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(Dix heures trente-neuf minutes)
Crédits du ministère des Affaires
municipales (suite)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude des crédits
financiers du ministère des Affaires municipales. Au moment de notre
suspension, hier, nous en étions au programme 4, Administration
générale, élément 1, direction. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, il est 10 h 40. Si on ajoute les quinze
minutes d'hier, la commission est amputée d'environ une heure. J'ai bien
l'intention de procéder avec le plus de célérité
possible, mais il y a une chose que je veux dire au départ: s'il manque
une heure, on devrait pouvoir trouver un moyen de remplacer cette heure.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, je pense que, de consentement mutuel, on peut
dépasser...
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Un instant! Avant que vous consentiez, le ministre a
des consentements à donner, aussi. Je reconnais être en retard de
40 minutes, M. le Président. Je dois dire, cependant, qu'hier
j'étais ici une demi-heure avant le député de
Jonquière et j'ai attendu une demi-heure, hier, le député
de Jonquière, sans dire un seul mot. Je ne demande pas quelles
étaient les raisons de l'absence du député de
Jonquière, je lui fais confiance. Il avait, sans doute, de bonnes
raisons. Quant à moi, j'ai assisté à une réunion
extrêmement importante avec le président de l'Union des
municipalités régionales de comté où nous avons, je
pense, réglé des problèmes très importants pour
l'avenir des MRC, les municipalités du Québec, ce qui va faire en
sorte qu'il y aura peut-être moins de problèmes è l'avenir,
au grand dam, je présume, de l'Opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, j'allais
dire que, de consentement mutuel, la commission peut dépasser ses heures
normales de travail pour faire la récupération. Dans le cas
contraire, l'article 285 de notre règlement est clair. Il dit ceci: "Le
président convoque une réunion des leaders des groupes
parlementaires pour préciser les modalités de l'étude des
crédits." S'il n'y a pas ici consentement mutuel pour dépasser
à la fin, nous retournerons aux leaders qui trouveront le temps
nécessaire pour compléter l'étude des crédits.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Sur le même sujet, je ne veux pas être
intolérant à l'endroit des demandes que pourrait faire
l'Opposition pour du temps additionnel. Cependant, je voulais simplement
préciser que, si on invoque le fait qu'un des partis s'est
présenté en retard à une séance, cela s'est fait
hier et le parti qui était en retard d'une demi-heure, c'était
l'Opposition. Ceci étant dit, je ne rejette pas d'emblée la
possibilité de prolonger, mais je ne voudrais pas que tous les torts
soient mis du même côté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: D'abord, hier, ce n'était pas une demi-heure.
Il faudrait peut-être reqarder dans les... Je pense que ce que vous
affirmez là n'est pas tout à fait exact. Si je suis arrivé
en retard, je n'ai pas demandé de prolonqer, j'accepte cela, sauf que la
période qui a été accordée pour l'étude des
crédits, c'est huit heures. J'accepte que les minutes de mon retard
soient amputées. Je n'ai pas parlé de cela. J'ai dit que ce matin
plus le temps perdu hier, le temps où on a arrêté la
commission, cela donne une heure en moins et c'est cette heure, je pense, que
je suis en droit de réclamer. L'étude des crédits, ce
n'est pas pour le ministre des Affaires municipales, c'est pour que
l'Opposition puisse prendre connaissance, c'est pour les membres de la
commission. C'est juste dans ce sens-là. Je ne porte pas de jugement sur
les raisons pour lesquelles vous êtes arrivé en retard, je ne fais
que constater qu'il manque une heure. Si je suis arrivé dix ou quinze
minutes en retard hier, il n'est pas question de les rajouter nulle part. Je
pense que c'est clair et il n'y a pas de problème
par rapport è cela dans mon esprit.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ces remarques, le
programme, Administration générale, élément 1,
direction. M. le député de Jonquière.
Administration générale (suite)
M. Dufour: Normalement et on le voit dans d'autres
ministères, lorsqu'on donne le personnel du cabinet, on donne en
même temps son traitement et aussi son port d'attache. On ne les a pas.
J'aimerais qu'on nous les fasse parvenir un de ces jours.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais savoir quelle est
la question.
M. Dufour: Normalement, quand on parle du personnel, on ne parle
pas juste de la masse, on parle des noms des individus, de leur fonction et
aussi de leur salaire et de leur port d'attache, ce qui existe dans d'autres
ministères où c'est très bien expliqué. Il me
semble que cela se faisait comme cela dans le passé.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à ce qu'on fasse parvenir au député de l'Opposition la
liste des membres du cabinet ainsi que les salaires.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. Dufour: J'en prends bonne note. Bon, dans les questions de
contrats de services professionnels qui sont inférieurs à 25 000
$, un contrat a été accordé à Me
Hélène Tremblay: exercice du contrôle de certains aspects
de l'administration de la ville de Notre-Dame-du-Lac, contrat qui a
coûté 13 000 $. Est-ce que je peux avoir quelques informations
concernant ce travail qui a été exercé par Me
Hélène Tremblay?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, I! s'agit d'un
engagement fait par la Commission municipale du Québec pour venir en
aide à la municipalité de Notre-Dame-du-Lac, qui avait de
sérieux problèmes et qui était même sous la tutelle
de la commission municipale. Au moment où nous sommes arrivés aux
affaires de l'État, la tutelle a été levée
subséquemment, mais la municipalité avait de la difficulté
à se trouver un secrétaire-trésorier qualifié et la
commission municipale a défrayé, à même ses
crédits, les traitements de Me Hélène Tremblay, avocate,
si j'ai bien compris, qui a agi comme
secrétaire-trésorière pour la municipalité de
Notre-Dame-du-Lac pendant un certain temps, ce qui est maintenant
terminé. Je crois que c'est maintenant la municipalité qui a pris
à ses frais le salaire de son greffier.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Comme en principe la commission municipale a la
responsabilité de faire ce contrôle, parce que j'écoutais
hier... J'ai posé la question à Me Beaulieu à savoir s'il
était à peu près a jour dans son travail et comment cela
fonctionnait, etc. On m'a répondu que tout était bien en main, ou
à peu près. Est-ce que c'est une fonction qui aurait pu
être exercée par la commission municipale comme telle ou si c'est
un travail de bureau très près de la municipalité, ou il
ne peut pas me donner des explications... Je comprends que le rôle de la
commission municipale est surtout un rôle de surveillance, un rôle
de suivi de dossier.
M. Bourbeau: De quelle fonction le député
parle-t-il
M. Dufour: Me Hélène Tremblay, qui a
travaillé à la ville de Notre-Dame-du-Lac et qui a exercé
des contrôles sur certains aspects de l'administration de la ville de
Notre-Dame-du-Lac. C'est un mandat qu'elle s reçu, à ce que vous
me dites, de la commission municipale.
M. Bourbeau: Exact.
M. Dufour: La commission municipale a du personnel qui,
règle générale, fait des enquêtes et aussi exerce
certains contrôles dans des domaines bien précis. Il me semble, en
tout cas, que ce travail aurait pu être fait par quelqu'un de la
commission municipale.
M. Bourbeau: M. le Président, le juge Beaulieu,
président de la commission municipale, m'avait informé à
ce moment-là de cette décision. La commission municipale n'a pas
de personnel à sa disposition pour exercer le travail de
secrétaire-trésorier d'une municipalité sur une longue
période de temps. Ils ont des commissaires qui peuvent aller
siéqer à l'occasion, mais le travail clérical - pour
autant qu'on puisse appeler cela clérical - d'un
secrétaire-trésorier, le travail spécialisé d'un
secrétaire-trésorier, ils n'ont pas le personnel pour cela.
M. Dufour: Qu'est-ce qui avait été fait exactement,
là? Cela va. Vous avez Boyer et Labelle, préparation d'une
analyse des coûts de construction du centre communautaire de
Saint-Mathieu.
Une voix: Quel Saint-Mathieu?
M. Dufour: C'est le Saint-Mathieu de Lac-Bellemare,
Saint-Mathieu-de-Beloeil, celui de Châteauguay? Il y en a plusieurs.
Est-ce la coutume que le ministère engage des -j'imagine que Boyer et
Labelle, c'est une firme de consultants - consultants pour faire des analyses
de coûts de construction?
M. Bourbeau: M. le Président, on est en train de sortir la
fiche. Le ministre ne connaît pas tous les contrats par coeur, mais je
crois que c'est encore un dossier de la commission municipale qui a
administré la municipalité de Saint-Mathieu-de-BeloeiI pendant
une certaine période où le conseil municipal avait
démissionné. Je crois que c'est le contrat dont on parle qui est
de 525 $. C'est une dépense qui a été faite à cette
occasion. On est en train de vérifier.
M. le Président, est-ce qu'on pourrait suspendre? Si le
député de l'Opposition veut une réponse plus
précise...
M, Dufour: Ce n'est pas nécessaire de me donner cela
immédiatement.
M. Bourbeau: ...on est en train de faire les
vérifications.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M, le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'examine une page et je vois qu'il y a beaucoup de
contrats qui sont donnés pour le rapport Lapointe. Ce ne sont
certainement pas des bénévoles, parce qu'il y a des montants un
peu partout attachés à leurs tâches. Il y a une
nomenclature assez importante de fournisseurs: Dany Monfette, Gilles
Lehouillier, Michel Fiset, Pierre-Michel Ailard, Richard Adam, Pierre-A.
Letarte, Gaston Saint-Pierre. Les montants jouent entre 16 000 $ è peu
près, 15 800 $, et 805 $. Et il y en a quelques autres à la
deuxième page aussi. André Vachon, Typo-form Inc. Est-ce la
coutume normale d'engager autant de spécialistes pour examiner un
rapport? Surtout que cela n'a pas encore abouti - en tout cas, on n'a pas vu
encore de résultats comme tels - si ce n'est quelque deux
décisions dont on a été informé à
l'Assemblée nationale ou par le ministre de la région, le
ministre des Transports. Assister dans la réalisation de recherches dans
le cadre des travaux; révision et édition; installation,
opération et démontage; élaboration de la stratégie
de développement; réalisation d'une étude - il y a
plusieurs études. Je n'ai pas fait le total des coûts, mais il y a
plusieurs milliers de dollars là-dedans.
M. Bourbeau: M. le Président, au sujet des contrats de
services professionnels inférieurs è 25 000 $ qui ont
été accordés dans le cadre des travaux de la Commission
d'étude sur la ville de Québec, je dirais qu'une bonne
majorité de ces contrats ont été accordés sous
l'ancienne administration péquiste. Certains ont été
accordés depuis que nous sommes là, mais je dirais que dans
presque tous les cas les contrats sont accordés par la commission
elle-même, en vertu des pouvoirs qu'elle possède et à
l'intérieur du budget qui lui est imparti. Le ministère comme tel
n'intervient pas dans la décision relative à l'octroi de ces
contrats.
M. Dufour: Je ne sais pas sur quoi on peut se baser pour dire que
ce sont des contrats accordés par l'ancien gouvernement. J'en vois un en
date du 9 octobre 1985, mais les autres, c'est le 2 avril 1986, le 12 mai 1986,
le 2 juin 1986. Je ne vois pas comment vous auriez pu faire des études
sur l'étude: Réalisation d'une étude concernant les
résultats des fusions. Ce sont des préparations qui ont
été faites pour la commission d'étude Lapointe. Il n'y a
pas un montant qui a été accordé à la commission
Lapointe pour faire son travail? C'est en plus.
M. Bourbeau: M. le Président, ces montants sont pris
è même les fonds qui ont été accordés
à la commission Lapointe pour faire ses travaux.
M. Dufour: Est-ce qu'il serait possible qu'on ait une copie du
mandat de la commission Lapointe afin de ne pas aller dans les détails?
Je comprends que dans son rapport l'arrêté en conseil couvre ces
choses.
M. Bourbeau: On pourrait faire parvenir à l'Opposition la
copie du mandat qui a été accordé à la commission
Lapointe, sans aucun problème.
M. Dufour: Vous avez la...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Un instant. II y a deux relationnistes
engagés pour le congrès de l'Union des municipalités en
date du 29 avril 1986 et il y en a un autre, un peu plus loin, qui a fait le
même travail. Est-ce habituel d'engaqer des relationnistes?
Relationnistes pour le congrès de l'Union des municipalités du
Québec, M. Jean-Pierre Montminy et M. Charles Lebrun. Que font-ils au
juste, comme relationnistes? Est-ce que ce sont des gens qui tiennent le
temps?
M. Bourbeau: M. le Président, pour fins de
compréhension, il faudrait que le député de
Jonquière identifie les contrats auxquels il fait
référence parce que le ministre n'est pas très familier
personnellement avec chacun de ces contrats.
M. Dufour: M. Charles Lebrun a été engagé le
29 avril 1986 comme relationniste au congrès. M. Jean-Pierre
Montminy.
M. Bourbeau: M. le Président, lors du congrès de
l'Union des municipalités, des kiosques sont installés au
congrès et sont visités par l'ensemble des conqressistes.
Également, des réceptions sont données à la suite
ministérielle. Ces deux personnes s'occupaient de ces kiosques et un peu
de la réception. Le montant est de 500 $ dans un cas et de 450 $ dans
l'autre. Comme le congrès a duré quand même presque trois
jours, ce sont des montants plus que raisonnables.
M. Dufour: Ma question portait surtout sur le genre de travail
qu'ils faisaient plutôt que sur les montants. Ce n'est pas les 1000 $ qui
causent le problème, mais surtout la fonction qu'ils ont exercée.
Relationnistes, il y a toutes sortes de façons de faire les relations,
c'est très différent.
Il y a beaucoup de contrats qui sont donnés par rapport à
des consultations, révision des textes, préparation. Gilles
Légaré, je ne sais pas pour qui il travaille. Vous avez aussi
Contrefort Inc.: préparation et élaboration d'allocutions, il y
en a plusieurs: une, deux, trois, quatre et une autre en date du 3
février 19B6. Donc, il y a sept contrats de préparation et
d'élaboration d'allocutions. Est-ce la coutume au ministère
d'engager des firmes pour préparer des allocutions, des textes, des
discours du ministre?
M. Bourbeau; C'est pris à même la masse salariale du
cabinet et c'est à la discrétion du ministre, évidemment.
C'est le fonds qui est utilisé pour la masse salariale du cabinet.
 ce moment-là on peut soit engager des individus dont la charge,
la fonction est de rédiger des allocutions, des textes, des
conférences, etc., ou donner cela à l'extérieur à
contrat. Dans notre cas, nous avons choisi la formule visant à donner
cela à l'extérieur.
M. Dufour: D'accord. Frais de scolarité, UQAM. C'est une
politique du ministère de payer des frais de scolarité... Non,
non, je pense qu'il n'y a qu'un cas. Frais de scolarité de Mme
Thérèse Landry. J'imagine que c'est une politique du
ministère. Ce n'est pas un gros montant, c'est juste...
M. Bourbeain Est-ce que le député pourrait identifier la
dépense?
M. Dufour: II y en a eu une de l'UQAM en date du 2 juillet
1986.
M. Bourbeau: Le document n'est pas paginé? Pouvez-vous me
dire quelle page?
M. Dufour: Non, il n'y a pas de numéro. Je vous donne la
date. 0e peux bien numéroter les pages.
M. Bourbeau: Est-ce que le député veut les compter
à partir de un?
M. Dufour: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept,
huitième page.
M. Bourbeau: Le député sait au moins compter
jusqu'à huit. C'est déjà beau.
M. Dufour: Je pourrais me passer de celle-là. Je pourrais
vous prouver que vous savez compter moins que moi. Je pourrais peut-être
faire un petit test là-dessus, peut-être pas dans les piastres
mais dans les vrais comptages.
M. Bourbeau: II s'aqit de Mme Thérèse Landry, des
frais de scolarité de 107,50 $ à l'UQAM. Il s'agit d'une
fonctionnaire qui travaillait pour le groupe Habitation qui a assisté
à un colloque à l'Université du Québec à
Montréal qui portait sur des questions d'habitation.
M. Dufour: Comme ça, ce n'est pas tout à fait exact
que ce sont des frais de scolarité. Ce seraient des frais d'inscription,
la façon dont vous répondez.
M. Bourbeau: C'était un colloque de formation pour lequel
le ministère a jugé bon de défrayer les dépenses de
cette employée, qui travaillait eu groupe Habitation.
M. Dufour: Mais vous admettrez avec moi que les mots "frais de
scolarité" ne sont pas tellement bien choisis. "Scolaire", cela a
rapport à l'école. C'est une inscription à un colloque. Je
ne ferai pas un plat avec ça, je vous dis que ce n'est pas écrit
comme il faut.
D'accord, on continue. J'étais à la page 8. En page 12, II
y a deux petits contrats qui ont été accordés en date du
11 août 1986 à Mme Anaïs Vigeant. Vous avez pour la
même question: Production d'un vidéo intitulé: "Feu, feu,
joli feu, je veux te connaître mieux", en date du 12 août 1988,
Sonovision Inc. Est-ce qu'il y a quelque chose de drôle là-dessus?
C'est comme ça que cela s'appelle, je ne fais que lire ce qui est
écrit, 24 842,27 $. Si je fais l'addition des deux, Mme Anaïs
Vigeant, est-ce qu'elle a quelque chose à voir avec la firme Sonovision
et est-ce que la décision qui a été prise concernant cela,
c'était pour contourner la directive des 25 000 $ parce que, comme par
hasard, ça fait à peu près 25 142,27 $. C'est sur le
même...
(11 heures)
M. Bourbeau: Nous n'avons pas avec nous, sernble-t-il, la
documentation relative
au contrat de Sonovision pour la production d'un vidéo concernant
la protection contre les incendies. Tout ce que je peux dire au
député, c'est qu'on va tenter d'obtenir les renseignements au
cours des prochaines heures et on sera probablement en mesure de donner la
réponse avant la fin de la séance.
M. Dufour: Je voudrais revenir... Je n'ai pas d'objection qu'on
suspende ce point jusqu'au moment où vous aurez les informations. On
peut le faire.
Je reviendrais à la page 8: 10 juillet 19B6, Jules Brière,
conseiller du MAM sur le projet de modification de la Loi sur la
fiscalité municipale concernant la ville de Saint-Césaire. Est-ce
que c'est une coutume que vous engagiez des gens de l'extérieur pour
préparer des projets de loi privés ou pour faire des
études spécifiques? J'avais l'impression que le ministère
avait un service du contentieux, des spécialistes pour faire ce travail.
Page 8.
M. Bourbeau: Bon!
M. Dufour: Je vous l'ai donnée, à part cela.
M. Bourbeau: J'ai compris 10.
M. Dufour: Je vous dirai cela en anglais, j'achève mon
cours.
M. Bourbeau; M. le Président, évidemment, quand des
projets de loi privés sont présentés, ils le sont par la
municipalité, mais le gouvernement doit aussi se positionner par rapport
à chaque projet de loi privé afin de décider si, oui ou
non, il accepte d'adopter le projet de loi. Il faut aussi s'assurer que le
projet de loi est conforme à ce que le gouvernement est prêt
à accepter, forcément.
Dans ce cas-là, c'était un projet de loi extrêmement
compliqué et le gouvernement... Cela était toujours en
période de session intensive, où les conseillers juridiques du
gouvernement sont débordés. Nous n'avions pas, à ce
moment-là, l'effectif nécessaire pour effectuer le travail au
ministère. Nous avons eu recours à Me Jules Brière, qui
est un expert en matière de législation, afin d'aider le
gouvernement à trouver les solutions aux problèmes.
M. Dufour: C'est évident qu'au moment où cela s'est
passé, il y avait un surcroît de travail au ministère,
à l'exception du cas de Saint-Césaire..» Même si je
suis arrivé le 2 décembre 1985, je suis conscient et je suis
même au courant que c'était un dossier qui perdurait depuis
quelque temps. Donc, je peux accepter une partie de l'explication, à
savoir que oui, c'est arrivé dans ce temps, mats l'étude aurait
pu être faite à un autre moment qu'au mois de juin. Cela aurait pu
se faire en janvier ou février, selon la volonté du
ministère. Dans ce cas-là, à mon humble avis, je pense que
cela aurait pu se faire autrement, soit par les conseillers juridiques du
ministère en temps et lieu.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...ce qui se produit, c'est qu'effectivement cela
faisait plusieurs années que le problème perdurait, mais la
solution est venue au mois de juin. C'est que, tant qu'il n'y a pas un projet
de loi de déposé, on ne peut pas travailler. Alors, en janvier,
février et mars, il n'y avait pas de projet de loi. Le projet de loi a
finalement été présenté au ministère
è la toute fin de ta session. C'est è ce moment-là que les
conseillers juridiques du ministère étaient déjà
débordés.
M. Dufour: On accepte les explications du ministre, sans
nécessairement les partager.
Donc, il y a eu aussi - dans la question des transferts... On va laisser
cette paqe parce qu'il y a deux cas pour lesquels on n'a pas eu de
réponse. Des transferts ont été accordés pour 531
000 $ à certaines organisations. Je comprends que les biologistes... Si
on les regarde les uns après les autres, ce sont des associations qui
ont des relations directes, pour la plupart, avec le ministère. Si je
prends la situation des bioloqistes, l'association des chefs de services
d'incendie, les directeurs généraux de municipalités, les
ingénieurs, il y a un endroit où je trouve que c'est un peu plus
difficile de faire le rapprochement, à savoir quelles sont les relations
avec le ministère des Affaires municipales. Il s'agit du championnat de
curlinq des pompiers du Canada, à Saint-Lambert. Un montant de 3000 $ a
été accordé pour frais généraux. Il me
semble que..
M. Bourbeau: M. le Président, la question est?
M. Dufour: Oui, c'est le championnat de curling. Je regarde la
plupart des associations, comme le club des administrateurs municipaux, tous
les clubs qu'on a ici devant nous ont des relations avec le ministère.
Mais il y a un montant qui semble assez spécial pour le championnat de
curlinq des pompiers du Canada, à Saint-Lambert, 1986.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que...
M. Dufour: Un montant de 3000 $, ce sont les montants pour des
organismes sans but lucratif, des programmes de subventions aux associations
d'élus et de fonctionnaires municipaux et c'est à
l'intérieur de cette enveloppe.
M. Bourbeau: M. le Président, cela fait partie de la part
de l'enveloppe qui est discrétionnaire et qui ne passe pas par les
normes générales. Le championnat en question est un championnat
canadien de curling organisé pour les pompiers du Canada. Le championnat
avait lieu à Saint-Lambert, mais ce n'étaient pas les pompiers de
Saint-Lambert; les pompiers venaient de toutes les régions du Canada.
Comme le ministère des Affaires municipales est celui qui s'occupe de la
protection contre les incendies, c'est évidemment un encouragement fait
aux pompiers de garder une bonne forme physique pour être en mesure de
mieux combattre les incendies au Canada en général, au
Québec en particulier et, encore plus particulièrement, dans les
municipalités comme Jonquière et Saint-Lambert.
M. Dufour: Ils ont toujours la "hose" à la main!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, d'autres questions sur la bonne forme physique?
M. Dufour: On a toute la liste... Je pensais qu'il y avait le
programme Kino-Québec, je pensais qu'il y avait le MLCP. Il y a beaucoup
d'enveloppes discrétionnaires, mais est-ce qu'il y en a dans tous les
ministères, des enveloppes discrétionnaires?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
M. Dufour: Est-ce que, dans la liste qu'on a devant nous, tous
les montants sont discrétionnaires?
M. Bourbeau: II y a une partie, M. le Président, qui... Je
dirais que pour la plupart, ce sont des subventions normées, celles aux
associations, et les autres sont des subventions dites
discrétionnaires.
M. Dufour: Donc, le montant qui est consacré aux Affaires
municipales dans les montants discrétionnaires, c'est 403 000 $ ou 5il
000 $... Les montants de transfert, c'est 531 000 $. Dans votre enveloppe
discrétionnaire, c'est quoi, le montant?
M. Bourbeau: M. le Président, il y a à peu
près 60 % du budget qui est normé et 40 % qui est non
normé.
M. Dufour: La partie de 40 % qui est non normée, j'imagine
que c'est l'Union des municipalités du Québec et l'Union des
municipalités régionales de comté.
M. Bourbeau: Non. M. Dufour: Non?
M. Bourbeau: Cela fait partie des subventions normées.
M. Dufour: Normées. Ah bon! C'est cela, 240 000 $ sur 500
000 $ cela fait è peu près 40 %. Ce n'est pas cela?
M. Bourbeau: J'ai dit 40 % de subventions non normées et
60 % normées. Mais l'UMRCQ et l'UMQ font partie des 60 %
normées.
M. Dufour: D'accord. Je peux identifier 222 000 $ d'un coup
sec.
M. Bourbeau: C'est cela. Exactement.
M. Dufour: Si le championnat de curling des pompiers du Canada
avait eu lieu a Jonquière, est-ce que vous auriez eu la même
attitude, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, si te député
de Jonquière avait fait une demande au ministre des Affaires municipales
et avait prouvé que c'était dans l'intérêt public
d'accorder une subvention, il n'est pas interdit de penser que la subvention
aurait pu être versée.
M. Dufour: Cela va devenir norme assez rapidement, d'après
ce que je vois.
M. Bourbeau: Cela n'est pas dit.
M. Dufour: C'est une question de temps.
Un détail nous manque dans ces questions. Même si c'est non
normé, vous en donnez une nomenclature. Il y en a pour lesquels c'est
difficile de savoir où ils sont, comme Carrefour pour elle Inc. 1575,
rue Brébeuf, je ne sais pas où c'est; Centre d'action
bénévole La Mosaïque, il n'y a pas tellement d'indications
pour nous dire où c'est; le comité organisateur du 75e
anniversaire de la ville de je ne sais pas où...
M. Bourbeau: M. le Président, l'engagement a
été annulé, alors cela ne s'applique pas.
M. Dufour: L'engagement a été annulé.
M. Bourbeau: C'est écrit: engagement annulé.
M. Dufour: Ah! Cela va, excusez-moi. Il y en a... Mais les deux
autres: Centre d'action bénévole La Mosaïque, Carrefour pour
elle, rue Brébeuf?
M. Bourbeau: M. le Président, sous toute réserve,
je crois que Carrefour pour elle, c'est dans Longueuil, dans le comté de
Taillon ou de Marie-Victorin, dans l'un des deux. Je crois que c'est
Marie-Victorin, sous toute réserve.
M. Dufour: La Mosaïque?
M. Bourbeau: La Mosaïque, je crois que c'est à
Lemoyne. Maintenant, l'Association des hôteliers, restaurateurs et
propriétaires de bars de Rimouski, c'est une subvention qui a
été faite, avant l'arrivée du présent ministre, par
l'ancien ministre des Affaires municipales.
M. Dufour: De laquelle me pariez-vous?
M. Bourbeau: L'Association des hôteliers, restaurateurs et
propriétaires de bars de Rimouski, c'est une subvention
discrétionnaire faite par l'ancien ministre des Affaires municipales
sous le gouvernement péquiste.
M. Dufour: Ce n'est pas sur la liste.
M. Bourbeau: C'est à la même page que Carrefour pour
elle.
M. Dufour: Non, je ne l'ai pas.
M. Bourbeau: Vous ne l'avez peut-être pas. On n'a pas la
même chose.
M. Dufour: Peut-être que je pourrais faire une remarque
là-dessus. Quand on regarde les informations données par d'autres
ministères par rapport à ce que vous nous avez fourni, on peut
juste admettre que, dans certains cas, on n'a rien pour faciliter le travail.
Par exemple, je regarde le cahier du ministère de l'Énergie et
des Ressources, il y a pas mal plus d'explications. J'ai l'impression que, pour
les porte-parole, c'est beaucoup plus facile de faire le travail. On parle
même de la tordeuse des bourgeons de l'épinette là-dedans.
Il y a toute une nomenclature des travaux qui sont faits. C'est un plus petit
ministère.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je dois simplement souligner que la subvention dont
je viens de parier à l'Association des hôteliers, restaurateurs et
propriétaires de bars de
Rimouski, c'était dans l'année financière
précédente. C'est la raison pour laquelle le député
de Jonquière ne l'a pas.
M. Dufour: Ah bon!
M. Bourbeau: C'était dans l'année 1985-1986 et
c'est pour cela que vous ne l'avez pas.
M. Dufour: Je m'aperçois que votre formation de notaire
revient à la surface, vous êtes habitué de travailler dans
les cimetières.
M. Bourbeau: Dans les quoi? M. Dufour: Dans les
cimetières.
M. Bourbeau: Non, c'est parce qu'on a...
M. Dufour: Parce que vous aimez relever le passé,
travailler et fouiller dans la vie de tout le monde. J'ai bien vu cela. J'ai
l'impression que je poserais des questions pour vous. Pour ce qui s'est
passé avant, s'il y avait des critiques, ils devaient poser les bonnes
questions, je l'espère. Cela ne me dérange pas, je ne sais pas ce
qu'ils font è l'association des bars, peut-être aussi qu'ils
veulent se garder en bonne forme, c'est peut-être un concours. Il faut
bien qu'ils reçoivent les élus municipaux de temps en temps, ces
gens-là.
M. Bourbeau: Je ne critique pas le droit de mon
prédécesseur de faire des subventions aux barmen de Rimouski, M.
le Président. Ce sont des subventions discrétionnaires. Donc, par
essence même, c'est le ministre qui peut autoriser ou non la subvention
et je n'ai jamais discuté ces subventions. Je signale seulement au
député que, comme c'est discrétionnaire, forcément,
l'ancien ministre avait le droit de prendre cette décision. Il doit
vivre avec ses décisions. Et moi, je suis responsable des
décisions qui ont été prises relativement aux subventions
faites au cours de mon administration.
M. Dufour: Je pense que, de ce côté, on s'est bien
compris. Je n'ai pas fait de critique, j'ai posé des questions.
M, Bourbeau: Absolument, je suis bien d'accord avec vous.
M. Dufour: Je dis qu'il manque certaines informations. Je ne sais
pas, rue Brébeuf, il y en a une à Roberval et il y en a ailleurs.
Vous me dites qu'il y en a une à Montréal. Donc, je tiens pour
acquis qu'il y en a une à Longueuil ou quelque part par là. Il
faut bien savoir où vont ces montants.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: M. le ministre, est-ce que vous pouvez nous indiquer
à quel usage cela aurait servi, à Rimouski? Est-ce que cela
aurait servi, comme le suggérait le député...
M. Dufour: Les bras, on peut s'en passer.
M. Camden: M. le Président, si le député de
Jonquière ne trouve pas cela pertinent, je lui rappellerai qu'à
l'occasion on le trouve impertinent lui aussi. Alors, qu'il nous laisse...
M. Dufour: II vient cinq minutes et il fait de la broue.
M. Camden: ...la liberté de poser les questions de notre
choix.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je peux
dire...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je peux peut-être faire une enquête pour
voir exactement... Mais, comme la subvention est discrétionnaire, il n'y
a pas d'enquête qui se fait après, pour savoir exactement comment
la subvention a été versée. Enfin, on sait qu'elle a
été versée. Maintenant, je présume qu'elle a servi
pour le bien-être de l'Association des hôteliers, restaurateurs et
propriétaires de bars de Rimouski, c'est ce que je puis dire.
M. Camden: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: Cela avait été formulé de quelle
façon? (11 h 15)
M. Dufour: Là, je suis obligé de soulever une
question de règlement. Si le député a du temps à
perdre, je n'en ai pas. On parle du budget de cette année,
l'étude des crédits de cette année, pas de l'année
passée. À part cela, le ministre et vous, vous vous parierez
entre vous; jamais je ne croirai que vous ne vous parlez pas. Cela ne prend pas
une ligne de téléphone directe, je pense que vous vous voyez
assez souvent, vous jaserez. Ne venez pas faire perdre le temps de
l'étude des crédits avec l'administration de l'année
passée, on n'est plus au pouvoir. Il me semble que le peuple a
jugé, il a porté un jugement, c'est fini. Si vous avez des
crottes quelque part, vous les relèverez, mais ne me tannez pas avec
cela ce matin. Soyez un peu plus sérieux, M. le député. Si
vous avez du temps à perdre, moi, je n'en ai pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: M. le Président, je rappellerai au
député de Jonquière que je ne lui ai pas adressé la
question, mais bien au ministre.
M. Dufour: Je vous dis que ce n'est pas pertinent à
l'étude des crédits de cette année. Je demande au
président de me dire si ses propos sont pertinents ou impertinents.
M. Camden: M. le Président, si j'ai été
impertinent, le ministre aussi, puisqu'il l'a mentionné.
M. Dufour: Cela, c'est possible, mais il est ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, en ce qui concerne les règles de la pertinence, je
dois rappeler, tel que l'interprétation de notre procédure le
dit, que "tout discours doit porter sur le sujet en discussion". C'est à
l'article 211. Lors de l'étude des crédits, il semble que cette
règle soit appliquée sans sévérité. Les
interventions des membres peuvent se rapporter à l'ensemble des
activités d'un ministère pour autant que ces interventions aient
un lien avec un des éléments du programme.
M. Dufour: ...
Le Président (M. Saint-Roch): Ceci étant dit, M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'élément 1?
M. Dufour: Bien...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais seulement préciser certaines
choses. Je conçois qu'on soit en train de faire l'étude des
crédits de l'année courante, mais souvent, dans les discussions,
on se réfère aux années précédentes.
D'ailleurs, les cahiers eux-mêmes donnent le budget de l'année
précédente comparativement au budget de l'année courante.
C'est dans cette optique que je faisais remarquer au député qu'il
y avait eu cette subvention aux propriétaires de bars de Rimouski, tout
en signalant que l'ancien ministre était député de
Rimouski, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'été-
ment 1?
M. Dufour: C'est cela, on va continuer à travailler dans
le cimetière. C'est votre job qui passe à la surface. Je savais
qu'il était député de Rimousk...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'élément l?
M. Dufour: II y a des questions auxquelles je n'ai pas eu de
réponse, contrats de services professionnels, à deux endroits;
vous ne les avez pas encore, les réponses?
M. Bourbeau: M. le Président, on me donne une information
au sujet de Saint-Mathieu, il s'agit de Saint-Mathieu-de-Laprairie, me dit-on,
et c'est effectivement une municipalité qui a été sous le
contrôle de la commission municipale pendant un certain temps, alors que
le conseil municipal ne pouvait plus siéger faute de quorum.
Quant à l'autre question du député, on attend les
renseignements sous peu.
Le Président (M. Saint-Roch): Pouvons-nous
considérer comme close la discussion sur l'élément 1, sous
réserve de la réponse qui manque?
M. Dufour: Sous réserve des explications qui manquent,
cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'élément 2, gestion.
M. Dufour: On a une liste assez importante de destinations de
voyage un peu partout. Je ne pense pas qu'on posera des questions sur
l'ensemble, je suppose que les voyageurs sont tous des gens affectés
à des ministères. Il y a peut-être, à la
première page, du 6 au 20 octobre, un voyage de M. Robert Grenier,
Autriche, Suisse, Grande-Bretagne, Paris, Lyon, pour participer à la
conférence des ministres. Il accompagnait le ministre à
l'occasion de la signature d'un emprunt à Londres pour la
Communauté urbaine de Montréal. Ma question: Quelles
étaient les fonctions exactes de M. Grenier pendant ce voyage?
M. Bourbeau: M. Grenier était chef de cabinet adjoint du
ministre des Affaires municipales. Il accompagnait le ministre à la
conférence des ministres européens des collectivités
locales à Salzbourg, conférence au cours de laquelle le ministre
a été invité à faire une communication sur la
situation de la fiscalité municipale su Québec.
M. Dufour: Dans le personnel de cabinet du ministre, il n'est
plus là, ce M. Grenier? On l'a changé de fonction en chemin?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. M. Grenier a
quitté ses fonctions en date du 1er avril 1987.
M. Dufour: II ne travaille plus pour le gouvernement? C'est cela
que vous me dites?
M. Bourbeau: C'est exact, M. le Président.
M. Dufour: Est-ce que c'était une prime de
séparation, ce voyage?
M. Bourbeau: Non, M. le Président, la mission a eu lieu au
mois d'octobre 1986 alors que M. Grenier a quitté son emploi à la
fin du mois de mars 1987.
M. Dufour: Deuxième page, du 22 novembre au 7
décembre, Alphé Poiré, Jean-Pierre Michel, Charles Martel
et Pierre Bleau. Il y a des astérisques et on dit: Frais de
déplacement seulement. Charles Martel et Pierre Bleau, que je sache, ne
sont pas des employés du ministère. Â quel titre
étaient-ils à cette délégation de Belqique, Suisse
et France?
