et que le président d'élection
en transmet copie aux partis, équipes et candidats indépendants
intéressés, au plus tard le troisième jour avant le
scrutin.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 184?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 184 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 185.
M. Bourbeau: L'article 185 traite du dépouillement des
votes donnés lors du vote par anticipation. Ce dépouillement se
fait le jour du scrutin à compter de la fermeture des bureaux de vote,
c'est-à-dire à 19 heures. Il se fait à l'endroit
déterminé par le président d'élection selon les
mêmes règles que le dépouillement des votes donnés
le jour du scrutin. Le scrutateur et le secrétaire qui procèdent
au dépouillement doivent être ceux qui ont agi dans le bureau de
vote lors du vote par anticipation. Toutefois, si l'un ou l'autre est
empêché ou refuse d'agir, le président lui nomme un
remplaçant aux fins du dépouillement parmi les personnes de son
choix.
Le Président (M. Saint-Roch}: M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On parle du cas du remplacement du scrutateur ou du
secrétaire, mais s'il y avait empêchement des deux, qu'est-ce qui
arriverait? Est-ce que le président d'élection nommerait juste un
remplaçant ou en nommerait-il deux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il y aurait un
remplaçant pour chacun.
M. Dufour: Quand vous dites que le remplaçant n'a pas
à être recommandé par un parti autorisé, le cas
échéant, pourquoi le cas échéant? II le pourrait
dans ces cas, parce que ce sont des cas assez spéciaux. D'après
moi, le parti politique n'aura plus d'affaire là-dedans.
M. Bourbeau: Cela renvoie à l'éventualité
où ces gens avaient été nommés de façon
partisane dans le cas des municipalités de 100 000 personnes et
plus.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 185 est
adopté?
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Dufour: Adopté.
Bureau de vote
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article ]86.
M. Bourbeau: L'article 186 prévoit qu'aux fins du scrutin
le président d'élection établit un bureau de vote pour
chaque section de vote, ce qui fait que normalement un nombre à peu
près égal d'électeurs doit se présenter à
chaque bureau.
Cependant, pour tenir compte du fait que, dans certaines sections de
vote, plus d'électeurs sont susceptibles d'exercer leur droit de vote
que dans d'autres, l'article 186 permet au président d'élection
d'établir plus
d'un bureau pour une section donnée. Dans un tel cas, le
président doit évidemment prévoir une répartition
des électeurs de la section entre les divers bureaux de celle-ci.
Le président doit donner avis de sa décision quant
à l'implantation des bureaux de vote aux candidats indépendants
intéressés, aux partis autorisés et aux équipes
reconnues. La possibilité d'établir plusieurs bureaux pour une
même section de même que l'obligation d'aviser tes candidats,
partis et équipes constituent des innovations par rapport aux lois
actuelles.
M. Dufour: "II avise de sa décision, te plus tôt
possible," vous lui laissez encore une marge de manoeuvre pour aviser. Est-ce
que c'est parce qu'il ne peut pas le faire, au point de vue logique, à
un certain temps donné, à un temps déterminé?
M, Bourbeau: Je m'excuse, M. le Président.
M. Dufour: "II avise de sa décision, le plus tôt
possible..." Dans votre esprit, que veut dire "le plus tôt possible"?
Est-ce que cela pourrait être même la veille? Non, il faut que ce
soit avant cela.
M. Bourbeau: Dans les meilleurs délais, M. le
Président.
M. Dufour: Je l'attendais, celle-là. Je vais m'acheter un
dictionnaire des synonymes; cela ne donne pas grand réponse. Que veut
dire: "aussi de sa décision, le plus tôt possible"? Quel serait le
maximum ainsi que te minimum, quelque chose qui aurait de l'allure ou pas?
Est-ce que cela pourrait léser quelqu'un? Il faut qu'il prenne une
décision quelque part dans le temps. Quel serait le maximum du temps
qu'il pourrait prendre?
M. Bourbeau: Le plus tôt possible, cela veut dire que le
président doit, aussitôt que ses disponibilités de temps le
lui permettent, poser le geste en question. Cela veut dire que, si le
président prend sa décision, dans l'instant qui suit, s'il est
libre, il doit ta communiquer dans les minutes, sinon dans les heures. Ce
serait cela, le plus tôt possible.
M. Dufour: Là, on ne parle pas des votes par anticipation,
c'est le vote normal. Donc, il aura à établir un certain nombre
de bureaux, mais les candidats... C'est beau de toujours favoriser le
président d'élection, mais de temps en temps il faut penser aux
candidats. Ce sont eux qui sont intéressés là-dedans.
Tantôt, vous m'avez dit qu'il faut fixer le maximum et le minimum.
Là, vous ne me donnez rien, c'est à sa discrétion. Qu'aura
le candidat ou le parti autorisé pour, à un moment donné,
pouvoir dire que cela ne fonctionne pas à son goût? Le plus
tôt possible, dans le temps, cela ne veut rien dire ou pratiquement.
Est-ce qu'il y a une limite quelque part pour que la personne ait le rapport?
C'est juste cela.
M. Bourbeau: M. le Président, voulez-vous te demander au
légiste?
Le Président (M. Saint-Roch) Me
Carrier.
M. Carrier (André): Évidemment, par le jeu de
l'article 171 qu'on a vu plus tôt quant à la date de publication
de l'avis du scrutin, les lieux où sont établis les bureaux de
vote seront communiqués à tout le monde au plus tard le
dixième jour avant le scrutin. Donc, à plus forte raison, en
admettant que le président d'élection ait vraiment
été dans l'impossibilité de communiquer
immédiatement sa décision aux partis, d'une façon ou d'une
autre, les partis seront mis au courant par le biais de l'article 171.
M. Dufour: Cela veut dire au plus tard dans dix jours.
M. Carrier: Au plus tard le dixième jour,
c'est-à-dire justement dix jours avant le scrutin parce que, là,
on ne parle pas du vote par anticipation. On parle du bureau de vote, du
scrutin lui-même. Donc, les partis auront au moins dix jours pour se
tourner de bord et...
M. Dufour: Mais, au lieu de marquer "le plus tôt possible",
je comprends que le plus tôt possible... Quand vous marquez "au plus
tard", cela inclut "le plus tôt possible".
M. Carrier: La réponse que je peux donner, c'est que le
plus tôt possible est encore plus astreignant qu'au plus tard le
dixième jour. S'il prend sa décision, par exemple, le 22e jour,
c'est-à-dire immédiatement après la fin de la
période de mise en candidature, cela veut dire que le plus tôt
possible après le 23e jour il doit le communiquer aux partis.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Je voudrais rappeler aussi -on a dépassé
l'heure - que la Loi électorale du Québec dit que c'est douze
jours avant. J'aurais pu penser qu'au plus tard le dixième jour ceta
aurait été de concordance, sans cela on va être pris
longtemps avec des avocats dans notre vie. Je pensais qu'il n'y avait qu'une
sorte de monde dont on ne pouvait se débarrasser dans la vie, que
c'étaient les notaires. Mais là, ce seront les avocats en plus.
Cela en fait deux.
Le Président (M. Saint-Roch): Des commentaires, M. le
ministre?
M. Bourbeau: En ce qui concerne le député, M. le
Président, ta politique a débarrassé le monde d'un
notaire.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Je parle de la profession comme telle. Je ne parle pas
des individus.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 186 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: II est passé 18 heures.
M. Bourbeau: En ce qui nous concerne, adopté, M. le
Président.
M. Dufour: L'heure est dépassée.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela n'empêche pas,
s'il y a consentement...
M. Dufour: II n'y a pas eu de consentement pour prolonger
après 18 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour procéder pour quelques instants à l'adoption de
l'article 186?
M. Dufour: Juste pour montrer notre grande souplesse
vis-à-vis du ministre, on serait capable de consentir.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 186 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Selon les normes.
Le Président (M. Saint-Roch): J'attire maintenant
les...
M. Dufour: Attention! c'est dangereux!
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous demande quelques
instants, s'il vous plaît! La commission suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures, ce soir, pour procéder à l'étude
du projet de loi 42, dans cette salle, la salle Louis-Hippolyte-Lafontaine.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
(Reprise à 20 h 10)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
Projet de loi 42
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 42, Loi sur le financement de la
Fondation pour la conservation et la mise en valeur de la faune et de son
habitat. Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires, M. le
ministre?
M. Picotte: M. le Président, il n'y a pas si longtemps
nous avons eu l'occasion d'étudier le principe du projet de loi à
l'Assemblée nationale. En ce qui me concerne, j'ai eu l'occasion
d'exprimer les raisons pour lesquelles nous présentons ce projet de loi
42. J'ai eu même l'occasion de répondre à certaines
interrogations du député de Dubuc et sans doute que
l'étude article par article de ce projet de loi va nous permettre
d'avoir une meilleure compréhension, dans certains cas, si c'est
nécessaire.
