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(Onze heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 192
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend ses travaux pour procéder è l'étude du projet
de loi 192, Loi modifiant la Loi concernant la ville de La Salle. Est-ce qu'il
y a des remarques préliminaires, M. le ministre.
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: M. le projet de loi... M. le Président, vous
excuserez ce lapsus qui est imputable à l'heure tardive à
laquelle nous avons ajourné ce matin. Ce projet de loi vise à
permettre à la ville de La Salle de compléter les travaux de
décontamination "députés", pardon débutés en
1986.
M. Blais: La pollution des députés.
M. Bourbeau: Je ne parlais pas de la décontamination du
député de Terrebonne là.
M. Blais: J'espère que non.
M. Bourbeau: Ce serait trop long et trop coûteux, M. le
Président.
M. Blais: Surtout quand on connaît celui qui mettrait cela
en oeuvre.
M. Bourbeau: ...les travaux de décontamination
débutés en 1986 et prévus par la Loi concernant la ville
de La Salle, adoptée le 6 juin 1986.
En effet, il y a encore certains terrains qui doivent être
décontaminés. De plus, la ville doit acquérir un terrain
suffisant pour construire une cellule devant servir à entreposer
définitivement le matériel contaminé enlevé
l'année dernière et qui le sera cette année.
Enfin, le projet de loi prévoit que toute utilisation du sol
au-dessus de la cellule et dans une bande protectrice de 20 mètres
située à l'est doit être autorisée au
préalable par le ministre de l'Environnement du Québec.
Je suis d'avis qu'il importe d'accorder ces nouveaux pouvoirs à
la ville de La Salle étant donné que c'est la santé
publique qui est en jeu.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Terrebonne.
J'aurais besoin d'un consentement en vertu de l'article 244 de notre
règlement si nous voulons entendre les représentants de la ville
de La Salle, vu que nous sommes à l'étude d'un projet de loi
public.
M. Bourbeau: Consentement, M. le Président.
M. Blais: Moi, je consens si le législateur au pouvoir
consent.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement.
Alors, pour de brefs commentaires, Me Hébert.
M. Hébert (Gilles): Très brefs, M. le
Président. D'abord, je vous remercie de nous recevoir à la fin de
la session comme cela. Je vous remercie aussi de bien vouloir nous
écouter.
Pour réaliser le projet de décontamination que nous avons
entrepris -vous savez que c'est un projet considérable qui affecte un
grand nombre de terrains dans la ville de La Salle et qui est une primeur au
Québec, sinon au Canada - nous avons acquis certains terrains et nous
devrons faire des transactions avec certains propriétaires pour
l'acquisition des terrains qui seront, par la suite,
dépollués.
Nous avons cru bon, comme conseillers juridiques, de recommander que la
ville soit autorisée à adopter un premier règlement de
zonage commercial sans qu'il soit soumis à l'approbation de quiconque.
Nous croyons que c'est absolument important d'avoir ce pouvoir pour pouvoir
mener à bien nos négociations avec les propriétaires
actuels. Or, on m'informe que, suivant les règles, il est impossible de
nous accorder ce pouvoir.
Je voudrais quand même souligner devant la commission que, si nous
ne réussissons pas pour effectuer la décontamination à
venir à une entente concernant l'achat de ces terrains-là
à cause du fait que le zonage commercial ne peut être
implanté sur le terrain, il faudra revenir par projet de loi
privé devant vous pour vous demander ce pouvoir additionnel si on veut
que le projet se réalise.
Évidemment, c'est très technique, ce dont je vous parle,
mais si les négociations
ne peuvent être menées à bien et que c'est
relié directement au zonage commercial, nous voulons que ce soit
indiqué que nous tenterons d'obtenir de l'Assemblée nationale par
projet de loi privé des pouvoirs supplémentaires dans ce
sens-là. Ceci dans le seul but de procéder à une
décontamination complète de ce site. C'est la seule remarque que
j'avais à faire, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Hébert. M.
le député de Terrebonne, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Blais: Non, le projet de loi en soi me semble justifiable et
bien amené. Il a été bien travaillé par M. le
député Fortin. II m'a consulté à différentes
reprises là-dessus pour m'en donner la teneur et me dire les raisons
valables qui faisaient que la ville de La Salle avait besoin d'un projet
supplémentaire. Vu que les choses ont été bien
menées, bien expliquées et qu'il semblerait ne pas y avoir
d'inconvénients pour la population, mais plutôt des avantages pour
la ville et, par ricochet, pour les citoyens, je ne vois pas d'objection
majeure à ce projet de loi.
Il y a simplement deux petites choses que je voudrais me faire confirmer
par principe quant à ce projet de loi vu qu'il y a beaucoup d'annexes
techniques, etc. J'aimerais savoir si - j'en suis persuadé, mais je veux
l'entendre - cette transformation-là et les pouvoirs nouveaux
donnés à la ville n'affectent en rien la santé des gens,
de façon générale, en changeant des zonages
éventuels, si la qualité de l'environnement, qui était la
base du premier projet de loi, est respectée dans toute son
entité et si ce projet de loi ne touche en rien les ententes avec les
anciens expropriés, ne les brime pas ou ne donne pas d'avantages
nouveaux ou autres ou supérieurs è ceux qui,
éventuellement, seraient expropriés. C'est tout ce que j'ai
à demander sur ce projet de loi pour le moment.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Terrebonne. M. le ministre.
M. Bourbeau: En réponse au député de
Terrebonne, les experts qui m'entourent et qui ont préparé ce
projet de loi ou qui l'ont travaillé, comme on dit, m'affirment que la
réponse à la question du député de Terrebonne est
affirmative.
Maintenant, M. le Président, en ce qui concerne les propos que
vient de tenir le procureur de la ville de La Salle qui nous annonçait
que l'intention de la ville de La Salle, originellement, était de
demander des pouvoirs qui auraient fait que le zonage commercial aurait fait
partie du projet de loi, je tiens à déclarer qu'il
m'apparaîtrait exceptionnel de prévoir dans un projet de loi un
zonage quel qu'il soit, d'ailleurs, sur un terrain, enfin, de changer un zonage
par projet de loi; ce serait certainement une méthode inusitée
qui ne serait pas dans le sens de l'économie générale des
lois municipales. Je considère qu'il est grandement
préférable que les parties impliquées s'entendent
elles-mêmes et fassent des conventions qui soient susceptibles de
permettre un zonage adéquat.
Je reconnais, toutefois, l'importance pour la santé publique de
la dépollution de ce site et, par conséquent, pour le ville de La
Salle d'avoir les moyens financiers d'accomplir cette
dépollution-ià. Je souhaite que tes parties impliquées
dans le dossier puissent trouver entre elles les solutions qui feront en sorte
que la ville de La Salle n'aura pas à revenir devant l'Assemblée
nationale pour des pouvoirs additionnels.
De toute façon, si tel devait être le cas, je ne voudrais
pas à ce moment-ci me prononcer sur l'attitude que pourrait prendre le
gouvernement face à de telles demandes.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Fortin: Je voudrais souhaiter la bienvenue au procureur de la
ville de La Salle et à son directeur général. Je pourrais
peut-être répondre au député de Terrebonne que tous
les dispositifs qui avaient été pris l'an dernier pour s'assurer
que le site soit sécuritaire, enfin, pour tous les qens des environs
continueront exactement de la même façon. L'an dernier, le projet
avait été mené d'une façon extraordinaire par la
ville de La Salle et cette année la continuité de ce projet
devrait se faire, en principe, de la même façon.
Je pense que tous les intervenants intéressés à ce
dossier ont essayé de se préoccuper de protection pour s'assurer
que la santé des gens ne soit pas mise en danger.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Sur ce, j'appelle l'article 1.
Étude détaillée
M. Bourbeau: Cet article, M. le Président, prévoit
que l'utilisation du sol au-dessus de la cellule d'entreposage et dans une zone
de 20 mètres adjacente à la cellule doit être
autorisée par le ministre de l'Environnement. La nature même des
produits entreposés et l'ampleur de ces travaux justifient cette
disposition qui a pour but de garantir de façon absolue la santé
et la sécurité publiques.
Le Président (M. Saint-Roch); Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 1? M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Je trouve l'article bien rédigé. Il
assure très bien la protection des gens, 20 mètres et je suis
d'accord pour l'approuver, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 2.
M. Bourbeau: II s'agit là, M. le Président, d'une
disposition rendue nécessaire par l'addition de nouvelles annexes.
L'insertion de ces annexes est prévue è l'article 3 du
présent projet de loi. Elles décrivent des terrains requis pour
compléter les travaux de décontamination entrepris l'année
dernière.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 2? Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
M. Bourbeau: Tel que mentionné lors de l'étude de
l'article 2, cet article prévoit l'addition de nouvelles annexes
à la Loi concernant la ville de La Salle.
M. Blais: Alors, toutes ces descriptions techniques que nous
voyons à l'intérieur sont excessivement fastidieuses, d'abord,
à contrôler et c'est pour cela que je demandais au tout
début: Est-ce que l'ensemble des gens ne sont pas brimés? Vous
m'avez répondu oui. Est-ce que la sécurité de l'ensemble
des gens, parmi ces descriptions techniques, est respectée et est-ce
qu'on ne touche en rien leur qualité de vie dans l'environnement? Vous
me répondez oui et je dis que je n'ai pas d'autre commentaire sur votre
réponse puisqu'il semble que tout soit fait dans l'ordre et la
bienséance par un législateur qui veut protéger les
citoyens.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 3? Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Bourbeau: Il s'agit, M. le Président, de la date
d'entrée en vigueur de la présente loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Blais: L'article 4 est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 est
adopté. Est-ce que le préambule du projet de loi est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 192, Loi modifiant la Loi concernant la ville de La Salle, est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
remarques de conclusion, M. le ministre?
M. Bourbeau: Non, sauf pour remercier les membres de la
commission et féliciter le député de Marguerite-Bourgeoys
pour son travail incessant dans ce dossier comme lors de l'étude du
projet de loi de l'année dernière. Je voudrais féliciter
le député de Terrebonne pour sa conscience professionnelle, M. le
Président, et sa célérité dans le dossier,
également les représentants de la ville de La Salle et, enfin,
vous-même, M. le Président, pour la façon magistrale avec
laquelle vous avez présidé les travaux de notre commission.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: Je remercie tes gens de la ville de La Salle et leur
procureur de s'être dérangés. Je remercie personnellement
le député de Marguerite-Bourgeoys de m'avoir mis au courant des
amendements à la loi 190. Nous avions travaillé pendant de
nombreuses heures l'année passée pour en arriver à ce
positivisme devant les demandes de la ville de La Salle. C'est une chose qui
était commencée depuis un certain temps et qui s'est
concrétisée après le 2 décembre. L'ensemble du
dossier, nous le connaissions avant et il y a eu une coopération
là-dessus pour le mieux-être des citoyens de la ville de La Salle.
C'est un complément. Je remercie ceux qui se sont déplacés
et le ministre et M. le député.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Terrebonne. M. le député de
Marguerite-Bourqeoys.
M. Fortin: Je voudrais remercier les gens" de la ville de La
Salle qui se sont déplacés pour venir à l'étude du
projet de loi
192 et les assurer de ma collaboration à l'intérieur de ce
dossier et dans toutes les démarches qui devront être faites dans
l'avenir. Merci.
Le Président (M, Saint-Roch): Merci, M. le député
de Marguerite-Bourqeoys. Sur ce, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 12 h 9)
(Reprise à 20 h 22)
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, merci de
votre respectueuse attention. La commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux.
Projet de loi 200
Maintenant, nous sommes ici pour étudier article par article le
projet de loi 200, Loi modifiant la charte de la ville de Montréal.
Les intervenants qui me sont identifiés sont, évidemment,
la ville de Montréal, la Conférence des maires de banlieue, le
Regroupement des citoyens propriétaires des rues Saint-Just, Lepailleur
et Notre-Dame, les villes de Hampstead, Outremont, Verdun et La Salle, le Parti
civique de Montréal et la ville de Westmount.
M. le maire de Montréal, M. Doré, si vous voulez vous
avancer avec vos collègues, s'il vous plaît. Nous ne voudrions pas
vous limiter dans le temps, mais nous apprécierions sûrement que
vos remarques préliminaires aient tendance à ne pas
excéder dix minutes, s'il vous plaît. Remarquez que c'est
flexible, cela peut être huit ou neuf minutes.
Avant de vous laisser la parole, M. le maire, j'aimerais demander
à Mme Violette Trépanier, députée de Dorion, qui
est la marraine de ce projet de loi 200, de nous faire connaître son
message d'introduction.
Remarques préliminaires
Mme Violette
Trépanier
Mme Trépanier: Je vais suivre l'exemple, je vais
être très brève. Je voudrais souhaiter la bienvenue
à M. le maire, Jean Doré, qui est accompagné à
l'extrême gauche de M. Jean-Robert Choquet qui est son chef de cabinet,
de Me Jules Allard, de M. Michael Fainstat, vice-président du
comité exécutif, de M. Alain Duhamel, à l'extrême
gauche, et de M. Paul Ouimet, conseiller juridique. Il me fait
extrêmement plaisir de présenter le projet de loi 200 qui modifie
la charte de la ville de Montréal pour la deuxième fois
d'affilée.
Je ne pense pas qu'on puisse parler de tradition, mais je suis
extrêmement heureuse cette année de voir qu'on a pris de
l'expérience et qu'on peut vous recevoir à une heure plus
décente que l'an dernier. Sans plus tarder, je pense qu'on pourrait
commencer pour pouvoir terminer le plus vite possible. Merci.
Le Président (M. Richard): Alors, M. le maire de
Montréal, cela nous fait plaisir de vous laisser la parole dans votre
Parlement.
M. Jean Doré
M. Doré (Jean): M, le Président, mesdames et
messieurs de la commission, vous m'avez demandé de restreindre mes
remarques à un maximum de dix minutes. En enchaînant sur les
propos de Mme la députée de Dorion, la seule remarque que je
ferais, c'est qu'on apprécie beaucoup, à la
délégation de Montréal, la courtoisie des membres de cette
commission et de l'Assemblée d'avoir pu nous accueillir è cette
heure ce soir. J'ai eu l'occasion de venir à deux reprises par le
passé, une fois en décembre, dans des conditions un peu
particulières, j'en conviens, et une fois avant cela et, les deux fois,
cela avait été des sessions de nuit jusqu'aux petites heures du
matin.
Pour le reste, M. le Président, même si les amendements que
l'on propose paraissent fort volumineux dans le projet de loi, il y a eu
beaucoup de discussions qui se sont faites entre nos représentants et
ceux du ministère. Il y a un certain nombre - on le verra en cours de
route - d'articles qui vont être modifiés et avec lesquels on est
d'accord. Il y a un certain nombre d'articles qu'on a acceptés, à
la demande du ministre, de reporter à un peu plus tard pour les fins de
la discussion et, quand je dis un peu plus tard, cela veut dire peut-être
à l'automne. Pour le reste, les articles qui sont à l'ordre du
jour sont, pour un certain nombre, des articles de concordance et, pour
d'autres, des pouvoirs qu'il nous semble important de clarifier pour la
meilleure administration de la ville de Montréal. Voilà, pour
l'essentiel, mes remarques préliminaires. Je n'en ai pas plus et je suis
prêt, avec l'accord du président, à commencer la discussion
article par article.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le maire. Je vois que
vous êtes expéditif et je vous félicite. Vous savez, ce
n'est pas toujours comme cela dans les projets de loi privé. Je donnerai
la parole, s'il vous plaît, à M. le ministre.
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Il me fait plaisir,
à mon tour, de souhaiter la
bienvenue à M. le maire, Doré, à M. Fainstat et aux
autres représentants de ]a ville de Montréal. Une loi comme celle
de la ville de Montréal n'est jamais une petite loi. Je ne sais pas si
l'épaisseur de la loi va avec la grandeur de la ville ou la grosseur du
budget, mais on s'est gardé un bon morceau pour ce soir. M. le maire a
bien signalé que nous avons tendance à nous améliorer;
nous avions l'habitude de le recevoir nuitamment et je ne sais pas si c'est
parce que la nuit porte conseil, mais on a décidé cette
année de faire cela à la clarté et au grand jour.
Je dirai que le projet de loi 200 concernant la ville de Montréal
comporte de nombreuses demandes de modifications. Il nous apparaît tout
è fait souhaitable de donner suite à plusieurs des demandes
formulées par la ville telles que présentées car elles
apportent des améliorations fort appropriées à la charte.
Elles permettent, par exemple, à la ville de moderniser ses structures
administratives et sa gestion financière, assurant ainsi un meilleur
fonctionnement de son appareil administratif ou encore elles permettent
à la ville d'établir des catégories de
bénéficiaires aux fins de subventions dans le cadre d'un
programme de revitalisation ou d'intervention. Enfin, elles permettent
d'assurer une concordance avec d'autres articles de la charte.
Par ailleurs, certaines autres demandes ne devraient être
adoptées qu'après modification. C'est pourquoi j'indiquerai, au
cours de l'étude du projet de loi article par article, les propositions
d'amendements que nous désirerions soumettre, ces propositions ayant
pour effet, dans la plupart des cas, de mieux délimiter un pouvoir ou
encore de clarifier le texte.
Finalement, d'autres demandes de la ville doivent faire l'objet
d'études plus approfondies dans le cadre, notamment, des travaux en
cours sur la fiscalité municipale ou sur la révision des lois
municipales. Dans cette mesure, il ne nous sera pas permis d'accéder,
à ce moment-ci, è quelques-unes des demandes de la ville et
j'indiquerai, au cours de l'étude du projet de loi article par article,
la nature de ces demandes et les motifs de notre décision. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Je
céderai la parole à M. le député d'Anjou, chef de
l'Opposition, M. Johnson.
M. Pierre Marc Johnson
M. Johnson (Anjou): Oui, M. le maire, bienvenue à
Québec, à la clarté, même s'il est 8 h 30. Votre
projet de loi est volumineux. Dans sa substance, il soulève un certain
nombre de difficultés, j'en ai l'impression, aux yeux du ministre;
à nos yeux, il en soulève peut-être un peu moins, mais
notre responsable de ce dossier, le député de Jonquière,
ainsi que ma collègue de Maisonneuve comme députée de
Montréal auront à faire quelques interventions.
Permettez-moi simplement, en plus de vous souhaiter la bienvenue, de
souhaiter que la ville de Montréal, è cause du leadership qu'elle
peut jouer dans de nombreux dossiers, soit extrêmement présente
dans les mois qui viennent autour de deux dossiers d'une très grande
importance pour le développement économique du Québec. Je
sais que vous avez déjà eu des préoccupations dans ces
dossiers. Je parle ici de l'agence spatiale et du Centre financier
international.
Comme vous le savez, M. le maire, le Centre financier international
comme objet de préoccupation au niveau de la politique municipale a
été d'abord conçu par une série d'intervenants
économiques de la région de Montréal qui souhaitaient voir
de la part du gouvernement du Québec et du gouvernement d'Ottawa des
mesures de nature fiscale permettant la facilitation de l'implantation de
transactions entre tiers non résidents au Canada, transactions dont la
tenue aurait comme effet de permettre la création de masse critique
d'expertise dans ce domaine dans la région montréalaise et non
pas tellement de créer des milliers d'emplois. Un centre financier
international, c'est très largement une façon de tenir les
livres, mais c'est aussi une façon de créer un niveau d'expertise
intéressant. Deuxièmement, il s'agissait de faire connaître
la ville de Montréal et sa région comme un endroit
intéressant aux yeux d'investisseurs étrangers, notamment des
investisseurs asiatiques.
M. le maire, nous connaissons vos préoccupations pour le
développement économique de Montréal et nous souhaitons
qu'avec tous les autres intervenants la ville de Montréal soit
présente pour faire en sorte que le gouvernement fédéral,
d'une part, ne recule pas devant l'opposition qui est faite notamment par
Toronto depuis quelque temps, alors que le gouvernement fédéral a
déposé son projet de loi concernant le Centre bancaire
international qui est déjà une limitation considérable au
projet initial. Nous souhaitons également que vous fassiez en sorte
qu'en plus de ne pas reculer le gouvernement fédéral puisse
envisaqer d'étendre ses dispositions fiscales à d'autres
activités que les activités bancaires.
Quant à l'agence spatiale, M. le maire, je pense qu'une partie de
l'avenir de l'est de Montréal en dépend. Je connais votre
intérêt pour l'est de Montréal; vous connaissez le mien,
étant député de cette région de la ville dont vous
êtes le premier magistrat.
Je me permets ici d'en résumer les coordonnées autour de
l'essentiel. Le seul
domaine d'investissement majeur auquel se livrera le gouvernement
canadien dans les années qui viennent sera relié ou bien à
l'industrie militaire de façon directe ou bien à l'industrie des
technologies ou relié d'une façon seulement accessoire à
l'industrie militaire, mais essentiellement relié au
développement des technologies et pas nécessairement dans le
cadre du système de défense qu'on a convenu d'appeler le "Star
War", mais également dans le développement des techniques civiles
en matière aérospatiale.
Ces investissements seront de l'ordre d'environ 600 000 000 $ par
année dans les années qui viennent et l'emplacement de l'agence
sera déterminant dans l'octroi de ces fonds. Si le gouvernement
fédéral décide de garder l'agence à Ottawa, ne
rêvons pas, cela veut dire que c'est Toronto qui va en profiter. Si
l'État fédéral accepte d'implanter l'agence à
Montréal, en pratique, les décideurs autour de ces 600 000 000 $
d'investissements par année pendant plusieurs années pourraient
devenir, a toutes fins utiles, des Montréalais.
En conséquence, je me permets, M. le maire, d'attirer votre
attention sur l'espoir que nous avons de voir la ville de Montréal, qui
a déjà évoqué son appui à cela, maintenir
avec constance sa revendication de faire en sorte que l'agence spatiale puisse
s'installer à Montréal, avec les conséquences, à
mon avis, extrêmement bénéfiques qu'elle aurait non
seulement sur le développement technologique, mais aussi sur le
développement de l'emploi dans la grande région
montréalaise.
Je vous dirai qu'à choisir entre les armes et l'agence spatiale,
dans mon esprit, c'est assez clair, ce qui devrait profiter au Québec,
c'est l'agence spatiale.
M, le maire, je vous souhaite bon succès à l'occasion de
l'étude de ce projet de loi et bon succès dans vos autres
entreprises. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le chef de
l'Opposition. M. le député de Jonquière, vous auriez un
commentaire?
M. Francis Dufour
M. Dufour: C'est seulement pour souhaiter la bienvenue d'une
façon spéciale au maire de la ville de Montréal et aux
gens qui l'accompagnent. Il y a aussi d'autres groupes d'intervenants, mais on
ne souhaitera pas la bienvenue à chacun, ce sera compris dans la
même bienvenue. Je veux saluer les différents groupements qui sont
ici, que ce soit municipaux ou autres, pour faire certaines
représentations concernant ce projet de loi. Il faut comprendre
immédiatement l'importance qu'on attache à cette entité
qui s'appelle Montréal, puisque le chef de l'Opposition a cru bon de
venir nous saluer d'une façon spéciale, malgré ses
nombreuses occupations, et je l'en remercie. Je peux aussi dire dans le
même souffle que le ministre des Affaires municipales a bien dit qu'il y
aurait certains amendements apportés à des articles. Il faut
comprendre par là qu'en saluant le maire de Montréal qui est
arrivé de jour il se pourrait, connaissant sa
célérité à étudier les différents
projets de loi qu'on a eus jusqu'à maintenant, qu'il reparte aussi le
jour.
Des voix; Ha! Ha!
M. Dufour: Donc, souhaitons que cela n'arrive pas.
Espérons que l'étude de ce projet de loi se fera aussi avec
célérité, avec beaucoup de compréhension et surtout
dans le meilleur intérêt de l'ensemble des citoyens de
Montréal.
Le Président (M. Richard): Vour. aviez certaines phrases
encourageantes, M. le député de Jonquière. Mme la
députée de Maisonneuve, vous avez la parole.
Mme Louise Hare)
Mme Harel: Merci, M. le Président. Ce sera un bref
commentaire pour m'associer également à la bienvenue qui vous est
témoignée, M. le maire de Montréal, ainsi qu'aux
Montréalais qui sont présents avec nous et pour rappeler à
mes collègues de la commission que nous avons déjà
siégé - et je pense que le maire de Montréal va se le
rappeler; c'était au moment où il représentait le parti
d'opposition alors que M. Drapeau était maire - lors d'une fin de
session d'hiver à 30 sous zéro pour quitter ce parlement vers les
5 h 45 du matin. Celui qui, malgré tout, était le plus frais et
dispos restait M. Drapeau. À quelque part, il fallait quand même
rendre hommage a cette capacité qu'il avait pour son âge,
évidemment.
Je veux dire simplement ceci, M. le Président. Comme je l'ai dit
dans d'autres circonstances, sous d'autres cieux et à une autre
époque, j'ai donc plus encore le droit légitime de le
répéter maintenant, souvent j'ai pensé, comme
Montréalaise, que, contrairement à Toronto qui a deux
gouvernements qui jouent pour lui, le gouvernement de l'Ontario et le
gouvernement d'Ottawa, Montréal se retrouvait souvent dans la situation
d'avoir deux gouvernements qui jouaient contre lui, le gouvernement de
Québec et le gouvernement d'Ottawa. Cela exige d'autant plus, je dirais,
de consensus et presque de la solidarité chez les Montréalais
pour venir à Québec faire comprendre à tous les
gouvernements qui se succèdent que ce n'est pas créer des
précédents de distinguer Montréal. Ce n'est
pas créer des précédents par rapport aux autres
villes du Québec parce que ce ne sont pas les mêmes ligues.
Montréal a à rivaliser, à concurrencer, contrairement au
Canadien et aux Nordiques, pas Sherbrooke, Chicoutimi ou Québec, mais
Chicago, Vancouver ou Boston. Cette perspective exige qu'on examine de
façon différente la loi constitutive de Montréal. C'est
sous cet éclairage que j'espère que notre commission va
poursuivre ses travaux.
Le Président (M. Richard): Merci, Mme la
députée de Maisonneuve. M. le député de
Sainte-Anne, vous aimeriez dire quelques mots.
M. Maximilien Polak
M. Polak: Merci, M. le Président. Même si je ne suis
pas membre de cette commission, c'est un honneur pour moi d'être ici
parce que, comme député qui représente, tout de
même, un secteur de Montréal comme Mme la députée de
Maisonneuve - on a beaucoup en commun - je suis très heureux de voir ici
le représentant de la ville de Montréal. D'ailleurs, dans mon
secteur, ce sont tous des membres de votre parti qui ont été
élus. Je vais vous dire une chose: II y a un dossier très
important, celui de l'habitation - d'ailleurs, le ministre sait que les GRT et
les coopératives, dans mon coin, c'est très important. Je suis
très heureux de vous voir. La commission est, tout de même,
composée de membres de la Gaspésie, de Saint-Hyacinthe; ils n'ont
pas peur de Montréal, mais, tout de même, Montréal n'est
pas pour eux ce qu'elle est pour nous.
Je dois vous dire une autre chose. Je me rappelle très bien que,
lorsque Mme la députée de Maisonneuve était au
gouvernement, j'étais dans l'Opposition; c'est elle qui inaugurait et
moi, j'étais là. Mais, maintenant, c'est moi qui inaugure et
elle, elle est là. Je dois vous dire que nous sommes très heureux
et notre députation prend cela très au sérieux quand la
ville de Montréal vient ici, représentée par son maire,
par le président du comité exécutif. D'ailleurs, je dois
vous dire, M. Fainstat, que mon fils va habiter dans votre comté,
Notre-Dame-de-Grâce, c'est donc un autre électeur, je
l'espère, pour vous. Je dois vous dire que nous sommes très
honorés. Pour nous de la commission, c'est une occasion importante de
vous rencontrer, vous de la ville de Montréal. Même si la
députation de Montréal n'est pas toute ici, pour nous, c'est une
occasion très importante de vous rencontrer. Merci beaucoup.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Sainte-Anne. Même si vous ne faites pas partie de
la commission, il nous a fait plaisir de vous entendre, M. le
député de Sainte-Anne.
Puisque nous avons d'autres intervenants, normalement - je vous explique
la mécanique - en pratique, vous devriez quitter, donner votre place aux
autres intervenants. Si les membres de la commission n'ont pas d'objection, on
pourrait demander aux autres intervenants de venir ici, dans la section qui est
inoccupée. De toute façon, on a toujours quelques chaises de
libres; cela éviterait aux gens de se déplacer, ce serait
peut-être plus facile aussi par la suite parce que les gens pourront
peut-être intervenir.
M. Bourbeau: Ils vont regarnir l'Opposition un peu.
Auditions
Le Président (M. Richard): Si vous n'avez pas d'objection,
M. le député de Jonquière et madame, ce serait pour
éviter le déplacement. Le premier intervenant est la
Conférence des maires de banlieue. C'est exact? Je m'excuse, il y en
aura peut-être quelques-uns qui auront à se déplacer, mais
je ne veux pas, par là, déplacer l'Opposition parce que, en fait,
ce sont vraiment ses sièges.
M. Dufour: II va y avoir des gens aussi.
M. Bourbeau: Cela va renforcer l'Opposition un peu, ce n'est pas
mauvais. L'Opposition est tellement dégarnie qu'on se penserait presque
à l'hôtel de ville de Montréal.
M. Dufour: Elle est peut-être dégarnie, mais elle
n'est pas démunie, M. le ministre. Je peux juste vous dire cela.
Des voix: Ha! Ha!
Conférence des maires de banlieue
Le Président (M. Richard): Le premier groupe
d'intervenants, si vous le permettez, est la Conférence des maires de
banlieue. Ses représentants sont Mme Yolande Lorrain, directrice
générale, et Me David Kirshenblatt.
Mme Lorrain (Yolande): Me Kirshenblatt n'est pas ici.
Le Président (M. Richard): Alors, vous parlez pour les
deux?
Mme Lorrain: Je parle...
Le Président (M. Richard): Non, c'est de l'humour.
Mme Lorrain: Oui, d'accord.
Le Président (M. Richard): Je vous laisse la parole, Mme
Lorrain. Vous avez, comme je le disais à M. le maire de Montréal,
un maximum de dix minutes que vous n'êtes pas obligée de prendre,
évidemment.
Mme Lorrain: Non. Je vais essayer d'être brève.
Le Président (M. Richard): Nous vous écoutons,
madame.
Mme Lorrain: M. le Président, la raison de ma
présence ici ce soir ne concerne que deux articles, soit l'article 37 et
l'article 2. Si je comprends bien, l'article 37 a déjà
été retiré par la ville de Montréal; il s'agit de
l'ancien article 628. À l'autre article, qui est l'article 2, je crois
qu'il y a une modification qui sera présentée. Le but de ma
présence ici, si on excepte l'article 37, est de m'assurer que la
modification que j'ai ici devant moi et qui a été transmise par
Me Allard sera la même que celle transmise, en fait.
Le Président (M. Richard): Vous voulez être bien
certaine qu'elle sera retirée ou modifiée comme vous voulez.
Mme Lorrain: Oui.
Le Président (M. Richard): Parfait: Avez-vous d'autres
commentaires, madame?
Mme Lorrain: Non, c'est tout. Je remercie la commission de
permettre à la conférence d'intervenir, s'il y a lieu.
Le Président (M. Richard): Merci. Vous êtes bien
aimable. Y a-t-il des questions pour l'instant à Mme Lorrain ou si nous
passons à l'autre intervenant?
M. Bourbeau: M. le Président, on ne peut pas
préjuger de ce qui va se passer au fur et à mesure que les
articles vont se dérouler, mais il est possible que les souhaits de
madame se réalisent. On verra cela au fil de la conjoncture.
Le Président (M. Richard): Merci beaucoup, Mme Lorrain, au
nom des membres de la commission. Je demanderais au regroupement des... Pardon?
Oui, M. le maire, allez.
M. Doré: On va régler une affaire vite. On a dit
à Mme Lorrain qu'on attendrait que l'article vienne. M. le ministre a
été informé qu'on va demander que l'article 37 soit
retiré. Donc, cela réglera ce problème. On verra la
formulation de l'article 2, mais je pense qu'elle est conforme à ce que
la Conférence des maires de banlieue souhaitait.
C'est ce dont j'ai informé mes collègues de banlieue ce
matin et la communauté urbaine.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le maire.
M. Doré: De rien.
Le Président (M. Richard): C'est bien orienté pour
un début d'étude de projet de loi. Merci. Nous vous remercions,
madame. 3e demande maintenant le représentant du Regroupement des
citoyens propriétaires des rues Saint-Just, Lepailleur et Notre-Dame, M.
Gilles Vinet. (20 h 45)
Regroupement des citoyens
propriétaires des rues Saint-Just, Lepailleur
et Notre-Dame
M. Vinet (Gilles): Oui. Je vous présente mon
vice-président, a ma qauche, M. Daniel Pimparé. Moi, je veux
intervenir sur les articles 963a et 964h.
Le Président (M. Richard): Nous vous écoutons, M.
Vinet. Vos commentaires, comme je le mentionnais, vous pouvez les faire pendant
dix minutes au maximum. Peut-être que, par la suite, les membres de la
commission, lorsque nous y arriverons, puisque vous parlez de certains articles
très précis, vous poseront des questions à ce moment,
s'ils n'ont pas eu assez d'informations lors de cette intervention.
Peut-être aussi vous préférerez seulement donner les
grandes lignes et on vous questionnera lorsqu'on arrivera
précisément à ces articles. C'est à votre
choix.
M, Vinet: M. le Président, je vais procéder
immédiatement. J'ai des copies à distribuer aux membres de la
commission. Je ne sais pas s'ils sont intéressés è les
avoir.
Le Président (M. Richard): On n'a aucune objection. Si
c'est lisible, monsieur, on va prendre cela avec plaisir.
M. Vinet: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut les prendre? Je
peux procéder?
Le Président (M. Richard): Oui, quelques minutes.
M. Vinet: M. le Président, messieurs et mesdames les
membres de la commission, comme président du Regroupement des citoyens
propriétaires des rues Saint-Just, Lepailleur et Notre-Dame est à
Montréal, je tiens à remercier cette commission parlementaire de
nous avoir permis de nous faire entendre sur la demande d'amendements à
la charte quant au pouvoir d'expropriation de la ville de Montréal.
Si, aujourd'hui, M. le Président, nous nous retrouvons devant
cette commission, le secteur que nous représentons en est la cause. En
effet, depuis 1982, c'est-à-dire cinq ans, nous répétons
aux administrateurs de la ville que le pouvoir d'expropriation de notre secteur
en vue de l'agrandissement du port de Montréal est de juridiction
fédérale. Pour contourner cette embûche, la ville de
Montréal procède depuis quelques années à l'achat
de propriétés de gré à gré à des prix
que nous estimons en dessous de la valeur marchande. Cette procédure
entraîne une déstabilisation, une détérioration et
une qualité de vie inacceptable pour les résidents de ce
secteur.
La ville de Montréal a donc acquis 11 propriétés
sur 27 et nous considérons ces acquisitions comme illégales. Il y
a eu, en plus, un investissement de 75 000 $ pour la rénovation qui
demeure discutable. Nous déplorons et dénonçons, M. le
Président, cette façon d'agir d'une municipalité. La ville
dans ses agissements envers les propriétaires de notre quartier
ressemble au chat devant la souris. Elle attend toujours le moment propice,
soit celui où cette minuscule souris se sent opprimée, pour
sauter sur sa proie. Alors, le propriétaire devant ce monstre
cède et est acheté. Cette façon de procéder est
inacceptable.
M. John Gardiner, membre de l'exécutif de la ville de
Montréal, disait dans La Presse du 19 mai 1987: "Auparavant, en
réponse à la conseillère Nicole Boudreau, John Gardiner,
membre de l'exécutif, a indiqué qu'il avait l'intention de
suggérer que le gouvernement mette fin aux pratiques de
représentation des autorités portuaires par la ville de
Montréal. Selon lui, il s'agit de pratiques administratives douteuses.
M. Gardiner faisait référence aux achats de terrains de
gré à qré que la ville de Montréal effectue au nom
du port."
C'est pourquoi, M. le Président, les propriétaires du
secteur concerné ne veulent plus transiger avec la ville de
Montréal. Nous demandons donc au gouvernement du Québec, par
l'entremise de votre commission, de rejeter les amendements aux articles 963a
et 964h de la ville de Montréal ipso facto. La ville n'a ni le droit ni
le pouvoir d'expropriation de propriétés pour les remettre par la
suite au port de Montréal.
Je voudrais à ce moment, M. le Président, vous citer deux
exemples d'expropriation où les villes concernées n'ont pas eu
à exproprier, mais plutôt le fédéral, dans un cas,
et le provincial, dans l'autre.
À l'occasion de la construction de l'aéroport
international de Mirabel, ce n'est pas la municipalité qui a eu à
exproprier, mais le gouvernement fédéral. Lors de la construction
du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, il y a eu expropriation et ce n'est
pas la ville de Montréal qui l'a faite, mais bien le gouvernement
provincial.
Si le gouvernement du Québec acceptait un tel amendement, il y
aurait atteinte au pouvoir d'expropriation du gouvernement
fédéral. Nous les propriétaires, nous contesterions devant
les cours appropriées cette atteinte à nos libertés.
Merci, M. le Président. Merci, messieurs et mesdames, membres de la
commission.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. Vinet.
J'inviterais maintenant les représentants du groupe suivant, les villes
de Hampstead, Outremont, Verdun et LaSalle, qui sont représentées
normalement par Me Gilles Hébert et Me Pierre Roy. Est-ce qu'ils sont
ici? Bon, puisque personne ne se manifeste, nous allons passer au groupe
suivant. Il s'agit du Parti civique de Montréal,
représenté par le chef du parti, M. Claude Dupras. Bienvenue, M.
Dupras. Je vous donne la parole pour les dix minutes qui sont prévues
pour votre groupe. M. Dupras.
Parti civique de Montréal
M. Dupras (Claude): M. le Président, M. le ministre,
mesdames les députées, messieurs les députés, M. le
maire, le Parti civique, sous la gouverne de Jean Drapeau, a géré
la municipalité de Montréal durant 26 ans pour en faire la grande
ville qu'on connaît présentement, une métropole moderne
tournée vers la scène internationale.
Au dernier scrutin municipal, le Parti civique de Montréal a
recueilli le tiers des votes exprimés par les Montréalais et
Montréalaises. Il veut s'exprimer aujourd'hui au nom de cette portion
importante des contribuables de Montréal. Malheureusement, le hasard a
voulu que cette forte proportion du vote ne se traduise que par un seul
conseiller municipal élu sur les 58 districts électoraux. C'est
pourquoi le Parti civique de Montréal apprécie grandement la
possibilité de témoigner devant cette instance supérieure
que représente la commission parlementaire de l'aménaqement et
des équipements et de faire connaître une image plus
complète et plus démocratique de la réalité
montréalaise.
Il serait faux de croire que toutes les modifications à la charte
de Montréal proposées par l'administration actuelle ont fait
l'unanimité au sein du monde municipal. C'est ce que ce mémoire
veut mettre en évidence. C'est un souci de saine gestion et de juste
démocratie qui guide les représentations du Parti civique de
Montréal devant votre commission. La responsabilisation des élus
et l'importance de leur rôle rendent primordial l'exercice de la
démocratie. Il doit se faire un net partaqe des responsabilités
et des champs d'intervention entre les élus et les fonctionnaires
municipaux employés par la ville.
