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(Onze heures quarante et une minutes)
Le Président {M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux afin de poursuivre l'étude du projet de loi 76, Loi sur le
camionnage.
Dispositions diverses et transitoires (suite)
Au moment de l'ajournement, nous avions adopté l'amendement
à l'article 127 et nous en étions à la discussion sur
l'article 127 tel qu'amendé. La parole était à M. le
député de Lévis à ce moment-là. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions, M. le député de Lévis...
M. Garon: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): ...sur l'article 127 tel
qu'amendé?
M. Garon: Sur l'article 127? Non, sauf que je ne pourrai pas
voter en faveur. J'avais déjà dit au ministre de la Justice qu'il
ne serait pas capable de faire respecter sa loi sur les règlements; on
en voit là un exemple. Ce règlement ne pourra pas être
publié et n'aura pas subi de consultations. Je comprends que le ministre
a dit - je suis d'accord avec lui - de mettre le maximum de dispositions dans
la loi. C'est un bon principe. Souvent, on recommande au ministre d'en mettre
le moins possible dans la loi et le plus possible dans les règlements,
ce qui fait que sa marge de manoeuvre est plus grande. Au fond, ce n'est pas
vrai. C'est la marge de manoeuvre des fonctionnaires ou de l'administration qui
est plus grande, tandis que les parlementaires ont une marge de manoeuvre
réduite. Quand un ministre veut - c'est sa décision parce que,
normalement, c'est lui qui est en charge d'un ministère - mettre le
maximum de dispositions dans une loi, il accroît le contrôle des
parlementaires. En même temps, quand une loi est adoptée et qu'on
veut la changer, encore là, le contrôle du Parlement est plus
fort. Le contrôle du Parlement, c'est la capacité de
représentation du public, la capacité des gens de faire valoir
leurs points de vue, d'utiliser des mécanismes démocratiques pour
faire leurs représentations. Tandis que, quand il y a beaucoup de choses
dans les règlements, c'est le contraire. À ce moment-là,
le pouvoir de l'administration est accru au détriment du pouvoir des
parlementaires. C'est pourquoi, quand j'ai procédé à la
protection du territoire agricole, j'ai fait en sorte que toutes les
dispositions se trouvent dans la loi. Je trouvais que c'était la
meilleure protection du public parce que, si on voulait la changer, il fallait
revenir devant le Parlement, avec la première lecture, la
deuxième lecture, une commission parlementaire, le rapport de la
commission et la troisième lecture. Là, le public a le temps de
dire s'il est d'accord ou pas, de faire des représentations et de faire
valoir son point de vue. Je comprends que le ministre est un peu pris,
actuellement, en fin d'année, avec un projet de loi qu'il essaie
d'harmoniser avec le gouvernement fédéral, mais, pour te principe
de la chose, je vais l'adopter sur division. Si vous voulez appeler le
vote...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 127, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle maintenant le nouvel article 127.1.
M. Côté (Charlesbourg): Article 127.1. Ajouter,
après l'article 126 du projet de loi, le suivant: "127.1 Jusqu'au
(indiquer ici la date d'entrée en vigueur des articles 10, 14, 15, 50 et
62), la commission peut délivrer un permis de camionnage lorsque le
requérant satisfait aux conditions prescrites par la présente loi
et ses règlements, s'il en est, et possède les aptitudes requises
pour exploiter ce permis. "Cependant, lorsqu'une personne
intéressée s'oppose à la délivrance du permis, la
commission doit convoquer les parties en audience publique. Elle peut alors
refuser de délivrer le permis lorsque le requérant n'a pas
établi que le permis doit être délivré suivant les
critères applicables avant le (indiquer ici la date d'entrée en
vigueur du présent article). "Le deuxième alinéa ne
s'applique pas à une demande de permis dûment
complétée qui se rapporte à un service prévu
à l'un des articles 17 à 20."
M. le Président, cet amendement nous permet de mettre en vigueur
certains articles, que nous avions évoqués au début de nos
discussions, dès le moment où l'Ontario les mettra en vigueur.
C'est pour cela que nous introduisons l'article 127.1, afin de nous permettre
de mettre en application certaines parties de la loi en même temps que
l'Ontario, de façon que ie Québec ne soit pas ouvert aux
Ontariens, alors que l'Ontario n'est pas ouvert aux Québécois.
Dans ce cas, c'est le critère d'intérêt public et
l'inversement du fardeau de la preuve qu'on retarde tant et aussi longtemps que
l'Ontario ne l'a pas fait.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Garon: Je vois, dans les articles auxquels a fait
référence ie ministre, qu'à l'article 10
c'est...
