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(Onze heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le ministre, MM. les députés, ayant eu l'accord du
député de Jonquière, nous allons débuter ou revenir
aux discussions concernant l'étude détaillée du projet de
loi 88, Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, la Loi
sur les cités et villes et le Code municipal du Québec.
Est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Garon
(Lévis) sera remplacé par M. Claveau (Ungava).
Le Président (M. Baril): Merci. Pour faire une petite
rétrospective, vous aviez eu une motion, un amendement et, la
dernière fois que vous vous étiez parlé, nous
étions à discuter du sous-amendement. La parole est à M.
le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je crois que tout a
été dit sur les motions préliminaires. Les organismes dont
on souhaitait la présence se sont déclarés, deux d'entre
eux, les deux unions municipales, en faveur du projet de loi tel que nous avons
l'intention de l'amender et je tiens pour acquis à ce moment-là
que nous pourrons bientôt passer à l'étude de l'article
1.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Concernant cette motion, j'avais demandé la
parole, mais le ministre a profité de la règle de l'alternance
pour prendre son droit de parole. C'est évident que du temps s'est
écoulé depuis la motion. Je pense que l'Opposition serait
prête à voter sur l'amendement qu'on a proposé quitte
à procéder ensuite à l'étude article par article du
projet de loi.
M. Bourbeau: Cela ne prend pas de vote enregistré.
M. Dufour: Non, non. Quand on va demander le vote, ce sera sur
division.
Vote sur les motions d'amendement et de
sous-amendement
Le Président (M. Baril): Est-ce que le sous-amendement est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Une voix: Rejeté.
Le Président (M. Baril): Rejeté. Est-ce que
l'amendement est adopté? M. Dufour: Surdivison.
Le Président (M. Baril): Sur division. Est-ce que la
motion comme telle est adoptée?
M. Bourbeau: Même vote. M. Dufour: Surdivision.
Le Président (M. Baril): Merci. C'est fini et nous
débutons avec l'article 1. M. le ministre.
Modifications à la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme
M. Bourbeau: M. le Président, afin d'éviter que le
ministre ne reçoive le règlement adoptant le schéma que
plusieurs jours, voire même plusieurs semaines après son adoption,
la modification proposée à l'article 25 ne fera débuter le
délai de 90 jours qu'à compter de la signification du
schéma au ministre, plutôt qu'à compter de son adoption.
Cela permettra donc au ministre de bénéficier d'un temps de
réflexion suffisant dans tous les cas.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: Dans le premier article concernant les schémas
d'aménagement comme tels, est-ce qu'il est question des territoires
contigus aussi là-dedans?
M. Bourbeau: Dans l'amendement, on ne touche pas à
l'obligation qu'ont les MRC de transmettre le schéma aux MRC adjacentes,
ce qui demeure.
M. Dufour: Cela demeure autrement dit. D'accord, cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 2. Nous avons une
modification, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, tout d'abord en ce qui
concerne l'article lui-même, l'article 2 a deux objectifs.
Premièrement, le conseil de la municipalité régionale de
comté ne pourra retarder indûment la transmission de son
schéma, une fois adopté. Deuxièmement, la modification
permettra au ministre, à l'intérieur du délai de 90 jours,
d'aviser les municipalités régionales de comté de la
conformité de son schéma avec les
orientations du gouvernement et, donc, de permettre son entrée en
vigueur anticipée.
Maintenant, la modification ou le papillon est de pure concordance avec
les papillons proposés aux articles 3 et 14 du présent projet de
loi.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: Une question de directive, M. le Président. On
sait qu'un papillon sera introduit. Est-ce que vous introduisez à
l'article 2... Devant le principe d'avoir un papillon d'introduit, est-ce que
vous l'introduisez immédiatement ou...
M. Bourbeau: Oui, je viens de le proposer, le papillon.
M. Dufour: Ah, vous l'avez déposé, d'accord. M.
Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Baril): Oui. Nous sommes sur
l'amendement
M. Dufour: Alors, là, vous nous demandez si nous sommes
d'accord sur...
Le Président {M. Baril): Sur l'amendement.
M. Bourbeau: Sur l'amendement, oui, sur l'amendement à
l'article 2, oui.
M. Dufour: D'accord, cela va.
Le Président (M. Baril): L'amendement est
accepté?
M. Dufour: C'est adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 2, M. le
ministre...
Une voix: II l'a lu.
Le Président (M. Baril): Ah, vous l'avez lu, comme tel.
Alors...
M, Bourbeau: M. le Président, j'ai déjà lait mes
commentaires sur l'article 2.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé...
M. Dufour: ...faire un peu d'ajustement à la technique,
parce que je ne veux pas travailler dans le dos... Cela pourrait aller assez
vite. Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 2 est adopté,
tel qu'amendé. L'article 3, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, actuellement, la loi stipule
qu'un schéma modifié à la demande du ministre, parce qu'il
n'était pas conforme aux orientatations gouvernementales, entre en
vigueur quinze Jours après son adoption. La modification proposée
vise à permettre au ministre d'aviser les municipalités
régionales de comté que la modification du schéma est
conforme à la demande qu'il faisait. Le ministre pourra "ajuster" la
conformité à toute négociation qu'il peut avoir avec la
municipalité régionale de comté et, donc, ne sera pas
contraint de respecter à la lettre la conformité entre le
schéma et sa propre demande de modification.
Par le texte du papillon ou de la modification, on vise à faire
en sorte que ce soit à l'article 28 de la loi et non à l'article
29,1 que nous proposons la règle selon laquelle le schéma
modifié entrera en vigueur lorsque le ministre le déclare
conforme aux orientations et les projets du gouvernement. (11 h 45)
Ce déplacement permet de couvrir non seulement le cas où
le ministre prolonge le délai d'adoption du schéma mais aussi
lorsqu'il n'y a pas de prolongation.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que cela enlève l'obligation de
publication.. Au fond, quand vous allez recevoir le schéma, c'est ce que
j'essaie de comprendre, vous recevez le schéma. Vous en faites
l'étude. Il y a des choses sur lesquelles vous n'êtes pas
d'accord. Vous faites reporter certains changements au schéma. La
municipalité est obligée de le rendre conforme d'après
l'avis du ministère. Est-ce que cela enlève l'obligation de
publication dans le journal ou l'obligation d'aviser, etc.? Parce qu'il faut
penser qu'un schéma d'aménagement a suivi un certain nombre
d'étapes. Rendu à votre niveau, vous redonnez un avis et vous
vous retrouvez à enlever toutes les étapes qui ont
précédé à la mise en place du schéma
d'aménagement. Est-ce bien ce que cet article signifie?
M. Bourbeau: On conserve la même procédure
qu'auparavant. L'objet de cette modification était de contrôler
l'entrée en vigueur.
M. Dufour: C'était dans le but de...
M. Bourbeau: ...contrôler l'entrée en vigueur du
schéma.
M. Dufour: Comme on enlève l'avis des quinze jours, cela
ne cause pas aucun problème? On n'enlève rien?
M. Bourbeau: On n'enlève rien. C'est toujours le
même avis des quinze jours.
M. Dufour: Mais le délai des quinze jours
qui était prévu auparavant est enlevé. Si on dit
que le schéma modifié entre en vigueur à la date ou par
avis signifié à la municipalité régionale de
comté, le ministre le déclare conforme aux orientations. Il y
avait avant un délai de quinze jours et vous l'enlevez, non?
M. Bourbeau: C'est-à-dire que si le ministre demande une
modification au schéma et que le schéma est modifié tel
que demandé, à partir du moment où le schéma est
adopté, il entre en vigueur quinze jours après l'adoption.
L'objet de l'article est de faire en sorte que si le ministre demande des
modifications et que la MRC s'exécute, mais non pas en totalité
parce qu'il y a des points qui demeurent en suspens et qu'après avoir
pris connaissance des modifications, le ministre est satisfait dans l'ensemble,
même si cela n'a pas été modifié à 100 % tel
que demandé par le ministre, mais dans l'ensemble la MRC s'est
conformée à l'essentiel des demandes, le ministre peut se
déclarer satisfait et le schéma peut entrer en vigueur sans que
l'on ait à recommencer la procédure. Parce qu'auparavant, s'il
n'y avait pas une conformité parfaite avec la demande du ministre, le
schéma ne pouvait pas entrer en vigueur.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement de
l'article 3 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): À l'article 4, nous avons
aussi une modification, M. le ministre.
M. Bourbeau: À l'article 4 lui-même, cette
modification comporte trois changements par rapport à la loi actuelle.
Premièrement, par concordance avec l'article 17 du projet de loi qui
impose la conformité entre le plan et les règlements d'urbanisme,
même lorsque le schéma est en vigueur, la mention de ces
règlements a été retranchée dans le présent
article. Toutes les dispositions relatives à la conformité des
règlements se retrouveraient donc à l'article 102 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme que modifie l'article 17 du projet de
loi
Deuxièmement, le plan devra désormais être transmis
aux municipalités contiguës par souci d'harmonisation avec d'autres
dispositions contenues dans la loi.
Troisièmement, cette modification rendra facultative pour
Saint-Benoît-du-Lac et la paroisse de Saint-Louis-de-Gonzague du Cap
Tourmente l'adoption d'un plan d'urbanisme. Cette obligation pour les deux
municipalités d'adopter un plan ne se justifie pas puisqu'elles n'ont
pas de conseil municipal élu. Ce sont en effet des communautés
religieuses qui les administrent. La modification que nous avons l'Intention
d'apporter ou le papillon fait en sorte qu'il s'agit d'une correction technique
afin d'assurer l'uniformité terminologique de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.
Le Président (M. Baril): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président {M. Baril): J'appelle l'article 5. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Cette modification comporte trois changements par
rapport à la loi actuelle. 1° Tel qu'expliqué à
l'article 4, l'exigence de la conformité entre le plan et les
règlements, même lorsque le schéma est en vigueur, rend
inutile la mention de ces règlements au présent article; 2°
pour les mêmes raisons que celles énoncées à
l'article 4, il est nécessaire de transmettre le plan aux
municipalités contiguës afin de respecter une certaine concordance;
3° un nouvel alinéa a été ajouté afin de
permettre à une municipalité qui estime qu'il n'y a pas lieu de
modifier son plan d'urbanisme parce que ce dernier, selon elle, est conforme au
schéma, d'adopter une résolution à cet effet. Cet ajout
est également essentiel pour respecter une concordance avec l'article
102 qui est remplacé par l'article 17 du projet de loi
M. Dufour: La remarque au deuxième alinéa, une
résolution indiquant son intention de ne pas le modifier. Je trouve que
cela fait négatif un peu. On aurait peut-être pu trouver une
formulation en ce sens par exemple que la municipalité aurait pu adopter
une résolution disant qu'elle considère que son plan est conforme
au schéma d'aménagement comme tel et elle ne modifie pas. Mais
là, cela devient presque une indication négative par rapport...
C'est juste une question de formulation. Remarquez bien qu'il n'y a pas de.. On
pourrait dire que la municipalité considère que son plan est
conforme.
M. Bourbeau: Effectivement, la municipalité pourrait dire
dans sa résolution qu'elle estime que son plan est conforme. Si on a
choisi cette formule c'est parce que dans l'article 102 actuel de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme on emploie déjà cette
expression relativement à l'entrée en vigueur du plan
d'urbanisme. Au troisième paragraphe de l'article 102, on dit: Lorsque
le conseil estime que le règlement de zonage, le règlement de
lotissement ou le règlement de construction est conforme au plan
d'urbanisme, la municipalité doit publier un avis
dans lequel elle indique son intention de ne pas le modifier. C'est pour
cette raison.
M. Dufour: D'accord. La différence que je voyais c'est que
cela devient un avis public, cela va, mais dans les relations entre la
municipalité et la municipalité régionale de comté
je pensais qu'on pouvait aller plus... comme relation. C'est juste de la
sémantique. Il n'y a pas d'opposition de forme. C'est seulement un genre
de formulation.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. J'appelle
l'article 6. M. le ministre.
M. Bourbeau: Alors, il s'agit ici de concordance avec l'article
17. Les dispositions de l'article 35 se retrouveront dorénavant dans
l'article 102 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Le Président (M. Baril): D'accord? Est-ce que l'article 6
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 7, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Par souci de concordance avec l'article 17, il est
désormais nécessaire d'ajouter les mots "d'un règlement
visé à l'article 102".
En effet, dans la loi actuelle on retrouvait aux articles 33 et 34 non
seulement les dispositions relatives au plan d'urbanisme mais encore celles
relatives au règlement. On doit donc parler des règlements
visés à l'article 102 plutôt qu'aux articles 33 et 34.
Le Président (M. Baril): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8, M. le ministre.
M. Bourbeau: Pour les mêmes raisons qu'à l'article
7, il est nécessaire de parler des règlements visés
à l'article 102 et non plus de ceux visés aux articles 33 et
34.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 8 est adopté.
L'artice 9, M. le ministre.
M. Bourbeau: La raison de la modification est encore une fois de
concordance afin de viser les règlements qui se retrouvent
désormais à l'article 102.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Baril): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10. M. le ministre.
M. Bourbeau: Cette modification permet la transmission d'une
modification du schéma aux municipalités contiguës. Cette
exigence, telle qu'expliquée à l'article 4 ci-haut, naît
d'un souci d'uniformité dans la loi.
M. Dufour: J'ai une question. On dit: "... à la
municipalité régionale de comté et à la commission,
mais dont le territoire est contlgu. " Mais il pourrait y avoir deux
municipalités régionales de comté qui sont
impliquées, est-ce que cela pourrait... De la façon dont c'est
rédigé, comment pourrait-on se... Je comprends que, dans
l'application, on pourrait toujours s'en tirer, mais le territoire contigu
à la municipalité régionale de comté pourrait
être plus qu'une municipalité régionale de comté,
cela pourrait être deux municipalités régionales de
comté qui seraient contiguës à la municipalité comme
telle.
M. Bourbeau: Comme il s'agit de plans d'urbanisme, de
règlements d'urbanisme, l'obligation est faite de faire parvenir ces
documents aux municipalités adjacentes et non pas aux MRC
adjacentes.
M. Dulour: Ces règlements pourraient-ils avoir de l'effet
jusqu'à toucher aux plans de la municipalité régionale de
comté adjacente, par effet de... C'est seulement comme information qu'on
leur donne cela ou si c'est pour...
M. Bourbeau: La MRC adjacente a un schéma différent
de la MRC en question; donc, les plans d'urbanisme locaux de la
municipalité qui transmet n'ont rien à voir à le
schéma de la municipalité adjacente...
M. Dufour: Oui, mais...
M. Bourbeau:... et ils n'ont pas à être conformes
non plus.
M. Dufour: Quel est le but de faire ces modifications par un
règlement qu'on adopte dans les municipalités adjacentes si cela
n'a pas d'effet? C'est seulement pour une question d'information dans le temps
ou...
M. Bourbeau: Si les municipalités adjacentes sont de la
même MRC, cela peut avoir un Intérêt puisque...
M. Dufour: Ah oui! Je comprends celui-là.
M. Bourbeau:... toutes les municipalités doivent se
conformer au même schéma. Mais si on parle d'une MRC adjacente,
là, ce ne sont pas du tout les mêmes orientations, ce n'est pas
le
même schéma, donc cela n'a pas d'intérêt.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Baril): Cela va, L'article 10 est
adopté. L'article 11, M. le ministre.
M. Bourbeau: Les règlements d'urbanisme se retrouvant
désormais à l'article 102 plutôt qu'aux articles 33 et 34,
il est nécessaire, de façon concordante encore une fois, de le
spécifier.
Le Président (M. Baril): L'article 11 est
adopté.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Baril): L'article 12...
M. Bourbeau: Le but de cette modification...
Le Président (M. Baril):... nous avons une
modification.
M. Bourbeau:... M. le Président, d'abord à
l'article 12 lui-même, les modifications qui sont apportées
à l'article 44 sont de concordance avec l'article 17. Ce sont encore des
modifications de l'article 102. Par le papillon, je vous souligne, M. le
Président, que le but de cette modification est d'assurer une
concordance avec le fait que les articles 33 et 34 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme ne porteront plus sur les règlements
d'urbanisme.
Le Président (M. Baril): L'amendement est-il
adopté? L'article 12, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 13. M. le ministre.
Nous avons aussi une modification.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. En ce qui concerne
l'article 13 lui-même, la première modification assure
l'harmonisation de la mention des règlements qui se retrouvent à
l'article 102 et non plus aux articles 33 et 34. (12 heures)
Deuxièmement, la rédaction actuelle de l'article 48 fait
en sorte qu'une municipalité n'a pas l'obligation de transmettre dans
tous les cas son projet de règlement modifiant le schéma ni
à la Commission municipale ni au ministre. La modification corrige cette
anomalie.
La troisième modification permet d'introduire la
possibilité pour le ministre d'aviser la municipalité qu'il n'a
pas l'intention de lui transmettre de nouvelles orientations gouvernementales.
Le papillon, quant à lui, apporte une correction terminologique au
paragraphe 1°. Le deuxième paragraphe, on peut l'expliquer du fait
que le texte du projet stipule qu'un délai de 90 jours doit, dans
certains cas, s'écouler avant l'adoption d'un règlement modifiant
le schéma.
Or, en vertu de l'article 52 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, ce délai peut être plus long que 90 jours et, en
vertu de l'article 53, il peut être plus court. Il y a donc lieu de faire
une réserve quant à ces deux articles.
Le Président (M. Baril): L'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 13
amendé est adopté?
M. Dufour: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 14, M. le ministre. Il
y a une modification.
M. Bourbeau: M. le Président, la première
modification vise à permettre au gouvernement de communiquer de
nouvelles orientations gouvernementales, le cas échéant, lorsque
la municipalité régionale de comté décide de
modifier son schéma. Il a donc été nécessaire
d'ajouter la mention de l'article 16 au premier alinéa de l'article
49.
Deuxièmement, dans la loi actuelle, lorsqu'une
municipalité régionale de comté désire modifier son
schéma et que cette modification affecte les objectifs du schéma,
elle doit tenir une assemblée publique dans le territoire de chacune des
municipalités visées par la modification projetée.
Il nous a semblé nécessaire d'apporter des
assouplissements à cette exigence qui alourdit le processus d'adoption
d'un schéma modifié, tout en maintenant le principe de base qui
la sous-tend et par la modification, nous entendons, au paragraphe 1°,
opérer une concordance avec le papillon proposé à
l'article 3 en regard de l'article 28 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. La phrase supprimée ici est devenue inutile, car l'article
3 modifié a le même effet.
Le paragraphe 2° dissipe une ambiguïté qui se retrouve
dans le texte du projet de loi. On peut penser, en effet, qu'en vertu de ce
texte, les municipalités contiguës, celles où se tiennent
les assemblées, même si elles ne sont pas visées par la
modification au schéma, doivent être comptées lorsqu'on
effectue le calcul déterminant combien d'assemblées doivent
être tenues.
La modification proposée ici rectifie la situation et fait en
sorte que seules les municipalités contiguës visées par la
modification seront comptées.
Le Président (M. Baril): L'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 14, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 15, M. le ministre.
M. Bourbeau: Une autre modification.
Le Président (M. Baril): Une autre modification.
M. Bourbeau: L'article 15 lui-même n'est que de pure
concordance avec le regroupement des règlements d'urbanisme à
l'article 102. Le papillon corrige, quant à lui, une erreur
d'impression.
Le Président (M. Baril): L'amendement est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 15, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Baril): L'article 16, M, le ministre.
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, d'une
modification de concordance avec l'article 102, soit l'article 17 du projet de
loi.
Le Président (M. Baril): L'article 16 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 17, M. le ministre.
M. Bourbeau: Le fameux article 17 dont on parle depuis le
début du projet de loi! L'article 102 oblige les règlements
d'urbanisme à être conformes aux plans d'urbanisme. Il visera
dorénavant tous les règlements d'urbanisme. En outre, la
modification prévoit que l'exigence de la conformité entre le
plan et les règlements d'urbanisme sera à l'avenir maintenue,
même lorsqu'un schéma d'aménagement est en vigueur sur tout
le territoire d'une municipalité régionale de comté.
En effet, il appert primordial que le plan d'urbanisme ne devienne pas
un simple document sans utilité lorsque le schéma est en vigueur.
Il faudrait donc qu'une municipalité ajuste ses règlements et son
plan entre eux, de la même façon qu'elle les ajuste au
schéma.
Enfin, il sera permis au conseil d'adopter une résolution
indiquant son intention de ne pas modifier un règlement d'urbanisme
parce que, selon lui, il est conforme au plan d'urbanisme et au schéma.
Dans ce cas, les mécanismes prévus à fa loi actuelle
s'appliqueront et permettront notamment aux citoyens de faire évaluer
cette décision par la commission.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 18, M. le ministre?
M. Bourbeau: En concordance avec les modifications
apportées à l'article 102.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 19, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Cet article corrige une erreur d'impression.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 19 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 20, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Cette modification découle de celle
apportée à l'article 102 et n'est donc que de pure
concordance.
M. Dufour: C'est beau.
Le Président {M. Baril): L'article 20 est adopté.
Article 21? M. le ministre.
M. Bourbeau: La loi actuelle permet aux municipalités
d'établir des distances à être laissées libres entre
les constructions et les usages. Toutefois, en zone agricole, aucun
mécanisme n'est assez souple pour régir de façon
spécifique la protection d'une source d'approvisionnement en eau ou la
protection contre la pollution de l'air émanant de la production
animale. Il convient donc d'appliquer à la zone agricole un
contrôle identique a la zone blanche pour ces deux fins mais de
restreindre les pouvoirs de la municipalité en zone agricole
relativement à une fin autre que celles plus haut
mentionnées.
M. Dufour: À l'article 21, vous n'avez pas apporté
d'amendement mais j'aurais certaines questions à vous poser concernant
le quatrième paragraphe, deuxièmement. "À des fins autres
que celles prévues au paragraphe 1°, le règlement de zonage
peut contenir des dispositions pour spécifier l'espace qui doit
être laissé libre à des constructions ou des usages
différents si les lots adjacents situés dans les zones
contiguës ainsi que dans l'utilisation et l'aménagement de cet
espace libre. " Pour nous, ce qu'on comprend, c'est qu'avant il y avait une ou
des municipalités qui avaient demandé une zone tampon autour de
la municipalité pour empêcher l'implantation dans le futur - ce
n'est pas pour enlever des droits acquis - d'immeubles servant à
l'industrie du porc, volaille, etc., ou en tout cas, qui créait des
problèmes de senteurs aux municipalités du réseau
urbain.
