Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures cinquante minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
des crédits budgétaires de l'OPDQ pour l'année
financière 1987-1988. Est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires, M, le ministre?
Crédits de l'Office de
planification et de développement du
Québec
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Avec votre permission, je récupère un texte que je voudrais
donner au député de Lac-Saint-Jean.
Une voix: On va en faire des photocopies.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, des photocopies,
parfait! On peut peut-être commencer. J'imagine que le
député de Lac-Saint-Jean l'aura à temps. Alors, pour
réchauffer l'atmosphère, je pourrais peut-être vous
signaler que je suis accompagné de M. Gagnon, président-directeur
général de l'OPDQ, qui, lui-même, est accompagné de
membres de son personnel qu'il voudra bien nous présenter pour le
bénéfice de tout le monde.
M. Gagnon (Jacques): Certainement.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Gagnon.
M. Gagnon: Je vous présente M. Deland, directeur
général adjoint à l'OPDQ, M. Delaunay, directeur de
l'administration, M. D'Amours, responsable des finances, M. Boucher, directeur
des politiques régionales à l'OPDQ, Mme Lantier, adjointe au
président, et M. Lehouillier, du service des communications de
l'OPDQ.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Gagnon, nous vous souhaitons la bienvenue à la commission de
l'aménagement et des équipements, de même qu'aux personnes
qui vous accompagnent.
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M, Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
suis heureux, pour la deuxième année, d'avoir l'honneur de
présenter les crédits de l'OPDQ pour l'année 1987-1988. Je
voudrais souligner, au départ, comme je viens de le faire, la
présence de M. Gaqnon, président-directeur qénéral
de l'office, ainsi que de ceux qui l'accompaqnent et les remercier pour leur
collaboration précieuse à la préparation des documents
reliés aux crédits de cet organisme dont j'assume la
responsabilité. Je voudrais également remercier l'équipe
de l'OPDQ pour la qualité du travail réalisé en 1986-1987,
en regard de la poursuite des objectifs gouvernementaux en matière de
développement régional.
Avant de procéder à la présentation proprement dite
des crédits, j'aimerais, si vous le permettez, effectuer un court bilan
des principaux dossiers de l'OPDQ. Je m'attarderai tout particulièrement
à la dynamique de la concertation gouvernement-régions et
à la nouvelle carte des réqions administratives. Ce sont,
d'ailleurs, là les deux priorités identifiées en janvier
et février 1986 par le COMPADR, priorités que j'ai
décrites l'an dernier lors de la présentation des crédits
de l'OPDQ.
Le "partnership" gouvernement-régions. À cette même
présentation des crédits, j'avais également noté
que "l'existence des tables de concertation doit être vue essentiellement
dans l'optique d'une politique cohérente en matière de
développement régional et d'une utilisation maximale des
ressources humaines et financières face au potentiel des
régions".
Je souhaitais que les sommes d'arqent investies dans le
développement réqional ne contribuent pas à gonfler les
structures régionales de toutes sortes au détriment des
priorités à mettre de l'avant, bien qu'il en faille un minimum
pour mener à bien l'organisation d'une conférence
socio-économique régionale.
De plus, et j'ai eu l'occasion à maintes reprises d'exprimer le
point de vue de notre gouvernement è ce propos, le développement
des régions se devait de reposer sur une responsabilité
partagée et équilibrée entre, d'une part, les
députés, les élus municipaux et les agents de
développement socio-
économique dans chacune des régions et, d'autre part, le
gouvernement du Québec.
Ainsi, du côté gouvernemental, il nous fallait trouver une
formule qui fasse en sorte que tous les ministères et organismes
unissent leurs efforts pour répondre le plus adéquatement
possible aux priorités identifiées lors des sommets
socio-économiques régionaux. Ainsi, tout en reconnaissant que
l'organisation des sommets est sous la responsabilité première
des intervenants régionaux, le gouvernement du Québec se devait,
à tout le moins, de mettre en place les mécanismes
nécessaires et essentiels au suivi des engagements gouvernementaux
retenus.
C'est dans cette perspective que le COMPADR, Comité
ministériel permanent de l'aménagement et du développement
régional, m'a confié, en février 1986, ainsi qu'à
mon collègue de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du
revenu, M. Pierre Paradis, de qui relevait le Secrétariat des
conférences socio-économiques, le soin de préparer un
mémoire réexaminant la formule actuelle des sommets
régionaux afin, entre autres, de mieux faire ressortir les orientations
politiques de notre programme Maîtriser l'avenir en matière
de développement régional et de traduire les
préoccupations du comité ministériel concernant les
modalités d'organisation des sommets socio-économiques
régionaux.
Pour alimenter notre réflexion à ce propos, étant
donné leur état d'avancement à l'élection de notre
gouvernement en décembre 1985, nous avons eu l'occasion de participer
à la préparation et à la tenue des sommets
régionaux des Laurentides et de l'Outaouais, selon l'approche et les
modalités qui prévalaient à ce moment-là. La
solidarité manifestée dans la préparation de ces sommets,
les axes de développement dégagés par l'ensemble des
intervenants et l'identification commune de priorités de
développement sont autant d'éléments d'une
véritable action concertée qui ne pouvait laisser
indifférent.
Par exemple, dans l'Outaouais, sur 182 projets discutés dans les
phases préparatoires au sommet, les intervenants de la région ont
réussi le difficile exercice de faire eux-mêmes des choix pour,
finalement, ramener à 65 le nombre de projets retenus pour le sommet.
C'est donc dire le sérieux qui anime ceux qui les organisent et la
capacité des régions de prendre en main leur propre
développement et de faire elles-mêmes les choix qui s'imposent. Un
tel filtrage des projets par les intervenants des régions assure du
même coup qu'il s'agit bel et bien là de priorités de
développement.
Par contre, du même souffle, nous avons constaté, avec la
formule des sommets régionaux qui prévalait, que le gouvernement
était mal préparé pour donner suite aux priorités
de développement retenues et aux engagements qui étaient les
siens. Par exemple, pour chacun des sommets, le gouvernement formait des
comités ministériels ad hoc. Ces comités assumaient la
responsabilité des sommets. Or, ils n'étaient en fait
intégrés à aucune structure décisionnelle de
l'appareil gouvernemental. Il est facile d'imaginer alors le faible poids
politique des ces structures ad hoc qui, plus souvent qu'autrement, se
perdaient dans les dédales de l'administration publique et
disparaissaient après la tenue des sommets.
Autre exemple: bien qu'on ait prévu la formation d'un
comité de suivi des sommets à l'intention des intervenants des
réqions, aucun mécanisme de suivi valable au sein même du
gouvernement du Québec n'a été prévu. De
même, aucun rôle de coordination de l'action gouvernementale n'a
été reconnu formellement à un ministère ou à
un organisme dans chacune des régions du Québec. Cette même
coordination était à peu près inexistante au niveau
central.
Je pourrais également ajouter à ces exemples le rôle
limité des députés à la participation des sommets
et l'absence d'une garantie minimale envers le milieu quant au respect des
engagements gouvernementaux suivant la tenue d'un sommet.
Pour toutes ces raisons, le gouvernement du Québec, sans
négliger les acquis, se devait de confirmer sa responsabilité
politique à l'éqard des conférences
socio-économiques régionales et surtout de donner aux
régions les garanties minimales quant au respect des engagements
gouvernementaux par l'introduction d'une formule reposant sur la signature
d'ententes-cadres gouvernement-régions. Nous nous devions
également d'intégrer au sein même de l'administration
gouvernementale cette préoccupation du gouvernement du Québec en
matière de développement régional basée
essentiellement sur un véritable "partnership"
gouvernement-régions.
C'est donc à partir du constat que je viens de présenter
ici et en conformité avec les engagements de notre gouvernement, soit
d'associer directement les agents de développement
socio-économiques, les députés et les élus
municipaux au développement des réqions, que le Conseil des
ministres, à sa réunion du 23 juillet 1986, décidait de
poursuivre la tenue des sommets socio-économiques régionaux et de
confirmer la tenue, en 1987, des quatre sommets régionaux
déjà annoncés dans les réqions de
l'Abitibi-Témiscamingue, de la Gaspésie, de la Côte-Nord et
de la Montérégie. Comme vous le savez maintenant, le sommet de
l'Abitibi-Témiscamingue s'est tenu les 9, 10 et 11 avril dernier, celui
de la Montérégie, les 29 et 30 mai, alors que celui de la
Côte-Nord est actuellement en préparation. Quant au sommet de la
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, nous en avons fait l'annonce le 3
avril dernier.
Deuxièmement, le Conseil des ministres
décidait également d'accepter d'apporter les ajustements
proposés à la formule actuelle de manière à
rencontrer les objectifs suivants: premièrement, mettre davantage
l'accent sur la réalisation de projets significatifs pour le
développement économique de la région et qu'en plus de
l'aspect économique les aspects sociaux, éducatifs et culturels
ne soient pas négligés dans la concertation
gouvernement-régions; deuxièmement, reconnaître davantage
les engagements pris de part et d'autre et s'assurer que les projets qui seront
retenus lors des sommets impliquent, entre autres, une participation
financière du milieu; troisièmement, mieux circonscrire les
engagements gouvernementaux; quatrièmement, élargir la
participation des députés et des élus municipaux, et
s'assurer également que les députés de l'Opposition soient
associés au processus de la préparation, ainsi qu'aux
délibérations des conférences socio-économiques
régionales; cinquièmement, baliser la participation du
gouvernement fédéral et s'assurer que les représentants du
gouvernement fédéral soient invités à titre
d'observateurs aux conférences socio-économiques
régionales (dans cette foulée, nous analysons
l'opportunité de signer une entente de développement
régional Canada-Québec); sixièmement, instaurer une forme
de régularité et de permanence è la concertation
gouvernement-régions; septièmement, améliorer certaines
modalités du déroulement des sommets socio-économiques
régionaux.
Le troisième point, M. le Président, de cette
décision: conformément à notre programme politique
Maîtriser l'avenir, nous avons retenu le scénario axant la
préparation des sommets socio-économiques régionaux sur la
conclusion d'une entente-cadre de développement de quatre ans avec
chaque région et la tenue, à la mi-période de l'entente,
d'une conférence biennale impliquant le ministre responsable du
Développement régional et le comité du suivi d'un sommet.
(12 heures)
Je voudrais souligner au passage que deux conférences biennales
ont été prévues pour l'année 1987, soit celle de
l'Estrie qui s'est déroulée le 24 avril et celle du
SaguenayLac-Saint-Jean, qui intéresse très certainement le
député de Lac-Saint-Jean compte tenu de certains écrits
que j'ai vus il n'y a pas tellement longtemps, qui se tiendra à
l'automne.
Quatrième élément de la décision: de confier
la responsabilité ministérielle de l'organisation de ces sommets
socio-économiques et de l'entente-cadre de développement avec les
régions au ministre responsable du Développement régional
et, administrativement, à l'Office de planification et de
développement du Québec; à cette fin, transférer
les effectifs du Secrétariat des conférences
socio-économiques affectés aux sommets régionaux à
l'OPDQ. Donc, cette organisation bicéphale prenait fin le 23 juillet
1986, au plus grand bénéfice des citoyens des régions.
Cinquièmement, de confier au Comité ministériel
permanent de l'aménagement et du développement régional la
responsabilité politique des conférences socio-économiques
régionales qui, pour les fins de ce mandat, pourrait s'élargir
à la participation des ministres plus directement concernés par
la problématique spécifique d'une région; à cette
fin, que soient identifiées les responsabilités du ministre
responsable de la région concernée lors d'un sommet
socio-économique et que le ministre de l'Industrie et du Commerce soit
associé è l'équipe ministérielle responsable des
sommets.
Sixièmement, de soumettre à l'autorisation
préalable du Conseil des ministres, l'entente-cadre de
développement avec une région et que l'autorisation
préalable à obtenir du Conseil des ministres pour l'entente-cadre
précise non seulement les projets retenus, mais également le
calendrier des déboursés, ainsi que le ministère
responsable.
Septièmement, de poursuivre l'intégration des conseils
régionaux de développement au comité de suivi des sommets
et que soit précisés davantage le rôle des comités
de suivi et leur importance relative dans le processus de concertation
gouvernement-régions; également, que l'aide gouvernementale aux
comités de suivi des sommets se limite à 250 000 $ entre les
sommets et à 350 000 $ l'année d'un sommet. Il faut, en effet,
éviter que la tenue des sommets régionaux, tel que je l'ai
signalé, ne vienne gonfler inutilement les structures au
détriment des priorités concrètes à mettre de
l'avant pour l'avenir.
Enfin, huitièmement, de reconnaître que le ministre
responsable du Développement régional disposera lors de chaque
sommet d'une certaine marge de manoeuvre budgétaire à être
préalablement établie avec le Conseil du trésor. J'y
reviendrai virtuellement pour en discuter à nouveau.
Voilà, pour l'essentiel, les grandes lignes de la décision
du Conseil des ministres, décision qui a, d'ailleurs, été
mise en application avec la tenue récente des sommets
socio-économiques de l'Abitibi-Témiscamingue et de la
Montérégie. Les résultats, il faut bien le dire, sont fort
encourageants et j'ai pu mesurer moi-même le niveau d'appréciation
des collègues de l'Opposition qui y ont participé, en particulier
en Abitibi où le député d'Abitibi-Ouest a, à
maintes reprises, félicité le gouvernement pour son ouverture
d'esprit.
En terminant sur cette question, je voudrais souligner que c'est la
première fois
au Québec qu'un gouvernement va aussi loin dans la
définition d'un nouveau cadre d'action du développement
régional. La décision du Conseil des ministres vient confirmer le
droit pour les régions d'établir elles-mêmes leurs
priorités de développement et de les négocier directement
avec les représentants du gouvernement du Québec par le biais
d'ententes-cadres. Par cette décision, l'administration gouvernementale
devra dorénavant composer avec les régions, puisque le
gouvernement a maintenant intégré une telle préoccupation
dans le processus décisionnel de l'appareil gouvernemental.
C'est, d'ailleurs, la raison pour laquelle, en plus de
l'intégration de ia volonté politique du gouvernement du
Québec en matière de développement régional au sein
du COMPADR, nous avons également procédé è le mise
sur pied, au central, d'un comité sous-ministériel de
concertation. Présidé par le président-directeur
général de I'OPDQ, ce comité réunit tous les
ministères directement concernés par les projets
présentés au gouvernement du Québec dans le cadre d'une
conférence socio-économique régionale. On ne peut exiger
une coordination de l'action des ministères et organismes en
régions pour répondre aux besoins de la concertation sans
s'assurer de l'existence de cette même coordination au niveau central. Un
tel comité permet donc au COMPADR d'avoir l'heure juste sur les grands
dossiers du développement des régions.
L'an dernier, lors de la défense des crédits de I'OPDQ, je
signalais que le COMPADR m'avait mandaté pour évaluer point par
point les décisions prises en 1985 -les six décrets, entre autres
- sur la nouvelle carte des régions administratives. Il ne s'agissait
pas de remettre en cause les consensus dégagés par les milieux
régionaux, mais bien de s'assurer qu'une nouvelle carte des
régions administratives puisse répondre à la fois aux
besoins de la concertation régionale et à ceux des
ministères et organismes gouvernementaux. Dans ce dernier cas, il faut
être en mesure d'expliquer clairement aux intervenants régionaux
les limites quant à la régionalisation des activités
gouvernementales, limites qui nous sont imposées par les finances
publiques.
En d'autres termes, je n'admets pas que l'on puisse, comme cela s'est
fait en 1985, décréter, d'abord, les nouvelles limites des
régions et analyser après coup les conséquences de ces
décisions au sein des ministères et organismes gouvernementaux.
Le gouvernement du Québec risque ainsi de décevoir tout le monde,
car il nous faut tenir compte au préalable des impacts financiers de
telles décisions sur le budget de l'État et surtout trouver la
formule la moins coûteuse possible qui puisse stimuler
concrètement le "partnership" gouvernement- régions. Le COMPADR a
donc décidé de pousser plus à fond l'analyse, tout en
retenant comme base le consensus dégagé par les intervenants
régionaux quant aux limites des nouvelles régions.
Cela étant dit, la révision des limites des régions
administratives a fait l'objet de nombreuses consultations au cours de
l'année 1986-1987, tant auprès des agents
socio-économiques régionaux, des députés et des
élus municipaux qu'auprès des ministères et organismes
gouvernementaux.
Si ces consultations ont permis de faire ressortir un fort consensus de
la part des intervenants réqionaux quant à la définition
des limites des nouvelles régions, il nous faut constater que la
négociation avec les ministères et organismes gouvernementaux,
quant à leur présence dans chacune des régions et aux
implications financières qui en découlent, aura sûrement a
affronter un front de résistance et s'avère plus longue que
prévue.
La comparaison est toujours très facile. Si vous offrez à
quelqu'un de pouvoir travailler dans un endroit où il y a un
cégep, une université, du baseball, du théâtre et
des bons films et que vous lui offrez d'aller dans un endroit où il
risque de n'avoir qu'une école élémentaire et secondaire,
sans théâtre, sans baseball, à moins qu'il n'y ait du
baseball local, son choix est vite fait. C'est l'égoïsme personnel
qui prime, avant même le service aux régions.
Malgré tout, les négociations avec les ministères
et organismes qouvernementaux tirant à leur fin, je puis vous assurer
que très prochainement je serai en mesure de déposer un
mémoire au Conseil des ministres afin d'officialiser dans les meilleurs
délais la nouvelle carte des régions administratives.
Enfin, en ce qui concerne la région de la
GaspésieÎles-de-la-Madeleine, j'avais convenu avec les
préfets des MRC concernés, le 3 avril dernier, de la tenue d'une
assemblée spéciale qui aura lieu le 6 juin prochain et au cours
de laquelle les députés, les élus municipaux et les agents
socio-économiques pourront débattre de la question et
définir une position commune.
Le "partnership" gouvernement-régions exige une plus grande
emprise des décideurs politiques locaux sur leur développement et
les services publies se doivent de s'ajuster è ces besoins
exprimés par leur clientèle. C'est la toile de fond qui guide
notre démarche dans la confection de la nouvelle carte des
régions administratives.
J'aimerais maintenant vous entretenir brièvement de quelques
dossiers majeurs actuellement en préparation à l'OPDQ ou sur le
point d'être complétés, puisqu'il faut bien, à la
lumière d'un bilan fait pour la dernière année, tracer les
lignes de conduite que nous entendons suivre ou, du moins, les principaux
dossiers sur lesquels nous travaillerons au
cours de la prochaine année pour qu'au moment de l'étude
des crédits l'an prochain l'on puisse à nouveau faire ce bilan de
ce que nous avons engagé comme démarches.
En premier lieu, je voudrais vous faire part de la signature prochaine
d'un protocole entre l'OPDQ et les dix organismes régionaux de
concertation et de développement. Le contenu de ce protocole,
réalisé en étroite collaboration avec les conseils
régionaux de développement associés du Québec, les
CRDAQ, vient consacrer le "partnership" gouvernement-régions
préconisé par notre gouvernement et fait donc suite à la
décision du Conseil des ministres du 23 juillet 1986, que je viens de
présenter. D'ailleurs, cette signature aura lieu le 22 juin.
Par ce nouveau mode de relations dans le processus de concertation
régionale, le gouvernement du Québec veut clairement indiquer que
les organismes régionaux de concertation et de développement sont
des partenaires privilégiés dans les débats et les
décisions touchant le développement des régions. En plus
de préciser les obligations des parties au plan de la concertation
régionale, le protocole viendra préciser les
responsabilités de chacun en regard des conférences
socio-économiques régionales et des rencontres biennales.
Par ailleurs, je voudrais annoncer que, pour la première fois au
Québec, l'OPDQ entreprendra, en 1987, la tenue de colloques annuels
d'envergure provinciale sur les grandes préoccupations en matière
de développement régional. Le premier de ces colloques,
prévu en octobre prochain a l'Université du Québec
à Rimouski, portera essentiellement sur le financement du
développement régional. Il permettra, en particulier aux agents
de développement socio-économiques et aux divers paliers
intermédiaires entre les promoteurs de projets et les pourvoyeurs de
fonds, d'établir les paramètres de base propres à assurer
un financement plus adéquat du développement régional.
Quelque 200 participants sont attendus à ce colloque. Les composantes de
l'Université du Québec seront étroitement associées
à l'organisation de ces colloques, ce qui répond à une
volonté gouvernementale et du milieu universitaire lui-même de
mobiliser l'ensemble des forces vives du milieu au développement des
régions. À mon avis, on oublie trop souvent la force
créatrice que représentent les universités dans chacune
des régions du Québec.
De même, nous nous préparons à négocier une
entente Canada-Québec spécifique au développement
régional. Par cette entente, nous visons à établir avec le
gouvernement fédéral une plus grande cohérence dans les
interventions gouvernementales ayant une incidence directe sur le
développement des régions.
Dans le même ordre d'idées, l'OPDQ suit activement
l'évaluation de la politique canadienne de développement
régional. Comme vous le savez, c'est en juin 1966 qu'un groupe de
travail auquel le gouvernement du Québec était associé a
été mis sur pied à cette fin. Nous y avons fait valoir nos
préoccupations dans le but de les faire inscrire dans les nouvelles
orientations de la politique canadienne, politique qui considère
davantage le développement régional sous son angle
multisectoriel, ce qui, il va sans dire, est plus conforme aux positions que
nous défendons en matière de développement
régional. Nous entendons donc suivre de près les impacts de cette
évaluation et les modifications qui seront apportées à la
politique canadienne.
Le libre-échange, c'est bien connu, aura des impacts importants
sur l'économie canadienne et québécoise. Plusieurs
ministères ont préparé è cette fin des
études d'impact du libre-échange dans leurs secteurs
d'activité respectifs. C'est pourquoi, dans le but de faire
également ressortir la perspective régionale du
libre-échange, l'OPDQ suit de très près l'avancement des
études sectorielles. J'entends donc, à titre de ministre
responsable du Développement régional, mesurer les impacts du
libre-échange sur les activités des régions du
Québec. C'est pourquoi l'OPDQ est étroitement associé aux
travaux du Comité ministériel permanent du développement
économique sur cette question.
L'office s'intéresse aux villes monoindustrielles, un sujet d'une
importance majeure pour le Québec. Vous n'êtes pas sans savoir
qu'il y a environ 350 000 personnes réparties dans plus de 60
localités de 2000 habitants et plus qui vivent dans ces milieux.
Contrairement à une croyance répandue, ces localités se
situent partout au Québec et non seulement dans des endroits
éloignés. Jusqu'ici, la règle de conduite adoptée a
été d'essayer de remédier à des problèmes
quand ceux-ci survenaient, par exemple, lors de la fermeture de l'entreprise
principale. Cette façon de faire engendre plus de frustration qu'autre
chose, car il n'est pas facile de trouver des solutions satisfaisantes dans une
situation d'urgence.
Notre objectif est d'éviter le plus possible que les villes
monoindustrielles ne se retrouvent dans des situations de non-retour. Nous
faisons le pari qu'il y a des moyens, en unissant les efforts des gens de ces
milieux et ceux des gouvernements, de les renforcer en diversifiant
principalement leur base économique. Des rencontres avec plusieurs
interlocuteurs nous indiquent que c'est une piste réaliste. Au cours des
prochains mois, nous aurons l'occasion de consulter certains ministères
sur ce sujet et par la suite d'adopter une politique d'intervention à
cette fin.
L'OPDQ travaille également à définir
une politique en milieu rural, apte à mieux guider ses
interventions. En fait, les milieux ruraux préoccupent le gouvernement
depuis un bon nombre d'années. Actuellement, force est de constater que
ces milieux connaissent des difficultés importantes résultant,
entre autres, de la perte de population, de la diminution des activités
économiques et d'une carence dans les services. De plus, à la
faveur de l'industrialisation, ces milieux ruraux ont subi de fortes
transformations et le gouvernement doit maintenant se donner une vision
d'ensemble pour mieux harmoniser ses interventions. C'est donc a cette
tâche que s'est attaqué l'OPDQ depuis le mois de mai dernier.
Le développement technologique des régions n'est pas
seulement un sujet à la mode, mais une question qui préoccupe
à là fois le gouvernement et les leaders régionaux. Les
dossiers discutés lors des différents sommets
socio-économiques en sont la preuve, ainsi que les demandes de
financement adressées annuellement au Fonds de développement
régional.
Ce n'est pas par hasard que les gens des régions
s'intéressent à ce sujet, car, d'une part, l'implantation de
nouvelles technologies en régions est une condition essentielle à
leur développement futur et, d'autre part, il n'est pas évident
que les nouvelles technologies s'implantent d'elles-mêmes. C'est à
partir de ces constats que nous préparons actuellement une politique
d'intervention dont le but est de faciliter l'implantation de nouvelles
technologies en régions. C'est un domaine qui intéresse plusieurs
partenaires, ministères, malsons d'enseignement, corporations
professionnelles, et nous visons è ce que ceux-ci unissent leurs efforts
pour améliorer le développement en régions.
Dans la préparation de ces politiques, un fil conducteur nous
oriente. Il faut laisser un leadership majeur aux intervenants des
régions.
En conclusion, voilà autant de dossiers è l'étude
qui montrent bien la volonté de notre gouvernement de faire en sorte que
ses orientations en matière de développement régional
soient mieux précisées, qu'elles se doivent de faire l'objet
d'une évaluation constante et que, par conséquent, elles soient
plus conformes aux réalités changeantes du développement
des régions. C'est autour de ce principe que j'entends axer les
interventions de l'OPDQ pour les prochaines années.
Si vous me le permettez, je présenterai maintenant les
crédits de l'OPDQ pour l'année 1987-1988, en insistant tout
particulièrement sur ses deux programmes d'aide financière, soit
le Fonds de développement régional, le FDR, mieux connu sous ce
nom, et le programme expérimental de création d'emplois
communautaires, qui est communément appelé PECEC. (12 h 15)
L'enveloppe budgétaire accordée è l'office totalise
cette année 55 700 000 $ comparativement è 55 900 000 $ en 1986,
1967.
L'OPDQ consacrera à son administration 8 400 000 $ en 1987-1988
comparativement à 7 200 000 $ en 1986-1987. L'augmentation du budget
à ce chapitre, soit 1 200 000 $ est principalement attribuable, comme je
l'ai signalé, à la décision du Conseil des ministres de
transférer è l'OPDQ la responsabilité administrative de
l'organisation des conférences socio-économiques
régionales. Quant aux effectifs permanents de l'office, leur nombre
reste le même, soit 138.
L'aide à la consultation atteint 3 800 000 $ en 1987-1988
comparativement à 3 700 000 $ en 1986-1987. La faible augmentation du
budget à cet élément s'inscrit également dans le
cadre de la volonté politique du gouvernement de ne pas augmenter
indûment le budget des organismes régionaux de concertation et de
développement au détriment des projets concrets de
développement à mettre de l'avant. Nous poursuivons donc en
1987-1988 l'intégration des CRD aux comités de suivi des sommets
et, tel que spécifié dans la décision du Conseil des
ministres, l'aide gouvernementale à ces comités se limitera
à 250 000 $ par année et à 350 000 $ l'année de la
tenue d'un sommet.
Tel que le discours sur le budget l'évoquait récemment,
l'enveloppe allouée au Fonds de développement régional
demeurera au même montant que l'an dernier, soit 22 400 000 $. En plus de
poursuivre la réalisation de projets amorcés en 1986-1987,
l'enveloppe du FDR servira è créer de nouveaux projets
structurant pour le développement socio-économique des
régions. À titre d'exemple, en 1986-1987 l'OPDQ, par le biais du
Fonds de développement régional, a appuyé, pour une somme
de près de 2 000 000 $, la construction de motels et d'incubateurs
industriels dans les régions du SaguenayLac-Saint-Jean, de
Québec, de la MauricieBois-Francs et de l'Estrie. Les promoteurs
du milieu ont fait preuve d'un dynamisme peu commun dans la mise sur pied de
ces motels et de ces incubateurs industriels, et les résultats sont
tangibles, tant par la création d'emplois que par l'effet
d'entraînement de tels projets sur l'activité économique
des milieux concernés.
En premier lieu, et comme je le signalais l'an dernier lors de la
défense des crédits de l'OPDQ, "le développement
régional ne se limite pas qu'au Fonds de développement
régional". Il serait, en effet, utopique pour le gouvernement de faire
croire que l'indicateur d'appui aux régions est basé sur un
budget de 20 000 000 $ ou 25 000 000 $. Il faut plus que cela pour
stimuler un véritable "partnership" gouvernement-régions.
Je crois essentiellement que tous les ministères et organismes
gouvernementaux se doivent d'être partie prenante à la
concertation régionale et qu'il faut que l'administration publique au
central sente bien une volonté politique à cet égard.
Bref, il nous fallait changer des attitudes. C'est, d'ailleurs, la
raison principale qui a incité le Conseil des ministres, pour la
première fois au Québec, à intéqrer la
préoccupation du développement régional dans le processus
décisionnel de l'appareil gouvernemental et à rendre obligatoire
la participation des ministères et organismes gouvernementaux aux
objectifs poursuivis par les conférences socio-économiques
régionales. Bien sûr, on ne pourra changer les attitudes en une
semaine ou deux, mais il faut bien le dire, de manière très
évidente, la volonté est là.
C'est le COMPADR élargi qui assume cette responsabilité,
en plus, bien sûr, du comité interministériel
créé au central et présidé par le
président-directeur général de l'OPDQ. Fondamentalement,
il nous fallait faire en sorte que les priorités de développement
régional identifiées par les milieux lors de sommets
régionaux puissent influencer directement la programmation des
ministères et organismes gouvernementaux.
En plus de cette volonté politique du gouvernement, le Conseil
des ministres a accepté, comme je le signalais au début de cette
présentation, que, à titre de ministre responsable du
Développement régional, je puisse disposer, à chacune des
conférences socio-économiques régionales, d'une marge de
manoeuvre budgétaire à être préalablement
établie par le Conseil du trésor. Je ne pouvais, en effet,
accepter le carcan d'un budget fixe du FDR et être restreint
aveuglément au début de l'année à une enveloppe
globale sans tenir compte des priorités de développement
régional identifiées lors des sommets prévus. Ainsi, le
budget du FDR offre maintenant une flexibilité supplémentaire
qu'il n'avait pas dans le passé, avec l'ajout d'argent neuf au fur et
à mesure de la tenue des sommets.
Cette politique d'ensemble du gouvernement du Québec porte fruit
et a été appliquée avec succès pour la
première fois lors de la tenue du sommet socio-économique de
l'Abitibi-Témiscamingue, les 9, 10 et 11 avril, dernier à Amos.
Le budget des engagements gouvernementaux totalise, en effet, 137 600 000 $ et,
dans la plupart des cas, il s'agit d'ajustements apportés à la
programmation des ministères et organismes en fonction des
priorités du milieu.
Pour prendre un exemple que je connais bien, celui du ministère
des Transports, nous avions déjà ajusté notre
programmation dans le but de dégager quelque 70 000 000 $ pour les
besoins de ce sommet. Devant la pertinence des priorités
identifiées, nous y avons ajouté, lors de la tenue du sommet, une
somme de 7 000 000 $. Le ministère des Transports devra donc s'ajuster
aux besoins de la région de l'Abitibi-Témiscamingue. 137 000 000
$, c'est six fois plus que le budget du Fonds de développement
régional.
De plus, sur le total des engagements gouvernementaux, je disposais,
à titre de ministre responsable du Développement régional,
d'une somme de 7 000 000 $ dont 4 000 000 $ seront puisés a même
les budgets du FDR. En conformité avec les décisions du Conseil
des ministres, j'ai donc obtenu du Trésor une marqe de manoeuvre
budgétaire de 3 000 000 $ en argent neuf qui viendra s'ajouter aux
budgets réguliers du FDR. C'est donc dire que les crédits de 22
400 000 $ prévus en 1987-1988 ne tiennent pas compte de la nouvelle
flexibilité introduite à ce programme, flexibilité qui
reconnaît que les impératifs de la planification budgétaire
à tout prix ne doivent pas nous faire perdre de vue la
réalité concrète du développement des
régions. Enfin, grâce à la dynamique de la concertation
régionale, nous visons à infléchir davantage l'action
gouvernementale en fonction des priorités du milieu et à nous
assurer que les politiques sectorielles des ministères et organismes en
tiennent compte.
Enfin, en ce qui concerne le PECEC, les crédits prévus
pour 1987-1988 sont de l'ordre de 21 000 000 $ comparativement à 22 500
000 $ en 1986-1987. Ce programme, maintenant sous l'entière
responsabilité de l'OPDQ, s'adapte particulièrement bien à
certains égards aux besoins et aux spécificités des
régions. Par ce programme, nous visons donc à stimuler
l'initiative et le dynamisme des promoteurs privés dans chacune des
réqions en tenant compte des secteurs d'excellence à
développer. De plus, l'aspect déconcentré du programme en
régions offre, à n'en pas douter, un certain nombre d'avantaqes
au-delà même de son aspect d'aide financière.
Il permet, entre autres: 1° d'obtenir rapidement l'aide technique,
professionnelle et financière de nombreux ministères et
organismes gouvernementaux, le PECEC étant le dernier coup de pouce
financier après que toutes les autres sources possibles de financement
ont été épuisées; 2° de substituer dans bien
des cas à l'aide financière une aide technique efficace qui vise
à identifier d'abord les contraintes réelles à la
réalisation d'un projet viable; 3° de mobiliser sur place, en plus
des promoteurs concernés, un ensemble d'autres intervenants et de
relayeurs tels que commissariats industriels et institutions
financières; 4° avoir l'assurance que le ou les projets
concernés ont reçu toute l'attention nécessaire de la part
des
intervenants gouvernementaux, tant provinciaux que
fédéraux, et des autres intervenants du milieu; bref, c'est
l'effet des vases communicants qui oblige à pousser l'analyse des
dossiers è fond; 5° de détecter rapidement, par une bonne
connaissance des réalités régionales et la concertation
constante avec les agents de développement du milieu, la
viabilité d'un projet et sa rentabilité pour l'ensemble de la
communauté; souvent, les commissariats industriels assument cette
responsabilité en plus de celle d'animateur de leur milieu; 6°
d'éviter un appui indu à toute forme de projet de création
d'entreprises dans un secteur d'activité lourdement saturé;
7° d'optimaliser l'impact des programmes d'aide gouvernementaux, notamment
par le mixage d'aides financières en provenance de divers paliers de
gouvernement ou de ministères différents; 8° d'assurer la
création d'emplois permanents et durables.
Tout en conservant ces acquis, il y a, toutefois, place à
l'amélioration. En conformité avec l'approche gouvernementale en
matière de développement régional, il nous faut
réfléchir, entre autres, à l'administration du programme
en regard de l'imputabilité politique du ministre responsable et plus
particulièrement quant à son efficacité à
répondre aux demandes des promoteurs.
Bref, je crois que le PECEC se doit d'évoluer en fonction des
attentes exprimées par les intervenants régionaux eux-mêmes
et nous sommes en train d'étudier de près les options possibles,
l'objectif étant constamment de stimuler le "partnership"
gouvernement-régions.
Voilà l'essentiel des propos que je voulais tenir en ce
début d'analyse des crédits, M. le Président, étant
convaincu que nous aurons très certainement l'occasion d'élaborer
davantage et de fouiller des aspects qui paraissent à mes
collègues de la majorité de l'Opposition plus susceptibles
d'attirer leur attention.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean, des remarques préliminaires?
M. Jacques Brassard
M. Brassard: Merci, M. le Président. Quelques remarques
préliminaires à la suite de l'exposé du ministre. Tout en
me réjouissant, bien sûr, d'abord, de la poursuite des sommets
régionaux, avec certaines modifications sans doute appropriées,
et du maintien également de la consolidation des organismes de
concertation régionale, je dois dire, cependant, qu'il n'en demeure pas
moins que toute une série de décisions prises par le
gouvernement, pas nécessairement directement par le ministre responsable
du
Développement régional, se sont avérées,
à mon avis, néfastes aux régions. Je les
énumère très rapidement. Cela a été,
d'abord, l'arrêt assez brutal de l'expérience de
régionalisation de Radio-Québec, décrété par
le ministre des Communications, avec les remous que cela a créés.
Cela a été également la privatisation de Quebecair, qui a
eu pour effet de détériorer les services aériens dans
plusieurs régions du Québec. Cela a été
également, tout récemment, la fin du programme d'aide aux
télévisions communautaires, lesquelles sont, d'abord et avant
tout, implantées dans les régions, surtout dans les
régions périphériques. Cela a été aussi,
depuis plusieurs mois, de la part de la ministre des Affaires culturelles, un
moratoire sur les équipements culturels avec les effets négatifs
que cela entraîne dans les régions, bien sûr, où on a
beaucoup de projets d'équipements culturels qui sont sur la tablette,
pourrait-on dire. Cela a été également la disparition
regrettable, è mon avis, des coopératives de développement
régional, décrétée par le ministre de l'Industrie
et du Commerce, alors que, pourtant, la performance de ces institutions
était remarquable en termes de créations d'emplois et de projets
annoncés. Cela a été également l'abolition des
plans régionaux agro-alimentaires, qui permettaient de répondre
à des besoins spécifiques dans les régions
périphériques. Je donne cela comme exemple: un troisième
plan triennal agro-alimentaire qui avait vu le jour chez nous, a
été finalement mis au rancart après seulement un an
d'application.
Le budget d'immobilisations du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche, également, dégringole de façon
catastrophique. Cela m'apparaît important de le signaler,
particulièrement au chapitre du plein air, des parcs et des
réserves, parce que ce sont, la plupart du temps, des immobilisations
qui ont comme point de chute les régions. Ce budget est passé de
77 600 000 $, en 1985-1986, soit le dernier budget de l'ancien gouvernement,
à 62 400 000 $, en 1986-1987, et maintenant à 53 200 000 $, en
1987-1988: en deux ans, donc, une réduction substantielle de près
de 15 000 000 $ dans un volet qui a, évidemment, des
répercussions dans les régions. Le maintien du Fonds de
développement régional au même niveau que l'an
passé, soit à 22 300 000 $ - c'est ainsi depuis deux ans - alors
qu'il avait pourtant atteint, au cours des deux années
précédentes, 35 500 000 $, en 1985-1986, et 33 000 000 $, en
1984-1985, a, évidemment, un effet de freinage inévitable sur un
certain nombre de projets en régions.
Nous sommes, quant a nous, du c6té de l'Opposition,
arrivés à la conclusion que le gouvernement libéral n'est
pas particulièrement sensible au développement et aux
préoccupations des réqions, quand on regarde la liste de
ses décisions, iI néglige trop souvent d'évaluer l'impact
de ses décisions sur la vie régionale. Il nous est difficile
d'affirmer que la préoccupation du développement régional
constitue pour ce gouvernement une priorité.
Dans ces conditions, M. le Président, j'en suis arrivé
à la conclusion, et j'en suis maintenant persuadé, que l'une des
façons, en tout cas - peut-être pas la seule - pour le
gouvernement d'exprimer sa volonté politique de favoriser le
développement régional, si cette volonté existe, bien
sûr, ce serait de créer un véritable ministère de
l'aménagement et du développement régional qui se
substituerait à l'OPDQ. Je suis persuadé que la mise en place
d'un véritable ministère de l'aménagement et du
développement régional permettrait d'assurer une présence
plus dynamique de l'appareil de l'État dans et pour les régions
et de mieux asseoir la concertation permanente entre l'État et les
régions, tout en assumant les responsabilités gouvernementales en
matière d'aménagement du territoire. Plus concrètement, ce
ministère devrait élaborer et mettre en oeuvre une
véritable politique de décentralisation au Québec. On en
parle beaucoup. Le ministre aussi en parle, à l'occasion, dans ses
discours et interventions, mais on ne peut pas dire qu'il y a
véritablement une politique de décentralisation au Québec,
actuellement. Ce ministère pourrait mettre en oeuvre une
véritable politique de décentralisation, entendue, bien
sûr, comme un transfert de pouvoirs vers les régions, les lieux
d'accueil pouvant être soit les municipalités, soit les MRC. (12 h
30)
De plus, le ministère devrait parrainer ou piloter en quelque
sorte la déconcentration de l'administration en mettant l'accent sur
l'adaptation des programmes gouvernementaux aux besoins des régions. Je
sais que c'est un souci constant du ministre. Il devra aussi, bien sûr,
assurer la coordination de l'activité gouvernementale en régions,
permettant, via des délégations régionales avec des
responsabilités accrues, d'arriver à des politiques et à
des programmes intégrés qui pourraient impliquer plus d'un
ministère et de mieux suivre aussi, par conséquent, la mise en
oeuvre des décisions des sommets régionaux.
Enfin, ce ministère devrait assumer toute la dimension de la
concertation régionale et, pour ce faire, il devrait disposer des outils
financiers adéquats, en particulier, nous le répétons
depuis 18 mois, un Fonds de développement régional aux ressources
accrues.
Bref, M. le Président, comme remarques préliminaires, la
création d'un ministère de l'aménagement et du
développement régional constituerait, à notre avis, une
réponse claire et la manifestation d'une volonté ferme, si tant
est qu'elle existe, du gouvernement de s'impliquer concrètement et de
façon crédible dans le développement des
régions.
Voilà pour mes remarques préliminaires.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je voudrais aborder un certain nombre de sujets,
évidemment, dont plusieurs ont été signalés dans
l'intervention du ministre, mais sur lesquels j'aimerais, cependant, revenir
pour obtenir, sans doute, plus d'informations.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Est-ce qu'il y a d'autres remarques? M.
le ministre.
Discussion générale
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. M. le
Président, vous conviendrez avec moi que la tradition parlementaire veut
qu'après ces exposés on puisse échanger un peu sur nos
visions communes ou notre analyse qui n'est pas nécessairement commune,
mais qui peut être fort différente. Je m'attendais un peu à
ce genre de réaction de la part du député de
Lac-Saint-Jean; c'est une copie presque conforme de sa déclaration du 10
septembre 1986, sauf un élément additionnel: la création
du ministère, que je qarderai pour en traiter à la fin, si vous
le permettez.
Je peux peut-être les reprendre un par un. D'abord, il a dit que
nous avions maintenu les sommets régionaux qui avaient été
créés par eux. Je ne me suis jamais caché pour dire qu'au
pouvoir nous avons trouvé des vertus à la tenue des sommets que
nous ne connaissions pas dans l'Opposition, compte tenu que son parti, au
pouvoir, nous avait tenus à l'écart de cet exercice très
significatif. À la pratique et à l'usage mes collègues du
Conseil des ministres, de même que mes collègues
députés de la majorité ont trouvé plusieurs vertus
à cet exercice extrêmement stimulant et très
précieux pour les régions. Il a salué aussi le fait que
nous signerons très prochainement un protocole avec les CRDAQ, le 22
juin. Après avoir reconnu ces mérites au gouvernement, M. le
député de Lac-Saint-Jean a fait état d'un certain nombre
de dossiers qui, quant à lui, selon son interprétation et son
analyse, étaient la marque très significative du respect que le
gouvernement actuel pouvait avoir des régions. On ne peut quand
même pas laisser passer ses affirmations.
Radio-Québec. Le gouvernement a définitivement pris une
décision que vous auriez dû prendre avant: une
Radio-Québec
au service des régions les plus défavorisées et non
pas au service des régions les mieux nanties. Je vais prendre deux
exemples précis. Moi, qui suis originaire de la Gaspésie, je me
souviens que, pendant de nombreuses années, j'ai pu capter un seul poste
de télévision, Radio-Canada. Je trouvais donc chanceux ceux qui
dans les grands centres pouvaient capter 10, 11 ou 20 postes. Je trouvais que
cela manquait à ma culture et à mon information, en termes de
moyens. J'ai donc vu le dossier effectivement avec le ministre des
Communications, au moment où il est sorti. Ce qu'il a fait, il a reconnu
et maintenu l'existence de Radio-Québec à Rimouski par exemple,
qui, elle, peut maintenant couvrir la Gaspésie en termes de diffusion,
donc, rendant accessibles un deuxième et un troisième postes de
télévision aux Gaspésiens. Cela, c'est intéressant.
Cela, c'est véritablement savoir s'occuper du développement
régional et avoir une préoccupation pour les gens qui,
effectivement, en avaient besoin.
Cela signifie quoi, Radio-Québec, dans la région de
Québec, ma région d'adoption? Cela signifie un poste additionnel
parmi tant d'autres. Rien de plus. Si vous avez très bien suivi la
réaction de la population, il n'y a pas eu beaucoup de manifestation
pour sauver Radio-Québec dans la région de Québec. Mais il
y a eu des préoccupations è Rimouski et, dans ce cas, cela a
été respecté, cela a été sauvé. II
faut donc avoir une certaine sensibilité à ce
phénomène; dans ce cas, cela a été très
clair et pour d'autres régions aussi,
Radio-Québec à Montréal? C'est un autre poste parmi
une marée de postes. Ce qui est important, c'est que les cotes de
popularité et d'écoute de Radio-Québec n'ont pas
chuté, contrairement à ce que vous aviez prévu, mais, pour
certaines émissions, ont augmenté. II faut voir non seulement
l'implantation d'une structure en régions, mais bien voir et
vérifier définitivement si cette structure sert bien les
intérêts des régions.
Un dossier que vous ne devriez pas aborder est celui de Quebecair parce
que là, vous allez toucher au ministre des Transports qui l'a
vécu avec toutes ses perturbations. Il pourra vous en parler très
longuement. Parce que des gens de votre propre philosophie ont très bien
supporté Quebecair dans le passé comme société
d'État par les deniers publics que vous avez alloués au fil des
ans, directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment, pour
maintenir en vie votre symbole national. Ce n'était pas la
qualité du service aux régions qui vous préoccupait;
c'était de maintenir le symbole dans les airs au Québec et sur le
plan international. C'était cela, votre préoccupation.
Lorsque je vous entends aujourd'hui venir nous dire que la
qualité du service s'est détériorée en
régions, j'ai de petites nouvelles pour vous. J'ai de qrosses nouvelles
pour vous. Il y a eu une période d'ajustement très significative.
C'est vrai qu'il y a eu des perturbations en cours d'année et des
ajustements. Vous venez d'une région où c'est peut-être le
plus frappant. On ne se plaint plus trop trop du service de Quebecair au
5aguenay--Lac-Saint-Jean parce que le service, aujourd'hui privatisé,
est meilleur qu'il ne l'était lorsque Quebecair était
société d'État. Avec les réactés, les gens
du secteur privé ont prouvé qu'ils étaient capables de
s'adapter aux conditions du marché et ont effectivement
réajusté leur tir à certains égards. Il reste
encore quelques problèmes de desserte qui sont des problèmes
traditionnels extrêmement difficiles à régler: des pointes
extrêmes, comme celle de Gaspé où le volume est très
peu élevé ou celle des Îles-de-la-Madeleine.