M. Côté (Charlesbourg): À l'article to,
c'est: "La commission délivre un permis de camionnage lorsque le
requérant satisfait aux conditions prescrites par la présente loi
et ses règlements, s'il en est, et possède les aptitudes requises
pour exploiter ce permis, à moins qu'une personne
intéressée et opposée à cette délivrance ne
démontre que l'exploitation de ce permis serait susceptible de nuire
à l'intérêt public. "
M. Garon: C'est le fardeau de la preuve.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Le
Président (M. Saint-Roch): Article 14. M. Garon: Article 12. Article
14?
M. Côté (Charlesbourg): "La commission n'est tenue
de convoquer une audience publique que si une personne intéressée
s'oppose à la délivrance du permis démontre... " Ça
va?
M. Garon: De concordance. Les articles 14 et 15, ce sont les
critères.
M. Côté (Charlesbourg): De concordance. L'article
15, c'est l'intérêt public. L'article 50, c'est la
procédure: "Lors d'une audience publique, il incombe à l'opposant
d'une demande de permis de faire sa preuve en premier lieu. " Donc, l'inversion
- c'est ça - et l'article 62: Toute opposition à une demande de
permis doit être soumise à au moins deux membres de la commission
qui décident, s'il y a lieu, de la tenue d'une audience publique
conformément à l'article 14. "
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Garon: De 17 à 20.
M. Côté (Charlesbourg): De 17 à 20, permis
temporaire, permis de voyage.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 127. 1 est
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous sommes à 128.
M. Garon: Non, on fait les autres avant.
Le Président (M. Saint-Roch): Comme vous voulez. On peut
le faire tant que le projet de loi n'est pas adopté.
M. Garon: Comme vous voulez.
M. Côté (Charlesbourg): On finira par 128, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est très bien, M.
le ministre. Je vais donc appeler les articles qui sont restés en
suspens. Est-ce que je peux suggérer - on avait quatre articles qui
avaient été laissés en suspens pour le vote et deux sur
lesquels il y avait des discussions à terminer - de rappeler les
articles sur lesquels il y a des discussions?
M. Côté (Charlesbourg): On va recommencer à
7.
M. Garon: Commençons au début.
Le Président (M. Saint-Roch): Au début.
M. Garon: On commence au début et on va filer.
Le Président (M. Saint-Roch): Si on commence au
début...
M. Garon: On était à l'article 3.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avons, à
l'article 1...
M. Garon:...
Articles en suspens
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons rouvrir
l'article 1 pour un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je pense qu'il y a
un petit... À l'examen, c'est pour dire qu'il est toujours bon de
revoir. On va donner l'explication. Remplacer le paragraphe 9° du
deuxième alinéa de l'article 1 du projet de loi par le suivant:
"9° au transport ou au tirage de maisons, de bureaux ou d'usines. " Ce
qu'on disait auparavant, c'était "sur roues". La maison n'est pas
nécessairement sur roues, on la déplace. Il faut être un
peu plus clair.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est mieux comme cela.
M. Garon: Oui, on fait croire que c'est sur roues. D'accord,
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. te député
de Lévis, si vous me le permettez, y a-t-il consentement pour rouvrir
l'article?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je rappelle
maintenant l'article 3 et nous en étions au vote seulement.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté. Je rappelle maintenant l'article 10 et nous en étions au
vote.
M. Garon: L'article 10, on n'avait pas voté
là-dessus?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, vous aviez
demandé de le laisser en suspens, M. le député de
Lévis, pour le vote.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que la suspension
de cet article était reliée au fait que nous pourrions ouvrir,
alors que l'Ontario n'ouvrait pas Cela se trouve à être un
principe qui est réglé par l'adoption de l'article 127. 1 quant
à vos inquiétudes.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 est adopté. Je
rappelle maintenant l'article 14 qui avait été amendé.
Nous avions laissé le vote en suspens.
M. Côté (Charlesbourg): Le même principe.
M. Garon: Oui, mais, là, il y a d'autres affaires. Sur
division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 tel
qu'amendé est adopté sur division. Je rappelle maintenant
l'article 15 qui avait été amendé et qui avait
été laissé en suspens pour le vote.
M, Côté (Charlesbourg): D'accord. On avait changé...
Au lieu de "au plus bas niveau possible", c'était "niveau raisonnable".
C'est à la suite des interventions du député de
Lévis.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 tel
qu'amendé est adopté sur division. Je rappelle maintenant
l'article 20. Les paragraphes 6° et 7° avaient été
laissés en suspens. Nous avio'ns un amendement aux paragraphes 6° et
7°.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, au
lieu de régler l'article 20... Il y a des gens qui sont en train de se
parler. Est-ce qu'on peut suspendre l'article 20?
Le Président (M. Saint-Roch): Suspendre de nouveau
l'article 20 et aller à l'article 87?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Réglons
l'article 87 et on reviendra à l'article 20 après.
