Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures cinquante-sept minutes)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
est réunie ce matin afin de procéder à l'étude d'un
certain nombre de projets de loi d'intérêt privé dans
l'ordre suivant: le projet de loi 209, Loi modifiant la charte de la ville de
Longueuil; le projet de loi 212, Loi concernant la ville de Saint-Georges; le
projet de loi 262, Loi concernant le comité d'enfouissement sanitaire
d'Argenteuil--Deux-Montagnes; le projet de loi 267, Loi modifiant la charte de
la ville de Salaberry-de-Valleyfield; le projet de loi 235, Loi modifiant la
charte de la ville de Granby; le projet de loi 203, Loi concernant certaines
transactions entre la compagnie de Jésus, la corporation Le
collège des Jésuites et la corporation Le collège
Saint-Charles-Garnier; le projet de loi 206, Loi modifiant la charte de la
ville de Sherbrooke et finalement le projet de loi 224, Loi concernant la
conversion en copropriété par déclaration de l'immeuble
appartenant à la Société d'amélioration Milton
Paré inc.
Avant d'amorcer nos travaux, je demanderais au secrétaire de la
commission s'il y a des modifications quant à la composition de notre
commission. M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Aucune modification n'a été
signalée, M, le Président.
Projet de loi 209
Le Président (M. Rochefort): Aucune modification n'a
été signalée. Sans plus tarder, nous allons
procéder à l'étude du projet de loi 209 modifiant la
charte de la ville de Longueuil. Je voudrais souhaiter la bienvenue à M.
le maire. Je vous demanderais, M. le maire, de nous présenter les
personnes qui vous accompagnent pour les fins du Journal des
débats, s'il vous plaît.
M. Ferland (Roger): À ma gauche, M. André
Létourneau, vice-président du comité exécutif de la
ville de Longueuil, à mon extrême droite, Me Jean-Jacques
Rainville, M. Daniel Chaurette et M. Clermont Vermette.
Le Président (M. Rochefort); Je vous souhaite la bienvenue
à cette commission et, sans plus tarder, j'inviterais le proposeur du
projet de loi, M. le député d'Iberville, à nous en faire
la présentation. M. le député.
Remarques préliminaires
M. Tremblay (Iberville): Merci, M. le Président.
Considérant qu'il est dans l'intérêt de la ville de
Longueuil d'amender sa charte, c'est avec plaisir que j'ai accepté
d'être le proposeur du projet de loi 209.
M. le Président, je sais qu'actuellement on a beaucoup de boulot
et je ne voudrais pas retarder trop longtemps l'étude du projet de loi.
Je demande qu'on procède le plus rapidement possible, dans le meilleur
intérêt des gens de Longueuil, à l'étude de leur
projet de loi article par article.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. le
député. J'inviterais donc maintenant M. le ministre des Affaires
municipales. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il me fait doublement
plaisir de saluer les dirigeants de la ville de Longueull; premièrement
parce que j'ai le très grand honneur de représenter une partie de
la ville de Longueuil dans le comté de Laporte, partie que j'oserais
qualifier de la plus belle de la ville de Longueuil, sans vouloir créer
de débat ici; deuxièmement, j'aimerais également profiter
de l'occasion pour non seulement accueillir les gens de Longueuil, mais
féliciter le maire, M. Roger Ferland, dont l'élection est toute
récente et qui a obtenu un appui total ou quasi total de la population,
une majorité qui surpasse même, en pourcentage, celle qu'a
obtenue, le week-end dernier, le chef de l'Opposition à
l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas peu dire, compte tenu de
l'importance de cette majorité. Alors félicitations au maire de
Longueuil et bienvenue à l'Assemblée nationale.
J'aimerais simplement ajouter qu'au cours des dernières semaines,
les fonctionnaires de mon ministère ont eu l'occasion de discuter avec
les autorités de la ville de Longueuil du projet de loi 209 que nous
avons devant nous. Comme tous les projets de loi qui sont
présentés devant cette commission, il y a beaucoup
d'espérance et parfois les résultats ne rencontrent pas toutes
les espérances, mais je pense que, d'une façon
générale, nous nous sommes
entendus sur ce que le projet de loi devrait comporter. C'est ce que le
gouvernement est prêt à accepter comme modification à la
charte de la ville de Longueuil. On verra, au fur et à mesure que se
déroulera l'étude des articles lesquels pourront être
retenus et ceux que la ville voudra bien accepter de retirer. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. le
ministre. Sans plus tarder, j'inviterais M. le maire à nous faire la
présentation de son projet de loi. M. le maire.
M. Ferland: Merci, M. le Président. D'une façon
très brève, notre projet de loi comporte deux grands volets: un
premier volet porte sur la rémunération des élus et un
deuxième volet est à caractère un peu plus technique.
Le volet de la rémunération des élus comprend des
articles, des demandes pour rémunérer le vice-président du
comité exécutif et le président du conseil, articles pour
lesquels il existe déjà des précédents. Ensuite, on
demande une enveloppe salariale de façon à
rémunérer le maire suppléant et des présidents de
commission.
Il y a aussi un article qui porte sur la rémunération de
l'ancien maire de Longueuil, M. Jacques Finet, qui, au 1er janvier 1986, s'est
vu pénalisé par le retrait de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal. Quand la Commission de transport
de la Communauté urbaine de Montréal desservait une partie de
Longueuil, le maire de Longueuil était considéré comme
membre de la CUM. Alors il était dans la catégorie 2, en termes
de plafond de rémunération. Au retrait, il est retombé
à la catégorie 5, ce qui l'a pénalisé d'une somme
d'environ 15 000 $ par année. Cela est pour la
rémunération.
Concernant les aspects techniques de la loi, il y a des articles qui
portent sur les mises à prix lors des ventes aux enchères de
terrains pour saisie. Il y a aussi un article qui porte sur l'exercice du droit
de retrait de façon à être compensée pour des
dépenses encourues, en outre des 10 % qui vont habituellement avec le
retrait. Ensuite, il y a un article qui porte sur la preuve photographique et,
finalement, il y a un ou des articles qui portent sur les titres de terrains
qui seraient ambigus. Essentiellement, c'est l'ensemble de notre projet de loi,
M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. Ferland.
Y a-t-il d'autres membres de la commission qui souhaiteraient prendre la parole
à l'étape des remarques d'introduction? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais seulement saluer d'une façon
spéciale les qens de Longueuil et féliciter aussi le nouveau
maire de sa récente élection et lui souhaiter le meilleur
succès. Quant à nous, comme membres de l'Opposition officielle,
on est prêt à procéder à l'étude du projet de
loi article par article, puisque la journée sera sûrement bien
remplie.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de Taillon
m'a demandé la parole. J'imagine que j'ai le consentement des membres de
la commission. M. le député de Tallon.
M. Filion: Je vous remercie, M. le Président. Au nom de ma
collègue de Marie-Victorin, qui est retenue au salon bleu et qui est en
train d'y prononcer une allocution, je voudrais souhaiter la bienvenue aux
représentants de la ville de Longueuil ainsi qu'à leur
procureur.
Comme vous le savez, M. le Président, la ville de Longueuil est
la quatrième en importance au Québec. Ce projet de loi vient
modifier sa charte pour lui permettre de se donner en quelque sorte un cadre
légal qui fera en sorte qu'elle pourra continuer à se
développer et à progresser dans le sens déjà
entrepris au cours des dernières années. Donc, il s'agit
là d'un projet de loi privé d'une très grande importance
pour la ville de Longueuil et de nature à assurer le
développement à tous les niveaux de cette municipalité qui
ne cesse de croître en quantité et en qualité
également.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M, le
député de Taillon. Y a-t-il d'autres membres de la commission qui
souhaitent intervenir à ce moment-ci? Y a-t-il des intervenants dans la
salle qui souhaiteraient être entendus concernant ce projet de loi en
plus des autorités de la ville de Longueuil?
Étude détaillée
Sans plus tarder, j'appelle l'article 1 du projet de loi. M. le
ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, vous me permettrez, en
premier lieu, de faire seulement un commentaire d'ordre général
pour dire que, comme le maire de Longueuil Pa mentionné, le projet de
loi qui est devant nous comporte trois sortes de dispositions. Les
premières visent à apporter certaines modifications à la
façon de choisir le maire suppléant, à la durée de
cette fonction et à la rémunération qui y est
attachée. En matière de rémunération, le projet de
loi prévoit également certains changements en ce qui concerne
d'autres fonctions exercées par les membres du conseil de la ville.
La seconde série de dispositions
concerne des règles spéciales que la ville voudrait
introduire concernant la vente d'immeubles pour défaut de paiement des
taxes municipales et le dépôt de documents en possession de la
ville. Enfin, la ville demande que certaines ventes pour taxes soient
validées.
Comme nous le verrons lors de l'étude article par article qui
commence maintenant, j'entends recommander l'adoption de certains articles du
présent projet de loi, Par ailleurs, tenant compte des travaux et des
études qui ont actuellement cours en ce qui concerne la révision
des lois municipales, je ne serais pas favorable à certaines autres
demandes de la ville de Longueuil.
En ce qui concerne l'article 1, la ville demande que le titulaire du
poste de maire suppléant soit nommé par le maire ou, à
défaut, par le conseil et que cette fonction de maire suppléant
ait un caractère de permanence. Pour l'instant, nous ne sommes pas
disposés à accepter la demande de faire du poste de maire
suppléant un poste permanent, l'une des raisons étant que cette
disposition n'a jamais encore été accordée à
l'égard d'aucune autre municipalité et que,
généralement, avant, si je puis dire, d'ouvrir une porte comme
celle-là, la pratique que je suis est de consulter l'ensemble des
municipalités du Québec par la voie de leurs représentants
dûment qualifiés, soit les unions municipales, pour voir dans
quelle mesure le monde municipal réagit à des demandes comme
celle-là, étant bien entendu que, lorsque le gouvernement accorde
un pouvoir de ce genre à une municipalité, dans les mois
suivants, toutes les municipalités du Québec veulent s'engouffrer
dans la porte. La sagesse nous commande de procéder à des
consultations préalables.
Par contre, je signale au maire de Longueuil, qui le sait
déjà d'ailleurs fort bien, que les lois actuelles permettent
finalement en pratique de nommer un maire suppléant permanent en faisant
en sorte que le conseil, tous les quatre mois, vote une résolution pour
nommer de nouveau le même maire suppléant, de sorte que l'objectif
qui est recherché est finalement atteint. Dans ces conditions, pour les
raisons que je viens d'avancer, je me demande si le maire aurait des
commentaires à nous faire au sujet de l'article 1 du projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Ferland: M. le Président, nous sommes disposés
à retirer cette demande.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 1 est
retiré. J'appelle l'article 2 du projet de loi. M. le ministre.
M. Bourbeau: À l'article 2, M. le Président, il
s'aqit d'une modification de concordance qui est reliée à la
demande incluse è l'article 1 concernant le caractère de
permanence que la ville voudrait donner à la fonction de maire
suppléant. Je croîs que, pour les mêmes raisons, il y aurait
lieu de retirer également l'article 2.
M. Ferland: C'est exact.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Donc, l'article 2
est retiré. J'appelle l'article 3.
M. Bourbeau: Cet article vise à changer les règles
concernant la rémunération des membres du conseil occupant
certaines fonctions administratives. En premier lieu, il prévoit deux
nouveaux cas par rapport à la situation générale de
l'ensemble des municipalités, soit le retrait de la
rémunération additionnelle rattachée à la
présidence du comité exécutif et l'octroi d'une
rémunération additionnelle au maire suppléant et au
président d'une commission du conseil.
En second lieu, il vise à attribuer une
rémunération additionnelle au vice-président du
comité exécutif ainsi qu'au président du conseil. Le
problème de la rémunération des élus a
récemment fait l'objet d'une étude par un comité
spécial, un comité qui a été formé par la
table Québec-municipalités et dont les recommandations viennent
de nous être remises et font présentement l'objet d'une
étude.
Aussi, je ne suis pas en faveur d'accorder les modifications
apportées à l'égard du président du comité
exécutif, du maire suppléant tel que, évidemment, nous
l'avons dit tout à l'heure, et des présidents de commission, une
décision définitive n'ayant pas encore été prise
sur les conclusions du comité d'étude qui a été
formé avec le concours des deux unions municipales.
Je ne vois pas cependant d'objection à rendre la situation du
vice-président exécutif et du président du conseil
analogue à ce qui existe pour certaines autres municipalités.
Cette décision exige, je crois, une reformulation de l'article
présenté. Si le maire de Longueuil était d'accord, on
pourrait peut-être apporter un amendement à l'article 3, si vous
voulez.
Le Président (M. Rochefort): Êtes-vous d'accord?
M. Ferland: Oui, oui, je suis d'accord.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Peut-être que je pourrais faire la
proposition, M. le Président, de dire:
L'article 3 du projet de loi 209 est remplacé par le suivant: 3.
L'article 65.10 de cette loi est modifié pour la ville par l'insertion,
après le troisième alinéa, des suivants: "Le conseiller
qui est vice-président du comité exécutif de la
municipalité reçoit comme rémunération et
allocation annuelles additionnelles à ce dernier titre, outre celles
visées au premier alinéa, une somme égale è la
moitié de la somme annuelle payable à un conseiller de la
municipalité en vertu des articles 65 à 65.8. "Le conseiller qui
est président du conseil de la municipalité reçoit comme
rémunération et allocation annuelles additionnelles à ce
dernier titre une somme égale à la moitié de la somme
annuelle payable à un conseiller de la municipalité en vertu des
articles 65 à 65.8."
Le Président (M. Rochefort): Y a-t-tl des
commentaires?
M. Bourbeau: Cette modification, M. le Président,
permettra au vice-président du comité exécutif et au
président du conseil de recevoir une rémunération
additionnelle pour l'exercice de leur tâche.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: En décodant ou en appliquant le principe, cela
veut dire que pour le conseiller qui est vice-président, ce serait deux
fois et demie, comme c'est demandé dans le projet qui nous a
été présenté. C'est un amendement parce que vous
enlevez des choses, mais ce qui était demandé, c'était
cela effectivement. La deuxième partie, c'est que le conseiller qui est
président du conseil reçoit 50 % de plus qu'un conseiller.
J'aimerais demander au ministre si la particularité au sujet du
maire suppléant a été examinée dans l'étude
du projet de loi, c'est-à-dire le projet de rémunération
que vous avez demandé. Vous avez demandé une étude
d'évaluation du salaire et je vous dis honnêtement que j'aurais
été sensible à cette demande, je ne sais pas dans quelle
proportion, mais personnellement, pour avoir vécu cette
expérience avec beaucoup de conseillers, je pense que la ville de
Longueuil avait une demande intéressante, mais qui pourrait s'appliquer
à l'ensemble des villes du Québec, je suis d'accord
là-dessus. Je me demande si vous avez eu une indication que le maire
suppléant pourrait avoir une rémunération
supplémentaire, sans fixer le barème? (12 h 15)
M. Bourbeau: Le comité d'étude était
présidé par M. Roch Bolduc - d'ailleurs, l'annonce avait
été faite publiquement - et comprenait deux autres maires ou
anciens maires plutôt, dont l'un a été recommandé
par l'Union des municipalités du Québec et l'autre par l'Union
des municipalités régionales de comté. Au cours des
derniers jours, ce comité a déposé son rapport
auprès du ministre. Le rapport traite de l'ensemble de la
problématique de la rémunération des élus et fait
des recommandations. Ces recommandations ne sont pas encore acceptées ni
par le monde municipal, ni par le Conseil des ministres, mais je peux dire que,
si elles étaient acceptées, il y aurait possibilité de
donner suite au voeu de la ville de Longueuil de rémunérer le
maire suppléant.
M. Dufour: Donc, on a abordé l'aspect du maire
suppléant à l'intérieur de l'étude de la politique
d'ensemble. C'est ce que vous me dites. Parfait.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, avez-vous des
commentaires à faire sur la proposition d'amendement du ministre?
M. Ferland: Oui, M. le Président. On accepte la
proposition du ministre en espérant que le projet de loi
général sera bel et bien adopté avant la fin de
l'année de façon à nous permettre d'atteindre le but que
l'on visait ici. En deuxième lieu, je me demande si cet article peut
avoir un effet rétroactif au début de l'année 1987.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: À l'éqard de votre première
observation, je vous dirai que l'adoption des lois ne dépend pas
seulement de la volonté du gouvernement; il y a aussi l'Opposition qui
participe à l'adoption des lois. La demande s'adresse aux deux
côtés...
M. Ferland: C'est un espoir que j'ai exprimé, M. le
ministre.
M. Bourbeau: ...j'espère que l'Opposition en tiendra
compte à la fin de la session au mois de décembre. Je vois que le
député de Jonquière fourbit déjà ses
armes.
En ce qui concerne l'autre question, la rétroactivité, je
n'ai pas d'objection que l'on rende la mesure rétroactive. Est-ce que le
projet de loi le prévoit actuellement?
M. Ferland: Le projet de loi ne le prévoyait pas. Je le
demande présentement: Est-ce que l'on pourrait le...
M, Bourbeau: On est en train de faire des vérifications. On
croit, sous toutes réserves, qu'il est possible que la
rétroactivité soit automatique. On est en train d'en faire la
vérification. Si ce n'était pas le cas, d'ici à quelques
minutes et avant
que vous ayez quitté la table, on pourrait introduire une
modification pour la rendre rétroactive. Je serais d'accord avec
cela.
M. Ferland: D'accord. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Avez-vous un sous-amendement,
M. le ministre?
M. Bourbeau: Un sous-amendement à quel effet?
Le Président (M. Rochefort): Pour rendre l'amendement
rétroactif.
M. Bourbeau: On reviendra là-dessus.
Le Président (M. Rochefort): On va suspendre?
M. Bourbeau: On ne suspend pas.
Le Président (M. Roehefort): On ne suspend pas. On peut
procéder?
M. Bourbeau: On peut procéder.
Le Président {M. Rochefort): Parfait. Y a-t-il d'autres
commentaires sur l'amendement à l'article 3?
M. Filion: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Si je comprends bien, vous suspendez l'étude de
l'article 3.
Le Président (M. Rochefort): Non. On s'entendrait pour
adopter tel quel, si je comprends bien, l'article 3 et, par la suite, toujours
si j'ai bien compris, un article visant à appliquer
rétroactivement ces dispositions serait apporté par le
ministre.
M. Filion: C'est bien. Merci, M. le Président.
M. Bourbeau: Seulement un mot pour terminer. On comprend bien la
philosophie qui nous anime. Nous ne voulons pas, à l'égard de la
ville de Longueuil ou d'une autre municipalité è ce moment-ci,
accorder des pouvoirs en matière de rémunération qui ne
seraient pas des pouvoirs que l'on pourrait accorder à d'autres
municipalités semblables, mais nous sommes d'accord pour accorder
à la ville de Longueuil des pouvoirs que certaines autres
municipalités - je n'oserais pas dire importantes - dont la population
est importante, ont déjà, soit la possibilité de
rémunérer le vice-président du comité
exécutif et le président du conseil.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 3 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 3,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 4. M. le ministre.
M. Bourbeau: À l'article 4, la ville demande que soit
établie une enchère minimale lors de la vente d'un immeuble pour
défaut de paiement des taxes municipales. Il s'agit là d'un
domaine qui fera l'objet d'une étude dans le cadre de la révision
des lois municipales.
M. le Président, nous avons l'intention, là aussi, de
légiférer possiblement à l'automne ou encore dans le cadre
de la révision des lois municipales qui est présentement en
cours. Notre décision n'est pas prise, à savoir si on va attendre
la révision des lois municipales ou si on l'introduira d'une
façon plus générale pour l'ensemble des
municipalités à l'automne.
C'est un point de vue important. C'est un détail important que
l'on a porté à l'attention du ministère et encore
là, afin de ne pas léqiférer à la pièce,
nous avons l'intention de réqler ce problème, sinon à
l'automne, tout au moins dans un délai relativement court. Il a
été convenu que la ville accepterait de retirer cet article
aussi.
M. Ferland: Dans les circonstances, on accepte, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 4 est
retiré. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Qu'ils retirent les articles, c'est bien sûr
qu'ils peuvent le faire. C'est leur droit. Cela veut dire qu'à ce
moment-là on ne posera pas de question. Si vous nous dites que vous le
retirez, même si on avait envie de poser des questions, on n'en posera
pas; c'est votre projet de loi. Je vais respecter cela.
M. Ferland: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Ferland: Je tiens à préciser que l'on accepte
dans tes circonstances, avec les explications et dans l'espoir que le projet de
loi sera adopté dans un temps relativement court.
M. Dufour: C'est temporel des fois des paroles de ministre. Je
veux seulement vous
rappeler cela.
M. Bourbeau: Temporaire ou temporel? M. Dufour: Temporel. M.
Bourbeau: Temporel?
M. Filion: Temporel, c'est comme Victor Hugo, M. le ministre.
M. Dufour: C'est comme Victor Hugo. Je vais vous demander son
adresse pour aller le rencontrer.
Le Président (M. Rochefort): Messieurs, l'article 4 est
retiré? J'appelle l'article 5. M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. M. le Président, cet article vise
à créer un nouveau privilège pour la ville en
matière de vente pour taxes, lorsqu'elle s'est portée
adjudicataire de l'immeuble mis en vente. Il permettrait en effet que la ville
se fasse rembourser par celui qui exerce un retrait les diverses
dépenses et améliorations qu'elle a effectuées à
l'égard de l'immeuble dont elle était adjudicataire.
Encore une fois, cette question devrait être réglée
par l'étude qui sera effectuée dans le cadre de la
révision des lois municipales. Je préférerais, encore
là, que cet article soit retiré. On comprendra la raison qui nous
anime. Nous sommes justement en train de faire une refonte des lois municipales
pour faire disparaître la disparité qui existe présentement
entre toutes les lois municipales et toutes les diverses chartes des
municipalités. Or, dans la mesure où la proposition qui nous est
faite est de nature à améliorer la situation pour l'ensemble des
municipalités du Québec, nous sommes réfractaires à
modifier des chartes individuellement parce que, éventuellement, on va
accélérer ou accentuer le fouillis indescriptible qu'est
présentement la jungle des lois municipales, plutôt que de le
simplifier.
Je prends quand même note de la volonté de la ville de
Longueuil de tenter de régler un problème qui est ici manifeste
et que l'on a reconnu. D'ailleurs, j'en ai discuté avec le maire
récemment et c'est pourquoi je vais faire le maximum pour tenter que ce
problème soit réglé, non seulement pour la ville de
Longueuil, mais pour l'ensemble des municipalités du Québec.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Ferland: M. le Président, j'aimerais que vous invitiez
Me Vermette à prendre la parole sur cet article, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Rochefort): Me
Vermette.
M. Vermette (Clermont): Cette question, on se demande si on ne
peut pas l'adopter maintenant, étant donné qu'il y a un
précédent qui existe déjà dans la charte de la
ville de Montréal, Lois du Québec 1980, chapitre 40, article 42,
sensiblement au même effet. En outre, une partie de cet article est
inspirée d'une disposition contenue à l'article 1060 du Code
municipal où, en vertu du Code municipal, dans le cas de retrait,
l'adjudicataire peut se faire rembourser, par le propriétaire ou la
personne qui exerce le retrait en son nom, le coût de toutes les
réparations et améliorations nécessaires qu'il a faites
sur l'immeuble retrait, que l'on ne retrouve pas dans la Loi sur les
cités et villes malheureusement.
Quant à la ville de Montréal, il est prévu que le
prix de rachat doit comprendre, en sus des sommes mentionnées è
l'article 904, les taxes foncières générales ou
spéciales dues et les versements de taxes d'améliorations locales
grevant cet immeuble et échus depuis l'adjudication, comprenant
également l'excédent des dépenses sur les revenus
encourues par la ville pour assurer la conservation de l'immeuble.
Dans le texte de l'article 5, nous demandons que l'on rembourse toute
perte qu'elle a encourue pour s'acquitter de ses obligations en regard de
l'immeuble retrait. Il est arrivé un cas à Longueuil où un
immeuble avait été acquis lors d'une vente pour taxes par la
ville pour protéqer sa créance de taxes et l'immeuble
était en grande partie vacant. Par ailleurs, il y avait des locataires
qui avaient droit à des services et même il y avait des locataires
qui avaient droit, de par des condamnations antérieures, à
certaines améliorations è l'immeuble. Donc la ville doit les
remplir ces obligations et finalement exploiter un immeuble pendant la
période où elle le détient à perte. À la fin
de cette période, le propriétaire qui s'était
laissé vendre pour taxes était bien heureux de recouvrer son
immeuble. Il avait traversé la période difficile et c'est la
ville qui avait dû encourir tous ces déboursés sans pouvoir
être remboursée. C'est à cause d'un exemple comme
celui-là qu'on a vu le besoin pour la ville d'obtenir cette protection.
Étant donné qu'il y a un précédent à la
ville de Montréal, nous nous demandons si on ne pourrait pas, sans
attendre les amendements à la loi générale,
reconsidérer d'accorder cette disposition.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre.
M. Bourbeau: Encore là, il s'agit d'une
modification qui est justement du genre de celle que l'on ne voudrait
pas donner à la pièce à chaque municipalité, parce
que c'est un problème qui confronte l'ensemble des municipalités
du Québec. Bien sûr, à Longueuil, il y a eu un cas
spécial dont on me parle, mais Longueuil a une histoire qui date du XIXe
siècle et je ne pense pas que ce soit arrivé très souvent
au cours des années. On a un cas dont on nous parle et je pense bien
qu'au cours des prochains mois il y a peu de chance qu'il y en ait d'autres. On
ne se souvient que d'un seul cas, semble-Ml.
Il faut bien réaliser que la législation concernant la
vente pour taxes à la ville de Montréal est contenue dans la
charte de la ville de Montréal, donc elle a des dispositions
spéciales. Quant à Longueuil, la disposition qui s'applique,
c'est ta toi sur les cités et villes. Donc la situation est
différente. Montréal n'étant pas régie par la Loi
sur les cités et villes en ce qui concerne ces procédures de
vente pour taxes, il fallait donc que Montréal ait des dispositions
à elle. Si on amendait la Loi sur les cités et villes dans le cas
de la ville de Longueuil, ce serait un peu différent parce que ce serait
la seule ville au Québec qui aurait des dispositions semblables qui
émergeraient de la Loi sur les cités et villes.
Finalement, comme je l'ai dit tout à l'heure, ce problème
qui fait qu'une ville, à l'occasion, puisse perdre de l'argent lors
d'une vente pour taxes quand l'ancien propriétaire exerce le retrait
où la ville a eu à dépenser plus d'argent que les 10 %
prévus par la loi, c'est un problème réel que j'ai reconnu
d'ailleurs dans mes discussions avec le maire et que l'on va tenter de
régler d'une façon générale pour l'ensemble des
municipalités.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M, Dufour: Dans ce cas-ci, il y a un problème qui est
soulevé par la ville de Longueuil qui effectivement se base sur deux
dispositions qui existent actuellement, dont une è la ville de
Montréal et une sous le Code municipal du Québec.
Je comprends que le ministre puisse s'appuyer sur des études
à venir pour prendre ses décisions, mais, à mon point de
vue, je serais surpris que cette étude vienne è la conclusion que
l'on doive retirer ou que l'on ne doive pas donner ce pouvoir à
l'ensemble des municipalités du Québec. Si c'est vrai, le
ministre peut-il me dire s'il va aussi retirer le pouvoir à la ville de
Montréal? La ville de Montréal est une grosse municipalité
et la ville de Longueuil fonctionne sur la même lancée - j'ai
l'impression que cela va augmenter - mais il n'y a que la ville de
Montréal qui a un pouvoir. La ville de
Longueuil demande le même pouvoir. En vous appuyant sur le fait
qu'il y a des études en cours, est-ce que, déjà, vous
n'êtes pas prêt à donner votre accord en disant; Je vais le
donner à la ville de Longueuil, quitte à l'étudier pour
les autres municipalités, selon leurs besoins et leurs demandes? (12 h
30)
II me semble que votre argumentation concernant ce projet particulier ne
semble pas aller dans la lignée des principes de l'étude des
projets de loi particuliers qui sont vraiment à l'effet d'étudier
des cas particuliers dans des problèmes particuliers. Donc, le pouvoir
qui est demandé par la ville de Longueuil, c'est d'abord d'être
traitée au même titre que la ville de Montréal. Même
si vos études arrivent à la conclusion que, oui, vous devez
l'accorder à tout le monde, ils l'auront eu quelques mois auparavant. Si
vous ne l'accordez pas aux autres, la ville de Lonqueuil aura eu un traitement
qu'on attache à une ville qui a une certaine importance et, en
même temps, qui vit des problèmes particuliers.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'envie toujours un peu le
rôle de l'Opposition, il est très facile d'inciter le ministre
à dire oui à toutes les demandes. Le critique de l'Opposition n'a
pas à avoir une vision globale des choses comme on doit
peut-être...
M. Dufour: Bien là, par exemple...
M. Bourbeau: ...le faire quand on a la charge d'assurer un peu de
cohésion dans l'ensemble de la législation municipale. Je
soulignerai au maire et aux représentants de Longueuil que les pouvoirs
qu'ils demandent en cette matière sont quand même plus
étendus que les pouvoirs que la loi accorde présentement à
la ville de Montréal ou dans le Code municipal. On a ouvert un peu plus
la porte dans la demande de la ville de Longueuil. C'est aussi un fait dont on
doit tenir compte. Quand on fera en sorte de régler ce problème
pour l'ensemble des municipalités du Québec, sûrement qu'on
consultera les savants procureurs qui ont rédigé une si belle
clause pour la ville de Longueuil. On tentera de voir dans quelle mesure cette
clause pourra s'adapter à l'ensemble des municipalités du
Québec.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Taillon.
M. Dufour: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: ...seulement pour rétablir les faits, lorsque
le ministre me prête des intentions à savoir que je ne suis pas
obligé d'avoir la vision globale... Bien non, je n'ai pas besoin de
cela, je l'ai la vision globale. Pour avoir travaillé pendant 25 ans
avec des élus municipaux, pour avoir été président
de l'Union des municipalités du Québec et avoir continué
dans ce dossier depuis toujours, si je n'ai pas une vision de l'ensemble de ce
qui se passe dans le paysage du Québec, je vous invite, M. le ministre,
à m'écouter un peu plus attentivement et vous allez vous rendre
compte que la démagogie, ce n'est pas mon fort quand je parle des
problèmes municipaux.
M. Bourbeau: M. le Président, je suis content
d'entendre...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...le député de Jonquière me
dire qu'il a une vision globale de la législation en matière
municipale. Si on ne s'en était pas déjà rendu compte,
maintenant, on le sait.
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Oui, M. le Président. Sans vouloir allonqer le
débat sur cet article, j'écoute attentivement les interventions
d'abord de nos invités et, ensuite, du ministre. Cela me frappe un peu.
Je pense que le ministre convient qu'il existe une situation
problématique lorsque la municipalité se fait rembourser par le
propriétaire qui a exercé un droit de retrait. L'intervention de
Me Vermette a eu pour but, je pense, de vous expliquer concrètement dans
quelle sorte de situation les municipalités se retrouvent alors. Dans le
fond, c'est la municipalité qui encaisse la facture et ce sont les
contribuables qui, en fin de compte, bien sûr, doivent en assumer le
coût.
Je comprends également du ministre qu'il s'interroge sur les
conséquences, pour l'ensemble des municipalités, de l'occurrence
de situations semblables. Je comprends également qu'il a l'intention
d'étudier l'ensemble du dossier et peut-être d'arriver avec une
disposition qui s'appliquera à toutes les municipalités. Mais,
à mon avis, je vous le dis respectueusement, M. le ministre, lorsque
vous arriverez à ce pont, vous le franchirez. C'est-à-dire que
lorsque vos études seront terminées et que vous aurez
arrêté votre choix sur des dispositions qui seront
vraisemblablement semblables à celles que l'on retrouve à
l'article 5 du projet de loi qui est devant nous, à ce moment-là,
vous pourrez faire concorder l'ensemble des dispositions qui existeraient avec
celles pour lesquelles le consensus aurait été établi pour
l'ensemble des municipalités. Mais je verrais mal, M. le ministre, que
vous disiez: Écoutez, cela ne se produit pas trop souvent, voulez-vous,
on va garder cela comme cela?
Montréal est déjà bardée contre tel type de
situation. Dans le Code municipal, il existe des dispositions similaires, non
pas semblables mais similaires, et on va laisser les autres
municipalités assumer les coûts d'une problématique
semblable. Est-ce que cela ne serait pas plus cohérent, sans
déranger l'ensemble des études législatives que vous
faites, de permettre l'adoption de cette disposition qui est sans grande
conséquence? On ne peut pas parler d'effet d'entraînement. Je ne
pense pas que 208 municipalités viennent faire la queue demain matin au
parlement pour obtenir cette disposition dans leur charte. De toute
façon, il n'y en a pas tant que cela qui ont leur charte.
Je fais appel au sens de la cohérence du ministre. Il
m'apparaît en tout cas que le préjudice est absolument nul, sur le
plan législatif, de procéder à l'adoption de cette
disposition qui est souhaitée par les représentants de la ville
de Longueuil.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Taillon plaide bien, je le concède. Cependant, je dirai deux choses:
premièrement, il n'y a pas présentement de cas précis qui
ferait en sorte qu'on devrait agir d'une façon urgente pour sauvegarder
les intérêts pécuniaires de la ville de Longueuil. On se
dit que, possiblement, il pourrait y en avoir dans l'avenir. À moins que
je ne fasse erreur, avez-vous des cas précis actuellement?
M. Ferland: Non, M. le ministre, il n'y en a pas.
M. Bourbeau: Deuxièmement, on me dit que l'urgence n'est
quand même pas si grande que cela parce que la jurisprudence qui
prévaut actuellement en cette matière -c'est ce qu'on me dit
autour de moi - fait en sorte que les cours de justice, dans des situations
semblables, acceptent et reconnaissent que la municipalité peut se faire
rembourser plus que les 10 % et qu'on applique actuellement, à
l'éqard des municipalités régies par la Loi sur les
cités et villes, les mêmes dipositions que pour le Code municipal,
de sorte que mes conseillers juridiques me disent que les tribunaux accordent
éqalement des montants pour le coût des réparations
urgentes et nécessaires.
Donc, on accorderait plus que les 10 % qui sont le remboursement des
intérêts.
Là où le bât blesse un peu dans la rédaction
de votre clause, c'est que vous ne vous contentez pas de demander qu'on puisse
vous indemniser pour les réparations et améliorations
nécessaires, ce qui serait conforme à la jurisprudence actuelle,
mais vous allez également plus loin en disant que la ville voudrait se
faire rembourser toutes les pertes qu'elle a encourues pour s'acquitter de ses
obligations. Cela est un terme un peu plus général et très
vague, je dois dire, qui pourrait comporter une foule de choses qu'on ne peut
pas très bien définir présentement. C'est la raison pour
laquelle on préfère, de ce côté-ci, avoir le temps
de regarder plus attentivement le libellé de cette clause. Comme il n'y
a pas urgence en la matière, on va prendre quelques mois de plus et on
arrivera avec une modification qui sera à toute épreuve pour nous
et qui permettra de l'étendre à l'ensemble des
municipalités.
Le Président (M. Rochefort): M.
Létourneau.
M. Létourneau (André): Oui, M. le Président.
Au fond, ce qu'on veut ajouter à cela, c'est une expérience que
la ville de Longueuil a vécue tout dernièrement et qui est
terminée actuellement. D'un autre côté, il faut penser que
c'est à l'avantage de toutes les municipalités de ne pas se faire
prendre dans des situations comme celle-là.
Lorsqu'on parle des dépenses, on était pris à un
moment donné avec un vieil immeuble dans lequel il a fallu faire changer
tout le système électrique. Cela aurait pu nous occasionner des
dépenses... J'imagine que cela aurait été encore pire si
cela avait été une petite municipalité. Finalement, le
dossier s'est réglé, mais c'est certainement un texte important
pour les municipalités du Québec, et non pas
nécessairement de Longueuil, s'il est accepté dans une loi
prochaine.
M. Bourbeau: M. le Président, comme c'est è
l'avantage de toutes les municipalités du Québec, je suis
convaincu que la ville de Longueuil va vouloir faire partager par l'ensemble
des municipalités du Québec les effets bénéfiques
de sa clause no 5.
M. Létourneau: L'expérience de Longueuil, on aurait
pu l'avoir immédiatement et la changer par la suite, M. le ministre.
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Ferland: Dans ces conditions, pour le moment, étant
donné que je comprends qu'il n'y a pas de cas en attente, la ville de
Longueuil répète qu'elle souhaite ardemment un amendement le plus
tôt possible dont elle pourrait bénéficier, mais comprend
la situation, qu'on veut étudier plus à fond avant de l'appliquer
probablement à l'ensemble des municipalités. La ville de
Longueuil est prête à retirer sa demande.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 5 est
retiré. Article 6?
M. Bourbeau: Cette disposition, M. le Président, vise
à régulariser la situation concernant la
rémunération du maire de Longueuil entre le 1er janvier 1986 et
le 16 avril 1987, à la suite du fait qu'il a cessé d'être
membre du conseil de la Communauté urbaine de Montréal le 31
décembre 1986, en raison du retrait de la ville des municipalités
desservies par la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Montréal. Bien sûr, ce salaire dont il est question, c'est un
salaire qui sera payé par la ville de Longueuil. Je reconnais que la
ville de Longueuil a le droit d'exercer son autonomie et sa décision a
ce sujet est une décision qui lui appartient. Je comprends très
bien le cas qui s'est passé ici où, je dirais, afin de faire
bénéficier la collectivité de la rive sud de
Montréal de certains avantages que constituait le retrait de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal, le
fait d'effectuer ce retrait pénalisait d'une certaine façon le
maire de Longueuil, ce qui n'était certainement pas l'objectif
recherché. Dans ces conditions-là, je n'ai pas d'objection que
cette situation soit régularisée et que cet article soit
adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté, L'article 6
est adopté. J'appelle l'article 7.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article vise à
assouplir, pour la ville de Longueuil, les règles contenues à la
Loi sur la preuve photographique de documents concernant le dépôt
de documents en possession de la ville. Le ministère de la Justice qui
administre cette loi a été consulté è ce sujet et
il ne s'est pas montré favorable à l'adoption de cet article. Il
nous indique qu'il y aurait lieu que ce problème soit
réglé par une loi applicable à toutes les
municipalités. J'ai d'ailleurs formulé une telle demande à
mon collègue, le ministre de la Justice. Je ne puis donc pas me rendre
au voeu de la ville de Longueuil dans le présent cas.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Ferland: Nous acceptons le retrait.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 7 est
retiré. J'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: Cet article vise à régulariser la
situation concernant des immeubles acquis par la ville lors d'une vente pour
taxes survenue le 2 novembre 1935, soit bien avant la nomination de M. le maire
à son poste de maire de Longueuil. Â la suite d'une erreur
à l'acte de vente et aux avis de vente dans la description de la
superficie de l'immeuble, le ministère de la Justice a été
consulté à ce sujet et est favorable è l'adoption de cet
article. Je suis également du même avis.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Roehefort): Adopté. L'article 8
est adopté. J'appelle l'article 9.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article vise à
régulariser la situation d'immeubles ayant fait l'objet d'une vente pour
taxes survenue le 11 août 1971. À la suite de l'erreur commise
dans les différents documents relatifs à cette vente où
les terrains ont été décrits, sans tenir compte d'une
subdivision survenue en 1966, le ministère de la Justice ayant
été consulté et s'étant déclaré
favorable, il en va de même de ma part.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article
10?
M. Bourbeau: Cet article a pour effet de remplacer les droits
réels que détenaient les tiers sur les immeubles visés aux
articles 9 et 10 par des droits personnels contre la ville, d'une valeur
égale. Encore ici, le ministère de la Justice a été
consulté et est favorable à l'adoption de cet article. Je suis
également du même avis.
Le Président (M. Rochefort): L'article 10 est
adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'apppelle l'article 11. M.
le ministre.
M. Bourbeau: Cet article vise à publiciser les articles 8
et 9 de façon à s'assurer que les intéressés en
connaissent le contenu. Je suis également en faveur de cet article, M.
le Président, de même que le ministère de la Justice.
Le Président (M. Rochefort): L'article 11 est
adopté. L'article 12?
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais introduire ici un
amendement, un article qui s'intitulerait 11.1.
Le Président (M. Rochefort): En avez-vous des copies, M.
le ministre?
M. Bourbeau: Je crois que...
Le Président (M. Rochefort): Ce n'est pas rendu sur notre
bureau.
M. Bourbeau: Cela circule.
Le Président (M. Rochefort): En voici une, d'accord. On
vous écoute, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais proposer
l'article 11.1 qui se lirait comme suit: "Le projet de loi 209 est
modifié par l'insertion, après l'article 11, du suivant: 11.1
L'article 3 a effet depuis le 1er janvier 1987." Il s'agit, bien sûr, de
la rétroactivité dont on a parlé plus tôt à
l'égard de la rémunération que la ville de Longueuil veut
accorder au vice-président du comité exécutif et au
président du conseil.
Le Président (M. Rochefort): Cet amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 11, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 12?
M. Bourbeau: II s'agit là, M. le Président, de la
date d'entrée en vigueur de la présente loi, soit la date de sa
sanction.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? L'article 12
est adopté. Est-ce que le préambule, M. le
Président...
M. Bourbeau: M. le Président, une seconde.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre. Oui,
excusez-moi, c'est le nouvel article 11.1.
M. Bourbeau: Le nouvel article 11.1 est adopté.
Le Président (M. Rochefort): Parfait. Donc, l'article 12
est adopté. L'annexe du projet de loi est-elle adoptée?
(12 h 45)
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, de ta description
de la partie non subdivisée du lot 157 dont il est fait mention aux
articles 8, 10 et 11.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cette annexe est
adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M, Rochefort): Adopté. Est-ce que le
préambule...
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que l'annexe B est
aussi adoptée?
Le Président (M. Rochefort): Ah! Excusez-moi, M. le
ministre, je n'avais pas vu cette annexe. M. le ministre, l'annexe B.
M. Bourbeau: Oui, il s'agit de la liste des lots visés par
l'article 9 et dont il est également question aux articles 10 et 11.
Le Président (M. Rochefort): L'annexe B est-elle
adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Alors, est-ce que le
préambule de ce projet de loi numéro 209 est adopté?
M. Dufour: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le titre du projet
de loi numéro 209 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que, M. le ministre,
vous acepteriez de faire une motion de renumérotation du projet de
loi?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, avec plaisir.
Le Président (M. Rochefort): La motion de
renumérotation est adoptée. Alors, est-ce que le projet de loi
numéro 209, Loi modifiant la charte de la ville de Longueuil, est
adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. M. le maire,
peut-être pour un mot de la fin,
M. Ferland: Alors, je tiens à vous remercier, M. le
Président, mesdames et messieurs les membres de la commission de nous
avoir reçus, de nous avoir entendus et de nous avoir accordé une
partie de notre demande. Merci bien.
Le Président (M. Rochefort): Alors, je vous remercie. M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Juste quelques commentaires. Je déplore assez
souvent qu'on amène des projets de loi et qu'on fasse retirer des
articles quand on aurait pu... Peut-être que d'abord, on n'est pas
obligé de les appeler. On pourrait les corriger avant de les appeler
quand il y a des changements majeurs. Je trouve que, vis-à-vis de nos
intervenants, il est difficile de demander à des gens de retirer leurs
articles, des articles auxquels ils croient.
Quant à ma vision des municipalités du Québec, je
laisse les différents intervenants qui ont à venir ici en
commission parlementaire porter jugement. Les élus se fient au juqement
de leurs interlocuteurs, à mes yeux, bien sûr.
La ville de Longueuil a retiré certains amendements. Je souhaite
que, malgré tout, ce qui reste de ces amendements-là les
satisfasse et quant è nous, l'Opposition, on aurait été
prêt à aller un peu plus loin dans la recherche ou dans les
décisions vous concernant tout en vous souhaitant de vivre heureux avec
ce qu'on vous a accordé.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Oui, juste un mot aux représentants de la ville
de Longueuil. D'abord, vous aurez noté que vos demandes en ce qui
concerne le maire suppléant et l'article 5, finalement, vu la
réponse du ministre, rejailliront sur d'autres municipalités du
Québec. Et, en ce sens-là, c'est avec beaucoup d'expectative que
les membres de l'Opposition attendront et scruteront le projet de loi du
ministre des Affaires municipales lorsqu'il sera déposé. Je pense
que finalement, les arguments que vous avez avancés étaient
valables non seulement pour Longueuil mais aussi pour une bonne partie des
autres municipalités du Québec et, en ce sens-là, je vous
en félicite.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le
député de Taillon. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, vous me permettrez quelques
remarques en terminant. Je voudrais simplement dire que moi non plus je ne suis
pas particulièrement enthousiaste de demander à une
municipalité de retirer des articles d'un projet de loi, quoique cela se
fasse depuis toujours comme cela. Il faut bien comprendre la mécanique
de la présentation d'un projet de loi privé. Ce n'est pas le
gouvernement qui prépare le projet de loi, c'est la municipalité.
C'est elle qui prépare le projet de loi, qui le fait
préparer et le gouvernement ne lui dit pas quoi insérer
dans son projet de loi; c'est le projet de loi de la municipalité. On en
discute, bien sûr, chez les fonctionnaires, on en discute même au
niveau politique et, parfois, il arrive qu'il y sit des articles sur lesquels
on hésite. Pendant la période de discussions, si je peux dire, le
temps passe et parfois la ville est obligée d'imprimer son projet de
loi, ne sachant pas encore quelle sera la décision du gouvernement
à l'égard de certains articles. Dans le cas présent, il y
a quelques articles qui subsistaient encore et dont le sort a été
réglé, si je peux dire, il y a quelques jours à peine,
lors d'une rencontre avec M. le maire. Et c'est la raison pour laquelle ces
articles-là ont fait partie du projet de loi.
