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(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 73, Loi modifiant
le Code de la sécurité routière et la Loi sur l'assurance
automobile.
Projet de loi 73
Au moment de notre ajournement, nous étions à l'article
84, au cinquième paragraphe. J'attire l'attention des membres de la
commission que nous avons un amendement au sous-paragraphe 41 et deux ajouts.
S'il est du voeu de la commission, nous allons commencer avec l'amendement au
cinquième paragraphe et au paragraphe 41. Le cinquième...
M. Garon: On est aussi bien de les passer un par un, 37° et
38°, parce que autrement, cela va être mêlant.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui... M. Garon: Vous
ne pensez pas?
M. Côté (Charlesbourg): Allons-y dans l'ordre.
Le Président (M. Saint-Roch): Je n'ai aucune objection, M.
le député de Lévis, à ce qu'on procède avec
37°, 38°, 39° et 40°.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): ...mais j'aimerais attirer
l'attention des membres de la commission que nous avons quand même un
temps de parole total de 20 minutes pour le paragraphe 5.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Normes
d'entretien
Le Président (M. Saint-Roch): Cela étant dit...
M. Garon: II n'y a pas de problème là.
Le Président (M. Saint-Roch): ...j'appelle le
37e...
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: Ne commencez pas à devenir légaliste.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. M. Garon:
Un...
Le Président (M. Saint-Roch): II ne s'agit pas
d'être légaliste, mais strictement de faire respecter les droits
de parole de chacun des parlementaires dans cette salle.
J'appelle le paragraphe 37.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article. 621. Le
gouvernement peut, par règlement: "37 établir les normes
d'entretien des véhicules automobiles visés au titre VIII.1 ainsi
que la fréquence et les modalités des vérifications que
doit effectuer tout transporteur;".
M. Garon: Quand vous dites: les normes d'entretien, qu'est-ce que
cela veut dire?
M. Lalande (Georges): C'est le pouvoir habilitant pour permettre
au transporteur du titre VIII...
M. Garon: Je comprends cela." Ce que je veux savoir, c'est de
quel genre de normes d'entretien il s'agit.
M. Lalande: II doit maintenir le véhicule routier sous sa
responsabilité en bon état mécanique, corriger les
défectuosités mineures et majeures. Cela fait
référence aussi aux CVSA américain et canadien, Commercial
Véhicule Safety Alliance. C'est essentiellement la vérification
mécanique.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que la discussion est
terminée au paragraphe 37°?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Paragraphe 38°.
M. Garon: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Au paragraphe 38°. Le
gouvernement peut, par règlement: "38° établir les normes et
modalités de la vérification de l'état mécanique
d'un véhicule automobile prévue à l'article 519.6, les cas
où cette vérification doit être effectuée ainsi que
les rapports que doit faire le conducteur d'un tel véhicule;".
M. Lalande: Cela fait référence à la ronde
de sécurité, les inspections prédépart.
M. Garon: Le matin. Je dis le matin...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Lalande: Habituellement
M. Côté (Charlesbourg): Au départ.
M. Garon: Au départ. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
39°.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement peut, par
règlement: "39 déterminer les cas où un transporteur
visé au titre VIII.1 doit tenir des registres, dossiers ou autres
documents ainsi que la forme, le contenu et les règlements de
conservation de ceux-ci;".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
40°.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement peut, par
règlement: "40° déterminer les cas où un conducteur
visé au titre VIII.1 est tenu de faire des inscriptions dans le registre
de vérification du véhicule qu'il conduit ainsi que la forme, le
contenu et les règles de conservation de ce registre;".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 41° et nous avons un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Au pragraphe 5° de
l'article 84, supprimer le sous-paragraphe d du paragraphe 41° de l'article
621.
C'est "l'imposition d'une pénalité ainsi que les
conditions et les modalités qui s'y rattachent" qui devraient
être...
M. Garon: On avait mis un autre article, je pense.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'ensemble du paragraphe 41 est adopté?
M. Garon: Comme on n'a pas tout passé nos 20 minutes, il
va falloir attendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce sont vos droits, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Vous vouliez qu'on prenne 20 minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): Je n'ai pas dit que je
voulais que vous preniez 20 minutes. J'ai strictement rappelé les
règles du jeu, M. le député de Lévis.
M. Garon: Ha, ha, ha! D'accord. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Paragraphe 42.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement peut par
règlement "prévoir, aux conditions qu'il détermine, les
cas où un véhicule automobile est exempté partiellement ou
totalement de l'application des dispositions du titre VIII. 1;".
M. Garon: Où êtes-vous, là?
M. Lalande: Ce sont les cas d'exemption qu'il pourrait y avoir,
par exemple...
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ce que j'ai demandé.
Une voix: Page 30.
M. Garon: Qu'est-ce qu'il a lu? Qu'est-ce que vous voulez dire
par là?
M. Lalande: Cela pourrait être le cas d'un cultivateur qui
pourrait être exempté du "log book", par exemple, ou celui des
gens qui, à l'intérieur d'un rayon de 150 kilomètres,
pourraient être exemptés de tenir le "log book".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
43.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement peut par
règlement: "43° prévoir les conditions et les
modalités pour la saisie et la vente d'un véhicule automobile en
vertu de l'article 519.61 ;".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
44.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement peut par
règlement: "44° établir les modalités suivant
lesquelles un transporteur est informé par le conducteur dont le permis
de conduire ou la classe autorisant la conduite d'un véhicule automobile
visé au titre VIII. 1 a été modifié, suspendu ou
révoqué;".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
45°.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement peut par
règlement: "45° établir, selon les types de transporteurs
qu'il détermine, les cas où un transporteur agit sous la
responsabilité d'un
autre transporteur au sens du premier sous-alinéa du premier
alinéa de l'article 519.2, ainsi que définir l'expression
"transporte habituellement des personnes ou des biens" qui est
mentionnée à ce sous-alinéa;".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 46°?
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement peut, par
règlement: "46° prévoir dans quels cas et à quelles
conditions les dispositions du présent code s'appliquent sur les chemins
privés ouverts à la circulation publique des véhicules
routiers;*.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire par "chemins
privés ouverts à la circulation publique"? Qu'est-ce que cela
veut dire?
M. Lalande: Ce pourrait être les centres commerciaux, par
exemple, pour pouvoir y accéder... les hôpitaux...
M. Côté (Charlesbourg): Les stationnements pour
handicapés, par exemple.
M. Lalande: C'est cela, pour faire appliquer la loi.
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'amendement, l'ajout des paragraphes 47° et 48°.
M. Côté (Charlesbourg): Au paragraphe 5° de
l'article 84, ajouter, après le paragraphe 46° de l'article 621, les
suivants: "47° prévoir dans quels cas et à quelles conditions
l'occupant d'un véhicule routier peut y consommer des boissons
alcoolisées; 48° déterminer, parmi les dispositions d'un
règlement pris en vertu du paragraphe 41°, celles dont la violation
constitue une infraction;".
M. Garon: Qu'est-ce que cela veut dire "déterminer, parmi
les dispositions d'un règlement pris en vertu du paragraphe 41°"?
C'est quoi un règlement pris?
M. Lalande: Ce sont des règles de légistique,
diraient nos savants collègues. On se fait prendre maintenant en
législation. Alors, le mot "pris", peut-être que, techniquement,
Lucie pourrait l'expliquer. C'est uniquement légistique.
Mme Goulet (Lucie): Le Bureau des lois nous demande de ne plus
employer les mots "règlement adopté" parce que, quand on adopte
quelque chose, c'est quand c'est à la majorité des voix. Or, le
Conseil des ministres, prenant une décision unanime, n'adopte pas, mais
il prend, comme on prend un décret.
M. Garon: D'après moi, vous avez trop de personnel dans ce
bureau-là.
Mme Goulet: On le leur dira.
M. Garon: Cela n'a pas de bon sens. Ce n'est pas une
procédure, le mot "adopté". Adopté par le Conseil des
ministres. S'ils adoptent par consensus...
M. Côté (Charlesbourg): Notre contentieux ne fait
que se soumettre à ce grand bureau d'appel.
Mme Goulet: Tout le monde écrit cela maintenant.
Une voix: Ce n'était pas comme ça dans ton
temps?
M. Garon: Oui, je sais, mais moi je ne marchais pas dans cette
affaire-là. Je n'ai jamais marché dans cette affaire-là.
Je me rappelle, entre autres pour la Loi sur le mérite du pêcheur,
et les mérites, ils voulaient faire cela. J'ai dit: Non, non, on a un
mérite qui marche; on va en faire deux pareils, tels quels,
copiés. On change tous les termes et, après, les gens disent: Ils
ont changé cela; donc, ils ont voulu dire quelque chose. Il y a un vieux
principe qui dit que, quand le législateur change un mot, c'est parce
qu'il a voulu dire quelque chose, alors qu'il semble qu'il n'a rien voulu
dire.
M. Lalande: II n'est pas censé parler pour ne rien
dire.
M. Garon: C'est cela. C'est un vieux principe aussi. S'il
rédige différemment, un règlement pris, "pris", cela ne
veut rien dire.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le sens de prêt,
une décision prise.
Mme Goulet: ...décret pris aussi, parce qu'on applique la
même règle pour le décret parce que c'est également
issu du Conseil des ministres. Cela devient maintenant régulier...
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce que je
peux voir, les seuls qui sont pris là-dedans, ce sont les
politiciens.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Au paragraphe 48°, pourquoi dites-vous:
"déterminer parmi les dispositions d'un règlement pris en vertu
du paragraphe 41°, celles dont la violation constitue une infraction"?
M. Lalande: Bien c'est l'amende qui est prévue là.
À 48°, c'est la sanction.
M. Garon: Oui mais c'est uniquement de ça qu'il est
question. Je ne comprends pas trop l'utilité de cette
disposition-là, parce que c'est déjà marqué
à 41°... la liste des infractions auxquelles correspondent un
certain nombre de points d'inaptitude.
M. Lalande: Par exemple, si le transporteur faisait une fausse
déclaration sur le nombre de véhicules qui constituent une
flotte, il serait soumis à la pénalité 645.1, de 600 $
à 2000 $. C'est assez important parce que la déclaration qu'il
fait sur le nombre de véhicules qu'il a va déterminer le nombre
de points d'inaptitude qu'il peut accumuler à son dossier. Alors celui
qui aurait 19 ou 20 véhicules, par exemple, aurait intérêt
à essayer de passer à 21 véhicules par une fausse
déclaration de sorte qu'il aurait 75 points au lieu de 50 points.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
paragraphe 5 est adopté? Est-ce que l'ensemble est adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 85 et nous avons un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): A l'article 85, remplacer
dans la deuxième ligne du paragraphe 7° de l'article 622, le mot
"celui" par les mots "la personne".
M. Lalande: En fait c'est pour utiliser le plus possible une
dénomination qui est neutre parce que ça pourrait être
"celui" et ça pourrait être "celle" aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer "celui" par "la
personne".
M. Lalande: Cela pourrait être une femme qui demande.
M. Garon: C'est terrible ce que vous venez de dire là,
parce que c'est marqué: correction sémantique sans influence sur
le fond de ces paragraphes.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! C'est un
discours de politicien!
M. Garon: Vous venez de dire que c'est pour permettre que
ça soit une dame. Alors vous nous dites, dans vos commentaires, que
ça n'a aucune importance l'amendement que vous venez de faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en revenons maintenant
à l'article 85.
M. Côté (Charïesbourg): Le gouvernement peut,
par règlement à l'égard du transport des matières
dangereuses sur un chemin public, "8° déterminer par les
dispositions d'un règlement pris en vertu du présent article...
Bon, M. le Président, si je veux bien me comprendre, on est rendu
à l'adoption de l'article 85.
Le Président (M. Saint-Roch): De l'article 85, oui, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): 7°. C'est pour ça
que le député de Lévis était rendu à la
même place que moi. On a adopté l'amendement et on a adopté
l'article aussi, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article est...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
M. Garon: Huitièmement. On était à l'article
85,8°.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le gouvernement peut, par règlement à l'égard du
transport des matières dangereuses sur un chemin public: "8°
déterminer parmi les dispositions d'un règlement pris en vertu du
présent article, celles dont la violation constitue une infraction et
indiquer pour chaque infraction, les montants minimum et maximum dont est
passible le contrevenant, lesquels doivent être de 200 $ à 300 $,
de 300 $ à 600 $ ou de 600 $ à 6000 $ selon la gravité de
l'infraction."
Le principe de passer de 200 $ à 6000 $, finalement, c'est de
mettre des catégories à l'intérieur et d'être un peu
plus conforme à des délits plus mineurs, même dans le
transport de matières dangereuses par rapport à des délits
moyens et à des délits majeurs. Ce sera la norme canadienne.
C'est l'unique but de...
M. Lalande: II pourrait arriver des cas où c'est vraiment
parce qu'on a obligé d'afficher là-dessus. On peut se retrouver
avec une amende, alors que c'est seulement le placardage ou l'affichage qui n'a
pas été fait. Pour un but de transparence, on a voulu mettre, pas
simplement dans le règlement, mais dans la loi, les
pénalités
qui sont là, de 200 $ à 300 $, de 300 $ à 600 $ ou
de 600 $ à 6000 $.
M. Côté (Charlesbourg): À titre d'exemple,
quelqu'un qui n'afficherait pas sur le camion qu'il transporte des
matières dangereuses serait passible d'amendes de 600 $ à 6000 $.
Ce n'était pas nécessairement l'affichage qu'on visait. On le
ramène donc à une dimension plus acceptable dans ces
cas-là.
M. Garon: Cela veut dire que les amendes vont se retrouver dans
les règlements plutôt que dans la loi.
M. Lalande: C'est un règlement fédéral qui
prévoit les catégories. Là, ce n'est pas simplement parce
qu'une option s'offrait, c'est qu'on réfère carrément au
règlement fédéral et on met le montant des infractions
dans le règlement. On n'a pas voulu. On l'a ramené dans le Code
de la sécurité routière pour au moins donner cette
transparence que, selon la gravité des matières dangereuses
transportées, il y a une infraction qui sera passible d'amende, et, dans
notre loi, de 200 $ à 300 $ et de 300 $ à 600 $ ou de 600 $
à 6000 $.
M. Garon: Au fédéral, est-ce que ce sera dans les
règlements ou dans la loi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans les
règlements au fédéral. C'est pour cela que...
Une voix: On est obligé d'harmoniser.
M. Garon: On n'est pas obligé de mettre cela dans le
règlement. Le fédéral inscrit ses pénalités
dans le règlement.
M. Lalande: Dans le règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le règlement,
oui.
Une voix: Avec ses catégories d'infractions, c'est par
règlement et, pour harmoniser, on va faire la même chose au
provincial.