Je m'en tiens à cela puisque les remarques sont récentes
et fraîchement données de cet après-midi. Après les
remarques que fera mon collègue le député de Dubuc ou
d'autres collègues autour de cette table, il nous fera plaisir de
commencer l'étude article par article.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. le député de Dubuc, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
M. Desbiens: Je pense que, comme l'a dit le ministre, c'est tout
frais à la mémoire. Une première discussion a eu lieu cet
après-midi. Évidemment, l'Opposition est en accord avec le
principe du projet de loi. Ce serait aller contre une loi qu'on a
nous-mêmes présentée et fait accepter. Je pense que
personne ne met en doute la nécessité et les bienfaits qui
peuvent découler de la fondation québécoise de la faune.
Il est bien important, pour qu'elle puisse agir, qu'elle ait des fonds. Ce
projet de loi va permettre è la fondation de se créer un fonds.
Alors, nous sommes favorables à ce principe.
Le ministre a déjà répondu à certaines
questions qu'on se posait cet après-midi. C'est peut-être
l'occasion, au moment de l'étude article par article, de faire
préciser certaines choses. M, le Président, je suis
disposé à passer à l'étude article par article.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la
commission qui voudraient intervenir au chapitre des remarques
préliminaires?
Vu qu'il n'y a aucune intervention,
j'appelle maintenant l'article 1.
Certificat et catégories de permis
M. Picotte: M. le Président, à l'article 1,
j'annonce immédiatement que c'est le seul papillon qu'il y aura à
l'intérieur des articles. Il y aura un papillon à vous
distribuer, dont je ferai lecture, et pour lequel je vous donnerai des
explications.
L'article 1 se lit comme suit; "L'article 54 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune (L.R.Q., chapitre C-61.1) est
modifié par l'addition, après le premier alinéa, du
suivant: "Toutefois, un permis de chasse ou de piégeage ne peut
être délivré que sur paiement d'une contribution pour le
financement de la Fondation pour la conservation et ta mise en valeur de la
faune et de son habitat, dont le montant est déterminé par
règlement."
L'ajout que nous faisons est le suivant. L'alinéa introduit par
l'article 1 du projet de loi 42 est modifié par l'insertion, à la
fin de la première ligne, après le mot "délivré",
de ce qui suit: "dans les cas prévus par règlement". Voici
pourquoi on ajoute ceci. C'est Me Normandin qui me faisait remarquer cela, un
peu après le lunch, ce soir. Supposons qu'on décide
d'émettre un permis pour lequel il n'y a pas de coût qui y est
rattaché. Supposons qu'on décide, demain matin, de dire: Vous
pouvez aller à la chasse à tel animal, sauf qu'on exige
zéro cent pour le permis de chasse. Des gens pourraient nous dires Comme
vous n'exigez pas un montant d'argent pour un permis, vous n'avez pas le droit
de réclamer 1 $ ou 2 $ pour la fondation, parce que... On aurait beau
dire que le montant est de zéro, cela pourrait nous mener à des
questions juridiques qui susciteraient des discussions fort inutiles, compte
tenu qu'il n'y pas de prévision, à mon avis... Je ne connais pas
de cas semblable jusqu'à maintenant et je ne sais pas si à
l'avenir un permis pourra être émis sans contribution
financière ou sans qu'il y ait des frais rattachés au permis,
Compte tenu de cela et pour éviter toute ambiguïté, on
pourra dire par règlement: Y compris pour la chasse à tel gibier,
pour laquelle on ne réclame pas d'argent pour le permis, vous serez
obligés cependant de payer la contribution de 1 $ ou de 2 $ pour la
fondation. C'est uniquement dans ce but et c'est pour être bien certain
que cela ne nous créera pas de problèmes juridiques au cas
où on n'exigerait pas de montant pour un permis quelconque.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc, est-ce qu'il y a des interventions?
M. Desbiens: Cela veut dire que, présentement, il y a des
permis qui sont délivrés sans qu'il y ait un coût
rattaché. Y-a-t-il des permis comme cela?
M. Picotte: Non, il n'y en a pas, mais je vous donne un exemple
précis qui a été porté à ma connaissance
à plusieurs reprises. Il y a des gens dans certaines régions qui
vont à ce qu'on appelle la chasse aux grenouilles. Il n'y a pas de
permis de chasse aux grenouilles. À tous les ans, nos agents de
conservation leur disent: Vous êtes susceptibles d'être en
état de violer la loi, puisque vous n'avez pas de permis pour aller
à la chasse aux grenouilles. Il y a alors une tolérance qui
s'exerce face à cela. On est en train de réfléchir si on
doit émettre un permis pour satisfaire aux exigences de la loi. Est-ce
qu'on doit émettre un permis à quelqu'un qui dirait: Je vais
à la chasse aux grenouilles? Il est possible que, si on en venait
à la conclusion qu'il faut émettre un permis, on puisse dire
aussi: Pour ce genre de permis, il n'y a pas de contribution, on n'exige pas un
cent. Quand quelqu'un le demande, on lui délivre un permis. Â
partir de ce moment, si on n'a pas la précaution de rajouter cela dans
la loi, quelqu'un nous dira: Oui, mais comme je ne paie pas un cent pour le
permis de chasse aux grenouilles - en supposant que cela pourrait être le
cas - je ne veux pas verser 1 $ ou 2 $ à la fondation de la faune,
puisque vous exigez zéro cent. Il n'y a pas de contribution
financière. Il faudrait aller devant les juges pour dire: Oui, on exige
quelque chose, il y a un montant, et c'est zéro! Vous voyez dans quelle
situation on se retrouverait. Pour éviter ces discussions inutiles, on
rajoute cela et par règlement on pourra même dire -c'est là
que je vous donne l'exemple - si quelqu'un doit se procurer un permis de chasse
aux grenouilles, même s'il ne lui coûte pas un cent, qu'il devra
contribuer à la fondation de la faune. Cela viendra régler le
cas.
M. Desbiens: C'est donc dire que vous allez établir une
liste des permis...
M. Picotte: Il y a deux choses qui sont...
M. Desbiens: ...dans un règlement à venir?
M. Picotte: Pardon?
M. Desbiens: Vous allez établir une liste des...
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: ...des animaux ou des...
M. Picotte: On a déjà des catégories de
permis déterminées selon la loi, des
catégories de permis de chasse...
M. Desbiens: Oui. Vous allez en ajouter. Mais, dans les cas
prévus par règlement, cela va-t-il renvoyer à la liste des
catégories que vou3 avez déjà?
M. Picotte: Qu'on a déjà. C'est cela. Alors, le
petit gibier et autres espèces, c'est une catégorie chez nous
pour laquelle on exige 6,75 $. Pour le caribou et autres espèces: 22 $.
Le cerf de Virginie et autres espèces : 22 $. Ours noir et autres
espèces: 22 $. Orignal et autres espèces: 22 $. Lièvres:
6,75 $. On pourrait dire par règlement que, pour la chasse au petit
gibier, la chasse aux lièvres, on exige un dollar pour la fondation et,
pour la chasse au gros gibier, c'est 2 $. Mais selon les catégories qui
sont déjà déterminées.
M. Desbiens: Les catégories qui sont déjà
déterminées sont-elles toutes sujettes à un coût de
la part du chasseur?
M. Picotte: Oui. Sauf, évidemment, les permis
scientifiques et les permis pour fins d'alimentation pour les autochtones,
puisqu'il y a déjà dans notre loi initiale l'article 47, si je ne
m'abuse, et l'article 35. C'est prévu et le libellé est le
suivant, pour être bien sûr qu'on se comprenne bien. À
l'article 47, on dit: "Le ministre peut, pour des fins scientifiques,
éducatives ou de gestion de la faune, délivrer un permis
autorisant une personne à passer outre à une disposition des
articles 26, 27, 28, 30, 32, 34, 42, 57, 60, du premier alinéa de
l'article 56 ou d'un règlement adopté en vertu de cet article.
"Le ministre peut, en outre, pour des fins alimentaires, délivrer un
permis autorisant une personne à passer outre à une disposition
des articles 34, 38, 39, 41 ou d'un règlement adopté en vertu de
l'un des articles des paragraphes 1,2,3 ou 5 de l'article 56. "Le titulaire de
ce permis doit se conformer aux conditions déterminées par le
ministre"... On en avait abondamment discuté avec le
député d'Ungava, lors de l'étude de la loi sur la faune.
L'article 35 dit ceci: "Le fait de tuer ou de capturer un animal
conformément aux articles 24, 42, 43, 47, 67 ou 68 ne constitue pas de
la chasse ou du piégeage."