J'aimerais également dire que le travail que la ville de
Longueuil a fait dans la préparation de ce projet de loi n'est pas
inutile. La ville de Longueuil a apporté des points intéressants
et importants et d'ailleurs, les solutions proposées vont être
intéressantes pour l'ensemble des municipalités du Québec.
Dans ce sens, elle aura fait oeuvre utile, oeuvre qui pourra servir à
l'ensemble du monde municipal.
Je prends acte de la déclaration du député de
Taillon qui s'est engagé publiquement à appuyer le gouvernement
lors de l'étude de son prochain projet de loi à l'automne. Et si,
par hasard, le député de Jonquière nous donnait trop de
misère, je ferai appel au député de Taillon pour tenter de
venir faire débloquer la situation et venir appuyer la proposition
gouvernementale. Je vous remercie.
Et maintenant, M. le Président, en terminant, je voudrais
simplement dire que je remercie les gens de Longueuil, les gens de mon
comté, de s'être déplacés, d'être venus nous
visiter. Je remercie M. le maire et M. le vice-président du
comité exécutif qui a un très large sourire depuis
quelques minutes. Je félicite également les procureurs de la
ville de l'excellent travail qu'ils ont fait dans ce dossier.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Je salue à mon tour monsieur Roger Ferland, le
nouveau maire de Longueuit, comme on le sait, M. André
Létourneau, le vice-président du comité exécutif,
M. Daniel Chaurette, fonctionnaire ainsi que Mes Vermette et Rainville qui les
accompagnaient. Je voudrais simplement signaler au ministre que j'ai dit que
nous scruterions son projet de loi et nous l'appuierons dans la mesure
où il va dans le même sens que les orientations du parti que nous
représentons à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Rochefort): Or, sur ce, je tiens à
remercier les autorités de la ville de Longueuil de leur participation
à nos travaux.
Avant d'appeler les intervenants suivants, qui participent à
l'étude du projet de loi sur la ville de Saint-Georges, nous allons
suspendre deux minutes.
(Suspension de la séance 12 h 51)
(Reprise à 12 h 53)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Compte tenu de l'heure et que M. le ministre doit s'absenter pendant une
minute ou deux, nous allons immédiatement suspendre nos travaux
jusqu'à 15 heures. Nous amorcerons nos travaux è 15 heures avec
le projet de loi no 212 concernant la ville de Saint-Georges.
Je m'excuse, messieurs les représentants de la
municipalité, mais compte tenu de ces contraintes d'horaire, nous allons
étudier votre projet de loi tout d'un bloc plutôt que de suspendre
la présentation des différentes positions.
Or donc, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures et
nous reprendrons avec le projet de loi no 212.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
(Reprise à 15 h 22)
Projet de loi 212
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour procéder à l'étude du projet
de loi 212, Loi concernant ta ville de Saint-Georges. Je demanderais, dans un
premier temps, aux porte-parole de la municipalité de Saint-Georges de
vouloir s'identifier pour les membres de la commission et le Journal des
débats.
M. Gilbert (Alain): Je me présente. Je suis Alain Gilbert,
maire de la ville de Saint-Georges. À mon extrême droite, M.
Benoit Poulin, échevin. En suivant, M. Robert Gilbert, directeur des
travaux publics à la ville de Saint-Georges et Me Jacques Lamoureux,
procureur de la ville de Saint-Georges dans le dossier.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Je crois comprendre
aussi que nous avons des intervenants. Alors, je demanderais, s'il vous
plaît, aux intervenants de bien vouloir s'identifier.
M. Boucher (Gilles): Gilles Boucher, responsable des politiques
de main-d'oeuvre à le Centrale des syndicats démocratiques.
À ma gauche, M. Bouffard, qui est le président du Syndicat des
employés manuels de Saint-Georges de Beauce.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Est-ce qu'il y a des
remarques préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: Oui. Je pourrais dire que le projet de loi
présenté par... Premièrement, cela me fait plaisir de
souhaiter la bienvenue à M. le maire de Saint-Georges de Beauce ainsi
qu'à M. le procureur en chef de la ville et aux gens qui les
accompagnent de même qu'aux intervenants. J'aimerais dire que ce projet
de loi présenté par la ville de Saint-Georges vise è lui
permettre d'accorder un contrat pour l'exploitation de tout le réseau
d'aqueduc de la ville à une entreprise privée, sans être
tenue à la procédure rigoureuse d'approbation qui est
prévue à l'article 444 de la Loi sur les cités et villes.
Ces formalités seraient plutôt remplacées par une
procédure analogue à ce qu'on retrouve en matière de
règlements d'emprunt ou de règlements d'urbanisme.
Si je devais qualifier ce projet de loi, je dirais que c'est pour nous
un peu un projet pilote dans ce qui, éventuellement, sera une politique
de faire faire au municipal. C'est la première fois que le gouvernement
permet è une municipalité de confier comme cela par soumissions,
par contrat, l'exploitation de tout un réseau d'aqueduc à une
firme privée. La procédure qui sera utilisée, on le verra
plus tard dans les articles qui suivent, va faire en sorte que les compagnies
ou les sociétés intéressées à ce genre de
choses pourront soumissionner et éventuellement obtenir le contrat. Nous
avons hâte de voir comment cela va se dérouler et à la
lueur des résultats de cette expérience, possiblement que nous
pourrons éventuellement ouvrir davantage, dans une politique de faire
faire, la prestation des services municipaux à des firmes
privées. Après étude de la proposition, nous sommes
d'accord en principe avec ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Beauce-Nord, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Audet: Merci, M. le Président. Oui, c'ast simplement
pour souhaiter aux représentants de la ville de Saint-Georges la plus
cordiale bienvenue et aussi mentionner que Saint-Georges est dans le
comté de Beauce-Sud. Alors, il me fait plaisir, au nom de mon
collègue le député de Beauce-Sud, de leur souhaiter la
bienvenue aussi. Je vous invite maintenant, M. le Président, à
procéder à l'étude du projet de loi article par
article.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Beauce-Nord. M. le député de
Jonquière, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
M. Dufour: J'aimerais surtout écouter les
représentants de la ville de Saint-Georqes et aussi les intervenants
pour avoir leur point de vue sur ce qui se passe. Il y a toujours, dans des
projets de loi, des particularités et ces particularités doivent
être connues. Il y a deux intervenants et je pense qu'on devrait, tout en
leur souhaitant la bienvenue, espérer qu'ils vont pouvoir nous
éclairer un peu plus par rapport à ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. À ce moment, j'aimerais
céder la parole à M. le maire Gilbert pour de courtes
présentations et nous poursuivrons, dans un deuxième temps, avec
M. Boucher, porte-parole des intervenants. J'aimerais, messieurs, a cause des
travaux surcharqés de la commission, vous demander de faire diligence et
d'essayer, s'il vous plaît, de vous en tenir à un maximum de dix
minutes. M. le maire, je vous cède la parole.
M. Gilbert: D'accord, merci. Cela se fera en dix minutes. La
ville de Saint-Georges possède actuellement un contrat avec une
entreprise privée pour l'opération de son usine de filtration,
lequel contrat se termine le 31 décembre 1987. La ville a
décidé de confier à l'entreprise privée la
production, la distribution ainsi que les compteurs pour l'eau potable. On a
voulu s'assurer que les lois actuelles nous permettaient de donner ce genre de
contrat à l'entreprise privée. On a demandé au contentieux
une opinion et après plusieurs discussions, le contentieux nous a
donné l'opinion que l'article 444 de la Loi sur les cités et
villes nous permettait de confier è l'entreprise privée
l'exploitation du service de distribution publique d'eau potable.
Cependant, étant soumis à l'alinéa 2 de l'article
444, on nous obligeait à procéder par référendum et
à soumettre notre règlement à l'approbation du
gouvernement. C'est une procédure dure et longue que nos délais
ne nous permettent pas et de plus, on nous obligeait è tenir un
référendum, ce qui est également une procédure
longue et ardue. Nous avons donc demandé un assouplissement des
règles et c'est le projet de loi que vous avez devant vous aujourd'hui.
On ne veut pas se soustraire au référendum, mais le tenir
seulement si nécessaire.
En terminant, je voudrais rassurer les intervenants, en l'occurrence le
syndicat des
employés municipaux représenté par la CSD, en ce
sens que la ville entend respecter en tout point la convention qui la lie avec
ses employés et que les employés présentement
affectés à ce secteur garderont leur emploi avec la ville. Alors,
merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire Gilbert.
Je cède maintenant la parole à M. Boucher.
M. Boucher: M. le Président, la période
imprévue de ce midi a permis aux parties de pouvoir discuter du projet.
Après discussion avec M. le maire et ses représentants, nous
avons eu des confirmations que la ville ne voulait ni restreindre le champ
d'emplois, ni faire disparaître des emplois. M. le maire nous a
même mentionné qu'il était prêt à rencontrer
la partie syndicale pour énoncer, dans une lettre d'entente, ces
principes généraux. Notre peur était de voir
disparaître à court terme ou lors du changement
d'équipement les emplois des employés manuels. Avec les
discussions que nous avons eues ce midi et le témoignage de M. le maire,
nous comprenons que la saine gestion passe par aller chercher de l'expertise,
de l'engineering et différentes facettes.
Mais tout en voulant rechercher un principe de saine gestion, il faut
aussi voir à maintenir un volume d'emploi dans les municipalités.
Donc, s'il y avait, à l'avenir, des équipements désuets,
M. le maire a indiqué qu'ils demeurent les propriétaires des
équipements, qu'ils vont les remplacer et que les salariés qui
sont là seront adaptés aux nouveaux équipements même
s'ils sont prêtés au sous-traitant qui aura une
responsabilité par rapport aux travaux à exécuter. Dans ce
sens, nous serons satisfaits pour ce qui est du maintien de l'emploi. (15 h
30)
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Boucher. Est-ce qu'il y a des interventions de la part des membres de la
commission? Je cède maintenant la parole au député de
Jonquière.
M. Dufour: On pourrait peut-être demander à M.
Boucher... C'est M. Boucher?
M. Boucher: Oui.
M. Dufour: Quand vous me dites que vous avez eu une rencontre ou
des discussions avec le maire, est-ce que vous avez des écrits, une
certitude ou si vous acceptez sa parole. Je ne sais pas comment cela se passe
chez vous. Peut-être que c'est bien correct, que le maire, que tout le
monde est correct, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Boucher.
M. Boucher: II y a déjà une clause de
sous-traitance dans la convention collective. Le règlement va aller en
référendum a Saint-Georges. Pour quelques jours, on a le temps de
procéder à tout cela avant le référendum et
avant... Donc, je ne crois pas... Le passé est normalement garant de
l'avenir. On était plusieurs personnes, si on a discuté dans ce
sens, comme dans le passé, je crois que les parties vont respecter leur
parole. Si vous me permettez, vous m'ouvrez une grande porte... Cet avant-midi,
il s'est dit beaucoup de choses, malgré que le président ait
demandé de restreindre nos débats. Depuis deux ans, la CSD tente
de développer cet ancien sentiment de fierté et d'honneur que
prônait le milieu du travail. Ce sera pour les parties une occasion de
prouver que la fierté et l'honneur doivent encore exister en 1987. En ce
sens, nous faisons confiance à la municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Boucher. M. le député de Terrebonne.
M. Blais: D'abord, je vous remercie d'être là. Merci
beaucoup à la partie syndicale. Simplement par curiosité, vu que
je suis un syndicaliste à tous crins, j'aimerais vous demander combien
d'employés sont visés par cela, si vous aussi, M. le maire, vous
faites excessivement confiance à votre syndicat - je n'en doute pas - et
si des ententes écrites viendront confirmer les ententes verbales que
vous avez faites ce matin.
M. Gilbert: Actuellement, dans le contrat dont nous avons
déposé une copie à la CSD, il y a deux ou trois
employés qui resteront à l'emploi de la ville et qui seront
cédés à l'exploitant.
M. Blais: En fait, il y a un respect intégral du nombre
d'emplois qui sont visés. Je n'ai aucune raison de ne pas prêter
foi à ce que vous nous dites, mais, dans des commissions parlementaires
comme celle-là, on se doit de le demander parce qu'on ne connaît
pas les personnes, même si elles semblent bonnes, justes et
honnêtes.
M. Gilbert: D'accord, merci.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Terrebonne. Est-ce qu'il y a d'autres remarques? Sur
ce, j'appelle maintenant l'article 1?
M. Bourbeau: M. le Président, cet article a pour effet de
remplacer, pour la ville de Saint-Georges, le processus d'approbation
prévu au second alinéa de
I'actuet article 444 de la Loi sur les cités et villes en ce qui
concerne l'octroi, par la ville, d'un contrat par lequel elle entend
céder à une entreprise privée l'exploitation de son
réseau d'aqueduc. Le processus d'approbation actuel exige le vote
affirmatif de la moitié des propriétaires et des locataires de la
ville qui ont voté, ainsi que l'approbation du gouvernement... Je
m'excuse, je vais reprendre la phrase.
M. le Président, on va faire une vérification sur ce qui
est exigé par les règlements actuels.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, comme je le disais ou comme
je voulais le dire, le processus d'approbation actuel, qui exige le vote
affirmatif de la moitié des propriétaires et des locataires de la
ville qui ont voté et l'approbation du gouvernement, est mis de
côté. On le remplace plutôt par un processus plus conforme
à ce qui existe actuellement, dans d'autres sphères du domaine
municipal, soit l'utilisation de la procédure d'enregistrement et
l'approbation du ministre des Affaires municipales. De plus, cet article
prévoit que le contrat de transfert des droits et des pouvoirs, que la
ville entend effectuer concernant l'exploitation de son réseau
d'aqueduc, ne peut excéder dix ans. En conséquence, nous sommes
favorables à l'adoption du présent article.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 1. Est-ce que l'article 1 est
adopté? Adopté. J'appelle maintenant l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit là de
l'article de l'entrée en vigueur de la loi, soit, en l'espèce, la
date de sa sanction.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté? Est-ce que le préambule du projet de loi 212 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 212, Loi concernant la ville de Saint-Georges, est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce que vous avez des remarques
de conclusion, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, je tiens seulement à
souligner le caractère novateur de ce projet de loi, en espérant
que ce sera le prélude à une plus qrande ouverture du monde
municipal vers une politique de faire faire. Je tiens à féliciter
M. le maire et M. le représentant du syndicat de la CSD de la
façon dont ils se sont entendus. Nous avons entendu, tout à
l'heure, la déclaration non équivoque du maire de Saint-Georges
qui, solennellement, devant l'Assemblée nationale, devant la commission
parlementaire, a fait état de l'entente qui est intervenue avec le
syndicat. Quant à moi, il ne fait aucun doute que de bonnes relations de
travail vont continuer entre la ville de Saint-Georges et le syndicat en
question. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je veux seulement dire qu'on entérine la
position dont les deux intervenants sont venus nous faire part en commission
parlementaire. Quant à moi, je vous dis, par expérience, que ces
nouvelles pratiques sont du cas par cas. Je pense qu'il faut attendre
l'avenir... Je ne m'engagerai pas plus loin que cela. Je n'y invite pas les
municipalités, je pense qu'elles sont assez grandes et qu'elles vont
faire ce qu'elles doivent faire. Au fur et à mesure, on va essayer de
suivre l'évolution du dossier. Moi aussi, malheureusement ou
heureusement, j'ai un passé de syndicaliste et je n'en ai pas honte.
J'ai agi aussi comme maire et, avant de donner des contrats, j'étais
prudent. Je pense que les citoyens s'en portaient bien. Donc, j'invite autant
les uns que les autres... J'espère que l'expérience sera
concluante autant pour les uns que pour les autres. Si d'autres
municipalités décident de suivre, j'ai l'impression qu'on devra,
pendant un certain temps, permettre des ouvertures dans la loi, mais non pas
une permission globale aussi rapide, parce qu'on ne veut pas non plus perturber
le climat social au Québec, en tout cas, pas pour ma part.
Là-dessus, je vous souhaite bonne chance.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
Beauce-Nord.
M. Audet: M. le Président, je ne suis pas tellement
inquiet pour la ville de Saint-Georges. Un peu pour contrecarrer ce que le
député de Jonquière mentionnait, on sait que, dans la
Beauce, on est habitué d'innover et normalement, quand on innove, cela
réussit bien. Je leur souhaite la meilleure des chances et je suis
convaincu que ce sera une réussite sur toute la ligne.
Le Président (M, Saint-Roch): Merci, M. le député
de Beauce-Nord. M. le maire.
M. Gilbert: La prudence va guider nos pas dans ce dossier. Nous
vous remercions d'avoir bien voulu vous pencher sur notre demande.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Boucher, est-ce qu'il y
a...
M. Boucher: On vous remercie de nous avoir permis de
présenter cette nouvelle approche et de pouvoir participer à une
nouvelle forme de discussion dans le milieu du travail.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Boucher. Sur ce,
la commission va suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 39)
(Reprise à 15 h 49)
Projet de loi 262
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour entamer l'étude du projet de loi 262, Loi
concernant le Comité d'enfouissement sanitaire
d'ArgenteuilDeux-Montagnes. Est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Je tiens à
saluer les représentants des municipalités qui forment le
Comité d'enfouissement sanitaire d'ArgenteuilDeux-Montagnes. Je
pense, pour l'instant, que tout ce que je pourrais dire, avant de faire des
commentaires préliminaires sur le projet de loi lui-même, c'est
que j'ai l'intention d'apporter, tout à l'heure, un amendement.
Peut-être que cela pourra apaiser certains de ceux qui se
préoccupent de ce projet de loi. Tout à l'heure, j'ai l'intention
d'apporter une modification à l'article 6 du projet de loi qui aura pour
objet de s'assurer que, dans la poursuite des objectifs que recherchent les
municipalités, le comité ou la régie intermunicipale, on
va limiter le territoire sur les lots nos 7, 8 et 9 du cadastre de la paroisse
de Saint-Jérusalem, division d'enregistrement d'Argenteuil, ville de
Mirabel, lots sur lesquels la régie pourra posséder et exploiter
le site d'enfouissement. Donc, il y aura une limite au territoire que pourra
utiliser la régie pour les fins de l'enfouissement. Si c'était la
hantise de certains de ceux qui se préoccupent du projet, ils sont
déjà avisés que celui-ci limitera la possibilité
d'étendre le site d'enfouissement sur d'autres lots que les lots 7, 8 ou
9 du cadastre de la paroisse de Saint-Jérusalem.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Dufour: Je voudrais seulement, bien sûr, souhaiter la
bienvenue à tous les intervenants. Il semble qu'il y ait certains
problèmes.
Une voix: Bienvenue.
M. Dufour: Pour nous, c'est important d'écouter ces
intervenants. Je veux vous dire que mon collèque de Terrebonne est ici
et qu'il a hâte aussi de parler à ces différents
intervenants. Bienvenue et je vous assure d'avance la meilleure écoute
passible.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Mme la députée de
Deux-Montagnes, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
Mme Legault: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de
souhaiter ta plus cordiale bienvenue à MM. les maires Jean-Paul
Carrière, de la paroisse Saint-Placide et Claude Ouellet, du canton de
Chatham. Ce projet de loi 262 a pour but, M. le Président, de
légaliser le Comité du site d'enfouissement sanitaire
ArgenteuilDeux-Montagnes qui a été créé entre
les années 1975 et 1978 et dont les actes constitutifs n'étaient
pas conformes à la loi. En se légalisant, les 18 membres pourront
emprunter et effectuer des travaux nécessaires pour protéger
l'environnement et, par surcroît, améliorer notre qualité
de vie. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Deux-Montagnes. M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Merci. Je tiens également, comme responsable de
l'environnement pour l'Opposition, à souhaiter la bienvenue à
tous les intervenants. Avant de faire des remarques - fussent-elles
préliminaires, sauf celles de vous souhaiter la bienvenue - je vais
attendre vos exposés respectifs.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Terrebonne. Je pense que les remarques que la
présidence a faites, les éclaircissements suivant la durée
des débats, valent aussi pour l'étude du projet de loi 262. Sur
ce, j'aimerais céder la parole à Me Gilles Hébert et lui
demander d'identifier, s'il lui plaît, les gens qui l'accompagnent.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, mesdames et
messieurs, je vous remercie de votre acceuil. Mon nom est Gilles Hébert.
Je suis
procureur du Comité d'enfouissement sanitaire
d'Argenteuil--Deux-Montagnes. M'accompagnent M. Jean-Paul Carrière, qui
est maire de la paroisse Saint-Placide, M. Claude Ouellet, maire de Chatham
canton et aussi M, Hubert Pilon, qui est ingénieur.
Mes remarques sont très brèves, M. le Président,
à ce stade. Évidemment, j'aurai d'autres commentaires pour vous
éclairer si vous le jugez à propos.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous pouvez poursuivre, Me
Hébert.
M. Hébert: Si vous le jugez à propos, je pourrais
intervenir pour vous donner les éclaircissements sur chacun des
articles, si c'est nécessaire. Le but principal de ce projet de loi est
de régulariser la situation juridique de ce comité, comme l'a
mentionné Mme le parrain, et ratifier certains actes qui ont
été adoptés par les huit municipalités formant ce
comité au cours des années 1971, 1975, 1976 et l'approbation qui
a été donnée par le ministre de l'Environnement à
l'époque, en 1978. Ce projet de loi a pour conséquence,
évidemment, de permettre au comité de poursuivre ses objectifs,
entre autres, d'exécuter des travaux urgents que toutes les
municipalités désirent exécuter et ce, dans les plus brefs
délais.
Vous savez que ce projet de loi a été
présenté au mois de septembre 1986. Pour exécuter tous ces
travaux, il faut absolument que le comité régularise sa situation
juridique. Des contrats devront être accordés pour procéder
aux travaux le plus rapidement possible. Évidemment, je ne peux pas,
comme conseiller juridique, dire au comité: Très bien,
lancez-vous dans de nouveaux travaux pour régulariser la situation qui
pourrait exister, sans avoir au moins les capacités légales, ce
qui n'existe pas actuellement. C'est, en résumé, le but de ce
projet de loi.
C'est tout à fait par hasard qu'on a découvert, è
un moment donné, quand il fallait faire des travaux urgents, que le
comité n'avait pas les pouvoirs juridiques, è cause de l'absence
de certaines "formalités" qui se sont produites au cours des
années, il n'avait pas le pouvoir de faire ces interventions
légalement et rapidement. C'est pour cela qu'on s'adresse ici, à
la commission, pour obtenir ces pouvoirs.
Deuxièmement, je voudrais vous souligner que la ville de Mirabel,
où se trouve le site d'enfouissement, est d'accord avec notre projet de
loi, puisque les huit municipalités se sont engagées
formellement, par résolution, è effectuer, dès que nous
aurons obtenu les pouvoirs, tous les travaux nécessaires suivant les
pians qui sont d'ailleurs approuvés, actuellement, par le
ministère de l'Environnement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci,
Me Hébert. Nous avons, pour le bénéfice des membres
de la commission, trois groupes d'intervenants. Nous allons débuter par
le premier groupe qui est composé de l'Union des producteurs agricoles,
le Syndicat de base d'Argenteuil et la Fédération de l'UPA des
Laurentides. J'aimerais maintenant demander au porte-parole de
s'identifier.
Opposants au projet de loi
M. Raymond (Jean-Paul): Oui. M. le Président, MM. les
membres de la commission, je suis Jean-Paul Raymond. Je représente la
Fédération de l'UPA des Laurentides et je suis président
du grand conseil d'administration de l'UPA de Mirabel. J'ai, à mes
côtés, M. Daniel Brunet du Syndicat d'Argenteuil, M. Jacques
Allard du Centre local d'écologie et M. Richard Gendron, conseiller
juridique.
Messieurs, au nom de la Fédération de l'Union des
producteurs agricoles des Laurentides, je suis heureux de revenir ici, à
l'Assemblée nationale du Québec, défendre les droits et
intérêts du milieu agricole. À Mirabel, vous le savez comme
moi, les producteurs agricoles ont eu plus que leur part de difficultés
et nous souhaitons tous qu'une relance succède à la
"reconcession" des terres. C'est pourquoi la fédération a
jugé très important d'intervenir en commission parlementaire au
sujet du projet de loi privé 262, parce que nous le jugeons
inapproprié et injuste.
Au risque de me répéter, il y a eu plusieurs erreurs
à Mirabel et, encore une fois, c'est une grave erreur
d'aménagement du territoire que le site d'enfouissement sanitaire
d'ArgenteuilDeux-Montagnes. Le "bill" privé veut confirmer
l'erreur d'implanter un site d'enfouissement en zone agricole. Dans ce
territoire, se retrouvent les meilleures terres du Québec et on ne
devrait pas permettre d'autres usages que l'agriculture, surtout pas des usages
qui nuisent à la production. M. Daniel Brunet, président du
Syndicat de base d'Argenteuil, vous expliquera plus en détail les
nuisances en question. En plus, c'est une grave erreur de jugement d'avoir
localisé le site de vidanges dans le secteur ouest de Mirabel puisque
tout le monde sait très bien qu'on flotte littéralement sur une
nappe d'eau aussi bien à Saint-Jérusalem qu'à
Saint-Hermas. Les membres du comité auraient pu s'en douter, ne
serait-ce que par le nom même du chemin d'accès: "la montée
des sources".
Chez nous, sur ma terre, la qualité de l'eau provenant de mes
puits - j'ai trois sources - est excellente. C'est un avantage
indéniable pour un producteur agricole d'avoir de la bonne eau et en
abondance. Pour ces raisons, lors de nos deux derniers congrès annuels,
nous prônions la fermeture du site d'enfouissement et le maintien de
ce
territoire dans la zone verte. Par la suite, nous avons appuyé le
Centre local d'écologie de Mirabel dans sa démarche judiciaire
pour la fermeture du site d'enfouissement ArgenteuilDeux-Montagnes.
Nous sommes convaincus que c'est en justice que le tout doit se
régler et non pas en adoptant un "bill" privé qui donnera le
droit d'exploiter le site d'enfouissement, droit qui ne devrait pas être
accordé.
Finalement, permettez-moi de dénoncer les abus des corps publics
d'intervenir sur le territoire de la ville de Mirabel. Je trouve inacceptable
que huit municipalités se portent acquéreurs d'un site
d'enfouissement à l'extérieur de leur territoire, chez le voisin,
pour y mettre leurs vidanges. Je trouve encore plus inaceptable que les
transactions illégales d'achat et de revente de ces
propriétés soient maintenant déclarées valides et
incontestables. Pour terminer, je trouve tout à fait inacceptable que
ces huit municipalités puissent un jour, par les pouvoirs
conférés par la Loi sur les cités et villes à
Mirabel... (16 heures)
Pour ces motifs, mais particulièrement pour le dernier point
permettant à des corps publics de l'extérieur de posséder
une partie du territoire de Mirabel, je vous demande de ne pas adopter le
projet de loi 262. Mirabel, la mal aimée! Mon confrère va
compléter.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Raymond. Je
cède maintenant la parole à M. Brunet.
M. Brunet (Daniel): M. le ministre, mesdames et messieurs les
députés, M. le Président de la commission parlementaire,
la protection de l'environnement se révèle un
préoccupation de plus en plus importante pour notre
société. En agriculture, les lois et règlements sur la
protection de l'environnement sont nombreux et coûteux. C'est pourquoi,
le milieu agricole a développé des attentes afin que tout le
secteur soit sollicité également. Dans le cas qui nous
intéresse, le site d'enfouissement sanitaire
d'ArgenteuilDeux-Montagnes, nous ne nous expliquons pas la complaisance
du ministre de l'Environnement. En effet, celui-ci a émis, en 1978, un
permis d'exploitation qui contrevenait, entre autres, à un article
majeur du règlement sur les déchets solides. Tous savent que les
Québécois ont fait de l'assainissement de l'eau une
priorité majeure. Ainsi, l'article 26 du règlement interdit
l'implantation de sites d'enfouissement près des cours d'eau et des
lacs. Des distances minimales de 150 mètres sont exigées
lorsqu'il s'agit d'une rivière, d'un ruisseau, d'un étang, d'un
marécage ou d'une battue.
Sur le site d'enfouissement qui traverse la branche 37 de la
rivière Noire, les activités actuelles se font à moins de
cinq mètres et les activités subséquentes se feront de
part et d'autre de ce fossé verbalisé. Le respect de ces
règlements était essentiel. Tel que confirmé par Mme Diane
Meloche et M. Yvon Filion, producteurs agricoles voisins du site, le tixiviat
contamine ce cours d'eau. L'enfouissement des vidanges pollue donc ce cours
d'eau qui se déverse dans la rivière Noire, laquelle se jette
dans la rivière Rouge. Tous ces cours d'eau desservent de nombreuses
productions agricoles de la région. Nous nous trouvons, de plus, dans un
des secteurs des plus dynamiques. La relève agricole s'y est
établie et y effectue des investissements très importants. Nous
croyons que la vacation du territoire aqricole devrait être
protégée, que le site d'enfouissement devrait cesser ses
opérations et qu'on devrait dépolluer ces eaux
contaminées.
C'est pourquoi, nous nous objectons à l'adoption du projet de loi
262 qui autorisera la régie intermunicipale à exploiter le site
d'enfouissement. Ces pouvoirs ne devraient être accordés que
lorsque la preuve aura été faite que le site répond en
tout point au règlement et qu'il n'y aura pas de pollution de ces cours
d'eau. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Brunet. Maintenant,
nous allons entendre les représentants du Centre local d'écologie
de Mirabel.
M. Allard (Jacques): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. Allard?
M. Allard: C'est bien cela, Jacques Allard, président du
Centre local d'écologie de Mirabel. C'est un organisme privé sans
but lucratif qui est composé de près de 70 citoyens de Mirabel et
des environs ainsi que d'une vingtaine de partenaires socio-économiques
tels que le comité de citoyens, le Syndicat de base agricole et des
entreprises commerciales. À l'oeuvre depuis deux ans, nous avons
lancé quelques campagnes de sensibilisation.
Lors des séances de consultation du schéma
d'aménagement de la MRC Mirabel, à l'été 1986, nous
intervenions à plusieurs occasions pour la protection du territoire, la
concentration des parcs industriels, le maintien prioritaire de la zone verte
agricole. Nous intervenions, entre autres, par notre objection à la
localisation d'un garage municipal au centre du village de Sainte-Scholastique,
la contestation du projet d'Hydro-Ouébec de sites d'entreposage de
déchets dangereux et de BPC et, finalement, notre opposition au projet
d'agrandissement du site d'enfouissement sanitaire
d'ArgenteuilDeux-Montagnes. De multiples démarches nous
amenèrent à prendre,
conjointement avec Mme Diane Meloche et M. Yvon Filion, des recours
judiciaires afin de faire fermer et nettoyer le site d'enfouissement. Par
conséquent, nous nous opposons au projet de loi 262 que nous jugeons
prématuré, injuste et inapproprié.
En ce qui concerne les articles 1, 2 et 3: a) Nous contestons les gestes
illégaux des huit municipalités qui ont pris possession de terres
agricoles à l'extérieur de leur territoire pour aller mettre chez
Le voisin leurs propres vidanges, b) Rendre valide ces transactions place ces
municipalités au dessus de ta Loi sur les cités et villes, du
Code municipal et de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme: c'est un
mauvais exemple que de corriger par un projet de loi privé des erreurs
d'administration municipale, c) Un dangereux précédent sera
créé par rapport aux prescriptions environnementales de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme selon laquelle chaque MRC doit assumer
la responsabilité de la gestion de ses déchets ainsi que
prévoir soit un site d'enfouissement dans les limites de son propre
territoire, soit une autre modalité d'élimination, encore une
fois, sur son territoire; à chacun ses vidanges.
En ce qui concerne l'article 4: a) Nous croyons injuste que des
résolutions, des règlements, des contrats et des engagements
adoptés par le comité ne puissent être contestés,
puisque certaines ententes ont des répercussions publiques très
importantes. Notons simplement le fait que les municipalités membres ont
refusé, par résolution, d'engager des sommes d'argent
nécessaires pour satisfaire aux exigences du ministère de
l'Environnement afin d'éliminer la pollution des eaux par le lixiviat.
b) Le mandat donné par le comité d'enfouissement à une
firme d'experts-conseils est discutable et contestable. Même si le
comité reconnaît, dans la résolution 4-0286, qu'il est dans
l'obligation de traiter ses eaux de lixiviation, il demande à la firme
des études d'agrandissement afin de rentabiliser les modifications
exigées par le ministère de l'Environnement.
En ce qui concerne l'article 5; a) Ce ne devrait pas être un
projet de loi privé qui accorde les droits d'exploitation d'un site
d'enfouissement. Le ministère de l'Environnement du Québec
possède un règlement sur les déchets solides qui
prévoit, à l'article 3, l'émission d'un certificat
obligatoire. Le certificat déjà accordé au comité
d'enfouissement n'est pas valide parce qu'il exigeait, en premier lieu, que les
municipalités concernées aient des titres de
propriété clairs. Puisqu'il n'existe pas de droits acquis dans le
règlement, tel que précisé à l'article 123:
personne n'a de droit acquis de polluer au Québec, nous croyons que,
conformément aux délais, le site doit être fermé ou
transformé selon les directives du règlement et non pas agrandi
pour être conforme, b) Nous nous opposons à ce que la nouvelle
réqie intermunicipale gère un site d'enfouissement à
l'extérieur du territoire des municipalités qui la composent, c)
L'appui mitigé de ta ville de Mirabel au projet de loi privé
s'expliquait, entre autres, par les dangers d'accorder à des
municipalités un pouvoir d'expropritation è l'extérieur de
leur territoire. Nous présumons maintenant que cet appui s'est
grandement affaibli puisque l'exigence de la ville n'a pas été
satisfaite intégralement. En effet, le projet de loi n'accorde pas un
pouvoir exclusif de posséder ce dont ils sont propriétaires
présentement et les délais de présentation de chacune des
résolutions, selon les exigences de la ville, n'ont pas non plus
été respectés.
En ce qui concerne l'article 6: Les gestes passés du
comité d'enfouissement ne sont pas garants de l'avenir. Les
municipalités membres ne se sont jamais entendues pour débourser
les sommes d'argent nécessaires pour satisfaire aux exigences du
ministère de l'Environnement. Nous ne croyons pas que le pouvoir
d'aliéner sera utilisé avantageusement.
En conclusion, le Centre local d'écologie de Mirabel
espère que la commission parlementaire nous permettra de
démontrer en Cour supérieure le bien-fondé de nos
allégations, et ce, en n'adoptant pas prématurément ce
projet de loi privé qui aurait des conséquences négatives
sur nos éléments de preuve. Nous croyons que l'éventuelle
fermeture du site d'enfouissement n'est pas dommageable aux
intérêts des huit municipalités concernées. Nous les
incitons même à collaborer éventuellement à notre
projet de sensibilisation à la gestion nouvelle des déchets, qui
prône la récupération et l'élimination par des
technologies modernes, que nous avons déposé au programme PARFAIR
du ministère de l'Environnement et pour lequel nous avons reçu
l'appui de la ville de Mirabel.
Permettez-moi, M. le Président, d'ajouter quelques mots à
ce texte, à l'effet d'amener une dimension économique fort
importante, qu'on a laissée évidemment tranquille puisqu'elle
pouvait avoir de graves répercussions. Il s'agit de reconnaître
que la ville de Mirabel est la capitale des eaux embouteillées du
Québec. Nous croyons que ce phénomène naturel, cette
immense nappe aquifère qui se trouve dans le sous-sol de tout ce
territoire... En fin de compte, la majorité des compagnies
d'embouteillage d'eau de source du Québec se trouve sur ce territoire et
le site d'enfouissement se trouve en plein milieu de la localisation des puits
d'approvisionnement de ces compagnies. Nous croyons, comme le premier ministre,
M. Robert Bourassa, lorsqu'il a inauguré l'une de ces compagnies, que
c'est tout à l'avantage
de la ville de Mirabel de profiter de cette ressource naturelle et que
nous ne devrions pas, justement pour bénéficier du
développement économique de cette ressource, causer un dommage
irréparable par la contamination, qui se solderait par une très
mauvaise publicité de cette ressource naturelle. Je vous remercie.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Allard. Maintenant,
la commission aimerait entendre le représentant de Mme Diane Meloche et
de M. Yvon Filion, Me Richard Gendron.
M. Gendron (Richard): Merci, M. le Président. Vu l'agenda
très chargé de cette commission, mon discours sera le plus bref
possible, tout en essayant d'être également complet, vu la
complexité du problème. Je représente des voisins du site
d'enfouissement sanitaire, M. et Mme Filion. Ces derniers ont acheté une
terre de plus de 90 arpents en 1974. C'est un terrain contigu au site
d'enfouissement. Les gens que je représente sont des cultivateurs, des
gens qui ont une production laitière très importante. Ils
possèdent plus de 110 vaches dont ils font la traite. Il va de soi que
ce projet de loi d'intérêt privé est très important
pour eux, pour leur intérêt, pour leur bien et, également,
pour leur santé.
Quant à moi, j'aimerais simplement attirer votre attention sur
certains faits importants. Le projet de loi privé que vous avez devant
vous et qui est sous étude, nous semble extrêmement dangereux,
quant à son adoption, puisque, comme vous l'avez constaté, ce
projet de loi ne fait pas l'accord de tout le monde dans le domaine de
l'environnement. Il est contesté par plusieurs personnes et par
plusieurs qroupes de personnes. Je pense qu'à partir du moment où
un projet de loi d'intérêt privé de cette nature
dérange une multitude de personnes, les éminents membres de cette
commission devraient être très prudents dans l'adoption d'un
projet de loi privé qui pourrait nuire considérablement à
l'intérêt public. Je pense que c'est une tradition parlementaire
qui devrait être conservée, à savoir que les projets de loi
privés, lorsqu'on les présente, ne devraient pas nuire à
l'intérêt public, au contraire, ils devraient servir
l'intérêt public ou, au moins, l'intérêt privé
et ne jamais entrer en contradiction avec l'intérêt public, ce qui
- je vous le soumets respectueusement - pourrait se produire si la commission
donnait son autorisation è l'adoption de ce projet de loi
privé.
Sans vouloir répéter ce que les autres intervenants ont pu
amener devant cette commission, j'aimerais ajouter qu'il y a actuellement des
procédures judiciaires qui ont été intentées par M.
Yvon Filion, Mme
Diane Meloche et le Centre local d'écologie de Mirabel. Ces
procédures ont été intentées è la Cour
supérieure du district de Terrebonne et visent essentiellement à
faire déclarer nulles les transactions qui sont intervenues depuis 1975
entre la ville de Lachute et les autres municipalités concernées
dans ce dossier. Nous croyons humblement que la justice devrait suivre son
cours, que la commission ne devrait pas donner son autorisation à ce
projet de loi et, par surcroît, que, par respect pour la justice, la
commission devrait laisser la justice intervenir et vérifier le
bien-fondé des prétentions des demandeurs dans cette
procédure.
M. le Président, je crois important d'ajouter qu'a notre
connaissance, il y a plusieurs infractions au décret sur les
déchets solides qui ont été commises, qui sont encore
commises et qui, si vous donnez votre appui à ce projet de loi,
continuerons d'être commises par une municipalité ou par un
ensemble de municipalités, sur un territoire à vocation
essentiellement - je ne dirais pas seulement - agricole. Je pense que ce serait
manquer une très belle occasion d'inventer de nouveaux moyens de
recycler les déchets que d'adopter ce projet de loi, tel qu'il est
rédigé.
Il faudrait comprendre que je ne voudrais pas que les éminents
membres de cette commission croient que l'opposition de mes clients et des
autres intervenants est une opposition systématique à tout site
d'enfouissement sanitaire. Je pense que tout cela doit être jugé
cas par cas. Le cas qui vous est justement soumis nous semble un cas où
la commission ne devrait pas intervenir dans le sens qui est demandé,
puisqu'au fond, ce que la ville de Lachute et les autres municipalités
concernées demandent à cette honorable commission, c'est de
sanctionner, de venir valider des gestes qui ont été posés
en 1975, 1976 et depuis, et qui sont des gestes illégaux pouvant
être corrigés en demandant tout simplement l'autorisation au
ministre des Affaires municipales. (16 h 15)
Nous croyons qu'il n'est pas trop tard pour faire ces demandes qui
devraient suivre le cours normal de ce que la loi prévoit et non de
poser un geste par le biais d'une loi privée qui vient finalement
bousiller ou mettre de côté toutes les dispositions légales
qui étaient à l'époque et qui sont encore à la
disposition des municipalités concernées.
Nous souhaiterions que cette commission n'adopte pas le projet de loi
tel qu'il est proposé, mais plutôt que la loi soit suivie et qu'on
demande, selon les procédures normales, les autorisations et qu'on
s'assure par-dessus tout - c'est l'essence même des
représentations que je vous fais au nom de mes clients que la Loi sur la
qualité de
l'environnement soit respectée et que les règlements en
vigueur soient respectés et qu'on nous donne, qu'on vous donne - pas
à nous - mais qu'on vous donne, qu'on donne à cette honorable
commission et aux éminents membres qui y siègent l'assurance - je
pense que le ministère de l'Environnement pourrait intervenir
là-dessus car il y a déjà un dossier qui est
constitué - qu'il n'y a pas de pollution et qu'il n'y en aura pas par la
suite, même avec les travaux qu'on jugerait possible de faire.
Je voudrais terminer, M, le Président, simplement en indiquant
à cette honorable commission que le problème n'est pas nouveau et
que, dès le 17 septembre 1985, l'honorable ministre Claude Ryan,
député d'Argenteuil, adressait à Mme Diane Meloche une
lettre à la suite d'une pétition qui lui avait été
envoyée. Je me permettrai de la relire puisqu'elle est très
brève. C'est adressé à Mme Meloche: "Je veux vous informer
que j'ai pris bonne note de la pétition qu'au nom d'un groupe de
citoyens de Saint-Hermas vous avez adressée, récemment, au maire
de Lachute concernant le dépotoir de la ville de Lachute qui est
situé dans votre zone territoriale. J'espère que vos
démarches auprès de M. Bellingham et des autorités
municipales de Lachute porteront des fruits. Si la situation ne semble pas
vouloir se régler de manière satisfaisante, n'hésitez
point à porter de nouveau ce dossier à mon attention. Je
préférerais pour l'instant qu'il continue à être
abordé au niveau des autorités municipales de Lachute et des
citoyens de votre zone. Je vous prie d'agréer mes salutations cordiales
et l'assurance de ma collaboration si elle devait devenir nécessaire."
C'est signé: Claude Ryan, en date du 17 septembre 1985.
J'ai également entre les mains une lettre adressée
à l'honorable Claude Ryan, le 3 novembre 1986 par M. Yves Blais,
député de Terrebonne, qui allait dans le même sens et qui,
si je me permets de résumer cette lettre, indiquait qu'il y avait
déjà de l'opposition à ce niveau et déjà de
sérieux problèmes et qui notait également la
présence dans ce secteur, dans le secteur visé, de compagnies
d'eau embouteillée. J'aimerais simplement renchérir sur ce que M.
Allard disait que, depuis lors, ces compagnies ont été
subventionnées et c'est devenu une ressource économique
très importante, non seulement pour Mirabel, mais pour l'ensemble du
comté. Je pense que ce serait intervenir de façon contradictoire,
qu'à la fois de donner l'autorisation de légaliser un site
d'enfouissement en même temps que de lui permettre de s'agrandir et en
même temps, de subventionner des compagnies d'eau qui prétendent
maintenant - je pense que c'est exact - que l'eau, embouteillée à
Mirabel, est la plus pure. Je pense que ces seules raisons devraient justifier
la commission de ne pas entériner ce projet et de le remettre finalement
aux instances gouvernementales qui sont là pour le régler. Je
vous remercie de l'attention que vous avez portée à mon
allocution.
Le Président (M. Richard): Merci, Me Gendron. Puisque
chacun des représentants des groupes d'intervenants a exposé sa
position, je laisserai la parole à M. Claude Ryan qui est
député d'Arqenteuil et ministre. M. le ministre, si vous avez des
commentaires.
Exposé du député
d'Arqenteuil
M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui, M. le Président. Je voudrais tout d'abord
souhaiter la bienvenue à tous les représentants du territoire
d'Argenteuil et de la région avoisinante qui sont avec nous cet
après-midi, en particulier au maire du canton de Chatham, M. Ouellet, au
maire de Saint-Placide ainsi qu'à leur procureur M. Gilles
Hébert, aux citoyens qui sont venus plaider en faveur de ceux qui
éprouvent des difficultés devant ce projet de loi, en particulier
M. Raymond, le président du comité qui regroupe les producteurs
agricoles de Mirabel, président de l'UPA également de Mirabel et
les autres représentants qui sont ici. Je pense que c'est M. Brunet, M.
Allard, M. Gendron.
Évidemment, le problème que nous discutons est un
problème dont nous convenons tous qu'il est délicat. De plus en
plus, les problèmes relatifs au choix des sites d'enfouissement sont
très difficiles à régler. Il faut, malheureusement, qu'on
trouve des endroits. Étant donné ce qu'est la vie humaine, je
pense bien que c'est une fonction importante. On n'est pas arrivé au
point de perfectionnement, de la mise au point des instruments scientifiques
à ce point de vue, qui permettrait de régler les problèmes
d'une manière complètement satisfaisante pour tout le monde.