Le comité exécutif de la ville de Montréal a
toujours servi de modèle pour illustrer les principes d'une saine
gestion administrative. Le Parti civique de Montréal s'inquiète
de voir l'administration actuelle émasculer les pouvoirs et les
attributs de cette haute instance administrative au profit de fonctionnaires
venus d'ailleurs.
D'autre part, nous rejetons tout geste qui aura pour conséquence
de bureaucratiser davantage l'administration et d'en alourdir les rouages,
diminuant son efficacité et augmentant la note à payer pour les
contribuables de Montréal. En plus, cet exercice permet au Parti civique
de Montréal de faire connaître au gouvernement du Québec
des modifications supplémentaires souhaitées à la charte
de la ville et non incluses dans le présent projet de loi.
Nous avons préparé un cahier de commentaires sur certains
articles du projet de loi et je pense qu'il est maintenant entre vos mains.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, M. Dupras.
Je veux effectivement confirmer que nous avons distribué aux membres de
la commission le document que vous avez préparé pour notre
information.
Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui voudraient
intervenir dans cette période d'introduction de nos travaux?
Excusez-moi. On m'a indiqué que le dernier groupe qui devait se
présenter, ville de Westmount, n'était pas présent et
avait indiqué qu'il n'y serait pas. On a une représentante, s'il
y a des questions qui... C'est cela.
Une voix: ...
Le Président (M. Rochefort): Alors, je vous remercie,
madame. S'il n'y a pas d'autres commentaires d'introduction, sans plus tarder,
nous allons procéder à l'étude article par article du
projet de loi 200. Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, avec la permission de la
commission, je demanderais de suspendre pour une minute. J'ai à faire
deux ou trois vérifications sur des choses qui sont survenues au cours
des dernières minutes et on pourra...
Le Président (M. Roehefort): Pour combien de temps?
M. Bourbeau: Deux minutes.
Le Président (M. Rochefort): II y a consentement pour que
nous suspendions nos travaux deux minutes? Alors, la commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 55)
(Reprise à 21 h 11)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, tel qu'entendu, nous allons amorcer l'étude article
par article du projet de loi. Avant d'appeler le premier article, je pense que
les autorités de la ville de Montréal souhaiteraient mettre
à la disposition des membres de la commission un document qui
présente les amendements avec les textes modifiés pour permettre
â l'ensemble des membres de mieux suivre les travaux. C'est le cas?
M. Doré: Oui.
Étude détaillée
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le secrétaire,
si vous pouvez faciliter les choses pour... Or donc, le document sera
distribué à l'ensemble des membres de la commission. Sur ce,
j'appelle l'article 1. M. le ministre.
Secrétaire général
M. Bourbeau: M. le Président, cet article 1 est un article
de concordance avec les articles 131b à 131j de la charte concernant le
Secrétaire qénéral, insérés par l'article 2
du chapitre 117 des lois de 1986. Nous sommes d'accord avec l'adoption de cet
article.
Le Président (M, Roehefort): Des commentaires'? Est-ce que
l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 1 est
adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre.
Pouvoirs
M. Bourbeau: Cet article, M. le Président, vise à
permettre à la ville de conclure une certaine catéqorie
d'ententes avec les municipalités réqies par le Loi sur les
cités et villes, et sans suivre les procédures relatives aux
ententes intermunicipales prévues aux articles 468 è 469.1 de la
Loi sur les cités et villes.
Nous ne sommes pas d'accord avec l'adoption de cet article, du moins
dans sa formulation actuelle. Il nous apparaît que ce pouvoir devrait
être limité à la location de biens meubles ou immeubles et
que l'article devrait être rédigé de façon à
donner le pouvoir aux municipalités régies par la Loi sur les
cités et villes de conclure de telles ententes.
J'ai donc l'intention de proposer une
modification qui se lirait comme suit: L'article 10f de la charte
édicté par l'article 2 du projet de loi 200 est remplacé
par le suivant: "10f. La ville et toute municipalité régie par la
Loi sur les cités et villes peuvent conclure entre elles une entente
relativement à la location de biens meubles ou immeubles; une telle
entente n'est pas assujettie à la procédure prévue aux
articles 468 à 469.1 de la Loi sur les cités et villes." Cette
modification est nécessaire pour limiter la nature des ententes
visées à la location de biens meubles ou immeubles et pour
habiliter toute municipalité régie par la Loi sur les
cités et villes à conclure de telles ententes avec la ville de
Montréal. Évidemment, puisque nous la proposons, nous serions
d'accord avec l'adoption de cette modification.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, un
commentaire?
M. Doré: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ça enlève la possibilité, M. le
ministre, d'une entente de la ville de
Montréal avec une corporation qui ne relèverait pas de la
Loi sur les cités et villes.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la loi doit être
interprétée comme elle est écrite. On ne peut pas dire
plus que ce qu'elle dit, elle habilite la ville à conclure une entente
avec toute municipalité régie par la Loi sur les cités et
villes. Forcément, une municipalité qui serait régie par
une autre loi ne serait pas habilitée.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, vouliez-vous
ajouter quelque chose?
M. Doré: Écoutez, M. le Président, dans le
fond, dans toutes les municipalités avec lesquelles on peut être
susceptible de contracter, il n'y en a qu'une seule près de nous, si
j'excepte l'île Bizard - pas l'île Bizard, mais
Sainte-Geneviève - c'est Montréal-Est qui, je pense, est
régie non pas en vertu de la Loi sur les cités et villes, mais
plutôt en vertu du Code municipal. Comme c'est une municipalité
avec laquelle on est susceptible d'avoir des liens, il y aurait peut-être
lieu d'ajouter... Enfin, M. le ministre, on vient de me faire la remarque de ne
pas limiter uniquement à la Loi sur les cités et villes, mais de
parler peut-être de la Loi sur les cités et villes, ou de
corporations municipales, ou de municipalités pour ne pas... Je vais
vous donner un exemple. On a peut-être un problème de caserne
d'incendie et l'une des possibilités serait de louer un espace dans la
caserne de Montréal-Est pour dispenser une partie de
Pointe-aux-Trembles. Si c'est dans la Loi sur les cités et villes, on
n'aurait peut-être pas la possibilité de le faire puisqu'on me
dît que, dans ce cas-là, Montréal-Est serait assujettie au
Code municipal et non pas à la Loi sur les cités et villes, si le
renseignement est exact. C'est la seule réserve que j'ai.
M» Dufour: Cela confirme ce que...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: ...j'avais compris, que la loi ne pouvait pas dire ce
qui était plus, mais je voulais savoir ce qu'elle disait vraiment.
M. Bourbeau: II était évident que cela ne pouvait
pas être autre chose que la Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: Bien oui, mais, c'est en le demandant que des gens
s'aperçoivent qu'ils peuvent faire d'autres ententes avec
d'autres...
M. Bourbeau: Oui, je...
M. Dufour: ...corporations qui ne relèvent pas de la Loi
sur les cités et villes. Je pense qu'on en a un exemple assez
important.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que, M. le maire,
vous êtes absolument certain que la ville de Montréal-Est est
régie par le Code municipal? Nous avons le renseignement contraire
ici.
Le Président (M. Rochefort): Juste un instant!
M. Bourbeau: Les renseignements qu'on a semblent indiquer que
Montréal-Est serait régie par la Loi sur les cités et
villes. Si vous voulez, on va peut-être suspendre l'article 2...
M. Doré: Juste le temps de vérifier, M. le
Président.
M. Bourbeau: ...faire des vérifications...
M. Doré: Je veux seulement m'assurer parce que c'est l'une
des villes avec lesquelles on est susceptible de passer des contrats de
location.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Préaident. Le maire de
Montréal nous a donné comme exemple un contrat de location. Ce
peut-il que l'utilisation de cette disposition permette, par exemple, la
création d'un parc industriel intermunicipaP
M. Doré: Je m'excuse, j'attends des... Mme Harel:
Je vais la reprendre.
M. Doré: Oui, allez-y donc pour le question!
Mme Harel: Je reprends, M. le Président. Le maire de
Montréal nous a donné un exemple concernant la location
d'immeubles entre les municipalités. Pour bien comprendre quel serait
l'usage possible d'une telle disposition qui est recherchée par
Montréal, j'aimerais savoir, par exemple, dans le cas d'un projet de
parc intermunicipaî dans l'est de Montréal, si une telle
disposition trouverait matière è application.
M. Doré: Non. Dans le cas d'un parc intermunicipal,
concrètement, cette disposition ne viserait pas cette
possibilité. Je pense qu'on devrait passer par la procédure
normalement prévue par des ententes intermunicipales et
approuvées par le ministre des Affaires municipales ou... Et, à
ce moment-là, convenir d'un amendement à la loi sur la
communauté urbaine et y aller par le biais de la communauté
urbaine. Cela ne poserait pas de problème. Ce à quoi on vise, je
vais vous donner le problème qu'on a eu, et c'est très simple. La
ville de LaSalle a fêté son 75e anniversaire, elle a voulu louer
de la ville de Montréal l'aqueduc pour entretenir sa patinoire pendant
son festival pour une couple de jours. On était un peu assujetti aux
dispositions des articles 468 et 469 et on a voulu, pour ce genre de
location... En même temps, il y en a eu d'autres, cette question de
caserne de pompiers qui est une hypothèse de partager des biens entre
municipalités, mais sur une base de location et non pas d'achat ou de
vente qui peuvent être réglés par d'autres dispositions, et
on s'est dit: Cela nous permettrait d'y arriver pas le biais de cet
article.
Mme Harel: Merci. M. Doré: De rien.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'avais cru comprendre qu'on suspendrait l'article 2
pour faire des vérifications et qu'on y reviendrait plus tard.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Avant d'accepter la suspension, pourriez-vous
reqarder, M. le ministre, la possibilité même si
Montréal-Est était régie par la Loi sur les cités
et villes, il me semble qu'il pourrait y avoir des possibilités quelque
part pour que toute corporation puisse faire des affaires avec la ville de
Montréal. Je comprends, par exemple, que la ville de Montréal
pourrait disposer de biens qui pourraient être utiles à une petite
municipalité qui n'est pas nécessairement une corporation de
ville. Cela pourrait lui ouvrir cette porte-là. Vous l'examinerez en
même temps que le reste.
M. Bourbeau: Je n'ai pas d'objection à ajouter le Code
municipal, même si cela pouvait ne pas être utile à court
terme. Effectivement, il pourrait y avoir des occasions où cela le
serait. On va faire préparer un...
M. Dufour: ...un papillon.
M. Bourbeau: ...papillon, un amendement, et on le
réintroduira un peu plus tard.
Le Président (M. Rochefort): Or donc, l'article 2 est
suspendu. J'appelle l'article 3. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je proposerais
également qu'on suspende l'article 3 pour l'instant.
Le Président (M. Rochefort): L'article 3 est suspendu.
J'appelle l'article 4.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 4 abroge les
dispositions de la charte concernant les vacances au conseil. Ces dispositions
ont été rendues inopérantes par la Loi sur les
élections dans certaines municipalités. L'abrogation de ces
articles est déjà prévue par les articles 848 et 849
-c'étaient les numéros de la version qui avait été
présentée à ce moment-là - du projet de loi 100 qui
devrait être sanctionné dans les prochains jours - peut-être
dans les prochaines heures, mais je suis plutôt porté à
penser dans les prochains jours - intitulé Loi sur les élections
et les référendums dans les municipalités. Cette
abrogation entrera en vigueur le 1er janvier 1988. Je suggère donc que
l'article soit retiré.
M. Doré: Pas de problème, M. le Président,
on fera le nettoyage en temps et lieu.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'article 4 est
retiré. J'appelle l'article 5.
M. Dufour; Est-ce retiré?
Le Président (M. Rochefort): Oui, retiré.
Dispositions particulières aux
conseillers
M. Bourbeau: M. le Président, la modification
proposée a l'article 5 a pour objet d'ajouter deux motifs pour lesquels
un membre du conseil peut s'absenter d'une séance du conseil, soit
l'exercice d'un devoir de la charge et l'accouchement ou le soutien è la
conjointe lors de l'accouchement. Nous sommes favorables à l'adoption de
cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 5 est-il
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Avant de procéder... Je comprends que c'est un
amendement qui ajoute quelque chose, mais je voudrais demander à M. le
maire par votre intermédiaire, M. le Président, si vous tenez
vraiment à cet article. Dans les conseils municipaux réguliers de
l'ensemble des municipalités du Québec, il n'y a pas de coupure
d'indemnité parce que quelqu'un n'assiste pas à une
assemblée du conseil. Il pourrait, pour une raison ou une autre, et
là il est obligé de te justifier chaque fois et c'est presque le
frère directeur qui vient en cause, si quelqu'un ne veut pas accepter.
Appliquez-vous vraiment cette clause et avez-vous un registre de toutes les
absences avec les raisons? Trouvez-vous qu'en 1987 cet article doit
demeurer?
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Dufour: II me semble, en tout cas...
M. Doré: M. le Président, c'est un article qui
existe, qui est effectivement appliqué avec toute la rigueur
prévue, c'est-à-dire qu'un membre qui n'a pas de motifs qui
entrent dans les exceptions prévues à l'article voit, pour une
absence non motivée, un montant de 60 $ retranché de sa
rémunération. Il y a effectivement un registre qui est tenu par
une des personnes rattachées au greffe au moment de l'entrée et
qui enregistre les personnes qui sont présentes. Cela s'est toujours
appliqué chez nous. De ce point de vue, on pense que c'est une
disposition qui est peut-être un peu contraignante, mais qui a sa raison
d'être, c'est-à-dire qu'on est élu pour siéger et,
conséquemment, quand on ne siège pas sans motif valable, on n'est
pas rémunéré pour cela. On est d'accord, nous, comme
majorité. De ce point de vue, l'Opposition nous rejoindrait
là-dessus, que cela doit demeurer. Sauf qu'effectivement on a eu des
petits cas du genre de ceux qui sont assez normaux, qu'on a ajoutés et
qui me semblent être des exceptions qu'on peut accepter.
M. Dufour: Seulement une remarque. Je ne m'opposerai pas à
l'adoption, mais je pense que Montréal est une ville distincte.
Le Président (M. Rochefort): L'article 5 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 6.
Dispositions particulières au comité
exécutif
M. Bourbeau: M. le Président, cet article vise à
permettre au conseil de nommer des conseillers associés pour assister
les membres du comité exécutif dans leurs fonctions. Nous en
avons discuté longuement avec M. le maire; c'est une nouvelle dans le
monde municipal, la création de la fonction de conseiller
associé. La ville de Montréal est une ville importante en termes
de population. Les responsabilités qu'elle a sont évidemment
à l'échelle de sa population. Les membres du conseil municipal
sont appelés à jouer un rôle actif et, à cause de
l'importance de la municipalité et des travaux que le conseil doit
mener, il appert que certains membres du conseil sont requis de mettre plus de
temps dans l'exercice de leur charge que dans une municipalité de
moindre importance. C'est peut-être justement une reconnaissance du
caractère distinctif de Montréal ou de sa
spécificité, mais nous sommes d'accord avec l'adoption de cet
article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 6 est-il
adopté?
M. Dupras: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. Dupras.
M. Dupras: Le Parti civique de Montréal s'insurqe contre
la création de tels postes au sein de l'administration municipale. Je
reqrette, M. le ministre, de ne pas être d'accord avec vous. En plus d'y
voir une dépense totalement inutile, on croit y déceler un moyen
détourné pour les politiciens élus d'augmenter leurs
émoluments. Ce dédoublement de postes des membres du
comité exécutif a pour effet direct d'augmenter la confusion chez
les citoyens - d'ailleurs, cela existe déjà - et même des
fonctionnaires à déterminer les véritables tenants du
pouvoir décisionnel au sein de l'administration.
La présence des conseillers élus entraîne
automatiquement une augmentation de la bureaucratie, un surplus des
dépenses au niveau du personnel de soutien et des services et une
diminution de l'efficacité de tout l'appareil administratif.
Les conseillers municipaux de Montréal sont actuellement
payés plus de 25 000 $ par année. Je pense que ces gens sont bien
payés pour la tâche qu'ils ont à remplir comme conseiller
municipal.
La ville de Montréal a été bien administrée
dans le passé. On n'a pas eu besoin de conseillers associés. On a
vu récemment le problème de la taxation; le problème des
taxes à Montréal, c'est trop de dépenses. Cela serait une
autre occasion qu'on aurait d'éliminer des dépenses si on
refusait les postes de conseillers associés.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. Dupras. M. le
maire, avez-vous un commentaire?
M. Doré: M. le Président, les temps ont
changé depuis l'administration sortante au sens suivant: c'est une ville
de 1 000 000 d'habitants qui administre un budget de 1 500 000 000 $; c'est la
principale ville du Canada. C'est une ville où le pouvoir n'est plus
uniquement concentré entre les mains de deux personnes, mais
partagé au sein d'une équipe, le comité exécutif,
où chacun et chacune des personnes qui en sont membres assument des
responsabilités, des champs de compétences relativement
définis.
Ce que l'on fait avec la fonction de conseiller associé, et, par
analogie, pour permettre aux membres de la commission ici de comprendre, il
s'agit de postes qui peuvent ressembler à ceux d'adjoints parlementaires
- enfin, si on fait l'analogie - des conseillers sont associés à
des membres de l'exécutif pour les aider à remplir leur fonction.
Généralement, ce sont des gens qui ont justement des
compétences particulières par rapport aux champs
d'activité ou aux champs de préoccupation qui sont dévolus
à chacun des membres du comité exécutif. Rattaché
à une personne responsable des dossiers de développement
économique, il y a un conseiller municipal qui est un ex-sous-ministre
au ministère de l'Industrie et du Commerce. Rattachée au
responsable du dossier du développement communautaire, une personne qui
a travaillé fort lonqtemps dans tout le réseau communautaire et,
en particulier, de la vulgarisation scientifique. Rattachée au
responsable du développement culturel, une personne issue du milieu
culturel, qui connaît le domaine et qui est susceptible d'apporter un
coup de main. Rattachées au bureau du maire de Montréal deux
personnes: une pesonne qui a déjà été
secrétaire de l'Association internationale des maires francophones et
qui a travaillé avec M. Chirac à Paris pendant trois ans, qui
connaît le domaine des relations internationales et qui est
rattachée à cette fonction.
Bref, l'idée étant que, dans cette administration, on met
davantage de gens au travail parce que les tâches sont nombreuses et
parce qu'il faut développer des politiques, ce qui est le rôle des
élus. De ce point de vue, on ne crée pas de jobs pour permettre
à des gens d'obtenir des émoluments, comme semble le dire
l'intervenant précédent, M. Dupras, mais on crée
simplement une fonction qui permet à l'administration de mieux accomplir
le mandat qui lui a été confié par la population.
J'ajoute, M. le Président, que les gens qui forment le conseil ne
sont pas, peut-être è la différence de la majorité
du conseil précédent, des gens qui sont propriétaires de
commerces et qui peuvent un peu par les soirs et de temps en temps, en
siégeant au conseil, arrondir les fins de mois tout en s'occupant de
leur commerce. La plupart des gens qui sont présents et qui ont cette
fonction sont des gens qui sont presque à temps plein sur ces fonctions
et qui y consacrent l'essentiel de leurs énergies parce que la
tâche l'exige. On pense que ce qui est prévu à l'article 6
n'est que la reconnaissance de ce qui se fait et qui est exigé dans une
ville de la taille de Montréal, eu égard à l'importance du
budget et è l'importance du travail de définition des politiques
qu'est le nôtre.
Le Président (M, Rochefort): Je vous remercie. M. le
ministre.
M. Bourbeau: J'aurais une question et une observation. M. le
maire, y a-t-il huit membres à l'exécutif ou...? Combien y a-t-il
de membres à l'exécutif?
M. Doré: II y a sept membres è l'exécutif,
M. le Président, et il y a huit conseillers associés parce qu'il
y en a deux rattachés è la fonction de maire, l'un aux relations
internationales et l'autre aux relations intermunicipales. Pour le reste, il y
en a six: l'un rattaché à chacun ou chacune des membres du
comité exécutif. (21 h 30)
M. Bourbeau: Je voudrais faire l'observation suivante, M. le
Président, pour répondre è la question de M. Dupras:
l'article 6 n'autorise pas la ville de Montréal à payer les
conseillers associés et, en conséquence, elle ne pourra pas payer
les conseillers associés à l'occasion de l'adoption de cet
article. Je peux vous rassurer pour l'instant.
En ce qui concerne la rémunération des élus, je
dirai que les les présidents des deux unions de municipalités et
le ministère des Affaires municipales ont formé une commission
d'étude présidée par M. Roch Bolduc qui a fait le tour de
la question de la rémunération des élus au cours des
derniers mois et qui vient justement de remettre son rapport au ministre des
Affaires municipales sur cette question. Au
cours des prochaines semaines et des prochains mois, nous allons
discuter avec le monde municipal de la question de la
rémunération des élus et, lors des assises
Québec-municipalités qui auront lieu au début du mois
d'août, le 6 août plus précisément, ici même
à Québec, sera débattue la question de la
rémunération des élus municipaux. À cette occasion,
un certain nombre de décisions seront prises en ce qui concerne la
rémunération des élus. Si un consensus est atteint avec le
monde municipal sur ces questions, il est possible qu'une loi d'ordre
général soit présentée à l'automne et,
à ce moment-là, on verra si oui ou non le Parlement du
Québec accordera des pouvoirs aux municipalités pour
rémunérer les élus différemment et, possiblement,
les conseillers associés.
M, Doré: M. le Président, M. le ministre a
parfaitement raison de souligner que cet article ne comporte pas de
rémunération. J'ai beaucoup apprécié le fait qu'il
ait ajouté: pour l'instant, puisque je pense que c'est un secret de
polichinelle qu'il est de l'intention de l'administration qu'une
rémunération soit rattachée à ces fonctions. On a
convenu avec le ministre que tout cela serait discuté dans le cadre de
la loi générale et, donc, de deux choses l'une: ou c'est dans une
loi générale, ou ce le sera, éventuellement, par
amendement à la charte à l'automne. Mais j'annonce mes intentions
claires. De ce point de vue, les gens qui sont là et qui assument, dans
certains cas, des fonctions à temps plein depuis le 1er janvier dernier
sans aucune forme de rémunération additionnelle, il est
clairement de notre intention d'assurer une rémunération
additionnelle pour les fonctions remplies, soit dans la loi
générale que le ministre soumettra et fera adopter
éventuellement à l'Assemblée nationale à la suite
de consultations, soit dans la loi particulière ou dans la loi
privée qu'est la charte, à défaut d'entente sur une loi
générale.
Le Président (M. Rochefort): Merci. L'article 6 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 7.
M. Bourbeau: Cet article a pour objet de préciser que le
comité exécutif n'a plus l'obligation dans tous les cas de faire
rapport au conseil sur une matière qui lui est soumise. Le comité
exécutif sera dans l'obligation de faire rapport uniquement dans les cas
visés au deuxième alinéa.
Nous sommes favorables à l'adoption de cet article sous
réserve d'une précision. Je proposerais donc une modification qui
se lirait comme suit: L'article 7 du projet de loi 200 est modifié par
le remplacement du deuxième alinéa de l'article 90 proposé
par le suivant: "Toutefois, lorsque le comité exécutif est saisi
d'une matière suite à une résolution du conseil, il doit
lui faire rapport au plus tard le soixantième jour suivant celui
où cette résolution a été adoptée." Cette
modification apporte une précision quant à la date où le
comité exécutif doit faire rapport au conseil.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Oui, M. le Président. Pour nous, l'ajout
que suggère le ministre ne pose aucun problème. Il s'agit
finalement de mettre cet article... D'abord, expliquons que l'article 90, comme
le souligne le ministre, c'est pour éviter qu'on ne doive soumettre au
conseil systématiquement tout rapport qui puisse être
refusé par le comité exécutif. Je donne un exemple. On
nous soumet une demande d'une exception en vertu, par exemple, d'un
règlement d'occupation. Si on estime à la suite du rapport de
notre Service d'habitation et de développement urbain que c'est
inopportun, on ne se croit pas obligé de le soumettre au conseil. Sinon,
toutes les demandes que l'on recevrait au comité exécutif, on
serait obligé de les soumettre au conseil. On a déjà eu
une décision d'un tribunal qui semblait aller dans ce sens-là,
auquel cas des ordres du jour qui font déjà 350 sujets par
séance passeraient à 700 ou 800 parce qu'aucune discrétion
ne serait exercée.
Le deuxième paragraphe sugqéré par le ministre est
en fait ce qui est déjà prévu dans la charte à
l'article 121. C'est une espèce de balise qui est déjà
là, qu'on rappelle ici, mais qui existe aussi ailleurs et qui dit
qu'à toutes fins utiles, si le comité exécutif refusait
arbitrairement une demande à un tiers parce qu'il la juqerait
inopportune, il est toujours loisible à ce tiers de faire soumettre par
un conseiller membre du conseil une motion qui, lorsqu'elle est adoptée
par le conseil, oblige le comité exécutif à faire rapport
dans les 60 jours. C'est l'avis de motion de l'article 121. C'est
déjà là, mais le fait de le préciser là, je
pense, assure une espèce d'équilibre, ce que les Anglais
appelleraient le "check and balance" entre la discrétion exercée
par l'exécutif et la possibilité pour le conseil de soumettre une
résolution qui nous obligerait à faire rapport.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. M.
Morin.
M. Morin (Michel): ...justement est souligné par M. le
maire Doré que, si un intervenant veut faire réétudier une
question qui a déjà été rejetée par le
comité exécutif, il devra le faire par une motion au conseil. Or,
vous savez très bien qu'actuellement le Parti civique n'a qu'un
seul élu et que la motion doit toujours être au moins
secondée. Cela représente une certaine difficulté,
à savoir les procédures à suivre à ce
moment-là, comment on peut contourner la réglementation et de
quelle façon on peut s'approcher et faire réétudier ces
questions. C'est pour cela que nous sommes inquiets devant une telle
résolution et nous jugeons à ce moment-là qu'il serait
préférable d'identifier de façon très simple la
matière en lui donnant le fait qu'elle soit jugée inopportune
plutôt que de simplement la refuser.
Le Président (M. Rochefort); Je vous remercie. M. le maire,
avez-vous un commentaire?
M. Doré: M. le Président, si je me permets de
rassurer les membres de la commission sur une pratique qui valait à
Montréal et qui vaudra sous la nouvelle administration comme sous
l'ancienne, si un membre de l'Opposition veut présenter une motion au
conseil et qu'il n'a pas de secondeur parce qu'il est le seul
représentant de sa formation, le maire de Montréal, ou, à
défaut, son représentant, va appuyer cette motion pour qu'elle
soit étudiée. Jamais nous ne refuserons à un conseiller
seul la possibilité de présenter une motion au conseil parce
qu'il n'a pas de secondeur. Là-dessus, la tradition valait. Lorsque M.
Fainstat était seul dans l'Opposition, de 1978 à 1982, le maire
sortant, M. Drapeau, a toujours au moins permis la discussion d'une motion en
la secondant pour qu'elle puisse être saisie par le conseil. Cette
tradition ne changera pas avec la nouvelle administration, elle fait partie des
règles non écrites de l'administration de Montréal.
Donc, de ce point de vue, il n'y a pas de danger pour votre
représentant. Si jamais il veut présenter une motion et qu'il n'a
pas de secondeur, on l'assure qu'il y en aura toujours un, pour que sa motion
soit étudiée. Je ne veux pas dire qu'elle sera automatiquement
adoptée, c'est la majorité qui en décidera, mais, au
moins, elle sera étudiée et non pas refusée pour un vice
de procédure, faute de secondeur.
Cela dit, sur l'essentiel, le danger de ne pas adopter cette motion,
c'est justement d'engorger complètement le conseil. Cela faudrait dire
qu'on ne pourrait plus exercer de discrétion et qu'il faudrait
absolument apporter au conseil toute demande d'un tiers. À ce moment,
à toutes fins utiles, cela voudrait dire que le conseil est
engorgé. C'est pourquoi on pense important d'apporter cette
modification, compte tenu d'une décision que l'on a, celle du juge
Gratton dans l'affaire de la Maison du Réconfort.
Le Président (M. Rochefort): Un bref commentaire, M.
Morin, mais je voudrais vraiment éviter les dialogues entre les
intervenants.
M. Morin: Un commentaire qui est très utile. M. le maire
rend publique une notion qu'on n'avait pas reçue jusqu'à
maintenant et on l'apprécie. Aussi, retirons-nous notre remarque.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. Sur ce,
est-ce que l'amendement à l'article 7 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 7 est adopté. Est-ce que l'article 7 tel qu'amendé est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 8 a pour objet
d'établir une concordance avec le terme employé dans les autres
articles de la charte relativement à la délégation de
pouvoir, et plus particulièrement avec l'article 131j. Nous sommes
d'accord avec l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir? On part du directeur de
service et on descend au mot "fonctionnaire". Fonctionnaire, cela couvre pas
mal de monde dans une municipalité. Est-ce vraiment ce pouvoir qu'on
veut donner et d'une façon aussi large? Le fonctionnaire à
Montréal, est-ce que cela arrête à un certain niveau de
responsabilité?
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Oui. On prend un terme générique
parce que cela peut être un directeur de service auquel on
délègue, mais, dans d'autres cas, cela peut être une
personne qui a un rang inférieur. D'autres articles dans la charte nous
permettent, par exemple, de déléguer la capacité et le
pouvoir de représenter la ville devant un tribunal et, à ce
moment-là, ce n'est pas nécessairement un directeur, on peut
l'envoyer directement à un fonctionnaire. C'est un peu dans cette
optique qu'on remplace tes mots "directeur de service" par "fonctionnaire". Le
mot "fonctionnaire" est un terme générique qui englobe aussi le
directeur de service, mais qui n'est pas exclusivement limité au
directeur de service.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela va, M. le
député de Jonquière? M. Morin.
M. Morin: M. le Président, le député de
Jonquière, M. Dufour, vient de mettre en évidence la partie qu'on
voulait souligner. Si on se fie à la définition du Petit Robert,
le mot "fonctionnaire" désigne une personne qui occupe, en
qualité de titulaire, un emploi permanent dans les cadres d'une
administration publique. Or, on sait qu'à Montréal les cadres, de
par l'importance des municipalités, peuvent descendre de relativement
loin et, à un certain moment, on s'interroge sur les risques d'une telle
ouverture dans la délégation des pouvoirs du maire et du
président du comité exécutif, ouverture selon laquelle des
décisions normalement prises dans les hautes sphères
administratives sont déléguées à des personnes de
paliers nettement inférieurs qui sont peut-être incapables de
répondre à une telle responsabilité. C'est pour cela que
nous maintenons que les pouvoirs de délégation de signature
devraient demeurer auprès des directions de service seulement.
Merci.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, je vais vous donner un
exemple. Je pense que le ministre va comprendre. Le ministre devait aller
à Londres. Il devra se faire remplacer pour des raisons qu'on
connaît par un député de la majorité. Le
président du comité exécutif doit aller a Londres signer
un emprunt avec le directeur du service qui est malheureusement alité et
on a adopté une résolution désignant un fonctionnaire
destiné à remplacer le directeur de service pour signer l'emprunt
au nom de la direction du service. Dans ce cas-là, il ne s'agit pas du
directeur de service, contrairement à ce que le texte actuel disait.
C'est pour cela qu'on veut avoir un article qui nous permette de mettre le mot
"fonctionnaire" pour ne pas viser uniquement le directeur de service, mais on
ne dit pas à tout fonctionnaire, on dit à un fonctionnaire qui
est désigné lorsqu'on fait la délégation.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je ne pense pas que l'objection soit de nature
à nous effrayer parce que l'article dit bien que le fonctionnaire en
question sera autorisé à signer. Donc, cela prend un document
d'autorisation. Ce document, c'est une procuration ou une résolution qui
va nécessairement spécifier les pouvoirs du fonctionnaire
relativement au geste qu'il devra poser. Ces pouvoirs ne peuvent pas être
plus larges que ne le déterminera le document. Finalement, quand on dit
que ce fonctionnaire pourra décider des choses, il n'aura pas vraiment
de pouvoir de décision, il va exécuter les documents en fonction
des pouvoirs qui lui sont donnés.
Donc, je pense que, si la ville décide que le conseil municipal
ou que le comité exécutif décide dans sa sagesse de
déléguer M. Untel ou Mme Unetelle pour faire tel geste
précis, la ville est assez sérieuse et responsable pour
déléguer des gens qui auront la capacité intellectuelle de
poser les qestes envisagés. Quant à moi, je n'ai pas d'objection
à concourir à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Bourbeau: C'est un article de concordance avec l'article 1 du
projet de loi et avec les articles 131b à 131j de la charte concernant
le Secrétaire général. Nous sommes également
d'accord avec l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 9 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Bourbeau: La modification proposée à l'article
10 vise à permettre à la ville d'établir et de modifier
les tarifs de frais pour la location par des tiers de biens appartenant
à la ville ou de services fournis par les employés de la ville.
Cette modification vise également à permettre à la ville
d'exiger des frais pour l'étude de projets de modification de
rèqlements.
Nous ne sommes pas d'accord que la ville ait le pouvoir de faire payer
des frais d'étude de règlements à ceux qui
requièrent des modifications aux règlements municipaux. Ce point
sera étudié dans le cadre de la révision des lois
municipales et, en conséquence, M. le Président, je proposerais
de déposer un amendement, avec le consentement de la
municipalité, lequel se lirait comme suit: L'article 10 du projet de loi
200 est remplacé par le suivant: "10. L'article 106 de cette charte,
modifié par l'article 15 du chapitre 70 des lois de 1963 (Ire session),
par l'article 10 du chapitre 96 des lois de 1971, par l'article 14 du chapitre
77 des lois de 1977, par l'article 2 du chapitre 41 des lois de 1980, par
l'article 3
du chapitre 71 des lois de 1982 et par l'article 211 du chapitre 38 des
lois de 1984, est de nouveau modifié: "a) par l'insertion, au premier
alinéa du paragraphe p), après les mots "réservés
au conseil", des mots, "ainsi que des services fournis pas ses
employés"; "b) par l'addition du paragraphe suivant: "t) établir
et modifier, en tout temps, des tarifs de frais pour la location par des tiers
de biens appartenant à la ville ou de services fournis par ses
employés." "L'article 725 ne s'applique dans le cas d'un tarif
modifié ou aboli en vertu du présent paragraphe." (21 h 45)
Ces modifications, M. le Président, sont nécessaires pour
accorder, d'une part, le pouvoir à la ville de louer les services de ses
employés ett d'autre part, pour supprimer le pouvoir
d'établir des tarifs de frais pour l'étude de projets de
règlement.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, relativement à la
proposition soumise par le ministre, cela ne cause pas de problème, bien
sûr. C'est ce qu'on veut viser. Je comprends que la direction DGU, la
direction générale d'urbanisme du ministère,
étudiera - c'est ce qu'on nous a dit - le problème posé.
Ce que je comprends, c'est que la réaction était* de dire:
Évidemment, l'étude de projets de modification de
réglementation, c'est un peu le principe: Est-ce qu'on va payer pour
obtenir que l'administration exerce son pouvoir de réglementer, un peu
comme s'il fallait payer pour acheter un règlement? Ce n'est
évidemment pas de cela qu'il s'agissait dans notre esprit. Il s'agit des
pouvoirs qui nous ont été conférés depuis 1985 sur
toute la question des dérogations mineures, sur l'examen de plans
d'ensemble ou encore d'autres pouvoirs qu'on a en vertu de la charte, de
demande de permission spéciale en vertu de l'article 544 et des autres.
Si le ministère estime que, pour le moment, on n'a pas suffisamment
étudié ces questions à la DGU et qu'on veut se donner la
peine de le faire, cela ne pose pas de problème en ce qui nous concerne
pour le moment. On espère que cela se fera assez rapidement parce qu'il
reste que ces dérogations mineures, ces demandes augmentent. On
procède de plus de plus par le biais de plans d'ensemble et ces
études entraînent évidemment beaucoup de frais. On aimerait
pouvoir éventuellement y assortir un tarif ou des frais. Mais, pour le
moment, ce n'est pas un problème d'accepter la modification telle que
suggérée par le ministre.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Peut-être que...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Le paragraphe t est un nouvel article qui est
introduit dans l'article 106 de la Charte de la ville de Montréal? Si on
dit: "établir et modifier, en tout temps, des tarifs de frais", c'est en
tout temps. En tout temps, je comprends ce que cela veut dire, mais il pourrait
arriver aussi que, s'il change régulièrement ou si cela joue...
Il me semble qu'il y a un droit arbitraire par rapport à cela, soit que
le conseil peut établir des coûts, mais ce n'est pas
nécessairement par contrat. Il peut le faire par décision
unilatérale. Il pourrait le chanqer en cours de route.
Vous savez, ma crainte dans tout cela, c'est que ce tarif pourrait
varier durant une année. Il pourrait. Je ne dis pas que cela pourrait se
faire. Peut-être que cela ne se fera pas, mais tel que l'article est
libellé, les frais pourraient varier pratiquement de jour en jour si
quelqu'un décidait de le faire. Est-ce que cela est balisé
quelque part?
M. Bourbeau: Je comprends que la ville peut le faire une fois et,
après cela, elle peut le changer de temps à autre et en tout
temps. C'est sûr que, si on disait une seule fois, avec l'inflation, il
faudrait revenir régulièrement pour chanqer le projet de loi.
Peut-être que les savants procureurs de la municipalité pourraient
compléter la réponse.
M. Doré: Je ne suis pas le savant procureur, c'est
l'humble maire, M. le Président. Ce dont il s'agit ici, c'est qu'on ne
veut pas se retrouver dans la situation -c'est pour cela qu'"en tout temps" est
là -qu'on ne puisse établir le tarif qu'une fois au moment de
l'adoption du budget. Il est possible qu'en cours d'année on doive
modifier le tarif. C'est pourquoi la disposition dit qu'on n'est pas
limité dans le temps et dans l'espace et qu'on peut le faire en tout
temps dans l'année fiscale.
Cela dit, ce qui est important, c'est qu'une modification de tarif de
cette nature n'est pas de nature à affecter l'équilibre
budgétaire. C'est pour cela qu'on dit que l'article 725 ne s'applique
pas dans le cas d'un tarif modifié ou aboli en vertu... L'article 725,
c'est l'article qui fait référence au certificat que doit
émettre le directeur des finances attestant que telle modification
affecte ou n'affecte pas l'équilibre budgétaire. Dans ce
cas-là, une modification en cours d'année d'un tarif n'ayant pas
cet effet, on n'est pas obligé d'être assujetti à l'article
725. Mais, en pratique, ce que cela nous permet, c'est peut-être, dans
certains cas, de réviser. Les tarifs sont assez étendus dans une
ville
comme Montréal et il peut très bien arriver qu'en cours
d'année on doive modifier le tarif à la hausse ou à ta
baisse, ou de l'abolir dans certains cas. À ce moment-là, cela ne
peut pas seulement se faire pendant le budget, mais à n'importe quel
moment dans l'année. C'est un peu pour cela qu'il y a les mots "en tout
temps". Je peux rassurer le député de Jonquière qu'il n'y
a pas eu d'abus jusqu'à maintenant de la part de l'administration dans
l'utilisation de ce pouvoir.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais bien être
averti par le maire personnellement le jour où le tarif sera
modifié à la baisse. Ce sera un grand jour pour
l'administration.
M. Doré: C'est déjà arrivé, M. le
Président. C'est arrivé, entre autres...
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le maire?
M. Doré: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 10 est adopté?
M. Doré: Je ne le dirai pas. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 10 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article vise à
introduire le critère de l'intérêt financier de la ville
dans l'exercice du pouvoir d'urgence du maire ou du président du
comité exécutif et à prévoir que l'exercice de ce
pouvoir d'urgence peut être délégué.
