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(Onze heures quarante-trois minutes)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements est
réunie ce matin, afin de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministre des Affaires municipales, en ce
qui a trait à ses responsabilités dans le domaine de
l'habitation. Donc, si on se réfère au livre des crédits,
pour étudier les programmes 9, Société d'habitation du
Québec et 10, Conciliation entre locataires et propriétaires.
M. le secrétaire, avant d'ouvrir, est-ce qu'il y a des
changements quant à la composition de la commission pour
aujourd'hui?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Desbiens
(Dubuc) sera remplacé par M. Paré (Shefford). Merci.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Donc, sans plus
tarder, nous souhaitons la bienvenue au ministre des Affaires municipales et
responsable de l'Habitation. Je lui demanderais de nous faire son exposé
d'ouverture, s'il vous plaît!
M. Bourbeau: Merci, M. le Président. Vous me permettrez,
dans un premier temps, de présenter, à vous-mêmes et aux
membres de la commission, les gens qui m'entourent. À ma droite
immédiate, M. Jean-Paul Beaulieu, vice-président de la
Société d'habitation du Québec; à sa droite, M.
Paul Angers, directeur général de la gestion des programmes;
derrière, aux premières loges, M. Jean-Luc Lesage,
secrétaire à la commission; M. Raymond Baillargeon, directeur
général du financement et de l'administration - peut-être
que les gens pourraient se lever pour que les députés puissent
les reconnaître - M. Marc Paradis, directeur général du
bâtiment; M. René Dionne, directeur général par
intérim de la planification de la recherche et M. Jean-Pierre Gagnon,
adjoint exécutif par intérim du président de la SHQ.
D'autres personnes, qui ont développé une expertise dans le cadre
de dossiers particuliers, seront aussi présentes à la demande de
leur supérieur hiérarchique.
Je voudrais également vous présenter des dirigeants de la
Régie du logement.
D'abord, M. Jean-Guy Houde, président; M. Rémi Lussier,
vice-président, et M. Pierre Veilleux, directeur des services
administratifs. Enfin, je voudrais également souligner la
présence de M. Paul M. Rolland, mon directeur de cabinet et de Mme
Hélène Roy, attachée politique préposée au
dossier de l'habitation, de même que de Mme Marie-Claire Ouellet,
attachée de presse.
Voilà, M. le Président, je vous ai identifié tous
les effectifs qui nous accompagnent. J'espère que ce sera suffisant pour
pouvoir répondre aux nombreuses questions de l'Opposition. Si ce
n'était pas suffisant, vous me permettrez, à ce moment-là,
de prendre avis des questions auxquelles on pourra répondre dans les
meilleurs délais.
Remarques préliminaires M. André
Bourbeau
La situation du logement intéresse tous les députés
de l'Assemblée nationale. La raison en est qu'ils reconnaissent
là l'un des principaux éléments qui font la qualité
de vie de nos concitoyens et qui témoiqnent, en même temps, de la
vitalité de notre économie. Chacun dans son comté
respectif est appelé à recevoir de multiples
représentations de ses commettants afin que l'État, à
travers ses programmes, contribue, d'une part, à pallier l'insuffisance
de logements de qualité dans certains quartiers ou è
l'égard de certaines catégories de citoyens et, d'autre part,
à réduire l'ampleur des multiples problèmes sociaux qui en
découlent.
Par rapport au rôle du secteur privé, les initiatives de
l'État ont un caractère incitatif et supplétif et cela,
tant au chapitre de la construction d'unités de logements qu'à
celui de la restauration.
Plus que par les budgets de l'État, c'est par la vigueur de notre
économie et les choix librement consentis des ménages que peut le
plus sûrement s'établir une plus grande adéquation entre
l'offre et la demande pour des logements de meilleure qualité. D'une
part, les gouvernements ont résolu de soutenir la croissance de
l'économie en réduisant leur déficit et le taux de
croissance de leurs dépenses. Ils se sont ainsi vus contraints de revoir
leurs programmes en définissant mieux leurs objectifs et en se donnant
une souplesse de moyens pour atteindre ceux-ci avec plus
d'efficacité. C'est dans cet esprit que fut
négociée et signée la nouvelle entente-cadre sur
l'habitation sociale, que fut modifiée également la Loi sur la
Société d'habitation du Québec, que furent modifiés
certains de nos programmes d'aide et que nous en avons créé
d'autres. Les gouvernements ont ainsi résolu de coordonner leurs efforts
pour canaliser leur aide vers les ménaqes les plus démunis, tout
en se donnant une perspective à moyen terme pour mieux faire face au
phénomène du vieillissement de le population. Regroupant plus de
fonds pour les ménages démunis, la SHQ est devenue l'agent
gouvernemental chargé de la conception et de l'administration des
programmes de logement social.
La Régie du logement continue quant à elle à rendre
le plus équitable possible les rapports entre locataires et locateurs
afin que, de part et d'autre, prédomine le respect de leurs droits et de
leurs obligations. On note qu'en 1986, les offres d'intervention faites par la
régie ont plus que doublé ainsi que le total des
règlements produits. Nous avons également publié un cadre
de référence pour favoriser l'examen en commission parlementaire
des modalités en vertu desquelles nous comptons effectuer la
levée du moratoire sur la conversion en copropriété des
ensembles locatifs. Dans cette démarche, comme au niveau des programmes
d'aide et des mesures de contrôle, nous cherchons à permettre a
tous les Québécois de se donner une qualité et une
sécurité de logement propres à soutenir leur désir
d'épanouissement.
L'Opposition a cherché à quelques reprises à jeter
les hauts cris pour souligner la situation pénible dans laquelle se
retrouvent hélas encore beaucoup trop de ménages. J'en suis le
premier conscient et c'est précisément pour cette raison que nous
avons choisi de réorienter les politiques de l'ancien gouvernement. Nous
estimons que le nombre de ménages démunis couvert par les
programmes d'habitation s'accroîtra de plus de 35 % cette année,
comparativement à la moyenne annuelle observée entre 1980 et
1985, à la fois parce qu'il y aura plus d'argent, un effort pour
réduire les coûts unitaires par ménage et parce que nous
recherchons une collaboration plus étroite entre les ordres de
gouvernement et les ministères concernés ainsi qu'avec le secteur
privé.
Voici, brièvement décrits, les différents
éléments de notre programmation en regard de ces principes.
Premièrement, le programme d'habitations à loyer modique a
été maintenu. Plus de 160 000 000 $ y seront affectés en
1987-1988. Quelque 2500 unités additionnelles seront autorisées
cette année. Nous discutons avec l'Union des municipalités du
Québec et l'Union des municipalités régionales de
comté du Québec de la possibilité d'introduire plus de
cohérence dans la sélection des locataires, une plus grande
uniformisation des procédures et une plus grande équité
entre les requérants. À plus de 50 000 unités de logements
subventionnées par la SHQ et gérées surtout par les
offices municipaux d'habitation, s'ajoutent au-delà de 5000 logements
réservés dans les OSBL et les coopératives dans le
programme de supplément au loyer. La SHQ vient, en complément, de
mettre en oeuvre un nouveau programme de supplément au loyer sur le
marché locatif privé. La clientèle desservie par ce
programme sera principalement formée de ménages avec enfants,
ménaqes démunis, bien sûr. Environ 400 unités seront
sélectionnées dès cette année par les offices
municipaux d'habitation pour amorcer ce programme expérimental sur le
territoire de 23 municipalités.
Le programme Logirente a été reconduit. 22 000 000 $ y
seront consacrés en 1987-1988, soit 4 000 000 $ de plus que l'an
dernier. Il permet a plus de 30 000 personnes âgées de 60 ans et
plus de recevoir une allocation au logement fondée sur la portion de
leur revenu consacrée au logement. Ce programme respecte leur
liberté de choix et convient particulièrement aux personnes
autonomes.
Cinquièmement, le programme Logipop, qui vise a développer
la construction de logements en favorisant la participation de résidents
regroupés en coopératives ou à l'intérieur d'un
organisme sans but lucratif a été maintenu bien qu'il soit
actuellement en réévaluation à la suite de l'entente-cadre
Canada-Québec. Il en est de même pour l'aide accordée aux
qroupes de ressources techniques. Les quelque 8 000 000 $ consacrés
à ce proqramme proviennent en grande partie des coffres du gouvernement
du Québec.
Sixièmement, les programmes PAREL, de la Société
canadienne d'hypothèques et de loqement, et Loginove, de la
Société d'habitation du Québec, ont fait place au nouveau
programme d'aide à la restauration résidentielle
Canada-Québec, connu comme étant le programme PARCQ, qui vise
à rendre les logements détériorés occupés
par des ménages démunis conformes à des normes acceptables
d'hygiène et de salubrité. Ce programme contient aussi un volet
touchant l'adaptation d'un logement où réside une personne
handicapée. La restauration de plus de 10 000 unités de loqement
devrait normalement être autorisée en vertu de ce programme
administré par les municipalités, et des engagements financiers
de 70 000 000 $ sont prévus à cette fin cette année.
Septièmement, en cette Année internationale du logement
des sans-abri, le gouvernement du Québec a rendu public un
plan d'action en vertu duquel un fonds spécial de 2 500 000 $
financé entièrement par le Québec a été
créé pour améliorer les services d'aide aux sans-abri,
chambreurs et personnes itinérantes. La SHQ, de concert avec la
Société canadienne d'hypothèques et de logement, appuiera
en outre les projets d'habitation visant ces défavorisés en
subventionnant le déficit d'exploitation des projets
présentés par les OSBL. Le coût de réalisation de
ces projets pourrait atteindre 13 000 000 $.
Huitièmement, è ces programmes et ces centaines de
millions de dollars s'ajoute l'accélération des programmes de
construction en milieu nordique où se développent d'ailleurs de
nouvelles techniques de production. Nous cherchons aussi à travers la
conduite d'expérience pilote, comme celle des "granny flats", à
élargir la gamme de nos moyens d'intervention en fonction de la
situation particulière de certaines catégories de citoyens. Il
subsiste, par exemple, des besoins non comblés pour les personnes en
perte d'autonomie mais qui conservent un degré d'indépendance
suffisant pour se débrouiller avec le soutien de services auxiliaires
appropriés. Nous encourageons d'ailleurs les responsables des offices
municipaux d'habitation à offrir davantage ce type d'appui.
En dépit de tous ces efforts et de toute cette rationalisation
que nous cherchons à effectuer, le défi de loger de façon
convenable en est un de taille et ne pourra, de toute évidence,
être assumé par les gouvernements seuls. Avec le vieillissement de
notre population, si le niveau de revenu personnel des individus n'augmente pas
et que notre performance économique ne progresse pas suffisamment, les
subsides de l'État seront impuissants à faire face à la
situation de crise qui nous attend. C'est pourquoi, au-delà de tous ces
programmes, nous entendons nous donner sous peu une politique globale en
matière d'habitation, une politique qui viendra préciser les
différentes facettes des choix et des mesures à mettre en place
pour coordonner résolument l'action du gouvernement avec celle que
chaque individu, chaque entreprise ou chaque institution oeuvrant dans le
domaine de l'habitation est appelé à assumer.
Le prix du logement, les coûts de construction, la qualité
des matériaux, le niveau des taxes foncières, la qualité
des schémas d'aménagement, les formules d'acquisition,
d'épargne et de financement et la qualité des rapports
locataire-propriétaire sunt, avec d'autres facteurs qui débordent
le strict cadre de l'habitation, autant de voies où il nous faut
rechercher une plus grande efficacité en y mettant la
détermination, la clairvoyance et les énergies
nécessaires.
L'amélioration de nos conditions de logement est liée
à l'accession è la propriété et au maintien en bon
état de tous nos logements. Les unités de loqement dont nous
aurons besoin en l'an 2000 sont déjà largement construites. Il
nous reste à préserver et à compléter ce patrimoine
déjà en place en nous assurant qu'il y ait de moins en moins de
laissés-pour-compte. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. le
ministre. J'inviterais maintenant M. le député de Shefford a
faire ses remarques préliminaires.
M. Roger Paré
M. Paré: Merci, M. le Président. Bonjour, M. le
ministre, et bienvenue aux gens qui vous entourent. Effectivement, pour une
fois, je pense qu'on va être assez nombreux pour avoir des
réponses, du moins je l'espère, parce que je dois dire que depuis
un an, on a posé beaucoup de questions, on a eu beaucoup de paroles mais
peu de réponses. J'espère que pendant les quelques heures que
l'on va passer ensemble aujourd'hui, on va pouvoir avoir des chiffres puisque
ce qu'on étudie finalement ce sont les crédits.
Il y a eu beaucoup d'inquiétudes au cours de l'année,
beaucoup de questions posées mais très peu de chiffres
donnés. J'ai bien l'intention d'étudier le secteur du logement
programme par programme pour aller au fond des choses et essayer d'avoir une
idée précise, claire et nette de la situation du loqement au
Québec. Je parle du logement. C'est sûr que quand on parle
d'habitation, on parle d'un secteur important, on parle autant de construction
que d'aide aux plus démunis en matière de logement. Mais moi,
c'est sûr que je vais m'attarder beaucoup plus sinon uniquement à
cette facette du logement, spécialement en cette Année
internationale des sans-abri.
Dans votre intervention, vous avez parlé à un moment
donné de collaboration, de coopération avec les autres
ministères, d'autres associations et les entreprises privées. Je
dois dire que je ne suis pas sûr qu'il y a eu tout le temps
collaboration. Dans le cadre de l'Année internationale des sans-abri,
pour ne prendre que ce sujet, on a annoncé des choses. Comme je le
disais quand cela a été déposé, on a annoncé
des choses en retard. Une Année internationale des sans-abri commence
habituellement, au calendrier, le 1er janvier. Et, sans consultation, on se
ramasse avec une annonce au mois d'avril, quatre mois déjà
écoulés, et maintenant on se ramasse au mois de juin, toujours
avec une annonce. Mais j'ai hôte de voir ce que cela a donné comme
résultat jusqu'à maintenant. De ce côté-là,
je dois vous dire que je ne suis pas sûr qu'il y a eu la collaboration
désirée.
Quand on parle des plus démunis et des sans-abri, en
matière de logement, on regarde les effets des décisions qui ont
été prises ailleurs parce que s'il y a des gens qui se ramassent
sans abri, qui se ramassent dans la rue, c'est parce qu'il y a quelque chose
qui manque ailleurs. Et cela prend plus qu'une politique ou juste l'annonce
d'un petit 2 500 000 $ en matière de logement pour... On peut, oui,
venir amoindrir la misère de certaines personnes mais on ne vient
certainement pas régler à la source ce qui occasionne justement
ces conséquences qu'on peut identifier comme des sans-abri.
Parmi ces choix où je vous dis que je ne suis pas sûr qu'il
y a eu collaboration et coordination avec les autres ministères, c'est
sûr que le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu a une part très importante
là-dedans. Ce n'est certainement pas en coupant à peu près
quelque chose comme 200 000 000 $ aux assistés sociaux qu'on diminue le
nombre de sans-abri. Ce n'est certainement pas - même si on a fait la
promesse ou l'engagement extraordinaire pendant l'élection
d'établir la parité de l'aide sociale - en maintenant cette
classe de démunis à un niveau tout à fait inacceptable
qu'on réussit à aider des sans-abri. Au contraire, on en
amène davantage.
C'est la même chose pour la ministre de la Santé et des
Services sociaux qui a quelque chose de très important à voir
là-dedans parce que les gens qui se ramassent dans la rue, c'est parce
qu'ils n'ont pas d'autre place ou c'est souvent qu'il y a eu des
décisions qui ont été prises qui ont fait en sorte qu'on a
enlevé des intervenants ou on a diminué le nombre de places
d'hébergement qui ne relèvent pas du ministre responsable de
l'Habitation. Je pense ici aux maisons de jeunes et aux maisons de femmes. Il y
a eu des fermetures de maisons de femmes depuis un an. Probablement que, s'il y
a des femmes qui se sont retrouvées itinérantes, c'est qu'elles
ont perdu un point de rassemblement, un lieu de rendez-vous qui existait
grâce à aux maisons de femmes. {12 heures)
La même chose concernant les maisons de jeunes. On dit - c'est une
constatation qu'on fait - en cette Année internationale du logement des
sans-abri, que c'est de plus en plus une population jeune qui est
itinérante. C'est une catastrophe nationale inacceptable. En même
temps, on n'augmente pas le nombre de maisons de jeunes, alors que les demandes
sont très qrandes, sont considérables et, rendus au début
du mois de juin, les nouvelles maisons de jeunes qui ont fait des demandes ne
savent toujours pas si elles vont être retenues. Les maisons de jeunes
déjà en place attendent toujours une confirmation du montant qui
va leur être donné.
Donc, ces gens dans les maisons de jeunes, dans les maisons de femmes,
qui sont des ressources de rechange très importantes, ne coûtent
vraiment pas cher à l'État, parce que je dois vous dire qu'une
maison de jeunes à 40 000 $ en subvention par année en moyenne ou
à peu près, je vous le jure, ça ne fait pas beaucoup en
salaires. Ce n'est même pas le salaire d'un député. Je ne
prendrai pas le salaire des autres. 40 000 $ pour un groupe, dans une
municipalité ou dans un quartier, qui va empêcher les gens de
décrocher, qui va probablement empêcher des suicides, qui va
diriger des jeunes qui sont mal pris, et pourtant, on est rendu au 4 juin et
les maisons de jeunes attendent toujours.
Pour la politique d'aide aux sans-abri qu'on a annoncée, on peut
bien leur annoncer 2 500 000 $ qu'on va distribuer ici et là en petits
montants, mais premièrement, je dois vous dire qu'il n'y a pas eu de
consultation là-dessus. C'est une remarque qui est venue de partout. On
doit juste le constater, malheureusement.
Je me rappelle avoir rencontré des autorités municipales
qui ont dit: Avec leur consultation très rapide... On ne peut pas dire
que c'est une question de temps, parce que l'élection municipale de
Montréal est arrivée après l'élection provinciale.
Pourtant, les gens de Montréal ont tenu une consultation, ils sont
arrivés avec un plan d'action, avec des résolutions, avec un
comité de suivi. Quand je les ai rencontrés pour la mise en
place, malheureusement, ils ne pouvaient pas, parce qu'ils attendaient la
politique québécoise concernant les sans-abri. Il y a eu une
consultation qu'on retrouve à l'intérieur des documents qui ont
été produits. Mais dans tout ce qu'on retrouve dans le document
qui a été déposé par le ministre, il n'y a rien de
neuf à propos de cela.
Mais, ce n'est pas en donnant un peu dans un programme - on
espère peut-être qu'après un an, ça va tomber, mais
j'espère que non - ce n'est pas en coupant dans les autres
ministères qu'on va régler. Les sans-abri, il faut que ce soit
une préoccupation qui soit beaucoup plus large que juste l'habitation.
On sait qu'il y a d'autres ministres qui ont été
intégrés. Je dois dire que je ne les ai pas entendus se prononcer
là-dessus. Il y a des gestes qui ont été posés,
mais autant au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu qu'au ministère de la Santé et
des Services sociaux, il ne semble pas y avoir de préoccupation en ce
moment. La preuve, comme je vous le disais, pour des budgets aussi essentiels
et importants que les maisons de jeunes et les maisons de femmes, on ne
connaît pas encore l'enveloppe qui va être octroyée à
chacune de ces maisons. C'est inquiétant.
Vous avez parlé aussi dans votre
intervention, M. le ministre, d'une politique globale à venir. Je
trouve que c'est une bonne chose. Je suis prêt à collaborer
là-dessus. Je pense que c'est important qu'on ait une vision globale en
matière d'habitation, sauf que là encore, jusqu'à
maintenant, il n'y a pas eu de consultation. À mon avis, une politique
globale - qui touche tant de monde, tout le monde, parce qu'en habitation,
excepté les itinérants qui sont dehors, tout le monde doit se
loger; pour eux autres aussi, j'espère qu'on va trouver une façon
- oui, c'est important, mais pour que le milieu y participe. Mais, je me
rappelle qu'en début février vous avez dit: Le
député de Shefford va être surpris de la politique globale
de l'habitation qui va être connue dans quelques semaines.
Je dois dire que ça fait déjà plusieurs semaines et
on ne sait pas encore quand ça va être annoncé. On est un
peu habitué à des annonces prématurées. En plus, le
ministre a déjà annoncé une foule de choses dont on va
discuter aujourd'hui: les sans-abri, la levée du moratoire, la survie
des groupes de ressources techniques, la programmation HLM, la
réglementation justement sur les listes d'attente dans les HLM, la
Régie du logement; ce sont toutes des choses dont on va discuter
aujourd'hui. Mais, avec toutes ces annonces, ça va être quoi
finalement la politique de l'habitation, si on a déjà
annoncé dans tous les secteurs nos intentions et nos couleurs avant
même d'avoir de politique, de ligne de conduite, d'objectifs et de buts
à atteindre?
Donc, on ne sait pas encore quand cela va venir. C'est un peu, beaucoup
annoncé à la pièce, présentement. J'ai bien le
goût qu'on intervienne sur chacun de ces sujets de façon
précise ou détaillée et de connaître les intentions
mais surtout ce qui s'est passé depuis une année. Je vais prendre
juste un exemple: le programme PARCQ. Vous en pariez dans votre exposé
du début. Le programme PARCQ vient remplacer deux programmes existants.
Les commentaires que j'ai, je vous les ai dits sauf que, lorsqu'on en a
discuté la dernière fois, c'était lors du
dépôt du budget, je crois, alors que je vous demandais des
chiffres. On n'en avait pas mais on n'avait pas beaucoup de temps. Là,
on en a beaucoup plus. J'espère qu'on va avoir des chiffres
précis sur cela et des informations pour les gens qui veulent avoir des
réponses à leurs interrogations, entre autres les
municipalités. Je vous avais demandé à ce moment si les
nouvelles formules étaient pour arriver bientôt, si on savait
j'enveloppe donnée à chacune des municipalités, si on
savait combien d'argent avait été investi maintenant ou du moins
combien d'argent avait été engagé. J'ai regardé
très rapidement les documents qui m'ont été fournis. Cela
ne donne pas beaucoup de précisions. J'espère que vous allez
être capable d'en donner davantaqe.
Ce qui s'en vient aussi, c'est qu'il est sûr qu'on va avoir une
année achalandée, je pense, et tant mieux. Entre autres, au mois
d'août, il y aura une commission parlementaire sur la levée du
moratoire. Je trouve cela important. J'espère que plusieurs groupes vont
se faire entendre et vont avoir la chance de vous rencontrer à ce
moment, puisque déjà vous avez refusé une invitation des
gens de Montréal pour discuter d'une politique aussi importante. Je dois
vous dire qu'habituellement, quand on dépose une orientation, une avenue
aussi importante et qui va toucher tellement de gens dans un secteur comme
c'est le cas pour le centre-sud de Montréal, on dépose le
document et, ensuite, quand on y croit vraiment on n'a pas peur d'aller le
défendre. Les gens étaient très déçus de
voir qu'à la suite d'une invitation qui vous était lancée
d'aller rencontrer les associations de locataires non seulement vous n'y
étiez pas et personne n'y était non plus pour vous
représenter; il n'y avait pas non plus de représentant de la SHQ
ni d'autres députés. Pourtant l'invitation vous avait
été lancée un mois à l'avance en laissant la date
à votre choix. C'est pour cela que je vais avoir des questions à
poser en leur nom aussi pour essayer d'avoir des précisions. S'il y a
seulement la commission parlementaire à Québec qui peut nous
permettre d'avoir des éclaircissements, on va essayer d'aller les
chercher autant pour ce qui est du moratoire que pour les autres cas.
Au cours de l'année, beaucoup de déclarations ont
été faites par des qroupes qui s'inquiètent des plus
démunis de la société, spécialement à
Montréal et qui ont sorti des chiffres que vous avez traités de
"flyés". On va voir au cours de la discussion si c'est si "flyé"
que cela. Il y a une chose qu'on sait. C'est vrai que cela bâtit et que
cela construit énormément au Québec. Cela ne veut pas dire
que cela enlève des problèmes de logement, par contre, mais cela
bâtit beaucoup. On sait aussi que depuis la crise économique, pas
seulement depuis 1985, il y a de plus en plus de gens dans la misère. En
plus, certaines décisions font en sorte que les riches sont plus riches
et les pauvres sont plus pauvres. Il y a de plus en plus de gens qui ont de la
difficulté à se loger. Ce ne sont pas nécessairement ces
gens qu'on va entendre et qui vont venir se prononcer, sauf qu'on est bien
conscient de cela.
Il y a de plus en plus de gens qui doivent consacrer une partie de plus
en plus importante de leur revenu pour se loger. On parle de centaine de
milliers de gens qui ont de la difficulté è se loger au
Québec. Peut-être que cela ne paraît pas parce qu'ils ont un
logement qui peut être acceptable, sauf qu'on coupe sur autre chose pour
être capable de se payer ces loyers qui
augmentent. Donc, si les loyers, si les dépenses, si l'inflation
ont augmenté plus rapidement depuis la crise que l'ensemble des revenus
des plus démunis, cela veut dire qu'ils sont plus démunis et ils
consacrent davantage pour se loger. On doit se pencher sur cela non seulement
parce que c'est l'Année internationale des sans-abri mais parce que cela
devrait être une préoccupation majeure du ministre responsable de
l'Habitation quand il nous répète continuellement et
régulièrement, dès qu'il le peut, que, maintenant, la
politique doit s'orienter davantage et de plus en plus vers les plus
démunis. Je suis d'accord avec cela sauf qu'il faut le prouver.
Il y a un dossier sur lequel on va revenir. Cela permet comme cela, en
les détaillant et les définissant à l'avance, de s'assurer
que l'on va avoir des réponses précises plus rapidement sur
chacun des domaines puisqu'on n'a pas beaucoup de temps.
Il y a aussi Logirente sur lequel on va revenir. On s'est plaint du
retard apporté dans l'envoi des formules. On les avait accusés -
on va aller voir si c'est vrai maintenant - de vouloir reporter les
dépenses d'une année à l'autre.
Vous annoncez 4 000 000 $ de plus cette année dans ce budget. Je
dois dire que c'est une bonne nouvelle. On ne peut pas faire autrement
qu'être satisfait de cela, en espérant que ce sera pour augmenter
la clientèle des 55-60 ans. S'il y a une classe de la
société qui est souvent la plus mal prise ou, en tout cas,
très mal prise - pas nécessairement celle qui est
structurée, elle ne l'est pas - et vit des problèmes de logement
pas drôles et des situations financières très difficiles et
pénibles à vivre, c'est celle des 55-60 ans. Ces gens-là
n'ont pas d'aide. Ils ne sont habilités à presque rien. Ce n'est
pas seulement dû au virage technologique que des travailleurs perdent
leur "job" au début de la cinquantaine et ne sont pas capables de se
replacer. Souvent, la femme se ramasse avec moins de revenus, toute seule,
veuve ou pour toutes sortes de raisons. Là, il y a une catégorie
d'âge qui est oubliée par la plupart des ministères.
J'espère que le vôtre va avoir une préoccupation pour ces
gens-là.
Ce sont, en gros, mes commentaires préliminaires. D'entrée
de jeu, je veux vous dire que j'espère une discussion qlobale et
générale sur tout le domaine de l'habitation et que cela va nous
permettre d'aller de façon précise dans chacun des programmes en
cause, qu'on retrouve dans les crédits. Il s'agit de
préoccupations majeures pour les gens. Je vais essayer de soulever - et
je vous le dis - à peu près toutes les préoccupations qui
m'ont été soumises depuis une année et qui touchent les
gens de façon très directe. J'espère qu'autant les
questions seront directes et toutes les inquiétudes des gens vont
être soulevées, autant j'aurai des réponses. Si cela ne
réussit pas à rassurer ces gens, au moins, cela va les
informer.
M. le Président, je suis prêt à procéder
à l'étude des différents programmes qui sont devant
nous.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. le
député de Shefford. Est-ce que d'autres membres de la commission
souhaitent prendre la parole à cette étape des remarques
préliminaires? M. le ministre, j'imagine que vous avez quelques
éléments additionnels à ajouter. M. le ministre.
M. André Bourbeau (réplique)
M. Bourbeau: Oui. Seulement quelques mots pour signaler mon grand
étonnement, non pas des paroles que prononce M. le député
de Shefford, mais du ton tout à fait négatif de son intervention.
M. le Président, je m'attendais que te député de Shefford
vienne ici, ce matin, et félicite le gouvernement et le ministre
responsable de l'Habitation pour les remarquables réalisations du
gouvernement dans le domaine de l'habitation au cours de la dernière
année. Plutôt que de faire cela, j'entends des
récriminations, que des récriminations, comme si le gouvernement
n'avait pas eu une performance exceptionnelle en matière d'habitation,
au cours des derniers mois particulièrement. Le député de
Shefford n'a pas souligné, par exemple, toute l'importance du programme
Plan d'action pour l'année des sans-abri. Il en a parlé un peu,
mais d'une façon négative.
Or, M. le Président, je pense que l'enveloppe de 13 000 000 $ que
nous avons annoncée pour la restauration des maisons de chambres, entre
autres, et pour la construction d'abris, de dortoirs publics pour les sans-abri
est une première. À ma connaissance, aucun gouvernement avant
nous n'avait mis sur pied un programme semblable.
Le fonds spécial de 2 500 000 $ pour les sans-abri
également afin de venir en aide aux organismes, soit sous forme
d'équipement ou de matériel. Je pense que c'est un pas
significatif visant à faire en sorte de venir en aide à ces
éléments vraiment les plus démunis de notre
société.
Les nouveaux proqrammes. Le programme PARCQ où on va injecter 70
000 000 $ par année pour la restauration des immeubles et des logements
existants, je pense que c'est une excellente nouvelle.
Pour le nouveau programme de supplément au loyer dans le secteur
locatif privé, nous n'avons que des félicitations qui surgissent
de partout. Les municipalités s'arrachent le programme. On veut avoir
des unités partout. C'est donc dire que c'est un
programme qui répond particulièrement bien aux besoins de
la population. (12 h 15)
Les mesures visant à encadrer la conversion des logements
existants en copropriété. Je pense que le document qui a
été rendu public a été largement reconnu par
l'ensemble de la presse spécialisée et les commentateurs comme
étant susceptible de régler de façon définitive le
problème en question, qui fait en sorte que de nombreux
Québécois locataires ne sont pas capables, depuis onze ans
maintenant, d'accéder à la propriété privée.
Voilà que le document a été déposé. Je pense
qu'il s'agit d'un livre blanc particulièrement bien construit et qui
pousse encore plus avant des travaux importants qui avaient déjà
été faits par l'équipe qui s'était occupée
de la préparation du livre vert, Se loger au Québec, il y
a deux ou trois ans.
Par exemple, la solution que nous avons suggérée au
financement des groupes des ressources techniques je pense, qu'encore
là, c'est une décision gouvernementale qui constitue un pas en
avant. Les groupes de ressources techniques étaient dans une situation
d'insécurité depuis un certain temps, depuis plusieurs mois je
dois dire, quant à leur avenir. Je pense que nous avons trouvé
une formule qui va garantir la pérennité du réseau des
groupes des ressources techniques.
Nous avons également lancé une programmation dans le cadre
du programme d'aide aux organismes privés sans but lucratif - les OSBL -
et les coopératives. Un jury est présentement à
l'étude pour octroyer, dans les prochaines semaines, plusieurs centaines
d'unités d'habitation pour ces groupes. Nous allons lancer dans les
prochaines semaines une demande de proposition dans le cadre du projet pour les
sans-abri dont je parlais tout à l'heure.
M. le Président, je m'arrête ici parce que je pourrais
parler encore pendant des dix minutes et des demi-heures sur les
réalisations du gouvernement en matière d'habitation. Je souhaite
que le député de Shefford s'attarde également à
souligner les réalisations du gouvernement, parce que lorsqu'on doit
critiquer, cela ne doit pas être nécessairement une critique
négative. Cela peut être une critique positive aussi où
l'on reconnaît le bien-fondé des actions gouvernementales.
Finalement la question de la politique en matière d'habitation,
et je termine sur cela. Le député dit que j'ai annoncé,
à quelques reprises que dans les prochains mois - le
député a dit semaines mais je pense que s'il retourne au texte il
pourra voir que ce sont les prochains mois - le gouvernement avait l'intention
de proposer des orientations en matière d'habitation. Le
député tient un langage contradictoire sur ce sujet je dois dire.
Il nous accuse de ne pas consulter et il voudrait qu'on suspende l'annonce des
programmes gouvernementaux ou des actions gouvernementales jusqu'à la
date ultime où ils vont être mis en viqueur. D'une part, il nous
accuse de faire des annonces prématurées et, d'autre part, il
nous dit qu'on devrait largement consulter. C'est justement parce que nous
voulons largement consulter que nous annonçons à l'avance, et
longtemps d'avance autant que possible, les intentions gouvernementales de
sorte que les réactions du public et de l'Opposition puissent se faire
connaître et que le gouvernement puisse prendre note des points de vue de
tous ceux qui ont des choses à dire sur ces sujets. C'est dans ce but
que nous n'hésitons pas à annoncer longtemps d'avance les
intentions gouvernementales. Je pense qu'il est préférable d'agir
ainsi, d'une façon ouverte et transparente, que d'arriver subrepticement
avec une mesure à la dernière minute, ce qui a pour effet de
faire s'étouffer le député de Terrebonne. Je pense que
c'est une méthode beaucoup plus respectueuse de la démocratie et
du droit des parlementaires de s'exprimer sur tous ces sujets.