Par cet article, vous dites aux municipalités qu'elles doivent
appliquer les normes du ministère de l'Environnement qui se situent
actuellement à 600 mètres de toute habitation.
M. Bourbeau: Cela dépend des usages. Cela varie selon les
types...
M. Dufour: Concernant le lisier de porc et les poulaillers, par
exemple. Ce sont deux productions où les senteurs sont reconnues.
M. Bourbeau: Je ne saurais pas donner ici les distances
prévues par les directives du ministère de l'Environnement. Mais
je peux dire que cela varie d'un type de production à un autre.
M. Dufour: En tout cas, nous allons prendre sur nous de dire que
pour le lisier de porc, ce sont 600 mètres pour les fins de la
discussion.
M. Bourbeau: Très bien.
M. Dufour: Donc, à 600 mètres de toute habitation,
ce qui veut dire qu'en appliquant ces normes de l'environnement, pour un
cultivateur dont la maison est en dedans de la zone périphérique
de l'implantation de la bâtisse existante, il y a des droits acquis et il
peut demeurer là. Mais le cultivateur qui voudrait bâtir pour son
garçon ou pour sa fille ou pour quelqu'un de sa famille, il a des
droits, il pourrait construire, mais il ne pourrait pas le faire d'après
cet article, selon moi. Les droits acquis sont conservés mais on ne peut
pas donner des droits acquis pour des gens dans le futur.
M. Bourbeau: Si la construction que veut faire l'agriculteur est
en conformité avec la Loi sur la protection du territoire agricole,
celle-ci s'appliquerait.
M. Dufour: En tout cas, moi ce que je comprends, c'est
qu'actuellement, vous dites: La bâtisse ne peut... On ne peut pas
installer ces immeubles-là dans un rayon de... de toute zone
d'habitation. Comment pouvez-vous interpréter que la Loi sur le zonage
agricole puisse revenir par-dessus cette loi-là ou cet article-là
puisqu'on parle d'environnement ou du schéma d'aménagement?
Comment la municipalité pourrait se conformer à cela? Qui a
préséance par rapport à cela?
M. Bourbeau: Si le député parle de droits acquis
qu'aurait un agriculteur de construire une résidence ou une usine de
production animale ou une unité de production animale...
M. Dufour: Si le prends le cas réel qui existe, il y a une
usine de production de Lisier de porc dans un endroit donné. C'est
à l'intérieur du rayon qui n'est pas permis par l'environnement,
donc il a des droits acquis. On ne peut pas dire au cultivateur; Tu
débâtis ta résidence ou tu éloignes ta bâtisse
où tu fais de l'élevage de porcs. Ces droits sont
conservés. Le cultivateur, pour une raison ou pour une autre,
décide d'installer un membre de sa famille, un membre propre, à
côté de sa maison, de sa résidence principale où le
cultivateur demeure. Comment pourrait-il installer son garçon ou sa
fille près de lui, puisqu'il serait situé à
l'intérieur du rayon? Parce qu'il n'a pas de droits acquis. Il a un
droit mais un droit qu'il n'a jamais exercé.
M. Bourbeau: Si, en vertu de la Loi sur la protection du
territoire agricole, le fils du cultivateur a le droit de se construire,
à ce moment-là, cela a préséance sur cette
modification et le fils de l'agriculteur pourrait se construire près de
la porcherie...
M. Dufour: Si quelqu'un à l'intérieur de ce
rayon-là...
M. Bourbeau:... en vertu de l'article 98 de la Loi sur la
protection du territoire agricole.
M. Dufour: En tout cas, moi, je suis obligé de prendre ce
que vous me dîtes. Moi, je vous dis, par exemple: Dans mon esprit, c'est
difficilement applicable de cette façon-là. Je le vois
différemment. À l'intérieur de ce rayon, comment la
municipalité va se comporter, par exemple, pour le permis, parce que
c'est la municipalité qui va établir le permis de construction?
Si quelqu'un avait, à l'intérieur de ce périmètre
toujours, un terrain où il avait des droits, par exemple le droit de se
construire, il ne pourra plus. Là maintenant, vous me dites: Le
territoire agricole pour le garçon ou la fille du cultivateur, cela
pourrait peut-être... En tout cas, ce serait défendable. Moi, je
dis: Je ne partage pas votre point de vue, mais cela pourrait être
défendable. Mais quelqu'un qui ne serait pas le fils ni la fille du
cultivateur, qui serait à l'intérieur de ce
périmètre-là, comment se sentirait-il, lui, par
rapport à cela? Il n'a pas exercé son droit. Il avait
acheté un terrain, il était possesseur d'un terrain, il serait
pour une implantation quelconque, il aurait des droits, pas le droit d'achat.
Mais, en adoptant cet article-là, on dit: II faut que ce soit à
tant de mètres de toute construction ou habitation. Comment pourrait-on
appliquer cet article-là vis-à-vis de ces gens-là? Est-ce
qu'il n'y aurait pas une expropriation déguisée? Comment la
personne pourrait-elle exercer ces droits?
M. Bourbeau:... qui parle des individus qui ne sont pas des
agriculteurs et qui ont des droits acquis dans la zone agricole.
M. Dufour: C'est cela. Cela pourrait être une zone
écologique existante qui appartient à quelqu'un. (12 h 15)
M. Bourbeau: La Loi sur la protection du territoire agricole
continue de s'appliquer. Si, en vertu de cette loi, un individu, qu'il soit
agriculteur ou fils d'agriculteur ou autre, a des droits et que ces droits sont
conservés, évidemment, ils vont être conservés. Sauf
que je crois que le ministère de l'Agriculture ou le ministre de
l'Agriculture a obligé ceux qui avaient des droits acquis dans la 2one
verte à exercer ces droits jusqu'à une date qui a
été... On devait enregistrer ces droits quelque part au
ministère, au bureau d'enregistrement, de sorte que pour ces gens, ils
sont connus maintenant, leurs droits seront respectés Ceux qui ne seront
pas enregistrés à la date fatidique - on me dit que c'est le 20
juin 1987, je crois...
Des voix: Le 1 er juillet 1988.
M. Bourbeau: Enfin, oui. On pourra vérifier la date
exacte. C'est le ministre de l'Agriculture.
M. Dufour: Si ces droits ne sont pas enregistrés ou si ces
droits sont enregistrés, pour ma part, s'il y a encore des droits qui
sont existants même s'ils avaient enregistré ces droits, comment
pourrait-on, avec l'article tel que rédigé, accepter que
quelqu'un s'installe dans un endroit qui n'est pas permis par
l'environnement?
M. Bourbeau: Les directives de l'environnement ne sont que des
directives seulement. Elles n'ont pas une force légale très
forte. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle on est obligé
d'intervenir. Deuxièmement, les droits acquis en vertu de la Loi sur la
protection du territoire agricole sont conservés.
M. Dufour: Je pense que c'est une question de fond. Je suis
convaincu que cela sera soulevé quelque part, pour une raison ou pour
une autre. En tout cas, la municipalité pourrait bien dire qu'il y a des
directives. C'est vrai que c'est moins fort, mais, d'un autre
côté, de la façon dont elle est rédigée, la
loi s'applique à la directive. Donc, d'une façon ou d'une autre,
ce sont des questions assez légales, dans mon esprit. Mais l'application
de cet article va obliger les municipalités, avant de donner un permis,
à faire un certain nombre d'ajustements. Par exemple, quand on parle de
400 ou de 600 mètres, c'est juste au point de vue de la discussion;
c'est théorique. Une distance de 400 mètres, dans le fond, de
toute habitation, cela signifie 600 mètres de rayon. Ce n'est pas
simplement 600 mètres d'un côté, c'est des deux
côtés. Ce qui veut dire que les 2000 pieds deviennent 4000 pieds.
Donc, à mes yeux, cela devient une contrainte ou une façon de
déterminer, sans qu'on le dise carrément, le nombre
d'implantations de bâtisses aux fins de production animale. On vient
toujours de le réglementer parce que 600 mètres, c'est 2000 pieds
des habitations, donc un rayon de 2000 pieds, ce qui veut dire qu'on ne pourra
pas en établir d'autres dans le même rayon. Donc, il va y avoir
des juxtapositions, des changements ou des applications difficiles.
La municipalité, par rapport à l'attente de quelqu'un, va
dire: Moi, j'ai un terrain et je veux m'établir. Qui aura la
responsabilité de mesurer et comment vont-ils le faire? Je ne pense pas
qu'on prenne un gallon pour mesurer à partir des maisons. Qui pourra
déterminer hors de tout doute que c'est la distance? Est-ce que ce sera
un arpenteur ou quelqu'un de la municipalité? Qui va payer pour ces
frais-là?
M. Bourbeau: Quand l'agriculteur va se présenter à
la municipalité pour obtenir un permis pour son établissement de
production animale, la municipalité va imposer des conditions à
l'émission du permis, dont, entre autres, la preuve que les directives
de l'Environnement sont respectées quant aux distances. Alors, cela
pourra être l'inspecteur municipal qui fera les calculs ou les
vérifications ou cela pourra être la production d'un plan ou d'un
certificat émis par un arpenteur-géomètre en ce sens que
l'établissement de la production animale est à plus de 400
mètres ou de 600 mètres de la zone blanche ou de toute
habitation, donc, qui respecte la directive de l'Environnement.
M. Dufour: II faut demeurer conscient que l'application de cet
article est plus complexe que le périmètre urbain qui avait
été demandé au départ.
M, Bourbeau: Disons que ces articles sont insérés afin de
régler un problème aigu que connaît le
député. C'est à la demande des municipalités que
nous sommes Intervenus pour régir tes distances entre la zone blanche et
les unités de production animale.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article
21 est adopté? Non, d'accord.
M. Dufour: Peut-être juste une remarque avant de passer
à l'adoption. Je pense qu'il faut au moins dire ce à quoi nous
croyons fondamentalement. C'est évident que le ministre peut avoir la
prétention de régler un certain problème, tandis que les
membres de l'Opposition ont la prétention de dire que cet article qui
est inclus, soit l'article 21, est plus complexe dans son application. Il va
être plus difficile à appliquer. Il donne lieu à plus
d'arbitraire ou à plus de contestations par rapport à cela. Il y
a un certain nombre d'éléments que nous avons discutés
concernant de futures implantations. Cela va poser définitivement un
certain nombre de problèmes que nous avons identifiés au cours de
la discussion en ce sens qu'il va y avoir certainement des discussions pour des
implantations futures. Je pense que pour les effets de la loi, on verra
à la longue, s'il y a plus de problèmes que de solutions. Je
prétends que ces modifications qui ont été introduites par
l'article 21 vont poser plus de problèmes parce que c'est plus complexe
dans son application. Nous sommes prêts à voter sur
l'adoption.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M, Dufour: Surdivision.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 22. Il y a
des modifications. M. le ministre.
Le comité de concertation agricole
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 22 lui-même
en premier lieu L'introduction de ces dispositions vise à obliger la
municipalité à former un comité de concertation agricole
lorsqu'elle veut adopter un règlement régissant dans la zone
agricole un territoire présentant un Intérêt d'ordre
historique, culturel, esthétique ou écologique ou qui constitue
une zone à restaurer, protéger ou rénover.
Les membres du comité sont choisis à partir d'une liste
dressée par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation après consultation du monde agricole. Cette liste
comprendra au moins le triple du nombre de membres requis pour constituer la
moitié du comité.
Le but principal de cette modification à ce papillon à
l'article 22 est de faire en sorte que le comité de concertation n'ait
pour le moment aucun pouvoir spécifique. Par concordance, |e proposerai
plus tard une modification à l'article 54 du projet de loi afin que
l'article 22 n'entre en vigueur que sur proclamation du gouvernement.
Le Président (M. Baril): Des commentaires?
M. Dufour: Des commentaires, c'est qu'effectivement cela
correspond à un certain nombre de desirata de l'Opposition et
certainement des intervenants concernant la mise en place d'un comité de
concertation. Pour nous, de l'Opposition, c'est évident qu'il y a une
question de principe qui est en cause. Nous aurons à l'étudier
article par article. Nous allons nous prononcer contre le projet et contre les
articles au complet. C'est clair. Pour nous c'est une question de fond. On
comprend que les unions des municipalités sont consententes,
peut-être pas avec tout ce que cela comporte, mais dans l'état
actuel de la situation ou du débat puisqu'il y a d'autres articles qui
les concernent et qui sont aussi très Importants pour les
municipalités régionales de comté comme pour les
municipalités locales, c'est évident qu'on ne peut pas s'opposer
Indéfiniment à l'introduction de cet article avec toutes les
conséquences que cela va apporter dans le futur. Nous examinerons chaque
article, mais notre Intention est de démontrer clairement que nous
sommes entièrement en opposition avec l'article 22, tout en acceptant
les contraintes et les règles du jeu qui font que nous ne bloquerons pas
le projet de loi par cet article nécessairement. Cela sera clair dans
l'esprit de tout le monde que l'Opposition est, par principe, opposée
actuellement à l'introduction ou à la mise sur pied, même
d'une façon inopérante, d'un comité de concertation
agricole. Les arguments qu'on a fait valoir à l'Assemblée
nationale - je pense que le ministre est bien conscient et qu'il est au courant
de nos arguments - nous en maintenons la force, mais dans le contexte, nous
pouvons aller jusqu'à adopter la loi, mais sur division à chaque
article. Nous serions prêts à procéder à ce
moment-là à l'étude de l'article 22, en mettant notre
opposition au fur et à mesure du déroulement des discussions.
Le Président (M. Baril): J'ai un autre commentaire,
voulez-vous... Non, j'ai un commentaire du député d'Ungava.
M. Dufour: Oui, on va les étudier un à un et on
votera un à un.
Le Président (M. Baril): D'accord. Avez-vous un
commentaire, M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, j'aurais quelques questions
là-dessus.
M. Dufour: Dans le fond, on va adopter les amendements sur
division et, après cela, on va y aller pour chaque point, Est-ce cela
que vous voulez?
M. Claveau: Non, mais c'est parce que j'aurais des commentaires
sur l'application de cela.
M. Dufour: Ah! Tu veux... C'est correct, tu
as le droit.
Le Président (M. Baril): Voulez-vous parler sur l'article
au complet ou s! vous voulez parler article par article?
M. Bourbeau: Est-ce qu'on ne devait pas commencer par le
papillon, par la modification, je crois?
Le Président (M. Baril): Oui. Une voix: C'est
à l'article 148. 1.
M. Dufour: Non, mais s'il veut faire des remarques....
M. Claveau: Non, mais l'aurais une couple de petites remarques et
peut-être des questions au ministre là-dessus; non, ce n'est pas
sur le principe général. Je lis cela et on dit: "Lorsque le
conseil d'une municipalité projette d'adopter une modification au
règlement de zonage ayant effet sur un territoire ou une zone
visée par le zonage agricole... " Effectivement, j'ai pu relever,
recenser dans tout le Québec un certain nombre de problèmes qui
étaient posés par l'application du zonage agricole, entre autres
dans l'industrie forestière au niveau des petites scieries qui
fonctionnent souvent en milieu agricole et qui auraient besoin d'utiliser des
terres agricoles pour des fins de cours à bois, par exemple, et qui ne
peuvent pas les faire dézoner parce que ce n'est pas
considéré comme des activités agricoles. En même
temps, elles ne peuvent pas s'insérer dans des parcs industriels parce
que, encore là, c'est souvent problématique, ce n'est pas
considéré comme des activités étant donné,
entre autres, les surfaces dont elles ont besoin souvent comme cours à
bois ou comme cours de transbordement. Les surfaces sont trop grandes pour
pouvoir être utilisées dans une zone industrielle ou dans des
infrastructures qui sont mises en place pour une certaine superficie et avec
des évaluations municipales qui sont souvent importantes sur chaque lot,
pour pouvoir justifier des investissements des municipalités. Elles sont
prises un peu entre deux feux. À la lecture de cela, sans pour autant
appuyer le principe du comité de concertation agricole, je me demande
quand même si, quand le ministre a pensé à cela, tout
à l'heure, il nous parlait de la question des zones touristiques ou je
ne sais trop, de conservation et d'intérêt historique,
écologique et autres, mais est-ce que cela pourrait aussi avoir, dans
son esprit, des applications peut-être un peu plus concrètes,
entre autres au niveau des problèmes qui sont vécus par
l'industrie forestière dans le domaine du sciage, de la petite scierie
traditionnelle?
M. Bourbeau: La réponse est non, on ne vise pas cela;
d'ailleurs, on ne vise même pas actuellement autre chose que
l'introduction du comité. Présentement, le comité n'a pas
d'objet; puisque le comité n'a pas d'objet vis-à-vis de
l'agriculture, il n'en a certainement pas non plus vis-à-vis des terres
et forêts.
M. Claveau: Oui, vous dites que le comité n'a pas d'objet,
mais tout à l'heure, dans vos notes explicatives, vous nous parliez
justement, pour justifier l'implantation d'un tel comité, des
modifications au zonage qui pourraient être Introduites ou
nécessaires par les municipalités et rendues nécessaires
à cause des sites historiques et d'une autre utilisation du territoire.
On le dit dans l'article de la loi qui commence comme ceci: "Lorsque le conseil
d'une municipalité projette d'adopter une modification au
règlement de zonage ayant pour effet un territoire ou une zone
visée à l'article 5°, etc. " À ce moment, une
modification au règlement de zonage - vous nous avez donné des
raisons d'ordre historique et écologique - moi, je vous demande si cela
peut être utilisé pour des raisons d'ordre commercial aussi. (12 h
30)
M. Bourbeau: Disons que rien n'empêcherait un conseil
municipal de se créer un comité-conseil pour les objets dont
parle le député. Sauf que, pour l'instant, le comité de
concertation agricole qui est planifié et qui est prévu ne
porterait que sur les sujets dont j'ai parlé tout à l'heure. On
ne prévoit pas présentement que ce comité pourrait faire
porter son intérêt sur autre chose qu'une partie de territoire
présentant un intérêt d'ordre historique, culturel,
esthétique ou écologique qui constitue ou une zone à
restaurer, protéger ou rénover.
Le Président (M. Baril): Est-ce que c'est complet, M. le
député d'Ungava?
M. Claveau: Pour tout de suite cela va.
Le Président {M. Baril): D'accord. Alors, M. le ministre,
nous allons étudier l'amendement article par article s'il vous
plaît.
L'article 1.
M. Bourbeau: 148. 1.
Le Président (M. Baril): Qui est le 148. 1.
M. Bourbeau: M. le Président, le papillon amende cet
article 148. 1 par le remplacement à la deuxième ligne des mots
"ayant effet sur" par les mots "qui concernent spécifiquement".
M. Dufour: II y a un autre amendement dans le même article
aussi.
Le Président (M. Baril): Vous pouvez les prendre un par un
ou...
M. Dufour: Ce sont deux amendements dans le même
article.
M. Bourbeau: Oui, vous avez raison. Par le remplacement
également dans le même article aux cinquième,
sixième et septième lignes de "il doit avant de tenir la
consultation prévue aux articles 124 à 130 consulter le
comité de concertation agricole" par "il doit établir un
comité de concertation agricole".
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: Moi, je comprends le sens de l'amendement qui est
apporté, excepté que c'est difficilement explicable qu'on doive
établir un comité de concertation agricole forcément parmi
ces modifications. Bien sûr que le titre de l'article est le
comité de concertation agricole. Il faut bien s'y référer
à quelque part. Je ne sens pas la nécessité
d'établir un comité de concertation agricole parce qu'à
mes yeux un comité de concertation agricole va donner prise à
toutes sortes de comités. Demain matin on pourrait demander un
comité de concertation des forêts pour faire plaisir à mon
collègue d'Ungava.
M. Bourbeau: On se concerte pour savoir si oui ou non il va y
avoir un comité Le député d'Ungava en veut un et le
député de Jonquière n'en veut pas.
M. Dufour: Non, non, connaissant l'expérience du
député d'Ungava dans le domaine municipal, je ne pense pas qu'il
ait insisté pour établir des comités pour le plaisir de la
chose. Mais il pourrait avoir les mêmes velléités que qui
que ce soit dans la nature du Québec. Chaque critique de l'Opposition
comme chaque ministre du gouvernement pourrait avoir l'idée ou le
goût d'avoir son comité de concertation. Là, si
c'était bien développé et bien structuré... C'est
la meilleure façon de noyer le poisson mais c'est surtout que ce
seraient presque des copies conformes de ce qui se passe dans les vieux pays
concernant des comités d'un peu de toutes sortes qui sont mis sur pied.
Par rapport à cela, je ne pense pas que c'est cela qu'il voulait dire II
est assez grand pour défendre son point de vue. Quant à moi, je
ne vois pas la nécessité d'établir un comité de
concertation agricole surtout s'il ne fonctionne pas.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président Je voudrais rectifier les
propos du ministre et lui demander de ne pas faire de démagogie avec les
miens. J'ai bien dit dans mon intervention qu'elle ne visait pas à
justifier l'implantation d'un comité de concertation agricole. Bien au
contraire, je suis de l'avis de mon collègue de Jonquière sur
cela. Tout ce que J'ai retenu c'est que, dans ses notes explicatives, il nous a
parlé des raisons qui pourraient justifier l'implantation d'un tel
comité, en ce sens qu'il y avait des zones historiques,
récréologiques, des beautés pour la vue, des paysages de
toutes sortes et n'importe quoi. Puis, étant donné que je suis
conscient et qu'on a porté à ma connaissance un problème
bien précis de la part de petites scieries, entre autres dans la
région de l'Outaouais où on exploite des boisés
privés et dans des productions qui viennent souvent même des
entreprises complémentaires des agriculteurs, il y a là un
problème entre le zonage agricole, les zonages municipaux, les
territoires et les cours nécessaires à ces scieries pour leurs
activités normales, si cela pouvait s'appliquer aussi à ces
cadres, le ministre m'a répondu non. Qu'il ne vienne pas maintenant
essayer de dire que mon intervention allait en contradiction avec ce que le
député de Jonquière disait. Bien au contraire. Parce que
quoi qu'en dise le ministre, je ne crois pas non plus qu'il soit
nécessaire d'établir cela parce que, effectivement, le
député de Jonquière a raison. On pourrait demander une
concertation forestière, une concertation minière où on
sait que le ministre des Mines s'est donné une prérogative pour
empiéter sur les droits des municipalités et des MRC en ce qui
concerne les zones urbanisées, par exemple.
