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(Onze heures quarante-trois minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude
détaillée des projets de loi d'intérêt privé
245, 249, 232, 252, 233, 216 et 247.
Est-ce que nous avons des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Un seul
remplacement: Que M. Garon (Lévis) soit remplacé par M. Claveau
(Ungava).
Le Président {M, Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
secrétaire. À ce moment-ci, je vais reconnaître M. le
député de Sainte-Anne qui est le proposeur du projet de loi 245,
Loi concernant la ville de Verdun. M. le député de
Sainte-Anne.
Projet de loi 245
M. Polak: Merci, M. le Président. D'abord, je voudrais remercier
le bureau du leader pour avoir permis qu'on se fasse entendre en premier
puisque la ville de Verdun présente son budget en fin
d'après-midi, donc les principaux intéressés sont
obligés de repartir tout de suite après. C'est la seule et unique
raison. Je le remercie.
En ce qui concerne le projet de loi, vous voye2 qu'il y a des
intervenants II y a eu des communications avec les intervenants et ils ne se
présenteront pas parce qu'ils sont tous et toutes très satisfaits
des changements, des quelques amendements qui vont être apportés
directement par le maire et les conseillers de ia ville.
Donc, en ce qui me concerne, je demanderais au maire de nous
présenter ceux qui l'accompagnent et de faire les
représentations. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire, Raymond
Savard.
Une voix: M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
ministre.
M. Savard (Raymond): Oui, merci...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
maire.
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: M. le Président, il me fait plaisir de
souhaiter la bienvenue aux dirigeants de la ville de Verdun, à M. le
maire, aux gens qui l'accompagnent ainsi qu'au procureur. Nous aurons
l'occasion, tout à l'heure, de procéder à l'étude
du projet de loi article par article.
J'aimerais simplement signaler que le projet de loi qui nous est
présenté par la ville de Verdun vise à lui accorder
certains pouvoirs particuliers et, également, à apporter des
modifications à des pouvoirs qui sont déjà prévus
par sa charte. Comme nous le verrons au cours de l'étude
détaillée de ce projet de loi qui va suivre, nous sommes
favorables à certaines des demandes qui sont formulées par la
ville de Verdun II y a, cependant, des articles auxquels nous nous opposons Je
me propose également d'apporter deux modifications au projet de loi.
Alors, on verra cela au fur et à mesure que se dérouleront
nos activités. Merci.
Le Président {M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je me fais l'interprète de ma formation pour
saluer spécifiquement les gens de la ville de Verdun, M. le maire et
ceux qui l'accompagnent. Il faut se dire aussi qu'à chaque fois, en fin
de session, il est de coutume qu'on rencontre les représentants de
plusieurs conseils municipaux. Je ne sais pas si la tendance augmente ou
diminue, mais, à mes yeux, cela a une importance certaine parce que,
pour les municipalités, c'est la seule façon de
régulariser ou d'obtenir des pouvoirs supplémentaires.
Comme Opposition, je peux vous assurer, tout en vous
réitérant les mots de bienvenue, qu'il s'agit de constater que
tout est dans l'ordre. Quant à nous, en principe, on essaie de faciliter
le travail du ministre dans ce dossier. L'Opposition et le gouvernement avons
intérêt à ce que les municipalités soient
traitées normalement et aussi avec tous les égards qu'elles
méritent. Donc, sur cela, je vous assure de mon apport et en même
temps, on va procéder avec toute la diligence possible pour vous
permettre de vaquer à vos occupations.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. M. le maire Raymond Savard.
M. Savard: Merci, M. le Président. Mes premiers mots
seront pour remercier le parrain du projet de loi, M. Maximilien Polak ainsi
que M. le ministre, de nous accueilir ce matin malgré la tempête.
Ici même, à ce que je vois et à ce que j'entends ce matin,
tout semble beau. La tempête est dehors. À l'intérieur,
tout va très
bien se passer. Sans plus de préambule, parce que vous savez que
nous devons retourner assez vite, je vais vous présenter Me Gilles
Hébert, qui va aborder avec le projet de loi. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Me
Hébert.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, M. le
ministre, M. Dufour, l'article 1 du projet de loi a pour but de modifier une
loi spéciale que Verdun possède déjà. Elle a
été votée en 1982. Par cette loi, on demande d'être
soumis à une certaine formalité pour l'aliénation de
terrains que nous pourrions acquérir en vertu de cette loi. Nous avons
discuté avec le ministère des Affaires municipales et nous sommes
prêts à faire un amendement à cet article. Je pense que
l'amendement est rédigé. On veut revenir, en somme, à la
Loi sur les cités et villes pour la disposition des terrains que la
ville acquiert en vertu de ce projet de loi. C'est le texte de la Loi sur les
cités et villes.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Me
Hébert.
M. Hébert: C'est l'article 29.4 de la Loi sur les
cités et villes qu'on répétera au lieu du texte que vous
avez devant vous.
Le Président (M. Saint-Roch): J'en déduis que nous
sommes maintenant prêts à passer à l'étude
détaillée du projet de loi concernant la ville de Verdun.
J'appelle l'article 1. Nous avons un amendement. M. le ministre.
Étude détaillée
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Si je comprends bien,
c'est le même amendement qui est conforme à ce que la ville de
Verdun est prête à soumettre qui ferait en sorte que l'article 1
du projet de loi serait remplacé par le suivant:
Article 1: L'article 2 de la Loi concernant la ville de Verdun (1982,
chapitre 95) est modifié par le remplacement des troisième et
quatrième aliénas par le suivant; "La ville peut aliéner
un immeuble visé au présent article et, dans ce cas, le prix
d'aliénation doit être suffisant pour couvrir les dépenses
engagées à son égard. Toutefois, malgré toute
disposition inconciliable, elle peut aliéner l'immeuble pour un montant
inférieur ou à titre gratuit en faveur du gouvernement, de l'un
de ses ministres ou organismes, d'une municipalité régionale de
comté, de son office municipal d'habitation ou d'un autre organisme
à but non lucratif."
Cette modification aura pour but de permettre que l'aliénation
des immeubles acquis pour fins de réserve foncière soit faite
selon le principe établi par la loi générale, la Loi sur
les cités et villes.
Cet amendement a aussi pour but de soustraire à l'approbation de
la Commission municipale du Québec l'aliénation de ses Immeubles.
Il s'agit d'un oubli qui a été fait dans la Loi modifiant
certaines dispositions législatives concernant les finances
municipales.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre M. le procureur, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Hébert: Je suis parfaitement d'accord sur cet article,
M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Hébert. M.
le député de Jonquière, y a-t-il une intervention?
M. Dufour: Non, il n'y a pas d'intervention. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 1 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Une voix: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 étant
adopté tel qu'amendé, j'appelle maintenant l'article 2.
M. Hébert: L'article 2 a pour but de permettre à la
ville d'accorder des subventions dans les secteurs de la municipalité
qu'elle choisira, pour la restauration, la reconstruction et la
rénovation. La ville de Verdun, comme vous le savez, est une ville
très ancienne et on y retrouve sur la terre ferme près de 65 %
des immeubles qui ont été construits avant 1946. 50 % de ces 65 %
ont été construits avant 1929. Cela donne donc tout près
de 60 ans. C'est l'une des plus vieilles villes du Québec. Il est
absolument indispensable pour le conseil de favoriser et d'inciter des
propriétaires à la restauration de leur logement. Le pouvoir que
nous demandons est sensiblement le même que celui qui a été
accordé au début des années quatre-vingt à la ville
de Montréal qui en a fait beaucoup par son opération 20 000
logements et dans des secteurs qui, à Montréal, étaient
■ en fait plus jeunes que ceux qu'on retrouve à Verdun. La ville
demande ce pouvoir pour améliorer la situation, améliorer son
stock immobilier et aussi, il va sans dire, revaloriser son assiette fiscale
dans tous ces vieux secteurs qui sont très nombreux à
l'intérieur de la ville. C'est le but de
cet article et c'est notre demande.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Hébert. Si
les membres de la commission le conviennent, nous allons disposer dans un
premier temps du papillon qui nous a été soumis à
l'article 2 avant de revenir sur le fond. M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, j'ai une remarque d'ordre général
avant de faire la modification, M. le Président. À l'article 2,
la ville de Verdun demande de pouvoir établir un programme de
subventions pour des travaux faits à des immeubles résidentiels.
Les subventions ne peuvent excéder le coût réel des
travaux. Nous sommes d'accord avec l'adoption de cet article qui permettra
à la ville de revitaliser ses immeubles résidentiels.
Nous comprenons, cependant, qu'il y aura une modification pour
préciser la nature du programme de subventions. Et cette modification ou
ce papillon consisterait à insérer à l'article 2 du projet
de loi, à la troisième ligne de l'article 5 qu'il remplace,
après le mot "programme" les mots "de revitalisation ou d'intervention".
Cette modification a pour but de préciser la nature du programme de
subventions que la ville de Verdun pourra adopter.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M le député de Jonquière, y a-t-il une
intervention?
M. Dufour: En fait, de la façon qu'on le lit: le programme
de revitalisation et d'intervention, c'est l'amendement et, en même
temps, on continue "prévoyant l'octroi de subventions en plus de
favoriser... " Cela continue d'exister? Bon. Ce que je comprends de tout cet
article, si j'en crois ce que mes yeux ont vu, un PARCQ a été mis
en marche l'an dernier et il n'a pas donné les résultats, ou
certaines municipalités ont eu de la difficulté à
l'appliquer. Est-ce pour sauver le programme ou pour aller chercher de l'argent
au gouvernement fédéral que la municipalité intervient
là-dessus ou si c'est un programme complètement à part de
ce qui est déjà existant?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert
M. Hébert: M. le député de Jonquière,
ce sera un programme complètement à part, d'ailleurs, on a
déjà actuellement des sommes appropriées pour, un
centre-ville La deuxième étape sera sur l'ensemble du territoire.
Mais ce sont des montants d'argent qui viennent du trésor municipal. Par
règlement d'emprunt, nous obtiendrons les sommes nécessaires.
Cela, en le soumettant toujours aux propriétaires concernés.
M. Dufour: Dans les programmes que vous voulez mettre sur pied, y
a-t-il des limites dans les montants d'argent que vous prévoyez? Bien
sûr, vous limiterez chaque emprunt. Je pense que c'est la nature des
choses. Supposons par ailleurs qu'au bout de deux ou trois ans, la
municipalité de Verdun décide d'arrêter parce qu'elle n'a
plus les moyens de le faire ou de continuer à intervenir, comment
voyez-vous l'octroi de ces subventions interrompu en cours de route par rapport
à l'ensemble des contribuables? N'y aurait-il pas des gens pour
reprocher son Imprévoyance à la municipalité?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert.
M. Hébert: M. le député, la ville a l'intention,
d'ailleurs, elle a déjà indiqué les programmes qui s'en
venaient à ses citoyens avant de commencer à mettre ces
programmes sur pied, de présenter à ses contribuables des
règlements d'emprunt indiquant très clairement les sommes qui
seront attribuées à ces programmes. Elle aura également un
règlement très précis indiquant le maximum de subventions
qui seront accordées à chaque cas. On indique dans la loi que le
montant maximal d'une subvention ne peut dépasser le coût des
travaux, mais le conseil a pris la décision de ne subventionner que 50 %
des travaux II est bien certain que soumettant ces projets aux contribuables,
c'est le frein nécessaire au cas où on voudrait exagérer
et entraîner la municipalité dans des dépenses
peut-être trop lourdes pour ses moyens. Les contribuables seront
appelés à voter sur le règlement d'emprunt qui concerne
ces subventions.
M. Dufour: Comme M. le maire nous parle de programme s'adressant
à la construction et aussi à cause du stock de logements qui sont
vieux, dans l'article tel que libellé, cela s'adresse à quelque
bâtiment que ce soit, pourvu que ce sort à des fins
résidentielles II n'est pas dit que la municipalité ne peut pas
intervenir pour des bâtisses qui sont dans un état acceptable.
C'est surtout à des fins résidentielles. Autrement dit, ce qui
est écrit dans cet article, en adoptant le programme, vous pourriez - je
comprends que ce n'est pas l'intention de la municipalité, mais cela
peut arriver - si le pouvoir était accordé, aller même
à des bâtiments qui sont relativement en bon état.
M. Hébert: Oui.
M. Dufour: II n'y a pas de garantie par rapport à cela. Le
pouvoir étant accordé, la municipalité va être
maître d'oeuvre par sa réglementation pour poser les gestes
qu'elle croit justes et raisonnables Comment peut-on prévoir? Parce que
je vois que c'est un pouvoir très large "construction, reconstruction,
rénovation, transformation, etc. " On n'en a pas oublié un. Tout
y est
M. Hébert: D'abord, je dois vous dire, M, Dufour, que dans
le règlement qui a déjà été adopté
par le conseil concernant ces subventions, on réserve d'abord 50 % des
sommes à des organismes sans but lucratif; cela, dans tous les cas.
Deuxièmement, une étude exhaustive a été faite de
tout le stock de logements et, prioritairement, il est bien indiqué dans
le règlement qu'on procédera selon des critères
très précis de vétusté. Donc, on ne l'accordera pas
à des constructions qui ont été construites il y a
seulement cinq ou six ans. On va s'orienter vers le vieux stock.
Il ne faut pas se cacher le but principal de cela. Il s'agit de
retrouver une assiette fiscale plus intéressante. Ces immeubles sont
considérablement dépréciés. Évidemment, la
ville en souffre parce que les taxes en dépendent. Donc, avec ces
programmes de restauration, elle va aller aux plus vieux logements pour avoir
au plus tôt un retour fiscal plus intéressant. C'est
évidemment le but principal de toute restauration qui se fait, soit
d'abord d'améliorer la situation de la population et, également,
de replacer un peu son assiette fiscale.
Quand vous considérez, comme je le disais tantôt, que sur
23 000 logements, 65 % ont été construits avant 1946, vous voyez
qu'il y a une dépréciation énorme de tout le stock de
logements II est évident que le conseil va s'attarder aux plus vieux
immeubles de la ville dès le départ.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Hébert.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je suis heureux de constater que la ville de Verdun
fait plus confiance aux organismes sans but lucratif qu'au ministre responsable
de l'Habitation. Je trouve cela pas mal correct. Nous, de l'Opposition, avons
toujours maintenu qu'on devrait aider ces organismes et les favoriser. Dans le
passé, ils ont fait des choses extraordinaires et encore dans le
présent. Pour la ville de Verdun, c'est un point qui est à son
honneur. Je pense que le ministre devrait se fier sur cet exemple pour
réexaminer ses positions par rapport aux organismes sans but
lucratif.
Comme vous me dites que les subventions ou les programmes sont faits en
vertu de règlements, il faut comprendre que les règlements
s'amendent par d'autres règlements. Je pense que c'est possible. Je pose
la question, mais je connais la réponse. Même si vous
déterminez clairement par règlement d'emprunt les fins pour
lesquelles les montants d'argent doivent être utilisés pour
procéder à la revitalisation et à certaines interventions,
on pourrait en cours de route, par des mécanismes, changer et toucher
même ces règlements d'emprunt qui ont été faits avec
des buts très précis. Quelle est la garantie qu'on peut obtenir
par rapport à ces vues? Ce ne sont pas des vues de l'esprit, ce sont des
vues pratiques concernant ces sujets?
M. Hébert: M. Dufour, vous avez été maire
d'une ville très connue d'ailleurs. Vous savez très bien qu'on ne
peut pas donner de garanties. Mais au départ, la population est
informée. On lui dit très bien ce qu'il en est. Il appartiendra
à tous les gens qui vont voter sur les règlements d'emprunt
d'être alertes et de voir si ces sommes seront dépensées
à bon escient. Si on leur demande de voter 1 000 000 S et qu'ils savent
que dans le règlement on peut subventionner des immeubles qui ont
été bâtis il y a trois ans, ces gens ne voudront absolument
pas adopter le règlement d'emprunt. Maintenant, je ne peux pas vous
donner de garantie. Je pense bien que le conseil actuel ne peut pas pour
l'avenir donner des garanties de ce côté.
M. Dufour: Je constate que les pouvoirs que vous demandez sont
très nombreux. Par exemple, une subvention en vue de favoriser la
construction, la reconstruction, la rénovation, la transformation, la
restauration, l'agrandissement, fa relocalisation, le déblaiement,
l'aménagement ou la démolition de tout immeuble à des fins
résidentielles. Je ne crois pas que actuellement, à moins que la
ville soit maître d'oeuvre sur l'ensemble de toutes ces actions, ce soit
le cas. Vous donnez ces montants d'argent à des organismes, à des
groupes ou à des individus qui vont travailler sur le terrain. Donc, ces
montants qui vont être accordés à des entités
particulières, il n'y a ni au gouvernement du Québec ni au
gouvernement du Canada, de programmes qui couvrent aussi largement que cela. Le
ministre pourrait peut-être me donner une réponse par rapport
à cela Est-ce que vous croyez que tous ces pouvoirs sont
nécessaires pour aller faire une intervention ou faire de la
revitalisation? Est-ce qu'on a besoin de tous ces pouvoirs?
Ce qui me tracasse un peu, c'est que jamais il n'y a des programmes,
canadiens ou autres - en tout cas, à ma connaissance, je peux bien me
tromper, sauf errerur - qui couvrent autant d'éléments Sur ce
principe, il n'y a personne qui ne pourra pas dire à la
municipalité: j'ai droit à des subventions. Comment allez-vous
contrôler cela? Il y a un problème qui va être
soulevé. Les gens qui vont être dans une zone
privilégiée d'intervention de la municipalité vont avoir
pour n'importe quelle raison, qu'ils aient de l'argent ou non, chaque fois, que
ce soit farfelu ou pas, ils pourront dire: Moi, je fais de la reconstruction,
je fais de l'agrandissement, je fais de ta relocalisation, ou je fais de
l'embellissement purement et simplement. Us pourront dire à la
municipalité: Mol, j'ai droit à ces subventions. Comment
allez-vous baliser tout cela?
1-1
M. Hébert: Le texte de loi que vous avez devant vous est
exactement comme celui que possède Montréal où les gens
ont une expérience très vaste là-dedans. Vous avez vu la
restauration qui s'est faite à Montréal, dans les 20 000
logements. C'est à peu près dans le même sens que nous
allons agir. À ma connaissance, il n'y a pas eu beaucoup d'abus de ce
côté-là. Ou moins, à notre connaissance, en tout
cas.
Je vais vous donner un exemple pour être bien certain qu'on
n'oublie rien dans le sens suivant. On a obtenu, il y a quelques années,
des pouvoirs spécifiques à Verdun pour la démolition des
hangars. On vient de voter un montant de 1 000 000 $ qui s'est
dépensé en l'espace d'environ trois mois. Dans trois mois, on a
reçu des demandes pour dépenser ce montant de 1 000 000 $. Or,
dans ces démolitions de hangars, il n'y a pas que la démolition.
Il faut que le bonhomme rebâtisse ses entrées arrière, etc.
Si on donne de l'argent seulement pour la démolition, il ne peut pas
faire d'aménagement à l'extérieur. On ne peut donc pas lui
donner 250 $ pour réparer sa galerie. Vous voyez qu'on veut avoir tous
ces pouvoirs pour être bien certains que nous couvrons tous les cas.
Chaque cas va être prévu dans un règlement d'une
façon très stricte.
À notre connaissance, Montréal a exactement les
mêmes pouvoirs par l'article 787 a) de la charte de la ville de
Montréal. Nous allons procéder de la même façon et
suivant à peu près les mêmes programmes. Cela a très
bien réussi à Montréal. Comme je vous le dis, à
Verdun, les immeubles sont encore plus vieux que ceux de Montréal
où on a fait de la restauration dans ce sens. Les programmes vont
être très stricts, très serrés, c'est entendu.
M. Dufour: On ne peut pas dire que la ville de Verdun
n'était pas au courant des programmes accessibles aux
propriétés. Je connais des municipalités où on a
complètement rénové, restauré...
M. Hébert: Oui.
M. Dufour:... avec des gens qui étaient beaucoup moins
près des gouvernements, mais qui étaient au courant des
programmes. Ils y avaient accès et ils fonctionnaient. Je trouve
ça...
M. Polak: Même dans le temps de l'Opposition...
M. Dufour: Même là, parce que je peux vous assurer
d'une chose, c'est que, en règle générale, les
gouvernements ont respecté les règles du jeu sur les programmes
de propriété à venir jusqu'à maintenant, en tout
cas, en très grande partie - ce qui a été correct - et
j'espère que cela va continuer. En tout cas, des municipalités
ont profité très largement des programmes qui ont
été mis sur pied. Il ne s'agissait pas de questions politiques.
C'étaient vraiment des programmes auxquels tout le monde avait
accès. C'était l'universalité.
M. Hébert: La ville de Verdun a mis sur pied trois PARCQ,
à l'époque. Ils ont très bien réussi chez nous.
C'était avec à peu près les mêmes pouvoirs, les
mêmes choses. Comme vous le savez, ces programmes n'existent plus.
M. Dufour: Je connais bien les programmes.
M. Hébert: On en a eu trois chez nous et ils ont
très bien fonctionné.
M. Dufour: Bon. Je pense que vous pouvez demander...
Le Président {M. Saînt-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Là-dessus, la commission va
suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 8) (Reprise 12 h 14)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend ses
travaux Je remarque que des intervenants se sont inscrits au projet de loi de
la ville de Verdun. Je demanderai aux intervenants, s'il vous plaît, de
bien vouloir prendre place, ici à ma gauche.
Pour le bénéfice du Journal des débats, M.
Bertrand, vous voudrez bien identifier les deux personnes qui vous
accompagnent.
M. Bertrand (Daniel): J'ai a ma droite M. Jacques Desnoyers, un
citoyen de l'île des Soeurs, et M. Charles Sylvestre, membre de
Taxes-Action, dans la présidence, de Verdun.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie.
Je tiendrais à rappeler aux intervenants que nous avons
amorcé l'étude de la Loi concernant la ville de Verdun. Nous en
sommes à l'article 2 du projet de loi 245. Nous étions en train
de discuter de l'amendement qui avait été soumis à
l'article 2.
M. Bertrand: M. le Président, le papier qu'on a
passé, c'est une modification ou quoi?
Le Président (M. Saint-Roch): Pour...
M. Bertrand: Est-ce que c'est pour annuler complètement le
premier?
Le Président (M. Saint-Roch): Pour votre
bénéfice, je vais vous faire distribuer une copie de l'amendement
à l'article 1. Vous l'avez amené?
M. Bertrand: J'en ai une copie. Voilà ce que cela dit, M.
le Président. J'étais en bas au salon rouge, on devait nous
appeler et vous avez com-
mencé. Je ne comprends pas cette situation. Il y a un tas de
gardes de sécurité qui nous retiennent en bas pendant qu'on
aurait pu assister au début. C'est tout à fait malhonnête,
monsieur. Ce qui se passe sur le papier est déjà assez
malhonnête. On se déplace de Montréal et si on ne peut pas
être ici...
Le Président (M. Saint-Roch): Monsieur, j'aimerais vous
rappeler que nous sommes en commission parlementaire...
M. Bertrand: Oui, monsieur.
Le Président (M. Saint-Roch): ...qu'il y a des termes qui
ne sont pas tolérés dans notre langage parlementaire, envers qui
que ce soit des membres présents. Si vous avez des interventions
à faire, j'aimerais que vous vous en teniez à l'amendement que
vous avez en votre possession, soit l'amendement à l'article 1.
M. Bertrand: Est-ce que je dois comprendre, M. le
Président, que le texte qu'il y avait dans le journal est
remplacé par celui qu'on m'a donné?
Le Président {M. Saint-Roch): C'est exact.
M. Bertrand: C'est ce que je veux contester. On n'est pas
là, on ne peut pas en discuter. Je veux discuter pour qu'on en vienne
là-dessus. Si je ne suis pas ici... Vous devez comprendre qu'on nous a
retenus en bas. Nous sommes des gens qui payons des taxes. On doit revenir sur
la décision, on l'a fait en notre absence. Cela a coûté
très cher de nous téléphoner, nous aviser, et là on
nous coupe la parole, indirectement. Vous avez ici mon député qui
doit nous aider. Voilà.
Le Président {M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Bertrand. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président. Pour rectifier, je connais
très bien M. Bertrand. Hier, j'ai parlé avec Mme Touchet qui est
la présidente de cet organisme. C'est pour cela que j'ai dit, ce matin,
qu'il n'y aurait pas d'intervenant. Elle me l'avait dit. Je lui ai
expliqué que les quelques points qu'elle a soulevés, et contre
lesquels M. Bertrand s'opposait aussi, étaient réglés.
J'ai appelé tout de suite le maire, il a communiqué avec Mme
Touchet et j'ai eu l'assurance que vous n'alliez pas venir ici. C'est ce que
j'ai compris. Vous êtes plus que bienvenu ici, mais j'étais
complètement de bonne foi quand j'ai dit qu'il n'y aurait pas
d'intervenant. Je savais qu'il y avait eu des changements. Vous vous
inquiétez d'un certain article, dans votre cas, c'est l'article 1. C'est
ce qui est arrivé.
M. Bertrand: M. Polak, vous avez fait paraître, dans le
journal, un texte. C'est vous qui l'avez modifié avec l'accord des
avocats de la ville, ici. Est-ce que c'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bertrand, je m'excuse. M.
le ministre a une question de règlement.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a un décorum qui
existe dans cette Chambre. Toute personne qui se présente ici doit
suivre les règles de procédure. Les gens qui s'expriment doivent
d'abord s'adresser à la présidence et doivent également
être pertinents. Nous sommes présentement à l'étude
de l'article 2 du projet de loi. En ce qui concerne le fait que les gens
puissent vouloir venir s'exprimer Ici, nous n'avons aucune objection à
ce que les intervenants qui se sont inscrits viennent s'exprimer. Je signale
cependant - et le député de Sainte-Anne vient d'y faire allusion
- que très souvent les projets de loi sont imprimés avec des
clauses qui sont souhaitées par les municipalités et non pas
nécessairement acceptées par le gouvernement ou par l'Opposition.
Il est très fréquent que nous recevions des projets de loi qui
contiennent des clauses qui ne sont pas acceptables. Le cas
échéant, les intervenants qui voudraient s'opposer à ces
clauses n'ont plus de raison de s'y opposer, puisque les clauses sont
rejetées, elles ne sont pas acceptées. Le député de
Sainte-Anne est en train d'expliquer à l'intervenant qu'il y avait
peut-être dans le projet de loi de Verdun une ou des clauses qui ne
faisaient pas l'affaire des intervenants, mais qui ne faisaient pas non plus
l'affaire du gouvernement. Donc, dans la mesure où ces clauses ne sont
pas retenues, évidemment, l'objet de l'intervention tombe. C'est la
raison pour laquelle le député de Sainte-Anne a averti les
intervenants que, vu le retrait anticipé de ces articles, l'intervention
des intervenants - vous m'excuserez le pléonasme, M. le Président
- n'était plus d'actualité. Je demande à la
présidence de s'en tenir à la règle de la pertinence. Dans
la mesure où les propos qu'on nous tient concernent des articles
déjà acceptés par la commission, ils sont hors du
sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. Bertrand, si vous me permettez, s'il vous plaît, je vais
reconnaître une dernière intervention de votre part concernant
l'amendement à l'article 1 et, après cela, nous poursuivrons avec
l'amendement sur l'article 2. Je vais accepter de votre part une
dernière intervention sur l'amendement que vous avez en main.
M. Bertrand: Sur l'article 1?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui.
M. Bertrand: Bon, alors voici, monsieur. Ce que j'ai à
dire, messieurs, c'est que le conseil
municipal a décidé de m'exproprier de mon immeuble sans
droit, selon l'article 406, ce n'était pas pour fins publiques,
c'était pour le donner à l'autre. Vous savez qu'une
procédure a été enclenchée et, finalement, c'est
à la Cour d'appel... C'est l'article 406 que je plaide, ce n'est pas la
Loi sur l'expropriation et c'est devant la Cour d'appel. Donc on a voulu
contourner la Cour d'appel pour faire accepter des choses qui sont
illégales, simplement la libre-disposition des biens aux mains du
propriétaire. J'ai mon Code civil. Il y a des avocats qui sont ici,
comme Me Polak... Je ne fais pas partie de Taxes-Action, je sympathise... Mme
Touchet fait ce qu'elle veut, mais moi, j'ai droit à mes interventions.
Donc, pour que je sois d'accord avec vous, il faut que le texte soit
complètement enlevé, c'est rejeté, point final. Mais pas
une condition comme Me Polak a dit. C'est le député. L'article
406 du Code civil, je vais vous le lire, et là on sera d'accord
là-dessus. Si on en est à deux poids, deux mesures, cela ne peut
pas marcher.
Le Président (M. Saint-Roch): Bon alors, M....
M. Bertrand: Je demande le rejet complet de l'article, vous
comprenez? Après, on verra à la Cour d'appel, c'est rendu devant
la Cour d'appel, j'ai mes mémoires ici. Alors, je ne vois pas pourquoi
on m'a donné des droits au conseil municipal, on va venir les extorquer
ici et usurper sa charge. Je vais vous lire l'article 406, parce que là,
les affaires ne marchent plus...
Le Président (M. Saint-Roch): Non, M. Bertrand, je
m'excuse. Nous sommes à l'article 1, tel qu'amendé. Je vous ai
permis une intervention...
M. Bertrand: Tiens, et je vais vous lire l'article 406 du Code
civil: "La propriété est le droit de jouir et de disposer des
choses de la manière la plus absolue pourvu qu'on n'en fasse pas un
usage prohibé par les lois ou les règlements... " de
l'Assemblée nationale, mais pas les règlements municipaux. Alors
là, on s'en va faire du commerce, on va faire un tas de choses et,
finalement, cela ne marche pas. Il y a déjà un nommé, M.
Clavet, qui s'est fait organisé là-dedans et on lui a volé
sa propriété et on veut faire pareil pour moi. Rien à
faire! Je veux qu'on respecte, M. le Président, la Cour d'appel tant que
ce ne sera pas jugé et qu'on rejette complètement cet article;
parce qu'on était absent, on nous a trompés, monsieur. Ici, en
bas, il y a les gardes qui sont là, il y a la preuve, allez chercher les
gardes et vous verrez, j'ai dû téléphoner et on m'a dit:
Attendez, on va- aller vous chercher. On n'est pas allé nous chercher,
pourquoi? Donc, on revient sur la chose. Il faut revenir sur la décision
et je ne vois pourquoi M. Polak va s'y opposer. Alors, Maximilien, vous vous
opposez à ce qu'on revienne là-dessus, l'article 406 du Code
civil? Mon député à part cela, qui est avocat, c'est un
peu fort cela!
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Bertrand. Dernière intervention, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, vous comprenez que j'ai un
comté pas toujours facile.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député. Nous allons revenir maintenant à l'amendement que
nous avions à l'article 2. Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 2? L'amendement à l'article 2 est-il
adopté?
M. Bertrand: Monsieur, vous allez trop vile dans la musique Pour
accorder à une corporation sans but lucratif... Moi, je m'oppose.
Voilà. Il faut que je donne les motifs?
Le Président {M. Saint-Roch): Vous êtes à
l'amendement de l'article 2, monsieur?
M. Bertrand: À l'article 2, oui, oui. Je m'oppose à
cela. Oui, c'est cela, c'est d'accord, monsieur. Faut-il que je donne les
motifs?
Le Président (M. Saint-Roch): Très
brièvement, s'il vous plaît.
M. Bertrand: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): Très
brièvement.
M. Bertrand: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais vous lire...
M. Bertrand: Bon, alors voici ce qu'il y a monsieur: Une
corporation à but non lucratif... Comme une corporation n'est pas un
organisme pour faire du commerce, alors... Or, on vise des
préférences et du commerce par derrière...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes à
l'article 2, M. Bertrand et je vais vous lire l'amendement. "L'article 2 du
projet de loi est modifié par l'insertion à la troisième
ligne de l'article 5 qu'il remplace, après le mot "programme", des mots
"de revitalisation ou d'intervention". Nous en sommes là dans le
débat.
M. Bertrand: Vous avez quelque chose qui est publié dans
le journal et, moi, j'ai autre chose ici. On n'a pas l'air de les nommer, c'est
ce qui a été publié dans le journal.
Le Président (M. Saint-Roch): Bon, monsieur...
M. Bertrand: Là, vous arrivez avec des amendements que
personne ne connaît. Il y a 60 000 personnes de population à
Verdun, qu'est-ce que c'est que ces affaires-là? Le texte, c'est nous...
Ah bon! Alors là, écoutez monsieur, je demande une suspension. On
nous arrive... Voici.
M, le Président, voici ce que j'ai à vous dire: Vous avez
des normes à savoir que c'est en septembre qu'il faut préparer
les projets de loi privés; après, il faut qu'ils passent avant
Noël; finalement, quand on a publié tout cela et toute la
population est au courant, on arrive par derrière au dernier moment avec
des modifications. Comment voulez-vous que cela marche?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bertrand, je vais
conclure en vous donnant l'explication suivante. Il est normal qu'un projet de
loi soit déposé. Après que le projet de loi est
déposé de la part d'une municipalité ou d'une ville, il
est normal que, du côté gouvernemental, on regarde le projet de
loi en détail et qu'on lui apporte des amendements. C'est ia même
chose pour une municipalité qui vient en commission parlementaire. C'est
le but de notre commission d'étudier le projet de loi article par
article et de faire en sorte que chacun des parlementaires ici, autant du
côté ministériel que du côté de l'Opposition,
puisse apporter des modifications qui feront que les intérêts de
tous nos citoyens et citoyennes soient conservés.
Là-dessus, le projet de loi a été amendé.
Nous avons une journée très chargée. Nous en sommes
à l'amendement de l'article 2. Je vous demanderais à partir de
maintenant de limiter vos discussions à l'amendement à l'article
2.
M. Bertrand: Je constate, M. le Président. Je demande une
suspension. On nous apporte un papier et on ne l'a pas lu. On ne peut pas
accepter quelque chose les yeux fermés. Comme c'est article par article,
je demande une suspension de cinq minutes, s'il vous plaît.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, M. Bertrand. Je ne peux
pas accorder une suspension. Je reviens maintenant à l'amendement
à l'article 2, Y a-t-il des interventions sur l'amendement à
l'article 2? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je demanderais au ministre des Affaires municipales,
concernant ces programmes de revitalisation et d'intervention, s'il est
suffisamment assuré que ce programme s'applique en fonction de la
vétusté? Autrement dit, il pourrait y avoir des interventions sur
des bâtisses qui sont en très bon état. Il est vrai que
c'est fait par règlement, mais on sait qu'un règlement peut
être changé par un autre règlement.
M. Bourbeau: Je voudrais signaler que la modification
proposée ici vise à harmoniser précisément le texte
de la ville de Verdun avec celui qui existe dans le cas de la charte de la
ville de Montréal. C'est le même texte.