J'espère qu'on en viendra à mettre au point des
procédés industriels qui permettront d'apporter des solutions
vraiment conformes aux meilleures normes de l'environnement, de la santé
publique etc. En attendant, je crois que nous avons l'obligation de nous
satisfaire de normes raisonnables, de normes sérieusement
établies et non moins soigneusement vérifiées quant
à leur application.
Dans ce cas-ci, il est important de résumer brièvement le
dossier. En ce qui me touche, c'est vrai que j'ai été
appelé à suivre ce dossier. Je ne pensais pas qu'il avait cette
acuité au départ. Je l'ai constaté à mesure que
nous avancions. Huit municipalités vont déverser leurs
déchets là, il y en a même d'autres, en plus, qui y vont
comme clients. Mais les huit dont nous parlons sont les huit qui forment le
comité
du site d'enfouissement qui, en l'occurrence, est le
réquérant pour le projet de loi que nous discutons. Ces huit
municipalités se servent du terrain en question depuis
déjà 1971, si mes souvenirs sont bons. La date exacte est 1977,
cela fait dix ans. C'est 1975. En tout cas, on ne discutera pas l'année
exactement. Elles sont là depuis longtemps et elles ont acquis le
terrain par des voies tout à fait légitimes à ce
moment-là. Le but du projet de loi est de simplement confirmer leurs
droits.
Un dilemme se posait. La municipalité de Mirabel dit à ces
propriétaires: Il faut que vous donniez des garanties plus fortes au
point de vue du respect de toutes les normes de l'environnement. Pour le faire,
les municipalités concernées doivent pouvoir emprunter de
l'argent à ces fins. Or, comme elles ne sont pas constituées en
entité juridique, elles n'ont pas ce pouvoir. Il faudrait que chacune le
fasse séparément de son côté. Elles n'ont pas le
pouvoir d'agir ensemble corporativement. Or, le but du projet de loi est de
consacrer le caractère légal de la transaction faite, il y a une
douzaine d'années, et en plus, de donner une existence corporative, une
existence juridique normale à un organisme qui n'est pas
créé de toutes pièces, qui existe déjà, qui
tient ses réunions, qui partage la responsabilité du financement
de ce site et qui, tout compte fait, l'entretient fort bien.
Déjà, les inspections faites par le ministère de
l'Environnement ont donné des résultats très
satisfaisants. Il n'y a pas de plainte à formuler de ce
côté.
Deuxièmement, la ville de Mirabel a formulé des exigences.
C'est le deuxième argument que je veux apporter. Avant d'accorder mon
appui au projet, j'ai tenu à avoir l'avis des autorités
légitimement constituées à Mirabel. À moins que je
ne me trompe, l'autorité légitime à Mirabel, c'est le
conseil de ville. Or, le conseil de ville de Mirabel a adopté, le 3 mars
dernier, une résolution dans laquelle il déclare clairement qu'il
donnera son appui au projet de loi d'intérêt privé pour
valider la constitution du Comité d'enfouissement sanitaire
d'ArgenteuilDeux-Montagnes et lui reconnaître des droits
d'exploitation sous réserve que chacune des huit corporations
municipales concernées se soit distinctement et préalablement
engagée par voie de résolution à effectuer les ouvrages
requis pour régler les problèmes spécifiés aux
résultats d'analyses ainsi qu'à respecter les lois et
règlements de l'environnement dès que le projet de loi aura
été adopté et le comité légalement
constitué.
Par conséquent, la ville de Mirabel avait des réserves au
départ. Je peux vous dire, parce que vous êtes familiers puisque
certains d'entre vous êtes des électeurs de Mirabel, que la ville
de Mirabel s'en va vers une élection en novembre. Il n'y avait pas
d'intérêt à adopter une résolution comme
celle-là si cela n'avait pas vraiment été dans le sens de
l'intérêt public dont parlait M. Gendron tantôt. Ils ont
dit: Nous approuvons ceci. Je me souviens d'en avoir causé avec eux.
L'argument qui a emporté leur adhésion est celui des droits
acquis. Le fait que huit municipalités et d'autres en plus qui y vont
comme clientes se servent de ce lieu depuis déjà au-delà
d'une dizaine d'années n'est pas insignifiant, n'est pas
dénué de signification. Le fait qu'elles veuillent
régulariser leur statut juridique pour être en mesure de mieux
accomplir les travaux qui permettront de donner des garanties encore meilleures
au point de vue environnement, ce sont des choses dont on doit tenir compte.
C'est un deuxième argument qui est très important, soit le point
de vue de l'autorité compétente de la ville de Mirabel.
On a soulevé tantôt le problème des entreprises qui
exploitent les qisements d'eau naturelle dans la région. C'est vrai que
c'est très important. Je voudrais vous assurer, M. le Président,
que lorsque j'ai entendu parler des inquiétudes qu'une entreprise en
particulier nourrissait à cet égard, je me suis empressé
de procéder aux vérifications nécessaires. Or, les experts
du ministère de l'Environnement ont été amenés
à faire des vérifications de ce point de vue, des
vérifications d'ordre géologique. Des vérifications
indépendantes ont été faites également par des
géologues professionnels. Les expertises portées à ma
connaissance indiquent clairement qu'il n'y a aucun danger de rencontre des
substances qui sont à l'endroit où est situé le site
d'enfouissement et des nappes d'eau auxquelles s'approvisionnent les
entreprises d'eau naturelle de la réqion. Des obstacles naturels
absolument étanches interdisent toute possibilité de
contamination de ce côté.
Un certain redressement s'imposait pour la canalisation des eaux dans ce
secteur. Ces redressements seront faits à l'aide des engagements pris
par les municipalités concernées et des sommes qu'elles pourront
recueillir par le truchement d'emprunts qui ne sont pas à leur
portée si on ne régularise pas la situation. Je dois ajouter un
dernier renseignement qu'en réponse aux exigences formulées par
la ville de Mirabel dans sa résolution du 3 mars dernier, les huit
municipalités concernées - y compris évidemment, au
premier chef, la ville de Lachute qui est la plus importante et les autres dont
deux sont représentées ici - ont toutes et chacune adopté
des résolutions dans lesquelles elles donnent leur adhésion aux
conditions formulées par le conseil de ville de Mirabel.
La dernière considération, c'est que dans une version
originale du projet de loi qui avait été rédiqé
l'an dernier, un
paragraphe pouvait sembler donner à la corporation nouvellement
constituée le pouvoir d'acquérir des terrains et de
développer d'autres sites d'enfouissement sur le territoire de Mirabel.
Des modifications ont été apportées depuis et ces
modifications confinent strictement à la propriété
immédiatement visée. D'autres précisions seront
données è ce sujet dans un amendement que déposera
tantôt le ministre des Affaires municipales et qui balisera, de
manière absolument étanche, les possibilités de
développement de ce côté.
Par conséquent, il n'y aura pas de possibilité d'expansion
infinie. Toute la propriété qui l'entoure est évidemment
respectée et le sera. Il arrivera un point - je ne sais pas au bout de
combien d'années, tout dépendra du volume de déchets qui
seront déposés là - où il y aura un choix
très important à faire. Je pense pouvoir conjecturer que ce choix
devra se faire dans une autre direction ou en faveur d'un autre moyen plus
moderne de disposition des déchets que nous envisageons
sérieusement. Je peux vous assurer de ceci. Nous avons eu des rencontres
avec le ministre de l'Environnement également. Tous les angles ont
été examinés soigneusement. Si le Québec avait une
situation financière meilleure - je ne veux pas rouvrir le débat
de la succession dont nous avons hérité, ce serait trop long -
mais si le Québec avait une situation financière meilleure, je
suis convaincu que le ministre de l'Environnement serait très
intéressé à développer plus rapidement des moyens
plus modernes, mais aussi plus coûteux dans l'immédiat, de
disposition des déchets. (16 h 30)
Pour toutes ces raisons, M. le Président, je pense que
l'Assemblée nationale, en acceptant d'approuver ce projet de loi, fera
justice à des municipalités composées d'élus
légitimement choisis par leurs électeurs pour représenter
et défendre leurs intérêts. Il ne faut pas oublier cela. Je
pense bien que tout le monde sait que le site de Saint-Jérusalem est
très voisin de la ville de Lachute. Il fait partie du territoire de
Mirabel è la suite des décisions d'expropriation qui ont
été prises il y a au-delà d'une quinzaine d'années.
Mais, géographiquement, c'est le voisin immédiat de la ville de
Lachute et quand on connaît le contexte général... Je
sympathise encore une fois avec le problème évoqué cet
après-midi et je ne veux pas du tout adopter une attitude agressive
à l'endroit de ce point de vue, au contraire, je le respecte et j'y suis
éminemment sympathique.
J'ai tout fait pour chercher une autre solution avec les
intéressés. J'aurais été bien content de promouvoir
une autre solution et je vais continuer de la chercher avec eux. Mais, dans
l'immédiat, ce problème de légalisation et
d'aménagement immédiat se posait pour que le lieu soit en mesure
de faire face à la demande au cours des prochaines années
immédiates. On aura le temps de regarder tout le problème. Les
maires vont l'examiner attentivement et c'est le véritable but du projet
de loi. Je pense qu'avec toutes ces balises et toutes ces garanties qui ont
été données, le poids des arguments pèse
plutôt en faveur de l'adoption, nonobstant encore une fois le respect que
je porte à l'autre point de vue ainsi qu'aux personnes qui sont venues
le défendre devant nous, toutes des personnes pour lesquelles j'ai
beaucoup de considération, en particulier M. Raymond qui est un vieil
ami.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député d'Argenteuil. Vous avez parlé pour deux, comme
député d'Argenteuil et comme ministre. Merci, M. Ryan. Est-ce
qu'il y a des commentaires additionnels, M. le ministre? M. le
député de Terrebonne, à vous.
Discussion générale
M. Blais: Merci, M. le Président. Si vous me le permettez,
M. Hébert, qui êtes le procureur des huit villes, j'aimerais vous
poser quelques questions que je croirais très pertinentes, je
l'espère en tout cas. Juste un instant, mon "boss" me parle.
Une voix: ...
M. Blais: II n'y a pas de conflit. La coopération est
totale. On nous dit que des études d'impact et des études
géologiques ont été faites, M. le député
d'Arqenteuii le disait, et je crois avoir vu dans les journaux qu'en octobre
1986 on avait demandé à la firme Lavalin de procéder
è certaines études. Est-ce que vous pouvez me confirmer ce
fait?
M. Hébert: Les études sont complétées
et les plans sont approuvés par le ministère de l'Environnement
de sorte qu'on pourra, dès que le projet de loi sera adopté,
procéder à ces travaux très urgents. C'est vrai qu'un
écoulement se fait dans les rivières qu'on a
mentionnées.
M. Blais: Non, mais est-ce que les études sont faites?
C'est ce que je veux savoir.
M. Hébert: Oui, c'est complet.
M. Blais: Merci beaucoup.
M. Hébert: Et approuvées.
M. Blais: J'aimerais vous demander une
autre chose. Il est aussi mentionné dans les journaux que la
firme Lavalin voudrait se porter acquéreur du titre après que
cette loi sera adoptée, prendre le site en main et l'exploiter
elle-même. Est-ce que cela aussi comporte une véracité?
M. Hébert: Selon les renseignements que j'ai -
évidemment, mes clients pourraient mieux vous renseigner - ils
étaient intéressés au départ et ils ont fait
connaître très clairement qu'ils ne sont plus du tout
intéressés à exploiter le site. C'est clair.
Une voix: C'est exact.
M. Hébert: Cela peut être confirmé.
M. Carrière (Jean-Paul): La firme Lavahn aurait
été intéressée si elle avait pu exploiter une plus
grande surface, mais comme il n'y avait pas possibilité de s'agrandir,
elle n'est plus intéressée.
M. Blais: Le fait que la firme Lavahn refuse maintenant de
s'engager dans l'exploitation éventuelle d'un tel site - la loi donne la
permission aux huit municipalités ou au comité, appelons-les
comme vous vaudrez, de le revendre après - serait-ce parce que les
études qu'a faites Lavahn ont prouvé qu'il y avait danger
environnemental que les nappes phréatiques frappent les réserves
et les puits des compagnies qui exploitent de l'eau à être
embouteillée ou commercialisée dans le coin? Et, de ce fait, ils
ne voulaient pas s'engager vers l'éventualité que cela leur
coûte très cher du côté environnemental et ils se
seraient donc retirés du dossier.
M. Carrière: Non, ce n'est pas la réponse qu'ils
nous ont donnée. Ils se sont retirés parce qu'ils ne pouvaient
pas exploiter en grande quantité parce qu'ils voulaient en desservir
plus grand.
M. Hébert: L'investissement était trop à
court terme en fait.
M. Blais: Est-ce que vous pouvez me dire, M. le procureur, si
d'autres études d'impact ont été faites au nom de Mirabel
qui n'est pas représentée ou au nom des huit municipalités
dont vous êtes le procureur? On me fait signe que non.
M. Hébert: Non, M. le député.
M. Blais: Est-ce que c'est vrai encore, cette question-là,
que les huit municipalités, depuis plusieurs années,
indépendamment de l'année où elles ont commencé -
ce n'est pas important dans la question que j'aimerais vous poser - n'ont
jamais dépensé un sou ou à peu près pour
répondre aux normes de l'environnement et que, de façon
répétitive, on leur demandait de se conformer aux normes?
M. Hébert: Au contraire, elles ont été,
jusqu'à tout récemment, jusqu'au moment où on a
découvert qu'il y avait un problème légal...
M. Blais: Quel problème?
M. Hébert: Un problème légal.
M. Blais: D'accord.
M. Hébert: Elles n'ont absolument rien fait, c'est exact.
Elles n'ont plus le droit, le sachant maintenant, de faire quoi que ce soit sur
le site.
M. Blais: Elles n'ont jamais dépensé d'argent?
M. Hébert: Elles n'ont pas dépensé d'argent
depuis à peu près un an et demi, à peu près
cela.
M. Blais: Ont-elles dépensé beaucoup avant?
M. Hébert: Oui. Je dois vous souligner, M. le
député... Regardez, par exemple, en 1981, on m'a donné une
note indiquant que le prix Méritas du ministère de
l'Environnement en 1981 avait été donné à ce site
d'enfouissement. Cela veut dire qu'il était... è moins... Je ne
crois pas que le ministre ait attribué un prix spécial parce que
c'était mal fait.
M. Blais: Méritas, ce n'était pas
"méribouteille", c'est avec les bouteilles qu'on a des problèmes
aujourd'hui.
M. Hébert: Mais cela a toujours été bien
entretenu. C'est exact qu'il y a un problème actuellement.
M. Blais: Comment se fait-il, M. le procureur, que, dans la
déclaration de la ville de Mirabel que leur noble député
vient de lire en cette Chambre, on dit que la ville de Mirabel est prête
à la condition que les huit villes d'ores et déjà - ou
quelque chose du genre - respectent les lois de l'environnement qu'elles ne
respectent pas actuellement?
M. Hébert: Elles voulaient absolument s'assurer, chacune
d'entre elles, qu'elles procéderaient rapidement - la résolution
de chacune des municipalités le mentionne - et dès l'approbation
du projet de loi, que les municipalités procéderaient rapidement
à corriqer la situation et non pas dans quelques années, mais
rapidement, parce qu'il y a un
problème, c'est exact.
M. Blais: M. le procureur, je suis persuadé que vous
faites très bien votre travail. Cependant, il faut aussi que je fasse le
mien. Le gouvernement ne semble pas beaucoup tenir à ce que ce projet de
loi soit adopté, car cela fait neuf mois qu'il est déposé
à l'Assemblée nationale et jamais il n'y a eu contact de
façon percutante entre les deux partis. Quand on tient beaucoup à
un projet de loi qui traîne pendant neuf mois et qu'on arrive à la
toute dernière seconde, on sait qu'on a besoin d'un consentement
véritable. Quand on veut absolument qu'un projet de loi soit
adopté comme cela, on contacte au moins les responsables pour les
sensibiliser de façon percutante à un projet de loi.
Personnellement, j'ai plusieurs raisons pour lesquelles je ne veux pas qu'il
soit adopté. Ensuite, il n'y a pas beaucoup de sérieux de la part
du gouvernement, c'est ce qui me fait de la peine, car vous semblez bien faire
votre travail. Mais, de ce côté-là, je crois que non. Il y
a huit articles et on vient de nous apporter huit amendements, environ un ou
deux par article, à la dernière seconde et nous n'avons
même pas eu le temps de les lire encore. Donc, on ne tient pas tellement
à ce que ce projet de loi soit adopté. De mon côté,
je n'y tiens pas du tout. Je vais vous expliquer pourquoi.
Une voix: ...
M. Blais: Je prendrai le temps que je voudrai. Il ne
répond pas actuellement aux normes de l'environnement. Il n'y a pas
d'étude d'impact faite, sauf quelques tests géologiques. Donc,
l'impact sur la qualité de la vie des nappes d'eau environnantes n'a pas
été fait de façon convenable et cela devrait
répondre aux exigences des gens qui ont à coeur la qualité
de la vie.
Deuxièmement, quant à l'impact de l'agrandissement de
cette loi sur les réserves d'eau naturelle commercialisée, autant
chez Nora que chez Labrador, on n'a pas une certitude absolue que des
problèmes éventuels ne surgiront pas. S'il y a, dans ces deux
premiers volets de ma réticence à cette loi, des études
qui prouvent le contraire, il faudrait qu'on les dépose et, avec toute
la bonne foi que l'Opposition se doit d'avoir devant l'évidence de la
chose, nous nous rendrons en nous disant que pour ces deux points-là,
cela va.
Troisièmement, quant è l'impact sur la qualité de
la vie des gens dans l'entourage immédiat ou dans l'entourage à
courte distance, cet impact de ce site qui opère illégalement en
fait, entre guillemets, on n'a pas d'étude d'impact. Vous m'avez
répondu qu'il n'y en avait pas.
Quatrièmement, l'évaluation précise de la recherche
et l'analyse d'emplacement peu respectueux de la qualité de la vie, dans
toute la région, n'ont pas été faites et nous sommes pris
ici, comme législateurs, avec aucune autre solution parce que les
études d'impact et de choix n'ont pas été faites de
façon décente. Cela fait déjà neuf mois que le
projet est ici devant nous et, pendant tout ce temps-là, si
c'était urgent quand on l'a déposé, c'est encore plus
urgent, Mais, durant cette période, si on avait du sérieux dans
l'affaire, on aurait au moins fait des études pour rechercher des
solutions directes.
Cinquièmement, une consultation générale des
principaux intéressés a été faite à la
va-comme-je-te-pousse et non de façon sérieuse pour essayer de
faire comprendre pourquoi, si, éventuellement, c'est sur ce... cet
emplacement - il ne faut pas dire site, mais on le dit toujours - que ce
réservoir de déchets, toujours provisoire, selon la loi que nous
avons... Ce sont toujours des sites provisoires, ce ne sont pas des sites
temporaires; ce sont des sites provisoires qui doivent être
remplacés par les municipalités sous l'égide de
l'environnement par autre chose qui soit moins nuisible à la
qualité de la vie des qens.
Sixièmement, il faut donner le temps voulu aux
établissements pour un consensus de tous les intervenants. Cela n'a pas
été fait. On avait le temps, mais on ne l'a pas pris au
sérieux et on ne l'a pas fait.
Septièmement, il faut donner le temps au ministre de
l'Environnement de regarder la chose avec tout le sérieux qu'un
environnementaliste de 1987 doit avoir dans te respect des
Québécois et des Québécoises et respect
éqalement des zones agricoles, surtout à Mirabel, où les
agriculteurs ont trop souvent été laissés pour compte et
n'ont jamais été écoutés.
Devant ces sept points, je conclus que nous nous devons de ce
côté-ci, parce qu'il manque de sérieux de l'autre
côté... Ce projet de loi, nous ne voulons pas le bâcler
parce qu'il contient trop d'imprévus. Il n'a rien de rationnel qui fait
qu'on puisse me convaincre, aujourd'hui, de donner le feu vert et de
bâcler, un, deux et trois, un projet de si peu de qualité; c'est
ce que je veux dire. Si on voulait vraiment, de l'autre côté, que
ce projet de loi soit adopté, on ne l'aurait pas laissé
traîner pendant neuf mois. On aurait pris contact avec les gens qui
pouvaient s'y opposer, on aurait fait consensus sur le territoire et on aurait
apporté des études pour prouver lie bien-fondé. C'est
assez facile de paraphraser et de dire: Moi, j'ai pris avec sérieux les
études sur l'environnement. Il y a un trou qui a été
percé par une compagnie pour voir la distance qu'il y avait, entre le
haut et le bas et entre le réservoir et les puits de Nora ou de
Labrador, et si, éventuellement, la distance entre les deux est
tellement
grande qu'il n'y aurait pas d'impact possible avant je ne sais combien
de temps, si tout ce qui a été fait des... C'est impossible que
nous disions de ce côté-ci que ce projet de loi sera adopté
un, deux et trois. Si on veut l'adopter malgré l'Opposition, it devra
subir toutes les formes et tous les règlements que l'Assemblée
nationale exige du législateur.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Terrebonne. M. le ministre, avez-vous des commentaires
préliminaires avant que nous passions à l'étude article
par article de ce projet de loi?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Il appert qu'entre 1971
et 1975, la ville de Lachute a exploité un système pour
l'élimination des déchets solides à l'extérieur de
son territoire sans avoir tous les pouvoirs requis par la loi pour ce faire.
Par la suite, c'est le Comité d'enfouissement sanitaire
d'ArgenteuilDeux-Montagnes qui s'est occupé de l'opération
de ce système. Or, il existe un doute sérieux sur l'existence
légale du comité, puisque les procédures ayant mené
à sa création n'ont pas reçu toutes les approbations
gouvernementales requises à l'époque. De plus, le comité
aurait, de façon illégale, mené des opérations en
dehors du territoire des municipalités membres.
Le but du projet de loi est double, c'est-à-dire légaliser
ce qui s'est fait dans le passé et permettre que le comité soit
transformé en régie intermunicipale afin que ses fonctions
puissent être exercées, dans l'avenir, conformément
à la loi.
J'ai écouté attentivement les propos du
député de Terrebonne et j'ai noté qu'il se pose des
questions sur la qualité du site d'enfouissement qui, selon lui, ne
répondrait pas aux normes. Le député prétend qu'il
n'y a pas eu d'étude d'impact suffisante et qu'il y aurait des
problèmes possibles pour les industries qui manufacturent de l'eau
commerciale et qu'on n'aurait pas fait l'évaluation d'autres sites
possibles. (16 h 45)
Tout ce que j'aimerais dire à ce sujet-là, c'est que le
projet de loi sous étude ne change pas la situation en ce qui concerne
ces problèmes. Le projet de loi n'a pas pour but de valider quelque
méthode que ce soit d'exploitation du site qui pourrait être
conforme ou non conforme aux normes de l'environnement. Autrement dit, nous ne
touchons pas à cette question et nous n'enlevons pas de droits à
cet égard, à qui que ce soit.
M. le Président, après étude de ce projet de loi,
l'ensemble des propositions que contient ce projet de loi, sujet
évidemment aux modifications que nous comptons y apporter, l'ensemble de
ces propositions nous paraissent raisonnables.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 1 du
projet de loi 262. Des commentaires sur l'article 1, M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Nous aurions un
amendement è apporter à l'article 1.
M. Blais: On était avant l'article 1. Le Président
(M. Richard): Pardon? M. Blais: Juste une seconde. Le Président
(M. Richard): Je m'excuse.
M. Blais: Des remarques. Je voudrais faire une remarque
préliminaire, si vous le permettez.
Par respect pour les personnes qui sont là, j'aimerais parier une
minute ou une minute et demie, mais pas plus.
Le Président (M. Richard): Allez-y M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: Normalement, si cela n'était pas - mais
là, nous avons des invités - on pourrait faire
immédiatement ici, un "filibuster" sur cette loi, parce qu'on ne veut
pas qu'elle passe. Cependant, même si elle est adoptée ici,
article par article, il sera toujours temps de l'autre côté d'en
faire un, qui vous permettra de regagner vos demeures le plus vite possible. On
va le laisser passer ici par obligation et par respect pour vous, mais je
promets à ceux qui sont contre - ceux qui sont pour, je m'en excuse,
vous n'aviez qu'à avoir de meilleurs défenseurs - je tiens
à vous dire que l'autre côté, par exemple, nous allons
faire tout en notre pouvoir pour qu'avant... Ici, on nous apporte des
études d'impact qui respectent autant les exploiteurs de l'eau
souterraine, la vie environnementale et on nous dit qu'on n'a pas d'autres
sites à proposer. Ici, on nous dit que toutes les études
environnementales ont été faites, et qu'on nous le prouve, je
vous jure que je serai le premier à voter en faveur de ce projet de loi.
Les gens qui sont contre aujourd'hui, deviendront certainement tous pour. Mais,
quand on est dans une zone grise, nébuleuse et qu'on n'a pas à
prouver qu'elle doit être éclaircie et que notre devoir est de
constater, on ne peut pas faire autrement que de s'y objecter. C'est ce que je
ferai par devoir. Mais, par respect pour vous, nous ne ferons aucun, ce qu'on
appelle un "filibuster" ici pour vous permettre d'y aller. Mais sachez que de
l'autre côté, il y en aura un énorme.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Terrebonne. M. le ministre.
J'appelle donc l'article 1. Vous avez des commentaires sur l'article 1,
M, le ministre. Vous avez présenté une modification.
M. Blais: Adopté sur division.
Le Président (M. Richard): L'amendement...
M. Blais: Adopté sur division.
M. Bourbeau: II faudrait peut-être proposer l'amendement
avant.
M. Blais: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce que je dois lire l'amendement ou si on peut
le considérer comme adopté?
Le Président (M. Richard); Nous l'avons. Il n'est pas
nécessaire de le lire, M. le ministre. Si nous sommes d'accord...
M. Bourbeau: ...alors...
Le Président (M. Richard): ...à l'adoption.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Richard): C'est sur division.
M. Bourbeau: Très bien. Sur division. Je voulais
simplement... Je n'ai pas besoin de donner d'explication. Si vous voulez
l'adopter, très bien.
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement à
l'article 1 est donc adopté sur division.
M. Bourbeau: Sur division.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division. L'article 2?
M. Bourbeau: L'article 2... M. Blais: Pas de commentaire.
Le Président (M. Richard): Est-ce que... L'article 2 est
donc adopté?
M. Blais: Sur division. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Sur division. J'appelle
l'article 3.
M. Blais: Pas de commentaire.
M. Bourbeau: Nous avons un papillon...
Le Président (M. Richard): Nous avons...
M. Bourbeau: ...M. le Président, qui a été
distribué aux membres de la commission. C'est un amendement, oui.
Le Président (M. Richard): ...un amendement à
l'article 3. Est-ce que l'amendement de l'article 3 dont chacun des membres de
la commission a reçu...
M. Bourbeau: Copie.
Le Président (M. Richard): ...copie est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M, Blais: Sur division.
Le Président (M. Richard): Adopté sur division.
Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Blais: Sur division. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 4.
M. Blais: Pas de commentaire.
Le Président (M. Richard): L'article 4...
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai un amendement à
apporter à l'article 4.
Le Président (M. Richard): Un amendement. Est-ce que vous
avez une copie de l'amendement de l'article 4? Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Blais: Dans la pile que nous avons reçue, les
amendements pour un projet de huit articles, oui, nous l'avons
reçue.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division. Est-ce que
l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
M. Blais: Sur division.
M. Bourbeau: Cela manque un peu de
sérieux, M. le Président, mais on va l'adopter sur
division.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 5.
M. Blais: Pardon, M. le Président. Est-ce que vous avez un
commentaire, M. le ministre?
M. Bourbeau: Oui. J'ai dit que cela manque un peu de
sérieux.
M. Blais: Dans quel sens, monsieur?
M. Bourbeau: Dans le sens que vous pourriez au moins prendre le
temps de regarder l'amendement et de nous laisser le temps de dire un mot.
Mais, enfin.
M. Blais: Vous avez eu neuf mois pour les regarder et nous les
donner. Vous nous les donnez à la dernière minute. Je ne sais pas
de quel côté de la table on manque de sérieux.
Le Président (M. Richard): J'ai appelé l'article
5.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais aussi apporter un
amendement à l'article 5 du projet de loi. On a fait distribuer
l'amendement à tous ceux qui sont ici. J'aimerais quand même le
lire avec la permission des membres. "L'article 5...
Le Président (M. Richard): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: ...du projet de loi 262 est modifié par le
remplacement, à la troisième ligne du deuxième
alinéa, du nombre "468.1" par le nombre "468.11"; "2° par le
remplacement à la deuxième ligne du cinquième
alinéa, du millésime "1987" par le millésime "1988"."
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Blais: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que
l'article 5 tel qu'amendé est adopté?
M. Blais: Sur division.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): C'est adopté sur
division. J'appelle l'article 6.
M. Bourbeau: Nous avons un amende- ment à l'article 6.
C'est celui dont j'ai parlé précédemment. L'article 6 vise
à permettre au comité ou à la régie intermunicipale
- le remplaçant - d'acquérir et d'exploiter les immeubles
nécessaires à la poursuite de l'opération du
système pour l'élimination des déchets solides, même
si ces immeubles sont situés à l'extérieur du territoire
des corporations municipales en faisant partie. La rédaction de cet
article accorde toutefois un pouvoir très large d'acquisition et
d'exploitation d'immeubles situés en dehors de ce territoire pour
éviter tout conflit éventuel avec la municipalité
où sont situés ces immeubles et les citoyens concernés. Il
y aurait lieu de limiter ce pouvoir aux seuls immeubles possédés
actuellement par le comité qui sont, semble-t-il, suffisants pour nous
permettre d'assurer une opération efficace de ce système dans
l'avenir.
En conséquence, j'aimerais apporter la modification suivante
disant que le projet de loi 262 serait modifié par le remplacement de
l'article 6 par le suivant: "6. Dans la poursuite de leurs objets constitutifs,
te comité ou la régie intermunicipale créée en
vertu de la présente loi peut posséder et exploiter à
l'extérieur du territoire des municipalités en faisant partie,
les lots 7, 8 et 9 du cadastre officiel de la paroisse de
Saint-Jérusalem, division d'enregistrement d'Argenteuil, ville de
Mirabel."
Vous aurez compris, M. le Président, que cette modification vise
à limiter de façon précise les immeubles situés en
dehors du territoire des municipalités membres du comité ou de la
régie intermunicipale qui peuvent servir à l'exploitation par le
comité ou cette régie intermunicipale d'un système pour
l'élimination des déchets solides.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Blais: Sur division. M. Bourbeau: Sur division.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 6 tel
qu'amendé est adopté?
M. Blais: Sur division. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 7.
M. Blais: Pas de commentaire.
Le Président (M. Richard): L'article 7 est donc
adopté?
M. Blais: Sur division.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 8 a pour objet de
protéger les causes pendantes et ies jugements rendus en ce qui concerne
toutes les situations couvertes par ce projet de loi. La date mentionnée
à cet article est celle de la première publication de l'avis
public concernant le présent projet de loi, soit le 15 octobre 1986. En
conséquence, nous sommes favorables à l'adoption de cet
article.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 9.
M. Blais: Pas de commentaire.
Le Président (M. Richard): L'article 9 est donc
adopté?
M. Blais: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle le préambule.
Il y a une modification au préambule»
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter une
modification au préambule.
Le texte de la modification a été distribué. C'est
une modification technique. À moins qu'on insiste, je me dispenserai de
la lire.
M. Blais: Est-ce qu'on l'a reçue? Vous avez eu le temps de
l'imprimer?
M. Bourbeau: Étant donné que tout le monde avait
reçu une copie... À moins que quelqu'un n'en ait pas
reçu.
M. Blais: Quelle copie?
Le Président (M. Richard): Est-ce que le préambule
modifié est adopté?
M. Blais: Je ne l'ai pas vu.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse.
M. Bourbeau: Je vais en faire la lecture, M. le
Président.
Le projet de loi 262 est modifié par le remplacement du
préambule par le suivant: "Attendu que la ville de Lachute, la
corporation du villaqe de Carillon, la corporation du village de
Saint-André Est, la corporation du canton de Chatham, la corporation de
la paroisse de Saint-André d'Argenteuil, la corporation du village de
Saint-Placide, la corporation de la paroisse de Saint-Placide et la corporation
du village de Brownsburg, membres du Comité d'enfouissement sanitaire
d'ArgenteuilDeux-Montagnes, désirent faire déclarer valides
et incontestables leurs résolutions, règlements, contrats,
engagements et actes ainsi que ceux du comité." Fin du
préambule.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement au
préambule est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le préambule
tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Blais: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): On vous félicite. Est-ce
que le titre du projet de loi est adopté?
M. Blais: Oui, M. le Président.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le projet de loi
dans son ensemble est adopté tel qu'amendé?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Blais: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci. Si vous avez un
commentaire pour la fin, M. le ministre.
M. Bourbeau: Je veux remercier de leur présence les gens
qui nous ont visités. Je veux remercier tous les membres de la
commission, y compris M. le député d'Argenteuil et ministre de
l'Éducation qui nous a favorisé de sa visite. Je veux souhaiter
que les différends qui peuvent subsister entre les intervenants ici
puissent s'aplanir au cours des semaines et des mois à venir.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je remercie tous ceux qui se sont
dérangés. Comme vous voyez, dans l'Opposition, on se doit de
faire notre devoir.
On peut plaire à certains groupes et déplaire à
d'autres. Quand le parti au pouvoir ne remplit pas le rôle que nous
croyons sincèrement qu'il n'a pas rempli, on se doit de le manifester.
Cela ne veut pas nécessairement dire que nous avons raison. Mais notre
devoir, quand on croit qu'il en est ainsi, est de le dire. C'est ce que j'ai
fait. Je vous souhaite bon voyage de retour.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
d'Argenteuil et ministre.
M. Ryan: J'aimerais dire un bref mot, si vous me le
permettez.
Tout d'abord, je veux remercier le ministre des Affaires municipales de
l'intérêt qu'il a porté à ce dossier très
important pour la région d'Argenteuil et pour remercier également
ma collègue, la députée de Deux-Montagnes, d'avoir
accepté de parrainer le projet de loi qui intéresse
également les municipalités de son comté. Je veux
remercier les représentants du comité des municipalités
concernées qui sont venues nous rencontrer aujourd'hui, ainsi que leur
procureur. Je veux remercier- également -les organismes qui se sont fait
entendre pour nous faire valoir leur point de vue, remercier aussi notre
collègue, le député de Terrebonne, de
l'intérêt qu'il porte à ces questions. Je veux souhaiter
qu'à la faveur d'explications plus complètes qui lui seront
fournies, il en vienne à une attitude qui soit plus proche de celle
à laquelle nous en sommes venus à la suite de toutes les
considérations dont nous avons été saisis. Je serai
volontiers à sa disposition pour lui fournir toutes ces
explications.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député d'Argenteuil.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Richard): J'ai l'impression que vous
voulez dire quelque chose, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: ...si vous me permettez une remarque constructive comme
c'est mon style. J'ai bien fait remarquer, M. le député
d'Argenteuil, que si vous nous apportez des preuves qu'il y a des études
d'impact pour respecter la qualité de la vie sous toutes ses formes
devant cet emplacement qu'on devrait dire de déchets dangereux ou de
déchets domestiques, et bien, je me rangerai. Lorsque tout sera
respecté, je le ferai avec plaisir.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Terrebonne. Oui, monsieur.
M. Ouellet: J'aimerais remercier les cier les membres de nous
avoir accueillis favorablement.
Le Président (M. Richard): Merci. Merci messieurs de vous
être déplacés dans votre Parlement.
M. Raymond: Je voudrais vous remercier et je voudrais vous
demander de ne pas oublier qu'il y a un cours d'eau verbalisé qui passe
sur le site. Il ne faudrait jamais oublier cela.
M. Blais: C'est un fossé verbalisé.
Le Président (M. Richard): Merci de votre commentaire.
Nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 58)
(Reprise à 17 h 12)
Projet de loi 267
Le Président (M. Richard): Mesdames, messieurs, nous
allons poursuivie, avec l'étude du projet de loi 267, Loi modifiant la
charte de la ville de Salaberry, 267, c'est ça? La Loi modifiant la
charte de la ville de Salaberry-de-Va!leyfield.
On se souviendra que pour cette loi, un travail d'étude a
été fait le 18 décembre 1986 - je souligne ça pour
éviter certains commentaires préliminaires, on ne sait jamais.
Maintenant, Mme Louise Harel va être remplacée par M. le
député de Bertrand, M. Parent.
M. Bourbeau: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Vous êtes d'accord M. le
ministre. M. le député d'Ungava va remplacer...
M. Bourbeau: ...M. Rochefort.
Le Président (M. Richard): M.
Rochefort, ça vous convient, vous êtes d'accord M...
M. Bourbeau: ...le député de Gouin.
Le Président (M. Richard): Vous aimez mieux remplacer le
député de Gouin?
M. Bourbeau: ...
Le Président (M. Richard): Ah oui c'est vrai, excusez.
Vous avez raison, M. le député de Gouin. Alors, ça va.
Maintenant puisque les commentaires préliminaires avaient
été faits, je donnerais peut-être la parole à...
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: Je ne voudrais pas reprendre les commentaires
préliminaires sur le projet de loi lui-même mais, c'est simplement
pour préciser qu'en décembre dernier on avait entrepris
l'étude en commission parlementaire du projet de loi 267, comme vous
l'avez dit, concernant la ville de Valleyfield. L'étude de ce projet
avait cependant dû être suspendue en raison des oppositions
manifestées à rencontre de la demande de la ville formulée
à l'article 2, demande visant à valider plutôt l'imposition
de la taxe de l'eau faite en vertu de certains règlements de la
ville,
Les légistes du ministère des Affaires municipales, en
collaboration avec le procureur de la ville de Salaberry-de-Valleyfield, ont
préparé un amendement en rapport avec cet article 2. Cet
amendement obligera la ville à rembourser aux personnes visées
par les jugements du 2 juin 1986, annulant quant à eux l'imposition de
la taxe d'eau pour l'année 1985, rembourser dis-je, le montant de cette
taxe qu'ils ont, le cas échéant, payé è la
ville.
En conséquence, nous serions favorables à l'adoption de
cet amendement.
Le Président (M. Richard): Maintenant, puisque la
présentation du projet de loi est faite par le député de
Beauharnois, M. Serge Marcil. M. Marcil vous avez droit à dix minutes
mais vous n'êtes pas obligé de les prendre.
M. Marcil: Je comprends bien. Je ne prendrai pas dix minutes.
C'est seulement, M. le Président, pour informer les membres de cette
commission qu'il y a eu entente avec les opposants du mois de décembre
et je pense que l'amendement à apporter pourrait résoudre le
problème.
Le Président (M. Richard): Merci M. le
député de Beauharnois. Si nous sommes tous d'accord nous allons
passer à l'étude article par article... J'aimerais que les
représentants de la municipalité de Salaberry-de-Valleyfietd se
présentent, s'il vous plaît, parce que même si nous
étudions immédiatement article par article... (17 h 15)
M. Marcil: M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Beauharnois.
M. Marcil: Je voudrais vous présenter M. Jean-Claude
Garand, le maire de Salaberry-de-Valleyfield jusqu'aux prochaines
élections, qui remplace maintenant M. Mooijekind. M. Garand était
conseiller municipal. Je voudrais présenter aussi le directeur
général de Salaberry-de-Valleyfield,
M. Robert Cyr, accompagné de M. Lemieux qui est le responsable
des services financiers de la ville et leur avocat, Me Michel Cantin. Les gens
sont assez grands pour présenter leur mémoire maintenant.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Beauharnois. Merci de votre présence ici,
messieurs. Nous passons donc à l'article 1. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article vise à
permettre à la ville d'imposer la taxe d'eau soit suivant les
catégories d'usagers soit suivant la quantité consommée.
La ville nous a informés qu'elle retirait sa demande puisque le projet
de loi 16, Loi relative à diverses mesures è caractère
financier concernant les municipalités, que nous sommes sur le point
d'adopter, accordera à l'ensemble des municipalités du
Québec le pouvoir réclamé par la ville de
Salaberry-de-Valleyfîeld à l'article 1. En conséquence, il
n'y a pas lieu de l'introduire dans ce projet de loi privé puisque la
mesure sera inscrite dans la loi générale pour l'ensemble des
municipalités, sujet, bien sûr, à l'approbation du projet
de loi en troisième lecture avec le concours de l'Opposition que nous
sollicitons et espérons grandement.
M. Cantin (Michel): La ville de Valleyfield est d'accord avec le
retrait de l'article 1 compte tenu du projet de loi 16.
Le Président (M. Richard): Bien. M. le
député de Bertrand, aviez-vous des commentaires?
M. Parent (Bertrand): Je voulais savoir des autorités,
pour être bien sûr qu'on est tous sur la même longueur
d'onde, étant donné que vous êtes en reprise, si vous
êtes bien d'accord avec cela. Je pense que ce qui a été
discuté hier - je n'assistais pas aux délibérations - mais
on me confirme qu'effectivement avec les discussions qu'il y a eu hier sur la
loi 16, cela va être inclus comme tel. Vous n'avez donc plus besoin dans
votre projet de loi privé d'avoir cet article. Le fait d'avoir attendu
simplifie les choses, cela fait sauter des articles.
Si vous êtes d'accord, ainsi que le ministre, je n'ai aucune
espèce d'objection. On pourra procéder plus rapidement.
Le Président (M. Richard): L'article 1 est donc
retiré. J'appelle l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais proposer un
amendement à l'article 2. "L'article 2 du projet de loi 267 est
remplacé par les suivants: "2. La taxe de l'eau imposée par
le
règlement no 67, tel qu'amendé par les règlements
nos 850, 869, 888 et 913, et par le règlement no 930, tel
qu'amendé par le règlement no 947, est déclarée
valide et incontestable pour les exercices financiers 1982, 1983, 1984, 1985 et
1986. "Le présent article n'affecte pas une cause pendante au 12 juillet
1986. "2.1. La ville de Salaberry-de-Valleyfield doit rembourser, avant le - et
ici, M. le Président, on insérera la date postérieure de
30 jours à la date de l'entrée en vigueur de la présente
loi - aux requérants visés dans les jugements rendus par la Cour
supérieure du district de Beauharnois le 2 juin 1986 sous les
numéros 760-05-000168-854 et 760-05-000108-868, le montant de la taxe de
l'eau qu'ils ont payée, le cas échéant, pour l'exercice
financier de 1985."
M. le Président, vous l'aurez deviné, cette modification
vise à préciser de façon plus exacte en vertu de quel
règlement a été imposée la taxe de l'eau
validée en vertu de l'article 2 du projet de loi 267. Par ailleurs,
l'amendement prévoit que la ville doit rembourser aux personnes
visées, dans les deux jugements rendus par la Cour supérieure du
district de Beauharnois le 2 juin 1986, le montant de la taxe de l'eau qu'ils
ont payé.
Le Président (M. Richard): M. ledéputé de Bertrand, avez-vous un commentaire?
M. Parent (Bertrand): Oui et des questions aussi. D'abord, une
première question aux représentants de la ville de
Salaberry-de-Valleyfield. Est-ce qu'ils sont d'accord pour aller vers le
remboursement? Une deuxième question: Est-ce que les numéros de
règlement concernés sont tous des règlements... II n'y en
aura pas d'autres. Si vous faites une mise à jour et un nettoyage, il
faudra s'assurer qu'il n'y a pas d'autres règlements pendants afin de
s'assurer que cette modification par loi ne nous oblige pas à revenir
à la charqe dans six mois ou un an. On doit être assuré que
cela couvre vraiment tout.
M. Cantin: En réponse à votre première
question, M. le député, le montant qui sera remboursé par
la ville de Valleyfield représente un montant d'environ 35 000 $. Sur le
deuxième point, il s'agit effectivement des seuls règlements qui
sont impliqués. Compte tenu du délai de prescription de cinq ans,
vous avez indiqué dans l'article 2 les seuls règlements qui
pouvaient être contestés par les contribuables.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, si vous
permettez, parmi les contestataires, de décembre dernier si on veut, des
groupes comme la Chambre de commerce et tout cela, il y avait des
différends là-dessus. Est- ce que maintenant cette modification
apportée par le ministre cause des problèmes ou si elle va dans
le sens demandé?
M. Cantin: Les requérants dans les procédures
judiciaires étaient des commerçants de la ville de Valleyfield
qui faisaient évidemment partie de la Chambre de commerce. Les
interventions du mois de décembre dernier étaient donc celles
d'une part de la Chambre de commerce et les représentants des 130
requérants. Maintenant, le texte du projet de loi, comme le
député de Beauharnois l'a mentionné, satisfait tant les
représentants de la Chambre de commerce que les requérants.
Le Président (M. Richard): Ça va, M. ledéputé de Bertrand? Est-ce que la modification à
l'article 2 est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 2 tel que
modifié est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 3.
M. Bourbeau: II s'agit de l'entrée en viqueur de la loi.
En l'espèce, il s'agit de la date de la sanction de la loi.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 3 est
adopté? Il est donc adopté. Est-ce que le préambule est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le projet de loi tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: II faudrait faire une motion pour la
renumérotation.
Le Président (M. Richard): Vous avez raison, M. le
ministre, c'est avant l'acceptation finale du projet de loi.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Vous projetez donc de
renuméroter.
M. Bourbeau: Je propose.
Le Président (M. Richard): Je vous félicite, M. le
ministre. On est d'accord pour la renumérotation?