Le Président (M. Saint-Roch): Vu qu'il y a consentement,
je rappelle maintenant l'article 87.
Une voix: II fait bien froid ici. M. Garon: Arrêtez
donc!
M. Côté (Charlesbourg): C'est là que le
député de Lévis nous a servi un peu d'histoire, son
histoire personnelle vécue, et il nous a parlé des
possibilités d'abus de la part du ministre quand il est écrit:
"l'infraction ou qui a consenti, acquiescé ou participé". Le
député de Lévis trouvait que cela était abusif.
J'ai fait faire une petite recherche...
M. Garon: Et puis?
M. Côté (Charlesbourg):... pour savoir si
c'était la seule place où cela existait.
M. Garon: Oui?
M, Côté (Charlesbourg): Pour le bénéfice du
député de Lévis, j'ai ressorti un peu partout où
cela existe: la Loi sur l'acquisition de terres agricoles par des
non-résidants, adoptée en 1979...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... la Loi sur la protection
du territoire agricole adoptée en 1978, la Loi sur les agents de voyages
adoptée en 1978, la Charte des droits et libertés de la personne
adoptée en 1975 et amendée en 1986, la Loi sur les normes du
travail adoptée en 1979...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... la Loi sur les produits
agricoles, les produits marins et les aliments, et la Loi sur la Régie
du logement adoptée en 1979.
M. Garon: On n'est pas dans les mêmes situations, ici, II
s'agit d'une variable à trois. On n'est pas dans la même situation
à un autre endroit. Ici. il y a des systèmes d'Inspection
organisés au point de départ, on n'est pas dans le même
cas. Il s'agit d'un cas où il y a l'expéditeur...
M. Côté (Charlesbourg):... il y a le transporteur et
le conducteur.
M. Garon:... le transporteur et le conducteur. Alors, là,
on est dans une situation bien particulière de rapports
d'autorité qui sont particuliers, tandis que dans le cas de la
protection du territoire agricole il peut s'agir de personnes qui n'ont pas
nécessairement une relation d'autorité - ce n'est pas la
même chose du tout - dans l'accomplissement normal de leurs
fonctions.
M. Côté (Charlesbourg): J'admets avec le
député de Lévis que, dans le cas de la Loi sur la
protection de territoire agricole, cela visait un peu plus...
M. Garon:... les non-résidants.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas cela qui me
frappe davantage. Quand je retrouve cela dans la Charte des droits et
libertés de la personne, cela me sécurise un peu plus.
M. Garon: Qu'est-ce qu'on dit?
M. Côté (Charlesbourg): C'est dedans, ces principes
se retrouvent là. C'est l'article 88: "Si une corporation commet une
infraction prévue par l'article 87, tout officier, administrateur,
employé ou agent de cette corporation qui a prescrit ou autorisé
l'accomplissement de l'infraction ou qui y a consenti, acquiescé ou
participé, est réputé être partie à
l'infraction, que la corporation ait ou non été poursuivie ou
déclarée coupable. "
M. Garon: C'est un principe général. Ce que j'ai
remarqué de la part des gens qui sont venus nous rencontrer, les deux
groupes ont dit qu'il y avait souvent des menaces ou du chantage pour qu'on
obtempère à telle directive. J'ai remarqué que la
principale appréhension des gens, c'est que cela ne soit pas
appliqué et que les employés soient obligés d'appliquer
des contrats, dans le fond, qu'ils ne souhaitent pas appliquer, mais, s'ils ne
veulent pas perdre leur emploi, ils vont être obligés de le faire.
J'aurais préféré que cet article soit mieux adapté
au secteur dans lequel on se trouve pour que les employés aient une
protection plus grande vis-à-vis des directives. Ils sont mai
placés. Si on dit à quelqu'un: II faut que le voyage soit rendu
demain matin à six heures, cela veut dire qu'il faut qu'il voyage douze
heures de suite, alors qu'il a déjà voyagé pendant toute
la journée. Il est mal placé, n'est-ce pas? Il peut perdre son
emploi. On n'a pas besoin de lui faire perdre son emploi là-dessus, mais
on peut s'organiser, quinze jours plus tard ou trois semaines plus tard, pour
lui faire perdre son emploi pour autre chose. C'est dans ce sens que
l'employé est vraiment dans une relation subalterne et est mal pris par
rapport à la conservation de son emploi. C'est essentiellement ce que
J'ai mentionné au cours des... Il y a d'autres relations dans d'autres
lois où il ne s'agit pas nécessairement de relations
d'employé à employeur dans le cours quotidien de
décisions, où l'employé est pris à contrevenir
à des réglementations de sécurité routière.
En avez-vous trouvé une autre?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon? M. Garon: En
avez-vous trouvé une autre? M. Côté (Charlesbourg):
Oui, oui. M. Garon: Envoyez donc!