Alors, si l'on donne à une université un permis pour fins
scientifiques, on veut s'exempter de dire: Vous allez payer 2 $ pour la
fondation de la faune.
M. Desbiens: Vous allez l'exempter de cela?
M. Picotte: Normalement, on le pourrait, par
règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Un instant, s'il vous plaît!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: J'essaie de bien saisir. Il m'a donné son
exemple de grenouille, cela fonctionnait, mais par la suite, avec son histoire
de scientifique, cela fonctionne moins bien.
M. Picotte: C'est parce que c'est déjà prévu
dans la loi. La loi nous autorise à le faire de façon
carrément discrétionnaire. C'est cela, finalement.
Au sens de la loi actuelle, que nous avons adoptée, un permis
pour fins scientifiques ou un permis pour fins alimentaires n'est pas
considéré comme un permis de chasse. N'étant pas
considéré comme un permis de chasse, il va devenir difficile pour
nous d'exiger un montant pour la fondation puisqu'on dit que c'est la vente
d'un permis de chasse.
M- Desbiens: Cela veut dire que dans les cas prévus par
règlement cela va être la liste des catégories de
chasse...
M. Picotte: Des catégories de permis que nous avons.
M. Desbiens: ...et non pas d'autres catégories.
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: D'accord. Cela va pour cela, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Non, je demande au ministre...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons maintenant
à l'article 1. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: ...pourquoi il a répondu cet
après-midi - concernant la pêche, il faut qu'il y ait l'entente
avec le gouvernement fédéral, cette entente va se
réaliser, j'imagine - qu'il n'est pas question, dans son article, de la
chasse et de la pêche.
M. Picotte: Comme vous le savez, le règlement de
pêche est adopté pour un certain temps en vertu de la loi sur les
pêches du fédéral. On ne pourrait pas, en vertu de cette
loi, imposer un montant. Ce qu'il faut faire, c'est de demander au gouvernement
fédéral - tel qu'il le souhaite; d'ailleurs, il nous l'a offert -
de rapatrier le règlement de pêche et de dire: Désormais,
ce ne sera plus le gouvernement fédéral qui va nous autoriser
à cela, mais nous, on rapatrie le fait d'émettre nos permis de
pêche. À partir de ce moment, on va pouvoir procéder
exactement de la même façon, par règlement, et
déterminer que pour la pêche, selon les catégories qui
seront visées, on exige un montant. Ce n'est pas prévu dans le
projet de loi actuellement. Il va falloir amender une loi, cet automne à
cet effet, puisque cela ne relève pas de nous.
M. Desbiens: ...dans la loi vous ne pouvez pas l'inscrire tout de
suite.
M. Picotte: Non, il faudra revenir à l'automne, en parlant
de la fondation, mais concernant la pêche.
M. Desbiens: Je me demandais pourquoi vous ne l'aviez pas inscrit
tout de suite, quitte à l'appliquer plus tard...
M. Picotte: On ne pouvait pas le faire.
M. Desbiens: ...lorsque l'entente sera intervenue.
M. Picotte: II va falloir amender notre loi à l'automne.
C'est pour cela que nous avons déjà commencé les
discussions avec le gouvernement fédéral pour être bien
sûrs qu'à l'automne on puisse le faire pour ne pas créer
d'injustice et que ce soient seulement des chasseurs qui paient pour ta
fondation. Il faut que ce soient tous les utilisateurs.
M. Desbiens: Tous tes utilisateurs... Avez-vous pensé aux
permis d'exploitation, aux pourvoiries, aux droits de coupe forestière,
aux ententes avec les ZEC ou des choses comme cela? Avez-vous
étudié cette possibilité?
M. Picotte: M. le Président, ce que nous avons
étudié, c'est d'aller, avec les gens qui vont s'occuper de la
fondation, rencontrer ces groupes pour leur dire: Vous travaillez dans
l'utilisation de la faune et j'estime que le président, qui est
présentement M. Damphousse, va sûrement se faire un devoir d'aller
voir les gens qui oeuvrent dans le domaine forestier après l'adoption de
la loi, qui oeuvrent dans le domaine des ZEC, dans te domaine des pourvoiries
pour leur demander s'ils n'ont pas une contribution à faire à la
fondation.
M. Desbiens: Comme organismes privés, comme entreprises
privées...
M. Picotte: Oui, comme organismes privés...
M. Desbiens: ...comme utilisateurs, comme...
M. Picotte: ...et comme compagnies ou quoi que ce soit.
M. Desbiens: ...bienfaiteurs à la cause. M. Picottes C'est
cela. M. Desbiens: D'accord.
Le Président (M. Saïnt-Roch): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 1?
M. Desbiens: Je pense que c'est peut-être l'endroit... Vous
deviez me parler d'un timbre possiblement cet après-midi, là ou
ailleurs, à cet article ou à un autre, en tout cas. Quelle sera
la formule? Votre réponse à l'intervention de cet
après-midi m'a amené à me poser la question. Vous avez
parlé de timbres qui seraient appliqués. Est-ce automatique? Pour
avoir le permis de chasse, il faut qu'on donne nos 2 $, comme vous en avez
mentionné la possibilité. II faut absolument qu'on verse nos 2 $.
Il n'y a pas de permis s'il n'y a pas de 2 $ pour la faune.
M. Picotte: Non, il est obligatoire. M. Desbiens: C'est
obligatoire.
M. Picotte: La contribution va être obligatoire. C'est la
raison pour laquelle... Je ne sais pas si cela sera un timbre ou une vignette
quelconque, mais il va falloir qu'il y ait quelque chose qui apparaisse sur le
permis comme tel pour être bien certain,.. Quelqu'un ne pourra pas dire:
"Oui, je l'ai payé", sans qu'on puisse le vérifier. Lorsque nos
agents de conservation vérifieront un permis, car exemple, ils vont
devoir se rendre compte que la contribution a été faite. Alors,
cela sera soit une vignette quelconque ou une impression quelconque qui va
s'ajouter au permis à ce moment-là et que nos...
M. Desbiens: Pourquoi ajouter au permis après? Pourquoi ne
pas imprimer les permis avec cela puisque c'est obligatoire?
M. Picotte: Pour cette année, on n'avait pas le choix
parce que, quand on...
M. Desbiens: C'est pour cette année? C'est temporaire?
M. Pîcotte: Quand on va pour l'impression...
M. Desbiens: Quand vous allez faire faire l'impression, cela
pourra être imprimé directement.
M. Picotte: Quand on ira pour l'impression l'an prochain, y
compris pour la pêche et pour la chasse - parce que là, on aura
les deux - il n'y a rien qui nous empêchera, dès qu'on aura choisi
la vignette ou le timbre en question, de le faire imprimer directement à
même les permis. Je pense que c'est ce qui va se faire. Cela va
éviter de la manipulation et un paquet de choses. Sauf que, pour cette
année, comme on ne pouvait pas le faire et qu'on voulait quand
même bénéficier de ces choses, ce sera sûrement
quelque chose qui va se coller ou qui va s'ajouter aux permis de chasse qui
vont être vendus dans quelques semaines.
M. Desbiens: II se pourrait, à ta rigueur, qu'il n'y ait
absolument rien de modifié sur le permis puisque, automatiquement, il
doit y avoir le versement d'une somme...
M. Picotte: II y aura sûrement une marque quelconque pour
démontrer qu'ils ont contribué à la fondation. Je pense
que c'est élémentaire.
M. Desbiens: Pour rappeler au client qu'il a contribué
tout simplement.
M. Picotte: Oui. Il y aura sûrement quelque chose qui va
identifier cela.
M. Desbiens: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Réglementation
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Desbiens: L'amendement va être adopté.
M. Picotte: L'article 2, M. le Président, c'est:
"L'article 162 de cette loi, modifié par l'article 31 du chapitre 109
des lois de 1986, est de nouveau modifié par l'insertion après le
paragraphe 10°, du suivant: "10°.l° déterminer, aux fins du
deuxième alinéa de l'article 54, pour chacun des types et
catégories de permis, le montant de la contribution pour le financement
de la Fondation pour la conservation et la mise en valeur de la faune et de son
habitat;". (20 h 30)
C'est à cet endroit, si je ne m'abuse, où, par
règlement, on déterminera si, effectivement, le petit gibier...
