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(Onze heures cinquante et une minutes)
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements se
réunit pour procéder à l'étude
détaillée des projets de loi d'Intérêt privé
suivants, Dans l'ordre, tout au cours de la journée, d'abord, on
étudiera le projet de loi 230, Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal, et, par la suite, le projet de loi 228, Loi concernant la
ville de Saint-Laurent. Suivra le projet de loi 249, Loi modifiant la charte de
la ville de Laval. Ensuite, nous étudierons le projet de loi 193, Loi
sur le redressement des limites territoriales de la municipalité de la
paroisse de Sainte-Angèle et suivra le projet de loi 111, Loi modifiant
la Loi sur la Communauté urbaine de Québec, pour terminer avec le
projet de loi 250, Loi modifiant la charte de la ville de Québec.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: M. Charbonneau (Verchères) sera
remplacé par M. Claveau (Ungava) et Mme Juneau (Johnson) sera
remplacée par Mme Harel (Maisonneuve). Merci.
Projet de loi 230
Le Président (M. Parent, Bertrand): Nous allons donc
procéder à l'étude du projet de loi 230, Loi modifiant la
charte de la ville de Montréal. J'inviterais Mme la
députée de Dorion à nous adresser la parole, puisqu'elle
parraine ce projet de loi. Mme la députée.
Remarques préliminaires
Mme Trépanier: Merci, M. le Président. En premier
lieu, je voudrais vous présenter les représentants de la ville de
Montréal. Le premier, qui n'a pas besoin de présentation - c'est
pour les besoins du Journal des débats - est le maire, M. Jean
Doré, à sa droite, M. Jean-Robert Choquet, qui est son chef de
cabinet, à la droite de M. Choquet, M. Paul Ouimet, assistant directeur
de la planification et, à la gauche de M. Doré, Me Jules Allard,
avocat en chef de la ville de Montréal pour le secteur des affaires
civiles.
Je voudrais vous souhaiter une très cordiale bienvenue. Comme
dans cette enceinte on aime beaucoup les traditions, j'ai le plaisir de pro-
poser le projet de loi privé de la ville de Montréal pour une
troisième année consécutive. Je me plais à dire que
c'est presque une tradition et j'en suis très flattée. On a
entendu le chapelet des projets de loi dont on a à discuter aujourd'hui.
Je pourrais prendre la parole pendant vingt minutes, mais je vais vous
éviter ce fastidieux... On va passer tout de suite à
l'étude du projet de loi. Merci, messieurs.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, Mme la
députée de Dorion. J'en profite, à titre de
président de cette commission, pour saluer, moi aussi, M. le maire, de
même que ses collègues qui l'accompagnent. Je voudrais dire - et
cela vaut pour tous les projets de loi que nous avons à étudier
aujourd'hui - que j'aimerais que tout se passe dans l'ordre et dans le respect
des choses. On sait que, dans te cas de tels projets de loi, il y a plusieurs
intervenants. Je demande la collaboration de tout le monde, en tenant pour
acquis que vous aurez aussi la collaboration et le maximum de souplesse de la
part de la présidence. J'aimerais que les choses se passent le plus
possible dans l'ordre.
Sans plus tarder, j'invite M. le ministre des Affaires municipales
à prendre la parole sur le projet de loi 230.
M. Bourbeau: M. le Président, il me fait toujours plaisir
de revoir le maire de Montréal et les gens qui l'accompagnent à
l'occasion de ce pèlerinage, non pas annuel, je dirais même
semi-annuel que fait la ville de Montréal à la commission de
l'aménagement et des équipements afin de discuter d'un projet de
loi privé. Il y a lieu de préciser que, contrairement aux autres
municipalités du Québec qui sont régies par des lois
générales, telles la Loi sur les cités et villes ou le
Code municipal, les villes de Montréal et de Québec tiennent
leurs principaux pouvoirs de leur charte privée. Lorsque ces deux
chartes doivent être modifiées, elles le sont
généralement par des projets de loi privés plutôt
que par une loi publique. De là la raison qui justifie le passage plus
fréquent de la ville de Montréal, ainsi que de la ville de
Québec à cette commission.
J'aimerais souligner que les demandes qui sont faites par les villes en
général, la ville de Montréal certainement aussi, sont en
général analysées par le ministère des Affaires
municipales. Le cas échéant, elles sont soumises à la
consultation de certains des ministères du gouvernement qui sont
intéressés par les mesures présentées et,
finalement, le projet de loi est déposé et soumis à
l'approbation de la commission de l'aménagement et des
équipements.
Un bref résumé du projet de loi qui est devant nous, M. le
Président, nous permet de
constater que les demandes de la ville de Montréal se situent au
niveau de la fiscalité. Nous avons également des demandes qui
portent sur des matières de relations du travail, des demandes en
matière de démocratie municipale, de rémunération
de certains élus et, finalement, d'autres demandes diverses.
En ce qui concerne les demandes au chapitre des relations du travail et
plus particulièrement l'article 1 du projet de loi, j'informe la
commission qu'à la suite d'une discussion que j'ai eue avec le maire de
Montréal il a été convenu de retirer l'article 1 du projet
de loi. Il ne fera donc pas l'objet de discussion, étant entendu que
j'ai l'intention de soumettre le problème qui est évoqué
à l'article 1 à fa discussion lors d'une prochaine réunion
de la table de concertation Québec-municipalités.
En terminant, je voudrais rappeler aux membres de la commission que nous
avons une très longue journée devant nous. Nous avons plusieurs
projets de loi dont on requiert l'adoption par la commission. La journée
d'hier s'est terminée ce matin, assez tard dans la nuit. J'inciterais
chacun des membres de la commission et les intervenants à s'exprimer
avec le plus de concision possible sans, bien sûr, vouloir enlever
à quiconque son droit de parole.
Voilà qui termine mes remarques préliminaires, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci. Toujours concernant
les remarques préliminaires, M. le député de
Jonquière et critique de l'Opposition.
M. Dufour: Merci, M. le Président. J'aimerais être
original en souhaitant la bienvenue au maire de la ville de Montréal
mais il ne semble pas qu'il y ait des mots plus Justes que souhaiter la
bienvenue. Je voudrais inclure dans cette bienvenue tous ceux et celles qui
t'accompagnent et aussi tous tes représentants qui auront à
intervenir durant la journée.
À mes yeux, la ville de Montréal représente, bien
sûr, la ville la plus importante au Québec. Le défi que
chaque parlementaire a à relever, c'est d'essayer de garder la mesure de
la position de Montréal dans l'ensemble du Québec. Ce que
Montréal demande, il y a des chances que ça se transporte
à d'autres endroits et c'est important de garder cette mesure la plus
humaine possible. Je pense aussi que ça va selon les voeux et dans le
sens de la volonté des administrateurs de la ville de
Montréal.
Je constate aussi qu'à l'intérieur de notre cheminement
depuis la mise en place de ce gouvernement qui est en face de nous, on a
déjà reçu la ville de Montréal en pleine nuit,
presque comme des gens qui avaient des complots à ourdir. La
deuxième fois, ça s'est fait en soirée et aujourd'hui on
les reçoit en plein jour. Je pense que c'est un cheminement
intéressant. Je voudrais manifester un voeu auprès du ministre
des Affaires municipales. La prochaine fois que la ville de Montréal
viendra nous présenter un projet de loi ou qu'on aura l'occasion de
discuter d'un projet de loi, que ça se fasse à l'intérieur
d'une session parlementaire où l'on pourra mettre tout le temps voulu
pour les discussions et non pas comme aujourd'hui en catastrophe à la
fin d'une session parlementaire où mol, j'ai l'impression - et je pense
bien que les administrateurs municipaux doivent avoir la même sensation -
d'être traité à la sauvette ou très rapidement et
où on met une pression non nécessaire puisque ce projet de loi
qu'on doit étudier aujourd'hui est déposé depuis quelques
mois, sinon depuis plusieurs semaines.
Le ministre des Affaires municipales aurait tout intérêt
à écouter ce que Je dis par rapport à ce voeu que je
manifeste et qui, certainement, rencontre les voeux de la ville de
Montréal concernant l'étude des projets de loi.
Déjà, on sent que la ville de Montréal a beaucoup d'autres
projets en tête. Comme c'est une ville qui se veut dynamique, elle aura
certainement d'autres amendements à apporter, d'autres suggestions Je
souhaite qu'on le fasse la prochaine fols, lorsqu'il y aura un projet de loi
concernant la ville de Montréal ou d'autres villes du Québec, non
pas en fin de session, mais à l'intérieur d'une session où
on pourra donner tout le temps voulu et toute la considération que ces
gens méritent pour leur travail sérieux et en reconnaissance du
travail positif qui s'accomplit sur le territoire du Québec. Je vous
remercie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière, je vous remercie beaucoup Je ferais appel à la
collaboration de tout le monde pour qu'on soit capable de s'entendre, c'est
parfois difficile
J'inviterais maintenant le maire de Montréal à nous
présenter le projet de loi 230. M. le maire.
M. Doré (Jean): M. le Président, d'abord, merci aux
membres de votre commission pour les bons voeux et la bienvenue. Je souligne
que, parmi les gens qui m'accompagnent, il y a deux personnes qui ne sont pas
Immédiatement à l'avant, mais immédiatement à
l'arrière et qui font également partie de notre
délégation, Mme Lyne Charest, chargée de mission au
service de la planification de la ville de Montréal, de même que
M. Alain Duhamel, attaché politique du président du comité
exécutif.
Par ailleurs, au départ, je veux remercier la
députée de Dorion, Mme Violette Trépanier, d'avoir
accepté de "marrainer", en quelque sorte, notre projet de loi, ce qui,
Je le souhaite, deviendra peut-être une tradition, si elle le veut bien.
Je voudrais aussi remercier le ministre des Affaires municipales pour ta
collaboration dont son ministère a fait preuve relativement à
l'ensemble des discussions sur ce projet de loi avec les représentants
des services compétents
de la ville de Montréal.
M. le Président, la meilleure façon de savoir ce que
comporte ce projet de loi, c'est de l'étudier. J'ai vu le menu. Je sens
qu'on a beaucoup de travail à faire à cette commission. En ce qui
concerne l'article 1, le ministre l'a annoncé, on est d'accord pour
qu'il soit retiré, avec l'entente que toute cette question sera
rediscutée lors d'une réunion de la table de concertation
Québec-municipalités et qu'on trouvera une solution, avec la
coopération du ministre du Travail et des gens concernés.
Quant au reste du projet de loi, on l'a décrit un peu. Il s'agit
d'un projet de loi avec diverses implications à la fois sur des
questions d'aménagement, de fiscalité, de démocratie et
d'autres instruments dont on a besoin pour faire notre travail, à
Montréal. Je souhaiterais plutôt qu'on aborde immédiatement
le fond de la question pour qu'on en dispose le plus rapidement possible.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire, je vous
remercie beaucoup Plusieurs personnes doivent intervenir sauf que,
d'après les informations que je possède, plusieurs de ces
intervenants voulaient parler particulièrement sur l'article 1
J'appellerai les différents groupes. Si vous n'avez plus rien à
dire, vous le laisserez savoir afin qu'on puisse passer au groupe suivant.
D'abord, l'Association de la construction de Montréal et du
Québec devait aussi se présenter conjointement avec l'Association
provinciale des constructeurs d'habitations du Québec. Pour
éviter trop de déplacements, j'aimerais que vous utilisiez les
pupitres situés à l'extrême gauche, au bout de la table.
Approchez-vous! Vous vous identifiez en prenant la parole. Allez-y!
M. White (John): John White, procureur pour l'Association de la
construction de Montréal et du Québec, pour l'Association
provinciale des constructeurs d'habitations du Québec et
également pour la Fédération de la construction du
Québec. Nous n'avons rien d'autre à ajouter à la suite du
retrait de l'article 1 du projet de loi 230.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M.
White. J'appelle maintenant - comme vous le voyez, tout se passe bien, tout va
bien aller - le Conseil provincial du Québec des métiers de la
construction. M. Maurice Pouliot en est le président-directeur
général. Prenez place, M, Pouliot.
M. Pouliot (Maurice): M. le Président, Madame et messieurs
les membres de cette commission, nous aussi sommes entièrement d'accord
pour que l'article 1 ne soit pas discuté et qu'il soit retiré.
Évidemment, à l'intérieur du secteur de la construction,
comme vous le savez, il y a un autre projet de loi, le projet de loi 114, qui
vise directement l'industrie de la construction. Cela fait drôlement
plaisir qu'on puisse aller suivre un dossier ailleurs. Pour nous, il y a
déjà trop d'exclusions à l'intérieur de la loi sur
la construction pour en ajouter d'autres. On fera le débat ailleurs. Je
vous remercie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M.
Pouliot. J'appelle maintenant l'intervenant de la FTQ-Constructîon M. Guy
Perreautt, directeur général ou son représentant. Alors,
la FTQ-Constructlon.
M. Paré (Yves): M. le Président, mon nom est Yves
Paré Je représente le directeur général de la
FTQ-Construction. L'article 1 étant retiré à la demande de
la ville de Montréal, je ne veux que déposer le mémoire de
la FTQ-Construction pour référence future. On sait que le
débat reviendra sûrement sur la table un jour, alors on veut
déposer notre mémoire. Dans les circonstances, -on se retire des
autres arguments. Je vous remercie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M.
Paré. J'Invite donc le représentant de la Centrale des syndicats
démocratiques, M. Raymond Lortie ou M. Ouellet.
Une voix: Ils sont partis Ils viennent de partir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on tient pour
acquis qu'on les a entendus. Il y a des représentants de la ville de
Westmount et aussi de la Conférence des maires de banlieue. On me dit
que Mme Laurin serait la représentante de la ville de Westmount et de la
Conférence des maires de banlieue. Vous pouvez prendre le temps de vous
asseoir.
Mme Laurin (Yolande): Je suis directrice générale
de la Conférence des maires de la banlieue de Montréal. Je suis
accompagnée de Me David Kirshenblatt qui coordonne le dossier
auprès des procureurs des quatorze municipalités membres de la
conférence qui sont fournies en eau par la ville de Montréal.
D'abord, permettez-moi, au nom du président de la conférence, de
vous remercier de nous donner l'occasion d'intervenir, s'il y a Heu. La
principale raison de notre présence ici est l'article 4 du projet de loi
qui modifie l'article 628. Des consultations ont eu lieu entre les procureurs
de la ville de Montréal et les procureurs de la conférence des
maires. La ville a consenti...
M. Bissonnet: M. le Président, j'ai une demande de
directive à vous faire à ce moment-ci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Les intervenants qui se sont adressés
à nous, antérieurement à madame qui est la directrice
générale de la Conférence des maires de banlieue, l'ont
fait relativement à l'article 1. Je remarque que l'intervention que Mme
Laurin fait à ce moment-ci se rapporte à l'article 4. Je pense
que l'intervention de Mme Laurin devrait se faire lorsque la ville de
Montréal aura informé la commission sur cet article 4. Il serait
peut-être préférable pour Mme Laurin d'intervenir à
ce moment-là. Actuellement, on fait intervenir les gens avant que la
ville de Montréal nous soumette son projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jeanne-Mance, je pense qu'il serait bon que, dans un bref exposé de cinq
minutes, les intervenants qui se sont déplacés aient la chance,
eux aussi, de s'exprimer rapidement pour dire ce qui ne va pas, peu importe
l'article auquel on se réfère. On aura la chance de revenir par
la suite.
M. Bissonnet: Je m'excuse, M. le Président. Mais en leur
permettant d'intervenir à nouveau, s'il y a lieu.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Effectivement, lorsqu'on
procédera à l'étude article par article, on aura la chance
de discuter aussi, de ce côté, afin d'avoir le maximum
d'éclairage.
M. Bissonnet: C'est pourquoi j'ai fait une demande de directive.
Je veux que ce soit bien clair.
Le Président (M. Parent, Bertrand): En espérant que vous
soyez bien éclairé...
M. Bissonnet: Ne vous en faites pas pour moi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...M. le député
et ex-maire.
M. Bissonnet: Ne vous en faites pas.
Le Président {M. Parent, Bertrand): Mme
Laurin.
Mme Laurin: J'avais presque terminé. C'était pour
dire que nous voulions intervenir sur l'article 4 qui modifiait... Je m'excuse.
Les procureurs de la ville de Montréal et les procureurs de la banlieue
de Montréal s'étaient entendus. Il y avait une addition de deux
sous-paragraphes au paragraphe 8. Nous sommes là seulement, à
toutes fins utiles, s'il y a des questions. On voulait intervenir seulement sur
l'article 4, c'est tout.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: En fait, Mme la directrice générale, ce
que vous nous dites, c'est que vous êtes d'accord, à la suite des
tractations qui ont eu lieu entre les villes de la banlieue et la ville de
Montréal. Vous êtes satisfaite du compromis qui a
été trouvé. Est-ce cela?
Mme Laurin: Exactement.
M, Dufour: Merci beaucoup, madame.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on vous remercie
beaucoup, Mme Laurin. J'appelle maintenant le dernier groupe qui était
sur la liste des intervenants tnvités, Taxe-Action Inc. Est-ce qu'il y a
des représentants de Taxe-Action inc? On m'informe qu'ils auraient
quitté. Cela complète ta liste des intervenants. Je remercie tout
le monde pour sa collaboration.
On va passer, sans plus tarder, à l'étude article par
article. J'appelle donc l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
M. Bourbeau: M. le Président, je comprends, des
conversations qu'on a eues avec le maire de Montréal, que l'article 1
serait retiré. Peut-être que M. le maire pourrait le
confirmer.
M. Doré: Exact, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y en a d'autres
qui veulent intervenir sur l'article 1, puisque celui-ci est retiré?
M. Bourbeau: Pas de discussion.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: En retirant l'article, M. le ministre, votre
intention, c'est de l'amener en discussion à la table
Québec-municipalités et, en même temps, c'est pour action
ultérieure. Est-ce que cela veut dire que ce sujet-là sera
traité éventuellement par la commission de l'aménagement
et des équipements, par le ministre des Affaires municipales ou si cela
va carrément dans les relations du travail dont s'occupe le
ministère du Travail?
M. Bourbeau: C'est une question de relations du travail. On va
commencer par en discuter entre nous pour cerner le problème, pour faire
une discussion de fond sur ce problème. Après cela, on
avisera.
M. Dufour: Je sais que vous êtes porté, de temps en
temps, à porter le drapeau pour les autres, mais je vous dis
carrément que cela semble être une question de relations du
travail.
La discussion devrait peut-être se faire au ministère du
Travail, ce qui vous permettrait d'intervenir, mais peut-être, pour une
fois, de ne pas prendre le drapeau qui pourrait appartenir à
d'autres.
M. Bourbeau: Je remercie beaucoup le député de
Jonquière pour son conseil.
M. Dufour: Cela est bien! Bon, je savais.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 1 est donc
retiré. Il y a un amendement, qui serait l'article 0. 1, qui est
apporté sur la table. Alors, peut-être que M. le ministre des
Affaires municipales pourrait nous le présenter.
Dispositions particulières au comité exécutif
M. Bourbeau: Oui. M. le Président, j'aimerais proposer un
article qui porte le numéro 0. 1. Je pense qu'on a distribué cet
amendement. Il se lit comme suit: Le projet de loi 230 est modifié par
l'insertion, avant l'article 1, du suivant: "0. 1. La Charte de la ville de
Montréal (1959-1960, chapitre 102) est modifiée par l'addition,
après l'article 79a, de l'article suivant: 79b. Malgré les
articles 65. 11 et 65. 12 de la Loi sur les cités et villes, (L. R. Q.,
chapitre C-19), les conseillers associés reçoivent, à ce
titre, comme rémunération annuelle additionnelle une somme de 10
000 $. "
Cet article permet à la ville de Montréal d'accorder aux
conseillers qui agissent à titre de conseillers associés une
rémunération annuelle additionnelle de 10 000 $. Ces conseillers
sont au nombre de huit et ont pour responsabilité d'assister les membres
du comité exécutif.
Cette demande a été formulée par ta ville de
Montréal et nous sommes pour l'adoption de cet article. Je
présenterai, à la fin de l'étude du présent projet
de loi, une modification afin que cette disposition entre en vigueur à
compter du 1er janvier 1987.
Le Président (M. Parent, Bertrand): 1987. Alors, est-ce que M. le
maire ou les gens de la ville de Montréal aimeraient intervenir sur cet
amendement?
M. Doré: M. le Président, c'est un amendement qui
nous convient dans le contexte suivant. Je rappelle simplement, pour le
bénéfice des membres de la commission, que, lorsqu'on a
discuté, en juin dernier, d'amendements à la charte, on a permis
à la ville de Montréal de créer des commissions de son
conseil et, également, des postes de conseillers, ou de
conseillères associés à des membres du comité
exécutif. (12 h 15)
Ces gens-là étaient en place depuis janvier dernier; on
voulait, évidemment, leur donner une rémunération
additionnelle eu égard à la charge additionnelle qui leur
était confiée par le conseil.
À l'époque, on avait convenu avec le ministre que,
puisqu'on avait demandé un comité, présidé par M.
Bolduc, de revoir toute la question de la rémunération des
élus au plan municipal qu'il serait peut-être plus sage d'attendre
les conclusions de ce rapport avant d'agir. Alors, on a convenu de reporter la
question à l'automne. Le rapport Bolduc a effectivement
préconisé la solution qui veut qu'on permette aux villes de 100
000 et plus de régler la question de la rémunération et
les particularismes de ces différentes villes par le biais d'un
règlement municipal. Je croîs comprendre que cette question a
été discutée par les collègues du ministre et
qu'elle reviendra plus tard au printemps. Nous pensons très
honnêtement qu'il faut éventuellement permettre aux villes de 100
000 et plus de régler l'ensemble de la question de la
rémunération à partir d'un processus public,
débattu publiquement sous le principe de la responsabili- sation et de
l'autonomie municipale. Nous pensons qu'on doit déréglementer
dans ce contexte et permettre aux villes de réglementer.
Cependant, nous sommes tout à fait d'accord avec l'amendement.
Dans le contexte actuel, les articles 65. 11 et 65. 12 de la Loi sur les
cités et villes qui fixent la rémunération des élus
municipaux n'étant pas amendés et le gouvernement ne
réglant pas cette question avant le printemps prochain, il fallait
trouver un moyen pour au moins payer les gens qui sont au travail depuis
janvier et qui ne sont pas payés au moment où l'on se parle,
malgré le fait qu'ils soient pour un bon nombre d'entre eux presque
à temps plein. Bien sûr, nous sommes d'accord avec cette solution
temporaire qui permet au moins de verser une rémunération pour la
fonction de conseiller associé et de conseillère associée.
Je comprends, M. le ministre, que, éventuellement, dans la logique,
c'est plus tard qu'on aura un autre amendement pour régler l'autre
problème des présidents et des vice-présidents. Il n'y a
pas de problème en ce qui nous concerne.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Seulement une question sur les derniers mots du
maire, M. le Président. Quand on dit: On aura d'autres articles
concernant les présidents et les vice-présidents de commissions,
est-ce dans le présent projet de loi?
Une voix: Non.
M. Doré: Oui, oui, dans le présent projet de
loi.
M. Rochefort: Très bien. Je me demandais si c'était
à la suite de la réforme. Cela va.
M. Doré: Non. Il faut aussi rémunérer
les
présidents et les vice-présidents.
M. Rochetort: C'est ce que je pensais.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants? L'article 0.1 est donc adopté. Il y a un
deuxième amendement qui porte le numéro 0.2, qui est
apporté. M. le ministre, si vous voulez nous le présenter s'il
vous plaît.
Pensions et assurances
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais proposer
l'article 0.2 qui vise à modifier le projet de loi 230 par l'insertion,
après l'article 0.1, du suivant: "0.2. L'article 176 de cette charte est
modifié par l'addition, à la fin de l'alinéa suivant: Les
membres du conseil, tant qu'ils demeurent en fonction, sont autorisés
à participer à l'assurance de responsabilité et aux
assurances collectives contractées par la ville."
Cette modification permettra aux membres du conseil de la ville de
Montréal de participer à l'assurance de responsabilité et
aux assurances collectives contractées par la ville. Tant dans la loi
générale que dans la charte de la ville de Québec, les
élus municipaux peuvent participer à de telles assurances aux
mêmes conditions que celles applicables aux fonctionnaires et aux
employés de la ville. Nous sommes favorables à accorder cette
demande à la ville de Montréal.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le maire, est-ce que vous avez des commentaires ou des questions?
M. Doré: Non, M. le Président. Je pense que
l'amendement proposé par M. le ministre parle de lui-même. Alors,
je n'ai pas de commentaires
M. Dufour: Ce qu'on accorde à la ville de Montréal
c'est le même régime que celui qui est accordé à
l'ensemble des élus municipaux au Québec. II n'y a pas
d'innovation dans cela. Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va, M. le
député de Jonquière. Alors, l'article 0.2 est donc
adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 2
du projet de loi 230. M. le ministre, si vous voûtez nous
présenter l'article 2. Un instant! En dernière seconde, on
m'avise qu'il y a un article 1.1. J'espère que tout le monde va se
retrouver.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, si vous voulez
nous le présenter, M. le ministre.
Commissions et enquêtes
M. Bourbeau: M. le Président, J'aimerais proposer
l'adoption de l'article 1.1 qui se lit comme suit: Le projet de loi 230 est
modifié par l'insertion, après l'article 1, du suivant: "1.1:
Cette charte est modifiée par l'Insertion, après l'article 179a,
du suivant: 179b. Malgré les articles 65.11 et 65.12 de la Loi sur les
cités et villes, (L.R.Q., chapitre C-19) le président et le
vice-président d'une commission permanente reçoivent
respectivement, à ce titre, comme rémunération annuelle
additionnelle une somme de 10 000 $."
M. le Président, vous aurez compris que cet article permet
à la ville d'accorder au président et au vice-président
d'une commission permanente du conseil respectivement une
rémunération annuelle additionnelle de 10 000 $.
M. le Président, une modification sera présentée un
peu plus loin dans le projet de loi afin que cette disposition entre en vigueur
le 1er janvier 1987. Nous sommes favorables à ce que la ville obtienne
ce pouvoir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire de
Montréal, cela va?
M. Doré: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux vous poser la question suivante: Est-ce que
quelqu'un pourrait être conseiller associé et, en même
temps, président ou vice-président d'une commission
permanente?
M. Doré: Non.
M. Dufour: Mais est-ce que ce serait possible?
M. Doré: Cela pourrait se produire. Cela dit, en pratique,
actuellement, les personnes qui remplissent la fonction de conseiller
associé ou conseillère associée ne sont ni
président ni vice-président.
M. Dufour: Si cela se produisait, est-ce que les montants de 10
000 $ pourraient être cumulatifs?
M. Doré: Oui, éventuellement. Mais là,
entendons-nous; il s'agit d'une rémunération qui est
attachée à une fonction et à une charge confiée par
le conseil. Si le conseil décidait de confier deux charges à la
même personne, à savoir un rôle de conseiller associé
ou conseillère associée et la présidence d'une commission,
cela pourrait signifier qu'il cumule deux rémunérations, mais
dans le cas présent, je vous assure
qu'avec la situation actuelle les président et
vice-président ou présidente et vice-présidente des
commissions du conseil ne sont pas des conseillers ou conseillères
associés.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela répond à
vos questions, M. le député de Jonquière? Y a-t-il
d'autres intervenants?
M. Messier: Une petite information.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui.
M. Messier: Connaissant peu ta ville de Montréal, combien
avez-vous de conseillers municipaux? Combien de conseillers associés,
combien de présidents et de vice-présidents avez-vous?
M. Doré: II y a 58 conseillers ou conseillères
municipaux au conseil municipal de Montréal. Il y a huit conseillers ou
conseillères associés: un par membre du comité
exécutif Et il y a six membres au comité exécutif: deux
sont rattachés au maire, une aux affaires internationales, un aux
affaires intermunicipales. Il y a cinq présidents ou présidentes
et cinq vice-présidents et vice-présidentes puisqu'il y a cinq
commissions permanentes du conseil.
M. Messier: Merci beaucoup. M. Doré: De rien.
Le Président (M. Parent-Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe, cela va? Y a-t-il d'autres intervenants? L'article 1.1 est
donc adopté. On appelle cette fois-ci l'article 2. M. le ministre.
Remboursement de contributions
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre à la
ville de rembourser les électeurs versant des contributions à un
parti politique municipal.
Le Président (M. Parent-Bertrand): S'il vous
plaît!
M. Bourbeau: Le plafond proposé par la ville est de 50 %
du montant de la contribution versée jusqu'à concurrence de 140 $
par exercice financier. La ville fait valoir que cette demande vise à
accorder aux électeurs municipaux de la ville un régime de
remboursement des contributions politiques similaire à celui qui
s'applique aux niveaux provincial et fédéral. Nous ne sommes pas
d'accord, M. le Président, pour octroyer ce pouvoir à la ville de
Montréal, car il est inopportun de conférer à une seule
ville un amendement de cette nature. Éventuellement, une telle mesure,
après évaluation de ta pertinence d'étendre le
régime de remboursement des contributions versées par un
particulier à un parti politique au palier municipal et après
consultation du groupe de municipalités concernées par cette
question, pourrait être introduite à titre de modification
à la Loi sur les élections et les référendums dans
les municipalités. J'aimerais dire qu'après en avoir
discuté longuement avec M. te maire il a été convenu que
nous n'accepterions pas, enfin comme formation gouvernementale, cet article,
que nous en rediscuterions plus tard au cours des prochains mois pour voir si
éventuellement une mesure comme celle-là pourrait être
introduite dans les lois municipales.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre. M. le
maire de Montréal.
M. Doré: M. le Président, je retiens de
l'intervention du ministre qu'il est d'accord pour que l'examen de cette
question se fasse dans un contexte plus large et, nous dit-il,
éventuellement cette question pouralt faire l'objet d'une
décision gouvernementale. Je vous dis tout de suite qu'en ce qui me
concerne le "éventuellement" devrait être dans les mois qui
viennent, c'est-à-dire au printemps prochain, parce que cette question
a, quant à nous, beaucoup trop duré. Il n'y a aucune raison au
monde qui nous empêcherait de concevoir même un régime
universel, parce que je suis personnellement partisan d'un régime
universel en ces matières. Il y a une réalité qui
s'appelle des partis politiques municipaux au Québec. Ces partis sont
assujettis à la Loi sur le financement des partis politiques. Ils ont
les mêmes obligations que les partis provinciaux. Ils doivent avoir la
capacité de se financer de la même façon, de façon
démocratique et ouverte. De ce point de vue, pour faciliter cet
investissement dans la démocratie qu'est le financement des partis
politiques, ils doivent pouvoir bénéficier du même
régime.
Si on a introduit cette disposition dans la charte - on est prêt
à accepter qu'elle soit retirée pour être débattue
dans un contexte plus large - c'est que, quand on a tenté de la
débattre dans un contexte plus large, on s'est fait dire qu'il
n'était pas question, en quelque sorte, que l'on étende un
crédit d'impôt, c'est-à-dire un manque à gagner de
l'État provincial, pour permettre le financement de la démocratie
municipale. C'est à cause de ce refus qu'on a introduit une disposition
dans la charte en disant: Si le gouvernement du Quéfbec ne veut pas
aider les partis politiques municipaux à jouir des mêmes droits
que les partis provinciaux se donnent, avec raison d'ailleurs, on va le faire,
nous, à partir des fonds municipaux. C'est pourquoi on prévoyait
le faire à travers ta charte.
Si le ministre nous dit qu'il est prêt à reprendre la
discussion - je pense que c'est le sens de son Intervention - avec ses
collègues dans un contexte plus large, je suis tout à fait
prêt à le faire. Mais je dis - enfin, évidemment,
on ne peut peut-être pas plaider l'urgence - que ce débat
doit se faire relativement dans une courte période, parce que,
très honnêtement, c'est une question qui traîne dans le
paysage depuis trop longtemps et qui comporte un aspect un peu
inéquitable, dois-je dire, là où la réalité
des partis politiques existe.
Or, à Montréal, je vous rappelle que le premier parti
politique municipal créé au Québec l'a été
par Me Drapeau en 1960, En ce qui concerne ma formation politique, elle existe
depuis 1974. Ce sont des partis qui sont ouverts - particulièrement,
depuis la décision du Parti civique - qui sont animés, qui se
réunissent annuellement, enfin, à tous les deux mois comme
n'importe quel parti qui a des structures ouvertes de participation et de
"membership".
Je pense que, de ce point de vue là, il faudrait leur donner des
moyens de financement. J'arrête là simplement pour dire que, quant
à nous, j'espère que l'éventualité sera le
printemps prochain. On va, du moins, tenter de faire le débat en ce
sens-là et je pense qu'il faudrait finir par en arriver à
régler cette question.
Je le dis simplement. Si le gouvernement veut le faire à
l'intérieur d'une loi générale, non seulement je n'ai
aucune objection, mais je pense que ce serait souhaitable pour le bien de la
démocratie et particulièrment de la démocratie à
l'échelle des municipalités.
Mais je vous dis tout de suite que, si le gouvernement en arrive
à la conclusion que telle n'est pas son intention d'y aller par une loi
générale, soit par refus d'autres municipalités de
s'insérer à l'intérieur de cette loi, soit parce qu'il
n'en voit pas la pertinence, en ce qui nous concerne à la ville de
Montréal, on reviendra à notre demande. Je pense qu'il peut se
produire des cas, à la limite, où une ville de la taille de
Montréal peut connaître une réalité qui soit
différente d'autres municipalités, quoique je ne le souhaiterais
pas, parce que, sur le plan de la démocratie, je pense qu'on doit
normalement avoir les mêmes obligations et les mêmes droits
partout.
Le Président (M, Parent, Bertrand): Si je comprends, M. le maire,
vous retirez cet article-là?
M. Doré: Volontiers.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Gouin, vous avez demandé la parole.
M. Rochefort: Oui, une première question au ministre, M.
le Président et, ensuite, une intervention. Est-ce que le ministre
pourrait préciser ses Intentions? On l'a entendu, nous dire de sa bouche
qu'il étudierait cela. Mais au-delà de son intention
d'étudier la question, - il me semble que j'avais d'ailleurs entendu
cela le printemps dernier - est-ce qu'il y a un calendrier de travail
d'arrêté? Est-ce qu'il y a un échéancier
définitif, un délai ultime à l'intérieur duquel il
compte prendre une décision? Est-ce qu'il y a un processus
d'amorcé? Est-ce qu'il peut développer un peu cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que la question est
pertinente, étant donné que l'article est retiré? Est-ce
qu'on peut continuer à discuter sur le sujet d'après les
règles qui nous régissent?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense que le
député de Gouin a droit à 20 minutes. Il pourrait
discourir pendant 20 minutes. Il vous pose des questions et je pense que c'est
à vous de décider si vous voulez répondre ou ne pas
répondre.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai absolument pas
d'objection à discourir sur le sujet. Mais, tout à l'heure, vous
avez dit, alors qu'un autre article était retiré, qu'on ne peut
pas discuter sur un article retiré. Enfin, j'ai cru comprendre cela
émanant d'une décision de la présidence.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II n'est pas proclamé
retiré, M. le ministre. Je vous dirai juste que j'ai
vérifié avec M. le maire si, dans son esprit à lui,
après son intervention... Alors, on n'a pas encore finalisé, si
on veut.
M. Bourbeau: Ah, il n'est pas officiellement retiré!
Bon.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le débat n'est pas
encore terminé sur l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, la question du remboursement
des contributions à un parti politique est dans l'air depuis un certain
temps. Ce n'est pas nouveau. Cela fait, quand même, quelques
années que cela circule au gouvernement. Il y a, quand même, un
certain nombre de questions qu'il faut encore se poser à ce sujet.
D'abord, la question de fond, est-ce qu'il convient d'étendre au milieu
municipal ce pouvoir de permettre le remboursement des contributions à
un parti politique?
Je rappelle, pour ceux qui l'auraient oublié, que, même si
on a coutume de dire qu'au Canada, il y a trois paliers de gouvernement: le
fédéral, le provincial et le municipal, en fait, il n'y a pas
trois paliers de gouvernement; il y a deux paliers de gouvernement,
étant donné, bien entendu, que le palier municipal existe en
vertu d'une juridiction déléguée du gouvernement du
Québec. (12 h 30)
Donc, on ne peut pas prétendre nécessairement que, parce
que quelque chose se fait au gouvernement du Québec cela doit
nécessairement
se faire dans les municipalités. Je ne dis pas cela pour
prétendre ou pour tenter de dire qu'éventuellement on ne pourrait
pas consentir à la mesure; c'est simplement pour souligner qu'il n'y a
pas nécessairement toujours analogie entre les deux paliers.
Je souligne que, par exemple, il y a, quand même, des divergences
importantes quant au seuil des contributions. Pour ce qui est de la loi qui
régit le financement des partis politiques provinciaux, un individu peut
contribuer jusqu'à concurrence de 3000 $; quant au palier municipal, le
maximum est de 700 $. Il y a donc déjà là une
différence importante quant au maximum permis.
Si on' arrivait à conclure qu'on doive permettre des
remboursements de contributions, est-ce qu'on devrait les permettre pour le
même montant et jusqu'à concurrence de la même somme
d'argent qu'on le permet au Québec, au plan provincial, sort un maximum
de 280 $? Il faudrait aussi se poser la question. Je dirais, d'autre part, que,
si on doit le faire aux termes d'une loi publique, d'une loi
générale, il n'y a certainement pas un enthousiasme
délirant de la part des municipalités au Québec,
actuellement, pour cette mesure, après une consultation sommaire que
nous avons faite.
Le maire de Montréal, à juste titre, nous dit: Si cela ne
fait pas l'affaire des autres, alors on serait prêt à le prendre
dans notre charte. Il le prouve, d'ailleurs, en en faisant la demande dans la
charte. Alors, je, réponds comme je lui ai déjà
répondu, au député de Gouin que ce sujet-là est
à l'étude et il continuera d'être à l'étude
au cours des prochains mois Éventuellement, le gouvernement prendra une
décision à ce sujet.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, la réponse du
ministre est à peu près le mot à mot de la réponse
qu'il nous a donnée en juin dernier. Je n'ai donc pas l'impression que
le travail qu'il s'était engagé à mener avec, notamment,
son collègue, le ministre délégué à la
Réforme électorale, s'est fait. En ce sens-là, je pense
que tout ce que l'on fait, c'est qu'on reporte le problème d'une
présence à l'autre des autorités de la ville de
Montréal pour les amendements à leur charte et que, entre-temps,
il n'y a pas d'évolution dans le dossier. La seule évolution, au
fond, c'est qu'il y a un frein à l'exercice de la démocratie et
à l'animation des formations politiques municipales au Québec,
notamment à Montréal, par ce refus de donner la
possibilité d'avoir un remboursement d'impôt en proportion d'une
contribution à une formation politique.
Je pense - on le voit à chaque jour - que la démocratie
est un exercice compliqué, mais combien essentiel. Je pense qu'il faut
que le législateur favorise la démocratisation des institutions
politiques de plus en plus maintenant au niveau municipal. Je pense que refuser
ce remboursement d'Impôt pour des contributions aux formations
politiques, c'est un peu fonctionner avec une béquille parce que,
finalement, le financement des partis politiques est contrôlé et
Dieu soit loué qu'il le soit! Les contributions sont plafonnées;
des exigences sont faites aux formations politiques quant à la
divulgation, etc., mais, en même temps, II n'y a pas d'incitatif, il n'y
a pas de soutien accordé aux citoyens et aux citoyennes qui veulent
contribuer concrètement de leurs deniers personnels à la vie des
formations politiques.
En ce sens, je pense qu'il faut qu'au plus sacrant le gouvernement se
fixe un "deadline", une limite pour prendre une décision par rapport
à cette question et qu'il nous garantisse que, effectivement, il y aura
des réunions qui auront lieu, des travaux qui seront menés et
qu'à partir d'une période X, si on n'a pas conclu pour l'ensemble
des municipalités... Ce que je pense qu'on devrait faire, positivement,
au minimum, c'est qu'on ne devrait pas empêcher les municipalités,
qui veulent se prévaloir d'une telle disposition à même
leur propre budget, de le faire, d'autant plus que je voudrais faire remarquer
au ministre des Affaires municipales que, sauf erreur, à l'occasion de
la dernière séance de notre commission qui s'est penchée
sur les amendements à la Charte de la ville de Montréal, il y
avait aussi des représentants de l'opposition municipale qui
souhaitaient, eux aussi, l'adoption de telles dispositions par
l'Assemblée nationale du Québec.
Compte tenu de cela, j'avoue que, si on en est juste sur les quantums,
il me semble que c'est quelque chose qui pourrait se régler en l'espace
d'une semaine ou deux, plutôt que dans l'espace de quelques
années. Depuis juin, on aurait pu au moins régler les
quantums.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je remarque que le
député de Gouin a bien fait son travail. Il a pris le temps de
relire les débats du mois de juin, à moins qu'il n'ait
été "briefé" par quelqu'un d'autre.
M. Rochefort: C'est ni l'un ni l'autre, M. le Président,
c'est la mémoire.
M. Bourbeau: Je prends comme un compliment les remarques qu'il a
faites, tout à l'heure, à mon égard, en soulignant que
j'avais de la cohérence dans la pensée et de la continuité
dans mon raisonnement. Je n'ai même pas eu besoin d'aller relire les
débats du mois de juin. C'est spontanément que mon esprit a
cheminé dans la même lignée que je l'ai fait au mois de
juin dernier. Alors, on va continuer à réfléchir sur la
question.
M. Rochelort: M. le Président, seulement un dernier
commentaire. J'espère que la cohérence du ministre sur cela va
connaître une fin; sinon, il n'y aura jamais de remboursement
d'impôt pour ceux qui contribuent aux caisses électorales des
formations politiques municipales et, là, cela poserait un
problème. Si jamais c'était cela, l'évolution qu'il nous
annonce, il est aussi bien de nous le dire maintenant plutôt que de nous
donner la perspective qu'ils vont peut-être regarder cela dans les
prochains mois.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire de
Montréal.
M. Doré: M. le Président, je vais simplement - on
va clore la question; on retire l'article - rappeler peut-être aux
membres de la commission que le Parti civique de Montréal, qui n'est pas
représenté aujourd'hui, a fait parvenir au ministre une lettre
par laquelle il appuie... Je lui rappelle, simplement pour mémoire,
qu'à l'époque où nous étions dans l'Opposition le
message qu'on nous passait, c'était: Faites-vous élire pour
régler cette question. On s'est fait élire. La question n'est
toujours pas réglée. Le Parti civique, qui était contre,
et qui est maintenant dans l'Opposition, trouve aussi que c'est en soi une
assez bonne mesure. On aura l'occasion d'en débattre.
Je souligne simplement que, s'il s'agit d'une question de montants, cela
se discute, encore que - je pense que le ministre va être d'accord avec
moi - ce n'est pas parce que quelqu'un veut fournir 3000 $ que l'incitatif pour
le faire, c'est qu'il va être remboursé à 140 $. Les 140 $
ont été fixés comme crédit pour faciliter,
justement, le financement populaire et large par de petits montants. Les gens
qui ont les moyens de mettre de leur poche, à titre individuel, - c'est
comme cela que cela se fait - un montant de 3000 $, ce n'est pas le
crédit qui les motive à le faire; ce sont d'autres
considérations reliées à leur formation politique ou aux
idées qu'ils veulent bien véhiculer. En ce qui nous concerne,
c'est vrai que c'est limité à 700 $. Cela pourrait être
revu, mais Je vous ferai remarquer que fes 700 $ ne s'appliquent qu'aux seuls
résidents. Les non-résidents, ceux qui n'habitent pas la ville de
Montréal - Dieu sait s'il y a beaucoup de gens qui travaillent à
Montréal, qui se récréent à Montréal, qui se
détendent dans cette ville, mais qui habitent à
l'extérieur - sont limités à une contribution de 25 $.
Cela dit, c'est une question qui est éminemment débattable. On la
reprendra en temps et lieu, peut-être dans un autre forum.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants sur l'article 2? Donc, l'article 2 est retiré.
J'appelle l'article 3. M. le ministre.
Construction
M, Bourbeau: La ville demande de nouveau une modification
à l'article 612a de sa charte. La dernière modification a
été faite à cet article, au printemps dernier, lors de
l'étude et de l'adoption de certains amendements prévus dans le
projet de loi 200.
Cette fois-ci, la ville propose un assouplissement des exigences en
termes de superficie, exigences requises pour l'approbation par le conseil des
plans de construction relatifs à la réalisation de certains
projets. Ainsi, à la suite de cet amendement, la ville pourra approuver
des plans relatifs à des projets mixtes d'industrie et d'habitation ou
d'industrie et de commerce ou, à la fois, d'industrie, de commerce et
d'habitation lorsque le terrain requis pour la réalisation de ces
projets a une superficie d'au moins 4000 mètres carrés.
En conséquence, nous serions favorables à l'adoption de
cet article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le maire de Montréal.
M, Doré: M. le Président, écoutez je pense que le
ministre l'a très bien expliqué. Le mot clé, c'est la
mixité. Tels qu'ils étalent prévus à l'article
612a, les plans d'ensemble d'au moins 8000 mètres carrés,
c'était pour des projets industriels; 4000 mètres carrés,
pour des projets commerciaux ou commerciaux et d'habitation. Ce qu'on propose
maintenant, c'est qu'on soit plus souple de ce point de vue et qu'on parle de
projets mixtes de commerce et d'habitation ou d'industrie et d'habitation ou
d'industrie et de commerce ou même des trois types d'occupation à
la fois, dans certains cas. Dans le cas des pians d'ensemble pour des
superficies d'au moins 2000 mètres carrés, on ajoute non pas
uniquement l'habitation - ce qui était limitatif - mais habitation et
commerce dans la mesure où 80 % de la superficie sont affectés
à de l'habitation. C'est la réalité de Montréal.
Dans la trame urbaine, généralement, on trouve, sur beaucoup de
rues, du commerce au rez-de-chaussée et de l'habitation à
l'étage.
Donc, de ce point de vue, le fait de ne pas pouvoir procéder par
plan d'ensemble pour des unités de 2000 mètres carrés
uniquement pour des fins d'habitation nous empêchait de faire des plans
d'ensemble avec des zones de commerce, tout en respectant la trame urbaine
existante. C'est donc pour refléter ta réalité de
Montréal qui ne vise pas la ségrégation des fonctions
comme on la retrouve dans certaines banlieues, avec l'habitation d'un
côté, le commercial et l'industriel de l'autre mais qui
présente une mixité des fonctions du point de vue de
l'aménagement, que l'article est proposé. Il veut, non seulement
assurer la rentabilité économique de certains projets, mais
également leur rentabilité sociale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. te maire. M.
le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, les autorités de
Montréal ont-elles des projets directement concernés par la
modification qu'elles demandent à l'Assemblée?
M. Doré: Je vais vous donner un exemple. À un
moment donné, on a eu un projet d'un centre d'accueil ou d'une maison
pour personnes retraitées et on aurait voulu le mettre dans un plan
d'ensemble. Mais, comme la maison prévoyait un commerce au
rez-de-chaussée, à la fois comme service d'appoint aux
résidents de l'immeuble et à la fois pour respecter la trame
urbaine, on avait un problème parce que, dans le cas des projets d'au
moirïs 2000 mètres carrés, on ne pouvait considérer
qu'une fonction d'habitation. C'est face à ces difficultés,
à une certaine rigidité dans la façon dont les plans
étaient préparés qu'on a Introduit ia notion de
mixité. La limite dans les cas de plans d'au moins de 2000 mètres
carrés, c'est de dire qu'il faut qu'il y ait au moins 80 % de
l'édifice qui soient pour de l'habitation pour qu'on y insère du
commerce. Dans le cas des édifices d'au moins 4000 mètres
carrés, là on opte pour une mixité beaucoup plus large. Je
vais vous donner un exemple: traditionnellement, l'industrie est dans les parcs
industriels. De plus en plus, particulièrement dans le secteur des
nouvelles technologies, c'est tout à fait compatible et concevable que
des parties de fabrication puissent être insérées là
où on trouve aussi du commerce ou même, à la limite, de
l'habitation. Il y a des projets de cette nature qui peuvent être
envisagés. On veut se donner une flexibilité plus grande de
façon à respecter un peu la mixité de la trame urbaine de
Montréal.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Y a-t-il des prévisions de l'application de
cet article à un projet concret qui s'appellerait "Les ateliers
municipaux"?
M. Doré: Non. Ce n'est pas nécessairement en
fonction d'un projet spécifique qui s'appelle...
M. Rochefort: Mais est-ce que ce projet n'est possible que par
cette modification?
M. Doré: Non, je ne le pense pas; pas dans le cas du
projet auquel vous faites référence, qui est celui de
rebâtir de l'habitation et une fonction commerciale ou un mixte des deux
sur les terrains des ateliers municipaux. Ce n'est pas en fonction de cet
article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. J'imagine que c'est en
fonction d'affaires commerciales vétustés, notamment, où
il pourrait y avoir revitalisation à la fois commerciale et,
également, résidentielle?
M. Doré: Et la revitalisation de certains secteurs
industriels en friche où on peut très bien concevoir des projets
mixtes, là aussi. Oui, il est vrai que cela peut viser certaines
artères commerciales, mais cela vise aussi le remembrement de terrains
et le réaménagement de certaines zones industrielles
désuètes ou en friche qu'on veut revitaliser.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il d'autres
intervenants? Cela va pour l'article 3? L'article 3 est donc adopté.
Aqueducs
J'appelle l'article 4 et nous avons un amendement. Avant que M. le
ministre nous présente l'amendement, je rappellerais que Mme Laurin, qui
est directrice générale de la conférence des maires de
banlieue, avait manifesté son désir d'intervenir sur l'article 4.
SI elle désire intervenir, je la prierais de prendre place au bout de la
table et elle pourra intervenir en temps et lieu. M. le ministre des Affaires
municipales, si vous voulez d'abord nous présenter l'amendement.
M. Bourbeau: M. le Président, je veux bien
présenter l'amendement, mais j'aimerais faire des commentaires
généraux sur l'article 4 avant de l'amender. Cela permet de mieux
comprendre le sens de l'amendement si on sait...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Allez-y, M. le
ministre.
M. Bourbeau: ...sur quoi porte l'article 4. La modification
proposée par la ville de Montréal à l'article 628 de sa
charte vise à lui permettre de faire, avec les municipalités
voisines, notamment la ville de Charlemagne, des ententes portant sur la
fourniture de l'eau. À cette fin, la ville juge
préférable, pour éviter qu'elle ne soit soumise en cette
matière à un double régime d'entente intermunicipale, soit
en vertu de sa charte, soit en vertu de la Loi sur les cités et villes,
de réaliser tous les nouveaux cas d'entente en matière de
fourniture d'eau à l'intérieur des mécanismes actuels
prévus dans la charte de la ville. L'avantage qu'y voit la ville est le
fait qu'il y aurait alors uniformité du régime, notamment en ce
qui a trait à la fixation du prix de l'eau et à la
révision de ce prix par la Commission municipale du Québec. (12 h
45)
Nous sommes favorables à l'adoption de cette modification La
formulation des amendements proposés par la ville nécessite,
toutefois,
certaines modifications. Ces modifications, M. le Président,
j'aimerais ies proposer. Étant donné qu'il s'agit d'un texte
assez long et que tous les membres de la commission en ont reçu copie,
Je présume qu'on me dispensera d'en faire la lecture. J'aimerais
simplement faire certains commentaires au sujet de ce papillon.
Alors, est-ce que vous avez l'intention, M. le Président, pour
cette modification, de procéder par paragraphe ou d'une façon
globale?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense qu'on peut la
prendre globalement.
M. Bourbeau: Oui? Bon.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Globalement, cela va.
Allez-y, M. le ministre.
M. Bourbeau: D'une façon globale, je dirais que la
modification au paragraphe 1° vise à préciser les trois
façons utilisées par la ville de Montréal pour desservir
en eau ies municipalités environnantes. Quant au paragraphe 2°,
cette modification vise à préciser que les travaux additionnels
requis aux fins de fournir l'eau à une municipalité non
actuellement desservie par la ville sont à la charge exclusive de cette
municipalité. Cette mesure vise à éviter que de tels
travaux additionnels ne causent une augmentation du prix de fourniture d'eau
quant aux quatorze municipalités actuellement desservies.
Le Président (M, Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre. M. le
maire de Montréal. On est toujours sur l'amendement.
M. Doré: Oui, M. le Président?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si vous désirez
intervenir sur l'amendement.
M. Doré: Ah non, pas du tout, M. le Président.
L'amendement, la ville de Montréal l'a discuté avec les
procureurs des quatorze municipalités concernées. Ce texte
reflète, je dirais, le consensus auquel nous sommes arrivés, je
peux le dire, sans difficulté. Le ministre, en l'introduisant,
finalement, introduit au projet de loi une modification qui, à moins
d'avis contraire, fait consensus entre les quatorze municipalités
desservies par la ville de Montréal.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants? Oui, allez-y, monsieur.
M. Kirshenblatt (David): Au nom de la conférence des
maires de banlieue, je peux dire que le texte proposé par le ministre
représente le consensus obtenu à la suite de discussions entre
les municipalités et la ville de Montréal.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie beaucoup.
Est-ce qu'il y a d'autres Interventions sur l'amendement? Donc, l'amendement
à l'article 4 est adopté. Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. J'appelle donc
l'article 5. M. le ministre des Affaires municipales.
Budget
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, d'un article de
concordance avec les modifications que nous proposerons à l'article
6.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire.
M. Doré: L'ensemble de l'article 4 nous permet - je le
pense et je le souhaite, du moins, pour l'avenir et je pense que le ministre
est d'accord avec moi - d'éviter ce qui a pu constituer souvent des
litiges entre la ville de Montréal et des municipalités de
banlieue sur toute cette question. Les modifications apportées par le
ministre permettent de clarifier, de simplifier la procédure et
probablement d'éviter toute une source de frictions, pas de conflits,
mais, du moins, d'appels et de représentations et je pense que cela
augure bien pour l'avenir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur l'article 5, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Vous pourriez peut-être vous prévaloir
d'un certain article de loi qu'on vient d'adopter durant cette session-ci, qui
fait qu'à l'avenir, si vous avez des problèmes, vous pouvez les
soumettre à la commission municipate et un commissaire va aller
décider pour vous autres. Vous allez être lié
indéfiniment.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? L'article 5 est donc adopté? Adopté.
M. Dufour: L'article 4. C'est l'article 4.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Non, l'article 4 est
adopté. On est rendu à l'article 5.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Jonquière était un article en retard comme toujours.
M. Dufour: On n'est pas en retard du tout. Ne vous en faites pas,
je suis même en avance, aujourd'hui!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): S'il vous plaît!
Tout le monde est à la même heure. On avait appelé
l'article 5, M. le maire, et M. le ministre a présenté l'article
5. Vous n'avez pas de commentaires?
M. Doré: Non, c'est un article de concordance avec
l'article qui va suivre, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, tout va bien.
L'article 5 est donc adopté. J'appelle l'article 6.
M, Bourbeau: L'article 6 vise à autoriser la ville
à verser aux partis politiques des allocations pour le remboursement
d'une partie de leurs dépenses d'administration courantes et de leurs
autres activités. Nous sommes d'accord avec ce pouvoir que demande
exceptionnellement la ville de Montréal et une modification que je
proposerai à la fin du projet de loi rendra cette disposition
rétroactive au 1er janvier 1987.