M. Dufour: Non, mais je parle de l'article...
M. Bourbeau: Puisqu'on parle de revitalisation, c'est que l'on
parle nécessairement d'un immeuble vétuste. On ne pourrait pas
envisager, ce serait même contradictoire de dire qu'on ferait de la
revitalisation sur des immeubles neufs ou récents. Donc, par essence
même, quand on parle d'un programme de revitalisation, cela s'applique
à d'anciens immeubles.
M. Dufour: Oui, mais vous avez ajouté: "Et d'intervention.
" Donc, est-ce que l'intervention est en fonction de la revitalisation? Cela
peut être en fonction d'autre chose. Une intervention, c'est...
M. Bourbeau: II est généralement reconnu qu'un
programme de revitalisation et d'intervention, c'est une même chose.
C'est l'intervention pour faire de la revitalisation dans les vieux quartiers
ou dans les vieux immeubles.
M. Dufour: M. le ministre, trouvez-vous juste et raisonnable que
le montant maximal d'une subvention ne peut dépasser le coût
rée! des travaux? Ce qui veut dire que la subvention pourrait couvrir
100 % des travaux. Cela s'adresse à des individus et à des
particuliers. Quand on parle de 100 % des travaux, je trouve que c'est
généreux comme possibilité. Cela donne une marge de
manoeuvre arbitraire à la municipalité.
M. Bourbeau: J'aimerais signaler au député que dans
la Loi sur les cités et villes, ce concept existe déjà. Je
réfère le député aux articles 542. 4 et 542. 5 de
la Loi sur les cités et villes. Quand on parle des programmes de
revitalisation des centres-villes, on dit à l'article 542. 5: "le
conseil peut par règlement - par analogie, c'est un peu la même
chose - aux conditions et dans les secteurs de la municipalité qu'il
détermine, décréter que la municipalité accorde une
subvention aux fins de la démolition de bâtiments
irrécupérables, impropres à leur destination ou
incompatibles avec leur environnement ou aux fins d'aménagement des
terrains ou de la réparation des immeubles dégagés par la
démolition. Le montant d'une subvention ne peut excéder le
coût réel des travaux. " C'est donc la notion d'une subvention et
c'est là-dessus que porte la discussion ou la question. La notion d'une
subvention qui ne pourrait excéder le coût réel des travaux
est déjà dans la loi, au chapitre de la démolition des
immeubles. Autrement dit, on a déjà retenu ce principe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
(12 h 30)
M. Dufour: Je veux seulement rappeler au ministre le fait que
c'est seulement pour la démolition que cela s'applique, à savoir
qu'il ne peut pas dépasser 100 %. Je veux rappeler au ministre aussi que
les programmes de revitalisation des centres-villes - il m'ouvre la porte -
nous croyons qu'il pourrait revenir et en remettre en marche. Je trouvais que
c'était de bons programmes. Cela exigeait un programme particulier
d'urbanisme lequel était soumis au ministère. Donc, il y avait
une garantie en dehors de l'action directe dans la municipalité, Le
ministère s'assurait d'un programme particulier d'urbanisme. Donc, il
savait d'avance où cela allait. Tandis que là, c'est soumis
complètement à la municipalité comme telle.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président. J'ai deux remarques.
Premièrement, j'ai amené la question de la démolition
uniquement par analogie pour indiquer que dans d'autres cas, on a reconnu que
la subvention pouvait aller à 100 % du coût des travaux. Pour ce
qui est du fait que le ministère ou le gouvernement pourrait avoir un
droit de regard sur cela, je dirai au député que dans le cas des
PPU, c'était parce que le gouvernement donnait des subventions qu'il
voulait s'assurer d'une conformité. Dans le cas présent, la
subvention vient de la municipalité. Donc, c'est normal que la
municipalité joue le même rôle de contrôle sur le plan
local que le gouvernement jouait sur le plan national, entre guillemets, quand
c'était nos propres subventions, à nous. J'estime que, par
analogie, c'est la même chose. On a présentement une des
subventions qui vient de la municipalité. Il me semble qu'il appartient
à la municipalité d'exercer son autonomie sur ces subventions et
sur le contrôle de ces subventions.
M. Dufour: Si ces montants de subventions sont donnés pour
quelque action que ce soit, cela pourrait être même de la
reconstruction. Je vous dis ceci: limitons-nous quelque part. Il y a des
subventions qui sont données. Je comprends que la municipalité
veut renouveler son stock de logements, mais on sait que tous les
propriétaires ne sont pas nécessairement au courant quand les
règlements municipaux sont votés. Je pense qu'au point de vue de
la loi, on comprend bien le mécanisme. Si, pour de la reconstruction,
donc ce qui va permettre aux propriétaires de refaire de l'argent, il y
a 50 % à but non lucratif, cela ne me dérange pas trop. Si on
donne des subventions à des Individus privés qui, eux, vont faire
de la revitalisation, qui vont faire de la reconstruction, ils peuvent obtenir
des subventions du gouvernement municipal ou de la municipalité, ils
vont améliorer aussi leur stock financier, ils vont améliorer
leur capital. C'est un peu ce point qui m'intrigue dans ce pouvoir qui est
accordé. La municipalité ne pourra pas contrôler
indéfiniment toutes les actions qui vont se passer. Cela pourrait
arriver qu'un individu qui est plus fin qu'un autre demande des subventions et
la municipalité ne fera pas cela malhonnêtement. Elle va donner le
montant d'argent. L'individu va en profiter et va décider.. Cela peut
être pour quoi que ce soit. Mais si vous dites que c'est par
règlement, la municipalité pourrait aller jusqu'à
l'agrandissement, la construction. Tous les pouvoirs qui vous sont
accordés peuvent être subventionnés. Cela veut dire que
l'individu pourrait se refaire un capital Intéressant. La
municipalité va aller chercher un peu de taxes, mais Je ne crois pas que
la taxe va aller plus loin que le montant d'argent que les gens vont percevoir
ou la valeur supplémentaire qui va lui être donnée pour sa
propriété. Est-ce que vous avez une réponse à cela?
J'aimerais bien l'entendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert.
M. Hébert: Quant aux PPU centres-villes, quand on fait un
programme particulier d'urbanisme, tout ce que le ministre détermine,
c'est le territoire. Le reste, toutes les conditions et toutes les
interventions qui sont faites à l'intérieur d'un PPU, le ministre
n'intervient pas. À ce moment, le montant de la subvention ne peut
excéder le coût réel des travaux. Dans les PPU, on pouvait
même payer jusqu'à 100 %. La plupart des municipalités ne
sont pas allées jusqu'à cette limite, mais elles pouvaient le
faire. L'intervention du ministre ne se limite qu'à la
détermination de la zone.
M. Dufour: Là, par exemple, je m'excuse. J'en ai
appliqué dans ma municipalité. Je n'ai pas toujours
été député. J'ai appliqué cela les PPU. Les
PPU allaient bien plus loin que le gouvernement. Cela n'allait pas juste dans
la détermination de la loi. On identifiait les interventions qu'on fait.
On était obligé de se plier à certains... Même je
vais vous dire mieux que cela, c'est dommage que je n'aie pas exactement...
mais je sais, par exemple, qu'il y avait des pressions de la part du
ministère pour aller plus loin que ce que la loi accordait. Comme les
municipalités étaient toujours à la dernière minute
pour faire de la revitalisation, on n'avait pas le temps de se chicaner et de
recourir à la cour, de remonter au ministre, de sortir les poings, etc.
On s'entendait comme cela. Je vous dis, par exemple, qu'ils allaient assez loin
dans le programme particulier d'urbanisme. Je relirais la loi et je vous
trouverais le mot exact que je n'ai pas en mémoire, mais il y avait une
intervention où le PPU le permettait.
En fait, voici ce que j'essaie de dire. Je comprends quand c'est pour la
démolition, quand c'est pour du déblaiement, du transport, quand
c'est pour mettre le territoire propice à de la
construction. Pour moi, cela va bien là-dedans. C'est comme le
PARCQ, ce n'est pas un programme pour refaire des maisons, c'est pour
revitaliser ou améliorer la construction, ce n'est pas pour permettre de
faire. une maison neuve. Ce que vous avez comme pouvoir, c'est que vous pouvez
vider le terrain complètement, ramener la construction
complètement neuve sur le territoire, en dehors de la revitalisation;
mais vous pourriez, pour quelqu'un qui voudrait se reconstruire, même
aller jusqu'à donner des subventions. Ces programmes ont
déjà existé et vont complètement contre la
philosophie de l'actuel gouvernement qui a tout aboli tes programmes et qui en
a mis un en place qui ne marche pas. C'est cela que je ne comprends pas. Le
gouvernement va accepter que les municipalités jouent un rôle que
ces gens ne veulent plus jouer; il doit y avoir une raison pourquoi le
gouvernement du Québec s'est retiré de ce programme. Les
municipalités disent: nous autres? Je comprends, et je ne veux pas
mettre M. le maire dans l'embarras. Je suis convaincu que ce qu'il veut faire,
c'est de rendre service aux citoyens, mais je dis que, comme
législateurs, nous avons à regarder si en rendant service aux.
citoyens sous ce couvert, on ne cause pas d'autres dommages quelque part. Un
pouvoir qu'on accorde à une municipalité, les autres
municipalités peuvent venir le demander. Et on est pris avec cette
histoire-là.
Donc, ce que je dis, il y a sûrement des raisons de donner des
subventions, pour des buts très précis, mais si cela va
jusqu'à reconstruire ou construire à neuf, je trouve que les
subventions dépassent... Jamais je ne croirai que le promoteur ou la
personne qui va construire n'est pas capable d'étudier la valeur de son
Investissement. Il y a des maisons prêteuses qui jouent ce rôle.
Quelqu'un qui veut bâtir une bâtisse neuve, on sait comment cela se
passe. Si tu n'as pas une "cenne" dans tes poches, tu ne bâtis pas, si tu
as un peu de capital, tu vas voir les banquiers, tu vas voir les... Je sais que
les caisses populaires sont très fortes dans le coin et elles sont
prêtes à aider pour cela. Donc, il y a des possibilités
d'avoir accès à des sources de financement.
C'est là le problème que je vous pose et que je me pose.
Si c'était pour de la construction neuve, selon quel principe la
municipalité pourrait-elle donner des octrois? À moins que ce
soit un organisme sans but lucratif qui pourrait y accéder, par exemple,
par d'autres programmes gouvernementaux.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Savard.
M. Savard: Merci, M. le Président. M. le
député de Jonquière, je vais essayer de vous rassurer. Si
vous regardez la situation pour Montréal, le texte qui est devant vous,
c'est exactement la même chose, c'est à 100 %. Ce qu'on veut
réellement, M. le député de Jonquière - on vous l'a
expliqué tout à l'heure - c'est que le stock de logements que
nous avons, c'est tout un vieux stock de logements qui remonte à 1929 et
je pense bien qu'on se doit... On en a déjà assez devant nous -
vous n'avez pas besoin de vous inquiéter - je pense que j'en ai pour les
prochaines quinze années à essayer de restaurer et de
rénover tout cela. Je pense que la construction neuve, ce n'est pas
là qu'est notre but du tout. Ce qu'on vous demande ce matin, c'est pour
essayer de regarder... On vous a dit tout a l'heure que, même s'il y
avait eu 50 % de ces sommes-là qu'on veut donner qui seront
données à des organismes sans but lucratif, c'est la
moitié du programme en partant. Alors, le reste de ces 50 %, c'est tout
simplement pour essayer de rénover. Je pense qu'on est tous d'accord
pour dire qu'on veut essayer de donner une meilleure qualité de vie
à nos concitoyens. Vous savez que la ville de Verdun est une vieille
ville, c'est une ville où les immeubles sont les plus vieux, je dirais,
dans la province de Québec, et je pense qu'on se doit de faire de la
restauration. Quant à vos inquiétudes sur la reconstruction, M.
le député de Jonquière, soyez sans crainte, c'est
plutôt dans la rénovation qu'on veut aller. Vous pouvez nous faire
confiance de ce côté-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire.
M. Dufour: Je voudrais juste faire une intervention auprès
du ministre pour m'assurer... Parce que je comprends que... Je suis convaincu
que M. le maire est de bonne foi, qu'il est correct, je ne mets pas en doute
son honnêteté ni sa bonne foi, je suis certain que cela part d'un
bon naturel et qu'il est correct quand il dit cela. J'aimerais qu'on s'assure,
M. le ministre, et je pense qu'il est possible de le faire, que "le montant
maximum d'une subvention ne peut dépasser le coût réel des
travaux", mais des travaux de nature à favoriser et non pas à
construire directement. Autrement dit, je pense qu'on s'entend bien et que
l'esprit est là, mais dans le libellé de l'article, j'ai de la
difficulté à le relier. Je pense bien que tout le monde autour de
la table comprend que si on veut faire du déblaiement de terrain, si une
bâtisse est vétuste, il faut qu'elle soit mise à terre, on
peut donner des subventions. Mais quand vient le temps de la reconstruction ou
de l'agrandissement d'une bâtisse qui existe, c'est difficile. Moi, en
tout cas, j'accepte difficilement que la municipalité puisse donner une
subvention ou même puisse avoir le pouvoir de le faire. C'est seulement
dans ce sens. C'est une dernière intervention de ma part, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. te ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais rappeler au député qu'il
sait fort bien que ces programmes vont être établis par
règlement de la municipalité. C'est donc dire que ces
règlements vont être prépubliés et publiés.
II devra y avoir des normes et des critères. La ville ne peut agir d'une
façon arbitraire, il doit y avoir des critères. Ce
règlement peut faire l'objet de contestation de la part des citoyens. Il
peut même faire l'objet d'une consultation populaire, si les citoyens
l'exigent. Finalement, je dirais que le cas de la ville de Verdun est un cas un
peu spécial, parce qu'elle a un bâti assez ancien. La ville de
Montréal a également des pouvoirs semblables depuis 1962. Ce
n'est donc pas d'hier que la ville de Montréal détient les
mêmes pouvoirs dans des conditions un peu analogues.
Il nous semble que la demande est justifiable dans le cas
présent. Maintenant, si jamais il arrivait qu'il se produise des abus
à l'avenir et qu'il y ait lieu de légiférer de nouveau, le
député sait qu'on a des projets de loi privés tous les six
mois. Il y a toujours moyen de revenir sur la question un peu plus tard.
Le Président {M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre Je
vais reconnaître, pour des brèves interventions, M. Desnoyers,
dans un premier temps et M. Sylvestre, dans un deuxième temps.
M. Desnoyers (Jacques): M le Président, je voudrais
souligner ici que M. Hébert a mentionné tout à l'heure que
l'article 765 de la charte de la ville de Montréal était
authentique.
Une voix: L'article 687...
M. Desnoyers: Pouvez-vous me répéter le
numéro? L'article 787. On a vérifié et c'est faux.
Le Président (M. Saint-Roch): II me fera plaisir de vous
faire parvenir une photocopie de la charte, puisqu'on m'en remet une copie
ici.
M. Desnoyers: Si vous voulez la lire, vous verrez que ce n'est
pas comparable à la demande.
Le Président (M. Saint-Roch): Écoutez, on est à
discuter le projet de loi sur la ville de
Verdun. Il y a ici des photocopies disponibles, si vous en voulez. M. le
ministre.
M. Bourbeau: II faudrait s'en tenir au fait que l'on tient une
commission parlementaire sérieuse. On n'est pas pour commencer à
prendre au sérieux des accusations de fausseté de document.
Normalement, on devrait s'en tenir à l'article en question. Si des gens
veulent attaquer le Code civil ou la constitution canadienne, ce n'est pas le
forum ici. On a un projet de loi privé à étudier. Je vous
demande, M. le Président, qu'on s'en tienne au sujet que nous
débattons.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Sur l'amendement, s'il vous plaît.
M. Desnoyers: M. le ministre, je m'excuse mais on est venu de
Montréal dans une tempête de neige. Je ne pense pas qu'on soit
venu ici pour faire du "fun". C'est ce que je veux répondre à
votre intervention. Comme citoyen de l'île des Soeurs, je ne comprends
pas quand vous dites qu'il y a des subventions. Ce ne sont pas des subventions.
La ville emprunte des montants. Nous, citoyens qui payons des montants de 4000
$ à 5000 $ de taxes par année, je pense qu'il faut arrêter
cela. Je ne veux pas subventionner le gars qui démolit son hangar ou qui
démolit ceci ou cela. Je paie assez de taxes. Si on veut faire des
choses... Parce que chez nous, on paie 1700 $ en améliorations locales,
qu'on le fasse à ces gens-là mais qu'on ne vienne pas me le
demander, j'en paie assez. Ce n'est pas un service qu'on rend aux citoyens,
comme M. le député le disait tout à l'heure.
De plus, c'est une ville qui est drôlement administrée.
C'est qu'il y a un taux de taxe pour la terre ferme et un taux de taxe pour
l'île des Soeurs. C'est comme si c'étaient deux villes. À
un moment donné, on a voulu se séparer. Je pense qu'on ne doit
pas administrer une ville avec deux taux de taxes, en plus du fait qu'on paie
une taxe pour des améliorations locales. Je pense que ces villes
viennent se chercher des lois totalitaires. Qu'arrive-t-il ensuite? Vous vous
libérez de votre responsabilité...
M. Bourbeau: C'est totalement en dehors du sujet.
Le Président (M. Saint-Roch): En conclusion, s'il vous
plaît.
M. Desnoyers: Oui. Vous vous libérez de votre
responsabilité. Vous la passez aux villes.
Là, on est pris avec les villes ensuite. Alors que vous nous
représentez comme mandataires et qu'on a voté pour M. Polak qui
doit nous représenter, je pense qu'on ne doit pas laisser passer ce qui
est sur la table ce matin.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie. Avant de
vous céder la parole, j'aimerais rappeler à l'assistance qu'il
est de tradition dans cette salle de ne pas applaudir favorablement ou
défavorablement aux commentaires qui sont exprimés. Je
demanderais la collaboration de toute la salle, s'il vous plaît. (12 h
45)
M. Sylvestre (Charles): C'est la même chose pour moi. Je
crois que l'on a mal cité l'article 687. C'est nous induire en erreur en
se servant de cette loi pour nous influencer à accepter cette affaire.
De plus, le fait que la ville désire avoir une deuxième charte
pour être mandataire
de millions qu'elle emprunte sur une charte pour disposer avec d'autres
chartes, cela ne me plaît pas. Je trouve que c'est vraiment quelque chose
qui est une porte ouverte à la corruption. Je ne trouve pas cela
normal.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie de votre
intervention. Nous en revenons maintenant à l'amendement à
l'article 2. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Ce sont des remarques pour compléter mes
Interventions par rapport à cet article. Je pense qu'il y a eu des
programmes intéressants qui ont été mis sur pied par les
gouvernements supérieurs pour aider les municipalités dans des
cas semblables. Je déplore que ces programmes n'existent plus, parce que
en faisant cela actuellement on transfère des charges assez fortes aux
municipalités. C'est difficile d'être contre le principe que la
municipalité veut aller dans cela. Il y a des règlements qui
seront adoptés par les conseils municipaux et qui seront votés
par l'ensemble des citoyens. Ils peuvent s'opposer ou non. Je sais que la ville
de Montréal et la ville de Québec procèdent
différemment. Les citoyens n'avaient même pas le droit de se
prononcer. Donc, à la ville de Verdun, les citoyens vont avoir à
bloquer les règlements s'ils ne les veulent pas. Je trouve aussi que les
gouvernements supérieurs devraient songer fortement à remettre
sur pied des programmes qui permettent qu'on puisse faire de la
rénovation ou de la restauration pour permettre à des
municipalités ou à des villes comme Verdun d'améliorer le
stock de bâtisses sans que les propriétaires soient obligés
de se saigner a blanc pour le faire. Moi, j'invite et je continue à
intervenir auprès du ministre pour lui rappeler qu'il y a
déjè eu des programmes dans ce sens. Ce serait peut-être
encore très apprécié des administrateurs municipaux et de
l'ensemble des citoyens du Québec que ces programmes refassent surface.
Si on ne peut pas le faire tout seul avec Québec qu'on négocie
avec Ottawa pour qu'on puisse le faire. Effectivement, II y a des
municipalité qui ont des bâtisses en piteux état. Ces
programmes ont permis d'améliorer le stock de logements et la
qualité de vie des citoyens. Cela n'a pas demandé des coûts
extraordinaires de la part des municipalités et cela a eu des effets
très bénéfiques. Cet article aura ses effets pour autant
que les citoyens seront d'accord. Ce qui veut dire que s'ils ne sont pas
d'accord, les citoyens auront à bloquer les règlements que la
municipalité présentera. Je ne peux pas aller plus loin.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions? Est-ce que l'amendement à l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 3. J'attire l'attention des membres de la commission
que nous avons un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 3 vise à
permettre à la ville de conférer à une corporation
paramunicipale les pouvoirs de subvention prévus à l'article
2.
Nous ne sommes pas d'accord avec cette disposition qui touche aux
problèmes des sociétés paramunicipales et du faire-faire
municipal, Un problème qui devra être réglé de
façon globale pour l'ensemble des municipalités du Québec.
C'est pourquoi j'aimerais apporter une modification à l'article 3 dans
le sens suivant: "L'article 3 du projet de loi est modifié par la
suppression, dans l'article 5. 1 qu'il insère, du paragraphe b). " Cette
modification en est une de concordance technique afin de permettre à la
ville de conserver un pouvoir qu'elle possède déjà.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Me
Hébert.
M. Hébert: Nous sommes d'accord avec M. le ministre et
à ce que le paragraphe b) soit supprimé. Nous sommes parfaitement
d'accord avec son exposé.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Hébert. M.
le député de Jonquière, est-ce qu'il y a une
intervention?
M. Dufour: Sur le paragraphe a) j'aimerais avoir un peu
d'explication. D'abord, on peut instituer ou constituer une personne en
corporation sans but lucratif. À a) "l'acquisition d'immeubles à
des fins d'habitation pour personnes ou familles autres que celles à
faible revenu ou à revenu modique visés par l'article 57 de la
Loi sur la Société d'habitation du Québec. " "À
faible revenu ou à revenu modique" est-ce que cela veut dire les OSBL,
les coopératives ou les choses comme celles-ci ou si cela s'adresse
à d'autres sortes de gens?
M. Bourbeau: M. le Président, l'objet de ce que
nous faisons présentement est de restituer à la ville de Verdun
exactement les mêmes pouvoirs qu'elle a présentement. Ce pouvoir
qui existe au paragraphe a) a été conféré à
la ville de Verdun en 1982 par l'ancien gouvernement. Je n'étais pas
présent et je ne saurais pas exactement donner les raisons profondes qui
ont justifié l'octroi de ce pouvoir. Peut-être que le procureur de
la ville
pourrait nous raconter la petite histoire du paragraphe 5. 1, le
sous-paragraphe a).
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert.
M. Hébert: C'est un pouvoir particulier que nous avons
obtenu à l'époque pour avoir la possibilité de bâtir
des immeubles autres que ceux qu'on retrouve dans les programmes d'habitation,
les HLM municipaux.
M. Dufour:... coopératives d'habitation. M.
Hébert:... entre aures... M. Dufour:... auraient pu... M.
Hébert: Entre autres.
M. Dufour: Est-ce que cela voudrait dire qu'un promoteur... ?
M. Hébert: C'est la corporation elle-même, la ville
qui bâtirait ces logements pour des personnes à faible revenu qui
ne bénéficient pas de tous les critères
d'admissibilité prévus par les HLM municipaux.
M. Dufour: J'ai posé la question en particulier avec le
maire, avant le début de la discussion et de l'ouverture de la
commission. Est-ce que cela pourrait ressembler à une corporation comme
Anjou 1980? Il ne faudrait pas que cela s'appelle Verdun 1988.
M. Hébert: Non, non. Ha, ha, ha! Oui, cela pourrait... Il
ne faudrait pas que cela ressemble à 1980, mais cela peut être
cela. La municipalité peut bâtir des habitations à
logements multiples. D'ailleurs, plusieurs municipalités ont ce
pouvoir-là. Le pouvoir est répété, en fait. Comme
on a dit tantôt, c'est une question technique, parce qu'on a
déjà ce pouvoir, mais on veut le replacer à
l'intérieur des paragraphes a), b), c); cette chose est purement
technique. Mais la ville a déjà ce pouvoir depuis 1982 par le
projet de loi 247 à l'époque...
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions? Brièvement, s'il vous plaît, M. Bertrand.
M, Bertrand: Oui, c'est l'article 5. 1 a), n'est-ce pas?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. Bertrand: C'est
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous sommes à
l'ensemble.
M. Bertrand: Voici, monsieur. C'est justement la question qui
s'est posée. Je me suis présenté au quartier no 3; le
conseiller Filiatrault n'a trouvé rien de mieux - parce que je n'ai pas
gagné mes élections - de faire une motion pour adopter un
règlement pour m'enlever mes Immeubles, sans droit. C'est devant la Cour
d'appel. Là, on fait des fantaisies sur n'importe qui. Vous donnez des
droits à ces gens-là... Quelqu'un va leur déplaire... Si
on va discuter à l'hôtel de ville, on fait une demande, on fait
une motion et on ramasse l'immeuble. Voilà ce que c'est, monsieur. C'est
cela, la dictature que l'on a à Verdun.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Bertrand.
M. Desnoyers: M. le Président, tout à l'heure le
député de Jonquière disait qu'il y a un
règlement... Ouf! On le bloque. On l'a fait pour la rue Wellington et
ils l'ont faite quand même cette rue. Le règlement a
été bloqué et la rue Wellington a été faite
quand même. On s'opposait au fait que les lumières soient
rénovées parce qu'on savait que la rue Wellington était en
perdition. Comme monsieur pourrait vous le dire - celui qui travaille pour
Provigo - le Provigo est fermé sur la rue Wellington et, tout à
l'heure, le Steinberg va fermer, il n'y aura plus rien. On a payé une
subvention qu'on ne voulait pas...
M. Bourbeau: M. le Président, question de
règlement.
M. Desnoyers: Non, mais le député de
Jonquière disait tout à l'heure: On bloque les
règlements..
Le Président (M. Saint-Roch): M. Desnoyers, j'aimerais
aussi vous rappeler la pertinence, nous en sommes maintenant à l'article
3.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais faire une
intervention s'il vous plaît.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. Desnoyers.
M. le ministre, sur une question...
M. Bourbeau: M. le Président, il y a équivoque ici.
Ce n'est pas l'endroit ici pour venir faire le procès d'une
administration municipale. Les citoyens ont un endroit privilégié
pour cela, c'est l'Hôtel de ville de Verdun. Si les gens qui sont ici ne
sont pas satisfaits de leur administration municipale, ils peuvent aller se
plaindre d'abord à l'Hôtel de ville de Verdun même, à
toutes les réunions du conseil, il doit y en avoir au moins une ou deux
par mois.
De plus, il y a un moment privilégié dans la vie
municipale, c'est le premier dimanche de novembre, à tous les quatre
ans, où les citoyens s'expriment. Une fois que cette
expression-là a été faite, le conseil municipal est
mandaté pour représenter l'ensemble des citoyens. Ce n'est
pas l'endroit ici, en commission parlementaire, pour venir porter un
jugement sur l'administration municipale de Verdun. SI l'administration
municipale de Verdun a décidé de dépenser 500 000 $ pour
son Revi-centre sur la rue Wellington et si elle l'a fait sans règlement
d'emprunt, c'est donc qu'elle a payé comptant, à même ses
budgets normaux, je présume. C'est dans le cadre normal de ses
attributions. On n'est pas pour remettre en cause ici l'autonomie des
municipalités de disposer de leur budget selon la loi. Alors je demande,
M. le Président, qu'on discute du projet de loi. Il y a six ou sept
municipalités qui doivent venir ici aujourd'hui. Ce n'est pas l'endroit,
et je m'oppose au fait que l'on permette des interventions de ce genre.
M. Desnoyers: Je vous dirai, monsieur...
Le Président {M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaîl! M. Desnoyers, j'aimerais
vous rappeler que nous sommes à l'article 3 et de vous en tenir à
l'esprit de l'article 3.
M. Desnoyers: J'aimerais avoir un droit de réplique
à la suite du propos de M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Non. Article 3, M.
Desnoyers, s'il vous plaît.
M. Desnoyers: Oui. C'est parce que le député de
Jonquière disait tout à l'heure qu'on peut bloquer un
règlement. On l'a fait mais cela ne fonctionne pas.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. Desnoyers,
mais cela ne concerne pas l'article 3.
M. Desnoyers: Je le sais, mais c'est tout pareil.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Sylvestre, à
l'article 3...
M. Desnoyers: C'est pareil. On ne bloquera pas plus
celui-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. Desnoyers,
mais je vais maintenant reconnaître M. Sylvestre, à l'article
3.
M. Sylvestre: Encore tantôt, on a dit que la ville avait le
droit de construire des immeubles depuis 1982. Elle avait le droit de
construire des immeubles à prix modiques, pour les personnes pauvres.
Mais elle demande de construire en général. C'est une grande
différence, je pense. Cela devrait être noté. On veut faire
concurrence à Janin Construction, je crois.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Sylvestre. Y a-t-il d'autres inter- ventions sur l'amendement de l'article
3?
M. Dufour: Selon ma compréhension, c'est le même
article qui existait dans la charte qu'on est en train de reconduire. Comme
dernière Intervention, cela ne correspond pas à ma lecture.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 3 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Bourbeau: Cet article permet à la ville d'obliger un
locataire à installer un détecteur de fumée. Nous ne
sommes pas favorables à l'adoption de cet article qui créerait un
statut particulier pour la ville de Verdun par rapport à l'ensemble des
municipalités du Québec.
Je ne sais pas si le procureur de la ville de Verdun veut retirer son
projet de loi ou si on va devoir voter sur la motion. On laisse cela à
votre discrétion.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert.
M. Hébert: Nous comprenons, des conversations que nous
avons eues avec M. le sous-ministre, que vous êtes en train justement de
faire une étude complète sur toutes les méthodes, les
codes de prévention, etc., et que ce sujet sera entre autres
abordé. En raison de cela et du fait que nous savons que cela viendra
prochainement - on nous parle des mois de février ou de mars - nous
allons retirer cet article 4.
Le Président (M. Saint-Roch): M. ie député
de Jonquière.
M. Dufour: Avant de retirer l'amendement, actuellement, la
municipalité possède le pouvoir d'obliger un occupant ou un
locataire à installer des détecteurs de fumée dans sa
bâtisse.
M. Bourbeau: Le propriétaire, mais non pas le locataire.
La ville de Verdun veut obliger les locataires.
M. Dufour: Elle oblige les propriétaires. Elle a le
pouvoir.
M. Bourbeau: Elle oblige les propriétaires. Ce n'est pas
la même chose.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. L'article 4
étant maintenant retiré, j'appelle l'article 5.
M. Bourbeau: Cet article permet au juge de la Cour municipale
d'annuler une amende, un mandat d'emprisonnement ou un bref de
saisie-exécution lorsqu'il est impossible ou futile d'en poursuivre
l'exécution. Nous avons consulté le ministère de la
Justice à ce sujet et il ne s'oppose pas à cet article. En
conséquence, nous serions favorables à son adoption.
Je signale qu'une clause semblable se retrouve également dans la
charte de la ville de Montréal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, avez-vous une intervention?
M. Dufour: Je pense que le ministre s'en vient avec des pouvoirs
en se basant sur la ville de Montréal. Je comprends que Montréal
est un petit peu plus gros que Verdun, d'après ce que j'ai cru
comprendre. On parle de 60 000 habitants; Montréal a 1 200 000
habitants. Ce qui veut dire que si vous l'accordez là, vous allez
être obligé de l'accorder à l'ensemble des
municipalités du Québec. Je ne vois pas pourquoi ce pouvoir
particulier, s'il est bon, cela va, mais il ne faudrait pas que les
municipalités commencent à faire la course pour créer des
chartes de toutes pièces, parce qu'il y a un bon pouvoir. S'il est bon,
d'accord, mais je ne parle pas de la pertinence de la bonté d'un
règlement ou d'une loi. Parce que si cela occasionne des coûts aux
municipalités, le ministre devrait commencer à penser à
l'inclure dans un article de la Loi sur les cités et villes ou dans le
Code municipal. Sans cela, toutes les municipalités vont vouloir venir
faire adopter un projet de loi privé pour obtenir leur pouvoir
là-dessus. Si c'est bon pour Montréal - et c'est votre argument -
c'est bon pour Verdun. Je retiens cela. SI c'est bon pour Verdun, ça va
être bon pour Jonquière ou pour Samte-Angèle ou
Saint-Cyriac.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert, avez-vous
une intervention?
M. Hébert: C'est le juge municipal qui prend la
décision. Cela nous permet d'annuler de vieux mandats, de vieilles
amendes qui datent, dans certains cas, de sept, huit, dix ans. On ne veut pas
laisser traîner ces choses. Cela fait un nettoyage des dossiers de la
Cour. C'est selon le désir du juge municipal et de tout l'ensemble de la
Cour municipale que nous apportons cette demande, qui existe a plusieurs
endroits. Nous sommes en train de faire un nettoyage général des
archives, alors c'est peut-être le temps de nous l'accorder. Vous
pourriez peut-être l'accorder plus tard aux autres municipalités,
si c'est nécessaire.
M. Dufour: J'ai une question au procureur...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... de la ville de Verdun. Pourquoi une prescription de
cinq ans, dans le deuxième paragraphe, "... lorsqu'il a
été impossible de l'exécuter durant les cinq années
écoulées depuis la date d'émission " Pourquoi cinq
ans?
M. Hébert: On tient à les conserver pendant cinq
ans, on fait des recherches extensives pendant ces années et au bout de
la cinquième année on se dit que les recherches sont suffisantes,
que les gens ont disparu de la province ou du Canada, ou ils sont en prison,
etc. Le juge municipal nous dit: Après cinq ans, vous devriez faire un
nettoyage complet de ces choses.
On en a une liste. Évidemment ce ne sont pas des centaines de
milliers de mandats d'arrestation, mais c'est quand même un certain
nombre. Je pense qu'il ne faut pas laisser traîner ces choses-là
après cinq ans. Si on fait des recherches exhaustives tous les ans, au
bout de la cinquième année, on devrait procéder à
l'annulation.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Si après cinq ans - cinq ans et deux jours -
supposons qu'on voit la personne. Le juge de la Cour municipale lui a
donné une sentence d'emprisonnement depuis cinq ans. La personne va
avoir écoulé cinq ans, elle va être prescrite, donc on ne
pourra pas l'arrêter.
M. Hébert: Le mandat d'arrestation est annulé, mais
la condamnation est encore là. On pourrait émettre un nouveau
mandat. Mais, après cinq ans, le mandat qui a été
émis par ce juge va cesser.
