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Etude du projet de loi no 44
(Onze heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Reprise des travaux de la Commission des affaires municipales pour
l'étude article par article de la loi 44, Loi concernant les
élections de 1978 dans certaines municipalités et modifiant la
Loi des cités et villes.
Les membres de cette commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M.
Caron (Verdun) remplacé par M. Marchand (Laurier); M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Goldbloom (D'Arcy
McGee), M. Guay (Taschereau), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif
(Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières) et M. Verreault
(Shefford).
Lorsque nous avions ajourné nos travaux, nous avions
adopté l'article 5 et il nous restait l'article 2. Je ne sais pas si on
a l'intention de revenir sur l'article 2 tout de suite.
M. Goldbloom: M. le Président, avec votre permission,
notre désir était d'attendre que nous ayons examiné les
articles qui sont touchés par les définitions et revenir à
la fin pour adopter l'article 2.
Le Président (M. Laplante): D'accord, M. le
député de D'Arcy McGee, j'appelle l'article 6. M. le
ministre.
Division de la municipalité en districts
électoraux (suite)
M. Tardif: II n'y a aucun amendement que je vois dans la
série des papillons, M. le Président. Dans le cas de l'article 6,
donc, il n'y a aucun amendement, il est explicite.
M. Goldbloom: M. le Président, pourrais-je demander la
collaboration des membres de la commission pour à peu près 60
secondes de suspension, pour que je puisse sortir des papiers, parce que,
effectivement, j'aurai un amendement que j'aimerais proposer?
M. Tardif: D'accord, le temps vient... juste d'arriver aussi, M.
le Président.
M. Goldbloom: Je suis prêt, M. le Président, si les
autres membres de la commission le sont aussi. J'aimerais d'abord poser deux
questions au ministre, par rapport à l'article 6. Pourquoi le
gouvernement a-t-il choisi d'enlever au greffier de la mu- nicipalité
certaines responsabilités qu'il détient présentement
à l'égard du processus électoral dans la
municipalité? (11 h 30)
Deuxièmement, vous verrez immédiatement, M. le
Président, pourquoi j'avais demandé la suspension de l'article 2.
Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de faire intervenir la Commission
permanente de la réforme des districts électoraux plutôt
que la Commission municipale du Québec?
M. Tardif: M. le Président, évidemment, selon
l'article 6, à la lumière des articles précédents,
qui vise en quelque sorte à conférer à la
municipalité pleine juridiction sur l'établissement de sa carte
électorale, contrairement à la situation qui existe
présentement. Actuellement, en vertu de la Loi des cités et
villes, tout amendement à la carte électorale des
municipalités doit être approuvé par le
lieutenant-gouverneur en conseil. C'est donc à cet égard un net
pas, un pas direct, un pas très clair dans la voie de remettre aux
municipalités la préparation de leur propre carte.
Cependant, M. le Président, lorsqu'arrivent des situations, par
exemple, d'interprétation, surtout lorsqu'on dit: Très bien, il
va y avoir équilibrage entre les quartiers des municipalités qui
doivent être à peu près de même taille avec des
écarts de plus ou moins 15% à la moyenne. Il nous semblait
nécessaire, en cas et je dis bien uniquement dans ces
cas-là de problème d'avoir une autorité impartiale.
Or, il y a une autorité impartiale qui a compétence sur ces
questions de carte électorale quand je dis compétence, non
seulement au point de vue juridique du terme, mais compétence technique
également et c'est la commission de refonte de la carte
électorale du Québec. Il nous a donc semblé que ces
questions devaient relever de cette commission compétente à ces
deux titres, et non pas de la Commission municipale qui, sur ces plans, n'a
aucune compétence particulière, donc aucune expertise
particulière. Il n'y a pas d'autre raison, M. le Président, que
celle-là.
Encore une fois, ce rôle de la commission est uniquement lorsqu'il
se pose des problèmes quant à la délimitation de la carte.
Autrement, c'est le conseil qui agit sans aucune tutelle gouvernementale.
M. Goldbloom: M. le Président, ce qui est proposé
à l'article 6, c'est que la personne qui s'oppose au règlement
doive faire connaître cette opposition par écrit à la
commission. Donc, l'article 7 suit naturellement. La commission, ayant
reçu cette information, en avise la municipalité. Le ministre
aurait pu choisir de faire signifier l'opposition directement à la
municipalité, au greffier de la municipalité. Il trouve cependant
nécessaire de faire intervenir une autre autorité. C'est ce que
j'ai compris de la réponse qu'il a donnée tout à l'heure
et cela nonobstant le fait qu'il donne à la municipalité la
pleine juridiction pour la confection de sa carte électorale.
M. Tardif: M. le Président, c'est le principe d'être
juge et partie, c'est-à-dire quelles seraient les possibilités
d'un groupe de citoyens s'objectant à un découpage de la carte
électorale qui ressemblerait plus à du tripotage ou à un
"triturage", de se faire entendre avec le moindrement d'impartialité de
la part de l'organisme même qui a rédigé la carte? Il m'a
semblé nécessaire de situer une autorité, et une
autorité non politique, donc qui est celle, encore une fois, de la
commission de refonte qui relève de l'Assemblée nationale mais
non pas de l'exécutif comme tel. Encore là, c'est uniquement dans
ces cas problèmes.
Maintenant, M. le Président, rien n'empêchera le conseil
nous espérons qu'il le fera de tenir lui-même des
audiences le plus largement possible et de présenter avant, parce qu'on
dit: Le conseil devra réviser sa carte avant chaque élection, de
tenir lui-même, six mois avant, un an avant, des assises, de publier le
projet de carte, de tenir des réunions publiques et tout cela. Nous
espérons qu'il va le faire. Mais, à partir du moment où,
par exemple, un groupe de citoyens remet en question ce projet de carte ou de
règlement, il nous semblait nécessaire d'avoir une
autorité impartiale. Cette autorité nous semblait la Commission
permanente de refonte de la carte électorale, qui examine les
comtés électoraux du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, en matière
municipale, c'est depuis assez longtemps la Commission municipale du
Québec qui est perçue comme l'autorité impartiale. Le
ministre n'aurait pas accepté d'avoir recours à cette commission
plutôt qu'à l'autre?
M. Tardif: Voulez-vous répéter votre question?
M. Goldbloom: Je disais...
M. Tardif: Oui, la Commission municipale du Québec, mais
c'est juste la toute fin que je n'ai pas saisie, parce qu'on me soufflait
à l'oreille.
M. Goldbloom: J'ai demandé au ministre pourquoi il a
choisi la commission de refonte...
M. Tardif: Je crois avoir répondu à cela, M. le
Président, au tout début, à savoir qu'il ne s'agissait,
dans ce cas, non seulement de questions de juridiction au sens légal du
terme, mais également de compétences au sens technique, au sens
d'expertise, de procéder à ces analyses démographiques de
regroupements de quartiers, d'aires naturelles, c'est un travail pour lequel la
Commission permanente de refonte de la carte électorale possède
déjà une compétence donnée et c'est essentiellement
pour cette raison. La Commission municipale du Québec sait pertinemment
que sa compétence est surtout en ce qui concerne l'administration
financière des municipalités et, donc ce n'est pas lui
porter ombrage sa compétence n'est pas particulière
lorsqu'il s'agit de confectionner une carte électorale. C'est la seule
raison.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais vous demander
quelques secondes pour des consultations. Je suis prêt à accepter
l'adoption des articles 6 et 7.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe, vous avez...
M. Cordeau: Non.
Le Président (M. Laplante): Article 6, adopté.
Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 7, avis
d'opposition, adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 8, l'audition.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... sur l'article 8, je voudrais faire un
commentaire qui m'est inspiré par plusieurs débats que j'ai
vécus avec des collègues du ministre des Affaires municipales; il
n'était pas lui-même membre de l'Assemblée nationale
à l'époque. Il s'agissait de considération comme,
notamment, celle de la fusion de certaines municipalités.
En réplique à des questions et objections formulées
par les députés d'Opposition d'alors, j'ai offert la
réponse que des consultations avaient eu lieu, que des organismes et des
citoyens avaient pu s'exprimer de diverses façons, mais cette
réponse n'a pas satisfait les députés d'Opposition de
l'époque. Ils ont dit: II n'y a qu'une seule façon de permettre
aux citoyens d'exprimer définitivement leur avis, leur point de vue,
leur position sur une considération importante qui affecte leur vie
quotidienne, c'est la tenue d'un référendum.
Effectivement, le ministre se rappellera que, vendredi, quand nous avons
abordé le débat en commission parlementaire, j'ai indiqué
une certaine divergence de vues avec lui quant à la nature
véritablement démocratique de certaines interventions des
autorités supérieures, tout en faisant une distinction entre les
principes fondamentaux du projet de loi qui touchent clairement la vraie
démocratie municipale et d'autres aspects qui sont, à mon avis,
des questions de choix. J'ai soumis respectueusement à l'attention des
membres de cette commission que, pour de telles considérations, les
citoyens devraient avoir le droit d'exprimer leur choix.
M. le Président, je pense que nous avons ici
un exemple assez précis d'une situation où le projet de
loi propose d'offrir aux citoyens d'une municipalité un certain droit de
s'exprimer, mais c'est quand même un droit limité. Ce n'est pas un
référendum. La commission écouterait les opposants, ferait
circuler un avis dans un journal et transmettrait des recommandations à
la municipalité, ces recommandations devant être rendues publiques
par la suite.
M. le Président, il me semble, dans un projet de loi qui vise une
démocratisation additionnelle du régime électoral dans les
municipalités, que le mécanisme, vanté toujours par le
parti dont le ministre est aujourd'hui membre, du référendum
devrait être introduit dans le projet de loi. A cette fin, j'ai un
amendement que j'aimerais faire circuler parmi les membres de la commission
parlementaire et qui vise exactement ce but.
M. le Président, vous verrez qu'il y a une proposition
d'amendement à l'article 8 et, comme concordance, il y en a une pour
l'article 9 également. On pourrait peut-être demander que l'on en
fasse la distribution pour que nous puissions en discuter.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez le lire
votre amendement?