Cette demande avait été faite par la ville de
Montréal au mois de juin dernier, le député de Gouin s'en
souvient sûrement. Nous avions convenu, à ce moment-là, de
reporter également l'étude de cette demande à l'automne,
possiblement dans le cadre d'un projet un peu plus large. Finalement, nous
avons décidé de restreindre, pour l'instant, ces pouvoirs
à la ville de Montréal. C'est la raison pour laquelle nous avons
décidé non seulement d'accorder les pouvoirs à la ville,
mais de le faire rétroactivement au 1er janvier dernier, étant
entendu que les fonds disponibles pour ces allocations étaient
déjà dans le budget de la ville en 1987, tel que nous l'a
affirmé le maire de Montréal, puisque c'était
déjà dans le projet de loi du printemps dernier.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Des commentaires, M.
le maire?
M. Doré: L'article parle de lui-même, M. le
Président. Il s'agit de reproduire, mutatis mutandis, comme le dirait un
juriste, au plan municipal l'équivalent de l'article 361, en
particulier, et des articles suivants de la Loi électorale du
Québec qui permet à l'État québécois
d'accorder des contributions aux partis provinciaux reconnus pour les fins
d'administration, de diffusion de leur programme et d'animation des membres.
C'est un peu la même réalité qu'on veut refléter au
plan municipal puisqu'une telle réalité existe également.
Voilà.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Tout à l'heure, le ministre des
Affaires municipales avait l'air de s'inquiéter de certains
retards; moi, je lui ai dit que j'étais en avance. Je peux prouver
facilement, actuellement, qu'il est en retard. Cela fait deux mois qu'il a le
projet de loi en main et II vient nous dire qu'il va proposer des amendements
qui ne sont pas encore écrits. Je trouve que, dans le fond, le ministre
est en train de nous faire la preuve qu'il travaille à la petite semaine
puisqu'il aurait pu préparer cela avant. On ne perdrait pas de temps.
Chaque fois que des articles arrivent, les papillons devraient revoler "at
large" ou être réécrits complètement. Là, on
pourrait faire un travail efficace. Il nous dit: Je ne suis pas tout à
fait prêt. Cela fait deux articles où II nous ramène
à la fin et nous dit: Je vais vous apporter des papillons pour qu'on
puisse se rajuster. En tout cas, on va les juger au mérite.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, un seul commentaire puisque
le ministre a fait appel à ma mémoire. Je lui dirai qu'il vient
de prouver que, lorsqu'il manque de cohérence par rapport à ses
propos antérieurs, il lui arrive de faire de belles choses.
Une voix: Bravo!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires, d'autres intervenants? Cela va. L'article 6 est donc
adopté. J'appelle l'article 7. M, le ministre des Affaires
municipales.
Vérification
M. Bourbeau: II s'agit, M le Président, d'un article de
concordance avec l'article 12 du projet de loi. Étant favorable à
l'adoption de ce dernier article, je suis d'accord également avec la
présente demande de la ville.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, il faut que notre
vérificateur, si on crée une société, puisse
pouvoir la vérifier au nom du conseil. C'est une disposition qui lui
donnera ce pouvoir. C'est une société qu'on veut créer, un
peu plus tard, par ce projet de loi et dont on discutera à ce
moment-là.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants sur l'article 7? L'article 7 est donc adopté.
M. Rochefort: J'aurais juste une question, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui.
M. Rochefort: Je ne veux pas ouvrir un débat, mais est-ce
que, par cet article, on ne règle pas des problèmes qu'il y avait
déjà eu avec l'AMARC?
M. Doré: Non. Ce qu'on fait là...
M. Rochefort: N'était-ce pas cela un peu, à
l'époque? Le vérificateur n'avait pas de responsabilité
par rapport à l'AMARC et tout le service...
M. Doré: Non. Le vérificateur...
M. Rochefort: Je parie d'il y a quelques années.
M. Doré:... a toujours eu une responsabilité par
rapport à l'AMARC. Je ne pense pas que le litige était là.
Le problème, dans certains cas, c'était que le suivi de ses
suggestions ou recommandations n'avait pas toujours été fait, ce
à quoi on s'est attaqué et on devrait voir la situation se
modifier au cours des mois qui viennent.
M. Rochefort: D'accord.
M. Doré: Mais, dans ce cas-là, non; il s'agit
d'ajouter l'article 964dd et le "dd" en question concerne la
société paramunicipale appelée à administrer
l'éventuel centre d'accueil et de renseignements international de
Montréal, le centre touristique.
M. Rochefort: D'accord.
M. Doré: On en reparlera tantôt.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, Cela répond aux
questions. L'article 7 est donc adopté. J'appelle l'article 8. M. le
ministre, si vous voulez nous présenter l'article 8.
Taxes spéciales
M. Bourbeau: Avec plaisir, M. le Président. Cette demande
de la ville de Montréal précise les pouvoirs de la ville en
matière d'imposition des jeux d'adresse. Nous sommes d'accord avec la
demande de la ville. Puisqu'il serait difficile de retirer à la ville de
Montréal le pouvoir qu'elle exerce déjà en matière
d'imposition d'appareils d'amusement, il est préférable de
clarifier la disposition législative afin d'éviter ou de limiter
les poursuites judiciaires.
Encore une fois, je dois signaler que cet article avait fait l'objet
d'un long débat, lors de la session du printemps où on avait
étudié le projet de loi sur la ville de Montréal. La
pensée commune a cheminé jusqu'à aboutir, aujourd'hui,
à l'acceptation des demandes de la ville.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire.
M, Doré: M. le Président, je veux simplement informer les
membres de la commission sur cette nouvelle version du texte. Vous comprendrez,
comme moi, que les tables de trou-madame, ce n'est pas vraiment une
réalité en 1987. C'était, évidemment, l'ancienne
appellation qu'on retrouve dans le texte actuel. Il s'agit de moderniser ce
texte en quelque sorte. Je souligne, tout de suite, aussi, que c'est en
même temps une façon de légaliser une chose qui, à
toutes fins utiles, se fait sous l'ancien vocable de "table de billard, table
de trou-madame, jeu de quilles, salle de tir ou autre jeu de ce genre. Dans
"autre jeu de ce genre", on a Introduit, quant à nous, les appareils
d'amusement. Là, on le précise dans la charte de façon que
la chose soit clarifiée.
Je veux seulement vous Informer que cela n'ajoute pas aux revenus de la
ville. C'est simplement pour régulariser une situation qui aurait pu
être contestée compte tenu du fait que les trous-madame, c'est
quand même loin des appareils électroniques.
M. Bourbeau: M. le Président, une question.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Bourbeau: J'aurais une question pour le député
de Gouin. Est-ce que la mémoire du député de Gouin lui
permet de se souvenir de ce qu'était un trou-madame? On en avait
discuté au mois de juin dernier. Je ne m'en souviens pas tellement;
est-ce qu'il pourrait nous le dire?
M. Rochefort: M. le Président, puisque il n'y a pas,
semble-t-il, trop de problème de cohérence dans l'esprit du
ministre par rapport à cela, je ne pense pas que ce soit utile. Je
m'attarde surtout à ses problèmes de cohérence, quand il y
en a trop ou qu'il n'y en a pas assez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, est-ce qu'il y a des problèmes
devant la cour concernant cet article ou si c'est vraiment une question
d'éclaircissement, pour vous assurer que...
M. Doré: II n'y a aucune contestation devant les
tribunaux, sauf qu'on trouvait un peu surannée cette vieille
définition; elle doit être mise à jour et le ministre est
d'accord avec nous.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur l'article 8? L'article 8 est donc adopté.
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 9.
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Bourbeau: Cette demande de la ville de Montréal vise
à permettre l'imposition d'une taxe spéciale quant à
l'exploitation de parcs de stationnement sur les immeubles appartenant aux
centres hospitaliers dans la mesure où les espaces sont loués au
public.
Cette modification a pour but de contrer l'effet d'un récent
jugement rendu par la Cour d'appel, laquelle a statué que la somme
d'argent versée par le gouvernement à titre d'"en lieu" de taxes
quant à ces immeubles remplace toutes les taxes et non pas seulement
celles pour les services municipaux. Nous ne sommes pas favorables à
accorder cette demande de la ville. Cela constituerait une exception au
régime fiscal établi par la Loi sur la fiscalité
municipale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, je ferai remarquer au
ministre des Affaires municipales que la disposition de notre charte qui nous
donne le droit d'établir des taxes spéciales pour l'exploitation
de parcs de stationnement est déjà, en soi, une dérogation
par rapport à la Loi sur la fiscalité municipale.
Le deuxième élément que je souligne, c'est que, de
ce point de vue, Montréal est un peu un cas unique. Il n'y a pas
d'autres villes qui ont cette disposition spécifique. Je veux souligner
que, dans le cas des parcs de stationnement des hôpitaux, en tout cas
ceux de Montréal qui ont été visés par la
décision et qui nous ont amenés à rembourser une somme
d'à peu près 1 500 000 $, tous les stationnements sont
exploités par des exploitants privés, tous les stationnements
fonctionnent sur une base commerciale, tous les stationnements desservent non
seulement les visiteurs, mais, éventuellement, les gens qui vivent
autour, dans certains cas, et les médecins qui ont des bureaux dans les
édifices autour des hôpitaux.
Je dis bien humblement qu'il s'agissait pour nous de traiter un
stationnement exploité sur une base commerciale comme n'importe quel
autre stationnement du centre-ville. Le refus m'amène à dire
simplement qu'il faudrait rediscuter cette question dans le contexte ptus
général de toute la question de la fiscalité municipale.
Je ne vois pas comment, dans ce cas, on pourrait nous dire, lorsqu'un
hôpital décide, à toutes fins utiles, de percevoir une
redevance d'une entreprise privée, pourquoi l'entreprise privée
qui exploite un stationnement sur un territoire, un terrain fût-il celui
d'un hôpital, ne paierait pas la taxe spéciale, alors que la
même entreprise - souvent, ce sont les mêmes entreprises bien
connues qui gèrent les stationnements - au centre-ville va la payer?
C'est vraiment une "business" dans les deux cas. Ils devraient payer dans les
deux cas.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, je veux concourir aux propos
du maire de la ville de Montréal concernant cette possibilité de
taxer le stationnement. Si l'hôpital exploite une bâtisse à
caractère public en vue de rendre des services à la population,
paie des "en lieu" de taxes jusqu'à un certain point, cela va. À
ce moment, il paie ses taxes. Par contre, lorsque la même entreprise, qui
s'appelle hôpital, peut louer ou donner à contrat l'exploitation
d'un stationnement, à ce moment-là, dans mon esprit, c'est
complètement contraire à ce qu'elle est habilitée à
faire. Si c'est une entreprise rentable - je suis certain que c'est à
but lucratif; il n'y a pas une entreprise qui va gérer ces
stationnements sans qu'il y ait un revenu quelque part - je trouverais juste et
raisonnable qu'elle paie sa quote-part de taxes, au même titre que les
stationnements privés ou publics de la ville. Si ce pouvoir existe pour
les autres, on devrait avoir le même traitement pour l'ensemble des
stationnements qui sont à but lucratif. Je ne vois pas sur quel principe
le ministre s'appuie pour dire qu'ils ne doivent pas être payés,
qu'il n'est pas favorable à cet article, d'autant plus que
Montréal et l'ensemble des villes du Québec, cette année,
vont faire un cadeau au gouvernement. Il ne faut pas se le cacher,
actuellement, à cause des transferts fiscaux municipaux, le gouvernement
du Québec économise un montant appréciable. Il s'en frotte
les mains.
Une voix: 12 000 000 $ à Montréal.
M. Dufour: 12 000 000 $ pour la ville de Montréal, c'est
ce qu'il est en train d'économiser. Pour la ville de Québec, ce
doit être quelques millions. Toutes les villes Importantes perdent
quelques millions. Je ne vois pas sur quel principe le ministre pourrait
s'appuyer pour refuser cette demande qui me semble très
justifiée. Je suis habitué à travailler sur la
fiscalité avec le ministre des Affaires municipales et il traite cela
morceau par morceau. Ce morceau est important. Cela ne va pas contre mes
principes. C'est sa cohérence qui est en jeu. Je fais appel à son
esprit de cohérence et d'équité. Il traite la
fiscalité municipale par morceau. Il n'a pas voulu, depuis deux ans,
malgré mes demandes répétées, aller fouiller dans
la fiscalité municipale et trouver des solutions globales à ces
problèmes. Quand il a un problème qui touche un peu les autres
ministères, là, je le reconnais vraiment. Il est reconnaissable.
C'est vrai qu'il y a des bouts où on peut le suivre à la
trace et à la piste. On le voit bien aller. Quand cela touche le
gouvernement, si un ministre ne lui a pas donné la commande, il ne
l'accomplit pas. Il me semble que ce serait Important que le ministre des
Affaires municipales dise à la ministre des Affaires sociales de payer
ses dus. Si elle veut qu'il y ait des actions lucratives dans les
hôpitaux, dans des établissements qui appartiennent à
l'État, qu'elle paie ses dus, au même titre que l'entreprise
privée. C'est cela, de la "business". On ne peut pas s'en tirer.
J'insiste pour dire que, pour ce qui est de cet article, il me semble que la
ville de Montréal a 100 % raison. S'il y a d'autres municipalités
qui vivent les mêmes problèmes et qui ont les mêmes pouvoirs
- cela n'existe pas en dehors de Montréal, qu'on ait le droit de taxer
les stationnements, par exemple - qu'on leur accorde le même traitement,
quitte, au printemps, à étudier la fiscalité municipale
dans son entier.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière, il est déjà 13 heures passées. Nous
allons donc suspendre nos travaux et les reprendre dès 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise 15 h 21)
Le Président {M. Parent, Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît1
Nous reprenons les travaux de la commission de l'aménagement et
des équipements. Nous en étions à l'étude du projet
de loi 230, Loi modifiant la charte de la ville de Montréal, à
l'article 9. L'explication avait été fournie par le ministre et
nous étions à l'étape des commentaires. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'article 9?
M. Dufour: Mes seuls...
Le Président (M, Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière
M. Dufour: M le Président, les explications données
par le maire de Montréal et l'ajout de ma voix à la sienne n'ont
pour but que d'insister auprès du ministre des Affaires municipales pour
que, dans ce cas très précis qui me semble une proposition
cohérente et une manifestation de la volonté du
législateur... Si la ville de Montréal a déjà en
main la possibilité de taxer des stationnements privés à
but lucratif, il n'y a aucune raison pour que le gouvernement du Québec
ne se comporte pas de la même façon. C'est un des principes de la
réforme de la fiscalité municipale de 1979 II faut se rappeler
que le gouvernement du Québec s'était alors engagé
à se comporter comme un contribuable à part entière. Dans
ce dossier très précis, it pourra nous répéter,
nous dire à satiété que l'ancien gouvernement ne l'a pas
fait, ce n'est pas une excuse. C'est juste un prétexte ou un
faux-fuyant. À mes yeux, au moment où la ville de Montréal
demande ce pouvoir légitime, on devrait le lui accorder.
Ce n'est pas vrai qu'on peut laisser traîner dans le paysage
n'importe quelle décision, surtout que c'est un cas précis
concernant la ville de Montréal et non l'ensemble du Québec. Le
ministre a tout en main pour régler ce problème. La seule
démarche qu'il a à faire, c'est de s'assurer que la ministre des
Affaires sociales respecte les engagements qu'il pourrait prendre en son nom
comme membre du gouvernement du Québec, comme ministre responsable des
Affaires municipales et aussi comme défenseur des
municipalités.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le maire de Montréal.
M. Doré: M. le Président, il y a peut-être
une façon de solutionner le problème qui tiendrait compte des
préoccupations du ministre, telles qu'il les a transmises tout à
l'heure et qui, en même temps, pourrait permettre de les
réconcilier avec nos propres préoccupations et la
présentation que j'en al faite En fait, l'article, tel que
proposé dans le projet de loi à l'article 9, vise à nous
permettre de pouvoir taxer les parcs de stationnement pour les édifices
qui pourraient être ceux visés par l'article 257 de la Loi sur la
fiscalité municipale On peut le reprendre dans un sens plus positif. On
pourrait soumettre la proposition suivante: L'article de notre charte qui nous
donne le pouvoir d'application, l'article 803, dit que le conseil peut, en
outre, imposer à certaines personnes des taxes spéciales pour une
année L'article 803, dans son libellé, commence en disant qu'on a
ce pouvoir d'imposer des taxes spéciales pour une année. Pour
l'une de ces taxes, le paragraphe w, dit que cette taxe peut être
appliquée à: "L'exploitation de parcs de stationnement: une taxe
basée sur la superficie ou imposée selon toute autre
modalité que le conseil détermine. Le conseil peut, aux fins du
présent paragraphe, définir ce que constitue un terrain de
stationnement et fixer des taux de taxe qui peuvent varier suivant des zones
où ces terrains sont situés et suivant différentes
catégories qu'il détermine. "
C'est le pouvoir que nous a conféré l'Assemblée
nationale d'appliquer une taxe spéciale sur les terrains de
stationnement. Une proposition qu'on pourrait peut-être soumettre - je
pense qu'on en a transmis une copie au ministre - pourrait se lire de la
façon suivante, à ce paragraphe w que je viens de lire et qui
explique qu'une taxe spéciale peut s'appliquer à l'exploitation
de parcs de stationnement. On pourrait ajouter le paragraphe suivant: Une telle
taxe est exigible de tout exploitant autre qu'une personne mentionnée
à l'article 204 de la Loi sur la fiscalité municipale -
c'est-à-dire, de façon plus
concrète, à l'ensemble de ce que sont les immeubles qui
paient les "en lieu" de taxes - ou qu'une société qui est
mandataire de la couronne du chef du Québec. Par exemple un immeuble
gouvernemental qui serait exploité par la Société
immobilière du Québec. Si on définit qu'une taxe
spéciale sur un terrain de stationnement, telle que définie
à l'article 803 de notre charte, peut être exigible de tout
exploitant, on vise donc tout autre exploitant généralement
privé, et on le dit "autre que" une personne, au sens moral du terme,
mentionnée à l'article 204 - est-ce bien cela? - de la loi de la
fiscalité. Dans le cas de l'article 204, cela veut dire qu'un
hôpital qui l'exploite lui-même ou un édifice gouvernemental
qui paie des "en lieu" de taxes ne sont pas assujettis à cette taxe.
Encore une fois, lorsqu'on dit "autre qu'une personne ou qu'une
société qui est mandataire de la couronne", on pense
évidemment à la Société immobilière du
Québec. On est sûr qu'on ne vise que les cas où le parc de
stationnement est exploité par une société privée
à des fins commerciales. On exclut la possibilité qu'un
hôpital puisse l'exploiter lui-même et qu'il soit taxé deux
fois, et on évite peut-être la préoccupation du ministre
qui était de s'assurer que, dans le fond, on ne touche pas à
l'ensemble du chapitre sur la fiscalité qui traite des "en lieu" de
taxes payés par le gouvernement.
Je ne sais pas comment le ministre et les membres de la commission
réagissent à cette proposition, mais elle me semble satisfaire
à l'objectif du ministre de ne pas remettre en cause et discuter ici,
à l'occasion de cet amendement, un ajout en ce qui concerne les "en
lieu" de taxes payés par le gouvernement et, en même temps,
permettre à la ville d'avoir une règle uniforme relativement aux
parcs de stationnement. Tout exploitant qui n'est pas une personne visée
au sens de l'article 204 de la loi de la fiscalité ou qui n'est pas la
Société immobilière du Québec, tout exploitant
privé peut donc être assujetti à la taxe qui est
prévue à l'article 203 de notre charte. Je ne sais pas comment on
réagit à cela, mais c'est la suggestion qu'on pourrait faire pour
essayer de le faire en termes plus positifs.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M. le
maire. J'aimerais avoir la collaboration de tout le monde. J'ai parfois de la
difficulté à entendre ce qui est dit par les interlocuteurs. Je
demanderais de respecter énormément le droit de parole de chacun
et cela va bien se passer ainsi. Y a-t-il des commentaires et des
réactions? M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le maire de Montréal
m'a fait part au cours de la dernière heure de l'amendement qu'il aurait
souhaité proposer. Je ne peux pas ne pas rappeler les dangers que
comportent une initiative de fignoler comme cela un amendement sur la table de
la commission parlementaire sans prendre le temps d'étudier toutes les
implications sur l'ensemble de la Loi sur la fiscalité municipale et la
charte de la ville de Montréal que peut comporter l'ajout
instantané et spontané d'un amendement comme celui-là. Il
y a des répercussions possibles, non seulement sur la charte de la ville
de Montréal, mais sur l'ensemble des chartes ou même sur toute la
fiscalité elle-même. Souvent, quand on admet un principe quelque
part, il y a des répercussions qu'on peut ne pas avoir prévues.
Je dirais donc que nous devons procéder certainement à au moins
deux types de vérification avant de se prononcer sur la
recevabilité de l'amendement: Premièrement, des
vérifications de type légal - nos conseillers juridiques sont en
train de regarder si un amendement comme celui-là pourrait être
acceptable -; deuxièmement, II y a aussi des vérifications de
type administratif. On parle de terrains de stationnement qui appartiennent au
gouvernement et qui sont loués ou utilisés par des tierces
parties qui sont des entreprises commerciales. Il faudrait s'assurer qu'on ne
vient pas faire Indirectement ce qu'on ne veut pas faire directement,
c'est-à-dire imputer finalement au gouvernement le coût de la
mesure. J'ai d'ailleurs déjà indiqué au maire de
Montréal ces objections-là
Ce que je vous proposerais de faire, M. le Président, c'est de
suspendre l'étude de l'article 9 pendant que nous procédons
à un certain nombre de vérifications et, à la fin de
l'étude du projet de loi, si nous avons complété nos
vérifications et si celles-ci indiquent que nous pouvons accepter
l'amendement sans problème, à ce moment-là, on verra. (15
h 30)
M. Dufour: J'espère que vous allez accepter de suspendre
l'article, parce que J'ai l'impression que le ministre est à la
recherche d'une solution et non pas du problème. Cela va peut-être
donner des chances de faire avancer le dossier.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 9...
Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'apprécie toujours
les remarques du député de Jonquière qui s'Installe en
"piggyback" derrière le maire de Montréal. Quand il voit une
monture sur laquelle il peut chevaucher, il est tout heureux de trouver enfin
un point qu'il peut défendre.
M. Dufour: Je suis mieux Installé, peut-être dans un
meilleur siège que le sien.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si vous permettez,
là-dessus, on va suspendre l'article 9 et j'appelle donc l'article 10.
M. le ministre des Affaires municipales, si vous voulez nous présenter
l'article 10, s'il vous plaît.
M. Bourbeau: M. le Président, cette modification a pour
objet de permettre à la ville
l'exemption de la taxe d'eau et de services pour certaines
catégories d'occupants. La ville de Montréal
bénéficie de ce pouvoir particulier pour l'exercice financier de
l'année 1987. Elle désire pouvoir l'exercer pour tous les
exercices subséquents, ce à quoi nous ne pouvons pas être
favorables.
Nous estimons, en effet, qu'une reconduction de ce pouvoir pour les
exercices financiers de 1988 et de 1989 permettrait à la ville de
réduire sensiblement l'effet du possible transfert fiscal sur le secteur
résidentiel consécutif aux récentes augmentations de
l'évaluation des propriétés foncières.
En conséquence, je proposerais l'introduction d'un amendement
à la fin du projet de loi. J'ai l'intention de proposer un amendement
à la fin du projet de loi. Quant à nous, nous proposons de
relirer l'article 10 pour le remplacer un peu plus loin par un article que nous
appellerons l'article 17. 1 et qui aura pour effet de donner suite à ce
que je viens de dire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire de
Montréal.
M. Doré: Cela ne pose pas de problème, M. le
Président. On a vu le texte que le ministre veut déposer plus
tard. Cela reprend substantiellement le texte qu'on avait dans le projet de loi
adopté en décembre 1986 et cela nous apparaît tout à
fait conforme à ce qu'on poursuit comme objectif.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y en a
d'autres qui veulent intervenir sur l'article 10? Cela va. Alors, l'article 10
est retiré et sera donc remplacé ultérieurement par
l'article 17. 1. L'article 10 est retiré. Article 11? M. le ministre des
Affaires muncipales.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article devrait
être retiré, parce que la Loi sur la fiscalité municipale
vient d'être modifiée dans le même sens à l'article
846a.
M. Doré: Oui, ce qu'on voulait régler par la charte
est réglé par le projet de loi 82. En ce qui concerne la partie
de l'article 11 qui est 846a, il n'y a aucun problème, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'article 11?
M. Doré: Sur l'alinéa 846a de l'article 11, parce
qu'il y a un autre alinéa qui est 846b.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 846a
est retiré et nous allons appeler à l'article 11, le paragraphe
846b.
M. Bourbeau: M. le Président, concernant le paragraphe
846b, vous avez raison. Je proposais de retirer l'article 11 au complet; disons
que j'avais anticipé sur la décision que je devais rendre
à 846b. Il s'agit d'un article qui voudrait faire en sorte de permettre
l'imposition de la Régie des installations olympiques pour l'imposition
du Village olympique.
Évidemment, le Village olympique est sous la
responsabilité du ministère des Approvisionnements et Services.
Nous avons consulté, comme toujours, les ministères sectoriels,
comme nous devons le faire lorsque des lois privées touchent à
des objets qui ne sont pas du ressort direct du ministère des Affaires
municipales, enfin, des objets qui ne sont pas sous sa responsabilité.
Dans ce cas-ci, le Village olympique est sous la responsabilité du
ministère des Approvisionnements et Services. Nous avons
également consulté l'appareil gouvernemental et je dois vous
aviser que nous ne pouvons pas accepter cette modification.
Je signale qu'il s'agit de la deuxième tentative dans la
même année de la part de la ville de Montréal pour obtenir
ce pouvoir d'exception à la Loi sur la fiscalité municipale. Tout
en soulignant la ténacité et la cohérence de la ville de
Montréal, je ne peux malheureusement pas accepter l'article 846b. Alors,
ou bien on le retire ou bien nous ne pourrons pas voter pour l'article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur l'article 846b, M.
le maire de Montréal.
M. Doré: M. le Président, d'abord, ma
première remarque. Contrairement à ce qui a été
diffusé dans les médias d'information, la semaine
dernière, par le ministre responsable de la Régie des
installations olympiques, le ministre des Approvisionnements et Services, il
n'est aucunement l'intention de l'administration municipale de tenter, par le
biais de cet article, d'imposer l'ensemble des installations olympiques. On
convient très bien que, les installations olympiques étant en
partie financées par la taxe que l'on connaît à
l'échelle du Québec, dont tous les fumeurs contribuent à
alimenter la caisse, et par la taxe spéciale, dite olympique,
imposée aux contribuables de Montréal, c'est par ce biais qu'on
atteint l'éventuel remboursement de la dette qui échoit quant
à la construction du stade, du vélodrome et des piscines.
Cependant, il y a une partie des Immeubles qui relève de la
Régie des installations olympiques et pour laquelle il n'y a aucune
espèce de raison qu'elle soit " exemptée. C'est la partie du
village qui est non seulement une partie résidentielle pour à peu
près 1000 unités de logement, mais qui est aussi une unité
commerciale. Il y a des commerces qui sont établis à
l'intérieur de ce complexe. Il y a également des professionnels
et des bureaux gouvernementaux qui sont établis à
l'intérieur de cet édifice et il y a, bien sûr, à
peu près 1000 unités d'habitation, dont 200 dites à loyer
modique.
Je ne comprends pas comment on puisse en
arriver à la conclusion qu'en voulant assujettir les immeubles
qui s'appellent fe Village olympique, l'on puisse d'abord vouloir viser, alors
que l'article dit le contraire, le stade, le vélodrome et les piscines -
ce n'était pas l'intention - et, en même temps, continuer à
garder cette espèce d'anachronisme dans la logique de la Loi sur la
fiscalité municipale...
J'allais seulement ajouter, M. le ministre, parce que cela me semble
important de le souligner, que si la réponse c'est de dire: "Bravo pour
la constance de Montréal, mais, encore une fois, non merci", je vous dis
bien respectueusement, qu'il va bien falloir s'asseoir pour réexaminer
bon nombre des aspects de la fiscalité municipale qui sont, à mon
point de vue, lacunaires. Une des raisons pour lesquelles on voulait à
tout le moins récupérer à peu près le million de
dollars que nous fait perdre la non-imposition de la partie commerciale de la
Régie des Installations olympiques, que sont le village, les commerces
et les bureaux loués par des professionnels et autres, n'est pas
étrangère au fait que, depuis 1979, le gouvernement du
Québec ne paie pas, comme on avait pris, à l'époque,
l'engagement de le faire, à 100 % ses taxes foncières sur les
immeubles, tant du réseau scolaire que des réseaux
collégial, universitaire et hospitaliers, des services de santé,
ce qui prive Montréal d'un manque à gagner de 32 000 000 $,
À cela s'ajoute, cette année, à cause de la façon
dont l'évaluation est faite, une diminution de la contribution du
gouvernement du Québec au budget municipal de la ville de
Montréal de 12 000 000 $.
La contribution du gouvernement du Québec au budget, dans sa part
des dépenses municipales à Montréal, est passée de
107 000 000 $ en 1987 à 95 000 000 $ en 1988. Alors, il reste que, si }e
fais le total à la fois du manque à gagner, parce qu'on impose
à 80 % ou à 50 % selon qu'on évalue les Immeubles qui
normalement devraient l'être à 100 %, qui est de 32 000 000 $, et
de la diminution de la part relative de 12 000 000 $, on a presque 44 000 000 $
ou 45 000 000 $ de manque à gagner dans le budget municipal.
Je voyais avec intérêt, ce matin, dans Le Soleil que
peut-être le gouvernement s'apprêterait à reconnaître
le particularisme de la capitale, du fait qu'elle aussi a un manque à
gagner important par le fait que le gouvernement, pour certains de ses
immeubles, ne paie pas ses taxes à 100 %. Dans le cas de
Montréal, les ' sommes sont autrement plus substantielles et, en plus de
cela, il y a cette espèce d'anachronisme du village. C'est une des
raisons pour lesquelles, pour le village, on est là. Ce que j'aimerais
entendre du ministre, c'est: par-delà la reconnaissance de la
cohérence de notre administration, est-ce que c'est votre intention de
revoir cela de façon plus large, par-delà la mesure de
plafonnement qui a été mise en place et pour laquelle j'ai eu
l'occasion de le remercier déjà - ce qui a permis
d'alléger sérieusement le fardeau fiscal, du moins le compte de
taxes de bon nombre de contribuables à Montréal, comme on a pu
s'en rendre compte dans les journaux par notre budget - est-ce que c'est votre
intention et celle du ministère de s'asseoir pour aborder plus largement
l'ensemble de la question de la fiscalité municipale et de revoir cela
à la lumière de 1988, après maintenant près de huit
ans d'application de la réforme, pour y mettre peut-être les
ajustements nécessaires avec plus de cohérence et plus
d'équité? C'est un peu ce qui est sous-jacent la demande qui est
faite relativement au village. Je le soumets bien humblement, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire. M.
le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je comprends bien le maire
de Montréal lorsqu'il souhaite que le gouvernement fasse des
contributions additionnelles et plus substantielles au montant qu'il paie
déjà à la ville de Montréal pour des fins de
remboursements des "en lieu" de taxe. Il y a comme cela des dossiers qui sont
là et qui, de part et d'autre, ne remplissent pas entièrement les
attentes des parties Nous avons nous aussi un contentieux assez Important avec
le gouvernement fédéral; nous en avons avec les
municipalités. Cela fait partie des dossiers auxquels nous travaillons
semaine après semaine, mois après mois. Le jour où il n'y
aura plus aucun dossier à traiter, je peux dire que c'est le jour
où on va fermer boutique et où on va s'en aller chacun chez nous.
Quand le maire de Montréal est arrivé en place et moi aussi, il y
avait un certain nombre de dossiers en marche. Nous en avons
réglé quelques-uns. Nous en réglons chaque année.
Le dossier du Village olympique est en un qui n'a pas encore trouvé de
solution. D'autres dossiers ont avancé au cours de l'année Le
dossier de la fiscalité municipale en est un. Le maire s'est rendu
compte comme moi que la fiscalité municipale, ce n'est pas une mince
affaire, c'est une affaire extrêmement importante et je dirais même
énorme. Je me demande si on réussira jamais un jour à
régler d'un seul coup toute la problématique de la
fiscalité municipale, parce que le jour même où on a mis le
point final à un document réglant la fiscalité municipale
ou le lendemain de ce jour il y a des problèmes qui surgissent à
nouveau, qu'on n'avait pas prévus, qui sont survenus en fonction de
situations nouvelles et qui remettent en cause déjà l'entente qui
a été prise. C'est l'expérience que nous avons mois
après mois, semaine après semaine. C'est un dossier qui est
toujours d'actualité, la fiscalité municipale. Jamais, à
mon avis, on ne l'aura réglé. Il faut donc s'acharner à
tenter de trouver des solutions globales, bien sûr, mais il y aura des
situations spéciales qui vont surgir. Nous avons réglé
récemment deux problèmes urgents, enfin, un problème
urgent, celui des hausses brusques des comptes de taxes.
Nous avons convenu avec les représentants du monde municipal - le
maire est au courant puisqu'il siège à l'exécutif du
conseil d'administration de l'UMQ - que, dès le début de
l'année 1988, le comité technique élargi sur la
fiscalité municipale va continuer à se pencher sur le
problème de fond de la fiscalité municipale, ce qui couvre
l'ensemble du dossier, y compris la problématique de la taxe d'affaires
et y compris l'ensemble de tous les problèmes reliés à la
fiscalité municipale. Nous avons un horizon d'environ deux ans devant
nous pour tenter avec, bien sûr, le concours aussi des autres
ministères du gouvernement, dont au premier chef le ministère des
Finances, de dégager des avenues de solutions. C'est la raison pour
laquelle, d'ailleurs, un peu plus tôt dans le projet de loi nous avons
convenu de reconduire, non pas pour un an mais pour deux ans, la mesure
d'abolition de la taxe d'eau pour les secteurs résidentiels pour laisser
le temps, justement, au comité technique élargi et
subséquemment aux élus du monde municipal par
l'intermédiaire de leurs unions de tenter de trouver avec le
gouvernement des solutions pour l'avenir. C'est ce que je pourrais dire
à ce moment-ci en réponse aux questions du maire de
Montréal.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M le maire de
Montréal.
M. Doré: M. le Président, Je veux simplement dire
que je me réjouis de la volonté réaffirmée ici, par
le ministre devant cette commission de poursuivre toute la réflexion qui
a été amorcée l'année dernière sur cette
question et à laquelle la ville de Montréal a contribué Je
puis l'assurer que pour les deux prochaines années elle va y contribuer
fortement avec les ressources dont elle peut disposer, en collaboration et en
concertation avec ses collègues du monde municipal (15 h 45)
J'inviterais le ministre à faire porter la réflexion aussi
un peu sur l'ensemble des aspects de la fiscalité, y compris la
contribution gouvernementale au financement des dépenses municipales par
le biais de ce qu'on appelle les "en lieu" de taxes, et, ce faisant,
peut-être à en profiter à tout le moins pour que son
collègue, le ministre des Approvisionnements et Services, comprenne
correctement le sens de la proposition qu'on mettait de l'avant,
c'est-à-dire non pas notre volonté d'imposer le stade, le
vélodrome, les piscines et tout le grément, mais uniquement le
village, mais de garder en tête qu'il y a là un anachronisme qui
ne se justifie pas. Si on peut distinguer les installations olympiques du
village, le village est carrément une exploitation commerciale qui
devrait normalement payer sa juste part du fardeau fiscal montréalais,
puisqu'il consomme et utilise des services municipaux.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je ne sais pas si le ministre va dire que le maire de
Montréal est accroché après le critique de l'Opposition
concernant les affaires municipales. Je veux dire seulement que, depuis un an
ou deux, je lui rappelle les grands principes de la fiscalité
municipale. Je trouve que, dans son exposé, II se raccroche facilement
à des remises en cause, quand on sait - et ce n'est caché
à aucun administrateur municipal - que la réforme fiscale n'a pas
donné tous ses effets. Il y a de bonnes raisons: on n'a pas
appliqué tous les principes Le gouvernement du Québec ne l'a pas
fait et il n'a rien obtenu non plus du gouvernement fédéral
à cause de son exemple. Comme il n'a pas rempli complètement ses
obligations, il n'est pas capable de demander au gouvernement
fédéral de payer sa juste part des compensation, des "en lieu" de
taxes aux municipalités.
Il ne faut pas se le cacher. Le rapport Parizeau, une commission
d'étude sur les municipalités, qui a été
approuvé par l'ensemble des municipalités du Québec, donne
un ensemble de recommandations. On n'a pas besoin d'études
complètes sur tous les sujets. Il y a des décisions qui
dépendent d'une volonté politique. Le ministre nous manifeste
clairement qu'il n'a pas cette volonté politique. Il va se cacher
derrière les administrateurs municipaux pour leur dire.Allez, faites vos devoirs et essayez de nous trouver des correctifs et on
verra après. Je vous dis carrément là-dessus que cela fait
un an et demi ou deux ans que j'insiste auprès du ministre des Affaires
municipales en lui disant: Allez donc au fond des choses et regardez ce qui se
passe.
C'est peut-être du cas par cas, mais quel est le cas qui est
là? Pourquoi demander à la ville de Montréal d'avoir un
traitement différent sur cette question? Dans l'ensemble du
Québec, même les offices d'habitation municipaux qui ont des
bâtiments ou des logements mis à la disposition des citoyens
défavorisés paient des taxes, mais non pas à 100 % dans le
sens où la municipalité est obligée de payer 10 % à
déficit de l'administration de ces logements Si on regarde le Village
olympique, il compte des bâtiments qui sont habités par des gens.
La ville de Montréal ne devrait pas être obligée de faire,
Jusqu'à un certain point, des cadeaux au gouvernement du Québec.
Si je me rappelle bien, lors de l'étude sur la fiscalité
municipale, l'ensemble des élus municipaux ou le rapport recommandaient
expressément au gouvernement du Québec de payer des taxes ou des
"en lieu" de taxes pour le Village olympique. À moins que ma
mémoire ne fasse défaut, j'ai l'impression que c'était
écrit à l'intérieur de la réforme sur la
fiscalité municipale. Si ce n'est pas à cette occasion-là,
je suis convaincu qu'on est revenu à la charge, il y a quelque chose
quelque part où l'Union des municipalités du Québec
faisait une demande
expresse et appuyait la ville de Montréal pour obtenir une juste
compensation au point de vue des taxes concernant le Village olympique.
À ce moment-là, je pense que ce n'est pas seulement la
ténacité de l'administration actuelle, c'est une volonté
municipale depuis de nombreuses années. Le jour où on aura obtenu
cela, peut-être que les problèmes seront moins cruciaux et qu'on
pourra dire aux administrations municipales: Faites donc votre travail, faites
votre devoir; administrez selon vos responsabilités. Mais, tant qu'on
n'aura pas fait jouer complètement, à 100 %, la fiscalité
municipale, surtout de la part du gouvernement...
Je pense que cela n'exclut pas des études plus en profondeur
concernant, par exemple, l'évaluation et d'autres domaines, il faudrait
- et je pense que c'est une condition pratiquement sine qua non - que le
gouvernement du Québec joue pleinement son rôle autant pour
lui-même que vis-à-vis du gouvernement d'Ottawa. À ce
moment-là, je suis convaincu que la ville de Montréal viendra
peut-être moins souvent pour essayer de régler des
problèmes de fiscalité qui sont, à mes yeux, des
problèmes élémentaires. Il n'y a pas une
municipalité au Québec qui ait des logements qui n'impose pas de
taxes en conséquence. C'est vraiment un traitement à part. Je
veux bien comprendre que Montréal soit une ville à part des
autres, mais il ne faudrait pas qu'on continue, surtout sur des questions qui
sont acceptées par tout le monde. Etre à part, cela veut
peut-être dire être traitée un peu mieux que les autres
à cause de problèmes différents. Mais ià, on la
traite un peu moins bien, même si elle est différente. Je pense
qu'il y a un cheminement.
M. le ministre, je vous invite à continuer votre
réflexion, mais je pense que c'est trop vous demander. Je vous
inviterais à prendre des décisions plutôt qu'à
continuer votre réflexion. Je vous vois réfléchir depuis
deux ans et cela n'aboutit pas.
Alors, cela va être fatigant à la longue de ne pas avoir de
réponse. Qu'on en trouve une, vous avez tout en main pour le faire. Cela
ne dépend pas des administrateurs municipaux. C'est de votre ressort.
C'est sur cela que la ville de Montréal insiste. Mais ne me dites pas,
après que j'aurai fini mon intervention, que je suis à la
remorque de la ville de Montréal pour le dossier de la fiscalité.
Sans cela, je vais tout vous sortir ce que j'ai dit depuis deux ans. J'ai
l'impression que, si vous avez de la mémoire, vous allez vous rappeler
des choses, Si vous ne vous le rappelez pas, c'est écrit ce qu'on dit.
Donc, je ne suis pas mal à l'aise du tout pour vous rappeler que la
fiscalité municipale doit jouer son rôle et c'est la
responsabilité...
Je ne pense pas que vous trouviez jamais la formule magique pour
régler tous les problèmes. On ne vous demandera pas cela. Mais
essayez de ne pas en créer!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, si je devais relire tout ce
que le député de Jonquière a dit depuis deux ans avant de
prendre une décision dans ce dossier, je pense qu'on siégerait
jusqu'à la fin du mois de mars 1988! Je ne m'Imposerai pas ce calvaire
de relire toutes ces séances.
Mais je dirais quand même, avec tout le respect que j'ai pour les
opinions du député de Jonquière, que je trouve un peu
étrange que l'Opposition - je ne parle pas du député
lui-même - vienne nous faire la morale et la leçon en ce qui
concerne Fimposabilité" du Village olympique quand on sait que le
gouvernement du Parti québécois a été là de
1976 à 1985 et que lui-même, au cours de ces neuf années,
n'a jamais jugé bon d'accorder à la ville de Montréal
l'assujettissement à la taxe ou plutôt de rembourser les "en lieu"
de taxes sur le Village olympique.
C'est très facile, après coup, quand on arrive dans
l'Opposition, de venir donner des leçons au gouvernement et de lui dire:
Vous devriez faire ci, vous devriez faire ça. L'ancien gouvernement n'a
pas jugé bon de le faire pendant neuf ans. Alors, je pense que vous
êtes assez peu crédibles quand vous venez faire la morale au
gouvernement sur ce dossier et sur bien d'autres dossiers, d'ailleurs, je dois
dire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je vais remettre les choses dans leur juste
perspective. Je n'ai pas à porter tous les problèmes ou tous les
défauts de l'ancien gouvernement. Vous l'avez assez
dénoncé. De la façon dont vous vous comportez, vous
êtes pire que le précédent C'est évident,
excepté que cela a passé en dessous des vagues. Personne ne s'en
rend compte encore, mais ça s'en vient.
Arrêtez de porter des accusations. Vous ne pouvez pas conduire en
disant: Les autres... Vous étiez supposés faire mieux. Vous
êtes des gens de business. Vous devriez comprendre que le business, cela
se fait avec des affaires.
Quand il y a des affaires que le gouvernement fait, vous n'êtes
pas capable de répondre adéquatement. Vous dites: Ce sont des
affaires, mais ce ne sont pas des affaires. Là, vous avez une
réponse à donner. Vous vous abritez derrière les
municipalités pour dire: Travaillez et, en attendant, nous autres, on va
dormir sur la "switch". On ne trouvera pas de solution à ça.
Le jugement que la population a porté, elle l'a porté en
1985, le 2 décembre, et c'est réglé. Je veux vous
rappeler, par exemple, que, même en étant au pouvoir, vous avez
fait des promesses et il n'y en a pas beaucoup de remplies. C'est clair.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors,
s'il vous plaît! Si }'ai bien compris, le paragraphe 846b de
l'article 11 est retiré.
M. Bourbeau: L'article 11 au complet.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, l'article 11 est
retiré au complet. Sur division?
M. Dufour: C'est lui qui le retire, ce n'est pas la ville de
Montréal. Est-ce que vous le retirez, votre article, M. le maire?
M. Doré: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que vous avez retiré votre article? Vous
l'avez proposé.
M. Doré: Bien, j'ai dit, M. le Président, qu'en ce
qui concerne le paragraphe 846a, de toute façon, le problème est
réglé par le biais d'une loi générale. En ce qui
concerne le paragraphe 846b, je comprends que le gouvernement nous dise qu'il
n'est pas prêt pour le moment pour la possible taxation du Village
olympique.
M. Dufour: Mais ce n'est pas lui qui le retire.
M. Doré: Alors, je comprends que telle est la
réponse du gouvernement.
Le Président {M. Parent, Bertrand): Alors, M. le maire,
retirez-vous le paragraphe 846b, parce que, dans le fond, c'est votre projet de
loi?
M. Doré: Moi, ce que j'ai compris, M. le Président,
c'est que ce n'est pas au maire à le retirer. C'est le ministre qui a
annoncé qu'il retirait l'article du projet de loi. C'est lui qui est le
ministre. Pour le premier aspect, je n'ai pas de problème. Pour le
deuxième, j'ai fait valoir que, quant à moi, j'aurais
préféré qu'il le demande. Mais cela demeure, à ma
connaissance - vous me corrigerez, je suis néophyte en la matière
- la responsabilité du ministre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je veux juste vous rappeler,
parce que ce sont des règles importantes, qu'à partir du moment
où le porteur de la loi, qui est la ville de Montréal,
décide de ne pas retirer un article, on devra voter le paragraphe 846b,
puisque vous ne le retirez pas. Ce sont les formalités, je veux que ce
soit clair pour tout le monde, on devra tout simplement le voter si vous ne le
retirez pas..
M. Doré: M. le Président, je pense que j'ai fait
valoir mon point de vue et je ne veux pas forcer un vote. Il y a
déjà assez de temps qui s'est écoulé et je sens mes
collègues d'autres municipalités qui brûlent d'impatience
de saisir la commission de leurs propres préoccupations. J'ai bien
compris et j'ai bien pris note de la volonté du ministre de poursuivre
l'effort de réflexion et de l'élargir à l'ensemble des
questions de fiscalité. Je veux l'assurer de notre collaboration. Dans
ce contexte, j'accepte, pour le moment, de retirer cette question et de la
revoir dans un contexte plus large.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 846b est
retiré et l'article 11 au complet est retiré.
Acquisitions d'immeubles
On passe donc à l'article 12. Il y a un amendement. M. le
ministre, veuillez d'abord nous présenter l'amendement à
l'article 12.
M. Bourbeau: M. le Président, avec votre permission, en
premier lieu, je ferai un commentaire général sur l'article 12
avant de proposer l'amendement.
Cet article vise à permettre à la ville de demander la
constitution d'une corporation sans but lucratif qui aura pour fonction de
gérer et d'exploiter un centre de service touristique. La ville de
Montréal, en 1985, s'est engagée à réaliser, avec
l'aide financière des gouvernements fédéral et provincial,
un ensemble immobilier devant servir de centre d'accueil et de renseignements
touristiques. La ville préfère, sur le plan administratif, que
les fonctions relatives à l'administration de ce centre...
Le Président (M. Parent, Bertrand): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! On a de la difficulté à entendre le ministre et
tous les Intervenants. Je demande pour une dernière fois, s'il vous
plaît, la collaboration de tout le monde. S'il y a des caucus qui doivent
se tenir - je comprends que du travail doit se faire - s'il vous plaît,
faites-le en dehors de la salle. Si vous le faites à l'intérieur,
qu'on ne vous entende pas. C'est très déplaisant pour quelqu'un
qui a à intervenir, particulièrement pour nos invités,
d'entendre constamment des chuchotements. En tant que président de la
commission, je dois m'assurer de la bonne marche des travaux. Je ne veux pas
avoir à intervenir ni à faire de la discipline, sauf que je veux
qu'on se comprenne une fois pour toutes. M. le ministre.
M. Bourbeau: La ville préfère, sur le plan
administratif, que les fonctions relatives à l'administration de ce
centre soient réalisées par une corporation paramunicipale, comme
c'est le cas pour quelques autres fonctions municipales. Nous sommes favorables
à l'octroi de ce pouvoir, sous réserve d'apporter quelques
précisions au texte. Ces précisions verraient à faire en
sorte que cette modification indique que la corporation destinée
à gérer et à exploiter les centres de service touristique
pourra y exercer ou y permettre l'exercice d'activités commerciales
connexes à cette exploitation dans le but d'en
assurer le financement. Évidemment, nous sommes favorables
à la modification, puisqu'elle vise à préciser le texte
original.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire de
Montréal, sur l'amendement.
M. Doré: Sur l'amendement comme sur la proposition
principale, je pense que le ministre a parfaitement bien résumé
ce dont il s'agit. Je rappelle simplement pour les membres de ce conseil, que
dis-je?, de cette commission que le CARIM, puisque c'est son nom actuellement,
sera appelé à jouer un rôle majeur dans le tourisme au
Québec. Montréal étant une porte d'entrée
importante du tourisme au Québec, l'ensemble des régions
touristiques du Québec, les ATR seront représentées au
sein de ce CARIM. Au fond, l'ajout fort souhaité et
suggéré par le ministère est de permettre aussi
d'exploiter là divers services, par exemple, pour faciliter la
référence à des hôtels, pour pouvoir exiger un
coût dans la question de réservations pour des spectacles, etc.,
pouvant servir au financement du centre. Je pense que c'est tout à fait
conforme à la vocation.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire. Est-ce
qu'il y a d'autres intervenants? Est-ce que l'amendement à l'article 12
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M, Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article 12, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. J'appelle
l'article 13. M. le ministre, veuillez nous expliquer l'article 13.
M. Bourbeau: II s'agit d'un article de concordance avec la
modification proposée par l'article 12 du projet de loi, ayant pour
effet de préciser la procédure applicable à la
création de la société destinée à
gérer et à exploiter les centres de service touristique. Comme je
le disais, M. le Président, il doit en conséquence subir le
même sort que l'article 12, c'est-à-dire être
adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il des interventions
sur l'article 13? Cela va. L'article 13 est adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 14. M. le
ministre. (16 heures)
M. Bourbeau: II s'agit d'un article de concordance avec la
modification proposée à l'article 12 du projet de loi. L'article
14 vise à préciser que la société qui s'occupera de
la gestion et de l'exploitation des centres de service touristique devra faire
rapport de ses activités au comité exécutif au plus tard
le 31 mars de chaque année. Il s'agit de la même règle que
celle qui est applicable aux autres sociétés paramunicipales.
Nous sommes d'accord avec l'adoption de cet article, car il s'agit d'une
modification de concordance.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
commentaires ou des Interventions sur l'article 14? Est-ce que cela va, M. le
maire?
M. Doré: Oui, cela va bien.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 14 est donc
adopté. Adopté. J'appelle l'article 15. M. le ministre.
M. Bourbeau: Par souci de concordance avec d'autres dispositions
de sa charte, soit les articles 98, 99 et 107, la ville de Montréal
désire indexer de 10 000 $ à 25 000 $ le montant au-delà
duquel le comité exécutif ne peut vendre de gré à
gré tout immeuble sans l'approbation du conseil. La dernière
indexation de cet article ayant été effectuée en 1971, il
nous semble justifié de donner suite à cette demande de la
ville.
Le Président {M. Parent, Bertrand): M. le maire, cela va? Est-ce
que l'article 15 est adopté? Adopté. J'appelle l'article 16.
D'abord, il y a un amendement. M. le ministre, si vous voulez nous
présenter l'amendement à l'article 16.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Selon mon habitude, si
vous n'avez pas d'objection, je vais commencer par un commentaire d'ordre
général sur l'article lui-même, qui prolonge, pour
l'exercice financier de 1988, le régime particulier d'imposition d'une
surtaxe sur les immeubles imposables excédant une certaine valeur,
régime qui a cours depuis l'année 1983. Pour l'exercice 1987, le
taux maximum de la surtaxe était de 0, 10 $ par 100 $
d'évaluation et la surtaxe ne s'appliquait qu'aux immeubles dont la
valeur excédait 200 000 $. En vertu de la présente demande de la
ville, le taux demeurerait à 0, 10 $ par 100 $ d'évaluation,
alors que la surtaxe s'appliquerait aux immeubles d'une valeur
supérieure à 200 000 $, soit la même situation que celle
qui prévalait lors de l'exercice financier de 1987.
Nous sommes favorables à l'adoption de cette disposition, avec
modification toutefois, dans le but de la rendre également
applicable
pour l'exercice financier de 1989. On trouvera un peu étonnant
que, cette fois-ci, on en donne plus que le client n'en demande. Ce n'est pas
pour faire plaisir à la ville de Montréal ou à son maire,
mais c'est pour être cohérents avec la décision que nous
avons prise dans le cas de l'abolition de la taxe d'eau où nous avons
accepté de maintenir la mesure pour deux années
consécutives, soit 1988 et 1989, afin de permettre la réflexion
dont je parlais tout à l'heure, réflexion plus globale sur
l'ensemble de la fiscalité municipale. Comme nous sommes d'avis que nous
n'aurons pas terminé l'ensemble de l'étude de ce dossier à
la fin de l'année 1988, il nous est apparu illusoire d'accorder la
demande de l'article 16 pour un an seulement, sachant très bien
qu'à la fin de l'année 1988 la ville de Montréal aurait
demandé la reconduction de la mesure pour une autre année,
jusqu'à ce que les travaux du comité technique soient
terminés. Nous prenons l'initiative de suggérer,
évidemment, si la ville de Montréal veut bien accepter la
modification - c'est le projet de loi de la ville, on ne peut pas lui imposer
la mesure, on ne peut pas la lui imposer sans qu'elle ne pousse les hauts cris
- l'amendement suivant: L'article 16 du projet de loi 230 est modifié
par le remplacement, à la première ligne, des mots "pour son
exercice financier de 1988" par les mots "Pour ces exercices financiers de 1988
et de 1989". Par cette modification, nous prolongeons à l'année
1989 le régime de surtaxe portant sur les Immeubles d'une valeur
imposable excédant 200 000 $.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que cela va, M. le
ministre? M. le maire de Montréal.
M. Doré: M. le Président, je veux simplement dire
que, même si l'objectif du ministre n'était pas, comme il le
disait, de faire plaisir au maire ou à la ville, le résultat est
le même.
M. Dufour: En faisant plaisir à l'Opposition, il fait
plaisir à la ville de Montréal.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avez-vous d'autres
commentaires, M. ' le député de Jonquière? Cela va
M. Dufour: Non. Je veux juste rappeler que c'est une mesure qui
avait été discutée très fortement l'an dernier Je
ne lui reprocherai pas de la maintenir pour les deux prochaines années,
mais il avait dit que ce serait la dernière année où il le
permettrait. Mais, comme il n'est pas vite, là comme ailleurs, il va
prendre le temps.
Le Président {M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais seulement souligner, pour la
compréhension de ceux qui ne sont pas très familiers, que cette
mesure qui permet une surtaxe de 0, 10 $ les 100 $ d'évaluation sur les
Immeubles de 200 000 $ d'évaluation et plus ne s'applique qu'aux
immeubles du secteur non résidentiel, soit les immeubles des secteurs
industriel et commercial.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'amendement
à l'article 16 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article 16, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 17. M le
ministre, si vous voulez nous présenter l'article 17?
M. Bourbeau: Cet article, dont l'application est limitée
territorialement, c'est-à-dire à trois secteurs de la ville qui
sont délimités aux fins de son application, et limitée
dans le temps également, car l'article 16 doit s'appliquer le 1er
janvier 1989, vise à permettre à la ville de Montréal
d'approuver, sans tenir compte des exigences de superficie prévues
à l'article 612a de la charte, des projets de construction ou
d'occupation particuliers
Nous sommes favorables à l'adoption de cet article puisqu'il
permettra à la ville de permettre la réalisation de certains
projets particuliers à l'intérieur de son territoire, qui ne
pourraient l'être en vertu des exigences actuelles applicables en
matière de zonage au centre-ville.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M le maire de
Montréal.