Il faut bien comprendre que ces pouvoirs ne sont exercés que dans
des cas de force majeure de nature à mettre en danger la vie ou la
santé de la population ou encore à détériorer
sérieusement les équipements municipaux. Ce pouvoir est
également balisé en ce sens que le maire ou ie président
du comité exécutif, après avoir exercé ces
pouvoirs, doivent faire un rapport motivé au comité
exécutif à la première session qui suit la
décision. Ce rapport est ensuite déposé au conseil.
M. le Président, étant donné les circonstances tout
à fait spéciales de ce pouvoir, qui existe d'ailleurs, je dois
dire, en très grande partie dans la Loi sur les cités et villes,
sauf pour le critère nouveau de l'intérêt financier de la
ville, nous sommes d'accord avec l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Dufour: Avant de...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...on porte à mon attention que le texte qui
apparaît à l'article 109 n'est pas celui que nous sommes
disposés à accepter. Nous avons discuté avec la ville de
Montréal et il y a également ici une modification à
apporter.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, on ne l'a pas
en notre possession.
Une voix: Vous l'avez, l'article 11.
Le Président (M. Rochefort): Pas dans les documents que
j'ai ici.
Une voix: Parce qu'il n'a pas été encore
distribué.
M. Bourbeau: C'est un peu pour cela d'ailleurs qu'il y avait une
certaine hésitation. Je pense qu'on distribue présentement la
modification.
La modification est la suivante: L'article 11 du projet de loi 200 est
remplacé par le suivant: "L'article 109 de cette charte, remplacé
par l'article 18 du chapitre 77 des lois de 1977, est de nouveau
remplacé par le suivant: "109. Dans un cas de force majeure de nature
à mettre en danger la vie ou la santé de la population, à
détériorer sérieusement les équipements municipaux
ou à causer à la ville un préjudice financier
supérieur à la dépense envisagée, le maire ou le
président du comité exécutif peut d'urgence
décréter toute dépense qu'il juge nécessaire et
octroyer tout contrat nécessaire pour remédier à la
situation. "Dans ce cas, le maire ou le président du comité
exécutif doit faire un rapport motivé au comité
exécutif à la première assemblée qui suit sa
décision. Ce rapport est déposé au conseil à sa
prochaine
assemblée. "Le comité exécutif peut
déléguer au directeur du service compétent l'exercice du
pouvoir mentionné au premier alinéa. Dans ce cas, le rapport
motivé est fait au comité exécutif par ce directeur selon
les mêmes exigences."
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, le texte modifié
que vient de lire le ministre ne pose aucun problème en ce qui nous
concerne dans la mesure où ce sont des choses qui ont fait l'objet de
discussions et qui sont même des balises qu'on avait
sugqérées pour répondre à certaines
préoccupations de gens du ministère.
Simplement pour comprendre de quoi on parle quand on ajoute le
critère du préjudice financier - le ministre a raison de dire que
pour le reste, ce sont des dispositions qu'on peut retrouver dans la Loi sur
les cités et villes - par exemple, Montréal administre par le
biais d'une société paramunicipale un parc d'amusement qui
s'appelle La Ronde. Dans ce parc, il y a un réseau de haute tension qui
n'est pas sous la responsabilité d'Hydro-Québec, mais sous celle
de la ville de Montréal. C'est un réseau de 12 000 volts. Un
incident dans ce réseau, un transformateur qui saute, un disjoncteur qui
devient défectueux la veille de l'ouverture de La Ronde nécessite
une intervention d'urgence qui ne peut pas se faire par le biais de l'appel
d'offres classique, mais il y a nécessité d'embaucher quelqu'un
qui nous fournit l'appareil, fait la réparation de façon que,
dès le lendemain, si l'ouverture est prévue, on puisse
fonctionner et ne pas perdre dans l'opération plus que ce qu'aurait
coûté la dépense, finalement. De ce point de vue, le
préjudice financier aurait été supérieur à
la dépense envisagée si on avait dû prendre trois semaines
pour passer par les systèmes habituels d'appels d'offres. C'est un peu
ce genre de problèmes qu'on veut pallier avec toutes les balises. Je
ferai remarquer aux membres de cette commission... Le ministre a parlé
de force majeure. On a ajouté le mot "urgence" aussi. Il y a quand
même plusieurs balises. Il y a le cas de force majeure, on peut d'urgence
le faire, on doit faire rapport. Je pense que, de ce point de vue, il n'y a pas
de danger d'abus dans l'utilisation de cette disposition un peu exceptionnelle
pour permettre de faire face à n'importe quelle situation à
Montréal.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre ou au maire pourquoi, dans ce cas-ci particulièrement, on
délègue le pouvoir non seulement au maire, au président du
comité exécutif, mais dans un troisième temps, à un
directeur de service. Je comprends que c'est le directeur de service qui prend
la décision ou c'est lui qui est susceptible de pouvoir prendre la
décision, mais pourquoi cet individu ne peut-il pas communiquer soit
avec le président du comité exécutif ou avec la maire
avant de prendre la décision? Je trouve qu'on est en train d'effriter le
pouvoir des élus. Il me semble que pour les cas d'urqence... S'il y a un
cas d'urgence, pourquoi la personne concernée, le directeur de service,
ne devrait-elle pas s'assurer qu'elle a le O.K. parce que celui qui est
responsable de ses actes vis-à-vis de la population, c'est la personne
qui est élue, à mon sens. Le directeur de service pourra se
défendre comme il voudra, mais il aura pris la décision et je
trouve que...
Mme Harel: On ne pourra pas le congédier.
M. Dufour: On ne pourra pas le congédier, on ne pourra pas
le rendre responsable de ses actes. À mes yeux, cela semble un pouvoir
excessif même si je considère que la ville de Montréal est
grosse. Il faut bien comprendre que c'est un problème urgent. Cela
serait surprenant qu'il se produise un fait semblable à Montréal
qui puisse causer un danger et que, connaissant les élus municipaux de
Montréal, ils ne seraient pas au courant et ils ne seraient pas à
l'écoute pour pouvoir prendre une décision. D'ailleurs, je vois
mal un fonctionnaire prendre une décision sans en parler avec le maire
ou le président du comité exécutif pour s'assurer qu'il
est correct dans ses décisions et se blinder dans sa décision. Il
y a un pouvoir de cas d'urgence et cette urqence... Je comprends que ce pouvoir
pourrait être délégué par résolution du
comité exécutif qui dirait: En tout temps, tel directeur de
service pourrait prendre la décision en cas de situation d'urgence. Le
but de cet article n'est pas cela. Le but de l'article, c'est un cas urgent
qu'on ne peut prévoir. On ne pourrait pas déléquer... En
tout cas, j'accepterais difficilement qu'on délègue à un
fonctionnaire une responsabilité sans qu'il ait un compte à
rendre. Là, on lui fait rendre un compte, mais, dans le fond, je trouve
qu'il ne peut pas avoir cette responsabilité. Effectivement, je trouve
que le troisième alinéa est de trop à mes yeux, à
moins que le maire ne me convainque très fortement. Je sais qu'il a de
bons pouvoirs de persuasion. C'est un bon plaideur. Mais, là, j'ai des
doutes un peu et je fais appel un peu...
M. Doré: M. le Président, si vous le permettez.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Vous savez, on revient encore là au
caractère un peu particulier de cette ville qu'est Montréal. Il
pourrait se produire - ce n'est pas un cas théorique, cela peut se
produire en pratique même si on essaie de l'éviter - que le maire
puisse être à l'extérieur de Montréal en même
temps que le président du comité exécutif. Dans une ville
où il y a un comité exécutif de sept personnes, cela se
produit. Le maire sera à Londres la semaine prochaine et le
président du comité exécutif sera a l'extérieur de
Montréal effectivement pendant cette période. S'il y a un coup
dur ou une urgence qui se produit et que le pouvoir du premier paragraphe est
la responsabilité du maire ou du président du comité
exécutif et que ni l'un ni l'autre ne soient pas là, il faut que
le comité puisse agir et déléguer. Or, le comité
pourrait se réunir - à cinq, il a encore une capacité
d'agir - et déléguer au directeur des travaux publics, qui, en
passant, administre un budget d'un peu plus de 350 000 000 $ à
Montréal ou de 325 000 000 $ maintenant, ou de déléguer,
par exemple, au président-directeur général de l'AMARC,
s'il s'agissait de La Ronde, le pouvoir d'agir avec l'obligation pour ce
dernier de faire rapport au comité exécutif au même titre
que le maire ou le président le ferait. C'est un peu cela aussi que cela
veut prévoir parce que cela peut se produire que le maire et le
président du comité exécutif, qui ont ce pouvoir
personnalisé dans le premier paragraphe, puissent ne pas être
là en même temps pour pouvoir l'exercer. Il s'agit
évidemment d'un cas de force majeure - on le dit bien - donc, un cas qui
est un peu hors du commun. Dans ce cas-là, le comité
exécutif pourra décider de déléguer.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre. (22
heures)
M. Bourbeau: M. le Président, si le maire n'avait pas
présenté cet argument, j'étais pour le faire. Je sais que,
la semaine prochaine, le président du comité exécutif sera
à Wimbledon...
Des voix: Hai Ha! Haî
M. Bourbeau: ...à Londres pour signer des emprunts au nom
de la ville de Montréal. M. le maire aussi est appelé souvent
à l'extérieur. C'était exactement l'argument que
j'étais sur le point d'employer. D'autre part, la
délégation -comme le dit le maire - dans ce cas alternatif se
ferait à partir du comité exécutif, donc, de personnes qui
sont très au courant de l'administration et sur place qui
délégueraient un directeur de service. Quand on connaît
l'importance de la ville de Montréal, les directeurs de services
à la ville de Montréal ne sont pas des "deux de pique", pour
employer une expression courante. Ce sont des gens éminemment
compétents et responsables dont les salaires sont beaucoup plus
près de ceux des ministres - je dirais même peut-être de
celui du premier ministre - que de ceux des simples députés, si
je peux dire. Dans ce cas, je pense qu'il n'y a aucun danger. Nous avons
là des gens qui sont qualifiés, responsables et qui, en plus,
doivent faire rapport - et des rapports motivés - au comité
exécutif. Dans ces conditions, le directeur de service qui, au
départ, est quelqu'un de compétent, de surveillé, de
mandaté, qui fait un rapport motivé et qui vraiment ferait des
coches mal taillées, je ne pense pas qu'il demeurerait très
longtemps directeur de service après coup. Je pense que le pouvoir est
suffisamment balisé. Je pense qu'on peut difficilement éviter de
donner à la ville de Montréal ce pouvoir. Je pense que c'est
pratiquement essentiel de le faire*
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. M. le Président, je partage malgré
tout les préoccupations de mon collègue, le député
de Jonquière, parce qu'il reste que l'expérience nous
amène à constater que les élus passent et les
fonctionnaires restent. Tant mieux, je pense, pour nos administrations! Tant
mieux pour l'appareil administratif dans notre société! Mais il
demeure que ce sont les élus qui sont redevables devant la population.
La population ne peut pas congédier, ne peut pas mettre à la
porte des fonctionnaires, aussi sérieux et responsables qu'ils puissent
être, qui prennent des décisions qu'elle n'apprécie pas.
Elle ne peut le faire que visa-vis de ses élus. C'est ce qui crée
la règle de responsabilité dans notre société. Ce
qui m'étonne, c'est un peu la formulation. Le pouvoir prévu
à l'alinéa premier, c'est un pouvoir de décréter
toute dépense juqée nécessaire et d'octroyer tout contrat
pour remédier à la situation. C'est ce pouvoir qu'on veut
déléguer au directeur de service et c'est le comité
exécutif qui déléguerait ce pouvoir. En cas d'absence du
maire et du président du conseil exécutif, ce qui peut
très bien se constater, étant entendu qu'ils peuvent avoir des
charges à occuper à l'extérieur, il y a quand même
un maire suppléant qui est désigné de façon
régulière. Il y a quand même des élus. Le
comité exécutif qui peut se réunir, qui doit - non pas
"peut" mais "doit" - se réunir au sens de cet article pour nommer le
directeur du service, pourrait lors de la même réunion le faire
cette fois pour charqer un élu, qui va avoir à répondre
à la population, parce que
là je dois donc comprendre dans la formulation des juristes que,
quand on dit: "...l'exercice du pouvoir mentionné au premier
alinéa", cela ne peut jamais être une délégation
générale. Il faut toujours que ce soit une
délégation spécifique. Une délégation qui
n'est possible que dans un cas spécifique de force majeure. C'est cela
que je dois comprendre. À ce moment, cette délégation du
comité exécutif ne peut pas être générale,
n'est-ce pas? Donc, ne pouvant pas être générale, elle est
supposée être réalisée au moment où le cas de
force majeure se présente. Alors, pourquoi le comité
exécutif ne charge-t-il pas un des siens de cette responsabilité?
Parce qu'il aura quand même è en répondre. Je pense
à la population. Et si les cas de force majeure de nature à
mettre en danger la vie ou la santé de la population, à
détériorer, etc., etc., etc., prévus au premier
alinéa se produisent, il me semble que la population, malgré la
présomption de compétence qu'elle a à l'égard des
fonctionnaires de la ville ou de Québec, va quand même avoir
peut-être un peu plus de garantie si ce sont des personnes élues
qui lui font face, qui font face à la situation.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, écoutez, je comprends, à la
lecture de cet article, qu'il s'agit effectivement d'un pouvoir de
délégation générale.
Mme Harel: D'un pouvoir de délégation
générale en plus!
M. Bourbeau: Oui, absolument, oui.
Mme Harel: C'est-à-dire que le comité
exécutif pourrait donner et décider qu'en cas de force majeure
c'est telle personne qui va répondre... C'est un pouvoir de
délégation générale. Là, M. le
Président, si en plus c'est un pouvoir de délégation
générale...
M. Bourbeau: M. le Président, si vous permettez, je vais
terminer mon intervention.
Le Président (M. Rochefort): Si vous permettez, Mme la
députée, effectivement on va permettre au ministre de terminer
son intervention et par la suite je vous reconnaîtrai.
M. Bourbeau: Je constate - et c'est ce que nous pensons -
à moins que M. le maire ne nous dise le contraire, qu'il s'agit d'un
pouvoir de délégation générale et je ne vois pas
comment il pourrait en être autrement. Vous avez ici des cas de force
majeure. Une catastrophe arrive è la ville de Montréal et on a
besoin d'intervenir rapidement. Le maire est absent et le président du
comité exécutif est à Wimbledon - à Londres
plutôt, je m'excuse, M. le Maire - M. le Président. Alors,
là, on doit agir. Est-ce qu'on doit convoquer une réunion du
comité exécutif alors que le sang coule dans la rue? II faut
quand même agir rapidement. À ce moment, un directeur de service,
être responsable, prend des décisions. Je dirais même que,
s'il n'avait pas le pouvoir, probablement qu'il devrait prendre les
décisions quand même. Ceux qui connaissent le droit municipal ou
le vécu des municipalités savent que, quand il y a une
catastrophe dans une ville, tout être responsable prend une
décision et se dit: Advienne que pourra! Je justifierai mes gestes
après.
Je ne dis pas que la loi le permet, mais il y a des cas où on
doit nécessairement intervenir pour sauvegarder les objets qui sont dans
la loi ici? la vie ou la santé de la population. On parle d'un
événement qui mettrait sérieusement en danqer les
équipements municipaux ou qui causerait un sérieux
préjudice financier supérieur à la dépense. Ce sont
des cas de force majeure. À ce moment, il n'est pas question de
réunir des comités exécutifs et d'envoyer des
préavis, on passe à l'action. Je pense qu'il est tout è
fait normal que des directeurs de service soient également
autorisés, dans le cas d'absence du maire et du président du
comité exécutif, à agir. Je ne vois vraiment pas qu'il y a
là de quoi fouetter un chat.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: S'il n'y a pas de quoi fouetter un chat, en tout cas,
M. le ministre, le premier alinéa décrit une situation
suffisamment dramatique pour qu'à l'avance ont ait prévu des
personnes qui ont des responsabilités à l'égard de la
population pour assumer des événements comme ceux qui se
produisent. Quand vous m'avez dit que c'était une
déléqation générale, c'est encore plus
inacceptable. C'est d'autant plus inacceptable, parce que des situations comme
celles-là... Pensons par exemple aux perquisitions dans un
édifice au moment de l'absence d'un ministre Solliciteur
général. Il ne serait pas question d'imaginer qu'un ministre
puisse se faire remplacer, même avec l'appui du Conseil des ministres,
par son sous-ministre, aussi responsable et sérieux que puisse
être le sous-ministre. Ce n'est pas un argument de plaider
l'expérience de ces hauts fonctionnaires, l'expérience des
vôtres est à toute épreuve et il ne vous viendrait pas
à l'esprit de vous déléquer des pouvoirs en votre absence.
II ne viendrait pas à l'esprit du cabinet de déléguer des
pouvoirs à des sous-ministres en l'absence d'un ministre ou du premier
ministre.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M- Bourbeau: Je ne comprends vraiment pas la
députée de Maisonneuve, je pense qu'elle est complètement
déconnectée de la réalité. Les sous-ministres ont
présentement à peu près tous les pouvoirs d'un ministre,
sauf erreur. Est-ce que je me trompe? C'est exact.
Mme Harel: C'est la plus belle déclaration que j'ai
entendue dans ce Parlement depuis six ans et demi.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaîtï M. le ministre.
M. Bourbeau: Écoutez, Mme la députée de
Maisonneuve, je regrette, informez-vous un peu de ce qui se passe. Je ne vois
vraiment pourquoi la députée de Maisonneuve fait un plat avec
l'article qui est devant nous. C'est la réalité des faits. C'est
le vécu municipal. Il faut vraiment ne pas avoir eu des
responsabilités administratives dans sa vie pour s'opposer à une
modification comme celle-là. Ce sont des cas qui arrivent dans le monde
ordinaire de la gestion des villes où il y a des urgences et il faut
agir. Il n'est pas question de réunir des conseils municipaux pour
autoriser une dépense. Je peux vous dire que, dans les
municipalités, actuellement, quand les tuyaux brisent dans les rues, les
gérants municipaux n'attendent pas, ne réunissent pas le conseil
municipal pour faire venir la pépine et ne demandent pas des soumissions
non plus. Je ne vois pas pourquoi ici un directeur de service ne pourrait pas
faire la même chose.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je suis bien aise d'apprendre, M. le Président,
qu'aux Affaires municipales présentement au Québec le
sous-ministre a les mêmes pouvoirs que le ministre ou à peu
près. Heureusement qu'il n'en est pas ainsi partout, parce qu'on serait
dans un drôle de système! Pour tout de suite, je pense que, quand
le premier ministre nomme un ministre, il ne s'attend pas que ce soit un autre
qui occupe sa charge. Avant de le nommer, encore faut-il qu'il soit élu.
La population souhaite en général que les ministres fassent un
travail distinct de celui des sous-ministres et vice versa. Sinon, on serait
dans un conseil d'administration du Québec incorporé. Fort
heureusement, on est dans une démocratie où il y a encore des
gens qui ont des comptes à rendre à la population. Vraiment, M.
le Président, j'ai l'impression que le ministre aurait raison
n'eût été l'alinéa 1 de l'article 109. Il ne s'agit
pas de cas d'administration courante qu'il délègue. C'est dans un
cas de force majeure, de nature à mettre en danqer la vie ou la
santé de la population, à détériorer
sérieusement les équipements municipaux, à causer à
la ville un préjudice financier supérieur à la
dépense envisagée. Alors, dans des cas comme ceux-là,
qu'il n'y ait pas d'élus en place pour prendre la situation en main et
l'expliquer, entre autres, à la population tout en prenant les bonnes
décisions et les expliquer également, je trouverais cela
invraisemblable.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, écoutez, je ne peux
rien faire de plus. J'ai fait deux interventions. Peut-être que le maire
peut venir à ma rescousse. Tout ce que je peux dire à la
députée de Maisonneuve, c'est que les sous-ministres ont
exactement les mêmes pouvoirs que les ministres à
l'intérieur des ministères sur le plan administratif. Ce que j'ai
dit là m'est confirmé.
Une voix: Bien oui, bien oui.
M. Bourbeau: Sur le plan administratif. On ne parle pas du plan
politique, on parle du plan administratif. Cela m'est confirmé par tout
l'appareil légal du ministère. On me dit que la loi constitutive
de tous les ministères et la jurisprudence reconnaissent cela depuis
toujours. Alors, dans le cas d'ici, par analogie, c'est la même chose. Je
renonce à aller plus loin, M. le Président. On prendra le vote
s'il le faut.
Mme Harel: Est-ce que ce sont les sous-ministres qui siqnent les
décrets aux Affaires municipales?
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Mme la députée, je vous reconnais
immédiatement après le député de Jonquière.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Le ministre peut peut-être accuser ma
collègue d'être déconnectée du monde municipal, mais
je ne peux pas concourir à ce que le ministre dit, ni concernant Mme la
députée de Maisonneuve, ni en ce qui me concerne. Je pense que
là vous faites preuve que ce n'est pas l'Opposition qui est
déconnectée du monde municipal, que c'est vous qui l'êtes.
Il faut toujours bien admettre une chose. Quand il y a une situation
d'urgence... Il faut connaître le monde municipal et quand il arrive une
situation d'urgence, c'est vrai qu'il y a un maire, c'est vrai qu'il y a un
maire suppléant et il peut y avoir un directeur, de l'exécutif,
mettez-en, mais il va y avoir des élus quelque part qui vont s'en
préoccuper, ce sont des situations d'urgence. J'en ai vu,
des situations d'urgence, j'ai été 22 ans dans un conseil
municipal. On regardait ce qui se passait. J'ai vécu des
expériences à Saint-Jean-Vianney où j'ai été
obligé de prendre des décisions urgentes. Vous savez comment cela
a été introduit, les pouvoirs aux maires de prendre des
décisions dans les situations urgentes? Le maire de Saint-Eustache,
quand il y a eu une fuite de gaz a été obligé de prendre
des mesures de 5 000 000 $ ou 6 000 000 $; il a été obligé
de prendre ses responsabilités.
Le législateur, en introduisant ce pouvoir aux élus
municipaux, ne l'a pas donné aux fonctionnaires. Ce n'est pas comme
cela. Si c'est vrai pour Montréal, c'est vrai pour tout le monde. C'est
vrai que tout le monde pourrait être absent en même temps. Quand il
y a un ministre qui part, il est obligé de nommer un remplaçant
quand il ne l'oublie pas. En tout cas, ce qui arrive ici à
Québec: quand il y a quelqu'un qui part, normalement on le remplace, on
fait un décret. Si cela n'est pas fait au bon temps, on le fait un petit
peu plus tard. En tout cas, nous vivons avec nos problèmes. Mais il est
remplacé par un autre ministre. Le ministre est correct quand il dit:
Les fonctions administratives. J'accepte cela. Ce ne sont pas des fonctions
administratives qu'on voit dans cet article. Pourquoi l'exécutif de la
ville de Montréal ne pourrait-il pas prévoir, lorsque le
président du comité exécutif et le maire partent de la
ville, et déléguer un autre membre du conseil exécutif ou
un maire suppléant? Qu'il en nomme deux, mais qu'il nomme des
élus. À mes yeux, c'est important que les élus gardent
leurs pouvoirs et surtout leur pouvoir de répondre devant leurs
commettants. Quand le ministre dit: On ne peut pas en faire un plat. Cela fait
deux fois que j'entends le même exemple de la part du ministre
aujourd'hui. C'est parce qu'il est probablement un mauvais chef. Les plats sont
mal faits. Il faudrait bien préparer ces plats. Le plat municipal est
là. Faisons donc des lois pour que les gens se rencontrent. Je ne veux
pas être déplaisant pour les gens de la ville de Montréal,
mais je pourrais toujours bien dire qu'avec le petit peu d'expérience
que j'ai je sais un peu comment cela se passe dans le monde municipal. Cela ne
fait pas si longtemps que j'en suis sorti. Je pense que je connais encore le
langage municipal et je vous dis: Dans ce cas, dans une situation d'urgence
où il y a des problèmes majeurs, le conseil municipal n'a pas le
droit, à mes yeux, de se délester de son pouvoir au profit d'un
fonctionnaire, nonobstant toute l'amitié, la valeur, la
compétence de ces gens. (22 h 15)
Ils n'ont pas à répondre de leurs actes directement devant
la population et je dis: Au point de vue démocratique, faisons
attention, parce que des pouvoirs, de plus en plus, les élus n'en ont
pas, parce que, justement, sans s'en rendre compte, on les donne aux autres.
Regardez le libellé de l'article. C'est un pouvoir général
sur la situation d'urgence. Il y a des élus dans la ville de
Montréal, il y en a quelques-uns. Qu'ils gardent leurs pouvoirs, quant
è moi, et je vous dis que, personnellement, le troisième
alinéa, on sera malheureusement obligé d'être contre.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Une dernière fois, je veux simplement
rappeler qu'on est dans des cas d'urgence. Il ne s'aqit pas de
déléguer aux fonctionnaires les décisions, le pouvoir
d'accorder des contrats sans soumissions dans n'importe quel cas. On est en
situation d'urgence. Cela peut être en plein milieu de la nuit. Cela peut
être un tuyau qui éclate dans une municipalité alors que le
maire est parti a Québec. Le maire de Jonquière est parti
à Québec, les conseillers sont endormis, le gérant
municipal doit prendre une décision. Dans le cas de la ville de
Montréal, c'est un directeur de service.
Deuxièmement, on est en matière administrative. Ce sont
des gestes administratifs. Il ne s'agit pas de prendre des décisions
politiques. Il s'agit de prendre des décisions administratives. Je dirai
à la députée de Maisonneuve, je le lui ai
déjà dit, que par analogie c'est exactement ce qui se passe dans
les ministères. Je vais lui citer la Loi sur le ministère des
Affaires municipales.
Article 4: "Dans l'exercice de ses fonctions, le sous-ministre a
l'autorité du ministre." Article 18. M. le Président: "Un
document portant la signature du ministre ou du sous-ministre engage le
ministre." Je pourrais continuer à vous citer des articles comme
ça dans toutes les lois du gouvernement du Québec. Les
sous-ministres ont les mêmes pouvoirs administratifs que les ministres et
ce sont des fonctionnaires, forcément.
Alors, je ne vois vraiment pas pourquoi on fait un plat avec tout
ça. À moins qu'on ne veuille prolonger jusqu'au milieu de la
nuit, on pourrait passer è un autre article.
Le Président (M. Rochefort): À la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre des Affaires municipales qui signe les décrets au Conseil des
ministres.
M. Bourbeau: Écoutez! Ce n'est pas la même chose.
Là, vous ne parlez pas d'une situation d'urgence.
Mme Harel: Qui signe ces mémoires? Qui signe les
mémoires du ministre des Affaires municipales?
M. Bourbeau: On me dit que c'est le secrétaire
général qui signe les décrets au Conseil des
ministres.
Mme Harel: Vous, vos mémoires, qui les signe au Conseil
des ministres?
M. Bourbeau: M. le Président, c'est le ministre qui signe
les mémoires, mais on n'est pas en situation d'urgence, Mme la
députée, il faut que vous compreniez ça. L'article dont on
parle, on parle d'une urgence alors que la santé du public est en cause.
Cela n'a absolument aucune espèce... Votre question est totalement en
dehors de la "traque".
On ne parle pas de signer un mémoire au Conseil des ministres. Le
maire ne demande pas non plus que le directeur des travaux publics aille signer
le rapport annuel que le maire a fait au conseil municipal. On parle de
situations d'urgence.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, simplement pour rassurer
ceux qui pourraient voir quelque danger d'abus: quand on parle de
déléguer un directeur de service, je pense en particulier au
directeur des travaux publics. Le ministre a fait référence
à un tuyau qui peut briser. Cela peut être une pompe à
l'usine Charles-DesBaillets de traitement de l'eau potable qui se brise et qui
fasse qu'on ne puisse plus dispenser rapidement l'eau potable à
Montréal. Cela peut se produire n'importe quand et cela peut se produire
à un moment où il n'est pas possible d'obtenir l'approbation d'un
élu, y compris pendant une période de vacances.
Le maire suppléant ne peut pas agir, parce qu'il n'a pas de
pouvoir autre que le pouvoir de représentation. La balise prévue
à l'article m'apparaît tout à fait répondre à
la préoccupation. C'est que le directeur qui aura fait l'exercice de ce
pouvoir dans une situation de force majeure et dans un cas d'urgence doit faire
rapport à la première assemblée du comité
exécutif qui suit sa décision, laquelle se tient à peu
près toutes les semaines sauf peut-être une fois dans
l'année. C'est l'été, le moment où on va
peut-être en sauter une et ce rapport est déposé au conseil
municipal à la prochaine assemblée qui suit et, à la
limite, le conseil et sa majorité pourront, s'ils le veulent,
réprimander l'exécutif d'avoir accepté le rapport du
directeur ou, encore, éventuellement demander la destitution du
directeur s'il a abusé.
Mais il me semble qu'il y a là les balises qu'il faut pour
s'assurer que les élus ne perdent pas le contrôle d'une situation
de ce pouvoir qui ne serait exercé que dans des situations de force
majeure et d'urgence.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 11 est adopté?
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Les propos du maire de Montréal
m'amènent à faire une lecture de cette disposition en
l'interprétant non seulement comme une délégation
générale, mais également une délégation
générale qui peut être décrétée
même en présence du maire et du président du conseil
exécutif.
En d'autres termes, on a toujours, depuis le début de nos
interventions sur cet article 11, tenu pour acquis que c'était en cas
d'absence du maire ou du président du conseil exécutif, à
défaut de leur présence que le troisième alinéa
trouvait application.
Mais le fait est, avec les propos tenus par le maire et
précédemment par le ministre des Affaires municipales, que cette
délégation générale peut se faire même s'il y
a présence du maire de Montréal et du président du conseil
exécutif. Prenons l'exemple du pont Jacques-Cartier. On a vu
récemment des difficultés qui se sont présentées
à l'occasion de grands événements à
Montréal. Il y aurait des difficultés qui se
présenteraient. Le directeur compétent est le directeur de la
police de Montréal, en l'occurrence.
Il aurait eu une délégation générale pour
les événements qui se produisent, même si le maire et le
président du conseil exécutif sont sur place à
Montréal. C'est comme ça qu'il faut lire l'article. C'est une
délégation générale, même si les élus
sont sur place et s'ils peuvent intervenir.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, l'exemple de...
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Oui, je m'excuse. Cela va, M. le ministre? C'est
parce que j'étais pour dire que l'exemple qui est évoqué
n'est peut-être pas très pertinent à l'article dans la
mesure où, d'abord, évidemment, la police relève de la
communauté urbaine. Mais, en même temps, il ne s'agit pas pour la
police de passer un contrat nécessaire à remédier à
une situation.
Il s'agit d'agir è l'intérieur des mandats
qui nous sont généralement confiés. S'il y a
quelque chose qui perturbe l'ordre public, la police, elle, a le mandat
général de prendre les dispositions pour cesser tout
phénomène de perturbation.
On parle ici de situations qui mettent en danger la santé et la
sécurité de la population. Je pense, par exemple, à un
incendie où un mur menace de s'écrouler et où il faut,
à ce moment-là, faire venir un bulldozer et, à la limite,
si on n'en a pas, prendre les dispositions pour en faire venir un du
privé. On passe le contrat et on le fait démolir.
Je pense à un tuyau de 36 pouces qui est sur la rue Peel. Il se
rupture en pleine nuit et crée littéralement une inondation dans
le bas de la ville. Ce genre de situation d'urgence peut exiger que le
directeur des travaux publics puisse le faire même si - en pratique, je
peux le dire - le maire ou le président était rejoignable. Ils
vont l'être, à toutes fins utiles.
D'ailleurs, dans ces situations, il y a toujours moyen pour les
directeurs, quand ils sont à Montréal et autour, de le faire.
Mais quand ils sont à l'extérieur de la ville, le directeur
n'attendra pas de les rejoindre. En pratique, c'est qu'ils le font. Ils
appellent. Ils disent: Voilà la situation et on agit et à la
connaissance de l'élu.
Mais il peut se produire que ça se fasse sans que l'élu ne
le sache et c'est de cela qu'on parle ici. Ce n'est pas le maire
suppléant, parce que je le dis, en vertu de la charte, le maire
suppléant n'a aucun pouvoir de représentation. II n'a pas un
pouvoir de décision. De ce point de vue, il pourrait se produire que le
directeur puisse avoir ce pouvoir de le faire et de faire rapport à une
première rencontre du comité exécutif qui suit.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour; J'aurais juste une dernière remarque en ce sens
que je comprends que le tuyau de 36 pouces et les exemples qui sont
donnés sont corrects, sont pertinents. Je ne pense pas, même si le
pouvoir n'était pas complètement donné par le conseil
municipal, qu'un directeur de service n'aurait pas tout en main pour se
défendre ou pour expliquer le cas vis-à-vis de l'exécutif,
vis-à-vis des membres du conseil.
Cela ne change pas grand-chose, dans le fond, parce que le conseil
municipal doit aussi se rendre compte d'une situation et il vit avec ces
gens-là. Il connaît leur sens des responsabilités. Devant
un accident ou un bris majeur d'un tuyau de 36 pouces, je suis sûr que le
fonctionnaire pourrait prendre cette position. D'ailleurs, je suis convaincu
que le conseil pourrait déléguer ce pouvoir sans qu'on parle de
mettre en danger... Là, c'est presque la guerre nucléaire. C'est
d'un danqer comme ça qu'on parle. À mes yeux, il faudrait que ce
pouvoir demeure.
On peut bien diverger d'opinions. Je pense qu'on l'a expliqué
assez. Subséquemment, les gens jugeront, mais je vous dis qu'on ouvre
une porte et pourquoi pas dans un conseil municipal où il y e juste six
membres du conseil? lls pourraient partir pour un voyage tous ensemble. Il
pourrait ne pas en rester un. À ce moment-là, on va forcer pour
donner la responsabilité à un chef de service d'une
municipalité de 30 000 ou 40 000 âmes. Pourquoi pas, si c'est
vrai?
Il y a quelques conseillers dans la ville de Montréal et il me
semble que quand le maire ou le vice-président de l'exécutif
part, on pourrait les remplacer et cela ne causerait pas de dommage. En plus,
il y a un maire suppléant.
Donc, je maintiens et je dis très clairement que c'est un pouvoir
qui appartient aux élus; il devrait être gardé aux
élus et, lorsqu'on examine le sens de l'article, ce n'est pas juste le
tuyau. Il ne me dérange pas trop, le tuyau d'égout ou le tuyau
d'aqueduc. Je comprends cela. Tout le monde va comprendre ça.
Ce qui est plus compliqué à comprendre, c'est que, quand
la situation d'urgence est appréhendée - il pourrait y avoir une
situation d'urgence appréhendée; c'est arrivé - le
fonctionnaire pourrait s'arroqer le droit de le faire. Là, à ce
moment-là, le cas n'arrivera pas, mais il va dire: Je n'ai pas couru de
risque, parce que je voulais protéger tout le monde. J'ai porté
ce jugement-là. Et personne ne pourra juger...
C'est sûr qu'on peut destituer un employé. Je serais
surpris qu'on le fasse à chaque occasion. Là-dessus, je pense que
l'Opposition a fait valoir son point de vue. Le ministre est bien assis sur ses
positions. La ville de Montréal maintient la nécessité
d'avoir cet article. On va le lui laisser, mais on va voter sur division.
Le Président (M. Rochefort): Donc, l'amendement à
l'article 11 est adopté sur division. Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Sur division. J'appelle
l'article 12.
M. Bourbeau: Cet article est déjà remplacé
par l'article 851. Enfin, c'était le numéro d'une version
présentée du projet de loi 100 sanctionné ou devant
être sanctionné incessamment, Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, et il entrera en
vigueur le 1er janvier 1988. Il y aurait donc lieu d'attendre l'entrée
en vigueur de ce remplacement avant de
modifier de nouveau l'article 112 de la charte. Je suggère donc
que l'article 12 soit retiré.
Le Président (M. Rochefort): D'accord. Donc, l'article 12
est retiré. J'appelle l'article 13. C'est la même chose? Si je
comprends bien, les autorités de Montréal acceptent de retirer
l'article 13 aussi? L'article 13 est retiré. J'appelle l'article 14.
M. Bourbeau: Cet article a pour objet de préciser que le
nombre d'assemblées régulières du conseil peut être
supérieur à dix par année. Nous sommes d'accord avec
l'adoption de cet article, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 14 est
adopté? Adopté. L'article 14 est adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Bourbeau: La modification proposée a pour objet de
permettre au conseil d'ajourner une assemblée spéciale ou
régulière au prochain jour juridique ou è celui qui le
suit immédiatement. Nous sommes également d'accord avec
l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 15 est
adopté? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi, M. le ministre, le conseil ne pourrait-il
pas, comme dans la plupart des conseils municipaux... Il n'est pas
obligé d'épuiser l'ordre du jour. II pourrait décider
qu'il termine l'assemblée et en convoquer une autre subséquemment
ou décider qu'il va traiter les sujets à l'ordre du jour à
l'assemblée suivante. Est-ce qu'il y a quelque chose qui s'attache
à ça? Je ne suis peut-être pas familier avec ça. Je
suis peut-être plus familier avec les situations d'urgence.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, simplement parce que,
è Montréal, la moyenne des articles à l'ordre du jour
varie entre 300 et 450 et que, conséquemment, il faut
nécessairement épuiser l'ordre du jour. On ne peut pas remettre
à une assemblée subséquente. C'est le mois suivant
généralement. C'est généralement beaucoup de
matières qui sont à caractère contractuel, appels d'offres
et ainsi de suite.
La raison pour laquelle on a demandé cette disposition, c'est
simplement parce que l'ancienne disposition nous obligeait par essence - et le
texte était clair - à ajourner au jour juridique suivant.
Alors, il pouvait se produire que le jour juridique suivant, pour toutes
sortes de raisons, n'était pas approprié parce qu'il y avait
quelque chose d'important cette journée-là et qu'on ne voulait
pas, faute d'avoir épuisé l'ordre du jour, de jour en jour
continuer.
Cela peut être aussi justifiable par le fait que le jour juridique
suivant tombait un jour de fête religieuse pour certains membres de notre
conseil. Je pense à des gens de la communauté juive et on aurait
préféré ne pas les obliger à siéger cette
journée et, donc, on sauterait une journée.
Alors, cet article nous donne la souplesse de le faire. Mais il est
clair que, dans notre esprit, de façon générale lorsqu'on
commence un ordre du jour, on doit l'épuiser dans les jours qui suivent,
sans faute, compte tenu du volume. Si on reporte à la séance
subséquente ou au mois suivant, on se retrouve avec un ordre du jour qui
est toujours plus important.
M. Dufour: Cela va. Je vous remercie. En ce qui concerne le
greffier dispensé de donner avis de cet ajournement, là, vous
parlez, j'imagine, d'un avis public. Cela ne dispense pas le greffier d'avertir
le conseiller ou le membre du conseil qui pourrait être absent lors de
l'étude de l'ordre du jour qui est remis à plus tard. (22 h
30)
Est-ce que cela dispense le greffier de dire aux membres du conseil que
cela a été remis au lendemain? Supposons qu'un conseiller pour
une raison ou pour une autre n'est pas là ou oublie de justifier son
absence. Je ne comprends pas.
M. Doré: Ce que l'on me souligne, c'est que c'est pour les
fins de publication d'un avis de convocation.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Bourbeau: La modification proposée à cet article
a déjà été effectuée par un article du
projet de loi 100, Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, dont on attend la
sanction dans les prochains jours et qui entrera en vigueur le 1er janvier
1988. Alors, je suggère donc que cet article soit retiré.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 16 est
retiré?