M. Goldbloom: Si vous me demandez d'en faire lecture, M. le
Président, je peux le faire volontiers. Article 8, nouveau texte
proposé: "Si au moins 100 personnes majeures intéressées,
ont dans le délai prescrit, fait connaître par écrit au
greffier leur opposition au règlement, un référendum doit
être tenu parmi les électeurs. Le conseil municipal fait alors
publier dans un journal circulant dans la municipalité un avis d'au
moins 30 jours francs, indiquant le lieu, le jour et les heures où aura
lieu ce référendum. Si le règlement est rejeté par
la majorité des électeurs, le conseil municipal doit en
préparer un second. Les électeurs peuvent s'opposer à ce
règlement, de la même façon que pour le premier. (11 h
45)
Le Président (M. Laplante): Tout de suite, M. le
député de D'Arcy McGee, pour épargner du temps, c'est que
je la juge recevable comme motion d'amendement.
M. Goldbloom: Merci. S'il manque des copies, M. le
Président, j'en ai d'autres.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, sur
l'amendement de l'article 8.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais quand même
qu'on précise bien que, si fondamentalement, l'actuel gouvernement est
favorable à la formule du référendum et que lui-même
s'est engagé à en tenir un sur une question fort importante et
qu'il y a présentement devant une autre commission de l'Assemblée
nationale un projet de loi à l'étude, le projet de loi no 92, ce
n'est donc pas au niveau des principes mêmes que nous en avons, mais
beaucoup plus au niveau de l'application pratique.
D'abord, la ville de Montréal n'est plus soumise comme telle aux
dispositions concernant la tenue des référendums.
Deuxièmement, c'est que la tenue d'un référendum, dans une
ville comme Montréal, coûte cher, c'est le coût d'une
élection. Troisièmement, c'est que le découpage de la
carte électorale, au sujet duquel le député de D'Arcy
McGee propose la tenue d'un référendum, n'est pas le genre de
question à laquelle on peut répondre par un oui ou par un non,
puisqu'on peut être d'accord sur le principe du redécoupage, mais
en avoir contre la frontière ou la limite de tel quartier à telle
rue plutôt qu'à telle autre.
Donc, je vois mal poser une série de questions à savoir si
la limite ouest du quartier untel devrait être à la rue
Saint-Hubert ou à la rue Saint-Denis ou telle chose comme cela. Et ainsi
on pourrait miiniplier pour chacune des quatre frontières, à
supposer que ce soit un quadrilatère, pour chacun des 54 quartiers. La
nature même du point 8 n'est pas de ceux qui pourraient se prêter
à une question claire et précise, ainsi que le demande
l'Opposition généralement en ces matières.
Deuxièmement, pour ce qui est des parties où on dit: Le
conseil a le choix en général, oublions le cas de
Montréal d'appliquer aux villes entre 20 000 et 100 000 toute la
loi ou une partie, il a le choix de faire une carte qui contienne un nombre
plus ou moins variable de quartiers, entre deux limites. Il a la
possibilité de faire une carte qui contienne des écarts de plus
ou moins 15% par rapport à une moyenne, c'est-à-dire des
écarts additionnés de 30%. Or, sur toutes ces matières
j'exclus Montréal encore une fois la Loi des cités
et villes est très claire. C'est que tout conseil de ville peut sur
toute question municipale tenir un référendum. C'est donc dire
que le conseil a actuellement cette souplesse, avant de se prononcer sur les
points où le projet de loi no 44 lui permet des choix, de dire: Avant
cela, je vais consulter. D'accord?
Evidemment, M. le Président, pour revenir au principe même
du référendum, c'est que nous sommes d'accord et la documentation
qui a été distribuée en fin de semaine au congrès
colloque Québec-municipalités prévoyait la révision
des lois, des dispositions législatives relatives à la tenue de
référendums. Ces dispositions viseront éventuellement
à la réintroduire à Montréal.
Maintenant, il est bien évident et cela je pense que c'est
sous le règne oki député de D'Arcy McGee que la loi
concernant les référendums a été modifiée de
façon à augmenter le nombre de personnes requises pour
déclencher un tel référendum. C'est à la fois au
prorata de la population jusqu'à un maximum de 500 signatures. On
concevrait mal que, dans les petites municipalités, à l'exclusion
de Montréal, et encore une fois c'est un problème à part,
Montréal, que dis-je, dans les municipalités de 100 000
âmes, 50 000 âmes, 20 000 âmes on ait cru bon de fixer un
seuil à 500, et ce, de l'époque même du
député de D'Arcy McGee.
Je vois mal qu'on puisse fixer un seuil de 100 ou 200 personnes sans
distinction ou sans égard à la taille d'une municipalité,
compte tenu des coûts
et de la complexité. Je suis d'accord en principe pour qu'on
revoie cette question du référendum. D'ailleurs, on s'est
engagé à le faire à l'automne. Plus
particulièrement en ce qui concerne la partie 8 du projet de loi, il ne
me semble pas que c'est là le genre de question qui, même avec un
référendum modifié, pourrait être soumise, puisque
cela se prête mal à une question à laquelle on peut
répondre par oui ou par non.
M. Goldbloom: M. le Président, sur ce dernier point, je ne
suis pas parfaitement d'accord avec le ministre. S'il regarde de plus
près les deux propositions d'amendement que j'ai déposées,
il constatera que c'est un processus en deux temps. D'abord, on pourrait tout
simplement poser une question qui permettrait une réponse simple: Oui ou
non, êtes-vous favorable à la carte qui est proposée? Si la
majorité disait: Non, nous n'y sommes pas favorables, là, un
deuxième mécanisme entrerait en ligne de compte, et c'est
prévu à ce que je proposerai comme nouvel article 9. Ce serait un
retour au genre de mécanisme proposé dans le projet de loi,
c'est-à-dire que la commission écouterait les opposants et
rendrait éventuellement sa décision.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Cela ne règle pas le cas du délai devant
lequel nous sommes à l'heure actuelle. Il y a des élections qui
s'en viennent à l'automne. A supposer qu'on introduise la notion
très radicale, sous des apparences neutres, du député de
D'Arcy McGee... c'est un droit d'initiative qui aurait un effet contraignant,
ce qui est quand même assez inusité. On s'en va vers la situation
californienne avec ce genre de mesures législatives. Mais cela
étant, cela ne règle pas le problème du délai. Si,
effectivement, 100 personnes, que ce soit à Montréal, à
Longueuil ou ailleurs enfin, prenons les deux villes où c'est
obligatoire Montréal et Longueuil... C'est facile de réunir 100
personnes qui décident de forcer la tenue d'un référendum.
A ce moment, aussi bien ne pas avoir de projet de loi. Adopter cet amendement
tel qu'il est, au fond, c'est encourir le risque très sérieux que
tout le projet de loi ne vaille rien et ne puisse être appliqué
à temps.
M. Goldbloom: M. le Président, je trouve un peu dangereuse
l'insistance du député de Taschereau sur l'urgence d'adopter ce
projet de loi avant qu'il ne soit trop tard pour la tenue des élections
dans ces deux villes cet automne.
M. Guay: C'est ce que vise le projet de loi. M. Goldbloom:
Effectivement.
M. Guay: Si on l'adopte l'automne prochain, cela ne donnera
rien.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, et c'est un peu pour
cela que nous avons fait une bataille jusqu'à 5 heures d'un certain
matin. L'empressement nous semble toujours un peu curieux.
Puisque le gouvernement insiste, c'est lui qui en portera la
responsabilité et l'odieux, s'il y en a. Mais sur le texte de
l'amendement, il est très évident que si le gouvernement
était disposé à voir d'un oeil favorable le principe, les
modalités pourraient être ajustées. Ce n'est pas là
un problème insurmontable y compris le fait qu'actuellement, à
Montréal, il n'y a pas de mécanisme de référendum
qui existe. Il y aurait moyen, facilement, de trouver les mots qui excluraient
Montréal de l'application de cette nouvelle mesure.
Le gouvernement insiste toujours pour que deux municipalités
soient soumises à ce nouveau régime cette année, en
disant: Pour les autres, cela viendra dans le temps comme dans le temps. Au fur
et à mesure que d'autres seront en élection, elles seront
soumises à une mesure semblable sauf que, en toute
objectivité, le gouvernement reconnaît sûrement à
l'avance que son argumentation est déjà faite pour le projet de
loi qui sera déposé à l'automne. C'est que le
précédent aura été créé par
l'adoption du projet de loi no 44, et le gouvernement dira aux autres
municipalités: Mais voyons donc! C'est déjà adopté
pour Longueuil et Montréal, cela ne semble pas avoir créé
trop de difficultés. Avec ces deux exemples, le régime sera
généralisé. Peut-être que l'on rencontrera d'autres
difficultés imprévues qui n'auront pas été connues
dans Longueuil et dans Montréal, présumant que tout va sans hic
et sans heurts cet automne dans ces deux municipalités.
C'est pour cela, M. le Président, aussi, que nous avons fait un
long débat, parce qu'il nous semble véritablement que l'argument
offert par le ministre en Chambre et au cours de la conférence
Québec-municipalités à savoir que les autres
municipalités ne doivent vraiment pas s'inquiéter, parce qu'il
n'y en a que deux qui sont visées maintenant, comporte une certaine
faiblesse, parce que la machine aura été mise en fonction et les
autres seront entraînées.
M. Tardif: M. le Président, qu'est-ce qui est en substance
contenu dans ce projet de loi et qui sera étendu aux autres
municipalités? C'est le redécoupage de la carte électorale
de façon à mieux équilibrer les districts.
Là-dessus, je pense qu'il n'est pas nécessaire de tenir un
référendum, indépendamment des modalités de
découpage elles-mêmes. Deuxièmement, ce qui n'est pas
d'ailleurs contenu à l'article 8 mais qui est ailleurs, c'est
l'augmentation du nombre de sièges au conseil municipal. Cela aussi est
un principe que nous voulons introduire, et selon les balises que j'indiquerai
plus loin, sur lequel aussi le gouvernement a l'intention ferme d'aller de
l'avant.
De sorte que, qu'est-ce qui pourrait être impliqué?
Troisièmement, c'est de laisser au seul conseil, le soin de
préparer sa carte. Là-dessus, en effet, aussi bien maintenant
qu'à l'automne, j'ai l'intention de m'appuyer sur ces trois mêmes
principes à savoir: laisser au conseil le soin de préparer sa
carte; augmentation du nombre de conseillers et un certain équilibre
d'un quartier à
l'autre. C'est tout ce que prévoit l'article 8 comme tel.