M. Dufour: On pourrait faire un autre mandat.
M. Hébert: On recommencera avec un autre mandat...
M. Dufour: Les procédures.
M. Hébert:... mais on annulera au moins celui qui est en
vigueur depuis cinq ans.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va.
M. Hébert: Cela n'empêche pas le juge d'en
émettre un autre.
M. Dufour: D'accord. J'ai juste une remarque. Le ministre devrait
penser à l'examiner dans un amendement au Code municipal un de ces jours
pour introduire cette disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement des membres de la commission que nous terminions le projet de
loi?
M. Dufour: Oui. Il y a deux minutes, alors...
Le Président (M. Saint-Roch): II y a consentement.
M. Bertrand: Je voudrais intervenir...
Le Président (M. Saint-Roch): Très
brièvement, mais je dois vous rappeler de vous en maintenir à la
pertinence de l'article 5.
M. Bertrand: M. le juge n'est pas nommé légalement
d'après l'article 96 de l'acte de l'Amérique du Nord qui dit
ceci. Vous êtes des avocats...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bertrand, je m'excuse,
mais cela n'a rien à voir avec l'article 5 du projet de loi
M. Bertrand:...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bertrand, je m'excuse Est-ce
qu'il y a d'autres questions sur l'article 5, de la part des
parlementaires?
M. Bertrand:...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bertrand, je m'excuse,
mais vous n'avez pas la parole, alors je vous demanderai, s'il vous
plaît, de vous en tenir...
M. Bertrand:...
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous demande de vous en
tenir à la tradition parlementaire de cette Assemblée.
M. Bertrand:...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 5? Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes maintenant
à l'article 6.
M. Bourbeau: C'est l'article qui traite de l'entrée en
vigueur de la loi. Il s'agit de la date de la sanction de la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ' député
de Jonquière.
M. Dufour: Si on avait accepté la sanction de la loi,
est-ce qu'il y a un article dans ce projet qui pourrait affecter une cause
pendante? Normalement c'est usuel.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert.
M. Hébert: II n'y a aucune cause pendante concernant ces
articles, à notre connaissance.
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. Est-ce que
l'article 6 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi 245 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 245, Loi concernant la ville de Verdun, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de renumérotation.
M. Bourbeau: Avec plaisir.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 245, Loi concernant la ville de Verdun, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire ou M. le
procureur, pour des remarques de conclusion.
M. Savard: M le Président, on voudrait vous remercier
encore une fois. On voudrait remercier le ministre, on voudrait remercier aussi
M. Dufour pour sa bonne compréhension ainsi que tous les membres de la
commission. Encore une fois, la ville de Verdun vous remercie du fond du coeur,
ainsi que notre parrain, M. Maximilien Polak.
Le Président {M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M.
Polak, avez-vous une remarque de conclusion?
M. Polak:Non, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Sainte-Anne, je m'excuse.
M. Potak: Je vous remercie. Je vais parler pendant quelques
minutes avec les trois personnes en question. Je pense que nous avons un bon
projet de loi. Je voulais tout de même l'expliquer
et je ne voudrais pas que les citoyens aient l'Impression qu'on ne les
consulte pas. Donc, je voulais expliquer cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Sainte-Anne. M. le ministre, est-ce qu'il y a des
brèves remarques de conclusion?
M. Bourbeau: Non, M. le Président. C'est simplement pour
remercier les gens de la ville de Verdun d'être venus nous rendre visite
pour un pélerinage qui est quasi annuel. Je veux aussi leur souligner
que dans la mesure où les demandes sont raisonnables et
d'intérêt public, nous sommes toujours intéressés
à les considérer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, je veux seulement leur
souhaiter un Joyeux Noël!
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Je tiens à souhaiter, au nom
de tous les membres de la commission, un bon voyage de retour à M. le
maire et à son équipe pour la présentation du budget
Sur ce, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 6)
(Reprise 16 h 9)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour poursuivre le mandat qui lui a été confié, soit
l'étude des projets de loi 249, 232, 252, 233, 216 et 247. Je dois
conclure que, par consentement, nous allons maintenant suspendre le projet de
loi 249, Loi modifiant la charte de la ville de Laval. Est-ce qu'il y a
consentement?
Consentement. Je m'excuse, M. le maire, du retard apporté.
Une voix:...
Projet de loi 232
Le Président {M. Saint-Roch): Sur ce, je demanderai
maintenant aux représentants de la ville de Saint-Léonard de bien
vouloir prendre place, s'il vous plaît.
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons maintenant aborder
l'étude du projet de loi 232, Loi concernant le ville de
Saint-Léonard. Je demanderai au député de Jeanne-Mance, le
proposeur, s'il a une intervention.
Remarques préliminaires
M. Bissonnet: M. le Président, il m'est agréable de
souhaiter la bienvenue à M. le directeur général de la
belle ville de Saint-Léonard, M. Santamaria, qui sera ici dans quelques
instants, ainsi que Me Hébert qui est le procureur de la
municipalité dans ce dossier.
Je pense que le projet de loi qui est présenté est pour
solutionner un problème antérieur Ce serait plus équitable
pour les hommes d'affaires de la municipalité de Saint-Léonard.
Cher maître, la parole est à vous.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jeanne-Mance. M. le ministre.
M. Bourbeau: II me fait plaisir également de saluer la
ville de Saint-Léonard, par l'entremise de son unique procureur. Si je
ne m'abuse, on vous a déjà vu ici dans cette salle
précédemment, Me Hébert.
M. le Président, ce projet de loi a pour but de remédier
au fait que le taux de la taxe d'affaires Imposé par le conseil de ville
de Saint-Léonard pour l'exercice financier de 1986 a
dépassé le maximum permis par l'article 233 de la Loi sur la
fiscalité municipale. Compte tenu que le projet de loi oblige la ville
à rembourser la taxe d'affaires perçue en trop avec
intérêt, au même taux que la taxe à compter de la
date où celle-ci est devenue exigible, nous serions favorables à
ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II est difficile de ne pas souhaiter la bienvenue aux
représentants de la ville de Saint-Léonard. Je pense que c'est un
projet de loi qui mérite certainement quelques questionnements.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Me Hébert.
M. Hébert: M. le Président, M. le ministre, M.
Dufour, le projet est très simple, comme le disait le proposeur. Il
s'agit de, par un article de loi, rectifier cette situation qui avait
été créée en 1985 lors de l'imposition de la taxe
d'affaires. Sur les rapports des officiers municipaux de l'époque - de
dis bien de l'époque - le conseil avait adopté un taux de taxe et
il a constaté par après que le taux était plus
élevé que ce que prévoyait la loi. Ce qu'on demande, c'est
de pouvoir corriger cette situation et remettre aux personnes qui ont
payé des sommes en trop, les sommes auxquelles elles ont droit. On
adoptera un règlement à cet effet et on corrigera la situation.
C'est là, M. le Président, le résumé du projet de
loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Me
Hébert. S'il n'y a pas d'autre préambule, je vais maintenant
appeler l'article 1. J'attire l'attention des membres de la commission qu'il y
a un papillon à l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. L'article 1 du projet
de loi octroie au conseil de la ville de Saint-Léonard les pouvoirs
requis pour modifier le règlement imposant la taxe d'affaires pour
l'exercice financier de 1986, pour le rendre conforme à l'article 233 de
la Loi sur la fiscalité municipale. Ce même article
prévoit, en outre, que la ville remboursera la taxe d'affaires
perçue en trop, avec intérêt au même taux que la
taxe, à compter de la date où celle-ci est devenue exigible.
Cette mesure permettra aux contribuables de Saint-Léonard de
récupérer les sommes qu'ils ont payées indûment
à ce chapitre. Par la modification, ou le papillon, nous
suggérons de porter de 30 à 60 jours le délai de
remboursement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des Interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'aimerais savoir, relativement à cet article,
quel était le taux de la taxe d'affaires qui a été
fixé en 1985 à Saint-Léonard.
M. Hébert: C'est 15 % qu'on calcule en vertu des articles
233 et 234 de la Loi sur la fiscalité municipale. Le taux qui a
été imposé était supérieur à ce que
prévoit la loi Cette taxe était en fait illégale. Donc, on
veut ramener le taux à sa valeur légale.
M. Dufour: Est-ce que vous save2 le taux réel qui avait
été imposé à ce moment?
M. Hébert: Le directeur général pourra
m'indiquer cela.
M. Bissonnet: Le directeur général, je crois qu'il
était au bureau du député' de Viger. J'ai demandé
à la personne ici d'aller à son bureau pour qu'il puisse
être ici. Il devrait venir dans quelques instants.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse,
M. le député de Jeanne-Mance mais M. le ministre m'indique
qu'il a la réponse. M. le ministre.
M. Bourbeau: Le taux a été fixé à 15
1/2% de la valeur locative dans le règlement 1577-6 alors qu'il aurait
dû être fixé à 13, 39 % afin de respecter la limite
prévue par l'article 233.
M. Dufour: II y avait un taux de 15 1/2% par rapport à 13,
39 % le taux légal. M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: Est-ce que vous avez une explication de quelle
façon ce taux aurait pu être dépassé? Il y a eu une
réforme fiscale en 1979, cela a fait l'objet de longs débats. Il
y a même des articles spécifiques dans la loi que Montréal
peut avoir un taux de taxe d'affaires assez important. Je pense qu'il touche le
15 %. Il y avait des avantages attachés à cela à un moment
donné. Comment la ville de Saint-Léonard, qui est une ville assez
Importante, aurait pu arriver à un taux aussi élevé par
rapport à la loi générale qui dit aussi clairement ce
qu'on vient d'entendre?
M. Hébert: Voici, ce qui s'est produit, selon ce qu'on m'a
informé. Le taux de la taxe a été calculé par les
officiers. Il a été présenté au conseil comme
étant le taux exact que prévoyait la loi. Évidemment,
comme je l'ai déjà demandé au conseil, à
l'époque, qu'est-ce que vous avez fait exactement? Quelques-uns m'ont
dit: On ne peut, chaque fois qu'il nous arrive un règlement, s'asseoir
et sortir sa machine à calculer pour être bien sûr que les
officiers ne se sont pas trompés Alors, on prend le taux que les
officiers nous recommandent. Et ils ont adopté effectivement ce taux
à la suite de la recommandation des officiers, ils ne l'ont pas
modifié par résolution ou par règlement, Le
règlement est arrivé à ce taux et ils l'ont adopté.
Ils se sont aperçus ensuite, d'après le rapport du
vérificateur qui est sorti au mois de juillet 1986, que le taux avait
excédé la loi et qu'on devait corriger parce qu'il y avait des
possibilités que ce taux soit contesté devant les tribunaux.
C'est à ce moment que la ville a immédiatement
présenté son projet de loi pour dire: Si on a taxé des
gens en trop, on va demander au gouvernement de nous donner les pouvoirs
nécessaires et on va remettre l'argent aux gens qui ont
été taxés en trop.
M. Dufour: Le taux a été imposé en 1985 pour
l'année 1986 ou pour 1985 en 1985?
M. Hébert: Je me trompe, c'est dans le rapport du
vérificateur qui est sorti au mois de juillet 1987 sur l'année
1986 qu'on a découvert, à ce moment, que le taux avait
excédé. C'est le vérificateur qui nous l'a soulevé
à l'époque.
M. Dufour: Donc, le taux a été imposé
à la fin de 1985 pour l'année 1986.
M. Hébert: Pour l'année 1986, oui. C'est la taxe de
1986 qu'on impose. Comme vous le savez quand on a épuisé notre
pouvoir de taxation on ne peut pas y revenir. Par exemple, je ne peux pas, en
1988, dire: Je vais corriger ou je vais imposer une taxe pour 1980, 1981 ou
1982 parce que je n'en ai pas imposé ou je me suis trompé.
Alors, ne voulant pas que tous ces règlement soient
contestés, cela représente ce montant de taxe d'affaires au
global, 12 000 000 S, il fallait faire assez rapidement pour que la ville ne
soit pas obligée à la suite d'un jugement du tribunal de
rembourser cette taxe de 12 000 000 $. Je voyais mal un tribunal dire que la
taxe est bonne sur une partie mais qu'elle n'est pas bonne sur l'autre. Le
tribunal aurait effectivement, à notre avis, cassé le
règlement dans son ensemble et la ville aurait été
obligée de rembourser 12 000 000 $. Voici ce qu'on a recommandé
à nos clients à l'époque: Allez chercher un pouvoir de
modifier cette taxe, de voter un règlement en ce sens et de faire la
remise à tous ceux qui ont payé en trop.
M. Dufour: Je ne m'oppose pas au bien-fondé de l'article,
c'est surtout sur les faits qui précèdent et qui donnent lieu
à cet article. Je vais essayer de vous éclairer sur cela. Je veux
savoir un peu plus ce qui entoure cet événement. Par exemple,
est-ce qu'en 1986, l'effort fiscal des contribuables de Saint-Léonard
était plus important que celui de toutes les villes environnantes?
M. Hébert: Non, absolument pas.
M. Dufour: Donc, elle n'avait pas épuisé la taxe
foncière.
M. Hébert: Non, pas du tout.
M. Dufour: Mais seulement, le petit contribuable a-t-il subi une
hausse importante en 1985-1986''
M. Hébert: En 1985? Non.
M. Dufour: Au début de 1986 là...
M. Hébert: Oui, début...
M. Dufour: Bien, pour ajuster, dans le fond.
M. Hébert: Non, c'était sensiblement la même
chose.
M. Dufour: Le petit propriétaire avait une augmentation
normale?
M. Hébert: C'est exact.
M. Dufour: Une augmentation normale avait été
appliquée. Le conseil municipal, à la suite de la
découverte des augmentations trop élevées de la taxe
d'affaires, a-t-il fait une enquête concer-cant ces recommandations? Je
pense qu'on est dans le majeur, ce n'est pas une recommandation pour le "fun".
Les officiers municipaux, cela ne doit pas être des juniors qui
travaillent à la ville.
M. Hébert: Comme je l'ai dit au départ, je l'ai
bien spécifié, les officiers municipaux de l'époque
avaient fait des recommandations.
M. Dufour: Vous voulez dire que ces officiers-là ne sont
plus là actuellement?
M. Hébert: Non.
M. Dufour: Cela veut dire que, s'il y a eu enquête, on ne
pourrait pas savoir quels ont été résultats de cette
enquête. Donc, on serait en lieu de penser que ces employés sont
partis à cause de ces faits-là, de ces
événements-là.
M. Hébert: Je ne pourrais pas vous le dire
précisément, M. le député de Jonquière, mais
je sais qu'actuellement, ils ne sont plus là.
M. Dufour: M. le ministre, dans un tel cas, la Commission
muinicipale n'aurait-elle pas été l'instrument, parce qu'elle n'a
pas beaucoup d'ouvrage... n'aurait-elle pas pu aller regarder ce qui se passait
dans cette municipalité parce que, effectivement, cela me semble une
action très importante? Les employés n'ont pas volé, mais
ils ont fait preuve d'une incompétence crasse, à mes yeux, ou
d'une action qui a été posée d'une façon autre. Je
ne peux pas la déterminer, je ne connais pas suffisamment le milieu pour
savoir pourquoi c'est arrivé. Je trouve que, actuellement, on est en
train de banaliser les commissions parlementaires sur des faits qui,
effectivement, auraient pu se régler autrement, parce qu'il aurait pu y
avoir une enquête; c'est sérieux. Cela a l'air drôle, cela a
l'air anodin. On dit que c'est une bonne mesure et c'est vrai, il faut
rembourser les gens qui ont payé en trop, je pense qu'on est bien
d'accord là-dessus. Par contre, il y a des faits qui
précèdent cette action qui font que des gens ont mal
conseillé les élus ou les élus ont pris de mauvaises
décisions.. Je ne le sais pas. Mais il n'y a pas eu d'enquête qui
démontre hors de tout doute que la lumière a été
faite complètement, si ce n'est que les employés sont partis. Si
je prends la parole du procureur, il n'est pas capable de me dire non plus si
c'est à la suite de ces événements. Si cela se
répète à de nombreux exemples au Québec, on va se
ramasser avec de petits problèmes, tantôt, il va y avoir des gens
qui vont venir et il y a des coûts pour venir se promener ici à
Québec par les procureurs de la ville de Saint-Laurent pour venir
corriger des actions qui ont été posées soit à
cause de mauvais conseils... Parce que là, je suis obligé de
mettre tout le monde dans le sac, cela peut être des mauvais conseils des
employés, cela peut être autre chose qui se soit passée
aussi. Mais il y a eu une décision pas correcte. On est obligé de
la corriger par un amendement à une charte, par un projet de loi
privé. Donc, je dis, à ce propos, qu'on aurait pu s'assurer
quelque part de ce qui est arrivé au juste. Si c'est cela, il va
falloir
qu'on donne des cours aux officiers municipaux, et encore plus aux
élus. Je sens qu'il y a quelque chose de mou dans cela. Ce n'est pas
qu'on ne veut pas les rembourser, mais je vous dis que la taxe d'affaires, ce
n'est pas nouveau; si cela avait été imposé depuis un ou
deux ans, j'aurais dit: Des gens ne connaissaient pas la loi et ils se sont
fourvoyés. Cela fait des années qu'on impose la taxe d'affaires.
Il y a des années... Et surtout, en 1979, cela a été
discuté en long et en large ce qu'était le potentiel fiscal des
municipalités par rapport à la taxe d'affaires. Les officiers
municipaux - je sais que le député de Jeanne-Mance
m'écoute comme il faut parce qu'il connaît bien le milieu - qu'il
a sûrement connus, doivent normalement être des gens
qualifiés, que ces gens aient pu faire une recommandation à leurs
élus municipaux pour dépasser le taux permis par la loi... Selon
les informations, il n'y a pas eu une enquête, sinon une enquête
maison très légère, et les administrateurs municipaux
viennent ici au Parlement pour nous dire: Donnez-nous une espèce
d'absolution et qu'on rembourse. Oui, je suis d'accord là-dessus, mais
je ne sais pas pourquoi cet événement est arrivé. Il me
semble qu'il y aurait certainement eu matière à enquête
quelconque, une enquête qui aurait au moins donné l'apparence que
la justice a été appliquée.
Je ne pense pas qu'on peut absoudre les employés d'une action
mauvaise ou d'une action pas correcte, comme on ne peut pas absoudre les
élus de toute action qu'ils ont pu avoir commise. Donc, par rapport
à cela, c'est évident que le projet de loi qu'on a devant nous
est correct. Mais j'insiste pour demander au ministre des Affaires municipales
s'il n'aurait pas eu lieu de commander une enquête par la Commission
municipale pour aller voir ce qui s'est passé dans ça, parce que
si cela arrive à plusieurs entreprises, je vous passe un papier qu'on va
avoir du monde ici.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je soulignerai, en premier lieu, au
député de Jonquière, qu'à ma connaissance, il n'y
eu aucune plainte de portée par qui que ce soit dans ce dossier. Il
s'agit essentiellement d'une erreur administrative d'un fonctionnaire qui, soit
par inadvertance ou par incompétence - je ne saurais trop le dire et il
ne m'appartient probablement pas de le dire - a choisi ou fait en sorte que la
municipalité a éventuellement choisi un taux de taxe d'affaires
qui excédait la limite permise par la loi.
La municipalité, qui est souveraine dans son domaine
d'administration, a pris ses responsabilités. On m'a dit que le
fonctionnaire n'est plus à l'emploi de la municipalité. Elle
s'est réorganisée. Elle a fait les démarches qu'il fallait
pour corriger cette erreur - il s'agit manifestemment d'une erreur - et rien ne
nous indique que cette erreur procède d'une situation de mauvaise
gestion financière ou qui pourrait s'apparenter à de la
malversation ou de la fraude.
Selon nous, selon toutes les Indications que nous avons, c'est une
erreur de bonne foi commise par un employé, erreur qui a
été colportée au conseil municipal. Le
député, comme moi, a été maire et il sait fort bien
que les élus municipaux ne sortent pas leur règle à
calculer à chaque fois qu'il y a un budget pour s'assurer que chaque
poste, chaque budget est conforme à chacun des articles de la loi. Il
faut quand même que les élus municipaux fassent confiance, dans
une certaine mesure, pour les détails techniques, en tout cas, aux
fonctionnaires.
Dans ce cas-là, il aurait fallu, bien sûr, que les
élus municipaux, s'ils avaient eu le moindre doute, sortent leur
règle à calculer et multiplient par 5, 5 le taux de la taxe
foncière, 5, 5 fois le taux global de taxation de la municipalité
pour déterminer, par ce calcul, quel était le montant maximum
permis dans le cas de la ville de Saint-Léonard.
On n'a pas fait ce calcul et je vous confesserai, en toute
honnêteté, M. le Président, que lorsque j'étais
maire, je n'ai pas non plus sorti ma règle à calculer à
chaque fois pour savoir si le taux de la taxe d'affaires était
supérieur à 5, 5 fois le taux global de taxation Si, chez nous,
le directeur des finances avait fait l'erreur, il est probable que je ne m'en
serais pas rendu compte.
Alors, sans vouloir, en aucune façon, excuser qui que ce soit, il
nous apparaît que c'est une erreur de bonne foi et qu'il n'y a pas lieu
de pousser les investigations plus loin, compte tenu également du fait
que personne, vraiment personne, aucun citoyen, selon les informations que
j'ai, n'a demandé une telle enquête ou ne s'est plaint de
malversation quelconque.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière. (16 h 30)
M. Dufour: Je veux juste rappeler que la Commission municipale
peut, de son propre chef, faire une enquête dans une municipalité,
comme le ministre peut également l'ordonner. Je trouve que le ministre,
peut-être à cause du temps des fêtes, a le pardon facile
à cet égard. C'est peut-être une invitation à un
certain laxisme de la part des fonctionnaires.
Je peux vous rappeler et je peux vous dire, par exemple, que par rapport
à cela, il y avait une élection à Saint-Léonard en
1986. Cela peut être des fonctionnaires comme cela pourait être des
élus qui aient posé le geste. Moi, je vous le dis... Le procureur
nous dit: Les employés qui étaient là, ils ne sont plus
là. Donc, il y a quelque chose qui s'est passé. Ce n'est pas vrai
que ça se fait comme cela.
Quand vous nous dites que la municipalité n'a pas toujours sa
règle à calculer, je veux vous
informer que la taxe d'affaires, c'est un règlement
spécial dans la municipalité qui est adopté à
chaque année. Donc, cela ne se fait pas comme ça. Ce n'est pas un
hasard et elle n'a pas besoin de règle à calculer.
Je comprends que les élus municipaux ne sont pas obligés
de calculer le salaire de chacun et d'en faire le total, je comprends cela. Par
contre, où il y a imposition de taxes, et c'est la même chose
quand on impose une taxe d'eau, l'administrateur municipal est conscient que la
taxe d'eau est de tel montant. C'est comme pour les ordures
ménagères. Je pense que, après toutes les discussions
qu'on a eues, les élus de Saint-Léonard, quant à moi,
auront peine à plaider devant mol qu'ils ne pouvaient pas être au
courant du taux gtobal d'imposition pour la taxe d'affaires. Comme on le sait,
la ville de Montréal est à peu près la ville la plus
taxée et, selon moi, si les élus n'en ont pas entendu parler, je
ne comprends pas que, dans Jonquière, dans mon bled perdu dans le Nord,
je connaissais la taxe d'affaires, je savais comment cela s'imposait et je
connaissais le taux qu'il fallait imposer. Je vous donne ma parole qu'on n'a
jamais dépassé le taux permis. C'était même au
dessous du taux.
Quand on impose des taxes semblables, on se pose des questions parce que
cela attaque un groupe d'individus. C'est comme une espèce de
discrimination qui est permise par rapport à un groupe d'individus.
Donc, par rapport à cela, il est évident que nous allons
voter pour le règlement, sauf que j'insiste pour dire que je n'ai pas
satisfaction relativement à ce qui est arrivé dans ce cas. Par
exemple, quels sont Ses montants que la ville est obligée de rembourser?
Je trouve qu'un tort a été fait à l'ensemble de la
population de la ville de Saint-Léonard qui aura à rembourser
avec les taux d'intérêt. Si la ville avait eu son argent
immédiatement, elle n'aurait pas eu à rembourser avec ces taux
d'intérêt. Ses représentants n'auraient pas eu la peine de
venir ici pour nous présenter un projet de loi privé. Je pense
qu'ils avaient suffisamment d'éléments, en tout cas à mes
yeux, pour justifier que le ministre des Affaires municipales aille voir un
petit peu plus loin, sans refuser le projet de loi, ce qui s'est passé
dans ce cas pour que, non seulement il semble qu'on puisse les absoudre comme
cela, mais aussi que la justice ait eu toute apparence de justice. Sans cela,
par ce projet de loi, on Invite les administrateurs municipaux, comme les
fonctionnaires municipaux, à ne pas être trop au courant de leur
affaire parce que nous, les législateurs, n'aurons qu'à dire: II
est vrai que vous êtes de bons petits gars, ce n'est pas votre faute, on
vous accorde l'absolution; même pas de pénitence.
Je suis prêt à ce qu'on leur donne l'absolution. De temps
en temps, une di2aine de chapelet ne fait pas de tort. Quand des choses ne sont
pas correctes, il faudrait peut-être qu'on dise à ces gens: Vous
n'avez pas été corrects. Il faut que le législateur donne
un message clair aux administrateurs municipaux. On n'a pas le droit
d'être légers quand on administre les fonds publics. C'est le
message que je veux donner. C'est celui que le ministre doit se donner
également. Sans cela, des cas comme celui de Saint-Léonard, on en
aura à la douzaine et même à la centaine. Parce qu'il n'y a
rien comme un message qui n'est pas clair pour que les gens comprennent vite.
À fa longue, ils vont savoir que ce n'est pas tellement grave. Qu'il
arrive quoique ce soit, il n'y aura pas d'enquête. Tout le monde va
être absous. On va aller faire un petit pèlerinage à
Québec et on va se faire absoudre. C'est vrai pour les fonctionnaires et
cela va être vrai pour tes administrateurs municipaux. À cause de
cela, les gens n'auront plus confiance en nos institutions. On se demandera
pourquoi? C'est arrivé comme cela parce que quelqu'un aura donné
des messages qui n'étaient pas clairs et les gens auront compris que
quand il y a de l'espace pour manoeuvrer, ils manoeuvrent là-dedans.
Personne ne pourra les blâmer, si ce n'est que la propre turpitude des
législateurs du gouvernement, de l'Assemblée nationale, qui
n'auront pas été assez alertes pour donner un message clair
à savoir que quand des gestes sont posés par une
municipalité, on ne joue pas avec cela.
Je pense que le ministre devrait être intransigeant et qu'il
devrait leur laisser ce message. Il pourrait passer pour quelqu'un qui
défend la démocratie et, en même temps, qui fait respecter
les actions qui se passent dans les municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Y a-t-il d'autres interventions?
L'amendement à l'article 1 est-il adopté?
M, Dufour: Avant d'adopter l'amendement...
Le Président {M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...combien coûtera le remboursement?
Le Président (M. Saint-Roch): La question du
député de Jonquière est: Combien a coûté ou
va coûter le remboursement?
M. Dufour: Combien la municipalité va-t-elle
rembourser?
M. Hébert: Justement, on serait en contact avec le
directeur financier qui s'occupe du service du ministère pour calculer
avec lui et de façon certaine les montants exacts que nous devons
rembourser. Ensuite, nous établirons cela dans un règlement. Mais
nous allons communiquer avec M. Alphé Poiré, du ministère,
pour établir
avec lui le montant exact.
M. Dufour: Mais avez-vous une idée approximative, sans que
cela soit précis? Est-ce un montant de 500 000 $?
M. Hébert: Environ 1 000 000 $.
M. Dufour: Avec des intérêts de 9 %, 10 % ou 11 %
que la municipalité a facturés, j'imagine, aux contribuables?
M. Hébert: Des intérêts de 15 %.
M. Dufour: Oh! C'est quelque chose, hein?
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Dufour: Non. Je pense que j'ai été le plus clair
possible.
M. Bourbeau: J'aurais une question, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Une question au procureur. Me Hébert, les
sommes d'argent qui doivent être remboursées à la
municipalité sont prises à quel endroit? Y avait-il un poste au
budget de 1987 prévu pour le remboursement?
M. Hébert: C'est à même un surplus qui
existait en 1987 et à même le budget de 1988.
M. Bourbeau: Vous allez donc prévoir un poste au budget de
1988?
M. Hébert: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions? L'amendement à l'article 1 est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: L'article 2 prévoit que lorsque le conseil
aura adopté le règlement modifiant le règlement imposant
la taxe d'affaires pour l'exercice financier de 1986 et que celui-ci sera
entré en vigueur, le règlement ne pourrait être
contesté parce que non conforme à l'article 233 de la Loi sur la
fiscalité municipale. Par le papillon, j'aimerais souligner que cette
modifica- tion est requise pour corriger une inexactitude. Elle supprime
également un anglicisme.
M. Dufour: On va proposer cela à la ministre des Affaires
culturelles. Elle est la protectrice de la langue.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Non, c'est correct.
Le Président (M. Saint-Roch): Aucune Intervention?
L'amendement à l'article 2 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3?
M. Bourbeau: L'article 3 prévoit que le projet de loi
n'affecte pas une cause pendante, une décision ou un jugement rendu au
21 juillet 1987, date à laquelle le conseil de la ville de
Saint-Léonard a adopté une résolution à
l'effet de présenter le présent projet de loi à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions à
l'article 3?
M. Dufour: Y a-t-il une raison pour le 21 juillet? Est-ce ia date
de la publication?
M. Bourbeau: C'est ia date où le conseil municipal de la
ville de Saint-Léonard a adopté une résolution à
l'effet de présenter le présent projet de loi à
l'Assemblée nationale.
M. Dufour: D'accord. Est-ce que toutes les procédures ont
été suivies pour la présentation de ce règlement?
Par exemple, la publication dans la Gazette officielle? Y a-t-il eu des
décisions prises par le conseil municipal, des résolutions pour
mandater... Enfin, toutes les procédures ont été suivies?
Vous me dites que cela a été fait.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Hébert.
M. Hébert: Nous avons publié, à compter du
21 juillet précisément, lorsque nous avons reçu le mandat
de la ville, les premiers avis. Toute la procédure a été
suivie. D'ailleurs, c'était très bien suivi dans la ville de
Saint-Léonard, sans aucun doute. Des milliers de personnes ont
été
avisées. Elles s'en sont rendues compte. Des milliers de
personnes ont été avisées par le conseil que nous venions
présenter un amendement pour les rembourser. Tous les avis ont
été suivis. La résolution du conseil a été
également produite.
M. Dufour: Mais comme procureur de la municipalité, est-ce
que vous avez une résolution du conseil municipal qui vous a
mandaté pour suivre toutes ces procédures et adoptée en
assemblée du conseil?
M. Hébert: Oui. Nous avons une résolution, M. le
député, que nous avons d'ailleurs produite au dossier.
M. Dufour: Si vous me donnez votre parole, je vais la
prendre.
M. Hébert: Oui.
M. Dufour: Je pense que j'ai assez confiance en vous. Je vous
connais depuis assez longtemps pour accepter votre parole.
M. Hébert: D'ailleurs, c'est indispensable maintenant,
quand on produit des projets de loi privés, que l'on produise en
même temps la résolution nous mandatant pour le faire. À
chaque fois que je présente un projet de loi, je vois à ce qu'une
résolution soit produite.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 3?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 4.
M. Bourbeau: II s'agit de l'article sur l'entrée en
vigueur de la loi. Il s'agit de la date de la sanction de ta loi.
Le Président {M. Saint-Roch): Aucune question? L'article 4
est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le préambule du
projet de loi 232 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le titre du
projet de loi 232, Loi concernant la ville de Saint-Léonard, est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'ensemble du projet de loi
232 tel qu'amendé est-Il adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Là-dessus, la
commission va suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 40)
(Reprise à 16 h 42)
Projet de loi 252
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend
maintenant ses travaux pour aborder l'édude du projet de loi 252, Loi
concernant la ville de Salaberry-de-Valleyfield. Je demanderai aux
différents intervenants de bien vouloir prendre place, s'il vous
plaît.
Dans un premier temps, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue aux
travaux de la commission de l'aménagement et des équipements. Je
demanderai à M. le député de Beauharnois s'il a des
remarques préliminaires. M. le député de Beauharnois.
Remarques préliminaires
M. Marcil: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir
également de souhaiter la bienvenue à Québec à M.
Gaétan Rousseau, maire nouvellement élu, depuis le 15 novembre,
de la ville de Salaberry-de-Valleyfield. Il est accompagné de son
directeur général, M. Robert Cyr, de même que du procureur,
Me Gilles Hébert, sûrement bien connu dans le domaine
municipal.
Je suis également fier de parrainer ce projet de loi qui
permettra à la ville de Salaberry-de-Valleyfield de développer un
centre multifonctionnel, donc l'importance pour cette ville de pouvoir
acquérir certains immeubles, tels que décrits à l'annexe.
SI vous voulez, M. le Président, je vais vous laisser commencer. Je vais
laisser le ministre continuer le débat, article par article.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Beauharnois. M. le ministre, vous avez aussi des
remarques préliminaires?
M. Bourbeau: Oui, il me fait plaisir, à mon tour, de
souhaiter la bienvenue aux gens de Valleyfield et à leur procureur Me
Gilles Hébert, tout en vous soulignant, M. le Président, que le
présent projet de loi, présenté par la ville de
Salaberry-de-Valleyfield, vise à lui permettre d'acquérir
certains immeubles pour y construire et exploiter un centre de congrès.
La ville demande également le pouvoir d'aliéner ou de louer les
immeubles ainsi acquis à des fins commerciales ou d'habitation. La ville
désire également être autorisée à confier
l'administration du centre de congrès à un tiers. Après
étude, ces propositions nous paraissent raisonnables.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux aussi souhaiter la bienvenue au nouveau maire,
il semble que c'est un ancien directeur de la ville de Valleyfield. J'ai
l'impression qu'il n'a pas fait le même travail que la ville
précédente dans sa municipalité, parce que les citoyens
ont reconnu qu'il pouvait occuper honorablement la fonction de maire. On peut
le féliciter aussi pour son élection. On lui souhaite un bon
mandat. Il va probablement commencer sous d'heureux auspices Je pense que
l'Opposition n'est pas indisposée face à cette proposition Cela
suit les traces de celui qui vous parle concernant un dossier qui ressemble
drôlement à un des siens.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. M. le maire, est-ce qu'il y a
quelques remarques préliminaires?
M. Rousseau (Gaétan): Tout simplement, M. le
Président, M. le ministre, M. le député de
Jonquière, tes membres de la commission, M. le député de
Beauharnois, je vous remercie de nous permettre de nous exprimer devant la
commission aujourd'hui concernant ce projet de loi privé qui pourra
justement donner à Salaberry-de-Valleyfield l'occasion d'exploiter un
centre de congrès relié, c'est bien sûr, à un
complexe hôtelier. Pour Valleyfield, je pense que c'est une condition
sine qua non à son développement tant au niveau touristique
qu'industriel et commercial. Pour plus de détails, je laisse le soin
à notre procureur, Me Gilles Hébert, de vous les fournir.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire. S'il n'y a pas d'autres commentaires, nous allons maintenant passer
à l'étude détaillée. J'appelle maintenant l'article
1.