M. Garon: C'est le pilote automatique en démon.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, dans ce cas-ci, le but
visé est quand même d'assouplir la mesure par rapport
à...
M. Garon: Oui, mais les fonctionnaires disent toujours que c'est
pour assouplir, sauf que cela devient administratif de déterminer des
amendes, plutôt que ce soient les législateurs qui le fassent.
C'est comme si on s'enlevait nos pouvoirs, si on disait: Là, les amendes
vont être fixées par règlement, donc, le législateur
est... Si quelqu'un va voir un député dans un comté, le
député sera responsable de cela parce que c'est lui qui permet'
de tels articles. C'est le député lui-même qui accepte de
se départir de son pouvoir. Mes fonctionnaires me disaient souvent, dans
le passé: Vous avez fait cela, cela va être sous votre signature;
vous allez avoir des pouvoirs. Je savais bien que ce n'était pas sous ma
signature. C'était sous leur signature en réalité.
Après, il y a les pressions des fonctionnaires pour changer ceci, faire
ceci, faire cela tout le temps et...
M. Côté (Charlesbourg): II est clair que, lorsqu'il
s'agit d'un règlement, c'est plus facile à changer qu'une loi. Je
pense que tout le monde qui...
M. Garon: Oui et le ministre est obligé d'avoir des yeux
tout le tour de la tête. Lui, il est tout seul avec des milliers de
fonctionnaires qui veulent lui faire faire ceci et cela, alors que quand cela
passe devant l'Assemblée nationale, ce sont des représentants du
peuple qui se prononcent. La préoccupation du fonctionnaire est
administrative, tandis que la responsabilité du député
concerne l'électeur. Je trouve qu'il y a des pouvoirs dont on ne doit
pas se départir et que les députés doivent maintenir.
Là, c'est comme si les sanctions à un projet de loi
étaient décidées administrativement, alors que... Je n'ai
personnellement jamais été un partisan de cela.
Une voix: Une autorisation qu'il demande...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
Une voix: M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je viens de saisir un
élément d'information. La peine est dans la loi.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le quantum...
M. Lalande: Le quantum, en d'autres mots, la peine est vraiment
dans la loi...
M. Garon: L'infraction.
M. Côté (Charlesbourg): L'infraction. (11 h 45)
M. Lalande: Pour l'infraction, l'amende est prévue dans la
loi. Ce qui est prévu par règlement, ce sont les
catégorisations. Par exemple, transporter des bouteilles de tel type,
c'est de catégorie 2 par rapport à d'autres qui pourraient
être, par exemple, juste un placardage qui est de catégorie 1. Je
vais vous donner une liste de ce que c'est. Par exemple, l'omission de se
conformer à un ordre d'agent de la paix, c'est quelque chose qui n'est
pas si grave par rapport à une bouteille à gaz non assujettie au
véhicule.
C'est la catégorisation, la fluctuation, selon les niveaux 1, 2
et 3, qui est réglementée. Contrairement au gouvernement
fédéral dont la peine est dans le règlement, pour nous,
elle se retrouve dans la loi. On a donc dévié pour donner plus de
transparence, remettre au législateur au moins la possibilité
d'adopter les peines dans la loi.
M. Garon: Moi, j'ai compris que, pour les permis de chasse
à l'orignal par exemple, ce n'est pas nécessaire de venir au
parlement chaque fois, selon le règlement. Mais les
pénalités de plusieurs milliers de dollars qui vont probablement
entraîner des conséquences importantes. Le gars va sans doute
perdre sa "job"; si c'est une pénalité qui fait perdre 2000 $ ou
3000 $ à son employeur, j'ai l'impression qu'il ne faudrait pas que
quelqu'un en fasse trop pour perdre son emploi. Et laisser cela entre les mains
des fonctionnaires qui ont leur permanence, j'ai toujours eu des
hésitations sur cela.
M. Côté (Charlesbourg): M. le député
de Lévis convient avec moi que si on n'adoptait pas l'article, on
demeurerait dans des niveaux d'infractions de 600 $ à 6000 $; d'autres
infractions qui sont commises, comme l'affichage, sont quand même
mineures par rapport à...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors le but de cette
intervention, c'est de prendre la défense des fonctionnaires, dans ce
cas-ci, parce que je pense qu'ils ont raison d'assouplir la
pénalité dans des circonstances comme celles-là. J'ai
entre les mains le règlement fédéral. S'il fallait qu'on
mette cela dans une loi, bien, on va s'aimer longtemps, parce qu'on va se voir
souvent, longtemps, et je ne suis pas sûr que, pendant un an, on sera
capable de passer à travers. C'est toujours la difficulté. La loi
127 qu'on a étudiée en décembre 1986 est un exemple
puisque c'est une partie de réglementation qui est devenue loi,
justement pour en mettre davantage dans la loi et faire en sorte qu'on en fasse
le moins possible par règlement. Il y a des limites à le mettre
dans la loi. Mais le principe de modification est plus facile, plus simple avec
un règlement qu'avec la loi. C'est clair, c'est vrai. Cela demande
beaucoup de vigilance. Dans le domaine des matières dangereuses, je
pense qu'il y a eu beaucoup de fait depuis 1974 parce que c'est en 1974 que
cela a été adopté par le gouvernement
fédéral sur le plan réglementaire.
M. Garon: Le danger, c'est toujours qu'on peut avoir un seul
article; l'administration va s'occuper de votre bien-être, le
parlementaire n'a plus rien à dire. J'ai toujours été
partisan que... L'administration publique est un peu anonyme, elle peut faire
crever un gars, elle peut faire crever quelqu'un et personne ne sera jamais
responsable. Mais je ne peux pas empêcher le gouvernement de gouverner.
J'ai expliqué mes raisons. Alors, adopté sur division.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté sur division,
M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 8 de
l'article 85 est adopté sur division. Donc, l'article 85, tel
qu'amendé, est adopté sur division. D'accord, M. le
député de
Lévis? L'article 85, tel qu'amendé, est adopté sur
division. J'appelle donc l'article 86.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II y a un amendement.
M. le ministre, si vous vouiez nous présenter d'abord l'amendement.
Frais d'administration
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 86 par
le suivant: 86. L'article 624 de ce code est modifié: 1° par
l'insertion après le paragraphe 7°, du suivant: "7.1° fixer les
frais exigibles pour le remplacement d'un permis spécial de circulation
et pour la délivrance d'un duplicata d'un tel permis; 2° par
l'addition, après le paragraphe 14 des suivants: 15° fixer les frais
d'administration exigibles relativement à un chèque sans
provisions suffisantes ou qui est retourné par une institution
financière pour tout autre motif; 16° fixer les frais exigibles des
personnes autorisées à effectuer la vérification des
véhicules routiers en vertu de l'article 520; 17° fixer les frais
exigibles pour l'obtention d'une approbation de la régie en vertu de
l'article 214.".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur cet amendement, M.
le député de Lévis.
M. Garon: Je n'ai pas vu l'article 214. Il est changé. Ce
n'est pas le même texte là-dedans. Je lisais les feuilles vertes
et je me suis aperçu que ce n'était pas pareil.
Quelle est l'approbation en vertu de l'article 214?
M. Lalande: Prenons, par exemple, le cas d'un constructeur ou
d'un transporteur qui veut faire des modifications à un véhicule.
Il faut qu'il soumette ce véhicule à un essai
expérimental, et le faire circuler sur la route pour voir s'il
fonctionne ou pas. Il a donc besoin d'un permis spécial de circulation
puisqu'il va changer les normes quant au poids, par exemple, ou quant à
la dimension du véhicule. Pour être capable, dans des cas
précis, de circuler avec son véhicule pour un certain temps avec
l'approbation de la régie parce qu'il y a la vérification de
l'ingénierie du véhicule, etc.
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement est donc
adopté. Puisqu'il remplace déjà l'article 86, l'article 86
est donc adopté. Cela va? J'appelle l'article 87. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 87 par
le suivant: "87 Le texte anglais de l'article 624 de ce code...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je m'excuse, M. le
ministre. C'est un amendement qu'on présente.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 87 par
le suivant: "87 Le texte anglais de l'article 624 de ce code est
modifié: premièrement par la suppression dans la deuxième
ligne du paragraphe (3) des mots "or permit"; deuxièmement, par
l'insertion de la première ligne du paragraphe (7) et après le
mot "license", des mots "or permit".
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement de
l'article 87 est adopté. Est-ce que l'article 87 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article
88. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Une municipalité peut
par règlement ou ordonnance, "15° déterminer les conditions
et les modalités de délivrance d'un certificat..."
Une voix: Non, cela ne marche plus.
M. Côté (Charlesbourg): Woop! Suspendu, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 88 est donc
suspendu. J'appelle l'article 89, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Malgré toute
disposition contraire ou inconciliable d'une loi générale ou
spéciale, tout règlement ou toute ordonnance pris par une
municipalité, relativement à la vitesse ou à la
circulation des véhicules routiers transportant des matières
dangereuses, doivent, pour entrer en vigueur, être approuvés par
le ministre des Transports."
Dans ce cas-ci, c'est exactement la même règle dont on a
déjà discuté mais on l'applique au transport de
matières dangereuses.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 89 est
adopté. J'appelle l'article 90.
M. Garon: Ce n'est pas tout à fait le texte qu'on avait.
Ah oui! C'est correct.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 90 ou
à l'article 89?
M. Garon: C'est parce que ce n'est pas tout à fait le
même titre qu'on avait sur le papier. Il n'y a pas eu d'amendement mais
il me semble que ce n'est pas tout à fait le même titre
qu'à l'article 89 que vous avez lu.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 89?
M. Garon: Oui. J'ai l'impression que vous avez
présenté votre article mais il me semble que ce n'est pas celui
qu'on avait. Voyez-vous, si vous lisez l'article 89... Attendez un peu... C'est
peut-être moi qui me trompe. Cela ne sera pas long. D'accord. C'est moi
qui ne suis pas correct. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même
chose.
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article
90, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): 'Tout agent de la paix qui,
dans l'exercice des fonctions qui lui sont conférées en vertu du
présent code, a un motif raisonnable de croire qu'une infraction
à ce code a été commise et que les circonstances
l'exigent, peut: 1° faire immobiliser un véhicule routier; 2°
sans la permission du propriétaire, prendre possession d'un
véhicule routier, le conduire et le remiser aux frais du
propriétaire."
M. Garon: Pourquoi avez-vous besoin de cela?
M. Lalande: C'est une demande des corps policiers. C'est parce
qu'il y a certains policiers qui hésitaient à savoir si le fait
d'intercepter un véhicule leur permettait de le maintenir
immobilisé. Il y en a qui croyaient qu'ils n'avaient pas le pouvoir dans
la loi. D'autres croyaient qu'intercepter un véhicule comportait aussi
l'immobilisation. De façon générale, les agents de la
paix, notamment la Sûreté du Québec, l'appliquent de cette
façon, mais certains avaient...
M. Garon: Des réticences.
M. Lalande: ...des réticences face à cela. M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 90 est donc
adopté. J'appelle l'article 91. D'abord, il y a un amendement, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie dispose des
objets confisqués ou enlevés après l'expiration d'un
délai de 90 jours suivant la date de la confiscation ou de
l'enlèvement de ceux-ci."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 91 est donc
adopté. J'appelle l'article 91.1.
Infractions et peines
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 91, le suivant: "91.1 Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 645, du suivant: 645.1 Le transporteur visé au
titre VIII.1 qui contrevient à une disposition réglementaire
prise en vertu du paragraphe 48° de l'article 621 commet une infraction et
est passible en outre des frais d'une amende de 600 $ à 2000 $."
M. Lalande: Ce sont des dispositions relatives à la table
des points d'inaptitude pour les transporteurs.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Lévis, l'article 91.1...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, l'article 91.1
est adopté. J'appelle l'article 92. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Quiconque contrevient
à une disposition réglementaire déterminée en vertu
du paragraphe 8° du premier alinéa de l'article 622 commet une
infraction et est passible, en outre des frais, d'une amende de 200 $ à
300 $, de 300 $ à 600 $ ou de 600 $ à 6000 $, selon l'infraction
à laquelle correspondent les montants minimum et maximum de l'amende
indiquée par règlement.".
C'est la suite logique de ce qu'on a adopté tout à
l'heure.
M. Garon: Sur division, pour les mêmes raisons.
M. Côté (Charlesbourg): Sur division.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 92est donc
adopté sur division.
M. Garon: Pour les mêmes raisons que dans les autres
cas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est logique de penser que
cela puisse être adopté sur division, compte tenu du fait qu'on a
adopté l'article...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Qui s'y
référait.
M. Côté (Charlesbourg): ...du pouvoir
réglementaire sur division.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article
93. D'abord, l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): A l'article 93,
insérer dans la première ligne du paragraphe 3.1° de
l'article 648 et avant le mot "règlement", le mot "un".
Le Président (M. Parent, Bertrand): On a appelé la
modification 93.
M. Lalande: L'article fait référence au droit pour
la régie de percevoir des frais dans le cas des renseignements ou des
bandes magnétiques fournis conformément à la loi sur
l'accès à l'information.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur l'amendement, M.
le député de Lévis...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 93 est adopté? Est-ce que vous avez
des questions à poser sur l'article 93?
M. Garon: Ce ne sera pas long. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
L'article 93, tel qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 94.
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Sont réputés
avoir été délivrés en vertu du présent code
les permis, les certificats et plaques d'immatriculation délivrés
en vertu du Code de la sécurité routière (L.R.Q., chapitre
C-24.1), ainsi que les licences de commerçant délivrées en
vertu du Code de la route (L.R.Q., chapitre C-24).
M. Lalande: C'est une stricte technicité. Dans l'ancien
code de la route, il n'y avait rien de relatif au recycleur. Aujourd'hui, dans
le nouveau Code de la sécurité routière, il y a une
licence qui a été émise au recycleur. On ne pouvait
évidemment pas adopter ce qui était relatif au recycleur, puisque
cela n'existait pas dans l'ancien code de la route.
M. Garon: Adopté. (12 heures)
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 94 est donc
adopté.
J'appelle l'article 95, d'abord son amendement.
Loi sur l'assurance automobile
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 95,
remplacer le deuxième alinéa de l'article 87.1 par le suivant:
"Toutefois, ce montant est de 2 000 000 $ lorsque la personne visée au
premier alinéa transporte l'une des matières dangereuses
énumérées à l'annexe XII, dans une quantité
supérieure à celle indiquée à la colonne IV de
cette annexe du règlement concernant les marchandises dangereuses ainsi
que la manutention, la demande de transport et le transport des marchandises
dangereuses, édicté par le décret DORS 85-77 du 18 janvier
1985, publié à la Gazette du Canada, partie II, le 6
février 1985.*. C'est l'assurance qui était à 50 000 $ et
ce sera maintenant 1 000 000 $ pour les marchandises ordinaires et 2 000 000 $
pour le transport des matières dangereuses. Cela a été
fait à la demande des transporteurs eux-mêmes.