M. Côté (Charlesbourg): La Loi sur les normes du
travail.
M. Garon: Oui. Cela se ressemble plus.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 142: "Si
une corporation commet une Infraction, un officier, administrateur,
employé ou agent de cette corporation qui a prescrit ou autorisé
l'accomplissement de l'Infraction ou qui y a consenti ou acquiescé, est
réputé être partie à l'infraction. " En
l'introduisant, on n'a pas voulu faire du droit nouveau ou...
M. Garon: Non, non, je le sais.
M. Côté (Charlesbourg): On s'est inspirés
d'autres mesures législatives. Cela s'explique un peu par rapport
à ce qui s'est passé. Je comprends les appréhensions du
député de Lévis. Je pense que, avec ce que nous avons
entendu, on se doit d'être prudents.
M. Garon: Par exemple, prenons le cas du français, d'une
personne qui n'a pas voulu obtempérer à un mémo qui
n'était pas écrit en français et qui a demandé que
le mémo soit écrit en français. Cette personne s'est
retrouvée à ta porte le lendemain. J'ai fait mes remarques. Je
pense bien que le ministre n'a pas été insensible aux remarques
que j'ai faites. (12 heures)
Maintenant, il dit que c'est la disposition régulière. Ce
que j'ai mentionné, au fond, c'est qu'on devrait essayer de faire une
disposition autrement que sur le coin de la table comme cela et qui..
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je peux dire au
député de Lévis, par contre, c'est que, lors de la
rencontre que j'aurai avec les voituriers et l'ACQ, très tôt
après les fêtes, cela sera certainement l'un des
éléments qui sera sur la table et on verra ce qu'on pourra faire
pour corriger les situations où il y a de l'abus.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a certainement
des mesures dans ce sens-là qui pourront être prises et je
les communiquerai au député de Lévis.
M. Garon: D'accord, sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 87 est
adopté sur division. Nous revenons à l'article 20.
M. Garon: On revient à l'article 20. Il n'y a pas d'autres
changements?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 20, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle de nouveau
l'article 20 qui avait été laissé en suspens. Nous avions
un papillon pour les paragraphes 6° et 7°. Non, l'amendement n'avait
pas été présenté.
M. Côté (Charlesbourg): On y va, M. le
Président.
M. Garon: Oui, il avait été...
M. Côté (Charlesbourg): II me semble que oui, mais
en tout cas, on peut...
M. Garon: J'ai l'impression qu'il l'avait été,
parce que J'avais écrit: amendement en suspens. En tout cas...
M. Côté (Charlesbourg): On ne prendra pas de chance,
on va le déposer quand même. Remplacer les paragraphes 6° et
7° de l'article 20 du projet de loi par le suivant: "6° effectué
par la filiale...
Une voix: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): II a été
déposé?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... d'une entreprise pour le
compte de cette entreprise ou d'autres filiales de celle-ci. "
M. Garon: Nous allons voter contre cet amendement pour les
raisons suivantes: c'est que le transport de véhicules routiers neufs ou
usagés est principalement fait par des compagnies
étrangères au Québec. On m'a fait des
représentations - je n'ai pas de statistiques officielles - à
savoir qu'il s'agissait d'un volume d'affaires de 160 000 000 $. Il s'agit de
160 000 000 $ qu'on m'a dit comme...
M. Côté (Charlesbourg):... au Canada. M. Garon:
Pardon? Au Canada?
M. Côté (Charlesbourg): 50 000 000 $ au
Québec.
M. Garon: II y a 400 000 voitures neuves qui sont
transportées et un nombre d'automobiles usagées dont je n'ai pas
les chiffres. Je pense que c'est un secteur où il ne serait pas bon que
l'industrie de l'Ontario puisse revendiquer des droits d'intérêt
public parce qu'il s'agit essentiellement de compagnies ontariennes qui
viennent décharger des trains d'automobiles, à ce qu'on me dit,
à Charny, à Longueuil et à Dorval, pour les transporter
ensuite vers différents points locaux. Il serait bon que, dans ce
transport, l'accès soit donné à des transporteurs
québécois pour concurrencer puisqu'il s'agit de personnes qui
vont vouloir se faire une clientèle. Au fond, les usagers, ce sont les
acheteurs québécois d'automobiles beaucoup plus que les
manufacturiers d'automobiles. D'autant plus que, quand se fait l'achat d'une
automobile, souvent, on indique: transport en sus, c'est-à-dire que le
transport sera payé par l'acheteur d'une automobile dans un garage.
C'est donc vraiment le consommateur québécois qui va payer la
facture du transport. Je pense que le consommateur québécois n'a
pas l'âme assez basse pour souhaiter que le transport soit fait par des
gens de l'Ontario, mais il souhaite au contraire que le transport soit fait par
des Québécois qui ont le choix de concurrencer. Je pense qu'il va
souhaiter que ce soit au meilleur prix possible, mais aussi que des gens du
Québec puissent concurrencer pour le transport des véhicules.