Quebecair perdait - on le sait maintenant, parce qu'on n'a jamais
été capable de le savoir avant - 1 500 000 $ par mois, ce qui
signifiait une perte de 18 000 000 $ annuellement uniquement au niveau du
fonctionnement. C'est le budget du Fonds de développement
régional. N'est-ce pas assez extraordinaire? Imaginez-vous ce qu'on
aurait pu faire, à l'OPDQ, avec 18 000 000 $ additionnels pour les
régions par rapport au service que Quebecair donnait aux régions.
Une fois privatisé, le même service se donne et on pourra
peut-être, éventuellement, frapper à la porte du ministre
des Finances, du Conseil du trésor, pour leur dire que cette
économie étant faite maintenant, on est disposé à
l'aménager à l'intérieur de PECEC et du Fonds de
développement régional ou peut-être d'autres programmes que
nous verrons éventuellement à mettre sur pied pour supporter
encore davantage les gens des régions.
La télévision communautaire, c'est fantastique! Est-ce
qu'on doit, comme gouvernement, subventionner une télévision
communautaire parce qu'elle s'appelle une télévision
communautaire ou si c'est parce qu'elle doit rendre un service à une
communauté? Est-ce qu'on doit subventionner une télévision
communautaire en plein coeur de la ville de Québec alors qu'il y a
toutes sortes de télévisions? Non, voyons donc! Ce n'est pas
cela, du développement régional. Du développement
régional, c'est subventionner, soutenir les télévisions
communautaires qui prennent la place ou sont l'extension de réseaux qui
desservent très mal certaines régions. C'est ce que l'OPDQ a fait
en prenant la relève, dans certains cas. Dans un comté que vous
connaissez bien, Chibougamau-Chapais, l'OPDQ est intervenu. C'est donc une
responsabilité gouvernementale. On a pris la relève, en cela, du
ministère des
Communications.
On est aussi intervenu de manière très significative dans
des régions très éloignées, très
isolées comme la Basse et la Moyenne-Côte-Nord sur le plan de la
télévision communautaire et sur le plan de la radio
communautaire. Cela a été accueilli à bras ouverts. C'est
véritablement là que la fonction de radio ou de
télévision communautaires prend son sens et non pas là
où il y a une très forte concentration de population, si celle-ci
est très bien desservie en matière de radio et de
télévision.
Le moratoire sur les équipements culturels? La
vérité a, tout de même, ses droits. C'est simple, vous avez
suivi dans le domaine culturel exactement le même "pattern" qu'au niveau
du gouvernement, c'est-à-dire endetter les générations
futures et ne pas vous préoccuper des équilibres gouvernementaux
sur le plan financier. Vous avez fonctionné par le service de la dette.
Ah! Je me souviens encore de Clément Richard qui se promenait un peu
partout et qui annonçait un musée ici, un musée là,
une prison aménagée en nouveau musée, partout au
Québec, engageant les générations futures sans savoir
exactement où il allait. C'était le premier élément
et c'est à cela que nous avons mis fin pour être capable de faire
le ménage et de savoir exactement où on en est rendu dans
l'endettement.
Deuxièmement, ce n'est pas illimité, le
développement culturel. Il ne s'agit pas uniquement de l'immobilisation,
mais des coûts récurrents pour le fonctionnement, et de la
capacité du milieu à s'impliquer. Il faut faire en sorte que, sur
les coups de fonctionnement, les gens soient pleinement conscients de ce qui va
arriver par la suite.
Je pourrais continuer, prendre les cas un par un, sans même me
référer à mes notes, parce que je le vis quotidiennement
et que, dans chacun des cas, il y a des raisons, des explications à
donner à une situation comme celle-là. Cela ne veut pas dire,
pour autant, que tout est parfait. Au contraire, cela veut dire qu'il reste
encore beaucoup de choses à améliorer en matière de
développement régional, cela veut dire qu'effectivement il faut
continuer. Il ne s'agit pas seulement et uniquement de dire que c'est un
gouvernement de Montréalais, parce qu'il y a plus de ministres venant de
Montréal qu'il n'y en a du reste de la province. Ce n'est pas cela, le
développement régional, ce n'est pas à partir de ces
notions qu'on parle de développement régional. Il y a des hommes
et des femmes qui viennent de Montréal qui ont une très bonne
compréhension de ce qu'est le développement régional et
qui nous offrent une collaboration quotidienne. J'aurais
préféré, au cours de cette conférence de presse,
aujourd'hui, qu'il soit davantage fait état de ta résistance de
l'appareil, de certains fonctionnaires dans certains ministères, de
cette résistance fondamentale à du développement
régional. Ceux qui sont à l'origine d'un certain nombre de
programmes et de l'application de certains programmes, à l'occasion,
pourraient se servir du corridor d'interprétation permis pour favoriser
les régions. Je pense que, là aussi, il y a du travail à
faire. Il y a beaucoup de mesures adoptées par ce gouvernement depuis 17
mois qui ont tenu compte du phénomène régional, ne
serait-ce que l'essence, et bien d'autres exemples.
On a parlé de décentralisation. Bien sûr, nous
sommes aussi à travailler sur certaines hypothèses en
collaboration avec le maître d'oeuvre de cette décentralisation,
qui est le ministère des Affaires municipales. Donc, une étroite
collaboration qui se retrouve à la table du COMPADR et c'est
extrêmement intéressant. Je terminerai là-dessus, puisqu'on
aura certainement l'occasion de croiser le fer sur l'ensemble de ces sujets de
manière plus concrète.
Sur la création d'un ministère, là, c'est le bout
de tout, c'est le bout du bout de la chandelle. L'Office de planification et de
développement du Québec a été créé en
1969. Il est juste et normal que, sous le gouvernement libéral, en six
ou sept ans, on ait vu à certains ajustements et à juger de
l'utilité de l'office. Mais est-ce qu'il aura fallu que vous retourniez
dans l'Opposition pour trouver la vertu possible d'un ministère de
l'aménagement et du développement régional? Pourquoi cette
vertu ne vous a-t-elle pas frappés durant vos neuf années de
pouvoir? Pourquoi, aujourd'hui, ce qui motiverait chez vous la création
d'un ministère vous apparaît-il tellement évident dans
l'Opposition, alors que cela ne vous est pas apparu évident au moment
où vous étiez au pouvoir? Vos neuf ans de pouvoir, plus nos six
ans à nous, cela fait quinze ans. C'est donc après seize ans
d'activité de l'office que vous découvrez la vertu, une fois
revenus dans l'Opposition, de l'obligation qu'on aurait de créer un
ministère de l'aménagement et du développement
régional. Est-ce qu'on retrouve ces vertus seulement dans l'Opposition?
C'est la question que je me pose. J'aimerais peut-être vous entendre
davantage là-dessus, sur tout le cheminement et sur votre
réflexion, vous-même qui avez été ministre dans ce
gouvernement, au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
qui avait un rayonnement régional très important et très
intéressant. J'aimerais voir où étaient rendus vos
analyses et vos dossiers quant à la création de ce fameux
ministère que vous revendiquez aujourd'hui, qui est certainement le
fruit d'une réflexion très profonde que vous avez menée
lorsque vous étiez au pouvoir. Voilà, M. le Président. (12
h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, je prends acte de la vision
contraire à la mienne sur bien des points. On ne passera pas tout le
temps prévu pour l'étude des crédits là-dessus. Je
signale, d'abord, que, pour ce qui est du déficit annuel de 12 000 000 $
de Quebecair...
Une voix: 18 000 000 $.
M. Brassard: ...18 000 000 $, en mars dernier, à
l'émission Téléservice, le ministre avait
déclaré, à peu près en ces termes: Le gouvernement
n'aurait jamais dû devenir propriétaire de Quebecair. Nous aurions
alors un peu plus d'argent à investir dans le transport en commun qui
est celui de la région de Montréal. Cela ne correspond pas tout
è fait au projet d'utilisation de cet argent
récupéré dont il a fait mention tantôt.
M, Côté (Charlesbourg): Un petit instant!
M. Brassard: Bien...
M. Côté (Charlesbourg): Un petit instant!
M. Brassard: S'il vous plaît, M. le Président! M. le
Président, je n'ai pas terminé. Il a pris à peu
près 20 minutes en réplique è ce que j'ai dit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député...
M. Brassard: Je n'ai pas fini mes remarques.
M. Côté (Charlesbourg): Allez-y, on va vous
répondre après.
Le Président (M. Saint-Roch): M, le député
de Lac-Saint-Jean, j'aimerais vous rappeler que M. le ministre a pris quatorze
minutes.
M. Brassard: Je n'en ai pas pris deux encore.
Le Président (M. Saint-Roch): Comme le veut la tradition,
vous avez l'équivalent. M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Cela dit, parlant du déficit de Quebecair, du
moins en mars dernier, à cette émission-là, le ministre
semblait vouloir orienter l'argent récupéré vers le
transport en commun de Montréal. Je ne veux pas remettre cela en
question, mais on est un peu loin des propos qu'il a tenus tantôt
où il semblait vouloir le diriger vers le Fonds de développement
régional.
Pour ce qui est du ministère de l'aménagement et du
développement régional, je dois vous signaler que c'est vrai que
l'ancien gouvernement n'a pas créé ce ministère, mais
à la suite de la réflexion et de la tournée de
consultation qui avait eu lieu sur le document Le choix des
régions, une des hypothèses qui étaient soumises
è la consultation publique, c'était, justement, la
création d'un ministère de l'aménagement et du
développement régional. C'était en 1984. Dans son rapport
de consultation, le ministre à l'époque, M. Gendron, souhaitait
privilégier cette voie, soit de mettre en place un ministère de
l'aménagement et du développement régional, mais ce
dernier n'a pas vu le jour pour toutes sortes de raisons. On sait ce qui s'est
passé en 1984-1985. Il y a eu bien des remous sur la scène
politique québécoise et, également vers la fin, des
changements ministériels au sein du Conseil des ministres de
l'époque, ce qui a fait que ce projet n'a pas vu le jour. Mais je pense
qu'il y avait déjà un cheminement qui était
enclenché ou amorcé à ce sujet qui n'a pas abouti,
cheminement qui n'a pas été complété, mais
c'était un sujet de réflexion. Même le ministre
délégué à l'Aménagement à
l'époque, M. Gendron, le choix d'orientation, il l'avait fait, sauf
qu'il a changé de ministère par la suite et ce cheminement n'a
pas été complété.
Il y avait une réflexion là-dessus. Les conseils
régionaux de développement, lors des audiences sur Le choix
des régions, privilégiaient, si ma mémoire est bonne,
cette voie-là, soit de mettre en place un ministère de
l'aménagement et du développement régional. Cela dit, ce
n'est pas parce que, compte tenu de toutes sortes de circonstances, nous
n'avons pas pu au moment où nous étions au pouvoir
compléter le cheminement qu'on ne peut pas légitimement en faire
la proposition maintenant, proposition qui m'apparaît positive. Le
ministre en fait ce qu'il en veut, la traite comme il l'entend ou comme il le
veut, mais je pense que c'est le droit strict de l'Opposition non seulement de
faire des critiques de l'administration gouvernementale, mais d'en arriver
à soumettre des propositions à caractère positif pour
permettre une meilleure évolution des choses.
Cela étant dit, je souhaiterais, dans un premier temps, parler
des incubateurs puisque, par le biais du Fond de développement
régional, l'OPDQ a subventionné plusieurs projets d'incubateurs
ou de motels industriels dont l'un, d'ailleurs, dans mon propre comté,
à Alma, lequel connaît certaines difficultés mais
relève surtout des Affaires municipales. Il y en a aussi à
Thetford-Mines - j'ai la liste, d'ailleurs, qui n'a été transmise
par le ministre - à Saint-Paulin, à Grand-Mère. Il y en a
un autre qui
s'est ajouté récemment, pour la ville de Québec et
qui a été annoncé, je pense, par le député
de Taschereau, pour une subvention de 400 000 $, ce qui dépasse les 2
000 000 $ quant aux incubateurs et aux motels industriels.
En commission des crédits, hier ou avant-hier, mon
collègue de Bertrand a interrogé le ministre de l'Industrie et du
Commerce sur ces projets d'incubateurs ou de motels industriels, lui demandant
si le gouvernement avait une politique concernant l'implantation d'un
réseau d'incubateurs ou de motels industriels. M. Johnson a
confirmé que ce n'était pas encore le cas et qu'il y avait
même, dans la population, une certaine confusion entre le concept de
motels industriels et le concept d'incubateurs qu'il conviendrait de
clarifier.
Tout en étant pleinement d'accord avec l'aide et le soutien
apportés à ces instruments de développement
économique et de soutien de l'entreprise, je pense qu'il conviendrait de
demander au ministre et au gouvernement aussi si, une fois cette phase
expérimentale terminée en termes d'implantation d'incubateurs ou
de motels industriels, il n'y aurait pas lieu d'élaborer une
véritable politique concernant l'implantation d'un réseau
d'incubateurs et de motels industriels. Oui, au sein du gouvernement, prendra
l'initiative et assumera cette tâche-là? Est-ce le ministre
responsable du Développement régional? Est-ce le ministre de
l'Industrie et du Commerce?
Tout en reconnaissant qu'il convient de faire et de soutenir un certain
nombre d'expériences, je pense qu'au-delà d'un certain
délai et d'un certain seuil il faut se doter d'une politique
articulée et cohérente en cette matière, ne serait-ce que
pour clarifier les concepts, celui d'incubateurs et celui de motels industriels
devant être précisés. Je pense qu'il serait souhaitable que
le gouvernement se dote d'une véritable politique en matière
d'implantation d'incubateurs et de motels industriels. J'aimerais savoir du
ministre quelles sont ses vues, ses intentions, ses responsabilités et
sa perspective relativement à ces instruments que, encore une fois, nous
jugeons, quant à nous, fort utiles et dont nous sommes heureux de voir
l'implantation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, avant de
répondre sur les incubateurs, mon intervention spontanée de tout
à l'heure n'avait effectivement pas pour but d'enlever le droit de
parole au député de Lac-Saint-Jean. J'ai moi-même
été critique de l'Opposition pendant un certain temps. J'ai
même eu l'occasion de faire face au ministre actuel. Je pense que les
droits de chacun dans une commission parlementaire doivent être
préservés. En cela, vous jouez bien votre rôle. C'est
l'utilisation qu'en a fait le député de Lac-Saint-Jean qui m'a
fait sursauter.
Effectivement, à Radio-Québec, lors d'une entrevue, on a
évoqué le déficit connu de Quebecair qui apparaissait
à ce moment dans les livres, mais qui, depuis cette expérience, a
connu sa véritable dimension après un inventaire très
difficile à faire chez Quebecair avec tout ce que cela supposait comme
recoins, comme garde-robes, comme cachettes. On a maintenant réussi
à sortir une bonne partie des cadavres des entrepôts. On sait
maintenant que le déficit de fonctionnement de Quebecair était de
1 500 000 $ par mois, donc de 18 000 000 $ par année.
L'affectation au transport en commun. Je l'ai dit à ce moment
parce que précédemment on avait fait état du transport en
commun et on posait la question spécifiquement quant au transport en
commun. Dans la mesure où on peut rationaliser un ensemble de ces choses
que vous nous aviez laissées en laissant le pouvoir, c'est sûr que
cela revient au gouvernement du Québec de les redistribuer. Comme
ministre des Transports, j'aurai beaucoup de plaisir à présider
une commission parlementaire, au mois d'août, sur le transport en commun
- un autre beau bébé - avec tout ce que cela suppose de
règlements et de pressions sur le budget du ministère des
Transports, alors que le responsable de l'OPDQ fait son travail et va continuer
de le faire.
On pourrait bien parler du ministère. Je me souviens qu'en 1976
je me suis présenté devant mes électeurs avec une
décision alambiquée du Conseil des ministres quant à
l'implantation d'une usine. Les autres avaient vu clair. Ils m'ont battu. Ces
intentions verbeuses et pompeuses du gouvernement à l'époque sur
Le choix des régions quant à l'éventuelle
création d'un ministère, conditionnelle à d'autres
décisions gouvernementales ou du Conseil des ministres... En tout cas,
disons qu'on va vous donner le bénéfice du doute en disant que
ces pensées lointaines vous ont peut-être effleuré l'esprit
qu'éventuellement, dans quelques années, étant maintenus
au pouvoir, il pourrait peut-être y avoir un ministère de l'OPDQ.
Rien de plus.
On voit aujourd'hui avec Le choix des régions et avec la
clairvoyance que vous avez eue concernant certaines lois, 90 et 125, tout le
bordel que cela crée au Québec quant aux choix qui restent
à faire. Les lois que vous aviez à l'époque rendaient
responsable de l'aménagement du territoire, par la loi 90, le ministre
de l'Agriculture et le ministre des Affaires municipales par la loi 125,
donnant préséance à l'une sur
l'autre. On est à préciser tout cela maintenant. Je n'ai
pas à lui rappeler l'interaction des différents ministères
que sont l'Environnement, le Loisir, la Chasse et la Pêche, le
ministère des Forêts, Énergie et Ressources, le
ministère des Transports, l'Agriculture. Avec toute cette
problématique, il a dû siéger au comité
ministériel pendant suffisamment longtemps pour s'apercevoir qu'il y en
a qui ont les pieds plus larges que d'autres, donc ils font plus mal. Tout cela
est maintenant en bonne partie, du passé. Nous sommes à le
régler.
Incubateurs et motels industriels
Quant aux incubateurs et aux motels industriels, je suis très
heureux qu'on aborde cette question d'entrée de jeu sur des sujets
spécifiques. C'est, à mon avis, l'un des plus beaux fleurons de
l'OPDO que le Fonds de développement régional a supporté
en termes d'élément structurant sur le plan du
développement économique pour des régions. Effectivement,
l'OPDQ joue un rôle extrêmement important quant aux incubateurs et
aux motels industriels. Il va continuer de jouer ce rôle dans
l'avenir.
Il y a, tout de même, une distinction importante tant au niveau
des incubateurs que des motels industriels. Régions, d'abord, le cas des
motels industriels. Nous avons déjà négocié avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce. Nous avons réussi
à nous entendre sur les principes qui devaient guider l'implantation de
motels industriels dans lesquels l'OPDQ pourrait participer. C'est donc un
aspect qui est réglé.
Quant aux incubateurs, il y a une négociation en cours
actuellement pour définir ce que seraient les critères
d'intervention. II faut, quand même, préciser que c'est un peu
plus "hot" et que cela demande un peu plus au niveau des incubateurs qu'au
niveau des motels industriels. Nous sommes donc à finaliser cette
négociation avec le ministère de l'Industrie et du Commerce
concernant les critères qui devront nous guider dans l'avenir.
Ce qui me réjouit particulièrement, c'est la nomenclature
des interventions ou des choix qu'a faits le gouvernement et qui font la
démonstration très nette que le ministre responsable de l'OPDQ ne
fait pas de distinction politique quant aux interventions. J'ai bien entendu
Alma, dans le comté de celui qui nous fait face maintenant. J'ai bien
entendu Grand-Mère, dans le comté de Laviolette qui est
détenu par l'Opposition. J'aurais pu entendre Bromptonville, dans le
comté de Johnson. Tous, finalement, ont été traités
au niveau de l'OPDQ sans aucune espèce de teinte politique, mais
davantage comme des éléments structurants dans des régions
qui en ont besoin et qui ont décidé par leur dynamisme et leur
leadership de se prendre en main. Il y en a d'autres à venir et c'est
une politique que nous allons continuer. Nous avons, à ce moment-ci, je
dois le dire, une très bonne collaboration de la part de l'Industrie et
du Commerce qui est le ministère sectoriel. L'OPDQ ayant une
responsabilité régionale intervient avec des sommes d'argent et
c'est bien heureux, c'est bien ainsi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Je
m'excuse, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Une précision pour en terminer avec les
incubateurs...
Le Président (M. Saint-Roch): II y a consentement pour
qu'on dépasse 13 heures. M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Est-ce que je comprends bien que c'est le
ministère de l'Industrie et du Commerce qui a la responsabilité
de préparer la politique en termes de critères, de normes?
M. Côté (Charlesbourg): Nous la faisons
conjointement comme dans tous les autres ministères. Au moment où
l'OPDQ intervient dans un dossier du tourisme, de la chasse et de la
pêche, ça prend l'avis favorable du ministère sectoriel,
soit celui du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Dans ce cas-ci,
c'était le ministère de l'Industrie et du Commerce. Une petite
nouvelle que je n'ai pas donnée tantôt. À Alma, il y a eu,
tout comme à Richmond aussi, quelques petits problèmes
juridiques. Nous avons maintenant la confirmation que le ministre des Affaires
municipales, la semaine prochaine, déposera un amendement à ses
lois, ce qui fera en sorte que ces problèmes juridiques seront
réglés et permettra maintenant, tant a Alma qu'à d'autres
qui attendent, de procéder et d'agir.
M. Brassard: La politique est en train de s'établir ou de
s'élaborer conjointement OPDQ, MIC. Cela veut dire, comme je le
mentionnais plus tût, que les projets maintenant connus sont en quelque
sorte des expériences en matière d'implantation d'incubateurs et
de motels. Vous êtes-vous fixé des échéances quant
à la mise en application, vu la demande, je pense, importante qui surgit
un peu partout dans le Québec? Votre intention est-elle d'en arriver
à la mise en application dans des délais précis d'une
politique en matière d'implantation d'incubateurs et de motels
industriels?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut se
dire, c'est qu'au ministère de l'Industrie et du Commerce il n'y
avait pas de politique ni d'argent pour des incubateurs et des motels
industriels. C'est un peu grâce à l'OPDQ que l'expérience
se vit actuellement sur le terrain. C'est avec l'argent de l'OPDQ. En ce sens,
vu que le développement industriel du Québec doit tenir compte
d'une stratégie globale, le ministère sectoriel étant
celui de l'Industrie et du Commerce, nous collaborons donc avec lui et nous
visons à la réaliser le plus rapidement possible parce qu'il y a
une pression assez importante, une demande assez importante des régions
qui veulent s'inspirer de ce qui se fait un peu partout, vu le succès,
entre autres, à Grand-Mère, et ailleurs aussi.
Dans les plus brefs délais, nous serons en mesure de finaliser
cette entente avec l'Industrie et le Commerce. L'automne venu, il n'y a pas de
raison pour que ce programme ne soit pas en fonction.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. La
commission de l'aménagement et des équipements suspend maintenant
ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 4)
(Reprise à 15 h 9)
Le Président (M. Rochefort): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est d'étudier les engagements financiers de l'Office de
planification et de développement du Québec, pardon, pas les
engagements financiers, mais les crédits budgétaires. Or, ce
matin, il y a eu les remarques d'introduction et un échange d'ordre
général. Je pense qu'on m'indique qu'on pourrait aborder
immédiatement le programme 1. Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
revenir sur un seul point, avec la permission du député de
Lac-Saint-Jean. Je pense que la nouveauté de la discussion de ce matin
portait sur la création, du moins, sur la volonté exprimée
par le député de Lac-Saint-Jean de créer un
ministère de l'aménagement et du développement
régional.
J'ai demandé à mon personnel de fouiller, sur le coup de
midi, pour savoir s'il y avait quelque chose pouvant traîner quelque part
qui pourrait nous guider et, effectivement, j'ai retrouvé, pour rendre
hommage à un de mes prédécesseurs, M. Gendron, un
mémoire daté du 6 septembre 1984 qui, à l'article 4,
faisait comme recommandation de préparer pour dépôt
à la session de l'automne 1984 un projet de loi créant un
ministère de l'aménagement et du développement
régional. Et, vous deux, à la fois vous, M. le Président,
et M. le député de Lac-Saint-Jean qui avez eu l'honneur de faire
partie de ce cercle privilégié qu'est le Conseil des ministres,
vous savez comment cela fonctionne, on dépose un mémoire qui, par
la suite, est adopté et ce qui fait foi de l'adoption ou des
modifications, c'est la décision du Conseil des ministres.
Il y a, donc, la décision 84-317 du 28 novembre 1984 qui
décidait d'un certain nombre de choses: premièrement, de prendre
acte des consensus majeurs qui ressortent de la consultation sur le choix des
régions; deuxièmement, d'approuver en principe la confection
d'une nouvelle carte des régions administratives; troisièmement,
d'approuver en principe les mesures proposées relativement à la
concertation, soit la généralisation des sommets régionaux
- on a déjà rendu largement hommage à l'administration
précédente pour les avoir mis en place et les avoir
créés - la reconnaissance des comités de suivi et la tenue
de conférences annuelles, et pas un seul mot de cette volonté
très clairement exprimée, ce matin, par le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Pas de rejet, pas de rejet.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
s'il n'y a pas de rejet, curieusement on n'en fait pas mention du tout. Alors,
on n'en prend même pas acte, parce que ce qu'il faut voir, c'est qu'il y
a un choix de mots de M. Louis Bernard, le secrétaire, qui, j'imagine,
traduit très bien la réalité du niveau
d'intérêt qu'ont pu susciter ces propositions au conseil. Dans les
cas de 2 et de 3 , on a: d'approuver en principe, ce qui est fort. Je pense que
très clairement les principes sont acceptés et adoptés et,
dans l'autre cas, on dit de prendre acte, ce qui est fort différent,
quand on prend acte. Mais je ne veux pas enlever du mérite à la
proposition du député de Lac-Saint-Jean ce matin. Quant au
cheminement qui devrait se poursuivre dans ce dossier pour un aboutissement le
plus rapide possible, je voulais tout simplement soulever le fait
qu'effectivement le gouvernement, auparavant, s'était penché sur
ce dossier mais n'avait pas pris de décision.
M. Brassard: C'est juste, M. le Président. Je n'ai jamais
prétendu que le gouvernement précédent avait pris une
décision sur ce sujet. Le ministre, ce matin, me disait que, comme on
avait été au pouvoir pendant quelques années, on aurait pu
songer à cette idée de mettre en place un ministère de
l'aménagement et du développement régional. J'ai
simplement siqnalé qu'on y avait songé, que cela avait fait
l'objet de réflexion et que, même à l'occasion de la
consultation sur le choix des régions, c'était un des sujets
soumis à la
réflexion des intervenants. Mais, effectivement, je n'ai jamais
prétendu que le cheminement de cette idée avait été
complété et avait abouti à une décision en bonne et
due forme de la part du Conseil des ministres. Bon, alors cela va. Je
reviendrais, M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a consentement
à ce qu'on aborde le programme 1?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, globalement.
M. Brassard: Oui, bien moi, j'ai une série de sujets
à aborder.
Le Président (M. Rochefort): Bien, pour moi, cela va,
c'est à votre rythme.
M. Brassard: J'ai une série de sujets à aborder et
après on adoptera les...
Le Président (M. Rochefort): Bon, bien, alors donc...
Fonds de développement régional
M. Brassard: Je voudrais passer au Fonds de développement
régional comme deuxième sujet. On a parlé des
incubateurs.
Le Président (M. Rochefort): Je vous écoute, M. le
député.
M. Brassard: Alors, il y a une explication que j'aimerais avoir
du ministre. Dans les documents des crédits 20-4, dans le livre des
crédits, on indique au chapitre de l'Office de planification et de
développement du Québec un sommaire des dépenses de
transfert pour 1986-1987. Il y a également aussi la colonne pour
1985-1986 mais pour 1986-1987, particulièrement, j'aimerais avoir une
explication sur le Fonds de développement régional. Quand on fait
l'addition des transferts venant du Fonds de développement
régional aux entreprises, institutions d'enseignement,
municipalités, organismes sans but lucratif, entreprises et organismes
d'État, cela fait è peu près 12 300 000 $ de
dépenses pour 1986-1987. Évidemment, le budget est de 22 300 000
$, ce qui fait à peu près 10 000 000 $. Est-ce que ce sont les
transferts aux ministères maîtres d'oeuvre qui n'ont pas
été calculés dans ce sommaire des dépenses? On a
bien le sommaire des dépenses de transfert?
M. Coté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Pour 1986-1987. Donc, je prends le Fonds de
développement régional et il y a, pour la création
d'emplois communautaires, 19 500 000 $; c'est à peu près
l'équivalent du budget qui était prévu. Ensuite, il y a le
Fonds de développement régional, pour les entreprises, 316 000 $;
les institutions d'enseignement, 50 000 $; les municipalités, c'est plus
élevé, 5 385 000 $; les organismes sans but lucratif, 5 845 000 $
et les entreprises et organismes d'État, 863 000 $. Si on fait
l'addition rapidement, cela donne è peu près 12 300 000 $. Il
manque 10 000 000 $ par rapport aux crédits disponibles et c'est
beaucoup. J'imagine que ce sont les 10 000 000 $ dont on parle dans certains
documents qui ont été transférés à certains
ministères maîtres d'oeuvre. Est-ce cela ou est-ce que ces 10 000
000 $ n'ont pas été dépensés?
M. Côté (Charlesbourg): Vous faites la comparaison
entre les deux années, là?
M. Brassard: Non. En 1986-1987, si on additionne les 12 300 000 $
qui étaient prévus aux livres des crédits, plus les 10 000
000 $ qu'on retrouve dans le discours sur le budget, cela donne 22 300 000 $
prévus au Fonds de développement régional, le FDR.
Là, j'ai le sommaire des dépenses de transfert, je fais le calcul
du Fonds de développement régional aux différents articles
et j'arrive à 12 300 000 $. Il manque donc 10 000 000 $. Il y a une
explication, j'en suis convaincu, mais j'aimerais l'avoir.
M. Gagnon: En 1986-1987, il y avait 22 500 000 $ dans le Fonds de
développement régional.
M. Brassard: C'est ça.
M. Gagnon: II y avait 616 000 $ au chapitre des entreprises de
transférés, 9 600 000 $ au chapitre des municipalités, 10
500 000 $ au chapitre du Fonds de développement régional pour des
organismes sans but lucratif, qui peuvent être à travers les
ministères, et 1 500 000 $ aux entreprises et organismes
d'État.
M. Brassard: Mais cela, ce sont les dépenses. Quelles sont
les dépenses réelles de 1986-1987?
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport au budget?
M. Brassard: Par rapport au budget...
M. Gagnon: Par rapport à l'ensemble... Vous voulez savoir
si...
M. Brassard: Au Fonds de développement, sur les 22 300 000
$.
M. Côté (Charlesbourg): En termes
clairs, est-ce que votre question vise à savoir ce qui a
été périmé?
M. Brassard: Voilà! Quel est le montant
périmé?
M. Côté (Charlesbourg): On va y arriver! Il me
semblait que c'était des calculs difficiles pour arriver... Une question
directe: Quels sont les périmés sur le Fonds de
développement régional par rapport à PECEC? On va vous
dire cela tout de suite. 2 910 000 $ de périmés,
M. Brassard: 2 900 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 2 910 000 $.
M. Brassard: Dans les documents que vous nous avez fait parvenir,
j'ai quelques questions sur la ventilation régionale. Je prends ma
région, par exemple, où on avait budgétisé 3 192
000 $, et le bilan des engagements et dépenses est de 2 287 000 $, ce
qui fait un écart assez important.
M. Côté (Charlesbourg): II y avait peut-être
des sommes prévues pour Julac qui ont été gardées
jusqu'à la dernière minute de l'exercice financier et qui,
finalement, n'ont pas été requises compte tenu de la
situation.
M. Brassard: Donc, Julac pourrait expliquer...
M. Côté (Charlesbourg): C'était 1 000 000 $
pour Julac.
M. Brassard: Est-ce que l'incubateur d'Alma entrerait aussi dans
la même catégorie, parce que les sommes n'ont pas
été dépensées?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans la même
catégorie. Et pour d'autres, pour Valinouet, si je me souviens, cela a
été accordé mais ils n'ont pas été capables
de dépenser l'argent à cause d'un règlement d'emprunt.
M. Brassard: Et Québec, par contre, voit ses engagements
et dépenses supérieurs au budget.
M. Côté (Charlesbourg): 100 000 $ de plus que ce qui
avait été programmé. Ce qu'on a pu constater, et vous
l'avez probablement constaté du temps où vous exerciez le
pouvoir, c'est que les projets ne se réalisent pas au même rythme
parce qu'effectivement il y a l'acceptation conditionnelle à la
réalisation de certains engagements ou certaines conditions. Ce dont on
s'est rendu compte, c'est qu'il y a bien du monde avec des projets dont les
fils ne sont pas attachés, ce qui fait qu'à un moment
donné il y a des gestes à poser. En fait d'exercice, il faut
certainement faire en sorte qu'on puisse engager des montants et les
dépenser dans des projets qui sont les plus prêts. Cela peut
s'expliquer de cette manière.
Une voix: On accélère parfois des choses
prévues pour l'année suivante.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Ou des
paiements. Ce qu'on a fait, dans ce cas-ci cette année, un paiement
prévu en 1987-1988 a été devancé. L'exemple
typique, c'était le million qui était prévu pour Julac
dans le budget. Il a servi à payer des engagements dans la plupart des
cas prévus pour 1987-1988 et qui ont été devancés
en 1986-1987.
M. Brassard: Bien. Sur le fonds de développement, M. le
Président, tout en souhaitant que l'utilisation de ce fonds ne soit pas
régie par des normes... Je pense que la souplesse de l'utilisation est
une des caractéristiques de ce fonds de développement et il faut
que cela demeure ainsi. Il n'en reste pas moins que, dans plusieurs de ses
interventions, le ministre a souventefois indiqué que, quant à
lui, ce fonds de développement devait servir à des
éléments structurants et ne devait pas être utilisé
pour du fonctionnement ou pour financer des opérations. D'autre part, il
a également, de façon imagée, souventefois, affirmé
que ce fonds ne devait pas servir à financer du macramé.
Je me suis amusé... Je ne sais pas si on peut appeler cela
s'amuser mais j'ai relevé les engagements financiers du fonds de
développement depuis un an. Je suis arrivé à une douzaine
d'engagements qui effectivement financent des opérations, soit pour
engager des ressources, soit pour financer du fonctionnement, ce qui se chiffre
à tout près de 700 000 $ pour l'an passé. J'ai
relevé également toute une série de projets qui
pourraient, selon la définition qu'on pourrait donner du macramé,
se situer dans ce secteur. Ce sont des centres communautaires, des
arénas, des gymnases. Il y a même des...
M. Côté (Charlesbourg): Avoir une définition
aussi large du macramé, pour un ministre qui a été
responsable du loisir, de la chasse et de la pêche, vous m'étonnez
un peu.
M. Brassard: Non, c'est parce que je n'ai jamais réussi
à avoir une définition du macramé.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne me
l'avez pas demandée.
M. Brassard: Oui. Je vous l'ai demandée aux derniers
crédits. J'ai dit qu'entendez-vous par macramé? Je n'ai jamais
réussi à avoir une véritable définition du
macramé. Donc, il y a beaucoup d'investissements, j'arrive à tout
près de 2 500 000 $ dans ce qu'on pourrait appeler le communautaire.
À moins que le ministre me dise que le communautaire, ce n'est pas cela
le macramé mais j'aimerais bien savoir ce qu'est le macramé pour
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Finalement, M. le
Président, 2 500 000 $ sur 20 000 000 $, c'est possiblement un coup de
barre extrêmement important de donné dans la réduction de
l'importance qui était accordée à ce genre de dossier.
Quant à moi, une salle communautaire répondant à des
besoins pour la communauté locale, c'est loin d'être du
macramé. Sauf qu'on ne construira pas une salle communautaire dans
chaque village du Québec.
Est-ce que pour lui, Delisle, l'agrandissement de la salle Delisle au
Lac-Saint-Jean, c'est du macramé?
M. Brassard: Moi, je n'ai jamais utilisé ce terme
"macramé".
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que Delisle fait
partie... Oui.
M. Brassard: Je vous dis bien sincèrement, M. le ministre,
je n'ai absolument aucune objection à ce que le Fonds de
développement régional serve à financer des
investissements et serve à des immobilisations dans le secteur
communautaire. Je suis pour la souplesse du FDR. Ce n'est pas moi qui ai dit
cela. C'est vous qui avez dit: On n'ira plus dans les opérations et dans
le fonctionnement. Je constate qu'on y va encore et de façon assez
impartante.
M. Côté (Charlesbourg): Prenons des exemples dans
les deux cas. Ce que vous soulevez a une importance très relative; 700
000 $ ont été investis dans l'opération, 700 000 $ sur 21
000 000 $. Y a-t-il des exemples précis, qu'on puisse peut-être en
discuter? J'aimerais cela. Si vous ave2 relevé la liste, donnez-nous des
exemples.
M. Brassard: Je peux donner des exemples assez facilement. Avril,
subvention, non. Juillet, 51, Subvention de fonctionnement au bureau du
tourisme, région de Mégantic, pour l'année
financière 1986-1987, 60 000 $. Septembre, 38, Subvention à la
Corporation de développement économique de l'Or-Blanc, à
titre d'aide financière pour fins d'engagement d'une ressource humaine
affectée au projet. C'est un peu dans ce sens.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parfait.
M. Brassard: C'est le fonctionnement. Remarquez que je ne vous
dis pas que ce n'est pas justifié. Je vous dis que vous avez maintes
fois affirmé: Le FDR, à partir de l'accession du Parti
libérai au pouvoir, on va aller dans les éléments
structurants et on va éviter de financer les opérations.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Alors, illustrons
très bien les deux cas dont vous faites état. Je pense...
M. Brassard: Les autres se ressemblent.
M. Côté (Charlesbourg): On pourra faire un tour de
piste assez intéressant avec cela. Mégantic, bureau du tourisme,
projet retenu en janvier 1985, à Sherbrooke, au sommet, c'est assez
important. Donc, le sommet n'a pas été tenu sous notre
régime, mais sous le vôtre, illustrant parfaitement l'exemple de
projets retenus sans l'accord du Conseil du trésor ou sans personne qui
a les sommes pour être capable de les financer. C'est un oui donné
sur la gueule autour d'une table lors d'un sommet. C'est aussi simple que cela.
Dans ce cas-ci, nous avons pris la relève pour respecter un engagement
parce que cela m'apparaissait extrêmement important pour la
communauté de Lac-Mégantic et, comme vous le verrez dans tous ces
cas, effectivement, ça déroge d'un principe très strict
qui est celui de dire que ça ne servira plus à
l'opération, règle générale, biens nantis, mais il
y a tout de même une marge. Lorsqu'on tombe dans le comté de
Mégantic-Compton, c'est un comté qui est à la queue ou
isolé dans une région comme celle de l'Estrie. C'est pour
ça qu'on a voulu saluer... Je comprends que vous n'en avez pas contre le
principe. C'est surtout pour tenter de me mettre en contradiction avec ce que
j'ai dit.
M. Brassard: Non. C'est simplement pour avoir une idée,
étant donné que c'est un programme qui n'est pas
normalisé, des lignes directrices du ministre en termes d'utilisation du
FDR, à savoir quelles sont ses orientations en termes d'utilisation.
M. Côté (Charlesbourg): À ce niveau, il est
très intéressant de prendre l'autre. L'autre, l'agent de
développement économique dans le monde rural concernant le sommet
de la MRC de L'Or-Blanc, c'est effectivement une MRC qui n'avait vu
pratiquement aucun projet retenu au Sommet de Sherbrooke. Quant au reste, c'est
le volet 3, la mise en place de commissaires au développement
économique dans les régions
ou les sous-régions qui, autrement, ne pourraient pas se payer un
commissaire industriel. C'est donc dire que la trame de fond de tout ça,
en termes d'intervention, a pour but de permettre à des
communautés plus petites et, règle générale, avec
de forts taux de chômage de bénéficier d'un agent de
développement économique qui est payé dans ce
cadre-là. Quand on parle de ne pas donner d'argent dans des projets pour
les coûts d'opération, ça fait davantage
référence à d'autres sortes de projets comme on en a vu en
Abitibi, par exemple, où des organismes s'étaient
regroupés et demandaient 11 000 000 $ au gouvernement du Québec
pour des organismes de travailleurs bénévoles. Ce n'est pas que
le bénévolat n'est pas important. Mais le rôle de l'OPDQ
dans un cas comme celui-là est d'aider des régions à se
développer et, dans ce cas-ci, cela fait référence
directement à des agents de développement économique.
C'est pour cela que cela a été fait. C'est donc la philosophie
qui est derrière les interventions à ce niveau. Règle
générale - il y avait peut-être quelques exceptions, c'est
fort possible - c'était pour répondre à ce genre de
demandes. (15 h 30)
M. Brassard: C'est donc dire que vous avez l'intention de
maintenir ce volet au FDR.
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'état actuel
des choses, c'est la dernière année, en 1987-19B8, de l'existence
de ce volet jusqu'à nouvelle contraire. Quant à nous,
effectivement, on fait des revendications auprès du ministère de
l'Industrie et du Commerce pour maintenir ces rôles. Quant à nous,
même si c'est de l'argent investi dans des opérations, cela peut
devenir très structurant pour le milieu qui fait du développement
économique. Donc, c'est la philosophie qui est derrière cela, et,
bien sûr, cela fait partie de nos préoccupations. Dans la mesure
où on réussira à s'entendre avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce, le MIC, il y aura poursuite de ce volet, de cette
application.
M. Brassard: M. le Président, je ne vous dis pas que c'est
du gaspillage; au contraire, je suis convaincu que c'est de l'argent bien
placé puisqu'il a servi à faire du développement. Je fais
simplement constater qu'il y a plus de nuances dans la philosophie du ministre
quant à l'utilisation du FDR. C'est le constat que je fais.
M. Côté (Charlesbourg): Loin de moi l'idée de
dire au député de Lac-Saint-Jean qu'il n'y a pas de nuances. Si,
avec l'exercice du pouvoir, il n'y avait pas de nuances, ce serait très
inquiétant. Je pense effectivement qu'avec l'exercice du pouvoir on
s'aperçoit qu'il y a des choses à qui, dans l'Opposition, on
avait trouvé des défauts qui ont peut-être plus de vertus
qu'on pensait, et des points qui ont plus de défauts qu'on pensait. Cela
a toujours été ma philosophie, dans la mesure où les gens
vont me convaincre que c'est bon pour les régions. Ce n'est pas parce
que je pourrais être égratigné sur le plan politique parce
que j'ai pu, à un certain moment donné, de toute bonne foi, dire
une chose que je ne dirai pas que je ne suis pas capable de me
réajuster.
M. Brassard: Quant au volet communautaire proprement dit, tout en
présumant que c'est recouvert, d'une certaine façon, par le terme
imagé qu'il utilisait de "macramé", est-ce que c'est toujours
aussi l'intention du ministre de maintenir au sein du FDR un volet permettant
de financer des équipements à caractère communautaire qui
ne pourraient pas l'être autrement'
M. Côté (Charlesbourg): Vous serez peut-être
étonné de ma franchise - vous allez finir par vous y habituer -
j'étais effectivement opposé à cela, au départ.
Mais encore là, à l'exercice, il y a des projets qui sont
intéressants et qui mentent d'avoir le soutien de l'OPDQ et qui, sans ce
soutien, ne se réaliseraient pas. Ce sont davantage des projets qui ont
une vocation plus sectorielle, multisectorielle ou qui vont regrouper une
série de personnes ou d'organismes. Cela devient complémentaire
à certains ministères qui, sur le plan sectoriel, ne pourraient
pas le réaliser, mais, avec un léger soutien de l'OPDQ, on peut
faire la différence entre une réalisation et une
non-réalisation.
Encore là, ce sont des ajustements quant à la vision des
choses, étant bien compris entre nous que le communautaire ou le
"macramé" faisait davantage appel à des projets qui, dans la
presque totalité des cas, exigent 85 %, 90 %, 95 % de participation du
gouvernement et qui ne servent qu'au fonctionnement - c'est dans cela qu'on
n'entrera pas - et qui n'ont pas de vocation économique. Vous pouvez
avoir des projets culturels - on l'a démontré au cours des
derniers sommets - extrêmement intéressants et qui sont
structurants; on l'a vu au Sommet de la Montérégie. Ne vous
surprenez pas de voir dans les crédits, l'an prochain, des sommes
investies dans le domaine culturel qui sont fort intéressantes et qui
permettent de structurer une région. Dans ce sens, ce sont des
réajustements de politique, ce n'est pas fondamental, compte tenu des
sommes impliquées par rapport aux sommes disponibles. Je pense que les
milieux s'attendent à cela, et l'OPDQ continuera de jouer ce rôle,
mais pas de manière majoritaire dans le budget, mais davantage selon la
portion qu'on connaît aujourd'hui.
M. Brassard: M. le Président, toujours au FDR, je vois mon
collègue de Dubuc qui m'a demandé quelques minutes pour
interroger le ministre sur ce qu'on a évoqué tantôt, sur
Valinouet.
M. Desbiens: Oui, je m'excuse d'être arrivé un peu
en retard. En avez-vous discuté déjà?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on a juste
évoqué le fait que, dans les crédits reportés de
1986-1987, on avait accordé un projet pour Valinouet qui n'a pas pu
être entamé ni dépensé. Donc, on a été
obligé d'envoyer l'argent ailleurs, mais le projet lui-même a
déjà reçu l'acceptation du Fonds de développement
régional et, à la lumière de cela, au moment où ils
seront prêts, on le fera.
Le Président (M. Rochefort): En reconnaissant M. le
député de Dubuc, je lui demanderai comme à tous les autres
membres de la commission de respecter les règles concernant l'usage du
tabac dans les salies de commission. M. le député, je vous
cède la parole.
M. Desbiens: M. le Président, je vous demanderais de
ranger vos cendriers, dans ce cas-là.
Le Président (M. Rochefort): Sûrement, on va donner
suite à cette demande.
M. Desbiens: Ça va?
Le Président (M. Rochefort): Ça va.
M. Desbiens Cela voudrait dire que les projets d'investissement
du Valinouet pour l'année 1987-1988, l'hiver prochain, sont
déjà acceptés en principe. Est-ce que c'est ce que cela
signifie?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il y
a un projet qui nous a été soumis à l'automne 1986. On a
fait l'objet de bien des pressions, parce que, dans la mesure où ta
construction ne démarrait pas l'automne dernier, il y avait des gens qui
pouvaient perdre de l'argent compte tenu qu'ils avaient investi dans les
chalets. On a donc demandé le concours de l'OPDQ, parce que cela
c'était struturant pour le milieu et c'est à ce niveau que nous
avons répondu. En cours de route, ils ont eu des difficultés
à obtenir l'autorisation des Affaires municipales quant au
règlement d'emprunt, ce qui fait qu'à l'échéance de
l'année financière on n'avait pas versé de sommes, parce
qu'ils ne s'étaient pas conformés à nos exigences. Mais le
projet reste un projet reconnu pour nous et subventionnable en 1987-1988 dans
la mesure où il répond aux conditions qu'on avait
fixées.