M. Bourbeau: M. le Président, pour répondre
à la question...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...du député de Jonquière,
chaque année le ministère des Relations internationales organise
un certain nombre de missions gouvernementales et les différents
ministères soumettent des projets de missions. La mission dont on parle
avait été organisée sous l'ancien gouvernement, bref,
avant l'arrivée de celui qui vous parle. Elle devait avoir lieu en
février 1986 et elle a été reportée
subséquemment a la fin de l'année 1986. Elle comprenait des
fonctionnaires du ministère mais ne comprenait pas M. Alphé
Poiré contrairement à ce qui est mentionné au document
ici. Les deux individus qui ne sont pas des fonctionnaires sont M. Charles
Martel, président de l'Association des cadres financiers municipaux du
Québec, et M. Pierre Bleau, maire de l'île Perrot et courtier en
obligations, son nom ayant été suggéré par l'Union
des municipalités du Québec. Cette mission avait pour objet
d'explorer les possibilités de financement, les nouvelles avenues de
financement pour les municipalités sur le marché des eurodollars
canadiens. D'une façon plus précise, elle avait comme mandat
d'étudier les modes de financement à long terme utilisés
pour l'acquisition d'équipements publics aux niveaux local et
régional.
M. Dufour: Si on se fie à ce qui se dit un peu partout, le
financement en eurodollars, il n'y a que Montréal qui serait... Si je
regarde le rapport qui a été donné, il y a certaines
indications à savoir que seule la ville de Montréal pourrait
avoir le droit ou devrait aller sur le marché des eurodollars, ce qui ne
serait pas tellement acceptable pour les autres municipalités. J'ai vu
ça quelque part, je ne sais pas si c'est dans le rapport Parizeau ou
ailleurs. Je sais qu'il y en a quelques-unes qui y vont. La ville de
Jonquière est déjà allée sur le marché des
eurodollars. On n'était pas en faillite dans le temps. Règle
générale, il y a une recommandation - je ne sais pas si elle
vient du ministère ou du rapport Parizeau -è savoir que les
eurodollars ne seraient que pour la ville de Montréal.
M. Bourbeau: Le comité sur le financement municipal,
auquel participe d'une façon prépondérante le
ministère des Finances, voit à la gestion des finances
municipales au Québec. En principe, les organismes qui sont
autorisés à emprunter sur le marché des eurodollars sont
les communautés urbaines, les communautés régionales,
Montréal, Québec et également Laval, me dit-on.
M. Dufour: Est-ce qu'actuellement ce n'est pas à
l'étude ou remis en question?
M. Bourbeau: M. le Président, non, d'une façon
générale, on ne remet pas en question la possibilité pour
ces organismes d'emprunter sur le marché des eurodollars, une des
conditions importantes étant que les montants empruntés soient
suffisamment importants pour justifier les dépenses.
M. Dufour: Si M. Alphé Poiré n'avait pas
assisté au congrès, est-ce que cela avait changé le
coût total de la délégation?
M. Bourbeau: M. le Président, la personne qui
représentait M. Alphé Poiré était M. Jean-Claude
Quesnel, un fonctionnaire qui travaille au ministère des Affaires
municipales, service des obligations.
M. Dufour: Ou 26 septembre au 18 octobre, il y a un M. Robert
Cournoyer qui a accompagné le ministre à la conférence des
ministres européens. Du 6 au 20 octobre, Mme Lyne Gagnon, M. Robert
Grenier... Donc, il y en a quelques-uns là-dedans. C'est sûr que
c'est un arrêté en conseil lorsque vous voyagez comme cela? Vous
avez été longtemps partis. Le ministère est orphelin pour
vrai, là!
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit de la seule
mission, si je puis dire, que le ministre a effectuée depuis un an et
demi. C'est une mission qui avait deux volets: un volet municipal, si je puis
dire, et un volet habitation. M. le député n'est pas
intéressé à écouter la réponse, M. le
Président...
M. Dufour: J'écoute, j'ai deux oreilles, M. le
ministre.
M. Bourbeau: ...je ne la donnerai pas.
M. Dufour: J'ai deux oreilles.
M. Bourbeau: Alors, il y avait un volet municipal et un volet
habitation. La première partie consistait à assister è la
conférence des ministres européens des collectivités
locales. Au cours de cette conférence, j'ai eu l'occasion et l'honneur
de faire une présentation sur la problématique de la
fiscalité municipale su Québec. D'ailleurs, je dois dire que
j'étais accompagné du maire de Québec et du
président de l'Union des municipalités du Québec à
ce moment-là. Le sous-ministre des Affaires municipales devait assister
à une conférence à Salzbourg, soit à la session
plénière de la conférence permanente des pouvoirs locaux
et régionaux du Conseil de l'Europe. Alors, il a accompagné le
ministre à la première partie à Strasbourg, puisqu'il
était déjà en route. Subséquemment, les deux
déléqations se sont séparées, le sous-ministre et
M. Robert Cournoyer, qui est lui-même directeur de la recherche au
ministère, ayant poursuivi à Salzbourg la conférence
permanente des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe et le
ministre et ses adjoints ayant poursuivi la mission avec le volet
habitation.
M. Dufour: Ma seule remarque, c'est que vous étiez presque
une délégation royale, lorsque j'y regarde: un, deux, trois,
quatre, cinq, six personnes; une bonne délégation.
M. Bourbeau: M. le Président...
M, Dufour: J'espère que cela a porté beaucoup de fruits
à vos réflexions, mais ce que je cherche, ce sont les
résultats.
M. Bourbeau: ...cela a été un travail
acharné pendant deux semaines, je dois le dire...
M. Dufour: Comme d'habitude, cela n'a pas fait de vagues.
M. Bourbeau: ...puisqu'il s'agissait de quatre objectifs
différents. Je les signale: le premier était la participation
à la conférence des ministres européens des
collectivités locales à Salzbourg; le deuxième
était la présence du sous-ministre et du directeur de la
recherche à la conférence permanente des pouvoirs locaux et
régionaux du Conseil de l'Europe à Strasbourg, en France; le
volet habitation a été concentré surtout à Paris
et
à Londres; finalement, on a signé à Londres un
emprunt de plusieurs dizaines de millions de dollars par la Communauté
urbaine de Montréal. Tout cela a été ramassé, si je
puis dire, dans une très courte période. Je dois dire que cela a
été une mission assez épuisante pour ceux qui y ont
participé.
M. Dufour: Je reviens justement à votre signature
d'emprunt à Londres. Est-ce que c'est obligatoire que le ministre signe
ces emprunts? (11 h 30)
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, la signature du
ministre ou de son mandataire est obligatoire pour autoriser ces emprunts sur
les marchés extérieurs.
M. Dufour: Donc, vous pouvez avoir un mandataire.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, à défaut
de la signature du ministre lui-même, ce qui est nettement
préférable. Le ministre est autorisé à
déléguer soit le sous-ministre ou un sous-ministre adjoint ou un
fonctionnaire.
M. Dufour: Cela pourrait être de belles occasions pour les
représentants d'aller faire un tour en Europe et d'aller signer les
emprunts. Je dis que ce n'est pas obligatoire que le ministre le fasse, il peut
procéder par personne déléguée. Je sais que cela se
fait régulièrement. Dans votre cas, je remarque que cela fait
deux fois que cela arrive en six mois.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais signaler
que...
M. Dufour: Bien sûr, le maire aussi peut signer des
obligations, mais il n'est pas obligé d'être là.
M, Bourbeau: ...les frais inhérents aux déplacements soit
du ministre, du sous-ministre ou d'un sous-ministre adjoint, pour des emprunts
des communautés urbaines ou des municipalités, ne sont absolument
pas à la charge du gouvernement, ce dernier ne dépensant
absolument rien, tous les frais étaient à la charge de
l'emprunteur ou du courtier. À ce moment-là, M. le
Président, le député ne peut pas se plaindre qu'on
occasionne des frais au gouvernement.
M. Dufour: Ne trouvez-vous pas, M. le ministre, que la
municipalité qui paie pour que vous vous déplaciez pour aller
signer des obligations, cela fait drôle, cela fait curieux un petit
peu?
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Dufour: Ne trouvez-vous pas que cela pourrait être un
genre de conflit? La municipalité qui, de temps en temps, paie un voyage
à son ministre pour aller signer des obligations, cela établit de
très bonnes relations entre le ministre et la municipalité. Mais
on pourrait y déceler certains petits conflits quelque part. Je dis que
vous devriez y penser. Je vous le souligne, en tout cas. Le ministre devrait
être capable, un ministère devrait être capable de payer ses
frais et le ministre pourrait ne pas être là et cela ferait quand
même. Cela peut être signé en même temps, mais ce
n'est pas obligatoire que cela soit signé en même temps. Je suis
au courant de la façon dont cela fonctionne dans ces domaines et je vous
dis qu'il pourrait y avoir un conflit d'intérêts quelque part. Je
ne fais que vous le souligner pour votre réflexion. Je trouve que c'est
important que cela se fasse comme ça.
M. Bourbeau: M. le Président, tout en signalant que les
frais seraient exactement les mêmes si c'était le sous-ministre ou
le ministre, je dirai qu'il y a un avantage évident pour les emprunteurs
que ce soit le ministre qui soit présent. Les courtiers, les syndicats
de banquiers, européens dans la plupart des cas, attachent beaucoup
d'importance à ces cérémonies de signatures, si je peux
dire. On tente par la même occasion de promouvoir le rôle des
délégations générales du Québec, soit
à Londres, soit à Paris, soit dans les capitales où ont
lieu les signatures. Le fait que le ministre soit présent ajoute, si je
peux dire, au prestige de l'événement, nonobstant ce que pourrait
en penser le député de Jonquière. Cela fait en sorte de
valoriser le rôle des déléqations générales
du Québec dans les pays étrangers et, par la même occasion,
de leur permettre d'ouvrir des portes, que des portes soient ouvertes aux
délégations générales pour, éventuellement,
établir des contacts avec le milieu des affaires, avec le milieu
financier, ce qui ne peut être qu'à l'avantage du Québec,
le député de Jonquière en conviendra certainement.
M. Dufour: Si c'est vrai, M. le ministre, ce que vous dites,
pourquoi le ministère ne les prend-il pas à sa charge? Pourquoi
faire payer vos déplacements par une municipalité si c'est vrai
que cela profite au Québec? Il me semble que c'est voyager sur le bras
de la princesse. Cela n'a pas de bon sens. Un ministre des Affaires municipales
qui se fait payer un voyage oar la communauté urbaine parce qu'il veut
aller signer des obligations, il y a un avantage certain. Vous n'êtes pas
obligé de te dire à tout le monde que vous y allez. C'est clair.
Mais je ne prends pas ça comme ça. En Concorde, cela va
peut-être mieux qu'en avion ordinaire. Je vous dis: Si vous avez le
goût de faire un voyage, pourquoi ne pas attendre d'aller signer
des engagements? Si c'est vrai que c'est un voyage d'affaires et que c'est
intéressant pour le gouvernement du Québec - ce n'est pas un
ministère de quêteux que vous avez là - vous devriez payer,
faire payer vos dépenses par le ministère. Je trouverais cela
normal, mais pas... Voyons! II semblerait qu'on voyage. Pas juste le ministre.
Vous payez pour les autres et vous ne voulez pas payer pour le ministre,
Voyonsi Si c'est si important et que c'est aussi un bon ambassadeur, on peut
vous nommer ambassadeur. Nous autres, on va être tranquilles et vous,
vous allez avoir "une belle job". Vous n'aurez pas la peine de vous faire
élire... Je ne suis pas contre cela, moi.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Allez-y, ambassadeur, mais arrêtez de faire
payer la Communauté urbaine de Montréal. Il y a beaucoup de
municipalités en faillite d'après vous. Alors, on va les
empêcher de l'être. Arrêtons de gaspiller; cela n'a pas
d'allure. Vous devriez empêcher cela. Vous devriez vous poser des
questions. En tout cas, personnellement, cela me frappe que vous me disiez que,
si vous sortez, c'est la municipalité qui paie.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que...
M. Dufour: C'est rare qu'on voit cela. Voyonsi
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre»
M. Bourbeau: ...il est de commune renommée que les frais
relatifs à un emprunt soient à la charge de l'emprunteur. C'est
ainsi dans tous les pays, dans toutes les juridictions. Il n'y a pas de raison
pour laquelle le gouvernement du Québec assumerait à sa charge
des frais qui sont requis non pas par un emprunt du gouvernement, mais par des
emprunts d'une municipalité.
Quant à la participation personnelle du ministre, je dirai au
député que ce n'est pas toujours de gaieté de coeur que le
ministre se déplace. Parfois, ce sont des voyages qui sont
épuisants et qui se font presque aller-retour. II y a des occasions
où on est à peine débarqué de l'avion qu'on doit
reprendre le chemin du retour. Si le député de Jonquière
s'imagine que c'est une sinécure que de faire un voyage en Europe en 48
heures ou en 72 heures, qu'il se détrompe.
Je dirai que dans la plupart des cas, c'est par acquis de conscience, M.
le Président, et pour faire honneur à mes responsabilités
que j'accepte de représenter le gouvernement du Québec dans des
cérémonies semblables où le prestige du Québec ou
l'intérêt du Québec est en jeu. Le député de
Jonquière devrait s'élever un peu au-dessus de la partisanerie
politique et considérer qu'il y a autre chose ici bas que des gens qui
tentent de se déplacer aux frais de la princesse.
M. Dufour: Le ministre est mort de rire. Vous savez les gens
qu'on va voir partir pour la France, ils ont tous le mouchoir à la main
et ils pleurent tous. Cela va tellement les attrister d'aller faire un voyage
en France, pauvres eux autres, pauvre ministre!
II y en a une raison. Vous êtes ministre d'un ministère
important au Québec et si vous avez l'obligation... Ce n'est pas la
municipalité qui fait l'obligation, c'est dans les normes qui devraient
être acceptées. Si vous devez vous déplacer pour une
municipalité, vous devriez être capable de payer vos frais. Je ne
vois pas la raison vraiment fondamentale qui exiqe que ce soit l'emprunteur. Ce
n'est pas n'importe quel emprunteur. Ce n'est pas Jos. Bleau qui emprunte.
C'est une municipalité.
Vous dites que c'est important pour aller faire des choses. Pourquoi la
ville de Montréal paierait-elle pour vous faire faire des
représentations? Je comprends qu'ils doivent vous attendre à bras
ouverts, vous y allez souvent. Ils vous connaissent bien. C'est peut-être
bien important mais je ne pense pas que cela fasse baisser les taux de change.
Je ne pense pas que cela ait de l'influence sur les intérêts.
Et arrêtez de me faire pleurer sur votre sort, de grâce! Je
vais vous en trouver des gens qui vont aller signer, des mandataires. Je vais
vous en trouver è pochetée.
Une voix: Comme vous?
M. Dufour: Arrêtez... Il n'est pas question de moi
là-dedans. Quand ce sera le temps, on fera ce qu'on a à faire.
Là, actuellement, il n'est pas question pour mol de me faire payer un
voyage par le ministre des Affaires municipales pour aller signer des choses.
J'étais maire et je ne me suis jamais déplacé pour aller
signer des obligations. C'est vrai que nous autres, c'était une ville en
faillite.
M. Bourbeau: Pas encore, pas encore, M. le Président.
M. Dufour: Vous l'avez dit hier. Vous ne l'emporterez pas en
paradis, laissez-moi vous dire cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'élément 2?
M. Dufour: Je vais vous le rappeler un de ces jours.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'élément 2?
M. Dufour: Non, ça va. Oui, il y aurait peut-être un
point. Serait-i! possible de déposer les rapports de ces voyages qui
sont tellement importants? De ces missions.
M. Bourbeau: M, le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On va prendre la remarque du député
sous étude et on va regarder si on ne peut pas déposer certains
documents, tout en signalant que plusieurs de ces documents souvent sont de
nature confidentielle.
Le Président (M, Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Le
programme 4, Administration générale, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, tranquillement.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
programme...
M. Dufour: Tranquillement, tranquillement.
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M, Saint-Roch): J'appelle le programme 5,
Relations avec les municipalités, élément 1, aide
institutionnelle et assistance technique.
Relations avec les municipalités
M. Dufour: Ce programme d'aide institutionnelle et d'assistance
aux municipalités, 2 517 500 $ par rapport à 2 410 200 $,
pourriez-vous donner des détails quelque peu sur ce genre de programme
et sur les coûts que cela comporte? Quelles sont les clientèles
qu'on touche? C'est le programme 5.
M. Bourbeau: Sur quel point?
M. Dufour: À l'aide institutionnelle et l'assistance
technique, pourriez-vous donner des détails sur le genre de
clientèle, sur la façon dont ça fonctionne? C'est
institutionnalisé, donc, il y a des programmes définis et il y en
a d'autres qui le sont un peu moins. Je parle de l'élément 1.
M. Bourbeau: C'est l'élément 1?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Ah bon! M. le Président, il s'agit du budget
affecté aux bureaux régionaux du ministère. Alors, cela
comprend évidemment les traitements des employés permanents, les
frais de fonctionnement, le transport et les communications, les services
professionnels et autres, l'entretien et les réparations, les loyers,
les fournitures, l'approvisionnement, l'équipement, autres
dépenses, en bref.
M. Dufour: Actuellement, concernant les bureaux régionaux,
est-ce que vous avez une évaluation de leur fonctionnement, de leurs
relations avec les municipalités et sur les services qu'ils peuvent
rendre?
M. Bourbeau: On a des réunions périodiques avec les
bureaux réqionaux. Il y a un système de rétro-information
qui fonctionne très bien et le ministre en prend d'ailleurs
personnellement connaissance à chaque semaine, si je peux dire. Je dois
dire que le système semble fonctionner très bien.
M. Dufour: Comme pour les relations avec les
municipalités, parce que vous touchez au système de relations
avec les municipalités dans tout cela? Alors, vous faites des
études spécifiques quand des municipalités se plaignent de
certaines choses et cela vous permet d'affecter certaines ressources, soit
humaines, soit monétaires.
M. Bourbeau: M. le Président, ce service s'occupe de toute
la question de l'orqanisation municipale, des ententes intermunicipales, des
fusions, de voir à conseiller les municipalités dans le cas de
négociations visant à des fusions, dans des cas d'annexion, faire
de la médiation dans ces cas pour tenter de rapprocher les parties. Il
voit également à la formation des élus et, bien sûr
également, ce service comprend tout le réseau des bureaux
régionaux. M. le Président, il y a aussi la question du service
des affaires nordiques et amérindiennes qui voit à surveiller les
villages nordiques au nord du 55e parallèle, les villages inuit è
l'égard desquels nous avons également des
responsabilités.
M. Dufour: Actuellement, concernant les administrations
nordiques, il est question de chanqer un certain nombre
d'éléments. Il me semble qu'il y a un projet de loi actuellement
a l'étude qui leur permettrait ou qui les obligerait à faire une
certaine forme de prélèvement ou de taxation de ces groupes?
M. Bourbeau: Bien, il s'aqit d'une expérience pilote que
nous allons mener après discussion avec le Conseil du trésor dans
une municipalité qui s'appelle Kuujjuaq et qui vise à
responsabiliser un peu mieux les villages nordiques quant è leur
financement et aussi, éventuellement, quant à
l'établissement d'une meilleure forme de démocratie
municipale.
M. Dufour: J'ai un telbec ici devant moi. Cela vient du
gouvernement du Québec et concerne la ville de Malartic pour en
étudier la situation financière. Je ne sais pas si c'est dans ce
dossier qu'on doit le placer, parce que le cahier n'est pas tellement
détaillé et on est obligé de travailler avec cela. Il est
dit "contrôler les décisions"... (11 h 45)
M. Bourbeau: Je comprends le député, je suis
passé par là aussi.
M. Dufour: Avec l'expérience que vous avez acquise, il me
semble qu'elle devrait servir à quelqu'un. Elle pourrait servir pour
aider les autres.
M. Bourbeau: Est-ce que le député a une question
sur Malartic?
M. Dufour: Je me demandais si j'étais dans le bon dossier
pour poser la question. Qu'est-ce qu'il advient de Malartic? Il y a certaines
déclarations, j'ai un certain nombre de coupures de presse concernant
les problèmes qui existent à Malartic, certains problèmes
de dettes. Il n'y a pas de tutelle encore. Une étude a été
engagée par le ministère. Le ministre Savoie a dit des choses,
vous en dites, on vous en fait dire. Quelle est la situation de la ville de
Malartic?
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à répondre à cette question maintenant. La ville de
Malartic est une municipalité qui, au cours des années, a connu
des problèmes de gestion financière et de dépassement de
budget, année après année, pendant de très
nombreuses années. Au cours des derniers dix ans, je présume, et
même plus, la municipalité a eu une fâcheuse habitude de
terminer ses exercices financiers avec un déficit, déficit
qu'elle a consolidé à quelques reprises par des règlements
d'emprunt de consolidation.
Je dois dire, M. le Président, qu'avant notre arrivée au
pouvoir le ministère avait consenti quelque chose comme cinq ou six
règlements de consolidation des dettes des dernières douze
années avec des promesses, à chaque fois, de la
municipalité de s'en tenir à son budget et de ne pas
excéder son budget. Ce qui s'est passé, c'est que l'automne
dernier la municipalité est venue voir le ministère pour demander
de consolider encore une dette qui excédait 500 000 $, si ma
mémoire est fidèle. À ce moment-là, le ministre a
dit non. Le ministre a refusé de consolider une autre fois une dette.
J'ai dit à la municipalité qu'elle devrait apprendre à
vivre selon ses moyens, à faire des budgets qui étaient
réalistes, où les dépenses étaient conformes aux
revenus, et également à observer les prescriptions de la loi,
entre autres, celles qui obligent un conseil municipal à ne pas
dépenser d'argent, si le secrétaire-trésorier
n'émet pas un certificat de disponibilité des fonds, ce que ne
faisait pas cette municipalité. Bien sûr, quand on engage des
crédits sans savoir si les crédits sont disponibles, ce n'est pas
étonnant qu'à la fin de l'année on se retrouve avec des
déficits de 200 000 $ à 300 000 $ chaque année.
Après avoir dit non, nous avons également offert à
la municipalité de lui déléquer des représentants
du ministère pour l'aider à mettre un peu d'ordre dans ses
finances, si je puis dire. Nous avons deux fonctionnaires qui se sont rendus
sur place et qui, avec la municipalité, ont mis sur papier un plan de
redressement. Je ne peux pas dire exactement, au moment où l'on se
parle, quel est l'état de la municipalité. Je sais qu'il y a eu
un sérieux redressement effectué en 1986 et, la dernière
fois où j'ai pris connaissance du dossier, il semblait que la
municipalité était sur la voie de se replacer
financièrement, enfin pour l'année en cours. Maintenant, nous
faisons des vérifications réqulières et j'ai bon espoir
que nous en viendrons à faire en sorte que la ville de Malartic puisse
administrer son budget selon ses moyens.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Vous nous aviez fait un aveu, à un moment
donné, à la suite d'une question de mon collègue de Gouin
concernant la possibilité de "défusionner". Le ministre est-il
toujours dans les mêmes dispositions concernant les demandes de
"défusionnement" de certaines municipalités? Je pense, par
exemple, è Ascot, à Cantley, où il y a des pressions
terribles. Je me souviens que vous m'aviez dit, en commission parlementaire,
que s'il y avait des demandes de "défusionnement" vous seriez prêt
à les examiner très sérieusement et que vous étiez
très ouvert a cela. C'est la même chose que de demander une
fusion. Je vois que dans l'ensemble il y a un certain nombre de demandes. Je ne
sais pas si cela fait suite à l'annonce que vous nous aviez faite en
commission parlementaire, mais on dirait que ces demandes-là ont
augmenté. Êtes-vous toujours dans les mêmes
dispositions?
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai de la
difficulté à comprendre la logique du député
de Jonquière. Bien sûr, si la prémisse est fausse, la
conclusion est fausse. Encore ici, le problème est que le
député de Jonquière affirme des choses qui sont à
l'inverse de la vérité. Jamais je n'ai dit en cette Chambre que
j'étais en faveur des dégroupements. Je mets le
député de Jonquière au défi de me prouver que j'ai
dit cela. Évidemment, s'il affirme que je l'ai dit, la conclusion serait
logique à ce moment-là. Mais, comme la prémisse n'est pas
exacte, la conclusion est évidemment fausse. Je n'ai jamais
affirmé que j'étais en faveur des dégroupements. Au
contraire, je n'arrête pas de dire que la logique va à l'encontre
de permettre des dégroupements puisque nous avons des programmes de
subventions pour favoriser le regroupement des municipalités. Nous
dépensons cette année au-delà de 1 000 000 $ en
subventions pour inciter les municipalités à se regrouper,
à fusionner, étant donné que nous estimons que le nombre
des municipalités au Québec est peut-être trop important
par rapport à ce qu'il devrait être. Il est certainement trop
important par rapport à l'Ontario. Alors, j'ai de la difficulté
à concilier dans ma tête une politique visant, d'une part,
à faire diminuer le nombre des municipalités par voie incitative
et, d'autre part, è faciliter la création de nouvelles
municipalités qui se dégrouperaient. C'est la raison pour
laquelle, M. le Président, nous ne sommes effectivement pas très
enthousiastes à l'idée de permettre des dégroupements. En
général, les réponses sont négatives. Si on insiste
beaucoup... Nous regardons évidemment les dossiers, ce ne sont pas des
non automatiques. Nous prenons la peine d'étudier les dossiers,
d'écouter les arguments qu'on nous présente, mais ce n'est jamais
avec un très grand enthousiasme, je dois le dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On va vous rappeler que vous l'avez dit quelque part.
Je me fais fort de trouver l'endroit. J'avais justement discuté beaucoup
avec vous sur cette question et j'en avais pris bonne note. Je me demandais si,
par rapport à ce que vous avez dit, il y a eu des augmentations du
nombre des demandes de dégroupement. C'est ce que j'avais d'ailleurs
souligné. Je vais retrouver ce qui en est quelque part dans les
rapports, quitte à ce qu'on ne le fasse pas en commission. Je vous le
ferai parvenir au moins, en vous le soulignant, pour vous faire gagner du
temps, je sais que vous êtes un gars très occupé.
M. Bourbeau: II y a quelques cas de dégroupements qui nous
sont soumis, le député a nommé celui de Cantley, c'en est
un, il y en a quelques autres. C'est quand même l'exception. Dans tous
les cas, nous étudions les dossiers; bien sûr, il n'est pas
question de refuser sans que les dossiers soient étudiés. Nous
faisons faire des analyses techniques des demandes. Nous tentons de comprendre
le pourquoi de ces demandes. Parfois, nous cherchons des solutions qui
pourraient aller dans le sens de permettre à cette partie du territoire
d'une municipalité qui voudrait se détacher non pas de former une
nouvelle municipalité, mais de se regrouper avec une autre
municipalité adjacente. Voilà les formules qui sont possibles.
Maintenant, pour ce qui est de la création d'une nouvelle
municipalité à partir d'une municipalité existante, cela
ne fait pas partie actuellement des politiques du ministère de favoriser
ces solutions-là.
M. Dufour: Je prends bonne note des remarques du ministre. J'ai
l'impression que, l'expérience aidant, sa position a changé
quelque peu. L'exercice du pouvoir permet, quelquefois, d'évoluer
quelque peu.
Je voudrais relever exactement ce qui s'est passé. Pour autant
que je me rappelle, c'était une discussion avec le village de Cantley et
on était intervenu. On vous rappellera ce que vous avez dit là
par rapport à ce que vous avez fait après. On va savoir qui suit
le mieux son dossier ou son raisonnement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Dufour: À Saint-Basile, il y a une étude qui a
été faite sur l'administration de Saint-Basile. Cela a
tombé. Il n'y a pas eu de suites à cela? Juste en quelques mots,
je ne veux pas...
M. Bourbeau: À Saint-Basile-le-Grand, M. le
Président, cela aussi, c'est une municipalité qui a
été sous le contrôle de la commission municipale. Si j'ai
bonne souvenance, le conseil municipal a démissionné en bloc. Le
conseil municipal ne pouvait plus, juridiquement, exercer ses fonctions. La
commission municipale est intervenue et a administré la
municipalité pendant un certain temps, jusqu'à ce que des
élections soient tenues. Depuis cette date, des élections ont eu
lieu et la commission municipale s'est retirée tout doucement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'élément 1 ou 2?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 5,
éléments 1 et 2, sont adoptés?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
programme 6, Aide financière à la construction de réseaux
d'aqueduc et d'égouts.
Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égouts
M. Dufour: Je comprends que ce programme est un programme qui est
terminé. Par contre, à la suite de certaines questions
écrites que j'ai posées durant l'année, on se rend compte
que le bilan au 11 septembre 1966 était le suivant: il y avait 106
demandes acceptées, 12 en cours d'analyse, 58 refusées ou
abandonnées, 176 demandes non traitées. Donc, actuellement, le
programme semble terminé et i! semble aussi que, d'après la
volonté du ministère, malgré que j'aie cru comprendre
à certains moments que cela pouvait revivre quelque part, sous une forme
ou une autre... Considérant les services ou les besoins qui ont
été comblés par ce programme, est-ce que le ministre a
l'intention de faire revivre ou de faire des pressions, des démarches
pour remettre en fonction un programme qui pourrait même s'appeler d'un
autre nom - je n'ai aucune objection? Vis-à-vis de l'avalanche de
demandes des municipalités, est-ce que le ministre examine la
possibilté de remettre en fonction un programme qui pourrait
s'apparenter à celui-là?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
M. Dufour: II y avait certaines demandes qui avaient
été gardées en suspens lors de la réponse du 11
septembre 1986. Est-ce qu'on pourrait avoir un bilan à jour? Pour les
douze demandes qui étaient en cours d'analyse, j'imagine que vous n'avez
pas encore de réponse, ni négative ni positive. Puisque vous les
étudiiez, il devait y avoir encore de l'argent de disponible quelque
part.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à faire parvenir au député la situation mise à jour
dans le dossier PAIRA. Je ne saurais dire s'il reste de l'argent. Je sais qu'en
principe il n'en reste pas, à moins qu'il n'y ait eu des
désistements.
M. Dufour: Au moment où vous avez fait le bilan - je ne
dis pas qu'il y a encore de l'argent - au moment où vous m'avez
donné le rapport, il y avait des analyses en cours, ce qui veut dire
qu'il devait y avoir possiblement encore de l'argent, au moment où vous
l'avez fait. Je ne dis pas qu'aujourd'hui il y a de l'argent.
M. Bourbeau: M. le Président, on va faire une
vérification de la situation au moment où on a envoyé le
bilan dont parle le député ainsi que des dossiers qui
étaient en cours d'analyse à ce moment-là et on pourra
faire parvenir au député, dans les prochaines semaines, les
renseignements qu'il désire avoir à ce sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais soulever le cas de Beauport, une
municipalité de la réqion de Québec où, durant la
campagne électorale d'octobre 1985, il y a eu certains débats
concernant des demandes d'assistance financière. C'était un
engagernent du candidat du moment qui est l'actuel député de
Montmorency. Il s'est engaqé à faire des pressions pour que le
PAIRA vienne en aide à la municipalité de Beauport.
C'était un projet de 13 740 000 $. Tout le monde est au courant que cela
a été une... Cela a été un élément
très important, d'après ce que je vois, d'après les
coupures de journaux, de la campagne électorale. Je ne sais pas s'il y a
eu des suites à cela. Qu'est-ce qui s'est produit depuis ce temps? (12
heures)
M. Bourbeau: M. le Président, évidemment, les
campagnes électorales comprennent des engagements du gouvemement, des
souhaits qui sont formulés par tous les candidats. Je présume que
le député de Jonquière en avait un; c'était
peut-être de se retrouver de ce côté-ci de la table
plutôt que de l'autre côté.
M. Dufour: Non. Je n'ai pas fait de folies de ce
côté-là, M. le ministre. Je peux le rassurer.
M. Bourbeau: Ce que je peux dire, c'est que le PAIRA ne
s'applique que pour les municipalités de 5000 habitants ou moins et que,
dans ces conditions, malheureusement, il ne pourrait pas s'appliquer à
la ville de Beauport, comme il ne pourrait pas s'appliquer non plus à la
ville de Drummondville, ni aux villes de Saint-Lambert, de Montréal, de
Sherbrooke ou à toute autre municipalité dont la population
excède 5000.
M. Dufour: Donc, le PAIRA ne pouvait pas s'adresser à la
ville de Beauport, à moins d'un permis bien spécial. Le montant
qui a été promis... Autrement dit, les échanges à
ce sujet ne pouvaient pas être inscrits dans ce programme; cela ne l'a
pas été effectivement. S'il y avait des choses qui pouvaient se
produire à l'avenir, ce serait certainement par une autre mesure.
M. Bourbeau: M. le Président, disons que les normes telles
qu'elles existent présentement ne permettent pas de subventions à
des municipalités de 5000 habitants et plus, mais on ne peut pas
prévoir pour l'avenir, bien sûr.
M. Dufour: Ah! Pour l'avenir? Ca va. Quand vous me dites cela, la
seule inquiétude que j'ai, c'est que cela suscite un certain nombre
d'interrogations sur les municipalités ou sur différents
intervenants. Tout à l'heure, en réponse à ma question
è savoir si vous envisagiez un programme qui pourrait porter un autre
nom, etc., vous m'avez dit oui. Bon. Cela veut dire qu'il y a un certain nombre
d'attentes qui vont être créées. Le seul souhait que je
fais, c'est que vous livriez la marchandise le plus tôt possible. Moi, je
suis convaincu que les municipalités sont prêtes. Je prends acte
de vos bonnes dispositions pour dire que les municipalités pourront, un
jour, avoir accès à de nouvelles subventions. Je dis: Bravo! Il y
a des problèmes d'eau qui sont relativement importants pour les
municipalités. Souhaitons que ce soit le programme le plus large
possible qui va répondre au plus grand nombre de besoins possible.
M. Bourbeau: M. le Président, je dois dire que si nous
devions satisfaire è toutes les demandes, ce ne sont pas des centaines
de millions, mais des milliards de dollars dont nous aurions besoin. Pour
l'instant, je ne pense pas que...
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions au programme 6?
Est-ce que le programme 6 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle le programme 7, Aide financière aux
sociétés d'État, élément 1, aide
financière à la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
Aide financière aux sociétés
d'État
M. Dufour: On sait que, depuis la dernière étude
des crédits, il s'est passé beaucoup de temps concernant la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Il y a eu diminution
de la subvention, il y a eu certaines décisions qui ont fait
problème; il y a eu beaucoup de discussions et il y en a quelques-unes
que j'essaierai de soulever. J'ai suivi cela toute l'année. Il y a des
gens qui ont commencé è examiner ce qui se passait dans le
dossier de la SAO. Il semble, en tout cas, d'après les chiffres que je
regarde, que vous mainteniez la décision de diminuer graduellement
jusqu'à zéro. Est-ce que c'est toujours votre intention, à
partir de 1 200 000 $ par année de retomber è zéro sur
trois ans? Est-ce que c'est toujours l'intention du ministre de maintenir cette
décision?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, nous avons constaté
que la SAO vivait depuis de très nombreuses années, soit depuis
1970, de subventions importantes du ministère des Affaires municipales.
Cela excédait 6 000 000 $ par année pour une
société de développement et c'était un cas unique
au Québec, dois-je dire. Le gouvernement a investi au-delà de 70
000 000 $ dans la SAO au cours des dernières années. Nous
estimons que la SAO a rempli son rôle qui était, entre autres, de
faire le contrepoids à la Commission de la capitale nationale, de doter
l'Outaouais d'équipements ré-créotouristiques de
développement économique pour lui permettre de remplir son
mandat. Finalement, nous avons convenu qu'il était de beaucoup
préférable que le développement économique de
l'Outaouais soît pris en charge par le milieu plutôt que
téléguidé à partir du gouvernement.
Dans ces conditions-là, nous avons convenu de réduire
progressivement la subvention sur une période d'années et, pour
la présente année, la réduction est de 1 200 000 $, la
subvention passant de près de 4 900 000 $ à près de 3 700
000 $.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je reviens avec ma question. Est-ce que vous avez
toujours l'intention - parce qu'il me semble que vous êtes un peu plus
dans le doute, vous avez moins d'assurance que l'année dernière -
sur la période déterminée, qui était de trois ans
à ce moment-là, de tomber à zéro?
M. Bourbeau: Nous avons l'intention de continuer à
rationaliser les dépenses de la SAO pour faire en sorte
qu'éventuellement elle devienne une société de
développement économique et que dans tout le volet de
l'administration d'équipements récréotou-ristiques, que ce
soient des marinas, des terrains de jeu ou des terrains de camping, les
coûts d'exploitation de tous ces équipements ne soient plus
dorénavant imputés - certainement pas en tous les cas -au
gouvernement du Québec,
M. Dufour: Je reviendrai peut-être sur ma question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, il y a certaines décisions de la
SAO qui semblent présenter certaines difficultés. Je voudrais
juste soulever la question de l'aéroport qui appartenait et qui
appartient encore à la SAO. Il y a des tentatives, mais si vous me
dites: On transfère l'aéroport au ministère des
Transports, il n'y a pas de coupure d'argent. Cela enlève de l'argent au
ministère, mais l'argent est ailleurs; donc, il n'y a pas de baisse de
coûts à faire cela. C'est l'intention du ministère. C'est
ça, c'est toujours la même question qu'il faudra présenter
sous différents angles.