Supposons que des gens qui achètent un permis pour le petit gibier
contribuent pour 1 $ et que les gens qui achètent un permis pour le gros
gibier contribuent pour 2 $. C'est là qu'on pourra, par
règlement, déterminer si c'est 1 $ ou 2 $, dépendamment de
la catégorie. Je tenais à ne pas demander un montant uniforme
pour tous les permis pour une raison bien simple; Si vous et moi sommes
amateurs de pêche et de chasse, la plupart du temps, si vous et moi
achetons trois catégories de permis, il faut bien savoir qu'il y aura
trois fois 2 $ pour l'utilisateur pêcheur. On envisage cela uniquement
pour un permis. On dit: Cela n'est pas cher pour une fondation, sauf que le
type, par exemple, qui prend un permis de pêche, un permis de petit
gibier et un permis de chasse au gros gibier va contribuer pour 6 $, si on le
fixe uniformément à 2 $. De cette façon, cela pourrait
coûter au même individu 1 $ pour la pêche, 1 $ pour le petit
gibier et 2 $ pour le gros gibier. Ce qui fait que sa contribution serait
moindre, elle serait de 4 $, mais cela serait déterminé à
l'avance. Cela ne sera pas selon que le gars ait acheté un, deux ou
trois permis. Cela sera déterminé à l'avance que le petit
gibier, cela pourrait être 1 $, le gros gibier 2 $, la pêche
ordinaire 1 $, la pêche au saumon 2 $. Alors, je vous donne des chiffres
qui ne sont pas encore arrêtés, parce qu'on va les
déterminer par règlement, mais c'est la raison pour laquelle cet
article apparaît. Pour cette année, cependant, pour éviter
les problèmes administratifs, cela devrait être 2 $ pour chaque
catégorie déterminée par règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que la fondation a fait des prévisions
budgétaires pour son fonctionnement? Cela se chiffrerait autour de
combien?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M, Picotte: On me dit que, depuis déjà un certain
temps, la fondation a fait des prévisions pour environ 4 000 000 $
annuellement à être réinvestis dans la faune, etc., dont
une partie proviendrait des permis, une partie du gouvernement, parce que je
pense que le ministère va encore contribuer à donner des montants
d'argent à la fondation pour la mise en valeur et une autre partie qui
pourrait venir de la sollicitation auprès des entreprises privées
et
des utilisateurs de la faune: les forestiers, les pourvoiries, les ZEC,
etc. II y a déjà des prévisions de faites et, depuis une
couple d'années, il est possible d'envisager que la fondation
dépense environ 4 000 000 $ annuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que ce sont des prévisions minimales
ou si cela lui assure son fonctionnement?
M. Picotte: On me dit que ces prévisions ont
été faites en fonction des problèmes que nous avons
vécus depuis quelques années dans le domaine de la protection de
l'habitat faunique. C'est comme cela que ces gens ont réussi à
faire ce que l'on appelle une espèce de budget des dépenses
possibles pro forma.
Évidemment, cela devenait difficile pour eux, parce qu'ils
étaient continuellement remerciés. Je sais qu'aux derniers
moments pour maintenir la fondation, j'ai dû encore une fois aller
demander à mon collègue, le ministre des Finances, et aller
vérifier au ministère, si on ne pouvait pas ajouter 25 000 $ ou
30 000 $ pour permettre à ces gens-là de rester là,
puisque de la façon dont la fondation était organisée,
elle ne pouvait pas générer ou aller chercher des montants
d'argent. À ce moment-là, te conseil d'administration
était carrément à la merci du gouvernement qui
décidait d'injecter 20 000 $, 10 000 $ ou 15 000 $. Parfois, c'est
l'OPDQ qui est venu à la rescousse du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche pour assurer qu'elle continue d'être au moins
présent, pour ne pas que la fondation n'ait que le titre de fondation et
qu'il n'y ait plus personne au conseil d'administration. C'est la raison pour
laquelle cela devenait difficile, parce que j'ai souvent interrogé les
membres de la fondation et ils ont dit: Oui, mais pourquoi n'allez-vous pas
dans le milieu chercher des montants d'argent? C'est votre job. Les gens du
milieu disaient: Oui, mais quel est l'effort des utilisateurs et quel est
l'effort du gouvernement face à la fondation? Nous étions
obligés de dire que l'effort du gouvernement, c'était de les
maintenir là, administrativement parlant. Pour l'effort des
utilisateurs, on n'avait pas de fondement juridique pour aller chercher un
montant d'argent. Les gens disaient: On mettra de l'argent là-dedans
quand tout le monde fera un effort et qu'on sera certain qu'il y a des gens qui
mettent de l'argent là-dedans, d'une part.
Deuxième chose - et je comprends ces gens-là d'avoir eu un
peu de suspicion face au fait de donner des montants d'argent à la
fondation, même s'ils ont été sollicités - c'est que
de la façon dont la fondation est organisée, un ministre aurait
pu dire à n'importe quel moment, à la fin d'une année:
J'ai besoin de périmer 200 000 $, vous allez, la fondation, me
périmer 200 000 $. Il aurait pu se trouver que la compagnie X ait voulu
faire un don pour la conservation de la faune et ces sommes auraient pu
être périmées parce que... La fondation sera
organisée de façon autonome. Elle va pouvoir fonctionner, elle va
pouvoir avoir son budget et le ministre ne pourra, en aucune façon,
aller y chercher des montants d'argent.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Picotte: C'est ce qui va faire sa crédibilité,
finalement.
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a un pourcentage
déterminé? Ce n'est pas indiqué dans la présente
loi, en tout cas. Est-ce qu'il y a déjà un pourcentage
déterminé ou prévu pour la participation du gouvernement,
des utilisateurs et des souscripteurs ou organismes en
général?
M. Picotte: Tout ce qu'on peut prévoir pour l'instant,
c'est de dire... Si on vend 1 000 000 de permis de pêche, en supposant
que les permis de pêche soient tous uniformes à 1$, il y a
déjà 1 000 000 $ qu'on va chercher là. On vend 400 000
permis de gros gibier en disant que c'est 2 % par permis, cela fera 800 000 $.
Il y a 300 000 permis de petit gibier à 1 $, cela fait 300 000 $. On
pourrait aller chercher 2 100 000 $ à peu près tout de suite,
chez les utilisateurs. Pour le reste, je ne peux pas vous le dire d'avance,
cela ne peut pas être prévu. Cependant, des entreprises m'ont dit
à plusieurs reprises: Quand votre fondation sera autonome, nous serons
prêts à collaborer, à donner 50 000 $, 100 000 $. II y a
déjà des montants prévus. J'ai eu l'occasion de discuter
avec quelqu'un que vous connaissez bien, je pense, M. Hamel, qui fait partie de
la fondation et qui me disait: La journée où l'on aura un
fondement juridique sûr pour que, finalement, on puisse avoir une
crédibilité comme fondation, j'ai des dizaines de milliers de
dollars que les gens sont prêts à souscrire. Je suis prêt
à aller les chercher mais cela va nous prendre cela. Alors, c'est ce
qu'on fait aujourd'hui.
Mais cela, on ne peut pas le prévoir. Mais on prétend que,
finalement, avec les prévisions que nous faisons et l'apport que le
gouvernement est prêt à faire, etc., on pourrait facilement aller
chercher entre 3 000 000 $ et 5 000 000 $ annuellement à
l'intérieur de la fondation, ce qui ferait une situation beaucoup plus
intéressante pour la fondation que celle qu'elle a connue jusqu'ici
puisque la loi n'était pas organisée pour
qu'elle puisse générer des profits et des sommes d'argent
à réinvestir dans la faune.
M. Desbiens: Sur le budget initial, on peut donc dire en gros
qu'il reste à peu près 50 % qui doit provenir des timbres sur les
permis.
M. Picotte: Environ.
M. Desbiens: Est-ce que l'autre 50 % le gouvernement a
l'intention de le répartir 25-25 par des souscriptions populaires
ou...
M. Picotte: On va voir ce que l'entreprise privée est
prête à faire. Nous savons que nous sommes prêts à
continuer de faire des choses là-dedans. Quand on mettra cela en place
d'une façon rapide, j'aurai sans doute une réunion avec les gens
du conseil d'administration pour qu'on entérine au moins les
prévisions budgétaires pour la première année de
fonctionnement, selon la nouvelle méthode, et j'ai l'impression que de
part et d'autre, on voudra atteindre nos objectifs.
M. Desbiens: Pour cette année, par exemple, en 1986-1987,
l'année qui vient de se terminer, vous avez investi combien, comme
gouvernement? Même si ce n'est pas encore la fondation, le
fonctionnement...