M. Garon: Je regardais l'amendement. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 95 est donc adopté. Est-ce que l'article 95 est adopté
tel qu'amendé?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc l'article 96. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Sauf dans le cas
prévu à l'article 94, le propriétaire d'une automobile ou
le transporteur visé au titre VIII.1 du Code de la
sécurité routière qui n'a pas contracté l'assurance
obligatoire de responsabilité commet une infraction et est passible, en
outre des frais, d'une amende: 1° d'au moins 250 $ et d'au plus 2300 $,
s'il est un propriétaire qui utilise ou qui laisse une autre personne
utiliser son automobile; 2° d'au moins 600 $ et d'au plus 6000 $, s'il est
un transporteur qui utilise ou qui laisse une autre personne utiliser son
véhicule automobile.". L'agent de la paix qui constate l'infraction
visée dans le présent article doit, sans délai, en faire
rapport à la régie. Dans toute poursuite intentée en vertu
du présent article, il incombe au défendeur ou prévenu de
faire la preuve qu'il avait contracté l'assurance obligatoire de
responsabilité.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions, M. le député de Lévis, sur l'article 96?
M. Garon: Après les paragraphes 1 et 2, il y a deux
alinéas que vous avez lus qui sont là et qui ne sont pas dans le
projet de loi.
M. Lalande: C'est dans la Loi sur l'assurance automobile. Il faut
aller complètement à la fin. On est rendu...
M. Garon: Ce n'est pas cela. L'amendement que vous avez dans le
projet de loi n'est pas celui qui a été lu par le ministre. Ce
n'est pas le même amendement.
M. Lalande: Oui, je comprends ce que vous voulez dire. Attendez,
je vais revenir.
M. Garon: ...un texte qui n'est pas celui qui est écrit.
C'est une affaire technique.
M. Lalande: Les petits ronds, ce sont des paragraphes et, quand
il n'y en a pas, ce sont des alinéas.
M. Garon: C'est parce que votre texte...
Mme Goulet: Cela modifie seulement le premier alinéa.
M. Lalande: Cela ne modifie pas le deuxième
alinéa.
Mme Goulet: Le deuxième et le troisième demeurent
tels quels.
M. Lalande: Le 1° et le 2° font partie du premier
alinéa.
Mme Goulet: C'est cela.
M. Garon: Je comprends cela, mais, dans le texte qui a
été lu par le ministre...
M. Lalande: Et l'agent de la paix...
M. Garon: ...dans les feuilles blanches du cahier, il a lu les
alinéas 2 et 3...
Mme Goulet: Oui, c'est cela.
M. Garon: ...qui remplacent le premier alinéa?
Mme Goulet: Non, cela ne le remplace pas, mais cela vient
reconstituer le texte tel qu'il va se lire à l'avenir.
M. Garon: Le texte au complet?
Mme Goulet: Oui.
M. Garon: Alors, ce n'est pas seulement...
Mme Goulet: À remarquer que cela a été fait
partout depuis le début. Le texte proposé, tel qu'il a
été remis...
M. Garon: Non, non, non. Vous dites que l'article 186 de la loi
est amendé par le remplacement du premier alinéa par le
suivant.
M. Lalande: C'est cela, au fond. On ne le lisait pas
habituellement.
Une voix: C'est parce que le ministre l'a lu, mais...
M. Lalande: C'est cela. Mais il a raison, techniquement. L'agent
de la paix, et ainsi de suite, on ne le lisait pas parce que ce n'est pas
ça qu'on... C'est le reste, vous avez raison.
M. Garon: Le reste est là.
M. Lalande: Oui. oui. Le reste est déjà
là.
M. Garon: D'accord pour les fins, c'est uniquement... Cela
marche.
Une voix: Le ministre a trop lu.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux tellement en donner,
que...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, est-ce que...
C'est par surcroît d'information... Générosité.
M. Côté (Charlesbourg): On en prend note, M. le
Président.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors l'article 96 est
donc adopté. J'appelle l'article 97. Il y a un amendement. D'abord
l'amendement, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le premier
alinéa de l'article 97 par le suivant: "97. Le premier règlement
qui pourra être édicté par le gouvernement en vertu des
paragraphes 42° et 45° de l'article 21 du Code de
sécurité routière, édictés par le paragraphe
5° de l'article 84 de la présente loi, pourra l'être sans
qu'un projet de ce règlement ne soit publié à la
Gazette officielle du Québec".
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'article 97,
est-ce qu'on a des questions sur l'amendement, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Je comprends le paragraphe 42° mais le paragraphe
45° est drôle.
M. Côté (Charlesbourg): 42, 45...
M. Lalande: Le paragraphe 45°.
M. Garon: Le paragraphe 42°, je comprends, ça
protège les gens. Cela crée une certaine exemption. Même si
ce n'est pas publié ils en bénéficient. Il n'y a pas de
problème là. Mais le paragraphe 45°...
M. Côté (Charlesbourg): C'est lié. C'est la
définition de "transporteur". Vous l'avez dans les commentaires...
M. Lalande: C'est la définition du mot "transporteur".
M. Côté (Charlesbourg): Transporteur".
M. Lalande: II faut, lorsque la loi entrera en vigueur, que le
règlement entre en vigueur en même temps. Autrement ça ne
veut plus rien dire simplement "transporteur" dans la loi. C'est un pouvoir
lié au fond. Et de même que les transporteurs qui vont être
exemptés... Cela fait que lorsqu'on va faire entrer la loi, il faut
faire insérer la définition de transporteur et la
définition de transporteur est prévue par règlement pour
la compléter. De sorte qu'il faut que les deux soient en même
temps.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors l'amendement de
l'article 97 est adopté. Est-ce que l'article 97 tel qu'amendé
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors l'article 97 tel
qu'amendé est adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avant d'appeler
l'article 98 qui est le dernier...
M. Côté (Charlesbourg): On va revenir aux
autres.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...on
procéderait à appeler les articles qui ont été mis
en suspens. Donc, on appellerait l'article 44.1.
Alors, je demanderais peut-être au ministre, est-ce que vous
désirez procéder par ordre chronologique ou...
M. Côté (Charlesbourg): Non. On devrait, je pense,
M. le Président, régler tous ceux qui ne concernent pas les
handicapés. Ceux qu'on a laissés en suspens et après
ça régler la question des handicapés.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'accord. Est-ce que
vous pourriez me dire par lequel vous désirez...
M. Garon: L'article 44.1 ne concerne pas les handicapés,
je pense?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'était le
transport. Si ma mémoire est fidèle c'étaient des
exigences d'attaches pour les véhicules qui transportaient des
handicapés. Si ma mémoire est fidèle.
M. Garon: Oui, parce que dans le projet de loi on ne l'a pas.
M. Côté (Charlesbourg): On devrait adopter en
premier, l'article 62.
M. Islande: L'article 62.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 62 à
519.14.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors,
j'appelle...
M. Lalande: L'article 62. Ce sont les suspensions de courte
durée.
Articles en suspens
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 62, 519.14.
M. Garon: II y avait deux paragraphes, je pense.
Une voix: C'est ça.
M. Garon: C'est ça. Trois paragraphes ou trois
alinéas?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Trois
alinéas.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 62, article
519.14...
M. Garon: Quel est le problème...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que le
député de Lévis avait dit. Je pense qu'à la fin de
la discussion, le député de Lévis avait dit qu'il pourrait
être adopté, mais sur division. C'est cela. Dans ce cas-ci, il y
avait uniquement le vote si le député de Lévis se le
rappelle.
M. Garon: Oui, j'avais marqué cela en suspens pour le
vote.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Il s'agit
d'appeler le vote. Le député de Lévis voterait sur
division.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc le vote
de l'article 62, article 519.14. Est-ce qu'il est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II est donc
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 519.56, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On appelle donc
l'article 62, article 519.56.
M. Garon: Non, c'est vrai. Il faudrait dire sur division.
Une voix: Sur division.
M. Garon: Je n'avais pas lu jusqu'au bout.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 62,
article 519.14, si on revient un moment en arrière, est adopté
sur division.
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est bien cela, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous aviez fait
sourciller le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que c'est 24
heures plus tard.
M. Garon: Non, c'est parce que j'avais seulement lu le premier
paragraphe et il y avait trois paragraphes.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
problème avec cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, j'appelle donc
l'article 62, 519.56.
Une voix: Vous avez dit: 519...
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 519.56,
toujours à l'article 62. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, ce
qu'on me dit, c'est que, pour être capable de régler le
problème, il faut rouvrir 519.55.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on rouvre
l'article 519.55.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Alors, c'est un
amendement qui a été demandé par le député
de Lévis. Il se lirait comme suit: À partir de l'article 62,
remplacer le sous-paragraphe a) du paragraphe 2° du deuxième
alinéa de l'article 519.55 par le suivant: "a) d'un règlement en
vigueur d'une municipalité;". C'était la discussion qu'on avait
eue sur une municipalité qui pouvait ne pas avoir reçu
l'assentiment des ministres et imposer des pénalités.
M. Garon: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement de
l'article 62, article 519.55 est adopté. Est-ce que l'article 519.55,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Il faudrait
maintenant adopter 519.56.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On appelle maintenant
le vote sur l'article 62, 519.56.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 519.56 est
adopté.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Par concordance, à la
suite de l'adoption du précédent article. 519.55, il faudrait
adopter le papillon suivant: À l'article 18, remplacer le
sous-paragraphe a du paragraphe 2° du deuxième alinéa de
l'article III par le suivant: "a)...
M. Garon: C'est en haut?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'un règlement
en vigueur d'une municipalité.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On rouvre l'article 18
auquel on apporte un amendement?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Lévis, est-ce que vous avez des questions? On va
prendre le temps de se retrouver.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait l'article 18,
troisième...
M. Garon: C'est cela. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): C'est de la concordance.
M. Garon: C'est la répétition de 2° a.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est de la
concordance avec ce qu'on vient de faire. C'est bien cela?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement de
l'article 18 est donc adopté. L'article 18 tel qu'amendé est
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Nous irions à ce
moment-ci à l'article 84, paragraphe 4°.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 84, paragraphe 4°.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 84, paragraphe
4°, supprimer le paragraphe 4°. (12 h 15)
Le Président (M. Parent, Bertrand): Un amendement est donc
apporté, tel que présenté par le ministre pour
supprimer... M. le député de Lévis.
M. Garon: Pourquoi... C'est quoi?
M. Lalande: Le nouvel article 84, paragraphe 3°, on a
intégré à l'intérieur de cela les articles 621,
paragraphe 12°, 621, paragraphe 12.1°, et 621, paragraphe 12.2°.
Alors, 12.1° était prévu à l'article 84.3°, de
sorte qu'il faut faire tomber 84.3° puisqu'il se retrouve maintenant
à l'intérieur d'un nouvel article 84.3°.
À l'article 84.3", on a intégré. On a pris ce qui
était contenu à l'article 621.12°, 1°, qu'on retrouve
plus loin. On les a regroupés dans l'article
précédent.
M. Garon: Article 84, paragraphe 3°. 621...
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Lévis, on va...
M. Côté (Charlesbourg): M. Gélinas qui
est...
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. Gélinas va
vous expliquer cela.
M. Gélinas (Claude): Essentiellement, c'est pour
éviter une répétition inutile, en ajoutant à la fin
du paragraphe 4 "à un véhicule hors normes utilisé
à des fins expérimentales", vu qu'on voulait toucher uniquement
les véhicules. On l'avait déjà prévu, dans la
quatrième ligne, en disant expressément "selon que ce permis est
relatif à un véhicule hors normes". C'est déjà
compris. Donc il était inutile de le répéter encore
à la fin, uniquement pour des véhicules à des fins
expérimentales. C'est une correction technique.
M. Garon: Ah bon! D'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 84, paragraphe 4, est donc adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): On reviendrait, M. le
Président, à l'article 44.1. Ce qu'il nous reste, sauf le dernier
article du projet de loi, ce sont
les articles qui concernent les handicapés. On reviendrait
à 44.1. Peut-être faire le point de manière...
M. Garon: Là, on reviendrait à 44.1. M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Garon: Là, on a vu
tous les autres. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, est-ce
que l'article 84, premier paragraphe, ne concerne pas...
M. Côté (Charlesbourg): Les handicapés,
aussi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Les handicapés,
aussi. D'accord.
M. Garon: Là, on va où?
M. Côté (Charlesbourg): 44.1.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On revient donc.
J'appelle l'article 44.1.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être juste faire
le point, M. le Président, avec le député de Lévis.
Je sais que cela a fait l'objet de préoccupations pour bien du monde; on
a tenté, par tous les moyens, de trouver la situation idéale.
Rappelons-nous que, dans la loi 127, on a réglé le cas des
vignettes pour des handicapés conduisant leur véhicule et qui ont
donc affaire à la régie.
Dans le projet de loi qui a été déposé, nous
avions une mesure qui permettait aux municipalités d'émettre...
Ce n'est pas spécifiquement à 44.1, mais je veux aborder le
problème plus globalement pour qu'on transmette l'information
publiquement et, ensuite, décider de chacun des articles. Par la suite,
nous avions inclus dans le projet de loi déposé devant
l'Assemblée et étudié, que les municipalités
pourraient délivrer les vignettes aux personnes handicapées
autres ne conduisant pas un véhicule. Il n'y avait pas
d'élément de réciprocité; la commission
parlementaire était prête à inclure l'élément
de réciprocité. Cela a eu l'avantage de forcer la discussion avec
l'Office des personnes handicapées.
Une suggestion qu'avait faite l'Opposition, en débat de
deuxième lecture, de donner à l'Office des personnes
handicapées le pouvoir d'émettre a, en principe, enclenché
une réflexion de tout le monde. L'ouverture manifestée par
l'Office des personnes handicapées, ce matin, nous permet d'arriver avec
un règlement bon pour tout le monde. Des discussions de dernière
heure avec le ministre d'État à la Santé, M. Dutil, qui a
la responsabilité de l'Office des personnes handicapées, des
discussions avec M. Vézina, président de la Régie de
l'assurance automobile, avec M. Mercure, président de l'Office des
personnes handicapées, et une conversation encore toute récente
entre M. Gélinas et le directeur du contentieux de l'office Denis Semco
dont il pourra vous faire part nous témoignent qu'à ce moment-ci,
c'est l'accord total sur la proposition que nous allons vous déposer en
amendement et qui, finalement, permettrait à l'Office des personnes
handicapées de délivrer les vignettes aux handicapés qui
ne sont pas touchés par la mesure déjà incluse au Code de
la sécurité routière. Il y a entente en ce moment et il y
aura une définition d'un règlement quant à ceux qui
pourront obtenir les vignettes pour transporter des personnes
handicapées, soit des parents, des amis. Ce seront des vignettes
mobiles. Tout cela sera complété par l'Office des personnes
handicapées, par l'UMQ et COPHAN. C'est une entente de ce matin, une
entente de dernière heure. C'est pour cela que je veux le dire au micro
pour qu'elle soit publique, de façon qu'on règle le dossier qui
est déjà assez pénible pour tout le monde, dans ce cas.