Étude détaillée
M. Bourbeau: Cet article, M. le Président, vise à
permettre à la ville de Salaberry-de-Valleyfield d'acquérir
certains immeubles décrits à l'annexe dans le but de construire
et d'exploiter un centre de congrès. Nous sommes favorables à
l'adoption de ce présent article, M. le Président.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais... -
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... demander aux représentants de la ville de
Salaberry-de-Valleyfield, relativement aux immeubles qui sont à acheter
ou que vous voulez acquérir, comment on établit le prix de ces
immeubles? Est-ce que c'est selon des taux comparables? Est-ce le taux de
l'évaluation ou de gré à gré?
M. Hébert: En fait, M. le député, ce sont
des immeubles qui sont la propriété du gouvernement du
Québec, c'est 1 100 000 pieds, 11 000 hectares qui vont nous être
cédés par décret au cours des prochaines semaines.
M. Dufour: Pour 1 $, j'imagine, n'est-ce pas?
M. Hébert: Non, pour...
M. Dufour: 11 hectares, non pas 11 000 hectares?
M. Marcil: Si vous me permettez, c'est que, au ministère
de l'Environnement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Beauharnois.
M. Marcil: Merci, M. le Président. Le ministère de
l'Environnement a un règlement qui fait qu'il peut céder des
terrains à la ville à 50 % de la valeur réelle. Ce qui
fait que les terrains sont évalués à plus de 1 000 000 $,
donc ils seraient cédés pour l'équivalent d'environ 480
000 $ ou 500 000 $.
M. Dufour: 500 000 $ environ. Une voix: C'est cela.
M. Dufour: Mais c'est 11 hectares, n'est-ce pas? Ce n'est pas 11
000. 11 hectares, cela veut dire 23, 24 acres environ. C'est cela? Pour moi,
c'est 11 hectares, ce ne peut pas être 11 000.
M. Hébert: 11 032 hectares.
M. Dufour: Oh! Ce n'est pas un centre de congrès que vous
allez exploiter, ce sera tous les centres de congrès de la province.
M. Hébert: C'est un terrain très vaste...
M. Dufour: Mais combien fait-il en pieds carrés?
M. Hébert: C'est un terrain très vaste qui va
servir également à autre chose. Il va servir à
l'établissement d'un centre de congrès évidemment,
à des fins commerciales dont un hôtel; à des fins
municipales, c'est-à-dire qu'on se réserve une bonne partie du
terrain pour l'agrandissement de l'usine de filtration qui se trouve tout
près; on aura un très grand parc qui longera l'eau et c'est l'une
des conditions, qu'il demeure comme parc. On va y aménager certaines
rues à l'intérieur. En fait, c'est un très grand terrain
qui était la propriété, en bonne partie, du gouvernement
du Québec et qu'on nous cède à ces fins-là. C'est
le centre de congrès et plusieurs terrains: agrandissement d'usine, parc
municipal très vaste le long de la rive de la baie
Saint-François.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Beauharnois,
M. Marcil: Seulement à titre d'information, M. le
député de Jonquière, les avenues et les rues qui existent
présentement sont la propriété du ministère de
l'Environnement; donc, la ville récupère tous ces terrains par le
biais de ce projet de loi. M. le Président connaît bien le coin,
parce qu'il a déjà été directeur d'une usine de
textile à Valleyfield.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, c'est pourquoi je pense
que c'est 11, 032.
M. Hébert: 11, 032, oui vous avez raison. M. Dufour: Je
trouve que c'est tellement... M. Hébert:... 11 hectares.
M. Dufour:... vaste, cela veut dire 22 terres, c'est ce que
ça veut dire, 11 000 hectares. Regardez, un hectare, c'est plus de 2
acres...
M. Bourbeau:... 2. 2 acres.
M. Dufour: Bon, 2. 2 multipliés par 11 000.
M. Bourbeau: Cela fait 25 acres, cela fait 1 000 000 de pieds
carrés environ.
M. Dufour: 25 000 acres...
M. Bourbeau: Non, cela fait 25 acres.
M. Dufour: Si c'est 11 hectares, mais c'est parce qu'il avait dit
11 000 hectares. Oh! Un instant!
M. Hébert: 11, 032 hectares.
M. Dufour: Vous en avez perdu un bout, M. le ministre.
M. Bourbeau: J'ai compris 11 hectares.
M. Marcil: Oui, c'est 11 hectares.
M. Dufour: M. le ministre, parce que le procureur a dit 11 000
par inadvertance, j'ai essayé de le faire corriger en disant: C'est 11
hectares. Là, c'est le président qui nous remet...
M. Bourbeau: Sur l'annexe ici, c'est indiqué 11
hectares.
M. Dufour: Moi aussi, j'avais cru comprendre cela...
M. Bourbeau: Si c'est 11 000 hectares. II faudrait nous le
dire.
M. Dufour:... mais je suis obligé de prendre la parole du
procureur.
M. Bourbeau: 11 hectares, cela fait 1 000 000 de pieds
carrés environ.
M. Dufour: D'accord. Cela va. Moi, je comprends ça. Je
trouvais que 495 000 $ ou à peu près, ce n'était pas
beaucoup pour la quantité de terrains en jeu.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 1?
M. Bourbeau: Adopté, M, le Président. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 2.
M. Bourbeau: Cet article vise à habiliter la ville de
Salaberry-de-Valleyfield à établir et exploiter un centre de
congrès sur les immeubles qu'elle a le pouvoir d'acquérir en
vertu de l'article 1. De plus, de manière à permettre à la
ville d'utiliser pleinement les immeubles qu'elle pourra avoir acquis en vertu
de l'article 1, le présent article habilite également la ville
à aliéner ou donner à bail ces immeubles, à des
fins commerciales ou d'habitation, ou les détenir à des fins
municipales autres que celles de l'établissement et l'exploitation d'un
centre de congrès.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Si je comprends la nature de l'article, même
s'il n'y avait pas de centre de congrès, elle pourrait les exploiter
pour toutes autres fins qui sont dans l'article dans ce sens que ce n'est pas
du commerce, etc. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Bourbeau: En vertu de cet article, M. le Président, la
ville pourra assumer elle-même l'administration du centre de
congrès ou confier cette administration à un tiers.
M. Dufour: J'ai juste une petite remarque qui n'est pas une
question. Je dis à la ville: Si vous pouvez confier l'administration,
confiez-là. Cela va être plus simple pour l'administration
municipale. C'est beaucoup plus facile à contrôler quand on donne
à contrat par rapport à ça. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 4.
M. Bourbeau: II s'agit de l'article de l'entrée en vigueur
de la loi, en l'espèce, la date de sa sanction.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Dufour: Adopté,.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'annexe. Nous avons un amendement à l'annexe.
M. Dufour: Neuvième et dixième lignes. C'est
ça?
Une voix: II me semble que oui.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. À l'annexe, il
s'agit de la description des immeubles que la ville de Salaberry-de-Valleyfield
serait autorisée à acquérir en vertu de l'article 1. Je
propose une modification qui se lirait comme suit; "Le projet de loi 252,
intitulé Loi concernant la ville de Salaberry-de-Valleyfield, est
modifié par le retranchement aux neuvième et dixième
lignes de l'annexe, des mots la partie non subdivisée du lot originaire
830 G, ". "
M. Dufour: Pouvez-vous vous assurer si l'amendement y correspond?
Il semble qu'il y a une difficulté.
M. Bourbeau: On nous dit que c'est un...
M. Dufour:... s'assurer que l'amendement, il va bien à la
bonne ligne.
M. Bourbeau: Neuvième et dixième lignes.
M. Dufour: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf.
Neuvième et dixième. Neuf et dix. Cela veut dire que 829 G
deviendrait 830 G dans les deux places? Non? Neuvième et dixième.
Neuvième, c'est...
M. Bourbeau: II faut retrancher les mots "la partie non
subdivisée du lot originaire 830 G, *. M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: Neuvième ligne du deuxième
alinéa...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise 17 h 3)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux.
Est-ce qu'on retire l'amendement qui avait été
déposé?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, on va le retirer.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
retiré Nous avons un nouvel amendement qui se lit comme ceci: L'annexe
est modifiée par la suppression dans les neuvième et
dixième lignes de la désignation qui y apparaît des mots
"la partie non subdivisée du lot originaire 830 G, ". Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'annexe tel
qu'amendée est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi 252 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 252, Loi concernant la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
projet de loi tel qu'amendé est adopté? M. Dufour:
Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire, est-ce qu'il y
a de brefs commentaires de conclusion?
M. Rousseau: M. le Président, M. le ministre, M. le
député de Jonquière, MM. les membres de la commission, M.
le député de Beauharnois, parrain du bill privé, je tiens
à vous remercier encore une fois de votre bon accueil chaleureux et je
vous invite aux 50e régates de Valleyfield les 8, 9 et 10 juillet 1988
pour voir le plus grand spectable sur l'eau jamais vu en Amérique du
Nord.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire.
M. le député de Beauharnois.
M. Marcil: J'endosse entièrement son invitation et soyez
assuré que je m'occuperai personnellement de vous envoyer des
invitations.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Beauharnois. M. le ministre.
M. Bourbeau: M le Président, simplement pour dire au maire
de Valleyfield qu'on a pris bonne note de son invitation et on le remercie de
nous avoir visités à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais me faire l'interprète de ma
formation pour remercier, bien sûr, le nouveau maire de
Salaberry-de-Valleyfield de son invitation et aussi du travail qui a
été effectué pour nous présenter un projet de loi
qui répond à certains voeux de certaines municipalités au
Québec. En même temps, tout en le remerciant de son invitation,
j'aurais peut-être aimé aussi qu'il y joigne une nouvelle
invitation pour qu'on assiste à l'inauguration de son centre de
congrès et de son complexe hôtelier. Cela aurait été
complet.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie,
monsieur...
M. Dufour: À vous aussi, je veux présenter mes
meilleurs voeux du temps des fêtes.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière.
Messieurs, je vous remercie de votre apport aux travaux de la
commission.
Sur ce, je demanderais maintenant aux représentants de la ville
de Rock-Forest de bien vouloir prendre place, s'il vous plaît.
Projet de loi 233
Le Président (M. Saint-Roch): Permettez-moi, dans un
premier temps, de vous souhaiter la bienvenue, M. le procureur, M, le maire et
M. le directeur général. Sur ce, est-ce qu'il y a des
commentaires brefs, M. le député d'Orford?
Remarques préliminaires
M. Vaillancourt: M. le Président, je tiens à
souhaiter la plus cordiale des bienvenues au maire de Rock-Forest, son honneur
le maire Gaétan Lavallée, ainsi qu'à son directeur
général, M. Jean Rémillard et au procureur du projet de
loi 233, Me Paul Bureau.
Rock-Forest est devenue ville en 1982 et elle a une population de 13 000
habitants. La ville de Rock-Forest a été connue dans toute la
province, à la suite d'une tuerie. Cela a été très
malheureux. Je pense que la population de Rock-Forest a été
vraiment peinée de ce qui est arrivé dans sa ville. Je pense que
si la ville de Rock-Forest est bien connue dans la province aujourd'hui, c'est
à la suite de toutes ces choses qui sont arrivées.
Son honneur le maire Gaétan Lavallée est à faire
son deuxième mandat. Il a été élu avec une
majorité de 90 %. Je pense que le maire a été élu
d'une façon spectaculaire et je lui souhaite un bon deuxième
mandat.
M. le Président, le projet de loi 233 concernant la ville de
Rock-Forest, c'est pour certains règlements qui ont été
adoptés d'une façon... ce qui a manqué, paraft-il, par
l'administration passée... le directeur général et le
secrétaire-trésorier de la ville de Rock-Forest n'y
étaient pas à cette époque. C'est pour corriger certains
règlements qui ont été adoptés sans respecter la
loi.
Je pense bien que celui qui est le mieux placé pour l'expliquer,
c'est le procureur. J'espère que les membres de la commission
parlementaire des projets de loi privés vont accepter ce projet de loi
sans trop de difficulté, étant donné que c'est un projet
de loi qui a été très bien préparé et que
les dispositions qui s'y trouvent n'ont pour but tout simplement que de
corriger certaines anomalies de l'administration passée.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député d'Orford. M. le ministre, avez-vous des remarques
préliminaires?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Tout en saluant nos
visiteurs de Rock-Forest, j'aimerais indiquer que le projet de loi qu'on nous
propose a pour but de remédier au fait que le conseil de la corporation
de Rock-Forest, avant son érection en ville, et le conseil de la ville
de
Rock-Forest ont, pour assurer le remboursement d'emprunts pour des
travaux d'aqueduc, utilisé des sommes prélevées à
titre de compensation pour les frais d'entretien et d'administration du
réseau d'aqueduc, ce qui est illégal.
En effet, les emprunts, en vertu du Code municipal, doivent être
remboursés par une taxe foncière spéciale. Le projet de
loi a également pour but de déclarer en vigueur les
règlements adoptés avant le 1er janvier 1982 par le conseil de la
corporation de Rock-Forest avant son érection en ville et qui n'ont pas
été publiés conformément à la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Dufour: Bienvenue aux gens de Rock-Forest. Bien sûr,
c'était une période électorale intense le mois de
novembre. Il y avait eu des changements spectaculaires. Mais je me rends compte
qu'il y a eu aussi des confirmations spectaculaires A cet égard, je vais
vous féliciter. Je sais que le député d'Orford semble
très confiant que le projet de loi va être adopté
sûrement assez rapidement. Ces problèmes qui surviennent sont
assez courants dans les municipalités. Je ne cache pas que les gens de
Rock-Forest ont soulevé des éléments, mais ce ne sont pas
ceux-là que j'ai retenus. Les gens de l'administration municipale, j'ai
l'impression qu'ils ont vécu durant quelques années des
problèmes assez complexes et assez difficiles. Cela va sûrement
permettre aux gens de l'administration de se libérer d'obligations qui
pourraient être onéreuses pour eux par l'acceptation de ce projet
de loi. L'Opposition est prête à procéder à
l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. M. le maire, est-ce qu'il y a de
brèves remarques préliminaires?
M. Lavallée (Gaétan): Écoutez, pour une
première expérience ici, j'aime l'entourage de cette
assemblée. Pour la ville de Rock-Forest, vous pouvez être
sûr que c'est important de mettre les choses au point quand on est dans
un nouveau conseil comme je le suis. Je tiens à vous remercier de
l'accueil et de ia façon que vous avez traité ou vous traiterez
notre dossier. Je dois vous en remercier à l'avance.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire. Sur ce, j'appelle maintenant l'article 1. Nous avons un papillon.
Étude détaillée
M. Bourbeau: En effet, M. le Président, nous aurions une
modification à apporter dans le préambule du projet de loi. Cette
modification...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, si vous
n'avez pas d'objection, j'aimerais que vous fassions l'étude de
l'article 1 et, à la fin, nous reviendrons sur le préambule.
M. Bourbeau: Je n'ai aucune objection, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'article 1, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Vous voulez qu'on finisse par le commencement, si je
comprends bien.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est exact, M. le ministre.
J'appelle l'article 1.
M. Bourbeau: Cet article, comme vous l'avez si bien compris,
valide la compensation imposée et prélevée de 1967
à 1988 qui a illégalement servi à payer le remboursement
du capital des emprunts contractés en vertu des règlements
mentionnés à l'annexe.
Nous avons une modification à apporter à l'article 1.
C'est une modification qui est suggérée à la suite d'une
erreur d'impression.
Le Président {M. Saint-Roch): Merci, M, le ministre M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des montants importants qui sont en
cause concernant ces correctifs que vous demandez?
M. Bureau (Paul): Effectivement, les montants sont assez
importants Tous les règlements d'emprunts qui ont été
adoptés entre 1967 et 1982, où vous avez eu toute l'expansion de
la ville de Rock-Forest, ont été faits à cette
époque; et tous les règlements d'emprunts adoptés dans
cette période contiennent la même clause qui constitue
l'illégalité qu'on demande de corriger aujourd'hui. En termes de
montants, je ne pourrais vous donner les chiffres exacts, je sais qu'on les a
déjà calculés, mais c'est très important. Si jamais
c'était contesté devant les tribunaux, le montant auquel la
municipalité ferait face en remboursement pourrait lui porter un
préjudice sérieux.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M, Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Bourbeau: M, le Président, cet article
décrète l'entrée en vigueur de certains règlements
adoptés par le conseil de la corporation de Rock-Forest avant son
érection en ville et qui n'ont pas fait l'objet de publication
conformément à la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Avant le 1er janvier... c'était alors que la
corporation de Rock-Forest a été érigée en ville,
est-ce cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Bureau. (17 h 15)
M. Bureau: Cela s'est fait sous les deux régimes autant
lorsqu'elle était régie par le Code municipal que par la Loi sur
les cités et villes. En fait, l'erreur origine au niveau de la personne
qui avait la charge de faire publier tous les règlements qui revenaient
de Québec. Lorsque cette personne voyait qu'ils avaient la sanction du
ministre, elle n'a jamais, contrairement à la loi, fait publier le
règlement qui avait déjà été adopté
antérieurement par le conseil. En fait, l'avis de promulgation des
règlements qui revenaient de Québec sanctionnés n'a jamais
fait l'objet d'une promulgation comme telle. C'est ce qu'on demande de
corriger.
M. Dufour: D'accord. Mais avant le 1er janvier 1982, Rock-Forest
était-il érigé en ville ou en municipalité rurale,
j'imagine?
Une voix: En municipalité rurale, sans
désignation.
M. Dufour: C'est le code... Est-ce que c'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Rémillard. M.
Dufour: D'accord. M. Bureau: Oui.
M. Dufour: Je pense qu'il me donne l'information que je demande,
savoir que, avant le 1er janvier 1982, la municipalité de Rock-Forest
était régie par le Code municipal; après le 1er janvier,
elle est devenue sous la Loi sur les cités et villes et, à ce
moment-là, les règlements ont suivi les procédures
normales. J'imagine qu'il y a peut-être eu un changement de personnel ou
des choses comme cela.
M. Bureau: En fait, la municipalité a corrigé le
problème par l'engagement en 1982-1983 d'une avocate à titre de
greffière. Depuis ce temps, on ne retrouve plus ce problème dans
les règlements des municipalités.
M. Dufour: Dans ce temps-là, les greffiers ne duraient pas
longtemps.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 2?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
M, Bourbeau: Cet article prévoit que le greffier doit
inscrire dans le livre des règlements, à la suite de chaque
règlement, un renvoi à la présente loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: Ces inscriptions qui vont être placées,
comment va-t-il le faire? Il va écrire seulement sur la même
page... Il ne se posera pas de questions, il va l'écrire sur la page
même ou s'il va ajouter un papillon à ces règlements pour
dire que cela fait référence aux articles 1 et 2? C'est
peut-être une technicité, remarquez bien, mais cela m'intrigue de
savoir comment il pourrait le faire. Il ajoute un papillon à chaque
place...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour:... c'est suffisant?
M. Bourbeau: Je m'excuse, M. le Président, est-ce qu'une
question m'a été adressée?
M. Dufour: J'ai demandé, quant au renvoi qu'on va faire
à la présente loi... C'est probablement de la curiosité de
ma part, mais c'est une saine curiosité.
M. Bourbeau: Dans le livre des règlements, en marge du
règlement, le greffier marque: Règlement validé par la loi
- numéro un tel - etc. Cela fait référence à la
loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Bourbeau: Cet article a pour but de protéger les causes
pendantes, les décisions ou
jugements rendus au 11 mai 1987. Cette date correspond à celle
où le conseil de la ville de Rock-Forest a annoncé publiquement
son intention de s'adresser à l'Assemblée nationale pour corriger
la situation.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: Quand vous...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'ai l'impression qu'on a déjà fait un
débat assez important concernant la question de décision ou
jugement. J'écoute bien vos explications, vous me dites que c'est au
moment de la décision du conseil municipal. Et souvent, la plupart du
temps, c'est à la date de Ea publication dans la Gazette officielle.
Avez-vous deux positions selon les cas ou si c'est toujours pareil? Il me
semble qu'on parle souvent de la date de la publication dans la Gazette
officielle et là, dans ce que vous énoncez, c'est à la
date de la décision du conseil municipal.
M. Bourbeau: M le Président, je signale au
député que la politique que nous avons adoptée depuis un
an maintenant, Je crois, est de faire rétroagir l'entrée en
vigueur de la loi à la date où le Conseil municipal a
adopté pour la première fois une résolution indiquant son
intention de se présenter devant l'Assemblée nationale pour faire
valider des situations irrégulières. Évidemment, s'il n'y
a aucune cause pendante, là on n'a pas besoin de faire de
rétroactivité. Il peut arriver à l'occasion qu'on puisse
indiquer que le projet de loi entre en vigueur le jour de sa sanction, s'il n'y
a pas de cause pendante; mais s'il y a des causes pendantes ou
possibilité qu'il y en ait quand on fait une
rétroactivité, dorénavant, c'est toujours à la date
où la municipalité a fait connaître son intention. C'est ce
que nous avons fait dans le projet de loi précédent, celui que
nous venons d'adopter il y a une demi-heure, concernant la ville de
Salaberry-de-Valleyfield. On a fait une rétroactivité à la
date où la municipalité avait adopté sa
résolution.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Y
a-t-il d'autres interventions à l'article 4? M, le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je pense qu'il faut rappeler que, même si le
conseil adopte une résolution indiquant son intention de venir devant le
législateur, il n'a pas l'assurance hors de tout doute que le
législateur va accepter son projet de loi. Si cela retardait d'un an en
supposant que, vis-à-vis de la commission parlementaire, le projet de
loi retarde de six mois ou d'un an, quelle serait la position du ministre par
rapport à cela? Est-ce que ce serait la même?
M. Bourbeau: En principe, cela devrait être la même
décision, sauf qu'il faudrait apprécier, si le délai se
prolongeait indûment, pour être sûr que les droits des tiers
ne seraient pas Indûment brimés, par exemple, si un conseil de
ville adoptait une résolution et attendait cinq ou dix ans avant de se
présenter devant l'Assemblée nationale, là il est possible
qu'il y ait abus, mais le principe de base, c'est qu'il doit y avoir
rétroactivité pour protéger la municipalité contre
des actions en justice qui seraient prises par des individus qui voudraient
profiter d'une situation. Le ministre de la Justice, qui a été
consulté l'an dernier par nous, quant à la date de la
rétroactivité, était d'accord qu'on devrait faire en sorte
que les projets de loi soient rétroactifs à la date où le
conseil municipal a annoncé publiquement son intention de s'adresser
à l'Assemblée nationale. Faire autrement serait une invitation
ouverte à des individus de profiter d'une connaissance qu'ils auraient
d'une situation Irrégulière pour s'inscrire en justice en
réclamation contre une municipalité, la municipalité ayant
été obligée d'ouvrir son jeu publiquement, étant
donné qu'elle a dû adopter une résolution. Alors, ce ne
serait certainement pas dans l'intérêt public de permettre
à certains individus de profiter de la situation alors que d'autres,
évidemment, ne pourraient pas le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Dufour: Mais là, on parle du 11 mal 1987... Juin,
juillet, août, septembre, octobre, novembre et décembre, sept
mois, cela aurait pu retarder au mois de mars; cela aurait pu être aussi
du 11 mai 1987. Ce que je veux ressortir, c'est que cela semble un peu une loi
rétroactive par rapport à ce qui existe. Le Parlement, quand on
accepte une loi, on ne rétroagit pas par en arrière dans le fond
et régulièrement. Ce qu'on fait, c'est qu'on prend des
décisions et la loi devient effective le jour de sa sanction. Les lois
rétroactives, de moins en moins... Ce n'est pas voulu tellement.
Avez-vous des cas où cela s'est fait ainsi antérieurement, ou si
cela a toujours été ainsi, ou si c'est une nouvelle politique? Je
ne me cache pas... Là, il n'y a probablement pas de cause pendante,
j'espère, mais je sais qu'il y a des cas où il y avait des causes
pendantes et les gens ont été déboutés, comme
à Saint-Gédéon de Beauce.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je dois faire une correction, ce n'est pas dans le
cas de Valleyfield où le député de Jonquière a
accepté tout à l'heure une
rétroactivité, c'est dans le cas de Saint-Léonard.
Dans le dossier de Saint-Léonard, on a tout à l'heure
accepté le principe que la loi que nous avons adoptée serait
rétroactive au 21 juillet 1987. Dans les notes explicatives, j'ai dit
que c'était la date où le conseil de ville de
Saint-Léonard avait adopté une résolution à savoir
de présenter le présent projet de loi à l'Assemblée
nationale. C'est un cas analogue que nous avons présentement où
une municipalité a adopté une résolution à l'effet
de présenter le présent projet de loi à l'Assemblée
nationale et ici, dans le cas de Rock Forest, la résolution a
été adoptée à la date que j'ai indiquée, le
11 mai 1987; donc, dans un cas, c'est le 21 juillet et dans l'autre, le 11 mai.
Le principe est le même.
M. Dufour: II y en a peut-être qui peuvent
m'échapper, mais n'oubliez pas - on pourrait relever les notes... Et je
peux vous dire que j'ai bien parlé et que personne ne l'a
démenti, j'ai dit: Le 1er juillet 1987, c'est la date de la publication
officielle. Personne autour de la table ne m'a dit le contraire. Donc, il y a
peut-être un imbroglio qui s'est glissé sans qu'on s'en rende
compte.
Vous avez donné sûrement les bonnes explications. Moi, je
vous dis que le 1er juillet, je l'ai interprété comme la date de
la publication dans la Gazette officielle En tout cas, je serais surpris de
relever les notes pour voir ce que j'ai dit par rapport à cela. Est-ce
que vous admettez que j'ai déjà manifesté de grandes
réticences par rapport à cette façon de
procéder?
Je comprends que ça représente des dangers, mais il n'y a
pas des années en cause. Je ne sais pas si on peut s'en sortir
différemment. Moi, je ne peux pas évaluer s'il y a des millions
en cause. Je vous dis... et c'est ça le sens de la question. Est-ce que
c'est une nouvelle formulation qui a été adoptée depuis
juste un an ou si cela existait dans le passé de cette
façon-là?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Depuis un certain nombre d'années,
l'Assemblée nationale a accepté que les lois privées
puissent rétroagir à une date qui est antérieure à
la date de la sanction de la loi. La dernière décision à
ce sujet-là avait été prise par mon
prédécesseur Immédiat, le ministre Marcoux, sous le Parti
québécois, où on avait décidé de faire en
sorte que les projets de loi privés pourraient rétroagir à
la date de la publication dans la Gazette officielle, pour éviter
que des individus, étant mis au courant d'une irrégularité
décelée dans l'administration d'une municipalité,
pourraient prendre action en -justice avant que la loi ne soit
sanctionnée et faire en sorte d'obliger les municipalités
à les rembourser eux, mais pas les autres citoyens.
Je vous donne un exemple. Prenez une municipalité qui fait des
travaux d'aqueduc et qui prend ce règlement de taxation, un
règlement d'emprunt qui est taxé à des contribuables et
les contribuables font des remboursements pendant quelques années
à la municipalités par voie de paiements annuels sur les
taxes.
Au bout de sept, huit, dix ou quinze ans où tout le monde paie,
on se rend compte que le règlement en question était
entaché d'une irrégularité. Cela peut être une
irrégularité très simple. Un avis qui n'a pas
été publié dans les journaux locaux ou le règlement
n'a pas subi tous les délais, quel que soit le vice de procédure.
Le conseil municipal, un jour, se fait dire par son conseiller juridique que
tel règlement d'emprunt qui existe depuis quinze ans a été
entaché d'une irrégularité et n'importe quel contribuable
pourrait le faire annuler en prenant une action en cour et obliger la ville de
le rembourser.
Alors, la municipalité est mise dans une situation où elle
doit aller à l'Assemblée nationale pour faire valider
rétroactivement son règlement, un peu comme le fait Rock-Forest
aujourd'hui et elle passe une résolution, forcément en public -
ce sont des conseils municipaux qui siègent en public - pour dire: Nous
allons mandater Me Untel pour nous représenter, faire des
démarches pour faire adopter une loi privée à
l'Assemblée nationale pour valider le règlement.
Si un citoyen dans la salle qui prend note que le règlement est
illégal et qu'il court chez son avocat et, le lendemain, prend une
action contre le règlement et demande qu'il soit remboursé, lui,
de ses taxes qu'il paie depuis quinze ans, subséquemment, la
municipalité publie dans la Gazette officielle sa demande.
Mais le citoyen, lui, est allé plus vite que la
municipalité et a réussi à s'inscrire en justice entre la
date de la résolution du conseil et la date où la
résolution est publiées dans la Gazette officielle et, là,
on arrive devant l'Assemblée nationale et l'Assemblée nationale
dit: Oui, très bien. On va valider rétroactivement les
règlements, on va valider des règlements.
Est-ce qu'on va les valider à partir d'aujourd'hui? Qu'est-ce
qu'on fait avec les causes pendantes? Est-ce qu'on les protège?
Autrefois, on disait: On va protéger les causes pendantes, mais
jusqu'à la date de la publication dans la Gazette officielle.
C'était pour éviter que quelqu'un qui était avisé
officiellement de l'irrégularité puisse aller prendre une action
entre la date où la publication a été faite dans la
Gazette officielle et la date où la loi était
sanctionnée. Mais cela ne réglait pas le cas des citoyens plus
habiles encore, plus rapides, qui auraient réussi à s'inscrire en
justice entre la date où la résolution du conseil municipal est
adoptée et la date où s'est publié dans la Gazette
officielle.
Or, on a pensé chez nous - le ministre de la Justice est du
même" avis - que si le principe de la rétroactivité est
valable, qu'une municipalité ne devrait pas être
pénalisée, parce qu'elle a
été obligée d'ouvrir son jeu en public à un
moment donné, et si c'est valable de ne pas donner un avantage
indû à certains citoyens par rapport à d'autres, si on
admet que ce principe est valable, on doit pousser te raisonnement
jusqu'à sa conclusion ultime et dire que si le principe est valable, on
doit rétroagir non pas seulement jusqu'à la date où le
règlement est publié dans la Gazette officielle mais
jusqu'à la date où le conseil municipal a, pour la
première fois, indiqué publiquement qu'il y avait une
irrégularité et qu'il voulait la corriger. (17 h 30)
Dans ces conditions, on s'est dit que si on voulait être logiques
avec nous-mêmes, il faut que la rétroactivité, dont le
principe avait déjà été accepté par mon
prédécesseur et que si ce principe était valable, on
devait le pousser jusqu'à la limite et rétroagir jusqu'à
la date où le conseil municipal avait publiquement fait valoir son
intention de s'adresser à la Législature.
C'est la raison pour laquelle nous avons, à partir de l'an
dernier, décidé que nous ferions en sorte que pour des cas
semblables, la loi serait rétroactive jusqu'à la date où
la municipalité a adopté la résolution. Toute action en
justice qui aurait été prise après cela ne serait
évidemment pas protégée. Par contre, je termine en disant
que toutes causes pendantes qui auraient été prises avant la date
où la municipalité a adopté sa résolution, ces
causes seraient protégées et non celles qui ont été
prises après que la municipalité a fait connaître le
problème et son intention de le régler.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si mes souvenirs sont exacts, c'est arrivé une
fois dans le temps de votre prédécesseur, M. Marcoux. Mais je
peux vous dire, par exemple, que le conseil municipal, s'apercevant des
irrégularités, il peut être aussi fin que le contribuable.
Il pourrait aussi adopter une résolution publique en disant: On va aller
devant la Législature. Tout le monde va dire: On ne peut plus contester
parce qu'on sait qu'automatiquement l'Assemblée nationale ou la
commission parlementaire va donner le pouvoir de rétroagir à la
date de la résolution. Après deux mois, ils laissent tomber ou
ils ne viennent pas. Après ces deux mois, les gens auraient perdu leur
droit. Enfin, ils n'auraient pas pu l'exercer. Ce n'est pas aussi clair que le
jour et la nuit. C'est un clair-obscur.
En tout cas, je peux vous dire qu'il y a certainement des points
positifs, mais il y a aussi des points sur lesquels on peut s'interroger. Ce
n'est pas aussi droit que vous le dites. D'une part, il va se produire des
choses. Je suis prêt à absoudre les conseils municipaux mais les
citoyens ont aussi des droits. C'est l'équilibre des deux
côtés.
Par exemple, je sais que dans le cas de
Saint-Gédéon de Beauce, dont on a discuté
très fortement, vous vous en souvenez, il y a des gens qui ont aussi
été spoliés dans leurs droits. Il ne s'agissait pas de 80
000 $ ou de 100 000 $ mais de 8000 $ à 10 000 $. Il y a sept, huit
citoyens qui ont pris le bord. La loi qui avait été
appliquée ou les règlements qui étaient contestés
étaient effectivement très mal appliqués par la
municipalité. C'était clair. Il était écrit qu'ils
faisaient telle chose et Ils l'appliquaient autrement. Un enfant de 5e
année aurait pu lire cela mais à Saint-Gédéon de
Beauce, les gens n'étaient pas capables de le lire. Ils ne l'avaient pas
lu comme ça. Ils appliquaient les règlements d'une autre
façon que celle écrite, et sept ou huit personnes ont
été spoliées dans leurs droits.
Quand vous vous appuyez sur les actions de vos
précédesseurs, je ne suis pas convaincu que cela a toujours
été comme ça. Il y a peut-être un cas qui a
été soulevé. Mais ont-ils toujours agi de cette
façon? Je voudrais bien le savoir. Je ne suis pas convaincu et vous ne
me convainquez pas en disant que vos prédécesseurs ont agi de
cette façon.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions? M. le ministre.
M. Bourbeau: Évidemment, à cette époque, je
n'étais pas membre de la commission parlementaire qui étudiait
les projets de loi, mais mes fonctionnaires me disent que c'était la
coutume sous mon prédécesseur et que cette coutume a
été instaurée à ce moment. Elle visait à,
faire en sorte, quand II y avait une rétroactivité des causes
pendantes, de les protéger uniquement jusqu'à la date de leur
publication dans la Gazette officielle. C'est à l'époque de mon
prédécesseur, me dit-on, que cette coutume a commencé.