M. Picotte: Le fonctionnement... M. le Président, je
pourrai vous le dire, la semaine prochaine, aux crédits. On pourra avoir
le chiffre exact. Cela me fera plaisir de vous le déposer aux
crédits. C'est le fonctionnement qu'on a purement et simplement
assuré. D'abord, il fallait payer. Il y a des gens qui sont
fonctionnaires, qui sont assis là et qui doivent avoir un salaire. Il
faut les loger quelque part, etc. Cela prend un peu de personnel de bureau,
cela prend un peu de paperasse. On a payé strictement le fonctionnement
et c'est cela qui était désolant, finalement. C'est la raison
pour laquelle, dès que je suis arrivé au ministère, je me
suis drôlement interrogé là-dessus. Je me suis dit: Si
c'est une fondation qui ne fonctionne pas, à quoi cela sert-il de garder
cela? Comme j'ai pu l'expliquer au député de Dubuc dans mon
discours cet après-midi à l'Assemblée nationale, les
négociations n'ont pas été faciles avec le ministre des
Finances, bien qu'il ait compris la situation et qu'il ait été
capable de saisir toute l'ampleur d'une fondation qui pouvait bien fonctionner.
Il reste que tous les ministres des Finances... Je me rappelle que, quand j'ai
évoqué cela cet après-midi en Chambre, j'ai vu le
député du Dubuc esquisser un sourire en coin parce que je pense
qu'il sait très bien que cela a toujours été. Mes
collègues prédécesseurs voulaient que la fondation
fonctionne et qu'elle génère des montants d'argent;
c'était leur plus grand désir. Mais ils se sont butés aux
mêmes arguments auxquels je me suis buté pendant une
période de huit mois. Finalement, cela a abouti. On a trouvé
ensemble une solution et" on se dit bravo. Cela me permet aujourd'hui de dire
bravo à mes prédécesseurs qui ont mis cette fondation en
place, même si, finalement, ils n'ont pas réussi à faire ce
que je fais aujourd'hui. Mais je pense que c'est ainsi qu'un gouvernement et
que des gouvernements qui se suivent fonctionnent. Quand on fait chacun son
petit bout de piste, on se félicite mutuellement, à la fin, quand
tout fonctionne bien.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: II y a un processus. Le budget est
déterminé par la fondation de façon tout à fait
autonome.
M. Picotte: C'est dans la loi qu'ont adoptée mes
prédécesseurs. À l'article 146, entre autres, c'est
écrit: "plan triennal de ses activités". "La fondation doit,
chaque année, trois mois avant la fin de son exercice financier,
transmettre au ministre un plan triennal de ses activités. Ce plan doit
tenir des directives que le ministre peut, le cas échéant, donner
à la fondation sur ses objectifs et ses orientations."
Le contenu. "Pour la première année, le plan indique
séparément les montants prévus pour les dépenses
d'administration et d'immobilisation de la fondation et les montants
prévus pour chacun de ses programmes de location, d'acquisition,
d'entente et d'aide financière. Le plan est accompagné des
prévisions budgétaires pour les deux années
subséquentes." Et l'article 146 se termine en disant ceci: "Le plan est
soumis à l'approbation du gouvernement."
J'ai sûrement l'intention - comme je le mentionnais tantôt -
quand je vais rencontrer les représentants de la fondation de la faune,
de leur dire ceci: II est de l'intention du gouvernement, et nous serons
prêts pour l'automne, de faire adopter la Loi sur la protection des
habitats fauniques. Il va sûrement y avoir du travail à faire de
ce côté. Je pense que la fondation va être
intéressée à nous fournir un plan travaillant dans le sens
de la protection des habitats fauniques. Ce ne sera pas uniquement cela, mais
ce sera une partie. D'une part, je pourrai tout simplement signifier aux gens
de la fondation que c'est... Ils vont me soumettre un plan et ce plan devra
être approuvé par le gouvernement, tel que libellé par la
loi adaptée depuis 1983. Â partir de ce moment-là, c'est la
façon dont nous allons fonctionner.
M. Desbiens: Le ministre va fixer les objectifs de la
fondation.
M. Picotte: Avec le conseil d'administration de la
fondation...
M. Desbiens: Avec le conseil, conjointement ou...
M. Picotte: ...et avec les gens de la fondation.
M. Desbiens: Cela devient une directive, si je lis bien l'article
146.
M. Picotte: À l'article 145, tout cela est
prévu.
M. Desbiens: 145? (20 h 45)
M. Picotte: Oui. "La fondation a pour fonctions; "1° de
recevoir des dons, des legs, des subventions ou d'autres contributions et
d'informer la population sur les avantages qui y sont reliés? "2° de
louer, d'acquérir, pour et au nom du gouvernement, des immeubles ou de
conclure des ententes avec des personnes, des organismes ou des associations
aux fins de l'aménagement et de la mise en valeur de la faune et de son
habitat; "3° de promouvoir ou d'aider financièrement des programmes
de restauration, d'aménagement et de mise en valeur de la faune et de
son habitat sur des immeubles qui font l'objet d'ententes avec le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche ou acquis par ce
dernier, conformément au plan de ses activités prévu
à l'article 146... -dont on parlait tantôt. (20 h 45) "Dans
l'exercice des fonctions prévues au paragraphe 1° du premier
alinéa, la fondation ne peut accepter des dons, des legs, des
subventions ou d'autres contributions auxquels est attachée une charge
ou une condition que dans les cas et suivant les conditions qu'elle
détermine par règlement. "Un règlement adopté en
vertu du deuxième alinéa est soumis à l'approbation du
gouvernement. Il entre en vigueur le dixième jour qui suit celui de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à
toute date ultérieure qu'il indique."
Je dois dire d'ailleurs que mes prédécesseurs ont
très bien balisé cela du côté du plan triennal et du
côté des interventions à venir entre le gouvernement du
Québec, plus précisément le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, le conseil d'administration et la fondation de
la faune.
M. Desbiens: Donc, la fondation prépare un plan de ce
qu'elle croit réalisable pour les trois années qui viennent, elle
vous le soumet et cela devient un règlement une fois que le
ministère l'a accepté.
M. Picotte: On l'accepte et avec l'argent qui est
généré, les gens poursuivent. Il peut arriver que le plan,
dans plusieurs cas, puisse être modifié en cours de route à
cause de problèmes qui pourraient survenir, mais je crois que ce sont
toutes des choses qui se discutent avec le conseil d'administration pour
orienter différemment au cas où il arriverait un obstacle majeur
à tel objectif qu'on s'est fixé. À partir de ce moment, il
y a une modification d'orientation, mais toujours faite en fonction et en
collaboration avec ta fondation, le gouvernement et le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 2? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Concernant les directives dont il est question
à l'article 146, la fondation au départ, c'est à partir de
l'article 145 qu'elle agit.
M. Picotte: C'est exactement cela.
M. Desbiens: Selon les circonstances, il peut arriver que le
ministre ait des directives différentes ou veuille présenter de
nouvelles directives à la fondation.
M. Picottes Cela se fait en discussion avec les gens de la fondation,
mais...
M. Desbiens: D'accord, je comprends, mais le
mécanisme.
M. Picotte: J'imagique qu'un ministre qui irait à
l'encontre du conseil d'administration d'une fondation, ce ne serait pas
très long que, sur la place publique, il se le ferait dire.
Quand on parle de directives, dans l'esprit de mes
prédécesseurs et forcément dans l'esprit de la loi,
à la fondation, cela pourrait vouloir dire... Je vais utiliser un cas
que vous connaissez très bien. J'ai l'exemple parfait pour vous faire
comprendre cela. Le ministre pourrait dire à la fondation: On a des
problèmes avec la ouananiche au Lac-Saint-Jean. Il nous semble qu'il
faut donner un coup de barre du côté de la ouananiche pour
regénérer la ressource, la protéger et faire de
l'ensemencement pour qu'on la retrouve et pour revenir à ce qu'on a
connu avec ce poisson.
La directive du ministre serait de dire à la fondation:
J'aimerais que vous vous occupiez prioritairement de ce dossier. Je pourrais
dire, par exemple, cela est plus en danger, comme ministre responsable de la
faune, j'ai des raisons de croire que la ouananiche est plus en danger que le
cerf de
Virginie. C'est dans ce sens qu'on prévoit les directives et non
pas que, s'il y a péril en la demeure du côté d'une
ressource en particulier, la fondation décide, unilatéralement de
dire: Nous, nous aimons bien cela, mais nous allons nous occuper des
cariboux.
Le ministre pourrait dire: La ouananiche, je pense que c'est quelque
chose à protéger et on aimerait que vous... C'est te genre de
directive qu'on peut donner. Je pense que mes prédécesseurs ont
été sages de prévoir cela. C'est le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui connaît les besoins et qui
a à orienter ces besoins face aux dangers qui nous guettent pour
certaines ressources. Sinon, tout le monde pourrait dire: Je
préfère le caribou, donc, on va s'en aller du côté
du caribou; un autre pourrait dire: C'est le cerf de Virginie. Je pense qu'il
faut regarder cela selon nos besoins. C'est dans ce sens que c'est prévu
et c'est très sage qu'on l'ait prévu de cette façon.