C'est une question qu'on a longuement débattue, le ministre et
moi, au cours des journées qu'on a passées ensemble sur cet
article de loi. Il peut y avoir différentes stratégies pour
permettre cela, mais je pense bien qu'au point de vue des objectifs, on ne peut
pas être en désaccord sur cela. Je pense bien que tout le monde
souhaite cela parce qu'il y a des retombées économiques
importantes. Maintenant, quelle est la meilleure façon de
procéder? Si l'amendement n'est pas adopté, on ne pourra pas
invoquer l'intérêt public au sujet de l'article 15, puisque
l'article 15 ne s'appliquera pas et les permis seront automatiques. Alors,
c'est pour ça que nous allons adopter sur division cet amendement qui
retire le paragraphe 6° de l'article 20.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que le
député de Lévis, porte-parole officiel de l'Opposition en
cette matière, et nous, du gouvernement, sommes, sur le fond, en
parfaite harmonie. Je pense qu'il n'y a personne qui ne souhaite pas que le
transport de ces véhicules soit fait par des Québécois. Si
l'intérêt public y est ou n'y est pas, cela peut jouer un
rôle, mais je pense
que ce qu'il faut davantage briser, c'est le monopole des compagnies,
des fabricants d'automobiles qui maintiennent le monopole. C'est davantage cela
qu'il faut briser, parce que ce sont eux qui décident à quel
transporteur ils le donnent. Finalement, on va jouer un rôle très
actif dans l'appui aux gens qui voudraient briser ce monopole et faire en sorte
qu'ils puissent avoir accès au marché. Dans ce sens-là, je
vous propose qu'on adopte l'amendement et j'ai compris que c'était sur
division.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement...
M. le député de Lévis.
M, Garon: Je veux dire également au ministre que c'est un point
qu'on voudrait surveiller dans l'avenir. Moi, je vais vous dire que c'est un
point que je ne connaissais pas et, étant affecté comme critique
aux Transports seulement depuis le mois d'août, je n'étais pas au
courant de cette pratique. Je pense que c'est un point... On ne peut pas tout
savoir ce qui se passe dans la réalité de la vie quotidienne.
Mais, comme dans mon cas je le sais, j'ai l'intention de surveiller ce dossier
pour que le transport des automobiles au Québec soit fait par des gens
du Québec ou, en tout cas, qu'ils aient au moins la chance de
concurrencer et de manifester leur ambition d'occuper la place.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lévis. Est-ce que l'amendement proposé
aux paragraphes 6° et 7° est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. Est-ce que
l'article 20, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je rappelle
maintenant l'article 128.
M. Côté (Charlesbourg): "Les dispositions de la
présente loi entreront en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement. " L'article 128.
M. Garon: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
les intitulés des chapitres et des sections sont adoptés?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Les intitulés des
chapitres et des sections sont-ils adoptés?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 76, Loi sur le camionnage, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): À ce moment-ci,
j'aurais besoin d'une motion de renumération.
M. Côté (Charlesbourg): Vous t'avez, M. te
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 76, Loi sur le camionnage, tel
qu'amendé est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Merci. Est-ce
qu'il y a des remarques de conclusion, M. le ministre?
Conclusions M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Je veux remercier le député de Lévis pour son excellente
collaboration. Même si certains articles ont été
adoptés sur division, je pense que nous avons eu, tout au long de cette
étude article par article, des discussions très franches.
L'expérience passée du député de Lévis comme
ministre et comme légiste nous a permis de bonifier un certain nombre
d'articles et je pense que cela a permis de faire le travail que nous avons
fait en deuxième lecture, de bonifier un certain nombre d'articles et de
voir les Implications.
J'ai apprécié le travail, puisque c'était la
première fois qu'on pouvait se retrouver en commission parlementaire
face au député de Lévis pour discuter de projets de loi
article par article. J'ai particulièrement apprécié son
sens critique, il a eu une critique positive dans ces cas-là et je suis
très heureux du dénouement de l'adoption de ces trois projets de
toi, 62, 73 et 76, et je veux le remercier de sa collaboration. Les seuls
gagnants, en fin de compte, seront ceux qui de l'industrie, attendaient ce
projet de loi qui va nous permettre de clarifier la situation et de nous mettre
à l'heure du Canada dans ce sens-là et, également, du
contexte nord-américain.