Finalement ce que tout le monde visait c'était de régler le
problème, avec cela on le règle.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Lévis, est-ce que vous avez des questions ou des
commentaires? M. le ministre, le nouvel amendement n'est pas
déposé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on peut le
déposer maintenant si le député de Lévis le
souhaite.
Insérer après l'article 44 le suivant: 44 1. Ce code est
modifié par l'insertion après l'article 274, du suivant: 274.1:
Le propriétaire d'un véhicule routier affecté au transport
de personnes handicapées doit se conformer aux normes, conditions et
modalités d'utilisation, de garde, d'entretien, de salubrité et
de sécurité relatives à son véhicule.
Il doit également se conformer aux normes d'installation et
d'utilisation d'équipements et d'accessoires sécuritaires
relatives à ce véhicule.
C'était la partie de...
M. Garon: C'est cela. C'est la feuille verte qu'on avait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. C'est le minibus
dont on a parlé. À ce moment-là, cela touchait les
handicapés mais non pas le stationnement pour les handicapés.
M. Garon: Sur cela, il n'y a pas de changement. Cela reste tel
quel.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Cela va.
M. Garon: C'est ...qui était changé?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Malgré
l'explication donnée par vous, M. le ministre, l'article 44.1 reste tel
qu'il avait été déposé?
M. Côté (Charlesbourg) : C'est cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'accord. Article 52
et article 84, sur le problème précis du stationnement pour
handicapés. On va ajouter à 96.1. Est-ce que l'article 44.1
est... Est-ce qu'il y a des questions, M. le député de
Lévis, sur l'article 44.1, à la suite des explications
données par le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): On se rappellera que
c'était pour protéger les handicapés pour qu'ils puissent
être transportés dans des conditions sécuritaires. La
question du député de Lévis, si je ne m'abuse,
était: Un parent ou un ami qui transporte un handicapé n'est pas
un transporteur public. Alors, on dit: Le propriétaire d'un
véhicule routier affecté au transport de personnes
handicapées doit se conformer aux normes.
M. Garon: Tandis que quelqu'un qui transporte son enfant,
là, on ne dit pas si c'est public. On dit: affecté au
transport des personnes handicapées. Si moi, j'ai un enfant
handicapé, est-ce que je suis inclus dans un système de
règles que vous nous dites être prévu pour un
système public? C'est cela. SI on dit: transport public, si le ministre
dit, c'est le transport public, on est d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Je réponds tout de
suite au député de Lévis. L'information qu'on me donne
c'est ce que souhaite le député de Lévis. C'est
prévu à l'article 84 du présent projet de loi dans le
texte déposé à l'Assemblée nationale qui dit dans
les deux dernières lignes du paragraphe 2.1°: "et préciser
quelles personnes et quels véhicules routiers sont visés par ces
normes."
M. Garon: Si on donne cela au pouvoir réglementaire.
Tandis que là, on a dit: "...pour tous genres de véhicules
routiers affectés au transport des personnes handicapées,
prescrire l'installation et l'utilisation d'équipements et d'accessoires
sécuritaires" relatives à... on sait "quelles personnes et quels
véhicules routiers sont visés par ces normes".
C'est-à-dire que c'est le gouvernement qui va déterminer si ce
sont les transports publics uniquement ou si ce sont les transports
privés et comment cela fonctionne.
M. Côté (Charlesbourg): Par un règlement qui
va être prépublié et publié dont l'objectif sera
de...
M. Garon: Je comprends. C'est que la loi englobe tout.
M. Côté (Charlesbourg): Mais la loi nous dit aussi
que dans un pouvoir réglementaire, on va pouvoir définir quelles
personnes et quels véhicules routiers.
M. Garon: Sur division. Parce qu'il n'est pas
précisé "que le transport public".
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends mais je pense
qu'on a maintenant la position du député de Lévis dans ce
débat.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Quand c'est public...
M. Garon: II n'y a pas de problème.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est quand un individu
transporte son fils ou...
M. Garon: S'il transporte des gens, si c'est un transport
privé, on peut mettre un "kit" de normes. Vous savez ce que c'est.
À un moment donné, il engage des dépenses...
M. Côté (Charlesbourg): Mais l'objectif visé
n'est pas l'individu ou la personne qui transporte son enfant.
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 44.1 est
adopté sur division.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un amendement
à l'article 44.2: Insérer après l'article 44.1 le suivant:
44.2 L'article 285 de ce code est modifié par le remplacement dans la
deuxième ligne de "ou 245" par ",245 ou 274.1". C'est de la
concordance.
Le Président (M.
Parent, Bertrand): Sur le nouvel
article apporté par l'amendement 44.2, avez-vous des questions ou des
commentaires, M. le député de Lévis?
M. Garon: C'est la même chose. Sur division pour les
mêmes raisons.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur division.
M. Garon: Ce n'est pas parce qu'on est contre le fait qu'ils
soient dans le domaine public...
M. Côté (Charlesbourg): On comprend cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 44.2 est
adopté sur division.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. L'article 52, M.
le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article
52, qui était, lui aussi, resté en suspens. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. C'est l'article
concernant le stationnement pour personne handicapée. Remplacer
l'article 52 par le suivant: 52. L'article 388 de ce code est remplacé
par le suivant: "388. Nul ne peut Immobiliser un véhicule routier dans
un espace de stationnement réservé à l'usage exclusif des
personnes handicapées à moins que ce véhicule ne soit muni
de l'une des vignettes suivantes: 1° d'une vignette d'identification
délivrée conformément à l'article 11; 2° d'une
vignette amovible délivrée par l'Office des personnes
handicapées du Québec, conformément à l'article
30.1 de la Loi assurant l'exercice des droits des personnes
handicapées."
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que vous avez
des questions sur l'article 52?
M. Garon: Non, c'est correcL
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 52 est
adopté. Quel article, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 84.1.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article
84, paragraphe 1°, si je ne m'abuse.
Une voix: II n'a pas été déposé.
M. Garon: Je m'excuse, j'aurais une question. À l'article
40.1 de la Loi assurant l'exercice des droits des personnes
handicapées...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Y touchez-vous?
M. Côté (Charlesbourg): On va y revenir
tantôt. On y reviendra à l'article 96.1.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On revient donc
à l'article 84, paragraphe 1°...
M. Garon: Où sommes-nous rendus, là?
M. Côté (Charlesbourg): A l'article 84, paragraphe
1°... (12 h 30)
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'ai donc
appelé l'article 84, premier paragraphe; il y a un amendement de
déposé. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le paragraphe
1° de l'article 84 par les suivants: 1° Par l'addition, après le
paragraphe 2°, du paragraphe suivant: "2.1° établir les normes,
les conditions et les modalités de construction, d'utilisation, de garde
d'entretien, de salubrité et de sécurité relatives aux
véhicules routiers affectés au transport des personnes
handicapées, établir les normes d'installation et d'utilisation
d'équipements et d'accessoires sécuritaires relatives à
ces véhicules, et déterminer les personnes et les
véhicules routiers qui sont visés par ces normes; 1.1° Par
l'addition, après le paragraphe 5°, du suivant: "5.1°
prévoir dans quels cas et à quelles conditions un véhicule
d'urgence peut être muni de phares blancs clignotants alternatifs;"
Comme on a eu le pouvoir, tantôt, sur division, alors là,
c'est le pouvoir réglementaire. Cela pourrait être adopté
sur division, je pense.
M. Garon: Oui, pour la même raison, c'est uniquement parce
qu'on aurait aimé qu'il couvre un transport public, mais que... Sur
division, mais en comprenant que...
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement de
l'article 84, premier paragraphe, est donc adopté sur division.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 88. M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Juste un instant, M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Excusez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, l'ensemble de
l'article 84 est donc adopté sur division.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 88?
M. Garon: Article 88, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. L'article 88
est adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 88.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, un papillon, M. le
Président, qui vise simplement à supprimer l'article 88 compte
tenu du fait qu'on vient de faire un changement de cap: on donnait le pouvoir
aux municipalités et on le donne maintenant à l'office.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 88 est donc adopté. L'article 88, tel qu'amendé, est
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 96.1, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Juste avant - il y a
une technicité - j'aimerais revenir en arrière. On a
apporté des amendements et on n'a pas adopté en totalité
l'article 62. On est passé sur les articles 519.14 et 519.56. Alors, il
s'agit seulement...
M. Côté (Charlesbourg): ...de l'adopter
globalement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...d'adopter
globalement l'article 62.
M. Garon: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 62 est donc
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 96.1, M. le
Président.
Une voix: On ne l'a pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Vous ne l'avez pas!
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'amendement 96.1 qui est maintenant déposé.
M. Côté (Charlesbourg): Insérez, après
l'article 96, le suivant: 96.1 La loi concernant l'exercice des droits des
personnes handicapées (L.R.Q., chapitre E-20.1) est modifiée par
l'insertion, après l'article 30, du suivant: "30.1 L'office peut
délivrer à une personne handicapée qui satisfait aux
conditions et aux modalités déterminées par
règlement une vignette amovible qui l'autorise à utiliser les
espaces de stationnement réservés à l'usage exclusif des
personnes handicapées."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 96.1 est
donc adopté.
M. Côté (Charlesbourg): II y aurait main- tenant
l'article 98.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On a donc un
amendement à apporter à l'article 98. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le premier
alinéa de l'article 98 par le suivant: "98. Les dispositions de la
présente loi entreront en vigueur aux dates fixées par le
gouvernement, sauf celles des articles 2 à 9, 11, 12, 14 à 16, 18
à 20, 23 à 29, 31, 33, du paragraphe 2* de l'article 34, 35, 37
à 42.1, 45 à 51, 52, en ce qui concerne le paragraphe 1°de l'article 388, 54, 55, 57, 60, 61, 62 en ce qui concerne les articles
519.1 et 519.3, 63 à 66, 68, 69, 73, 74, 76 à 91, 94, 97 et 98 et
celle de l'article 93 qui entre en vigueur le 31 décembre 1987."
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur l'amendement
à l'article 98, M. le député de Lévis.
M. Garon: Eh! bonne mère, cela change pas mal...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Cela change pas mal le nombre d'articles qui entrent en
vigueur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est simplement parce
que...
M. Garon: Je remarque seulement une chose, si vous me le
permettez. Je ne sais pas si vous l'avez fait volontairement ou par erreur.
J'ai cru, quand vous avez lu l'article 62, en ce qui concerne les articles
519.1 et 519.3, que vous n'avez pas dit l'article 519.2.
Une voix: C'est vrai.
M. Garon: Est-ce que c'est volontairement?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est probablement une
erreur que j'ai faite dans la lecture.
M. Garon: Vous avez remarqué cela vous aussi. C'est pour
cela que je me demandais si c'était...
M. Côté (Charlesbourg): Cela inclut l'article 519.2.
C'est probablement moi qui ai sauté une barrière.
M. Garon: Pourquoi avez-vous changé...
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, on veut se
donner certains pouvoirs qui seront en vigueur en même temps qu'en
Ontario. Comme il y a probablement un délai appréhendé
dans l'adoption, en ce qui concerne l'Ontario, on ne veut pas faire en sorte
d'être plus exigeants au
Québec ou plus ouverts au Québec, dans certains cas, qu'on
ne l'est en Ontario. C'est à ces fins-là. Comme il y a des
éléments du code canadien là-dedans, on va appliquer le
code canadien si l'Ontario l'applique. Comme ils veulent l'appliquer, on va
l'appliquer en même temps. On ne sera pas plus sévères pour
les gens du Québec qu'on ne l'est pour les gens de l'Ontario. C'est
uniquement cela.
M. Garon: II n'y a pas plus canadien que l'Ontario.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je commence à constater que vous avez
commencé à avoir des petites réticences.
M. Côté (Charlesbourg): Pas plus canadien que
l'Ontario, mais je pourrais m'amuser un peu avec le député de
Lévis sur d'autres plans.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 98 est adopté. Est-ce que l'article 98 est adopté?
M. Garon: II y a une question que je voudrais poser au ministre,
en terminant.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, une question, M.
le député de Lévis.
M. Garon: On n'a pas abordé ce sujet, mais vous n'avez pas
mentionné la question du coût des vignettes. Je sais que les
handicapés parlaient d'une...
M. Côté (Charlesbourg): Maintenant que ce
débat est pas mal réglé, j'ai effectivement eu des
rencontres avec des handicapés qui trouvaient que le coût
était un peu élevé, 30 $. J'ai demandé qu'on me
fasse la démonstration que cela coûtait effectivement ce montant.
Il faut quand même faire attention parce que c'est 30 $ sur deux ans, ce
n'est pas 30 S par année. C'est 30 $ par deux ans et, au renouvellement,
c'est 10 $. Je me souviens de certaines discussions. L'article 11 est la
suggestion de Carrefour Adaptation.
Une voix: Et Montréal aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Montréal aussi. C'est
le même genre d'organisme qui visait à défendre les
intérêts des handicapés conducteurs. Sur les 30 $, 20 $
vont à ces organismes. Chaque fois qu'on délivre une vignette, il
y a 10 $ pour la régie, et 20 $ pour l'organisme. C'est la distinction
qu'il faut comprendre. Ce n'est pas 30 $ qui vont à la régie. Sur
les 30 $, il y en a 10 $ qui vont à la régie et les 20 $ vont
à
Carrefour Adaptation ou à des organismes similaires à
Montréal.
M. Lalande: Cet organisme est un intermédiaire. Il fait le
regroupement de tous les dossiers. Il s'assure, par exemple, que la personne a
le rapport d'un ergothérapeute. Il va faire toutes les
vérications, même remplir les formulaires pour eux. En d'autres
mots, ils apportent leur dossier à la régie et la régie
délivre la vignette. On retourne 20 $ à l'association parce que
c'est elle qui fait le travail de monter tout le dossier et de
représenter, en d'autres mots, la personne handicapée.
M. Garon: Vous calculez que, pour la délivrance d'une
vignette, cela coûte 10 $.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela que le
renouvellement est de 10 $.
M. Garon: Et vous trouvez que l'Office doit s'autofinancer avec
les 10 $? Pour faire l'administration...
M. Côté (Charlesbourg): C'est par règlement.
Et dans la définition du règlement qu'ils vont faire, eux, avec
COPHAN, avec l'UMQ et l'office, ils seront à même de
déterminer ce dont ils ont besoin.