Je dirai maintenant au député que les gens qui voudraient
prendre action ne perdent pas leurs droits, contrairement à ce qu'il a
dit tout à l'heure. Si la municipalité décide de ne pas
s'adresser à l'Assemblée nationale, il est toujours temps pour un
citoyen d'intenter une action. Ces actions peuvent être intentées
en tout temps. Ils peuvent attendre deux mois, trois mois, six mois avant
d'intenter une action. C'est uniquement dans le cas où le
gouvernement... Enfin, d'abord, un projet de loi est présenté
à l'Assemblée nationale. Deuxièmement, il faut que le
projet de loi soit accepté par l'Assemblée nationale. Si
l'Assemblée nationale refusait, comme cela arrive très souvent
d'ailleurs, de sanctionner un projet de loi privé, ces gens qui auraient
intenté une action n'auraient pas de problème. L'action pourrait
suivre son cours.
M. Dufour: Je comprends que du point de vue juridique, cela
semble très facile parce qu'on a juste à dire deux phrases, on
vient de régler bien des problèmes. Le citoyen qui est
affecté
par des lois et qui est obligé de faire une démarche et de
faire une poursuite, il y a des coûts dans cela. Avant de le faire, il
hésite. Il se questionne. En tout cas, moi je vous dis une chose, par
principe, je vais voter contre l'adoption du projet de loi. Cela ne bloquera
pas votre loi, M. le maire, je veux vous rassurer. Par principe, je vais voter
contre l'article. En même temps, on va faire des recherches
sûrement de quelle façon cela a commencé et depuis combien
de temps on procède comme cela. Je suis prêt à accepter des
affirmations, mais je ne suis pas convaincu que cela fait tellement longtemps
qu'on appuie comme cela. Je comprends qu'il y a des problèmes quand on
présente des projets de loi privés pour s'absoudre. Le
problème que je me pose, c'est qu'il faut que l'Assemblée
nationale, c'est une pratique qui est établie ad vitam aeternam...
Probablement, je suis pratiquement convaincu qu'il n'y a pas de cause pendante,
qu'il n'y a pas de cause de prise depuis le 11 mai.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Lavallée: Je pense que ce n'est pas une affaire de
dernière minute. C'est un gros dossier qu'il y avait à la ville
de Rock-Forest depuis 1977, alors qu'il fallait régler le
problème. C'est avec ce problème que nous avons vu les autres
problèmes. C'est pour cela que nous sommes rendus ici pour ne pas que
cela arrive de nouveau dans la ville, parce qu'il y a beaucoup de simples
citoyens qui ont été pénalisés peut-être par
rapport à un commerce ou autre. C'est exactement pour cela que nous
sommes ici. Nous sommes ici pour régler l'ensemble de ce problème
afin que cela ne se reproduise plus.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux seulement faire ressortir ceci. Je suis
convaincu que du 11 mai à la date de la publication officielle dans la
Gazette officielle il n'y a pas eu de cause de prise durant ce temps.
M. Bureau: À ma connaissance il n'y a pas eu de cause de
prise. La seule chose, M. Dufour, c'est que par contre il peut y avoir eu des
actions d'intentées mais qui n'ont pas été
signifiées dans le délai à la municipalité et nous
ne sommes pas au courant de celles-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Bureau. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'aticle 4 est adopté?
M. Dufour: Surdivision.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 est
adopté sur division. J'appelle l'article 5.
M. Bourbeau: II s'agit de l'article de l'entrée en vigueur
de la loi, soit dans les circonstances, la date de sanction de la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est
adopté. Est-ce que l'annexe est adoptée?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'annexe est
adoptée.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
préambule du projet de loi. Nous avons un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes rendus
où? À l'annexe?
Le Président (M. Saint-Roch): Au préambule.
M. Bourbeau: II s'agit d'une modification à apporter au
projet de loi dans le préambule. Cette modification est apportée
à la suite d'une erreur d'impression. Elle vise à remplacer,
à la première ligne du deuxième alinéa les mots
"les conseils" par "le conseil".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'amendement au préambule?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 233, Loi concernant la ville de Rock-Forest, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 233 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. M. le maire,
est-ce qu'il y a des remarques de conclusion?
M. Lavallée: Je tiens à remercier M Vaillancourt
d'avoir présenté le projet de loi. Je
liens aussi à remercier M. le Président, M. le ministre et
M. le député. Merci de l'accueil au nom du conseil. Vous pouve2
passer par chez nous, ce n'est pas tout à fait dangereux encore.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M. le
député d'Orford, est-ce qu'il y a des remarques de
conclusion?
M. Vaillancourt: M. le Président, cela me fait plaisir de
souhaiter un bon voyage de retour à M. le maire et à ses
acolytes. J'espère que, à l'avenir, cela ne se présentera
pas de nouveau. Parce que, un projet de loi comme cela, cela ne paraît
pas, mais c'est assez onéreux pour une ville. Alors, je pense qu'avec
l'administration d'aujourd'hui, avec un maire qui a été
élu avec 90 % des votes, c'est certain que son administration a
été bonne dans son premier mandat, qu'elle le sera aussi dans son
deuxième et à l'avenir. Merci à tous, mes
collègues, membres de cette commission, pour avoir adopté ce
projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député d'Orford. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, simplement pour dire qu'avec
un nettoyage semblable, je suis convaincu que les électeurs de
Rock-Forest vont réélire le maire avec 100 % des votes la
prochaine (ois.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: M. le maire, on vient de vous octroyer une robe
nuptiale qui est pure. On va souhaiter que vous n'aurez plus à vous
présenter devant la commission parlementaire pour vous absoudre de
fautes que vous n'avez pas commises mais qui ont été commises par
d'autres.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Bon voyage de retour aux gens de
Rock-Forest.
Sur ce, je demanderais maintenant aux représentants de la
municipalité régionale de comté de la
Rivière-du-Nord de bien vouloir prendre place, s'il vous
plaît.
La commission va suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 41)
(Reprise 17 h 50)
Projet de loi 216
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux pour poursuivre
'l'étude du projet de loi 216, Loi concernant la municipalité
régionale de comté de la Rivière-du-Nord.
M. le député de Rousseau, est-ce qu'il y a des
commentaires préliminaires?
Remarques préliminaires
M. Thérien: Oui, quelques commentaires, M. le
Président. M. le Président, M. le ministre, chers
collègues, il me fait plaisir aussi d'accueillir Me Rochon et M.
Lapointe, avec qui j'ai eu l'occasion de travailler dans l'ex-conseil de
comté où j'ai eu l'occasion de vivre le problème qu'on
devrait résoudre aujourd'hui.
Ce qu'on vous présente aujourd'hui, M. le Président, par
le projet de loi 216, c'est un projet de loi qui a été
présenté sous le précédent gouvernement. Il y a eu
une réécriture de ce projet de loi. En fait, il y a eu des
éléments de travail extraordinaires qui se sont passés. Il
y a eu quand même un projet de loi public, la loi 35, qui est venu
résoudre une partie du problème. Il a été
déposé cette année. Le projet de loi 216 vient corriger et
régulariser cette deuxième partie.
Je pense que M. le procureur va bien vous annoncer tantôt ce que
cela comporte. M. le ministre comprend très bien aussi cela à
titre de notaire où cela régularise certaines ventes... Je
voudrais féliciter les gens de la MRC de la Rivière-du-Nord, ce
problème existe depuis dix ans, qui ont la ténacité de ne
pas lâcher et de corriger enfin ce problème. On m'a dit
tantôt que ce projet de loi n'avait pas de papillon. Il y en a un, mais
il est très minime. On me dit que c'est presque une exception qu'il n'y
ait pas de papillon, Le procureur aurait bien fait son travail, mais ce n'est
pas de sa faute, pas du tout. Cela me fait plaisir. Je vous remercie
d'accueillir ce projet de loi 216 qui est tant attendu dans notre
région.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Rousseau. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, tout en saluant les
représentants de la MRC de la Rivière-du-Nord, j'aimerais
indiquer que le projet de toi que nous avons devant nous a pour but de
remédier au (ait que certaines ventes pour taxes ont été
effectuées par l'ancienne municipalité régionale du
comté de Terrebonne sans que le délai de l'article 1028 du Code
municipal, en ce qui a trait à l'avis à donner aux
propriétaires des immeubles vendus, ait été
respecté.
Cet article 1028 prescrit en effet que le
secrétaire-trésorier de la municipalité régionale
de comté doit, dans le délai prévu à l'article
1026, c'est-à-dire avant le huitième jour du deuxième mois
précédant le mois fixé pour ta vente, aviser de la date et
du lieu de cette vente chaque personne dont la propriété doit
être vendue. Les propriétaires ont été
avisés de la vente mais ils l'ont été en dehors de ce
délai. Nous sommes favorables à l'adoption de ce projet de
loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux vous souhaiter aussi la bienvenue à
cette commission parlementaire. Je pense, à moins que mes souvenirs ne
soient pas exacts, que c'est la première fois qu'une corporation d'une
municipalité régionale de comté vient présenter un
projet de loi à caractère privé à une commission
parlementaire. Donc, c'est un précédent que nous allons vivre
ensemble. Effectivement, il y aura peut-être des questions à poser
en cours de route. À première vue, cela ne semble pas
présenter de problèmes majeurs.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres remarques
préliminaires?
Nous sommes prêts à commencer. M. le ministre, j'appelle
maintenant l'article 1.
M. Bourbeau: L'article 1 du projet de loi prescrit que les ventes
pour taxes effectuées par l'ancienne municipalité du comté
de Terrebonne depuis le 27 juin 1975 ne peuvent être contestées
parce que l'avis de vente aux propriétaires des immeubles vendus n'a pas
été donné dans le délai prescrit par l'article 1028
du Code municipal. C'est en effet, depuis cette date qu'il est devenu
obligatoire d'aviser spécialement les propriétaires des immeubles
vendus de la date et du lieu de cette vente.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. Ee Président, la municipalité du
comté de Terrebonne, je vais essayer d'avoir une meilleure
compréhension, est-ce que cela voulait dire que c'était le
conseil de comté à ce moment?
M. Rochon (André): C'était le conseil de
comté qui effectuait les ventes pour taxes comme le prévoyait le
Code municipal à l'époque.
M. Dufour: Juridiquement, cela s'appelait, et j'imagine que dans
toutes les régions cela devait être ainsi, un conseil de
comté...
M. Rochon: Oui.
M. Dufour: ...mais dans le fond, ce n'était pas comme cela
qu'on devait appeler cela. Le vrai nom légal, c'était...
M. Rochon: C'était la Corporation du comté de
Terrebonne.
M. Dufour: Là vous l'avez situé dans l'ancienne
municipalité du comté de Terrebonne.
M. Rochon: Oui, quand on se réfère à la
municipalité, on se réfère au territoire physique sur
lequel le conseil avait juridiction et sur lequel le
secrétaire-trésorier de ia corporation de comté effectuait
les ventes.
M. Dufour: Si je comprends bien, les ventes pour taxes des
immeubles comprenaient toutes les municipalités rurales.
M. Rochon: C'est exact.
M. Dufour: D'accord. Le pouvoir était au conseil de
comté qui exerçait l'ensemble de sa fonction. Comment
expliquez-vous par exemple qu'on n'ait pas respecté ie délai?
Est-ce par Inadvertance?
M. Rochon: La corporation de comté est une des...
M. Dufour: J'aimerais que vous m'expliquiez cette chose.
M. Rochon: ...grandes corporations et a un immense territoire II
y avait jusqu'à 35 municipalités qui la composaient. En vertu du
Code municipal, les municipalités locales avisaient le
secrétaire-trésorier au 20 décembre de chaque année
lui disant: J'ai tel immeuble à vendre pour taxes.
Les commissions scolaires, elles, avisaient la corporation locale et la
corporation de comté et avaient jusqu'au 31 décembre pour le
faire. Le secrétaire-trésorier de la corporation de comté
devait donner l'avis avant le 8 janvier. Or, vous pouvez imaginer que quand on
reçoit ça, les bureaux sont fermés et, en
conséquence, avec une secrétaire, cela nous donnait quelques
jours pour mettre ensemble la partie de taxes municipales avec la partie de la
taxe scolaire, dresser un bilan consolidé et donner des avis.
À titre d'exemple, en 1977, II y avait 917 ventes pour taxes et,
en conséquence, 917 avis. C'était humainement impossible avec le
personnel et toute la meilleure volonté du monde de passer à
travers cette demande et cette exigence dans le délai prescrit.
M. Dufour: Mais en corrigeant actuellement ce problème,
est-ce que depuis 1975... c'est-à-dire a ce jour, supposons que selon la
présente loi, jusqu'au 6 avril 1985, cela va être
légalisé, cela veut dire que ça ne peut plus se
produire?
M. Rochon: C'est-à-dire qu'il y a beaucoup moins...
Maintenant, le problème ne se pose pas,
parce qu'on a pris... d'abord, il y a beaucoup moins de
municipalités. La corporation du comté de Terrebonne est
maintenant scindée en cinq MRC. En conséquence, le volume
à manipuler pour chaque MRC est restreint de beaucoup. À titre
d'exemple, au lieu d'avoir 20 ou 25 municipalités qui font vendre pour
taxes cette année, M. Lapointe m'informait qu'il y a deux
municipalités. Or, on a le temps maintenant de le faire.
M. Dufour: Mais si cela était demeuré dans le
même état, vous auriez toujours été pris avec le
même problème?
M. Rochon: II aurait fallu adopter un règlement repoussant
la date de vente pour taxes, parce que l'avis doit être donné dans
le huitième jour des deux mois précédents. Or, II aurait
fallu trouver une autre méthode à ce moment-là.
M. Dufour: Le problème que vous nous apportez pourrait
avoir été vécu ou pourrait être existant dans
d'autres municipalités de comté qu'on ne connaît pas, mais
que...
M. Rochon: J'avoue que je l'ignore.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rousseau.
M. Thérien: C'est pourquoi le problème ne s'est pas
résolu sous le précédent gouvernement, parce qu'on avait
peur d'ouvrir la porte et dire: On va être obligé de faire
beaucoup de projets de loi privés.
Mais, là, cela a été corrigé en partie par
un projet de loi public et, bien entendu, il faut les corriger presque...
M. Dufour: Quelle loi?
M. Thérien: La loi 35. Je l'ai. Tantôt, je
l'avais.
M. Dufour: À quelle date a-t-elle été...
M. Thérien: Je l'avais. Attendez, j'ai ça ici, la
loi 35...
M. Rochon:... le 23 juin 1987, M. Dufour. M. Dufour: Le 23
juin.
M. Rochon: Le 23 juin 1987, il y avait la loi sur certaines
ventes de parties de lots pour défaut de paiement de taxes qui
étaient une partie de notre projet de loi qui a été
adopté en projet de loi public, remanié, bien entendu, pour en
faire un projet de loi public.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. Est-ce que
l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 2. Je crois que nous avons un papillon.
M. Bourbeau: J'aimerais introduire un amendement à
l'article 2 qui se lirait comme suit: L'article 2 de ce projet de loi est
modifié par le remplacement à la deuxième ligne de "6
avril 1985" par "17 juin 1986". Cette modification change la date à
laquelle les causes pendantes sont protégées. Elles le sont
à la date du 17 juin 1986, à compter de la date de l'adoption de
la résolution par la municipalité régionale de
comté, à l'égard du projet de loi
réimprimé.
Alors, c'est la date de la résolution de la MRC visant la
présentation du présent projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Est-ce qu'il y a des
interventions sur le papillon. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Vous faites sauter le 6 avril. C'est parce qu'il
recule trop loin? Il y avait une résolution du conseil? Qu'est-ce qui
est arrivé?
M. Bourbeau: C'est-à-dire que la date de la
résolution du conseil, c'est le 17 Juin 1986.
M. Dufour: Quand on écrit dans le projet de loi., qu'on
écrivait rendu au 6 avril 1985, la raison, c'était laquelle?
M. Bourbeau: Juste une autre date qui n'est pas la date de la
résolution du conseil municipal. Comme je l'ai expliqué, comme on
met toujours la rétroactivité à la date de la
résolution - de la MRC dans ce cas-ci - la date qu'il faut Indiquer,
c'est le 17 juin 1986.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rousseau.
M. Thérien: C'est parce que la date qui est
indiquée, c'est le premier projet de loi et la date qu'on stipule, c'est
la réécriture du...
M. Bourbeau: On a déjà eu une tentative...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Entre le 6 avril 1985 et le 17 juin 1986, il aurait pu
y avoir des causes d'inscrites.
M. Bourbeau: Oui, mais on me signale qu'il n'y en a pas de toute
façon.
M. Dufour: Non. Je comprends, mais cela fait juste confirmer ce
que Je disais tout à l'heure. Vous pouvez dire, oui cela confirme ce
que j'ai dit parce ce que vous êtes cohérent d'après
ce que vous avez dit, mats moi, ce que je vous dis, c'est exactement le fait
que je vous soulevais tout à l'heure, c'est qu'il peut y avoir une
résolution, mais cela ne vient pas directement ici, donc il y a un vide
quelque part qui s'est établi. Les gens étaient avertis dans la
municipalité du comté de Terrebonne qu'ils auraient pu prendre
des mesures pour poursuite. Il pourrait y en avoir parce que les gens
étaient avertis. Il y avait des délais qui n'avaient pas
été suivis, donc vous la redéplacez d'un an, mais il
demeure que du 6 avril au 17 juin, il y a eu un an où des gens
étaient avertis et ils auraient pu prendre la poursuite; si cela n'est
pas arrivé, bien bravo, moi je n'ai rien contre les
municipalités. Je ne voudrais pas que vous soyez poursuivis, à
moins que quelqu'un n'ait pas fait cela comme il faut, mais encore là,
le 17 juin, c'est la date de la résolution...
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: ...donc ce n'est pas à la date de la
publication dans la Gazette officielle pour les mêmes raisons que tout
à l'heure.
M. Bourbeau: Alors, c'est ce qui me fait dire, M. le
Président, qu'on est très cohérents avec nous-mêmes,
on garde la même procédure ici que dans les autres projets de loi
précédents.
M. Dufour: C'est à savoir lequel va durer le plus
longtemps.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Surdivision.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Sur division.
Le Président {M. Saint-Roch): Est-ce que j'ai consentement
pour terminer l'étude du projet de loi?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
M. Bourbeau: On prévoit que cette loi entre en vigueur le
jour de sa sanction, M. le - Président.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que le
préambule du projet de loi 216 est adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du projet de
loi 216, Loi concernant la municipalité régionale de comté
de la Riviè-re-du-Nord est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 216 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
secrétaire-trésorier ou M. le procureur, des remarques en
conclusion.
M. La pointe (François): Au nom du conseil de la
municipalité régionale de comté de la
Rivière-du-Nord, je vous remercie de nous avoir reçus aujourd'hui
et d'avoir donné suite à notre demande.
Je ne vous cacherai pas que c'est avec beaucoup de satisfaction qu'on
voit cette journée parce que cela fait des années qu'on travaille
pour régulariser ces ventes-là. Alors merci, au nom du
conseil.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie.
M. le député de Rousseau.
M. Thérien: Je remercie M. le ministre et le
représentant de l'Opposition de nous avoir bien accueillis et d'avoir
adhéré à des voeux souhaités de la part des gens de
la Rivière-du-Nord depuis dix ans. Merci beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le député
de Rousseau. M. Lapointe.
M. Lapointe: C'est un oubli. Je voudrais remercier infiniment le
député de Rousseau de son appui et de son parrainage pour le
projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie.
M. le ministre, est-ce qu'il y a des commentaires de conclusion?
M. Bourbeau: Non, M. le Président. Je crois qu'on va
suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Meilleurs voeux de bonne année. Bonne chance!
{Suspension de la séance à 18 h 3)
(Reprise à 20 h 24)
Projet de loi 247
Le Président (M. Gauvin): À l'ordre, s'il vous
plaîl!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux pour l'étude du projet de loi 247, Loi concernant la ville
de Vaudreuil. J'inviterais le député de Vaudreuil... à
présenter ce projet de loi.
Remarques préliminaires
M. Marcil: Merci, M. le Président. Je suis le
député de Beauharnois, mais je parraine le projet de loi
concernant la ville de Vaudreuil compte tenu que le ministre ne peut pas jouer
ce rôle.
J'aimerais vous présenter naturellement un procureur qui est
nouveau dans le métier en ce ' qui concerne les projets de loi
d'intérêt privé pour les villes, Me Gilles Hébert et
son collègue. Je vais laisser immédiatement la parole à M.
le ministre.
M. le Président, c'est un projet de loi qui est très
simple, qui ne change pas grand-chose à la charte de la ville de
Vaudreuil. On va procéder immédiatement.
Le Président (M. Gauvin): J'aurais dû dire le
député de Beauharnois. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, on salue les
représentants de la ville de Vaudreuil ainsi que le jeune procureur qui
les accompagne, un néophyte en la matière.
J'aimerais simplement signaler, M. le Président, qu'en 1982, en
vertu de la Loi concernant la ville de Vaudreuil, l'acte de cession de certains
immeubles à la ville de Vaudreuil par la compagnie Consolidated Bathurst
a été ratifié.
L'article 2 de cette loi restreint la vente de ces immeubles à
des fins industrielles ou commerciales seulement. Le projet de loi 247 soumis
actuellement a pour objet d'enlever ces restrictions. La modification
proposée permettra à la ville d'aliéner ces immeubles
à d'autres fins, notamment à des fins résidentielles.
La cession de ces immeubles sera soumise à l'avenir au
régime général d'aliénation d'immeubles semblable
à celui prévu par la Loi sur les cités et villes pour des
immeubles possédés à des fins de réserve
foncière. Le ministre de l'Industrie et du Commerce est d'accord avec la
modification proposée et nous aussi, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Soyez tous les bienvenus. On semble faire de la
redondance, parce que souvent les mêmes groupes ou les mêmes
personnes se présentent à plusieurs reprises. Donc, cela me
semble redondant de répéter "bienvenue à la commission
parlementaire". Comme on n'a pas le goût de retenir les gens pour le
plaisir de les retenir, on devrait procéder immédiatement
à l'étude du projet.
Le Président {M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière.
Est-ce qu'il y a d'autres remarques préliminaire, Me
Hébert?
M. Hébert: Je voulais seulement vous présenter...
Maintenant que je n'ai plus de maire, de directeur général rendu
à cette heure-ci, j'ai un avocat de mon cabinet juridique, Mario
Paul-Hus C'est lui qui m'accompagne à la fin, vous voyez. On a
épuisé tous les autres.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Me
Hébert.
Sur ce, j'appelle l'article 1.
M. Bourbeau: Comme disait Victor Hugo: S'il n'en reste qu'un, je
serai celui-là.
M. Hébert: Merci, M. le ministre, je ne l'oublirai
jamais.
M. Bourbeau: L'article 1, M. le Président, enlève
les restrictions de vente à des fins industrielles ou commerciales
seulement et autorise la ville à aliéner ces immeubles à
d'autres fins. Cet article prévoit en outre que la cession de ces
immeubles pourrait être faite selon une procédure semblable
à celle prévue par la Loi sur les cités et villes pour les
immeubles possédés à des fins de réserve
foncière.
Nous avons une modification, M. le Président, à cet
article 1 qui a pour but de corriger une erreur de transcription lors de la
rédaction du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière, est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: J'aurais aimé entendre parier davantage de la
question de ces terrains. Selon ma compréhension, la CIP a vendu
à la municipa-
lité des terrains pour la valeur d'un dollar. Donc ces terrains
ont été achetés à des fins industrielles ou
commerciales, C'est par votre charte que vous aviez demandé ce
pouvoir.
M. Hébert: C'est exact.
M. Dufour: Si je comprends bien, vous voulez enlever ce pouvoir,
en tout cas, cette particularité de pouvoir vendre seulement pour les
fins commerciales ou industrielles...
M. Hébert: C'est cela.
M. Dufour: ...mais aussi à des fins résidentielles.
Je pense qu'en enlevant cela, cela vous donne déjà votre marge de
manoeuvre. Il y a peut-être la question devant la commission scolaire,
comme organisme, c'est la Loi sur les cités et villes qui dit à
peu près cela, donc quand on parle de la question de vendre à des
fins industrielles ou commerciales, est-ce que la municipalité a des
façons de procéder pour vendre ces terrains? Je comprends
qu'actuellement il y a une tentative de plusieurs municipalités à
l'effet qu'elles veulent négocier de gré à gré des
terrains. Cela peut être un pouvoir accordé, mais il y a d'autres
façons de procéder qui sont aussi louables. En fait, la
municipalité pourra avoir des terrains et en délimitant la
grandeur, elle pourra aller publiquement par appels d'offres en demandant
à un promoteur des coûts d'achat de terrains avec une proposition
de développement. La municipalité va plus loin que cela, il y a
des municipalités que je connais qui vont fixer un montant minimum de
développement pour être bien sûr qu'elles ne perdront pas
d'argent. Donc elles fixent le coût des terrains, puis, en même
temps, elles vont sur la place publique en disant: On veut avoir... dans le
fond, c'est pour se légaliser pour bien dire clairement à la
population ce qui se passe dans les faits. La municipalité va dire: On
veut développer une superficie de 200 000 pieds carrés, et pour
ce terrain, on veut avoir une proposition qui ne devrait pas être
inférieure à 2 000 000 $ et le prix de vente du terrain, c'est 1
$ ou 0,99 $. Et vous avez tant de temps pour le faire. La municipalité
de Vaudreuil pourrait-elle arriver avec des propositions autre que celle que je
décris par cet article que vous demandez?
M. Hébert: D'abord, M. le député de
Jonquière, les mots "industrielles et commerciales" avaient
été inclus dans cet article au cours de 1982. On prévoyait
à l'époque faire un développement industriel et commercial
à cet endroit. Or, il s'est avéré que, depuis, il est
possible sur une bonne partie de ce territoire d'avoir des résidences.
De fait, la municipalité a demandé récemment des
propositions de développement exactement dans le sens que vous
mentionnez pour que ce terrain, ayant maintenant obtenu des pouvoirs - c'est
pour cela qu'elle le demande - puisse être développé par
des constructeurs d'habitations à cet endroit. Elle met
évidemment un minimum du terrain et elle se réserve aussi le
droit d'accepter la proposition du promoteur qui sera la plus avantageuse au
point de vue des revenus fiscaux futurs. Elle écarte évidemment
toutes les offres qui ne seraient pas avantageuses pour la municipalité
en ce qui concerne l'augmentation importante de l'assiette fiscale de la
municipalité. Mais c'est dans ce sens-là qu'on demande maintenant
des propositions dans toutes les villes.
M. Dufour: Je comprends, et je trouve que c'est correct que vous
procédiez comme cela, mais vous pourriez procéder d'une autre
façon. Pourriez-vous, par exemple, vendre de gré à
gré...
M. Hébert: Oui.
M. Dufour: ...sans qu'il n'y ait de jeu de soumissions?
M. Hébert: Bon. Il faut s'entendre, là. Lorsqu'on
fait des propositions de développement, ce sont des ventes de gré
à gré, en fait. On ne va pas... Par exemple, quelqu'un va nous
offrir 100 000 $ pour un terrain, s'il nous met une évaluation de 15 000
$ là-dessus, cela ne vaut pas la peine. Ce qu'on veut avoir, c'est celui
qui va nous donner peut-être 85 000 $ et qui va investir 1 000 000 $.
Cela est plus intéressant. C'est pour cela qu'on ne met pas de... Les
villes ont maintenant tendance, dans les propositions de développement,
de donner dans le devis quelque chose de très précis en mettant
des exigences minimales de sorte que l'investissement soit important pour la
ville, toujours dans le même but... Ce sont des terrains, par exemple,
dans le cas présent, qu'on possède depuis six ans. Ils nous ont
été donnés il y a six ans et ils ne sont pas
développés. C'est un immense terrain sur lequel on n'a aucune
taxe alors il nous faut maintenant des revenus parce que ces choses-là
sont lourdes à supporter.
M. Dufour: Considérez-vous que si ce pouvoir vous est
accordé - comme je n'ai pas lieu trop trop d'en douter - la
municipalité va se conformer, par exemple, à... Parce que si cela
se fait de gré à gré, ce n'est pas nécessairement
très public. On sait, par exemple, que la loi générale sur
les cités et villes oblige les municipalités à publier des
choses qui se passent, des ventes ou certaines transactions qui pourraient se
faire durant le mois ou durant deux mois.
M. Hébert: En fait, les villes procèdent de la
façon suivante. Il est très rare qu'on vend à un individu
en partidulier. Dans les immenses terrains comme celui-ci, on fait des
propositions de développement public, ce sont des demandes de
propositions qui sont publiées dans les
journaux, tant à Montréal que dans la région de
Vaudreuil, pour dire: Nous avons des terrains à vendre pour un
développement de tel genre, adressez-vous à l'hôtel de
ville, venez chercher le devis et bâtissez-nous. On retrouve au devis
beaucoup de choses. Ce n'est que par la suite que la ville accepte, en l'ayant
soumis souvent à ces urbanistes, les meilleures propositions.
Maintenant, de toute façon, M. le député de
Jonquière, on ne peut pas vendre, il faut que ce soit vendu à
titre onéreux, ce qui veut dire sensiblement à la valeur
marchande; sans cela, cela peut être attaqué en nullité
devant les tribunaux.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 1? L'amendement à l'article 1 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1, te!
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Bourbeau: M le Président, il s'agit de l'article
d'entrée en vigueur de la loi soit, dans les circonstances, la date de
la sanction de la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
L'article 2 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le préambule du
projet de loi 247 est-i! adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M, Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le titre du projet de loi
247, Loi concernant la ville de Vaudreuil, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'ensemble du projet de loi,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté. M.
Hébert: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des remarques de
conclusion, en terminant cette longue journée? Me Hébert.
M. Hébert: M. le ministre, M. le député de
Jonquière, messieurs les membres de la commission et madame, merci
d'abord au parrain de nous avoir écoutés tout au long de la
journée, aussi, au nom du maire et du conseil de la ville de Vaudreuil,
je vous remercie de nous avoir accueillis, de nous avoir accordé ce
projet de loi. Bonne soirée, si vous continuez à
siéger.
Le Président (M. Saint-Roch): Sûrement que nous
continuons à siéger, Me Hébert. M. le député
de Beauharnois, avez-vous des remarques en conclusion?
M. Marcil: Oui. Je voudrais seulement remercier les membres de
cette commission et le procureur de la ville de Vaudreuil. Vous saluerez
également le maire, M. Réjean Boyer, qui est un de mes amis.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Beauharnois. M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais féliciter la ville de Vaudreuil et
son procureur pour la rédaction de ce projet de loi, qui a
été particulièrement difficile à rédiger et
à exécuter, j'en suis convaincu. Également, j'aimerais
féliciter surtout le procureur qui vient probablement d'établir
un record. On appelle ça un truc du chapeau quand il y a trois buts,
mais là, ce sont quatre projets de loi. Je ne sais pas ce que c'est
comme record. Je ne sais pas si c'est un record des temps modernes, mais c'est
sûrement très rémunérateur.
Une voix: L'impôt sur le revenu va se charger de lui
rappeler son record.
M. Bourbeau: Comme disait le sous-ministre, l'impôt sur le
revenu va se charger de lui rappeler son record.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Comme j'ai l'habitude de le dire, je veux seulement
vous présenter mes meilleurs voeux pour les fêtes et vous
souhaiter bonne chance.
M. Hébert: Merci, vous pareillement, M. le
député, mesdames et messieurs.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Avant de
procéder à l'élude du projet de loi 69, la commission va
suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 35)
{Reprise à 20 h 40)
Projet de toi 69
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend maintenant ses travaux pour entamer
l'étude du projet de loi 69, Loi modifiant la Loi sur les villages
nordiques et l'administration régionale Kativik.
Avez-vous des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Bourbeau: Non, M. le Président. Ce que j'avais à
dire, je l'ai dit lors de l'adoption du principe du projet de loi. Quant
à nous, nous sommes prêts à procéder à
l'étude article par article.
Le Président {M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le ministre.
M. le député de Jonquière, avez-vous des remarques
préliminaires.
M. Dufour: Mon collègue du comté d'Ungava a fait
des remarques extrêmement pertinentes lors de l'adoption du principe du
projet de loi. Je ne sais pas s'il pourra se libérer pour venir nous
aider ce soir, mais sans faire des remarques précises, je vais
travailler sur l'étude du projet de loi article par article afin d'en
disposer le plus rapidement possible et de la meilleure façon
possible.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Là-dessus, j'appelle l'article
1?
M. Bourbeau: L'article 1 corrige, supprime ou ajoute des
définitions pour l'application de la Loi sur les villages nordiques et
l'administration régionale Kativik que nous désignerons "loi
Kativik" au cours de nos travaux et ce, par mesure de simplicité.
Paragraphe premier. Ce paragraphe modifie la définition des mots
"charge municipale", pour supprimer l'utilisation du mot "employé", en
concordance avec la nouvelle définition de "fonctionnaire", que nous
verrons au paragraphe 4.
Paragraphe 2. Ce paragraphe apporte la même correction que le
paragraphe 1, mais cette fois, à l'égard de la définition
des mots "charge régionale".
Paragraphe 3. D'une part, ce paragraphe remplace ia définition
des mots "conseiller régional" en concordance avec l'article 3 et
l'article 23 qui prévoient que, désormais, le conseiller
régional d'un village nordique sera désigné par et parmi
les membres du conseil du village et non plus élu par les
électeurs de celui-ci. D'autre part, le paragraphe 3 remplace la
définition du mot "contribuable" en concor- dance avec la nouvelle
définition du mot "taxe" introduite par le paragraphe 6 qui regroupe
sous ce vocable toute taxe ou compensation payable à un village
nordique.
Paragraphe 4. Ce paragraphe remplace deux définitions pour
éviter que l'on interprète les mots "fonctionnaire" et
"employé" comme ayant des sens différents. Ainsi, seul le mol
"fonctionnaire" sera utilisé dans le corps de la loi Kativik et il
signifiera tout employé sans distinction du village nordique ou de
l'administration régionale Kativik. On en profite également pour
supprimer un bout de phrase Inutile qui précisait que les élus ne
sont pas des employés.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. Bourbeau: Ce n'est pas fini, M. le Président. Si vous
permettez...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse.
M. Bourbeau: Paragraphe 5. Ce paragraphe supprime la
définition du mot "serment", parce que maintenant la Loi
d'interprétation se charge de dire que ce mot comprend la
déclaration solennelle.
Paragraphe 6. Ce paragraphe introduit une nouvelle définition du
mot "taxe". Il permet d'utiliser ce vocable pour désigner n'importe
quelle taxe ou compensation payable à un village nordique, peu importe
le nom qu'on lui donne dans un article quelconque de la loi Kativik. C'est
tout, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Au paragraphe 5, par la suppression du paragraphe t,
j'ai compris l'explication du ministre mais par rapport au serment, vous dites
que ce sera l'affirmation solennelle. Cela veut-il dire qu'il ne serait pas
obligé de prêter serment ou si c'est général?