Je veux remercier d'une façon tout à fait
particulière les gens de la Commission des transports du Québec,
les gens de la Régie de l'assurance automobile et en particulier les
gens du ministère des Transports qui travaillent à ce dossier
depuis plusieurs années, en particulier
depuis février 1985, pour l'aboutissement de ce dossier qui a
nécessité plusieurs rencontres
fédérales-provinciales au niveau des ministres, au niveau de
chacun des fonctionnaires aussi; il y a eu différentes
négociations. Je suis très fier qu'on se retrouve aujourd'hui
dans une situation où les fonctionnaires du Québec ont
assumé un leadership pour conserver et protéger les
intérêts du Québec dans ce domaine en étant ceux
qui, à plusieurs reprises, ont pu faire bénéficier les
autres provinces et le gouvernement fédéral de leur
expérience et de leurs connaissances du domaine des transports, et ainsi
permettre d'éviter plusieurs erreurs assez importantes. De sorte que ce
que nous avons aujourd'hui est une loi qui correspond davantage à ce qui
est acceptable et à ce qui est vivable pour l'entreprise du camionnage
au Québec, tout en en conservant le principe de base de ce projet ce loi
qui était l'intérêt des usagers.
Alors, aux gens du ministère des Transports qui ont
travaillé d'arrache-pied... Dieu sait qu'on se paie la gueule souvent
des avocats! Le rôle du contentieux du ministère des Transports et
de tous ceux qui y ont oeuvré est un rôle absolument infernal,
mais essentiel. On a dû travailler à un rythme infernal pour
s'adapter en bonne partie à la loi C-19. Je les remercie de l'excellent
travail qui a été fait dans une période de temps
relativement courte.
Je remercie mes collègues de la majorité
ministérielle de leur patience et de leurs questions qui portaient,
à certaines occasions, sur des éléments beaucoup plus
spécifiques à leur champ d'activité ou de
compétence et de connaissances. Cela dénotait bien qu'ils avaient
ce souci de respecter chacune des pratiques partout au Québec de sorte
qu'on adopte un projet de loi qui ait le plus de chances possible d'être
viable. Dans ce sens-là, je les remercie de leur collaboration.
Au président de la commission, ainsi qu'à tous ceux qui
l'ont appuyé, depuis le travail de chronomètre jusqu'au soutien
quotidien de chaque heure, de chaque minute, de chaque seconde qui a
suscité l'intérêt de la commission, je les remercie du
travail qui a été fait. Il nous reste, bien sûr, un certain
nombre de choses qu'il ne faudra jamais oublier: le témoignage de ceux
de l'ACQ et des voituriers qui sont venus au début de la commission nous
dire qu'il restait, malgré tout cela, des problèmes, qu'il y
avait des choses qu'il faullait surveiller d'encore plus près dans la
mise en application de ce projet de loi. Et ce projet de toi n'aura son sens
que dans la mesure où il sera appliqué équitablement, de
manière juste et uniforme, à tous ceux qui circuleront
éventuellement sur les routes du Québec. Le Code de la
sécurité routière, que nous avons adopté et qui a
des dents, est une garantie, sur le plan législatif, qu'on a des
instruments pour faire face à la musique. Il restera, sur le plan de la
vigilance, à s'assurer que les équipes de personnes qui ont
à appliquer les lois, tant la 73 que la 76, aient la formation
nécessaire de façon que cela s'applique de manière juste
et équitable partout, dans toutes les régions du Québec,
et à tout le monde, et qu'on ait le nombre de personnes suffisant pour
être capable de faire face à la musique. CTQ, Régie de
l'assurance automobile du Québec, ministère des Transports, nous
aurons les effectifs nécessaires. Il nous restera à mettre
l'épaule à la roue de telle sorte que la Sûreté du
Québec puisse avoir des éléments additionnels, mais qui
servent uniquement à une surveillance routière, et c'est
là la condition de mon appui à des ressources additionnelles pour
la Sûreté du Québec: à condition que ce soit une
section complètement indépendante des enquêtes qui fasse la
sécurité routière au Québec. Pour cela, je suis
prêt à mettre l'épaule à la roue.