M. Garon: En tout cas, à ce jour, on n'a pas pu faire
toutes les consultations mais on a encore remise d'un rapport et prise en
considération du rapport. En troisième lecture, on pourra en
reparler.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
répond à vos questions, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Pas entièrement. Moi aussi j'aurais besoin de
consulter là-dessus. Et, comme il y a prise en considération du
rapport où chacun peut faire une intervention, il y a encore
possibilité d'amendement en troisième lecture. Avec les
consultations qu'on va faire on pourra peut-être, s'il y a lieu, faire
des représentations additionnelles. Prise en considération du
rapport et à ce moment-là s'il y a besoin d'amendement...
D'ailleurs il est possible que, de son côté, le ministre aussi ait
des besoins d'amendement. Il est toujours possible d'en faire en
troisième lecture. Mais je pense qu'on retarderait inutilement les
travaux de la commission qui a d'autres occupations, si on poursuivait le
débat à ce moment-ci.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
serais très ouvert à ça. Surtout que je comprends que cela
a été négocié in extremis et que l'Opposition n'a
peut-être pas nécessairement été intimement
liée aux échanges. C'est clair qu'au dépôt du
rapport il y a toujours possibilité
d'avoir certains amendements qui sont débat-tables à ce
moment-là. Moi je n'ai pas de problème avec ça.
Ce qu'on a fait aujourd'hui c'est qu'on a mis sur la table le consensus
qui a été établi et je suis très, très
heureux de ça. C'est un changement de cap assez important et,
finalement, on a une entente.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie
beaucoup. Il me restait à appeler l'article 98, le vote sur l'article
98, tel qu'amendé.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi 73, Loi modifiant le Code de la
sécurité routière et la Loi sur l'assurance automobile est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Est-ce
qu'il y a une motion, M. le ministre, pour la renumérotation?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est le ministre
qui fait ça?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ah oui.
M. Côté (Charlesbourg): On va renuméroter
tout ça, M. le Président, à votre volonté et selon
les us et coutumes de ce Parlement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, c'est
adopté.
Est-ce qu'on a...
M. Garon: Une motion pour qu'eux autres renumérotent.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le projet
de loi est adopté? Le projet de loi 73 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
Alors...
Conclusions M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): En terminant, M. le
Président, je veux vous remercier, remercier le député de
Lévis et son support technique et de recherche pour le travail qui a
été fait. Le principal point qui avait fait l'objet de propos, si
on peut dire d'un ton un peu plus élevé de la part du
député de Lévis, a heureusement trouvé un
dénouement très intéressant pour tout le monde. Et je
pense que ce que tout le monde visait à ce moment-là,
c'était de pouvoir donner aux handicapés ce qu'ils
désiraient en matière de stationnement. Je pense qu'on a un grand
pas de franchi aujourd'hui concernant le Code de la sécurité
routière et que les gens seront mieux protégés dans la
mesure où il sera, bien sûr, appliqué. On vient de franchir
une étape extrêmement importante pour donner des outils à
ceux qui auront à l'appliquer partout au Québec. On leur donne
donc des outils modernes pour qu'ils soient capables de faire face à la
musique.
En terminant je veux remercier les gens du ministère des
Transports , de la Commission des transports et en particulier les gens de la
Régie de l'assurance automobile qui ont travaillé d'arrache-pied
et pas toujours dans des conditions faciles pour faire en sorte qu'on puisse se
retrouver aujourd'hui avec un projet de loi qui va garantir la
sécurité des gens un peu partout à travers le
Québec. Je veux les remercier. Ce n'est pas surprenant la qualité
du travail qui a été fait à la régie puisqu'on la
connaît maintenant depuis le printemps 1986, depuis l'automne 1986 et
à nouveau cette fois-ci. Cela fait donc trois fois en l'espace d'un an
et demi et toujours avec le même souci de bonifier et de protéger
le public. Je pense que c'est tout à l'honneur de la Régie de
l'assurance automobile.
Je remercie le député de Lévis ainsi que son
équipe de leur collaboration et de leur ouverture d'esprit. Cela nous
permet de présenter des choses mieux préparées et qu'on
pourra aussi véhiculer au public partout au Québec en lui disant
que l'Assemblée nationale, dans un cas comme celui-ci, a
été unanime et met au dessus de toute partisanerie la
sécurité du public. Dans ce sens-là, je suis convaincu que
le député de Lévis, avec les événements qui
s'en viennent, sera très heureux de partager ce que je dis. Chaque fois
qu'on sauve une vie, on sauve des électeurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, des derniers
commentaires. M. le député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Je voudrais abonder dans le même sens, M. le
Président, pour dire que nous avons été heureux de
concourir à l'adoption du projet de loi sur la sécurité
routière. J'avais déjà été alerté
dans mon comté du cas personnel d'un citoyen qui a justement eu un
enfant qui a été victime d'un véhicule qui n'avait
peut-être pas les freins appropriés. J'avais été
très alerté. Quand on se met à la place des gens... C'est
arrivé à ce monsieur-là, cela aurait pu être un de
mes enfants, le ministre a les siens, et je
pense qu'il faut concourir dans le sens d'une meilleure
sécurité en ayant les mesures les plus opérationnelles, si
on veut, en terme administratif.
Il y a des articles sur lesquels nous avons voté sur division,
mais en donnant des raisons: pas nécessairement que l'article
n'était pas souhaitable dans certains cas, mais on trouvait qu'il y
avait une certaine ampleur. Que le ministre nous ait dit qu'il n'avait pas
l'intention d'adopter les règlements dans toute leur rigueur mais de
faire une distinction entre le transport privé de handicapés et
le transport public, entre autres, pour ne pas exiger des gens qui ont des
véhicules personnels pour transporter quelqu'un de leur famille qui
pourrait être handicapé d'avoir des "kits" comme s'ils avaient un
autobus. Le ministre nous a dit qu'il n'avait pas l'intention de le faire. Mais
comme certains articles donnaient ouverture à cela, puisqu'il n'y avait
pas de distinction de faite entre transport public et transport privé,
on a adopté certains articles sur division. Dans l'ensemble, je pense
que nous sommes satisfaits du projet de loi. Je vais surtout souligner que je
ne connaissais pas beaucoup le ministre. Lui-même ne me connaît pas
beaucoup non plus puisqu'on n'a pas eu l'occasion de travailler ensemble. Je
dois dire que concernant ce projet de toi - je ne veux pas dire que c'est un
trait de caractère - je voudrais souligner son ouverture d'esprit pour
les articles concernant les handicapés. En Chambre, il était plus
malin, il était plus coléreux. Mais je remarque comme c'est un
député qui a l'air bouillant, quand il a fini de bouillir, je
pense qu'il étudie ce qu'on a proposé. J'ai vu qu'il a
accepté de regarder l'article sur les handicapés. Je suis
convaincu que les handicapés...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le
député de Lévis veut dire que quand on a fini de bouillir,
on est cuit?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je pense que les handicapés vont être plus
heureux de ce qui a été adopté là, qui va dans le
sens qu'ils souhaitaient et surtout avec un organisme avec lequel ils sont
habitués de fonctionner, l'Office des personnes handicapées. Dans
le fond, ils ne devraient pas être malheureux puisque c'est leur
organisme, au fond. Comme on l'a indiqué tout à l'heure, si des
dispositions particulières étaient encore nécessaires, on
a encore d'autres étapes. À ce moment-ci, si on omet la question
du tarif à 30 $, je pense que la proposition va dans le sens d'une
vignette amovible délivrée aux personnes handicapées qui
n'ont pas d'automobile, pour être utilisée par ceux qui les
transportent, dans le cadre d'un règlement précis pour qu'il n'y
ait pas d'abus dans l'utilisation des vignettes amovibles pour personnes
handicapées, pour qu'elles servent véritablement aux fins des
personnes handi- capées.
Je voudrais également remercier tous les gens pour leur
collaboration. On ne connaît pas tous les ministères, mais j'ai
remarqué depuis le début du projet de loi qu'il y a eu un
empressement à collaborer des gens du ministère, du ministre et
de son personnel. Je voudrais les remercier, même les
députés du parti libéral du comité
ministériel qui, dans ce cas-ci, ont eu des questions aussi.
Je voudrais féliciter en particulier le député
d'Orford, qui n'a pas été un député silencieux.
Souvent, je critique beaucoup le député ministériel de la
région de Québec qui ne parle jamais, mais je dois dire que le
député d'Orford, au contraire, est intervenu, il nous a
éclairés parce qu'il a une expérience dans le domaine du
transport du bois, des sapins. Je voulais le faire parce que je déplore
trop souvent que les députés ministériels n'interviennent
pas. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors peut-être un
dernier mot et on devrait aussi apporter une modification sur le titre du
projet de loi, quelques technicités. En tant que président et
étant à mes premières armes comme président
à la commission de l'aménagement et des équipements, je
tiens à remercier tous les membres de cette commission, le ministre et
aussi le député' de Lévis. J'avais affaire pour
débuter à deux caractères bouillants et je me suis senti
dans l'eau chaude dès le départ; mais j'ai demandé votre
collaboration et je l'ai obtenue. Je dois vous dire que j'apprécie
l'esprit des commissions parlementaires parce que c'est l'esprit qui veut faire
en sorte que ce sont des comités de travail et cela s'est fait,
même s'il y a des micros et des enregistrements, je crois que cela s'est
fait dans un esprit très ouvert. Moi aussi j'ai remarqué qu'il y
avait eu beaucoup de collaboration de part et d'autre.
J'espère qu'on aura la chance certes, à cette commission,
de revenir avec les mêmes porte-parole. Je veux aussi remercier de sa
grande collaboration le député de Drummond, vice-président
de cette commission qui, en tout début des travaux, a agi à titre
de président de cette commission. Je tiens à le préciser
parce que vous savez, dans l'Opposition actuellement, on a beaucoup de travaux
en fin de session et cela prend une très grande collaboration.
J'entends, si les choses peuvent continuer de cette façon, faire
appel, quand moi je ne pourrai pas être ici au siège, au
député de Drummond et non pas nécessairement à des
personnes qui pourraient être nommées comme président de
commission. Je crois qu'un très bon travail a été fait par
le député de Drummond et je tenais à le souligner.
Titre modifié
En terminant, je dois faire une nouvelle appellation. C'est M. le
ministre qui doit proposer une nouvelle appellation pour le projet de loi 73,
le titre tel qu'il doit être adopté.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on a
actuellement "Loi modifiant le Code de la sécurité
routière et la Loi sur l'assurance automobile". Il faudrait ajouter "et
d'autres".
Une voix: Et d'autres propositions législatives.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Ce serait
maintenant "Loi modifiant le Code de la sécurité routière
et d'autres dispositions législatives", puisque la mesure au niveau de
l'office...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Et la Loi sur
l'assurance automobile, on la laisse? Non, cela saute? Alors ce sera: la "Loi
modifiant le Code de la sécurité routière et d'autres
dispositions législatives". Est-ce que c'est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le projet de loi 73
est adopté tel qu'amendé.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On va donc suspendre
les travaux de la commission avant de passer au projet 'de loi 87 avec le
ministre des Affaires municipales.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
(Reprise à 13 h 5)
Le Président (M. Parent, Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend donc ses travaux. M. le
secrétaire est-ce qu'on a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Dufour
(Jonquière) sera remplacé par M. Paré (Shefford)...
M. Bourbeau: Est-ce que c'est permanent ou si c'est pour la
séance seulement?
Projet de loi 87
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pour la séance.
Alors, les travaux reprennent donc concernant le projet de loi 87, Loi
modifiant la Loi sur la Régie du logement et le Code civil.
M. Bourbeau: M. le Président, ce n'est pas que le
député de Shefford soit plus rapide mais disons qu'il est plus
intéressant.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, je
vous prierais de garder vos commentaires. Nous étions donc à
l'article 54.12 et il y avait eu un amendement de déposé. Alors,
la parole est soit à M. le ministre pour explications ou au
député de Shefford sur l'amendement de l'article 54.12.
M. Bourbeau: À présent qu'on est concerné,
M. le Président, nous sommes disposés à accepter
l'amendement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est la moindre des
choses que vous acceptiez votre amendement.
M. le député de Shefford.
Conversion d'un immeuble locatif en
copropriété divise (suite)
M. Paré: Je suis en période de réflexion.
Vous allez me permettre quelques commentaires pour nous retremper dans le sujet
- on a dû abandonner pour aller se coucher hier soir à minuit - en
remerciant le ministre pour ses bons mots. Mais, cela ne m'empêchera pas
de dire ce que je pense parce que ce ne seront pas des attaques personnelles,
ce seront plutôt des commentaires sur la loi et son contenu. Je vais vous
dire ce que J'étais en train de dire hier soir, c'est tellement vrai
que, finalement, ce que voulait le ministre - je l'ai dit hier soir, je vais le
répéter cela va nous retremper dans le coeur même du
problème - c'est, et il l'a exprimé très clairement, la
volonté bien exprimée et bien déterminée de lever
le moratoire et de permettre la conversion. Ce n'est pas juste de lever le
moratoire, c'est de permettre la conversion et c'est tellement vrai qu'un des
objectifs - ils n'étaient pas nombreux - parmi ceux visés par la
levée du moratoire c'était de permettre la conversion et surtout
permettre au plus grand nombre possible de Québécois
d'accéder à la propriété.
Sur le fond on est tout à fait d'accord, mais pas au
détriment des locataires en place qui ne veulent pas ou qui ne peuvent
pas accéder à la propriété. C'est ce qu'on veut
faire. Si le projet de loi le permet en théorie, en pratique, sans
programme d'aide, les gens ne pourront pas. On étudie un article
important qui est relié à 54.11, 54.12 qui est le nouveau, et
54.13 qui suit. C'est non seulement la levée du moratoire, un moratoire
c'est temporaire, on l'enlève maintenant. Il n'y a plus de situation
équivoque, temporaire pour une certaine période de temps.
Maintenant, c'est remplacé par la permission, l'autorisation, la
possibilité de transformer, mais avec décisions
transférées aux municipalités.
On a fait deux articles, au lieu de tout mettre ensemble, de
façon à satisfaire Montréal, et dans 54.12, satisfaire
Québec - comme je
disais peut-être d'une façon humoristique hier soir, mais
que je pense de toute façon sur le fond - et toutes les
municipalités. Donc, ce qu'on vient faire, ce qu'on vient confirmer par
l'article 54.12, c'est ce qui concerne toutes les municipalités à
l'exception de celles de la Communauté urbaine de Montréal, 29
municipalités sur les centaines de municipalités au
Québec. Pour toutes les autres, maintenant, c'est automatique sauf si on
l'empêche, et, contrairement à ce qu'on disait à
Montréal, c'est défendu sauf si on le permet. Et, cela dit
tellement la même chose, on va tellement arriver aux mêmes fins que
l'article 54.13 va concerner les deux articles précédents en ce
qui a trait à l'esprit qui doit guider les règlements, autant des
villes de la Communauté urbaine de Montréal que des autres
municipalités. Elles auront le même esprit d'application de leurs
règlements et chacune pourra y aller de sa propre interprétation,
sa propre définition des règlements.