M. Goldbloom: M. le Président, si cela est vrai, pourquoi
le ministre n'a-t-il pas inclus dans ce projet de loi un article qui aurait dit
tout simplement: L'application de cette loi est obligatoire en 1978 pour
Montréal et Longueuil, facultative en 1978 pour les autres
municipalités de 20 000 jusqu'à 100 000 de population qui sont en
élection en 3978, et obligatoire pour toutes les municipalités de
20 000 âmes et plus pour les années subséquentes? Pourquoi
devrons-nous revenir cet automne pour étudier un autre projet de loi
quand il aurait été possible, si le projet de loi est si bon que
cela, d'y inclure une permanence pour les autres municipalités? Ou y
a-t-il un manque de confiance du gouvernement dans la qualité de son
projet de loi?
M. Tardif: Ce n'est pas du tout un manque de confiance dans la
qualité du projet de loi, M. le Président. Je croyais avoir
expliqué, dans mon discours de deuxième lecture, qu'il reste un
certain nombre de questions moins pertinentes dans les cas de Montréal
et de Longueuil et qui demeurent très pertinentes dans un bon nombre
d'autres municipalités. (12 heures)
Je pense notamment à la question des résidents et
non-résidents, à la question du cens électoral,
particulièrement dans les villes de villégiature où le
problème se pose de façon assez aigùe. J'avais l'occasion
de lire dans un journal du matin, aujourd'hui même, qu'un
règlement d'emprunt pour la construction d'un aqueduc a
été bloqué dans une municipalité,
précisément par suite du vote massif des non-résidents
à l'année et ce, dimanche, donc hier, et on a là
véritablement le problème qui est confronté dans un cas
particulier.
M. le Président, cette question des non-résidents et des
résidents secondaires s'applique beaucoup moins à Montréal
et à Longueuil où il n'y a pas beaucoup de chalets
d'été, que je sache. Sur ce plan, on n'a pas ce problème,
si bien que les mêmes principes viendront régir les autres villes
en ce qui concerne les questions fondamentales. D'ici là,
j'espère qu'on aura tranché sur cette question du cens
électoral, du cens de l'éligibilité et de ces autres
questions qui pourraient surgir d'ici là, à la suite des
études qui sont menées par mon collègue à la
réforme électorale et parlementaire. C'est essentiellement la
raison.
M. Goldbloom: Pour revenir à la question de la tenue d'un
référendum, le ministre reconnaîtra sûrement
et c'est un point que nous avons soulevé au cours du débat
que la confection d'une nouvelle carte électorale dans une
municipalité est une chose, mais la nature des objections, des
oppositions que pourraient exprimer des citoyens, serait différente
quant au dessin qui est fait sur papier, que la nature des objections, des
oppositions que pourraient exprimer les citoyens, par rapport aux coûts
impliqués. C'est là où il me semble que les citoyens
devraient avoir l'occasion de faire plus que faire valoir tout simplement des
objectifs devant un organisme impartial.
Il me semble que, quand on demande aux contribuables de payer certains
montants ce n'est pas dans tous les domaines; il y a une liberté
qui incombe au conseil municipal pour, par exemple, augmenter le taux de la
taxe générale, et il n'y a pas de référendum qui
est possible là-dessus, contrairement à la Californie pour
des immobilisations, il y a un mécanisme de référendum qui
est prévu, et les citoyens peuvent dire: effectivement, cela peut
être une bonne chose, ce que vous proposez, mais cela coûte des
sous et nous ne sommes pas intéressés à payer davantage,
même si c'est une bonne chose.
Le ministre ne permet pas à ces contribuables de le faire en ce
qui concerne le nombre de leurs édiles, les salaires à payer et
les autres dépenses impliquées.
M. Tardif: M. le Président, j'ai déjà eu
l'occasion de rejeter, je pense, du revers de la main, et à juste titre,
cet argument des coûts. Vous savez, quand on a tenu des Jeux olympiques
qui ont dépassé le $1 milliard, sans même demander l'avis
de la population, lorsqu'on parle d'un coût pour le remboursement
notamment des dépenses électorales, parce que le nombre de
sièges à Montréal ne sera pas augmenté, même
il va être baissé d'un siège, il y aura économie sur
ce plan à Montréal, M. le Président. On parle d'une
dépense de $800 000 survenant à tous les quatre ans, c'est
vraiment une goutte d'eau dans le budget de la ville de Montréal.
A cet égard, je rappellerai au député de D'Arcy
McGee que la réforme de la fiscalité municipale vaudra à
la ville de Montréal $52 millions de plus. Sur ce plan, je pense qu'il y
aura tout ce qu'il faut pour subvenir aux dépenses occasionnées
par les amendements à la loi.
Maintenant, il reste le problème très réel du
coût de la question qui pourrait être soumise à la
consultation populaire, dans une ville comme Montréal. C'est aussi une
des raisons pour revenir à l'automne avec un projet de loi permanent qui
abordera la question des référendums, puisqu'à ce moment,
on devrait se poser la question, non seulement de la tenue d'un
référendum à l'échelle de toute la ville, par
exemple, mais à l'échelle d'un seul quartier, à supposer
qu'il s'agisse de questions, d'amendement à un règlement de
zonage ou de démolition ou le fait de raser un quartier en entier, par
exemple.
A ce moment, on pourrait concevoir une formule de consultation qui ne
s'adresse qu'aux seuls électeurs d'un quartier donné, et non pas
à l'ensemble de la ville. Tout en étant d'accord sur les
principes mis de l'avant sur ce plan par le député de D'Arcy
McGee, ceci exige des études complémentaires sur l'application de
la formule du référendum dans une ville de la taille de
Montréal.
M. Goldbloom: M. le Président, sans vouloir
prolonger indûment la discussion sur cet article, j'aimerais
demander au ministre un petit service. C'est de repenser la même
argumentation en fonction de Longueuil plutôt qu'en fonction de
Montréal. Montréal fait exception à un grand nombre de
règles de pratique du domaine municipal au Québec. On peut dire
des choses au sujet de Montréal qui ne seraient pas valides pour
d'autres municipalités.
Le ministre vient de dire, par exemple, que Montréal profiterait,
selon ses propres calculs, de quelque $52 millions en vertu de la
réforme de la fiscalité que le gouvernement propose. Il y a
cependant d'autres municipalités où les avantages seraient
moindres, même proportionnellement. Nonobstant le fait que le ministre a
indiqué que le nombre de municipalités qui seraient perdantes
serait restreint, il y a peut-être des divergences
d'interprétation des chiffres; peut-être que l'on finira par
trouver qu'il y a d'autres municipalités parmi le groupe de 20 000
à 100 000 âmes, qui seraient perdantes et qui n'auraient pas
l'avantage de pouvoir plus facilement payer les salaires annuels. Je ne parle
pas de la tenue des élections une fois par quatre ans, je parle des
salaires annuels qu'il faut rencontrer.
Il reconnaîtra qu'il propose dans ce projet de loi il nous
a indiqué qu'il modifiera cette proposition de doubler et plus le
nombre d'édiles à Longueuil, ce qui me semble un grand saut.
C'est pour cette raison, M. le Président, que je l'inviterais à
utiliser Longueuil plutôt que Montréal comme exemple de son
argumentation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: M. le Président, en guise de réponse
à cela, de mémoire le budget de la ville de Longueuil est de $47
millions par année. Et à supposer que le nombre de conseillers
passe de huit à seize, le salaire moyen d'un conseiller à
Longueuil étant de $10 000, il s'agit donc d'une augmentation de $80 000
sur un budget de $47 millions.
M. Marchand: Les services à ces conseillers? M. Tardif:
Pardon?
M. Marchand: Est-ce que le coût des services aux
conseillers ne doublerait pas aussi?
M. Tardif: M. le Président, ne vous en déplaise,
présentement, les services aux conseillers ce ne sont pas du tout les
services que l'Opposition peut avoir ou même que le parti
ministériel peut avoir sur ce plan. Il n'y a rien.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Etant donné que
nous parlons sur l'article 8, I'amendement de M. Goldbloom, et qu'il y a
presque entente entre le proposeur et le ministre concernant cet
amendement...
M. Tardif: Non.
M. Cordeau: Non, mais enfin, les explications du ministre ont
répondu aux questions du député de D'Arcy McGee. Je dois
me prononcer sur le principe d'un référendum. Bien sûr,
nous sommes pour le principe d'un référendum. Peut-être que
le ministre pourrait me répondre tantôt s'il a l'intention
d'incorporer un article concernant les référendums dans le projet
de loi qu'il nous soumettra l'an prochain?
M. Tardif: Tout à fait, à l'automne, M. le
Président, je compte inclure des dispositions concernant la consultation
populaire dans l'ensemble des municipalités du Québec.
M. Cordeau: Aussi, tantôt le député de
Taschereau disait qu'il était opposé à l'amendement parce
que les délais n'étaient pas suffisants pour que cet amendement
soit adopté avant les prochaines élections. Je crois que si ce
projet de loi nous est présenté ici presque à la fin de la
deuxième moitié de la session, c'est parce que le gouvernement
veut répondre peut-être à la demande expresse du RCM de
Montréal qui, au mois de décembre l'an passé, nous avait
proposé un tel amendement à la charte, que nous avions
refusé.
Je crois qu'à ce moment, plusieurs députés
péquistes prenaient la défense des demandes du RCM. Par contre,
je crois que cette demande n'est pas venue de la majorité des citoyens
de Montréal, ces citoyens étant représentés par le
conseil actuel de la ville de Montréal. C'est bien. Le gouvernement nous
présente ce projet de loi pour répondre à une
minorité de Montréal.
M. Tardif: M. le Président...
M. Cordeau: C'est sur des données, jusqu'à
présent. C'est peut-être pourquoi les délais pour cette
année ne seront pas assez longs pour améliorer le projet de loi
tel que présenté.