M, le Président, je termine pour l'instant et je dis que, comme
l'Opposition, nous souhaitons que les débats de cette commission aillent
en profondeur, en largeur et que nous pourrons étudier tous et chacun
des sujets qu'a évoqués le député de Shefford et
que j'ai pu moi-même mentionner précédemment. C'est notre
plus qrand désir d'aller au fond des choses. Si le député
de Shefford veut articuler ses questions, nous sommes là pour lui donner
les réponses.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford.
Discussion générale
M. Paré: Oui, quelques mots sur les commentaires du
ministre. Je ne peux pas laisser passer cela. Je dois dire que lorsqu'on parle
de transparence ce n'est certainement pas ce qu'on a retrouvé dans votre
projet de loi 137. J'aurais aimé vous entendre dire ce que vous venez de
dire quand vous parliez de consultation et d'ouverture et quand vous aviez
même proposé quelque chose - si ce n'est pas unique en tout cas,
il n'y a pas beaucoup d'autres exemples dans d'autres ministères - soit
d'enlever la prépublication. Je dois vous dire que j'en ai parlé
depuis deux jours à quelques autres ministres dont le ministre de la
Justice, responsable de la réglementation, et au ministre
délégué aux PME qui parle, lui, de consultations du
secteur industriel pour être capable de cerner les besoins. Ils trouvent
tout à fait normal qu'on avise le milieu avant qu'il y ait une
décision, alors que vous, ce que je vous
reproche c'est de ne pas faire de consultation. Vous faites vos annonces
comme s'il s'agissait de quelque chose d'acquis, c'est une annonce d'intentions
ou même de projets de programmes que vous faites et non pas l'annonce que
quelque chose soit possible. Vous pouvez toujours prendre l'exemple où
vous dites que... Il y a une chose, il y a un projet que vous avez
annoncé longtemps d'avance, c'est vrai. C'est la levée du
moratoire. C'est un exemple d'annonce à l'avance, d'annonce
prématurée, sauf que c'est aussi une annonce non planifiée
sur un sujet que vous ne connaissiez pas suffisamment et qui vous a
obligé à vous rétracter. Quand on annonce, en juin 1986,
la levée du moratoire pour le 1er juillet 1987, et qu'à la suite
de nos pressions, on annonce une commission parlementaire en février,
qu'on la reporte en mai et en août, qu'on annonce la levée du
moratoire pour je ne sais plus quand, je dois vous dire que je n'appelle pas
cela de la consultation. Ce peut être lancer des ballounes, mais ce n'est
pas de la consultation. C'est là que je vous dis que ce n'est pas
correct, ce n'est pas la façon de procéder. Donc, ça,
c'est pour la transparence et la consultation.
Vous dites que je devrais vous faire des félicitations. Faire des
félicitations, premièrement, ce n'est pas le rôle de
l'Opposition. Deuxièmement, pour recevoir des félicitations, il
faut les mériter. Vous avez dit qu'on devrait vous féliciter pour
le programme PARCQ. Je dois vous dire qu'il ne faut vraiment pas avoir ie temps
de regarder ce qui se passe pour dire cela. Si toutes les municipalités
de mon comté étaient venues me voir, et les municipalités
du Québec, les gens que j'ai rencontrés... Si les responsables de
l'application de ce programme dans les municipalités m'avaient dit:
C'est extraordinaire comme programme; c'est un beau programme; cela va bien...
Je dois vous dire qu'il faut aussi être représentatif des gens
quand on est ici, à l'Assemblée nationale. J'aurais
été mal à l'aise de dire que c'est un programme qui ne
tient pas debout si tout le monde m'avait dit que c'était un programme
extraordinaire. Ce que j'entends, c'est qu'il s'agit d'un programme non
applicable, qui n'est même pas en application et que cela fonctionne tout
croche. Ne me demandez pas de vous féliciter pour cela. Il faut quand
même être un peu logique. Ce qu'on dit ici, ce n'est pas parce que
c'est enregistré qu'il faut que ce soit intelligent, mais il faut que ce
soit tout simplement intelligent.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Paré: Et je ne vous ferai pas de félicitations
quand vous n'en méritez pas. En tout cas, ce programme-là, c'est
probablement un des premiers qu'on va aborder parce que j'ai beaucoup de
questions. Des félicitations, vous n'en méritez pas, en tout cas,
en ce qui concerne le programme PARCQ. Si vous en avez eu beaucoup, vous
pourriez toujours déposer les lettres de félicitations que vous
avez eues des municipalités. J'aimerais les voir. Moi, je n'en ai pas vu
en tout cas. On me dit plutôt que Loginove était bien mieux. Je ne
vous féliciterai pas d'avoir remplacé un programme par un autre
qui est moins bon. Je ne vous féliciterai pas d'avoir, en plus, aboli le
programme d'accès à la propriété. Quand on parle de
volonté, de permettre aux gens d'accéder à la
propriété de plus en plus, on peut tenir le discours, mais quand
on pose des gestes qui vont à l'encontre de cela, ne me demandez pas,
à moi en tout cas, de vous dire merci et de vous féliciter. C'est
le contraire. Je vais plutôt critiquer. Le rôle d'un critique, je
n'ai pas besoin de l'expliquer; je pense que c'est connu. Si vous ne le savez
pas, je vais vous le dire. Le rôle d'un critique, ce n'est pas juste de
dénoncer. Moi aussi, j'ai le goût d'être critique de
façon positive. Pour être positif, il faut dénoncer les
faiblesses du ministre, du ministère ou des programmes. C'est ce que je
vais faire. Tout ce que je considère être des faiblesses ou des
erreurs, je vais les dénoncer si je veux que vous les corrigiez, M. le
ministre. Donc, ne vous attendez pas à des fleurs. En tout cas, si ce
sont des fleurs, ce sera des pissenlits, bien que le temps soit passé.
Je ne suis pas ici pour faire des félicitations. Je suis ici pour
essayer plutôt de faire en sorte que les gens vont être plus
contents quand on va sortir d'ici, parce qu'on aura corriqé des choses
et j'espère qu'on va en corriger.
Quand vous dites que vous avez réussi -celle-là est
drôle à mort; cela n'a pas de bon sens de sortir des affaires
comme ça - à rassurer les gens qui sont dans les groupes de
ressources techniques. C'est-y beau d'entendre çai On a rassuré
ces qens-là qui étaient inquiets. C'est facile de rassurer quand
c'est nous qui avons créé l'insécurité. On annonce
une couple de mois à l'avance qu'un comité va évaluer les
groupes de ressources techniques, leur pertinence, recommander qu'on les
maintienne ou qu'on ne les maintienne pas ou s'assurer s'ils sont utiles ou pas
à la société. On ne les consulte pas, par exemple, mais
c'est un comité qui évalue les groupes de ressources techniques.
En même temps, on ne renouvelle pas les contrats pour une année,
comme cela a toujours été le cas, mais on les stoppe à une
date déterminée, le 30 juin 1986. Cela laisse entendre quoi? Si
ça, ce n'est pas créer l'Insécurité, je me demande
bien ce que c'est. On inquiète les gens, on leur laisse entendre le
pire. De toute façon, c'est une des caractéristiques du
gouvernement libéral actuel. On laisse entendre le pire et, ensuite,
on coupe un peu moins, c'est meilleur. On les a rassurés. C'est
de toute beauté. On va vous tuer, on va vous tuer, on a peur
d'être morts, mais là on nous dit: Non, ne soyez pas inquiets; on
ne vous coupe que les deux jambes et, dans PARCQ, on va être capable de
vous équiper pour que vous ayez un ascenseur pour monter au
deuxième. On est bien content, on vit encore, on respire, mais il nous
manque les deux jambes.
C'est un peu cela la façon d'agir. En tout cas, à la suite
de ce que vous avez dit, l'insécurité dans les GRT, c'est cela
l'image. On les menace de couper l'oxygène et, finalement, on leur dit,
après que ces gens aient vécu longtemps dans
l'insécurité, maintenant c'est fini l'insécurité.
On vous rassure, on va vous maintenir, on ne vous augmente pas, on ne donne pas
d'indexation mais, pour quatre ans, par exemple, on va couper toute l'aide.
À vous d'aller chercher l'argent ailleurs.
Je ne dis pas que je suis contre le principe qu'il faut aller en
chercher ailleurs mais quand on diminue le nombre de groupes de ressources
techniques, qu'on diminue l'aide et, qu'en même temps, on leur dit vous
êtes très utiles à la société, on est content
de vous aider mais cela ira à la baisse... On a vu ce qui a
été fait aux autres coopératives de développement
régional. Vous allez me dire, M. le ministre, cela ne relève pas
de moi. Vous avez raison. Les coopératives de développement
régional relèvent d'un autre ministre. Mais, en même temps,
on a vu qu'en ce qui les concerne, on a sabré dans l'aide et on en a
aboli huit ou dix. On en maintient quatre seulement dans les régions.
Les groupes de ressources techniques qui sont là pour aider les
coopératives en matière d'habitation avaient toutes les raisons
du monde d'être inquiets. Finalement, on ne leur a pas fait de cadeau. On
a juste maintenu pour 1987 le budget sans indexation pour leur dire que cela va
diminuer de 25 % par année au cours des quatre prochaines
années.
Donc, M. le ministre, l'insécurité que vous avez fait
disparaître, c'est l'insécurité que vous aviez
vous-même créée. Je n'ai pas de félicitations
à vous faire dans ce dossier pas plus que dans les autres. Je vous ai
dit que je serais prêt à en faire publiquement si, dans le dossier
de Logirente vous diminuiez cela à l'âge de 55 ans pour aider les
gens qui sont dans le besoin. Je suis prêt a vous faire des
félicitations publiquement, n'importe quand. Les programmes que je vais
juger valables, vous pouvez être assuré que je vais être
capable de le dire. Jusqu'à maintenant, je ne suis pas capable de vous
faire des félicitations, même si je le voulais. Je ne vous compte
pas de menterie, je dis la vérité et je vais vous la dire
même si... Il serait bien plus facile de vous dire plutôt que de
prendre cinq heures on ne va prendre qu'une demi-heure et, nous, on va vous
garrocher des fleurs. Vous me donnerez quelque chose dans mon comté pour
cela. Non, il n'en est pas question. On est ici justement pour améliorer
le sort des plus démunis en matière de logement. Ce n'est pas
avec les programmes que vous avez institués qu'on avance beaucoup. On
pourrait avancer plus. J'ai même l'impression que dans certains cas on b
reculé.
Si on regardait l'arqent investi au cours des années
passées en matière de rénovation grâce à
l'aide Gouvernementale, il n'est pas sûr qu'on a eu une année
extraordinaire cette année, parce qu'on a retardé - je ne dis pas
volontairement - on a retardé l'annonce de PARCQ. Cela non plus, ce
n'est pas de la consultation. Ce sont des annonces de dates qui ne viennent pas
et qu'on ne respecte pas.
Je me rappelle du 6 janvier 1986 où on savait déjà
qu'il y aurait une entente fédérale-provinciale. Elle n'avait pas
été annoncée par vous, soit dit en passant. Il y a un
député fédéral qui avait dit que l'annonce d'une
entente-cadre en matière de rénovation s'en venait
bientôt.
On devait l'annoncer en mai, je pense. En mars, on a dit cela va entrer
en vigueur le 1er juillet. Cela fait un an de cela. En juin 1986, au cours
d'une période de questions, je me rappelle vous avoir dit: M. le
ministre, est-ce que vous allez être capable - parce qu'on avait
signé l'entente-cadre mais on n'avait pas signé l'entente de mise
en oeuvre - est-ce que l'entente de mise en oeuvre du programme PARCQ va
être signée pour qu'on puisse commencer le programme le 1er
juillet 1986? Votre réponse à l'Assemblée nationale avait
été: "Oui." Pourtant, cela a été reporté au
1er octobre 1986. Ce n'est pas nécessairement là qu'on commence
à rénover, au mois d'octobre, dans la saison froide alors que la
période des fêtes approche.
Et je vous ai demandé en décembre... Probablement... Le
programme PARCQ va probablement être le premier sujet qu'on va traiter ce
matin. Je vais donc arrêter mes commentaires préliminaires
là-dessus afin qu'on commence directement l'examen d'un programme bien
précis pour savoir quelles sont les faiblesses, si vous pouvez y
apporter des améliorations et si vous pouvez répondre à
nos questions.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le
député de Shefford. Est-ce que... M. le ministre, oui.
M. Bourbeau: Oui. Un court mot pour dissiper une
équivoque. Il ne faudrait quand même pas tirer dans deux
directions opposées, en même temps. Il faudrait quand même
qu'il y ait un minimum de logique dans l'étude de ces crédits, M.
le Président.
Le député nous reproche d'avoir, par
exemple, aboli des programmes comme PAAPR, je reprends ses mots. Il nous
reproche également d'amener une certaine rationalisation dans le
financement des groupes de ressources techniques. D'autre part, il nous dit
qu'on devrait en faire plus pour les démunis. Il faudrait comprendre ce
qui se passe. (12 h 30)
II y a deux types possibles d'intervention de la part du gouvernement.
Il y a des interventions dans le domaine du logement social ou il y a des
interventions dans le domaine du logement que je nommerais économique.
C'est-à-dire que quand je parle de logement économique ce sont
des interventions dans un secteur où la priorité n'est pas
donnée au revenu du bénéficiaire. Ce ne sont pas des
programmes qui sont dirigés vers les éléments les moins
bien nantis de la société. Ce sont des programmes conjoncturels,
par exemple, comme le programme Équerre, comme le programme PARCQ, qui
n'avaient pas pour but d'aider des gens démunis, mais plutôt de
stimuler l'économie. Ce faisant, on venait en aide à n'importe
qui pourvu qu'on crée de l'emploi. C'étaient des programmes
économiques. Cela pouvait se justifier dans le contexte de la
récession économique de 1982-1983. À titre d'exemple, le
programme PAAPR, dans lequel on a investi quelque 48 000 000 $. Le budget
1986-1987 de ce programme était de 26 900 000 $. En 1987-1988, il y a
encore 21 700 000 000 $, parce qu'on doit continuer à payer les
engagements déjà pris. Ce n'est que pour les deux années
que je viens de nommer, c'est-à-dire 1986-1987 et 1987-1988.
L'année précédente, il y avait eu aussi 30 000 000 $.
Alors, on parle de sommes considérables uniquement pour le programme
PAAPR.
Le programme Équerre, c'était la même chose,
c'était un programme qui n'avait rien à voir avec le niveau de
revenu des bénéficiaires. La-dedans, on a donné 34 000 000
$ dans la phase I et 21 300 000 $ dans la phase II. C'étaient des sommes
importantes et qui n'étaient pas dirigées, mais alors pas du
tout, vers les éléments de ia société qui ont le
plus besoin d'aide.
C'est justement à cela que nous avons mis fin. Nous nous sommes
dit - je pense que la population est d'accord avec nous -que,
dorénavant, les fonds publics doivent être dirigés vers les
plus démunis. J'espère que le député de Terrebonne
écoute bien, parce que c'est essentiel pour comprendre...
M. Blais: Justement, j'essayais de demander au président
de vous dire de parler un tout petit peu moins fort. Je comprends très
mal ce que le député de l'autre côté dit à
son confrère et...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît, tout le monde!
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je demanderais aux membres de
la commission qui...
Une voix: Augmente le son de ton appareil.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Saint-Hyacinthe. Un instant, M. le ministre. M. le député de
Saint-Hyacinthe, je demanderais aux membres de la commission qui souhaitent
tenir des discussions parallèles de le faire à l'extérieur
de la salle pour le bon déroulement de nos travaux. Je pense qu'on
pourra y arriver, malgré l'application de ce que je viens de vous
demander. M. le député de Saint-Hyacinthe, sérieusement!
Merci.
M. le ministre.
M. Bourbeau: Si on veut comprendre vraiment quelle est la
politique du gouvernement, il faut qu'on s'attarde à cette question:
Est-ce que, oui ou non, on va investir des fonds considérables dans des
programmes qui ne sont pas destinés aux éléments les plus
démunis ou si on va plutôt les concentrer vers ce groupe? Je
signale que l'ancien gouvernement, avec son programme PAAPR, depuis le
début du programme et non pas au cours des dernières
années, jusqu'à aujourd'hui, aura dépensé 134 000
000 $, jusqu'à l'année 1986 comprise, je ne parle même pas
de l'année 1987. Dans le programme Équerre, on en est rendu
à la fin de l'année 1986 à 51 200 000 $. Ce sont des
sommes importantes et qui n'étaient pas destinée de façon
essentielle aux éléments les plus démunis de la
société. Nous avons mis fin è cette façon de
procéder avec l'entente Canada-Québec sur l'habitation sociale.
Nous avons donné un coup de barre décisif vers les
éléments de la société qui ont le plus besoin
d'être aidés. C'est pour cela que nous avons mis fin à
PAAPR et à Équerre.
Je ne vois pas pourquoi le député de Shefford revient
là-dessus. Il semble nous blâmer d'avoir agi de la sorte. Je pense
que c'était justement pour pouvoir faire en sorte d'avoir plus d'argent
à disposer pour des programmes sociaux. C'est pour cela que nous sommes
en mesure d'affirmer que nous ferons 35 % de plus, cette année, que
l'ancien gouvernement a fait en moyenne au cours des cinq dernières
années, parce que nous avons abandonné ces programmes
conjoncturels qui n'ont plus d'utilité aujourd'hui. Pourquoi n'ont-ils
plus d'utilité?
La preuve est simple, c'est qu'en 1986, il y a eu au Québec
au-delà de 60 000 mises en chantier. C'était plus qu'au cours des
neuf dernières années prises sur une base individuelle
d'administration du gouvernement précédent. Jamais le
gouvernement précédent, même en dépit de ces
programmes conjoncturels dont je viens de parler, n'avait été
capable de susciter autant de mises en chantier. Pour l'année 1987, les
chiffres préliminaires indiquent que cela va être encore meilleur
que l'année dernière et sans qu'on ait besoin de dépenser
des dizaines et des dizaines de millions de dollars pour ces programmes
conjoncturels.
C'est dans cette philosophie que nous avons regardé
également l'action des GRT. Les groupes de ressources techniques
oeuvrent dans des programmes qui ne sont pas essentiellement des programmes
destinés aux plus démunis de la société. Il y a,
parmi les locataires des coopératives, des démunis de la
société, mais ce ne sont pas essentiellement des locataires qui
proviennent de ces groupes-là. C'est la raison pour laquelle le
gouvernement fédéral a singulièrement diminué la
quantité de fonds disponibles pour ces programmes.
Comme l'action des GRT était surtout concentrée sur les
programmes fédéraux, il est bien évident qu'au cours des
prochaines années, à moins qu'ils ne réorientent leur
action, le volume de travail qui leur est confié va diminuer. C'est pour
être conséquents avec cette observation que nous avons
également décidé de rationaliser, si je peux dire, notre
propre programme d'aide au réseau des GRT. Si le travail qui leur est
confié est moins important en quantité, il n'y a pas de raison de
continuer à leur donner les mêmes subventions de fonctionnement
qu'auparavant. Nous avons dit aux GRT: Vous avez fait un travail
extraordinaire; il n'est pas question de le nier; nous avons encore besoin de
votre expertise; il faudrait qu'en plus des fonds fédéraux et des
fonds du gouvernement du Québec, vous trouviez d'autres créneaux
pour votre action et nous allons continuer de vous aider dans la mesure
où on constatera qu'il y a du travail à faire pour vous.
Pour l'instant, nous avons maintenu la structure, nous avons maintenu
les subventions à 100 %. Donc, aucune coupure jusqu'à
l'année 1988. Et, par la suite, nous avons prévu des diminutions
qui vont s'échelonner sur une période de trois ans, après
1988, pour garder, en fin de course, une subvention minimale régionale
qui va permettre de garder l'entier réseau de GRT. Ce sera
peut-être un réseau diminué en termes de nombre de membres,
de participants au réseau, mais il y aura partout des GRT qui seront en
mesure de venir en aide aux citoyens qui voudraient se regrouper en
coopératives.
M. le Président, c'est ce que j'avais à dire sur les
remarques que vient de faire le député de Shefford et
j'espère que le député de Shefford va se souvenir, en tout
cas, de la partie importante de mon intervention qui vise è lui faire
comprendre que si nous en mettons moins dans les programmes conjoncturels, les
programmes dits économiques, c'est pour en mettre plus dans les
programmes sociaux destinés aux citoyens les plus
défavorisés de la société.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. le
ministre.
M. le député de Shefford, avez-vous d'autres commentaires
sur les commentaires?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Paré: Très brièvement cette fois-ci. Les
GRT, vous dites qu'ils n'aident pas seulement les plus démunis et vous
avez raison. Les groupes de ressources techniques n'aident pas seulement les
plus démunis, sauf qu'ils permettent à des qroupes
d'accéder à la propriété sur une base collective
pour des gens qui ne peuvent pas le faire sur une base individuelle, et
ça, c'est important si on veut qu'ils aient accès a la
propriété. Premièrement, il y a des qens qui ne veulent
pas et d'autres qui ne peuvent pas devenir propriétaires de leur
logement ou de leur maison, pour toutes sortes de raisons. C'est un choix
individuel. Mais ceux qui veulent et qui ne le peuvent pas sur une base
individuelle, on leur donne une chance sur une base collective par des OSBL ou
des coopératives d'habitation. On dit que les GRT font un bon travail,
et on reconnaît cela. C'est un peu un cadeau de Grec de dire en
même temps qu'on leur donne des fleurs, mais le pot suit dans ce
temps-là, par exemple, parce qu'on vous aide moins.
Si vous dites qu'on retire de l'argent des programmes conjoncturels, je
suis d'accord avec cela. Certains étaient là pendant la crise
économique. Corvée-habitation, entre autres. Par contre, je vais
ouvrir une parenthèse en ce qui concerne Corvée-habitation. Vous
dites - c'est vrai, on le reconnaît, et je suis bien heureux de cela -
que cela bâtit au Québec comme cela n'a pas bâti, je pense,
jamais autant que cette année. On bat des records. Bravo! Vous allez
reconnaître avec moi que le pourcentage d'augmentation, cela fait cela
depuis à peu près 1983, c'est sur la même pente grâce
à des programmes qui ont été apportés. À ce
moment-là, on n'avait pas la chance des taux d'intérêt
d'aujourd'hui et ça, on y est pour rien, mais la situation est là
et tant mieux que les taux d'intérêt soient tellement bas que cela
stimule la construction au niveau qu'on connaît présentement.
Quand la
construction a redémarré, en 1983-1984, ce n'était
pas parce que les taux d'intérêt étaient bas,
c'était parce qu'on avait instauré des programmes. Ça
aussi, il faut le reconnaître. Ils ont été bons ces
programmes. Maintenant, ils sont dépassés. Mais je ne suis pas
sûr que l'aide aux GRT, ce soit si dépassé que cela, parce
que c'est d'abord un programme qui ne vous coûte pas très cher et
qui a des résultats qui sont bons, bons en terme social, parce qu'on
permet è des gens de devenir propriétaires et socialement, au
niveau collectif aussi, parce que si ça réussit à
maintenir des loyers bas, ça fait en sorte que ça amène
peut-être une espèce de frein â l'augmentation des loyers.
Et cela est important. Regardons cela; honnêtement, actuellement, il y a
peut-être 5 % à 10 % des logements qui appartiennent soit à
des coopératives, des OSBL ou des HLM. Mais de la façon dont on
bâtit présentement dans le domaine privé, l'apport du
logement social diminue. Quand vous dites que vous retirez de l'argent pour le
redonner aux plus démunis, si l'enveloppe n'augmente pas, ça
reste là parce que l'argent était là pour aider les gens.
On n'augmente pas le budget, donc ce n'est pas vrai qu'on aide beaucoup plus
les plus démunis. On a le même argent avec lequel on peut jouer.
On le voit souvent et c'est normal, une grande partie, sinon la totalité
de l'augmentation du budget va aller en administration, en frais de
fonctionnement de la SHQ. On a décidé d'en faire un
ministère; il faut toujours bien investir dedans. Ils ont fait un
travail extraordinaire dans le passé et si on veut que ça
continue, il faut leur donner les moyens, puisqu'on leur donne plus de
responsabilités, plus de travail. C'est normal et c'est correct, sauf
que si l'augmentation va en administration, en structures et en fonctionnement,
ça ne va pas aux plus démunis.
Donc, quand on dit qu'on abolit des programmes pour diriger ces sommes
vers les plus démunis, il faudrait faire attention aussi. Ce n'est pas
nécessairement vrai. Si on envoie l'argent au niveau administratif, au
niveau des structures et du fonctionnement, si on regarde la location et les
espaces, on n'a pas le choix, on fait grossir la Société
d'habitation du Québec. À ce moment-là, ça ne va
pas plus aux plus démunis même si les gens ont une
préoccupation de les aider davantage. Le résultat net, c'est les
transferts qu'on est capable d'effectuer auprès des gens. Si on n'a pas
plus d'argent, on n'en effectue pas. Donc, si on diminue le pourcentage de
logement social comparativement à l'ensemble des logements disponibles
dans la société, ça veut dire que, finalement, ça
devient de plus en plus marginal.
Au niveau des HLM comme des coopératives d'habitation, on n'a pas
augmenté le nombre d'unités alors que la construction dans le
secteur privé s'accroît d'une façon extraordinaire et
formidable et j'en suis content, sauf que là où ça ne suit
pas, malgré que, comme je vous le disais tantôt, il y ait de plus
en plus de gens démunis qui demandent de l'aide. On va revenir sur le
sujet ce soir.
La liste d'attente dans les HLM. On peut bien vouloir diminuer la liste
d'attente mais si on la diminue, ça n'enlève pas la misère
pour autant. Ce n'est pas en enlevant un nom sur une liste qu'on vient de faire
en sorte que cette personne est mieux, que sa situation s'est
améliorée. Ce n'est pas comme ça que ça se passe.
On peut mettre les critères qu'on veut, ça n'enlève pas la
misère des gens, sauf si on répond à leurs besoins. Et je
ne suis pas sûr que l'argent que vous dites que vous allez consacrer va
répondre aux besoins des qens.
Ce sont les commentaires que je voulais faire. Si on croit vraiment aux
GRT - et ils sont essentiels à mon avis - si on veut qu'ils soient
capables d'en faire davantage, il faudrait leur donner les moyens.
Vous dites que le qouvernement fédéral a coupé
aussi. Par contre - et c'est une bonne nouvelle - le 8 mai dernier, il
annonçait 1 600 000 $ de plus, 800 unités de coopératives
de plus partout au Canada. Si on a notre part là-dedans, ça peut
nous en donner quelques centaines, je l'espère. Est-ce qu'on a
prévu que les GRT seront capables d'y répondre? Il ne faudrait
surtout pas et ce serait malheureux... Comme on l'a entendu
dernièrement, on n'a pas pu réaliser toutes les unités de
HLM prévues parce qu'il y avait des problèmes techniques. On
n'était pas capable de combler un besoin. S'il fallait qu'au niveau des
coopératives on ne puisse pas prendre notre part, combler les besoins et
répondre à la demande des gens qui sont prêts à
aller en coopérative parce qu'on a manqué de soutien à un
moment donné, vous n'aurez pas de félicitations de ma part non
plus là-dessus, M. le ministre, c'est évident.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le
député.
M. le ministre.
M. Bourbeau: Deux courts mots, M. le Président, parce que,
finalement, si le député veut qu'on passe à l'étude
des crédits, il faudrait quand même qu'on y arrive à un
moment donné. Le député semble ne pas réaliser
qu'en ce qui concerne les ménages démunis, nous allons en faire
plus que l'ancien gouvernement. Le député dit qu'on n'en fait pas
plus mais les chiffres sont là, je vais répondre par des
chiffres. Avec les anciennes ententes, on a fait, en moyenne, de 1980 à
1985, 5550 unités pour les ménages démunis. Avec les
nouvelles ententes, nous en ferons, pour l'année 1987,
4860 - comparativement à 3550 de moyenne - et, encore là,
ce sera probablement plus parce que, dans les HLM, on exclut les logements des
Inuit alors que pour les cinq années précédentes, dans les
2300, on incluait les logements des Inuit. (12 h 45)
Logipop Québec, on ne l'inclut pas dans les 4860 parce qu'on n'a
pas encore terminé notre réflexion alors que dans la moyenne des
3550 des années précédentes, il y avait Logipop
Québec. Donc, il faudra éventuellement ajouter Logipop
Québec en plus des 4860, ce qui nous fera probablement passer en haut de
40 % de plus en logements sociaux que ce qui s'est fait dans le passé.
Alors, il n'est pas exact de dire qu'on n'en fait pas plus. On en fait plus, M.
le Président, malgré... Je pense que cette proportion de 40 % est
supérieure à la proportion des mises en chantier dans le secteur
du logement commercial.
Je reviens à la question des GRT avec deux remarques.
Premièrement, je voudrais rappeler au député de Shefford
et à son collègue le député de Terrebonne, ainsi
qu'aux membres de la commission que le Québec est la seule province au
Canada à venir en aide financièrement aux groupes de resssources
techniques. Aucune autre province au Canada n'a de programme semblable. Cela
souligne la spécificité du Québec, ce qui prouve que le
Québec n'est pas une province comme les autres. Je dirais que même
le gouvernement fédéral, qui accorde une forme d'aide aux groupes
de ressources techniques, cette forme d'aide n'est que temporaire et elle
disparaît complètement après trois ans. Cela veut dire que
nous sommes le seul gouvernement au Canada à avoir de tels programmes.
Et nous ne le regrettons pas. Je pense que cela a eu des effets
bénéfiques pour le Québec au cours des dernières
années, mais comme nous avons fait un virage vers les logements sociaux
pour les démunis, il y a des conséquences également sur le
réseau des groupes de ressources techniques.
Deuxièmement, nous sommes présente- ment è
négocier avec le gouvernement fédéral pour modifier la
formule de financement des GRT de façon à faire en sorte que les
GRT soient rémunérés à l'acte, ce qui augmenterait
d'une façon importante leurs revenus. Si ces négociations peuvent
donner des résultats satisfaisants - et nous avons bon espoir qu'il en
sera ainsi - les GRT pourraient avoir des revenus additionnels.
Je pense que, pour l'instant, c'est essentiellement ce que je voulais
dire en complément de réponse sur ces questions. Est-ce que le
député a l'intention de reparler un peu plus tard des GRT? Si
oui, on pourrait garder d'autres commentaires pour un autre moment. Sinon, on
pourrait peut-être terminer la discussion sur ce sujet maintenant.
M. Paré: On va certainement y revenir dans le programme
des coopératives.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M- Rochefort): Donc, si je comprends bien,
cela met fin... M. le député de Terrebonne.
M. Blais: S'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Certainement.
M. Blais: J'ai une simple remarque à faire sur l'abolition
de certains programmes déjà existants, ou qui existaient, comme
vous dites, de notre temps, sous l'ancien gouvernement qui semble encore
omniprésent dans vos commentaires. J'ai hâte qu'il devienne assez
ancien pour que vous parliez des choses que vous faites, vous, sans
laisser...
M. Bourbeau: Je sais que vous n'êtes pas tellement fiers de
ce que vous avez fait. C'est ce que vous voulez dire, je suppose.
M. Blais: Non, non, non. Je suis très fier de ce qu'on a
fait, mais j'ai hâte que vous preniez le pouvoir. I! arrive ceci: c'est
que tous les gouvernements, y compris celui de M. Duplessis, quelle que soit la
situation économique dans laquelle nous vivons au Québec, tous
les gouvernements ont gardé des programmes d'aide et d'accès
à la propriété. Même M. Duplessis à
l'époque en avait un.
M. Bourbeau: On l'a gardé, d'ailleurs, son programme; on
l'a encore.
M. Blais: Aujourd'hui, à cause du contexte
économique et de la baisse des taux d'intérêt, des
programmes comme ceux que nous avons menés avec un succès
retentissant et nommés partout au Canada comme étant des
programmes extraordinaires, soit le programme Corvée-habitation et celui
de l'accès à la propriété, ont été
des programmes d'envergure et ont fait que, même à l'époque
de la crise dans l'industrie de la construction, le Québec s'est
retrouvé au premier rang des constructeurs de maisons et d'habitations
partout au Canada et cela, de façon remarquable, de sorte que les autres
provinces venaient consulter le Québec pour savoir de quelle
façon il avait agi pour remporter le prix dans ces domaines.
Aujourd'hui, vous n'avez peut-être pas à répondre du
contexte des taux d'intérêt ce n'est certainement pas de votre
faute - mais les taux d'intérêt sont extrêmement bas
aujourd'hui. Et j'aimerais qu'ils diminuent
encore pour le bien de l'ensemble de la population. Il arrive ceci: En
éliminant complètement le programme d'accès à la
propriété, la société distincte au Québec
qui avait à coeur, justement, d'aider les moins bien nantis, comme vous
le disiez tantôt, laisse tomber un pan impartant. Il y a toujours des
gens, quelle que sait la situation économique, qui "conjuguent" en
justes noces et qui n'ont pas les moyens d'avoir un logement.
En abolissant complètement les programmes d'accès à
la propriété, nous pourrions perdre le titre que nous avons
conquis au cours des cinq dernières années. Nous étions
les derniers couples propriétaires, en pourcentage, dans tout le Canada
et, en 1985, 61 % des couples mariés étaient propriétaires
de maison, ce qui faisait du Québec la valeur numéro 1 en tant
que couples propriétaires de maison, passant du dernier rang pour en
venir au premier, malgré la crise. Laissant tomber le programme
d'accès à la propriété, emmenez-les sur un autre
rang ou faites-le de quelque façon que ce soit mais ne dites pas que
pour avoir une aide de 4000 $, il va falloir que vous ayez onze enfants.