M. Dufour: Retiré, avec le consentement de...
M. Doré: Ce sont toujours les mêmes articles...
Le Président (M. Rochefort): L'article 16 est
retiré, J'appelle l'article 17.
M. Bourbeau: M. le Président, je propose que l'on suspende
l'article 17.
Le Président (M. Rochefort): L'article 17 est suspendu.
J'appelle l'article 18.
M. Bourbeau: Cet article est un article de concordance avec
l'article 17 du projet de loi. Nous pouvons l'adopter immédiatement.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Bourbeau: C'est un article de concordance avec l'article 5 du
chapitre 117 des lois de 1986, lequel abrogeait l'article 138 de la charte.
Nous sommes d'accord avec l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 19 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Bourbeau: La modification proposée vise à
permettre au président d'assemblée d'assurer plus
adéquatement le maintien de l'ordre et du décorum durant les
séances du conseil. Il pourra ainsi suspendre ou ajourner une
séance tumultueuse ou encore faire expulser de la séance une
personne qui en trouble l'ordre.
Nous n'avons pas d'objection quant au fond; il nous apparaît
cependant que le deuxième alinéa de l'article 127 devrait
être reformulé de façon similaire à celle de
l'article 332 de la Loi sur les cités et villes pour le rendre conforme
à la Charte des droits et libertés de la personne. Je propose
donc un amendement qui se lirait comme suit: L'article 20 du projet de loi 200
est modifié par le remplacement du deuxième alinéa de
l'article 127 proposé par le suivant: "II peut, en outre, faire expulser
de la salle du conseil toute personne troublant l'ordre durant une
séance."
La modification au deuxième alinéa vise à enlever
le pouvoir d'arrestation, de façon à assurer la conformité
de la disposition législative avec la Charte des droits et
libertés de la personne.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. Doré: Tout
à fait, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Pardon? M. Doré: Tout
à fait.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je veux demander au ministre s'il a examiné la
charte que l'on a adoptée et qui mettait la correspondance, ce que l'on
a accepté avant les fêtes, la loi 92. Est-ce que ce sont les
mêmes pouvoirs qui sont donnés à l'ensemble des
municipalités?
M. Bourbeau: C'est justement à la suite de l'adoption de
la loi 92 que nous faisons la modification proposée.
M. Dufour: Je me souviens d'avoir travaillé à
l'article, mais je ne savais pas...
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 20 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 20, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Procédure d'application de la Loi sur la preuve
photographique de documents
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 21. Il y a un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, la modification
proposée vise à donner plein effet à l'article 131a actuel
de la charte, lequel a été rendu inopérant par
l'entrée en vigueur des articles 74 à 76 de la Loi sur les
archives. L'article 131a de la charte concerne les procédures
d'application de la Loi sur la preuve photographique de documents. Le ministre
des Affaires culturelles, après consultation, n'est pas d'accord avec
l'adoption de cet article. Il ne s'oppose toutefois pas au maintien substantiel
des paragraphes 1, 2 et 4 de l'article 131a actuel de la charte. Il m'indique
par ailleurs - je devrais plutôt dire: elle m'indique par ailleurs - que
le paragraphe 3 de l'article 131a actuel de la charte est inutile, vu que la
ville peut arriver au même résultat par le biais du calendrier de
conservation visé dans la Loi sur les archives et la Loi sur la preuve
photographique de documents.
M. le Président, je souhaite donc proposer une modification qui
se lirait comme suit: L'article 21 du projet de loi 200 est remplacé par
le suivant: "21. L'article 131a de cette charte, remplacé par l'article
3 du chapitre 41 des lois de 1980, est remplacé par le suivant: "131a.
1. Un
exemplaire de la déclaration en duplicata prévue è
l'article 3 de la Loi sur la preuve photographique de documents (L.R.Q., c.
P-22) lorsqu'il s'agit de documents en la possession de la ville, est
déposé dans les archives du service de la ville qui en a la garde
et l'autre exemplaire est déposé dans les archives sous la garde
du greffier de la ville au lieu de l'être à l'étude d'un
notaire. "2° Est admis en preuve avec le même effet et suivant le
deuxième alinéa de l'article 4 de cette loi tout extrait ou copie
de la déclaration déposée dans les archives sous la garde
du greffier de la ville et certifié conforme. "3° Dans le cadre de
la Loi sur la preuve photographique de documents (L.R.Q., c. P-22) le
comité exécutif peut, par résolution, déterminer la
méthode de reproduction, le type d'appareils à être
utilisés et la procédure qui doit être suivie pour la
reproduction de documents en vertu du présent article,"
M. le Président, cette modification vise à reprendre
substantiellement les paragraphes 1, 2 et 4 de l'article 131a actuel de la
charte en tenant compte des commentaires de la ministre des Affaires
culturelles.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais poser une question. Est-ce que cet article
que vous introduisez dans la charte de la ville de Montréal il n'y a pas
eu une tentative d'introduction d'un même article pour une ville qui
s'est présentée ici en commission parlementaire?
M. Bourbeau: Vous me posez la question?
M. Dufour: Oui, je vous la pose. En fait, tant que vous serez
ministre, je suis obligé de vous la poser.
M. Bourbeau: Effectivement, il y a un article dans une des
nombreuses chartes qu'on a étudiées qui traitait de cette
question, mais on n'a pas ici le projet de loi sous la main.
M. Dufour: Je peux vous le passer, puis il a été
retiré. Les deux articles... D'abord, il y a le troisième
alinéa, évidemment, qui n'est pas introduit dans cet article,
mais vous aviez en main déjà, j'imagine, par vos légistes,
la possibilité...
Une voix: Quelle loi?
M. Dufour: La Loi modifiant la charte de la ville de Longueuil,
le projet de loi 209 qui a été étudié hier. Il n'y
a pas tellement longtemps et il y a les deux premiers paragraphes qui sont
exactement du mot à mot; il y a le troisième qui n'y est pas,
mais vu que vous acceptez pour la ville de Montréal, ce sont presque les
mêmes territoires. Si un jour il y avait une élection, on ne sait
jamais, on n'aurait pas besoin de faire d'article de concordance, cela serait
déjà fait.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne retire rien de ce que
j'ai dit. Lors de l'étude du projet de loi de Longueuil, les
légistes qui avaient consulté le ministère des Affaires
culturelles, semble-t-il, s'étaient fait donner une réponse
négative et, dans le cas de la ville de Montréal, il semble que
la réponse a été différente. Ce que l'on peut
peut-être faire, c'est suspendre l'article 21, tenter d'aller aux
nouvelles pour voir s'il y a des raisons qui ont fait en sorte que, dans le cas
de la ville de Lonqueuil, la décision du ministère des Affaires
culturelles était différente.
Vous comprendrez que, dans des cas comme ceux-ci, quand un
ministère autre que le ministère des Affaires municipales est en
cause, nous vérifions avec les ministères concernés et
nous reprenons la décision du ministère concerné. On est
en train de faire des vérifications, M. le Président, pour tenter
de trouver les raisons qui ont motivé ces prises de position et on y
reviendra plus tard.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 22.
M. Bourbeau: La modification proposée à l'article
22 est nécessitée par suite de la fusion de la Commission de la
fonction publique avec un autre service de la ville. Nous sommes favorables
à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 22 est
adopté? L'article 22 est adopté. J'appelle l'article 23.
M. Bourbeau: M. le Président, la modification
proposée est nécessitée par suite de la fusion du service
du contentieux avec un autre service de la ville et nous sommes favorables
à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 23 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 24.
M. Bourbeau: C'est un article de concordance avec l'article 23 du
projet de loi et nous sommes d'accord avec son adoption, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 24 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 25.
M. Bourbeau: Cet article est nécessité par suite du
remplacement du secrétariat municipal par le Service du bureau du
greffier. Nous sommes favorables à son adoption.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Bourbeau: M. le Président, la modification
proposée par cet article est nécessitée par suite de la
fusion du Service de l'urbanisme avec un autre service et nous sommes d'accord
avec l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 26 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 27. Il y a un amendement.
M. Bourbeau: Cet article a pour objet de permettre au conseil de
créer des commissions permanentes pour étudier toute question de
leur compétence et faire des recommandations au conseil.
Il s'agit d'un pouvoir similaire à celui conféré
aux municipalités régies par la Loi sur les cités et
villes. Le pouvoir actuel de la ville est limité à la
création de commissions spécifiques. Nous sommes favorables
à l'adoption de cet article avec la modification qui suit que je
propose: L'article 179a de cette charte édicté par l'article 27
du projet de loi 200 est modifié par l'insertion après le
deuxième alinéa des alinéas suivants: "179a ...Le conseil
peut remplacer, quand bon lui semble, tout membre de ces commissions. "Le maire
fait partie d'office de toutes les commissions et il a droit d'y voter. "Les
commissions rendent compte de leurs travaux et de leurs décisions au
moyen de rapports signés par leur président, ou par la
majorité des membres qui les composent."
Cette modification vise à prévoir le remplacement des
membres des commissions permanentes, à préciser que le maire est
membre d'office de ces commissions et à prévoir la remise d'un
rapport au conseil.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, simplement
peut-être, cette formulation et cette possibilité que l'on offre
au maire de faire partie d'office de toutes les commissions et d'avoir droit
d'y voter est une possibilité qui ne pose pas de problème au sens
réel du terme. Cela dit, si elle ne se retrouvait pas dans la
disposition orginale c'était parce que, peut-être qu'à la
différence de villes où il n'y a pas de comité
exécutif, ayant un comité exécutif à la ville de
Montréal, on estimait à ce moment-là faire une
espèce de distinction entre une commission du conseil qui est un peu
l'appareil législatif de l'administration, par opposition à
l'exécutif qui représente davantage l'administration et on avait
convenu d'une règle qui veut que les membres de l'exécutif et le
maire ne fassent pas partie des commissions du conseil.
Cela dit, dans la disposition qui est là, puisqu'il s'agit d'une
possibilité pour le maire de pouvoir éventuellement vouloir
siéger ou encore d'y voter, je soulignerai qu'en pratique je ne vois pas
trop l'occasion où je l'utiliserai, mais cela ne pose pas de
problème, évidemment, que cela s'y retrouve. Si cela ne se
retrouvait pas dans l'original, c'est que l'on ne songeait pas ou on ne
trouvait pas nécessaire de la mettre.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 27 est adopté? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, il y a peut-être un point. Cela
veut-il dire que la possibilité ou le pouvoir des conseils de nommer les
présidents des commissions est un pouvoir qui est accordé ou
est-ce que la charte n'est pas nécessairement la copie conforme de la
Loi sur les cités et villes où le conseil nomme le
président? Là vous l'avez enlevé. Qu'est-ce qui arriverait
dans ces cas-là?
M. Doré: On ne l'a pas enlevé, on a juste
ajouté, après te deuxième alinéa, de nouveaux
articles. Ce qui est prévu à l'article 27 dans le texte soumis
par la ville de Montréal demeure. Ce que le ministre, je comprends,
suggère, c'est d'ajouter après ces deux premiers alinéas,
trois autres alinéas. C'est bien cela? (22 h 45)
M. Dufour: Cela va.
M. Doré: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que
l'article 27 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 28.
M. Bourbeau: Cet article a pour effet de permettre à une
commission ad hoc créée par le conseil de se prononcer sur toute
question de sa compétence, peu importe l'objet de son mandat.
Le Président (M. Rochefort): Adopté? M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 29 et il
y a un amendement.
M. Bourbeau: Il s'agit d'un article de concordance avec les
articles 27 et 28 du projet de loi. Nous sommes favorables à son
adoption sous réserve d'une modification.
La modification à l'article 29. L'article 29 du projet de loi 200
est remplacé par le suivant: "29. Les articles 181, 182, 183, 184, 184a,
186, 188, 189, et 190 de cette charte sont abrogés." Cette modification
a pour effet de retirer des articles abrogés un article inclus par
mégarde. Cette disposition a en effet un lien avec la Commission
d'athlétisme de Montréal qui existe toujours et qui doit
continuer à exister jusqu'à l'entrée en vigueur du
règlement sur les sports de combat.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 29 est-il adopté? M. le maire.
M. Doré: On est d'accord, M. le Président, avec la
proposition qui vise à soustraire des abrogations l'article 194 qui a
trait à notre commission dite athlétique, bien que l'on souhaite
que M. le ministre des Affaires municipales puisse presser son collègue
du ministère responsable de faire enfin publier dans la Gazette
officielle ce qu'il faut pour qu'on puisse procéder à
l'abrogation de cette commission et que le Québec assume pleine
juridiction sur la question des sports de combat.
M. Bourbeau: Je vous ferai parvenir une copie du Journal des
débats de cette commission, M. Je maire.
M. Doré: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 29 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 29 tel
qu'amendé est adopté? Des voix: Adopté.
Protection de la personne et de la
propriété
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 30.
J'attire votre attention sur le fait qu'il y a aussi un amendement.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter un
amendement è l'article 30 qui se lirait comme suit: L'article 30 du
projet de loi 200 est remplacé par le suivant: "L'article 520 de cette
charte, modifié par l'article 26 du chapitre 97 des lois de 1960-61, par
l'article 8 du chapitre 71 des lois de 1964, par l'article 21 du chapitre 84
des lois de 1965 (1ère session), par l'article 5 du chapitre 90 des lois
de 1968...
Une voix: Es-tu obligé de lire tout cela?
M. Bourbeau: ...par l'article 4 du chapitre 91 des lois de 1969,
par l'article 205 du chapitre 19 des lois de 1971, par l'article 20 du chapitre
96 des lois de 1971, par l'article 57 du chapitre 77 des lois de 1973, par les
articles 45 et 183 du chapitre 77 des lois de 1977, par l'article 23 du
chapitre 64 des lois de 1982, par l'article 1 du chapitre 59 des lois de 1983
et par l'article 145 du chapitre 27 des lois de 1985, est de nouveau
modifié: "a) par l'addition, à la fin du paragraphe 41.1°, de
ce qui suit: "statuer que commet une infraction le propriétaire d'un
système d'alarme qui, au cours d'une période de douze mois, se
déclenche inutilement...
Une voix: Un système d'alarme.
M. Bourbeau: ...à plus de deux reprises, notamment en
raison d'une installation inappropriée, d'un défaut de
fonctionnement, d'une négligence dans son entretien ou d'un manque de
contrôle dans l'utilisation de ce système; "b) par le remplacement
du paragraphe 77° par le suivant: "77° Obliger les propriétaires
de terrains vagues à les tenir libres de broussailles et autres
matières ou substances susceptibles de communiquer le feu aux
propriétés adjacentes, et à les entourer de clôtures
à la hauteur et de la manière qu'il détermine; interdire
le dépôt, sur des terrains privés, de vieux
matériaux ou d'objets de rebut; contraindre les propriétaires ou
occupants de tout terrain, sauf les terres en culture, à y couper et
ramasser les hautes herbes; déterminer ce qui constitue les hautes
herbes;".
M. le Président, vous aurez compris pourquoi il est temps de
faire la refonte des lois municipales. Je voudrais simplement souligner que
cette modification a pour but de créer une infraction reliée au
défaut d'entretien d'un système d'alarme lorsque celui-ci se
déclenche à plus de deux reprises à l'intérieur
d'une même période de douze mois.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: II me semble que ta ville de Montréal restreint
son autonomie. Dans la Loi sur les cités et villes, il n'y a pas une
telle restriction. La municipalité a le droit de créer un
règlement de nature à mettre en infraction ou à charger
des amendes à des contribuables dont les systèmes d'alarme sont
défectueux et de nature à amener le service d'incendie sur les
lieux sans qu'il y ait d'accident. Que ce soit deux ou trois fois, il me semble
que le conseil municipal, sans que ce soit écrit dans une charte parce
que vous comprenez la difficulté d'une charte, dans une charte, quand
c'est écrit, c'est bloqué là... Mais un conseil municipal
peut adopter un règlement ou une entente avec un individu pour dire:
Avec ton système d'alarme, tu as le droit à deux infractions et
tu vas payer la troisième. Là, vous vous restreignez. Remarquez
bien que vous allez vivre avec. On ne s'y opposera pas. Je fais juste soulever
le point. C'est cela, de l'autonomie municipale. C'est un conseil qui peut
prendre une responsabilité, garder une certaine autonomie. C'est
vraiment une prérogative d'un conseil municipal de décider si
c'est deux, trois ou quatre. Cela pourrait être quatre fois, à un
moment donné, parce qu'il pourrait y avoir des problèmes autres.
Là, vous vous restreignez et je ne ferai pas de batailles
là-dessus, je fais seulement souligner le fait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, évidemment, dans
la demande du projet original, on ne faisait pas la distinction entre une, deux
ou trois fois. On faisait simplement statuer que le déclenchement
constitue une infraction.
La proposition qui est faite le fait. Je veux simplement dire ceci: En
vertu de la Loi sur les cités et villes, les villes ont le pouvoir de
réclamer le remboursement de frais engagés par elles dans les cas
de défectuosité d'un tel système. C'est un pouvoir qu'on a
déjà, mais c'est une réclamation civile. À
Montréal, il y a au moins 50 000 déclenchements d'alarmes par
année qui nécessiteraient, si on voulait réclamer des
frais chaque fois, d'émettre un bref de signification, une
déclaration et une action au civil pour réclamer ces frais. On ne
peut pas y aller par la base d'une amende. On n'a pas ce pouvoir-là.
Ce qu'on demande dans l'article et ce que nous permet la modification
apportée par le ministre, mais qui comporte évidemment plus de
restrictions que l'on ne demandait... On crée - j'ai le texte ici - une
infraction qui n'existe pas et qui fait qu'un propriétaire qui, au cours
des douze derniers mois, permet le déclenchement à plus de deux
reprises, notamment, dit-on, en installations inappropriées et ainsi de
suite, commet une infraction. En d'autres termes repris différemment,
cela veut dire qu'un policier qui se rend sur les lieux, si cela fait plus de
deux fois que le système se déclenche dans l'année,
pourrait, en vertu de ce pouvoir qui nous est conféré,
émettre une contravention. Bien sûr, il y aurait devant le
tribunal une preuve à faire, et c'est ce à quoi ouvre cet
article, relativement aux dispositions qui y sont prévues, en raison
d'une installation inappropriée, d'un défaut de fonctionnement ou
d'une négligence. Il reste que, pour nous, cela ouvre une porte à
la possibilité de mettre fin à un problème très
sérieux, celui de la trop grande fréquence où les
policiers sont appelés sur les lieux au cours d'un déclenchement
d'alarme qui est généralement le résultat de la
négligence ou d'un mauvais entretien du système. Je ferais
remarquer aux membres de la commission qu'il est même arrivé des
cas où, è force d'aller sur place pour des déclenchements
d'alarmes, les policiers ou les policières finissent par y aller garde
baissée, ne s'attendant plus è trouver là des voleurs; il
est arrivé un cas è Montréal où une
policière a été l'objet d'une attaque armée, alors
qu'elle ne s'y attendait pas parce que je pense que c'était la
vinqt-deuxième fois qu'elle se pointait au même endroit à
cause d'une fausse alarme. Je ne veux pas dramatiser pour ce bout, mais je dis
que cela nous prend un pouvoir pour en faire une infraction et mettre de
l'ordre dans une situation qui, littéralement, dans le cas de
Montréal, est extrêmement problématique et qui tend
è s'accroître d'année en année.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est sûr que je n'adressais pas cela au maire,
mais su ministre, mais, si vous me dites que c'est vivable avec cela... Je
trouve que l'article introduit une notion correcte qui vous permet de
régler vos problèmes et on vous en félicite. Cela oblige
les gens à être prudents et à savoir qu'il y a un danger
quand cela se déclenche. Ce n'est pas pour le "fun".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 30 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Construction
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 31.
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec
cette modification.
M. Dufour: II y a peut-être un point que je voudrais
soulever. Je ne sais pas si c'est M. le ministre ou M. le maire qui va me
répondre. Cela concerne la couleur des bâtiments. À moins
que je ne me trompe, cela semble un pouvoir particulier accordé à
la ville de Montréal. La couleur du revêtement, c'est quelque
chose.
M. Bourbeau: J'aimerais faire une modification à ce que
j'ai dit. Je voulais procéder par un paragraphe à la fois et je
suis d'accord avec la modification proposée au paragraphe b de
l'article, mais non pas au paragraphe a.
Le Président (M. Rochefort): Où sommes-nous, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Toujours à l'article 31, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): D'accord.
M. Bourbeau: Je préciserais que la modification
proposée au paragraphe a vise à permettre à la ville de
réglementer la couleur. C'est là que le député de
Jonquière a attiré mon attention.
Le Président (M. Rochefort): Si vous le permettez, M. le
ministre. Pour attirer l'attention des membres: dans le document explicatif de
la ville de Montréal, effectivement c'est par a et b, alors que, dans le
projet de loi, on voit cela en 1 et 2 .
M. Bourbeau: Oui, en 1 , je m'excuse. La modification
proposée au paragraphe 1 de l'article vise à permettre à
la ville de réglementer la couleur du revêtement extérieur
des bâtiments de façon è éviter les cas de mauvais
goût dans le choix des couleurs du revêtement extérieur.
Nous ne pouvons pas souscrire à l'adoption de cet article. Nous
étudions présentement au ministère une proposition de
modification législative à la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme qui permettrait la création de zones de contrôle de
l'implantation et du design. Une telle modification permettrait de
réglementer la question de la couleur du revêtement
extérieur ainsi que toute autre préoccupation d'ordre
esthétique, de façon plus concluante.
Quant à la modification proposée au paragraphe 2° de
cet article, elle vise a supprimer le maximum de 10 $ dans le tarif à
payer pour l'obtention d'un permis d'occupation dans le cas de logements
d'habitation. Nous sommes d'accord avec cette dernière modification.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, je voudrais simplement
dire qu'on est d'accord avec le ministre qu'on puisse discuter de cette
question dans le cadre des travaux que voudrait faire la Direction
générale de l'urbanisme du ministère. Cela étant
dit, je voudrais simplement rappeler au ministre et au ministère qu'il
s'agit là pour nous d'une question relativement urgente. Quand on parle
de la couleur, on aurait pu parler, en fait, on aurait peut-être pu
utiliser l'expression... Et je comprends que le ministère n'est pas
prêt à agir, mais ce qui est en cause, c'est que, dans une ville
comme Montréal, où il y a un bâti ancien relativement
important dans les quartiers centraux, lorsqu'un bâtiment est
détruit, actuellement il n'y a aucune possibilité
d'empêcher que quelqu'un décide, à travers du
bâtiment en rangées de triplex en pierre ou en brique rouge de
l'époque, d'arriver avec un bâtiment en brique blanche
glacée et de l'aluminium prépeint jaune qui va
complètement détruire la trame urbaine du quartier. Et,
malheureusement, il y a un tel foisonnement dans les rénovations un peu
hâtives de mauvais goût qui sont des critères de design
urbain. Ce n'est pas une question d'imposer aux gens des goûts qu'ils
n'ont pas; c'est une question de design urbain. De plus en plus, les gens
savent que le design à l'intérieur d'une ville devient important,
cette espèce de science à la limite de l'urbanisme, de
l'aménagement et de l'architecture. Je dis qu'on est d'accord pour
discuter avec le ministère pour voir ce que la DGU serait prête
à présenter. Mais, pour nous, on va sûrement y revenir
assez rapidement parce qu'il faut mettre fin à ce genre de situation
où, en laissant libre cours à n'importe quoi dans la ville... Et
je peux vous rappeler les consultations qu'on a faites avec des architectes et
avec beaucoup de gens dans le domaine de la construction; les gens nous disent:
Donnez-nous la palette des couleurs, du genre de brique qu'on pourrait, par
exemple, utiliser et ensuite on va s'y conformer sans problème. Mettez
un peu
d'ordre. Évitons le foisonnement du genre de situation que je
viens de décrire, c'est un peu ce qu'on voulait faire. (23 heures)
Cela dit, on est prêt encore à attendre que le
ministère en fasse un bout mais on va revenir à la charge assez
rapidement en rediscutant avec les gens du ministère, parce que c'est un
problème qu'il nous faut régler à un moment
donné.
Le Président (M. Rochefort): Alors, 1° est
retiré? M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, simplement pour
compléter. La raison pour laquelle nous voulons étudier davantage
la mesure, c'est qu'il y a certains problèmes à
réglementer le mauvais goût, étant donné que le
mauvais goût varie selon la...
M. Doré: Pas le mauvais goût que je viens de
décrire, M. le Président.
M. Bourbeau: ...perception des individus. On dit: "Beauty is in
the eye of the beholder", et le mauvais goût aussi. Justement, le
ministère, comme le dit le maire, est en train d'étudier la
façon de pouvoir réglementer cette chose d'une façon un
peu plus correcte - si je peux dire - du point de vue urbanistique. Alors, M.
le maire accepte de le retirer. Pour ce qui est du reste de l'article 31, nous
sommes d'accord.
Le Président (M. Rochefort): L'article 31 1° est
retiré. Quant au reste, Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président, c'était justement
sur cette disposition...
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée,
j'ai le goût de vous dire que si c'est retiré - je ne veux pas
vous brimer dans votre droit de parole - quant à moi, je n'ai plus
d'article 31 1° devant moi.
Mme Harel: Heureusement, M. le Président, parce que je
crois qu'il est difficile de légiférer, effectivement, le bon
goût. L'exemple du maire ne porte pas seulement sur la couleur mais sur
les matériaux et la disposition qui était devant nous concernant
la couleur pouvait prêter un peu à interprétation. Je pense
au quartier Saint-Louis, à Montréal, où la
communauté portugaise a introduit les couleurs de l'arc-en-ciel
auxquelles on n'était pas habitués, nous, Montréalais,
mais qui nous permettent de voir un sorte de quartier qui est devenu une
mosaïque multicolore. Je pense aux brigades des murales qui ont fait de
Montréal en Amérique du Nord une ville connue pour ses grandes
murales. Je suis certaine que ce n'est absolument pas ce que le maire veut
réglementer. En introduisant une disposition aussi large, il faut
toujours penser que les hommes et les femmes en politique passent mais que les
règlements restent et que cela pourrait permettre à des gens de
réglementer ce genre de réalité qui fait la
spécificité de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): Je rappelle que l'article 31
1° est retiré. M. Morin?
M. Morin: Dans le même ordre d'idées, M. le
Président, c'est pour remercier M. le ministre d'être venu un
petit peu à la suite de ce qu'on faisait comme remarque. Même si
nous avons déjà été impliqués auparavant en
tant que parti administratif dans des problèmes assez graves concernant
la couleur, nous croyons maintenant qu'il est plus sage d'attendre que des
faits comme ceux que vous citez maintenant soient mis en évidence et
permettent, autrement qu'une réglementation irrémédiable,
une facilité de choix et de bon qoût.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Bourbeau: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Non, non, non, excusez-moi.
On a retiré 1°, il reste l'article 31 avec le deuxième
alinéa. Alors, l'article 31 est adopté, J'appelle l'article
32.
M. Bourbeau: M. le Président, la modification
proposée à cet article vise à considérer comme une
dérogation mineure aux dispositions des règlements de zonage et
de lotissement de la ville une dérogation relative à l'usage d'un
immeuble bénéficiant de droits acquis. Nous ne pouvons pas
souscrire pour l'instant à l'adoption de cet article. La modification
proposée est contraire à l'idée même d'une
dérogation mineure car l'usage est un élément essentiel du
pouvoir de zoner. Par ailleurs, l'adoption d'un tel article aurait pour effet
d'avantaqer les propriétaires bénéficiant de droits acquis
au détriment des autres propriétaires dont l'usage est conforme
à la réglementation municipale. Finalement, la ville
possède déjà certains pouvoirs en matière de droits
acquis, soit l'article 524, paragraphe 2b, de la charte, notamment sur le
maintien, la modification, l'occupation et l'usage des constructions
déjà érigées.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 32 est
adopté?
M. Dufour: En fait, le ministre demande de -le retirer ou il se
prononce contre?
M. Bourbeau: Écoutez, moi j'ai...
M. Dufour: Je pense que vous vous êtes prononcé
contre, c'est cela?
M. Bourbeau: Absolument. J'ai donné le point de vue du
gouvernement.
M. Dufour: Est-ce que vous voulez le retirer? C'est ce que je
veux savoir.
Le Président (M. Rochefort): Vous le retirez?
M. Doré: Oui, oui. On est d'accord pour que cette question
soit rediscutée avec les gens de la direction générale de
l'urbanisme. Le problème qui se pose, c'est que
généralement des immeubles qu'on occupe par droits acquis ne
peuvent pas être agrandis et, dans certains cas, rénovés et
c'est une incitation pour les propriétaires pour les laisser aller
à l'abandon. C'est ce problème qu'on veut corriger. Cela dit, on
est tout à fait ouvert à en rediscuter avec la DGU.
M. Bourbeau: Je voudrais simplement préciser, M. le
Président, que ces articles ont été discutés par
les hauts fonctionnaires du ministère et ceux de la ville. En
général, quand nous ne sommes pas d'accord, on a convenu
mutuellement qu'il y aurait retrait de l'article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 32 est
retiré. J'appelle l'article 33.
M. Bourbeau: Cet article vise à exonérer de plein
droit la ville ou un entrepreneur à sa charge de toute
responsabilité pour la cueillette de déchets sur une
propriété privée pour des dommages aux biens de cette
personne. Nous pensons qu'il serait inapproprié de modifier le droit
général de la responsabilité par le biais d'une
disposition d'une charte privée. Par ailleurs, il appartient toujours au
tribunal de décider de la responsabilité selon le droit
applicable au Québec. Je crois comprendre, M. le Président, que
M. le maire est disposé également à retirer cet
article.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Alors, l'article 33
est retiré. J'appelle l'article 34 et il y a un amendement.
Rues et places publiques
M. Bourbeau: M. le Président, je crois que l'amendement a
été distribué à vous et aux membres de la
commission. Je vous saurais gré de me dispenser de le lire au complet,
étant donné que c'est assez long et fastidieux. Je dirais tout
simplement que les modifications que nous apportons sont
suggérées par le ministre de la Justice et ont pour but de rendre
la description des immeubles plus conforme aux diverses dispositions du Code
civil pour fins d'enregistrement.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté? M. le député.
M. Dufour: On vient de le recevoir. On pourrait peut-être
prendre une minute ou deux pour l'examiner quelque peu.
Le Président (M. Rochefort): II n'y a pas de
problème. M. le ministre.
M. Bourbeau: Pour accélérer, on va donner tous les
amendements tout de suite à l'Opposition. On ne le faisait pas pour ne
pas mélanger les choses. Si vous voulez les avoir tout de suite, on peut
les envoyer tout de suite.
M. Dufour: Cela ne peut pas nous avancer plus qu'il le faut. Cela
n'ira pas beaucoup plus vite.
M. Bourbeau: Non, c'est ce qu'on pensait aussi.
M, Dufour: Ce n'est pas une petite charte.
M. Bourbeau: On va vous les remettre tout de suite et si jamais
vous avez des...
Le Président (M. Rochefort): L'ensemble des amendements
vont être remis aux membres de la commission pour ceux qui voudront en
prendre connaissance ou qui pourront le faire. Nous allons reprendre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: L'article 560f a pour effet d'accorder deux
mètres de servitude de chaque côté de la ligne, ce qui veut
dire que ce sont douze pieds. Règle générale, dans les
droits de passage pour les utilités publiques, l'entretien des poteaux,
conduits, fils et autres accessoires, normalement - peut-être que ce sont
deux mètres et je ne sais pas depuis quel temps - règle
générale c'est un mètre, trois pieds de chaque
côté, ce qui veut dire que cela ferait six pieds. Là vous
gardez une servitude de douze pieds, parce que quatre mètres c'est
à peu près douze pieds, presque treize pieds. Est-ce que c'est
excessif ou si c'est correct? C'est certain que cela grève le terrain
d'une hypothèque. Est-ce que c'est ce que vous aviez dans la ville de
Montréal auparavant comme servitudes? Règle
générale, est-ce que c'est aussi large que cela? Peut-être
en vous identifiant...
M. Allard (Jules): Je ne saurais pas vous répondre si les
servitudes étaient aussi
larges mats je sais qu'il y a plusieurs installations, plusieurs
compagnies d'utilité publique qui doivent faire passer leurs fits. Les
rédacteurs de cet article chez nous avaient communiqué, je pense,
avec des gens du ministère des Affaires municipales.
M, Dufour: M. le ministre...
M. Allard: Maintenant, il faut comprendre un chose, il s'agit de
ruelles que la ville veut céder quand même aux citoyens pour leur
permettre finalement d'agrandir leurs propres terrains.
M. Dufour: Si c'est cédé, voulez-vous dire
gratuitement?
M. Allard: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que c'est cédé à titre
onéreux ou si c'est...
M. Allard: Non, non.
M. Dufour: ... gratuitement?
M. Allard: Gratuitement.
M. Dufour: La ville peut mais est-ce qu'elle cède tout le
temps gratuitement?
M. Allard: Pardon?
M. Dufour; La ville peut céder gratuitement mais est-ce
que la ville cède toujours gratuitement les terrains?
M. Allard: Cela dépend des cas, ce n'est pas toujours
gratuitement. Je pense qu'il s'agit de cas où les propriétaires
riverains désirent en majorité fermer leurs ruelles et la ville
est disposée à le faire. Dans la situation actuelle, il faut de
par la loi avoir l'accord de 100 % des propriétaires riverains.
M. Dufour: Je comprends cela.
M. Allard: L'ensemble des dispositions -l'article 560a et
suivants jusqu'à l'article 560h - vise à établir un
système qui rende plus facile la cession par la ville de ces ruelles et
d'en faire le partage entre les propriétaires riverains. Je pense que
les services municipaux ont estimé qu'une servitude devait être
maintenue et qu'elle devait avoir deux mètres, c'est-à-dire
qu'elle ne doit pas dépasser deux mètres, ce qui veut dire que,
dans certains cas, elle pourra être d'un mètre.
Le Président (M. Rochefort): M. ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il faut bien réaliser
qu'on est ici dans des cas où la ville décide de fermer les
ruelles et de céder gratuitement les terrains aux
propriétaires...
M. Dufour: Non, non, ce n'est pas ce qu'il a dit.
M. Bourbeau: Oui, oui.
M. Dufour: Bien non.
M. Bourbeau: Bien, écoutez.
M. Dufour: J'ai posé la question et il m'a dit qu'il
pouvait céder des fois à titre onéreux et des fois non. Si
c'est à titre onéreux, c'est une autre histoire. Mais j'ai
posé la question justement à savoir si c'était toujours
cédé gratuitement. La réponse que j'ai eue: cela
dépend des cas.
M. Bourbeau: La compréhension que j'avais des articles
était que la cession était à titre gratuit. Maintenant, je
ne sais pas si j'ai mal lu.
M. Allard: Les propriétaires désirent
acquérir l'emprise d'une ruelle, ce qui veut dire qu'ils sont
prêts à payer un prix raisonnable. Lorsque la ruelle n'a plus
d'utilité pour la ville et surtout, d'habitude, pour les
propriétaires riverains, à ce moment, la ville est d'accord.
M. Bourbeau: M. le Président, à ce moment, si la
ville impose une servitude... Il faut bien réaliser que la servitude
n'excède pas deux mètres, je crois?
M. Doré: Exactement, elle ne peut pas dépasser deux
mètres. (23 h 15)
M. Bourbeau: Si la ville impose une servitude qui est tellement
onéreuse ou qui crée des problèmes tellement grands aux
propriétaires qu'ils ne sont pas disposés à l'acheter,
à ce rnoment-là, la ville ne trouvera pas preneur. On est dans un
marché privé où la ville offre de céder un terrain
à un propriétaire qui dit: Oui, je vais payer un tel prix, et la
ville dit: Nous allons imposer une servitude. Alors, le propriétaire a
le choix de dire: Je le prends ou je ne le prends pas avec la servitude. Je
présume que le prix de vente va refléter la servitude aussi. Si
la servitude enlève une certaine valeur au terrain, la ville subira une
diminution de prix. Il me semble qu'on est en situation de marché
privé. Il n'y a pas d'expropriation.
M. Dufour: Si c'est vrai ce que vous dites, M. le ministre, il
n'est pas besoin de prévoir cela dans la loi. Cela est prévu dans
le Code civil déjà, puis la ville pourrait
prendre ses arrangements en fonction de... Je pensais que c'était
une obligation que l'on crée parce que là on parle pour ne rien
dire. C'est déjà prévu dans le Code civil que l'on peut
acquérir et donner des servitudes. À ce moment-là c'est la
loi du marché qui s'applique. Le seul point que je soulève c'est
qu'il y a deux mètres de chaque côté. C'est évident,
la machinerie grossit tout le temps. Il peut y avoir des problèmes.
C'est bien plus facile, cela donne un pouvoir aux fonctionnaires de
fonctionner. Vous m'aviez dit que vous aviez toute confiance aux
fonctionnaires. Les gens n'ont qu'à se soumettre à tout ce qui se
passe dans la nature. Je suis bien prêt à accepter cela de votre
part, mais je vous dis: Soyons conscients, par exemple, comme
législateurs. Il y a ces deux mètres de chaque côté
et il y aurait un mètre de chaque côté qui aurait pu...
Puis comme c'est dans le marché, on connaît cela, c'est l'offre et
la demande. À ce moment-là, il n'y aurait rien de marqué
et la ville de Montréal pourrait s'en tirer en disant: Je vais te le
céder, mais à la condition qu'il y ait telle chose qui se
produise. Elle pourrait grever tout le terrain avec des obligations, une
hypothèque.
M. Bourbeau: La différence qu'il y a, M. le
Président, c'est que la servitude est créée
automatiquement par le dépôt au bureau d'enregistrement du
document de l'acte de vente et qu'à ce moment-là ce n'est pas une
servitude créée par consentement mutuel des parties, c'est une
servitude qui fonctionne par l'effet de la loi. Donc, il faut qu'il y ait un
pouvoir à la ville. Ce pouvoir n'existe pas d'une façon
générale.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Très simplement, M. le Président,
il y a beaucoup de ruelles à Montréal dont l'entretien nous cause
des problèmes et que l'on préfère dans certains cas
recéder aux riverains. Actuellement, les dispositions sont qu'on est
obligés d'obtenir 100 % d'adhésion pour pouvoir y arriver. Ce que
l'on demande c'est que lorsque les deux tiers sont d'accord on puisse le faire.
Elles sont généralement toujours cédées, sauf
exception et les exceptions sont très rares, gratuitement. Justement
parce qu'elles sont une charge pour la ville on préfère les
recéder aux riverains. Ce que l'on veut se garder - le ministre l'a
très bien expliqué -par l'effet de la loi, c'est que, lorsque
l'on a eu convenu qu'il y a deux tiers et que l'on dépose le document au
bureau d'enregistrement, on crée la servitude, même si certains
n'y ont pas souscrit volontairement. Le maximum qu'elle aurait, c'est deux
mètres de chaque côté de la bande médiane et,
forcément, c'est le maximum; dans certains cas cela peut l'exiger, mais,
en pratique, c'est généralement un mètre ou un peu moins.
C'est cela l'objectif de l'opération.