M. Desbiens: Au niveau du développement du site comme tel,
il y a des...
M. Côté (Charlesbourg): Le domaine skiable?
M. Desbiens: Oui, en montagne, une remontée
mécanique supplémentaire, l'aménagement de pistes
supplémentaires. Est-ce qu'il y a des projets de soumis à cette
fin? Les travaux pourront-ils être utiles pour la prochaine saison de
ski? Est-ce qu'il y a déjà eu une augmentation... D'année
en année, il y a une augmentation considérable de skieurs au
Valinouet. Il y a eu 34 000 skieurs de plus encore l'année
passée, ce qui a porté à 137 000 le nombre de skieurs en
1986-1987. Alors, c'est en développement constant, bien sûr.
Est-ce qu'il y a eu une demande?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que ce sont des dossiers qui sont d'abord expédiés aux
ministères sectoriels; dans ce cas-ci, c'est le MLCP et le
ministère du Tourisme, qui sont responsables de cette politique du ski
et de l'intervention au niveau d'un certain nombre de centres de ski. Il n'y a
pas chez mon collègue Picotte les sommes qu'il faut pour répondre
à toute la demande, parce que, dans le domaine du ski, cela
éclate de partout. L'inquiétude qu'il y a à ce moment-ci
et qui est transmise chaque fois qu'un dossier arrive, c'est: Est-ce que la
progression de la pratique du ski va continuer son ascension fulgurante? Si
c'est oui, nous sommes peut-être justifiés d'ajouter de nouvelles
sommes pour le développement du ski. Si c'est non, on est
peut-être justifié de se poser des questions quant aux
immobilisations qui, demain, ne seront peut-être plus rentables. Ce que
je comprends, c'est que, dans le cas du Valinouet, c'est une station qui est
davantage régionale qu'internationale. À ce sujet, nous avons
formé un comité interministériel avec M. Picotte et l'OPDQ
pour s'entendre sur un certain nombre de centres de ski qui pourraient faire
l'objet d'une participation conjointe à la fois de l'OPDQ et du
ministère de M. Picotte et à l'intérieur des dossiers
étudiés - il y en a quand même un certain nombre - se
retrouve celui du Valinouet.
M. Desbiens: Alors, c'était une fausse rumeur la semaine
dernière, lors de votre visite au Saguenay, qu'il y avait eu un montant
d'argent avancé.
M. Côté (Charlesbourg): II y a peut-être eu
imbroglio. La jeune journaliste qui m'a interrogé à
Jonquière me demandait s'il y
avait accord sur le projet du Valinouet. Moi, je lui ai dit: Oui, il y a
eu un accord, mais je sais que les sommes n'ont pas été
dépensées et elles seront disponibles en 1987-1988. Alors, on ne
parlait pas du même dossier. Jamais de la vie elle ne m'a parlé du
développement des pentes. Elle m'a parlé du Vaiinouet et, pour
moi, c'est un dossier qui était réglé.
M. Desbiens: On disait que, tant et aussi longtemps que ne sera
pas rendu à votre ministère le dossier du développement
d'un projet pour de nouvelles pistes et une remontée pour l'hiver
prochain...
M. Côté (Charlesbourg): II faut d'abord l'avis
sectoriel favorable du MLCP.
M. Desbiens: Oui, je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): Nous sommes en phase finale
de négociation avec le MLCP quant à un programme sur un nombre
limité de centres de ski. Si jamais quelqu'un qui nous écoute est
propriétaire d'un centre de ski, il est trop tard pour en demander. Il y
a suffisamment de demandes actuellement pour être capable de traiter ce
qu'on a ou de les "maltraiter", mais une chose est certaine, ce ne sont pas
tous les centres qui ont fait une demande qui pourront être admissibles.
Nous sommes à compléter ce dossier.
M. Desbiens: Et le Valinouet fait partie du groupe.
M. Côté (Charlesbourg): II fait partie du groupe des
dossiers étudiés.
M. Desbiens: Vous parliez de programmes communautaires. Est-ce
que, dans le cadre de l'entente sur la zone périphérique du parc
du Saguenay, l'OPDQ a eu des demandes ou si cela va devenir une source de
financement pour les programmes plutôt communautaires? Je ne parle pas
des demandes suscitées par l'entreprise privée, mais par les
municipalités ou des associations, des organismes sans but lucratif.
M. Côté (Charlesbourg): On a actuellement une
demande pour la baie Saint-Étienne...
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui est à peine
au-delà de 100 000 $. Quant au reste, le MLCP travaille sur le projet
global et tente de nous soudoyer actuellement pour une participation plus
importante à la réalisation, ce que nous ne sommes pas
prêts à accepter maintenant.
M. Desbiens: Dans le cas du projet spécifique de
Petit-Saguenay, vous l'étudiez présentement?
M. Côté (Charlesbourg): II a été
soumis à l'OPDQ.
M. Desbiens: II n'y a pas de politique générale
concernant l'entente pour participation?
M. Côté (Charlesbourg): Non. La politique
générale sur l'entente relève du MLCP. Ce sont le MLCP et
le Tourisme qui doivent l'assumer. Quant à nous, je pense que ce serait
plus utile qu'on aille ailleurs, compte tenu du fait qu'il y a eu une entente
sur le tourisme. Dans certains projets ad hoc, comme celui qui nous est soumis,
on va l'étudier au mérite et, dans la mesure où on peut
être d'un secours, on le sera, mais pas de manière
systématique.
M. Brassard: On sait qu'une entente, cela ne donne pas plus
d'argent à un ministère.
M. Desbiens: C'est cela, mais pour appliquer l'entente il faut
que les ministres trouvent l'argent quelque part et c'est l'OPDQ qui pourrait
être une source de financement. C'est pour cela que je pose la
question.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez, j'ai fait
l'inventaire, la semaine dernière, des dossiers que l'OPDQ avait
traités et reçus de manière positive. Ce n'était
pas moins de onze dossiers pour le SaguenayLac-Saînt-Jean. Je
trouvais que ce n'était pas si mal comme traitement. Il y avait
probablement de bons dossiers, mais c'était loin d'être
mauvais.
M. Desbiens: C'est bien, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous direz cela
à...
M. Desbiens: J'espère que cela va continuer ainsi.
M. Brassard: Dans le domaine du ski...
M. Côté (Charlesbourg): Je compte sur vous pour dire
à M. Néron, du Quotidien, que l'isolement n'est pas total.
S'il y a isolement, il n'est que partiel. Finalement, lui-même, pour sa
bonne compréhension, est peut-être isolé un peu.
M. Desbiens: Je vais vous laisser transmettre vos messages
vous-même.
M. Brassard: On l'a été, dimanche, isolés,
par exemple.
Des voix: Ha! Ha!
M. Brassard: Dans le domaine du ski, est-ce que... Dimanche, oui,
on l'était vraiment isolés.
M. Côté (Charlesbourg): Cela doit être ma
faute encore.
M. Brassard: Évidemment. Est-ce que la station de ski du
Mont Lac Vert a un projet qui a été soumis soit au MLCP, soit
à l'OPDQ?
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne nous dit rien.
Une voix: À l'heure actuelle, on n'a pas de dossier
concernant le Mont Lac Vert. (15 h 45)
M. Brassard: Je passerais à PECEC, où j'aurais
quelques questions. J'ai parcouru - je n'ai pas eu le temps de la parcourir au
complet - l'évaluation du programme PECEC pour la période
1977-1985 qui est très positive en termes d'efficacité aussi bien
interne qu'externe, en termes de création d'emplois, de
coûts...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est fini sur le
Fonds de développement régional?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous aviez
d'autres questions sur le Fonds de développement régional, M. le
député de Dubuc?
M. Brassard: Allez-y!
M. Desbiens: C'est une demande qui touche en même temps le
ministère des Transports du Québec, l'aéroport de
Saint-Honoré.
Le Président (M. Rochefort): Un instant, s'il vous
plaît! Cela va? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Cela concerne non pas l'aéroport de
Saint-Honoré mais la route, la rue municipale qui conduit à
l'aéroport de Saint-Honoré. La municipalité a un projet de
réfection de la rue assez important. Est-ce que le Fonds de
développement régional -cela s'est déjà produit, je
ne sais pas si cela existe toujours - s'implique financièrement encore
dans ce genre de projets municipaux d'infrastructure qui, dans le cas
présent, se trouve à répondre aussi à un besoin de
l'aéroport gouvernemental de Saint-Honoré? Le ministre des
Transports n'est pas ici mais...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des dossiers qui
sont traités ad hoc et autant que possible au mérite. Mais il n'y
a pas de règle absolue dans ce cas-là. Nous sommes intervenus au
cours de l'hiver pour appuyer la ville de Roberval quant à son
aéroport mais davantage pour faire en sorte que l'aéroport soit
clôturé pour éviter que les motoneiges passent en tout
temps sur la piste et mettent en péril la sécurité des
utilisateurs. Cela nous apparaissait un élément
sécuritaire assez important et on est intervenu à ce
niveau-là.
On est intervenu par le biais du ministère des Transports au
Témiscamingue, par exemple, pour appuyer l'aéroport, et deux
autres aéroports ont reçu notre aval: Amos, sur le budget de
1987-1968, et Lebel-sur-Quévillon. Vous le voyez, on n'est pas
très très chauvin dans nos choix d'intervention au niveau des
aéroports, un dans le comté d'Ungava et l'autre dans le
comté d'Abitibi-Ouest pour 1988-1989.
M. Desbiens ...avec Dubuc?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que le contexte
n'est pas le même quoique je le connaisse de manière très
superficielle. Il y aurait peut-être lieu, sans créer d'espoir...
Je pense qu'on pourrait étudier le dossier à son mérite
compte tenu du fait que le Saguenay--Lac-Saint-Jean est quand même bien
pourvu d'aéroport. Dans le cas de celui de Bagotviile, ce n'est pas
petit, merci. Ce n'est pas tout à fait le même
phénomène que dans d'autres cas.
M. Desbiens: Vous savez qu'à l'aéroport de
Saint-Honoré il y a l'école de pilotage, le cégep, et
quelques petites entreprises privées aussi qui se développent au
niveau de l'aviation et du vol à voile, beaucoup. Est-ce que cela veut
dire que vous seriez prêt à l'étudier, par le biais de
l'OPDQ ou par le biais du ministère des Transports? Parce que vous avez
mentionné les deux.
M. Côté (Charlesbourg): II faudra adresser ça
à Marc-Yvan Côté, ministre des Transports et responsable du
Développement régional, et on va regarder ça. On choisira
le chapeau.
M. Desbiens: D'accord. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que ça
complète pour le Fonds de développement régional?
M. Desbiens: Oui.
M. Brassard: Pour moi, ça va.
Le Président (M. Rochefort): Donc, avec l'accord des
membres de la commission, on va passer au PECEC. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je devrais
comprendre que, si ce projet était accordé au
député de Dubuc, ce serait un des derniers projets qu'il
demanderait avant...
M. Brassard: Je ne présumerais pas cela.
Des voix: Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Bien, certainement avant le
12 juin. C'est ie dernier projet avant le 12 juin.
M. Desbiens: C'est un grand comté, cela, M. le ministre,
Dubuc. Les besoins sont énormes.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait le dernier projet
avant le 12 juin.
Le Président (M. Rochefort): II semble qu'il n'y ait pas
de réponse. D'accord. Nous allons passer au PECEC. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
PECEC
M. Brassard: Bien, PECEC, j'ai parcouru rapidement
l'évaluation qui en a été faite pour la période
où nous étions au gouvernement. C'est une évaluation
très positive. On indique, par exemple, que PECEC réalise les
objectifs qui lui sont assignés dans une proportion de plus de 84 %. Le
coût de création des emplois permanents est très bas: 6399
$. Donc, c'est une bonne performance du programme. Je sais que le ministre
l'avait reconnu l'an dernier. À partir d'une évaluation aussi
positive, j'imagine que le ministre n'a pas l'intention d'apporter des
modifications substantielles, majeures au PECEC. Même s'il avait
évoqué l'an dernier l'hypothèse de modifier la
règle des 75 000 $ et moins dont la décision était
régionale, est-ce qu'il a l'intention d'apporter des modifications
à ce sujet?
Bref, compte tenu de la performance et de l'évaluation fort
positive, le ministre a-t-il l'intention d'apporter des changements et des
modifications au PECEC ou de le laisser tel quel sans y toucher?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis extrêmement
heureux et fier du bilan du PECEC, qui est né sous votre gouvernement et
qui donne des résultats fort intéressants. Il permet à des
communautés locales ou à des entreprises qui n'ont pas tout le
pouvoir ou du moins l'argent pour faire appel à la science du lobby
gouvernemental pour être acceptées dans différents
programmes d'avoir accès à l'OPDQ et, par le fait même,
à de grands programmes normés ne s'appliquant à peu
près jamais à elles et de pouvoir recevoir une écoute
très attentive à l'OPDQ. Cela fait en sorte qu'il y a une
réalisation. Cela devient extrêmement intéressant.
Je vais prendre le comté de Mégantic-Compton parce que
c'est un exemple typique pour moi: 52 municipalités ou du moins une
cinquantaine de municipalités et un territoire très grand
à desservir. Ce sont des statistiques que je livrais il n'y a pas
tellement longtemps. Pour 475 000 $ d'interventions de PECEC, il s'est
créé au-delà d'une centaine d'emplois permanents dans
Mégantic-Compton. Cela coûte bien moins cher que d'autres gros
programmes de subvention à la grosse entreprise. C'est une
diversification qui est beaucoup plus importante et qui permet finalement
à certaines communautés de se développer. C'est
très intéressant comme programme.
Quant à l'existence même du programme, je ne me pose plus
du tout de questions même s'il y a d'autres éléments dans
l'appareil gouvernemental qui peuvent s'en poser. Chez nous, je ne m'en pose
plus. Cela fait longtemps que je me suis rendu compte que PECEC valait bien le
Trésor. Dans ce sens, il est très clair que ie programme PECEC va
continuer d'exister et de très bien desservir les communautés
locales et ceux qui veulent y faire affaire.
Quant aux questions posées, cela fait état d'une
discussion que nous avions eue à l'analyse des engagements financiers
où je m'interrogeais - je m'interroge encore et je vous dis qu'on va
effectivement intervenir -sur la responsabilité ministérielle.
Lorsque je viens ici défendre des crédits, c'est moi qui ai la
responsabilité des crédits et des sommes que le gouvernement me
vote en termes de dépenses. Le problème dans le cas de PECEC,
actuellement, c'est que ce qui est dépensé ne passe jamais sur le
bureau du ministre. C'est engagé à partir même d'une
enveloppe du développement régional. Il y aurait donc des projets
qui pourraient être acceptés, qui seraient complètement
fous comme de la merde, et c'est le ministre qui serait pris à "goaler"
en dedans la patate chaude. C'est déjà arrivé, d'ailleurs,
pas dans le cas de PECEC, mais dans le cas d'autres programmes. On a eu bien du
plaisir, dans l'Opposition, avec ce dossier, sauf que je ne veux pas me
retrouver dans la même situation.
C'est un minimum de sagesse. Effectivement, on est à examiner
actuellement des modifications. Non pas parce que
le ministre veut se fourrer le nez dans tous les dossiers et discriminer
en faveur de l'un ou de l'autre. Disons-le tout de suite. Dans la mesure
où ce serait cela, il y aurait peut-être un risque. La
manière dont ont été conduites les affaires des Transports
et de l'OPDQ depuis le début ne laisse place à aucune de ces
possibilités. D'ailleurs, les bilans en témoignent très
nettement. Dans ce sens, il n'est pas normal, selon ce principe, qu'un ministre
qui est responsable de sommes et qui va chercher des crédits
auprès de l'Assemblée nationale n'ait pas, quelque part,
autorité quant aux décisions à prendre.
À ce chapitre, il va y avoir des choses qui vont être
corrigées. On est en phase finale de préparation de ces
documents. Il n'est pas impossible non plus que les plafonds puissent
être touchés aussi en termes de 75 000 $.
M. Brassard: M. le Président, ce qui fait,
évidemment, l'originalité de ce programme, c'est
précisément, à mon avis, le fait qu'il est très
souple, qu'il ne comporte pas de normes rigides, heureusement, d'ailleurs, ce
qui fait que les fonctionnaires étudient chaque projet en
lui-même, selon les besoins. Mais l'un des traits originaux du programme,
c'est le fait, justement, que les décisions peuvent se prendre en
régions, quand la subvention demandée est inférieure
à 75 000 $, ce qui est le cas pour l'immense majorité des
projets, d'après l'évaluation qu'on a ici, où on indique
que la subvention moyenne est de 65 000 $ et que 90 % des projets ont des
demandes de subventions inférieures à 75 000 $.
C'est une des originalités du programme et je ne voudrais pas
qu'on ampute le programme de ce trait original. Je comprends le raisonnement du
ministre. Je vois l'évocation qu'il en fait et l'exemple qu'il en donne,
on se le rappelle aussi. Je comprends la problématique, mais il ne
faudrait pas qu'en établissant des mécanismes - c'est un peu cela
la question - pour assurer le respect de la responsabilité
ministérielle cela ait pour effet de faire disparaître cette
caractéristique originale, et qu'il faut conserver, à mon avis,
parce qu'elle explique justement la grande efficacité, en très
bonne part du programme. Il ne faudrait pas que ces mécanismes fassent
disparaître ce trait original. Je ne le sais pas, j'espère que le
ministre est conscient de cela. S'il souhaite intervenir, il faudra que le
mécanisme contienne un droit de regard, j'en conviens, mais il ne faudra
pas que ce droit de regard supprime cette autonomie régionale qui permet
de prendre des décisions. (16 heures)
M. Côté (Charlesbourg): L'analyse que nous en avons
faite fait en sorte quelles décisions que nous allons prendre vont
respecter le principe qui est établi selon lequel les gens en
régions, des différents ministères, sont mieux
placés pour analyser la demande et la juger que quelqu'un du pourvoir
central, dans le cas de subventions de 75 000 $ et moins. C'est une
décentralisation qui est bonne et qui permet de régler un certain
nombre de dossiers. Je vous le dis, il va y avoir un ajustement, c'est clair,
selon lequel le ministre va pouvoir, un de ces moments, donner son approbation;
sinon, cela n'a pas de bon sens. À moins que le député de
Lac-Saint-Jean et tous ses confrères de l'Opposition, et ce,
jusqu'à ce qu'ils soient au pouvoir - ce qui risque d'être
très long - ne s'engagent, dans le cas où de mauvaises
décisions ont été prises, à ne pas poser de
questions au ministre et à ne pas blâmer le ministre. Je ne suis
pas sûr qu'il va résister à la tentation. Je me connais,
j'ai été dans l'Opposition, et il a un tempérament
à peu près comme le mien. Il y a quand même une question
d'imputabilité et de responsabilité qui appartient à
l'homme politique et au ministre qui a à défendre les
crédits et à justifier les dépenses de ces crédits.
Sur ce plan, il y aura effectivement un mécanisme qui permettra de
régler cette affaire, mais qui ne retardera pas indûment le
processus et ne mettra pas en péril la décision elle-même
quant à la validité du dossier selon les critères du
PECEC.
M. Brassard: Vous ne pouvez pas nous indiquer quelle forme cela
prendrait. Est-ce que cela pourrait prendre la forme d'un délai à
l'intérieur duquel le ministre peut renverser une décision, et,
ce délai passé, la décision serait maintenue? À
quel genre de mécanisme songez-vous?
M. Côté (Charlesbourg): On est à examiner
trois ou quatre formules, actuellement, qui ont toujours pour objectif de ne
pas faire en sorte qu'il y ait un délai indu dans l'acceptation du
projet, parce que les individus, bien sûr, vont attendre et, comme le
principe est de régulariser le plus rapidement possible ou d'accepter,
à partir du moment où le comité régional a
accepté un projet et l'a très bien analysé, à la
lumière de cela, je pense que c'est normal. Il y a un questionnement sur
d'autres points, je vais vous raconter un cas. Je me pose des questions
là-dessus et c'est tout à fait normal.
Vous êtes dans la situation où il y a une entreprise X avec
un propriétaire en difficulté qui veut faire quand même une
petite expansion et il se dit: Le seul programme dont je peux
bénéficier, c'est PECEC. Il y a analyse du dossier. Compte tenu
des bilans, de la situation financière de l'individu en question, on
évalue le niveau de participation possible de PECEC a tant
d'argent, mais à la condition qu'il y ait une injection
additionnelle de 50 000 $ de la part de l'individu dans le projet d'expansion.
L'individu ne l'a pas et il va se chercher un partenaire qui lui dit: Oui, je
vais y aller, mais dans ia mesure où j'ai 51 % des parts. Donc, je
prends le contrôle et je vais investir l'argent. Il y a alors, une autre
analyse du dossier qui fait en sorte que la subvention sera moindre que ce
qu'elle était au départ.
Le mérite, en fin de compte, c'est de bien utiliser l'argent,
mais aussi c'est la création d'emplois, ce qui est structurant, ce qui
est permanent. Il y a de petits ajustements à faire à ce niveau,
je pense, comme l'objectif est, bien sûr, de ne pas jeter d'argent par
les fenêtres, de bien l'administrer et de faire en sorte aussi que, notre
objectif étant la création d'emplois, sur la base d'un individu
ou d'un projet valable qui demanderait une subvention de X milliers de dollars,
on ne puisse pas en cours de route, parce qu'on donne l'obligation à
quelqu'un d'aller chercher un autre partenaire financier et que ce dernier a
peut-être des goussets un peu mieux remplis, changer les règles du
jeu. Il y a une série de petits accommodements, mais, fondamentalement,
il n'y a pas de changements au programme PECEC.
Il faut trouver le mécanisme le plus léger passible, qui
va prendre le moins de temps possible, pour que le ministre ou quelqu'un qu'il
désigne - cela ne veut pas nécessairement dire quelqu'un de
politique -puisse faire en sorte que les projets soient acceptés. C'est
là-dessus qu'on travaille actuellement. Il y a déjà eu des
séances de travail et, dès le moment où la session nous
libérera, ce sera adopté très rapidement. On pourra
possiblement en discuter à nouveau, lors des prochains engagements
financiers qui auront probablement lieu au cours de i'été.
M. Brassard: M. le Président, je prends note de
l'intention du ministre de faire en sorte que ce mécanisme soit
léger et n'allonge pas indûment les délais. Au fond, je
pense que le mécanisme en question doit avoir ces qualités, parce
que c'est vrai qu'on cite souvent le fameux cas de la Côte-Nord pour
lequel Mme Marois avait été prise à partie par
l'Opposition d'alors...
M. Côté (Charlesbourg): Quel dossier
déjà?
M. Brassard: Un dossier sur la Côte-Nord, c'était
swingant pas mal.
M. Côté (Charlesbourg): C'était un dossier
"sexy".
M. Brassard: C'était un dossier swingant, en tout cas,
dépouillé dirait-on.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Brassard: II n'en demeure pas moins, mis à part ce cas
ou ces quelques cas, que, quand on regarde la liste des projets qui ont
été soutenus, aidés - on les examine à l'occasion
des engagements financiers - il ne me semble pas qu'il y ait eu beaucoup
d'accrocs.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis d'accord avec le
député.
M. Brassard: Compte tenu de cette réalité, je pense
qu'il faut, s'il y a un mécanisme à mettre en place, qu'il soit
à la fois léger et souple et qu'il n'allonge pas les
délais.
M. Côté (Charlesbourg): C'est certainement notre
objectif et je pense que, sur la question fondamentale de la
responsabilité ministérielle quant aux sommes
dépensées, il n'y a pas de doute possible; c'est une question de
principe. Dans ce sens, ce sera très certainement une structure qu'on
pourra comparer au TGV: rapide et efficace. Dans ce sens, c'est ce que nous
voulons, c'est ce que nous souhaitons à tout le moins.
M. Brassard: Cela va pour PECEC. M. Côté
(Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Au sujet de PECEC, M. le ministre, est-ce qu'il y a
un projet de révision du programme? Il y a des rumeurs qui circulent
actuellement qu'il y aurait, dans le Programme expérimental de
création d'emplois communautaires, des restrictions qui seraient
apportées - ce sont des rumeurs qui circulent à
l'intérieur de la boîte - au niveau de la ville de Québec
et de l'île de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des gens qui,
effectivement, pensent que des programmes de la SDI sont suffisamment lucratifs
et bien organisés pour permettre aux gens de Montréal et de
Québec d'être très bien desservis quant à leurs
projets, et qui se posent des questions quant à l'intervention de PECEC
dans ces deux villes. Heureusement, ces gens ne sont pas en majorité,
ils ne forment qu'une petite partie. Quant à moi, je vais continuer
à me battre pour que PECEC soit disponible pour l'ensemble des citoyens
du Québec, parce que la création d'une petite entreprise dans
Saint-Henri, Saint-Jacques, Sainte-Marie ou Maisonneuve et aussi... Oui, je
suis au courant, parce que j'ai eu l'occasion de passer six semaines
entières dans le comté
de Maisonneuve en 1979. Cela a été extrêmement
intéressant et enrichissant, parce que j'ai connu des coins qui en
avaient besoin, qui en ont encore besoin aujourd'hui, et où PECEC peut
très bien servir. C'est bien différent d'autres cas dans d'autres
secteurs de la ville de Montréal où les besoins sont moins
criants, mais toute cette partie de l'île de Montréal a et peut
avoir besoin de PECEC, et PECEC va s'appliquer à l'ensemble du
Québec.
M. Bissonnet: Si vous avez besoin d'appui, M. le ministre, je
tiens à vous dire que trois entreprises naissantes ont reçu de
l'aide de PECEC il y a quelques mois et cela va très bien. Je pense que,
sans cette aide, elles n'auraient pas pu exister et cela a créé
25 ou 30 emplois.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu...
M. Bissonnet: J'ai été surpris. Je ne connaissais
pas tellement le programme, mais je commence à m'y
intéresser.
M. Côté (Charlesbourg): ...que même le
président du Conseil du trésor représentant le
comté de Verdun va être très sensible à cet
élément, compte tenu du fait que M. Caron, le
député précédent, parlait toujours des petites gens
de Verdun. En règle générale, PECEC s'adresse aux petites
gens. Dans ce sens-là, c'est clair que ce sera assez
rafraîchissant et très intéressant.
M. Bissonnet: Je suis convaincu que vous allez lui en parler en
temps et lieu.
Le Président (M. Rochefort): Sur la même question,
M. le ministre. Si je comprends bien, le programme va s'appliquer partout
où il y a de petites gens, pour reprendre votre expression, et pas
seulement dans les trois ou quatre comtés de Montréal que vous
avez identifiés tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il faut bien illustrer
que la région de Montréal aussi a ses disparités et que
cela pouvait aussi y servir. Je me suis servi de cela comme exemple. À
un certain moment, s'il vous reste une partie de l'enveloppe budgétaire
et que vous avez le choix entre un projet dans Saint-Henri et un projet dans
Gouin, peut-être que ce sera davantage Saint-Henri que Gouin. Pour
être encore plus explicite, si vous avez le choix entre un projet dans
Saint-Henri et un projet dans Westmount, vous avez de fortes chances que cela
puisse aller davantage à Saint-Henri qu'à Westmount.
Le Président (M. Rochefort): Sur votre dernier exemple, M.
le ministre, on se rejoint parfaitement.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Rochefort): Voici la raison pour laquelle
je posais la question. D'abord, je m'aperçois que vous n'avez pas encore
passé six ou sept semaines dans le comté de Gouin.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, vous êtes encore
là.
Le Président (M. Rochefort): Un jour, on vous y invitera
peut-être. Il faut être conscients, M. le ministre, et je suis
sérieux quand je veux attirer votre attention sur cette
dimension-là, qu'il y a des comtés où c'est plus apparent
que d'autres qu'il y a des états de sous-développement
importants. Pour votre information, vous me permettrez de vous dire que la
différence entre le comté de Maisonneuve et le comté de
Gouin quant au revenu annuel moyen par habitant est d'à peine 50 $,
même si les apparences ne font pas en sorte que c'est un comté
identifié comme les autres. Je veux simplement m'assurer que ce sera
disponible là où cela peut...
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut aider.
Le Président (M. Rochefort): ...donner des
résultats, indépendamment de l'image ou de la perception qu'on
peut avoir de la situation qui y règne.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, M. le
Président, je dois vous assurer que l'OPDQ ne se contente pas d'images.
L'OPDQ a des bases de calcul qui font appel à la richesse, à
l'indice de richesse; c'est extrêmement important et cela va
au-delà des apparences ou des clichés. C'est la
réalité.
Le Président (M. Rochefort): Je pense que c'est là
une belle illustration de la continuité qu'il y a entre les deux
gouvernements par rapport à l'OPDQ.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. J'ai toujours
voulu rendre hommage, d'ailleurs, dans le cas des sommets régionaux et
dans le cas de PECEC, au gouvernement qui a instauré ces programmes et
ce n'est pas aujourd'hui que je vais changer d'idée. Cela ne veut pas
dire qu'il n'y a pas des ajustements et des accommodements à faire. On
va les faire. J'aurais souhaité qu'il y ait eu beaucoup plus
d'initiatives que celles-là dans d'autres ministères, ce qui,
malheureusement, n'a pas été le cas. Dans le cas de PECEC et dans
le cas du Fonds de développement régional, cela me paraît
évident.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Autre chose sur PECEC?
'
M. Brassard: Cela va pour PECEC, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Quelqu'un d'autre?
M. Brassard: Sur PECEC?
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Drummond et vice-président de la commission.
M. Saint-Roch: M. le ministre, un peu dans la même
foulée, avec le passage des Groupes de soutien aux initiatives-jeunesse
sous la responsabilité du ministère de l'Industrie et du
Commerce, et comme on sait que le principal intervenant était PECEC en
ce qui concerne la formation des entreprises chez les jeunes, est-ce que le
même volet va encore s'appliquer? Est-ce que PECEC va s'appliquer
même si on passe sous la responsabilité du MIC?
M. Côté (Charlesbourg): On garde le même cap,
la même orientation.
M. Saint-Roch: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Si je comprends
bien, il n'y a pas d'autres questions concernant PECEC. J'imagine qu'on va
suspendre pour quelques minutes. M. le député de Dubuc, vous ne
voulez pas qu'on suspende. Vous allez employer le temps.
M. Desbiens: Je peux causer.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Sur PECEC, puisque j'ai le temps. Vous avez bien dit
tantôt que ce serait par une loi que vous modifieriez le programme.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Desbiens: Non. Vous aviez l'air de dire qu'on en
rediscuterait.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Seulement au moment de
l'analyse des engagements financiers.
M. Desbiens: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): On a toujours là
l'occasion de pouvoir discuter de quelques sujets d'ordre un peu plus
général. Dans ce cas, on pourrait facilement en reparler.
M. Desbiens: Lorsque vous en discutiez ensemble tantôt, il
m'apparaissait assez difficile d'imaginer, s'il y a un autre mécanisme
d'ajouté, que cela ne causerait pas un retard, et de quelle importance?
Un retard, un allongement de... (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Si c'était une
semaine ou deux, cela ne fait mourir personne et ce n'est pas une question de
trois, quatre ou cinq mois. Quant à moi, j'essaie de donner une
réponse le plus rapidement possible. Il s'agit d'instituer un
mécanisme très ferme dans le temps et qui fait en sorte que les
projets soumis... Une de mes constatations depuis que je suis arrivé au
ministère, c'est que je devrais normalement avoir beaucoup de papiers
sur mon bureau. Effectivement, j'en ai un bon paquet, mais si j'avais sur mon
bureau tout ce que les gens disent, à la fois les fonctionnaires, les
maires et les députés, il n'y aurait pas de place pour moi dans
mon bureau. En règle générale, ça ne pourrit pas
longtemps sur mon bureau en attente de décisions. S'il faut y mettre le
temps, on va le mettre et s'il faut réserver une période
spécifique dans le temps pour être capables de regarder ça
chaque semaine, on va l'institutionnaliser. On est capables
d'institutionnaliser un bureau de comté le lundi matin, on est capables
d'institutionnaliser un Conseil des ministres le mercredi, on est capables
d'institutionnaliser une séance du COMPADR le mercredi matin et on va
institutionnaliser une séance du PECEC au bureau du ministre et on va
régler ça assez vite. Ce n'est pas revoir l'ensemble du dossier
ni ce qui a déjà été fait sur le plan technique.
Cela va se faire très très rapidement. Lorsque la décision
est négative et qu'on peut faire appel au président de l'office,
à ce moment-là, il y aura des délais, mais ce ne seront
pas des délais indus.
M. Desbiens: Merci.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Au fond, si je comprends bien, vous n'appliquerez
pas aux projets demandant des subventions de 75 000 $ et moins les mêmes
procédures que pour les projets avec des demandes de subventions de 75
000 $ et plus, comité directeur et tout le tralala.
M. Côté (Charlesbaurg): Tout ça pour vous
dire qu'on n'est quand même pas dupes non plus des projets de 74 500 $ ou
74 900 $. On a vu neiger, on a vu clair un peu aussi. On s'organisera avec le
corridor.
Nouvelle carte des régions administratives
M. Brassard: M. le Président,
j'aborderais maintenant la question de la carte des régions. J'ai
pris connaissance, avec beaucoup d'intérêt, du document que nous a
transmis le ministre sur la révision des limites des régions
administratives. Il est évident qu'on y fait référence aux
décrets qui ont été adoptés par l'ancien
gouvernement sur un certain nombre de régions, dont celui sur la
Gaspésie. On y fait référence aussi au moratoire en
indiquant l'année de son entrée en vigueur, mais on a
oublié de mentionner que, dans un premier temps, il devait durer six
mois et que, là, on n'indique plus la fin, avec prudence sans aucun
doute. On rappelle la volonté de revoir ces décrets de même
que la volonté du gouvernement de proposer une nouvelle carte des
régions administratives et d'en évaluer avec les
ministères concernés les implications financières.
Quant aux orientations de base, je pense que ça correspond pas
mal aux orientations qui avaient été retenues par l'ancien
gouvernement, particulièrement en ce qui a trait à l'implantation
des bureaux régionaux ou locaux des ministères, pour laquelle on
devait se fonder sur la proximité des clientèles à
desservir, sur la réduction des distances territoriales, sur le maintien
d'un équilibre urbain régional. Ce sont là des expressions
qu'on retrouvait dans les décrets de l'ancien gouvernement. Donc,
concernant les orientations de base pour ce qui est de la mise en place des
bureaux régionaux et locaux, je pense qu'on se rejoint, l'ancien
gouvernement et celui qui est en place présentement. Au fond, on en
arrive à la même conclusion, à savoir qu'il n'est plus
question d'établir ou de mettre en place ce qu'on appelait à une
certaine époque les capitales régionales. Je pense qu'on
s'était engagé dans cette voie-là, nous aussi, et le
ministre maintient cette orientation de base. Je pense que c'est la bonne.
Quant à moi, je pense que c'est dans cette direction-là qu'il
faut aller et les bureaux régionaux, je ne vois pas par quel
décret biblique ils devraient tous être concentrés dans une
seule ville.
Cependant je dois constater que la nouvelle carte n'est pas encore
connue. Dans son document, le ministre fait référence à
des négociations difficiles avec les ministères relativement
à la régionalisation des services administratifs, de même
qu'à des dissensions dans le milieu, particulièrement en ce qui
concerne la Gaspésie. Évidemment, j'aurai toute une série
de questions à ce sujet. D'abord, est-ce que le ministre pourrait nous
faire part avec plus de précisions de ses difficiles négociations
avec les ministères, et nous dire lesquels, relativement à la
régionalisation de leurs services administratifs? Pour les
négociations, de quel ordre sont les difficultés? Dissensions
dans le milieu par rapport à la Gaspésie? J'aimerais l'entendre
élaborer davantage là-dessus aussi, parce qu'à ma
connaissance, en tout cas, lorsqu'en juin et novembre 1985 on avait
procédé à la "création" de la
Gaspésie...
M. Côté (Charlesbourg): Novembre.
M. Brassard: Novembre 1985, les dissensions nous semblaient avoir
été supprimées, sinon, très fortement
atténuées. De quel genre de dissensions s'agit-il? Et je pense
que j'aimerais aussi l'entendre sur la région nord de Montréal,
les trois L: Laval, Laurentides et De Lanaudière. Là aussi, je
pense que, dans le milieu, il y a des dissensions. Est-ce qu'on crée
trois régions? Est-ce qu'on crée deux régions? Est-ce
qu'on crée une région? Je pense qu'il n'y a ni unanimité
ni consensus là-dessus. Alors, je ne pense pas qu'il y ait seulement la
Gaspésie qui soit l'objet de dissensions dans le milieu. Il y a aussi
toute la partie nord de la région métropolitaine.
Est-ce que le ministre pourrait faire le point, d'abord, sur les
difficultés de négociations avec les ministères, nous dire
de quelle nature sont ces difficultés et avec quels ministères
surtout, et à la fois sur les dissensions dans le milieu quant à
la création d'une région distincte pour la Gaspésie et sur
l'état de l'évolution du dossier pour ce qui est de la grande
région du nord de Montréal, y incluant la ville de Laval?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Dans le texte
d'introduction, ce matin, j'ai quand même été un peu plus
loin que ne le laisse supposer le député de Lac-Saint-Jean en ce
sens que nous avons annoncé l'imminence d'un mémoire au Conseil
des ministres. Quel sort lui sera-t-il réservé?
L'expérience passée, dont j'ai fait état tout à
l'heure, d'un mémoire de 1984 nous demande d'être prudents et de
n'annoncer ses mérites que dans la mesure où le Conseil des
ministres l'aura approuvé.
Dans ce sens, c'est l'étape que nous sommes à
compléter.
M. Brassard: Est-ce que cela est passé au COMPADR?
Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Brassard: II n'est pas passé au COMPADR.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Parce que cela
dépendra en bonne partie de la décision que nous tenterons de
prendre avec les gens du milieu, de la Gaspésie, samedi.
Alors, pour samedi, nous avons convoqué des gens de toute la
Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine à une réunion
à Sainte-Anne-des-Monts pour vérifier l'intensité de la
volonté de voir une région
autonome de la Gaspésie. Prenons d'abord celle-là. Parlons
du décret adopté en pleine campagne électorale en novembre
1985, décret qui a quand même le mérite d'avoir
été adopté. Il y a des choses qui s'adoptent plus
facilement dans le mots qui mène à l'élection que dans le
mois qui suit l'élection.
M. Brassard: Et d'autres qui s'adoptent moins facilement.
M. Côté (Charlesbourg): D'autres s'adoptent moins
facilement.
Dans ce cas, cela semble avoir été assez facile de le
faire adopter. On va se faire un petit cours d'histoire sur ce qui s'est
passé. D'abord, la MRC Denis-Riverin qui est un des
éléments quand même importants pour savoir s'il devait y
avoir une région autonome de la Gaspésie. Comme c'est un des
éléments importants, quand on a décidé en novembre
1985 de créer la région autonome de la Gaspésie, on a
formé un comité pour savoir à quelle région, soit
Bas-Saint-Laurent soit Gaspésie, devait appartenir la MRC Denis-Riverin.
Denis-Riverin, ça va jusqu'à Madeleine. Il faut connaître
cela, le partage de Madeleine. Après ça, il vous reste
Grande-Vallée, Petite-Vallée, Pointe-Jaune, Cloridorme et toutes
ces places-là. Là, vous continuez à faire le tour et vous
revenez par la vallée avec les MRC La-Côte-de-Gaspé, Pabok,
Bonaventure, Avignon et c'est ça, la région que vous avez
"décidée".
Il faut savoir dans quel contexte et comment cela s'est
décidé. Cela s'est décidé au Motel Monaco des Monts
dans la chambre no 20, où il entre à peu près 20 personnes
et où on a invité une série de personnes de tout le tour
de la Gaspésie, celles qu'on avait bien voulu choisir, pour leur vendre
la région autonome de la Gaspésie. C'était le temps de la
passer. C'était le bon temps. C'était le mois de novembre. Elles
ont réussi à s'entendre pour en faire une, sans pour autant
déterminer où iraient les bureaux. Là, quand tu commences
à discuter des bureaux, ça ne va pas bien du tout. C'est
là que ça commence à "grafigner" un peu. Gaspé veut
avoir une capitale régionale de Gaspé. Sainte-Anne-des-Monts
souhaiterait être la capitale. New-Richmond, bien sûr, dans le
comté du ministre des Finances, souhaiterait être la capitale.
S'il n'y a pas d'entente sur la capitale, comment fait-on pour partager
le reste? C'est tout ça que, finalement, vous n'aviez pas
déterminé. Donc, l'essentiel. C'est aussi clair que ça.
L'accessoire, c'est facile. Encore que, sur l'accessoire, on n'avait pas
défini complètement le contour, les limites géographiques
de ce que serait la région administrative de la Gaspésie. En
termes concrets, ça pose des problèmes. Je vais vous parler de
mon autre ministère, les
Transports. Parfait. Ça signifie que, demain matin, la division
régionale, qui est à Rimouski, on la déplace. Où?
 Gaspé, mais au préalable, il faut être pleinement
conscient que la division de voirie de Sainte-Anne-des-Monts, elle,
siège de la zone de Madeleine jusqu'à Price, excluant Price, dans
le comté de Matane. Si on fait en sorte que la MRC Denis-Rivenn se
termine à Capucins, la division de voirie de Sainte-Anne-des-Monts
n'existe plus. Donc, il y a une division de voirie qui doit disparaître
de la région administrative de la Gaspésie. Où est-ce
qu'on place le bureau régional de la Gaspésie maintenant? Est-ce
que pour autant cela a créé des emplois ou donné un
meilleur service aux gens? Point d'interrogation. C'est avec ce
bébé qu'on est pris. Qu'est-ce qu'on fait de l'Éducation,
qu'est-ce qu'on fait des Affaires sociales? Cela n'a jamais été
déterminé. On a réglé ce qui était le plus
facilement réglable. Les pêches à Caplan, l'OPDQ à
Chandler et, finalement, il y a les Îles-de-la-Madeleine dans tout
ça. On ne s'en préoccupe pas trop trop parce qu'eux autres sont
habitués d'aller à Rimouski et, quand ça ne fait pas, ils
vont directement à Québec. Mais ils font partie de cette
région.
C'est donc une problématique un peu plus difficile. Je pense
qu'il y a des étapes à franchir avant d'en arriver à cette
phase. Donc, samedi, devant ces possibilités, devant le beau principe
qui, dans son application, fait en sorte que New-Carlisle en a peut-être
un peu moins qu'elle pensait, Gaspé n'est plus la capitale, c'est
diminué, Sainte-Anne-des-Monts en a peut-être moins...
Les gens s'interrogent finalement sur l'utilité d'une
région. C'est ce qu'on va tenter de régler samedi, en ayant
invité tout le monde, dans la même salle, en même temps. Ces
gens vont s'exprimer pour une fois ouvertement devant la presse sur leur
volonté et on va pousser pour savoir jusqu'où leur volonté
peut se traduire par rapport à l'acceptation d'une certaine
concentration des bureaux en GaspésieÎles-de-la-Madeleine
dans trois endroits au lieu d'un ou au lieu de dix. C'est elle, la
problématique. Elle n'est pas plus compliquée que cela. On a
à vivre avec cela. Au-delà des décisions, il faut
décider que Denis-Rivenn fera partie de la région autonome de la
Gaspésie. Dans la mesure où Denis-Rivenn n'est pas là,
c'est une région qui n'a pas sa raison d'être. C'est aussi clair
que ça.
C'est de convaincre tout ce monde et d'y aller par étapes. C'est
ce qu'on va tenter de faire samedi.
M. Brassard: Avant d'aborder la question de certains
autres...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Y a-t-il des dissensions,
selon ce que dit le ministre, sur la localisation des bureaux
régionaux des ministères et sur ia délimitation
territoriale?
M. Coté (Charlesbourg): La question de la MRC
Denis-Riverin n'a jamais été réglée et la MRC
Denis-Riverin, avant qu'une décision finale soit prise, exige de savoir
quels bureaux, le nombre de bureaux, quels ministères vont s'implanter
sur son territoire, avec les niveaux de fonctionnaires qui vont se
déplacer, quelles sont les immobilisations que ça va apporter et
combien d'emplois de plus ça va créer. Ce sont les mêmes
questions qui ont été posées a M. Le May, mon
prédécesseur, dans le motel no 20 du Monaco des Monts au mois de
novembre 1985. (16 h 30)
Le Président (M. Rochefort): Sur le même sujet, je
présume? M. le député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Oui, M. le Président. M. le
ministre, quelle que soit l'issue de la région administrative, vous
reconnaissez quand même le bien-fondé des deux tables de
concertation nécessaires dans l'Est du Québec, puisque vous avez
annoncé deux sommets.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours dit que la
Gaspésie, pour se développer, avait besoin de son sommet, peu
importe si elle fait partie du Bas-Saint-Laurent--Gaspésie ou si elle
fait partie de la Gaspésie.
M. Brassard: C'est un nouveau discours?
M. Côté (Charlesbourg): Absolument pas.
M. Brassard: J'ai déjà entendu dire qu'on ne
commencera pas par la queue, qu'on va d'abord créer des régions
avant de faire des sommets. Je m'en souviens très bien.
M. Côté (Charlesbourg): La région autonome de
la Gaspésie existe, mon cher monsieur, de par le décret du mois
de novembre 1985.
M. Brassard: Ah! Donc, il est toujours en vigueur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sûrement. Il n'a
jamais été...
M. Brassard: II n'a jamais été l'objet du
moratoire.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Brassard: Donc, la région existe.
M. Côté (Charlesbourg): La région a toujours
été là, la région autonome de la Gaspésie.
C'est sur l'application qu'il faut prendre des décisions, à
savoir si on la maintient ou pas. Le gouvernement peut se réserver le
droit de revenir en arrière et de faire une région
Bas-Saint-LaurentGsspésie.
M. Brassard: Sans doute.
M. Côté (Charlesbourg): C'est là-dessus
que...
M. Brassard: Ce que vous me dites, c'est que, pour le moment, le
décret de novembre 1985 demeure en vigueur.