Vraiment, on va faire rire de soi. Mais pour favoriser quand même un peu
l'accès à la propriété pour qu'on continue à
être propriétaires en plus grand nombre chez les jeunes couples,
il devrait au moins rester dans vos politiques une aide pour ces gens. Et je la
sens presque inexistante à l'intérieur des politiques
malgré qu'il y ait des choses, comme on dit, positives. Mais si on
remplace des choses qui étaient très positives par des choses
semi-positives, c'est très dur d'avoir des félicitations à
outrance, surtout en commission parlementaire où on étudie le
résultat des politiques élaborées.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: II est toujours très agréable
d'entendre parler le député de Terrebonne. Je dois dire que,
quant a moi, je pourrais passer des heures à écouter le
député de Terrebonne s'exprimer sur des sujets, mais à la
condition, bien sûr, qu'il soit familier avec les sujets dont il
parle.
Il arrive parfois que le député de Terrebonne brille
plutôt par la qualité de son langage que par la substance de ce
dont il parle. C'est ce qu'on appelle la musique des mots, ce qui
diffère souvent de la réalité des faits. Or, que vient de
nous dire le député de Terrebonne? Que le programme PAAPR
était excellent mais qu'on l'a aboli et que c'est malheureux mais que
c'est surtout malheureux parce que... M. le Président, je formulerais le
voeu que le député de
Terrebonne écoute les propos du ministre, parce que je veux
simplement répondre à un point précis qu'il a
soulevé.
Le député de Terrebonne vient d'évoquer le volet
nataliste du programme PAAPR. On sait que ce programme avait de multiples
objectifs. Je pense qu'en visant trop d'oiseaux à la fois avec le fusil,
on n'en a atteint aucun. C'est souvent le malheur de ces programmes où
on tente de réaliser des objectifs qui sont parfois divergents.
Or, le volet nataliste de ce programme faisait en sorte que le programme
offrait une prime, un remboursement de 2000 $ lors de la naissance d'un
deuxième enfant et une prime de 4000 $ à la naissance de chacun
des autres enfants subséquents. Le député de Terrebonne,
qui a a coeur de faire en sorte que le Québec redresse son taux de
natalité, qui se préoccupe de la démographie au
Québec comme d'ailleurs tous et chacun d'entre nous mais qui se
préoccupe un peu moins, j'ai l'impression, des conséquences
financières de tous ces programmes, n'a sûrement pas pris
connaissance de l'évaluation du programme préalable à son
abolition.
Dans l'évaluation du proqramme, qu'est-ce qu'on a
constaté? On a constaté que les subventions à la
natalité, et je cite l'évaluation du programme, "n'ont eu qu'une
influence mineure sur les naissances". D'ailleurs, on est charitable en disant
"mineures" parce qu'on ajoute: Le taux de natalité étant
resté le même pour la même catégorie
d'âge...
M. Blais: On ne peut pas venir au monde majeur.
M. Bourbeau: Cela veut donc dire, M. le Président, que les
qens qui n'ont pas participé au programme, ou plutôt, je dirais
que les gens qui ont participé au programme n'ont pas fait plus
d'enfants que ceux qui n'y ont pas participé. C'est donc dire que quand
les gens ont participé au programme et qu'ils ont fait des enfants, ils
ont fait exactement le même nombre d'enfants qu'ils auraient fait,
d'après les statistiques, s'ils n'avaient pas participé au
programme. Un couple, par exemple, qui a eu trois enfants, après avoir
participé au programme, a empoché 10 000 $ de capital, sans en
avoir vraiment besoin, parce qu'il aurait fait exactement la même chose,
statistiquement parlant, s'il n'avait pas participé au proqramme.,
La société québécoise a donc
dépensé dans ce programme, pour le volet nataliste, des millions
de dollars. Je ne sais pas exactement le montant mais ce sont des millions,
sûrement. On en est rendu à 134 000 000 $ après cinq ans,
sans que cela n'ait aucun effet, quel qu'il soit, sur la natalité. M. le
Président, le député de Terrebonne dit que ce n'est pas
vrai mais il
est plus reconnu pour la qualité de sa langue plus que pour la
qualité de ses calculs. Nous avons des gens ici de la
Société d'habitation du Québec...
M. Blais: C'est vous qui dites cela. On m'appelle le poète
des chiffres.
M. Bourbeau: Oui, oui. Je le sais bien, M. le Président.
Je reconnais les qualités de poète du député de
Terrebonne. Mais, M. le Président, ce n'est pas avec de la poésie
qu'on calcule. C'est avec un crayon et une calculatrice. Or, que nous disent
les gens qui savent calculer à la SHQ? Ils nous disent que le volet
nataliste n'a eu aucun effet sur l'évolution du taux de
natalité.
C'est donc dire que, bien que je souscrive aux objectifs du
député de Terrebonne d'augmenter la natalité au
Québec et, comme la plupart des députés ici, j'ai fait mes
efforts comme tout le monde, mais dans le cas présent cela n'a pas
donné de résultats. Des dizaines et des dizaines de millions,
sinon des centaines de millions de dollars n'ont pas donné de
résultats. C'est pour cela que nous avons mis fin au programme.
Le député de Terrebonne conviendra avec moi que quand on
réalise qu'un programme n'atteint pas ses objectifs, c'est de bonne
gestion d'y mettre fin. C'est ce que nous avons fait, M. le
Président.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: II ne reste que quelques minutes. Je tiendrais à
faire remarquer au ministre de ne pas être trop ébloui par ma
"verbalité" mais d'en écouter le contenu. II pourrait à ce
moment répondre à la question que j'ai posée. Je vais la
poser de façon directe. Peut-être que dans ce parti on suit
l'exemple du chef et on répond à côté mais
j'aimerais bien poser la question directement.
Je n'ai pas dit au ministre actuel de rétablir le programme
d'accès à la propriété. Je ne lui ai jamais
demandé cela. Je lui ai dit que chacun des gouvernements successifs au
Québec, sauf les libéraux - et même Duplessis - avait un
programme d'aide pour les couples qui veulent devenir propriétaires.
Quelle que soit la situation économique dans laquelle nous vivons, il
existera toujours des couples qui aimeraient être propriétaires et
qui auraient besoin d'encouragement pour le devenir. Je vous ai dit ceci! Ne
trouvez-vous pas que c'est un peu blâmable chez vous d'avoir
éliminé complètement ce volet d'aide, parce que nous avons
acquis 61 % de nos couples au Québec... C'est un chiffre, cela. Est-ce
que 6 et 1, c'est trop long pour être compris? 61 % des couples au
Québec sont devenus propriétaires et nous étions au
dernier rang avant que les programmes du Parti québécois soient
installés.
Je ne vous demande pas de réinstaller Corvée-habitation.
Les taux ne sont pas à 22 % ou 23 %. St le côté nataliste
du programme d'accès à la propriété ne vous sourit
pas, c'est vous qui avez le pouvoir. Je vous dis tout simplement: Trouvez un
plan d'aide pour les couples qui veulent devenir propriétaires
lorsqu'ils sont dans un état financier qui ne leur permet pas de le
faire seuls. De cette façon, vous ne feriez que continuer la politique
de tous les gouvernements qui vous ont précédés. C'est
tout de même facile à comprendre. C'est cela, la question.
Pourquoi n'avez-vous pas de programme d'aide pour que nous gardions cette
première place que nous avons, en tant que couples propriétaires,
partout au Canada? II me semble que cela n'est pas poétique. C'est une
question très facile à comprendre.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, de toute façon, je
pense que le député semble d'accord avec moi pour dire que ce
n'est pas avec des millions qu'on fait des enfants. Cela prend autre chose. La
preuve, c'est que c'est dans les pays sous-développés où
l'on fait le plus d'enfants et il n'y a pas de programme d'accès
à la propriété ou de subvention nataliste.
M. le Président, sur ce volet, on peut peut-être terminer
parce que je ne pense pas que le député de Terrebonne soit le
mieux qualifié de toute façon pour parler de cette
chose-là.
M. Blais: Ne faites pas d'insinuations. Cela porte toujours
malheur à celui qui ouvre la bouche trop tôt.
Le Président (M. Rochefort): Sur ce, nous allons suspendre
nos travaux jusqu'à 20 heures pour reprendre l'étude des
crédits du ministre responsable de l'Habitation.
Auparavant, je voudrais attirer l'attention des membres de la commission
pour qu'ils demeurent sur place puisque nous avons une séance de travail
pour organiser les auditions de la commission entourant la levée du
moratoire sur la conversion des immeubles locatifs en
copropriétés divises.
Je demanderais aux non-parlementaires de nous permettre de tenir cette
séance de travail maintenant, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 20 h 11)
Le Président (M. Rochefort): La
commission de l'aménagement et des équipements reprend ses
travaux dans le cadre du mandat qui lui a été confié, soit
l'étude des crédits budgétaires du ministre responsable de
l'Habitation aux programmes 9 et 10 du livre des crédits du
ministère des Affaires municipales.
Lorsque nous avons suspendu nos travaux, je croyais comprendre que nous
étions en mesure de commencer l'étude programme par programme ou
sujet par sujet au moment de la reprise de nos travaux de ce soir.
M. le député de Shefford.
M. Paré: Oui. Merci, M. le Président. Tel que vous
venez de le dire, nous procéderons par sujet, selon ce qui nous
intéresse, et on pourra voter à la fin sur l'ensemble des
crédits. J'aimerais qu'on commence tout de suite sur...
Le Président (M. Rochefort): M. le
député...
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Seulement une petite question
toutefois. Est-ce qu'on va quand même faire une distinction entre les
questions relatives à la Société d'habitation du
Québec par rapport aux questions relatives à la conciliation
entre locataires et propriétaires?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Paré: On va commencer par ce qui concerne la
Société d'habitation du Québec.
Société d'habitation du
Québec
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Donc, sur les
programmes de la Société d'habitation du Québec, M. le
député de Shefford.
Programme PARCQ
M. Paré: Nous allons commencer par un programme qu'on a un
peu abordé ce matin, mais sur lequel on pourra aller un peu plus
à fond ce soir, il s'agit du programme PARCQ. Je me rappelle de
l'annonce qui date déjà de plus d'une année. Comme je le
disais ce matin, cela a été annoncé en janvier pour qu'on
signe en mai l'entente de principe en espérant que l'entente de mise en
oeuvre soit le 1er juillet 1986. Malheureusement, cela a été
plutôt le 3 octobre 1986. On espérait au moins pouvoir commencer
en 1986, puisqu'on avait laissé entendre, dès le mois de mai, que
70 000 000 $ partagés entre les gouvernements fédéral et
provincial seraient investis dans la rénovation pour l'aide aux plus
démunis. C'est en tout cas ce qu'on avait laissé entendre aux
Québécois: 70 000 000 $ investis dans le budget de 1986-1987 pour
les rénovations.
Là-dessus, il y a quand même des chiffres qui sont
éloquents ou en tout cas des choses qui ont été dites et
qui méritent d'être rappelées. II a été dit,
lors de la fameuse conférence de presse du 3 octobre 1986, par le
représentant fédéral qui finissait à la page 3 de
son communiqué: L'allocation budgétaire de PARCQ pour le
présent trimestre terminant l'année 1986, donc octobre, novembre
et décembre 1986, est de 16 823 000 $. Quant aux années
subséquentes, un plan triennal prévoit un budget conjoint de
l'ordre de 69 000 $, 73 000 $ et 78 000 $. Non, c'est à la fin de la
page 2, excusez-moi, ce n'est pas è la fin de la page 3.
Donc, on annonçait qu'on était pour dépenser 16 800
000 $ en trois mois. À ce moment-là, je me rappelle qu'on avait
demandé: Pensez-vous effectivement que les formules seront
distribuées, que les ententes seront signées avec les villes et
les municipalités régionales de comté et qu'on sera
vraiment en mesure de respecter cela? On a posé une question et le
ministre nous a répondu qu'effectivement, oui, un serait en mesure de le
faire. On est revenu là-dessus par la suite. C'était en
commission, lors de l'étude du projet de loi 137, donc en février
1987, et je cite le ministre qui disait: Pour les trois derniers mois de
l'année, soit du 1er octobre au 31 décembre, je peux vous assurer
que la partie des crédits non utilisée avant le 1er octobre a
été allouée au PARCQ et que les crédits ont
été engagés en totalité au 31 décembre
1986.
Donc, je vous ai lu deux textes. L'un était au début du
mois d'octobre et il prédisait, il annonçait, il laissait
entrevoir une dépense de 16 800 000 $ pour les trois derniers mois de
1986 dans le programme PARCQ. Deux mois après, un mois après le
début de l'année, au début du mois de février, le
ministre venait confirmer qu'effectivement cela s'était fait. Ce sera
l'une de mes premières questions.
Le ministre est-il toujours en mesure de nous dire que, durant les trois
mois de 1986, on a engagé... Le ministre va me dire qu'on n'a pas
dépensé parce que, bon, vous savez bien que, dans le temps de
Corvée-habitation, Loginove, le programme Équerre et tout le
"kit" au complet, il fallait faire des engagements, il fallait que les travaux
se fassent et, par la suite, on payait. Mais si, effectivement, il y a eu non
seulement tel qu'annoncé avant mais confirmé après 16 800
000 $ engagés dans les trois derniers mois de 1986 alors qu'on est au
sixième mois de 1987, normalement, on devrait avoir commencé
à payer. Mais regardons la page
18 d'un document qui nous a été remis
Société d'habitation du Québec, Renseignements
demandés par l'Opposition: nombre de logements rénovés,
nil. Total des dépenses de l'Etat à ce programme, 34 583 $.
M. le ministre, est-ce que vous êtes encore capable de confirmer
qu'il y a eu, durant les trois derniers mois de 1986, 16 800 000 $
d'engagés en rénovations entre Jes municipalités et les
propriétaires?
M. Bourbeau: M. le Président, je remercie le
député de Shefford de son intérêt pour le programme
PARCQ. Je pense qu'avant de répondre spécifiquement à la
question du député, il conviendrait de dire quelques mots sur le
programme lui-même. Il est bien évident que le programme PARCQ n'a
peut-être pas atteint la perfection, parce que, comme tous les programmes
qui ont été institués dans le passé par la
Société d'habitation du Québec, il y a toujours une
période de rodage, et on parle de programmes neufs. Il reste tout de
même que le programme PARCQ est une amélioration importante des
anciens programmes Loginove du Québec et PAREL du fédéral.
Les principales caractéristiques qui font que le programme PARCQ est un
programme supérieur aux anciens programmes, je les donnerai comme
suit.
Premièrement, le programme PARCQ donne l'avantage d'un guichet
unique, c'est-à-dire que les citoyens peuvent se présenter
à un seul endroit plutôt qu'à deux endroits
différents. Également, le guichet est au niveau local, puisque ce
sont les municipalités ou les municipalités régionales de
comté, les MRC, qui sont les mandataires du gouvernement.
Deuxièmement, le programme porte sur la totalité du
territoire du Québec. C'est donc l'universalité territoriale.
Toutes les municipalités du Québec sont admissibles alors que,
dans l'ancien programme Loginove, il n'y avait que 102 municipalités au
Québec qui recevaient des allocations, ce qui créait deux
catégories de municipalités, celles qui avaient le bonheur
d'être admises dans le programme Loginove et les autres qui n'avaient pas
cette chance.
Troisièmement, on peut dire que dans le nouveau programme PARCQ,
la paperasserie administrative est beaucoup moins importante: moins de
signatures, moins d'étapes pour chacun des dossiers. Donc, tout le
processus est beaucoup moins complexe. On peut donc dire sans se tromper que le
programme PARCQ dessert beaucoup plus de ménages que l'ancien programme
Loginove et ce, avec un même budget.
Il ne faut pas oublier non plus que le programme PARCQ cible beaucoup
mieux ses crédits en centrant encore beaucoup plus qu'avant les efforts
du gouvernement sur le parc des logements habités par des ménages
démunis. Cela entre donc dans la philosophie du gouvernement qui vise a
favoriser les éléments les moins fortunés de la
société.
Un élément siqnificatif et non négligeable, c'est
que le programme PARCQ est financé moitié-moitié ou 50-50
par le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada. On peut donc
dire que c'est une amélioration, puisque l'ancien programme Loginove
était totalement québécois et qu'il comportait plus de
crédits en matière de restauration que l'ancien programme PAREL
du gouvernement fédéral.
Pour répondre à la question du député, il
est toujours très délicat de se prononcer sur les questions de
chiffres. Tout dépend de la période dont on parle et lors de
laquelle on se prononce. Par exemple, je dirais au député
qu'à une époque donnée, nous avions effectivement
enqagé 16 273 000 $, soit au 31 décembre 1986. Mais il faut
connaître le processus d'engagement pour comprendre ce qui se passe. Des
demandes nous parviennent et provoquent des engagements de la part de la
Société d'habitation du Québec. Subséquemment, ces
demandes sont analysées et, lors de l'analyse, des dossiers sont
rejetés, ce qui fait qu'à partir d'un engagement de 16 200 000 $,
on est passé, au 31 janvier 1987, à 15 067 000 $. Finalement, il
y a toujours des cas de désistement, des gens qui ont fait application
au début, qui ont subséquemment été acceptés
et qui, pour toutes sortes de raisons, en cours de route, décident de ne
pas faire les travaux. À ce moment-là, les fonds ne sont pas
utilisés. Je peux dire au député qu'en date du 31 mars
1987, on avait à peu près 12 000 000 $ d'engagements, si je peux
dire, définitifs, envers des gens qui avaient fait la demande, qui
avaient été acceptés et qui avaient décidé
de faire les travaux. En fait, le chiffre exact est 11 988 250 $.
Voilà le chiffre exact et définitif en ce qui concerne la
programmation de l'année 1986. En fait, cela concerne les trois derniers
mois de 1986 du programme PARCQ. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. Moi aussi, j'ai
pris quelques notes préliminaires sur le communiqué qui a
été lu, et que tout le monde connaît, au début de
l'intervention de M. le ministre. C'est vrai qu'il y a des améliorations
dans le sens, peut-être, que maintenant c'est seulement le gouvernement
du Québec qui permet l'administration d'un programme d'aide à la
rénovation. Par contre, quand on parle de guichet unique, le ministre
sait très bien qu'on s'adressait avant, que ce soit pour PAREL ou que ce
soit pour Loginove, à un seul guichet, soit l'hôtel de ville, la
municipalité, qui était
responsable de l'application des deux programmes. Cela ne faisait pas
plus de démarches pour le citoyen. Quand vous dites que c'est une
amélioration, c'est une amélioration pour l'État
"business". Ce n'est pas une amélioration pour le citoyen comme tel, qui
en profitait drôlement plus avant. C'était beaucoup plus payant,
pour le citoyen, les deux autres programmes et j'espère que vous n'irez
pas le contester, sinon c'est refuser d'allumer la lumière et de
regarder dans la bonne direction. C'est une amélioration dans le sens
qu'on a étendu le programme aux 1500 ou 1600 municipalités du
Québec, mais avec le même budget. De 70 000 000 $ pour 108
municipalités, on est passé, avec le même montant, à
1500 municipalités. Soit dit en passant, ces 70 000 000 $, on les
dépensait avant parce que les programmes étaient
intéressants. Les chiffres que vous venez de me donner montrent
qu'à un moment donné - vous m'en avez parlé à
quelques reprises - vous avez pris vos rêves pour des
réalités. C'était dit en toutes lettres dans le
communiqué d'octobre: On aura engagé les 16 800 000 $ au 31
décembre. En février, sûr de vous, de façon
officielle, ces sommes-là étaient engagées. Vous m'avez
dit cela en février. Vous me dites, ce soirt qu'au 31
janvier, on était rendu à 15 000 000 $ et, au 31 mars, à
11 900 000 $. Cela laisse entendre, en tout cas, que c'est loin d'être
les prévisions qu'on avait annoncées.
Est-ce que je peux vous demander de déposer la liste des
municipalités qui avaient signé des engagements, au 31
décembre 1986, avec la Société d'habitation du
Québec, non seulement dans le sens qu'elles étaient partie
prenante au programme, mais la liste de chacune de ces municipalités et
les projets engagés? Je dois vous dire que cela ne doit pas être
bien compliqué à trouver parce que les municipalités, en
tout cas, celles que je connais et dont j'ai rencontré les dirigeants,
je dois dire, tiennent à jour des listes que je pourrais me procurer
chez chacune d'elles, si j'allais les chercher, le temps de faire une
photocopie. Ces gens-là ont à jour ta liste des projets qu'ils
ont engagés.
On retrouve, à la page 18 du document que j'ai cité
tantôt, le total des engagements de l'État au programme. Au 31
mars 1987, c'est 34 583 $. On ne parle plus de millions; c'est 34 000 $. Ce
montant concerne la rémunération des mandataires en date du 18
mars 1987, soit 21 municipalités ou MRC en vertu de l'article 30 du
règlement. Est-ce à dire, M. le ministre, qu'à la fin de
mars 1987 - cela ne fait pas très longtemps, deux mois - il y avait
seulement 21 municipalités ou MRC qui avaient signé, sur les
1500?
M. Bourbeau: M. le Président, je vais faire mieux que ce
que demande le député, je vais lui donner les chiffres exacts en
date du 3 juin 1987. Je peux dire au député, parce que ça
ne donne rien de parler des derniers mois, c'est de l'histoire ancienne, que le
nombre de mandataires, comprenant les MRC ou les villes, à ce jour, au 3
juin, était de 234 et que 177 ont déjà signé le
protocole d'entente avec la SHQ, donc 76 % des mandataires. Il y en a 49 en
processus de signature, ce qui équivaut à 20 %. Donc, qui ont
déjà signé ou sont en processus de signature, cela fait 96
% des mandataires. Il y a 8 mandataires qu'on considère comme des cas
problèmes en ce sens que des négociations ont encore lieu avec
eux, soit 8 mandataires sur 234, pour tenter de régler des cas
particuliers.
Je pense qu'on peut dire que, finalement, la question de la
détermination des mandataires est réglée à toutes
fins utiles et que le programme est fort bien engagé,
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Est-ce à dire, M. le ministre, que vous
prévoyez qu'avec 234 mandataires, on couvre l'ensemble des
municipalités du Québec?
M. Bourbeau: Oui, effectivement, il faut bien penser que, dans un
bon nombre de cas, il y a des regroupements en ce sens qu'une MRC peut livrer
le programme pour l'ensemble des municipalités membres de cette MRC ou
qu'un nombre de municipalités font entre elles une entente qui permet
à l'une d'entre elles de livrer le programme pour les autres. Ces
regroupements font qu'il y a, en tout, 234 mandataires qui livrent le programme
PARCQ pour la totalité des municipalités du Québec.
M. Paré: Je reviens à la question de tantôt.
Est-ce que vous êtes prêt à déposer la liste des
ententes qu'il y a eu, non pas entre les municipalités et la
Société d'habitation du Québec au 31 décembre, mais
entre les mandataires et les particuliers propriétaires
d'édifices qui voulaient rénover, ont fait une demande et ont
été acceptés ou sont sur le point de l'être, puisque
vous disiez qu'il y avait quand même des millions d'engagés
à ce moment-là?
M. Bourbeau: Est-ce que je dois comprendre que le
député veut avoir la liste de tous les propriétaires
individuels qui feront des ententes avec les mandataires?
M. Paré: Je ne veux pas avoir de copie de chacune des
demandes, M. le ministre, je voudrais savoir le nombre, par municipalité
elles n'étaient pas nombreuses à ce moment-là - de
demandes d'aide autorisées.
M. Bourbeau: II me fait plaisir de
déposer ici cinq dossiers - vous me permettrez de souligner que
la couleur est rouge - complets qui comportent tous les crédits
engagés en 1986 ainsi que la nouvelle allocation pour l'année
1987. Comme je l'ai mentionné antérieurement, ce sont 12 000 000
$ qui ont finalement été engagés d'une façon ferme
pour les allocations de 1986 et ce, après analyse de chacun des
dossiers. Il s'agit, et je le souligne, d'un nouveau record, étant
donné le peu de temps alloué aux mandataires et je tiens à
profiter de l'occasion que m'offre le député de Shefford pour
féliciter tous les mandataires de la Société d'habitation
du Québec, les municipalités et les MRC, pour l'excellent travail
qu'ils ont accompli, au cours des trois derniers mois de 1986, qui fait en
sorte qu'un aussi haut niveau d'engagement soit atteint. (20 h 30)
J'aimerais ajouter ceci, pour faire une comparaison entre le rythme
d'engagement du programme PARCQ, durant les trois premiers mois de sa vie, et
le rythme d'engagement de l'ancien programme Loginove. Pour Loginove,
après deux ans d'annonce et de procédures relatives à son
lancement et deux années d'activités, donc après quatre
années, le résultat était le suivant: sur une enveloppe
cumulative de 77 000 000 $, soit deux ans d'allocations, seulement 52 % des
crédits avaient été engagés conditionnellement
alors que, pour le programme PARCQ, trois mois après le début du
programme, on a engagé sur une base ferme 75 % d'allocations. Ce ne sont
pas seulement des paroles, ce sont des faits. Le député pourra
les vérifier dans les dossiers. Cette performance, à elle seule,
ne fait pas de PARCQ un programme parfait, loin de là. Il y a
certainement des choses à améliorer.
Les problèmes soulevés, soit par le député
de Shefford, soit par nos mandataires, sont en train de faire l'objet
d'analyse. II y a deux types de problèmes auxquels nous sommes
confrontés dans le programme PARCQ. !I y a ce qu'on appelle des
problèmes légers ou des irritants mineurs, si vous voulez. En
avril dernier, la SHQ informait tous les mandataires de modifications visant
à éliminer la plupart des irritants dits mineurs. En ce qui
concerne les irritants majeurs, le président-directeur
général de la Société d'habitation du Québec
a écrit récemment à la Société canadienne
d'hypothèques et de logement pour la saisir de l'urgence de
procéder à certains ajustements touchant certains
paramètres du programme. J'ai bon espoir que, très rapidement,
nous pourrons en arriver à une entente avec notre partenaire
fédéral afin de faire en sorte que se dissipent ces irritants
majeurs qui nous sont soulignés, soit par l'Opposition, soit par nos
mandataires qui ont charge d'administrer le programme PARCQ.
M. Paré: On va revenir sur les chiffres. Je me rends
compte que c'est facile de jouer avec des pourcentages; c'est surtout
très amusant. On peut faire dire n'importe quoi à des chiffres,
sauf à des chiffres qui sont normalement dans le budget, qui ne changent
pas, parce qu'on qarde le même volume toute l'année, alors que,
sur des documents qu'on nous remet dans une chemise rouqe, on peut changer la
date, en haut, n'importe quand. Ce qu'on retrouve dans le budget qui a
été déposé, c'est un montant de 43 000 000 $ dans
le programme PARCQ. Est-ce que cela semblait contenir 43 000 000 $? Cela
n'avait pas été contesté lorsqu'on vous en avait
parlé, c'est 35 000 000 $ sur une base annuelle, plus 8 000 000 $
reportés de l'an passé, qui n'ont pas été
engagés ou dépensés. Donc 35 000 000 $ plus 8 000 000 $
égale 43 000 000 $. On nous donne un tableau en nous disant: N'est-ce
pas extraordinaire? C'est vrai que les villes ont fait une "câline de
bonne job". Moi aussi, je suis prêt è le reconnaître,
étant donné le programme qu'il y avait et les difficultés
qu'elles ont eues avec les formules, les irritants et tout le reste. Je dois
vous dire que, j'ai eu des plaintes; c'est pour cela que je ne vous ai pas fait
de félicitations, ce matin. On dit 75 %, parce qu'on a
décidé qu'on allouait des budgets de 16 000 000 $. Normalement,
cela voudrait dire qu'on est encore avec les 16 000 000 $ d'octobre, novembre,
décembre, alors qu'on devrait être en train de jouer avec les 35
000 000 $ ajoutés. Quand je parle des 16 000 000 $, je parle des 16 000
000 $ des gouvernements fédéral et provincial. Cela voudrait dire
qu'on serait censé être en train de jouer avec 86 000 000 $. Au
lieu de 16 000 000 $ réalisés à 75 %, on se ramasserait
avec 86 000 000 $ réalisés à peu près à 14
%.
M. Bourbeau: C'est 82 000 000 $, parce que 70 plus 12, cela fait
82, M. le Président.
M. Paré: M. le ministre, selon les montants que je vous ai
donnés tantôt, ce sont 16 800 000 $, soit l'engagement que vous
avez pris le 1er octobre pour trois mois, et 70 000 000 $ annoncés
ensuite, pour l'année en cours. 70 000 000 $ plus 16 000 000 $, cela
fait 86 000 000 $.
M. Bourbeau: M. le Président, le député
sait, je lui ai dit tout à l'heure, que, sur les 16 000 000 $ qui
avaient été enqagés au 31 décembre, effectivement,
il y a eu pour 12 000 000 $ de prise ferme par les demandeurs. Les autres 4 000
000 $ n'ont pas fait l'objet de prise ferme par les demandeurs. On avait
engagé 16 000 000 $
et, subséquemment, il y a eu des désistements qui ont fait
que, finalement, la SHQ va dépenser 12 000 000 $, soit 75 % de
l'engagement. J'ai comparé cela aux 52 % qui avaient fait l'objet
d'engagement dans le programme Loginove, au cours des deux premières
années de son existence.
M. Paré: Ce que vous êtes en train de me dire, parce
que ce n'est plus au 31 décembre, ces montants-là... Vous m'avez
donné tantôt, je l'ai pris en note, au 31 mars 1987, ces
chiffres-là, et vous avez dit: On ne reculera pas; prenons les chiffres
tels que je peux vous les déposer maintenant. Sur les 16 000 000 $ de
l'an passé, on a dépensé 12 000 000 $.
M. Bourbeau: M. le Président, ce n'est pas ce que j'ai
dit. Je n'ai pas dit que nous avions dépensé 12 000 000 $.
M. Paré: Engagé.
M. Bourbeau: Nous avions engagé 12 000 000 $ d'une
façon ferme.
M. Paré: D'accord. On a engagé, d'une façon
ferme, 12 000 000 $ sur les 16 000 000 $ prévus pour les trois derniers
mois de 1986, or on est rendu au sixième mois de 1987. Est-ce que les
municipalités ont reçu, au moment où on se parle, leur
budget pour les 70 000 000 $ de l'année 1987-1988?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Le budget a
été alloué et le député a tous ces
chiffres-là dans les dossiers que je viens de lui remettre.
M. Paré: Combien y en a-t-il d'engagés sur
l'ensemble des 86 000 000 $?
M. Bourbeau: M. le Président, Penveloppe a
été consacrée ou annoncée d'une façon
définitive aux municipalités à la fin de mars. Les
municipalités ont commencé à faire de la publicité,
si je peux dire, sur leur territoire. Les demandes ont commencé à
entrer aux municipalités aux mois d'avril et mai. Les dossiers sont en
train d'être préparés. Avant que tout cela arrive à
la Société d'habitation du Québec, que ce soit
revérifié et qu'on confirme que les engagements auront lieu,
évidemment cela prend un certain temps. Je ne suis pas en mesure de dire
présentement au député quel montant est engagé pour
l'enveloppe de l'année 1987, mais je peux assurer le
député que, selon ce qu'on me dit, le rythme de progression du
programme est normal, que les engagements se font présentement à
un rythme intéressant et qu'il y a tout lieu de croire que nous allons
engager la totalité des 70 000 000 $ au cours de l'année
budgétaire courante.
M. Paré: En plus des montants engagés, étant
donné que cela fait déjà quand même neuf mois,
est-ce que le ministre est en mesure de nous dire combien ont été
versés?
M. Bourbeau: Est-ce que te député veut dire pour
l'année 1986 ou l'année courante? Depuis le début?
M. Paré: Vous pouvez me le dire maintenant.
M. Bourbeau: M. le Président, nous n'avons pas, d'une
façon précise, le chiffre exact de ce qui a été
dépensé. Je dirai seulement eu député, pour fins de
comparaison, que, dans Loginove, qui était un programme semblable, qui a
été inauguré par l'ancien gouvernement, après un an
de fonctionnement - dans le cas présent, c'est neuf mois après -
sur une enveloppe de 34 000 000 $, on avait engagé 16 000 000 $, soit 48
% du budget seulement, et qu'après un an, on n'avait
dépensé que 4 100 000 $, soit 12 % du budget. Je ne saurais dire
où on en est aujourd'hui. On va vérifier. On vous fera parvenir
les chiffres dans les prochains jours.
Il est bien évident qu'un programme comme celui-là
démarre lentement, en ce sens que, d'abord, cela prend un certain temps
avant de se familiariser avec le nouveau programme. Il faut faire une certaine
publicité pour que les gens connaissent son existence. On doit recevoir
les demandes dans les municipalités qui sont le guichet d'entrée.
Ces demandes doivent être traitées par les municipalités.
Au départ, les mandataires manquent un peu d'expérience, donc
cela prend un peu de temps. Ensuite, les dossiers sont acheminés
à la Société d'habitation du Québec qui doit les
traiter. Des engagements sont pris. On retourne dans les municipalités
et ce n'est qu'après cela que les travaux commencent. Les travaux
doivent être faits, doivent être inspectés et, une fois que
les travaux sont faits, c'est là que la demande de paiement a lieu et
que les fonds sont finalement déboursés. Alors, il peut se passer
un grand nombre de mois entre le moment où on annonce le programme et le
moment où les sommes sont déboursées. C'est pour cela que,
pour Loginove, après un an d'exploitation, un an après l'annonce
du programme, on n'avait dépensé que 4 100 000 $ sur une
enveloppe de 34 000 000 $. Il est assez difficile, comme je l'ai dit au
député, de donner les chiffres exacts aujourd'hui, mais je pense
qu'on pourra les lui donner dans les jours qui viennent.