De ce point de vue, je peux rassurer le député que pour
l'essentiel il s'agit toujours de dispositions à caractère
gratuit qui permettent finalement aux riverains d'agrandir leur terrain, parce
qu'il pourrait toujours se produire qu'un dise: Moi, je veux garder la ruelle,
parce que dans le fond je me suis bâti un garage et je pourrais y avoir
accès avec mon auto, mais cette seule personne se trouve à
bloquer un processus qui permettrait d'agrandir un peu d'espaces verts pour
l'ensemble des autres. C'est plutôt cela que l'on vient régler par
cet article.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 34 est adopté. Est-ce que l'article 34, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 35.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter un
amendement à l'article 35. La modification que nous proposons...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, je n'ai pas
la copie. L'amendement suivant que j'ai c'est à l'article 39.
M. Bourbeau: II y en a un à l'article 36.
Le Président (M. Rochefort): J'attends toujours ma
"castonguette". Est-ce que les membres de la commission, quant à eux,
ont l'amendement à l'article 35?
M. le député de Jonquière, avez-vous entre les
mains un amendement à l'article 35?
M. Dufour: Pas que je sache.
Le Président (M. Rochefort): On va suspendre l'article 35,
le temps de faire photocopier les amendements. On va appeler l'article 36. M.
le ministre.
M. Bourbeau: Il y avait un amendement à l'article 36.
Le Président (M. Rochefort): Je ne l'ai pas non plus, M.
le ministre. On va suspendre l'article 36. On s'en va à l'article
37.
M. Doré: M. le Président, on avait
annoncé au début de la séance qu'on le
retirait.
Le Président (M. Rochefort): II n'est pas dans ma liste.
Merci, L'article 37 est retiré. J'appelle l'article 38.
Égouts et aqueduc
M. Bourbeau: M. le Président, la modification
proposée vise à permettre la répartition entre les
propriétaires riverains du coût de construction des conduites
d'aqueduc, à l'instar de la répartition du coût de
construction des égouts qui est déjà permise. Nous sommes
favorables à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 38 est
adopté?
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière,
M. Dufour: On est rendus à l'article 38, si j'ai bien
compris...
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le
député.
M. Dufour: II n'y a pas d'amendement, c'est exactement ce que
l'on a devant nous?
Le Président (M. Rochefort): C'est cela.
M. Dufour: Je voudrais vous poser une question.
Le Président (M, Rochefort): M. le député de
Jonquière, à l'article 38.
M. Dufour: C'est une question technique. Quand on parle d'un
égout ou d'un aqueduc, des quartiers à Montréal
pourraient, pour certains lieux où il y a des gros édifices,
exiger un égout ou un aqueduc avec des diamètres plus grands que
pour une propriété ordinaire. Par exemple, dans une rue où
vous posez ces deux services, il y a des immeubles à logements. Donc, il
y a un certain "frontage". Il y a des édifices moins importants et, de
la façon que vous l'exprimez, c'est le "frontage". Donc, la petite
propriété pourrait avoir un "frontage" aussi grand ou aussi long
que la grosse propriété et si vous imposez une taxe, de la
façon que c'est écrit, c'est indifféremment et pourtant
s'il y avait seulement la petite propriété sur la rue, elle ne
serait pas obligée de payer le montant qui sera imposé. Si vous
avez un tuyau d'égout de 24 pouces ou de 20 pouces, pour les petites
propriétés des tuyaux de 8 pouces seraient suffisants. Là
vous avez des édifices à grande densité et cela pourrait
faire la différence. Vous pouvez vivre avec cela. Je ne fais que vous
soulever que cela pourrait être un cas possible et, à ce
moment-là, la ville va charger pour la petite propriété la
même chose que pour la grosse, mais la petite propriété ne
serait pas obligée d'avoir ce service aussi gros ou aussi dispendieux.
Je veux vous éveiller à ce problème-là.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, cas hypothétique,
mais la ville peut répartir entre des propriétaires riverains le
coût de la construction. Elle n'est pas obligée de le faire, elle
peut le faire. C'est un droit qu'on lui donne. Ce que je comprends de ce que
nous dit le député, c'est qu'il craindrait peut-être qu'il
y ait dans le cas d'une petite propriété adjacente entre deux
grosses, finalement, une incapacité de payer. En fait, c'est un cas
hypothétique. J'imagine que, si tel était le cas et que des
représentations étaient faites, peut-être pourrions-nous
décider de répartir différemment, puisqu'il s'agit d'un
pouvoir que nous demandons et non pas d'un devoir que nous devons exercer.
En pratique, j'ose croire que l'urbanisme de Montréal n'est pas
à ce point mal organisé qu'on se retrouve avec d'immenses
édifices coinçant un petit qui ne serait pas capable de payer sa
part, je ne vois pas de problème, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le
député.
M. Dufour: On dit: La ville peut répartir le coût de
la construction. Ce n'est pas écrit une partie, c'est tout le coût
que vous devez répartir, è mes yeux. Il pourrait y avoir une
conduite de 36 pouces qui passe en avant d'une bâtisse, mais qui
effectivement va desservir un grand secteur et à certains moments les
conduites pourraient rapetisser pour amener les services un peu partout. Ce
n'est pas hypothétique; cela arrive régulièrement dans
beaucoup de municipalités. Il y a des municipalités qui ont
trouvé le moyen de répartir les coûts différemment.
Mais, de la façon que c'est écrit, c'est la conduite qui passe
devant la propriété et le coût qui est réparti.
À moins que je fasse erreur, c'est le coût de la construction,
donc c'est le coût réel de ce qui se passe. Je fais juste vous
soulever te problème, vous pouvez vivre avec cela, mais à un
certain moment vous allez avoir un problème qui sera difficile à
contrer. Je vous dirai comment cela s'est réglé dans d'autres
municipalités. C'est vrai que vous connaissez probablement beaucoup plus
les problèmes que moi, mais j'en connais une petite partie de
ceux-là.
Il y a des municipalités qui ont dit: C'est huit pouces ou douze
pouces, la différence sera chargée à l'ensemble des
contribuables. La plupart des municipalités ont choisi cette
formule-là, mais je fais seulement soulever le problème. Je dis:
Vous pouvez vivre avec, mais le seul point que je soulève c'est quand
vous allez répartir les coûts. Ce sont les coûts
réels. Il y a de grandes chances que ce soit cela.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, j'ai deux choses à
dire. Premièrement, on parle évidemment ici d'ajouter que dans la
répartition entre les propriétaires riverains, en plus des
égouts, on puisse être capable de répartir les conduites
d'aqueduc, ce que l'on n'avait pas comme pouvoir jusqu'à maintenant.
Alors, c'est la première modification. Il s'agit, bien sûr,
d'améliorations locales. On ne parle pas d'égout collecteur.
Alors, ce que cela nous permet maintenant, si l'article était
adopté par cette commission et par l'Assemblée nationale, c'est
d'inclure une chose que l'on fait déjà: la répartition des
coûts en fonction du nombre de mètres de front des immeubles
respectifs est une chose que l'on pratique déjà pour les fins de
construction des égouts. Ce que l'on voudrait c'est pouvoir y inclure
les conduites d'aqueduc également.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela dispose de
l'article 38? Pardon. M. Morin, vous aviez un commentaire à faire?
M. Morin: M. le Président, dans les commentaires que nous
avons produits sur l'article 640 de la charte, dans l'article 38 ici à
l'étude, nous nous sommes permis de joindre deux articles dont l'article
1018, que l'on trouvera un peu plus loin, qui parle de la répartition
des coûts de l'éclairage et de la signalisation, pour bien montrer
de quelle façon ces modifications vont, au niveau du coût de la
propriété, faire grimper les prix des nouvelles
propriétés. Cette formule taxe à 100 % des coûts, ce
que nous ne pratiquions pas antérieurement, même au niveau des
aqueducs et des égouts; on établissait un coût au pied
linéaire, ou au mètre aujourd'hui. Maintenant, on s'en va
à 100 %, ce qui aura comme effet direct de faire grimper le coût
des maisons et ce qui aura aussi comme effet d'augmenter le coût des
améliorations locales que les citoyens devront payer. Ainsi, deux
propriétés identiques, de construction identique, mais
réalisées dans des lieux différents suivant la
configuration que l'on connaîtra des infrastructures, vont se
présenter à l'acheteur avec des coûts d'achat passablement
différents. Vu que les coûts sont appliqués au mètre
de front des propriétés -je reviens ici avec Parqument de M.
Dufour tantôt - il est possible que les nouveaux développements
domiciliaires nous apparaissent dans des densités beaucoup plus grandes,
de façon à réduire ces coûts. Ce n'est
peut-être pas mauvais parce que cela réduit les coûts
d'entretien. Par contre, on pourra trouver dans d'autres secteurs de la ville
des développements beaucoup plus grands de surface, mais des maisons que
l'on pourra qualifier de beaucoup plus riches à ce moment-là.
Il est à se demander si la répartition totale des
propriétés ne fera pas en sorte que l'on défavorisera le
juste milieu, la moyenne. À ce moment-là, le petit
propriétaire ou le petit constructeur seront tous les deux brimés
parce qu'ils n'arriveront pas à entrer dans les normes, soit de la haute
densité ou soit du développement riche. Ce sont les craintes que
nous exprimons face au fait que maintenant on veuille appliquer à 100 %
les coûts de réalisation des égouts, de l'aqueduc, de
l'éclairaqe et de la signalisation.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, je veux simplement dire
que les études qu'on a faites au service des finances de la ville
indiquent très nettement que cela aura très peu d'influence. Bien
sûr que cela a une petite influence à la hausse d'à peine
de 1 % ou 2 % compte tenu de l'activité du marché à
Montréal. Les craintes formulées par M. Morin,
représentant du Parti civique, ne seraient pas fondées. Par
ailleurs, ce que cela a comme avantage, c'est qu'à partir du moment
où on peut inclure dans les coûts de construction, puisque c'est
ce dont il s'agit ici, une partie des coûts qui sont créés
par les infrastructures, cela libère d'autant le budget d'immobilisation
pour d'autres priorités importantes à Montréal. Alors, de
ce point de vue là cela donne plus de souplesse. L'étude que l'on
a faite c'est que l'impact est mineur. C'est une pratique qui existe dans
d'autres municipalités et que l'on voudrait pouvoir introduire à
Montréal. (23 h 30)
Le Président (M. Rochefort): ...l'article 38. L'article 38
est adopté. J'appelle l'article 39, il y a un amendement.
Gestion du budget
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Les membres de la
commission ont-ils reçu l'amendement à l'article 39?
Le Président (M. Rochefort): En tout cas, je l'ai, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Bon, tant mieux!
Le Président (M. Rochefort): M. !e député de
Jonquière, avez-vous l'amendement à l'article 39?
M. Bourbeau: M. le Président... Le Président (M.
Rochefort): Oui.
M. Bourbeau: ...l'article 39 vise à permettre
l'établissement de règles régissant les virements de
crédit à l'intérieur du budget. Nous ne sommes pas
d'accord avec l'adoption de l'article tel que formulé parce que les
pouvoirs qui peuvent être délégués en vertu de cet
article nous paraissent trop larges. Cependant, nous serions disposés
à proposer une modification qui pourrait se lire comme suit: L'article
39 du projet de loi 200 est remplacé par le suivant: "39. L'article 709
de cette charte, remplacé par l'article 48 du chapitre 71 des lois de
1982, est de nouveau remplacé par le suivant: "709. Le conseil peut, par
règlement, établir des règles régissant les
virements de crédits è l'intérieur des fonctions du
budget. Ce règlement peut prévoir que le président du
comité exécutif ou le secrétaire général
peuvent autoriser des virements de crédits."
Par cette modification, M. le Président, les membres du conseil
conserveront le contrôle des virements de crédits entre les
fonctions du budget. En pratique, ceci implique que, par exemple, les
crédits adoptés pour la fonction hygiène du milieu ne
pourraient servir à la fonction sécurité publique sans que
les membres du conseil ne se soient prononcés è cet effet.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire? Cela va?
M. Doré: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): M. Dupras?
M. Dupras: Je vous remercie, M. le Président, de cette
modification qui ajoute le mot "fonctions". Cela est conforme à ce qu'on
avait écrit ici et qu'on voulait proposer. Cependant, on n'est pas
d'accord pour donner autant de liberté d'action au secrétaire
général pour qu'il fasse des virements de crédits à
l'intérieur du budget. A notre point de vue, cela relève des
élus et non des fonctionnaires. Le contrôle du budget oe la ville
est une matière importante qui doit relever uniquement des élus
municipaux. Une fois adopté par le conseil municipal, le budget - c'est
normal - fait l'objet d'un suivi de la part du comité exécutif
composé d'élus, il est tout à fait inadmissible, on le
voit, qu'un fonctionnaire employé de la municipalité ait le
pouvoir de modifier le budget adopté par les élus. Nous pensons
qu'on devrait éliminer de la proposition les mots "ou le
secrétaire général".
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir...
Le Président (M. Rochefort): Vous permettez, M. le
député de Jonquière? M. le maire.
M. Doré: M. le Président, d'abord, je ferai
remarquer que l'article 39 dit que c'est le conseil qui peut, par
rèqlement, établir des rèqles et que ledit
règlement adopté par le conseil peut prévoir, avec
l'amendement qui a été proposé, que le président ou
le secrétaire peut être autorisé è faire des
virements de crédits à l'intérieur des fonctions du
budget. Il s'agit donc d'un pouvoir du conseil que le conseil peut, par
règlement, déléguer soit au président du
comité exécutif, soit au secrétaire
général.
Deuxième remarque: il s'agit là essentiellement d'un
pouvoir équivalent que l'on retrouve, par exemple, dans la loi qui a
modifié la Charte de la ville de Québec au mois de
décembre dernier et qui, dans ce cas-là, prévoyait que les
rèqles - enfin, on pariait des règles dans ce cas-là - on
disait que le comité exécutif pouvait établir des
règles pour régir les virements de fonds et que ces rèqles
peuvent prévoir que les virements peuvent être autorisés
par le comité exécutif, par le directeur général ou
même par un directeur de service. Ici, ce que je comprends, c'est que ce
n'est même pas le comité exécutif qui va le faire, ce
serait le conseil qui pourrait, par règlement, le déléguer
au secrétaire général. On ne va pas aussi loin que ce que
Québec a comme pouvoir dans sa propre loi constituante et, à
notre point de vue, c'est un peu normal que le secrétaire
général, qui est le premier fonctionnaire de la ville, puisse
avoir des pouvoirs de faire des virements délégués par le
conseil.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le maire. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Probablement qu'à l'heure où cet article
a été adopté, cela m'avait échappé. Je vous
dis aussi que j'ai...
M. Bourbeau: ...
M. Dufour: J'ai tout de même une certaine réserve
à déléguer des pouvoirs aux fonctionnaires, toujours
suivant le même principe que... Et j'ai toujours la même crainte
que les conseils... Cela est bien. Je comprends que le nouveau conseil
actuellement en place a une très bonne volonté et va surveiller
ces choses. Il s'agirait, par
exemple, que quelqu'un ait l'idée de laisser aller ses pouvoirs
à d'autres. On l'a vu pour les situations d'urgence, on le voit dans ce
domaine. Il peut arriver que, dans d'autres domaines, à un moment
donné, le conseil se cherche une "job", et c'est cela que j'ai craint.
Par rapport à cela, je suis restrictif et cela me dérange. Je ne
sais pas si cela a été adopté pour la ville de
Québec une année, je ne m'en souviens pas, il faudrait regarder
les notes. D'une façon ou d'une autre, si on a donné le pouvoir
aux directeurs de service, c'est une horreur, quant à moi.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement...
M. Dufour: Peut-être qu'on pourrait accepter que ce soit le
directeur général, mais encore, par rapport à cela, ce
sera accepté sur division.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 39 est-il adopté?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. M. Dufour: Sur
division.
Le Président (M. Rochefort): L'article 59, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Rochefort): Sur division. J'appelle
l'article 40.
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, d'un article de
concordance avec l'article 39 du projet de loi et nous sommes d'accord avec
l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): Cet article est-il
adopté?
M. Dufour: Ce serait sur division. Par principe, je
n'étais pas d'accord avec l'autre article, donc à ce
moment-là...
Le Président (M. Rochefort): L'article 40 est
adopté sur division.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 41, il y
a un amendement.
M. Bourbeau: Oui. La modification proposée vise à
permettre une plus grande flexibilité dans la procédure de
signature des quittances et mainlevées en facilitant l'exercice du
pouvoir de déléguer prévu à l'article 131j de la
charte. Nous sommes favorables à l'adoption de l'article sous
réserve d'une modification, M. le Président.
C'est la modification que vous avez reçue à l'article 41.
Je vous saurais gré de me dispenser de la lire. Je dirais que cette
modification vise à réintroduire substantiellement une
disposition omise, soit le deuxième alinéa de l'actuel article
722 de la charte.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 41, tel
qu'amendé, est-il adopté'
M» Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 42.
M. Bourbeau: L'article vise è permettre à la ville
d'adopter au cours d'exercices financiers certains règlements ou
résolutions qui, tout en diminuant le revenu de la ville, ne
déséquilibre pas le budget de cet exercice financier par la
création d'un déficit. Nous sommes favorables à l'adoption
de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 42 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 42 est
adopté. J'appelle l'article 43.
M. Bourbeau: Cet article vise à abroger un article devenu
désuet parce qu'aujourd'hui l'informatique est un moyen plus
approprié qu'un registre pour colliger les données. Nous sommes
favorables à cet article.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): L'article 43 est
adopté. J'appelle l'article 44.
Dispositions concernant les emprunts
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre à la
ville d'effectuer des emprunts en devises qui ne sont pas des monnaies d'un
pays. Cette modification s'impose à la suite de la création et de
l'utilisation des eurodevises sur le marché des emprunts. Nous sommes
favorables à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 44 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 45.
M. Bourbeau: Cet article est un article de concordance avec
l'article 44 du projet de loi et nous sommes favorables à l'adoption de
cet article, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 45 est
adopté. J'appelle l'article 46.
M. Bourbeau: C'est un article de concordance avec l'article 44 et
nous sommes favorables à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 46 est
adopté. J'appelle l'article 47.
M. Bourbeau: Cet article vise à dispenser le directeur du
service compétent de la signature manuelle des titres de créances
originaux sur les émissions d'emprunts. Nous sommes favorables à
l'adoption de cet article,
M. Dufour: Ce serait une bonne idée que le ministre puisse
faire lithographier, imprimer ou autrement repoduire sa signature; cela
éviterait des frais de voyage à la ville de Montréal.
M. Bourbeau: M. le Président, je peux prendre avis de la
sugqestion du député; on va consulter les fonctionnaires pour
voir si on peut procéder ainsi.
M. Dufour: Cela nous ramène au plaisir qu'on avait eu de
discuter du fait que le ministre devait apposer sa signature sur les emprunts
et les obligations de la ville de Montréal et de la communauté
urbaine et que c'était la municipalité qui payait le voyage du
ministre. À ce moment-là, si on avait le pouvoir de faire
lithographier sa signature, on économiserait un voyage à la ville
de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): L'article 47 est-il
adopté?
M. Bourbeau: M. le Président, le ministre pourrait
peut-être déléguer le député de
Jonquière à l'occasion et...
M. Dufour: Non, non, je ne demande pas de faveur au ministre,
surtout le connaissant comme je le connais, il pourrait exiger autre chose en
retour.
M. Bourbeau: Peut-être qu'on pourrait payer
uniquement...
M. Dufour: Je me refuse à cette offre.
M. Bourbeau: ...on pourrait payer le billet aller seulement.
M. Dufour: Ha! Ha! Je me refuse a cette offre.
Le Président (M. Rochefort): L'article 47 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 48, il y a un amendement de déposé.
M. Bourbeau: Oui, l'article vise à permettre la conclusion
d'emprunts de type "swap", contrat d'échange de taux
d'intérêt ou de devises, et à accorder la
possibilité d'utiliser des contrats à terme ou d'option comme
mesure de protection lors des variations du cours des changes. Nous sommes
d'accord avec l'adoption de l'article, II nous apparaît cependant que
l'article 756d est inutile puisque la ville n'est pas autrement assujettie
à la procédure des soumissions publiques et è
l'approbation des engagements de crédits lorsqu'elle contracte des
emprunts.
Nous proposons donc une modification qui se lirait comme suit:
"L'article 48 du projet de loi 200 est modifié par la suppression de
l'article 756d de la charte de la ville de Montréal." Cette disposition
est nécessaire pour enlever une disposition inutile car, comme je le
disais précédemment, la ville n'est pas assujettie à la
procédure des soumissions publiques et de l'approbation des engagements
de crédits lorsqu'elle contracte des emprunts.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 48 est-il adopté?
M. Dufour: Un instant!
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: J'étais pour dire, M. le Président,
que c'était peut-être un cas de bretelles avec la ceinture,
c'est-a-dire qu'on voulait éviter à tout prix que quelqu'un
puisse prétendre quand même qu'un tel cas pourrait l'être et
nous le contester puisqu'il s'agit de montants fort importants.
Évidemment, quand on fait des "swaps", la dernière fois,
c'étaient des montants de 60 000 000 $, 70 000 000 $. Cela dit,
l'important, c'est que de telles choses puissent se faire et, si le
ministère estime qu'on n'a pas à ajouter cette protection
additionnelle qu'on pensait devoir apporter par l'article 756d, on va s'y
conformer, bien sûr, cela ne pose pas de problème.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté, avec la petite remarque que le
fonctionnaire reprend encore un certain pouvoir.
Le Président (M. Rochefort): L'article 48, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Taxes foncières
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 49.
M. Bourbeau: L'article vise à établir des
catégories de bénéficiaires aux fins des subventions
pouvant être versées dans le cadre d'un programme de
revitalisation ou d'intervention de façon à favoriser les
organismes sans but lucratif, les coopératives d'habitation et les
familles à faible revenu. Il vise également à
établir des conditions additionnelles d'octroi de subventions. Nous
sommes favorables è l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): M. Morin.
M. Morin: M. le Président, le Parti civique de
Montréal tout au long des années où il a dirigé
l'administration a toujours respecté les autres paliers de gouvernement,
provincial et fédéral, dans leur propre juridiction. On ne peut
pas dire la même chose de la nouvelle administration et des interventions
nombreuses qui ont été faites et qui ont eu des influences
directes sur ce qui se fait aux gouvernements provincial et
fédéral. C'est le cas de la mesure qui se présente ici.
Nous croyons sincèrement que cette mesure est discriminatoire à
l'endroit de certaines personnes et qu'elle permet à l'administration
municipale de s'immiscer dans une juridiction qui est autre que la sienne,
c'est-à-dire le pouvoir de distribuer d'une façon précise
des subventions. Nous croyons que cette intervention est de nature sociale et
qu'elle devrait demeurer au niveau des gouvernements supérieurs, et non
pas devenir le fait de l'administration municipale quant au choix des
bénéficiaires et à la façon dont l'argent doit leur
être distribué par les subventions.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, vraiment, je ne comprends
pas. L'administration du Parti civique à laquelle M. Morin fait
référence est précisément celle qui avait
instauré certains programmes de subventions qui, dans des cas où
le gouvernement fédéral ou provincial refusait de subventionner
certains projets parce qu'ils n'étaient pas conformes aux objectifs
sociaux, les bonifiait pour permettre, dans certains cas, justement, de faire
des restaurations de bâtiments qui, dans bien des cas, entraînaient
un déplacement de population. C'étaient des programmes que la
ville de Montréal avait mis en place dans le domaine de restauration des
bâtiments. Le gouvernement fédéral décidait que ce
n'était pas admissible en vertu de PAREL, la ville comblait quand
même de son côté. (23 h 45)
Ce qui est prévu ici - donc, de ce point de vue, les
précédents sont créés - il s'agit d'un pouvoir que
l'on voudrait de façon à pouvoir, comme le dit l'article:
favoriser les organismes sans but lucratif et les coopératives
d'habitation dans l'octroi de subventions aux bâtiments
résidentiels pour des familles à faible revenu. En fait, il
s'agit, de notre point de vue, dans certains cas, de bonifier certains
programmes existants et c'est en complémentarité, dans le
prolongement des programmes fédéraux-provinciaux, mais surtout
pas en apposition ou en contradiction. Je ne vois pas la nature de
l'intervention ni sa pertinence, M. le Président, et je suggère
aux membres de la commission d'adopter l'article 49 tel que proposé.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 49 est
adopté?
Mme Harel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 49 est
adopté, j'appelle l'article 50.
M. Bourbeau: La modification proposée à l'article
50 vise à permettre à la ville d'exiger une taxe sur chaque
appareil d'amusement, taxe qui peut varier selon la nature de l'appareil.
L'effet de cette modification est d'élargir la taxe déjà
prévue au paragraphe d de l'article 803 actuel de la charte sur les jeux
électroniques.
M. le Président, j'en ai discuté plus tôt avec le
maire au cours de cette soirée et nous avons quelques points
d'interroqation concernant l'élargissement de l'application de cette
taxe. Nous aimerions faire des vérifications additionnelles.
Malheureusement, nous n'avons pas eu l'occasion de le faire d'une façon
aussi complète que nous l'aurions souhaité. On nous dit qu'il est
possible que la Réqie des loteries et des courses ait des objections
à ce que des taxes soient imposées sur les mêmes appareils.
Nous sommes également en train de planifier une réforme de la
législation sur ces questions, la question des taxes d'amusement, et on
me dit que, dès cet automne, il est possible que le ministère du
Revenu ou des Finances s'intéresse è une réforme dans ce
domaine. Je pense donc qu'il serait préférable que nous retirions
l'article en question. Nous pourrions éventuellement soumettre cette
question au comité sur la fiscalité, le sous-comité
de la table Québec-municipalités qui s'occupe des questions de
fiscalité. Le cas échéant, nous pourrions
réintroduire cet article soit dans la législation
générale ou dans la Charte de la ville de Montréal
à l'automne ou un peu plus tard.
M. Dufour: Est-il retiré?
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Pour nous, il s'agit de garder le texte actuel
selon lequel on avait le pouvoir, depuis fort longtemps, de taxer les tables de
billard, les tables de trous-madame, les jeux de quilles, les salles de tir et
autres jeux de ce genre exploités par une personne ou par un club. C'est
une expression un peu bizarre. En anglais, cela s'appelle un "pigeonhole
table", mais, en français, on appelait cela des trous-madame. Il s'agit
évidemment d'un article un peu désuet. Je ne pense pas qu'il y
ait beaucoup de jeux de trous-madame à Montréal par les temps qui
courent. On a simplement voulu actualiser ce texte en parlant d'appareils
d'amusement. Je crois comprendre ce que le ministre nous dit. Effectivement, je
pense que la régie des courses exige un permis de 500 $ pour de tels
appareils, mais rien n'empêche la municipalité d'appliquer aussi
la double taxation de son côté. Je vous souligne, en ce qui
concerne la taxe d'amusement, que des décisions de tribunaux à
Montréal nous donnent le pouvoir de taxer en vertu de la taxe
d'amusement. Ici, ce n'est pas de cela dont il s'agit. Il s'agit d'imposer pour
ces divers appareils une taxe dite spéciale aux termes de l'article
803.
Je suggérerais, si c'était possible, de vérifier
s'il n'y a pas incompatibilité, si on peut faire une double taxation; je
pense que c'est le cas. Le ministre pourrait, en troisième lecture,
présenter un amendement qui serait celui-là plutôt que de
le reporter è l'automne, parce que, pour nous, cela représente
des pertes de revenus importantes. Selon notre évaluation, il y a entre
5000 et 6000 de ces appareils à Montréal qu'on ne peut taxer et
sur lesquels il se fait beaucoup de revenus dans les arcades. Cela nous
semblerait une source de revenus et on devrait pouvoir le faire puisqu'on a
déjà le pouvoir de le faire. Le seul problème, c'est que
cela ne peut entrer dans la catégorie table de billard, trou-madame, jeu
de quilles ou salle de tir parce que c'est trop restrictif comme
définition et c'est pour cela qu'on demande "appareil d'amusement".
M. Bourbeau: En fait, M. le maire, vous dites que vous avez
actualisé la mesure, mais vous l'avez aussi un peu élargie en
l'appliquant aux appareils électroniques. C'est là qu'il y a une
possibilité de problèmes. Si M. le maire est d'accord pour
retirer l'amendement è l'article en question, on pourrait, après
vérification, s'il n'y a aucun problème proposer un amendement en
troisième lecture avec le concours de l'Opposition et le
réintroduire a ce moment-là.
M. Doré: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 50 est
retiré? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: J'aimerais avoir une explication avant d'accepter de
le retirer. Est-ce que vous avez la même ligne de pensée que
l'ensemble des municipalités du Québec, car quelques-unes - et je
pourrais dire plusieurs - s'opposent complètement aux arcades? C'est
tellement vrai que certaines municipalités ont décidé de
les mettre dans les parcs industriels.
M. Doré: Pour répondre à la question du
député, M. le Président, on n'a pas prohibé, on a
réglementé. Quand on dit qu'on a réglementé, cela
veut dire qu'on a établi des critères. Par exemple, elles ne
peuvent pas être à tant de mètres d'une école
publique et ainsi de suite. Elles sont permises sur notre territoire s'il y a
un règlement qui s'applique, mais ce n'est pas la même chose. La
réglementation relative au commerce de cette nature est une chose et la
possibilité que l'on a d'imposer une taxe différenciée sur
les appareils en est une autre, et c'est de cela dont il s'agit dans l'article.
Effectivement, nous n'avons pas prohibé, mais nous avons plutôt
réglementé.
M. Dufour: Je voudrais poser une question à madame du
contentieux. Est-ce qu'il n'y a pas une loi fédérale? À un
certain moment, la Cour suprême ou la Cour d'appel ne s'était-elle
pas prononcée sur les jeux électroniques concernant le pouvoir de
taxation d'une municipalité? Avant, c'étaient des jeux avec des
boules qui se promenaient un peu partout. Je ne suis pas un spécialiste
des arcades, mais je sais que ce sont des jeux électroniques et que les
municipalités avaient trouvé le moyen de taxer et, après
cela, il y a eu un problème. On a payé l'amende
là-dessus.
Mme Robert (Louise): M. le député fait
peut-être allusion au Fountainhead Fun Center, un arrêt de la Cour
suprême qui portait sur une autre question. C'était un pouvoir de
réglementation des municipalités concernant l'accès
à des arcades de jeux. Dans cet arrêt, on avait jugé que la
ville ne pouvait pas empêcher l'accès aux jeunes en fonction de
l'âge parce qu'elle n'avait pas le pouvoir réglementaire de le
faire.
M, Dufour: On peut le retirer.
Le Président (M. Rochefort): L'article 50 est
retiré. M. le maire? Est-ce que vous acceptez de retirer l'article
50?
M. Doré: Oui, oui! Avec l'enqagement en question, si on
peut régler cela d'ici à la troisième lecture, ce serait
extraordinaire.
Le Président (M. Rochefort): L'article 50 est
retiré. J'appelle l'article 51.
M. Bourbeau: La modification prévue par l'article 51 vise
à permettre à la ville d'exempter de la taxe de l'eau et de
services certaines catégories d'occupants. Il ne nous apparaît pas
opportun d'accorder ce pouvoir à le ville qui semble poser des
problèmes quant au principe de la fiscalité municipale. De plus,
nous avons référé cette question au comité
technique sur la fiscalité municipale et nous devrions être en
mesure de traiter de ce point dès cet automne.
Le Président (M. Rochefort): M. le président du
comité exécutif.
M. Fainstat (Michael): M. le Président, il y a plusieurs
articles à caractère fiscal et budgétaire à
l'intérieur de nos propositions. Dans les discussions entre nos
fonctionnaires, il semble qu'il y aurait une proposition de remettre à
plus tard cet automne la discussion et l'étude de ces articles. Nous
sommes déjà en cours de préparation de notre budget et
nous savons que le comité technique de la table
Québec-municipalités siège encore. Aussi, les assises
Québec-municipalités produiront leur rapport à l'automne;
il y aurait des assises.
Cette année, nous ne voulons pas répéter ce qui
s'est passé l'année précédente. Cette année,
nous aurons des commissions du conseil et des études qui dureront
quelques semaines avant l'adoption du budget. Pour nous, une décision
sur tous ces articles est urgente et nous espérons avoir une
réponse du ministre le plus tôt possible et, si possible, au mois
de septembre, afin qu'on puisse préparer notre budget et le rendre
public pour discussion et consultation, plutôt que d'attendre à la
dernière minute, comme cela s'est produit l'an passé et certaines
années précédentes.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M, le Président. En ce qui concerne
l'année dernière, le président du comité
exécutif avouera qu'il aurait été difficile de discuter
avec lui avant le mois de décembre ou la fin de novembre. Pour ce qui
est de cette année, évidemment, nous tenons à être
logiques avec nous-mêmes, puisqu'un comité sur la fiscalité
siège actuellement et il comprend des représentants de la ville
de Montréal, d'autres grandes villes et des communautés urbaines
ainsi que des représentants du ministère des Affaires
municipales. Sur ces questions de fiscalité, le comité
siège régulièrement. On me dit que cela avance très
bien et j'ai bon espoir qu'à la fin de l'été on sera en
mesure de prendre des décisions qui obtiendront, je l'espère,
l'adhésion de la ville de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 51 est
retiré? L'article 51 est retiré. J'appelle l'article 52.
M. Bourbeau: Je ferai les mêmes remarques pour l'article 52
que pour l'article 51.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 52 est
retiré?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 53 pour
lequel un amendement est déposé.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 53 a pour objet de
permettre au comité exécutif de déterminer le montant des
frais dus à chaque étape de la procédure pour la vente
d'immeubles par shérif. Le ministère de la Justice, après
consultation, est en désaccord avec l'adoption de cet article tel que
formulé, vu qu'un tarif gouvernemental est déjà applicable
à la vente d'immeubles par le shérif.
J'aimerais donc proposer un amendement qui se lirait comme suit:
L'article 53 du projet de loi 200 est remplacé par le suivant: "53.
L'article 892 de cette charte, modifié par l'article 47 3 du chapitre 72
des lois de 1979 et par l'article 16 du chapitre 59 des lois de 1983, est de
nouveau modifié par l'insertion, après le premier alinéa,
de l'alinéa suivant: "Le comité exécutif détermine,
par résolution, le montant des frais exigibles en application de la
présente section sauf pour les étapes de la procédure dont
le shérif a la responsabilité. Ces frais ont le même ordre
de préférence que les taxes municipales."
M. le Président, vous l'aurez deviné, la modification
proposée a pour effet d'établir clairement, parmi les frais
encourus lors d'une vente d'immeuble pour taxes, ceux qui le sont par le
shérif et ceux qui le sont par la ville.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais parler sur l'amendement. "Le comité
exécutif détermine, par résolution, le montant des frais
exigibles..." Est-ce que l'expression frais exigibles signifie les frais
réels ou si cela pourrait être plus? J'ai toujours une crainte.
Les gens dont les immeubles sont vendus pour taxes ou autres sont des gens qui
ont des problèmes. Ce ne sont pas toujours des riches; ce sont des gens
qui, assez souvent, pour une raison ou pour une autre, perdent leur maison, et
ce n'est pas toujours avec plaisir. Je ne sais pas si les frais exigibles, ce
sont les frais réels ou si le comité exécutif pourrait
imposer des frais beaucoup plus élevés, selon son humeur.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, d'abord, ce sont des
frais réels; bien sûr que ce ne sont pas des frais fictifs.
Environ 1000 dossiers d'immeubles sont traités par année à
la ville. Selon l'évaluation faite par notre service des finances, cela
implique des coûts d'environ 100 000 $ par année. Ce sont ces
frais qu'on voudrait imputer aux fautifs. On ne voit pas pourquoi des
contribuables qui paient seraient obligés de payer des frais
qu'entraîne la nécessité de réclamer à ceux
qui ne paient pas. Alors, ce sont ces frais qu'on voudrait être capables
d'imputer aux contribuables fautifs, mais pas plus.
M. Dufour: Est-ce que le ministre, après cette
explication, aurait objection à ajouter le mot "réels"?
M. Bourbeau: On me dit que, de toute façon, il ne pourrait
pas y avoir de tarifs abusifs parce que cela pourrait être
contesté par des citoyens. Il est peut-être parfois difficile,
dans chaque dossier, d'établir le coût réel. Le
comité exécutif va probablement faire une moyenne; dans un cas,
on peut exiger 12 $, alors que le coût réel peut être de
10,85 $, et, dans l'autre, de 13,22 $. On déterminerait probablement un
coût moyen et, si on met "réels", cela peut créer un
problème de preuve chaque fois, (minuit)
M. Doré: Le ministre a parfaitement raison. Il ne s'agit
pas d'imputer le coût de 9 $. On va adopter un règlement qui va
probablement dire que, si le dossier se règle à telle
étape, le coût sera de 20 $, 30 $ ou 40 $ en moyenne, ce qui nous
permettrait à peu près près de récupérer les
100 000 $, plus ou moins, qu'implique le traitement de tels dossiers. C'est un
peu t'approche que serait la nôtre. Donc, si on met le terme
"réels", est-ce qu'on va devoir calculer pour chacun des dossiers? Cela
ne peut pas se faire comme cela, c'est presque impossible, mais l'engagement
qu'on prend, ce n'est pas un moyen détourné d'aller chercher de
nouvelles sources de revenus, c'est un moyen légal qu'on voudrait se
donner pour, au moins, récupérer les coûts que nous
occasionnent les contribuables fautifs.
M. Bourbeau: M. le Président, il faut également
dire que les tarifs qui prévalent dans la fonction publique comme les
frais judiciaires, les frais d'enregistrement des actes aux bureaux
d'enregistrement sont toujours les mêmes pour chaque procédure ou
chaque acte, et cela ferait des dépenses administratives incroyales s'il
fallait que chaque fonctionnaire calcule le nombre de lignes d'un document. Le
coût serait 25 fois plus élevé, alors...
M. Dufour: Je comprends là-dessus. Cela aurait pu
être les frais réels comme cela aurait pu être les frais
moyens exigibles, comme cela existe dans les lois générales
où on dit que les services doivent être rendus a des coûts
qui représentent le coût des services, mais on ne fera pas plus un
drame que cela.
M. Bourbeau: Je comprends que le député de
Jonquière veuille créer de l'emploi, mais on en créerait
beaucoup.
M. Dufour: Non, non, cela ne créera pas d'emploi, M. le
ministre, on n'abordera pas une telle discussion. D'abord, créez-en pour
commencer et, après, on en discutera. On n'ira pas là-dessus.
Le Président (M. Rochefort): Alors sur ce, mesdames et
messieurs, il est minuit, alors je demanderais aux membres de la commission si
nous avons consentement pour poursuivre l'étude du projet de loi. Il y a
consentement des membres?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Rochefort): Alors, sur le même
sujet... Mme la députée de Maisonneuve, cela va?
Mme Harel: M. le Président, simplement pour signaler que
le volume à Montréal est bien différent, j'imagine, de
n'importe quelle municipalité du Québec et qu'avec un volume
semblable il fallait quand même une tarification qui assure une
administration diligente.
M. Dufour: C'est adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 53 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 53 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté,
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 54.
M. Bourbeau: Cet article est similaire au dernier alinéa
de l'article 529 de la Loi sur les cités et villes et nous sommes
d'accord avec l'article, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 54 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 54 est
adopté. J'appelle l'article 55.
Acquisition d'immeubles
M. Bourbeau: Cet vise à faciliter la réalisation
d'un projet spécifique et nous sommes d'accord avec l'article, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 55 est
adopté?
M. Dufour: Le port de Montréal est la
propriété de qui?
Mme Harel: Du fédéral.
M. Doré: Me posez-vous la question? Je peux
répondre.
M. Dufour: J'ai demandé qui était
propriétaire du port de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Le port de Montréal est la
propriété de la Société du port de Montréal
en vertu de la loi des ports nationaux, M. le Président.