M. Côté (Charlesbourg): Le décret est
toujours là; pour le changer, cela prend un autre décret. Dans ce
sens-là, il est très important de savoir ce que les
Gaspésiens pensent parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion de l'exprimer,
jusqu'à maintenant, autrement que lors d'une tournée que j'ai
effectuée le 30 janvier 1986 pour rencontrer l'ensemble des maires. On
souhaite maintenant que s'ajoutent des gens du monde de l'éducation, des
gens du domaine social et des autres domaines. Les gens vont se rencontrer
samedi et exprimer leur opinion sur le consensus minimum auquel ils peuvent
arriver. Cela veut dire qu'effectivement, dans ce cas-là, il y aurait
deux sommets.
Il est inadmissible - c'est surtout cela que j'ai dit - qu'une
région aussi pauvre que la Gaspésie soit l'une des seules, avec
la Côte-Nord, à ne pas avoir bénéficié d'un
sommet socio-économique. Cela aurait dû commencer d'abord par
là, quand on parle des sommets, si la volonté politique avait
voulu faire quelque chose pour cette région. Dieu sait que c'est une
région qui en a largement besoin. C'est pour cela qu'on a
décidé, effectivement, d'enclencher le processus de la tenue d'un
sommet pour la Gaspésie. Cela occasionnera un sommet autonome pour le
Bas-Saint-Laurent; C'est autrement que ce qui a été fait dans le
passé par le député-ministre de Rimouski, un sommet de la
ville de Rimouski, négligeant pour autant toutes ces petites
communautés autour de Rimouski qui ont aussi le droit d'avoir un sommet,
de présenter des projets, de les acheminer et de les voir
approuvés. Cela, c'est pour la Gaspésie. Je peux vous parler un
peu du nord de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela
complète la question en ce qui vous concerne, M. le
député? Oui? Cela va? M. le ministre, on peut poursuivre sur le
nord de Montréal. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Si on résume à propos de la
Gaspésie, c'est à partir de cette séance de consultation
qui aura lieu bientôt que
vous serez en mesure, par la suite, de prendre une décision et
quant au territoire et quant aux localisations des bureaux
régionaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, certainement. D'abord,
on a parlé du problème de la Gaspésie; on pourrait
peut-être parler du problème du nord de Montréal et revenir
par la suite sur la réticence et les raisons de la réticence de
certains ministères.
L'autre région qui avait été laissée en
plan, c'est la MRC Les Moulins. C'est le même phénomène
où à la fois la présence combinée de M. Dean et de
M. Chevrette au Conseil des ministres avait fait en sorte qu'on reconnaissait
la région De Lanaudière sans avoir décidé du sort
de la MRC Les Moulins et qu'on reconnaissait la région des Laurentides
tout en allant chercher à l'Outaouais la MRC Antoine-Labelle pour la
rattacher à la région des Laurentides. Il restait cette
volonté de Laval de se détacher de la région de
Montréal et de faire bloc avec les quatre MRC au nord de Laval qui
aurait fait Laval bloc nord, laissant pour compte ce qui était au nord
de la région des Laurentides et créant une très petite
région qui aurait été forcément noyée dans
toute l'agglomération très urbanisée de la grande
région de Montréal. Avec la Montérégie qui, au sud,
a une population de 1 200 000, l'île de Montréal qui est
très populeuse, Laval et le bloc nord qui aurait été une
région d'à peu près 800 000 de population, il serait
resté une petite région au nord qui se serait appelée
Laurentides et une petite région un peu plus à l'est qui se
serait appelée De Lanaudière. Quant à moi, mes choix sont
faits concernant ce que vous appeliez tout à l'heure les trois L. Mes
choix sont faits et je suis, dans ce cas-là, prêt à faire
face à la musique. Je n'ai plus besoin de consultations pour inclure mes
choix au mémoire qui sera dirigé au Conseil des ministres.
M. Brassard: Les paragraphes du mémoire là-dessus
sont écrits.
M. Côté (Charlesbourg): Du moins, dans la tête
du ministre. C'est très clair et c'est une question...
M. Brassard: Pouvez-vous nous donner un petit aperçu de
votre opinion?
M. Côté (Charlesbourg): Un aperçu de mon
opinion, c'est qu'il faut s'organiser pour que cette très grande
agglomération puisse être balancée. Le sud étant
très bien pourvu avec une région qui s'appelle la
Montérégie, qui va chercher beaucoup de monde, le nord devra
balancer, règle générale, la rive sud et l'île de
Montréal de sorte que cela fasse trois unités très
importantes.
M. Brassard: Ce qui vous guide, c'est la recherche de
l'équilibre sur le plan démographique.
M. Côté (Charlesbourg): Un certain équilibre
et ce qu'on a appris lors de notre tournée. Certains faisaient
état, pour défendre Laval bloc nord, de
l'homogénéité des gens qui devraient habiter la
région et d'autres, plus au nord, ceux des Laurentides, parlaient de
complémentarité. Il y a donc des principes qui, selon le
côté de la clôture où vous êtes, vous guident
quant à vos choix. Mais ce qui est arrêté jusqu'à
maintenant devrait recueillir un très large consensus d'appui puisque
ces propositions sont en très large partie issues de la consultation que
nous avons menée auprès des gens des Laurentides, de
Lanaudière et de Laval.
M. Brassard: Est-ce que vous avez réussi è
dégager un aussi large consensus parmi vos collègues
députés et ministres de ces régions concernées?
M. Côté (Charlesbourg): Disons que c'est un dossier
qui chemine très bien et qui, dès le moment de la consultation,
avait déjà tracé les voies à une solution
possible.
Le Président (M. Rochefort): Si vous me le permettez, M.
le ministre, j'aurais un certain nombre de questions. C'est une région
que je connais bien. Qu'est-ce que c'est le fondement, le rationnel de
l'idée d'avoir des régions qui se "balancent", pour reprendre
votre expression?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que ce sont des régions bien organisées, bien
structurées. Dans le cas de la Montérégie, c'est une jeune
région que le gouvernement précédent a créée
et, on l'a constaté au cours du sommet, qui a eu sa première
manifestation d'unité, quoique l'unité à
l'intérieur de cette région soit très fragile. C'est
encore plus évident dans ce cas-ci, c'est une jeune région qui a
appris lors de l'exercice du sommet à vivre et à partager. Il y a
des pôles très forts, à l'intérieur de cette
région qui, règle générale, veut tirer chez elle au
détriment du sud-ouest, du Haut-Yamaska, des Appa-laches ou d'autres
régions. En ce sens, effectivement, c'est une réqion qui est
très forte, qui a un potentiel absolument extraordinaire avec une
population de 1 200 000 avec des zones d'influence sur le plan du
développement touristique, sur le plan industriel, et quand même
en progression avec un aéroport de type international à
Saint-Hubert. Vous vous retrouvez, dans le nord, avec les Laurentides et avec
Laval qui ont une complémentarité
sur le plan du développement touristique, sur le plan d'une force
de développement industriel, d'axes routiers quand même
extrêmement importants, d'un aéroport international, ce qui fait
que différentes... Ce besoin d'équilibre était davantage
senti et pressenti et c'était un des arguments de fond pour une
unité d'action au niveau de Laval bloc nord, et le reste des Laurentides
en particulier.
Le Président (M. Rochefort): Je reviens à ma
question, M. le ministre, parce que je ne suis pas sûr de comprendre
votre raisonnement. Vous avez pourtant parlé à deux ou trois
reprises de "balancer". Je comprends cela pour la Montérégie. Je
pense que cela se tient et je reconnais, je suis d'accord avec tout ce que vous
avez dit sur la Montérégie. Pourquoi cela prend-il une
région qui serait proportionnellement équivalente sur la rive
nord?
M. Côté (Charlesbourg): Lorsque vous allez arriver
au niveau de la grande région de Montréal avec trois blocs...
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...le bloc de l'île,
qui est extrêmement fort et puissant...
Le Président (M. Rochefort): Là-dessus, vous me
permettrez. On se comprend bien que l'île, ça va être
l'île. Point.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Un bloc très fort sur
l'île...
M. Brassard: Tandis que Laval va être...
M. Côté (Charlesbourg): C'est acquis que Laval ne
sera plus avec Montréal.
Le Président (M. Rochefort): Ils vont être bien
contents de cela, j'en suis certain.
M. Côté (Charlesbourg): Très heureux, et je
pense que cela s'inscrit dans une logique aussi. Donc, un bloc au sud qui est
très fort, un bloc sur l'île qui est très fort et le
regroupement d'un bloc au nord aussi assez puissant. Ces trois blocs sont
extrêmement dynamiques et vont se développer.
Le Président (M. Rochefort): On parle de combien de
personnes, Laval-Laurentides-De Lanaudière? Simplement la région
6C, c'est combien de personnes? Il faut ajouter 265 000 à ce nombre.
M. Gagnon: 600 000. On parle de 600 000.
Le Président (M. Rochefort): 6C, c'est 600 000?
M. Gagnon: Oui.
Le Président (M. Rochefort): 265 000 à
Laval.
M. Gagnon: Non. 6C, c'est la Montérégie.
Le Président (M, Rochefort): C'est de 6B que je parle.
M. Gagnon: C'est une région d'environ 600 000.
Le Président (M. Rochefort): Plus 265 000 à Laval.
Donc, un peu moins de 1 000 000.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, un peu moins.
Le Président (M. Rochefort): Dans une allusion que vous
avez faite eu égard au découpage des Laurentides, vous avez
employé une expression, j'imagine, imprécise, qui nous indique
autre chose. Vous avez dit: Ils sont allés chercher à l'Outaouais
la MRC Antoine-Labelle. Cela dépend vraiment du point de vue où
on se place et de la connaissance qu'on a des deux régions. Est-ce que,
dans votre esprit, il est possible que soit remise en question cette
décision?
M. Côté (Charlesbourg): Non, du tout. Le
Président (M. Rochefort): D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Du tout. Ce que je voulais
exprimer par cela, si vous voulez que je sois plus clair...
Le Président (M. Rochefort): Oui, sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): ...au risque d'être un
peu douloureux pour vous...
Le Président (M- Rochefort): Ah bon!
M. Côté (Charlesbourg): ...compte tenu de votre
continuité sur le plan de la pensée politique et des
responsabilités que vous avez assumées dans le passé,
encore le vous avez pris une décision de prendre une MRC sur le plan
géographique et de l'ajouter à la région des Laurentides
sans pour autant régler les problèmes des ministères.
Cette MRC Antoine-Labelle dépendait, sur le plan de la voirie, de la
région de l'Outaouais. En ce qui concerne le MLCP, le territoire
à l'intérieur
de la MRC fait en sorte qu'il a été littéralement
coupé en deux par la suite sur le plan de l'Outaouais, l'autre versant,
au niveau de Labelle, mais étant la même entité
qu'auparavant sur le plan de l'accessibilité pour ce qui est du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche. C'est un peu à cela que je faisais
allusion et il n'est pas question pour moi de revenir en arrière. Du
moins les gens du milieu, malgré certains problèmes d'adaptation,
malgré certains problèmes à compléter ces dossiers,
ont manifesté leur intention de demeurer dans la région des
Laurentides et ils vont demeurer dans la région des Laurentides.
Le Président (M. Rochefort): Qu'est-ce que cela implique,
par exemple, pour la MRC Les Moulins qui, finalement, est un peu nulle part? Si
je comprends bien, elle va redevenir partie intégrante de la grande
région bloc nord, Laurentides-De Lanaudière.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai jamais dit cela.
Le Président (M. Rochefort): Je veux juste être
sûr qu'on ne parle pas pour parler. Vous nous avez expliqué que
vous vouliez trois blocs bien "balancés". On m'a parlé d'un
troisième bloc, Laval-Laurentides-De Lanaudière. Sauf erreur,
cela recoupe donc le territoire de la MRC Les Moulins.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai jamais parlé
de Lanaudière.
Le Président (M. Rochefort): Écoutez! M.
Côté (Charlesbourg): Non.
Le Président (M. Rochefort): Pourquoi vous me
laissez...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi. On va bien se
comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'il ne faut
pas qu'il se parte quelque chose de tout croche, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Non, on va bien se comprendre
et je vais vous permettre de préciser si j'ai mal compris.
M. Côté (Charlesbourg): De Lanaudière n'est
pas touché.
Le Président (M. Rochefort): Quand on a fait notre calcul
il y a dix secondes, on a intégré De Lanaudière. Alors,
s'il fallait ne pas le faire, je voudrais juste que vous me l'indiquiez et on
va revenir à la question du "balancement". Je suis disponible pour
cela.
(16 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire, M. le
Président, que vous avez parlé de la région des trois L.
Je n'ai jamais parlé de la région des trois L.
Le Président (M. Rochefort): Non, mais je reviens...
M. Brassard: C'est moi qui ai parlé de la région
des trois L.
Le Président (M. Rochefort): Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse, j'ai
peut-être déformé en incluant le président dans
l'Opposition, mais...
Le Président (M. Rochefort): Non, c'est parce qu'ici on se
distingue. Non, vous faites sûrement erreur. Autour de la table, en tout
cas.
M. le ministre, je veux juste qu'on se comprenne. Quand on a fait le
calcul, je suis parti de votre expression "balancer" et j'ai tenté de
voir à quoi on arrivait. On a dit: 1 200 000 sur la rive sud, 2 000 000
et quelques unités de moins sur l'île et on a calculé, avec
votre principal collaborateur, tout ce qu'il y avait sur la rive nord,
Laurentides, De Lanaudière et Laval, ce qui nous donnait 900 000. Moi,
je veux bien, mais, si ce n'est pas ça, dites-le-moi parce que ça
veut dire qu'on revient à notre question de balancement. J'imagine que,
si on balance à 600 000, ça fait un drôle de balancement,
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas en ajouter,
je ne peux pas en faire. J'en ai deux de faits dans ma famille, je suis bien
prêt à les déplacer mats pas plus.
Le Président (M. Rochefort): Non, non.
M. Brassard: De Lanaudière, c'est combien d'habitants?
M. Côté (Charlesbourg): C'est 200 000 habitants dans
la mesure où Les Moulins fait partie de Lanaudière.
Le Président (M. Rochefort): Donc, on se retrouve avec une
région qui ressemblerait plus à quelque 600 000, Laval et
Laurentides.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
j'insiste pour vous dire que, quant à moi, en aucun temps, je n'ai
parlé de Lanaudière dans ce bloc nord. J'ai parlé debalancement.
Le Président (M. Rochefort): Oui, oui, mais je vous pose
une question. Cela fait
combien de personnes, Laval et Laurentides?
M. Côté (Charlesbourg): Votre calcul m'a
peut-être échappé au niveau de Lanaudière. Si cela
m'a échappé, je viens de le rattraper.
Le Président (M. Rochefort): Si je comprends bien, il
reste trois lignes à préciser, à peu près, dans les
quatre ou cinq paragraphes qui sont déjà écrits.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Dans mon livre à
moi, tout est écrit et les décisions sont prises.
M. Brassard: Dans votre livre à vous, la MRC Les Moulins,
vous savez où elle s'en va?
M. Côté (Charlesbourg); Oui.
Le Président (M. Rochefort): Mais, dans les paragraphes
que vous avez bien voulu nous laisser lire entre, les lignes cet
après-midi, il y a trois ou quatre lignes qu'on n'a pas réussi
à avoir.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela. II y
a trois ou quatre lignes que vous n'avez pas réussi à avoir et
que vous ne réussirez pas à avoir.
Le Président (M, Rochefort): Je pense qu'on a compris, par
exemple, sans les avoir.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! bien, vous pouvez bien
comprendre ce que vous voulez, mais faites attention de ne pas trop le
publiciser vous serez pris avec.
M. Brassard: On peut faire des hypothèses.
Le Président (M. Rochefort): Ce n'est pas notre
responsabilité de publiciser ça, de toute façon.
M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je reviens à la troisième question que
je posais là-dessus concernant les difficultés que vous avez avec
certains ministères. Lesquelles et de quel ordre?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous poser un
problème très précis.
M. Brassard: Vont-elles s'aplanir?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, lorsque
vous apprenez la bonne nouvelle aux fonctionnaires qu'il y aura une
région autonome en Gaspésie ou qu'il y a une région
autonome et qu'on devra continuer, dans la mesure où c'est la
volonté du milieu et que certains d'entre eux devront
éventuellement déménager, ils ont déjà
choisi où ils vont déménager: à Gaspé dans
tous les cas, parce qu'il y a un aéroport et que c'est bien plus facile
d'en sortir. Pour plusieurs fonctionnaires, aller en Gaspésie au en
Abitibi, c'est le moyen d'avoir une promotion pour pas longtemps et
d'être capables de revenir dans la grande ville bien implantés. Il
y a effectivement des problèmes à ce niveau-là. Les
problèmes d'analyses faites par certains fonctionnaires, compte tenu
qu'ils peuvent se retrouver dans la situation où eux-mêmes vont
déménager, font en sorte que ça coûte cher en
maudit. Ça coûte bien cher d'implanter des régions
administratives dans tout le Québec et, autant que faire se peut,
profitons-en pour demander des postes. 11 y a donc une position globale des
ministères qui commandent des immobilisations assez importantes et des
coûts de fonctionnement, donc, un investissement assez important. Il y a
une autre vision qui est celle de l'OPDQ, qui dit: On peut le faire à
moindre coût, en utilisant les ressources que nous avons, puisqu'il n'y a
pas de besoins additionnels de créés. On dessert le même
territoire avec les mêmes divisions de voirie.
Je dois vous dire que ça me tentait de vous faire une farce tout
à l'heure en vous disant quels sont les ministères avec lesquels
nous avons le plus de problèmes: le ministère des Transports, en
commençant par celui-là. On a réglé une bonne
partie de ces problèmes-là. Il faut donner l'exemple et, dans ce
sens-là, il n'y a plus tellement de problèmes chez nous.
Ça implique des coûts, bien sûr, mais on va y faire face.
Cela a des implications extrêmement importantes dans le cas du MMSR, du
ministère de l'Éducation et du ministère de ta
Santé et des Services sociaux. Effectivement, il y a des structures que
vous connaissez fort bien qui sont déjà implantées, des
CRSSS, et tout cela crée des remous assez importants, chacun s'agitant
et défendant la bonne cause, qui est toujours la sienne,
évidemment, de telle sorte que vous allez vous retrouver avec le
problème suivant: les gens de Rivière-du-Loup se sentent
davantage protégés par les gens de Québec dans le domaine
de la santé qu'ils ne se sentent protégés par les gens de
Rimouski. Pour eux, dépendre de Québec, s'ils ont des besoins
additionnels en lits, ce sera plus facile de les justifier parce que les gens
de Québec vont plus facilement dire: Parfait, on va le leur accorder,
ils ne viendront pas remplir nos lits. Alors que, dans le cas de Rimouski, la
justification est très simple. On va dire: Non, vous n'en avez pas
besoin, vous allez vous occuper des chroniques, mais, nous autres, on en a
besoin. C'est la problématique dans laquelle on est et qui a des
répercussions assez impartantes. Il y a ce tiraillement entre le service
aux régions
et la volonté de bien servir. Dans ce sens, lorsque le temps sera
venu, le gouvernement prendra des décisions et les ministères
s'ajusteront. Il faudra trancher quelque part, où arrêter sur le
plan des immobilisations et sur le plan des budgets de fonctionnement. Mais,
nécessairement, lorsqu'on met une pression sur des régions
administratives additionnelles, cela demande de l'argent additionnel. Cela a
des impacts, mais le projet d'implantation est sur trois ans, de la même
manière que vous l'aviez prévu à l'époque.
M. Brassard: Cela répond à une de mes questions. Je
voulais vous demander sur combien de temps va s'échelonner
l'implantation des nouveaux bureaux. Sur trois ans, comme c'était
prévu à l'origine? À notre époque, c'était
trois ans.
Le Président (M. Rochefort): Sur cela, si vous me le
permettez: Est-ce que cela inclut les réorganisations qui pourraient,
par exemple, affecter le réseau de la santé? C'est à
l'intérieur de la période de trois ans, ou la période de
trois ans est une période au cours de laquelle on va en arriver à
des conclusions sur comment les ministères devraient se...
M. Brassard: Non, l'implantation des bureaux. Tout est sur trois
ans.
L'implantation des bureaux régionaux, c'est sur trois ans.
M. Côté (Charlesbourg): Trois ans, oui.
Le Président (M. Rochefort): Dans le cas des bureaux
régionaux, les structures...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): ...pour reprendre votre
propre exemple, les CRSSS, les DSC, les CSS.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, oui. Le
ministère où cela a le plus d'impact, c'est certainement le
ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce sont des
impacts énormes qui vont demander beaucoup plus de travail encore qu'on
n'en a fait maintenant. On devra très bien mesurer l'impact sur le plan
financier pour éviter qu'on n'investisse davantage dans les structures
que dans les soins. Je pense qu'il y a un équilibre à faire,
à un certain moment. C'est notre plus gros problème
actuellement.
Le Président (M. Rochefort): Votre
échéancier...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
qu'on vise, c'est une implantation partout, à partir du moment où
la décision sera prise, au bout de trois ans, donc, que ce soit fait.
Mais, dans le cas du ministère de la Santé et des Services
sociaux, on se croise les doigts; je ne suis pas sûr qu'on pourra y
arriver. Dans la presque totalité des autres ministères, c'est
mission possible. Dans le cas du ministère de la Santé et des
Services sociaux, c'est plus compliqué.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui. Donc, j'imagine que tout cela va être
prévu dans le mémoire, c'est-à-dire que, dans le
mémoire, vous allez prévoir non seulement la délimitation
des régions, mais vous allez également prévoir la mise en
place des bureaux régionaux des différents ministères
échelonnée sur trois ans en indiquant lesquels vont
s'établir, s'implanter la première année, lesquels auront
deux ans pour s'implanter et lesquels auront le maximum, soit trois ans, pour
s'implanter.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, avec une exception ou
une mise en garde que je veux faire maintenant: cela dépend si la
région le souhaite ou non.
M. Brassard: Là-dessus, je pense que c'est sensiblement ce
qui était prévu à l'origine, sur trois ans, en
établissant des distinctions, certains ministères devaient
s'implanter plus rapidement, compte tenu de leur vocation et de leurs relations
avec les citoyens. Est-ce votre objectif d'en arriver -vous avez parlé
tantôt de transferts de postes - à effectuer l'opération
à coûts récurrents nuls?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un objectif, mais il
ne sera pas atteint.
M. Brassard: Bien. Sur l'ensemble du dossier de la nouvelle carte
des régions -j'ose poser la question, connaissant maintenant la prudence
du ministre - est-ce son intention d'en arriver à une décision
dans un délai précis? Est-il consentant à nous indiquer ce
délai?
M. Côté (Charlesbourg): Dans un délai
précis que j'ai à l'esprit et que je conserverai dans mon
esprit.
Une voix: Hal Ha!
Le Président (M. Rochefort): On va convoquer votre esprit
à la prochaine commission.
M. Brassard: Vu que la réunion portant sur la
région de la Gaspésie aura lieu le 6 juin et qu'après cela
vous serez en mesure de décider concernant la Gaspésie et que
vous avez déjà votre idée de faite sur la
région métropolitaine, la région de Montréal, et la
région nord de Montréal, avez-vous comme objectif d'en arriver
à l'adoption du mémoire et à une prise de décision
par le Conseil des ministres avant les vacances d'été?
M. Côté (Charlesbourg): Cela me semble
difficile.
M. Brassard: Cela vous semble difficile, donc, cela a des
chances...
M. Côté (Charlesbourg): Les vacances étant
à compter du 20 juin.
M. Brassard: Cela peut aller au début de l'automne.
M. Côté (Charlesbourg): Si on considère que
l'automne peut être à compter du mois d'août.
M. Brassard: Bon.
Le Président (M. Rochefort): II y a de gros changements
qui s'en viennent. Je parle des saisons, naturellement.
M. Brassard: M. le Président, quant a la nouvelle carte
des régions, on va attendre les décisions du gouvernement, tout
en souhaitant que ça arrive le plus tôt possible.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de la
Gaspésie, en fin de semaine, ce n'est pas dans la chambre no 20 du motel
Monaco des Monts, c'est à la polyvalente gaspésienne. Cela va
être un peu plus public.
M. Brassard: M. le Président, il faut quand même
admettre que la nouvelle délimitation des régions avait fait
l'objet d'une consultation à l'époque du Choix des
régions. C'était l'un des volets qui avait été
soumis à la consultation, la nouvelle délimitation des
régions. Alors, il ne faut quand même pas charrier non plus et
prétendre qu'on en est arrivé comme ça, tout d'un coup,
à créer une nouvelle région en Gaspésie parce que
ça nous tentait de modifier la carte des régions. Il faut quand
même admettre qu'il a dû y avoir quelques volontés qui se
sont exprimées dans le milieu. Cela devait correspondre à
certaines aspirations qu'on avait constatées et perçues au moment
de cette consultation très large, très publique et très
démocratique qui a eu lieu à l'époque du Choix des
régions.
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Lac-Saint-Jean a parfaitement raison. Je voulais essayer de le faire choquer un
peu. Il est clair que le maire de Cloridorme, M. Guy Gleeton, qui est
préfet de la MRC de
La Côte-de-Gaspé, et M. Cyr, qui est maire de Pabos-Mills
et préfet de la MRC de Pabok sont des défenseurs acharnés
d'une région autonome de la Gaspésie. Ils l'étaient
à l'époque, ils le sont encore et ils le seront encore demain. Il
est moins évident, quand on arrive dans Bonaventure et dans la MRC
d'Avignon, que ces choix soient aussi clairs. De la même manière
que M. Thérence Coulombe, maire de Mont-Louis et préfet de la MRC
Denis-Riverin à l'époque, était lui-même convaincu
que le maire de Sainte-Anne-des-Monts, qui a été convoqué
par M. Le May au motel 20 dont on parlait tantôt et d'autres maires...
C'est là que ça s'est décidé de manière
finale.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de travail avant, c'est clair. Ce n'est
pas sorti du chapeau de M. Le May à son retour de voyage en Italie,
à la fin de septembre ou en octobre 1986, fortement inspiré par
ce qui se passait en Italie. Bien non! Il y a eu effectivement des
séances préalables à l'époque de M. Gendron, qui a
fait le tour et les gens de la Gaspésie se sont exprimés.
À l'époque, la majorité voulait une région autonome
de la Gaspésie. (17 heures)
Les sommets régionaux
M. Brassard: M. le Président, sur les sommets
régionaux. La nouvelle façon de procéder, c'est maintenant
que chaque sommet, une fois qu'il a été tenu, soit suivi et donne
lieu à une entente-cadre entre la région et le gouvernement.
C'est ce qui va se produire pour l'Abitibi-Témiscamingue et les autres
régions comme la Montérégie.
Est-ce que cette entente-cadre prendra une forme connue, précise?
Est-ce qu'il y a un modèle qui existe déjà, qui a
été préparé par vos services, modèle qui
sera utilisé pour la signature d'une entente entre la région et
l'État? Quelle forme est-ce que cela va prendre? Est-ce que tout cela
est maintenant parachevé, complété? Si oui, est-ce qu'on
pourrait connaître ce modèle qui va servir de base à la
conclusion et à la signature d'une entente entre la région et
l'État?
M. Côté (Charlesbourg): On me signale...
Évidemment, le premier sommet qui a été tenu selon la
nouvelle formule, qui est un mélange de l'ancienne formule et de la
nouvelle, c'est celui de l'Abitibi-Témiscamingue. Les gens de l'OPDQ
sont en négociation actuellement avec ceux de l'Abitibi pour tenter de
finaliser, d'ici à la fin de juillet, ce qui pourrait être la
première entente gouvernement-régions. On s'inspire très
fortement de ce que nous vivons maintenant et de ce que nous vivrons dans le
cas de la Montérégie aussi, parce que cette signature, pour la
Montérégie, ne tardera pas pour terminer le canevas.
On avait une idée de ce que cela pouvait être au
départ, mais cela prend une forme peut-être un peu
différente de ce qu'on avait voulu au départ, de par la
volonté du milieu: tenter de tout englober dans un document où
les engagements du gouvernement, les engagements des promoteurs, les
engagements des municipalités seraient très bien campés
pour que chacun puisse apposer sa signature.
M. Brassard: Cela va prendre la forme d'une espèce de
contrat conclu entre la région et le gouvernement dans lequel on va
retrouver toutes les décisions prises à l'occasion du sommet, la
nature de ces décisions, la nature de ces projets,
l'échéancier de réalisation, la participation des
intervenants, y compris celle du gouvernement. Cela va se retrouver dans ce
contrat et cela va lier, évidemment, les parties signataires.
M. Côté (Charlesbourg): Globalement, c'est une
entente, ce n'est pas un contrat. Chacun des projets fait l'objet d'un contrat
entre les parties. Quant à l'aspect global, c'est une entente qui fait
état des projets, des implications sur le plan financier, des
engagements de chacun sur le plan financier et des échéanciers de
réalisation.
M. Brassard: Chaque projet, à partir du moment où
il est faisable, où il peut être réalisé, va donner
lieu, cette fois-ci, à un contrat, dans lequel on entrera plus dans les
détails, on aura plus de précisions.
M. Côté (Charlesbourg): Absolument. À partir
du moment où il y a une signature du ministre sectoriel, c'est un
contrat, chacun respectant ses engagements. Si ce n'était pas
réalisé, le ministère pourrait être poursuivi. C'est
donc une forme de contrat qu'il y a entre les deux parties.
M. Brassard: Le contrat est conclu, signé par le ministre
sectoriel, alors que l'entente est signée par le ministre responsable du
Développement régional et lie le gouvernement. Jusqu'à
maintenant, il n'y a pas encore d'entente signée.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Brassard: Le modèle n'est pas encore
complété.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on
s'était donné 90 jours pour le signer, mais les gens de
l'Abibiti-Témiscamingue souhaitent le signer au mois de septembre pour
donner toute l'emphase à cette première signature. C'est ce
qu'eux-mêmes souhaitent. Quant à nous, on aurait été
prêts à signer à la fin de juillet ou au début
d'août, mais c'est à leur demande que nous signerons un peu plus
tard.
M. Brassard: En termes de bilan, est-ce qu'il est de l'intention
de l'OPDQ de faire la mise à jour du bilan des conférences, des
sommets? J'ai un document qui date de 1985 et qui fait le bilan... Est-ce qu'il
est possible, même si cela ne prend pas la forme d'une publication,
d'avoir le bilan des sommets qui ont été tenus depuis le
début sur le plan des réalisations par rapport aux
décisions prises? Un bilan pour chacun des sommets.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un bilan...
M. Brassard: Est-ce qu'il est possible d'avoir ces
documents-là pour les membres de la commission?
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait l'objet d'une
discussion en ce qui concerne la biennale dans chacun des cas, mais, avant
cela, il y a certainement... Ce sont des documents publics, donc des
engagements de fonds publics. Je n'ai aucune espèce d'objection à
ce que ce qui est disponible puisse être mis à votre
disposition.
M. Brassard: On parlait de biennale, justement, j'ai une question
là-dessus. L'Estrie a eu sa biennale avant nous. Pour ce qui est de la
biennale du SaguenayLac-Saint-Jean, cela fait maintenant trois ans que le
sommet du SaguenayLac-Saint-Jean a eu lieu. Il a eu heu en mai 1984,
donc, cela fait plus de trois ans. Les biennales devant avoir lieu, comme le
nom l'indique, tous les deux ans, la nôtre doit donc maintenant avoir heu
en septembre. Est-ce que c'est maintenant assuré? Le ministre nous en
donne-t-il l'assurance? Les dates sont-elles arrêtées? Il n'y aura
plus de report?
M. Côté (Charlesbourg): J'entends le
député de Lac-Saint-Jean évoquer trois mois en mai...
M. Brassard: Trois ans.
M. Côté (Charlesbourg): Trois ans en mai. Je
pourrais facilement vous dire que le 20 juin 1983 a vu mon élection dans
la circonscription électorale de Charlesbourg et que septembre 1983 a vu
le sommet de la région de Québec. Je me sers toujours de cet
exemple: il restait une chaise dans le coin en arrière et on me l'avait
assignée, alors, c'est là que je suis allé m'asseoir. Je
n'ai pas encore eu l'occasion de faire la biennale pour la région de
Québec non plus. Alors, j'ai promis, pour le
SaguenayLac-Saint-Jean, que la biennale se tiendrait à
l'automne, elle va se tenir à l'automne. Il reste è
déterminer une date. Compte tenu d'un certain voyage à
l'étranger que j'aurai à faire et selon le résultat des
élections qui auront lieu dans ce pays et qui pourraient créer
une certaine instabilité, quand ce sera arrêté, on fixera
la date de la biennale pour le Saguenay--Lac-Saint-Jean, On sera obligé
d'y aller à deux. Normalement, on nomme un ministre responsable de la
défense des intérêts de la région et il y a le
ministre responsable des régions qui est là aussi. Je ne peux pas
être à la fois votre défenseur et défendre les
intérêts du gouvernement. Je serai appuyé par un de mes
collègues lorsqu'on ira vous voir pour faire ce bilan sur le sommet du
SaguenayLac-Saint-Jean.
M. Brassard: On souhaite que cela se déroule le plus
rapidement possible, dès le début de l'automne si possible. Vous
serez sans doute le bienvenu, M. le ministre. Chaque fois que vous venez dans
la région du SaguenayLac-Saint-Jean, vous êtes toujours le
bienvenu.
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait à peu
près 70 fois que j'y vais maintenant, c'est un chiffre qui est à
la mode au SaguenayLac-Saint-Jean. J'aurai certainement beaucoup de
plaisir à y retourner, parce qu'on a tout à gagner.
M. Brassard: Est-ce que, quand il s'agit d'une biennale... Je
sais que quand il s'agit d'un sommet proprement dit, M. le ministre, le Conseil
du trésor dégage une marge de manoeuvre. À l'occasion du
sommet de l'Abitibi-Témiscamingue, je pense que vous disposiez d'une
marge de manoeuvre de 7 000 000 $: 4 000 000 $ pris à même le
fonds de développement et 3 000 000 $, pouvait-on lire, en argent neuf.
Est-ce que, lors d'une biennale, comme c'était le cas de l'Estrie
récemment, vous disposez aussi d'une marge de manoeuvre?
M. Côté (Charlesbourg): Si la biennale du
SaguenayLac-Saint-Jean est faite de manière aussi sérieuse
qu'a été faite celle de l'Estrie en termes de rationalisation des
demandes, on va très certainement être capable de répondre
à un certain nombre de projets.
M. Brassard: Étant donné que c'est -comment dire -
une expression stylistique que vous utilisez, vous êtes convaincu que
l'exercice au SaguenayLac-Saint-Jean va se faire avec beaucoup de
sérieux, comme le sommet s'était fait avec beaucoup de
sérieux. Le P.-D. G. de l'OPDQ en sait quelque chose. Ha! Ha! Ha!
M. Gagnon: Ne me prenez pas en sandwich tous les deux.
Une voix: J'en prends bonne note.
M. Brassard: D'ailleurs, le taux de réalisation du sommet
est un des plus élevés. Par rapport aux décisions prises,
celui du SaguenayLac-Saint-Jean a connu une performance assez remarquable
en termes de réalisation des projets retenus, des décisions
retenues. Il a eu une excellente performance. C'est donc dire que
l'opération de sélection des projets avait été
faite très sérieusement et vous pouvez être assuré
que, pour la biennale, ce sera sans aucun doute la même chose.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je peux poser une
question au député de Lac-S ai nt-Je an?
M. Brassard: Vous pouvez sûrement me poser une
question.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous connaissez
bien le rôle de ta biennale? Il s'agit de faire le point sur ce qui est
fait.
M. Brassard: De faire le point, mais aussi de fixer des
réorientations possibles, compte tenu de l'évolution de la
réalité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, si le taux de
réalisation est aussi élevé que cela, on peut prendre deux
heures pour régler la biennale. Si le taux de réalisation des
projets est aussi élevé, j'imagine qu'on va pouvoir régler
cela assez vite, parce que ce n'est pas d'ajouter des projets, mais de faire le
point sur les projets qui ont été acceptés, de voir leur
cheminement et de réorienter les sommes qui avaient été
affectées à certains projets dans la mesure où elles n'ont
pas été utilisées. Alors, je pense qu'on va pouvoir tenir
cela très rapidement.
M. Brassard: Oui, mais l'objet d'une biennale, M. le ministre,
c'est également, à moins que je ne comprenne mal - si c'est juste
de faire le point, pas besoin de se réunir pour cela - de choisir de
réorienter des choses et, à partir des décisions prises au
sommet, de déterminer de nouvelles étapes. Par exemple, au
sommet, il y a eu des décisions de prises quant à certaines
études de faisabilité. À partir du moment où ces
études démontrent qu'on peut aller de l'avant, la biennale peut
servir à dire: Compte tenu des études faites, à la suite
des décisions du sommet, on peut aller de l'avant dans telle direction
pour tel projet.
M. Côté (Charlesbourg): II faut comprendre que le
niveau de réalisation est impressionnant au chapitre des études,
mais pas nécessairement au chapitre des vraies réalisations.
Alors, dans ce sens, je tiens è vous faire remarquer que ce n'est pas
un
nouveau sommet, les sommets ont lieu aux quatre ans. C'est une biennale.
Donc, c'est un moment privilégié, à mi-chemin, pour voir
ce qui a été fait, pour réorienter des sommes qui avaient
été prévues dans certains dossiers, qui n'ont pas
été dépensées et qui ne le seront pas à la
faveur de projets autres que ceux que la région du Saguenay
Lac-Saint-Jean voudra voir privilégiés.
M. Brassard: Je vais vous relancer une question. Vous venez de
tenir une biennale en Estrie où il y a eu un sommet, il y a deux ans,
celui-là. Voulez-vous nne dire, m'affirmer ou me confirmer que vous
n'avez fait, à l'occasion de cet exercice biennal en Estrie, que le
bilan des décisions prises au sommet de l'Estrie? Vous n'avez pas pris
de nouvelles décisions? Vous n'avez pas adopté de nouveaux
projets, en aucune façon, è l'occasion de cette biennale? (17 h
15)
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous donner la
réponse la plus complète possible. Nous avons fait le point et
réorienté un certain nombre de dossiers qui correspondaient aux
axes de développement et aux projets décidés lors du
sommet. Ce que nous avons fait, dans certains cas, est très
limité. Nous sommes intervenus, à titre d'exemple, au mont
Mégantic qui éprouvait certains problèmes. Il était
réservé à l'élite d'observateurs des astres que
sont les gens du monde universitaire. Ce que nous avons voulu faire, c'est
ouvrir le mont au public, dans sa perspective de développement, en
ajoutant 200 000 $, si ma mémoire est fidèle, pour faire un
stationnement et permettre l'accès à la montagne aux gens qui
visitent la région, tout en faisant payer un droit d'entrée et en
obligeant certaines rentrées de fonds. Alors, dans un cas comme
celui-là, puisque c'est un équipement sur le plan touristique qui
correspondait aux axes de développement, on a voulu sortir de ces
projets, mais c'est de l'argent qui était à l'intérieur
des sommes prévues.
La biennale est le moment privilégié pour enclencher ou
souhaiter l'enclenchement d'un certain nombre d'études qui pourraient
nous mener au prochain sommet économique et pour préparer des
projets dont les études préliminaires seraient faites en fonction
du prochain sommet.
M. Brassard: Je comprends bien le ministre. Donc, on demeure
à l'intérieur des axes de développement choisis et
identifiés lors du sommet. Cela a été bien compris par le
CRD de la région du SaguenayLac-Saint-Jean. Je ne pense pas que
l'on s'écarte des axes de développement, mais il est
évident qu'à l'intérieur de ces axes, comme vous venez de
le mentionner, il y a des réorientations possibles.
M. Côté (Charlesbourg): N'arrivez pas avec une
facture de 40 000 000 $ additionnels, vous allez perdre votre temps.
M. Brassard: M. le Président, la région est connue
pour son réalisme et son sérieux. Il n'est pas question...
M. Côté (Charlesbourg): Même
électoral?
M. Brassard: Oui, même électoral. C'est très
solide, parce que, malgré les 70 voyages dans la région de
l'organisateur en chef du Parti libéral, cela n'a pas changé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est depuis les
élections.
M. Brassard: 70 voyages depuis les élections?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je me souviens
être allé faire un tour dans le comté de Lac-Saint-Jean le
17 novembre 1985, dans le comté de Roberval, comté qu'on a failli
gagner, et j'avais dit aux gens du SaguenayLac-Saint-Jean: Participez au
pouvoir puisqu'il est clair que tous les sondages d'opinion sérieux font
état d'une victoire éclatante du Parti libéral et vous
vous devez d'être représentés dans ce gouvernement,
c'était le 17 novembre. Pendant ce temps-là, chez vous, au heu de
faire état des sondages sur le plan national, on faisait
référence à un sondage "home made", local, Cybercom, et on
faisait très peu de place aux sondages sur le plan national. La
population a choisi et c'est par cela qu'on a le plus grand respect des
élus que la population a choisis. C'est cela la démocratie. La
région du SaguenayLac-Saint-Jean, par rapport à ce
gouvernement-ci, est loin d'être isolée. Il y a des
démonstrations très évidentes de projets qui ont
été acceptés par le gouvernement, que ce soit Chambord,
Petit Paris ou la salle communautaire dans le comté du
député actuel, à Delisle, que ce soit l'incubateur d'Alma,
le Valinouet, la pulperie, que ce soit l'Université du Québec
à Chicoutimi. Je pourrais nommer comme cela pendant un certain temps des
projets qui ont reçu l'aval des autorités gouvernementales et je
fais abstraction de tout ce que mes autres collègues ont pu faire. Mais,
un de ces jours, dans un des voyages, un bilan sera dressé de tout ce
qui s'est fait dans la région du SaguenayLac-Saint-Jean; lequel
démontrera très bien le respect que le gouvernement du
Québec actuel a pour les gens du Saguenay--Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: D'ailleurs, c'est pour cela que les gens du
SaguenayLac-Saint-Jean ne se sont pas sentis obligés ou contraints
de
voter dans la direction souhaitée par le député de
Charlesbourg, car ils savaient très bien qu'ils étaient libres de
le faire.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, si je ne
m'abuse, je pense que le député de Lac-Saint-Jean, le 3
décembre 1985, a déclaré qu'à cinq
députés dans l'Opposition, ils seraient plus forts qu'au pouvoir.
C'est quasiment vrai. On en fait plus que vous en faisiez alors que vous
étiez au pouvoir.
M. Brassard: Vous confirmez ce que je disais.
L'énumération que vous venez de faire est la confirmation de ce
que j'avançais.
M. Côté (Charlesbourg): Fiez-vous sur nous, vous
allez être longtemps dans l'Opposition.
Des voix: Ha! Ha!
M. Brassard: Alors, fiez-vous sur nous, vous allez être
longtemps absents de la région, électoralement.
M. Côté (Charlesbourg): Égoïste! M.
Brassard: Bah! Des voix: Ha! Ha!
M. Brassard: Cela dit, M. le Président, je peux assurer le
ministre, trêve de plaisanterie, que, déjà, un travail
très sérieux a été fait par tous les intervenants
de ta région, en préparation de cette biennale. D'ailleurs, tout
le monde était prêt ce printemps. Cela a été
reporté à l'automne et ce travail n'est pas inutile. Il sera
encore utile à cette époque. Ce travail est similaire à
celui qui précède un sommet. Il y a vraiment eu une large
consultation des intervenants et une sélection des projets de
façon à retenir ceux qui sont réalisables et faisables.
Vous pouvez être assuré que rien de farfelu ne sera soumis
à l'attention du ministre à l'occasion de cette biennale.
M. Côté (Charlesbourg): Une des raisons pour
lesquelles elle ne s'est pas tenue au printemps, c'est qu'il y avait le sommet
de l'Abitibt, le sommet de la Montérégie et la biennale de
l'Estrie. L'horaire était passablement chargé; en plus des
crédits que nous adoptons actuellement, avec tout ce que cela suppose
comme démarche. L'automne étant une période un peu plus
calme, nous avons privilégié cette période dans le cas du
SaguenayLac-Saint-Jean. La région ne sera nullement
pénalisée parce que la biennale se tiendra à l'automne au
lieu du printemps. Nul doute que le travail fait par les gens du milieu est
très sérieux et le gouvernement y mettra autant de
sérieux.
M. Brassard: Cela va pour moi, M. le Président, pour ce
qui est des sommets. Est-ce qu'on termine à 17 h 30?
Le Président (M. Rochefort): L'ordre de l'Assemblée
est 17 h 30. Toutefois, je dois vous rappeler que nous avons accumulé 26
minutes de retard sur notre horaire. L'ordre fait qu'on devrait ajourner
à 17 h 30, mais la période allouée à l'étude
des crédits de l'Office de planification et de développement du
Québec devrait nous mener à une prolongation de 26 minutes.
Évidemment, pour prolonger après 17 h 30, cela nécessite
consentement. Si nous n'avons pas consentement, le retard de 26 minutes devra
être révisé par le leader du gouvernement.
Voyages à l'étranger
M. Brassard: II me reste quelques questions. D'abord des
questions très précises concernant la liste des voyages à
l'étranger. Je vais dans les questions pointues. Quelqu'un du cabinet,
M. Hervé Pouts, a fait un voyage à San Diego concernant un projet
de développement régional relativement à la
définition du projet et à la définition de l'implication
du gouvernement. Est-ce qu'on pourrait savoir de quel projet il s'agit?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. C'est Sea
World.
M. Brassard: Sea World? On me signale qu'aux Transports il y a
aussi un voyage semblable: rencontre et discussion avec la compagnie Sea World
en novembre.
M. Côté (Charlesbourg): Et l'autre, ce serait quelle
date?
M. Brassard: II n'y a pas de date pour celui de l'OPDQ. Ce n'est
pas le même montant non plus.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le même
montant?
M. Brassard: Non.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, non.
M. Brassard: II y en a peut-être eu deux.
M. Côté (Charlesbourg): À San Diego,
d'accord, non. On est allé deux fois et...
M. Brassard: II y a eu deux voyages, l'un...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai fait, j'en ai
chargé un aux Transports et un au Développement
régional.
M. Brassard: Un aux Transports et un à l'OPDQ.
M. Côté (Charlesbourg): Pour une fois que le
ministère des Tranports peut servir au développement
régional.
M. Brassard: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, vous savez que
cela se solde par un investissement important de Sea World.
M. Brassard: Dans quel comté déjà?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la circonscription de
Charlesbourg.
M. Brassard: Ahl
M. Côté (Charlesbourg): Que voulez-vous? Ce n'est
pas moi qui ai décidé, en 1947 - je venais a peine de
naître.