On retrouve à l'intérieur de cela, au dernier paragraphe
de l'amendement à l'article 54.12, que "le certificat est
délivré sur paiement des frais, par le fonctionnaire responsable
de la délivrance des permis et certificats en matière
d'urbanisme." Cela veut dire un peu ce que je disais: on transfère aux
municipalités des responsabilités mais pas nécessairement
l'aide financière qui s'y rattache. Là, dans le projet de loi on
s'en vient comme on le faisait dans l'article précédent, si j'ai
bonne mémoire, permettre à la municipalité d'aller
chercher les fonds nécessaires par l'entremise de frais inhérents
qui seront imposés aux citoyens qui voudront se prévaloir
justement de cette possibilité qui leur est offerte maintenant de la
copropriété, c'est-à-dire le propriétaire qui
décide de convertir.
C'est un choix que le gouvernement fait. C'est un choix à la fois
clair et ambigu. Et c'est surtout ça que je dénonce. C'est
l'ambiguïté dans le discours par rapport à la
réalité, quand on dit que Montréal est traitée sur
un pied différent. La seule différence qu'il y a, c'est son
numéro d'article différent par rapport aux autres
municipalités du Québec ou aux autres municipalités a
l'intérieur de la Communauté urbaine de Montréal. Mais
pour le reste, on ne verra pas de différence.
C'est sûr que pour beaucoup de municipalités à
travers la province de Québec, il ne se fera pas beaucoup" de
transformations. Dans beaucoup de petites municipalités, de toute
façon, ce sont presque à 90 % des maisons unifamiliales. Ce sont
des petites municipalités, des municipalités rurales ou des
municipalités de banlieue de grandes agglomérations. C'est
sûr qu'elles ne seront pas touchées. Sauf que d'autres vont
l'être.
Je peux vous dire que déjà, j'ai eu des commentaires
venant de coins comme du Lac-Saint-Jean, où les gens sont
déjà intéressés. Ils ont été
informés et là les gens regardent. On risque finalement, d'une
certaine façon, de provoquer l'intérêt... Pas par mauvaise
volonté, tout le monde a le goût de faire de l'argent. Et, quand
on a la chance d'en faire rapidement, à plus forte raison, on s'essaie
et on va aller regarder ce qui se passe. Je peux vous dire qu'il y a des gens
qui ont déjà demandé de l'information dans des
municipalités, à savoir: On y va comment? On procède
comment? C'est vrai que chez nous il n'y a pas d'interdiction, donc j'ai
hâte que la loi passe. Des gens qui n'en avaient pas parlé avant.
Pourquoi? Bien parce que maintenant, au lieu de vendre la maison comme une
maison, on la vend comme un édifice en copropriété, donc,
on vend les logements. C'est évident que ça va
générer des profits beaucoup plus importants pour le
propriétaire. On peut bien vouloir ça et c'est un choix qu'on
fait. C'est évident.
C'est sûr que s'il y a avantage pécuniaire, financier pour
des gens, c'est qu'il y a quelqu'un d'autre, en bout de ligne, qui en fera les
frais. Parce que des achats et des ventes, c'est comme ça. Je ne veux
pas dire que celui qui va payer, c'est celui qui va acquérir. Lui c'est
normal. Quand on veut devenir propriétaire de quelque chose, c'est un
investissement, c'est un placement. On va en tirer des bénéfices
mais on doit payer aussi. Sauf que ceux qui seront les victimes, dans un
certain sens, ce seront toujours les locataires. Peu importe où ils vont
se trouver, c'est automatique qu'il y aura augmentation.
Nous, on avait dit: Peut-être que oui, parce que c'est un bon
mode, la copropriété. Oui, dans des édifices neufs mais
pas au détriment des autres. Et c'est pour ça que nous nous
objections, du moins, jusqu'à ce qu'il y ait deux prérequis qu'on
ne retrouve pas et qu'on espère avoir bientôt - mais qui ne sont
pas là ni l'un, ni l'autre - c'est-à-dire une politique
d'habitation. Les gens l'avaient demandée. Surtout dans des milieux
à l'extérieur de Montréal où ils n'étaient
pas touchés mais où ils risquent de l'être. S'il y avait eu
en même temps une politique d'habitation qui avait indiqué
l'orientation qu'on veut donner au logement et en même temps un programme
d'aide à l'accessibilité. Comme on n'a ni l'un ni l'autre, on
trouve que c'est inopportun. On aurait pu apporter les mesures de protection
pour les locataires sans amener ce qu'on nous apporte là. C'est pour
ça que sur l'amendement nous allons nous opposer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, M. le ministre,
est-ce que vous avez d'autres questions ou d'autres commentaires sur
l'amendement de l'article 54.12?
M. Bourbeau: Seulement une brève remarque sur ce que vient
de dire le député. Je suis content de voir que sur au moins la
moitié du projet de loi, celle qui apporte des modifications aux
protections qu'on veut apporter aux locataires, le député est
d'accord. Tout ce qui concerne les garanties additionnelles ou les correctifs
aux
abus à l'égard des locataires, bon, là-dessus on
s'entend. On est d'accord. (13 h 15)
Le député n'est pas d'accord pour l'autre volet du projet
de loi qui consiste à permettre justement à des locataires de
pouvoir accéder à la propriété pour les raisons
d'ailleurs qu'il a indiquées pour la nième fois. Là-dessus
on s'entend très bien. Le député a bien campé ses
principes. Mais ce que je lui dirai c'est que si on est pour avoir
éventuellement un programme d'aide à l'accès à la
propriété, il faut, en premier lieu, faire en sorte que
juridiquement le système soit en place. Il faut donc prévoir le
cadre juridique en premier lieu et, une fois qu'on aura mis en place le cadre
juridique, là, on pourra tenter de venir en aide aux locataires. Mais si
on annonçait, je ne sais pas, en début d'année ou lors du
prochain budget, par exemple - je fais une hypothèse, je n'annonce rien
- si le ministre des Finances, par exemple, annonçait un programme
d'aide à l'accès à la propriété pour les
locataires qui veulent acheter leur appartement, et si la loi n'était
pas amendée de façon à permettre aux locataires de pouvoir
accéder à la propriété, cela donnerait quoi? On a
un programme d'aide et pas de véhicule juridique pour y donner suite. Il
faut donc commencer par mettre les boeufs devant la charrue. C'est ce qu'on
fait aujourd'hui; on est en train d'ajuster la législation pour
être en position, éventuellement, de permettre à des
locataires de bénéficier de tout programme d'aide qui pourrait
leur être présenté. Alors, M. le Président, sur ces
remarques, quant à nous, on serait disposé à adopter la
modification au papillon.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement 54.12 est adopté?
M. Paré: Sur division.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur division. Est-ce
que l'article 54.12 est adopté tel qu'amendé?
M. Paré: Seulement un petit commentaire. Le ministre a
fait un tableau très rapide sur l'acceptation de l'ensemble du projet,
à l'exception de la transformation. C'est plus que cela, je dois dire.
C'est oui, à la reconnaissance de certaines mesures en ce qui a trait
aux locataires, sauf qu'en plus d'être contre le fait qu'on transforme
maintenant, avant les programmes d'aide et avant une politique globale, on
trouve aussi que les mesures de protection sont insuffisantes. Je vous l'ai dit
lors de l'étude d'autres articles. Les mesures, à mon avis, sont
insuffisantes et des solutions à apporter à cela sont
proposées pour aider le propriétaire. Que ce soit en termes
d'accès à la propriété ou de maintien dans les
lieux, de ce côté-là, on va même jusqu'à dire
que c'est plus théorique que pratique et ce ne sont pas des mesures qui,
en pratique, vont s'appliquer et vont protéger véritablement le
locataire. On a déjà démontré et on va
démontrer dans des mesures, plus loin, la crainte qui avait
été manifestée autant par nous que par les autres
intervenants en commission parlementaire, le départ presque automatique
ou, en tout cas, majoritaire des locataires qui va continuer à se faire.
Donc, les locataires vont quand même être évincés,
malgré le projet de loi 87, nous en sommes convaincus. Donc, c'est le
commentaire que je voulais vous faire, c'est le seul et je serais prêt
à ce qu'on procède.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 54.12
tel qu'amendé est adopté sur division.
M. Paré: Exactement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 54.13, qui est un nouvel article apporté. Je demanderais
à M. le ministre de nous l'expliquer.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, j'aimerais ajouter
après l'article 54.12 le suivant: "54.13, le conseil d'une
municipalité où est en vigueur soit un règlement sur les
dérogations à l'interdiction de convertir un immeuble en
copropriété divise, soit un règlement prévoyant que
la conversion est soumise à l'autorisation du conseil, accorde la
dérogation ou l'autorisation, selon le cas, s'il est convaincu de son
opportunité, compte tenu notamment:
V du taux d'inoccupation des logements locatifs; "2° de la
disponibilité de logements comparables; "3° des besoins en logement
de certaines catégories de personnes; "4° des
caractéristiques physiques de l'immeuble; "5° du fait que l'immeuble
a été construit, acquis, restauré ou rénové
dans le cadre d'un programme municipal d'aide à l'habitation. "Le
conseil de la ville de Montréal peut, par règlement,
déléguer à un comité formé à cette
fin d'au moins cinq membres du conseil qu'il désigne le pouvoir
d'accorder des dérogations à l'interdiction de convertir un
immeuble en copropriété divise. "Le greffier ou le
secrétaire-trésorier de la municipalité doit, au moins
quinze jours avant la tenue de la séance où le conseil ou le
comité doit statuer sur la demande de dérogation ou
d'autorisation, faire publier, aux frais du demandeur, un avis
conformément à la loi qui régit la municipalité.
L'avis indique la date, l'heure et le lieu de la séance du conseil ou du
comité et la nature de la demande; il désigne l'immeuble par la
voie de circulation et le numéro d'immeuble ou, à défaut,
par le numéro cadastral et mentionne que tout intéressé
peut se faire entendre par le conseil ou par le comité relativement
à
cette demande. "Dans les municipalités autres que les villes de
Montréal et Québec, le conseil rend sa décision
après avoir reçu l'avis du comité consultatif d'urbanisme.
"Une copie de la résolution par laquelle le conseil rend sa
décision doit être transmise au demandeur. La décision du
comité tient lieu de résolution du conseil", au sens de la
présente loi.
M. le Président, j'aimerais modifier les dernières phrases
que j'ai prononcées, le dernier renseignement que j'ai donné, en
disant que, "pour l'application de la présente sous-section, la
décision du comité tient lieu de résolution du
conseil".
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Shefford, est-que vous avez des questions ou
commentaires concernant l'article 54.13?
M. Paré: Oui, quelques commentaires et quelques
questions.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Allez-y.
M. Paré: C'est une modification importante, non seulement
par sa longueur mais par son contenu et qui rejoint en même temps
beaucoup de principes de ce qu'on discute depuis déjà un certain
temps. On retrouve déjà, dans le premier paragraphe, ce
rapprochement sur lequel nous disons que c'est une situation uniforme sur le
territoire québécois. Finalement, malgré ce qu'on dit,
qu'on est divisés dans les paragraphes suivants, on vient unifier
maintenant. Au delà du discours, mais dans l'application comme telle on
dit: "Le conseil d'une municipalité où est en vigueur, soit un
règlement sur les dérogations à l'interdiction de
convertir un immeuble en copropriété divise, soit un
règlement prévoyant la conversion est soumise à
l'autorisation du conseil..." Donc, d'une façon ou d'une autre, tout
dépend. On les retrouve ici unifiés dans le même paragraphe
d'application de la dérogation pour leur permettre des règlements
pour l'interdire. Donc, ici on se rejoint exactement, on vient confirmer ce que
je dis depuis le début du dépôt du projet de loi. Ce n'est
pas vrai que finalement Montréal, dans l'application, va être
traitée de façon différente. Il s'agira tout simplement
qu'ils décident une dérogation qui soit l'équivalent d'un
règlement mis en place à Longueuil ou à Laval pour,
finalement, avoir le même traitement et donner les mêmes
possibilités, la même équité aux. citoyens
québécois, qu'ils se trouvent dans une municipalité ou
l'autre.
Par contre, si une municipalité décide - parce que
là on transfère la responsabilité à une
municipalité n'importe où au Québec, même sur
l'île de Montréal - elle pourra avoir une politique, des
règlements ou des dérogations différents de ses voisines.
À ce moment-là, ce sera une application beaucoup plus
compétitive en termes de développement, ou d'anarchie. Qu'on
prenne le message qu'on voudra.
Il va y avoir des questions, entre autres, sur le fait que ce soit des
villes de la communauté urbaine ou les autres, toutes les villes
pourront adopter une dérogation aux règlements selon le cas, si
elles sont convaincues de son opportunité, "compte tenu notamment".
Quand on met cela dans une loi, et dans celle-là spécialement
ici, en fonction de l'interprétation ou de l'esprit que vous vouliez y
inculquer, M. le ministre, quand on met cela dans une loi "compte tenu
notamment", cela veut dire qu'on doit y référer ou on a
l'obligation d'en tenir compte. J'aimerais savoir comment vous le voyez. On
peut bien mettre "compte tenu", mais, est-ce que c'est une contrainte en soi ou
si c'est un voeu qu'on exprime? Ce n'est plus une question mais plutôt
une inquiétude, même si le "compte tenu notamment" avait l'effet
presque d'une obligation. On va s'apercevoir qu'au delà de cette
interprétation, le reste demeure au chapitre de tous les comités
qui vont être formés et des conseils municipaux qui vont avoir
à autoriser. Cela demeure très relatif en ce qui concerne
l'interprétation, de ce qu'on veut y donner comme contenu.
Un exemple: le taux d'inoccupation des logements locatifs. On peut dire
qu'on en a tenu compte et qu'on a trouvé qu'à 1,5 %,
c'était suffisant et qu'on pouvait se le permettre dans un
arrondissement à Montréal.
Mais, on pourrait décider, dans une autre municipalité,
que les citoyens pourraient l'utiliser pour l'empêcher chez eux, il n'y a
pas 3 %. Donc, qu'est-ce que ce sera? Cela sera à la discrétion
de chacun en fonction d'un paquet de pressions ou d'intérêts
même pour certains citoyens ou certaines municipalités. On sait
que pour des municipalités, c'est très avantageux, la conversion.