M. Doré: Deux précisions pour les membres de la
commission. La première, c'est qu'il s'agit d'une mesure
intérimaire applicable aux territoires du centre-ville pendant la
période où on est en train de mettre en place le plan d'urbanisme
du centre-ville en se modelant un peu sur les dispositions de la loi 125,
auxquelles Montréal n'est pas assujettie directement, mais auxquelles on
accepte bien de se conformer, du point de vue de la méthode
Les gens ont sûrement constaté qu'il s'agit d'un article
dont on dit qu'il cessera d'avoir effet le 1er janvier. On espère, selon
le cheminement qu'on s'est donné, que le plan d'urbanisme sera
adopté pour la fin de 1988, ce qui permettra de lever les mesures
intérimaires entretemps. Si jamais tel n'était pas le cas, on
aurait l'occasion d'en reparler au ministre, mais tel était l'objectif
poursuivi. En d'autres termes, il s'agit d'une mesure d'exception qui nous
permet de ne pas geler le développement pendant qu'on est en train de
bâtir un plan d'urbanisme.
Le Président (M. Parent, Bertrand): il s'agit bien du 1 er
janvier 1989.
M. Doré: C'est bien ce que j'ai dit, oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires? Cela va. Est-ce que l'article 17 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II y a des
amendements. Article 17. 1? M. le ministre, si vous voulez nous
présenter l'article 17. 1.
M. Bourbeau: J'aimerais proposer l'addition d'un nouvel article
qui, provisoirement, portera le numéro 17. 1 et qui vise à
accorder à la ville de Montréal le pouvoir d'exempter, pour les
exercices financiers de 1988 et de 1989, les occupants d'immeubles
résidentiels du paiement de la taxe d'eau et de services. Toutefois, la
ville devra, pour exercer ce pouvoir, ne pas imposer, à l'égard
des autres catégories d'occupants, un taux de la taxe d'eau et de
services supérieur à celui applicable respectivement pour les
exercices financiers de 1988 et de 1989. L'amendement prévoit par
ailleurs un mécanisme de réajustement de loyer dans le cas du
locataire d'un logement dans un immeuble de dix logements ou plus, lorsque la
taxe d'eau et de services est Intégrée à son loyer. La
ville ayant bénéficié de cette mesure pour l'exercice
financier de 1987, nous jugeons opportun de la reconduire pour les exercices
1988 et 1989, étant donné les explications que j'ai
déjà données précédemment à ce
sujet.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire de
Montréal.
M. Doré: M. le Président, c'est une disposition qui
est conforme au sens de la demande que l'on formulait.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 17. 1? Est-ce que l'amendement 17. 1
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc une
autre addition, l'article 17. 2. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je propose également
d'ajouter au projet de loi l'article 17. 2 dont tous les députés,
tous les membres de ta commission ont reçu copie. Il vise à
ajouter, après l'article 17. 1, le suivant: "17. 2 Le sous-paragraphe b
du paragraphe 8° de l'article 628... ne s'applique pas à la ville de
Charlemagne pour son territoire tel qu'il existe le... ". Ici, M. le
Président, on indiquera la date de la sanction de la loi.
Cette modification est requise du fait que le sous-paragraphe b en
question n'est pas susceptible d'application dans le cas particulier du projet
d'alimentation en eau de la ville de Charlemagne.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M le maire de
Montréal.
M. Doré: Cela a été convenu avec l'ensemble
de la conférence des maires de banlieue. Cela fait partie d'une
modification qui avait été discutée avec elle.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci. Est-ce qu'il y
a d'autres intervenants? Est-ce que l'amendement à l'article 17. 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc un autre ajout, soit l'amendement 17. 3. M. le ministre, si vous
voulez nous le présenter.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Je propose d'ajouter
également au projet de loi un article qui portera provisoirement le
numéro 17. 3 et qui a pour objet de valider les règlements
d'imposition des taxes et le budget de l'exercice financier 1988 ainsi que les
différents autres actes corollaires, pour le motif que la ville a tenu
compte, pour l'établissement de son budget, des modifications qui ont
été apportées à la Loi sur la fiscalité
municipale par le projet de loi 82 relativement aux mesures de
dégrèvement applicables aux taxes foncières ainsi qu'en
matière d'étalement du paiement de ces taxes.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, sur l'article
17. 3, M. le maire.
M. Doré: Parfait, M. le Président. C'est une
mesure, comme on pourrait dire, de bretelles et de ceinture.
Le Président (M, Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 17. 3? Donc, l'article 17. 3 est
adopté. J'appelle un autre ajout, l'article 17. 4. M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. J'aimerais proposer
l'adoption de l'article qui portera provisoirement le numéro 17. 4 et
qui se lit comme suit: "17. 4 Les articles 0. 1, 1. 1, 5 et 6 ont effet, depuis
le 1er janvier 1987... ".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que...
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui.
M. Bourbeau:... d'un article qui vise à permettre la
rétroactivité dans les cas...
M. Doré: De la rémunération.
M. Bourbeau:... des émoluments additionnels, des salaires
additionnels payés à certains membres du conseil ainsi que des
contributions aux partis politiques faites par la ville.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire.
M. Doré: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pas de problème.
M. Doré: Absolument pas.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Cela va. Alors, l'article 17. 4 est donc adopté. Nous
allons revenir, si vous le permettez, à... Est-ce que, à
l'article 9, on est prêt à Intervenir ou si on devrait suspendre?
M. le ministre.
M. Bourbeau: On pourrait suspendre pour une minute ou deux, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on suspend les travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 13) (Reprise à 16 h
17)
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission va donc reprendre ses travaux sur le projet de loi 230.
Nous en étions à l'article 9 qui était suspendu. M. le
ministre, est-ce que vous avez des propositions ou des amendements à
nous présenter?
M. Bourbeau: Écoutez, M. le Président, je pense que
M. le maire de Montréal est disposé à retirer l'article 9,
si j'ai bien compris. Alors, peut-être qu'on pourrait lui donner la
parole.
M. Doré: M. le Président, après discussions
avec M. le ministre, l'on comprend que toute cette question de l'imposition,
éventuellement, de parcs de stationnement non exploités par des
exploitants privés, compte tenu des conditions qui ont été
imposées au bail, pose des problèmes de répercussions
quant au fait que ce n'est pas l'exploitant, mais que cela pourrait être
indirectement l'hôpital et le gouvernement qui paient la facture. Ce
n'était pas l'objectif visé par l'amendement qu'on souhaitait
introduire, mais il repose quand même tout le problème, je pense,
auquel le ministre est sensible, de la nécessaire discus- sion à
la table de concertation, à la table technique élargie
Québec-municipalités, à laquelle Montréal est
présente et, encore une fois, où nous serons non seulement
présents, mais actifs et avec beaucoup de suggestions, de propositions
et d'études.
Donc, j'ai convenu avec le ministre que, dans ce contexte, on maintient
cette demande en principe; on la retire pour le moment, mais elle reviendra
à la table technique dans un contexte plus large parce qu'il faut
trouver un règlement à l'ensemble de ces questions.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 9? Cela va. Alors, l'article 9
est donc retiré. J'appelle l'article 18. M. le ministre.
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, de l'article de
l'entrée en vigueur de la loi. En l'espèce, il s'agit de la date
de la sanction de la loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
commentaires? Cela va. Alors, l'article 18 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. J'appelle donc
l'étude du préambule du projet de loi 230. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'en propose l'adoption.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, est-ce que le
préambule du projet de loi 230 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi, Loi modifiant la charte de la ville de Montréal,
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
M. Bourbeau: II y aurait lieu de faire une motion de
renumérotation, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, M. le ministre, vous
nous faites une motion de renumérotation. C'est adopté. Est-ce
que l'ensemble du projet de loi portant le numéro 230, Loi modifiant la
charte de la ville de Montréal, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Tel qu'amendé,
adopté. Est-ce qu'il y a des commentaires de fin de journée? M.
le maire.
M. Doré: Très rapidement, M, le Président.
Je voudrais d'abord remercier les membres de la commission pour leur
coopération et la célérité avec laquelle ce travail
a été fait. Je voudrais, bien sûr, remercier le ministre et
l'ensemble de son entourage pour l'exceptionnelle collaboration qui a
été celte du ministère depuis le dépôt de nos
propositions d'amendement, début d'octobre, fin de septembre, et qui ont
permis l'adoption de la plupart des mesures ou, à tout le moins, de
convenir qu'on allait rediscuter très sérieusement de celles qui
ont été temporairement mises de côté. Enfin, |e veux
remercier de façon plus particulière la députée de
Dorion, Mme Trépa-nier, pour avoir "marraine" ce projet de loi, ce qui
peut-être, d'une fois à l'autre, deviendra une tradition.
Voilà.
Maintenant, je souligne également que, bien sûr, la
collaboration de l'ensemble des membres inclut forcément les gens de
l'Opposition, dans la mesure où, n'eut été de leur
collaboration, je ne suis pas sûr que le projet de loi aurait pu
être adopté avec autant de célérité qu'il ne
l'a été aujourd'hui. Merci, encore une fois, à tous les
membres.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le ministre.
M. Bourbeau: M, le Président, sans vouloir allonger le
débat, le maire a souligné, avec beaucoup d'à-propos, que
l'adoption d'un projet de loi comme celui-là peut prendre deux ou trois
heures en commission parlementaire, mais on sait combien d'heures et de
semaines, même, de travail cela requiert, tant de la part des
fonctionnaires, des avocats et des membres du personnel du cabinet du maire que
de ceux du cabinet du ministre pour en arriver, finalement, à une
conclusion heureuse, sans compter les nombreuses conversations, discussions et
négociations qui ont lieu entre le maire lui-même et le ministre
pour en arriver à cet heureux compromis que constitue le projet de loi
230.
Alors, c'est une autre page de tournée dans la petite histoire
des relations entre la ville de Montréal et le gouvernement du
Québec. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est de souhaiter bon
retour à ta maison à nos visiteurs de la métropole...
M. Doré: Je me permets, M. le Président...
M. Bourbeau: ...avec nos meilleurs voeux à tout le monde
pour un joyeux Noël et une bonne année.
M. Doré: Voilà, M. le Président. Dans cette
fin de session qui représente Inévitablement beaucoup de travail
pour tous les membres de cette commission, c'était mon Intention
d'adresser mes meilleurs voeux pour l'année qui vient et un peu de repos
pour la période des fêtes. Je pense que chacun et chacune vont
devoir en profiter.
Alors...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors...
M. Dufour: M. le maire, J'aurais aimé ajouter ma voix et
vous souhaiter mes meilleurs voeux, évidemment, la saison s'y portera
bien. J'aurais aimé aussi que votre projet de loi reçoive un
meilleur appui et qu'il soit un peu plus complet. J'aurais
apprécié cela et surtout, pour en revenir aux remarques du
début, j'aurais aimé qu'on prenne le temps de l'étudier
avec un peu plus de temps ou d'heures à notre disposition et non pas en
fin de session comme on l'a fait. J'espère qu'on prendra bonne note des
remarques faites dans ce sens-là.
Quant à mot, je le dis et Je le répète, les
interventions que j'ai faites à l'intérieur de ce projet de loi
sont des interventions que je crois fondamentales, dans le sens que la
fiscalité municipale est la pierre d'assise des municipalités et
va avec la démocratie municipale. Je peux vous garantir que, de ce
côté-là, on va tenir réveillé le ministre des
Affaires municipales pour qu'il donne suite, non pas à ses engagements,
mais au moins à certaines promesses qu'il a pu faire au cours de cette
démarche. J'espère aussi que mes interventions ont permis aux
intervenants municipaux de leur faire comprendre qu'ils ont besoin d'être
actifs dans le dossier de la fiscalité municipale; ce n'est pas un
dossier qui va avancer seul. Il faut qu'il y art une volonté certaine
des élus municipaux. Je vous assure de ma collaboration dans ce
sens-là pour que le dossier de la fiscalité municipale, s'il ne
trouve pas son apogée, puisse au moins jouer tous ses effets pour le
mieux-être de l'ensemble des municipalités du Québec dont
Montréal fait aussi partie. Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, à titre
de président de la commission et au nom de la commission, il me fait
plaisir de vous remercier, M. le maire et tous ceux qui vous ont
accompagné, et de vous souhaiter un bon retour à Montréal.
Je veux vous dire que vous êtes toujours le bienvenu dans cette enceinte,
autant en commission qu'au Parlement. Alors, de joyeuses fêtes et merci
beaucoup!
Nous allons suspendre nos travaux quelques instants et nous reprendrons
avec un autre projet de loi privé dans quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 37)
Projet de loi 228
Le Président (M. Parent, Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend donc ses travaux. S'il vous plaît' Étude du projet de loi
privé 228, Loi concernant la ville de Saint-Laurent. Le projet de loi
est présenté par le député de Marguerite-Bourgeoys.
Avant de céder la parole au député de
Marguerite-Bourgeoys, je demanderais la collaboration de tout le monde, non
seulement des parlementaires, mais de tous ceux qui sont présents dans
cette salle, afin que l'on puisse procéder avec le plus de diligence et
de rapidité possible. Sans plus tarder, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, vous qui êtes le parrain de ce projet de loi...
M. Fortin: Merci, M. le Président. Je voudrais souhaiter
la bienvenue au maire de Saint-Laurent, ainsi qu'aux échevins et
échevines et à leur conseiller juridique. Il m'est
agréable de présenter le projet de loi 228 concernant la ville de
Saint-Laurent qui a pour but d'améliorer la situation des élus
municipaux de Saint-Laurent et la qualité de vie de certains citoyens.
Je demanderais à la commission, à ce moment-ci, de bien vouloir
procéder à l'adoption des articles de 1 à 5 du projet de
loi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M, le
député de Marguerite-Bourgeoys. M. le ministre des Affaires
municipales, pour des remarques préliminaires.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. En souhaitant la
bienvenue aux membres du conseil municipal de la ville de Saint-Laurent et
à son maire, qui est un ex-collègue, j'aimerais souligner que le
projet de loi 228 que nous avons devant nous, présenté par la
ville de Saint-Laurent, vise principalement à préciser la notion
de réserve foncière ou d'habitation, à permettre la
constitution d'un comité exécutif de cinq membres, à
régulariser la situation de certains membres du conseil relativement
à leur régime de retraite et, finalement, à permettre
l'établissement d'un programme d'aide financière de 1 000 000 $
aux victimes des Inondations du 14 juillet 1987.
Je tiens immédiatement à préciser que nous sommes
d'accord avec deux des cinq articles de ce projet de loi, soit ia
régularisation de la situation de certains membres du conseil
relativement à leur régime de retraite et l'établissement
d'un programme d'aide financière aux victimes des inondations du 14
juillet 1987. Pour les autres articles, )e pourrai Indiquer, au fur et à
mesure de leur étude, les raisons pour lesquelles nous ne pouvons
accéder à ces demandes,
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci,
M. le ministre des Affaires municipales. M. le député de
Jonquière et responsable du dossier pour l'Opposition.
M. Dufour: Je voudrais souhaiter la bienvenue à la
délégation de la ville de Saint-Laurent ainsi qu'au maire de la
ville de Saint-Laurent. En le voyant, cela me rappelle des souvenirs. On s'est
connu dans des circonstances beaucoup plus agréables, en Guadeloupe.
C'était plus agréable, bien sûr. Je serais malhonnête
de dire que, en vacances dans les îles, ce n'est pas plus
intéressant que de travailler Ici, même si on aime le travail. On
est prêts à procéder.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je laisserai maintenant la
parole à M. le maire qui pourra nous présenter les personnes qui
l'accompagnent.
M. Laurin (Marcel): M. le Président, M. le ministre et
confrères, je suis notaire depuis 40 ans cette année et maire
depuis 28 ans. Voici ceux qui m'accompagnent: il y a le vice-président
du comité exécutif, le Dr Bernard Paquet; Mme Shirley Maheu,
membre du conseil; notre conseiller juridique, M. Irving Gaul et notre
directeur général, M. Pierre Lebeau. Je laisse le soin au Dr
Bernard Paquet de commencer.
M. Paquet (Bernard): M. le Président, mesdames et
messieurs de la commission, avant d'aborder les articles du projet de loi 228,
permettez-moi de vous présenter très brièvement notre
ville Plusieurs personnes savent peut-être que la ville de Saint-Laurent
est située au coeur géographique de la Communauté urbaine
de Montréal, qu'elle est située au carrefour des grandes voies de
circulation: le boulevard Métropolitain, la route Transcanadienne,
l'autoroute 13, le boulevard Décarie et le boulevard Laurentien, et
à proximité de l'aéroport de Dorval. La ville de
Saint-Laurent est la deuxième ville industrielle du Québec. Elle
offre, dans ses murs, 80 000 emplois, pour une population de 68 100 personnes.
Cela veut donc dire que 65 000 personnes viennent à Saint-Laurent tous
les jours et en ressortent. Elles viennent travailler chez nous.
Je voudrais vous donner un petit aperçu des industries. Au point
de vue aérospatial, nous avons la Canadian Aviation Electronic, Bendix
Avalex et Bombardier Canadair; au point de vue informatique, Mémotec,
Ogivar et AES Data; au point de vue pharmaceutique, Ayerst McKenna, Squibb,
Hoechst et, au point de vue industriel, pour n'en nommer que quelques-unes,
Continental Can, Robert Mitchell et Northern Telecom.
M. le Président, si nous nous adressons à la commission
aujourd'hui, c'est afin d'obtenir certains amendements à notre charte.
Nos collègues du conseil municipal et nos concitoyens nous demandent
d'intervenir auprès de vous.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie beaucoup, M.
Paquet, Est-ce que quelqu'un d'autre aimerait intervenir? Cela va? On va
immédiatement passer à l'étude du projet de loi article
par article et j'appellerais l'article 1 du projet de lot 228. M. le ministre,
si vous voulez nous présenter l'article 1.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 1 vise à
préciser les termes des mots "réserve foncière ou
d'habitation" que l'on retrouve à l'article 6 du chapitre 43 des lois de
1980 pour circonscrire son pouvoir d'acquérir des immeubles à
cette fin.
Nous sommes d'avis que l'adoption de cet article devrait être
refusée. En effet, si cet article était accordé à
la ville de Saint-Laurent, cela risquerait fort de rendre encore plus difficile
l'interprétation des notions de réserve foncière ou
d'habitation que l'on retrouve dans la loi générale et dans 27
autres chartes de municipalités. De plus, nous estimons que le pouvoir
actuel de création de réserves foncières que
possèdent les municipalités en vertu de la loi
générale et des chartes particulières devra être
revu dans ie cadre de la révision des lois municipales. Pour ces
raisons, nous suggérons le retrait de cet article.
J'aimerais ajouter, M. le Président, que le pouvoir que demande
la ville de Saint-Laurent ici est un pouvoir général qui n'est
pas circonscrit à un projet particulier, mais que la ville entend
utiliser de façon générale sur son territoire. Or, nous ne
pouvons pas souscrire à un pouvoir aussi large qui pourrait donner lieu
à diverses interprétations.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre. M.
Gaut. {16 h 45)
M. Gaul (Irving): M. le Président, vous nous permettrez,
avant de prendre une décision relativement à la suggestion du
ministre, d'apporter une précision. Il a beaucoup été
question dans les journaux et même dans les corridors de cette
Assemblée nationale du fait que la ville de Saint-Laurent demandait un
pouvoir spécial, un pouvoir particulier. Or, nous aimerions rassurer
cette commission et lui dire que la ville de Saint-Laurent n'a jamais voulu
obtenir un pouvoir particulier par cet article 1. À cet effet, nous
avons distribué aux membres de la commission un mémoire
intitulé "Commentaires" et dans lequel nous avons reproduit en annexe
l'article 6 de la loi actuelle. Cet article-là démontre bien que
la ville détient déjà un pouvoir d'exproprier, un pouvoir
de revendre les terrains ainsi expropriés. On détient ce pouvoir
d'exproprier, aux fins de réserve foncière et d'habitation, tout
immeuble jugé approprié. C'est un pouvoir très large que
le législateur a accordé à la ville de Saint-Laurent en
1980.
M. le Président, la difficulté que la ville a
rencontrée, c'est justement l'absence de définition de
réserve foncière et d'habitation. Je sais que cette commission a
déjà abordé ce problème-là avec les
représentants de la ville de Laval. Nous avons aussi discuté
d'une façon très fouillée avec les hauts fonctionnaires du
ministère des Affaires municipales, que je profite pour remercier de
leur collaboration, mais nous voulons quand même sensibiliser le
législateur à ce problème. NI dans la loi
générale sur les cités et villes, ni dans les quinzaines
de chartes de villes dans lesquelles on donne ce pouvoir particulier, il
n'existe une définition de la réserve foncière. On* a beau
interroger les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires
municipales ou les avocats, personne ne sait ce que l'on veut dire par cette
notion de réserve foncière.
Nous vous avons mis en annexe également des exemples de
décisions jurisprudentielles où la notion de réserve
foncière a été utilisée parfois d'une façon
bien fondée, selon la cour, et, dans d'autres cas, d'une façon
non fondée. Un premier exemple est tiré de la ville de
Montréal. La ville de Montréal a le pouvoir d'imposer des
réserves foncières, et le tribunal d'expropriation, dans une
décision de 1982, a expliqué ce qu'était pour lui une
réserve foncière. Dans ce cas-là, c'est la cause de la
ville de Montréal contre Antonio Mamazza. Il s'agissait pour la ville de
Montréal d'acquérir une série de petits lots qui
étaient la propriété d'immigrants qui n'avaient pu obtenir
de permis de construction, parce que le règlement de zonage ne le
permettait pas, Alors, la ville de Montréal a tout simplement acquis
toutes ces propriétés pour ensuite les revendre à un
promoteur qui acceptait de remembrer les propriétés et de faire
des lots de construction adaptés au règlement de zonage du
temps.
Vous avez également deux autres décisions: l'une que le
ministre connaît très bien et qui est celle de Saint-Laurent et
Saint-Aubin où justement la ville, de bonne foi, croyait pouvoir
utiliser cette notion de réserve foncière pour permettre la
réalisation d'un complexe domiciliaire répondant aux normes
d'implantation et de zonage de la ville. La Cour supérieure a
décidé que la notion de réserve foncière devait
s'étendre, premièrement, seulement sur de grandes étendues
de terrains et non sur de petits lots; deuxièmement, que cette notion de
réserve foncière n'impliquait pas la notion d'achat pour revente.
La ville n'a pas contesté cette décision; elle accepte le
bien-fondé de la décision. C'est simplement pour vous dire que
nous avons un pouvoir, mais nous ne savons pas quoi en faire, jusqu'à un
certain point. Le procureur nous dit: Expropriez aux fins de réserve
foncière et d'habitation, mais, si la ville décide de l'utiliser,
elle risque de se faire rejeter par un tribunal sous prétexte que la
ville exproprie une trop petite superficie. La réserve foncière -
et je vais terminer - y est exacte et comprise surtout pour
exproprier de grandes étendues. Nous avons annexé
également un commentaire du professeur Lorne Giroux de
l'Université Laval qui souligne qu'avec le développement de la
réglementation en matière d'urbanisme, aujourd'hui, il est fort
possible que nous nous trouvions en face de petits terrains qui ne sont plus
"construisibles" à cause des règlements de lotissement actuels.
Alors, qu'est-ce qu'on fait avec ces petits terrains-là? Est-ce qu'on
peut accepter qu'ils soient évalués à 1 $ parce qu'ils ne
sont pas "construisibles" ou est-ce qu'on permettrait à la ville, par le
biais d'un pouvoir d'expropriation pour fins de réserve foncière,
de faire du remembrement de propriétés pour obtenir un terrain
avec une superficie suffisamment grande pour être bâtie?
Nous, nous notons que le ministre dit que cela devrait être
étudié dans une loi plus générale - nous en sommes
très satisfaits - mais l'objet de cette démarche-ci,
c'était pour souligner au ministre et au législateur qu'il existe
un problème, non seulement dans les chartes particulières, mais
en ce qui concerne la loi générale des cités et villes
où cette notion de réserve foncière et d'habitation n'est
pas définie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, merci, Me Gaul. M. le
ministre.
M. Bourbeau: J'aurais quelques questions à poser au
procureur de la ville de Saint-Laurent.
Vous nous proposez, à l'article 1, un texte qui modifie l'article
6 de la loi actuelle en insérant, avant le premier alinéa,
l'alinéa suivant: "Dans le présent article, les termes
"réserve foncière ou d'habitation" signifient tout bien immeuble,
quelle que soit sa dimension - et là, je présume qu'on veut
couvrir les cas de petits terrains - acquis ou conservé par la ville
afin de lui assurer ta maîtrise de l'aménagement de son
territoire. "
Quand je lis l'article, je ne vois pas ce que cela vous apporte de plus
par rapport à la situation actuelle. La loi actuelle vous donne le
pouvoir d'exproprier des terrains, quels qu'ils soient, des grands, des petits,
des moyens, des gros, plusieurs petits ou plusieurs gros, et
subséquemment de les revendre: Ce que le tribunal ne permet pas, c'est
d'acquérir un petit terrain seulement en disant: Cela n'est pas une
réserve foncière, c'est un petit terrain.
Deuxièmement, il ne vous donne pas le pouvoir d'exproprier pour
le bénéfice d'un tiers - d'une façon
générale, en tous les cas.
En quoi l'adoption de ce paragraphe va-t-il vous donner plus de pouvoirs
que vous n'en avez maintenant et quels sont les pouvoirs additionnels que ce
paragraphe vous donnerait par rapport a ce que vous n'avez pas
présentement?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Gaul.
M. Gaul: Aucun, M. le ministre. Aucun pouvoir
supplémentaire, Ce que nous demandons, c'est justement de définir
ce pouvoir d'exproprier pour fins de réserve foncière et
d'habitation. Et, comme le ministre l'a très bien souligné, c'est
pour éliminer ce doute à l'effet que le pouvoir d'exproprier pour
fins de réserve foncière ne doit se comprendre que pour de
grandes superficies.
M. Bourbeau: SI je comprends bien, cela va ajouter quelque chose.
Vous dites que cela n'ajoutera rien. Cela va vous donner la possibilité
d'exproprier, comme étant une réserve foncière, un petit
terrain de 60 pieds sur 100 pieds, par exemple, avec une maison dessus.
M. Gaul: Ce que nous avons toujours pensé avoir, ce que le
jugement auquel vous faites sûrement allusion a précisé,
c'est que la ville ne pouvait pas s'entendre au préalable avec une
personne, un tiers pour exproprier et lui revendre au même titre, par
exemple, que la ville peut le faire au niveau des Immeubles industriels. La
cour a dit que la ville n'avait pas le droit de faire cela. Mais nous pensions,
nous, peut-être à tort, que la ville pouvait exproprier un petit
terrain pour fins de réserve foncière. C'est ce que la cour a
dit, que nous n'avions pas ce pouvoir. Peut-être que la rédaction
n'est pas heureuse, mais l'objectif de la démarche, c'était
d'obtenir une définition de cette notion.
M. Bourbeau: M. le Président, si on enlevait dans le
paragraphe que vous proposez, les mots "quelle que soit sa dimension", est-ce
que vous seriez encore intéressé à l'adoption de l'article
1?
M. Gaul: Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. Alors, en quoi le reste de l'article
ajoute-t-il quelque chose à la situation actuelle?
M. Gaul: Cela ajoute une définition, M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, mais dans f'état actuel des choses, vous
avez le droit d'exproprier des terrains pourvu qu'ils ne soient pas petits;
vous avez le droit de les conserver, de les revendre. Alors, pourquoi est-ce
qu'on légiférerait pour vous donner des pouvoirs additionnels
puisque vous dites que ce ne sont pas des pouvoirs additionnels et qu'il n'y a
pas de problème actuellement? Je ne comprends pas. Ce qu'on ne comprend
pas, c'est pourquoi vous vous donnez le trouble de venir demander au
législateur de préciser quelque chose, alors qu'il n'y a pas de
problème. Enfin, toutes les villes au Québec ont ce pouvoir,
elles l'utilisent, à moins que vous ne me disiez que c'est parce que
vous voulez vous donner le droit d'exproprier de petits terrains...
Vous me dites que ce n'est pas cela, vous pourriez vous passer de ces
mots. On ne comprend pas pourquoi vous voulez adopter un article, alors qu'il
n'y a aucun problème actuellement selon la loi. Enfin, les seuls
problèmes que vous avez actuellement, c'est d'exproprier les petits
terrains et vous me dites que, de toute façon, ce n'est pas cela que
vous voulez faire. À moins que ce ne soit l'autre problème, qui
est d'exproprier au profit d'un tiers. Est-ce qu'adopter cela va vous donner la
possibilité d'exproprier au profit d'un tiers?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Gaul.
M. Gaul: Ce que nous avons exposé aux fonctionnaires du
ministère et ce que nous répétons devant cette commission,
c'est qu'effectivement nous avons rencontré des problèmes parce
que les tribunaux ont interprété différemment ce
qu'était une réserve foncière. Nous nous sommes
adressés au ministère des Affaires municipales pour lui dire ce
qu'on entendait par réserve foncière. Je crois qu'il y a un
problème, c'est que personne ne sait ce que veut dire réserve
foncière ou d'habitation. Lorsqu'une cour nous dit, par exemple, que la
réserve foncière s'entend uniquement dans les cas de grande
superficie de terrain, nous ne pensons pas que c'est cela; nous pensons que
cela doit s'entendre sur tout genre, toute superficie de terrain que la ville
juge approprié d'acquérir pour fins de réserve
foncière et d'habitation. C'est l'opinion que nous avons.
Maintenant, nous ne voulons pas obtenir un pouvoir de plus. Si la
commission pense que la ville par ce biais désire obtenir un pouvoir
supplémentaire, eh bien, ce n'est pas le mandat que nous avons
reçu du conseil.
M. Bourbeau: M. le Président, le procureur nous dit qu'il
ne veut pas obtenir un pouvoir de plus, mais on dit que le législateur
n'est jamais censé légiférer pour ne rien dire. Si cela ne
vous donne pas un pouvoir de plus et si vous pouvez, actuellement, dans le
cadre normal de votre administration, constituer une réserve
foncière et en disposer, pourquoi venir nous demander d'adopter ce
paragraphe-là? Vous dites que c'est pour préciser la
définition. Admettons qu'il n'y a pas de définition
précise de ce qu'est une réserve foncière dans la loi, que
les tribunaux se sont chargés de préciser le sens,
peut-être qu'il n'y a pas non plus de définition précise de
ce qu'est le bonheur! Si on demandait à chacun d'entre nous ce qu'est le
bonheur, peut-être que chacun aurait une définition
différente, mais tout le monde a sa conception de ce qu'est le
bonheur.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le député de
Jonquière a dit que c'était d'être avec vous, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Oui? Cela dépend des heures, M. le
Président. Je dois avouer que, lorsque le député de
Jonquière ne parle pas, c'est mieux.
Alors, voyez-vous, c'est cela le problème. D'abord, il y a les
mots "quelle que soit sa dimension". Là, je dois avouer que par
l'insertion de ces mots dans le texte, vous indiquez, à toutes fins
utiles, que vous voulez contourner le jugement qui... Enfin, pas seulement le
jugement, mais les jugements parce que la jurisprudence est assez abondante et
constante dans le sens que la réserve foncière ne s'applique
certainement pas à des terrains de petite dimension. Donc,
déjà l'article 1, tel que rédigé, est sujet
à caution. (17 heures)
Pour ce qui est du reste, tout à l'heure, vous avez longuement
fait état dans votre exposé de l'expropriation au profit d'un
tiers. Vous êtes revenu là-dessus à deux ou trois reprises.
Est-ce que, d'après vous, l'adoption de l'article 1 vous permettrait
d'exproprier au profit d'un tiers?
M. Lebeau (Pierre): Non, parce que cette... Une voix: Ce n'est
pas...
M. Lebeau: Non, parce que ce pouvoir-là, je vous fais
respectueusement remarquer que nous le détenons déjà, sauf
que la ville ne peut s'entendre au préalable avec un tiers, exproprier
et revendre à ce tiers Mais le texte actuel de notre charte nous permet
d'exproprier, d'aménager ces terrains et de les aliéner par la
suite. Nous n'insistons plus sur cet article; nous avons exposé notre
problème. Si le ministre est d'avis que la loi est suffisamment
définie - la notion est souvent définie...
M. Bourbeau: M. le Président, pour ce qui est...
M. Lebeau: ...nous n'avons pas à répéter ce
qu'on a dit déjà.
M. Bourbeau: Pour ce qui est de la question d'étendre la
notion de réserve foncière à de petits terrains, je dois
avouer que moi aussi j'ai beaucoup de réserve, pour ne pas dire
foncièrement des réserves.
Pour ce qui est de la question d'exproprier un terrain après que
la ville se soit entendue avec un tiers, je dois dire que, là, il y
aurait peut-être possibilité éventuellement d'accorder un
pouvoir semblable. D'ailleurs, on l'a déjà fait. Qu'on se le
dise, on l'a déjà fait au profit de la ville de Montréal
l'an dernier et on l'a fait à quelques reprises dans le cas des PPU, par
exemple. Pour la revitalisation des centres-villes, on a permis à des
municipalités de s'entendre avec un tiers et d'exproprier à des
fins de remembrement. Il y a des municipalités au Québec qui ont
une infinité de petits lots individuels, adjacents les uns aux autres,
et qui
ont été vendus par centaines à des gens à
travers le monde. À toutes fins utiles, il est impossible de
développer ces terrains-là, à moins de faire une certaine
forme de remembrement. Donc, le principe du remembrement par voie
d'expropriation est acquis. Le principe même du remembrement par voie
d'expropriation au profit d'un tiers - enfin, après entente
préalable avec un tiers - a aussi été reconnu
précédemment par le gouvernement dans des cas spécifiques
où l'on peut circonscrire le projet à un endroit donné. On
l'a fait dans le cas de la salle de concert de Montréal, on l'a fait
dans le cas du Vieux-Port de Montréal. Bref, il est concevable qu'une
ville qui voit un promoteur s'amener, par exemple, et qui dit: Mol, je serais
intéressé à bâtir à tel endroit, mais,
malheureusement, il y a 350 terrains d'une superficie de 6000 pieds
carrés chacun, qui appartiennent à 350 propriétaires sur
les cinq continents. On peut comprendre à ce moment-là qu'une
ville puisse avoir le pouvoir d'exproprier et de revendre le terrain au
promoteur, pourvu qu'il y ait des balises.
Ce que vous demandez ici est différent. D'abord, c'est
manifestement d'étendre la notion de réserve foncière
à de petits terrains et, deuxièmement, de consolider la notion de
réserve foncière de façon telle qu'il subsiste encore
beaucoup de points d'interrogation - en tous les cas, chez nos juristes.
À moins que vous ne puissiez préciser davantage les
problèmes que vous voulez régler et ce que l'adoption de cet
article donnerait concrètement, nous ne voyons pas, nous, ici, où
l'on peut aller avec cela.
Une voix: Nous n'avons aucune objection.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire, M. Paquet
voulait prendre la parole. Cela va.
M. Paquet: Je voulais seulement dire à la commission qu'on
veut exposer s'il y avait moyen, dans une loi générale, de
définir dans l'avenir la réserve foncière. Mais, à
la suggestion de M. le ministre, on retire l'article complètement. Aucun
problème.
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M, Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je prends acte du retrait de
l'article 1. Je dirai aux représentants de la ville de Saint-Laurent que
le débat n'est pas inutile. La ville de Saint-Laurent n'est pas la seule
qui s'intéresse à la question de la réserve
foncière, du remembrement par voie de réserve foncière,
J'ai déjà dit et je le redirai encore plus tard aujourd'hui, dans
le cas de la ville de Laval, que, dans les prochains mois, j'ai l'intention de
saisir d'une façon officielle les représentants du monde
municipal et ta table
Québec-municipalités du problème fondamental que
pose, lors du remembrement, la réserve foncière et de la
possibilité que les villes aient le pouvoir de s'entendre avec un tiers,
avec un promoteur, avant d'exproprier des terrains dans le cas de villes qui ne
sont pas intéressées à accumuler des terrains pour le
plaisir d'accumuler des terrains. Il y a certaines villes qui ne sont pas
intéressées à Investir des fonds dans la
spéculation foncière - cela peut être ça,
d'ailleurs, une réserve foncière - et qui seraient
disposées à le faire dans le cas de la promotion d'un projet
précis.
Alors, je pense qu'on va bientôt avoir un débat de fond
avec le monde municipal sur cette notion-là, ce qu'on appelle le
"contract zoning", et on pourra peut-être dégager des
règles générales, des lignes directrices pour les
municipalités du Québec qui pourront s'appliquer dans les
prochains mois et les prochaines années.
M. Laurin: Nous sommes très heureux, M. le ministre, que
vous preniez en considération la définition de la
réserve.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense que cela
complète les commentaires et le fait que la ville de Saint-Laurent
retire l'article 1. L'article 1 est donc retiré. Cela va?
M. Dufour: L'Opposition veut juste prendre acte de la
volonté du ministre de vouloir en saisir la table
Québec-municipalités et je trouve qu'à peu près
tout a été dit. C'est vrai qu'on ne peut pas définir le
bonheur, mais c'est rare que les questions de bonheur, ça va en
cour.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 1 est donc
retiré. J'appelle l'article 2. M. le ministre.
M. Bourbeau: Par cet article, la ville de Saint-Laurent demande
le pouvoir de constituer un comité exécutif de cinq membres au
lieu de trois. M. le Président, Il ne nous paraît pas opportun
pour l'instant d'accorder une telle dérogation à la ville de
Saint-Laurent, puisqu'il s'agit d'un problème d'ordre
général. Les problèmes relatifs au comité
exécutif de toutes les villes seront étudiés et
réglés lors de là révision générale
des lois municipales et cela va faire partie de la troisième tranche de
la révision qui devrait faire l'objet d'une consultation au cours de
l'année 1988.
C'est le volet 3 de la révision des lois municipales. Le volet
premier, c'est la Loi sur les élections et les référendums
dans les municipalités. Le volet 2 a fait l'objet d'un avant-projet de
loi - j'espère qu'il pourra être adopté au cours de
l'année 1988 - et le volet 3 va comprendre ces questions dont on parle
maintenant.
Nous sommes présentement en train de terminer un document de
consultation qu'on va
faire circuler au sein des deux unions municipales et de la table
Québec-municipalités. Au cours des prochains mois, la table
Québec-municipalités sera saisie d'un document de consultation
sur le troisième volet, donc, justement, sur le problème dont if
est question ici, de sorte qu'il ne nous apparaît pas opportun de
modifier la charte de la ville de Saint-Laurent aujourd'hui, étant
donné que nous avons l'intention de discuter de ces problèmes et
de suggérer des solutions dans la loi générale au cours de
la prochaine année ou des deux prochaines années.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre. M. le
maire.
M. Laurin: En fait, c'est une mesure d'exception pour une ville
exceptionnelle.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Gaul.
M. Gaul: M. le Président, M. le ministre, les membres de
la commission savent effectivement que le nombre de membres du comité
exécutif d'une ville est fonction du nombre de membres du conseil et que
le nombre de membres du conseil est fonction de la population de la ville. Par
exemple, Saint-Laurent est constituée d'un conseil de moins de 20
conseillers et, en conséquence, elle ne peut avoir qu'un comité
exécutif de trois membres puisque, pour avoir un comité
exécutif en vertu de la loi générale de plus de trois
membres, il faut avoir un conseil de plus de 20 conseillers. Pour avoir plus de
20 conseillers, il faudrait avoir une population de 100 000 habitants et plus.
Comme le Dr. Paquet l'a déjà dit, Saint-Laurent compte 69 000 de
population et ne pense pas atteindre le cap des 100 000 avant plusieurs
générations. Cependant, nous croyons, M. le Président, M.
le ministre et messieurs les membres de la commission, que le critère
population n'est pas toujours le critère approprié et, si l'on
demande un pouvoir spécial ici, c'est peut-être parce que
Saint-Laurent est dans une situation particulière.
Nous aimerions attirer l'attention des membres de la commission sur le
tableau que nous avons produit en annexe 3 de notre mémoire. Vous avez
la liste ici d'une douzaine de villes, des villes importantes, sauf
Montréal et Québec que nous n'avons pas listées. Mais vous
avez Laval, vous avez Hull, vous avez Longueuil. Vous constaterez, au
deuxième tableau, que la ville de Saint-Laurent se classe seulement
avant Verdun et Hull, au niveau de la population Elle est
dépassée par Laval, Longueuil, Montréal-Nord,
Saint-Léonard, La Salle, Sherbrooke et Charlesbourg. Par contre, si vous
consultez les deux autres tableaux qui montrent l'évaluation commerciale
et l'évaluation totale, vous constaterez que la ville de Saint-Laurent,
au point de vue de l'évaluation commerciale, est la première
ville de toutes ces villes; elle dépasse même la ville de Laval.
Quant à l'évaluation totale, elle n'est dépassée
que par la ville de Laval. Il est possible que la ville de Saint-Laurent
éprouve des problèmes qui sont comparables à ceux
éprouvés par les grandes villes. Elle n'a, pour s'administrer et
se gérer, qu'un comité exécutif qui s'adapte à une
population de 60 000.
Je demanderais au Dr Paquet de compléter les commentaires que je
viens de faire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M.
Paquet.
M. Paquet: L'évaluation foncière imposable pour
l'année 1988 de la ville de Saint-Laurent est de 3 400 000 OOO $; le
montant de 1 800 000 000 $ est celui de l'évaluation commerciale et
industrielle. Un pourcentage de 35 % du territoire de la ville est encore
à développer au point de vue industriel, commercial et
résidentiel. Si le comité exécutif pouvait passer à
cinq membres, étant donné les problèmes réguliers
de développement ou les problèmes de développement
industriel auxquels on a à faire face, cela allégerait la
tâche du comité exécutif. On pourrait affecter un autre
membre, parmi les conseillers, qui s'occuperait spécifiquement du
développement. Il s'agirait de voir le développement en
lui-même et non la promotion du développement.
On soumet à la commission parlementaire la possibilité
d'augmenter le nombre de personnes du comité en faisant valoir d'autres
critères que celui de la population. On pourrait peut-être
suggérer un amendement si la commission était d'accord. Si on ne
peut pas augmenter le nombre à cinq, pourrait-on, comme cela a
été accordé à Montréal ce matin, avoir des
conseillers associés au comité exécutif? Ce serait
peut-être une formule. On pourrait la suggérer à la
commission.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. Paquet. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Le nombre de membres dans la composition du
comité exécutif ne dépend pas de l'évaluation
foncière de la municipalité mais de la population. Il est bien
évident que, si on commence à chercher d'autres critères
pour Justifier le nombre de membres du comité exécutif, cela
pourrait changer. Par contre, a contrario, si une municipalité avait une
population de 100 000 mais une très petite évaluation
foncière, devrait-on dire qu'elle n'a pas le droit ou ne devrait pas
avoir de comité exécutif du tout, ou avoir un comité
exécutif d'une seule personne, puisque l'évaluation n'est pas
importante?
Évidemment, je fais la preuve par l'absurde mais on n'a jamais
considéré que l'évaluation foncière d'une
municipalité avait un lien quelconque avec le comité
exécutif. Par exemple, on pourrait trouver une municipalité qui
ait un seul très gros contribuable industriel, comme Alcan à
Jonquière, et avoir une évaluation foncière
tellement Importante que l'on pourrait justifier un comité
exécutif de sept personnes dans un cas semblable. Je vous donne des
exemples, mais je pense que la loi générale a créé
des balises qui font qu'à partir d'un certain seuil de population, cela
justifie un comité exécutif de cinq personnes. Pour l'instant,
nous n'avons pas l'intention d'apporter des modifications à cette
règle.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il d'autres
commentaires concernant l'article 2? Retirez-vous l'article 2?
Une voix: On le retire, pas de problème. M. Paquet:
Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous le retirez?
M. Paquet: Oui. Nous voulions simplement suggérer à
la commission le fait qu'il pourrait y avoir, avec un changement dans la loi
générale, d'autres critères que seulement celui de la
population. Mais nous retirons notre article 2,
Le Président (M. Parent, Bertrand): Étant donné que
c'est votre projet de loi, vous le retirez. L'article 2 est donc retiré.
Oui, M. le ministre, un dernier commentaire.
M. Bourbeau: Je voudrais quand même indiquer aux gens de la
ville de Saint-Laurent qu'encore là les propos que nous avons
échangés ne sont pas inutiles Ils sont notés. Le point de
vue des représentants de la ville de Saint-Laurent est un point de vue
dont on tiendra compte. Je ne dis pas nécessairement qu'il sera retenu,
mais ce que je comprends, c'est qu'on nous dit qu'on pourrait regarder s'il n'y
aurait pas d'autres critères. Cela pourrait être
l'évaluation foncière ou autre chose qui soit
considéré dans l'établissement des comités
exécutifs. Comme nous allons justement en consultation auprès du
monde municipal dans les prochains mois sur ces questions, je ne doute pas que
la ville de Saint-Laurent fasse valoir son point de vue au sujet d'un
comité exécutif. (17 h 15)
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
L'article 2 est donc retiré. J'appelle l'article 3. Il y a un
amendement. M. le ministre, vous pourriez peut-être d'abord nous
présenter l'amendement.
M. Bourbeau: Avec votre permission, M. le Président, je
vais d'abord faire un exposé sur l'article lui-même pour mieux
faire comprendre le sens de l'amendement.
L'article 3 vise à corriger une technicité qui, autrement,
ferait perdre aux membres du conseil élus en 1982 le droit à la
pension à laquelle ils pourraient normalement avoir le droit
après huit ans de mandat. Il ne s'agit pas de créditer à
ces personnes les mois nécessaires à l'acquisition du droit
à la pension, alors qu'elles n'étaient pas au service de la
municipalité, mais plutôt de corriger une technicité qui
fait perdre à ces personnes le droit à la pension. La Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances, la CARRA, a
été consultée. Elle ne s'oppose pas formellement à
cette demande, elle s'en remet à l'Assemblée nationale. Nous
sommes favorables à l'adoption de cet article, avec l'amendement dont
vous avez fait état et que nous considérons comme étant
nécessaire, afin que l'effet recherché par l'article 3 soit
pleinement atteint. Ainsi, il ne suffit pas que les avis transmis par les
membres du conseil soient réputés reçus par la CARRA le 30
décembre 1983, encore faut-il que le règlement, en vertu duquel
ces avis sont transmis, soient également réputés avoir
été adoptés et mis en vigueur à cette date. C'est
le pourquoi de l'amendement que nous avons proposé et que chaque
député, chaque membre de la commission, a en sa possession.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'amendement à l'article 3?
M. Paquet: M. le Président, cela répond à
nos demandes.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va, M. Paquet. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Une petite question pour ma compréhension. Le
régime de retraite des conseillers existait avant 1983 à la ville
de Saint-Laurent.
M. Paquet: C'était un régime particulier, je crois,
à la ville de Saint-Laurent. Il n'y avait pas eu de nouveaux conseillers
entre 1968 et 1982. Six nouveaux conseillers sont arrivés en 1982 et
c'est une technicité, un retard à produire l'avis à la
commission, c'est tout.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si je comprends bien
l'amendement à l'article 3 est adopté. Est-ce que l'article 3,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. J'appelle donc
l'article 4. M. le ministre.
M. Bourbeau: Dans cet article, la ville de Saint-Laurent demande
une dérogation à la loi sur la preuve photographique en
permettant que le deuxième exemplaire de la déclaration en
duplicata, prévue à l'article 3 de cette loi, soit
conservé dans un immeuble appartenant à la municipalité
autre que l'hôtel de ville, au lieu
d'être déposé à l'étude d'un notaire.
' Le ministère de la Justice s'oppose à l'adoption de cet article
pour le moment, compte tenu de l'implication de cette demande sur le droit de
la preuve. Le ministère de la Justice juge préférable que
cette demande soit étudiée dans le cadre de la rédaction
du livre du Code civil du Québec consacré au droit de la preuve.
M. le Président, nous partageons cet avis. De plus, un tel pouvoir a
déjà été refusé à la ville de
Longueuil en juin dernier. Nous suggérons donc que cet article soit
retiré.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M.
Paquet.
M. Paquet: M. le Président, on est d'accord pour retirer
l'article sans discussion.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 4?
M. Dufour: II est inutile pour le député de
l'Opposition de faire des commentaires, puisque la municipalité le
retire volontairement. Je veux juste rappeler le cas - à moins que ma
mémoire ne soit pas exacte - que la ville de Montréal a
effectivement ce pouvoir, que je sache. Lorsqu'on a fait la même
discussion pour la ville de Longueuil, on l'a refusé, mais je
m'étais appuyé sur le fait que la ville de Montréal avait
ce pouvoir. On n'est pas obligé de l'accorder; la municipalité le
retire. Il me semble que quelque chose s'est produit. Si vous vous
référez au cas de la ville de Longueil, l'an passé, au
mois de juin, j'avais mentionné la ville de Montréal qui avait ce
pouvoir. Ce n'est peut-être pas libellé de la même
façon.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le député de
Jonquière affirme quelque chose. Cela m'étonnerait. Il n'y a rien
d'impossible dans le merveilleux monde municipal, mais cela
m'étonnerait, a priori, que Montréal ait ce pouvoir. On va faire
des vérifications et peut-être, avant la fin de la commission,
pourra-t-on donner le renseignement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 4...
M. Dufour: Peut-être que quelqu'un de votre
ministère pourrait me donner un renseignement. Le ministère de la
Justice...
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 4 est donc
retiré, à la demande de la municipalité. J'appelle
l'article 5.
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre à la
ville d'établir un programme d'aide financière aux victimes des
inondations du 14 juillet 1987. Le montant de ce programme est limité
à la somme de t 000 000 $ et bénéficiera aux
propriétaires et locataires d'habitations résidentielles. Nous
sommes favorables à l'adoption de cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Parent): Y a-t-il des commentaires ou des
questions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, j'aurais envie de vous demander si ce
programme qui sera appliqué n'a pas une durée limitée dans
le temps. Le problème est le suivant. Si un fonds de 1 000 000 $ est
créé et qu'il n'est pas dépensé en entier, est-ce
que vous allez faire obligation à la municipalité que le fonds
soit remis dans le fonds général? Je ne pense pas que la ville de
Saint-Laurent emprunte pour cela, mais il s'agit -que le règlement cesse
d'avoir effet après que...
M. Bourbeau: D'abord, c'est un règlement de la
municipalité qui devra établir les normes et critères.
Cela ne pourra pas se faire de façon discrétionnaire, bien
sûr. Deuxièmement, comme tous les règlements normaux, si
jamais il y a des excédents, les lois prévoient comment une
municipalité doit disposer des excédents de règlement.
M. Dufour: Oui, mais le but de ma question, c'est que ceux qui
ont subi des dommages matériels lors des pluies exceptionnelles du 14
juillet pourraient prétendre, pendant des années, qu'ils ont eu
des dommages le 14 juillet et revenir à la charge. Je comprends que la
municipalité va essayer de circonscrire cela dans son règlement,
mais, si on ne lui donne pas un temps déterminé, je ne sais pas
comment ce règlement va arrêter de fonctionner. Autrement dit,
c'est pour empêcher que, dans l'avenir, ce règlement ne soit
contesté de quelque façon que ce soit. Par exemple, on
crée un fonds pour des gens. C'est comme un fonds pour des
sinistrés, au fond. Il faut qu'il disparaisse quelque part dans le
temps.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 5 dit bien que le conseil peut par
règlement et aux conditions qu'il détermine. Il est bien
évident que le règlement établira les conditions. Il peut
y avoir" des conditions qui donnent une date limite pour faire des
réclamations. La ville, avec l'expérience et la sagesse qu'elle a
et avec les judicieux conseils de ses procureurs, établira certainement
des conditions qui permettront de circonscrire le règlement et le
problème. Il ne m'appartient pas, à moi, de dire à la
ville de Saint-Laurent
comment rédiger ses règlements, étant entendu que,
s'ils sont illégaux, il y a quelques citoyens qui vont se lever pour les
attaquer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires concernant l'article 5?
M. Dufour: Le fonds que vous voulez créer, actuellement,
puisque le fonds est illimité... Vous pourriez avoir un fonds de 5 000
000 $ comme un fonds de 10 000 000 $oude1 000 000 $.
M. Paquet: C'est écrit dans le projet de loi:
n'excédant pas 1 000 000 $.
M. Laurin: Comme nous avons 3000 réclamations...
M. Dufour: D'accord, cela va. J'avais compris que le
million...
M. Laurin: ...cela ne fait pas beaucoup par
réclamation.
M. Dufour: Travailler sous pression, ce n'est pas toujours
bon.
Le Président (M. Parent, Bertrand): La lumière
étant faite, est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle l'article 6. Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc le préambule du projet de loi 228. Est-ce que le
préambule est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le titre du
projet de loi 228, Loi concernant la ville de Saint-Laurent, est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président {M. Parent, Bertrand): M. le ministre, est-ce
que vous faites une motion de renumérotation?
M. Bourbeau: Oui, je fais motion.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Motion de
renumérotation. Est-ce que le projet de loi 228, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Nous
allons suspendre nos travaux quelques minutes, mais j'aimerais qu'on les
reprenne rapidement. Je m'excuse, on veut procéder trop rapidement. M.
le maire.
M. Laurin: On vous remercie beaucoup de votre accueil. On vous
souhaite à tous de belles fêtes, un joyeux Noël, une bonne et
heureuse année, et le paradis à la fin de vos jours.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M. le
maire, et bonne route.
M. Laurin: Merci beaucoup.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Bourbeau: Pour le bénéfice de tous ceux qui sont
ici, il faudrait que l'on sache bien que les représentants de la ville
de Saint-Laurent étaient au courant, avant de venir ici aujourd'hui, de
la position du ministère et du ministre sur l'ensemble du projet de loi.
Cela a l'air un peu drôle que le ministre soit obligé de dire
qu'il refuse - pas seulement le ministre, la partie gouvernementale -
l'adoption d'un article ou de certains articles dans un projet de loi.
Évidemment, parce que le projet de loi est imprimé depuis un
certain temps et que subséquemment, des discussions ont eu lieu avec les
représentants de la ville de Saint-Laurent. J'ai même eu
l'occasion de parler avec M. le maire, la semaine dernière, et on s'est
entendu de part et d'autre sur l'acceptation d'un certain nombre d'articles et
sur le refus ou le report de certains autres. Donc, il n'y a pas de victoire ni
de défaite là-dedans; c'est une négociation qui a eu lieu.
Alors, je dirai aux gens de la ville de Saint-Laurent qu'ils ont frappé
pour 400, deux articles sur cinq. C'est une très bonne moyenne au
baseball. Ceci dit, on leur souhaite nos meilleurs voeux pour la saison.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Mme
Maheu.
Mme Maheu (Shirley): M. le Président, de ma part, je veux
remercier la commission et peut-être tirer un petit point au clair pour
M. le ministre. Ce n'est pas que la ville est en désaccord avec les
décisions de vos fonctionnaires, c'est le fait de lire dans les journaux
ce matin, avant de vous rencontrer, que la décision est prise et que
tout est réglé avec les membres de l'Opposition. Ce n'est pas la
majorité de notre côté qui a pu parler aux journalistes et
on a trouvé ça vraiment désappointant. C'est surtout sur
cet élément-là que je vous ai parlé.
Le Président {M. Parent, Bertrand): M. le ministre, je
m'excuse. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Pas encore, mais, comme le ministre des Affaires
municipales prend beaucoup de commandes au cours de ces commissions
parlementaires, autant sur la taxation que sur le sort des élus
municipaux, j'ai l'impression que le ministre demeurera éternellement et
que je serai son gardien. Donc, je vous remercie aussi au nom de l'Opposition
et vous souhaite mes meilleurs voeux.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup aux
gens de la ville de Saint-Laurent:
M. le maire, messieurs, mesdames, bonne route! Merci.
Nous suspendons les travaux quelques instants, parce qu'on voudrait
procéder rapidement à l'étude d'un autre projet de
loi.