M. Brassard: ...d'établir le zoo...
M. Côté (Charlesbourg): ...d'établir le zoo
à Charlesbourg. Heureusement qu'on a cela. Cela aura des impacts
très significatifs sur l'offre touristique et tout le
développement de l'offre touristique pour la région de
Québec. C'est un centre de recherche sur les mammifères marins,
en particulier sur les épaulards et le narval. Pour ceux qui ont eu
l'occasion de voir Sea World à Orlando, San Diego et San Antonio, c'est
la première fois qu'ils soient des États-Unis et, en venant
s'implanter dans la région de Québec, on peut dire que c'est un
"catch" magnifique.
Étude confiée à M. André
Maltais
M. Brassard: Dans les contrats de moins de 25 000 $, on a retenu
les services de M. André Maltais - je suppose que c'est l'ancien
député fédéral - pour permettre de réaliser
une étude portant sur les possibilités d'une entente de
développement régional. S'agit-il de l'entente
Canada-Québec que vous avez évoquée dans votre...
M. Côté (Charlesbourg): M. Gagnon revendique le
droit, compte tenu de son imputabilité, de répondre à
cette question.
M. Gagnon: Vous permettez, M. le Président?
Le Président (M. Rochefort): Oui, sûrement, M.
Gagnon.
M. Gagnon: M. Maltais a été engagé, à
la demande du président de l'OPDQ, comme personne-ressource pour
préciser le cadre d'analyse d'une entente de développement
régional à négocier avec le gouvernement
fédéral.
M. Brassard: Et c'était avant qu'il ne soit...
M. Gagnon: ...avant qu'il n'entre au gouvernement.
M. Brassard: ...embauché au cabinet du premier
ministre.
M. Gagnon: Le président de l'OPDQ souhaitait
bénéficier de l'éclairage d'un ancien député
fédéral qui avait joué un rôle auprès du
ministère de l'Expansion industrielle régionale.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que c'était le
seul que vous ayiez envisagé, le seul député
fédérai avec cette expérience qui ait été
envisagé par le président?
M. Gagnon: Étant donné le rôle qu'il avait
joué au chapitre du développement régional et étant
donné sa provenance d'une région périphérique du
Québec, ce sont des critères comme ceux-là qui m'ont
motivé.
Le Président (M. Rochefort): Et c'est donc le seul qui ait
été envisagé?
M. Gagnon: C'est le seul.
Le Président (M. Rochefort): L'étude qu'il a
réalisée est-elle disponible?
M. Gagnon: II n'a pas réalisé d'étude, il
m'a servi de personne-ressource.
Le Président (M. Rochefort): De personne-ressource?
M. Gagnon: Oui, lors de discussions et je lui ai demandé
également de rencontrer des intervenants.
M. Brassard: Dans le document qui nous a été
transmis, on parle de réaliser une étude...
M. Gagnon: Oui, mais...
M. Brassard: ...portant sur la possibilité d'une
entente.
M. Gagnon: En fait, la réalisation de l'étude
était du ressort de l'OPDQ. J'ai fait appel à M. Maltais comme
personne-ressource dans le cadre de la réalisation d'une
étude.
M. Brassard: C'est l'OPDQ qui a fait cette étude? Est-elle
terminée, est-elle disponible?
M. Gagnon: Le ministre a fait allusion, dans son introduction, au
cadre de l'entente
Canada-Québec.
M. Brassard: Puisqu'on parle de l'entente...
M. Côté (Charlesbourg): Pour tout vous dire...
M. Brassard: Oui, pour tout vous dire...
M. Côté (Charlesbourg): ...il y a une vision d'une
entente de développement régional qui peut être fort
différente si on se place du côté de l'OPDQ ou si on se
place du côté de ceux qui ont à négocier avec le
gouvernement fédéral. C'est cette harmonisation qui a
été souhaitée par l'expertise.
M. Brassard: Pourriez-vous être plus explicite?
M. Côté (Charlesbourg): Disons que cela peut
s'apparenter à une société distincte qui fait en sorte que
notre propre vision du développement régional est peut-être
un peu différente de ce qu'un certain nombre de fonctionnaires, du
MRI...
M. Brassard: Au...?
M. Côté (Charlesbourg): Au MRI, le ministère
des Relations internationales.
M. Brassard: ...gouvernementales?
Le Président (M. Rochefort): ...du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui... qui font les
négociations avaient pensé. C'est une harmonisation qui a
été faite et on est sur le point de...
M. Brassard: C'est votre vision qui a prévalu?
M. Côté (Charlesbourg): Vous en doutez?
M. Brassard: Je pose la question comme cela. (17 h 30)
Le Président (M. Rochefort): Si le député me
permet, M. le ministre ou M. le président, compte tenu de la
réponse que le ministre vient de nous fournir et compte tenu que M.
Maltais a vécu probablement ce que c'était, mais sous un autre
gouvernement que celui qui est présentement à Ottawa et qui sera
donc celui avec lequel serait négociée une éventuelle
entente, est-ce qu'on peut croire que ce qui se passait sous l'ancien
gouvernement et pour lequel effectivement M. Maltais peut peut-être nous
donner des éclairages vaut pour la façon qu'a choisie le nouveau
gouvernement de néqocier les ententes-cadres?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que dire non, ce
serait faire abstraction de tout le respect qu'a M. Mulroney pour le travail
qu'a fait M. Maltais, du temps où il était député
de Manicouagan, où tout le monde a reconnu que c'était un
défenseur des droits des régions et un défenseur
acharné de son comté. N'eut été le fait que M.
Mulroney se présente dans cette circonscription, M. Maltais serait, sans
aucun doute, encore député au fédéral.
Le Président (M. Rochefort): Cela n'a rien à voir.
Je veux juste qu'on se comprenne. Ce que vous explique et je veux bien qu'on se
comprenne sur la précision du sens de ma question... Dans la mesure
où vous retenez les services d'une personne qui, dites-vous probablement
avec raison, a l'expérience du point de vue fédéral des
négociations d'ententes-cadres au niveau du développement
régional, c'était utile que vous ayez la participation et la
contribution d'une personne qui avait ces lumières. Dans la mesure -
c'est ce que je vous dis - où il y a eu un changement de gouvernement
indépendamment du nom des élus et des circonstances qui font
qu'ils ont été ou pas réélus ou candidats ou pas
candidats à d'autres paliers, indépendamment de tout ça,
il y a eu un nouveau gouvernement qui a, là aussi - je pense que le
ministre en conviendra avec moi - une approche fort différente du
gouvernement précédent auquel appartenait M. Maltais. Pour qu'on
soit bien précis, cela n'a rien à voir avec son appartenance.
Mais sa connaissance et son expérience du développement
régional étaient basées sur la façon
libérale fédérale de le faire, qui n'est pas celle des
conservateurs. En ce sens-là, je vous demande comment quelqu'un qui n'a
pas la connaissance de la façon de procéder du nouveau
gouvernement fédéral pouvait vous aider à élaborer
votre plan de fonctionnement avec un gouvernement qui est celui que nous
connaissons.
M. Côté (Charlesbourg): M. Gaqnon vous
répondra sur le plan technique, parce que ça fait appel aussi au
côté technique. Sur le plan politique, je vous dirai que, quant
à moi, comme ministre des Transports, si vous voulez mon
expérience, je me suis fortement rendu compte que les fonctionnaires qui
entourent le ministre des Transports à Ottawa ont beaucoup d'influence,
et cela, de manière historique, sur les décisions prises a
Transports Canada. C'est donc, à ce point de vue, une certaine
continuité.
Il y a eu beaucoup de changements de ministres au ministère des
Transports. Il n'y a pas eu...
Le Président (M. Rochefort): Je parle d'Ottawa.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je ne parle pas de
fonctionnaires au ministère des Transports; il n'y a pas eu beaucoup de
changements au ministère des Transports.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): À Ottawa. Il n'y a
pas eu...
Le Président (M. Rochefort): Au développement
régional?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, au développement
régional, mais pas au ministère des Transports.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que M. Maltais
s'occupait de développement régional?
M. Côté (Charlesbourg): Pour vous donner un exemple,
ce n'est pas toujours si clair que ça qu'il a un changement drastique et
dramatique.
Le Président (M. Rochefort): Dramatique, probablement pas.
Mais dans le cas du ministère du Développement régional,
je pense qu'il faut reconnaître qu'il y a eu non seulement un changement
important du personnel politique, mais aussi du personnel administratif.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan technique, M.
Gagnon va répondre.
Le Président (M. Rochefort): Oui, c'est
intéressant.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, là, je
suis en train de défendre ses engagements.
Le Président (M. Rochefort): Bien oui, c'est ça; je
comprenais.
M. Côté (Charlesbourg): II faut dire qu'il y a une
symbiose extraordinaire entre M. Gagnon et moi-même.
M. Gagnon: Ah, mais ça fait des situations
délicates, monsieur.
M. Côté (Chariesbourg): Ah, il n'y a rien
là!
M. Gagnon: ...un ancien adjoint parlementaire du ministère
de l'Expansion industrielle régionale, lequel ministère, de
concert, avait été l'âme pensante, si vous voulez, de
l'esprit de l'entente de l'Est du Québec, administrée par le
gouvernement fédéral, lequel ministère posait un certain
nombre de juqements sur la coordination interministérielle au niveau
fédéral. C'est-à-dire qu'il y a un petit frère de
l'OPDQ au fédéral, jusqu'à un certain point, qui est le
ministère de l'Expansion industrielle régionale.
À partir de ce moment, la difficulté de vivre cette
coordination interministérielle à l'intérieur du
gouvernement fédéral, on avait besoin de sentir le pouls
concernant l'évaluation qu'il faisait, par exemple, des ententes-cadres
et des ententes auxiliaires sectorielles, parce que le contexte d'une entente
de développement régional est difficile à saisir lorsqu'on
rentre dans une machine gouvernementale, étant donné que la
machine gouvernementale est divisée en petits couloirs qui s'appellent
les ministères.
Enfin, il y avait également tout le concept de
développement des sociétés clés qui, même si
c'était au niveau du gouvernement fédéral quand on parlait
de développement régional, avait des retombées directes
dans les régions du Québec par la présence des
sociétés clés qui faisaient de l'expertise, qui
attribuaient des budgets d'investissements aux entreprises et qui pouvaient
générer un certain nombre d'études qui pouvaient
influencer le gouvernement du Québec.
Enfin, le dernier élément, soit la disponibilité du
fonds La Prade, dans la région Mauricie-Bois-Francs, nous
préoccupait énormément. Comme les mêmes
fonctionnaires, après le 4 septembre 1984, étaient en place, par
rapport aux fonctionnaires qui étaient en place avant 1984, l'objectif
du président de l'OPDQ d'engager M. Maltais était de pouvoir
évaluer l'ensemble de ces éléments.
Le Président (M. Rochefort): Je comprends votre
réponse.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, le
président de la commission et moi-même, au moment de
l'élection fédérale de 1984, étions en voyage
à l'île de la Réunion. Au retour, il y en avait un qui
était triomphateur et l'autre était perdant.
Le Président (M. Rochefort): II faudrait expliquer
pourquoi il y avait un triomphateur et un perdant. Ce n'était pas
relié à leur implication ou à leur allégeance dans
l'élection. Ce serait plutôt un pari qu'ils auraient pris quant au
résultat. D'ailleurs, je vais m'adresser, c'est ce que j'allais
dire...
M. Brassard: J'étais là comme témoin
aussi.
Le Président (M. Rochefort): ...je vais m'adresser au
troisième partenaire...
M. Brassard: J'étais là comme témoin
également.
Le Président (M. Rochefort): ...qui est M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard; J'étais du même voyage. Je
témoigne qu'il y a eu effectivement un pari. Forcément, comme
dans tout pari, il y a un perdant et un gagnant.
Toujours à propos des contrats, il y a la société
Infras Inc., qui a obtenu deux contrats dont l'un est encore relié
à l'entente de développement régional entre le
gouvernement du Québec et celui du Canada, pour un montant de 24 700 $;
un deuxième, également, pour l'étude administrative du
programme PECEC et du fonds de développement. Est-ce qu'il serait
possible de connaître les administrateurs de la société
Infras et ses dirigeants?
M. Côté (Charlesbourg): En particulier, je pense que
c'est M. Marcel Giner, qui est très bien connu du monde des affaires
sociales parce qu'il a joué un rôle pendant un certain temps, sous
votre gouvernement, dans l'implantation du système de santé. M.
Marcel Giner, G-i-n-e-r. Je dois dire que ce qu'il nous a produit nous a permis
de faire le premier canevas de nos discussions avec le ministère des
Relations internationales. Cela a été très
bénéfique pour nous en termes d'apport sur le plan de la
recherche. C'est à partir de cela qu'on a pu véritablement
enclencher un certain nombre d'orientations.
M. Brassard: Se peut-il que ta société Infras vous
ait été plus utile que les services de M. Maltais?
M. Gagnon: C'est-à-dire que pour préciser le
contexte, si vous me permettez, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gagnon: La première partie, M. le député,
était pour définir un genre de plan et de devis de ce qu'on
mettrait à l'intérieur d'une entente de développement
régional. La deuxième partie, qui est importante, qui
était le corps, à savoir: Qu'est-ce qu'il y aurait dans une
entente? Sur quoi porterait-elle? Quels seraient les enjeux d'une entente de
développement régional?
M. Brassard: Puisqu'on parle d'ententes, où en
êtes-vous en termes... Vous n'avez pas encore amorcé les
négociations? Vous en êtes & déterminer le cadre, comme
vous dites, et les enjeux du côté du Québec, avant
de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Est-ce qu'il y a une volonté similaire du
côté d'Ottawa d'engager des négociations sur cette
base?
M. Côté (Charlesbourg): Nous avons eu plusieurs
signaux à des moments différents de l'impatience du qouvernement
fédéral d'entamer des négociations avec nous, quant
à une entente sur le développement régional. Ces signaux
nous sont parvenus à la fois par Mme Vézina, qui est ministre et
députée de Rimouski, à la fois par M. Michel
Côté et plusieurs hauts fonctionnaires qui nous ont signalé
leur ferme intention de signer une entente avec nous.
Là où nous sommes rendus actuellement, n'eût
été du débat sur les négociations qui ont suivi la
rencontre du lac Meech, possiblement que nous aurions maintenant
terminé. Il nous reste à avoir une réunion
ministérielle au plan politique, avec le ministre responsable, pour
compléter nos dossiers.
M. Brassard: J'imagine que dans le cadre d'une telle entente vous
allez vous appuyer sur les conclusions et les décisions des sommets
régionaux dans les régions où cela a eu lieu. Cela sera
une des bases d'appui en termes de négociations et d'identification des
enjeux et des demandes.
M. Côté (Charlesbourg): Absolument. Un des points
essentiels de la négociation c'est que l'on veut arrêter de se
piler sur les pieds dans les régions, dans le sens qu'ils vont
commanditer, financer ou subventionner un projet qui ne correspond pas
nécessairement à des actes de développement. J'ai toujours
pris l'exemple très frappant quant à moi de l'aéroport de
Pabos à environ 50 milles de Gaspé, qui a été
subventionné par le gouvernement fédéral pour près
de 1 000 000 $ alors qu'à la fois à l'est et à l'ouest il
y a un aéroport qui vient compétitionner. Ce million aurait
très certainement pu être utilisé à meilleur escient
que dans l'aéroport de Pabos. Il y a des exemples comme ceux-là
un peu partout sur le territoire qui font qu'on pourrait s'entendre sur une
entente de développement pour qu'on aille dans des projets beaucoup plus
structurés, tout en faisant en sorte que le Québec demeure le
maître d'oeuvre.
M. Brassard: C'était l'objet de mon autre question. Cette
entente va-t-elle reconnaître Je leadership, la responsabilité
première en matière de développement régional du
gouvernement du Québec?
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair, sinon il n'y en
aura pas.
Rendez-vous 87
M. Brassard: M. le Président, j'ai juste une
dernière question, qui concerne Rendez-
vous 87. On sait que l'OPDQ a versé une subvention de l'ordre de
500 000 $ è cet événement. Le ministère du Tourisme
a versé également l'équivalent. Il y a eu aussi... Le
ministre nous a d'ailleurs transmis à un moment donné une liste
de prêts de personnes du gouvernement du Québec, au moins une
dizaine, dont le coût total est évalué à tout
près de 400 000 $. Donc, une participation quand même
substantielle du gouvernement du Québec à cet
événement. D'abord, c'est quoi finalement le montant total de la
participation gouvernementale è cet événement Rendez-vous
87 et, deuxièmement, compte tenu d'une participation substantielle,
est-ce que l'organisation de Rendez-vous 87 était tenue de vous
soumettre un rapport de l'événement et un bilan financier?
Avez-vous reçu de la part des organisateurs de l'événement
un bilan financier? Je sais que Me Aubut, è un moment donné, a
donné une conférence de presse pour en étaler les
résultats, mais est-ce que le gouvernement, de façon officielle,
a reçu les états financiers de cet événement, le
bilan?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, concernant la
participation de l'OPDQ, c'est 500 000 $. Alors ce n'est pas l'OPDQ qui a
été maître d'oeuvre de la participation gouvernementale.
L'OPDQ a apporté sa contribution pour 500 000 $ à cet
événement. Le ministère du Tourisme et le ministère
de l'Agriculture sont intervenus et au préalable, avant même que
le gouvernement s'engage, le Conseil du trésor avait posé une
condition, en ce sens d'avoir une étude sur l'impact du projet, qui
avait été exigée par le Conseil du trésor, qui a
été faite et livrée au Conseil du trésor. On a donc
satisfaisait ainsi à une des conditions du Conseil du trésor en
termes d'impact. Le résultat, quant à lui, des
événements est bien au-delà de ce qu'avait prévu
l'étude d'impact sur le plan des retombées touristiques, des
retombées économiques et finalement des surplus qui totaliseront
presque 1 900 000 $ pour l'événement. (17 h 45)
M. Brassard: À propos des surplus, un
événement comme celui-là a été largement
subventionné par le gouvernement du Québec - le gouvernement
fédéral a aussi contribué, mais ce qui nous
intéresse c'est le gouvernement du Québec - soit en prêts
de personnel, soit en subventions directes par le gouvernement lui-même,
donc les fonds publics. Puisque l'on se retrouve en fin
d'événement avec un surplus qui se rapproche des 2 000 000 $, on
se pose des questions, évidemment, sur l'utilisation de ces surplus et
sur le rôle du gouvernement du Québec dans l'utilisation de ces
surplus. Au fond, on peut présumer qu'au moins une partie de ces surplus
est due au fait que le gouvernement a largement subventionné
l'événement.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis un de ceux qui ont
été très largement mêlés à ce dossier.
J'y ai cru pour différentes raisons; d'abord, la région de
Québec se devait de ne pas rester sur l'échec des grands
voiliers. Je pense que, sur le plan international et pour une capitale,
c'était rester sur une image très négative et sur une
incapacité d'org3niser des manifestations d'envergure internationale, et
cela pouvait hypothéquer l'avenir quant aux manifestations. C'est un des
motifs pour lesquels je me suis personnellement impliqué dans le
dossier, avec peine et misère, et il a fallu beaucoup d'argumentation.
Mais, à un certain moment, il faut risquer.
Il y a eu un risque politique parce que pas grand monde ne pouvait
prévoir au départ qu'il y aurait des surplus, presque personne.
Tout le monde prédisait davantage un déficit qu'un surplus. C'est
la participation du gouvernement du Québec qui a fait la
différence entre le démarrage et le non-démarrage de
Rendez-vous 87. Un certain nombre d'événements ne pouvaient
être enclenchés que dans la mesure où le comité
organisateur avait des qaranties de rentrées de fonds. Aucune
manifestation ne s'est enclenchée dans la mesure où il n'y avait
pas la garantie ou la certitude qu'il y avait des fonds pour la lancer,
contrairement à l'été 1984 où on a
démarré toute une série d'événements sans
même savoir si on aurait l'argent pour les financer. C'est un
élément extrêmement important du dossier.
Deuxièmement, on estime qu'il aurait fallu investir plus ou moins
15 000 000 $ en publicité pour avoir toutes les retombées que
Rendez-vous 87 a occasionnées dans la grande région de
Québec et tout le Québec.
M. Brassard: S'agit-i! d'évaluations faites par des
experts en la matière?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Des gens qui ont une
certaine connaissance en la matière, et en particulier par le
ministère du Tourisme. Donc, cela a un impact colossal au plan de la
publicité, quand on sait que l'an dernier, avec 1 000 000 $
additionnels, compte tenu de la crise que l'Europe a connue, cela avait
provoqué chez nous un afflux touristique assez important.
Quant aux surplus, effectivement, je pense qu'à l'avenir il
faudra peut-être prévoir un mécanisme qui nous permette,
s'il y a surplus, que ce surplus revienne ou qu'on en tienne compte dans les
subventions, d'une méthode selon laquelle on puisse prévoir
l'hypothèse où il y a surplus. Mais cela ne nous est pas
arrivé souvent de connaître des surplus de cette nature. On n'est
pas très habitués à avoir des retours. À ce
chapitre, je conviens avec vous qu'il faudra certaine-
ment à l'avenir pousser la réflexion et s'assurer qu'il y
ait des retours plus substantiels sur ce plan.
M. Brassard: Cela veut dire que, pour ce surplus, l'utilisation
qu'on en fait ou qu'on en fera, mais qu'on en fait - je pense que des
décisions ont déjà été prises à ce
sujet -relève entièrement de l'organisation de Rendez-vous 87 et
que les organismes "subventionneurs", gouvernement et municipalités
aussi, je pense que la ville de Québec est impliquée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: ...n'ont pas de droit de regard.
M. Côté (Charlesbourg): 500 000 $ dans le surplus
ont été offerts, 200 000 $ au fédéral, 200 000 $ au
provincial, 50 000 $ à la Communauté urbaine de Québec et
50 000 $ à la ville de Québec. Donc, les principaux bailleurs de
fonds.
M. Brassard: Qui ont été offerts? M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Brassard:
Retournés?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le reste étant
distribué à différents organismes du Québec et des
régions de manière assez équitable, pour peu qu'on puisse
être équitable dans ce genre de chose. La ville de Québec a
déjà manifesté au comité organisateur qu'elle
préférait voir l'argent distribué à quelques
organismes à but non lucratif de la région de Québec.
Dès maintenant je peux vous assurer que, quant à moi, je
préfère que cela retourne à des organismes à but
non lucratif de la région de Québec sinon, il va se perdre dans
le fonds consolidé de la province et il sera effectivement aussi...
M. Brassard: C'est l'offre qui a été faite
officiellement, formellement, par voie de lettre, de la part de Me Aubut?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, publiquement.
M. Brassard: Et la décision que vous avez prise et que
vous annoncerez, c'est celle que vous venez d'indiquer, dans une réponse
è Me Aubut.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Sans même exiger un certain droit de regard
sur la répartition de ces 200 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Au début de
l'organisation de Rendez-vous 87, le comité organisateur nous avait
réservé un siège au conseil d'administration. Donc, ce
siège nous aurait lié pour les profits comme pour les
déficits. Compte tenu des expériences passées, on a
décidé de mettre un bouchon dans le fond du bain et de dire: On
vous donne une subvention, s'il y a des déficits, vous êtes
dès maintenant avisés de ne pas revenir au gouvernement du
Québec, c'est fini. C'est clair et c'était très clair. Si
l'on avait pris un siège au conseil d'administration on aurait
été lié, alors on n'a pas pris de siège au conseil
d'administration, on s'en est sorti. Donc, il y avait ce risque. Comme la chose
a bien tourné, il y a des surplus. Effectivement, le gouvernement du
Québec pourrait en ce qui concerne les 200 000 $ donner certaines
indications quant à sa volonté de répartition.
M. Brassard: Pourrait, et est-ce que vous avez l'intention de le
faire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard: Oui, via quel ministre? Le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche ou le ministre responsable de la région de
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Celui qui a porté
tous les risques politiques.
M. Brassard: C'est-à-dire vous-même. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Rochefort): La dernière question
sur le même sujet, M. le ministre, je prends connaissance d'une
réponse à une question reliée aux engagements financiers
datée du 23 septembre 1986. La réponse est datée du 1er
octobre 1986. Elle concerne la liste des fonctionnaires du gouvernement du
Québec qui ont été prêtés à
Rendez-vous 87. Il y a eu d'autres fonctionnaires que ceux-là. Est-ce
qu'il serait possible de nous remettre à jour, puisque
l'événement est complété, la liste de tous les
fonctionnaires des différents ministères du gouvernement du
Québec qui ont eu à participer? J'ai la Direction des finances et
de l'administration, cela était aux engagements...
M. Brassard: C'était avant l'événement.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord, on peut faire
la mise à jour, et surtout, ce qui est très important, avec les
dates effectives parce qu'il y a des gens sur cette liste qui n'ont pas fait
long feu. 11 y a des
gens qui ont fait trois jours.
Le Président (M. Rochefort): Et qu'on nous indique non
seulement le poste occupé à Rendez-vous 87 mais ie poste
précis qu'ils occupaient et qu'ils occupent toujours au gouvernement. Je
vous le dis tout de suite, je m'intéresse entre autres aux
fonctionnaires qui proviennent du ministère de la Santé et des
Services sociaux qui avaient le temps d'aller s'occuper de cela.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire qu'il y en
a un qui était là et qui...
Le Président (M. Rochefort): Ah celui-là, je suis
bien d'accord avec vous.
M. Côté (Charlesbourg): II était là et
il a été très, très efficace, et a fait un travail
fantastique.
Le Président (M. Rochefort): Je suis absolument convaincu
de ce que vous dites et je pense qu'effectivement il aurait pu faire aussi un
travail extraordinaire au ministère, pendant cette période. Mais
on ne peut pas être à deux places en même temps.
M. Côté (Charlesbourg): Oh, vous savez, chaque
gouvernement a sur ses tablettes des fonctionnaires - ou à peu
près - qui créent certains problèmes. Mais, dans cette
négociation, il y avait un certain nombre de personnes que voulait avoir
Me Aubut et il les a obtenues. On mettra donc à jour cette liste.
Adoption des crédits
Le Président (M. Rochefort): Parfait. Merci. Sur ce,
l'ensemble des crédits de l'Office de planification et de
développement du Québec, programme 1, proqramme 2, sont-ils
adoptés?
M. Brassard: Adopté, quant à moi, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'ensemble des
crédits de l'Office de planification et de développement du
Québec pour 1987-1988 sont adoptés?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Sur ce, la
commission met fin à ses travaux jusqu'à 20 heures. Je vous
rappelle qu'à 20 heures nous nous retrouverons dans la même salle
pour procéder à l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Transports, volet voirie.
On m'informe que, pour ceux et celles qui doivent revenir, vous pouvez
laisser vos documents ici, la salle sera soit fermée à clé
ou sous surveillance. Nous suspendons jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise à 20 h 5)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Crédits du ministère des
Transports
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude des crédits du
ministère des Transports, programmes 3 et 4. Est-ce qu'il y a des
remplacements, M. le secrétaire?
M. Chevrette: Oui, monsieur, je les lui ai donnés.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Blais
(Terrebonne) sera remplacé par M. Godin (Mercier); M. Dufour
(Jonquière) sera remplacé par M. Chevrette (Joliette); Mme Harel
(Maisonneuve) sera remplacée par M. Jolivet (Laviolette); M. Rochefort
(Gouin) sera remplacé par M. Gendron (Abitibi-Ouest).
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire. Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires? M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le Président.
Je laisse le soin à mon collègue de Joliette de faire
l'entrée en matière. Je la connais déjà, ce sera la
troisième fois que je l'entendrai.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Joliette, avez-vous des remarques
préliminaires?
M. Chevrette: Bien, vous devez vous y attendre.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous cède la
parole, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Vous êtes bien gentil, M. le
Président, sachant que vous n'avez pas le choix.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Chevrette: Là, je ne sais plus trop comment commencer,
M. le Président...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Chevrette: ...mais je vais commencer. En fait, je m'attendais
à être en réplique, mais vous comprendrez que je serai en
attaque. Souvent, la meilleure défensive, c'est l'attaque. On dit cela
au hockey. Je vais me permettre quelques brèves remarques
préliminaires ett ensuite, nous allons passer aux programmes
assez rapidement, avec quelques questions. Il y aura quelques-uns de mes
collègues qui viendront se joindre à nous pour quelques dossiers
particuliers.
Concernant le fonctionnement, je vous dis tout de suite que j'aimerais
qu'on procède globalement, comme l'an passé, et, à la fin,
sachant d'avance qu'on va essayer de respecter l'horaire fixé - parce
qu'à minuit je pense que nous serons les seuls à nous
écouter; donc, m'écouter tout seul, je n'aime pas cela et le
ministre non plus - on essaiera de procéder assez rapidement sur les
éléments.
M. Côté (Charlesbourg): On peut même faire
bien du chemin en moins de temps, sans dépasser les limites de
vitesse.
M. Chevrette: Oui, mais, M. le ministre, en argent constant, on
verra.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Chevrette: Ceci dit, nous...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre et M. le
leader de l'Opposition, je m'assurerai qu'on demeure à
l'intérieur de la discussion sur le Code de la sécurité
routière.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, en
parlant d'argent constant, je suis convaincu que le député sera
constant dans ses propos, ceux qu'il a tenus depuis les deux derniers mois.
Construction du réseau routier
M. Chevrette: C'est certain, M. le Président. C'est la
deuxième année que j'ai la chance d'étudier les
crédits de la voirie qui sont consacrés à la construction
et à l'entretien du réseau routier. Il y a une première
constatation qui saute aux yeux, c'est que le budget de cette année
confirme que les 2 000 000 000 $ de promesse électorale du Parti
libéral en ce qui- regarde la construction de routes, qui devaient
être le moteur du développement des régions, on doit se
rendre à l'évidence que le moteur est en panne et que les
contribuables québécois devront se contenter de peu.
De plus, pour le seul programme de la construction routière, le
Parti libéral avait promis, pour cette année seulement, un budget
équivalant à 5,2 % du budget global de l'État,
c'est-à-dire 1 500 000 000 $ en 1987-1988. Or, à ce chapitre,
nous nous retrouvons avec 350 000 000 % de budget, soit près de cinq
fois moins d'investissements que ne le précisait la promesse ou
l'engagement électoral formel. Au seul programme de la construction
routière, il faudrait ajouter sans délai 77 200 000 $, en budget
supplémentaire, uniquement pour trouver le niveau d'investissement du
gouvernement précédent.
Quant au programme de conservation et d'entretien du réseau
routier, qui était censé être la grande priorité du
gouvernement du Parti libéral, M. le Président, savez-vous qu'on
y retrouve encore un manque à gagner de 10 000 000 $ pour retrouver le
niveau de dépenses du dernier budget du gouvernement
précédent, à savoir celui du Parti
québécois? II manque encore 10 000 000 $, malgré les
ajouts de cette année, pour retrouver le taux d'investissement dans
l'entretien routier. C'est la même constatation au budget
d'amélioration du réseau routier municipal où le
gouvernement actuel accuse un autre retard équivalant à 6 000 000
$. Et, d'ailleurs, le ministre s'empresse de rejeter sur le dos des
municipalités ce fardeau fiscal puisqu'elles devront, pour retrouver
à peu près le même niveau qu'en 1985-1986, taxer davantage
les propriétaires et les locataires.
Je sais que le ministre réalise que l'ensemble des travaux
routiers du Québec diminuent d'une somme équivalant à 89
000 000 $ en 1987 par rapport à 1985-1986. Je voudrais demander, de
grâce, au ministre qu'il cesse de répéter que le budget
1985-1986 était un budget gonflé en année
électorale. Je suis convaincu qu'il sera plus rigoureux ce soir pour
l'étude des crédits et qu'ensemble on pourra examiner
honnêtement les chiffres et constater qu'il s'agissait d'un niveau
d'activité constant, qui ne fut nullement influencé par les
élections puisque les montants en cause sont comparables à ceux
des années antérieures. Je ne comprends pas d'ailleurs que le
premier ministre lui-même soit allé déclarer, à
Rimouski, en fin de semaine dernière, pour tenter de démontrer
pourquoi il ne peut réaliser les promesses électorales de son
parti, que, malgré tout, il fait un effort en ajoutant 60 000 000 $ pour
améliorer le réseau routier. Pourquoi le premier ministre
n'est-il pas aussi franc que le ministre des Transports, qui, au moins, a
l'honnêteté d'admettre que même les ajouts de cette
année ne compensent pas les coupures massives de l'an dernier et qu'il
manque encore 89 000 000 $ de budget supplémentaire pour atteindre le
même niveau d'activité que celui du gouvernement
précédent?
M. le Président, le ministre peut-il, aujourd'hui, s'engager
à récupérer les 89 000 000 $ qui manquent pour s'occuper
décemment du réseau routier québécois, ou a-t-il
choisi d'attendre la veille des
prochaines élections pour promettre encore une fois, de
façon un peu irresponsable, des centaines de millions, pour ne pas dire
2 000 000 000 $, qui, par la suite, nous oblige a faire ici une longue litanie
des projets pour entendre le ministre dire: Non, l'autoroute 50 à
Richmond, faites-en votre deuil, c'est non. Pourtant, c'était un
engagement ferme et c'était le porte-parole officiel qui parlait
à l'époque. Je suis conscient que le ministre pourra
évaluer avec nous les chiffres précis, regarder la constance,
regarder les projets. J'aurai, au départ, quelques questions sur le
programme 3. On ira à 3 et 4, quitte à ce que certains reviennent
pour ne pas brimer certains de mes collègues qui sont commission
parlementaire et qui monteront pour dix ou quinze minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Joliette. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...essentiellement, sur la
méthode, ce que nous convenons comme procédure, c'est
d'être disposé à répondre aux questions dans l'ordre
où elles viendront et nous adopterons les programmes un par un par la
suite. On peut, dès maintenant, passer aux questions précises du
député de Joliette.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais, avec le
ministre, faire un exercice de comparaison des budgets et essayer de bien
situer les chiffres pour voir si on parle bien le même langage et s'il
lit bien ou s'il a les mêmes documents que moi.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être pas.
M. Chevrette: Cela devrait, parce qu'on les prend chez vous. Tout
d'abord, je ne vous demanderai pas si vous avez comptabilisé les
engagements électoraux. L'an dernier, vous avez refusé de me dire
le montant précis. J'ai parlé de 2 000 000 000 $ et vous m'aviez
dit que vous n'étiez pas sûr que cela soit vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'en suis pas encore
sûr.
M. Chevrette: C'est 2 000 000 000 $ et un peu plus'
M. Côté (Charlesbourg): Non, j'ai l'impression que
c'est peut-être un peu moins.
M. Chevrette: Un peu moins de par vos décisions ou un peu
moins par rapport aux engagements?
M. Côté (Charlesbourg): Mes décisions, on les
mesurera aux prochaines élections en fonction de leurs résultats.
Une chose est certaine, c'est que, à partir du document que vous avez
préparé, l'an passé, en termes d'engagements, vous avez
habilement... Je pense que, si j'avais été à la place du
député de Joliette, j'aurais peut-être fait la même
chose, car j'ai une certaine expérience de l'Opposition. On est
davantage habitué à additionner qu'à soustraire. Dans ce
sens-là, j'aurais peut-être fait la même chose,
c'est-à-dire prendre les engagements des candidats sur le plan local, en
ce qui concerne le réseau routier et, faire la somme de tout cela.
J'aurais pu m'amuser à faire la même chose pour votre parti,
prendre tous les candidats partout au Québec et le faire.
Évidemment, vous n'avez pas la responsabilité du pouvoir
actuellement et cela ne m'aurait pas donné grand-chose, finalement.
L'important...
M. Chevrette: Je vous encouragerais à le faire parce que
cela totalise à peu près le tiers de ce que vous avez fait.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous assure que...
Fournissez-moi les documents de votre part, je vais fournir les nôtres et
on pourra comparer la prochaine fois. À partir de cela, ce sont des
chiffres qui sont fort discutables. Je ne veux pas m'accrocher sur les 2 000
000 000 $, comme je ne veux pas m'accrocher sur... Chez vous, cela veut dire
quoi? 700 000 000 $? Je ne veux pas m'accrocher là-dessus.
M. Chevrette: Est-ce que vous maintenez encore l'objectif de 5,2
% du budget de l'État pour le budget total du ministère des
Transports, pour la construction du réseau routier? (20 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je maintiens, c'est
le domaine du possible quant aux finances du gouvernement et, dans la mesure
où il y aura possibilité d'améliorer le rendement du
ministère, on va tenter de le faire. À propos de la construction
du réseau routier, je ne veux pas m'enfarger dans les chiffres
inutilement, mais c'est clair que c'est un objectif dont on peut toujours
parler et qu'on peut tenter d'atteindre. Cela ne me paraît pas
évident qu'on pourra l'atteindre de manière très
significative et très prochaine. C'est exactement le même langage,
il n'y a pas de faux-fuyants ici.
Dans Sa mesure où l'on pourra faire des efforts substantiels,
l'an prochain, pour l'amélioration du budget de construction du
réseau routier, c'est là que sera la priorité l'an
prochain, compte tenu de tout ce que nous avons eu maintenant pour l'entretien
du réseau routier. On fera davantage d'efforts en ce qui concerne la
voirie régionale l'an prochain. C'est notre objectif.
Dans la mesure où l'on réussira notre opération
concernant le transport en commun et que nous réussirons globalement
à épargner une certaine somme, c'est déjà
évident dans certains cas, pour le renouvellement de la flotte
d'autobus, au fur et à mesure, donc, que nous réussirons à
faire certaines rationalisations d'autres secteurs du ministère, ceux
qui ont été les bien nantis au cours des dernières
années, et je ne mets pas en doute ce choix parce qu'il répondait
à un moment où l'on était en plein développement de
l'offre dans le domaine du transport en commun, ce dont je vais m'assurer au
cours de la prochaine année, c'est que ces sommes qui seront
épargnées à l'avenir puissent être utilisées
pour le réseau routier. Dans ce sens, sans nécessairement avoir
l'intention d'augmenter le budget du ministère globablement, je vais au
moins, tenter de rapatrier à l'intérieur du ministère des
sommes importantes pour la construction du réseau routier. C'est
l'objectif que je me suis fixé pour la prochaine année.
M. Chevrette: Votre engagement de la dernière campagne
électorale, j'y reviens parce que c'était 5,2 %, pour la
construction du réseau routier. Il y avait une petite note
intéressante, c'était pour autant que l'économie va assez
bien. À la lecture du dernier discours sur le budget et du dernier
dépôt des crédits, le plus gros budget de dépenses
qui ait jamais été adopté par l'Assemblée nationale
du Québec, est-ce que vous considérez que l'économie va
assez bien pour... L'effort cette année dans la construction est
à peu près nul.
M. Côté (Charlesbourg): L'économie commence
à se replacer. Il y a différentes orientations de la part du
gouvernement, d'abord, de réduire le déficit budgétaire,
ce qui est extrêmement important pour nous, et dans ce sens, c'est une
des priorités du gouvernement. À partir du moment où l'on
aura réussi à stabiliser ou à faire en sorte que le
déficit budgétaire soit moins important, nous pourrons, à
ce moment-là, revendiquer des sommes additionnelles. Mais, à ce
moment-ci, malgré le fait qu'il y a véritablement une situation
économique un peu meilleure que ce qu'elle a été, nous
avons réussi à obtenir des sommes, cette année, qui
n'étaient pas prévues et qui totalisent 60 000 000 $, 70 000 000
$, l'an prochain, et 70 000 000 $ l'année suivante, ce qui fait quand
même 200 000 000 $ et cela nous permettrait d'atteindre certains
objectifs que le rapport Middlemiss nous avait fixés sur la base de
certaines données provenant de Trip Canada. Dans ce sens, en ce qui
concerne le réseau routier, nous devrions être en mesure de faire
un effort sensible pour l'entretien du réseau routier. Comme je l'ai dit
tantôt, et je le répète, nos efforts, l'an prochain,
pourront, en termes de demandes sur le plan budgétaire, davantage porter
sur la voirie régionale en particulier et certains grands travaux.
M. Chevrette: En ce qui concerne l'interpellation de vendredi, il
y a une semaine et demie, vous avez donné des chiffres corrigés
puisqu'on avait ajouté les 60 000 000 $ par rapport au
dépôt des crédits; on avait dans le livre des
crédits 332 217 400 $, si ma mémoire est fidèle. Est-ce
que vous avez bien donné le chiffre de 354 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 354 817 000 $.
M. Chevrette: 817?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Si on compare. Avez-vous en votre possession les
montants des années antérieures en ce qui concerne la
construction du réseau routier?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour 1986-19B7, il faut
prévoir 133 000 000 $; pour 1985-1986, 392 000 000 $; pour 1984-1985,
407 000 000 $, et, pour 1983-1984, 400 000 000 $.
M. Chevrette: Les chiffres sont éloquents, ils parlent par
eux-mêmes.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Les chiffres sont assez
évocateurs.
M. Chevrette: Ce qui me frappe, c'est que la plus grosse
année, ce n'est pas l'année préélectorale, c'est
l'année en pleine crise économique.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il faut quand
même regarder l'effort qlobal du ministère. Il y a une certaine
constance quant à la conservation. Si on regarde...
Une voix: Est-ce qu'on peut le voir? M. Côté
(Charlesbourg): Oui, d'accord.
M. Chevrette: J'aime mieux y aller par programme
là-dessus. En fait, on remarque que ce que vous déposez
correspond à 6,4 % de plus que l'an dernier, ou à peu
près.
M. Côté (Charlesbourg): Out, 6,5 %.
M. Chevrette: 6,4 °/o ou 6,5 %.
M. Côté (Charlesbourg): On ne se chicanera pas pour
un dixième.
M. Chevrette: Non. Si on regarde l'inflation normale, elle serait
d'environ 4,1 %, pour avoir de l'argent constant pour les travaux.
M. Côté (Charlesbourg): II me semble avoir
été assez clair lors du débat du vendredi matin, avec cet
exercice qu'a mené, et qui, d'ailleurs, a été bien couvert
le lendemain, M. le député de Joliette, il me semble avoir
été assez clair en disant: Oui, effectivement, je reconnais
très honnêtement que, entre le budget de l'année 1985-1986
indexé globalement au chapitre du réseau routier, que ce soit
pour l'entretien ou la construction, il y avait un écart par rapport
à ce que nous avions cette année, et, si je voulais dire le
contraire ce soir, il y en aurait un qui mentirait quelque part et ce n'est pas
mon intention. Il y a un constat. Des choix ont été faits au plan
gouvernemental, en particulier l'an dernier, là où nous avons eu
un recul plus évident ou plus important, et ces choix font de la
santé et de l'éducation une priorité gouvernementale.
Cette année, on a dit: II faut commencer à rattraper le temps
perdu. Nous sommes allés chercher 60 000 000 $ additionnels,
au-delà de ce qui avait été prévu globalement pour
la construction et l'entretien. Si le député de Joliette veut
refaire le calcul, je peux le refaire avec lui, mais je...
M. Chevrette: Ce n'est pas de refaire le calcul comme... À
plusieurs occasions, vous avez mentionné: Nous voulons faire plus avec
moins. Quand on considère que ce sont des coûts de construction et
que les coûts de construction augmentent, je me demande comment le
ministre peut, avec moins d'argent, faire des travaux quand les coûts
sont plus élevés.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Là-dessus, il y
a des possibilités de réajustement. Les 5 et 6 février,
pour la première fois de l'histoire du Québec - du moins, de
mémoire d'homme - j'ai réuni tous les chefs de district du
Québec et les directeurs régionaux dans une expérience de
l'administration du budget du ministère des Transports et de
l'application du budget du ministère des Transports. Donc, des gens de
partout à travers le Québec, avec des directeurs
régionaux, leurs adjoints en construction et leurs adjoints en
entretien, les chefs de service et des directeurs de services du
ministère. Durant deux jours, nous avons échangé, à
partir de leurs suggestions, sur les moyens d'améliorer notre rendement
et d'en faire plus avec moins.
Ces deux jours furent très intéressants et des suggestions
très intéressantes sont venues du milieu, et le messaqe passe de
tenter d'en faire plus avec moins. Ce n'est certainement pas un succès
instantané, mais il y a des initiatives intéressantes. Je ne veux
vous en donner qu'une seule. On a signé - est-ce fait maintenant avec le
Syndicat des fonctionnaires? - avec le Syndicat des fonctionnaires un protocole
d'entente qui nous permet d'expérimenter la semaine de quatre jours,
plutôt que de cinq. De manière traditionnelle, ceux qu'on envoyait
travailler dans le champ, qui pouvaient faire 40 ou 50 kilomètres, qui
le faisaient cinq fois la semaine, vont maintenant le faire quatre fois la
semaine. C'est donc un sur cinq, cela représente une économie de
20 % en termes de matériel, de carburant et aussi de temps. On devrait
normalement, avec cela, être plus productifs. Si le gars part le matin
à 8 heures... On va vous en conter des bonnes...
M. Chevrette: Oui, oui, continuez parce que cela ne me convainc
pas. Je vais vous expliquer pourquoi après.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, il y a bien des
choses à changer chez nous: l'ouvrier de voirie entre travailler
à 7 h 30 et le magasinier entre à 8 heures. Pendant une
demi-heure, il attend les outils. C'est une demi-heure payante. Il y a toute
une série de choses comme celle-là qui, en fin de compte, sont
changées. Prenez l'individu qui part de la division de voirie de
Sainte-Anne-des-Monts pour aller travailler à
Rivière-à-Claude, à environ 35 milles à l'est de
Sainte-Anne-des-Monts. Il faut qu'il s'y rende. Il y est rendu à 9
heures et on respecte les limites de vitesse, évidemment. Le temps de
sortir les outils et de commencer à travailler, c'est bientôt -
deux heures plus tard - le temps de manger et, par la suite, recommencer et
revenir pour 16 heures. Dans la mesure où le temps de travail de la
cinquième journée est concentré sur quatre jours, vous
êtes donc rendu, vous avez donc mangé et vous pouvez continuer de
travailler, de telle sorte que cette journée devient plus payante parce
que, sur le plan du kilométrage, vous venez d'économiser 70
kilomètres de route avec les véhicules. Vous venez donc
d'économiser toute une série de... Qu'est-ce que cela
représente en fin de compte? On le saura à l'automne, lorsque la
saison sera terminée. C'est pour ça qu'on a appelé cela
une expérience pilote afin de savoir ce qu'on peut faire.
M. Chevrette: Ils ont des journées de combien
d'heures?
M. Côté (Charlesbourg): Cela va faire des
journées de dix heures.
M. Chevrette: Au lieu de...
M. Côté (Charlesbourg): Au lieu de huit heures.
À ce chapitre, c'est le genre de choses qui, dans le passé, ont
été essayées; on n'invente rien de neuf. C'est la somme
des expériences un peu partout dans les districts. Le ministère
tente d'épargner un certain montant d'argent. Cela pourrait être
assez intéressant.
