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(Vingt heures six minutes)
Le Président (M. Messier): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La présente commission a pour but de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 27, Loi sur les
pesticides, et du projet de loi 19, Loi modifiant la Loi sur ta qualité
de l'environnement.
J'invite le ministre et, par la suite, le critique de l'Opposition et
les intéressés, les autres membres de la commission, à
faire des remarques préliminaires. M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Clifford
Lincoln
M. Lincoln: M. le Président, je pense que nous sortons
d'un débat parlementaire où chacun a eu la chance d'exprimer son
point de vue. Pour ma part, je serai très bref. Tout ce que je veux
dire, c'est ceci. Malgré que nous ayons eu des points de vue
opposés, il y a une chose qui se détache du débat que nous
avons eu en Chambre, c'est que tout le monde veut une loi sur les pesticides.
Je pense que, la-dessus, on s'accorde.
Pour ce qui est de notre position, nous disons qu'il y a eu beaucoup
d'amendements qui ont été apportés par rapport à
l'avant-projet de loi et j'aurai la chance de les faire ressortir de
façon plus détaillée; nous les avons établis
d'après toutes les représentations qui nous ont été
faites. De mon point de vue, je crois que le projet de loi actuel
représente de façon très positive toutes ces
recommandations et qu'il est une bonification très significative par
rapport à l'avant-projet de loi.
Donc, je vais m'arrêter là-dessus. J'espère qu'on
pourra travailler de la façon la plus harmonieuse possible à
l'étude article par article et, à ce moment-là, je vous
ferai valoir les raisons et les décisions qui nous ont fait amender les
articles, soit en y ajoutant des choses ou en les modifiant comme on l'a
fait.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le ministre. M. ledéputé de Terrebonne.
M. Yves Blais
M. Blais: Merci, M. le Président. Mes commentaires seront
très brefs, ils sont même déjà terminés vu
que nous avons déjà parlé à différentes
reprises de ce projet de loi. Nous avons eu une grosse commission parlementaire
sur l'avant-projet de loi. Il y aura quelques remarques très
brèves lors de l'étude article par article, si vous n'y voyez pas
d'inconvénients, sauf aux articles 8 et 9 où ce sera
peut-être un peu plus long.
M. Lincoln: Avec plaisir.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Terrebonne. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la
commission parlementaire qui désireraient prendre la parole et faire des
remarques préliminaires? M. le ministre de l'Environnement, on est rendu
au chapitre I, article 1.
Étude détaillée
M. Lincoln: M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Messier): Oui.
M. Lincoln: ...avant de commencer, le député de
Terrebonne m'avait demandé si nous avions des amendements. Nous
pourrions en avoir un à la suite de représentations qui nous ont
été faites en dernière heure par certains intervenants;
nous pourrions en avoir un à l'article 102.
Le Président (M. Messier): D'accord.
M. Lincoln: Aussitôt que je l'aurai, je vais le
déposer à la commission et j'en donnerai une copie au
député de Terrebonne pour qu'il en prenne connaissance à
l'avance.
Le Président (M. Messier): On vous remercie de votre
grande ouverture d'esprit. Nous sommes rendus à l'article 1.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Messier): Je m'excuse, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: ...est-ce qu'on commence? Le Président (M.
Messier): Oui.
M. Blais: Une question très brève.Pourquoi
l'avoir appelée "Loi sur les pesticides" plutôt que "Loi
antiparasitaire"? Très brièvement, s'il vous plaît, pour
les
besoins de la cause.
M. Lincoln: Pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas appelée "Loi
antiparasitaire", comme c'est le cas au gouvernement fédéral? Je
vais voir la situation.
Des voix: ...
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Messier): M. le ministre.
M. Lincoln: La réponse est celle-ci: Les termes "Loi sur
les pesticides" sont maintenus parce que les pouvoirs réglementaires
débordent de beaucoup le strict contrôle de la vente et de
l'utilisation des pesticides; deuxièmement, c'est pour éviter
toute confusion avec la loi fédérale déjà
appelée "Loi sur les produits antiparasitaires".
Dispositions préliminaires
M. Blais: D'accord. Je prends votre explication comme celle du
législateur en autorité. On va passer tout de suite à
l'article 1. À l'article 1, nous aimerions voir une modification, M. le
Président. Si vous voulez me passer l'amendement, je vais le
déposer. Nous aimerions faire ajouter les articles 1.1 et 1.2 qui se
liraient comme suit: "1.1: La présente loi a pour objet de régir
et de réduire la vente et l'utilisation des pesticides afin de
protéger la santé de l'être humain ou des autres
espèces vivantes et de prévenir des dommages è
l'environnement ou aux biens. "1.2: La présente loi s'applique à
tous les pesticides vendus et utilisés au Québec."
Je ne prends pas mon temps de défense à moins que ce ne
soit nécessaire en réplique. J'ai l'impression que cela va de soi
qu'on ajoute cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: On croit nécessaire... En fait, il faut ouvrir
le micro.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: On croit nécessaire d'ajouter cela parce que,
dans les dispositions préliminaires, il nous semblait qu'il était
absolument nécessaire d'avoir un petit résumé
énonciateur de la loi qui suit.
En principe, quelle serait l'objection à édicter cela en
début de loi comme cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Nous pensons que si vous donnez au projet de loi
l'objet de réduire et de régir la vente et l'utilisation des
pesticides afin de protéger la santé... Nous pensons que le cadre
du projet de loi actuel va beaucoup plus loin que cela. Il s'agit, certes, de
s'occuper de la vente et de l'utilisation des pesticides, mais si vous vous
référez au champ d'action, dans la section I du projet de loi, on
dit: "Le présent chapitre s'applique à toute activité
relative è la distribution, à la vente, à l'entreposage,
au transport ou à l'utilisation de tout pesticide, de tout contenant
d'un pesticide ou de tout équipement servant à l'une de ces
activités."
Par rapport à ces activités, nous avons des codes de
gestion qui vont réellement définir toute la problématique
de tout ce champ d'application qui est très vaste. Et lorsque vous
regardez la section II, le code de gestion, on définit vraiment les
paramètres que vous voulez couvrir. On dit par exemple: "Le Code de
gestion des pesticides édicté par le qouvernement a pour objet de
régir et de contrôler les activités visées à
l'article 10, en vue d'éviter ou d'atténuer les atteintes
à la santé des êtres humains ou des autres espèces
vivantes, ainsi que les dommages à l'environnement ou aux biens."
Donc, ce qui arrive, c'est que l'objet que nous donnons au code de
gestion qui est défini à la section II couvre tout le champ
d'application de la section I. Ce que vous tâchez de faire, c'est la
même chose, en un certain sens, que ce qui est décrit à
l'article 1. Mais nous voulons élargir ce champ d'action et aller
beaucoup plus loin dans le code de gestion et définir des objectifs
beaucoup plus précis et, en le faisant dans le code de gestion et en
citant les objectifs que nous poursuivons, cela nous donne la latitude pour
aller beaucoup plus loin.
Si vous regardez l'article 12, on dits "Quiconque effectue une
activité visée à l'article 10 - qui, comme je t'ai dit, a
un champ d'action très étendu - doit se conformer au Code de
qestion des pesticides." Il y a donc une corrélation entre les articles
10, 11 et 12 et ses objectifs. C'est pour ces raisons, dis-je. Il ne s'agit pas
de s'opposer au principe de la chose. Je pense qu'on partage les mêmes
principes. Nous croyons que de le stipuler comme on l'a fait, par rapport au
code de gestion et par rapport à un champ d'application qui est encore
plus vaste, cela nous semble plus logique comme formulation.
M. Blais: Rejeté sur division. Une voix: Ha! Ha!Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement...
M. Blais: II ne le prend pas, il est donc rejeté sur
division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est donc
rejeté...
M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): II est rejeté. Nous
revenons maintenant à l'article 1. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 1?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
2?
M. Blais: II n'y a pas d'amendement de notre côté,
à l'article 2. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
3?
M. Blais: J'aimerais savoir, quand on dit "toute
société est assimilée à une personne", si on veut
vraiment parler des municipalités, des corporations. Cela va de soi, je
pense, dans la législation québécoise, mais c'est pour en
avoir la certitude.
M. Lincoln: Oui. C'est une personne physique et morale. C'est
cela.
M. Blais: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
4?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
5?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
6?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
7?
M. Blais: Adopté.
Le Président CM. Saint-Roch): Adopté. Article
8?
Fonction et pouvoirs généraux du
ministre
M. Blais: Là, on va parler un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Les articles 8 et 9 portent en soi, je crois, tout le
fondement du projet de loi qu'on va étudier, sauf les banalités
qui suivent, de permis ou de certificats qui, en soi, sont des
conséquences des articles 8 et 9 pour mieux les gérer. Les
amendes sont pour ceux qui ne s'occuperont pas des articles 8 et 9. En fait,
les articles 8 et 9 sont la base de tout le projet de loi. Tous les gens qu'on
a entendus en commission parlementaire nous ont donné les
recommandations qu'on devrait retrouver soit dans l'article 8 ou dans l'article
9.
Il nous semble que dans les articles 8 et 9... Personnellement, j'ai de
la difficulté à répondre aux obligations réelles
qu'on se donne. J'aimerais, tout en étant bref, avoir une explication.
Je vais prendre la peine de le relire rapidement: "Le ministre de
l'Environnement élabore et propose au gouvernement des programmes
favorisant la réduction et La rationalisation de l'usage des pesticides;
il en dirige et en coordonne l'exécution. "Ces programmes ont notamment
pour objet: 1 de promouvoir l'analyse, l'évaluation et la maîtrise
des incidences de l'utilisation des pesticides sur l'être humain, les
autres espèces vivantes, ainsi que sur l'environnement et les biens".
Pour ce qui est de l'analyse, est-ce que vous croyez d'abord qu'il serait
nécessaire de préciser les formes d'analyses qui doivent
être faites afin d'obliger le léqislateur à les faire dans
les différents domaines, soit l'air, l'eau et le sol?
En ce qui a trait au fait de promouvoir l'analyse, je suis parfaitement
d'accord que l'objet sera de promouvoir les analyses et de contribuer au
développement d'alternatives. Mais les mots "de contribuer" sont-ils
assez forts pour le ministre, sont-ils impératifs dans leur essence ou
s'ils ne portent qu'une incidence de la volonté de faire - si
volonté il y avait - ou si c'est une obligation que le
léqislateur donne au ministre de faire des analyses? Le mot "promouvoir"
ne veut pas nécessairement dire de faire des analyses ou que cela
l'oblige à les faire nécessairement. On dit: "de contribuer au
développement d'alternatives". Ne serait-il pas mieux de dire:
"d'initier un développement d'alternatives à l'utilisation des
pesticides". Je croirais que le mot "initier" est plus fort: "initier le
développement d'alternatives à l'utilisation..." Parce que "de
contribuer" veut dire qu'on n'est pas l'initiateur de choses pour lesquelles on
se doit d'être l'ardent défenseur pour remplacer les
pesticides.
C'est dans ce sens que j'aimerais d'abord une explication. Je ne veux
pas parler trop longtemps, mais je pense que j'ai fait valoir le sens de ce que
je veux dire sur ces deux points.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M.
le député de Terrebonne. M. le ministre.
M. Lincoln: Je pense que le sens de l'article 8 est
d'établir, d'abord, que c'est la responsabilité du ministre de
l'Environnement d'élaborer et de proposer des programmes qui ont pour
objet de favoriser la réduction et la rationalisation. C'est à
lui qu'il appartient de diriger l'exécution des travaux.
Dans les deux alinéas, après avoir situé l'objectif
des programmes, lorsque l'on parle de promouvoir et de contribuer, il faut
prévoir une interprétation plus flexible, afin que, par exemple,
nous ne soyons pas dans un carcan. S'il n'appartient qu'au ministre d'initier,
de diriger ou de faire l'analyse, cela voudrait dire dans un certain sens que
tous les tiers impliqués à un niveau encore plus
détaillé que le ministre... On peut prendre l'exemple de certains
ministères qui pourraient être impliqués dans le domaine de
la recherche en bioherbicide, dans la recherche de méthodes alternatives
pour l'agriculture, dans les méthodes de dépistage en agriculture
où le ministre de l'Agriculture a des programmes spécifiques qui
vont beaucoup plus loin que les programmes généraux du
ministère de l'Environnement. Par exemple, on pourrait parler du domaine
académique. Aujourd'hui, l'initiation de programmes de méthodes
alternatives dans certains domaines va beaucoup plus loin, par exemple au
centre agricole de Saint-Hyacinthe, au collège MacDonald et autres. On a
fait beaucoup plus d'initiation de programmes.
Cela ne veut pas dire que le ministère ne doit pas promouvoir la
chose et y contribuer lui aussi. Il faut nous laisser une latitude, parce que,
dans les domaines comme la forêt et l'agriculture, il faut donner de plus
en plus de place à des ministères qui ont ou bien l'effectif, le
travail sur le terrain ou la responsabilité de jour en jour de veiller
à certains programmes grâce auxquels on peut développer
l'analyse, l'évaluation, etc., tout en disant que c'est le
ministère de l'Environnement qui est responsable de la politique de
proposition, de coordination et de diriger la chose.
Ces programmes impliquent aussi tout le suivi de la chose et, parfois,
il faudra que d'autres organismes, peut-être des organismes
environnementaux ou d'autres ministères, fassent le suivi de la chose.
C'est pourquoi on a préféré la notion de promouvoir et de
contribuer plutôt que d'être les seuls instigateurs.
M. Blais: M. le ministre, j'essaie de vous comprendre et je sais
le sens que vous donnez, mais la coopération entre les différents
ministères, si recherche il y avait, on rencontre cela à
l'article 9, soit de coordonner les recherches des autres pour donner de
meilleurs fruits à l'arbre de la qualité de la vie que l'on veut
planter. Mais cela demeure quand même que je préférerais de
façon beaucoup plus percutante, à l'article 1, au lieu
d'écrire "de promouvoir l'analyse", etc., "d'implanter un système
d'analyse". Et, è l'article 2, plutôt que "de contribuer au
développement", je préférerais de beaucoup y voir: "faire
l'initiation de développement d'alternatives à l'utilisation",
etc. Je trouverais cela plus impératif, plus commandeur, et cela ne
rejette pas du tout la coopération que l'on pourrait avoir avec d'autres
ministères qui, de leur propre chef, pourraient aussi soit implanter ou
initier des analyses. La coordination se ferait quand même chez vous.
Tandis que là, c'est subjectif et le législateur n'est pas
obligé de la faire, d'après moi.
Il est bien entendu que le ministre est là. Mais supposons que
vous ne soyez pas toujours là et qu'on dise: Promouvoir l'analyse. Si
cela ne vous tente pas de la promouvoir... Un homme promeut comme bon lui
semble. On promeut comme bon nous semble mais, si on est obligé de
prendre des initiatives d'analyse dans tous les domaines qui regardent la
qualité de la vie, là, c'est plus impératif.
M. Lincoln: Excepté que vous ne pouvez pas voir... M. le
Président, je ne pense pas que l'on puisse considérer l'article 8
sans considérer avec lui l'article 9.
M. Blais: C'est ce que j'ai dit au tout début. Je suis
complètement d'accord.
M. Lincoln: L'article 9 établit les fonctions qui
découlent de l'article 8 qui est un article général
où on fait des politiques d'ensemble par rapport à l'exemple que
vous avez donné des autres ministères. Par exemple, on dit: qu'on
coordonne les recherches, etc. Mais il y a beaucoup plus que les recherches.
Par exemple, si vous regardez à l'alinéa 2 de l'article 8, on
parle de contribuer au développement d'alternatives à
l'utilisation des pesticides. Là, j'ai donné comme exemple les
autres ministères qui sont préoccupés par ce genre de
travail autant et parfois presque plus que le ministre de l'Environnement pour
des raisons bien pratiques. Je pense aux méthodes de dépistage en
agriculture où c'est le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation qui initie ces programmes de dépistage...
M. Blais: Voilà!
M. Lincoln: ...parce que c'est son travail.
M. Blais: Voilà! C'est vous qui initiez ces programmes.
Voulez-vous l'inscrire? J'en serais assez fier! ''initier le
développement
d'alternatives à l'utilisation des pesticides"...
M. Lincoln: Non, non, ce que je voulais dire, c'est que je ne
suis pas le seul à l'initier; c'est cela que je veux vous dire.
M. Blais: D'accord, mais pourquoi, vous qui êtes ie
protecteur de la qualité environnementale, ne seriez-vous pas
l'initiateur ou le type qui impérativement se donnerait l'obligation de
chercher lui aussi, au lieu de n'être qu'un coordonnateur d'efforts de
l'ensemble des autres ministères?
M. Lincoln: Parce que cela ne reflète pas la
réalité. Je vous parle d'un cas précis, le
dépistage dans l'agriculture biologique. Dans la réalité
des choses, ce n'est pas moi qui initie ces programmes. Ce n'est pas moi qui
mets des fonds à la disposition des agriculteurs pour ces programmes,
c'est le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation qui initie les programmes de dépistage et, moi, je
collabore avec lui dans le sens de coordonner, d'être responsable pour
toute la question des pesticides. Mais il ne faudrait pas non plus nous mettre
dans un carcan où je serais le seul initiateur de politiques qui
pourraient être faites par certains ministères, selon leur
vocation sectorielle. C'est cela qu'on essaie de représenter ici.
M. Blais: Je me dois de respecter votre opinion là-dessus
et je le fais d'ailleurs, mais cela vient d'une différence
viscérale dans notre façon de voir la fonction du
ministère. Moi, comme ministre de l'Environnement, j'aimerais me donner
tous les pouvoirs initiateurs, même si, dans d'autres activités
humaines, il y aurait des initiateurs pour la protection de la qualité
de la vie. Je voudrais toujours, dans mes projets de loi, me donner des droits
d'initiative, d'implantation et aussi, comme vous le dites, de coordination, ce
qui va de soi, mais j'aimerais me les donner. Vous allez me répondre
certainement que dans la loi générale sur l'environnement, vous
avez tous les pouvoirs que vous voulez. C'est sûr que, ipso facto, on le
voit. Mais si on avait ces pouvoirs de façon aussi claire, sans
discussion avec d'autres, on ne prendrait pas la peine de se donner ici un
projet de loi qui donne aux ministères, comme vous le disiez,
l'initiative directe.
J'ai compris votre réponse et je me dois de l'accepter telle
quelle. Mais, au moins, j'ai essayé de mettre de l'initiative de
façon directe. Cependant, il y a un amendement que j'aimerais bien voir
arriver à l'article 8, soit un alinéa 3 .
M. Lincoln: Attendez, je...
M. Blais: Oui, oui, d'accord. Celui-là, il est important.
Je vais parler un peu plus longtemps, si vous ne le prenez pas. Il faudrait que
je gagne de temps en temps, parce que cela va prendre du temps.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, est-ce qu'il y aurait moyen, dans
l'alinéa 3 , d'ajouter un volet d'information pour le public.
M. Lincoln: Un troisième alinéa?
M. Blais: Un troisième alinéa sur les effets nocifs
sur la qualité de la vie de l'usage abusif des pesticides ou de leur
usaqe même rationnel et des besoins de trouver d'autres moyens de
remplacement. Un troisième alinéa aurait pour objet les
programmes auxquels vous avez affaire. Cela nous a beaucoup été
demandé par les différents intervenants. On pourrait essayer de
mettre un alinéa 3 où on aurait, au moins là, l'initiative
de faire de l'information sur l'ensemble. Cela peut être en collaboration
avec d'autres. Ce serait: "d'informer le public sur les effets nocifs des
pesticides sur la qualité de la vie afin d'en réduire
l'utilisation abusive" ou quelque chose d'analogue. Je crois que là,
c'est probablement un oubli parce que, en commission parlementaire, tous les
intervenants... Vous sembliez d'accord là-dessus, soit d'avoir ce volet
d'information.
M. Lincoln: Si vous regardez l'article 9, troisième
alinéa, on dit que, pour l'exercice de cette fonction et pour
l'application de la présente loi, le ministre peut notamment
"élaborer, favoriser et s'assurer de la réalisation de plans et
programmes de formation, d'éducation et de sensibilisation dans le
domaine des pesticides". Ne pensez-vous pas que c'est réellement cela
que vous recherchez?
M. Blais: Je suis distrait. Où va-t-on chercher ce texte
exactement?