(Suspension de la séance à 17 h 28)
(Reprise à 17 h 30)
Projet de loi 249
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, la commission
de l'aménagement et des équipements va maintenant étudier
le projet de loi privé 249, Loi modifiant - à l'ordre, s'il vous
plaît! - la charte de la ville de Laval. C'est un projet de loi qui est
présenté par le député de Mille-Îles
Avant de laisser la parole à M. le député de
Mille-Îles, j'aimerais qu'on s'entende sur des formalités. Est-ce
que, si on a à aller un peu au-delà de 18 heures, on pourrait
avoir consentement, pour autant que ce ne soit pas trop long, puisque chacun a
des engagements? Le but explicite est d'essayer de libérer M. le maire,
qui a déjà des engagements à Montréal. Est-ce que
c'est possible d'avoir...
M. Bourbeau: M. ie Président, il s'agit d'un projet de loi
qui a 19 articles. Quant à nous, on ne pense pas que ce devrait
être très long. Même si cela dépassait 18 heures de
quelque quinze ou vingt minutes, on n'aurait pas d'objection.
M. Dufour: Selon l'avancement des travaux, en principe, on n'a
pas d'objection, mais, s'il y a des discussions et qu'on se rend compte que
cela pourrait prendre une heure ou une heure et demie de plus, je pense qu'il
faut comprendre qu'à 20 heures il faut se remettre au travail et
peut-être pour la nuit à part cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on tient cela
pour acquis et on va essayer de procéder avec le plus de rapidité
possible. Alors, je passe la parole à M. le député de
Mille-Îles pour les remarques préliminaires, vous qui êtes
le parrain du projet de loi.
Remarques préliminaires
M. Bélisle: Merci, M. le Président. Nous allons
tenter de faire cela avec célérité. Je vais d'abord vous
présenter de gauche à droite, devant vous, M. le
Président, M. Marc Perron, directeur général de la ville
de Laval, M. le maire Lefebvre, M. Jean Allaire, directeur du contentieux, M.
Claude Asselin, directeur général adjoint.
Deux mots, M. le Président, avant de céder la parole
à M. le ministre. L'ensemble du projet de loi modifiant la charte de la
ville de Laval a pour but de répondre à des demandes ponctuelles
pour la bonne administration de la deuxième ville en importance au
Québec. Il y a des dispositions novatrices qui permettent et qui
permettront à la ville de Laval de conserver son titre - un peu
prétentieux d'après certains - de ville de l'avenir. M. le
ministre.
Le Président {M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Mille-Îles. M. le ministre.
M. Bourbeau: Tout en faisant remarquer au député de
Mille-Îles que l'avenir est dans le comté de Brome-Missisquoi et
non pas dans le comté de Laval...
Une voix: Ou d'Orford.
M. Bélisle: M. le ministre, l'avenir est à Laval,
c'est notre devise.
M. Bourbeau: ...la municipalité de l'avenir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): S'il vous plaît,
s'il vous plaît.
M. Bourbeau: Le projet de loi que nous avons devant nous, M. le
Président, et qui est présenté par la ville de Laval, vise
à lui accorder certains pouvoirs particuliers, également à
apporter des modifications à des pouvoirs déjà
prévus dans sa charte.
Comme nous le verrons au cours de l'étude article par article de
ce projet, nous sommes favorables à certaines des demandes
formulées par la ville de Laval. Par ailleurs, en tenant compte de
certains travaux et études qui ont cours présentement sur
l'ensemble des lois municipales, notamment la révision des lois
municipales, et tenant compte également des dépôts de
certaines propositions de modifications législatives, tel le Code de
procédure pénale présentement à l'étude,
nous ne sommes pas d'accord avec certaines autres demandes de la ville.
La présente demande de la ville vise à lui permettre de
pouvoir effectuer... Je m'excuse, M.
le Président, ce sont les remarques que je voulais faire à
ce stade-ci. On se souviendra que, lors de la journée d'hier, la ville
de Laval s'est amenée... On devait procéder avec le projet de loi
de la ville de Laval, hier, et II y a certains problèmes qui sont
survenus immédiatement avant la présentation du projet de loi. Il
y a eu des rencontres assez nombreuses - enfin assez longues - qui ont eu lieu
au ministère, et même ici à l'Assemblée nationale,
entre les représentants du gouvernement, du service d'urbanisme du
ministère des Affaires municipales et du contentieux également,
afin d'ajuster certains articles. Avec ces ajustements, nous sommes maintenant
satisfaits et nous croyons être en mesure de pouvoir adopter ce projet de
loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le critique de l'Opposition, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Après l'échange de civilités
qu'il y a eu entre le député de la ville de Laval et le ministre
député du comté de Laporte, je vais me contenter de
souhaiter la bienvenue à nos intervenants et espérer que le
projet de loi puisse trouver satisfaction à leurs demandes.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. Je cède maintenant la parole
à M. le maire de Laval.
M. Lefebvre (Claude): M. le Président, je vous remercie de
nous recevoir. Me Jean Allaire vous fera part de la position de la ville de
Laval à l'égard de chacune des demandes et, bien sûr, si
vous avez besoin d'éclaircissements de la part des élus, je suis
là pour y répondre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie, M.
le maire. Alors, s'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons
immédiatement appeler l'article 1. Il y a un amendement, en partant. M.
le ministre, veuillez nous le présenter, s'il vous plaît.
Étude détaillée
M. Bourbeau: M. le Président..,
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que les membres
de la commission ont eu des copies des amendements?
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a aucun amendement
à l'article 1.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je m'excuse, c'est
parce qu'on m'a remis des amendements sur le projet de loi 249, article 1. On
oublie cela. Il s'est passé beaucoup de choses depuis les
dernières heures, j'imagine.
Une voix: Oubliez-le.
Le Président (M. Parent, Bertrand): La situation
évolue, j'appelle donc l'article 1. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, fiez-vous au timonier.
M. Dufour: II y a du monde qui n'a pas de mémoire.
Acquisition d'immeubles
M. Bourbeau: M. le Président, la présente demande
de la ville, à l'article 1, vise à lui permettre de pouvoir
effectuer le remembrement d'immeubles pour fins d'agriculture et non seulement
pour fins de réserve foncière ou d'habitation. Cette demande est
liée à une autre demande de la ville au paragraphe 2° de
l'article 1 du présent projet de loi, soit d'obtenir le pouvoir de
s'entendre avec toute personne sur les conditions de revente des immeubles que
la ville acquerrait à son profit.
Nous ne sommes pas favorables à l'octroi de ces pouvoirs,
puisqu'ils constitueraient un précédent tant en regard des
quelque 25 municipalités ayant dans leur charte un pouvoir
spécial de réserve foncière ou d'habitation qu'en regard
de celles qui l'ont en vertu des pouvoirs introduits en 1985 dans la loi
générale.
En outre, M. le Président, le pouvoir accordé à une
ville d'acquérir des immeubles pour le bénéfice d'un tiers
devrait, à notre avis, faire l'objet d'une modification dans la loi
générale et non pas dans une loi particulière, cela
après étude exhaustive sur l'opportunité d'accorder une
telle mesure. Plus précisément, il y a lieu de s'interroger sur
la pertinence d'étendre l'application de ce pouvoir d'acquisition
au-delà de ce qui est actuellement prévu dans la loi
générale, soit pour permettre la réalisation dans le
centre-ville d'un projet conforme au programme particulier d'urbanisme lorsque
le promoteur détient déjà les deux tiers de la superficie
requise pour sa réalisation. Signalons d'ailleurs que la ville de
Montréal ne possède pas un pouvoir aussi général.
Pour la réalisation de projets particuliers, cette ville a obtenu, dans
le passé, chaque fois que cela était nécessaire, des
pouvoirs spécifiques d'acquisition au profit des tiers.
Alors, on comprendra, M. le Président, d'après les
remarques que je viens de faire, que nous ne pouvons pas accepter l'article 1
dans sa formulation, parce qu'il s'agit d'un pouvoir d'ordre
général. Dans le passé, quand nous avons accordé
des pouvoirs semblables à certaines municipalités, entre autres,
à la ville de Montréal, cela a été fait dans un but
précis et circonscrit à un programme précis. Étant
donné que le paragraphe 1" de l'article 1 est libellé en termes
généraux, nous ne pouvons pas accéder à
la demande de la ville de sanctionner ce paragraphe-là.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense qu'il serait
peut-être idéal pour la bonne marche des travaux d'y aller
paragraphe par paragraphe à l'Intérieur de l'article 1. Alors, on
va d'abord appeler le paragraphe 1°.
M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais préciser, M. le Président,
comme vous le faites si bien vous-même - on le comprendra d'ailleurs
à la lecture de l'article - que les remarques que j'ai prononcées
touchaient au paragraphe premier de l'article 1. C'est le paragraphe au sujet
duquel j'ai fait des commentaires.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, M. le maire ou l'un
des représentants. Oui.
M. Allaire (Jean): M. le Président, M. le ministre, je
vais faire rapidement quelques remarques qui s'appliqueront à tout le
reste de cet article de telle façon que je ne revienne pas sur le
sujet.
Nous consentons à retirer ce premier paragraphe, parce qu'il
traite de l'agriculture. Or, il y avait un doute dans notre esprit que le
remembrement, c'est-à-dire les réserves foncières, puisse
s'appliquer également à l'agriculture. Nous en ferons le test et
nous verrons. Mais, au point de vue des remarques générales quant
au remembrement, je ne veux pas recommencer ce qui a été dit tout
à l'heure. Il y a beaucoup plus de choses à dire. Nous en avons
traité d'ailleurs dans un avis juridique que nous avons remis au
contentieux du ministère des Affaires municipales et qui servira, je
pense, dans le futur, pour examiner ce problème qui doit être
définitivement clarifié, comme l'a signifié tout à
l'heure Me Irving Gaul. Cependant, il y a un terme sur lequel je tique un peu,
lorsqu'on dit que nous exproprions au profit d'un tiers. Je fais remarquer,
comme je l'ai fait remarquer en privé dans d'autres réunions
hier, que sauf lorsqu'il s'agit d'expropriation pour services municipaux, pour
la réserve foncière, il est inévitable à plus ou
moins brève échéance -et ces échéances ne
sont pas mentionnées dans l'article, et le pouvoir qui nous a
été donné n'est pas mentionné à cet endroit
- que nous exproprions fatalement pour des tiers. Alors, je ne voudrais pas
qu'on attache une connotation péjorative à ce pouvoir que 28
municipalités ont actuellement au Québec et qui implique
nécessairement l'expropriation pour un tiers à plus ou moins
brève échéance.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Allaire. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Je veux signaler au procureur de la ville de Laval
que, dans mes commentaires précédents lors de la comparution de
la ville de Saint-Laurent, à ma souvenance, j'ai toujours dit: une
expropriation après entente préalable avec un tiers. Je ne crois
pas non plus que l'on puisse utiliser la formule: au profit d'un tiers, parce
qu'il n'est pas question de faire profiter un tiers d'avantages indus par
rapport à l'exproprié. Il s'agit simplement, dans les cas dont
J'ai parlé, de cas où l'on s'entend préalablement avec un
tiers avant que la ville ne fasse l'expropriation.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il d'autres
commentaires concernant le paragraphe 1°de l'article 1?
Si j'ai bien compris, Me Allaire, vous le retirez?
M. Allaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Vimont.
M. Théorêt: Si j'ai bien compris, le no 13
disparaît complètement.
M. Allaire: Le premier alinéa de l'article 1 de notre
projet de loi.
M. Théorêt: Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, le paragraphe 1°
est donc retiré. J'appelle le paragraphe 2° de l'article 1. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Le paragraphe 2° de l'article 1 a trois objets.
Si vous me le permettez, je vais commenter le premier objet. Comme
première modification, la ville demande que le critère relatif au
prix d'aliénation des immeubles qu'elle acquiert en vertu de son pouvoir
particulier de réserve foncière ou d'habitation soit
modifié afin qu'il corresponde à celui établi dans la loi
générale à l'article 29. 4 de la Loi sur les cités
et villes, soit que ce prix soit suffisant pour couvrir les dépenses
engagées à l'égard de l'immeuble acquis.
Nous sommes favorables, M. le Président, à cette
modification.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va, M. le ministre. Y
a-t-il des commentaires de la part de la ville? Oui, Me Allaire.
M. Allaire: Très brièvement, pour expliquer cela
peut-être à M. Théorêt qui a posé une
question. Dans le premier alinéa, le mot "agriculture" n'est pas
accordé, mais tout le reste du paragraphe est déjà en
notre pouvoir et nous le conservons. Nous n'avons pas d'autres remarques
à faire, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'au deuxième
paragraphe de l'article 1 il y a des questions ou des commentaires? Cela
va.
Est-ce que le deuxième paragraphe de l'article 1 est...
M. Bourbeau: M. le Président, mes commentaires ont
porté seulement sur le premier objet du deuxième paragraphe. Il y
a encore d'autres objets, si vous le permettez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je m'excuse. Vous avez
raison. Vous avez encore deux explications à nous fournir sur le
deuxième alinéa.
M. Bourbeau: Alors, voici le deuxième objet du paragraphe
2° de l'article 1. Dans ce cas-ci, la ville veut également pouvoir
construire sur les immeubles acquis en vertu de son pouvoir de réserve
foncière ou d'habitation des bâtiments en vue de les louer pour
des fins publiques ou gouvernementales ou encore pour qu'ils soient
utilisés par des organismes sans but lucratif. Elle veut
également pouvoir les aliéner.
Nous sommes favorables à ce que ce pouvoir soit accordé
à la ville, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur le deuxième alinéa du deuxième
paragraphe? M. le député de Vimont.
M. Théorêt: Cela regarde la maison du commerce, M.
le maire?
M, Lefebvre (Claude): Entre autres. M. Théorêt: Excellente
idée.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il d'autres
commentaires? Le deuxième alinéa est donc
adopté. Le troisième alinéa, toujours dans le
deuxième paragraphe.
M. Bourbeau: Concernant le troisième objet du paragraphe
2°, M le Président, je vous demanderais de suspendre ce
troisième objet du paragraphe 2°, parce que nous avons l'intention
de revenir avec un papillon un peu plus tard à ce sujet-là.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le troisième
alinéa du deuxième paragraphe est donc suspendu. Nous allons donc
passer au trosième. J'appelle le troisième paragraphe de
l'article 1.
M. Bourbeau: M. le Président, par concordance, la ville
modifie cet alinéa afin de prévoir le prix d'aliénation,
lorsqu'il s'agit de l'utilisation d'un immeuble construit par la ville. Nous I
sommes favorables à accorder ce pouvoir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il des questions ou des
commentaires sur le troisième paragraphe? Pour le 3°, cela va? (17 h
45) i
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais simplement dire
que ce pouvoir, de même que le précédent sont des pouvoirs
qui existent déjà dans la loi générale, la Loi sur
les cités et villes,
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le
troisième paragraphe est adopté? Adopté. J'appelle le
quatrième paragraphe.
M. Bourbeau: II s'agit également d'une modification de
concordance avec la modification que propose la ville au premier paragraphe de
l'article 1 du projet de loi, soit la mention, parmi les fins pour lesquelles
la ville peut exercer ses pouvoirs, de celle d'agriculture. Cette modification
devra être rejetée comme celle prévue au premier paragraphe
de l'article 1 du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions ou des commentaires?
M. Allaire: Nous sommes consentants à le retirer, M. le
Président.
Le Président (M, Parent, Bertrand): Le quatrième
paragraphe est donc retiré. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Cela
va. L'article 1 reste suspendu, étant donné que le
troisième alinéa du deuxième paragraphe est suspendu
M. Bourbeau: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 2. M. le
ministre.
M. Bourbeau: La ville désire pouvoir acquérir des
biens meubles et Immeubles tant par la forme de la copropriété
divise qu'indivise. Ce pouvoir constitue un pouvoir utile et nécessaire
pour la conduite des opérations d'une municipalité. Nous sommes
cependant d'avis qu'il n'y a pas lieu d'accorder ce pouvoir pour l'instant, la
révision des lois municipales constituant le moyen le plus
adéquat pour réaliser cet objectif à l'avantage de
l'ensemble des municipalités. Il ne s'agit, en effet, pas d'un
problème particulier qui ne se pose qu'à la ville de Laval. Tout
en reconnaissant l'utilité de ce pouvoir qui pourrait
éventuellement être accordé aux autres municipalités
et en reconnaissant que la ville de Laval fait oeuvre de pionnier en portant ce
problème à l'attention générale, étant
donné que la ville ne semble pas en avoir un besoin urgent non plus,
nous avons l'intention d'étudier ce problème dans le cadre de la
révision des lois générales.
Le Président (M, Parent, Bertrand): Les
représentants de la municipalité.
M. Lefebvre (Claude): Nous sommes satisfaits de la
déclaration ministérielle, à savoir que ce sera inclus
dans une loi générale. Cela pourra
régler certains dossiers. Donc, nous demandons de retirer
l'article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si je comprends bien,
l'article 2 est retiré à ta demande de la ville de Laval. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 2? L'article 2 est donc
retiré. J'appelle l'article 3. M. le ministre.
M. Bourbeau: Cette modification autorise toute personne ayant
reçu une délégation du conseil lui permettant d'autoriser
des dépenses et de passer des contrats au nom de la corporation à
fes signer. Actuellement, suivant la charte de la ville, tous les contrats
doivent être signés par le président du comité
exécutif et par le greffier, ce qui n'autorise pas le
bénéficiaire d'une délégation du conseil à
les signer. Nous sommes favorables à l'adoption de cet article puisqu'il
vise à assurer la concordance avec la loi générale et
qu'il s'agit d'un problème spécifique à la ville de Laval
qu'il ne convient pas de régler par la voie de la législation
publique.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des commentaires ou des questions? Cela va. L'article 3 est
donc adopté. J'appelle l'article 4. M. le ministre,
Règlements
M. Bourbeau: Cet article vise à introduire, dans la charte
de la ville de Laval, un certain nombre de particularités en
matière de procédure pénale ayant trait à la
procédure introductive d'instance, à la possibilité
d'exiger un cautionnement, au paiement d'une amende sans comparution en cour,
à la condamnation par défaut du contrevenant qui ne
comparaît pas et qui ne paie pas l'amende ainsi qu'au constat des
infractions par des personnes autres que des policiers.
Cet article a fait l'objet d'une étude au ministère de la
Justice. Il s'avère non justifié d'accorder ces pouvoirs
particuliers demandés par la ville de Laval, puisque ces questions sont
abordées dans le projet de loi 75 déposé pour étude
à l'Assemblée nationale et qui traite du Code de procédure
pénale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le maire ou Me Allaire, est-ce vous avez des commentaires ou des questions
sur l'article 4?
M. Allaire: Oui, M. le Président. À la suite des
discussions que nous avons eues à ce sujet avec le ministère de
la Justice et le ministère des Affaires municipales, nous avons consenti
à amender cet article. Nous avons pris le texte même des articles
de la Loi sur les cités et villes pour n'ajouter que les deux points
suivants. Je pense qu'on vous distribue actuellement un papillon qui a
été remis à mes confrères avant aujourd'hui. Il
s'agit de frais de remorquage et de remisage que la ville pourrait
récupérer de ceux qui commettent des infractions. Il faut
réaliser -que, dans les villes - d'ailleurs, Québec et
Montréal ont obtenu ces pouvoirs - nous n'avons pas le pouvoir de
récupérer ces sommes, qui sont Importantes dans une ville comme
Laval.
Ce qui se passe au point de vue pratique, c'est que, lorsqu'il y a, par
exemple, une tempête de neige, plusieurs façons de procéder
peuvent être utilisées. Il peut y avoir, par exemple, dans une rue
des voitures qui sont stationnées; elles doivent être
déplacées par l'entreprise privée. Par la suite,
l'entreprise privée - évidemment, parce que c'est fait à
la demande de la ville de Laval - en demande le paiement à la ville qui,
elle-même, ne peut récupérer ces sommes de ceux qui ont
commis des infractions. Quelquefois, les voitures sont déplacées
seulement dans une rue ■ voisine qui a déjà
été déblayée, mais quelquefois, à cause des
conditions de la tempête, il faut prendre les voitures, les
déplacer de l'endroit où elles se trouvent stationnées
illégalement et les transporter à la fourrière municipale
où, évidemment, il en coûte quelque chose. Or, les frais de
remisage ne peuvent pas être récupérés de ceux qui
commettent des infractions.
Il faut se rappeler qu'à Laval, dans certaines de ses anciennes
villes, certaines rues sont très étroites et, aussitôt que
des gens, lors d'une tempête, stationnent illégalement, c'est
exactement le même problème que dans les rues de Montréal
et de Québec, il faut absolument les déplacer. Or, nous sommes
dans une position défavorable. Pour donner le service aux citoyens,
c'est-à-dire l'accès à leur domicile et aux rues de la
ville, il faut déplacer les véhicules et nous n'avons pas le
droit de récupérer les coûts. Je pense que nous avons
exactement le même problème que Montréal et Québec
et II nous semble qu'il ne serait que juste que la ville de Laval obtienne ce
pouvoir de récupérer les frais de remorquage et de remisage.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Allaire.
Cependant, je vous rappellerai, pour la bonne marche des travaux, que cet
amendement doit être proposé par l'un des membres de la
commission. M. le vice-président de la commission...
M. Saint-Roch: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Et
député de Drummond.
M. Saint-Roch: ...Je me fais le parrain de cet amendement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, en principe,
nous sommes favorables à cette modification parce que cela a
beaucoup de bon sens et bien de l'allure; cela a déjà
été accordé aux villes de Québec et de
Montréal. Il nous apparaît que c'est une mesure administrative
saine. Cependant, nous allons demander de suspendre l'étude de cet
article parce que nos conseillers juridiques nous disent qu'il y aurait
peut-être un papillon additionel qu'il faudrait fignoler. Alors, je
suggère qu'on suspende l'étude de l'article et on reviendra avec
cela un peu plus tard.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 4 de
même que son amendement sont suspendus. J'appelle donc l'article 5.
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre à la
ville d'Installer ou de faire installer tous fils conducteurs, tuyaux et
conduits sous terre et à financer la réalisation de ces travaux
par l'imposition d'une taxe spéciale, comme ce peut être le cas
pour les autres travaux municipaux.
Présentement, la Loi sur les cités et villes ne permet pas
au conseil d'effectuer ces travaux lorsqu'il s'agit de conduits destinés
à abriter les fils d'Hydro-Québec, de téléphone ou
de câblo-distribution. À notre avis, un tel pouvoir devrait faire
partie des nouveaux pouvoirs à accorder dans le cadre de la
révision des lois municipales. Pour cette raison, nous demanderions
à la ville de Laval de retirer l'article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Allaire ou M. le maire. Me Allaire.
M. Allaire: Vu la déclaration du ministre, que ce sera
inclus dans la loi générale, cela nous satisfait. Les
municipalités ont un problème quant à la
légalité des règlements de taxation qui, dans plusieurs
cas, sont faits. À mon sens, elles ne sont pas autorisées dans la
loi pour imposer l'enfouissement de ces services.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, si je comprends bien,
vous...
M. Lefebvre {Claude): Nous sommes prêts à le
retirer.
Le Président (M. Parent, Bertrand):.. le retirez M. le maire de
Laval, vous retirez l'article 5. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 5? L'article 5 est donc retiré. J'appelle l'article 6. M. le
ministre.
M. Bourbeau: La ville demande le pouvoir de réglementer
les boutiques où se vendent des marchandises à caractère
érotique, les salons de massage et de bronzage, les agences de
rencontre, d'escorte et de danseurs et danseuses, ainsi que les
établissements où ces derniers donnent des spectacles. La ville
de Laval veut ainsi couvrir, par règlement, un large secteur
d'activité commerciale, pouvoir que les autres villes ne
possèdent pas.
Nous sommes disposés à accorder à la ville de Laval
ce que certaines autres villes ont déjà obtenu, soit le pouvoir
de réglementer les boutiques de vente d'objets érotiques ainsi
que les salons de massage. Par ailleurs, concernant les autres pouvoirs
demandés par la ville, je considère que les besoins qu'exprime la
ville dans sa demande sont sans doute partagés par plusieurs autres
villes. Pour cette raison, nous croyons approprié de ne pas accorder
à la ville de Laval cette modification, cette question devant
plutôt faire l'objet d'une étude dans le cadre des travaux sur la
révision des lois municipales. L'effet de précédent que
constituerait l'octroi de cette demande conduirait à ce que de
nombreuses autres villes fassent prochainement de pareilles demandes. Le
ministère de la Justice qui a étudié cette demande nous
signale que, si la ville entend, par ce moyen, combattre la prostitution, des
plaintes pourront être portées en vertu du Code criminel.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je m'excuse, M. le ministre,
mais on aurait dû d'abord appeler l'amendement. Il y avait un amendement
à l'article 6. On l'oublie.
M. Bourbeau: M. le Président, s'il y avait eu un
amendement, on vous l'aurait dit.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est parce qu'on me l'a
confirmé il y a encore deux minutes.
M. Bourbeau: La situation est très changeante, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je m'excuse, M le ministre,
si vous vouiez compléter votre explication, cela va.
M. Bourbeau: C'est une situation évolutive. Cela va, M. le
Président, j'ai terminé mes explications.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Allaire, de la ville de Laval, et il y aura M. le député
de Vimont après.
M. Allaire: Permettez-moi d'insister. Je sais que la situation
est évolutive, mais elle l'est également à la ville de
Laval. Si nous avons présenté cet article 6 pour l'obtenir, c'est
que nous avons d'excellentes raisons et des rapports non seulement de notre
service de police, mais également d'autres services. Je vous souligne
que les 23° et 24° alinéas, c'est-à-dire concernant les
boutiques où l'on vend ou offre en vente des marchandises à
caractère érotique et la réglementation des salons de
massage, ont déjà été accordés à
treize autres municipalités depuis 1980, de 1980 à 1983. En
particulier - et je l'ai donné dans mon argumentaire à mes
confrè-
res - on a les villes de Verdun, La Salle, Kirkland, Saint-Bruno,
Saint-Hyacinthe, Vaudreuil, Sainte-Foy, Drummondville, Gatineau, Hull, Lachine,
Plessisville et Saint-Léonard. Nous ne voyons pas pourquoi la ville de
Laval, qui a près de 300 000 habitants et qui est aux prises avec des
problèmes peut-être beaucoup plus sérieux que les villes
qui sont mentionnées là, n'aurait pas le droit de
réglementer, alors que les villes en question l'ont obtenu. Voilà
pour les deux premiers paragraphes.
Pour le troisième paragraphe concernant le salon de bronzage, ce
que j'ai à vous dire, c'est que le salon de bronzage s'apparente
très étroitement au salon de massage. Le genre de personnes qui
exploitent ce genre non pas de bien-être social, mais de bien-être
corporel - si on peut s'exprimer ainsi - d'une façon un peu
illégale ou irrégulière - employez le terme que vous
voudrez - sont des gens que je qualifierais de guimauves. Lorsqu'on presse
quelque part, ils débordent à côté. Or, il appert
que nous sommes débordés, depuis un certain temps, à la
ville de Laval.
Ce que nous vous demandons là, ce sont peut-être des moyens
de prévention. Comme vous savez, les genres de personnes qui veulent se
servir de ces genres de commerce d'une façon illégale sont des
gens qui sont très sensibles à toute réglementation.
Lorsqu'ils s'aperçoivent qu'on les réglemente, ils vont
établir leurs pénates illégales ailleurs. Restent les
commerces sérieux. Je suis bien prêt à admettre qu'il y a
des salons de massage et des salons de bronzage qui sont sérieux. Mais
si, à un moment donné, par exemple, on se fait accorder seulement
le pouvoir de réglementer les salons de massage, immédiatement,
les salons de massage illicites ou qui procèdent d'une façon
illégale feraient en sorte qu'ils auraient, le lendemain matin, des
instruments - tables ou autres, je ne sais trop - pour le bronzage et ils se
nommeraient non plus salons de massage, mais salons de bronzage. Donc, c'est un
moyen de passer à côté de la loi. Voilà pour les
trois premiers, M. le Président.
Pour les trois suivants, Je me suis déjà rendu aux
arguments qui m'ont été donnés par le ministère de
la Justice, c'est-à-dire en ce qui concerne les agences d'escorte, de
rencontre et de danseurs et danseuses. Pourquoi? Parce que le contrôle
est très difficile. L'entente peut se faire à un endroit, et ce
n'est pas contrôlable, parce que la prestation des services
illégaux ou autres peut se faire dans une autre ville. Donc, nous
serions prêts à retirer les paragraphes 26°, 27° et
28°. (18 heures)
Quant au paragraphe 29°, je vous souligne que ce pouvoir est
déjà dans l'Ontario Municipal Act et des grandes villes comme
Toronto et Mississauga ont adopté des réglementations à ce
sujet, depuis quelques années. L'application de cette
réglementation a été bénéfique
d'après les rapports que nous avons reçus non seulement de notre
service de police mais également d'autres services. Nous serions
prêts à retirer les paragraphes 26°, 27° et 28°, mais
je pense que nous pourrions avoir logiquement les trois premiers, soit les
paragraphes 23°, 24° et 25°. Quant au 29°, si on nous dit
qu'à la suite d'expériences faites ailleurs on veut l'inclure
dans la loi générale, nous serions prêts à le
retirer. Mais pour les trois premiers, je pense que nous avons le devoir
d'insister. Je ne sais pas si M. le maire voudrait ajouter quelque chose mais
nous Insistons sur ces trois points.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Vimont voulait intervenir.
M. Théorêt: Je voulais d'abord Intervenir pour
appuyer la position de la ville de Laval. Je pense que les arguments fournis
par Me Allaire sont non seulement valables mais véridiques d'autant plus
qu'aux paragraphes 24°, 25° et 29°, ces commerces
prolifèrent à une vitesse extraordinaire, spécialement
dans le comté de Vimont. Je pense qu'il est tout à fait anormal
que l'on refuse à une population comme celle de Laval, du comté
de Vimont, deuxième ville en importance au Québec, ce qui est
déjà permis ailleurs dans d'autres villes.
Je me dois d'insister parce que c'est devenu un problème majeur
à Laval et dans le comté de Vimont en particulier.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Vimont. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
ministre.
M. Bourbeau: Avant de parler du fond, j'aimerais quand même
souligner, contrairement à ce que vient de dire le député
de Vimont, qu'il n'y a pas d'autre ville actuellement au Québec qui
possède le pouvoir qui est demandé au paragraphe 29°.
Il est possible que des villes de l'Ontario l'aient mais on parle
évidemment d'un système de droit qui est différent du
nôtre. Je crois qu'on n'a pas ici à faire l'étude de la
législation de Mississauga ou de la région de Toronto. Il est
possible qu'en faisant cette étude et en appliquant par analogie les
méthodes ontariennes on puisse éventuellement en venir à
pouvoir faire la même chose ici. Pour l'instant, nous avons des
réticences en ce qui concerne le paragraphe 29°. Pour ce qui est des
paragraphes 26°, 27° et 28°, le procureur sait que le
ministère de la Justice a des objections également en ce qu'il
estime que c'est plutôt de la nature du Code criminel et que c'est la
vocation de la Sûreté du Québec de s'occuper de ce genre de
choses.
Pour ce qui est des salons de bronzage, je dois avouer que j'ai de la
difficulté à comprendre la distinction qu'il y a entre les salons
de bronzage et les salons de massage. Je ne sais pas si le maire de Laval est
un expert en ce domai-
ne. Peut-être qu'on pourrait le préciser. Effectivement,
sur le terrain, est-ce qu'il y a des différences en ce qui concerne le
fonctionnement de ces salons?
M. Lefebvre (Claude): Un salon de massage où on trouve
véritablement masseurs et masseuses qui exercent leur profession ou leur
métier, il n'y a pas de difficulté, mais c'est toujours un
camouflage. Quant aux salons de bronzage, il y en a d'excellents, mais, encore
une fois, les péripatéticiennes, selon la vieille expression, se
servent de ces choses-là. Ils sont évolutifs et, à chaque
fois que les grandes villes, que Montréal ou la communauté
urbaine font une pression et les contrôlent, cela déborde sur le
territoire.
Quand je vous parle des spectacles de danseurs et danseuses nus, ce
n'est pas tellement uniquement le spectacle de ces danseurs et danseuses nus
qui nous inquiète, car la morale a aussi été très
évolutive ces derniers temps, mais c'est que, très souvent, cela
cache autre chose. Je puis vous donner le cas du Tutu bar, qui était
connu jusqu'à Vancouver. Cela nous a pris trois ans pour le fermer. Il y
avait là drogue, prostitution, enfin, tout ce que vous pouvez imaginer,
évidemment. Il y en avait un autre qui nous a pris presque quatre ans
à fermer, situé sur le boulevard Sainte-Rose. Cela a pris deux
meurtres dans l'endroit, etc. Tous les citoyens aux alentours avaient eux aussi
le droit à... Quand on parle de réglementer des commerces, c'est
bien sûr que l'on présente cela dans une réglementation
mais c'est à la demande de notre service de police qui veut avoir des
possibilités de contrôler ces établissements, de telle
sorte que les établissements qui ont une bonne réputation et qui
veulent vraiment faire affaires puissent le faire et qu'on ne les mette pas
dans un même sac, en disant: On sait bien, c'est un salon de bronzage ou
c'est un salon de massage. Il y a des établissements de bon aloi, mais
on veut avoir le droit de réglementer justement pour s'assurer de cette
chose-là et créer une pression additionnelle tout en étant
très conscients qu'on ne réussira pas à 100 %. C'est
pourquoi on voulait contrôler les spectacles de danseurs et danseuses
nus, non pas parce que cela nous effraie comme tel, mais si nous n'avons pas le
pouvoir de les contrôler et de les réglementer, à ce
moment-là, je vous le dis, cela prend trois, quatre ou cinq ans avant
d'arriver à faire quelque chose et cela coûte très cher
à l'État provincial. Je peux vous dire que, dans le cas du Tutu
bar, cela vous a pris plusieurs policiers de Saint-Hyacinthe pour venir faire
une enquête. Quant à moi, je n'aurais pas aimé être
l'épouse du policier de la Sûreté du Québec qui est
venu faire enquête, après avoir lu les témoignages.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire. Je ferais
seulement remarquer aux membres de cette commission, pour la bonne marche de
nos travaux, qu'il est déjà 18 h 10 et on est rendus seulement
à l'article 6. Je veux bien qu'on continue encore pour quelques minutes,
mais it faut comprendre que la commission ne pourra pas finir et on devra quand
même ajourner à quelque moment que ce soit parce que les travaux
reprennent à 20 heures pour une partie de la nuit. On peut continuer
encore pendant quelques minutes, mais je pense qu'on devrait se fixer une heure
précise pour arrêter parce qu'il ne sera pas possible de passer
à travers tout le projet de loi, vous le comprendrez, avant le souper.
M. le député de Mille-Îles voulait intervernir.
M. Bélisle: Très succinctement, M. le
Président. J'habitais dans le comté de Vimont et, à deux
coins de rue de chez moi, ont pullulé, en l'espace de deux ans, trois
bars de danseurs et de danseuses nus, M. le ministre. J'aurais aimé,
comme citoyen et contribuable de Laval, que ma ville, mon maire et mon conseil
municipal aient le pouvoir d'arrêter cette plaie sociale. Je plaide avec
beaucoup de vigueur pour qu'on puisse leur accorder de tels droits. Je pense
que c'est nécessaire et ce ne sont pas des technicités ou des
subtilités d'avocat qui vont modifier les besoins essentiels de nos
concitoyens et de nos électeurs. Ce n'est pas en se comparant ou en ne
se comparant pas à l'Ontario ou à d'autres provinces au Canada.
Il y a un besoin fondamental et on ne satisfait pas présentement les
besoins fondamentaux des Lavallois. C'est ce que la ville de Laval vous demande
aujourd'hui, le pouvoir de réglementer pour régler le
problème des citoyens de Laval.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Mille-Îles. M. le ministre, il serait
peut-être bon que vous puissiez intervenir à ce stade-ci pour
éclairer les lanternes de tout le monde.
M. Bourbeau: Oui, un instant.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense qu'on devrait
suspendre, parce qu'il ne semble pas qu'on va vider la question dans les cinq
prochaines minutes, à moins que M. le ministre...
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui.
M. Bourbeau: Je serais disposé, quant à moi,
à étendre la prohibition aux salons de bronzage. Je
considère qu'il n'y a pas tellement de différence, sur le plan de
l'Implantation de ces commerces, entre un salon de massage et un salon de
bronzage. Pour ce qui est des agences d'escorte et de rencontre, c'est autre
chose. On a expliqué aux gens de la ville de Laval que c'est une
connotation différente, une problémati-
que différente.
En ce qui concerne le paragraphe 29°, il y a une municipalité
au Québec qui peut contrôler ce genre de choses, c'est la ville de
Québec, mais pas de la façon que le demande la ville de Laval. Le
ministère de la Justice nous indique qu'il y aurait une façon de
le faire si la ville de Laval est Intéressée par cette
façon-là, ce n'est pas en réglementant, comme on le
propose présentement, c'est plutôt en le faisant par voie de
règlement de zonage. On pourrait, par exemple, réglementer
l'implantation ou l'exploitation d'établissements présentant
habituellement ou régulièrement des spectacles à
caractère érotique donnés par des personnes qui se
trouvent dans l'établissement. Cela se ferait par une modification
à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Si la ville de Lava!
voulait... On l'a déjà donné à la ville de
Québec et, semble-t-il, que cela fonctionne. Je pense qu'on pourrait
également étendre ce pouvoir-là à' la ville de
Laval. Il faudrait peut-être que, lors de la suspension de la
séance, le procureur de Laval parle à nos gens, ici. Si la ville
de Laval était disposée...
M. Lefebvre (Claude): Dois-je comprendre que vous acceptez les
paragraphes 23°, 24° et 25°?
M. Bourbeau: Oui, c'est exact.
M. Lefebvre (Claude): Parfait. Et les paragraphes 26°,
27° et 28° seraient retirés de la part de la ville de Laval.
M. Bourbeau: Et le 29°.
M. Lefebvre (Claude): Quant au 29°...
Une voix: Suspendu.
M. Lefebvre (Claude):... il est suspendu. Enfin, on
reviendra...
M. Bourbeau: Oisons que, pour le 29°, on pourrait suspendre,
en discuter avec nos gens et, s'il y a possibilité...
M. Lefebvre (Claude): Si vous avez un papillon à nous
donner en fin de soirée, c'est-à-dire en fin
d'étude...
M. Bourbeau: Effectivement, oui.
M. Lefebvre (Claude):... cela nous ira.
M. Bourbeau: C'est cela. M. Lefebvre (Claude):
Parfait.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, pour notre
bonne compréhension, à l'article 6, les paragraphes 23°,
24°, 25°... On va les appeler un par un. Le paragraphe 23° serait
adopté? M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 23°
serait adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 24°
serait adopté?
M, Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 25°
serait adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 26°
serait retiré. Le paragraphe 27° serait retiré. Le paragraphe
28° serait retiré et le paragraphe 29° serait suspendu.
L'article 6 est donc suspendu.
Nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 12)
(Reprise à 20 h 10)
Le Président (M. Saint-Roch): Au moment de notre
suspension, nous en étions à l'article 6 et le paragraphe 29°
avait été laissé en suspens. Est-ce qu'il y a des
interventions au paragraphe 29°? M. Allaire.
M. Allaire: Je pense, M. le Président, que le ministre va
peut-être avoir une intervention.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Me
Allaire.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je comprends que la ville de Laval soit
disposée à retirer également le paragraphe 29° de
l'article 6°, étant entendu que nous allons regarder dans les
prochains mois, dans le cadre des discussions que nous avons
régulièrement avec le monde municipal, la possibilité de
permettre que, dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, on puisse
réglementer les établissements mentionnés au paragraphe
29°. Cela va?
M. Lefebvre (Claude): M. le Président, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 29°
étant maintenant retiré, est-ce que l'article 6, tel
qu'amendé, est adopté? J'appelle maintenant l'article 7.
M. Bourbeau: M. le Président, cet amendement permettra
à la ville de n'avoir à procéder à des appels
d'offres publics que relativement à des contrats comportant une
dépense d'un montant de 50 000 $ et plus. Actuellement, ce montant est
de 25 000 $. Nous sommes favorables à ce que ce montant soit
Indexé à 50 000 $.
Le Président (M. Saint-Roch): Aucune intervention? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a d'autres municipalités qui ont
ça dans leur charte?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Lefebvre (Claude): M. le Président, par une loi
votée par le Parlement, la Société de transport de Laval,
qui dépend de la ville de Laval, a déjà ce pouvoir de 50
000 $. La somme de 25 000 S qui est là était déjà
dans la charte en 1965, ce qui veut dire que juste l'indexation, cela voudrait
dire même 75 000 $.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: II y a déjà les villes de
Montréal et Québec qui l'ont, Québec étant la
troisième ville en importance et Laval la deuxième. Il y a
également certaines commissions de transport, dont la Commission de
transport de Laval, justement.
M. Dufour: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 étant
adopté, j'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: Cet article est le corollaire de l'article
précédent. Il vise à indexer respectivement les montants
de 5000 $ et 25 000 $ à 15 000 $ et 50 000 $, ce qui aura pour
résultat que la ville ne sera obligée de procéder à
des demandes de soumissions par voie d'invitation écrite que si la
dépense excède 15 000 $, mais est inférieure à 50
000 $. Nous sommes favorables à cette modification.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9.
M, Bourbeau: M. le Président, nous avons un article, 8. 1...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le ministre.
Nous avons un papillon à l'article 8. 1.
Cour municipale
M. Bourbeau: Oui, je voudrais Introduire l'article 8. 1, M. le
Président - qui vient après l'article 8, évidemment - et
qui se lit comme suit: Cette loi est modifiée pour la ville par
l'insertion, après l'article 617, du suivant: "617. 1 Le greffier de la
cour peut, en l'absence du Juge de la Cour municipale, procéder à
l'ajournement des causes apparaissant sur le rôle de la cour,
conformément à la loi; à cette fin, le greffier est
réputé être juge de paix. "
Cette modification vise à repositionner à l'article 617.
1, plutôt qu'à l'article 6511, la demande de la ville relative au
pouvoir d'ajournement des causes portées devant la Cour municipale, soit
l'article 13 du projet de loi.
Il s'agit là d'une suggestion qui émane du
ministère de la Justice, avec laquelle nous sommes d'accord, comme nous
sommes, par ailleurs, d'accord avec la demande de la ville de Laval
considérant le nombre élevé des causes à la Cour
municipale de la ville de Laval. Plusieurs villes, d'ailleurs, ont obtenu ce
pouvoir, nommément les villes de Sherbrooke, en 1987, Granby et -
croyez-le ou non, M. le Président - la ville de Drummondville en
1984.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8. 1 est
maintenant adopté. J'appelle l'article 9 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, tout d'abord l'article
lui-même vise à permettre que les procédures relatives aux
causes ou plaintes portées devant la Cour municipale soient
enregistrées par voie informatique. Nous sommes favorables à
donner suite à cette demande formulée par la ville.
Nous proposons, toutefois, une formulation différente de celle de
la ville et cette formulation, vous la trouverez à la modification
à l'article 9 que nous proposons et qui se lirait comme suit: L'article
9 du projet de loi 249 est remplacé par le suivant: "9. L'article 626 de
cette loi est modifié pour la ville par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Un registre peut être informatisé si le
comité exécutif l'autorise. " Cette modification est la
conséquence d'une suggestion qu'a faite le ministère de la
Justice. Nous sommes d'accord avec cette suggestion.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M, Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va.
Alors, l'amendement est adopté. Est-ce l'article 9 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 10 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 10 indique les
façons de signer les ordres de cour, À la suite d'une suggestion
faite par le ministère de la Justice en regard de cet article, nous
soumettons un texte modifié. Alors, le papillon est justement ce texte
modifié que les membres de la commission ont en leur possession Je
demanderais d'être excusé, M. le Président, de lire ce
papillon qui est assez long. Je soulignerai simplement que cette nouvelle
formulation de l'article 627, qui nous est suggérée par le
ministère de la Justice, tient compte notamment d'une récente
décision de la Cour supérieure qui statue sur les pouvoirs de
signer les jugements par défaut au moyen d'un appareil mécanique.
Nous sommes d'accord avec cette nouvelle formulation.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions? Cela va?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Adopté
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 10 est adopté. Est-ce que l'article 10 tel qu'amendé
est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle l'article
11. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je crois que, si je ne
m'abuse, la ville de Laval est disposée à retirer les articles
11, 12 et 13, à moins que je...
M. Allaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors les articles 11, 12 et
13 sont maintenant retirés. J'appelle maintenant l'article 14.
M. Bourbeau: L'article traite de la destruction des dossiers de
la Cour municipale.
M. le Président, le ministère de la Justice n'est pas
d'accord avec l'adoption de cet article puisque la Loi sur les archives
prévoit la façon et le moment où les dossiers des
municipalités peuvent être détruits. Je comprends que la
ville de Laval n'a pas d'objection à retirer l'article non plus.
M. Allaire: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 est
retiré. J'appelle maintenant l'article 15.
M. Bourbeau: Cet article vise à permettre à la
ville de se créer un fonds de réserve aux fins d'auto-assurance.
Tout comme j'avais eu l'occasion de le mentionner fors de l'étude, ce
printemps, du projet de Loi concernant la ville de Granby, nous n'estimons pas
opportun, pour le moment, d'accorder un tel pouvoir. La question
d'auto-assurance et le problème des assurances en général
dans le monde municipal font actuellement l'objet d'études.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Allaire.
M. Allaire: Très brièvement, M. le
Président, je souligne que la ville de Longueuil a un pouvoir semblable;
donc, il y a un certain précédent, mais je dois avouer que les
pouvoirs mentionnés pour la ville de Longueuil ne sont pas aussi
complets que ceux que nous vous proposions; donc, on se fie aux études
qui vont être faites pour régler le problème dans son
ensemble, problème d'assurance assez crucial pour toutes les
municipalités. On espère que les suggestions que nous avons
faites serviront.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je ne sais pas si j'ai bien compris, mais le ministre
des Affaires municipales vient de nous dire que c'est à l'étude,
mais il ne dit pas qu'il va le régler. Il dit qu'il se penche sur le
dossier des assurances pour trouver des solutions à l'ensemble, mais je
ne suis pas convaincu que la solution que nous allons trouver va
répondre aux besoins de la ville de Laval.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire. M. Dufour:
C'est ma compréhension.
M. Lefebvre (Claude): Je sais qu'actuellement l'Union des
municipalités travaille à un dossier où les
municipalités pourraient s'unir pour former un fonds d'assurance qui
pourrait, bien sûr, remplacer cette chose-là. Dans les faits, il
n'y a rien qui nous interdit d'avoir des réserves pour fins d'assurance
sans le faire d'une façon réglementaire et de s'obliger. En fait,
on peut toujours avoir une réserve de côté, ce qui ne nous
empêche pas, autrement dit, de travailler. Cependant, la création
devenait une façon formelle d'obliger un conseil à voter un
certain montant pour maintenir des fonds suffisants.
M. Dufour: Pourtant, c'est clair ce qui se passe là, ce
n'est pas...
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, je conclus que
l'article est retiré?
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Retiré. J'appelle
l'article 16 et nous avons un papillon. Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article vise à
éviter que la ville de Laval puisse se voir réclamer, par les
membres de son conseil, une rémunération additionnelle à
titre de membre de la MRC de Laval. Il est en effet possible pour les
élus de soutenir que, lorsqu'ils siègent pour les fins des
fonctions de la MRC de Laval, ils ont droit à la
rémunération qui avait été établie par
règlement du gouvernement. C'est le décret 543-81, du 23
février 1981, en vigueur le 18 mars 1981, adopté en vertu des
anciens articles 204 et 241 de la Loi de l'aménagement et
l'urbanisme.
M. le Président, peut-on avoir un peu de silence? L'article 204 a
été modifié en 1984 aux fins de conférer aux MRC le
pouvoir réglementaire d'établir la rémunération
applicable à leurs membres. Par ailleurs, depuis cette modification de
1984, une disposition transitoire a pour effet de maintenir en application le
règlement du gouvernement fixant les règles de
rémunération jusqu'à ce que le conseil de la MRC adopte
lui-même son propre règlement. Or, la ville de Laval en tant que
MRC n'a pas adopté un tel règlement. La ville de Laval veut
éviter toute poursuite sur cette base et demande donc un amendement
à cette fin à l'article 264 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
Nous sommes favorables avec le principe de cet amendement mais aimerions
toutefois soumettre une formulation différente. M. le Président,
c'est la raison de la modification à l'article 16 que nous avons au
dossier.
L'article 16 du projet de loi 249 est modifié par la suppression
des mots ", tel que ce dernier existait avant d'être remplacé par
l'article 24 de la Loi modifiant diverses dispositions législatives
{1984, chapitre 27). " Cette modification, en conjugaison avec l'effet
rétroactif que lui donne l'article 18, avec la modification toutefois
qu'il y aura lieu d'y apporter, empêche les membres du conseil de la
ville de Laval, anciens, actuels et futurs, de recevoir une
rémunération à titre de membre du conseil de la ville de
Laval agissant à titre de MRC.
La question de la rémunération des élus des villes
de Mirabel et de Laval qui agissent à titre de membres du conseil de ces
deux MRC fera l'objet d'une étude. Pour cette raison, je propose
d'accorder ce que demande la ville de Laval, soit de faire obstacle à
toute poursuite contre la ville pour le motif qu'elle n'aurait pas versé
cette rémunération, sans toutefois permettre que celle-ci puisse
accorder, à l'avenir, une rémunération à ce titre.
Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Y
a-t-il des interventions?
M. Lefebvre (Claude): Tout simplement le fait que les membres du
conseil et le maire... On a le titre de maire et de préfet. On porte
deux chapeaux en même temps et, selon certaines interprétations,
on aurait pu exiger, et la succession des gens qui ne siègent plus au
conseil aurait également pu exiger de la ville-Même une note
à nos états financiers avait été inscrite à
la suite de ces opinions. Nous voulons donc clarifier la chose et que tout le
monde soit bien rassuré qu'il n'y a pas deux salaires chez nous, il n'y
en a qu'un.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pour les fins de l'aménagement et de
l'urbanisme...
M. Lefebvre (Claude): C'est ça, pour les MRC.
M. Dufour:... il n'y a pas de rémunération. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: II convient de souligner que la ville de Laval nous
propose un amendement où le maire et les conseillers de la ville de
Laval renoncent à des émoluments qu'ils auraient pu
réclamer et se faire payer par la ville de Laval tout à fait
légalement, je crois, pour avoir siégé ou pour
siéger à titre de MRC en même temps qu'à titre de
ville de Laval.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article...
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je peux terminer
mon intervention?
Le Président (M. Saint-Roch): Avec plaisir, M. le
ministre.
M. Bourbeau: D'autant plus que les informations que j'ai sont en
ce sens que, dans un autre cas semblable au Québec, les élus
municipaux perçoivent des émoluments, tant pour leur titre de
membres du conseil municipal que de la MRC.
En ces temps où la rémunération des élus
fait l'objet de beaucoup de convoitise et de discussions, il y a tout lieu de
féliciter les gens de Laval pour ce geste qui est tout en leur honneur.
Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Est-ce que l'amendement à l'article 16 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le nouvel article 16. 1. M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Le député
de Nicolet m'a retardé de quelques instants. L'article 16. 1...
Le Président (M. Saint-Roch): Vous vous reprendrez, M. le
ministre, au projet de loi sur Sainte-Angèle.
M. Bourbeau: L'article est soumis à titre de modification
à l'une des demandes formulées par la ville de Laval à
l'article 1 du projet de loi. Il permet à la ville d'obtenir de la part
d'une personne un engagement envers la ville à produire une soumission
pour acheter de celle-ci un immeuble situé dans un territoire
décrit à l'annexe. À la suite de cet engagement, la ville
peut procéder à son acquisition de gré à gré
ou par expropriation. Après l'acquisition, la ville demande des
soumissions publiques pour la revente de l'immeuble acquis. Si la ville
décide de ne pas revendre, l'immeuble peut être utilisé
à d'autres fins municipales ou peut être aliéné.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour:... il y a jugement ou il y a une cause pendante. C'est
juste...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Lefebvre (Claude): La cause pendante ne touche pas directement
ça. La cause pendante actuellement en appel porte sur une requête
qui avait été proposée pour être relevé du
défaut de plaider le droit de la ville... Vous savez qu'en expropriation
il y a un certain temps pour plaider à l'encontre du règlement.
La personne en question n'avait pas utilisé son droit et a
demandé d'être relevée. Ultra petita, le juge a
décidé de recevoir la requête et s'est même
prononcé sur ie fond alors que le fond n'avait pas été
plaidé. Cette cause est présentement portée en appel.
D'ailleurs, il y a une partie de la chose qui s'y adresse, elle va
demeurer. Mais le but de l'amendement que nous demandons, c'est, d'une part,
de... Évidemment, on a le pouvoir, en vertu de l'article 13, de
remembrer et de créer une réserve. Mais, comme les juges semblent
chatouilleux quand des approches ont déjà. faites
vis-à-vis des promoteurs, il s'agissait de placer des balises puisque la
ville ne désire pas s'engager dans des expropriations au coût de
plusieurs millions sans être au moins assurée que ce territoire
sera développé à court terme avec des engagements
précis de la part de ceux qui veulent s'en porter acquéreurs.
Donc, le projet prévoit, d'une part, une offre ferme d'acheter au
moins au coût d'acquisition, incluant tous les frais connexes, et
l'obligation pour la ville, par la suite, d'aller en offres publiques par voie
des journaux et de donner un temps suffisant. De cette façon-là,
elle pourra obtenir une soumission de développement bien
précise.
Le deuxième but, nous ramassons les parties de territoire qui ont
été subdivisées dans les années cinquante et qui
appartiennent, mon Dieu, à des milliers de personnes. Dans un cas
où on est en train de procéder, c'est 2500 lots appartenant
à plus de 700 propriétaires répartis un peu partout en
plein centre de la ville. En deuxième lieu, c'est également de
faire du "contract zoning". Au lieu de laisser le développement au choix
de l'entrepreneur, nous désirons, par le "contract zoning", obliger le
promoteur à produire un plan, à le réaliser dans un
certain temps et à nous donner les garanties que nous exigerons en vertu
d'un devis de performance.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 16. 1? Est-ce que l'article 16. 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 17 et nous avons un amendement.
M. Bourbeau: Cet article prévoit que l'article 1 a effet
depuis le 22 décembre 1978, date qui correspond à la date
d'entrée en vigueur d'un règlement de la ville de Laval qui
décrétait l'acquisition d'immeubles pour fins des réserves
foncières. Cet effet rétroactif, quant à l'article 1, est
requis du point de vue de la ville afin d'éviter toute poursuite
fondée sur l'exercice des pouvoirs prévus à l'article 1 du
projet de loi.
Nous suggérons, cependant, une modification à cet article
dans le but de déclarer spécifiquement valides, sous
réserve de protéger les causes pendantes, s'il en est, les
acquisitions d'immeubles qui ont été faites par la ville pour
fins de réserves foncières en vertu d'un règlement de la
ville, acquisitions qui pourraient être contestées au motif que la
ville n'avait pas le pouvoir de les effectuer.
M. le Président, le papillon que voulons apporter à
l'article 17 se lit comme suit: Le premier alinéa de l'article 17 du
projet de loi 249 est remplacé par le suivant: "L'acquisition des
immeubles visés au règlement numéro L-6618 est
déclarée valide. " Comme j'ai eu l'occasion de l'indiquer
précédemment, nous jugeons Important de valider directement les
acquisitions des immeubles faites par la ville et non pas le règlement
lui-même en vertu duquel ces acqui-
sitions ont été faites.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le maire. (20 h 30)
M. Lefebvre (Claude): Comme le soulignait le
député, il s'agit du cas Le Corbu holding dans lequel tous les
expropriés sont devant le tribunal pour fins de jugement sur le quantum.