M. Paré: Est-ce que le ministre peut nous confirmer
maintenant que les nouvelles formules, a la suite des plaintes qu'il y avait
eu, sont maintenant disponibles partout, pour
tous les genres d'aide, que ce soit propriétaire bailleur,
propriétaire locataire ou le volet pour personnes
handicapées?
M. Bourbeau: On me dit que toutes les formules sont
distribuées à tous les mandataires. Si le député le
veut, je peux déposer ici des formules de demande d'aide a la
Société d'habitation du Québec pour ses fins. Il pourra
s'en servir dans son comté de Shefford.
M. Paré: II s'agit bien des nouvelles formules, des
dernières qui sont disponibles, dont on peut servir maintenant pour
faire des demandes?
M. Bourbeau: M. le Président, ce sont les nouvelles
formules, les dernières, et elles sont disponibles depuis un mois.
M. Paré: Vous dites qu'elles sont disponibles, dans les
municipalités, depuis un mois?
M. Bourbeau: On me dit qu'elles étaient déjà
disponibles, dans les municipalités, à la mi-mai.
M. Paré: D'accord. Je viens d'avoir les nouvelles
formules. C'est évident que je n'ai pas passé au travers en
quelques secondes, mais vous savez très bien qu'il y a une foule de
plaintes qui nous ont été rapportées par les gens. Je peux
vous citer un exemple entre autres: La MRC du Fjord-du-Saguenay demandait, dans
une résolution, en mars 1987 - cela ne fait pas longtemps - je vais la
lire pour montrer à quel point cela englobe tout le milieu ou, en tout
cas, une grande partie: "Que la corporation municipale de Saint-Ambroise donne
son entier appui au mémoire préparé par l'Association des
coordonnateurs municipaux du Québec concernant le programme d'aide
à la restauration Canada-Québec et appuie également la
démarche entreprise par l'association auprès des hautes instances
gouvernementales et, à ce chapitre..." Là, elle demande un nombre
considérable de modifications. Est-ce qu'on a tenu compte de l'ensemble
des modifications et, entre autres, est-ce qu'on a baissé les seuils? Je
vais vous donner un exemple. En plus de permettre plus de travaux... Parce que
les exemples qui m'étaient donnés étaient presque
incroyables, si on perce une nouvelle porte nécessaire, par exemple, ou
qu'on agrandit une porte, pour être capable d'installer des escaliers
plus larges ou un ascenseur pour une chaise roulante, on n'a pas le droit de
mettre de cadrage et de peinture, cela allait presque jusque là. Est-ce
qu'on a rendu le programme plus logique? Est-ce qu'on tient compte maintenant
davantage de l'évaluation réelle? Je vais vous donner un cas,
à Granby, un monsieur a demandé une aide, a fait faire une
estimation par l'entreprise qui va effectuer les travaux. Cela montait à
17 670 $ et, après examen, on lui dit que nous... Non pas le montant
qu'on est prêts à donner, mais l'évaluation des coûts
avant le calcul du montant admissible, on dit que l'évaluation n'est pas
de 17 670 $ mais de 11 127 $. Dans la nouvelle formule est-ce qu'on tient
compte davantage de l'évaluation réelle des coûts?
M. Bourbeau: Comme le député de Shefford le sait,
le ministre s'occupe personnellement des problèmes d'habitation et
surtout quand ils concernent les commettants du député de
Shefford. En ce qui concerne le dossier de M. Gérard Raymond de
Shefford, j'aimerais d'abord rappeler que la soumission de L'entreprise
Jean-Guy Lemieux Inc. est au montant de 15 468 $ et non pas de 17 670 $, tel
que mentionné dans la lettre que m'écrivait le
député de Shefford. Par ailleurs, le coût des travaux
admissibles reconnus pour fins de subvention est non pas de 9205 $, mais
plutôt de 11 323 $. L'écart constaté reste quand même
important.
Cependant, il convient de rappeler que la liste de coûts
utilisée par la SHQ provient de consultations menées
régulièrement auprès des entrepreneurs et est
ajustée périodiquement en fonction de l'évolution du
marché de la construction. Cette liste correspond à des
matériaux standard et ne vise que des travaux essentiels à une
juste remise en état des bâtiments. Or, dans le présent
dossier, celui dont vous parlez, certains éléments
présentent des écarts importants par rapport à la liste.
À titre d'exemple, les coûts des fenêtres et des qarde-corps
sont respectivement de 6565 $ et de 2698 $ selon la soumission, alors que nos
devis détaillés reconnaîtraient 4454 $ et 1915 $. (20 h
45)
Vous vous souviendrez sans doute, M. le député, que le
programme PARCQ vise principalement à remettre en état la partie
du stock immobilier la plus détériorée, laquelle est
généralement occupée par les ménages les plus
démunis. C'est pourquoi notre intervention en matière de
rénovation ne vise qu'à subventionner les travaux essentiels pour
rendre les bâtiments conformes à des normes acceptables de
salubrité et de sécurité.
À la lumière du montant accru de travaux admissibles dont
je viens de parler, je crois quand même qu'il y aurait
intérêt à ce que votre commettant examine à nouveau
avec la municipalité les possibilités concrètes de
réalisation de son projet de restauration.
Voilà, M. le député, l'essentiel d'une lettre que
je vous ai écrite et que je vous transmettrai ces jours-ci, si vous ne
l'avez pas déjà reçue, et qui fait en sorte que,
probablement, votre commettant de même
que vous-même serez satisfaits de l'Intervention que vous avez
faite auprès du ministre responsable de l'Habitation.
M. Paré: Merci beaucoup, M. le ministre. Je ne pensais pas
régler un cas de comté. Je le prenais comme exemple, mais avoir
su, j'en aurais apporté plus que cela.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Paré: Je ne vous dis pas que je suis tout à fait
satisfait, par contre, de la réponse, mais au moins, que j'en ai une et
que vous puissiez la déposer ce soir, c'est satisfaisant.
Peut-être pouvez-vous donner une réponse aussi à des
gens qui vous ont écrit. Ce n'est pas un cas de mon comté. Des
gens qui ont été informés des montants qu'ils vont pouvoir
toucher - je parle de mandataires -pour l'enveloppe budgétaire de 1987.
Les gens dénoncent le fait que ce ne soit pas suffisant. Faire une
promotion... Je vais vous donner un exemple. Faire la promotion du programme,
c'est un peu embêtant pour une municipalité qui dît, surtout
quand on va dans les petites municipalités à l'extérieur
de Montréal et de Québec où ce sont des
propriétaires è 70 % ou 80 %: Vous avez droit jusqu'à 5000
$ d'aide pour des rénovations. La municipalité va se lancer
à faire la promotion d'un programme et l'enveloppe budgétaire
pour le propriétaire occupant... Je vais prendre des exemples!
Kénogami, 6000 $ de disponibles; Larouche, 5000 $; Tremblay, 5000 $. Si
je vais plus à l'intérieur de ce qu'on appelle le budget rural,
pour dix municipalités, il y a 50 000 $ de disponibles. Je vais vous la
nommer, c'est dans la MRC du Fjord-du-Saguenay. Je prends un exemple hors de
mon comté pour ne pas que vous disiez que je veux régler mes
problèmes personnels. 5000 $ pour une municipalité pour un
programme qui, b une seule personne, peut donner 5000 $. Est-ce que vous avez
l'intention de réviser vos chiffres à la hausse?
Une voix: Très généreux!
M. Bourbeau: M. le Président, l'ancien gouvernement avait
une enveloppe qui n'était pas supérieure à celle que nous
avons. La seule différence, c'est qu'il limitait les crédits
à un certain nombre de municipalités privilégiées
et laissait complètement le reste des municipalités du
Québec dans, si je puis dire, le dénuement. Nous avons
considéré qu'il n'était pas juste et équitable que
102 municipalités qui avaient eu le bonheur -pour quelle raison, je ne
le sais pas - d'être admises, puissent se partager un budget qui
était à peu près équivalent, si on compare Loginove
et PAREL au budqet actuel - on me dit que c'est un peu moins - et que toutes
les autres municipalités du Québec n'aient droit à
absolument rien, en ce qui concernait Loginove du moins. Nous avons
pensé qu'il était plus équitable de répartir le
budget sur l'ensemble des municipalités du Québec. Bien
sûr, cela veut dire que chaque municipalité en a un peu moins. Par
contre, tout le monde est traité sur le même pied. C'est une
question de choix, mais je dirai qu'au chapitre des allocations de
crédits, nous dépensons même plus que l'ancien
gouvernement. Je dirais que nous répartissons mieux les allocations.
M. Paré: Je vais vous expliquer, M. le ministre - parce
que vous avez dit que vous ne saviez pas pourquoi - pourquoi Loginove existait
seulement dans 108 municipalités. C'est qu'on n'a jamais réussi
à convaincre le gouvernement fédéral d'étendre le
programme PAREL à l'ensemble des municipalités. Je me rappelle,
de 1981 à 1985, avoir écrit régulièrement, autant
à Ottawa qu'à Québec, mais particulièrement
à Ottawa, pour essayer d'appuyer des résolutions municipales de
presque l'ensemble des municipalités de mon comté, parce que j'en
avais seulement une qui était admissible au programme PAREL et que les
autres en avaient aussi besoin et avaient le goût de l'utiliser. C'est la
raison pour laquelle on en avait seulement 108, malheureusement. Que cela soit
étendu à l'ensemble des municipalités du Québec,
j'ai assez crié pour cela et j'en suis très satisfait et
très content. Ce n'est pas cela l'affaire. Là où je dis
que c'est un peu moins satisfaisant, c'est qu'on multiplie à peu
près par quinze le nombre de municipalités et, ensuite, on
saupoudre la même enveloppe un peu partout. Cela donne les
résultats qu'on a présentement. Pour chaque municipalité,
c'est, bien sûr, de réussir à obtenir 100 % et
j'espère qu'on y va au moins réussir - ce n'était pas
parti pour cela - à dépenser l'enveloppe cette année. Si,
dans une municipalité, on a 5000 $, il s'agit d'avoir un bon cas et on
les a dépensés. Je ne sais pas si on va réussir partout.
Si on ne réussit pas, j'espère que vous allez faire le transfert
à l'automne. La réalité, c'est cela. On a saupoudré
la même enveloppe. Je vous dis qu'on aurait dû augmenter
l'enveloppe, si on avait vraiment voulu montrer qu'on avait une
préoccupation de rénovation pour les plus démunis.
J'aurais une autre question encore sur les formules que je n'ai pas eu
le temps de lire, parce que je vous écoute. Je veux avoir les
réponses pour ne pas reposer les mêmes questions. Est-ce
qu'à l'intérieur des formules, on a aussi changé un autre
critère qui faisait partie des demandes d'à peu près tout
le monde, soit de changer le seuil de revenu admissible? Est-ce qu'il a
été augmenté?
M. Bourbeau: M. le Président, il y a quand même deux
points. Le député a commencé par dire qu'on saupoudrait.
Je vais répondre à cela, parce que le député a
tiré sa conclusion et puis est passé à autre chose.
L'ancien gouvernement, s'il avait obtenu, selon ce que dit le
député de Shefford, l'autorisation de son partenaire
fédéral pour répartir entre un plus grand nombre de
municipalités les fonds disponibles, se serait retrouvé dans la
même position que celle où nous sommes présentement. En
répartissant les crédits totaux de Loginove et de PAREL, urbain
et rural, dans l'ensemble des municipalités du Québec - on avait
un budget de 64 000 000 $ en 1985-1986 - on aurait eu des sommes à peu
près identiques à celles que nous avons aujourd'hui et même
je dirais un peu moins, puisque aujourd'hui, nous avons un budget de 70 000 000
$ par rapport à 64 000 000 $ à cette époque-là. Ce
que je disais tout à l'heure est tout à fait exact, on
s'était contenté de 102 municipalités; on avait donc
concentré les fonds entre un petit nombre de municipalités. Mais
si vous aviez été capables de convaincre vos partenaires
fédéraux de l'étendre à l'ensemble des
municipalités du Québec, vous auriez fait en sorte de
réduire pour chaque municipalité le montant disponible. Dans le
fond, ce qui compte... Le député tient un langage double, si je
peux dire. Le député nous dit, d'une part: C'est facile à
dépenser 70 000 000 $, puisque vous avez une petite somme d'argent pour
chaque municipalité. D'autre part, tout à l'heure, il nous
disait: Vous ne réussirez pas à dépenser l'enveloppe. Il
faudrait que le député se branche. En répartissant dans
l'ensemble du territoire, c'est facile, je pense qu'il n'y a pas de
problème; on va réussir. Si on réussit, avec les
critères que nous avons présentement et pour lesquels nous avons
abaissé les seuils, on aura réussi à dépenser 70
000 000 $ dans la restauration en faisant en sorte que ce soit vraiment les
éléments les plus pauvres de la société qui en
auront profité, j'aime à penser qu'on aura rendu un meilleur
service à la population, si on a pu trouver des preneurs qui ont des
seuils de revenu inférieurs, que si ceux qui en
bénéficient ont des seuils de revenu plus impartants.
Pour ce qui est de la deuxième question du député,
les seuils de revenu -c'est de cela dont le député parlait - cela
fait partie justement des irritants majeurs dont j'ai parlé tout
à l'heure. Nous avons déjà réglé au
printemps un certain nombre d'irritants mineurs, parmi lesquels je pourrais
mentionner: la liste des travaux et des prix reconnus par la SHQ, le calcul des
loyers maximaux, la répartition du coût des travaux à
l'intérieur d'un bâtiment mixte, les zones inondables, pour n'en
nommer que quelques-uns. Comme je le disais précédemment, le
président de la SHQ a écrit récemment au directeur
général de la SCHL pour lui faire part de nos demandes de
modifications en ce qui concerne certains irritants que nous avons
appelés majeurs. Parmi ces irritants, se trouve en tête de liste
l'exigence de l'application des seuils de revenu, ce qui nous apparaît
redondant à l'échelle de ta subvention. Si nous pouvions en venir
rapidement à une entente avec la SCHL à ce sujet-là, nous
pourrions faire en sorte de ne pas avoir ces seuils de revenu pour qualifier
les demandeurs.
M. Paré: Comme le ministre l'avait déjà
laissé entendre, est-ce qu'il fera en sorte que les règlements
municipaux primeront? Il y a des municipalités qui ont des
règlements municipaux. Il avait été question de ça
à un moment donné. Je ne me rappelle pas quelle
municipalité avait fait une objection là-dessus. Là
où il y a des règlements municipaux en matière
d'habitation, est-ce qu'on va faire primer ces règlements? Je ne me
souviens plus de quelle municipalité.
M. Bourbeau: Mais primer quoi?
M. Paré: Primer les critères qui apparaissent dans
les formules ici.
M. Bourbeau: J'ai peine à comprendre ce que veut dire
exactement le député, ce que signifie sa question.
Les travaux qui doivent être effectués pour qualifier un
immeuble au programme PARCQ doivent respecter les exigences minimales du Code
national du bâtiment. Si une municipalité a des exiqences qui sont
plus importantes que le Code national du bâtiment, forcément,
c'est le règlement municipal qui s'applique.
M. Paré: Donc, si, pour une question de
sécurité, le feu ou autre chose, la municipalité a des
critères plus élevés, ce sont les règlements
municipaux qui primeront. Est-ce qu'on va en tenir compte dans
l'évaluation des coûts admissibles?
M. Bourbeau: Les normes du programme ont été
déterminées en collaboration avec la Société
canadienne d'hypothèques et de logement et on ne peut pas faire varier
les normes d'une municipalité à l'autre. En principe, les
montants qui peuvent être payés pour les travaux sont ceux
reconnus en vertu des ententes avec la SCHL. À moins d'un cas
spécial qui pourrait faire l'objet d'une étude spéciale,
il n'est pas prévu d'ajouter des montants pour une municipalité
qui, dans ses propres règlements, aurait des exiqences
supérieures au Code national du bâtiment, par exemple. (21
heures)
M. Paré: Donc, vous me dites que ce sont les normes qui
apparaissent là-dessus, même si ce sont des normes minimales, et,
si une municipalité a des normes qui vont au-delà de cela, qui
oblige pour les rénovations à des coûts
supplémentaires, on n'en tiendra pas compte dans l'évaluation
pour déterminer le montant de la subvention.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais préciser
un peu la réponse que j'ai faite précédemment, Lorsque,
dans un cas donné, la soumission qui est présentée est
plus élevée que les devis de base reconnus par la SHQ et la SCHL,
il y a une possibilité d'un écart maximal de 15 % entre le
montant de base qui est reconnu et les montants des soumissions, de sorte que,
si une municipalité avait des exigences supérieures aux normes de
base, on pourrait subventionner dans ce cas jusqu'à une proportion de 15
% de plus que le montant de base.
Cette modification, si je peux dire, a été rendue possible
et a été annoncée en avril dernier. Cela faisait partie de
ce que j'ai appelé précédemment les irritants mineurs qui
ont été corrigés et cette correction a été
annoncée aux mandataires.
M. Paré: Est-ce que vous regardez encore vos papiers? Non.
C'est complet sur cela. D'accord.
J'aimerais savoir quelque chose. Vous disiez tantôt, quand on a
parlé des mandataires, qu'il y en avait encore huit qui causent
problèmes. S'il y en a huit, est-ce qu'on pourrait savoir lesquels?
M. Bourbeau: M. le Président, parmi ces cas particuliers,
il y a les villes de Sherbrooke et de Québec qui, semble-t-il, attendent
des modifications aux paramètres du programme avant de le livrer. On me
dit qu'elles continuent à offrir le service quand même.
Québec, entre autres, n'agit qu'avec deux inspecteurs pour un budget de
2 800 000 $.
D'autre part, les villes de Sainte-Foy et de Montréal-Est se sont
désistées. C'est leur privilège, M. le Président.
On ne peut pas les forcer à recevoir le programme.
Dans la MRC L'Assomption, il semble que les municipalités de Le
Gardeur, L'Épiphanie et Repentigny signeraient des protocoles
individuels avec la Société d'habitation du Québec, alors
que les six autres municipalités entendent confier à la MRC
L'Assomption le rôle de mandataire.
Comme le député peut le voir, nous avons beaucoup de
souplesse avec les mandataires. Lorsqu'à l'intérieur d'une MRC
les municipalités ne font pas consensus, la MRC peut livrer le programme
pour un certain nombre de municipalités qui le désirent et, quant
aux autres, on peut signer un protocole d'entente individuel avec elles ou
elles peuvent se regrouper.
D'autre part, la MRC Le Val Saint-François ne semble pas
intéressée à agir à titre de mandataire. Les
municipalités membres de cette MRC établiront, avec semble-t-il,
deux ou trois regroupements et chacun signera un protocole avec la SHQ. Je
pourrais même donner au député le nom de ces regroupements,
à moins qu'il ne le demande. J'ai ici les noms des municipalités
membres de cette MRC Le Val Saint-François.
M. Paré: On doit y considérer probablement une
vingtaine de municipalités.
M. Bourbeau: À titre d'exemple, un premier regroupement
comprendra Valcourt ville, Valcourt canton, Sainte-Anne-de-Larochelle, Racine,
Brome-Gore, Brompton-Gore et Maricourt. C'est la municipalité de
Valcourt qui va agir è titre de mandataire pour ce groupe. Dans un
deuxième cas, Bromptonville, Brompton canton et Stoke, c'est la
municipalité de Bromptonville qui va agir à titre de mandataire
pour ce regroupement, etc.
M. Paré: Est-ce que vous voulez me dire qui sera
mandataire pour le troisième groupe, puisque c'est en trois groupes
d'après ce que vous me dites?
M. Bourbeau: Pour Cleveland canton, le village de Melbourne et
Melbourne canton, c'est la municipalité de Cleveland canton qui va agir
à titre de mandataire de ce regroupement et un quatrième
regroupement concerne les municipalités de Saint-Claude, Windsor canton
et Saint-Grégoire-de-Greenlay qui ont accepté le principe de se
reqrouper. Maintenant pour les autres municipalités de cette MRC, la
situation est la suivante. La municipalité de Kingsbury a soumis une
demande pour se regrouper avec la ville de Richmond, demande qui sera
acceptée par cette ville, semble-t-il. Finalement, les
municipalités de Saint-François-Xavier-de-Brompton,
Saint-Denis-de-Brompton, Lawrenceville et Bonsecours désirent signer un
protocole individuel avec la société et elles ont
été informées qu'elles pourront le faire. Comme vous
voyez, M. le député, il y a une très grande souplesse au
sein de la SHQ et on tente de s'adapter à la conjoncture locale.
M. Paré: Toujours dans le programme PARCQ, nous avons
dénoncé et avec raison, je pense - la preuve, c'est que vous avez
dît que vous étiez pour regarder à nouveau ce qu'il y avait
possibilité de faire - le fait qu'on ait pénalisé les
personnes handicapées du Québec en faisant passer l'aide au
logement de l'Office des personnes handicapées du Québec à
la Société
d'habitation du Québec. Le programme est beaucoup moins
généreux et beaucoup plus limitatif, il tient compte des revenus
avec un maximum, alors qu'à l'office, on avait une préoccupation
qui était très sociale d'aide aux personnes les plus
démunies, les handicapés. Et, maintenant, c'est plus une vision
en fonction des bâtisses et de la rénovation. On a limité
l'aide non seulement au niveau des montants, mais on a limité l'aide en
fonction des revenus disponibles. Donc, on peut en faire beaucoup moins et il y
a un maximum. Je me rappelle le débat que cela avait occasionné
et on demandait que cela retourne à l'Office des personnes
handicapées du Québec. Comme il a été dit qu'on
était pour garder cela à la société...
Une voix: Avez-vous demandé si... Une voix:À l'ordre, M. le député.
Le Président (M. Rochefort): Voulez-vous la parole, M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Messier: J'ai été remis à l'ordre par mon
président de caucus, cela va. Merci.
Le Président (M. Rochefort): J'espère que cela va
avoir de l'influence pour au moins deux heures et trente-cinq...
M. Messier: Quelques minutes seulement.
Le Président (M. Rochefort): Vous pouvez poursuivre, M. le
député de Shefford.
M. Paré: Donc, on a décidé de le maintenir
à la Société d'habitation du Québec, sauf que selon
une question qu'on vous avait posée l'automne dernier il devait y avoir
un comité ministériel de formé entre votre
ministère et le ministère de la Santé et des Services
sociaux pour essayer de trouver une façon de répondre mieux aux
personnes handicapées du Québec. Est-ce qu'il y a une entente de
conclue et c'est quoi?
M. Bourbeau: M. le Président, je dois dire que le
député de Shefford fait erreur en ce sens qu'il nous dit que,
l'an dernier, c'était l'OPHQ qui livrait les programmes pour les
handicapés et que, maintenant, c'est la Société
d'habitation du Québec qui le fait. Or, ce n'est pas exact, parce que
l'Office des personnes handicapées du Québec continue, exactement
comme il le faisait dans le passé, à s'occuper des travaux
d'adaptation du domicile. Le budget de l'OPHQ était l'an dernier de 2
400 000 $. Il vient d'être porté à 4 000 000 $. Il avait
été porté de 2 400 000 $ à 4 000 000 $ et, pour
l'année courante, on me signale que pour les trois premiers mois le
budget est de 1 250 000 $. Comme le dit le député, un
comité est présentement à l'étude pour tenter de
voir comment on pourrait encore améliorer la livraison de ces programmes
d'adaptation du domicile.
Parallèlement à cela, la Société
d'habitation du Québec continue, à l'intérieur du
programme PARCQ, à s'occuper du volet des personnes handicapées
et, dans le budget de cette année, nous avons une enveloppe de 4 600 000
$. Je ne comprends pas pourquoi le député de Shefford dit qu'on
fait moins ou que l'OPHQ a cessé ses activités, puisque ce n'est
certainement pas le cas.
M. Paré: Je n'ai pas dit que l'OPHQ venait de
disparaître du programme. J'ai parlé de transfert de
responsabilité de l'Office des personnes handicapées du
Québec à la Société d'habitation du Québec
en matière de rénovation. Ce n'est pas du tout la même
chose. Que l'Office des personnes handicapées du Québec ait un
budget augmenté, avec les manifestations qu'il y a eu, je le comprends.
Mme Lavoie-Roux a été obligée de l'augmenter. Ce n'est pas
une surprise; tout le monde le sait. Je vous parle du programme PARCQ en
matière de rénovation spécialement adaptée pour les
personnes handicapées. Vous venez de me dire que le comité
ministériel continue à siéger. Cela veut dire qu'il n'y a
pas encore de décision de prise ou de modification d'apportée au
proqramme PARCQ en fonction du volet des personnes handicapées.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne vois pas où le
député voit un transfert de responsabilité, puisque l'OPHQ
faisait ses propres travaux et qu'il continue à les faire.
II n'y a eu aucune modification. Donc, il n'y a eu aucun transfert de
l'OPHQ à la SHQ. En ce qui concerne la SHQ, il s'agit d'un programme
pancanadien qui fait partie du proqramme général PARCQ et qui
permet d'ajouter, à la subvention du programme PARCQ, une subvention
additionnelle de 5000 $ pour les personnes handicapées. On a
haussé les seuils de revenu en ce qui les concerne et c'est une
politique qui est appliquée dans tout le Canada en vertu des ententes
fédérales-provinciales. Lorsque les sommes d'argent ne sont pas
suffisantes, l'Office des personnes handicapées du Québec peut
ajouter le montant nécessaire en vertu des budgets qu'il possède
lui-même. Le comité dont on parlait tout à l'heure, qui
étudie ta problématique des personnes âgées,
devrait, sernble-t-il, déposer son rapport vers la fin du mois de juin
ou au début du mois de juillet.
M. Paré: Je vais reprendre cela, parce qu'on ne s'entend
pas. On n'a pas la même interprétation de la réalité
des choses. Il y a
quelqu'un qui se trompe, parce qu'on dit le contraire. Je dis qu'avant
le programme PARCQ, l'Office des personnes handicapées du Québec
intervenait pour aménager les appartements, les bâtisses, les
résidences, les logements des personnes handicapées et ce, avec
des montants considérables. Cela allait de la baignoire à
l'ascenseur - des ascenseurs montés sur les escaliers ou autrement.
C'était un montant illimité et on ne tenait pas compte du revenu
des personnes handicapées, seulement si leur logement ou leur
bâtisse avait besoin d'améliorations et d'aménagements.
Depuis le programme PARCQ, l'Office des personnes handicapées du
Québec ne fait plus d'interventions au niveau de l'aménagement
des logements. C'est le programme PARCQ. Dans le programme PARCQ, il y a des
restrictions énormes, entre autres, un maximum du montant admissible,
une limite en fonction du revenu gagné par la personne handicapée
et ce n'est pas pour tous les travaux. Il y a eu des plaintes là-dessus
au point où je ne comprendrais pas si ce n'était pas pour cela -
au point qu'un comité a été mis sur pied et ce
comité doit faire en sorte d'améliorer le volet des personnes
handicapées dans le programme PARCQ pour le rendre au moins un peu plus
semblable ou le rapprocher du service dont les personnes handicapées
pouvaient bénéficier avant le transfert de responsabilité
de l'Office des personnes handicapées à la Société
d'habitation du Québec. Ce comité doit remettre son rapport et je
suppose que c'est en fonction de cela. Quand vous dites que l'Office des
personnes handicapées du Québec peut ajouter un montant advenant
qu'une personne handicapée ait des besoins supplémentaires, oui,
mais pas en fonction de l'aménagement du logement. J'ai compris que cela
relève maintenant du programme PARCQ. Si je me trompe, dites-moi
où. (21 h 15)
M. Bourbeau: M. le Président, je ne vois pas vraiment en
quoi la situation est si dramatique que cela, parce que, autrefois, il n'y
avait qu'un seul intervenant, c'était l'OPHQ. Aujourd'hui, il y en a
deux; tant mieux. S'il y en avait quatre, ce serait encore mieux. L'OPHQ
continue ses interventions et la Société d'habitation du
Québec, en vertu du nouveau programme PARCQ, a obtenu des crédits
dont 50 % viennent du gouvernement fédéral. Tant mieux encore et
elle agit également, sur le territoire, pour tenter d'adapter les
résidences a la condition propre des handicapés. J'applaudis, M.
le Président. Plus il y aura d'intervenants dans le milieu qui viendront
en aide aux handicapés, plus on améliorera la qualité de
vie de ces gens-là.
M. Paré: Comment faites-vous le parallèle avec ce
que vous êtes en train de dire: Tant mieux s'il y a deux intervenants
pour aider les handicapés, alors que vous étiez bien content
tantôt de dire que PARCQ vient diminuer le nombre des intervenants et des
programmes pour les unifier en un seul? II faudrait aussi être constant.
Si on veut simplifier pour le propriétaire occupant ou le
propriétaire bailleur en diminuant et en ayant un guichet unique, comme
vous le disiez tantôt, pour quelle raison pour les personnes
handicapées qui sont encore plus mal prises que les citoyens normaux,
est-ce mieux d'avoir là deux intervenants, alors que l'Office des
personnes handicapées du Québec - non pas que la SHQ ne fasse pas
une bonne "job" je l'ai toujours dit, j'étais content qu'elle ait plus
de responsabilités, mais il y a l'expertise de l'Office des personnes
handicapées qui doit, de toute façon, intervenir auprès de
ces qens, puisqu'il a une évaluation à faire tant au niveau
physique de ces gens-là, de leur santé, que de leur
intéqration, de leur réinsertion - a la préoccupation
humaine et sociale de ces gens-là? On sait très bien que pour
réhabiliter il faut au moins donner la capacité physique
d'être autonome, à tout le moins, chez soi.
C'est ce qu'on a demandé et on est prêt à le
demander encore et je pense que ce serait l'idéal: les personnes
handicapées du Québec mériteraient d'avoir, elles aussi,
un guichet unique qui serait l'Office des personnes handicapées du
Québec. Premièrement, simplification, deuxièmement,
à cause de la préoccupation donnée par les intervenants
dudit office à l'individu comme tel et non pas en fonction d'un
investissement matériel et, surtout, parce que c'était plus
payant pour les gens individuellement quand on relevait de l'office.
M, Bourbeau: C'est sûr que, si on peut en venir un jour
à avoir un guichet unique, c'est toujours préférable. Ce
que j'ai dit pour le regroupement des programmes Loginove et PAREL en un
guichet unique qu'est le programme PARCQ, ça vaut également pour
le traitement à donner au problème de l'adaptation des logements
des handicapés.
Il faut quand même considérer que le programme PARCQ est un
nouveau programme qui vient de démarrer, dont les crédits
proviennent à 50 % du gouvernement fédéral et que nous
avions déjà sur le terrain l'Office des personnes
handicapées du Québec qui, depuis de nombreuses années,
s'affairait à livrer des interventions pour les handicapés. Le
comité qui, présentement, étudie cette question-là,
pourra possiblement faire des recommandations. Il faut quand même
réaliser que dans le cas de l'OPHQ, ce ne sont que des fonds
québécois. Dans le
cas du programme PARCQ, c'est un programme conjoint qui est régi
par une entente fédérale-provinciale. Ce sont donc deux sources
de financement différentes et il n'est pas toujours très facile
d'en venir rapidement à un protocole d'entente avec le
fédéral pour prendre une partie du programme PARCQ qui est
déjè un programme conjoint et de jouxter ça avec des
crédits qui viennent du Trésor québécois uniquement
dans le cadre de l'OPHQ.
Qu'il me suffise quand même de dire que, si on regarde la
totalité des crédits disponibles, l'an dernier, en 1986-1987,
l'OPHQ avait un budget de 4 000 000 $ et que cette année son budget pour
trois mois seulement et celui du programme PARCQ font déjà que
nous approchons les 6 000 000 $ pour les handicapés. Je pense que c'est
quand même une augmentation importante.
M. Paré: Parce que ça nous permet d'aller chercher
des fonds à Ottawa, on est mieux, au niveau de la rénovation, de
transférer le programme. Ça semble plus économique pour le
gouvernement parce qu'on partage les coûts, sauf que c'est fait sur le
dos des plus démunis.
Les personnes handicapées qui, pour toutes sortes de raisons
pouvaient avoir jusqu'à 20 000 $ ou 25 000 $... Je ne parle pas
seulement des personnes handicapées de naissance. Une personne devient
handicapée à la suite d'un accident d'automobile, un accident de
travail ou pour toutes sortes de raisons, du jour au lendemain, il faut faire
des rénovations à la maison. Si, à un moment donné,
la personne voulait une réintégration pour s'habituer - c'est
déjà pas drôle, n'est-ce pas de devenir handicapé
à un moment donné - pour ne pas avoir de problèmes
financiers on s'adressait à l'Office des personnes handicapées et
on pouvait faire les aménagements requis. Maintenant, il y a un maximum.
Si, en plus, il y a un montant de revenus, on va limiter parce qu'on sait
très bien que dépassé, je pense, 23 000 $ de revenu brut
par année, pour les personnes handicapées c'est zéro
d'aide dans le programme PARCQ.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit de deux programmes
différents. Je suis un peu moins familier avec le programme de l'OPHQ
parce que cela ne relève pas de ma responsabilité. Mais on me dit
qu'en vertu de ce programme il n'y a aucune limite des montants payables, ni de
seuil de revenu. On m'indique également que tous les accidents du
travail font l'objet de subventions de la part de la CSST en dehors des
programmes dont on parle présentement.