M. Desbiens: Cela veut dire que, règle
générale, le plan sera sans doute adopté et deviendra
règlement. Si la fondation ne se fixait pas d'objectifs qui semblent
conformes à ce qui existe dans la réalité, comme l'exemple
que vient de mentionner le ministre concernant la ouananiche, le ministre
pourrait intervenir au moment de l'acceptation du plan triennal et dire: Non,
ce n'est pas vers le caribou que vous allez, c'est vers la ouananiche. Est-ce
ce que cela veut dire?
M. Picotte: Oui, je pense que c'est cela, et c'est sage.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 2? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Quant à l'importance du budget dont parle le
ministre, évidemment, on a fait une prévision d'environ 4 000 000
$. II est bien évident qu'avec tout ce qu'il y a à faire dans ce
domaine, la fondation aura peut-être à présenter, au cours
des années ultérieures, des budgets plus
élevés.
M. Picotte: Sûrement.
M. Desbiens: À ce moment-là, la part des
utilisateurs demeurera presque fixe. Il pourrait y avoir une
légère augmentation du nombre d'une année à l'autre
mais...
M. Picotte: C'est cela, la flexibilité de procéder
par règlement. Il se peut qu'à un moment donné, d'ici
à cinq ans, on trouve que 1 $ pour la pêche, c'est trop peu et
que, par règlement, on décide de dire: La pêche,
désormais, c'est 3 $.
M. Desbiens: D'accord.
M. Picotte: C'est pour cela que, si on l'écrit dans la loi
comme chiffre officiel, il faudra toujours modifier la loi. Alors, par
règlement... Dans trois ou cinq ans, le dollar étant ce qu'il
est, avec les fluctuations, etc., cela ne voudra peut-être pas dire
grand-chose. Alors, peut-être qu'un ministre, dans sa grande sagesse,
pourra décider que 2 $, cela serait préférable. Même
Ies chasseurs et les pêcheurs pourront dire: On est prêt à
contribuer davantage. En fait, chacun d'entre nous le sait très bien.
Avant d'introduire une chose semblable... J'ai toujours été
surpris, chaque fois que j'ai participé à une ligne ouverte pour
discuter de chasse et de pêche, de me faire toujours poser la même
question, au moins une fois et parfois même trois ou quatre fois: M. le
ministre, qu'attendez-vous pour nous facturer un peu plus sur notre permis,
à la condition que cela n'aille pas au fonds consolidé de la
province mais que cela serve à l'utilisateur, à l'utilisation et
â la faune? Des gens m'ont même proposé des sommes beaucoup
plus élevées que celles qu'on va imposer. Je pense qu'il faut y
aller avec discrétion et beaucoup de prudence au point de départ.
Mais partout où je suis passé, les gens me disaient: Oui, on est
prêt à payer plus cher, parce 6,75 $ pour un permis de
pêche, on admet que ce n'est pas beaucoup. Par contre, si vous nous dites
que demain matin ce sera 10 $ et que cela ira tout au fonds consolidé de
la province, on va vous contester, M. le ministre. Mais si vous nous dites que
c'est 10 $ et que la différence entre 6,75 $ à 10 $ va dans un
fonds quelconque pour protéger les habitats et les ressources, pour
faire de l'ensemencement et pour acquérir des choses, allez-y, ne vous
gênez pas, M. le ministre, on est prêt à le faire.
J'ai même assisté récemment au congrès de la
fédération québécoise pour le saumon Atlantique et
la majorité des gens qui étaient là me disaient qu'ils
étaient même prêts à verser 10 $ pour la fondation
à condition que cela retourne à la ressource. Alors, vous savez
comme moi et comme chacun de nos collègues qui ont circulé parmi
cette clientèle de chasseurs et de pêcheurs que les gens sont
ouverts à ce sujet, mais, comme je vous le dis, à condition que
cela n'aille pas dans le fonds consolidé. C'est pour cela qu'on ne veut
pas se limiter à dire que c'est 2 $ et qu'on modifiera la lai dans cinq
ans s'il faut le majorer à 3 $. On dit que, par règlement, cela
nous permet d'y aller graduellement selon les besoins, et aussi selon aussi que
les chasseurs et les pêcheurs veulent bien y contribuer. Je pense que
c'est important de garder ce contact pour ne pas surtaxer, car il s'agit
là - il ne faut pas se le cacher et il ne faut pas avoir peur des mots -
d'une
taxe imposée au chasseur, au pêcheur et à
l'utilisateur. Compte tenu que c'est une taxe, il faut que cela soit fait avec
prudence.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 2?
M. Desbiens: Je suis aussi bien d'y aller avec mes questions. Ce
n'est pas pire qu'ailleurs, qu'à un autre article. La
Fédération québécoise de la faune n'a-t-elle pas
une fondation Héritage Faune ou quelque chose comme cela?
M. Picotte: J'ai eu l'occasion de discuter avec le
président de la Fédération québécoise de la
faune, M. Quintal, qui me mentionnait qu'il y avait eu une résolution de
la part de ses membres d'avoir une fondation qui s'appelle Héritage
Faune comme FAPEL-faune a sa fondation, etc. Indépendamment du fait que
les membres ont voté favorablement pour ce qu'on appelle Héritage
Faune, du côté de la Fédération
québécoise de la faune, on a adopté aussi des
résolutions pour demander que le gouvernement ait sa propre fondation et
l'inciter à percevoir des montants d'argent pour l'amélioration.
Comme je le disais souvent, les chasseurs et les pêcheurs sont des gens
ouverts à ces choses, mais ils ont ce qu'on appelle Héritage
Faune.
M. Desbiens; Est-ce que cela existe effectivement Héritage
faune?
M. Picotte: Cela a commencé, il n'y a pas tellement
longtemps. Quand je suis allé à leur congrès, au mois de
janvier 1987 ou décembre 1986, à Duchesnay, tout près de
Québec, c'est à ce moment-là qu'ils ont
décidé de créer cette fondation. Le président de la
Fédération québécoise de ia faune m'a offert sa
plus entière collaboration et m'a dit: M. le ministre, quand on aura un
peu d'argent dans notre fondation, on est même prêts à
s'asseoir avec vous pour que vous puissiez nous dire où sont les
carences, afin qu'on puisse même intervenir, avec notre fondation, de
concert avec le ministre. Alors, ils m'ont même offert cette
collaboration.
M. Desbiens: Cela viendrait des souscripteurs à la
fondation québécoise ou ils travailleraient en collaboration
avec...
M. Picotte: Ils travailleraient en collaboration.
M. Desbiens: ...la fondation. M. Picotte: Oui. C'est cela.
M. Desbiens: C'est finalement un organisme
indépendant?
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: C'est complètement indépendant de la
fondation québécoise actuelle?
M. Picotte: Cela n'a rien à voir avec la fondation dont
nous étudions le projet de loi présentement.
M. Desbiens: Cela va, M. le Président.
Le Préaident (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 2?
M. Desbiens: Non, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saïit-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
Dispositions financières
M. Picotte: L'article 3. "Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 155, du suivant: "155.1 Le ministre
perçoit, pour chaque permis de chasse ou de piégeage
délivré, la contribution prévue au deuxième
alinéa de l'article 54 et la remet à ta fondation à la
date qu'il détermine."
C'est l'article qui nous permet, selon le désir du ministre des
Finances, selon les discussions que j'ai eues avec lui, de ne pas utiliser le
fonds consolidé pour un montant d'argent que nous percevons. Comme je
l'ai expliqué, quand nos dépositaires de permis de chasse et de
pêche qui vendent des permis pour nous sur le territoire du Québec
ont à faire rapport, je pense, tous les trois mois présentement
et nous sommes en train d'étudier la possibilité que ces gens
nous fassent un rapport mensuel de leurs ventes et nous envoient les montants
d'argent perçus. Dès qu'ils ont vendu des permis, en supposant
qu'un dépositaire a vendu dix permis de pêche à 6,75 $ et
qu'il nous fait rapport à la fin du mois, il dit: J'ai vendu dix permis
de pêche à 6,75 $, cela fait 67,50 $, plus dix permis de petit
gibier à 6,75 $, cela fait 67,50 $. Il nous fait un rapport de l'ordre
de 135 $ au ministère. Celui-ci verse au Fonds consolidé du
Québec le montant d'argent de la vente des permis. Évidemment, il
faut soustraire de cela - je ne l'ai pas fait - mais le député
aura compris qu'il faut soustraire la commission, parce que ce qui est
dévolu è celui qui vend les permis, c'est 0,75 $ dans le cas d'un
permis de 6,75 $. Autrement dit, il nous envoie 120 $. On verse ces 120 $ au
fonds consolidé et il qarde sa commission. On sait qu'il a 20 permis de
vendus, alors qu'on
lui en avait expédié 100. Il continue d'en vendre et,
à la fin de l'année, on fait le total et on dit: Bon, sur 100,
vous en avez vendu 95 et vous nous en retournez 5; vous nous avez envoyé
tant d'argent qu'on a envoyé au fonds consolidé. Cela concorde,
merci, bonjour, vous êtes un bon citoyen et un bon dépositaire.