Plusieurs contrats ont été signés, d'autres ont fait
l'objet de jugements par le Tribunal de l'expropriation quant au quantum. Il
nous reste un cas en suspens, relevé par un premier jugement, le cas du
défaut de s'opposer. L'effet de cet article sera de valider toutes les
autres transactions. Ces dernières demeurent soumises au tribunal.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Y a-t-il
d'autres interventions? L'amendement à l'article 17 est-il
adopté? L'article 17 tel qu'amendé est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 18 et
nous avons un papillon.
M. Bourbeau: Oui. Cet article prévoit que la modification
apportée à l'article 264 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, pour régler la question de la rémunération, a
effet depuis le 18 mars 1981. Cette date correspond à la date
d'entrée en vigueur du décret 543-81, qui établissait les
règles de rémunération des membres du conseil des MRC.
Nous ne sommes pas favorables à l'adoption de cet article tel que
rédigé. En effet, si on veut éviter que les élus de
la ville de Laval puissent bénéficier d'une
rémunération à titre de membres de la MRC de Laval, il
faut que la modification rétroactive de l'article 264 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme remonte non pas à la date de
l'entrée en vigueur du décret 543-81, mais à la date de la
création de la MRC de Laval, soit le 1er juin 1980.
En conséquence, je propose la modification suivante: Article 18:
Le premier alinéa de l'article 18 du projet de loi 249 est
remplacé par le suivant: "L'article 16 a effet depuis le 1er juin 1980.
" Comme je l'ai indiqué précédemment, la date d'effet de
l'article 16 doit correspondre à celle où a été
créée la MRC de Laval, soit le 1er juin 1980.
M. le Président, je voudrais demander au maire de Laval...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau:... s'il y a déjà des membres du
conseil de ville de Laval qui ont été payés pour leurs
fonctions à titre..
M. Allaire: Jamais. M. Bourbeau: Jamais.
M. Dufour: Quelle est la raison de ramener l'effet de l'article
au 1er juin 1980?
M. Bourbeau: C'est pour éviter qu'à l'avenir des
gens qui ont été membres du conseil municipal de Laval depuis
1980 intentent des poursuites pour se faire payer des salaires à titre
de membres de la MRC...
M. Dufour: Ah! D'accord.
M. Bourbeau:... pour une période qui remonterait
jusqu'à 1980.
M. Dufour: D'accord
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 18 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'annexe.
M. Bourbeau: II y avait un article en suspens, je crois, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, nous allons y revenir,
M. le ministre.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Mais, avant de commencer,
j'aurais besoin d'un proposeur pour l'annexe.
M. Bourbeau: Je le propose, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Nous
en sommes maintenant à l'annexe.
Annexe
M, Bourbeau: M. le Président, me dispensez-vous de
l'obligation de lire la description du territoire?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, M le ministre, vous en
êtes dispensé. Y a-t-il d'autres commentaires sur l'annexe? M. le
député de Jonquière
M. Dufour: Je demanderais à M. le maire ou au procureur de
la ville d'expliquer en gros en quoi cela se réfère à la
carte. Est-ce que cela comprend tous les territoires qui sont
montrés?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Lefebvre (Claude): Non, c'est un nombre réduit sur
lequel nous nous sommes entendus. Le principal est le projet de
développement des côtés ouest et est de l'autoroute 13. Le
deuxième est le prolongement du boulevard Chomedey pour aller rejoindre
l'autoroute 440. Le troisième est un territoire situé au coin de
l'autoroute 440 et du boulevard des Laurentides. Il s'agit là de lots
subdivisés.
M, Dufour: Ce qui veut dire que vous avez consenti à retirer les
autres territoires? Cela viendra subséquemment, selon les besoins? Cela
va. Cela répond. On pourrait demander que la commission soit
itinérante.
M. Lefebvre (Claude): Cela nous donnera l'occasion de
revenir.
M. Dufour: Oui. Pourquoi pas?
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'annexe? L'annexe est-elle adoptée?
Une voix: Adopté.
Articles en suspens
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je rappelle
maintenant l'article 1 au deuxième paragraphe, troisième
alinéa que nous avions laissé en suspens.
M. Bourbeau: M. le Président, étant donné
que cet article ou que cet alinéa a été remplacé
par l'article 16.1, il y aurait lieu de retirer ce paragraphe.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour retirer?
M. Lefebvre (Claude): Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le troisième
alinéa du paragraphe 2° étant...
M. Dufour: Attendez un instant, s'il vous plaît!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Qu'est-ce qui se passe? J'aimerais...
Le Président (M. Saint-Roch): On retire l'article 1,
deuxième paragraphe, troisième alinéa. C'est maintenant
retiré.
M. Dufour: Attendez un peu. L'article était suspendu...
D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je rappelle
maintenant l'article 4.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 2, vous ne
I'appele2 pas? Étant donné qu'on a retiré le
troisième alinéa, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'adopter
l'article 2? Tout l'article est retiré?
Une voix:...
M. Bourbeau: Je m'excuse, M. le Président. Je parlais
du... Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): J'en suis, M. le ministre,
à l'article 4...
M. Bourbeau: Je mélangeais l'alinéa 2.
Le Président (M. Saint-Roch): ...nous avions un amendement
qui avait été déposé et l'article 4 avait
été suspendu à cause de l'amendement.
M. Dufour: C'est-à-dire qu'il n'a pas été en
suspens; il est retiré et on revient avec un autre article.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, vous me devancez maintenant.
M. Dufour: C'est bien cela.
Le Président (M. Saint-Roch): J'ouvre de nouveau l'article
4, où il y a un amendement qui avait été suspendu.
M. Dufour: Cela va.
M. Bourbeau: M, le Président...
M. Dufour: Je suis convaincu que je vais arriver à
Noël avant lui.
M. Bourbeau: ...je propose que l'article 4 du projet de loi soit
remplacé par le suivant: 4. L'article 412 de la Loi sur les cités
et villes (L.R.Q., chapitre C-19) est modifié pour la ville par
l'insertion, après le paragraphe 20.1e, du suivant:
"20.2° Pour établir un tarif des frais de remorquage des
véhicules stationnés contrairement à un règlement,
les frais prévus à ce tarif
pouvant être ajoutés au montant de l'amende imposée
en vertu de ce règlement et recouvrés de la même
façon que celle-ci."
M. le Président, je pense que la modification se passe de
commentaires. On comprend quel est l'objet de la modification.
Le Président (M. Saint-Roch): Je dois conclure que nous
allons demander au député de Drummond de retirer l'amendement
qu'il avait déposé.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, s'il veut bien le
faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Le député de
Drummond retire l'amendement qui avait été déposé.
Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 4?
M. Dufour: S'il y a des possibilités, je veux bien
comprendre que vous avez compris, mais je voudrais comprendre aussi pour ma
part.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: "...un tarif des frais de remorquage des
véhicules stationnés contrairement à un règlement*.
Est-ce que je pourrais avoir une explication sur le libellé?
Une voix: M. le...
Le Président (M. Saint-Roch): Me Allaire.
M. Dufour: Ordinaire, pour quelqu'un de la rue qui
comprend...
M. Lefebvre (Claude): M. le Président, c'est
principalement dans les cas d'enlèvement de la neige, où nous
sommes obligés de remorquer des véhicules. La loi ne nous
autorisant pas à percevoir les frais de remorquage, nous ne pouvions que
charger l'amende pour stationnement illégal. Alors, le présent
article va nous permettre d'inscrire également sur le billet
d'infraction un montant pour le remorquage du véhicule.
M. Dufour: Donc, si je comprends, vous atteignez exactement les
fins que vous aviez visées au départ. Premièrement, vous
aviez l'amende pour avoir contrevenu au règlement. Deuxièmement,
vous aviez un coût pour le remorquage et, troisièmement, pour
faire ajouter des frais s'il y a lieu.
M. Lefebvre (Claude): Nous n'avons pas les droits de saisine et
d'exiger le paiement dans une fourrière municipale, mais nous avons
à peu près 90 % de ce que nous voulions et nous sommes satisfaits
de cela.
M. Dufour: Si vous êtes satisfait, je vais l'être
aussi.
M. Lefebvre (Claude): Cela va régler nos
problèmes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avons maintenant une nouvelle
article 5 à introduire. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, un nouvel article 5.
L'article 5 du projet de loi est remplacé par le suivant...
Une voix: Une nouvelle article 5. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: L'article 415 de cette loi, M. le Président,
est modifié pour la ville par le remplacement de la dernière
ligne du paragraphe 10° par ce qui suit: "que sur paiement des frais
réels de remisage et, lorsque les frais de remorquage n'ont pas
été ajoutés au montant de l'amende, conformément au
paragraphe 20.2° de l'article 412, tel qu'il existe pour la ville, sur
paiement de ceux-ci;" Est-ce que c'est français?
Une voix: C'est bien correct.
M. Dufour: Alors, on va demander à quelqu'un qui est
habitué de parler au monde ordinaire. M. le maire, pouvez-vous
m'expliquer cela?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que je cède la
parole à M. le maire ou à Me Allaire? Me Allaire.
M. Allaire: M. le Président, je pense qu'on a voulu faire
le pendant de ce qu'on nous a donné à l'autre article. Comme l'a
dit tout à l'heure M. le maire, cela ne règle pas tous nos
problèmes de remisage, mais cela règle une bonne partie des
problèmes sérieux que nous avons pour ce qui est des frais de
remorquage.
Alors, nous sommes satisfaits de cet amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va.
Est-ce que le nouvel article 5 est adopté? Est-ce adopté,
M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
Le Président {M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi 249 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 249, Loi modifiant la charte de la ville de Laval, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 249 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'on a adopté
l'article 19?
Une voix: L'article 19, on ne l'a pas fait.
M. Bourbeau: Alors, il faudrait peut-être adopter l'article
19, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez raison, M. le
ministre.
M. Dufour: C'est pour la date...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Bourbeau: Heureusement, M. le Président, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de renumérotation, à ce moment-ci...
M. Dufour: On aurait bien des questions à poser...
Le Président (M. Saint-Roch): ...M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous en faites motion?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie. Est-ce
qu'il y a des mots de conclusion? M. le maire.
Conclusions
M. Lefebvre {Claude): M. le Président, M. le ministre,
messieurs, merci de nous avoir entendus et merci de votre patience. On vous
souhaite un joyeux Noël et une bonne année, de la santé et
qu'on se repose; on a certainement fait preuve de patience, je pense, de part
et d'autre et, la patience étant une vertu, cela ne nous a certainement
pas abîmés, également, des remerciements au personnel du
ministère qui nous a aidés, qui a su faire preuve de
compréhension et qui a également donné beaucoup d'heures
pour la ville de Laval. Nous sommes satisfaits et nous allons essayer de vous
revenir l'année prochaine, peut-être plus tôt. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il me fait plaisir de saluer
un de nos clients réguliers...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: ...la ville de Laval. C'est évident que nous
aimerions pouvoir toujours accéder à toutes les demandes des
villes. Dans le cas de Laval, nous avons dû refuser un nombre assez
important de demandes, mais je constate quand même qu'elle a
été bon joueur et qu'elle a compris la position du gouvernement
à l'égard de plusieurs des demandes que nous n'avons pu accepter.
Quand même, je crois que la ville de Laval a réussi à
obtenir certains pouvoirs qui vont permettre, d'une certaine façon, de
faire une expérience nouvelle en matière de zonage et de pouvoirs
municipaux. Nous allons suivre avec beaucoup d'intérêt le dossier
dont on a parlé tout à l'heure et qui va permettre à la
ville de Laval d'acquérir certains terrains pour fins de remembrement.
Nous allons suivre cela avec attention.
Bon voyage de retour et meilleurs voeux pour le temps des
fêtes.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
maire.
M. Lefebvre (Claude): Permettez-moi d'assurer M. le ministre que
les pouvoirs qu'il nous a donnés en vertu de l'article 16.1 vont
être utilisés à bon escient et que cela va créer, je
pense, un nouveau régime, de nouvelles orientations en droit municipal.
En terminant, permettez-moi de remercier, d'une façon spéciale,
notre député et parrain, le député de
Mille-Îles, M. Jean-Pierre Bélisle, un collègue qui a bien
fait les choses.
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelerais aux
membres... Je m'excuse, M. le député de Jonquière.
Messieurs, je rappellerais - un peu de décorum, s'il vous plaît -
qu'il n'est pas dans
les habitudes des commissions de manifester ni pour ni contre les
expressions émises. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: En vertu de la loi de l'alternance, l'Opposition a un
rôle à jouer, elle aussi aime exprimer ses voeux et assurer les
gens qui viennent en commission parlementaire du sérieux qu'on met
à regarder ce qui se passe, pour le bien-être des citoyens que
vous représentez. Là comme ailleurs, le ministre s'est
engagé à un certain nombre de responsabilités pour
l'avenir; donc, il veut s'assurer de son contrat.
Je veux assurer les représentants de la ville de Laval que le
critique de l'Opposition va surveiller attentivement la démarche du
ministre dans l'avenir. Fiez-vous sur moi et j'espère que je peux me
fier sur vous pour qu'il puisse livrer la marchandise. J'aimerais aussi vous
offrir mes meilleurs voeux et de bonnes fêtes.
M. Lefebvre (Claude): M. le représentant de l'Opposition,
merci de votre aide et bons souhaits.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle: M, le Président, mes collègues,
la foule disent que je ne dois pas parler, mais je ne peux pas m'empêcher
de parler. Ha, ha, ha, D'abord, merci au ministre pour son ouverture d'esprit
un peu particulière. Certainement, ce soir, nous avons franchi une
nouvelle étape dans le domaine municipal avec l'article 16. 1. Comme le
dit M. le maire, peut-être ouvrons-nous des voies importantes pour le
monde municipal pour les prochaines années Je suis sûr que le
ministère des Affaires municipales suivra avec beaucoup d'attention
l'utilisation de ces nouveaux pouvoirs, de cette nouvelle mécanique
très Imaginative, je dois le souligner, que la ville de Laval vient
d'obtenir dans ce projet de loi.
Au critique de l'Opposition, merci pour son travail assidu, intelligent
et constructif. Aux gens de la ville de Laval qui ont commencé à
apprendre à pratiquer la vertu que nous tous, autour de la table,
pratiquons chaque jour, nous espérons vous revoir le moins souvent
possible à Québec! Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Bon voyage de retour! Sur
ce, la commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 46)
(Reprise à 20 h 59)
Projet de loi 193
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît?
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour entamer l'étude du projet de loi 193, Loi
sur le redressement des limites territoriales de la municipalité de la
paroisse de Salnte-Angèle.
Je vais maintenant reconnaître M. le député de
Nicolet.
M. Richard: M. le Président. M. le ministre, messieurs les
membres de la commission, j'ai le plaisir de présenter le projet de loi
193 en mon nom, mais pour le ministre, M. Yvon Picotte, qui est
député de Maskinongé, parce que vous savez qu'un ministre
n'a pas le droit de présenter un projet de loi à caractère
privé à cause de ses responsabilités.
Maintenant, en résumé, le projet est celui-ci: une erreur
s'est glissée - et toute une erreur - en 1929, dans les
délimitations du territoire de la municipalité de
Sainte-Angèle-de-Prémont, alors qu'une partie du territoire s'est
retrouvée dans les municipalités de Saint-Paulin, paroisse et
village, et de Hunterstown. Suivant la délimitation actuelle, cela va
aussi loin que de siéger illégalement à
Sainte-Angèle-de-Prémont pour un conseiller dont le lieu de
résidence serait Saint-Paulin paroisse. Or,
Sainte-Angèle-de-Prémont récolterait - ce n'est
peut-être pas sympathique, mais ce n'est pas leur faute - depuis 1929,
entre guillemets, des taxes illégalement des résidents dont le
territoire serait situé ailleurs, soit à Saint-Paulin
Actuellement, il y a un scénario de fusion des trois
municipalités et vous comprendrez, M. le Président, qu'il est
tout à fait nécessaire pour nous, comme gouvernement, de
régulariser cette situation avant le 31 décembre,
Alors, c'est la raison pour laquelle nous présentons ce projet de
loi à caractère particulier, à l'Assemblée
nationale, en espérant que les membres de la commission accepteront ce
projet de loi de façon à régulariser cet état de
chose, qui date quand même de plusieurs décennies et qui
crée des problèmes énormes. Vous imaginez s'il fallait
qu'on se retrouve avec une problématique majeure et que,
légalement, les municipalités aient à retourner des sommes
d'argent aux citoyens?
Alors, M. le Président, c'est le résumé du projet
de loi. J'aimerais vous présenter ceux qui sont Ici avec nous. Le
représentant de Sainte-Angèle-de-Prémont, en fait, M. le
maire, M. Pierre-Paul Baril et M. Gilles Gerbeau, qui est
secrétaire-trésorier. Nous avons aussi l'honneur d'avoir la
présence du maire de Saint-Paulin, M. Yvon Duhaime, et de M. Jules
Duhaime, qui est maire de Hunterstown.
Le Président (M. Saint-Roch): Bienvenue, messieurs les
maires et messieurs les représentants des deux conseils municipaux M. le
ministre, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
M. Bourbeau: M. le Président, les arguments massue du
député de Nicolet m'ont convaincu d'emblée et je pense
qu'il faudrait procéder le plus rapidement possible à
l'étude de ce projet de loi avant qu'il ne soit trop tard.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. On avait reconnu, dans la présentation, la
verve du député de Nicolet. Je pense que, comme parrain, II a
accompli son travail d'une façon extraordinaire. Il a même
commencé avant. Je pense qu'il a été parrain de tous les
membres de la commission.
MM. les maires, je voudrais vous souhaiter la plus cordiale des
bienvenues. On peut procéder.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. J'appelle maintenant l'article 1. M.
le ministre.
M. Bourbeau: L'article 1, M. le Président, constitue une
définition technique des mots "la municipalité" aux fins de la
présente loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopoté. J'appelle
maintenant l'article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, il faut se méfier de
l'article 2. C'est un article qui est court, mais mes explications seront
longues.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: L'article 2 a pour objet de consacrer juridiquement
les limites de la municipalité de la paroisse de Sainte-Angèle
situés à l'intérieur des limites de la municipalité
régionale de comté de Maskinongé. L'annexe qui accompagne
le présent projet de loi décrit officiellement le territoire qui
constituera cette municipalité à compter de l'entrée en
vigueur de la loi.
Par le fait du redressement de ses limites légales, la
municipalité de la paroisse de Sainte-Angèle s'arroge une partie
du territoire de la municipalité de fa paroisse de
Saint-Léon-le-Grand, deux parties du territoire de la
municipalité de la paroisse de Saint-Paulin et une partie du territoire
de la municipalité du canton de Hunterstown. Depuis 1929, en effet, -
ces territoires sont administrés par la municipalité de la
paroisse de Sainte-Angèle et les propriétaires d'immeubles sur
ces territoires sont Inscrits au rôle d'évaluation de cette
municipalité et paient leurs taxes à cette municipalité.
En somme, la municipalité de la paroisse de Sainte-Angèle fait,
à leur égard, fonction d'administration municipale locale et les
citoyens de ces territoires s'estiment citoyens de Sainte-Angèle. Cette
relation est d'ailleurs perçue comme telle tant par les administrations
locales limitrophes que par l'administration régionale.
La problématique des limites légales de la
municipalité de la paroisse de Sainte-Angèle découle d'une
erreur légale ou administrative qu'on attribue aux procédures
d'annexion qui se sont effectuées en 1929, en vertu de la Loi des
paroisses et des fabriques. Ce n'est qu'au cours des dernières
années qu'ont commencé à se manifester les premiers
symptômes de cette erreur, surtout lors de l'implantation du rôle
d'évaluation nouvelle génération. Les procédures
habituelles d'annexion ne permettraient pas, dans le contexte actuel de la loi,
de redresser toutes les limites du territoire de facto de Sainte-Angèle.
Elles ne pourraient non plus redresser tous les torts causés par
l'erreur originelle, comme, par exemple, la situation Irrégulière
des actes municipaux posés par la municipalité de
Sainte-Angèle à l'égard de territoires faisant partie
d'une autre municipalité. Voilà, M. le Président, pourquoi
votre fille est muette.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je vois la présence de trois maires à
cette table, comme intervenants. Cela veut dire que chacun d'entre vous, dans
vos municipalités, êtes touché par ce projet de loi. Il y
en a qui pourraient être susceptibles de légaliser des parties du
territoire qui leur appartiennent, mais vous reconnaissez dans les faits que ce
sont des territoires sur lesquels vous n'avez pas à exercer de
juridiction. Est-ce que j'ai raison de dire cela ou non?
Une voix: Évidemment. M. Dufour: C'est cela? Une
voix:...
M. Dufour: Pardon? Oui, je pense que c'est correct. On me dit que
oui. Ce qui est Important, ce sont les intervenants. Donc, actuellement, il n'y
a pas de poursuite quelconque par rapport à cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Duhaime ((Yvon): On est en période de fusion à
l'heure actuelle. S'il y avait fusion entre Hunterstown et les deux
Saint-Paulin, automatiquement, on irait chercher une partie de
Sainte-Angèle qui est administrée par Sainte-Angèle
et qui par contre, au point de vue territorial, reste dans la
municipalité de Saint-Paulin. C'est pour cela qu'on dit: La partie qui
appartient à Sainte-Angèle, gardez-la. Que celle qui est
administrée à l'heure actuelle par Sainte-Angèle reste
dans Sainte-Angèle, Pour les trois autres municipalités, l'accord
est Intervenu pour la fusion et c'est cela qu'on débat. C'est là
qu'est revenu le problème de Sainte-Angèle et de la fusion,
M. Dufour: Dans le territoire qui a toujours été
administré par Sainte-Angèle, il y a des gens qui auraient pu
basculer, changer de municipalité, si on avait appliqué la
loi.
M. Duhaime (Yvon): Oui. Si la loi avait été
appliquée telle quelle, automatiquement, les gens qui (ont partie de la
municipalité de Sainte-Angèle à l'heure actuelle seraient
des citoyens de Saint-Paulin.
M, Dufour: Est-ce que les gens affectés par ces
changements ont manifesté des velléités?
M. Duhaime (Yvon): II y a une pétition qui a
été signée par la population des résidents de
Sainte-Angèle qui demandent de résider dans la
municipalité de Sainte-Angèle. Quant à nous, les trois
conseils, de Saint-Paulin, village et paroisse, et de Hunterstown, II y a eu
des résolutions qui ont été adoptées, à
savoir que la population "administrée par Sainte-Angèle reste
dans Sainte-Angèle et que, nous, nous développions
Saint-Paulin.
M. Dufour: Toujours pour mon Information, est-ce qu'il y a
beaucoup de gens affectés dans ces territoires spécifiques?
M. Gerbeau (Gilles): II y a environ de 75 à 80
résidents.
M. Dufour: II y a de 75 à 80 personnes dont, dans les
faits, on va légaliser la situation et qui demeurent à l'endroit
où elles veulent. C'est cela?
M. Gerbeau: C'est cela, oui. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 3.
M, Bourbeau: M. le Président, comme je vous le disais,
l'article 3 consacre la légalité des actes municipaux à
l'égard des territoires qui, jusqu'à l'entrée en vigueur
de la présente loi, ne faisaient pas légalement partie du
territoire de la municipalité et de la paroisse de Sainte-Angèle.
Cette validation n'a pour objet que de consacrer la juridiction territoriale de
Sainte-Angèle sur ces territoires. Elle ne vise pas à rendre
légal un acte illégal pour d'autres motifs.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: L'article 4 a pour objet de maintenir en vigueur les
règlements, résolutions et ordonnances adoptés par la
municipalité de la paroisse de Sainte-Angèle avant
l'entrée en vigueur de la présente loi à l'égard
d'un territoire qui n'était pas situé sur celui de
Sainte-Angèle, mais qui est compris dans la description officielle faite
dans l'annexe.
M. Dufour: En fait, les règlements de Sainte-Angèle
qui sont appliqués actuellement continuent de s'appliquer jusqu'à
la fin de leur...
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 5.
M. Bourbeau: L'article 5 a pour objet de valider la charge d'un
membre du conseil de la municipalité de la paroisse de
Sainte-Angèle qui, lors de son élection et jusqu'à
l'entrée en vigueur de la présente loi, ne répondait pas
aux conditions le rendant habile à occuper cette charge puisqu'il
était domicilié sur un territoire ne faisant pas Juridiquement
partie de Sainte-Angèle.
M. Dufour: En fait, jusqu'à ce qu'il y ait des amendements
dans la loi, il fut un temps où quelqu'un pouvait se présenter
dans la municipalité voisine, à la condition que le territoire
soit contigu. On n'aurait pas eu besoin de cet article.
M. Bourbeau: Je n'ai pas connu cela. Est-ce que c'est vrai?
M. Dufour: Vous vous rappelez? Quelqu'un pouvait se
présenter dans une municipalité contiguê, donc, prendre la
charge de maire. Cela pouvait être quelqu'un qui ne résidait pas
sur le territoire.
M. Bourbeau: C'était avant la guerre.
Des voix: C'était avant la guerre. On n'était pas
là. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, je m'excuse, au contraire. Je suis obligé
de rappeler au sous-ministre des
Affaires municipales que cela ne fait pas aussi longtemps que cela.
M. Bourbeau: Ce n'est pas avant la guerre de 1914, ça?
M. Dufour: Non, cela a été adopté
peut-être par inadvertance. Cela a été introduit pendant la
période 1976 à 1985 et cela a disparu quelque part.
M. Bourbeau: Ah!
M. Dufour: M. le sous-ministre n'a pas de raison de ne pas
être au courant de cela.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je l'ai pris en défaut. C'est 2 à 0
actuellement pour moi. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 6.
M. Bourbeau: L'article 6 a pour objet de reconnaître,
à l'égard d'une personne qui désire se présenter
à un poste au conseil de Sainte-An- gèle ou qui veut simplement
voter à une élection, la période écoulée sur
le territoire qui devient celui de la municipalité de la paroisse de
Sainte-Angèle à compter de l'entrée en vigueur de la
présente loi.
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7 a pour objet de corriger, par le seul
effet de la loi, la description technique du territoire décrit dans une
requête présentée en vue de regrouper des
municipalités dont une partie du territoire passe à la
municipalité de la paroisse de Sainte-Angèle. Cet effet juridique
de la loi évitera la reprise des procédures déjà
commencées.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Bourbeau: L'article 8 prévoit que la loi entre en
vigueur le jour de sa sanction, M. le Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'annexe est adoptée?
M. Bourbeau: M. le Président, la description officielle
des nouvelles limites territoriales de la municipalité de la paroisse de
Sainte-Angèle contenue en annexe de la présente loi a
été préparée par le ministère de
l'Énergie et des Ressources en date du 24 novembre 1987.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'annexe est adoptée?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi 193 est adopté?
M, Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 193, Loi sur le redressement des limites territoriales de la
municipalité de la paroisse de Sainte-Angèle, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 193 est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Peut-être un mot de conclusion, M. le maire?
M. Duhaime (Jules): J'aurais une question à poser. Je
voudrais savoir si le plan sur toile que nous avons fait préparer au
début doit être modifié ou s'il y aura un
procédé à suivre pour les trois municipalités qui
vont fusionner incessamment.
M. Bourbeau: Peut-être que le parrain du projet de loi
pourrait nous renseigner, M. le Président?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Moi qui voulais vanter le parrain.
M. Richard: Je vais vous dire, M. le maire, on va,
premièrement, adopter ce projet de loi ce soir et il semblerait que ce
soit à l'unanimité. Maintenant, en ce qui concerne les
détails techniques, on a des experts au ministère des Affaires
municipales. On va vous dire ce que vous ferez avec votre amanchure de plan sur
toile. On vous confirmera cela. Farce à part, on vous confirmera ce qui
va arriver au point de vue technique à la suite de l'adoption de ce
projet de loi dans les prochains jours.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député
de Nicolet, un mot de conclusion.
M. Richard: Je tiens à vous remercier, M. le
Président. Merci, M. le ministre et MM. les membres de la commission, de
votre diligence. Merci, MM. les maires, M. le secrétaire municipal de
vous être déplacés. Cela m'a fait plaisir d'être
parrain de ce projet de loi, qui est un bébé qui se manoeuvrait
très bien. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais souligner deux
choses tout à fait particulières en ce qui concerne ce projet de
loi. Premièrement, c'est un projet de loi qui émane de la
volonté de plusieurs municipalités et qui aura probablement pour
effet de faciliter une fusion de municipalités. Voilà des choses
qui nous plaisent beaucoup au ministère des Affaires municipales,
puisque nous avons une politique visant à réduire le nombre de
municipalités du Québec, car le nombre de municipalités
ici est deux fois plus important qu'en Ontario, par exemple.
Deuxièmement, je pense qu'il s'agit d'une première. Je ne
sais pas si c'est la présence du député de Nicolet comme
parrain, mais c'est une des premières fois qu'on adopte un projet de loi
sans aucun papillon, aucun amendement, bref, un " travail sans bavure. Alors,
félicitations au député de Nicolet et félicitations
aux maires des municipalités qui nous visitent. Cela nous a fait bien
plaisir de vous rencontrer et bon succès dans vos négociations de
fusion.
Une voix: Merci beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je fais la même remarque que M. le ministre
concernant un projet de loi sans amendement, un projet de loi privé.
Dans les projets de loi publics, ce n'est pas encore arrivé qu'il n'y
ait pas d'amendement. Donc, on veut vous féliciter pour le travail qui a
été fait. J'imagine qu'il faut donner la part au parrain. Mais je
peux également vous dire qu'il y avait d'autres personnes au parlement
qui étaient préoccupées par ce projet de loi. Quant
à moi, je suis heureux d'avoir concouru à l'adoption de ce projet
de loi. Par l'expérience que j'ai vécue dans le passé
comme maire, je sais ce que cela veut dire, vivre avec les problèmes qui
ont été soulevés par ce projet de loi.
Donc, bonne chance! Espérons que les limites qu'on vous a
données vous permettront d'en établir de nouvelles ou vous
permettront d'être plus gros et de vivre en complète harmonie avec
votre monde. Meilleurs voeux!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Bourbeau: Vous me permettrez le mot de la fin. Étant
donné que tout le monde reconnaît que nous venons d'adopter un
projet de loi parfait, je pense qu'il conviendrait pour le Journal des
débats qu'il soit mentionné que le rédacteur de ce
projet de loi est Me Robert Couture, qui est à ma gauche. Il a fait un
travail parfait, à 100 %.
Le Président (M. Saint-Roch): M, le ministre, je ne
voudrais pas être celui qui va jeter une douche d'eau froide, mais nous
aurions été dans la mesure de réclamer un papillon
à l'article 5, parce qu'il y avait vraiment une faute au mot "santion"
pour "sanction". Là-dessus, MM. les maires, je vous souhaite un bon
voyage de retour.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 17)
(Reprise à 21 h 27)
Projet de loi 250
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour entamer l'étude du projet de loi 250, Loi modifiant la charte de la
ville de Québec.
Dans un premier temps, je demanderais aux représentants de la
ville de Québec de bien vouloir prendre place, s'il vous plaît.
Aussi, à cause des places limitées ce soir, je demanderais
à deux représentants du Rassemblement populaire de prendre place
et à un ou à une représentante du Comité de
sauvegarde de la côte d'Abraham, s'il vous plaît.
D'abord, permettez-moi, MM. les représentants de la ville de
Québec et ceux ou celles du Rassemblement populaire, ainsi que ceux du
Comité de sauvegarde de la côte d'Abraham, de vous souhaiter la
bienvenue à la commission de l'aménagement et des
équipements.
Sur ce, je vais demander au député de Taschereau s'il a
des commentaires à faire. M. le député de Taschereau.
Remarques préliminaires
M. Leclerc: Très brièvement, M. le
Président. Je veux évidemment souhaiter la bienvenue aux gens de
la ville de Québec, M. Boutin, procureur, M. Morency,
vice-président du comité exécutif, et M. Perreault, le
directeur général, ainsi qu'à Mme Winnie Frohn,
porte-parole de l'Opposition à l'hôtel de ville, à Mme
Viger et à M. Laçasse, recherchlste, et également à
M. Lemoine du Comité de sauvegarde de la côte d'Abraham.
Je me permettrai de faire simplement quelques commentaires. La ville de
Québec, ainsi
que la ville de Montréal d'ailleurs, nous ont habitués
à nous demander, chaque année, de faire des modifications
à leur charte. Je pense qu'on ne peut leur en faire reproche, compte
tenu de la complexité des chartes qui les régissent.
Si vous me le permettez, j'aimerais simplement mettre trois points en
relief; d'abord, le fait qu'un article veut permettre à la ville de
procéder à certains travaux sur des immeubles dangereux et d'en
imputer ensuite les frais aux propriétaires. Un autre article nous
demande de conférer les pouvoirs requis pour que la ville puisse
acquérir des immeubles à des fins industrielles. Enfin, un
article a pour but de permettre à la ville de demander la constitution
d'une corporation municipale de développement quî pourra exercer
les pouvoirs conférés à ia ville par l'article 453c de la
charte et, si les circonstances le permettent, ceux attribués aux
corporations visées par les articles 453b et d de la charte, soit des
sociétés municipales d'habitation, soit des
sociétés pour le développement de l'arrondissement
historique de Québec.
Sur ces quelques remarques, je propose que nous passions,
évidemment après les remarques d'usage du ministre et du critique
de l'Opposition, à l'étude article par article.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Taschereau. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le projet de loi
présenté par la ville de Québec vise à modifier des
pouvoirs qu'elle possède déjà en vertu de sa charte et,
également, à lui accorder de nouveaux pouvoirs. Après
étude du projet qui nous est présenté par la ville, nous
sommes d'accord avec certaines de ces demandes comme la demande relative au
processus de refonte des règlements, l'acquisition de servitudes de
non-accès, les pouvoirs pour mettre à exécution les
ententes avec le ministère des Affaires culturelles et la
réduction du montant de la taxe d'affaires pour les petites et les .
moyennes entreprises.
Nous ne sommes pas d'accord avec certaines autres modifications
demandées par la ville compte tenu, principalement, de l'existence de
lois générales régissant déjà les
matières visées par ces modifications. Alors, nous aurons
l'occasion, au cours de l'étude du projet de loi, de préciser
davantage nos positions.
Quant à nous, M. le Président, après les remarques
de l'Opposition, s'il en est, nous serons disposés à
procéder à l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais aussi souhaiter la bienvenue à
chacun des Intervenants représentant la ville de Québec et aussi
à l'Opposition. Je pense qu'elle a aussi des représentants. Ce
sont aussi les représentants de la ville. En même temps, je
souhaite aussi la bienvenue aux intervenants du Comité de sauvegarde de
la côte d'Abraham.
Donc, c'est un projet de loi que je vais suivre avec attention parce
qu'il y a des points où j'aurais certainement à poser des
questions. J'espère que mon collègue, le député de
Shefford, pourra se joindre à mol pour l'étude de ce projet de
loi durant le cours du débat.
Le Président {M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière.
Est-ce qu'il y a des remarques de la part des dirigeants de la ville de
Québec?
M. Morency (Jean-Paul): M. le Président, je voudrais
simplement remercier cette commission parlementaire de nous accueillir et de
discuter ces demandes que nous apportons à notre charte. C'est un peu
notre pèlerinage annuel. Nous avons, je pense, des demandes que nous
pouvons toutes justifier de A à Z. C'est ce que nous entendons faire
lorsque nous commencerons à discuter article par article les demandes
que nous avons présentées.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Morency.
Est-ce qu'il y a de brèves remarques d'introduction de la part du
ou de la réprésentante du Rassemblement populaire?
Mme Frohn (Winnie): C'est la représentante. Le
Président (M. Saint-Roch): Mme Frohn.
Mme Frohn: Oui. Pour moi aussi, c'est un plaisir de vous
remercier de nous accueillir ici. J'aimerais dire que nos remarques portent
surtout sur des balises et des sauvegardes pour s'assurer que les citoyens sont
bien informés et peuvent participer à des décisions et
aussi, qu'il n'y ait pas une possibilité de favoritisme, que ce soit par
rapport à des promoteurs ou que ce soit du favoritisme vers
soi-même, c'est-à-dire qu'un conseiller ou un fonctionnaire peut
avoir des informations privilégiées et en profiter. C'est une
vision globale de ce que nous allons présenter article par article.
Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie.
Est-ce qu'il y a de brefs commentaires de la part du Comité de la
sauvegarde de la côte d'Abraham?
M. Lemoine (Réjean): M. le Président... Le
Président (M. Saint-Roch): M. Lemoine.
M. Lemoine:.. je voudrais remercier les membres de la commission
d'accueillir aujourd'hui le Comité de sauvegarde de la côte
d'Abraham. J'aimerais préciser que le Comité de sauvegarde de la
côte d'Abraham est un regroupement de citoyens et citoyennes du
centre-ville de Québec qui travaille présentement comme chien de
garde à un projet de développement majeur sur le plan
économique du développement du centre-ville de Québec qui
s'appelle le projet de la grande place. Le comité de sauvegarde a
été créé à la suite de l'adoption par la
ville de Québec d'un protocole d'intentions entre la firme Citicom, de
Toronto, et la ville de Québec pour le développement de ce
secteur. On aura l'occasion d'en reparler tantôt. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Lemoine.
Étude détaillée
Sur ceci, s'il n'y a pas d'autres remarques préliminaires, nous
allons entamer l'étude du projet de loi et j'appelle maintenant
l'article 1.
M. Bourbeau: M. le Président, cette modification vise
à permettre à un fonctionnaire municipal d'avoir, par exception,
un contrat avec la ville concernant l'acquisition de biens mobiliers et
Immobiliers. Présentement, selon la charte et également à
compter du 1er janvier 1988, où entrera en vigueur la modification
apportée à cet égard à la charte de la ville par la
Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités, la ville est et sera dans la même position que
toutes les autres villes du Québec.
Je ne suis donc pas favorable à ce que seule la ville de
Québec dispose d'exceptions additionnelles en cette matière.
Toutes les municipalités, en effet, si cette mesure est
justifiée, devraient pouvoir en bénéficier. Cet article
devra donc être retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Vous me permettez quelques commentaires, M. le
ministre. Nous serions disposés à retirer l'article si nous
percevions de votre part une volonté de vous pencher sur le
problème, car il ne s'agit pas d'un faux problème, II s'agit d'un
problème très réel concernant la possibilité pour
les employés des municipalités; de la municipalité de
Québec d'abord et de l'ensemble des municipalités, de contracter
avec une ville.
Dans le cadre des opérations d'une ville, il se passe un paquet
de choses. Il y a des ventes d'effets qui sont effectuées, des services
qui sont rendus, des terrains qui sont vendus et les employés de la
municipalité sont présentement privés de contracter de
quelque façon que ce soit, si ce n'est pour des services tarifés
- j'y reviendrai - avec la municipalité Annuellement, il se produit dans
la ville de Québec, comme cela se produit dans toutes les villes de la
province, des enchères pour vendre des bicyclettes, des biens
excédentaires, des biens usés, des biens saisis. Il y a eu
à la ville de Québec, j'en suis persuadé, comme il y en a
eu partout dans la province, des employés de municipalités qui se
sont portés acquéreurs de telles bicyclettes, de telles machines
à écrire, de telles automobiles usagées. Ces
gens-là ne pourront plus ou ne peuvent plus occuper leur fonction s'ils
contractent ainsi avec la municipalité, car il ne s'agit pas de services
tarifés, ce qui est la seule exception qui existe présentement
dans la loi. Également, à la ville de Québec, on a offert
en vente régulièrement, dans le cadre de programmes Bâtir
en ville, de programmes d'accès pour favoriser la construction de
bâtiments, des terrains. Les employés municipaux ne peuvent pas se
prévaloir de l'opportunité d'acheter ce genre de terrains.
Je suis d'accord avec vous, M. le ministre, que c'est un problème
qui n'est pas particulier à la ville de Québec. C'est un
problème général à l'échelle de la province.
Nous serions bien satisfaits de vous entendre dire que vous allez régler
ce problème-là pour le plus grand bien-être de l'ensemble
des employés municipaux de la province.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, justement, le problème est
réglé. La loi sur les élections et les
référendums a réglé le problème.
Dorénavant, II ne sera pas permis à des employés
municipaux d'acquérir de tels biens et pour avoir été
maire et avoir été dans le milieu municipal pendant un certain
temps, on sait fort bien, par exemple, que dans bien des municipalités,
quand il y a des bicyclettes - dont vous parliez tantôt - qui ont
été volées et qui sont entreposées à la
municipalité, c'est très facile pour un employé municipal
de regarder la bicyclette qui fait son affaire, la mettre de côté
puis s'assurer qu'elle pourra être achetée éventuellement
par ses enfants à des prix ridicules. C'est justement ce genre de
situation qu'on ne veut pas avoir. Des employés municipaux qui ont des
Informations privilégiées peuvent profiter d'une situation au
profit de leurs enfants ou de leur famille.
De la façon que la loi est faite maintenant, il n'y a plus de
problème. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'on l'a mis dans la loi 100. Il
n'est pas question de le donner à la ville de Québec, ni à
aucune autre municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Est-ce que cela enlèverait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...la possibilité à un employé...
Par exemple, il y a des municipalités qui ont des banques de terrains
offerts en soumission sur la place publique, est-ce que les employés
municipaux sont exclus de la possibilité de mettre une
enchère?
M. Bourbeau: M. le Président, on m'indique que, de la
façon que la loi est rédigée, il n'y a aucune
possibilité pour un employé municipal d'acquérir des biens
de la municipalité.
M. Dufour: Est-ce que vous vous engagez à faire de la
publicité auprès des municipalités et auprès des
employés municipaux? Je suis convaincu qu'il y a quelques
employés, si on fouillait, je ne sais pas comment vous allez faire pour
les absoudre, mais demain matin, je suis convaincu qu'il y a des
employés qui l'ont fait et qui pourraient être susceptibles de
perdre leur emploi.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: S'il s'agissait de vendre des biens immobiliers par
soumission publique, possiblement que, dans ces cas-là, il y aurait
possibilité de faire des exceptions. Si on le fait, on le fera
éventuellement dans une loi publique, après avoir
considéré le problème.
M. Dufour: Parce que cela me semblerait une
pénalité trop forte. Ce sont aussi des citoyens de la
municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perreault. Alors, est-ce
que l'article 1 est retiré?
M. Boutin: L'article 1 est retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Boutin. J'appelle
maintenant l'article 2.
M. Boutin: Nous ne prolongeons pas le débat
inutilement.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 2.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article vise à
donner à la ville le pouvoir d'obtenir de la Cour supérieure une
ordonnance d'exécution de travaux et, au besoin, de démolition
d'un immeuble dans le cas où celui-ci est dans un état pouvant
mettre en danger la santé ou la vie ou qui est inhabitable.
Cette disposition s'inspire des dispositions que l'on retrouve dans la
Loi sur la qualité de l'environnement, article 82, et dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, article 231, et permet à la ville
de régler certaines situations particulières, tel le cas
où le risque d'éboulement met en danger la vie et la santé
des gens.
Nous sommes favorables à l'adoption du pouvoir particulier pour
la ville de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Ce n'est pas ce qui est contenu dans la loi
générale des cités et villes concernant le pouvoir des
municipalités, de faire démolir parce qu'il faut qu'elles
procèdent par un juge de la Cour supérieure, à ce que je
sache, donc, elles doivent faire la preuve. La ville de Québec ne sera
pas exempte de faire la preuve devant un juge de la vétusté, du
danger ou de la santé publique, etc. Il me semble que tout cet
article-là, on le retrouve dans le code des cités et villes. Il
n'y a aucun changement? Qu'est-ce qu'on donne de plus? Je connais cet
article-là, dans le code des cités et villes, c'est cela?
M. Bourbeau: Oui, c'est parce que dans le cas de la ville de
Québec, le député de Jonquière sait que ses
pouvoirs viennent de sa charte et non pas de la Loi sur les cités et
villes, donc, cela reproduit textuellement la loi générale pour
la ville de Québec.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Bourbeau: Cet article complète les pouvoirs de la ville
en matière de refonte des règlements municipaux. La
présente demande de la ville de Québec est semblable à ce
qui a été accordé à cet égard à la
ville de Montréal, article 460 de la charte. Nous sommes favorables
à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: Cet article vise à donner à la ville
de Québec le pouvoir d'acquérir des immeubles à des fins
industrielles et de les vendre ou louer à de telles fins ou pour des
fins commerciales. Cette demande remet en cause les
pouvoirs exclusifs en matière de création de parc
industriel donnés à la Communauté urbaine de
Québec, article 116 de la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec. Une telle demande, s'il devait y être donné suite,
créerait un précédent qui amènerait les autres
municipalités de la CUQ à demander les mêmes pouvoirs. Nous
ne sommes pas favorables à accorder à la ville de Québec
ce pouvoir d'exception.
Avant de remettre en question l'attribution à la
Communauté urbaine de Québec d'une compétence exclusive en
cette matière, la question du partage des compétences entre la
CUQ et ses municipalités constituantes devrait faire l'objet d'une
étude approfondie.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Boutin.
M. Boutin: À cet égard, M. le Président, je
comprends que M. le ministre veuille réétudier cette
problématique dans son ensemble avec les pouvoirs de la
Communauté urbaine de Québec. Je souligne seulement que la ville
de Québec a récemment reçu de l'un de vos collègues
des demandes pour que l'on se porte acquéreur le plus rapidement
possible de certains terrains qui seraient requis pour la constitution du parc
Industriel et technologique Québec-Salnte-Foy pour qu'on puisse les
refiler ie plus rapidement possible à l'organisme qui sera
créé. En l'absence d'un tel pouvoir, nous ne pourrons donner
suite ainsi à cette volonté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Morency.
M. Morency: J'ajouterais à ce que Me Boutin vient de dire
que j'étais présent lorsque le ministre des Transports - pour ne
pas le nommer - a demandé au maire de Québec que nous nous
portions acquéreurs des terrains nécessaires pour le parc
technologique de la région de Québec ce qui serait son nom
maintenant puisqu'au début c'était le parc technologique
Québec-Sainte-Foy, ce qui a été aboli dans les
circonstances qu'on connaît. Par la suite, de nombreuses rencontres ont
eu lieu entre le maire et le ministre des Transports, M. Côté.
J'ai assisté à la plupart de ces rencontres-là et je
m'étonne un peu de cette réaction parce que cela semblait un voeu
du ministre Côté que Québec puisse avoir cette
possibilité, justement, pour mettre en marche le plus rapidement
possible le parc technologique de la région de Québec.
Il va sans dire que cela se fait aussi, étant donné les
négociations qui ont eu lieu pour d'autres parcs industriels dans la
ville de Québec et les rencontres qu'on a eues avec le ministre Johnson.
Je m'étonne que Québec ne puisse pas obtenir ce pouvoir, ce qui
n'enlève absolument rien à la CUQ et je ne crois pas non plus que
la majorité des membres de la Communauté urbaine soit contre
l'adoption de cette mesure pour la ville de Québec.
(21 h 45)
Le Président {M. Saint-Roch): Je vous remercie. M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Pour expliquer un peu
cela, parce que notre Invité, M, Morency, a expliqué la
situation, c'est bien sûr que c'est un dossier lorsqu'on parle du parc
technologique, qui tient à coeur aux membres du caucus de la
région de Québec et c'est un dossier qui relève
également du ministre du Commerce extérieur et du
Développement technologique.
Evidemment, dans le décor des recommandations contenues dans le
dépôt du rapport de la commission Lapointe, II y a un certain
nombre de choses qui touchent au comportement de l'environnement politique et
économique de la région de Québec. L'une des choses
était aussi l'avenir de la Société Inter-Port. Mon
collègue de Taschereau et moi-même avons été
mandatés par le ministre québécois de l'Industrie et du
Commerce pour examiner l'avenir de la Société Inter-Port. Nous
l'avons fait durant la période estivale et le rapport a
été rendu public au mois de septembre.
Dans ce rapport, nous avons rencontré, Je dois dire, en termes de
processus de consultation, un certain nombre d'intervenants dont les
autorités de la Communauté urbaine de Québec, ainsi que
les gens de la chambre de commerce, enfin, le milieu économique de la
région de Québec. Il est vrai que, dans ce rapport, nous avons
indiqué qu'il doit y avoir une division entre la promotion
Internationale et nationale et aussi toute cette responsabilité de
développement économique.
Je pense que les autorités de la ville de Québec sont tout
à fait d'accord avec les recommandations qui y sont contenues en ce qui
regarde la question du développement économique. Toutefois, avant
de s'avancer dans cette chose, le caucus a recommandé au ministre
Johnson de faire parvenir une lettre aux autorités du ministère
des Affaires municipales, en l'occurrence le ministre, afin que celui-ci
demande aux autorités de la communauté urbaine - c'était
une recommandation du maire de la ville de Québec - donc, aux maires qui
forment cette communauté, de se prononcer finalement sur cette
question.
Alors, à t'attente de cette décision, pour l'instant le
ministre - je le comprends bien - ne peut pas acquiescer à cette
demande. Je pense que ce sont les autorités de la Communauté
urbaine de Québec qui doivent assumer effectivement leurs
responsabilités et faire connaître au ministre des Affaires
municipales et au ministre de l'Industrie et du Commerce la position du milieu
politique de la ville de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de La Peltrie. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M.
le député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela veut dire que le cadeau promis par le ministre du
Commerce extérieur à la ville de Québec concernant
l'implantation d'un parc technologique vient de s'envoler par
l'enlèvement de cet article?
M. Cannon: Je dirai tout simplement à mon collègue
de Jonquière qu'il reste une autre possibilité, l'expropriation
par le gouvernement du Quéfbec.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M.
Morency.
M. Morency: Évidemment, cela complique les choses
passablement et' cela retarde surtout passablement tout le processus, un
processus qui, déjà, est en retard et qui sera retardé
davantage, bien sûr. Je le répète, M. le ministre
Côté voulait plutôt tenter d'accélérer ce
dossier et non de le retarder. D'autant plus que c'est un peu la suite logique
aussi d'autres gestes qui ont été posés par le
gouvernement lorsque le gouvernement a donné à la ville de
Québec le pouvoir d'avoir, à l'intérieur de tous ses
services, un Office municipal de développement économique, lequel
a été créé avec la bénédiction du
gouvernement, je devrais dire avec la permission du gouvernement parce qu'on ne
pouvait pas le faire sans avoir l'autorité pour le faire.
Alors, lorsqu'on a créé notre Office municipal de
développement économique, il est sûr que le seul rôle
de cet office, c'est le développement économique dans la ville de
Québec. Si nous n'avons pas les terrains nécessaires pour
desservir les clients potentiels qui sont les gens que notre Office municipal
de développement économique va chercher, va solliciter,
évidemment, ce n'est pas tout à fait cohérent. On a
l'outil pour aller chercher les gens, mais on n'a pas les terrains à
leur donner, parce qu'on n'a pas le droit de les acquérir pour cette
fin-là. C'est un peu paradoxal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Merci, M. te Président. J'ajouterai simplement
qu'il ne faut pas voir, par ce geste, que la volonté politique du
gouvernement du Québec d'exercer sur le territoire de la région
de Québec le développement économique pour le
mieux-être de la population est ainsi mise de côté, au
contraire. Ce que nous faisons ici, c'est que "nous répondons à
un voeu qui a été exprimé par le maire de Québec
pour obtenir un assentiment ou un consensus de la part des membres de la
Communauté urbaine de Québec, afin de voir si ceux-ci sont
intéressés par la proposition qui était contenue dans le
rapport dont mon collègue et moi-même étions les auteurs.
Et dans le dossier...
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Oui, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a Mme Frohn,
peut-être aussi, qui a demandé la parole.
Mme Frohn: Je pense que tout le monde attend avec impatience tes
réactions face à la commission Lapointe. La commission Lapointe a
fait la suggestion de revoir la répartition des coûts et aussi des
retombées financières des parcs industriels. Je pense que c'est
ce que nous attendons. Je crois qu'on ne peut pas demander pour la ville de
Québec un privilège qu'on ne peut pas donner aux autres villes.
Dans ce sens, on aimerait bien que cela s'arrange aussi vite que possible, mais
on reconnaît aussi l'importance d'avoir une vue d'ensemble et non
uniquement pour la ville de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est un privilège qui ne peut pas être
accordé ou qui ne sera pas accordé a la ville de Québec
parce qu'elle fait partie de la Communauté urbaine de Québec. Il
y a d'autres villes au Québec qui ont des privilèges concernant
l'implantation... C'est le contexte qui veut que cela se fasse comme cela.
Quant à la possibilité que le député de La Peltrie
soulève, à savoir que le gouvernement pourrait exproprier, ne
nous faisons pas d'illusions. Tout le pouvoir d'expropriation que le
ministère des Transports avait depuis toujours, depuis une dizaine
d'années, il ne l'a jamais exercé. Le ministère des
Transports ne fait plus d'expropriation. Il s'est débarrassé de
ses problèmes. Il les passe aux municipalités. Ce sont les
municipalités qui sont prises avec le problème d'aller chercher
des terrains pour des chemins. Je m'excuse, mais je pense avoir connu un peu
ces problèmes.
Une voix:...
M. Dufour: Vous demanderez la parole, si vous voulez parler.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Mais le ministère ne fait pas d'expropriation,
il achète des terrains. Il passe par les municipalités pour faire
faire le travail. Je concours peut-être un peu... Je mets un peu en doute
la volonté gouvernementale à savoir qu'il pourrait exproprier un
terrain pour faire plaisir à la ville de Québec ou à la
ville de Sainte-Foy. Je pense bien que ce cadeau de Noël, oublions-le,
c'est un cadeau de Noël pour 1989 et peut-être jamais. Ne nous
faisons pas d'illusions.
La volonté politique peut bien être à des endroits.
Il y a d'autres gouvernements qui ont passé avant vous. Il y en a
d'autres qui, semble-t-il, n'ont pas été capables de respecter
toutes leurs promesses. Vous n'êtes pas- plus fins que les autres, vous
avez les mêmes contraintes que tout le monde. Il faudrait le comprendre.
Vous êtes jeunes encore dans le métier, c'est certain, si vous
croyez que tout ce que vous avez pensé va arriver comme par
enchantement; ce n'est pas comme cela que cela se passe.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!.
M. Dufour: Je ne parle pas de métier, je parle d'âge
biologique. Je ne parle pas de connaissances au point de vue de
députation. De ce côté-là, j'en ai vu passer
quelques-uns. Ceci dit, si on a la volonté politique que la
région ou la ville de Québec se développe, il faudrait
peut-être penser que ces pouvoirs... Je pense que c'est là-dessus
que le ministère des Affaires municipales a à se prononcer, tout
en écoutant les contraintes que les membres de l'Opposition peuvent
soulever, à savoir si, pour le bien de la ville de Québec, il est
bon de lui accorder son pouvoir ou non. Il n'est pas question de lui dire: Vous
ne l'aurez pas. Il y a déjà des municipalités qui
possèdent ces pouvoirs. C'est la question tout entière. Le
ministre fera face à ses responsabilités et la ville de
Québec fait ses représentations que j'écoute avec beaucoup
d'attention.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. Morency.