Il n'y a que le programme PARCQ où il y a des seuils de revenus
puisque c'est un programme pancanadien; les seuils ont été
haussés de façon substantielIe. On va jusqu'à 33 000 $ de
revenu. Il s'agit de se demander, puisque ce sont des fonds publics qui sont
affectés aux handicapés, jusqu'à quel point - je ne parle
pas du programme PARCQ. Par exemple, si un handicapé avait des revenus
de 1 000 000 $ par année, cela pourrait arriver, est-ce que ce serait
quand même normal que les fonds publics paient 50 000 $ pour l'adaptation
d'une résidence? Certains pourront dire oui, certains pourraient penser
qu'on devrait quand même considérer un certain seuil de revenus
pour les personnes qui jouissent de ces adaptations de domicile. À ce
moment-ci, je ne veux pas donner personnellement de décision
gouvernementale. Ce n'est pas mon rôle. Je ne suis même pas membre
du comité. Mais ce sont des questions que peuvent se poser les gens du
comité.
M. Paré: Là, on tomberait dans un dossier
différent, ce serait l'universalité des programmes sociaux. Sauf
que je pense que ce n'est pas ici qu'on va toucher à cela, ce soir. Et
heureusement à part cela parce que je vais vous dire qu'avec tes limites
qu'on a mises sur le programme PARCQ ce serait inquiétant.
Donc, je pense qu'à la vitesse où cela va, si on veut
toucher à d'autres dossiers, je proposerais qu'on aille maintenant dans
le dossier concernant les HLM.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Gouin.
Les HLM
M. Rochefort: Merci, M. le Président. Ce matin, le
ministre responsable de l'Habitation, dans une de ses répliques au
député de Shefford, lui a dit que, compte tenu de sa performance
remarquable, exceptionnelle, le député de Shefford aurait
dû le féliciter pour le travail qu'il a accompli au cours de
l'année qui vient de s'écouler.
Ce n'est sûrement pas le mandat que les gens de Gouin m'ont
donné, M. le Président. Je voudrais bien que le ministre nous
explique ce qui fait que les qens de Gouin semblent tout à coup
être tombés sur la liste noire du ministre de l'Habitation en
matière de HLM?
M. Bourbeau: M. le Président, je dois corriqer le
député de Gouin. Le gens de Gouin ne sont pas tombés sur
une liste noire du ministre responsable de l'Habitation parce qu'il n'y a pas
de liste noire présentement. Mais je dirai au député de
Gouin que les gens de Gouin sont tombés sur la liste noire du
député de Gouin alors qu'il était ministre responsable de
l'Habitation. Cela, c'est la réponse. Quand le député de
Gouin était ministre responsable de l'Habitation c'est à
ce moment qu'il a été victime d'un détournement de
HLM de sorte que les HLM avaient été mis de côté
dans le passé par l'ancien gouvernement pour le comté de Gouin.
Et Dieu sait qu'il y en avait eu beaucoup. L'ancien gouvernement avait
été très généreux à l'endroit du
comté de Gouin pour faire en sorte de mettre en banque, si je peux dire,
des HLM pour l'avenir. Sauf que c'est comme si le député de Gouin
avait gaspillé son trésor. It avait en banque une somme d'argent
et il ne l'a pas utilisée. Or, pendant qu'il dormait ou qu'il faisait
autre chose, certains sont venus subtiliser son argent, la fin de ses HLM, Ces
HLM ont été, en vertu d'autorisations données soit par le
député de Gouin ou peut-être par ses
prédécesseurs ministres responsables de l'Habitation,
détournés vers d'autres comtés. Je citerai, par exemple,
le comté de Crémazie où on ne devait pas en construire
d'après les autorisations gouvernementales, mais où on a
laissé construire 72 unités qui ont été soustraites
de la banque de Gouin; dans D'Arcy McGee, 66 unités; dans Laurier, 95
unités; dans le comté de Rosemont, par exemple, comté
privilégié entre tous par l'ancien gouvernement, 231
unités ont été construites en plus de ce qui avait
été autorisé par les décrets gouvernementaux. Tout
cela devait être pris quelque part. Où est-ce que cela a
été pris? Essentiellement, dans la banque qui avait
été constituée pour le comté de Gouin et,
également, je dois dire dans la banque constituée par le
comté de Dorion. Ce sont les deux comtés qui, vraiment, ont fait
les frais de ce que j'appellerais le détournement de HLM.
Je n'y suis pour rien, je n'étais pas là; je
n'étais pas ministre responsable de l'Habitation. Possiblement qu'on
pourrait demander au député de Gouin de nous expliquer ce qui
s'est passé.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Sûrement, je vous remercie, M. le
Président. Dans un premier temps, j'expliquerai - puisqu'on joue au
rôle des questions et réponses, je suis en train de
répondre au député - au ministre que si plusieurs HLM ont
été planifiés dans le comté de Gouin dans le
passé, comme dans le comté de Dorion, c'est qu'il s'agissait de
comtés qui avaient été négligés de 1970
à 1976, puisque, par exemple, dans le comté... Bien, on va au
moins écouter, puisqu'il semble que vous vouliez recevoir une certaine
information sur ce qui se passe dans Gouin, cela va peut-être vous
éclairer pour prendre vos décisions dans l'avenir.
Dans le comté de Gouin, le 15 novembre 1976, il n'y avait pas
encore une seule unité de HLM qui avait été construite
dans ce comté. Donc, l'objectif, c'était de rattraper les
retards. Aucune unité de HLM, alors que, juste à titre
d'illustration, il y a 50 $ de différence de revenu annuel moyen par
habitant dans Gouin par rapport à celui dans Maisonneuve. Donc, il ne
s'agit pas du comté du boulevard Gouin, pour être précis,
pour informer tous les membres de la commission qui s'intéressent
à cette question.
C'est ce qui a expliqué que plusieurs HLM ont été
planifiés dans cette circonscription électorale pour permettre de
rattraper les retards accumulés et de donner des HLM à cette
population. Si, effectivement, il y a eu une banque non utilisée, il y a
donc eu possibilité de constituer une banque - ses fonctionnaires sont
très au courant - c'est qu'il y a eu, à certaines
périodes, des problèmes de disponibilité de terrains pour
localiser les HLM, mais pas de problème de demandes de personnes qui
étaient en attente pour obtenir des HLM. Et, comme la pratique le veut
et le voulait sous l'ancien gouvernement et le veut encore aujourd'hui sous le
présent gouvernement, lorsque les unités ne sont pas construites,
elles sont gardées en banque jusqu'à ce qu'un terrain se
libère ou jusqu'à ce qu'une entente soit réalisée.
D'ailleurs, je rappellerai au ministre de l'Habitation qu'à deux
reprises, il avait pris l'engagement formel de respecter intégralement
la programmation antérieure laissée en plan par l'ancien
gouvernement. Ce ne sont pas des engagements qu'il avait pris dans les
corridors, il a pris cela notamment ici, il y a un an, à l'occasion de
l'étude de ses crédits en commission parlementaire. Il avait
repris cet engaqement à l'Assemblée nationale.
Troisièmement, je dirai au ministre de l'Habitation que s'il a
l'intention de discuter des changements de programmation, des unités de
HLM construites ailleurs que là où elles avaient
été programmées, on va prendre son propre document qu'il
nous a produit, daté du 30 avril 1987, on va calculer... En 1986, c'est
vous qui étiez ministre de l'Habitation? On se comprend bien
là-dessus.
M. Bourbeau: En principe, oui, M. le Président.
M. Rochefort: Oui, en principe et en pratique; on se comprend sur
la pratique. Alors, si on prend les engagements SHQ à la SCHL, dans son
document daté de 1986, dans des comtés où effectivement il
y avait déjà surplus ou que cet engagement créait surplus,
je dirai au ministre de l'Habitation actuel qu'il a fait construire 207
unités de HLM dans une autre circonscription électorale que
là où elles avaient été planifiées, dans la
programmation que, pourtant, il avait promis formellement, ici il y a un an, de
respecter
intégralement. Je lui donnerai la liste, parce que j'ai
étudié ses documents. Il y a eu 207 unités qui ont
été construites dans des comtés ailleurs que là
où elles avaient été planifiées et qui
étaient ou qui devenaient en surplus par ces constructions. Donc, plus
que ce qui avait été planifié. Pourtant, le ministre nous
avait bien dit qu'il respecterait cela intégralement. Or, si c'est le
genre de discussion que le ministre veut faire, je suis prêt à
faire les discussions sur les détournements quand il voudra. Il va nous
en expliquer au moins pour 207. (21 h 30)
D'autre part, M. le Président, je dirai au ministre que si,
effectivement... J'ai renoté son nouveau chiffre parce que cela
évolue progressivement. C'est assez précis on parle de chiffres,
et je pense que c'est important...
M. Bourbeau: Je vous écoute attentivement.
M. Rochefort: Si effectivement - je reprends son expression, si
j'ai mal compris, qu'il me le répète parce que cela fait bien des
fois qu'il me dit et je le relis en Chambre etc. - il y a eu 231 unités
de trop construites dans Rosemont... Est-ce cela que vous nous avez dit
tantôt?
M. Bourbeau: Plus qu'autorisé par les décrets.
M. Rochefort: C'est cela, donc, de plus que prévu, donc,
en surplus de ce qui avait été programmé. De plus, si ce
n'est pas en surplus de ce qui avait été programmé... De
toute façon, je m'adresse au ministre, pour l'instant, M. le
Président. Alors, s'il y a eu 231 unités de construites en plus
de ce qui avait été programmé pour le comté de
Rosemont, est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi il décide
d'en construire 93 dans son solde de programmation antérieur à la
programmation qu'il vient de réaliser? Là, je vais l'aider
à me suivre. Dans la lettre qu'il a envoyée à l'ensemble
des membres de l'Assemblée nationale, en janvier, pour nous annoncer les
bonnes, dans certains cas, et les mauvaises nouvelles, dans d'autres, il y
avait un document annexe sur une feuille 8 1/2 pouces à l'horizontal qui
faisait le point et qui reprenait l'ensemble des quelque 3300 unités
comprenant la nouvelle programmation et les soldes antérieurs. Est-ce
que vous resituez ce document, M. le ministre? Dans ce document, pour la zone
11, Montréal métro, au bas de la page on retrouve:
Montréal-182 Casgrain - c'est le nom d'un projet - comté de
Rosemont - 69 personnes PA. Cela doit être personne âgée. On
retrouve, deuxièmement, Montréal-191, Vimont, Rosemont-24
familles. Cela ferait 93. Que le ministre nous explique donc. S'il dit qu'il y
a eu trop de logements de construits dans Rosemont, comment peut-il
prétendre qu'il y a une banque d'un solde à construire dans
Rosemont de 93 unités de logement? C'est une question précise
à laquelle je voudrais qu'il nous donne une réponse. Je pense que
c'est important. Également, qu'il nous explique donc pourquoi il a
détourné 207 unités de HLM dans l'année 1986
ailleurs que dans les comtés où elles avaient été
prévues, mettant ces comtés en surplus de réalisation par
rapport aux programmations, si c'est le terrain sur lequel il veut faire la
discussion entourant la banque de logements du comté de Gouin.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Gouin a touché à plusieurs sujets. Je vais les prendre un par un.
Je ne voudrais quand même pas en oublier. Je me suis
présenté ici avec l'intention de dire toute la
vérité et seulement la vérité. Dans Rosemont, je
constate qu'en vertu des décrets qui avaient été
autorisés par le gouvernement, on a construit, sous l'ancien
qouvernement, 231 unités de plus que ce qui avait été
autorisé. Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas des besoins dans Rosemont.
Je ne dis pas que Rosemont ne devrait pas avoir d'autres HLM. Il peut y avoir
des besoins infinis dans Rosemont. Tout ce que j'ai dit, c'est que, sous
l'ancien gouvernement, on a excédé les autorisations des
décrets. De là à dire qu'on ne devrait plus en faire,
c'est un pas que je ne franchirai jamais parce que je reconnais qu'il y a
encore des besoins dans Rosemont. Si nous en avons autorisé d'autres,
c'est parce qu'à ce moment-là, nous avons estimé qu'il y
avait encore des besoins dans Rosemont. Cela ne change pas le fait que, sous
l'ancien gouvernement, on avait fait en sorte de dépasser les niveaux
qui avaient été autorisés par les décrets.
Il y a un autre point. J'ai dit, l'an dernier, ici même, que
j'entendais respecter la programmation telle qu'émise par les
décrets. Ce n'est pas ma faute à moi si, sous l'ancien
gouvernement, on n'a pas respecté les décrets. Les décrets
avaient prévu un certain nombre d'unités de logements devant
être construits dans des comtés. C'est la signature des ministres
responsables de l'Habitation qui indiquait à la ville de Montréal
où devaient se construire les unités sur le territoire de
l'île de Montréal. Il y en avait un certain nombre dans le
comté de Gouin, une banque de 243 devaient se construire dans Gouin,
semble-t-il.
M. le Président, les responsables de l'habitation ont
certainement autorisé des modifications à cela, sinon, ils ne
s'en sont pas rendu compte. Mais toujours est-il qu'on a fait en sorte que
l'ensemble des unités de logement autorisées par décret a
été
construit à Montréal, sauf un solde à parfaire de
78 unités. Cela veut dire, M. le Président, que, quand j'ai dit
qu'on respecterait la programmation des anciens gouvernements, cela ne pouvait
s'interpréter que selon la programmation légale, car le ministre
ne peut pas s'engager à faire des choses illégales. Or la
programmation légale, c'est celle autorisée par les
décrets. Or, en vertu des décrets existants, il ne restait plus
que 78 unités. Je ne pouvais quand même pas donner les
instructions pour qu'on en fasse construire 243 dans le comté de Gouin
puisqu'il n'en restait plus pour le comté de Gouin.
Tout ce que je peux dire au député, c'est que nous allons
regarder attentivement les besoins dans le comté de Gouin et s'il
arrivait, M. le Président, que la SHQ en vienne à la conclusion
qu'il y a des besoins dans le comté de Gouin qui soient aussi importants
ou plus importants que dans les autres comtés, nous allons agir dans
Gouin comme dans les autres comtés. Le député nous a dit,
tout à l'heure, au sujet de Gouin, qu'à son arrivée en
poste, en 1976...
M. Roehefort: J'ai été élu en 1981.
M. Bourbeau: ...il ne s'était rien fait dans Gouin,
c'était zéro, disait-il, si j'ai bien compris. C'est exact?
M. Rochefort: Oui, le 15 novembre 1976. J'espère que vous
n'avez pas d'unités qui avaient été
réalisées, cela va poser des problèmes.
M. Bourbeau: Non, le 15 novembre 1976: zéro dans Gouin.
J'aimerais dire ceci au député: sous le Parti libéral du
Québec, en 1972, on a autorisé 26 unités pour familles qui
ont été construites dans Gouin...
M. Rochefort: Quelle date?
M. Bourbeau: La prise de possession... La programmation a
été autorisée en 1972. On va vous donner la date de
construction, cela a été construit dans les années
suivantes, au cours des années 1975 et 1976.
M. Rochefort: Non, non, je vous demande, M. le ministre... Vos
documents ne sont pas si imprécis que cela. Quand cela a-t-il
été construit et quand en a-t-on pris possession?
M. Bourbeau: Si je disais au député que la
construction a commencé le 28 février 1975, le
député me croirait-il? Je dis au député que cela a
été construit à la fin des années 1975 et 1976 et
la prise de possession, c'est-à-dire la fin des travaux, tout
étant terminé, le gazonnement, etc. le 1er mars 1977. C'est donc
dire qu'en 1976 les unités étaient déjà
pratiquement terminées.
La programmation de 1975, donc encore sous le Parti libéral du
Québec, toujours dans Gouin: on a autorisé une construction de 97
unités pour personnes retraitées et neuf pour personnes
handicapées, pour un total de 106 unités, pour une somme d'argent
de 2 857 000 $. La prise de possession a eu lieu le 1er septembre 1978.
Toujours sous l'ancien gouvernement, M. le Président, en 1976,
programmation du Parti libéral sous le gouvernement libéral de
1976, toujours dans Gouin, on a autorisé 26 unités pour familles,
un total de 26 et la prise de possession a été encore le 1er
septembre 1978, pour la somme de 785 000 $.
Je dirai qu'il s'en est fait plus, je crois, sous la programmation du
Parti libéral dans Gouin que sous la programmation du Parti
québécois. Je dirais que, sous le Parti libéral, il s'est
autorisé et construit 158 unités de logement dans Gouin alors
que, sous le Parti québécois, le député n'a eu que
la partie congrue, 59 unités. Il devrait remercier le gouvernement du
Parti libéral de s'être occupé de son comté.
M. Rochefort: M. le Président, il semble qu'il va falloir
organiser une visite guidée du comté de Gouin pour le ministre
responsable de l'Habitation et pour ceux qui voudront y participer.
M. le Président, je maintiens que, lorsque nous sommes
arrivés au gouvernement, le 15 novembre 1976, il n'y avait aucune
unité de HLM qui avait été construite dans le comté
de Gouin; que, deuxièmement, si, effectivement, il y en avait qui
avaient été programmées, pour reprendre votre expression
pour qu'on parle le même langaqe, que, M. le Président,
contrairement à ce que le ministre vient de faire pour le comté
de Gouin, le Parti québécois, lui, n'a pas changé la
programmation antérieure, comme il aurait pu le faire puisque le
ministre vient de le faire dans le cas du comté de Gouin, mais c'est le
Parti québécois qui l'a réalisé.
Si le ministre nous dit que, puisqu'il avait été
programmé, on doit le lui attribuer, je veux juste lui demander de nous
construire les 243 logements que nous avons proqrammés qu'il a
demandés et qu'il avait pris l'engagement de réaliser.
Vous ne pouvez jouer sur tous les tableaux en même temps et dire,
quand ce sont les libéraux qui programment et les péquistes qui
réalisent, c'est dû aux libéraux, quand ce sont les
péquistes qui programment et que ce sont les libéraux qui les
mettent ailleurs, tout d'un coup, c'est le problème qui ne finit
plus.
Un tableau. Prenez celui que vous voulez. Moi, je vais être
à l'aise avec votre tableau, mais prenez-en juste un. Je vous
dirai que celui que vous voudrez va faire notre affaire. Les gens de
Gouin en ont besoin, des HLM. Alors, donc, sur ça.
Deuxièmement, M. le Président, sur la Banque de HLM,
là aussi, tenez juste un discours, pas deux en même temps. C'est
compliqué dans la bouche et de ce qu'il y a entre les deux oreilles.
Vous dites: II y a eu des logements qui ont été construits
avant le 2 décembre 1985 dans les comtés où ils n'avaient
pas été programmés. Vous donnez notamment l'exemple de
Rosemont, de Crémazie et de je ne sais plus quel autre. Vous dites: Cela
veut dire que Gouin et Dorion perdent leur banque. C'est cela que vous nous
dites. On se comprend bien?
Comment pouvez-vous nous dire que c'est automatiquement Gouin et Dorion
qui perdent leur banque si, au bout de toute l'opération
montréalaise de cette programmation, il reste 78 logements en surplus?
Je ne mettrai pas ça en doute, vous venez d'en parler et c'est
écrit dans votre papier.
Donc, s'il reste 78 logements en surplus, il reste au moins 78 logements
pour Gouin et Dorion. Il y a donc un surplus. Ne venez plus nous dire qu'il ne
reste plus de logements pour Montréal pour répondre à la
programmation qui concernait Gouin et Dorion.
Deuxièmement, s'il ne reste plus de logements en banque à
Montréal, si au-delà de ces 78 logements-là - prenez votre
calculatrice et vous allez voir où on va se rendre; on va se rendre pas
mal plus loin que ce que vous devez faire dans Gouin -vous dites: II n'en reste
plus, donc la programmation de Dorion et Gouin est finie, expliquez-moi,
à partir de votre document, des quelque 3300 unités, comment vous
faites pour nous dire qu'il en reste un quart, 69 pour personnes
âgées et 24 pour familles pour le comté de Rosemont, ce qui
fait 93?
Troisièmement, parce qu'on est toujours dans la même
programmation, même s'il y a eu changement de gouvernement -
écoutez-moi donc là; ce sont des calculs importants -puisque
vous, comme ministre de l'Habitation, vous avez fait construire 207
unités de HLM dans des comtés en surplus déjà ou
par cette programmation, là où les unités n'avaient pas
été planifiées. 207 et 93, ça fait 300
unités de surplus. Il y a 300 unités de disponibles: Les 78, les
93 et celles que vous avez détournées vous-même.
Expliquez-moi donc comment vous pouvez nous dire, ce matin, qu'il n'y a plus de
banque. Il y a tellement plus de banque qu'il dit: J'ai un surplus de 78 et,
là, on va l'envoyer dans Rosemont. Il dit: J'ai un surplus de 93 et on
va aussi l'envoyer dans Rosement. Il dit: Moi, il y a tellement plus de banque
que j'en ai fait construire dans des comtés où il n'y en n'a pas
de planifiées.
Comment pouvez-vous faire pour nous dire qu'il n'y a plus de banque si
vous êtes en mesure de faire des logements ailleurs que là
où ils sont prévues, de réaliser un surplus de
programmation par rapport à la construction à Rosemont et de nous
dire, sur vos documents officiels à vous, que vous allez réaliser
93 logements - 69 et 24, ça fait 93 - dans Rosemont en plus des 523
nouveaux programmes.
S'il y a une banque, il y en a une et, s'il n'y en a pas, il n'y en a
pas. S'il n'y a pas de banque, si vous dites qu'il n'y a plus d'unité
pour faire des HLM de Dorion comme de Gouin, il n'y a donc pas de surplus de
78. Il n'y a donc pas 93 logements pour en faire dans Rosemont en plus des 523
programmés, parce que ces 93 viennent de la dernière
programmation. Il n'y a donc pas les 207 que vous avez détournés
dans d'autres comtés. Expliquez-nous donc ça, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je commence à
comprendre, en écoutant le député de Gouin nous lancer
tous ces chiffres à gauche et à droite et en tentant de
mêler tout le monde.
M. Rochefort: Non, je ne lance pas des chiffres à gauche
et à droite. Soyez attentif!
M. Bourbeau: Je commence à comprendre pourquoi, quand on
est arrivés pour regarder cette chose-là, on a découvert
un fouillis indescriptible. Je comprends, parce que le député de
Gouin nous donne la preuve que c'est encore un fouillis dans sa tête. (21
h 45)
M. le Président, ce qui s'est passé, c'est que, l'an
dernier, à cette époque-ci, nous n'avions pas encore émis
de programmation. Nous étions sur l'erre d'aller de la dernière
programmation de l'ancien gouvernement. Le député de Gouin me
pose la question: Est-ce que vous allez respecter la programmation? J'ai dit
oui, nous allons respecter la programmation et nous la respectons en ce sens
que nous allons construire, dans les comtés qui avaient
été identifiés, le nombre d'unités autorisé
par décret. Or, M. le Président, quand nous avons
décidé d'émettre une nouvelle programmation et qu'il s'est
agi de distribuer les unités dans les comtés à
Montréal, puisqu'on parle de Montréal, il est apparu tout
à coup qu'il y avait, sous l'ancien gouvernement, des différences
entre les lieux prévus par les décrets gouvernementaux et ce
qu'il y avait sur le terrain. Par exemple, on avait autorisé un nombre X
d'unités dans un comté, on se présentait là et il
n'y en avait pas. Où sont passées les unités? Le
député de Terrebonne comprend cela, on cherchait des
unités qui n'existaient pas. Ou l'on se présentait dans d'autres
comtés où il ne devait pas y en
avoir et l'on en trouvait. Alors, devant cela, j'ai demandé
à la SHQ de s'asseoir avec la ville de Montréal et de faire un
inventaire exhaustif de toutes les programmations depuis pratiquement le
début, depuis 1978, depuis que les mélanges avaient
commencé. Avant 1978, il paraît que cela était assez
ciair.
M. Rochefort: Sauf que vous n'avez jamais déposé de
document là-dessus.
M. Bourbeau: M. le Président, tous les documents ont
été déposés à l'Assemblée nationale.
Ce que nous avons trouvé, c'est qu'à partir de 1978, on s'est mis
à ne pas respecter les décrets gouvernementaux en ce sens qu'on
s'est mis à construire des unités dans des comtés qui
n'étaient pas prévus par les décrets et cela s'est
accentué avec les années et, à d'autres endroits où
l'on n'en avait pas prévu, on en a mis. Cela a été, M. le
Président, un travail de moine. À un moment donné, en
cours de route, l'Office municipal de Montréal a émis un document
et nous, nous avons émis un document préliminaire basé...
si le député de Gouin veut écouter parce qu'il ne semblait
pas, tout à l'heure, tout à fait au courant de la situation,
alors je voudrais lui demander d'être un peu attentif. À un moment
donné, sur la base d'informations préliminaires qui avaient
été transmises par la ville de Montréal, nous avons
émis un document qui n'était pas final et où il
apparaissait justement que, dans certains comtés de Montréal,
dans Rosemont par exemple, il y avait une différence de 69 et 24 dont a
parlé le député de Gouin tout à l'heure. Ces
chiffres ont été, par la suite, précisés, si je
puis dire, dans le document final. Le solde final, si je puis dire, a
été un écart de 78 unités seulement. C'est donc
dire qu'au début, quand le député de Gouin nous disait:
j'ai en banque 243 unités, et que Mme la députée de Dorion
ici présente nous disait qu'elle avait en banque 149 unités et
que le député d'Anjou, quant à lui, aurait pu
prétendre à 85 unités en banque, la députée
de Bourassa de 80 unités en banque, le député de Bourget
de 9 unités, je pourrais vous nommer également la
députée de Maisonneuve, 45, la députée de L'Acadie,
50, Mercier, 110, ce sont tous des comtés qui avaient des unités
en banque, théoriquement. Mais, M. le Président, la banque avait
fait l'objet d'une visite de la part de - je n'oserais pas donner le nom - gens
qui avaient fait en sorte qu'on avait sorti de la banque des unités pour
aller les placer ailleurs. Les placer où? Dans les comtés qui
montrent un écart positif. 3e pourrais nommer les comtés que j'ai
mentionnés tout à l'heure, le comté de Laurier, le
comté de Sainte-Marie, 50 unités de plus que prévu, le
comté de Viau, 96. M. le Président, tout à l'heure j'ai
nommé
Rosemont, qui est le grand vainqueur, le grand
bénéficiaire de cette opération avec 231 unités. Si
on additionne tous les plus et tous les moins, on arrive à un
écart net de 78 unités. C'est la différence entre les
autorisations de tous les décrets passés sous l'ancien
gouvernement et les réalisations.
M. le Président, je suis incapable, même si je le voulais,
si je voulais faire plaisir au député de Gouin et à ses
électeurs, d'autoriser des unités puisque ces unités ont
été construites ailleurs. Je ne comprends pas d'ailleurs comment
le député de Gouin ne s'est pas rendu compte, lorsqu'il
était ministre responsable de l'Habitation, qu'au moment où, sous
son règne si je puis dire, il autorisait ou on avait autorisé
pour lui des constructions dans le comté de Crémazie et dans
Rosemont, par exemple, c'était à même la banque du
député de Gouin que ces unités étaient prises.
M. Rochefort: M. le Président, quelques commentaires.
Comme premier commentaire, M. le ministre, je vous rappellerai que vous devriez
peut-être lire le titre de votre document. Il part de 1978. Quand vous
dites que vous avez tout déposé à l'Assemblée
nationale, on entend donc de 1970 à 1978 comme on vous l'avait
demandé dans la question au feuilleton. Vous devez l'avoir. Vous venez
de prétendre que c'est en ordre. Alors, cela va être simple
à faire. Déposez-le.
Deuxièmement, le ministre dit que la programmation a
été respectée. Non, elle n'a pas été
respectée. Je vais essayer de m'enfermer encore plus restrictivement
dans votre dynamique personnelle, même si je ne suis pas d'accord avec.
Vous venez de nous dire qu'il y a un surplus de 78 logements. Est-ce qu'il y a
un surplus de 78?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, l'écart est de
78.
M. Rochefort: Alors, pourquoi les 78 n'ont-ils pas
été construits dans des comtés où toute la
programmation n'a pas été réalisée, comme Gouin ou
Dorion? Expliquez-nous donc celai Pourquoi le surplus n'aurait-il pas
été réalisé là où il y a un manque?
Pourquoi réaliser le surplus non pas là où il y a un
déficit, mais ailleurs? Expliquez-nous donc cela!
M. Bourbeau: M. le Président, bien sûr, les 78
auraient pu être alloués au comté de Gouin. Ils auraient pu
être alloués au comté de Dorion aussi. La
députée de Dorion était aussi très
déçue quand elle a su que ce n'était pas dans Dorion.
C'aurait pu être...
M. Rochefort: Mais pourquoi ont-Ils été construits
ailleurs?
M. Bourbeau: C'aurait pu être alloué dans L'Acadie,
qui est...
M. Rochefort: Ne nous faites pas toute la liste. On la
connaît. Vous l'avez dit deux fois.
M. Bourbeau: Ou dans Mercier.
M. Rochefort: Pourquoi les avez-vous faits ailleurs que là
où il y avait des soldes négatifs puisqu'il y a surplus?
M. Bourbeau: M. le Président, il y a une question de
disponibilité de terrains aussi.
M. Rochefort: Non. Là, ne nous servez pas cet argument
pour le comté de Gouin. On a de l'espace pour en faire 200, demain
matin.
M. Bourbeau: Vous en avez peut-être maintenant, M. le
député de Gouin, mais, au moment où la décision a
été prise, vous n'en aviez pas.
M. Rochefort: Non, non. M. le Président, est-ce que le
ministre reconnaît que je lui ai écrit en janvier...
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que j'ai encore la
parole, à moins qu'on ne me coupe. Disons que ce sont quand même
des unités qui sont alloués à Montréal. Nous avons
l'habitude de discuter, de dialoguer, avec les autorités de la ville de
Montréal. Au moment où nous en sommes arrivés
conjointement - d'ailleurs je dois dire, après des semaines et des
semaines de travail ardu dans le fouillis indescriptible qu'était le
dossier des HLM à Montréal - à l'écart de 78, nous
avons discuté avec la ville de Montréal. La ville de
Montréal, à la fin des discussions, a indiqué une
préférence pour le comté de Rosemont parce que, justement,
il y avait des terrains disponibles à Angus et on pouvait construire
dès ce moment.
C'est après consultation avec la ville de Montréal que
nous avons accepté de faire en sorte que ces 78 logements soient
alloués à Rosemont parce que c'était à Angus qu'il
y avait des terrains disponibles à ce moment.
M. Rochefort: M. le Président, dans un premier temps, je
dirai au ministre qu'il sait très bien qu'il y avait des terrains
disponibles dans Gouin. On avait entretenu la correspondance ensemble pour lui
parler de projets très spécifiques. Or l'argument des terrains ne
fonctionne pas.
Deuxièmement, je prends donc note de cette nouvelle
réponse du ministre comme quoi il y avait un surplus et qu'il a choisi
de construire ailleurs que là où il y avait des programmations
qui n'avaient pas été réalisées et que, en
conséquence, il ne peut plus prétendre aujourd'hui que les
banques avaient été épuisées.
D'autre part, je répète que si le ministre veut parler des
logements détournés il va nous expliquer les 207 qui ont
été détournés dans les engagements de la SHQ et la
SCHL, en 1986, parce que c'est effectivement lui qui était ministre en
1986. Ce sont des loqements que lui-même a détournés et qui
auraient pu être construits dans les bons comtés. M. le
Président, je considère que la décision que le ministre a
prise, dans tout cet imbroglio de chiffres, c'est beaucoup plus une
décision qui visait à faire en sorte qu'il n'y ait pas de
logements construits dans le comté de Gouin et de les faire plutôt
ailleurs. Je lui dirai que, pensant viser le député de Gouin, il
a atteint la population de Gouin. Moi, je suis bien logé, je n'ai pas de
problèmes de ce côté-là. Sur cela, M. le
Président, je pense que le ministre est vraiment passé à
côté.
Dernier commentaire sur cet aspect de la question. Après cela, on
reviendra à l'autre étape. De cela, il n'en a pas encore fait
allusion. Quand le ministre - là je veux qu'on se parle franchement et
très précisément ici.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est ce que je fais depuis
le début.
M. Rochefort: Oui, bien d'accord. On va poursuivre cela. Si le
ministre veut parler de fouillis total dans lequel se retrouvait la situation
des programmations de HLM à Montréal, il sait comme moi, lui,
aujourd'hui, que le ministre ne suit pas cela quotidiennement. S'il veut parler
de fouillis total, il faudrait peut-être qu'il fasse attention parce que,
là aussi, autant quand il décide de ne pas construire de
logements dans Gouin, il pense peut-être viser le député de
Gouin, mais il atteint la population de Gouin. Quand il dit que, lorsqu'il est
arrivé et qu'il y avait peut-être un fouillis total dans le
dossier, pensant peut-être viser l'ex-ministre, il vise peut-être
des gens qui collaborent avec lui aujourd'hui. Je vous dirai, M. le ministre:
Soyez prudent quand vous faites de telles affirmations parce que, encore
là, pensant viser quelqu'un, vous allez peut-être en atteindre
d'autres, ce que je ne prétends pas, mais ce que vos affirmations
amènent à conclure, parce que vous savez tout aussi bien que moi,
ce soir, que ce n'est pas le ministre de l'Habitation qui suit au jour le jour
le nombre d'unités d'habitation qui se déplacent dans les
programmations. Or, M. le Président, je veux bien, mais si le ministre
veut jouer à cela, il aura peut-être besoin d'avoir une
réunion de travail avec des personnes que nous connaissons. Même
si je prétends qu'elles ne sont pas responsables de cela, il semble
qu'il qualifie cela de fouillis,
ce dans quoi il s'est retrouvé.