Pour l'exploration minière, le ministre des Mines dit: C'est moi
qui va déterminer la zone urbanisée quand on parlera
d'exploration minière. Je n'ai pas entendu le ministre des Affaires
municipales parler souvent là-dessus mais, pourtant, il me semble que
cela empiète un peu sur son domaine. On pourrait demander à tous
les niveaux des comités semblables, soit des comités de
producteurs de porc, des comités sur la voirie municipale ou n'importe
quoi, des comités de résidents de quartier qui ne veulent pas
voir leur boisé disparaître et tout ce que vous voulez, on
pourrait étendre ce principe à l'infini.
Le Président (M. . Baril): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur les articles 1 et 2? Je comprends que sur le papillon, les
articles 1 et 2 sont adoptés.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): Sur division. Est-ce que
l'article 148.1 est adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): Nous allons à l'article 3
du papillon, soit l'article 148.2.
M. Bourbeau: À l'article 148.2, il y a aussi une
modification. On suggère de remplacer l'article 148.2 par le suivant:
"Le comité de concertation agricole est établi par
règlement. Les paragraphes 1, 3 et 4 de l'article 146 et les articles
147 et 148 s'appliquent à ce comité, compte tenu des adaptations
nécessaires. Toutefois, au moins la moitié des membres du
comité
doivent être des producteurs agricoles qui résident sur le
territoire de la municipalité. " C'est le nouvel article 148, 2,
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: Oui, un instant! On pourrait discuter longuement de la
nécessité d'avoir ce comité. On l'établit par
règlement mais on ne lui donne pas nécessairement de pouvoirs
comme tels. Cela se ressemble quand même. Avec les articles 146, 147 et
148, si on regarde l'en-tête du chapitre V de la loi 125, c'est la
constitution d'un comité consultatif d'urbanisme. C'est vraiment un
comité consultatif selon le projet de loi 125. Ce qui fait que ce
comité a une vie juridique à mes yeux. C'est un comité
consultatif qui est obligatoire. Ce n'est pas un choix et ce n'est pas "peut"
mais "doit établir un comité de concertation agricole". La
façon de nommer les membres vient un peu plus loin, je pense.
En fait, dans ces nominations, on parle toujours des gens, des
résidents de la place comme telle. Je ne sais pas si cela serait
possible. Enfin je ne sais pas si quelqu'un l'a examiné plus à
fond, mais je pense qu'il pourrait arriver qu'il y ait des gens qui cultivent
dans des municipalités mais qui n'y demeurent pas nécessairement.
Comment ces gens-là pourraient-ils avoir droit de parole par rapport
à ces comités de consultation?
Je connais des endroits où il y a des cultivateurs mais aussi
où des gens vont cultiver et qui ne sont pas dans la municipalité
comme telle. Mais il n'y en a pas beaucoup. S'il y en avait un, deux, trois ou
quatre, comment traiterait-on des cas semblables qui ne demeurent pas à
l'endroit comme tel?
M. Bourbeau: Si on veut éviter que ta situation soit
perturbée par des gens qui viendraient de l'extérieur et qui
n'auraient pas de droits réels dans le territoire, en limitant à
ces agriculteurs qui résident sur le territoire, le "membership", si je
peux m'exprimer ainsi, à ces comités-là on a voulu
s'assurer que...
M. Dufour: Oui, mais là on parle d'habitants, de
résidents, d'un territoire de la municipalité.
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Mais je comprends ce que vous voulez me dire. Je sais
qu'il y a des gens d'en dehors du Québec ou même du pays qui sont
propriétaires de terres agricoles au Québec. Je pense qu'on n'a
pas nécessairement à protéger les droits de
ceux-là. Ils ne devraient pas avoir les mêmes droits. Mais si
quelqu'un demeure dans le territoire du Québec et qu'il est
propriétaire, ces droits-là, on les enlève. Cela va un peu
contre la philosophie qu'on a établie dans la loi sur les
référendums et les élections, la loi 100 où on
disait que quelqu'un qui est propriétaire dans un endroit avait le droit
de vote. Il a même le droit de se présenter.
Une voix: Si vous êtes pressé, on peut
suspendre.
M. Bourbeau: Je dirai seulement au député que, dans
le Comité consultatif d'urbanisme qui existe actuellement, dans la loi,
on a gardé la même terminologie. On a restreint le "membership"
à des gens qui sont choisis par les résidents de la
municipalité.
M. Dufour: Dans une municipalité, il y a un certain nombre
d'habitants tandis qu'en agriculture ce n'est pas aussi clair que ça. Il
pourrait y en avoir beaucoup comme pas beaucoup. Mais on sait aussi que les
propriétaires possèdent de grands espaces. Il pourrait y avoir
des gens qui possèdent des terres à cultiver. Ce sont de grands
espaces, et pas par centaines. Je comprends que le comité d'urbanisme
s'est basé sur les résidents parce qu'il y en a beaucoup qui sont
à l'intérieur. Il y a juste ce point-là. S'il y a des gens
de l'extérieur de ce pays, je ne veux pas leur donner ces
droits-là. Même en dehors du Québec, je ne voudrais pas
leur donner ces droits. On peut toujours laisser la même chose, la
constitution, quitte à régler le problème quand il
arrivera. Mais je suis pratiquement convaincu que c'est une ouverture à
des problèmes.
M. Bourbeau: Disons que les dirigeants du monde municipal
n'étaient pas très anxieux de voir arriver, par exemple, sur un
comité de concertation agricole, le président de l'UPA de
Sherbrooke ou de Québec ou des agriculteurs de l'extérieur de la
paroisse où se situe le problème. Ce sont plutôt les gens
du monde municipal qui insistaient pour que ce soient des agriculteurs de la
place même qui soient nommés sur le comité et non pas les
dirigeants du monde agricole qui viendraient de partout pour essayer de
rehausser ou de renforcer le comité de consultation.
Le Président (M, Baril): M. le député d'Ungava,
vous avez quelques minutes. Nous devons terminer à 12 h 45. Ou,
peut-être, M. le ministre...
M. Claveau: On se reprendra là-dessus. Le Président
(M, Baril): D'accord, alors... M. Dufour: C'était à 15
heures?
Le Président (M. Baril): Oui, 15 heures.
Alors la commission de l'aménagement et des équipements
ajourne ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 44)
{Reprise à 15 h 20)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux. Je vous rappelle le mandat de la commission qui est
d'étudier le projet de loi, Loi modifiant la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, la Loi sur les cités et villes et
le Code municipal du Québec.
Selon les informations que j'ai, nous en étions rendus à
l'article 22, paragraphe 148. 2. Est-ce que les amendements avaient
été proposés? Non? Oui? Il y a un papillon.
Le Secrétaire: Oui, M. le ministre l'avait proposé.
Le Président (M. Audet): II y avait un amendement,
à ce qu'on me dit, pour remplacer l'article 142 par le suivant: "148. 2
Le comité de concertation agricole est établi par
règlement".
Une voix:... suspension des travaux.
Le Président (M. Audet): Oui, c'est cela. M. le
député d'Ungava avait demandé la parole au moment de la
suspension des travaux.
Alors, M. le député d'Ungava, la parole est à
vous.
M. Claveau: M le Président, j'ai une question à
poser au ministre concernant le papillon proposé, où on dit: "Le
comité de concertation agricole est établi par règlement.
" Donc, d'une part, c'est un règlement municipal qui fait suite à
un problème qui, je pense, doit être vécu par la
municipalité, si je l'interprète bien. Par contre, quand on se
réfère à l'article 54, à l'amendement qui y est
proposé, on y lit: "Qui entrera en vigueur sur proclamation du
gouvernement. " Je voudrais savoir si c'est la poule qui vient avant l'oeuf ou
l'oeuf qui vient avant la poule. Est-ce que le règlement municipal
précédera la proclamation, est-ce qu'on va attendre d'avoir des
problèmes municipaux ou des règlements municipaux dans ce sens
pour proclamer l'entrée en vigueur des articles ou est-ce qu'on va la
proclamer et, par la suite, l'utiliser par règlement municipal?
M. Bourbeau: Tant que l'article n'est pas en vigueur en vertu
d'une proclamation du gouvernement, évidemment l'article est inexistant.
C'est donc dire que, si la municipalité veut intervenir avant que le
gouvernement n'ait proclamé l'article, elle intervient normalement sans
avoir à adopter de règlement pour créer un comité
de concertation agricole.
M. Claveau: D'accord. Est-ce que le ministre prévoit de
gros délais avant de proclamer l'entrée en vigueur? En tout cas,
on pourra en discuter à l'article 54.
M. Bourbeau: Effectivement, on en discutera à l'article
54.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'amendement?
M. Dufour: Non, je pense qu'on a tout dit à ce sujet.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté
sur division. Est-ce que l'article 148. 2 te! qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. Article 148. 3?
M. Bourbeau: À l'article 148. 3, nous avons
également une modification. J'ai proposé d'insérer
à l'article 148. 3, à l'avant-dernière ligne du
deuxième alinéa, après le mot "dans", les mots "le
territoire de".
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'amendement? Il n'y a pas de commentaires. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
Est-ce que l'article 148. 3 tel qu'amendé est adopté?
M, Dufour: Su division.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
Articles 148. 4, 148. 5 et 148. 6: il y a un papillon qui concerne ces trois
articles. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le papillon propose la
suppression de ces trois articles.
Le Président {M. Audet): Est-ce que l'amendement ou le
papillon est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Vis-à-vis du principe, c'est sur division
aussi.
Le Président (M. Audet): Sur division.
M. Dufour: On n'est pas d'accord.
Le Président (M. Audet): D'accord. J'appelle l'article
23.
M. Dufour: 22 amendé.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu d'adopter l'article dans son ensemble?
Le Président (M. Audet): Oui, d'accord. Excusez-moi, M. le
ministre. Est-ce que l'article 22 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. Article 23,
M. Bourbeau: M. le Président, nous verrons plus loin,
à partir de l'article 44, que les municipalités régionales
de comté feront bientôt l'exercice de révision de la
représentativité des municipalités au sein de leur
conseil. Lorsque cet exercice aura été fait, il leur sera permis
de demander une nouvelle modification des lettres patentes afin de revoir de
nouveau leur représentativité. En effet, il se peut
qu'après un changement de territoire ou après une
élection, par exemple, il y ait lieu d'effectuer des modifications.
Toutefois, cela ne sera possible qu'après le 1er juillet 1989 et exigera
un accord des membres représentant 75 % de la population de la
municipalité régionale de comté.
Le Président {M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Non. Adopté. L'article 23 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 24.
M. Bourbeau: M. le Président, afin de permettre certaines
formules de représentation à la double majorité, par
exemple, il est essentiel que le gouvernement puisse, a la demande d'une
municipalité régionale de comté, déterminer des
seuils de décision requis.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. Dufour: Ce sont des lettres patentes à l'article 10. Ce
sont des pouvoirs. Est-ce que c'est facultatif? On parie du Code municipal et
de la loi 125 en même temps. On parle de fixer la majorité requise
pour toute décision du conseil, sous réserve des articles 10 et
678.0.1. L'article 10, ce sont les pouvoirs des anciens conseils de
comté. Cela va. L'article 678.0.1, est-ce que ce sont des pouvoirs
différents ou de l'aide supplémentaire?
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a consentement
pour que monsieur ici puisse apporter une réponse à votre
question? M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Je vais demander au sous-ministre adjoint parce que
c'est une technicité.
Le Président (M. Audet): Pour les fins du Journal des
débats, vous êtes monsieur?
M. Bourbeau: M. Florent Gagné, sous-ministre adjoint.
M. Gagné (Florent): L'article 678 vise les services qui
peuvent être pris en charge par la MRC à partir des
municipalités locales.
M. Dufour: C'est la municipalité locale qui
transfère sa compétence à la MRC.
M. Gagné: Oui. Il s'agit bien des services municipaux qui
peuvent être pris en charge par la MRC sujet, évidemment, à
la règle des deux tiers qui est établie dans le projet de
loi.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va. Est-ce que l'article 24
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 25.
M. Bourbeau: L'article 188 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme détermine qui peut participer aux
délibérations du conseil de la municipalité
régionale de comté. En effet, pour certaines fonctions ne
concernant que les municipalités rurales, seules ces dernières
participent aux délibérations. Toutefois, à l'égard
des fonctions où toutes les municipalités ont droit de parole, la
modification proposée permettra un "opting out" ou un droit de retrait.
Ce droit de retrait ne pourra cependant être exercé en
matière d'aménagement et d'urbanisme relativement à
l'adoption du budget ou lors des délibérations relatives à
l'administration générale de la municipalité
régionale de comté.
Le Président (M. Audet): Commentaires? M. Dufour:
Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va. Est-ce que l'article 25
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 26.
M. Bourbeau: L'article 189 de ta Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme contenait, à l'égard des villes seulement, la
possibilité pour une municipalité régionale de
comté d'acquérir compétence en matière
d'évaluation, de gestion des déchets ou de perception des droits
sur les mutations Immobilières. Cette acquisition contre la
volonté de la ville n'a plus sa justification puisqu'une entente
Intermunicipale peut être signée pour les mêmes fins et avec
l'accord de toutes les parties, il y a donc lieu d'abroger cette disposition.
L'article 189.1, quant à lui, est devenu caduc. Les articles 190 et 191
doivent aussi être abrogés car ils sont des corollaires de
l'article 189.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. Dufour: Oui. Pourquoi abroge-t-on l'article 191 dans la loi?
Si on l'abroge, parce qu'il pourrait encore y avoir des employés qui
viennent au service de la MRC... Là, ils ne seraient pas
obligés...
M. Bourbeau: C'est parce que c'est un fonctionnaire qui passe...
L'article 191 établit que, lorsqu'un fonctionnaire ou un employé
à temps plein d'une municipalité locale passe à l'emploi
de la MRC à l'occasion d'une acquisition d'une compétence
relativement à l'article 189, si on abolit l'article 189...
M. Dufour: C'est à cause de l'article 169.
M. Bourbeau: ...il n'y aurait donc aucun fonctionnaire qui
pourrait passer à la MRC à l'occasion de l'acquisition d'une
compétence puisque nous ne pourrons plus acquérir ces
compétences. (15 h 30)
Le Président (M. Audet): Ça va?
M. Dufour: Oui, mais je veux juste soulever un point. Au moment
où on se parle, c'est qu'il y a l'article 190 qui maintient en fonction
des fonctionnaires municipaux. Ce n'est peut-être pas la place pour faire
le débat, mais je ne fais que le soulever pour quand on y reviendra.
C'est que, s'il a le droit "d'opting out" et avec des ententes, le maintien en
fonction de fonctionnaires municipaux, on va rediscuter de l'article 190
probablement au fur et à mesure de la loi. Je pense qu'il y a un
problème quelque part par rapport à cela. Je ne fais que le
soulever. Ce n'est peut-être pas le bon endroit pour en discuter. Je vous
dis d'avance qu'on va le soulever quelque part dans le projet de loi.
Le Président (M. Audet): L'article 26 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 27.
M. Bourbeau: Par concordance avec l'article 24 du présent
projet, permettant une modification au seuil de décision lors des
délibérations du conseil des municipalités
régionales de comté, II y a lieu de prévoir que
l'élection du préfet se fera à la majorité des voix
des membres, sauf si les lettres patentes le stipulent autrement.
M. Dufour: D'accord. Dans les lettres patentes, on pourrait aller
jusqu'à l'élection du préfet. On pourrait trouver un autre
mode électoral que celui de la majorité absolue.
M. Bourbeau: Dans les lettres patentes, on pourrait modifier le
seuil de décision, mais on ne pourrait pas modifier le mode de
décision.
M. Dufour: Regardez, c'est le 27, c'est marqué 193: Sous
réserve des lettres patentes - donc, cela veut dire que les lettres
patentes pourraient prévoir autre chose - le préfet est
élu parmi les maires à majorité absolue des voix de ses
membres Ce que je comprends, c'est qu'il faut qu'il y ait 50 % des maires ou
des voix de la MRC qui votent pour le préfet, même s'il y a des
absents. C'est 50 % de l'ensemble. D'accord?
M. Bourbeau: C'est ça.
M. Dufour: Mais, sous réserve des lettres patentes,
ça voudrait dire ça selon ce que je lis; les lettres patentes
pourraient prévoir un autre mode d'élection.
M. Bourbeau: Les lettres patentes pourraient prévoir un
autre seuil de décision. Cela pourrait être aux deux tiers ou aux
trois quarts.
M. Dufour: Vous êtes d'accord là-dessus. .
M. Bourbeau: Ici, le député doit réaliser
que, quand on dit sous réserve des lettres patentes, ça veut dire
que les municipalités locales se sont entendues dans une proportion de
90 % - on va le voir dans le projet de loi - pour que ce soient des lettres
patentes nouvelles. S'il y a eu un accord à 90 %, on tient pour acquis
que...
M. Dufour: La seule chose que je me dis, remarquez bien, je n'ai
pas consulté les municipalités régionales de comté
concernant l'élection du préfet, mais on pourrait arriver avec
toutes sortes de façons d'élire le préfet, ce qui fait
qu'il n'y a plus d'uniformité du tout là-dedans. Je pense qu'on
va avoir des problèmes, par exemple, des communautés urbaines. Je
vous dis aussi qu'à un moment donné, dans les commu-
nautés urbaines, ils vont avoir un autre mode. Ce ne sera pas 50
%. Cela pourrait être les deux tiers. Je ne sais pas.
M. Bourbeau: On me dit que le seul changement que pourrait
apporter les lettres patentes, c'est dans l'établissement du seuil de
décision. Les lettres patentes ne pourraient pas changer autre chose.
Elles pourraient faire varier le seuil.
M. Dufour: Oui, mais de la façon que c'est écrit,
cela ne correspond pas. Selon ce qui est écrit là, vous permettez
qu'un préfet soit élu avec la différence. Que ce soit les
deux tiers, 90 % pour être unanime, ce pourrait être n'importe quoi
de la manière que c'est écrit. Ce n'est pas ce que vous cherchez
dans le fond d'après ce que je vois.
M. Bourbeau: D'accord. Le fait que le préfet soit
élu selon un certain mode, d'une certaine façon de faire les
choses, c'est établi à l'article... D'après la loi
générale, à l'article 193, il est dit que le préfet
est élu parmi les maires et à la majorité absolue des voix
des membres.
M. Dufour: C'est ça.
M. Bourbeau: Dans l'article 24 on a modifié l'article pour
dire qu'on peut faire varier seulement les seuils de décision,
c'est-à-dire que plutôt que de faire en sorte que
l'élection ait lieu à la majorité des voix des membres, on
pourrait, par lettres patentes, s'entendre pour que le seuil de décision
soit haussé à 60 %, 66 %, 75 %. Il y a un pouvoir habilitant pour
modifier les seuils mais il n'y a pas de pouvoir pour modifier autre chose.
M. Dufour: À l'exception que, lorsque vient le temps des
élections, quelles qu'elles soient, je vais peut-être attirer
votre attention là-dessus. Il faut faire attention. Quand je regarde
dans tout le système électoral qu'on connaît, processus
additionnel, c'est la majorité des électeurs. Là, on va un
peu plus loin. On dit 50 %, la majorité absolue. Donc, c'est vraiment 50
% des voix qui sont là ou non. On vient donc d'établir une
norme.
Qu'on fasse des différences au point de vue des votes dans des
dossiers concernant des compétences, concernant la façon de
payer, etc, cela ne me tracasse pas trop. On devrait tendre autant que possible
à l'uniformité de l'élection des préfets pour
savoir si c'est un préfet unanime ou non. Il me semble que 50 % comme
c'était avant, cela me satisfait. Sauf que si vous avez des
représentations des MRC et spécifiquement sur le point
d'élection du préfet, cela ne devrait pas être comme un
conclave parce qu'à un moment donné on va être
obligé de remplacer les gens en les enfermant dans un coin et en leur
disant: Tant que vous ne vous serez pas pronon- cés on va vous garder
là. Cela nous prend un certain pourcentage. J'aimerais que vous me
convainquiez, que vous me disiez si c'est correct ou non.
M. Bourbeau: Je vais essayer de vous convaincre. D'abord, ce
qu'on met là c'est la situation actuelle. On ne change rien avec le
statu quo. C'est la majorité absolue actuellement.
M. Dufour: La majorité absolue, cela va. Si c'est la
même chose, on accepte cela.
M. Bourbeau: On maintient la même chose. Ce qu'on dit en
plus c'est que nous sommes d'accord avec la majorité absolue, c'est la
règle générale. Mais si, sur le plan local, les
municipalités se sont entendues entre elles lors de la confection de
leurs lettres patentes pour faire en sorte de changer cela, s'il y a consensus
a 90 % de la population représentée par les maires pour faire en
sorte de demander des lettres patentes dans lesquelles on prévoirait
l'élection du préfet à un seuil plus élevé,
comme gouvernement nous ne voulons pas nous opposer à un voeu unanime ou
pratiquement unanime de la population locale. C'est uniquement dans ces cas
qu'on accepterait une dérogation à la règle
générale voulant que ce soit la majorité absolue.
On va d'ailleurs le voir dans le projet de loi On a choisi de permettre
cela pour faire en sorte de ne pas déranger ce qui va bien. Si, sur le
plan local, on s'entend avec une autre formule et que tout le monde ou
pratiquement tout le monde est d'accord à 90 %, pourquoi venir imposer
une règle qui serait différente si tout le monde est d'accord sur
le plan local? C'est cela la réglementation.
M. Dufour: Je pourrais juste donner un argument contraire. C'est
que plus on met des choses en discussion, plus on met des principes ou des
actions en discussion, plus on ouvre le débat. Ce n'est pas
nécessairement un débat qui fait avancer plus les choses; 50 %,
c'est une coutume que tout le monde est prêt à accepter, la
majorité absolue. Tout le monde est prêt à accepter que
c'est déjà intéressant.