M. Morency: M. le Président, ce que je voudrais souligner
surtout à l'intention de mes colllègues qui disent qu'on veut
avoir quelque chose que les autres villes n'ont pas, c'est qu'on n'a aucune
objection à ce que toutes les villes au Québec puissent avoir le
même pouvoir. Ce n'est pas un pouvoir exclusif qu'on demande, c'est un
pouvoir qu'on veut avoir. Maintenant, si le gouvernement juge bon de donner ce
pouvoir à d'autres municipalités, il y a une chose dont je peux
vous assurer, c'est que ce n'est pas nous qui allons nous y opposer. Nous
serons parfaitement d'accord pour appuyer les demandes de n'importe quelle
municipalité et même des municipalités alentour de la ville
de Québec, membres de la communauté urbaine. On va se
réjouir que ces municipalités puissent jouir du même
pouvoir. Il n'est absolument pas question de demander un pouvoir exclusif. On
demande un pouvoir et, si on a besoin de notre appui par la suite pour d'autres
municipalités de la communauté urbaine, cela nous fera plaisir de
le donner. On n'est pas mesquins du tout.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Morency. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, loin de nous l'idée
de ne pas encourager la création d'un parc technologique dans la
région de Québec. Ce que nous disons présentement, c'est
que ces pouvoirs sont actuellement entre les mains de la Communauté
urbaine de Québec. Il ne serait pas particulièrement logique,
dans un projet de lot que nous adoptons aujourd'hui, de donner à la
ville de Québec des pouvoirs qui appartiennent présentement
à la CUQ, alors que le gouvernement n'a même pas encore fait
connaître son point de vue ou ses décisions en ce qui concerne les
recommandations du rapport Lapointe sur tout le volet des parcs Industriels. Je
pense qu'il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs.
Le gouvernement a déjà annoncé, dès le
début de l'année 1988 - J'espère, dans les
premières semaines sinon dans les premiers mois - qu'il ferait
connaître officiellement sa position sur tout le volet du
développement industriel en réponse aux recommandations de fa
commission Lapointe. Parallèlement, à ce moment-là, nous
pourrons prendre les mesures qui s'imposent pour permettre l'implantation du
parc technologique, si tel est le voeu de la population.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Au nom de mes collègues, je tiens à
rassurer les autorités de la ville de Québec et, par le fait
même, à rassurer mon collègue, le député de
Jonquière, en leur disant que nous souscrivons à cette
thèse comme cela a été indiqué dans le rapport que
nous avons produit pour les ministres fédéral et provincial dont
M. Johnson, et que nous voulons voir cette responsabilité dévolue
aux municipalités. On est tout à fait favorables à ce que
les municipalités puissent développer leur parc industriel dans
la région de Québec.
D'ailleurs, non seulement y sommes-nous favorables, mais on l'a dit et
on l'a écrit. Cependant, étant donné qu'au moment
où l'on se parle cette responsabilité relève des
autorités de la communauté urbaine, vous comprendrez, M. le
député de Jonquière, vous qui êtes un gardien
farouche des droits des municipalités et moi qui, comme vous, a
oeuvré un peu, peut-être pas aussi longtemps que vous, mais quand
même comme conseiller municipal et, à l'Intérieur de ces
juridictions, vous comprendrez que, comme vous, je respecte la décision
de la communauté urbaine. C'est la décision de la
communauté urbaine et ce sont les représentants de la
communauté urbaine qui devront nous dire: Oui, nous sommes d'accord ou
nous ne sommes pas d'accord. Mais, dans ce dossier, on se range
carrément derrière cette position de dire: Oui, nous sommes
favorables à cela. Vous comprendrez qu'il appartient aux membres de la
communauté urbaine de prendre cette décision.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de La Peltrie. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 4? M, Morency?
M. Morency: Une dernière intervention, M. le
Président. Évidemment, je m'étonne un petit peu que le
gouvernement demande à la communauté urbaine de prendre une
décision qui lui revient, à mon avis. Je pense que c'est le
gouvernement qui doit prendre cette décision. Quant au droit des autres
villes, je les respecte et je dis même que ce droit... C'est pour cela
que je disais tout à l'heure qu'on est prêts à appuyer la
demande de n'importe quelle autre municipalité qui demandera le
même privilège, cela, sans aucune arrière-pensée. Je
m'étonne toujours car je voyais tellement dans ce geste la suite
logique, comme je le disais tout à l'heure, de la création de
notre Office municipal de développement économique. L'un ne va
pas sans l'autre. Je trouve cela réellement dommage, mais j'accorde un
petit espoir aux propos de M. le ministre qui nous dit qu'il veut régler
ce problème au mois de janvier ou de février, au moins au
début de 1988, si j'ai bien compris. Je m'accroche à cet espoir.
Avec cet espoir, nécessairement, nous allons retirer cet article 4.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. Morency nous dit que la position du gouvernement
étonne la ville de Québec. On peut peut-être lui dire
qu'à l'occasion, aussi, les positions de la ville de Québec
étonnent le gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On est là pour juger au mérite...
M. Morency: Je ne voudrais pas mélanger les affaires. Ce
soir, je suis ici pour parler des demandes de la ville de Québec de
modifications à sa charte. Quant aux autres sujets...
M. Dufour: Je pense qu'on doit étudier les demandes de la
ville de Québec au mérite, selon ce qu'elles peuvent
représenter et non en fonction de ce qui peut se passer en dehors de
cette commission parlementaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux simplement continuer, M. le Président.
Vous ne pouvez pas me retirer la parole aussi vite que cela, parce que je suis
toujours en conformité avec le règlement, qu'on n'a pas
voté et que rien ne s'est passé, l'article est toujours devant
nous et je parle par rapport à ce qui s'est dit. Si M. le ministre peut
me donner un peu de temps, je vais parler sur la pertinence de ce que j'ai
à dire.
(22 heures)
En permettant à la ville de Québec de créer un
office de développement économique, il est évident que le
législateur a permis de faire de la promotion pour attirer des
industries. Selon les informations du vice-président du comité
exécutif de la ville de Québec, je comprends que c'est
difficilement faisable parce que, ces gens n'ont pas l'accord de créer
ces parcs-là. Deuxièmement, je ne sais pas si ça va
changer, mais s'il n'y a pas de volonté politique plus forte, j'ai des
doutes, parce qu'on remet à la communauté urbaine le pouvoir de
dire oui ou non. Quand je regarde ce qui va se passer tantôt dans la
communauté urbaine et connaissant l'intransigeance de certaines
personnes autour de cette table lorsque vient le temps de régler des
problèmes, je mets beaucoup en doute le fait que ce dossier-là
puisse évoluer favorablement pour la ville de Québec. Je le dis
carrément, Je dis ce que je pense; si ça ne se contredit pas,
bravo! Vous direz aux députés de la région de
Québec qu'ils ont fait un bon job, mais je peux juste vous rappeler que
c'est vous qui allez vivre avec la décision.
Si vous videz la capitale de son sang - c'est un moyen d'y parvenir -
cela deviendra une municipalité à la merci du gouvernement, parce
qu'elle survivra à coups de subventions, puis à coups de support
de tout le monde autour. Je dis: Soyons bien prudents dans cette
question-là et ne pensez pas que vous allez régler tous les
problèmes. Il y en avait, on en a réglé quand on
était là. Vous allez en régler pendant que vous êtes
là, mais, quand vous ne serez plus là, il y en aura encore
à régler. C'est l'expérience qui vous parle à ce
moment-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Taschereau.
M. le député de La Peltrie.
M. Cannon: Juste en réplique, M. le député
de Jonquière, je vous ferai remarquer que, sur le dossier du parc
technologique, parce que c'est spécifiquement ce dossier-là
auquel vous faites référence, je vous inviterais a consulter les
projets de loi qui ont été adoptés et la loi constituante
qui a été adoptée par votre ancien gouvernement.
Si, aujourd'hui, la situation est dans un état lamentable, c'est
parce que vous n'aviez pas fait le job que vous deviez faire à
l'époque.
M. Dufour: Vous êtes là pour le faire.
M. Cannon: On est là pour le faire et c'est ce qu'on va
faire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Taschereau.
M. Leclerc: M. le Président, j'espère que c'est la
dernière intervention sur cet article 4,
non pas que je ne comprenne pas la demande de la ville de Québec,
mais comme mon collègue de La Peltrie l'a fait remarquer, un certain
nombre de députés de la région de Québec, tant au
provincial qu'au fédéral, ont travaillé au cours de
l'été dernier sur l'avenir de la Société Inter-Port
et, notamment, une des constatations principales qui a été faite
était la différence entre la promotion industrielle et le
développement Industriel Évidemment, quand on parle de
développement industriel, on parie d'infrastructure.
À la suite de ce rapport, mon collègue de La Peltrie en a
fait état, le gouvernement a expédié aux
différentes municipalités de la région de Québec
une lettre leur demandant si elles étaient Intéressées par
une possible municipalisation de certains parcs industriels. Je pense que
d'adopter ce soir ce texte de la ville de Québec serait présumer
de la décision que prendront les municipalités. Par
conséquent, sans vouloir reprendre les arguments du député
de Jonquière, le fait que la ville de Québec se trouve à
l'intérieur de la CUQ fait en sorte qu'il faut attendre les
décisions que les autres municipalités prendront à la
suite de la demande du gouvernement.
Le Président {M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Taschereau M. le député de Chauveau.
M. Poulin: Un peu dans le même sens que le
député de Taschereau, il faudra se souvenir que, dans le rapport
de la commission Lapointe, avec toutes les consultations qui ont
été faites, malgré la jeunesse du caucus de la
région de Québec, on a travaillé dans... Je ne parle pas
d'expérience parce que j'ai eu le plaisir d'être conseiller
municipal dans une ville de banlieue, entre autres, et pour nous c'était
le but de la consultation. Quand on parie de la Communauté urbaine de
Québec, un projet dont on aura à parler tantôt, c'est
réellement à la communauté urbaine de la région de
Québec de prendre ses décisions avec harmonie et non pas à
un gouvernement d'imposer comme dans le passé. Si le
député de la Peltrie pariait tantôt du dossier du parc
technologique... Vous ne pouvez pas écouter, c'est vrai, vous avez
beaucoup -d'expérience, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Non, mais vous dites des choses qui ne cadrent pas
avec la réalité.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Poulin: On verra dans deux ans. La réalité est
là, on a consulté, on est allé voir tous les intervenants
de la région de Québec et comme M. le député de La
Peltrie pariait, plus tôt, sur le parc technologique, vous pourrez faire
la même chose. Probablement que vous avez fait la même chose en
lisant le projet de loi 111 dont on parlera tantôt. On ne pourra
probablement pas le lire, mais il faudrait voir ce qui s'est passé dans
le parc technologique. Si cela fait déjà un an et demi que cela
attend, ce n'est peut-être pas notre faute, mais on peut parler de
l'ancien gouvernement.
M. Dufour: La crise économique, c'était notre
faute!
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ceci, je conclus donc
que la ville de Québec retire l'article 4.
M. Morency: À regret, M. le Président. Acquisition
d'immeubles
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 5.
M. Dufour: Nous aussi, nous avons des regrets.
M. Bourbeau: M le Président, est-ce que vous voulez qu'on
étudie l'article 5 dans sa globalité ou paragraphe par
paragraphe? Il y a deux paragraphes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Bourbeau: Je préférerais peut-être le
premier paragraphe.
M. Dufour: D'habitude, vous nous donnez... M. Bourbeau: Le
premier paragraphe.
M. Dufour:. la philosophie au complet. Vous nous dites votre
intention.
M. Bourbeau: Ce sont deux paragraphes différents.
M. Dufour: Cela peut sauver des discussions comme cela peut les
augmenter. On verra.
M. Bourbeau: Je vais commencer par le premier paragraphe qui vise
à permettre à la ville d'imposer par expropriation des servitudes
permanentes ou temporaires, notamment pour empêcher l'accès
à ces Immeubles et pour empêcher l'érection ou la
reconstruction d'Immeubles M. le Président, nous sommes favorables
à ce que ce pouvoir soit accordé à la ville.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cela
complète les notes explicatives sur le premier paragraphe? Oui. Est-ce
qu'il y a des interventions au premier paragraphe?
M. Dufour: II n'y a pas d'interventions. Tout le monde semble
d'accord sur celui-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le premier
paragraphe est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
deuxième paragraphe.
M. Bourbeau: M. le Président, la ville désire
obtenir un pouvoir particulier lui permettant d'effectuer du
réaménagement urbain dans le but d'assurer l'utilisation
rationnelle du territoire. Il s'agit là d'un pouvoir qui a une
portée très large. En conséquence, nous
préférons que cette question soit étudiée dans le
cadre des travaux sur la révision des lois municipales. Nous nous
opposons donc à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Boutin.
M. Boulin: Vous nous permettez, M. le Président,
d'insister sur l'adoption de cet article et de demander au ministre de
reconsidérer sa décision. Nous ne considérons pas cet
article comme étant un article de droit nouveau ou attributif de
pouvoirs tellement plus grands à la ville de Québec. La ville de
Québec possède déjà, de par sa charte, le pouvoir
d'acquérir des immeubles pour des fins municipales, pour des fins de
réserve foncière lorsque l'état d'entretien des immeubles
rend nécessaire un réaménagement urbain. On a
déjà cela dans notre charte. On a déjà le pouvoir
de promouvoir la construction de bâtiments, d'acquérir,
rénover, restaurer, construire, louer ou administrer des immeubles. On a
déjà un ensemble de pouvoirs qui, je le confesse cependant, ne
sont pas regroupés dans un même article. C'est par un jeu de
plusieurs articles et par des interprétations que nous en arrivons
à la conclusion, quant à nous, que nous avons le pouvoir
d'acquérir des immeubles aux fins de réaménagement
urbain.
Cependant, au cours des dernières années, en raison de la
non-clarté de nos pouvoirs - notre demande ce soir est de rendre clair
ce qui, croyons-nous, existe déjà dans la loi - en raison de la
non-clarté de la loi, nous avons dû faire face à des
contestations du droit à l'expropriation dans un certain nombre de cas
précis, contestation du droit d'expropriation, et nous avons
gagné dans tous les cas. Cependant, à chaque fols, on a dû
faire face au même refrain. C'est qu'il ne s'agissait pas d'une fin
municipale lorsqu'on créait une réserve foncière,
lorsqu'on faisait du réaménagement urbain. Avec le respect que je
dois aux membres de cette commission, nous prétendons que faire ce genre
d'acquisition pour des fins de réaménagement urbain, c'est
carrément dans les fins d'une municipalité.
Je voudrais citer à cet égard les paroles du juge Moisan,
dans une des décisions que je vous mentionnais, qui sont
particulièrement éloquentes sur le rôle des
municipalités, en 1987, à cet égard. Le juge s'exprime
comme ceci; Les villes d'aujourd'hui ne limitent plus leurs actions à
aménager et entretenir les services publics essentiels d'aqueduc,
d'égout, d'éclairage et de rue. Elles sont les moteurs du
développement ordonné de la municipalité. Elles deviennent
le maître d'oeuvre d'une foule de travaux qui étaient
naguère traditionnellement réservés à l'initiative
et à l'entreprise privée. Seules parfois, mais la plupart du
temps avec d'autres organismes gouvernementaux, publics ou privés, elles
élaborent des plans de rénovation, de
réaménagement, voire de réanimation de certains secteurs
de la ville qui ont été abandonnés ou
négligés et qui exigent une Intervention énergique de sa
part. La ville est, la plupart du temps, l'initiateur et le maître
d'oeuvre de ces projets. Dire qu'acquérir des immeubles pour fins de
réserve foncière et pour bâtir des projets de
rénovation urbaine ou de réaménagement urbain n'est pas
une fin municipale, je pense que c'est aller à rencontre de la vocation
d'une ville en 1987.
Ce qu'on vous demande aujourd'hui, c'est de clarifier ce qui existe
déjà, de le mettre dans un seul et même article qui est, je
vous le souligne, extrêmement balisé. On demande d'acquérir
des terrains pour des fins de réaménagement urbain et pas
n'importe quand, pas suivant une opinion fantaisiste, mais lorsque le
morcellement du terrain l'exige, lorsqu'il y a une existence d'un réseau
inadéquat de rues ou de ruelles, lorsqu'il y a un vieillissement ou
lorsque l'état d'entretien des bâtiments ou un usage non conforme
aux règlements ou à un pian d'aménagement ne permet pas
une utilisation rationnelle du territoire; les balises sont là dans le
projet de loi.
M. le Président, nous avons déjà des pouvoirs en
matière de réaménagement urbain. Le paragraphe 2 de
l'article 453 se lit déjà comme ceci: "Elle peut aussi
décréter l'expropriation des immeubles situés dans toute
zone où les conditions d'hygiène ou l'état d'entretien des
immeubles rendent nécessaire un réaménagement urbain."
Tout ce qu'on demande, c'est de remettre dans un même endroit d'autres
pouvoirs qui existent pour qu'il soit clair et manifeste que c'est une fin
municipale que de faire du réaménagement urbain et ceci, pour
éviter d'embarquer dans des contestations qui s'annoncent et dans des
contestations que, s! on regarde le passé, on gagnera probablement
devant les tribunaux, mais qui auront pour conséquence de bloquer, par
une guérilla judiciaire, le réaménagement urbain pour un,
deux, trois, quatre ou cinq ans à Québec. Dieu sait qu'au
centre-ville de Québec on a besoin d'agir de façon
pressée!
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Me Boutin. M. le
ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, présentement dans la
charte de la ville de Québec, vous avez des pouvoirs semblables pour des
fins municipales. Ce que vous nous dites, c'est que les mots
"fins municipales" équivaudraient à permettre de faire du
réaménagement urbain. Traditionnellement, on a toujours compris
que des fins municipales, c'est pour l'usage propre de la municipalité
elle-même, pour ses propres activités comme municipalité ou
pour des fins de réseau d'aqueduc, d'égout, etc. Êtes-vous
en train de nous dire que vous allez, avec cet article, vous limiter à
ces seules fins-là?
M. Boutin: Pas du tout, M. le ministre. Nous prétendons
qu'en 1987 des fins municipales, cela comprend pour une municipalité
d'être le moteur du développement ordonné de la
municipalité, de préparer des plans de rénovation, de
préparer des plans de réaménagement. Cela fait partie de
la vocation d'une municipalité en 1987.
M. Bourbeau: M. le Président, cela veut dire
qu'effectivement ces terrains acquis de cette façon seront revendus
à des particuliers, dans le public.
Vous nous dites que l'article est balisé. Je lis l'article et je
vois que: "La ville est autorisée à acquérir, de
gré à gré ou par expropriation, (... ) partie d'immeuble,
servitude ou droit réel immobilier aux fins d'effectuer un
réaménagement urbain lorsque le morcellement des terrains - les
terrains sont toujours morcelés, ce sont toujours des terrains qui sont
subdivisés - l'existence d'un réseau inadéquat de rues et
de ruelles - qui dit qu'un réseau de rues est adéquat ou
inadéquat? Ce sont des termes très vagues et qui peuvent
être sujets à l'appréciation de chacun - le vieillissement
ou l'état d'entretien des bâtiments tout bâtiment construit
est toujours en état de vieillissement, une maison construite depuis
douze mois est en état de vieillissement, ce sont des termes tout
à fait vagues finalement - ou un usage non conforme aux
règlements... * Cela, je concède que c'est assez précis
mais "l'état d'entretien des bâtiments", ce sont des expressions
qui sont aussi larges qu'une porte de grange, dans le fond, et on peut faire
entrer n'importe quoi dans cet article. Bref, je suis d'avis que la ville peut
exproprier n'importe quel terrain, n'importe quelle section de la ville avec un
texte comme celui-là, II n'y a aucune balise là-dedans, c'est
très large. Évidemment, cela peut donner lieu à toutes
sortes d'interprétations.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Prohn.
Mme Frohn: Oui. J'aimerais ajouter que nous, du Rassemblement
populaire, sommes d'accord avec une nouvelle forme du rôle de la ville de
Québec dans le sens que la ville devrait s'impliquer dans le
réaménagement. Peut-être même que, quelquefois, il
serait mieux que ce soit la ville même qui fasse le remorcellement de
terrains et qui les regroupe. Là, où cela nous inquiète,
c'est parce que les mots sont vagues et donc, n'importe quel terrain peut
être exproprié et c'est aussi qu'il n'y a pas de balises
après l'achat. Je pense - c'est évident pour tout le monde autour
de la table - que nous avons tous dans la tête La Grande Place où
il y a eu un protocole d'intention avec une compagnie, il n'y a pas eu d'appel
d'offres, II n'y a pas de possibilité de faire un
référendum sur le zonage et où, finalement, les citoyens
et citoyennes se sentent impuissants face aux arrangements de la ville. C'est
dans ce sens-là. Même si nous sommes d'accord que la ville devrait
avoir un rôle actif dans le réaménagement et dans ta
planification de la ville, précisément pour avoir une vue
d'ensemble, nos inquiétudes, ce sont les sauvegardes et les balises pour
s'assurer qu'il n'y a pas de favoritisme et qu'il y a la même chance pour
tout le monde et que les citoyens et citoyennes ont aussi le droit de parler de
ce réaménagement-là. (22 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, madame.
Me Boutin.
M. Boutin: Deux commentaires, M. le Président. En ce qui
concerne la revente, la contestation de M. le ministre est exacte, parce que
cela va faire du réaménagement urbain. La ville peut, soit
réaménager elle-même ou en collaboration avec le public ou
le privé, réaménager, ce qui implique peut-être une
cession au privé de ces terrains-là. Mais le ministre
reconnaîtra que les modalités de cession des immeubles par les
municipalités sont balisées par la loi. C'est: enchère,
soumission publique de gré à gré avec certaines conditions
puis, lorsque cela est donné, cela prend l'autorisation du ministre. Ces
balises-là ont été données à la ville de
Québec et ce sont les mêmes qui existent dans toutes les
municipalités de la province.
Par ailleurs, en ce qui concerne la présence ou l'absence de
balises dans le texte que nous proposons, je dis humblement qu'il existe des
balises dans ce document-là; elles ne sont peut-être pas
parfaites, elles sont peut-être perfectibles, mais je prétends
qu'il existe des balises.
Je souligne également que ce texte existait à la ville de
Montréal, tel quel, à venir jusqu'en décembre 1986 et
qu'il a été remplacé en décembre 1986 par un autre
texte qui donne les mêmes pouvoirs qui, vous me permettrez de l'affirmer,
n'a pas beaucoup de balises. Cela se lit: La ville peut, par règlement,
adopter un programme de réaménagement d'une partie de son
territoire et acquérir de gré à gré ou par
expropriation tout immeuble affecté par ce programme, il nous
apparaissait plus souhaitable de proposer le texte que nous avons effectivement
suggéré. Si, par ailleurs, le ministre préfère nous
donner le texte qui a été accordé à Montréal
en décembre 1986, on serait prêt à considérer un
papillon.
M. Bourbeau: M, le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est exact, ce que le
procureur vient de dire. C'est exact que la ville de Montréal a un
pouvoir, comme vient de le dire le député, mais je dois dire que
nous avons adopté une philosophie différente depuis un certain
temps. Aujourd'hui, par exemple, nous avons refusé un pouvoir à
peu près semblable à la ville de Saint-Laurent parce que,
justement, c'est un pouvoir tout à fait large et non balisé.
J'indiquerai que nous avons accordé à la ville de Laval un
pouvoir qu'on pourrait possiblement accorder à la ville de
Québec, un pouvoir semblable. Ce que nous avons accordé à
la ville de Laval, c'est un pouvoir d'intervention sur des sites précis
et Identifiés dans le projet de loi pour des fins précises avec
l'obligation d'aller en appel d'offres après l'expropriation et par
surcroît, la vente est faite avec le consentement du ministre des
Affaires municipales. C'étaient vraiment des pouvoirs d'expropriation
avec le consentement des tiers, préalable, mais pour des fins
précises avec des balises précises.
Alors, ce que la ville de Québec nous demande ici, bref, c'est un
chèque en blanc, sans aucune identification. Quand le
représentant de la ville de Québec dit qu'il y a des balises dans
la loi actuelle, je ferai remarquer au procureur que ces terrains-là
peuvent être vendus de gré à gré sans aucune autre
autorisation, sans même que le ministre ait besoin d'autoriser. C'est
vendu comme cela, sans appel d'offres, de gré à gré, sans
autorisation. C'est peut-être conforme à la loi, oui, je ne le nie
pas, mais des balises autres que la décision de la ville, il n'y en a
pas. Donc, je pense que nous l'avons refusé aujourd'hui à une
municipalité, nous l'avons, dans le cas de Laval balisé
nous-mêmes avec le consentement et la collaboration de la ville de Laval.
Je suis prêt à faire la même ouverture à l'endroit de
la ville de Québec et au cours des prochains mois - de toute
façon, je l'ai annoncé - j'ai l'intention de discuter ouvertement
et publiquement toute cette problématique de l'expropriation par des
municipalités avec le consentement d'une tierce partie avant
l'expropriation, enfin, exproprier pas nécessairement pour le
bénéfice d'une tierce partie, mais dans le but de revendre
éventuellement au moins à une tierce partie qui sera d'accord
avant de commencer. Je pense que, dans les prochains mois, on devra discuter de
ce sujet-là d'une façon générale avec l'ensemble du
monde municipal pour voir s'il n'y a pas moyen de trouver des façons de
s'engager dans cette direction-là. Étant donné que le
droit de propriété est quand même un droit qu'on doit
protéger d'une certaine façon, Je pense qu'on ne doit pas
accorder des pouvoirs sans aucune espèce de restriction, sans aucune
espèce de balise. Pour l'instant, en tout cas, on n'est pas
disposé à avancer plus loin dans ce sentier.
Le Président (M. Safnt-Roch): Je vais maintenant
reconnaître M. Lemoine.
M. Lemoine: M. le Président, je voudrais remercier le
ministre des Affaires municipales, M. Bourbeau. Vous nous voyez très
réjouis, ce soir, de la direction que vous prenez. On a appris, la
semaine passée, que la ministre des Affaires culturelles avait
l'Intention de faire respecter la Loi sur les biens culturels dans la
côte d'Abraham, qui est un secteur de l'arrondissement historique de
Québec protégé par la Loi sur les biens culturels et,
également, protégé par la convention mondiale du
patrimoine mondial de ÏUNESCO.
Concernant cette décision, nous en sommes très fiers et
nous nous en réjouissons surtout parce qu'on s'apprêtait à
donner un chèque en blanc à la ville de Québec pour
réaliser le projet de "la grande place", projet où,
déjà, le gouvernement du Québec a mis 3 000 000 $ ou 4 000
000 $ au cours des années soixante-dix.
La ville de Québec ne possède pas présentement de
pouvoir de continuer le projet de "la grande place" et c'est effectivement un
problème. Auparavant, la ville de Québec venait chercher des
pouvoirs d'expropriation, comme vous le disiez, pour des projets
spécifiques. Maintenant, avec ce chèque en blanc, si vous aviez
donné votre accord pour l'adoption de cet article, cela aurait permis,
entre autres, la démolition de la côte d'Abraham: les maisons
vieillottes et vétustés, j'imagine que ce sont ces
bâtiments-là qui auraient été détruits.
La ville de Québec, dans ce dossier, a fait fi de plusieurs lois
depuis le début du dossier et on sait que, dans le centre-ville de
Québec - la commission Parizeau l'a reconnu - II est difficile pour les
citoyens et les citoyennes de se faire entendre clairement et
concrètement.
Enfin, avec ce refus d'amendement, nous pensons qu'à l'heure
actuelle la ville de Québec va être obligée de
préciser publiquement ses projets au lieu de concocter dans le bureau du
maire avec des promoteurs étrangers un projet fondamental pour le
développement économique du centre-ville de Québec et pour
la qualité de vie des gens qui y résident. Nous sommes
très fiers de la décision du gouvernement du Quéfbec ce
soir. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Lemoine, Me Boutin
ou M. Morency. M. Morency.
M. Morency: Écoutez, il y a des propos qu'on entend et
auxquels, je pense, il ne vaut même pas la peine de répondre. Mais
je peux vous dire, M. le Président, que ce que nous demandons dans cet
amendement, nous le faisons tout simplement dans l'intérêt des
contribuables de la ville de Québec.
Ce qui nous intéresse, c'est de faire du développement et
de faire du développement civilisé. Je pense que le genre de
développement qu'on a fait dans le passé le prouve. Il n'est pas
question de favoritisme et il n'est pas question, non plus, de donner des
choses qu'on ne doit pas donner. On administre des biens publics. On le fait de
façon publique. On le fait ouvertement et la décision qui va se
prendre ici ce soir quant au projet de "la grande place", pourra
peut-être le retarder.
Nous avons ce qu'il faut pour le réaliser. Mais cela va le
retarder comme dans le cas - on en a parlé tout à l'heure - du
parc technologique. Évidemment, cela va créer... Nous allons
avoir des embûches, il va falloir faire des batailles juridiques,
excepté que, dans l'intérêt des contribuables de la ville
de Québec, on va continuer à le faire, parce que c'est notre
responsabilité de le faire.
Alors, je regrette, encore une fois, cette réaction à
cette demande, parce que cela va nous obliger à retarder. C'est le
contribuable de la ville de Québec qui va payer pour, parce que, bien
sûr, c'est lui qui paie lorsqu'on fait des batailles juridiques. On a un
contentieux, évidemment, et on a un contentieux qui est riche et qui est
capable de faire son devoir, de faire son travail et il va le faire aussi.
Mais, malheureusement, cela va tout simplement retarder la
réalisation de ce projet. S'il n'en tient qu'à nous, II va se
réaliser quand même.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'écoute avec intérêt le
débat qui se fait ici. J'examine. Moi, je ne veux pas entrer dans le
détail du projet. Je veux plutôt le regarder comme le
législateur qui ne s'immisce pas dans les détails du projet. Au
point de vue logique, je ne me réjouirais pas trop vite parce que le
ministre a dit qu'il était prêt à accorder ces pouvoirs
avec des balises.
Donc, on le fait avec. La ville de Laval a obtenu des pouvoirs qui,
à mon sens, représentent plus de pouvoirs que ce que vous
demandez. Si vous les balisiez, ce serait beaucoup moins que ce que la ville de
Laval a demandé, à l'exception que le ministre était de
bonne humeur, hier, avec la ville de Laval; alors, il l'a fait retarder...
Des voix:...
M. Dufour: Non, il faut donner...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: II faut expliquer les choses telles qu'elles se sont
passées. Vous n'étiez pas là, à part de cela.
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Leclerc: Cela n'a rien à voir avec l'humeur du
ministre, ça.
M. Dufour: Donc, hier...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Vous interviendrez au moment où vous voudrez,
M. le député de Taschereau. Quant à mol, ce n'est pas
question d'être un patron ou pas. Je pense que vous devez respecter les
règles parlementaires.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Je pense que la politesse ne s'apprend pas. On vient
au monde poli ou impoli. Ceci dit...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour:... hier soir, les représentants de la ville de
Laval avaient un projet dans lequel ils demandaient beaucoup de terrain pour
pouvoir le remembrer et l'acheter. Au fond, cela ressemble à cela. Le
ministre a dit: II faut que vous vous trouviez des moyens d'entente. Cela a
retardé les travaux de la commission d'une heure et quart. Ils ont
travaillé pendant toute la soirée pour baliser leur projet. Ils
sont revenus ce soir. Je vous mets au défi de me prouver le contraire.
Il y a quatre annexes qui couvrent un territoire semblable à ça.
Je pense que, d'un côté comme de l'autre, vous avez des choses
intéressantes et vraies dans les deux parties. Je ne porte pas de
jugement sur la valeur de vos arguments. Vous avez sûrement pris
connaissance du projet. Je ne veux pas suivre les projets à la trace. Je
pense qu'il appartient aux citoyens du milieu de s'occuper de leur affaire et
de faire valoir leur point de vue.
Pour ma part, sur le plan philosophique ou sur ce qui se passe
réellement, je regarde ce qui se passe à un endroit et ce qui se
passe à l'autre et je me dis qu'il y a peut-être moyen que la
ville de Québec trouve son contentement. Cela donnerait aussi
satisfaction aux citoyens de Québec. Je trouverais malheureux que des
projets soient à l'avantage des uns et que ceux des autres ne puissent
pas se réaliser.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Bourbeau: Vous me permettrez de rectifier certaines
inexactitudes dans les propos du député de Jonquière. En
ce qui concerne la ville de Laval, c'est moi qui en al parlé le
premier. Je répète ce que j'ai dit: Nous n'avons pas
d'objection à ce que tes villes puissent avancer progressivement dans la
voie de ce qu'on appelle le "contract zoning". On en fera un débat
public dans les prochains mois. Dans le cas de fa ville de Laval, nous avons
accepté de lui donner certains pouvoirs, mais tout à fait
balisés. Les sites d'intervention sont sur un plan. La ville a
indiqué quels étalent les projets en cause. Bien sûr, la
ville pourra, avec un tiers promoteur qui s'engagera à soumissionner
lors de l'appel d'offres public et non pas d'une vente de gré à
gré, faire un contrat avec ce tiers. Après l'expropriation, la
ville mettra les terrains en vente par appel d'offres public. Le promoteur en
question s'engage à soumissionner au moins pour un prix minimal. Si
d'autres promoteurs se présentent, le contrat sera accordé au
plus haut enchérisseur. C'est donc un processus ouvert.
En plus de cela, afin de s'assurer que tout sera fait dans l'ordre, cela
requerra le consentement du ministre des Affaires municipales pour que la vente
soit faite, étant donné qu'on est en terrain neuf et qu'on ne
veut pas avancer trop vite dans ce domaine. Voilà donc un projet de loi
qui, d'ailleurs, a été très balisé et qui a
été très expliqué.
En ce qui concerne la décision du ministre des Affaires
municipales relativement à la demande de la ville de Québec, je
tiens à dire ici, et je suis convaincu que le procureur de la ville de
Québec va le confirmer, que la décision du gouvernement de ne pas
accepter la demande qui est ici a été signifiée au
procureur de la ville de Québec il y a environ deux ou trois semaines,
par les fonctionnaires du ministère, de sorte que cela n'a absolument
rien à voir avec des événements qui auraient pu se
produire au cours des 48 ou 72 dernières heures. La position a
été communiquée à la ville de Québec et la
ville de Québec nous a indiqué qu'elle voulait quand même
venir ici faire la demande de ce pouvoir. On lui a signifié, depuis
au-delà de deux semaines déjà, le refus du
ministère d'accepter cet amendement. Cela n'a donc rien à voir
avec les arguments qu'a Invoqués tantôt le député de
Jonquière.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'imagine que le ministre n'a pas deux poids deux
mesures. Ainsi, la ville de Laval qui. s'est présentée en
commission parlementaire devait être avertie depuis deux ou trois
semaines que son projet ne serait pas accepté tel quel. Pourtant, hier
soir, à quatre heures précises, le ministre a demandé
à la ville de Laval de refaire ses devoirs. Je vous dis que, dans le
remembrement de terrains, il y en a pour plusieurs millions de dollars. La
ville de Laval pourra acheter, pour un montant de plusieurs millions de
dollars, des terrains pour fins de remembrement. Avec ou sans l'accord du
ministre, cela ne me dérange pas. Je vous dis que j'espère que la
ville de Québec va trouver un modus vivendl pour que les citoyens, les
gens de la ville de Québec soient heureux et qu'ils aient un
développement harmonieux,
Mais, s'il est vrai que le ministre a trouvé une solution pour la
ville de Laval, pourquoi un homme d'un aussi grand consensus n'a-t-il pas fait
cette démarche pour en venir à cet accord entre les parties?
J'aurais été heureux de le faire. Cela n'aurait pas
été un cadeau de Noël. Cela aurait probablement
été justice à rendre aux gens de Québec
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre. (22 h
30)
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai fait la même
offre aux gens de la ville de Québec. S'ils veulent se plier aux
mêmes restrictions, nous sommes ouverts à toute discussion avec
les gens de la ville de Québec. Les voies sont aussi ouvertes à
la ville de Québec qu'elles le sont aux autres municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Me
Boutin.
M. Boutin: Avant de clore le débat sur l'article 5, je
voudrais tout simplement vous demander de le suspendre parce que le refus qu'on
voit se profiler à l'horizon du paragraphe 2° de notre article 5 a
pour conséquence que je devrai proposer un amendement à l'article
5, pour la raison suivante: au deuxième paragraphe de l'article 453, tel
qu'il existe aujourd'hui, la ville de Québec possède
déjà le pouvoir de décréter l'expropriation des
immeubles situés dans toute zone où les conditions
d'hygiène ou l'entretien des Immeubles rendent nécessaire un
réaménagement urbain.
Le deuxième paragraphe de l'article 453 est remplacé par
l'article 51°. J'avais consenti à ce remplacement parce qu'en
substance je retrouvais exactement les pouvoirs que je possède
déjà par le deuxième paragraphe Je ne voudrais pas que
l'exercice ait pour effet de faire perdre à la ville des pouvoirs
qu'elle possède déjà.
M. Bourbeau: M. le Président, loin de nous l'Idée
de faire perdre à la ville de Laval des pouvoirs qu'elle possède
déjà et..
Une voix: À la ville de Québec
M. Bourbeau: A la ville de Québec, je m'excuse En ce
sens-là, s'il faut suspendre, M. le Président, le deuxième
paragraphe de l'article 5, on est bien d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Boutin.
M. Boutin: Je viens tout juste de transmettre à cet
effet-là un papillon qui est entre les
mains de vos conseillers, qui, je pense, pourront régler le
problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Or, sur ceci, je vais
suspendre l'article 5 et je vais appeler l'article 6.
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 6, la
ville désire pouvoir confier à une société
paramunicipale plutôt que d'exercer elle-même certains pouvoirs
qu'elle possède en matière d'acquisition, de construction,
d'aménagement et d'administration d'Immeubles, ainsi que les autres
pouvoirs octroyés à des corporations paramunicipales oeuvrant en
matière de promotion commerciale et touristique ou en matière
d'habitation.
M. le Président, nous ne sommes pas d'avis que ce pouvoir devrait
être accordé à la ville de Québec. Nous soulignons
d'ailleurs que la question de l'exercice de certaines fonctions municipales par
des corporations paramunicipales ferait l'objet d'études
particulières dans le cadre des travaux portant sur la révision
des lois municipales.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions? M. Morency.
M. Morency: Je voudrais simplement ajouter que, là encore,
je suis profondément déçu parce qu'on voulait tout
simplement, par là... On se souvient que le gouvernement nous avait
donné, il y a quelques années, le pouvoir de créer ce
qu'on a appelé la Société municipale d'habitation
Champlain, qui était une coopérative municipale qui permettait
à la ville de Québec de bénéficier du programme de
la Loi nationale sur l'habitation, le programme 56. 1, qui a permis à la
ville de Québec de recycler plusieurs bâtiments
délabrés, abandonnés, des écoles, et d'intervenir
dans de vieilles manufactures, des endroits où le secteur privé
ne voulait pas intervenir parce que ce n'était pas avantageux ou
rentable pour lui. Mais comme nous avons aussi la responsabilité de voir
à ce que ces vieilles choses-là soient recyclées ou
restaurées, on a créé la SOMHAC, avec la permission, bien
sûr, du gouvernement qui nous a donné ce pouvoir-là, et
nous avons bénéficié de l'article 56. 1 de la Loi
nationale sur l'habitation, mais ce fameux article n'existe plus. Alors, la
SOMHAC n'a plus sa raison d'être, sauf pour administrer, si vous voulez,
les quelque 800 ou 900 logements que la SOMHAC a construits. C'est quelque
chose de très significatif pour une ville que de construire 900
logements et, surtout, de les construire, dans la plupart des cas, aux
dépens de vieux bâtiments qui étaient tout simplement une
honte pour le secteur où ils étaient. Ce sont de grands services
que le gouvernement a permis à la ville de Québec de rendre en
bénéficiant... D'ailleurs, le gouvernement du Québec a
aussi participé financièrement à ces travaux de la SOMHAC.
Aujourd'hui, on dit: il y a d'autres endroits où on pourrait intervenir,
mais en modifiant légèrement les pouvoirs de la SOMHAC. On
pourrait utiliser la SOMHAC pour autre chose, pour Intervenir dans des endroits
où, justement, le secteur privé ne veut pas intervenir. C'est
primordial pour une ville comme Québec qui a un vieux tissu urbain, qui
a beaucoup de vieux bâtiments. Je m'étonne, encore une fois, de
voir qu'on nous refuse cette possibilité. Là encore, ce sont les
contribuables de la ville de Québec qui vont payer. Je le regrette
Infiniment.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Morency. M. le
ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, voilà un autre
domaine pour lequel nous avons besoin de faire rapidement un grand débat
sur la place publique, la question de la création des corporations
paramunicipales. Depuis quelques années, il y a eu dans le monde
municipal cette vague de créations de sociétés
paramunicipales qui sont une extension du pouvoir municipal entre les mains
d'individus qui détiennent leurs pouvoirs, bien sûr, de la
municipalité. Ce sont des sociétés à but non
lucratif, mais qui ne sont pas directement sous la direction des élus
municipaux. Je ne veux pas affirmer ici que ce n'est pas dans
l'intérêt public de créer des sociétés
paramunicipales, mais il reste quand même qu'on peut être
hésitant et nous sommes hésitants à multiplier la venue
dans le domaine municipal de ces sociétés qui servent de
paravent, si je peux dire aux municipalités pour qu'elles effectuent des
opérations commerciales ou d'habitation. Il y a eu manifestement des
abus dans le passé. Je ne me réfère pas aux
expériences de la ville de Québec ou aux villes qui ont
profité des subventions très généreuses du
gouvernement fédéral, dans le cadre de l'article 56. 1 de la Loi
nationale sur l'habitation. Je reconnais que, dans ce cas-là, les
sociétés paramunicipales ont joué un rôle utile et,
bien entendu, elles ont profité des faveurs exceptionnelles du
gouvernement fédéral, qui consentait à réduire
à 2 % les prêts hypothécaires en passant par ces
sociétés paramunicipales.
Bien sûr, c'était extrêmement Intéressant et
cela valait la peine d'en profiter. Je ne dis pas que nous allons cesser de
permettre la fondation de sociétés paramunicipales ou la mise sur
pied de ces sociétés. Tout ce que je dis, c'est que nous avons
certainement l'intention, dans les prochains mois, de faire un débat de
fond sur cette question pour savoir dans quelle mesure le gouvernement devrait
ou ne devrait pas permettre ces sociétés, quand il devrait les
permettre et à quelles fins. Ce qui nous Incite ici à refuser la
demande, c'est que le pouvoir, encore ici, est très large. On parle de
sociétés qui oeuvraient, non seulement dans le domaine
touristique, mais dans la promotion commerciale et également en
matière d'habitation, C'est là que nous trouvons
le pouvoir trop élevé. J'aimerais souligner qu'aujourd'hui
même ou hier, plutôt - nous avons refusé un pouvoir
semblable à la ville de Verdun pour les mêmes raisons. C'est la
raison pour laquelle nous préférons attendre d'avoir fait le
débat sur la place publique avant de donner suite ou non à la
demande de la ville de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Taschereau.
M. Leclerc: Merci, M. le Président. Je ne veux absolument
pas, par mon Intervention, mettre en doute les réserves du ministre.
Cependant, je dois dire que la SOMHAC a joué un rôle important au
cours des dernières années à la ville de Québec.
Comme en a fait part M. Morency, à la suite de changements aux
programmes fédéraux, la SOMHAC, la Société
municipale d'habitation Champlain, doit se trouver une nouvelle vocation. Le
but de mon intervention est de dire au ministre que je suis d'accord avec lui
pour ce qui est du débat de fond qui devra se tenir sur la question.
Mais, compte tenu du fait que, à Québec, à tout le moins,
et probablement ailleurs en province, plusieurs sociétés
municipales d'habitation du même type en sont à se poser des
questions sur leur avenir, j'enjoins le ministre à enclencher ce
débat dans les meilleurs délais pour que Québec puisse
profiter de ce levier, levier qui a été fort important dans le
passé et qui devra être important dans l'avenir. Je sais
qu'à Québec, actuellement, certains projets sont sur ce qu'on
pourrait appeler une liste d'attente. Je souhaite qu'on puisse faire ce
débat de fond et qu'on puisse statuer le plus rapidement possible sur la
question.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Taschereau. Mme Frohn.
Mme Frohn: C'est pour souligner l'importance du débat de
fond. J'ai souvent l'impression que des corporations de cette sorte peuvent
être intéressantes parce que c'est beaucoup plus efficace que la
lourdeur administrative. Mais, effectivement, il y a un grand danger qui est de
soustraire du regard public les activités de la ville. C'est un peu
l'expérience que nous sentons à la ville de Québec et je
trouve que, même si c'est un outil intéressant, il faudrait
là aussi, mettre des balises et s'assurer que les citoyens et citoyennes
soient bien Informés.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, madame. M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: J'aimerais poser une question à M. Morency ou
à M. Boutin pour leur demander si l'OMDEQ est une corporation sans but
lucratif au sens de cet article.
M. Morency: Parlez-vous de l'OMDEQ ou de la SOMHAC, M. le
député?
M. Cannon: J'ai dit l'OMDEQ, M. Morency.
M. Boutin: L'OMDEQ est un service de la ville de
Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Depuis deux jours, j'écoute le ministre des
Affaires municipales. Il ne pourra plus dormir. M a pris un moyen paquet de
mandats. Je ne sais pas s'il va les rendre à terme. On va le ramasser,
il va être malade. On va lu! proposer de lui nommer des adjoints. Il a
dit qu'il allait y avoir des problèmes d'habitation à un moment
donné. Il y a la fiscalité, les réserves foncières,
les offices sans but lucratif, le parc technologique, les problèmes de
la CUQ, il en a pas mal sur les bras. Pauvre ministre, je pense que je vais le
plaindre. Il ne pourra pas prendre de vacances. Entre Noël et le Jour de
l'an, il va être obligé d'être Ici.
Sans mettre en doute que l'article demandé est très large,
une chose est certaine, c'est que les offices sans but lucratif ou les
corporations ont rendu d'immenses services au Québec. La politique
gouvernementale qu'on a vécue et qu'on a sentie depuis quelques mois a
l'effet de les affamer, parce qu'il y a des organismes qui ont
été affamés par le gouvernement, purement et simplement,
ce qui fait qu'ils sont obligés de travailler extrêmement fort.
Ces groupes populaires ont rendu d'immenses services. On a seulement à
prendre la région de Montréal, la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, la région de Québec, un peu partout au
Québec, les services qu'ils nous ont rendu ont été
extraordinaires. D'ailleurs, cela confirme les paroles du ministre qui dit: Ils
vont entrer dans des choses où les entreprises privées ne veulent
pas aller. La philosophie gouvernementale, on le voit, c'est de favoriser
l'entreprise privée, mais il ne faut pas mettre de côté les
organismes qui sont de nature à rendre service à des corporations
municipales, d'autant plus que même le parti de l'Opposition, dans ses
explications, se montre favorable en grande partie, tout en exprimant quelques
réserves.
Donc, voilà un élément important et le ministre des
Affaires municipales, au lieu de toujours retarder et repousser plus loin...
Dans le fond, il pourrait entrer dans la corporation médicale des... On
en demande beaucoup, des gens pour endormir les autres. On en demande partout
au Québec, de ces spécialistes...
Une voix: Des anesthésistes.
M. Dufour: Des anesthésistes. On demande de ces
spécialistes. Je me demande si le ministre n'a pas raté sa
vocation parce que, chaque fois qu'il n'a pas de solution, il retarde, il remet
cela
à plus tard en disant: On va vous régler cela, fiez-vous
sur nous, on suit le débat. Pourtant, il y a pas mal de débats et
je trouve que les solutions ressemblent souvent à des problèmes.
Donc, je ne pense pas que ces débats règlent grand-chose. Il va
falloir qu'à un moment donné, le ministre décide qu'il va
apporter des solutions à des problèmes réels. C'est
presque faire injure aux organismes sans but lucratif que d'entendre le
ministre des Affaires municipales dire: Là, ils peuvent profiter de
choses, etc. C'est drôle que, pour des projets de loi
d'intérêt privé, il a trouvé des dizaines
d'amendements, à tous les projets de loi privés, à
l'exception de un, soit celui de Sainte-Angèle qui a été
écrit par un officier de son ministère. Ils n'ont pas
trouvé grâce à ses yeux parce qu'ils ont tous subi des
transformations majeures, y compris celui de la ville de Montréal et
celui de la ville de Québec. Toutes les municipalités y ont
passé.
Donc, il aurait pu, dans ce dossier, puisque les deux parties... Il
semble que l'ensemble des citoyens du Québec était... I! semble
que la ville de Québec était Intéressée par ce
dossier. Il aurait pu se forcer un peu pour trouver un amendement, pour que
cela puisse marcher. Je pense que les offices sans but lucratif ont le droit de
vivre. Ils ont rendu des services que les autres n'ont pas été
capables de rendre. Je regarde cela et je vous dis que je suis
impressionné par la qualité du travail de gens qui ne travaillent
pas à de gros salaire. Je vous le dis bien carrément. Ces
organismes sans but lucratif ont produit des résultats extraordinaires
et ils ont produit des gens extrêmement qualifiés dans les
dossiers de l'habitation et du développement harmonieux du territoire.
Ils ont aussi amené des gens à travailler ensemble. Quand je vois
cela, cela me dérange, je ne m'en cache pas. Cela me dérange
parce qu'un jour on va les faire disparaître au complet et on se sera
privés d'une richesse inestimable, qui est la participation des
citoyens.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Morency.
M. Morency: M. le Président, je voudrais simplement
ajouter, à la suite de l'intervention de M. le ministre, qui nous
relatait que des abus se sont produits, apparemment - je ne sais pas où
- mais je peux dire que, s'il y a eu des abus, ce n'est certainement pas
à la ville de Québec. Je trouve dommage qu'on veuille nous faire
payer pour les péchés des autres, en somme. S'il y a eu des abus
à des endroits, s'il y a eu des péchés, évidemment,
je vais payer pour mes péchés, mais je ne veux pas payer pour les
péchés des autres. (22 h 45)
Alors, je pense que le travail que la SOMHAC a fait. Encore là,
c'est un grand livre ouvert. On a seulement à faire le tour des
réalisations, je pense, pour se convaincre du bien-fondé de tout
cela.
On parle de faveurs du gouvernement fédéral
vis-à-vis des municipalités. Il n'est pas question de faveurs
pour les municipalités. J'aimerais vous faire remarquer, M. le
Président, que les revendications que l'on peut faire ici, ce soir, ne
sont pas pour nous personnellement; on pense toujours à la population
qu'on représente. C'est une partie de la population qui jouit
actuellement de tout le recyclage, de toute la restauration et de toute la
rénovation qui ont été faits dans de vieilles
bâtisses. Comme le généreux programme du gouvernement du
Canada n'existe plus, on dit: Écoutez, si on modifiait quelque peu les
orientations de la SOMHAC, on pourrait encore intervenir dans des endroits
où l'industrie privée ne veut pas Intervenir. Enfin, je rejoins
le chef de l'Opposition lorsqu'il dit: Des débats de fond, cela en fait
beaucoup.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morency: Le représentant de l'Opposition - je m'excuse
si j'ai fait un lapsus - mais des débats de fond, je trouve aussi que
cela en fait beaucoup. J'espère qu'on n'ira pas par là noyer le
poisson et qu'on attendra peut-être un an ou deux ans parce que, je le
répète, c'est important, c'est la population qui va souffrir d'un
autre retard d'une décision, à mon avis, que le gouvernement
s'apprête à prendre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, on dit que qui trop embrasse mal
étreint. Je voudrais que les députés comprennent ce que la
ville de Québec demande ici. Elle demande un pouvoir qui lui
permettrait... Et là, je ne fabule pas, ce sont des choses qu'ont
d'autres municipalités. Il y a une autre municipalité qui a cela
au Québec, qui fait cela actuellement. La ville peut acheter des
terrains vacants, peut commencer à construire des maisons unifamiliales,
des duplex, des triplex, exactement comme un promoteur Immobilier - enfin, la
ville, la société paramunicipale. Elle peut mettre des maisons en
vente, des bungalows avec des annonces dans le Journal de Québec,
les fins de semaine: Bungalow à vendre, rabais, etc. Elle peut faire
les mêmes opérations qu'un promoteur immobilier normal et faire
compétition même à l'entreprise privée.
Si ce que je dis n'est pas vrai, je demanderais aux représentants
de nous le dire. Ce sont les pouvoirs que demande ia ville actuellement,
pouvoir qu'a une autre municipalité qui fait ce genre de choses et je ne
suis pas, personnellement, d'accord pour que les villes se lancent dans ce
genre d'activité. Je ne suis pas d'accord avec cela. Évidemment,
je ne sais pas ce qu'en pensent les autres membres de la commission;
peut-être que d'autres ont des Idées différentes. Je ne
pense pas que ce soit la responsabilité des villes ou leur vocation de
se lancer dans ce
genre d'activité. Si la ville de Québec voulait limiter
ses demandes à des choses qui sont de nature un peu plus communautaire,
s! je puis dire, je ne dis pas qu'on ne pourrait pas accéder aux
demandes de la ville de Québec.
Je voudrais souligner que nous avons de très longs débats,
ce soir, avec la ville de Québec qui sont particulièrement
difficiles et assez désagréables - je dois le dire - mais je
soulignerais à la ville de Québec que son "bill" est
arrivé au ministère il y a environ quatre semaines, ce qui est
tout à fait Irrégulier et contraire aux ententes que nous avions
prises, demandant aux villes de faire parvenir les "bills" plus tôt.
Nous n'avons eu aucun préavis. Nous avons dit à la ville
de Québec, il y a au delà de deux semaines, quels étaient
les articles qu'on acceptait et ceux qu'on n'acceptait pas, selon la tradition
qui est bien instaurée en cette Chambre où le gouvernement fait
savoir d'avance aux municipalités quels sont les articles acceptables et
ceux qui ne le sont pas. Et la tradition veut que les municipalités,
après ces ententes qu'on appelle des "gentleman's agreements", acceptent
de retirer ou même de ne pas imprimer des projets de loi avec les
articles qu'on n'est pas prêts à accepter. Maintenant, la ville de
Québec a choisi de faire le débat ce soir sur tous les articles,
c'est sa décision, mais qu'elle ne se surprenne pas si, nous, on
maintient nos positions de ne pas accepter ces demandes-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M.
Morency
M. Morency: M. le Président, je voudrais simplement
ajouter qu'on va un peu loin lorsqu'on nous prêle des intentions de
mettre des annonces dans le Journal de Québec pour annoncer des
bungalows. Tout de même, je pense que notre passé, de ce
côté-là, ne dit pas cela et, ce que j'ai mis en valeur tout
à l'heure, ce sont les interventions qui ont été faites
à des endroits où le privé n'intervenait pas. Je pourrais
donner des noms. Personnellement, j'ai fait partie du conseil d'administration
de la SOMHAC pendant quelques années et Dieu sait les
réalisations qu'on a faites. Ce sont des endroits qui ne se seraient pas
réalisés si la SOMHAC n'était pas Intervenue. C'est dans
cet esprit que nous demandons ce pouvoir additionnel parce que dans la Loi
nationale sur l'habitation, l'article 56. 1 n'existe plus On n'a pas
l'intention d'aller réaliser des projets pour concurrencer l'entreprise
privée. De grâce, j'espère qu'on a une meilleure opinion de
nous dans le public. Il me semble que les gestes qu'on a posés dans le
passé ne permettent pas qu'on nous soupçonne de vouloir faire des
choses comme celles-là.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le minis- tre.
M. Bourbeau:... je veux que les gens de la ville de Québec
comprennent que je ne prétends pas que c'est ce que la ville veut faire.
Ce que je dis, c'est que les pouvoirs qu'on nous demande, ce sont des pouvoirs
qui permettraient de faire cela. Si cela ne s'était jamais fait, nulle
part, on pourrait ne pas apporter l'argument, mais cela se fait actuellement
quelque part dans une ville au Québec qui fait ce genre
d'activité avec des pouvoirs semblables. C'est la raison pour laquelle
nous ne sommes pas disposés à accorder des pouvoirs aussi larges
à la ville de Québec, ni d'ailleurs à aucune autre
municipalité qui se présenterait et demanderait les mêmes
pouvoirs. Nous avons dit cela à la ville de Québec, il y a
déjà quelques semaines. La ville de Québec est au courant
que nous ne sommes pas disposés à accepter ce genre de
pouvoir.