M. Lincoln: Au troisième alinéa de l'article 9.
C'est pour l'exercice de la fonction indiquée à l'article 8.
M. Blais: M. le ministre, je suis complètement d'accord,
mais il y a une différence fondamentale entre la fonction et
l'application, à l'article 9 et élaborer des programmes avec des
objets a l'article 8. Sinon, l'article 8 se lirait 1°, 2°, 3°,
4°, 5°, 6°, 7° . Il y a des maîtres là-dedans. Il
y a le maître 8 qui dit: élabore et propose des programmes pour la
promotion et l'analyse, la contribution au développement d'alternatives
et aussi un programme pour l'information.
À l'article 9, on dit qu'on coopère avec d'autres et qu'on
"s'amuse" pour que tout réussisse le mieux possible. À moins que
je ne comprenne mal la différence entre l'article 8 et l'article 9, et
si je la comprends mal, cela peut arriver, vous savez. Cela m'échappe
parfois.
M. Lincoln: Attendez un instant, on va essayer de voir si on
peut...
Le Président (M. Saint-Roch): Là commission suspend
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 34)
(Reprise à 20 h 36)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux.
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Ce bref arrêt m'a valu une explication de ceux
qui ont écrit le projet de loi. Ils m'ont démontré la
différence entre l'article 8 et l'article 9 que j'ai bien saisie,
d'ailleurs. À ce moment-là, plutôt que de faire un
troisième alinéa à l'article 8, il serait plus facile
d'inscrire, à l'alinéa 3 de l'article 9: "Élaborer,
favoriser et s'assurer de la réalisation de plans et de programmes de
formation, d'éducation, d'information et de sensibilisation." Si on
l'ajoutait là, cela plairait à mes revendications
viscérales au sujet de l'information.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Je crois que c'est une bonne suggestion et je suis
certainement prêt à l'accepter.
Le Président (M. Saint-Roch): On est en train de
préparer le papillon, M. ie député de Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, il y aurait une question que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Dans ce chapitre II, Fonction et pouvoirs
généraux du ministre, est-ce que vous croyez, comme
législateur, que vous donnez le pouvoir de prohiber certains pesticides
sur le territoire? Est-ce que c'est là que cela devrait vraiment aller?
Vous vous donnez le pouvoir, par règlement, de le faire; cela, je le
comprends. Mais, dans la loi, est-ce que vous l'avez indiqué quelque
part et que je ne l'aurais pas vu? Je crois que vous vous donnez le pouvoir,
par règlement, de défendre certains pesticides. Vous vous donnez
le pouvoir de faire des règlements sur l'utilisation, donc, cela revient
à dire que vous pouvez en prohiber. Dans ce chapitre II - c'est mon
confrère de Jonquière qui me fait remarquer cela - vous ne vous
donnez pas ie pouvoir de prohiber'' Est-ce que ce serait là? Ce serait
par la loi au lieu de par règlement seulement.
Une voix: Le pouvoir réglementaire, le geste et la
façon qu'a le gouvernement de le faire, c'est par règlement.
Le Président (M. Saînt-Roch): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: D'après l'explication qui nous est
donnée, c'est évident que tout ce qui est écrit là
"de promouvoir l'analyse, l'évaluation, et de contribuer au
développement d'alternatives", vous pourriez écrire cela dans la
loi. Vous pourriez dire: Le gouvernement l'a aussi. Je pense qu'il devrait
avoir un pouvoir de prohiber, purement et simplement, si le ministère
trouve qu'il y a des choses qui ne sont pas correctes et qui devraient
être enlevées. Je pense que c'est plus que par règlement.
C'est dans la loi qu'on se donne ce pouvoir; sans cela, on n'écrira
rien.
M. Parenteau (Alain): J'allais juste dire que le rôle de
prohiber l'utilisation carrément d'un pesticide a une dimension
normative très importante qui a besoin d'un contrôle beaucoup plus
serré. C'est pour cette raison que le privilège de ce faire a
d'abord été confié au gouvernement, par opposition
à un membre de l'Exécutif, si je puis dire. Là, vous
confieriez, dans une disposition comme celle de l'article 8 ou de l'article 9,
au ministre lui-même, à sa propore discrétion, sans autre
contrôle législatif - si je puis dire - le soin de ce faire, sans
que le public soit consulté.
Or, le règlement a cette dimension. Par la Loi sur les
règlements, maintenant, vous avez les garanties que même
l'Assemblée nationale peut désavouer un règlement qui ne
ferait pas l'affaire. Donc, au niveau juridique, au chapitre de la protection
des droits des citoyens, vous avez des éléments qui sont beaucoup
plus intéressants comme publicité et accessibilité de
l'information auprès du public, par opposition.
M. Blais: C'est une explication valable qui démontre
pourquoi vous ne l'avez pas mis.
M. Parenteau: C'est cela.
M. Blais: Quant à moi, je comprends très bien. Je
ne sais pas si mon confrère...
Cela va? Pour moi, c'est suffisant, allez-y.
Le Président (M. Saint-Roch): J'ai l'amendement
préparé et le papillon à l'article 9 qui se lirait comme
ceci: L'article 9 est modifié à son paragraphe 3°: "3°
élaborer, favoriser et s'assurer de la réalisation de plans et
programmes de formation, d'éducation, d'information et de
sensibilisation dans le domaine des pesticides." L'amendement est-il
adopté?
M. Lincoln: Oui. M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous revenons
maintenant à la discussion générale sur les articles 8 et
9. Y a-t-il d'autres interventions?
M. Blais: Oui, d'accord, M. le ministre, on aurait deux autres
petits amendements a l'article 9, si vous me le permettez.
M. Lincoln: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne, si vous me permettez, est-ce que...
M. Lincoln: On peut prendre les articles 8 et 9 ensemble.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, les articles 8 et 9
ensemble.
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: Oui, si cela ne vous fait rien parce qu'ils sont
interconnectés...
M. Lincoln: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord.
M. Blais: ...et, pour ma compréhension, vous avez vu que
c'était nécessaire, n'est-ce pas?
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez la parole, M. le
député.
M. Blais: Ce projet de loi est modifié par l'insertion,
dans le premier paragraphe de l'article 9, entre le chiffre "1" et le mot
"coordonner" des mots "diriger et".
M. Lincoln: Du nouveau pour les mêmes recherches.
M. Blais: C'est encore ce goût de vous donner du pouvoir,
M. le ministre. M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, est-ce que vous avez peur qu'avec les
mots "diriger et coordonner", cela fasse des frictions entre les
différents ministères? Si c'était cela, il y aurait
peut-être une façon indirecte de le faire, ce serait de dire:
"coordonner et/ou diriger". On atteindrait le même but et cela
éviterait... Supposons qu'il n'y ait pas de recherche faite directement
dans un domaine et que ce ne soit fait que par un ministère en dehors de
celui de l'Environnement: là, ce serait seulement "coordonner". Mais
s'il s'en fait dans les deux ministères, il y aurait et "diriger" et
"coordonner".
M. Lincoln: Ce qui arrive, c'est que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: ...nous avons eu beaucoup de discussions avec les
autres ministères qui, déjà, sont responsables pour un
grand domaine de recherche et que nous avons déjà eu des
discussions. Même "coordonner", cela va très loin parce que cela
signifie que le ministère de l'Environnement a tout le pouvoir de mettre
tous ses travaux en place et de coordonner toute l'action d'autres
ministères. Il me semble que la notion de "diriger" est une notion
très forte qui veut dire que le ministère se donne presque des
pouvoirs de mener le travail des autres ministères dans les domaines qui
leur sont propres, après tout; recherche dans leurs domaines
particuliers. C'est pourquoi nous avons choisi le pouvoir de coordonner qui est
un pouvoir très vaste.
M. Blais: M. le ministre, ma peur -c'est toujours la même
peur - c'est que, si c'est "coordonner", cela exclut que votre ministère
va faire des choses. Cela ne fait que prendre les choses des autres et les
coordonner. Même si on me fait signe que non, ce n'est pas inscrit que
votre ministère fait aussi...
M. Lincoln: Mais vous pouvez voir, dans le deuxième
alinéa, que nous exécutons ou faisons exécuter des
recherches, études, enquêtes ou analyses sur les effets des
pesticides...
M. Blais: Bon. Si, dans le deuxième alinéa,
"exécuter ou faire exécuter des recherches", cela ne porte pas
ombrage aux relations avec d'autres ministères, par exemple, comment se
fait-il, lorsque l'on parle de ce point, que cela pourrait peut-être
porter ombrage? Je n'y vois peut-être pas assez clair. J'aimerais que
vous m'expliquiez.
M. Lincoln: C'est parce qu'on parle des recherches qui sont
déjà faites par d'autres ministères et organismes relevant
du gouvernement. Par exemple, vous avez les ministères de la Science et
de la Technologie, de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
ou des Forêts qui peuvent, dans leur budget, avoir de l'argent pour faire
de la recherche. Ce que nous ne voulons pas faire nécessairement, c'est
de diriger leur travail, mais au moins de le coordonner comme responsable,
selon l'article 8, de la direction, de la coordination et de l'exécution
des programmes sur les pesticides.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Blais: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
retiré ou rejeté ou adopté?
M. Blais: Ni l'un ni l'autre. On ne le retire pas.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Lincoln: Nous ne l'acceptons pas. On va le laisser comme
ça.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
rejeté.
M. Blais: J'aurais un autre amendement au paragraphe 4 de
l'article 9: "Ce projet de loi est modifié par l'addition, après
le paragraphe 40 de l'article 9, du paragraphe suivant: "4.1
Créer une banque de données informatisée sur les
pesticides."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Dans le paragraphe 4°, cela a été
écrit avec raison. Je pense que c'est voulu dans un ordre
général: "de compiler, analyser et publier les renseignements"
qui impliquent toutes les choses comme les banques de données qui sont
une façon de compiler. Ce n'est pas nécessairement tout ce qu'on
voudra faire. Si on veut compiler, cela veut dire qu'on inclut les banques de
données, mais, demain, il pourra y avoir une méthode
découverte qui sera encore plus efficace où on pourra se servir
d'autres méthodes. Donc, on se servira naturellement des banques de
données car, aujourd'hui, c'est la façon la plus normale. Mais il
n'est pas nécessaire que ce soit la seule méthode. C'est pourquoi
on a dit "compiler". Compiler inclut les banques de données, mais cela
ne veut pas dire que c'est restreint aux banques de données.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, supposons que le terme "compiler"
englobe cela juridiquement et "législaturement" parlant - je ne sais pas
si cela se dit mais vous comprenez ce que je veux dire - est-ce que cela veut
dire qu'il y aurait le pendant du SIDA, qu'il y aurait un "pesti-SIDA" et de le
compiler? Est-ce bien ce que cela veut dire? II serait donc redondant de mettre
un paragraphe 4.1? Ce serait redondant? J'accepte cela. Je retire donc cet
amendement. Mais il est inscrit que je le retire parce que vous nous affirmez,
comme législateur, que c'est redondant.
M. Lincoln: C'est ce que mon conseiller juridique me dit.
M. Blais: L'amendement est retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
retiré. Est-ce qu'il y s d'autres interventions aux articles 8 et 9?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 9 est adopté?
M. Blais: Adopté.
M. Lincoln: L'article 9 tel qu'amendé est
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Tel qu'amendé?
Adopté?
M. Blais: Adopté. M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
10?
Dispositions applicables à toute
activité relative aux pesticides
M. Blais: À l'article 10, j'aurais un amendement de tout
premier ordre et. peut-être l'amendement le plus lourd de tous les
amendements que nous avons à apporter è ce projet de loi. S'il
est nécessaire que nous suspendions nos travaux pendant quelques minutes
pour en discuter, il me fera plaisir de le faire pour l'avancement de nos
travaux
dans l'étude de ce projet de loi nécessaire. "Ce projet de
loi est modifié par l'insertion, è la deuxième ligne de
l'article 10, entre les mots "transport" et "ou", des mots "au
dépôt, à l'élimination, au rejet, au traitement, au
recyclage, à l'étiquetage".
M. Lincoln: Je suggérerais que l'on prenne peut-être
quelques minutes pour regarder cela. Si on pouvait suspendre trois ou quatre
minutes pour examiner cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. La
commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 50)
(Reprise à 20 h 59)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. Nous en étions
à l'amendement proposé par M, le député de
Terrebonne. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Blais: Adopté.
M. Lincoln: Oh non! L'amendement n'est pas adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
rejeté. Nous revenons maintenant à l'article 10. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 10? M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, j'aurais une question à vous
poser concernant l'article 10. Dans l'avant-projet de loi, on avait: de tout
contenant d'un pesticide, équipement et emballage. Est-ce que vous avez
cru bon d'enlever le mot "emballage" parce que croyant qu'il soit inclus dans
le sens du mot "contenant"? Le mot "emballage" a été
enlevé de façon scientifique.
Une voix: C'est à la suggestion des linguistes du
ministère de la Justice.
M. Blais: Le contenant, de façon intrinsèque, est
un emballage et l'un ne va pas sans l'autre. C'est pour cela que le mot
"emballage" faisait... Comment appelle-t-on cela, une périphrase...
Monter en haut, c'est quoi? Une périphrase?
Une voix: Non, c'est un pléonasme.
M. Blais: Un pléonasme. Donc, l'emballage était
dans le contenant.
M. Lincoln: En fait un contenant, c'est tout ce qui contient
quelque chose. Cela peut être n'importe quelle forme de contenant, y
compris un contenant de papier, si on veut, n'importe quoi. Cela couvre tout ce
qui peut contenir quelque chose.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 10?
M. Blais: Non, c'est terminé.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 10 est
adopté.
M, Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 11.
M. Blais: Tout en étant très bref, M. le ministre,
pourriez-vous nous dire de quoi retournerait ce code de gestion de façon
générale, pour le bien de ceux qui liront ce compte rendu de ta
commission parlementaire?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Si vous allez aux articles 105 et suivants, cela va
vous donner un peu la correspondance de tous les éléments qui
seront couverts dans le Code de gestion des pesticides. Par exemple, aux
articles 105, 106 et 107, on dit: "Le gouvernement édicté, par
règlement, un Code de gestion des pesticides. Ce code peut
édicter des règles, restrictions ou prohibitions portant sur les
activités relatives à la distribution, à la vente,
à l'entreposage, au transport ou à l'utilisation de tout
pesticide, de tout contenant d'un pesticide ou de tout équipement
servant à l'une de ces activités.
À l'article 106, vous verrez que le code de gestion peut "rendre
obligatoire une règle élaborée par un autre gouvernement
ou par un organisme. Il peut, en outre, rendre obligatoires les instructions du
fabricant d'un pesticide ou d'un équipement servant à l'une des
activités visées par le code." 107. "Le gouvernement peut, dans
ce code, déterminer les dispositions dont la contravention constitue une
infraction."
On peut édicter des règles, des restrictions, des
prohibitions qui portent sur toutes les activités relatives à la
distribution, à la vente, à l'entreposage, au transport et
à l'utilisation. Donc, les mêmes mots qui sont cités dans
l'article 10 se retrouvent ici à l'article 105, qui nous donne le
pouvoir d'édicter tout ce qui peut régir le domaine de la vente,
de l'entreposage, du transport et de l'utilisation.
M. Blais: Merci beaucoup, M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 11?
M. Blais: Pas pour moi.
M. Lincoln: En fait, l'article 11 est un petit peu l'objectif
relatif aux pouvoirs donnés dans les articles 105, 106 et 107.
L'objectif est d'éviter ou d'atténuer les atteintes à la
santé des êtres humains et des autres espèces vivantes
ainsi que les dommages à l'environnement et aux biens et, pour cela, on
passe par le Code de gestion des pesticides.
M. Blais: Adopté, M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 étant
maintenant adopté...
M. Blais: Article 12, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 est
adopté, j'appelle l'article 13.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 étant
adopté, j'appelle l'article 14.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 15.
M. Blais: Un instant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, du côté légal et
protection, on lit, à la deuxième ligne -je vais lire les deux
lignes, cela va être plus simple - à l'article 15: "Le ministre
peut, s'il estime qu'une activité visée à l'article 10
constitue un risque déraisonnable..." Croyez-vous que cela ne serait pas
mieux d'inscrire au lieu de "déraisonnable" les mots "susceptible de
comporter un risque" d'atteinte à la santé? C'est parce que cela
présuppose la "raisonnabilité" d'un risque. Est-ce que, dans
l'esprit de la loi sur l'utilisation des pesticides qui, en soi, sont un risque
raisonnable à la santé et à la qualité de vie, vu
qu'on est à légiférer sur des pesticides qui, par essence,
sont un risque è la santé... On fait une loi pour que le risque
de l'ensemble des pesticides soit raisonnable. Donc, on dit, dans des cas comme
celui-là, "lorsque le risque devient déraisonnable". Est-ce que
c'est pour inverser cette chose qu'on emploie plutôt cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, je suis très content
que le député ait souligné l'article 15, parce que, en le
regardant, il y a déjà une faute qu'il faut corriger, on dit
"dommanges" au lieu de "dommages". C'est une petite affaire, mais il faudrait
corriger cela. C'est à la troisième ligne. Enfin, c'est un
à-côté.
M. Blais: J'ai dit tantôt, au début: Vous ne
corrigez même pas les fautes de français. Puis, ils m'ont dit que
ce n'était pas important. Ce n'est pas grave.
M. Lincoln: Pour ce qui est de la discussion de fond sur le point
qu'apporte le... Au départ, on peut arguer que tout pesticide chimique
utilisé peut avoir un risque pour la santé direct ou indirect. Le
fait même d'utiliser un pesticide porte une atteinte quelconque à
la santé. On peut arguer que le fait même d'exister, de manipuler
un pesticide a un effet quelconque sur la santé en général
et que si, par exemple, on ne mettait pas les mots "risque
déraisonnable", on ferait face à une situation potentielle
où on aurait a intervenir lorsqu'un risque est porté à
notre attention et pourrait être porté à notre attention
tous les jours par quelqu'un ou un autre qui dirait: Le pesticide, cela porte
un risque à ma santé. Donc, il est tout à fait admis, je
pense, par toutes les statistiques, par toutes les études, que le
pesticide, c'est vraiment risqué pour la santé.
Est-ce que le risque est un risque tolérable ou raisonnable ou
déraisonnable? Je pense qu'on a accepté à tort dans le
long terme, c'est pourquoi on cherche des méthodes autres mais,
maintenant, les aviculteurs acceptent même que la manipulation porte une
atteinte à la santé.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Blais: À l'article 16, M. le ministre, on donne un
droit au paragraphe 1, mais, dans le paragraphe 2, la personne qui a fait la
plainte a moins de droits et reçoit moins de documents que l'autre.
Pourrait-on s'organiser pour que les deux reçoivent les mêmes
documents. Donc, au deuxième paragraphe, après "préavis"
on ajouterait les mots "et tout rapport d'analyse ou d'étude..." La
même chose que celui qui l'a fait. S'il y a objection à cela, ce
serait pourquoi?
M. Lincoln: II y avait eu, en commission parlementaire, un
mémoire qui disait que les procédures d'ordonnance étaient
trop longues et trop complexes. En fait, la procédure d'ordonnance
citée ici è l'article 16 est pratiquement la même que
dans la Loi sur la qualité de l'environnement. C'est pourquoi on
l'a utilisée ici. Peut-être que M. Parenteau pourrait ajouter
quelque chose.
Le Président (M. Saint-Roch): M.
Parenteau.
M. Parenteau: Je veux juste souligner ceci, c'est que, vous
faites face, dans le premier alinéa, à la personne visée
par ordonnance; je dirais que c'est l'accusé.
M. Blais: Potentiel, bien sûr.
M. Parenteau: C'est cela. C'est donc le présumé
dangereux et cet individu-là doit avoir toute la chance possible, toute
l'information nécessaire pour faire valoir, conformément à
la Charte canadienne des droits et des libertés, etc., les droits...
M. Blais: Le détecteur de l'éventuel danger, lui,
ne recevrait pas ies avis après, comme l'autre?
M. Parenteau: II n'aura pas de représentation aussi grande
à faire parce que c'est le rôle du ministre de jouer... II a en
main cette information et c'est son rôle de mener à bien la
mesure.
M. Blais: Sous l'angle de l'information du plaintif ou du
plaignant, selon qu'il est coupable ou pas...