L'année dernière, pour autant que je me rappelle, vous
étiez formel: cela devait se terminer et vous aviez des dates
très précises. Cette année, je pense que votre
volonté est beaucoup moins claire; c'est moins clair dans mon esprit et
c'est, moins clair aussi dans vos paroles. La question est la suivante:
Qu'est-ce qui arrive à l'aéroport que la SAO administre? Est-ce
que vous avez l'intention de laisser les règles du jeu intervenir
auprès de votre collègue des Transports pour qu'il en prenne la
responsabilité ou la paternité?
M. Bourbeau: Je ne pense pas que mes paroles aient varié
depuis l'an dernier. Nous disons toujours la même chose. On peut
peut-être le dire de façon différente, avec des mots
différents mais l'intention est la même. Les équipements
qui appartiennent à la Société d'aménagement de
l'Outaouais sont sa propriété et c'est è la
société de voir à en disposer si tel est son désir.
Nous n'avons pas imposé à la SAO des directives lui ordonnant de
se départir de tel ou tel équipement. Nous lui avons simplement
demandé de rationaliser sa gestion, son administration. C'est au conseil
d'administration de la SAO de décider exactement ce qu'il va faire. Ces
gens-là ont préparé des plans de disposition et si la SAO
estime qu'elle ne peut pas ou ne devrait pas continuer à administrer
l'aéroport de Gatineau, diverses solutions s'offrent à elle. Une
solution, bien sûr, consisterait à faire en sorte que la gestion
en soit reprise par le ministère des Transports. C'est une
possibilité. Le ministère des Transports est tout à fait
qualifié pour administrer les aéroports, peut-être
même plus qu'une société de développement
régional.
D'autres organismes pourraient également s'en occuper.
Peut-être que la Communauté régionale de l'Outaouais ou une
municipalité pourrait le faire. Donc, il y a tout un éventail de
possibilités. Ce n'est pas l'intention du gouvernement de dicter une
ligne de conduite à la SAO quant à la disposition de ses
actifs.
Le Président {M. Saint-Roch): M, le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais faire un retour sur les discussions que
nous avions eues l'année dernière à l'étude des
crédits. C'est assez révélateur. Le ministère des
Transports fait partie du gouvernement du Québec.
M. Bourbeau: Jusqu'à nouvel ordre, oui.
M. Dufour: Jusqu'à nouvel ordre. Je vais vous
répondre que c'est en date du 15 avril 1986, à la commission de
l'aménagement et des équipements. Votre réponse - je vais
sauter le commencement parce que je pourrais peut-être le dire, mais cela
n'apporterait rien au débat - était: "Aujourd'hui, la SAO
détient beaucoup d'actifs: des terrains industriels, des centres de
loisirs, des parcs, etc. Elle a un budget de fonctionnement important. Nous
avons rencontré les dîriqeants de la SAO récemment et nous
leur avons déclaré que le gouvernement ne voyait pas pourquoi il
faudrait continuer è subventionner la SAO pendant encore très
longtemps. Pourquoi il faudrait la maintenir à bout de bras, si je peux
dire, puisque la SAO devrait, selon nous, être eapable de se
rentabiliser. Comment se fait-il que, après avoir mis tant d'argent dans
un organisme comme celui-là, qui n'a aucune dette, on ne
réussisse pas à faire des profits, en tout cas à ne pas
faire de pertes? "Les nouveaux dirigeants de la SAO nous ont indiqué
qu'ils étaient d'accord avec notre orientation, qu'ils crevaient
être en mesure d'assurer la rentabilité de l'organisme d'ici
à deux ou trois ans et, en conséquence, ont accepté de
faire une réaffectation des équipements de la SAO sur une
période de trois ans. Notre objectif, c'est de comprimer 1 200 000 $
cette année, la même chose l'an prochain et la dernière
compression la troisième année. De sorte que, après trois
ans, le gouvernement du Québec n'aurait plus à soutenir la
SAO."
Donc, le transport, c'est un peu moins fort et je pense que je dois vous
rappeler que la question était correcte. Le ministère des
Transports fait partie du gouvernement du Québec. Si vous
transférez l'administration de l'aéroport au ministère des
Transports, vous n'avez pas atteint l'objectif que vous aviez visé. Il
faut se rappeler que, lorsqu'on avait eu des discussions là-dedans, vous
étiez frais émoulu comme ministre et vous aviez beaucoup de
convictions, surtout beaucoup de prétentions. Quand je regarde dans les
faits, je vous dis que cela ne semble pas se réaliser.
Je vous pose la question: Est-ce que vous avez l'intention de couper les
vivres à la SAO au moment précis où vous l'avez
décidé, comme vous nous t'avez indiqué lors
de l'étude des crédits de l'an passé? Je pense que
c'est le minimum, parce que j'ai pris vos propres paroles. Effectivement... Je
n'ai pas è les nuancer, c'est exactement ce que vous avez dit. Je me
pose des questions, parce qu'il faut savoir qu'il s'est passé des choses
depuis un an dans la société de l'Outaouais. La SAO, même
si c'étaient des administrateurs que vous aviez nommés,
administrateurs bénévoles, il y en a quelques-uns qui se
rebiffaient quelque peu; ils ne voulaient pas être les exécuteurs
de vos décisions. Certains échanges de vues se sont produits dans
la région et je pense avec raison. Les gens étaient
habitués à un certain système et pas de favoritisme. On
comprend bien une chose: plusieurs décisions, actuellement, causent des
problèmes à la SAO. Par exemple, se débarrasser des
centres touristiques, cela ne se fait pas facilement. Il y a 32 000 000 $
d'évaluation. Combien cela sera-t-il vendu? On avait des indications que
cela se ferait au mois de janvier; on est rendu à la fin de mai,
pratiquement en juin, ils ne sont pas vendus encore que je sache, ils ne sont
même pas allés en appel d'offres, à moins...
Une voix: Oui.
M. Dufour: Ils sont allés en appel d'offres. Bon, on verra
ce que cela donnera, mais il y a 32 000 000 $ d'investis par le gouvernement du
Québec; à quel prix seront-ils vendus? On verra ce que cela va
donner.
L'aéroport est un point crucial, à mon point de vue, pour
les gens de la société de l'Outaouais, mais surtout pour la
région de Hull. Qu'est-ce qui va arriver avec cela? Là, vous
n'avez pas fermé la porte, mais vous avez dit: Si le ministère
des Transports veut l'administrer, vous êtes prêt à accepter
cela. Donc, vous aurez atteint une partie de l'objectif, mais pas l'ensemble de
l'objectif.
Est-ce qu'actuellement mon évaluation est correcte ou si...
M. Bourbeau: Non, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: Non. Est-ce que vous pourriez m'en donner une
meilleure?
M. Bourbeau: M. le Président, je ne vois absolument rien
de contradictoire entre les paroles que j'ai prononcées l'an dernier et
celles que je prononce cette année. Au contraire, je pense que lorsqu'on
relit, comme l'a si bien fait le député de Jonquière, les
paroles que je prononçais d'une façon fort éloquente, je
dois dire, l'an dernier...
M. Dufour: II se trouve beau!
M. Bourbeau: ...et celles...
M. Dufour: Vous n'avez pas un miroir.
M. Bourbeau: ...que je prononce cette année, je ne vois
absolument rien qui fasse en sorte qu'il n'y ait pas une cohérence entre
les propos de l'an dernier et ceux de cette année. D'ailleurs, je vois
le député de Pontiac qui semble opiner du bonnet et être
d'accord avec moi. Il était là d'ailleurs l'an dernier, si je me
souviens bien; il a un grand intérêt vis-à-vis de tout ce
qui concerne l'Outaouais et je le consulte d'ailleurs
régulièrement au sujet de ces importantes questions. (12 h
15)
Le député de Jonquière, ou bien il n'a pas
très bien lu le texte de l'an dernier ou bien il n'a pas très
bien compris. Je lui ai dit, l'an dernier, essentiellement, que nous
étions en train d'effectuer des compressions budgétaires et que
ces compressions visaient également la SAO, comme l'ensemble de
l'appareil qouvernemental. Cette opération se poursuit cette
année avec une compression de 1 200 000 $. Nous sommes donc très
cohérents, cette année, avec ce que nous avions annoncé
l'an dernier.
M. Dufour: L'intention - je reviens à la charge - que vous
aviez manifestée de diminuer ou d'éliminer toute subvention sur
une période de trois ans, est-ce que vous la maintenez au 27 mai 1987?
Est-ce que vous avez toujours l'intention de diminuer ou d'abolir
complètement les subventions, tel que vous l'aviez exprimé?
M. Bourbeau: M. le Président, l'intention que j'ai
annoncée l'an dernier, c'était de faire en sorte de rendre la
Société d'aménagement de l'Outaouais autonome, si je puis
dire, et sous le contrôle du milieu. Le député a
cité tout è l'heure les paroles que j'ai prononcées. Nous
estimions et nous estimons encore qu'il n'appartient pas au gouvernement de
maintenir à bout de bras une société de
développement comme celle-là, alors que cela ne se fait nulle
part ailleurs au Québec. Le gouvernement a investi des sommes d'arqent
importantes dans l'Outaouais à ce titre. Des actifs subsistent pour des
montants de plusieurs dizaines de millions de dollars. La SAO elle-même
s'occupe de liquider certains de ces actifs. L'an dernier, nous avons
annoncé que nous effectuerions une compression de 1 200 000 $. La
compression s'effectue cette année. Donc, nous poursuivons sur la
même lancée. Le député verra Pan prochain, lors de
l'étude des crédits, ce qui se passers avec les subventions
à la SAO.
M. Dufour: Donc, vous êtes moins affirmatif que dans la
dernière phrase: "De
sorte que, après trois ans, le gouvernement du Québec
n'aurait plus à soutenir la SAO." Il semble, en tout cas, que vous soyez
moins affirmatif que vous ne l'étiez l'an passé.
M. Bourbeau: Tout cela est une question d'interprétation.
Le député de Jonquière tire ses conclusions, libre
à lui de le faire. On verra Tan prochain ce qui arrivera avec la
SAO.
M. Dufour: Cela veut dire quoi? Pourquoi ne me dites-vous pas oui
ou non? Je vais vous reposer la question. Est-ce que les paroles que vous avez
dites à ce moment-là, vous les répéteriez ce matin,
en disant: De sorte que, après trois ans... C'est la deuxième
année, cette année. Ce qui veut dire: après 1988, plus un
sou dans ce coin-là. "De sorte qu'après trois ans, le
gouvernement du Québec n'aura plus à soutenir la SAO". Est-ce que
vous êtes prêt à soutenir ce que vous avez dit? Vous avez
beau me dire que ce n'est pas tout à fait cela, il me semble que la
langue française n'a pas tellement changé depuis une couple
d'années. En tout cas, j'ai écouté M. Mitterrand hier.
J'ai tout écouté son discours et il me semble que les mots, je
les comprenais quelque peu. Je ne sais pas tout ce que cela voulait dire -
tout, tout, tout! - mais, en tout cas, ils n'étaient pas écrits.
Je les lirai une autre fois quand j'aurai le temps.
On va parler de ce qui se passe ici. "De sorte que, après trois
ans, le gouvernement du Québec n'aura plus à soutenir la SAO,"
cela veut bien dire... Soutenir, ce n'est pas soutenir à bout de bras,
c'est soutenir financièrement. C'est écrit quelque part; 1 200
000 $ par année, 1 200 000 $ l'an passé, 1 200 000 $ cette
année - c'est écrit - et l'an prochain, fini, "good-bye".
M. Bourbeau: M. le Président, si on devait commencer
à faire l'exégèse de ce que signifie le mot "soutenir", on
pourrait avoir plusieurs interprétations. Le député a dit
que soutenir, cela veut dire financièrement. Il y a bien des
façons de soutenir. Il y a des gens, dans la société,
qu'on appelle des souteneurs, qui font des choses totalement différentes
que de subventionner la SAO.
M. Dufour: Pertinence.
M. Bourbeau: II faudrait vraiment commencer à scruter les
reins et les coeurs pour savoir ce qu'il y a derrière les mots. Tout ce
que je peux dire au député de Jonquière, c'est que nous
sommes cohérents cette année avec ce que nous avions
annoncé l'an dernier. À ce titre, le député ne peut
faire aucune critique autre que de constater que les budgets, cette
année, sont comprimés de 1 200 000 $, tel que nous l'avions
annoncé l'an dernier.
M. Dufour: Vous n'êtes pas allerqique au fait que
l'aéroport soit transféré au ministère des
Transports.
M. Bourbeau: Ce qui compte, c'est que l'aéroport soit bien
administré par des gens ou des organismes compétents qui vont
continuer à s'assurer que l'Outaouais aura un service de qualité
avec son aéroport. Je pense qu'il importe peu de savoir qui administre
l'aéroport ou qui paie pour son déficit. Ce qui compte, c'est que
l'aéroport donne de bons services à la population.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que vous pourriez me donner cette information?
Si le député de Pontiac le voulait, j'accepterais qu'il parle,
parce que je pense que ce serait difficilement acceptable pour lui que le
ministre parle en son nom, surtout qu'il s'aqit de sa région.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Pontiac est membre de la commission.
M. Middlemiss: M. le Président, une des raisons pour
lesquelles on ne prend pas la parole - et je ne suis pas le seul du
côté ministériel - c'est qu'on ne voudrait certainement pas
empêcher le critique officiel de l'Opposition de poser toutes les
questions dans le domaine des affaires municipales.
Toutefois, je voudrais juste ajouter pour défendre un peu le
conseil d'administration. Vous semblez dire qu'ils ont fait des promesses l'an
passé...
M. Dufour: Pas eux autres.
M. Middlemiss: Ils sont allés en soumission. La raison
pour laquelle les équipements n'ont pas été vendus, c'est
qu'on ne voulait pas vendre è rabais. C'est assez difficile d'obtenir
des prix pour les équipements de camping et c'est une des causes du
déficit de la SAO. Si ta SAO n'était pas prise avec tous ces
équipements, elle pourrait peut-être avoir un budget
adéquat pour s'occuper de la promotion économique de la
région de l'Outaouais. La raison pour laquelle la SAO a
été établie dans l'Outaouais, c'est que c'est une
région qui n'est pas tout à fait comme les autres. En plus
d'avoir la concurrence pour avoir des
projets de promotion économique au Québec, il y a l'autre
côté de la rivière qui représente aussi une grande
concurrence. C'est la raison pour laquelle la SAO a été
établie à ce moment-là. Aujourd'hui, on veut
rationaliser.
S'il y a des équipements de camping, etc., qui causent des
problèmes dans le sens que la SAO ne peut pas accomplir sa vocation
première, qui est de faire la promotion économique, c'est cette
rationalisation que le nouveau conseil d'administration tente de faire. Je peux
vous assurer que les cinq députés de la région de
l'Outaouais sont en communication constante avec le ministre pour indiquer que
la SAO est un instrument dont la région a réellement besoin. Que
l'aéroport soit administré par le ministère des
Transports, je pense qu'il y a des aéroports au Québec qui sont
administrés par ce ministère. Si c'est la meilleure façon
de gérer l'aéroport dans la région de l'Outaouais pour
donner un meilleur service, pourquoi pas?
Pour les équipements de camping, il y a le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui a formé une
société d'État qui s'occupe de gérer des campings.
Est-ce que cela ne pourrait pas être aussi la même chose dans
l'Outaouais? Ce sont toutes ces choses que le conseil d'administration est en
train d'étudier. Il veut se débarrasser le plus tôt
possible de la gestion des équipements de camping, mais pas les vendre
à rabais.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député
de Jonquière,
M. Dufour: Comme on sait que l'argent de la Société
d'aménagement de l'Outaouais provient à 100 % du gouvernement du
Québec, il y a eu des immobilisations, des investissements. La
Société d'aménagement de l'Outaouais a dû trouver
ses fonds quelque part pour investir, acheter ses parcs, acheter toutes ces
choses? L'argent vient du Québec. Vous me dites que la région
devrait être traitée sur le même pied que toutes les autres
régions. Qu'advient-il des sommes rendues disponibles par la vente des
actifs?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M, te Président, les fonds qui ont
été investis dans l'Outaouais demeurent dans l'Outaouais. Il
n'est pas question que le gouvernement du Québec demande à
l'Outaouais de rembourser ces fonds. Ce sont des subventions qui ont
été faites pour le développement économique de '
l'Outaouais, et les fonds qénérés par la vente d'actifs
sont réinvestis dans l'Outaouais sous forme de développement
économique.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je pense que le ministre n'a pas fini, il faut
compléter sur...
M. Bourbeau: Non, M. le Président, j'ai
complété ma réponse, je pense que...
M. Dufour: Quand vous me parlez des fonds de développement
économique, est-ce que vous pouvez me donner un certain nombre
d'idées concernant ces réinvestissements d'actifs?
M. Bourbeau: M. le Président, il y avait deux fonctions
exercées par la SAO. Une première fonction visait à faire
l'acquisition d'équipements, surtout d'équipements
récréo-touristiques, et de les administrer. La deuxième
fonction visait à faire plutôt ce qu'on appelle du
développement économique, de la création d'emplois par le
développement économique. La première fonction sera,
sernble-t-il, abandonnée, en ce sens qu'on estime qu'il n'est pas
essentiel qu'un appareil gouvernemental ou paragouvernemental assure des
services à la population, du type de ceux que possède la SAO,
soit des terrains de camping, des marinas, etc. On pense que l'entreprise
privée pourrait probablement le faire à bien meilleur compte
qu'un organisme paragouvernemental. D'ailleurs, comme le signalait si bien le
député de Pontiac, ce sont ces équipements qui ont
justement fait en sorte que la SAO a dû faire face à des
déficits d'exploitation importants.
L'autre fonction, celle du développement économique de la
réqion, est celle qui est considérée comme étant la
plus importante pour l'avenir de la région justement et celle qu'a
longtemps privilégiée le nouveau conseil d'administration. Alors,
dans l'atteinte de ces objectifs de développement économique, la
Société d'aménagement de l'Outaouais va consacrer la
grande partie sinon la totalité de ses efforts et de ses ressources au
développement économique de la région.
M. Dufour: Je fais le rapprochement avec ce que le ministre nous
a dit au départ, à savoir que la réqion de l'Outaouais va
être traitée comme tout le monde. Je suis obligé de vous
dire que la disposition des actifs va rendre la réqion de l'Outaouais
très différente des autres régions au Québec parce
que, si elle s des actifs impartants, quelques millions de dollars, il n'y a
pas beaucoup de réqions au Québec qui disposent de millions de
dollars pour faire de la promotion économique. Je pense qu'on arrache
cela par petits montants quand ce n'est pas coupé, comme Pan dernier et
encore cette année, par le ministère de l'Industrie et du
Commerce. C'est ça que le
milieu fait. Il met la main dans les poches. Si vous me dites qu'ils se
sont équipés, après s'être équipés,
ils vont vendre cela possiblement à rabais è certains groupes,
mais pas sur la place publique, c'est bien clair.
Je ne dis pas qu'il y a de la malversation, pas plus que de la
malhonnêteté par rapport â cela. Si cela se vend, on a des
grandes chances que cela se vende à rabais, à des coûts
moindres que la valeur réelle. Les montants d'argent disponibles vont...
Ce sera la valeur réelle, la valeur du marché. C'est bien. Je ne
suis pas un évaluateur, on ne fera pas de discussion très longue
là-dessus. Vous comprenez ce que je veux dire. Ce n'est pas le montant
que cela a coûté, en tout cas. D'accord? Donc, il va y avoir des
coûts ou des montants d'argent récupérés et cet
argent va être réinvesti dans la promotion économique de
l'Outaouais. Ce n'est pas nécessairement aussi clair que cela, la
décision de mettre la région de l'Outaouais sur le même
pied que les autres régions du Québec. Je pense qu'il y aura un
avantage marqué et même double à cela, parce que la
disparition de la Société d'aménagement de l'Outaouais
n'aura pas eu pour effet de pénaliser: ils vont garder et conserver les
mêmes équipements, probablement la même sorte
d'activité sous une autre administration.
En plus, ils vont avoir des montants assez importants pour faire de la
promotion économique. À ce moment, cela a été
payé deux fois par le ministère. Je veux dire que des montants
d'argent vont être donnés aux entreprises privées. Elles
vont profiter de ces montants qui ont été investis par le
gouvernement du Québec, mais qui vont rester è l'Outaouais. Je
comprends qu'on ne part pas avec un parc en-dessous du bras. Il est
établi quelque part, il va rester là. On ne pourra pas dire, en
fin de compte, que la société ou le gouvernement traite tout le
monde sur le même pied. Je pourrais m'inscrire en faux. Je ne dis pas que
ce n'est pas bon de le faire comme ça. Je ne fais que constater que cela
ne peut pas aller dans le sens des paroles que vous nous avez dites au
départ, à savoir que tout le monde va être traité
sur le même pied au Québec. Pas dans ce dossier-là, en tout
cas.
M. Bourbeau: M. le Président, deux points sur ce dont
vient de parler le député de Jonquière.
Premièrement, la valeur des immeubles ou des terrains de camping ou des
équipements au moment de la vente, combien cela vaut? C'est difficile
à dire combien ça vaut. Combien vaut un équipement qui
perd 1 000 000 $ par année, par exemple? Combien peut-on obtenir sur le
marché en vendant un actif qui ne rapporte pas de profit, mais qui se
solde par une perte d'exploitation. On peut poser la même question.
Combien valait Quebecair au moment où on l'a vendue, alors qu'on nerdait
12 000 000 $ par année avec la compagnie? On a beau tenter de dire qu'on
a payé 70 000 000 $, 60 000 000 $ ou 100 000 000 $, cela devient un peu
académique de savoir combien s coûté quelque chose à
partir du moment où personne n'est disposé à l'acheter,
parce qu'en l'achetant on se brûle les doigts et on doit mettre la main
dans sa poche année après année pour le qarder. Quant
à moi, je pense que la valeur réelle de quelque chose et ce que
sont prêts à payer des acheteurs normaux dans un marché
normal... Je ne suis absolument pas étonné, moi, de me faire dire
que des terrains de camping, par exemple, appartenant à la SAO ne
trouvent pas preneur très facilement et qu'il n'y a pas de bousculade
à la porte pour les acheter. (12 h 30)
Maintenant, je dirais au député de Jonquière,
relativement à la deuxième partie de son exposé, qu'il
n'est pas aussi évident que ça qu'on va finalement faire en sorte
que l'Outaouais sait privilégiée, car il faut bien penser que la
Société d'aménagement de l'Outaouais est une corporation
qui a ries obligations à moven terme, et même à long terme
à l'occasion. Elle a un personnel syndiqué avec des conventions
collectives qui ont encore, je crois, deux ans à durer. Elle est
obligée de respecter ses obligations. Lorsqu'elle liquide certains
actifs, il n'est pas dit que ces sommes vont aller dans un trésor
à ta banque et vont s'accumuler au profit de la région. Il est
possible, il est même certain que la SAO va devoir puiser dans les sommes
d'argent qu'elle reçoit lors de la disposition de ses actifs, pour
justement faire face aux obligations contractuelles qu'elle a, soit à
l'endroit de ses employés syndiqués, soit è l'endroit des
sociétés avec lesquelles elle a contracté.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Dufour: Quelques mots pour rappeler au ministre que la vente
de Quebecair, ce n'est pas si pire que cela. Ceux qui l'ont achetée ont
trouvé moyen de vendre et ont fait quelques profits en partant. Ce n'est
pas si pire que cela parce qu'ils ne donnent pas nécessairement les
mêmes services que le gouvernement du Québec ou que Quehecair
donnait avant. Il y a un paquet de considérants. Sans cela, il n'y
aurait jamais personne qui partirait quelque chose. Il y a des organismes, des
organisations qui font faillite et il y en a d'autres qui les prennent et qui
font des profits.
Une voix: ...
M. Dufour: Bon. Vous avez de la suite
dans les idées, mais je vous dis que ce n'est peut-être pas
tellement pertinent à ce que j'avais à dire. Je ne vous ai pas
interrompu. J'ai eu la décence de vous écouter jusqu'au bout.
Quant à moi, je vous dis que parfois il y a des choses qui ne
sont pas payantes et qu'un autre les prend et les administre
différemment. Je parlais surtout des coûts d'investissement. Le
gouvernement du Québec a investi. On vend. On en retire moins que le
prix de l'investissement. Donc, il y a quelqu'un qui en profite. À la
longue, il peut faire un investissement extrêmement rentable. Je retiens
de vos propos que la SAO n'est pas encore disparue. Elle va probablement
disparaître pius lentement que vous ne l'avez prévu. Je suis loin
d'être convaincu par l'essence de vos propos que le gouvernement du
Québec a arrêté de subventionner complètement cette
corporation, surtout en ce qui concerne te transport. J'ai un article ici
où, à un moment donné, le ministre des Transports dit
qu'il n'est pas trop pressé de prendre cela. Il pourrait arriver qu'il
soit obligé de le prendre.
La SAO sera certainement un sujet qui reviendra à l'étude
des crédits l'an prochain pour encore examiner la situation,
l'évolution. On sondera les reins et les coeurs pour savoir la
volonté du ministre, si elle est vraiment aussi forte qu'elle
l'était, car plus on va s'approcher des élections, j'ai
l'impression, plus le ministre va s'attendrir. Il s'attendrit sur
lui-même, il va peut-être s'attendrir sur les autres. Au
début, il s'attendrit sur ses voyages quand il part pour l'Europe avec
le mouchoir dans la main. À l'avenir, il va peut-être s'attendrir
sur les autres et ce sera peut-être encore mieux. À ce
moment-là, il sera peut-être encore plus à
l'écoute.
M. le ministre, je pourrais peut-être vous poser une question
concernant la Communauté régionale de l'Outaouais, la CRO.
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Dufour: Vous vouliez travailler là-dessus?
M. Bourbeau: ...avant de passer à la CRO, j'aimerais
seulement dire un mot à la suite de SAO, pour terminer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais rectifier un mot du député
de Jonquière à savoir que la SAO va disparaître. Ce n'est
pas l'intention du gouvernement de voir disparaître la SAO. Je pense que
je peux même dire que nous allons faire tout ce qu'il est humainement
possible de faire non seulement pour que la SAO ne disparaisse pas, mais pour
qu'elle se transforme en un orqanisme de développement régional
dynamique et qui va atteindre des objectifs bien compris pour lesquels elle a
été fondée. Je voudrais simplement rassurer ceux qui sont
ici, ceux qui pourraient relire ces mots plus tard, que notre intention n'est
certainement pas de faire disparaître la SAO. Au contraire, M. le
Président, nous voulons qu'elle vive et qu'elle remplisse ses
objectifs.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'élément l?
M. Dufour: Non. Je voudrais parler avec M. le ministre de la
question de la Communauté régionale de l'Outaouais, la CRO, comme
on l'appelle communément par son sigle. Il y a le ministre
déléqué actuellement, M. Rocheleau, ministre des
Approvisionnements et Services qui pousse sur la création d'une
communauté urbaine telle qu'on en connaît dans les régions
de Québec ou de Montréal. De quelle façon le ministre
voit-il ce dossier? Voit-il l'état d'avancement d'un oeil attentif
A-t-il l'intention d'y donner suite? C'est quoi, la position du
ministère par rapport à ce dossier?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: La Communauté régionale de l'Outaouais
a été formée il y a plusieurs années. Je constate
qu'on s'interroge dans certains milieux sur l'opportunité de conserver
la Communauté régionale de l'Outaouais selon la formule qui
prévaut présentement, dans le même état qu'elle est
présentement. Elle est composée de plusieurs
municipalités, des grosses, des moyennes, des petites et
récemment, l'an dernier, le rapport de la Commission d'étude sur
l'avenir des municipalités commandé par l'UMQ, l'union des
municipalités, recommandait justement des changements à ce
sujet-là.
Le rapport recommandait de former une communauté urbaine à
partir de la CRO. C'est un point de vue qui se défend.
Présentement, nous regardons attentivement toute cette
question-là, mais je ne peux pas dire que ce soit un des dossiers parmi
les plus prioritaires au ministère, actuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'élément 1?
M. Dufour: II y a un certain nombre de questions que le ministre
des Approvisionnements et Services pose par rapport à cette
question-là. Il semble en faire une priorité. II va vous mettre
un peu de pression sur les
épaules tantôt parce que, si vos collègues
commencent à décider de passer des choses dans le municipal,
même si vous me dites que ce n'est pas un dossier prioritaire, vous
sentez ça à un moment donné. Vous pourriez peut-être
donner un petit message au député de Hull pour lui dire de mettre
la pédale douce, parce qu'il va vous en faire une priorité assez
rapidement. C'est toujours le problème. Si vous n'êtes pas
prêt à reconsidérer ou à agir dans ce
sens-là, vous savez ce qui va se produire à la longue. Vous aurez
un problème sur les bras. C'est le monde; je pense qu'on ne doit pas
soulever le monde pour le soulever. Je voulais juste attirer votre attention
là-dessus.
M. Bourbeau: Le député est bien charitable.
M. Dufour: Ah! Je pense à vous. Vous ne savez pas combien
je pense à votre bien-être.
M. Bourbeau: Je lui rappellerai que les priorités du
ministère sont établies par le ministre...
M. Dufour: Je ne suis pas trop sûr. J'en suis moins
sûr.
M. Bourbeau: ...et non pas par les autres membres du
Parlement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss; Je voudrais poser une question au ministre concernant le
dossier de la CRO. Le ministre, député de Hull, fait des
déclarations mais, dans ce dossier-là, est-ce que le caucus de
l'Outaouais n'a pas discuté en présence du député
de Hull concernant l'avenir de la CRO? S'il y a des changements, est-ce que les
cinq députés de l'Outaouais ne vous ont pas approché dans
ce domaine-là?
M. Bourbeau: Je peux confirmer pour le bénéfice de
la commission que j'ai eu des rencontres avec tous les députés de
la région, y compris le député de Hull, ministre des
Approvisionnements et Services. Nous avons discuté longuement de toute
la question concernant l'avenir de la CRO. Je peux assurer le
député de Pontiac et les autres députés de la
région de l'Outaouais que, s'il devait y avoir des modifications
à la composition de la CRO, tout cela ne se fera pas à moins
qu'il n'y ait eu des consultations fréquentes et nombreuses et qu'il
n'apparaisse au ministère des Affaires municipales qu'il y a dans la
région un consensus sur une volonté de changement à
l'égard de cet organisme très important pour la région
qu'est la Communauté régionale de I'Outaouais.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions des membres?
M. Dufour: Vous avez toujours maintenu la question des jetons de
présence à la Société d'aménagement de
l'Outaouais. Est-ce que la décision a toujours été
maintenue â savoir qu'il n'v avait plus de jetons de présence?
Est-ce qu'il y a beaucoup de frais de déplacement accordés aux
membres?
M. Bourbeau: Le député parle de quel organisme?
M. Dufour: La SAO. Vous aviez aboli les jetons de
présence. Vous aviez dit qu'il n'y en avait plus. Est-ce que je pourrais
savoir s'il y a beaucoup de frais de déplacement accordés aux
membres de cette société? C'est évident qu'ils ne viennent
pas ici pour être questionnés. On aurait possiblement le droit de
les questionner parce que c'est une société qui a
été mise sur pied par le gouvernement du Québec.
M. Bourbeau: Je peux confirmer que les jetons de présence
ont été abolis à la SAO. Pour ce qui est des frais de
déplacement des administrateurs, je dois référer le
député au bilan financier, au rapport annuel de la SAO. Ce sont
des dépenses qui sont contrôlées par la SAO elle-même
et par son conseil d'administration, c'est un organisme autonome. Je n'ai pas
avec moi les réponses aux questions que pose le
député.
M. Dufour: Mais si après recherche on n'a pas les
dépenses du conseil d'administration, est-ce que vous pourriez nous les
faire parvenir si on vous le demande. Parce que c'est une société
dont vous êtes responsable, n'est-ce pas?
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à faire parvenir au député le rapport annuel de la SAO,
aussitôt qu'il sera disponible.
M. Dufour: On a le rapport annuel, ce sont les détails de
certaines dépenses.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que le
député devrait s'adresser directement à la SAO parce que
je ne crois pas que nous ayons, au ministère, les détails de
chacune des dépenses de la SAO.
M. Dufour: Comme c'est vous qui êtes le ministre
responsable, pourquoi passerais-je ailleurs, quand je peux aller directement au
ministre? Voyons!
M. Bourbeau: Le bilan de la SAO est
certifié par des vérificateurs. C'est la même
situation que pour les dépenses de Montréal ou de
Jonquière. Nous n'avons pas au ministère...
M. Dufour: ...peut pas faire de dépenses.
M. Bourbeau: ...les documents ou les pièces justificatives
de certaines ou de toutes les dépenses qui sont effectuées par
les organismes autonomes qui existent au Québec.
M. Dufour: Mais si je vous le demande, pouvez-vous les leur
demander? Est-ce possible de les obtenir?
M. Bourbeau: M. le Président, on peut toujours le demander
et, si jamais nous les obtenons, il me fera plaisir de les faire parvenir au
député.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Si ce n'est pas possible de les obtenir,
j'espère que vous allez les exiger!
M. Bourbeau: Est-ce que le député pourrait nous
dire en vertu de quel article de loi le ministre peut exiger les pièces
justificatives?
M. Dufour: Le ministre est le ministre responsable. Je pense bien
qu'un ministre responsable doit avoir autant de valeur et d'importance que les
vérificateurs des comptes ou ceux qui ont à examiner les livres
d'une société. Je pense que, dans un conseil municipal, quelqu'un
peut exiger d'aller voir ce qui se passe dans les livres, les détails.
Ce n'est pas confidentiel. Cela fait partie du "package", cela fait partie de
l'ensemble. Parce que c'est vous qui avez dit à un moment
donné... Je veux connaître la pertinence, je veux savoir
exactement ce qui se produit. Rappelons-nous tout le débat qu'on a tenu
sur les jetons de présence qui ont été abolis et je vous
disais les difficultés qui pouvaient résulter de ce geste. On a
compris que durant l'année il y a eu certains petits changements,
certains accommodements qui ont été passés par quelques
ministres, comme il y a des frais de dépenses. On sait que les frais de
dépenses... On n'est pas ignorant de la cause. Cela peut s'élever
un petit peu plus fort. On peut examiner cela. Je pense que la question est
bien... Pour moi, je la trouve intéressante et je voudrais bien regarder
ce qui se produit dans les faits. Je ne vois pas pourquoi le ministre qui est
responsable de la société ne pourrait pas obtenir - je ne demande
pas les pièces justificatives - un rapport. C'est facile à faire.
On demande un rapport au directeur général. On dit: Est-ce que
vous pourriez nous donner - je peux vous formuler la question si cela peut vous
intéresser - les montants accordés pour les dépenses de
chaque membre de la corporation, point à la ligne, pour l'année
1986? Cela devrait répondre à mes attentes. Je n'ai pas
l'intention de savoir s'il a été à Paris ou par ici, mais
je veux savoir s'il a agi et ce qu'a été le travail. L'an
prochain, on pourrait peut-être avoir le président de la SAO - ce
qui en reste de la SAO, il doit en rester peut-être un peu moins - lors
de l'étude des crédits.
M. Bourbeau: Peut-être, M. le Président.
M. Dufour: Je ne sais pas s'il va pleurer de venir à
Québec, ce n'est pas tellement loin. Est-ce que vous êtes
prêt à donner suite à ma demande?
M. Bourbeau: Nous allons prendre la demande sous étude, M.
le Président, pour voir quelles sont les possibilités et, le cas
échéant, nous n'hésiterons pas à faire parvenir au
député les documents que nous pourrions obtenir.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'on considère les discussions sur l'élément 1
comme closes? (12 h 45)
M. Dufour: Un instant! La Société de
développement de la Baie James...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, est-ce que je considère les discussions comme
closes à l'élément 1 et que nous appelions
maintenant...
M. Dufour: C'est un transfert de crédits aussi. La
Société de développement de la Baie James fait
partie...
Le Président (M. Saint-Roch): Non, mais c'est
l'élément 2, M. le député.
M. Dufour: L'élément 2? D'accord. Pour
l'élément 1, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'élément 1,
c'est clos. J'appelle maintenant l'élément 2, aide
financière à la Société de développement de
la Baie James.
M. Dufour: Seulement quelques mots pour demander si des
changements majeurs se sont produits depuis un an concernant la
Société de développement de la Baie James.
M. Bourbeau: Non, M. le Président, tout est tranquille du
côté de la SDBJ. On tente d'amortir tranquillement la dette, et
j'espère
qu'on y arrivera bientôt.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Les discussions
sont closes è l'élément 2?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M, Saint-Roch): Est-ce que le programme 7,
Aide financière aux sociétés d'État, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
programme 8, Sécurité-incendie, élément 1,
direction et prévention.