Il y aura certains autres écueils qu'il faudra surveiller. Je
pense que le texte de loi nous donne certaines balises quant à
l'obligation de revenir devant le Parlement avant de faire sauter la clause
d'intérêt public dans les cinq ans, contrairement à ce qui
a été fait à Ottawa, et notre obligation de produire
régulièrement à l'Assemblée nationale des analyses
qui pourront être commandées ou faites par la Commission des
transports du Québec quant à la surveillance de l'application de
la loi 76, ainsi que de la loi C-19. Dans ce sens-là, on vient de
franchir un pas extrêmement important et ce pas-là n'aurait
certainement pas pu être franchi de manière aussi respectable ou
honorable qu'on t'a fait si on n'avait pas eu le concours de toutes les
personnes que j'ai mentionnées tantôt, et en particulier du
député de Lévis. Merci, M. le Président. (12 h
15)
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. M. le ministre. M. le
député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, je dois vous dire que ma
modestie en prend un moyen coup ce matin, parce que je ne suis pas
habitué aux compliments des libéraux. Je suis en train de me
demander si je ne suis pas allé trop loin, mais je dois dire que j'ai
été content d'entendre les propos du ministre, surtout la
dernière partie où il a mentionné qu'il voulait avoir des
effectifs plus grands pour l'application des lois 73 et 76 concernant la
sécurité routière. On a remarqué que c'est un des
points les plus Importants qui a été soulevé par les gens
qui sont venus nous rencontrer. Ils disaient essentiellement que le projet de
loi n'était pas mauvais, le projet de loi 73 en particulier et le projet
de loi 76 également, mais à condition qu'ils soient vraiment
appliqués. Ils craignaient que l'application n'en souffre et que, si
l'application n'était pas faite, la loi aurait peut-être des
éléments positifs, mais l'application inégale ou pas assez
intense de cette loi ferait en sorte que certains n'assume-
raient pas les coûts d'un système légal qui fait
certaines obligations aux gens.
J'avais dit en deuxième lecture que ce n'était pas que
nous étions pour ou contre le projet de loi. Sur le fond, ce n'est pas
un projet de loi idéologique, sauf la partie portant sur le
libre-échange, puisque le libre-échange est en discussion
à ce moment-ci. Plusieurs avaient dit qu'il faudrait d'abord faire le
libre-échange au Canada avant de le faire avec les États-Unis. Un
tel projet de loi va dans une perspective d'un plus grand libre-échange
au Canada Mais, comme on n'a pas encore vu le texte de l'entente sur le
libre-échange et qu'on doit le recevoir aujourd'hui, lors des
débats sur la prise en considération du rapport et en
troisième lecture, on pourra voir si on doit encore adopter le projet de
loi sur division ou non. Je disais essentiellement qu'il était
prématuré d'adopter un projet de loi avant de connaître les
éléments de l'entente sur le libre-échange qui est
supposée être signée entre le Canada et les
États-Unis, mais tous ceux qui ont la responsabilité politique
n'ont pas l'air au courant. Il semble avoir été signé par
des fonctionnaires. Alors, cela fait un drôle de rapport: les ministres
n'ont pas l'air au courant de ce qui se passe dans l'entente et l'entente
semble avoir été signée, il y a déjà un
certain nombre d'heures.
Le ministre a dit que le projet de loi avait été
initié par son prédécesseur, Guy Tardif, alors ministre
des Transports, et qu'il avait signé une entente avec les autres
provinces et le gouvernement fédéral en février 1985.
Évidemment, c'était dans sa bouche un élément de
défense pour justifier son projet de loi, mais il est évident
que, avec les changements de gouvernement, il y a des choses de
commencées qui sont continuées ou qui ne le sont pas, selon le
choix du nouveau gouvernement. Dans ce cas-ci, l'entente qui avait
été signée par l'ancien ministre des Transports en
février 1985 aurait pu ne pas avoir de suite avec le gouvernement
actuel. C'est un choix qu'a fait ie ministre de continuer dans la même
ligne que l'ancien ministre des Transports, Guy Tardif. Il le soulignait un peu
comme une incitation à être d'accord avec le projet de loi. Je lui
disais en même temps qu'un projet de loi n'était souvent ni bon ni
mauvais, que cela dépendait du moment où on l'appliquait, qu'un
projet de loi pouvait être bon et, à un autre moment, ne plus
être bon, parce qu'il ne correspond plus aux besoins de l'heure. C'est
pourquoi nous pourrons parler davantage de ce point de vue-là la semaine
prochaine, après avoir vu l'entente sur le libre-échange.
Il y a des aspects du projet de loi dont on a parié et sur
lesquels il y a eu une bonne discussion. Je sais gré au ministre et
à ses fonctionnaires d'avoir manifesté de l'ouverture. Le
ministre n'a pas l'air d'être trop rébarbatif aux amendements, ses
fonctionnaires non plus. Souvent, quand les fonctionnaires sont contre, les
ministres sont plus mal pris pour Inciter à ne pas bouger. J'ai
remarqué dans ce cas-ci... Non, non, j'ai d'autres projets de loi.