(21 heures)
À partir de ce moment-là, pour éviter que toutes
ces sommes aillent au fonds consolidé et que cela devienne un
problème pour nous de leur dire: Remettez-nous un montant d'argent pour
ce qui a été vendu, les dépositaires vont devoir nous
faire deux rapports officiels, deux chèques, en disant: Voici, j'ai
vendu 20 permis à 6 $. Alors, un chèque de 120 $ au ministre des
Finances et à la fondation de la faune, si c'est 20 fois 2 $ - en
supposant que c'est 2 $ le permis -un chèque de 40 $.
Au ministère, quand on va recevoir les rapports, on va envoyer le
chèque au ministère des Finances pour le fonds consolidé
en ce qui concerne Ies permis et on va donner à la fondation le
chèque libellé à la fondation de la faune. Il y aura ces
rapports. Tout ce qu'on va faire administrativement, c'est de bien
vérifier pour que dans le rapport, s'il a vendu 20 permis pour les fins
du fonds consolidé et qu'il n'a pas vendu ses 20 timbres - si c'est 20
timbres - ou ses 20 vignettes, qu'il n'en a vendu que dix, on va dire: Un
instant, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas! Le dépositaire va
devoir nous faire deux rapports avec deux chèques inclus: l'un à
la fondation, pour ce qui s'adresserait à la fondation, et l'autre au
ministre des Finances en ce qui concerne le fonds consolidé pour la
vente de permis.
M. Desbiens: Le dépositaire fait son chèque
à l'ordre du ministre des Finances.
M. Picotte: Au ministre des Finances.
M. Desbiens: II va en faire un autre à l'ordre de la
fondation.
M. Picotte: C'est cela. Il va les expédier chez nous.
M. Desbiens: Directement à l'ardre de la fondation.
M. Picotte: II ne fera pas un chèque à l'ordre du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, mais au nom de
la fondation de la faune.
M. Desbiens: Le ministère va vérifier en passant si
ces rapports...
M. Picotte: Oui. Administrativement, on va vérifier si
cela correspond.
M. Desbiens: Comme vous le faites actuellement pour les permis
uniquement, vous allez le faire aussi pour la partie qui va à la
fondation.
M. Picotte: Comme on fait déjà cette
vérification pour le ministre des Finances, on va la faire pour la
fondation, sauf que les chèques...
M. Desbiens: J'espère au moins que vous allez faire faire
cela sur la même feuille.
M. Picotte: En tout cas, on va trouver un mécanisme, mais,
chose certaine...
M. Desbiens: Simplifié autant que possible?
M. Picotte: On me dit que c'est fait électroniquement
à partir des numéros de compte. C'est assez bien
organisé.
M. Desbiens: C'est rodé.
M. Picotte: On tend a moderniser de plus en plus nos relations
avec les dépositaires. Souvent, une foule de gens nous demandent... Si
on écoutait toutes les demandes qu'on a au ministère, on aurait
des dépositaires à tous les coins de rue. On tend à dire
ceci: Il faut donner le meilleur des services. D'abord, ma philosophie
là-dessus -je le dis souvent à mes fonctionnaires et je le
répète, trop fort ne casse pas - est la suivante: le premier
objectif qu'on doit viser avec nos dépositaires de permis, c'est d'abord
un bon service à la population. Je vous donne un exemple. Il y a des
qens qui nous disent: Vous devriez mettre cela dans les caisses populaires,
cela ne peut pas être plus solide que cela, elles ne feront pas faillite
et vous allez être sûrs d'avoir de bons rapports, elles sont
qualifiées pour faire des rapports. Oui, effectivement, c'est vrai. La
seule différence, c'est que, quand je décide d'aller à la
pêche un samedi... J'ai un samedi par mois de congé, j'ai
réussi à obtenir un coin pour aller à la pêche, je
demeure à Montréal, à Québec, je vais à la
pêche dans le bout de Portneuf, dans le bout de Saint-Alexis-des-Monts ou
au Lac-Saint-Jean. Je pars de chez nous le matin de bonne heure pour me rendre
à destination. Je me rends compte, à 6 heures le matin, quand je
suis arrivé à destination, après avoir fait 50, 60 ou 100
kilomètres en auto, que j'ai oublié mon permis chez nous. Il y a
deux possibilités: ou je trouve un dépositaire qui peut me donner
un service rapide pour m'en procurer un autre, ou bien je reviens sur mes pas,
je fais 100 kilomètres pour aller chercher mon permis. Dans la plupart
des cas, ils ne sont pas rares les gens qui, parce qu'ils ont oublié
leur permis, vont s'en
acheter un deuxième. Si c'est uniquement dans les caisses
populaires, je ne pense pas qu'on puisse réussir à faire ouvrir
une caisse populaire un samedi matin, à 6 h 30, pour avoir un permis de
pêche. Donc, on vient de gâcher toute une journée de
pêche à un gars, parce qu'il n'y en avait pas de disponible. Mais,
s'il y a un dépanneur dans te coin qui, la plupart du temps, n'est pas
intéressé par les 0,75 $ de commission, il est
intéressé à vendre un permis de pêche, on nous le
dit souvent, parce que la personne qui va se procurer un permis de pêche,
à ce moment-là, va faire ses provisions pour le lunch, de
boissons alcoolisées ou non, selon qu'elle en prend ou non, etc. Pour
lui, cet achalandage additionnel lui rapporte de l'argent. II est
intéressé à donner du service. À 6 heures le
matin... J'en ai dans mon comté de ces dépanneurs qui sont
ouverts à 5 h 30, car ils sont situés sur le chemin menant
à ia réserve Mastigouche et ils savent que les pêcheurs et
les chasseurs s'y arrêtent. Ils fournissent un service.
La préoccupation du ministère ne doit pas être
uniquement de dire: On a de bons rapports et on a des gens qui, nous en sommes
sûrs, ne feront pas faillite en cours de route et ne nous feront pas
perdre un certain montant d'argent. Notre préoccupation est d'avoir
à la fois de bons dépositaires, d'entretenir de bons rapports et
de donner à la population un service, car elle a besoin d'un service. On
va leur faciliter les choses, évidemment, pour ne pas leur compliquer la
vie avec de multiples rapports, mais je pense, qu'organisés de cette
façon, cela ne devrait pas leur causer trop de problèmes.
M. Desbiens: Pourquoi dites-vous - je n'ai pas très bien
saisi l'explication cet après-midi: "et la remet à la fondation
à la date qu'il détermine"? Si le dépositaire fait un
rapport mensuel, le ministre ne fait-il pas un dépôt ou n'en
remet-il pas un aussi mensuellement à la fondation?
M. Picotte: Oui, la même chose. Quand je dis à la
date qu'on détermine, c'est déterminé selon notre
façon administrative de fonctionner. Là, c'est tous les trois
mois.
M. Desbiens: Actuellement, vous remettez au ministre des
Finances, tous les trois mois...
M. Picotte: Tous les trois mois. Nous avons l'intention de dire
que ce sera tous les mois, c'est-à-dire que nous allons verser un
montant d'argent à la fondation chaque mois. Mais je ne peux pas vous
dire à partir de quel moment, quand je dis à la date fixée
par le ministère, si c'est tous les mois on n'est pas pour dire qu'on va
le faire tous les trois mois. On va ajuster cela avec notre administration.
Mais soyez certain que je n'ai pas l'intention de qarder des chèques
trop longtemps dans mes poches. C'est déjà arrivé à
un politicien et il n'a pas aimé cela.
M. Desbiens: Et vous n'avez pas besoin de règlement? Vous
n'avez pas besoin de faire adopter cela par règlement.
M. Picotte: Non, c'est une question administrative du
ministère.
M. Desbiens: C'est tout simplement une question
administrative.
M. Picotte: Ah oui! On dit au dépositaires Tu dois nous
faire rapport tous les trois mois. Cependant, on s'aperçoit qu'on est
souvent obligé de faire des rappels et de dire à des gens: Cela
fait quatre mois et on n'a pas reçu ton rapport? qu'est-ce qui se passe?
La personne va nous dire: Je n'ai pas eu le temps. Mon commis qui fait ma
comptabilité a été malade; il vient de sortir de
l'hôpital et c'est pour cela que j'ai dépassé ma limite de
temps. On est obligé de faire des rappels.