Sécurité-incendie
M. Dufour: L'an dernier, un certain nombre de mesures ont
été apportées concernant la Direction
générale de la prévention des incendies. Si je me souviens
bien, quelques personnes ont été soustraites à
l'application du programme ou peut-être que les personnes
n'étaient pas là, mais, à ma souvenance, il y a eu
certains postes abolis, cinq postes, è peu près.
M. Bourbeau: M. le Président, à peine deux semaines
après l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, en
décembre 1985, le gouvernement avait gelé tous les postes non
occupés dans les ministères, et la direction de la
prévention des incendies avait écopé d'une perte de quatre
ou cinq postes qui étaient vacants à ce moment-là. Ces
postes n'ont pas été comblés depuis ce
temps-là.
M. Dufour: Quant è moi, cela va, c'est excellent de ce
côté-là, c'est ce que je disais.
Cela étant dit, vous avez vu certain nombre d'attentes, un
certain nombre de programmes ont été mis sur pied,
différentes façons d'établir des relations avec les MRC,
des concours, etc. Comment a-t-on réalisé toutes ces choses?
Est-ce que votre évaluation est excellente par rapport aux mesures ou
aux attentes que vous aviez lors de l'étude des crédits
budgétaires de 1986? À partir de cela, est-ce que les
statistiques concernant la sécurité ou tes pertes sont à
la baisse? Est-ce que les mesures qui ont été prises sont
suffisantes, etc.?
M. Bourbeau: M. le Président, il y a certains programmes
qui fonctionnent très bien à cette direction
générale. Nous avons des campagnes de sensibilisation pour
favoriser l'installation des avertisseurs de fumée dans les
résidences et dans les entreprises. Nous avons également des
campagnes visant à promouvoir l'usage des extincteurs chimiques. Nous
avons des rencontres avec les MRC, nous avons égale- ment des programmes
de formation de pompiers. Bref, c'est une direction très active,
très dynamique. Nous constatons, finalement, que le nombre de pertes de
vie lors d'incendie a tendance à diminuer au Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Les pertes de vie ont tendance à diminuer, je
le prends en note, mais les pertes per capita, les coûts par incendie,
est-ce qu'ils ont diminué?
M. Bourbeau: M. le Président, je pourrais répondre
en termes qénéraux au député, mais s'il est
intéressé je pourrais lui faire parvenir une documentation
beaucoup plus complète dans laquelle il aurait toutes les statistiques
sur les pertes matérielles ainsi que sur les pertes de vie au cours de
la dernière année et, possiblement, des années
précédentes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'élément
1?
M. Dufour: Un instantl Au point de vue des
rémunérations, il y a une augmentation de 178 000 $. C'est plus
que la moyenne normale au point de vue... Est-ce qu'il y a des ajustements de
salaires importants qui ont été faits, en plus de l'augmentation
normale à laquelle on s'attend?
M. Bourbeau: M. le Président, le fait qu'il semble y avoir
une augmentation importante dans ce secteur, c'est qu'il n'y avait pas de
crédits, l'an dernier, pour des employés occasionnels alors que,
cette année, il y a des crédits de 45 000 $ pour de l'aide
occasionnelle à l'élément 2, aide aux
municipalités, et de 30 000 $ à l'élément 1, ce qui
fait quand même 75 000 $ à ce chapitre. Cela vient qrossir
d'autant la catégorie des traitements.
M. Dufour: Quand vous parlez d'occasionnels, est-ce que c'est
pour aller dans le même sens, pour soutenir le travail des fonctionnaires
réguliers ou si c'est dans des moments de "peak" qu'on appelle?
M. Bourbeau: M. le Président, les occasionnels servent
à suppléer au manque de personnel pendant les vacances, les
congés de maternité, les congés de maladie, etc. Je
signale au député que, l'an dernier, la Direction
générale de la prévention des incendies employait aussi
des occasionnels, mais ils étaient pris à même la banque du
ministère, si je puis dire, et imputés à un autre service
alors que, cette année, on a
imputé les occasionnels qui vont travailler dans cette direction
générale au budget spécifique du programme 8.
M. Dufour: Vous avez des programmes supplémentaires que
vous voulez mettre de l'avant cette année?
M. Bourbeau: M. le Président, pour l'année qui
vient, nous consolidons les programmes existants et il n'y a pas de nouvelles
initiatives de prévues.
M. Dufour: Tout est au beau fixe. Il n'y a pas de vagues.
Ça va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Pas dans ce dossier, mais j'aimerais qu'on revienne
sur les contrats professionnels qu'on n'a pas réglés tout
à l'heure, pour lesquels on n'a pas eu d'explications.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, est-ce qu'on peut adopter le programme 8?
M. Dufour: Oui, tranquillement. Une voix: Tranquillement!
Le Président (M. Saint-Roch): Je n'ai pas cela dans mon
vocabulaire, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: C'est parce que c'est la couleur du ministre,
tranquillement. Ha! Ha! Ha! Oui, oui, c'est correct.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 8,
Sécurité-incendie, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais revenir sur les contrats de services
professionnels, à l'avant-demière page.
M. Bourbeau: M. le Président, le député
avait posé une question, un peu plus tôt, au sujet de l'octroi
d'un contrat par le ministère dont l'objectif était...
M. Dufour: La production d'un vidéo.
M. Bourbeau: ...la production d'un vidéo de qualité
Broadcast Betacam ou trois quarts de pouce comprenant deux vidéoclips de
30 secondes, le titre étant: "Feu, feu, joli feu, je veux te
connaître mieux." Durée: 14 minutes, 15 secondes. Nous avons
procédé par la voie du fichier central des fournisseurs du
gouvernement, communément appelé Rosalie. Le fichier central
à fourni les noms de cinq fournisseurs. Un comité a
été formé à la suite des directives
gouvemementales. Nous avons suivi la procédure et ce comité de
sélection était composé de six personnes: de la Direction
des communications du MAM, du ministère des Affaires municipales, de la
Direction générale de la protection contre les incendies, une
représentante du ministère des Communications, un
représentant du ministère des Communications et, finalement,
comme secrétaire du comité, un fonctionnaire du service du budget
du ministère des Affaires municipales.
L'ouverture des soumissions a débuté à 10 h 30 le
11 août 1986 et les membres du comité de sélection ont
constaté que les firmes suivantes étaient en lice. Quatre des
cinq firmes qui avaient été retenues avaient
présenté des soumissions, autrement dit. De l'avis de chacun, ces
firmes satisfaisaient aux conditions essentielles mentionnées dans le
cahier des charges, soit l'expérience de la réalisation
d'émissions pour enfants. Par conséquent, toutes ces firmes
avaient été déclarées admissibles à
l'analyse, selon les critères. Une des firmes n'avait pas donné
de réponse, donc, n'avait pas présenté de soumission.
Après évaluation des soumissions selon les critères
qui avaient été établis, le comité de
sélection a recommandé l'octroi du contrat à la firme
Sonovision PMS Communication Inc. au coût de 24 842,27 $. Cette
recommandation a été retenue, bien sûr, par le
ministère qui a accordé le contrat à la firme Sonovision
PMS Communication Inc.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je veux continuer mes questions sur Anaïs Vigeant
qui a aussi travaillé à la production de vidéo "Feu, feu,
joli feu, je veux te connaître mieux", au montant de 300 $. Quand je fais
l'addition des 24 800 $ avec tes 300 $, ça ressemble à 25 142,27
$. Je ne sais pas à qui est attachée Anaïs Vigeant. Est-ce
qu'elle est attachée à Sonovision? Cela irait un petit peu
à l'encontre de la directive de 25 000 $.
M. Bourbeau: On m'avise que Mlle Anaïs Vigeant est une jeune
fille mineure à qui on a demandé de faire certains travaux
consistant en la rédaction de cinq illustrations, une carte de souhaits
et l'esquisse d'un macaron pour les fins d'un vidéogramme sur la
prévention des incendies destiné à la petite enfance.
M. Dufour: Vous avez attaqué une mineure.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne pense pas que nous
l'ayons attaquée, parce que je dois dire que, sur le document où
elle s accepté de faire le travail, apparaît la signature de la
mère. Or, il est assez rare, dans les circonstances dont parle le
député, que les parents sont consentants.
M. Dufour: II demeure que, dans son contrat, Sonovision devait
avoir prévu tout cela. Ce n'est pas un détachement quelque peu...
Vous avez droit à 25 000 $ pour des contrats de services professionnels.
Cela fait 25 142 $, on en détache une partie, on a déjà vu
des choses qui ressemblaient à cela. N'est-ce pas une façon de
contourner les contrats de 25 000 $?
M. Bourbeau: M. le Président, pas du tout. On ne pouvait
pas confier ces travaux à une firme dont l'objectif ou dont les
qualifications sont de tourner des vidéoclips, M. le Président.
Là, on est dans quelque chose de totalement différent. Il s'agit
des illustrations des cartes de souhaits, des esquisses par des enfants.
Semble-t-il que la firme n'était pas équipée pour faire ce
genre de travail, c'est le ministère lui-même qui s'est
occupé d'obtenir les services de cette jeune fille qui, me dit-on, a
fait un excellent travail.
M. Dufour: Je demanderais au ministre de déposer les deux
contrats, Sonovision et Anaïs Vigeant, ainsi que l'appel d'offres.
M. Bourbeau: M, le Président, je vais prendre en
considération la demande du député de Jonquière.
Nous allons vous...
M. Dufour: On se comprend bien: ce sont les contrats avec
Anaïs Vigeant et Sonovision, et l'appel d'offres que vous aviez. Je
suppose qu'il devait être écrit, cet appel d'offres»
M. Bourbeau: M. le Président, je vais prendre note des
demandes du député de Jonquière et nous verrons ce que
nous pouvons faire avec ces demandes.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Ceci
met fin au mandat qui était donné. Est-ce qu'il y a des remarques
de conclusion? M. le ministre.
Conclusions
M. Bourbeau: M. le Président, il m'a fait
extrêmement plaisir de travailler, encore cette année, à
l'étude des crédits du ministère. Je répète
aux députés de l'Opposition que nous sommes toujours
disposés à répondre à toutes les questions
relatives non seulement aux crédits du ministère, mais à
l'ensemble du ministère. Il nous fera plaisir de le faire encore dans
les semaines et les mois à venir.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Disons que l'étude des crédits est
toujours une expérience éprouvante, jusqu'à un certain
point, parce qu'on est obligé d'examiner en détail certaines
décisions et de faire des constatations par rapport aux orientations du
ministère et, effectivement, au travail que le ministre effectue sur le
terrain dans le cadre des engagements prévus et de ses
responsabilités. Je dois dire qu'il y a un certain nombre de points sur
lesquels je demeure songeur par rapport aux questions qu'on a posées et
aux attentes qu'on exprimait. À mes yeux, la question de
l'évaluation demeure toujours en suspens. Il y a toujours certains
éléments qu'on ne peut contrôler, qui semblent être
laissés au bon vouloir du ministre et qui, à mes yeux, ne
trouveront pas réponse au cours de l'année.
Je pense que je dois constater, même après l'étude
des crédits, même avec toute la bonne volonté du ministre,
que je me pose toujours un certain nombre de questions sur les relations qui
doivent exister entre le ministère des Affaires municipales et
l'ensemble des municipalités du Québec, par rapport au dossier
qu'on a devant nous. J'insiste pour dire que le dossier de l'évaluation
est un dossier majeur, qu'il n'y a pas de réponse là-dessus et
que le ministre n'a pas manifesté une volonté très grande,
ni une volonté politique de régler les problèmes et,
surtout, de répondre aux attentes des municipalités, ce qui fait
que les remarques que j'ai faites à cette occasion demeurent.
Je suis convaincu qu'on a deux sortes de justice. On devrait, au
contraire, s'attaquer à trouver des réponses aux problèmes
soulevés. On devrait modifier les lois, non pas les changer pour les
changer, mais les modifier dans le sens des besoins, des désirs des
municipalités pour qu'une fois pour toutes - pour une fois on pourrait
avoir cela - les industries soient traitées sur le même pied que
tout le monde, ce qui serait plus réel par rapport aux propos du
ministre sur cette question.
Un deuxième voeu. C'est évident qu'on aura à
surveiller durant l'année ce qui se passe dans ces dossiers. Même
si on le déplore et qu'on n'a pas beaucoup d'espoir, on aura
certainement à dire aux gens notre appréciation de certains
dossiers.
Gluant à la préparation du travail qu'on aura à
faire, j'exprime un voeu, c'est que le ministère des Affaires
municipales suive l'exemple de certains ministères afin de nous
permettre de mieux faire notre job, notre travail comme porte-parole ou
comme critique de l'Opposition, en ayant des éléments mieux
préparés, mieux présentés, qui nous permettraient
de voir en détail l'étude des crédits. Cela pourrait
possiblement susciter moins de questions, cela pourrait peut-être
hâter, donner plus de rapidité à cette étude. Je le
souligne davantage en paroles parce que, dans les faits, parfois, si on avait
plus de détails, peut-être poserait-on plus de questions. On
aurait une meilleure image de ce qu'est le ministère des Affaires
municipales, du ministre. Cela permettrait à l'Opposition de mieux voir
ce qui se passe ou ce qui va se passer dans ce ministère.
Je voudrais, enfin, remercier tous ceux qui ont accompagné le
ministre. J'ai l'impression que ce sont des gens qui étaient prêts
à nous donner les informations. Je pense bien que je dois les
féliciter pour le travail qu'ils ont fait de ce côté. Je
voudrais aussi remercier le président de la commission de sa
collaboration. Merci.
M. Bourbeau: De mon côté aussi, M. le
Président, je tiens à remercier tous nos collègues,
membres de la commission, pour leur attention et leur soutien au cours de ces
deux éprouvantes journées. Je félicite également le
président pour la maîtrise avec laquelle il a su se tenir
au-dessus de la mêlée, ainsi que les gens qui l'accompagnent. Je
tiens à remercier aussi tous mes collaborateurs qui ont fait les efforts
voulus pour bien informer les membres de la commission. Si je comprends bien
les paroles que j'entends, les membres de la commission s'estiment suffisamment
bien informés pour que les crédits soient votés
éventuellement par l'Assemblée nationale. Merci à tout le
monde.
Le Président (M. Saint-Roch): Je tiens à remercier
madame et messieurs les fonctionnaires qui vous ont accompagné, M. le
ministre, de même que M. le critique de l'Opposition pour sa
collaboration.
Pour le bénéfice des membres de la commission, j'attire
leur attention sur le fait que, cet après-midi, nous reprendrons nos
travaux à 16 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-Lafontaine, pour
l'étude des crédits du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche.
M. le secrétaire me rappelle... Est-ce que nous pouvons
considérer que l'ensemble des crédits du ministère des
Affaires municipales, programmes 1 à 8, sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous suspendons nos travaux
jusqu'à 16 h 30.
(Suspension de la séance à 13 h 8)
(Reprise à 16 h 40)
Crédits du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux pour
procéder à l'étude des crédits budgétaires
du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche pour
l'année financière 1987-1988.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Harel
(Maisonneuve) sera remplacée par Mme Vermette (Marie-Victorin). C'est
tout. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires? M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Yvon Picotte
M. Picotte: Oui, M. le Président. Merci beaucoup. Vous
allez me permettre sans doute de vous présenter les fonctionnaires qui
m'accompagnent. Je vais les nommer et sans doute qu'ils vont s'identifier: le
sous-ministre, M. Pierre Bernier; M. Pierre-A. Bélanger, directeur
général de l'administration, M. René Bilette, chef de
service, programmation et analyse budgétaire; M. André
Tétrault, sous-ministre adjoint au développement des secteurs de
loisir et aux proqrammes à la jeunesse; M. Émilien Landry,
directeur général, loisir socioculturel; M. Bernard Harvey,
sous-ministre adjoint, faune et pares; M. Bernard Laverqne, directeur
général adjoint des opérations régionales; M.
Éric-Yves Harvey, directeur général adjoint,
opérations régionales et conservation de la faune; M. Adrien
Nadeau de la DGOR et M. Claude Racine également de la DGOR; M. Jean
Rioux, directeur des proqrammes municipaux; M. Jean-Pierre Gagnon, directeur
des communications; M. Jean-Paul Delagrave, agent de gestion financière,
service de ta programmation et de l'analyse budgétaire; M. Jean Rivet,
directeur, secrétariat et recherche socio-économique; Mme Lise
Asselin, chargée de mission, direction du secrétariat. Pour la
SEPAQ, son président-directeur général, M. Michel
Noël-de-Tilly.
Demain se joindra à nous, comme a dû le mentionner
quelqu'un de mon bureau à quelqu'un de l'Opposition, M. Jean Duquette,
vice-président de ta Régie de la sécurité
dans les sports. De même s'ajouteront, au fur et à mesure
de nos débats, M. Guy Desrosiers, directeur général,
activité physique et sport; M. André Magny, directeur
général des parcs et territoires fauniques; M. Gilles Barras,
directeur général de la faune et M. Michel Lalande, directeur du
service juridique.
Du côté du cabinet du ministre, M. Normand Bolduc, chef de
cabinet, M. Ray Bernard, attaché politique et Mme Line Béland,
attachée politique également à mon bureau.
M. le Président, tel que vous l'avez mentionné, je
voudrais faire une déclaration d'ouverture qui va résumer durant
environ une vingtaine de minutes les principaux points qui relèvent de
mon ministère, les principales politiques et les actions que nous avons
prises et que nous entendons prendre à l'avenir.
M. le Président, chers collègues, il me fait plaisir de
consacrer les prochaines heures, en votre compagnie, à l'étude
des crédits de l'exercice 1987-1988 du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. J'aimerais, en guise d'introduction et afin de
vous permettre de saisir le contexte, vous rappeler brièvement les
principales réalisations de l'année dernière, vous livrer
l'essentiel des grandes orientations de mon ministère en 1987-1988, pour
finalement faire quelques comparaisons d'ordre budgétaire entre
l'année 1986-1987 et l'année 1987-1988.
Permettez-moi d'abord de vous rappeler la double vocation du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche par le biais de
ses deux grandes missions que sont, d'une part, le développement du
loisir, des sports et des programmes à la jeunesse et, d'autre part, la
conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats. Ces deux
missions constituent la trame de fond de l'action de mon ministère,
représentant deux facettes d'une même réalité qui
englobe à la fois nos actions et celles de nos partenaires.
En matière de développement du loisir, des sports et des
programmes à la jeunesse, l'année 1986-1987 aura
été caractérisée, entre autres, par la tenue de
conférences et de colloques sur le loisir, vaste processus de
consultation et de concertation de tous les intervenants concernés par
le monde du loisir. Cette consultation s'est terminée au printemps de
1987 par le Sommet québécois du loisir où les
délégués des grands partenaires du loisir, soit le milieu
municipal, le milieu associatif et l'État, ont fait le point sur
l'action entreprise depuis la mise en oeuvre du livre blanc sur le loisir, en
1979, de façon à procéder ensemble aux relances qui
s'imposent.
Cette consultation a donné lieu à de nombreux consensus et
devrait permettre au ministère d'orienter ses interventions de soutien
conformément aux priorités dégagées, tout en tenant
compte de la situation économique actuelle de ta société
québécoise. J'aurai l'occasion de vous en reparler dans quelques
minutes.
Dans la même foulée, 1986-1987 aura été
l'occasion d'enqaqer une révision du financement des orqanismes
provinciaux de loisir dans une perspective d'autofinancement accru de ces
derniers, tout en maintenant son soutien financier aux services techniques et
professionnels de base auxquels ils ont accès.
En matière de sport d'excellence, un groupe de travail a produit
un rapport sur les éléments d'une politique globale du sport.
J'aurai l'occasion de revenir sur ce sujet un peu plus tard. Par ailleurs, en
vertu de l'entente Canada-Québec sur le développement
touristique, nous avons poursuivi notre soutien de développement des
infrastructures de ski alpin au Québec.
En matière de sécurité dans les sports, 1986-1987
aura été l'occasion d'amendements à la loi touchant la
réglementation dans les sports de combat et a vu l'adoption de 29
règlements proposés par nos partenaires que sont les
fédérations sportives. Parmi ces règlements, citons celui
du hockey sur glace attendu depuis longtemps dans les milieux
concernés.
En ce qui concerne maintenant la mission conservation et mise en valeur
de la faune et de ses habitats, l'année 1986-1987 aura été
caractérisée par l'adoption, â l'automne 1986,
d'amendements à la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune et de ses habitats, poursuivant l'objectif d'assurer une protection
accrue de la ressource faunique sur le territoire québécois. Je
fais allusion au projet de loi 153 sanctionné le 19 décembre
1986.
Nous avons également élaboré et mis en oeuvre les
premiers éléments d'une lutte efficace au braconnage, à
savoir: une campagne d'information dont le thème est "Braconner, c'est
voler", le recrutement d'agents de conservation de la faune,
l'intégration de 51 agents en provenance du MAPAQ et, enfin, la mise en
place de la ligne téléphonique "SOS braconnage". Je vous informe
que cet effort pour contrer le braconnage sera soutenu cette année par
l'entrée en vigueur de nouvelles dispositions de la loi ainsi que par
une vaste campagne de sensibilisation auprès des jeunes.
Dans un souci d'associer le plus grand nombre de partenaires possible
à sa gestion, mon ministère a élaboré une politique
de reconnaissance et de financement des organismes de la faune. Nous avons
aussi mis en place des mécanismes de concertation avec ces mêmes
organismes ainsi qu'un mécanisme de consultation prenant la forme d'un
comité aviseur sur la chasse et le piégeage et d'un comité
aviseur sur la pêche. Nous travaillons donc étroitement avec
des
organismes tels la Fédération québécoise de
la faune, l'Union québécoise de la conservation de la nature,
l'Association des pourvoyeurs du Québec, la Fédération
québécoise des gestionnaires de ZEC, la Fédération
québécoise du saumon de l'Atlantique, de même que
l'Association provinciale des trappeurs indépendants et plusieurs autres
organismes.
En résumé, tel que je l'avais annoncé en
février 1986, le temps des dispersions de structures, d'efforts,
d'idées, de ressources humaines et financières, a, en
matière de loisir, cédé la place à la
nécessité de réunification, de synthèse,
d'unité, de simplicité et d'harmonisation
générale.
Il en a été de même en matière de faune
où les grands principes que j'avais annoncés ont
été poursuivis. Il s'agit du contrôle du braconnage, de la
préservation des habitats fauniques et de la diversification des modes
d'utilisation de la ressource faunique à des fins
récréatives et économiques.
En ce qui concerne les grandes orientations de mon ministère pour
l'année 1987-1988, elles consisteront principalement en l'adoption d'un
esprit de consolidation des programmes, des activités et des
opérations les plus directement reliés à la
réalisation des objectifs ministériels découlant de nos
deux grandes missions.
Mon ministère poursuit donc la réalisation des grandes
orientations de 1986-1987 tout en faisant ressortir davantage cet important
rôle de catalyseur qu'il est appelé à jouer. Dans cette
veine, 1987-1988 nous permettra de préciser et de réaffirmer
l'essentiel du rôle que le gouvernement doit jouer dans les secteurs du
loisir, dans les sports et dans les programmes à la jeunesse, notamment
en stimulant l'accroissement de l'autonomie financière de ses
partenaires, en reconnaissant et favorisant le développement de certains
types d'activité et en poursuivant le soutien gouvernemental à
des clientèles moins favorisées.
Cette année sera également marquée par le
renforcement des moyens essentiels à l'accomplissement de notre mission
de protection de la faune et de surveillance du territoire par l'entrée
en vigueur des amendements à la loi ainsi que par l'augmentation de
notre effectif d'agents de conservation de la faune.
Une autre des grandes caractéristiques de 1987-1988 se traduit
par la révision de la vocation des territoires fauniques et de leur mode
d'exploitation. Cette révision aura aussi comme conséquence la
réduction de la superficie totale des réserves fauniques et
l'affectation de nouveaux territoires pour de nouvelles ZEC, de nouvelles
pourvoiries concessionnaires ou des territoires libres.
Nous confierons pour la seconde fois à la Société
des établissements de plein air du
Québec la gestion de certains équipements situés
dans des réserves fauniques et dans d'autres territoires, de même
que de certaines activités s'y déroulant. Le ministère
continuera toutefois à exercer les mêmes pouvoirs qu'autrefois en
matière de conservation et de mise en valeur de la faune sur ces
territoires.
Nous allons, par ailleurs, nous pencher sur les recommandations
formulées par le groupe de travail sur le développement des
initiatives privées afin d'identifier les suites à donner.
Permettez-moi maintenant de vous faire part plus en détail des
principales actions rattachées à chacune des deux grandes
missions de mon ministère. J'y faisais allusion tout à l'heure,
le Sommet québécois du loisir a donné lieu à un
nombre impressionnant de consensus reliés à chacun des
thèmes et sujets à l'ordre du jour du sommet. Dans cette
foulée, il est apparu nécessaire aux participants de former un
comité de suivi du sommet dont le rôle sera d'assurer la mise en
oeuvre des consensus par chacun des partenaires concernés. Parmi les
consensus, mentionnons par exemple la mise en place de structures
régionales de concertation et de soutien sur la base rie nouvelles
régions administratives lorsque celles-ci auront fait l'objet d'une
décision gouvernementale, l'élaboration d'un cadre de relations
entre les municipalités et les organismes locaux de loisir, la mise sur
pied d'un mécanisme d'échanges sur le dossier de la concertation
scolaire-municipale, l'amorce de travaux en vue de la mise en place d'un fonds
comme source de financement complémentaire des organismes de loisir et
l'énoncé d'une politique globale de plein air. Loin d'être
exhaustive, cette liste de sujets vous donne quand même une idée
de la diversité des consensus et de la richesse des échanqes
qu'ils vont amener au comité du suivi.
Toujours à la suite du sommet et en accord avec les participants
concernés, le soutien gouvernemental en matière d'aide au
développement des équipements de loisir se verra fortement
majoré en 1987-1988. Les partenaires ont confirmé lors du sommet
l'intérêt pour l'État d'accentuer son soutien è
l'implantation et à l'amélioration des équipements de
loisir. Le programme PADEL voit ainsi passer, cette année, son budget de
4 800 000 $ en 1986-1987 à 9 100 000 $.
Le sport et l'activité physique. L'événement
marquant de l'année 1987-1988 en matière de sport est sans
contredit l'énoncé d'une politique qlobale du sport, suite
logique des travaux du comité de travail Samson sur les
éléments d'une telle politique et l'effort de rationalisation des
ressources préconisé par le gouvernement. Cet
énoncé de politique, rendu public aujourd'hui même,
clarifiera les enjeux et les responsabilités des différents
niveaux de
partenaires dans le monde du sport. Cette politique sera mise en oeuvre
dès cette année et devrait normalement correspondre aux attentes
de tous les intéressés qui ont été largement
consultés avant son élaboration
La ligne directrice autour de laquelle a été
élaborée la politique est: se rapprocher du pratiquant. Elle
sous-tend quatre éléments majeurs qui sont: le
développement des clubs sportifs, la reconnaissance reconfirmée
des trois grands réseaux de partenaires que sont les milieux associatif,
municipal et de l'éducation, la simplification des structures des
milieux associatif et scolaire et, finalement, l'harmonisation des intervenants
de ces structures.
En ce qui concerne le dossier de la condition physique des
Québécois et Québécoises, Kino-Québec, nous
mettons l'accent cette année sur la pratique régulière de
l'activité physique en tant que bonne habitude de vie en
intégrant les modules Kino-Québec au réseau de
départements de santé communautaire du ministère de la
Santé et des Services sociaux. Une somme de 1 150 000 $ sera
consacrée à cette fin, dont 100 000 $ en provenance du
ministère de Mme la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Cette collaboration interministérielle sera soutenue par la
création d'une commission d'orientation réunissant des
représentants du secteur associatif et des administrateurs de
départements de santé communautaire de même que des
fonctionnaires des deux ministères impliqués.
En ce qui concerne les organismes provinciaux de loisir nous avons
précisé, d'une part, nos exigences d'autofinancement et, d'autre
part, les critères de reconnaissance en vue de nous assurer d'une
meilleure représentativité des organismes. Cette plus grande
représentativité favorisera d'ailleurs les possibilités
d'autofinancement.
En 1987-1988, ces organismes provinciaux de loisir et de sport recevront
8 200 000 $. Je tiens à souligner que l'écart à la baisse
entre cette année et l'an passé ne porte pas sur les subventions
de base, mais s'applique plutôt au niveau des projets qui devront
être rationalisés.
Le Regroupement Loisir Québec, qui offre des services techniques
et professionnels à tous les organismes provinciaux de loisir, continue
d'être subventionné. L'effort de rationalisation que nous devons
poursuivre en 1987-1988 nous a toutefois conduits à réduire sa
subvention de soutien en la faisant passer de 3 600 000 $ à 3 300 000
$.
En ce qui concerne le loisir culturel, nous avons constaté que ce
volet est maintenant beaucoup mieux soutenu par les municipalités qu'il
ne l'était il y a quelques années et que les groupes culturels
ont de bonnes possibilités d'autofinancement. En conséquence, en
1987-1988, nous concentrerons notre aide à la tenue de manifestations
culturelles à caractère régional. Le budget que nous
consacrons cette année à la tenue de ces manifestations
culturelles à caractère régional est de 175 000 $.
En ce qui concerne les manifestations à caractère autre
que régional, elles demeurent admissibles au soutien par le biais du
volet "projets" de la politique des organismes nationaux du loisir qui
bénéficie d'un espace budgétaire de 120 000 $ pouvant
servir è cette fin.
En ce qui concerne l'aide aux réseaux d'hébergement, en
1987-1988 la situation sera la suivante: d'abord, il n'y aura aucun changement
au soutien des camps familiaux et des camps pour personnes handicapées.
Ensuite, un léger ajustement sera appliqué aux camps de jeunes.
Enfin, nous avons dû rationaliser notre soutien aux bases de plein air,
ce qui nous amènera à nous retirer d'ici à cinq exercices
financiers.
L'aide aux auberges de jeunesse se résumera, quant à elle,
au paiement des remboursements hypothécaires déjà en
cours. Les auberges de jeunesse demeurent admissibles, comme tous les autres
établissements subventionnés, à l'aide pour la mise aux
normes qui consiste à rendre les édifices publics conformes aux
normes de sécurité et d'hygiène.
L'aide au réseau d'hébergement en 1987-1988 sera de 3 300
000 $ comparativement à 3 800 000 $ l'an passé. Cet écart
s'explique par notre volonté d'appliquer un retrait proqressif en
matière de soutien eux bases de plein air.
D'autre part, en vertu de la nouvelle Loi sur les établissements
touristiques et lorsque la réglementation qui en découle sera
adoptée, tous les camps de vacances pour jeunes, camps pour personnes
handicapées et camps familiaux, centres de vacances familiales, bases de
plein air, auberqes de jeunesse, qîtes du passant et fermes de vacances
devront obtenir un permis émis par le ministère du Tourisme pour
opérer. Ils seront dorénavant regroupés sous trois
vocables: un premier vocable, les centres de vacances; un deuxième
appelé les auberges de jeunesse et enfin, le dernier, les qîtes
touristiques.
Dans un tout autre ordre d'idées, le programme Jeunes volontaires
aura un budqet de dépenses lui permettant de toucher plus de 4000
jeunes. 1987-1988 se caractérisera donc par la poursuite et
l'intensification des actions dans ce dossier vu son impact auprès de la
clientèle visée.
J'aimerais maintenant vous dire quelques mots au sujet de notre
politique de soutien au développement des centres de ski alpin. Elle se
déploie maintenant grâce à la contribution de quatre
programmes
d'intervention qui sont les suivants: l'entente auxiliaire
Canada-Québec sur le développement touristique pour les centres
majeurs à vocation touristique de 335 mètres de
dénivelé et plus; le programme de crédit touristique de la
Société de développement industriel du Québec pour
les centres intermédiaires touristiques de 250 mètres et plus; le
fonds de développement régional de l'OPDQ pour les petits centres
et les centres intermédiaires ayant une vocation réqionale de
loisir et, enfin, le programme PADEL du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche pour les petits centres gérés par les
municipalités ou par des organismes à but non lucratif.
L'année 1987-1988 se caractérisera principalement par la
poursuite des projets déjà retenus dans le cadre de l'entente
Canada-Québec sur le développement touristique et par
l'élargissement de notre soutien aux centres de taille
intermédiaire. Le soutien financier accordé aux projets
présentés par les centres intermédiaires à vocation
touristique est, depuis peu, assumé en vertu des programmes de la
Société de développement industriel du Québec alors
que mon ministère assume son rôle de maître d'oeuvre en
formulant les recommandations découlant de l'analyse technique des
projets. (17 heures)
L'un des nombreux consensus issus du sommet sur le loisir concerne la
concertation scolaire-municipale. Le comité interministériel
permanent est composé des sous-ministres du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, des Affaires culturelles, des Affaires
municipales, de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur et de
la Science. Il travaille depuis quelques années à
l'intensification des efforts de concertation scolaire municipale.
En ce sens, l'année 1987-1988 sera marquée par trois
actions spécifiques plus particulièrement. Nous mettrons,
premièrement, en oeuvre un plan de communication et de sensibilisation
destiné à l'ensemble des organismes scolaires et des
municipalités n'ayant pas conclu d'entente. En second lieu, en ce qui
concerne l'implantation et l'amélioration des équipements
voués à des fins communautaires, nous poursuivrons nos actions de
coordination interministérielle tant sur le plan provincial que sur le
plan des directions régionales. Ces actions ont jusqu'ici donné
lieu à une harmonisation significative des programmes des
différents ministères pour en soustraire les irritants qui
pouvaient nuire, d'une façon ou d'une autre, à la concertation
scolaire-municipale.
Enfin, nous procéderons a la mise sur pied d'un nouveau
mécanisme d'échanges qui, pour la première fois,
impliquera la participation du monde municipal, du monde scolaire et du monde
associatif.
Après l'adoption, le 19 juin 1986, du projet de loi 66
intitulé Loi modifiant la Loi sur la sécurité dans les
sports, nous avons soumis un projet de règlement gouvernemental
intitulé "Rèqlement sur les permis relatifs aux sports de combat"
et un règlement de la Réqie de la sécurité dans les
sports du Québec intitulé "Règlement des sports de
combat". L'année 1987-1988 sera l'année d'adoption de ces
règlements, à la suite du travail de préparation du texte
définitif du règlement tenant compte des commentaires
formulés par ces organismes concernés.
La réqie entend aussi poursuivre son travail de sensibilisation,
d'éducation et d'élaboration de normes incitatrices en
matière de sécurité en ski alpin et, parallèlement,
étudiera et analysera la possibilité de préparer une
réglementatîon pour le ski alpin au Québec. D'autre part,
la régie continuera l'action entreprise dans le dossier sur le hockey en
collaboration avec la Fédération québécoise du
hockey sur glace.
Quant aux parcs gouvernementaux, nous poursuivrons la campagne de
promotion incitant les Québécois et les Québécoises
à venir profiter de ces lieux privilégiés de pratique
d'activités de plein air et de découverte de la nature. Je parle
de la campagne "Cette année parcourez". Par ailleurs, en ce qui concerne
les équipements et les infrastructures de ces parcs, notre action sera
axée sur la consolidation des attraits existants qui entraînera
des investissements de 3 100 000 $.
Nous poursuivons, M. le Président, à la page 19.
Permettez-moi d'aborder maintenant la mission conservation et mise en valeur de
la faune. À la suite de l'adoption, à l'automne 3 986, des
amendements à la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune, l'année 1987-1988 est marquée par l'entrée en
vigueur de ces amendements et par un ensemble de mesures qui gravitent autour
de cette mise en application.
Permettez-moi de vous rappeler brièvement les grandes
caractéristiques de ces amendements qui peuvent se résumer en
trois grands points: premièrement, l'introduction de nouvelles
prohibitions et la majoration des sanctions pour lutter contre le braconnage;
deuxièmement, le renforcement des pouvoirs des agents de conservation
pour faciliter l'application de la loi et, troisièmement,
l'assouplissement des modes de désignation et des modes de gestion des
territoires fauniques. De plus, des amendes plus sévères ont
été prévues pour les contrevenants s'attaquant aux
espèces menacées.
Une autre action, comme je l'ai mentionné tout à l'heure,
consistera à augmenter l'effectif d'agents de conservation de la faune
par le biais de deux mesures: le transfert de 51 aqents de pêcherie en
provenance du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et l'ajout au
sein de mon ministère de 15 postes d'agent de conservation de la faune.
L'effectif totalisera, dorénavant, 531 agents, ce qui signifie que
l'objectif fixé l'an passé a été
dépassé. Le budget qui y sera directement consacré sera
d'environ 27 500 000 $ pour la masse salariale et les frais de
fonctionnement.