Maintenant, en ce qui concerne la société paramunicipale,
la SOMHAC, je suis absolument d'accord avec le représentant de la ville
de Québec. C'est une société qui a fait un travail
intéressant. Elle a pu profiter des avantages extrêmement
généreux de la Loi nationale sur l'habitation. Malheureusement,
comme vous le dites, l'article 561 n'a plus de fonds. Il n'y a plus de fonds
pour ces programmes. Je ne sais pas, mais est-ce que la ville ne pourrait pas
continuer à utiliser la même société paramunicipale
pour continuer à faire des travaux d'habitation? Est-ce que cela est
impossible d'utiliser la même société?
M. Morency: On n'a pas ce pouvoir actuellement.
M. Bourbeau: Mais si la ville de Québec voulait baliser
ses pouvoirs, dans tout ce que j'ai dit ce soir, je n'ai pas dit qu'on
n'accepterait rien. Tout ce que j'ai dit, c'est que nous n'étions pas
disposés à accepter des pouvoirs très larges et non
balisés. Maintenant, si la ville de Québec voulait revenir
à la prochaine session avec un pouvoir plus restreint qui permettrait de
limiter les actions de la ville, je n'aurais pas d'objection à regarder
cela, d'autant plus qu'on aura probablement fait le débat public dont je
parlais tout à l'heure.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Boutin.
M, Boutin: Je m'en voudrais d'étirer le débat inutilement
- je me reporte à certaines remarques du ministre - mais ces pouvoirs
très larges de la ville de Québec, la ville de Québec les
possède déjà, au premier alinéa de l'article 453c.
L'objectif visé ce soir, c'est de permettre de les faire exercer par une
société distincte de la ville à des fins
d'efficacité qui ne sont niées par personne et qui ont
été clairement démontrées en matière
d'habitation par une société qui s'appelle la SOMHAC. Ces
pouvoirs exercés par
une société, cela ne sera pas une première au
Québec non plus. Cela existe déjà à la ville de
Montréal avec une société municipale de
développement qui s'appelle la SODEMONT, qui a été
créée en vertu de l'article 964c de la ville de Montréal.
C'est la même chose qu'on vous demande, M. le ministre. On ne vous
demande pas des pouvoirs additionnels, tout ce qu'on demande, c'est de les
faire exercer par une société distincte de la ville à des
fins d'efficacité.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est justement
là...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau:... qu'est le problème. Si, encore,
c'était la ville de Québec elle-même qui se lançait
dans des activités semblables, ce serait fait ouvertement et on saurait
que la ville de Québec fait ce genre d'activité. Mais, quand cela
est fait par une société paramunicipale, surtout en
matière immobilière, évidemment, c'est un peu moins
transparent, si je puis dire. C'est là qu'on peut ne pas savoir que
c'est la ville de Québec qui est derrière une telle
société.
Pour ce qui est de la société SODEMONT à
Montréal, cela ne s'est pas fait sous l'administration présente
Quant à moi, Je ne suis pas d'avis que le gouvernement devrait donner
aux municipalités le droit de se lancer en affaires, si je puis dire, au
point de vue immobilier par l'entremise de sociétés
paramunicipales. C'est un point de vue que je partage avec moi-même
Une voix:.. avec vos collègues aussi.
M. Bourbeau: Peut-être qu'il n'était pas
partagé par l'ancienne administration, mais l'ancienne administration
n'est plus là.
Le Président (M. Saint-Roch): M, Morency.
M. Morency: On retire cet article, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 étant
retiré, j'appelle maintenant l'article 7 et j'attire l'attention des
membres de la commission sur le fait qu'il y a un papillon proposé par
la ville de Québec à l'article 7 - je m'excuse -
suggéré par la ville de Québec. Nous avons un papillon, M.
le ministre, qui est suggéré par la ville de Québec
à l'article 7. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président. Avant de traiter du
papillon, je voudrais signaler que la ville de Québec a
été formellement avertie à un certain moment que nous
n'étions pas disposés à accepter l'article 7. Je vais
donner les raisons
La ville demande de modifier la définition de l'expression "place
d'affaires" aux fins de l'ap- plication des dispositions relatives aux SIDAC de
manière qu'elles concordent avec celles applicables en matière de
fiscalité municipale. Il ne s'agit pas là d'un problème
particulier à la ville de Québec. Pour cette raison, nous
estimons inopportun de faire bénéficier exclusivement cette ville
de cette modification. Les travaux sur la révision des lois municipales
offriront l'occasion de faire l'étude de cette question
spécifique. Ce qu'on nous demande, M. le Président, c'est que
toutes les sociétés ou organismes qui sont soumis à la
taxe d'affaires deviennent automatiquement soumis à la loi sur les
SIDAC. C'est bien ce que vous voulez?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Boutin.
M. Boutin: L'objectif, M. le ministre, c'est de revenir à
ce qui, je crois - à tort ou à raison, vous me corrigerez -
était l'esprit qui gouvernait les dispositions insérées
dans la charte de la ville de Québec, dans la charte de la ville de
Montréal et dans la Loi sur les cités et villes concernant les
SIDAC, il y a maintenant cinq ans À l'époque, lorsque ces
dispositions ont été insérées, il y avait une
concordance parfaite entre l'assiette d'imposition de la taxe d'affaires et
l'assiette d'imposition de la cotisation des SIDAC. Cependant, depuis ce Jour,
l'article d'imposition de la taxe d'affaires dans la Loi sur la
fiscalité municipale a été modifié à deux
reprises, une première fois pour y Insérer les
sociétés à but non lucratif et une deuxième fois
pour permettre de donner des exemptions auxdites sociétés sans
but lucratif. L'objectif de l'amendement - et je vous le concède, cela
ne concerne pas uniquement la ville de Québec - c'est de rétablir
cette concordance parfaite entre l'assiette d'imposition de la taxe d'affaires
et l'assiette d'imposition de la cotisation des SIDAC. Les
municipalités, nous n'y avons aucun intérêt
immédiat, si ce n'est un intérêt pratique parce que ce sont
les municipalités qui perçoivent ces cotisations pour les SIDAC.
C'est un rôle qu'a donné le législateur aux
municipalités. On a un outil pour faire cela, il s'appelle le rôle
de la valeur locative. Il n'y a pas un rôle de valeur locative pour les
cotisations des SIDAC et un rôle de valeur locative pour les taxes
d'affaires. Si cette équivalence, qui existait lors de la
création des SIDAC en 1982, n'est pas réinstallée, on
court à des problèmes d'opération et de perception de ces
cotisations. Je souligne au ministre que de reporter le règlement de ce
problème dans le cadre de la refonte des lois municipales, c'est le
reporter à plusieurs années. D'ici là, toutes les
municipalités de la province qui ont des SIDAC auront des
problèmes importants de perception des cotisations des SIDAC. Je pense
qu'on va retomber dans la situation qui se vivait en 1985 à
l'égard de la perception de la taxe d'affaires, avec les mêmes
débats juridiques, à savoir si les gens sont imposables ou non.
Ce qu'on vous
suggère, c'est de modifier maintenant notre charte. Si vous
décidez de la modifier dans une loi publique, il va falloir que vous
veniez modifier la charte de la ville de Québec, parce que ces
dispositions sont dans notre charte, et vous dépêcher de
solutionner également le problème des autres
municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: En fait, ce qu'on recherche, c'est de
réaliser l'harmonie totale entre la perception de la cotisation des
SIDAC et la perception de la taxe d'affaires. C'est bien ce que je
comprends.
M. Boulin: Comme elle existait au moment de la création
des SIDAC.
M. Bourbeau: Sauf que la taxe d'affaires a évolué
depuis ce temps et qu'on a assujetti à la taxe d'affaires plus
d'organismes que précédemment. Le représentant de la ville
de Québec soutient que la concordance devrait être maintenue. Il
ne nous apparaît pas évident qu'elle doive être maintenue,
parce que les objectifs ne sont pas tout à fait semblables. On sait que
les SIDAC sont pour le développement des artères commerciales,
donc, à des fins bien précises La taxe d'affaires, quant à
elle, est une taxe de services qui a été élargie à
des organismes qui ne sont pas tous à vocation commerciale. (23
heures)
Alors, est-ce que, oui ou non, cette concordance devrait être
maintenue? Nous avons des doutes et nous sommes présentement en
discussion avec, par exemple, le ministère de l'Industrie et du Commerce
qui s'occupe également de la question des SIDAC. Le représentant
de la ville de Québec sait que le comité élargi sur la
fiscalité municipale a également le mandat de se pencher sur ces
questions et bien sûr que, si nous accordons ce pouvoir à la ville
de Québec aujourd'hui, la porte est ouverte et toutes les
municipalités du Québec vont vouloir s'engouffrer dans cette
porte-là à la prochaine session,
On a déjà indiqué ces raisons-là à la
ville de Québec, il y a deux semaines, et je ne comprends pas pourquoi
la ville de Québec revient encore avec cela ce soir. Il me semblait que
cela avait été très clairement établi et que les
raisons avaient été indiquées aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M, Boutin: On avait retiré, M. le Président.
M. Morency: Nous, cela ne nous donne absolument rien. En somme,
c'est pour faciliter tout simplement les choses avec les SIDAC, et la taxe
d'affaires, on va vivre avec cela, nous autres.
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Morency: On va avoir des complications juridiques, tout
simplement.
M. Bourbeau: Cela peut faciliter sur le plan intellectuel, c'est
bien intéressant, mais il y a des organismes qui seraient obligés
de payer des cotisations à des SIDAC, qui sont peut-être, je ne
sais pas moi, des organismes syndicaux qui ne s'occupent absolument pas de
développement commercial comme la Confédération des
syndicats nationaux, la CEQ, ou je ne sais trop qui. Il faut se demander si
vraiment - on n'est pas dans la taxe d'affaires là - on est un organisme
qui fait la promotion du développement des artères commerciales.
Est-ce que c'est logique - enfin, je ne sais pas, je ne donne pas la
réponse, je pose la question - d'assujettir à la loi sur les
SIDAC tous les organismes qui sont maintenant contraints de payer la taxe
d'affaires? Vous semblez être assurés de cela; moi, je n'en suis
pas aussi sûr que vous et c'est pour cela que je dis qu'il faut discuter
de cette question-là et y réfléchir avant d'accorder le
pouvoir à la ville de Québec, ce qui vous a été dit
il y a deux ou trois semaines.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Alors, j'en conclus donc que l'amendement qui n'avait pas été
proposé est considéré comme nul. L'article 7 a
été retiré, j'appelle maintenant l'article 8.
M. Bourbeau: M le Président, cet article vise à
conférer à la ville tous les pouvoirs qui lui sont
nécessaires pour exécuter les engagements auxquels elle souscrit
envers, notamment, le ministère des Affaires culturelles relativement
à la protection et à la mise en valeur de l'arrondissement
historique de Québec.
Nous sommes favorables à l'octroi de ce pouvoir à la ville
de Québec.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 est
adopté, j'appelle l'article 9.
M. Bourbeau: Avec l'article 9, M. le Président, la ville
veut pouvoir interdire le stationnement aux fins de faciliter les
opérations de déneigement des voles publiques. Nous sommes
également d'accord avec cette demande de la ville de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 est
adopté, j'appelle l'article 10.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article prévoit
que le juge ou le greffier peuvent permettre que les jugements qu'ils rendent
par défaut soient signés au moyen d'un appareil mécanique.
Le ministère de la Justice nous a indiqué son accord sur cette
demande. Il y a donc lieu de l'accorder.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 est
adopté, J'appelle l'article 11.
M. Boutin: Nous retirons cet article, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
retiré, j'appelle l'article 12.
M. Bourbeau: M. le Président, cette demande de la ville de
Québec vise à permettre que soit dissoute La Corporation de
l'hôpital Civique de Québec, Cette Institution de facto
n'opère plus. Cependant, juridiquement, elle existe toujours II convient
de mettre un terme à son existence juridique.
M. le Président, avant de nous prononcer sur la
recevabilité ou non de cet article, est-ce que le procureur pourrait
nous donner des explications additionnelles sur les buts recherchés par
cet article-là?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Boutin.
M. Boulin: C'est très simple, M le Président, La
Corporation de l'hôpital Civique a été créée
par une disposition législative particulière en 1963. C'est la
disposition législative elle-même qui l'a créée en
ne se référant ni à la Loi sur les hôpitaux, ni
à la Loi sur les compagnies, ni à aucune autre loi. Bref, la
disposition législative qui a créé la corporation n'a
prévu aucune disposition quant à sa dissolution ou quant à
sa disparition. Dans les faits, effectivement, la corporation a cessé de
faire ses affaires, elle a cédé ses actifs et ses
intérêts à la Corporation de l'hôpital de
l'Enfant-Jésus en 1983. Il existe une corporation présentement
qui n'a plus aucun actif mais qu'on ne trouve pas moyen de dissoudre
juridiquement. La présente modification a tout simplement pour but de
mettre en place un dispositif juridique qui nous permette de la dissoudre,
à travers la Loi sur les compagnies.
M. Bourbeau: M. le Président, nous sommes d'accord avec la
demande.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Dufour: Adopté
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 13.
M. Bourbeau: Cet article vise à ratifier un contrat
intervenu le 1er mai 1986 entre la ville de Québec et la compagnie
Val-Pert Inc. L'article 14 qui suit explique le pourquoi de cette
démarche de la ville. La ville n'aurait pas eu le pouvoir
d'acquérir à des fins industrielles les Immeubles acquis en vertu
de ce contrat. Nous sommes favorables à l'adoption de cet article, sans
pour autant que notre décision, à cet égard,
présume une acceptation de notre part quant à la demande de la
ville d'agir en matière de création de parcs Industriels. Il
s'agit en effet d'un cas particulier que nous estimons devoir être
solutionné à l'occasion de l'étude du présent
projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires, Mme Frohn?
Mme Frohn: J'aimerais juste souligner - M. le conseiller Gilles
Gilbert n'est pas Ici - que c'était face à des ventes comme
celles-là et à des ventes à venir qu'il avait
demandé à la direction générale et au contentieux
de la ville si on avait légalement le droit d'acquérir et de
vendre des sites industriels. Je me réjouis qu'aujourd'hui cela devienne
clair pour tout le monde qu'actuellement on n'en a pas le droit, mais
peut-être qu'on l'aura à l'avenir. Dans ce sens-là, je suis
contente pour mon collègue et pour moi-même d'avoir au moins une
situation claire, parce qu'on a hésité à voter pour ou
contre, vu qu'on ne savait pas si on était dans la
légalité. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'article 13?
M. Dufour: L'article 13...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ce contrat devient légal et il n'est
entaché d'aucune irrégularité.
M. Bourbeau: il est validé par la loi.
M. Dufour: Tout le monde est d'accord là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 est-Il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saînt-Roch): J'appelle maintenant
l'article 14 et nous avons un
papillon.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. L'article 14
lui-même est le corollaire de l'article précédent. Il vise
à préciser le motif de validation du contrat intervenu entre la
ville et la compagnie Val-Pert inc. Nous sommes favorables à l'adoption
de cet article, sous réserve d'une modification au texte. Cette
modification, M. le Président, viserait à ce que l'article 14 du
projet de loi 250 soit modifié: 1° par le remplacement à la
fin du premier alinéa, des mots "ces contrats" par les mots "ce
contrat"; deuxièmement, par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant: "Le greffier de la ville fait enregistrer, par
dépôt, au bureau de la division d'enregistrement de Québec,
l'article 13 et le présent article. Le registrateur inscrit en marge de
l'acte ratifié la mention "ratifié par les dispositions
législatives enregistrées sous le numéro... " - et
là, on indiquera le numéro. Il s'agit d'une modification de
concordance avec l'article 13.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement? L'amendement à l'article 14 est
adopté?
M. Dufour: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 14, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 15.
Réduction de la taxe d'affaires
M. Bourbeau: Cet article, M. le Président, vise à
permettre à la ville d'accorder une réduction du montant de la
taxe d'affaires pour les exercices financiers de 1988, 1989 et 1990. La ville
possédait déjà un pouvoir semblable
précédemment, en vertu de l'article 237 de la Loi sur la
fiscalité municipale, et nous sommes favorables à l'adoption de
cette disposition particulière en faveur de la ville de
Québec.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer si c'est
un pouvoir qui existe dans d'autres villes, par exemple, à
Montréal, un pouvoir semblable de réduction?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: La Loi sur la fiscalité municipale contient
une clause, à savoir que toute municipalité dont le taux de taxe
d'affaires excède 15 % peut profiter de ces dispositions qui permettent
d'accorder des crédits à la petite entreprise. C'est de cela
qu'il s'agit.
M. Doyon: Est-ce que les taux sont touchés aussi?
M. Bourbeau: C'est pour la petite et moyenne entreprise. Or, M.
le Président, ce qui est arrivé, c'est qu'avec le
dépôt des nouveaux rôles d'évaluation dans les
municipalités, depuis quelques mois, les taux de la taxe des
municipalités ont baissé substantiellement. Selon la
méthode de calcul de la taxe d'affaires, la taxe d'affaires ne peut pas
être imposée à un taux qui excède 5, 5 fois le taux
de la taxe générale. On comprendra que, lorsque le taux de la
taxe des municipalités était de 3 $ les 100 $
d'évaluation, à titre d'exemple, en multipliant par 5, 5 fois, on
atteignait le chiffre de 16, 5 %, donc, un chiffre qui excédait les 15 %
et qui permettait aux municipalités qui excédaient 15 % de
pouvoir donner le crédit à la petite et moyenne entreprise. Avec
le dépôt des nouveaux rôles d'évaluation,
forcément, puisque les rôles d'évaluation ont fait
augmenter d'une façon Importante la globalité des rôles,
les taux ont été réduits. En multipliant ces taux par 5,
5, on arrive en dessous des 15 %, ce qui rend la mesure inapplicable dans la
plupart des municipalités du Québec, dont la ville de
Québec. Mais la ville de Québec nous a fait valoir qu'à
cause justement de la particularité de son rôle, à cause du
fait que son rôle n'avait pas été mis à jour depuis
plusieurs années, il y avait de grandes disparités dans le
rôle d'évaluation et un préjudice aurait été
causé aux petites et moyennes entreprises. Nous avons reconnu ce fait et
c'est la raison pour laquelle nous avons convenu de permettre à la ville
de Québec, pour une période de trois ans, de pouvoir
accéder au crédit à la petite et moyenne entreprise.
M. Doyon: M. le ministre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon:... je retiens de tout cela que la raison qui motive
l'acceptation de cette proposition de la ville de Québec est le fait que
le rôle vient d'être déposé et qu'il oblige aux
changements que vous indiquez. Est-ce que des changements semblables sont
envisagés pour d'autres villes qui sont affectées par des
dépôts récents de rôle? Est-ce que vous avez des
demandes dans ce sens?
M. Bourbeau: Non, nous n'avons pas eu d'autres demandes de la
part d'autres municipalités, de sorte qu'il était inutile de
modifier la loi
générale, étant donné que seule la ville de
Québec avait un problème particulier. Nous avons donc convenu de
modifier cela, dans le cas de la ville de Québec, par
l'intermédiaire du projet de loi que nous avons devant nous.
Le Président (M. Saint-Roch): M. te député
de Jonquière.
M. Dufour: II y a peut-être une autre bonne raison. Il n'y
a peut-être pas beaucoup de municipalités qui sont au taux
maximum. On peut remarquer cela. Il y a beaucoup de municipalités qui
sont à 7 % ou 8 % au lieu des 15 %. il y avait Montréal et
Québec, que je sache. Il y a aussi Laval qui avait un taux, à un
moment donné... Non? Il y avait trois ou quatre villes au Québec
qui avaient des taux maximums.
M. Bourbeau: Toutes les villes dont le taux de la taxe
multiplié par 5, 5 excédait 15 %.
M. Dufour: Oui, mais on les avait déjà
identifiées lors de l'étude de la fiscalité
municipale.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres...
M. Morency.
M. Morency: Je me réjouis, M. le Président,
particulièrement parce que je suis un ex-petit commerçant. C'est
très important parce qu'avec les soubresauts de cette évaluation
nouvelle génération, il y a de petits commerçants dont
l'évaluation de la valeur locative avait fait des bonds absolument
Inimaginables. Bien sûr, cela va permettre d'adoucir un petit peu la
pilule qu'ils ont à avaler.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Morency. Est-ce
que l'article...
M. Dufour: Est-ce que cela veut dire qu'à la longue ces
taux vont finir par s'ajuster réellement ou si ce sont des mesures
temporaires que la municipalité applique?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Morency.
M. Morency: M. le Président, ce qui se produit, c'est que,
bien sûr, il y a des endroits où la valeur locative n'était
peut-être pas à sa valeur réelle. Mais le problème,
c'est qu'au moment où il y a un ajustement subit, trop souvent, ce n'est
pas prévu dans les budgets des gens en question et, comme on dit
communément, la marche est haute à monter. Alors,
évidemment, cette réduction - ils étaient habitués
à l'avoir puisque cela existait déjà - va les aider
énormément.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Est-ce que l'article
15 est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 16, et
nous avons un papillon à l'article 16.
M. Dufour: Encore?
M. Bourbeau: Oui, M. te Président. Il s'agit de l'article
d'entrée en vigueur du projet de toi, soit le jour de sa sanction, sauf
l'article 1 qui, selon la demande formulée par la ville, entrait en
vigueur le 1er janvier 1988. Or, comme j'ai eu l'occasion de l'indiquer, la
modification demandée à l'article 1 ne devant pas être
accordée, le projet de loi devrait entrer en vigueur en entier le Jour
de sa sanction. (23 h 15)
En conséquence, le texte de l'article 16 devra être
modifié de la façon suivante: L'article 16 du projet de loi 250
est remplacé par le suivant: "16. La présente loi entre en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).
"
Cette modification tient compte du fait que l'article 1 du projet de loi
n'est pas adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté? Adopté, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 16, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'on n'avait pas
suspendu...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 16, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Adopté.
Article en suspens
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle à nouveau
l'article 5. Est-ce qu'il y a consentement pour rouvrir le paragraphe 1°?
Nous en déduisons que l'amendement apporté va nous forcer
à rouvrir le paragraphe 1°.
M. Dufour: À la demande du...
Le Président (M. Saint-Roch): À la demande...
M. Dufour: ...procureur.
Le Président (M. Saint-Roch): ...du papillon
déposé par Me Boutin. Le tout fera en sorte que, à
l'adoption de l'amendement, de l'article et du paragraphe, nous refermerons le
tout. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 5?
M. Bourbeau: Est-ce que le papillon est déposé?
M. Dufour: Cela prend quelqu'un pour le proposer.
M. Bourbeau: On va en prendre connaissance.
M. Dufour: C'est votre monde qui l'a écrit. M.
Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. Avec la permission de la commission, j'aimerais
proposer l'article suivant: L'article 5 du projet de loi est remplacé
par le suivant: "L'article 453 de cette charte, remplacé par l'article
29 du chapitre..."
M. Dufour: 61.
M. Bourbeau: "...61 des lois de 1984, est modifié par
l'addition, à la fin, du paragraphe suivant- "3 Dans le cadre de travaux
de construction ou d'aménagement de rues, trottoirs, parcs ou places
publiques, la ville peut, en outre, imposer, par expropriation, toutes les
servitudes perpétuelles ou temporaires requises, notamment: "a) la
servitude donne non-accès à l'un de ses immeubles; "b) la
servitude de ne pas bâtir, interdisant d'ériger ou de
rebâtir aucune construction sur une parcelle de terrain
désignée " il s'agit, M. le Président, des pouvoirs que
possédait antérieurement la ville de Québec et qui avaient
été momentanément échappés par le retrait
d'un article précédent.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? Est-ce que l'amendement à l'article 5 est
adopté?
M. Dufour; Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi 250 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 250, Loi modifiant la charte de la ville de Québec, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de renumérotation. M. le ministre, merci Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 250, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ce, je demanderais de
brèves remarques de conclusion en raison de l'heure tardive, et nous
n'avons pas terminé nos travaux, de la part de monsieur le
représentant du Comité de sauvegarde de la côte d'Abraham,
un bref mot de conclusion.
Conclusions
M. Lemoine: Je voudrais remercier la commission de ses travaux.
Nous sommes très satisfaits, comme nous l'avons dit tantôt. Nous
savons que, déjà, dans le projet de la grande place, la ville
possède 400 000 pieds carrés, donc, elle peut faire du
développemnt, elle a des possibilités, et les citoyens et
citoyennes du centre-ville sont intéressés à participer
à un processus de consultation pour faire de ce projet-là un
projet intéressant. Nous espérons que la ville de Québec
va déposer prochainement des amendements intéressants dans ce
sens. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Lemoine. Mme
Frohn.
Mme Frohn: Oui. Nous avons beaucoup apprécié
l'invitation de la commission au sujet des amendements à la Charte de la
ville de Québec, surtout parce que ces amendements n'ont jamais
été débattus ou déposés au conseil
municipal. Si un maire de la région de Québec a pu se plaindre
récemment de ne pas avoir été consulté à la
CUQ, alors qu'il représentait 35 % de la population, il me semble que ce
même maire aurait pu consulter les élus qui représentent 42
% de la population de sa ville. Enfin, on a entendu dire qu'il y aurait des
débats de fond sur plusieurs sujets. Nous espérons que, dans un
avenir assez proche, on aura des amendements à la charte ou des
informations, des éclaircissements sur, par exemple, le droit au
référendum sur les règlements de zonage ou d'emprunt et
sur la rémunération du chef de l'Opposition, parce que, vous
savez, la chef de l'Opposition reçoit actuellement 17 000 $ par
année.
Enfin, on aimerait avoir des clarifications sur trois situations qui
sont très ambiguës à la ville, sort le manque de
transparence de la commission d'urbanisme, les demandes d'enquêtes de la
part des élus au vérificateur interne et la portée
restrictive qu'auraient certaines dispositions de la loi d'accès
à l'information sur les droits des membres du conseil, en vertu de la
charte, d'obtenir toutes les informations demandées au directeur
général de la ville. Nous espérons, peut-être
bientôt, avoir des amendements à la charte à ce propos.
J'aimerais beaucoup remercier la commission. Cela fait du bien de voir
un exercice de démocratie où les gens ont la possibilité
de parler. Je suis très heureuse que le gouvernement ait
décidé d'être très prudent face aux droits
d'expropriation, d'acquisition de gré à gré - je fais fi
de ma référence à la grande place. Aussi, j'attends avec
beaucoup d'impatience les débats sur, par exemple, les organismes
paramunicipaux et toutes les autres questions qu'on a mentionnées.
J'espère que cela va se faire, malgré le travail que cela
représente, dans un espace de temps assez court. Merci beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. M. Morency,
j'imagine?
M. Morency: M. le Président, je vais être
très bref, je ne ferai pas de grand discours Je remercie la commission
pour les quelques demandes qui nous ont été
agréées. Je répète que je regrette infiniment que
certains refus soient préjudiciables, à mon avis, aux
contribuables de la ville de Québec, cela, bien sûr, en tant que
représentant des contribuables. Je le regrette infiniment.
J'espère que les débats de fond annoncés par M. le
ministre auront lieu le plus rapidement possible afin de corriger certaines
situations qui, à mon avis, sont injustes envers les contribuables de
Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Morency. M. le
député de Taschereau.
M. Leclerc: Merci, M. le Président. À mon tour, je
veux remercier les représentants de la ville de Québec, du
Rassemblement populaire et du Comité de sauvegarde de la côte
d'Abraham pour leur apport à nos travaux. Je voudrais remercier aussi
les membres de la commission de leur apport, y compris non pas le chef, mais le
critique officiel de l'Opposition.
M. Dufour:...
M. Leclerc: Moi aussi, je m'engage à rappeler au ministre
le débat de fond qu'on devra faire sur certains dossiers, notamment sur
la SOMHAC. Je me suis exprimé publiquement devant cette assemblée
disant que la SOMHAC était un organisme important à Québec
et que nous devrons trouver le plus rapidement possible de nouvelles assises
juridiques lui permettant de continuer sa vocation à Québec.
Évidemment, c'est un dossier que je vais suivre de très
près. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Taschereau. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la comparution de la ville
de Québec nous a permis de réfléchir non seulement sur le
fond, mais également sur la procédure, je pense, des commissions
parlementaires selon laquelle la commission est soumise à cette
difficile opération de discussions et de négociations, de
tergiversations et de tiraillements entre une ville et le gouvernement, en
présence, évidemment, de l'Opposition, cela va toujours, mais de
tous les groupes qui viennent Ici et qui font valoir leur point de vue.
Il m'apparaît, quant à moi, depuis deux ans que je suis
dans le fauteuil du ministre des Affaires municipales, que ce n'est pas le bon
endroit, que le forum pour faire ces discussions-là, ce n'est pas
vraiment une commission parlementaire sur un "bill" privé. Je pense que
nous allons devoir, comme commission parlementaire, regarder le fonctionnement
des commissions parlementaires, surtout en ce qui a trait aux "bills"
privés. Il ne m'apparaît pas que ce soit l'endroit pour venir
faire ces discussions-là sur des pouvoirs que voudrait avoir... Je ne
parle pas nécessairement de la ville de Laval, mais, dans le cas de la
ville de Québec - on a amplement parlé de Laval plus tôt -
c'est toujours un peu plus difficile.
En général, quand les municipalités se
présentent ici, les maires acceptent gracieusement de retirer les
articles puisque cela a déjà fait l'objet de discussions, mais il
semble que la ville de Québec ait des façons de procéder
différentes. Et je dois dire, quant à moi, que je trouve assez
désagréable d'avoir à refuser continuellement des demandes
semblables de le faire dans des circonstances comme celles-là. Alors, je
pense que la commission devra - j'en fais un souhait, M. le Président -
dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, regarder le
fonctionnement de l'exercice des lois privées pour voir si on ne
pourrait pas trouver des façons de tenir ces débats-là
autrement qu'à 24 heures de la fin de la session, dans un contexte de
marathon où on siège jusqu'à 2 heures, 3 heures et 4
heures du matin, à l'occasion. Il ne m'apparaît pas que ce soit ie
bon endroit pour se livrer à des exercices semblables.
Ceci dit, je salue les gens de la ville de Québec. Je leur
souhaite un bon retour à la maison, sachant qu'ils n'auront pas à
voyager aussi longtemps que les autres visiteurs que nous avons reçus ce
matin et cet après-midi, et, comme la ville de Québec est un
client régulier de cette commission, je lui dis: On vous reverra
sûrement au mois de juin, sinon au mois de
décembre de l'année 1988. Au revoir.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, nous avons
pris bonne note de vos commentaires concernant le fonctionnement de notre
commission et certainement que nous allons nous pencher sur ce sujet. Je vais
maintenant reconnaître M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est sûr que je voudrais remercier tous les
intervenants présents à cette table. Je trouve que c'est un bon
exercice de démocratie. Je comprends que le ministre aimerait bien que
cela se passe derrière les portes, mais on l'a fait en public.
J'apprécie que cela se fasse ainsi. Ce que la ville de Québec a
fait, dans le fond, c'est qu'elle a discuté ses amendements au
même titre que d'autres intervenants qu'on a reçus depuis deux
jours. Je vous le dis honnêtement, je ne comprends pas. Le ministre a
demandé à la ville de Laval de retirer des amendements à
ses articles. On a discuté et le ministre a été aussi
condescendant que d'accepter ses amendements, ce qu'il n'a pas fait beaucoup
pour la ville de Québec. Donc, à ce moment-là, sans juger
du fond des arguments que vous avez apportés, quand le ministre nous dit
que la ville de Québec se comporte différemment des autres
municipalités, là, il fait abstraction de sa connaissance du
milieu municipal. On sait que l'administration municipale, ce sont des
négociateurs-nés, ce sont des gens qui aiment négocier et
qui aiment tirer le maximum de ce qu'ils peuvent avoir. Je pense que c'est de
bonne guerre. Si le ministre avait cette attitude-là avec le
gouvernement d'Ottawa ou avec d'autres ministères, il obtiendrait
peut-être un peu plus pour les municipalités.
Cela nous permet tout de même, par cette commission parlementaire
qui dure depuis deux jours, de voir la capacité d'absorption de travail
que le ministre emmagasine pour l'année qui vient. Ce sera
intéressant de suivre cela. Je vous le dis, ce n'est pas fini. Je trouve
cela intéressant et je dois vous féliciter pour la façon
dont vous vous êtes comportés. Personnellement, je vous le dis,
cette commission parlementaire, au contraire, je trouve qu'elle s'est bien
déroulée. Je pense que le parti de l'Opposition en sort
très content, les autres intervenants aussi. La ville de Québec a
certainement des velléités, mais ceux qui exercent le pouvoir
vivront avec leurs décisions et ce qu'ils auront accordé ou non.
Les gens sont là pour les juger. C'est le rôle d'un gouvernement
et le rôle aussi des gens de voir comment leur administration se
comporte. Là-dessus, Je voudrais, encore une fois, vous remercier de
votre collaboration et présenter mes meilleurs voeux à chacun
d'entre vous.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, je tiens à
vous remercier, au nom de tous les membres de la commission, pour la
qualité des interventions qui ont été faites à la
commission de l'aménagement et à vous souhaiter un bon retour en
toute sécurité à la maison. Sur ce, la commission suspend
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 28)
(Reprise à 23 h 50)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 111
La commission reprend maintenant ses travaux pour entamer l'étude
du projet de loi 111, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec. Dans un premier temps, permettez-moi de souhaiter la bienvenue,
au nom de tous les membres permanents de la commission de l'aménagement
et des équipements, à M. le député de
Saint-Jacques, qui nous honore ce soir de sa présence, ainsi qu'à
M. le député de Louis-Hébert, grand spécialiste des
affaires méditerranéennes et des affaires d'outre-mer
françaises. Alors, bienvenue, messieurs, chez nous, à la
commission de l'aménagement et des équipements.
M. Boulerice: Si vous me le permettez, des affaires
latino-américaines, également.
Le Président (M. Saint-Roch): Latino-américaines,
pour M. le député de Saint-Jacques. Alors, sur ceci, M. le
ministre, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
M. le ministre.
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: M. le Président, ce projet de loi apporte des
modifications à la Loi sur la Communauté urbaine de Québec
quant aux règles de fonctionnement du conseil et du comité
exécutif de la communauté. La répartition des voix au sein
du conseil sera changée, les membres auront désormais un nombre
de voix calculé de façon que chaque municipalité ait un
poids décisif proportionnel à sa population. Par ailleurs, toutes
les décisions du conseil devront désormais être prises
à la majorité des deux tiers des voix. Le comité
exécutif sera dorénavant composé de son président
et des maires des municipalités du territoire de la communauté.
Chaque maire y aura un nombre de voix proportionnel à la population de
sa municipalité.
M. le Président, c'est, en gros, l'essentiel du projet de loi et,
quant à nous, nous serions disposés à commencer
l'étude du projet de loi article par article.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'ai juste quelques remarques préliminaires
pour dire que, dans ce projet de loi, c'est évident que l'Opposition n'a
pas participé de quelque façon que ce soit au processus de
consultations bidon ou aux consultations internes du gouvernement par rapport
aux différents intervenants. Cela fait que je peux prétendre
qu'on aurait pu, dans un contexte normal, entendre certains Intervenants en
commission parlementaire, qui auraient pu venir nous dire ce qu'ils pensaient
du projet de loi, comme on aurait pu aller un peu plus en profondeur dans les
détails sur chaque sujet,
II faut admettre que le processus démocratique veut que le mode
électoral ou le mode de représentativité soit le mode
définitif qui régit les rapports entre les groupes, entre les
individus, comme entre les corporations. Donc, c'est un processus
extrêmement important en démocratie. Ce projet de loi revêt
une grande importance à mes yeux parce que, par ce projet, on vient
tracer les règles du Jeu fondamentales qui vont régir la
communauté urbaine, donc les différents intervenants que sont les
municipalités à l'intérieur d'un processus
décisionnel qui engage le développement comme l'harmonisation du
territoire de la Communauté urbaine de Québec. Donc, c'est un
processus important.
Aussi, il faut remarquer que le début de l'étude de ce
projet de loi article par article à 23 h 55, le 17 décembre,
semble un processus lourd, difficile et presque imposé par nos
règles qui veulent que ça passe ou que ça casse.
J'aurais le goût, comme membre de l'Opposition, de 'filibuster* ou
d'empêcher l'adoption du projet de loi juste pour permettre à des
intervenants de mieux se faire entendre, pour permettre aussi aux
députés de la région de Québec de mieux
réfléchir sur ce qu'il va advenir des différents
intervenants à l'Intérieur de ce processus démocratique.
À mes yeux, ce sont tous des intervenants majeurs, mais il y a un
intervenant majeur qui s'appelle la capitale, donc la ville principale ou la
ville centre, qui joue un rôle très Important, qui a
exprimé certaines réticences, certains points de vue sur ce
projet de loi, qui probablement méritent d'être discutés,
qui méritent une réflexion très sérieuse de la part
des élus de l'Assemblée * nationale pour ramener un consensus et
surtout, pour éviter que ta Communauté urbaine de Québec,
qui se veut un Instrument démocratique ou un instrument pour un meilleur
développement de la région de Québec, ne devienne un lieu
de luttes Intestines ou un lieu de luttes à finir entre les
différents Intervenants.
Pour la capitale nationale du Québec où on ■ a tenu
pas mal de débats comme parlementaires depuis le début et
où l'Opposition a défendu certaines positions tenues par la ville
de Québec, pas parce que la ville de Québec n'était pas
capable de défendre ses couleurs ou ses points de vue, je pense qu'il
n'est que juste que l'ensemble des parlementaires apporte une attention
spéciale à sa capitale comme cela se fait un peu partout dans
l'ensemble des pays du monde. Donc, ce qu'on voulait, c'est amener le
gouvernement à réfléchir sur certaines propositions faites
par la ville de Québec pour que la communauté urbaine trouve une
façon afin que chacun des intervenants trouve sa place, qu'on trouve le
plus de consensus possible. Toutes ces actions auraient pour but de favoriser
un meilleur développement de ce secteur important du Québec dans
son entier. Donc, ce projet de loi, nous aurons à l'étudier, mais
ces règles qu'on veut Imposer ou qu'on va adopter - espérons
qu'on les adoptera avec certains amendements - permettront à chacun des
Intervenants de mieux se reconnaître dans cette loi.
S'il y a eu de la consultation, je répète qu'elle a
été faite de telle sorte que l'Opposition n'a pas eu un mot
à dire, elle a été faite en dehors de la commission
parlementaire où normalement les problèmes se discutent. Nous ne
sommes pas attachés à ce qui s'est fait jusqu'à
maintenant. On peut avoir des prétentions, mais j'ai l'impression qu'on
a surtout le droit ou la responsabilité d'écouter tous les
intervenants. Pour mot, cela devient d'une importance très grande parce
que, lorsqu'on parle de municipalités, on parle d'entités
administratives, on parte de paliers de gouvernement avec leurs propres
responsabilités, qui posent des gestes très importants qui
engagent la vie des citoyens au même titre que d'autres paliers de
gouvernement. Donc, si c'est vrai que c'est important, c'est aussi très
vrai que la responsabilité des élus de l'Assemblée
nationale est de trouver des consensus à travers cette démarche
pour qu'enfin on puisse leur donner un moyen de fonctionnement où chacun
trouvera sa place et une place bien établie; cela permettra aussi de
faire cheminer la région de Québec pour le bien de l'ensemble de
ses contribuables
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière.
Comme il est près de minuit, est-ce qu'il y a consentement pour
que nous dépassions minuit pour étudier le projet de loi 111?
M. Dufour: Oui
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Avant de donner mon consentement, J'aimerais faire
quelques remarques sur la question de prolonger ou non après minuit.
À la fin de mes remarques, Je vous dirai si Je suis d'accord ou non.
Est-ce que, oui ou non, on devrait ajourner, M. le Président?
C'est la question qu'on devrait se poser maintenant. Le député
vient de nous dire que, possiblement, il pourrait "filibuster", enfin...
M. Dufour: J'en aurais le goût.
M. Bourbeau:... qu'il était pour voir ce qu'il allait
faire. Je tiens à dire au député que, quant à nous,
l'équipe gouvernementale, on n'a aucunement l'intention d'imposer le
projet de loi 111. Loin de nous cette idée. Je peux le dire tout de
suite au député. Nous allons consentir à l'adopter si
l'Opposition veut jouer son rôle d'Opposition de façon normale
parce que nous pensons que ce projet de loi va amener un équilibre au
sein de la Communauté urbaine de Québec, ainsi que la paix et
l'harmonie. Mais, nous n'avons pas l'intention, M. te Président, de
passer toute la nuit sur l'étude du projet de loi, et certainement pas,
en tout cas, en passant sur le corps de l'Opposition. Si l'Opposition veut
collaborer à l'étude du projet de loi 111, on va y aller, nous
aussi. Mais si l'Opposition veut manifester, veut (aire un genre de
"filibuster", retarder ou même faire en sorte de bloquer le projet de
loi, je peux lui dire tout de suite que nous ne tenons pas à adopter le
projet de loi 111 à tout prix, en passant sur le corps de l'Opposition.
Nous avons rédigé le projet de loi et nous pensons que c'est un
bon projet de loi, mais nous tenons à le faire adopter avec le
consentement et avec la participation de l'Opposition. Je veux que cela soit
bien clair, M. le Président Mes collègues et moi n'avons pas
l'intention de forcer l'Opposition en aucune façon à adopter le
projet de loi 111, ni à étirer les débats d'une
façon indue.
Cela étant dit, si l'Opposition veut adopter le projet de loi
d'une façon normale, M. le Président, quant à moi, je
serais disposé à continuer après minuit, mais certainement
pas jusqu'à une heure indue, (minuit)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière
M. Dufour: Je pense bien que le ministre des Affaires municipales
nous prête des intentions; ou il n'a pas écouté ce que j'ai
dit ou c'est un peureux. On est deux membres de l'Opposition. Je n'ai pas dit
qu'on allait faire un "filibuster"; j'ai dit que j'aurais le goût de le
faire en temps normal, mais c'est une fin de session. Je dirai une chose: On va
vous donner toutes les mises en garde possibles vous dire la façon de le
faire, ce que nous croyons, et, si vous n'écoutez pas ce qu'on pense
juste et raisonnable, vous aurez le droit de l'adopter et vous vivrez avec.
C'est important que vous preniez vos propres décisions. Vous n'en avez
pas pris tellement. Si vous les prenez, vous vivrez avec, vous serez
enterré avec, vous vous serez glorifié avec vos décisions,
mais une fois pour toutes, je vous le dis carrément: Vous vivrez avec
vos propres résolutions, si vous faites des erreurs, M. le ministre,
vous vivrez avec Moi, je serai là peut-être pour applaudir, pour
examiner ou pour répéter à satiété ce que
j'ai déjà dit: Souvent, l'éléphant accouche d'une
souris.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Saint-Jacques.
M. Boulerice: M. le Président, je vous avoue être
comme mon collègue, le député de Jonquière, un peu
blessé par les propos intempestifs du ministre responsable de
l'Habitation qui parle d'adoption normale comme s'il y avait des adoptions
anormales de projets de loi. Je ne sais pas si, pour lui, les projets de toi
à adoption normale sont ceux où l'Opposition ne dit pas un mot,
mais lui qui est un parlementaire avec, quand même, quelques
années d'expérience de plus que moi, je pourrais peut-être
lui rappeler les paroles du très grand parlementaire Disraeli qui
disait: The duty of the Opposition is to oppose". Quand, M. le
Président, on voit le maire de la capitale nationale parler de
maquignonnage politique et s'interroger grandement sur une loi et que mon
collègue, le député de Jonquière, en avant-propos
à l'étude de cette loi, fait part de certaines réserves,
déplore qu'il n'y ait pas eu de consultations, II ne s'agit pas du tout
de l'accuser; c'est tout à fait dans le cours normal des choses que le
porte-parole de l'Opposition en matière d'affaires municipales fasse
effectivement ces remarques-là.
Pour la première fois qu'un député
montréalais siège à cette commission sur un projet de loi
qui touche "sa" capitale nationale, je vous avoue que je suis
particulièrement déçu de l'attitude du ministre, tout de
suite à l'entrée de l'étude du projet de loi 111. Je sais
qu'il n'est pas facile à vivre, je l'ai vu à Montréal
à des commissions sur le logement où, fort heureusement, il a
appris Alors, Je me suis dit: Fort de son expérience à
Montréal, peut-être qu'à Québec il sera plus
tempéré. Il ne semble pas que ce soit le cas. Il semble qu'il
prête de sombres desseins à une Opposition machiavélique,
réduite, d'ailleurs, en nombre. Il n'y a que mon collègue de
Jonquière et moi, face à une batterie et, le député
de Shefford, qui est le dernier entré, mais non le moindre d'ailleurs.
En vertu du vieux dicton: on trouve bien chaussure à son pied, vous
connaissez bien mon collègue et ami responsable de l'Habitation, le
député de Shefford. Donc, M. le Président, je trouve tout
à fait Inopportunes les remarques que le ministre responsable de
l'Habitation a faites à l'entrée et je pense qu'effectivement il
s'est fait le déclencheur immédiatement d'un climat...
Le Président {M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Je pense qu'il y a exactement sept minutes vous avez
posé une question, à savoir s'il y avait consentement pour
continuer au-delà de minuit II est maintenant minuit cinq et j'aimerais
que vous reposiez la question.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, la question de
règlement étant soulevée avec pertinence, il est
maintenant passé minuit. Est-ce qu'il y a consentement pour que nous
continuions à débattre le projet de loi 111?
M. Bourbeau: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Consentement, M. le
ministre. M. le député de Jonquière? Il y a consentement
pour que nous poursuivions nos travaux. Sur ceci, y a-t-il d'autres remarques
préliminaires? J'appelle l'article 1.
Étude détaillée
M. Bourbeau: M. le Président, II y aura un papillon
à l'article 1. Alors, je vais donner un aperçu
général de l'article, si vous le permettez, en premier lieu.
Comité exécutif
L'article 1 change la composition du comité exécutif de la
Communauté urbaine de Québec. Dorénavant, II sera
formé du président qui ne représente aucune
municipalité et des maires des municipalités
énumérées à l'annexe A de la loi constitutive de la
CUQ Présentement, ces municipalités sont au nombre de treize.
Pour éviter qu'une municipalité ne soit entièrement
privée de toute voix au comité lorsque son maire est
empêché d'agir pour cause d'absence ou de maladie, par exemple, ou
lorsque le poste de maire est vacant, l'article 1 permet qu'un autre membre du
conseil de la municipalité désigné par celui-ci remplace
le maire lors d'une assemblée du comité exécutif.
Selon la loi actuelle, le comité se compose de neuf membres: le
président, les maires des quatre grandes villes, Québec,
Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport, deux représentants
supplémentaires de Québec et deux représentants des neuf
plus petites municipalités.
La nouvelle composition proposée par l'article 1 a l'avantage de
permettre à chaque municipalité d'être
représentée au comité.
M. le Président, j'aimerais proposer un amendement à
l'article 1 qui se lirait comme suit: L'article 6 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec, proposé par l'article 1 du
projet de loi 111, est modifié par l'addition, à la fin du
deuxième alinéa, de ce qui suit: "S'il est permanent, le
substitut du maire de la ville de Québec peut également assister
à toute autre assemblée du comité et participer aux
délibérations, sans droit de vote".
M. le Président, je pense que l'amendement parle par
lui-même, comme on dit, et n'a pas besoin d'explications
supplémentaires.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela répond en partie à un voeu de la
ville de Québec et aussi à un voeu que j'exprimais hier soir lors
de l'adoption du principe de ce projet de loi.
Ma question au ministre: Est-ce que vous êtes prêt à
reconnaître que le substitut de la ville de Québec, s'il est
permanent, a droit à une certaine rémunération et de
quelle façon pourrait-on le rémunérer?
M. Bourbeau: M. te Président, je ne sais pas pourquoi le
député veut nous parler de rémunération. Est-ce que
c'est pertinent, M. le Président à ce stade-ci?
Le Président (M. Saint-Roch): Bien oui.
M. Bourbeau: Oui, bon. La rémunération des membres
de l'exécutif n'est pas établie par le gouvernement, ni par la
loi. C'est établi par un règlement interne, un règlement
de la communauté. Alors, il appartiendra à la communauté
de décider qui elle rémunère et comment elle
rémunère.
M. Dufour: À l'exception que les règles du jeu sont
connues. Jusqu'à maintenant, les représentants de quelque
municipalité que ce soit avaient droit à une
rémunération et c'était le règlement Je pense
qu'avec les substituts il faut comprendre que vous apportez un changement
majeur Toutes les municipalités sont représentées par leur
maire et toutes les municipalités, en cas d'absence du maire, pourront
être représentées par un substitut.
Quant à la ville de Québec, vu que c'est un substitut
permanent, est-ce qu'il n'y a pas possibilité, par la loi, de permettre,
sinon que le substitut soit payé par la communauté urbaine, du
moins qu'il soit payé par la ville de Québec?Je pense
que là on satisferait à une normalisation des choses. Vous savez
bien que la ville de Québec n'est pas majoritaire et son
représentant pourrait n'avoir aucune rémunération tout en
étant permanent. Cette personne-là qui va agir d'une façon
permanente, même si elle n'a pas le droit de vote, mérite,
à mon sens, qu'on s'attarde quelque peu et qu'on prévoie qu'elle
puisse être rémunérée au même titre que les
membres qui composent la communauté urbaine.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je suis étonné
que la première question que pose l'Opposition porte sur la
rémunération du substitut. On avait cru que la demande pressante
du maire de Québec pour avoir un substitut avait trait au fait que le
maire de Québec était débordé et qu'il voulait
avoir quelqu'un qui puisse l'assister dans son travail. Je ne comprends pas
pourquoi le député fait un plat de la rémunération.
Cela ne m'apparaît pas extrêmement important à ce
stade-ci. La communauté urbaine voit à la
rémunération de ses membres et la commission n'a pas à se
pencher sur un sujet qui ne la regarde pas. Les élus de la
communauté urbaine décideront entre eux, comme ils font
d'ailleurs, de la rémunération de leurs membres. J'avais cru que
la raison pour laquelle on insistait pour avoir un substitut au maire de
Québec, c'était parce que le maire de Québec était
débordé. Nous nous rendons à la demande du maire de la
ville de Québec de prévoir un substitut permanent pour la ville
de Québec. C'est cela, l'objet de la demande. On n'a jamais dit que
c'était pour faire en sorte que quelqu'un puisse être
rémunéré en plus. Cela ne m'apparaîl pas pertinent
dans le débat actuel. On pourrait passer à autre chose.
M. Dufour: C'est clair que le ministre, quand il veut jouer au
naif, peut le faire facilement. D'abord, cela lui sied bien. Il nous dit: Les
salaires, ce n'est pas important. Voyons, on a passé deux jours à
entendre parler les élus municipaux qui sont venus le dire. Cela a
même été la préoccupation des élus à
l'Assemblée nationale. La ville de Montréal est venue parler de
salaires. La ville de Saint-Laurent est venue parler de salaires. Tous ceux
pratiquement qui ont défilé devant nous nous ont parlé de
salaires. Arrêtons de nous boucher les oreilles. Regardons cela d'une
façon claire. Arrêtez de rire de l'Opposition et de nous faire
l'injure de nous prendre pour des caves. Vous n'avez pas le droit de rire de
l'Opposition. Vous devriez, au moins, écouter et là vous allez
passer pour quelqu'un qui est responsable.
On parle de nommer un substitut permanent et c'est ce que le maire de
Québec demandait, d'avoir un substitut permanent.1 À
aucun moment il n'a été question de le laisser en plan et de
dire: Cette personne est tellement dévouée pour la ville de
Québec, on va la garder. Non. Coupons tous les salaires des élus.
À ce rythme-là, on n'a besoin de rémunérer
personne. C'est pour le "fun" qu'on fait cela. Personne n'est attaché
aux biens de ce monde. Ce sont des saints hommes, ce sont de saintes femmes qui
travaillent pour tout le monde. On peut être saint et sainte tout en
étant rémunéré. Ce n'est pas un vol, ce qu'on
demande. Je suis convaincu que, si vous ne donnez pas suite, à cela vous
ridiculisez, vous banalisez la demande de la ville de Québec qui est une
demande sérieuse à laquelle je crois fondamentalement.
On va concourir à l'adoption de cet amendement. Je trpuve qu'il
est Important. Quand je regarde certaines modifications qui vous sont parvenues
de la ville de Québec, elles disent que "la rémunération
des membres du comité exécutif et du substitut permanent - ils en
parlent, du substitut; je n'ai pas inventé cela, je ne défends
pas ma cause, je ne peux pas aller de ce côté, je ne suis pas un
élu de la ville de Québec - de la ville de Québec est
payée par les municipalités qu'ils représentent et ne doit
pas faire partie des dépenses de la communauté réparties
entre les municipalités conformément à l'article 251."
Par votre formation je pense que vous savez lire, je pense que vous
êtes capable de décortiquer un article. Ce que je dis, ce n'est
pas nécessairement 100 % de ce qui est dans l'article, mais, au moins,
ne nous cachons pas derrière des rideaux. Si vous avez de
l'anlmosité contre quelqu'un, oubliez-le pour ce soir. On parle de la
communauté urbaine. Traitons tous les gens sur un pied
d'égalité. Ne faisons pas de discrimination. On nomme un
substitut permanent et on ne veut pas le payer. Mon oeil!
Des voix: Ce n'est pas cela du tout.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Voyons.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Avec toute la déférence que j'ai pour
le député de Jonquière, je lui dirais que les propos qu'il
tient ne sont pas pertinents. Il n'est pas pas question actuellement de
rémunération des élus. Cette question ne dépend pas
de la commission parlementaire où nous sommes présentement. C'est
la communauté qui doit passer un règlement pour prévoir la
rémunération de ses élus. Je réfère le
député à l'article 11 de la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec qui dit: "Le président, le
vice-président et les autres membres du comité exécutif
ont droit à la rémunération, à l'allocation et
à la pension contributoire fixées par règlement du conseil
et payées par la communauté." M. le Président, on n'amende
pas l'article 11. Tout demeure comme c'est présentement. Je ne comprends
pas pourquoi le député vient nous faire tout un débat de
principe, en déchirant presque ses vêtements devant la commission
parlementaire, pour plaider pour qu'un individu, dont on reconnaît,
d'ailleurs, la présence, puisse être
rémunéré. (Oh 15)
Tout ce que j'ai entendu depuis quelques jours de la part des
représentants de la ville de Québec, c'était qu'on voulait
que le maire de Québec ait la possibilité d'avoir quelqu'un qui
l'accompagnerait aux séances du conseil afin de l'assister ou de le
remplacer, à l'occasion.
Nous nous rendons à cette demande et, en aucun cas, il n'a
été demandé sur la place publique que la commission vote
un salaire privilégié à cet individu. C'est à tel
point qu'on pourrait penser que ce qu'on nous demande, c'est de payer un
salaire à quelqu'un et, accessoirement, de le nommer à la
Communauté urbaine de Québec. L'objectif, c'est de venir en aide
au maire de Québec et c'est ce que nous faisons. Maintenant, les
rémunérations sont prévues par
la loi. Je ne vois pas pourquoi le député s'obstine
à discuter de cela, ici.
M. Dufour: Est-ce que vous seriez prêt à ajouter que
ce membre substitut fait partie du conseil exécutif, même s'il n'a
pas de droit de vote? Est-ce que c'est reconnu, de votre part? À ce
moment-là, je ne me poserai pas de problème, s'il est reconnu,
mais je pense que la Loi sur la Communauté urbaine de Québec ne
dit nulle part que vous avez le droit de payer des substituts qui n'ont pas de
droit de vote, comme c'est le cas pour les membres permanents. Expliquez-moi
pourquoi. Vous dites que la ville de Québec a droit de le
rémunérer pour ses fonctions; moi, je vais marcher
là-dedans, je veux bien...