Autre série de questions, M. le Président, maintenant.
J'aimerais que le ministre nous explique maintenant - parce que lorsque je
parlais de liste noire, je ne parlais pas juste d'un élément -
pourquoi, dans sa programmation de 523 unités pour Montréal,
Gouin se retrouve sans aucune unité.
M. Bourbean: M. le Président, je vais répondre. Le
député de Gouin termine par une question, mais il a abordé
trois ou quatre sujets avant. Je vais commencer par répondre à
ses préoccupations précédentes.
Au sujet des 207 unités dont le député de Gouin dit
que je les ai détournées, M. le Président, je dirai ceci
au député de Gouin, il va comprendre. Quand on commence la
construction d'un projet de HLM, en général, cela peut prendre un
an, deux ans ou trois ans avant de pouvoir, comme on dit, mettre la pelle dans
le terrain, parce que c'est un processus très long de recherche de
terrains, de préparation de plans et devis, de demandes de soumissions,
etc. Or, toutes les unités dont la construction a commencé en
1986, tel que l'affirme le député de Gouin, et qui
n'étaient pas dans les comtés qui avaient été
autorisés par les décrets étaient toutes des unités
qui avaient été enqagées sous l'ancien gouvernement. Les
terrains avaient été achetés sous l'ancien gouvernement.
Les travaux avaient été planifiés, les plans
préparés de sorte que nous étions incapables
d'arrêter cette "illégalité", M. le Président, comme
je pourrais dire, entre guillemets. "L'illégalité" avait
été commise sous l'ancien gouvernement et nous avions le bras
dans le tordeur jusqu'au coude au moment où nous sommes arrivés
en place, de sorte que s'il y a un détournement - je prends les mots du
député lui-même - ce détournement a
été planifié et réalisé par l'ancien
gouvernement et nous n'avons fait que subir des circonstances qui
étaient absolument hors de notre contrôle, M. le
Président.
Deuxièmement, le député me demande pourquoi les 78
unités qui restaient et qui, théoriquement, auraient pu
être allouées au comté de Gouin ne l'ont pas
été, ni d'ailleurs dans le comté de Dorion au grand dam de
la députée de Dorion, M. le Président, c'est qu'il y a une
question de disponibilité de terrains. Contrairement à ce que dit
le député de Gouin, il n'y avait pas de terrains de disponibles
portés à l'attention de la SHQ. Le député de Gouin
a signifié è un moment donné qu'il y avait une
école dans son comté qui aurait pu être disponible au cours
de l'été dernier ou l'automne dernier, mais je crois que c'est
l'automne dernier. Aujourd'hui, si j'ai bien compris, il y a encore des
problèmes pour faire en sorte que cette école soit disponible
pour des fins de construction. Alors, on retourne quand même un an en
arrière en ce qui concerne les 78 unités de loqement. Je soutiens
qu'à ce moment-là, il n'y avait pas de terrain disponible dans
Gouin. Je ne suis même pas sûr qu'il y en ait encore
présentement.
Troisièmement, la question de l'implication des qens qui
m'entourent dans les décisions faisant en sorte que des unités
auraient été construites dans d'autres comtés que ceux
prévus par la programmation, je dirai au député de Gouin
que c'est lui-même qui s'avance sur une pente passablement savonneuse. Le
député sait très bien que l'allocation des unités
dans la ville de Montréal est faite par une lettre, une indication, qui
vient du ministre. Cela a été fait sous l'ancien gouvernement.
J'ai les copies des lettres dans mes dossiers, M. le Président, qui
indiquaient à la ville de Montréal où devaient être
construites les unités de logement. Si, subséquemment è
cela, les différents ministres ont apporté des modifications dans
les instructions qu'ils ont communiquées à la ville de
Montréal, M. le Président, on ne saurait pas blâmer les
fonctionnaires qui ne font qu'exécuter les décisions prises par
le gouvernement à ce moment-là ou par les représentants
dûment autorisés du gouvernement. Alors, en aucune façon,
les fonctionnaires ne peuvent être tenus responsables du fait que des
gens en poste ou des ministres ont donné des instructions pour que les
unités puissent être construites dans d'autres comtés que
ceux qui avaient été prévus oriqinalement.
Voilà, M. le Président. Je crois avoir répondu aux
questions du député de Gouin
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Deux commentaires et on va revenir à la
dernière question à laquelle le ministre n'a pas répondu.
(22 heures)
D'abord, M. le Président, je vous dirai que ce sont vos propres
documents - s'ils ne sont pas à jour, vous pouvez les mettre à
jour et on en rediscutera quand vous serez prêt - qui indiquent ce qu'ils
indiquent. Si les unités engagées, SHQ et SCHL 1986, ce ne sont
pas les vôtres, les unités SHQ 1984-1985 enqaqées à
la SCHL, ce ne sont pas les miennes. Je vous répète un discours,
pas deux à la fois.
Deuxièmement, M. le Président, quand le ministre nous dit
que je devrais savoir que les unités sont allouées par lettre,
oui, mais si elles sont construites ailleurs que là où elles
étaient prévues, ce n'est sûrement pas par lettre que cela
s'est fait. Si le ministre prétend ou si quelqu'un prétend le
contraire, qu'il dépose les lettres concernées; je suis
disponible pour les lire. Si le ministre est en mesure de toujours maintenir
que c'était
dans un fouillis et que cela lui a pris à peu près six
mois pour réussir à résoudre son fouillis, c'est là
que je lui dis que c'est lui qui, pensant me viser, en atteint d'autres. Je
n'accuse pas les fonctionnaires d'avoir été responsables de cela.
Je sais toutes les contraintes qu'implique la programmation entre la SHQ et
l'OMH dans sa réalisation à cause des problèmes de terrain
et tout le reste. Mais si c'est ce que le ministre veut prétendre qui
est arrivé avec un fouillis et que cela lui a pris six mois à le
retrouver, je maintiens que ce ne sont pas les ministres, pas plus lui que moi
et ceux qui nous ont précédés, qui suivent cela au jour le
jour. S'il prétend que cet état est un fouillis, il faudra qu'il
en parle avec qui de droit, même si je prétends que ce ne sont pas
eux qui étaient coupables de cela ou impliqués dans cela. Mais si
c'est à partir de son discours qu'il veut aborder cela, qu'il le fasse
dans la bonne direction.
Ma dernière question à laquelle vous n'avez pas
répondu: Pourquoi, dans les 523, il n'y a aucune unité pour le
comté de Gouin? En fonction de quels critères avez-vous conclu
que le comté de Gouin ne devait pas avoir d'unités de
programmées dans les 523 puisque vous nous avez dit, à
l'Assemblée nationale, que maintenant vous aviez des critères
objectifs, rigoureux, scientifiques, pour être bien certain qu'on fasse
les logements là où ils étaient requis? J'aimerais que le
ministre nous explique comment l'application de ces critères objectifs,
scientifiques et rigoureux, l'amène à conclure 0 sur 523 dans le
comté de Gouin?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je vais répondre dans
quelques instants à la question du député sur la
méthodologie, mais je dirais que nous avons fait des constatations
étranges en arrivant aux affaires de l'État en ce qui concerne la
répartition des HLM. Par exemple, je dirai que le
prédécesseur du député de Gouin - je ne voudrais
pas lui imputer cette responsabilité - avait émis, en 1984, une
programmation de 1000 unités à Montréal. Or, les 1000
unités étaient réparties entre six comtés
seulement, ce qui est assez étrange quand on sait le nombre de
comtés qu'il y a sur l'île de Montréal. Je le dis par coeur
parce que je l'ai encore en tête, tellement la chose est exceptionnelle.
Sur les 1000 unités, il y en avait 300 dans un seul comté, le
comté de Rosemont. Il y en avait 260 dans un autre comté, le
comté de Maisonneuve. Déjà, cela faisait 560 unités
pour deux comtés. Quand on sait que nous avons émis une
programmation complète de 523 pour la ville de Montréal, on avait
trouvé le moyen d'en concentrer 560 dans deux comtés,
péquistes bien sûr. Les 440 autres unités avaient
été redistribuées dans quatre comtés, toujours
péquistes. Je n'ai pas les noms devant moi, mais je pourrais...
M. Rochefort: Gouin, Dorion, Bourassa et Saint-Jacques.
M. Bourbeau: Voilà. M. le Président, on
reconnaîtra des circonscriptions dont l'essentiel n'est certainement pas
d'avoir élu un député libéral.
M. le Président, c'était assez étonnant qu'on n'ait
pas trouvé la possibilité de construire une seule unité,
par exemple, dans Côte-des-Neiges, qui avait une très grande
carence, dans le comté de Saint-Henri ou dans le comté de
Sainte-Anne où se trouve la pointe Saint-Charles. Les 1000 unités
avaient été concentrées dans six comtés
péquistes et, encore là, je dirais même que c'était
insultant pour les propres collèques du ministre de l'Habitation
à l'époque qui n'avaient même pas eu l'honneur ou
l'occasion d'avoir un seul HLM dans leur propre comté.
De toute façon, M. le Président, ce n'est pas ma
façon de procéder. J'ai demandé qu'on procède d'une
façon un peu plus rigoureuse, si je puis dire, sur le plan de la
distribution et je dirai au député que la façon dont on a
procédé est la suivante. Je voudrais faire une autre
observation.
Nous avons fait les relevés de tous les HLM qui ont
été attribués par l'ancien gouvernement de 1976 à
1985. Pour la période 1976 à 1981, les unités
allouées dans les comtés d'allégeance libérale et
péquiste à cette époque ont été
distribuées à peu près également, un peu plus dans
les comtés péquistes, mais à peu près
éqalement. Mais, de 1981 à 1985, l'ancien gouvernement a
réparti des unités dans une proportion trois fois plus importante
dans les comtés péquistes, représentés par des
députés péquistes, que dans les comtés
représentés par des députés libéraux, et ce,
pris sur une base relative. C'est donc dire que... Bien sûr, il y avait
plus de députés péquistes. C'était normal qu'il y
en ait trois fois plus, mais ce n'était pas trois fois plus,
c'était sur une base relative. On avait donc, systématiquement,
trois fois plus de HLM dans des comtés péquistes que dans des
comtés libéraux. Pour quelle raison? Je ne peux que conclure que
les comtés péquistes étaient beaucoup plus pauvres que les
comtés libéraux. Évidemment, il y avait Sainte-Anne,
Saint-Henri, des comtés comme cela. Je n'ai jamais pu savoir pourquoi on
avait systématiquement discriminé des comtés qui
étaient représentés par des députés
libéraux. Le gouvernement a décidé de ne pas
procéder sur cette base et c'est pour cela qu'on a demandé
à la SHQ de procéder -c'est elle qui prépare les
programmations -en sortant, dans les statistiques, les besoins
bruts et les besoins nets en logements HLM par comtés
électoraux et par types de logements.
M. Rochefort: On va suivre votre raisonnement, cela va être
plus facile. Prenez le comté de Gouin, appliquez vos critères et
concluez. On va vous écouter.
M. Bourbeau: Excusez-moi. Est-ce que le député
pourrait répéter sa question, s'il vous plaît?
M. Rochefort: Prenez tous vos critères et appliquez-les au
comté de Gouin. Dites-nous en quoi on se classe ou non. On va vous
suivre.
M. Bourbeau: Dans le cas de Gouin, il s'agit du quartier de
planification Villeray de la ville de Montréal, parce que,
évidemment, on travaille en conjonction avec la ville de
Montréal. Actuellement, le quartier Villeray comprend trois
comtés: Laurier, une partie de Gouin et le comté de Dorion. Par
exemple...
M. Rochefort: ...juste pour être sûr qu'il fasse...
Non, je vais juste vous aider dix secondes.
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Rochefort: Le comté de Gouin se trouve aussi dans le
quartier de planification Rosemont.
M. Bourbeau: Oui, je viens justement de dire au
député de Gouin que c'était une partie de Gouin; une
partie, évidemment, ce n'est pas le tout, Dans le comté de
Villeray - je vais venir à Rosemont après - la liste d'attente
dans le quartier de planification est de 722 unités, quartier qui
comprend Laurier, Dorion et une partie de Gouin. On a également les
loyers existants, il y a 68 HLM-familles de construits - on parle toujours de
HLM-familles ici...
M. Rochefort; Cela inclut les personnes retraitées aussi,
oui?
M. Bourbeau: Non. Ici, M. le Président, je ne parle que
des familles. On a ici le nombre de HLM qui ont été
alloués dans la programmation de décembre 1987, soit 30. En fait,
c'est 60 dans le quartier de planification Villeray: 30 dans Laurier et 30 dans
Dorion. Dans le quartier de planification Rosemont, qui comprend les
comtés provinciaux de Rosemont et de Gouin, la liste d'attente des
familles est de 521; il y a déjà 43 HLM de construits et ces 43
sont dans Gouin, d'ailleurs. Tout a l'heure, quand on parlait du quartier
Villeray, les 68 étaient également dans Gouin. On a les listes
d'attente, les besoins et c'est comme cela qu'on procède.
M. Rochefort: M. le Président, je dirai au ministre,
d'abord, que, quand il parle de l'ancienne programmation faite par mon
prédécesseur, M. Tardif - on peut le nommer, il n'est plus
député - de 1000 logements et qui nous dit qu'il y en avait 300
dans Rosemont, il pourrait au moins nous dire que cela comprenait Angus qui est
un projet particulier Québec-Montréal et qui nécessitait
des unités. On peut difficilement faire 1000 logements sociaux si on ne
met pas des HLM, n'est-ce pas?
Deuxièmement, moi, je suis prêt à regarder ces
critères à partir de la liste qui est là, à partir
de l'état des revenus moyens; le nombre d'unités
réalisé et la liste d'attente. D'ailleurs, M. le
Président, la raison pour laquelle, effectivement, Sainte-Anne et
Saint-Henri ne s'étaient pas retrouvés dans la dernière
programmation... Le ministre pourrait, il doit avoir cela devant lui... Il y a
à peu près 800 à 1200 unités de
réalisées dans ces deux circonscriptions électorales.
C'est très justifié, mais il y a la nécessité de
rattrapage qui existe et il faut équilibrer. C'était cela que la
dernière programmation faisait. Quand le ministre nous dit: Oui, mais
moi, avec 523, j'en ai mis beaucoup partout, est-ce que le ministre n'aurait
pas la franchise de nous dire qu'effectivement, en conséquence, sa
programmation ne marche pas à Montréal et qu'elle va devoir
être révisée, parce que les autorités de la ville de
Montréal ne réalisent pas des unités de 15, 18, 22 ou 30
pour des personnes retraitées parce que c'est trop coûteux et que
cela ne réussira même pas à satisfaire aux critères
financiers de la Société canadienne d'hypothèques et de
logement à cause du coût dû au faible nombre de
concentrés et qu'il est lui-même en train de réviser cette
programmation, à savoir s'il la réalise en HLM plutôt qu'en
allocations?
M. le Président, quant au ministre qui nous dit qu'il planifie
là où il y a des terrains, est-ce qu'il pourrait nous indiquer
sur quels terrains il entend réaliser les unités qu'il a
planifiées pour Côte-des-Neiges?
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Rochefort: Je vais poursuivre, M. le Président. Il n'y
a pas de terrains...
M. Bourbeau: Non. Mais est-ce que le député veut
une réponse à sa question ou non?
M. Rochefort: Ah! Bien oui. C'est parce que je pensais toutes
vous les donner.
M. Bourbeau: Mais oui, mais vous faites
de fausses affirmations.
M. Rochefort: Non, je ne fais pas de fausses affirmations,
point.
M. Bourbeau: Oui. Vous venez de dire que le ministre affirme
qu'il planifie là où il y a des terrains. Je n'ai jamais dit
cela, M. le Président. Est-ce que le député pourrait me
dire à quel moment j'ai affirmé que la programmation était
faite en fonction des terrains existants? Je n'ai jamais dit cela. C'est facile
de conclure quand les prémisses sont fausses.
M. Rochefort: Est-ce que vous êtes en train d'avouer, donc,
que vous avez planifié des logements dans Côte-des-Neiges sachant
que vous n'aviez pas de terrains pour les réaliser? Est-ce que c'est
cela que vous êtes en train d'avouer?
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas dit cela non
plus.
M. Rochefort: Oui. Bien, en tout cas.
M. Bourbeau: Le député affirme... Les
prémisses sont fausses, les conclusions le sont aussi.
M. Rochefort: M. le Président, quand le ministre voudra
nous indiquer sur quels terrains il veut réaliser ses logements dans
Côte-des-Neiges, on sera intéressé à les voir.
Je dirai au ministre pour conclure, parce que je sens bien que je
n'obtiendrai rien de lui, que lorsqu'on tient compte des attentes des familles
et personnes retraitées dans le quartier de planification Villeray qui
comprend Gouin pour à peu près la moitié de son territoire
et le reste, Dorion et Laurier, il y a 2108 ménages en attente, familles
et personnes retraitées. Le nombre d'unités qui ont
été réalisées dans Gouin est d'à peu
près 215 jusqu'à maintenant et l'indice de richesse du
comté de Gouin est de 10,5. Plus on est riche, plus le chiffre est bas;
plus on est pauvre, plus c'est haut. En termes d'indice de richesse par rapport
à sa dernière programmation, il n'y a que les comtés de
Laurier, de Saint-Henri et une partie de Saint-Jacques et de Sainte-Marie qui
ont des indices de richesse plus élevés, donc plus pauvres que
Gouin par quelques dizièmes. Quant au nombre d'unités
réalisées, il n'y a que les comtés de Mont-Royal, L'Acadie
et D'Arcy McGee - qui ne doivent pas être les plus pauvres - qui ont
moins d'unités que Gouin à partir de ses propres chiffres. Et
lorsqu'on regarde le nombre de personnes en attente dans le comté de
Gouin comparé au nombre de personnes en attente dans les comtés
où il a planifié ces unités, il n'y a aucun quartier de
planification qui se retrouve avec autant de personnes en attente que ceux qui
couvrent le comté de Gouin, que tous les autres quartiers de
planification.
Des critères objectifs, rigoureux et scientifiques devraient
effectivement tenir compte du nombre de ménages en attente, j'imagine -
il nous en a parlé - de l'indice de richesse qu'on retrouve dans le
quartier et du parc de logements sociaux qui est disponible pour rencontrer les
besoins de cette population. Avec ces trois critères, le comté de
Gouin se classe en tête de liste pour ce qui est des besoins de
construction de HLM. La réponse que le ministre a servie aux gens de
Gouin sur des critères aussi objectifs, rigoureux et scientifiques,
ceux-là, c'est 0 sur 123. 0 sur 123, après avoir annulé
une programmation déjà planifiée alors qu'il y avait des
surplus pour les réaliser, cela veut dire que le ministre responsable de
l'Habitation a décidé de faire zéro HLM dans le
comté de Gouin. C'est cela, la situation. Le ministre tente par toutes
sortes de pirouettes d'essayer de montrer que ce n'est pas pour cela, que c'est
pour des raisons objectives de contraintes, de passer...
Le ministre a décidé de ne faire aucune unité de
HLM dans Gouin pensant attaquer politiquement le député de Gouin
alors que ce qu'il a obtenu comme résultat, c'est d'attaquer des hommes,
des femmes et des enfants qui sont mal logés aujourd'hui et qui sont
pénalisés par des décisions partisanes et politiques de la
part du ministre responsable de l'Habitation.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je dois dire que je suis impressionné par le
plaidoyer que le député de Gouin 8 fait pour son comté.
D'une certaine façon, je dirais que si ce n'était de l'arrogance
du député de Gouin, je pense que sa cause aurait probablement
subi aujourd'hui une remontée dans l'estime des gens de la SHQ qui ont
à prendre des décisions.
Je pense qu'il est inutile...
M. Rochefort: Vous n'avez pas à mettre cela sur le dos de
la SHQ. C'est vous qui faites les planifications de HLM. (22 h 15)
M. Bourbeauî M. le Président, je pense qu'il est
inutile de revenir sur le passé. Est-ce que le comté de Gouin
présentement est en déficit par rapport à ce qu'il devrait
être? C'est possible. Je ne reviendrai pas sur les raisons qui font que
le comté de Gouin a été privé d'unités de
HLM qui auraient pu être construites si on avait veillé au grain
dans le passé. Je prends note des points positifs qui étaient
compris dans les paroles du député de Gouin et des
statistiques
intéressantes qui ont été notées. Nous
allons vérifier à nouveau les statistiques pour voir si les
chiffres du député de Gouin correspondent à la
réalité et si le passé est garant de l'avenir, il est
possible qu'il y ait de sérieuses différences entre les
statistiques réelles et celles que le député de Gouin
vient d'évoquer, parce qu'il nous a donné, ce soir, une
démonstration de son savoir-faire en matière de
comptabilité.
Mais je dois dire que nous allons retenir attentivement cette
plaidoirie. J'espère que le député de Gouin... Nous avons
l'intention de continuer à augmenter, si je peux dire, le pourcentage
relatif des unités de HLM qui seront allouées à la ville
de Montréal étant donné les besoins importants, en HLM,
des citoyens de la ville de Montréal qui, d'une façon
générale, sont plus pauvres que l'ensemble de la moyenne
québécoise. Le seul conseil que je peux donner au
député de Gouin, c'est de continuer à plaider pour son
comté et de le faire avec la délicatesse qu'on lui
reconnaît d'une façon générale.
M. Rochefort M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: ...je ferais un dernier commentaire en disant qu'il
y a différentes formes d'arrogance et que ce à quoi je viens
d'assister de la part du ministre, c'est une forme d'arrogance subtile, mais
très arrogante. Je dirais aussi au ministre, lorsqu'il me parle des
décisions que la SHQ prendra: Portez vos culottes. Ce n'est pas la SHQ
qui décide de la programmation, c'est le Conseil des ministres. Alors,
assumez vos décisions. Ne les faites pas assumer par personne
d'autre.
D'autre part, M. le Président, je dirais au ministre, lorsqu'il
parle de mes chiffres qui ne marchent pas, que c'est lui-même qui nous a
dit que dans le document qu'il avait rendu public le 27 janvier avec les
lettres dans lesquelles il nous annonçait qu'il n'y avait pas
d'unité, il y avait des erreurs. C'est dans ses propres documents.
Alors, avant de prétendre que ce sont les chiffres des autres qui ne
fonctionnent pas, il devrait peut-être regarder ses propres documents,
ceux qui portent sa signature et qui comportaient, d'après ce qu'il nous
a dit ce soir, des erreurs.
Finalement, je vous dirais, M. le ministre, que j'ai compris le
manège. Ne vous inquiétez pas. On saute la vieille programmation,
on saute celle-là et dans là prochaine, on leur en donnera
quelques-uns pour pouvoir dire aux gens qu'on a fait quelque chose pour eux et
qu'ils chiâlent pour rien. Je vous dirais qu'on sera satisfait quand vous
nous donnerez les HLM que vous deviez réaliser chez nous, notre part
dans les 523 et oui, notre part dans la prochaine programmation. Ne tentez pas
de nous en faire sauter deux pour nous dire qu'à ta troisième, le
ciel nous tombe sur la tête parce que vous nous donneriez 32
unités.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais corriger une impression. Si le
député de Gouin a compris que c'est la SHQ qui prend la
décision...
M. Rochefort: Ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. Bourbeau: ...c'est bien évident, j'ai parlé
toute la soirée des décrets du gouvernement. Alors, loin de moi
l'idée de prétendre et de faire croire à qui que ce soit
que c'est la SHQ qui décide. Ce sont des décrets gouvernementaux.
Je parlais, bien sûr, des recommandations que fait la SHQ è partir
des études qu'elle fait des besoins observés.
Maintenant, je ne comprends vraiment pas à quoi veut en venir le
député de Gouin avec sa dernière phrase ou ses
dernières phrases, quand il dit que... J'ai cru comprendre, en fait,
qu'il ne veut pas d'unités de logements. Il nous dit, finalement: Ne
venez pas nous en donner; vous allez nous en donner la prochaine fois. On n'en
veut pas. Je ne sais pas trop ce que le député de Gouin semble
vouloir dire, M. le Président, mais si le député de Gouin
ne veut pas de HLM pour son comté, qu'il nous le dise. Je signalerais
qu'il y a des endroits, au Québec, où on a refusé
carrément des HLM. Je donnerais l'exemple de la ville de Verdun, par
exemple, qui nous a signifié par résolution qu'elle ne voulait
pas de HLM.
M. Rochefort: Est-ce que je dois comprendre que vous en aviez
planifié alors qu'on ne les avait pas demandés?
M. Bourbeau: Non, pas du tout. On nous a envoyé... Je ne
saurais dire si on tes avait planifiés ou pas, M. le Président.
Le ministre ne connaît pas par coeur toute la programmation. Tout ce que
je peux dire, c'est que la SHQ a reçu une résolution en bonne et
due forme de la ville de Verdun signifiant qu'elle ne voulait pas de HLM.
Maintenant, si c'est ce que le député de Gouîn est en train
de nous dire, qu'il le dise tout de suite et on va faire en sorte de signaler
à la SHQ que le député de Gouin ne veut pas de HLM pour
son quartier. Cela m'étonnerait. Je lui conseillerais de vérifier
un peu avec ses commettants avant d'affirmer des choses semblables.
M. Rochefort: M. le Président, s'il y a
quelqu'un autour de la table qui représente bien ses commettants,
surtout entre le ministre responsable de l'Habitation et moi, c'est bien moi.
Ce que j'ai dit au ministre, il l'a très bien compris. Mais encore une
fois, il essaie de faire des petits jeux. Ce qu'on veut, c'est notre part
réelle et ce qui nous appartient, pas un cadeau ou un prix de
consolation.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Gouin. M. le député de Shefford.
M. Paré: Oui. Toujours avec les HLM. On pouvait lire dans
Muni-Express de mars 1987, le bulletin d'information du ministère
des Affaires municipales envoyé à chaque municipalité:
Entente-cadre Canada-Québec, les prévisions pour 1987. Dans le
troisième paragraphe, il est écrit que dans le cadre du programme
de logements à but non lucratif du secteur public HLM, 3300
unités de logement sont actuellement à l'étude à la
Société d'habitation du Québec. De ce nombre, compte tenu
des contraintes de réalisation, 2500 unités seront
vraisemblablement mises en chantier au cours de la présente
année. Au cours de 1987, 2500 au lieu de 3300. Quelles sont les
contraintes qui justifient qu'on en élimine 800?
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a rien
là-dedans qui ne soit pas conforme à la réalité.
C'est bien sûr qu'au cours de l'année 1987, nous entendons
construire 2500 unités, mais pour pouvoir en construire 2500 dans une
année donnée, i! faut qu'il y ait dans la machine beaucoup plus
que 2500 unités parce que, sans cela, on arriverait à la fin de
l'année et il n'y aurait plus rien à faire et la machine
tournerait à vide. Quand ce programme a été
annoncé, la programmation en question, il y avait 3300 unités en
planification dans la machine, si je peux dire, gouvernementale, à la
SHQ, incluant la programmation des 1502 unités annoncées dans un
communiqué de presse, ce qui a été repris par
Muni-Express, plus le solde de l'ancienne programmation de l'ancien
gouvernement que nous nous étions engagés à respecter et
que nous respections donc puisqu'il était compris dans les 3300. Je ne
pense pas qu'il y ait quelque chose de particulier dans cela.
M. Paré: Simplement pour clarifier une chose. Cela laisse
entendre, quand on dit cela - ce sont les commentaires que j'ai entendus et des
groupes l'ont dénoncé aussi -qu'on voudrait bien en faire 3300,
mais il y a des contraintes qui nous en empêchent, alors que la
volonté, c'est d'en construire 2500.
M. Bourbeau: M. le Président, on n'a jamais nié la
volonté d'en construire 2500. Je n'arrête pas de dire qu'on en
construit 2500. J'ai répété ce chiffre-là au moins
25 fois depuis trois mois. J'ai même dit, aujourd'hui même, lors de
la première partie de l'étude des crédits, que la
programmation faisait en sorte que cette année, nous construirions 2500
unités de HLM et cela fait partie du total de 4860 unités pour
les démunis. Alors, il n'y a rien là-dedans qui vient en
contradiction avec ce que j'ai dit précédemment. Pour les HLM,
c'est 2500 unités au cours de la présente année et le
total de 4800 unités comprend, en outre, les unités de
supplément au loyer, les HLM privés, les unités pour les
Inuit, etc.
M. Paré: Je veux bien spécifier qu'il ne s'agit pas
de contraintes qui empêchent d'en faire plus. Il s'agit de
décisions.
M. Bourbeau: M. le Président, là, le
député est libre d'interpréter comme il veut les mots
qu'il a pu retrouver dans le communiqué de presse. C'est un
communiqué qui a été émis conjointement par la SCHL
et la SHQ. Il est possible que le mot "contraintes" n'ait pas le même
sens, pour le député, que celui qu'il avait pour ceux qui ont
rédigé le communiqué, mais la réalité n'a
jamais chanqé. L'intention du gouvernement a toujours été
de construire 2500 unités de HLM au cours de la présente
année, ce qui est environ 200 unités de plus que l'année
précédente. C'est à peu près 10 % de plus que
l'année précédente.
M. Paré: D'accord. Cela répond exactement. Je
voudrais clarifier les choses parce que j'ai entendu des gens dans les
municipalités dire: II n'y a pas de contrainte chez nous; pour quelle
raison ces 800 ne seraient-ils pas à notre disposition? La raison est
simple, claire et nette, et vous venez de le confirmer. C'est tout simplement
qu'on ne veut pas en construire plus de 2500.
M. Bourbeau: M. le Président, on en a déjà
au-delà de 50 000 au Québec. C'est sûr que si on en avait
100 000, ce serait mieux, mais je pense que le rythme de réalisation est
quand même supérieur à ce qu'il était saus l'ancien
gouvernement. Donc, je pense qu'on n'a pas à courber la tête et
à avoir honte de l'effort que fait le présent gouvernement en
matière de construction de HLM.
M. Paré: Encore une ou deux questions sur les HLM, si on
veut passer à d'autres dossiers. Serait-il possible que vous envisagiez
présentement ou que la Société d'habitation du
Québec envisage la possibilité de vendre des HLM dits non
rentables? Est-ce que c'est dans vos vues? Est-ce que c'est à
l'étude?
M. Bourbeau: M. le Président, je peux déjà
répondre au député que le gouvernement n'a pas de
politique visant à vendre des HLM à l'entreprise privée.
On me signale un cas exceptionnel dans la municipalité de Valcourt. Le
député qui vient d'une réqion pas très
éloignée de celle-ci a peut-être entendu parler de ce cas.
C'est un cas assez malheureux, je dois dire, d'une municipalité
où on a construit 240 unités de logements HLM pour une
municipalité ayant 4000 habitants. Assez récemment, on
était pris avec 80 unités de HLM vacants à Valcourt alors
qu'il y a des milliers et des milliers de personnes à Montréal
sur les listes d'attente des OMH. On m'indique qu'on a tenté de louer
ces logements puisqu'il n'y avait pas de preneurs dans les HLM; on a
tenté de les louer de quelque façon que ce soit et il n'y a pas
de preneur. C'est malheureux, ce sont des logements qui sont là, qui
sont vacants, qui ont été construits, je dois le dire, avant
notre arrivée et pour lesquels il n'y a pas de locataires. Pour
l'instant, il n'y a pas de décision de vendre ces unités et je ne
vois pas, d'ailleurs, qui les achèterait, parce que si on ne
réussit pas à les louer comme logements subventionnés, je
ne vois pas pourquoi quelqu'un serait intéressé à acheter
ces unités et à tenter de les louer de façon non
subventionnée; ce serait encore plus difficile à louer.
Voilà la situation.
M. Paré: Vous dites qu'il n'y a pas de politique. C'est
justement ce qui m'inquiète: qu'il n'y ait pas de politique. Quand il y
a une politique, c'est clair, on sait où on va. Ce que je comprends, par
contre..,
M. Bourbeau: La politique, c'est qu'ils ne sont pas à
vendre.
M. Parés D'accord. Je suis content d'entendre cela. Cela voudrait
dire... Moi, je me demandais s'il y avait des intentions, des études ou
la possibilité de vendre des HLM. Vous me dites: Non, sauf pour un cas,
à Valcourt, où il y a possibilité. Vous me dites que,
toutes proportions gardées - j'ai vu les chiffres à plusieurs
reprises - à Valcourt, il y en a en abondance, comparativement à
la norme établie et à la moyenne. Vous me dites que vous
n'êtes pas capable de les louer non plus, sauf que vous êtes bien
conscient - je pense que c'est bon d'être sensible à cela - que
s'il est à vendre, il vient quand même d'y avoir une diminution de
800 000 $ dans l'évaluation municipale. Est-ce que ce n'est pas
risqué pour la SHQ de vendre à perte étant donné
qu'il y a une dévaluation avant vente?
M. Bourbeau: Le député parle-t-il toujours de
vendre ces unités de logement dont je viens de parler?
M. Paré: Je parle de vendre le HLM, l'emplacement, la
bâtisse, de vendre un HLM, un édifice.
M. Bourbeau: Nous n'avons pas de politique visant à mettre
en vente des HLM.
M. Paré: Donc, même s'il y a surplus et que vous ne
pouvez pas les louer, il n'est pas question que vous vendiez une bâtisse
à Valcourt.