Nous amorcerons, cette année, une vaste campagne
d'éducation et de sensibilisation à la ressource faunique
auprès des jeunes. Afin de compléter notre action en la
matière, nous poursuivons le programme "SOS braconnage" qui
connaît des résultats intéressants et nous réalisons
une vaste campagne de promotion sur les méfaits du braconnage en
collaboration avec tous nos partenaires.
Dans le cas des réserves fauniques, mon ministère a
entrepris une démarche de révision de ce réseau qui
comprend également une identification des solutions de remplacement pour
les territoires qui ne correspondent plus à la nouvelle vocation des
réserves. Celles-ci deviendront davantage des territoires
destinés à la conservation et à la mise en valeur de la
faune et seront de plus en plus le lieu privilégié de
l'expérimentation en matière de gestion intégrée
des ressources.
Étant donné l'interdépendance des territoires
fauniques, cet exercice a nécessité un réexamen des
pourvoiries à droits exclusifs qui connaîtront un
développement important alors que les ZEC seront consolidées et
qu'il y aura un accroissement des terres publiques. En d'autres mots, cette
révision des réserves et le développement envisagé
par les pourvoiries amèneront une augmentation importante de la mise en
valeur du territoire québécois à des fins d'exploitation
récréative de la faune. Une consultation régionale
précédera les propositions finales de modification de chacune des
réserves visées et de la réglementation afférente.
J'ai bien dit une consultation régionale. Ces modifications se feront au
fur et à mesure que les solutions de remplacement retenues pourront
être mises en place.
Par ailleurs, nous consacrerons, en 1987-1988, 1 400 000 $ à
l'amélioration et à l'entretien des équipements
situés dans nos réserves fauniques. La vocation des ZEC a
été quant à elle confirmée, bien que le cadre
général d'intervention puisse être modifié à
ia suite d'analyses actuellement en cours.
En ce qui concerne la conservation des habitats fauniques, je vais
proposer su gouvernement de soumettre à l'Assemblée nationale,
lors de la session d'automne 1987, des amendements à la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune pour y ajouter un chapitre
relatif à la conservation de ses habitats. Ces amendements attendus
depuis lonqtemps par les organismes préoccupés par la
conservation viseront à une concertation des différents
ministères dans l'utilisation des ressources afin d'assurer la
conservation des habitats de ia faune.
La Fondation pour la conservation et la mise en valeur de la faune et de
son habitat a, parmi ses principaux objectifs, celui d'assurer une
participation du secteur privé et du secteur public en
général à une saine gestion de la faune de même
qu'à la protection de son habitat. Des études nous ont clairement
démontré que, tant le public en général que les
chasseurs, les pêcheurs et les piégeurs avaient cette
volonté de participation.
Après consultation avec les organismes oeuvrant dans le domaine
rie la faune, nous en sommes arrivés à la conclusion que le
meilleur moyen d'assurer des fonds minimaux à la fondation était
de recourir à un mode de financement impliquant une contribution de
chacun des chasseurs, des piégeurs et des pêcheurs du
Québec. En conséquence, j'ai déposé en Chambre un
projet de loi prévoyant une contribution afférente aux permis de
chasse, de pêche et de piégeaqe. Cette stratégie a pour
objectif de prélever annuellement environ 1 500 000 $ aux fins de la
conservation et de la mise en valeur de la faune et de son habitat.
Concernant la Société des établissements de plein
air du Québec, le Conseil des ministres a accepté notre
recommandation de lui confier l'exploitation de certains équipements et
services qu'ils permettent d'offrir. Ces équipements sont principalement
situés: dans les réserves fauniques des Laurentides et de La
Vérendrye; dans les réserves fauniques des rivières
à saumon de Saint-Jean, Sainte-Anne, Matapédia et de la
Gaspésie; dans les parcs de la Jacques-Cartier et de la Gaspésie
et au vilIaqe historique de Val-Jalbert. Ces activités
représenteraient des dépenses de ? 991 900 % si elles
continuaient d'être assumées par le ministère.
Mon tour d'horizon en matière des principales
préoccupations du secteur faune ne saurait être complet sans
aborder la question de la gestion du saumon. Le ministère reconduira
dans ses grandes lignes le régime de pêche en application depuis
1984 en pêche sportive et nous poursuivrons, par ailleurs, le programme
d'embauche des pêcheurs commerciaux de la Gaspésie et de la
Haute-Côte-Nord concernés par les activités de restauration
du saumon.
Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
continuera ses efforts pour trouver un terrain d'entente relativement aux
pêches d'interception de Terre-Neuve. Le gouvernement de Terre-Neuve et
celui du Québec en sont récemment arrivés à
formuler une proposition qui convient, entre autres, la
nécessité d'une compensation par le gouvernement
fédéral des pertes annuelles encourues au Québec et ce,
d'ici à 1989. Nous sommes en attente de la décision d'Ottawa.
Je déposais récemment, lors d'une rencontre avec la
presse, le rapport du groupe de travail sur le développement des
initiatives privées. L'esprit du rapport peut se résumer ainsi:
en développant des initiatives privées dans les secteurs qu'il
occupe, mon ministère invite le publie, regroupé sous toutes les
formes corporatives possibles, à prendre en charge certaines
installations déjà développées par le gouvernement
et actuellement sous la juridiction du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche. Il rendait donc possibles diverses formes d'associations
avec l'État dans le but d'offrir des biens et des services, accroissant
ainsi l'essor économique et favorisant le développement et la
création d'emplois.
Cette plus grande implication du secteur privé permettra, de
plus, un accroissement des investissements et des emplois à travers le
développement des entreprises nouvelles. La stratégie de
développement des initiatives privées de mon ministère
vise donc l'apport de fonds nouveaux en provenance du secteur privé qui
permettra une plus grande performance et une relance de l'offre de services qui
s'amenuisait inévitablement en raison des restrictions
budgétaires successives de l'État. Ce développement permet
d'évaluer ou d'identifier, avec différents partenaires, les
meilleurs moyens permettant è la fois de mieux servir les besoins des
citoyens et d'assurer le maintien ou l'accroissement de l'accessibilité
aux services.
À la suite de ces recommandations et compte tenu des objectifs
poursuivis, l'année 1987-1988 sera consacrée à leur
analyse en profondeur, notamment par un groupe de députés qui
seront invités à me formuler des avis. Sur un plan interne, j'ai
demandé à mon sous-ministre de former une cellule de coordination
pour l'amorce de la mise en oeuvre des recommandations qui seront finalement
retenues.
Sans entrer dans le détail, j'aimerais vous rappeler qu'au niveau
de la gestion interne de mon ministère nous poursuivons divers efforts
de rationalisation et d'augmentation de la productivité qui se
traduiront, par exemple, par l'utilisation optimale du personnel permanent dans
le but de limiter les dépenses reliées à l'engagement du
personnel occasionnel.
Avant de conclure, j'aimerais préciser brièvement quelques
éléments touchant les modalités pouvant nous permettre de
comparer le budget de 1986-1987 avec celui de cette année. En effet, une
mise en garde s'impose ici: si l'on veut faire des comparaisons, il faut le
faire avec des choses comparables!
En avril 1986, lorsque cette même commission parlementaire a
étudié les crédits de 1986-1987 de mon ministère,
le budget total sur lequel ont porté nos échanqes était de
195 056 500 $. Il s'agissait des crédits initiaux du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et de la Régie de la
sécurité dans les sports pour 1986-1987. Les mêmes
crédits initiaux du MLCP et de la RSSQ pour 1987-1988 totalisent 198 745
900 $, soit une augmentation de 1,9 % par rapport à 1986-1987. Si l'on
additionne à cela les 2 500 000 $ ajoutés aux crédits du
ministère à l'occasion du discours sur le budget, les
crédits initiaux de l'année en cours sont plutôt de 201 245
900 $, soit une augmentation de 3 %. Comme les crédits initiaux de
1985-1986 étaient de 207 561 100 $, il est difficile de prétendre
qu'une diminution de 6 315 200 $ puisse représenter une diminution de 30
%, tel que l'a affirmé le député du comté de Dubuc
lors de l'étude des crédits provisoires. La différence
n'est que de 3 %.
Comme vous le savez, chaque année, les budgets du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche sont
majorés par des budgets supplémentaires, des transferts provenant
d'autres ministères et des recours au fonds de suppléance. Pour
1986-1987, les additions aux crédits initiaux du MLCP ont
été de l'ordre de 14 400 000 $ répartis comme suit: tout
près de 5 000 000 $, c'est-à-dire 4 900 000 $ venant des
contributions du fonds de développement régional de l'OPDQ
à divers projets, 8 000 000 $ du virement en provenance du
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
pour le programme Jeunes volontaires et 1 500 000 $ en recours divers au fonds
de suppléance.
Le budqet modifié du ministère pour 1986-1987 totalisait
donc 209 432 900 $. Partant de cette base et tenant compte des crédits
périmés exigés du MLCP, le Conseil du trésor a
alors établi à 204 306 000 $ les dépenses probables du
ministère et de la Réqie de la sécurité dans les
sports pour 1986-1987. C'est la comparaison de ce montant avec les
crédits initiaux de 1987-1988 qui apparaît dans les renseignements
supplémentaires au livre des crédits et qui laisse croire
à une diminution de 2,7 % des crédits du ministère. Vous
savez comme moi qu'il s'agit de données budgétaires qui ne se
comparent pas, dans le cas de mon ministère, comme je vous l'ai
expliqué tout à l'heure. En effet, le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche aura sûrement encore en 1987-1988 des
ajouts à ses budgets. Non seulement en aura-t-il, mais il va avoir des
ajouts à ses budgets, ne serait-ce que par des décisions que nous
avons
prises jusqu'à maintenant aux différents sommets
économiques et que nous prendrons dès samedi de cette semaine, au
sommet économique en collaboration avec l'OPDQ. Effectivement, il y aura
des montants additionnels qui proviendront de l'OPDQ. (17 h 15)
En effet, le MLCP aura sûrement, comme je viens de vous le
mentionner, des montants additionnels. On ne peut donc pas conclure sur cette
seule base à une diminution des crédits accordés à
mon ministère. La réalité budgétaire est plus
complexe que ne le laisse apparaître ce type de comparaison et c'est par
l'analyse plus détaillée que l'on peut dégager l'effet de
certaines contraintes budgétaires réelles du
ministère.
Nous avons pu effectuer des économies nettes par le transfert
à la Société de développement industriel du
Québec des responsabilités de soutien aux infrastructures de ski
alpin - cela veut dire 1 752 300 $ -et la réduction de la provision pour
verser une subvention d'équilibre budgétaire à la SEPAQ
(723 000 $).
L'abandon du programme de soutien aux activités de loisir
municipal représente une économie de 5 000 000 $, alors que les
ajustements apportés à divers programmes de subvention
représentent une baisse de budget de 2 863 000 $. Par ailleurs,
l'interruption des travaux du Parc national de l'archipel de Montréal
permet une économie de 5 651 800 $.Le budget d'immobilisation du
ministère a également été réduit de 3 358
700 $.
Ces coupures budgétaires ont permis un certain nombre d'ajouts.
En plus des 3 334 400 $ ajoutés au programme PADEL, elles ont permis de
financer l'ajustement au traitement des employés réguliers (4 191
000 $) et de pourvoir à la masse salariale des 55 agents de
pêcherie du MAPAQ transférés au MLCP, soit tout près
de 5 000 000 $.
En guise de conclusion, M. le Président, le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche doit, comme tous les organismes
publics, recentrer ses priorités et ses choix, le tout sans pour autant
brimer les utilisateurs des services essentiels offerts par le ministère
et par ses partenaires, ni restreindre l'accessibilité à ces
services et lieux privilégiés de loisir.
Ce recentrage des priorités nous permet de dégager trois
grandes voies d'action touchant, premièrement, la protection des
ressources, deuxièmement, l'amplification du rôle de catalyseur en
matière de loisir et, troisièmement, l'intensification de
l'association avec des partenaires.
Je répondrai volontiers à toutes les questions. Je suis
prêt à regarder avec vous, proqramme par programme, les
conséquences découlant de ces qrandes priorités. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
M. le député de Dubuc, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
M. Desbiens: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous cède la
parole, M. le député de Dubuc.
M. Hubert Desbiens
M. Desbiens: Merci. Je salue l'équipe qui entoure le
ministre et remercie ce dernier de se présenter devant les membres de
l'Assemblée nationale pour répondre de l'administration et des
prévisions budgétaires ou des dépenses qu'il entend
effectuer au cours de l'année.
L'étude des crédits m'apparaît un
événement important dans la vie parlementaire. Le travail, les
devoirs et la tâche des députés è l'Assemblée
nationale, c'est de veiller à la surveillance des dépenses
publiques. Cela nous indique en même temps, à travers toute une
série de chiffres, les orientations qu'entendent se donner chacun des
ministres et, par là, bien sûr, l'ensemble du gouvernement.
Pour pouvoir bien situer les crédits du ministère du
Loisir, de la Chasse et rie la Pêche pour 1987-1988, il est
nécessaire quand même de faire un survol, à tout le moins
rapide, des budgets de ce gouvernement depuis l'élection de 1985 et
même un peu avant, pendant la campagne électorale, où, on
le sait, des centaines de millions revolaient de chaque côté de
nos têtes en promesses de toutes sortes. Le premier ministre,
particulièrement, nous parlait de sa marge de manoeuvre qu'il
évaluait, dans un premier temps, à 1 000 000 000 $, qu'il a
radoucie à 600 000 000 $ en cours de route pour terminer, vers la fin de
la campagne, è 450 000 000 $.
Dès le lendemain de l'élection, dès qu'il a pris
connaissance de la situation du gouvernement du Québec et des finances
publiques, là, il a parlé de catastrophe. Il fallait donc
démontrer qu'il y avait une catastrophe. Or, avant d'indiquer l'ampleur
de la catastrophe, évidemment, il a commencé par accorder une
petite réduction d'impôts de 84 000 000 $ à ses amis les
mieux nantis dès décembre 1985,
En février 1986, il a ajouté... Selon le ministre du
Revenu et le premier ministre, un fonctionnaire aurait annoncé de
façon intempestive des augmentations de taxes de 250 000 000 $ sur
l'essence, la bière et les ciqarettes. En mars 1986, il a annoncé
des coupures de 1 000 000 000 $. Où se sont-
elles retrouvées, ces coupures? II y en a environ 60 % qu'on n'a
jamais pu retracer, les ministres non plus sans doute.
En mai 1986, c'était le dénouement. Le ministre des
Finances annonçait une hausse d'impôts de 250 000 000 $, hausse
d'impôts qui va rapporter cette année 361 000 000 $
supplémentaires. En avril 1987, on a le dépôt des
crédits où on constate les plus faibles coupures depuis la crise
économique de 1981 et au-delà de 301 000 000 $ de nouvelles
initiatives de la part du gouvernement.
Le 30 avril 1987, c'est le budget Père Noël. Il y a eu une
espèce de magie, comme si c'était possible. It n'y avait plus de
crise financière. C'était une opération fantôme,
évaporée en fumée. C'est fini! La faute du PQ, cela
n'existe plus; maintenant, on a ce qu'il faut. On a l'argent qu'il faut. Le
déficit qui était si important, si catastrophique et si terrible,
tout à coup s'en va.
On sait bien qu'en réalité il s'agit toujours d'un jeu de
comptabilité, d'un jeu de colonnes comptables, de chiffres. C'est par de
nouvelles façons de faire la comptabilité gouvernementale, ce que
mon collègue, critique du budget, appelle le tripotage de
comptabilité, que le ministre, par exemple, a pu parler d'inscrire 304
000 000 $ d'Hydro-Québec dans ses colonnes plus, qu'il a pu aussi
inscrire 275 000 000 $ de plus pour les revenus de 1986-1987, parce que les
citoyens, en général, n'ont pas profité de certaines
réductions d'impôts auxquelles ils auraient pu participer, donc un
plus de 579 000 000 $.
Pendant ce temps-là, grâce, en partie, à deux
nouveaux postes budgétaires qui apparaissent maintenant dans la
comptabilité gouvernementale, les créances douteuses et les
déficits des sociétés d'État donnent un plus de 79
000 000 $ alors que la loi 129 et la loi 130 annulent les entrées pour
comptes ou factures en retard durant l'année financière pour un
montant de 153 000 000 $. Le ministre des Finances a pu se retrouver, donc,
avec 650 000 000 $ et plus.
Pas de réduction du déficit non plus. À partir des
besoins financiers nets, les emprunts du gouvernement ont été de
1 755 000 000 $ alors que, l'année précédente, ils avaient
été de 1 700 000 000 $. S'il y avait eu une réduction du
déficit, cela se serait répercuté au niveau des emprunts.
Au contraire, il faut ajouter les 385 000 000 $ que les ententes de convention
collective ont entraîné comme dépense. La signature a pu
permettre au ministre des Finances de retarder les versements jusqu'au 1er
avril 1987. Il aurait été obligé d'emprunter 2 140 000 000
$.
Tout cela est une vaste opération pour tenter de justifier les
propos du premier ministre pendant la campagne électorale. Les
crédits que l'on étudie cette année, comme ceux de l'an
passé, s'en vont de toute façon toujours en progressant. En
1985-1986, les crédits du gouvernement étaient de 27 700 000 000
$ et, en 1986-1987, de 28 500 000 000 $, soit une augmentation de 2.8 % selon
le ministre des Finances, et les crédits de cette année sont de
"50 300 000 000 $, une augmentation de 5.9 %. Pendant ce temps, quels ont
été les crédits du ministre du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche? Évidemment, il vient de nous faire une contorsion habile
dans son discours pour essayer de montrer, au moins, que son budget ne baisse
pas beaucoup. Il reste, néanmoins, que l'an passé il y a eu une
baisse de 13,3 % par rapport aux dépenses de l'année
précédente et, cette année, de 2,77 % par rapport à
1986-1987.
J'ai évalué le pourcentage de diminution du budget du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche depuis deux ans
à 30 % et ce, de la façon suivante. Comme dit le ministre,
j'essaie aussi de comparer des choses qui se comparent. Si, évidemment,
les crédits budgétaires annoncés chaque année par
le Conseil du trésor dans le livre des crédits sont exacts, il y
a eu 2,8 % d'augmentation en 1986-1987 par rapport à 1987-1988, de
même que cette année il y a 5,9 %, pour 1987-1988 par rapport
à l'année précédente. Ce qui fait que normalement
on aurait dû assister... Le budget du ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche devrait être de 250 000 000 $ car il était de
235 000 000 $ en ]985-1986. En 1987-1988, son budget est de 198 740 000 $. Mais
pour comparer des choses comparables... Ce qui n'existait pas les années
précédentes, ce sont le budqet du programme Jeunes volontaires et
le budget de transfert du MAPAQ qui sont respectivement de 4 000 000 $ et 9 000
000 $ dans le livre des crédits.
Le ministre, tantôt, dans son texte parlait de 8 000 000 $. Il y a
donc 13 000 000 $ qui ne pouvaient pas être comptabilisés les
années précédentes puique le ministre n'avait pas ce
budget; c'était dans d'autres ministères. En
réalité, son budget est de 185 000 000 $ pour le comparer avec ce
qui précède} il est de 185 000 000 $. Ce qui fait que si le
ministre avait suivi la progression des crédits du gouvernement, il se
retrouverait aujourd'hui avec un budget de 256 000 000 $. Or, il en a un de 185
000 000 $. Donc, de façon réelle, le budget du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a diminué de 70 000 000 $.
Et voilà pour les 30 %.
Si on compare quand même avec les chiffres, non pas avec ce
qu'aurait pu être le budget à partir de l'augmentation des
crédits du gouvernement, mais uniquement à partir de ce qu'il
était, soit 235 000 000 $ en 1984-1985, il y aurait quand même une
diminution, depuis deux ans, de 21 %, une
diminution de presque 50 000 000 $. Le ministre, dans sa façon de
calculer, remet en cause les 2,77 %; moi, je les remets en cause de
façon différente, parce que ce pourcentage est calculé
à partir des 198 000 000 $, alors que ces 13 000 000 $ qui sont des
programmes nouveaux ne paraissaient pas déjà su budget du
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Cela crée, en
réalité, une diminution, par rapport à l'année
passée, de 204 000 000 $ è 185 000 000 $, une diminution quand
même de 9 %.
De toute façon, le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche, par ses budgets en tout cas, nous indique depuis au moins deux
ans de façon très claire et très évidente... Cela
nous amène, même à la suite de certains journalistes,
à nous demander si le gouvernement n'a pas l'intention de fermer
boutique au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Quand on regarde la régression vers zéro du budget du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, on serait
porté à dire oui. Est-ce que, justement, sa politique de
privatisation n'en serait pas une de fermeture, de vente d'écoulement?
(17 h 30)
Là, encore, si on regarde l'application et certaines
recommandations du rapport Leblond, on peut être aussi porté
à dire oui. Évidemment, le rapport Leblond a été
pensé et a été créé à partir d'un
mandat - et c'était bien le rôle qu'ils avaient et ils l'ont fait
en conséquence - qui était très clair et dirigé
dans un même sens: celui d'effectuer toutes les évaluations, les
études permettant d'identifier les champs d'activité et les
services du ministère du Loisir auxquels le secteur privé
pourrait être associé; d'élaborer les stratégies,
les moyens et les modalités qui permettraient de confier des
activités et des services au secteur privé, d'identifier, de
rechercher, de préparer le cadre des ententes avec des partenaires
privés. Le mandat confié au groupe de travail était
évidemment clair et le travail - et qu'on peut apprécier de
façon positive sur bien des points - a été fait selon une
directive qui lui est parvenue du ministre.
Le ministre n'a reçu aucun mandat de la population pour la
modification des orientations d'une façon aussi importante. Il a peut
être reçu un mandat du gouvernement, mais il n'a pas reçu
de mandat de la population. Il n'y a rien dans le programme du Parti
libéral qui concerne une orientation nouvelle, un virage aussi important
dans l'utilisation des territoires et du patrimoine faunique. Il y a encore
moins que rien qui a été discuté dans ce sens pendant la
campagne électorale, sauf peut-être une conférence de
presse du collègue du député de Maskinongé,
organisateur du Parti libéral, le député de Charlesbourg
où il annonçait la disparition de la SEPAQ. S'il y a un
élément qui est loin de disparaître, avec ce qu'on
connaît maintenant, c'est celui-là. Il semble bien que la SEPAQ
soit en train de devenir le véritable ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche.
M. le Président, je ne sais pas ce qui arrive. Comment se fait-il
que le budget du ministère du Loisir, comme cela, d'une année
è l'autre, progressivement et de façon importante ces deux
dernières années, diminue ainsi? On a l'impression que le
ministre du Loisir ramasse les miettes. Les autres se servent d'abord, les deux
mains dans le Trésor; ce qui reste, on remettra cela au ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Chasseurs, pêcheurs et
amateurs de plein air ou amants de la nature, en général, on sait
que c'est le fait de presque toute la population québécoise,
c'est eux qui ont commencé à en faire les frais et qui vont
continuer à en faire les frais. Ce sont les plus démunis qui vont
avoir à en souffrir d'abord. Le ministre peut parler
d'accessibilité et trouver des moyens d'assurer l'accessibilité,
mais les actions et les gestes qu'il pose en privatisant certains
équipements, certains services vont complètement à
l'encontre de l'accessibilité. S'il y a une remise en cause de cette
importance là... Je reprends l'exemple que je lui ai déjà
servi en commission parlementaire, lors de l'étude de la loi 153,
concernant l'achalandage dans les chalets pour les familles et l'augmentation
indirecte des coûts pour les enfants, puisque les enfants de plus de six
ans doivent maintenant débourser des frais, ou des tarifs nouveaux
décidés par le MLCP, comme le ministre me le disait en
réponse à mes questions, ou inclus dans les ententes ou dans les
propositions de soumissions en réponse aux appels d'offres. Donc, des
coûts directs dans certains cas et indirects dans d'autres, tout cela ne
peut pas faire autrement qu'être un frein à
l'accessibilité. Le ministre peut bien dire qu'il fait des
économies de 2 000 000 $, près de 3 000 000 $, dans son discours.
Je comprends que lut peut faire des économies de 3 000 000 $, en donnant
cela à l'entreprise privée. Mais les Québécois et
les Québécoises, eux, ne font pas des économies de 3 000
000 $. Combien cela va-t-il leur coûter pour ces 2 991 000 $ que le
ministre n'a plus à payer? Est-ce que cela va être 1 500 000 $?
Est-ce que cela va être 4 000 000 $, 5 000 000 $? Je pense que c'est
important de le vérifier.
C'est important aussi pour le ministre de s'assurer, si c'est sa
politique de confier comme cela à l'entreprise privée une foule
d'équipements de loisir et de plein air, que cela ne soit pas justement
- puisqu'il dit et répète constamment qu'il ne doit pas y avoir
de frein à l'accessibilité - que cela ne devienne pas un frein
à l'accessibilité. Mais,
selon toutes les apparences, quant è nous, pour l'instant, sans
aucun mandat, le ministre se trouve à s'attaquer à ce principe
universellement reconnu aujourd'hui, je pense, et accepté au
Québec, à savoir que tous les Québécois et toutes
les Québécoises ont le droit d'avoir accès à la
ressource faunique. C'est leur propriété, ce n'est pas la
propriété du ministre, ce n'est pas la propriété du
gouvernement, encore moins la propriété d'un groupe privé
ou de qroupes privilégiés dans la société. De ce
principe, on ne démordra sûrement pas. Comme le ministre indique
qu'il va... Pas de problème? Vous vous inquiétez du temps.
Une voix: Consentement.
M. Desbiens: Merci. Non, M. le député de
Jeanne-Mance, je n'ai pas besoin du consentement dans le cas
présent.
Alors, le ministre évidemment enfourche le dogme, avec le
gouvernement en général, de la privatisation et tout cela, et il
le fait sans consultation aucune avec la population. Il nous parle de
consultation. IL nous parle d'un groupe de députés qu'il a
nommés, le groupe de députés libéraux.
Malgré tout le respect que j'ai pour mes collègues
libéraux, bien sûr, je ne crois pas que le Québec, que le
gouvernement appartienne à un parti politique, ou que cela appartienne
è des députés. C'est avec leur participation, je crois,
qu'il serait nécessaire de déterminer, si le ministre le
désire - ou le gouvernement - de prendre de nouvelles orientations mais
qu'il le fasse avec les députés des deux côtés de
l'Assemblée nationale. C'est cela, vraiment, notre râle. Mais
qu'il le confie à des députés d'un seul parti politique,
je trouve que c'est aller complètement à l'encontre du
parlementarisme. Cela ne donne pas du tout les résultats qu'on peut
escompter. Il y en a beaucoup de ces comités de députés
qui ont été formés depuis un an et demi et on sait aussi
que les résultats, les études très sérieuses,
l'effort qu'ils ont fait à l'intérieur de ces comités, le
travail très sérieux qu'ils ont pu faire dans certains cas, on
sait avec quels égards certains ministres les ont reçus. Il y en
a qui ont été tout simplement remisés pour recevoir la
poussière dans les tablettes, mais il y en a d'autres plus
récents... Il y a celui sur les urgences et on sait de quelle
façon la ministre a rabroué les membres de ce comité.
Alors, que fera le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
des résultats ou dos recommandations de son comité, du
comité qu'il veut mettre sur pied? Il nous a parlé aussi de faire
une tournée de consultations et il a appuyé tantôt sur les
consultations régionales. C'est déjà un pas de plus. Mais
il les fera après coup, si j'ai bien saisi, après avoir
décidé. Quelle sorte de consultations est-ce'' II décidera
mais il ira faire quoi alors en région? II va aller imposer ses
décisions? Alors que ce qu'on lui demande... Je pense que les groupes
intéressés au loisir, à la chasse, à la pêche
et au plein air, ce qu'ils veulent, c'est que vous les entendiez avant de
donner une nouvelle orientation à votre ministère, afin qu'ils
aient au moins le sentiment, sinon la certitude, que vous allez les
écouter attentivement et tenir compte de leur vision. Le ministre semble
croire - c'est le dogme de l'entreprise privée - que tout ce qui est
privé va rapporter de l'argent. À ce moment-là, coupons le
budget du ministère de l'Éducation, coupons le hudget du
ministère de la Santé, parce que ce n'est pas rentable, le
gouvernement non plus n'est pas rentable. On sait que l'entreprise
privée peut jouer un rôle important, et elle joue effectivement un
rôle important dans la société, sauf qu'il y a des domaines
comme celui, justement, du patrimoine faunique où il est absolument
important qu'il y ait une autorité publique, qu'il y ait une structure
publique comme le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, en l'occurrence, et que son ministre puisse s'assurer que toute la
société, toute la population du Québec est en mesure
d'utiliser et de profiter de cette ressource qui lui appartient en dernier
ressort. Dans le rapport Leblond, justement, je pense que c'est illustré
d'une certaine manière quand on y écrit que, par exemple, dans
les Grands Jardins, cela coûte 50 $ ou que cela est l'équivalent
de 50 $ par personne, l'équipement qu'il y a là, l'utilisation et
le fonctionnement de ces équipements. Par ailleurs, cela coûte 2 $
par personne au mont Saint-Bruno. La moyenne du coût des
équipements du ministère au Québec est de 7,50 $. Si ce
coût moyen peut être exigé aux utilisateurs, c'est que le
ministre, lui, est en mesure d'étaler à l'ensemble des
utilisateurs, dans tous les secteurs, l'utilisation de tous les
équipements qu'il a en main; il est en mesure d'étaler ces
coûts afin que cela ne soit pas trop élevé dans un endroit
et que tout le monde puisse se l'offrir. Mais quand il remet des
équipements à l'entreprise privée, il sait lui-même
que l'année passée il y a des équipements qu'il n'a pas
été capable de donner à l'entreprise privée. Il a
fait des demandes et il n'a pas reçu d'offres. C'est normal que
l'entreprise privée qui prend un équipement le prenne pour faire
un bénéfice. C'est la logique même. Mais le
ministère peut se permettre de ne pas faire d'argent avec un
équipement, puisqu'il en fait plus ailleurs avec un autre
équipement. Il peut donc transférer les bénéfices
qu'il va faire d'un équipement à l'autre et en assurer ainsi
l'accessibilité à la population du Québec. Alors, pour
cette raison, ces modifications inquiètent de plus en plus la
population. On
pourra en reparler è l'occasion de l'étude de chacun des
programmes ou éléments, mais il y a des organismes reliés
soit è l'environnement, à l'écologie ou à la faune,
à la Fédération québécoise de la faune
également et des syndicats qui ont vécu et qui ont aussi
surveillé l'application de la politique de "déclubage", par
exemple, qui sont certainement aux aguets. Ils vont de plus en plus, je crois,
demander au ministre de les consulter. Pas après, mais avant!
Si le ministre veut faire sa consultation sous forme de commission
parlementaire, s'il veut la faire en région, je suis d'autant plus
d'accord. Qu'on fasse le tour du Québec, dans les régions, en
commission parlementaire, où tous les députés membres de
la commission pourront accompagner le ministre et entendre de véritables
mémoires, mais non des consultations du ministre avec des groupes
probablement choisis - on ne court pas au devant des objections quand on fait
des tournées en région - mais des groupes qui puissent lui
soumettre, dans le calme d'une commission parlementaire, car c'est important,
leurs idées sur les orientations profondes que le ministre veut imprimer
à son ministère. (17 h 45)
Je crois que, même lorsque la commission sur l'étude des
crédits sera terminée, le ministre va certainement continuer
à entendre parler de la nécessité de cette consultation.
Je crois qu'il serait avantageux pour le ministre d'être fixé,
d'avoir l'opinion... Cela fait dix ans maintenant que la Loi sur les parcs, par
exemple, existe. Après dix ans, un groupe s'est donné la peine de
se former, l'Union québécoise de la conservation de la nature,
regroupant sept ou huit autres organismes, pour en faire une évaluation.
Il me semble que le ministre aussi, après dix ans, pourrait faire une
évaluation, justement à l'occasion de cette même commission
parlementaire, non pas seulement de la loi sur les parcs, mais sur
l'orientation globale du ministère du Loisir. Il me semble que ce serait
quelque chose d'heureux et, aussi, de bénéfique pour le ministre
afin d'établir et de développer son secteur et de répondre
à ses obligations comme ministre, évidemment, dans le domaine qui
m'inquiète et qui m'intéresse, comme critique officiel, celui de
la conservation et de la mise en valeur de la faune et de ses habitats en
général, ainsi que les meilleures façons d'y arriver
aussi. Je n'arrive pas vraiment à comprendre pourquoi le ministre ne
répond pas favorablement à une telle demande. Il me semble que ce
serait vraiment bénéfique pour lui, pour son travail de ministre
et quant aux intentions qu'il a de donner le meilleur rendement possible.
M. le Président, ces quelques remarques préliminaires
étant faites, je pourrai, lors de l'étude des programmes et des
éléments, revenir sur ces points. Je sais que le ministre a
certainement une réplique à faire à mes propos.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour exaucer votre souhait,
M. le député de Dubuc, je vais céder la parole à M.
le ministre.
M. Yvon Picotte (réplique)
M. Picotte: Merci, M. le Président. Effectivement, je
pense que je pourrai répondre brièvement à certaines
interrogations qu'a soulevées mon collègue, le
député de Dubuc, et, par le fait même, aller plus en
détail, au cours de la soirée et de la journée de demain,
dans les programmes du ministère, autant du côté des
orientations que du côté de l'implication que nous avons.
Je suis bien d'accord avec le député de Dubuc quand il dit
que l'étude des crédits et des orientations des ministères
est un événement important pour les parlementaires. Je pense
qu'il va de soi que c'est un élément fort important. Je voudrais
remercier chacun et chacune d'entre vous d'y participer.
Au point de départ, puisque le député de Dubuc a
fait des remarques d'ordre général sur le plan budgétaire,
quant à l'orientation du gouvernement, avant d'en arriver au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, je voudrais vous
dire qu'effectivement, quand on regarde le budget total du gouvernement il y a
une chose à laquelle le gouvernement, s'est engagé. Il y a deux
points particuliers, en tout cas, qui ressortent de la dernière campagne
électorale, visière levée, du Parti libéral qui
forme le qouvernement, deux engagements importants parmi tant d'autres qui ont
été mis en évidence.
D'abord, il y a l'assainissement des finances publiques. Je pense
qu'à moins d'être sourd-muet-aveugle, on ne peut pas mettre en
doute le fait que le Parti libéral s'est engagé à assainir
les finances publiques. Assainir les finances publiques, cela voulait dire
empêcher que le déficit du Québec continue d'augmenter de
façon astronomique, arrêter aussi de faire en sorte qu'on doive
continuer d'emprunter pour payer l'épicerie. Je pense que c'est de
commune renommée. Il y a seulement ceux qui n'ont pas voulu entendre ce
langage qui ne l'ont pas entendu. L'ensemble du Québec a compris qu'il
fallait assainir les finances publiques.
Deuxièmement, le Parti libéral, visière
levée, a dit à qui voulait l'entendre qu'il fallait è tout
prix que le gouvernement du Québec, dans l'avenir - quand on parlait de
l'avenir, c'était après 2 décembre 1985 - ait une
orientation et s'associe à l'entreprise privée. Cela n'a
été une cachette pour personne, cela n'a dû surprendre
personne et
personne n'a été pris de panique à la suite de ce
discours. Si les gens avaient paniqué, on l'aurait réalisé
le 2 au soir. On l'aurait réalisé le soir du 2 décembre
1985, si les gens avaient paniqué face à l'assainissement des
finances publiques et avaient paniqué devant un apport de l'entreprise
privée. Donc, cela n'a pas créé de panique.
Cela n'a tellement pas créé de panique, M. le
Président, qu'on doit se dire et on va se le dire - moi, comme
gestionnaire de deux ministères - que le montant de 1 500 000 000 $ de
trop dans la machine, peut-être qu'il y a des gens qui n'y croyaient pas.
Peut-être que ceux qui l'ont dépensé, qui l'ont
engagé, n'y croyaient pas parce qu'ils n'avaient pas conscience de ce
qu'ils faisaient. Mais ceux qui ont été obligés d'aller le
récupérer pour faire en sorte que le talon de chèque
s'allonge et le chèque diminue - on ne voulait pas de cette
situation-là pour les Québécois - afin qu'on n'augmente
pas les taxes des Québécois, ceux qui ont été
obligés de rationaliser ces dépenses, eux y ont cru. Ils ont fait
en sorte, dans mon ministère comme dans tous les ministères du
Québec, de le rationaliser au point d'aller récupérer 1
500 000 000 $ dépensés de façon
inconsidérée, à gauche et à droite, à la
suite de promesses conformes ou non conformes, d'engagements pris sur la gueule
- excusez l'expression, M. le Président - et à la dernière
minute par un gouvernement qui était en péril et qui voulait
fasciner l'électorat. Ceux qui ont dû couper
I 500 000 000 $ ont été obligés de le faire.
II y a des gens qui n'y croient pas; nous autres, on y croit
parce qu'on l'a fait. Il y a des gens qui y croient aussi au Québec.