M. Parenteau: La loi d'accès.
M. Blais: ...selon qu'il y a culpabilité ou pas, il est
plaintif si l'autre est reconnu non coupable; il est plaignant, si l'autre est
reconnu coupable. Ne serait-ce pas bon pour son information qu'il
reçoive lui aussi les rapports et les préavis des analyses?
M. Parenteau: Vous avez déjà, à la fin de la
loi, des dispositions selon lesquelles toute personne qui a demandé une
enquête -cela s'appelle une plainte, mais cela peut être une
enquête...
M. Blais: Oui, d'accord. Quel numéro? Cela deviendrait
redondant si on le demande pour lui? C'est ce que voulez dire?
M. Parenteau: À l'article 99 on dit: "Si une personne
croit pouvoir attribuer à l'exercice d'une activité visée
par la présente loi une atteinte à sa santé ou des
dommages à ses biens, elle peut, dans les 30 jours à compter de
la constatation de l'atteinte ou des dommages, demander au ministre
d'entreprendre une enquête."
On dit: Le ministre doit fournir un rapport des résultats de
toute enquête qu'il estime nécessaire.
M. Blais: D'accord.
M. Parenteau: II y a donc de grosses chances que l'information
recueillie, lors de cette enquête, serve pour les fins de l'ordonnance
par la suite.
M. Blais: Je m'incline, maître. Ce serait redondant de le
redemander, là.
M. Parenteau: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 16?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
M, Blais: L'article 17. On dit: Toutefois, le ministre peut sans
préavis mais pour une période d'au plus 30 jours, rendre une
ordonnance visée aux articles 13, 14 ou 15 s'il estime qu'un danger
immédiat pour la santé de l'être humain", etc. Dans les cas
où le ministre jugerait le danger excessif, pourrait-il y avoir plus de
30 jours de suspension? Les procédures ne sont pas garanties même
si on veut que cela se règle dans 30 jours. Dans le cas de danger
excessif, exceptionnellement... J'aimerais que ce soit 30 jours tout au plus,
mais, exceptionnellement, lorsqu'il y a danger excessif, les 30 jours
pourraient être prolongés. Est-ce que c'est envisageable,
légalement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. te ministre.
M. Lincoln: M. le Président, c'est une disposition qui se
retrouve maintenant dans la Loi sur la qualité de l'environnement et, en
fait, je pense que ce sont toutes les lois du Québec qui ont
été balisées par rapport à la charte
québécoise des droits qui demande une période de plus de
30 jours pour une ordonnance afin de préserver les droits des gens pour
qu'une ordonnance n'ait pas un terme illimité. Sur cela, il y a eu un
amendement à l'article 26 de la Loi sur la qualité de
l'environnement et cela fait concordance. C'est exact.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Je comprends la concordance, mais imaginez un cas
grave. Supposons que je sois un très riche propriétaire terrien,
demeurant dans une ville extraordinaire et ayant derrière chez moi trois
acres d'un boisé extraordinaire. Dans ce boisé, arrivent des
chenilles que je ne veux pas voir et je décide, parce que je suis sur ma
propriété,
d'arroser tous les jours avec 25 tonnes de D.D.T. Vous me dites:
Arrêtez pendant 30 jours. Je vais dire: C'est parfait, j'en ai mis
justement pour 40 jours en dernier et, dans 30 jours, j'en remettrai une autre
dose, indépendamment des citoyens. C'est dangereux. Qu'est-ce qu'on fait
dans un cas comme cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M, le ministre.
M. Lincoln: Ce qui est arrivé... Si vous lisez l'article
26 de la Loi sur la qualité de l'environnement, on dit: ''...ordonner
sans préavis, au responsable d'une source de contamination de cesser ou
de diminuer, dans la mesure qu'il détermine, l'émission, le
dépôt et le dégagement ou le rejet d'un contaminant..."
Une voix: Cela existe encore.
M. Lincoln: Cela existe encore et il est dit que, pour la vie et
la santé, s'il y a un danger de dommage sérieux et
irréparable aux biens, etc. Cet article auparavant ne donnait que la
date de la mise en vigueur de l'ordonnance, sans limite de temps. Depuis la
charte québécoise des droits, un délai a été
instauré et il s'applique maintenant dans les lois du Québec
où il y a des pouvoirs d'ordonnance illimitée afin de forcer le
gouvernement à agir dans un temps raisonnable pour prendre des actions
définitives. C'est-à-dire que l'ordonnance est là pour
donner un temps d'agir et, après cela, le gouvernement se doit d'agir
comme pour une infraction à la loi. À ce moment-là, il
faudrait que le gouvernement prenne des procédures selon des infractions
prévues dans la Loi sur les pesticides. (21 h 15)
M. Blais: En fait, M. le ministre, après 30 jours, si le
cas n'est pas réglé, si c'est devant un tribunal quel qu'il soit,
on est présumé non coupable. Je peux recommencer mon infraction
si le cas n'est pas réglé ou si j'ai le droit de
répéter une ordonnance qui dure 30 jours ou d'avoir un
préavis du ministre pour une autre période
répétitive de 30 jours. Est-ce que cela peut être
répétitif, si besoin il y a?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Si vous consultez l'article 16, par exemple, "le
ministre doit, avant de rendre une ordonnance en vertu des articles 13, 14 ou
15 transmettre à la personne visée" par cette ordonnance un
préavis d'au moins 15 jours mentionnant les motifs, etc. Tout cela s'est
enclenché en même temps que l'article 17. On peut agir avec
l'article 17. On a 30 jours, mais cela ne veut pas dire que, selon l'article
15, par exemple, on ne peut pas intenter des procédures. Il y a
l'article 14, l'article 16.
Cela donne tous les délais nécessaires pour pouvoir
intenter des actions finales, en contravention à la loi.
M. Blais Cela ne répond pas à ma question, à
savoir si, après 30 jours, les 15 jours d'avis, les 30 jours où
vous arrêtez le contrevenant et que le cas n'est pas encore jugé,
la personne visée par ce geste ou cette ordonnance du ministre est
complètement libre de recommencer son délit. Si elle n'est pas
libre de recommencer son délit, si la chose n'est pas encore
jugée, où dans ce projet de loi ou dans la loi sur
l'environnement ou ailleurs, est-elle tenue de respecter l'ordonnance? Est-elle
tenue par une autre loi de respecter l'ordonnance? Si elle est tenue par une
autre loi de respecter l'ordonnance, pourquoi en faire une ordonnance?
M. Lincoln: Je vous réfère à l'article 16
qui nous donne une ordonnance. Mais si vous regardez à l'article 20, par
exemple, des procédures sont établies à savoir que, si une
personne ne suit pas l'ordonnance, on peut s'adresser à la Cour
supérieure pour obtenir une injonction ordonnant à la personne de
se conformer à la nouvelle ordonnance. Toutes sortes de
procédures sont prévues.
M. Blais: D'accord.
M. Lincoln: On peut demander une injonction interlocutoire...
M. Blais: On peut prendre une injonction. D'accord. Ceci me sied.
Cela va. Si le délai de 30 jours est écoulé et que la
cause n'est pas jugée, une injonction pourrait être prise par la
cour.
M. Lincoln: Oui. On peut prendre une injonction
interlocutoire.
M. Blais: D'accord. La personne ne pourrait pas continuer ses
activités. Cela répond à ma question. Je vous
remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 17?
M. Blais: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
18?
M. Blais: À l'article 18, à la troisième
ligne, on lit: "consulter le ministre des Affaires municipales lorsque cette
ordonnance implique des dépenses pour elle." Dans ce cas-là,
j'aimerais beaucoup que le mot "consulter" soit remplacé par le mot
"aviser" le ministre des Affaires municipales. Est-ce que le ministre de
l'Environnement aurait objection à cela?
M. Lincoln: Cette consultation découle de certaines
contraintes qui existent déjà dans d'autres lois. En outre, le
territoire d'une municipalité qui est sous la juridiction de cette
dernière, dans cette circonstance, cela donne une autonomie relative aux
municipalités et justifie le ministre de l'Environnement d'avoir
à observer les contraintes avant d'imposer à ces entités
une ordonnance pouvant avoir un impact sur toute une population.
Généralement, dans les lois du Québec, on parle de
"consulter" plutôt que "d'aviser" simplement.
M. Blais: Le cas échéant où vous avez
juridiction pour émettre une ordonnance, qu'est-ce que le mot
"consulter" voudrait dire? Je crois que le mot "consulter" ici ne veut
absolument rien dire. Mais si, par déférence à l'autre
ministère qui a la juridiction sur les municipalités, vous
l'avisez parce qu'il a autorité sur les villes et que des
dépenses peuvent s'ensuivre, mais consulter... Cela pourrait vouloir
dire qu'il pourrait arriver que l'ordonnance, après consultation, ne
soit pas émise. C'est impossible. S'il y a matière à
ordonnance, ce ne serait pas une consultation avec un autre ministre qui
pourrait en empêcher l'exécution. Le mot "consulter"... S'il a
été employé è mauvais escient dans d'autres lois,
je crois, à bon escient, qu'on devrait mettre le mot "aviser".
M. Lincoln: Si vous me donnez une minute, on va vérifier
dans la Loi sur la qualité de l'environnement.
M. Blais: M. le ministre, nous terminons le 19 juin.
M. Lincoln: D'accord. L'article 30 de la Loi sur la
qualité de l'environnement dit: Avant d'émettre à
l'égard d'une municipalité une ordonnance dont l'exécution
comporte pour cette dernière des dépenses, le sous-ministre doit
consulter le ministre des Affaires municipales. Alors, c'est dans ce
sens-là, parce que l'on parle dans l'article 18 d'une concordance avec
l'article 30 qui dit: "...lorsque cette ordonnance implique des dépenses
pour elle". C'est seulement dans le cas où il y a des dépenses
impliquées pour une municipalité qu'il y a raison de consulter.
S'il n'y a pas de dépense, à ce moment-là,
l'inférence est qu'une ordonnance peut être émise.
M. Blais: C'est d'autant plus fort, d'après moi, si des
dépenses sont impliquées à cause d'une ordonnance, parce
que le ministre de l'Environnement juge bon qu'une ordonnance soit émise
à l'endroit d'une municipalité, d'une MRC, ou de tout autre
pouvoir subalterne et que ces pouvoirs subalternes, ces associations
subalternes de pouvoir que sont les municipalités ou les MRC
dépendent du ministre des Affaires municipales, bien sûr. S'il
doit consulter s'il y a une dépense, c'est que cela peut présumer
que l'ordonnance tombe. Je trouve cela illogique et, si c'est faux que
l'ordonnance ne peut pas tomber, ce n'est pas une consultation, c'est un avis.
Si c'est un avis, j'aimerais que l'on écrive "aviser"; sinon, cela
présume que l'ordonnance pourrait tomber, parce qu'une consultation est
là pour... Vous allez me dire: On consulte pour bien rédiger
l'ordonnance. Cela peut supposer que l'on consulte pour changer l'ordonnance ou
ne pas l'émettre. Le mot "aviser" n'est pas trop fort, il ne fait
qu'être le véhicule verbal ou scriptural du geste qui doit
être posé.
M. Lincoln: M. le Président, l'article 30 de la Loi sur la
qualité de l'environnement a été adopté en 1972. Il
a été modifié en 1979. Ce mot à mot se trouve dans
la Loi sur la qualité de l'environnement. Je me trouverais bien mal
placé, comme ministre de l'Environnement, d'apporter un mot à mot
différent de la Loi sur la qualité de l'environnement, surtout
que l'on dit ici que la Loi sur la qualité de l'environnement et la Loi
sur les pesticides doivent concorder. On le dit très clairement que ces
lois doivent s'enchevêtrer. Je me trouverais bien mal placé
d'apporter un amendement qui ne se trouve pas encore dans la Loi sur la
qualité de l'environnement pour des raisons qui sont sûrement
valables, parce que depuis 1972 cet article a été amendé
et vérifié ensuite en 1979. Il y a eu sûrement des
amendements. Il y avait des possibilités alors et c'est le mot à
mot qui a été retenu. Alors, je me trouverais bien mal
placé aujourd'hui d'inscrire dans cette loi-ci un mot qui serait
différent de celui de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Qu'on amende les deux en même temps, je suis d'accord.
M. Blais: M. le ministre, j'aurais un bon compromis à
faire. Nous avons aussi la loi 19 à étudier. Si on acceptait ici
le mot "aviser" qui serait beaucoup plus près de la
réalité et beaucoup plus porteur du message que cela doit
apporter et si, dans la loi 19, on mettait un ajout que l'on corrige ce
mot-là dans la loi sur l'environnement, on aurait une belle concordance
qui serait au mérite du législateur.
De toute façon, M. le ministre, je vais présenter
l'amendement pour ne pas en discuter trop longtemps. Le projet de loi est
modifié par le remplacement, à la troisième ligne de
l'article 18, du mot "consulter" par le mot "aviser".
M. Lincoln: J'aurais voulu, à ce stade-ci,
démontrer que ce n'est pas une affaire de mauvais vouloir du tout...
M. Blais: Je ne le crois pas.
M. Lincoln: ...mais je me verrais bien mal placé de
proposer un amendement pareil et de l'accepter sans consulter mon
collègue des Affaires municipales. Il a sûrement de bonnes raisons
pour lesquelles ce mot à mot est là. Je ne pourrais pas accepter
cet amendement ce soir. Mais, comme l'a dit le député de
Terrebonne, la loi 19 est un amendement à la Loi sur la qualité
de l'environnement et si, par exemple, mon collègue des Affaires
municipales n'avait pas d'objection au mot "avis" et que l'on pouvait
s'entendre là-dessus, à ce moment-là, on pourrait changer
cela dans le débat sur te projet de loi 19 en commission parlementaire,
clause par clause. Ensuite, il sera toujours temps, lorsque l'on arrivera en
Chambre, d'apporter des changements en troisième lecture, des papillons.
Je préférerais faire cela que de m'engager ce soir.
M. Blais: M. le ministre, supposons que l'on ne termine pas
l'étude de ce projet de loi ce soir... Disons que, pour votre besoin,
nous allons suspendre cet amendement. M. le ministre de l'Environnement, nous
le reprendrons demain, si vous avisez ou consultez, avant de reprendre, selon
votre définition personnelle, l'étude du projet de loi 27. Mais,
encore là, on voit que l'on diffère foncièrement. La loi
sur l'environnement demeure votre responsabilité. C'est le ministre des
Affaires municipales qui doit vous consulter sur ces choses quand vous l'en
avisez. Disons que j'accepte, pour la bonne marche législative, de
suspendre cet amendement et de le reprendre dès que nous entreprendrons
la commission parlementaire. Vous aurez, entre-temps, probablement
consulté ou avisé le ministre des Affaires municipales.
M. Lincoln: J'aurais voulu souligner que, depuis la
première rédaction de cet article 30 la Loi sur la qualité
de l'environnement et aujourd'hui, beaucoup d'années ont passé.
Il y a eu beaucoup d'occasions de le modifier. Il ne l'a pas été,
ni par moi ni par tous mes prédécesseurs. C'est pourquoi je
préfère user de la plus grande prudence.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, je conclus donc que
l'amendement et l'article 18 sont en suspens.
M. Lincoln: Oui. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 19. M. le député de Terrebonne.
M. Blais: L'article 19. Ah oui! Simplement pour le besoin de la
cause... Je comprends très bien l'article 19 mais, à la fin de
cet article on lit: "pour se conformer à une ordonnance du ministre". Si
vous permettez... Dans cette loi, de façon générale, le
mot "ministre" veut dire le ministre de l'Environnement. Quand on emploie le
mot "ministre", même si c'est assez clair, est-ce qu'on se devrait, cette
fois-ci d'ajouter "le ministre des Affaires municipales". C'est vraiment de lui
qu'il s'agit?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Parenteau.
M. Parenteau: C'est vraiment le ministre de l'Environnement qu'on
vise.
M. Blais: De l'Environnement?
M. Parenteau: Oui. Selon les règles de législation,
dès que vous avez cité un terme, au long une première
fois, vous n'avez plus besoin de le répéter. Le terme "ministre
de l'Environnement", à été utilisé à
l'article 8.
M. Blais: Oui.
M. Parenteau: D'accord. Dans tous les autres articles où
l'on verra le mot "ministre", ce sera toujours...
M. Blais: Cela veut dire le ministre de l'Environnement.
M. Parenteau: C'est cela. Lorsqu'on visera un autre ministre,
même s'il apparaît trois ou quatre fois dans le même article,
on devra toujours mentionner, par exemple, le ministre des Affaires
municipales.
M. Blais: D'accord.
M. Parenteau: Parce que ce n'est pas le ministre chargé de
l'application de la loi.
M. Blais: D'accord, légalement parlant, il n'est pas
nécessaire de l'ajouter même si, dans ce paragraphe, on ajoute les
mots "ministre des Affaires municipales".
M. Parenteau: On a pris la peine de mentionner justement
"ministre des Affaires municipales" pour éviter cette
difficulté.
M. Blais Merci, monsieur.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 19?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 19 est
adopté. J'appelle l'article 20.
M. Blais: Dans l'article 20, on lit, au deuxième
paragraphe: "Le Procureur général, toute municipalité
où sont survenus les faits qui ont donné lieu à
l'ordonnance ou toute communauté urbaine ou régionale dont fait
partie cette municipalité peuvent également présenter une
telle demande." Est-ce qu'on pourrait dire que le Procureur
général "peut" et que les villes "doivent"? Vous comprenez bien
ce que je veux dire? Parce que le mot "peut" est incitateur, et, de
façon générale, est considéré comme un
devoir. Souvent, les villes l'interprètent ainsi. "Le Procureur
général peut", j'aimerais que ce soit là, cela va. Mais
j'aimerais qu'on dise: les villes "doivent". Est-ce qu'on pourrait
écrire cela de cette façon?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, ce deuxième
alinéa est rédigé de façon à donner au
Procureur général le pouvoir de remettre le dossier à une
municipalité où sont survenus les faits, voire à une
communauté urbaine pour lui permettre d'agir.
M. Blais: Je sais que le Procureur général "peut",
je suis d'accord avec cela.
Mais j'aimerais que pour les villes, ce soit obligatoire, que les villes
"doivent".
M. Lincoln: Mais elles ne sont pas nécessairement
obligées de présenter une telle demande. Je ne pense pas que cela
soit l'esprit de l'article. En fait, là encore, nous avons établi
une concordance avec l'article 19.3 de la Loi sur la qualité de
l'environnement quant aux recours. Il y est dit: Elle peut être faite
également par le Procureur général et par toute
municipalité où s'est produit, où est sur le point de se
produire une infraction. C'est pour signifier que la municipalité, si
elle le veut, a ce pouvoir décisionnel, mais elle n'y est pas
obligée. (21 h 30)
M. Blais: C'est pour la protection de la personne que je dis
cela, vous savez. Le Procureur général "peut" parce qu'il y a
plusieurs substituts mais les villes "devraient". Je sais que dans beaucoup de
lois on argumente souvent sur les mots "doit" et "peut". Cela arrive
très souvent.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Le deuxième alinéa de l'article 20 est
relié au premier alinéa de l'article 20. Je vais vous lire
l'article 20. Le premier alinéa se lit ainsi: "Lorsqu'une personne
visée par une ordonnance du ministre refuse ou néglige d'y donner
suite, toute personne qui fréquente le lieu où sont survenus les
faits qui ont donné lieu à l'ordonnance ou le voisinage
immédiat de ce lieu peut s'adresser à la Cour supérieure
pour obtenir une injonction ordonnant à la personne de se conformer
à l'ordonnance." Pour obtenir une injonction, il faut qu'une personne
décide d'abord, de s'adresser à la Cour supérieure.
M. Blais: Merci.
M. Lincoln: Le Procureur général peut s'y
interresser, mais qu'arriverait-il si, par exemple, personne ne portait
plainte? Est-ce que la municipalité aurait l'obligation de le faire? Il
faut qu'il y ait sûrement un sequitur. Il faut qu'il y ait une relation
de cause à effet. On parle d'une personne qui fréquente le lieu
et qui s'adresse à la Cour supérieure. On dit ensuite que la
municipalité peut te faire. Qu'arriverait-il dans le cas où, par
exemple, on mettait le mot "doit" dans le deuxième alinéa et que
le premier alinéa ne puisse s'appliquer? La municipalité aurait
l'obligation d'agir, même dans le cas où un citoyen ne se
plaindrait pas. Il me semble que...