Je dis que si on va plus loin que cela c'est qu'on oblige
peut-être le préfet à se "groomer" et à essayer de
faire plaisir à tout le monde même s'il n'en est pas capable. Vous
savez bien que là comme ailleurs être préfet c'est
probablement plus intéressant que d'être simplement
représentant à la MRC. Donc, il va peut-être être
obligé de faire des tractations, bien trop. En tout cas, je trouve qu'il
va y avoir des compromis qui vont être des compromissions par bout. Je
vous dis que de ce côté je trouvais que la règle des 50 %
m'aurait satisfait. En ce qui concerne les MRC, si elles n'ont pas fait de
représentations spéciales dans le sens qu'il devrait avoir ces
pouvoirs, je pense que le législateur du Québec devrait servir au
moins de
temps en temps à donner certaines indications claires puisque nos
règles prévoient que partout ou à peu près, on sait
que la majorité absolue c'est à peu près un seuil maximal
qu'on accepte à peu près dans toutes les règles du jeu,
d'autant plus qu'on conserve aussi beaucoup de cas. C'est surtout qu'il y a
beaucoup de municipalités rurales qui sont habituées de vivre
avec un système électoral qu'elles connaissent bien.
Donc, on est en train de changer ce système. Pour moi, s'ils ne
l'ont pas demandé de façon spécifique, je ne pourrai pas
être convaincu sur ces articles. Je ne dis pas que c'est un débat
de fond qu'on est en train de faire mais je prétends qu'en faisant cela
on donne place à la discussion. J'ai l'impression qu'en voyant les
lettres patentes il y a pas mal d'endroits où les gens vont pouvoir se
chicaner s'ils veulent le faire.
Deuxièmement, quant à l'élection, il ne faudrait
pas que le préfet soit toujours en élection pour essayer de
garder son nombre de votes pour être réélu la fois
suivante. Si les lettres patentes prévoyaient que c'est 80 % ou 85 %, le
préfet serait obligé de faire contorsions pour garder son job.
Connaissant la politique pour ce qu'elle est, cela pourrait amener des
tractations continuelles de la part de ces gens-là et des compromis tout
le temps de la part du préfet qui l'empêcheraient de jouer son
rôle de conciliateur de temps en temps et de leader dans la MRC. Ceci
dit, je n'ai pas d'autres éléments à ajouter.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Bourbeau: Une des grandes décisions qui a
été prise lors des discussions qui ont marqué les
réunions que nous avons tenues depuis plusieurs mois portait sur la
réouverture des lettres patentes. On avait convenu que si les MRC
étaient pour survivre, les deux unions municipales, vous le savez fort
bien, étaient d'accord sur les rapports des deux commissions
d'étude. Il fallait absolument modifier ou permettre de modifier les
lettres patentes pour tenir compte un peu plus du poids de la population dans
la structure de décision, étant entendu que sous l'ancienne
formule, il y avait un biais évident en faveur des petites
municipalités avec la formule d'un maire, un vote.
Quand on en est venu à décider comment on rouvrirait les
lettres patentes, on s'est dit: Pourquoi, dans certains cas, si cela va bien,
si les municipalités locales sont parfaitement satisfaites du
régime qui prévaut chez elles présentement, pourquoi faire
des changements? Je prends l'exemple de la MRC des Îles-de-la-Madeleine
où on m'a dit que tout allait bien et qu'elles sont parfaitement
satisfaites de la formule actuelle. On s'est dit qu'on allait mettre sur pied
un système à trois étapes. La première étape
est celle où on pose la question aux municipalités locales:
Êtes-vous satisfaites de la façon dont cela fonctionne dans votre
MRC? Si 100 % des municipalités, non pas 90 % mais 100 % des
municipalités disent: Oui, on est satisfaites, à ce
moment-là, on ne touchera pas aux lettres patentes. On va garder le
statu quo.
S'il y a une ou des municipalités d'une MRC qui ne sont pas
satisfaites du statu quo, à ce moment-là, on va rouvrir les
lettres patentes et on va dire aux municipalités: Trouvez-vous une
nouvelle formule. Donc, le gouvernement n'intervient pas. On dit: Trouvez-vous
ou négociez entre vous une nouvelle formule. C'est la deuxième
étape.
Si la nouvelle formule est trouvée et si elle fait le consensus
parmi les municipalités représentant 90 % de la population, on a
choisi un seuil élevé de concert avec les deux unions, on va
alors sanctionner ces lettres patentes pourvu que les municipalités qui
formeront 90 % de la population soient d'accord. Dans ces lettres patentes, il
pourrait y avoir, si elles le désirent, un seuil de décision qui
pourrait être plus élevé que la majorité absolue. Si
tel est leur voeu et si elles sont d'accord.
Si les municipalités ne s'entendent pas lors de cette
deuxième étape, on a prévu une troisième et
dernière étape qui va fonctionner de deux façons: En
premier lieu, le ministre va demander à la Commission municipale de
faire une médiation entre les municipalités pour tenter de
trouver un terrain d'entente, auquel cas il pourrait avoir des lettres patentes
qui seraient émises sur un consensus de 90 %. Si la Commission
municipale ne réussit pas à obtenir un consensus ou un quasi
consensus, alors la commission fera rapport au ministre et c'est le ministre
qui tranchera la question. C'est le mécanisme qui a été
adopté par les deux unions. Dans le cadre de ce mécanisme, on a
ici la possibilité pour les municipalités locales, lorsqu'elles
discuteront entre elles, d'établir un seuil plus élevé que
la majorité absolue.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. C'est avec grand
intérêt que j'ai écouté les explications du ministre
mais elles ne m'ont pas convaincu. Dans la mesure où d'une part, quand
on parle de la représentation des populations pour permettre d'ouvrir
les lettres patentes de la MRC, II reste que des poids s'exercent de ce
côté-là. En tout cas, si je regarde les MRC dans les
régions ou si je regarde la MRC de la Vallée de l'Or, par
exemple, avec la ville de Val-d'Or en plein centre par rapport aux villages
autour, la région du Lac-Saint-Jean avec Alma et les villages autour, la
MRC de Rouyn-Noranda avec son centre urbain et les villages autour, vous savez
qu'en région, il y a souvent un grand centre et des petits villages
agricoles. Ce qui fait que le vote du maire provenant du centre est très
important dans la représentation d'une popula-
tion. On n'a qu'à greffer trois ou quatre villages, les plus
proches, et c'est fait. On ouvre cela et on établit la
représentation du vote pour se nommer un préfet à 85 % du
vote et on vient peut-être de mettre de côté un paquet de
gens qui ne pourront jamais être préfets parce qu'ils ne
réussiront jamais à ramasser les 80 % parce que le poids joue
contre eux et qu'il peut jouer en faveur des grands centres. (15 h 45)
Quant à votre démarche pour modifier les lettres patentes,
je suis d'accord avec cela dans la mesure où ce qui est Introduit dans
les lettres patentes, par le biais de la représentation de la
population, est d'ordre de développement économique, social, de
mise en place d'infrastructures et de trucs semblables. Mais, quand on est
rendu a l'élection du préfet, on a affaire à quelque chose
d'éminemment politique et de très différent d'une mesure
de développement économique ou d'implantation de quoi que ce soit
dans un milieu, ce qui peut être adopté par 85 % ou 90 % des
populations parce que cela a toutes sortes d'impacts Mais là, on a
affaire à quelque chose d'éminemment politique.
Si le ministre introduit dans son projet de lot la possibilité
d'insérer dans les lettres une augmentation ou la proportion de vote
pour être élu comme préfet, à ce moment-là,
cela ne pourrait faire autrement que jouer au désavantage de plusieurs
candidats et à l'avantage d'autres candidats. D'abord, en partant, c'est
peut-être plus facile dans les grands centres de trouver des candidats ou
d'avoir des représentants à l'hôtel de ville qui ont plus
de disponibilité ou plus de compétence ou qui ont fait toutes
sortes d'activités qui vont peut-être les rendre plus aptes
à... qu'il peut être facile dans des petits milieux avec des
populations de 700, 800 ou 1000 habitants, en milieu agricole; je ne veux pas
dire qu'il n'y en a pas, mais, par rapport au bassin potentiel de candidats,
c'est plus facile.
Ainsi, si on augmente les pourcentages de vote d'une façon
démesurée par le biais des lettres patentes, à ce
moment-là, on risque d'écarter beaucoup de monde qui pourrait
être intéressant mais qui, parce qu'il ne représente pas
les bons milieux qui ne sont peut-être pas représentatifs du
pourcentage de la population qu'ils devraient avoir, et de les mettre de
côté. Je pense que le ministre devrait faire attention pour
différencier, dans les mesures qui peuvent être introduites dans
les lettres patentes, ce qui est d'ordre économique, social et
politique. On ne devrait pas permettre des prérogatives, des ouvertures
ou des discordances d'une même MRC à l'autre sur ce qui est
d'ordre politique électif et, comme le disait mon collègue de
Jonquière, on devrait plutôt aller là-dedans vers une
uniformisation, une façon unique de procéder. Comme c'est le cas
dans la loi sur les élections au Québec, quand on vote à
l'Assemblée natio- nale, ce n'est pas chaque comté qui fait sa
réglementation du pourcentage de vote pour nommer un candidat
député, c'est un principe semblable. On a uniformisé sur
l'ensemble des comtés une façon, une procédure pour
être élu député, pour représenter son milieu
à l'Assemblée nationale. On devrait aussi uniformiser le plus
possible sur l'ensemble du Québec une façon de représenter
son milieu en tant que préfet...
M. Bourbeau: Est-ce que le député me permettrait de
poser une question?
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est seulement une observation. Le raisonnement que
fait le député pourrait être exact en ce sens que, sur le
plan local, on pourrait s'entendre à l'intérieur d'une MRC pour
dire que le vote du préfet va se prendre à 75 % ou à 80 %
du vote, ce qui pourrait exclure théoriquement quelqu'un. Mais, pour en
arriver à des lettres patentes qui diraient que le préfet est
élu à 80 % des voix, il faudrait que ces lettres patentes soient
acceptées par les municipalités représentant 90 % de la
population. C'est donc dire que, pour inclure, dans les lettres patentes, une
telle disposition que le député juge outran-cière. il
faudrait le consensus de 90 % de la population au moment de l'émission
des lettres patentes. Or, si les maires représentant 90 % de la
population sont d'accord avec des lettres patentes, je me dis que c'est
là vraiment la démocracie qui s'exprime et il n'y a pas de cas au
Québec où une municipalité contrôle une MRC à
90 %. Cela serait exorbitant.
Alors, si on veut être démocrate, je dis que la
démocratie fait en sorte qu'on ne peut pas imposer à la
population la dictature de 10 % de la population contre 90 %. Si on a un
consensus atteint de 90 % de la population représentée par leurs
maires qui veulent avoir des lettres patentes différentes des autres, je
me sens tout à fait à l'aise pour accepter ces lettres patentes
en disant qu'elles sont le reflet de la démocratie.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, je n'ai malheureusement pas
de chiffres en main, mais je sais un peu comment est répartie la
structure de population dans nos régions rurales au Québec; on a,
règle générale, un gros centre urbain - on dit gros, nous
au Québec, parce qu'on trouve impressionnant 45 000 ou 50 000 habitants
en région, pour les Français, ce serait probablement un petit
quartier - un centre urbain avec un maire qui va représenter 20 000, 30
000 ou 40 000 habitants et on aura, autour de ça, 25, 30 ou 40 villages
qui représenteront peut-être la moitié ou 60 % de la
population, c'est vrai.
Dans des comtés, on a fait des calculs, par exemple, dans la MRC
du Fjord, avec le vote de
Chicoutimi, de la ville de La Baie et de Jonquière, trois villes,
on est presque rendu aux 90 %, très très près. Il y a des
calculs qui peuvent se faire aussi. Par exemple, si je prends la Vallée
de l'Or avec Val-d'Or, Malartic et peut-être une couple de villages
autour, on n'est déjà pas loin des 90 %. Cela veut dire que
quatre ou cinq maires, dans bien des MRC régionales à mon avis,
quatre, cinq, six maires pourraient renverser la vapeur pour les 15, 20, 25
autres maires qui sont là avec des petites villages de 750, 800, 900,
600 habitants qu'ils représentent, contre une ville qui en vaut 20 000,
25 000.
On peut se retrouver dans cette situation. Je pense qu'on va se
retrouver dans cette situation dans plus de MRC qu'on ne se l'imagine au
départ. Qu'arrivera-t-il? C'est que c'est sûr qu'un tout seul ne
peut pas. Mais il ne s'agit qu'il n'y ait que cinq ou six des grosses qui se
mettent ensemble pour faire une coalition contre toutes les petites, c'est
fait.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, évidemment, ça
dépend à quel niveau on place la valeur de la démocratie.
Mais moi je dis que si des maires représentant des électeurs qui
font en sorte qu'ils expriment la volonté d'une population qui est 90 %
d'un ensemble, décident de quelque chose, je pense qu'on peut
s'autoriser en tant que législateurs à dire que là on a la
volonté exprimée par la presque totalité de la population.
Pardon?
M. Dufour: Où voyez-vous les 90 %? M. Bourbeau: C'est dans
le projet de loi. M. Dufour: Quel article? M. Bourbeau: Aux lettres
patentes.
M. Dufour: J'essaie à le trouver. Je vois 75 %, je vois
deux tiers, je vois de la majorité absolue.
M. Bourbeau: On va vous donner cela, M. le député.
Ce ne sera pas long.
M. Dufour: Oui, s'il vous plaît.
M. Bourbeau: On est en train de chercher.
M. Claveau: À l'article 23, c'est 75.
M. Bourbeau: Si le député veut voir à
l'article 46: "Toute municipalité régionale de comté peut,
par une résolution adoptée avant le 1er juillet 1988 par le vote
affirmatif de membres du conseil représentant au moins 90 % de sa
population, demander au ministre des Affaires municipales que soient
modifiées ses lettres patentes relativement à un
élément visé au paragraphe 3°, du deuxième
alinéa de l'article 168 et, le cas échéant, l'article 169
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, conformément à
la proposition contenue dans la résolution. "
M. Dufour: D'accord. Il y a un morceau de la loi que je ne
trouvais pas.
M. Bourbeau: Pour répondre au député
d'Ungava, je n'ai pas les données pour te Fjord du Saguenay, pour la
Vallée de l'Or; ce sont les trois principales municipalités. SI
les trois principales municipalités se regroupaient et votaient
ensemble, elles ne totaliseraient que 71, 7 % des voix. On est donc loin de 90
%.
M. Claveau: Combien y a-t-il de municipalités en tout?
M. Bourbeau: Je ne saurais pas le dire, mais les trois
principales sont Val-d'Or, Malartic et
Senneterre et elles totalisent, d'après les chiffres que J'ai
ici, 71, 7 % de la population.
M. Claveau: II doit y avoir Barraute qui n'est pas très
loin en arrière.
M. Bourbeau: On est donc loin...
M. Claveau: II s'agit de prendre Barraute, qui est à peu
près de la grosseur de Senneterre et un ou deux petits villages qu'il y
a entre Val-d'Or et Malartic et vous venez de régler le problème
du reste.
M. Bourbeau: Oui, mais vous suivez tout le monde, il est
sûr...
M. Claveau: Vous savez, il y a le contexte urbain et le contexte
rural.
Le Président (M. Audet): M. le député, un
instant. M. le ministre, vous voulez ajouter.
M. Bourbeau: II ne faut quand même pas non plus revenir
à un système comme on a présentement, qui est
décrié par tout le monde. On a la dictature imposée par
une petite poignée de petites municipalités alors qu'on fait
danser la totalité de la population. À 90 %, ça commence
à être important. Moi je pense qu'il est vrai qu'il faut respecter
et j'ai beaucoup de respect pour les minorités, mais vient un moment
donné où c'est la queue qui fait danser le chien.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, les mesures qui sont prises
entre autres par le biais de l'article 23 où on parle d'un vote
affirmatif à 75 %, quand il s'agit... C'est ça: On peut modifier
les lettres patentes. Avec 75 % de la population, à l'article 23, quand
on parle de questions d'ordre
économique, de mesures sociales, de mesures administratives qu'on
peut prendre à l'intérieur de la MRC et qu'on peut introduire des
notions de participation du vote là-dedans, au niveau des lettres
patentes, moi je dis avec le ministre: C'est peut-être justifiable.
Mais là on parte de quelque chose qui est éminemment
politique. On parle du représentant de la MRC, le préfet, de la
nomination, du vote du préfet. À ce moment-là, il me
semble que le ministre ne devrait pas se mettre dans des positions où il
risque que des gens soient désavantagés par rapport à
d'autres, quelle que soit la structure du vote des 90 % pour ouvrir les lettres
patentes. On devrait aller vers une uniformisation. Ce que le ministre est en
train de nous dire, c'est comme si, dans chaque comté au Québec,
on disait: C'est bien dommage, mais, à partir de maintenant, mon
député va être élu à 75 % du vote et,
à moins de cela, II n'ira pas à l'Assemblée nationale. On
a uniformisé l'ensemble du vote, la représentation dans les
municipalités. Une municipalité ne peut pas nommer son maire au
pourcentage qu'elle désigne. Un député n'est pas
nommé au pourcentage qu'il désigne. Il n'y a personne, ni
d'association quelconque. On établit des règles
générales pour nommer les représentants du peuple.
Pourquoi les MRC pourraient-elles, a l'interne, à leur petite
façon à elles, nommer leurs représentants, quand les
municipalités qui, elles-mêmes, composent ces MRC n'ont pas le
droit de faire leurs règlements pour élire leur maire au
pourcentage qu'elles veulent? Il y a une loi municipale, une loi sur les
élections dans les municipalités qui régit cela et c'est
la même chose pour toutes les municipalités, partout. Le maire de
la ville de Montréal est élu au suffrage universel de la
même façon que le maire de Lévis et le maire de
Saint-Romuald. Pourquoi, à ce moment-là, introduirait-on dans les
MRC une notion de discordance ou de non-conformité, de
non-parité, lors de l'élection du préfet? Voici ce que le
ministre défend en termes administratifs, en termes de gestion. Que dans
une MRC on se donne des règlements de gestion qui soient
différents d'une à l'autre par le biais des lettres patentes,
d'accord là-dessus à la limite, mais pas au niveau de la
représentation politique de l'élu, du responsable de la MRC qui
s'appelle le préfet. Je ne peux pas du tout être d'accord avec
cela.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M, Bourbeau: M. le Président, je respecte le droit du
député d'Ungava de ne pas être d'accord. Je lui dirai
simplement que, contrairement à ce qu'il prétend, les
préfets ne sont pas des représentants du peuple. Ce n'est
précisément pas une structure de gouvernement, une MRC. Ces
gens-là ne sont pas élus par le peuple. C'est une structure de
service. On se bat précisément pour s'assurer que la MRC n'est
pas un palier de gouvernement. Ses élus ne sont pas élus au
suffrage universel et elle n'a pas non plus de source propre de financement.
Elle n'a pas de droit de taxation. C'est une structure plus ou moins
légère, une structure de service au bénéfice des
municipalités membres, des municipalités locales. Ce pourrait
être une coopérative de service. Ce pourrait être...
M. Claveau: Un organisme sans but lucratif, quant à y
être.
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bourbeau: Écoutez! Si le député avait
suivi les débats au cours des derniers mois, il comprendrait
peut-être...
M. Claveau: Je connais ces débats.
M. Bourbeau:... que c'est cela que le monde municipal veut comme
MRC. Je lui dirai que la formule que nous avons devant nous a fait
l'unanimité de tout le monde municipal, y compris le monde municipal
rural, lors des assises qui ont eu lieu non seulement au mois d'août,
mais lors des tables Québec-municipalités qui ont
précédé et qui ont suivi. On peut être d'accord ou
non avec la formule qui est proposée ici. C'est une formule souple qui
permet à chaque région de s'adapter au contexte local. Nous
n'imposons rien comme gouvernement. Nous disons: La règle
générale, ce sera cela. Si, sur le plan local, les élus
municipaux veulent modifier et sont unanimes ou quasi unanimes pour modifier,
sur le plan local, pour toutes sortes de raisons qui pourraient être
valables dans un secteur donné ou dans une région donnée,
nous allons respecter la volonté des élus du peuple pourvu
qu'elle soit unanime ou quasi unanime. Je pense que c'est une démarche
qui en vaut bien d'autres, qui est très respectueuse en tout cas de la
spécificité de chaque région du Québec et qui
semble, enfin qui est prometteuse de bons résultats puisqu'elle a fait
l'objet d'un consensus de la part du monde municipal. Je respecte l'opinion de
ceux qui ne sont pas d'accord.
Le Président M. Audet): Cela va? M. le
député de Jonquière.
M, Dufour: M. le ministre, avant, quand on élisait le
préfet - je pense que la règle générale dans
l'ensemble du Québec, c'était à la majorité absolue
- la personne qui était élue, c'était le nombre des
personnes qui étaient autour de la table... Autrement dit, les votes
étaient accordés aux individus et on ne tenait pas compte des
populations, ou quoi que ce soit. On avait déterminé que dans des
municipalités, il y avait deux votes, trois votes ou quatre votes, mais
c'était comme cela. Avec ce que vous Introduisez ici, est-ce que cela
veut dire que la notion de voix des membres... Par exemple, un maire, un
individu qui va représenter une municipalité de 30 000
habitants, est-ce qu'il a 30 000 voix ou s'il en a une? (16 heures)
M. Bourbeau: Cela dépend. Si c'est le statu quo. si les
municipalités décident de s'en tenir au premier stade du
processus que j'ai décrit et qui conserve le statu quo, ce sera comme
présentement. Si les municipalités décident de
négocier entre elles un nouveau mode à 90 %, elles pourront
choisir ce qu'elles veulent. Elles pourraient avoir un vote par habitant, elles
pourraient avoir un vote par 1000 habitants, un vote par 2000. Elles pourraient
choisir des tranches. Elles pourront choisir le mode qu'elles voudront mais
cela pourrait être un vote par 5000 habitants, un vote par 3000, selon ce
qu'elles voudront, pourvu qu'elles s'entendent à 90 %.
Si elles ne s'entendent pas et que c'est le ministre qui doive
éventuellement trancher, on a convenu lors des assises de certains
principes d'ordre général qui pourront prévaloir pour
guider la décision du ministre, un des principes étant entre
autres qu'aucune municipalité ne devra avoir de majorité absolue.
Donc, même si une municipalité avait 60 % de la population, dans
aucun cas elle n'aura plus que 49, 9 % du vote. On a convenu que jamais une
municipalité seule aura la majorité absolue On essaiera autant
que possible de s'approcher de la population, d'avoir un mode de
décision qui va coller le plus possible à la population. Le
ministre tranchera après avoir pris connaissance des recommandations de
la Commission municipale.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
27?
M. Dufour: On va vous souhaiter bonne chance, M. le ministre.
Le Président (M. Audet): L'article 27 est-il
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
Article 28?