Justement, hier, on a découvert une erreur dans un projet de loi qui
n'était pas clair, où on ne sentait pas la même
volonté. Ce que je veux dire, c'est que j'ai toujours pensé qu'il
y avait des effaces au bout des crayons parce que les choses pouvaient
être améliorées. Personnellement, j'ai beaucoup
apprécié le fait que tout au cours de ces travaux les
fonctionnaires n'ont pas dit: On a fait un travail, il est fini, c'est fe nec
plus ultra et il n'y a plus rien à toucher là-dedans. Au
contraire, d'eux-mêmes, jusqu'à la dernière minute, ils ont
contribué à améliorer le texte. Je suis persuadé
que, dans les semaines et les mois qui vont venir, ils vont se rendre compte
aussi que d'autres phrases devraient être améliorées. Je
suis de ceux qui pensent qu'il ne faut pas être gêné de
vouloir améliorer des textes et que ce n'est humiliant pour personne. Au
contraire, c'est un signe d'ouverture d'esprit À ce point de vue, le
ministre a mentionné avec raison que son équipe avait fait un
excellent travail, son équipe au niveau administratif et son soutien
politique également que j'ai eu l'occasion de rencontrer à
plusieurs reprises II y a une personne qui m'a frappé par sa
disponibilité et surtout sa capacité d'action En politique, on
rencontre souvent beaucoup de gens qui sont forts en paroles, mais qui, dans
l'action, ne valent pas cher.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes en train de
dire que je suis bien entouré...
M. Garon: Non, je dis que vous avez une personne...
M. Côté (Charlesbourg): Vous aussi, d'ailleurs.
M. Garon: Je voudrais terminer en disant qu'il est beaucoup plus
facile de travailler sur des projets sur lesquels il y a accord entre les
partis politiques Personne ne peut aller contre la sécurité
routière, personne ne peut véritablement aller contre une
amélioration des relations dans le domaine du transport. Il a
été bénéfique, je pense, de faire venir les gens
qui représentent les camionneurs et les compagnies de transport. Ils
nous ont dit que. même s'ils étaient rébarbatifs au projet
de loi, même s'ils ne souhaitaient pas le projet de loi, ils le voyaient
comme un moindre mal, dans les circonstances. C'est ce que j'ai retenu de leurs
représentations, que c'était un moindre mal. C'est dans cette
perspective que nous avons voulu collaborer à l'étude de ce
projet de loi avec le ministre et l'équipe qui l'accompagne.
Je voudrais aussi féliciter le député d'Orford qui
a parlé. Je reproche souvent aux députés
ministériels de ne pas dire un mot. Le député d'Orford a
parlé. Parfois, cela agaçait le ministre, mais cela fait partie
de la vie et cela
demande un plus grand courage pour un député
ministériel de parler parce qu'il y a beaucoup de personnes qui donnent
la directive de rester tranquille. Je voudrais féliciter le
député d'Or-ford parce qu'il a des connaissances dans les
domaines que nous avons étudiés et il nous en a fait profiter. Je
pense que nous avons pu bénéficier des conseils qu'il nous a
prodigués en Indiquant le fonctionnement d'un secteur qu'il
connaît bien.
Je voudrais dire au ministre que chaque fois qu'il y aura
possibilité de collaborer en faisant un étude sérieuse
d'un projet de loi et en travaillant d'une façon sérieuse
à des projets qu'il présentera, il nous fera toujours plaisir de
lui offrir notre appui sans complaisance, en jouant le rôle qui est le
nôtre, le rôle de l'Opposition de critiquer ce qui ne nous
paraît pas bon. C'est de cette façon que les choses
s'amélioreront. Je ne suis pas un partisan de la politique du pire. Je
n'ai jamais été un partisan de la politique du pire. Je pense que
la meilleure façon de faire de la politique, c'est souvent de ne pas en
faire. Merci à tous ceux qui nous ont appuyés.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): Une petite chose.
Au moment où le député de Lévis a
parlé de mes collègues en disant que, parfois, il y a des
directives, il n'y en a pas et il n'y en aura jamais. Moi...
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit qu'il n'y en avait
pas non plus. Je n'ai pas été agacé par le fait que le
député d'Orford intervienne. On connaît l'expérience
du député d'Orford et sa très grande connaissance du
transit des sapins entre sa région et les États-Unis. Des
couronnes, on en a même eu des exemples déposés à
cette commission, Dans ce sens, je ne me suis pas senti agacé du tout.
Le député d'Orford, je le connais, puisque j'ai
siégé avec lui de 1973 à 1976. J'ai travaillé avec
lui depuis ce temps, et c'est toujours très intéressant, On n'est
pas député depuis 1956 sans interruption, sans avoir une profonde
connaissance et le respect de son milieu. C'est le meilleur signe de
longévité. Je m'en souhaite autant, mais je suis sûr que je
n'aurai jamais autant d'acuité que le député d'Orford pour
être capable de perdurer dans le temps sur le plan politique.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
J'aimerais vous remercier, M. le ministre et vos collaborateurs, de même
que tous les parlementaires, ainsi que M. le député de
Lévis qui, par sa grande expérience, surtout le 9
décembre, a su faire profiter la présidence de ses nombreux
conseils sur le respect du règle- ment dans cette assemblée. Nous
retiendrons vos remarques faites avec justesse, M. le député.
Sur ce, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 25)