M. Blais: Mais on dit, M. le ministre, "où sont survenus
les faits qui ont donné lieu à l'ordonnance". C'est donc
arrivé. S'il y a des faits qui ont donné lieu à une
ordonnance, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas eu de faits. Si cela
vient à la suite de faits qui ont donné lieu à une
ordonnance, il y a fait. Non?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, le principe juridique de base
veut que la personne affectée, la personne qui subit des dommages en
droit, soit celle, et elle seule, qui a droit de se plaindre devant la cour, de
prendre action. Nous voulons aller plus loin que cela. Comme on le fait dans la
Loi sur la qualité de l'environnement, on donne au Procureur
général ou aux municipalités, les pouvoirs d'aller plus
loin si elles trouvent que les circonstances l'indiquent, de leur point de vue,
et pour ajouter à ce que le citoyen a déjà fait. Mais je
pense que ce serait aller bien loin que de dire que dans tous les cas les
municipalités doivent intervenir. Cela ne laisserait aucune latitude aux
municipalités.
M. Blais: Je prends cela sous un autre angle, M. le ministre.
Depuis le tout début, vous essayez d'utiliser les mêmes mots, les
mêmes procédures que celles inscrites dans la loi-cadre sur
l'environnement. Là-dessus, en gros, je suis obligé de vous dire
que c'est très rationnel. Concernant cet article 20, je vous rappellerai
la Loi sur la qualité de l'environnement qui, aux articles 19.1, 19.2,
19.3 - je les ai ici - assure qu'une personne a le droit de prendre une
injonction sans qu'il y ait eu d'ordonnance du ministre. Dans l'avant-projet de
loi, aux articles 67 et 68, vous permettiez à une personne de prendre
cette injonction sans qu'il y ait eu une ordonnance du ministre. Là,
vous nous revenez et vous donnez le droit aux personnes de le faire seulement
à la suite d'une ordonnance du ministre. Vous êtes en complet
désaccord avec votre loi fondamentale sur l'environnement. Est-ce que,
cette fois-ci, on pourrait garder la concordance qu'il y avait avec
l'avant-projet de loi et qui correspond, exactement au principe que vous
défendez depuis le tout début. Y aurait-il une explication
valable pour ne pas aviser ou consulter qui que ce soit. Il ne faudrait pas
que, dans cette loi, on autorise des choses contraires à la loi-cadre
sur l'environnement?
M. Lincoln: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: ...Me Parenteau pourrait expliquer la nuance
légale qui se retrouve dans ces deux considérations.
Le Président (M. Saint-Roch): Certainement, M. le
ministre. Me Parentea.u.
M. Parenteau: Je m'excuse. Je pense qu'il faut relire la Loi sur
la qualité de l'environnement et on comprend l'articulation possible
avec la Loi sur tes pesticides.
L'article 19.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement
confère un droit général, disons, pour tout individu
à une bonne qualité d'environnement. Donc, toute personne a droit
à la qualité de l'environnement, à sa protection et
à la sauvegarde de ses droits. C'est un concept général,
c'est cela que l'on veut protéger, revendiquer et reconnaître en
vertu de l'injonction. C'est un concept de base.
Quand on regarde les ordonnances et comment elles sont
articulées... L'article 19.1, c'est un pouvoir judiciaire, c'est un
tribunal qui décide ce qui en est. Quand on va dans les ordonnances du
ministre dans la Loi sur la qualité de l'environnement, ce n'est pas
tout à fait cela qu'on recherche. Ce qu'on recherche, c'est
d'éviter qu'il y ait des contaminations, des rejets, des
activités données. On essaie de bloquer certains comportements,
mais on ne fait pas référence au droit de l'individu en
général. J'ajouterais, dans une certaine mesure, que le pouvoir
exécutif du ministre, par opposition au pouvoir judiciaire, ne
s'articule pas vis-à-vis des mêmes objets ou des mêmes
démarches.
Dans la Loi sur les pesticides, la situation diffère. Il faut
admettre que sur un strict plan de rédaction législative, d'avoir
voulu inscrire dans un même article de l'avant-projet de loi l'ordonnance
du ministre et l'injonction était une grave erreur. D'une part, on ne
visait que des activités; techniquement, quelqu'un qui ne faisait pas
l'activité d'une façon conforme se trouvait coincé soit
par une injonction, soit par une ordonnance. Là, on aurait pu accuser le
ministre d'exercer un pouvoir judiciaire. Il y aurait eu un problème,
à un moment donné, entre les deux: lequel devait avoir
préséance. C'est cette dimension qu'on a voulu refléter
avec une injonction qui devient un recours de deuxième niveau, si on
peut dire, par opposition au recours de premier niveau qui est l'ordonnance. On
vient renforcer la qualité des ordonnances du ministre par une
injonction que le tribunal peut reconnaître. Ce que je veux dire, c'est
que dans les deux cas, la Loi sur les pesticides et l'avant-projet de loi, les
deux recours, les deux sanctions étaient relatives au même geste,
à savoir la non-conformité d'un comportement par rapport à
une activité, ce qui n'est pas le cas dans la Loi sur la qualité
de l'environnement.
C'est pourquoi vous n'avez pas cette concordance rationnelle à
laquelle vous faisiez allusion tout à l'heure relativement à cet
article, particulièrement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
Une voix: C'est compliqué.
M. Blais: Oui, c'est compliqué. Il arrive ceci: les
articles 19.1 et 19.2... On lit: Un juge de la Cour supérieure peut
accorder une injonction pour empêcher tout acte ou toute opération
qui porte atteinte ou est susceptible de porter atteinte à l'exercice
d'un droit conféré par l'article 1. À l'article 1, on dit:
Toute personne a droit... Bon. Si on dit que les pesticides ne sont pas partie
intégrante de la Loi sur la qualité de l'environnement, mais que
toutes les autres choses nocives à la santé sont à peu
près là - et on fait une loi spéciale sur les
pesticides...
Une seconde, je vais juste terminer. On va vous donner la chance, on
ferme le 19 juin.
Il semblerait, si on est restrictif ici, doublement restrictif, qu'il y
ait une
ordonnance donnée par le ministre et qu'il y ait eu
négligence de donner suite à l'ordonnance pour que la personne
ait droit à sa qualité de vie, comme aux articles 19.1 et 19.2,
pour les produits toxiques ou pour n'importe quoi d'autre qui brime la
qualité de vie. Tandis que j'ai peur... Si vous m'assurez que, du
côté législatif, il y a le même droit, comme si le
pesticide lui-même était inclus dans la Loi sur la qualité
de l'environnement et que le fait qu'on ait une loi spéciale
n'enlève aucun droit, j'arrête la discussion tout de suite. Ce
n'est pas aussi compliqué que cela. Si c'est inclus, j'arrête tout
de suite.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Excepté qu'il faut faire la différence
entre un pesticide contaminant qui est couvert par la Loi sur la qualité
de l'environnement et le fait qu'on permette son utilisation en le comparant
à un contaminant, dans la Loi sur la qualité de l'environnement,
que personne ne peut émettre, etc. C'est pourquoi, à l'article 4
- et il y a la concordance à l'article 20 - on fait des
différences en ce sens qu'on peut utiliser un pesticide et
l'émettre. Ce n'est pas nécessairement contraire à la Loi
sur les pesticides. "Toutefois, n'est pas prohibé au sens du
deuxième alinéa de l'article 20 de la Loi sur la qualité
de l'environnement l'émission, le dépôt, le
dégagement ou le rejet dans l'environnement d'un pesticide s'il
résulte d'une activité effectuée conformément
à la présente loi, à ses règlements..."
M. Blais: Le pesticide...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: ...lui-même, concerné par le projet de loi
27, et non pas ses résidus ou les effets, qui sont concernés dans
l'article 20, peut brimer la personne et il n'y aurait pas de recours, selon le
projet de loi 27. Tandis que pour des déchets dangereux -n'importe quoi
- ou des résidus de pesticides, il pourrait y avoir recours, parce que
couverts par la loi-cadre sur l'environnement. N'y a-t-il pas, entre les deux,
une zone grise où la personne perd des droits?
M. Parenteau: Je reviens sur un point.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Parenteau.
M. Parenteau: Je m'excuse. Je reviens sur ce qu'on gère
par l'injonction sur les pesticides et ce qu'on gère par l'injonction en
vertu de Q-2, la Loi sur la qualité de l'environnement. Ce que vous
gérez par l'injonction, dans la Loi sur les pesticides, c'est
l'activité qui est mal faite.
M. Blais: Oui.
M. Parenteau: Disons qu'a priori, c'est d'abord cela qu'on veut
gérer.
M. Blais: Donnez-nous donc un exemple concret.
M. Parenteau: Quelqu'un qui décide, par un grand vent,
d'appliquer des pesticides. On va empêcher cette situation. Quelqu'un qui
se prépare à partir en avion et va lui garrocher ces
pesticides.
M. Blais: S'il le fait quand même, la personne qui est
brimée n'a pas le droit...
M. Parenteau: Là, on va se référer à
Q-2.
M. Blais: Pardon?
M. Parenteau: On peut invoquer Q-2 dans une situation comme
celle-là.
M. Blais: Pourquoi? Q-2 n'est pas là, c'est le projet de
loi 27 qu'on regarde.
M. Parenteau: Ce que je veux dire, c'est que les deux... On dit,
dans la loi, que rien, dans la présente loi, n'affecte les droits
prévus dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, en
principe, l'intégrité de la Loi sur la qualité de
l'environnement demeure. Sauf qu'on a senti un problème, à un
moment donné, à l'article 19.1. L'article 19.1 dit: Le droit
à la qualité de l'environnement n'est pas absolu. C'est un droit
dans la mesure prévue par la Loi sur la qualité de
l'environnement comme telle. L'article 19.1, ce n'est pas un droit absolu
à la qualité de l'environnement, mais un droit dans la mesure
prévue dans la loi, les règlements, etc.
M. Blais: Voulez-vous suspendre nos travaux une minute, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 47)
(Reprise à 21 h 48)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 20? L'article 20 est-il adopté.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 21.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 22.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 23.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 24.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 25.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Blais: Un instant! L'article 26 est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 26 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 27.
M. Blais: Adopté.
Droit d'exercer certaines activités relatives
aux pesticides
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 28.
M, Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 29.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 30.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 31.
M. Blais: M. le ministre, à l'article 31, serait-il
possible d'élucider un peu le deuxième alinéa?
M. Lincoln: M. le Président, nous avons voulu, par le
deuxième alinéa, contrôler et permettre une certaine
latitude dans toute la question des travaux industriels qui pourraient
impliquer un usage indirect ou partiel de pesticides qui, si on les incluait
dans la Loi sur les pesticides par rapport au certificat ou permis, rendraient
l'application presque impossible de part et d'autre. Je vais vous donner
l'exemple d'une compagnie qui se sert, dans une mesure minoritaire ou
quelconque, d'un qenre de pesticide pour contrôler des tapisseries qu'on
applique au mur, pour empêcher les termites de s'y loger. Si on ne
permettait pas un procédé industriel qui implique l'utilisation
quelconque de pesticides, il faudrait presque, pour de pareils travaux, avoir
un cadre de permis et de certificats. À ce moment-là, cela
rendrait l'application de la loi encore plus difficile, et presque ridicule
dans certains cas. C'est pourquoi on a inclus cette exclusion.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 31 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 32.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 33. M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Seulement une petite remarque sur "aménagiste
forestier: toute personne qui s'adonne à une activité
d'exploitation". Se devrait-on de marquer: de gestion de la forêt ou bien
si le seul terme exploitation est amplement suffisant? C'est seulement pour
être bien sûr.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Parenteau.
M. Parenteau: Connotation implicite de gestion, vous exploitez,
donc vous pouvez être gestionnaire.
M. Blais: C'est implicite dans le mot "exploitation".
C'était plus pour m'en assurer que pour apporter un amendement.
Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 33?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 33 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 34.
Permis
M. Blais: II est fatigant celui-là, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous cède donc la
parole, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: II y a une chose, au deuxième alinéa. On
dit: "2° celui qui, pour autrui et contre rémunération..." Je
voudrais bien croire qu'il y a des gestes de ce genre posés sans
rémunération, mais j'ai beaucoup de difficulté à en
trouver un exemple. Quel en serait un exemple? II y en a peut-être
plusieurs qui vous viennent à l'esprit. Cela m'éclairerait
davantage.
M. Lincoln: Vous parlez de "celui qui, pour autrui et contre
rémunération, exécute ou offre d'exécuter des
travaux comportant l'utilisation de pesticides": un exterminateur commercial,
un applicateur de pelouse, par exemple.
M. Blais: Pardon?
M. Lincoln: Un applicateur de pelouse, un exterminateur que vous
engagez, contre rémunération, pour faire ce travail.
M. Blais: Mais c'est un exemple de sans
rémunération... Si on sent le besoin d'écrire "avec
rémunération"... C'est bien écrit "avec"? "Pour autrui et
contre rémunération", cela veut dire qu'il est payé pour
faire un geste. Si on prend la peine de le préciser, c'est parce qu'il
doit en avoir plusieurs qui ne sont pas rémunérés pour
cela. Je cherche, dans ma tête, des exemples et je n'en trouve pas. Vu
que vous avez creusé la chose pendant plusieurs mois et, d'après
ce qu'on dit en Chambre, depuis plusieurs années, la façon dont
vous parlez, vous avez certainement des exemples sur le bout de la langue.
M. Lincoln: Sans rémunération, cela peut être
quelqu'un qui, par exemple, aide un voisin à faire un travail
d'application sans être payé. Cela pourrait être un
agriculteur dont le voisin vient travailler pour lui sans être
payé, qui applique des pesticides et qui le fait de façon tout
à fait déraisonnable.
M. Blais: Bon. Au troisième alinéa maintenant. Je
comprends votre explication pour le deuxième. Je ne trouvais pas
d'exemple tangible. Je ne pensais pas que cela allait autant dans les
détails, comme faire une BA en aidant quelqu'un à arranger son
gazon. Est-ce cela que vous voulez dire?
M. Lincoln: Oui, c'est cela.
M. Blais: D'accord. À ce moment-là, il n'y a pas de
problème. Par contre, c'est un peu vague à l'alinéa 3; au
paragraphe 3 ou à l'alinéa 3, comme vous voulez.
"L'aménagiste forestier qui exécute ou offre d'exécuter,
autrement que par l'intermédiaire d'un titulaire de permis..." Comment
peut-on en arriver à faire exécuter autrement que par
l'intermédiaire d'un titulaire? Comment cela peut-il se faire? À
moins que ce ne soit du bénévolat - comme vous le disiez
tantôt - si c'est inclus dans le premier?
M. Lincoln: C'est le cas de la compagnie forestière qui
fait elle-même ses travaux. Par exemple, Domtar ou CIP qui, au lieu de se
servir d'un titulaire de permis, fait elle-même le travail dans ses
forêts. (22 heures)
M. Blais: Elle n'a pas besoin de permis à ce
moment-là?
M. Lincoln: Non, au contraire, elle a besoin d'un permis. Elle
doit être titulaire d'un permis délivré par le ministre.
Mais elle ne le fait pas faire par d'autres, elle le fait elle-même.
M. Blais: Oui. Mon Dieu! Il n'y a pas moyen d'écrire cela
pour que le monde comprenne? Qui sont les législateurs? Pourquoi
n'écrivez-vous pas ce que vous voulez dire?
M. Parenteau: Vous permettez, M. le ministre?
M. Lincoln: Est-ce que Me Parenteau pourrait intervenir?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Parenteau.
M. Parenteau: En fait, le problème... On se heurte
à la qualification de ce qu'on appelle l'usage commercial par opposition
à l'usage privé. C'est la problématique à laquelle
on fait face sur le plan rédactionnel, dans ce contexte-là. Or,
pour définir l'usage privé, on a plusieurs volets qui peuvent
intervenir. Il y a des gens qui le font strictement pour eux, comme
propriétaires, mais il y en a d'autres qui peuvent le faire lorsque le
terrain ne leur appartient pas nécessairement, mais qui le font
toujours.
M. Blais: Vous allez jusqu'à "offre d'exécuter"
quand même, même si c'est la CIP ou je ne sais pas quoi...
M. Parenteau: Oui, c'est cela, la situation étant pour les
immenses, les grandes entreprises qui le font pour elles. Domtar est un
exemple. On pourrait peut-être penser à des syndicats de
producteurs forestiers.
M. Blais: Est-ce que je peux poser une question
générale? Les avocats, vous êtes un peu comme les anciens
prêtres. Il n'y a que vous qui comprenez le latin. Pourquoi
n'écrivez-vous pas en français comme tout le
monde, pour qu'on comprenne? Cela se dit en termes
compréhensibles par du monde. On dirait que vous avez un argot - je ne
dirais pas un ergot - local et vous faites des périphrases
entourées de virgules où le premier mot contredit le
troisième, le trois annonce le mois, le cinq le dément et le sept
le remet en place. Vous avez cette façon d'écrire... Cela ne
donne absolument rien. J'ai l'impression que c'est un style moyenâgeux et
qu'il va falloir, un bon jour aussi, faire la dépollution des textes
pour que les gens puissent comprendre quelque chose et que cela demeure quand
même légal. C'est seulement une petite remarque, peut-être
intempestive, me direz-vous, mais qui me sied bien et qui me console. Quand on
ne comprend pas, qu'on est obligé de se mettre à cinq, six
avocats pour venir expliquer trois lignes, cela fait curieux. Merci, beaucoup
monsieur, vous êtes bien gentil.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions è l'article 34?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'article 35.
M. Blais: Celui-là n'est pas adopté, par
exemple.
Le Président (M. Saint-Roch): Dois-je conclure qu'il y a
des interventions, M. le député de Terrebonne?
M. Blais: Vous avez bien conclu, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch)s Je vous cède la parole, M,
le député de Terrebonne.
M. Blais: Dans le paragraphe 2, on parle d'une exploitation
forestière ayant moins de dix employés. C'est discriminatoire
pour ceux qui en ont onze et c'est porteur, en sois pour ne pas avoir besoin de
se conformer à la loi. Si on a une compagnie avec trente
employés, on en forme quatre de sept, huit et on n'a pas besoin de
permis du tout. On appelle cela une première compagnie, je ne sais pas
quoi: Les exploitants de la forêt, Inc, l'autre ce serait: La forêt
des exploitants, Inc. Ce serait la même affaire sous quatre
gérances et on s'exempterait de tous les permis. Pourquoi ce dix,
pourquoi pas huit, deux, neuf, quinze? Quel a été le raisonnement
pour fixer cela d'abord à dix, comme les dix commandements de Dieu? Cela
touche à peu près combien de compagnies, au Québec? Il y
en a combien? Vous avez certainement une estimation pour avoir fait un tri, une
séparation quelque part. Nous avons l'impression que le plus qrand
nombre des compagnies ont moins de dix employés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, la notion de dix
employés a été placée dans la loi après
consultation avec le ministre délégué aux Forêts.
Nous avons pris comme critère le fait que nous ne voulions pas avoir
à contrôler les activités de petites entreprises d'une
à dix personnes qui sont, bien souvent, des entreprises familiales et
qui sont parfois une filiale de la même gérance familiale dans le
monde agricole faisant aussi de l'aménagement forestier. Le ministre
délégué aux Forêts nous a dit - là, je n'ai
pas de statistiques à l'appui ce soir, mais je pourrais le
vérifier - que si on allait jusqu'à dix on exclurait justement le
domaine que nous ne voulions pas couvrir par les permis, c'est-à-dire
l'individu ou la petite entreprise pratiquement familiale qui s'occupe
d'aménagement forestier, et qu'à partir de dix on tombe,
généralement parlant, dans le domaine commercial où les
gens exploitent des forêts pour le marché commercial, allant
naturellement jusqu'aux grandes compagnies forestières.