Quand je regarde les sondages et la satisfaction des Québécois et
des Québécoises face au gouvernement devant l'assainissement des
finances publiques, devant les coupures budgétaires que nous avons
dû imposer, encore là je suis obligé d'y croire à
moins de ne croire en rien. Il y a des gens dans la société qui
ne croient en rien, sauf à eux-mêmes. Mais je les laisse à
eux aussi; ils se regarderont le nombril et croiront en ce qu'ils ont à
croire. À moins d'être complètement inconscient de la
situation, je pense qu'il y a des gens au Québec, des
Québécois et des Québécoises, qui ont cru à
cet assainissement des finances publiques, simplement en regardant les
différents sondages et la cote de popularité du gouvernement
actuel.
Cela dit, M. le Président, il n'est pas question de faire de
contorsion habile avec les chiffres. Il est question de comparer des pommes
avec des pommes et des résultats avec des résultats. Je suis
obligé de faire cela. Quand bien même le député de
Dubuc essaierait de me faire croire que, parce qu'il demeure dans la même
municipalité depuis cinq générations, cela lui donne 197
ans, je le regarde et il n'a pas cela. On n'accumulera pas les
générations à gauche et è droite et on ne prendra
pas les budgets qu'on ajoute temporairement à des ministères en
disant: Ça fait tout ça. Je pense qu'il faut regarder les
chiffres tels qu'ils sont. Je les regarde tels qu'ils sont. Par exemple, en
1985-1986, les crédits initiaux du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche étaient de 207 561 100 $. Il y a eu des
redressements en cours de route et il y a eu, à la fin de
l'année, des dépenses de 228 261 000 $ avec des programmes
ponctuels, y compris - je vous en donnais l'exemple l'année
passée - l'anneau de glace, à Sainte-Foy, où on a
versé 1 000 000 $. Évidemment, on n'en a pas construit un autre
depuis. Donc, ce montant de 1 000 000 $ n'est pas revenu dans nos
crédits. Il aurait pu y avoir autre chose; il n'y en a pas eu. Mais il y
a eu d'autres sortes d'engagements, par contre. Il faut regarder les
crédits initiaux, les crédits redressés et les
dépenses.
Maintenant, il faut poursuivre dans le même sens. Si on veut
comparer des chiffres, il ne faut pas prendre l'année 1986- 1987 et
dire: Maintenant que cela a changé de régime et, par partisanerie
politique, je vais regarder cela à l'envers. Si je fais cela, et j'ai le
droit de le faire, c'est que je me parle à moi, je me conte des
menteries à moi et je me bidonne, moi tout seul. Moi, je ne suis pas
obligé de faire cela. Je pense que ce n'est pas cela que je peux faire.
Je suis obligé de regarder les crédits tels qu'ils sont et je
regarde la réalité. Si j'ai des crédits initiaux de 207
000 000 $ en 1985-1986, je regarde en 1986-1987 et je dois dire, ce sont les
chiffres, M. le Président, que les crédits initiaux
étaient de 195 000 000 $. Donc, il y avait effectivement 12 000 000 $ de
moins. Il n'y en avait pas 70 000 000 $, il y en avait 12 000 000 $ de moins.
Quand je regarde les crédits redressés è l'autre bout,
cela me donne aussi le chiffre. En 1987-1988, je suis obligé encore de
prendre les crédits initiaux, il y a 201 000 000 $ avec ce que m'a
accordé le ministre des Finances au budget, 201 245 000 $ de
crédits initiaux, et il y en avait 207 000 000 $ en 1985-1986 et 195 000
000 $ en 1986-1987. Si j'ai 201 000 000 $ de crédits initiaux en 1987-
1988 et que je les compare avec l'année précédente, soit
195 000 000 $, sî c'est une baisse, c'est parce que je ne comprends pas
les chiffres. Il y a 6 000 000 $ de plus. Que cela ne fasse pas notre affaire
qu'ils soient là, qu'ils ne soient pas là ou qu'ils soient
ailleurs, peu importe, je suis obligé de les prendre de même. Je
regrette, mais les chiffres sont là. Je ne les prendrai pas autrement
que cela. Qu'on ne dise pas que les Jeunes volontaires étaient là
ou qu'ils n'étaient pas là, etc. Ce sont les
programmes de mon ministère. Je prends les programmes de mon
ministère. Je ne suis pas allé chercher des programmes ailleurs
que dans mon ministère. Je prends les programmes de mon
ministère.
S'il y a des gens qui ne comprennent pas cela, ce n'est pas mon
problème à moi. Mais la réalité est comme cela et
je vais la dire, elle est de même. Je ne peux pas vous dire ce que seront
les dépenses à la fin de l'année parce qu'il faudrait que
j'ajoute à tout cela ce que l'OPDQ va me verser en plus pour d'autres
programmes pour lesquels je suis en discussion avec le Conseil des ministres.
Quand on aura ajouté tout cela à la fin de l'année, je
pourrai dire! Les dépenses ont été de X millions de plus,
201 plus X millions, ça fait tant. Peut-être qu'il y a deB gens
qui n'aimeraient pas qu'on en ait en cours d'année, mais on va en avoir
quand même. On pourra faire le sommaire à la fin de
l'année. Comme je ne tire pas aux cartes, je ne pense pas être
capable d'éclairer le député de Dubuc
là-dessus.
Je suis convaincu qu'il va y en voir de plus. Ce n'est pas bien
difficile à comprendre, M. le Président. Il n'y a rien d'habile
là-dedans. Il y a des chiffres qu'on compare au même palier. Il ne
faut pas changer de colonne de chiffres, par exemple. Il ne faut pas changer de
colonne quand on regarde les chiffres. Si on regarde la première
colonne, il faut regarder la première colonne jusqu'en bas. Si on
regarde la deuxième colonne, il faut regarder la deuxième colonne
jusqu'en bas et la troisième. Mais si on commence à regarder la
première et sauter à la deuxième une autre année et
l'autre année après, sauter à la troisième, c'est
évident qu'on est mêlé dans les chiffres. Sauf que je ne
pense pas qu'on réussisse à mêler le monde de cette
façon non plus.
Quant aux programmes qui n'existent plus, effectivement, il y a des
programmes qui n'existeront plus. Je trouve cela intéressant de
constater que le député de Dubuc dit: Êtes-vous en train de
fermer le ministère? Au moment où on se parle, dans mon
ministère, il n'y a rien de fermé. Tout fonctionne. Ce n'est que
quand j'ai pris ce ministère qu'il y avait des équipements
fermés. C'est bien pour dire, parfois, la mémoire étant
une faculté qui oublie - la seule d'ailleurs - on ne peut pas se
rappeler que quand j'ai pris ce ministère il y avait déjà
des équipements de fermés: au parc Frontenac, c'était
fermé. Je pourrais vous en citer d'autres, des barrières avec des
Cadenas. C'est curieux qu'avec des crédits réduits, M. le
Président... Il faut l'avouer, dans le temps où ce parti
politique était au gouvernement, on ne parlait pas de fermeture du
ministère, mais on fermait des équipements. Et au moment
où l'autre gouvernement est assis là, on lui demande s'il est en
train de fermer le ministère et tous les équipements sont
ouverts. C'est curieux comme, de temps en temps, on n'est pas capable
d'analyser froidement les mêmes situations selon notre partisanerie ou
selon ce qu'on a pu faire ou pas.
Évidemment, je ne blâme pas le député de
Dubuc de ne pas connaître tous nos équipements et tout ça.
Je pense qu'il pourrait au moins avoir la possibilité de s'interroger
là-dessus. D'ailleurs, on n'a jamais refusé de le renseiqner
là-dessus. I! pourrait examiner les équipements qui sont
fermés comparativement à ce qui était fermé avant.
II va s'apercevoir qu'on n'est pas en train de fermer boutique; au contraire,
on va avoir de nouveaux endroits. Et là, le fameux rapport de la
privatisation auquel fait allusion le député de Dubuc, c'est pour
donner des endroits additionnels, c'est pour ouvrir des endroits additionnels
au public. C'est pour donner de l'accessibilité au public. C'est
évident que si je réussissais à convaincre le
député de Dubuc de cela, it me dirait: Oui, mais là,
ça peut coûter un peu plus cher.
Il n'y a personne qui a dit au Québec, jusqu'à maintenant,
et je ne pense pas qu'il y ait un gouvernement qui se soit enqagé
à dire: Il faut que ces accès soient gratuits ou il ne faut pas
songer à ce que le public qui les utilise défraie au moins une
partie des coûts. Il n'y a personne qui a dit cela. Je n'ai pas vu de
prémisses de cela, je n'ai pas vu d'engagements autant de l'ancien
gouvernement que des gouvernements précédents selon lesquels le
plein air devrait toujours être gratuit. Je n'ai pas vu cela, d'aucune
façon. Je n'ai pas rencontré cela non plus.
Le plein air, ça doit se payer comme autre chose. Il s'agit de
garder un juste milieu. Je pense que, jusqu'à maintenant, on a
gardé un juste milieu. Quant à moi, je suis persuadé qu'on
va continuer de garder ce juste milieu. Mais c'est bien évident, M. le
Président, que cela ne peut pas être au même taux qu'il y a
trois ans ou quatre ans parce qu'il y a eu des augmentations normales. Je n'ai
à convaincre personne de cela. Si j'ai à convaincre quelqu'un de
cela, je pense qu'on prendra tout le temps voulu pour le convaincre. Je
pourrais aussi parler... J'en avais beaucoup à dire mais, moi aussi, je
brûle d'envie de revenir à 20 heures pour être capable de
passer aux crédits.
Vous allez me permettre, étant donné qu'il y a encore
trois ou quatre points, de prendre 5 minutes, comme on s'est entendu, lorsqu'on
reviendra à 20 heures. Je prendrai 5 minutes pour terminer mes
commentaires d'ordre généra! sur la réplique. Après
cela, on pourra enclencher la discussion, si telle est la volonté de la
commission, M. le Président. Je vous remercie. Il est 18 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Puisqu'il est maintenant 18
heures, è moins d'un consentement unanime, nous suspendons nos travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 12)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux dans le cadre de son mandat, soit l'étude des crédits
du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Au moment de
la suspension de nos travaux pour le souper, nous en étions aux
remarques préliminaires. Il restait, me dit-on, sept minutes au
député de Dubuc.
Des voix: ...
Le Président (M. Rochefort): Pardon, le ministre devait
compléter sa réplique aux propos du député de Dubuc
et, par la suite, il y a une entente pour permettre à la
députée de Marie-Victorin de faire un certain nombre de remarques
préliminaires quant au volet dont elle a la responsabilité
à propos de ce ministère. Par la suite, j'imagine que le ministre
souhaitera aussi prendre la parole et après tout ce déroulement,
ces remarques préliminaires, on abordera les programmes 1 et suivants
qui sont sous la responsabilité de la députée de
Marie-Victorin.
Alors, M. le ministre, pour compléter votre réplique aux
remarques préliminaires.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Merci beaucoup. Je vais
essayer de faire cela le plus rapidement possible pour répondre à
certaines interrogations qui ont été soulevées par mon
collègue, le député de Dubuc, lors de ses remarques
préliminaires.
Il a été question, M. le Président, de la SEPAQ.
J'entendais le député de Dubuc dire: On a privatisé ou on
est allé en privatisation avec la SEPAQ. M. le Président, je
pense que je ne donnerai pas de cours à qui que ce soit, ni au
député de Dubuc, mais la SEPAQ n'est pas une compagnie
privée. C'est une société publique. C'est, de toute
évidence, M. le Président, le bras séculier du
ministère. Un des deux bras séculiers du ministre est le
ministère, d'une part, et la SEPAQ, d'autre part. Lorsqu'on fait
référence à l'intervention de la SEPAQ, il ne s'agit pas
de parler du domaine privé, M. le Président, il s'agit de parler
d'une société d'État. Et, effectivement, nous confions
à cette société d'État certaines
responsabilités qui sont de plusieurs ordres. Mais, en même temps
que nous confions des responsabilités à la SEPAQ, nous lui
disons: Lorsque vous aurez joué un rôle de rentabilisation dans
certains équipements, vous devrez vous défaire de ces
équipements. Or, je m'entends avec les dirigeants de la SEPAQ, une fois
par année au moins, pour faire en sorte que les équipements
où il y a lieu de se délester à la fois comme
ministère et SEPAQ pour passer cela au domaine privé ou passer
cela au domaine municipal, nous le faisons. C'est le cas de quatre ou cinq
campings que nous avons cédés cette année à des
municipalités.
Donc, la SEPAQ a rentabilisé d'une certaine façon ces
équipements. Quand cela a été rentabilisé, on les a
offerts à certaines municipalités qui ont dit: Oui, nous sommes
disposés à les prendre et on a enlevé à la SEPAQ
certains équipements qu'elle avait administrés. Nous en donnons
d'autres évidemment, mais comme c'est un des bras séculiers du
ministère ou du ministre comme tel, à partir de ce
moment-là, ce que nous faisons tout simplement, M. le Président,
c'est que nous l'utilisons. Je pense que la SEPAQ fait de l'excellent travail.
Et la SEPAQ, comme tous les autres d'ailleurs, doit se conformer à la
grille que le ministère rend publique lorsqu'il s'aqit de tarification
ou de quoi que ce soit d'autre. C'est à la suite de discussions avec le
président-directeur général de la SEPAQ que nous finissons
par nous entendre. Alors, je pense qu'il n'y a pas de drame à faire
là, sauf de dire qu'à certaines occasions on a utilisé la
SEPAQ qui a bien fait son travail. On lui demande rie se délester de
certains équipements et si, un jour, le Conseil des ministres
décide, de concert avec le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, d'utiliser la SEPAQ à d'autres fins ou à d'autres
choses, ou de faire en sorte que la SEPAQ n'existe plus, à ce
moment-là, on en avisera la Chambre, M. le Président. Soyez
assuré que cette décision sera prise de façon
éclairée non seulement par celui qui vous parle, mais par tout le
Conseil des ministres. Pour l'instant, nous l'utilisons et je ne pense pas
qu'on ait quoi que ce soit à reprocher à la SEPAQ, en aucune
façon.
Le député de Dubuc a fait allusion aux chalets à un
moment donné. Je pense avoir donné une réponse
là-dessus aux crédits provisoires, je pourrais y revenir, mais
cela ne donne rien d'y revenir chaque fois qu'on va se parler. M. le
Président, si nous avons décidé en ce qui concerne les
chalets de faire en sorte qu'il y ait un certain nombre d'enfants et de mettre
un âge requis pour l'utilisation des chalets, j'ai dû expliquer que
c'est pour une question de sécurité. Je le regrette, mais il est
bien sûr qu'on fera des gorges chaudes en disant qu'on délaisse un
peu la famille ou quoi que ce soit, mais je préfère, comme
ministre responsables ce langage au moment où l'on se parle que le fait
que, demain matin, il y ait un feu dans une réserve et des gens qui
passent au teu, une famille complète ou plus qu'une;
parce qu'on a eu l'occasion de démontrer que parfois on ramassait
les enfants de l'entourage aussi pour les emmener là. On nous aurait
dit, parce qu'il y aurait eu trois ou quatre jeunes de couchés dans la
cuisine dans des sacs de couchage: Vous avez manqué de
sécurité et il y a du monde qui a brûlé vif, il y a
du monde de décédé. Cela aurait été la faute
du ministre. Alors, compte tenu que je connais, pour avoir été
dans l'Opposition assez longtemps, le verbiage des gens de l'Opposition
à cet effet, je préfère, M. le Président, me faire
reprocher d'être trop responsable que de me faire reprocher d'être
irresponsable, s'il arrivait une catastrophe. Point final, à la ligne.
Je puis le répéter une troisième fois, si le
député de Dubuc le veut, cela me fera plaisir de le faire si
nécessité il y a.
Le groupe des initiatives privées; je vais tout de suite dire au
député de Dubuc qu'il ne sera pas question de faire une
commission parlementaire ni â Québec, ni régionale, ni
itinérante, ni d'aucune façon que ce soit. C'est clair. Il ne
sera pas question de cela. Ce qu'on veut, c'est aller discuter avec des gens du
milieu face à certaines propositions qui nous ont été
faites. Vous pouvez être bien certain d'une chose, M. le
Président, on va consulter les gens du milieu avant, comme on le fait si
bien depuis un an et demi. On consulte avant. C'est pour cela qu'on ne retrouve
pas de lettres ouvertes partout dans les journaux de la
Fédération québécoise de la faune, sous
prétexte que le ministre prend les décisions tout seul avec ses
collaborateurs du 17e. Parce qu'on consulte avant dans ce domaine
comme dans d'autres. Des députés ont accepté de participer
à un groupe de travail pour aller dans le milieu et discuter avec les
gens. Bienvenue aux députés de l'Opposition, s'ils veulent y
participer. Cela ne peut pas être plus clair que cela. Bienvenue, s'ils
veulent y participer. S'ils ne veulent pas y participer, M. le
Président, on n'ira pas les prendre par la main et les emmener avec nous
autres, je pense qu'ils sont assez grands pour être capables de marcher
tout seuls eux aussi. Ils sont assez grands pour répondre à
l'invitation du ministre de participer à ces discussions. Vous
êtes les bienvenus. Mais je n'irai pas me mettre è vos genoux pour
dire; Venez donc faire un tour, mes beaux petits enfants, pour voir s'il n'y
aurait pas possibilité de... Voyons donc! Bienvenue, si vous voulez y
participer, Vous êtes les bienvenus, Que je sache, ce ne sera pas la
première fois qu'un comité de députés ignore
d'autres groupes de députés.
J'écoutais la dialectique du député de Dubuc. Il
disait: Cela n'appartient pas qu'è un parti politique. Mot, qui ai
vécu le premier sommet économique de la région de la
Mauricie, la région 04, j'ai connu cela. Je ne parle pas du gars qui a
vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours, je vous parle de moi, comme
député de l'Opposition, en 1983, dans la région 04. Je
vous dis qu'on n'a même pas été capable, même par
revendication, de faire en sorte que l'ancien gouvernement accepte qu'on
s'asseoie à une table, comme tout le monde, pour discuter des projets de
développement économique de notre région. Cela a
été non. Cela a été une bataille, une lutte
à ne plus finir pour me faire accepter ainsi que les membres de
l'Opposition comme observateurs. Dans le temps de l'ancien gouvernement, dans
ces sommets économiques, on aurait dit que les députés de
l'Opposition avaient la gale, M. le Président. Alors, je n'ai pas de
leçon à recevoir, lorsque vous dites qu'on peut embarquer des
députés ou non et qu'il y a deux classes de
députés. Vous êtes les bienvenus si vous voulez participer
au comité. On ne fera pas comme vous autres, vous donner un rôle
d'observateur, à la 18e rangée, en dehors de la carte ou pour un
sommet dans une autre région. Non, on ne fera pas cela, nous. On a
changé de style. Vous êtes les bienvenus si vous voulez venir,
mais on ne vous attachera pas et on ne vous prendra pas par la main. C'est
clair, net et précis.
Effectivement, je suis d'accord avec la nouvelle formule des sommets
économiques. On a dit: II faut que le député, peu importe
son alléqeance politique, qu'il soit dans l'Opposition ou au pouvoir,
participe aux sommets économiques. On leur a fait une place
spéciale. Mon collègue, le ministre responsable du
Développement régional, M. Côté, leur a fait une
place privilégiée et je lut dis bravo parce que c'est un
élu du peuple. Vous comprendrez très bien que, quand nous allons
prendre des décisions pour aller consulter le milieu, on n'aura pas de
leçon â recevoir si on doit faire une place ou non. Si les gens
veulent prendre leur place, ils sont les bienvenus. Je m'arrête ici, M.
le Président, et on en reparlera un peu plus tard, s'il faut en
reparler.
Le Président (Rochefort): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, depuis quelques secondes...
Évidemment, on aura l'occasion d'en reparler à l'étude de
chacun des programmes et éléments parce que je ne voudrais pas
que mon silence passe pour une acceptation des propos du ministre surtout.
Le Président (Roehefort): D'accord, merci. Mme la
députée de Marie-Victorin, pour vos remarques
préliminaires.
Mme Cécile Vermette
Mme Vermette: Merci, M. le Président. Le ministre a beau
faire de la gymnastique
intellectuelle et verbale, je sais qu'il n'aime pas le verbiage, j'aime
encore moins le ramage. Désengagements de l'État, privatisation,
déréglementation, réduction du déficit
gouvernemental, coupures budgétaires, rationalisation des programmes,
propositions, retrait graduel des subventions, voilà le nouveau langage
du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Dana le secteur du loisir, là comme ailleurs, dans le milieu de
l'éducation, des affaires sociales et de la santé, tout se
traduit par une réalité quotidienne de plus en plus difficile
parce que de plus en plus on doit subir des coupures. Cela devient de plus en
plus difficile pour les gens au bas de l'échelle. Hier, qui n'est pas si
loin, c'est-à-dire au dernier budget, le ministre lui-même se
défendait. Il était le nouveau chevalier déjà en
bas de l'échelle, alors qu'aujourd'hui son discours favorise de plus en
plus la taxation, la privatisation et, du même pas, touche de plus en
plus les démunis et les plus faibles économiquement.
Qu'est-ce qui se passe, M. le Président? Certains programmes
stagnent à l'heure actuelle. Quand je parle de stagnation,
évidemment, il s'agit de programmes qui n'ont pas fait l'objet
d'augmentations budgétaires et financières. Certains programmes
aussi ont vu leurs subventions diminuées; d'autres programmes, tout
simplement, disparaissent. Les tours de passe-passe, M. le ministre les
connaît très bien, il est très habile. D'autres programmes
périclitent complètement.
J'aimerais bien croire tout ce que le ministre a dit dans son discours.
À la lecture, tout semble tellement mirobolant. Mais lorsqu'on y va d'un
oeil beaucoup plus averti, on s'aperçoit que, finalement, il y aura
beaucoup de gens qui vont battre de l'aile avec le nouveau budget du MLCP.
Qu'est-ce qui se passe actuellement dans les programmes qui stagnent?
Les centres communautaires de loisir, les conseils régionaux de loisir
et les conférences des organismes régionaux de loisir, les
programmes de soutien su loisir pour personnes handicapées et les Jeux
du Québec. Évidemment, M. le ministre me dira qu'un effort
substantiel a été fait pour les Jeux du Québec, mais,
encore là, il reste toujours un manque à gagner. Qui devra en
faire les frais? Ce sont les participants, les bénévoles, la
plupart du temps, et, plus souvent qu'autrement, les parents qui ont à
coeur que les jeunes réussissent et prennent la voie d'une
activité physique.
Les groupes communautaires ont leur importance. Les centres
communautaires ont leur importance, parce qu'ils sont le point de ralliement
d'une bonne partie de la population qui trouve le moyen de se manifester en
spectacle ou de se regrouper pour participer à un loisir de son choix,
à la taille de ses moyens, de sa créativité et de sa
facilité. Mais, encore là, il semble qu'on peut facilement,
d'année en année, les axphysier parce qu'on considère de
toute façon que ces gens-là doivent avoir suffisamment d'argent,
puisque les crédits sont toujours identiques.
Les programmes de soutien au loisir pour personnes handicapées,
M. le ministre en parle beaucoup mais, encore là, il faut
démontrer une volonté plus que par la parole, mais dans les
faits. Encore là, par rapport à l'année dernière,
c'est toujours le même financement. On parlait de qorges chaudes, je
pense que nous devons discuter de ces faits réellement. Le roucoulage
n'apporte jamais rien à personne. Même si le ministre
préfère séduire que violer, je pense qu'actuellement les
gens n'apprécieront ni la séduction, pas plus et encore beaucoup
moins que le viol.
Les programmes qui diminuent. Kino-Québec passe de 1 900 000 $
è 1 100 000 $. 770 000 $ de manque à gagner. Alors qu'il n'y a
pas si longtemps, un mémoire déplorait le peu de participation
à une activité physique de la population, des citoyens et des
citoyennes du Québec, et plus particulièrement dans les
écoles. Je me souviens très bien, lorsqu'on a eu une motion non
annoncée sur l'activité physique, que le ministre se contentait
de dire qu'il existait d'autres programmes, notamment le programme
Participe-action. Sa vocation n'est pas tout à fait la même. Il
faudrait revoir de plus près la vocation de Participe-action par rapport
à Kino-Québec. Kino-Québec touche l'ensemble des
régions et les villes les plus éloiqnées qui n'ont pas de
structures et pour lesquelles cela est difficile, même s'il y a un DSC
quelque part, qui ne pourront jamais avoir accès à quelque forme
de participation, car elles manquent de resssources.
Le ministre s'est-il réellement informé auprès des
DSC de la priorité que devra accorder Kino-Québec à une
forme d'activité? Oui, le ministre me dira: Bien sûr, la vocation
première des DSC est la prévention. Il y a effectivement beaucoup
de formes de prévention, M. le ministre, et quand on connaît les
budgets actuels dévolus à la ministre de la Santé et des
Services sociaux on peut douter qu'avec son effort de 100 000 $ on pourra
finalement répondre à tous les besoins en activité
physique des Québécois et des Québécoises, surtout
chez tes jeunes.
Le regroupement des loisirs du Québec chute à 9 %. Encore
là, de plus en plus, M. le ministre, c'est l'axphysie pour le
regroupement des loisirs au Québec. De plus en plus, M. le ministre, vos
coupures de 800 000 $ obligent certains organismes à couper dans les
salaires et dans le personnel. Êtes-vous conscient des problèmes
de
relations du travail que cela peut engendrer"? Les engagements pris par
ces organismes, dont la plupart fonctionnent à partir du
bénévolat bien plus qu'autrement, et les heures de travail qui
sont rarement monnayées. Et de plus en plus, M. le ministre, vous en
êtes fier parce que vous croyez qu'en resserrant les critères de
reconnaissance en vue d'obtenir des subventions, vous allez éliminer les
indésirables. Probablement que l'éventail, à vos yeux, est
trop vaste. Il faut réduire les champs d'activité et pourquoi
pas, un coup parti, réduire la créativité chez les
Québécois et les Québécoises? (20 h 30)
L'aide au développement des infrastructures du ski alpin passe de
3 500 000 $ à 1 700 000 $. Effectivement, M. le ministre, la SDI verra,
comme dans bien d'autres cas finalement, parce qu'on sait fort bien que le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche... Tout compte
fait, on pourrait probablement se demander qui a le portefeuille. Est-ce que
vous n'avez que les ciseaux et vos collègues possèdent le
portefeuille? C'est peut-être la véritable question à se
poser.
La promotion du loisir socioculturel perd 1 300 000 $ de crédits.
M. le ministre lance le gant aux promotions de loisir socioculturel parce que,
d'après lui, il est très facile de trouver des subventions
lorsqu'on pratique une activité de loisir culturel. M. le ministre, je
vous invite à mon tour à faire l'ensemble des différents
loisirs socioculturels qui peuvent exister, surtout au point de vue culturel.
Allez voir les personnes âgées qui s'adonnent justement au loisir
culturel. Vous me dites que les municipalités, selon votre discours,
peuvent très bien assumer cette responsabilité parce que, de plus
en plus, elles l'ont toujours fait par le passé. Vous oubliez les mises
en garde lors du Sommet québécois du loisir. Le maire Pelletier
de Québec vous disait: Oui, bien sûr, nous voulons être le
maître d'oeuvre, mais attention, ne nous refilez pas la facture. Il y a
un prix à respecter et je pense, M. le ministre, que vous en faites fi.
Est-ce là votre nouvelle concertation?
Et que dire des programmes qui disparaissent maintenant? Programme de
soutien aux activités de loisir municipal, effectivement moins 5 000 000
$. Et voilà le bel esprit de participation avec les
municipalités. Voilà dans que! esprit, sur quelle voie nous
allons entretenir, au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, des relations avec les municipalités maintenant, par le
biais des coupures, évidemment. Probablement parce que le ministre
trouve que les municipalités sont trop riches actuellement et qu'elles
devraient assumer les frais constants du développement des loisirs dans
leurs municipalités, ou peut-être parce qu'il trouve que les
municipalités sont vraiment soucieuses des besoins réels de leur
population. Peut-être aussi parce que les municipalités croient,
elles, à la qualité de la vie et que la qualité de la vie
passe aussi par des loisirs.
Programme de soutien à la recherche universitaire en loisir,
moins 140 000 $. Il faut croire que, de plus en plus ici, la recherche
universitaire, encore là, n'est pas tout à fait l'apogée
du ministre. Peut-être quand elle lui sert, elle est précieuse,
mais lorsqu'on n'en a plus besoin, on peut la laisser tomber.
Programme d'assistance financière aux fêtes en milieu
amérindien, inuit et ethnique et aux fêtes commémoratives.
Encore là, M. le ministre, je m'y perds parce que je ne trouve pas votre
esprit de multiculturalisme développé à ce sujet.
Pourtant, la politique de votre gouvernement n'est-elle pas de
reconnaître l'ensemble des différentes ethnies et de favoriser une
plus grande participation de leur part à l'intérieur de la
collectivité québécoise?
Programme d'aide au développement des groupes de loisir culturel.
Tantôt, c'était le socioculturel et actuellement, deuxième
aspect, le loisir culturel comme tel: moins 182 000 $. M. le ministre,
qu'avez-vous tant contre la culture? Est-ce que c'est trop que de se soucier de
la culture? Probablement qu'on n'a besoin que des bras au Québec?
Probablement.
Programme d'aide à la tenue de manifestations en loisirs
culturels. Là, quant à faire, allons-y gaiement. Moins 294 000 $.
Et voilà pour la culturel M. le ministre, je pense qu'il serait
raisonnable, lorsqu'on occupe un poste comme le vôtre, qu'on se soucie,
même au chapitre des loisirs, de la culture. Il n'y a pas que le sport au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Il y a le loisir
sous toutes ses formes, y compris la culture. La culture est essentielle pour
toute société qui se respecte, quel que soit l'âge que nous
ayons.
Programme qui périclite: le soutien au réseau
d'hébergement. Oui, vraiment, il périclite, car j'imagine qu'on
n'a pas vu à prendre les mesures nécessaires pour le maintenir en
exercice, mais il va péricliter. Moins 16 % en tout et partout
dès 1987-1988 et depuis 1986-1987. Moins 16 % pour le soutien au
réseau d'hébergement, sur deux ans. Rien, M. le ministre, pour
les auberqes de jeunesse en 1987-1988. Pourtant, n'aviez-vous pas le souci de
la jeunesse, comme l'ensemble de la population du Québec?
Êtes-vous conscient de la qualité de vie qu'on réserve
actuellement à nos jeunes et de la difficulté qu'ils
éprouvent de plus en plus à se trouver une place décente
à l'intérieur de notre société?
Maximum de 80 % de l'aide financière de l'an dernier pour les
bases de plein air. Encore là, petit à petit, nous sommes sur
un
terrain glissant. De plus en plus, les bases de plein air deviendront de
moins en moins accessibles aux gens à faible revenu.
Maximum de 90 % de l'aide financière de l'an dernier pour les
camps de jeunes. C'est très habile, M. le ministre, de diminuer
d'année en année l'aide financière pour finalement la
réduire à presque rien ou augmenter les tarifs. Vous touchez aux
populations cibles les plus fragiles de notre société, nos
jeunes, qui, à l'heure actuelle, ont de plus en plus de
difficultés. Et que dire des camps familiaux maintenant? Les camps
familiaux permettent aux familles démunies de notre
société de respirer l'air frais de nos campagnes. Saviez-vous, M.
le ministre, que 48 % de notre population est incapable de se payer des
vacances? J'en doute. Pour avoir une attitude telle que la vôtre, je
pense que vous oubliez ces gens des villes qui n'ont comme seul loisir que
balcon-ville ou la chaise berçante. Est-ce comme cela, M. le ministre,
que vous allez favoriser le développement de nos citoyens et de nos
citoyennes du Québec? Est-ce comme cela que nous allons
développer la participation physique, active et surtout socioculturelle
de notre population? À moins que nous ne voulions faire des abrutis,
ici, chez nous au Québec, avec notre jeunesse et tous ceux qui ne
peuvent se permettre de se payer des loisirs convenables? M. le ministre, vous
êtes bien parti!
Le loisir socioculturel demeure le grand perdant du budget du ministre.
Il est victime d'une axphysie comptable. Le resserrement des critères de
reconnaissance et de financement des organismes nationaux de loisir
procède d'une telle sévérité qu'il s'apparente
à un étranglement dont les victimes seront nombreuses et les
heureux survivants, dans un état de santé vraiment
précaire.
Ainsi, chacun des organismes de loisir socioculturel devra, pour
s'assurer de l'aide financière de l'État, gérer des
revenus d'autofinancement équivalant au moins è 15 % en
1987-1988, à 25 % en 1988-1989 et à 35 % en 1989-1990 du total du
budget de l'organisme, alors que les normes qui prévalaient jusqu'alors
ne fixaient ce deqré d'autofinancement qu'à 15 % de la seule
subvention octroyée par le MLCP. Ces exigences irréalistes et
irresponsables placeront les organismes nationaux de loisir socioculturel
devant la ridicule alternative de fermer leurs portes ou de refuser des
subventions pour abaisser leur budget total et pour répondre aux
critères d'autofinancement. Le leitmotiv libéral du
désengagement de l'État emprunte de telles formes
insidieuses.
Le Président (M. Rochefort): Merci, Mme la
députée de Marie-Victorin. M. le ministre, pour quelques
réactions.
M. Yvon Picotte
M. Picotte: Oui, M. le Président. Je comprends que Mme la
députée de Marie-Victorin a tellement d'occupations et est
tellement indispensable à sa formation politique qu'elle n'a pas pu,
avant 18 heures, assister au début de notre commission.
En ce qui concerne l'assainissement des finances publiques, elle aurait
pu trouver, je pense, une partie des réponses desquelles elle s'est
offensée à quelques reprises. Comme je l'ai dit tantôt, je
ne sais pas qu'il y ait eu quelque cachette que ce soit lors de la
dernière campagne électorale. Ce qui a été offert
aux Québécois et aux Québécoises concernant
l'assainissement des finances publiques et la participation de l'entreprise
privée, je pense que cela s'est fait visière levée. Les
sondages, comme je l'ai mentionné avant l'heure du "lunch" nous
démontrent hors de tout doute que si l'ancien gouvernement n'avait pas
de raison de se soucier des dépenses publiques et de l'augmentation du
déficit, à toutes fins utiles, cela voulait dire qu'il ne s'y
connaissait à peu près nullement en comptabilité. Le
gouvernement actuel, selon les sondages, a raison de se soucier des finances
publiques.
Je voulais attirer l'attention de Mme la députée de
Marie-Victorin sur cette partie de mon discours. Sans doute va-t-elle trouver
le temps, à l'intérieur de ses nombreuses occupations, d'avoir
près d'elle un collaborateur fidèle et immédiat qui pourra
lui en faire un résumé fort intéressant.
Je ne sais pas où Mme la députée de Marie-Victorin
était lors du sommet des loisirs. Je l'ai vue à quelques
reprises. Je ne l'ai pas vue continuellement dans nos débats, mais je
l'ai aperçue à quelques reprises. Si elle s'était
donné la peine de lire les discussions que nous avons eues - je suis
même prêt à lui envoyer toutes les galées des
discussions que nous avons eues avec les organismes - elle aurait pu se rendre
compte, au moment où nous nous parlons, si elle ne l'a pas fait à
ce jour, que nous avons fait des consensus avec les qroupes à tous les
points de vue, non pas une partie de consensus, non pas un minimum de
consensus, non pas 50 % des consensus, non pas 80 % des consensus. Le chiffre
est plus fort que cela: On a fait 100 % des consensus avec nos partenaires.
Avec nos partenaires? Oui. Avec nos partenaires municipaux, parce que les
municipalités étaient là, effectivement. Avec les CRL, le
monde associatif? Oui, effectivement, ils étaient là. Avec la
société des sports? Elle était là. Avec les
différents groupements de loisir, à la fois culturels et
socioculturels? Ils étaient là. Avec les gens de bases de plein
air et d'auberges de jeunesse? On aura beau jouer à la Mater dolorosa
dans tout ce discours-fleuve, c'est ignorer qu'il s'est fait des consensus, 100
%
des consensus, non pas 90 %, mais 100 % des consensus. Je suis
persuadé que nos prédécesseurs comme gouvernement auraient
espéré faire des consensus à 100 % dans bien des domaines,
ce qu'ils n'ont pas tout à fait réussi, il va de soi. (20 h
45)
Peut-être que la conjoncture s'y prêtait, M. le
Président. II y a peut-être juste certaines personnes au
Québec qui n'ont pas compris quand on parlait de retrait graduel et
quand on parlait de pas d'augmentation. Je pense que les principaux
concernés - ceux qui n'ont même pas demandé à Mme la
députée de Marie-Victorin de les défendre, j'en suis
convaincu - nous ont dit: Nous comprenons la situation. Nous sommes, nous
aussi, des contribuables, mais nous savons qu'on est au maximum de la
capacité de payer, parce que les gens du Regroupement des organismes
nationaux de loisir du Québec, les gens des loisirs, les gens des
sports, ce sont tous des gens qui paient des taxes. Ce sont des gens qui ont
été capables, en dehors de toute partisanerie politique, de
façon éclairée, de faire abstraction de tout ça et
de dire; Oui, effectivement, il faut faire un effort dans l'assainissement des
finances publiques. À peu près tout le monde a tenu ce
langage-là. Pas à peu près; tout le monde a tenu ce
langage.