M. Tardif: M. le Président, les amendements qui sont
apportés au processus électoral n'ont pas pour but de
répondre aux représentations d'un parti politique municipal, mais
sont tout à fait conformes à la ligne de conduite et aux
politiques mises de l'avant par le gouvernement actuel, et ce, depuis bon
nombre d'années. A l'occasion de l'étude de la charte de
Montréal, à l'automne, c'est un fait que le RCM avait
demandé des amendements, amendements pour lesquels le RCM disait
s'appuyer sur des passages contenus dans le programme du Parti
québécois. C'est un fait, mais ces amendements ne sont pas
apportés pour un parti en particulier, mais pour l'ensemble des citoyens
de la ville de Montréal, et d'ailleurs, l'ensemble des citoyens du
Québec. Là-dessus, lors de consultations, j'ai rencontré
à la fois les autorités de la ville de Montréal et les
deux partis
d'opposition sur la question. Le fait que le RCM existe ou n'existe pas
à Montréal n'a aucune relation puisque la loi est aussi
présentée pour Longueuil et pour les autres villes, et il n'y a
pas de RCM là.
Le Président (M. Laplante): M. le député du
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, simple commentaire sur
l'amendement du député de D'Arcy McGee. Si j'ai bien compris le
projet de loi 44 et surtout son objectif principal, cela consiste à
introduire au niveau municipal un certain nombre de pratiques
démocratiques qui sont déjà en vigueur, qui existent
déjà au niveau national. Je pense en particulier au
contrôle des dépenses électorales. Par l'amendement
proposé par le député de D'Arcy McGee, on se trouve
à introduire, au niveau municipal, une pratique sans aucun doute
démocratique j'en conviens mais une pratique
électorale, ou en tout cas, en relation avec la réforme
électorale ou la vie politique municipale qui n'existe pas au niveau
national. L'ancien gouvernement dont faisait partie le député de
D'Arcy McGee, à titre de ministre des Affaires municipales, n'a pas cru
bon d'introduire cette pratique, ne l'a pas jugée praticable quand est
venu le temps d'adopter la Loi de la Commission permanente de la réforme
des districts électoraux de 1971. Je veux dire par là que pas
plus il n'est praticable ou pas plus il n'est imaginable de tenir un
référendum sur la carte électorale
québécoise, ou la refonte de la carte électorale
québécoise, pas plus il n'est praticable de tenir ou de permettre
de rendre possible un référendum sur le même sujet ou le
même objet, au niveau municipal, à moins que l'Opposition
officielle n'ait changé d'avis depuis 1971, parce qu'elle n'a pas
jugé bon d'introduire une pareille pratique, une pareille
possibilité, en 1971; à moins qu'elle n'ait changé d'avis,
et qu'elle se prépare peut-être en bas, à la salle 81-A,
là où on étudie la Loi sur la consultation populaire,
à proposer un amendement pour que la carte électorale ou la
refonte de la carte électorale québécoise puisse faire
l'objet d'une consultation populaire ou d'un référendum. (12 h
15)
En tout cas, je vais voter contre l'amendement parce que je pense que ce
n'est pas plus praticable au niveau municipal qu'au niveau national et que
ça dépasserait nettement l'objectif poursuivi par le projet de
loi no 44 qui est d'introduire, au niveau municipal, des pratiques
démocratiques, déjà en vigueur au niveau national, mais de
ne pas aller au-delà, surtout quand ce n'est pas possible.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Taschereau.
M.Guay: M. le Président, le député de
Saint-Hyacinthe avait encore des questions à poser. Je lui cède
volontiers mon droit de parole.
M. Cordeau: S'il vous plaît!
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci.
M. le ministre, à l'article 8, lorsque vous faites mention de 100
personnes majeures intéressées, est-ce par district
électoral ou si c'est dans l'ensemble de la municipalité?
M. Guay: M. le Président, là-dessus, je pense qu'on
n'est plus sur l'amendement, mais sur l'article principal.
M. Cordeau: Oui, mais...
M. Guay: II faudrait d'abord disposer de l'amendement. Je ne sais
pas, mais il me semble...
M. Cordeau: Cela concerne les deux, je pense qu'il ne faudrait
pas être...
M. Goldbloom: Cela va bien.
M. Cordeau: Je pense que ça va bien...
M. Tardif: C'est dans l'ensemble de la municipalité.
M. Cordeau: ... c'est dans l'ensemble de la municipalité.
Merci!
Le Président (M. Laplante): Non, continuez votre question,
monsieur...
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je ne sais pas si le député de
Taschereau a des commentaires à faire.
M. le Président, le ministre nous a parlé encore une fois
des rencontres qu'il a eues, et mon commentaire n'a point pour objet de mettre
en doute sa bonne foi et la précision de son compte rendu de ces
rencontres. Le fait d'avoir tenu une rencontre ne veut pas dire que tous ceux
qui ont rencontré le ministre ont quitté son bureau convaincus de
la justesse de son point de vue. Il y a sûrement eu des divergences de
vues qui ont subsisté après la rencontre. Ce n'est qu'un
commentaire que je fais, parce que nous avons nécessairement certains
échos après de telles rencontres.
Le ministre a répondu au député de Saint-Hyacinthe
que, dans le projet de loi général qui sera déposé
cet automne, un mécanisme de consultation populaire sera prévu.
Mais, il y a quelques instants, il exprimait l'avis que, pour la confection
d'une carte électorale dans une municipalité, un tel
mécanisme ne serait pas praticable. Est-ce toujours son point de vue et,
si oui, sur quelles considérations pourra porter ce droit à la
consultation populaire qui serait offert aux citoyens?
M. Tardif: M. le Président, en effet, on peut concevoir
qu'un bon nombre de questions pourraient être soumises à la
consultation populaire dans une municipalité et, d'ailleurs, la Loi
des
cités et villes dit bien que le conseil peut consulter la
population sur toute question municipale.
En ce qui concerne la carte, il nous a semblé que ce
mécanisme, précisément parce qu'il se prêtait mal
à la formulation d'une question à laquelle on peut
répondre par un oui ou par un non, que le mécanisme prévu
dans le projet de loi no 44 se prêtait mieux au genre de discussions que
l'on pourrait avoir concernant un sujet, telle la confection d'une carte
électorale, ce qui n'empêche pas, encore une fois, le conseil de
ville oublions les élections de novembre prochain tout
conseil de ville pourrait, puisqu'il aura la responsabilité de revoir sa
carte avant chaque élection, procéder à une vaste
consultation, mais qui ne soit pas du genre référendum' où
on pose une question aux citoyens: Etes-vous d'accord ou non avec telle limite
ou tel... Ceci m'apparaît peu propice à ce genre de consultation.
Il reste néanmoins que je prends bonne note des commentaires du
député de D'Arcy McGee. Je garde en réserve ses
amendements pour les articles 8 et 9 pour la préparation de la loi
permanente à l'automne. S'il nous semblait, après consultation
avec les deux villes concernées particulièrement
Montréal dans ce cas-là, puisqu'on conçoit bien
qu'introduire le référendum à Montréal exige des
modalités après consultation, dis-je, avec les
autorités concernées, que nous puissions voir si cette
procédure pouvait être étendue également à la
confection des cartes. Mais, dès le départ, je vous dis que ceci
pose des problèmes d'une autre nature qu'un certain nombre d'autres
questions qui peuvent se répondre par un oui ou par un non.
M. Marchand: En principe, le ministre ne s'oppose pas à un
référendum sur la carte électorale. En principe.
M. Tardif: Sur le plan du principe, M. le Président, on
pourrait en concevoir un facilement sur l'augmentation du nombre de
sièges, sur des choses comme cela, mais à savoir encore une fois
si le quartier...
M. Marchand: Le découpage. Pas sur le
découpage.
M. Tardif: C'est cela, sur le quartier de Villeray ou Laurier que
connaît bien le député de Laurier, à savoir si la
limite devra être la rue Villeray...
M. Marchand: D'accord, mais j'enlève la ville de
Montréal. Je prends, par exemple, la ville d'Alma, ce serait moins
compliqué. Vous ne vous opposez pas au principe que, dans la ville
d'Alma, il y ait un référendum sur le nombre de conseillers ou le
découpage.
M. Tardif: Sur ces questions-là, M. le Président,
il n'y a pas de problème pour peu, encore une fois, que la question soit
de nature telle qu'elle puisse être reformulée en termes
qu'on...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Me rapportant un peu à la question du
député de Laurier, à l'automne, une municipalité
qui adopterait excluant Montréal et Longueuil une partie
de la loi concernant les découpages des villes pourrait
également, à l'occasion de l'élection, procéder
à un référendum pour l'acceptation de la division
territoriale telle que suggérée par le conseil. Advenant
qu'après le découpage on s'aperçoit qu'il y a des
restrictions ou de l'opposition...
M. Tardif: M. le Président, le député de
Saint-Hyacinthe pose la question si, à l'occasion des élections,
au même moment, la population pourrait être appelée à
se prononcer sur un découpage proposé. Déjà, il
sera trop tard, puisque l'élection se tiendra en fonction de ce
découpage.
M. Cordeau: Mais si le découpage était fait avant
l'élection? Durant l'élection, il pourrait y avoir une
acceptation...
M. Tardif: C'est déjà un peu tard à ce
moment-là, M. le Président. Cela doit se faire avant.
M. Goldbloom: M. le Président, avec un dernier
commentaire, j'aimerais par la suite vous demander le vote sur l'amendement. Le
ministre vient de dire quelque chose que je trouve important, c'est que la
question du nombre de sièges pourrait faire l'objet d'une consultation
populaire dans son esprit. Cela me semble une chose très valable. Quand
il dit que le découpage lui-même pourrait difficilement être
soumis à une telle consultation, je voudrais tout simplement lui
rappeler que des règlements de zonage qui peuvent être fort
complexes peuvent quand même faire l'objet de consultations populaires
à la demande des citoyens; donc, il me semble que ce n'est pas
impossible. Je ne veux pas poursuivre l'argumentation plus loin, je voulais
simplement lui rappeler cela. Alors, M. le Président, si...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: Je voudrais simplement ajouter que la ville de
Terrebonne a tenu plusieurs référendums sur le zonage dans cette
municipalité depuis 20 ou 25 ans.
M. Tardif: Oui, sur la question de zonage, la question est
très simple. Etes-vous d'accord ou non pour que telle rue ou tel segment
de rue soit zoné industriel, commercial ou strictement
résidentiel? Cela se pose en termes assez clairs, mais... D'accord.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'amendement du
député de D'Arcy McGee serait adopté?