M. Bourbeau: La loi actuelle prévoit que le préfet
ne peut exercer son vote prépondérant dans le cas où il ne
peut participer aux délibérations parce qu'il est un maire de
ville et que les délibérations ne concernent que les
municipalités rurales, la modification proposée étant
cette disposition aux nouveaux cas où une municipalité pourra
exercer un droit de retrait. En effet, dans ce cas, le préfet
n'étant pas partie aux délibérations, il ne peut
forcément avoir de vote prépondérant.
M. Dufour: M. le ministre, il y a un impasse. C'est qu'il n'y a
pas de vote prépondérant.
Règle générale, ce qu'on voit dans les MRC, c'est
qu'un préfet suppléant est nommé, un vice-préfet -
je ne sais pas comment ils appellent cela, c'est un préfet
suppléant? En tout cas, il y a un assistant. Je ne sais pas comment ils
appellent cela. Il y a un préfet et un préfet suppléant.
Normalement, c'est soit un maire de ville ou un maire... C'est le contraire, le
préfet peut... Ce que je dis n'est pas vrai pour tout le monde. Mais
dans des cas où il y a des villes et des municipalités rurales,
normalement, le préfet vient d'un endroit et le préfet
suppléant d'un autre. Pourquoi n'accorderait-on pas le vote
prépondérant au préfet suppléant pour
dénouer parce que lorsque...
M. Bourbeau: Si le préfet est absent et que c'est le
préfet suppléant qui préside la séance, il a tous
les pouvoirs du préfet. Le préfet suppléant
remplaçant le préfet lors d'une séance pourrait exercer
son vote prépondérant.
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Dans le deuxième cas, lorsque le préfet
est maire d'une municipalité qui n'est pas habilitée à
voter parce qu'elle est en conflit dans la décision à prendre, a
ce moment s'il y a... Faisant l'objet des délibérations et du
vote, il pourrait être en conflit d'intérêts. C'est ce que
cela veut dire aussi. Il ne peut pas voter.
M. Bourbeau: II ne s'agit pas de conflit d'intérêts.
Il s'agit d'un vote qui porte sur un objet dans lequel la
municipalité...
M. Claveau:... est impliquée directement.
M. Bourbeau:... dont le maire n'est pas
intéressé
M. Claveau: Bon. À ce moment, si je comprends bien, le
vote sur la question faisant l'objet des délibérations et du
vote, c'est quelque chose qui le concerne et sur lequel, pour une raison ou une
autre, il ne doit pas voter parce que s'il vote, c'est lui qui va trancher en
sa faveur, finalement.
M. Bourbeau: Non, c'est l'inverse.
M. Dufour: II faut faire confiance aux élus
municipaux.
M. Bourbeau: Sa municipalité ne participe pas à ce
programme. Par exemple, si la municipalité a exercé son droit de
retrait...
M. Claveau: Ah! D'accord.
M. Bourbeau:... elle n'est pas intéressée par
l'affaire. N'étant pas intéressée, il n'y a pas d'autre
vote prépondérant. Elle n'a pas droit de
vote d'abord et certainement pas un droit de vote
prépondérant.
M, Claveau: Mais dans ce cas, même si le préfet est
présent, ne serait-ce pas le préfet suppléant qui devrait
remplacer momentanément, pour cette partie de la réunion, le
préfet lui-même dans le cas où cela arriverait?
M. Bourbeau: Si le préfet est présent, c'est lui
qui préside la séance. Donc, le préfet suppléant ne
peut pas se substituer au préfet et exercer son droit de vote
prépondérant. Si le préfet est absent et que la
séance est présidée par le préfet suppléant,
celui-ci pourrait avoir un droit de vote prépondérant s'il a le
droit de vote. Autrement dit, si sa municipalité a un
intérêt dans l'objet du vote. Maintenant, je signale au
député que si, par hasard, le vote est nul et qu'il n'y a pas de
vote prépondérant, à ce moment-là, la mesure est
présumée rejetée, d'après les lois
générales applicables en milieu municipal.
Le Président (M. Audet): Cela va? L'article 28est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 29.
M. Dufour: On va faire confiance aux élus municipaux, ils
vont trouver la formule.
M. Bourbeau: Parce qu'il est désormais possible que les
municipalités ayant exercé leur droit de retrait ne participent
pas à toutes les délibérations du conseil, il a fallu
stipuler qu'on devra en tenir compte pour déterminer le quorum au
conseil de la municipalité régionale de comté.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires sur
l'article 29? Cela va?
M. Claveau: Le député de Jonquière, critique
en la matière, va sûrement avoir quelque chose de très
intéressant à apporter.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Jonquière, nous sommes à l'article 29.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Audet): Cela va? L'article 29est-il
adopté? L'article 30.
M. Bourbeau: L'article 30, M. le Président: "Les lettres
patentes pourront désormais, conséquemment à l'article 24
du projet de loi, déterminer un seuil de majorité
différent de celui prévu à la loi. " Il a donc fallu
effectuer ici une modification de concordance. L'article 30 introduit aussi un
deuxième alinéa qui résulte du fait que,
dorénavant, certaines dispositions de la loi stipuleront que le vote, au
conseil de la municipalité régionale de comté, doit
correspondre à un certain pourcentage de la population.
M. Dufour: Au lieu de décider que ce soit un nombre de
voix, un nombre d'habitants, là vous dites que ce seront des proportions
en pourcentage. Pourquoi apporte-t-on cette nuance? Ce serait plus facile, 9200
habitants, 9200 voix. Vous dites que c'est 9200 sur 50 000, par exemple, ce
sera un seizième, 21. 7893 %. Pourquoi ne garde-t-on pas le nombre
d'habitants comme tel plutôt que de marquer un pourcentage? Il me semble
que ce serait plus clair, ce serait plus facile à comprendre,
M. Bourbeau: La règle générale, c'est qu'il
y aurait des voix, en ce sens qu'on aura probablement des tranches de
population. Par exemple, on pourra avoir des situations où on aura un
vote par 1000 habitants, un vote par 2000 habitants. C'est probablement la
formule qui sera retenue dans la plupart des cas. C'est la formule
générale en fait.
L'exception, c'est que, dans certains cas, il est prévu que les
votes devront se prendre sur un seuil qui collera exactement à la
population. Par exemple, s'il est question de transférer à la MRC
des responsabilités provenant du gouvernement provincial, là on
dit qu'il faudra un vole positif ou affirmatif de 75 % de la population.
À ce moment-là, on mettra de côté les voix
ordinaires, les tranches de population pour avoir un vote qui sera directement
axé sur la population. Ce sont quand même des cas
exceptionnels.
M. Dufour: Adopté. Je veux qu'on revienne un peu sur la
majorité des voix des membres présents. Anciennement, on disait
dans la loi 125 "la majorité des voix des membres présents" et on
ne change rien. Cela a toujours été interprété
à savoir que chaque membre représentait une voix. Dans le nouveau
projet de loi, même si les lettres patentes ne sont pas ouvertes, est-ce
que cela veut dire la même chose? Si on le lit clairement.. Les membres
pourraient-ils représenter des voix ou s'ils ne pourraient pas juste
représenter... Avant, on avait beaucoup discuté d'un maire un
vote. Il y avait des municipalités qui avaient quatre voix. Mais dans le
futur, comme les lettres patentes peuvent prévoir que ça pourrait
représenter des populations par pourcentage ou par nombre d'habitants,
est-ce qu'on maintient que la majorité des voix des membres
présents s'attache à la majorité des voix des membres
présents à la municipalité régionale de
comté ou si ça pourrait être en même temps les gens
qu'ils représentent?
M. Bourbeau: C'est-à-dire que, quand la structure
était un maire, un vote, chaque maire avait une voix et c'est facile de
compter. S'il y avait 18 maires, il y avait 18 voix. À partir du
moment où les maires auront des voix qui pourront correspondre en
partie à la population, par exemple si on dit que chaque maire a une
voix par 1000 habitants, une voix par 2000 habitants, chaque maire aura plus
d'une voix. Il aura te nombre de voix que lui procurera sa population. Donc, il
y aura des changements d'un maire à l'autre, chacun ayant un poids
décisionnel variant selon la population de sa municipalité. Et
ça fonctionnera comme ça de façon
générale.
Maintenant, dans certains cas, la loi va dire que, malgré cela,
ce devrait être des votes selon la population. Exemple: quand le
gouvernement du Québec voudra transférer une
responsabilité au niveau régional, 75 % de la population, quand
une MRC voudra se doter de lettres patentes au niveau local selon la formule
que j'ai expliquée tout à l'heure, 90 % de la population,
là, ce sera axé sur la population. Dernière
possibilité: Si, lors des négociations au niveau local pour
s'entendre sur les nouvelles lettres patentes, on s'entendait pour choisir un
mode de scrutin axé sur la population, on pourrait dire: Nous, dans la
MRC, on veut que dorénavant les votes se prennent sur la population.
Alors chaque maire ayant un poids exactement proportionne! à sa
population, si on s'entend à 90 % là-dessus, il pourrait y avoir
un mode de scrutin axé aussi sur la population.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Dufour: Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça va
ouvrir la porte à des discussions viriles à des places.
M. Bourbeau: Le député est sexiste, M. le
Président en disant: Des discussions viriles.
M. Dufour: Viril, est-ce que c'est sexiste? Comment est-ce que je
pourrais dire?
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 30 est
adopté, messieurs?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 31 maintenant.
M. Dufour: Entre adultes consentants.
M. Bourbeau: L'article 205 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme stipule comment se répartiront les dépenses entre les
municipalités membres de la municipalité régionale de
comté. Or, comme une municipalité pourra maintenant exercer un
droit de retrait, il a été nécessaire de préciser
Ici qu'elle n'aura pas à participer aux dépenses relatives
à l'exercice de la compétence à laquelle elle s'est
soustraite.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: Article 188, troisième alinéa; il a
été amendé. Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va. L'article 31 est
adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 32.
M. Bourbeau: Cet article, M. le Président, qui porte sur
les avis de conformité donnés par la Commission municipale, doit
être modifié par concordance avec l'article 17.
M. Dufour: D'accord. (16 h 15)
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 32 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 33.
M. Bourbeau: II peut arriver que la Commission municipale,
appelée à donner des avis en vertu de la loi, se voie
coincée par les délais de rigueur qui lui sont impartis. Eu
égard au fait qu'une prolongation de délai peut être
attribuée aux municipalités dans certaines circonstances, il nous
semble tout à fait logique de faire bénéficier la
commission des mêmes dispositions.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires?
M. Dufour: Avant, c'était le ministre qui nous donnait la
prolongation. Par cet article, vous réservez le même pouvoir
à la commission. Est-ce cela?
M. Bourbeau: Est-ce que le député pourrait
répéter?
M. Dufour: Avant, c'était le ministre qui pouvait
prolonger le délai, c'est cela. L'article 239, à la
deuxième et à la troisième lignes: "Le ministre peut
prolonger, de sa propre initiative ou à la demande d'une
municipalité régionale de comté, ou d'une
municipalité... " Là, la commission pourrait vous demander de
prolonger le délai. Est-ce cela?
M. Bourbeau: Oui, c'est cela.
M. Dufour: Est-ce une situation appréhendée ou
est-ce une situation vécue?
M. Bourbeau: C'est à la demande de la commission ou cela
peut être sur l'initiative du ministre.
M. Dufour: Quand il s'agit de la commission, est-ce une situation
appréhendée ou bien une situation qu'on a vécue?
Très rapidement.
M. Bourbeau: C'est une situation appréhendée.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 33 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Qui ne dit mot consent.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 34.
M. Bourbeau: Quant au premier paragraphe, cette modification est
de pure concordance avec l'article 17. Le paragraphe deuxième corrige
une anomalie. En effet, l'avis de conformité du règlement
d'urbanisme visé à l'article 116 ne s'appliquait qu'en regard du
document complémentaire et non au schéma lui-même. Nous
avons simplement corrigé cette erreur.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires? Cela
va. Est-ce que l'article 34 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 35. Il y a
plusieurs papillons. Nous allons procéder un par un pour la bonne
compréhension.
M. Bourbeau: M. le Président, quant à l'article 35
lui-même, il s'agit d'un article de concordance avec l'article 17.
Maintenant, nous remplaçons l'article 35 du projet de loi par le
suivant... Les articles 35.1 et 35.2 prévoient des modifications qui
effectuent des concordances avec l'article 17. Le renvoi à l'article 102
est devenu nécessaire ici car c'est cet article qui détermine que
les règlements locaux doivent être conformes au schéma des
communautés urbaines et régionales. On remarquera qu'on a
ajouté le chiffre 102 à la fin de chacun des sous-paragraphes. Le
paragraphe premier se réfère à la Communauté
urbaine de Montréal, le paragraphe 35.1 à la Communauté
urbaine de Québec et le paragraphe 352 à la Communauté
régionale de l'Outaouais.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 35 est
adopté.
M. Dufour: Pas l'article 35, c'est l'amendement à
l'article 35.
Le Président (M. Audet): Oui, un instant.
M. Bourbeau: L'amendement en premier lieu.
Le Président (M. Audet): L'amendement remplace l'article
35, non?
M. Dufour: Oui, mais il y a les articles 35.1 et 35.2.
Le Président (M. Audet): Oui, c'est cela. Je les appelle
l'un après l'autre étant donné que ce sont des ajouts.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 35.1 est
adopté?
M, Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que
l'article 35.2 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 36.
Modifications à la Loi sur les cités et
villes
M. Bourbeau: Lors des assises Québec-Municipalités
du mois d'août dernier, il a été proposé que la loi
soit modifiée pour qu'une municipalité puisse accepter du
gouvernement la délégation d'un pouvoir, qu'il soit
discrétionnaire ou non. Ce concept a été introduit au Code
municipal par les articles qui suivent. Cependant, une harmonisation s'imposait
dans la Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: Mais on ne donne pas la façon selon laquelle
cela peut être accepté, comment on peut le faire.
M. Bourbeau: On va le voir plus loin.
M. Dufour: Oui. Mais on ne le rattache pas, par exemple, dans
l'article ici. Ce n'est pas rattaché. On dit |uste: "Une corporation
peut accepter la délégation de tout pouvoir du gouvernement ou de
l'un de ses ministres ou organismes, lorsque la loi permet une telle
délégation, et exercer ce pouvoir". Mais on ne dit pas de quelle
façon elle peut l'accepter. Elle peut l'accepter mais il n'y a pas de
conditions
quelque part.
M. Bourbeau: La disposition se trouve à l'article 38.
C'est dans le Code municipal qu'elle se trouve, Ici, à l'article 36, on
a fait une concordance dans la Loi sur les cités et villes.
Le Président (M. Audet): Article 36? L'article 36 est-il
adopté? Adopté. Article 37 maintenant?
M. Bourbeau: Une municipalité régionale de
comté pourrait être partie à tout type d'entente et non
plus seulement par délégation de compétence. Ce concept a
été introduit au Code municipal mais nécessitait la
présente modification de concordance avec la Loi sur les cités et
villes.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Dufour: En fait, en enlevant le deuxième alinéa,
cela n'empêche pas des ententes inter-municipales. Elles peuvent
continuer à exister.
M. Bourbeau: Au contraire, cela les favorise.
M. Dufour: Cela les favorise. D'accord.
Le Président (M. Audet): L'article 37 est-il
adopté?
M, Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 38
maintenant?
Modifications au Code municipal
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, il y aura une
modification. Je vais faire un commentaire général sur l'article
38.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Bourbeau: Les assises Québec-municipalités du
mois d'août 1987 ont été un forum où le monde
municipal et le gouvernement en sont arrivés à une concertation
sur des éléments majeurs de l'avenir des municipalités
régionales de comté.
Cette nouvelle section III du Code municipal du Québec en
démontre l'un des éléments les plus importants. En effet,
toute corporation municipale, y compris bien sûr une municipalité
régionale de comté, pourra désormais accepter du
gouvernement la délégation d'un pouvoir discrétionnaire ou
non discrétionnaire. L'acceptation de cette délégation
doit recevoir le vote des deux tiers des voix de tous les membres du conseil de
la municipalité régionale de comté,
En outre, si la loi décrète que le pouvoir
délégué ne peut être exercé que par une
municipalité régionale de comté, un consensus des membres
du conseil représentant au moins 75 % de la population totale de la
municipalité régionale de comté sera
nécessaire.
L'amendement ou le papillon que nous introduisons fait en sorte que le
paragraphe 1 de la modification clarifie le texte de l'article 10. 1
proposé afin qu'il soit certain que la municipalité qui exprime
son désaccord puisse le faire non seulement lorsque la
municipalité régionale de comté accepte une
délégation mais également ensuite en cours d'exercice du
pouvoir délégué. Les paragraphes 2, 3 et 4 effectuent des
corrections techniques.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires sur
l'amendement?
M. Dufour: II y a toujours la question de l'article 10. Pas sur
l'amendement, par exemple. Il va falloir introduire l'amendement. L'article 10
n'est pas amendé, 38, le 10.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement à
l'article 10.
M. Dufour: Non, c'est cela, mais je voudrais poser des questions
sur l'article 10.
Le Président (M. Audet): D'accord. Y a-t-il des
commentaires sur l'article 10?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Audet): D'accord. Allez-y.
M. Dufour: Toutefois, malgré les lettres patentes de la
municipalité régionale de comté, la résolution
acceptée en délégation doit être adoptée
à la majorité des deux tiers des voix des membres du conseil.
C'est toujours le même problème. S'il n'y a pas de changement
actuellement dans les lettres patentes, les deux tiers des voix des membres,
comment interprétez-vous cela? Est-ce que ce sont les deux tiers des
membres présents? Prenons, par exemple, le cas de la municipalité
de Sept-Îles qui n'a qu'une seule voix; sa population a diminué,
mais elle est encore plus populeuse que le reste. Je pense qu'il y a six ou
sept municipalités autour. Supposons que la MRC veuille accepter une
compétence du gouvernement ou de ses ministères, si ce sont les
deux tiers des voix des membres, les deux tiers de sept, si je ne me trompe
pas, c'est cinq ou six, ou près de ça. Est-ce vraiment de la
population qu'on parle? Je dis que les voix des membres et les - lettres
patentes sous réserve, etc., je commence à être
mêlé un peu.
M. Bourbeau: Si le député parle du transfert d'une
responsabilité du gouvernement du Québec
vers la MRC, dans ce cas-là, cela prend 75 % des voix de la
population, dans le cas d'un transfert venant du gouvernement du Québec
vers le niveau régional, Là, on prend toutes les
municipalités de la MRC, on prend le vote et il faut qu'il y ait des
votes exprimés par des municipalités représentant au moins
75 % de la population. Je pense que c'est assez clair.
M. Dufour: Deux tiers des demandes...
M. Bourbeau: Les deux tiers s'appliquent dans le cas où ce
sont les municipalités locales qui veulent transférer à la
MRC une responsabilité d'un niveau local. Ce sont les deux tiers des
voix. Les voix, on l'a vu, cela pourrait être des tranches de population,
cela pourrait théoriquement aussi être la population; ce sera ce
qu'il y a dans les lettres patentes.
Maintenant, pour le bénéfice de l'Opposition, j'aimerais
lire un autre commentaire que j'ai omis tout à l'heure, M. te
Président, et qui pourrait apporter un certain éclairage sur
l'article 38. Tout à l'heure, j'ai dit que, si la loi
décrète que le pouvoir délégué ne peut
être exercé que par une municipalité régionale de
comté, un consensus des membres du conseil représentant au moins
75 % de la population totale de la municipalité régionale de
comté sera nécessaire. C'est dans le cas où la
responsabilité est déléguée à partir du
gouvernement du Quéfbec vers le niveau régional. Toutefois,
lorsqu'il s'agira d'un pouvoir régional, toute municipalité
pourra exercer un droit de retrait. j'ai fait une erreur, M. le
Président, et je reprends la phrase. Toutefois, sauf lorsqu'il s'agira
d'un pouvoir régional, toute municipalité pourra exercer un droit
de retrait. C'est le cas où la responsabilité est
déléguée du niveau local vers un niveau régional.
Si c'est ce cas dont on parie, il peut y avoir un droit de retrait. En
résumé, quand une compétence gouvernementale est
déléguée au niveau régional, cela prend le
consensus de 75 % de la population.
M. Dufour: Quand vous parlez de régional, c'est de la
MRC?
M. Bourbeau: Oui, de la MRC.
M. Dufour: D'accord parce que chaque...
M. Bourbeau: Alors, une compétence du gouvernement du
Quéfbec déléguée à la MRC, cela prend le
consensus de 75 % de la population.
M. Dufour: ...des votes, représentant 75 %...
M. Bourbeau: S'il s'agit du niveau local, si les
municipalités locales s'entendent pour confier à la MRC un
pouvoir, pour que la MRC ' puisse l'accepter, cela prend les deux tiers des
voix avec la possibilité d'"opting out" pour les muni- cipalités
qui ne sont pas d'accord.
En corollaire au droit de retrait dont je viens de parier, la loi
prévoit la possibilité pour une municipalité qui s'est
retirée de se soumettre à la compétence de la
municipalité régionale de comté. En vertu de l'article 103
proposé, le règlement de la municipalité régionale
de comté sur les modalités financières de retrait ou
d'intégration devra nécessairement déterminer au moins les
montants à payer éventuellement à titre de compensation.
D'ailleurs, ce règlement sera transmis à chacune des
municipalités acceptantes. Comme il a été dit plus haut,
le droit de retrait ne pourra être exercé dans le cas où le
pouvoir en vertu de la loi ne peut s'exercer qu'au niveau régional et
dans l'ensemble du territoire de la municipalité régionale de
comté. C'est pourquoi la loi prévoit, à l'article 10, un
plus fort consensus pour son acceptation, soit 75 % de la population par
rapport à deux tiers des voix.
Dans le cas où une compétence gouvernementale est
transférée à une MRC, il n'y a pas de droit de retrait.
C'est pour cela qu'on exige un vote représentant 75 % de la population.
Quand c'est une compétence déléguée à partir
du niveau local, comme il y a la possibilité d'un droit de retrait, le
seuil d'acceptation est fixé aux deux tiers des voix.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
10?
M. Dufour: Quand vous dites que le gouvernement ou un
ministère octroie un pouvoir, cela prend 75 % de la population.
D'accord?