M. Dufour: Mais la Société du port de
Montréal agit pour qui?
Mme Harel: Le Conseil des ports nationaux.
M. Doré: En vertu de la loi des ports nationaux, M. le
Président?
M. Dufour: Donc, on peut presque déterminer hors de tout
doute que c'est de propriété fédérale. Cela
ressemble un peu à cela? Cela va. Donc, quand la ville acquiert de
gré à gré, est-ce à la demande du port de
Montréal ou selon la volonté de la ville de Montréal?
M. Doré: Si vous me permettez, M. le Président, je
vais juste, pour l'éclairage de la commission, donner un...
M. Dufour: Faites-nous un petit portrait, ce serait plus facile,
cela va sauver des questions.
M. Doré: Je vais tracer un peu le portrait pour essayer un
peu d'éclairer et, après cela, on pourra répondre aux
questions et chacun pourra exprimer ses opinions.
En 1981-1982, la ville de Montréal, le gouvernement du
Québec, le port de Montréal ont créé des
comités de travail pour déterminer quels pouvaient être les
besoins en terrains, en immeubles, donc, en biens immobiliers, d'agrandissement
du port de Montréal. Il y a eu un certain nombre de propositions qui ont
été mises de l'avant et la ville de Montréal, soucieuse
d'appuyer les efforts du port de Montréal dans ses besoins d'expansion,
a convenu avec le port de Montréal d'une modalité qui est la
suivante: le port a des terrains en surplus dans certaines zones, la ville
avait de son côté des terrains qu'elle pouvait également
céder, la ville pouvait se permettre de se porter acquéreur de
certains terrains et le port et la ville ont convenu d'un protocole en vertu
duquel plutôt que de procéder selon le mode classique, chacun
expropriant de son côté, on a dit: Chacun peut, aux fins
d'expansion, procéder par acquisition de gré à gré,
procéder par des échanqes de terrains pendant l'année et,
à la fin de l'année, on trace une ligne sur les
équivalences et la soulte qui est à l'avantage de la ville ou
à l'avantage du port, est réglée, d'une certaine
façon, à l'amiable. C'était une manière
expéditive de faire les choses et beaucoup moins complexe que celle que
le port de Montréal pouvait avoir lorsqu'il agissait seul puisque la
possibilité pour le port d'exproprier est une procédure assez
complexe et assez longue.
C'est en vertu de cela que la ville a commencé à
acquérir des terrains dans le coin des rues Saint-Just et Lepailleur
pour prévoir les agrandissements du port de Montréal pour le quai
Cast. On sait que le quai Cast et l'ensemble des quais de ce secteur qui forme
le secteur des containers est en très forte expansion dans le port de
Montréal, le vrac étant presque en chute libre par les temps oui
courent, et permet quand même au port de Montréal de rester le
troisième port en importance dans l'est du continent
nord-américain.
Le problème s'est posé à partir du moment
où... D'abord, certaines transactions dans les échanges devaient
obtenir, bien sûr, l'aval du gouvernement et, d'autre part, on ne peut
pas, sans cette disposition, pouvoir
exproprier pour les fins d'expansion du port de Montréal parce
qu'on ne peut pas exproprier pour une fin qui n'est pas prévue par la
loi, et c'est la raison pour laquelle on demande ce pouvoir.
Cela nous permet à la fois de pouvoir, parce que le port de
Montréal est un élément extrêmement important et
moteur dans le développement de Montréal, continuer d'avoir un
protocole d'entente même s'il s'agit d'une société qui
relève d'une loi du gouvernement fédéral - il n'y a pas
beaucoup de villes dans la région de Montréal... le port n'est
pour l'essentiel que dans la ville de Montréal et de pouvoir y aller non
pas uniquement par acquisition de gré à gré, mais
également par voie d'expropriation. Dans le cas des rues Saint-Just et
Lepailleur, en particulier, il est clair qu'il est dans les intentions... C'est
l'ensemble du secteur de la rue Notre-Dame jusqu'au fleuve qu'on va devoir
éventuellement exproprier pour les fins du port et, de ce point de vue,
cela nous permet de ne pas laisser des gens, comme cela s'est fait
jusqu'à maintenant, pendant trois ou quatre années
acquérir de temps en temps de gré à gré. Certaines
personnes ne veulent pas vendre et, à ce moment-là, il n'y a pas
d'entente, il y a des propriétés qui sont achetées et
laissées à l'abandon, les autres se dégradent autour, cela
n'a aucun sens. Si on doit procéder au remembrement ou à
l'acquisition de terrains à des fins d'expansion du port de
Montréal, il faut le faire de façon correcte avec les gens et la
seule façon de le faire, c'est d'émettre des réserves
foncières et de procéder par expropriation, à
défaut d'entente de gré à gré, dans un délai
donné » maximum de deux ans - pour que cela puissse se faire et de
cesser un peu le cancer dans lequel, malheureusement, les citoyens du coin ont
été exposés par la méthode qui est utilisée
actuellement, mais qui, légalement, ne pouvait pas être autre que
celle-là.
Alors, voilà pourquoi, M. le Président, on demande ces
pouvoirs qui nous semblent importants pour le développement
économique de Montréal et pour, je dirais, la collaboration que
doit inévitablement avoir la ville de Montréal et le port de
Montréal dans des projets d'expansion.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a un plan connu, déposé,
public, de l'agrandissement que vous prévoyez?
M. Doré: Actuellement, M. le Président, ce qui est
prévu pour les cinq prochaines années, c'est justement
l'acquisition du quai Cast avec la collaboration du gouvernement du
Québec... Je vous ferai remarquer que le gouvernement du Québec a
cédé, par le biais du ministère des Transports, des
espaces au-dessus du pont Louis-Hippolyte-Lafontaine pour l'installation d'un
stationnement, il est éventuellement question de reloger la maison
Louis-Joseph-Trieste, qui est une maison pour personnes âgées,
pour permettre aussi l'expansion du port dans ce coin-là, et les rues
Saint-Just et Lepailleur sont incluses dans ce plan.
Les plans de développement du port pour les années
subséquentes ne sont pas publics. Ils nous seront communiqués
lors d'une séance qu'on avait prévu faire au mois d'août,
de façon privilégiée, je dirais, à la ville; et
seront, j'imagine, éventuellement rendus publics l'automne prochain.
Pour le moment, ils ne sont pas portés à la connaissance de la
ville de Montréal. Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce qu'on veut
développer avec le port, c'est une relation qui nous permet justement de
planifier ensemble les besoins de développement et de le faire de
façon cohérente et de façon correcte aussi avec les
citoyens. On met en cause les droits des personnes puisque, lorsque l'on
procède par décision de réserves foncières ou
d'expropriation, bien sûr, on départit un bien privé pour
le bénéfice de la collectivité, en l'occurrence,
l'expansion du port qui est moteur pour le développement
économique de Montréal. Encore faut-il avoir les pouvoirs de le
faire, et de le faire correctement. Le fait que la ville puisse agir en
relation avec le port permet aussi de s'assurer que le port ne procède
pas unilatéralement, mais met la ville dans le coup
systématiquement en vertu du protocole d'entente, ce qui est un des
objectifs poursuivis. Le port ne peut pas se développer
indépendamment de la propre vision du développement qu'en a la
ville de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): M.
Pimparé.
M. Pimparé (Daniel): M. le Président, je ne suis
pas tout à fait d'accord avec les dires de M. le maire parce que, depuis
que la ville de Montréal s'est intéressée à ce
dossier-là, le secteur s'est détérioré, la ville de
Montréal s'est servie de pratiques administratives douteuses et ce sont
les dires de M. John Gardiner qui est responsable de l'habitation pour la ville
de Montréal. Lui-même a admis que la ville de Montréal,
avec le port, avait usé de pratiques administratives douteuses. La
façon dont tout a été fait dans le secteur des rues
Saint-Just et Lepailleur, la ville de Montréal s'est portée
acquéreur de maisons. Les maisons sont laissées à
l'abandon. Il y a un immeuble de cinq logements dont les briques tiennent avec
des deux-par-quatre. Cela a été photographié par la
Presse. Ils ont détérioré le secteur. Je
suis resté surpris tantôt de voir l'article 30 qui oblige
les propriétaires à couper les herbes hautes parce que, M. le
Président, si vous voyiez de quelle façon les terrains sont ma!
entretenus par la ville de Montréal dans les rues Saint-Just et
Lepailleur et comme les maisons sont restées sans entretien, c'est
incroyable! La ville de Montréal a haussé les taxes partout dans
la ville, sauf dans le secteur des rues Saint-Just et Lepailleur. J'ai mis 20
000 $ de rénovation à ma station-service, j'ai augmenté
mon évaluation de 2000 $. La même station-service, rue Hochelaga,
a augmenté de 18 000 $, M. le Président, et les
propriétaires qui sont des maisons situées rues Saint-Just et
Lepailleur ou au sud de Notre-Dame, c'est vrai ce que disait M. John Gardiner
et il connaît le dossier, la ville de Montréal a usé de
pratiques administratives douteuses avec le port de Montréal. Nous ne
voyons pas pourquoi la ville de Montréal se salirait les mains pour
avantager le port de Montréal quand celui-ci est régi par le
gouvernement fédéral, et le gouvernement fédéral a
le droit d'exproprier pour un port ou un aéroport.
La ville de Montréal a acheté des maisons, des
propriétés. Elle a dit que c'était pour exproprier, pour
éventuellement céder au port, M. le Président, elle a
investi, pour deux duplex, 75 000 $ de rénovations, des maisons qui sont
supposées être mises à terre, être démolies.
Pour céder au port de Montréal, elle a mis 75 000 $ de
rénovations, d'améliorations sur ces maisons.
En plus de cela, le port a tous les droits et M. Dominic Taddeo,
directeur du port de Montréal, que M. Vinet et moi-même avons
rencontré, on lui a dit que la ville de Montréal ne pouvait pas
agir par voie d'expropriation, que la loi ne le permettait pas. M. Dominic
Taddeo nous a assurés, il a dit: Si la ville de Montréal n'est
pas capable d'exproprier, n'a pas les droits, on va demander le dossier
à la ville de Montréal et on va agir par voie d'expropriation. La
question qu'on se pose, c'est: Pourquoi la ville de Montréal continue?
On ne veut pas empêcher l'amélioration de l'économie, on ne
veut pas empêcher le port de fonctionner, mais on veut tout simplement
que cela soit fait dans les droits. Le port de Montréal veut nous
exproprier? Qu'il nous exproprie et non la ville de Montréal avantager
le gouvernement fédéral quand elle n'a même pas le droit de
le faire. La ville de Montréal a déjà fait des
expropriations rue Notre-Dame, à l'est de ma station-service, et elle
n'en n'avait pas le droit. Elle n'était pas plus mandatée pour le
faire dans ce temps-là qu'elle ne l'est aujourd'hui et elle l'a fait.
Elle a exproprié une station-service et elle a exproprié un salon
de coiffure; la ville de Montréal n'avait pas le droit de faire
cela.
M. le Président, on ne voit pas pourquoi la commission
permettrait à la ville de Montréal, donnerait des droits à
la ville de Montréal, ce qui ferait perdre des droits au gouvernement
provincial. Vous avez des droits, vous savez à quoi vous vous engagez en
laissant la porte ouverte à la ville de Montréal et nous comptons
sur vous pour annuler cet amendement. (0 h 15)
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. M.
Vinet.
M. Vinet: Disons que j'abonde dans le même sens. Ce que je
peux dire, c'est qu'on a rencontré le port de Montréal et on nous
a dit qu'on était prêts à se servir de la loi
d'expropriation pour le faire, mais un dossier qui est donné à
une ville, c'est assez difficile de le lui enlever. On sait que la ville de
Montréal tient à ce dossier et c'est le cas qui se
présente. La preuve, c'est qu'on se trouve devant une commission
parlementaire pour amender la charte d'expropriation. Je ne vois pas pourquoi
la ville tient tant à faire cette expropriation pour le port. C'est la
question qu'on doit se poser tous ensemble. Le port a les pouvoirs, le port l'a
demandé. Pourquoi la ville veut-elle le faire pour le port
même?
Je voudrais absolument que cet amendement soit rejeté et, en
plus, je crois qu'on donne énormément de pouvoirs. On en
discutera par la suite à l'article 56 qui va venir plus tard. Sur cet
article-là, je demanderais au gouvernement de penser sérieusement
à quoi il s'engage.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. M.
Morin.
M. Morin: M. le Président, le Parti civique a
évidemment vécu cette difficulté, si on peut l'appeler
ainsi, du port, du temps où il était au pouvoir. Tout en
étant favorables au port de Montréal, è son expansion et
à sa réussite financière, nous avions voulu, à
l'époque, protéger un certain nombre de citoyens qui avaient
entrepris des démarches d'expropriation juste avant qu'arrivent les
terribles difficultés financières vécues par la compaqnie
Cast et, au moment où on a arrêté les procédures, il
s'est vécu des cas de personnes qui avaient déjà
engagé des fonds et qui étaient prises entre deux feux. En
voulant solutionner leurs problèmes, on a peut-être
créé des problèmes qui sont encore plus graves.
Dans le cas qui nous inquiète ici, on s'inquiète un peu du
fait que l'administration municipale pourra procéder à
l'acquisition de terrains en se départissant de l'approbation qui
était demandée au ministère des Affaires municipales. Ce
qui est plus grave encore, c'est que le port de Montréal n'a pas fait
connaître, comme l'a précisé d'ailleurs M. le maire, ses
véritables visées d'expansion et
cela nous pousse à avoir de grandes craintes. Quand on a
engagé ce dossier pour des quais futurs, nécessaires à la
coompagnie Cast en particulier, on s'attendait à avoir des choses
formidables. Du jour au lendemain, on a eu un "crash" qui nous a fait reculer
passablement. C'est la question qu'on se pose. Le port est soumis aux caprices
du marché: Jusqu'où doit-il aller? Quels sont ses
véritables besoins en matière d'agrandissement?
D'autre part, au moment où on était contraint par les
surfaces de terrains, les autorités portuaires ont trouvé des
solutions pratiques, intelligentes et nouvelles à leur agrandissement et
je prends l'exemple du quai Racine où, en procédant à la
démolition d'immeubles désuets et à un remplissage d'une
partie inutilisée, on a créé une surface potable de
transport qui a permis d'agrandir par l'intérieur sans nuire aux
riverains environnants. Nos craintes sont è ce niveau: Quelles sont les
véritables demandes du port? Est-ce qu'on peut accepter d'aller aussi
rapidement sans connaître les vrais besoins?
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, on demande pourquoi la
ville est tant intéressée au port. C'est 800 000 000 $
d'activité économique, le port de Montréal, dans la ville
et dans la région de Montréal. C'est le troisième port en
importance en Amérique du Nord. Dans le domaine des containers, c'est
peut-être même le deuxième maintenant et le quai Racine et
le quai Cast sont actuellement utilisés à leur plein potentiel.
La compagnie Cast a d'autres contrats en vue. C'est pourquoi le port est
intéressé à prendre de l'expansion, et c'est dans le
domaine des containers, cela n'est pas dans le domaine du vrac.
Les projets d'expansion à venir pour le port de Montréal,
on va ies connaître à partir du mois d'août, ils seront
publics. Mais pourquoi la ville y est-elle intéressée? C'est que
la ville ne veut pas laisser agir le port par lui-même sans une
concertation avec la ville du point de vue d'un certain nombre de
critères d'aménagement. Le port a des impératifs
économiques, la ville a aussi des impératifs économiques,
mais également d'aménagement et d'autres. Et, de ce point de vue,
on veut pouvoir s'entendre sur la façon dont le port va prendre de
l'expansion, è quel endroit il va le faire et selon quelles conditions.
C'est pour cela qu'on est intéressés à maintenir une
relation avec le port de Montréal.
Ce qu'on demande ici, c'est de ne pas continuer à soumettre les
citoyens de Saint-Just et de Lepailleur à la situation dans laquelle ils
ont été placés depuis quatre ans. Vu
l'impossibilité pour la ville de procéder par voie de
réserves foncières ou d'expropriation et uniquement par vente de
gré à gré, avec des cens qui, dans certains cas, voulaient
vendre et d'autres qui ne le voulaient pas, on s'est retrouvé avec un
quartier qui s'est lentement dégradé et qui a affecté la
valeur des propriétés autour. On pense que, lorsqu'on
décide pour des besoins d'expansion de devoir prendre du terrain, il
faut le faire de façon correcte avec les citoyens et, un des moyens de
le faire, c'est d'abord d'émettre une réserve foncière
pour empêcher que les gens n'ajoutent de la valeur à leurs
propriétés quand on sait qu'à terme, dans deux ans, on va
vouloir les exproprier de toute façon et d'en arriver à des
ententes de gré à gré, sinon d'exproprier à la
valeur marchande; enfin, selon les critères habituels de la Loi sur
l'expropriation. C'est le premier élément, et le deuxième
élément... On ne se salit pas les mains. On est éminemment
intéressé à la vitalité du port qui est un
instrument important de Montréal et de son développement.
J'ajoute, M. te Président, que, lorsque John Gardiner, qu'on a
cité, disait qu'il y avait des pratiques administratives douteuses, je
ne sais pas s'il faisait référence è certaines
acquisitions qu'a faites l'ancienne administration, je ne le sais pas, mais je
sais une chose, c'est qu'il faisait référence è
l'époque où tout cela se faisait sans encadrement légal
valable et, ce qu'on demande aujourd'hui, c'est de nous en donner un. C'est
à cela qu'il a fait référence. Il a dit: C'est une
pratique administrative douteuse que de nous enqager pour 3 000 000 $ ou 4 000
000 $ sans savoir si le gouvernement nous donne la possibilité de faire
des échanges et sans, dans certains cas, avoir le pouvoir, pour les qens
qui ne veulent pas être expropriés, de le faire. Et c'est cela
qu'on veut corriger par les articles qui sont là. C'était cela
qu'il visait, pas nécessairement la façon dont les choses
s'étaient faites. Il me semble clair ce soir qu'avec les pouvoirs qu'on
demande, avec lesquels le gouvemement est d'accord... Auxquels le gouvernement
a été associé, dis-je bien, parce qu'au départ le
premier plan de développement d'expansion du port avait
été discuté avec le gouvemement du Québec. Il me
semble qu'on fait simplement nous fournir les moyens d'être
compétitifs, mais pas avec d'autres villes du Québec; je pense
entre autres aux remarques qui ont été faites au début de
cette commission, Montréal dans ce cas-ci est en compétition avec
Baltimore et New York, qui sont nos gros compétiteurs, et on a besoin
rapidement de fournir à la compagnie Cast et aux autres dans le domaine
des containers des espaces additionnels pour garder cet avantage
compétitif que nous avons, qui est d'être 500 kilomètres
plus près du nord de l'Europe et d'avoir un système intermodal
qui nous
permet d'acheminer plus rapidement dans le Midwest des containers que ne
le font les ports de Baltimore et New York. De ce point de vue, c'est une
question de vitalité économique pour Montréal et, en
même temps, de "correctitude" dans la façon dont le dossier doit
être traité par rapport aux citoyens.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. M. le maire, je ne veux
pas reprendre une partie de la démonstration que vous venez de faire
parce que je la partage étant députée du comté de
Maisonneuve où se trouve une partie importante des installations du port
de Montréal.
Cependant, je pense que nous devons certainement ce soir nous dire un
certain nombre de vérités sur le fonctionnement du port de
Montréal qui exige des garanties. Le port de Montréal fonctionne
comme si ses plans d'expansion étaient des secrets d'État. C'est
en partie ce qui a agqravé la situation que l'on connaît
maintenant. Je pense que cela ne peut être qu'une amélioration
parce que la ville agissait sans avoir le pouvoir de le faire et sans
planification d'ensemble. Le regroupement des citoyens propriétaires des
rues Saint-Just, Lepailleur et Notre-Dame nous disent que la ville a acquis
dans te passé 11 propriétés sur 27 de gré à
qré. J'imagine que mes collègues se rendent bien compte de ce que
cela peut avoir comme effet dévastateur dans un secteur qui est
rongé par l'incertitude de ce qui va se passer. C'est bien
évident qu'il n'y a pas d'investissement, qu'il n'y a pas de
vitalité qui peut s'y développer. Alors, cela suppose... Et je
n'ai pas vraiment de garantie parce que, lorsque j'ai constaté
qu'à l'occasion du flottement créé par les
élections à la ville de Montréal le port en avait
profité pour écarter toute représentation de
Montréal à son conseil d'administration, cela ne m'a pas vraiment
donné de garantie que le port était prêt à
collaborer très étroitement, à moins que les garanties, M.
le maire puisse nous les donner ce soir. Comme députée, je dois
vous dire que j'ai multiplié les démarches pour essayer d'en
obtenir quelques-unes, pas pour les cinq prochaines années. Sur le plan
résidentiel, cinq ans, ce n'est rien du tout. Ce qu'il faut savoir, ce
sont les choix du port de Montréal, qu'il étudie son
développement beaucoup plus à moyen terme et à long terme
que cinq ans. Le maire nous a dit tantôt que les projets seront rendus
publics en août. Non...
M. Doré: J'ai dit, je m'excuse, Mme la
députée, que la ville de Montréal prendra connaissance
officiellement des projets d'expansion du port de Montréal pour les dix
prochaines années en août.
Mme Harel: C'est ce que j'avais cru comprendre.
M. Doré: J'ai ajouté: J'imagine qu'ils seront
publics è compter de l'automne. Ils le seront en ce qui nous concerne
parce qu'ils doivent être publics. Je pense qu'il n'y a pas de secret
d'Etat là-dedans. Ce que j'ai dit, par contre, c'est que Saint-Just et
Lepailleur, c'est-à-dire l'extension du quai Cast, ce sont les besoins
prévisibles pour les cinq prochaines années.
Mme Harel: Alors, je pense que c'est important que ce soir on ait
la garantie que la ville entend ne pas, dans un secret qui est alimenté
par le port, discuter de ces questions qui concernent au premier chef tout le
développement de l'est de Montréal... J'ai bien compris que le
maire nous dit qu'à l'automne les projets seront rendus publics et pas
seulement ceux qui concernent les cinq prochaines années, mais ceux qui
seront transmis è la ville concernant les choix de sites. Le maire a
fait état des études réalisées depuis 1981 sur
divers sites et il y aura certainement, à un moment donné, une
minute de vérité, avec un choix de sites. C'est l'incertitude qui
ronge actuellement. Je pense qu'avec un pouvoir comme celui-là, je
comprends qu'on puisse départir des individus en vertu d'un bien commun,
à la poursuite d'un intérêt supérieur, mais encore
faut-il que cet intérêt supérieur ne soit pas privé
et le port agit souvent comme s'il était une société
privée qui n'a de compte à rendre à personne, surtout pas
à la population qui l'entoure.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie, Mme la
députée de Maisonneuve. Sur ce, les membres de la commission
sont-ils prêts à disposer de l'article 55? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: On pourrait suspendre la séance deux
minutes.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a consentement
pour que nous suspendions nos travaux pour quelques minutes?
M. Bourbeau: De la zizanie dans ie camp ennemi, M. le
Président?
M. Dufour: Avec l'exemple que vous nous donnez, vous ne devriez
pas parler.
Le Président (M. Rochefort): Alors, je demande s'il y a
consentement ou pas pour qu'il y ait suspension de nos travaux quelques
minutes?
M. Bourbeau: On peut bien suspendre les travaux quelques
instants, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): II y a consentement, la
commission suspend donc ses travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 0 h 27)
(Reprise à 0 h 39)
Le Président (M, Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons nos travaux. Nous en étions à
l'étude de l'article 55. Est-ce que cet article est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: On aurait, M. le Président, un amendement
à proposer concernant l'article 55, à l'alinéa 963a.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous en avez une
copie, M. le député?
Motion d'amendement
M. Dufour: Ça va prendre deux secondes, mais ça
s'en vient. Ce ne sera pas long. L'article 963a de cette charte,
édicté par l'article 55 du projet de loi, est modifié par
le remplacement des mots "pour l'" par "en vue de la réalisation du plan
d'agrandissement du port de Montréal".
Le Président (M. Rochefort): En vue de...
M. Dufour: "en vue de la réalisation du plan
d'agrandissement du port de Montréal".
Le Président (M. Rochefort): A la place de "pour l'", pour
l'agrandissement, "pour !'" à la quatrième ligne. Ahl
excusez-moi, ça dépend du document qu'on prend. Dans le projet de
loi, c'est la troisième ligne. Après "de bail", on a "pour
l'agrandissement"; alors, on remplace "pour 1'" par "en vue de la
réalisation... Ah! je l'ai ici. "En vue de la réalisation du plan
d'".
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Rochefort): Alors, ça se lirait
comme ceci si l'amendement est adopté: "La ville est autorisée
à acquérir de gré à gré ou par expropriation
des immeubles aux fins de les céder par voie d'échange, de vente
ou de bail en vue de la réalisation du plan d'agrandissement du port de
Montréal.*'
M. Dufour: La réalisation du plan...
Le Président (M. Rochefort): ...du plan d'agrandissement
du port de Montréal.
M. Dufour: En fait, ce dont on veut s'assurer par cette
modification, c'est que cet agrandissement-là se fasse avec un plan qui
permette de déterminer hors de tout doute que c'est vraiment dans ce
but-là qu'on veut avoir ce pouvoir d'expropriation.
Donc, c'est de nature, d'une part è assurer aux gens une certaine
sécurité. Parce que, s'il y a un plan, cela veut dire que les
gens peuvent le connaître; donc, ils peuvent l'identifier. À ce
moment-là, ça veut dire que ce n'est pas par caprice; il faut
qu'il y ait vraiment une volonté quelque part. J'ai parlé
tantôt avec le maire qui me disait: On veut réaliser des
réserves foncières. Donc, une réserve foncière,
c'est le pouvoir d'avoir des terrains, pas pour n'importe quelle fin, mais en
vue de l'agrandissement du port de Montréal.
M. Bourbeau: M. le Président, une question de
règlement. Il faudrait peut-être établir, en premier lieu,
si l'amendement est recevable.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, quand j'ai
demandé s'il y avait des commentaires, je comprenais implicitement que,
s'il y avait des problèmes de recevabilité, ils seraient
soulevés. Est-ce que vous avez un problème de
recevabilité?
M. Bourbeau: Non, mais je pense qu'il est de coutume dans cette
assemblée que le président déclare en premier lieu si
l'amendement est recevable avant de permettre les discussions sur l'amendement.
J'aurais simplement une question à poser.
Le Président (M. Rochefort): Si vous le permettez, pour
répondre à votre demande, je vous dirai que, d'après les
coutumes, dans la mesure où personne ne soulève la question de la
recevabilité, c'est aussi une coutume qu'on fonctionne sans aborder
cette question-là. Mais puisque, de toute façon, vous ne la
soulevez pas, je vais écouter votre question.
M. Bourbeau: Non, je la soulève, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Donc, vous contestez le
recevabilité?
M. Bourbeau: Je ne la conteste pas, je vous demande si elle est
recevable ou non. C'est à vous de regarder dans les règlements
pour savoir si c'est recevable.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, est-ce que
vous contestez la recevabilité de cet amendement?
M. Bourbeau: Je vous demande de
préciser si l'amendement est recevable.
Le Préaident (M. Roehefort): Non, M. le ministre, je vous
adressais une question. Est-ce que vous, vous vous questionnez sur cette
recevabilité?
M. Bourbeau: M. le Président, je vous demande de
préciser si l'amendement est recevable ou non selon les traditions dans
cette commission.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a des membres
de cette commission qui soulèvent la question de la recevabilité
de l'amendement?
M. Dufour: On ne l'a pas soulevée une fois ce soir sur
tous les amendements qui ont été proposés.
Le Président (M. Rochefort): Alors, donc, l'amendement est
recevable. D'autres questions sur l'amendement?
M. Bourbeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le maire de Montréal, est-ce qu'il existe
actuellement un plan d'agrandissement du port de Montréal?
M. Doré: M. le Président, au sens où on
l'entend habituellement, il n'y a pas de plan, puisque, je l'ai dit
tantôt, les plans d'expansion future pour le port de Montréal ne
sont pas encore du domaine public. L'information que j'avais de M.
Thériault pour une rencontre que j'ai eue la semaine dernière
avec lui, c'est que le conseil d'administration du port en serait formellement
saisi, dans un premier temps, puisque c'est d'abord à eux de finaliser
leurs plans et que, dans un deuxième temps, ce plan nous serait soumis.
Il y a un avant-projet, je pense, qui a été soumis pour
information au niveau du Conseil des ports nationaux, mais le conseil
d'administration doit maintenant donner son aval. Une fois qu'il l'aura fait,
il y aura rencontre entre le conseil d'administration du port et
l'administration montréalaise pour l'examen de ce plan d'expansion tel
qu'il sera approuvé par le conseil d'administration.
Ce qui existe, c'est le résultat de ce qui est déjà
public, d'ailleurs, c'est-à-dire les discussions qui ont eu lieu entre
le gouvernement du Québec à l'époque, la ville de
Montréal et le port quant à ses besoins d'expansion
immédiats autour de l'ensemble des quais de "containers" et qui
prévoyait, je le disais tantôt - le gouvernement a, d'ailleurs,
posé des gestes dans ce sens - l'extension du quai Cast en incluant les
terrains qui appartiennent au ministère des Transports du gouvemement du
Québec et qui surplombent les tours de ventilation du pont
Louis-Hippolyte-Lafontaine, la maison Louis-Joseph-Trieste, une maison pour
personnes âgées, qui serait éventuellement
déplacée pour les fins d'expansion, de même que le secteur
des rues Saint-Just et Lepailleur jusqu'aux limites du parc. Ça, c'est
ce qui est prévu, ce qui avait été convenu où il y
aurait l'expansion actuellement et ce qui est connu. C'est en vertu de cela que
l'on veut agir parce que l'administration montréalaise est d'accord avec
le port quant à ses besoins immédiats d'expansion pour
l'agrandissement des installations des quais de manutention de containers dans
cette partie.
Pour le reste, il n'y a pas de plans actuellement connus, publics,
discutés et adoptés par qui que ce soit, sauf peut-être par
le conseil d'administration du port au moment où on se parle, mais ils
n'ont pas été soumis à la ville de Montréal
formellement.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Donc, si je comprends bien vos propos, au moment
où on se parle, il n'existe pas, actuellement, de plan d'agrandissement
du port de Montréal comme tel.
M. Doré: Non, c'est inexact. J'ai dit qu'il y a un plan
d'agrandissement du port, qui a déjà été
discuté d'ailleurs, qui inclut le quadrilatère des installations
du quai Cast, des espaces qui sont au-dessus de Louis-Hippolyte-Lafontaine, de
la maison Louis-Joseph-Trieste et des rues Saint-Just et Lepailleur du point de
vue de l'expansion du quai Cast. Ces plans-là sont connus. Ils ont
même fait l'objet d'un document auquel le gouvernement du Québec
avait collaboré à l'époque.
Pour le reste, pour les besoins futurs d'expansion dans un plan à
long terme - je dirais dans un plan directeur de développement, parce
que c'est de ça qu'on devrait parler, un plan directeur de
développement du port de Montréal - c'est ça qui sera
discuté avec la ville de Montréal au mois d'août et qui
sera éventuellement, j'imagine, discuté du côté du
gouvemement fédéral puisque le port de Montréal
relève des Ports nationaux. C'est là qu'éventuellement il
pourrait y avoir des projets d'expansion. Mais ce plan directeur de
développement n'est pas porté à la connaissance de
l'administration montréalaise au moment où on se parle puisqu'il
n'avait pas encore été formellement, semble-t-il, approuvé
par le CA du port de Montréal, le conseil d'administration.
Alors, c'est clair - je reviens encore à la question - le port a
besoin, pour ses fins d'expansion immédiate en ce qui concerne les quais
de manutention de "containers", des secteurs qui avaient déjà
été identifiés comme des secteurs d'expansion, incluant
les rues Saint-Just, Lepailleur, de Notre-Dame au fleuve. C'est sur ce
secteur-là que l'administration montréalaise est prête
à agir pour peu qu'elle ait le pouvoir de le faire; d'abord, de
décréter des réserves foncières pour des fins
d'expansion du port, de procéder après coup, évidemment,
dans le délai de deux ans tel qu'il est prévu par les
négociations de gré à gré et, à
défaut, par le biais d'expropriations pour l'ensemble des immeubles
visés par le quadrilatère.
Le Président (M. Rochefort): M.
Pimparé.
M. Pimparé: M. le Président, tantôt, M.
Bourbeau a demandé si c'était receva-ble. Vous ne pensez pas que,
vu que le port de Montréal est régi par le gouvernement
fédéral, il va falloir qu'il demande au gouvernement
fédéral de faire amender la charte pour lui enlever son droit
d'expropriation pour le céder à la ville de Montréal
après. Parce que là c'est le gouvernement fédéral
qui est censé exproprier pour le port. Mais là, vu que
Québec et Montréal décident de faire un amendement
à la charte, vous ne pensez pas qu'il faudra que le port demande au
gouvernement fédéral d'amender la charte pour laisser la ville de
Montréal procéder par voie d'expropriation à sa place?
Pourquoi cela se ferait-il seulement d'un côté et pas de l'autre
côté?
Moi, je m'étais informé et on m'avait dit que ça ne
se faisait pas, qu'il faudrait que le port demande au gouvernement
fédéral de faire amender la charte, lui aussi. M. Doré dit
que lui, il a vu les maquettes comme quoi, pour l'agrandissement du port de
Montréal, les plans étaient déjà faits. On a
rencontré M. Dominic Toddeo avec M. Ronald Corey il y a une semaine et
ils ne savent même pas encore ce qui va être fait. Comment se
fait-il que M. Doré est le seul à avoir vu ça? Comment se
fait-il qu'il dise que ça été rendu public depuis des
années et ça fait des années qu'il n'y a personne qui est
capable de savoir quelle expansion va prendre le port de Montréal? Il
n'y a personne qui a vu les maquettes. lis chanqent d'idée à tous
les mois.
On voudrait savoir, nous autres, comment ça se fait que M.
Doré voit ça, lui et comment ça se fait que la ville de
Montréal demande un amendement è la charte. Le gouvernement
fédéral, il va falloir qu'il le fasse changer son amendement
à la charte, lui avec, pour donner le plein droit à la ville de
Montréal, parce que nous on va contester quand même.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je dois avouer que j'ai un peu de difficulté
à comprendre le point que vous venez de faire. Je comprends que la ville
de Montréal a des pouvoirs d'expropriation. Elle en a comme toutes les
villes; enfin, c'est un pouvoir qui est reconnu aux villes. Le gouvernement
fédéral aussi a des pouvoirs d'expropriation. Le maire a
expliqué que, dans le cas du port de Montréal, la ville exproprie
des terrains et qu'il se fait une espèce d'échange pour des fins
expéditives.
Si vous êtes pour être exproprié par l'un ou par
l'autre, je ne vois pas quelle différence ça peut faire. De toute
façon, si un pouvoir public décide d'exproprier, on peut
difficilement s'opposer à cela. Je ne comprends pas vraiment
là.
M. Pimparé: M. le Président, c'est bien facile
à comprendre. C'est que la ville de Montréal, ça fait cinq
ans qu'ils disent qu'ils ont besoin de la place et qu'ils veulent exproprier.
Ils n'exproprient pas. C'est comme dans l'article de loi qu'ils vous demandent
d'amender, ils ne disent pas qu'ils vont exproprier, ils demandent d'acheter de
qré à qré. Ils vont continuer les mêmes tactiques,
è détériorer le secteur. Il y a une résidence pour
personnes âgées sur la rue Saint-Juste, Lepailleur. M. le
Président, ils sont près de la voie ferrée, près
des installations portuaires et puis leur qualité de vie est
inexistante. Elle est inexistante présentement.
La ville de Montréal va continuer le même manège, le
même stratagème; elle va continuer à acheter de gré
à gré et à détériorer le secteur. Cela fait
cinq ans, M. le Président, puis là, ils décident de vous
demander d'amender la charte. Pourquoi ne laissent-ils pas faire le port de
Montréal? Parce qu'eux autres, si vraiment ils ont besoin, ils vont
exproprier immédiatement.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, j'ai expliqué
tantôt, je peux le répéter, qu'il n'est pas dans les
intentions de la ville de laisser dégrader le secteur. Il est dans les
intentions de la ville de l'exproprier à défaut d'entente de
gré à gré.
Ce qu'on veut faire c'est décréter des réserves, en
arriver à des ententes et, à défaut, exproprier. Ce qu'on
peut dire, c'est que le port de Montréal est propriétaire, dans
la partie ouest du port, de terrains qui sont excédentaires et qui vont
être essentiels à la ville pour effectuer l'aménagement
du
Vieux-Port dans le Vieux-Montréal, connexe au
Vieux-Montréal. Pour ces terrains-là, on veut procéder par
échanges et, après ça, régler par soulte.
Actuellement, il est impossible d'agir. On a des terrains qu'on n'a pas
pu céder au port de Montréal parce qu'on n'avait pas les pouvoirs
de le faire et qu'il y avait, jusqu'à maintenant, manque de
clarification dans les lois. L'article qui est ici vise à clarifier, a
nous donner le pouvoir de faire des échanges, mais nous donner
également le pouvoir de procéder par expropriation lorsqu'il
s'agit de projets d'agrandissement du port.
Ça va nous permettre de finaliser des ententes qui sont en plan
depuis fort longtemps. Ça fait un an et demi, entre autres, qu'on
attendait d'avoir le pouvoir de procéder à des échanges
avec le port de Montréal, entre les terrains dont on est
déjà propriétaire, qu'on est prêt à leur
céder, et les terrains dont ils sont propriétaires dans la partie
ouest, qu'ils sont prêts à nous céder moyennant une soulte
qui serait, dans ce cas-là, vraisemblablement en faveur de la ville.
C'est clair que, dans notre esprit, M. le Président, c'est un
pouvoir qui est indispensable pour non seulement assurer les projets
d'agrandissement du port, mais, en même temps, pour le faire de
façon expéditive. Si la commission nous refusait ce pouvoir
aujourd'hui, d'abord, évidemment, la ville, qui l'a fait en vertu d'un
projet d'entente avec le port, devrait, à ce moment-là, informer
le port qu'elle ne peut plus procéder légalement parce qu'on ne
lui en donne pas le pouvoir et on peut s'attendre que ça prenne un autre
délai de 18 mois. Parce que le port de Montréal a des pouvoirs
d'expropriation. Il ne les exerce pas pour lui-même; c'est par le biais
du gouvernement fédéral. C'est une procédure fort longue,
beaucoup plus complexe que quand nous, on l'exerce. C'est pour rendre l'affaire
plus expéditive, pour nous permettre, justement, de finaliser ce qui
aurait dû être fait depuis fort longtemps dans ce secteur-là
qu'on demande d'obtenir ces pouvoirs-là aujourd'hui, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Alors, si je comprends bien l'objection des gens qui
sont ici, vous nous dites: La ville procède par acquisition de
gré à gré, lentement, elle nous fait mourir à petit
feu et puis...
Une voix: Oui.
M. Bourbeau: ... ça nous nuit, etc. Ce que la ville
demande effectivement, c'est la possibilité d'aller plus vite, dans le
fond.