M. Tardif: Rejeté.
Le Président (M. Laplante): Un vote enregistré.
M. Brassard (Lac Saint-Jean)? M. Brassard: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Caron (Verdun), M. Marchand
(Laurier)?
M. Marchand: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe)?
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes)?
M. de Bellefeuille: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Goldbloom (D'Arcy
McGee)?
M. Goldbloom: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Guay (Taschereau)?
M. Guay: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Mercier (Berthier)?
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Ouellette
(Beauce-Nord)?
M. Ouellette: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Roy (Beauce-Sud)? M. Shaw
(Pointe-Claire)? M. Tardif (Crémazie)?
M. Tardif: Contre.
Le Président (M. Laplante): Contre: 6; pour: 3. La motion
est rejetée.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous voulez
considérer que le même vote porte sur les deux feuilles, la
proposition d'un nouvel article...
Le Président (M. Laplante): C'est que l'article 9
était un nouvel article et je ne puis le juger recevable, compte tenu du
vote parce qu'il faudrait voter de nouveau sur l'article 8, et, après
cela, se prononcer sur l'article 9 pour être conforme avec le journal des
Débats, M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Très bien, M. le Président. J'essuie
mes larmes et j'accepte votre verdict.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 8 sera
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Sur division.
M. Goldbloom: Sur division, oui.
Le Président (M. Laplante): Article 8, adopté sur
division.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne peux m'empêcher
de dire avec un sourire que c'est quand même une attitude paternaliste de
la part d'une formation politique qui, dans le passé, avait une attitude
que l'on pourrait appeler aujourd'hui californienne.
Le Président (M. Laplante): Article 9.
M. Guay: M. le Président, sur l'article 8,
brièvement. Il y a seulement une chose que je remarque, qu'on retrouve
dans plusieurs autres lois du Québec, et je sais que ce n'est pas ici
qu'on va régler ça ce matin, mais je le souligne quand
même. Lorsqu'on parle des avis dans les journaux, Dieu sait combien de
lois au Québec parlent d'avis dans les journaux, il faut vraiment faire
exprès, le savoir presque à l'avance, pour aller dénicher
l'avis là où il se trouve, quelque part entre les annonces
classées, les avis de faillite et les divorces.
Je comprends que ce n'est pas dans ce projet de loi-ci qu'on va le
faire, mais je pense qu'il y aurait peut-être lieu, que ça vienne
des Affaires municipales ou que ça vienne d'un autre ministère,
mais qu'on puisse avoir, à un moment donné, un projet de loi ou
un projet de règlement qui énonce, de façon claire,
comment doit être fait un avis de cette nature, de façon qu'on
puisse effectivement en prendre connaissance de façon claire et
simple.
Les seuls avis publics qui sont, à mon avis, manifestes, qui sont
évidents à leur face même, de ce temps-ci, j'en vois du
bureau de financement des partis politiques, de même que du
président général des élections en ce qui a trait
aux élections complémentaires dans Notre-Dame-de-Grâce,
là, au moins, on a des avis clairs, en page 3, des journaux. Il n'y a
pas d'ambiguïté. Il faut rendre hommage, pour une fois qu'on lui
rend hommage, à Ottawa, au Conseil de la
radio-télédiffusion et de la télécommunication
canadienne dont les avis sont généralement bien
présentés. Le texte est assez touffu et confus, mais, enfin, au
moins c'est clairement identifié, on peut le retrouver facilement.
Le Président (M. Laplante): Je voudrais vous faire
remarquer que l'article 8 est adopté...
M. Guay: Oui, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): ... c'était un court
commentaire que vous aviez à faire mais il se prolonge.
M. Guay: D'accord, parfait.
Le Président (M. Laplante): Autre chose?
M. Goldbloom: Je n'ai pas d'objection du tout, M. le
Président.
M. Cordeau: Pas d'objection...
M. Goldbloom: C'était un commentaire cons-tructif.
M. Guay: Le président a statué, je m'en voudrais de
mettre...
Le Président (M. Laplante): Consentement unanime?
M. Cordeau: Même, on aurait peut-être quelques
questions à poser, si...
Le Président (M. Laplante): Article 9. Avant cet article,
M. le député de D'Arcy McGee avait annoncé un nouvel
article 9. Je ne sais pas si vous le maintenez ou si vous le retirez.
M. Goldbloom: Dans les circonstances, M. le Président, on
le retirerait.
M. Tardif: Même vote, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Retiré. Article 9. M.
le ministre.
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 10. M. le
Président, c'est un article clef du projet de loi et le ministre nous
avait indiqué verbalement son intention de proposer des modifications,
je ne pense pas que nous les ayons reçues par écrit.
M. Tardif: M. le Président, je les ai, elles vont
être distribuées à l'instant même.
Afin de bien indiquer comment ont été établis ces
chiffres relatifs à la taille des conseils municipaux, ce serait
peut-être bon de donner quelques explications. D'abord, nous avons
dressé la courbe de la taille des conseils municipaux en regard de la
taille des municipalités. Ceci apparaft à ce tableau que vous
avez ici, je comprends que, pour les fins du journal des Débats, on ne
peut pas voir ceci, mais on a donc, d'une part, le nombre de sièges, le
nombre de conseillers et la taille des municipalités sont
indiquées.
La ligne continue indiquant la courbe se situant le plus près de
tous les points de cette ligne, alors que la courbe en pointillé indique
ce que serait la taille des conseils, si on s'en remettait au projet de loi 44
actuel. Les blocs étant pour les tranches de population,
c'est-à-dire entre 20 000 et 50 000, entre 50 000 et 100 000, 100 000 et
250 000, il y a une brisure dans le graphique étant donné que
Montréal, encore une fois, se situe complètement à part.
(12 h 30)
Depuis ce travail ou cette étude du ministère, visant
à assurer une certaine corrélation entre la taille des conseils
et la taille des municipalités et face aux représentations que
j'ai eues que l'augmentation serait assez considérable eu égard
à la situation actuelle, nous avons tenté d'en venir à une
courbe qui se situe quelque part entre l'ellipse que décrit la situation
actuelle et la situation proposée.
M. le Président, pour effectuer ceci, nous sommes partis de la
situation qui prévaut actuellement au Québec dans les
municipalités, d'une part, à une extrémité du
continuum, c'est-à-dire dans les municipalités de moins de 20 000
de population, qui est la règle de un conseiller par 2000
électeurs, en gros, ou six conseillers pour 20 000 de population,
jusqu'à 20 000 de population, six conseillers municipaux, ce qui donne,
en gros, attendu que, pour 20 000 de population, on peut à peu
près calculer qu'il y a 60% d'électeurs, c'est-à-dire, en
gros, 12 000, ce qui donne donc six conseillers pour 20 000 de population, ce
qui équivaut à peu près à un conseiller par 2000
électeurs, à une extrémité du continuum.
A l'autre extrémité, nous avons la ville de
Montréal avec 55 conseillers, pour une population de 1 100 000, ce qui
nous donne un ratio de un conseiller par 20 000 de population, ou, ramenant
cela au nombre d'électeurs, à peu près un conseiller par
12 000 électeurs.
Dans le cas de Montréal, le ratio est d'un conseiller par 12 000
électeurs, alors que, dans les municipalités, à l'autre
extrémité, il est de un par 2000 électeurs. A partir de
ceci, M. le Président, il est bien évident qu'on ne saurait
établir une corrélation purement arithmétique entre les
deux, qu'il nous faut beaucoup plus envisager une corrélation ou une
relation géométrique, puisque, si on appliquait le même
barème de un conseiller par 2000, il faudrait, à Montréal,
1000 conseillers municipaux, ce qui est complètement farfelu.
Or, en joignant les deux points, à savoir d'un conseiller par
2000 électeurs dans les municipalités de moins de 20 000 et un
conseiller par 12 000 dans le cas de Montréal, on obtient une courbe
qui, projetée sur un papier logarithmique, nous donne toutes les
situations ou les positions intermédiaires que nous pourrions avoir.
C'est ce qui fait que, pour les municipalités entre 20 000 et 50 000
habitants, il est proposé que le nombre de conseillers varie entre huit
et douze, huit étant le chiffre qui serait pour les municipalités
de 20 000 de population, douze étant celui qui serait plus
approprié aux municipalités de 50 000 âmes; que, pour les
municipalités entre 50 000 et 100 000, ce nombre varie entre douze et
seize; entre 100 000 et 250 000, de seize à vingt-quatre; de 250 000
à 500 000, de vingt-quatre à trente-six; et, de 500 000 à
1 000 000, entre trente-six et quarante-huit; et de 1 000 000 à 2 000
000, de quarante-huit à quatre-vingt-seize.
Cette relation, sans être une relation purement
arithmétique, est maintenue entre la taille des conseils actuels
on part de la situation actuelle et nous permet de rajuster une
courbe qui, encore une fois, se situe quelque part entre la situation actuelle
et celle qui était contenue au départ dans le projet de loi.
Evidemment, on n'a pas eu le temps de mettre celui-ci au propre, mais,
en gros, c'est ce que cela donne pour toutes les positions
intermédiaires.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, tout en reconnaissant
l'effort fait par le ministre, je dois en toute candeur lui dire que j'aurais
espéré qu'il aille plus loin. Depuis le début de ce
débat, il invoque le fait que, dans une petite municipalité de
moins de 1000 âmes, il y a quand même un maire et six conseillers.
Il dit qu'il y a donc une nécessité très évidente
d'augmenter considérablement le nombre de conseillers dans les grandes
villes. Il dit: Ce n'est pas logique qu'il y en ait sept au conseil dans les
petites municipalités et qu'il y en ait toujours sept rendu à 20
000 de population en montant, parce que c'est à partir de 20 000 de
population qu'il propose d'augmenter le nombre de sièges.