M. Bourbeau: Et sans droit de retrait.
M. Dufour: Sans droit de retrait. (16 h 30)
M. Bourbeau: Je pourrais peut-être donner un exemple au
député. Si le gouvernement décidait par exemple de
transférer aux municipalités régionales, aux MRC, la
compétence sur la voirie tertiaire par exemple ou sur les bureaux
d'enregistrement des plaques automobiles ou sur le transport écolier, a
ce moment-là, le gouvernement dirait que c'est tout ou rien. On ne peut
pas le donner à certains et pas à d'autres. SI on décidait
que l'on transfère la responsabilité, on la transfère.
Cela prendrait un vote de 75 % de la population. Si ce vote est acquis, le
gouvernement pourrait transférer le pouvoir dans la MRC mais il ne
pourrait pas le transférer à l'égard de certaines
municipalités de la MRC et pas de l'autre. Une fois qu'il est
transféré à la MRC, elle aurait tout le pouvoir. On
demande donc un seuil de décision plus élevé parce qu'il
n'y aurait pas de droit de retrait.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va pour
l'article 10?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Audet): L'article 10 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): On revient à l'amendement
10. 1 qui a été présenté par le ministre. Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'amendement à l'article 10. 1?
M. Dufour: C'est le droit de retrait, ça? C'est une
compétence qui vient du niveau local.
M. Bourbeau: C'est pour bien spécifier que le droit de
l'"opting out" ou de retrait peut être exercé par la
municipalité locale au moment où la responsabilité est
transférée au niveau régional mais il pourrait
également être excercé plus tard. Si, après un ou
deux ans, une municipalité décide qu'elle veut se retirer, elle
pourrait le faire en tout temps.
M. Dufour: Autrement dit, quel que soit le programme, à
part les programmes gouvernementaux, les programmes des ministères, les
municipalités locales peuvent se retirer de l'exercice d'une
compétence à peu près à n'importe quel temps.
M. Bourbeau: Oui. Mais enfin, pas à n'importe quel temps
ni de n'importe quelle façon, mais disons qu'elle pourrait exercer un
droit de retrait en suivant les règles et procédures qui sont
prévues. Par exemple, cela pourrait se produire à la suite d'une
élection municipale où le nouveau conseil décide de ne pas
continuer à faire partie de l'entente au niveau de la MRC pour tel
service. À ce moment-là, elle pourrait exercer son droit de
retrait selon les modalités prévues à la loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'amendement?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 10. 2?
M. Dufour: D'accord. C'est seulement un mot.
Le Président (M. Audet): II y a un papillon.
M. Dufour: Oui. Il faut qu'il le lise ou quoi?
Le Président (M. Audet): M. le ministre, le papillon
à l'article 10. 2.
M. Bourbeau: Je n'ai pas de remarque spéciale.
M. Dufour: Non, mais il faut que vous le lisiez quand
même.
Le Président (M. Audet): Cela va. Si vous pouviez le
lire.
M. Bourbeau: "Par le remplacement à la première
ligne de l'article 10. 2 du mot "municipalité" par le mot "corporation".
"
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre.
M. Dufour: À l'article 10, 2 ou 10. 3?
Le Président (M. Audet): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que
l'article 10. 2 est adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 10, 3.
M. Bourbeau: À l'article 10. 3, on propose le remplacement
à l'avant-dernière ligne du premier ' alinéa du mot
"municipalité" par les mots "corporation, une cité ou une
ville".
Le Président (M. Audet): Pas de commentaires?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'amendement est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président {M. Audet): Est-ce que l'article 10. 3 est
adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 10. 4?
M. Dufour: C'est la même chose.
M. Bourbeau: M. le Président, l'amendement à
l'article 10. 4, je crois qu'il y a une erreur
dans le papillon.
M. Dufour: Oui, c'est deux fois 10. 3 et c'est la même
chose.
Le Président (M. Audet): C'est la même chose. Alors,
il n'y aurait pas de papillon à l'article 10. 4.
M. Bourbeau: Un instant, M. le Président! il n'y a pas de
modification à l'article 10. 4. Les paragraphes 3 et 4 concernent
l'article 10. 3.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce que l'article
10. 4 est adopté?
M. Dufour: Les paragraphes 3 et 4, c'est l'article 10. 3.
M. Bourbeau: L'article 10. 4 demeure tel quel.
Le Président (M. Audet): Adopté? M. Bourbeau:
Adopté. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 38 est
adopté tel qu'amendé?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 39.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. En corollaire avec
l'abrogation de l'article 189 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, la loi prévoit qu'une entente de gestion des déchets
ne pourrait désormais inclure une municipalité qui ne
désire pas recevoir ce service.
M. Dufour: À l'article 549. 1, quand on dit "moyennant la
signature d'une entente à cet effet avec ces corporations", la
règle des deux tiers n'existe plus. Dans le fond, il faut comprendre
qu'une municipalité qui se retirerait d'un système de gestion des
déchets ou d'une partie d'un tel système, cela pourrait mettre en
cause toute la gestion des déchets dans une municipalité ou dans
un groupe comme tel. Je ne sais pas comment on fonctionne, mais je dis qu'un
système de gestion des déchets, cela ne peut pas être
exercé par une municipalité ou cela pourrait être
exercé par une très grande municipalité. Les petites
municipalités, il faut qu'elles se joignent à d'autres et c'est
même bon que les grandes municipalités se joignent aux petites
municipalités aussi. Je pense qu'on a intérêt à le
faire. Cet article, c'est simplement une question de signature d'une entente
avec la corporation. Il n'y a pas de règle des deux tiers qui
s'applique. Cela veut dire qu'une municipalité pourrait se retirer et
cela mettrait en danger toute l'exploitation du système de gestion des
déchets. Est-ce cela que le législateur veut dire ou si cela nous
échappe ou si on laisse l'autonomie agir, point? Qu'est-ce que dit
l'entente? Comment est-elle faite? On n'a pas grand-chose là-dessus.
M. Bourbeau: En vertu de l'article 189, ta disposition
était jugée, dans bien des cas, excessive parce qu'elle
permettait à une MRC de décréter qu'elle avait
compétence sur la gestion des déchets à l'encontre de la
volonté d'une municipalité locale. On dit présentement
qu'une municipalité locale pourra être partie à une entente
sur la gestion des déchets, mais on ne pourra pas l'y obliger. Ce
faisant, je pense qu'on respecte mieux l'autonomie municipale,
M, Dufour: Oui, mais on va parler d'un autre article tout à
l'heure et on va demander comment on va y mettre fin. Il y a des
investissements qui sont faits par rapport à cela. Le législateur
a peut-être fait une erreur avec l'article 189. On lui a peut-être
fait un bon coup. Je ne porterai pas de jugement là-dessus. Je dis que
les municipalités qui l'ont fait l'ont fait de bonne foi. Elle sont
entrées dans des systèmes que la loi leur permettait. Donc, elles
n'ont pas été malhonnêtes en faisant cela; elles ont
été correctes. Là, on introduit une notion qui fait que
les gens peuvent se retirer. On remet en question ce qui a été
fait dans le passé, mais il n'y a pas de mesure transitoire, il n'y a
pas de mesure compensatoire. Les gens vont vivre avec les problèmes
même s'ils ne les ont pas causés et les municipalités qui
l'ont fait de bonne foi peuvent être pénalisées parce qu'on
va arriver, dans ce dossier, avec une règle très claire. Je ne
sais pas. Je suis bien prêt à ce qu'on donne l'autonomie, mais il
n'y a aucune formule d'arbitrage. Pour une raison politique, pour une raison
farfelue, pour n'importe quelle raison, quelqu'un va dire: Je m'en vais de
là; vous foutez la baraque en l'air; Arrangez-vous avec vos troubles. Si
une municipalité ne veut pas, s'il n'y a pas de territoire disponible
pour gérer ou faire le site d'enfouissement sanitaire, on va être
pris avec des ordonnances à toutes les 30 secondes. Je pense qu'il y a
des implications dans l'exploitation des déchets. C'est une question
d'environnement. Il y a un problème qui touche tout le Québec. Il
n'y a pas une municipalité qui y échappe. Pour la plupart de
celles qui ont des solutions, ce sont des solutions temporaires. Des solutions
qui sont à venir. Je pense en tout cas que cet article pourrait causer
des problèmes majeurs par rapport à ce qui existait.
M. Bourbeau: Les ententes intermunicipales prévoient
toujours le cas du retrait d'une municipalité avec la procédure
qui doit s'appliquer...
M. Dufour: Oui,
M. Bourbeau:... le "phasing out", les compensations qui doivent
être payées, le partage des actifs, etc. Donc, une
municipalité ne peut pas se retirer comme ça, en sauvage, sans
avoir à payer pour les pots cassés, si je peux dire.
M. Dufour: Je suis d'accord, où il y a une entente. Mais
moyennant la signature d'une entente à cet effet avec les corporations,
est-ce que c'est assez clair pour dire que l'entente va prévoir tout
ça?
M. Bourbeau: S'il n'y a pas d'entente de signée, elle ne
peut pas se retirer. Et si elle se retire, c'est qu'il y a eu une entente de
signée qui, je présume, est acceptable par les autres.
M. Dufour: Oui, mais comme une signature d'une entente n'a pas le
même effet ni la même force qu'un règlement... Quand il y a
une entente intermunicipale, c'est un règlement qui est soumis à
l'ensemble des contribuables de l'ensemble des municipalités
concernées. Tandis que là, quand on parle d'une entente, cela a
la même force. Cela a la même valeur. C'est la même
rédaction qu'un règlement. Je ne suis pas sûr qu'on
pourrait avoir une entente qui ne serait pas rédigée de la
même façon qu'un règlement. Comment pourrait-on
gérer cela? Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup d'indications dans
l'article, quant aux exigences du législateur.
M. Bourbeau: Oui, mais si...
M. Dufour: Si vous me dites qu'à chaque fois qu'il y a une
entente, elle est signifiée à des corporations et que dans cette
entente on doit prévoir les modes de gestion comme les modes de
disposition des actifs, etc., etc., je marcherais peut-être.
M. Bourbeau: Autrefois les ententes municipales ne couvraient pas
ce secteur-là puisque c'était en vertu de l'article 189 que la
gestion des déchets était faite régionalement. Maintenant,
en vertu des ententes qui ont cours, on pourra contracter une entente à
l'égard de la gestion des déchets et cette entente-là
devra prévoir tout l'aspect de la gestion du dossier y compris le
retrait éventuel de la municipalité et les conséquences de
ces retraits-là. Maintenant, les municipalités sont liées
par ces ententes-là. Cela les oblige autant qu'un règlement
municipal parce que, pour pouvoir signer une entente, le maire ou celui qui
signe au nom de la municipalité doit avoir toutes les autorisations
requises. Donc, l'entente lie la municipalité au même titre
qu'elle pourrait la lier à un règlement.
M. Dufour: Je pense qu'il faut lire tous les mots un après
l'autre, tranquillement. C'est qu'en même temps qu'on dit ça,
avant la signature de l'entente, que l'entente peut se terminer quelque part
dans le temps, je prétends que ça n'a pas le même effet
qu'un règlement. Mais on dit que la municipalité régionale
de comté peut exploiter un système chez elle ou dans un
territoire qui n'est pas le sien. Cela veut dire que ça lui donne un
pouvoir d'aller gérer ce qui se passe là à
l'extérieur de la municipalité régionale de comté.
Supposons qu'il y a juste cette entente-là qui est possible, C'est le
seul endroit dont on peut disposer et II n'y a pas d'entente. Quelqu'un peut y
mettre fin quelque part. Quel est le problème qui va être
soulevé? Le ministre de l'Environnement va-t-il être obligé
d'émettre une ordonnance? (16 h 45)
M. Bourbeau: M. le Président, pour répondre
à la première préoccupation du député de
Jonquière, je lui dirai que, pour pouvoir signer une entente, une
municipalité doit adopter un règlement. Cela a une force aussi
grande qu'un règlement puisque les gens qui signent doivent être
autorisés par règlement.
Deuxièmement, les ententes qui se signent, en
général, prévoient toujours les modalités du
retrait d'une municipalité. Ce n'est que dans le cas où une
entente ne prévoirait pas les modalités de retrait d'une
municipalité, que là le ministre de l'Environnement peut
intervenir pour édicter les modalités de retrait de l'entente.
Mais en général, toutes les ententes qui se signent
prévoient les modalités du retrait d'une municipalité.
M. Dufour: Comme c'est un pouvoir que les municipalités
ont accepté, personnellement, je serais porté à croire que
la gestion des déchets n'a pas été un pouvoir qui a
été forcé par les municipalités régionales
de comté. Je pense que, règle générale, les
municipalités en sont venues à des ententes quelconques pour
gérer des déchets. À moins que vous ayez des faits
précis. Personnellement, je suis porté à croire que la
gestion des déchets, les administrateurs municipaux ont fait assez
rapidement des ententes pour gérer ça en commun, à cause
des coûts, à cause des problèmes, des sites
d'enfouissement, à cause aussi de la gestion des déchets comme
telle qui est une difficulté propre à chaque
municipalité.
Qu'on accorde le droit de retrait individuel dans ce domaine, je trouve
que, s'il y avait unanimité, elles l'ont fait de façon correcte,
normale. Si on leur donne le droit de mettre fin à l'entente, ça
pourrait mettre en danger la gestion des déchets. Quelqu'un pourrait le
faire, à part ça, par malice. Vous savez que ça
coûte terriblement cher, etc. Je pense qu'il y a un certain nombre
d'éléments, mais à la plupart des endroits, c'est fait par
entente mutuelle avec de la bonne collaboration. Les problèmes qu'on
rencontre actuellement, c'est surtout sur les sites à exploiter.
Je ne pense pas que ce soit concernant l'entente, mais on donne un
pouvoir et en même
temps ce pouvoir a été volontaire. Il n'a pas
été pris nécessairement par l'article 189. Là on
leur donne le pouvoir de se retirer qui pourrait mettre en danger toute une
gestion de déchets. Moi je pense que l'autonomie, le bien commun et le
bien particulier, que faut-il choisir?
M. Bourbeau: Vous permettrez, M. le Président, à Me
Jean-Maurice Latulippe, de dire quelques mots.
Le Président (M. Audet): M. Maurice Latulippe?
M. Bourbeau: Jean-Maurice Latulippe.
Le Président (M. Audet): Jean-Maurice Latulippe,
M. Bourbeau: Maître.
Le Président (M. Audet): Me Jean-Maurice Latulippe, vous
avez la parole.
M. Latulippe (Jean-Maurice): M. Dufour, cet article permet
simplement - M. le député de Jonquière, je m'excuse - de
ne pas forcer une municipalité rurale à faire partie d'une
entente. Antérieurement, on pouvait forcer une municipalité
rurale à être partie à une entente contre sa
volonté. Or, avec le nouvel article, si elle veut être partie
à une entente de gestion de déchets, elle pourra signer une
entente. Si elle ne veut pas y être partie, elle n'aura pas à
signer l'entente. C'est en corrollaire avec la modification qu'on apporte
à l'article 189 de la Loi sur l'aménagement qui s'appliquait en
gestion de déchets également, mais à l'égard des
villes seulement. Or, l'article 549 ici s'applique à l'égard des
municipalités rurales. Vous parliez d'autonomie, dans l'optique de
l'autonomie, on ne peut pas forcer désormais une municipalité
rurale à être partie à une entente. Ce n'est que par sa
volonté qu'elle sera partie à une entente. Si elle ne veut pas
signer ce contrat, elle ne le signe pas.
M. Dufour: Je comprends que le principe est excellent. Une
municipalité rurale aura tellement d'autonomie qu'elle ne pourra pas se
retirer parce que là elle n'a pas le choix. Elle ne pourra pas
administrer ses déchets seule, je suis convaincu, si elle l'a fait dans
les normes, par tranchée, etc., elle va avoir des problèmes. Il y
a des coûts tellement onéreux qu'elle ne pourra pas le faire. Mais
en contrepartie, une municipalité de ville, qui est très grosse,
pourrait avec sa capacité d'emprunt comme avec sa capacité de
gestion et d'évaluation, administrer ses propres déchets en
laissant les municipalités rurales se débattre avec le
problème.
Cela augmente les coûts d'une façon indue. Cela pourrait
être un moyen de chantage que la municipalité de ville pourrait
exercer vis-à-vis des petites. J'espère que cela ne se fait pas
comme ça. Je veux juste soulever les hypothèses, en tout cas, qui
peuvent nous trotter dans ta tête au moment où on discute de cet
article qui fait que oui, il y a, en principe de l'autonomie, et ce n'est pas
paritaire parce que vis-à-vis des petites municipalités, elles
n'ont pas le choix. Il faut qu'elles s'allient à d'autres, c'est clair
comme de l'eau de roche. Tandis que la grosse municipalité pourrait, de
façon unilatérale, de façon égoïste dire: Moi
je ne m'occupe pas de vous autres. Arrangez-vous avec vos troubles. Dieu sait
comment on pourrait traduire cela. Je ne sais pas. Je fais l'hypothèse.
Il y a des gens ici qui nous ont éveillés un peu. Je ne sais
même pas si ce sont des bons interprètes de ce qu'ils pensent.
Nous croyons qu'il y a une règle dans un cas aussi
élémentaire que la gestion des déchets. La règle
des deux tiers ne s'apptique pas par rapport à cela et cela nous semble
un danger. C'est clair que vous serez toujours gagnants en prêchant
l'autonomie, mais il faut regarder les faits pratiques.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
39?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
M. Bourbeau: Un bel effort.
Le Président (M. Audet): L'article 40.
M. Bourbeau: II y a lieu de modifier l'article 578 du Code
municipal afin d'effectuer un ajustement de concordance avec les articles 37 et
41. En effet, la municipalité régionale de comté pourra
désormais signer une entente selon les mêmes modèles que
ceux prévus pour les municipalités rurales ou urbaines. De plus,
il est nécessaire de préciser que les villes et non seulement les
municipalités rurales peuvent être parties à une telle
entente.
Le Président (M. Audet): Commentaires?
M. Dufour: La MRC n'a pas le droit de faire des
règlements. Comment pourrait-elle exercer sa compétence? Elle a
le pouvoir d'une corporation locale, mais comment pourrait-elle l'exercer
autrement que par réglementation? Je comprends qu'elle n'a pas le droit
de prélever des taxes, mais comment va-t-e!le l'exercer? Par une
résolution du conseil? Elle a tous les pouvoirs, à l'exception
de...
M. Bourbeau: La MRC peut faire des règlements par ses
propres pouvoirs à elle, mais non pas en vertu des pouvoirs des
municipalités locales.
M. Dufour: Quand on dit "à l'exception de ceux de faire
des règlements et de prélever des taxes"... Prélever des
taxes, c'est clair. Vous me dites qu'elle peut faire ses règlements.
M. Bourbeau: En vertu de ses propres pouvoirs à elle, la
MRC.
M. Dufour: En vertu de ses propres pouvoirs, mais elle ne peut
pas toucher à la réglementation locale. Est-ce que c'est
ça que cela veut dire?
M. Bourbeau: C'est exact. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 40.
L'article 40 est-il adopté?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 41.
M. Bourbeau: Une des conclusions majeures qui découlent
des assises d'août dernier est reflétée par cette
modification à l'article 628 du Code municipal. Il n'existe pas dans la
loi actuelle de possibilité pour une municipalité
régionale de comté d'être partie à tous les
modèles d'entente intermunicipale: la fourniture de services, la
délégation de compétence ou la régie
intermunicipale. Seul le modèle basé sur une
délégation de compétences lui est actuellement accessible
puisque les autres sont réservés aux municipalités
locales. La modification effectuée ici est faite dans le cadre d'un
article qui donne aux municipalités régionales de comté
certains pouvoirs des municipalités locales. On y a ajouté toutes
les dispositions relatives aux ententes intermunicipales. Désormais, la
municipalité régionale de comté qui désire offrir
des services à ces municipalités pourra entreprendre le processus
plutôt que d'attendre qu'une de ces municipalités lui
délègue sa compétence.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 41? Cela va?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 41 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 42.
M. Bourbeau: M. le Président, il y aura des modifications.
Je vais commencer par un com- mentaire d'ordre général.
Parallèlement à cette nouvelle possibilité pour une
municipalité régionale de comté d'être partie
à tout type d'entente, les participants aux assises ont exprimé
le voeu que la municipalité régionale de comté puisse
offrir des services municipaux en dehors du cadre d'une entente à
condition que, par les deux tiers des voix de ses membres, le conseil de la MRC
exprime son accord à cette prise en charge. La loi définit ce qui
peut être compris dans l'expression "service municipal". La
procédure de droit de retrait et d'intégration aux groupes de
municipalités qui bénéficieront de tel ou tel service
donné par la MRC est la même que celle déterminée
à l'article 38 du présent projet et qui concerne l'acceptation
par la MRC d'un pouvoir délégué par le gouvernement. M. le
Président, je propose des modifications. Je serais prêt à
faire des commentaires au fur et à mesure que vous appellerez les
articles.
Le Président (M. Audet): Si vous voulez bien, on va les
appeler un par un. S'il y a des discussions, on les adoptera après.
M. Dufour: Je fais une suggestion. On va les prendre article par
article ou paragraphe par paragraphe, allant de 678.0.1 pour en venir au
deuxième alinéa.
Le Président (M. Audet): C'est cela. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, à l'égard de
l'article 678.0.1, je propose de modifier dans l'article 678.0.1, à la
troisième ligne du premier alinéa, les mots "des membres de son
conseil" par les mots "des voix des membres du conseil".
Également, dans le même article, à
l'avant-dernière ligne du deuxième alinéa, après le
mot "ville", les mots "la confection et la tenue à jour du rôle
d'évaluation et".
Alors, le paragraphe premier de la modification corrige une omission. En
effet, il faut mentionner le mot "voix" puisqu'au conseil de la plupart des
municipalités régionales de comté les membres disposent de
plus d'une voix, voix au pluriel.
Le paragraphe deuxième ajoute "la confection et la tenue à
jour du rôle d'évaluation aux services municipaux qu'une
municipalité régionale de comté est habilitée
à offrir aux villes de son territoire si telle est leur
volonté".
Le Président (M. Audet): D'accord?
M. Dufour: Quand on parle de la fourniture de tout ou en partie,
est-ce que la fourniture comprend les travaux inhérents à ce
travail? Par exemple, on pourrait bien fournir de l'eau mais cela ne veut pas
dire que cela nous donne l'obligation ou le droit de faire des travaux majeurs,
par exemple, Installer un système d'aqueduc dans une
municipalité. Est-ce que
dans votre esprit la fourniture de l'eau ou d'égout ce sont aussi
les investissements qui rentrent dans la municipalité? C'est le service,
cela pourrait être juste la distribution.