M. Blais: M. le ministre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: ...sur ce point-là, je comprends votre
explication, elle est franche mais, personnellement, je me devrai de voter
contre cela. Je m'exprime et je suis complètement contre parce que cela
ouvre la porte à un abus et cela élimine beaucoup trop de gens et
beaucoup trop d'utilisateurs. Je sais que c'est difficile d'aller
contrôler toutes ces petites compagnies, je suis complètement
d'accord, mais pensez à nos gens... Les gens ne sont pas tous bien
intentionnés et les compagnies ne le sont pas toutes lorsqu'on voit un
échappatoire de ce genre. Supposons que j'aie une grosse compagnie
où je vois un échappatoire pour employer ce que je veux et agir
à peu près de la façon que je le veux, je n'ai pas besoin
de permis; je vais former toute une série de petites compagnies
plutôt qu'en avoir une grosse et je vais avoir tous les contrats partout
parce que je peux faire n'importe quoi. Est-il moins dangereux de polluer
à dix personnes que de polluer à vingt? Cela pollue seulement
deux fois moins.
M. Lincoln: M. le Président, je pense qu'il faut faire une
distinction entre un permis et un certificat. Cela ne veut pas dire que la
personne qui est seule sur son
aménagement forestier n'est pas obligée d'avoir un
certificat, elle aura besoin d'un certificat. S'il y a deux personnes dans
l'entreprise familiale, ces deux personnes n'auront besoin de certificats
individuels; s'il y en a dix, ce sera la même chose. Le contrôle de
base, c'est le certificat. Le certificat ne peut être utilisé que
s'il y a des cours de formation. Les permis sont pour les corporations.
M. Blais: Moi, je n'aime pas cela.
M. Lincoln: Les certificats sont vraiment pour les individus. Que
ce soit une, deux, trois, quatre ou dix personnes, chacune d'elles devra avoir
un certificat. Le certificat, elle ne pourra l'avoir qu'après avoir
réussi des cours de formation et d'avoir répondu aux
critères du ministère. Le permis est pour contrôler les
corporations qui agissent comme telles. Dans les statistiques et les
renseignements donnés par le ministre délégué aux
Forêts, on parle de toutes les petites entreprises familiales qui
emploient dix personnes et on ne voulait pas entrer dans le domaine de la
certification de ces petites corporations. Mais tous les individus devront
avoir des certificats.
M. Blais: Pour le bien de l'environnement, s'il n'y a pas
délivrance de permis dans un cas comme celui-là, où cela
multiplierait... Vous allez vous donner le trouble du côté
certificat et quelqu'un qui n'a pas de certificat ne pourra pas avoir, sans
permis, la permission qu'on pense lui être accordée là.
C'est cela? C'est certifié?
M. Lincoln: C'est un fait que, sans certificat, il ne pourra pas
fonctionner.
M. Blais: D'accord. Alors, on reprend: Tout le monde aura besoin
d'un certificat, mais le permis vient seulement pour les groupes qui sont plus
de dix et, à ce moment-là, pour la paperasse et le bon
fonctionnement, l'environnement est protégé par le certificat.
C'est ce que je retiens mais, pour éviter la paperasse et les
tracasseries qui sont toujours trop lourdes dans notre législation, vous
avez quand même un contrôle par le certificat et le résultat
cherché est là quand même. C'est ce que vous me dites?
M. Lincoln: Oui, c'est exactement cela. M. Blais
D'accord.
M. Lincoln: L'objectif du permis est surtout d'amener les
compagnies à tenir des registres, etc., qui nous donnent des
statistiques sur le volume de pesticides utilisé. Or, cette petite
opération de, disons, une à dix personnes, n'aurait
réellement aucun effet sur les statistiques par rapport surtout aux
grosses compagnies forestières. C'est pourquoi on a le contrôle
par les certificats et, dans la question du permis, on accepte d'être
flexible parce que cela n'aurait rien ajouté dans le cas des
statistiques qu'on aurait pu obtenir.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Blais: Pour les explications, cela va. Je suis content de
l'explication que vous nous avez donnée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 35 est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 36.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 37.
M. Blais: Une simple question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: On dit, pour terminer: "Celle-ci contient les
renseignements prescrits par règlement". Pour environ quand ces
règlements-là sont-ils prévus?
M. Lincoln: Les premiers règlements qui seront
émis, pas dans les domaines agricole et sylvicole qui vont suivre plus
tard mais dans les domaines autres qu'agricole - pour le domaine sylvicole,
cela sera bien avant l'agriculture - seront prêts dans le courant de
l'été. Ils iront en consultation et ils seront mis en vigueur au
cours de l'automne.
M. Blais: D'accord.
M. Lincoln: Cela ira au cours de novembre, pour la mise en
vigueur. En tout cas, ils seront disponibles d'ici à la fin de
Tété.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 37 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 38.
M. Blais: J'aurais une petite suggestion en ce qui concerne
l'article 38, M. le ministre. À la première ligne du paragraphe
5°, auriez-vous objection, au lieu de dire "qui établit, à la
satisfaction du ministre,",
que l'on inscrive: "qui fournit une déclaration attestant"?
Dans l'avant-projet de loi, c'est ce qui était mentionné
et on trouvait la phraséologie beaucoup plus proche de la
réalité et de la compréhension de l'ensemble de la
population. "La satisfaction du ministre", en fait, pourrait - je ne dis pas
que ce serait - être discrétionnaire, mais "qui fournit une
déclaration attestant", j'ai l'impression que, dans l'avant-projet de
loi, c'était un peu plus fort.
J'ai une copie de l'avant-projet de loi. Nous autres, on traîne
tout ce dont on a besoin. Je peux vous le prêter. J'en ai une copie moi
aussi. Ah! II est ici. Est-ce que vous l'avez?
M. Lincoln: C'était l'article 15, oui?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, je pense que la raison pour
laquelle nous avons retenu l'alinéa 5° plutôt que
l'alinéa 3° de l'avant-projet de loi, c'est que, si on va un peu
plus loin, à l'alinéa 3° de la page 7 de l'avant-projet de
lot, cela dit: "sous réserve des articles 99 et 117, elle a fourni une
déclaration attestant que les travaux de nature technique reliés
à l'utilisation des pesticides, etc. C'était une
déclaration attestant. Alors, il fallait accepter qu'une
déclaration qui attestait ces choses-là soit correcte. Tandis
qu'ici il faudra que la personne prouve à la satisfaction du ministre
que les activités visées et dont l'accomplissement requiert un
certificat pourront vraisemblablement être effectuées par une
personne physique titulaire... Cela va beaucoup plus loin et donne à la
personne un fardeau de preuve plus grand que le cas d'une déclaration
qui atteste. Et là, on aurait dû l'accepter presque, même si
cette déclaration n'était pas complète.
M. Blais: M. le ministre, est-ce que cela laisserait supposer
qu'en dehors des exigences de la loi le ministre pourrait ajouter
lui-même des exigences?
M. Lincoln: Non, non, si...
M. Blais: Parce que si c'est à la satisfaction du
ministre, cela veut dire que ce sont des choses qui ne seraient pas
nécessairement incluses. Si on dit: "qui fournit une déclaration
attestant", c'est que tout ce qui est inclus dans la loi, ce sont les
activités visées par le permis. Il faut que tout ce qui est dans
la loi soit conforme et si tout est conforme, automatiquement, le ministre doit
en être satisfait.
M. Lincoln: Un établissement de faits est beaucoup plus
large qu'une attestation. Un établissement peut se faire de
différentes façons. S'il établit, par exemple, que les
activités visées par le permis pourront vraisemblablement
être effectuées, il peut établir cela par le fait de
l'existence d'une société en bonne et due forme,
l'établissement du nombre d'employés, l'établissement de
l'historique de la compagnie, l'établissement de plusieurs facteurs, ce
qui est beaucoup plus qu'une attestation. C'est un établissement de
faits et, là, cela laisse la latitude au ministre de l'accepter ou non
si les preuves ne semblent pas concluantes.
M. Blais: M. le ministre, pour le bien de la loi, j'aimerais
présenter l'amendement suivant: Ce projet de loi est modifié par
le remplacement, à la première ligne du paragraphe 5 de l'article
38, des mots "qui établit, à la satisfaction du ministre," par
les mots "qui fournît une déclaration attestant".
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
recevable.
M. Blais: Mon argumentation a été faite avant la
présentation.
M. Lincoln: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: On va rester avec notre mot à mot, parce que
nous pensons qu'il va plus loin qu'une attestation.
M. Blais: C'est votre droit le plus strict, M. le ministre.
M. Lincoln: Oui. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Lincoln: Non, rejeté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
rejeté. Nous revenons maintenant à l'article 38.
M. Blais: J'ai un autre amendement, M. le ministre: Le paragraphe
5 tel qu'amendé de l'article 38 de ce projet de loi est à nouveau
modifié par la suppression, à la troisième ligne, du mot
"vraisemblablement". Nous tenons pour acquis que le mot "vraisemblablement"
rend la chose floue et minimise la chose. Si on lisait: "requiert un
certificat, pourront être effectuées par une personne physique
titulaire...", le mot "vraisemblablement" présuppose que l'on pourrait
faire exception dans ce cas-là.
Monsieur, si vous pouviez donner
l'explication à haute voix, j'aimerais cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Parenteau.
M. Parenteau: Je veux juste souligner ceci: au stade de la
délivrance ou de la demande de permis, lorsque la personne se
qualifie...
M. Blais: Parlez-vous de la souveraineté du Québec
au stade de la délivrance?
M. Parenteau: Je n'en suis pas là, en ce qui me
concerne.
M. Blais Cela viendra, monsieur.
M. Parenteau: Lorsque l'on reqarde ce qui en est, c'est au stade
de la délivrance, donc avant que les activités ne soient faites.
Peut-on vraiment dire à ce stade-là que les activités sont
faites ou ont été faites?
M. Blais: "Pourront être effectuées." On ne dit pas
qu'elles vont l'être, parce qu'elles ne le seront pas s'il n'y a pas ce
qu'il faut pour le faire. Alors, si vous écriviez "fera", mais vous
écrivez "pourront être effectuées par une personne physique
titulaire du certificat...". Ce ne sont pas les mots "vraisemblablement
être effectuées" qui causent le problème. Si elles ne sont
pas effectuées, on n'a pas besoin de certificat. Le mot
"vraisemblablement", c'est invraisemblable qu'il soit là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement qui
se lit comme suit: "Le paragraphe 5 tel qu'amendé de l'article 38 de ce
projet de loi est à nouveau modifié par la suppression, à
la troisième ligne, du mot "vraisemblablement"," est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
M. Blais: M. le ministre.
Une voix: Tel qu'amendé...
M. Blais: Oui. On accepte l'amendement, disons, qui vient
d'être présenté. Cela va? On reprend le vote et on accepte
cet amendement-là. Adopté?
M. Lincoln: Oui, oui.
M. Blais: Adopté.
Le paragraphe 5 tel qu'amendé de l'article 38 de ce projet de loi
est à nouveau modifié par l'addition, à
l'avant-dernière ligne et après le mot "surveillance" des mots
"et en présence".
Cet amendement est apporté parce que des travaux peuvent
être faits par des personnes qui ne possèdent pas les
qualifications requises au cas et, à ce moment-là, i! faut que la
personne qui détient les qualificatifs, les permis et les certificats
requis soit sur place. Autrement, un détenteur habile pourrait
éparpiller dans tout le Québec toute une série de
personnes inaptes à remplir ce rôle sans surveillance et cela
pourrait quand même s'appeler "surveillance", en fait.
M. Lincoln: Est-ce que vous voulez nous donner quelques instants,
s'il vous plaît?
M. Blais: Avec plaisir.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 22)
(Reprise à 22 h 24)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux.
M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, dans ce cas, il faut faire
attention de ne pas mettre des mots qui rendent l'application de la loi presque
impossible. Là, nous avons deux notions bien importantes. On a la notion
de surveillance, mais pas n'importe quelle surveillance. C'est la surveillance
des lieux où l'activité est effectuée. Laissez-moi vous
donner un exemple. Par exemple, si on mettait en présence... Disons que
vous avez un immeuble à logements et un exterminateur commercial y
travaille. Il a un permis. Par exemple, il pourrait être une personne
qualifiée, détentrice d'un permis et avoir une compagnie
d'extermination dont les employés travaillent dans l'appartement. Il les
surveille de façon régulière et soutenue; il n'est pas
présent dans le même petit carré où une personne
travaille, mais il fait une surveillance active des lieux. C'est ce qu'on
essaie de faire sans aller aussi loin que de dire: II faut que ce soit tout le
temps en présence d'un surveillant. Sur les lieux, on parle d'une
surveillance active sans une présence continue essentielle. À ce
moment-là, on pourrait en arriver presque à un point ridicule
où un surveillant ne pourrait même pas s'absenter cinq minutes
pour aller aux toilettes, par exemple, car ce serait presque enfreindre la
loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Comment peut-on contourner l'abus? Ce serait abusif que
le type ne puisse pas poser les gestes dont vous parliez, et je le comprends
très bien du point de vue législatif. Mais l'abus contraire
pourrait être non pas de mise, mais constaté. De quelle
façon contrôle-t-on l'abus contraire de cinq minutes, de cinq
semaines, par exemple?
M. Lincoln: Non, cinq semaines... M. Blais: La personne
n'est pas là.
M. Lincoln: ...cela ne pourrait pas être
considéré sur les lieux de l'activité, une surveillance
sur les lieux de l'activité.
M. Blais: Vous comprenez? Je parle de l'abus contraire. De quelle
façon la loi, ici, telle que rédigée,
l'empêche-t-il? Vous dites qu'une absence de cinq minutes, de dix minutes
ou d'une demi-heure, ce serait abusif, il n'en aurait pas le droit si on
écrit cela; et je suis prêt à dire que c'est possible. Mais
les absences prolongées...
M. Parenteau: Si vous me le permettez; c'est par analogie un peu
avec le droit du travail qu'on retrouve dans les conventions collectives. On
voit souvent la notion de surveillance du chef d'équipe sur un
employé.
M. Blais: Le Parti libéral va prendre le droit syndical
pour défendre ses lois, ce serait nouveau.
M. Parenteau: Non. C'est en termes de jurisprudence et
d'interprétation de mots. Je suis un avocat, je ne fais pas de...
À partir de ce moment-là, la jurisprudence
développée dans ce secteur dit ceci: Lorsque vous avez à
évaluer la notion de surveillance, c'est en fonction des faits qui sont
relatés ou selon la nature de l'activité donnée. C'est
sûr que si vous parlez d'une activité comme celle-ci, le juge va
considérer quel était le degré de surveillance requis afin
d'éviter, justement, que la situation ne dégénère
et soit inacceptable.
M. Blais: Je suis prêt à voter.
Le Président (M. Saînt-Roch): Est-ce que
l'amendement proposé par M. le député de Terrebonne est
adopté?
M. Lincoln: Non, rejeté.
Le Président (M. Saint-Roch): Rejeté. Nous revenons
maintenant à l'article 38. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Blais: J'aurais juste une question à poser au
législateur. L'alinéa 7 ne serait-il pas, de façon
intrinsèque, inclus dans l'alinéa 6°? Les garanties
exigées par règlement ne seraient-elles pas de demander une
assurance-responsabilité civile? On demanderait aussi une attestation
par règlement. À ce moment-là, l'alinéa 7°
n'est-il pas redondant? Si on se met à détailler les garanties en
"nièmements" et en paragraphes, on peut se rendre à demain
matin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Non. Il y a une distinction à faire entre une
qarantie et une assurance-responsabilité civile. La garantie peut
être un bon de cautionnement, un cautionnement d'exécution, etc.
C'est cela qu'on veut dire. Il peut y avoir une caution de performance,
d'exécution ou un bon de garantie, ce qui est différent d'une
assurance-responsabilité civile qui couvre les tiers.
M. Blais: Étant vous-même celui qui va participer
à la rédaction des règlements avec les
législateurs, si vous me dites que ce n'est pas redondant, cela me
satisfait. C'est juste cela.
M. Lincoln: Non. Cela n'a pas le même objectif.
M. Blais: Comment demande-t-on cela, un café, quand on ne
voit personne? Est-ce qu'on demande cela au micro?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 38?
M. Blais: À l'article 38, dernier paragraphe, serait-il
possible d'envisager de mettre "Toutefois, le ministre ne peut délivrer
un permis si le demandeur était titulaire d'un permis qui a
été révoqué..." plutôt que "peut refuser de"?
Est-ce qu'on peut indiquer cela pour répondre à l'esprit, je
pense, que vous voulez mettre là? C'est toujours sur le "doit" et le
"peut" qu'on en arrive à discuter. Je n'en discuterai pas longtemps
parce qu'on le fait très souvent. Encore là, je reviens à
la charge en demandant si on pourrait indiquer: ne peut délivrer un
permis. Je n'aimerais pas que vous ayez objection parce que je trouverais que
ce serait plus clair.
M. Lincoln: II pourrait y avoir des cas où quelqu'un qui
aurait perdu un permis pour des raisons techniques, pour des raisons de
négligence administrative, disons-le, ou qui n'a pas suivi la loi et qui
a perdu son permis, refusé, par exemple, de payer sa cotisation,
peut-être...
M. Blais: M. le ministre, je vais vous interrompre, je m'excuse.
Un type qui déciderait d'arrêter ses activités et, quatre
mois après - là, il perd son permis - il décide qu'il se
remet en action... N'ayant rien fait de mal, il l'a perdu, parce qu'on dit que
lorsqu'il cesse ses activités on le lui enlève. Il
recommencerait. Est-ce que ce serait dans un cas comme celui-là? C'est
pour cela qu'on dit: peut refuser ou ne peut...
M. Lincoln: Cela pourrait être un cas, par exemple...
M. Blais: Oui.
M. Lincoln: ...où il pourrait en être ainsi.
M. Blais: D'accord.
M. Lincoln: À ce moment-là, si on disait qu'on n'a
pas du tout le droit d'émettre un permis, il me semble que cela irait
bien loin.
M. Blais: C'est suffisant pour me redonner confiance,..
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions...
M. Blais: ...au législateur.
Le Président (M. Saint-Roch): ...à l'article
38?
M. Blais: L'article 38? Pardon, mon fils, tu as pris
ma bible! Non, pas d'autres interventions.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 38, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Blais: Adopté, M. le Président. M. Lincoln:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 39.
M. Blais: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 40.
M. Blais: À scruter, M. le Président. Pourquoi
est-ce...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: ...que le ministre se réserve ce droit un peu
privilégié de donner un permis temporaire de six mois à
une personne qui n'habite pas, qui n'est pas domiciliée au
Québec? Pourquoi?
M. Lincoln: De mémoire, c'est une requête qui avait
été faite en commission parlementaire. Nous avons
décidé... D'abord, on avait cru, dans l'avant-projet de loi, que
nous n'avions pas ces pouvoirs, mais après avoir vérifié
avec le comité de législation on en est arrivé à la
conclusion qu'après tout cette personne, malgré qu'elle n'ait pas
de place d'affaires au Québec, transige ici et qu'on pourrait lui exiger
un permis de vente.
M. Blais: Pouvez-vous me donner un cas patent, M. le ministre?
Vous en avez certainement examiné pour en venir à écrire
cela.
M. Lincoln: D'accord. Par exemple, il y a le cas qui a
été porté devant nous, à savoir: une
épidémie comme celle de la tordeuse des bougeons de
l'épinette, où il y aurait beaucoup de demandes; on aurait des
compagnies de l'extérieur qui, pour suppléer à la demande,
viendraient arroser ici, au Québec. Alors, pour une certaine
période, on aurait besoin d'elles, mais on voudrait pouvoir
contrôler leur action.
M. Blais: C'est bien sûr que cela sous-tend que les autres
points de l'article 38 sont applicables quand même.
M. Lincoln: Ah! bien oui! Parce qu'il y a une
référence ici...
M. Blais: Oui, oui, malgré l'article 1 seulement.
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: Les autres demeurent en vigueur...
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: ...et le permis est... Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 40 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 41.
M. Blais: L'article 41, adopté, M, le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 42.
M. Blais: L'article 42 parle par lui-même, mais je le
trouve curieux. "Le permis peut aussi, à la demande de son titulaire,
être révoqué si le ministre l'estime opportun." C'est
curieux comme phraséologie. Un type va vous voir, il dit: Bonjour M.
le
ministre, comment cela va ce matin? Vous savez que j'ai un permis,
J'aimerais cela que vous me le révoquiez. Vous dites: Bien non, ce n'est
pas opportun. Ah! bien, je suis poigné avec! Vous savez, je veux dire...