Il y a d'autres initiatives du genre qui nous permettent
d'espérer un meilleur rendement et de faire appel, dans certains cas,
à l'entreprise privée, de rationaliser l'utilisation de la flotte
du ministère des Transports qui, dans certains cas, était peu
utilisée et dont il faut augmenter l'utilisation. C'est toute une
série de mesures qui sont sorties de cette réunion et qui nous
permettent d'espérer faire un peu plus avec un peu moins.
On me signale d'autres décisions assez intéressantes. Par
exemple, dans presque toutes les divisions de voirie, on avait des ateliers de
peinture et de débosselage et on avait des problèmes assez
importants avec la CSST quant à la conformité. On a donc
décidé de faire un garage de peinture et de débosselage
par région. Le débosselage se fait, pour toute une région,
dans un seul garage assigné et désigné, et non plus, pour
les travaux majeurs, uniquement à Québec. Il y a donc une
déconcentration qui évite bien des transferts à l'aide de
camions-remorques. Toute une série de mesures de cette nature devraient
nous permettre de faire des économies, pas pour rattraper l'écart
entre le budget souhaité en dollars constants par rapport è ce
que nous avons, mais c'est le genre de mesures sur lesquelles il faut se
pencher pour tenter d'en faire un peu plus.
M. Chevrette: La folie d'aller chercher un gallon de peinture
à L'Assomption plutôt que de l'acheter dans un magasin, à
Saint-Donat, qui coûte 2 $ de plus, mais qui va peut-être
coûter 20 $ d'essence, est-ce que c'est arrêté?
M. Côté (Charlesbourg): Vous soulevez cet exemple.
Il y a toute une série de ces... Deux jours durant - ce n'est pas
compliqué -on a vécu au rythme des chefs de district, pris avec
notre réglementation, nos méthodes qui sont pensées par le
central, pas forcément au détriment des gens qui les utilisent,
mais selon certaines règles gouvernementales. On a décidé
d'enlever un peu de poussière là-dessus et de laisser un peu plus
d'initiative à nos chefs de district afin de leur laisser une certaine
marge de manoeuvre. Mais ils ont effectivement, dans certains cas, des marges
de manoeuvre. Ils ont exactement la même marge de manoeuvre que les
ministres, que celle que vous aviez du temps où vous étiez
ministre. Ils peuvent commander pour moins de 5000 $ et prendre des
décisions pour moins de 5000 $, ce qu'un ministre peut faire
actuellement. Plus que cela, un ministre est obligé d'aller au Conseil
du trésor et eux sont obligés de recevoir l'approbation de leurs
supérieurs. Ce sont des choses qu'on tente d'éliminer. Lors de
cette réunion, on s'est promis de se revoir en octobre dans le
même genre de réunion afin de faire le point sur ce que nous avons
décidé en février et, aussi, après une saison
d'essai, pour changer des choses à nouveau. Donc, c'est une
réunion qui devrait normalement se tenir deux fois par année et
qui va être en constante évolution quant à l'application de
certaines règles décidées au central pour voir les
irritants à travers cela et tenter d'économiser de l'argent.
C'est l'objectif pour qu'il y en ait davantage dans le champ que dans les
structures. (20 h 30)
M. Chevrette: Dans votre budget de construction, quels sont les
plus gros travaux'' Je vous demande une énumération des
principaux.
M. Côté (Charlesbourg): La A-5 dans l'Outaouais, qui
attend depuis déjà fort lonqtemps. Nous commencerons la 138,
entre Havre-Saint-Pierre et Natashquan. Il y aura un tronçon de la 73
dans la Beauce qui commencera aussi. Différents travaux sur la 132,
principalement dans le coin de Paspébiac et Grande-Rivière-Ouest
où sera fait un premier tronçon, et le pont à
Grosse-Île. Il y aura les premiers contrats pour la 170, la plus petite
autoroute du monde, principalement pour les échangeurs tant attendus
depuis déjà fort lonqtemps. Il y aura des routes d'accès
au port de Saguenay et un protocole avec Jonquière et Chicoutimi pour
ces routes qui sont extrêmement importantes et qui coûtent des
millions de dollars. À Clermont, près de La Malbaie. Le pont sur
la rivière Sainte-Marguerite; on se reprend dans ce cas-là.
Middle-Bay, Rivière-Saint-Paul...
M. Chevrette: Seulement une sous-question à propos du
pont.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: L'entrepreneur a-t-il touché des montants
d'assurance qui vous permettent de ne pas avoir è reprendre les
coûts complètement?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est totalement
à notre charge en termes de reconstruction.
M. Chevrette: Soumissions nouvelles ou bien...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question de
semaines avant les appels d'offres. Le viaduc de Pierre-Bertrand, celui qui
avait fait l'objet d'une accolade mémorable entre Mme Blais-Grenier, M.
Tardif et M, Bertrand...
M. Chevrette: Cela doit être la faute du gouvernement
fédéral.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci - il est
retardé - oui, c'est vrai, on attend après eux.
M. Chevrette: J'ai bien fait de le dire.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous voyez, plus cela
change, plus c'est toujours l'Opposition qui dénonce le gouvernement
fédéral.
Des voix: Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que dans votre cas
particulier c'est un peu difficile.
M. Chevrette: Non, cela ne me gênerait pas.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez deux grands amis:
M. LaSalle et M. Mulroney, qui sont de...
M. Chevrette: J'en ai bien plus de deux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui? M. Chevrette: M.
Masse aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui, c'est vrai, M.
Masse, qui vous a fait le plaisir d'aller vous annoncer 2 500 000 $
à...
M. Chevrette: J'espère que vous allez être
généreux pour le reste.
M. Côté (Charlesbourg): II m'a
téléphoné, d'ailleurs, là-dessus.
M. Chevrette: Sur le fonds de développement
régional?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai trouvé qu'il
avait été plus rapide pour me téléphoner
là-dessus que sur son autoroute de l'Amiante. Il livre plus facilement
à l'extérieur de son comté que dans le sien.
M. Chevrette: C'est un Joliettain. M. Côté
(Charlesbourg): Pardon? M. Chevrette: C'est un Joliettain.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Je viens de
comprendre.
M. Chevrette: ...
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! II n'a pas
l'ambition de se représenter dans Joliette?
M. Chevrette: On ne sait jamais, je ne sais pas. Ceci dit, la
20...
M. Côté (Charlesbourg): Cela expliquerait bien des
choses.
M. Chevrette: ...en direction de Rimouski... La 20 vers
Rirnouski.
M. Côté (Charlesbourg): La 20, d'accord. Je vais
bientôt me rendre...
M. Chevrette: Votre chef s'y est rendu en fin de semaine?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'ailleurs, j'ai
eu l'occasion de lui parler samedi soir pour l'informer de l'état des
travaux. Si vous voulez qu'on se parle de la 20, on va le faire très
aisément et très facilement. À mon grand
étonnement, parce qu'il y en a de l'étonnement dans ce dossier,
si on prend l'autoroute 20 de Gros Cacouna jusqu'à Mont-Joli, parce que
c'est davantage de cela dont il est question, on se rend compte que la route de
Trois-Pistoles au Bic peut être considérée comme une voie
rapide et qu'il n'y a pas d'urgence à intervenir là. C'est
davantage de Trois-Pistoles à Gros Cacouna, dans un premier temps, et,
dans un deuxième temps, du Bic à Mont-Joli, où il y a une
certaine urgence à faire les travaux.
Réglons le bout où un corridor a été
exproprié en 1974, entre Mont-Joli et le Bic. Ce corridor est toujours
disponible et fera l'objet de certaines annonces éventuelles quant
à nos intentions et au temps d'intervention quant à un lien
rapide entre le Bic et Mont-Joli, utilisant le pont que vous avez construit et
qui était la réalisation de M. Marcoux. Rendons à
César ce qui appartient à César. Le pont est un premier
bout et il est important. Il a son importance. Pas de pont pour traverser les
rivières, ça va mal! Là où l'étonnement est
très grand, c'est sur l'état d'avancement de la
préparation des travaux entre Cacouna et Trois-Pistoles. C'est
très peu avancé. Très peu de décisions ont
été prises. Très peu d'orientations ont été
données aux officiers du ministère pour cheminer dans les
décisions. On est en plein territoire aqricole, et, dans certains
cas, on longe des marais, avec tout ce que ça suppose comme travail de
préparation pour convaincre tout le monde agricole, la CPTA en
particulier.
M. Chevrette: Vous dites que vos terrains à exproprier
sont dans le territoire agricole?
M. Côté (Charlesbourg): Non. De Mont-Joli au Bic,
cela, c'est réglé. Le corridor est là, il s'agit de donner
les autorisations pour commencer à construire.
M. Chevrette: Est-ce que c'est la voie de contournement dont vous
parlez?
M. Côté (Charlesbourg): C'est du contournement, bien
sûr.
M. Chevrette: Et, c'est cela que vous n'avez pas l'intention de
faire en autoroute, mais en voie d'accès sur deux voies?
M. Côté (Charlesbourg): On verra en temps opportun,
au moment où on décidera.
M. Chevrette: Votre chef parle de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
Évidemment...
M. Chevrette: Si vous l'avez "briefé", vous pouvez bien me
"briefer".
M. Côté (Charlesbourg): Mais je dois vous dire que,
malgré tout le respect que j'ai pour la loyale Opposition de Sa
Majesté, je suis encore plus fidèle à mon chef.
M. Chevrette: On en sait quelque chose!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, dans ce
sens-là... Pardon?
M. Chevrette: Ce sont des farces; je vous dirai ça
après.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, vous êtes aussi
bien parce que ma réponse est prête. On a chacun nos
expériences en ce qui concerne nos chefs.
M. Chevrette: ...des brebis égarées.
M. Côté (Charlesbourg): Si ça peut en faire
rougir certains, ça peut en faire bleuir d'autres.
Là où le problème se pose, normalement, c'est que
la 20 devrait avoir une continuité vers l'est, parce que le plus gros
trafic venant de l'ouest vers l'est, c'est davantage dans la continuité
de l'autoroute 20 de Cacouna à Trois-Pistoles qu'il aurait dû y
avoir des efforts de faits en termes de préparation.
Donc, là, on est dans te noir passablement et des
décisions seront éventuellement ou très prochainement
prises et annoncées concernant un tracé, la poursuite et
l'accélération, autant que possible, des travaux
préparatoires à une intervention sur le terrain. Mais c'est
très problématique, compte tenu de l'environnement, donc, des
marécages dans cette région-là et, deuxièmement, de
terres agricoles qui sont traversées, de sorte que des fermes se
retrouvent des deux côtés de la route ou, éventuellement,
des deux côtés du tracé, ce qui cause des problèmes
énormes quant au passage des animaux, avec toutes les
négociations que ça suppose. Ça crée
véritablement des problèmes, mais c'est un besoin, il faut
maintenant prendre des décisions et y aller, faire le travail.
M. Chevrette: La voie de contournement, elle, pourrait être
faite sans problème?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Cela pourrait faire l'objet de décisions
relativement rapides?
M. Côté (Charlesbourg): Imminentes.
M. Chevrette: Je peux quasiment dire aux gens de là-bas
que ce sera une décision que vous allez rendre publique, en allant
parler des difficultés que vous avez pour l'autre bout.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous allez parler
des deux?
M. Chevrette: Je vais parler des travaux à court terme,
à moyen et à long terme.
M. Côté (Charlesbourg): Mais les difficultés
font partie des travaux.
M. Chevrette: Oui, je comprends, mais, dans le processus de
construction, j'ai bien compris que ce qui était imminent, c'est
à portée de vue. Donc, les gens de Rimouski peuvent s'attendre
à se faire annoncer, en d'autres mots, la voie de contournement sur des
voies simples.
M. Côté (Charlesbourg): On verra. Une chose est
certaine, c'est qu'il faut tout de même que le trafic justifie un certain
nombre de choses. On ne construit pas une route pour le simple caprice de
construire une route. Il y a des standards à respecter et, pour autant
que la sagesse de celui qui planifie la construction est suffisamment grande
pour qu'il puisse y avoir éventuelle-
ment l'ajout de tout ce qu'il faut, il faut avoir une bonne vision de
l'avenir et être réaliste quant aux dépenses.
M. Chevrette: J'ai remarqué que le pouvoir amène
des nuances qu'on ne retrouvait pas en campagne électorale dans les
engagements.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous voulez parler
précisément de l'autoroute 20, celle-ci a fait l'objet d'un
engagement de l'actuel député de Rimouski, mais elle n'a pas fait
l'objet d'un engagement ferme de la part du Parti libéral du
Québec.
M. Chevrette: D'un candidat du Parti libéral.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit que l'actuel
député de Rimouski et candidat du Parti libéral lors de
l'élection, et que le député de Matapédia ont pris
un engagement électoral de candidat au sujet de l'autoroute 20. Il y a
un certain nombre de propositions ou d'engagements qui ont été
soutenus au plan national et d'autres qui l'ont été au plan des
circonscriptions électorales.
M. Chevrette: C'est une nuance.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une nuance
extrêmement importante.
M. Chevrette: II faut reconnaître que c'est une grosse
nuance.
M. Côté (Charlesbourg): Et elle a son
importance.
M. Chevrette: C'est d'ailleurs ce qui a fait dire à votre
chef, le 27 novembre 1985: "Prolongation de la 20 vers Rimouski, Bourassa
nuance les promesses régionales." Lui a fait les nuances avant et
d'autres les ont faites après.
M. Côté (Charlesbourg): Qui, après?
M. Chevrette: Le comité chargé de faire des
engagements électoraux au plan provincial.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, si le chef du parti a
fait des nuances avant le 27 novembre, dites-vous, soit une semaine avant les
élections, c'est le signe d'un homme rempli de sagesse, qui avait une
expérience de l'exercice du pouvoir et qui a fait ce qu'il fallait faire
dans les circonstances.
M. Chevrette: Je comprends, mais je vous dis que, dans les
circonstances... Il est même écrit que cela a été
une douche d'eau froide pour un nommé Tremblay et un nommé
Paradis. Des nuances... Mais les engagements fermes des candidats,
c'était de prolonger l'autoroute.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je n'ai jamais
tenté de nier cela. D'ailleurs, ni le député de
Matapédia ni le député de Rimouski ne tentent de le nier.
Ils continuent de se battre d'une manière féroce pour l'obtention
de ce réseau routier.
M. Chevrette: Mais M. Bourassa ne faisait pas seulement nuancer.
Tout ce qu'il touche, lui, il relie cela à
l'hydroélectricité. Il a dit: Si je vends de
l'électricité, je vais la faire votre 20.
M. Côté (Charlesbourg): Cela s'en vient. M.
Chevrette: Donc, il va la faire?
M. Côté (Charlesbourg): Les deux s'en viennent.
M. Chevrette: Donc, il va la faire. C'était la nuance
qu'il faisait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est extrêmement
important, et très prochainement peut-être qu'on pourra donner
raison à M. Bourassa sur les deux points.
M. Chevrette: Le contrat est signé et il ne la fait
pas.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un petit contrat de
signé, mais...
M. Chevrette: Mais ce petit contrat est de combien?
M. Côté (Charlesbourg): Tout cela pour vous dire que
c'est un homme...
M. Chevrette: II disait que, s'il en vendait pour 1 500 000 000
$...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il faudrait
peut-être faire attention parce qu'on avait pris à l'époque
les propres chiffres de votre chef d'un peu avant, qui était M.
René Lévesque...
M. Chevrette: Non, ce sont les chiffres de M. Bourassa, dans le
petit livre qui ne se vend pas.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Dans un discours
inaugural, le dernier de M. Lévesque, allez le relire et vous allez
trouver là de l'inspiration quant aux revenus supplémentaires
estimés alors par vous quant aux profits de la vente de
l'électricité. Cela avait fait l'objet, bien sûr, à
l'époque, de nos préoccupations. On trouvait intéressant
qu'il puisse y en avoir une partie pour certaines choses. C'était la
vision de M.
Bourassa. C'est un homme de vision: vendre de
l'électricité aux États-Unis, donc des profits et,
ensuite, possibilité de faire un certain nombre de choses.
M. Chevrette: II avait dit que, s'il en vendait pour 1 500 000
000 $, il la ferait. Il a signé son contrat et vous n'êtes pas
plus décidé à la faire. C'est ce qu'il a dit. Voulez-vous
que je vous passe la déclaration?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. J'ai une
très bonne mémoire des choses qui se sont passées. Je n'ai
même pas eu besoin de me référer au texte pour vous dire
que M. Bourassa avait fait des nuances.
M. Chevrette: Oui, mais la nuance était à la
condition...
M. Côté (Charlesbourg): Non, la nuance était
très importante.
M. Chevrette: Oui, mais, comme la nuance existe...
M. Côté (Charlesbourg): Que voulez-vous que je vous
dise? Que je vais aller annoncer qu'on la fait? C'est ce que vous voulez que je
vous dise?
M. Chevrette: Je ne haïrais pas cela. Comme il a vendu son
électricité, la nuance ne vaut plus.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. C'est ce dont
on a discuté samedi soir, avant même qu'il ne s'adresse aux gens
de Rimouski le lendemain. (20 h 45)
M. Chevrette: Bon! Mais il faisait une nuance. Ce qui est
drôle, c'est qu'il faisait une nuance en reliant cela à la vente
de l'électricité. Son électricité est vendue.
Là, il y retourne et il ne fait pas de nuance, il n'annonce rien.
Était-ce pour garder cela pour vous?
M. Côté (Charlesbourg): Probablement qu'il a le plus
grand respect pour son ministre des Transports.
M, Chevrette: II a peut-être raison, parce que, s'il est
là, c'est un peu grâce à vous.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il ne faudrait donner
à personne d'autre qu'à lui la responsabilité de son
retour. Il l'a travaillé de toute pièce, il l'a
mérité et, d'ailleurs, son style et son administration,
aujourd'hui, témoignent que les gens du Québec ont eu raison de
le choisir.
M. Chevrette: Je n'ai pas l'impression que l'électorat
québécois a choisi M. Bourassa en 1985, il a été
obliqé de se trouver un comté après vous. C'est
plutôt une réaction autre. En politique, on vote plus contre
quelqu'un que pour quelqu'un.
M. Côté (Charlesbourg): Comme cela, les gens ont
voté contre M. Johnson.
M. Chevrette: Ils ont voté contre nous, puis ils ont
voté pour vous, mais ils n'ont sûrement pas voté Bourassa.
C'est mon évaluation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on pourrait en
discuter longuement. Une chose est certaine, c'est qu'ils ont opté pour
la force de l'expérience.
M. Chevrette: On s'en reparlera dans quelques années. Ceci
dit...
M. Côté (Charlesbourg): Les sondages parlent
d'eux-mêmes de ce temps-là.
M. Chevrette: On ne parle pas des sondages de Charlesbourg, on
parle des sondages qui viendront d'ailleurs.
Ceci dit, en 1985-1986...
M. Côté (Charlesbourq): D'ailleurs, je ne serais pas
surpris que vous soyez candidat NPD le prochain coup.
M. Chevrette: Vous pensez? Tous les partis veulent m'avoir. En
1985-1986, 392 930 000 $. Il y a beaucoup de complexes ce soir.
M. Côté (Charlesbourg): Là, on parle de
complexes routiers.
M. Chevrette: Oui. Est-ce qu'on vous dérange?
Une voix: Non, non.
M. Chevrette: On peut continuer?
Une voix: On ne pensait pas qu'on vous avait invité. Vous
avez dit que tous les partis voulaient vous avoir.
M. Chevrette: Non, mais il y en a qui connaissent mes
réponses d'avance, ils n'osent pas me le demander.
M. Côté (Charlesbourg): La seule fois que l'on a
invité le député de Joliette, c'est à la commission
Cliche et cela a fait sa notoriété.
M. Chevrette: Oui, puis il y en a qui le regrettent en maudit.
Donc, en 1985-1986, 392 930 000 $ en construction. En 1986-1987, une chute
dramatique à 333 134 400 $ et une légère hausse à
350 817 000 $. Ce
qui fait encore un manque à qagner, si on tient compte des
dollars constants, de 77 200 000 $. C'est un joli défi! C'est plus que
votre engagement, seulement pour atteindre le niveau de dépenses en
dollars constants. Vous allez avoir toute une somme à aller chercher
l'an prochain exclusivement dans la construction.
Parlant de construction, le viaduc de l'embranchement de l'autoroute 40
en direction de Joliette, à Poînt-du-Jour nord, est
programmé pour quand? Aussi bien en profiter pour fouiner dans mon
comté un peu! C'est passé à la CPTAQ, c'est
réqlé avec l'Environnement. Cela a été très
long avec la CPTAQ, dans le coin, mais je pense que tout est
réglé présentement. Est-ce que je pourrais savoir? Pour
celui qui a été fait, cela a été plus facile avec
la CPTAQ et le ministère de l'Environnement. Il y a eu
énormément de difficultés au sujet de l'expropriation pour
celui qui reste a faire. C'est le plus dangereux.
M. Côté (Charlesbourg): Nous le réaliserons
l'an prochain, dans la mesure où je pourrai avoir des dollars
constants.
M. Chevrette: Si vous avez besoin d'aide auprès du
Trésor, vous nous le direz.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. Je ne refuse
jamais d'aide.
M. Chevrette: Mais, pour celui-là, c'est plus une question
de sécurité. Si j'insiste, c'est parce qu'il y a eu
énormément de difficultés. Si on n'avait pas eu de
difficultés, il serait fait depuis quatre ou cinq ans.
M. Côté (Charlesbourg): II est programmé pour
1988-1989.
M. Chevrette: D'accord. Cela va.
Concernant la construction de l'autoroute 25, celle qui monte en
direction nord, il y a de fameux problèmes de sondage à
Saint-Esprit, en direction de Sainte-Julienne. Combien y a-t-il de
programmé cette année pour cette autoroute?
M. Côté (Charlesbourg): M. Michaud peut
répondre.
M. Michaud (Pierre): C'est un sol très argileux et il faut
faire des remblais de rechargement. Cette année, on termine un
tronçon, déjà, un viaduc et l'échangeur de la route
158 pour un montant de 3 400 000 $, et, en 1988-1989, il est prévu
d'aller plus haut, vers le chemin du Grand-Coteau, le chemin du sud de la
rivière de l'Achigan. En plus des remblais de rechargement, plus haut
sur la route 25, sur le chemin de la côte de la rivière de
l'Achigan.
M. Chevrette: Est-ce que la programmation prévue a
été modifiée dans ce cas, à cause des
difficultés, ou bien quoi?
M. Michaud: C'est-à-dire que c'est décalé,
parce qu'il faut attendre deux ans pour que !es remblais se stabilisent, une
fois qu'ils sont faits.
M. Chevrette: Dépensez-vous de l'argent cette année
pour la route 55?
M. Michaud: Dans quel bout? M. Chevrette: Nicolet.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, ce n'est pas
pour la route 55 comme telle. Ce dont je me souvenais, c'est qu'il y avait un
mélange de la route 30 et de la route 55, à Bécancour.
Comme Pechiney est là, il y a des sorties à faire et des
réajustements assez importants, sur le plan du financement, qui vont
chercher cette année 1 500 000 $, 2 600 000 $ l'an prochain et 2 000 000
$ l'année suivante. On s'engage dans des travaux qui vont totaliser
près de 6 000 000$.
M. Chevrette: Sur trois ans.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il est prévu,
pour l'autoroute 55, à Nicolet, à compter de l'an prochain, 1 000
000 $ et, pour le parachèvement, 3 500 000 $, l'année
suivante.
M. Chevrette: C'est sur quatre voies pour un bout de
l'autoroute?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Chevrette: D'accord. Maintenant, la 117. Est-ce que
l'entrée de Mont-Laurier est refaite cette année?
M. Michaud: L'entrée de Mont-Laurier est faite.
M. Chevrette: Ah! non. J'arrive de là, vous ne me ferez
pas croire qu'elle est faite, on se promène d'un trou à
l'autre.
M. Michaud: C'est-à-dire que Mont-Laurier, c'est
complété.
M. Chevrette: Mais pas l'entrée, c'est affreux. On va sur
la 117, c'est très beau, mais c'est épouvantable pendant
quasiment un mille, un mille et demi. Est-ce que cela suppose un protocole
d'entente avec la ville ou si c'est complètement à la charge du
ministère? C'est ce que je veux savoir. C'est la route
numérotée qui passe à l'intérieur.
M. Côté (Charlesbourg): La 117, c'est à
nous, et, si elle passe à l'intérieur de la ville, comme
elle nous appartient, règle générale, c'est notre
resoonsabilité. Cela prendra peut-être un protocole avec la ville,
mais pour une réalisation plus rapide.
M. Michaud: On commence plutôt les travaux de contournement
de La Conception.
M. Chevrette: Quand on va sur la 117, quand on sort de
Mont-Laurier, il y a un bout épouvantable, sur un mille et demi à
peu près, au sud de Mont-Laurier.
M. Michaud: Actuellement, on a un contrat en marche, du sud de
Mont-Laurier à la côte à Pierre, pour 1 000 000 $; les
travaux sont en marche.
M. Chevrette: D'accord, parce que c'est affreux par rapport au
reste qui est très beau. C'est cette année?
M. Michaud: Les travaux sont avancés, il y en a la
moitié de fait.
M. Chevrette: Dans le bout de Laval, sur la 640, est-ce que vous
dépensez de l'argent cette année?
M. Michaud: Pour la 640, on n'a aucun argent. D'ailleurs, la 640
est terminée sur une grande partie.
M. Chevrette: Je parle de l'échangeur... On vous demandait
des projets dans tous les sommets économiques, de favoriser les
accès...
M. Michaud: C'est plutôt sur la 440.
M. Chevrette: C'est la 440, je m'excuse.
M. Michaud: Sur la 440, il y a l'échangeur avec le
boulevard Chomedey, pour un montant de 4 700 000 $, qui est entrepris.
M. Chevrette: Qui est entrepris cette année'
M. Michaud: Oui, c'est cela.
M. Chevrette: L'autoroute Lachute, la 50, est-ce pour cette
année?
M. Côté (Charlesbourg): La 50, c'était
l'engagement du sommet de l'an dernier. On prévoit, en septembre ou
octobre, être en mesure d'aller en appel d'offres, si ma mémoire
est fidèle. Il y avait des échéanciers assez serrés
en termes d'études. Mais, normalement, nous avons des sommes
prévues au budget pour aller en soumissions à la fin de
l'été ou début de l'automne, dès le moment
où on aura les autorisations.
M. Chevrette: À Sainte-Anne-des-Platnes, sur la 640, vous
n'avez rien?
M. Michaud: Ce n'est pas sur la 640 à
5ainte-Anne-des-Plaines.
M. Chevrette: Non, mais il y a un bout de route, là. Je ne
me souviens plus du numéro de la route, mais c'est de la 640 à
Sainte-Anne-des-Plaines.
M. Côté (Charlesbourg): On va vous le trouver.
M, Michaud: Sur la 335? M. Chevrette: C'est cela.
M. Michaud: Non, il n'y a pas d'argent prévu cette
année.
M. Chevrette: Pas cette année. D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le comté
de Rousseau'?
M. Chevrette: Oui, mais je m'informe. Je suis un
régionaliste.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Chevrette: Je suis un peu comme vous dans la région de
Québec, je fouine un peu.
M. Côté (Charlesbourg): Mon ami Albert m'a dit cela,
oui.
M. Chevrette: Et lui aussi. Ha! Ha! M. Côté
(Charlesbourg): Ha! Ha!
M. Chevrette: On est deux. M. Côté
(Charlesbourg): Deux fouines.
M. Chevrette: La voie de contournement de Joliette, est-ce que
les soumissions publiques seront demandées cet été?
M. Michaud: Oui, de la rue Beaudry au chemin du Rang Double.
M. Chevrette: Elle est faite. Ce bout est fait,
c'est-à-dire de la rue Beaudry au chemin du Rang Double.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est par soumission
publique. L'argent est prévu.
M. Chevrette: D'accord. Cela va.
M. Côté (Charlesbourg): On réussit
quand même à en faire un petit bout, quelques petits
bouts.
M. Chevrette: Oui, il y a un protocole avec la ville de Joliette,
avec Saint-Charles-Borromée, le rang Petite Noraie.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez pouvoir
l'annoncer à notre place.
M. Chevrette: Bien sûr! Sur le programme 3, certains
poseront peut-être des questions sur des routes précises. La
330?
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est un projet.
M. Chevrette: C'est un projet? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: D'accord. Je suis aussi bien de poser ia question
pendant que j'y pense. Je suppose qu'une route numérotée traverse
un village où vous n'avez pas nécessairement de projet
prévu et où il est arrivé une avarie après avoir
procédé à la construction - je pense à un de mes
villages, Saint-Alexis, où, à cause des égouts, la
"compaction" s'est mal faite et la rue est fort endommagée chaque
printemps. Est-il dans vos pouvoirs - je ne connais pas les directives et c'est
pour cela que je vous pose la question - de permettre è un
député, à même son enveloppe, de s'entendre avec un
divisionnaire pour réaliser un correctif, puisque vous n'auriez pas de
budget spécifique pour cela?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce un chemin
municipal?
M. Chevrette: Non, c'est un chemin numéroté qui
appartient au ministère.
M. Michaud: ...enveloppe.
M. Chevrette: Si ce n'est pas incompatible. Je veux savoir si le
ministre nous y autorise parce qu'il y a des divisionnaires qui nous disent:
Oui, cela se fait, pour autant que, nous, on va parler aux autorités du
ministère, et, comme c'est 30 000 $, 15 000 $ chacun, on s'entend;
donnez-le à même votre enveloppe et on va le faire cette
année. Je n'aurais pas d'objection, comme député, à
le faire avec l'enveloppe hors normes, mais d'autres divisionnaires me disent:
Oup! Vous ne pouvez pas mettre de l'argent sur une route. Quand cette route
passe dans un village, pour eux, elle a beau être
numérotée, cela reste leur municipalité, pratiquement. Si
on avait l'autorisation, je pourrais le faire dans deux municipalités
présentement. (21 heures)
M. Côté (Charlesbourg): La réponse, si jamais
vous ne l'avez pas, vous allez l'avoir, c'est oui. C'est plein de logique. Nos
réunions des 5 et 6 février étaient justement pour
harmoniser l'application de nos politiques, de telle sorte que, dans une
division de voirie, il n'y ait pas une application différente des
directives du ministère. C'est le genre de chose qu'on peut prendre en
note et tenter de corriqer la prochaine fois, mais il y a beaucoup
d'amélioration de ce côté-là. Il y a un
mécanisme de virement qui peut être fait. Sur le plan
administratif, avec une technique administrative, cela peut être
fait.
M. Chevrette: Cela peut être intéressant à ce
moment-là qu'un député, avec l'aide du ministère,
procède à des correctifs assez rapides et ce, sans
pénaliser qui que soit. Cela ne pénalise pas les contribuables,
c'est de l'argent qui émane du gouvernement dans les deux cas. Je suis
bien sûr que vous pourriez me dire que ce n'est pas avantageux pour vous,
parce que, comme député, vous pourriez faire la route neuve
ailleurs, mais, pour une population donnée, c'est le seul moyen de
l'avoir rapidement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela que j'ai dit
tantôt que cela me paraissait très logique et très utile.
Le principe avec ces montants, c'est qu'ils soient utilisés à bon
escient pour le réseau routier. À partir du moment où
c'est cela, je ne vois pas de problème majeur à le faire.
M. Chevrette: Vous venez de régler deux de mes
problèmes, M. le ministre, sans verser un sou, c'est-à-dire
moitié-moitié puisqu'on s'entend sur la division.
M. Côté (Charlesbourg): Vous venez de comprendre
l'essence du faire plus avec moins.
M. Chevrette: On ne fera pas plus avec moins. On va faire le
petit bout qu'on a avec les montants qui auraient pu aller ailleurs, on n'en
fera pas plus. C'est le contraire, on va réparer pour des normes de
sécurité.
Conservation du réseau routier
Au programme 4, je remarque que, si on parlait en dollars constants,
vous seriez encore en arrière d'une dizaine de millions en dollars
constants pour la réparation, malgré l'effort de cette
année par rapport a l'an passé. Est-ce bien 481 400 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): 484 000 000 $.
M. Chevrette: 484 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): 484 329 200 $.
M. Chevrette: Est-ce qu'on va vers un réajustement des
travaux que vous avez annoncés aux députés? Vous nous avez
fait parvenir, pour les travaux qui seraient faits, un correctif à
partir de l'enveloppe des crédits. Compte tenu qu'il y a eu quelque
chose comme 40 000 000 $ d'ajoutés, est-ce qu'on devrait recevoir
prochainement une liste des nouveaux travaux qui s'ajouteront à ceux qui
avaient été proclamés par le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): En règle
générale, pour les travaux que nous expédions aux
députés, c'est davantage dans la construction, non pas en ce qui
concerne l'entretien. Par exemple, les couches d'usure sont règle
générale... C'est peut-être davantage en ce qui concerne
les divisions de voirie que, de manière officielle, en ce qui concerne
la construction. On est è faire la répartition de ces sommes
actuellement, compte tenu de certains critères et de besoins en
terrassement, en gravelaqe, en asphalte, pour certains travaux
sécuritaires. Cet exercice est en train de se faire, un peu en
consultation avec certains députés qui en sentent le besoin pour
leur circonscription, qu'ils connaissent beaucoup mieux que le ministre,
d'ailleurs, et qui font les revendications. J'ai déjà
rencontré vos collègues qui nous ont sensibilisés à
certains problèmes. Je pense, entre autres, à Mme la
députée de Johnson qui m'a parlé de sa route du 6e rang de
Stoke, au député de Shefford et à celui
d'Abitibi-Ouest...
M. Chevrette: Et moi, je vous ai écrit.
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'avez écrit? Je
n'ai pas encore vu la lettre. Cela fait deux semaines que je n'ai pas lu mon
courrier.
M. Chevrette: J'avais su qu'il y avait une rumeur qu'on en
donnerait plus. J'ai pris les devants, avant même que vous
l'annonciez.
M. Coté (Charlesbourg): C'est à ce niveau et
à la lumière de l'analyse et des possibilités du
ministère en matière d'intervention. Bien sûr, dans la
mesure où cela correspond au programme et aux objectifs
recherchés, on tente de donner suite aux priorités que le
député fait valoir pour son comté.
M. Chevrette: D'accord. Pour la conservation du réseau
routier comme telle, quels sont les critères qui vous guident? Est-ce
que c'est d'abord le critère sécurité? Ou si...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que te rapport
Middlemiss, préparé en collaboration avec les responsables du
ministère, en particulier M. Tremblay qui est ici présent, fait
l'analyse du réseau à peu près sous toutes ses facettes.
Il a fait aussi une analyse - vous l'avez dans le rapport Middlemiss - sur les
niveaux d'intervention souhaitables et sur les niveaux d'intervention du
gouvernement historiquement qu'il s'agisse de couches d'usure, de rechargement
en gravier. À l'intérieur de cette étude, il y a un
certain nombre de critères qui nous guident dans l'action. Ce qu'on fera
avec les 60 000 000 $, parce que j'imagine que c'est à ce
niveau-là que la question se pose, ce sont pour des couches d'usure,
autant que possible sur des parties qui en ont largement besoin maintenant, le
scellement de fissures, des travaux à certains ponts sur le plan
sécuritaire, le terrassement, le gravelage, et certaines interventions
en voirie régionale qui visent en particulier des aspects de la
sécurité routière.
M. Chevrette: Quand on lit le rapport Middlemiss, il y a quand
même des priorités, on nous demande d'aller aux priorités.
Est-ce que les priorités ont été établies ou seront
établies par région?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
dont le rapport Middlemiss parlait, C'est des 400 000 000 $ répartis
annuellement à travers les régions, compte tenu du réseau
asphalté, non asphalté, du vieillissement du réseau et,
par exemple aussi, dans certains cas, du nettoyage de fossés, de
l'éclaircissement de routes où il y a eu repousse au fil des
dernières années. Progressivement, on va tenter de respecter le
rapport Middlemiss sur une période de quatre ans, mais dans le sens que
c'est davantage globalement qu'il va falloir le voir plutôt que pour
chaque année, à savoir s'il y a eu effectivement 7 000 000 $ ou 8
000 000 $ de dépensés dans la région du
SaquenayLac-Saint-Jean ou dans le Bas-Saint-LaurentGaspésie.
C'est, au bout de l'exercice, tenter d'avoir cet équilibre qui est
souhaité par le rapport Middlemiss.
M. Chevrette: Avez-vous reçu au ministère les
études... Le département de santé communautaire nous a
fait parvenir des études sur les points...
M. Côté (Charlesbourg): ...points noirs...
M. Chevrette: ...noirs stratégiques. On les a
déjà pour deux MRC et on devrait les avoir pour l'ensemble de la
région éventuellement. Le DSC nous envoie cela et je vous avoue
qu'il y a eu identification de points dangereux surtout pour la
sécurité -on est toujours sur la sécurité - et ce
sont
comme par hasard pratiquement toutes des routes
numérotées.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu l'occasion de
rencontrer les départements de santé communautaire, à leur
demande, avant même l'adoption du nouveau Code de la
sécurité routière è l'automne dernier, Ceux-ci ont
fait de la sécurité routière leur cheval de bataille
maintenant. Ils ont évoqué un certain nombre de choses, des
poteaux très mal placés qui sont dangereux, si quelqu'un frappe
le poteau, toute une série de mesures, des points noirs,
supposément, ou des vices de construction. Ce qu'il faut comprendre,
c'est qu'historiquement la sécurité routière n'a pas
toujours été une préoccupation lors de la construction de
routes. Depuis quelques années, il n'y a plus ou pratiquement plus de
points noirs dans la construction du réseau routier. Les nouvelles
techniques, les nouveaux moyens d'évaluation permettent
d'éliminer ces aspects. Il faut maintenant agir sur des parties ou des
tronçons de route qui ont été construits dans Je
passé et qui n'avaient pas été construits avec comme
principale préoccupation la sécurité routière.
Effectivement, au ministère, une analyse a été faite. Il
existe un programme d'intervention pour tenter de les corriger le plus
rapidement possible. Est-ce que ce sera à la satisfaction des
départements de santé communautaire qui veulent inventorier les
points noirs? Je ne le sais pas, sauf qu'un certain mécanisme peut nous
permettre d'identifier des points noirs.
Actuellement, la Régie de l'assurance automobile, du moins
jusqu'à maintenant, pouvait évaluer, selon les rapports
d'accidents, à un kilomètre près, les points dangereux.
Donc, on peut toujours constater visuellement et dire: Cette courbe-ci est
très dangereuse. Cela ne veut pas dire qu'en pratique elle l'est. Ce qui
fait foi qu'il y a effectivement des problèmes de sécurité
routière, cela peut être des rapports d'accidents. Jusqu'à
maintenant, la Régie de l'assurance automobile, avec les rapports
d'accidents produits par les gens de la Sûreté du Québec,
pouvait faire, à un kilomètre ou à un mille près,
le point d'impact d'un point noir. Ce qui a été
décidé, c'est qu'on sera capable, avec la complicité du
ministère des Transports, de la Régie de l'assurance automobile
et des services policiers, de faire une comptabilité et d'arriver, si je
me souviens, à 100 pieds près du point noir en question où
il y a le plus d'accidents. Je pense que c'est davantage à ce
niveau-là qu'il va falloir intervenir et, effectivement, notre
préoccupation va dans ce sens.
M. Chevrette: Ce qui m'a frappé, par exemple, à la
MRC Montcalm, si je prends celle-là, c'est presque entièrement
sur la 125 ou l'autoroute 25; c'est probablement dû è des faits
survenus en cours de construction. Mais il y a la 131, Dar exemple, qui part en
haut de Saint-Félix-de-Valois et qui est dans les six premiers points
noirs. Il y en a cinq sur la 131. Malheureusement, cela traverse toujours des
municipalités. La 131 traverse toujours une municipalité à
la verticale et automatiquement... C'est bien évident qu'il y a
l'élargissement; il y a la signalisation, il y a une série de
correctifs, par contre, qui ne seraient pas extrêmement dispendieux. Le
travail de sensibilisation est quand même intéressant. Je vais
l'envoyer aux fonctionnaires.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, ça
peut être très utile. Mais, à l'intérieur de la
voirie régionale, de plus en plus, il va y avoir intégration de
ces travaux pour corrections.
M. Chevrette: Pour corrections? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des statistiques
régulières sur l'identification du site par rapport aux
accidents, en liaison avec la police?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ce que je disais
tout à l'heure. Mais le vice du système jusqu'à maintenant
était qu'on ne pouvait identifier qu'à un kilomètre
près, parce que la Sûreté du Québec pouvait dire
qu'à tel kilomètre sur telle route il y a eu un accident. Mais il
peut avoir eu lieu à 3000 pieds de...
M. Chevrette: De l'endroit précis.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'endroit précis,
alors que, maintenant, avec ta complicité du ministère des
Transports, de la Régie de l'assurance automobile et de la police, ce
sera à 100 pieds près de l'impact, pour être capable de
déterminer sur des modèles informatiques tout ce qu'on peut faire
pour cela.
M. Chevrette: Amélioration du réseau routier. Cette
année, vous avez prévu -attendez un peu, il ne faut pas que je me
trompe - 354 000 000 $ en construction, 484 000 000 $ en conservation et, en
amélioration, 25 000 000 $, ce qui est, en argent constant, à peu
près 5 962 000 $ de moins que la dernière année du
gouvernement qui vous a précédé. Donc, c'est
réparti selon quels critères?
M. Côté (Charlesbourg): J'aurais peut-être de
quoi faire rougir le député de Joliette! Non, cela tient compte
d'un certain nombre de phénomènes. D'abord, du nombre de
municipalités.
M. Chevrette: Du nombre de municipalités.
M. Côté (Charlesbourg): Et de certaines enveloppes
historiques en ce qui concerne certains comtés aussi. Je les ai faites
personnellement cette année en regardant ce qui a pu se passer en
1983-1984, 1985-1986, 1986-1987, 1987-1986 et en tenant compte du nombre de
municipalités, et ce n'est pas un exercice facile. C'est bien sûr
que, quand on en a davantage, il est toujours plus facile de le distribuer.
Mais c'est a partir de ces critères qu'il y a eu des enveloppes de
définies cette année.
M. Chevrette: Est-ce que le ministère possède des
statistiques sur le kilométrage par municipalité?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M, Chevrette: Ce qui m'a renversé, c'est de voir certaines
municipalités de 800 ou 900 âmes avec 250 000 kilomètres de
routes; peut-être pas des kilomètres, dans le temps,
c'étaient des milles. Je prends une paroisse comme Chertsey, par
exemple. C'est épouvantable le nombre de routes qu'elle a à
entretenir par rapport à une municipalité de 3000 ou 4000 qui
peut en avoir la moitié moins. Il est bien évident que ces
municipalités sont d'une certaine façon
défavorisées, indépendamment du fait que le
député compense avec une enveloppe. Dans ces
municipalités, c'est 50 % ou 60 % du budget qui passe exclusivement pour
le réseau routier.
Je ne sais pas, moi. Est-ce qu'il y a eu un travail de fait de la part
des fonctionnaires pour attirer l'attention des municipalités
là-dessus, sur le fait qu'il y en a beaucoup qui veulent du
développement? Elles ne se rendent pas service, à moyen et
à long terme, en agissant de la sorte et en laissant construire un ou
deux chalets, même si c'est un endroit touristique; je trouve que c'est
encore pire. (21 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Le ministère des
Transports ne s'est pas senti, au cours des dernières années, la
responsabilité d'informer ou de faire prendre conscience aux
municipalités qu'en matière d'aménagement le fait de
permettre la construction d'un chalet à cinq milles du centre du village
peut occasionner des problèmes d'entretien du réseau routier
assez importants. Je pense que c'est davantage la responsabilité du
ministère des Affaires municipales» C'est, bien sûr, un
problème très important pour de petites communautés. Pour
certaines d'entre elles, l'entretien des chemins d'hiver va grever une bonne
partie du budget de la municipalité. Il est très évident
que cela crée des problèmes.
M. Chevrette: J'ai lu dans les journaux dernièrement que
vous aviez signé un contrat pour un nouvel abat-poussière avec la
firme De Langîs?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est avec Reed. C'est
Tembec qui a signé avec De Langis.
M. Chevrette: De Langis, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Que vous connaissez
très bien, d'ailleurs.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Elle est même de votre
circonscription.
M. Chevrette: Exact. C'est pourquoi j'en étais heureux,
mais je voudrais savoir en quoi consiste techniquement ce
procédé. Est-ce à base d'huile?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un produit qui est
fait par des compagnies papetières. Dans le cas de l'Est du
Québec, le contrat a été signé avec Reed Paper,
Cela fait 20 ans que celle-ci essaie de sensibiliser le ministère.
À mon grand étonnement, le chlorure de calcium qu'on emploie
comme abat-poussière provient en totalité de l'Ontario. C'est
quand même un budget annuel d'environ 6 000 000 S qui est dévolu
à cet élément. J'ai lancé un défi aux gens
de Reed, soit de venir rencontrer les chefs de district, lors de la
réunion des 5 et 6, pour nous faire la démonstration que cela
pouvait être vrai.
Le résultat de la démonstration n'a pas été
ce qu'il aurait dû être. Mais certains chefs de district avaient
connu une expérience assez intéressante - je me souviens, entre
autres, de José Michaud et de son expérience en Beauce - qui
avait donné que, sur une plus longue période, il y avait eu des
effets assez intéressants. Il faut dire que le principe, normalement,
c'est que ce produit doit rassembler les particules pour les souder ensemble et
faire un bloc ou une croûte, éventuellement, au fil du temps. Cela
ne se fait pas la première année. Ce qui fait que cette
croûte, devenue bien compactée et bien épaisse,
empêche la poussière de s'élever ou, du moins, donnerait ce
résultat.
À la suite de cette démonstration, on a
décidé de signer une entente de deux ans pour mener
l'expérience dans des conditions optimales, sur des parties de
territoire granulaire et qui peuvent s'adapter facilement à ce genre
d'expérience. Dans le cas de la compagnie Reed, cela sera fait dans la
région 3-2, sur la rive sud de Québec, de Kamouraska
jusqu'au-delà de Lotbinière. Ce sera une expérience sur
deux ans faite par Reed, qui en assume l'application. Le danger
était qu'on nous vende ce produit et qu'à la fin de
l'année on nous dise que cela n'a pas donné les résultats
escomptés, parce qu'il a été mal étendu. On a donc
décidé de leur dire: On va vous en donner la chance et vous allez
nous prouver que votre produit est vraiment bon. Dans la mesure où
l'expérience n'est pas concluante, ce ne sera pas la faute des gens du
ministère qui auront posé votre produit. Ce sera votre
responsabilité. Il y a une technique bien spéciale. Dans la
mesure où cela pourrait s'avérer efficace... En Abitibi, il y a
un district en particulier qui l'a employé et qui en voulait encore
cette année parce qu'il trouvait le produit beaucoup plus efficace. On a
signé un contrat, pour cette expérience, avec Tembec pour
l'Abitibi-Témiscamingue.