M. Parent (Bertrand): Cela ne sera pas dur, un à deux.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le projet de loi 267
tel qu'amendé et renuméroté est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie. Est-ce qu'il
y a des commentaires ou des remerciements envers les gens qui se sont
déplacés pour se rendre à l'Assemblée
nationale?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
M. Marcil: Nous remercions de leur collaboration les deux partis
de cette Chambre et nous espérons avoir la même collaboration
quand on apportera, j'en suis certain, vu que ce sont tous des anciens maires
qui vont sûrement intervenir sur ce dossier... Je remercie les gens de
Valleyfield, M. le maire, pour leur patience parce qu'on sait qu'il y a
beaucoup de travail, surtout en termes d'adoption des projets de loi
privés.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Beauharnois. Cela ne sera pas long, M. le maire. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Je remercie également M. le maire de
Beauharnois et les gens qui l'accompagnent. Cela a pris deux "strikes", deux
prises, comme on dit, pour adopter le projet de loi. À une
troisième visite, comme le dit le député de Bertrand, vous
auriez été "strike out", mais on a réussi à
régler le problème à la deuxième reprise. Je tiens
à remercier le député parrain du projet de loi, le
député de Beauharnois, qui a dû revenir à la charge
deux fois, mais je pense que de cette façon on a amélioré
le projet de loi. Je remercie les membres de la commission et l'Opposition pour
leur participation.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. Comme le
mentionnait le député de Beauharnois, ce sont tous des anciens
maires autour de la table, y compris M. le ministre, M. le Président, ce
qui fait qu'on est plus compréhensif. Cela fait toujours plaisir, du
côté de l'Opposition, d'être capable d'acquiescer à
des demandes et de collaborer positivement à des projets de loi. Vous
savez, l'Opposition - et je tiens à le mentionner parce que cela fait
partie de mes convictions profondes - n'essaie pas d'être
systématiquement contre tout ce qui lui est présenté.
Quand cela a du bon sens, je pense qu'on doit acquiescer et aller dans ce sens.
C'est ce qui fait qu'on a donné rapidement notre approbation au
ministre. Cela me fait plaisir de vous avoir rencontrés. Vous vous
êtes déplacés pour l'adoption de ce projet qui est
important pour vous, et je le comprends pour avoir été dans une
situation similaire. Je pense qu'on doit vous remercier de vous être
déplacés et aussi vous assurer de toute notre collaboration en
tout temps en tant que parlementaires. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Bertrand. M. le maire, avez-vous un commentaire?
M. Garand (Jean-Claude): La ville de Salaberry-de-Valleyfield
tient à remercier la commission d'avoir accepté de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 267. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci d'avoir été
là. Nous suspendons les travaux pour 45 secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
(Reprise à 17 h 34)
Projet de loi 235
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
La commission reprend ses travaux pour étudier, cette fois-ci, le
projet de loi 235, Loi modifiant la charte de la ville de Granby. Maintenant,
M. le ministre, est-ce que vous avez quelques commentaires, au tout
début, avant que je cède la parole à M. le parrain du
dossier? Vous n'êtes pas obligé, M. le ministre, remarquez
bien!
M. Bourbeau: M. le Président, on va donner la parole au
parrain de la loi, le député de Shefford et, après
cela...
Le Président (M. Richard): Alors, je donne donc la parole
à M. Roger Paré, député de Shefford.
M. Paré: Merci, M. le ministre. Je pense qu'on va
effectivement être efficace parce que, étant donné qu'on a
la chance de se parler souvent, je vais plutôt laisser, mol aussi, la
chance aux gens de Granby de parler. M. le maire était ici un peu plus
tût, mais il a malheureusement dû partir parce qu'il était
contraint de retourner dans la région rapidement. Il y a quand
même des représentants de la ville, MM, Alain Noël, Robert
Duval et André Laliberté, ainsi que des gens de la Chambre de
commerce du district de Granby, MM. Réjean Tremblay et Jacques
Langelier. Je préfère leur laisser ta parole, ainsi on pourra
échanger plus rapidement.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député. Maintenant, j'aimerais que chacun d'entre vous se
présente, s'il vous plaît, pour les fins de la transcription des
débats.
M. Laliberté (André): André
Laliberté, directeur des services techniques de la ville de Granby.
M. Duval (Robert): Robert Duval, directeur général
de la ville de Granby.
M. Noël (Alain): Alain Noël, greffier de la ville de
Granby.
M. Tremblay (Réjean): Réjean Tremblay,
président de la Chambre de commerce de la région de
Granby-Bromont.
M. Langelier (Jacques): Jacques Lan-gelier, président du
conseil d'administration de la Chambre de commerce de Granby-Bromont.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie bien,
messieurs. Il y avait des intervenants de deux groupes, soit de la chambre de
commerce et de la SIDAC centre-ville. Est-ce qu'il y a un représentant
de la SIDAC ou si on a perdu la SIDAC en chemin? Aucune objection, remarquez.
Parfois, le moins d'intervenants il y a, le mieux c'est.
M. Paré: M. le Président, je pense que
l'argumentation qui voulait être défendue par la SIDAC est la
même que celle qui est défendue par les représentants de la
chambre de commerce.
Le Président (M. Richard): Parfait. Est-ce qu'il y a des
commentaires préliminaires ou si nous passons immédiatement...
Avez-vous des doutes là-dessus? Non? Soyez bien à l'aise, on est
en famille. Est-ce que le représentant de la ville veut faire un
commentaire sur son projet de loi?
Remarques préliminaires
M. Duval: On peut, peut-être, faire un commentaire
général, au départ, en disant que le projet de loi vise
essentiellement à permettre à la ville de Granby, d'une part,
d'établir un mode de taxation applicable au service de l'eau potable de
même qu'à celui de l'épuration des eaux et, d'autre part,
à valider et rendre incontestables certains règlements
d'imposition sur les mêmes sujets pour les années
antérieures. Il y a, également, certaines autres dispositions
relatives aux fourrières municipales, aux permis permanents pour les
bicyclettes, à la protection du domaine public et à la
création d'un fonds d'auto-assurance qu'on veut également
aborder. Pour le reste, on garde nos commentaires pour la lecture au projet de
loi article par article.
Le Président (M. Richard): Merci, monsieur. Le
représentant de la chambre de commerce.
M. Tremblay (Réjean): Est-ce que vous permettez que je
fasse notre intervention complète immédiatement, M. le
Président?
Le Président (M. Richard): Tout à fait, pour autant
que vous restez poli, il n'y a aucun problème.
M. Tremblay (Réjean): II n'y a pas de problème.
Soyez sans crainte.
Pour situer les membres de la commission et pour nous situer dans le
contexte, la chambre de commerce est un organisme qui représente plus de
1000 membres regroupant la très qrande majorité des
commerçants et des industriels de la ville de Granby. À ce titre,
nous avons une objection majeure à formuler, par rapport au projet de
loi qui est celle de demander un amendement pour que soient retirés les
articles 2c et 4c. Notre argumentation, à ce sujet, est que nous croyons
que cela pourrait éventuellement constituer une injustice majeure
à l'égard de nos membres, qui sont des commerçants et des
industriels, s'il fallait que l'on puisse imposer ces gens-là selon le
rôle d'évaluation. Nous considérons plutôt que ce
projet de loi devrait être amendé de façon à enlever
ces deux articles. Notre intervention se limite à cela. Nous croyons
que, pour le reste, le projet de loi devrait être approuvé.
Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, monsieur. Parmi tes
intervenants, est-ce qu'il d'autres commentaires? Cela va. Je vous remercie.
Est-ce que vous avez des commentaires, M. le ministre?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. J'aimerais
répéter, pour le bénéfice des gens qui
représentent la ville de Granby, ce que nous avons dit
précédemment à l'égard de représentants
d'autres municipalités, soit que le gouvernement est présentement
en train de s'attarder à ce qu'on appelle la refonte des lois
municipales. Nous sommes en train de poursuivre des travaux très
importants qui ont d'ailleurs commencé il y a une quinzaine
d'années, qui se poursuivent toujours et qui ont pour objet de tenter de
refondre dans une seule loi, que nous appellerons le Code des
municipalités, l'ensemble de toutes les lois que nous avons, au
Québec, en matière d'affaires municipales. Entre autres, pour ne
nommer que ces deux-là, la Loi sur les cités et villes et !e Code
municipal. Mais il y a une foule d'autres lois qui s'appliquent actuellement
dans le monde municipal et qui seront également refondues dans le Code
des municipalités.
En plus de toutes ces lois publiques, le Code des municipalités
remplacera également toutes les chartes privées des
municipalités
de façon que, éventuellement, il n'y ait, au
Québec, qu'une seule loi qui s'applique pour l'ensemble des
municipalités et qu'on sache que les pouvoirs que possède une
municipalité ne sont pas différents de ceux des autres
municipalités. Il fut un temps, il y a une vingtaine ou une trentaine
d'années, où les maires venaient ici régulièrement,
à chaque session, quémander au gouvernement des pouvoirs. Selon
que le Procureur général du temps était bleu ou rouge, ou
noir ou blanc, il accordait ou non les pouvoirs.
Les observateurs du temps se souviennent de l'époque où
Maurice Duplessis était assis ici même, à cette table et
avait choisi lui-même le procureur, qui était évidemment un
avocat de l'Union Nationale. Il disait à la municipalité: Vous
avez un excellent procureur, je vous accorde ce pouvoir-là. Si le
procureur était libéral, il disait: Je pense que vous êtes
mal représenté, je vous le refuse. Et c'était,
semble-t-il, un spectacle où le premier ministre du temps tenait sa
cour, ici, è cette illustre commission. Ces temps sont révolus.
Nous ne voulons pas encourager les municipalités à venir
quémander des pouvoirs régulièrement, à chaque
session. Nous pensons que si un pouvoir est bon pour une municipalité,
en général, il est bon pour l'ensemble des municipalités
et c'est l'objectif que nous recherchons avec la refonte des lois
municipales.
Dans ce contexte, nous avons fait savoir aux municipalités que
nous n'étions pas disposés è continuer à donner des
pouvoirs è la pièce, mais que les pouvoirs qui sont
réclamés, lorsqu'il nous apparaît souhaitable de Je faire,
ils seront inclus dans te Code des municipalités, dans les lois
générales. Nous sommes sur le point d'adopter, ces jours-ci, le
premier volet de la refonte des lois municipales, le projet de loi 100, Loi sur
les élections et les référendums dans les
municipalités, qui a déjà subi toutes les étapes
d'adoption sauf la dernière lecture. Nous allons déposer, ces
jours-ci, le volet 2 de la refonte qui traite de l'organisation territoriale
des municipalités. La refonte est ainsi enclenchée.
Pour ces raisons, je tiens à préciser tout de suite que
nous n'avons pas l'intention d'accorder des pouvoirs à la pièce
à la ville de Granby ou à d'autres municipalités qui vont
se présenter. Dans ce sens, il est possible que nos amis de Granby
soient déçus. Cependant, je leur dis tout de suite que la plupart
de ces pouvoirs se retrouveront dans la loi générale, quand ils
n'y sont pas déjà. Il y a, bien sûr, d'autres articles du
projet de loi auxquels nous sommes favorables. J'aurai l'occasion de l'indiquer
à la municipalité au fur et à mesure que se
déroulera l'étude du projet de loi.
Je tiens quand même à préciser, en terminant, que
les gens de Granby ont été avisés de cette position du
qouvernement et du ministre au cours des dernières semaines, me dit-on.
Alors, cela ne devrait pas constituer une surprise pour eux.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Bertrand, vous aviez un commentaire?
M. Parent (Bertrand): Oui, certainement. D'abord, je note que
c'est le ministre qui fait l'opposition, aujourd'hui, en disant qu'il s'oppose
déjà aux gens de la ville de Granby. Je pense qu'il n'est pas
encore pleinement dans son rôle de ministre des Affaires municipales.
Trêve de plaisanteries, je pense que la question de s'assurer
l'intégration des articles de loi ou des modifications à
l'intérieur de la loi qénérale me semble un cheminement
tout à fait correct et je pense qu'on sera d'accord avec cela.
Il y a deux points que j'aimerais porter à l'attention du
ministre. Le premier, c'est de s'assurer que dans le cas de la ville de Granby,
on n'applique pas deux poids, deux mesures parce qu'il y a eu des projets de
loi spéciaux qui ont été adoptés avant ce jour,
c'est-à-dire celui de la ville de Longueuil ou de
Salaberry-de-Valleyfield. Il me semble important qu'on utilise les mêmes
arguments ou les mêmes références afin qu'il n'y ait pas
deux poids, deux mesures. Connaissant te ministre, je pense qu'il va finalement
assurer les gens de Granby et, si tel était le cas, j'aimerais bien
qu'on puisse le porter à mon attention.
Le deuxième point que j'aimerais porter à l'attention du
ministre est ma préoccupation, au chapitre de la taxation, quant aux
protocoles d'entente qui ont été signés entre les
municipalités et le gouvernement du Québec concernant tout le
projet d'assainissement des eaux. J'étais dans le processus, comme
maire, au moment où cela s'est fait et je pense que le ministre aussi y
a participé lorsqu'il était maire. Dans le cas particulier de
Granby, je prends connaissance, à la page 8 de cette entente, que nous
avons dans les documents qui ont été déposés, de
l'article 21 qui place la municipalité de Granby - comme cette entente
est sûrement le modèle type adopté par toutes les
municipalités du Québec - dans une situation qui pourrait
être précaire. Je me permets de lire l'article 21, M. le
Président: La municipalité s'engage à adopter, dans un
délai de douze mois après l'entrée en vigueur du
système de collecte et de traitement des eaux usées, un
système de charge aux usagers pour s'assurer que chaque utilisateur des
ouvrages d'interception et de traitement paiera une part des coûts de
construction, d'exploitation et d'entretien, en proportion de son utlisation,
c'est-à-dire au prorata de son
utilisation. C'est pour s'assurer que l'on ne perde pas de vue cette
préoccupation qui concerne les gens de la ville de Granby comme des
autres municipalités qui ont signé des protocoles d'entente avec
le gouvernement du Québec ou le ministère de l'Environnement.
Voilà des commentaires d'ordre général à
prendre en considération lorsque l'on fera l'étude article par
article, parce que je pense qu'on verra, au cours de ces articles... Je ne sais
pas si, à ce sujet, les gens de Granby ou le ministre ont des points
à apporter. Voilà.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Est-ce que quelqu'un a des
commentaires sur l'intervention du député de Bertrand ou si nous
passons immédiatement à l'étude article par article? Nous
passons donc à l'étude article par article et j'appelle l'article
1. (17 h 45)
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 1. Est-ce qu'il y
aurait possibilité de passer l'article 1 paragraphe par paragraphe,
parce que les réactions ne sont pas les mêmes?
Le Président (M. Richard): Oui, sûrement. L'article
1 est divisé en deux paragraphes. À l'article 1, paragraphe 1,
vous avez un amendement, M. le ministre?
M. Bourbeau: Non. J'aimerais simplement dire que ce paragraphe 1
a pour but de permettre à la ville d'établir des
fourrières pour l'entreposage des automobiles et autres effets mobiliers
qui peuvent être confisqués ou saisis par celle-ci.
Dans le contexte où se déroulent actuellement des travaux
et études, dans le cadre du projet de révision des lois
municipales, qui permettront d'établir s'il est opportun d'accorder,
pour l'ensemble des municipalités, ces pouvoirs, je ne suis pas
favorable à l'adoption de cette mesure pour la ville de Granby, ce, pour
les raisons que j'ai indiquées précédemment.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): J'essaie de comprendre. J'ai un papillon
devant moi qui me dit que l'article 1 est modifié. Est-ce qu'il l'est ou
non? Qu'est-ce que l'on fait avec cela? Je ne comprends pas. On me dit que
l'article 1 du projet de loi 235 est remplacé par le suivant...
M. Bourbeau: Le papillon, M. le Président, concerne
l'article 2 du paragraphe 1. L'article 1 est remplacé par le suivant:
"1. L'article 2 de la loi modifiant... Je m'excuse, M. le Président,
c'est une question technique.
Le Président (M. Richard): Cela n'est pas grave, M. le
ministre, on n'a qu'à effacer le dernier petit bout.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, c'est technique. Dans la
mesure où le paragraphe 1 ne sera pas adopté, donc sera
rayé du projet de loi, l'article 1 n'aura plus qu'un paragraphe.
À ce moment-là nous déposerons un amendement qui fera que
l'article 1 nouvellement formé par un seul paragraphe sera
amendé.
Le Président (M. Richard): M. le maire, vous aviez un
commentaire?
M. Noël: J'ai eu une promotion.
Le Président (M. Richard): C'est vrai, vous n'êtes
pas maire.
M. Noël: Je suis greffier de la ville.
Le Président (M. Richard): Vous êtes M. Noël,
en tout cas.
M. Noë1: M. Noël, oui. Pour faire une histoire courte,
effectivement, on est prêts à retirer le premier paragraphe de
l'article 1 et à accepter le papillon proposé par le
ministère. Quant au deuxième paragraphe de cet article 1, il ne
fait que permettre à la ville de Granby de retourner à la loi
générale concernant les ententes sur les systèmes
d'alarme. On avait fait adopter, en 1984, par le chapitre 59, des dispositions
particulières sur les systèmes d'alarme pour la ville de Granby.
Par la suite, la loi générale est venue modifier le tout et on a
l'intention de retourner à la loi générale, puisque,
finalement, cette disposition du chapitre 59 est devenue, à toutes fins
utiles, inutile.
Le Président (M. Richard): Vous êtes habile. Vous
pourriez être maire. Vous dites M. Noël, que vous êtes
prêts à retirer le paragraphe 1 de l'article 1.
M. Noël: On est prêts à retirer tout ce qui
concerne les fourrières pour automobiles.
Le Président (M. Richard): Arrêtez-vous là.
Mettez le frein. C'est beau. De plus, a l'article 1, deuxième
paraqraphe, vous avez une modification.
M. Bourbeau: M. le Président, je comprends que le
paraqraphe 1 est retiré. C'est fini. Ceci dit, il ne reste qu'un seul
paragraphe à l'article 1 et j'aimerais amender ce paragraphe comme suit,
c'est-à-dire le remplacer par le suivant: "1. L'article 2 de la Loi
modifiant la charte de la ville
de Granby (1984, chapitre 59) est abrogé."
Évidemment, M. le Président, nous proposons l'abrogation
de ce paragraphe qui traite des pouvoirs de réglementation concernant
les systèmes d'alarme dont vient de parler M. le greffier de la
municipalité.
Le Président (M. Richard): M. Noël, quelles sont vos
fonctions? Depuis tout à l'heure que l'on sait que vous êtes M.
Noël, mais, à part cela, vous n'êtes pas maire, c'est clair,
vous êtes quoi au juste?
M. Noël: Je représente la muncipalité à
titre de procureur de la ville.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, maître.
M. Bourbeau: M. le procureur, la Loi sur les cités et
villes a été modifiée récemment pour,
précisément, accorder plus de pouvoirs aux municipalités
en ce qui concerne les systèmes d'alarme et la ville de Granby, nous
dit-on, préfère être régie par la Loi sur les
cités et villes qui accorderait des pouvoirs plus précis aux
villes en général que ce que possède la ville de Granby en
vertu de sa charte propre.
Le Président (M. Richard): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Bertrand? Est-ce que l'amendement est
accepté?
M. Parent (Bertrand): Si vous permettez, pour bien se comprendre.
L'article 1, paragraphe 1, vous l'avez retiré? L'article 1, paragraphe
2, on dit qu'il est modifié. Selon la présentation du ministre,
il est modifié.
M. Bourbeau: Le paragraphe 2 devait être
réécrit à cause d'une erreur de citation. Alors, nous
avons réécrit le paragraphe 2.
M. Parent (Bertrand): II se lit maintenant comment?
M. Bourbeau: II se lit comme j'ai dit: "L'article 2 de la Loi
modifiant la charte de la ville de Granby est abrogé."
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Il faut comprendre que
par la nouvelle formulation de l'article 1 qui ne s'attaque exclusivement qu'au
paragraphe 2 du présent article 1, on entend que les modifications qui
ont été amenées en 1984 et qui s'appliquaient
exclusivement à la ville de Granby disparaissent et, que par le fait
même, c'est la nouvelle version, que l'on retrouve dans la Loi sur les
cités et villes, qui s'applique pour la ville de Granby. Tout est
compris dans les deux lignes que l'on a là.
Le Président (M. Richard): C'est cela.
M. Bourbeau: Cela prenait un ancien maire pour dire cela, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Mais est-ce que l'on
considère que l'adoption...
M. Parent (Bertrand): II ferait un bon ministre. Ha! Ha! Ha!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Richard): La modification à
l'article 1 est-elle adoptée?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que
l'article 1, tel que modifié maintenant, est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 2.
M. Bourbeau: L'article 2 vise à permettre à la
ville d'imposer une taxe à l'assainissement aux personnes desservies par
le réseau d'égout. Il est prévu que cette taxe est en
fonction de certains critères, tels que la valeur au rôle
d'évaluation, la valeur locative, la quantité ou la
qualité d'eau rejetée dans le réseau. Il s'agirait
là, M. le Président, vous vous en êtes rendu compte, d'un
précédent. Nous ne jugions pas opportun,
précédemment, d'accorder de tels pouvoirs à une
municipalité.
Le cas échéant, des modifications pourront être
apportées à la loi générale pour permettre
l'imposition d'une telle taxe. Je signale, incidemment, que le projet de loi
16, Loi relative à diverses mesures à caractère financier
concernant les municipalités, que nous comptons toujours faire adopter
en troisième lecture dans les meilleurs délais, prévoit
que les municipalités pourront imposer un tarif de compensation pour
l'égout pouvant être différent pour chaque catéqorie
d'usagers. Cette disposition, une fois adoptée, permettra donc a la
ville d'imposer une compensation pour le service d'égout variant selon
certains types d'usagers, soit les usagers industriels, commerciaux,
résidentiels, etc.
Le Président (M. Richard): J'ai l'impression, Me
Noël, que vous avez un commentaire.
M. Duval: Dans ce cas-ci, ce sera M. Duval, non pas
maître.
C'est évident que lorsque l'on a écrit notre argumentation
concernant le projet de loi privé, le projet de loi 16 n'était
pas déposé. On a pris connaissance du projet de loi 16 et on ne
considère pas qu'il règle le problème.
Le projet de loi 16 permet de faire des catégories, c'est
évident, mais ne règle pas le fait que l'on ne peut pas,
actuellement imposer selon la qualité et la quantité des rejets
et on est le seul pays au monde qui ne le fait pas actuellement, parce que
l'épuration fonctionne ainsi partout ailleurs. Ce n'est pas en disant
qu'il y a des catégories fixes pour l'industrie, le commerce, etc., que
l'on règle le problème. Vous avez toute une argumentation qui
vous a été transmise par écrit. On vous fait part,
évidemment, du jugement de Valleyfield qui a enclenché tout le
débat autour de la taxe d'eau, en disant que l'on n'avait pas le droit
de faire des catégories; ce qui a amené, effectivement, le projet
de loi 16, mais cela ne règle pas non plus, comme on vous le dit, le
problème.
On vous fait part de la méthode que l'on utilise à Granby,
méthode qui a été acceptée par nos industriels,
avec la bénédiction du ministère de l'Environnement, avec,
également, je ne dirais pas la bénédiction, mais la
complicité du ministère des Affaires municipales au fil des
années, puisqu'il a cela en main depuis plusieurs années et qu'il
n'y a jamais rien qui a causé problème. Sauf que, maintenant, on
se retrouve avec un jugement qui a réveillé beaucoup de gens,
jugement que le projet de loi 16 corrige, mais non pas dans son entier, tel que
mentionné.
On a un tarif, actuellement, que l'on pourrait détailler de la
façon suivante. On impose les gens, par logement, à taux fixe: 40
$. On impose les commerces selon la valeur locative - ce qui a causé
problème ailleurs, on en est conscients - de la façon suivante:
de 0 $ à 4000 $, on leur demande 45 $; de 4100 $ à 7333 $, 55 $
et quand la valeur locative est plus élevée que cela, on demande
0,75 % de cette valeur. De plus, dans les commerces, lorsqu'il y a un compteur,
c'est-à-dire que la consommation le justifie, on demande 44 $ par 1000
mètres cubes. Pour les industries, si celles-ci sont imposées sur
la valeur locative, c'est-à-dire si ce sont de petits polueurs, c'est le
même système que pour les commerces. Pour la charge hydraulique,
si c'est un pollueur qui consomme quand même une quantité
importante d'eau, on impose 44 $ les 1000 mètres cubes et, pour la
charge organique, 35 $ les 1000 kilogrammes, quand il y a pollution, qu'on
appelle, je vous ferai grâce, la DCO, c'est-à-dire la mesure
d'oxygène nécessaire pour... N'étant pas ingénieur,
je ne m'aventurerai pas dans ce genre de mesure, mais c'est une mesure que l'on
utilise pour taxer les gens, chez nous, à l'épuration.
Cela se fait depuis trois ans. Comme on a dit, cela n'a pas posé
de problème et cela a été mis en place avec l'accord des
principaux pollueurs qui sont chez nous, comme tout le monde le sait, Aqropur
et l'industrie textile surtout. Ces gens-là paient des taxes
d'épuration qui vont, dans le cas d'Agropur, jusqu'à 138 000 $
par année. On peut imaginer quelle serait la répercussion si on
devait avoir des taux fixes pour l'industrie. Il faudrait que les autres
industriels, les commerçants et les résidentiels paient la
différence ou que les tarifs pour l'industrie soient tellement
élevés que d'autres industries, qui ne sont pas polluantes,
paient pour Agropur.
On ne considère pas, comme je l'ai dit, que le projet de loi 16
règle le problème. C'est pour cela que nous arrivons avec ce
texte, dans notre projet de loi, qui dit: "La ville de Granby est
autorisée à imposer par règlement aux personnes desservies
sur son territoire par son réseau d'égout, une taxe à
l'assainissement en fonction de l'un ou l'autre des critères suivants ou
d'une combinaison de ceux-ci: a) un montant fixe, lequel peut varier selon
différentes catégories de bâtiments; b) la valeur locative
apparaissant au rôle de la valeur locative; c) la valeur apparaissant au
rôle d'évaluation; d) la qualité de l'eau rejetée
dans le réseau; e) la quantité d'eau mesurée par
compteur."
Tantôt, la chambre de commerce a mentionné qu'elle
n'était pas d'accord avec 2c: "la valeur apparaissant au rôle
d'évaluation." Nous serions d'accord, en fait, pour enlever le
sous-paraqraphe c et conserver le reste du projet de loi.
On est conscients que ce genre d'article devrait être applicable
à l'ensemble des villes et que Granby n'est pas une exception. On n'est
pas seuls sur la carte, sauf que Granby est à peu près la seule
ville de cette importance ayant une usine d'épuration en fonction
actuellement. (18 heures)
Le Président (M. Richard): Je vous remercie, M. Duval. Ne
soyez pas frustré de ne pas être ingénieur, ce n'est pas un
défaut. Vous aviez un commentaire à faire, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, je comprends que le
directeur général soit déçu que le pouvoir que
réclame la ville ne soit pas acceptable, pour l'instant, par le
gouvernement, mais cela lui a été dit par les officiers du
ministère, dans le passé. On n'a pas d'objection à ce
qu'il fasse de longs discours, mais on est quand même pressés par
le temps. Si, sur chaque article, on fait un discours pour justifier le fait
que ces pouvoirs pourraient être donnés aux
municipalités, je n'ai pas d'objection, mais il faudrait bien
réaliser qu'on va se retrouver ce soir, à 1 heure du matin,
encore avec la ville de Granby. De toute façon, il appartient au
procureur de décider de la longueur des interventions.
Je voudrais quand même dire que le dossier de la tarification
selon l'usage, dont parle la ville de Granby, est un dossier à
l'étude présentement au ministère et
qu'éventuellement, nous avons l'intention d'arriver avec une politique
pour l'ensemble des municipalités qui comprendra la ville de Granby.
D'autre part, il n'est pas exact de dire que le ministère des
Affaires municipales a été complice dans l'accomplissement de
certaines choses qui ne sont pas légales, parce que les
règlements dont vous parlez n'ont pas à être
approuvés par le ministère des Affaires municipales. Donc, nous
n'avons jamais approuvé de règlements qui seraient, par ailleurs,
illégaux, à moins que vous ne puissiez prouver le contraire.
M. Duval: Je vous prierai de consulter la documentation à
un moment donné. Je ne veux pas faire cela ici.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, M. Duval, mais,
d'une façon légale, je vais vous empêcher de parler parce
qu'il est 18 heures passées. M. le ministre.
M. Bourbeau: On m'avise qu'au ministère, on n'approuve pas
ce type de règlements. Dans les circonstances, M. le Président,
je répète que nous ne sommes pas disposés a accepter
l'article 2 et...
Le Président (M. Richard): Je suspends les travaux
jusqu'à 20 heures au même endroit.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 16)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je vous félicite premièrement d'avoir été
ici à 20 heures juste. La commission reprend donc ses travaux concernant
l'étude du projet de loi 235, Loi modifiant la charte de la ville de
Granby. Nous étions accrochés à l'article 2. Est-ce qu'il
y a d'autres commentaires - ce n'est pas nécessaire d'en avoir - sur
l'article 2?
Des voix: ...
Le Président (M. Richard): Ah mon Dieu! II y en s. M. le
député de Shefford.
M. Paré: Oui, très rapidement. À ces 20
heures très libérales, d'ailleurs. C'est pour vous dire que
j'aimerais que le ministre prenne en considération qu'il faudra à
un moment donné considérer l'assainissement en termes globaux
d'environnement et l'article 2, qui est justement discuté ici va dans ce
sens. Si les représentants de la ville de Granby, tout comme nous
l'avons reçue, semblent nécessairement accueillir votre
réponse à la demande qui est retrouvée dans l'article 2 du
projet de loi 235... Ce qui serait important, je pense, de considérer,
c'est que s'il est vrai que le projet de loi 16 a réglé le
problème de Valleyfield, ce n'est pas nécessairement la
même chose et cela n'a peut-être pas réglé le
problème qui est amené par Granby. Si on dit: Bon bien, on verra
si la loi générale et la loi 16 peuvent le régler, je
pense qu'il faudra être très attentif et ne pas penser que le
problème est réqlé pour longtemps et réglé
pour tout le monde. Donc, que vous vouliez faire un test sur la loi
générale dont vous parlez, qui est à venir et la loi 16
à voter dans les heures qui viennent, je pense qu'on va devoir
l'accepter. Ce que je veux surtout qu'on ait en tête, c'est la
préoccupation qu'on a réglé, avec la loi 16, le cas de
Valleyfield et des cas semblables mais ce n'est pas sûr qu'on ait
réglé des problèmes ou que d'autres, en tout cas, à
venir prochainement vont mériter notre attention continuelle dès
maintenant.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Oui, je m'excuse, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Même si vous ne souhaitez pas qu'on
intervienne, M. le Président...
Le Président (M. Richard): C'est à vous la parole,
M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): ...vous savez qu'on en n'abuse pas. M. le
ministre, les préoccupations des gens de la ville de Granby, c'est que
l'article 2 est important. Et même en enlevant ou en faisant sauter l'un
ou l'autre des points, c'est-à-dire le point c, je pense que leurs
préoccupations sont justifiées. J'aimerais, moi aussi, me joindre
un petit peu à ce que mon collèque, le député de
Shefford - sans reprendre son argumentation - a mentionné, à
savoir que les éléments qu'on retrouve à
l'intérieur de la loi 16 viennent résoudre ce problème;
nous, on en n'a pas la profonde conviction. Comme je l'ai mentionné
tantôt, au tout début, avant l'étude article par article,
il faut s'assurer qu'il n'y ait pas deux poids deux mesures et qu'il n'y ait
pas de trous dans la loi de façon qu'on se retrouve par après
obligé d'intervenir au cours de la prochaine année pour venir
apporter des correctifs.
Je pense que le ministre doit se faire très responsable et
s'assurer que, s'il ne donne pas suite à l'article 2 tel que
demandé - soit qu'il y donne suite avec des amendements ou qu'il n'y
donne pas suite directement, tel qu'il est libellé - ces
préoccupations de la part de la ville de Granby se retrouvent ailleurs,
soit dans la loi 16 ou dans toute autre loi. Ainsi, il ne se ramassera pas dans
une situation où on aura à lui faire des reproches, nous ou
d'autres municipalités. Je le mets en garde face à cela, parce
qu'on va être très vigilants par rapport à cela.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie, M. le
député de Bertrand. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 2? Sinon, est-ce qu'on est d'accord à adopter l'article 2? Ou
dans un premier temps, est-ce que la ville de Granby le retire?
Vous savez, il y a deux méthodes: ou vous le retirez ou on vote
et vous vous faites battre sur l'article. Mais vous avez le droit de faire ce
que vous voulez. Vous ne le retirez pas? Donc, est-ce qu'on est d'accord pour
adopter l'article 2?
M. Bourbeau: Non, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Donc, c'est adopté sur
division.
M. Parent (Bertrand): Là aussi, on n'a pas le choix.
Le Président (M. Richard): Non, rejeté sur
division.
Une voix: On a passé proche.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 3.
M. Bourbeau: M. le Président, tes indications que nous
avons, c'est que la ville entend retirer la demande formulée au premier
paragraphe de l'article 3.
Une voix: C'est exact.
Le Président (M. Richard): C'est exact? Donc, le
premier...
M. Dufour: Pourriez-vous répéter ce que vous avez
dit, s'il vous plaît?
M. Bourbeau: Les indications que nous avons, c'est que la ville nous a
indiqué qu'elle retirait sa demande formulée au premier
paragraphe de l'article 3.
Le Président (M. Richard): Donc, le premier paragraphe est
retiré par volonté...
M. Bourbeau: De la ville.
Le Président (M. Richard): ...de la ville. J'appelle donc
le paragraphe 2 ou le reste de l'article 3? Est-ce que le reste de l'article 3,
cela fonctionne? Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Dufour: Je voudrais peut-être avoir une explication de
la part du ministre. Dans la Loi sur les cités et villes, n'existe-t-il
pas le pouvoir de munir les bicyclettes ou les bicycles de licences? Est-ce le
coût qui n'y est pas, ou le montant?
M. Bourbeau: C'est-à-dire que d'après la Loi sur
les cités et villes, on peut délivrer un permis annuel pour un
montant n'excédant pas 5 $. Ce que la ville demande ici, c'est un permis
permanent pour un coût n'excédant pas 10 $.
M. Dufour: Concernant le coût de 10 $, M. le ministre, vous
ne trouvez pas que... Peut-être que, aujourd'hui, 10 $, cela va bien,
mais cela veut dire que dans deux ou trois ans, en supposant que la ville de
Granby y trouve son compte et est intéressée d'avoir ces
licences... D'abord, c'est le principe qu'il faut adopter, c'est surtout cela
qui est important. Pour ce qui est des 10 $, dans trois ou quatre ans, cela
voudrait dire que la ville pourra seulement faire varier son taux en
présentant un projet de loi privé. Vous n'avez pas pensé
de trouver une méthode plus flexible qui permette à...
M. Bourbeau: Effectivement, M. le député, nous
sommes parfaitement d'accord avec vous. C'est pour cela que je n'ai pas
l'intention d'accepter la demande de la ville de Granby. Je ne suis pas
d'accord avec le fait de légiférer ville par ville, 10 $ par 10
$, 5 $ à une, 15 $ à l'autre. Si on accepte cette méthode
de légiférer, les parlementaires vont être ici en
commission parlementaire pendant trois mois à faire des projets de loi
privés où les 1511 municipalités du Québec vont
venir quêter leurs pouvoirs aux législateurs chaque année.
Nous voulons, je l'ai dit précédemment, régler une fois
pour toutes ces questions dans une loi générale. Cette question
aussi va être comprise éventuellement dans la refonte des lois
municipales.
Je m'oppose à ce qu'on fasse en sorte de permettre aux
municipalités de venir chercher ces pouvoirs comme cela, un à un,
au nom justement de l'autonomie municipale, ce qui fait que les
municipalités ne devraient pas avoir a venir ici quêter des
pouvoirs en ce sens que si ces pouvoirs sont bons, ils devraient être
bons pour tout le monde et on devrait les donner à toutes les
municipalités. Et s'ils ne sont pas bons, il n'y a pas de raison de les
accorder à la ville de Granby.
Dans les circonstances, déjà la loi
permet d'émettre des permis, donc il n'y a pas urgence, il n'y a
pas péril en la demeure. La ville peut, selon la Loi sur les
cités et villes, majorer jusqu'à 5 $ le coût du permis
annuel. Le ville n'y perdra certainement pas, parce qu'elle demande le pouvoir
d'émettre des permis permanents pour un coût de 10 $, donc je ne
pense pas qu'il y ait de perte pour la ville. Dans les meilleurs délais,
nous allons amender des lois générales pour que finalement les
villes n'aient pas besoin de se présenter ici avec cela. La ville a
été avisée de la position du ministère è ce
sujet.
M. Dufour: Le coût du permis n'est pas fixé sur le
montant réel que cela coûte à la municipalité'? En
fait, ce n'est pas comme certains permis qu'on donne, par exemple, le permis de
colporteur. La ville peut charger le temps de l'employé qui
délivre le permis, le coût de la papeterie, etc.? Il est
fixé à 5 $...
M. Bourbeau: L'article 415 paragraphe 31° de la Loi sur les
cités et viles indique que le coût du permis ne doit pas
excéder 5 $ mais on ne dit pas quel est le montant exact. C'est un
permis annuel, bien sûr.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le deuxième
paragraphe de l'article 3 est adopté?
M. Bourbeau: Est-ce que la ville maintient sa demande?
M. Duval: Si on nous dit que la loi générale va
amender pour permettre une permis permanent, on n'a aucune objection à
retirer cela.
M. Dufour: II faut s'entendre, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: La ville peut déjà délivrer un
permis mais cela ne peut pas coûter plus de 5 $.
M. Duval: Ce que la ville désire, c'est un permis
permanent de façon è avoir un meilleur contrôle et à
mieux protéger les citoyens en cas de vol.
M. Noël: Les 10 $ ou 5 $, ce n'est pas cela qui nous importe
le plus, c'est la question de la permanence du permis comme tel.
M. Bourbeau: Oui, on a bien compris.
M. Dufour: On ne le renouvelle pas chaque année.
Le Président (M. Richard): Donc, si j'ai bien compris,
messieurs de la municipalité, vous le retirez?
M. Duval: D'accord.
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous retirez
l'ensemble de l'article 3? Il est retiré dans son ensemble, â ce
moment-là?
M. Noël: II l'est dans son ensemble, è ce
moment-là.
Le Président (M. Richard): D'accord. J'appelle donc
l'article 4?
M. Bourbeau: M. le Président, cet article prévoit
que la ville peut imposer aux personnes desservies par l'aqueduc une taxe d'eau
en fonction de différents critères tels que la valeur locative,
la valeur au rôle d'évaluation, la quantité d'eau
consommée ou un montant fixe pouvant varier suivant différentes
catégories de bâtiments.
Le Président (M. Richard): D'autres commentaires?
M. Bourbeau: M. le Président, il imparte que l'ensemble
des municipalités dispose de pouvoirs semblables en matière de
tarification pour les services municipaux comme celui de l'alimentation en eau.
Dans ces conditions, je ne suis pas favorable è accorder à la
ville de Granby un pouvoir qui serait différent des autres
municipalités du Québec justement au nom de la simplification des
lois municipales sur laquelle nous travaillons tous.
Par ailleurs, je signale que le projet de loi 16 que nous avons
adopté en partie et que, j'espère, nous adopterons en
dernière lecture sous peu, contient une modification à la loi
générale précisément dans le but de permettre aux
municipalités de fixer la taxe d'eau de façon différente
pour chaque catégorie d'usagers. Cette modification répond donc
en partie aux demandes exprimées par la ville de Granby. Quant au
surplus, je n'estime pas opportun d'établir pour une seule ville un
régime particulier concernant l'imposition de la taxe d'eau. Ceci, M. le
Président, je le signale, a déjà été
indiqué à la ville de Granby.
Le Président (M. Richard): Que fait-on avec l'article 4?
M. le député de Shefford.
M. Paré: Quant à reprendre la même discussion
qui, même si elle n'est pas tout à fait similaire à
l'article 4 mais dans la même ligne de pensée, comme le ministre
vient de nous donner sa réponse, disons qu'il sera rejeté sur
division.
Le Président (M. Richard): Donc, c'est
rejeté sur division?
M. Bourbeau: Pour nous, c'est rejeté.
Le Président (M. Richard): C'est rejeté sur
division. J'appelle donc l'article 5?
M. Bourbeau: M. le Président, cet article vise à
permettre à la ville d'obliger toute personne qui souille le domaine
public à effectuer le nettoyage et prévoit qu'à
défaut, la ville pourra l'effectuer aux frais de cette personne. Encore
là, M. le Président, ce sont des pouvoirs que nous avons
l'intention d'inclure dans les lois générales aux termes des
différents volets de la refonte des lois municipales et en vertu des
mêmes principes que je défends depuis le début, qui font en
sorte que je ne veux pas légiférer à la pièce pour
chaque municipalité, principes qui ont été
énoncés à la ville de Granby. Donc, elle est au courant,
M. le Président. Malgré nos demandes en ce sens, la ville a
maintenu cela dans son projet de loi et je suis obligé encore de dire
non.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Juste une petite question face au commentaire que
j'ai entendu du ministre. Il semble dire que oui, c'est un bon principe mais
qu'on ne veut pas donner à la pièce. Est-ce qu'on peut s'attendre
que dans une loi générale le principe va être amené
bientôt?
M. Bourbeau: Le député de Jonquière est plus
à même que le député de Shefford de savoir que nous
sommes en train de faire un travail important de refonte des lois municipales.
Nous avons déjà, en principe, terminé le premier volet qui
est la Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités que nous avons adoptée après plusieurs jours
d'étude en commission parlementaire. Il ne reste que l'adoption finale.
Le deuxième volet va être déposé incessamment
à l'Assemblée nationale sous forme d'avant-projet. Nous
travaillons présentement à la rédaction du
troisième volet de la refonte. Si Dieu nous prête vie, d'ici
à peu d'années, je pense que nous aurons terminé la
refonte des lois municipales alors que prendra naissance le Code des
municipalités où nous aurons abrogé toutes les lois
municipales actuelles, toutes les chartes des municipalités.
J'espère bien qu'il n'en restera aucune. S'il en reste, il en restera
très peu. À ce moment-là, on saura quelles sont les lois
qui régissent les municipalités et on pourra faire en sorte que
les gens avec un quotient intellectuel normal pourront comprendre les lois
municipales alors qu'actuellement, cela prend des avocats de très haut
calibre ou des avocates de très haut calibre pour s'y retrouver, ou
encore des anciens maires avec de très nombreuses années
d'expérience comme le député de Jonquière, par
exemple, et très peu d'autres. (20 h 30)
M. Dufour: Là dessus, je peux vous dire que j'essaie
encore de les rendre plus accessibles au public, et j'ai encore de la
misère avec vous. Je voudrais qu'elles soient encore plus accessibles
aux élus.
Le Président (M. Richard): L'article 5, dans un premier
temps, est-ce que vous le retirez? Cela n'a pas l'air de vous tenter.
M. Noël: Dans la perspective où cet article fera
l'objet d'un amendement à la loi générale, on va le
retirer.
Le Président (M. Richard): Donc, l'article 5 est
retiré. Merci. J'appelle l'article 6.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 6 prévoit
que la ville de Granby peut créer un fonds de réserve d'un
montant n'excédant pas 5 000 000 $ pour des fins d'auto-assurance.
La question de l'auto-assurance, dont le principal problème, on
le sait, est l'assurance-responsabilité et le problème des
assurances en général dans le monde municipal font actuellement
l'objet d'études.
M. le Président, vous qui vous préoccupez beaucoup des
questions qui intéressent le monde municipal, vous n'êtes pas sans
savoir que nous avons accordé récemment, au cours des derniers
mois, un contrat, conjointement d'ailleurs avec les deux grandes unions
municipales, à une firme d'actuaires qui étudie toute une
série de solutions ou de scénarios pouvant permettre
éventuellement aux municipalités de faire en sorte de pouvoir
réduire les coûts des assurances pour les
municipalités.
Il m'apparaît donc non approprié présentement
d'accorder ce pouvoir à la ville de Granby, pas plus d'ailleurs qu'il a
été octroyé aux autres municipalités qui l'ont
demandé au cours des récentes années. Mais je signale que
dès que le comité aura fait rapport - et j'ai tout lieu de croire
que ce sera au cours des prochains mois - nous prendrons les décisions
qui feront en sorte que nous amenderons les lois municipales pour permettre aux
municipalités du Québec de se donner des moyens de contrer les
escalades de coûts dans le domaine des assurances des
municipalités.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, je veux savoir une chose de la
part du ministre; je suis sûr qu'il est au courant. Il y a
déjà des municipalités qui ont des fonds d'auto-
assurance, par exemple, ta ville de Longueuil, la ville de
Montréal et possiblement quelques autres qui ont l'auto-assurance, donc
qui ont des fonds spécifiquement appropriés pour de l'assurance.
Pourquoi la ville de Granby ne pourrait-elle pas le faire? Peut-être que
j'aurais une remarque à faire si on l'accorde, si vous vouliez
l'accorder, mais cela ne me semble pas scandaleux. Surtout, j'examine les
assurances des municipalités actuellement; il y en a qui paient 700 000
$ à 800 000 $ de primes par année. Cela devient de la bonne
prévision de penser et de croire que l'auto-assurance pourrait
répondre mieux à des besoins actuels. Je comprends la
réponse que vous donnez, à savoir que, oui, on a une étude
de faite. Mais cette étude est commencée depuis au moins trois
ans, que je sache, et il n'y a pas eu d'aboutissants.