J'aimerais plutôt regarder l'autre extrémité de
l'éventail. Il nous cite les chiffres bien connus pour la ville de
Montréal où il y a un conseiller par 20 000 de population. Il me
semble, M. le Président, que le fait d'avoir un maire et six conseillers
dans une petite municipalité peut sembler démesuré, mais
comment avoir des discussions valables s'il y a trois personnes seulement? Ce
ne serait pas une façon de répondre aux attentes et aux besoins
de la population, si petite soit-elle. Mais c'est justement à
Montréal que les problèmes les plus complexes se
présentent. Là, on dit à un conseiller: Vous devrez
répondre à 20 000 personnes dans votre quartier et pour un
éventail de problèmes qui est considérable.
Il me semble, M. le Président, que, si l'on demande, à
Montréal, à un conseiller de représenter 20 000 de
population, dans une municipalité de 20 000 ou de 30 000 ou de 40 000,
on n'a pas besoin d'aller jusqu'à réduire à un nombre
très faible la population représentée par un seul
conseiller. C'est là où je trouve que le ministre n'est pas
allé aussi loin que j'aurais espéré, parce que je trouve
que, pour une municipalité de 100 000 âmes, seize conseillers,
c'est quand même beaucoup. C'était 18 dans le projet que le
gouvernement a déposé. La modification réduit de deux le
nombre de sièges pour cette tranche du secteur municipal. Je trouve que
c'est toujours beaucoup et il me semble que, si l'échelle
proposée par le ministre avait été un peu plus modeste,
j'aurais pu plus facilement être d'emblée d'accord avec lui et
accepter l'article tel que modifié, mais je ne suis pas capable de lui
dire immédiatement que je suis d'accord avec cette nouvelle proposition.
J'aurais aimé qu'il réduise davantage l'échelle.
M. Tardif: M. le Président, je prends le problè- me
à l'envers cette fois pour dire ceci: Je suis tout à fait
conscient que, dans le cas de la ville de Montréal, la relation de un
conseiller par 20 000 de population fait que, finalement, c'est beaucoup de
monde, mais, lorsque le député de D'Arcy McGee nous dit: Le
ministre des Affaires municipales n'est pas allé assez loin, j'aimerais
tout simplement lui dire ceci: C'est qu'il est prévu, à
l'automne, dans le projet de loi permanent qui sera déposé pour
les villes d'une certaine taille évidemment, cela inclut
Montréal la constitution de conseils de quartier qui viendront
donc accroître le rayonnement qu'un conseiller pourrait avoir dans un
quartier donné, si bien que la taille de ces conseils de quartier
tiendra compte de ce ratio population-conseiller.
Ce n'est donc pas en diminuant à l'autre bout de l'échelle
que je compte atteindre l'objectif visé par le député de
D'Arcy McGee, mais en introduisant au haut de l'échelle une structure
qui réalise les mêmes objectifs de relations édiles
municipaux et population.
M. Goldbloom: Mon objectif n'est pas nécessairement la
constitution de conseils de quartier, voyez-vous.
M. Tardif: Non, mais l'objectif étant une communication
plus directe et plus soutenue entre les élus municipaux et la
population, je fais part ici à la commission des façons
envisagées pour régler ce problème.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire amicalement
au ministre que l'argument qu'il vient d'offrir ne me semble pas parfaitement
logique. Il nous dit: II faut un nombre plus grand de conseillers pour bien
diriger les affaires d'une municipalité, et il nous dit en même
temps: II faut aussi des conseils de quartier. Il me semble que s'il y a un
conseil de quartier qui oeuvre dans le champ, qui est à l'écoute
de la population, qui est présent quotidiennement étant
composé d'un certain nombre de membres, il peut l'être plus
facilement que le conseiller municipal lui-même on n'a pas besoin
d'un conseiller municipal pour si peu de monde. Ce conseiller municipal sera
appuyé par des gens qui, comme membres d'un conseil de quartier, seront
à l'écoute de la population, pourront fournir les
éléments de décision que le conseiller seul devrait
chercher de peine et de misère, si la majorité silencieuse
demeurait silencieuse, et le reste. Je ne vois pas pourquoi la création
des conseils de quartier rend davantage nécessaire l'augmentation du
nombre de sièges au conseil municipal. Au contraire.
M. Tardif: Un instant! On ne se comprend pas. La création
de conseils de quartier est prévue pour les villes de très grande
taille, et non pas pour les municipalités de faible taille, entre 20 000
et 50 000 de population, ou des choses comme cela. Etant donné qu'il n'y
aura pas là de conseil de quartier, il est donc nécessaire
d'avoir un ratio élus municipaux-population plus
élevé.
M. Goldbloom: Le ministre nous a-t-il dit que la ligne...
M. Tardif: Je n'ai pas fixé de seuil encore... M.
Goldbloom: Ah bon!
M. Tardif: ... mais il est bien évident que les conseils
de quartier ne sont... Il y a des précisions dans le deuxième
document du ministère déposé à la conférence
Québec-municipalités à ce sujet. Sans m'engager ici
à fixer de seuil, il est bien évident que pour les
municipalités à faible taille, il n'y aura pas de conseil de
quartier, d'où la raison d'un nombre de conseillers un petit peu plus
élevé dans ce cas.
M. Goldbloom: M. le Président, simplement pour
l'intérêt des membres de la commission, j'aimerais faire
distribuer trois tableaux que j'ai compilés pour indiquer une
échelle basée sur un district électoral par 20 000 de
population tel est le cas à Montréal par 15 000 et
par 12 000 de population. Cela pourrait intéresser les membres de la
commission pour les fins de cette discussion.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre, dans les conseils de quartier qui
seront formés dans certaines villes la taille des villes n'est
pas encore définie, comme vous l'avez dit tantôt est-ce que
vous avez l'intention d'incorporer un colistier pour l'élection du
conseil, afin que le colistier qui se présentera au conseil de quartier
puisse lui aussi être élu, pour qu'il y ait là aussi de
l'opposition quasi systématique.
M. Tardif: Ce n'est pas dans la proposition du ministère,
mais si l'introduction de l'opposition à toutes les instances de la vie
municipale intéresse à ce point le député de
Saint-Hyacinthe, je suis prêt à considérer cela lors de
l'étude du projet de loi à l'automne. (12 h 45)
M. Cordeau: Non, mais parce qu'actuellement, dans une grande
ville, celui qui se présente à la mairie peut rester dans le
conseil aussi. Pour créer de l'opposition quasi systématique au
maire qui est élu...
M. Tardif: Ce n'est pas pour créer de l'opposition, c'est
pour donner voix au seul endroit où, démocratiquement, les gens
devraient normalement pouvoir se faire entendre, c'est-à-dire au conseil
de ville pour leur donner une voix. Encore une fois, je ne veux pas prendre
partie pour quelque formation politique municipale que ce soit, mais je
considère que lorsque des citoyens votent à 40%, à 30% ou
à 20% pour une formation politique quelconque, qui n'est pas
nécessairement celle qui est élue, il me semble normal qu'ils
aient une voix au conseil. En tout cas, sur le plan démocratique, je
préfère beaucoup qu'elle s'exerce là plutôt que dans
la rue.
Le Président (M. Laplante): Je ne voudrais pas continuer
sur le même sujet, parce qu'on retrouve ça dans les autres
articles...
M. Cordeau: Les conseils de quartier? M. Tardif:
Non...
Le Président (M. Laplante): Non, mais lorsque vous...
M. Tardif: ... à l'automne, c'est un projet de loi.
M. Cordeau: C'est parce que tantôt, le ministre a fait
allusion aux conseils de quartier...
M. Tardif: Non.
M. Cordeau: ... alors, c'est pour cette raison que je lui ai
posé ma question aussi...
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: ... concernant le colistier qui, lorsqu'il y aura des
élections...
M. Tardif: Je suis prêt à considérer la
suggestion du député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ... à la présidence.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laurier.
M. Cordeau: Maintenant, concernant aussi les conseils de
quartier, dans la démocratie du mécanisme de décision
à l'article 2, il y a un paragraphe à la page 4: "... en outre,
les conseils de quartier pourraient assurer aux citoyens une certaine forme de
participation au processus de prise de décision des gouvernements locaux
de forte taille. Les modalités et limites de cette participation
seraient régies par un règlement municipal adopté à
cette fin". Est-ce que le ministre pourrait expliciter?
M. Tardif: M. le Président, on sort beaucoup du cadre de
l'article 10. C'est moi qui l'ai ouvert, évidemment, en parlant des
conseils de quartier, puisque j'allais dire que, étant donné le
ratio très élevé de 1 par 20 000 de population dans les
grands centres, il y aurait une instance intermédiaire.
Dans le fascicule qui a été distribué au cours du
colloque, M. le Président, on évoque un certain nombre de
questions qui, d'ailleurs, rejoignent précisément celles
évoquées par le député de D'Arcy McGee tantôt
sur les questions, par exemple, reliées aux référendums.
Imaginons l'existence de conseils de quartier dans une ville de la taille de
Montréal. Imaginons également que des questions reliées au
zonage, à des projets de
démolition, à des projets de construction d'autoroute dans
un quartier donné, soient à l'ordre du jour, on pourrait
concevoir la municipalité procédant à un
référendum, comme on pourrait aussi concevoir la
municipalité obtenant l'avis du conseil de quartier avant de prendre une
décision sur ces questions. Donc, c'est étroitement relié
à cette question de consultation populaire. Je ferme là-dessus la
parenthèse, M. le Président. Le document a été
distribué. Ce n'est même pas l'objet d'un projet de loi
présentement devant l'Assemblée nationale et il n'y a pas de
doute que, d'ici ce temps-là, le monde municipal réagira à
un certain nombre des propositions qui sont contenues là-dedans.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, j'enlève encore de ma
question la ville de Montréal et je me demande comment il se fait, si le
conseil de quartier est si important et que Longueuil, par exemple, où
il y a 110 000 000 de population...
M. Tardif: 110 000.
M. Marchand:... 110 000 de population, oui, et l'élection
aura lieu à l'automne pendant tout son mandat, n'aura pas de conseil de
quartier, tandis que toutes les autres municipalités de la province, si
vous adoptez votre loi à l'automne, seront assujetties à un
conseil de quartier...
M. Tardif: Non.
M. Marchand: Bien...
M. Tardif: Non, écoutez, M. le Président.
M. Marchand: Si, dans votre nouvelle loi, il y a un conseil de
quartier...