Dans la mesure où cette expérience sera valable, cela nous
permettra vraisemblablement des économies, donc peut-être d'en
faire plus avec moins, et cela permettra aussi à des produits du
Québec d'être achetés chez nous au lieu d'acheter du
chlorure de calcium venant d'Ontario.
M. Chevrette: Dans la même veine, il y a quelqu'un des
travaux routiers qui me demandait de vous poser une question. Il ne faut pas
que je l'oublie. Qu'est-ce que vous faites de la clause 75-25 du
règlement 11?
M. Côté (Charlesbourg): S'il n'est pas
déjà au courant...
M. Chevrette: II ne l'est pas, parce qu'il m'a appelé
aujourd'hui pour que je vous la pose.
M. Côté (Charlesbourg): II a manqué une bonne
partie de... J'ose espérer qu'il ne fait pas partie de l'Association des
constructeurs de routes et grands travaux du Québec, parce que j'ai eu
le plaisir de les rencontrer et de leur faire part moi-même, de ma propre
bouche, que le ministre des Transports avait inclus à l'intérieur
d'un projet de loi la clause 75-25 et qu'il entendait le faire adapter avant la
fin de la session cette année, de telle sorte que, comme ce que vous
aviez introduit en ce qui concerne les devis, on finisse la "job". Cela a
été contesté devant les tribunaux et on est en appel pour
que cela puisse devenir une règle inattaquable et qui a force de loi
dès le début de l'été. C'est irrévocable
quant à cette décision. Peut-être même que la semaine
prochaine on pourra aborder l'étude en deuxième lecture de ce
projet de loi.
M. Chevrette: Donc, pour ce qui avait été
annoncé l'an dernier, au mois de juillet, concernant la
déréglementation et que les gens pensaient faire partie de la
déréglementation, dans votre cas, c'est ferme, il n'y a pas de
déréglementation sur cette partie.
M. Côté (Charlesbourg): Il va y avoir
déréglementation du transport des marchandises, mais pas dans le
secteur du vrac qui est presque exclusivement une entreprise à
l'intérieur des limites du Québec pour nous, donc de consommation
domestique. Ce ne serait pas souhaitable à ce moment-ci, compte tenu du
fait que c'est une entreprise qui appartient à des artisans. Près
de 80 % des gens possèdent un camion, ils sont éparpillés
un peu partout dans le Québec; donc, un produit régional assez
intéressant. C'est dans la mesure où il y aura une discipline
pour le reste, parce que c'est une première étape, c'est le
gâteau. Quant au reste, nous sommes à revoir un ensemble de choses
dans la pratique des postes et sous-postes pour très bientôt,
compte tenu de l'analyse que nous avons menée et comme nous avons
rencontré jusqu'à maintenant tout près de 250 personnes et
différents organismes pour analyser de quelle manière on pourrait
procéder à l'avenir dans ce secteur-!à. Il est clair pour
nous qu'il n'y aura pas de déréglementation dans le vrac, il y
aura un assouplissement du règlement de postes et sous-postes et il
faudra trancher à un moment donné, mais la clause 75-25 sera
garantie comme minimum vital pour les artisans.
M. Chevrette: Dans un autre ordre d'idées, vous donnez
environ 8000 $ le kilomètre, 7000 $ pour exproprier?
M. Côté (Charlesbourg): On est passé de 6000
$ à 7000 $.
M. Chevrette: On a énormément de difficultés
avec cela. Remarquez bien que cela n'est pas d'aujourd'hui, cela fait quelques
années. On se rend compte que, dès que l'on parle d'expropriation
ou des montants d'expropriation, on ne change pas la nature humaine d'une
année à une autre. Les gens s'imaginent toujours qu'ils vont
faire tout de suite la passe du siècle avec une expropriation d'une
bande de 15 pieds, de 20 pieds ou de 30 pieds pour corriger certaines courbes.
Cela présente énormément de difficultés, en
particulier pour les très petites municipalités qui n'ont pas de
permanence, même pas au poste de secrétaire-trésorier. J'ai
un cas en tête où cela présente énormément de
difficultés.
Dans de telles circonstances, est-ce que le ministère serait
prêt à faire les démarches au nom de la
municipalité? Dans des cas où ils n'ont pas... Je pose la
question parce qu'il y a des municipalités où il y a des
trésoriers à temps plein ou une structure municipale un tant soit
peu stable avec un inspecteur municipal, par exemple, et il y a des
municipalités où il n'y a aucune permanence et où il y a
à peine 250 âmes de population. Elles sont démunies
face
à cela, elles ont peur de cela; pour elles, c'est effrayant. On
leur dit: C'est simple, simple, tu vas les voir, tu fais signer ton papier et,
ensuite, on passe chez le notaire. Mais elles ne prennent pas cela ainsi.
Est-ce que les services techniques pour les démarches pourraient
être fournis par le ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'a pas
été fait jusqu'à maintenant. Il faut bien comprendre que
les 7000 $ servent presque exclusivement à remplacer les clôtures.
Cela ne dédommage pas les gens pour la perte de leur terrain ou d'une
partie de leur terrain. Je pense que le ministère serait très
ouvert à un soutien technique, mais, sur le plan juridique, puisque les
municipalités ont le pouvoir d'exproprier, est-ce que la
responsabilité juridique demeurerait celle de la municipalité?
Dans la mesure où cette chose est possible, il n'y a pas d'objection
à ce que le ministère puisse être un soutien sur le plan
technique et même, à l'occasion, sur le plan logistique; mais que
la responsabilité juridique demeure celle de la municipalité.
M. Chevrette: Je comprends que ce sont elles qui ont le pouvoir
d'exproprier, en vertu du Code municipal. Par contre, on remarque, par exemple,
quand il y a des constructions en bordure de routes numérotées
dans les municipalités, que le gouvernement se charge de l'expropriation
des bâtisses et dit è la municipalité: Exproprie les bandes
de terrain nécessaires en ce qui te concerne, fais-toi les donner, passe
chez le notaire et tu as 7000 $ le kilomètre pour régler le tout.
Mais dans un cas où le ministère exproprie déjà des
édifices...
M. Harel (Euclide): En ce qui concerne les municipalités,
quand on intervient, c'est dans les cas d'un déplacement de
bâtisse, pour un puits artésien ou pour une fosse septtque. Donc,
il n'y a rien de juridique dans ce qu'on fait. C'est une entente de gré
à gré avec l'individu et la municipalité passe l'acte
notarié pour le terrain qu'elle acquiert pour 1 $, habituellement.
M. Chevrette: C'est donc dire que, quand vous expropriez pour le
passage d'une route, ce sont uniquement des ententes de gré è
gré et que, si vous aviez des difficultés majeures, vous
retarderiez le projet.
M. Harel: Quand on va sur un projet qui est piloté par la
municipalité, pour l'acquisition ou le déplacement de maisons,
c'est de gré à gré complètement. On ne fait aucune
procédure d'expropriation.
M. Chevrette: D'accord. Et c'est la même technique de
paiement que dans le cas des expropriations, d'autre part.
M. Harel: C'est la même technique de paiement.
M. Chevrette: Cela veut dire que, si vous ne payez pas tout de
suite, ce sont les intérêts qui courent, comme dans le cas d'une
expropriation.
M. Harel: À partir de l'entente.
M. Chevrette: Et vous procédez à un
dépôt, comme dans le cas des expropriations, cependant.
M. Harel: II n'y a pas de dépôt, c'est une
indemnité complète et finale. Il n'y a pas d'indemnité
provisionnelle dans ce cas, parce qu'on n'utilise pas la Loi sur
l'expropriation.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Harel. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je voudrais donner la parole è mon ami de
Mercier qui veut parier au ministre sur les haltes routières.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Joliette. M. le député de Mercier.
Haltes routières
M. Godin: Vu de l'extérieur évidemment, on ne
connaît pas toutes les arcanes du fonctionnement du ministère au
moment où on se parle - vous avez fait adopter par le Conseil des
ministres, le 23 août dernier, le rèqlement 1050-86 qui interdit
la vente et le commerce dans les haltes routières. Un ou deux mois
avant, vous aviez créé le comité Dionne qui a produit un
rapport qui recommande le fait contraire, soit que la vente se fasse et qu'il y
ait des cantines mobiles dans les haltes routières. On est allé
en soumission - je parle du gouvernement - en avril dernier, pour une trentaine
de ces haltes. Est-ce qu'on peut savoir ce qui a amené le ministre
à changer d'avis par rapport au décret du 23 août et qui
l'a amené, en avril 1987, à des appels d'offres pour céder
des droits de vente d'alimentation froide sur ces lieux? (21 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'abord, dans un
premier temps, c'est le fait que, comme plusieurs personnes, j'utilisais
l'autoroute 20 et je trouvais presque scandaleux de voir l'utilisation qu'on
faisait des haltes routières: patates frites, marchés
aux puces, déchets - avec une présence soutenue des
goélands ' qui étaient très invitants - et surcharge des
haltes routières. Finalement, elles n'avaient plus une vocation de
haltes routières, mais de haltes de restauration. Cela se faisait en
vertu de permis qu'avait émis M. Biron du temps où il
était ministre de l'Industrie et du Commerce et qui permettaient
l'utilisation d'une cantine mobile à partir du moment où
l'individu avait reçu l'autorisation de la municipalité dans
laquelle était la halte routière.
En 1986-1987, on a mis fin à cette pratique, créant tout
un émoi parce que c'est un commerce qui, pour certains, était
assez lucratif et qui avait permis à plusieurs de gagner plus
qu'honorablement leur vie en faisant ce métier.
Donc, on a voulu mettre un peu d'ordre et, à notre grand
étonnement, vox populi vox dei, il y a eu des réactions
populaires et très nombreuses de gens qui nous disaient et qui ont dit
à Mme Dionne et à ceux qui ont participé au comité,
à M. Vallières, du ministère, entre autres: C'est
maintenant inscrit dans nos coutumes, dans nos besoins. Cela coûte moins
cher d'arrêter pour manger dans une cantine d'une halte routière
des patates frites et boire un coke vite que d'arrêter dans un restaurant
où cela nous coûte les yeux de la tête. Et pensez aux
familles; c'est davantage les familles qui arrêtent là.
C'était plus ou moins vrai, mais, du moins, peut-être que toutes
les familles qui arrêtaient là se sont manifestées ou que,
véritablement, cela a créé un besoin.
Je pense qu'on n'est pas là, au ministère, pour être
campé dans une politique rigide qui ne correspond pas aux besoins de la
population, du moins, quand c'est sage. À la lumière des
recommandations intérimaires et finales du comité
présidé par Mme Dionne, ce qu'on a décidé, c'est de
réviser la position que le ministre avait prise et de faire en sorte
qu'on puisse joindre l'utile à l'agréable, soit responsabiliser
celui qui serait lié par contrat avec nous quant à la
possibilité de vendre du froid dans les haltes routières et, en
même temps, l'obliger à faire l'entretien de la halte
routière de sorte qu'il y ait une responsabilité de celui qui
exploite un commerce là quant à l'amoncellement de déchets
qu'il peut y avoir et à l'entretien général de la
halte.
Effectivement, on est allé en soumissions publiques pour
l'ensemble des haltes routières pour les autoroutes 20 et 40. Donc, il
s'agit de 20 contrats. On est allé en appels d'offres selon un contrat
assez serré qui faisait part des obligations et qui demandait de
l'argent. Et cela, on l'a fait en vertu de la Loi sur le ministère des
Transports, à l'article 12.2 qui dit que le ministre peut conclure un
contrat pour permettre à une personne d'exercer sur un immeuble qu'il
administre une activité autre- ment interdite par un règlement
adapté en vertu de l'article 12.1.
À la lumière de cela, on est allé en soumissions
publiques et les personnes ont soumissionné. Cela prend quand même
un certain temps avant d'analyser tout cela et de le mettre en branle. Il y a
déjà huit contrats qui vont être signés vendredi qui
vient, principalement en ce qui concerne l'autoroute 20, pour ceux qui ont
offert au ministère de l'argent pour exploiter ces cantines le long des
autoroutes. Alors, c'est maintenant en branle.
Quant aux autres qui avaient vu plusieurs soumissionnaires aller
chercher les informations, plusieurs n'ont pas soumissionné ou certains
ont exigé de l'argent du ministère pour exploiter la cantine. Ce
que nous avons fait, c'est que nous avons réinvité tous ceux qui
étaient venus chercher de l'information dans une soumission parce que,
dans un premier temps, on a régionalisé le fait que des personnes
puissent soumissionner pour permettre, en particulier, aux cantiniers qui
étaient implantés d'avoir accès à la soumission et,
peut-être aussi, d'être les premiers servis au niveau des contrats
à intervenir.
Dans la deuxième phase, nous relançons tous ceux qui
étaient intéressés au départ, mais qui n'ont pas
soumissionné ou qui ont demandé de l'argent au ministère,
en assouplissant certains critères. Et cela concerne 120 personnes qui
étaient venues chercher des documents d'information pour l'ensemble des
12 haltes qui restent à être comblées.
Par exemple, la halte routière qui se trouve entre
Sainte-Anne-de-la-Poeatière et Montmagny a certainement moins
d'affluence que celle qui est tout près de Trois-Rivières, Je
pense que c'est normal. Nous, on avait mis les mêmes critères.
C'est pour cela que certains nous demandaient de l'argent. Nous avions
fixé les mêmes exigences en termes d'ouverture parce qu'on peut
ouvrir aux heures de pointe et "sacrer son camp" après, mais cela ne
veut pas dire qu'on a assuré un service à la population.
Dans ce sens, on est obligé d'assouplir certaines exigences pour
que les gens puissent, quand même, en tirer profit et faire le travail de
manière équitable par rapport aux autres. C'est le portrait
très global.
M. Godin: Vous me parlez d'une deuxième phase. Est-ce que
je dois comprendre qu'il y a eu deux appels d'offres? Une première vague
qui couvrait tout et une deuxième vague, m'a-t-on dit, de 18 à
30, notés comme numéros de haltes. Pourquoi une deuxième
vague d'appels d'offres? Qu'est-ce qui explique qu'il y ait deux phases ou deux
actes dans la pièce, si vous voulez?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Comme je vous le
disais tantôt, dans un premier temps, il y a huit haltes qui ont
satisfait aux exiqences du ministère. Donc, celles-là sont
réglées, il en reste 12.
M. Chevrette: Ce sont huit haltes plus achalandées, je
suppose?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est clair que ce sont
huit haltes plus achalandées. Là où nous avons eu des
problèmes - parce qu'on a fait une combinaison égale pour tout le
monde en termes d'heures d'ouverture et d'exigences en ce qui concerne les
régions -c'est que, dans certains cas, l'achalandage est moins
élevé et que des cantiniers qui étaient là n'ont
pas soumissionné ou ont exigé de l'argent du ministère
pour faire le travail, sachant fort bien que c'était peut-être un
peu irréaliste de notre part de passer la même combinaison
à tout le monde. Après analyse de ces dossiers, on a
décidé de réinviter les 120 personnes qui étaient
venues chercher les documents en vue de soumissionner ou qui ont
soumissionné, mais dont l'offre n'était pas satisfaisante pour
nous. Après une séance d'information qui aura lieu ce vendredi
pour toutes ces personnes, nous les inviterons à nouveau à
soumissionner compte tenu de certains assouplissements qu'on va leur
expliquer.
M. Godin: Certains consommateurs se sont plaints. Il y avait,
à une époque, 165 restaurants le long de la route 20 et 2000
emplois souvent en régions. Est-ce que l'impact économique a
été étudié par votre ministère pour savoir
s'il y avait autant d'emplois créés avec les cantines? Est-ce
qu'il y a autant d'emplois créés dans le domaine de la
restauration par cantines mobiles que dans la restauration par restaurants
où les employés viennent des villages eux-mêmes? Là,
vous avez des emplois en régions, si vous voulez, qui sont
irremplaçables dans une ville comme Saint-Louis-de-Blandford, pour ne
pas la nommer. Est-ce que le ministère a étudié l'impact
économique d'une option plutôt que de l'autre?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, la première des
choses, c'est que, si on avait maintenu notre attitude de blocus en disant: II
ne se fera plus de restauration dans les haltes routières, il aurait
fallu la faire appliquer. Cela aurait pris un policier à la
journée dans chaque halte routière. Et cela n'est pas applicable.
Devant des situations comme celles-là, il faut prendre la solution du
moindre mal. On peut se poser des questions. Je pense qu'il y a des
responsabilités un peu partout. Est-ce que les prix d'aujourd'hui,
permettent à des familles qui voyagent d'arrêter dans les
restaurants? Je pense qu'on peut se poser la question. Il y a peut-être
du monde qui a couru après les problèmes. Dans ce sens, il y a
des restaurateurs qui ont soumissionné pour les cantines et il y en a
qui l'ont obtenue. Donc, ils vont faire un "mix" à la fois du restaurant
et de l'utilisation de la cantine. Mais il est clair que, pour nous, c'est une
question d'équilibrer autant que possible et d'esthétique un peu
aussi. On tente de contrôler un peu ce phénomène et de
donner un certain service à la population. Il est bien sûr que
cela peut avoir quelque impact sur certains restaurants, mais 165 restaurants
le long de la route 20, cela en fait peut-être un peu trop.
M. Godin: Est-ce que 2000, pour ce qui est des emplois, peut
être crédible comme chiffre? II y avait, paraît-il, 2000
emplois dans les restaurants le long de la route 20. Maintenant, c'est
tombé à 1200. Donc, il y a 800 "jobs" de perdues le long de la
route 20. Est-ce qu'on les compense avec vos cantiniers?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il est clair qu'on ne
les compensera jamais. Mettez 20 cantines à cinq personnes par cantine,
cela fera 100 personnes. Jamais cela ne les compensera. Mais celui qui va
réussir à me faire la démonstration que c'est dû aux
cantines sur l'autoroute si on est passé de 2000 personnes qui
travaillaient dans les restaurants à 1200...
M. Godin: C'est pour cela que je vous demande s'il y a des
études d'impact de faites. Si elles ne sont pas faites, eh bien...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a personne qui va
réussir à me prouver cela. S'il y avait 2000 personnes qui
travaillaient dans la restauration le long de l'autoroute 20 et qu'il y en a
maintenant 1200, ce n'est certainement pas dû, comme principal
phénomène, au fait de l'introduction des cantiniers sur les
autoroutes.
M. Godin: Est-ce que le ministre est au courant, M. le
Président, qu'il y a un fournisseur en gros de ces cantines-là,
qui s'appelle Le Groupe La Cantinière, qui est lié de
près, me dit-on, à un nommé Wilhernus Laarhoven un
"contributeur" important au Parti libéral depuis cinq ou six ans?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas s'il est
"contributeur" au Parti libéral, mais je sais une chose, c'est que,
lorsque les cantiniers sont venus me rencontrer, pas seulement à une
reprise, ainsi que les gens du ministère, de mon cabinet, et Mme Dionne,
ce M. Laarhoven était présent. Il
s'est fait représenter par des avocats. Ils m'ont poursuivi
à peu près partout où je pouvais aller, mais cela ne m'a
pas impressionné. Et c'était è ce moment-là que
j'avais décidé de faire le ménage. Alors, comme vous le
voyez, il y a un lien direct entre sa possible contribution...
M. Godin: À l'inverse, donc, si je comprends bien.
M. Côté (Charlesbourg): ...au Parti libéral
et le fait qu'il puisse y avoir des décisions de ce genre.
Ce n'est qu'après et sur l'insistance des cantiniers qui,
à l'époque, étaient dirigés par M. Blaise Charland,
que j'ai rencontré...
M. Godin: On parle des cantiniers de l'est là et non pas
de ceux vers Montréal qui relèvent du Groupe La Cantinière
qui est un groupe dont M. Laarhoven est président et seul actionnaire
avec un collègue qui s'appelle Maximilien Polak, d'après les
documents qui sortent du service des compagnies. Maximilien Polak, notre
collègue au Parlement, le député de Sainte-Anne, est
associé à M. Laarhoven dans une société de gestion
qui contrôle La Cantinière qui aurait un certain monopole sur les
meilleurs "spots" pour les haltes routières le long de la 20.
M. Côté (Charlesbourg): De la 20? De toute
façon, s'il les avait, il ne les aura plus. Alors, comme vous le voyez,
cela a une influence directe...
M. Godin: À moins qu'il ne soumissionne au plus bas.
M. Côté (Charlesbourg): Pour autant qu'il
soumissionne. S'il soumissionne, il l'aura, c'est la règle de la
soumission. Je ne savais pas que M. Maximilien Polak était
associé, mais ce que je savais, c'est que le fils, lui, était un
avocat très agressif avec qui j'ai déjà eu l'occasion de
croiser le fer pour lui dire qu'il était dans les patates.
M. Godin: Le fils de Laarhoven?
M. Côté (Charlesbourg): Non, le fils de M. Polak.
Alors, cela a été principalement...
M. Godin: Avec lui, il n'y a rien à faire.
M. Côté (Charlesbourg): Quand j'ai dit que j'avais
croisé un de ses représentants, c'était celui-là.
Quand on connaît la fougue de notre collègue deSainte-Anne!
M. Godin: Si son fils est comme lui, attention.
Des voix: Ha! Ha!
M. Côté (Charlesbourg): Tel père, tel
fils!
M. Godin: Maintenant, vous me dites que vous voulez que le
ministère responsabilise les cantiniers pour qu'ils fassent un peu
l'entretien des lieux. Est-ce que cela implique qu'ils s'occupent de couper le
gazon et d'autres fonctions?
M. Côté (Charlesbourg): Et des toilettes.
M. Godin: Est-ce que cela implique aussi que vous avez dû
congédier des fonctionnaires du gouvernement à votre
ministère pour les remplacer par des cantiniers ou des employés
de cantines?
M. Côté (Charlesbourg): II y avait deux sortes
d'exercices qui se faisaient à l'époque. La journée
où, dans les journaux, on a appris qu'on pouvait aller à contrat,
bien sûr que M. Harguindeguy a pris le téléphone et qu'il a
appelé le ministre des Transports. Il se préoccupait de son
monde. Donc, ce qui auparavant était fait à contrat ne le sera
plus et sera fait par les cantiniers. Quant aux personnes qui étaient
affectées è l'entretien des haltes routières et qui
étaient des employés du ministère, elles demeurent des
employés du ministère, mais elles sont réaffectées
à d'autres tâches.
M. Godin: Donc, il n'y a eu aucune mise à pied à la
suite de ces nouveaux appels d'offres là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas des employés
du ministère.
M. Godin: Et, donc, si on constate, comme touristes ou
utilisateurs des haltes routières, un désordre quelconque ou une
anormalité quelconque, on se réfère, maintenant, au
ministre qui lui se réfère à ces soumissionnaires
cantiniers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Godin: Je
comprends.
M. Côté (Charlesbourg): Et, dans ce cas-ci, j'ai
pris soin de communiquer avec le Solliciteur général pour bien
m'assurer qu'à partir du moment où le contrat sera signé
-dans huit cas, ce sera vendredi - la place puisse être libre et
respectée pour celui qui sera le détenteur du permis. Alors,
c'est clair que cela risque de créer peut-être quelques petits
remous, mais c'est la loi du marché et tout le monde a eu la chance de
soumissionner. Pour éviter qu'il n'y ait une forte concentration entre
les mains d'un seul individu ou d'un seul groupe, dans le premier appel
d'offres, ce que nous avons considéré, c'est les places
d'affaires par région, pour éviter que tout cela ne tombe entre
les mains d'un seul individu ou d'un groupe
d'individus. Dans ce cas-là, nous n'avons pas si mal agi. (21 h
45)
M. Godin: Est-ce que vous avez les mêmes renseignements
quant aux fournisseurs de sandwichs et autres aliments consommés dans
une halte routière? Est-ce qu'il se peut qu'ils soient fabriqués
par le même? Il s'appelait avant Montreal Wholesale et maintenant il
s'appelle Le Groupe La Cantinière, grâce à la loi 101.
Donc, il est le fournisseur de toute l'alimentation dans les haltes
routières et dans les cantines qui vont de chantier en chantier dans
Montréal et dans Québec. Avez-vous pu aussi vérifier si
votre régionalisation a permis d'échapper à ce
problème, le monopole des fournisseurs de sandwichs et autres aliments
par un seul fournisseur qui "jack" les prix, comme on le dit en bon
français, et qui, avec le temps, va vendre les sandwichs au jambon 4,25
$?
M. Côté (Charlesbourg): Sur les huit, il y a trois
restaurateurs. Donc, j'imagine...
M. Godin: Qui s'approvisionnent dans leur propre commerce.
M. Coté (Charlesbourg); D'accord, oui, mais, sur huit, il y a
trois restaurateurs, donc, des gens qui ont un restaurant. J'imagine qu'ils
vont faire affaire avec le restaurant au lieu de faire affaire avec le
fournisseur en gros. J'avais été effectivement informé
à l'époque de ce...
M. Godin: D'un tel danger.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'un tel danger. Mais
c'était la pratique avant même qu'on intervienne. Donc, à
ce sujet, il y a effectivement du travail de fait.
M. Chevrette: Est-ce le même à Louiseville?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: L'autobus? Est-ce que ce sera le même dans le
coin de Louiseville, Maskinongé? Il n'y a pas de soumissionnaire,
là?
M. Côté (Charlesbourg): On retourne en
soumissions.
M. Chevrette: Le gars ne laisse pas son autobus là?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que les patates frites, ce n'est plus permis.
M. Chevrette?. C'est vrai, c'était seulement cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est a froid. C'est les
cantines.
M. Godin: Dans votre appel d'offres, il est fait mention que
l'électricité est fournie dans la halte routière
même. Est-ce qu'on peut savoir s'il y a un compte envoyé aux
cantiniers quant à leur consommation d'électricité pour
chauffer leur thé ou leur café...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas au
courant.
M. Godin: ...ou bien si c'est un cadeau du ministère en
échange d'une tondeuse?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le ministère
qui absorbe.
M. Godin: C'est le ministère qui absorbe? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. Une voix: Cela s'infiltre. Des voix: Ha!
Ha!
M. Godin: Pour quelle raison avez-vous éliminé le
chaud? Un sandwich au jambon ou à la viande exposé dans une
cantine mobile pendant plusieurs heures à la grosse chaleur, cela peut
développer la salmonellose. Est-ce qu'il y a une surveillance sanitaire
qui est faite de ces produits?
M. Côté (Charlesbourg): On a éliminé
le chaud; on n'a pas éliminé les réchauds.
M. Godin: Donc, on peut manger du chaud
réchauffé.
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: M. le Président, je veux porter à votre
attention, considérant ce que le ministre a souligné concernant
la régionalisation quant aux demandes, aux offres qui sont faites, que
dans mon comté, Lotbinière, l'on retrouve trois haltes
routières et ce sont trois restaurateurs qui ont fait les offres les
plus avantageuses au ministère. Cela fait en sorte qu'on sera en .
mesure probablement d'apprécier s'il y a effectivement impact sur le
soutien d'emplois - soutien, on pourrait le croire à coup sûr
-mais aussi sur la création d'emplois dans ces restaurants qui
produisent, évidemment, les biens qui doivent être vendus dans les
haltes routières. Je dois vous dire qu'à ce chapitre je pense que
c'est un point qui m'apparaît très positif. Et dans
l'hypothèse où ces gens-là s'approvisionneraient ailleurs,
je pense
qu'on pourrait se poser des questions. Mais, au contraire, je pense
qu'ils ont une belle occasion de se servir des équipements et des
aménagements qu'ils ont déjà en bordure, compte tenu
qu'ils sont propriétaires de restaurants qui sont déjà
relativement proches de ces mêmes haltes routières.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lotbinière. M. le député de
Mercier.
M. Godin: Quand j'ai été saisi du problème
par les restaurateurs en arrêtant chez quelques-uns d'entre eux - ce que
je pouvais me payer à l'époque, étant ministre, M. le
ministre - ils m'ont dit que c'était une concurrence déloyale.
Moi, je leur ai dit: Lancez-vous dans la cantine mobile pour haltes
routières. C'est peut-être cela qui explique ce qu'a dit le
député de Lotbinière. Je pense que la meilleure
manière de résister à la concurrence, c'était
d'être concurrents eux-mêmes. C'est peut-être cela qui s'est
fait. En tout cas, cela répond à me question, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Mercier. M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Je dois vous dire que j'ai, dès le
départ, rencontré ces gens qui, évidemment, s'opposaient
au fait d'avoir des cantines dans les haltes routières et que j'ai
effectivement fait des représentations pour eux. Cependant, je dois vous
dire que je leur avais fait aussi la remarque suivante. Je leur avais
lancé l'invitation de produire des sandwichs et de les offrir dans un
comptoir de leur restaurant de façon à assurer aux clients qui
viendraient sur place un service beaucoup plus rapide et de façon aussi
à leur offrir, s'ils achetaient une boisson gazeuse et un sandwich, un
service très rapide au comptoir.
Alors, je dois vous dire que, sur cela, la réaction n'a pas
été des plus agressives face à ia clientèle. Je
pense qu'ils se sont prévalus de l'occasion qui se présentait
d'accéder à ces cantines dans les haltes. En ce qui a trait
à cela, il y a un point très positif qu'on peut dégager,
c'est que cela a été réservé aux gens des
régions qui, évidemment, sont traversées par l'autoroute
et qui, par le fait même, disent avoir les désavantages de
l'autoroute. À tout le moins, je pense que, cette fois-ci, ils ont pu se
prévaloir de la chance d'en tirer des avantages.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lotbinière. M. le député de
Dubuc.
Voirie municipale
M. Desbiens: Merci. Bon, une question, à moins qu'elle
n'ait été soulevée. En tout cas, vous me le direz. Est-ce
que le ministère a étudié la possibilité de
transférer l'entretien d'été, parce qu'il avait
déjà donné des contrats pour l'entretien
d'été, surtout dans les coins ruraux comme chez nous? Est-ce que
cela a été évalué, étudié ou
analysé d'une façon quelconque que l'entretien
d'été soit confié aux municipalités, comme
l'entretien d'hiver, sous leur responsabilité?
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu cinq
expériences avec des MRC qui avaient été choisies. Cela a
donné des résultats, je pense, qu'on peut qualifier de
décevants et très disparates aussi. La seule MRC qui a
manifesté l'intérêt de renouveler l'entente était
celle de Matapédia, mais, bien sûr, avec davantage d'argent. Le
problème, il faut bien se le dire entre nous, c'est que, si nous n'avons
pas le moyen de le faire ou, du moins, que nous n'avons pas toutes les sommes
que nous espérerions avoir pour le faire et que nous ne
transférons pas les sommes qu'il faut pour le faire aux gens qui veulent
le faire, il y a de fortes chances que cela ne marche pas, non plus. C'est un
peu ce qui est arrivé avec ces expériences. Il n'est pas
impossible qu'on puisse tenter à nouveau des expériences dans des
territoires bien déterminés, peut-être dans des MRC
très bien structurées. Il y a effectivement un certain nombre de
demandes qui nous parviennent actuellement de Nicolet, par exemple, et de la
Beauce. On va peut-être se laisser tenter par la Beauce. Ce sont des gens
très entreprenants qui ont réussi beaucoup de choses et
peut-être qu'ils peuvent nous tracer la voie en ce qui a trait à
cela. On va sûrement se pencher sur le dossier au cours de
l'été pour voir ce qu'on pourrait faire en ce qui a trait
à cela. Cela ne peut pas être une règle étendue
à tout le Québec avant quelques années. C'est un
problème d'argent et, s'il y a un problème d'argent chez nous et
qu'on transfère la responsabilité sans transférer
l'argent, cela va crier un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: M. le Président, ma question s'adresserait
à M. le ministre: Avez-vous dit MRC ou municipalité?
M. Coté (Charlesbourg): MRC.
M. Gauvin: MRC. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
considérer certaines municipalités qui sont déjà
équipées et qui font déjà une certaine partie de
l'entretien aussi bien l'été que l'hiver?
M. Côté (Charlesbourg): II y a d'autres
écoles de pensée qui prétendent qu'effectivement,
si on pouvait joindre l'hiver et l'été, il y aurait
peut-être économie de matériel ou d'équipement, ce
qui ferait en sorte qu'on aurait certaines économies. Je suis un peu
sceptique, M. le député. Le niveau de responsabilité n'est
pas toujours le même partout et cela pourrait effectivement occasionner
certains problèmes. Mais ce sont des formules qui peuvent être
envisageables; on peut regarder ce qu'on peut faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Je pense que les municipalités rurales ont
certainement intérêt à ce que leurs routes et leurs rangs
soient bien entretenus. Elles ont les citoyens directement sur le dos.
J'accepte mieux la réponse du ministre qu'il y a une question de
budget.
Une autre question de budget...
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question de
budget, mais il s'agit de voir ce qui est fait avec les subventions aux
municipalités. C'est très inégal.
M. Desbiens: Oui, en tout cas, chez nous, cela va bien.
M. Côté (Charlesbourg): Elles ont La
responsabilité, quand même.
M. Desbiens: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Elles ont les
électeurs sur le dos aussi. Je pense qu'à l'usage, là
comme ailleurs, il y a du bon monde et il y a du monde un peu moins bon. C'est
vrai en politique, c'est vrai pour les maires et c'est vrai partout.
M. Desbiens: C'est vrai que, dans Dubuc, il y a seulement du bon
monde. C'est pour cela que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: D'autres questions, M. le Président, sur le
budget. Je constate - on en a parlé lors de la rencontre de l'automne
dernier - que dans la 2one périphérique du parc Saguenay, sur la
route 170, il y a un seul projet, d'après ce que J'ai dans mes notes. Je
crois que c'est 1,8 kilomètre à Saint-Félix-d'Otis. C'est
cela?
M. Côté (Charlesbourg): C'est 800 000 $ cette
année.
M, Desbiens: C'est 1 500 000 $ environ sur deux ans, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Il y a baie
Éternité de prévu en 1989.
M. Desbiens: Pour un complément?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas en
complément. C'est en 1988-1989 et en 1989-1990 pour 1 650 000 $.
M. Desbiens: Pardon? Ah, 1988 et 1989.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je vous donne ce qu'il
y a dans la programmation.
M. Desbiens: Je voulais souligner au ministre qu'à ce
rythme... Bien sûr, la reconstruction de cette route, il est parfaitement
au courant de sa nécessité et c'est énoncé dans le
plan d'action du développement de la zone périphérique du
parc que c'est un préalable au développement économique
dans le secteur. Au rythme de 800 000 $ par année, cela va prendre
énormément de temps.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on m'indique, c'est
que ce sont des priorités d'intervention qui ont été
établies avec le Loisir.
M. Chevrette: Pour le développement de la
périphérie, à cause du parc Saguenay.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Chevrette: C'est un plan entre tous les ministères.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que le député de Dubuc souhaiterait qu'il y ait plus d'argent
pour accélérer la réalisation.
M. Desbiens: Il y a des travaux qu'on a évalués -
pas de façon certaine - à au-delà de 20 000 000 $
facilement pour refaire la route. À 800 000 $, cela va être assez
long, merci.
M. Côté (Charlesbourg): À 17 000 000 $.
M. Desbiens: À 17 000 000 $. Dans le programme 3, volet 2,
Amélioration du réseau municipal, je constate la même
chose. Le budget du comté, c'est un bout de route
Saint-Léonard-Shipshaw pour 130 000 $. C'est le plus petit que vous ayez
pu trouver.
M. Côté (Charlesbourg): Il y a Saint-Fulgence, quand
même, dans les qrands travaux.
M. Desbiens: Oui, d'accord dans le comté, oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a effectivement un
projet Saint-Léonard-Shipshaw.
M. Desbiens: À la voirie municipale, Saint-Fulgence, c'est
numéroté. (22 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Concernant le parc des
Laurentides, je me souviens de notre conversation au sujet des routes où
il n'y a pas d'habitants. Cela n'appartient jamais à personne, cela
appartient seulement au ministère. Cela ne donne rien d'annoncer des
projets dans ces coins-là, ce n'est pas payant pour le
député.
M. Desbiens: C'est que le ministre des Transports avait
mentionné, l'an passé, que, de toute évidence, il avait
besoin de montants supplémentaires très importants. Je n'ai pas
assisté à la période du vendredi, mais je sais qu'il y a
eu une discussion entre vous à ce sujet.
M. Chevrette: Une interpellation.
M. Desbiens: L'interpellation du vendredi.
M. Chevrette: Très bonne, très bien couverte.
M, Côté (Charlesbourg): Oui a été très
bien couverte, d'ailleurs, qui a été reprise, pour l'essentiel,
à 20 heures, par le député de Joliette et je n'ai pas pu
tenir d'autres propos que ceux que j'avais tenus à ce moment.
M. Chevrette: Moi, non plus.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, comme on parlait de
dollars constants, chacun a été constant dans ses propos.
M. Desbiens: Est-ce qu'il va falloir s'attendre à avoir
constamment des montants aussi minimes pour le développement de notre
voirie rurale?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce que j'ai
expliqué au député de Joliette tout à l'heure,
c'est que notre objectif, pour l'an prochain, est de faire
définitivement les efforts qu'il faut pour aller chercher des sommes
additionnelles qui seraient affectées à la voirie rurale. En tout
cas, je vous le souhaite et je me te souhaite. Je ne voudrais pas subir, l'an
prochain, les foudres répétées du député de
Joliette et du député d'Abitibi-Ouest. Je n'ai pas à
l'avouer encore bien des fois, par la démonstration qu'ils faisaient, il
y avait finalement des besoins additionnels à combler pour un certain
nombre de choses. Il s'agit de voyager au Québec pour s'en rendre
compte.
Le Président (M. Saint-Roch): Je remercie M. le
député de Dubuc. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je vais procéder rapidement. C'est
évident que vous venez de faire une analyse ou des annonces assez
importantes concernant l'autoroute 70 dans la région du
SaguenayLac-Saint-Jean. C'est évident, je pense, qu'au point de
vue pratique, au point de vue des principes, vous avez fait des annonces
intéressantes. On pourrait se demander: Est-ce que cela aurait pu
être plus rapide? L'échéancier aurait-il pu être plus
avancé? Je pense que cela aurait été une question qu'on
aurait pu se poser. Moi, j'ai l'impression que cela démarre très
lentement. Cela n'a pas beaucoup d'influence sur le budget de cette
année. Je comprends que, pour les années suivantes, cela va aller
un peu plus vite, mais au départ cela ne va pas rapidement. Est-ce qu'il
y a des raisons?
M. Côté (Charlesbourg): Elles sont très
claires et vous les retrouvez dans le document que je vous ai fait parvenir, je
pense, en Chambre, sur l'explication des échéanciers. Dans les
cas de Saint-Bruno et de La Ratière, c'est très clair, il n'y a
è peu près rien de fait en termes de recherches. Il y a 40 % ou
50 % des études d'impact ou des études préliminaires de
faits, alors... Je vous dis cela de mémoire, mais c'est à peu
près dans ces chiffres. Forcément, il va falloir les finir, avoir
les autorisations de la CPTA et le certificat d'autorisation de
réalisation, ce qui prend du temps. Si on en avait fait un peu plus
avant, on serait peut-être rendu un peu plus loin, mais je n'aurais
peut-être pas l'argent pour le faire. On va pousser
l'honnêteté jusqu'au bout.
Mais, dans le cas actuel, ce qui a été
déposé lors de la conférence de presse et que j'ai
expédié en Chambre au député de Jonquière et
au bureau du député de Dubuc, c'est l'échéancier.
On se croise les doiqts. On s'efforce de respecter cela. On s'est
créé des obligations et des échéances
serrées quant à tous les délais que cela impose. J'ai vu
comme vous, j'ai pu lire comme vous la déclaration du maire de
Jonquière qui, en cela, devait se faire, probablement, le porte-parole
des citoyens de là-bas qui voulaient mettre un peu plus de pression pour
qu'on accélère. Les maires de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est
voulaient mettre un peu plus de pression sur le ministère; je comprends
qu'ils veuillent mettre de la pression. Quant à moi, les
échéances sont très serrées. Notre génie est
même préoccupé par ces échéances, mais on va
mettre la pression qu'il faut pour être capables de les respecter. Si on
était capables d'intervenir avant, on le ferait.
M. Dufour: Partant de cela - vous m'ouvrez un peu la porte -
j'aurais deux suggestions à vous faire. Pourquoi n'auriez-vous pas
prévu un viaduc au-dessus de la 170 où se fait le croisement de
l'autoroute actuelle - la petite autoroute qu'on a - et de la 170, où il
faudra effectivement passer un jour et où, actuellement, on entre
très mal? Il y a un engorgement qui se produit. II y a des feux de
circulation qui sont les uns à côté des autres. Il faudra
faire ce viaduc d'une façon ou de l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Je céderais la parole
à M. Demers qui connaît de fond en comble ce projet et qui va vous
l'expliquer.
M. Dufour: J'en connais d'autres, quelque part autour de vous,
qui connaissent le problème.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Yvan Demers,
sous-ministre adjoint.
M. Demers (Yvan): Les structures d'échangeur, pour
l'échangeur que vous mentionnez, à l'intersection de la 170 et de
l'autoroute 70, étaient conçues en fonction du prolongement de la
voie de contournement. C'était un échangeur assez complexe. Avec
le scénario qui a été annoncé par le ministre, on
ne fait pas, pour le moment, la voie de contournement. Donc, construire ces
structures immédiatement serait quelque chose de très
coûteux et peut-être plus considérable que
nécessaire, jusqu'au moment où on construira la voie de
contournement. Il est peut-être possible, à ce moment-là,
d'analyser les problèmes de circulation qu'il peut y avoir actuellement
à l'intersection de la 70 et de la 170 et de faire certaines
améliorations. Mais, construire immédiatement la structure qui va
servir lorsque la voie de contournement sera faite, c'est peut-être trop
coûteux tant que cette voie de contournement ne sera pas construite.
M. Dufour: C'est peut-être coûteux, mais est-ce que
ce serait plus coûteux de le faire actuellement que de le faire plus
tard, en ce sens que, si on le faisait immédiatement, est-ce que cela
empêcherait des coûts supplémentaires pour l'avenir? Si on
fait ce viaduc au-dessus de la route, et que vous êtes obligé de
tout changer quand la voie de contournement va arriver, à ce
moment-là, je pourrais dire: Oui, c'est coûteux, mais cela ne
donne pas d'effet. Actuellement, ce qui arrive, c'est qu'il y a deux feux de
circulation qui sont côte à côte. Il y a des routes. En tout
cas, c'est compliqué. Les feux ne sont même pas
synchronisés. Vous arrivez, vous passez, vous bloquez et vous repartez.
Actuellement, il y a à peu près sept feux de circulation dans le
secteur de Jonquière.
M. Demers: C'est effectivement compliqué et nous sommes
actuellement à examiner la possibilité de faire certains
correctifs qui pourraient améliorer la situation, sans
nécessairement construire des structures qui auront leur raison
d'être quand la voie de contournement sera construite.
M. Dufour: M. le ministre, j'insiste pour que vous examiniez cela
de façon très sérieuse. Effectivement, il reste que ce
sont les limites de Jonquière et aussi les limites de Chicoutimi.
À ce moment-là, il devient important d'inviter les gens à
prendre l'autoroute de temps en temps. Ce qui arrive, c'est que de la
façon dont cette autoroute est faîte, cela n'a pas l'air d'une
voie très importante. Cela n'entre nulle part. Les gens arrêtent.
Il y a tout un mélange. Je vous invite è faire étudier
cela par vos fonctionnaires qualifiés. Les nôtres sont tellement
qualifiés que vous êtes obligé de les amener à
Québec. Je vous le dis d'avance; Demandez-leur leur avis
là-dessus.
Le deuxième point que j'aimerais soulever...
M. Côté (Charlesbourg): Juste à ce
propos.
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Cela m'intéresse.
Effectivement, le directeur régional du SaguenayLac-Saint-Jean, M.
Fortin, est devenu, depuis peu, directeur de la construction au
ministère. J'avais eu l'occasion de ie connaître, comme
député de Matane, quelques mois seulement, puisqu'il était
suffisamment compétent pour que, là où il y avait beaucoup
de travaux à l'époque, dans le comté de M. Gérard
D. Levesque, on vienne le chercher. C'est un homme de grands travaux, qui a
fait sa marque dans les ministères et c'est très heureux. Comme
il connaît bien des régions, je suis pleinement convaincu qu'il
saura faire un travail tout à fait exceptionnel sur ce plan.
M. Dufour: À ce moment-là, cela pourrait vous aider
à dépenser vos enveloppes le plus rapidement possible.
M. Côté (Charlesbourg): Les dépenser, ce
n'est pas tellement un problème.
M. Dufoun Oui, mais, je ne veux pas dire gaspiller, je veux dire
faire de bons placements. Il y a un deuxième point que j'aimerais
soulever. Actuellement, vous prévoyez des travaux entre La
Ratière et Saint-Bruno, Alma, En ce qui concerne ie bout de La
Ratière jusqu'à Mateau où on passe de quatre voies
à deux voies pour revenir à quatre voies, l'écrasement qui
va se faire là, est-il prévu? Est-ce que vous
pouvez déjà l'annoncer?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, cela a
été un des objets de la discussion au moment où j'y suis
allé. Il devient évident, on en a fait la démonstration
très rapidement, qu'il faudra faire cette partie de la fourche qui va
à Jonquière. Cela fera certainement partie des projets.
M. Dufour: Donc, on peut dire qu'à partir de maintenant,
c'est prévu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: ...même indépendamment du
contournement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Troisième point que je voudrais soulever, en ce
qui a trait au contournement. Est-ce qu'il y a des gens qui sont à
l'oeuvre pour faire adapter le tracé, pour l'achat de terrains, le
piquetage, parce qu'un jour on va faire cette voie? Est-ce que
déjà vous êtes engagés à la faire?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que j'ai dit
à la conférence de presse, en présence du
député fédéral, qui est un de ceux qui avaient
travaillé très fort pour qu'on réussisse à
dépenser l'argent de l'entente. Le contournement coûtant 31 000
000 $, si le fédéral est prêt à en payer la
moitié, sur le même principe, nous payons l'autre moitié.