C'est cela qui est écrit. Lisez-le comme il faut. "Le permis peut aussi,
à la demande de son titulaire, être révoqué si le
ministre l'estime opportun." Il dit: Mon petit gars, ton permis, je n'estime
pas cela opportun, garde-!e donc. Qu'est-ce que c'est ça, M. le
ministre?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Le ministre a toujours le pouvoir de délivrer
ou de renouveler un permis. Donc, il peut le surveiller. Mais si, par exemple,
pour certaines raisons, une compagnie cesse ses travaux, etc., qu'elle cesse
ses activités dans le domaine des pesticides, à la demande du
titulaire du permis, le ministre a le loisir ou le pouvoir de révoquer
le permis.
M. Blais: Mais s'il trouve opportun... Pouvez-vous trouver un cas
où le ministre dirait: Bien non, mon petit gars. Tu as un permis pour
arroser. Il dit: Je n'ai plus de jus. Trouve t'en et arrose. Il me semble que
cela ne se peut pas. Il y a quelque chose que je ne comprends pas
là-dedans.
M. Lincoln: Attendez un instantl On va le vérifier.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: II y a une raison pour cela. Selon l'article 38,
paragraphes 6 et 7 mais surtout le paragraphe 6, où on demande une
garantie d'exécution d'un contrat, vous avez un titulaire de permis qui,
lui, a à déposer une caution ou à offrir une garantie
d'exécution pour un contrat donné afin d'assurer qu'il n'y ait
pas de dommages à la santé, è l'environnement et qu'on ne
puisse pas le vérifier tout de suite parce que ce sont des travaux qui
peuvent avoir une implication ultérieure ou éventuelle ou
potentielle. Le ministre, malgré la demande du titulaire, pourrait
refuser de révoquer le permis parce que le permis a comme condition
l'attachement de la garantie. C'est-à-dire que, tant que le ministre
voudra préserver la garantie, afin de préserver l'environnement
ou la santé contre des risques potentiels, il gardera le permis en
vigueur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Quand on dit que les députés parlent
souvent pour ne rien dire, on vient de voir un cas où c'était
complètement faux. M. Lincoln: Oui.
M. Blais: Vous nous avez expliqué cela et cela avait
l'air... C'est fou braque quand on le regarde et qu'on ne comprend pas.
M. Lincoln: C'est bien vrai, oui. Je suis absolument
d'accord.
M. Blais: Mais on le regarde et, après explication, on se
braque sur les mots et c'est moins fou que fou braque. C'est
compréhensible. C'est drôle, la langue française, M. le
ministre, n'est-ce pas?
M. Lincoln: De part et d'autre, il est bon de faire l'exercice
parce que cela nous aide à vraiment voir les raisons de ces choses.
Le Président (M. Saint-Roeh): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 42?
M. Blais: Oh non!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 42 est
adopté?
M. Blais: Adopté avec plaisir.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 43?
M. Blais: L'article 43 me semble bien rédigé. On va
l'adopter, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
44?
M. Blais: C'est un beau chiffre aussi, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
45?
M. Blais: Oh! Je vais le regarder d'un petit peu plus près
celui-là. On revient encore avec la surveillance et en présence.
D'après les explications que vous nous avez données tantôt,
pour être cohérents avec ce qu'on avait dit, on va passer
outre.
Le Président (M. Saint-Roch): Je conclus que l'article 45
est adopté?
M. Blais: Sur division, pour être cohérent, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 45 est
adopté sur division. Article 46?
M. Blais: Une seconde, M. le Président. L'article 46 se
lit comme suit: "Le titulaire
du permis tient à jour, conformément aux
règlements, les registres qui y sont indiqués. Il prépare
et transmet au ministre, conformément aux règlements et dans les
délais qui y sont prévus, les états indiqués par
ces règlements."
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 46 est
adopté. J'appelle l'article 47.
M. Blais: L'article 47, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 48.
M. Blais: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 49.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 50.
Certificat
M. Blais: Arrêtez la course, M. le Président. Il y
a...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: ...l'article 50, paragraphe 2, en gros, pour
éviter toute une série de questions. S'il y a des questions qui
suivent, j'aimerais avoir une petite explication sur le paragraphe 2, s'il vous
plaît.
M. Lincoln: Le paragraphe 2. Ce qui arrive, c'est que tout
à l'heure, par exemple, on a discuté des aménagistes
forestiers, moins de dix personnes, et on disait: Ils n'ont pas besoin de
permis pour les raisons données. C'est aussi le cas des agriculteurs, je
crois que c'était à l'article 37...
M. Blais: ...35.
M. Lincoln: ...35, ces gens-là sont exclus de l'obligation
d'être titulaires de permis. Mais comme nous t'expliquions, il est
essentiel pour eux d'avoir un certificat à la suite de cours de
formation, des cours de compétence. Donc, sans compétence, ces
personnes-là ne peuvent pas être titulaires d'un certificat; donc
elles sont responsabilisées dans la loi pour leur compétence, par
un certificat, sans avoir, dans certains cas précis, à
détenir de permis.
M. Blais: Les agriculteurs, M. le ministre, de façon
générale, n'auront pas besoin de certificat. De façon
générale, les "agricoles"... les agriculteurs - j'allais dire les
"cultivabos" aussi, je m'excuse, c'est parce que, à cette heure-ci...
Les agriculteurs n'auront pas besoin de certificat...
M. Lincoln: ...de permis.
M. Blais: ...sauf dans le cas où ils utiliseront des
produits toxiques, il y en aura environ...
M. Lincoln: ...de 10 000 à 15 000 dans les
catégories 1 et 2...
M. Blais: ...10 000 à 15 000 sur les 45 000.
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: Où voit-on là-dedans, je m'excuse,
dans...?
M. Lincoln: On dit dans l'article: "qui appartiennent à
une classe désignée par règlement". Au début, la
première réglementation va couvrir les agriculteurs qui
s'occupent des pesticides des catégories 1 et 2 et,
éventuellement, on va aller plus loin.
M. Blais: Les autres n'auront ni permis ni certificat?
M. Lincoln: C'est bien cela.
M. Blais: C'est cela. Donc, environ 75 % des agriculteurs
n'auront ni permis ni certificat. Est-ce que, par règlement, il y aura
des exceptions, parce que cela en élimine beaucoup, n'est-ce pas?
M. Lincoln: Oui, ce n'est pas... Enfin, les deux tiers n'auront
pas de permis, oui, d'accord.
M. Blais: Oui, d'accord. Mais cela demeure beaucoup. De quelle
façon le contrôle va-t-il se faire? Je ne tiens pas les
agriculteurs comme responsables, ce n'est pas dans ce sens-là du
tout.
M. Lincoln: Non, non, du tout; non, je comprends très bien
votre question.
M. Blais: Mais ces gens-là, disons par tradition, par
habitude, n'auront pas de contrôle ou s'il y a un contrôle
d'exercé par l'agronome du coin, par des inspecteurs sur ces
gens-là, par un règlement, ce sera déjà
peut-être plus souple que pour les autres qui ont un certificat ou
permis. De quelle façon? (22 h 45)
M. Lincoln: II va y avoir des codes de gestion qui vont
s'appliquer aux agriculteurs de la même façon. Mais concernant la
réglementation, elle ne va toucher, au départ, que
les agriculteurs des catégories 1 et 2. Et pour ce qui est des
autres, aussitôt qu'on pourra instaurer, avec le ministère de
l'Agriculture, l'UPA et les autres intervenants concernés, comme le
ministère de l'Éducation, etc., des cours de formation pour le
plus grand nombre d'agriculteurs, je pense que le principe est accepté,
le plus tôt qu'on pourra le faire, le mieux ce sera. Mais, pour
commencer, ce sera la réglementation et elle-même ne touchera que
les catégories 1 et 2, mais le code de gestion va s'appliquer, le code
de gestion va inclure les agriculteurs et prévoir des mécanismes
de formation par étapes.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 50 est
adopté. J'appelle l'article 51.
M. Blais: Pour être constant, ce sera adopté sur
division, à cause de la surveillance. Les personnes ne sont pas sur les
lieux.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 52.
M. Blais: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 53.
M. Blais; Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 54.
M. Blais: Bon, je vais revenir avec mon "ne peut". On dit:
"Toutefois, le ministre peut refuser de délivrer:". À ce moment,
je retire mon "ne peut", parce que l'explication tantôt aété donnée à ma satisfaction mais, au tout
début, j'avais la même question. À l'article 54.1: "1°
qui a réussi l'examen prescrit". Qui établira les règles
de ces examens et quel sera le degré de connaissances requises pour
qu'on dise que la personne est apte à recevoir un certificat?
M. Lincoln: Ici, on dits "Prescrit ou reconnu par le ministre".
C'est pour montrer qu'il y aura un cadre d'examen qui aura à être
approuvé par le ministère, le ministre étant titulaire du
ministère, mais, dans la pratique des choses, cela se fera avec les
différents intervenants qui pourraient être impliqués dans
des cas spécifiques. Certainement, le ministère de
l'Éducation sera impliqué, le ministère de l'Agriculture,
dans le cas des agriculteurs, le ministère des Forêts, dans le cas
des indutries forestières. Dans le domaine urbain, dans le cas des
exterminateurs et arroseurs de pelouse, etc., ce sont les
fédérations qui sont impliquées.
M. Blais: Sans vouloir vous faire faire... C'est que vous allez
trouver, dans chacun des domaines, des spécialistes qui vont, avec votre
concours, établir des normes et c'est de ces normes que
découleront les règlements visés, les personnes qui
répondront.
M. Lincoln: Et, surtout, le cadre de formation.
M. Blais: Bon. Avec plaisir. M. le ministre, on va dire que
l'article 54 est adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): L'article 54 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 55.
M. Blais: Ici, à l'article 55, une question d'abord. La
période de validité d'un certificat est de trois ans; ailleurs,
pour les permis, on parle de deux ans. Pourquoi ne met-on pas deux ou trois ans
partout? Y a-t-il une explication valable ou rationnelle, ou justifiable,
ou...
M. Lincoln: Au premier abord, je dirais qu'il y aura beaucoup
plus de...
M. Blais: Mais au deuxième abord?
M. Lincoln: ...certificats qu'il n'y aura de permis,
naturellement, et on parle de trois ans parce que cela permet une meilleure
administration. Je pense que c'est la raison, mais je vais vérifier.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, l'explication pour les deux
ans ou trois ans: dans le cas des permis, idéalement, nous aurions
préféré un permis d'un an. Seulement, cela veut dire une
lourdeur administrative et surtout, pour ce qui est des registres, etc., nous
pensions que nous ne pouvions pas aller plus loin que deux ans avant de
renouveler les permis, ce qui fausserait une étude beaucoup plus
détaillée des bilans, etc. Dans le cas des certificats, nous
pensons que quelqu'un, qui a subi des examens, a suivi un cours de formation
pourrait avoir un certificat de trois ans qui lui permettrait d'exercer, mais
que, compte tenu de l'évolution qui se fait dans ce domaine, on ne
devrait pas aller plus loin que trois ans. La période de deux et trois
ans a été acceptée en considération de ce
critère.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article
55 est adopté, J'appelle l'article 56. M. Blais:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 57.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 58.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 59.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 60.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 61.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 62.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 63.
M. Blais: Arrêtez votre cheval, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): II est arrêté,
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Sur un amendement proposé, M. le ministre,
à l'article 63, il y a un amendement qui se lit comme suit: Ce projet de
loi est modifié par l'addition, à la fin du premier alinéa
de l'article 63, des mots "et si elle constate que ces travaux ont
été exécutés ou seront vraisemblablement
exécutés en contravention au Code de gestion des pesticides".
Cela ne s'applique dans ce cas-ci que pour les gens qui
détiennent le certificat, mais ceux qui ne répondraient pas dans
un contrat au code de gestion sont aussi coupables d'entrave et leur contrat
devrait être annulé. C'est un ajout qui a probablement
été oublié.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, nous sommes favorables a
l'inclusion du principe, mais comment l'inclure? En plus, il y avait le mot
"vraisemblablement" dans notre article et on l'a biffé à la
suggestion du critique de l'Opposition. Je pense que l'on devrait faire la
même chose dans l'article et dans l'amendement. On va essayer de trouver.
Je n'ai pas d'objection à ajouter le principe du code de gestion.
M. Blais: M. le ministre, pour permettre à vos disciples
qui regardent de quelle façon le placer, on pensait juste rajouter,
mais, si c'est plus difficile, on peut dire que l'on suspend celui-là et
qu'on y reviendra quand vous aurez regardé de quelle façon on
peut l'ingurqiter, et, avec plaisir, on va aller à l'article 64.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement et l'article 63
sont maintenant suspendus. J'appelle maintenant l'article 64.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 65.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 66.
M. Blais: À l'article 66, nous aimerions voir, et je pose
la question à M. le ministre: Nous avons quatre alinéas pour
modifier, suspendre ou révoquer un permis et nous aimerions savoir si ce
serait une bonne idée d'ajouter un 5° et un 6°. L'alinéa
5° se lirait: a transmis des renseignements erronés ou frauduleux
pour l'obtention d'un permis, d'un permis temporaire ou d'un certificat.
L'alinéa 6°: commet une infraction à l'égard de la loi
et de ses règlements.
Verriez-vous d'un bon oeil d'ajouter cela en 5° et 6°?
M. Lincoln: Je voudrais m'assurer d'abord que ce n'est pas
redondant par rapport à 1° et 2°. Comme vous le voyez, à
1°, on dit: "ne satisfait plus aux conditions prévues par la
présente loi - c'est-à-dire toute la loi - et ses
règlements d'application..."; et, à 2° : "ne se conforme pas
aux conditions, obligations et restrictions qui s'appliquent à
l'exécution ou à l'accomplissement de son activité". Cela
nous donne presque une latitude immense par rapport au chef qu'on peut invoquer
ainsi qu'à tous les éléments qui s'y rapportent. Alors,
j'aurais voulu voir avec mon conseiller juridique si c'est nécessaire
d'ajouter ces deux notions.
M. Blais: En fait, le 2°, Mne se conforme pas aux
conditions, obligations et restrictions", il y a quelqu'un qui peut se
conformer aux conditions et restrictions et
marquer cela sur des feuilles; sur ces feuilles, il s'y conforme, mais
il a transmis des renseignements erronés ou frauduleux. Je crois qu'il y
a une nuance législative dans cela et "commet une infraction à
l'égard de la loi et des règlements", je ne peux le voir nulle
part. Et trop fort casse pas, c'est pour cela que nous vous proposons 5° et
6°.
M. Lincoln: À 1°, "ne satisfait plus aux conditions
prévues par la présente loi et ses règlements
d'application".
M. Blais: Encore là, M. le ministre, "ne satisfait plus",
cela...
M. Lincoln: Ah bon!
M. Blais: ...présume qu'il y a déjà
satisfait. Dans le cas qui a transmis...
M. Lincoln: D'accord, je vois.
M. Blais: ...c'est qu'il n'a jamais satisfait.
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: C'est juste une nuance, je crois, qui est
peut-être importante pour le législateur.
M. Lincoln: Est-ce que vous pourriez nous présenter...
M. Blais: Voulez-vous que je le présente comme
amendement?
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: Alors, je vais le présenter comme amendement. Ce
projet de loi est modifié par l'addition, après le paragraphe 4
de l'article 66, des paragraphes suivants: "5° a transmis des
renseignements erronés ou frauduleux pour l'obtention d'un permis, d'un
permis temporaire ou d'un certificat; "6° commet une infraction à
l'égard de la loi et de ses règlements."
Je ne sais pas si on ne devrait pas rajouter "et au code de gestion". Je
ne sais pas si ce serait bon de le rajouter, je le rajoute.
M. Lincoln: ...obligations...
M. Blais: Non, je ne le rajoute pas, M. le ministre. Pendant que
quelqu'un travaille à cet amendement, j'aurais une petite question sur
la même chose. Au tout début, on dit: "Le ministre peut modifier,
suspendre ou révoquer le permis...". Est-ce que, de façon
intrinsèque au mot "permis", les mots "permis temporaire" sont inclus
légalement?
M. Lincoln: Non, ils sont inclus.
M. Blais: Ils sont inclus de façon intrinsèque.
Une voix: C'est cela.
M. Blais: C'est juste un détail que je voulais savoir, je
vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Parenteau.
M. Parenteau: Parmi les obligations de l'article 66, paragraphe
2, quand on parle d'"obligations qui s'appliquent à l'exécution
ou à l'accomplissement de son activité", et des conditions, etc.,
il y a des éléments qui sont au niveau... Pour les utilisateurs,
il y a des registres, des permis, des informations à donner, tout ce
volet qui doit être transmis. Je pense que... En fait, ce que je pense,
c'est que l'article 66, paragraphe 2 - c'est mon interprétation - couvre
déjà les éléments que vous avez identifiés
aux paragraphes 5 et 6.
M. Blais: J'aimerais bien plaider une cause là-dessus
contre vous, car je vous certifie que je gagnerais, monsieur. Je vous certifie
que je gagnerais et je ne suis pas avocat. Je vous certifie que je gagne.
D'abord, dans 1°, vous ne pouvez pas m'avoir parce que "ne satisfait pas
aux conditions prévues", je n'ai jamais satisfait; "ne se conforme pas
aux conditions", si tout était erroné à sa base... Sans
argumenter longtemps, quel inconvénient, légalement, voyez-vous
à les rajouter, sauf qu'il pourrait peut-être y avoir quelques
redondances de bon aloi.
M. Parenteau: Je me demande comment un individu peut avoir obtenu
un permis et faire l'objet d'une modification, suspension ou révocation
sans s'être qualifié la première fois.
M. Blais: Si les renseignements de la première fois sont
erronés, mais que le législateur ou celui qui accorde les permis
ne s'en est pas rendu compte, vous prendrez mes deux paragraphes pour lui
enlever son permis après et vous n'aurez aucun problème. Ce n'est
pas pour imposer des notes personnelles à l'intérieur de la loi,
c'est pour sa bonification pure et simple. Il n'y a personne qui nous
écoute et il n'y a personne qui va savoir que c'est nous qui avons mis
cela là. C'est vrai!
M. Lincoln: M. le M. le Président...
Le Président (M, Saint-Roch): M. le ministre. (23 heures)
M. Lincoln: ...si le député de Terrebonne
était prêt à accepter, on a beaucoup d'hésitations
à ajouter des alinéas qui pourraient devenir presque superflus
et, par la suite, causer des problèmes d'interprétation, à
savoir ce que 1 veut dire par rapport à 5°, etc. C'est pourquoi, par
économie juridique, on préférait s'en tenir au plus petit
nombre d'amendements. Si, dans le premier, plutôt que de dire "ne
satisfait plus" - je réalise que le député de Terrebonne
m'a dit "cela ne satisfait plus" -on disait "ne satisfait pas aux conditions
prévues par la présente loi et ses règlements
d'application...", on pourrait peut-être...
M. Blais: Alors, M. le ministre, j'accepterais "ne satisfait pas
ou ne satisfait plus". Il faudrait mettre les deux. Si vous ne mettez pas les
deux, il y a encore une échappatoire pour les fins finauds, et les
avocats sont tous de grands fins finauds.
M. Lincoln: Oui, on pourrait mettre "ne satisfait pas ou ne
satisfait plus".
M. Blais: Bon, là, cela couvre une partie, "commet une
infraction à l'égard de la loi et de ses règlements".
M. Parenteau: "Ne se conforme pas aux conditions, obligations et
restrictions". Cela fait partie du code de gestion des règlements.
M. Blais: Bon. Bon an mal an, vous en avez pris une partie qui
satisfait mon ego et je vous en donne une partie qui satisfera le vôtre.
Disons que l'amendement est transformé, au lieu de rajouter les deux
paragraphes, en rajoutant "ne satisfait plus, ou pas"...
M. Lincoln: II faudrait dire "ne satisfait pas ou ne satisfait
plus".
M. Blais: ...ou ne satisfait plus". À ce moment-là,
je ferai mien ou faites vôtre. Retirons l'amendement. C'est permis, M. le
premier président des causes perdues?
Le Président (M. Saint-Roch): C'est permis, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: Alors, je le retire et nous allons prendre...
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
retiré.
M. Blais: Est retiré. On ne l'avait jamais tiré, on
ne peut pas le retirer. Nous allons accepter l'amendement du pouvoir en disant
"ne satisfait pas ou ne satisfait plus". Adopté.
M. Lincoln: Qui dirait "ne satisfait pas ou ne satisfait
plus".