M. Bourbeau: M. le Président, la ville de Montréal
n'a pas de fonds d'auto-assurance, elle s'assure elle-même. Autrement
dit... Donc, elle ne s'assure pas du tout.
M. Dufour: C'est l'auto...
M. Bourbeau: Je siqnale qu'aucune municipalité, à
ma connaissance, n'est obligée de s'assurer.
M. Dufour: Mais c'est de bonne querre. J'espère que vous
ne répétez pas cela.
M. Bourbeau: Ce que je dis, c'est que la ville de Montréal
n'a pas de fonds d'auto-assurance. Elle ne s'assure tout simplement pas et elle
vit avec les risques que cela comporte.
M. Dufour: Comme la province.
M. Bourbeau: Mais cela prend une très grosse
municipalité pour pouvoir se permettre cela.
Dans le cas de la ville de Longueuil, effectivement, elle a le pouvoir
d'avoir un fonds d'auto-assurance. Cela a été
concédé it y a plusieurs années, semble-t-il. Mais comme
je le disais tout è l'heure, au cours des récentes années
- c'est le mot que j'ai employé - le ministère n'a pas permis de
fonds d'auto-assurance et la raison est que maintenant nous sommes en train de
faire une étude pour avoir une formule qui sera applicable è
l'ensemble des municipalités. Il y aura peut-être un ensemble de
mesures qui seront permises, mais nous allons le faire d'une façon
globale pour l'ensemble des municipalités et ce sera fait dans un
délai assez court.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais poser une question aux gens de
la ville de Granby? Je sais que l'an passé, vous avez subi une hausse de
1100 %, si ma mémoire est exacte, au point de vue de l'assurance
municipale. Cela ressemblait un peu à cela.
M. Duval: C'est plus de l'ordre de 400 % que de 1100 %.
M. Dufour: Et il y a deux ans?
M. Duval: Peut-être de l'ordre de 250 % à ce
moment-là.
M. Dufour: Je ne suis pas trop loin de la vérité.
Cela augmente. Cela fait une bonne augmentation. Votre assurance actuellement
est de combien? Quel est le maximum et quel est le coût que vous
payez?
M. Duval: Vous parlez d'assurance-responsabilité?
M. Dufour: Oui.
M. Duval: On a une assurance qu'on appelle "parapluie" qui va
jusqu'à 9 000 000 $ et le coût pour la ville de Granby, par coeur,
c'est de l'ordre de 150 000 $ à 160 000 $.
M. Dufour: Donc, qlobalement, votre assurance vous coûte
combien?
M. Duval: Quand on parle seulement
d'assurance-responsabilité, il y a beaucoup d'autres choses.
M. Dufour: 160 000 % par année. Mais vous avez une autre
assurance, l'assurance contre t'incendie. Mais quand vous parlez de
l'auto-assurance, actuellement, cela couvrirait le feu, le vol, etc.
M. Duval: C'est cela.
M. Dufour: Donc, je ne fais que rappeler au ministre que les
municipalités,.. J'avais soulevé le problème d'ailleurs
à l'Assemblée nationale. J'ai posé une couple de questions
là-dessus, j'étais conscient. Je regarde la revue publiée
par le BAC et il n'y en a pas beaucoup qui sont en faillite. Elles font des
profits assez importants, mais cela ne se reflète pas dans les primes.
Pourquoi? Parce qu'il y a une espèce de monopole qui est exercé
par ces compagnies et les municipalités sont pratiquement prises en
otage. Je connais des municipalités qui payaient 150 000 $ de primes par
année et elles sont rendues à 750 000 $, puis en plus avec des
services ou des couvertures diminués. Au lieu des premiers 250 $, ce
sont les premiers 1000 $ et l'assurance pour les égouts, c'est la
même chose. La municipalité, même en couvrant très
grandement ses responsabilités, est obligée
d'augmenter cela d'une façon disproportionnée. Je veux
bien faire confiance è des comités mis sur pied, è des
études, etc., mais si ces études n'aboutissent pas... Tant que
l'étude n'est pas déposée, on peut se "gargariser" en
disant: Oui, cela va donner de bonnes réponses. Mais je commence
à être inquiet par rapport à cela. Cela fait trois ou
quatre ans que l'Union des municipalités a commencé une
étude et elle n'est arrivée à aucune conclusion. Vous avez
donné un contrat d'environ 80 000 $ et je ne suis pas sûr que l'on
va avoir une réponse.
M. Bourbeau: Pas à ce prix-là, j'espère.
M. Dufour: Les muncipalités essaient de trouver des
solutions, mais on ne les aide pas. Ce qu'elles demandent, dans le fond, c'est
d'avoir le pouvoir de se mettre de l'argent de côté au cas
où. Il pourrait peut-être y avoir des balises un peu plus
serrées par rapport à cela, mais les municipalités
pourraient actuellement se mettre de l'argent de côté sans
identifier que c'est pour l'auto-assurance.
M. Bourbeau: Non. Si une municipalité a des surplus dans
son budget, évidemment, ces surplus deviennent ses premiers revenus de
l'année suivante. Mais ce que l'on demande ici, c'est un fonds
spécial qui est en dehors.
M. Dufour: Je suis obligé de vous dire que les
municipalités qui ont des surplus ne sont pas obligées de les
investir dans tes premiers revenus de leur municipalité. Elles peuvent
les mettre dans les réserves. Elles se font des réserves,
actuellement.
M. Bourbeau: Bien oui. Cela fait partie du budget de
l'année suivante.
M. Dufour: Oui, mais elles ne sont pas obligées de les
prévoir comme dépenses durant l'année. La
municipalité qui a le surplus n'est pas obligée de reprendre le
surplus et le réinvestir dans l'administration de la
municipalité, puis le dépenser au cours de l'année. La
preuve, c'est que ce n'est pas de même que cela se passe.
M. Bourbeau: Bien voyons, M. le député! Le surplus
d'une municipalité, à la fin... Comme les municipalités
doivent avoir des budgets équilibrés, s'il y a un surplus
à la fin de l'année, ce surplus-là fait partie de son
budget l'année suivante en tant que revenu de l'année suivante.
C'est évident. Cela ne peut pas être un fonds à part. Ce
que l'on demande, c'est un fonds à part, extrabudgétaire. Les
municipalités n'ont pas de fonds extrabudgétaire.
M. Dufour: Je vais vous montrer des endroits où cela n'est
pas comme cela.
M. Bourbeau: Je suis d'accord avec le député qu'il
y a des municipalités qui ont des surplus chaque année, mais ce
sont des surplus budgétaires et non pas des fonds
extrabudgétaires.
Pour ce qui est de la question dont on parle, je signalerai au
député que le rapport de la firme d'actuaires que nous avons
engagée doit être produit d'ici è quatre mois, seize
semaines et que la question de l'assurance est une question importante et
délicate...
M. Dufour: Je comprends.
M. Bourbeau: ...qui implique des sommes d'argent
considérables - le député en parlait tout à l'heure
- et également des responsabilités importantes. Il y a des
compagnies d'assurances qui ont fait faillite au cours des années, on le
sait, et si des compagnies d'assurances peuvent faire faillite, des
municipalités aussi pourraient faire faillite si elles n'étaient
pas adéquatement protégées.
Cela vaut donc la peine de prendre le temps de faire faire les
études qu'il faut par des actuaires compétents et quand les
solutions auront été identifiées par nos actuaires, que
ces solutions auront été agréées par les unions
municipales, on pourra procéder avec les amendements législatifs
qui pourront possiblement prévoir des fonds d'auto-assurance.
Peut-être qu'ils seront balisés différemment, mais je n'ai
aucun doute que d'ici très peu de temps, nous aurons une loi qui sera
déposée dans le but de régler le problème des
primes d'assurances des municipalités.
M. Dufour: Je prends cela en note.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Shefford.
M. Paré: J'ai juste un petit commentaire très
rapide. Depuis quelques articles et dans d'autres projets de loi qui ont
précédé, on entend le ministre dire
régulièrement: Oui, le principe est intéressant. On
considère cela et on va l'amener dans une loi générale
plutôt que de l'amener à la pièce. C'est une philosophie,
une façon de voir les choses. C'est aussi peut-être une
façon facile si on accepte le principe qui dit que, oui, on ne doit pas
légiférer à la pièce. Par contre, cela ne serait-il
pas un moyen, en acceptant certains projets que l'on dit très
intéressants, d'accélérer le dossier
général, mais en les acceptant là où les
municipalités en font la demande, quand ce sont des municipalités
qui ont le dynamisme, le goût et la compétence
de pouvoir réussir? Cela permettrait premièrement
d'accélérer le dossier général, parce que l'on dit:
On va l'amener dans une loi générale. Mais on peut l'amener dans
dix ans, si on fait juste des études. Alors que si on ne l'acceptait pas
nécessairement à la pièce pour l'offrir à tout le
monde par des lois privées, mais par des projets qui sont bien
montés... Donc, si on a un projet qui nous est amené avec une
ville qui a fait ses preuves, qui est compétente, qui a des bons budgets
et qui a une administration solide, si la ville a pris la peine d'amener dans
un projet de loi un article, parce qu'elle a la volonté, la
détermination et la préparation pour amener un nouveau service ou
peu importe ce que c'est, ne serait-ce pas préférable de l'amener
pour activer, accélérer la loi générale et pour
reconnaître le dynamisme de certaines villes?
M. Bourbeau: M. le Président, c'est évident que
c'est beaucoup plus facile pour un ministre de dire oui que de dire non. Ce
n'est pas très agréable pour le ministre des Affaires municipales
d'être assis ici et de dire non à toutes les demandes de la ville
de Granby. C'est pour cela d'ailleurs que l'on avait signalé d'avance
è la ville que ces articles ne devraient pas faire partie du projet de
loi.
De plus, est-ce que oui ou non on pourrait permettre des projets pilotes
en attendant que les lois générales soient adoptées? Le
problème, c'est que ce n'est pas nous qui préparons ces projets
de loi privés. Ce ne sont pas nos légistes qui préparent
les projets de loi. Et très souvent, quand nous regardons les clauses de
ces projets de loi, nos légistes, nos experts sont d'avis que si nous
devions mettre dans des lois générales ces clauses, nous ne les
mettrions pas de la même façon. Il y a des méthodes
gouvernementales de légiférer qui diffèrent parfois de ce
que nous voyons très souvent dans les projets de loi privés et
les gens qui m'entourent, qui sont des experts en la matière, ne sont
pas d'accord souvent pour que l'on accepte un texte comme celui-là dans
une loi générale. Alors, il me serait bien plus agréable
de dire oui toujours, mais je contribuerais â faire en sorte de
compliquer encore davantage la jungle des lois municipales.
Je reviens à ce que je disais plus tût: On doit avoir une
vision globale de la législation municipale si on veut s'en sortir. Je
résiste aux demandes faites d'accorder de nouveaux pouvoirs aux
municipalités à la pièce. Cependant, nous sommes
prêts à accepter dans les projets de loi privés des mesures
correctives, comme nous en avons accepté aujourd'hui, et des pouvoirs
que l'ensemble des municipalités a déjà, enfin de
très nombreuses municipalités. On peut le faire dans certains
cas, mais quand on nous présente des innovations, nous
préférons étudier à fond ces demandes-là et.
si elles sont valables, les appliquer à l'ensemble des
municipalités du Québec. D'autant plus qu'on est justement en
train de revoir toutes les lois. Chaque fois que nous ajoutons dans une charte
un ou deux pouvoirs, nous compliquons le travail pour l'avenir, parce que ces
chartes vont être annulées éventuellement et
peut-être à plus court terme que l'on pense. D'ailleurs, le
député de Jonquière le sait, il a assisté à
l'adoption du projet de loi 100. On a fait sauter...
M. Dufour: Participé.
M. Bourbeau: Participé, oui. Il a assisté et
participé à l'adoption du projet de loi 100 où nous avons
fait sauter des lois complètes. Une partie de la Loi sur la fraude et la
corruption dans tes affaires municipales saute; il y a aussi la Loi sur les
élections dans certaines municipalités. Il y a des lois qui vont
disparaître avec l'adoption du projet de loi 100. Nous sommes en train de
faire le ménage, de nettoyer la maison et nous refusons - pour employer
les termes qu'on a entendu tantôt - de compliquer les lois municipales au
moment où nous tentons de les simplifier, c'est tout. Je pense que le
député de Shefford comprend très bien cela et qu'il va
être d'accord avec moi. (20 h 45)
Le Président (M. Richard); Est-ce que vous retirez l'article
6?
M. Duval: Compte tenu des explications qui nous ont
été données, on est prêt à le retirer.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 7.
M. Bourbeau: II y a une modification à l'article 7. L'article 7
valide la compensation qui a été imposée pour le service
d'égout dans les règlements 1529-84 et 1558-85 pour les exercices
financiers 1985 et 1986. L'article prévoit que cette validation
n'affecte pas tes causes pendantes et les jugements rendus au 18 octobre 1986,
date où fut publié à la Gazette officielle du
Québec l'avis de présentation du projet de loi.
Nous sommes favorables à l'adoption de cet article, en y
apportant cependant une modification. Un papillon a été
préparé en conséquence. J'indique tout de suite qu'ici, on
a l'intention de protéqer les causes pendantes rétroactivement
à la date où l'avis a été publié dans la
Gazette officielle du Québec. Or, en vertu de la politique que
nous appliquons, nous sommes d'avis que la rétroactivité devrait
plutôt aller à la date où la ville de Granby a
adopté sa résolution pour autoriser le conseil à
présenter le
présent projet de loi. Alors, nous aurions besoin de la date en
question.
M. Noël: Je vais la retrouver. C'est dans les alentours du
mois d'avril. Un instant!
M. Bourbeau: J'aimerais déposer un amendement è
l'article 7. C'est justement l'amendement dont je parlais. Il se lirait comme
suit: L'article 7 du projet de loi 235 est remplacé par le suivant: "La
compensation pour ie service d'égout imposée par les
règlements no 1529-84, 1558-85, 1599-85 et 1671-86 est
déclarée valide et incontestable pour les années
financières 1985, 1986 et 1987. "Le présent article n'affecte pas
une cause pendante au 17 mars 1986."
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière.
M. Bourbeau: J'aurais une explication additionnelle. Je
m'excuse.
La modification vise à ajouter è la liste des
règlements mentionnés le règlement no 1671-86 qui
décrète l'imposition de la taxe pour le service d'égout
pour l'année financière 1987 et vise également à
faire rétroagir la présente loi à la date où la
municipalité de Granby a adopté la résolution autorisant
la municipalité à présenter le présent projet de
loi, soit le 17 mars 1986.
M. Dufour: Est-ce que je peux demander aux gens de Granby s'il y
a une cause pendante dans ces règlements à partir de la date de
la résolution du conseil et de la publication dans la Gazette
officielle du Québec?
M. Duval: On n'a aucune cause pendante parce que en
général, les citoyens sont très heureux du
système.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement
apporté à l'article 7 - la modification - est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 7 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 8 a pour objectif
de valider la taxe d'eau imposée par différents règlements
de la ville couvrant les exercices financiers 1980 à 1986. Il est
également prévu une clause de protection des causes pendantes et
des jugements rendus au 18 octobre 1986 dans ie projet de loi tel que
présenté.
Je serais favorable à l'adoption de l'article, mais, cependant,
avec quelques corrections. J'aimerais déposer les modifications
suivantes. L'article 8 du projet de loi 235 est remplacé par le suivant:
"La taxe de l'eau imposée par les règlements 1396-81, 1443-82,
1484-83, 1528-84, 1599-85 et 1671-86 est valide et incontestable pour les
années financières 1982, 1983, 1984, 1985, 1986 et 1987. "Le
présent article n'affecte pas une cause pendante au 17 mars 1986."
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur cette modification?
M. Dufour: Je voudrais juste demander au ministre pourquoi les
règlements 1290-80, 1345-80 et 1269-80... Est-ce que ce serait prescrit
pour cinq ans? Qu'est-ce que c'est?
M. Bourbeau: Oui, c'est exact. La prescription s'applique; donc
il n'y a pas lieu d'en parler. La modification vise à ajouter à
la liste des règlements mentionnés le règlement 1671-86
qui décrète l'imposition de la taxe d'eau pour l'année
financière 1987 et on élimine aussi la mention de
règlements visant les taxes pour lesquelles la prescription est acquise,
soit les années 1980 et 1981.
M. Dufour: La tournure de phrase disant que les reniements sont
valides et incontestables pour les exercices financiers 1980, 1981 et 1982...
N'aurait-on pas pu trouver une formule pour dire qu'à ce jour, s'il n'y
avait pas de cause, c'était incontestable? Vous ne le dites pas. Je
comprends que la loi peut dire que c'est invalidé parce qu'on ne peut
pas aller plus loin que cinq ans, mais est-ce qu'il ne peut pas arriver des cas
où l'on pourrait contester? Est-ce qu'il serait possible de trouver une
autre formulation? Est-ce que vous êtes d'accord? Vous êtes des
avocats, est-ce que c'est correct?
M. Noël: Selon nous, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la
modification...
M. Dufour: D'accord. S'il n'y a pas de problème, on ne
fera pas de problème.
Le Président (M. Richard): ...est adoptée? Donc,
l'amendement è l'article 8 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble de
l'article 8 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 9.
M. Bourbeau: II s'agit de l'article de l'entrée en vigueur
de la loi. En l'espèce, il s'agit de la date de la sanction de la
loi.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 9 est
adopté? Pardon?
M. Paré: On n'est pas obligé d'adopter l'amendement
à l'annexe avant d'adopter le dernier article?
M. Dufour: Où y a-t-il un amendement dans l'annexe?
M. Bourbeau: Pour ce qui est de l'annexe, il faudrait que la
ville la retire parce que l'article auquel elle était accrochée a
été retiré.
Le Président (M. Richard): D'accord. On me dit qu'il y a
un petit problème technique. Il serait habile que vous retiriez l'annexe
parce qu'elle touche des articles qu'on a complètement mis à la
poubelle.
M. Noël: Elle est effectivement reliée à
l'article 3. Comme on a retiré l'article 3, on retire également
l'annexe.
Le Président (M. Richard): Vous êtes bien gentil!
L'annexe étant retirée, l'article 9 est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. M. le ministre,
est-ce que vous faites une motion de renumérotation? Est-ce que la
motion de renumérotation est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi tel que modifié est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté.
Une voix: Avec amendements.
Le Président (M. Richard): Avec amendements,
évidemment. Nous suspendons la séance pour quelques instants.
(Suspension de la séance a 20 h 55)
(Reprise à 21 h 4)
Projet de loi 203
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux avec ardeur pour l'étude du
projet de loi 203, Loi concernant certaines transactions entre la compagnie de
Jésus, la corporation Le collège des Jésuites et la
corporation Le collège Saint-Charles-Garnier. La présentation
doit être faite par notre collègue, le député de
Louis-Hébert, M. Doyon. À vous la parole, M. Doyon.
Remarques préliminaires
M. Doyon: Merci, M, le Président. En quelques mots, il me
fait plaisir de présenter le projet de loi 203. L'an dernier, â
peu près à cette date, j'avais l'occasion de faire la même
présentation, M. le Président, et c'est un projet de loi qui est
à peu près semblable à celui de l'an dernier. Je me
contenterai de le résumer très brièvement et de vous
expliquer ce que vous savez déjà probablement, M. le
Président, soit que ce projet de loi vise à désengager la
communauté des Jésuites de l'oeuvre et de la
propriété comme telle du collège Saint-Charles-Garnier qui
est situé à Québec, sur le boulevard Saint-Cyrille.
En effet, le collège Saint-Charles-Garnier est la
propriété actuelle de la corporation Le collège des
Jésuites qui dispense un enseignement que tout le monde s'accorde
à reconnaître comme de très haute qualité et qui est
connu dans la région de Québec depuis de très nombreuses
années. Qu'il me suffise de dire que la corporation Le collège
des Jésuites a été instituée par une loi
spéciale qui date de 1924 et que l'objectif qui est poursuivi par ce
projet de loi est de permettre aux Jésuites de s'assurer que l'oeuvre
qu'ils ont entreprise, l'oeuvre d'éducation, puisse être
continuée dans la même bâtisse, dans les mêmes
édifices, sans cependant qu'ils soient obligés de demeurer
à la barre de cette corporation
comme telle.
En effet, l'effectif est en voie de diminution, les membres de la
communauté vieillissent et les Jésuites ont pensé qu'il y
avait lieu de procéder à un changement de direction. Ils le font
au moyen d'un projet de loi que nous avons devant nous. Il s'agit pour eux de
se départir de la propriété des immeubles, mais en le
faisant, ils veulent avoir les garanties que la corporation Le collège
Saint-Charles-Garnier qui deviendra propriétaire respectera l'oeuvre et
l'esprit dans lesquels la compagnie de Jésus a poursuivi ses
activités d'éducation depuis de nombreuses années.
Selon l'opinion des conseillers juridiques, la meilleure façon de
faire cela est de le faire au moyen d'un projet de loi privé qui permet
de s'assurer que le pouvoir de céder les immeubles est accordé,
que ces immeubles puissent être cédés à titre
gratuit ou à un prix inférieur à leur valeur
réelle. C'est le premier effet du projet de loi. Il s'agit aussi de
s'assurer que le deuxième transfert qui sera fait comporte des charges,
des conditions et des obligations de nature à restreindre l'usage ou
l'utilisation des immeubles et vise à assurer que ces immeubles soient
utilisés à des fins d'éducation et à des fins
connexes, lesquelles charges, conditions, obligations et prohibitions
constituent un droit réel grevant les immeubles.
Le troisième but poursuivi concerne l'application de la loi qui
autorise les municipalités à percevoir un droit sur les mutations
immobilières qui pourrait entraîner un paiement de droit de
mutation de l'ordre de 65 000 $ et que ce droit puisse faire l'objet d'une
exemption de la part du législateur.
Alors, il y a eu des consultations et des vérifications de
faites. Le représentant de la ville de Québec est ici pour nous
assurer que la ville de Québec est d'accord avec cette façon de
procéder. Je pense qu'il y a eu consultation de tous les
intéressés, compte tenu du précédent qui a
été accepté l'an dernier unanimement. Je pense qu'il n'y a
pas de difficulté, M. le Président.
Je voudrais profiter de l'occasion pour féliciter, remercier et
dire toute la gratitude de la population de la région de Québec,
et en particulier celle de mon comté, Louis-Hébert - cela
comprend aussi tous les comtés environnants; il y en a même de
l'extérieur de la région de Québec - pour le travail
d'éducation que les Jésuites ont effectué au cours des
nombreuses années. Je suis fier de pouvoir dire, M. le Président,
que mes deux fils sont des anciens du collège des Jésuites,
qu'ils y ont reçu la meilleure éducation qu'ils pouvaient
recevoir, qu'ils doivent et que je dois beaucoup aux Jésuites. Je dois
beaucoup aux laïcs, je dois beaucoup à tous ceux qui, pendant des
années, se sont débattus avec ce que je considérais comme
de mauvais garnements. Ils ont en fait quelque chose qui est assez passable
finalement et je les en félicite.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Doyon: Ils ont réussi de la même façon
avec un grand nombre d'étudiants et d'étudiantes maintenant.
Alors, ces remerciements, je les fais au nom de la population, je les fais en
mon nom personnel et je les fais au nom de tous les parents qui ont sur les
épaules le fardeau et l'obligation de voir et de pourvoir à la
meilleure éducation possible des enfants. C'est dans ce sens, M. le
Président, que je suis extrêmement fier et honoré de
pouvoir, pour la deuxième fois, présenter ce projet de loi
privé.
M. le ministre, si vous voulez procéder à l'étude
article par article, en saluant le père Laberge, le père Rouleau,
M. le directeur général Savard...
Une voix: ...
M. Doyon: ...et Me Pierre Beaudoin de même que son
assistante, Me Danielle Côté, je suis sûr qu'ils sont
prêts à répondre à vos questions si vous en avez, M.
le ministre, ainsi qu'aux questions des autres membres de la commission. J'ai
déjà trop parlé, je m'en excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): On vous pardonne, M. le
député de Louis-Hébert.
Est-ce que vous voudriez vous nommer, pour le Journal des
débats, par exemple de la gauche vers la droite, s'il vous
plaît? C'est seulement au cas où vous auriez è intervenir
tout à l'heure.
Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Mon nom est Denis Boutin. Je suis directeur du
contentieux de l'intervenante, la ville de Québec.
Mme Côté (Danielle): Danielle Côté,
avocate.
M. Laberge (Marcel): Marcel Laberge, économe provincial de
la compagnie de Jésus.
M. Beaudoin (Pierre): Pierre Beaudoin, avocat et procureur des
trois requérants.
M. Servant (Auguste): Auguste Servant, directeur
général du collège Saint-Charles-Garnier.
M. Rouleau (Jean-Paul): Jean-Paul Rouleau de la corporation Le
collège des Jésuites.
Le Président (M. Richard): Merci.
Bienvenue messieurs et madame.
M. le ministre, si tout le monde est d'accord, est-ce que nous passons
immédiatement à l'étude article par article?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse...
M. Dufour: Je voudrais souhaiter la bienvenue aux
différents intervenants. Je me joins aux voeux du député
de Louis-Hébert parce qu'on doit beaucoup aux Jésuites,
effectivement. J'espère qu'on va leur devoir encore longtemps pour tout
le travail qu'ils ont fait dans le passé et que cela puisse
continuer.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Jonquière.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on peut suspendre juste une minute, M. le
Président?
Le Président (M. Richard): Oui. Nous suspendons nos
travaux pour environ une minute»
(Suspension de la séance à 21 h 11)
(Reprise à 21 h 13)
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Nous reprenons nos travaux. Si
j'ai bien compris, nous sommes à l'article 1. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 1? M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Le préambule, on
fera cela à la fin?
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Bourbeau: M, le Président, l'article la a pour but de
permettre à la corporation Le collège des Jésuites de
transférer ses immeubles à titre gratuit ou pour un prix
inférieur à leur valeur réelle à la compagnie de
Jésus. Il prévoit que ce transfert est exempté du paiement
du droit de mutation. Une entente est toutefois intervenue entre la ville de
Québec et la compagnie de Jésus établissant le montant du
droit de mutation à payer è la ville relativement à ce
transfert. Un texte d'amendement a donc été rédigé
en conséquence et l'amendement se lirait comme suit: "Le projet de loi
203 est modifié par le remplacement de l'article 1 par le suivant: "1.
Le collège des Jésuites a le pouvoir de transférer les
immeubles décrits à l'annexe à titre gratuit ou pour un
prix inférieur à leur valeur réelle à la compaqnie
de Jésus. Le droit de mutation exigible pour ce transfert, en vertu de
la Loi autorisant les municipalités è percevoir un droit sur les
mutations immobilières (Lois refondues du Québec, chapitre M-39),
est de 5850 $,"
Cette modification, M. le Président, tient compte de l'entente
intervenue entre la ville de Québec et la compagnie de Jésus
établissant à 5850 $ le montant du droit de mutation payable
à la ville de Québec relativement au transfert d'immeubles.
En outre, les immeubles susceptibles d'être
transférés sont ceux décrits è l'annexe.
Le Président (M. Richard): Est-ce que nous sommes d'accord
sur cette modification?
M. Dufour: Est-ce qu'on peut demander au représentant de
la ville de Québec, s'il est d'accord.
M. Boutin: Le texte tel que proposé reflète les
accords intervenus avec les représentants des requérants et le
ministère.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais vous demander en plus de quelle
façon vous êtes arrivé à ce montant-là?
Est-ce le fruit de...
M. Boutin: Ce fut le fruit d'une longue néqociation. La
ville de Québec, je crois bien, a reconnu l'importance de l'oeuvre faite
par la corporation des Jésuites sur son territoire bien qu'elle
s'opposait à ce que la loi permettant d'imposer des droits de mutation
soit modifiée pour ne pas créer un précédent qui
serait dangereux. Reconnaissant le bien-fondé de l'oeuvre et
étant d'accord pour la poursuite de l'oeuvre, la ville de Québec
est d'accord pour donner son consentement si le législateur est
favorable è imposer un droit de mutation inférieur à celui
qui serait normalement payable, également si le législateur est
d'accord pour faciliter la poursuite de l'oeuvre d'éducation; la ville
de Québec milite dans le même sens.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: La compaqnie de Jésus a fait le même
genre de transaction avec le collège Brébeuf, il n'y a pas si
longtemps, è Montréal.
M. Beaudoin: C'est exact, M. le député. Nous avons
passé, il y a exactement un an, comme M. Doyon le rappelait tout
à l'heure, un projet de loi è peu près identique
concernant le collège Bréboeuf à Montréal.
M. Claveau: Dans ce projet de loi-là aussi il y avait des
mesures concernant les
droits de mutation, je suppose.
M. Beaudoin: II y avait des mesures concernant les droits de
mutation sauf que le montant n'était pas indiqué dans le projet
de loi. Le montant avait été déterminé par une
transaction privée avec la ville de Montréal mais il était
calculé à peu près sur la même base, le montant des
droits de mutation.
Je ne veux pas parler pour la ville de Québec, mais la ville de
Québec, si je comprends bien, préfère que le montant soit
indiqué dans la toi.
M. Claveau: Je vous remercie.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la modification est
adoptée?
M. Dufour: Adoptée.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 1 tel que
modifié est donc adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 2.
M. Bourbeau: L'article vise à permettre à la
compagnie de Jésus de transférer par la suite ces immeubles
à la corporation Le collège Saint-Charles-Garnier. Par ailleurs,
l'article prévoit spécifiquement que l'acte de transfert peut
comporter des charges, conditions, obligations et prohibitions concernant
l'usage et l'utilisation de ces immeubles. M. le Président, j'aimerais
apporter une modification à l'article 2 qui se lirait comme suit: "Le
projet de loi 203 est modifié par le remplacement de l'article 2 par le
suivant: "2. La compagnie de Jésus a le pouvoir de transférer par
la suite ces immeubles à titre gratuit ou pour un prix inférieur
à leur valeur réelle à la corporation Le collège
Saint-Charles-Garnier; le droit de mutation exigible pour ce transfert, en
vertu de la Loi autorisant les municipalités à percevoir un droit
sur les mutations immobilières, est de 5850 $. L'acte de transfert peut
comporter des charges, conditions, obligations et prohibitions pouvant
restreindre l'usage ou l'utilisation de ces immeubles et visant à
assurer que ces immeubles soient utilisés à des fins
d'éducation ou à des fins connexes, lesquelles charges,
conditions, obligations et prohibitions constituent alors un droit réel
grevant ces immeubles."
Il s'agit, M. le Président, vous l'avez sûrement
deviné, d'une modification de concordance avec celle faite en regard de
l'article 1, soit la mention du montant du droit de mutation payable
relativement à ce transfert.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a une discussion
sur la modification ou si nous sommes d'accord avec cet amendement? M. le
député de l'Ungava.
M. Claveau: J'aimerais avoir un ou deux éclaircissements
pour les membres de la commission par rapport à la façon dont se
fait la transaction. Est-ce que vous pourriez nous expliquer brièvement
comment il se fait que la compagnie de Jésus se porte acquéreur
dans un premier temps de l'édifice et puis qu'après elle le
revend à la corporation Le collège Saint-Charles-Garnier?
M. Beaudoin: M. le Président, pour assurer une garantie
tout à fait étanche quant au respect de la vocation des
immeubles, nous avons donné l'opinion à la compagnie de
Jésus que cette garantie ne pourrait être efficace que si elle
était établie par un lien réel. Or, la façon de
procéder, c'est que nous allons en faire une condition fondamentale dans
un contrat de cession d'immeubles assorti d'une sanction d'annulation de la
cession en cas de défaut du respect de la condition. Les
propriétaires actuels, c'est la corporation Le collège des
Jésuites qui est une corporation formée de Jésuites et de
laïcs mais qui, éventuellement, va être liquidée ou,
tout au moins, n'aura plus grand-chose à faire. Cette corporation va
vendre les immeubles à la compagnie de Jésus qui est la compagnie
qui groupe tous les Jésuites du Québec qui, elle, va le revendre
à la corporation laïque qui est la corporation Le collège
Saint-Charles Garnier. Dans ce deuxième acte de vente qui est
prévu par l'article 2 qu'on reqarde actuellement, nous allons inclure
toutes les conditions de garantie du maintien de la vocation avec une sanction
que si jamais les conditions ne sont pas respectées, ta
propriété va revenir à la compagnie de Jésus.
La raison pour laquelle on a demandé de procéder par bill
privé, c'est qu'on voulait être tout à fait certain de
créer une servitude réelle et non pas une servitude personnelle
d'une part. D'autre part, il n'était pas certain, à la lecture
des actes constitutifs de chacune des corporations, qu'elle pouvait donner ces
immeubles-là, a toutes fins utiles, avec prohibition d'aliéner
et, troisièmement, il y avait la question des droits de mutation qui
auraient été d'environ 61 000 $ et qui seront plutôt
d'environ 11 000 $ avec la loi.
M. Claveau: Est-ce que la corporation Le collèqe
Saint-Charles-Garnier existe au moment où on se parle? Est-elle
formée légalement?
M. Beaudoin: Oui.
M. Claveau: Advenant le cas où la compagnie de
Jésus reprendrait l'édifice de la corporation qui ne
répondrait pas aux critères qui font quelle peut l'administrer ou
l'avoir en sa possession, il est prévu aussi que la compagnie de
Jésus pourrait à ce moment-là soit l'administrer
elle-même, ou soit le revendre à un autre tiers qu'on ne
connaît pas actuellement.
M. Beaudoin: Exactement. En fait, la compagnie de Jésus
consent à cette "donation" entre guillemets I la condition qu'on y
maintienne l'oeuvre d'éducation. Si jamais la garantie, la condition
n'était pas respectée, la compagnie de Jésus redeviendrait
propriétaire de ces immeubles et pourrait comme n'importe quel
propriétaire en faire ce qu'elle veut. Si elle vendait ces immeubles-la
à leur prix, à leur valeur marchande actuelle, je pense bien que
la corporation Le collège des Jésuites n'aurait pas les moyens de
l'acheter.
M. Claveau: Au moment où on se parte, la compagnie de
Jésus ne peut aliéner son édifice qu'en faveur de la
corporation Le collège Saint-Charles-Garnier.
M. Beaudoin: Dans le moment, la compagnie de Jésus n'est
pas propriétaire des immeubles.
M. Claveau: Oui, mais après l'adoption.
M. Beaudoin: Elle va le devenir après la première
transaction. Elle pourrait comme n'importe quel propriétaire les vendre
a qui elle veut. L'autorisation que nous demandons, c'est qu'elle vende ces
immeubles-là à la corporation Le collège
Saint-Charles-Garnier avec les conditions que nous mentionnerons dans l'acte de
vente, lesquelles sont prévues par le projet de loi.
M. Claveau: Je vous remercie.
Le Président (M. Richard): S'il n'y a pas d'autres
commentaires sur l'amendement à l'article 2, est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 2 tel
qu'amendé est adopté? J'appelle donc l'article 3.
M. Bourbeau: Cet article, M. le Président, prévoit
l'enregistrement de la loi avec une liste des immeubles qu'elle vise,
considérant que les transferts visés aux articles 1 et 2 visent
un immeuble spécifique, le collège Saint-Charles-Garnier
décrit dans une annexe incluse au projet de loi. Le texte de l'article 3
fait l'objet d'une modification de concordance.
M. le Président, la modification est la suivante: "Le projet de
loi 203 est modifié par le remplacement de l'article 3 par le suivant:
"3. Une copie conforme de le présente loi peut être
enregistrée par dépôt."
Il s'agit, M. le Président, comme vous vous en rendez compte
sûrement d'une modification de concordance tenant compte de l'ajout d'une
annexe au projet de loi donnant la description des immeubles
transférés.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la modification est
adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 3 tel que
modifié est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 4.
M. Bourbeau: II s'agît, M. le Président, de
l'article de l'entrée en vigueur de la loi. En l'espèce, il
s'agit de la date de la sanction de la loi.
Le Président (M. Richard): L'article 4 est donc
adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Il y a actuellement des
modifications, je pense, M. le ministre, à l'annexe.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. J'aimerais ajouter une
annexe. La modification se lirait comme suit: "Le projet de loi 203 est
modifié par l'addition, à la fin, de l'annexe suivante: "Annexe:
"Un immeuble connu et désiqné comme étant formé des
lots cent soixante-seize (176) et cent soixante-dix-sept (177) aux plan et
livre de renvoi officiels du cadastre de la paroisse de
Notre-Dame-de-Québec, avec tous bâtiments y érigés,
circonstances et dépendances."
M. le Président, cet ajout vise h décrire les immeubles
qui seront transférés en vertu des articles 1 et 2.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'annexe est
adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): En ce qui a trait au
préambule, il y a aussi des modifications, je pense, M. le ministre?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, j'aimerais apporter la
modification suivante: "Le préambule du projet de loi 203 est
modifié: "premièrement, par le remplacement, aux
troisième, quatrième et neuvième alinéas, des mots
"La corporation du Collège des Jésuites" par les mots "La
corporation Le collège des Jésuites"; "deuxièmement, par
le remplacement, au 5° alinéa, des mots "la corporation du
Collège Saint-Charles-Garnier" par les mots "la corporation Le
collège Saint-Charles-Garnier" et par l'addition, après les mots
"émise le 3 juin 1981", des mots "sous l'autorité de la partie
III de la Loi sur les compagnies (Lois refondues du Québec, chapitre
C-38); "troisièmement, par le remplacement, au 10° alinéa, du
mot "exemption" par le mot "exonération" et par le remplacement du mot
"exempter" par les mots "exonérer partiellement"."
Ces modifications visent à dénommer de façon exacte
l'organisme concerné. Dans le deuxième paragraphe, il s'agit de
corrections qui ont pour but de dénommer de façon exacte la
corporation qui est mentionnée et à préciser davantage le
texte. Quant au troisième paragraphe, il s'agit de corrections qui
visent à préciser davantage le texte.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la modification au
préambule est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le préambule
modifié est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a une
modification au titre, M. le ministre?
M. Bourbeau: Tant qu'à perfectionner le projet de loi, M.
le Président, j'aimerais apporter une modification au titre du projet de
loi. "Le titre du projet de loi 203 est remplacé par le suivant: "Loi
concernant certaines transactions entre la compagnie de Jésus, la
corporation Le collège des Jésuites et la corporation Le
collège Saint-Charles-Garnier". Ces modifications, vous vous en doutez,
M. le Président, sont requises afin d'avoir une dénomination
exacte des corporations visées.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement
apporté au titre est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre
amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 20 3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Le projet de loi 203 est donc
adopté. Est-ce que vous avez des commentaires de remerciements à
l'endroit des...
M. Bourbeau: M. le Président, je pense qu'il convient de
féliciter en premier lieu le député de Louis-Hébert
pour sa présentation et la façon dont il a piloté le
projet de loi jusqu'à ce jour ainsi que les gens qui nous ont rendu
visite, les remercier de leur présence et de leur collaboration ainsi
que tous les membres de la commission.
Le Président (M. Richard): Merci.
M. Doyon: On me dit que c'est la dernière bâtisse
que les Jésuites avaient à vendre, alors je pense qu'on peut
respirer.
Le Président (M. Richard): Nous suspendons pour quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 21 h 23)
(Reprise à 21 h 35)
Projet de loi 206
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux, cette fois-ci pour l'étude du projet de loi 206, Loi
modifiant la charte de la ville de Sherbrooke, présenté par notre
collègue, M. le député de Sherbrooke, M. André
Hamel. M. le député,
M. Hamel: M. le Président, c'est avec grand plaisir que je
présente ce soir le projet de loi 206, Loi modifiant la charte de la
ville de Sherbrooke. Ce projet de loi est très important et je laisserai
aux représentants de la ville de Sherbrooke le soin de vous fournir les
explications requises. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député. Si vous voulez bien vous présenter, s'il vous
plaît, messieurs.
M. Tanguay (Bernard): Oui, bonsoir, M. le Président, mon
nom est Bernard Tanguay.
Je suis le maire suppléant de la ville de Sherbrooke. Il me fait
plaisir de vous présenter Me Pierre Huard, avocat et directeur du
contentieux de la ville de Sherbrooke.
M. Huard (Pierre): Bonsoir.
Le Président (M. Richard): Merci. Est-ce que vous avez
remarques préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Le projet de loi
présenté par la ville de Sherbrooke vise à accorder
certains pouvoirs particuliers et à apporter des modifications à
des pouvoirs déjà prévus dans sa charte. Comme nous le
verrons au cours de l'étude article par article du projet de loi, nous
sommes favorables à certaines demandes formulées par la ville de
Sherbrooke. Par ailleurs, tenant compte de certaines études et travaux
qui ont cours actuellement sur l'ensemble des lois municipales, notamment la
révision des lois municipales, nous ne sommes pas disposés
à accorder certaines autres propositions de la ville. Voilà.
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous avez des
commentaires, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Nous sommes disposés, tout en souhaitant la
bienvenue aux représentants de la ville de Sherbrooke, à
écouter leur point de vue et a écouter aussi ce que le ministre a
à nous dire. On portera des jugements au fur et à mesure de la
progression de l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Richard): Vous êtes d'accord, M. le
député de Jonquière, pour qu'on commence l'étude
article par article?
M. Dufour: Oui.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 1. M.
le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 1, la
ville demande le pouvoir de refondre ses règlements. Puisque cette
question fait présentement l'objet d'une étude dans le cadre des
travaux entrepris sur la refonte des lois municipales, nous sommes d'avis qu'il
n'y a pas lieu pour l'instant d'accorder ces pouvoirs à la ville.
M. Dufour: Est-ce que les représentants de la ville de
Sherbrooke peuvent nous expliquer en long et en large en quoi consiste cet
article et, face à l'attitude ou à la prise de position du
ministre, vous pourriez donner votre point de vue. D'abord, il y a deux
façons de procéder et je pense que vous êtes familiers avec
les procédures. Si la ville retire l'article, l'Opposition ne pose pas
de questions. Si vous dites: On le maintient, on aime bien savoir ce qu'il en
est.
M. Tanguay: Si cela peut répondre è la question que
vous venez de nous poser, on pourrait vous expliquer exactement en quoi
consiste l'article 1 du projet de loi que vous avez entre les mains. D'autre
part, si on nous assure que, dans les meilleurs délais, il y aura une
finalité à la refonte des lois municipales, nous serions
disposés è retirer l'article 1. Naturellement, si jamais pareille
refonte des lois municipales ne s'effectuait pas, on peut vous assurer d'une
chose, c'est que nous reviendrons avec un autre projet de loi dans lequel cet
article sera inclus.
Le Président (M. Richard): Donc, vous êtes d'accord
pour le retirer, si j'ai bien compris.
M. Tanguay: On est d'accord pour le retirer, mais en tenant pour
acquis que, durant la prochaine année, il y aura une refonte effective
des lois municipales.
Le Président (M. Richard): Ce n'est pas parce que c'est
l'article 1 que vous êtes obligé de les retirer tous. Vous retirez
l'article 1.
M. Tanguay: C'est cela.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, la ville demande, à
l'article 2, d'indexer à 750 000 $ un pouvoir particulier d'emprunt
annuel pour l'amélioration et les réparations d'urgence è
son réseau électrique. Son pouvoir d'emprunt actuel est
limité a 200 000 $. Nous sommes favorables à accorder cette
augmentation de pouvoir d'emprunt temporaire à la ville à ce
chapitre.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député de Jonquière?
M, Dufour: Dans votre charte actuelle vous pouviez contracter des
emprunts temporaires jusqu'à concurrence de 200 000 $.
M. Tanguay: C'est cela. Des emprunts temporaires pour des travaux
strictement électriques. Il faut comprendre que 200 000 $ étaient
nettement insuffisants
considérant quand même le coût du dollar actuel et
les travaux d'extension importants que nous faisons actuellement et que nous
devrons faire au cours des prochaines années. Le chiffre de 750 000 $
mentionné dans le projet de loi nous apparaissait comme un minimum
raisonnable que nous devions obtenir pour pouvoir agrandir efficacement notre
réseau. En conclusion, on se réjouit que le ministre soit
d'accord pour que cet article soit inclus dans le projet de loi.
M. Dufour: Je connais des municipalités qui ont des
réseaux électriques et qui n'ont pas le pouvoir de faire un
emprunt temporaire comme cela. Elles réussissent à...
Une voix: ...
M. Dufour: Un instant! Je pourrais vous dire qu'un réseau
qui rapporte 3 000 000 $ clairs et nets par année - c'est vrai que c'est
une ville en faillite - en surplus, ce n'est pas si pire, cela s'accepte. II
n'y a pas cette provision, mais je comprends que Sherbrooke est habituée
de fonctionner de cette façon.
Le Président (M. Richard): L'article 2 est donc
adopté.
M. Dufour: Adopté. M. Tanguay: Merci.
M. Bourbeau: M. le Président, quand j'ai fait mon cours de
droit, on m'a enseigné que l'aveu est la meilleure preuve.
Le Président (M. Richard): Vous avez été
chanceux, l'article 2 est adopté, voyez-vous? J'appelle donc l'article
3.
M. Bourbeau: Cet article permettant au greffier de la Cour
municipale d'ajourner des causes a été accordé à
quelques reprises ces dernières années à d'autres
municipalités, notamment à Granby et à Drummondville en
1984 et à Saint-Léonard en 1983. Nous sommes d'accord avec cette
disposition étant donné le volume élevé de causes
à la Cour municipale de Sherbrooke. Cette règle, j'en suis
sûr, facilitera le fonctionnement de la cour.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est adopté. J'appelle
donc l'article 4.