Dans les circonstances, étant donné que Mme la
députée de Marie-Victorin était présente au sommet,
je ne suis pas certain que, si on lui avait donné la parole, elle
n'aurait pas dit la même chose, probablement par gêne, pour ne pas
être à l'opposé de tout le monde.
Donc, consensus à 100 %, ce n'est pas si mal. Ce n'est
peut-être pas un record, mais ce n'est pas si mal. En tout cas, je trouve
que nous avons assez bien réussi en discussion avec les gens. On a
enclenché un comité qui est en train d'évaluer tout
ça. On a eu des réunions jusqu'à maintenant et ça
va même très bien dans le comité d'harmonisation, M. le
Président. Cela va même très bien.
On a fait allusion tantôt à la stagnation des programmes:
taxation, privatisation, la base, M. le Président. Mme la
députée de Marie-Victorin aurait dû savoir que, cet
après-midi, à midi même, en ce qui concerne le sport, entre
autres, la Fédération unisport, j'ai lancé la politique
globale du sport et, justement par souci de rationalisation, j'ai coupé
dans les structures.
Évidemment, nos amis de l'ancien gouvernement étaient
forts, eux, sur les structures; beaucoup de structures, beaucoup de structurite
et de moins en moins vers le bon, M. le Président. Moi, j'ai fait
l'effet contraire. Je me modèle sur la base. Cela ne ment pas; cela ne
cause pas de surprise à une élection générale non
plus quand on se base sur la base. Cela ne cause pas de surprise. On n'est pas
pris de panique quelques mois avant les élections et on ne dilapide pas
les fonds publics quand on est collé sur la base.
J'ai lancé un programme de 1 000 000 $ à midi pour les
clubs sportifs, les pratiquants. On les appelle les pratiquants, le souci du
pratiquant. Ah! il est évident qu'on pouvait faire des gorqes chaudes du
fait que j'enlève de la structure. Effectivement, j'enlève de la
structure. Mais vous ne me ferez pas pleurnicher sur la structure, M. le
Président. Vous ne me ferez pas pleurnicher du tout là-dessus.
C'est un choix bien personnel. J'ai choisi la base et les autres choisissent la
structure. Bravo! Merci beaucoup. Les gens jugeront. On aurait pu le souligner.
Évidemment, peut-être que les gens ne le savent pas encore. En
tout cas, pendant l'heure du midi, on a fait ça. Peut-être qu'il y
a des cens qui ne le savent pas encore, mais ils vont être heureux de
l'apprendre. S'ils le savent, ils n'en ont pas tenu compte, M. le
Président, et peut-être que je dirais qu'ils n'en ont pas tenu
compte,comme de coutume, dans leurs remarques. En tout cas, peu
importe! Mais prenons le fait qu'il ne l'ont pas su; alors, on ne leur
prêtera pas de mauvaises intentions.
Mme la députée de Marie-Victorin m'a parlé des
centres communautaires. Je les rencontre régulièrement. Encore en
fin de semaine, mon attaché politique était avec eux. Je la
défie d'aller me chercher, de la part des centres communautaires, une
résolution blâmant mon attitude. Je l'en défie. On en a
parlé, mais on a dit à peu près n'importe quoi. Les
centres communautaires sont très heureux de la façon dont nous
travaillons avec eux dans le contexte budgétaire que nous vivons, parce
qu'ils comprennent aussi, parce qu'ils vivent les mêmes choses. Ils ne
vivent pas sur une autre planète, les centres communautaires. Eux aussi
réalisent que, dans le milieu, il y a des gens qui sont obligés
de faire des efforts de rationalisation eux-mêmes. Ils sont
obligés d'en faire, pas nécessairement à cause du
ministère, pas à cause du gouvernement, ils savent, ils vivent
ça, eux. Ils ne vivent pas en dehors du monde ordinaire; ils vivent
parmi le monde. Ils ont réalisé ça.
Le CRL, c'est le groupe qui était très heureux du
consensus que nous avons fait. Mme la députée a juste à
lire le dernier bulletin écrit et le dernier éditorial
écrit par M. Gérard Gagnon, direction de l'Association
québécoise de loisir pour les personnes handicapées, sur
le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et ses politiques.
Là, elle va avoir une réponse. Elle peut, n'importe quand - je la
mets au défi - venir avec moi rencontrer le président de cette
association, n'importe quand. S'il y a un blâme à me faire, M. le
Président, je vous promets que je reviendrai ici en commission
vous en faire part et que je ferai amende honorable. On va aller
rencontrer M. Gérard Gagnon. Je l'ai rencontré encore
dernièrement. Ils sont heureux, eux autres, contrairement à ce
qu'ils pensaient des ministres précédents qui, quand ils
étaient invités, n'y allaient pas ou s'ils y allaient, entraient
par la porte arrière et disaient: Excusez-nous, on avait trois ou quatre
réunions ce soir. On entre et on sort comme un courant d'air.
J'ai assisté à leur assemblée
générale dernièrement. J'ai passé toute la
veillée avec eux. J'ai participé à toutes leurs
discussions. Je suis prêt à offrir cela è n'importe qui. On
va aller voir M. Gérard Gagnon, le président de l'association des
handicapés. Vous n'aurez pas le même son de cloche,
évidemment, sauf que lui n'a peut-être pas de carte de membre dans
ses poches, il est peut-être moins partisan.
Les Jeux du Québec. J'ai eu l'occasion de discuter avec plusieurs
personnes des Jeux du Québec. Je suis allé à
Saint-Jérôme. J'ai parlé à beaucoup de gens à
Saint-Jérôme des Jeux du Québec. J'ai parlé à
des intervenants du milieu. J'ai parlé à beaucoup de gens. Tout
le monde sait et tout le monde dit: Oui, vous faites des efforts dans une
période difficile. J'ai eu l'occasion d'annoncer encore ce midi, en
conférence de presse, que nous conservions le modèle des Jeux du
Québec et notre implication financière dans les jeux. Ce n'est
peut-être pas encore rendu au bureau de la députée de
Marie-Victorin, mais c'est fait. On me dit que oui, c'est rendu. Si c'est
rendu, on a oublié de le dire, M. le Président, ou son
recherchiste a oublié de l'en aviser, un des deux. Lui semble me dire
qu'il le savait.
À partir de là, on fait un effort. Je dois vous dire,
cependant, que je me souviens - c'est une réalité - d'une de mes
premières fonctions ou d'une des premières "jobs" -excusez
l'expression - que j'ai faites en arrivant au ministère, le premier qros
problème qu'on m'a soumis en disant: M. le ministre, c'est urgent,
ça presse. Tout le monde était un petit peu paniqué devant
cela. On a dit: Votre prédécesseur, qui était le
député de Lac-Saint-Jean, a promis un montant pour les Jeux du
Québec et il ne l'a jamais payé. Les gens ont emprunté.
Ils paient des intérêts. Ils sont pris dans une situation
épouvantable. On arrivait, nous. Il fallait dégraisser l'appareil
en plus. J'ai dû faire des pieds et des mains, M. le Président.
J'ai fouillé à peu près tout ce qu'il y avait de fonds de
tiroir pour payer les dettes de mon prédécesseur qui, lui,
était allé l'annoncer pendant qu'on était en campagne
électorale. Cela faisait bien de dire: Allez-y gaiement pour les Jeux du
Québec, on va vous donner encore 200 000 $. Mais il n'a pas payé
les factures. C'est de la rationalisation de dépenses, M. le
Président. Ce n'est pas difficile, comme ministre irresponsable, d'aller
dire: Ne vous gênez pas! Il n'y a pas de problème. Allez-y! On va
payer. Ne pas payer ses factures, je ne pense pas que cela fait un ministre
bien responsable d'agir comme cela. En tout cas, j'ai été
obliqé de payer la facture de l'autre.
C'est pourquoi j'ai été plus prudent en ce qui concerne le
transport des athlètes. Je ne me suis pas garroché en l'air, je
n'ai pas dit n'importe quoi, comme certains de mes prédécesseurs
l'ont fait, en ne tenant pas compte de quoi que ce soit, en ne respectant
même pas les gens du milieu, parce que leur dire n'importe quoi n'est pas
ce qu'on peut appeler respecter le monde. Libre à eux s'ils ne veulent
pas respecter les qens. C'est leur affaire, ça. Moi, je ne marche pas
comme ça, je ne fonctionne pas de même. Je comprends que Mme la
députée de Marie-Victorin n'ait pas souvenance de cela. Elle
n'était pas présente, elle n'était pas
députée. Mais on aurait dû la mettre au courant depuis ce
temps-là. On aurait dû lui signaler cela. C'est bien beau de se
tirer en l'air, mais il faut faire attention. Il y a quelqu'un qui disait:
Crachez en l'air et ca vous retombe sur le nez. Mme la députée de
Marie-Victorin aurait dû savoir que ses prédécesseurs ont
fait des factures et que c'est nous qui les avons payées.
Nous autres, avant de dire aux gens de se faire des factures, d'aller
emprunter et de payer des intérêts, on veut être
responsables. On va s'assurer qu'on est capables de les aider à payer.
On ne refilera pas la facture à un autre. C'est ça, la
responsabilité. Que l'on qualifie cela comme on voudra, ça ne me
dérange pas. Je n'ai pas d'objection. Les gens peuvent jouer à la
Mater dolorosa. Ils peuvent jouer les vierges offensées. Ils peuvent se
tirer en l'air et faire de qrands sparages, mais on ne me reprochera pas de ne
pas être responsable de l'administration du budget du ministère.
On pourrait parler des Jeux du Québec.
Kino-Québec: encore là, que voulez-vous que je vous dise?
Le seul mot que je vais dire sera pour corriger Mme la députée.
Elle dit: N'est-ce pas épouvantable? Les DSC, que vont-ils faire de plus
sur le territoire avec 100 000 $ du ministère de la Santé? Encore
là, elle est dans la même foulée que ses collègues
qui l'ont précédée, elle manque de savoir compter. Elle a
oublié le montant de 1 050 000 $ qu'on s'est forcé de trouver
chez nous. Pas vrai? Elle trouve cela drôle en plus, probablement parce
qu'elle ne comprend pas ce que je veux lui expliquer; je vais revenir sur
l'explication. On a gardé 1 050 000 $ que l'on verse via les DSC et 100
000 $ ont été ajoutés par le ministère de la
Santé; cela fait 1 150 000 $. C'est sûr que, si on dit à la
face du monde, sciemment ou inconsciemment - je ne le qualifierai pas parce que
je ne suis pas dans l'esprit de la députée de Marie-Victorin
-
que c'est 100 000 $ pour tout faire cela, on peut dire que c'est
épouvantable. 100 000 $i Les 32 DSC, ils ne feront pas grand-chose, mais
c'est 1 150 000 $. On a oublié seulement 1 050 000 $, Ce n'est pas
beaucoup, mais c'est appréciable dans le dossier. Cela vaut la peine
d'être souligné et cela vaut la peine d'être dit, peu
importe.
Madame a parlé d'indésirables à un moment
donné, de supprimer des organismes indésirables. Je lui laisse
ses qualificatifs, je n'en ai pas qualifié un d'indésirable; au
contraire, je me suis bien entendu avec eux, j'ai fait des consensus avec eux.
Probablement qu'elle trouve des gens indésirables dans le
système; ce n'est pas mon problème, elle ira le leur dire. Je ne
les calcule pas d'indésirables, au contraire, je les trouve de parfaits
collaborateurs avec le gouvernement et avec les bénévoles sur le
terrain. Je vais éviter de les qualifier d'indésirables.
M. le Président, le ski alpin. La Société de
développement industriel est un organisme bien attitré. Je me
demande ce qu'il y a de mal à procéder par l'entremise de la
Société de développement industriel, je ne comprends pas
cela. C'est bien sûr que, si on avait fait comme l'ancien gouvernement,
il aurait fallu créer une formule quelconque pour placer une dizaine ou
une douzaine de petits amis. On n'a pas cette philosophie-là, on
regrette. On ne peut pas être satisfaits de ce
côté-là. Notre philosophie n'est pas de créer un
organisme pour placer dix "chums", c'est de faire en sorte de se servir des
organismes qui sont là pour rationaliser les dépenses. C'est bien
sûr que c'est moins plaisant pour faire de la politique, mais au point de
vue assainissement des finances publiques, cela rapporte drôlement
davantage en sondage comme en réalité. C'est notre philosophie.
On ne changera pas de philosophie, parce que la députée de
Marie-Victorin n'a pas été capable d'arriver assez vite au
gouvernement, parce qu'elle s'est présentée uniquement en 1985,
puis que malheureusement elle est arrivée dans le système
à un moment où elle n'était plus du côté du
pouvoir. Ce n'est pas mon problème, c'est son problème.
M. le Président, ciseaux et portefeuille. Je l'ai dit avant,
quand je compare les chiffres, je compare mon budget avec les budgets
précédents et je n'ai pas honte de cela, en aucune façon.
Je n'ai pas honte d'aller voir les gens dans leur milieu et d'aller discuter
avec eux à n'importe quel moment. Je ne me suis jamais caché et
je ne me cacherai pas. Je ne pense pas que je me cache pour aller discuter avec
les gens puis faire des consensus. Concernant les personnes âgées,
je rencontrais encore dernièrement le président de la
fédération des personnes âgées et je ne pense pas
qu'elle ait de graves reproches à nous faire, bien au contraire.
M. le Président, au sujet du PNSALM, c'est connaître
très mal la réalité politique. C'est le gouvernement
précédent qui avait créé le programme PNSALM et qui
en plus avait dit à ces gens-là: C'est cinq ans par cinq ans,
puis c'est terminé! Par souci électoraliste évidemment, on
a prolongé un peu, parce qu'on ne voulait pas couper avant que les
élections arrivent. Cela n'a pas dû être fort utile, compte
tenu des résultats qu'on a connus aux élections du 2
décembre 1985. C'est par souci électoraliste... Oui, il me reste
deux minutes? Parfait. On aura l'occasion d'y revenir, on a encore
jusqu'à demain après-midi, à la fin de la
journée.
M. le Président, tout le monde a été avisé
que cela durait cinq ans. On a prolongé. Tout le monde savait que le
PNSALM était coupé. On est allés au sommet du loisir,
personne ne nous en a parlé. Même les municipalités ne nous
en ont pas parlé. Cela ne devait pas faire si mal que cela, d'autant
plus qu'ils savaient depuis un certain temps que c'était un programme
qui disparaissait. Alors, je pourrais vous parler encore longtemps des bases de
plein air ou de quoi que ce soit, mais nous avons fait tellement de consensus
et il y a tellement de choses à apprendre ensemble, entre
collègues, Mme la députée de Marie-Victorin et M. le
député de Dubuc, nos collègues autour de la table et le
ministre, on a tellement de belles choses à apprendre dans nos
programmes. Sans doute, M. le Président, je vais obtempérer
à votre remarque qui veut dire qu'il me reste 32 secondes, et je vous en
laisse 30, pour conclure. (21 heures)
Le Président (Rochefort): Vous êtes bien gentil,
merci. Donc, sans plus tarder, nous allons aborder l'étude des
différents programmes. Compte tenu de l'entente intervenue, j'appelle le
programme 1, Soutien aux municipalités et aux organismes de loisir. Mme
la députée de Marie-Victorin.
Soutien aux municipalités et aux organismes de
loisir
Mme Vermette: On voit que, finalement, il y a d'énormes
coupures en ce qui concerne les programmes de soutien aux activités de
loisir municipal. J'ai beau écouter le ministre et me dire qu'il aime
beaucoup sa visibilité, en fin de compte, il crie même à
pleine gorge toute sa capacité à concilier et à
réconcilier tout le monde, mais j'ai plutôt l'impression qu'il
aime mieux changer les structures, cela fait beaucoup plus de place. Il y a
différentes façons de procéder. Il y en a qui
procèdent à des coupures par le bas, le nivellement par le bas
et, pour d'autres, c'est autre chose.
M. le ministre, pourquoi ainsi forcer les municipalités soit
à abandonner des activités de loisir municipales, soit à
imposer des frais supplémentaires aux participants ou encore
à
augmenter des taxes pour compenser un manque à gagner?
M. Picotte: La question de Mme la députée de
Marie-Victorin est contraire au règlement, M. le Président, d'une
certaine façon. Tout le monde savait que le PNSALM allait
disparaître. C'est un choix que le gouvernement a fait. C'est un choix
qu'a fait le gouvernement précédent et que nous avons
concrétisé parce que nous étions du même avis, Que
je sache, comme les municipalités savaient qu'au bout de cinq ans ce
programme allait se terminer, personne n'a obligé les
municipalités à tarifer ou à exiger des montants d'argent
additionnels. Donc, je ne comprends pas ce que la députée de
Marie-Victorin veut dire de ce côté. Je n'ai pas donné
d'ordre à qui que ce soit d'augmenter les tarifs. Les gens savaient
très bien que c'était un programme de cinq ans. Ils ont
bénéficié de temps additionnel pour cela. Comme je vous
l'ai dit, M. le Président, lors du sommet des loisirs, les
municipalités étaient là. Les gens savaient que le PNSALM
n'était pas reconduit en tant que programme. Personne ne m'en a
parlé. Il n'y a même pas eu une résolution de tous les
intervenants autour de la table pour nous demander de rétablir le
PNSALM, parce que c'était évident, parce que c'était un
choix politique de l'ancien gouvernement que nous avons décidé de
faire nôtre. À partir de ce moment-là, je ne vois pas
pourquoi on peut invoquer le fait que le ministre a forcé les
municipalités à faire de la tarification. Je pense qu'on n'est
pas dans le bon domaine. Il faudrait poser la question à l'UMRCQ ou
à l'UMQ pour savoir pourquoi elles veulent augmenter les tarifs. Nous,
on n'est pas capable de répondre à cela, M. le
Président.
Mme Vermette: Je n'ai pas tout à fait dit que, finalement,
elles vont être... C'est une des conséquences de vos politiques,
vous en êtes conscient.
M. Picotte: C'est une des conséquences de la
décision du gouvernement précédent d'abolir le PNSALM
après cinq ans. Tout le monde était au courant, tout le monde le
savait. C'est une de ses conséquences que nous avons acceptée. Si
ce n'est pas correct, on n'a pas été moins correct que vous
autres; vous l'aviez décidé. Et si c'était correct pour
vous autres, c'était correct pour nous autres. Je ne vois pas ce que je
pourrais ajouter de plus.
Mme Vermette: M. le Président, je veux bien croire le
ministre. C'est bizarre parce que, finalement, quelquefois il donne
l'impression de suivre nos traces quand cela fait son affaire et, à
d'autres occasions, il n'arrête pas de dire qu'il ne fera jamais comme
l'ancien gouvernement. Pourquoi, dans ce cas spécifique, votre
volonté n'aurait-elle pas été de travailler en
collaboration avec les municipalités?
M. Picotte: On n'a pas fait tout à fait comme l'ancien
gouvernement. L'ancien gouvernement, par souci d'électoralisme, a
prolonqé le programme. Nous, on a décidé de ne pas le
prolonger; on n'a pas fait tout à fait comme vous autres. Ne nous
associez surtout pas à vous autres non plus. On n'a pas fait tout
à fait comme vous autres. Lors de la discussion avec les
municipalités, les gens nous ont dit: On préfère avoir de
l'argent additionnel dans PADEL que de garder le PNSALM. Alors, on a
doublé le montant à PADEL - on pourra en parler de PADEL,
tantôt - et on a diminué le PNSALM parce que les gens des
municipalités semblaient soutenir cela avec nous. Alors, c'est ce qu'on
a fait. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal là-dedans.
Mme Vermette: Vous-même êtes tout à fait
d'accord que, tout compte fait, c'est une équation qui égale
zéro, au fond. Vous enlevez à une place pour donner à
l'autre. Donc, vous n'avez rien investi de nouveau pour les
municipalités. Vous n'apportez aucune aide nouvelle, substantielle.
M. Picotte: C'est déjà pas mal, après avoir
payé 1 000 000 000 $ de vos dettes, qu'on fasse une équation par
laquelle les gens ne perdent rien. Si on n'avait pas rétabli les
finances publiques, les qens auraient tout perdu. C'est déjà pas
mal qu'ils n'aient rien perdu avec tout cela, avec tout le gâchis qu'on a
ramassé. Que voulez-vous que je vous dise? Je suis obligé de vous
dire cela. Si vous me posez la question comme cela, je vais vous
répondre comme cela. C'est déjà pas mal qu'ils n'aient
rien perdu, ils étaient en train de tout perdre si vous aviez
continué d'être là.
Mme Vermette: Continuons dans la grande noirceur du gouvernement
libéral! À l'entendre parler, nous sommes pires qu'à la
crise économique et pratiquement, si on l'écoute encore, avant
eux c'était la querre des Boers ou presque. En ce qui concerne le
programme de soutien aux projets innovateurs en loisir, est-ce qu'on pourrait
savoir... Il n'y a plus rien, finalement. Pourquoi?
M. Picotte: II n'y a plus rien. On parle du programme en
Innovation des loisirs? C'est de cela qu'on me parle? J'espère qu'on ne
le réalise pas cette année, cela fait déjà deux ans
qu'il n'y en a plus.
Mme Vermette: Justement, pourquoi finalement?
M. Picotte: Cela fait déjà deux ans
qu'il n'y en a plus. Alors, ce n'est pas une nouvelle de cette
année, elle n'est pas fraîche en tout cas. Deuxième des
choses, c'est que - vous allez répondre à cela
immédiatement, Mme la députée de Marie-Vietorin - comme
c'est un programme qui n'existe pas depuis deux ans, si les gens avaient tenu
à ce programme, je pense qu'il y aurait eu une proposition lors du
sommet du loisir pour dire: Y aurait-il moyen de rétablir le programme?
Personne n'a soulevé la question. Je pense bien que ce n'est pas
dramatique au point où on le souligne, M. le Président.
Mme Vermette: De toute façon, c'est l'habitude de
développer des habitudes d'activité physique qui en prend pour
son rhume en fin de compte, de même que les recherches pour
développer l'activité physique ou la promotion. Dans le fond,
c'est dans ce domaine qu'on coupe de plus en plus. On rend la tâche de
plus en plus difficile aux municipalités parce que, du même
souffle, elles aussi se voient coupées dans leurs efforts.
M. Picotte: M. le Président, je dois dire à Mme la
députée de Marie-Victorin, pour son information, que dans le
cadre du service des loisirs, au lieu que le gouvernement ou le
ministère décide de donner des subventions à des
organismes pour faire de la recherche, il a été
décidé unanimement - de consensus - qu'on ferait une
priorité des recherches à être effectuées et qu'en
collaboration avec le milieu on ferait ces recherches avec le ministère,
au ministère. C'est cela qui a été décidé
comme consensus. Donc, c'est évident qu'on ne subventionne plus, mais
c'est ce que les gens voulaient. Je regrette si Mme la députée de
Marie-Victorin me demande d'aller à rencontre de ce que les gens
voulaient! moi, je préfère aller à la rencontre de ce
qu'ils m'ont demandé. J'ai choisi cette avenue. Mais c'est pour cela que
j'ai dit tantôt que si vous aviez pu - et je comprends que vos nombreuses
occupations ne vous permettaient pas de participer au sommet des loisirs, mais
vous aviez une place au sommet des loisirs, je vous avais dit que vous
étiez la bienvenue - assister à tout cela, vous auriez
trouvé réponse à la question que vous m'avez posée.
C'est la réponse qui a été décidée par tous
les organismes au sommet des loisirs.
Mme Vermette: En ce qui concerne la recherche universitaire, M.
le ministre, est-ce que cela correspond toujours aux mêmes initiatives de
votre ministère de transiger directement avec le milieu universitaire
aussi?
M. Picotte: C'est exactement ce que je viens de vous dire. La
réponse vaut pour cela comme pour autre chose. Tout ce qui s'appelle
recherche, universitaire ou autre, dès que vous employez le mot
"recherche", vous vous référez à la phrase que je vous ai
dite tantôt. Cela a fait l'objet d'un consensus.
Mme Vermette: À ce moment-là, cela va marcher selon
quels critères de sélection pour les projets de recherche? Est-ce
que, finalement, il n'y aura pas de programme particulier de recherche aux
initiatives?
M. Picotte: Non, cela va aller par contrat. Et quand on
procède par contrat, évidemment, on procède par le Service
général des achats. Et vous allez retrouver à un moment
donné, dans les engagements financiers, des contrats qui vont
répondre à vos questions.
Mme Vermette: Quelles sont les orientations? Est-ce qu'il y aura
des orientations particulières?
M. Picotte: C'est le comité d'harmonisation et le
comité de suivi qui vont nous faire ces recommandations. C'est en marche
depuis déjà quelques semaines.
Mme Vermette: C'est une politique toute récente. C'est une
nouvelle politique, finalement.
M. Picotte: C'est le sommet du loisir qui a fait consensus
là-dessus, c'est ce que les gens du milieu me demandent. Compte tenu que
je suis toujours prêt à accepter ce que les gens du milieu
veulent, j'ai consenti à cela.
Mme Vermette: II y a quelques semaines, vous avez mis en
application les échos du sommet économique. Ils ne prennent
racine que depuis deux ou trois semaines à peu près.
M. Picotte: Vous auriez dû assister è cela
complètement, Mme la députée, vous auriez pu savoir une
chose: d'abord, il fallait s'entendre ensemble pour savoir qui ferait partie du
comité de suivi. Une fois qu'on a décidé qui ferait partie
de ce comité... Il y a plusieurs organismes autour de la table; on n'est
pas comme ici, seulement deux formations politiques qui dialoguent. Autour de
la table, il y a les CRL puis... De toute façon, je pense que je n'ai
pas besoin de vous les énumérer tous, vous étiez là
une partie du temps.
Il a fallu s'entendre pour savoir qui ferait partie du comité de
suivi. Quand on s'est entendu là-dessus, il a fallu mettre le
comité de suivi sur pied. Il est en marche à la satisfaction de
tout le monde. Personne ne
nous a reproché d'agir avec trop de lenteur, au contraire. Je
suis même allé leur donner la main, il y a une quinzaine de jours,
lors de cette première rencontre. Ils ont dit: M. le ministre, on
n'aurait jamais pensé que le comité de suivi... D'abord, il y a
des gens qui ne croyaient pas à ce comité; il y a des gens qui
pensaient qu'on ne le mettrait pas sur pied. Deuxièmement, on n'avait
jamais pensé que cela se ferait d'une façon aussi rapide.
Je leur ai dit: Les engagements du sommet vont être
respectés à 100 %, comme les consensus ont été
faits à 100 %. Les gens ne m'ont pas dit que cela avait retardé.
Ce n'est pas la même chose que pour la fondation de la faune, qui a
été mise sur pied en 1983 et cela a pris deux ans avant de nommer
des gens au conseil d'administration. Cela a pris quelques semaines
d'harmonisation. Quelques mois après, on a eu le comité de suivi.
Je pense qu'il n'y a pas de retard là-dedans.
Mme Vermette: Oui, est-ce qu'on pourrait passer à un autre
sous-élément, celui des centres communautaires de loisir,
auxquels vous avez fait référence tantôt, M. le ministre?
Très souvent, vous allez les visiter, dites-vous. Est-ce à la
suite de vos visites que vous avez décidé de réduire de 13
% à 8 % les subventions? Dans le cahier des crédits, du point de
vue explicatif, on dit que les taux sont maintenant réduits de 13 %
à 8 %. Les subventions vont donc être moins élevées
par rapport à l'ensemble des crédits. Elles sont toujours de 1
500 000 $.
M. Picotte: M. le Président, je ne sais pas au juste
à quoi fait référence la députée de
Marie-Victorin. On me dit que cela fait deux ans qu'ils ont le statu quo. Il
n'y a eu aucune coupure, ni l'an passé ni cette année. Les gens
sont très satisfaits. J'en discutais avec Mme Lorraine Boies et M. Yves
Poulin; je ne sais pas s'il est encore le président des centres
communautaires, l'abbé Yves Poulin de Montréal, que vous devez
sans doute connaître. Ils me disaient qu'ils étaient contents de
voir qu'avec l'assainissement des finances publiques - ils comprennent d'abord
qu'il faut assainir les finances publiques - on a fait en sorte de ne pas
diminuer depuis deux ans, on les a gardés dans le statu quo; Us
étaient heureux.
Ils sont comme tout le monde. Ils auraient préféré
que les finances publiques soient tellement bonnes qu'on puisse augmenter les
subventions mais, compte tenu des circonstances, qu'il n'y ait pas eu de
coupures ni l'an passé ni cette année, ils s'en disent heureux.
Je ne vois pas où est le problème. On me dit qu'il y a des
diminutions de budget et il n'y en a pas eu.
Mme Vermette: M. le ministre, pourriez-vous nous dire quels sont
les critères de financement pour les centres communautaires de
loisir?
M. Picotte: On va vous donner le programme dans quelques minutes.
Les critères de financement, c'est différent d'une baisse,
ça. Il ne faut pas laisser de mauvaises impressions. Il n'y a pas eu de
diminution. Vous voulez connaître les critères de financement?
D'accord. On va vous les donner.
Mme Vermette: C'est qu'antérieurement ils avaient droit,
selon les critères des subventions, à 25 % des dépenses
admissibles jusqu'à concurrence de 80 000 $ pour les centres
communautaires d'animation et à 20 % des dépenses admissibles
jusqu'à concurrence de 70 000 $ pour les centres communautaires
d'organisation. D'après vos cahiers explicatifs, vous semblez
établir ces taux à 13 % et à 8 %, maintenant. Est-ce bien
cela?
(21 h 15)
M. Picotte: M. le Président, je dois vous dire que, depuis
deux ans, nous avons conservé le même montant d'argent en ce qui
concerne cet élément du budget. Donc, il n'y a pas eu de
coupures. Ce qu'il serait utile de savoir, c'est ceci: d'après les
critères établis avant l'arrivée du Gouvernement
libéral - je dis bien avant notre arrivée, il y a trois ans - il
y avait deux sortes de centres, des centres communautaires qui faisaient de
l'animation et des centres communautaires d'orqanisation. Donc, ces centres
communautaires d'orqanisation louaient des services.
Alors, on me dit que, depuis trois ans, il y a eu une différence
dans le financement. Évidemment, on finançait davantage les
centres communautaires d'animation comparativement aux autres, puisqu'ils
louaient des services, etc. C'est une politique qui est établie depuis
trois ans au ministère à la suite d'un comité conjoint
avec les fédérations, donc, en concertation avec les
fédérations et il y a eu le même montant budgétaire
d'affecté depuis deux ans, depuis notre arrivée au pouvoir
là-dessus.
Mme Vermette: Oui, mais vous ne m'avez pas tout à fait
répondu parce que, d'après les cahiers explicatifs, ce serait
rendu à 8 % et 13 % maintenant.
M. Picotte: C'est ca la différence entre les deux. C'est
qu'il y en a un, c'est un centre communautaire d'organisation et l'autre, c'est
un centre communautaire d'animation.
Mme Vermette: Oui, mais pourquoi maintenant? Avant,
c'était 25 % et 20 %.
M. Picotte: C'est de même depuis trois ans.
Mme Vermette: 25 % et 20 % depuis trois ans?
M. Picotte: C'est de même depuis trois ans; les
critères n'ont pas changé.
Mme Vermette: Ce sont les mêmes? Les pourcentages, les
critères... Mais les pourcentages sont les mêmes?
M. Picotte: Depuis 1983-1984... Cela va vous donner une
idée. 1983-1984, c'est une année qui vous dit quelque chose,
ça? Cela fait déjà deux, quatre... C'est notre
cinquième année. Depuis qu'il y a eu le comité où
il y a un consensus de fait avec les fédérations, voici le
programme. Soutien aux activités de loisir, aux centres communautaires
de loisir: soutenir l'action d'organismes privés à but
non-lucratif qui oeuvrent dans le domaine du loisir en
complémentarité avec les municipalités sur le plan de
l'offre d'activités de loisir.
Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, MLCP,
contribue financièrement, depuis 1983, dans une proportion variant entre
8 % et 13 % du budget de dépenses des centres communautaires. On
distingue deux types de centres communautaires, ceux qui offrent à la
population en général diverses activités de loisir et ceux
qui développent au sein du centre une vie de groupe en fonction
d'objectifs socio-éducatifs. Leurs programmes sont très
variés et comprennent des activités socioculturelles, sportives,
récréatives et sociales.
Maintenant, la proportion est faîte en fonction des budgets que
nous avons. C'est évident qu'on garderait la même grille
d'analyse, mais si on avait 1 000 000 $ de plus dans ce programme, ça
ferait plus aux centres communautaires. Depuis deux ans, c'est le même
montant d'argent. Donc, ils n'ont pas subi de baisse. Ce sont les mêmes
montants et la même grille d'analyse.
Cela a été fait par l'ancien gouvernement par consensus
avec les fédérations. Nous continuons le programme.
Mme Vermette: Cela va, mais en tout cas, il me semblait qu'il y
avait déjà eu 20 % ou 25 %... Vous m'avez donné
l'explication.
M. Picotte: C'était peut-être avant 1982, mais je ne
le sais pas, je ne peux pas vous répondre là-dessus.
Mme Vermette: Alors, les 20 % ou 25 %, en fin de compte,
indépendamment des catégories, cela a déjà
existé et cela a déjà été affirmé
lors des crédits l'année dernière que c'était dans
cette "bracket" que se trouvaient les subventions.
M. Picotte: Là, on me dit que les 25 %, c'était un
plafond possible, mais on ne l'a pas atteint par manque de ressources depuis
toujours. C'était un plafond qui se rendait jusqu'à 25 %. Mais
comme on n'a jamais eu les ressources pour cela, ni moi ni mes
prédécesseurs ne l'ont atteint. Donc, ça veut dire qu'il
manquait de budget avant autant qu'il en manque aujourd'hui, j'imagine. Cela
doit être ca, la conclusion. Ce n'est pas ça? C'est parce que vous
aviez d'autres priorités ailleurs.
Nous, au moins, nos priorités étaient de continuer
à développer les centres communautaires, de les laisser tels
quels. Vous autres, vous auriez pu leur en donner plus et vous avez
décidé de mettre ça ailleurs. C'est ça que je
conclus.
Une voix: ...
Une voix: Vous n'indexez pas.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Mme la députée.
Mme Vermette: M. le ministre, pourquoi alors être, soit
l'équivalent, le statu quo ou être à la baisse par rapport
aux centres communautaires, alors que justement votre préoccupation est
d'aider les gens les plus démunis et d'aider les gens à la base?
C'est là-dessus que vous prenez vos politiques, parce que vous
êtes sensible aux préoccupations de la base?
M. Picotte: Permettez que je vous corrige. Vous avez dit qu'on
était à la baisse? Je reqrette, on est au statu quo. Ce n'est pas
pareil.
Mme Vermette: Cela diminue parce que c"était 1 499 000 $
en 1986-1987 et, là, on a 1 449 000 $.
M. Picotte: C'est encore une méconnaissance profonde des
chiffres. Les chiffres exacts sont les suivants, Mme la députée.
Je dois vous le dire bien amicalement, si vous savez lire les colonnes, cela
veut dire ceci: en 1986-1987, nous avions 1 499 900 $ puis, en 1987-1988, je
retrouve 1 499 900 $. J'ai beau examiner les chiffres, il n'y en a pas un de
différent.
C'est comme pour les centres particuliers qui sont au statu quo,
è ce que l'on me dit. Ce sont les vrais chiffres.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, avez-vous
complété?
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le ministre, les chiffres sont les mêmes,
mais cela veut dire que si un budget n'a pas été indexé au
coût de la vie, automatiquement, si les montants restent les mêmes,
il y a une diminution dans l'application du programme. C'est automatique.
M. Picotte: M. le Président, le député de
Dubuc n'apprend rien à personne en disant cela. On vous dit que les gens
des centres communautaires que j'ai rencontrés...
M. Desbiens: Alors, cessez de faire croire que c'est pareil.
M. Picotte: Je n'ai rien fait croire, j'ai dit... Je ne pense pas
avoir fait croire quoi que ce soit. Relisez le Journal des débats.
M. Desbiens: C'est ce que vous dites depuis tantôt, que
c'est pareil.