M. Blais: Adopté.
M. Lincoln: Écoutez, on va aller vous écrire
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): S'il vous plaît!
M. Blais: Rajouter au premier paragraphe "on ne satisfait pas"
après "ne satisfait plus", immédiatement au début du
paragraphe. Adopté. Cela va? Tout est bien dans l'ordre, M. le
secrétaire? Cela va? Comme dans le catalogue, merci beaucoupl
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 66 tel
qu'amendé est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 67.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 68.
Appel M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 69.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 70.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 71.
M. Blais: II y a une petite interrogation concernant l'article
71. "L'appel est interjeté par requête signifiée au
ministre dans les 15 jours qui suivent la réception de la
décision par l'intéressé." Je ne sais pas pourquoi on ne
laisserait pas 30 jours.
Une voix: ...concordance avec... M. Blais: Pardon?
M. Lincoln: C'est une concordance avec la Loi sur la
qualité de l'environnement qui
prévoit déjà 15 jours.
M. Blais: C'est drôle que vous vous en serviez quand cela
fait votre affaire et, quand cela ne fait pas votre affaire, vous ne vous en
servez pas.
M. Parenteau: La procédure a fait ses preuves quand
même, sur le plan opérationnel.
M. Blais: Adopté,
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 71 est
adopté. J'appelle l'article 72.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 73.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 74.
M. Blais; Je suis complètement d'accord avec le deuxième
paragraphe de l'article 74, sauf que j'aimerais bien qu'on l'ajoute, si c'est
possible. On dit: "Dans le cas où plus d'une municipalité, y
compris une communauté urbaine ou régionale, ou plus de 25
personnes lui ont transmis des représentations écrites, le
ministre peut, au lieu de transmettre une copie de la requête d'appel, en
faire publier avis dans un quotidien diffusé dans le territoire du
district judiciaire du tribunal saisi de l'appel. L'avis mentionne de
façon succincte les motifs invoqués par l'appelant."
J'aimerais, si cela vous est loisible, M. le ministre, et par respect
pour les groupes, non pas en envoyer une copie à chacun, mais
transmettre à la personne autorisée du groupe une copie de la
requête, en plus de la faire publier. J'aimerais que le responsable de
chacun des groupes, soit une municipalité ou une personne,
reçoive une copie de la requête. Même si cela ne concordait
pas avec la Loi sur la qualité de l'environnement, je crois qu'il est
temps que les droits de la personne, la protection et l'information...
J'aimerais beaucoup voir cela là.
M. Lincoln: À la suite de l'avant-projet de loi, nous
avons ajouté quelque chose sur la notion de l'avis. Dans 1'avant-projet
de loi, rien ne demandait que l'avis mentionne les motifs invoqués par
l'appelant.
M. Blais: D'accord.
M. Lincoln: Et nous avons ajouté cela.
M. Blais: Auriez-vous objection à envoyer une copie de la
requête? On dit: un groupe de 25 personnes ou plus. Je ne sais pas, mais
disons que ce sont les 4-H de Lanoraie; ils sont 50. On publie une
requête. J'aimerais qu'une copie soit envoyée au responsable du
groupe ou a quelqu'un qui tient lieu de personne responsable pour ce groupe.
C'est juste dans l'intention de...
M. Lincoln: Certaines de ces requêtes forment tout un
dossier. Certaines peuvent avoir 50, 60, 70 pages. C'était cela ou, par
exemple... Je suis sûr que cela a été couvert pendant la
commission parlementaire, je ne m'en souviens pas trop.
M. Blais: Quand il y s une personne, vous posez ce geste. Dans le
deuxième paragraphe, vous dites que, si c'est un groupe d'une
municipalité ou de personnes, vous vous exemptez d'en envoyer une copie,
mais vous publiez - ce qui est très bien -dans les journaux locaux.
Pourquoi le responsable d'un groupe ou d'une municipalité ou la personne
qui en représente plusieurs n'en recevrait-elle pas une copie comme si
elle était seule?
M. Lincoln: Elle a le droit, de toute façon, selon la loi
sur l'accès à l'information, de demander qu'une copie lui soit
transmise. L'idée de prévoir qu'un avis paraisse dans les
journaux, c'est justement pour éviter d'envoyer automatiquement une
copie qui pourrait être un dossier complet de 50, 60 pages.
M. Blais: M. le ministre, je reviens à la charge. Â
l'article 74, premier paragraphe: "Le ministre transmet copie de la
requête d'appel à toute personne qui lui a transmis des
représentations, écrites relativement à la décision
portée en appel." Au paragraphe 2, je trouve normal que vous ne vouliez
pas envoyer une copie à chacune des personnes, è tous les
représentants ou à toutes les municipalités. Je suis
complètement d'accord avec le fait de le publier dans les journaux.
C'est vraiment une affaire d'information qui est tout en votre honneur. Mais,
comme on le fait quand il y a juste une personne, j'aimerais que le
représentant du groupe ou d'une municipalité en reçoive
une copie aussi, comme si c'était une seule personne.
M. Lincoln: Disons qu'il y a 25 personnes agissant comme un
groupe non structuré ou non officiel. Comment prévoit-on à
qui envoyer la chose? Qui est le leader officiel ou l'officiel du groupe? Je ne
sais pas.
M. Blais: Là, vous allez chercher le dernier des Mohicans,
mais vous avez raison.
M. Lincoln: Non, non. Dans une loi, il
faut prévoir ces choses parce que cela peut arriver de
façon tout à fait... Il faudra situer ces choses.
M. Blais: Je suis prêt à vous faire la concession
suivante: transmettre à la personne autorisée ou à celle
qui semble en tenir lieu, si identifiable. Dans la loi sur les non-fumeurs, on
a inscrit: la personne qui tient lieu de la plus haute autorité ou qui
semble tenir lieu de la plus haute autorité. À ce
moment-là, on ne s'est pas demandé d'où venait la boucane
la plus opaque. Eh bien, ici, dans ce cas-là, pourquoi met-on de la
matière trop grise autour de cela? C'est par respect de l'information.
Je ne vois pas légalement pourquoi on le fait pour une personne et,
quand c'est pour 25, on ne donne pas de copie. Qu'on s'exempte d'en envoyer 25
è cause de la paperasse et des coûts, je suis avec vous et je
trouve cela de bon aloi, mais pourquoi ne pas en envoyer une?
M. Parenteau: Juste pour souligner ceci, sur le plan strictement
opérationnel. Vous avez une requête qui peut avoir 125 ou 130
allégués, à l'intérieur desquels on fait
référence peut-être à 30, 40 ou 50 pièces,
rapports d'analyse ou autres. L'individu qui va recevoir la requête
d'appel n'aura pas la substance de l'allégué parce que c'est
pratiquement dans la pièce produite au soutien de la requête qu'on
va pouvoir savoir ce dont il s'agit. L'avis a l'avantage de pouvoir
synthétiser toute l'information, y compris les pièces au soutien
de la requête. Autrement dit, une requête d'appel peut être
très laconique et comporter très peu d'information. L'avis, par
contre, parce qu'il aura été identifié ou qu'il aura fait
l'objet d'une étude approfondie, permettra de vraiment canaliser les
énergies sur l'essentiel du litige.
M. Blais: Écoutez bien! Vous voulez dire: Lorsque c'est un
gros groupe comme cela, la requête peut être laconique et ne pas
donner grand-chose à la personne qui la recevrait.
M. Parenteau: C'est exact.
M. Blais: C'est cela que vous voulez dire? Alors, è ce
moment-là, je vais vous poigner sur l'autre bord: Si vous dites que la
requête ne donnera pas grand-chose à la personne, mais que la
publication dans les journaux va être plus loquace. Quand c'est pour une
seule personne, je vais vous obliger à le mettre dans le journal
aussi.
M. Parenteau: Oui.
M. Blais: Si l'enquête, quand ce n'est qu'une personne, ne
vaut rien, pourquoi lui en envoyez-vous une copie? Pourquoi prenez-vous la
peine, lorsque c'est une personne, d'en envoyer une copie et que, lorsqu'il y
en a plusieurs, vous me dites que cela ne vaut rien? Alors, vous êtes
fautif dans le premier paragraphe ou dans le deuxième. Quand
même!
M. Parenteau: C'est que la personne qui a fait des
représentations est déjà au courant du dossier.
M. Blais: Dans le premier cas aussi. Dans le premier cas, le
premier paragraphe, c'est une personne qui fait une requête. Là,
on lui envoie une copie. Merveilleux, merci beaucoup, vous êtes bien
généreux, vive l'information!
Dans le deuxième paragraphe, ils sont plusieurs. On le publie
dans le journal. Bravo! Mais pourquoi est-ce que la personne autorisée
n'en recevrait pas une copie? C'est la dernière représentation
que je fais, je ne parlerai pas de cela jusqu'à minuit. Il me semble que
c'est tellement clair!
M. Lincoln: M. le Président, je comprends très bien
ce à quoi le député de l'Opposition veut en venir. Je
comprends très bien. Mais là où cela colle pour nous,
c'est dans le cas où il y aurait 25, 50 ou 100 personnes, on aurait pu
mettre, dans le premier paragraphe: "ou dans le cas d'un groupe de personnes,
la personne autorisée", mais qui serait cette personne autorisée?
Vous avez des qroupes non structurés où c'est très
difficile de dire qui est la personne autorisée. Comment
décide-t-on qui est la personne autorisée? À qui
envoie-t-on la copie pour que celle-ci soit légale? C'est là
qu'est l'affaire. Dans la loi des non-fumeurs qu'a invoquée le critique
de l'Opposition, toute la notion de personne autorisée est inscrite dans
la loi. C'est quelque chose de très catégorique, de défini
dans la loi juridiquement. Tandis que, là, il n'y a aucune notion...
Est-ce que, pour 25 personnes, on envoie cela à la première qui
est sur la liste ou est-ce qu'on demande qui est la personne autorisée?
C'est là qu'est l'affaire.
M. Blais: Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 74 est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 75.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 76.
M. Blais: M. le ministre: "L'appel interjeté en vertu du
présent chapitre doit être instruit et jugé d'urgence."
Comment le
législateur peut-il imposer de juger d'urgence?
(23 h 15)
M. Lincoln: Cela permet à la cour d'inscrire la cause en
question sur la liste prioritaire plutôt que sur la liste normale.
M. Blais: Est-ce que le législateur peut imposer à
une cour d'inscrire une cause sur une liste prioritaire, par une loi?
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: L'ingérence du législatif dans le
judiciaire.
M. Parenteau: L'article 78 répond a la question.
M. Blais: "Une Cour provinciale peut"... Ce n'est pas
écrit "doit". On va encore revenir à cela. Comment le
législateur peut-il imposer l'urgence? Je crois que c'est
impossible.
M. Parenteau; Cela se fait régulièrement.
M. Blais: Cela se fait légalement, croyez-vous?
Adopté.
M. Parenteau: Les injonctions sont comme cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 76 est
adopté. Article 77?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 78?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 79?
Inspection, saisie et confiscation
M. Blais: Un moment, M. le Président. Il y a toute une
série de choses dans les articles 79 è 97. Si vous n'avez pas
objection, on pourrait parler de l'ensemble très brièvement, tout
en les adoptant par la suite. On pourra sauter d'un à l'autre, si vous
le permettez, M. le Président, pour les besoins de la cause...
Le Président (M. Saint-Roch): Pour les besoins de la
cause, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: En gros, à l'article 75 de l'avant-projet de
loi, on donnait des pouvoirs aux agents de la paix ou aux inspecteurs. Je crois
qu'on ne retrouve pas cela ici. Au premier paragraphe de l'article 78 de
l'avant-projet de loi: le droit de pénétrer dans tout endroit,
pour exercer ses fonctions. Dans le projet de loi 27, à l'article 83, au
premier paragraphe, on ne dit plus "avoir accès". Commençons par
ces deux-là, disons? L'article 75 de l'avant-projet de loi: les pouvoirs
aux agents de la paix qui détenaient... Je ne retrouve pas la même
autorité. Ou plutôt oui...
M. Parenteau: Je voudrais seulement spécifier ceci. C'est
que toute la dimension de l'inspection, de la saisie et de la confiscation a
été réévaluée entre l'avant-projet de loi et
le projet de loi, à la suite d'une étude approfondie et
très technique du ministère de la Justice, qui est en train de
préparer l'avant-projet de loi sur le Code de procédure
pénale. Sans dire que ce sont les signes avant-coureurs de ce qui s'en
vient dans l'autre projet de loi, tout ce que je peux...
M. Blais: Quel est le numéro de l'autre?
M. Parenteau: C'est l'avant-projet de loi sur le Code de
procédure pénale. Vous avez eu un avant-projet de loi qui a
été déposé à la session
précédente. Je dirais qu'il est adapté aux besoins de ce
Code de procédure pénale.
Je voudrais souligner que, s'il y a des amendements proposés, M.
le député...
M. Blais: Mais légalement, le fait de
pénétrer avec et d'y avoir accès, il y a quand même
une différence. Je crois.
M. Parenteau: D'accord. Pénétrer a une dimension
car, Ici, on parle d'accès...
M. Blais: Cela a quasiment une dimension de
défonçage, si besoin il y a.
M. Parenteau: C'est la dimension de perquisition qui est
reflétée. En fait, vous perdez ici toute la dimension de la
perquisition. Ce que vous retrouvez ici est ce qu'on appelle en droit,
"l'enquête ou l'inspection administrative" par opposition à la
perquisition.
M. Blais: Est-ce que cela veut dire que l'inspecteur pourrait
aller chercher un permis de...
M. Parenteau: Un mandat de perquisition?
M. Blais: Un mandat de perquisition.
M. Parenteau: Pas en vertu de notre projet de loi.
M. Blais: Non, mais il pourra y aller autrement.
M. Parenteau: Par la Loi sur les poursuites sommaires.
M. Blais: D'accord.
M. Parenteau: Enfin, actuellement, c'est la Loi sur les
poursuites sommaires et, éventuellement, ce sera le Code de
procédure pénale.
M. Blais: Oui. Il ne pourrait le faire dans ce cas-là,
mais par l'autre loi qui s'en vient.
M. Parenteau: Par l'autre loi.
M. Blais: Mais vous m'en donnez la garantie?
M. Parenteau: Oui.
M. Blais: Bon.
M. Parenteau: Ce sont les règles des chartes qui vont
s'appliquer à ce niveau.
M. Blais: Avec plaisir. Cela va. L'article 79 est adopté,
M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 79, adopté.
Article 80?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 81?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 82?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 83?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 84?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 85?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 86?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 87?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 88?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 89?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 90?
M. Blais: Un instant! Oui. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
91?
M. Blais: Une seconde, s'il vous plaît! À l'article
91, j'aurais une question à poser au législateur. "Si parmi les
choses saisies, il s'en trouve qui soient périssables, la personne qui
en a la garde peut demander à un juge de paix l'autorisation de les
vendre. La vente est effectuée aux conditions...". Bon.
Une chose que j'aimerais beaucoup demander, c'est la raison de la saisie
des choses. On appelle cela "choses" parce que c'est très
général; on ne sait jamais ce que cela peut être. Elles
sont saisies parce qu'elles ne correspondent pas aux normes, etc. Je comprends
cela. Si quelqu'un fabrique des choses qui ne respectent pas les normes
environnementales, on n'est pas pour les laisser là, on les saisit pour
qu'il ne les vende pas. Comment se fait-il que, pour le propriétaire
initial, ces choses-là sont saisies parce qu'invendables, on les saisit
et nous autres, on se dit qu'il faut les vendre s'il y a une possibilité
de "périssement"? Je ne comprends pas le joint entre les deux. Si on les
saisit parce que non vendables et ne répondant pas aux normes, comment
se fait-il que le "saisisseur" - je ne sais pas comment on l'appelle - puisse
les vendre s'il a peur qu'elles soient perdues?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Parenteau.
M. Parenteau: Un individu peut ne pas être autorisé
à vendre une chose et, là, on la saisit, on la lui enlève.
Par ailleurs, on pourra peut-être les reprendre pour les faire vendre par
quelqu'un autorisé à le faire.
M. Blais: Juste une seconde, là. Dans le cas de
pesticides, cela serait un type qui aurait sur ses tablettes, admettons, des
pesticides sans détenir un permis de vente de
ces pesticides, mais ceux-ci seraient quand même bons pour
être vendus. Ce n'est pas le produit lui-même qui est impropre
à la vente, mais le détenteur n'ayant pas le permis pour faire
cette opération. C'est dans ce sens-là?
M. Parenteau: C'est une situation. M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 91 est
adopté. J'appelle l'article 92.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 93.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 94.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch)s J'appelle l'article 95.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 96.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 97.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 98.
Enquête M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 99.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 100.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 101.
Réglementation
M. Blais: Freinons nos élans, M. le Président, un
moment.
M. Lincoln: Est-ce qu'on peut demander deux ou trois minutes de
suspension? Je dois discuter une chose concernant l'article 102. Je reviens
tout de suite.
M. Blais: Pas trop longtemps, M. le Président, parce que
cela va bien.
M. Lincoln: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend
maintenant ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 23)
(Reprise à 23 h 36)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Au moment
de notre suspension, nous en étions è l'article 101.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 101 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 102.
M. Blais: Adopté.
M. Lincoln: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: M. le Président, par rapport à
l'article 102, je voudrais situer cet...
M. Blais: ...tantôt là.
M. Lincoln: Nous avons un amendement que nous voudrions discuter
au moins en principe avec le critique de l'Opposition pour voir quelle est sa
réaction.
M. Blais: Allez-y, M. le ministre.
M. Lincoln: II y a quelque chose qui nous a été
rapporté par un certain secteur dans le domaine de l'agriculture et qui
nous semble tout à fait raisonnable. Dans le Code municipal, la Loi sur
les cités et villes, il y a un amendement qui a été
apporté l'année dernière pour donner le pouvoir aux
municipalités d'édicter des réglementations dans le
domaine des pesticides, mais pas seulement dans le domaine des pesticides et
cela demande l'approbation du ministre de l'Environnement. Là, le
domaine agricole nous a demandé... On pourrait arriver à la
situation telle que, disons, dans le domaine agricole, il y ait un
règlement municipal qui soit fait avant que la réglementation ne
soit
prête sur la Loi sur les pesticides qui, en fait, pourrait
contredire ce qu'on va dire, éventuellement, dans la Loi sur les
pesticides. Cela pourrait se faire dans le domaine forestier et dans le domaine
urbain. L'idée, c'est d'ajouter un alinéa à l'article 102
pour dire que le ministre ne peut pas donner son approbation tant que le code
de gestion n'aura pas été approuvé pour le secteur
donné. Il faut donc trouver le mot à mot juridique qui va
actualiser cela. Alors, la suggestion est de faire cela en troisième
lecture et de laisser les choses aller, pour le moment. C'était le sens
de la chose.
M. Blais: On en parlera à ce moment-là, M. le
ministre.
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: Pour le moment, c'est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'on
considère l'article 102 comme adopté?
M. Lincoln: Oui, oui, il faut l'adopter maintenant.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 103.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 104.
M. Blais: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 104 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 105.
M. Blais: Une simple question, M. le ministre. On diti "Ce code
peut édicter des règles...". Quand prévoyez-vous ce code?
En novembre?
M. Lincoln: Le code de gestion et le règlement?
M. Blais: Oui.
M. Lincoln: Nous prévoyons que le règlement sera
rendu public... Le règlement sur les permis et les certificats va
être finalisé et sans doute publié d'ici à
l'automne, vers octobre ou novembre. Et pour ce qui est du code de gestion
lui-même avec tout le cadre du code de gestion, ce sera prêt pour
la saison 1988, le printemps 1988.
M. Blais: Au printemps pour le code de gestion. Et les
règlements, ce sera pour quand?
M. Lincoln: La réglementation de base pour les permis et
les certificats, ce sera en novembre 1987.
M. Blais: En novembre 1987. Et la réglementation
générale où les agriculteurs seront inclus dans le code de
gestion, etc., cela va être au printemps 1988?
M. Lincoln: Pour les agriculteurs, cela ne sera pas avant...
Une voix: C'est cela; la même chose. M. Lincoln:
Pardon?