M. Bourbeau: Cet article vise à créer un nouveau
privilège pour le prix de l'énergie électrique fournie
pour l'exploitation d'entreprises industrielles ou commerciales. Il s'agit d'un
précédent. Le ministère de la Justice a été
consulté à ce sujet et il ne s'est pas montré favorable
à l'adoption de cet article puisqu'il déroqe au régime des
privilèges prévu au Code civil. Nous ne sommes pas non plus
favorable à l'adoption de cet article qui créerait pour la ville
une situation d'exception par rapport aux autres créanciers des
entreprises visées.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'on est d'accord avec
l'article 4?
M. Dufour: J'aimerais poser une question. Lorsque vous vendez de
l'électricité à une compaqnie ou à un commerce,
vous voudriez bénéficier de privilèges pour pouvoir
percevoir votre arqent, vos dus. C'est cela?
M. Tanguay: C'est cela. Si vous me permettez de commenter un
petit peu les propos de M. le ministre sur l'article 4, cela va répondre
à votre question en même temps, M. le député.
M. Dufour: Oui, je vous pose la question.
M. Tanguay: Tout d'abord, en ce qui nous concerne, c'est le
même principe pour les articles 4, 5 et 6. Je pense qu'il ne sert
à rien de traiter chacun de ces articles de façon
différente. Ces trois articles, d'une certaine façon, sont
intrinsèques. Ce n'est pas un précédent.
Hydro-Québec possède actuellement les pouvoirs
énumérés dans le projet de loi que vous avez entre les
mains. Il faut bien se rappeler qu'Hydro-Sherbrooke, en tant que telle, est le
deuxième plus important distributeur d'énergie électrique
au Québec. Parmi les quelques corporations municipales qui gèrent
elles-mêmes leur réseau hydroélectrique, la ville de
Sherbrooke est le plus important producteur et distributeur d'énergie
électrique.
À ce titre, Hydro-Québec possédant les pouvoirs
énumérés dans le projet de loi aux articles 4, 5 et 6,
nous ne considérons pas qu'en nous octroyant les privilèges
mentionnés à ces articles, on nous accorderait un
privilège. Au contraire, si on nous accorde un privilège, il
faudrait tout simplement mentionner qu'Hydro-Québec possède
à ce moment-là un privilège actuel extraordinaire et il
faudrait se demander si Hydro-Québec mérite de conserver un tel
privilège.
M. Bourbeau: La question des privilèges dont parle le
représentant de la ville de Sherbrooke est un des sujets fortement
discutés dans le cadre de la réforme du Code civil et c'est la
raison pour laquelle d'ailleurs le ministère de la Justice ne s'est pas
montré favorable à l'octroi d'un privilèqe semblable
à la ville de Sherbrooke. Je pense qu'il y a quand même une
certaine différence d'importance entre Hydro-Québec
et la ville de Sherbrooke en ce qui concerne les réseaux
électriques. La ville de Sherbrooke est quand même plus
près, si je puis dire, de la gestion de son réseau
qu'Hydro-Québec qui, elle, gère un réseau distribué
à l'ensemble du territoire du Québec. De toute façon, je
ne suis pas en mesure d'accepter un tel article puisque j'ai une objection de
la part du ministère de la Justice et les us et coutumes de cette
Chambre ne permettent pas à un ministre des Affaires municipales
d'accepter dans une loi privée un article qui fait l'objet d'une
objection de la part du ministère de la Justice.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ungava? Oui, M. Tanguay.
M. Tanguay: Dans le contexte que vous venez de nous expliquer, la
ville de Sherbrooke serait disposée à retirer cet article. Il
reste que, pour nous, c'est extrêmement important de vous sensibiliser
à la réalité que je viens de vous décrire,
Sherbrooke étant quand même le deuxième distributeur
d'énergie électrique le plus important. Je pense que personne ne
peut le contester. {21 h 45)
Je comprends la problématique des différentes juridictions
qu'on retrouve à l'intérieur d'un phénomène
semblable, mais il reste qu'actuellement il y a quand même deux poids,
deux mesures et il est extrêmement important pour nous en ce jour - et
c'est la première fois qu'on vous sensibilise à cette
réalité... On espère que, si ce n'est pas cette
année, du moins dans les prochaines années, il y aura une prise
de conscience réelle sur les réalités dont je viens de
vous faire part.
M. Bourbeau: M. le Président, il faut bien réaliser
qu'on parle ici d'un privilège...
M. Tanguay: Oui.
M. Bourbeau: Un privilège, c'est une faveur qui est
accordée à un créancier par rapport à d'autres
d'être colloque par préférence en cas de distribution des
actifs d'une compagnie ou d'un individu. Ces principes sont remis en question
de plus en plus dans notre société. Je ne sais pas si ce n'est
pas Hydro-Québec qui perdra son privilège éventuellement
dans le cadre de la refonte des lois du Code civil. Je comprends le
ministère de la Justice, avant d'accorder de nouveaux privilèges
alors qu'on remet justement en question l'existence même de plusieurs
privilèges, de demander de ne pas accorder ce privilège pour
l'instant.
M. Dufour: M. le ministre, les municipalités qui
possèdent un réseau électrique sont obliqées
d'appliquer les taux et un certain nombre d'obligations au même titre
qu'Hydro-Québec. Je ne vois pas dans la Loi sur les cités et
villes et dans le Code municipal une particularité qui oblige les
municipalités è vendre leur réseau. Donc, cela veut dire
que le gouvernement a procédé différemment dans le cas des
municipalités qui possèdent leur réseau électrique.
C'est l'une des raisons pour lesquelles un certain nombre de réseaux
électriques municipaux ont été vendus à
Hydro-Québec. Sherbrooke a accepté de jouer le jeu et elle a
accepté de payer le prix; elle a perdu des montants d'argent
appréciables ou des manques à gagner, si on aime mieux, et des
profits importants.
M. Bourbeau: Pourquoi ne pas diminuer leur taux?
M. Dufour: Par exemple, dans la réqion de Saint-Hilaire
où on avait un réseau électrique, on l'a vendu parce qu'on
vendait l'électricité de 15 % à 20 % plus cher
qu'Hydro-Québec et les profits étaient investis dans
l'administration municipale. C'était le cas pour quelques réseaux
et ceux-là sont disparus. La ville de Sherbrooke avait une
particularité aussi, mais elle a diminué ses profits et elle a
décidé de continuer, ce qui veut dire que, par une loi ou par un
décret, Hydro-Québec a obligé - par un décret
gouvernemental sûrement - les municipalités qui possèdent
des réseaux électriques à s'astreindre aux mêmes
structures de prix qu'Hydro-Québec. Effectivement, chaque année,
quand il y a 5,4 % ou 4,5 % d'augmentation, il faut s'ajuster à ces
prix-là. La plupart achètent d'Hydro-Québec, sauf dans la
région du SaguenayLac-Saint-Jean où on achète de
l'Alcan, il y a des espèces de... C'est-à-dire que c'est revenu
à Hydro-Québec, mais en respectant un certain nombre de
structures qui ont été établies dans le temps.
M. Bourbeau: Ces taux-là ne permettent pas aux
municipalités de faire des profits, quoi?
M. Dufour: Non, on n'enlève pas la possibilité de
faire des profits, seulement cela fait des profits moins élevés.
Par exemple, si Sherbrooke avait décidé... Je ne m'en souviens
plus, mais je pense qu'elle vendait 10 % ou 15 %...
M. Tanguay: ...10 %...
M. Dufour: ...10 % de plus que le prix d'Hydro-Québec.
Donc, il y avait un bénéfice certain que la ville de Sherbrooke
pouvait accumuler ou retirer du réseau électrique et investir
dans son budget général.
Dans la région de Saint-Hilaire, c'était
25 %. Ils prenaient ces montants d'argent et les investissaient dans le
réseau municipal, d'autant plus qu'une municipalité était
propriétaire du réseau et elle vendait aux autres
municipalités autour. Chez nous, c'était complètement
différent, il y avait des taux préférentiels parce qu'on
achetait de la compagnie Alcan, donc Hydro-Saguenay. Ces montants, quand cela a
passé à Hydro-Québec, ont été
transférés à Hydro-Québec et la différence a
été modulée pendant un certain nombre d'années,
mais comme l'inflation a joué aussi, cela a permis de faire de bonnes
affaires. C'étaient de bons négociateurs; ce n'était pas
avec le gouvernement fédéral...
M. Bourbeau: Oui, on a vu cela dans l'évaluation
industrielle.
M. Dufour: ...c'était avec des multinationales.
Malheureusement, M. le ministre, cela n'a pas toujours été comme
cela. Cela a amené de grandes discussions.
Concernant l'article qui est devant nous, pour bien résumer - je
comprends exactement ce que la ville de Sherbrooke a dans la tête - au
lieu de lui donner un privilège par une loi, ne pourriez-vous pas, au
même titre qu'Hydro-Québec pour qui le gouvernement a
trouvé une formule pour obliger les municipalités à vendre
l'électricité au même montant ou au même taux
qu'Hydro-Québec, par cette même procédure, introduire ce
privilège? Effectivement, il ne faut pas qu'Hydro-Québec essaie
de mettre la main sur les réseaux municipaux par des mesures
extrêmes ou par la bande. J'ai subi des pressions d'Hydro-Québec
pour investir pour un sous-poste chez nous parce qu'Hydro-Québec voulait
nous acheter. C'était décidé à ce moment-là
qu'elle ne nous achèterait pas à ce prix, qu'on ne
négociait plus, c'était fini. Je pense que c'est encore une bonne
affaire. Je pense qu'Hydro-Sherbrooke, cela a du bon sens. J'aimerais vous
entendre dire: On va étudier cet aspect. Si c'est vrai que ce n'est pas
bon pour Hydro-Québec, ce ne serait pas bon pour les
municipalités, mais si, actuellement, c'est bon pour
Hydro-Québec, pourquoi ne serait-ce pas bon pour les
municipalités? Ne trouvez-vous pas que cela aurait de l'allure, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Je ne dis pas que ce ne serait pas bon pour la ville
de Sherbrooke que d'avoir...
M. Dufour: ...et les autres.
M. Bourbeau: ...un privilège automatique sur les biens
meubles et immeubles de ses débiteurs. Tout créancier aimerait
avoir un privilège sur les meubles et immeubles de ses débiteurs,
d'autant plus que les privilèges, on le sait, passent par
préférence sur les hypothèques; donc ils sont certains
d'être payés en premier lieu. Le problème n'est pas
là, c'est que l'économie générale de la refonte des
lois qui est en cours présentement au ministère de la Justice
vise à tenter de faire le ménage un peu dans tous ces
créanciers qui ont droit à des privilèges et,
également, déterminer dans quel ordre les privilèges
doivent être considérés. Il ne m'appartient pas de
déterminer comment va se faire la réforme du Code civil. Tout ce
que je peux dire, c'est que ce problème des privilèges est un
problème strictement de droit civil et c'est le ministère de la
Justice qui a le contrôle sur cette question. Comme nous dans le monde
municipal, on fait une refonte des lois municipales et on tente de la faire
avec logique, le ministère de la Justice, en vertu de la même
logique, demande de ne pas accorder pour l'instant à la ville de
Sherbrooke un privilège sur les meubles et immeubles de ses
débiteurs.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si, actuellement, Hydro-Québec a ce
privilège - je ne dis pas qu'on doit l'accorder à la ville de
Sherbrooke à l'intérieur du projet de loi - pourquoi
n'essaie-t-on pas de l'introduire pour les municipalités, de la
même façon qu'on a imposé l'obligation de vendre de
l'électricité au même prix qu'Hydro-Québec? Pourquoi
n'essaie-t-on pas de l'introduire? À ce moment-là, le ministre de
la Justice n'a rien è dire. Je ne pense pas qu'il pourrait se plaindre
de ce fait-là. Ce seraient les mêmes avantages pour toutes les
municipalités qui ont Hydro et, à ce moment-là, on traite
tout le monde sur le même pied. À la fin, si le ministre de la
Justice ou vous décidiez qu'on doit l'abolir, à ce
moment-là, on l'abolit pour tout le monde. Là, il me semble que
cela établit les règles du jeu. Actuellement, on traite les gens
de deux façons. On dit à Hydro-Québec: tu as droit
à des privilèqes. On dit aux compagnies municipales: vous n'avez
pas ces privilèges-là. Je ne dis pas de l'introduire dans cet
article, je vous dis: vous pourriez peut-être y penser et essayer de
l'introduire. Je suis sûr que si ce n'est pas correct, vous allez voir
que cela va aller plus vite pour Hydro. C'est dans ce sens-là, ce n'est
pas plus long que cela.
M. Bourbeau: M. le Président, le député nous
dit: Ne le mettez pas dans la loi de Sherbrooke, mais mettez-le dans la loi
générale pour toutes les municipalités. La politique du
ministère de la Justice, c'est d'abolir les privilèges pour tout
le monde. Il veut essayer de les faire disparaître de façon que
nous ayons une société où il y a
le moins de privilèges possible. Il en restera toujours certains,
mais on tente de diminuer les privilèges et non pas de les augmenter. Ce
serait assez malvenu de dire au ministère de la Justice: Je ne
l'accepterai pas dans le cas de la ville de Sherbrooke, mais pour vous donner
raison, on va le mettre dans toutes les lois; c'est encore pire. On va
considérer quand même la demande. On va prendre à
l'étude la demande du député de Jonquière.
Le Président (M. Richard): Oui, M. Tanguay.
M. Tanguay: Oui, M. le Président. Nous avons très
bien compris le contexte qui nous est expliqué par le ministre des
Affaires municipales. On voulait quand même vous sensibiliser, même
si on comprend très bien le contexte. Dans cet esprit, nous sommes
disposés à retirer l'article 4.
M. Bourbeau: Merci.
M. Tanguay: Sachant pertinemment moi aussi, comme notaire, que
dans les prochaines années, nous aurons l'ensemble ou la réforme
de toute la question des droits réels.
M. Bourbeau: Ah! C'est un notaire! Il fallait le dire que
c'était un notaire, M. le Président! Alors là, on
comprend.
M. Tanguay: Baf! II n'y a... M. Bourbeaus Je comprends.
Le Président (M. Richard): Nous aussi, M. le ministre.
M. Dufour: Je vous remercie de ne pas l'avoir retiré trop
vite. Cela nous a permis de faire comprendre au ministre qu'il y a quelque
chose là-dedans.
M. Tanguay: II était important que cette commission soit
sensibilisée à la réalité qui se vit
actuellement.
M. Bourbeau: II me semblait qu'on était sur la même
longueur d'onde.
Le Président (M. Richard): Ha! Ha! J'appelle donc
l'article 5.
M. Bourbeau: M. le Président, toujours en rapport avec
l'électricité, la ville de Sherbrooke demande ici une
prescription de cinq ans en ce qui a trait aux créances dues à la
ville pour la fourniture d'énergie électrique. En matière
de taxes municipales, la prescription est de trois ans. Le délai est
également de trois ans pour la prescription des créances pour
fourniture d'électricité selon la Loi sur la municipalisation de
l'électricité. Toutes les autres villes exploitant un
réseau électrique, environ une douzaine, dont, je crois, la ville
de Jonquière si brillamment représentée par le
député de Jonquière en cette Chambre, sont à cet
égard dans la même situation que la ville de Sherbrooke. Le
ministère de la Justice n'est pas favorable à l'adoption de cet
article, notamment en raison du projet d'uniformisation des délais de
prescription à l'occasion de la refonte du Code civil. Je ne puis donc
malheureusement me rendre au voeu de la ville de Sherbrooke et je suis
convaincu que le notaire représentant la ville de Sherbrooke comprendra
très bien la loqique de cette explication.
Le Président (M. Richard): M. Tanguay.
M. Tanguay: Je comprends très bien la logique. Je
répète que Sherbrooke est une municipalité, mais c'est
aussi un distributeur d'énergie électrique. À ce titre,
nous sommes concurrentiels avec - une façon de parler
-Hydro-Québec. Je vous rappelle qu'Hydro-Québec a ce pouvoir
actuellement, mais dans le contexte dont on vient de parler, nous sommes
disposés encore une fois è retirer cet article.
Le Président (M. Richard): Merci. Vite avant que vous ne
changiez d'idée, on passe à l'article 6.
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 6, il
s'agit d'une demande de dérogation ou de non-assujettissement à
la Loi sur les relations du travail dans l'industrie de la construction en ce
qui concerne les travaux d'électricité réalisés par
les employés de la ville. Les autorités du ministère du
Travail consultées à ce sujet nous ont indiqué qu'un
groupe de travail a été créé par le ministre du
Travail afin d'étudier notamment le champ d'application de la Loi sur
les relations du travail dans l'industrie de la construction. Il conviendrait
d'attendre les résultats de cette étude. Je ne suis donc pas
favorable à l'adoption de cet article. Encore là, je suis
convaincu que le maire suppléant de la ville de Sherbrooke comprendra
les raisons qui font en sorte que nous ne pouvons pas accéder à
la demande.
M. Dufour: M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je pense que, en ce qui concerne le réseau
hydroélectrique, il y a des problèmes qui existent - c'est
réel -concernant la construction. Je connais très bien le cas. Je
sais ce que la ville de Sherbrooke fait. Le problème c'est que si c'est
vrai pour le réseau électrique, cela
pourrait être vrai pour les peintres, cela pourrait être
vrai pour les mécaniciens, cela pourrait être vrai pour tous les
corps de métier qui sont assujettis à la Loi sur les relations du
travail dans l'industrie de la construction et aux lois de formation
professionnelle. Je pense que cela demande une réponse plus que de dire:
C'est une refonte et on va le faire... Le problème qu'on a, c'est que
les municipalités qui ont des réseaux électriques, comme
les municipalités qui ont des conventions collectives, négocient
à l'intérieur de la convention un certain nombre
d'éléments; par exemple, les mécaniciens, classe 1, 2 ou
3, ont des salaires de fixés. C'est vrai pour les qens qui font toutes
sortes de travaux dans la municipalité; c'est vrai pour les menuisiers.
C'est accepté, c'est négocié dans les conventions
collectives. Le seul endroit où il y a un problème actuellement,
et on le voit très bien, c'est vrai pour les constructions autres que le
régulier, sur les travaux de la municipalité... Pour le
réseau électrique, pourtant, les municipalités ont des
conventions collectives au même titre que pour les autres corps de
métier, pour les constructeurs de lignes, les monteurs de lignes etc.,
il y a un certain nombre de formulation... Le problème qui existe, c'est
que les gens qui...
Même si la ville voulait engager des temporaires pour faire de la
construction de lignes, l'Office de la construction entre en jeu, il poursuit
les municipalités et les oblige à payer - vous me direz si c'est
cela ou pas - le même taux que celui de la construction. On voit bien que
ce n'est pas pareil, pas du tout, comme problème, mais il me semble
qu'à ce moment-là, il y a une décision ou une
amélioration à apporter et rapidement.
Ce n'est pas possible que la municipalité négocie avec ses
employés. Ce n'est pas du temporaire. Vous savez qu'une
municipalité ne peut pas traiter cela comme la loi de l'Office de la
construction. Pourquoi l'Office de la construction a-t-il une loi? C'est parce
qu'on dit: Ce sont des travaux saisonniers. La plupart du temps, les travaux ne
durent pas toute l'année. C'est pour cela que ces gens-là ont des
taux de salaire plus élevés tandis que les municipalités
ont les régimes de retraite, un certain nombre d'avantages sociaux et
cela ne se passe pas du tout de la même façon. (22 heures)
Vous voyez l'absurdité à laquelle font face ces
gens-là comme toutes les municipalités qui ont un réseau
électrique. On veut construire des lignes électriques. Les
employés gagnent 10 $, 12 $, 16 $ l'heure comme monteur de ligne. On va
chercher des gens à l'extérieur pour aider nos employés.
C'est normal. Quand arrive la fin de l'année, les gars vont chercher 20
$ ou 22 $ pour l'Office de la construction. Ce n'est pas ainsi que cela doit
s'appliquer. Cela ne se peut pas. Les municipalités sont prises avec
cela. Je demande aux gens de Sherbrooke, par l'intermédiaire de M. le
Président, si je décris bien la situation qu'ils vivent dans ces
cas-là.
M. Huard: Je vais prendre la parole, si vous me le permettez, M.
le Président.
Le Président (M. Richard): Me Huard.
M. Huard: Effectivement, c'est la situation qu'on vit. On a voulu
vous sensibiliser au fait que c'est vraiment urgent parce qu'on fait
présentement l'objet de plaintes pénales. Nous sommes aux prises
avec une convention collective et un jugement de la Cour suprême qui dit
qu'on est assujetti à la Loi sur les relations du travail dans
l'industrie de la construction. On fait également l'objet de poursuites
au civil pour payer la différence entre le montant qu'on paie à
nos employés et celui qu'on devrait payer si on appliquait le
décret. On est obligé de payer régulièrement des
amendes. C'est donc très urgent.
On a aussi pris cet article parce que Hydro-Québec est exclue de
cette loi et on aurait également souhaité
bénéficier de cette exemption. Mais, compte tenu de ce qu'a dit
M. le ministre, on est prêt à retirer cet article. Par contre, on
vous dit qu'il est urgent de réqler ce problème.
Le Président (M. Richard): Merci. J'appelle donc l'article
7.
M. Dufour: Est-ce que vous le retirez?
M. Huard: Oui.
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Dufour: Je ne donnerai pas de conseil à la ville de
Sherbrooke, mais je vous dis une chose. C'est un problème qui est
vécu chaque fois et il me semble qu'il devrait y avoir une solution. Si
Hydro-Québec peut le faire, pourquoi les municipalités ne
peuvent-elles pas le faire? Je sais pourquoi. Il y a quelque part une
volonté d'Hydro-Québec de ramasser tous les services
hydroélectriques municipaux. C'est vrai qu'elle cherche à le
faire et elle va prendre tous les moyens.
Je pense que nous avons une occasion en or - pas en or, mais
monétaire - de rétablir les règles qui prescrivent tout ce
qui se passe dans ce domaine. S'il est vrai qu'on peut régir les
conditions de travail par des conventions collectives, pourquoi, alors que cela
se produit dans le réseau électrique pour les monteurs de lignes,
quand on arrive dans la construction, a-t-on des normes complètement
différentes? Si la municipalité
emploie des gens durant l'été pour faire des travaux de
menuiserie parce qu'elle est obligée, sur son territoire, de faire des
travaux de réparation, on ne vient pas chercher le taux de la convention
provinciale. Si elle fait de la petite construction - c'est rare que la
municipalité va construire une bâtisse de 3 000 000 $ ou 4 000 000
$ - l'Office de la construction ne viendra pas imposer des taux è la
municipalité. Si elle fait de la peinture, il ne vient pas le faire non
plus. J'ai de la difficulté à comprendre cela. Et je vais encore
plus loin.
Les industries qui possèdent leur propre réseau
électrique ne sont pas astreintes à payer les taux de la
construction. Si Alcan répare son réseau électrique, elle
ne paie pas le prix de la construction. Si elle le donne à des
entrepreneurs, oui, mais si ce sont ses propres employés ou des
employés engagés temporairement, elle n'est pas astreinte aux
taux de la construction. C'est un point crucial et je vous dis qu'il y a des
coûts importants è part cela. Il y a un bout à vouloir
"poigner" les municipalités. Je veux bien croire que les
municipalités sont riches mais il y en a qui sont en faillite. Je n'ai
pas à porter de jugement è savoir si elles sont riches ou si
elles sont en faillite. Le seul jugement que j'ai à porter, c'est
d'essayer de les traiter de la même façon.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sherbrooke.
M. Hamel: Effectivement, l'article 6 pénalise
sérieusement les municipalités concernées. On a
déploré cette situation à maintes reprises et je puis vous
assurer, M. le Président, que je ferai aussi, avec mon collègue
ministre, les représentations nécessaires auprès du
ministre du Travail. Merci.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais souligner aux
membres de la commission que je ne souscris pas à la déclaration
du député de Jonquière selon laquelle ce problème
n'existe que dans le cas de travaux électriques ou de travaux de
construction et d'entretien des lignes de transmission et de distribution
d'énergie électrique et qu'Hydro-Québec, n'étant
pas soumise à ces contraintes, a un avantage sur les
municipalités. Je dirai au député de Jonquière que
d'autres municipalités, qui n'ont pas de réseau
électrique, se sont également plaintes du même
problème puisque les employés de ces municipalités, qu'ils
soient plombiers, électriciens ou menuisiers, ont également des
avantages. Ils sont également protégés en vertu de la loi
sur les relations du travail, ce qui cause des problèmes è
certaines municipalités qui prétendent que ces employés
ont des avantages, étant des employés municipaux,
sécurité d'emploi, etc., qui compensent pour
l'insécurité qu'ont les mêmes employés lorsqu'ils ne
sont pas à l'emploi des municipalités.
Le ministre du Travail a été sensibilisé à
plusieurs reprises par moi-même et par certains collègues è
ces demandes des municipalités et nous faisons actuellement des
démarches auprès du ministère du Travail pour que ces
problèmes puissent se régler dans les meilleurs
délais.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, je comprends ce que dit le
ministre. Cela pourrait être acceptable si je n'étais pas averti
dans le dossier. Je vous donne raison sur deux points. La petite
municipalité demande depuis un certain nombre d'années que les
travaux de 100 000 $ et moins ne soient pas assujettis à la loi sur la
construction. Les municipalités qui ont des conventions collectives et
des corps de métier à des taux fixés par des conventions
collectives, c'est le seul endroit où la loi vient les contraindre.
Je voudrais demander aux représentants de la ville de Sherbrooke
s'il y a d'autres cas à l'extérieur. Je ne dis pas, si la
municipalité est obligée de construire une bâtisse de 1 000
000 $ ou de 2 000 000 $, elle enqage du personnel pour le faire. Je comprends
qu'Hydro-Sherbrooke peut faire des travaux assez gros, car elle fait tous ses
travaux et elle n'enqage jamais de personnel. Chez nous, c'était la
troisième plus grosse, c'était un organisme
hydroélectrique assez gros, mais tantôt on donnait à
contrat et tantôt la municipalité le faisait. Parfois, s'il n'y
avait pas de gros travaux, on engageait deux, trois ou quatre personnes pour
l'été parce que vous n'étiez pas là et les
développements domiciliaires étaient un peu moins grands. Donc,
on n'avait pas tellement de travaux pour des lignes électriques et on
engageait deux ou trois personnes.
À ce moment-là, l'Office de la construction entre sur les
lieux. Mais, si vous faites un petit garage ou une rallonge à une
bâtisse secondaire dans la municipalité, avec des employés
municipaux qui détiennent des cartes de compétence de menuisier,
mais qui travaillent pour la municipalité à l'intérieur de
la convention collective, l'Office de la construction n'intervient pas. Si vous
avez des travaux de peinture pour tout l'été, l'Office de la
construction n'intervient pas, même si on engage des temporaires. Le seul
endroit où une convention collective couvre des employés dans des
travaux et où l'Office
de la construction intervient régulièrement et fait mettre
les municipalités à l'amende, c'est dans le réseau
électrique.
À la ville de Sherbrooke, les employés sont couverts par
une convention collective. Est-ce que, dans d'autres cas que ceux que je viens
d'énumérer, cela rend compte de la situation réelle?
Est-ce que vous avez payé l'amende, par exemple, pour les menuisiers ou
pour l'électricité dans le travail régulier... Et
là, je pose ma deuxième question: Est-ce le seul endroit
où vous payez des amendes et où l'Office de la construction
intervient? Et cela coûte très cher à une
municipalité. Cela peut représenter 7000 $ à 8000 $ par
employé seulement pour l'été. Ce n'est pas la même
chose. Partout ailleurs, c'est respecté.
M. Huard: Effectivement, le seul domaine où on a des
problèmes, c'est avec nos montages de lignes. On reçoit
régulièrement des plaintes pénales et des actions
civiles.
M. Dufour: Donc, la situation que je décris, c'est que les
petites municipalités sont d'accord, celles qui n'ont pas de convention
collective, bien sûr, et où la convention collective ne couvre pas
les corps de métier. Elles demandent que les travaux municipaux
inférieurs à 100 000 $ soient couverts et que l'Office de la
construction n'intervienne pas. Mais où il y a des conventions
collectives couvrant les corps de métier, le seul endroit où
l'Office de la construction intervient, c'est dans le réseau
électrique et c'était le sens de la demande de la ville de
Sherbrooke. À ce moment-là, quand le député de
Sherbrooke dit qu'il va faire des pressions, je vous dis: Ne rêvez pas en
couleurs, gens de Sherbrooke, cela va prendre quelques mois avant que vous ayez
la réponse. Vous avez le droit de retirer votre amendement, mais je vous
dis qu'il n'est pas adopté; vous allez vivre avec et les autres
municipalités aussi. Hydro-Québec ne laissera pas tomber cela
facilement, ni l'Office de la construction d'ailleurs.
Le Président (M. Richard): Je retiens que vous avez
retiré l'article 6. J'appelle donc l'article 7.
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, de l'abrogation
d'articles de la charte de la ville de Sherbrooke devenus caducs ou
inopérants. Nous sommes favorables è l'adoption de cet
article.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: Aucun commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): En premier lieu, est-ce que le
préambule est adopté? Est-ce que le préambule
plaît?
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Le préambule est
adopté. Est-ce que le titre vous intéresse? Est-ce qu'il est
adopté?
M. Bourbeau: Oui, on est prêt à l'adopter, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la
renumérotation...
M. Bourbeau: Oui, si vous le souhaitez, M. le Président,
on est prêt è en faire une motion.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie, M. le
ministre. Est-ce qu'on est d'accord pour la renumérotation?
Une voix: C'est adopté.
Le Président (M. Richard): C'est adopté. Donc
l'ensemble du projet de loi 206 est adopté'
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Je suspens la
séance pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 11)
(Reprise à 22 h 22)
Projet de loi 224
Le Président (M. Richard): La commission reprend ses
travaux, cette fois-ci, pour étudier le projet de loi 224, Loi
concernant la conversion en copropriété par déclaration de
l'immeuble appartenant à la Société d'amélioration
Milton Paré inc., présenté par notre collègue le
député de Saint-Louis, M. Jacques Chagnon. M. Chagnon, vous avez
un messaqe d'ouverture.
Remarques préliminaires
M. Chagnon: Oui, M. le Président, je tiens d'abord
à vous remercier. Je tiens à
remercier les membres de cette assemblée d'étudier,
même s'il est 10 h 30 - ce qui est pour nous relativement de bonne heure
-le projet de loi 224 concernant la conversion en copropriété par
déclaration de l'immeuble appartenant à la Société
d'amélioration Milton Paré inc. Je pense qu'il est
intéressant de savoir, M. le Président, qu'il s'agit là
d'un organisme et d'une réorganisation législative pour: 1°
conserver une structure communautaire déjà consolidée
depuis plusieurs années d'existence; 2° développer la
copropriété divise et cela dans le cadre d'une
propriété collective; 3° sans but lucratif et, 4°
l'objectif est évidemment de protéger les droits des locataires
aujourd'hui et pour l'avenir.
M. le Président, l'article 3 du projet de loi nous
éclaire, à sa face même, sur les raisons qui ont
motivé les administrateurs de la Société
d'amélioration de Milton Paré inc. À venir nous proposer
un projet de loi privé. En plus de l'article 3, nous retrouvons dans le
préambule du projet de loi 224, ce désir d'une part, ce
désir, quasiment historique puisqu'il s'agit de la fin des années
soixante, de vivre en communauté, de vivre dans un district qui
s'appelle Milton Paré et où on 8 vécu des problèmes
particuliers. Chronologiquement parlant, je pourrais parler d'au moins trois
périodes qui ont causé un certain traumatisme dans le quartier.
Je pense, premièrement, à l'érection de la Place du Parc
mieux connue, par exemple, pour les gens de l'extérieur de
Montréal par l'Hôtel du Parc, mais qui, avant qu'il y ait un
hôtel, avant que cette grande partie du quadrilatère soit
occupée par la Place du Parc, il y avait là des habitations, il y
avait là non seulement des habitations, mais des gens qui habitaient
dans un cadre plus humain et aussi, une conception architecturale que l'on
retrouve à peu près uniquement là, à
Montréal.
À la fin des années soixante-dix, les droits de
propriété furent acquis par la Société canadienne
d'hypothèques et de logement et des coopératives d'habitation et
organismes sans but lucratif administraient les logements occupés. En
1980, la SCHL disposa de tous ses droits préalablement acquis en faveur
de la Société d'amélioration Milton Paré inc. et,
ce n'est que tout récemment, M. le Président, presque au milieu
de décembre 1986 comme l'expose le préambule du projet de loi,
que la Société d'amélioration Milton Parc inc.
reçut des offres d'achat de la plupart des coopératives. Bref, M.
le Président, nous avons là, devant nous, un projet de toi
privé, dont le préambule qui vient éclairer l'article 3,
vient aussi nous éclairer comme législateurs, quant aux motifs
qui nous ont fait enregistrer une demande qui, malgré les articles 51
à 54 de la Régie du logement, nous prouve qu'il s'agit là
d'un cas tout à fait particulier.
Ceci fait en sorte aussi, comme législateurs, de nous amener
à considérer, encore une fois, la protection des citoyens parmi
les plus démunis ou encore ceux qui ont les revenus les plus faibles
dans notre société.
M. le Président, j'ajoute, en terminant, que j'aurai trois
amendements, dont deux sont des amendements de type coquille -pour utiliser
notre jargon - et un amendement peut-être un peu plus important. Si je le
pouvais, j'en ferais la distribution immédiatement.
Alors, je tiens à vous remercier, M. le Président, et je
souhaite, évidemment, que le projet de loi soit adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Saint-Louis. Est-ce qu'il y a des commentaires
préliminaires? J'aimerais que les gens se présentent, s'il vous
plaît, à commencer peut-être par madame. Nous vous
souhaitons, évidemment, la bienvenue.
Mme Altschul (Susan): Susan Altschul, avocate de Milton
Paré inc.
M. Cohen (Robert): Robert Cohen, directeur général
de la Société d'amélioration de Milton Paré inc. et
avocat.
Le Président (M. Richard): Merci.
M. Frenette (François): M. François Frenette,
procureur de la requérante.
Le Président (M. Richard): Madame.
Mme Bematchez (Monique): Monique Bernatehez, attachée
politique du député André Boulerice et aussi membre de la
Coop La Petite Cité.
M. Rioux (Clément): Clément Rioux, président
de la Coop La Petite Cité.
Une voix: Parfait.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a des
commentaires préliminaires ou si nous passons immédiatement
à l'étude article par article?
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Juste une note d'information pour nos
collègues. Dans l'amendement suggéré qui porte sur
l'article 4, il faudrait y lire 3.1 au lieu de 4.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député.
M. Chagnon: Bienvenue.
Le Président (M. Richard): Donc, sur l'amendement
qui...
Une voix: Je ne comprends pas.
M. Dufour: M. le député de Shefford, je voudrais
vous souhaiter la bienvenue à ce moment-ci.
Le Président (M. Richard): Alors, M. le
député de Shefford, vous avez un commentaire?
M. Paré: Oui, très court. Moi aussi, je veux qu'on
aille sur le fond. Effectivement, c'est un projet particulier. Plusieurs
facettes font en sorte que ce soit un projet aussi particulier,
premièrement par l'ampleur de Milton Paré inc. comme tel, et son
emplacement. Ensuite, regardez le nombre de personnes touchées, le
nombre de bâtiments touchés, le nombre d'intervenants qu'on y
retrouve, c'est-à-dire en termes de coopératives et d'organismes
sans but lucratif. Cela représente beaucoup pour les coopératives
et pour le quartier. La Société d'amélioration Milton
Paré inc. est ici, ce soir, pour nous présenter ce projet de
loi.
Je l'ai lu à plusieurs reprises et je m'aperçois de la
complexité et de l'ampleur du dossier à la quantité de
chiffres qu'on peut y retrouver. Si vous regardez les pages 6, 7 et 8, vous
vous apercevez à la lecture des chiffres que cela touche beaucoup
d'endroits, beaucoup de personnes, beaucoup d'individus. Et, je sais, pour m'y
intéresser depuis plusieurs mois, que ce projet de loi a aussi
nécessité de la part des gens qui sont à la table ici, et
d'autres personnes dans le quartier, énormément de temps,
d'inquiétudes et d'énergie et, à la fin, on pourrait
ajouter des concessions pour en arriver à un concensus. Ce qui fait que,
dû au fait que les gens ont fait consensus, on se ramasse, a la toute fin
de la session, avec la possibilité de voter ce projet de loi. Nous avons
accepté d'étudier ce projet de loi et de voter en faveur. Il y
avait comme prérequis que les documents soient complets et qu'il y ait
consensus au niveau des groupes concernés sur un projet qui soit
acceptable pour les gens touchés mais qui respecte en même temps
des principes fondamentaux, des principes coopératifs, des principes de
propriété. Les principes de copropriété, on est en
train de les devancer. Mais, étant donné qu'il s'agit d'un projet
de loi particulier... Drôle de hasard, la commission parlementaire devant
se tenir sur la levée du moratoire devrait normalement, selon les
indications, se tenir à l'hôtel La Cité, au coeur de Milton
Parc. Donc, on aura peut-être un premier exercice, ce soir, par lequel la
commission commencera en citant les alentours en exemple. Drôle de
hasard! Et c'est probablement heureux qu'il en soit ainsi. Je dois dire que je
n'ai pas eu le temps de regarder les amendements, mais s'ils ne viennent rien
changer de fondamental, il n'y a pas de problème pour nous. Ainsi, on
pourra entreprendre l'étude article par article du projet de loi qui est
devant nous. À ce moment-là, à mesure, on pourra voir si
les amendements touchent ou non au fond même du projet de loi. C'est
tout, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Vous désiriez prendre la
parole, monsieur?
M. Frenette: Oui. Un mot, simplement pour dire que le projet de
loi tel qu'il se présente met l'accent sur ce qu'il y a de plus simple,
si je puis dire: la technique, le droit comme tel. Finalement, il est
demandé de faire exception à un empêchement pour
l'application des dispositions de la loi et de celles du Code civil, telles
qu'on les connaît aujourd'hui. Il est heureux que la formule qui assure
l'avenir et la survie du quartier Milton Parc existe déjà, soit
déjà prévue par les dispositions du Code civil. Ce n'est
que parce qu'à compter de 1978 la conversion en
copropriété sur les immeubles bâtis et occupés est
devenue impossible à cause de certains abus, qu'aujourd'hui, la
Société d'amélioration de Milton Parc est contrainte de
demander une exception.
Par ailleurs, au-delà de cet aspect technique et facile qui est
celui de la loi et qui garantit le droit des occupants de même que la
survie du quartier tant dans ses aspects socio-économiques que culturels
et architecturaux, il y a tout le substrat de la vie du quartier, de
l'historique du quartier et, finalement, de la raison d'être des gens qui
y sont reqroupés en coopératives ou en OSBL et qui attendent de
devenir propriétaires, maîtres de leur destinée, ce dont,
je pense, la requérante elle-même désire vous entretenir
quelques instants.
Le Président (M, Richard): Je m'excuse, vous êtes Me
Frenette?
M. Frenette: C'est bien cela.
Le Président (M. Richard): D'accord. Parfait! Oui,
monsieur,
M. Cohen: Si vous me permettez, M. le Président,
j'aimerais dire quelques mots sur le projet de loi avant que vous
l'étudiiez plus à fond. Le projet de Milton Parc est le plus
grand projet de rénovation en Amérique du Nord. Il est
révisé par les coopératives d'habitation et les organismes
sans but lucratif. C'est un projet où se chevauchent des assises
urbaines qui sont à la fois anciennes et nouvelles. Comme le
député de Saint-Louis l'a indiqué tantôt, le projet
de La Cité représente une attitude vis-à-vis de
la rénovation urbaine qui remonte aux années
d'après guerre, selon laquelle on rase tous les bâtiments, on
construit en hauteur et on déplace toute la population résidente.
Le projet Milton Parc, qui succède a ce grand développement
immobilier, a permis aux différents organismes gouvernementaux, aux
résidents et, à la fois, aux gens du secteur privé de
collaborer pour permettre aux gens è faible revenu déjà
sur place, après avoir aidé è faire les travaux majeurs,
de rester sur place, dans des logements de bonne qualité et à
loyer abordable.
Ce projet de loi découle d'un processus assez remarquable pour la
ville de Montréal et pour n'importe quelle ville. C'est un processus qui
a débuté en 1980, moment où la société
d'amélioration a acquis les propriétés de la
Société canadienne d'hypothèques et de logement, et qui a
continué pour les années subséquentes, en vertu duquel les
gens de la communauté ont étudié les objectifs à
long terme à l'intérieur desquels ils veulent vivre en
protégeant les logements entre voisins.
En 1984, nous avons commencé une étude des
différentes modalités de transfert qui pourraient respecter les
objectifs que la communauté a définis, surtout s'assurer que les
gens à faible revenu seront choisis dans l'avenir et aussi qu'il n'y
aura pas de spéculation sur ces immeubles une fois que les
différents organismes impliqués auront acquis les immeubles.
Il y a eu une accentuation de ce processus depuis maintenant un an.
L'été passé, nous avons commencé une série
de réunions hebdomadaires. Pendant une période de six mois, il y
a eu une trentaine de réunions auxquelles 20 à 30 personnes ont
participé régulièrement, des représentants de
chacun des 19 organismes qui gèrent à l'heure actuelle les
immeubles dans le projet Milton Parc. On aboutit maintenant devant vous
après avoir signé, dans les dernières semaines, une offre
d'achat basée sur la copropriété qui pourrait faire
respecter les objectifs qui ont été définis dans le
quartier, entente qui a obtenu l'unanimité des différents
organismes. Certains d'entre vous ont même été
témoins des différentes difficultés que les gens ont
rencontrées pendant ce processus. On arrive maintenant à un
moment assez heureux dans la vie de ce quartier où on peut dire qu'il y
a un très fort consensus, une très forte conscientisation des
objectifs qu'on recherche et une grande volonté de travailler entre
voisins afin de protéger ces objectifs, d'une part, et de s'offrir des
services en commun, d'autre part.
C'est un projet qui a reçu des subventions importantes de la part
des trois niveaux gouvernementaux: le gouvernement du Canada, le gouvernement
du Québec aussi bien que la ville de Montréal. C'est un projet de
32 000 000 $ dont un montant de 3 000 000 $ de la part du Québec, de 2
000 000 $ de la part de Montréal et d'une somme de 2 000 000 $ venant du
gouvernement fédéral. En plus, il y a une convention
d'exploitation d'une durée de 35 ans, avec la Société
canadienne d'hypothèques et de logement, qui, pendant les cinq
premières années d'exploitation, permet aux résidents de
bénéficier d'une subvention de 4 000 000 $ annuellement.
C'est un projet pour les gens économiquement démunis et
les qens a revenu faible et modéré. Mais les études qu'on
a faites démontrent que dans la partie du projet regroupée autour
des organismes sans but lucratif, pour 225 des 600 unités, 90 % des
résidents ont des revenus inférieurs à 12 500 $. Dans la
partie coopérative, les chiffres démontrent que les deux tiers
des résidents ont des revenus inférieurs a 20 000 $ et que 90 %
des résidents ont des revenus inférieurs à 30 000 $,
chiffres de 1985.
Bref à notre avis, c'est un projet d'intérêt public.
Et, pour protéger les objectifs initiaux de ce projet, il est
nécessaire qu'on se présente devant cette commission
parlementaire en demandant l'adoption d'un projet de loi privé qui va
protéger nos objectifs à long terme, qui va s'assurer que les
gens à faible revenu sont les gens qui seront choisis dans l'avenir, qui
va s'assurer qu'il n'y aura pas de spéculation sur ces immeubles, qui va
aussi assurer une vie de quartier et une structure organique à
l'intérieur de la copropriété où les gens
eux-mêmes pourront s'autogérer et pourront s'assurer que leur
propre quartier suit le cheminement qu'ils ont choisi.
Nous le présentons alors comme étant un projet de loi
d'intérêt public avec l'optique d'assurer une durabilité
pour le plus long terme possible. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, Me Cohen. Je sais qu'il
y a un deuxième groupe d'intervenants de la coopérative La Petite
Cité. Est-ce que vous avez des commentaires?
M. Rioux: Oui. Au risque d'être redondant, M. le
Président, je vais lire cette déclaration qui représente
aussi l'opinion d'un groupe important du quartier, avant le consensus.
La déclaration de copropriété ainsi que les
règlements qui l'accompagnent et qui font l'objet d'un projet de loi
privé sont le fruit d'un compromis entre la Société
d'amélioration Milton Parc et les divers groupes qui composent notre
quartier. Ayant appartenu au groupe de dissidents au projet de
copropriété pour qui l'autonomie de chaque groupe était
primordiale, je peux témoigner qu'il y a un réel effort de la
part
de tous les intervenants afin de produire un consensus par lequel les
objectifs majeurs du quartier, soit la préservation du patrimoine
architectural, la composition sociale ainsi que l'obstruction à la
spéculation seront reconnus et pour lesquels des mécanismes
seront mis en place pour les respecter.