M. Bourbeau: M. le Président, je réfère le
député de Jonquière au projet de loi, à l'article
1, qui dit: "Le substitut est réputé membre du comité pour
toute assemblée où il remplace le maire. " Maintenant, le
substitut, qu'il soit permanent ou qu'il soit temporaire, c'est toujours le
substitut et il est réputé membre du comité. Alors, le
député fait un plat pour rien.
M. Dufour: En tout cas, si vous me dites qu'ils ont le droit de
le rémunérer, j'aurais le goût d'avoir une consultation.
Dans ma tête, M. le ministre, vous essayez de nous en passer une ■
petite vite. C'est tellement vrai...
M. Bourbeau: Bien, voyons!
M. Dufour: Non, mais écoutez un peu...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour:... on passe des journées à
légiférer. Vous faites des tournures de phrase dans la loi. Je la
regarde comme législateur; je vous demande, parfois, d'écrire des
lois que le monde ordinaire comprenne. Ce sont des lois qu'il faut que les
avocats interprètent, c'est cela qui arrive, Là, vous compliquez
cela pour tout le monde, Si ce n'est pas vrai, pourquoi y a-t-il autant de
projets de loi qu'on est obligé de retoucher et de corriger? Il est
passible de poursuite, parce que ce n'est pas très clair et II y a des
tribunaux qui tranchent. Ce n'est jamais assez clair une loi.
Éclaicissez-la. Peut-être que vous avez raison; pourquoi ne pas
l'écrire? Ce n'est pas gênant, cela se fait tous les jours.
Pourquoi ne pas le répéter? On répète des articles
de loi régulièrement pour être bien sûr que tout est
bien couvert, que le bébé est bien habillé. Là,
vous mettez un bébé au monde et vous lui laissez des parties pas
cachées et c'est en plein hiver, à part cela. Ce n'est pas
correct.
En tout cas, j'insiste pour dire que vous auriez pu prévoir qu'il
fait partie du comité exécutif et qu'il a droit à la
rémunération d'un membre du comité exécutif. Cela
m'aurait satis- fait. Il est clair que je ne ferai pas un débat de deux
ou trois heures là-dessus. Tout à l'heure, je vous l'ai dit; Vous
vivrez avec vos problèmes, vous aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Ce que demande le député de
Jonquière, c'est un traitement privilégié pour le
substitut de la ville de Québec. Je voudrais bien qu'on comprenne une
chose, c'est qu'il n'y a aucun des maires de la Communauté urbaine de
Québec qui va siéger à l'exécutif qui a droit, de
plein droit, à un salaire. Personne n'a droit à aucun salaire,
à moins que la communauté, par règlement, ne décide
de payer un salaire.
Or, le député voudrait qu'on fasse un passe-droit, un
régime spécial pour le substitut de la ville de Québec
qui, lui, contrairement aux autres, aurait droit, de facto, de par la loi,
à un salaire, alors qu'aucun des autres membres, y compris le maire de
Québec, n'a droit à un salaire. Cela m'apparaît tout
à fait illogique. Pourquoi est-ce que, dans le cas d'un substitut, la
loi prévoirait que M. le substitut a droit un salaire alors que la loi
ne le dit pas pour les autres maires? Alors, je ne comprends pas.
M. Dufour: Parce que vous ne voulez pas comprendre! Il n'y a rien
de plus sourd que quelqu'un qui ne veut pas entendre. Je vous dis: Pourquoi
est-ce que vous ne prévoyez pas dans la loi que le substitut recevra le
même traitement qu'un membre permanent de l'exécutif qui a droit
de vote? À ce moment-là, ce serait beaucoup plus clair, II me
semble que c'est une nuance. Je vous écoute et j'ai des craintes
là-dedans. Vous savez, les notaires ont l'art d'écrire des
contrats, mais cela fait des procès régulièrement. C'est
avec cela que les avocats vivent avec les contrats de notaires qui sont plus ou
moins clairs. Faites un peu d'efforts et donnez-lui le même traitement
qu'à un membre du conseil exécutif. À ce moment-là,
on va être satisfaits et ce sera correct. SI c'est vrai ce que vous
dites, pourquoi est-ce que vous ne I'écrivez pas?
M. Bourbeau: Ce qui n'est pas clair, en tout cas, c'est la
pensée du député de Jonquière, parce qu'on lui
donne justement...
M. Dufour: Elle est bien claire.
M. Bourbeau:... le même traitement qu'aux autres membres du
comité exécutif. C'est cela qu'on fait. Le député
nous dit de lui donner le même traitement qu'aux gens du comité
exécutif. C'est cela qu'on fait. Il n'a pas d'autre traitement, c'est
celui-là. Alors, je ne comprends pas pourquoi on nous demande de faire
un cas spécial. Le député disait, tout à l'heure:
Les autres maires sont payés, pourquoi pas celui-là?
Les autres maires ne sont pas payés, c'est cela que le
député n'a pas compris. En vertu de la Loi sur la CUQ, II n'y a
aucun salaire de prévu pour les maires, aucun. Si les maires n'adoptent
pas un règlement du conseil, ils ne seront pas payés. C'est en
vertu d'une disposition réglementaire émanant du conseil que les
maires sont payés, à tel point que les maires pourraient
décider, dans un prochain règlement, de doubler leur salaire ou
de le diminuer; ils peuvent faire ce qu'ils veulent, lis peuvent décider
de payer plus, de payer moins, de payer à la séance, de payer
à l'année, c'est un règlement qui provient des élus
municipaux. Si on fait en sorte de spécifier dans la loi que le
substitut du maire de Québec a droit à un salaire
équivalant à celui des autres maires et que les autres maires
n'ont pas de salaire, qu'est-ce qui va arriver? La disposition sera
inapplicable.
Je pense, M. le Président, que la seule façon de s'assurer
que le substitut sera traité comme les autres, c'est de l'assujettir
à l'article 11, qui fait que c'est le conseil de la CUQ qui
décidera comment le substitut sera payé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Regardons la façon dont l'amendement est
rédigé: "S'il est permanent..." C'est une loi qui est
rédigée par des juristes, des gens bien sérieux.
Plutôt que de dire: "Le substitut du maire de la ville de Québec",
pourquoi ne pas écrire le "substitut permanent"? Vous savez bien qu'il
ne jouera pas au fou. Le maire de Québec a demandé d'avoir un
substitut permanent. Là, vous dites: "S'il est permanent - bien
tabarouette, c'est un yo-yo, cela! - il peut également assister à
toute autre assemblée." Pourquoi n'ajoute-riez-vous pas: Ce membre fart
partie du comité exécutif et a un droit de vote? Pourquoi
sentez-vous le besoin d'expliciter toute la démarche qu'il doit faire?
Pourquoi écrivez-vous un "si"? Vous ouvrez toutes les portes.
M. Bourbeau: M. le Président, en réponse à
la question du député, je le renvoie au projet de loi, à
l'article 1, au deuxième paragraphe, qui dît: "En cas
d'empêchement du maire ou de vacance de son poste, il peut être
remplacé à une assemblée du comité par un autre
membre du conseil..." C'est le substitut que j'appellerais ad hoc. La ville de
Québec peut aussi avoir un substitut ad hoc; par exemple, si le maire de
Québec part en vacances pour un mois. M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bourbeau: ...toutes les municipalités, y compris la
ville de Québec, peuvent nommer un substitut en vertu de l'article 1. Ce
ne sont pas des substituts permanents; ce sont des substituts qui assistent
à des assemblées en l'absence du maire. La ville de
Québec, elle, a le droit d'avoir un substitut...
Une voix: Permanent.
M. Bourbeau: M. le Président, je le répète,
il y a deux types de substituts, il y a le substitut qui assiste uniquement en
l'absence du maire et, dans le cas de la ville de Québec, il y a le
substitut qui peut assister en présence du maire de Québec et qui
peut même avoir droit de parole. Disons, pour les fins de la discussion,
qu'on l'appellera un substitut permanent. Encore que le substitut des autres
villes puisse aussi être permanent en ce sens que cela peut être
toujours le même individu, dans le cas d'une autre ville que
Québec, qui remplace le maire. Il est ad hoc en ce sens qu'il ne peut
siéger qu'en l'absence du maire, mais il peut être nommé
d'une façon permanente. Dans le cas de la ville de Québec, le
substitut permanent peut toujours assister aux réunions en
présence du maire. Alors, on dit: "S'il est permanent", parce qu'un
substitut peut être temporaire ou permanent, selon que la ville aura
choisi de nommer toujours le même ou de le changer chaque fois. Le
substitut du maire de Québec, dans le cas de Québec, peut
également assister à toutes les assemblées et a le droit
de vote. Voilà la différence entre les deux cas et c'est la
raison pour laquelle, en réponse à la question du
député, on a employé l'expression "s'il est
permanent".
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je comprends très bien le libellé de
l'article; je pense bien que je n'aurai pas de cours à recevoir, ce
soir. Je sais que chaque municipalité pourrait avoir un
délégué permanent, mais il n'aura pas les mêmes
pouvoirs que la ville de Québec où le maire pourra se faire
accompagner par son substitut permanent à toutes les assemblées.
Pour les autres municipalités, le substitut permanent n'a pas affaire
là quand le maire est là.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: C'est clair. Donc, si on accorde ce pouvoir qui est
demandé par la ville de Québec et que je trouve raisonnable, il
faut qu'il y ait quelque chose qui se produise. J'aurais aimé que le
ministre aille un peu plus loin dans sa démarche en demandant que le
substitut permanent de la ville de Québec soit considéré
comme un membre à part entière du comité exécutif.
Donc, s'il y a des règlements, à ce moment-là, il sera
couvert par les règlements, il aura droit à la même
rémunération et ce sera réglé une fois pour toutes.
Si le ministre décide que ce n'est pas cela, qu'il vote! On votera
contre et il vivra avec ses problèmes. Je ne passerai pas la nuit
là-dessus...
M. Bourbeau: Vous venez de passer une demi-heure.
M. Dufour: ...je vous le dis carrément. Mais je vous dis
une chose: Vous êtes léger dans vos décisions.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Je pense que tout a été dit, sauf que je
veux indiquer au député de Jonquière que, dans tout ce
processus-là, il faut se rappeler que les règlements seront
adoptés au grand conseil et la ville de Québec a le droit de veto
au grand conseil.
M. Bourbeau: Bien oui.
M. Dufour: C'est cela, vous voulez prendre la ville de
Québec en otage. Prenez-la!
M. Cannon: Mais tout à l'heure, M. le
député...
M. Dufour: Cela fera un beau mariage.
M. Cannon: Ce que je ne comprends pas, c'est que vous avez
indiqué que le gouvernement discriminait contre la ville de
Québec, mais, dans votre préambule...
M. Dufour: C'en est une, discrimination.
M. Cannon: ...vous n'avez pas du tout considéré,
non plus, les douze autres membres de la Communauté urbaine de
Québec. Donc, par vos propres propos, vous êtes en train de faire
cette même discrimination...
M. Dufour: Bien non!
M. Cannon: ...dont vous nous accusez.
M. Dufour: Bien non!
M. Cannon: En tout cas, vous aussi, vous aurez à vivre et
votre représentant ici dans la région de Québec, le
député de Lévis, qui est, d'ailleurs, absent de nos
débats, aura lui aussi...
M. Dufour: M. le Président, II y a un là une
question de règlement. On ne peut pas prêter d'intentions...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: ...comme on ne peut pas expliquer les absences. Je
pense que le député de La Peltrie est assez grand garçon
pour comprendre cela. Il aime cela, faire des points de règlement; on va
lui rappeler qu'on n'a pas le droit de prêter des intentions. Le
député de Lévis a sûement des occupations
très importantes et il est certainement très justifié de
ne - pas être ici, ce soir. Il n'a pas l'habitude de se cacher.
Le Président (M. Saint-Roch): Je remercie, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: D'abord, il est difficile à cacher. Des
voix: Ha, ha ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député. M. le député de Louis-Hébert.
M. Dufour: Si vous étiez aussi visibles, personne ne vous
chercherait, vous autres.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, la discussion qu'on a
m'étonne beaucoup venant du député de Jonquière.
Enfin, il y a peu de chose qui m'étonne venant de lui, je devrais
dire.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Doyon: Ce que je veux dire, c'est qu'à la façon
dont il présente le problème on dirait qu'il ne veut pas que la
ville de Québec ait un substitut permanent. Il se comporte exactement
comme s'il cherchait le moyen d'empêcher la ville de Québec
d'avoir un substitut permanent.
M. Dufour: Ah, ah, ah!
M. Doyon: C'est un peu cela qu'il recherche. Il est sur le point
de me convaincre que ce n'est pas une bonne affaire et, s'il manque de raisons
pour lesquelles ce n'est pas une bonne affaire, je vais lui en donner. S'il
veut en venir là, le substitut permanent que la ville de Québec
demande, on va le faire sauter; donc, on n'aura pas besoin de le payer et cela
va régler le problème. Et on ne parlera plus du salaire du
substitut permanent parce qu'on ne pariera plus de substitut permanent. Ce sera
aussi simple que cela. Je vais vous dire que, si le député
cherche de bonnes raisons, à part le salaire, pour nous convaincre de ne
pas en avoir, je vais lui en donner, mol. C'est que la ville de Québec
est en train de se faire reconnaître un statut spécial,
particulier. Vous pourriez faire valoir cela et cela, c'est dévalorisant
pour les autres villes dont les maires ont des occupations importantes et ont
aussi un rôle important à l'intérieur de leur
municipalité. Quand on est maire d'une municipalité de 75 000 ou
80 000 habitants, on a des obligations et des responsabilités
importantes qui nous obligent à être un peu partout en même
temps. Le comité exécutif de la corn-
munauté urbaine - parce que j'y suis allé, moi aussi, en
tant que secrétaire général - il revient toutes les
semaines et il revient souvent. Si le député de Jonquière
cherche des raisons pour nous convaincre que fa ville de Québec ne
devrait pas avoir, plus que les autres villes, un substitut permanent et qu'en
conséquence on ne devrait pas parler du salaire, il pourrait nous parler
de cela et il serait sur le point de me convaincre. Ce n'est pas sûr que
cela va faire l'affaire de la ville de Québec, par exemple.
Une autre affaire qu'il pourrait faire, s'il veut nous convaincre de ne
pas donner de substitut permanent à la ville de Québec, il
pourrait nous expliquer que, à l'intérieur d'un comité
exécutif, tous les gens doivent être égaux, On n'est pas
plus membre d'un comité exécutif parce qu'on vient d'un endroit
plutôt que d'un autre. Si on fait partie d'un conseil d'administration -
et un comité exécutif, c'est un conseil d'administration - si on
en est membre, on l'est de plein droit. On n'est pas membre et demi parce qu'on
a quelqu'un qui nous appuie en arrière. Il pourrait nous convaincre que
ce n'est peut-être pas une très bonne affaire d'accorder ce que
demande la ville de Québec et, en conséquence, on n'aurait pas
besoin de se chicaner trop longtemps sur le salaire qu'on devrait lui payer. Je
serais prêt à me laisser convaincre s'il nous expliquait cela
comme il faut, de la façon dont il peut le faire. Il pourrait
peut-être faire quelque chose avec nous et, rapidement, on sauterait
par-dessus cela et on aurait l'article 6, tel qu'il est actuellement, et on ne
parlerait pas de substitut permanent et ce serait cela. (0 h 30)
S'il est en train d'essayer de le faire par le biais du salaire, je
trouve que c'est malhabile et qu'il y a des raisons plus fondamentales que cela
de laisser tomber le substitut permanent, et je lui en donne quelques-unes. Je
suis sûr que, s'il regardait comme il faut - et je suis capable de lui en
trouver d'autres à part de cela - il pourrait nous les soumettre et si
elles font notre affaire, on va sauter par-dessus ça et on va s'entendre
rapidement sur le fait qu'il y aura, à la communauté urbaine, un
comité exécutif composé de treize membres et qu'il n'y
aura pas de demi-membres du comité exécutif. Tous les maires sont
considérés comme des gens qui ont des occupations importantes.
Ceux qui ne sont pas de grandes villes et qui ne font pas ça à
plein temps, parce qu'ils doivent gagner leur vie ailleurs, ont aussi, parce
qu'ils sont obligés... On pourrait raisonner à l'envers. On
pourrait dire que des substituts devraient être accordés aux
maires des municipalités de 5000 et de 10 000 habitants seulement parce
que ceux-là, ils doivent gagner leur vie et le comité
exécutif, le mardi matin, ça les dérange parce qu'ils
n'ont pas que ça à faire. Ils sont obligés d'aller au
bureau et ils sont obligés de s'acquitter de leurs fonctions. À
ce moment-là, ce sont ceux-là qui devraient avoir un substitut
parce qu'ils en auraient plus besoin que le maire de Québec, la mairesse
de Sainte-Foy ou le maire de Charlesbourg, qui ne fait que ça.
Je pourrais très bien raisonner comme ça et essayer de
convaincre quelques personnes que le substitut est plus nécessaire pour
les cinq maires de mon collègue de Chauveau. qui gagnent leur vie en
allant travailler tous les matins, que pour le maire de Québec qui a son
chauffeur qui le conduit à la Communauté urbaine de Québec
et dont l'administration de la chose publique est la fonction la plus
importante et la seule.
Alors, on pourrait en arriver à ces conclusions-là. C'est
bien embêtant. La glace est mince, M. le député de
Jonquière, et, si vous voulez continuer comme ça, on va tout
simplement laisser tomber le substitut permanent parce qu'il en faudrait
à tout le monde. Alors, c'est à cela qu'il faut faire
attention.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Moi, j'ai dit que j'étais prêt à
prendre le vote. Mais si on voulait pousser notre raisonnement - je suis
capable de raisonner. Vous pourrez me prêter les intentions que vous
voudrez - connaissant l'amitié particulière qui vous lie avec le
maire de Québec, je ne suis pas surpris du tout de l'attitude du
député de Louis-Hébert.
Des voix: Ah, ah, ah!
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse...
M. Dufour: Moi, je pense que c'est clair, ça.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse. À
l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de
Louis-Hébert, sur une question de règlement.
M. Doyon: M. le Président, le député de
Jonquière vient de soulever une question de règlement
vis-à-vis du député de La Peltrie, il y a deux minutes,
l'accusant de faire des procès d'intention. Il est en train de me
reprocher, en analysant une proposition législative, qu'il y a des
questions personnelles qui entrent en ligne de compte. Je veux lui dire qu'il
n'y en a pas du tout, que je regarde les choses à leur face même
et que moi, je n'ai pas été le prédécesseur ou le
successeur de qui que ce soit. Dans les circonstances, je ne dois rien à
personne, mais tout le monde ne peut pas en dire en autant.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Louis-Hébert. M. le député de
Jonquière, juste...
M. Dufour: J'aurais aimé, en fait...
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, si vous me le permettez, je sais que nous arrivons
à la fin de nos travaux et d'une semaine très intensive. Nous
avons eu deux journées extrêmement surchargées par de
multiples projets de loi. Alors, j'aimerais qu'on garde la même
sérénité qu'on a eue au cours des deux derniers Jours pour
poursuivre et faire cheminer le projet de loi 111. Sur ce, je demande la
collaboration de tous les membres de la commission. Je vais vous
reconnaître, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Pour un gouvernement qui veut se montrer courageux,
j'aurais apprécié beaucoup de la part du ministre non pas qu'il
nomme un substitut, mais qu'il donne deux représentants à la
ville de Québec. À ce moment-là, la discussion qu'on fait
n'aurait pas lieu Cela aurait réglé le problème. Pas
question de substitut. La ville de Québec aurait eu deux
représentants, parce qu'un gouvernement qui est courageux, à
partir d'un comité exécutif de neuf qui monte à treize,
aurait été capable de le monter à quatorze ou à
quinze Pas de problème là. C'est juste une question de dire: On
lui en donne ou on ne lui en donne pas.
C'est bon de faire cette discussion parce que ça permet de voir
les vrais visages des gens autour de la table, de savoir ce qu'ils pensent de
ça. Moi, je n'ai pas peur. Je vis en plein jour, moi. Je ne
défends pas mes opinions a moi Je regarde fe simple bon sens de ce qu'il
dit et je regarde ce qui se passe ailleurs. Dans les municipalités
régionales de comté, il y a des municipalités qui ont plus
d'un représentant. II n'y a pas de scandale. Cela a été
négocié et vous êtes prêt à remanier et
à réexaminer cela.
Je dis que, par rapport à ça, la ville de Québec
aurait eu deux représentants. On n'aurait pas parlé de substitut
permanent et cela aurait réglé le problème. À ce
moment-là, le représentant permanent, il serait allé
à la communauté urbaine et il aurait eu droit aux mêmes
avantages que les autres membres du comité exécutif.
Comme vous ne voulez pas, moi, je vous l'ai dit, si vos collègues
veulent continuer à discuter, on va discuter toute la nuit. J'ai
même du renfort. J'ai des gens qui sont bien corrects et qui sont
capables de discuter Mais, moi, je suis prêt à ce qu'on vote. Si
vous ne voulez pas changer quoi que ce soit, on va vivre avec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. fe député
de Taschereau.
M. Dufour: M. le Président, j'aimerais que, quand on fait
des interventions, il y en ait quelques-uns qui demandent...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Bien, là, c'est une question de
règlement. Quand on fait une intervention... J'en vois qui sont
habitués à ruer dans les brancards. Il faudrait peut-être
qu'ils apprennent à demander... Je ne parle pas pour vous.
Une voix: Ah, merci.
M. Dufour: II y en a qui doivent se reconnaître quand je
parle de ruades. Il y a des gens qui pourraient prendre le temps de demander la
parole et s'expliquer pour qu'on sache ce qu'ils ont à dire et ce qu'ils
ont dans le corps. Au lieu de ruades, qu'ils nous disent ce qu'ils ont à
dire.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, À
l'ordre, s'il vous plaît! Je reconnais maintenant M. le
député de Taschereau.
M. Poulin: Je ne prendrai pas cinq minutes pour ruer dedans,
lui.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Je n'ai pas peur de ça, des petits poneys.
M. Poulin: Non, moi, non plus, je n'ai pas peur de vous.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Leclerc: Fort brièvement. M. ie Président...
M. Boulerice: Pauvre région de Québec!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Taschereau.
M. Poulin: M. Boulerice, retournez dans vos fleurs, vous'
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Leclerc: Avec la permission du député de
Saint-Jacques et fort brièvement, je pense qu'il faut s'en tenir au
texte de loi qu'on a devant nous et ne pas essayer de régler tous les
problèmes du monde avec le même article.
Le ministre a expliqué qu'il n'y avait rien dans la loi qui
empêchait la communauté urbaine de rémunérer le
substitut permanent du maire de Québec et la demande du
député de Jonquière est discriminatoire par rapport
à d'autres substituts
des autres villes qui peuvent être des substituts permanents, mais
ad hoc.
Alors, est-ce qu'il faudrait mettre dans le projet de loi, selon le
député de Jonquière, une rémunération
garantie pour le remplaçant ou le substitut du maire et pas de
rémunération garantie pour tes substituts des maires des autres
municipalités? Il m'apparait que la décision la plus sage dans
les circonstances, c'est de laisser le pouvoir à la communauté
urbaine, pouvoir qu'elle exerce déjà. La communauté
urbaine va pouvoir décider le traitement qu'elle donne au substitut
permanent du maire, comme elle pourra décider de donner un traitement si
elle le désire aux substituts ad hoc des autres maires de la
région.
Par conséquent, c'est un article de loi plein de bon sens. Cela
fait une demi-heure qu'on est dessus. Je vous propose, M. le
député de Jonquière, qu'on passe au prochain.
Le Président (M, Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Ce que j'ai expliqué, cela me semble
suffisamment clair. Quand on parle d'un substitut qui est permanent et qui
pourrait assister une fois de temps en temps, je ne pense pas que cela justifie
une rémunération à tout casser. Ce que je ne sais pas, ce
que je ne suis pas capable de garantir, c'est si le substitut peut être
considéré comme un membre de l'exécutif à part
entière.
Ce n'est pas écrit. Il y a tellement de choses écrites
dans les projets de loi qu'on est obligés de reprendre et qu'on refait.
Je me méfie de cela. Je pense que c'est juste une question de sagesse,
ce que je soulève. Si on avait voulu, on aurait pu nommer deux membres
de la Communauté urbaine de Québec, c'est-à-dire de la
ville de Québec comme représentants communautaires, cela aurait
réglé le problème. Mais, moi, je vous dis que je suis
prêt à voter. On peut bien discuter deux jours, mais moi, je suis
prêt à voter.
M. Bourbeau: Un amendement.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, cela fait peut-être 40
minutes qu'on est à l'article 1 et on se demande encore si on est train
de tenter de voter sur un article qui va permettre à un substitut de
venir en aide au maire de Québec ou si on n'est pas en train de
décider de voter un salaire et, après cela, de trouver un
substitut qui pourra bénéficier du salaire.
Il me semble que le jupon dépasse un peu, après 40
minutes. Le député de Jonquière nous fait une bataille
depuis 40 minutes pour assurer la défense et l'illustration du salaire
du repré- sentant ou du substitut du maire de Québec. Il me
semble que cela a assez duré. On a fait amplement la
démonstration qu'il n'y a aucune espèce de discrimination qui est
voulue par le projet de loi. C'est clair. Le substitut pourra être
rémunéré si le conseil de la Communauté urbaine de
Québec en décide ainsi, de même que les autres substituts,
de même que les maires eux-mêmes. Les maires eux-mêmes seront
rémunérés si le conseil le veut.
Alors, je répète encore l'argument de tout à
l'heure: Pourquoi, par une loi, est-ce qu'on viendrait assurer le salaire d'un
individu alors que les maires eux-mêmes n'ont pas cette garantie dans la
loi? Tout le monde est sur le même pied. Tout le monde dépend de
l'article 11 et il me semble que tout ça est très
raisonnable.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. J'appelle
maintenant l'article 2.
M. Bourbeau: L'article 2 est de concordance avec l'article 1. Il
n'apporte qu'une modification de forme à la disposition actuelle. La
règle de fond demeure la même. Le vice-président est choisi
parmi les membres du comité autres que le président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 2? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Pour le président, vous gardez la même
formulation que dans la Loi sur la Communauté urbaine de Québec?
La façon de nommer le président est déjà
prévue et la nomination du vice-président, ce sont toutes les
municipalités qui en font partie, les représentants de toutes les
municipalités. À l'annexe A, ce sont les représentants de
toutes ces municipalités qui pourraient être nommés
vice-présidents.
M. Bourbeau: "Un vice-président du comité
exécutif parmi les maires des municipalités."
C'est ce qui est mentionné à l'article 2. C'est
très clair.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Doyon: Est-ce qu'il y a une rémunération?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Dufour: Cela, c'est hors du sujet.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, cela ne me dérange pas.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Je pense que vous pouvez rire à cause de votre
majorité, mais, comme vous l'avez dit dans votre discours, M. le
député de Louis-Hébert, hier, en Chambre, l'intelligence
peut être répartie également, et un peu plus.
M. Poulin: Cela n'a rien à voir avec la
majorité.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Surtout, moi, ce que je préfère, c'est
le bon sens
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Dufour: Je n'ai pas de complexe. Je n'ai pas de complexe
là-dessus. C'est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3. A l'ordre, s'il vous plaît! Nous
sommes maintenant à l'article 3.
M. Poulin: Ne dites pas des âneries semblables.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: À qui parles-tu?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: Quand même, prends ton bord. Demande la parole
si tu veux parler.
Une voix: Je ne te dérange pas, hostie! M. Bourbeau: M. le
Président...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: M. le Président, je rappelle que... Je pense
que les sacres alentour de la table, je ne les endurerais pas.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je vais demander ta collaboration de tous les membres des deux
côtés, s'il vous plaît, pour nous aider, malgré
l'heure avancée, à poursuivre et à faire cheminer
t'étude du projet de loi 111. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 3 est de
concordance avec l'article 1. Puisque tous les maires sont membres du
comité exécutif, il supprime les articles de la loi actuelle
prévoyant la façon de désigner les deux
représentants des neuf "petites" municipalités au sein du
comité.
M. Dufour: L'article 3.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 3?
M. Dufour: Pourquoi enlevez-vous la possibilité
d'élire un vice-président quand il y a un poste de vacant? On
pourrait se ramasser que... Est-ce que c'est ça que fait l'article?
M. Bourbeau: Cela n'a rien à faire avec l'article 3, M. le
Président.
M. Dufour: C'est l'article 3, là? D'accord, On peut bien
comprendre que... D'accord, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? Est-ce que
l'article 3 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: L'article 4 est de concordance avec l'article 1.
Puisque chaque maire est automatiquement membre du comité
exécutif, le seul membre de ce comité qui a besoin de
prêter serment pour indiquer qu'il entre officiellement en fonction est
le président.
M. Dufour: C'est l'article 10. C'est cela.,. Mot, je ne veux
pas... Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article 4
est adopté. J'appelle l'article 5.
M. Bourbeau: L'article 5 est de concordance avec l'article 1.
Puisque le mandat du maire coïncide avec le mandat du membre du
comité, l'article actuel qui traite de la durée du mandat d'un
membre autre que te président n'a plus d'utilité. C'est pourquoi
il est abrogé.
M. Dufour: Parce que, ipso facto, ce sont tous les maires. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 6.
M. Bourbeau: L'article 6 est de concordance avec l'article 1.
Puisque chaque maire est automatiquement membre du comité
exécutif, le seul membre qui peut démissionner de son poste au
comité est le président.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7 est de concordance avec l'article 1.
Puisque le maire demeure membre du comité exécutif tant qu'il
occupe son poste de maire, le seul membre du comité qui peut être
déchu de son poste, en raison de son défaut prolongé de
siéger, est le président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que le maire qui... Ah, il peut se faire
représenter par un substitut. D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté? M. Dufour:
Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: L'article 8 est de concordance avec l'article 1.
Puisque la succession au comité exécutif coïncide avec la
succession au poste de maire, le seul membre du comité qui peut rester
en poste, malgré la fin de son mandat jusqu'à l'entrée en
fonction de son successeur, est le président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 9. (0 h 45)
M. Bourbeau: L'article 9 est de concordance avec l'article 1. Il
n'apporte qu'une modification de forme à la disposition actuelle. La
règle de fond demeure la même, il faut que tous les postes au
comité soient comblés pour qu'on puisse désigner le
vice-président.
M. Dufour: Pourquoi...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'était ma question de tout à l'heure,
pourquoi est-ce que toutes les vacances doivent être remplies avant qu'on
puisse nommer le... Non, c'est une question de quorum, ce n'est pas cela. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 10.
M. Bourbeau: L'article 10 est de concordance avec l'article 1. Il
n'apporte qu'une modification de forme à la disposition actuelle. La
règle de fond demeure la même, le quorum du comité
exécutif est égal à la majorité de ses membres.
M, Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Bourbeau: L'article 11 modifie les règles de
répartition des voix au sein du comité exécutif afin que
chaque maire y ait un poids décisionnel proportionnel à
l'importance relative de la population de sa municipalité. La
façon d'assurer cette proportionnalité, tout en évitant de
rendre dérisoire la voix du président du comité, est la
suivante: on donne une voix chacun au président et au maire de Ea plus
petite municipalité et on donne à chacun des autres maires un
nombre de voix égal au quotient que l'on obtient en divisant la
population de sa municipalité par celle de la plus petite
municipalité.
Selon la loi actuelle, chaque membre du comité exécutif a
une voix, indépendamment de la population de la municipalité
qu'il représente. Ainsi, Québec a trois voix sur neuf;
Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport, une voix chacune et l'ensemble des
"petites municipalités" - entre guillemets - deux voix, le
président ayant la neuvième voix.
M. Dufour: C'est le poids...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...relatif des voix. Là, c'est la
majorité simple, en fait. Je pense qu'hier le ministre a expliqué
en long et en large que j'aurais pu ne pas comprendre tout à fait le
mécanisme du nombre de voix accordé aux représentants, en
supposant que la lumière se soit faite depuis 24 heures. Est-ce que ce
serait possible que ce mécanisme... Puisque la plupart des
décisions vont se prendre au comité exécutif est-ce qu'il
serait possible que ces décisions soient ratifiées, par exemple,
de la même façon qu'elles seront ratifiées en dehors du
comité exécutif, avec les deux tiers des voix?
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...le projet de loi établit qu'au
comité exécutif c'est la règle de la majorité
simple qui s'applique. Alors, quand le comité exécutif
décidera, ce sera à la majorité simple.
M.* Dufour: Est-ce qu'il sera possible qu'un membre du
comité exécutif, qui ne serait pas d'accord avec la
décision, puisse la ramener, que cette décision demeure en
suspens et soit ramenée au grand conseil pour ratification?
M. Bourbeau: M. le Président, ce n'est pas prévu au
projet de loi.
M. Dufour: Quand on a établi la règle des deux
tiers et qu'on établit une autre sorte de règle dans un autre
domaine, est-ce que ce n'est pas de nature à fausser ou à changer
les règles avec lesquelles les gens vivent? Si, d'un côté,
on fait grand état de l'importance qu'on accorde... Surtout que vous
m'avez informé que vous allez apporter une modification, donc avec la
prudence de Sioux qu'on vous connaît, vous allez la mettre dans un autre
dossier par un amendement et cela a trait aussi à des votes... Pourquoi
n'acceptez-vous pas, si ce n'est pas les deux tiers, la règle qui veut
qu'au moins il y ait une possibilité pour une municipalité qui ne
serait pas en accord - je ne parle pas des voix - de ramener ce vote au grand
conseil? Est-ce parce que vous croyez que cela paralyserait complètement
le processus ou qu'il n'y a pas d'avantage à cela? Il y a quelqu'un qui
va se sentir lésé quelque part dans cela et ce n'est pas
nécessairement tout le temps la ville de Québec. Je pense qu'on
devrait comprendre cela.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...je ne comprends pas. Si, chaque fois que le
comité exécutif prend une décision, un des membres du
comité exécutif peut faire appel au grand conseil, ce serait
inutile d'avoir un comité exécutif, on paralyserait totalement le
comité exécutif.
Le but d'avoir un comité exécutif, justement, c'est
d'avoir un organisme plus léger qui fonctionne de façon plus
efficace. S'il faut en appeler toujours au grand conseil et réunir les
32 membres de la communauté à chaque décision, cela
devient totalement inutile d'avoir un comité exécutif.
Maintenant, si le député veut qu'on ait les mêmes
règles de décision au comité exécutif qu'au conseil
présentement, on prévoit un seuil décisionnel
différent. Si M. le député voulait avoir la même
règle aux deux, on pourrait peut-être proposer d'amener au grand
conseil le même seuil de décision qu'au comité
exécutif; on pourrait peut-être en discuter.
M. Dufour: Le ridicule ne tue pas. En tout cas, je vous en fais
la proposition, la suggestion.
Vous ne voulez pas? D'accord. Ayez le courage de vos
décisions,
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Dufour: Sur division. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division; alors,
j'appelle l'article 12.
Conseil
M. Bourbeau: L'article 12 est de concordance avec l'article 21.
Comme nous le verrons, ce dernier introduit une disposition
Interprétative valable pour toute la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec quant à la notion de population.
En conséquence, l'article 12 supprime la définition de ce
concept qui n'est valable que pour la disposition relative au calcul du nombre
de représentants de chaque municipalité au conseil de la CUQ.
M. Dulour: En fait, c'est la façon dont vous
déterminez la population.
M. Bourbeau: Oui, c'est ce que je viens de dire.
Le Président {M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Bourbeau: L'article 13 est de concordance avec l'article 1.
Comme les maires sont automatiquement membres du comité exécutif,
Ils n'y sont pas nommés. L'article 13 remplace donc l'expression
"nommés membres du comité exécutif.
M. Dufour: Je pense qu'il y avait une différence tangible.
Il y a deux sortes de représentativité pour un membre en
particulier. Ils n'auront pas tous le droit de voter même s'ils sont
là ou bien ils ne sont pas membres du comité exécutif.
C'est clair, vous n'avez pas voulu le reconnaître. Pour toutes ces
raisons, je vais voter contre.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
13 est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. J'appelle
l'article 14.
M. Bourbeau: L'article 14 est de concordance avec l'article
15.
Comme nous le verrons, celui-ci établit, comme règle
générale, que les décisions du conseil de la CUQ sont
prises à la majorité des deux tiers des voix. En
conséquence, l'égalité des voix ne créera plus
d'impasse. C'est pourquoi, il est inutile de préciser que c'est en cas
d'égalité des voix que le président et le
vice-président du conseil n'ont pas de vote
prépondérant.
L'article 14 supprime cette précision et confirme que ces
personnes n'ont jamais de vote prépondérant, ce qui est conforme
à l'esprit de la loi actuelle.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Si les membres de la commission veulent prendre leur filet maintenant
parce que nous avons un papillon à l'article 15.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président... M. Dufour:
Cela doit être bien intelligent.
M, Bourbeau:... l'article 15 apporte deux modifications quant au
fonctionnement du conseil de la CUQ, c'est-à-dire quant au nombre de
voix de chaque membre et quant à la majorité requise pour la
prise de décision.
Quant au nombre de voix de chaque membre du conseil, l'article 15
apporte un changement analogue à celui proposé par l'article 11
pour le comité exécutif. Encore ici, une voix est accordée
au président du comité exécutif et au représentant
de la plus petite municipalité. Chaque autre municipalité a un
nombre de voix égal au quotient obtenu lorsqu'on divise sa population
par celle de la plus petite municipalité. Cependant, contrairement
à ce qui se passe dans le cas du comité exécutif, les
quatre grandes villes ont plus d'un représentant au conseil.
Québec en a dix et les trois autres villes en ont quatre chacune. Dans
leur cas, le nombre de voix conféré à la ville est
réparti également entre ses représentants.
Une autre particularité s'applique au calcul des voix au sein du
conseil. Pour trois matières particulières, le nombre de
municipalités représentées au conseil change. Lorsqu'on
discute de transport en commun, les municipalités- de Val-Bélair
et de Saint-Augustin-de-Desmaures sont exclues du conseil tandis que celle de
Saint-Jean-de-Boischatel y est intégrée. Lorsqu'on discute
d'assainissement des eaux, ta paroisse de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport
s'ajoute. Lorsqu'on discute de sujets propres à la compétence de
la CUQ en tant que successeur de la Corporation de comté de
Québec, seules les municipalités régies par le Code
municipal peuvent être représentées. L'article 15
prévoit que, pour ces trois sujets, le calcul des voix doit être
refait en fonction des municipalités ayant le droit d'être
représentées.
Selon la loi actuelle, chaque membre du conseil a une voix. Ainsi, dans
tous tes cas autres que les trois cas particuliers susmentionnés,
Québec a 10 voix sur 32; Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport, quatre
voix chacune et les neuf autres municipalités une voix chacune, le
président du comité exécutif ayant la 32e voix. Quant
à la majorité requise pour la prise de décision au
conseil, l'article 15 établit comme règle générale
qu'il faut une majorité des deux tiers des voix. Cela signifie que, en
général, si tous les membres sont présents et votent, le
vote positif de tous les membres autres que les représentants de
Québec ne suffit pas a faire adopter une décision s'il y a vote
négatif de tous les représentants de cette ville. Cette
règle des deux tiers ne s'applique pas dans le cas où seuls les
représentants des municipalités régies par le Code
municipal ont le droit de voter. Alors, la majorité simple suffit
puisqu'on n'a pas le problème du rapport de forces
Québec-banlieue. Selon la loi actuelle, la majorité simple des
voix suffit pour prendre une décision, sauf dans certains cas que nous
verrons aux articles suivants.
M. le Président, j'aimerais apporter une modification à
l'article 15 qui se lirait comme suit: L'article 39. 1 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec proposé par l'article 15 du
projet de loi 111 est modifié par l'adoption, après le
deuxième alinéa, du suivant: "La majorité des deux tiers
doit comporter la voix d'au moins cinq municipalités. À cette
fin, la voix d'une municipalité est censée exprimée par
son maire ou, si celui-ci est absent ou empêché de voter, par un
autre représentant de la municipalité habilité par son
conseil à exprimer la voix de celle-ci. "
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: On pourrait peut-être recevoir l'amendement
selon les règles?
M. Bourbeau: Les amendements ont été
distribués.
M. Dufour: Oui, mais il faut l'accepter.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Bourbeau: Les amendements ont été
distribués if y a au moins une bonne demi-heure.
M. Dufour: Oui, mais il faut qu'il soit proposé quand
même.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à faire sur l'amendement?
M. Dufour: Quand vous apportez cet amendement, je comprends que
c'est à la suite de la demande de certains individus qui sont à
l'intérieur de la communauté urbaine. Avez-vous eu le temps de
consulter tous les intervenants par rapport à cette disposition que vous
introduisez? Vous me dites qu'elle existait avant, mais je trouve que vous avez
une oreille très attentive à certaines demandes et beaucoup moins
à d'autres. Avez-vous eu le temps de consulter l'ensemble des
intervenants par rapport à cet article que vous introduisez?
M. Bourbeau: M. le Président, il y a eu une très
large consultation qui a pris place quant à l'élaboration de ce
projet de loi. Le ministre des Affaires municipales a lui-même
rencontré toutes et chacune des parties, chacun des maires de la
Communauté urbaine de Québec. Les députés de la
région de Québec de la formation du gouvernement ont
également rencontré à plusieurs reprises les élus
municipaux de sorte qu'on peut dire qu'il y a eu une très large
consultation sur tous et chacun des sujets. Maintenant, ces
consultations-là n'ont pas fait en sorte que les élus municipaux
ont connu d'avance le contenu du projet de loi. C'est le gouvernement qui a
décidé, après avoir consulté et largement, je dois
dire. Cette décision est celle du gouvernement et non pas d'une des
parties, d'un des maires ou d'une des municipalités de la
communauté urbaine. (1 heure)
M. Dufour: Je suis bien prêt à prendre la remarque
du ministre, à savoir qu'il y a eu une large consultation, mais comment
peut-on expliquer que, après une aussi grande consultation, on ait fait
un oubli semblable, surtout que c'était seulement la transposition d'un
article existant dans l'actuelle Loi sur la Communauté urbaine de
Québec non modifiée? Je comprends que vous ayez consulté,
mais c'est seulement un mot que vous employez à satiété
comme sur une cassette. Alors, je dis: Oui, cela va bien, cela sonne bien
à l'oreille, à l'exception que si c'est vrai, aussi vrai que
c'est un projet de loi important, j'ai de la misère à comprendre
que vous apportiez des amendements substantiels à la fin de
l'étude d'un projet de loi.
Comme il n'y a pas eu de consultation et que vous ne répondez pas
à ma satisfaction - je vous l'ai dit au commencement - ce sera difficile
pour moi de prendre des responsabilités ou de partager les
responsabilités de ce projet de loi puisqu'on n'a été
consultés en aucun moment. Ce qu'on a comme indication, c'est qu'il y a
des éléments de division qui demeurent et qui vont faire que la
communauté urbaine ne s'en tirera pas mieux. Donc, on est
prêts à voter là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. Est-ce que
l'article 15, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. J'appelle
l'article 16.
M. Bourbeau: M. te Président, l'article 16 est de
concordance avec l'article 15. Au lieu d'un vote affirmatif correspondant
à la majorité absolue des membres du conseil de la CUQ, II faudra
un vote affirmatif ordinaire pour décréter une sanction à
l'endroit d'un cadre supérieur, c'est-à-dire un vote où au
moins les deux tiers des voix exprimées sont affirmatives.
Compte tenu du fait que les membres du conseil n'auront plus une voix
chacun, le concept de la majorité absolue des membres n'a plus aucun
sens. Dans l'immense majorité des cas, les deux tiers des voix
représenteront un plus large consensus que la majorité
absolue.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 16 est
adopté sur division. J'appelle l'article 17.
M. Bourbeau: L'article 17 est de concordance avec l'article 11.
Au lieu d'un vote affirmatif correspondant à la majorité absolue
des membres du comité exécutif de la CUQ, il faudra un vote
affirmatif ordinaire pour décréter une sanction à
l'endroit d'un cadre intermédiaire, c'est-à-dire un vote
où plus de la moitié des voix exprimées sont affirmatives.
Compte tenu du fait que les membres du comité n'auront plus une voix
chacun, le concept de la majorité absolue des membres n'a plus aucun
sens.
M. Dufour: Sur division.
Le Président {M. Saint-Roch): Alors, l'article 17 est
adopté sur division. Nous avons, maintenant, un papillon à
l'article 18.
M. Dufour: Qu'est-ce que vous avez fait, les
députés de Québec?
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 18 est de
concordance avec l'article 15.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 18, comme je le
disais si bien, est de concordance avec l'article 15. Comme toutes les
décisions du conseil de la CUQ seront désormais prises à
la majorité des deux tiers des voix, il n'est plus nécessaire de
préciser que cette majorité est requise dans le cas particulier
où le conseil veut donner une nouvelle compétence à la
communauté.
L'article 18 supprime donc cette précision inutile et par
l'amendement que nous proposons, nous voulons faire en sorte que le mot
"adopté" ne soit pas supprimé dans l'article 95 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec. Ainsi, le début de cet
article se lira comme suit: "95. La communauté peut, par
règlement adopté lors d'une assemblée spéciale du
conseil convoquée à cette fin, décréter qu'elle a
compétence sur l'une ou l'autre des matières suivantes:". Sans
l'amendement, cet article 95 serait formellement incorrect puisqu'il dirait:
"La communauté peut, par règlement lors d'une assemblée
spéciale..."
Le Président (M. Saint-Roch): Sur l'amendement, dans un
premier temps.
M. Dufour: Est-ce que vous pourriez, s'il vous plaît,
relire l'article où vous apportez des changements, l'article 95? Comment
va-t-il se lire avec ce que vous apportez comme amendement?
M. Bourbeau: Avec l'amendement...
M. Dufour: Est-ce que cela se lit comme dans la loi actuelle?
M. Bourbeau: Dans la loi actuelle, le député pourra
lire: "95. La communauté peut, par règlement...
M. Dufour: Par règlement...
M. Bourbeau: ...lors d'une assemblée
spéciale..."
M. Dufour: Adopté...
M. Bourbeau: Et avec la modification, on lira: "95. La
communauté peut, par règlement adopté lors d'une
assemblée spéciale du conseil convoquée à cette
fin, décréter qu'elle a compétence sur l'une ou l'autre
des matières suivantes:".
M. Dufour: Est-ce que la majorité ou le vole aux deux
tiers des voix est enlevé? Cela veut dire que ce sera la majorité
simple ou, parce que c'est le conseil, automatiquement ce sont les deux tiers
tout le temps qu'ils appliquent.
M. Bourbeau: Oui. M. Dufour: C'est cela?
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Concordance, d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): II est adopté, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article amendé est
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: L'article 18? Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 19.
M. Bourbeau: L'article 19 est de concordance avec l'article 15.
Comme toutes les décisions du conseil de la CUQ seront désormais
prises à la majorité des deux tiers des voix, il n'est plus
nécessaire de préciser que cette majorité est requise dans
le cas particulier où le conseil veut faire acquérir par la
communauté un ouvrage municipal d'assainissement des eaux ayant des
capacités Intermunicipales. L'article 19 supprime donc cette
précision inutile.
M. Dufour: C'est de concordance avec l'article 15, ce sera
surdivision.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 19 est
adopté sur division. J'appelle l'article 20.
M. Bourbeau: L'article 20 est de concordance avec l'article 15.
Comme toutes les décisions du conseil de la CUQ seront désormais
prises à la majorité des deux tiers des voix, il n'est plus
nécessaire de préciser que cette majorité est requise dans
le cas particulier où le conseil adopte des règlements sur
l'assainissement des eaux. L'article 20 supprime donc cette précision
inutile.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 20 est
adopté sur division. J'appelle l'article 21.
M. Bourbeau: L'article 21 est de concordance avec les articles 11
et 15. Ceux-ci prévoient que le nombre de voix au conseil et au
comité exécutif de la CUQ est établi en fonction de
la population de chaque municipalité. Par conséquent, il faut
avoir une définition de ce qu'on entend par "population de la
municipalité" qui soit valable pour l'application de toute la loi sur la
CUQ, plutôt que d'avoir, comme en vertu de la loi actuelle, une
définition valable seulement pour l'article traitant du nombre de
représentants de chaque municipalité au conseil de la
communauté. C'est cette définition qu'introduit l'article 21, au
même endroit où se trouve déjà la définition
de l'expression "population de la communauté".
Au lieu de renvoyer uniquement au décret gouvernemental
adopté en vertu de la Loi sur les cités et villes et au Code
municipal, comme le fait la définition actuelle, la nouvelle
définition de la population renvoie à celle qui est
utilisée dans la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités. Cette
définition est plus complète. En plus de faire
référence au décret gouvernemental qui fixe chaque
année la population de chaque municipalité du Québec, la
nouvelle définition prévoit comment établir la population
des municipalités qui, après le dénombrement servant de
base au décret, sont affectées par une fusion ou une
annexion.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 21?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 22.
M. Bourbeau: L'article 22 prévoit que le présent
projet de loi entre en vigueur le 1er janvier 1988, soit en même temps
que le plus récent décret gouvernemental fixant la population des
municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 22 est
adopté sur division. Est-ce que le titre du projet de loi 111, Loi
modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de Québec, est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le titre?
Des voix: Ha, ha, ha!
M, Dufour: Je suis contre les amendements.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 111, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes maintenant,
messieurs, aux remarques de conclusion. M. le ministre.
Une voix: Sur division. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: M. le Président, je tiens à remercier
tous les membres de la commission, les membres de l'Opposition et
spécialement les députés qui forment le caucus de la
région de Québec pour le travail qu'ils ont effectué
avant, pendant et probablement après l'adoption de la Loi modifiant la
Loi sur la Communauté urbaine de Québec. Comme je l'ai dit
précédemment, je suis convaincu que ce projet de loi va
créer un meilleur équilibre au sein de la Communauté
urbaine de Québec. Quant à mol, je suis satisfait que ce soit un
pas en avant sur le chemin de la paix et de l'harmonie dans la région de
Québec. Merci.
M. Doyon: M. le Président, avec votre permission.
Le Président (M, Saint-Roch): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, à la fin de cette
commission parlementaire, j'aimerais souligner la collaboration extraordinaire
que nous avons reçue du ministre des Affaires municipales qui a compris
les problèmes particuliers auxquels la région de Québec
avait à faire face et qui nous a proposé des solutions qui
prenaient racine dans la réalité des choses.
M. le Président, le député de Jonquière a
fait grandement état, hier, du fait que le projet de loi qui nous
était présenté ne faisait pas l'unanimité. Je lui
dirai qu'au contraire ce projet de loi fait l'unanimité. Il fait
l'unanimité des députés de la région de
Québec. C'est plus important que de faire l'unanimité
d'intervenants qui, ayant des intérêts particuliers, ne peuvent
pas s'entendre sur certains points. L'unanimité est totale, en ce qui
concerne les propositions qui sont faites, parmi les députés de
la région de Québec.
En ce sens, M. le Président, je suis convaincu que la solution
qui est proposée par le ministre des Affaires municipales est la
meilleure dans les circonstances. Nous l'appuyons à 100 %, nous sommes
convaincus que nous allons trouver là une solution durable pour les
problèmes que nous avons connus.
Je suis content de voir que la démonstration que j'ai faite par
l'absurde au député de Jonquière a fait qu'il a
cessé de s'opposer au fait que la ville de Québec désirait
avoir un substitut permanent. Je suis heureux de m'aper-cevoir que son
opposition qui se faisait par le biais du salaire, M. le Président, qui
est un faux problème, et qui risquait de priver la ville de
Québec du substitut permanent qu'elle avait réussi à nous
convaincre de lui accorder, par la démonstration que j'ai réussi
à lui faire, il a cessé. La Ville de Québec aura, de cette
façon, le substitut permanent que nous sommes prêts à lui
accorder dans les circonstances.
Le Président {M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je suis obligé d'admettre, M, le
Président, que M. le député de Louis-Hébert m'a
convaincu par l'absurde parce que...
M. Doyon; Vous avez cessé votre opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: ...c'est tellement compliqué et il prête
des intentions à tout le monde. Je me croirais en pleine campagne
électorale ce soir, puisqu'on se ' décerne des certificats de
compétence, valorisant de bonnes décisions avec un projet de loi
qui a nécessité, après toutes les études qui nous
ont été mentionnées, toutes les consultations qui ont
été menées, tout le travail des députés de
la région, toute l'implication des différents ministres, le
ministre responsable de la région et le ministre des Affaires
municipales, encore un paquet d'amendements à la dernière minute.
Si on veut montrer qu'on est compétents, moi, j'ai mon voyage.
Je peux dire aux députés de la région de
Québec que ce que j'ai fait, c'est que je les ai obligés à
se découvrir et à montrer leur vrai visage. On verra à
l'usure du temps ce que vaut le projet de loi qu'on a adopté ce soir. Si
c'est pour le mieux, ce n'est pas compliqué, j'aurai à admettre,
à ce moment-là, que J'ai erré. Mais je pense que la preuve
est loin d'être faite que le "bill" qu'on a devant nous est mieux que ce
qu'il y avait auparavant. Je suis loin d'être convaincu que cela va faire
l'unanimité. Je ne pense pas que des projets de loi qui ont
demandé autant d'études et qu'on approuve en une heure et demie
d'étude... Il ne faut pas se le cacher: les députés de la
région de Québec s'amusent, Ils vont peut-être
arrêter de s'amuser un jour et ils vont peut-être finir par prendre
leur travail au sérieux, ce qu'ils n'ont pas fait encore. En une heure
et demie, on a adopté un projet de loi important et on a réussi
à faire faire des admissions du côté gouvernemental. On
verra, dans les semaines et dans les mois qui suivent, quelle est la valeur de
ce projet de loi et comment la région de Québec s'en sortira.
Ce que j'ai peur, par exemple, c'est que cela a permis une situation
presque de vengeance. C'est pour cela que j'ai peur, avec l'adoption du projet
de loi, parce qu'il y a des députés qui avaient des choses
à régler et cela est ressorti clairement.
Des voix: Nommez-les, nommez-les.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Toute la "gang".
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Des voix: Allez-y, nommez-les. Nommez les comtés.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le ministre.
M. Dufour: Vous êtes tous là.
M. Bourbeau: Je demanderais l'attention de la commission, avant
d'ajourner, pour le mot de la fin.
En guise de mot de la fin, je voudrais profiter de l'occasion qui m'est
donnée, qui est la dernière occasion avant que la session
n'ajourne, pour remercier d'une façon toute particulière les
hauts fonctionnaires, les fonctionnaires du ministère des Affaires
municipales qui ont travaillé d'arrache-pied au cours de l'année
et surtout des dernières semaines pour pouvoir présenter à
la commission tous ces projets de loi publics et privés qu'on a connus.
On doit constater que le ministère a présenté quelque
chose comme neuf ou dix projets de loi publics en plus d'une quinzaine ou plus
de projets de loi privés. Pour toute la législation, toute la
préparation de ces projets de loi, on a travaillé jour et nuit et
les fins de semaine.
J'aimerais remercier également les membres de mon cabinet qui se
sont dévoués énormément pour faire en sorte que
cette législation soit adoptée et je pense, M. le
Président, que cela mérite un mot de félicitations de la
part de tout le monde. Je vous remercie, M. le Président,
également. À vous.
Le Président (M. Saint-Roch): Encore une fois, messieurs,
ce soir en tant que président, je comprends de mieux en mieux les
pilotes de brousse; quelle que soit la température, on réussit
toujours à poser l'avion. Alors, je vous remercie de votre collaboration
et, sur ce, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 1 h 15)