M. Blais: II y a une partie, pour les agriculteurs, qui sera
retardée jusqu'en 1990, je suis complètement d'accord, mais la
réglementation sera déposée à l'automne, selon ce
que j'ai compris.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Je voudrais préciser ceci parce que je voulais
être bien clair avec les spécialistes qui travaillent dessus. Il
va y avoir une réglementation générale qui sera
déposée et approuvée à l'automne 1987. Cette
réglementation inclura tous les détails des permis et des
certificats, etc., et il y aura des dates de mise en vigueur. Pour le monde
agricole, les dates de mise en vigueur seront ultérieures.
Le code de qestion sera un code général qui s'appliquera
à tous les intervenants de tous les secteurs. En même temps, il y
aura des sections, si on peut dire, de ce code de gestion qui s'appliqueront
respectivement aux catégories distinctes, par exemple, le domaine urbain
de l'horticulture, le domaine urbain des exterminateurs, le domaine de
l'agriculture, le domaine forestier, etc.
Nous n'avons pas encore déterminé quand les sections du
code de gestion général seront en vigueur, mais, en ce qui
concerne le domaine urbain: le domaine des exterminateurs, des arroseurs de
pelouse, etc., cette section sera la première en vigueur dans ce
code-là et, éventuellement, les autres vont suivre aussitôt
qu'on aura préparé les détails de la politique.
M. Blais: Quelles que soient les dates d'application de certaines
parties, soit du code ou des règlements, je tiens pour dit que le
règlement sera en vigueur à l'automne, cette année, et
que, pour le code de qestion, ce sera au printemps 1988, si j'ai bien compris,
et qu'à l'intérieur de cela, il y aura des parties et des plans
qui seront applicables subséquemment.
M. Lincoln: C'est exactement cela.
M. Blais: Je vais vous poser une question très
brève à ce sujet. Dans les deux cas, vu l'ampleur et la force que
ces dossiers vont prendre devant cette loi, est-ce que ce sera
étudié en commission parlementaire, autant la
réglementation que le code de gestion?
M. Lincoln: Non. La réglementation sera soumise à
une consultation. II va y avoir une période de consultation qui sera
prévue, mais pour le code de gestion...
M. Blais: Dans votre consultation, y aura-t-il une commission
parlementaire?
M. Lincoln: On ne fera pas de commission parlementaire, sauf que,
comme pour toute réglementation, il y aura des périodes de
consultation, des périodes pour rendre la documentation publique, mais
il faudra que ce soit accepté et adopté pour le printemps 1988,
pour permettre surtout l'utilisation de ce code de gestion et de
réglementation dès 1988.
M. Blais: Je tiens à exprimer mon regret, parce qu'on
aurait pu avoir peut-être une commission parlementaire sur la
réglementation et le code de gestion et on aurait peut-être pu se
faire aider de façon très fructueuse, de la même
façon que l'on s'est fait aider dans l'avant-projet de loi, ce qui nous
a permis d'adopter, en moins de quatre heures à peu près, un
projet de loi avec un tel contenu.
Si on n'avait pas eu cette préconsultation en commission
parlementaire, avec tous les éclaircissements que vous avez
apportés après, pour présenter ce projet de loi, nous
aurions peut-être été obligés de traîner des
heures et des heures et le projet aurait peut-être été
moins satisfaisant. C'est seulement une remarque que je fais. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 105 est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 106.
M. Blais: Je veux seulement demander un exemple ici. Je sais que
dans l'article 106 on dit: "Le Code de gestion des pesticides peut rendre
obligatoire une règle élaborée par un autre gouvernement
ou par un autre organisme." Le législateur a-t-il besoin de demander
cela par loi ou pourrait-il tout simplement prendre un règlement des
horticulteurs et le mettre dans la réglementation sans sa permission?
Pourquoi faut-il le demander?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Parenteau.
M. Parenteau: Pour pouvoir en faire une sanction pénale
éventuellement en cas de contravention, il faut une habilitation
législative quelque part. C'est la raison principale.
M. Blais: Mais vous allez certainement prendre des idées
dans autre chose que dans des...
M. Parenteau: Prenons une hypothèse, la Loi sur les
produits antiparasitaires dans le domaine de l'étiquetage.
M. Blais: Oui.
M. Parenteau: Si on veut assimiler l'étiquetage qui
apparaît dans cette législation comme le nôtre...
M. Blais: Oui.
M. Parenteau: ...et faire une sanction pénale au niveau du
Code de gestion des pesticides, dans le cas, par exemple, de quelqu'un qui ne
respecterait pas cela, il faut pouvoir l'intégrer dans notre loi
à cette fin.
M. Blais: Et d'un autre gouvernement, comme du gouvernement
fédéral, je comprends cela. Mais quand on dit: "ou par un autre
organisme", alors !à, je dis, dans le cas des horticulteurs ou des
agronomes, etc., a-t-on besoin d'une permission législative pour prendre
une réglementation d'une association reconnue?
M. Parenteau: Si on parle d'une corporation...
M. Blais: Oui.
M. Parenteau: ...qui n'est pas, en soi, un organisme
étatique... Oui.
M. Blais: Pourquoi? C'est qu'en faisant...
M. Parenteau: Mais prenons l'hypothèse...
M. Blais: ...votre règlement et en le passant dans la
Gazette, il est effectif.
M. Parenteau: Vous avez actuellement, vous êtes au courant
probablement qu'il existe une entente entre l'Association des exterminateurs,
l'ASEQ...
M. Blais: Oui.
M. Parenteau: ...qu'on appelle, qui a
élaboré tout un programme de formation et tout cela. Il y
a sûrement des éléments intéressants à aller
chercher là-dedans pour faire des règles éventuelles
à appliquer.
M. Blais: Vous avez besoin d'une permission législative
pour ce faire?
M. Parenteau: Oui.
M. Blais: Votre règlement, s'il prenait une partie de cela
et le publiait, comme normalement, ne pourrait pas être effectif sans que
la loi ne vous dise oui?
M. Parenteau: C'est-à-dire qu'on pourra le faire sans un
renvoi, sans tout intégrer dans la réglementation, un simple
renvoi pourra suffire.
M. Blais: Voilà.
M. Parenteau: Voilà, un simple renvoi, mais pour pouvoir
faire un tel renvoi, il faut s'habiliter.
M. Blais: D'accord. C'était seulement une
concrétisation.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que...
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 106 est
adopté. J'appelle l'article 107.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 108.
M. Messier: Adopté.
M. Blais: Sur l'instigation du député de
Saint-Hyacinthe, je crois que je vais l'adopter, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 109.
M. Blais: À l'article 109, que je trouve correct dans tous
ses alinéas de 1 à 12, avant son adoption, j'aimerais faire
l'amendement suivant: Ce projet de loi est modifié par l'addition,
après le paragraphe 12 de l'article 109, des paragraphes suivants:
"Alinéa 13° régir, limiter ou prohiber le dépôt,
la distribution, l'élimination, l'entreposage, le traitement, le
transport, le recyclage, l'utilisation ou la vente de tout pesticide, contenant
ou emballage d'un pesticide ou tout équipement relatif à un
pesticide, l'élimination, le traitement ou le recyclage de toute
substance, contenant ou équipement contaminé par un pesticide,
ainsi que régir l'étiquetage de tout contenant ou emballage d'un
pesticide ou d'un équipement relatif à un pesticide; "14°
déterminer les cas où le titulaire d'un permis, d'un permis
temporaire ou d'un certificat doit obtenir la délivrance d'un certificat
d'autorisation visé aux articles 22 ou 31.1 de la Loi sur la
qualité de l'environnement (L.R.Q., chapitre Q-2); "15° prescrire
toute autre disposition requise pour faciliter l'exécution de la
présente loi."
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est recevable.
Y a-t-il d'autres interventions sur votre amendement, M. le
député de Terrebonne?
M. Blais: Je crois que l'amendement lui-même est assez
prolifique et porteur de sa défense par son texte.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: On pourrait suspendre cet article pour le faire
étudier et continuer, si bon vous semble, M. le ministre, à votre
gré.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, peut-on
garder en suspens l'article 109, de même que l'amendement?
L'article 109 et l'amendement sont maintenant en suspens. J'appelle
l'article 110.
Dispositions pénales
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 111.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 112.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 113.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 114.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 115.
M. Blais: Adopté.
M. Lincoln: Un instant, pour l'article
115.
M. Parenteau: Cela concerne les amendes. C'est un article 115.1
qu'il faudrait rajouter.
M. Blais: Est-ce qu'on pourrait avoir la transcription de
l'amendement, s'il vous plaît?
M. Parenteau: C'est celui-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 115.1 se lirait comme suit: "Quiconque contrevient aux dispositions
prévues à l'article 62 est passible, outre le paiement des frais,
d'une amende de 100 $."
M. Parenteau: Juste pour fins de compréhension...
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Parenteau.
M. Parenteau: ...d'abord l'article 115 devrait voir le chiffre 62
disparaître. De un.
M. Blais: "Ou des articles 62", vous dites que le 62 devrait
disparaître.
M. Parenteau: Oui, à l'article 115.
M. Blais: Quelle est la raison de cette élision?
M. Parenteau: C'est tout simplement la gravité de l'amende
imputée à l'article 115 pour le type d'infraction reproché
a l'article 62.
M. Blais: Un instant que l'on...
M. Lincoln: Le certificat doit être exhibé sur
demande d'un inspecteur.
M. Blais: ...oui.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Blais: Oui, je suis d'accord avec l'amendement. Continuez la
lecture...
M. Parenteau: Donc, le nouveau libellé de l'article 115.1
se lirait comme suit! "Quiconque contrevient aux dispositions prévues
à l'article 62 est passible, outre le paiement des frais, d'une amende
d'au moins 100 $..." Cela prend un minimum et un maximum.
M. Blais: L'article 115 reste intact, sauf qu'on enlève
l'article 62. On le met en paragraphe 1 pour minimiser. Je ne l'avais pas vu,
mais je suis content que vous l'apportiez parce que c'était vraiment
discriminatoire pour l'offense.
M. Parenteau: Donc: "d'une amende d'au moins 100 $ et d'au plus
500 $".
M. Blais: Personnellement, oui, de bon aloi, cet amendement est
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier amendement se lit
comme suit: "L'article 115 est modifié par la suppression du chiffre 62
dans la deuxième ligne." Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avons l'ajout à
115.1: "Quiconque contrevient aux dispositions prévues à
l'article 62 est passible, outre le paiement des frais, d'une amende d'au moins
100 $ et d'au plus 500 $."
M. Blais: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saînt-Roch): Adopté. Est-ce
que l'article 115, tel qu'amendé, est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saînt-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 116.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): Adopté. J'appelle l'article
117.
M. Blais: Adopté.
Le Président {M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 118.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 119.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 120.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 121.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 122.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 123.
Régime provisoire M, Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 124.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 125.
M. Blais: Adopté.
Le Président {M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 126.
Dispositions diverses et transitoires
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 127.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 128.
M. Blais: Un instant, M. le Président!
Le projet de loi est modifié par l'addition, après le
paragraphe 5 de l'article 128, du paragraphe suivant: "6 toutes les
études d'impact sur l'environnement soumises en vertu de la
présente loi ou de ses règlements."
M. Lincoln: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: II n'y a pas d'étude d'impact de prévue
pour cette loi. Les études d'impact sont prévues pour la Loi sur
la qualité de l'environnement, même lorsqu'il s'agit d'arrosages
aériens de pesticides. Ce n'est pas prévu dans cette loi-ci.
M. Parenteau: Dans l'article 109 amendé vous vouliez
soustraire...
M. Blais: Un instant! L'article 109 amendé.
M. Parenteau: Oui, mais c'est cela. Vous vouliez soustraire
certaines choses de 31.1.
M. Blais: Soyez calme, monsieur! M, Parenteau: J'ai
été inondé...
M. Blais: II n'y a aucun règlement sur les inondations
dans cette loi.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Parenteau: II va falloir réqler l'article 109
avant.
M. Lincoln: Oui, 109 avant, autrement...
M. Blais: Dans l'amendement de l'alinéa 14°, à
l'article 109, nous ajoutons 31.1. Par le 31.1, pour être
cohérents, nous devons ajouter un sixième alinéa sur les
études d'impact parce qu'éventuellement, cela pourrait arriver et
j'aimerais que le législateur le prévoie.
M. Parenteau: Je veux seulement souligner ceci, pour le
bénéfice des membres de la commission. Quant à la
dimension de la gestion de l'activité face à la manière,
c'est-à-dire l'activité en soi, sur le plan environnemental,
l'article 22 va continuer de s'appliquer et l'article 31.1 aussi. Il n'y a pas
corrélation comme telle entre l'article 22 de la Loi sur la
qualité de l'environnement et le fait d'être titulaire d'un permis
ou d'un certificat.
M. Blais: D'accord. Est-ce qu'on peut s'entendre ensemble sur le
fait que, l'article 109 étant suspendu, nous allons suspendre l'article
128. Demain, quand nous reprendrons nos travaux, vu la cohérence qu'il
doit y avoir entre les deux, nous aurons peut-être l'esprit plus clair et
le temps d'examiner la cohérence et de voir ce que nous ferons avec les
deux.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il consentement pour
suspendre l'amendement et l'article 128?
M. Blais: Consentement.
M. Lincoln: Je ne sais pas si on siège demain. Enfin,
quand on siégera... Je ne pense pas qu'il y ait une séance
demain.
M. Blais: Écoutez, je dis demain... Disons à la
prochaine séance, c'est ce que je voulais dire.
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 128 étant
en suspens, j'appelle maintenant l'article 129.
M. Blais: Une seconde! J'oubliais une affaire d'une importance
capitale. Vu qu'on va mettre l'article 128 en suspens, j'ai à
présenter un amendement qui sera, lui aussi, en suspens. Je m'excuse. Il
sera en suspens pour la prochaine séance.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, Nous avons mis en
suspens l'amendement...
M. Blais: J'en ai un autre.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez un deuxième
amendement.
M. Blais: Oui. Je m'excuse. On ne sait pas s'il se lira tel
qu'amendé, nous verrons. L'article 128 de ce projet de loi est
modifié par le remplacement, au dernier alinéa, des mots "Les
renseignements contenus au registre ont un caractère public" par les
mots "Ce registre peut être consulté par toute personne", comme on
le retrouve dans la loi-cadre sur l'environnement. Je dépose
l'amendement. Il fait partie de...
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est recevable,
M. le député de Ter-rebonne.
M. Lincoln: Pour ce qui est de l'amendement du
député de Terrebonne, je peux vous dire que, malheureusement,
nous ne pouvons pas l'accepter parce que la formulation indiquée ici a
été faite sur la recommandation expresse du comité
législatif afin de cadrer avec le mot à mot juridique qui est
prévu dans la loi sur l'accès à l'information. C'est cette
formulation qui nous a été recommandée. On sera
obligé d'adopter cette formulation parce que toutes les lois du
Québec, maintenant, vont s'axer sur cette formulation.
M. Blais: M. le ministre, pour le bien de la discussion et vu
l'heure tardive, nous le reprendrons...
M. Lincoln: D'accord.
M. Blais: ...si vous voulez bien, pour faire une argumentation
plus complète quand on reviendra avec l'article 128. Cela va?
M, Lincoln: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
amendement proposé par M. le député de Terrebonne est
maintenant en suspens, de même que l'article 128. J'appelle l'article
129.
M. Blais: L'article 129? Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 130.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 131.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 132.
M. Blais: Ce ne peut être adopté, M. le ministre.
Toutes les lois doivent supposer des fonds pour leur application. Je ne vois
pas pourquoi on arrive avec un article pour faire appliquer cette loi. Je ne
comprends pas. On dit: "Les sommes requises pour l'application de la
présente loi au cours de l'exercice financier 1987-1988 sont, dans la
mesure que détermine le gouvernement, prises sur le fonds
consolidé du revenu." C'est antilégislatif, on ne voit pas cela
dans nos lois. Toutes les lois comporteraient un article de cette sorte? Non,
je ne comprends pas. Alors, si vous voulez, on va suspendre cet article
aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. On va le suspendre.
M. Blais: On suspend l'article 132. On en discutera la prochaine
fois.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 132 est maintenant
suspendu.
M. Blais: Et on va attendre pour l'article 133 aussi, parce
que...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 133 est suspendu.
La table des matières est-elle adoptée?
M. Blais: Bien, on va attendre, tout à coup elle serait
modifiée à la suite des interventions que l'on fera.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, étant
maintenant arrivé...
M. Blais: Êtes-vous prêt à adopter l'article
63? Si vous êtes prêt à l'adopter, ma coopération la
plus grande vous est allouée.
Articles en suspens
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, y a-t-il consentement
pour que nous poursuivions avec l'article 63?
M. Blais: J'aimerais demander au ministre si l'amendement
proposé... Cest-à-dire que ce serait un nouvel amendement parce
que celui que j'ai proposé semble avoir été
modifié. Vu l'heure tardive et comme il va certainement y avoir un peu
d'argumentation, je pense qu'on n'aura pas le temps de l'adopter ce soir...
M. Lincoln: Non, non, c'est exactement ce que vous...
M. Blais: ...à moins que vous ne soyez
sûr que...
M. Parenteau: Même pas, c'est exactement le texte, c'est
seulement la façon de le voir...
M. Blais: Le texte. Bon, à ce moment-là, on peut y
aller, ma coopération vous est acquise.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 63...
M. Blais: M. le Président, M. le député
demande s'il pourrait quitter à cause d'une obligation à minuit
treize; est-ce qu'il pourrait y aller?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne, je crois que nous avons consentement pour continuer nos travaux
avec l'article 63. Je vais me contenter de lire l'article 63: "Toute personne
peut s'adresser à un tribunal pour faire prononcer la nullité de
tout contrat qu'elle a conlu, pour faire exécuter des travaux comportant
l'utilisation de pesticides, si elle constate: "1° que ces travaux ont
été exécutés ou seront vraisemblablement
exécutés par une personne physique qui n'est pas titulaire du
certificat déterminé par règlement ou, à
défaut, par une personne physique qui, sur les lieux où les
travaux sont exécutés, agit sous la surveillance du titulaire
d'un tel certificat; "2° que ces travaux ont été
exécutés ou seront vraisemblablement exécutés en
contravention du Code de gestion des pesticides."
M. Blais: II y a encore le mot "vraisemblablement"...
M. Parenteau: Oui, on l'a laissé, c'était... En
tout cas...
M. Blais: Ah! oui, ce n'est pas dans le même sens que
l'autre! C'est le même mot, mais pas dans le même sens.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 63, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Blais: Avec grande joie, M. le Président.
M. Lincoln: M. le Président, avant qu'on ajourne les
travaux ce soir...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: ...je veux être sûr qu'on se comprend
bien. D'après ce que je peux voir, il y a les articles suivants qui sont
en suspens: 109...
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous me permettez, M. le
ministre, il y a les articles suivants qui sont suspendus: 18, 109, 128, 132 et
133.
M. Lincoln: L'article 18? M. Blais: L'article 102
aussi.
M. Lincoln: L'article 18. L'article 102, oui. À l'article
102, je pense qu'il y a eu un malentendu. Peut-être que...
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, l'article 102... Non,
M. le ministre, nous avons adopté l'article 102 en disant...
M. Lincoln: J'aurais voulu...
Le Président (M. Saint-Roch): ...que, s'il y avait des
améliorations à apporter, ce serait en troisième
lecture.
M. Lincoln: ...si on revient demain, si le député
de l'Opposition est d'accord, on reprendra l'article 102 et on le
réglera, à ce moment-là.
Le Président (M. Saint-Roch): À ce
moment-là, M. le ministre, je pourrais suggérer, si vous le
voulez, qu'on rouvre l'article 102 afin d'y apporter les modifications voulues
et qu'on l'adopte.
M. Blais: Disons qu'on voit bien que le projet exige la plus
grande coopération pour que cette loi soit vraiment la meilleure
possible...
M. Lincoln: Oui.
M. Blais: Disons que l'article 102 pourrait revenir dans la
conversation de la prochaine séance, M. le ministre.
M. Lincoln: Alors, ce sont les articles 109, 128, 132 et 133.
Est-ce bien cela? Et la table des matières.
M. Blais: Alors, on me dit demain, après les affaires
courantes.
M. Lincoln: D'accord.
M. Blais: Cela veut dire vers 11 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Vers 11 heures.
Une voix: De 11 heures à 13 heures. M. Blais:
Peut-on se permettre de
finir?
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, sur ce, la commission
de l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux.
(Fin de la séance à 0 h 5)