M. Bourbeau: En vertu du principe qui veut que l'accessoire suive
le principal, si on permet de fournir le service de l'eau on permet les travaux
accessoires.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour les
amendements à l'article 678.0.1?
M. Dufour: Non. Je m'excuse, j'avais dérangé
quelque peu. Le service à fournir, est-ce que ce sont aussi les
investissements qui sont rattachés à cela?
M. Bourbeau: Oui. Je disais qu'en vertu du principe que
l'accessoire suit le principal, si la MRC a le pouvoir de fournir le service
d'eau, elle a nécessairement les pouvoirs de fabriquer ou faire
fabriquer ou faire installer les infrastructures nécessaires pour
pouvoir accorder le service d'eau.
M. Dufour: Mais comme elle n'a pas le pouvoir de taxation,
comment la MRC va-t-elle faire pour emprunter par rapport à cela? Ce
sont des investissements de nature capitale.
M. Bourbeau: La MRC n'empruntera pas. Elle enverra des
quotes-parts aux municipalités membres.
M. Dufour: Oui, mais cela veut dire qu'elle enverrait une
quote-part globale. Disons, par exemple, que la municipalité
régionale de comté est obligée d'installer un égout
ou un service d'aqueduc. Cela est assez dispendieux. Elle va même faire
le chemin qui va avec. Comment va-t-elle établir sa quote-part?
Va-t-elle dire: Cela vous coûte 1 000 000 $? Je suppose. Et la
municipalité va dire oui et elle va emprunter pour 1 000 000 $. Je ne
suis pas sûr de cela.
M. Bourbeau: La MRC peut choisir l'une de deux façons.
Elle peut faire les travaux elle-même, emprunter et envoyer des
quotes-parts annuelles aux municipalités membres pour le service de la
dette sur la période. Ou encore, elle peut faire les travaux, demander
aux municipalités locales de la payer comptant pour les travaux. Les
municipalités locales empruntent elles-mêmes à long terme
pour le service de la dette de leur quote-part.
M. Dufour: Mais la MRC, n'ayant pas le pouvoir de taxation,
est-ce qu'il y a beaucoup de MRC au Québec actuellement qui ont fait des
emprunts sur le marché des obligations? Comment cela pourrait-il
être reçu par le marché financier, une MRC qui
déciderait d'emprunter? Elle a une existence légale mais elle n'a
pas beaucoup de valeur pour s'asseoir. Elle a des quotes-parts qui peuvent
être changées par des lois rapidement par nous. Qu'est-ce qu'on
fait avec cela?
M. Bourbeau: Les MRC ont le pouvoir mais c'est très peu
utilisé. On me dit que sur 6 000 000 000 $ de travaux au Québec
il y en a eu seulement pour 6 000 000 $ qui ont été faits par les
MRC, les autres ayant été facturés et payés par les
municipalités locales et ces dernières ayant fait les emprunts
elles-mêmes. (17 heures)
M. Dufour: Donc, ce que je vois dans ça, c'est qu'il va
falloir qu'il y ait des tractations. Ce n'est pas clair dans mon esprit que la
MRC va exercer ce rôle facilement. Il faut qu'elle ait des ententes
très fortes avec les municipalités. II va y avoir des tractations
à faire: Qui va emprunter? Normalement, une municipalité
emprunte, ça va bien. C'est connu. Les prêteurs savent ce à
quoi les municipalités se sont engagées Par la MRC, on lui donne
le pouvoir. J'ai l'impression que cela pourrait causer quelques petits
problèmes en chemin. On va lui donner ce pouvoir. Je ne suis pas
sûr qu'on va pouvoir l'appliquer facilement. C'était pour les
services d'eau et d'égout. Quant à la police et aux incendies, je
veux bien croire qu'on va lui donner le pouvoir de faire tout ça, mais
est-ce que c'est un pouvoir fictif qui est applicable ou non? Avec la
Sûreté du Québec, J'ai des doutes. C'est en
prévision d'enlever la Sûreté du Québec quelque
part? Je ne fais que soulever le point
II n'y a pas beaucoup de pouvoirs, d'après ce que je vois, qui
pourraient demeurer à la municipalité. Ce qui veut dire
qu'à un certain moment, s'il y a une municipalité
régionale de comté prenait ce pouvoir, la municipalité
locale n'a plus de raison d'exister, pratiquement. SI les pouvoirs à
l'intérieur de cet article étaient exercés par la
municipalité régionale de comté, la municipalité
locale n'aurait plus raison d'exister, sinon que pour taxer.
M. Bourbeau: Étant donné que la municipalité
locale a toujours le pouvoir de se retirer des ententes, il faut croire qu'elle
serait très heureuse de laisser la MRC gérer ces ententes.
M. Dufour: C'est un beau roman. À venir.
Le Président (M. Audet): Cela va pour les amendements
proposés à 678.0.1, M. le député?
M. Dufour: Oui, pour ceux-là, mais il reste 678.0.2,
678.0.3.
Le Président {M. Audet): Oui, mais si vous permettez, on
va adopter les amendements à 678.0.1. Les amendements sont-ils
adoptés?
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président. M. Dufour:
Sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
L'article 678.0.1 est-il adopté tel qu'amendé.
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. J'appelle l'article
678.0.2.
M. Bourbeau: Je n'ai pas de commentaires à faire sur cet
article.
Le Président (M. Audet): Avez-vous des commentaires, M. le
député de Jonquière sur l'article 678.0.2?
M. Dufour: Non, ça va.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 678.0.3. Il y
a un papillon. Il y en a deux même, trois. Il y a trois papillons
à l'article 678.0.3.
M. Bourbeau: Cela ne sera pas long. À l'article 678.0.3,
on propose le remplacement à !a dernière ligne du premier
alinéa et à la deuxième ligne du deuxième
alinéa du mot municipalité par le mot corporation.
Également par le remplacement à la dernière ligne du
deuxième alinéa, des mots modifier, annuler, par le mot
remplacer, Et par l'addition, à la fin de cet article 678.0.3, de
l'article 616 qui s'applique à la contribution de la corporation
à l'égard d'un service fourni en vertu de l'article 678.0.1.
Le Président (M. Audet): Merci. Y a-t-il des commentaires
sur les trois amendements?
M. Bourbeau: Ces paragraphes comportent des arnélioratons
de nature technique, M. le Président.
Le Président (M, Audet): Merci. M. Dufour:
Ça va.
Le Président (M. Audet}: Ça va. Les amendements
proposés à l'article 678.0.3 sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 678.0.3
est-il adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. J'appelle l'article
678.0.4.
M. Bourbeau: À cet article, nous proposons le remplacement
à la première ligne du mot municipalité par le mot
corporation et le remplacement à l'avant-dernière ligne de cet
article des mots modifier, annuler, par le mot remplacer.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires sur les
amendements proposés?
M. Dufour: Un instant. Là on est rendu à l'article
43...
Le Président (M. Audet): Non. On est encore à
l'article 678.0.4, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: D'accord. J'allais plus vite que vous autres.
M. Bourbeau: Ah bon!
M. Dufour: J'avais décidé que c'était comme
cela.
Le Président (M. Audet): On peut l'adopter tout de suite,
M. le député, cela va aller vite et on va sera vite rendu
à l'article 43.
M. Dufour: Si on allait dans le coeur. Demandez le vote.
Le Président (M. Audet): Les amendements proposés
à l'article 178.0.4 sont-ils adoptés?
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président. M. Dufour:
Sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 178.0.4
est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 42, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. L'article 43.
M. Dufour: D'accord.
M. Bourbeau: Cette disposition porte sur l'adoption du budget de
la municipalité régionale de comté. Je propose une
modification qui remplace cet article. La modification est ici, M. le
Président. J'espère que vous allez me dispenser
de la lire puisque c'est assez long. Chaque député en a
reçu copie. Je dirai simplement que le but essentiel de la modification
proposée à l'article 43 est de faire en sorte que le budget de la
municipalité régionale de comté soit adopté en
plusieurs parties. Ainsi, la partie portant sur les responsabilités des
anciens conseils de comté sera adoptée par les
représentants des municipalités régies par le Code
municipal, à la majorité de voix. Mais les parties portant sur
les compétences exercées par la municipalité
régionale de comté, lorsque les municipalités locales ont
l'option de se retirer, seront adoptées par les municipalités
participantes également à la majorité des voix.
Quant aux autres compétences dont l'administration
générale, l'aménagement et l'urbanisme, la partie du
budget les concernant sera adoptée par l'ensemble des
municipalités aux deux tiers des voix. Les majorités requises
pourront différer si les lettres patentes le prévoient. De plus,
malgré l'exigence des deux tiers pour la partie générale
du budget, une seule municipalité ne pourra bloquer son adoption,
même si elle possède plus du tiers des voix.
Enfin, en cas de non-adoption du budget le 31 décembre, un
douzième du budget de l'année précédente entre en
vigueur automatiquement à chaque mois jusqu'à l'adoption du
nouveau budget. Cette mesure qui existe dans les communautés urbaines
régionales, les municipalités et les régies
intermunicipales permet de maintenir le fonctionnement de la
municipalité; dans ce cas-ci, c'est la MRC, la municipalité
régionale de comté.
M. Dufour: D'accord, on va les régler, les lire une
après l'autre; donc, on va les lire.
Le Président (M. Audet): D'accord. Voulez-vous que j'en
fasse lecture?
M. Dufour: Oui. L'article 975: "Ce code est modifié,
1° par-" Et là, on va procéder par chacun des
éléments.
Le Président (M. Audet): D'accord. L'article 43 du projet
de loi est remplacé par le suivant: "L'article 975 de ce code est
modifié, 1°, par l'insertion, après le premier alinéa,
des mots suivants: "Le budget comporte 1° une partie portant sur les
matières visées au deuxième alinéa de l'article 188
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme."
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet}: Voulez-vous qu'on lise tout le
paragraphe ou l'alinéa au complet?
M. Dufour: Non, cet alinéa...
Le Président (M. Audet): Le 1°, c'est un paragraphe,
après cela, on a des alinéas.
M. Dufour: C'est cela, 2° et 3°.
Le Président (M. Audet): Voulez-vous par alinéa ou
par paragraphe?
M. Dufour: Par alinéa.
Le Président (M. Audet): Par alinéa, d'accord. "Le
budget comporte 1° une partie portant sur les matières visées
au deuxième alinéa de l'article 188 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme."
M. Dufour: Voilà.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires?
M. Dufour: En fait, ce que je comprends selon les explications
qui nous ont été fournies... C'est pour cela que je veux qu'on
procède comme cela, ce n'est pas parce qu'on veut être contre,
c'est parce que je veux être bien sûr qu'on se comprend sur ce
qu'on veut dire. Les fonctions de l'ancien conseil de comté seront
votées par les membres des conseils de comté, mais à la
majorité simple.
M. Bourbeau: Enfin, disons que l'alinéa dont on parie ne
dit pas cela, il dit simplement qu'une partie du budget va porter uniquement
sur ces fonctions.
M. Dufour: Ah! C'est vrai, c'est rattaché à un
autre...
M. Bourbeau: Le vote vient plus loin. M. Dufour:
D'accord.
M. Bourbeau: Pour l'instant, on dit que le budget comporte une
partie qui porte sur les matières...
M. Dufour: On peut dire que l'alinéa de l'article 188, ce
sont les fonctions de l'ancien conseil de comté. C'est clair.
M. Bourbeau: C'est cela. M, Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'alinéa 2: "Par
l'insertion après le premier alinéa des suivants: "Le budget
comporte autant de parties que la municipalité régionale de
comté exerce de compétences en vertu de l'article 10, sauf le cas
d'un pouvoir qui, en vertu d'une disposition législative, ne peut
être exercé que par une municipalité régionale de
comté ou en vertu de l'article 678.0.1."
M. Dufour: C'est un pouvoir discrétionnaire. Donc,
à chaque fois qu'il y a des compétences
qui vont être exercées par la municipalité
régionale de comté qui ne sont pas nécessairement
exercées par l'ensemble de la municipalité régionale de
comté, cela veut dire qu'elles vont avoir un budget qui correspond
à cela.
M. Bourbeau: C'est exact.
M. Dufour: Lorsqu'on parle d'une compétence qui ne peut
être exercée que par la municipalité régionale de
comté, ce sont les compétences qui sont
déléguées par un ministère ou le gouvernement.
M. Bourbeau: C'est exact.
Le Président (M. Audet): Cela va-t-il?
M. Dufour Cela va. Moi, je vais plus loin encore.
Le Président (M. Audet): Troisièmement: Le budget comporte
une partie portant sur les autres pouvoirs de la municipalité
régionale de comté.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va On poursuit Les parties
du budget sont adoptées séparément. Peuvent voter; 1°
sur la partie visée au paragraphe 1, du deuxième alinéa:
Un membre du conseil mentionné au deuxième alinéa de
l'article 188 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
M. Dufour: Autrement dit, si je comprends bien, c'est seulement
une question d'explication au fur et à mesure, c'est que la
première partie, c'est ce que j'essayais de trouver tout à
l'heure, est: 1° d'abord ce sont les fonctions d'un conseil de
comté. Ces gens vont avoir à voter sur leur propre budget.
M. Bourbeau: Ce sont les municipalités régies par
le Code municipal.
M. Dufour: Et régies par le Code municipal. Donc, cela
veut dire que c'est une majorité simple.
M. Bourbeau: C'est exact. M. Dufour: Très bien.
Le Président (M. Audet): Cela va. 2" Les parties du budget
sont adoptées séparément. Peuvent voter sur une partie
visée au paragraphe 2 du deuxième alinéa: Les membres du
conseil représentant les corporations qui sont assujetties à la
compétence de la municipalité régionale de
comté.
M. Dufour: Là aussi Je pense que ce paragraphe est
suffisamment clair. Cela a trait à des compétences qui sont
déléguées par le ministère ou le gouvernement ou
des parties de pouvoir. Là aussi ce sont des pouvoirs qui sont
exercés par la volonté expresse des membres. Encore là,
c'est une majorité simple qui prévaut par rapport à cet
exercice de compétence ou surtout par le paiement des coûts pour
le budget.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Audet): Peuvent voter sur la partie
visée au paragraphe 3 du deuxième alinéa: Les membres du
conseil représentant toutes les corporations, cités et villes
dont le territoire est compris dans celui de la municipalité
régionale de comté.
M. Dufour: Ici ce sont les compétences qui sont
obligatoires de la part de la municipalité régionale de
comté. Donc, à ce moment on exige les deux tiers des voix des
membres de la municipalité régionale de comté.
Le Président (M. Audet): Cela va.
M. Dufour: Cela va. On comprend bien.
Le Président (M. Audet): Sous réserve de la lettre
patente de la municipalité régionale de comté, chaque
partie du budget est adoptée à la majorité des voix sauf
celles visées au paragraphe 3 du deuxième alinéa qui est
adopté à la majorité des deux tiers des voix. Toutefois,
cette exception ne s'applique pas lorsque les membres du conseil
présents qui ont voté contre l'adoption ne représentent
qu'une corporation.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais avoir l'explication sur la
dernière ligne? Toutefois, cette exception ne s'applique pas lorsque les
membres du conseil présents qui ont voté contre l'adoption ne
représentent qu'une corporation?
M. Bourbeau: Je m'excuse. Est-ce que le député
pourrait reprendre sa question?
M. Dufour: Toutefois, cette exception ne s'applique pas lorsque
les membres du conseil présents qui ont voté contre l'adoption ne
représentent qu'une corporation. Ah oui! c'est pour pallier à ce
qu'une municipalité contrôle. C'est cela.
M. Bourbeau: C'est pour éviter qu'une seule
municipalité puisse bloquer le budget.
M. Dufour: II faut dire que nous avons eu les amendements assez
tard. Ce n'est donc pas familier. Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va. Enfin, le
deuxième paragraphe: Par l'addition à la fin de l'alinéa
suivant: Lorsque le 1er janvier le budget ou une partie de celui-ci n'est pas
adopté, le douzième de chacun des crédits prévus au
budget de l'exercice précédent ou à la partie
correspondante de ce dernier est censé être adopté. Il en
est de même au début de chaque mois subséquent si, à
ce moment, le budget ou cette partie n'est pas encore adopté.
M. Dufour: Une seute question. Est-ce que cela ne cause pas de
problème? C'est un article qu'on emprunte ou qui existe
déjà dans les corporations municipales ou autres? Est-ce que cela
est arrivé déjà que le budget n'a jamais été
adopté dans un an? Il y a toujours une augmentation. Comme les
municipalités n'ont pas le droit de faire de déficits, cela
pourrait arriver que les employés par exemple aient des augmentations de
salaire selon la convention collective. Le fait qu'on gèle le budget
dans le temps, un douzième - il n'y a pas d'augmentation -comment cela
s'interpréterait-il à la fin de l'année? (17 h 15)
M. Bourbeau: Les gens qui m'entourent ne se souviennent pas de
mémoire "d'âne" d'en avoir vu, à l'exception de
Schefferville où on a dit que, finalement, le gouvernement a
été obligé de déclarer une tutelle parce qu'on s'en
allait vers une impasse budgétaire. Mais c'est le seul cas à ma
connaissance, avec toutes mes excuses pour ceux qui m'entourent...
M. Dulour: Si ce n'est jamais arrivé, on ne l'inventera
pas. Mais je sais que cela peut causer...
Le Président (M. Audet): Cela va pour les amendements, M.
le député de Jonquière?
M. Dufour: Cela va pour les amendements. Cela satisfait, je pense
en grande partie, les désirs des deux unions municipales et l'Opposition
avaient aussi opiné dans le même sens lors de l'adoption du
principe du projet de loi.
Le Président (M. Audet): Est-ce que les amendements
proposés à l'article 43 sont adoptés?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Étant donné que
cela remplace l'article 43, on n'adoptera pas l'article 43, lequel est
substitué par ces amendements. J'appelle l'article 44.
Dispositions transitoires et finales M. Bourbeau: À compter du
1er janvier 1988, une vaste opération de révision de la
représentativité des municipalités au sein du conseil de
la municipalité régionale de comté sera entreprise. Le
projet de loi prévoit que dès qu'une municipalité, faisant
partie du territoire de la municipalité régionale, demande la
révision des lettres patentes, cela peut, si telle est la volonté
de la demanderesse, remettre en cause non seulement la représentation
mais également le seuil de la majorité quant à la prise de
décision au conseil, Cette demande de révision doit se faire dans
les trois mois de l'entrée en vigueur de la loi.
Nous avons une modification qui vise à corriger une faute
d'impression.
Le Président (M. Audet): Enlever le "ce" à la fin
de la dernière ligne.
M. Bourbeau: Oui, exactement, M. le Président.
M. Dufour: Est-ce que le ministre des Affaires municipales
envisage une campagne de sensibilisation à la suite de l'adoption de ce
projet de loi, concernant les modifications possibles aux lettres patentes?
Parce que les échéances sont très courtes. On est rendu
aux fêtes et ce n'est pas un temps bien propice aux discussions dans les
municipalités régionales de comté comme dans les
municipalités, parce qu'il est question des budgets, de la fin de
l'année. Il va vous rester février, mars, avril. Cela veut dire
qu'il n'y a pas trois mois. Comment le ministre entend-il procéder pour
informer les municipalités régionales de comté concernant
les modifications qui sont apportées ou les possibilités de
modifications à apporter à leurs lettres patentes?
M. Bourbeau: Premièrement, par l'intermédiaire de
nos bureaux régionaux, nous allons répandre la bonne nouvelle.
Les officiers du ministère sont continuellement en contact avec les MRC.
Nous allons utiliser également les moyens de communication dont dispose
le ministère, la Revue municipale et les différents autres moyens
de communication dont nous disposons.
M. Dufour: Je ne savais pas que le ministre avait une si belle
voix.
Le Président (M. Audet): Cela va à l'article
44?
M. Dufour: Je trouve que le mois d'avril me semble une
période très courte, surtout lorsqu'on considère que les
municipalités régionales de comté ne siègent pas,
dans l'ensemble, de la même façon. Elles pourraient siéger
une fois par mois. Il y en a qui siègent deux fois par mois mais je
trouve que si on ne laisse pas... Je trouve que les trois mois sont vraiment
courts par rapport à cela.
M. Bourbeau: Je voudrais rappeler au député que les
trois mois ne sont pas pour régler la question des lettres patentes.
M. Dufour: Non, c'est pour manifester l'ouverture...
M. Bourbeau: C'est simplement pour signaler, oui...
M. Dufour: Mais c'est parce qu'il va y avoir un certain nombre de
tractations, j'imagine. Les gens vont se parler. Ils se rencontrent plus ou
moins souvent. Il y a des municipalités régionales de
comté qui peuvent avoir l'information un peu plus tard. La
période des trois mois me semble, en tout cas, assez courte.
M. Bourbeau: On a eu une longue période de temps à
flotter ou une longue période d'incertitude a existé quant au
futur statut de la MRC. Je pense qu'il est important que le processus
s'enclenche et que le problème soit réglé aussi rapidement
que possible. Aussi bien y aller en début d'année et on fera la
publicité qui s'impose pour que chacune des municipalités au
Québec soit au courant de ses droits. On ne veut pas faire durer le
plaisir plus longtemps qu'il ne faut.
M. Dufour: Ne pensez-vous pas que prolonger la période
d'un mois ne serait pas une façon de vous donner un peu de temps comme
de laisser un peu plus de temps à tout le monde?
M. Bourbeau: On me signale que cette période de trois mois
avait fait le consensus lors des assises.
M. Dufour: Oui, mais...
M. Bourbeau: C'était la période jugée utile
ou raisonnable par les élus municipaux, lors des discussions que nous
avons eues,
M. Dufour: Oui, mais j'imagine, M. le ministre, connaissant le
monde municipal, connaissant les tractations que vous avez eues, la
façon dont c'était entouré, la façon dont cela
s'est négocié, même on comprend qu'aujourd'hui avec un
projet de loi on peut constater l'épaisseur des changements qui ont
été apportés. Je comprends qu'on peut bien retirer des
élus municipaux, oui. Mais on peut aussi accepter, au cours des
négocations comme on pourrait ailleurs leur donner "un mois
supplémentaire et je ne pense pas que ça mettrait en danger ou en
péril... Ce à quoi vous vous exposez, c'est que les gens vont
vous demander des délais peut-être et dire: Laissez-nous donc
travailler un petit peu plus longtemps. On aurait des choses à faire.