La déclaration de copropriété indique clairement
que le mandat de l'assemblée des copropriétaires et des
administrateurs se limite exclusivement aux articles 441b à 442p du Code
civil du Bas-Canada, protection nécessaire étant donné le
pluralisme idéologique qui existe dans Milton Paré. Vu le temps
et les efforts investis dans ce projet, nous avons espoir que cette
réalisation devienne une réussite et un modèle pour
d'autres quartiers montréalais où les problèmes
d'habitation ont revêtu, depuis quelques années, beaucoup
d'importance. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Rioux. S'il n'y a pas
d'autres commentaires préliminaires, nous passerons immédiatement
à l'étude article par article. Est-ce que vous êtes
d'accord là-dessus, mesdames et messieurs? Cela va. Donc, j'appelle
l'article 1. Je m'excuse, monsieurl
M. Chagnon: Ne vous excusez pas, M. le Président. J'allais
tout simplement vous suggérer deux amendements, deux coquilles à
l'article, paragraphes c et e. Voulez-vous que nous procédions
immédiatement à l'étude de l'article 1 ou, lorsque nous
serons rendus au paragraphe...
M. Bourbeau: Je voudrais demander qu'on suspende la séance
pour quelques instants. Nous avons des modifications è apporter aux
papillons, aux amendements. Alors, avec la permission des membres de la
commission, on va suspendre.
Le Président (M. Richard): Nous suspendons nos travaux
quelques minutes.
(Suspension de la séance 22 h 43)
(Reprise à 0 h 5)
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend maintenant ses travaux. Au moment de notre
suspension, nous en étions à l'article 1. M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, j'aimerais
apporter...
M. Dufour: M. le Président, un point de règlement
avant de...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je veux seulement dire, d'abord, qu'il est
passé l'heure. La Chambre devait siéger jusqu'à minuit, il
n'y a pas eu de consentement mutuel de demandé, donc, on ne sait pas si
on va siéger. Je vais plus loin que cela. Je fais simplement une mise en
garde: on peut, peut-être, accepter de siéger, mais je vais vous
dire qu'à mes yeux, on a dépassé l'heure légale
pour demander même un consentement mutuel, parce que à minuit, on
avait ordre de la Chambre de terminer l'assemblée et il n'y a jamais eu
de demande de consentement, avant minuit, pour continuer. Là, on demande
de continuer, s'il y a consentement mutuel. Alors, je ne dis pas qu'on ne
donnera pas notre consentement, mais je vous dis qu'à mes yeux, cela ne
ressemble pas à de la légalité, comme la loi nous le
permet. Moi, je vous dis qu'on siège probablement sous certaines
conditions.
M. Bourbeau: Sans préjudice.
M. Dufour: Sans préjudice, parce qu'à mes yeux, vu
que le consentement n'a pas été demandé avant minuit et
que l'ouverture de l'assemblée n'a pas été faite avant
minuit, on est dans l'illégalité. On peut siéger quand
même. On demandera demain les ordres de la Chambre sur ce qui se passe.
Mais, à mes yeux, on n'est pas tout à fait corrects.
M. Chagnon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je pense que, pour éviter un imbroglio, quel
qu'il soit, le plus simple serait de demander tout de suite s'il y a
consentement des partis pour continuer après minuit, parce que l'ordre
de la Chambre, effectivement, se termine à minuit.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Je m'excuse, M. le député de Jonquière.
J'avais cru qu'il y avait eu consentement, ayant repris la présidence
à la réouverture, avant la suspension des travaux. Est-ce qu'il y
a consentement, à ce moment-ci, pour continuer l'étude du projet
de loi?
M. Dufour: On est prêts à donner notre consentement
à la condition, tout de même, qu'on s'informe si on peut le
faire.
M. Bourbeau: M. le Président, j'avais compris, avant
minuit, quand on a ajourné à 23 h 15, qu'il y avait consentement
pour procéder après minuit. Nous, on avait donné
notre consentement pour procéder après minuit, si j'ai
bien compris les gens qui m'entourent.
Je ne sais pas si, de votre côté, vous l'aviez donné
ou vous pensiez l'avoir donné. Mais, là, il s'agit de sonder les
reins et les coeurs.
M. Dufour: Nous, on avait l'impression, M. le ministre... Je ne
sais pas, moi... À 23 h 15, vous avez demandé un ajournement et
on pensait qu'il y avait une défectuosité technique dans la loi.
Là, on se rend compte qu'on Ta réécrite. J'avais
pensé qu'en commission parlementaire, normalement, on est ici pour
étudier les articles, les bonifier, mais les réécrire,
c'est une autre paire de manches.
Je n'étais pas sous l'impression qu'en ajournant pour trois
quarts d'heure... Après l'ajournement et sans qu'on aille loin, vous
m'avez parlé d'un article. Je regarde ici, devant moi, et je vois trois
articles de changés. Donc, cela allait plus loin que ce que vous nous
aviez dit. Je pensais qu'on ajournait pour quinze ou vingt minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, au moment où nous en
sommes, avant de rentrer dans le fond du sujet, comme le fait le
député de Jonquière actuellement, il faudrait savoir si on
a le consentement pour continuer les travaux ou non.
M. Bourbeau: ...n'a pas d'objection à continuer. Ses
objections ne sont pas... Je pense que si le député de
Jonquière fouillait dans sa mémoire, peut-être qu'il se
souviendrait que vers 23 h 15, il a consenti non seulement qu'on suspende, mais
qu'on procède après minuit. J'ai l'impression qu'on a consenti de
ce côté-ci.
M. Dufour: Ça là! On va être meilleurs et
bien meilleurs joueurs que vous l'êtes. En fait, je pense qu'il faut se
le dire. Vous vous souvenez, cet après-midi, j'avais demandé
qu'on puisse ajourner à 17 heures et j'ai dit qu'on pourrait
siéger jusqu'à 1 heure avec consentement. Il n'était pas
question de Milton Parc. Je n'avais même pas commencé à
lire ce projet de loi.
Vous avez dit è 16 heures: il n'y a pas moyen, il n'y aura pas de
consentement. On a joué le jeu; on est allé jusqu'à 18
heures. Je me suis fait remplacer et cela a marché. Ce soir, quand vous
avez demandé un ajournement, vous n'avez jamais donné
l'impression qu'on ajournait jusqu'à minuit cinq ou minuit dix. Je n'ai
jamais compris cela. Ce n'est pas tout à fait ainsi que cela s'est
passé et il faudrait que... Je n'étais pas endormi, surtout pas
à 23 h 15. J'étais très bien réveillé.
Je vous dis: On va siéger; on est prêt à donner le
consentement. Je veux seulement vous dire une chose et je vais la
répéter pour le bien du collègue de Saint-Louis, c'est
qu'on s'assure, demain, que ce qu'on a fait était correct, parce qu'il y
a une chose certaine, c'est que l'assemblée était ajournée
et il n'y a pas eu d'enregistrement,
Je vous mets au défi de trouver, dans ce qu'on a dit, qu'il y a
eu un consentement pour rouvrir avant minuit ou pour qu'on siège
après cette heure. On s'assurera, ensuite, que ce qu'on a fait est
correct. Mais je vous dis que, d'après ce que j'ai vu, l'ordre de la
Chambre est qu'on siégeait jusqu'à minuit.
C'est comme un conseil municipal. Quand on siège, on a une
demi-heure pour ouvrir l'Assemblée. Si on ne l'ouvre pas, c'est de
valeur, même s'il y a consentement, l'assemblée est "foul
ball".
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense que si le député de
Jonquière n'a pas consenti, le député de Shefford avait
consenti.
M. Dufour: ...
Le Président (M- Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Simplement pour clarifier les choses. Si vous
demandez un consentement, c'est une chose. Mais quand vous faites allusion
à un consentement qui a été donné, il n'y en pas eu
de consentement. Je dois vous dire que, pour l'avoir vécu à
quelques occasions, il est évident que, lorsque minuit est passé
sans demande de consentement, le temps est passé normalement, sauf que,
s'il y a consentement, c'est autre chose.
À mon avis, c'est une interprétation. Mais ce qui est
sûr et certain, si ce gouvernement, d'une certaine façon, voulait,
par sa majorité, faire passer quelque chose présentement ou
rouvrir l'assemblée, il ne pourrait pas, s'il n'y avait pas
consentement, c'est sûr, parce que le temps est passé. Pour
l'avoir vécu à certains moments donnés, où, quand
on se trouvait de l'autre côté, il s'agissait qu'on ne puisse pas
ouvrir à minuit pour ne plus pouvoir ouvrir tout simplement
jusqu'à ce que la Chambre nous l'ordonne. Donc, c'est la première
des choses.
La deuxième: Jamais on n'a donné notre consentement,
contrairement à l'allusion que vous faites, M. le ministre. Maintenant,
à savoir si on est prêt è donner notre consentement, c'est
autre chose. Mais il ne faudrait pas laisser entendre qu'on est
obligés ou qu'on a donné notre consentement. Ce n'est pas
vrai. À savoir maintenant si on est prêt à le donner, c'est
une autre affaire.
M. Dufour: On vous le donne à une condition.
M. Paré: Je dois vous dire que je pense qu'on doit
regarder le projet de loi et aller de l'avant étant donné qu'il
ne serait pas correct qu'on ait... Parce que le ministre n'a pas fait sa "job",
il ne serait pas correct qu'à l'heure actuelle... Ah oui! vous pouvez
rire si vous voulez. Je trouve que la situation n'est pas drôle du tout.
On a fait venir des gens de Montréal avec un dossier sur lequel ils ont
travaillé des mois et des mois, comme il a été dit
tantôt par les gens, et on retrouve... Il y a des énergies, il y a
du temps qui ont été mis là-dedans et il y a aussi des
émotions. On en fait vivre d'autres; il y a des inquiétudes ici,
ce soir, parce que le projet de loi...
Quand un projet de loi est présenté comme cela, sur du
papier de l'Assemblée nationale, à mon avis, c'est un projet de
loi. Ce n'est pas imprimé sur du papier de toilette, c'est du papier de
l'Assemblée nationale. Cela veut dire que, lorsqu'on le dépose,
on sait qu'il est recevable. Sinon, c'est parce qu'il y a quelqu'un qui n'a pas
fait sa "job".
Je pense qu'il aurait dû passer, premièrement, par le
ministère de la Justice, parce qu'il y a des articles du Code civil qui
sont touchés là-dedans. Il aurait dû passer par le
contentieux du ministère des Affaires municipales ou de la
Société d'habitation du Québec si... Il aurait dû
être ici, sauf que je me rends compte que le vrai ministre des Affaires
municipales n'est pas ici.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford. Je m'excuse, je dois vous interrompre. Si vous me le permettez,
à ce moment-ci, il y a eu une question de soulevée par M. le
député de Jonquière sur la légalité, dans le
cas d'un consentement, de la poursuite de nos travaux. Après
vérification, oui, nous devons en conclure qu'il y a eu consentement
pour suspendre les travaux. Alors, automatiquement, vu qu'il est passé
minuit, nous sommes dans la légalité pour continuer, ne serait-ce
que pour rouvrir l'assemblée et demander, à ce moment-ci, s'il y
a consentement pour poursuivre nos travaux.
Alors, on m'assure que, s'il y a consentement pour poursuivre nos
travaux, les travaux effectués par la commission seront faits en toute
légalité. S'iI n'y a pas de consentement à ce moment-ci,
je devrai ajourner les travaux. Je dois demander à la commission... M.
le ministre.
M. Bourbeau: Pendant que l'Opposition délibère, M.
le Président, je veux quand même dire ceci: premièrement,
le député de Shefford... Sur la question du consentement, on peut
prendre la parole? Le député de Shefford est le
député en cette Chambre qui a le plus insisté pour que le
gouvernement vienne en aide à la Société
d'amélioration Milton Parc, la SAMP.
Je dirai que c'est surtout sur les insistances du député
de Shefford que j'ai accepté de recevoir ce projet de loi et de le faire
adopter. Je dis à l'Opposition que si elle ne veut pas donner son
consentement, cela ne me fait pas un pli sur la différence. On va lever
le camp d'ici et on se verra un autre jour ou à une autre session pour
adopter ce projet de loi, premièrement.
Deuxièmement, en ce qui concerne la facture du projet de loi et
la façon dont il est rédigé, c'est un projet de loi
privé qui a été rédigé par des avocats de la
pratique privée, si je comprends bien. Le gouvernement n'a rien eu
à voir avec ce projet de loi. La loi dit que tout citoyen peut
déposer ou présenter un projet de loi à l'Assemblée
nationale. Ce projet de loi n'a pas été visé par le
ministère de la Justice et n'a pas été modifié non
plus par le ministère des Affaires municipales. Il n'a même pas
été examiné par le contentieux du ministère des
Affaires municipales.
Aujourd'hui, il y a eu des consultations à la
Société d'habitation du Québec sur certains articles. Il y
a eu une certaine confusion: les gens de la Société d'habitation
du Québec croyaient que le projet de loi venait du ministère de
la Justice, ce qui n'était pas le cas. Alors, je n'ai aucune
espèce de réticence à dire que ce n'est pas un projet de
loi rédigé par le gouvernement.
J'ai simplement constaté et nous avons constaté qu'il
n'était pas dans les formes acceptables par les légistes du
ministère des Affaires municipales et nous avons l'intention de
proposer, s'il doit être accepté, des modifications. Si
l'Opposition n'est pas d'accord, si la commission n'est pas d'accord, à
ce moment-là, on laissera tomber le projet de loi et on retournera
à la table de travail pour en faire un nouveau pour la prochaine
session.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre nos travaux? M. le
député de Shefford.
M. Paré; Je vais rectifier certaines choses. Quand le ministre a
affirmé que j'avais insisté auprès de lui pour qu'on
adopte un "bill" privé sur Milton Parc, j'aimerais qu'il me dise quand
est-ce que je lui en ai parlé, parce qu'à aucune occasion, je ne
lui ai parlé d'adopter un "bill" privé.
La seule chose que j'ai dite, c'est que, s'il y avait un "bill"
privé qui était présenté,
qu'il réponde à deux conditions: que l'ensemble des
documents sur lesquels nous étions appelés à discuter
soient disponibles et qu'il y ait consensus dans le milieu.
Après avoir été informé que le consensus
était établi sur place et avoir reçu les documents, j'ai
dit que j'étais prêt à ne pas bloquer le projet de loi.
Mais je ne vous ai jamais parlé d'accepter un projet de loi. Lorqu'on
m'a questionné du côté gouvernemental, à savoir si
j'étais prêt à le laisser passer, j'ai dit oui. Donc, je
n'ai pas insisté du côté...
Je n'ai pas insisté et je ne vous en ai même pas
parlé. La seule fois où je vous ai parlé d'un "bill"
privé - on y reviendra plus tard - c'était en décembre,
pour vous demander d'intervenir pour qu'il n'y ait pas de "bill" privé,
parce que je vous disais que c'est vraiment une solution ultime. Je vous disais
que s'il y avait moyen de nous exempter de cela - parce qu'on a vu la
démarche que cela prend et le temps - s'il y avait moyen de
régler cela plus rapidement dans l'harmonie, au moment où il y a
conflit, sur place, ce serait l'idéal.
Donc, maintenant qu'on a clarifié les choses, je vous dis, oui,
il y a consentement pour qu'on essaie de régler ce projet, parce que,
comme je vous l'ai dit tantôt, ce n'est pas vrai que les gens auront fait
tout cet exercice et se seront rendus ici, ce soir, pour qu'on décide,
parce que...
On semble voir le projet pour la première fois aujourd'hui, alors
qu'il est disponible depuis quelques jours, qu'on aurait dû faire cet
exercice et qu'on ne l'a pas fait. Ce n'est pas aux gens qui sont ici à
être les victimes d'un travail qui n'a pas été fait,
à mon avis.
Le Président (M. Saint-Roch): Donc, je dois conclure,
à ce moment-ci, qu'il y a consentement pour poursuivre nos travaux?
M. Bourbeau: M. le Président, il y a consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a consentement.
M. Bourbeau: M. le Président, je veux simplement faire une
remarque additionnelle. Je ne crois pas avoir dit spécifiquement que le
député de Shefford m'a demandé d'adopter ce projet de loi.
Je suis d'accord avec lui. Ce que j'ai dit, tout à l'heure, c'est que le
député de Shefford avait insisté pour protéger les
droits de la Société d'amélioration de Milton Parc.
Je crois que c'est ce que j'ai dit. Il faudrait regarder les
galées. J'ai toujours compris que le député de Shefford
voulait protéger les droits de cet organisme. D'ailleurs, il a
posé des questions en Chambre à quelques reprises en ce sens.
Alors, j'ai tenu pour acquis que le député de Shefford
était intéressé à ce que ce projet de loi soit
adopté, puisqu'il protège les droits de ces gens-là.
Maintenant, je comprends que c'est le cas, puisqu'il donne son
consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ces remarques, nous
reprenons maintenant l'article 1 du projet de loi.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais déposer
une modification à l'article 1 qui dirait ceci: "L'article 1 du projet
de loi 224 est modifié 1° par le remplacement du premier
alinéa et du mot "désignation" par le suivant: "1°, la
Société d'amélioration Milton Paré inc. est
autorisée à enreqistrer une déclaration de
copropriété conformément aux articles 441b à 442p
du Code civil du Bas-Canada sur l'immeuble ci-après décrit;
2° par le remplacement, à la troisième ligne du paragraphe c
du deuxième alinéa, des mots "une partie du" par le mot "le";
3° par l'ajout, à la troisième ligne du deuxième
alinéa, après le mot "portent" du mot "notamment".
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Paré: Deux petites questions...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: ...d'éclaircissement. Premièrement,
pourquoi enlever une spécification qu'on retrouve dans le texte actuel
de l'article 1 qui dit: "malgré l'existence des articles 51 à 54
de la Loi sur la Régie du logement"? C'est un fait que cela existe. Et
pour quelle raison inscrit-on les "article 441b et suivants" au lieu de "441b
à 442p" puisque ce sont les articles qui sont concernés?
M. Bourbeau: Parce que c'est inutile. Il est inutile de dire:
"malgré les...
Une voix: ...l'existence des articles 51...
M. Bourbeau: Je cherche le texte; "malgré l'existence des
articles 51 à 54 de la Régie du logement", cela n'ajoute rien au
projet de loi. Donc, le législateur n'est jamais censé parler
pour ne rien dire, alors on ne le met pas.
M. Paré: Donc, si j'interprète, si je comprends
bien, c'est tout simplement qu'on garde exactement la même chose, la
même interprétation, la même volonté. Ce qu'on fait,
finalement - on dit que le législateur ne doit pas parler pour rien -
c'est qu'on vient seulement amener d'une façon plus
claire et plus courte la même chose.
M. Bourbeau: Une loi particulière déroge toujours
à une loi générale. Comme ici on est dans une loi
particulière, il est évident que le fait que la Régie du
logement interdise aux articles 51 à 54 l'enregistrement d'une
déclaration de copropriété, la loi particulière
qu'on étudie présentement déroge à ces articles,
donc il est inutile de le dire.
M. Paré: Ma question s'adresserait maintenant aux gens de
Milton Parc. On a des représentants des deux groupes qui sont ici, des
deux groupes de gens qui ont préparé... Que ce soit M. Frenette,
M. Cohen ou madame, je n'ai pas d'objection. Ce sera la personne qui veut me
répondre. Que pensez-vous de l'amendement qui est proposé?
M. Frenette: En substance, l'amendement nous paraît
acceptable. Les représentations que vient de faire le
député de Shefford nous paraissent également pertinentes.
Dans un projet de loi antérieur, en 1984, on faisait
référence spécifiquement à l'article 442b, non pas
"et suivants", mais jusqu'à p du numéro suivant. Notre crainte
est que l'article 1 de la Loi sur la Régie du logement fasse
référence spécifiquement à ces dispositions et
mentionne l'autorisation de la régie. Nous aimerions qu'il soit clair
que l'autorisation de la régie n'est pas nécessaire, nonobstant
l'autorisation accordée par le gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Oui. Une autre question de clarification. On dit
qu'on n'a pas besoin de mettre "malgré l'existence des articles 51
à 54 de la Loi sur la Régie du logement" pour ne pas devoir
passer devant elle pour être capable d'aller en
copropriété. Le ministre me dit que ce n'est pas utile, qu'on n'a
pas besoin de le mettre. Mais il faut être clair. Pour quelle raison
inscrit-on: "conformément aux articles 441b et suivants" au lieu de
"è 442p"? Si on ne parle pas pour rien dire, on doit au moins être
clair et précis quand c'est possible de l'être et cela devrait
être nécessaire de l'être, à mon avis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: En disant "441b et suivants", forcément, cela
comprend jusqu'à 442p.
M. Paré: Pourquoi est-ce qu'on ne se rendrait pas à
692? Si on sait...
Une voix: ...vous êtes à 692? Parle-t-on de...
M. Baurbeau: Cela n'a pas d'importance, même si on se
rendait à l'article 692, le plus inclut le moins. En disant "441b et
suivants", cela comprend tous les articles suivants qui permettent...
Une voix: ...qui parlent de copropriété.
M. Bourbeau: Donc, il n'y a pas de problème.
M. Paré: Peut-on me dire si c'est l'article 442p qui est
le dernier article inclus dans "les suivants"?
M. Bourbeau: C'est ce qu'on vise.
M. Paré: Donc, pourquoi est-ce qu'on ne le dit pas?
M. Bourbeau: On pourrait le dire aussi, mais la formule qui est
là est très bonne; l'autre formule ne serait pas mauvaise non
plus.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Frenette.
M. Frenette: Oui.
M. Bourbeau: Ceci étant dit, nous n'avons pas d'objection
à le changer pour "l'article 441b à 442p"; on pourrait le faire
également. Et même, on est en train de le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Me
Frenette.
M. Frenette: Puisque le projet de loi porte une dérogation
expresse aux articles 51 à 54 de la Loi sur la Régie du logement,
nous aimerions avoir les termes "nonobstant" ou "malgré les articles 51"
parce que les termes se retrouvent spécifiquement là. La
dérogation est expresse à ces dispositions et il me semble que la
référence s'impose pour ne pas que le doute subsiste sur la
question de savoir si la Régie du logement pourrait encore intervenir
subséquemment pour émettre une opinion, un avis ou une
restriction.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Paré: Oui. J'aimerais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: En fait, on joue sur deux points. Je
préfère qu'on finisse le deuxième où, finalement,
je pense qu'on s'entend:
"441b à 442p"; là-dessus, c'est oui.
M. Bourbeau: Nous n'avons pas d'objection à cela.
M. Paré: Pas d'objection? Est-ce que les intervenants
préfèrent que ce soit ce qu'on utilise?
M. Frenette: Oui.
M. Paré: D'accord. Là-dessus, on s'entend.
Maintenant, l'intervention que M. F renette...
Une voix: Maître.
M. Paré: ...Me Frenette vient de faire porter sur la
phrase qu'on a enlevée et qui dit, dans l'article 1 du projet de loi:
"malgré l'existence des articles 51 è 54 de la Loi sur la
Régie du logement". Vous, M. le ministre, vous dites: On l'enlève
parce que c'est inutile.
M. Bourbeau: On ne l'enlève pas, M. le Président,
cela n'existe pas dans l'article qu'on a là. On a un amendement
où ces mots ne sont pas. On parle sur l'amendement qui est là et
ces mots-là n'existent pas,
M. Paré: Bon, on va s'entendre. Je comprends que vous me
dites qu'on ne les retrouve pas dans l'amendement, mais je vous pose la
question: N'y aurait-il pas moyen d'inclure, à la suite de
l'intervention que Me Frenette vient de faire, dans l'amendement qui est
proposé, une phrase qui serait incluse et qui pourrait se lire:
"nonobstant l'existence des articles 51 à 54 de la Loi sur la
Régie du logement"?
M. Bourbeau: Non, M. le Président, parce que c'est
redondant et inutile, selon nous.
M. Paré: Ma question maintenant à Me Frenette:
Est-ce que vous avez la même interprétation?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Frenette.
M. Frenette: Pas forcément. Si c'est redondant et inutile,
le législateur l'a été souvent dans le passé. Qui
plus est, les articles sont là. L'article 51 dit: "Nul ne peut, sans
l'autorisation de la régie, enregistrer une déclaration de
copropriété visée dans les articles 441b à
442p,..". Nous demandons une dérogation à ces articles par le
projet. Pourquoi ne pas le dire clairement?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est parce que c'est redondant et inutile. Nul
n'est censé enregistrer - je ne me souviens pas du texte exact que vous
venez de lire - à moins qu'il ne soit autorisé par
l'Assemblée nationale, ce que nous faisons aujourd'hui. C'est bien
évident, il me semble que cela crève d'évidence.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Cohen.
M. Cohen: Merci, M. le Président. M. le ministre, il y a
eu au début du projet une contestation qui a été longue et
ardue devant la Régie du logement. Même s'il est redondant, je
vous prie d'accepter ce changement parce que ce serait une invitation à
une contestation devant tous les tribunaux, même si les personnes
n'auront pas gain de cause. Il est clair et précis. Même s'il est
redondant, je crois qu'il est essentiel pour enlever le doute qu'on risque de
semer pour très longtemps à propos de ce projet de loi, à
moins que cela ne se trouve à cet endroit, et même si les
personnes n'auront pas gain de cause.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Si quelqu'un, dans notre société, veut
intenter une action en cour, une action en justice contre quelque contrat que
ce soit, il n'y a rien qui va l'empêcher de le faire. Ce n'est pas parce
qu'on va inscrire "malgré l'existence des articles 51 à 54 de la
Loi sur la Régie du logement" que cela va empêcher un individu ou
son avocat d'intenter une action en justice.
Nous vous disons que le libellé de l'article, tel qu'il est
présentement: "La Société d'amélioration Milton
Paré inc. est autorisée à enregistrer une
déclaration de copropriété...", c'est l'Assemblée
nationale qui va déclarer cela par une loi. Cela a
préséance sur tout autre article de quelque règlement ou
loi d'ordre général qui peut exister. C'est une loi privée
ici qui déroge spécifiquement à une loi d'ordre
général. Donc, je pense que vous savez très bien, comme
nous d'ailleurs, que ce texte est étanche. Maintenant, si, par hasard,
è un moment donné, un avocat décide de contester la loi
que nous adoptons présentement ou des gestes que vous pourriez poser ou
des contrats que vous pourriez faire qui sont consécutifs à la
présente loi, il n'y a rien qui peut empêcher quelqu'un d'aller
devant une cour de justice. Ce n'est pas le fait qu'on ajoute ces
mots-là qui vont
l'empêcher de le faire.
M. Cohen: Monsieur...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Cohen.
M. Cohen: II y a quand même une question de juridiction qui
permet une évocation et les appels par la suite. Même si on n'a
pas gain de cause, ceux qui veulent employer les moyens dilatoires pourront
essayer d'en profiter. Cela enlève un argument d'une manière qui
est très précise et très claire. Je reconnais que ce que
vous dites est valable, mais ceci étant dit, on a déjà eu
des gens qui ont empêché le développement de ce projet
même quand la décision de la régie était très
claire et quand la loi était très précise. Il me semble
que si on mettait clairement les termes: nonobstant les articles sur la
Régie du logement, cela enlèverait des arguments qui risquent de
venir sur la table des différents niveaux de tribunaux.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Altchul.
Mme Altschul: Merci, M. le Président. Je peux
peut-être ajouter un autre argument. L'Assemblée nationale a
été appelée, en 1984, justement à faire la
même dérogation à la Loi sur la Régie du logement
pour permettre l'enregistrement d'une déclaration de
copropriété dans l'affaire de la place Simpson. Dans ce projet de
loi, on dit expressément "nonobstant l'article 51 de la Loi sur la
Régie du logement", justement pour contrer ce problème et pour ne
pas soulever d'objection. Pourquoi ne pas le faire cette fois-ci, quand il
s'agit de la même dérogation qu'on vous demande?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre,
M. Bourbeau: Parce que c'était inutile et redondant
à ce moment-là et ce l'est encore aujourd'hui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Moi aussi, je vais me permettre de le redemander
étant donné que... Je comprends qu'on ne doit pas parler pour
rien dire, mais même si c'était de ta redondance, cela peut amener
de la clarté et de la sécurité. Si des gens viennent
contester selon l'article amendé qui est amené, on va faire
référence aux articles du Code civil du Bas-Canada. Mais on peut
amener une cause directement à la Régie du logement ou l'amener
via la Loi sur la Régie du logement. Pourquoi ne pas se donner une
sécurité étant donné que, comme on l'a dit depuis
le début - le député de Saint-Louis a commencé son
intervention là-dessus - il s'agit d'un projet important, d'un cas
particulier? Je pense qu'on doit se donner toutes les garanties possibles. Je
vous dis que j'aimerais... Plus que cela, je propose un sous-amendement dans
lequel on ajoute à la proposition qui est là: "nonobstant
l'existence des articles 51 à 54 de la Loi sur la Régie du
logement".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je continue à dire
que c'est inutile et redondant, mais pour faire plaisir au député
de Shefford qui a à coeur les intérêts de la
Société d'amélioration Milton Paré, M. le
Président, tout en étant conscient que nous faisons des
incongruités juridiques, je serais d'accord pour accepter l'amendement
du député de Shefford.
M. Paré: Merci, M. le ministre. Donc, l'article 1
commencera par "nonobstant l'existence...
Une voix: Non, non, là vraiment...
M. Paré: Je suis bien prêt à vous le laisser
placer où vous voulez de façon que ce soit le plus légal
possible.
M. Bourbeau: La clause nonobstant, M. le Président, on va
la garder pour les affaires constitutionnelles, s'il n'y a pas d'objection.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Alors, pendant que Me Robert rédige l'article, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le deuxième et le troisième point?
M. Paré: Oui, une autre intervention. J'ai
demandé...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Oui, j'aimerais savoir des personnes qui sont
venues témoigner ici si l'article qu'on va vous lire tantôt dans
lequel on inclut maintenant les articles concernant la Loi sur la Régie
du logement, si le nouveau texte proposé, l'amendement qui est
amené à l'article 1, satisfait tous les intervenants?
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Frenette.
M. Frenette: Satisfait? Acceptable, disons, oui.
M. Paré: D'accord, il s'agit maintenant de lire l'article
amendé, l'amendement amendé. Je serais prêt à ce
qu'on passe au vote-Le Président (M. Saint-Roch): Je vous
remercie M, le député de Shefford. Nous allons suspendre pour
quelques instants pour permettre la rédaction du sous-amendement.
(Suspension de la séance 0 h 36) {Reprise à 0 h 40)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des aménagements et de l'équipement reprend
ses travaux. Le sous-amendement se lirait comme ceci: "L'amendement à
l'article 1 est modifié en ajoutant, à la troisième ligne
du premier paragraphe, après le chiffre 1, les mots "malgré les
articles 51 à 54 de la Loi sur la Régie du logement (L.R.Q.,
chapitre R-B.l)," et nous continuons: "La société, etc." Est-ce
que le sous-amendement est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter un
amendement à l'article 2 qui se lirait comme suit: "L'article 2 du
projet de loi 224 est remplacé par le suivant: "L'enregistrement de la
déclaration doit être fait au plus tard le 31 décembre
1987."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Shefford.
M. Paré: Je veux seulement, encore une fois, m'assurer
qu'il n'y a aucun problème de la part de nos invités. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 2 est adopté'
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Bourbeau: À l'article 3, M. le Président,
j'aimerais apporter un amendement qui se lit comme suit: "L'article 3 du projet
de loi 224 est remplacé par le suivant: "3. L'enregistrement doit
être préalablement autorisé par le ministre des Affaires
municipales, qui peut déterminer les conditions qu'il estime justes et
raisonnables, compte tenu de l'intérêt public et de
l'intérêt des parties.
Avant d'accorder son autorisation, le ministre considère
notamment si la déclaration favorise l'accès à des
logements de qualité pour des personnes à revenu faible ou
modéré et si elle préserve la trame urbaine et
l'unité architecturale et socio-économique du voisinage.
Le Président (M. Saint-Roch)j Est-ce qu'il y a des interventions
à l'article 3? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Selon l'article, tel que libellé, tout le
pouvoir est accordé au ministre. Est-ce qu'il y a une place où on
dira qu'il fera un rapport? Comment va-t-on pouvoir s'assurer? Je veux bien
comprendre que le ministre connaît cela, qu'il est bien responsable et
qu'il va y avoir du monde pour le conseiller, mais, supposons que malgré
ce qui est écrit, cela ne rencontre pas ses objectifs, qui va rester
quelque part pour dire: Normalement... Je vais essayer d'expliquer cela un peu
plus clairement. Il se produit des choses et, en même temps, quelqu'un
peut dire: Je vais faire un plan et on le soumettra à quelqu'un ou
à un groupe. Les gens peuvent examiner ce qui se passe et dire: Oui,
cela semble bien conforme. À ce moment-là, on peut mettre un
imprimatur puis dire: Cela va bien. Tandis que, dans ce cas-ci, c'est le seul
ministre qui déterminera et considérera "notamment si la
déclaration favorise l'accès à des logements de
qualité pour des personnes à faible revenu ou
modéré et si elle préserve la trame urbaine." C'est
toujours le ministre seul qui déterminera cela.
Pourquoi on ne trouve pas le moyen d'avoir une consultation,
peut-être pas une consultation qui prendra des mois, mais pourquoi on ne
le permettrait pas? Par exemple, le gouvernement, quand il fait un
règlement, il le met en consultation parce qu'il y a une publication.
Les gens y ont accès. Ceux qui ont des choses à dire le disent.
C'est un projet important, ce n'est pas n'importe quoi. C'est gros cette
affaire-là. Le ministre va prendre toute la responsabilité sur
ses épaules. Il me semble que le projet de loi fait appel à pas
mal
d'affaires. On parle de la trame urbaine, de l'unité
socio-économique, de l'architecture, etc. Il me semble que là, il
y a quelqu'un qui a quelque chose à dire. Mais, par cet article, le
ministre seul va se prononcer là-dessus et il n'y aura jamais de
consultation. Si c'est vrai ce que vous dites, pourquoi, dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, les plans d'urbanisme des localités
sont soumis à une consultation? On parle d'un projet qui est plus qu'une
ville en soi. Il y a bien des villes au Québec qui ne sont pas grosses
comme cela. Je n'ai pas d'objection à ce que cet article dise cela, mais
pourquoi ne trouve-t-on pas un moyen même à travers la loi? Cela
vous protégerait en même temps et ce serait dans l'esprit de la
loi. Je vous le donne en considération. Je trouve que c'est un
élément que l'on pourrait ajouter quelque part.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, de toute façon, il
est évident que le ministre va consulter. Le ministre ne peut pas
analyser lui-même, page par page et ligne par ligne, chacune des 250
pages probablement, ou quelque chose comme cela, que contiendra la
déclaration de copropriété. L'analyse sera faite par des
experts qui la vérifieront pour lui. De toute façon, même
s'il y avait une consultation formelle de prévue dans l'article, une
fois la consultation terminée, une décision doit être prise
et la décision n'est pas prise par les gens consultés, elle est
prise par le ministre. Je dis tout de go que ma première
préférence n'était pas de donner le pouvoir de
décider au ministre, mais après en avoir discuté avec des
gens, si cela devait être le gouvernement qui décide ou la
Société d'habitation du Québec, il est apparu que ce
n'était pas préférable que ce soit le gouvernement, parce
que cela entraînerait des recours au Conseil des ministres. Il
n'était pas préférable, non plus, que ce soit la SHQ, pour
d'autres raisons, et, finalement, comme il était impératif que
quelque part quelqu'un, dans le gouvernement, puisse donner son aval à
cet enregistrement, il a été décidé que ce serait
le ministre des Affaires municipales. La seule raison pour laquelle nous avons
tenu à ce qu'il ait un droit de regard là-dessus, c'est qu'il y a
eu passablement de fonds publics qui ont été investis dans le
projet Milton Parc. Tant et aussi longtemps que les immeubles demeuraient la
propriété de la SAMP, il n'y avait aucun problème, parce
que l'on savait que les immeubles ne pouvaient pas être
fractionnés et vendus individuellement. Mais, à partir du moment
où on permet le fractionnement des immeubles par la voie de la
déclaration de copropriété, là, il y a un danger
qu'éventuellement, les immeubles fractionnés puissent être
vendus sur une base individuelle comme c'est arrivé récemment
ailleurs, dans le projet Cloverdale ou Cloverleaf et à l'égard
duquel le député de Shefford s'est inquiété
à l'Assemblée nationale.
Alors, compte tenu du fait que les fonds publics ont été
investis et qu'il y avait le danger que ces immeubles fractionnés
puissent être vendus sur le marché privé, j'ai
insisté pour qu'il y ait un cran d'arrêt quelque part, une
vérification qui puisse être faite. Ces mesures de protection
devront se retrouver fatalement dans la déclaration de
copropriété puisqu'elles ne sont pas dans le projet de loi. C'est
la raison pour laquelle nous avons insisté pour qu'il y ait quelque part
quelqu'un, au gouvernement, qui puisse apporter cette autorisation et c'est,
semble-t-il, le ministre des Affaires municipales qui sera chargé de ce
travail.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Shefford.
M. Paré: Je comprends le ministre de faire allusion, entre
autres, aux jardins La Salle et parc Cloverdale. Ce sont des dossiers
importants, mais ce qui a fait en sorte que cela arrive, ce qui s'est
passé à La Salle et à Pierrefonds, c'est, entre autres, la
spéculation. Pour quelles raisons, dans l'amendement apporté ici,
on se réfère à ce que l'on retrouve dans l'actuel article
3 de la loi en parlant, par exemple, des revenus faibles et
modérés ou du caractère de l'unité à la fois
architecturale et socio-économique du voisinage ou du quartier, mais on
ne fait pas du tout allusion à l'arrêt de la spéculation
immobilière dans le quartier?
M. Bourbeau: C'est évident que si on veut protéger
l'intérêt public, c'est justement contre la spéculation. Il
est assez difficile de légiférer la spéculation, à
savoir où cela commence et où cela finit? Ce sont des termes qui
ne sont pas, à proprement parler, juridiques et que l'on ne retrouve pas
dans les projets de loi. Ce sont des intentions, mais il ne nous apparaît
pas souhaitable que ces mots-là soient repris dans le projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Frenette.
M. Frenette: Sur le même point que vient de souligner le
député de Shefford, effectivement, l'article 3, tel
qu'amendé ou la proposition d'amendement nous apparaît un net
recul par rapport à l'article 3 existant, puisque la question est le
problème de la spéculation qui était au coeur même
du quartier Milton Parc. C'est ce qui a fait que s'est produit le
problème de Milton Paré
et les gens se sont réunis et ont survécu pour faire face
à ce problème-là. Que l'on dise: La spéculation
foncière, ce n'est pas juridique, on ne peut pas parler de cela, on ne
peut pas contrôler cela, je me demande de quoi on peut parler. Il n'est
pas question ici de définir la spéculation foncière, il
est question d'une déclaration de copropriété qui mettrait
les propriétés ou les copropriétaires, relativement
à leurs biens, à l'abri du mouvement de la spéculation
foncière qui les a pratiquement lavés, au début, durant
les années soixante. Alors, nous ne demandons pas de définir la
spéculation foncière, nous constatons qu'il y a un recul par
rapport à l'article 3 existant, parce qu'on laisse tomber un point
névralgique et qui ne fait plus l'objet de références
spécifiques. C'est laissé à la discrétion du
ministre. On parle d'intérêt public, il faut prendre la parole du
ministre pour dire que la question de la spéculation foncière
relève de l'intérêt public. L'intérêt publie
est changeant.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Shefford.
M. Paré: J'aimerais insister là-dessus, y revenir,
parce que, encore une fois, si on recule de plusieurs mois, sinon de plus d'une
année, le problème a été connu ici, à
Québec, et, finalement, on demandait de changer les choses ou de nous
amener une proposition dans ce sens-là. Tout a porté toujours sur
la spéculation et son danger, en fait - si on se ramasse ici - c'est un
mot clé dans la loi. Tout le reste tourne autour du fait que l'on veut
empêcher la spéculation. Si on empêche cela, on dit: Oui,
les autres points qui sont amenés, de réserver pour les revenus
faibles et modérés... Sauf que, je pense, on devrait le
spécifier encore une fois.
Cette fois-ci, je pense que ce n'est ni redondant ni inutile. C'est un
point important, surtout connaissant ce qui se passe dans le milieu. Vous avez
certainement vu les chiffres; vous devez les surveiller chaque semaine, vous
aussi. Quand on voit que, de 1986 à 1987, il y a des augmentations dans
les prix, qui varient, selon les quartiers à Montréal, de 18 %
à 22 %, il y a, à l'heure actuelle, une spéculation
énorme. Il y a des prix qui augmentent tellement rapidement que... Et on
sait où. Finalement, la spéculation est un danger. Je me souviens
des rencontres que j'ai eues avec les représentants de la SAMP au tout
début. On disait: Il faut absolument que l'on fasse quelque chose parce
que la spéculation va avoir des effets dans notre coin, dans notre
quartier. Je suis convaincu de cela. C'était la crainte qui était
amenée et qui justifie même que l'on amène un projet de
loi. Or, on n'y fera pas allusion.
Je pense que l'on devrait trouver une façon de l'inclure et ce
sera une de vos préoccupations, M. le ministre, lorsque vous aurez
analysé les documents, lorsqu'ils vont arriver, avant l'enregistrement,
de tenir compte des facteurs énumérés. Car il en manque
deux, à mon avis. D'abord, celui dont je viens de vous parler, qui est
cette espèce de contrôle ou d'arrêt de la spéculation
et, ensuite, on ne fait pas allusion du tout, dans le texte qui est soumis
à l'amendement, aux occupants actuels, alors qu'on le retrouvait dans le
projet de loi tel que déposé. Je me dis que ce sont ces gens qui
ont amené le projet et ils veulent être là encore
après. Je pense qu'on devrait avoir des préoccupations.
Donc, si dans l'article 3 du projet actuel, on retrouve tous ces points,
qui ont été amenés à la suite de discussions qui
ont duré - comme le disaient les gens qui sont à la table -
pendant des mois, lors des rencontres hebdomadaires, et ce qu'on retrouve
là, dans un seul paragraphe, ce sont tous ces points, toutes ces
caractéristiques qui sont des préoccupations et des
inquiétudes qu'on veut absolument préserver, je dis, M. le
ministre, oui à l'objectif et au fondement de l'amendement que vous
amenez à l'article 3, où le ministre aura son mot à dire
avant l'enregistrement. Je dis oui, mais il va falloir que le ministre se base
sur plus que les critères qui sont là. Mon collègue a dit
tantôt que c'est très large. Je dis: D'accord, je suis prêt
à accepter que ce soit large, pour ce qui est des pouvoirs que se donne
le ministre et même, à un certain point, discrétionnaires,
surtout pour le premier paragraphe, sauf que le deuxième paragraphe doit
être plus complet que ce qui est là.
On doit tenir compte de ces deux facteurs, à mon avis, soit la
spéculation et les occupants actuels. Je pense que ces gens ont fait un
boulot tellement extraordinaire qu'on n'a pas le droit de l'ignorer. Il n'y a
pas beaucoup de facteurs qu'on veut retenir: les occupants actuels, la
spéculation, l'accès des logements aux revenus faibles et
modérés, le caractère architectural et
socio-économique. C'est ce qu'on veut, C'est notre préoccupation.
Pour quelle raison? Parce que maintenant, on veut - je vous dis que je suis
d'accord - que le ministre ait son mot à dire avant l'enregistrement,
à la condition qu'on tienne compte de ces facteurs et de la
totalité de ces facteurs. Je pense que les gens sont venus ici pour nous
dire que c'est ce qu'ils veulent préserver. Pour quelles raisons, en
donnant un pouvoir au ministre, que j'accepte, oublierait-on des facteurs, des
caractéristiques qui sont essentiels, à mon avis? II faudrait les
inclure tous les deux. Cela va peut-être faire deux lignes de plus, sauf
que ces deux lignes de plus, quand on connaît les problèmes que
ces gens ont eus, les heures et les énergies qu'ils y ont con-
sacrées, on n'a pas le droit de les ignorer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le ministre, d'après
le texte qui est ici, ne rédige pas la déclaration de
copropriété. Ce sont des gens de Milton Parc qui vont la
rédiger. Ils auront tout le loisir d'insérer dans cette
déclaration toutes les clauses qu'ils voudront bien y insérer et
qui auraient pour effet de protéger contre la spéculation
foncière. Le ministre ne rédigera pas le document. Ce n'est pas
lui qui va être responsable des clauses qui seront insérées
dans le document. Le ministre va se contenter de voir si le document
protège l'intérêt public, si on inclut des clauses
suffisantes pour contrer la spéculation foncière, la
spéculation immobilière. Ce sera une façon de
protéger l'intérêt public. Il y aura d'autres
façons, peut-être, de protéger l'intérêt
public qui pourront être déterminées par le ministre
également, mais cela en sera une, certainement. Alors, le fait qu'on
veuille protéger la spéculation foncière, tant mieux, mais
j'espère qu'on l'insérera dans la déclaration de
copropriété. Si ce n'y est pas, probablement que le ministre
insistera pour que cela y soit. Mais quant à cela, on pourrait ajouter
toute une série d'autres clauses aussi dans le projet de loi. On n'est
pas pour reprendre l'ensemble de la déclaration de
copropriété dans le projet de loi. L'objectif est de faire
l'inverse.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Paré: Quand on lit le début du
deuxième...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: ...paragraphe: "Avant d'accorder son
autorisation, le ministre considère notamment si la déclaration
favorise". Ce que je dis, c'est oui, cela favorise. Donc, avant de porter un
jugement et de donner son autorisation, il devra considérer des points.