M. Picotte: J'ai dit tout simplement ceci: Compte tenu que depuis
deux ans on n'a pas changé le montant budgétaire, compte tenu des
circonstances, je vous ai dit qu'après avoir rencontré les gens
des centres communautaires, ils étaient heureux qu'il n'y ait pas eu de
coupures dans leur budget, que la masse soit restée la même. Ils
étaient heureux de cela, parce qu'ils participent eux aussi à
l'assainissement des finances publiques. Je n'ai pas trompé qui que ce
soit sauf que, si on ne donne pas le bon chiffre, si on mêle les
chiffres, on risque de tromper quelqu'un.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Marie-Victorin.
M. Picotte: M. le Président, vous allez me permettre parce
que...
Le Président (M. Rochefort): Oui, complétez. Je
croyais que vous aviez terminé.
M. Picotte: ...je vais compléter ma réponse. C'est
assez intéressant à cet égard, ce qui s'est fait. C'est
même plus intéressant que je ne le pensais.
En 1983-1984, le gouvernement précédent a consacré
1 135 973 $. En 1984-1985, le gouvernement précédent a
consacré 1 248 057 $. En 1985-1986, le gouvernement
précédent a consacré une somme de 1 366 908 $ et, dans une
période d'assainissement des finances publiques, le gouvernement actuel
a augmenté cette enveloppe budgétaire de tout près de 132
000 $, plus précisément 133 800 $. Alors, écoutez donc. Je
vois le député de
Dubuc qui hausse les épaules. Je comprends qu'il hausse les
épaules parce que malgré tout cela, on a ajouté au budget
là-dedans. Ils n'étaient vraiment pas trop favorables à
l'idée des centres communautaires puisqu'ils semblaient les
négliger. Alors, je ne vois pas pourquoi on voudrait faire des gorges
chaudes là-dessus. De toute façon, je viens d'avoir ma
réponse à savoir pourquoi les gens des centres communautaires
sont contents.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Non, il y en a plusieurs. Aide au
développement des équipements de loisir. M. le ministre, vous qui
êtes pour la participation et la consultation, j'aimerais que vous
m'expliquiez actuellement vos décisions par rapport à la
distribution des sommes données aux équipements de loisir au
municipal et, enfin, aux organismes sans but lucratif. J'aimerais que vous
m'expliquiez, finalement, sur quelle base vous vous êtes
arrêté pour faire la répartition entre les deux: le monde
associatif, les organismes de loisir sans but lucratif et les
municipalités.
M. Picotte: M. le Président, à moins que je ne
comprenne très mal la question de Mme la députée de
Marie-Victorin, nous, on fait la répartition selon les demandes qu'on a.
On envoie des formulaires, les municipalités les remplissent et, selon
les demandes, on voit si on doit les accepter, en conformité avec les
budgets que nous avons. Ce sont les municipalités ou les associations
à but non lucratif, appuyées par les municipalités, qui
font les demandes à PADEL. On les étudie et, dans la grille
d'analyse, il y a des projets qui sont recommandés et d'autres qui ne le
sont pas. Ceux qui ne traversent pas la grille d'analyse, en termes de
critères, évidemment, on les oublie parce qu'ils ne sont pas
retenus; ils n'ont pas été qualifiés. Pour ceux qui sont
qualifiés, à ce moment-là, on y va selon les montants
d'argent disponibles et on essaie d'en faire la plus juste répartition
possible dans tout le Québec. Ce sont les municipalités qui nous
envoient des demandes. C'est bien évident que, s'il y a quelques
comtés du Québec qui n'ont pas fait de demande, ils n'ont pas de
réponse positive, il n'y a pas eu de demande.
Mme Vermette: Est-ce qu'on peut savoir pourquoi, par contre,
cette année il y a une augmentation aussi substantielle à ce
chapitre? Avez-vous fait une évaluation des besoins des régions
pour faire la distribution ou si c'est selon la demande, tout simplement?
M. Picotte: Premièrement, si vous aviez
assisté au Sommet national des loisirs au complet, Mme la
députée de Marie-Victorin, vous auriez pu constater que quelqu'un
a demandé, à un moment donné, d'avoir des enveloppes par
région en ce qui concerne PADEL. Quand est arrivé le temps de
faire un consensus autour de la table, cela n'a pas fonctionné. Les gens
ont dit: On n'est pas encore prêt à avoir des enveloppes par
région. Donc, on a préféré garder le statu quo.
Après analyse, le statu quo s'est décidé au niveau du
ministère. Parce qu'il n'y a pas eu de consensus, on a gardé la
façon de procéder que nous avons depuis des années. Quand
il y aura un consensus, à ce moment-là, s'il faut faire en sorte
d'avoir une enveloppe protégée par région, on le fera,
selon le consensus autour de la table.
Deuxièmement, pourquoi une enveloppe additionnelle? Parce que,
quand on a discuté avec les participants au sommet du loisir, ils ont
dît: Nous préférons avoir plus d'argent pour PADEL. Ce que
nous avons fait, c'est de mettre plus d'argent pour PADEL et de laisser tomber
le PNSALM dont l'ancien gouvernement avait décidé qu'il devait
durer cinq ans et on a pris l'argent pour en mettre plus dans PADEL parce que
les gens, autour de la table, disaient: On préférerait que vous
nous donniez des équipements sur le terrain. Les municipalités
étaient d'accord avec cela, le monde associatif était d'accord,
tout le monde était d'accord. Alors, on a procédé selon
l'accord des gens.
Mme Vermette: M. le ministre, est-ce que vous êtes
conscient que beaucoup de municipalités demandent des subventions pour
bâtir des arénas, alors qu'actuellement il y a une perte
d'utilisation et que l'utilisation des arénas, qui est très
coûteuse en fin de compte, est à la baisse dans certaines
régions? Comment se fait-il, M. le ministre, que vous, qui êtes si
soucieux de l'économie et de la saine gestion de l'État, ne vous
soyez pas préoccupé de cette évaluation de fait, à
l'intérieur des différentes régions, avant de donner des
sommes d'argent?
M. Picotte: Vous me disiez tantôt -c'est important que je
le sache parce que c'est un chiffre qui m'échappe - que plusieurs
municipalités ont fait des demandes pour des arénas. Combien,
à peu près?
Mme Vermettes Je n'ai pas dit cela. J'ai ditî Est-ce que vous vous
rendez compte qu'actuellement beaucoup de petites villes ou de petits villages
- quelquefois c'est leur orgueil, en fait, d'avoir une aréna pourraient
avoir des problèmes quant à l'utilisation ou à la
construction, finalement?
M. Picotte: Si Mme la députée de Marie-Victorin,
à moins qu'elle ne les ait pas reçus... Si elle ne les a pas
reçus, cela va me faire plaisir de lui envoyer nos programmes.
Habituellement, quand ils sont imprimés, je les envoie à tous les
députés. Si vous vous étiez donné la peine de le
lire, si jamais vous l'aviez eu - si vous ne l'avez pas, je peux vous l'envoyer
- vous auriez réalisé qu'on privilégie tous les projets en
bas de 125 000 $. Vous parlez de projets de 1 000 000 $. À moins qu'une
petite municipalité - comme vous dites - ne me dise qu'elle a un projet
de 1 000 000 $, qu'elle accepte les 125 000 $ et qu'elle dépense 875 000
$ pour construire une aréna, je pense que ce n'est pas à moi de
dire à la municipalité: Vous ne mettez pas votre argent à
la bonne place. Je ne pense pas que ce soit incitateur. Si vous lisez nos
programmes comme il faut, si vous prenez le temps de les lire - je comprends
que notre temps est précieux et qu'on n'a pas toujours tout le temps
voulu pour le faire, mais vous avez sans doute des collaborateurs qui vont
pouvoir vous renseigner la-dessus - vous allez voir que c'est un maximum. On
privilégie les projets en bas de 125 000 $. Je ne pense pas qu'il y ait
de danger, dans mon comté rural, qu'une petite municipalité de
800, 900 ou 1000 âmes fasse une demande pour une aréna de 1 000
000 % ou de 2 000 000 $, alors que l'État va lui venir en aide
uniquement pour un montant de 125 000 $. Je pense que cela ne passerait pas
dans les règlements d'emprunt, à moins que je ne me trompe et que
je ne connaisse pas la réalité du milieu. Je pense que le
règlement d'emprunt serait battu par les contribuables. (21 h 30)
C'est donc cela notre politique, en général. On en a dans
tous les domaines comme cela. Je pense que nos critères sont bel et bien
établis, mais je vais demander à ma collaboratrice, à mon
attachée politique, Mme Béland, de vous faire parvenir ces
programmes au cas, où des fois, ils ne seraient pas encore rendus chez
vous pour que vous puissiez en prendre connaissance. C'est fait, me dit-on,
normalement mais, il est possible qu'il y ait eu une erreur quelque part. Je ne
veux pas vous prêter de mauvaises intentions, vous comprendrez bien.
Mme Vermette: Oui mais, M. le ministre, en fin de compte, en ce
qui concerne le plafond des dépenses à l'intérieur de ce
programme, est-ce qu'il n'arrive pas ou ne pourrait-il pas y avoir
possibilité d'une concertation entre les différentes villes?
Favoriser la concertation des villes pour justement demander... ou
peut-être pour les petites villes, en avoir une, deux ou trois qui
pourraient, chacune, individuellement, demander une subvention ou y avoir
accès...
M. Picotte: Ce sont là les réalités. M. le
Président, j'aimerais rappeler à la députée de
Marie-Victorin qu'il y a une réalité qui
existe chez nous, pour nos projets. Prenons un exemple précis: Je
m'en vais au sommet économique de la Montérégie. Supposons
-parce que je vous donne un ces fictif - que dix municipalités aient uni
leurs efforts pour demander la construction d'une aréna. Elles disent:
C'est le projet privilégié par le sommet. Quand je vais au
sommet, je leur dis: Écoutez, je ne donne pas plus que 125 000 $ dans
mon programme. Et je tiens à cela mordicus, parce que, si j'ai 10 000
000 $ dans le PADEL et si je priviligie cinq arénas de 2 000 000 $, il
n'en reste plus pour ailleurs. J'ai toujours ce point de vue derrière la
tête. Je suis un peu politicien, pas tellement, mais juste assez pour
être capable de faire ce discernement et même, parfois,
l'Opposition me reproche d'être trop politicien. Mais, en tout cas, tant
que je ferai de la politique, M. le Président, tant que je serai
politicien, je ferai de la politique. Quand je ferai des tartes, vous serez
invitée, elles seront excellentes. Je dis, moi: Ma collaboration est de
125 000 $. Si l'OPDQ, parce qu'il y a eu une entente entre dix
municipalités qui ont fait valoir cela au sommet économique, veut
mettre 500 000 $ sur deux ans et que les municipalités en mettent 500
000 $, nous l'acceptons. C'est une priorité du sommet économique.
Elles ont privilégié cela, dix municipalités se sont mises
ensemble. Elles ont des garanties de viabilité mais, moi, je ne
dépasse pas 125 000 $. Je protège.
Et, pour votre information, les projets prioritaires sont des projets de
moins de 125 000 $. Ce sont les projets permettant ou améliorant la
participation des personnes handicapées aux activités de loisir.
C'est pour cela que les handicapés sont satisfaits de mes politiques,
entre autres. C'est un critère. Ils sont heureux de cela.
Les projets permettant l'aménagement de haltes-garderies pour
permettre une participation familiale aux loisirs. Ce n'est pas si pire comme
priorité pour des gens qui ne s'occupent pas trop de la famille. On a
même cela dans les critères, pas mal?
Les projets soumis par les municipalités de moins de 15 000
habitants. Donc, si Montréal arrivait avec trois projets d'arénas
de 2 500 000 $, je dirais: Je regrette, mais mon programme n'est pas fait pour
cela. Voyez-vous, on va jusque-là. On est assez prévoyant chez
nous?
Les projets issus d'ententes municipales et scolaires permettant que les
qens puissent utiliser les établissements scolaires même si
l'école ferme à 4 heures.
Ce sont nos critères et vous devriez en avoir reçu une
copie. Sinon, on va vous en faire acheminer une autre.
Le Préaident (M. Rochefort): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Merci. Ce n'est pas parce qu'on fait partie du
comité ministériel qu'il ne faut pas être intransigeant,
dur et même réaliste envers le ministère. J'aimerais que le
ministre nous dise pourquoi il a pris cette pénible décision de
doubler les crédits par rapport au PADEL. Qu'il nous explique cela,
parce qu'il semble qu'ils ne comprennent pas la réalité de
l'autre côté. Expliquez-nous cela, s'il vous plaît!
M. Picotte: En fait, c'est que, lors du sommet
québécois du loisir, on a demandé aux gens ce qu'ils
étaient intéressés d'avoir dans leur milieu. Est-ce que
c'est la somme de 2500 $ que nous versons à la municipalité?
Écoutez cela! Quand on parle du programme PNSALM, je pense qu'on va le
décortiquer comme il faut. Je vous remercie de me le faire
préciser parce que, pour moi, ce programme est tellement évident
que je n'ose pas des fois donner plus de détails. Mais le PNSALM, par
exemple, c'est qu'on envoyait dans la municipalité X un montant de 2500
$ pour qu'eux fassent une distribution au niveau des loisirs. Il y avait des
municipalités qui disaient: On va donner 50 $ à l'AFEAS; 100 $
aux Filles d'Isabelle; 125 $ à l'Âge d'or, etc. D'accord? Bon.
C'est pour le PNSALM.
Les gens du milieu nous ont dit: Les municipalités peuvent
peut-être continuer de voir à ces petits programmes ou ces petits
budgets, puisqu'il s'agit de petits montants d'argent qu'ils versent, mais nous
préférerions que vous nous donniez des équipements de
loisir sur le terrain. Par exemple, une municipalité rurale
désire de l'éclairage sur son terrain de balle, pour permettre
d'avoir des loisirs à l'année, de faire une patinoire l'hiver et
avoir de l'éclairage sur la patinoire. Ils ont
préféré qu'on mette de l'argent dans PADEL parce que c'est
à frais partagés là-dedans. Quand on investit 10 000 000
$, on sait qu'il s'en investit normalement une douzaine de millions
additionnels de la part du milieu. Cela fait 22 000 000 $ d'investis en termes
d'équipements sur le terrain.
Je comprends les gens d'avoir fait ce consensus-là au sommet. Ils
préfèrent qu'on donne cet argent au lieu de le donner par petites
tranches de 25 $ ou de 50 $. Je pense que les députés ont un
budqet de comté pour faire ce qenre de distribution. Ils ont
préféré cela. J'ai respecté cela. Non seulement je
l'ai respecté, mais j'ai trouvé cela sage de leur part.
Des voix: ...sur la bonne voie. M. Picotte:
Voilà.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Picotte: Vous comprenez très vite, mon cher
collègue.
M. Desbiens: Le ministre a mentionné tantôt les
critères d'accessibilité aux programmes de 125 000 $ et moins,
pour les municipalités de 15 000 âmes et moins.
M. Picotte: La priorité des programmes. M. Desbiens: La
priorité... M. Pîcotte: C'est cela.
M. Desbiens: Vous avez mentionné autre chose... Oui.
M. Picotte: Les projets que l'on juge prioritaires chez nous sont
ceux de moins de 125 000 $. Les projets permettant ou améliorant la
participation des personnes handicapées aux activités de loisir;
les projets permettant l'aménagement de haltes-garderies pour permettre
une participation familiale aux loisirs; les projets soumis par les
municipalités de moins de 15 000 habitants; les projets issus d'ententes
intermunicipales; les projets issus d'ententes municipales et scolaires, on
donne une priorité à ces projets. S'il reste de l'argent
après avoir donné priorité à ceux-là, on va
ailleurs. Mais je vous prie de me croire que, généralement, on a
assez de projets pour épuiser la banque.
M. Desbiens: Ce sont les critères qui établissent
la grille d'analyse des projets?
M. Picotte: Exactement. Je peux vous donner les projets
admissibles. Ce sont la construction, l'agrandissement ou la restauration
d'équipements de loisir...
M. Desbiens: Non, non, ce n'est pas ce que je demande au
ministre.
M. Picotte: Le recyclage à des fins de loisir
d'équipements qui ne servaient pas à ces fins; les projets dont
le coût estimé de réalisation est supérieur à
10 000 $; les projets d'aménagement de parcs régionaux
prévus au plan d'aménagement des MRC et ayant fait l'objet d'un
consensus lors des sommets socio-économiques régionaux. Ce sont
les projets admissibles. Les organismes admissibles sont toutes les
municipalités du Québec, les corporations de villages cris,
naskapis ou montagnais, réserves indiennes; les corporations sans but
lucratif mandatées par une ou plusieurs municipalités.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Ce n'est pas ma question au ministre. Quels sont les
critères inclus dans la grille d'analyse du programme? Ce sont ceux que
vous avez mentionnés tantôt, de 125 000 $ et moins, etc.?
M. Picotte: C'est ça. Ce sont les critères de tout
ce qui s'appelle priorité. C'est ce que je vous ai
énuméré tantôt. Il y a des points attribués
à cela. Chaque député devrait avoir cela à son
bureau. Gestion du programme, toutes les demandes de subvention dans le cadre
des programmes doivent être acheminées è la direction du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de la
réqion du demandeur. Cela doit donc être acheminé au palier
régional d'abord. Chaque demande doit être faite sur le formulaire
prescrit à cet effet et être acheminée avec la
résolution municipale ou par le conseil d'administration de la
corporation pour la date limite mentionnée ou oblitérée
à cette date. C'est ce formulaire-ci.
Évaluation des projets. Les projets sont analysés par les
directions régionales qui soumettent aux autorités du
ministère leurs recommandations en fonction des coûts...
M. Desbiens: Si vous permettez que je vous arrête. C'est
évalué de quelle façon?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre,
M. Picotte: J'y arrive. Je n'ai pas encore fini de lire. J'y
arrive. Tantôt, je vous ai nommé les critères. Je n'ai pas
besoin de vous les répéter. Les projets prioritaires, ce sont les
critères pour les analyser. Je ne vous les répéterai pas,
Les autres sont les suivants: critères d'évaluation pouvant
servir à déterminer le montant de la subvention du
ministère, les équipements existants et leur utilisation; c'est
un critère. L'indice global de richesse de la municipalité est un
autre critère. L'indice de richesse foncière, un autre
critère. L'effort fiscal des citoyens, le bassin de population, l'effort
d'investissement de la municipalité ou de la corporation dans le
développement du loisir, protocole d'entente avec divers partenaires, il
y a des points, attention à cela; dans le cadre d'un plan de
développement, des subventions déjà obtenues. Ce sont les
critères, en plus des critères d'ordre prioritaire que j'ai
soulignés tantôt, ce qui fait qu'on quantifie un projet en deux,
trois, quatre ou cinq, acceptable ou non acceptable.
Mme Vermette: M. le ministre, lors de l'étude des
engagements financiers, vous avez dit en ce qui concerne les critères de
richesse que vous étiez pour regarder exactement, pour prendre en
considération cette analyse des critères de richesse pour qu'il y
ait une meilleure distribution. Est-ce
que cela a été fait? Les avez-vous pris en
considération?
M. Picotte: Dans le même programme qu'on va vous
expédier ou que vous avez déjà reçu, taux de
subventions, on veut que personne ne soit surpris de nos critères, parce
qu'on les écrit. Ils les liront et décideront à ce
moment-là s'ils doivent faire une demande ou non, mais ils
connaîtront tout le portrait avant de nous soumettre un projet. La
contribution du MLCP via le PADEL sera d'un maximum de 30 % dans le cas d'un
projet supralocal et de 40 % dans le cas d'un projet local des dépenses
admissibles au programme et non couvertes par les subventions d'autres
ministères ou organismes du gouvernement du Québec. Un taux
maximal de 50 % des coûts estimés admissibles du projet est
attribué dans le cas des municipalités et des villages nordiques,
des corporations des villages cris, naskapis et montagnais, des réserves
indiennes. Les municipalités ayant un indice de richesse foncière
inférieur ou égal aux deux tiers de la moyenne provinciale
bénéficieront d'un taux de subvention majoré de 10 %.
Voilà votre réponse.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Parmi les critères que vous avez
énumérés tantôt, est-ce qu'il y en a de
nouveaux?
M. Picotte: Non, c'est cela.
M. Desbiens: Ils existent depuis combien de temps?
M. Picotte: Le taux de 50 %, c'est nouveau depuis l'an
passé.
M. Desbiens: Je ne parle pas des derniers critères que
vous avez établis tantôt alors que vous établissiez la
grille d'analyse. L'indice de richesse foncière, l'indice global,
bon.
M. Picotte: II n'y en a pas de nouveau. Je vous ai lu tout ce
qu'il y avait.
M. Desbiens: Ce n'est pas nouveau.
M. Picotte: II y a quelque chose de nouveau. Le taux de 50 % est
nouveau. C'est nouveau, les 50 % n'existaient pas l'an passé.
M. Desbiens: II y a cela de nouveau.
M. Picotte: C'est la priorité aux ententes
scolaires-municipales. Deux choses nouvelles.
M. Desbiens: C'est cela, le neuf.
M. Picotte: Oui, c'est cela. C'est déjà pas
mai.
M. Desbiens: Le reste existait depuis le début du
programme, ou à peu près.
M. Picotte: Ah! bien sûr! On a dit l'an passé qu'on
l'améliorerait. On l'a amélioré.
M. Desbiens: Tantôt, vous...
M. Picotte: Cette année, je n'ai pas dit que je
l'améliorerais pour l'année prochaine, donc, on verra
l'année prochaine.
M. Desbiens: À vous écouter, on avait l'impression
que c'étaient tous des critères nouveaux. Qui décide,
finalement, lorsqu'il y a plusieurs projets? II y avait 2170 projets
reçus l'an dernier et vous en avez accepté 618. Ce sont bien les
chiffres?
M. Picotte: On décide de la même façon qu'on
décidait au ministère depuis cinq ans.
M. Desbiens: Cela veut dire quoi?
M. Picotte: C'est le ministre qui prend ses
décisions...
M. Desbiens: Ah bon! Merci.
M. Picotte: ...en discussion avec les gens du milieu...
M. Desbiens: Là, je...
M. Picotte: Cela s'est fait autrefois et c'est pour cela que j'ai
réalisé que le ministre se promenait dans le Lac-Saint-Jean dans
le temps et j'ai vu qu'il y avait dans ce coin-là beaucoup de projets.
C'est heureux qu'il en soit ainsi.
M. Desbiens: C'est pour cela que le ministre veut être deux
fois plus heureux que l'ancien ministre et qu'il a doublé son budget au
PADEL.
M. Picotte: Là, vous présumez des projets qui s'en
viennent.
M. Desbiens: C'est ce que vous avez dit.
M. Picotte: M. le député de Dubuc, je regrette,
mais si vous croyez qu'on a déjà analysé les projets, on
attend de les recevoir auparavant. Cela ne vous dérange pas?
M. Desbiens: Vous en avez eu l'année passée. On
parle de l'année passée.
M. Picotte: Quand on les aura reçus, on vous dira ce qu'il
en est.
M. Desbiens: L'année passée, vous avez fait vos
choix et, là, vous avez dit: Cette année, on va être deux
fois plus heureux. Le député de Lac-Saint-Jean était
heureux, lui, de distribuer cela. (21 h 45)
M. Picotte: Généralement, on le fait en
collaboration avec les députés: plusieurs députés,
sinon tous, ou à peu près. Évidemment, il y a des
députés qui s'occupent de leur comté et d'autres moins,
vous en conviendrez. Les députés qui s'occupent de leur
comté m'en parlent régulièrement. Je peux vous nommer des
députés des deux formations politiques qui m'en ont parlé
à l'Assemblée nationale. On a évalué cela ensemble
et on a fait une distribution ensemble. Ceux, évidemment, qui s'occupent
moins de leur comté ou qui ont moins de temps pour s'occuper de leur
comté ne m'en ont pas parlé, donc on a décidé pour
eux. Je ne sais pas dans quelle catégorie vous vous situez, j'en ai
tellement. Il y en a 121 autres.
M, Desbiens: II s'agit de venir voir comment le député de
Dubuc se fait élire, M. le Président.
M. Picotte: On me dit même que vous auriez peut-être
avantage à demander à votre collègue de Marie-Victorin. On
me dît même que Mme Béland a consulté Mme la
députée de Marie-Victorin,
M. Desbiens: Je comprends de la réponse du ministre qu'il
veut donner la liste complète. Est-ce qu'on peut avoir le
dépôt de la liste des projets qui ont été
acceptés l'année passée?
M. Picotte: M. le Président, c'est public. On vous
fournira cela.
M. Desbiens: Est-ce que vous allez en donner une copie au
président de la commission?
M. Picotte: Sûrement. Il n'y a aucune cachette
là-dedans.
M. Desbiens: Merci.
M. Picotte: II n'y a aucune gêne ni aucune honte.
M. Desbiens: Et les projets rejetés également?
M. Picotte: Vous allez voir qu'on a traité pas mal bien
tout le monde, comparativement à ce qui s'est passé
antérieurement. Je vous enverrai une comparaison aussi si vous le
désirez.
M. Desbiens: Et les projets rejetés, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Desbiens: M. le Président, vous m'avez accordé
le droit de parole?
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le
député de Dubuc, vous pouvez poursuivre. M. le
député de Saint-Hyacinte va vous suivre.
M. Desbiens: II me fera plaisir de laisser la parole au
député de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: .Je m'excuse, M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: On voit où sont passés les 5 000 000 $
du PNSALM qui était un proqramme complètement normé et sur
lequel le ministre n'avait aucune influence, ni aucun député. Ils
sont passés à PADEL où le ministre décide
finalement des programmes et où vont les subventions.
M. Picotte: M. le Président, pour répondre à
la question du député de Dubuc, on ne peut rien lui cacher, il a
compris très vite qu'au Sommet national du loisir, tout le monde autour
de la table a demandé cela au ministre et qu'il a accepté de le
faire,
M. Desbiens: Le ministre doit cesser de se cacher derrière
les autres. Il a décidé de prendre 5 000 000 $ pour se faire deux
fois plus plaisir et distribuer des projets.
M. Picotte: Non, M. le Président, je regrette, c'est un
mensonge éhonté si on dit cela comme cela. Le ministre n'a pas
décidé. En concertation avec le milieu des gens...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Picotte: Retirons le mot "mensonge". C'est de l'ignorance un
peu spéciale, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Permettez, M. le ministre,
pour la bonne marche de nos travaux, je suis convaincu que vous allez nous
donner la...
M. Picotte: C'est ignorer la situation qui s'est bâtie au
sommet. Les gens du sommet ont demandé au ministre de faire en sorte que
le programme PADEL soit plus élevé et, compte tenu du fait que
PNSALM était discontinué, d'investir des sommes d'argent dans
PADEL. Donc, le ministre n'a
pas décidé. En collaboration avec les gens du milieu, il a
décidé d'acquiescer à la demande des gens sur PADEL. C'est
la vérité et c'est exactement ce qu'il fallait dire et c'est
exactement ce que je vous dis.
Le Président (M. Rochefort): Un instant, s'il vous
plaît! Mme la députée, j'avais le député de
Saint-Hyacinthe d'inscrit avant vous. Immédiatement après, il me
fera plaisir de vous reconnaître,
M. le député de Saint-Hyacinthe, vous sembliez vouloir la
parole.
M. Messier: Oui, mais c'était seulement pour
féliciter mon ministre et m'excuser auprès du
député de Dubuc de mon interférence. Cela va.
Le Président (M, Rochefort): Merci. Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le ministre, est-ce que vous êtes
conscient que les groupes associatifs espéraient avoir davantage
à l'intérieur des projets PADEL pour le soutien aux organismes
communautaires à but non lucratif? Les municipalités aussi ont
fait une demande au ministre et l'auront bien averti de ne pas leur envoyer
toute la facture. Vous n'en parlez jamais, alors pourquoi finalement les gens
dans PADEL... Il y avait un consensus pour que l'on puisse davantage axer le
support au soutien des organismes de loisir dans le monde associatif, mais
d'autre part, il y avait aussi les municipalités qui ont mis en garde le
ministre sur ses choix et elles le lui ont bien fait savoir. Je n'ai
qu'à regarder l'allocution de Jean Pelletier et c'est très clair
à ce niveau-là. On dit: Arrêtez de nous couper nous
aussi.
M. Picotte: Lisez-la donc.
Mme Vermette: Oui. Il faudrait arrêter peut-être de
toujours surcharger les municipalités et prendre en considération
aussi le rôle qu'elles doivent jouer à leur niveau comme
gouvernement,
M. Picotte: M. le Président, quel bel exemple! Je vais
attendre que madame se fasse "briefer" pour lui donner l'exemple qu'il faut
pour qu'elle le comprenne bien.
M. Desbiens: ...maintenant qu'il est "briefé".
M. Picotte: Le maire de Québec, M. Jean Pelletier, le
président de l'Union des municipalités, a été le
maire qui a toujours refusé l'octroi du PNSALM, parce qu'il dit que les
municipalités n'en ont pas besoin pour faire de la politique. C'est le
maire de Québec qui l'a refusé. Pour donner le plus bel exemple,
c'est dans son allocution. Si vous aviez très bien compris ce qui a
été dit à ce moment-là - je vais vous
rafraîchir la mémoire, je pense que c'est important qu'on
rafraîchisse notre mémoire tous les deux d'ailleurs - le
président de l'Union des municipalités a dit au sommet des
loisirs: On ne veut pas qu'il se crée de nouveaux programmes à
l'intérieur de vos consensus et que le gouvernement dise que les
municipalités les paient. Il ne s'est pas créé de nouveaux
programmes à l'occasion du sommet québécois des loisirs.
Il s'est fait des consensus sur les programmes existants. Donc, c'est une
méconnaissance profonde de ce qui a été dit, et de un,
probablement parce que Mme la députée était absente
à ce moment. Mais on n'a pas créé de nouveaux programmes;
donc, cela devrait satisfaire un peu vos appréhensions.
Deuxième des choses, quand on a fait cela, les
municipalités étaient autour de la table. M. Camille Rouillard,
maire de Valcourt, M. Chapdelaine, représentant de l'UMRCQ qui est maire
de Saint-Denis, étaient là, avec M. Jean-Bosco Bourcier, le maire
de Châteauguay, ils étaient représentants. Le
représentant de la ville de Montréal était assis à
la même table et d'un commun accord, ils ont dit: Oui, nous souscrivons
au PADEL pour le double. Ils n'ont pas fait d'objection. Je ne comprends pas
que la députée de Marie-Victorin me fasse ces reproches, à
moins qu'elle ne dise que, durant les discussions, les gens des
municipalités ne participaient pas aux discussions ou qu'ils
n'étaient pas suffisamment éveillés pour voir ce qui se
passait. Je ne pense pas que cela soit. Ils ont été très
actifs. Ils ont très bien travaillé. Donc, ils étaient
là, ils ont participé au consensus, et à partir de ce
moment, ce que me reproche Mme la députée de Marie-Victorin,
c'est d'accéder au consensus des gens de la table. Je regrette, je
préfère avoir accédé au consensus des gens que de
faire cavalier seul, comme trop souvent dans ce Parlement on en retrouve, M, le
Président.
Mme Vermette: M. le ministre, je veux bien croire que vous
êtes le champignon, le champion...
Des voix: Ha! Ha!
M. Picotte: Merci, de toute façon. À moins que le
président ne vous demande de retirer vos paroles, mais je pense qu'il
est d'accord lui aussi que je suis le champion.
Mme Vermette: Mais je sais très bien, M. le ministre, que
vous aimez beaucoup certaines fois déformer certaines de nos allocutions
et, moi, je n'ai jamais dit que les municipalités n'étaient pas
d'accord pour le projet PADEL ou que l'ensemble des gens de
la table de concertation n'était pas pour le projet PADEL,
à moins que vous ne vouliez absolument entendre cela. Moi, j'ai tout
simplement dit que les gens étaient d'accord pour le projet PADEL. Le
monde associatif s'attendait à en avoir davantage et, de plus, on
voulait que le soutien aux municipalités demeure lui aussi. Vous avez
éliminé l'un au profit de l'autre et, après cela, vous
dites que vous êtes un homme généreux et magnanime. Ce
n'est pas tout à fait la même chose à mon avis.
M. Picotte: M. le Président, Mme la députée
de Marie-Victorin encore une fois erre, avec deux "r". Ce ne sont pas les
municipalités qui voulaient garder le PNSALM. Si elle avait
été présente, elle saurait cela. Ce sont les CRL qui ont
parlé de cela et les municipalités n'ont même pas
manifesté le désir de le garder. Ce ne sont donc pas les
municipalités. Retournez lire ce qui s'est passé pour être
vraiment au courant et ne pas nous dire n'importe quoi, M. le
Président.
Mme la députée de Marie-Victorin dit: Ils
espéraient en avoir plus. Trouvez-moi, M. le Président, quelqu'un
dans toute la société québécoise qui
n'espère pas en avoir plus. Tant du côté de son salaire que
de son fonds de retraite, que de ses avantages sociaux, que des subventions,
etc., tout le monde veut en avoir plus. La capacité de l'État a
des limites, à peu près tout le monde a compris cela,
d'après ce que je peux voir, sauf ceux qui ne veulent pas le comprendre.
Et il n'y en a pas beaucoup.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le ministre. Vous
permettrez sûrement...
M. Picotte: En ce qui concerne les CRL, M. le Président,
leur demande de conserver le PNSALM, ce n'est pas à l'intérieur
des discussions, mais dans un document préalable. Il ne sont même
pas revenus avec cela dans les discussions.
Donc, M. le Président, je suppose qu'ils
préféraient PADEL et je les comprends d'avoir
préféré PADEL.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, est-ce que je
dois comprendre que vous n'avez pas eu de représentations de la ville de
Montréal quant à votre décision de ne pas poursuivre le
programme d'aide aux municipalités? Quand vous nous dites que les
municipalités n'ont pas demandé le maintien, est-ce que la ville
de Montréal vous aurait fait des représentations?
M. Picotte: En aucune circonstance. À la table, lors des
discussions, le représentant de la ville de Montréal nous a
souligné l'importance du PNSALM et nous a parlé du projet de
PNSALM.
Le Président (M. Rochefort): Et en d'autres occasions non
plus?
M. Picotte: À ma connaissance, non. Le Président
(M. Rochefort): Merci.
M. Picotte: À moins que l'on m'ait acheminé une
lettre au ministère, quelque part, et qu'elle ne me soit pas parvenue,
qu'elle soit en train de cheminer è travers les 2116 fonctionnaires.
Mais elle n'est pas encore rendue. Même là, apparemment, on
saurait qu'elle chemine.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M, Desbiens: Une dernière petite question là-dessus. Les
formulaires sont envoyés à nos bureaux régionaux, bien
sûr. Est-ce qu'ils sont envoyés aussi à d'autres groupes ou
individus?
M. Picotte: D'abord, quand on en fait une distribution, toutes
les municipalités au Québec en reçoivent. Nos bureaux
régionaux en ont. On en envoie ici, à l'Assemblée
nationale, et aux députés pour qu'ils en soient informés.
Tous les députés qui appellent à mon bureau pour en avoir
afin d'en distribuer è des organismes, gentiment -et rapidement surtout
- on leur en fait parvenir.
Donc, c'est pour ça qu'on a une foule de demandes, qu'on a plus
de demandes qu'on n'a d'argent. Mais on préfère en avoir plus
plutôt que de prendre le chemin contraire et que les gens nous disent: Si
on avait été averti, on aurait fait une demande. On veut donner
des chances égales à tout le monde.
Si vous en voulez davantage on peut faire ça dès demain
matin, tôt, en arrivant.
Mme Vermette: Avant de terminer, toujours sur le même
programme, M. le ministre, allez-vous donner une réponse en ce qui
concerne l'orientation de l'Association des arénas du Québec, qui
demandait qu'il y ait un moratoire sur les arénas, à l'heure
actuelle?
M. Picotte: M. le Président, je pense que cela ne fait pas
tellement longtemps, d'abord, qu'il y a eu une demande de faite,
d'acheminée à mon ministère. Compte tenu qu'il y a
tellement de gens concernés là-dedans, je pense que tout le monde
va nous permettre de consulter les municipalités, l'Union des
municipalités régionales de comté, l'UMRCQ, et les gens du
milieu. Généralement, on ne laisse pas traîner ces
problèmes. Quand on aura fait une consultation, on dira ce qu'on a
l'intention de faire. Mais, pour l'instant, je dois vous dire qu'il ne faut pas
paniquer du côté des
arénas car, à ma connaissance, on n'en a pas
accepté gros depuis deux an. On en a très peu accepté, je
pense - une seule - depuis deux ans. Mais comme les régions sont... Il y
a une répartition des arénas qui est très inégale
à travers les régions du Québec. Je vais examiner
l'ensemble du problème avant de faire quoi que ce soit dans ce domaine
et vous me permettrez, au moins, d'avoir sans doute cette sagesse d'examiner
l'ensemble du problème avant de donner une réponse trop
rapidement.
Le Président (M. Rochefort): II est 22 heures. À
moins d'un consentement, nous allons ajourner nos travaux. Nos travaux sont
ajournés à demain matin, 10 heures, à la même
salle.
(Fin de la séance à 21 h 59)