M. Bourbeau: C'est la Loi d'interprétation, à
l'article 58 qui dit que "l'expression du serment peut se faire au moyen de
toute affirmation solennelle, toute formule de prestation de serment
prévue par une loi ou un règlement est adaptée pour en
permettre l'expression". À moins de dispositions spéciales,
lorsqu'il est prescrit de prêter ou de recevoir un serment, ce serment
est reçu et le certificat de cette prestation est donné par tout
juge, tout magistrat ou tout commissaire autorisé à cet effet et
ayant judiric-tion dans le lieu où le serment est prêté ou
par un notaire".
M. Dufour: Un notaire? C'est fort.
Le Président (M. Saint-Roch): Avez-vous d'autres
interventions, M. le député de Jon-
quière?
M. Dufour: Quand on dit: Toute taxe imposée ou
compensation exigée par ia corporation municipale;...", ce terme est-il
nouveau parce qu'on introduit la notion de la taxe dans la loi? Pourquoi
sent-on le besoin d'expliquer le mot "taxe"? Parce que, dans le langage normal
ou régulier d'une municipalité, la taxe veut bien dire ce que
vous expliquez là.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...avez-vous objection à ce que Me Carrier
réponde à quelques questions?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier (André): M. le Président, la raison pour
laquelle on sent le besoin de faire une définition du mot "taxe", c'est
qu'un peu partout dans cette loi, la loi Kativik a été
écrite à la suite de négociations en 1978, si je me
rappelle bien. Les modèles qui ont été pris pour faire la
loi Kativik ont été pigés un peu partout dans la
législation du sud, de telle sorte que parfois on a utilisé, dans
certains articles, le mot "compensation", dans d'autres cas les mots
"redevance", "contribution" et assez souvent aussi le mot "taxe".
Finalement, voici ce qu'on avait voulu faire. On avait le choix entre
modifier une cinquantaine d'articles pour utiliser le mot "taxe" dans tous ces
articles ou de faire une définition qui dirait: à chaque fois que
vous allez voir "contribution" ou des choses semblables, cela veut dire
"taxe".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 2.
M. Bourbeau: L'article 2 supprime le mot "employé" pour ne
conserver que celui de "fonctionnaire", en concordance avec le paragraphe 4 de
l'article 1.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 2?
Une voix: Non, cela va.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Bourbeau: L'article 3 prévoit que le conseiller
régional d'un village nordique n'est plus élu directement
par les électeurs du village. En conséquence, le bulletin de vote
ne doit plus mentionner ce poste de façon distincte, de telle sorte que
seul le poste de maire fait désormais l'objet d'un vote uninominal, les
postes de conseiller faisant l'objet d'une vote plurlnominal. Nous verrons,
à l'article 23, que le conseiller régional sera désormais
choisi par et parmi les membres du conseil du village.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: J'aimerais savoir, concernant cette demande ou cette
modification quant à la façon de nommer ou d'élire les
représentants au conseil de l'Administration régionale Kativik,
de quelle façon cela a été introduit dans la machine. Quel
genre de demande a été acheminé spécifiquement au
ministre par rapport à cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: La demande nous est venue de l'Administration
régionale Kativik. Elle a été jugée recevable.
M. Claveau: Quels sont les arguments qui ont été
amenés par l'administration régionale pour justifier une telle
modification qui est quand même très importante en termes de
nomination, d'élection?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: La raison qui a motivé le changement, c'est
que cela permet de s'axer sur ce qui se fait dans le sud, dans ce sens que dans
le sud, soit les MRC ou les communautés urbaines, il est admis que les
représentants au plan régional sont toujours choisis à
partir du palier local parmi les élus locaux. On m'indique que, d'une
part, pour ce qui est des votants, parfois le rôle du conseiller
régional n'était pas trop bien compris de la part des
électeurs. Il semblait y avoir une certaine hésitation de la part
de l'électorat à comprendre exactement ce qu'est le rôle du
conseiller régional. D'autre part et surtout, c'est que les conseillers
régionaux, lorsqu'ils se réunissaient, parfois Ils
n'étaient pas capables de prendre certaines décisions qu'ils
devaient prendre; finalement, les maires des municipalités avaient
formé une conférence de maires pour venir à la rescousse
des conseillers régionaux pour prendre un certain nombre de
décisions qui emportait une responsabilité de la part de la
municipalité.
On avait donc deux structures parallèles: une qui était
l'Administration régionale Kativik, composée de conseillers
régionaux élus par les électeurs, mais chacun en leur nom
propre et, d'autre part, quant aux municipalités, les maires élus
par l'ensemble des contribuables. Les deux structures, dans certains cas, se
faisaient un peu concurrence et le poids politique des municipalités
était beaucoup plus lourd que le poids du conseiller régional.
Donc, dans certains dossiers, les conseillers régionaux ne pouvaient
tout simplement pas prendre de décisions parce que les
municipalités n'étaient pas d'accord avec eux ou elles avaient
une façon différente de voir les choses.
Il est apparu essentiel ou très important de faire en sorte que
la même filière soit utilisée pour nommer les conseillers
régionaux, soit la filière municipale.
M. Claveau: Est-ce que cela veut dire, M. le ministre, que dans
cette nouvelle structure, avant qu'une décision de l'Administration
régionale Kativik devienne exécutoire, il va falloir que chaque
conseiller régional retourne devant son conseil de village ou de
municipalité pour faire approuver sa décision? Cela risque de
modifier beaucoup la dynamique. C'est clair qu'actuellement... Je suis
conscient du problème aussi, du fait que le conseiller régional
est, à toutes fins utiles, très indépendant par rapport au
conseil du village, ce qui fait qu'il peut prendre une position à
l'administration régionale qui ne soit pas nécessairement la
même que celle défendue par le conseil de village; à ce
moment-là, il peut se créer une certaine friction ou pour le
moins une discordance entre la volonté de l'administration
régionale et la volonté exprimée localement par les
conseils de village.
Dans la mesure où le représentant à
l'administration régionale siège aussi au conseil du village,
est-ce que cela ne veut pas dire qu'il devra se faire mandater dans chacune de
ses décisions ou si c'est un mandat global qui lui est donné, qui
va faire en sorte qu'il n'aura pas à revenir à chaque fois devant
le conseil du village pour faire approuver sa décision?
M. Bourbeau: Non, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le conseiller régional n'aura pas à
revenir devant le conseil municipal local pour faire approuver sa
décision.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 3?
M. Claveau: À l'article 3, oui...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: ...M. le Président. À l'article 3, le
troisième paragraphe commence par: "5. Lors d'une élection, le
bulletin de vote identifie deux catégories de charges: celle de maire et
celle de conseiller. L'électeur donne un vote pour un candidat à
la charge de maire et un vote pour autant de candidats à la charge de
conseiller qu'il y a de postes de conseiller à pourvoir."
Est-ce que, à ce moment-là, on va avoir un seul bulletin
de vote sur lequel... Les conseillers ne se présenteront pas l'un contre
l'autre, comme c'est le cas dans les municipalités où on a sept
ou huit bulletins de vote, tout en mettant les conseillers deux par deux, trois
par trois, à des sièges bien déterminés. Là,
j'ai l'impression en lisant cela que cela va ressembler plutôt à
l'élection d'un conseil d'administration de CLSC où on aura toute
une liste de candidats qui vont être sur le même bulletin de vote
et plus il va y avoir de noms de cochés, on va prendre le nombre
de...
Une voix: C'est cela.
M. Claveau: ...crochets qu'il va y avoir...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: II n'y aura qu'un seul bulletin de vote, tel
qu'indiqué à l'article 3, paragraphe 5. "Le bulletin de vote
identifie deux catégories de charges " Alors, il y a, d'une part, les
candidats à la mairie, qui seront identifiés sur le bulletin de
vote, et tous les candidats au poste de conseiller. L'électeur devra
voter pour un des candidats à la mairie et s'il y a quatre postes de
conseiller qui sont ouverts, il devra mettre quatre x en face des quatre noms
parmi ceux qui apparaîtront sur la liste des conseillers.
M. Claveau: On fera le décompte des noms qui ont le plus
de x.
M. Bourbeau: Exactement.
M. Claveau: Jusqu'au nombre de sièges à combler.
Mais dans votre esprit ou dans l'esprit de concordance avec l'ensemble du
Québec, comme vous le disiez tout à l'heure par rapport à
la relation entre l'Admininstration régionale Kativik que vous
identifiez un peu finalement une MRC et le conseil de village qui
délègue des membres sur cette administration, vous nous parliez
de se rapprocher d'une certaine concordance avec ce qui se passe ailleurs au
Québec... Est-ce qu'il n'aurait pas été valable aussi
d'introduire cette notion de plusieurs bulletins de vote avec des candidats qui
se font face à des sièges précis?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Quelle est la fin de la ques-
tion? Je m'excuse. Pouve2-vous reprendre la fin de votre question?
M. Claveau: Est-ce qu'il n'aurait pas été
souhaitable de rendre la concordance maximale avec ce qui se passe ailleurs au
Québec, c'est-à-dire d'avoir plusieurs bulletins de vote en
identifiant le nombre de sièges et chaque candidat qui se
présente sur un siège s'il y en a deux ou trois sur le même
siège, à ce moment, on vote spécifiquement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Le processus démocratique dans le nord est un
peu moins rapide. Disons que révolution se fait moins rapidement que
dans le sud. Je signale au député que cette façon de
procéder se faisait dans le sud, on a pris le sud par opposition au nord
Ici, jusqu'à tout récemment. Il y a encore des villages
québécois où on votait de la manière dont on parte
maintenant jusqu'à i'an dernier, jusqu'à la loi 100. Donc, ces
gens ne sont pas tellement en retard par rapport à ce qui se fait ici.
Il y a des problèmes à instaurer le système que nous avons
présentement dans les villages nordiques. Il y a des questions de
quartiers, par exemple, qu'il faudrait voir. Disons que présentement,
nous sommes en train de réfléchir avec l'Administration
régionale Kativik pour voir quels seraient les éléments de
la loi 100 qui pourraient être appliqués dans le nord, tout en se
souvenant qu'aucun changement ne peut être apporté sans qu'une
négociation préalable ait lieu avec l'Administration
régionale Kativik.
M. Claveau: M. le ministre, le problème des quartiers ne
se pose pas en soi. Prenons par exemple la ville de Chapais que je connais bien
et la ville de Quévillon-Matagami ou des petites villes nordiques. Il y
a des sièges mais tout le monde vote à tous les sièges. Il
n'y a pas de quartier. Il y a les sièges un, deux, trois et quatre parce
qu'on relève encore de l'ancienne Loi sur les mines où on avait
seulement quatre conseillers, sauf qu'un candidat se présente sur un
siège en particulier. Je pense que les Inuits sont tout à fait
capables de comprendre cela aussi.
M. Bourbeau: Effectivement, M. le Président, il n'y a
probablement pas grand cas dans le nord où cela vaudrait la peine
d'instaurer les quartiers. Ce seraient des votes avec des sièges
numérotés, comme dit le député. Pour l'instant,
comme je l'ai souligné tout à l'heure, nous sommes en train de
regarder avec l'Administration régionale Kativik si on ne pourrait pas,
dans un avenir rapproché, adapter à la loi Kativik certaines des
dispositions de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités.
M. Claveau: Cela va pour le moment.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci M. le
député d'Ungava. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je veux revenir à la charge. J'avais les
mêmes questions. On ne s'est pas entendus. Pourquoi ne pas
numéroter les sièges. Cela a l'air d'un tirage, celui qui a le
plus de votes, comme un concours de popularité. En même temps,
cela fait des élections presque obligatoires dès qu'il y en a un
de plus. Tandis qu'ils pourraient être chacun dans leur siège et
les gens pourraient choisir quel est leur adversaire. Cela augmenterait la
démocratie sûrement dans ces villages. C'est vrai que cela
n'amènerait pas une révolution très grande parmi ces
villages, mais cela permettrait de s'adapter à ce qui se passe dans la
réalité québécoise. Je ne pense pas que ce serait
un grand changement qui serait apporté et que les Inuits ne
comprendraient pas cela. À mes yeux, effectivement, j'ai l'impression
qu'on aurait pu identifier les sièges. Je vous le dis, je l'avais
noté déjà. Pourquoi ne pas numéroter les
sièges? On l'a fait dans le passé. Il n'y a pas besoin de
quartiers pour cela C'est peut-être un petit avantage qui pourrait
être donné, ou une amélioration et que cela fasse que la
démocratie s'exerce vraiment. C'est un travail d'équipe, à
ce moment. Tandis que là, on ne peut...
M. Claveau: Comme cela s'exerce ailleurs au Québec.
M. Dufour: Comme cela se passe ailleurs. Lorsqu'on parle du nord
et du sud, il semblerait que nous sommes en Floride. J'ai l'Impression
qu'aujourd'hui nous sommes vraiment dans le nord. Peut-être que M. le
ministre devrait considérer que ces gens pourraient facilement
s'adapter, même s'ils ne l'ont pas demandé. Je persiste à
dire que le ministre peut aller un peu plus loin à cause de la
responsabilité qu'il exerce et à cause aussi de
l'uniformité qu'on veut implanter un peu dans toutes les régions
du Québec. On essaie de faire des lois identiques le plus possible et le
plus près les unes des autres. Cela pourrait être une façon
de les amener à agir de la même façon que les autres
municipalités et elles se reconnaîtraient peut-être un jour
facilement. (21 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. M. le
député de Jonquière. Y a-t-il des interventions, M. le
ministre? Y a-t-il d'autres interventions à l'article 3?
M. Dufour: C'est trop demander. Le ministre est assis dans ses
quartiers.
M. Claveau: J'aimerais savoir, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau:... si c'est le ministre qui est contre cela, ou si ce
sont les administrateurs ou les représentants inuits qui sont contre la
numération des sièges dans les municipalités?
M. Bourbeau: C'est-à-dire que, en vertu de...
M. Claveau: Est-ce que ce sont eux qui ont dit qu'ils
n'étaient pas prêts à s'adapter au reste ou qu'ils se
sentent un peu en retard, ou si c'est l'interprétation du ministre de
dire: Bon, cela ne va pas assez vite, cela prend plus de temps qu'ailleurs, on
va leur laisser le temps et.. J'aimerais savoir exactement d'où vient
cette idée que les Inuit ne peuvent pas suivre l'évolution
démocratique, alors qu'on parle d'un peuple qui est actuellement en
train de se monter toute une mécanique de gouvernement régional
qui est très complexe et qui est capable de se mesurer à
n'importe quelle autre structure démocratique dans le monde entier.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, d'abord, tout changement
à la loi doit être négocié avec l'Administration
régionale Kativik en vertu de la convention de la Baie James. On me dit
que l'Administration régionale de Kativik n'a jamais demandé
d'avoir des sièges numérotés. On commence à peine
à en discuter avec elle, à lui faire part que ce système
existe maintenant partout au Québec, enfin qu'on a aboli l'ancien
système dont on parle ici et que, possiblement qu'on pourrait l'adapter
chez elle. Ces discussions vont se poursuivre sur un certain nombre de sujets
qui tournent autour de ce qui a été décidé dans la
loi sur les élections et les référendums et il est
possible que, l'an prochain, on puisse arriver avec des modifications qui
adapteraient, à la loi Kativik, certaines des dispositions de la loi sur
les élections et les référendums.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions? L'article 3 est-il adopté?
M. Dufour: Je ne sais pas, si je prends ce que le ministre nous
dit, cela veut dire qu'on est ici à peu près pour ne rien faire.
Si cela découle de la convention de la Baie James... Si la convention de
la Baie James dit tout ce qu'il doit y avoir, bien, négociez et signez
un contrat. On fera un autre traité de libre-échange. Si vous me
dites qu'on ne peut rien changer, je me demande ce que je fais ici. Dites-moi
que je ne fais rien ici et je m'en vais.
M. Claveau: On l'adopte en bloc et on n'ira pas plus loin.
M. Dufour: Je suis bien déçu. M. Bourbeau:
M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais dire au député que la loi
originale sur l'Administration régionale Kativik était conforme
à 100 % aux chapitres XII et XIII de la convention de la Baie James. Le
gouvernement du Québec s'était engagé à ne faire
aucun changement à cette loi sans que ce soit négocié
à l'avance avec l'Administration régionale Kativik. Alors, on
n'est donc pas capable de faire des changements dans la loi ici en vertu de
l'engagement que vous avez pris, comme gouvernement, sans négocier au
préalable avec l'Administration régionale Kativik.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, J'ai vu dans d'autres
commissions parlementaires des projets de loi où on parlait, entre
autres, de la convention de la Baie James. Or, après négociation
avec les Cris etc., on arrive à un projet de loi pour la mise en
application d'une convention, vous pouvez vérifier aux galées, et
on a fait modifier des articles du projet de loi qui ont été
acceptés par le ministre et par tout le monde par la suite, parce que
cela semblait logique et normal. Bien que le projet de loi initial qui
appliquait une convention négociée semblait être
fermé au départ, avec le ministre de l'Énergie et des
Ressources, on en a discuté en commission parlementaire et on est
arrivé à faire des amendements Importants même sur des
projets de loi de mise en application de convention. Alors que le ministre ne
nous fasse pas croire que la continuité ou que la mise en application de
la Convention de la Baie James et du Nord québécois ne permet pas
une certaine marge de manoeuvre, parce qu'il y en a dans la convention. Si le
ministre connaît la convention, il devrait le savoir.
M. Dufour: C'est très pertinent.
M. Bourbeau: Il est évident, M. te Président,
qu'avec le consentement des populations autochtones ou de l'ARK, on pourrait
faire des. modifications, c'est sûr, mais il faudrait quand même
les consulter.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: L'article 4 supprime le mot "employé" pour ne
conserver que celui de "fonctionnaire" en concordance avec le paragraphe 4 de
l'article 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Bourbeau: L'article 5 est au même effet que l'article
4.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 6
M. Bourbeau: L'article 6 réserve aux seuls
fonctionnaires-cadres du village nordique l'obligation de prêter serment
avant d'entrer en fonction. Cette obligation paraît
exagérément formaliste pour un employé qui n'est pas en
position d'autorité et qui ne représente pas l'employeur aux yeux
de subalternes.
Une voix: Adopté.
M. Bourbeau:... fonctionnaire municipal...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 6? Adopté. J'appelle l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7 remplace le mot "employé" par le
mot "fonnctionnaire" en concordance avec le paragraphe 4 de l'article 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Bourbeau: Cet article est de concordance avec l'article 3 qui
prévoit que seul le poste de maire et non plus celui de conseiller
régional fait l'objet d'un vote uninominal. Ainsi, il y a scrutin au
poste de maire lorsqu'il y a plusieurs candidats. Dans le cas des conseillers,
il y a scrutin lorsqu'il y a plus de candidats que de postes à
pourvoir.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Claveau: Si on ne peut rien faire amender, on peut au moins
lire.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'interroge si c'est une
affirmation ou une question, M. le député d'Ungava.
M. Claveau:... M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député d'Ungava.
M. Bourbeau: Moi, ça me console, M. le
Président!
M. Dufour:... les mêmes remarques qu'on a faites tout
à l'heure. Pourquoi ne pas numéroter les sièges? Je ne
pense pas que ça changerait la nature de la convention de la Baie James.
Cela fait juste l'expliciter ou ça fait juste appliquer ce qu'on
applique ailleurs.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Combien y a-t-il de
postes qui vont être à combler? Il y a combien de conseillers
municipaux dans chacun des villages? Est-ce qu'ils sont assujettis à la
loi électorale, la Loi sur le financement des...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je peux peut-être
ajouter quelque chose. Mon voisin de droite, Ici, un professionnel qui
travaille dans le nord québécois, nous dit que... J'ai dit tout
à l'heure qu'on en avait parlé à l'Administration
régionale Kativik. Un fait nouveau qu'il m'apprend, c'est qu'on lui a
répondu que l'ARK n'était pas particulièrement
intéressée à numéroter les sièges et on lui
a dit que la raison, c'était que dans les villages - la plupart sont de
petits villages de moins de 1000 de population - il est parfois difficile de
trouver un nombre de candidats suffisants pour le nombre de postes à
pourvoir.
M. Dufour:... à l'arrière.
M. Bourbeau:... conseiller par village, il serait assez
malheureux, par exemple, que deux ou trois des meilleurs candidats se
retrouvent à un siège et que, finalement, il y ait deux ou trois
sièges où il n'y a pas de candidat, ce qui pourrait fort bien
arriver. Cela peut très bien arriver. Quelqu'un pose sa candidature au
siège numéro t et un autre au siège numéro 1
également et, finalement, vous avez deux ou trois candidats qui peuvent
être au même siège ou quatre candidats sur deux
sièges et, après ça, vous avez deux sièges ou il
n'y a aucun candidat,
Donc, comme il n'y a pas d'affluence aux portes pour se présenter
comme conseiller municipal, semble-t-il, dans les villages, on
préfère ne pas avoir un système qui serait de nature
à éliminer de bons candidats. Avec la formule qu'on a là,
on prend autant de candidats qu'il y en a qui se présentent et si le
nombre de candidats n'excède pas le nombre de postes à
pourvoir, ils sont tous élus par acclamation même et si le
nombre excède le nombre de postes à pourvoir, il y a une
élection et ceux qui obtiennent le moins de votes sont ceux qui ne sont
pas élus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: C'est beau ça, mais, dans la pratique, est-ce
que le ministre a des chiffres pour démontrer que c'est difficile de
combler les postes? Est-ce qu'on a des chiffres là-dessus? Il y a
quatorze villages dans le nord. Si on me dit qu'à tous les deux ans, il
y a douze villages sur quatorze dont les postes ne sont pas comblés,
peut-être que ça... Mais si ça arrive une fois à
toutes les trois élections...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On n'a pas de chiffres ici parce qu'on ne
s'attendait pas à ce genre de question, mais il y a eu des cas où
on a dû reprendre les élections parce qu'il n'y avait pas
suffisamment de candidats. Il a fallu reprendre l'élection dans les
villages. C'est donc dire qu'il semble ne pas y avoir affluence dans les
villages pour se présenter aux postes de conseiller.
M. Dufour: Est-ce qu'ils sont rémunérés au
même titre que ceux des municipalités, villes et villages?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, mais les montants sont très minimes. El
s'agit de quelques centaines de dollars par année seulement.
M. Dufour: C'est pourquoi il n'y a pas de candidats s'ils ne sont
pas rémunérés au même titre que ceux des
municipalités du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Les conseillers sont rémunérés
sur la base de la population. Comme les populations sont très faibles
dans ces régions, les montants sont assez minimes
Je peux peut-être lire au député les articles de la
loi qui s'appliquent. "Quant au maire, la corporation municipale verse au maire
comme rémunération pour tous les services qu'il rend à la
corporation municipale, à quelque titre que ce soit, une somme annuelle
minimale calculée sur la population de la municipalité à
raison d'un montant par habitant fixé à l'occasion par le
ministre et qui doit être d'au moins 0,40 $. Toutefois, le maire ne peut
en aucun cas recevoir ainsi une somme annuelle inférieure à un
montant fixé à l'occasion par le ministre et qui doit être
d'au moins 400 $. "La corporation municipale verse pour les mêmes fins
à chacun des conseillers une somme annuelle minimale calculée sur
la population de la municipalité à raison d'un montant par
habitant fixé à l'occasion par le ministre et qui doit être
d'au moins 0,20 $. Toutefois, le conseiller ne peut en aucun cas recevoir ainsi
une somme annuelle inférieure à un montant fixé à
l'occasion par le ministre et qui doit être d'au moins 200 $."
M. Dufour: C'est un excès de
générosité.
Une voix: Cela ne fait même pas 1 $ par jour.
M. Bourbeau: J'ajouterai que le ministre actuel n'a jamais
fixé quoi que ce soit.
M. Dufour: Donc, vous les avez gardés dans la
dèche.
M. Bourbeau: On me signale qu'il y a une disposition dans la loi
qui permet, à la suite d'un référendum, que le salaire du
maire soit augmenté substantiellement. Cette disposition ne s'applique
pas aux conseillers municipaux Les conseillers municipaux ont le montant
minimal. Le maire, lui, peut avoir un montant supérieur s'il en a
été autorisé par les électeurs.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 8? L'article 8 est-il adopté?
M. Dufour: J'espère qu'ils vont penser à leur
salaire à un moment donné. La seuîe remarque que je
pourrais faire, c'est que 400 $ dans ces villages, non pas pour y être
allé, mais j'ai quand même un peu d'imagination... Par exemple, je
sais que le ministre connaît très bien le territoire. Je sais
qu'il y va régulièrement. Mon collègue connaît cela
aussi. Un montant de 400 $ pour un maire et 200 $ pour un conseiller, il ne
faut pas se surprendre qu'ils ne fassent pas la queue à la porte pour se
faire élire. Il n'y a qu'au Québec où on trouve des
bénévoles et on sait lesquels. Mais la question d'exercer les
fonctions dont on parle, comme celle de maire et avec les difficultés
que l'on connaît et le peu de moyens que ces gens ont, c'est nettement
insuffisant Je vous invite, M. le ministre, à examiner, puisque vous en
avez le pouvoir, sans que l'on passe par la loi, la possibilité
d'améliorer le sort de ces gens.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 8?
M. Dufour: Pas d'autre intervention.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président {M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 9.
M. Bourbeau: L'article 9 est de concordance avec l'article 3. Il
constitue l'envers de la médaille de l'article 8. Il y a élection
par acclamation du maire lorsqu'il n'y a qu'un candidat à ce poste et
élection par acclamation des conseillers lorsqu'il y a autant de
candidats que de postes à pourvoir. On ne parle plus de
l'élection par acclamation du conseiller régional, puisque ce
poste ne fait plus l'objet d'une élection spécifique.
M. Dufour: C'est une vérité de La Palice.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle l'article
10. (21 h 15)
M. Bourbeau: L'article 10 introduit des règles
spéciales applicables à une élection recommencée
pour cause de manque de candidats. Ces règles spéciales
permettent d'accélérer les procédures de l'élection
recommencée et d'éviter d'appliquer intégralement toutes
les règles propres à l'élection générale.
Par exemple, on n'aura pas à reprendre la confection et la
révision de la liste électorale et tes délais entre les
différentes procédures seront raccourcis. Ces délais sont
ceux qui conviennent aux circonstances du nord, selon les demandes que nous ont
faites les représentants des villages nordiques et de l'Administration
régionale Kativik.
Pour fins de comparaison, lors d'une élection normale, l'avis
d'élection est publié le 1er septembre, soit une soixantaine de
jours avant le scrutin. Le délai entre l'avis d'élection et la
mise en candidature est d'au moins une cinquantaine de jours. Le délai
entre la mise en candidature et le scrutin est d'une semaine.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Un seul commentaire...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière
M. Dufour: ...je serais surpris qu'on retrouve des termes
exactement semblables dans la loi générale sur les cités
et villes, je ne l'ai pas ici. Mais "lors de l'élection
recommencée", il peut arriver dans les cités et villes ou dans le
Code municipal que l'on soit obligé de refaire des élections
parce qu'il n'y a pas eu suffisamment de candidats. Je serais surpris que ce
seraient les mêmes termes qui seraient employés dans la loi
générale. Cela me semble pris par les oreilles, un peu, comme
tournure de phrase.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Dans la loi 100, il y a un titre de section qui
s'appelle "Recommencement des procédures".
M. Dufour: C'est écrit de la même façon, avec
les mêmes phrases, les mêmes mots.
M. Bourbeau: Oui, mais ce que le député veut
savoir, c'est si ce sont les mêmes règles qui vont s'appliquer
pour...
M. Dufour: Non.
M. Bourbeau: ...un recommencement de procédures...
M. Dufour: Non, non.
M. Bourbeau: ...dans le nord ou dans le sud.
M. Dufour: Non, je pense qu'il y a des règles
précises, vous connaissez cela plus que moi. Ce n'est pas dans ce
sens-là. C'est "lors de l'élection recommencée", ce ne
sont pas des tournures de phrases avec lesquelles on est familier. Donc,
j'émets des doutes dans le sens que ce seraient les mêmes mots ou
les mêmes tournures de phrases employés dans le code
général des municipalités par la loi 100.
M. Bourbeau: Peut-être que Me Carrier, qui connaît
par coeur la loi 100, pourrait nous dire ce qu'il en est dans cette loi
100.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier: Je vous avoue que je n'ai pas entendu la question,
j'étais en discussion avec quelqu'un, je m'excuse.
M. Dufour: Une question de concordance.
M. Carrier: C'est comme je l'ai dit tantôt, la section
s'appelle "Recommencement des procédures" et c'est parmi ces
procédures recommencées que se trouve l'élection que l'on
doit reprendre en cas de manque de candidats, notamment. Le titre de la section
s'appelle: "Recommencement des procédures".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Le ministre, dans son
explication, a justement parlé de concordance et de s'adapter au milieu
nordique, etc.
En lisant cela, Je trouve que les délais sont
très courts pour s'adapter au milieu nordique, à moins
qu'un candidat puisse, par téléphone ou autrement, déposer
sa mise en candidature. Il y a des occasions... je ne sais pas si le ministre a
eu l'occasion de le vivre, mais il m'est arrivé, à quelques
reprises, d'être obligé de passer quatre, cinq ou six jours dans
le brouillard quelque part dans un petit village où il n'y a pas moyen
de sortir. Quand on parle d'un délai d'une semaine, on dit la mise en
cadidature a lieu une semaine après la publication de l'avis
d'élection", si l'individu n'est pas là pour y répondre
à l'intérieur d'une semaine, qu'il est pris dans le brouillard
quelque part et qu'il ne peut pas se rendre dans le village... J'ai
l'impression que les délais sont courts.
M. Dufour: Les gens du nord se parlent, je ne le sais pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: il est possible que le ministre soit moins familier
avec le Nord que le député d'Ungava. Je ne sais pas lequel des
deux l'est le plus. Une chose est certaine, c'est que les gens de
l'Administration régionale Kativik et des villages nordiques doivent
être assez familiers puisque ce sont eux qui nous ont demandé
d'inscrire ces délais, me dit-on.
M. Claveau: C'est probable, M. le ministre. Je ne voudrais pas
juger de la compétence des gens de l'administration régionale,
sauf qu'il est arrivé souvent qu'après coup, on se rend compte
que malgré de bonnes recommandations, un projet de loi, dans le nord,
devient inapplicable, ou les délais sont rendus pratiquement
inapplicables ou vraiment hors contexte. Par après, on est obligé
de revenir et de les faire modifier. Je voulais justement vous dire que je ne
serais pas surpris qu'on se rende compte à la pratique qu'un
délai d'une semaine, c'est vraiment un délai
particulièrement court quand on parle des conditions nordiques
où, par exemple, le transport est seulement aérien et où
on a des fois des périodes de deux ou trois semaines complètes
où un hydravion ne peut même pas se poser. Tu as beau être
bénévole tant que tu voudras, tu as beau vouloir y croire, il
reste qu'à la limite il y a des contraintes de temps qui peuvent
s'appliquer. Je trouve que mettre un délai d'une semaine dans des
conditions nordiques, c'est très court.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Bourbeau: Non, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 10? Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Dufour: En fait, je trouve que les objections ou les
explications fournies par mon collègue sont très pertinentes. Il
connaît le nord. Il dit: S'il y avait une tempête et qu'il n'y a
pas d'avion ou s'il y a un dégel subit, qu'est-ce qu'on fait? On est
là pour donner notre éclairage. Les gens du sud donnent
l'éclairage aux gens du nord. Il me semble que c'est important que le
ministre s'arrête et réfléchisse sur ce sujet. Ce sont des
paroles pleines de bon sens. Mon collègue est sûrement la personne
la plus éclairée ou la mieux placée pour expliquer les
voeux de ses électeurs.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à la suite de l'éclairage apporté par M. le
député de Jonquière?
M. Bourbeau: M. le Président, tout ce que je peux dire
à la suite de ce qu'a dit le député d'Ungava tout à
l'heure est que si jamais, effectivement, on se rend compte à l'usage
que ce n'est pas suffisant on amendera la loi. Cela permettra au
député d'Ungava de nous dire qu'on s'était trompé
et qu'il avait raison.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Une dernière question. Cela revient toujours
sur le même propos, est-ce qu'au moment de sa mise en candidature un
candidat doit être physiquement présent ou s'il peut le faire par
délégation?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est une excellente
question de la part du député d'Ungava. Après
consultation, les conseillers juridiques nous disent que ce n'est pas
précisé dans la loi. Donc, en l'absence de précision, on
me dit que cela pourrait être fait par l'intermédiaire de
quelqu'un d'autre. Il s'agit que le bulletin de vote soit
présenté et apporté.
Les articles 78 et 79 de la loi Kativik dit: Trois électeurs
habiles à voter dont les noms sont inscrits sur la liste
électorale en vigueur dans la municipalité peuvent
présenter un candidat à la charge de maire ou de conseiller.
Il doit être produit en même temps que chaque bulletin de
présentation une déclaration du candidat établissant qu'il
est citoyen canadien et qu'il a le sens d'éligibilité requis et
contenant le consentement écrit de la personne y étant
présentée.
Il n'est donc pas essentiel que la personne elle-même soit
présente.
M. Claveau: D'accord. Dans ce sens, cela veut dire que la limite
d'une semaine peut se justifier.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 10? Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Dufour: Vous nous arrachez le coeur! Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 11.
M. Bourbeau: Cet article est de concordance avec l'article 3 qui
prévoit que, seul le poste de maire et non plus celui de conseiller
régional fait l'objet d'un scrutin uninominal. Ainsi, le candidat au
poste de maire qui a reçu le plus de votes est déclaré
élu. Quant aux conseillers, sont déclarés élus tous
les candidats qui ont reçu le plus de votes par ordre décroissant
jusqu'à concurrence du nombre de postes à pourvoir.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. L'article 11 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 12.
M. Dufour: ...difficilement...
M. Bourbeau: L'article 12 est de concordance avec l'article 3.
Comme il n'y a plus d'élection spécifique au poste de conseiller
régional, il n'y a plus de raison de faire de différence quant
à la façon de combler une vacance entre le poste de conseiller
régional et celui de simple conseiller. Tous les conseillers sont sur le
même pied au point de vue électoral. C'est pourquoi l'article 12
supprime le mot "simple" devant le mot "conseiller.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Bourbeau: L'article 13, pour la même raison que celle
mentionnée a l'article 12, supprime par son paragraphe premier une
disposition prévoyant une règle spécifique pour combler
une vacance au poste de conseiller régional. Par son paragraphe 2,
l'article 13 apporte des assouplissements analogues à ceux prévus
par l'article 10 quant aux procédures d'une élection partielle.
La seule différence avec les règles instaurées par
l'article 12 est que la liste électorale devra être
révisée si l'événement rendant nécessaire
l'élection partielle survient plus de douze mois après la
dernière révision. Dans un tel cas, la nouvelle révision a
lieu au cours des quinze jours qui suivent l'avis d'élection et la mise
en candidature a lieu une semaine après l'expiration de cette
période.