Cela rapporte des taxes foncières en plus. Le taux d'inoccupation des
logements locatifs; il n'y a pas de chiffre, il n'y a rien de global. Cela
voudrait dire que Verdun peut décider que c'est 0,5 %, l'autre pourra
décider que c'est 1 %, 2 %. Tout ce qu'on demande, c'est de
considérer cela. Pensez-y, réfléchissez et n'oubliez pas
qu'il y a cela; mais, il n'y a aucune contrainte là-dedans étant
donné que tout ce qu'on dit c'est: "compte tenu"; autrement dit,
tenez-en compte, pensez à cela quand vous allez passer, mais il n'y a
pas de limite. Même s'il y avait moins de 1 %, si au Conseil municipal on
décide qu'on le passe, on le passe.
Les besoins de logement de certaines catégories de personnes,
c'est évident, il faut en tenir compte, je suis d'accord
là-dessus. Des groupes étaient venus nous le dire à la
commission parlementaire, des groupes qui étaient surtout inquiets.
Entre autres, les personnes âgées dans les centres-villes qui sont
là depuis toujours, en tout cas depuis très longtemps. Ce qu'ils
demandent, c'est la protection de leur
milieu de vie, même pas la qualité de leur logement,
surtout la protection de leur milieu de vie. Pour eux, leur milieu de vie c'est
la capacité de demeurer sur leur rue, dans leur quartier, là
où ils ont vécu.
Je prends Montréal ou les quartiers centraux de Québec
à titre d'exemple, parce que c'est plus simple et que c'est là
que le problème se vit le plus. Vous savez très bien que, pour
quelqu'un qui a toujours vécu dans Hochelaga, par exemple, au centre
sud, cette personne est aussi attachée, aussi liée à son
quartier qu'une autre personne le sera à sa petite municipalité
en province. Changer de quartier, c'est du déracinement et ce serait
dommage. Donc, on dit: Tenez compte des besoins en logements de certaines
catégories de personnes. L'expérience passée nous prouve
que, de toute façon, c'est souvent les premières victimes les
plus faciles peut-être à déménager parce qu'on ne
demandera pas à une personne de 72, 75 ans d'entreprendre une bataille
juridique puis de faire deux déménagements en l'espace de six
mois. C'est probablement les clientèles les plus facilement
déménageables. Les autres catégories qui sont venues nous
faire valoir leur point de vue autant à Québec qu'à
Montréal, c'étaient les personnes handicapées. Nous
pourrons en tenir compte, sauf qu'il ne faut pas oublier qu'au-delà de
cela, ce n'est pas une contrainte et on sait ce qu'il arrivera pour les
personnes handicapées. Dans certains quartiers, on a finalement
aménagé des édifices, des édifices
gouvernementaux-municipaux, des trottoirs et, si elles sont obligées de
déménager, elles n'auront pas les mêmes services ailleurs.
Donc, il y aura d'autres investissements à faire et, en plus, on
éloigne les gens.
Un autre point, c'est à la fois un commentaire, mais c'est plus
une question. On dit que: l'opportunité devrait être
envisagée, compte tenu notamment du point 5, "du fait que l'immeuble a
été construit, acquis, restauré ou rénové
dans le cadre d'un programme municipal d'aide à l'habitation". Je me
rappelle qu'on a eu aussi, au début de la commission, une bonne
discussion là-dessus où on disait qu'on limitait aux
coopératives cette interdiction de transformer, s'il y a eu de l'aide.
C'est dans l'article 2 du projet de loi, deuxième paragraphe de 51. On
dit: "La conversion est interdite si l'immeuble est la propriété
d'une coopérative d'habitation, d'un organisme sans but lucratif ou
d'une société municipale d'habitation et s'il a été
construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un
programme gouvernemental d'aide à l'habitation." Donc, c'est
l'interdiction, si une coopérative ou un OSBL a eu l'aide d'un programme
gouvernemental. Nous, on a demandé un amendement de façon
à y inclure toutes les autres bâtisses privées qui ont
profité des programmes d'aide parce que, si c'est bon pour les
coopératives, c'est bon pour les autres. Et, s'il y a eu un programme
pour apporter une aide financière à la restauration
résidentielle, c'était dans le but de donner un meilleur milieu
de vie pour les locataires, à un prix abordable. Donc, toutes les
maisons, toutes les bâtisses, tous les édifices devraient
être inclus. Vous avez refusé l'amendement, c'était non. On
ne l'a pas accepté et maintenant, on dit que les villes doivent en tenir
compte. (13 h 30)
Est-ce que, dans votre esprit, cela répond à la demande
qu'on faisait à l'article 51 ou absolument pas? Il n'y a rien qui va
obliger la municipalité à répondre aux souhaits qu'on
faisait au début, soit d'interdire la conversion, si un programme d'aide
à l'habitation a été accordé au propriétaire
demandeur de cette autorisation de convertir.
Deux autres petites questions pour que vous puissiez répondre et
que j'aie quelques minutes pour faire des commentaires par la suite. On veut
déléguer des pouvoirs à un comité à
Montréal, sauf que c'est un souhait qu'on fait finalement parce qu'on
dit bien que le conseil de la ville de Montréal peut, par
règlement. C'est correct on lui donne cette possibilité mais,
cela ne veut pas dire qu'il va l'utiliser. Donc, dans la loi on donne des
pouvoirs, sauf qu'il ne faut pas tenir pour acquis que cela va se faire
nécessairement. Il y a un autre point. Est-ce que "le greffier ou le
secrétaire trésorier de la municipalité doit, au moins
quinze jours avant la tenue de la séance où le conseil ou le
comité doit statuer sur la demande de dérogation et
d'autorisation, faire publier..." et tout le reste - je ne continuerai pas la
lecture de l'article - est-ce que vous pensez que quinze jours c'est suffisant,
étant donné ce que cela a comme conséquences, comme effets
sur les locataires? Je ne suis pas sûr que ce soit suffisant. Il faut que
les gens le voient, y soient bien sensibilisés, se préparent
s'ils veulent aller se faire entendre. Je pense qu'on devrait, étant
donné l'importance de ce sujet, donner plus que quinze jours pour
permettre justement que les gens soient bien informés. Et, comme dans
les articles précédents on a dit que c'était possible, je
pense que c'était dans 54.12, 54.11, que la municipalité pouvait
se permettre des transformations par secteur ou par catégorie
d'immeubles - là, je ne le retrouve pas, mais je suis sûr que
c'étaient les mots - comme on peut amener cela par secteur. Un secteur
c'est grand et, beaucoup de gens peuvent être intéressés;
je pense qu'on pourrait se permettre un délai plus long que quinze
jours, pour permettre à plus de gens... Et, par secteur, les gens
peuvent se retrouver, mais par catégorie d'immeubles... Là, je
dois vous dire que ce n'est même pas défini dans la loi, on peut
l'interpréter chacun de notre côté ici de la façon
dont on veut; imaginez-vous maintenant le citoyen avant de savoir si lui est
touché dans sa catégorie, et ce que cela veut dire. Nous on en
parle depuis une couple d'heures et cela fait bien une couple de mois qu'on
échange là-dessus et qu'on avait hâte d'en parler et on est
ici en train de le
faire. Ce n'est pas la même chose pour les citoyens, quinze jours
d'avis ce n'est pas beaucoup, on pourrait probablement se permettre de laisser
un peu plus de temps.
Très rapidement, dans les questions que je vous ai posées:
est-ce que le "compte tenu notamment" pour vous, c'est dans le sens d'une
obligation ou si c'est un souhait qu'on exprime? Pour vous un taux
d'inoccupation de logements locatifs important à considérer ce
serait quoi? Et, surtout le point 5 des "compte tenu" là, est-ce que
vous êtes en train de répondre, dans l'amendement 54.13, au
souhait qu'on avait à 51, qui a été refusé
d'ailleurs, au fait qu'on interdise à tout propriétaire
d'immeuble qui a eu une aide financière dans un programme de
restauration de pouvoir transformer?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, les questions
sont posées, M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, le député
pose plusieurs questions à l'endroit de l'article 54.13, je vais tenter
de résumer autant que possible et de répondre à toutes ses
préoccupations. Je pense que la première préoccupation
concerne le sens à donner au premier paragraphe de l'article 54.13.
Est-ce que le conseil de la municipalité lorsqu'il étudie une
demande et afin d'accorder son autorisation où une dérogation,
est tenu, dans le jugement qu'il portera éventuellement, de tenir compte
de chacun des points contenus aux sous-paragraphes 1, 2, 3, 4, 5 ou si c'est
là seulement à titre indicatif?
Je pense que le conseil doit, dans son appréciation des faits,
considérer chacun des points indiqués aux paragraphes 1, 2, 3, 4,
5. Maintenant, c'est suivant son jugement que le conseil prend la
décision qu'il doit rendre. C'est une question de jugement. Le conseil
peut décider qu'il accorde la dérogation compte tenu des
critères qui sont dans la loi. On peut ne pas être d'accord avec
lui. Le conseil peut fixer, par exemple, dans son esprit, le taux
d'inoccupation à un seuil plus élevé ou plus bas qu'un
conseil d'une autre municipalité peut le faire. Cela dépend de la
situation qui prévaut dans chaque municipalité. Le taux
d'inoccupation n'est pas le même dans chacune des municipalités du
Québec. Cela varie actuellement de 1 % à 12 % selon les
municipalités et les régions. Les effets ne sont pas les
mêmes non plus partout. Donc, ça serait, je pense, illogique et
même dangereux d'inscrire dans la loi des seuils minimum ou maximum. En
plus de brimer l'autorité municipale, on viendrait créer
certainement des contraintes inacceptables dans tous les cas.
La formule qui est là et qui dit que, finalement, le conseil peut
accorder des dérogations ou des autorisations, s'il est convaincu de
l'opportunité de le faire et compte tenu de certains critères qui
sont inscrits dans la loi, n'est pas une formule nouvelle. L'ancien gouver-
nement, dont faisait partie le député de Shef-ford, a agi
exactement de la même façon, il y a quelques années,
lorsqu'il s'est agi de former des comités du conseil municipal pour
accorder des permissions de démolition d'immeubles. L'article 412.9 de
la Loi sur les cités et villes, au chapitre qui traite de la
législation sur le logement locatif, indique qu'un comité qui a
été formé par la municipalité "accorde le permis de
démolition s'il est convaincu de l'opportunité de la
démolition compte tenu de l'intérêt public et de
l'intérêt des parties." C'est le même genre de
législation, le même genre de formule que l'on emploie
présentement. Cela s'inspire des mêmes principes et de la
même façon de légiférer.
Et, dans le même article du Code civil dont je viens de parler -
en fait c'est la Loi sur les cités et villes, ce n'est pas le Code civil
- je m'excuse, M. le député, il y a tellement de lois dans le
monde municipal qu'on est porté à les mêler. Alors, je
corrige pour dire qu'il s'agit de la Loi sur les cités et villes,
chapitre qui traite de la législation sur le logement locatif. Le
deuxième paragraphe dit qu'"avant de se prononcer sur une demande de
permis de démolition, le comité doit considérer
l'état de l'immeuble visé dans la demande, la
détérioration de l'apparence architecturale, du caractère
esthétique, de la qualité de vie du voisinage, etc, etc." C'est
donc exactement la même façon de procéder que celle que
nous employons présentement dans l'article 52.13.
Maintenant, le député a parlé du milieu de vie des
citoyens. Évidemment, il est beaucoup préoccupé de la
qualité de vie des citoyens. Je dis au député: Est-ce
qu'il n'est pas préférable de laisser au conseil municipal qui
est dûment élu par ses concitoyens, qui est représentatif
des concitoyens, la responsabilité de porter ce jugement
d'opportunité plutôt que de confier ce jugement-là à
un organisme central comme la Régie du logement, par exemple? Et, je
pense que les préoccupations du député de Shefford qui
vont dans le sens de se préoccuper du milieu de vie des citoyens, de la
qualité de vie des citoyens, seront bien mieux résolues en
laissant à un organisme qui est dans le champ, qui est sur place et qui
est beaucoup plus au courant et sensible aux préoccupations locales des
citoyens, de porter ce jugement-là, que de confier une telle
responsabilité à un organisme central situé, soit à
Montréal, soit à Québec où des fonctionnaires
confortablement assis derrière leur bureau - et souvent étant
moins au courant de la réalité de chacun des quartiers -
pourraient prendre des décisions qui seraient peut-être plus
déconnectées de la réalité que pourraient le faire
les élus municipaux.
Je ne sais pas si le Président partage mon avis. Je sais que le
Président a déjà été maire. Je
présume qu'il est très sensible à l'autonomie municipale.
M. le Président, je ne vous demande pas de répondre. Je vois
votre large sourire et j'en tire mes conclusions.
Maintenant, le troisième point qu'a soulevé le
député de Shefford: le cas particulier de la ville de
Montréal. Le député nous dit: Bon, on permet à la
ville de Montréal de former un comité de conseillers de cinq
membres du conseil pour pouvoir prendre en charge ces
responsabilités-là. Le projet de loi dit: Le conseil de la ville
de Montréal peut, par règlement, déléguer à
un comité. Le député dit: Est-ce que la ville va se
prévaloir de ce pouvoir-là ou non? Je dis au député
que c'est a la demande même de la ville de Montréal que nous avons
fait cette exception, en ce sens que nous avons dit, pour la ville de
Montréal, plutôt que de confier la responsabilité au
conseil, ce pourrait être à un comité du conseil. Il a
raison. Le conseil de la ville de Montréal est un organisme
extrêmement important en termes du nombre de membres - il en compte 52 -
et lorsqu'il siège, il a des ordres du jour à n'en plus finir.
Les séances du conseil peuvent se prolonger sur deux ou trois jours. Il
serait donc un peu compliqué, difficile et peut-être même
illogique de confier à un conseil aussi important le soin
d'étudier cas par cas les questions de dérogation à la
règle générale. Cela créerait un processus
administratif beaucoup trop lourd. C'est ce que nous a fait valoir, d'ailleurs,
la ville de Montréal.
On aurait pu confier le pouvoir au comité exécutif de la
ville de Montréal. On y a songé sérieusement. Mais
là, il y avait un problème additionnel: c'est que le
comité exécutif siège toujours à huis clos. On ne
voulait pas que ces décisions soient prises par un organisme
siégeant à huis clos. Alors, pour contourner la
difficulté, il a été convenu, suggéré et
accepté de créer un comité du conseil qui, lui,
siégerait en public - donc, le public pouvant assister aux
délibérations - et qui se verrait confier, par le conseil
municipal, la responsabilité de s'occuper de ces choses-là. Je
dois dire que j'espère que la ville de Montréal - enfin je
présume - va se doter d'un tel comité, puisque c'est
elle-même qui en a fait la demande. La demande nous est apparue
raisonnable et nous l'avons acceptée.
Finalement, le député nous demande: Est-ce que quinze
jours sont suffisants pour donner un préavis au public de la date de la
tenue de la séance où le conseil ou le comité doit statuer
sur la demande? Je pense que le député a là un bon point.