Avant que l'information ne se rende, ça va être le 31 janvier.
Cela va être réglé pour l'année prochaine. Je ferais
appel à votre jugement.
Le Président (M. Audet): Avez-vous des commentaires
à ajouter?
M. Dufour: Non. Je fais appel au jugement du ministre. S'il me
dit que le 1er avril 1988 c'est ça, bien je vous dis qu'au moins on
l'aura soulevé. Je me mets à la place des municipalités et
je sais aussi que les communications entre le ministère et les
municipalités ce n'est pas aussi mathématique. Ce n'est pas aussi
vrai. Je sais que les unions vont faire leur travail. Mais encore là, le
mois de janvier n'est pas un mois propice pour mettre des choses en marche. Le
mois de décembre est un mois de budget, un mois de planification. Il y a
des conseils municipaux qui viennent d'être élus. Cela me
surpendrait que le mois de janvier soit le mois parfait. Je considère
que le mois de janvier est perdu. Donc, si on veut donner une chance aux
municipalités, on mettrait le 1er mai. Je suggère ça. Le
ministre pourrait apporter l'amendement. Je trouve que ça pourrait
apporter des solutions correctes.
Le Président (M. Audet): Des commentaires,..
M. Bourbeau: C'est parce qu'il y a un calendrier qui a
été établi pour chaque étape et on me dit que, si
on prolongeait cette période-là d'un mois, il faudrait, soit
raccourcir la période suivante qui est celle de six mois où la
commission municipale doit faire la conciliation, dans les cas où il y
aurait de la conciliation, ou encore allonger la période totale.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Dufour: D'une façon ou de l'autre, s'il y avait 50 MRC
qui demandaient des modifications aux lettres patentes, j'ai des doutes que
dans six mois la Commission municipale puisse faire ce travail-là.
Malgré que je sache que la Commission municipale n'a plus rien à
faire parce que j'en ai entendu parler dans d'autres projets de loi, je doute
que le Commission municipale puisse arriver s'il y avait autant de demandes de
lettres patentes. En tout cas, vous en ferez des choux ou des raves. Je fais
juste soulever que le 1er avril... En fait, c'est que les municipalités
vont être obligées de se virer de bord dans deux mois et je pense
que c'est très court.
M. Bourbeau: Comme il y aura une session aux mois de juin et de
mai, si jamais au mois d'octobre on voit vraiment que les délais sont
trop serrés, on pourra toujours faire une petite loi rapide avec le
consentement de l'Opposition pour allonger les délais.
M. Dufour: S'il n'y a pas de changement d'apporté, ce sera
sur division.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement
proposé à l'article 44 est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 44, tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 45.
M. Bourbeau: À l'expiration de ces trois mois, si toutes
les municipalités s'accordent pour maintenir le statu quo, le
secrétaire trésorier de la municipalité régionale
de comté en avisera le ministre.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 45?
M. Dufour: Pas de commentaire.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 45 est
adopté?
J'appelle l'article 46.
M. Dufour: Sur division, parce que j'avais parlé d'un mois
de délai.
Le Président (M. Audet): L'article 45 adopté sur
division.
J'appelle l'article 46.
M. Bourbeau: Avant le 1er juillet 1988, le conseil de la MRC peut
soumettre au ministre une nouvelle formule de représentation à
condition que cette formule ait reçu l'assentiment de la
municipalité régionale de comté représentant 90 %
de la population totale. Si une municipalité a plus d'un
représentant, chacun sera réputé parler au nom d'un
certain pourcentage de la population de cette même
municipalité.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 46?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 47.
M. Bourbeau: Si cette proportion de 90 % n'est pas atteinte et
que la MRC désire tout de même modifier ses lettres patentes, elle
devra en aviser le ministre par résolution sinon par avis du
secrétaire trésorier et ce, avant le 1er juillet 1988.
Le Président (M, Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 47?
M. Dufour: Le 1er juillet, c'est toujours avec l'adaptation avec
le mois d'avril, parce que je veux être cohérent. Si j'ai dit tout
à l'heure que cela retardait jusqu'au 1er mal, cela voudrait dire que
cela aurait décalé au 1er août. Je ne pourrais pas, en
vertu des articles 44 et 45 qui parlent d'une date, même si je suis
d'accord sur le fond avec le projet proposé, être d'accord
à cause des dates. Ce serait sur division, si vous permettez.
Le Président (M. Audet): L'article 47 est adopté
sur division.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 48.
M. Bourbeau: M. le Président, il y aura une modification
à l'article 48. Je vais commencer par un commentaire
général sur l'article lui-même. Le ministre devra alors
demander à la Commission municipale du Québec de faire
enquête dans cette municipalité régionale de comté
et de lui proposer une modification aux lettres patentes avant le 1er janvier
1989. Le papillon fait en sorte de prévoir que cette modification
supprime le mot enquête. En effet, cette mention, si elle était
maintenue, obligerait la Commission municipale de tenir des auditions
publiques, ce qui n'est pas approprié puisque cela ne correspond pas
à la nature du mandat qui est ici confié à cet organisme.
Il s'agit avant tout d'un rôle de conciliation et de consultation et non
pas d'une fonction quasi judiciaire. Elle pourrait le faire, mais elle n'y sera
pas tenue.
Le Président (M. Audet): Des commentaires à
l'article 48, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Attendez un Instant. Est-il obligatoire, après
qu'elle a entendu, qu'elle propose une modification aux lettres patentes? Tout
à coup qu'il n'y en aurait pas à proposer. Le fait que le
libellé dit "propose une modification aux lettres patentes", et s'il n'y
a pas de besoin d'avoir de lettres de modifications, comment
Interpréterie2-vous cela? C'est là que vous obligez la Commission
municipale à proposer des modifications, mais s'il n'y en a pas...
M. Bourbeau: SI la Commission municipale ne propose rien...
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Cela m'étonnerait que la Commission
municipale, ayant eu un mandat du ministre des Affaires municipales, arrive
avec une feuille blanche. Ce n'est pas dans ses habitudes.
M. Dufour: C'est-à-dire qu'elle pourrait proposer de ne
pas faire de changement aux
lettres patentes.
M. Bourbeau: Elle pourrait...
M. Dufour: Mais vous dites "propose une modification", ce n'est
pas une modification.
M. Bourbeau: En fait, elle pourrait dire "la modification que
nous proposons, c'est de ne pas faire de modification". À ce
moment-là, le ministre décidera, mais le ministre n'est pas tenu
de suivre les recommandations de la Commission municipale.
M. Dufour: En tout cas, je vais seulement donner au ministre et
à ses fonctionnaires... Je ne sais pas, vous ne pouvez l'aider, mais il
me semble que...
M. Bourbeau: Écoutez, il serait étonnant que la
Commission municipale aille là justement pour proposer une...
M. Dufour: Non, mais il faut comprendre que, normalement, le
législateur ne parle pas pour ne rien dire. Donc, si c'est marqué
"propose une modification aux lettres patentes", la Commission municipale,
après audition, décide qu'elle n'en propose pas parce que, dans
les discussions, on ne représente pas suffisamment de population. Cela
pourrait arriver. Dans la loi, on devrait prévoir qu'elle propose ou
qu'elle ne propose pas. Il pourrait y avoir une proposition à savoir
qu'il n'y ait pas de modification. La façon dont c'est libellé,
cela ne me fait rien, on peut le laisser comme cela, mais je vous dis que ce
n'est pas correct par rapport à ce qui pourrait arriver.
M. Bourbeau: M. le Président, la Commission municipale ne
pourrait pas ne pas recommander de modification parce que, justement, la loi
prévoit que les municipalités qui ne veulent pas demeurer avec le
statu quo ont le droit de ne pas y demeurer.
M. Dufour: Donc, il n'y a pas de changement.
M. Bourbeau: La Commission municipale interviendrait dans le cas
d'une municipalité représentant plus de 10 % de la population qui
aurait demandé de sortir du statu quo. Comme on lui garantit ce droit,
on ne pourrait pas arriver avec une solution qui réinstaurerait le statu
quo. Ce qui irait à rencontre de la loi. Il faut nécessairement
que l'on trouve une formule qui diffère du statu quo, sans quoi...
M. Dufour: Au lieu de faire des modifications, pourquoi ne
garde-t-on pas le libellé qu'on avait "propose des modifications et
formule une proposition au ministre"?
M. Bourbeau: Une proposition?
M. Dufour: Oui, elle fait rapport au ministre... Regardez
à l'article 49, on dit: "En formulant sa proposition, la commission doit
prendre en considération, notamment, les critères suivants. "
Donc, cela pourrait être: "faire rapport au ministre et formuler sa
proposition ou une proposition. " Cela irait dans le cadre de l'article 49.
M. Bourbeau: Je n'ai pas... M. Dufour: Pas d'objection?
M. Bourbeau:... d'objection à faire ce changement.
M. Dufour: Vous leur faites une proposition.
Le Président (M. Audet): Mais là, on est encore
à l'article 48.
M. Dufour: Oui, oui.
(17 h 30)
M. Bourbeau: Alors: Et formule une proposition.
M. Dufour: Oui, cela va aller dans le cadre de l'article 49
puisque l'article 49 s'enchaîne.
M. Bourbeau: On pourrait écrire: Et formule une
proposition. M. le Président, si le député veut qu'on
suspende l'article 48 on va formuler un amendement.
M. Dufour: D'accord.
M. Bourbeau: On le présentera tout à l'heure.
M. Dufour: Suspendons-le et allons à l'article 49.
Le Président (M. Audet): On le laisse en suspens pour
permettre de le réécrire.
M. Bourbeau: Oui, pendant quelques minutes seulement, M. le
Président.
M. Dufour: Mais on continue.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on suspend la
séance ou si on...
M. Dufour: Non, non.
M. Bourbeau: On suspend le papillon.
Le Président (M. Audet): D'accord. On passe à
l'article 49.
M. Bourbeau: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 49.
M. Bourbeau: Alors, en formulant sa recommandation la commission
devrait prendre en considération certains critères qui ont
été déterminés par les participants aux assises et
qui sont reflétés dans la loi.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 49? Cela va?
M. Dufour: Attendez un peu. Une seconde. Est-ce que cela se peut
qu'à 2°: "le poids décisionnel doit viser un meilleur
équilibre entre les municipalités en fonction de leur poids
démographique respectif;" ...ce n'est peut-être pas
nécessairement le seul... Là elles sont obligées d'en
tenir compte, mais ce n'est pas le seul critère. En fait, il y en a
trois, mais le poids démographique devient une contrainte assez forte
vis-à-vis de la Commission municipale.
Si vous me dites que les municipalités se sont entendues
là-dessus, je vais dire oui, mais il a fallu que quelque part -
ça c'est certain-qu'il y ait eu des pressions dans ce sens-là. Je
ne pense pas qu'elles l'aient accepté volontairement. Si vous me dites
que les municipalités ont dit oui là-dessus... C'est ce que vous
me dites, M. le ministre?
M. Bourbeau: Absolument. Je l'affirme, de mon siège.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 49 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 50?
M. Bourbeau: Enfin, le ministre, en tenant compte du rapport de
la commission, fera lui-même une recommandation au gouvernement afin que
soient modifiées ces lettres patentes.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des commentaires
à l'article 50?
M. Dufour: On a voté sur division les articles 46 et
47.
Le Président (M. Audet): Alors c'est adopté sur
division?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
L'article 51.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 51. Cet article
est l'une des trois dispositions transitoires que l'on retrouve
généralement dans les projets de loi. Elles permettent de
maintenir l'effet des actes de nature réglementaire faits par
l'administration en vertu d'une disposition remplacée ou abrogée
par le projet de loi. M. le Président, j'aimerais proposer une
modification qui vise à corriger des fautes d'expression.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 51?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'amendement?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement à
l'article 51 est adopté?
M. Bourbeau: Oui, adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 51, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 52.
M. Bourbeau: Cet article a le même effet que l'article 51
pour les actes non réglementaires.
Le Président (M. Audet): Avez-vous des commentaires, M. le
député?
M. Dufour: Dans l'article 52, Tout acte accompli avant le 1er
janvier 1988", comme il y a un espace, on vient d'adopter les dispositions
transitoires. Entre le 15 décembre et le 31 décembre, il y a 16
jours. Est-ce que ça ne pourrait pas être une invitation de poser
des gestes? On leur donne déjà leur bénédiction
avant qu'ils soient accomplis. "Tout acte accompli avant le 1er janvier 1988"
cela veut dire qu'on pourrait poser des actes entre le 15 décembre et le
31 décembre, puis il est réputé avoir été
accompli en vertu de la disposition correspondante de la présente loi.
Je fais juste poser une question. Il y a des juristes autour de la table; je
suis certain qu'ils pourraient l'expliquer mieux que moi, mais est-ce que les
municipalités ne pourraient pas accomplir des actes ou en profiter pour
accomplir des actes?
M. Bourbeau: Illégaux?
M. Dufour: Pas nécessairement, des actes qui pourraient
être futiles ou aller plus loin. Non?
M. Bourbeau: Écoutez, je voudrais savoir ce
que le député a en tête exactement. Est-ce que le
député pourrait fournir un exemple de ce à quoi il pense?
C'est une clause de style qu'on retrouve généralement dans les
projets de loi de ce genre pour éviter qu'il y ait un vide
juridique.
M. Dufour: L'article 51 répondait à cela.
C'est-à-dire que c'est le 31 décembre 1987. Mol, j'avais
l'impression que du fait qu'on ne voulait pas laisser de vide juridique, cela
couvrait aussi cette période et cela aurait été possible
à l'approbation de la loi.
M. Bourbeau: Les articles 51 et 52 sont un peu analogues.
L'article 51 vise les actes réglementaires et l'article 52 les actes non
réglementaires.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
52?
M. Dufour: Oui, on passe à l'article 53.
Le Président (M. Audet): L'article 52 est adopté.
J'appelle l'article 53.
M. Bourbeau: Cette disposition transitoire vise à
protéger les personnes nommées en vertu des dispositions
remplacées ou abrogées. M. le Président, il y a
également un papillon à cet article.
Le Président (M. Audet): Un ajout.
M. Bourbeau: Un ajout, oui.
Le Président (M. Audet): L'article 53. 1.
M. Bourbeau: Alors, c'est cela, M. le Président. On y
reviendra tout à l'heure.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'article 53?
M. Dufour: Sur l'article 53 comme tel, non il n'y a pas de
commentaire. C'est sur l'article 53. 1 qu'on va parler.
Le Président (M. Audet): D'accord. Si vous voulez
déposer votre ajout, M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. Est-ce qu'on vote sur l'article 53 avant?
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 53 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 53. 1
M. Bourbeau: Ce nouvel article vise à assurer une
transition normale à la suite de l'abrogation de l'article 189 de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme.
En effet, quelques municipalités régionales de
comté exercent actuellement une compétence conférée
par cet article. Il faut donc prévoir un délai raisonnable afin
que les municipalités visées puissent prendre les dispositions
nécessaires.
Le Président: (M. Audet): Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 53. 1?
M. Dufour: Moi, les commentaires, je ne sais pas si le ministre a
eu des représentations par rapport...
M. Bourbeau: On a eu des représentations.
M. Dufour:... à cela. Est-ce que vous aviez l'intention
d'ajouter des choses? Je sais que, hier soir, quand nous avons rencontré
les fonctionnaires de votre ministère, j'ai soulevé un
problème inhérent à cet article. Effectivement, ce sont
des pouvoirs qui ont été pris par les municipalités
régionales de comté à tort ou à raison mais d'une
façon légale. Donc, il y avait une volonté de deux tiers
des membres de la municipalité de comté qui avaient
décidé de prendre ces pouvoirs. Ils ont pris ce pouvoir en
ouvrant les lettres patentes avec toutes les dispositions qui sont
adaptées à l'intérieur de cette loi. il y a des
municipalités locales qui pourraient se retirer, ce qui ferait que ces
services ne seraient plus nécessaires ou ne pourraient plus être
exercés par la municipalité régionale de comté.
À ce moment, il y a assurément des montants qui ont
été dépensés ou des investissements qui ont
été faits par la municipalité régionale de
comté. Il n'y a pas de mesure qui nous dit comment vont se distribuer
ces montants. Il y a des employés qui ont été
embauchés par la municipalité régionale de comté.
On ne sait pas comment non plus cela va se disperser dans le territoire. La
municipalité régionale de comté ne peut pas être
au-dessus des lois syndicales ou des conventions collectives. Donc, il y a un
ensemble d'éléments et de problèmes qui sont
soulevés par cet article où, moi, je ne reconnais pas une
volonté quelconque de la part du législateur pour trouver des
solutions pratiques a ces problèmes.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Bourbeau: On me dit qu'il y a seulement cinq ou six MRC qui
ont exercé ces pouvoirs. Donc, le nombre d'employés est
relativement restreint. On pense qu'elles ont deux ans pour prévoir ce
"phasing out". On ne croit pas que cela puisse causer des problèmes. Si
jamais au
bout de deux ans il reste encore un ou quelques employés, on
pourra à ce moment tenter de régler ce problème.
M. Dufour: M. le ministre, à défaut d'entente -
là on parle d'une entente - est-ce que la Commission municipale ne
pourrait pas automatiquement entrer dans la solution de ce problème et
que vous vous ayez des recommandations? Cela devrait être automatique. On
ne devrait pas forcer les municipalités. Il ne faut pas qu'elles le
demandent. Avec la nouvelle loi qu'on a adoptée, il faut que les
municipalités demandent à la... mais elles vont hésiter
à demander parce qu'elles ont un pouvoir de recommandation, sans droit
d'appel. Si elles ne le demandent pas, là vous pourriez vous servir dans
ces cas-là... S'il y a cinq ou six cas, c'est peut-être cinq ou
six de trop auxquels on a à faire face.
M. Bourbeau: On estime que deux ans, cela devrait être
suffisant, mais si jamais, au bout de deux ans, il y a encore des
problèmes qui subsistent, c'est le droit du travail qui s'appliquerait
à ce moment-là. Ces employés-là auront des recours
qu'ils pourront faire valoir. Ce ne serait pas indiqué à ce
moment-ci de prévoir des mécanismes spéciaux dans le
projet de loi. Cela pourrait peut-être même éviter de
régler un certain nombre de problèmes qui pourraient surgir et
qu'on serait tenté de ne pas régler à cause du projet de
loi.
M. Dufour: Comme dernière Intervention sur cet article, je
voudrais rappeler au ministre que j'ai eu l'occasion de vivre certains
problèmes où la loi laissait un certain vide. Je vous dis que
cela n'a pas été nécessairement pour le bien-être de
la municipalité, mais peut-être pour le bien-être d'autres
groupes. C'est peut-être cela qui arrivera. Quelquefois, on a tendance
à repousser ou à reculer des solutions qui pourraient facilement
être acceptées dans l'immédiat. C'est au mérite,
pour décider de vivre avec cela. On va l'adopter sur division.
Le Président (M. Audet): L'amendement, tel que
proposé, est adopté sur division.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 48 qui a
été laissé en suspens.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. J'aimerais apporter une
modification à l'article 48 pour dire ceci: "L'article 48 du projet de
loi est modifié par le remplacement de la deuxième et de la
troisième phrases par les suivantes: "Celle-ci doit alors entendre les
intéressés avant le 1er janvier 1989. Elle fait un rapport au
ministre dans lequel elle peut proposer une modification aux lettres
patentes."
M. Dufour: Ah! là, c'est mieux.
Le Président (M. Audet): À ce moment-là, il
faut retirer l'amendement qui a été proposé, pour
déposer simplement ce nouvel amendement.
M. Dufour: Pourrait-on le retire pour ne pas le déposer?
Vous ne le déposez pas?
M. Bourbeau: Oui. "Avant le 1er janvier 1989, elle fait un
rapport au ministre dans lequel elle peut proposer une modification aux lettres
patentes." On a enlevé te caractère obligatoire dans lequel la
commission devait proposer, c'est maintenant: elle peut proposer...
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va! L'amendement
proposé à l'article 48 est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 48, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: D'accord, adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Bourbeau: C'est à la demande du
député.
M. Dufour: Non, sur division parce que j'avais...
Le Président (M. Audet): Sur division. J'appelle l'article
54.
M. Bourbeau: On ne s'opposera pas, M. le Président. En
vertu de cette disposition, la loi entre en vigueur le 1er janvier 1988.
Cependant, l'article 23 ne prendra effet que dans un an et demi. Cela
s'explique par le fait que cet article modifie les règles permanentes de
modification des lettres patentes d'une municipalité régionale de
comté quant à la représentativité. Or, étant
donné l'opération de la représentativité qui sera
entreprise bientôt, il y a tieu d'attendre pour que cet article entre en
vigueur.
Le Président (M. Audet): II y a un amendement, M. le
ministre?
M. Bourbeau: Oui, un amendement à l'article 54. L'article
54 du projet de loi est modifié par l'addition, à la
deuxième ligne, après le millésime 1989, de: "et l'article
22 qui entrera en vigueur sur proclamation du gouvernement." Comme je l'ai dit
précédemment, lors de l'étude de l'article 22, ce dernier
article qui concerne le comité de concertation agricole n'entrera en
vigueur que sur proclamation du gouvernement.
Le Président (M. Audet): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour Surdivision.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
M. Dufour: Je vais dire pourquoi la division, c'est que cela a
rapport à notre coquille, soit le comité de concertation agricole
qui est en suspens; il pourrait être mis en marche par décision
gouvernementale.
Le Président (M. Audet): D'accord. M. Dufour: C'est
pour cela.
Le Président (M. Audet): L'article 54, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Audet): J'appelle maintenant les titres
du projet de loi. Les titres du projet de loi sont-ils adoptés?
Adopté.
M. Bourbeau: Une motion de renumérotation, M, le
Président.
Le Président (M. Audet): M. le ministre fait motion pour
qu'il y ait renumérotation du projet de toi.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Le titre du projet de loi est-il
adopté?
Une voix: C'est tout sur division.
Le Président (M. Audet): C'est tout sur division.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi est adopté?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, la commission suspend ses
travaux. On reprendra dans à peu près quatre minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 46)
(Reprise 17 h 50)
Le Président (M. Audet): À l'ordre! A la suite
d'une entente, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 51)