Cela va dans le sens qu'il faudra, en effet, progresser pour ce qui est de la
préparation des plans et devis. Mais, vous comprendrez que, à ce
moment-ci, nos efforts vont davantage porter sur Saint-Bruno et
La-Ratière et que, par la suite, on préparera ce qu'il faut.
M. Dufour: Est-ce que vous me dites que, sans entente avec le
fédéral, vous ne pourriez pas acquérir les terrains
actuellement? Je trouve que ce serait de bonne guerre; vous seriez
prêts.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me confirme, c'est
qu'en effet ces études préliminaires, avant la construction,
peuvent être menées de front de sorte que, avec l'obtention du
certificat d'autorisation de réalisation, on puisse procéder aux
acquisitions de terrains et réaliser le projet, à partir du
moment où on aura l'argent.
Parc des Laurentides
M. Dufour: Ce serait de la prévision. Vous avez dit, tout
à l'heure, que le parc des Laurentides n'intéressait personne. Je
m'inscris en faux contre cette affirmation. Je trouve que, pour la
région de Saguenay
Lac-Saint-Jean et même pour la région de Québec et
des alentours de Québec, c'est important que cette route subisse des
transformations, des améliorations importantes. Il s'agit de
l'emprunter, comme je l'ai empruntée, ce soir, pour venir à cette
commission parlementaire, et de passer là où il y a eu un bris de
terrain important. Je vous dis qu'actuellement il y a de la circulation sur
cette route. Je compte les camions, je fais un spécial, depuis quelque
temps, quand je retourne chez moi, le jeudi soir. Je rencontre 80 gros fardiers
régulièrement, entre 50 et 80, en l'espace d'une heure. Cela veut
dire qu'il y a du transport lourd. Il y a certainement des correctifs
importants à faire et même, en ce moment, il y a encore des
cahots, des bosses sur la route. Il y aurait de la place pour soit faire des
trois voies, soit des améliorations. Je ne demanderais pas des quatre
voies immédiatement, je pense que ce serait prématuré,
mais on pourrait corriger certains détours. Il y aurait un certain
nombre d'éléments qui seraient drôlement
intéressants.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une série
d'interventions ponctuelles qui sont analysées au ministère et
qui permettraient des dépassements, pas uniquement dans les
montées, mais peut-être ailleurs, à intervalles plus
réguliers, pour permettre à celui qui perd patience dans
l'attente, derrière un camion, de passer, de savoir qu'à un
certain kilométrage il y a une possibilité de dépassement
par une troisième voie. C'est une série d'interventions qui
coûteraient beaucoup moins cher au ministère qu'une autoroute et
seraient aussi utiles pour ceux qui l'utilisent.
M. Dufour: Dernier point que je voudrais soulever, parce que je
sais que le temps est compté et qu'il y en a plusieurs qui veulent
intervenir. Je voudrais que le ministre laisse son nom dans son comté en
ressuscitant le projet Stoneham à quatre voies, entre Québec et
le parc des Laurentides. Il me semble qu'à ce moment-là le
ministre pourrait inscrire son nom sur la route.
M. Côté (Charlesbourg): C'est acquis.
M. Dufour: Vous avez décidé que vous feriez les
quatre voies?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et le tracé
préférentiel est retenu par le ministère, pas de quatre
voies, mais de deux voies rapides, sans sortie, qui partiraient actuellement
des limites de mon comté et qui iraient sortir au feu clignotant
à Stoneham et qui passeraient dans la montagne. Comme tracé
préférentiel, cela a été soumis à la
Communauté urbaine de
Québec et à la MRC de la Jacques-Cartier pour leur
approbation. Cela a des impacts sur le changement du schéma
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec. À
partir du moment où on se sera entendu avec eux, on va procéder,
quant à nous, puisque les études d'impact environnemental doivent
être terminées à ce moment-ci. Elles seront
terminées au mois de novembre. C'est 17 kilomètres.
M. Dufour: Cela ne se rend pas aussi loin que ce que je
demande.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais, en tout cas,
allons-y par étapes, c'en est une extrêmement importante. (22 h
15)
M. Dufour: Vous êtes prêt a l'annoncer?
M. Côté (Charlesbourg): C'est annoncé, dans
le sens que c'est annoncé qu'on le fait. Il s'agit, maintenant, de
passer les étapes de l'Environnement en termes d'autorisation de
réalisation.
M. Dufour: Mais vous n'êtes pas prêts à
soumettre un échéancier.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
qu'à l'automne on déposera, au ministère de
l'Environnement, nos études. Ce sera alors entre les mains du
ministère de l'Environnement qui, lui, devra nous donner le certificat
d'autorisation de réalisation. C'est à ce moment-là qu'on
pourra enclencher le processus. Mais, il y a du travail qui se fait à ce
chapitre.
M. Dufour: Donc, on ne perd pas notre temps en continuant
à faire des pressions et en demandant la collaboration de la
Communauté urbaine de Québec afin qu'elle nous aide à
l'aider. Je pense que cela fait un échange de bons
procédés. Je vais terminer là-dessus. C'est bien sûr
que je pourrais parler des éléments de mon comté, mais
j'ai l'impression qu'il y en a d'autres qui ont aussi des
éléments. On est d'accord avec vous, la voirie est un bon
placement pour le développement économique.
En tout cas, il faut vous presser d'aller plus loin pour que, au moins,
vous finissiez par atteindre ce que le gouvernement précédent
avait comme montant d'argent - je pense qu'il faut le dire - et même le
dépasser.
M. Côté (Charlesbourg): Elle dit: C'est le mot de
passe pour avoir l'autorisation de parler.
M. Dufour: Non, ce n'est pas le mot de passe. C'est parce que
moi, j'ai de la difficulté à comprendre qu'on puisse faire plus
avec moins. Ce matin, je parlais, juste- ment, avec le président des
travaux routiers du Québec et je lui disais: Comment peut-on faire plus
avec moins? Ce sont toutes des choses qui sont quantifiables, pesables,
mesurables. Comment faire plus avec moins? L'asphalte, on ne peut pas
l'étirer indéfiniment, le gravier, cela se pèse, etc.
C'est ce que j'avais de la peine à comprendre dans votre discours.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je vais vous dire
qu'actuellement, dans la région de Québec on va faire plus avec
moins parce que, compte tenu de certaines situations, cela coûte beaucoup
moins cher que cela ne coûtait.
M. Dufour: Souhaitons-le-nous.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député
d'Abitibi-Ouest.
Écarts dans le coût des travaux
M. Gendron: Justement, M. le Président, j'aurais deux
questions et un commentaire. Je suis sûr que le commentaire que je vais
faire, à la fin, va appeler un commentaire du ministre et je suis
d'accord, pas nécessairement sur ce qu'il va dire, mais sur la
nécessité qu'il fasse un commentaire.
En parlant de faire plus avec moins -je voudrais, quand même,
être très sérieux et avoir l'attention du ministre; je suis
convaincu que je vais l'avoir - une façon, peut-être, de faire
plus avec moins, c'est d'avoir plus de précisions sur votre politique,
M. le ministre, concernant le genre de dossiers suivants. Et là, je
m'explique, cela va être clair. Il arrive, dans certains types de
contrats importants, prenons, à titre d'exemple, des contrats
supérieurs à 500 000 $ que vous décidiez d'aller en appels
d'offres. C'est normal pour des contrats d'une telle envergure. Or, pour un
certain contrat, on remarque qu'il y a un écart passablement important,
oui - je vais revenir tantôt sur les précisions, dans le cas
présent, c'est 300 000 $ - entre le montant du contrat accordé au
plus bas soumissionnaire - et, effectivement, il semble exact que cela a
été accordé au plus bas soumissionnaire - et l'estimation
du ministère. Et, là, je ne veux pas faire une longue
théorisatton à savoir: Est-ce que l'estimation est juste,
est-elle trop faible ou trop forte? Mais, règle générale,
ces gens sont en mesure, pour 25 000 raisons, par leur expertise, leurs
habitudes, leur connaissance du milieu, de faire une expertise assez
serrée d'un type de contrat.
Ici, j'en ai un exemple précis, pour 17,52 kilomètres, le
ministère des Transports avait fait une évaluation - j'ai vu cela
dans vos documents, cela vient de chez vous - de
526 452 $ et le contrat est octroyé è 765 000 $. J'ai
même l'information que vos fonctionnaires avaient donnée pour ce
type de contrats. Puisque vous avez toujours l'opportunité d'aller ni
è la plus haute ni à la plus basse soumission - vous
écrivez toujours cela dans vos contrats - comment se fait-il que, dans
le présent cas, si vous voulez, justement, faire plus avec moins, vous
n'avez pas eu la réserve d'analyser cela très sérieusement
et possiblement de prendre ladécision qu'il y avait lieu de retourner en
appels d'offres, compte tenu que l'écart était tellement grand
entre celui qui a obtenu le contrat et l'estimation du ministère?
J'ai eu le temps, cet après-midi, de passer quelques minutes sur
d'autres dossiers, en faisant venir les crédits du ministère des
Transports qu'on étudie è la commission des engagements
financiers et j'ai remarqué que cela arrivait - en tout cas, à
mon goût -trop souvent. Alors, je veux poser une question à ce
sujet. Je ne veux pas éclaircir ce dossier spécifique, ce soir,
ce n'est pas le temps. Ce soir, je veux savoir qu'elle est la politique du
ministre des Transports dans des cas comme je viens d'illustrer? Est-ce qu'il y
en a une? Est-ce qu'effectivement, dans des cas semblables, il est d'accord
qu'il y aurait lieu d'envisager un retour à un nouvel appel d'offres,
quand l'écart est trop grand?
M. Côté (Charlesbourg): Il semble que, pour
l'ensemble des travaux du ministère, la moyenne fait qu'on se retrouve
en bas des estimations du ministère quant aux prix soumissionnés.
Mais c'est l'ensemble provincial. Il faut constater que, dans ce cas-ci, il y a
quand même un écart assez important, c'est presque 45 %
d'augmentation du coût. Règle générale, ce sont des
évaluations qui datent d'un an. Cela ne peut pas changer au point
d'avoir un écart de plus de 250 000 $. Dans certains cas, on est
effectivement retourné en appels d'offres. J'ai en mémoire un
cas, dans Portneuf, l'an dernier, où l'écart était assez
important. Mais on est toujours confronté au fait que, si on retourne en
appels d'offres, cela peut faire en sorte que le projet ne se réalise
pas au cours de l'année. Il y a toujours des délais. Pour aller
en appels d'offres, il faut aussi avoir des raisons. Pour mon information,
est-ce un appel d'offres de fin de saison ou de début de saison?
M. Gendron: Il a été exécuté en fin
de saison. Mais l'appel d'offres a été fait en début de
saison.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, en fin de saison,
règle générale, on risque d'avoir des prix plus
élevés, compte tenu d'un certain volume de travail qui a
été...
M. Gendron: Ce n'est pas le cas.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le cas?
M. Gendron: Pour terminer là-dessus, rapidement, lorsque
vous êtes retourné en appels d'offres, est-ce que le
résultat n'a pas été effectivement que les
soumissionnaires avaient un prix qui, cette fois-là, s'apparentait plus
à l'estimation du ministère?
M. Côté (Charlesbourg): On peut parler d'une
légère baisse. Légère.
M. Gendron: Dans un cas comme celui-là où
l'écart est très grand entre l'estimation du ministère et
le montant accordé, est-ce que vous n'avez pas envisagé deux
choses, soit avoir un contrat négocié -cet exemple, ne vaut pas
après qu'on a été en appels d'offres - soit, à tout
le moins avoir ce que j'appellerais des exigences pour vous assurer que celui
qui a eu le contrat, qui est le plus bas soumissionnaire, mais beaucoup plus
haut que l'estimation du ministère, ait au moins l'obligation de le
faire, qu'il y ait une clause restrictive qui ne lui permette pas, après
avoir connu cette information, de donner le contrat en sous-traitance?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, la
négociation avec celui qui serait le plus bas soumissionnaire
créerait un certain nombre de problèmes pour celui qui le suit,
le deuxième. Vous auriez, dans la mesure où ce serait possible,
un jeu entre le premier et le deuxième qui dans ces cas-là, ne
serait certainement pas de 100 000 $ ou de 200 000 $. On a connu une
expérience comme celle-là dans le cas, par exemple, du port de
Valleyfield, où le premier soumissionnaire, le plus bas, voulait
exécuter, mais avec un surplus ce qui faisait en sorte qu'avec le
surplus qu'on lui aurait remis, il devenait deuxième ou on risquait de
se faire poursuivre par le deuxième. Il y a donc un jeu assez difficile
sur le plan de la négociation. C'est le cas qu'on a vécu avec le
port de Valieyfield. On avait donc été obligé de retourner
en appels d'offres, dans un cas comme celui-là. Mais ce sont des choses
à considérer.
M. Gendron: Je vous indique qu'on va être obligé de
revenir sur ce cas à un autre moment pour éclaircir ce qui s'est
passé, parce que ce n'est sûrement pas avec des affaires comme
cela que vous pourrez être crédibles quand vous dites vouloir
faire plus avec moins d'argent. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Surtout
quand le type obtient le contrat, se retourne, le fait exécuter en
sous-traitance à un prix beaucoup inférieur à ce qu'il a
obtenu et inférieur à l'évaluation du ministère.
Cela commence à être sérieux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans...
M. Gendron: C'est dans la belle région de l'Abitibi que
cela s'est passé, mais c'est un entrepreneur de Québec, Beaver
Asphalte, qui avait obtenu le contrat.
Nouvelle politique d'entretien
II y a un autre dossier que je voulais toucher et sur lequel je voudrais
vous entendre davantage, là aussi, en termes de politique. Je prends un
exemple précis. La MRC d'Abitibi se voit couper, pour la deuxième
année - et je prends une MRC seulement, j'en ai deux dans mon
comté, Abitibi-Ouest et Abitibi - 61,5 kilomètres d'entretien par
le ministère des Transports, sous prétexte que ce sont des routes
très secondaires, où il n'y a pas beaucoup de circulation. Je
pensais - je le dis franchement et je leur ai même dit - que, sur les
61,5 kilomètres, c'était une logique pour au moins les deux
tiers. Autrement dit, c'est un effort de rationalisation. À un moment
donné, il faut avoir l'honnêteté de dire les choses telles
qu'elles sont. Mais le faire pour une deuxième année, je trouve
cela moins drôle, parce qu'on a fait l'effort l'année
passée. C'est franc, vous comprenez ce langage d'habitudes Une
deuxième "shot", surtout dans des affaires absolument incongrues...
Certains vous ont trouvé pas pire au sommet, la plupart.
M. Côté (Charlesbourg): Moins bon après.
M. Gendron: Non, vous avez été pas pire. Vous avez
sauvé des grands bouts du sommet, on vous en remercie. Mais cela fait
drôle de dire: On va donner de l'argent pour le mont Vidéo pour
permettre aux gens d'avoir accès à ce mont. Je vous avertis que
cela va brasser, mais vous aimez cela. Ce n'est pas tellement parce que vous
aimez cela, mais parce qu'on veut qu'il y ait quelque chose qui change parce
que cela n'a pas de maudit bon sens. Je présente les faits un peu sous
une forme caricaturale, mais cela n'a pas de bon sens. Récemment, on
apprend que, pour l'hiver prochain - le titre de l'article était "La
neige risque de s'accumuler", mais c'était seulement pour caricaturer
l'affaire - huit municipalités sur les 18 de la MRC seront directement
touchées. Lors de leur assemblée du 13 mai - cela s'est
passé - ils ont fait tout un "nitch" et là, ils veulent voir le
député pour savoir comment cela marche. Moi, je vais être
obligé de dire que cela n'a pas de bon sens - je le dis devant vous,
parce que je vais leur dire la même chose - que cette année ils se
voient amputer d'un autre tronçon d'à peu près 90
kilomètres, pour une seule MRC, ce qui s'ajoute aux 61 autres.
M. Chevrette: Cela, vous ne le saviez pas. Nous l'avions compris
en arrière de vous.
M. Gendron: Dans un cas - je suis très sérieux -
c'est le chemin reliant La Corne au mont Vidéo qui sera abandonné
et là, les gens ont fait le même raisonnement que je suis en train
de faire: C'est quoi, ce gouvernement? Il vient de donner 200 000 $ ou 250 000
$ pour améliorer les infrastructures du mont Vidéo, mais il va
falloir faire presque le tour de la Gaspésie pour s'y rendre, alors
qu'il y avait un beau petit chemin, un "shortcut" - excusez l'expression - sur
la grande route AmosVal-d'Or. Rendus à La Corne, qui est un petit
village sur la route AmosVal-d'Or, nous biffurquions directement vers le
mont Vidéo. Pour les gens d'Amos, les gens de La Sarre qui utilisaient
ce tronçon, c'est une affaire d'à peu près 20 ou 25
kilomètres de moins que de faire le magnifique détour de
Landrienne-Barraute-mont Vidéo. Là, cela n'a pas de bon sens. Ils
ont appris cela de vos gens: On ne veut rien savoir de l'entretien; fini, on
coupe cela, arrangez-vous avec vos troubles.
M. Chevrette: Est-ce que je peux régler cela ce soir?
M. Gendron: Ah bien, si tu veux en régler une couple ce
soir, je vais rester plus longtemps. Je veux seulement finir, M. le ministre,
et vous aurez te droit de faire des consultations. La conclusion, quand
même, indépendamment qu'on ait échappé cela, je veux
dire c'est...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Gendron: Moi, tout ce que je vous dis, c'est que la
deuxième "shot", on ne la prendra pas, cela n'a pas de bon sens
d'imputer cela aux municipalités, ce sont des petites
municipalités. Ce n'est pas parce qu'on regroupe cela au niveau de la
MRC. Je suis complètement d'accord avec les maires qui ont dit:
Écoutez, il va falloir trouver un mécanisme. C'est plus à
ce sujet que je voudrais que vous reteniez la nécessité
d'instaurer ce que j'appellerais un mécanisme un peu plus en
concertation avec le milieu, un mécanisme où on est dans le coup.
On ne reçoit pas cela par la tête, comme cela a été
le cas pour la deuxième "shot", en disant: Bien, l'an prochain, c'est
cela qui va se passer. Et là, on me dit: Mais, oui, ce n'est pas
définitif, ce n'est pas cela qu'ils ont reçu comme information en
termes de dossiers que j'ai lus. Ce n'est pas vrai qu'une MRC convoque une
vingtaine de maires en réunion spéciale pour dire que cela n'a
pas de bon sens. Surtout pas quand un brillant comme votre collègue, le
député d'Abitibi-Est
Est, ministre supposément régional, leur a dit: Je suis
complètement d'accord avec vous. Le ministre Raymond Savoie a
donné son appui total à ces revendications. Cela fait un peu
cucul, excusez. Lui va dire: Je suis d'accord que cela n'a pas de bon sens et
c'est son gouvernement qui vient de faire cela. Alors, à moins qu'on ne
veuille jouer à des choses comme celle-là, la défense de
la veuve et de l'orphelin, où M. Savoie - il a le droit de prendre ses
responsabilités - vient dire à ces maires: Je suis
complètement d'accord que cela n'a pas de bon sens et je donne mon appui
à vos revendications... Je veux vous dire qu'il est urgent de regarder
cela.
J'ai fait un téléphone, ce soir, avant de citer la MRC
d'Abitibi et cela vient d'arriver aussi en Abitibi-Ouest, ils l'ont eu un peu
plus tard. Eux aussi vont passer au sécateur. Je pensais que
c'étaient nous qu'on avait pour le sécateur. Cela c'est pour la
MRC d'Abitibi, donc la région d'Amos, tandis que la MRC d'Abitibi-Ouest,
c'est la région de la La Sarre, avec beaucoup de petites
municipalités, pas plus en moyens et pas plus d'accord pour absorber ce
deuxième "striptease". J'aimerais que vous regardiez cela.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement.
M, Gendron: II me reste un autre point et cela va être
court.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, certainement, je vais
regarder cela. Il y a de ces situations où, effectivement, on peut, d'un
côté, subventionner et, de l'autre côté, couper. Ce
n'est pas très logique. Je vais regarder ce qui s'est passé et
vous donner toute l'information, comme j'ai toujours voulu te faire. (22 h
30)
M. Gendron: Surtout pas sur le mont Vidéo. Parce que
là vous m'empêchez d'aller - vous m'avez coûté plus
cher en essence -dire aux gens: Regardez comme ils sont gentils, ils ont
amélioré l'infrastructure du mont Vidéo.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, vous l'avez dit
à plusieurs reprises lors du sommet et...
M. Gendron: C'est vrai, quand vous faites de bonnes affaires. Je
vous le dis.
M. Coté (Charlesbourg): Alors, on va ...
M. Gendron: Troisième point, rapidement. Très
sérieusement, et là je ne veux pas faire une application de
comté d'un tronçon de route, je veux faire une application de
région. En Abitibi-Témiscamingue, cette année... Je le
veux absolument, M. le ministre, et je le fais officiellement parce
quet là, on a l'avantage que nos débats soient
enregistrés. Il s'est passé quelque chose qu'on ne réussit
pas à comprendre. J'ai fouillé et je fouille encore sur deux
points: parachèvements et nouvelles initiatives. Ajoutez ce que vous
voulez, y compris ce que vous avez peut-être donné à vos
collègues plus immédiats, le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue ou le député d'Abitibi-Est,
qui ont à peu près le huitième du tronçon que je
peux avoir comme longueur du réseau et comme déficiences majeures
du réseau, entre autres, sur la route 111, Amas-La Sarre, qui est dans
un état lamentable. Je veux seulement vous dire, parce que vous m'avez
déjà dit à plusieurs reprises: Écoutez, vous prenez
l'année électorale. Alors, j'ai pensé que votre argument
pouvait avoir du bon sens. Donc, j'ai reculé jusqu'en 1982-1983 et je ne
peux pas retrouver d'élection, ni cette année-là, ni en
1983-1984, ni en 1984-1985, et j'ai le même problème sur les deux
points: parachèvements et nouvelles initiatives. 7 000 000 $ en
1982-1983, 10 000 000 $ en 1983-1984, 8 000 000 $ en 1984-1985 - c'est
seulement pour Abitibi-Ouest - en 1985-1986, 6 000 000 $ - c'est là
qu'arrive le "shutdown" de mines sans précédent - en 1986-1987, 3
000 000 $, et, en 1987-1988, 2 010 000 $. Quand je vous ai rencontré
l'autre fois, vous avez dit que cela n'avait pas de bon sens et que vous alliez
corriger cela.
Ce que je veux vous signaler, c'est qu'il y a sûrement quelque
chose cette année qu'on ne comprend pas, M. le ministre dans le plan
quinquennal des transports de l'Abitibi-Témiscamingue. Lorsque vous
êtes venu nous voir, M. le ministre, en septembre, vous avez dit:
Dorénavant, ce sont les députés qui choisissent. Alors,
vous m'avez fait choisir dans ce volet, au sous-programme 2, volet 1, 22
projets pour 15 000 000 $. Je ne l'ai pas inventé, c'est dans vos
cahiers. Et que l'on me retienne trois projets pour 1 600 000 $ sur 15 000 000
$, je dis qu'il y a un problème. Dans le sous-programme 3, volet 2, dans
le cahier, 47 projets pour 12 500 000 $ et j'ai un magnifique projet de 300 000
$ retenu, un projet, 300 000$ sur 12 590 000 $. Au sous-programme 3, volet 1,
22 projets totalisant 8 000 000 $. Là, j'ai eu toutes les satisfactions:
aucun projet retenu. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Je ne veux pas
regarder seulement Abitibi-Ouest. Je vous ai remis une lettre quand on s'est
vus. Vous avez vu ce qu'était la lettre? Le nouveau directeur
général dit: Je ne peux plus vous donner d'information, M.
Gendron. Je n'en reviens pas, mais c'est ce qu'il me dit dans la lettre. Cela
fait onze ans que je suis député et je n'ai jamais vécu
cela. Je sais qui, je ne ferai pas le lien, mais il me semble, M. le ministre,
que c'est inadmissible que l'administrateur régional
fasse accroire que c'est de l'information secrète et qu'il n'a
pas d'information è donner. On n'est pas chez les jésuites. II y
a toujours des limites. II me semble que j'ai droit è cette information
comme élu, surtout après ce que vous êtes venu dire.
Alors, voulait-il cacher des affaires? Je ne le sais pas. Mais tout ce
que je vous dis, c'est qu'il faut que vous examiniez pendant quelques minutes
ce qui s'est passé cette année pour qu'il y ait un écart
si grand, je le répète, pour l'Abitibi-Ténniscamingue, pas
seulement pour Abitibi-Ouest. Sur deux points en particulier, les initiatives
nouvelles et les parachèvements, il y a un écart qui est trop
grand. C'est inacceptable.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, pour
répondre, je n'ai pas l'habitude de cacher des choses et je n'ai pas
l'intention d'en cacher non plus. S'il y a des gens qui se servent de la
couverture du ministre pour tenter de cacher de l'information, ils ne la
cacheront pas longtemps, peu importe leur couleur. Dans ce sens, cela
m'apparaît très clair et je vais donner suite à la lettre
que vous m'avez remise hier, avec toutes les informations pertinentes, celles
que je possède. Quant au reste, je vais voir, parce qu'il y a des
chiffres qui ne semblent pas correspondre, mais je vais vérifier et
donner une réponse par écrit, pour être bien sûr
que...
M. Gendron: Je voudrais juste vous dire, M, le ministre, qu'il
est sûr que des chiffres ne correspondent pas parce que, d'abord, je n'ai
pas l'ensemble des informations. La preuve, c'est que l'administrateur
régional ne veut pas me les donner. Alors, je n'ai sûrement pas
l'ensemble des informations que vous avez. Mais je veux seulement vous indiquer
que, lorsqu'on aura concilié les chiffres, et c'est ma conclusion,
l'écart va demeurer grand quand même entre ce qui s'est
passé les autres années et ce qui se passe cette année au
chapitre des initiatives nouvelles et des parachèvements. Je ne parle
pas de grands travaux et je ne parle pas de l'argent du sommet.
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais juste dire ceci
au député: Je me souviens qu'au sommet de l'Abitibi on a
discuté d'un projet en particulier. Vous vous souviendrez du
contournement d'une mine...
M. Gendron: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...où il y
avait...
M. Gendron: Sur la 395.
M. Côté (Charlesbourg): ...où il y avait des
problèmes; soi-disant qu'on avait fait une route qui n'avait pas
d'allure - ce n'est pas nous qui l'avions faite - et la somme de 1 000 000 $
avait été nécessaire pour le contournement. Cela a
été ajouté dans le budget. Il y a des informations
à aller chercher, je vais le faire et je vous les transmettrai.
M. Gendron: Je tiens à vous remercier.
Le Président (M. Saint-Roeh): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. J'ai coutume, depuis
que j'ai été élu en 1976, de faire, deux fois par
année, la tournée de mon comté, pour rencontrer tous mes
conseils municipaux, aller voir le monde et voir l'ensemble des besoins, dans
un comté considéré comme le sixième, en termes de
grandeur au Québec, si ce n'est pas le quatrième, cela
dépend, on s'obstine des fois, mais, d'une façon ou d'une autre,
c'est un territoire où on a le bonheur, ou le malheur, je ne sais pas
comment l'exprimer, d'être dans l'incapacité d'aller à un
bout du territoire sans revenir par une autre route, c'est-à-dire qu'il
y a une seule route d'accèss: on y va et on revient par la même
route.
Nous avons un vaste territoire où se trouvent aussi des
réserves indiennes qui ont fait l'objet... À ce chapitre, je peux
remercier le ministre et le dire ouvertement, comme je l'ai dit partout
ailleurs, il a continué le travail qu'on avait commencé dans le
secteur ManouaneSaint-Michel-des-Saints, qui fait partie de mon
comté, mais également d'un comté libéral de l'autre
bord, et dans l'autre partie, qui est le secteur d'Obedjiwan. Ils ont
été reliés par des ententes perpétuelles quant
à l'entretien des routes par le ministère, l'entretien d'hiver et
d'été. Donc, je pense que ce sont des cas réglés,
ce sont des bouts de territoire.
Il y en a un dernier qui reste et qui fait l'objet de
négociations avec le fédéral. C'est la réserve de
Weyrnontachingue-Sanmaur, comme on l'appelle, qu'on va probablement relier au
secteur de Langelier canton et La Tuque, ce qui permettrait de régler la
question des trois secteurs de réserves dans mon coin. Cependant, il y a
des gens qui ne sont pas dans l'entente fédérale-provinciale sur
les réserves indiennes, et j'ai nommé le secteur de Clova et le
secteur de ParentLa Tuque. Nous avons eu des réponses qui disent
qu'il n'y a pas de récurrence quant aux montants à être
donnés pour l'entretien d'hiver et non plus pour l'entretien
d'été. Dans le secteur Clova, des gens demeurent là, il y
a des écoles. C'est un secteur qui demande de l'entretien. Qu'on ne soit
pas obligé, tous les ans, de revenir continuellement sur l'entretien
d'hiver. Dans le cas de Clova, on s'était entendus pour un
entretien d'été minimum. Je veux juste donner un exemple. Il y a
une année où, dans le budget de la voirie municipale, on avait
trouvé un montant d'argent additionnel de 17 000 $ pour 20 milles de
chemin, ce qui avait fait épargner près d'une heure de route aux
gens qui voyagent.
Alors, la question posée par la municipalité
régionale de comté - cela fait partie de l'ensemble de son
schéma d'aménagement: Est-ce que le ministre peut nous assurer
qu'on n'aura pas, tous les ans, à revenir, dans le cas de Clova, sur
l'entretien d'hiver et, dans le cas de ParentLa Tuque, sur l'entretien
à la fois d'hiver et d'été? Qu'on s'entende une fois pour
toutes et qu'on règle cela.
Cependant, des rumeurs m'indiquent qu'il y a possibilité, dans
l'autre secteur, ParentMont-Laurier, d'arriver à une des
démarches qu'on avait entreprises à l'époque pour refaire
la route complètement de l'autre côté. Lorsqu'on avait fait
la visite avec les employés, du ministère de l'Énergie et
des Ressources et des Transports, on était passés par la voie
d'accès d'Hydro-Québec, le secteur de La Vérendrye, par ta
rivière Mitchinamécus qui borde la ligne de transmission
d'Hydro-Québec qui a été faite pour amener
l'électricité à Parent jusqu'au mille 117. Cela
permettrait d'aller sur "le planche", et non pas sur les grandes montagnes. On
m'a dit qu'il y avait des possibilités à ce niveau. Par le
"shortcut", on sauverait quelques kilomètres. C'est du côté
de ParentMont-Laurier. Cela fait partie des études qu'on avait
faites à l'époque, des visites qu'on avait entreprises en 4 x
4.
Donc, la question que je pose: D'abord, Clova et
ParentMont-Laurier, qu'est-ce qu'on peut dire à nos gens
là-bas? Pas ParentMont-Laurier, mais ParentLa Tuque.
L'entretien d'été et l'entretien d'hiver seront-ils
acceptés?
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très
heureux...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...M. le Président,
que le député de Laviolette ait reconnu les efforts du ministre,
compte tenu d'avis contraires.
Ce dont il faut tenir compte, c'est de l'isolement d'un certain nombre
de personnes, ou, du moins, du risque d'isolement. Nous avons tenu compte de
cela lorsque nous avons décidé d'intervenir quant à Clova
et quant au maintien de Parent-La Tuque. Selon les études faites par le
ministère, si on ne devait maintenir qu'une sortie, ce serait
Parent-Mont-Laurier au lieu de Parent-
La Tuque. Je me souviens d'avoir eu l'occasion de rencontrer les gens de
La Tuque qui revendiquaient la sortie, principalement au niveau des
écoles et des hôpitaux, si je ne m'abuse, et du CLSC. J'ai
demandé à mes gens de faire une analyse et d'interroger les gens
de Parent sur le plan téléphonique pour savoir quelles
étaient leurs habitudes et leurs intérêts. Curieusement, on
arrive avec un commerce qui se fait avec Mont-Laurier et avec des services aux
plans éducatif et de la santé qui se font à La Tuque. Ce
n'est pas facile à trancher.
J'ai voulu savoir, compte tenu des distances extrêmement
importantes, pour tenter de prendre une décision qui n'est pas facile
à prendre, j'ai voulu savoir ce qui serait le plus économique
pour le ministère, soit la sortie pour Mont-Laurier, compte tenu du fait
qu'un bout de route est à refaire, de Mont-Laurier jusqu'à je ne
sais trop où, par rapport à un tronçon beaucoup plus long
à entretenir, de Parent à La Tuque. Initialement, on n'avait pas
inclus la réfection du chemin de Mont-LaurierParent. Je l'ai fait
ajouter dans le coût parce que je pense qu'il fallait en tenir compte. La
décision que j'ai prise et qui sera maintenue, c'est de maintenir la
route tant et aussi longtemps que la CIP fera son bout de chemin. C'est la
décision qui est prise parce qu'il y a une responsabilité de la
CIP aussi. Dans la mesure où la CIP maintient ses opérations et
la qualité d'entretien du chemin qu'elle fait, on continuera d'assumer
l'ouverture Parent-La Tuque de la même façon.
M. Jolivet: ...hiver?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on le fait
l'hiver?
M. Jolivet: Actuellement, vous subventionnez les deux?
M. Côté (Charlesbourg): Les deux.
M. Jolivet: Pour les gens de Clova, si je comprends bien, c'est
la même réponse. Aujourd'hui, on pourrait dire aux gens qu'ils
n'ont pas à s'inquiéter. L'hiver prochain, Clova sera
ouverte.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose. Du moins,
tant et aussi longtemps que le ministre actuel sera là.
M. Jolivet: Oui, je sais qu'à... Une voix: Ha!
Ha!
M. Jolivet: Dans le cas de Parent-La Tuque, simplement pour
donner des indications au ministre, d'autres recherches sont faites
actuellement par CIP et Hydro-Québec à partir de
Langelier-canton. Au lieu
d'aller vers l'est de la rivière, aller vers l'ouest de la
rivière pour couper la partie du ravin et de la montagne. Cela
dépendra de certaines discussions qui auront lieu concernant le chemin
de Weymontaehingue, cela dépendra de l'endroit où il va passer.
C'est possible qu'il y ait des discussions dans ce sens-là. C'est ce que
j'ai comme indication.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis perdu quelque part
un peu dans le bois, mais je ne sais pas où.
M. Jolivet: En tout cas, ce que les gens ont appris ce soir,
c'est qu'ils n'ont pas à s'inquiéter, ni de l'entretien
d'été, ni de l'entretien d'hiver dans le cas de Parent-La
Tuque.
La deuxième question que j'ai à poser...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un engagement du
ministre actuel.
M. Jolivet: J'ai bien compris. Je sais que, chaque fois qu'il y a
un changement de ministre, je suis obligé de recommencer.
M. Côté (Charlesbourg): Je le sais. Avant même
d'intervenir, je me suis fait raconter les péripéties et
même les interventions répétées du
député de Laviolette auprès de ses ex-collègues,
les ministres des Transports, où c'était chaque fois une
obligation de convaincre. Je ne peux pas prendre d'engagement pour ceux qui me
suivront. Je les prends, quant à moi, tant et aussi longtemps que je
serai là.
Une voix: On va en parler à M. Bourassa.
Des voix: Ha! Ha!
M. Jolivet: L'autre question touche le secteur de La
Tuque-Grand-Mère. Je sais qu'à la suite des discussions que nous
avons eues, vous allez venir faire une visite sur la route de La
Tuque-Grand-Mère. Le tronçon 180 commence. Il devrait normalement
aller en soumissions dans les jours qui viennent, si ce n'est
déjà fait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Jolivet: Pour sortir au mois d'août et entreprendre les
travaux en septembre. Cependant, une des questions posées par les gens,
et je pense qu'on a commencé à voir poindre è l'horizon
une réponse, c'est que le travail était prévu sur trois
ans. Tout le monde demande qu'il soit prévu sur deux ans, car cela n'a
pas de bon sens de faire sur trois ans un tronçon qui est très
très "magané". (22 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas impossible.
M. Jolivet: L'autre question concernant cette route, c'est la
section 160. Au moment où on se parle, à ma connaissance, il n'y
a pas de directive émise pour accélérer le processus de la
section 160 qui est le deuxième tronçon, environ 13
kilomètres. Vous le verrez sur la route qui a été
temporairement réparée pour l'hiver avec une petite couche
d'asphalte sur 5 kilomètres. Cela n'avait pas encore de bon sens. On
prévoit que cela serait pour 1991, 1990 ou 1989, selon trois
hypothèses.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 1989-1990.
M. Jolivet: Mais 1989-1990... M. Côté
(Charlesbourg): 1989.
M. Jolivet: Cela veut dire qu'il faut absolument avoir
immédiatement des gens au travail sur cette section.
M. Côté (Charlesbourg): Cela respecte les
échéanciers du ministère.
M. Jolivet: Ce que j'ai comme renseignement, M. le ministre, on
me dit: De façon optimiste, c'est 1989, de façon réaliste,
c'est 1990 et, de façon pessimiste, c'est 1991. Ce sont toujours mes
trois barrières de discussion.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce que M. Demers
m'indique à ce moment-ci, c'est que nos gens sont sur le terrain pour
recueillir toutes les données pour les études d'impact. Donc,
à ce moment-ci, le travail est fait en fonction de l'option optimiste.
Je suis, de nature, un gars optimiste.
M. Jolivet: Moi aussi, d'ailleurs. C'est pour cela que je me bats
continuellement. Donc, on vous souhaite une bonne visite dans notre coin. Sur
la route de La Tuque, vous allez voir que nous ne critiquons pas et nous ne
chialons pas pour rien. Nous voulons absolument voir enfin terminer les
tronçons qui demeurent non travaillés actuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Non réalisés.
Est-ce qu'il y en a beaucoup?
M. Jolivet: II y a environ pour 20 000 000 $ de travaux. Si vous
les faites à raison de 1 500 000 $ comme cette année, cela n'ira
pas vite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 32 000 000 $ de
travaux qu'il reste a faire.
M. Jolivet: 32 000 000 $, c'est parce
que... Ha! Ha! Ha!
Une voix: ...en dollars constants!
M. Jolivet: Peut-être que, si je prends mon mot de passe,
si vous en mettiez davantage, cela irait plus vite.
M. Côté (Charlesbourg): Constant, est-ce que c'est
un roi ou...
M. Jolivet: Ha! Ha! Ha! II y avait Constantin Grégoire
chez nous.
La dernière question que j'ai à poser; Dans l'ensemble du
territoire... Je ne parlerai pas de la région 04, les autres
députés de votre formation viendront le faire, j'en suis
assuré, ou le font déjà à d'autres moments. Dans
mon district, en ce qui concerne Laviolette, je répète, c'est un
des plus grands comtés du Québec, c'est le sixième au
Québec, avec toutes sortes de routes par ci par là qu'on essaie
de réparer du mieux qu'on peut. Avec les montants d'argent qui ont
été donnés cette année pour le paiement du
réseau d'égout pluvial dans Saint-Georges-de-Champlain pour
répondre aux besoins de l'environnement, cela ne réglera pas
beaucoup nos problèmes. C'est déjà fait et ils ont
réussi à le faire moins cher que prévu. Je suis sûr
qu'on va mettre ailleurs l'argent qui reste. Ha! Ha! Ha!
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Jolivet: C'est la municipalité qui l'a fait.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas d'objection
à rencontrer et à appuyer du monde qui en fait plus avec
moins.
M. Jolivet: Ha! Ha! Ha! C'est simplement pour dire qu'on avait
des dossiers et, à part les petits budgets, il n'y a rien dans mon
comté, cette année. On s'attendait à avoir au moins... Ce
qu'on me donne comme réponse, c'est parce qu'il y a en beaucoup sur la
route 155. La route 155 a toujours été considérée
comme étant de gros travaux, dans le grand plan quinquennal, et cela a
été sorti du plan quinquennal des travaux habituels dans la
voirie rurale, semi-rurale et autre. Je dois vous dire qu'il n'y a rien.
Regardez. Je n'ai pas les chiffres devant moi. Je pourrais vous les sortir.
À part les petites réparations à l'intersection à
La Tuque, sur la route qui mène au Lac-Saint-Jean, pour La Bostonnais,
environ 50 000 $, 80 000 $ pour Saint-Georges-de-Champlain, qu'ils ont fait
à 59 000 $, il n'y a rien. Je n'ai rien. Je vous dis simplement: Est-ce
qu'il y a moyen de prévoir quelque chose? Il y avait des gens qui
avaient des travaux de prévus. On a fait toutes les démarches
nécessaires à Saint-Sévérin en particulier ou dans
quelques parties. Si vous me donnez un montant d'argent, je peux vous dire
où on peut le placer immédiatement et le faire servir. En tout
cas, j'attends de vos nouvelles à ce sujet. Vous allez me dire de quel
montant vous disposez et on vous dira ce qu'on en fera.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai pris des notes.
M. Jolivet: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Laviolette. M. le député de Joliette.
Sécurité sur l'autoroute 40
M. Chevrette: II reste seulement deux petits points. Le premier,
c'est la sécurité sur l'autoroute 40, sur les autoroutes en
général, mais plus particulièrement la 40, parce que je
l'emprunte régulièrement. Il y a des dangers extrêmement
graves et extrêmement grands. Il n'y a pas de maison à l'horizon,
pas un téléphone. Est-ce que le ministère a entrevu des
moyens précis pour pallier à cette insécurité qui
règne?
M. Côté (Charlesbourg): On a eu une proposition
d'expérience de téléphone cellulaire. C'est une
opération conjointe avec l'Ontario, mais qui s'est avérée,
en fin de compte, très coûteuse avant même qu'on la mette en
application. On l'a écartée. J'ai été
personnellement en négociation pendant un certain temps avec
l'entreprise Yvan Pâques, de Drummondville, quant à l'installation
de téléphones où il s'agit tout simplement d'appuyer sur
un bouton pour être relié avec la Sûreté du
Québec. Malheureusement, quant à eux, ils étaient dans
l'impossibilité d'en livrer rapidement, puisque ce sont des produits
fabriqués en Belgique. Avant de les fabriquer chez nous, cela prendra
quand même un certain temps. Il y avait des problèmes. On s'est
donc retourné de bord et on a négocié, avec Bell Canada,
l'implantation de téléphones sous les viaducs, dans des endroits
bien précis, qui seraient reliés à une opératrice
qui, à ce moment-là, pourrait signaler un état de
détresse ou un appel au secours. Ils ne serviraient pas à appeler
monsieur Untel ou madame Unetelle, mais la Sûreté. Ces
téléphones vont être reliés à la
Sûreté du Québec. Il y en aura d'installés à
partir de l'automne, en particulier sur les autoroutes 40 et 10.
M. Chevrette: On m'indique que, sur l'autoroute 40, il y a des
endroits où il peut y avoir dix à quinze kilomètres sans
viaduc. C'est surtout l'hiver, par exemple; je comprends que,
l'été, faire dix kilomètres, il
peut y avoir des "joggers" dans la ganq et il n'y a pas de
problème. Mais prenons quelqu'un qui emprunte la route, le soir, et
"prend le fossé", sur l'autoroute 40. Quand vous plongez, à
certains endroits, ce n'est même pas sûr que l'automobile soit
visible. Dans certains cas, on ne voit même pas l'automobile. J'ai vu
l'expérience de gens qui ont pris l'accotement et qui... Cela
dépend des bordages. On ne les voit pas. À un moment, j'ai vu
sortir quelqu'un dans la neige.
M. Côté (Charlesbourg): On me signale qu'il y aura
une vérification du ministère quant è la distance entre
les viaducs où seront installés les téléphones,
pour trouver un endroit substitut pour implanter un autre
téléphone. Le principe, c'est que c'est relié à la
Sûreté du Québec.
M. Chevrette: À la Sûreté du
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Par conséquent, les
policiers peuvent intervenir en tout temps.
M. Chevrette: D'accord. Le dernier point serait le suivant. Par
exemple, un village est traversé par une route numérotée.
Là où c'est assez endommagé et l'asphalte est... Est-ce
que c'est favorisé par le ministère de conclure des protocoles
d'entente par lesquels la municipalité décide d'embellir,
indépendamment du programme qui existe - comment l'appelle-t-on...
M. Côté (Charlesbourg): ReviCentre?
M. Chevrette: ReviCentre. Indépendamment du programme
ReviCentre, est-ce que le ministère favorise toujours les ententes entre
les municipalités et le ministère pour la réfection dans
les villages?
M. Côté (Charlesbourg); Dans certains cas,
effectivement, on le favorise. On paie le retapage, en autant que la
municipalité assume l'entretien par la suite. C'est une des
possibilités. Dans d'autres cas, effectivement, on peut conclure des
ententes avec des municipalités à 50-50 ou à 60-40 pour la
réfection de certaines rues. Il y a ce genre d'ententes qui sont
signées, bien sûr, selon les disponibilités
budgétaires. Ce qui est très à la mode ces temps-ci, c'est
la pression de la société d'assainissement des eaux sur le
ministère afin d'effectuer des travaux de réfection en même
temps, pour être capable de faire des économies. Tantôt,
c'est le ministère des Transports qui dit: Nous sommes prêts
à le faire, est-ce que la société d'assainissement des
eaux est prête? Tantôt c'est la société
d'assainissement qui pousse le ministère à le faire.
Effectivement, il y a une certaine ouverture. La porte n'est pas ouverte pour
régler tous les problèmes du Québec - comme vous pouvez le
constater, on n'a pas l'argent pour le faire -mais il y a possibilité de
s'entendre avec le ministère.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des budgets spécifiques
maintenant pour réparer, par exemple, l'érosion d'une
rivière qui risque d'endommager une route et qui, automatiquement, fait
aussi des dommages chez un citoyen? Est-ce que c'est une entente avec la
Protection civile que vous avez ou si c'est une intervention directe du
ministère?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le ministère
qui prend la responsabilité de cela dans son budget d'entretien.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais remercier les
hauts fonctionnaires qui se sont déplacés pour assister à
l'étude des crédits. Je voudrais remercier le ministre pour les
informations et je lui souhaite d'obtenir au moins l'équivalent, en
argent constant de la dernière année du gouvernement qui l'a
précédé.
Adoption des crédits
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, si vous me permettez,
M. le député de Joliette. Est-ce que le programme 3,
éléments 1, 2, 3 et 4, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 4,
éléments 1, 2 et 3, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble des
crédits du ministère des Transports sont adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, s'il n'y a pas
d'autres remarques, je vous souhaite une bonne nuit et la commission suspend
ses travaux jusqu'à demain matin.
(Fin de la séance à 22 h 51)