M. Tardif: Oui.
M. Marchand: ... tandis que le nouveau conseil de Longueuil
n'aura pas de conseil de quartier, lui, comparativement aux autres, ça
fera une ville à part des autres dans la même
catégorie...
M. Tardif: M. le Président, le conseil de quartier n'a pas
de rapport du tout avec le projet de loi no 44, lequel projet de loi est
obligatoire pour les villes de plus de 100 000, donc, c'est Montréal et
Longueuil, facultatif pour les autres et il n'est pas question de conseils de
quartier dans le projet de loi no 44.
Si une autre loi vient créer...
M. Marchand: Elle deviendra caduque.
M. Tardif: ... les conseils de quartier, cette loi les introduira
partout et il n'est pas nécessaire qu'il y ait
simultanéité entre l'introduction des conseils de quartier et les
élections générales dans une ville.
M. Marchand: Mais, ce qui veut quand même dire que toutes
les autres municipalités feront une élection avec un conseil de
quartier, parce que la nouvelle loi sera adoptée et que le projet de loi
no 44 deviendra caduc.
M. Tardif: Ce n'est pas une obligation.
M. Marchand: Ce n'est pas une obligation, mais c'est ce qu'on
peut prévoir.
M. Tardif: On pourrait concevoir que dans un an, après que
les élections auront eu lieu, des conseils de quartier seront
introduits, on prévoit le processus électoral de ces conseils de
quartier, de leur pouvoir, qu'il soit un pouvoir consultatif ou de
recommandation, c'est tout. Ce n'est pas relié comme tel.
M. Marchand: Le maire de Longueuil ne vous a pas
recommandé un conseil de quartier pour sa prochaine élection.
M. Tardif: Indépendamment des recommandations du maire de
Longueuil là-dedans, le gouvernement a indiqué clairement que la
formule des conseils de quartier lui apparaissait intéressante, et cela
n'a aucun rapport.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a reconnu
lui-même qu'il a ouvert la porte en introduisant le facteur conseil de
quartier.
M. Tardif: C'était pour répondre aux
appréhensions du député de D'Arcy McGee qui
s'inquiétait de voir qu'un seul conseiller avait à s'occuper
d'une population de 20 000, c'était pour calmer ses appréhensions
et lui dire qu'il y aura une instance intermédiaire qui viendra fournir
autant d'antennes à ce conseiller municipal pour être vraiment au
fait de la vie dans un quartier.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, avec l'adoption de ce
projet de loi, ce sera toujours à Montréal un conseiller par 20
000 de population. Je ne me plains pas de son sort parce que le ministre, comme
nous tous, représente plus que cela, plus de 50 000 de population
à peu près, 32 000 électeurs, c'est plus de...
M. Tardif: 55 000 de population, 34 000 électeurs.
M. Goldbloom: C'est cela. Et nous sommes obligés de nous
absenter de notre comté pendant toute la semaine, et le reste, et le
reste. Nous avons un éventail de problèmes drôlement plus
large et souvent plus complexe. Alors, qu'un édile municipal soit
appelé à représenter 20 000 de population, je ne trouve
pas cela la fin du monde. Mais, M. le Président, le ministre
reconnaîtra que la perspective qu'il nous donne d'une loi à
l'automne nous laisse quand même sur notre appétit.
Nous ne savons pas il l'a dit lui-même quel sera le
seuil à partir duquel les conseils de quartier seront introduits et
ainsi de suite. Il me semble que si nous sommes pour accepter que dans une
ville comme Longueuil et je n'ai pas fait le calcul avec la nouvelle
proposition du ministre qui ne modifie pas énormément le chiffre,
ce serait d'au moins seize à la place d'au moins 18...
M. Tardif: Dans le cas de Longueuil, M. le Président, si
on me permet d'apporter des précisions immédiatement, ayant
exactement 122 000 de population en 1976, étant beaucoup plus
près présentement de 125 000 de population, de toute
façon, si on fait la relation entre la taille de cette
municipalité et le nombre de conseillers, il devrait y en avoir 18, dans
cette échelle.
M. Goldbloom: Ce qui voudrait dire, si le ministre a fait le
calcul il m'épargnera le travail, un conseiller par combien de
population?
M. Tardif: M. le Président, 125 000 divisés par 18,
dans ce cas-là qu'on fasse le ratio. Un instant.
M. Goldbloom: 7000. M. Tardif: C'est cela.
M. Goldbloom: Le ministre veut-il dire par cela je
m'excuse d'insister là-dessus, M. le Président, mais je pense que
c'est important que, dans son esprit, on devrait avoir à
Longueuil un conseil de quartier pour chaque 7000 de population?
M. Tardif: M. le Président, les conseils de quartier sont
une chose tout à fait à part. Il est bien évident que la
création des conseils de quartier au-delà d'un certain seuil peut
être souhaitable. Leur taille peut être variable. Si dans une ville
comme Longueuil, par exemple, la formule de conseil de quartier était
adoptée, celui-ci pourrait et c'est tout à fait concevable,
être d'une taille beaucoup moins grande que dans le cas de la ville de
Montréal.
M. Goldbloom: Mais est-ce que cela veut dire qu'il y aurait
possiblement, dans la ville de Longueuil, deux cartes, une carte
électorale pour les...
M. Tardif: Absolument pas, M. le Président. Il y a un seul
quartier actuellement représenté par un conseiller. Celui-ci,
advenant la création de conseil de quartier, pourrait voir surgir un
certain nombre de citoyens qui, encore une fois, sont là pour agir un
peu comme courroie de transmission, si on veut, entre le conseiller et la
population pour donner des avis sur les matières indiquées dans
le document. Il n'est pas question d'avoir deux cartes.
M. Goldbloom: D'accord. Donc, le ministre établit le
principe, pour chaque quartier un conseiller municipal et un conseil de
quartier, s'il y a lieu...
M. Tardif: C'est ça.
M. Goldbloom: ... s'il y a une décision d'en
créer.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Une simple observation concernant les conseils de
quartier. J'invite le ministre à être bien prudent concernant la
loi à nous présenter concernant les conseils de quartier, parce
que le conseiller, habituellement, doit suivre les recommandations du conseil
de quartier et l'échevin qui est à l'hôtel de ville doit
prendre le bien de l'ensemble de la population; alors, peut-être qu'il
pourrait arriver souvent que le conseiller soit appelé à voter
contre les recommandations de son quartier, parce que lui il voit l'ensemble.
Par exemple, une bâtisse va être construite à un moment
donné dans la ville, chaque conseil de quartier va désirer avoir
la bâtisse dans son quartier.
A ce moment, ça peut mener à la chicane. Vous savez, il ne
faudrait peut-être pas... Je veux être limitatif dans les
recommandations à donner aux conseils de quartier.
M. Guay: Je ferai remarquer au député de
Saint-Hyacinthe que ce n'est guère différent de
l'Assemblée nationale. Les Travaux publics peuvent avoir à
construire un édifice dans le coin de Saint-Hyacinthe et plusieurs
députés peuvent se l'arracher. Encore plus dans une ville comme
Montréal, Québec ou Trois-Rivières. Donc, ça n'a
rien de très...
M. Tardif: II faut faire confiance aux édiles municipaux
en espérant que, comme le député de Saint-Hyacinthe, ils
sauront s'élever au-dessus de ces considérations.
Le Président (M. Laplante): A ce moment-ci, est-ce que je
dois considérer que le nouvel article présenté par le
ministre est adopté?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, je regrette, pas
encore.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Le ministre reconnaîtra sûrement, avec
l'expérience qu'il a de l'administration publique, que si l'on a un
organisme qui compte sept membres, il y a une certaine forme de discussion qui
se déroule. Si l'on a un organisme de 55 membres, la discussion prend
fatalement une autre allure. Effectivement, quand on parle de faire
réaliser un travail de nature administrative, on dit qu'il faut un
comité restreint, autrement, il n'y aura pas d'action.
M. Tardif: C'est tout à fait juste.
M. Goldbloom: Donc, quand on a un conseil
de sept membres, on peut avoir un conseil d'administration de la chose
municipale, mais quand on se rend à une vingtaine, une trentaine et
davantage, ce que l'on a effectivement, c'est un parlement. De là, la
nécessité de constituer un comité exécutif, mais on
ne donne pas de pouvoirs extraordinaires, à peine en donne-t-on au
comité exécutif dans ce projet de loi. On dit que c'est pour ne
pas enlever aux édiles dûment élus leur pouvoir de
décision sur les affaires de la municipalité. Je pense qu'il y a
des éléments de paradoxe dans cela et c'est une des raisons pour
lesquelles j'hésite encore à accepter l'échelle
proposée par le ministre. Je trouve qu'il met trop de monde à la
tête des municipalités.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais quand même
faire remarquer au député de D'Arcy McGee que les commissions
scolaires...
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, à moins
que les membres de la commission n'aient l'intention d'adopter tout de suite
après vos explications l'article 10, je serai obligé de suspendre
les travaux jusqu'à...
M. Tardif: Je voudrais réagir à ça, si on me
permet, et, après ça, on pourra ajourner.
M. Goldbloom: M. le Président, donnons notre consentement
pour que le ministre puisse...
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Tardif: Je voudrais seulement faire remarquer que les
commissions scolaires ont des conseils, donc beaucoup plus près de 20 ou
25 personnes qu'autre chose, eu égard, encore une fois, aux rôles
qui sont les leurs.
Deuxième élément, je voudrais qu'on fasse quand
même attention lorsqu'on compare un conseil d'une municipalité
à un conseil d'administration. Je pense que ceux qu'on appelle les
élus municipaux sont autre chose que des administrateurs de compagnies;
pour moi, les administrateurs de compagnie n'ont pas à se soucier que
toutes les opinions qui ont cours dans la municipalité soient entendues
et présentes au conseil. (13 heures)
Le conseil d'administration d'une compagnie est là pour faire du
profit, un point, c'est tout, pour vendre sa marchandise. Un conseil de ville
n'est pas là pour cela; il est là pour répondre aux
besoins de la population. Il m'apparaît important que la
pluralité... A l'époque où tous les
Québécois pensaient la même chose, vivaient la même
chose, où il y avait un certain monolithisme culturel, religieux et
tout, je veux bien que l'on n'ait pas cru nécessaire d'avoir des
conseils municipaux élargis; mais à une époque où,
justement... Pour employer un langage durkheimien, de Durkheim, un sociologue
français de la fin du siècle dernier qui parlait de la
solidarité qui doit unir les gens et qui disait que dans les
municipalités rurales, dans le milieu rural, les gens étaient
tenus ensemble par ce qui les faisait se ressembler alors que dans le monde
urbain, moderne, il se référait à cela comme étant
cette espèce de solidarité mécanique qui unissait les
individus alors que, disait-il, dans le monde moderne, il faut beaucoup plus
faire appel à une solidarité organique où les gens doivent
s'unir et vivre ensemble beaucoup plus en raison du fait que, justement, ils
sont différents et ont besoin les uns des autres.