Les points qui sont là sont très importants, je dois dire. Je le
reconnais. Cela faisait partie des préoccupations. Mais pourquoi ne
tient-on pas compte de l'ensemble des préoccupations qui, à mon
avis, sont importantes? Il y a plus que... Là on retient trois
préoccupations; les gens en avaient manifesté cinq. Pourquoi on
n'en tiendrait pas compte? Pourquoi le ministre n'indiquerait-il pas qu'il va
avoir une préoccupation avant de donner son autorisation? Pourquoi ne
considérera-t-il pas cinq facteurs plutôt que trois? Si le milieu
a trouvé cette formule nouvelle, spéciale, unique, c'était
pour préserver et garder les caractéristiques de cinq facteurs
qui sont énumérés ici. On dit qu'on en élimine
deux. Vous dites que cela va être dans l'acte de
copropriété. Je vous réponds: C'est justement quand vous
aurez à autoriser l'acte de copropriété que vous aurez
è considérer certains facteurs. Je vous dis que ce devraient
être les cinq qui sont énumérés là, à
la demande des gens qui sont ici, plutôt que les trois seuls que vous
avez retenus dans l'amendement qui nous est proposé. Pourquoi refuser de
considérer deux facteurs qui nous sont apportés par les gens du
milieu?
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...je fais confiance aux gens de Milton Parc pour
s'assurer que la déclaration de copropriété contiendra
toutes les clauses qui seront susceptibles de les protéger non seulement
contre la spéculation foncière, mais contre tous les autres maux
qui pourraient survenir et qu'on pourrait imaginer. Dans le projet de loi, on
pourrait faire la nomenclature de toutes les calamités qui pourraient
frapper ce projet au cours des 20 prochaines années. Je fais confiance
aux gens de Milton Paré pour prévoir tout ce qu'ils voudront
prévoir et on s'assurera qu'il y a suffisamment de clauses dans le
projet de loi pour protéger l'intérêt public, celui-ci
comprenant bien sûr la spéculation immobilière et autre
chose, en plus.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Cohen.
M. Cohen: M. le ministre, avec respect, on est en train de faire
un mini lac Milton pour un petit quartier. Il me semble qu'en tenant compte de
toutes les décisions qui ont été prises depuis très
longtemps maintenant, il serait approprié et très
élégant que les gens puissent retrouver dans cette loi certains
éléments auxquels ils attachent une très grande
importance, d'un façon assez unique, également, quand on pense en
termes de regroupement d'une commune de 1500 personnes qui se sont
conscientisées et qui ont développé une certaine
règle de base dans laquelle elles sont prêtes à s'engager
pour très longtemps. Je reconnais que, dans le texte que vous nous
proposez maintenant, vous avez quand même touché à trois
éléments qui sont très importants: soit "l'accès
à des logements de qualité pour des personnes à revenu
faible ou modéré", la préservation de la "trame urbaine"'
qui fait partie d'un des thèmes les plus importants de ce projet,
"l'unité architecturale et socio- économique du voisinage".
Premièrement, on
parle d'un quartier qui a subi les conséquences d'une
spéculation immobilière depuis presque 17 ans maintenant. Il
reste quand même que la spéculation est un élément
auquel les gens attachent une très grande importance.
Deuxièmement, le fait que, dans ce projet, on était capables de
protéger les locataires sur place et d'aller à l'encontre de
cette vague qui envahil les alentours et qui fait que les gens sont
obligés d'aller dans un autre quartier une fois que les bâtiments
sont rénovés. Ces deux thèmes trouvent leur place dans
cette loi qui va devenir une constitution, en un sens, pour ce petit village,
ce quartier en plein coeur de Montréal pour très longtemps. Je
trouverais extrêmement élégant que l'Assemblée
nationale, à cette heure-ci, veuille lancer le message à ces
résidents disant que: Oui, on vous appuie, on retrouve dans cette loi
les mêmes éléments que vous avez développés
vous-mêmes.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Cohen. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux peut-être juste ajouter un
élément à l'objection du ministre. Je comprends que le
ministre soit de bonne volonté et qu'il veuille tout protéger,
Mais, normalement, quand on applique une loi, si ce n'est pas vous qui
êtes ministre au moment de l'application, comment le ministre qui
pourrait vous remplacer - il peut arriver n'importe quoi - va-t-il faire pour
appliquer la loi? Il va lire ce qui est dans le texte et il va appliquer ce qui
est écrit là et personne ne va aller dire qu'il a erré et
qu'il n'a pas tenu compte de ce qui se passe. Il va dire: J'avais une loi dans
les mains et la loi disait telle chose, je l'ai respectée et j'ai fait
mon devoir. Je ne pense pas que d'ajouter deux petits éléments
nouveaux... Cela permet seulement d'établir une grille
d'appréciation. (1 heure)
C'est évident que si vous voulez en ajouter d'autres, bravo!
Mais, au moins, l'essentiel sera protégé et les gens vont se
reconnaître. Les gens vont porter un jugement par rapport à ce
qu'il y aura d'écrit. Vous savez, lorsque des gens lisent les journaux,
ils disent à ceux qui ont fait les lois: Ce n'est pas vrai, on l'a vu
dans le journal. Mais là, c'est dans la loi. S'ils ne l'ont pas vu dans
la loi, ils vont dire: Ce n'est pas vrai. M. le ministre, vous avez beau dire
n'importe quoi, ils vont dire: Ce n'est pas écrit dans la loi.
Je pense qu'à cette heure-ci, avec tout le travail qui s'est fait
- je n'ai pas è répéter tout ce qui s'est dit - et avec
ces intervenants qui vous disent: Corrigez-le de cette façon, même
si cela peut nous embarrasser. Mais c'est cela qui a été
discuté avec tout le monde et tous vont se reconnaître. M. le
ministre, je pense que vous devriez succomber facilement à cette
tentation de faire plaisir à votre monde, à cette heure-ci, et de
pouvoir aller dormir en paix. On vous donnera notre
bénédiction.
Le Président (M. Saint-Roch); M. le ministre.
M. Bourbeau: Ah! M. le Président.
M. Dufour: Vous allez dormir après. Je vous le conseille
si vous avez une grosse journée demain.
M. Bourbeau: On va tenter d'aider tout le monde à aller se
coucher. Si la déclaration...
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Frenette.
M. Frenette: M. le Président, en fait, il ne serait pas
nécessaire que le ministre définisse ou contrôle la
spéculation, mais contrôle seulement ou vérifie que la
déclaration contient des mécanismes qui mettraient l'immeuble de
la société Milton Parc à l'abri de la spéculation.
Alors, il s'agirait simplement de contrôler l'existence de
mécanismes dans la déclaration relativement à ce
point.
M. Bourbeau: Comment allez-vous vous y prendre, dans la
déclaration, pour mettre un frein à la spéculation
foncière?
M. Frenette: D'une part, par une définition
adéquate de la destination et, d'autre part, par des droits de premier
refus en faveur de l'assemblée et des membres de l'assemblée des
copropriétaires représentés par les coopératives
qui seront les copropriétaires. Ensuite, il y aura une clause de dation
en paiement en faveur de l'assemblée des copropriétaires
favorisant l'exécution de ces obligations.
M. Bourbeau: La clause de dation en paiement advenant quoi?
M. Frenette: Pardon?
M. Bourbeau: Une clause de dation en paiement advenant quoi?
M. Frenette: Advenant, notamment, le non-respect du droit de
premier refus en faveur de l'assemblée des copropriétaires. Vous
l'avez à la clause...
M. Bourbeau: Vous allez avoir un droit de premier refus, un droit
de préemption en faveur de l'assemblée des copropriétaires
au cas où un des immeubles serait vendu, en cas de vente. Si ce droit de
premier refus
n'est pas respecté, il y aura une clause de dation en
paiement.
M. Frenette: Oui.
M. Bourbeau: Vous allez le mettre dans la déclaration?
M. Frenette: II y est déjà.
M. Bourbeau: Il n'y a pas de problème si cela y est
déjà.
Le Président (M. Saint-Roch): Me
Frenette.
M. Frenette: Je me permets de préciser que le droit de
préemption est basé sur la valeur locative.
M. Bourbeau: En faisant cela, vous favorisez l'accès
à des logements de qualité pour des personnes à revenu
faible ou modéré.
M. Frenette: On évite qu'ils soient évincés
à l'avenir. L'accès est déjà assuré par une
série de restrictions obligeant une sélection sur la base du
revenu.
M. Bourbeau: En fait, ce sont les mêmes moyens que vous
avez pour favoriser l'accès à des logements de qualité
pour des personnes à revenu faible ou modéré et ce sont
les mêmes moyens que vous allez également avoir pour
empêcher la spéculation.
M. Frenette: Non, parce que la clause de dation en paiement est
limitée quant à son application. Elle ne s'applique pas à
tout. Elle s'applique aux dérogations, notamment au droit de premier
refus et à certaines instances répétées dans
d'autres cas. C'est l'arme ultime. C'est l'un des mécanismes que fournit
la déclaration. De fait, il y a un recoupement d'un certain nombre de
dispositions qui permet d'assurer, comme résultat, sans que le mot
spéculation soit prononcé, qu'on évite une
spéculation effrénée. Alors, je demanderais tout
simplement que le ministre puisse contrôler que ces
mécanismes-là se trouvent à l'intérieur de la
déclaration.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, vous n'avez pas l'intention,
dans la déclaration, d'utiliser le mot spéculation.
M. Frenette: Exact.
M. Bourbeau: Mais, par contre, vous voulez qu'on l'utilise dans
le projet de loi?
M. Frenette: Je voudrais, tout simplement, qu'on se
réfère à des mécanismes qui mettraient les gens
à l'abri de la spéculation, non pas qu'on mette un cran
d'arrêt ou qu'on définisse la spéculation, mais qu'on se
réfère à des mécanismes laissés à
votre appréciation.
M. Bourbeau: Et on vérifie que la déclaration
favorise l'accès à des logements de qualité pour des
personnes à revenu faible, par exemple...
M. Frenette: Exact.
M. Bourbeau: ...à ce moment-là, ces
mécanismes, qu'il y aura dans la déclaration, seront les
mêmes qui feront en sorte qu'on va contrer la spéculation'
M. Frenette: C'est que contrôler l'accès ou
favoriser l'accès... Vous pouvez favoriser l'accès par certains
mécanismes et certaines règles de sélection, mais c'est
autre chose que de mettre les gens à l'abri de la spéculation
parce que, quand la spéculation arrive, ils sont dehors, ils ne sont
plus là, il n'y a plus d'accès possible pour eux.
M. Bourbeau: Cela m'apparaît encore redondant, M. le
Président, mais enfin, puisqu'il semble que nous sommes en pleine
redondance...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Ne serait-il pas plus simple d'ajouter à
l'amendement suggéré par le ministre, à la fin: et
protège les copropriétaires contre la spéculation?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Bon, moi ce que j'aurais suggéré, c'est
qu'il faut d'abord que le ministre considère notamment si la
déclaration favorise l'accès à des logements de
qualité pour des personnes à revenu faible ou
modéré, si elle protège le droit des occupants actuels -
c'est aussi une condition - si elle protèqe contre la spéculation
immobilière - parce qu'il faut vous assurer au moins de ces
éléments là, c'est un minimum - et, en même temps,
si elle préserve la trame urbaine et l'unité architecturale et
socio-économique du voisinage.
À ce moment-là, vous entrez exactement dans le cadre, cela
vous donne une grille de jugement et, en fin de compte, vous pouvez ajouter
d'autres éléments, mais ce serait un minimum et on va se
reconnaître avec cela. Ce seraient les conditions minimales que vous
auriez à faire ou dont vous auriez à vous assurer pour être
capable de donner votre accord. Personne ne pourrait vous faire des reproches
si vous
pouvez entrer la-dedans.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Shefford.
M. Paré: On a fait une intervention à ce sujet. On
s proposé d'ajouter deux facteurs, ce qui permettrait au ministre, avant
de donner son autorisation sur l'enregistrement, de considérer deux
facteurs de plus. Le ministre ne semble pas vouloir y répondre.
J'aimerais savoir si les gens pensent que c'est absolument nécessaire ou
non qu'on les inclue.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford, je m'excuse, mais j'aurais besoin du consentement pour retirer
l'amendement qui avait été déposé pour le remplacer
par un nouvel amendement. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Paré: Faudrait bien nous le montrer.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, je vais lire le
nouvel amendement. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer le premier?
M. Dufour: Bien, je ne sais pas moi...
M. Paréî J'aimerais mieux que ce soit
présenté comme sous-amendement, parce...
Le Président (M. Saint-Roch): C'est parce que la
correction a été faite immédiatement. Je vais lire le
nouvel amendement qui se lirait comme suit: "L'article 3 du projet de loi 224
est remplacé par le suivant: "3. L'enregistrement doit être
préalablement autorisé par le ministre des Affaires municipales,
qui peut déterminer les conditions qu'il estime justes et raisonnables
compte tenu de l'intérêt public et de l'intérêt des
occupants.
Avant d'accorder son autorisation, le ministre considère
notamment si la déclaration favorise l'accès à des
logements de qualité pour des personnes à revenu faible ou
modéré, préserve la trame urbaine et l'unité
architecturale et socio-économique du voisinage et prévoit des
mécanismes de nature à empêcher la spéculation."
M. Bourbeau: M. le Président, je demanderais de suspendre
un instant pour faire une autre modification au document qu'on vient de nous
apporter, qu'on vient de lire. M. le président, si vous voulez suspendre
un instant, on va changer un autre mot.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 1 h 16)
(Reprise à I h 18)
Le Président (M. Saint-Roch): Nous reprenons maintenant
nos travaux. La nouvelle modification serait à la fin du premier
paragraphe: "et de l'intérêt des occupants." Je reprends. "3.
L'enregistrement doit être préalablement autorisé par le
ministre des Affaires municipales, qui peut déterminer les conditions
qu'il estime justes et raisonnables, compte tenu de l'intérêt
public et de l'intérêt des occupants. "Avant d'accorder son
autorisation, le ministre considère notamment si la déclaration
favorise l'accès a des logements de qualité pour des personnes a
revenu faible ou modéré, préserve la trame urbaine et
l'unité architecturale et socio-économique du voisinage et
prévoit des mécanismes de nature à empêcher la
spéculation."
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'ai compris que l'intérêt public et
l'intérêt des occupants remplacerait ce qu'on disait auparavant:
protéger la loi des occupants actuels. "L'intérêt des
occupants'1, ce serait cela...
Le Président (M. Saint-Roch): "Et de
l'intérêt des occupants."
M. Dufour: M. le Président, est-ce qu'on pourrait demander
aux différentes parties qui sont ici si cet amendement...
M. Bourbeau: On pourrait demander à une des parties de
parler pour les autres.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Frenette est-ce que
l'amendement tel que proposé vous convient?
M. Frenette: L'amendement nous agrée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.1.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter une
modification de façon à introduire l'article 3.1 qui se lit comme
suit: "Le projet de loi 224 est modifié par
l'insertion, après l'article 3, du suivant: "3.1. Rien dans la
présente loi n'a pour effet d'accorder des droits autres que ceux qui y
sont prévus."
M. Dufour: Vous ajoutez "sont".
M. Bourbeau: "Que ceux qui y sont prévus."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 3.1?
M. Dufour: C'est écrit en meilleur français!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3.1 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce adopté, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Vous allez passer à l'histoire. C'est dans vos
dernières lois.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3.1 est
adopté? Adopté. J'appelle maintenant l'article 4.
M. Paré: L'article 4, c'est le dernier? Et quand on a
adopté cela, j'ai l'impression, on a adopté l'ensemble de la
loi?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, M. le
député de Shefford, nous allons revenir au préambule.
M. Paré: Je ne prends pas de chance. Avant le
préambule, j'aurais une question è poser au ministre concernant
Milton Parc, c'est évident, mais un programme spécial -vous savez
certainement de quoi je vais vous parler, c'est ce dont on a parlé en
commission dernièrement et ce dont on a parlé en décembre
de façon très précise. Ces gens-là ont pensé
et doivent profiter d'un programme qui s'appelle Logipop. Ce qui veut dire 3000
$ par logement. C'est vrai qu'il y a eu des délais, et cela a
été reconnu, on l'a dit, il y a eu des délais au cours des
années, sauf que cela représente 610 logements admissibles. Il
peut y en avoir qui ne le sont pas, parmi les 610, mais beaucoup le sont et on
sait très bien que si on donne les 3000 $ de Logipop, tel que les gens
l'avaient prévu et ils ont obtenu des délais qui leur ont
été accordés par la Société d'habitation du
Québec - ces gens-là devraient recevoir - je dis bien devraient -
plus de 1 000 000 $. Quand on a étudié les crédits, la
semaine dernière, on s'est aperçu qu'il y avait 4 300 000 $ de
périmés alors que ces gens-là attendaient plus de 1 000
000 $.
Là où je veux en venir, je dis que le programme existait
à ce moment-là, pour toutes sortes de raisons très
justifiables. La preuve en est qu'on se retrouve avec un projet de loi,ce soir, qui vient régulariser la situation et il semble qu'on va
l'adopter puisqu'on est rendu à la date. Cela veut dire qu'on a
accepté tout le reste: le principe et les articles d'application. Si on
accepte qu'il n'y avait pas d'autre moyen de régler la situation
à ce moment-là, c'est que les délais qu'on a
accordés étaient justifiés. Je me souviens qu'on en ait
parlé l'automne dernier. On n'est pas intervenu beaucoup dans le dossier
et on a laissé aller les choses.
Du côté d'une solution applicable, si on enlève la
subvention, cela valait probablement la peine de laisser aller les choses parce
qu'on vient de trouver une solution qui fait consensus. Sauf qu'en ce qui
concerne le montant comme tel, je me souviens de rencontres et
d'échanges qu'on a eus en décembre. Là, c'est autre chose.
On a dit à ces gens-là - quand je dis "on", on parle du cabinet
du ministre et des responsables de la Société d'habitation du
Québec - en décembre: Si vous voulez avoir vos 3000 $,
produisez-nous des offres d'achat avant le 31 décembre. Les gens ont
signé ces offres d'achat en bonne et due forme. Si c'est seulement ce
soir, et ce sera même l'acte de propriété qui viendra
boucler l'ensemble de l'exercice, rien n'empêche que ce qu'on leur avait
demandé, l'espoir qu'on avait créé ou même la
garantie qu'on leur avait donnée, c'était: Si vous signez des
offres d'achat avant le 31 décembre, vous aurez les 3000 $.
Je me souviens de rencontres et d'échanges que j'ai eus avec
vous, M. le ministre, et je me souviens très bien qu'au mois de
décembre, en session intensive, j'étais aussi en contact avec ces
gens qui voulaient savoir s'ils pouvaient effectivement espérer ce
montant. Ils ont travaillé très fort aussi pour préparer
ces offres d'achat et les faire passer pendant la période qui a
précédé les Fêtes, en décembre, pour
être bien sûrs qu'elles seraient signées. Ils l'ont fait
avec la garantie qu'ils toucheraient l'argent. Lors de la petite rencontre dont
je me souviens spécialement, même si j'en ai parlé
plusieurs fois, il y a même eu une question à ce sujet à
l'Assemblée nationale. Vous avez dit, en décembre: Qu'ils
remplissent leurs formulaires d'offre d'achat, la société va
étudier cela et on verra par la suite. Oui! Vous faîtes des signes
affirmatifs, sauf que, pour les gens, c'était acquis. Et lors de la
petite réunion qu'on a eue dans la petite salle, juste ici, où il
y avait les principales personnes responsables de la Société
d'habitation du Québec, vous-même et la députée de
Dorion,...
Une voix: Ah! Elle n'est pas là!
M. Paré: ...on a dit: Qu'ils remplissent les formules, on
analysera les offres d'achat et on verra. Je vous ai dit, M. le ministre: Vous
n'avez pas le droit, en conscience. Et je me souviens très bien qu'il
n'y a que vous et moi qui avons parlé, à ce moment-là,
parce que les autres personnes... Bon, c'est un choix politique, une
décision ministérielle. J'ai dit: M. le ministre, vous n'avez pas
le droit de laisser ces gens avec un espoir et de les laisser signer ces
formules-là si vous n'êtes pas capable de garantir qu'ils
embarqueront dans ce processus en étant certains de toucher le montant
à la fin. C'est un montant de plus de 1 000 000 $. Ces gens-là se
sont formés en coopérative et en OSBL. Un programme existait, a
ce moment-là; ils se sont embarqués dans ce programme, des
délais ont été justifiés et, à ce moment-ci
- quand je dis "à ce moment-ci" je reviens à décembre,
lors de la session intensive - on leur fait faire un autre exercice. Ce n'est
pas un petit exercice, il faut l'avoir vécu et avoir été
en contact avec ces gens-là pour savoir comment cela a été
un exercice long et pénible à la fois. On ne leur fera
certainement pas faire, je l'espère, cet exercice pour leur dire
à la fin: Cela ne marche pas!
Je vais conclure très rapidement, mais je tiens à
compléter mon commentaire. Je vous ai posé des questions - je
pense que c'est en commission parlementaire - sur la loi 137, au début
de février. Je vous ai demandé si on pouvait toujours
espérer. Vous m'avez dit à ce moment-là: On a mis un
avocat, je pense, ou un spécialiste, quelqu'un pour étudier cela
et on vous donnera une réponse à savoir si on va payer ou non, si
les offres d'achat sont conformes ou non et nous obligent et on va faire en
sorte d'être capables de payer ces gens. J'ai eu la réponse finale
seulement è l'étude des crédits la semaine passée
alors que vous m'avez dit: Non, il n'en est pas question, les crédits
sont périmés, sont en retard, le délai est
dépassé, c'est trop long, c'est zéro.
Si j'en parle ce soir, c'est que c'est tout à fait relié
à ce projet de loi. Les gens ont signé, en décembre, un
formulaire de copropriété en espérant et en étant
même convaincus d'obtenir la subvention. Qu'on vienne périmer 4
300 000 $ sur un budget de 9 000 000 $, dans un programme d'aide aux
coopératives, je ne trouve pas cela très décent, quand des
gens ont fait tout ce qui était faisable. Si le projet de loi n'est pas
passé avant cela, ce n'est pas nécessairement la faute de ces
gens-là. On a aussi des responsabilités comme gouvernement. Je ne
pense pas qu'on puisse décemment et moralement refuser, maintenant qu'on
vient de régler la situation légale, la situation de
copropriété qui est demandée par l'ensemble des gens
impliqués. Ce ne serait pas logique, ce ne serait pas moral, à
mon avis, de refuser cet argent qui était non seulement
réservé, à mon avis. (1 h 30)
Non, M. le ministre. On discute de 1 000 000 $ pour les gens d'un
quartier, je n'ai pas le goût de courir. On a attendu plus d'une heure ou
une heure et demie tantôt, je ne sais plus, mais on a attendu le temps
nécessaire pour que le projet soit présentable et accepté
ce soir. Maintenant, il y a 1 000 000 $ qui est en jeu et je pense que je n'ai
pas le goût de courir sur cela. On a parlé sur des projets de loi
qui n'impliquaient pas autant d'argent hier, parce qu'on abolissait des
régies et des sociétés. On a parlé jusqu'à 5
heures du matin, pour 1 000 000 $, je suis prêt è parler
jusqu'à 9 heures du matin. Je ne dis pas que je vais vous étirer
jusque là, mais ce que je vous dis, c'est que je n'ai pas le goût
de me faire presser, par contre.
M. Bourbeau: Bon!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le député ne parle sur aucun article
de loi actuellement. Nous n'avons aucun article de loi qui justifie ce genre de
discours. Je veux bien parler avec le député, mais si le
député veut faire un long discours, je veux rappeler le
député à la pertinence du débat. Le projet de loi
ne porte absolument pas sur des subventions de la SHQ et je n'accepterai pas de
me faire traîner jusqu'à 3 heures du matin par des discours que le
député pourrait faire ailleurs qu'ici. Si le député
veut conclure, je suis prêt à discuter de cela. Je
n'écouterai pas des discours encore, pendant des dix minutes de temps.
Je le dis au député.
M. Paré: Je peux conclure très rapidement sauf que,
M. le ministre, si on voulait aller comme cela, j'ai le droit à mes 20
minutes.
M. Bourbeau: Absolument pas, parce que vous n'êtes pas
pertinent du tout. Vous n'êtes absolument pas pertinent.
M. Paré: Je m'excuse.
M. Bourbeau: Bien non.
M. Paré: Franchement...
M. Bourbeau: Absolument pas.
M. Paré: Ah, ce n'est pas pertinent? Les actes de
copropriété, }e m'excuse... On parle des gens qui sont
concernés dans le projet de loi qui est discuté ici ce soir. Les
formules de copropriété qui ont été signées
l'ont été en décembre, à votre demande.
M. Bourbeau: ...copropriété, quelle
copropriété?
M. Paré: Excusez. Les offres d'achat pour une
transformation en copropriété qui est le projet de loi qu'on
étudie ici ce soir.
M. Bourbeau: M. le Président, question de
règlement. J'invoque le règlement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Nous sommes rendus à l'article 4 du projet de
loi dont le libellé est le suivant: La présente loi entre en
vigueur à une date donnée. Alors, pouvez-vous me dire en quoi les
propos du député de Shefford sont pertinents avec l'article 4 qui
est devant nous?
M. Paré: Je vais vous expliquer, M. le Président.
Effectivement, ce n'est pas un dossier nécessairement connu, même
de l'ensemble des gens qui sont autour de cette table. Pour arriver à ce
projet de loi ici ce soir, les gens ont dû signer des offres d'achat en
décembre, et ces offres d'achat ont abouti à un projet de loi qui
va permettre à ces gens d'être en copropriété. Mais
en décembre, une subvention Logipop de 3000 $ par logement était
liée à cette offre d'achat. Le ministre ou la
Société d'habitation du Québec leur a dit: Si vous signez
l'offre d'achat qui va justifier un projet de loi privé, qui s'appelle
le projet de loi 224, avant la fin de décembre, vous serez
éligibles à 3000 $ de subvention en vertu de Logipop. Ma question
- et je vais conclure sur cela - est directement reliée. S'il n'y avait
pas eu cette demande en décembre, je ne sais pas si on serait rendu
là, ce soir. Je ne suis pas sûr que les gens auraient signé
en décembre, ils auraient peut-être signé avant,
peut-être après, parce qu'ils n'auraient pas été
liés à une date, un montant de 3000 $. Est-ce que le ministre
peut nous dire s'il va répondre è l'espoir de ces gens qui ont
signé en décembre parce qu'il y avait un montant de 3000 $ par
logement qui y était rattaché?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Shefford voudrait que le ministre ou le gouvernement annonce une subvention de
1 000 000 $ aux propriétaires éventuels des coopératives
qui vont se retrouver bientôt propriétaires, collectivement comme
coopératives, des différents édifices qui forment le
groupe Société d'amélioration Milton Parc. Le gouvernement
n'a pas le droit de distribuer des fonds publics comme cela à sa guise,
à son bon vouloir, selon une décision politique du genre de celle
que voudrait faire le député de Shefford. La
Société d'habitation du Québec doit être un bon
gestionnaire et doit, en conséquence, agir selon la
légalité. La subvention dont on parle était payable dans
les années 1983-1984 en vertu de règles qui existaient à
ce moment-là. L'ancien gouvernement - le vôtre, au moment
où vous étiez là - avait réduit la subvention de
3000 $ à 1000 $.
Je comprends que vous l'ayez fait, parce que cette subvention se
trouvait à faire en sorte que des coopératives se voyaient
octroyer des sommes d'argent qui excédaient les coûts de
construction des immeubles. Les fonds qui étaient prêtés
par la Société canadienne d'hypothèques et de logement, en
principe, atteignaient 100 % des coûts de construction et l'ancien
gouvernement ajoutait 3000 $ par unité de logement au-dessus de 100 % de
construction, tellement qu'on m'a 8ssuré que ces fonds étaient
déposés per les coopératives dans des comptes de banque
pour assurer éventuellement des réparations qui viendraient plus
tard, dans quelques années. Alors, comme c'étaient des immeubles
neufs ou restaurés à neuf, les fonds publics permettaient
à ces gens de mettre de l'argent en banque pour usage dans quinze
ans.
Subséquemment, vous avez réduit vous-mêmes,
réalisant que cela n'avait pas de bon sens, la subvention de 3000 $
à 1000 $. À notre arrivée au pouvoir, on a mis fin
à cela complètement, on l'a mis à zéro. Aujourd'hui
on n'a plus aucune subvention de ce qenre, comptant que les fonds qui assurent
le financement à 100 % sont suffisants. Ceci étant dit, nous
avons regardé la légalité de l'engagement qui avait
été pris, ou plutôt de l'annonce qui avait
été faite. L'opinion juridique que nous avons eue est très
claire en ce sens que, la Société d'habitation du Québec
ne doit pas payer cette somme. Elle n'est pas obligée de la payer. Elle
n'est plus tenue de la payer en vertu du fait que le règlement de
Logipop à la Société d'habitation du Québec dit
bien que la société doit payer la subvention si les
coopératives se sont soumises ou ont respecté le
règlement.
Le règlement voulait que les immeubles soient la
propriété de coopératives ou que, tout au moins, celles-ci
aient produit à une date donnée une offre d'achat acceptable
à la Société d'habitation du Québec. Or, les
opinions juridiques que nous avons sont que les offres d'achat qui ontété présentées n'étaient pas
acceptables, pas acceptables parce que irréalisables. Dans ces
conditions, l'opinion juridique que nous avons est que la Société
d'habitation du Québec n'est pas tenue de payer une subvention. À
partir de ce moment, en bon gestionnaire, est-ce qu'on
peut prendre les fonds publics et les donner à des gens à
qui on n'est pas tenu de le faire? Moi, je dis qu'il y a peut-être plus
de problème à payer la subvention que de ne pas la payer.
Cela étant dit, il reste peut-être encore, mais je ne suis
pas sûr, quelque doute qui pourrait subsister, parce que, un jour,
quelqu'un a annoncé l'éventualité d'une subvention. Je
suis loin de penser, les conseillers juridiques aussi, que cela peut
créer des obligations pour le gouvernement. Toujours est-il que des
négociations ont lieu présentement avec les gens de Milton Parc.
Il n'est pas impossible qu'éventuellement la SHQ octroie quelques
subventions à des individus, des locataires, à l'égard de
logements utilisés par des gens qui rencontraient les critères de
ce qu'on appelle les démunis en vertu des lois actuelles, des ententes
actuelles qui prévoient ce genre de chose avec la Société
canadienne d'hypothèques et de logement. On verra, Des
négociations sont en cours et nous avons indiqué que nous serions
peut-être disposés è venir en aide à ceux, parmi les
locataires, qui seraient considérés comme des démunis.
Voilà à peu près où on en est
présentement. Je signale quand même que le député,
tout à l'heure, s'est contredit en disant qu'il avait eu, d'abord, des
garanties de la part soit du cabinet, soit de la Société
d'habitation du Québec - ce sont les mots qu'il a prononcés et
que j'ai notés. Après cela, dans le même souffle, il a
admis qu'on lui avait dit: On verra. Quand j'ai dit en Chambre: On verra,
c'était pas mal loin de ce qu'on appelle une garantie. J'ai dit
justement "on verra", parce qu'à ce moment-là, on n'avait pas
d'opinion juridique encore sur la légalité des offres d'achat.
Alors, je n'étais pas autorisé à dire oui, ni à
dire non. J'ai laissé la porte ouverte jusqu'à ce
qu'éventuellement les opinions juridiques nous donnent le statut de ces
offres. Jamais je n'ai donné de garantie. Jamais des gens de mon cabinet
n'ont donné de garantie. Au contraire, tous les écrits que pourra
trouver le député, y compris le Journal des débats,
indiquent, je pense, qu'il y avait une certaine incertitude que je
n'étais pas en mesure de trancher à ce moment-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, sur ceci, est-ce que
l'article...
M. Paré: Non, je voudrais ajouter sur cela. Je sais que je
n'aurai pas...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford, je m'excuse. Dans l'esprit des travaux de nos commissions, il est
coutume d'être très libéral sur les sujets que nous
touchons. Je me dois de vous rappeler le mandat que nous avons en tant que
commission parlementaire, soit d'étudier le projet de loi article par
article. Nous en sommes maintenant à l'article 4. J'ai été
très libéral jusqu'ici. Je vais vous consentir une
dernière brève remarque et j'aimerais qu'on revienne à
l'article 4, à la suite de cette brève remarque.
M. Paré: Ce que je veux vous dire, M. le Président,
les documents qui sont ici sont des offres d'achat qui ont abouti à
l'acte de copropriété et la loi qu'on retrouve ici, c'est
directement relié. Donc, je sais très bien -et je n'insisterai
pas longtemps, vous n'avez pas besoin d'avoir peur - que je n'aurai pas
d'annonce ce soir. Ce que je peux vous dire, à mon avis, le gouvernement
doit cette somme aux gens de Milton Parc, Le gouvernement doit cela, parce que
c'est le gouvernement via la Société d'habitation du
Québec qui, en décembre, a demandé aux gens du milieu de
faire des offres d'achat avant le 31 décembre, s'ils veulent être
éligibles. Les offres d'achat ont même été soumises
à la Société d'habitation du Québec. Quand le
ministre nous dit qu'on n'est pas obligé - on s'en lave les mains et on
ne paiera pas ou on verra si on va payer -parce que les offres d'achat sont
irréalisables, je dis que les offres d'achat sont réalisables. La
preuve, c'est qu'on vient de les rendre réalisables ce soir. C'est ce
que je voulais vous dire. Je considère que le gouvernement a une dette
de 3000 $ par logement envers ces gens.
M. Bourbeau; M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, monsieur.
Brièvement, M. le ministre.
M. Bourbeau: Je vais être bref, aussi. Je peux dire au
député qu'il considère... Avec tout le respect que j'ai
pour lui, j'ai une batterie d'avocats qui ont également
considéré, comme le député, et qui disent que non,
le qouvernement ne doit aucun sou à la Société
d'amélioration Milton Parc ou aux coopératives. Alors, si j'ai
à choisir, à un moment donné, entre l'opinion
légale du député de Shefford et celle de nos avocats, je
verrai laquelle des deux je choisis. J'ai l'impression que je ne prendrai pas
celle du député de Shefford, incidemment.
M. Paré: À la suite de nos discussions de
décembre, vous allez reconnaître, M. le ministre,
qu'au-delà des débats légaux, au-delà des opinions
des avocats, il y a eu des discussions, il y a eu des espoirs. Si vous dites
que vous avez aboli le programme parce qu'il n'était plus
adéquat, il a déjà été en place et, au
moment où les gens ont fait la demande, le programme était en
place et ces qens ont respecté l'ensemble des demandes sauf les
délais...
M. Bourbeau: Ils n'ont pas respecté...
M. Paré: ...et jusqu'au 31 décembre les
délais étaient encore bons parce qu'on les avait
prolongés.
M. Bourbeau: M. le Président, je regrette mais je dis et
j'affirme que la Société d'amélioration Milton Paré
n'a pas respecté les règlements de la Société
d'habitation du Québec et c'est la raison pour laquelle tes conseillers
juridiques nous disent que le gouvernement n'est pas tenu de payer. Alors, en
bon gestionnaire, M. le Président, où vais-je prendre les 1 000
000 $ pour payer une somme d'argent que je n'ai pas le droit de payer? Est-ce
que je vais les payer et après me faire poursuivre par des citoyens qui
vont dire: Vous avez payé à même les fonds publics une
somme de 1 000 000 $ alors que vous n'avez pas le droit de le faire? Je pense
que si le député de Shefford était dans ma position, il
réfléchirait de la même façon.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ces remarques,
j'aimerais maintenant qu'on revienne à l'article 4. Est-ce que l'article
4 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Paré: Je vais l'adopter, mais en maintenant que vous
devez plus de 2 000 000 $ à ces gens.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 4
étant adopté, nous revenons maintenant au préambule.
M. Paré: Et on y reviendra.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a un amendement au
préambule.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter une
modification au préambule qui se lirait comme ceci: "Le préambule
du projet de loi 224 est remplacé par le suivant: Attendu qu'il y a lieu
d'autoriser l'enregistrement d'une déclaration de
copropriété régie par les dispositions des articles 441b
à 442p du Code civil du Bas-Canada sur l'immeuble de la
Société d'amélioration Milton Parc inc.;".
M. Dufour: Est-ce qu'on a eu cet amendement?
M. Bourbeau: Oui, je crois que vous l'avez.
M. Dufour: D'accord.
M. Bourbeau: Vous deviez l'avoir.
M. Dufour: Vous allez finir par nous avoir à l'usure, M.
le ministre.
M. Bourbeau: Oh! non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement au préambule? M. le député
de Shefford.
M. Paré: J'aimerais qu'on m'indique où on le
retrouve exactement le préambule dans le projet de loi?
Le Président (M. Saint-Roch): "Attendu", au tout
début. Immédiatement après la description du titre.
M. Paré: Cela remplace, si je comprends bien, l'ensemble
de ce qu'on retrouve comme préambule, actuellement, jusqu'à la
page cinq, "le Parlement du Québec décrète ce qui
suit:".
M. Bourbeau: Tout le reste est inutile et redondant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: M. le Président, comme je l'ai eu depuis
le début, à chacun des articles comme au préambule - je
pense que c'est important que je le demande - j'aimerais, à nouveau,
avoir l'interprétation et surtout l'estimation, de nos invités
face à cette modification qui est apportée.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Frenette.
M. Frenette: Pourrions-nous suspendre pour à peine 60
secondes avant de donner la réponse?
Le Président (M. Saint-Roch): Nous suspendons pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 1 h 49)
(Reprise à 1 h 50)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend maintenant ses travaux. Me Frenette.
M. Frenette: Le sens et la concision de la proposition du
ministre au chapitre du préambule nous écorche, mais je pense que
nous survivrons. Alors, nous l'acceptons.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement proposé au préambule?
M. Paré: Non, il n'y a pas d'autres
interventions.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement au
préambule est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 224, Loi concernant la conversion en copropriété
par déclaration de l'immeuble appartenant à la
Société d'amélioration Milton Parc inc. est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous aurions besoin,
à ce moment-ci, d'une motion de renumérotation. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
remarques en conclusion, M. le ministre?
M. Bourbeau: Bonne nuit, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
Conclusions
M. Dufour: Juste deux remarques. Une remarque particulière
pour remercier ceux qui sont venus présenter le projet de loi, leur dire
que s'il y a eu retard, l'Opposition n'y a pas concouru nécessairement.
On va être obligé de subir, comme vous, les retards
apportés à l'étude du projet de loi.
Je voudrais aussi ajouter aux propos de mon collègue de Shefford
qui a fait un travail extraordinaire dans ce projet de loi, qu'il a
défendu avec acharnement, mais surtout avec conviction, pour dire au
ministre qu'en dehors de la légalité, du légalisme, en
politique, il y a des raisons parfois que la raison ignore.
Mais dans ce cas-ci, il y a eu des promesses et je vous invite
sérieusement è vous pencher sur le projet ou sur les
problèmes de Milton Parc pour que ce projet ne cause plus de
problème, mais que les gens puissent y retrouver le plus d'avantages
possible.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais quand même
relever les dernières paroles du député de
Jonquière qui nous dit: Au-delà de la raison, considérez
les sentiments. Enfin, c'est l'équivalent de ce qu'il nous dit. Moi, je
lui dis que, quand on a la responsabilité de gérer des fonds
publics, il faut le faire non pas avec son coeur, mais avec sa tête.
Il y a des choses qu'on peut faire et des choses qu'on ne peut pas
faire. Si la loi ne me permet pas de payer des subventions à des gens ou
à des orqanismes, je ne vois pas comment je pourrais le faire.
Certainement pas, en tout cas, sans créer des problèmes
juridiques additionnels pour ceux qui pourraient se livrer è ces
exercices.
En ce qui concerne le projet de Milton Parc, en particulier, je peux
dire que c'est un projet qui a déjà été largement
pourvu de subventions par les gouvernements, quels qu'ils soient. Il existe peu
de projets au Canada qui ont été gavés de fonds publics
autant que le projet de Milton Parc et j'en prends à témoins les
experts dans le domaine qui se font fort de nous le dire.
M. le Président, je n'ai aucune espèce de réticence
à dire que le gouvernement du Québec ne se sent pas actuellement
lié par l'obligation de donner des subventions au projet Milton
Paré. Ceci, je peux le répéter sur la place publique. Nous
n'avons pas, selon nous, l'obligation de donner des subventions au projet de
Milton Parc. Je ne pense pas, non plus, que la majorité des
résidents de Milton Parc - si on compare les besoins qu'ont un grand
nombre de gens qui sont démunis dans la société - ont
besoin de subventions actuellement pour avoir un loyer décent, parce que
les loyers sont déjà décents dans le projet de Milton
Parc.
Quand on considère, par exemple, que le loyer moyen, dans la
partie des coopératives, est de 309 $ par mois, y compris les services,
pour des logements qui, dans la plupart des cas, ont deux chambres è
coucher, je pense qu'il s'agit de logements qui sont loués à des
prix extrêmement raisonnables, des logements qui ont coûté,
d'ailleurs, pour fins de rénovation, plus cher que la moyenne des
logements que nous rénovons actuellement.
Les prix moyens ont dépassé les normes de la
Société d'habitation du Québec. Donc, je pense que les
gouvernements ont été très généreux avec le
projet de Milton Parc, jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Saint-Louis,
M. Chagnon: M, le Président, je tiens d'abord à
vous remercier ainsi que votre prédécesseur, qu'on a perdu de
vue, en cours de soirée. Je tiens aussi à remercier les
collègues qui ont participé è cette séance de
la commission parlementaire jusqu'à près de deux heures
ce matin. Je remercie les gens qui, depuis - cela fait un an et demi que je
suis député de Saint-Louis et cela fait un an et demi que je
connais du monde comme M. Robert Cohen - particulièrement un an et demi
- m'ont fait part de la problématique du dossier Milton Paré et
je suis très fier, ce soir, de voir qu'on a réussi finalement
à modifier la structure juridique de Milton Parc. Quant à moi et
quant à l'autre question soulevée par le député de
Shefford, je note que le ministre, d'une part - et je suis d'accord avec lui -
ce n'est pas exactement dans le cadre du travail que nous avions à faire
ce soir, la question de la...
M. Dufour: C'est bon de vous le rappeler.
M. Chagnon: Pardon?
M. Dufour: C'est bon de vous le rappeler.
M. Chagnon: Non, monsieur. Moi, je vous rappelle que ce
n'était pas exactement le fruit et le cadre de notre travail, ce soir.
Toutefois, je note qu'il reste quelques hésitations au ministre, enfin
quelques doutes plus précisément, et nous aurons à nous en
reparler plus tard.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Saint-Louis. Est-ce qu'il y a un intervenant pour un
autre groupe? Me Cohen.
M. Cohen: J'aimerais répondre partiellement à ce
que le ministre dit. Il y a présentement dans le projet une subvention
au montant de 150 000 $ qui s'appelle aide de dernier recours et qui vient
annuellement de la SCHL. Lors du renouvellement hypothécaire, 7
prêts sur 25 ont été renouvelés et les autres se
renouvelleront d'ici deux ans. II n'y aura plus d'aide de dernier recours. Cela
veut dire qu'une subvention de 150 000 $ par année,
désignée pour les gens les plus démunis, n'existera plus.
Il me semble qu'il y a une porte ouverte, à la suite de ce que vous avez
déclaré ce soir, M. le ministre - et j'espère que c'est
vrai - pour que ces gens au moins soient désignés comme
étant des gens éligibles pour recevoir des subventions et qu'on
convertira la subvention Logipop en subvention pour aider ces gens. Autrement,
ces gens qui ont été protégés par ce projet... Il
est vrai qu'ils ont reçu tous les bénéfices de ce projet.
Entre parenthèses, je dis que ce projet, même s'il a eu des
avantages, il n'a pas eu plus d'avantages qu'ailleurs dans le pays. Si on ne
vient pas en aide à ces gens, è très court terme, ils ne
pourront plus payer leur loyer. Donc, j'espère que le gouvernement
restera ouvert è s'engager à aider cette population. Je clos la
discussion en ce qui concerne cet élément et je tiens à
remercier tout le monde autour de cette table, à partir de vous M. le
ministre, pour l'aide que vous nous avez apportée, pour que nous
réussissions ce soir è terminer un chapitre dans un projet qui
est innovateur et unique. Je tiens aussi è remercier l'Opposition
officielle pour toute l'aide qu'elle a apportée aussi et surtout le
député de Shefford.
Je tiens à remercier quelqu'un que j'ai trouvé très
responsable en tant que député du comté de Saint-Louis,
mais aussi comme un ami personnel, qui nous a aidés longuement et
assidûment dans toutes les démarches que nous avons faites pour
atteindre cet objectif, ce soir. Je tiens à remercier ceux qui sont
venus avec nous ce soir, par solidarité pour Milton Parc: Mme Bernatchez
et M. Rioux, qui manifestent visiblement et publiquement leur appui et ont fait
une longue démarche difficile et parfois tortueuse et qui rejoint une
population de 1500 personnes. Dix-neuf organismes ont travaillé
bénévolement pour renforcer une vie urbaine et ajouter à
la qualité de la vie de notre ville è Montréal.
Finalement, je tiens à remercier M. François Frenette, qui
a aidé avec un intérêt qui dépasse même les
devoirs professionnels. Il nous a aidés à parcourir ce chemin et
atteindre l'objectif que nous avons obtenu ce soir. Pour le dernier mot, je
tiens aussi à remercier Me Susan Altschul, ma femme, pour m'avoir
accompagné durant cette longue marche pour arriver ici, à
Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Cohen. On va vous
souhaiter un bon voyage de retour à la maison en toute
sécurité.
Et, sur ce, la commission de l'aménagement et des
équipements ajourne maintenant ses travaux.
(Fin de la séance è 2 heures)