Le paragraphe 2 de l'article 13 supprime, par la même occasion,
une règle encombrante prévoyant qu'une élection partielle
ne peut être recommencée. Cette règle était de
nature à forcer le ministre à nommer quelqu'un pour combler le
poste vacant si l'élection partielle n'était pas menée
à terme. L'abolition de cette règle, dis-je, donnera plus de
latitude au ministre qui pourra demander le recommencement d'élection
partielle plutôt que de nommer quelqu'un.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
à l'article 13?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 14. Nous en sommes maintenant à l'article 14.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article, comme je vous
disais, introduit dans les villages nordiques la période de questions du
public, comme cela existe depuis quelques années dans les
municipalités du sud.
M. Dufour: C'est seulement une remarque, n'est-ce pas?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Dans le fond, vous faites des choses qui se
rapprochent de l'administration du sud par rapport au nord dans des domaines
où.. Je ne vois pas pourquoi on introduit cela, ce n'est pas
nécessaire, ces gens n'ont peut-être rien à dire. Mais
là, vous leur dites: cela a bien du bon sens, on va vous adapter aux
mêmes choses qui se passent ailleurs et, à d'autres endroits, vous
êtes intransigeants par rapport à ce qu'on suggère. Je suis
bien d'accord avec cette particularité que vous introduisez, mais il
faudrait que votre cohérence soit tout le long Vous ne pouvez pas
être cohérent d'un bord et ne pas l'être de l'autre, il faut
que ce soit tout le long. J'apprécierai cela, le jour où vous
direz: oui, cela marche comme cela. Et là, on fait des concordances un
peu partout.
M. Bourbeau: M. le Président, je répondrai au
député de Jonquière qu'on devient progressivement
cohérent.
M. Dufour: Mais je travaille fort pour que vous en arriviez
là.
M. Bourbeau: C'est que ces mesures-là doivent faire
l'objet de discussions avec l'Administration régionale Kativik, alors
tranquillement, on y vient. C'est comme la justice...
M. Dufour: C'est rare que vous arrivez à cela.
M. Bourbeau: ...cela vient à pas lents, mais
cela vient.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava. Y a-t-il une intervention? (21 h 30)
M. Claveau: Non, mais je disais que la période de
questions se fait en pratique de toute façon. Est-ce que cette mesure
dans la loi va faire en sorte d'établir plus de rigidité, ou bien
si cela se veut souple dans la mesure où, actuellement, il y a
probablement une mécanique de débat qui s'établit entre
les assemblées du conseil et la population, entre les membres du conseil
et la population en assemblée, qui serait d'une façon tacite et
qui me semble très souple par rapport à l'administration
locale... À ma connaissance, il n'existe pas de problèmes
concrets là-dedans, mais dans la mesure où on introduit cette
nouvelle disposition dans la loi, est-ce qu'on va la rendre plus rigide ou si
le conseil est apte à l'appliquer comme il veut, finalement?
Par exemple, il y a des conseils de ville qui fonctionnent sans
période de questions à la fin, mais avec des périodes de
questions en relation avec le conseil et les assistants, en ce qui regarde
chaque résolution dans la salle, par exemple.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne saurais dire si
effectivement, il y a des problèmes spécifiques dans certains
villages où, malgré que la lot ne le prévoit pas, on
pourrait ne pas permettre de périodes de questions. Chose certaine,
c'est que la demande nous en a été faite par l'ARK, On
présume qu'il a dû y avoir quelques cas problèmes puisque
la loi ne prévoit pas de périodes de questions. Possiblement que
dans certains cas, on a refusé le dialogue Alors, nous ne prendrons pas
de risque dorénavant. La loi spécifiquement prévoira une
période de questions, ce qui pourra permettre, dans tous les cas, un
débat.
Le Président {M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 14?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 15.
M. Bourbeau: L'article 15 supprime le mot "employé" pour
ne conserver que le mot "fonctionnaire" en concordance avec le paragraphe 4 de
l'article 1.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Bourbeau: L'article 16, M. le Président, est au
même effet que l'article 15.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 17.
M. Bourbeau: L'article 17 remplace le mot "employé" - vous
l'avez deviné, M. le Président - par le mot
"fonctionnaire"...
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: ...en concordance avec le paragraphe 4 de l'article
1.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Bourbeau: L'article 18, M. le Président, supprime le
mot "employé" pour ne conserver que le mot "fonctionnaire" en
concordance avec le paragraphe 4 de l'article 1, M. le Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Bourbeau: L'article 19 introduit dans les villages nordiques
une procédure de publicité du budget qui s'inspire de ce qui
existe dans les municipalités du sud, soit la distribution du budget ou
d'un document explicatif dans chaque unité de logement,
M. Dufour: Quelles sont les pénalités s'il ne
réussit pas ce tour de force? Cela va lui prendre tout un service de
facteurs
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: Casier postal. Il semble qu'il n'y a pas de
numéro de maison, il n'y a pas de rue Comment fait-il pour faire ce
travail? S'il ne le fait pas, est-ce que le budget n'est pas adopté?
M. Bourbeau: M. le Président, les villages nordiques ne
sont pas étendus en superficie. Ce sont des superficies très
compactes. Alors, quand le conseil municipal distribue son budget...
M. Dufour: Est-ce que c'est vrai?
M. Bourbeau: ...ou son document explicatif...
M. Dufour: Je vais consulter mon expert.
M. Bourbeau: ...c'est tout petit Ce sont des très petits
villages. Il faudrait peut-être qu'on invite le député de
Jonquière à venir faire une visite avec nous un bon jour, M. le
Président.
Les villages eux-mêmes sont très compacts, très
restreints. Il n'y a aucun problème.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Dufour: Est-ce que c'est vrai?
M. Claveau: C'est vrai que, généralement, les
villages sont assez petits en termes de superficie, mais les territoires sur
lesquels se retrouve la population sont souvent très vastes.
M. Bourbeau: C'est-à-dire qu'il y a plusieurs
villages.
M. Claveau: Non, il n'y a pas plusieurs villages mais, par
exemple, une famille inuite qui reste à Kuujjuaq peut se déplacer
pendant quatre ou cinq mois dans son camp de chasse qui va être sur la
rivière à 20 ou 25 milles du village et puis...
M. Bourbeau: Mais l'obligation de distribuer...
M. Claveau: Mais, il y a des périodes de l'année
où à peu près tout le monde est en dehors du village.
Alors, dans l'article qu'on a là, il n'y a pas de délai On dit:
"... doit faire distribuer, dans chaque unité de logement de la
municipalité, une copie du budget adopté ou un document
résumant celui-ci. " Est-ce qu'il peut le faire distribuer six mois
après l'adoption, attendre que tout le monde soit parti à la
chasse à l'outarde et le faire distribuer pendant ce temps? Quel est le
délai qui devrait être fixé? Est-ce qu'on va attendre le
passage du caribou pour être certain des personnes qui vont le voir et on
le distribue?
M. Bourbeau: M le Président, la loi ne spécifie pas
un délai précis. Donc, c'est un délai raisonnable.
M. Claveau: Dans la Loi sur les cités et villes, il me
semble qu'il y a des délais.
M. Bourbeau: Comme d'ailleurs dans...
M. Claveau: Dans la loi générale, II y a des
délais.
M. Bourbeau:... la Loi sur les cités et villes qui dit
à l'article 476. 3 - je suis convaincu que le député s'en
souvenait - "le budget ou le programme triennal adopté ou un document
explicatif de celui-ci est distribué gratuitement à chaque
adresse civique dans la municipalité. " On ne donne pas de délai.
"En plus ou au lieu de cette distribution, le conseil peut
décréter que le budget, le programme triennal ou le document
explicatif est publié dans un journal diffusé dans la
municipalité. "
Alors, M. le Président, il n'y a pas de délai dans la Loi
sur les cités et villes et il n'y en a pas ici non plus. En ce qui
concerne le fait que les individus peuvent se déplacer, je signale au
député que l'obligation de la municipalité consiste
à livrer le document ou à le faire livrer dans chaque
unité de logement, de sorte que même si la personne n'est pas dans
son logement, l'obligation de la municipalité n'est pas de le remettre
de main à main à l'individu, mais uniquement de le déposer
dans son unité de logement, à moins que l'individu soit parti en
voyage avec son unité de logement.
M. Claveau: Mais si jamais quelqu'un décide de contester
dans la mesure où il dit: Moi, je n'ai jamais été
informé du budget; je ne l'ai jamais vu. Je n'étais pas
là. Je ne sais pas. Il n'y a rien qui prouve que vous avez
apporté ce budget-là chez nous, parce que, vous savez, dans les
villages inuits, les gens ne barrent pas leurs portes à chaque fois
quand ils partent. Tout le monde entre dans les maisons et en sort d'une
façon très normale.
Le concept de l'habitation ou du foyer, du propriétaire d'un
logement est très différent du nôtre. Il pourrait
très bien arriver que quelqu'un puisse le contester, parce qu'il n'a pas
vu le document et sur quoi la municipalité va pouvoir se défendre
pour dire: On vous l'a bel et bien distribué, le document, même si
vous ne l'avez jamais vu, cher monsieur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, évidemment, si les
gens sont en voyage et même dans le sud... Si le député
d'Ungava est en vacances en Floride, il ne peut pas se plaindre s'il n'a pas
pris connaissance d'un document qui est livré à sa
résidence. Mais on me signale que, de toute façon, la personne
pourrait toujours se plaindre, si elle le voulait, et même prendre des
procédures. Mais ce serait inutile, puisque l'obligation qu'a la
municipalité de faire parvenir le document est une obligation
d'informer.
Mais cette information ne peut pas aller jusqu'à faire en sorte
d'invalider le budget et que la personne soit contente ou pas contente du
document qu'elle reçoit ou de son contenu, ça n'invalidera pas le
budget qui, lui, est valable, de toute façon.
M. Dufour: Donc, on pourrait considérer ça comme un
voeu pieux C'est une indication qu'on leur donne et cela devrait être
fait, mais il n'y a aucune sanction. Le trésorier qui ne le ferait pas,
on ne pourrait pas le blâmer.
M. Bourbeau: C'est une obligation sans sanction comme il y en a
passablement dans la Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article 19
est adopté. J'appelle maintenant l'article 20.
M. Bourbeau: Cet article introduit dans les villages nordiques
une mesure de contrôle budgétaire qui s'inspire de ce qui existe
dans les municipalités du sud, soit l'obligation pour le conseil
d'obtenir du secrétaire-trésorier un certificat attestant la
disponibilité de fonds suffisants avant de décréter une
dépense.
Il faut noter qu'une règle semblable s'applique
déjà à l'Administration régionale Kativik. À
la demande même des représentants des villages et de l'ARK, la
règle applicable à ces organismes est plus exigeante que celle
qui s'applique dans le sud, puisque cette dernière n'exige que la
disponibilité de crédits et non pas de fonds, pour financer la
dépense.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21.
M. Bourbeau: L'article supprime une disposition
désuète qui permet aux villages nordiques d'ajouter au montant
des taxes un pourcentage n'excédant pas 10 % pour couvrir les pertes,
frais et mauvaises dettes Selon les pratiques comptables normales, le conseil
municipal prévoit déjà dans son budget un
élément traitant de ses créances douteuses, de telle sorte
que les taux de taxes fixés tiennent déjà compte de ces
pertes éventuelles.
On n'a pas à faire payer deux fois les bons contribuables pour
les manquements des mauvais contribuables.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Bourbeau: L'article 22, vous vous en seriez douté, M.
le Président, supprime le mot "employé" pour ne conserver que le
mot "fonctionnaire", en concordance avec le paragraphe 4 de l'article 1.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Bourbeau: L'article 23 remanie les articles 251 à 253
pour prévoir que le conseiller régional des villages nordiques
est désigné par et parmi les membres du conseil du village,
plutôt qu'élu comme tel par les électeurs du village.
Ainsi, le conseiller régional d'un village nordique sera
désormais sur le même pied que celui de toute autre
municipalité faisant partie de l'Administration régionale
Kativik, à l'exception du village naskapi de Schefferville, dont le
maire est automatiquement le conseiller régional.
Quant à l'article 251, outre le changement de fond dont nous
venons de parler, l'article 251 proposé correspond, quant au fond, aux
quatre premiers alinéas de l'article 251 actuel. Le cinquième
alinéa actuel n'est pas repris, celui qui prévoit à quel
moment une municipalité autre qu'un village nordique doit
désigner son conseiller régional. Comme, désormais, un
conseiller régional demeurera en poste selon le bon plaisir du conseil
local concerné, il est inutile et même contradictoire de forcer le
conseil municipal à agir à une époque précise.
Est-ce que l'Opposition voudrait étudier les articles un par un
ou en bloc? Ce sont les amendements aux articles 251, 252 et 253.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons procéder
sous-article par sous-article.
M. Dufour: Nous n'avons pas d'amendement.
M. Bourbeau: C'est parce que j'ai des commentaires à faire
sur chacun des articles.
M. Dufour: Oui, j'aurais une question sur l'article 251.
Le Président (M. Saint-Roch): Donc, sur l'article 251, M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: On dit que pour le village naskapi, de douce
mémoire de Schefferville... Enfin, ces Naskapis de Schefferville et non
l'inverse. D'accord Dans ce coin-là, c'est le maire qui est le
représentant de la corporation du village. Il représente la
corporation du conseil de l'administration régionale tandis que dans le
premier paragraphe, c'est chaque corporation municipale ou territoire
représenté au conseil d'administration régionale par un
conseiller régional désigné par et parmi les membres de ce
conseil. Pourquoi la notion de maire n'est-elle pas respectée ou
abordée?
Parce qu'à défaut de la volonté du maire d'agir
comme conseiller régional, le conseil pourrait nommer un substitut ou un
remplaçant. Je vois mal que le maire soit "discarté" presque
automatiquement. On sait ce qui se passe. À un moment donné, on
se retrouve avec des administrateurs régionaux et les maires ne seront
pas là surtout s'il y a des petits montants.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je me suis informé pour avoir la
réponse à la question du député. Au début,
on s'en souviendra, le parti Inuit avait demandé que le conseiller
régional ne soit pas le maire, qu'il ne soit même pas d'ailleurs
un membre du conseil
municipal. Récemment, on a changé d'Idée à
l'usage. On a demandé que ce soit un membre du conseil municipal mais on
a demandé que ce ne soit pas nécessairement le maire, au cas
où le maire soit déjà un peu trop occupé et que le
conseil décide qu'un conseiller a peut-être plus de
disponibilité de temps que le maire, par exemple.
M. Dufour: Je ne suis pas allergique à cela. Mais ce que
je dis n'est pas en contradiction avec ce que vous dites.
M. Bourbeau: J'ai peut-être mal saisi votre question.
M. Dufour: Je demande pourquoi, comme pour le village naskapi de
Schefferville, la corporation municipale du territoire des villages inuits
n'est pas représentée par son maire et, à défaut du
maire qui ne pourrait pas assister au conseil régional pour certaines
raisons, le conseil pourrait alors nommer quelqu'un pour agir en lieu et place
du maire. Cela répond exactement à ce que vous dites.
M. Bourbeau: II y a quand même une nuance entre ce qu'il y
a ici présentement et ce que propose le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Dans la proposition du député de
Jonquière, le maire serait d'office le représentant. Ce n'est
qu'à défaut de consentement du maire ou de la volonté du
maire que le conseil nommerait quelqu'un d'autre. On me signale que
l'Administration régionale Kativik a préféré la
formule qui est ici parce qu'elle laisse plus de liberté, dans un
certain sens, au conseil municipal de désigner son représentant,
n'ayant pas à attendre que le maire se désiste pour
décider qui va représenter le village au conseil de l'ARK. (21 h
45)
M. Dufour: Vous nous dites que ces articles sont tous
négociés. C'est difficile pour nous d'apporter des amendements.
Je serais porté à croire que la formule que je propose est
souple, réaliste et, en même temps, cela renforce le poste du
conseiller régional parce que le maire est élu par l'ensemble de
la population. C'est comme cela pour le conseiller aussi, mais pas sur le
même palier. Élu comme conseiller et élu comme maire, ce
n'est pas tout à fait pareil.
M. Bourbeau: Maintenant, il y a une autre raison que je vais
donner au député. On verra plus tard que les Inuits voulaient que
le conseil municipal ait le pouvoir de révoquer en tout temps le...
M. Dufour: Cela me chicote, je ne vous le cache pas.
M. Bourbeau:... conseiller régional. Or, si le maire avait
été d'office conseiller régional, le conseil municipal
n'aurait pas pu révoquer le conseiller régional. Comme il a
été convenu que le conseiller régional pourrait
être. révoqué par le conseil municipal, il ne fallait donc
pas que le maire soit d'office conseiller régional.
M. Dufour: Je ne vous cache pas que sur le point que vous
soulevez, je me suis interrogé là-dessus parce que pour la
continuité et pour une velléité quelconque, le conseil
pourrait décider qu'il remplace son conseiller n'importe quand. Je ne
vois pas beaucoup d'endroits où ce pouvoir est donné. C'est
presque un Yo-Yo, dans le fond, c'est...
M. Bourbeau: M. le Président, justement, c'est que le
conseiller régional devient le mandataire du conseil municipal. Alors,
si le conseil municipal, à un moment donné, décide que le
conseiller régional ne fait pas bien son travail ou ne représente
pas bien le conseil municipal, il n'est que normal que son mandat soit
révoqué. Il est de la nature même d'un mandat que le
mandant puisse, à sa volonté, révoquer le mandat s'il
estime que le mandataire ne performe pas bien. Comme on introduit ce concept de
conseiller régional qui est mandataire du conseil municipal, on ne peut
pas faire en sorte que le mandat ne puisse pas être
révoqué. À ce moment-là...
M, Dufour: J'ai de la difficulté à vous suivre sur ce
terrain. Le mandat d'un élu n'est pas le mandat d'un fonctionnaire. On
ne peut pas lui enlever son mandat au fur et à mesure et au besoin.
C'est cela que j'appelle jouer au Yo-Yo avec tes gens. Si tous les élus,
à quelque niveau que ce soit ou à quelque palier que ce soit,
étaient jugés à chaque acte, il n'y en a pas un qui
résisterait. Si demain matin ou à tous les jours, vous demandiez
à vos électeurs: "êtes-vous pour ou êtes-vous
contre", à ce moment-là, c'est le bordel. Cela ne pourrait pas
fonctionner. Je pense que les élus de ce coin devraient avoir la
même latitude et sans jeu de mots - c'est 45 ou 55 - ils auraient la
latitude 55 au moins... Ils auraient une chance de ne pas toujours être
sur la corde raide en disant: De qui ai-je mon mandat? Quand vais-je avoir mon
mandat? Et tout d'un coup, il va agir tout le temps avec le couperet sur la
tête. Cela n'a pas d'allure.
En tout cas, je ne vois pas de mandat comme cela dans quelque parti
démocratique. Cela peut arriver que, pour une raison ou pour une autre,
le mandataire ne remplisse pas le mandat à la satisfaction d'une
personne, mais dans le fond, la seule personne qui rencontre ces
critères, c'est le mandataire et le mandant en étant la
même personne. Il est certain qu'il ne peut pas se tromper. Très
généreux, il va toujours s'excuser. Mais, dans un cas comme
cela, il est jugé par ses pairs. Ils vont l'enlever à
chaque fois qu'il va poser un geste. Je trouve que pour la continuité et
pour le sérieux de la démarche, on ne peut pas exiger que le
mandant ou que le mandataire ait toujours la formule idéale qui va
remplacer.
Je pense que mon collègue de gauche, le député
d'Ungava, va nous expliquer que les gens ont peut-être la rancune assez
longue dans ce coin. Cela peut arriver. Est-ce que je peux me tromper? Je ne
sais pas si je fais des erreurs. Je ne voudrais pas porter des jugements de
valeur. Je ne vous cache pas que mon expérience n'est pas tellement
grande chez les gens du nord à cet égard. Mais disons que les
gens du sud pourraient ressembler aux gens du nord. Je vous passe un papier que
si, à chaque jour, on pourrait porter des jugements, il n'y en aurait
pas beaucoup qui y résisteraient.
M. Bourbeau: M. le Président, les causes de
révocation du mandat dans le Code civil sont multiples et une des causes
de révocation du mandat, c'est la volonté du mandant. On a des
avocats devant nous qui...
M. Dufour: On en a une.
M. Bourbeau: ...se souviennent...
M. Dufour: Une bonne, à part cela.
M. Bourbeau: ...de leur Code civil. C'est de la nature même
d'un mandat qu'il puisse être révoqué par le mandant,
forcément. Sans cela, ce serait un mandat...
Un exemple, M. le Président, si le député veut
m'écouter. Le député de Jonquière a un mandat de
son parti politique de venir ici et d'être le porte-parole du parti en
matière d'affaires municipales.
Si, à un moment donné, le caucus de son parti
décidait qu'il veut faire des changements, on révoquerait le
mandat du député de Jonquière. Le député de
Jonquière n'est pas nommé à
perpétuité...
M. Dufour: Un instant.
M. Bourbeau: D'autre part, M. le Président, pour terminer,
on me signale, pour répondre au député qui dit qu'il n'a
jamais vu cela, que dans les lois actuelles, dans la loi sur la CUQ, la
Communauté urbaine de Québec, ou de la CRO, les conseillers
municipaux qui représentent les villes au conseil de la CRO ou de la
CUQ, peuvent être révoqués en tout temps par un vote de
leur conseil municipal qui peut changer ces mandats. Donc, c'est une analogie
parfaite avec le cas que nous avons présentement.
M. Dufour: Si ce que vous prétendez ou ce que vous dites
est la réalité, vous avez dit tout à l'heure que ce
n'était pas du monde tout à fait comme les autres; il y avait des
changements, ils n'allaient pas aussi vite, il y avait des choses qu'on ne
pouvait pas adapter directement.. Je vais vous nommer plusieurs endroits
où des élus ont des mandats et ce n'est pas un mandat qui peut se
couper à toutes les trente secondes. Qu'on regarde les corporations de
transport, je ne vois pas beaucoup d'endroits où on peut les enlever
selon la volonté des gens. Effectivement, à moins que ce soft
tellement important qu'à chaque fois qu'ils posent une décision,
c'est une question de vie ou de mort, je vous dis oui, vous a\iez raison de les
enlever si c'est cela. SI c'est une question d'administration en
général, je pense qu'on pourrait les nommer pour un an sans qu'on
puisse les enlever à chaque fois et à .chaque mois. Ou ce n'est
pas important, ou c'est important; si c'est important pour la
continuité, il ne faudrait pas que ces gens-là...
M. Bourbeau: M. le Président, dans les lois sur les
commissions de transport, les conseillers qui y sont élus sont
révocables en tout temps par les conseils municipaux aussi.
M. Dufour: En tout cas, je ne vois pas de conseillers qui se font
changer à tous les mois; ils sont nommés et ils y restent durant
l'année. Je suis convaincu qu'ils prennent souvent des décisions
contraires, qui ne sont pas nécessairement dans le sens où les
municipalités veulent aller parce que parfois cela dérange, mais
elles s'arrangent avec eux.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais maintenant
reconnaître le collègue de gauche de M. le député de
Jonquière. M. le député d'Ungava.
M. Dufour: Là, vous allez avoir de bonnes questions.
M. Claveau: M. le Président, au moment d'adopter l'article
3 du projet de loi, qui a amené un amendement à l'article 31
concernant la nomination du conseiller régional, on disait: "Un des
membres du conseil désigné de la façon prévue
à l'article 251 porte le titre de conseiller régional", à
ce moment-là, je n'ai pas posé de question, je me suis dit que
probablement à l'article 251, on va nous dire de quelle façon cet
individu va être nommé ou désigné par son
conseil.
Maintenant, à la lecture de l'article 251, on ne reprend
qu'à toutes fins utiles la même chose. On dit: Chaque corporation
municipale du territoire est représentée par un conseiller
régional désigné par et parmi les membres de son conseil.
On ne dit pas comment. Est-ce que c'est le maire qui va le désigner
à rencontre des autres conseillers qui ne sont peut-être pas
d'accord? Est-ce que cela va se prendre par un vote majoritaire du conseil?
Est-ce qu'il va y avoir besoin, par exemple, de l'appui des deux tiers
des membres du conseil pour pouvoir l'être? Qui va lui
résilier son mandat? Est-ce que cela va être tout simplement le
maire qui va dire "je ne suis plus d'accord avec toi et va-t-en che2 vous, on
va en mettre un autre" ou est-ce que cela va être un vote au conseil qui
va faire en sorte qu'on va dire "effectivement, on est aux deux tiers
insatisfaits de ton travail et on va en nommer un autre"?
J'aurais cru, au moment d'adopter l'article 3, qu'on retrouverait
à l'article 251 une mécanique précise, comme on en volt
dans tous les processus d'élection ou de nomination des lois qui
régissent des activités semblables au Québec, mais il n'y
a rien. Alors, mon collègue, le député de
Jonquière, a tout à fait raison de se préoccuper de la
façon dont cet Invididu va être coincé, va venir manoeuvrer
dans un corridor extrêmement étroit pour réussir à
se maintenir en poste, parce qu'il n'y a rien qui dit là-dedans de
quelle façon il sera nommé ou de quelle façon on va lui
suspendre son mandat. Il me semble que cela va être une chose tout
à fait arbitraire qui risque de créer des conflits internes dans
un conseil municipal. En tout cas, je suis tout à fait surpris de cela
et je voudrais savoir comment le ministre entend gérer cette
affaire.
M. Bourbeau: M. le Président, si vous n'avez pas
d'objection, Je vais demander à Me Carrier de répondre. C'est une
question technique.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, M. le Président. En fait, la
procédure de nomination du conseiller régional était
extrêmement simple, c'est la façon normale de prendre des
décisions par un conseil municipal Lorsqu'on dit qu'il est
désigné par le conseil, cela signifie donc, comme on n'oblige pas
de règlement, que c'est une résolution du conseil adoptée
à la majorité simple des voix qui va prendre la décision
pour nommer. Vu qu'il y a un principe d'interprétation qui dit que le
pouvoir de nommer comprend le pouvoir de destituer, c'est de la même
façon qu'on pourra destituer et nommer un remplaçant; donc, faire
une résolution adoptée à la majorité simple des
voix.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, à ce moment, on aurait
pu le préciser très clairement dans le projet de loi et dire:
L'administration régionale par un conseiller régional
désigné par résolution ou mandaté par
résolution de son conseil. Cela aurait pu être par
règlement, cela aurait pu être autrement, cela aurait pu
être le maire qui le désigne, cela aurait pu être le maire
lui-même qui se nomme. Il y a différentes mécaniques et
différentes procédures. Il n'y a rien qui dit dans cela que c'est
ce qui se passe.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier: II y a une règle d'interpréation en
droit municipal qui dit que si l'on ne précise pas que c'est un geste
fait par règlement, tout geste posé par une corporation
municipale se fait par résolution. Donc, de sentir le besoin de le
préciser ici ne ferait qu'affaiblir les endroits où on n'a pas
ressenti te besoin de le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions à l'article 251?
M. Claveau: De la même façon à l'article 252.
On peut lui suspendre son mandat, toujours par résolution du conseil.
Souvent, on ne se gêne pas pour le dire, dans les lois municipales par
résolution, par règlement, par nomination etc., on le
répète à tout bout de champ dans les articles de loi.
J'aurais cru qu'il aurait été bon de le préciser dans cela
aussi. Même si vous, vous l'interprétez comme cela ici, à
Québec, une fois que c'est rendu en haut, à l'autre bout du monde
quasiment, cela peut arriver que ce soit interprété autrement. Si
jamais il y a un litige qui se crée quelque part, comme dans une petite
corporation municipale au nord du 60° parallèle, avant que ce soit
rendu Ici et qu'on ait traité cela et qu'on ait décidé de
retourner faire enquête en haut ou n'importe quoi, il y a bien des
chances que le problème va être rendu très grave.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier: Si je peux me permettre de souligner ceci, dans ce
cas, c'est encore plus précis dans le cas de la loi Kativik
elle-même. L'article 133 de la loi Kativik dit que la corporation
municipale décide et exerce par voix de résolution tous les actes
d'administration la concernant qui ne sont pas incompatibles avec les
dispositions de la présente loi.
Tous les pouvoirs qui n'appellent pas une décision ou un exercice
par voie de règlement sont exercés et décidés par
voie de résolution. Donc, dans la loi Kativik, ce n'est même pas
l'interprétation mais c'est une règle très claire de
['article 133 qui dit que, chaque fois qu'on ne dit pas que c'est par
règlement, c'est par résolution.
M. Claveau: Cela n'aurait pas coûté plus cher de le
préciser quand même, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 251?
M. Dufour: On était censé avoir...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que
l'article 251 est adopté? M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
sous-article 252.
M. Bourbeau: Le sous-article 252 reprend fondamentalement
l'article actuel quant à la durée du mandat du conseiller
régional tout en précisant le cas particulier du maire du village
naskapi. Essentiellement, la règle est la suivante: Le "mandat dure
aussi longtemps que le conseiller régional n'est pas remplacé
comme tel et que dure son mandat de membre du conseil local.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 252?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 252 est
adopté. J'appelle l'article 253.
M. Bourbeau: L'article 253 proposé reprend
fondamentalement l'article actuel quant à la façon de combler la
vacance du poste de conseiller régional et au délai pour ce faire
en étendant à tous les conseillers régionaux la
règle qui s'applique actuellement à ceux des autres
municipalités que les villages nordiques.
Essentiellement, la règle est que la vacance doit être
comblée dans les 30 jours en appliquant la règle
générale prévue à l'article 251, à
défaut de quoi le ministre agit à la place du conseil local.
L'article 253 proposé ne reprend pas certains détails
désuets comme la précision voulant qu'un nouveau conseiller
régional ne soit nommé que pour terminer le mandat de son
prédécesseur. Cela est désuet puisque le mandat d'un
conseiller régional n'a plus de durée fixe.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à 253?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 23 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 24. (22 heures)
M. Bourbeau: Cet article supprime une règle
désuète et la remplace par une précision utile. La
règle supprimée est celle qui voulait que le conseiller
régional d'un village nordique démissionnant de son poste
régional sort automatiquement censé démissionner de son
poste local. Cette règle s'expliquait par le fait que les postes local
et régional étaient indissociables. Les électeurs du
village nordique ayant élu cette personne au conseil local afin qu'elle
représente le village au niveau régional. Comme désormais
les électeurs n'élisent un maire et des conseillers que pour
siéger au niveau local, les postes de membre du conseil local et de
conseiller régional sont maintenant dissociables de telle sorte qu'il
n'y a plus d'objection à ce qu'une personne démissionne de son
poste régional tout en conservant son poste local.
La précision utile que l'on ajoute concerne le maire du village
naskapi de Schefferville. Dans son cas, les fonctions locales et
régionales sont indissociables. Il ne saurait prétendre
abandonner son poste de conseiller régional tout en conservant celui de
maire du village; donc, s'il démissionne de son poste régional,
il est censé démissionner automatiquement de son poste de maire;
évidemment, s'il démissionne de son poste de maire, il perd
automatiquement son poste de conseiller régional en vertu du
deuxième alinéa de l'article 252 remplacé par l'article 23
du présent projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière ou d'Ungava.
M. Claveau: Juste une petite question avant de laisser la
parole...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: ...au député de Jonquière,
peut-être.
M. Dufour: Cela va être la même.
M. Claveau: Est-ce que cela veut dire, dans la pratique, que le
maire du village naskapi de Schefferville ne peut déléguer
personne d'autre, il doit nécessairement lui-même occuper le
poste? Il se pourrait que, pour une raison ou une autre, il puisse être
un très bon maire mais que, à cause de contraintes, il ne puisse
pas occuper lui-même le siège de conseiller régional et
doive le déléguer.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: La réponse, c'est qu'effectivement, le maire
du village naskapi de Schefferville ne peut pas se faire remplacer par
quelqu'un d'autre.
M. Dufour: C'est renversant. M. Bourbeau: II ne peut pas...
M. Dufour: C'est parce qu'il n'a pas de conseil, lui?
M. Bourbeau: II ne peut pas se... M. Dufour: II est seul de son
gang.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que c'est l'une des clauses de
la convention du Nord-Est québécois.
M. Dufour: Deux poids, deux mesures. M. Claveau: Est-ce que c'est
vraiment...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau:... très explicite dans la convention
naskapi?
M. Bourbeau: On me dit que oui, M. le Président.
M. Claveau: Le conseiller régional d'un village dans le
nord, comme celui de Kangiqsua-lujjuaq, par exemple, siège toujours
comme conseiller au village.
M. Bourbeau: Comme conseiller de village?
M. Claveau: Oui
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
M. Dufour: II faut faire des sacrifices dans la vie.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 24?
M. Dufour: Mon collègue et moi sommes
éberlués par la teneur de cet article qui va à l'encontre
de tout ce qu'on a exécuté depuis le début, à
savoir que cela devrait être le maire et, à défaut du
maire, un autre. Là, on verrait de la concordance... Le ministre doit
être content de s'appuyer sur un traité qu'il n'a pas
négocié pour nous dire que c'est ainsi que ça fonctionne,
mais cela n'empêcherait pas de négocier dans d'autres articles
pour arriver à peu près au même résultat,
c'est-à-dire qu'on va être obligé de subir.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 24 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Dufour: Adopté avec un petit "a".
Le Président (M. Saint-Roch): Avec quoi, M. le
député?
M. Dufour: Avec un petit "a", je n'ai pas dit un petit tas
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 25 et nous avons un papillon à l'article 25.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 25 apporte une
correction à la version anglaise de la loi Kativik pour qu'elle
corresponde à la version française. Par le papillon ou
l'amendement proposé, on vise à faire en sorte que l'article 25
apporte une précision indispensable. Puisqu'il y a deux fois le mot
"and" dans la même ligne de la version anglaise de l'article 265. 1 de la
loi Kativik, c'est le premier mot "and" dans cette ligne que l'on veut
remplacer par le mot "or". Vous noterez qu'on est bilingue.
M. Claveau:... dans la version française.
M. Dufour: De toute façon, on l'a... Vous qui êtes
un spécialiste de la langue, est-ce que c'est la version anglaise qui
prime ou la version française?
M. Bourbeau: M. le Président, le député
devrait savoir que c'est la version française qui est la bonne.
M. Dufour: Non, mais j'aimerais bien me le faire dire, parce que
je sais que, depuis midi, on vous considère comme un spécialiste
de la langue.
M. Claveau: C'est bien beau, quant à moi.
M, Bourbeau: Le député de Jonquière est un
spécialiste de l'usage de la langue.
M, Claveau: Tel que l'on traduit, c'est bien ce que je lis ici. Le
deuxième alinéa, c'est celui-là
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Claveau: Non, mais j'essaie de le savoir, étant
donné que la version française est la bonne et qu'on doit s'y
référer pour comprendre la version anglaise, je voudrais
être certain de bien lire le bon article dans la version française
pour comprendre si c'est un "and" ou un "or" qui devrait aller là.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que la meilleure
façon de le savoir, c'est de prendre fa version anglaise de la loi
actuelle...