M. Bourbeau: M. le Président, même si on voulait la
mettre en vente, qui va acheter des logements qui sont non loués et non
louables? Si on ne réussit pas à trouver des locataires quand on
les offre en location à des loyers subventionnés, donc des loyers
bas par définition, comment un acheteur pourrait-il réussir a
rentabiliser ces logements non subventionnés? On parle quand même
de 80 unités non louées. Si on met le prix de revient à 50
000 $ chacune, on parle de 3 500 000 $ à 4 000 000 $ de logements. 0e ne
vois pas qui serait intéressé à venir acheter des
logements s'il n'y a pas possibilité de les rentabiliser.
M. Paré: Mais vous me dites qu'il n'est pas question de
vendre.
M. Bourbeau: Nous n'avons pas l'intention de vendre, M. le
Président, (22 h 30)
M. Paré: Un autre point maintenant concernant les HLM.
C'est probablement le dernier point là-dessus. Il s'agit - et les qens
l'ont dénoncée - de la fameuse réglementation de
sélection qui s'en vient et qui fait diminuer la liste. Ce qui est pire,
c'est que - on l'entend dire et on le lit - le but de l'exercice, nous
direz-vous, est d'uniformiser cela pour tout le Québec, mais en
même temps, c'est de diminuer la liste. Comme je vous le disais au
début de la journée, on peut bien diminuer les listes, mais ce
qu'il faut essayer de faire comme gouvernement, c'est de diminuer la
misère, d'aider les gens mal pris et dans le besoin et non d'essayer de
cacher la réalité des choses telle qu'elle est en fait. À
une période de questions, vous me répondiez: De toute
façon, il y a consultation là-dessus. Mais il n'y a pas de
consultation. Il n'y a pas consultation générale, en tout cas. Il
y a consultation de quelques offices municipaux d'habitation, mais il n'y a pas
de débat public, il n'y a pas de consultation des autres personnes qui
doivent se faire entendre par la voie des journaux. Une véritable
consultation, c'est d'entendre les pour et les contre des gens
intéressés. Et on sait que la loi 137 permet maintenant d'emmener
n'importe quoi et que l'on réagît après coup, en
réaction. Le but n'est pas d'essayer de changer des choses avant
pour
pue, lorsque cela va devenir en force, cela réponde au besoin
général des gens et que les deux côtés de la
médaille se soient fait entendre. Ce n'est pas ce qui se produit
présentement. Quelques offices municipaux d'habitation l'ont
expérimenté. Des offices sont en consultation. II y a des
recommandations qui vous sont faites, si les documents ont fini par circuler.
Par contre, les gens ne sont pas consultés comme tels et s'ils veulent
se faire entendre, ils le font par la voie des journaux. J'aimerais savoir
premièrement si le ministre a l'intention d'amener bientôt ces
nouvelles dispositions sur la sélection des locataires.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Shefford fait allusion au projet de règlement sur la sélection
des locataires dans les offices municipaux d'habitation. Cela a fait l'objet
d'une expérience pilote au cours des deux dernières années
dans un certain nombre d'offices municipaux d'habitation. À ce sujet,
j'aimerais dire que les modifications qui avaient été
apportées au Code civil en 1979 avec l'adoption de la loi 107, la loi
qui instituait la Régie du logement et qui modifiait le Code civil et
d'autres dispositions législatives, prévoyaient
l'élaboration par la SHQ d'un règlement pour la sélection
des locataires dans les HLM et l'attribution des logements. Après
plusieurs tentatives d'élaboration avortées en 1980 et en 1981,
la SHQ avait repris le dossier en 1984. Alors, une expérience pilote a
alors été menée en liaison très étroite avec
une quinzaine d'offices municipaux d'habitation administrant tout près
de 20 000 logements au Québec. Cette expérience s'est
étendue jusqu'à la fin de mai 1986 et je dois dire que le
principal office municipal d'habitation qui a contribué à cette
expérience pilote est l'Office municipal d'habitation de Montréal
et j'aimerais souligner la présence ici de M. Normand Daoust, directeur
général de l'Office municipal d'habitation de Montréal. Il
pourrait se lever pour que l'on puisse le reconnaître. M. Daoust.
Le projet de règlement, je le souligne, n'a pas reçu
l'approbation du Conseil des ministres. Ce projet-là est encore à
l'étude. Il fait l'objet de discussions, de consultations encore un peu
partout dans la machine gouvernementale, auprès de certains offices
municipaux d'habitation et également auprès des
municipalités du Québec, par l'entremise des unions municipales
qui représentent quand même un des partenaires majeurs dans
l'habitation sociale. Eventuellement, quand un consensus aura été
établi et que le Conseil des ministres se sera prononcé, il est
prévu évidemment une prépublication de ce projet de
règlement dans la Gazette officielle, afin d'obtenir les
commentaires constructifs de tous les groupes intéressés. C'est
là une autre des façons que nous allons employer pour consulter
la population. Je dois dire que cette consultation a eu lieu au cours des trois
dernières années, pendant qu'avait lieu l'expérience
pilote. Tous ceux qui ont participé à l'expérience pilote
sont des qens, des personnes qui sont dans le milieu et qui ont
contribué, justement, à faire en sorte que ce règlement
soit le plus parfait possible. Ce projet de règlement n'a donc jamais
été préparé de façon à prendre qui
que ce soit par surprise, ni de façon que le règlement soit
préparé en vase clos ou de façon isolée.
M. Paré: Une question sur le dernier commentaire du
ministre. Est-ce que le ministre prend l'engagement - on sait maintenant que ce
n'est plus une obligation, en vertu de la loi 137 - qu'il y aura
prépublication avant la mise en application de la nouvelle
recommandation, avant le nouveau règlement sur la sélection des
gens sur les listes d'attente pour les HLM?
M. Bourbeau: M. le Président, il est entendu - je peux en
donner l'assurance au député - que lorsque nous adopterons ou
lorsque le Conseil des ministres adoptera, en principe, le projet de
règlement, il y aura prépublication de façon que tous les
intéressés puissent faire connaître leur point de vue.
M. Paré: Quand le ministre a dit qu'il le
déposerait au moment où il y aurait un consensus
général, ou à peu près, il veut dire un consensus
de la part de qui?
M. Bourbeau: II est impossible d'obtenir le consensus total de
toute la population. Nous ferons en sorte de préparer un
règlement qui va rencontrer, autant que possible, l'adhésion du
plus grand nombre possible de citoyens.
M. Paré: Au moment où l'on se parle, vous savez
très bien que les seules personnes qui sont en discussion, qui sont en
train de réfléchir... Peut-être pas réfléchir
parce que maintenant que les gens en ont une copie, il y en a qui sont
inquiets. Ils le font valoir par la presse ou autrement. Votre consultation,
à l'heure actuelle, est effectuée exclusivement auprès de
certains offices municipaux d'habitation. Quand vous dites que vous le
présenterez au Conseil des ministres pour prépublication, est-ce
que ce sera au moment où il y aura un consensus à
l'intérieur des offices municipaux d'habitation qui ont
été invités à fournir des commentaires ou si vous
avez l'intention de solliciter les commentaires d'autres groupes'
M. Bourbeau: M. le Président, au moment où le
règlement sera publié dans la
Gazette officielle, ou prépublié, nous allons
solliciter et recevoir le point de vue de tous ceux qui sont
intéressés à le faire connaître au gouvernement.
M. Paré: Un autre commentaire là-dessus. Je
comprends qu'on ne consultera pas avant la prépublication, qui ouvrira
le débat pour les gens qui auront une vision différente. Est-ce
que vous maintenez l'affirmation - à partir de quoi; êtes-vous
capable de déposer des chiffres? - que vous avez faite et
confirmée à une période de questions, alors que je disais
qu'on avait entendu dire que dans les HLM où il y avait des femmes, des
personnes âgées ou des familles monoparentales, cela amenait de la
drogue, de la prostitution, du vandalisme, à peu près tout ce
qu'il y a de négatif D'où vient cette constatation qu'on retrouve
dans le rapport et que vous avez confirmée lors de la période de
questions? Est-ce que vous maintenez toujours cette affirmation?
M. Bourbeau: M. le Président, ce qui a été
dit, c'est le résultat des observations qui ont été faites
à la suite de l'expérience pilote. Ce n'est pas le ministre
responsable de l'Habitation qui a affirmé de lui-même, de son cru,
les choses dont parle le député de Shefford, ce sont les
observations qui ont été relevées à la suite de
l'expérience pilote. Je peux dire au député qu'il n'est
pas question d'évincer des familles monoparentales des HLM. Au
contraire, je dirai au député que la formule qui prévaut
présentement privilégie systématiquement les familles
monoparentales. S'il y a une discrimination, actuellement, elle est positive
envers les familles monoparentales. En vertu des formules qui existent pour la
détermination des listes d'attente, on fait en sorte que ce soit
justement ces types de personnes seules, démunies et les familles
monoparentales qui se classent au sommet des listes d'attente. Je ne vois pas
pourquoi certaines personnes auraient pu affirmer que la formule actuelle fait
en sorte que les femmes seules ou les familles monoparentales seraient moins
bien partagées en vertu des formules existantes.
Par exemple, le FRAPRU a avancé que 60 % des demandes dans les
HLM proviennent de femmes chefs de famille alors que le projet de
règlement leur réserve au moins 75 % des logements. Ce que le
règlement constate, à la suite de l'expérience pilote,
c'est que la grille de pondération loyer-revenu discrimine
systématiquement en faveur des ménages monoparentaux, ce qui
écarte tout aussi systématiquement les ménages comptant un
plus grand nombre de personnes tels les ménages de couples et ceux ayant
le plus d'enfants.
Le projet de règlement veut justement contourner cette
difficulté en accordant cinq points par enfant et en permettant à
un office municipal d'habitation de réserver jusqu'à un maximum
de 25 % de ses logements aux couples les plus démunis. Il ne s'agit pas
de les obliger, on pourrait faire en sorte que l'office puisse réserver
25 % de ses logements aux couples les plus démunis. C'est donc dire
qu'il y aurait, de toute façon, un bloc de 75 % des logements qui irait
obligatoirement aux femmes chef de famille mais on pourrait, dans le cas
où l'office municipal vaudrait le faire, permettre de réserver
jusqu'à un maximum de 25 % de ces logements aux couples les plus
démunis surtout à cause du fait qu'on accorde cinq points par
enfant. Donc, on pourrait faire en sorte que des familles avec enfants puissent
également être admises.
Je dois signaler qu'en vertu des récentes ententes
fédérales-provinciales que nous avons signées, on se doit
de répondre aux différents types de ménages les plus
démunis et non pas de discriminer en faveur d'un seul type de
ménage.
M. Paré: Deux commentaires là-dessus.
Premièrement, quand on identifief peu importe où dans
la société, surtout dans des édifices gouvernementaux qui
nous appartiennent, qu'il y a des problèmes, il me semble que la
première chose qu'on doive faire avant de regarder pour éliminer
des gens en place ou des gens d'une catégorie susceptible d'être
en place, c'est d'essayer de trouver des solutions. Si ce sont des garderies
qui manquent ou d'autres services, on doit d'abord regarder pour trouver des
solutions pour régler les problèmes avant de dire! On va
éliminer une clientèle.
Deuxièmement, quand on dit que ce sont les femmes chefs de
famille monoparentale qui sont en majorité sur les listes d'attente,
est-ce que vous acceptez le principe qu'on commence à faire de la
discrimination envers les plus démunis plutôt que de trouver des
solutions pour ces gens quand ce sont des HLM qui causent, selon ce que vous me
dites, de la prostitution, de la bagarre, du vandalisme ou n'importe quoi?
J'aimerais qu'on dépose des documents là-dessus, J'aimerais les
voir.
Vous seriez d'accord pour une discrimination que vous appelez positive,
sauf que quand on fait une discrimination habituellement positive c'est pour
venir en aide aux gens les plus démunis.
Regardez toutes les statistiques qui sortent, les gens les plus
démunis, les plus mal pris dans la société sont les femmes
chefs de famille monoparentale. Si elles sont les plus démunies je
comprends qu'on les retrouve en très grande majorité sur les
listes d'attente. Mais, on va dire: Maintenant, on va faire une grille et on va
retrouver des listes d'attente et, selon des critères, c'est cette
clientèle qui devrait
être logée en premier et on ajoutera: Non, maintenant on
est dans les 25 % et on fait de la discrimination envers les plus
démunis. Ce serait probablement une première discrimination qui
n'est pas pour aider les plus démunis, mais contre eux.
En question supplémentaire, j'aimerais savoir si vous avez
consulté le ministre de la Justice là-dessus et si vous avez
aussi consulté la Commission des droits de la personne.
M. Bourbeau: M. le Président, le projet de
règlement a également été soumis au
ministère de la Justice. Justement, les avocats du ministère de
la Justice se penchent présentement sur les aspects légaux du
règlement en question. C'est une des raisons pour lesquelles d'ailleurs
ce règlement est toujours considéré comme étant en
consultations, parce que les aspects légaux ne doivent pas être
mis de côté également, (22 h 45)
Je voudrais dire au député qui plaide en faveur des
familles monoparentales que tout le système est fait en faveur des
familles monoparentales de sorte que nous privilégions
systématiquement cette catégorie de citoyens de la
société. Je ne vois pas pourquoi on viendrait tout à coup
blâmer le gouvernement de ne pas s'occuper des familles monoparentales,
puisque notre système discrimine en leur faveur, les privilégie
d'une façon systématique, à telle enseigne qu'on nous dit
justement qu'on exagère, que d'autres catégories de la
société ont également des besoins impérieux en
matière de logement et qu'on ne devrait pas toujours allouer les
logements à la même catégorie de citoyens. Les ententes
fédérales-provinciales que nous avons signées nous
obligent à répondre à tous les types de ménages
démunis et non pas à un seul type. C'est la raison pour laquelle
le projet de règlement vise à permettre à un office
municipal d'admettre également des couples mariés démunis
avec enfants. Il ne s'agit pas d'admettre des couples de gens à l'aise,
mais, dans la catégorie des démunis, on pourrait également
permettre à un office municipal d'admettre des couples mariés
démunis avec enfants, de façon à partager un peu mieux la
manne de la société.
Si le député nous dit: Oui, c'est bien sûr, mais
vous devrez faire en sorte que tous les démunis de la
société aient un toit, je dis que je suis absolument d'accord
avec le député. On s'y attaque avec la plus grande
détermination possible. Je signalerai simplement au député
que l'ancien gouvernement, durant les neuf ans qu'il a été au
pouvoir, n'a pas réussi à régler complètement le
problème et que nous tentons de poursuivre la lancée des anciens
gouvernements, que ce soit le gouvernement du Parti québécois ou
l'ancien gouvernement du Parti libéral qui avait initié le
programme. J'espère qu'avec le concours de tout le monde, y compris
celui du député de Shefford, on y arrivera un jour.
M. Paré: Regardez la moyenne de construction de HLM sous
l'ancien gouvernement et vous aurez déjà fait un bon pas en
avant. Je veux en venir là-dessus maintenant. Non, je ne dis pas que je
défends une clientèle particulière. Par contre, à
l'heure actuelle, la grille qénérale, uniforme et non
discriminatoire semble favoriser ou favorise effectivement une clientèle
particulière qui est la plus démunie; vous voulez produire de la
discrimination. C'est là où je dénonce le geste comme tel.
Ce n'est pas que je demande qu'on soit discrétionnaire pour quelqu'un,
je demande qu'on ne soit pas discrétionnaire pour quelqu'un. C'est
à l'inverse. C'est ma première question.
Deuxièmement, on retrouve dans le document, au point
élément souplesse, c) - je vais vous le lire, car il vaut la
peine d'être lu: "Si la demande de logement s'avère beaucoup plus
considérable que le nombre de logements disponibles, dans les
circonstances, l'office peut, après l'approbation de la
société, abaisser les seuils de revenus maxima au-delà
desquels un requérant verra sa demande jugée irrecevable.
Après approbation de la société, abaisser les seuils de
valeur totale des biens possédés au-delà desquels un
requérant verra sa demande jugée irrecevable."
Ce qu'on est en train de dire par cela ici, c'est tout simplement: S'il
y a trop de demandes, éliminons les listes. Quel est le but
d'éliminer les listes? Est-ce pour avoir moins l'air fou si on en fait
moins? Je pense qu'il est normal que les gens puissent aller là et qu'on
ne change pas une réglementation ou une façon de faire simplement
parce qu'on veut que les listes soient moins longues.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a deux choses - il ne
faut quand même pas que le député mélange tout - il
y a la question de la normalisation des listes, si je peux dire, et il y a
également ce dont vient de parler le député, la
possibilité qu'aurait un office municipal d'abaisser encore davantage
les critères pour aller vraiment chercher les éléments les
plus démunis dans la municipalité. En ce qui concerne ce que je
pourrais appeler la régularisation des listes, on constate que, parce
qu'il n'y a pas présentement de règlement provincial qui
régit l'entrée dans les HLM, il y a parfois des divergences assez
importantes d'un OMH à l'autre, de sorte que l'office municipal d'une
ville peut nous dire: Nous avons des besoins importants en matière de
HLM puisque nous avons 3500 personnes sur la liste d'attente et qu'une autre
municipalité
puisse nous dire; Nous n'en avons que 500. On serait porté
à penser que la municipalité qui a 3500 personnes sur la liste
d'attente a plus de besoins que celle qui n'en a que 500. Si les
règlements ne sont pas les mêmes, on pourrait fort bien avoir, sur
une liste d'attente d'une municipalité, des gens qui ont des revenus
moyens dans la société, des gens qui gagnent 30 000 $ ou 40 000 $
par année et cela fausse, évidemment, le portrait.
Ce que nous tentons de faire avec le règlement, c'est que tous
les offices municipaux d'habitation aient la même base, les mêmes
normes, les mêmes critères pour inscrire les gens sur les listes
d'attente. De cette façon-là on pourra savoir vraiment, de
façon comparative, quelles sont les municipalités qui ont les
plus grands besoins en matière de HLM.
M, Paré: Deux derniers petits commentaires
là-dessus.
M. Bourbeau: Je n'ai pas terminé ma réponse, M. le
Président.
M. Paré: Excusez-moi.
M. Bourbeau: De cette façon-là, en faisant en sorte
d'avoir des normes équivalentes dans toutes les municipalités, on
pourra juger de l'importance des besoins de chaque municipalité. S'il y
a des gens sur ces listes d'attente qui ne mériteraient pas d'y
être parce qu'ils ont des revenus trop élevés, il serait
ridicule de les laisser indéfiniment sur des listes d'attente, de leur
donner des espoirs qu'il serait impossible de remplir.
Le deuxième point dont a parlé le député
tout à l'heure, là, ça vise à faire en sorte de
permettre à un office municipal d'aller chercher vraiment, parmi sa
clientèle en liste d'attente, ceux qui sont au bas de l'échelle.
Si on n'a qu'un nombre restreint de HLM disponibles dans une
municipalité, il est important de s'assurer que ce sont les gens qui ont
vraiment les plus grands besoins en matière de logement qui sont les
moins fortunés ou les plus démunis qui soient admis.
J'aimerais bien qu'on les admette tous mais, jusqu'à ce qu'on ait
la possibilité de le faire, je souhaite et j'espère que le
règlement fera en sorte que ce soit vraiment les gens qui sont au bas de
l'échelle, en matière de revenus, qui seront admis. Le
règlement ne vise pas à faire autre chose que ça.
M. Paré: Quelques petits commentaires là-dessus.
Premièrement, vous savez très bien que, pour la construction de
HLM, il n'est pas nécessairement question de listes comme telles, vous
l'avez dit tantôt, il y a des critères de richesse, de
pauvreté, de normes, de HLM déjà construits. Donc, ce
n'est pas ce qui va justifier la lonqueur de la liste comme telle seulement, la
construction de HLM dans une municipalité plutôt que dans l'autre.
Vous avez dit: II faut uniformiser de façon à avoir une image
globale qui soit correcte pour l'ensemble des municipalités sauf que ce
qu'il dit à l'article c, c'est justement de donner à des offices
des moyens qui ne sont pas comme les autres, de rapetisser leurs listes au
détriment des autres et je ne suis pas d'accord avec ça.
Je reviens sur la première question que j'ai posée. Est-ce
que vous êtes capable de déposer des études
sérieuses au sujet du fait qu'on ait reconnu tantôt et qu'on dise
que -je ne retrouve pas mon document parce que j'en ai beaucoup - le fait que
dans des HLM où il y a plus de femmes, que ce soit femmes chefs de
famille monoparentale ou personnes âgées, amène plus de
vandalisme, de drogue, de prostitution, d'appels à la police,
d'insécurité de ménage, de mésentente, de
difficultés de trouver une personne responsable, de comités de
locataires inopérants. On a pu retrouver ça dans certains HLM
mais, sur l'ensemble des HLM, est-ce qu'on rencontre ça de façon
marquée, beaucoup plus évidente quand c'est la clientèle
dont je viens de parler?
M. Bourbeau: Je réponds seulement au député
que les observations qu'il vient de faire sont prises à partir de celles
qui ont été faites lors de l'expérience pilote. Il s'agit
de parler à certains maires du Québec qui ont charge de
l'administration de leur municipalité pour se rendre compte que
lorsqu'il y a une concentration importante de HLM pour familles dans plusieurs
municipalités, il y a assez souvent des problèmes de
sécurité, parfois de vandalisme, des problèmes sociaux
plus importants que dans des loqements ordinaires. Quant à mot j'ai
reçu beaucoup de témoignages de maires à cet
effet-là. Cette insécurité qui peut parfois exister
lorsqu'il y a une très grande concentration de familles monoparentales
où ce sont des femmes qui sont chef de famille fait en sorte que les
offices municipaux d'habitation qui ont participé à
l'expérience pilote souhaitent qu'on introduise dans ces HLM, un certain
nombre de couples. On me dit qu'il est coutumier que, dans ces HLM, il y ait
une personne chargée de veiller à la sécurité des
locataires. Il est préférable que ce soit une personne du sexe
masculin plutôt que du sexe féminin. La présence de
couples, comprenant un homme et une femme, fait en sorte que ce problème
diminue. C'est la conclusion à laquelle sont venus les gens qui ont
participé à cette expérience.
M, Paré: Étant donné l'heure, j'aimerais
qu'on passe, M. le Président, au secteur des coopératives...
Le Président (M. Rochefort): Juste une seconde, M. le
député de Shefford. Sur les HLM?
M. Messier: Oui.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Merci. Peut-être deux questions et trois points
d'information, M. le Président. Je me pose toujours la question
concernant la mobilité des personnes qui habitent dans les HLM. On sait
que, parmi les locataires qui sont là depuis une dizaine
d'années, vous aviez accueilli des gens qui formaient une famille, avec
des enfants. Mais il y a eu l'éclosion des familles, des divorces. Les
enfants sont partis et vous vous retrouvez avec une personne seule qui habite
un logement de deux chambres à coucher, ce qui bloque l'entrée de
nouveaux locataires ou de nouvelles familles. Y a-t-il possibilité ou
avez-vous déjà pensé à accroître la
mobilité des locataires?
M. Bourbeau: M. le Président, étant donné
que nous n'avons pas encore de règlement provincial qui ait
été adopté faisant suite aux prescriptions de la loi 107
qui fait en sorte que la SHQ devrait avoir un règlement, nous n'avons
pas de "poignée" juridique, si je puis dire, pour contraindre une
personne seule qui habiterait un logement de deux chambres à coucher,
par exemple, à déménager dans un logement plus petit. Mais
les gens de la SHQ me disent qu'on tente, dans ces cas-là, de convaincre
une personne donnée de prendre un logement qui soit d'une superficie
moins grande, étant donné ses besoins moins importants. On me dit
qu'en général cela va assez bien, on n'a pas trop de
problème à reloger les gens dans des moins grands.
M. Messier: Le travail de persuasion est laissé au
directeur des habitations.
M. Bourbeau: C'est exact.
M. Messier: Une sous-question concernant les immeubles pour
personnes âgées. Je sais qu'à Saint-Hyacinthe on a un 137
logements spécialement pour les personnes âgées. Y
aurait-il possibilité d'inclure des jeunes couples ou d'avoir une clause
peut-être non discriminatoire, parce que cela prend 65 ans et plus, afin
de sécuriser les gens qui sont déjà sur place? Là
aussi, la population vieillit. Ils sont rendus à une moyenne de 70, 75
ans. Il suffit qu'il arrive un accident à 3 heures de la nuit, qu'une
personne tombe... Est-il possible seulement d'inclure des
éléments sécuritaires pour cela?
M. Bourbeau: Est-ce qu'il s'agit de
HLM pour families ou pour personnes âgées? M. Messier: Pour
personnes âgées.
M. Bourbeau: Dans les HLM pour personnes âgées, on
ne peut pas faire entrer des couples ou des personnes âgées de
moins de 60 ans. Alors, les jeunes dont parle le député, ce
serait un jeune couple de 60 ans.
M. Messier: Mais vous voyez peut-être la
problématique...
M. Bourbeau: Oui, mais quand il s'agit d'une bâtisse de 137
unités, il y a quand même sur place un administrateur, une
équipe d'administration...
M. Messier: Oui, le gérant a ses locaux sur place, mais il
termine sa journée à 17 ou 18 heures le soir. Alors de 18 heures
à 8 heures le lendemain matin, il y a quand même...
M. Bourbeau: Le député veut dire que personne,
parmi l'équipe de gérance, ne reste là 24 heures par
jour?
M. Messier: Non.
M. Bourbeau: Même pas un concierge sur place qui...
M. Messier: Non. (23 heures)
M. Bourbeau: On peut s'informer auprès des qens de la SHQ,
mais... C'est évidemment l'un des problèmes de nos offices
municipaux d'habitation. En principe, les personnes âgées qui
logent dans ces immeubles sont autonomes. Ces programmes d'habitation ne
prévoient pas autant d'encadrement que les programmes parrainés
par le ministère des Affaires...
M. Messier: J'aimerais que vous y pensiez un peu à
l'avenir, pour voir ce qui peut être fait afin de sécuriser les
gens en place. Ils ont peut-être besoin de services comme cela, du moins
que de jeunes couples restent sur place. Parfois, c'est juste pour changer une
ampoule. Une personne de 80 ans, quand son ampoule est grillée à
10 heures, le soir, elle se retrouve démunie.
M- Bourbeau: M. le Président, c'est un point de vue
intéressant. Nous allons en prendre note et voir s'il n'y aurait pas
moyen de faire en sorte que les suggestions du député de
Saint-Hyacinthe puissent être agréées par nos partenaires
fédéraux.
M. Messier: Parfait. Concernant les nouveaux programmes que vous
avez soumis pour le logement locatif, est-ce que vous avez déjà
des premières évaluations, des
premiers rapports d'étape? Les nouveaux programmes pour le
logement locatif, le logement privé...
M. Bourbeau: M. le Président, je peux dire au
député que la réponse que nous avons semble être
très enthousiaste. À ma connaissance, aucune municipalité
n'a refusé l'offre qui lui a été faite. Évidemment,
il s'agissait d'un petit nombre d'unités dans chaque
municipalité. Nous avons reçu plusieurs lettres des
municipalités indiquant leur enthousiasme pour le programme, et d'autres
lettres de municipalités qui se disaient déçues de ne pas
avoir été choisies. Il semble effectivement qu'il y ait un
engouement important pour ce nouveau programme de supplément au loyer
sur le marché locatif privé. Je pense que ce sera peut-être
une avenue intéressante pour l'avenir.
M. Messier: Comme il s'agit d'un projet pilote, avant de faire
une nouvelle programmation, allez-vous attendre un peu pour connaître les
résultats de l'expérience?
M. Bourbeau: Effectivement, nous allons attendre que toutes ces
unités soient engagées et qu'un certain nombre de mois...
M. Messier: Quel est te délai que vous allez vous fixer
pour évaluer...
M. Bourbeau: II ne sera pas possible de faire une analyse
sérieuse du programme, je pense, avant au moins un an et demi ou deux
ans. Toutefois, il n'est pas exclu que nous puissions augmenter l'importance de
l'expérience pilote, dans le sens que nous n'excluons pas la
possibilité d'ajouter d'autres unités à
l'expérience pilote au cours des prochains mois.
M. Messier: Deux petits points, pour ne pas brimer l'Opposition,
non plus. Concernant l'informatisation des offices municipaux d'habitation,
où en êtes-vous rendu? Combien d'offices sont informatisés?
Combien en reste-t-il?
M. Bourbeau: M. le Président, on me dit qu'il y a
actuellement un programme qui fait en sorte que tous les offices municipaux de
100 logements et plus sont en voie d'être informatisés, et qu'on
procède à vive allure.
M. Messier: Vous en avez combien, déjà,
d'informatisés?
M. Bourbeau: C'est en marche dans tous les offices municipaux de
100 logements et plus.
M. Messier: D'accord. Le dernier point. Quel est votre lien avec
l'association des directeurs des HLM? Est-ce que vous considérez
l'association comme un groupe représentatif du milieu? Je pense qu'ils
ont été boycottés dans le passé.
M. Bourbeau: M. le Président, on m'indique que nous avons
d'excellents contacts avec l'Association des directeurs d'office municipaux
d'habitation, surtout au niveau technique, pour tenter d'améliorer les
techniques de gestion, etc.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, je siège à la
commission des institutions... Je profite de l'occasion, premièrement,
pour saluer le ministre et ses collaborateurs et lui exposer le problème
que je connais et dont le ministre est au courant. Le comté de
Louis-Hébert qui, essentiellement, est la ville de Sainte-Foy, ne
profite d'aucun HLM pour personnes démunies, couples avec enfants, etc.
Cela est dû à toutes sortes de circonstances, comme l'indice de
richesse qui, d'après les calculs, l'exclurait en bonne partie. IL y a
probablement d'autres circonstances aussi, du côté de la
municipalité, c'est possible.
Sauf qu'il existe un fait. Sur une population de 75 000 ou 80 000
personnes, à Sainte-Foy comme ailleurs, il y a un certain nombre de
personnes qui sont démunies, qui manquent de moyens et qui auraient
besoin de logements subventionnés, ce qui fait que, dans une
municipalité comme Sainte-Foy, les personnes démunies se trouvent
dans une situation pire que si elles étaient démunies, par
exemple, à Québec. Il n'y a aucun logement à loyer
modique. Cela veut dire que si vous demeurez à Sainte-Foy vous ne pouvez
avoir accès, en aucune façon, à un logement à loyer
modique. Si vous tentez de vous relorer à...
M. Bourbeau: Est-ce que c'est pour familles ou pour
personnes...
M. Doyon: Pour familles, non pour personnes âgées.
Je parle des familles. Si vous voulez aller dans la ville de Québec,
évidemment, vous vous faites dire que l'exigence de résidence de
deux ans vous exclut en partant. La question que je pose, c'est: Que fait-on
quand on est une famille démunie à Sainte-Foy? On est pire que si
on était dans un milieu qui supposément est moins riche. Et
là, on pourrait discuter longuement à savoir si l'indice de
richesse qu'on attribue a Louis-Hébert et à Sainte-Foy est
vraiment réel, quand on tient compte qu'il y a une bonne
catégorie de la population qui sont des étudiants. 10 000
à 12 000 étudiants résident à Sainte-Foy. Ils y
demeurent dans des solariums "hivernisés" à
moitié ou dans des sous-sols pour lesquels on leur fait payer 175
$ ou 200 $ par mois et où ils sont cinq à partager la même
toilette, à partager la même cuisine. Je vous assure que ce n'est
pas très riche.
Ce qui arrive, c'est que l'indice de richesse ne tient pas compte
très souvent du revenu des étudiants. Ils ne font pas de rapport
d'impôt ou le font à l'endroit de la résidence de leurs
parents, ce qui fait qu'ils ne font pas baisser !a moyenne. À tout
prendre, dans le comté de Louis-Hébert à Sainte-Foy, les
personnes démunies, les couples démunis n'ont pas de HLM. Elles
tentent d'aller à Québec où elles se voient
refusées à cause de l'exigence de résidence.
Avec le programme de supplément de loyer, M. le ministre, je vous
suggérerais fortement qu'un des critères qui entrent en ligne de
compte, c'est qu'on attribue à des villes comme Sainte-Foy un certain
nombre de loyers qui seraient admissibles au supplément sur le
marché privé, de façon à compenser, de cette
façon-là un peu, l'absence de HLM pour couples démunis ou
familles démunies. Autrement, il n'y a aucune porte de sortie.
L'autre affaire que je voudrais vous signaler, M. le Président,
c'est que je voudrais savoir de la part du ministre s'il songe, à un
moment donné, à empêcher les villes de demander l'exigence
de résidence d'un an ou de deux ans. Cela me paraît
discriminatoire; cela me paraît abusif. Je pense que les villes, en
d'autres mots, qui ont à 90 % des logements subventionnés,
devraient être tellement contentes et tellement satisfaites de profiter
de cette manne gouvernementale, aussi bien provinciale que
fédérale, que, dans un élan de
générosité, elles ne devraient pas garder tous les
"bôlés" dans leur sac. Elles devraient faire preuve d'un peu de
partage et de générosité envers leurs voisins. Je
comprends que la municipalité paie 10 %, etc., mais la situation est
sans issue. Quand on est pauvre à Sainte-Foy, on est aussi pauvre que
quand on est pauvre à Québec. Quand on est à Sainte-Foy,
on a besoin de se loger et de se mettre un toit sur la tête de la
même façon qu'on a besoin de le faire à Québec et il
n'y en a pas de HLM à Sainte-Foy.