Parce que, comme la ville actuellement n'a pas de pouvoir
d'expropriation, elle doit acheter de gré à gré, ce qui
veut dire qu'il y a des qens qui veulent et des gens qui ne veulent pas. Elle
doit attendre de trouver des gens qui veulent lui vendre et là elle
achète. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
Bon, je comprends qu'à partir de maintenant la ville va pouvoir
dire: Si on ne peut pas acheter de gré à gré, on
exproprie. Donc, ça va aller plus vite. Elle va pouvoir liquider le
problème plus rapidement, ce que vous semblez souhaiter, afin de ne pas
être dans l'incertitude d'une façon indéfinie. Donc,
ça m'apparaît être un pouvoir qui va dans le sens de ce que
vous souhaitez. De toute façon, la ville a indiqué son intention
d'acquérir le secteur pour des fins publiques. Alors, qu'elle
l'acquière plus rapidement, c'est ce que vous semblez souhaiter. Alors,
je ne vois pas vraiment là pourquoi vous soulevez des objections
à ce que le ville ait le pouvoir d'acquérir par expropriation
puisque vous vous plaignez qu'elle le fait de gré à gré et
que le système de gré à gré ne semble pas faire
votre affaire.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, je pense qu'il faut souhaiter
mettre fin d'une certaine façon... Il n'y a pas de question
préalable en commission parlementaire. Mais je pense que l'amendement,
tel que proposé, vient d'une certaine façon simplement introduire
que tout ça est souhaitable, mais à l'intérieur d'un plan
d'agrandissement.
Ce plan d'agrandissement, c'est un peu une sorte de protection, une
sorte de garantie pour les citoyens que c'est bien aux fins prévues que
ça se fera, mais aussi, d'une certaine façon, que ce plan sera
connu à l'avance de façon que les individus puissent planifier
eux-mêmes. Parce que, vous savez, on parle ce soir de ce
secteur-là, mais il faut bien se rendre compte que l'expansion du port
de Montréal, c'est encore plus de superficie ailleurs et que ce pouvoir
qui est donné, qui va être donné à l'article 55, ne
sera pas utilisé qu'aux fins du quai dont il est question maintenant.
C'est, d'une certaine façon, structurant pour tout l'est de
Montréal. Alors, il vaut mieux s'assurer que le critère retenu
est celui de la réalisation du plan d'agrandissement. Cela va supposer,
d'abord, que l'on ait la connaissance du plan en question.
M. Bourbeau: J'aimerais, M. le Président, connaître
les sentiments de la ville...
Le Président (M. Rochefort): C'est ce que je vais demander
effectivement.
M. Bourbeau: ... è l'égard de la proposition
d'amendement.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, j'ai compris que
l'amendement était en vue du plan d'agrandissement. C'est ça?
M. Dufour: En vue de la réalisation du plan
d'agrandissement.
M. Doré: Bon, alors, à mon point de vue, ça
c'est un problème. Ça pourrait être en vue de la
réalisation d'un plan d'agrandissement parce qu'il peut y avoir
plusieurs plans. Du plan, ça peut être le plan-maîtresse. De
toute façon, c'est clair qu'on procède... Quand la ville va
décider d'émettre des réserves foncières, la ville
ne le fera pas a la pièce. On va le faire pour un quadrilatère,
on va déposer au conseil un plan en disant: C'est l'ensemble du secteur
sur lequel on émet des réserves foncières parce que c'est
ça qui est le besoin. Ça va se faire publiquement.
Ce qui n'était pas public actuellement c'est justement de
procéder par vente de gré à gré, individuellement,
un ici, un là, et c'est ça qui créait de la confusion.
Alors moi, si on me dit du plan, le plan dont on parle, dans la tête des
gens qui l'ont soumis, c'est peut-être le plan qu'on ne connaît
pas. Je ne peux pas m'engager là-dessus. S'il s'agit de mettre dans la
loi: en vue d'un plan d'agrandissement du port de Montréal, oui, pour
les fins pour lesquelles on pourra exproprier, il y aura des plans
d'agrandissement, il peut y avoir plusieurs plans, pas ju3te un seul, et, de ce
point de vue, ce serait plus acceptable.
Le Président (M. Rochefort): Bon, alors est-ce que, M. le
député de Jonquière, vous êtes prêt à
intégrer les préoccupations du maire et à modifier "du"
par "d'un"?
Mme Harel: Je veux juste savoir, M. le maire, vous nous dites: Au
moment où on va exproprier on s'engage à ce qu'il y ait un plan
et ce plan ne vaudra que pour le quadrilatère exproprié. Alors,
ce plan ne nous fera pas connaître le plan d'agrandissement de la
ville.
M. Doré: ...
Mme Harel: Oui, maïs vous n'exproprierez pas sans le
connaître, n'est-ce pas? Je pense bien que la ville ne procédera
pas à une expropriation sans connaître le plan
d'agrandissement.
M. Doré: J'ai répété tantôt, M.
le Président, qu'on connaît déjà les besoins
d'expansion du port de Montréal pour les cinq prochaines années
qui incluent l'ensemble du quadrilatère compris entre ce qui existe
actuellement, Guy, Racine, le terrain appartenant au ministère des
Transports sur lequel le gouvernement lui a cédé la
possibilité de faire des installations, la maison Louis-Joseph-Trieste
et le secteur Saint-Just et Lepailleur. Alors ça c'est le plan.
Actuellement c'est le seul plan que je connaisse sur lequel on va agir et ca
c'est clair que quand on va agir on va déposer au conseil municipal les
réserves foncières en vertu d'un plan qui sera celui-là.
Mais ce n'est pas "du plan". L'autre plan je ne le connais pas. Quand
même je voudrais vous en parler, il n'a pas été soumis au
maire de Montréal ni à son administration.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière, si je comprends... (1 heure)
M. Dufour: On pourrait ajouter "d'un plan" au lieu "du plan" si
j'avais deux secondes pour expliciter.
Le Président (M. Rochefort): Pour les fins de la
procédure, est-ce qu'il v a consentement des membres de la commission,
pour éviter les sous-amendements et tout cela, pour qu'on intègre
à l'amendement "en vue de la réalisation d'un plan
d'agrandissement"?
M. Bourbeau: On serait même prêt à voter tout
de suite, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Bon. Le député
de Jonquière a demandé deux minutes de présentation.
M. Dufour: Peut-être une minute, cela ne sera pas long. Je
pense qu'on voulait s'assurer de garantir que les gens sachent où il y a
expropriation, que cela se fasse dans un temps déterminé et qu'il
n'y ait pas dépréciation de ces endroits en fonction du port de
Montréal. Cela n'était pas notre idée d'enlever cela. Il
est évident que certains intervenants ont parlé tout è
l'heure d'expropriation. Que cela soit par le fédéral ou par la
municipalité ou par le provincial, c'est toujours devant les mêmes
tribunaux. Quand on passe par l'expropriation, il faut passer par les
mêmes tribunaux et on a toujours à faire la démonstration
quant au prix que la personne demande par rapport au prix que l'expropriateur
veut payer. À ce moment-là, j'ai l'impression que le tribunal ne
donne pas d'avantages supplémentaires, que cela soit le
fédéral, le provincial ou le municipal qui achète par
expropriation. Dans le temps, à mes yeux, on a toujours obtenu le
même résultat. Cela complète ce que je
voulais dire.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Drummond et vice-président de le commission.
M. Saint-Roch: M. le Président, ma question s'adresse
à M. le maire.
M. le maire, dans le dépôt d'un plan, dans un territoire
bien déterminé, est-ce qu'il y aura un aussi
échéancier de déposé?
M. Doré: Quand on émet une réserve
foncière, elle est valable pour deux ans. Il faut donc forcément
procéder à l'intérieur du délai imparti. Sinon, la
réserve tombe. On émet une réserve foncière
maintenant pour un pouvoir qu'on n'avait pas qui serait pour les fins
d'agrandissement du port, et c'est à l'intérieur du délai
de deux ans que la réserve vaut.
M. Saint-Roch: M. le Président, une question
additionnelle.
Le Président (M. Rochefort): Allez-y, M. le
député.
M. Saint-Roch: M. le maire, si à l'intérieur des
deux ans vous avez acquis seulement 50 % des propriétés
concernées...
M. Doré: De gré à gré? On exproprie
pour le reste.
M. Saint-Roch: Mais cela va être automatique!
M. Doré: Oui. Parce que si on décide qu'on a besoin
de l'ensemble... Écoutez, je vous donne un exemple. La ville a
exproprié, il y a trois ou quatre ans, environ 800 propriétaires
dans Rivière-des-Prairies pour des fins de remembrement de terrains. On
a déposé un plan. On a mis une réserve foncière sur
l'ensemble des terrains. M. Morin était membre du comité
exécutif à l'époque et on a procédé
après coup de gré à gré et on a dû exproprier
pour un certain nombre de gens qui ne voulaient pas en arriver à une
entente de gré à gré, où les demandes
étaient prohibitives compte tenu du prix qu'on était prêt
à payer. On est allé devant le tribunal pour faire trancher la
question. Mais, forcément, quand on décide de procéder sur
un ensemble de lots, on dépose toujours un plan qui indique nos
intentions et les motifs pour lesquels on veut agir. On émet des
réserves foncières, soit pour fins de parcs, pour fins de
remembrement de terrains à des fins d'habitation, dans ce cas-ci pour
les fins de l'aggrandissement du port de Montréal.
Le Président (M. Rochefort); Est-ce que l'amendement a
l'article 55 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 55 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
l'article 56.
Acquisition d'immeubles (suite)
M. Bourbeau: M. le Président, on a une modification
à apporter à l'article 56. La modification a été
distribuée aux membres de la commission. Je vous saurais gré de
m'en dispenser d'en faire la lecture. Qu'il me suffise de dire que...
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous souhaitez que
j'en vérifie la recevabilité?
M. Bourbeau: M. le Président, libre à vous! M. le
Président, c'est un amendement qui a été
rédigé à l'avance et non pas sur le coin de la table.
Alors, vous avez eu le temps de le regarder.
Le Président (M. Rochefort): Notre règlement ne
traite pas de deux types d'amendements, M. le député, si c'est
préparé à l'avance ou si c'est préparé sur
le coin de la table.
M. Bourbeau: La modification, comme vous l'avez deviné, M.
le Président, a pour but d'assujettir la ville de Montréal au
même contrôle que les autres municipalités quant à
l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que les
autorités de la ville de Montréal ont...
M. Dufour: On avait beaucoup de réticences par rapport
à l'article 56 et les amendements qui sont introduits peuvent satisfaire
l'Opposition.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 56 est donc adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 56 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 57.
M. Bourbeau: La modification à l'article 57 vise â
dispenser la ville de l'obligation de faire des descriptions techniques dans la
constitution de servitudes pour fins d'utilité publique. Le ministre de
la Justice, après
consultation, est d'accord avec l'adoption de cet article et nous
partageons ce point de vue.
Le Président (M, Rochefort): L'article 57 est-il adopté?
L'article 57 est adopté. J'appelle l'article 58.
Travaux permanents
M. Bourbeau: La modification proposée vise à
permettre à la ville d'inclure pour fins de taxation dans le coût
de construction de tout pavage le coût de l'éclairage et de la
signalisation. Nous sommes d'accord avec l'adoption de cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est dans l'éventualité où la
municipalité va construire de nouvelles rues ou de nouveaux parcs de
stationnement? Est-ce dans ce sens-là?
Le Président (M. Rochefort): C'est adopté?
M. Dufour: Non. J'ai posé une question. J'aimerais bien
connaître la réponse.
Le Président (M. Rochefort): Excusez-moi. J'ai entendu
oui.
M. Dufour: II a dit oui. Je n'avais pas compris.
M. Doré: C'est cela, M. le Président, mais je pense
que le micro n'était pas ouvert.
M. Dufour: On entend dur en vieillissant. Des fois cela fait
l'affaire d'entendre dur, cela nous permet d'étendre nos discussions. La
signalisation dont il est question là-dedans, c'est plus que les lignes
sur le pavage, plus que les arrêts sur les coins de rues, plus que...
C'est cela, l'élément nouveau. C'est le système de feux de
circulation qui est inclus. Vous savez ce que coûte un tel système
sur un coin de rue. Et cela doit coûter un plus cher à
Montréal qu'ailleurs. C'est 60 000 $ ou 65 000 $ pour un système
dans une municipalité. Cela veut donc dire que si ce n'est pas à
la charge des contribuables, ces gens-là vont se faire payer la traite
quelque part.
M. Doré: M. le Président, il ne s'agit pas tant de
la signalisation du coin des rues que de l'installation des urgences-neiqe
électroniques. Vous avez remarqué qu'à Montréal on
fait généralement des petits panneaux dans les rues, mais dans
les nouvelles rues on installe généralement sur les lampadaires
des panneaux lumineux qu'on peut allumer le soir pour dire qu'il y a
urgence-neige et on n'est pas obligé de distribuer des petits panneaux
partout. Alors, ces frais de signalisation seraient inclus dans les frais
d'améliorations locales.
M. Dufour: Oui, sauf que... Je lis l'article, et la
signalisation...
M. Doré: Le coin de rue n'est pas considéré,
à notre point de vue, comme étant une amélioration
locale.
M. Dufour: Je pense que si le maire me dit que ce sont les
signalisations particulières à des secteurs et que ce n'est pas
de la signalisation qénérale, je suis obligé de dire que
la façon dont c'est écrit ici ce n'est pas cela que cela veut
dire. Je veux bien croire que vous êtes plein de bonnes intentions, mais
les intentions doivent s'écrire quelque part. Si ce n'est pas
écrit, je suis obligé de dire que tout ce qui est là... Je
comprends et je suis certain que vous avez de la bonne volonté, que vous
êtes correct dans ce que vous me dites, mais, si je lis ce qui est
écrit là, ce n'est pas cela que cela dit dans mon esprit. Il
faudrait peut-être trouver quelque chose qui exprimerait exactement ce
que vous voulez dire ou ce que vous dites.
M. Doré: M. le Président, ce que je peux vous dire
la signalisation c'est de la signalisation et pour moi mettre des affiches
électroniques d'urgence-neige fait partie de la signalisation. Je n'ai
pas trouvé de meilleurs mots que cela pour le désigner.
M. Dufour: Mais est-ce que vous admettez, M. le maire, que les
feux de circulation, c'est aussi de la signalisation?
M. Doré: Mais cela n'a jamais été
calculé comme de l'amélioration locale, M. le
Président.
M. Bourbeau: M. le Président, si je comprends bien, le
député de Jonquière voudrait exclure les feux de
circulation. Ce n'est pas dans l'intention de la ville d'inclure les feux de
circulation. Si le député de Jonquière voulait faire un
amendement pour ajouter "à l'exclusion des feux de circulation", je
n'aurais pas d'objection.
M. Doré: Si vous voulez le mettre, vous pouvez bien le
mettre, cela ne me dérange pas.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a une motion
d'amendement?
Si vous le permettez, on va suspendre l'article 58, le temps de
préparer le papillon. J'appelle l'article 59. M. le ministre.
Améliorations locales
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. II y a une modification
à l'article 57...
Le Président (M. Rochefort): L'article 59.
M. Bourbeau: À l'article 59, c'est bien ce que je voulais
dire.
Le Président (M. Rochefort): Et ce que nous souhaitions
entendre!
M. Bourbeau: La modification se lirait comme suit: L'article
1038b de la charte de la ville de Montréal, édicté par
l'article 59 du projet de loi 200, est modifié: 1° par le
remplacement, aux première et deuxième lignes du premier
alinéa, des mots "qu'elle juge en bénéficier" par les mots
"en bénéficiant"; 2° par le remplacement, dans la
cinquième ligne du premier alinéa, des mots "pouvant
bénéficier" par le mot "bénéficiant".
Cette modification précise le texte afin de clarifier les cas
où un propriétaire sera soumis à la cotisation. L'article
lui-même vise à permettre à la ville de Montréal de
faire sur certaines rues des travaux particuliers d'embellissement après
entente avec les propriétaires de ces rues représentant au moins
les trois quarts de la valeur de l'ensemble des immeubles pouvant
bénéficier de ces travaux et de répartir le coût de
ceux-ci entre les propriétaires qui en bénéficient.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, cette modification vient
en fait nous donner la possibilité... Partons d'un exemple que je pense
que tout le monde peut comprendre qui est celui de la rue McGill College
où les propriétaires, en l'occurrence 85 % d'entre eux, ont
accepté un plan d'amélioration de la rue, d'embellissement, pour
reprendre l'expression qui a été utilisée, pour en faire
une artère de qualité au centre-ville de Montréal. Dans la
mesure où, de façon libre et volontaire, des propriétaires
qui représentent 75 % de la valeur foncière de la rue sont
d'accord, c'est le cas pour la rue McGill College, on pourrait... Et c'est ce
qu'ils nous ont demandé. Plutôt que de le payer directement, ils
nous ont demandé de leur exiger une taxe. On n'était pas capable
de le faire parce que dans ce processus cela nous prenait évidemment un
pouvoir et cet article vient y répondre. Cela donne la
possibilité de répartir les coûts, sous forme d'une taxe
d'améliorations locales, dans la proportion de la valeur respective au
rôle de ces différents propriétaires, des travaux
qu'eux-mêmes nous ont demandé de faire.
C'est un peu à cela que cela vient répondre et cela
pourrait s'appliquer à d'autres rues, particulièrement à
des rues commerciales, évidemment, où ce genre de demandes
pourrait être fait.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 59 est adopté? Pardon! M. Morin.
M. Morin: M. le Président, j'apprécie que le maire
de Montréal précise que l'amendement qui est sur la table
concerne précisément la rue McGill College. Cependant, il n'a pas
limité sa demande à la rue McGill College et cela peut être
appliqué à d'autres endroits. C'est là que nos craintes
naissent. C'est que l'application d'une telle formule fait en sorte qu'on vient
taxer des gens qui n'ont peut-être pas les moyens d'accepter une nouvelle
taxe sur leurs immeubles de la façon suivante: C'est que les
propriétaires qui peuvent en bénéficier dans un secteur
défini ne sont peut-être pas nécessairement ceux qui ont
les moyens de se le payer. On pense par exemple - et le député de
Jonquière le citait tantôt - à des disproportions dans des
immeubles assez imposants où, avec un seul immeuble, on peut
déjà obtenir les 75 % de l'évaluation dont on parle. S'il
était possible qu'un amendement soit apporté à cette
modification, on demanderait qu'en plus des 75 % de l'évaluation
foncière on ajoute le consentement de 50 % plus un des
propriétaires concernés.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie.
M. Bourbeau: J'aimerais dans un premier temps connaître la
réaction de la ville de Montréal à cette proposition.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire. (1 h15)
M. Doré: M. le Président, je n'aurais pas de
problème. Si cela peut sécuriser l'Opposition qu'on ajoute cette
disposition, cela ne me causerait aucune espèce de problème. En
pratique, quand on parle d'au moins 75 % de la valeur au rôle, cela
inclut 50 % des propriétaires. Honnêtement, cela ne me cause pas
de problème.
M. Bourbeau: M. le Président, je serais d'accord pour
qu'on prépare un amendement dans ce sens.
Le Président (M. Rochefort): On va suspendre l'article 59,
oui?
M. Bourbeau: Oui, on va suspendre.
Le Président (M. Rochefort): Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Une intervention sur l'article 59, M. le
Président. J'imagine que le maire de Montréal n'entend pas
utiliser une disposition semblable, par exemple, dans les secteurs les plus
détériorés de la ville qui commandent des investissements
majeurs. Je pense en particulier aux programmes dans le secteur centre-sud ou
le secteur Hochelaga qui sont déjà réalisés puisque
dans ces secteurs les plus détériorés on retrouve la
proportion la plus élevée de locataires et qu'en
définitive, des travaux d'embellissement décidés par les
propriétaires auraient un effet net d'augmentation des loyers. Comme
l'exemple qui nous est donné est celui de McGill, on peut concevoir
facilement que les propriétaires qui ont été
consultés et ont été appelés à
entériner cette décision le faisaient pour eux-mêmes.
Tandis que dans les secteurs détériorés des quartiers de
Montréal, les propriétaires qui seraient appelés è
le faire le feraient évidemment pour le profit qu'ils peuvent en tirer.
Les résidents, les locataires en auraient les effets certainement
négatifs.
M. Doré: M. le Président, l'article 59 ne vise pas
à imposer a qui que ce soit des travaux d'embellissement. On pense en
particulier ici généralement à des artères
où les gens vont vouloir, en sus de ce que la ville était
prête à mettre généralement, s'ajouter du mobilier
urbain, par exemple, qui a un côté un peu spécial, plus
luxueux que la moyenne pour rehausser un peu le caractère typé de
la rue ou encore pour pouvoir être capable de donner un caractère
plus prestigieux à l'artère. Il ne s'agît pas, dans des
quartiers anciens où à forte proportion de locataires, d'ajouter
des charges indues par le biais de propriétaires consentants à
des locataires; ce n'est pas ce qui est visé du tout par l'article
59.
Mme Harel: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Alors, nous allons suspendre
l'article pour permettre la préparation de l'amendement. J'appelle
l'article 60.
M. Bourbeau: L'article a pour but d'abroger une disposition
inutile. En effet, lorsqu'un règlement décrète la
fermeture d'une rue, ruelle ou place publique, ces immeubles ne sont
généralement plus requis pour fins municipales. La ville peut
donc les aliéner de plein droit. Nous sommes favorables à
l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort)s L'article 60 est-il
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 61.
M. Bourbeau: L'article 61 est un article de concordance avec
l'article 23 du projet de loi concernant l'abolition du poste de directeur du
contentieux de la ville par suite de la fusion du service du contentieux avec
un autre service. Je suis d'accord avec l'adoption de cet article, M. Se
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 61 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 62.
M. Bourbeau: La modification visée è cet article
est une modification de concordance avec l'article 23 du projet de loi et nous
sommes d'accord avec l'adoption de cet article.
Le Président (M. Rochefort): L'article 62 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 63.
M. Bourbeau: Même remarque que pour l'article
précédent, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 63 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'artiele 64.
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre è la
ville de signifier des procédures judiciaires à des personnes
résidant hors du Québec. Le ministre de la Justice, après
consultation, est en désaccord avec l'adoption de cet article. C'est une
question qui devrait être résolue dans le cadre des lois
générales. En conséquence, M. le Président, je me
vois dans l'impossibilité de donner notre accord à cet
article.
M. Doré: M. le Président, juste pour mon
information. À quand est-ce que le ministre estime que son
collègue de la Justice présentera une modification aux lois nous
permettant éventuellement de pouvoir signifier à
l'extérieur du Québec? Ce qui est en cause, c'est qu'on a
à peu près 30 000 sommations par année è
Montréal en ce qui concerne les gens à l'extérieur du
Québec. Une partie d'entre eux sont des gens qui viennent à
l'occasion à Montréal, parce que ce sont des voyageurs de
commerce, des gens qui sont un peu partout et qui passent chez nous.
Évidemment, la possibilité d'obtenir éventuellement par
voie de
sommation une condamnation contre eux nous permettrait, si jamais ils
reviennent en ville, une fois qu'on a un jugement, soit de leur appliquer le
sabot de Denver éventuellement pour se faire payer ou soit prendre les
moyens de le faire lorsqu'ils sont à Montréal. Dans les
dispositions actuelles, évidemment, ce sont des contraventions qui
demeurent absolument impayables, parce qu'on n'a pas les moyens de signifier
è l'extérieur. C'est pour cela qu'on demandait ces pouvoirs.
C'est un peu analogue à ce qu'il y avait dans la Loi sur les valeurs
mobilières. Enfin, sur cela, est-ce que le gouvernement a l'intention
éventuellement de nous donner ces pouvoirs par le biais d'une loi
générale et, si oui, quand?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, on me donne ici comme
réponse que cela serait fait par amendements au Code de procédure
pénale...
M. Doré: Code de procédure pénale.
M. Bourbeau: ... oui, qui est présentement en consultation
et qui serait déposé pour adoption à l'automne.
M. Doré: Bon, en ce cas, M. le Président, on est
d'accord pour...
Le Président (M. Rochefort): L'article 64 est
retiré. J'appelle l'article 65.
M. Bourbeau: La modification désignée au paragraphe
1° de cet article a pour objet de faire disparaître le plafond de 50
$ pour les frais de remorquage d'un véhicule automobile. Quant à
celle visée au paragraphe 2° de cet article, il s'agit d'une
modification de concordance. Nous sommes favorable à l'adoption de cet
article. D'ailleurs, le ministre de la Justice qui a été
consulté est aussi d'accord avec l'adoption de l'article. Un pouvoir
similaire a été accordé à la ville de Québec
en 1986.
Le Président (M. Rochefort): L'article 65 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 66.
M. Bourbeau: II s'agit d'un article de concordance avec l'article
23 du projet de loi. Nous sommes d'accord avec l'adoption de cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 66 est
adopté. J'appelle l'article 67.
M. Bourbeau: Cet article vise à valider la nomination
effectuée le 25 novembre 1986 des conseillers associés actuels de
la ville.
Le Président (M. Rochefort): L'article 67 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 68.
M. Dufour: Ah, c'est beau. Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 68 est
adopté?
M. Bourbeau: Un instant, M. le Président, je n'ai pas dit
cela.
Cet article vise à rendre imposables les installations olympiques
utilisées à des fins commerciales non reliées à
leur vocation initiale. Nous ne pouvons, M. le Président,
malheureusement, souscrire à l'adoption de cet article. En effet, il ne
nous apparaît pas opportun de modifier une loi de portée
générale par une disposition particulière d'une charte
privée. Cette question qui aurait pour effet de modifier la Loi sur ta
fiscalité municipale pour ajouter à la liste des immeubles
imposables doit être soumise au comité technique sur la
fiscalité. Je crois comprendre des discussions que nous avons eues avec
M. le maire que M. le maire serait d'accord pour retirer l'article.
M. Doré: Dans le cadre, M. le Président, de la
discussion qénérale - je dirais - des amendements à la Loi
sur la fiscalité municipale à l'automne, tel que le gouvernement
l'a annoncé par le biais du ministre des Affaires municipales, on n'a
pas d'objection à ce que cet article soit retiré pour qu'on
puisse le discuter è ce moment. Je fais juste remarquer aux membres de
la commission pour leur bénéfice qu'il s'agit pour la ville de
Montréal d'un manque à gagner de 1 000 000 $.
Le Président (M. Rochefort): L'article 68 est
retiré. M. le député de Jonqutère.
M. Dufour: Avant qu'il soit retiré, j'aurais aimé
faire une remarque. Je fais juste être sur mes gardes concernant la
réforme de la fiscalité qui vient. J'ai peur que
l'éléphant accouche d'une souris. Donc, vous avez droit de le
retirer, M. le maire, mais je vous dis que je suis un petit peu sceptique.
M. Doré: Je fais confiance, M. le Président. Je
pense que les discussions sont bien amorcées et on verra. À
défaut, il y aura probablement quelques amendements à
cette charte, encore une fois, à l'automne, mais cela va se
discuter plus largement, je pense bien.
M. Bourbeau: Le député de Jonquière exprime
son souhait que la montagne accouche d'une souris.
Le Président (M. Rochefort): L'article...
M. Dufour: J'ai exprimé, je n'ai aucune
velléité... Si le ministre peut faire sa "job" un jour et la
faire comme il le faut, je vais être bien heureux.
Le Président (M. Rochefort): L'article 68 est
retiré. J'appelle l'article 69.
M. Bourbeau: M. le Président, les mêmes remarques
s'appliquent pour l'article 69 que pour l'article 68.
Le Président (M. Rochefort): L'article 69 est-il
retiré? M. le maire.
M. Doré: Oui, c'est toujours la même chose. Toutes
les dispositions à caractère fiscal, on a conclu que cela serait
discuté a l'automne.
Le Président (M. Rochefort): J'appelle l'article 70.
Financement des partis politiques
M. Bourbeau: L'article 70, M. le Président, vise à
permettre à la ville de Montréal de subventionner des partis
politiques autorisés au sens de la Loi sur les élections dans
certaines municipalités. Le ministre délégué
à la Réforme électorale, après consultation, n'est
pas favorable à l'adoption de cet article. Il serait inopportun
d'accorder un tel pouvoir a la ville de Montréal vu que le financement
public des partis politiques fait actuellement l'objet de réflexions
dans le cadre de la révision de la Loi électorale
provinciale.
M. le Président, j'ai eu l'occasion de discuter de ce
problème avec le maire de Montréal. Je lui ai mentionné -
il le savait d'ailleurs - que dans la première rédaction du
projet de loi 100, qui portait le numéro 60 à l'époque,
l'ancien gouvernement avait introduit une notion semblable. Le gouvernement
actuel a jugé bon de retirer du projet de loi 100 les dispositions qui
permettaient... M. le Président, je ne sais pas si dans le projet de loi
100... Je vais vérifier.
M. le Président, je vais faire des remarques
générales pour les articles 70 et 71, parce que les deux traitent
de deux sujets qui sont un peu connexes. L'article 70 parle de la subvention
aux partis politiques et l'article 71 de la déductibilité
d'impôt à l'égard d'un électeur. Le projet de loi
60, je crois, ne contenait des dispositions que pour la
déductibilité des contributions faites a des partis politiques.
Les remarques que je viens de faire s'appliqueraient plutôt à
l'article 71 qu'à l'article 70. Pour l'article 70, j'ai dit au maire de
Montréal - et je vais lui répéter avant ou après
son plaidoyer - que j'ai l'intention de consulter davantage le ministre
responsable de la réforme électorale, consulter également
la table Québec-municipalités, les dirigeants du monde municipal,
les unions municipales sur cette question, avec une intention de se former une
opinion au cours de l'été. Si jamais cette opinion était
dans le sens de permettre la subvention des partis politiques, on pourrait
revenir plus tard, possiblement à l'automne, avec des modifications
à la charte de Montréal ou encore, préférablement,
aux lois générales permettant à toutes les
municipalités du Québec, si telle était la décision
gouvemementale, de profiter de cette disposition.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, si vous me permettez, je
vais faire aussi juste des petites remarques sur les articles 70 et 71, ils
sont liés. C'est peut-être bon de rappeler que Montréal,
qui est une ville un peu différente d'autres sur certains aspects, l'est
aussi au plan des partis politiques. C'est en 1960 que le premier parti
politique municipal est né et c'était à l'instigation de
l'ex-maire de Montréal, M. Jean Drapeau. En 1970, on a vu un premier
parti d'Opposition créé. En 1974, le RCM a été
créé. Je dirais que cela fait presque vingt-sept ans qu'on a
è Montréal des partis politiques constitués et un
système de partis existe à l'hôtel de ville maintenant
depuis presque treize ans. Or, le gouvernement du Québec, en 1977,
lorsqu'il a décidé, fort justement a notre point de vue, de
reconnaître l'existence des partis politiques municipaux dans les
principales villes, a également - je dirais - assujetti ces partis a la
Loi régissant le financement des partis politiques. Les partis
provinciaux assujettis è cette loi ont vu, évidemment, les
exigences de financement être limitées aux saines personnes
physiques. Mais, en contrepartie de ces exigences relativement strictes en
matière de financement, je dirais de contrôle financier et de
qestion financière des partis, il a été convenu qu'il y
aurait pour la contrepartie une aide de l'État au secrétariat des
partis de même que - je dirais - un crédit accordé aux qens
qui contribuent au financement des partis politiques, une espèce
d'investissement dans la démocratie - si on peut me passer l'expression
- qu'on connaît, tous: un montant maximum de 140 $ étant
possiblement
obtenu par Je biais d'un crédit d'impôt.
Les partis municipaux sont assujettis aux mêmes dispositions que
les partis provinciaux. Ils doivent évidemment se financer avec encore
plus de restrictions puisque, dans le cas des partis municipaux, les seuls
contributeurs sont les résidents et résidentes; les
non-résidents des villes - dans le cas de Montréal, on parle
évidemment des gens qui vivent dans les villes immédiatement
autour - ne peuvent contribuer financièrement au financement des partis.
Ils sont soumis, donc, à cette première contrainte. Il y en a une
deuxième qui est celte de la divulgation, de la préparation des
rapports et toutes les exigences et rigueurs de la loi, souvent à bout
de bras; ce sont des exigences extrêmement importantes. Au moment
où on était dans l'opposition, on a demandé: Pourquoi y
a-t-il deux poids deux mesures? Pourquoi les partis municipaux dans une ville
comme Montréal seraient assujettis aux dispositions de la loi avec
toutes les obligations qu'elle crée et n'auraient pas les avantages
qu'elle crée pour les partis provinciaux? (1 h 30)
À l'époque, lorsqu'on a plaidé ou lorsqu'on a fait
ces représentations au gouvernement, on nous disait que, bien sûr,
c'était un point de vue défendable mais que, malheureusement,
c'était le point de vue de l'Opposition et que la majorité de
l'époque s'y opposait. En d'autres termes, ce qu'on nous disait
implicitement, c'est: Faites-vous élire et on en rediscutera. Bien, on
s'est fait élire et on revient à la charge aujourd'hui. Cette
fois-ci, je dois dire que l'actuelle opposition, qui était la
majorité de l'époque, se rallie au point de vue que l'on met de
l'avant dans ces deux articles. On pense qu'il est normal dans une ville comme
Montréal, avec les exigences que cela suppose, qu'il puisse y avoir un
minimum de soutien au secrétariat des partis à partir du budget
municipal. Mais on pense également que la ville pourrait, non pas le
gouvernement du Québec, à partir de son budget contribuer au
financement ou faciliter la tâche du financement des partis politiques
municipaux è l'échelle de Montréal en remboursant les
contributions jusqu'à une proportion de 140 $ maximum, enfin 50 %
jusqu'à un maximum de 140 $, comme le prévoit la loi
provinciale.
Ce que je comprends très concrètement de la position du
ministre, c'est qu'il nous dit: Dans la loi 100, cette disposition était
prévue et on l'a retirée. Je comprends très bien que le
ministre ait pu le faire à l'époque dans la mesure où je
sais qu'au sein de l'Union des municipalités du Québec bon nombre
de villes disaient: On n'a pas besoin de ces dispositions. Dans le fond, pour
nous, les partis se créent et se "décréent"; on s'en
crée un pour les fins d'une campagne, on fait la campagne et,
après cela, cela disparaît. À Montréal, cela fait
vinqt-sept ans qu'il y a un parti politique qui s'appelle le Parti civique,
cela fait maintenant quatorze ans qu'il y a un parti comme le RCM et ils ne
sont pas encore morts et ils ne sont pas près de mourir. La pratique des
partis chez nous est une réalité dans une ville comme
Montréal. Nous avons dit dans ce contexte: Plutôt que d'imposer un
carcan que l'ensemble du monde municipal ne voulait pas, on va y aller
plutôt par une considération plus particulière qui est
celle de notre charte et on va le demander pour Montréal. On va financer
nous-mêmes notre propre investissement dans la démocratie en
assurant un certain montant pour le secrétariat des partis reconnus et,
éventuellement, aussi une certaine aide au financement par le biais du
remboursement des contributions dans les mêmes proportions que la loi du
Québec.
Le ministre nous dit aujourd'hui que le gouvernement du Québec,
parce qu'il a pris une décision à l'époque, n'est pas
prêt à l'accorder è Montréal. Je dois dire que cela
me semble être un peu, eu égard aux exigences que comporte la Loi
sur le financement des partis politiques, une situation de deux poids, deux
mesures. Il me semble que, si l'on doit être assujetti aux dispositions
de la loi, on devrait aussi pouvoir profiter des quelques avantages. Mais on ne
demande pas que cela émarge au budget du gouvernement du Québec,
on dit qu'on est prêt à le financer à partir de notre
propre budget municipal et, de ce point de vue, d'en débattre au conseil
publiquement et, je dirais, d'en être comptable face à notre
électorat et face aux représentants de la presse.
De ce point de vue, j'alléguerais bien humblement, M. le
Président, que, dans la mesure où l'encadrement des partis... Les
obligations auxquelles nous sommes assujettis existent depuis maintenant une
dizaine d'années, et le conseil municipal est d'accord unanimement avec
les propositions des articles 70 et 71. On ne veut pas, quant à nous,
imposer aux autres villes du Québec des obliqations dont elles ne
veulent pas. C'est pour cela qu'on procède par la charte plutôt
que par une loi générale et que le système des partis,
comme je le disais tantôt, depuis qu'il existe un parti d'opposition, qui
est devenu la majorité... Mais le système des partis, le
bipartisme existe depuis 1974 chez nous et ces fonds-là sont
nécessaires. Je demanderais au gouvernement de donner suite à ces
dispositions qui sont demandées par les articles 70 et 71. Enfin,
l'article 71, tel qu'il apparaît au texte, a été
modifié, je pense qu'on avait un nouveau texte à présenter
qui clarifiait parce qu'effectivement le texte de l'actuel article 71
était libellé de façon que le gouverne-
ment assume le coût. Le texte qu'on voulait présenter
était plutôt que la ville puisse faire le remboursement
elle-même. De ce point de vue, je soumets bien humblement, M. le
Président, pue le gouvernement devrait donner suite à cette
requête puisqu'elle ne met en cause d'aucune façon des fonds
gouvernementaux, elle est conforme à une pratique qui existe depuis dix
ans su Québec et elle ne serait que justice compte tenu des
difficultés que comporte la pratique d'un parti politique au plan
municipal sans les moyens que l'on requiert pour faciliter le financement et,
je dirais, la vie démocratique municipale.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je dirai que le maire est un
excellent plaideur, il a des arguments passablement convaincants d'autant plus
que ce n'est pas la première fois que je les entends. À chaque
fois, je ne cesse d'être étonné. Je répéterai
au maire de Montréal que, sur le fond, il est très difficile de
nier la justesse de ses arguments. Je lui répéterai que mon
intention est de poursuivre activement les consultations au cours des
prochaines semaines et des prochains mois auprès de mes collègues
qui sont intéressés par la question: le ministre
délégué à la Réforme électorale,
possiblement aussi le ministre du Revenu ou des Finances. Je conçois que
c'est la ville de Montréal qui propose de défrayer
elle-même le coût de ces mesures, mais je veux quand même
vérifier l'impact que cela pourrait avoir. Je veux également
consulter la députation sur ce sujet. Je présume que, dans les
prochaines semaines et les tout prochains mois, je pourrai communiquer à
nouveau avec le maire de Montréal pour lui faire connaître notre
point de vue sur la question. Je n'exclus pas la possibilité que les
lois générales soient amendées et, si elles ne le sont
pas, il n'est pas non plus exclus que la charte de la ville de Montréal
puisse l'être lors d'une prochaine session.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: D'abord une question sur l'article 70 et puis une
intervention sur l'article 71. Advenant que l'article 70 soit retiré
comme semble le souhaiter le ministre, est-ce dire que la ville ne pourrait
plus offrir des budgets de recherche aux partis politiques comme c'était
le cas auparavant?
M. Doré: Non.
Mme Harel: Non.
M. Doré: Ce que la ville... Juste pour être bien
clair, pour bien se comprendre, il y a une telle loi qui s'appelle la Loi sur
les budgets de recherche et de secrétariat pour les conseillers et
conseillères. En vertu de cette loi, on peut fournir aux conseillers et
conseillères...
Mme Harel: Oui.
M. Doré: ...des budgets de recherche qui permettent de
financer certains travaux. C'est le cas actuellement. C'est un montant
d'environ 300 000 $ qui sert, mais pour l'essentiel, aux conseillers et
conseillères è préparer des recherches et à faire
du travail de secrétariat aux fins de leur travail d'élus. Ce que
l'article 70 vise, c'est d'être capable, par règlement, d'accorder
une subvention aux partis politiques comme tels, donc au secrétariat des
partis politiques, un peu comme le Parti québécois ou le Parti
libéral reçoit des sommes d'argent - à prévoir par
un règlement - du gouvernement du Québec aux fins du parti.
Le Président (M. Rochefort): Mme la
députée.