M. Claveau: Malheureusement, je travaille très peu avec la
version anglaise des lois.
M. Bourbeau: Oui, mais comme on amende la version anglaise, II
faudrait que... Est-ce que le député voudrait que je lui lise le
texte révisé en anglais?
M. Claveau: J'aimerais savoir... Cela représente quoi dans
la version française qui est la bonne, le premier paragraphe du
deuxième alinéa dans la version anglaise, dans la deuxième
ligne du paragraphe 1° du deuxième alinéa...
M. Bourbeau: M. le Président, dans l'article 265.1, au
paragraphe 1°, la version française dit: Au moins trois membres du
conseil dont le président ou le vice-président. Or, dans la
version anglaise, c'est indiqué "dont le président et le
vice-président". On change le "et" pour . devenir un "ou".
M. Claveau: D'accord. J'avais bien la bonne ligne, M. le
Président. Alors, c'est d'accord...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Claveau: ...étant donné que la version anglaise
va être conforme au texte français.
M. Dufour: Adopté,
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté Est-ce que l'article 25, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président {M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 26.
M. Bourbeau: L'article 26 fait pour l'Administration
régionale Kativik ce que l'article 14 fait pour les villages nordiques,
soit instaurer la période de questions du public.
M. Dufour: L'ordonnance, est-ce que cela a le même mot que
"par résolution" ou par... L'ordonnance, comment ça se fait? Le
conseil fait une ordonnance.
M. Bourbeau: Le mot "ordonnance", c'est le terme qu'on a choisi
au niveau régional, pour être l'équivalent du mot
"règlement" au niveau local.
M. Dufour: Ces gens vont comprendre ça, eux?
Moi, je ne comprends pas. Eux autres, ils sont plus fins.
M. Bourbeau: M. le Président, on me signale qu'on a
conservé le mot "règlement" au niveau de l'ARK, l'administration
régionale Kativik, pour décrire les procédures relatives
aux TNO.
M. Dufour: Honnêtement, le mot "ordonnance", dans les MRC,
on ne voit pas ce mot-là, ni dans les règles
générales des municipalités, ni dans le Code municipal,
parce qu'une ordonnance, en fait, c'est comme une proclamation.
M. Claveau: Une ordonnance, ça ne passe pas par le vote,
d'habitude.
M. Bourbeau: M. le Président, cette décision
d'utiliser le mot "ordonnance" pour équivaloir à des
règlements à l'égard des villages nordiques est pour
conserver le mot "règlement" uniquement à l'égard des TNO.
Toutes ces décisions ont été prises dans la convention de
la Baie James et le mot "ordonnance" était peut-être
l'équivalent de ce que, dans la version anglaise, on appelle "the
ordinances".
M. Dufour: Eh bien!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 26?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 27.
M. Bourbeau: Cet article, M. le Président, apporte un
changement quant à la durée du mandat d'un membre du
comité administratif de l'ARK. Au lieu de demeurer membre du
comité aussi longtemps qu'elle demeure conseiller régional, une
personne cessera d'en être membre lorsque le conseil de l'ARK
décidera de lui nommer un remplaçant au comité.
Ainsi, le conseil de l'ARK pourra démettre de ses fonctions au
comité une personne qui ne fournit pas le rendement escompté ou
tout simplement assurer régulièrement l'apport de sang neuf au
comité. Évidemment, un membre du comité qui cesse
d'être conseiller régional cessera automatiquement de
siéger au comité.
M. Dufour: Oui, tant qu'il est membre.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
à l'article 27?
Des voix: Non.
M. Dufour: C'est toujours ce qu'on a prétendu à
venir Jusqu'à maintenant. Il y a redondance. On sait bien que le mandat
du membre se poursuit jusqu'à ce qu'on ne le remplace pas. On va le
dire: Cela n'ajoute rien.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 27 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 28. Nous avons un amendement.
M. Bourbeau: Quant à l'article 28, d'une part, cet article
concorde avec le paragraphe premier de l'article 13 qui supprime tout
mécanisme spécial pour combler au sein du conseil local, la
vacance du poste de conseiller régional. Ainsi, lorsque le
président du comité administratif de l'Administration
régionale Kativik démissionne de son poste de conseiller
régional et de membre du conseil du village nordique pour se consacrer
uniquement à sa tâche de président, la vacance qu'il
crée au sein du conseil local est comblée par cooptation. Cela
correspond à la loi actuelle.
La modification qu'apporte l'article 28 est de supprimer une clause
nonobstant qui écartait l'obligation de tenir une élection
partielle pour combler la vacance du poste de conseiller régional. Comme
cette obligation disparaît par l'effet du paragraphe 1 de l'article 13,
la clause nonobstant n'est plus nécessaire. De même, l'article 28
élimine une réserve inutile qui prévoyait la tenue d'une
élection partielle si la cooptation n'est pas faite par
négligence ou pour cause de défaut de quorum. L'obligation de
tenir l'élection partielle dans un tel cas demeure sans qu'il soit
nécessaire d'en faire réserve.
D'autre part, l'article 28 concorde avec l'article 27 qui permet au
conseil de l'ARK de remplacer tout membre du comité administratif.
Ainsi, le mandat du président du comité, qui se consacre
exclusivement à cette tâche, peut prendre fin avant l'expiration
de la période de deux ans prévue par la loi actuelle, si le
conseil de l'ARK lui nomme un remplaçant avant la fin de cette
période.
Je ne lirai pas l'amendement puisque tous les membres de la commission
en ont reçu copie, mais je dirai simplement que cet amendement
proposé concorde avec l'article 24 qui a supprimé la règle
voulant que le conseiller régional d'un village nordique
démissionnant de ce poste soit automatiquement censé
démissionner de son poste au conseil local du village. Pour conserver la
règle actuelle quant à la situation du président du
comité administratif de l'ARK, qui veut consacrer tout son temps
à ce poste et abandonner sa tâche de représentant du
village au conseil de l'ARK, il faut maintenant préciser que cette
personne peut démissionner non seulement de son poste de conseiller
régional mais aussi de son poste de membre du conseil du village. C'est
cette précision que propose d'apporter l'amendement à l'article
28.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand on dit "peut être désigné
président à nouveau sans devoir être élu au
préalable membre du conseil d'une corporation municipale", combien de
fois cela peut-il arriver?
Est-ce seulement une fois ou si c'est à vie? À chaque fois
que son mandat est fini, il pourrait dire: Je veux me représenter.
M. Bourbeau: Autant de fois qu'il aura la confiance du
conseil.
M. Dufour: C'est ce que cela veut dire? C'est clair comme
ça, ce que vous me dites. C'est écrit et quelqu'un va comprendre
cela. Il n'y a pas de contestation possible.
M. Bourbeau: Dans les lois, quand on veut que cela ne se fasse
pas plus de deux fois, on le dit dans la loi. Si ce n'est pas dit, c'est donc
que cela peut se faire à répétition.
M. Dufour: C'est comme pour les communautés urbaines ou
n'importe quoi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: J'essaie de bien comprendre le sens de cet article.
Actuellement, après élection, un comité exécutif se
forme et les conseillers régionaux se nomment un président, un
vice-président entre eux. D'accord. D'ailleurs, on pourrait en profiter
pour saluer le nouveau président de l'ARK, M. Tikele Kleist, qui a
siégé pendant deux ans comme vice-président. Il est
actuellement à Kuujjuaq II est conseiller régional de
Kuujjuaq.
M. Bourbeau: Que l'on connaît bien d'ailleurs.
M. Claveau: Que vous connaissez bien, j'en suis ravi.
M. Bourbeau: Ainsi que son fils Stephen. (22 h 15)
M. Claveau: II n'est pas encore dans l'administration.
Si je comprends bien la portée de cet article-là, est-ce
qu'il pourrait arriver que les conseillers régionaux aillent se chercher
quelqu'un de l'extérieur ou quelqu'un pourrait rester président
sans être élu?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, M. le Président. Celui qui est
président du comité administratif doit toujours être parti,
à un moment donné, d'un poste d'élu local, soit dans un
village nordique, soit dans un autre village qui est sous la tutelle de
l'Administration, régionale Kativik. S'il décide de prendre tout
son temps pour le simple poste de président du comité
administratif et qu'à ce moment-là il abandonne son poste
d'élu local et son poste donc de conseiller régional, il reste
que s'il veut être réélu, ce sera toujours cette même
personne-là, mais le conseil de l'ARK ne pourra pas aller choisir, parmi
les citoyens qui ne sont pas des élus d'un village nordique ou d'une
corporation municipale sous la tutelle de l'ARK, un simple citoyen qui n'est
pas, au préalable, à un certain moment, devenu un élu
local. Au départ, il faut aller chercher quelqu'un qui est un
élu local et après cela, cet élu local peut décider
d'abandonner son poste d'élu local et continuer d'être
président. À ce moment-là, c'est cette personne-là
qui sera renouvelée dans son poste de président du comité
administratif.
M. Claveau: Mais cela doit se faire dans une continuité.
Il ne peut pas, par exemple, admettons qu'il a été
président pendant deux mandats de deux ans, parce que les mandats sont
toujours de deux ans, si je comprends bien...
M. Carrier: C'est cela.
M. Claveau: Bon, deux mandats de deux ans et puis, il y a un
mandat où il ne l'est pas, mais il ne peut pas revenir par après,
je veux dire, il faut que ce soit toujours en continuité à partir
du moment de sa première élection. Qu'est-ce qui se passe
à ce moment-là pour la localité ou le village? S'il y a un
poste qui est vacant au conseil, s'il y a démission, je suppose que ce
poste-là doit être comblé. Il doit être comblé
au conseil, et ce village se retrouve sans représentant à
l'administration régionale, ou bien s'il se nomme un autre
représentant, cela va créer un poste de plus.
M. Carrier: Non, cela va effectivement créer un poste de
plus au comité administratif, c'est-à-dire pas
nécessairement au comité administratif, mais au conseil de l'ARK.
Cela va créer un poste de plus dans le sens qu'on donne automatiquement
un poste au sein du conseil au président du comité administratif
qui a décidé d'abandonner ces postes locaux. Dans ce
sens-là, vous avez raison, cela crée un poste de plus; mais le
représentant de la municipalité du village nordique, par exemple,
qui vient de perdre son représentant parce que le président du
comité administratif a décidé de se consacrer uniquement
à cette tâche-là, eh bien, cette vacance-là est
comblée, la loi le dit, par cooptation, c'est-à-dire que les
membres du conseil local vont se désigner quelqu'un d'autre pour aller
siéger au sein de l'ARK.
M. Claveau: Comment se fait cette passation ou cette
décision de devenir à plein temps président de
l'administration régionale? Est-ce que c'est juste qu'on en émet
le voeu ou si cela va passer par une résolution, ou comment vous
appeliez cela tantôt? C'est tellement facile qu'on ne s'en souvient
même plus Quel est le terme que vous utilisiez tantôt pour
remplacer le règlement?
M. Carrier: Une ordonnance.
M. Claveau: Une ordonnance. Est-ce que c'est une ordonnance du
conseil de l'ARK ou si c'est juste parce que le type décide que cela
devrait être comme cela et que lui serait disponible pour...
M. Carrier: La décision est purement personnelle, et comme
le dit le premier alinéa de l'article 280.1 de la loi actuelle, la
décision se prend par la personne qui a été élue
présidente du comité administratif et, à ce
moment-là, elle envoie un avis au secrétaire de l'ARK qui
mentionne très clairement qu'elle se prévaut de l'article 280.1
et qu'elle entend dérnisionner de tous ses autres postes pour conserver
celui de président du comité administratif.
M. Claveau: D'accord. Les conditions de travail, le salaire etc.,
est-ce que c'est cette personne qui se les vote aussi?
M. Carrier: Les conditions de travail sont décidées
par une ordonnance du conseil de l'Administration régionale Kativik, si
on parle de rémunération ou...
M. Claveau: Est-ce qu'on en parle ailleurs dans la loi?
M. Carrier: Bien, pas dans ce projet de loi, mais dans la loi
Kativik, oui.
M, Claveau: Dans la loi de Kativik, c'est... M. Carrier: C'est cela.
M. Claveau: Mais si, lui, décide qu'il veut être
à plein temps, mais que le conseil, pour toutes sortes de raisons,
aimerait mieux que lui ne soit pas à plein temps, mais voudrait aller
chercher un adjoint ou un secrétaire général - je ne sais
trop - qui semblerait plus propice dans les circonstances...
M. Carrier: Avec les amendements qu'on apporte dans ce projet de
loi, le conseil de l'Administration régionale Kativik dirait: Je n'ai
pas confiance en cette personne, si elle veut uniquement s'en tenir à ce
poste et, en conséquence, je nomme un autre président du
comité administratif.
M. Claveau: II faut qu'ils changent le président.
M. Carrier: Exactement.
M. Claveau: Et ils peuvent changer le président n'importe
quand.
M. Carrier: Exactement.
M. Claveau: C'est la même chose pour le conseiller
régional, il peut le faire démettre n'importe quand.
M. Carrier: Exactement. C'est le but...
M. Claveau: Et, à partir du moment où il est
président à temps plein et qu'il a abandonné ses autres
postes, il peut se faire démettre n'importe quand aussi.
M. Carrier: Exactement.
M. Claveau: II ne peut pas retourner à son poste
d'élu local parce qu'il a abandonné.
M. Carrier: il faudrait qu'il retourne devant les
électeurs.
M. Claveau: II y a une chose que je ne comprends pas dans votre
démarche. Le ministre devrait être bien placé pour le
savoir. Il est ministre et député. Il a été
élu pour un mandat. D'accord? Quoi qu'il arrive, à moins qu'on
soit capable de prouver qu'il est vraiment inapte à la fonction, ce
n'est pas à cause d'une décision ou parce qu'un groupe ou que
l'un des éléments du parti n'est pas d'accord avec ce qu'il fait
qu'il va être obligé d'abandonner son poste, qu'il va être
obligé d'abandonner sa fonction d'élu.
Là, on a un type qui a été élu. Si le
député de Lotbinière veut parler - il n'a pas parlé
souvent d'ailleurs - il peut toujours demander la parole. Voilà
quelqu'un qui a été élu et qui prend la présidence
à temps plein. À un moment donné, quelqu'un dit: On n'est
pas d'accord avec toi. Cela devient une drôle d'entourloupette, cette
histoire. Si on veut se débarrasser de quelqu'un, on n'a qu'à le
laisser passer à temps plein et, ensuite, on lui fait sauter les pattes
quinze jours après et il perd tout. Et il a pourtant été
élu pour un mandat de deux ans dans son milieu, au départ.
Par exemple, un maire peut être à temps plein dans une
municipalité. Mais si, pour une raison ou pour une autre, cela ne fait
pas, il peut toujours redevenir maire à temps partiel II ne perd pas
nécessairement son mandat de maire pour autant.
Je trouve qu'il y a une mécanique là-dedans qui me semble
difficile d'application et qui risque de créer des conflits
énormes. La meilleure façon de se débarrasser de
quelqu'un, c'est de le nommer président à temps plein et, quinze
jours après, vous passez une résolution: vous n'êtes plus
d'accord avec lui et il ne fait plus l'affaire. Vous lui faites lever les
pattes et il n'est plus dans son conseil municipal ni dans le conseil de...
M. Carrier: Je pourrais seulement répéter, au point
de vue purement technique, sans embarquer dans des considérations
politiques, que c'est son choix personnel d'avoir abandonné son poste
d'élu local. Donc, de son seul mandat qui avait une durée fixe,
qui était son mandat d'élu local, il a démissionné
volontairement et sans que personne ne lui impose d'être à temps
plein. Une fois qu'il a renoncé au seul mandat sûr qu'il avait,
c'est-à-dire le mandat de deux ans d'élu local, il devient un
mandataire du conseil de l'Administration régionale Kativik. Et si on
n'a plus la confiance de son mandant, c'est une chance qu'il avait prise en
décidant d'être à temps plein. S'il ne fait plus l'affaire
de ses mandants, c'est dommage pour lui. Il a déjà renoncé
volontairement au seul mandat sûr d'une durée claire qui
était celui d'élu au niveau local. Aussitôt qu'on tombe au
niveau régional, il n'y a plus de mandat d'une durée fixe.
M. Claveau: Cela me fait un peu penser, si on avait une
mécanique à l'intérieur du Parlement pour qu'un ministre
se retrouve à un moment donné président d'une
société d'État... Il pourrait soumettre sa candidature
à la présidence d'une société d'État et
ensuite démissionner de son poste pour devenir strictement
président de cette société d'État. Je trouve cela
assez bizarre comme mécanique. Personnellement, disons que je trouve
cela bizarre comme mécanique.
Je sais qu'actuellement, le président de l'ARK est un conseiller
élu qui représente un endroit. Il est élu et il est
à temps plein. Mais il est toujours conseiller de son lieu d'origine
même s'il est à temps plein. Il est toujours mandataire de ses
électeurs, dans son milieu, là où il s'est fait
élire comme conseiller régional. Il a la présidence et il
a un salaire pour utiliser 100 % de son temps à la présidence,
tout en gardant son poste dans son milieu. Il répond toujours de ses
électeurs dans son milieu et il doit se faire réélire.
Cela veut dire que, s'il veut conserver son poste, il est mieux de faire un bon
job, sinon il va sauter. Cette mécanique actuelle en ce quiconcerne la
relation entre le président de l'ARK, qui est un élu, et son
milieu d'origine me semble beaucoup plus saine que ce qui est proposé
là.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier: Je veux simplement signaler que ce n'est pas le
projet de loi 69 qui propose le système de l'abandon des fonctions
locales, c'est une mécanique qui existe dans la loi Kativik depuis au
moins trois ou quatre ans déjà. Ici, le but du projet de loi 69
n'est pas de réédicter ou de remettre en question ce
système. Effectivement, c'est vrai. Je pense que le
prédécesseur de l'actuel président du comité
administratif avait choisi personnellement d'abandonner ses fonctions locales.
Je ne sais pas si c'est le premier prédécesseur ou
l'avant-dernier, mais en tout cas, je me rappelle que la personne qui
était président du comité administratif et qui avait
demandé cet amendement il y a deux ou trois ans était, quant
à elle, intéressée à faire le même genre de
geste qu'on fait, par exemple, pour le président du comité
exécutif de la CUM ou de la CUQ. Cette personne avait choisi, elle a
dit: Moi, je ne peux pas, selon mes capacités de travail, être
à la fois président du comité administratif et être
un bon
représentant de mon village nordique. Peut-être parce que
c'était l'un des gros villages à l'époque. Tandis que
l'actuel président a dit: Moi, je suis capable d'être à la
fois un président à temps plein du comité administratif
et, en plus, continuer de m'occuper des intérêts de mes
électeurs du village local et, en conséquence, je ne
démissionne pas de mon poste focal. Je crois que c'est un choix tout
à fait personnel que font les gens en fonction de leurs capacités
et de leur goût.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va?
M. Dufour: Peut-être une autre question que je...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... voudrais poser. Le mandat du président qui,
d'après vous, n'est pas dans l'article, dure deux ans. Le mandat dure
deux ans, comment expliquez-vous qu'ils peuvent le couper? S'il dure deux ans,
il dure deux ans.
Durer, cela veut dire le temps qu'il est là.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Carrier: Oui, vous avez tout à tait raison quant
à la loi actuelle, sauf que c'est justement quelque chose que l'on
change dans le sens qu'on dit: Cela dure deux ans sous réserve de ce qui
peut se passer s'il perd la confiance de son mandant. S'il garde la confiance
du mandant, cela va durer deux ans, autrement dit, ce ne sera pas
éternel, mais c'est toujours sous réserve de la condition
résolutoire que, s'il perd la confiance de son mandant, ses deux ans
risquent d'être écourtés.
M. Dufour: Jusqu'à maintenant, j'ai compris que quelqu'un
qui est nommé préfet l'est pour deux ans; il ne décolle
pas tous les six mois. Il ne peut pas être décollé comme
cela II est élu pour deux ans, donc cela dure deux ans. Il y a bien des
endroits où on nomme quelqu'un pour deux ans. Un commissaire à la
Commission municipale, s'il est nommé pour cinq ans, II l'est pour cinq
ans. Il n'est pas coupé entre les deux. Il y a eu des exemples assez
forts, cela n'a pas changé. Dans ce cas-là... Je ne sais pas si
vous éclaircissez ou si vous donnez plus de latitude, mais je me dis une
chose, c'est que...
M. Claveau:... ce ne sera vivable pour personne.
M. Dufour: C'est cela. Vous mettez un couteau sous la gorge des
gens toutes les 30 secondes et ces gens-là seront jugés tous les
jours Cela n'a pas de bon sens. On ne tient pas compte des règles et de
l'usage. C'est le moins qu'on puisse dire. Les gens du nord, ce ne sont pas les
gens du sud, je suis certain de cela. De ce côté-là,
quelqu'un qui va prendre la responsabilité et qui a eu
déjà la confiance et qui a été nommé pour
deux... Clac! Après cela, on dit: C'est fini, tu t'en vas! Vous exposez
ces gens-là à vivre des périodes de vengeance, de
règlement de compte, n'importe quoi. Peut-être que vous le mettez
là et que cela ne veut rien dire, comme cela peut arriver aussi. Je ne
sais pas ce que vous avez derrière la tête, mais si on lit ce qui
est marqué là, cela n'a pas d'allure. Seulement pour le plaisir
de la chose, on va voter sur division s'il n'y a pas de changement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, y a-t-il
d'autres commentaires?
M. Bourbeau: Non, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Dans un premier temps,
l'amendement est-il adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté sur division. L'ensemble de l'article 28, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Dufour: Surdivision.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. J'appelle
maintenant l'article 29.
M. Dufour: Cela n'a pas de bon sens.
M, Bourbeau: M. le Président, l'article 29 est une innovation; il
supprime le mot "employé" pour ne conserver que le mot "fonctionnaire",
en concordance avec le paragraphe 4 de l'article 1.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 30.
M. Claveau: Le ministre est très innovateur.
M. Bourbeau: L'article 30 assouplit la disposition qui permet aux
membres du comité administratif de l'ARK de tenir une séance par
radio-téléphone. Il ne sera désormais plus
nécessaire que la majorité des membres soit présente au
lieu de l'assemblée et qu'elle consente à la participation de la
minorité absente par...
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 30 est
adopté. J'appelle l'article 31.
M. Bourbeau: C'est merveilleux. L'article 31 apporte, quant aux
fonctionnaires de l'ARK, la
même précision que l'article 6 quant à ceux des
villages nordiques.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 32.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 33.
M. Bourbeau: L'article 33 a le même effet que l'article 32,
M. le Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 34.
M. Bourbeau: L'article 34 permet au conseil de l'ARK de
déléguer à son secrétaire le pouvoir d'accorder et
de passer tout contrat nécessaire à la réalisation d'un
projet décrété par le conseil et dont le financement est
déjà assuré. Ce nouveau pouvoir complète celui qui
existe déjà à l'article 302.1 de la loi Kativik. Ce
dernier permet au fonctionnaire, par délégation, de
décréter lui-même la dépense et de passer tout
contrat en conséquence, mais seulement pour un exercice financier.
Le nouveau pouvoir est moins large dans le sens que c'est le conseil qui
décrète la dépense et que le fonctionnaire se contente de
l'exécuter. Mais, en revanche, la dépense et son exécution
peuvent s'étendre sur plus d'un exercice financier. Tous ces pouvoirs
délégués existent évidemment pour tenir compte du
contexte spécial du nord où il est difficile pour les membres du
conseil de l'ARK de se réunir suffisamment souvent pour assurer le suivi
administratif de tous les dossiers
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, j'aimerais avoir un
éclaircissement. Tout à l'heure, on a dit que dans
l'administration régionale, on n'utilisait pas le mot "règlement"
et on l'avait remplacé par le mot "ordonnance". Là, on a "par
ordonnance ou par règlement". Seraient-ce deux choses
différentes?
M. Dufour: II y a redondance.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: J'ai expliqué tout à l'heure au
député qu'on employait le mot "ordonnance" uniquement quand il
s'agissait des villages et que le mot "règlement" était
utilisé uniquement pour les TNO. Or, dans ce cas-ci, cela s'applique aux
deux.
M. Claveau: Que le mot "ordonnance" était utilisé
pour les territoires non organisés?
M. Bourbeau: Le mot "règlement" est réservé
pour les territoires non-organisés et les "ordonnances" pour les
villages.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député d'Ungava.
M. Claveau: En tout cas...
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 34?
M. Dufour: Oui, un instant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pour les fonds disponibles, c'est le secrétaire
qui va se donner un certificat pour se dire qu'il y a des fonds disponibles et
c'est lui qui va les administrer?
M. Bourbeau: Ce n'est pas la même personne, M. le
Président.
M, Dufour: Non?
M. Bourbeau: C'est le trésorier qui émet les
certificats.
M. Dufour: Parce que dans ces places-là, on a les moyens
de se payer un secrétaire et un trésorier?
M. Bourbeau: À l'ARK? Ah oui, sûrement. Il y a
même un gérant municipal.
M. Dufour: Ah bien. Excusez ma méconnaissance de cette
grosse structure.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 34?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'article 35.
M. Bourbeau: Le paragraphe 1° de l'article 35 apporte deux
modifications. D'une part, il supprime le mot "employé" pour ne
conserver que le mot "fonctionnaire" en concordance avec le paragraphe 4" de
l'article 1.
D'autre part, il introduit pour l'ARK une règle qui existe
déjà dans les municipalités du sud, c'est-à-dire
celle qui soustrait au droit de regard du directeur général les
renseignements et
documents qui, selon le directeur du service de police, sont de nature
à révéler le contenu d'un dossier concernant une
enquête policière.
Quant au paragraphe 2°, on précise que c'est le rôle du
directeur général de présenter au comité
administratif de l'ARK les estimations budgétaires des divers services
dont il a fait la coordination.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 35?
M. Dufour: Non, moi, je n'ai pas de question. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Bourbeau: II s'agit d'un article innovateur où on
supprime le mot "employé" pour ne conserver que le mot "fonctionaire",
en concordance avec le paragraphe 4 de l'article 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 37.
M. Dufour: Adopté.
Le Président {M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 38.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 39.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 40.
M. Dufour: II y a peut-être un point bien sérieux.
"Le secrétaire doit transmettre à chaque corporation municipale
du territoire une copie du budget ou du budget supplémentaire
adopté. " C'est encore l'ARK, comme on l'appelle.
M. Bourbeau: C'est l'article 40...
M. Dufour: II n'est pas question de le donner au foyer, etc.
M. Bourbeau: Non. Je peux peut-être lire une note que j'ai
ici.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 40 introduit, quant à la
publicité du budget de l'ARK, une mesure qui s'inspire de celle que
propose l'article 19 quant à la publicité du budget d'un village
nordique. C'est-à-dire qu'une copie du budget de l'ARK doit être
transmise à chaque municipalité faisant partie de l'ARK.
L'obligation de faire une telle transmission existe dans le cas des
municipalités régionales de comté et des
communautés urbaines et régionales dans le sud.
M. Dufour: Mais vous ne les obligez pas à la transmettre
à chaque foyer.
M. Bourbeau: Seulement à la municipalité.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a une obligation de l'afficher? Il doit
y avoir une espèce de bureau ou de centrale quelque part? La
municipalité... Enfin, je n'ai pas beaucoup de connaissance de cela.
Dans une municipalité comme celle-là, y a-t-il un endroit qui
porte le nom d'hôtel de ville, par exemple?
M. Claveau: Oui.
M. Dufour: Oui, il y a un hôtel de ville?
M. Claveau: Oui.
M. Dufour: Est-ce que vous les obligez à afficher des
règlements ou des choses semblables?
M. Bourbeau: Le député parle des
municipalités locales?
M. Dufour: Des municipalités locales. Ce qui pourrait
être la même chose pour la régionale.
M. Bourbeau: C'est la même règle dans les villages
nordiques que dans les villages régis par le Code municipal. L'affichage
se fait dans le bureau administratif de la municipalité. Pour ce qui est
du budget de l'ARK, évidemment, il n'est transmis qu'à la
municipalité et non pas dans les foyers
M. Dufour: Mais ne pourrait-Il pas y avoir une disposition qui
obligerait d'afficher...
M. Bourbeau: D'afficher le budget? M. Dufour:... dans
l'hôtel de ville?
M. Bourbeau:... d'afficher le budget régional de l'ARK
dans chaque hôtel de ville local?
M. Dufour: Oui, comme il n'est pas distribué dans toutes
les municipalités. Ce serait une bonne idée. Hé, monsieur!
j'ai même l'appui de l'autre côté.
M. Bourbeau: Rien n'est prévu en ce sens, M. le
Président.
M. Dufour: Mais trouvez-vous que cela aurait du bon sens?
M. Bourbeau: Je ne sais pas. C'est un
document assez volumineux, un budget régional. Est-ce que cela
pourrait vraiment s'afficher facilement? Probablement, pourrait-il être
consulté par les électeurs qui voudraient le voir, mais cela peut
être une brique assez importante.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: À écouter les réflexions du
ministre...
M. Dufour: Ce sont trois ou quatre pages...
M. Claveau: ...un budget municipal, quand vous le
détaillez au moment de l'adoption poste par poste et tout ce que vous
voulez, avec tous les codes du ministère des Affaires municipales, c'est
un document qui est très volumineux mais pourtant, on en fait un petit
résumé facile à comprendre, avec les sept ou huit
catégories, des grandes catégories de dépenses, avec un
total à la fin et on s'organise pour le distribuer sur une petite
feuille à tout le monde et tout le monde comprend...
M. Bourbeau: C'est la même chose pour les villages
nordiques. Chaque budget est distribué.
M. Claveau: Oui, mais vous nous dites qu'it est impossible
d'afficher le budget de l'ARK parce que c'est un document très
volumineux, il y a aussi moyen de le résumer dans ses grandes lignes
comme pour n'importe quel autre budget municipal ou budget d'organisme ou de
corporation.
M. Bourbeau: Oui, il est certain qu'on peut faire n'importe quoi,
mais disons que le budget va être transmis à chaque
municipalité; chaque électeur de chaque municipalité qui
voudrait consulter le budget de l'ARK pourrait le consulter à la
municipalité.
M. Dufour: Je ne sais pas, mais cela doit fonctionner à
peu près comme ailleurs, lis ne doivent pas être à
l'hôtel de ville à tous les jours mais un citoyen n'a pas besoin
de demander au secrétaire s'il peut consulter le budget. Il y a un
tableau quelque part Une personne le regarde. Si on a envie de le consulter.
C'est une information supplémentaire qui est disponible et qui
sensibilise les gens à ce qui se passe.
Mon collègue me dit en plus que les gens vont souvent dans les
bureaux. Ce n'est pas une lecture ou un livre de chevet là. Il pourrait
y avoir une copie disponible quelque part.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je dirais au député qu'il n'y a pas de
précédent. En tout cas, actuellement, le budget des MRC, qui est
envoyé aux municipali- tés locales, n'est pas affiché, ni
dans sa forme originale ni dans une forme réduite. C'est la même
chose pour les budgets des communautés urbaines ou régionales.
Ces budgets sont disponibles. Ils peuvent être consultés. La loi
sur l'accès à l'information s'applique à ces budgets pour
tous les citoyens. Mais il n'est pas coutume de les résumer et de les
afficher.
M. Dufour: Mais, un jour, il faudra penser, M. le ministre, que
même les municipalités régionales de comté
pourraient être astreintes au même titre.., Peut-être que
cela donnerait plus de transparence et ce serait correct à part cela.
Elles pourraient elles . aussi s'astreindre à un certain nombre de
règles. Donc, de ce côté-là, cela pourrait
satisfaire les citoyens dans l'application d'une démocratie qui ne
changerait pas les règles du jeu. Je sais que des choses se passent dans
les MRC que les gens auraient intérêt à connaître. Ce
n'est pas caché. C'est clair. Mais quand cela se vote, cela ne se voit
pas. Enfin, je ne sais pas... Ce ne serait peut-être pas mauvais.
M. Bourbeau: M, le Président, est-ce qu'on pourrait
suspendre quelques secondes.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 40)
(Reprise à 22 h 41)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend ses
travaux.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 40?
M. Dufour: Je fais juste appel au bon jugement du ministre.
M. Bourbeau: Alors on prend note de la suggestion du
député de Jonquière, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 40 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 41.
M. Bourbeau: Concordance avec l'article 40.
L'article 41 prévoit qu'une copie du rapport des
vérificateurs de l'ARK doit être transmise à chaque
municipalité, membre de l'ARK.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 42.
M. Bourbeau: L'article maintient en poste les membres du conseil
et du comité administratif de l'ARK, qui sont en fonction la veille de
l'entrée en vigueur du présent projet de loi. On évite
ainsi l'application de la règle de droit voulant qu'une personne
élue ou nommée en vertu d'une disposition législative
remplacée ou abrogée, perde son poste dès ce remplacement
ou cette abrogation.
C'est une mesure transitoire, M. le Président.
M. Dufour: En fait, on fait juste rappeler quand on dit: Qu'ils
conservent le poste, mais on peut les enlever quand on veut.
M. Claveau: II aurait été bon de passer cette loi
avant les dernières élections qui viennent juste d'avoir lieu au
mois de novembre.
M. Dufour: Adopté.
M. Claveau: Comme c'est là, on en a pour deux ans avant
que ce soit applicable.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 42 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 43.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 44.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi, loi 69, Loi modifiant la Loi sur
les villages nordiques et l'Administration régionale Kativik, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 69, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
remarques de conclusion?
M. Bourbeau: Non, M. le Président.
Je remercie les membres de la commission, ceux des deux formations
politiques pour leur collaboration. Je pense qu'on a procédé avec
célérité et avec sérieux, spécialement, M.
le Président, le député d'Ungava qui nous a rendu visite
pour cette occasion et qui était membre ad hoc de la commission.
M. Dufour: J'accepte difficilement les remarques du
député de Laporte et ministre des Affaires municipales. J'admets
que mon collègue travaille avec sérieux et qu'il fait des
remarques pertinentes, mais II ne faudrait pas que le ministre fasse des
particularités parce qu'à ce moment, il me semble qu'il fait de
la discrimination, puis c'est de la discrimination négative que je
n'accepte pas de sa part.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Juste un mot. Je ne voudrais absolument pas que le
député de Jonquière soit offensé de ma remarque. Je
ne voulais pas prétendre que le député de Jonquière
ne s'était pas bien acquitté de sa tâche. C'est parce que
le député d'Ungava, à ma connaissance, n'est pas un membre
régulier de la commission, à moins qu'il le soit devenu
récemment, et c'est à cette occasion-là que je soulignais
sa présence uniquement.
M. Dufour: C'est peut-être un peu de renfort dont j'avais
besoin.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ce, messieurs, la
commission de l'aménagement et des équipements ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 42)