Je pense qu'il y a peut-être deux solutions et j'aimerais que le
ministre y songe. La première serait d'enlever l'exigence de
résidence d'un an. Cela empêche les personnes pauvres de se loger
convenablement et d'aller là où elles pourraient être
admissibles à des subventions par la voie des loyers modiques. Mais
encore qu'on tienne compte du fait que, dans certaines municipalités,
dans certains comtés, comme le mien, entre autres, il n'y a pas de HLM,
sauf pour les personnes âgées, on s'entend. Qu'à ce
moment-là, on fasse un effort plus marqué du côté
des suppléments au loyer sur le marché privé pour
compenser l'absence de HLM.
Ces quelques réflexions sont en même temps des questions
que je pose au ministre: On fait quoi, quand on est pauvre à Sainte-Foy
et qu'on a besoin de se loger pareil comme quand on est pauvre ailleurs et
qu'on n'a pas de HLM et qu'on se fait dire: Vous ne resterez pas chez nous, on
n'a pas besoin de vous?
M. Bourbeau: M. le Président, quand on est pauvre à
Sainte-Foy, on va voir la municipalité et on lui demande pourquoi elle
ne veut pas que le gouvernement lui octroie des HLM. Je crois comprendre que
cette municipalité ne veut pas de HLM-familles et il est bien difficile
de lui en imposer, puisque dans la formule de financement, les
municipalités doivent payer 10 % du déficit. Bien sûr, si
la municipalité refuse de payer ce 10 %, on ne peut octroyer de HLM.
Je vous signale que nous avions octroyé 18 unités de
logement pour familles à Sainte-Foy lors de la dernière
programmation. On est présentement en discussion avec la
municipalité et nous espérons la convaincre d'accepter ces
unités pour le plus grand bien des résidents de Sainte-Foy. Mais
je mentionne au député que les citoyens de Sainte-Foy peuvent
également tenter de se loger dans les unités Logipop-OSBL qui
sont construites.
Nous avons 99 suppléments au loyer dans le comté de
Louis-Hébert et, présentement, cela fait en sorte que nous
versons pour l'année en cours une subvention de 43 885 $ à des
résidents. Il y a également 423 personnes qui sont
présentement admises au programme Logirente, avec des subventions
versées pour l'année en cours de 106 232 $ à des
résidents du comté du député. Nous voulons lui dire
que les résidents du comté de Louis-Hébert ont quand
même accès à certaines formes de subvention en vertu des
programmes existants.
Également, dans le cadre de l'Année internationale du
logement des sans-abri, nous avons écrit à certains organismes du
comté du député pour leur signaler que des subventions
étaient disponibles. Nous avons d'ailleurs écrit à tous
les organismes au Québec que nous connaissions. La maison
d'Hébergement Jeunesse de Sainte-Foy, la maison
Hélène-Lacroix à Sainte-Foy, l'Expansion Femme de
Québec à Sainte-Foy, la maison L'Espérance à
Sainte-Foy, autant d'organismes, M. le Président, qui pourraient, s'ils
voulaient faire une demande, peut-être obtenir des subsides dans le cadre
du programme pour les sans-abri.
Nous sommes en train d'analyser présentement des demandes qui ont
été faites dans le cadre du concours que nous avons lancé
aux organismes sans but lucratif
et aux coops; je présume qu'il va y avoir des organismes du
comté de Sainte-Foy qui ont fait une demande. Il y a également le
programme d'hypothèques indexées du gouvernement
fédéral, qu'on appelle le PHI, qui est disponible pour les coops
- certaines pourraient se situer dans le comté du député -
et, à l'intérieur de ces coops, nous pouvons et nous faisons en
sorte d'assurer le supplément au loyer à 30 % des unités.
30 % des unités dans les coops qui sont financées par les
programmes du gouvernement fédéral sont également
admissibles au supplément au loyer. Ce sont des formules venant
possiblement en aide aux citoyens démunis du comté de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, je remercie le ministre de ces
précisions. Pour un certain nombre d'entre elles, j'étais au
courant, mais les formules ne conviennent pas toujours parfaitement. Ce que je
mentionne au ministre, c'est que je comprends le rôle de la
municipalité et disons que c'est une chose avec laquelle je dois vivre.
La situation est comme cela. Mais en tant que député, je me sens
une responsabilité particulière vis-à-vis les gens qui
sont dans le besoin bien sûr. Je me dis que, du côté des
suppléments au loyer... Le ministre me dit qu'il y en a 99 dans le
comté de Louis-Hébert. Est-ce cela que vous venez de dire?
M. Bout-beau: C'est exact. 99, oui.
M. Doyon: Depuis quand? C'est drôle, quand je me suis
informé de cela, on m'a dit que je n'en avais pas et aujourd'hui, j'en
ai 99.
M. Bourbeau; M. le Président, on me dit que ces unités
seraient essentiellement pour personnes retraitées et pour quelques
familles.
M. Doyon: Ah oui: C'est un peu moins convaincant et je suis moins
convaincu aussi. (23 h 15)
M. Bourbeau: M. le Président, je tente de donner au
député le maximum d'information possible.
M. Doyon: Merci.
M. Bourbeau: Si le député m'avait prévenu
qu'il aurait des questions spécifiques sur le comté de
Louis-Hébert, j'aurais pu faire des recherches encore plus
poussées, mais je dois dire que je ne m'attendais pas tellement que des
questions aussi importantes soient soulevées à ce moment-ci par
le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Je comprends, M. le ministre, ce que vous faites. Vous
me donnez les informations que vous avez à la portée de Ia main
et je vous en remercie. J'en suis reconnaissant. Mais je vous mentionne quand
même, en terminant et sans prendre trop de temps là-dessus, que
l'exigence de résidence des municipalités doit être
évaluée de façon à assurer une mobilité des
gens qui sont dans le besoin, qu'ils puissent s'en aller là où
ils peuvent se loger convenablement. Il y aurait peut-être lieu de
regarder cela, je vous le souligne en passant. Deuxièmement, du
côté du supplément au loyer, des HLM pour personnes
retraitées il y en a un certain nombre dans le comté de
Louis-Hébert comme un peu partout, et si un supplément de loyer
s'ajoute a cela, cela en fait encore plus, tant mieux pour eux. Ma
préoccupation, c'était pour les familles démunies qui ne
sont pas des personnes retraitées, mais des personnes en bas de 60 ans
qui ont besoin aussi de se loger. De ce côté-là, vous me
dites qu'il y en a quelques-uns, eh bien, il y a plus que quelques pauvres dans
le comté de Louis-Hébert qui comprend 75 000 personnes!
M. Bourbeau: M. le Président, je ne voudrais pas prendre
le temps de l'Opposition, mais je dis simplement, pour ce qui est de
l'année de résidence, que c'est un gros problème en ce
sens que les municipalités qui sont quand même des partenaires
majeurs du programme insistent pour maintenir une période de
résidence obligatoire. La raison qu'elles invoquent est la suivante.
Comme elles ont à débourser des sommes d'argent au titre du
déficit des offices municipaux d'habitation, elles prétendent que
leurs citoyens qui leur permettent de payer ces déficits sont des qens
qui payent des taxes et qu'il serait donc normal que, comme les citoyens paient
des taxes, ils aient une certaine forme de préférence dans
l'admission aux HLM. Selon elles, il serait injuste de faire en sorte que les
citoyens d'une municipalité qui paient des taxes depuis très
longtemps n'aient pas une certaine forme de préférence pour
l'entrée dans un HLM pour lequel la municipalité paie une partie
du déficit.
Autrefois, on avait des municipalités qui comptaient
jusqu'à 25 années ou qui exigaient 25 années de
résidence pour être admis sur les listes d'attente. J'ai vu cela
il y a une douzaine d'années. Subséquemment, cela a
été abaissé à quinze, dix et cinq ans. Aujourd'hui,
les municipalités tentent encore de nous convaincre de garder trois
années de résidence. Le projet de règlement qui circule
stipulerait une année de résidence et je ne crois pas qu'il soit
possible dans l'état actuel des choses d'obtenir des
municipalités du Québec et de leurs représentants qu'on
aille en bas d'une année de résidence pour l'admission dans les
HLM.
Le Président (M. Rochefort): M. le
député de Shefford, en respectant l'alternance, si vous le
permettez, M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Paré: Je voudrais demander...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Saint-Hyacinthe, on va respecter l'alternance. Après, je vous
reconnaîtrai.
M. Messier: Je veux dire au ministre qu'il n'a pas à
s'excuser. Avec le partage du temps, on n'a pas abusé.
M. Bourbeau: De toute façon, M. le Président, je
reconnais que toutes ces questions sont très intéressantes et je
pense qu'elles valaient la peine d'être discutées.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Avant de poser ma question sur un autre dossier,
j'aimerais savoir si j'aurai le consentement pour reprendre le temps qu'on a
perdu au début de la commission, c'est-à-dire qu'on a
commencé à 20 h 20.
Le Président (M. Rochefort): Non, M. ledéputé. Pour être précis...
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, si vous me le
permettez. Pour être précis, nous avons commencé à
20 h 12 et nous avons accumulé 22 minutes de retard, mais en deux
étapes: une dizaine de minutes ce matin et une douzaine de minutes en
soirée. Ce qui fait que nous avons 22 minutes à reprendre sur
l'enveloppe de cinq heures, par rapport à l'entente intervenue entre les
deux leaders. Par contre, l'ordre de la Chambre, c'est 23 h 30, De deux choses
l'une: ou il y a consentement pour que l'on poursuive pour reprendre les 22
minutes de retard qu'on a accumulées pour respecter notre enveloppe de
cinq heures après 23 h 30 ou, faute de consentement, on devra
arrêter à 23 h 30 et le leader du gouvernement devra trouver une
autre période pour reprendre les 22 minutes qui resteraient.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne voudrais pas
être mesquin, mais je dois dire qu'à la période de ce matin
j'ai été assis à ma table pendant 25 minutes. J'ai
même été le seul, à un moment donné, à
rester assis en attendant que...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...les membres s'amènent.
Le député de Shefford nous a quand même fait
attendre une quinzaine de minutes. Ce soir, j'avoue avoir été
cinq minutes en retard. Ceci dit, M. le Président, je suis bien
prêt quant à moi, si les membres de la commission le veulent,
à rester un peu après 23 h 30, peut-être une douzaine de
minutes pour reprendre la douzaine de minutes de ce soir, ou disons quinze
minutes.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, je ferai
simplement une précision. Je conviens qu'il est possible que ce matin
vous soyez arrivé avant tout le monde. Il y a un petit problème,
cette année, dans l'organisation de l'étude des crédits
qui implique un peu tout le monde. Les crédits n'ont jamais
commencé cette année et n'étaient pas non plus
prévus pour commencer par ordre de la Chambre immédiatement
après la fin de la période des affaires courantes. Par exemple,
si la période des affaires courantes était à 10 heures,
ils commençaient à 11 h 30. C'est ce qui explique que, dans
certaines commissions, ici comme ailleurs, il y a eu des délais comme
celui auquel vous faites allusion. Mais l'ordre de la Chambre n'était
pas immédiatement après les affaires courantes, mais 11 h 30, et,
dans le cas où des périodes de questions avaient lieu en
après-midi, à 14 heures ou 15 heures, c'était à 15
h 30 ou à 16 h 30 que l'ordre de la Chambre nous permettait de
commencer. Ceci explique qu'effectivement, à l'occasion, des ministres
ou des membres de la commission se soient présentés avant le
temps, mais, formellement, nous ne pouvions pas commencer nos travaux avant les
moments prévus par les ordres de la Chambre.
M. Bourbeau: Quant à moi, si le député
voulait rester un peu après 23 h 30, je serais d'accord en lui signalant
que les journées sont quand même longues par les temps qui
courent.
Le Président (M. Rochefort): Donc, pour combien de minutes
avons-nous consentement? Il y a 22 minutes à reprendre et je voudrais
savoir pour combien de temps il y a consentement.
M. Bourbeau: Est-ce que le député serait d'accord
pour quinze minutes de plus que le temps imparti?
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Alors, M.
le député de Shefford.
M. Paré: Je voudrais juste rappeler au ministre que
j'étais ici avant l'ouverture ce matin. J'ai déposé mes
papiers ici et je suis allé faire des appels
téléphoniques, parce
qu'on attendait quorum. On a été bon joueur, on a
même commencé avant le quorum pour ne pas perdre de temps ce
matin.
Coopératives d'habitation
Je voudrais aborder le dossier des coopératives d'habitation,
Logipop, et les GRT. Ma question s'adresse au ministre, car j'aimerais qu'il
m'explique comment il se fait qu'en 1985 on a construit 3845 unités et,
en 1986, à peine 1850, ce qui veut dire une perte de 1995. Comment
peut-il justifier cela? Quand on regarde les crédits, on
s'aperçoit que, dans Logipop, sur un budqet original de 9 900 000 $, on
a dépensé 5 500 000 $, c'est-à-dire 4 300 000 $ de
périmés; ce n'est pas loin des 50 %. Comment cela se fait-il,
lorsqu'on tient le discours qu'on a tenu ce matin, que les coopératives
sont importantes et que les GRT font une bonne "job", et qu'en fin
d'année, lorsqu'on regarde les chiffres, on a périmé 4 300
000 $ sur 9 900 000 $ et qu'on a réalisé moins de 50 % de ce qui
avait été réalisé l'année
précédente?
M. Bourbeau: M. le Président, évidemment, le
député ne nous avertit pas à l'avance quel sera le sujet
suivant qu'il entend attaquer et, comme il pose des questions très
précises et qu'il veut des réponses très précises,
cela prend quand même quelques secondes avant qu'on puisse sortir la
documentation. Si le député veut patienter quelques secondes
encore, je vais pouvoir lui sortir les statistiques qu'il réclame.
Essentiellement, la diminution importante d'unités pour les
coopératives vient du fait que le gouvernement fédéral a
abandonné l'ancien programme 56.1 et l'a remplacé par un nouveau
programme à hypothèque indexée qui prévoit un
nombre beaucoup moins important d'unités pour le Québec et pour
l'ensemble du Canada d'ailleurs que l'ancien programme 56.1. Je dirais qu'une
bonne partie de la diminution vient justement du fait que les programmes
fédéraux, comme d'ailleurs les programmes du Québec,
donnent la préséance aux éléments les plus
démunis de la société. On a donc effectué un virage
vers les gens qui ont ce qu'on appelle des besoins impérieux en
matière de logement, ce qui n'est pas la clientèle
première, si je puis dire, ou principale des coops, des
coopératives de logement.
M. Paré: Si on peut justifier par le programme
fédéral la diminution du nombre de mises en chantier ou de
réalisations, qu'est-ce qui explique la diminution du budget
prévu de presque 50 %?
M. Bourbeau: M. le Président, la diminution de l'enveloppe
de Logipop provient essentiellement de deux causes. Premièrement, nous
avons abandonné, si je peux dire, la subvention de 3000 $ qui faisait
partie du programme Logipop intégré et qui venait du programme
PAPER. C'était l'équivalent des 3000 $ du programme PAPER qui se
retrouvait dans Logipop intéqré. Nous avons laissé tomber
cette subvention, dans Logipop intégré, au cours de
l'année 1986. Deuxièmement, il y a également le fait qu'un
certain nombre d'unités qui avaient été accordées
dans le concours Logipop 1986 n'ont pu être réalisées pour
toutes sortes de raisons, ce qui a occasionné une diminution des
crédits qui ont été dépensés dans le cadre
du programme Logipop.
M. Paré: Une petite question sur les 3000 $ par logement
dans Logipop. Est-ce que le ministre a l'intention de payer les 3000 $ par
logement en ce qui concerne Milton Park?
M. Bourbeau: M. le Président, la réponse est
non.
M. Paré: Même pour les coopératives qui ont
siqné une offre d'achat acceptée ou acceptable avant le 31
décembre 1986?
M. Bourbeau: M. le Président, le règlement en
viqueur à la Société d'habitation du Québec disait
que, pour pouvoir avoir accès à cette subvention de 3000 $, qui a
d'ailleurs été abolie par l'ancien gouvernement, en 1984, je
crois, il fallait présenter une offre d'achat et que cette offre devait
être acceptable à la Société d'habitation du
Québec, étant bien entendu que la subvention ne pouvait pas
être payée à une coopérative qui n'était pas
propriétaire. Le critère, c'est la propriété de
l'immeuble. Or, dans le cas de Milton Park, les offres d'achat dont parle le
député étaient sujettes à des conditions,
conditions qui n'étaient pas réalisables au 31 décembre
1986 et qui ne sont pas encore réalisables aujourd'hui. De sorte que, si
rien ne change, il est possible que, dans dix ans, ces conditions ne puissent
pas encore être réalisées. Or, nous avions bien
stipulé que les offres d'achat acceptées devaient être
conformes au règlement et donc réalisables dans un délai
raisonnable. Or, nous avions indiqué une période de 90 jours. On
aurait pu aller jusqu'à 120 jours ou même 150 jours. Il est
évident que ces conditions-là ne peuvent pas se réaliser
dans l'état actuel des choses et, en conséquence, les opinions
juridiques que nous avons sont à l'effet que la Société
d'habitation du Québec n'est pas tenue de payer ces sommes d'argent. En
bon gestionnaire, je ne vois pas comment la SHQ pourrait commencer à
payer des sommes de 3000 $ totalisant près de 1 000 000 $, alors que
légalement elle n'est pas tenue de les
payer. Cela serait même un qeste assez délicat de la part
d'un gestionnaire que d'aller débourser des sommes d'argent, qu'il n'est
pas tenu de payer, à même les fonds publics.
M. Paré: Donc, si je comprends bien, malgré nos
rencontres de décembre, les mises en garde que je vous avais faites,
malgré les démarches entreprises par ces gens-là - on
retrouvait aujourd'hui même, en préavis, un projet de loi
privé pour régler le problème, mettre en application le
projet qui a finalement abouti à un consensus dans Milton Park - c'est
"no way", pas un sou des 3000 $ pour personne.
M. Bourbeau: M. le Président, le député
confond deux choses. Si le député lit très bien le projet
de loi dont on parle, il n'est absolument pas question, dans ce projet de loi -
à ma connaissance, en tout cas - de subvention payable par la
Société d'habitation du Québec. Le projet de loi, dont
j'ai pris connaissance, ne traite que de l'aspect juridique du problème,
de la possibilité de transformer en copropriété, dans une
formule de copropriété originale, un projet de construction qui
appartient présentement à un organisme qui s'appelle la
Société d'amélioration Milton Park. Il n'est absolument
pas question de subvention dans ce projet de loi. Il n'y a aucune relation de
cause à effet entre l'adoption du projet de loi et une possible
obligation de la SHQ de débourser une subvention qu'elle n'est pas tenue
de débourser de toute façon. (23 h 30)
M. Paré: Je ne veux pas entreprendre un débat
là-dessus, parce qu'on va avoir une loi, mais le lien que je fais, soit
dit en passant et vous le savez très bien, c'est qu'une condition
était presque imposée ou en tout cas vendue aux
sociétaires de Montréal et qui disait: Vous devez signer cela si
vous ne voulez pas perdre les 3000 $. Les gens ont donc été
leurrés d'une certaine façon. Je ne dis pas que c'est votre faute
précisément, mais les gens ont été
leurrés.
M. Bourbeau: M. le Président, je dirai ceci au
député. Je n'ai pas participé à ces
négociations. Je suis peut-être moins au courant que le
député de ce qui s'est passé, car je sais qu'il ne s'en
occupait pas beaucoup, mais, s'il y a eu, de la part des promoteurs de ce
projet de loi, de fausses affirmations ou si des gens ont été
leurrés, j'incite le député à se présenter
en commission parlementaire, lorsque ce projet de loi sera
déposé, et à faire valoir son point de vue, même
à citer ou à inviter les opposants à la barre de la
commission.
Je puis assurer le député que si la preuve est faite que
des gens ont été leurrés, je serai le premier à
m'opposer à l'adoption d'un projet de loi qui ne rencontrerait pas
l'adhésion des participants de la commission.
M. Paré: Quant aux coopératives, vous avez
accepté, sur les terrains Angus, de la SOTAN, à la suite de
pressions de la ville de Montréal, d'augmenter le nombre de logements
sociaux de 284 unités, pour les OSBL et coopératives. Est-ce que
ce sont des ajouts ou font-elles partie des 400 unités acceptées
pour cette année? Dans un télégramme qui...
M. Bourbeau: Est-ce que le député pourrait
préciser de quelles 400 unités il parle?
M. Paré: II est reconnu, toujours dans le Muni-Express
de cette année et dans la programmation, que devraient se construire
400 unités pour les organismes sans but lucratif ou des
coopératives. Vous avez accepté dernièrement dans un
télégramme, et il y a eu une entente avec ta ville de
Montréal pour augmenter de 284 le nombre d'unités à la
SOTAN, sur les terrains d'Angus. Est-ce que les 284 unités sont
ajoutées aux 400 ou sont comprises à l'intérieur des
400?
M. Bourbeau: Je dois dire que je n'ai pas souvenance du
Muni-Express dont parle le député. Est-ce qu'il pourrait
me montrer le document dont il parle?
M. Paré: Le Muni-Express, c'est le petit
dépliant des offices municipaux. En mars 1987, il faisait état de
la programmation en HLM, en coopératives et en loyers au
supplément. En fait, ce que vous dites, depuis six mois, dans les
annonces, en ce qui concerne la construction, il dit que les 400 unités
consacrées au programme seront payées à 75 % par le Canada
et à 25 % par le Québec, et que ces 400 unités sont pour
les coopératives et organismes sans but lucratif. Quand vous avez
transmis la documentation à chaque municipalité pour lui demander
de faire des appels de propositions, il s'agissait de 400 unités dans
tout le Québec.
M. Bourbeau: M. le Président, le problème, c'est
que le député semble relier ces 400 unités à SOTAN,
la Société de terrains Angus. Les 400 unités, c'est le
concours que nous avons lancé, pour les HLM privés, à
l'ensemble du Québec et non pas uniquement pour SOTAN.
M. Paré: D'accord. Je veux savoir si ce sont 400
invités pour l'ensemble du Québec, y compris les 284 sur les
terrains d'Anqus, ou si ce sont 400 pour le Québec, plus 284 pour la
SOTAN.
M. Bourbeau: La Société d'habitation du
Québec a lancé, il y a quelques semaines, un concours dans tout
le Québec pour 639 unités additionnelles dans le programme de
logement privé sans but lucratif. Sur une programmation de trois ans, il
s'agissait de 1200 unités pour le Québec. C'est ce qu'on appelle
le Logipop, catégorie 1. L'an dernier, lors du concours qui avait
été lancé, on avait alloué quelque 551
unités sur les 1200, il en restait donc 639 pour compléter la
programmation triennale. À partir des 639 unités, des gens,
probablement des GRT de la région de Montréal, ont
soumissionné pour des unités en proposant des terrains qui font
partie du groupe de SOTAN. Il est possible qu'il y en ait 284, je ne connais
pas le nombre exact. Je ne peux pas dire au député que ces 284
vont être acceptés par la SHQ, parce que le concours est en
évaluation, le jury est en train de faire son travail et il est possible
que ces 284 terrains soient retenus parmi les 639, mais je doute qu'ils soient
tous retenus. Il est probable que certains d'entre eux seront retenus. Je ne
peux pas dire le nombre tant que le jury n'aura pas rendu son verdict.
M. Paré: En tout cas, on pourra revenir là-dessus,
M. le ministre, parce que j'aimerais qu'on ait au moins cinq minutes pour la
Régie du logement. Je m'excuse, si on est obligé de...
M. Bourbeau: Est-ce que ma réponse satisfait le
député?
M. Paré: On va certainement échanger à ce
sujet demain ou au cours des journées suivantes. J'irai vous voir, parce
que ce n'est pas tout à fait clair. J'aimerais qu'on discute davantage
à ce sujet. Peut-être qu'on ne se comprend pas.
M. Bourbeau: Si le député veut poser une autre
question, on rallongera la période de cinq minutes à la fin. Je
voudrais l'aider à comprendre ce qui se passe ici. Je n'ai pas
d'objection, tant qu'à y être.
M. Paré: Oui, pour être bien sûr, en tout cas,
que je vais avoir le temps de passer à la Régie du logement
très rapidement, je serais prêt à ce qu'on passe
là-dessus, quitte à revenir après ou à ce qu'on y
revienne demain. Je suis prêt à vous rencontrer à ce sujet
pour éclaircir cela.
M. Bourbeau: Une question. Les 284 dont vous parliez,
c'était le nombre de terrains de SOTAN qui font partie des propositions
des GRT dans le concours de la SHQ?
M. Paré: Ce que cela dit, c'est un communiqué du 27
mai 1987, donc, qui date de quelques jours: "Le site des terrains Angus
disposera de 284 unités de logements sociaux supplémentaires. La
ville de Montréal et le gouvernement du Québec en sont finalement
venus à une entente qui prévoit également qu'une centaine
d'autres unités de logement feront l'objet de discussions
ultérieures, afin d'étudier dans quelle mesure elles pourraient
être converties en HLM ou en coopératives d'habitation." Donc,
c'est une entente qui vient d'être ratifiée entre Québec et
Montréal où on accepte d'augmenter, comme le projet initial
voulait qu'il y en ait 50-50, le nombre de logements sociaux et de logements
privés.
M. Bourbeau: Si le député avait lu le
communiqué au complet, j'aurais pu lui donner la réponse plus
rapidement. C'est que, dans la programmation originale de SOTAN, il y avait
environ 260 unités, plutôt que 284, qui étaient
identifiées, dans la programmation de SOTAN, comme étant des
coopératives à plusieurs vocables autres que coopératifs.
Or, ces autres coopératives avaient toujours été reconnues
comme devant être des coopératives à capitalisation. Or, la
coopérative a capitalisation, c'est un animal qui n'existe pas, en fait,
juridiquement, mais, quand on fouille un peu - j'ai pris la peine de fouiller
avec les gens du service des coopératives - on se rend compte que ce
qu'on entend par cela, c'est une forme de condominium, de
copropriété ordinaire. La ville de Montréal m'a
demandé la possibilité de convertir ces unités en vraies
coopératives ordinaires et non pas en des condominiums
coopératifs. J'ai accepté, après des néqociations
avec la ville de Montréal, de recommander au Conseil des ministres de
passer un décret pour faire en sorte que ces 260 - on dit 284, mais
c'est plutôt 260 -unités-là soient maintenant
destinées à des coopératives ordinaires ou des OSBL ou
même des HLM et non pas au genre de coopératives qui
étaient prévues originalement, c'est-à-dire des
condominiums ordinaires.
M. Paré: Est-ce qu'elles vont être
sélectionnées parmi les 400?
M. Bourbeau: Cela dépend des GRT qui ont fait application
dans le concours. Si, dans le concours qui est présentement à
l'étude, les GRT ont fait des propositions qui sont retenues par le
jury, si la SOTAN leur attribue les terrains - je présume qu'elle a
dû leur promettre de le faire, puisqu'ils ont proposé de ces
terrains - certains d'entre eux pourront construire éventuellement des
coopératives sur une partie de ces terrains.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford.
Régie du logement
M. Paré: Très rapidement, je vais vous poser les
trois questions que j'avais là-dessus, parce qu'on n'a pas grand temps,
malheureusement. J'aurais bien voulu parler des montants parce que, pour une
fois, je suis allé directement aux crédits. Mais je vais passer
à une discussion large. Première question. Est-ce qu'il est vrai
qu'il y a des discussions présentement pour que la Régie du
logement soit transférée au ministère de la Justice?
Deuxième question. Est-ce que le ministre a pris connaissance du
rapport...
M. Bourbeau: Si le député posait une question
à ia fois, ce serait peut-être plus facile.
M. Paré: D'accord.
M. Bourbeau: À la connaissance du président de la
Régie du logement, qui est près de moi, et à la
connaissance du ministre, il n'y a pas de négociations,
présentement, pour que la Régie du logement loge ailleurs
qu'à l'enseigne du ministère des Affaires municipales.
M. Paré: D'accord. Est-ce que je pourrais avoir les
commentaires du ministre sur le rapport Thomasset? Est-ce qu'il en a pris
connaissance et quels sont ses commentaires?
M. Bourbeau: Le rapport...
M. Paré: Attendez un peu! Je pense que je l'ai mal
écrit. C'est le rapport Thomasset de l'UQAM, je crois; Claude Thomasset
de l'Université du Québec à Montréal a fait une
étude sur la Régie du logement.
M. Bourbeau: C'est le rapport d'une recherchiste? C'est un
rapport de l'Université du Québec à Montréal qui
conclurait à certaines déficiences dans les auditions, à
la Régie du logement. On m'indique que ce rapport fait
présentement l'objet d'études. Il a été transmis au
comité d'étude sur les tribunaux administratifs du
ministère de la Justice qui, éventuellement, fera lui-même
un rapport sur la question.
M. Paré: D'accord. Dernière question. Il y a eu des
plaintes au sujet des bureaux, de Québec et de Thetford-Mines, de la
Régie du logement. J'aimerais savoir quelles suites ont
été données à cela.
M. Bourbeau: Est-ce que le député aurait objection
à ce que le président de la Régie du logement
réponde lui-même à ces questions qui sont quand
même...
M. Paré: Non, absolument pas. Au contraire, cela me ferait
plaisir.
M. Houde (Jean-Guy): Dans le cas de Thetford-Mines,
premièrement, c'est un bureau qui était ouvert à temps
plein auparavant et qui est devenu un bureau mobile à compter de 1982.
Depuis ce temps, les gens souhaitent qu'on rouvre ce bureau sur une base
permanente afin qu'il donne un meilleur service. C'est essentiellement une
question de volume. Au moment où le dernier employé a
quitté le bureau, en 1982, le nombre de demandes, en moyenne,
était d'environ une par jour et cela ne justifiait pas une
présence à temps plein. Par contre, les gens de Thetford-Mines,
je pense, ont un certain sérieux. Ils ont notamment des
difficultés avec le service téléphonique. J'ai l'intention
moi-même, si je peux le faire, prochainement, d'aller les rencontrer et
d'essayer de voir ce qu'on peut faire pour améliorer le service qui leur
est donné.
Dans le cas de Québec, c'est plus délicat. C'est un membre
de l'Association des locataires qui, d'ailleurs, a écrit au
député, je crois, et qui a repris certains éléments
qui remontaient à plusieurs années, des problèmes qu'on a
eus, qui étaient effectivement vrais, mais c'était en 1982, 1983
et, depuis, plusieurs ont été corriqés. Il reste quand
même que la régie souhaiterait établir de meilleurs liens
avec l'Association des locataires de Québec, ce qui permettrait de
résoudre plusieurs de ces difficultés. On a un peu de
difficulté à percevoir exactement où pourrait se situer le
problème. On nous parle parfois de régisseur, on nous parle
parfois de l'attitude des gens du bureau. Encore là, on va faire un
effort particulier pour établir la communication et essayer de cerner
plus précisément les problèmes, qui semblent être
des problèmes de relations humaines, dans une certaine mesure.
M. Paré: Donc, la porte est ouverte à une rencontre
et à une discussion de fond pour essayer de...
M. Houde (Jean-Guy): II y a déjà eu, d'ailleurs,
des rencontres avec tous les représentants des regroupements de
locataires du Québec et la porte est certainement ouverte à
d'autres rencontres, particulièrement à Québec, si c'est
possible.
M. Paré: Malheureusement, c'est tout le temps dont nous
disposons, je crois. On avait dit quinze minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): ...l'adoption des
programmes, M. le député.
M. Paré: Si vous voulez, on va les adopter.
Adoption des crédits
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. Houde.
Est-ce que le programme 9, Société d'habitation du Québec,
éléments 1 et 2, est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 10,
Conciliation entre locataires et propriétaires, est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble des
crédits de la Société d'habitation du Québec sont
adoptés?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce qu'il
y a des remarques de conclusion, M, le ministre?
M. Bourbeau: Simplement, M. le président pour vous
remercier de votre patience et de votre objectivité. Je remercie
également tous les membres de la commission, tous les
députés qui ont veillé aussi tard, de même que le
député de Shefford pour ses questions intéressantes,
constructives. Je dois avouer, M. le Président, que la dernière
partie de l'étude, celle des programmes 9 et 10 du ministère,
s'est déroulée d'une façon un peu plus harmonieuse que
pour les huit premiers programmes, mais tout cela fait en sorte qu'on a
réussi quand même à faire adopter l'ensemble des
crédits du ministère. Je remercie également tous les gens
qui m'accompagnent et qui se sont déplacés. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford, en conclusion?
M. Paré: Rapidement aussi, je remercie les gens de la
Régie du logement et de la Société d'habitation du
Québec pour leur patience, depuis ce matin, pour les réponses
qu'on a obtenues. Je pense que cela fait avancer les choses. Quand le ministre
dit que deux dossiers ont été peut-être un peu plus durs,
c'est qu'on a eu un peu plus de temps. J'aurais aimé qu'on ait quelques
heures de plus, je dois vous dire, pour aller plus au fond des autres dossiers.
Je pense que c'est non seulement important pour nous d'être bien
informés, mais aussi pour la population et on avance collectivement
quand on va au fond des choses comme on a pu le faire, au moins, pour deux
dossiers. Malheureusement, j'aurais aimé qu'on ait autant de temps
pour... Je dois vous dire qu'il y en a qu'on n'a même pas touché,
cela sera pour la prochaine fois, soit à l'Assemblée nationale,
mais là, c'est toujours court. En septembre sûrement, parce que je
sais qu'on a l'étude des engagements financiers qui nous permet d'aller
au fond des choses aussi, on va le faire certainement et j'invite les gens
à être là pour nous donner des réponses.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci M. le
député de Shefford. Sur ces remarques, la commission de
l'aménagement et des équipements ajourne maintenant ses
travaux.
(Fin de la séance à 23 h 47)