C'est pour cela qu'il faut s'ajuster administrativement avec ce qu'on va
faire. Nous avons l'intention de rédiger chaque mois un rapport, mais je
ne veux pas dire tout de suite à la fondation: Tous les mois, j'ai 365
dépositaires et, le 15 du mois, 365 chèques vont entrer. Si,
effectivement, j'en ai un dont le commis a été malade, qu'il est
allé à l'hôpital et que le rapport n'entre pas, je suis
encore "poigné" dans une situation. Alors, je dis tout simplement que,
selon qu'on déterminera si c'est tous les trois mois, tous les deux mois
ou tous les mois, le chèque va suivre, autant au ministère des
Finances qu'à la fondation,
M. Desbiens: Actuellement, vous les transmettez tous les trois
mois.
M. Picotte: Tous les trois mois. C'est cela.
M. Desbiens: Les dépositaires, il y en a 10 % qui font
leur... Peut-être pas tant que cela, j'imagine. Ils sont obligés
de faire un rapport aujourd'hui...
M. Picotte: C'est un maximum de 10 %.
M. Desbiens: Aujourd'hui, ils doivent faire un rapport
mensuel.
M. Picotte: Non, le 15 du mois, je pense.
M. Desbiens: Aujourd'hui, c'est tous les trois mois. Vous
entendez ramener cela à tous les mois.
M. Picotte: Oui, pour un meilleur contrôle. Ce qui est
souvent arrivé dans le passé, et je pense qu'on en a de moins en
moins, mais, durant la crise économique, selon ce qu'on m'a dit, il est
arrivé à plusieurs reprises que le ministère
s'aperçoive, après quatre mois, qu'aucun rapport n'avait
été fait. Il allait vérifier ce qui se passait et, quand
il le faisait, on lui disait: Ce dépositaire a fait faillite il y a deux
mois. Alors, le ministère perdait l'argent et disait: On a perdu des
sommes d'argent assez considérables durant la crise économique,
à ce qu'on m'a dit, et je pense que ce n'est la faute de personne. On a
tous vécu cette crise et on a tous trouvé cela difficile. Mais,
au moment où l'on se parle, les mauvaises créances sont de moins
de 1 %. On veut quand même, tous les mois, s'organiser pour recevoir un
rapport en bonne et due forme.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 3?
M. Desbiens: C'est cela. Il n'y a pas de formulation
différente que vous puissiez utiliser... Cela a l'air terriblement
discrétionnaire comme formulation. Mais, s'il n'y a pas autre chose,
cela va?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Desbiens: Que les explications du ministre soient
adoptées.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 4.
M. Picotte: L'article 4 est libellé comme suit: "La
section III de la Loi sur les règlements (L.R.Q., chapitre R-18.1)
s'applique... ne s'applique pas - dis-je, excusez, il faut rajouter un "ne", M.
le directeur de la console - au premier règlement préparé
en vertu de l'article 2." Vous allez me donner quelques secondes pour
être capable de vous l'expliquer.
Le pourquoi de cet article est le suivant: dans la loi actuelle,
à l'article 8, il est dit: "Tout projet de règlement est
publié è la Gazette officielle du Québec."
J'entendais le député de Dubuc cet après-midi dire: Nous
espérons que la loi va entrer en vigueur rapidement pour être
appliquée le plus vite possible. Si on ne prend pas la précaution
d'ajouter cet article, on serait obligé d'aller en prépublication
pour 45 jours et vous voyez dans quelle situation on se retrouverait. Il y
aurait des permis de chasse qui seraient vendus, il y en aurait d'autres qui ne
le seraient pas. On en exigerait à quelques-uns et on n'en exigerait pas
à d'autres. On se retrouverait dans une situation bien plus
compliquée qu'autre chose. C'est dans le but d'éviter cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Picotte: Comme vous voyez, nos avocats ont leur
utilité.
M. Desbiens: De temps en temps, il faut bien qu'ils se
justifient.
M. Picotte: Personne n'a jamais douté de cela.
M. Desbiens: Est-ce qu'on peut dire que l'article 12.20 de la Loi
sur les règlements peut être une raison aussi à cela, parce
que c'est quand même de nature fiscale?
M. Picotte: M. Normandin a l'air d'être capable d'expliquer
cela très facilement et rapidement. Je vais lui demander d'en
parler.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Normandin.
M. Normandin (Pierre): L'article 12 de la Loi sur les
règlements permet ou prévoit de raccourcir les délais de
prépublication dans les cas où il y a urgence, c'est exact.
Cependant, l'article 4 du projet de loi a pour objectif d'aller rapidement,
mais, d'autre part, aussi, d'éviter une certaine injustice entre les
titulaires de permis qui se prévaudraient de l'achat de leur permis
durant la période de prépublication par rapport à ceux qui
tarderaient à acquérir les mêmes permis. L'article 12
pourrait constituer un élément de solution, mais possiblement
moins efficace que celui qui est véhiculé dans le projet.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 4?
M. Picotte: Ceci dit...
M. Desbiens: C'est une raison de plus.
M. Picotte: ...vous me voyez incapable de contester cette opinion
juridique.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 4?
M. Desbiens: Voyez-vous comme on a de bons recherchistes? II
avait mis le nez là-dessus.
M. Picotte: C'est bien. Je remarque d'ailleurs une bonne
amélioration et j'en suis heureux.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 5.
M. Desbiens: Ce serait peut-être le temps de
présenter un amendement au projet de loi du ministre qui pourrait se
lire comme suit: "Le ministre s'engage à tenir une commission
parlementaire..."
M. Picotte: J'ai l'impression qu'on se trompe.
Le Président (M. Saint-Roch): Irrecevable, M. le
député de Dubuc.
M. Picotte: C'est un bel effort.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 5?
M. Desbiens: "...à la date fixée par le
gouvernement." D'après ce que j'ai compris, cela va être le plus
rapidement possible.
M. Picotte: C'est par décret. On veut rapidement faire le
décret à cause des...
M. Desbiens: Cela peut vouloir dire quoi?
M. Picotte: Cela peut vouloir dire, normalement... J'ai
parlé avec mon collègue et on a un problème, c'est que la
semaine prochaine il n'y a pas de session pour adopter le rapport, etc., et
faire ce qu'on appelle la troisième lecture. Mais dès le retour
à l'Assemblée, tout de suite après les crédits, il
est de mon intention de redemander au leader du gouvernement de terminer ce
projet de loi rapidement puisque je pense que, de part et d'autre, on n'aura
que des félicitations à se faire. À partir de ce
moment-là, le décret va être présenté au
Conseil des ministres et, au plus tard le 1er juillet, cela devrait être
en vigueur. C'est le plus tard.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Desbiens: Une fois que la fondation pourra agir par ses
propres moyens, voler de ses propres ailes quant au financement, est-ce que le
ministre comme tel ou la fondation, par exemple, ont l'intention de faire une
espèce de campagne d'information ou d'éducation concernant
l'importance des habitats fauniques et les initiatives de la fondation, et tout
cela? Est-ce que cela revient à la fondation?
M. Picotte: Le ministère va sûrement faire une
première campagne d'information auprès du public. Je pense que
c'est important. Dans le plan triennal prévu par la loi, la fondation
devra nous soumettre un plan pour faire de la publicité a cet effet.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 42, Loi sur le financement de la Fondation pour la conservation
et ta mise en valeur de la faune et de son habitat, est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Picotte: L'ensemble, M. le Président.
M. Desbiens: Adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
remarques en conclusion, M. le ministre?
M. Picotte: Oui, M. le Président. J'aimerais vous
remercier d'avoir présidé cette commission parlementaire. Je
remercie sincèrement l'Opposition pour la contribution efficace et
très intéressante qu'elle a apportée à
l'étude du projet de loi, de même que ceux qui m'accompagnent,
fonctionnaires et collègues de l'Assemblée. Je voudrais aussi
offrir toute ma gratitude au recherchiste de M. le député de
Dubuc qui a apporté une excellente contribution. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc, est-ce qu'il y a des remarques en conclusion?
M. Desbiens: Je veux tout simplement remercier le ministre et les
membres de la commission, de même, évidemment, que ses
collaborateurs au ministère, et espérer que dès l'automne
on étudiera un autre projet de loi sur les habitats fauniques et
qu'entre-temps on ait le temps de tenir la commission sur le...
M. Picotte: On aura le temps de faire beaucoup de choses, M. le
député de Dubuc, sûrement. On oublie toujours, M. le
Président, le secrétaire et les gens qui travaillent à la
console et qui nous accompagnent si gentiment. Je les remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ces remarques, la
commission ajourne maintenant ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 19)