Mme Harel: Pour bien se comprendre, est-ce à dire que les
modifications que vous aviez obtenues et qui allaient dans le sens d'une plus
qrande démocratisation de la vie municipale étaient des
modifications à l'article 85 qui ne concernaient que le financement des
conseillers et conseillères?
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Doré: Exactement, le budget de secrétariat de
recherche pour les conseillers et conseillères.
Mme Harel: Donc, ceux qui sont pénalisés
présentement sont finalement ceux dont vous n'êtes plus puisque
c'est l'Opposition qui n'a qu'un seul conseiller. Je crois comprendre que vous
plaidez par grandeur d'âme d'une certaine façon''
M. Doré: Ah non. Mme Harels Non?
M. Doré: Pour être bien clair, la loi qui avait
été adoptée à l'époque, et à laquelle
j'avais fortement contribué quant à sa conception,
prévoyait justement un mécanisme qui, à l'époque,
et il s'applique toujours, voulait que le maximum des sommes prévues, ou
51 % des sommes, soient versées a la majorité; 49 % des sommes
prévues, 1/60 de 1 % du budget, pour les trois villes visées par
la loi, vont à l'Opposition. Dans ces 49 %, le parti officiel recueille
automatiquement 10 %. La
différence est au prorata des membres de l'Opposition, ce qui
fait que les deux conseillers indépendants et le Parti civique, qui est
avantagé par le fait qu'il est un parti reconnu, se partagent 150 000 $
entre eux.
Mme Harel: C'est une formule qui avait d'ailleurs obtenu l'appui
de plusieurs municipalités, notamment en périphérie de
Montréal, et d'autres municipalités dans les régions du
Québec. Je ne sais pas si on peut inviter le ministre des Affaires
municipales à examiner différemment l'article 71 de l'article 70.
Il nous dit présentement vouloir étudier plus longuement
l'article 70, mais je l'inviterais d'abord à prendre en
considération que c'est peut-être l'occasion ce soir de traiter
Montréal un peu différemment des autres. Acceptons-le, la
démocratie municipale est d'une certaine façon plus lourde
à porter dans une ville de 1 000 000 de personnes que dans les
municipalités; je pense à l'île de Montréal, c'est
Montréal-Nord qui est la deuxième municipalité en
population avec 80 000 de population ou même pas, je pense 65 000...
M. Doré: ...80 000, presque 90 000 maintenant.
Mme Harel: Je crois que les exigences de la démocratie
sont certainement différentes en regard de Montréal. Quant
à l'article 71, dans la mesure où l'amendement apporté par
la ville de Montréal met à contribution les Montréalais
pour le financement de la démocratie montréalaise, il faut se
rendre compte que l'édifice de la démocratisation des
institutions n'est pas parachevé en ce qui concerne les
municipalités en regard du financement. Pensez que... Je voudrais
seulement faire appel à mes collègues pour qu'ils se remettent
dans un contexte où, pour faire leur financement, ils n'auraient pas
à proposer un remboursement d'impôt. Dans quel contexte les
financements se font-ils? Pourtant la démocratie municipale est
assujettie aux mêmes exigences, aux mêmes restrictions et,
finalement, aux mêmes obligations que les partis provinciaux et n'a
d'aucune façon les avantages afférents. C'est faire peser un
poids pas trop lourd, mais très lourd sur les épaules de nos
concitoyens, indépendamment des partis politiques qu'ils
représentent, qui ont accepté d'oeuvrer à ce
niveau-là. Je souhaiterais vraiment, j'aimerais me faire tellement
éloquente et convaincante que le ministre examine l'article 71 ce
soir.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je l'avais
déjà examiné avant ce soir; je l'ai examiné
à plusieurs reprises puisque j'ai eu des discussions très
intéressantes, je dois dire, avec M. le maire, au cours des derniers
jours. Je prends note des propos très éloquents de la
députée de Maisonneuve. Tout è l'heure les propos du maire
m'avaient déjà ébranlé, ceux de la
députée de Maisonneuve m'ont presque anéanti.
Malgré cela, M. le Président, on va continuer quand même
à réfléchir sur la question tout en reconnaissant que la
ville de Montréal a sa spécificité propre. Tel que je l'ai
dit, au cours des prochains mois, on sera en mesure de statuer sur cette
question.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Peut-on escompter, M. le Président, que la
réflexion du ministre l'amènera à cheminer quelque part au
cours de l'automne qui vient de façon qu'on puisse, au cours de
l'année 1987, adopter des dispositions qui puissent s'appliquer pour
l'ensemble de l'année 1987?
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
Mme Harel: C'est le ministre qui doit répondre,
là.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on a chanqé de ministre?
M. Doré: Non, je m'adressais au ministre, M. le
Président.
M. Bourbeau: Cela doit...
M. Dufour: Non, non, j'ai compris.
M. Doré: C'est parce que le ministre a dit: Je suis
prêt à réfléchir et à cheminer sur la
question. Bon, je comprends qu'il n'est pas en mesure ce soir de dire oui
à ces propositions. La question que j'adresse au ministre, c'est: Ce
cheminement le mènera vers l'automne; est-il possible d'envisaqer qu'on
puisse en rediscuter de façon positive pour qu'on règle cette
question pour 1987 et pour les sommes qui pourraient l'être pour
l'année?
M. Bourbeau: Dans mon esprit, ce sont des mesures à
caractère financier ou fiscal du même ordre que celles dont on a
discuté précédemment. Je compte bien pouvoir prendre des
décisions à ce sujet au début de l'automne de façon
à pouvoir, si nécessaire, légiférer à
l'automne 1987 avec le concours de l'Opposition, bien sûr.
M. Doré: M. le Président, ou c'est dans une loi
générale et cela répond à ce qu'on veut - sur cela,
il n'y a pas de problème -
sinon on en rediscutera peut-être dans le cadre de la loi plus
particulière de la ville de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais seulement remettre la discussion dans sa
juste perspective concernant certains propos que le ministre a tenus en disant
que la loi 60 ne faisait pas cela et que la loi 100 suivait à peu
près la même lignée. Je voudrais dire une fois pour toutes
que la loi 60 n'est plus la loi... La loi 100 qu'on a adoptée ou qu'on
s'apprête è adopter, ce n'est pas la loi de l'ex-gouvernement,
c'est la loi du ministre actuel, puisqu'il a apporté 350 amendements,
plus peut-être une centaine en cours d'étude. Actuellement, des
points sont laissés en suspens. Donc, ce n'est plus la loi de l'ancien
gouvernement, c'est sa propre loi. À ce moment-là, il faut qu'il
reconnaisse que, s'il peut être victime de sa propre turpitude, je ne
peux pas concourir à cela, s'il y a lieu. (1 h 45)
Concernant l'article 70, je veux relever des propos du maire de
Montréal concernant le financement des partis politiques. Pour avoir
suivi les débats à l'Union des municipalités, ce n'est pas
toutes les municipalités qui se sont opposées. Elles auraient
bien aimé pouvoir participer à du financement avec une
possibilité de retour d'impôt. De ce côté-là
il y avait une unanimité parfaite. Où il y avait certaines
réticences de la part de l'union ou de certaines municipalités,
c'était le financement des partis politiques directement. Mais on a
trouvé une façon de contourner élégamment ces
articles à l'intérieur du projet de loi 100 que l'on
s'apprête à adopter, puisqu'il y a un régime spécial
qui s'applique spécifiquement aux villes de 100 000 habitants et plus.
Il y a quatre municipalités au Québec qui sont de 100 000
habitants et plus. On ne se gêne pas, le ministre a même
accepté de faire un accroc à la démocratie que je
considère inacceptable, mais je le dirai lors de l'adoption du projet de
loi publiquement. Ce sera ma part de participation au moins de ce
côté-là. Mais je peux vous dire que personnellement je
trouve que pour les partis politiques, pour les municipalités de 100 000
habitants, cela serait difficile que cela n'existe pas, parce qu'effectivement
il y a un mécanisme qui est accepté par la population, qui est
acceptable et c'est honorable. C'est évident que l'on ne doit pas, hors
de tout doute, forcer les gens à former un parti politique dans les
municipalités de moins de que 100 000 habitants, parce qu'à ce
moment-là il y a des débats et toutes sortes de choses
rattachées autour de cela.
C'est pour cela qu'à l'article 70 je veux aussi inviter le
ministre à une réflexion, mais une réflexion qui aboutit
quelque part, qui atterrit quelque part.
Ce dont j'ai peur actuellement - et je l'ai exprimé à
quelques reprises au cours de la soirée - c'est qu'on a l'air de mettre
beaucoup d'importance sur le prochain colloque
Québec-municipalités qui aura lieu les 5 et 6 août. Ne nous
faisons pas d'illusions, j'en ai vécu quelques-uns de ces colloques,
à moins qu'il y ait de grands changements d'apportés, le petit
ordre du jour que j'ai pu consulter pour le moment, je n'ai pas vu grand-chose,
il s'en ajoute tous les jours, mais c'est du cas par cas... Je manifeste une
certaine crainte par rapport à ce qui pourrait se produire. Au
contraire, s'il se produit des bonnes choses dans les municipalités, je
vais applaudir. On est assez grands garçons pour accepter que les
municipalités... En tout cas, on a fait la preuve que l'on respectait
leur autonomie et je voudrais que cela continue et je t'affirme assez
régulièrement et souvent. Cela doit se faire.
Donc, si on ne le fait pas par le biais de ces futures assises, comment
le fera-t-on? C'est la question et on ne peut pas laisser ces questions sans
réponse, parce que ce sont des questions et des demandes pressantes de
la part des municipalités comme la vôtre et des plus petites, mais
qui sont excessivement importantes à mes yeux. J'exprime les mêmes
voeux que ma collègue et vos propres voeux en souhaitant que le
ministre... Si le mécanisme des assises
Québec-municipalités n'aboutit pas, la loi nous permet d'agir
différemment.
Le Président (M. Rochefort): M. Dupras.
M. Dupras: J'inviterais M. le ministre à accepter
immédiatement la grandeur d'âme de M. Doré. Dans les 150
000 $ pour les partis politiques, il y a 50 000 $ pour le Parti civique, 100
000 $ pour le parti du RCM, selon la proportion des votes. Je ne vois pas
pourquoi on ne pourrait pas accepter cela tout de suite.
Je dois vous dire que le Parti civique, actuellement, a des
employés a temps partiel, à l'exception d'un, et on a un manque
évident d'argent pour embaucher le minimum d'employés pour
réellement s'organiser sur une base le moindrement solide. Alors
pourquoi ne pourrions-nous pas accepter cela tout de suite?
Quant à l'autre partie pour les contributions, je comprends votre
point. J'aimerais simplement ajouter un autre aspect qui apporte dans la
population et chez bien des gens beaucoup de soupçons, la question des
dons anonymes aux partis politiques. Je suis prêt à vous proposer,
M. le ministre, d'abolir la question des dons anonymes aux partis politiques
puis de la
remplacer par cette déduction à une contribution, mais
d'élargir le bassin des donneurs à tous les électeurs de
l'île de Montréal, au lieu de seulement ceux de la ville de
Montréal, parce qu'il y a beaucoup de qens qui vivent dans l'île
de Montréal, qui ont un intérêt direct à ce qui se
fait à Montréal, qui investissent à Montréal, qui
travaillent à Montréal, mais qui vivent en banlieue et qui
aimeraient contribuer aux partis politiques. Aujourd'hui leur façon de
contribuer, c'est par les dons anonymes. Mais les dons anonymes c'est une
méthode qui a créé de la critique dans le passé et
des soupçons. Le Parti civique est favorable à l'abolition des
dons anonymes, mais on vous demanderait d'adopter cette question de
déductions pour l'impôt et aussi d'élargir le bassin des
donneurs à tous les électeurs de l'île de
Montréal.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je comprends très bien le point de vue du
Parti civique. Je sympathise avec vous, cependant je ne peux pas actuellement
physiquement accepter. J'ai des contraintes qui ne me permettent pas de le
faire, en ce sens que j'ai une objection formelle du ministre
délégué à la Réforme électorale qui a
un mot très important à dire là-dedans. Les us et les
coutumes qui prévalent en cette commission ou au sein du Conseil des
ministres font que, lorsqu'un ministre est intéressé dans une loi
et qu'il pose une objection formelle à l'adoption d'un article, on
n'adopte pas l'article sans avoir son consentement. Or, je vais m'entretenir
avec lui dans les prochaines semaines pour tenter de lui faire valoir un point
de vue différent. Je ne désespère pas de le convaincre.
J'ai l'intention également d'en saisir l'ensemble du caucus des
députés. J'ai d'ailleurs déjà fait des
représentations auprès de certains membres du caucus des
députés et j'espère qu'à l'automne on pourra
apporter des solutions satisfaisantes à ce problème. Pour
l'instant, je ne suis pas capable de le faire.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que les
autorités de Montréal acceptent de retirer les articles 70 et
71?
M. Dupras.
M. Dupras: Je vais vous poser une question: Le ministre
délégué, vous ne pourriez pas lui parler dans les
prochains jours, au lieu des prochaines semaines pour que l'on puisse amender
la loi tout de suite? Quelle différence cela fait-il? Dans le fond, on
parle de 150 000 $ payés par la ville de Montréal.
M. Bourbeau: Ce que l'on pourra faire éventuellement, si
jamais on adopte la loi à l'automne, soit dans la loi de
Montréal, soit dans la loi générale, il n'est pas
impossible que l'on puisse mettre une mesure rétroactive pour
l'année 1987 si la ville de Montréal est d'accord. À ce
moment-là, si c'est déjà dans le budget de la ville ou si
la ville a les disponibilités financières, c'est une
possibilité. Je ne dis pas que cela sera, mais c'est une des choses qui
peuvent se discuter. Pour l'instant, je ne pense pas qu'au cours des prochains
jours on aura le temps de traiter... C'est quand même un sujet important
qui fera l'objet d'une discussion de fond avec le caucus gouvernemental, avec
le Conseil des ministres même, parce que c'est une position fondamentale
et je ne suis pas capable de garantir et même d'escompter pouvoir
réoler ce problème-là en quelques jours. Certainement
pas.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, c'est simplement pour
souhaiter que, lors d'études de projets de loi comme celui devant lequel
la commission est présentement et lorsqu'il y a des collègues du
ministre qui font obstacle à l'adoption de certains articles, ils
puissent être présents pour entendre la plaidoirie des élus
qui sont représentatifs aussi et qui souhaiteraient pouvoir venir ici
pour plaider. Voyez-vous? Si tout était - excusez-moi l'expression -
"settlé" d'avance, je ne vois pas tellement l'utilité de faire
venir les représentants, puisque finalement le ministre peut
répondre chaque fois qu'il y a objection qu'il est lié par la
contrainte d'un collègue.
M. le Président, j'ai souvent vu des ministres se faire
accompagner des collègues qui étaient concernés par des
dispositions traitées dans un projet de loi, de façon à
pouvoir satisfaire et, à la suite, en disposer.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, simplement pour
répondre à la question que vous posiez tantôt: Est-ce que
l'administration de Montréal, par l'entremise du maire, accepte de
retirer? Je réponds oui, on accepte de retirer les articles 70 et 71 sur
la base du consensus et de ce que le ministre a mis de l'avant, à savoir
qu'il allait faire les consultations et qu'on allait revenir sur cette question
à l'automne, mais aussi je comprends son ouverture à accepter que
les dispositions puissent s'appliquer pour l'année 1987, ce qui
était notre intention. Alors, c'est clair que l'on veut y revenir. Si le
ministre, de son côté, sa réflexion se termine et qu'en
même temps il puisse convaincre ses collègues, soit dans une loi
générale, soit dans une loi particulière, on
retire.
Le Président (M. Rochefort): Donc les articles 70 et 71
sont retirés. J'appelle l'article 72.
M. Bourbeau: Cet article vise à exclure de l'application
de la Loi sur les relations du travail dans l'industrie de la construction les
travaux d'entretien, de rénovation, de réparation et de
modification exécutés par des employés salariés
embauchés directement par la ville de Montréal.
Certains travaux auxquels il est fait référence dans cet
article sont déjà exclus de l'application de la loi
précitée. Par ailleurs, au ministère du Travail, on
m'indique qu'un comité étudie présentement le champ
d'application de la Loi sur les relations du travail dans l'industrie de la
construction. Nous ne pouvons donc pas consentir à l'adoption de cet
article, vu les travaux présentement en cours.
M. Doré: M. le Président, là-dessus je peux
tout simplement dire que j'en avais discuté avec le ministre et on est
d'accord pour dire que cette question devrait être discutée dans
le cadre plus large peut-être de l'Union des municipalités du
Québec, mais à défaut de se régler on va revenir
à la charge, parce que pour nous cela nous apparaît
complètement inacceptable que l'on doive verser 2 000 000 $ de
contributions à l'office, alors que les conditions de travail de nos
employés dans ce secteur sont largement supérieures à ce
qui est donné par décret pour des employés saisonniers et
qui n'ont pas de sécurité. Mais on n'est pas seuls, on sait qu'il
y a d'autres municipalités de prises. Alors on va reprendre nos
discussions dans un cadre plus large, sinon on reviendra à la charge par
le biais d'un amendement è la charte.
Le Président (M. Rochefort): Alors, l'article 72 est
retiré. J'appelle l'article 73.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article est un article
de concordance avec l'article 39 du projet de loi et nous sommes d'accord avec
son adoption.
Le Président (M. Rochefort): L'article 73 est
adopté.
M. Dufour: En fait, c'est seulement avant d'appliquer les
nouvelles dispositions. C'est pour qu'il n'y ait pas de trou, c'est cala?
M. Bourbeau: Oui, je pense. Pouvez-vous répéter
votre question?
M. Dufour: C'est pour permettre que les nouvelles dispositions
que l'on a adoptées concernant les virements de crédit
continuent...
M. Bourbeau: C'est pour ratifier les gestes passés.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Alors l'article 73 est
adopté. J'appelle l'article 74.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais suspendre
l'article 74 pour l'instant.
Le Président (M. Rochefort): L'article 74 est suspendu.
L'article 75?
M. Bourbeau: On est mieux de le suspendre aussi et on l'adoptera
à la fin, s'il n'y a pas d'objection.
Articles en suspens
Le Président (M, Rochefort): Nous revenons aux articles
qui ont été suspendus, dans l'ordre. J'appelle l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais apporter un
amendement è l'article 2 qui se lirait comme suit: L'article 2 du projet
de loi 200 est remplacé par le suivant: "2. Cette charte est
modifiée par l'insertion, après l'article 10e, du suivant: "l0f.
La ville et toute municipalité peuvent conclure une entente relativement
à la location de biens meubles ou immeubles. Cette entente n'est pas
assujettie è le procédure prévue par les articles 468
à 469.1 de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19)
ou 569 à 624 du Code municipal (L.R.Q., chapitre C-27.1V Cet article
ajoute le Code municipal, qui n'apparaissait pas dans l'article
précédent. Il n'y avait que la mention à la Loi sur les
cités et villes.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cet amendement est
adopté? M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, adopté. Cela répond aux...
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Bourbeau: M. le Président, je crois que l'article 3...
M. le maire, je crois que vous avez l'intention de retirer l'article 3. (2
heures)
M. Doré: D'accord. On le retire, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 3 est
retiré. Nous allons maintenant à l'article 17.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais proposer une
modification à l'article 17. Est-ce que l'amendement est
distribué? On le distribue. La modification se lirait comme suit:
L'article 17 du projet de loi 200 est remplacé par le suivant: "17.
L'article 122 de cette charte, remplacé par l'article 25 du chapitre 77
des lois de 1977 et modifié par l'article (insérer ici le
numéro de l'article de la version sanctionnée du projet de loi
100 de 1987 qui correspond à l'article 854 de sa version
réimprimée déposée lors de sa
présentation)... est de nouveau modifié par le remplacement des
deux premiers alinéas par les suivants: "122. Le conseil désigne
un de ses membres pour présider les assemblées du conseil. En
l'absence de ce membre, le conseil lui désigne un remplaçant. "La
personne qui préside le conseil ne peut voter qu'en cas
d'égalité des voix."
M. le Président, cette modification est nécessaire pour
bien exprimer l'intention du conseil de ne pas exclure la possibilité de
désigner le maire pour présider une assemblée du conseil.
Elle est également nécessaire pour effectuer une concordance avec
le projet de loi 100.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Doré: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela va pour
l'amendement à l'article 17?
M. Doré: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 17 est adopté? L'amendement est adopté.
L'article 17 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Il y a un
nouvel article 17.1?
M. Bourbeau: Effectivement. M. le Président, j'aimerais
déposer une modification qui constituerait l'article 17.1 et se lirait
comme suit: Le projet de loi 200 est modifié par l'insertion,
après l'article 17, du suivant: "17.1 Cette charte est modifiée
par l'insertion, après l'article 122, du suivant: "122a. Le
président du conseil, sauf s'il s'agit d'un membre du comité
exécutif, reçoit pour l'exercice de sa fonction une
rémunération annuelle additionnelle de 7000 $."
La ville avait fait une demande pour obtenir une
rémunération pour le membre du conseil qui occupait le poste de
syndic. Avec l'accord de la ville de Montréal, nous
préférons qu'on rémunère le membre du conseil en sa
qualité de président du conseil plutôt que comme syndic, la
charge de président du conseil étant déjà une
charge connue dans ce qu'on appelle les grandes villes du Québec et
rémunérée dans la plupart d'entre elles, soit les villes
de Québec, Longueuil et Laval. Il nous semble donc plus normal de
rémunérer ce conseiller pour les fonctions qu'il occupe à
titre de président plutôt qu'à titre de syndic.
M. Doré: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. M. Morin.
M. Morin: On se rallie aux arguments que le ministre
présente à savoir que la tâche est déjà
rémunérée dans d'autres municipalités, mais on
voudrait vous faire remarquer que la présence d'un membre comme
président du conseil a été une concession
cédée au RCM parce que c'est toujours le maire Drapeau qui
présidait sans rémunération additionnelle. On voudrait
rappeler que, durant les quatre dernières années du règne
du Parti civique, c'est Me Marc Beaudoin qui avait assumé cette charge
et il n'a jamais été rémunéré pour cette
charge. Maintenant, on s'adapte aux nouvelles conditions et on accepte.
Une voix: Je ne l'ai même pas demandé.
Une voix: "Money Is no object."
Le Président (M- Rochefort): Est-ce que ce nouvel article
est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 21. M. le ministre.
M. Bourbeau: Quel article, M. le Président?
Le Président (M. Rochefort): 21.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, j'aimerais apporter une
modification à
l'article 21 qui se lirait comme suit: L'article 21 du projet de loi 200
est remplacé par le suivant: "21. L'article 131a de cette charte,
remplacé par l'article 41 des lois de 1980, est modifié: "1°
par la suppression, au paragraphe 2, des mots "ou du greffier de la Cour
municipale s'il s'agit de documents faisant partie des dossiers de cette cour";
"2° par la suppression du paragraphe 3°. "3° par la suppression, au
paragraphe 4, des mots "et !a destruction".
M. le Président, il s'agit d'un amendement concernant la preuve
photographique des documents qui supprime les mots rendus inapplicables
à la suite de l'adoption de la Loi sur les archives. Le
député de Jonquière a soulevé un peu plus tard hier
le fait qu'un article semblable avait été refusé plus
tôt cette semaine dans le cas spécifique de la ville de Longueuil.
J'aimerais apporter les explications suivantes. Dans le cas de l'article 7 du
projet de loi 209 qui est le projet de loi concernant la ville de Longueuil, il
s'agit d'un pouvoir complètement nouveau qui avait été
demandé par la ville de Longueuil. En principe, les problèmes de
la preuve des documents sont les mêmes pour la ville de Longueuil que
pour toutes les autres villes du Québec. S'il existe un problème
relatif è la preuve des documents quant à la ville de Longueuil,
ce n'est donc pas par une modification à sa charte qu'il fallait
procéder, mais par une modification à la loi
générale, en l'occurrence la Loi sur la preuve photographique de
documents.
Le cas de la ville de Montréal est différent. En effet, la
ville de Montréal possède déjà un pouvoir
spécial dérogatoire à la Loi sur la preuve photographique
de documents. Cependant, à l'intérieur de ce pouvoir
dérogatoire, il existe deux dispositions législatives qui sont
devenues sans effet par l'effet de l'article 86 de la Loi sur les archives. Ces
dispositions sont les suivantes, soit le paragraphe 3 de l'article 131a et les
mots "et la destruction" dans le paragraphe 4. Cependant, le reste de l'article
131a demeure opérationnel, car il n'est pas inconciliable avec la Loi
sur les archives. La ministre des Affaires culturelles profite de cette
modification a l'article 131a de cette charte de la ville de Montréal
pour v retrancher ce qui est relatif au greffier de la Cour municipale car elle
juge cette mention non pertinente. En guise de conclusion, la présente
modification législative n'a pour seul effet que de retrancher de la
charte de la ville de Montréal ce qui est inconciliable avec la Loi sur
les archives, mais a l'égard d'un pouvoir que la ville possède
déjà, ce qui n'était pas le cas pour la ville de
Longueuil. Voilà, M. le Président, les explications.
M. Dufour: ...comprendre que je ne m'opposerais pas à ce
que la ville de Montréal obtienne le pouvoir. Je voulais m'assurer, par
exemple, que ce qui était accordé à une partie ..., qu'on
ne faisait pas du droit nouveau par rapport è ce qui a été
fait et que ce n'était qu'une question de concordance. Si le ministre
avait accepté, il serait même encore temps qu'on accepte ces
dispositions lors de l'adoption de la charte de la ville de Longueuil, je ne
m'y opposerais pas parce qu'elles sont de nature è catégoriser
certaines municipalités par rapport à d'autres et cela fait
partie des municipalités de 100 000 habitants et plus.
Vous allez me dire qu'elle n'avait pas ce pouvoir et qu'on aurait pu
l'accorder; cela ne m'aurait pas... Mais, de ce
côté-là...
M. Bourbeau: M, le Président, je ne comprends vraiment pas
le député de Jonquière. Je viens de le lui expliquer. Le
député de Jonquière dit qu'il ne s'opposerait pas à
ce que la ville obtienne le pouvoir. Je viens d'expliquer que la ville avait
déjà le pouvoir. Donc, elle ne l'obtient pas.
M. Dufour: Longueuil. Non, non. C'est sûr que vous n'avez
pas compris. Vous n'avez pas porté attention. Vous relirez demain matin,
je ne le répéterai pas. Je vais juste vous demander de ne pas
répéter ou de ne pas me dire que je ne comprends pas. Vous lirez
ce que j'ai dit.
M, Bourbeau: Bon, très bien. On lira.
M. Dufour: J'ai dit due je ne m'opposais pas è ce que la
ville de Montréal obtienne ou conserve le pouvoir en
l'améliorant. Bon.
M. Bourbeau: Mais elle ne l'obtient pas, elle l'a
déjà. C'est cela que je vous dis.
M. Dufour: Mais vous avez été obligé
d'amender votre article à ma demande.
M. Bourbeau: Oui, mais la ville a déjà ce pouvoir,
M. le député. C'est ce que je vous dis depuis tantôt. On ne
lui donne pas un nouveau pouvoir; elle l'a déjà dans sa
charte.
M. Dufour: Qu'est-ce que vous faites avec cela?
M. Bourbeau: On n'a fait que retrancher deux ou trois mots.
M. Dufour: Mais, comme c'est déjà accordé
à la ville de Montréal, cela aurait pu être aussi
accordé à la ville de Longueuil.
M. Bourbeau: Oui, mais j'ai expliqué que la ville de
Longueuil ne l'a pas. Si on
est pour le donner è la ville de Lonqueuil, on le fera dans le
cas des lois générales.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que
l'amendement...
M. Dufourt On se comprendra...
M. Bourbeau: Vous relirez le Journal des débats
demain et vous comprendrez pourquoi, M. le député.
Le Président (M. Rochefort): Bon, on va l'écrire,
si vous le permettez, avant de le relire. Nous allons disposer de l'amendement
à l'article 21. Est-ce que cet amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 21 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 35.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter une
modification à l'article 35. Je crois que tous les membres de la
commission ont reçu la copie de la modification et j'apprécierais
être dispensé d'en faire la lecture étant donné
l'heure, non pas tardive, mais hâtive de la journée. Qu'il me
suffise de dire que la modification vise à inclure, dans la liste des
projets pouvant faire l'objet d'un plan de construction sans considérer
la superficie minimale du terrain, les garderies.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, cela va?
M. Doré: Oui, cela va très bien.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 35 est adopté. L'article 35 tel qu'amendé est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Bourbeau: J'aimerais apporter une modification è
l'article 36, M. le Président, qui se lirait comme suit: L'article 612b
de cette charte édicté par l'article 36 du projet de loi 200 est
modifié par la suppression du deuxième alinéa. Cette
modification est nécessaire pour enlever une disposition inutile puisque
la confiscation de la qarantie est un pouvoir accessoire au pouvoir d'exiger
une garantie.
Le Président (M. Rochefort): D'8ccord. Est-ce que
l'amendement è l'article 36 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 36...
M. Dufour: Attendez un peu. Il ne faut pas faire d'excès
de vitesse. Les signalisations ne sont pas arrivées. Je vais prendre le
temps de le lire.
Une voix: Soyons calmes.
M. Dufour: C'est cela. Un peu de calme.
M. Bourbeau: On a tout le temps qu'il faut, M. le
Président.
M. Dufour: On n'est pas plus pressés que quand c'est eux.
On va faire notre job et on va le faire comme il faut.
M. Bourbeau: Pas de problème. M. Dufour: Cela va.
Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement à
l'article 36 est adopté. Est-ce que l'article 36 tel qu'amendé
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle donc
maintenant l'article 58.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter une
modification a l'article 58 qui se lirait comme suit: L'article 58 du projet de
loi 200 est modifié par l'addition, dans la dernière ligne de
l'alinéa proposé, après le mot "signalisation", des mots
"sauf celui des feux de circulation".
II s'agit d'exclure les feux de circulation des...
M. Doré: D'accord, M. le Président.
M. Bourbeau: C'est un amendement de l'Opposition, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que
l'article 58 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 59.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais également
proposer une modification à l'article 59 qui se lirait comme suit:
L'article 59 du projet de loi 200 est modifié par le remplacement du
premier alinéa de l'article 1038b proposé par le suivant: "10
38b. La ville peut répartir entre les propriétaires en
bénéficiant le coût de travaux d'embellissement d'une rue,
ruelle ou place publique faisant l'objet d'une entente entre elle et au moins
la moitié des propriétaires des immeubles
bénéficiant de l'embellissement à condition que les
immeubles des propriétaires parties è l'entente
représentent au rôle d'évaluation foncière au moins
les trois quarts de la valeur de l'ensemble des immeubles visés."
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière. (2 h 15)
M. Dufour: Une petite question pour mon information. Il y a une
chose certaine, quand ces travaux vont être faits, les locataires aussi
vont subir les conséquences. C'est évident que le
propriétaire va accepter et il va transférer le coût aux
locataires. Je soulève juste le point pour une bonne information et un
bon entendement de ce qui se passe. Je le dis d'avance: On ne fera pas une
grosse bataille là-dessus. Je fais juste attirer l'attention.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 59 est adopté?
M. Bourbeau: Les locataires vont également
bénéficier de l'embellissement.
Une voix: C'est vrai.
Le Président (M. Rochefort); Est-ce que l'amendement à
l'article 59 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Est-ce que
l'article 59 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. J'appelle
l'article 74.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter une
modification à l'article 74 qui se lirait comme suit: L'article 74 du
projet de loi 200 est remplacé par le suivant: "74. L'article 17.1 a
effet depuis le 1er janvier 1987."
Cette disposition a pour effet de rendre rétroactif au 1er
janvier 1987 le salaire du président du conseil.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'amendement
à l'article 74 est adopté?
Une voix: ...
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 74... M.
Morin.
M. Morin: Après cela.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article 74 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
M. Morin: M. le Président, est-ce que c'est dans l'ordre,
avant d'adopter l'article 75, de voir les deux demandes que le Parti civique
voudrait proposer au ministre et qu'on retrouve dans notre mémoire aux
pages 21 et 22?
M. Bourbeau: Vous comprendrez que le document nous a
été remis en début de séance et qu'on n'a pas eu
tellement le temps d'en faire une étude approfondie.
Le Président (M. Rochefort): Oui. D'autre part, je me
permets d'attirer l'attention des membres de la commission sur le fait que,
formellement, on nous demande de discuter de quelque chose qui n'existe pas
comme tel à la commission. Cela ne fait pas partie du projet de loi qui
a été déposé par les autorités de la ville
de Montréal, ni des amendements demandés par le ministre ou par
un autre membre de la commission et è être ajoutés pour la
ville de Montréal. J'avoue honnêtement que j'aimerais avoir une
indication de la part des membres de la commission parce que, formellement, on
n'est pas saisi de cette chose. Techniquement, il faut comprendre que le
processus est assez long. Il faudrait que vous convainquiez les membres de la
commission et les autorités de la ville de Montréal d'inclure
cela dans le projet de loi pour qu'on puisse ensuite en discuter.
Est-ce qu'il y a des membres de la commission qui ont une opinion sur
cette intervention que je viens de faire? Dans un premier temps, des membres de
la commission.
M. Bourbeau: M. le Président, je partage votre point de
vue. Le projet de loi qui est devant nous est un projet qui est proposé
par la ville de Montréal. Il serait un peu irrégulier que des
tierces parties qui ne sont pas à la ville de Montréal
suggèrent de mettre dans une loi privée des articles qui ne sont
pas souhaités. Je ne sais pas s'ils sont souhaités ou non par la
ville de Montréal. Il serait bien préférable que les
intervenants discutent avec la ville de Montréal de la
possibilité d'introduire ces articles dans le projet de loi et que,
subséquemment, la ville elle-même en fasse la proposition.
Maintenant, il est un peu tard, je dois l'avouer. Mais il y aura
d'autres occasions. La ville de Montréal a indiqué qu'il y aura
possiblement un autre projet de loi 200 à l'automne. À ce
moment-là, possiblement qu'on pourrait revoir ces dispositions dans ta
charte de la ville de Montréal.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire, vous avez un
commentaire?
M. Doré: M. le Président, c'est la première
fois que je prends connaissance, moi aussi, des propositions mises de l'avant
par le parti de l'Opposition. Je suis tout à fait ouvert à ce
que... Si ces gens ont des demandes d'amendement, je les invite à nous
les formuler suffisamment tôt pour qu'on puisse les étudier. Je
vous souligne tout de suite que je suis ouvert spontanément, en ce qui
concerne la question de l'éligibilité des conseillers, à
revoir la formulation parce que cela me semble aussi être
extrêmement restrictif. Ce sont des choses pour lesquelles on est
ouverts. Mais, pour ce soir, je pense que ce serait absolument inopportun d'en
discuter. On n'a pas eu le temps d'évaluer. Peut-être que la
formulation serait à retravailler.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? J'appelle l'article
75.
M. Bourbeau: Cette disposition, M. le Président,
précise le moment de l'entrée en vigueur du projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le
préambule du projet de loi 200 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que le titre du projet
de loi 200 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, il y a
sûrement une motion de renumérotation.
M. Bourbeau: Avec enthousiasme, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Avec enthousiasme. Parfait!
La motion de renumérotation est adoptée.
Est-ce que le projet de loi 200, Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal, est adopté tel qu'amendé?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. M. le maire,
pour les mots de la fin.
M. Doré: Ha! Ha! Ha! M. le Président, pour les mots
de la fin, c'est: Merci beaucoup à la commission et bonsoir à
tout le monde.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
Conclusions
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: M. le Président, vous me permettrez quelques
secondes, non seulement pour les remerciements d'usage à tous les
membres de la commission d'avoir travaillé aussi patiemment
jusqu'à une heure aussi tardive, mais je voudrais profiter de l'occasion
pour souligner le départ très prochain de deux collaboratrices
très proches du ministre des Affaires municipales, soit Mme Louise
Robert, qui assiste à sa dernière séance. Depuis plusieurs
années qu'elle oeuvre à titre de sous-ministre associée
aux Affaires municipales attitrée à la législation, Mme
Robert a été promue présidente de la Régie du
logement. Il y a également Mme Line Charest qui est à mon cabinet
et qui nous quitte. Elle vient d'effectuer sa dernière soirée.
J'aimerais également remercier tous les gens qui, dans l'ombre,
travaillent â la préparation de tous ces projets de loi, les
légistes, les avocats qui sont derrière, les avocates, les
légistes qui nous donnent un bon coup de main. Je remercie tous les
membres de la commission, nos invités, les qens de la ville de
Montréal.
En terminant, M. le Président, avec votre permission, j'aimerais
souhaiter également un joyeux anniversaire de naissance au
député d'Ungava qui est devant nous, M. Claveau. Je pense que
c'est une bonne façon de commencer un anniversaire que de travailler
comme cela jusqu'à 2 heures le matin.
Également, aux gens qui nous visitent,
aux intervenants, aux gens du Parti civique et des autres groupes, je
dis merci.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: J'aurais quelques mots. Je pourrais peut-être
aussi me joindre au ministre pour féliciter un collègue, M.
Claveau, le député d'Ungava, de son anniversaire. Je voudrais
souhaiter à Mme Robert, la sous-ministre adjointe et à Mme
Charest, un bon succès. L'Opposition les a eues. Je pense qu'on peut...
Je pense qu'elles s'en vont pour des cieux meilleurs. Elles changent
d'orientation et j'espère qu'elles obtiendront le succès qu'elles
méritent -sûrement qu'elles vont l'avoir - dans leurs nouvelles
fonctions.
Quant au travail de l'Opposition, j'aimerais remercier les gens qui sont
venus ici nous présenter des mémoires, défendre leurs
points de vue. Je pense qu'ils vont apprendre que l'Opposition veut jouer un
rôle de plus en plus actif et aider aussi les municipalités
à obtenir de meilleures lois et les bonifier autant que possible. On
s'habitue et avec l'expérience qu'on a depuis un an et demi... J'avais
déjà manifesté des voeux, je pourrais en manifester un
autre sûrement. Lorsqu'on reçoit des gens avec des projets de loi
aussi consistants et avec beaucoup de personnes qui interviennent, il faudrait
peut-être trouver des heures plus potables. J'avais manifesté un
voeu au départ. Les gens étaient arrivés à la
clarté et j'avais dit qu'ils pouvaient repartir à la
clarté - je ne le leur avais pas souhaité - et on est à
une heure près de ma prédiction, même avec la meilleure
volonté qu'on a manifestée pour hâter l'adoption du projet
de loi.
Je veux leur dire bonne chance et espérons que ce projet de loi
qui vous est accordé va vous permettre de faire encore de plus en plus
de meilleurs Montréalais et surtout, de meilleurs
Québécois.
Le Président (M. Rochefort): M. le maire.
M. Jean Doré
M. Doré: M. le Président, j'ai fait cela un peu
court tantôt, mais maintenant que les gens se sont exprimés,
j'aimerais quand même dire trois mots. Le premier, c'est pour remercier
le ministre et ses fonctionnaires pour la collaboration qu'ils ont
apportée à l'étude de ce projet et les informer de
l'engagement que je prends de soumettre pour l'automne prochain, s'il y en a,
des amendements qui seront formulés et acheminés au
ministère plus tôt que ne l'ont été les amendements
de ce printemps.
Le deuxième, c'est pour remercier Mme Trépanier d'avoir
bien voulu s'associer à ce projet de loi en en facilitant
l'introduction, en étant la marraine. Le troisième, c'est pour
souhaiter à Mme Robert, la sous-ministre, un excellent mandat comme
présidente de la Régie du logement. Merci de la collaboration des
membres de l'Opposition également, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie et sur ce,
la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 2 h 25)