Nous avons mis quinze jours dans le projet de loi. Il est possible que ce
délai soit un peu trop serré, surtout dans les
municipalités comme Montréal où la population est
importante. Étant donné que le ministre n'a pas un esprit obtus,
si le député voulait proposer un amendement, je serais
disposé, quant à moi, à élargir ou étendre
ce délai peut-être jusqu'à 30 jours. Si le
député est d'accord, on pourrait faire une modification et
remplacer les mots "quinze jours" par les mots "trente jours" avant la tenue de
la séance de travail. Ou on pourrait mettre "un mois" plutôt que
"quinze jours", alors "un mois".
M. Paré: J'avais pensé un peu plus. Mais, je pense
qu'au moins le fait de doubler, c'est déjà passablement
acceptable. Je serais d'accord avec ce sous-amendement, finalement, de passer
de quinze jours à un mois.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on doit préparer un document?
Le Président (M. Parent, Bertrand): On aurait pu le corriger. Si
c'est le seul correctif à apporter, on aurait pu le faire
directement.
M. Bourbeau: M. le Président, je propose qu'on change les
mots "quinze jours" pour "un mois", au moins un mois avant la tenue de la
séance.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on s'entend, c'est au
troisième alinéa de l'amendement 54.13 qui est
déposé, ce serait de remplacer les mots "quinze jours" par "un
mois".
M. Bourbeau: Cela se lirait, M. le Président...
Le Président (M. Parent, Bertrand): "Au moins" reste là,
oui.
M. Bourbeau: "Le greffier ou le
secrétaire-trésorier de la municipalité doit, au moins un
mois avant la tenue de la séance où le conseil ou le
comité doit statuer, etc."
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, est-ce qu'en ce qui a
trait à ce sous-amendement, c'est...
M. Paré: C'est un mois, là?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, le sous-amendement de
l'amendement 54.13 est adopté. M. le député de Shefford,
concernant les propos, on est toujours sur l'amendement 54.13.
M. Paré: II me reste encore quelques minutes. C'est vous
qui m'aviez donné hier, ne l'oubliez pas, le petit truc de me garder
deux ou trois minutes pour être capable de réagir à vos
propos. Donc, j'écoute...
M. Bourbeau: Félicitez le ministre pour son ouverture
d'esprit. (13 h 45)
M. Paré: Si je dois commenter, M. le ministre, c'est
justement que je vous écoute aussi attentivement que vous
m'écoutez. Cela ne peut pas faire autrement qu'amener des
réactions. Je pense que je peux être bon joueur et vous remercier
d'accepter l'amendement qui vient
d'être apporté. Cela ne vient pas soigner le malade
totalement mais apporter un petit baume pour soulager la misère. Je vous
dis merci.
Par contre, au paragraphe qui précède, vous avez dit: "Si
on rend possible que la ville de Montréal se dote d'un comité de
cinq membres du conseil". Cela explique pourquoi vous dites que Montréal
est d'accord. Vous répondez, vous acceptez, c'est beau, je n'ai rien
contre cela. Sauf que pour nous, en tant que législateurs, au-dessus des
municipalités - ce n'est pas qu'on se prend pour d'autres, mais quand il
faut légiférer, c'est pour l'ensemble des municipalités du
Québec - accepter une telle chose, oui, cela répond à une
demande. C'est un point positif de ce côté là. Par contre,
est-ce qu'il n'y a pas des dangers? Je connais très bien la philosophie
qui prédomine, au moment où on se parle, au conseil municipal de
Montréal. Je connais leur orientation. J'ai participé à
quelques rencontres, j'ai rencontré des gens et je sais qu'ils ont aussi
une préoccupation face aux locataires. On n'a qu'à regarder les
prises de position, les décisions qui ont été prises
depuis un certain temps - à la ville de Montréal, entre autres -
de réserver des terrains pour des coopératives. Des gestes
très positifs ont été posés. J'en profite pour les
féliciter. En matière d'habitation, il s'en est fait beaucoup
depuis deux ans au conseil municipal de Montréal. Je trouve cela
extraordinaire.
Par contre, quand on donne un pouvoir à une municipalité,
c'est pour un certain temps. Rien ne nous dit qu'à un moment
donné, cet article ne pourra pas être utilisé dans le sens
contraire de ce qu'on veut apporter maintenant. Cela simplifie les choses
maintenant et cela permet de dire qu'on satisfait aux demandes de la ville de
Montréal. Je trouvais vos commentaires encore plus inquiétants.
Cela vient de la ville de Montréal, c'est une demande, on y
répond, d'accord. Si la conversion est si importante, je pense que cela
ne doit pas être un petit comité seulement qui a le pouvoir
d'accorder des dérogations. Pourquoi n'est-ce pas le conseil municipal?
Sauf si - cela semble être cela, vous l'avez même
spécifié - c'est du cas par cas.
Ce que dit l'article, c'est cela, le pouvoir d'accorder des
dérogations à l'interdiction de convertir un immeuble en
copropriété divise. Cela concerne les immeubles. C'est du cas par
cas. Je vais suivre cela de près, vous pouvez être certain. On
n'est pas les seuls à suivre cela. C'est inquiétant, parce que
quand on commence à traiter du cas pas cas, pour la conversion - c'est
ce qu'on craignait, c'est ce qu'on ne voulait pas - ce n'est pas donner la
chance égale à tous, car on ira par secteur, on ira par
catégorie d'immeubles et on ira même par immeuble, à un
moment donné. La ville de Montréal l'avait même dit. C'est
là que c'est le plus inquiétant. L'article
précédent peut être très large. Dérogation,
pour cinq logements et plus. C'est une catégorie d'immeuble. Le
comité décidera qu'il le donne pourvu qu'une majorité des
locataires en place soit favorable. Si on réussit à vider deux
logements, il en reste trois. Cela en fait seulement deux à convaincre.
Alors, c'est vraiment du cas par cas. Cela s'étend à l'ensemble
du territoire de la ville de Montréal.
Je l'interprète comme cela. Je suis convaincu que c'est ce qui va
se faire. Ce n'est donc pas la fin de la conversion en
copropriété à Montréal. C'est probablement le
commencement d'une période très active, ou aussi active que celle
qu'on a connue au cours des dernières années, qui a amené
les commentaires, les inquiétudes et les dénonciations qu'on a
dû entendre durant la commission parlementaire au mois d'août. On
ne vient pas régler le problème. Les gens l'on dit et vous l'avez
même dit hier, on vient civiliser la démarche qui a
été dénoncée.
Il me reste deux minutes pour vous dire que les commentaires que vous
avez faits là-dessus m'ont éclairé. Mais, au lieu de me
rassurer, ils m'ont inquiété davantage, je vous le dis.
Effectivement, quand on dit: "Compte tenu notamment"... Vous avez dit: Cela va
vraiment au jugement des élus à qui il faut faire confiance. Oui,
je suis d'accord et, là-dessus, je leur fais confiance. Comme je le
disais, c'est de façon tout à fait discrétionnaire et
disparate sur tout le territoire, y compris des municipalités voisines,
c'est la première chose. Pour la deuxième, on ne tiendra pas plus
compte de ma préoccupation pour les édifices pour lesquels on a
donné de l'aide par rapport à ceux pour lesquels on ne l'a pas
fait. C'est juste dans le sens d'en tenir compte, mais de ne pas avoir
d'interdiction. Et, pour l'autre, c'est le paragraphe dont je viens de vous
parler. On se rapproche de plus en plus du cas par cas, et je trouve que c'est
inquiétant sur un sujet aussi important que le logement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député
continue à faire sa bataille d'arrière garde. Il faut quand
même réaliser qu'il y a deux façons de procéder,
celle qui prévaut présentement, où c'est l'anarchie
institutionnalisée, où ce sont les plus gros qui
réussissent à convertir en utilisant le harcèlement et
l'intimidation pour vider les logements; la prime à l'éviction.
On récompense l'intimidation par le droit de convertir, c'est le
système qui prévaut sous la loi actuelle. Nous, nous apportons un
système où, oui, on va procéder au cas par cas, c'est
exact, dans les municipalités qui choisiront de permettre la conversion
sur le territoire de la CUM, mais ce sera fait par des gens qui vont regarder
les dossiers un par un, selon des critères objectifs qui sont dans la
loi. Donc, ce n'est pas au pifomètre. Et quand la ville de
Montréal, à un comité du conseil... Ce sera justement un
comité qui aura l'expertise en la matière. Plutôt que
de
mettre 52 personnes dans un ordre du jour de 380 points... Comment
veut-on qu'un conseil municipal puisse sérieusement étudier des
cas aussi techniques que ceux-là? On aura un comité
spécialisé. Cela se fera d'une façon civilisée,
d'une façon ouverte au public. Donc, il m'apparaît qu'on est bien
mieux de procéder de cette façon, en plein jour, ouvertement,
d'une façon transparente, selon des critères objectifs,
plutôt que de procéder comme on le fait maintenant, d'une
façon sauvage, irrationnelle et où ce sont finalement les plus
gros qui réussissent à passer. Chacun a sa façon de voir
les choses, mais je pense que la façon que nous proposons est beaucoup
plus respectueuse de la démocratie et de l'intérêt bien
compris des locataires et, éventuellement, des futurs
propriétaires que seront peut-être certains locataires.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avez-vous d'autres
commentaires, M. le député de Shefford? Il vous reste 55
secondes, moins d'une minute.
M. Paré: Non, c'est complet. J'ai dit tout ce que j'avais
à dire sur cet article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle le vote sur
l'article 54.13. Est-ce que l'article 54.13 est adopté?
M. Paré: Sur division.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 54.13 est
donc adopté sur division. On ne peut pas adopter l'article 2 au complet
parce que quelques éléments de l'article 54 sont restés en
suspens. On va passer à l'article 3. J'appelle l'article 3.
M. Paré: Juste une petite question. Si je ne me trompe
pas, il y a seulement un article en suspens.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Non. Il y aurait
quatre articles en suspens, les articles 54.1, 54.2, 54.3 et 54.5 sont en
suspens. Je pense que la façon de procéder sera la suivante. On
reviendra à la fin sur les articles suspendus. J'appelle l'article 3. M.
le ministre.
Appel à la Cour provinciale
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre un appel
à la Cour provinciale d'une décision concernant le recouvrement
de dommages-intérêts pour éviction d'un locataire à
la suite d'une reprise de possession illégale ou de travaux faits dans
le but de convertir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Shefford.
M. Paré: Pas de commentaire, on est d'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 3 - vous en
avez passé un vite, M. le ministre - est donc adopté. J'appelle
l'article 4.
Le harcèlement
M. Bourbeau: Cet article vise à identifier et à
sanctionner sévèrement le harcèlement. Vu l'amende
prévue, soit de 5000 $ à 25 000 $ par locataire harcelé,
il devrait avoir un effet dissuasif sur toute personne qui, en vue de convertir
un immeuble en copropriété divise ou d'évincer le
locataire, pose des actes répétés de la nature du
harcèlement, qui ont comme conséquence de diminuer, pour le
locataire, son droit à la jouissance paisible des lieux. Il s'agit d'une
poursuite pénale qui sera intentée par le Procureur
général et dont les frais seront à la charge de
l'État. De plus, le locataire qui s'estime victime de
harcèlement, pourra bénéficier du service du guichet
spécial à la régie.
Ainsi, selon les situations, le personnel pourra identifier avec le
locataire, l'opportunité d'une intervention de conciliation menée
par la régie, d'un signalement à la Commission des droits de la
personne pour enquête ou d'une demande au Procureur
général, pour qu'une poursuite soit intentée. Le guichet
spécial permettrait également à la Régie du
logement, d'offrir au locataire le soutien technique, nécessaire dans
ses démarches.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Shefford.
M. Paré: Oui. Qu'on augmente les amendes ou durcisse la
pénalité, qu'on s'occupe et se préoccupe surtout de
harcèlement, cela, on est tout à fait d'accord, sauf que, dans
les cas de harcèlement, c'est sûr que l'amende est imposée
seulement si on peut prouver qu'il y a harcèlement. On sait que ce n'est
pas une chose facile. Donc, si quelqu'un était évincé ou
n'avait pas l'usage paisible de son loyer, cela ne lui donne pas un recours,
sauf si on peut prouver que c'est du harcèlement. Tout repose finalement
sur cette situation de harcèlement. Mais, on n'a pas de
définition de harcèlement. Des gens qui nous l'ont
demandé, beaucoup de personnes nous ont demandé de définir
le terme harcèlement, ce qu'on entend par cela.
Ce n'est pas facile à prouver, à déterminer et
à définir. Il y a du harcèlement... Je dois vous dire,
avec des amendes comme cela, c'est sûr que les gens vont contester et
grandement, parce que 5000$ à 25 000$ sont des montants qui sont
importants, surtout par logement. Mais, même là, je dois vous dire
que si quelqu'un veut faire beaucoup de profits sur une maison, peut-être
que les gens vont prendre le risque quand même. Cela, c'est une autre
affaire. Mais, un point qui m'intéresse grandement, c'est votre
interprétation
du harcèlement. Il y a une chose qui est revenue
régulièrement en commission parlementaire, qui revient toujours.
Et, on en a parlé d'ailleurs, la semaine passée, en commission
parlementaire, si je me rappelle bien, avec le président de la
Commission des droits de la personne, qui a dit aux membres de la commission,
donc, publiquement, à des gens qui les questionnaient sur l'ensemble de
la Commission des droits de la personne - ce que, moi, je considère
comme un engagement, je vous le répète - qu'il était
prêt à préparer un dépliant publicitaire ou
plutôt d'informations, pour permettre aux gens de connaître leurs
droits comme locataires, et surtout, son interprétation, ou en tout cas,
ses idées - on verra comment ce sera libellé - sur le
harcèlement. Et cette annonce ou cet avis fera suite à une
question que je lui posais, à savoir s'il continue à
considérer que l'achat de départ, c'est du
harcèlement.
Vous vous rappellerez que, en commission parlementaire, les gens ont
dénoncé cette façon de faire, que le Président de
la commission avait déclaré, au mois d'août, que pour lui,
effectivement, l'achat de départ, c'est du harcèlement. En
commission parlementaire, il était prêt à émettre un
avis - afin que les gens soient informés de ce que la commission
considère comme du harcèlement - dans lequel serait inclus ou
devrait être inclus, l'achat de départ. Il n'y a rien de plus
facile que d'être clair. Cette façon de faire qui est
utilisée au moment où l'on se parle et qui risque de l'être
encore davantage au moment où la loi va être votée, est-ce
que, dans votre esprit, l'achat de départ, c'est du
harcèlement?
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, je
vous ferai remarquer que, selon l'ordre de la Chambre, il est 14 heures. Vous
devrez passer les fins de semaine à méditer sur le
harcèlement. Alors, nous allons donc ajourner les travaux, sine die.
(Fin de la séance à 14 heures)