M. le Président, sans retourner à ce passé qui est
admis dans l'enseignement de la sociologie, je pense qu'il faut faire attention
lorsqu'on compare un conseil de ville à un conseil d'administration.
Tout cela pour dire que je suis aussi conscient qu'il y a des choses courantes,
des affaires courantes à expédier dans un conseil de ville et
c'est la raison pour laquelle, à partir d'une certaine taille, il sera
permis d'avoir des comités exécutifs pour s'occuper de la gestion
des affaires courantes de la municipalité. Voilà, M. le
Président, ce que j'avais à dire sur cette question. Je n'ai pas
la prétention d'avoir réglé à tout jamais le sort
de la taille des conseils municipaux; j'ai tenté d'établir une
certaine relation entre la taille d'une ville, la taille de son conseil et de
le faire de la façon la plus rationnelle qui soit, compte tenu de la
situation existante au Québec et des moyens à notre
disposition.
Le Président (M. Laplante): Les travaux de cette
commission sont suspendus jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
Reprise de la séance à 15 h 7
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Reprise des travaux de la commission des affaires municipales pour
l'étude article par article du projet de loi no 44.
Lorsque nous avons suspendu nos travaux, nous étions à
l'article 10. Je demande s'il est adopté. Oui, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il est évident que,
d'une façon générale, quant à un objectif
général, nous sommes sur la même longueur d'onde, mais
c'est quand même aux chiffres que nous avons un certain
désaccord.
Il est vrai que nous avons une ville, la deuxième en importance
du Québec, Laval, qui a une vingtaine de sièges au conseil
municipal. La troisième est Québec et la quatrième est
Lon-gueuil, et cette dernière a à peu près la
moitié du nombre d'habitants de Laval. Il me semble que mettre seize
sièges au minimum à Longueuil et le plus que l'on
mettrait, avec la modification proposée par le ministre, serait de 24
sièges pour Laval il me semble que c'est
disproportionné.
Vraiment, je trouve que seize sièges, c'est beaucoup pour
Longueuil. Autre chose que je trouve un peu fort, c'est d'obliger les
municipalités
de 20 000 habitants à monter nécessairement,
obligatoirement, de six à au moins huit sièges. Il me semble que
si on laissait un minimum pour cette première tranche à six
sièges, et l'on insistait pour aller jusqu'à douze pour le
maximum, même si je trouve que c'est un peu fort... Ce sont des choses
qui me font hésiter à accepter l'article même avec les
modifications proposées par le ministre.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres
commentaires? L'article 10, adopté?
M. Goldbloom: Sur division, M. le Président, avec la
dissidence de ceux qui siègent de ce côté-ci.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel article 10 est
adopté sur division. Article 11.
M. Tardif: C'est l'article qui prévoit que chacun des
districts électoraux ne devra pas avoir un écart de plus ou moins
15% par rapport à la moyenne.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous avez des
commentaires, M. le député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Cordeau: Si vous le permettez...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Juste une question. Les cartes témoins qui ont
été faites pour Montréal et Québec l'ont
été par votre ministère, n'est-ce pas?
M. Tardif: Et Longueuil.
M. Cordeau: Montréal et Longueuil, ces cartes ont
été faites par votre ministère?
M. Tardif: Oui, monsieur.
M. Cordeau: Est-ce que c'est un service en particulier qui les a
faites?
M. Tardif: C'est la direction générale de
l'urbanisme.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous avez d'autres
questions, M. le député de Saint-Hyacinthe? Est-ce que l'article
11 est adopté? D'accord. Prenez le temps qu'il vous faut.
M. Cordeau: Un instant, s'il vous plaît! Concernant les 15%
je crois que dans les districts fédéraux, c'est plus ou
moins 25%, n'est-ce pas?
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: Vous avez opté pour 15%. Il y a une autre
question à laquelle j'ai fait allusion lors du début de
l'étude article par article, de ce projet de loi. Est-ce qu'il n'y a pas
une municipalité qui a été fusionnée à
Montréal, à qui, après la fusion, on a permis de conserver
un conseiller? Il s'agit de Saraguay, je pense. Est-ce que cette
municipalité va conserver ce privilège? Il n'y a pas
d'exclusion.
M. Tardif: Elle en a un. Elle en aura un par la suite, M. le
Président. Si on se reporte au dernier paragraphe de l'article 11, on
dit: "Un règlement délimitant un district dont la population est
supérieure ou inférieure de plus de 15% au quotient
déterminé en vertu du premier alinéa doit, pour entrer en
vigueur, être approuvé par la commission." C'est donc dire qu'il
est permis d'avoir des écarts supérieurs à ce ratio de 15%
dans des circonstances exceptionnelles. Saraguay ou
Rivière-des-Prairies, par exemple, seraient dans ces cas-là, tout
comme à l'échelle québécoise les
Iles-de-la-Madeleine dérogent à cette règle de plus ou
moins 25%.
M. Cordeau: Comme cela, l'entente qui a déjà
été signée reste en vigueur?
M. Tardif: On me dit que dans le cas de Saraguay, M. le
Président, il ne sera même pas nécessaire de faire
exception à la règle, puisqu elle se situe à
l'intérieur de plus ou moins 15%.
M. Cordeau: Merci.
Le Président (M. Laplante): L'article 11 est
adopté. Article 12.
M. Goldbloom: M. le Président, il n'y a aucune objection
à un tel article. Il se lit quand même un peu étrangement
pour une loi. C'est essentiellement un voeu pieux qui est traduit en texte
législatif.
M. Guay: Pas nécessairement. Il ne me semble pas. Si je
lis: "En tenant compte, entre autres critères, des barrières
physiques... ' C'en est déjà un qui est important. Quelqu'un peut
invoquer cela auprès de la Commission permanente de la réforme
des districts électoraux. S'il y a une barrière physique
d'importance...
Je donne le cas de Québec, par exemple. Il serait absolument
étonnant et cela pourrait faire l'objet d'une modification si on
fusionnait, par exemple, une paroisse de la Basse-Ville et une paroisse de la
Haute-Ville dans le même district électoral, puisqu'il y a une
barrière physique, qui est la falaise.
M. Tardif: Je vais prendre un cas patent à
Montréal, celui de la ville d'Anjou, même si elle n est pas
touchée par cela. Elle est séparée par le boulevard
Métropolitain et par le boulevard qui vient du pont-tunnel
Hippolyte-Lafontaine. Elle est divisée en quatre quartiers presque
infranchissables, hormis certains points très précis. Il me
semble que l'idée de barrière physique est assez explicite.
Compte tenu que c'est le conseil qui doit
rédiger la carte, ce qu'on voulait, c'était donner les
grandes lignes directrices, tout simplement.
M. Goldbloom: Je n'y ai pas d'objection.
M. Marchand: ... Est-ce que vous considérez le boulevard
Métropolitain comme une barrière physique?
M. Tardif: Cela dépend des endroits, M. le
Président.
M. Marchand: Disons chez nous. M. Tardif: A la hauteur du
quartier... M. Marchand: Chez nous et chez vous.
M. Tardif: D'accord. Entre le comté de Laurier...
M. Marchand: Laurier, Dorion...
M. Tardif: Entre le comté de Laurier et celui de
Crémazie. Ce n'est pas une barrière aussi infranchissable
qu'à Anjou, puisque les rues Berri, Lajeunesse, Routhier, Foucher,
Châteaubriand, Saint-Hubert, des Belges, passent toutes en dessous du
boulevard Métropolitain. Mais ceci dit, si cela peut... (15 h 15)
M. Marchand: Pour le piéton?
M. Tardif: De même pour le piéton, il passe en
dessous, la circulation passe au-dessus.
M. Marchand: Oui, mais c'est assez compliqué.
M. Tardif: Mais, si cela peut sécuriser le
député de Laurier, je dois dire que le boulevard
Métropolitain a effectivement été retenu comme
étant une frontière par les diverses hypothèses
locales.
M. Marchand: Même au point de vue de
l'homogénéité de la population.
M. Tardif: Oui, je crois que la paroisse de Saint-Alphonse
déborde nos deux comtés.
M. Marchand: Des deux côtés, oui.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 12, adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. A l'article 13,
il y a un papillon, il y a un amendement proposé par M. le ministre
à l'article 13.
M. Tardif: Oui, M. le Président. Voilà, M. le
Président, ce qui est prévu: C'est que l'article 13 du projet de
loi 44 est modifié par le remplacement de la septième ligne du
premier alinéa du paragraphe 1 par ce qui suit: "donc ne s'applique pas
et, le cas échéant, l'approbation prévue par le
troisième alinéa de l'article 11 est censée avoir
été donnée ". Cet amendement a pour effet justement de
prévoir que la règle édictée à l'article 11
quant au quotient ou à la norme de plus ou moins 15% puisse être
transgressée par la commission elle-même le cas
échéant.
Le Président (M. Laplante): Article 13, adopté tel
que modifié.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Conseil
de la municipalité
M. Tardif: L'article 14, M. le Président, ne devrait pas
faire de problème.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 14, adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je constate avec
satisfaction que nous avons un nouveau membre du Conseil des ministres qui va
dorénavant s'appeler "the smiling minister".
Inhabilité aux charges municipales
Le Président (M. Laplante): A l'article 15, il y a
modification par un papillon, un nouveau papillon.
M. Tardif: II y a un nouveau papillon, M. le Président. Si
vous permettez, j'aimerais qu'on fasse distribuer les copies de ce nouveau
papillon. C'est que, M. le Président, on a réfléchi sur
les objections du député-maire de Verdun.
M. Goldbloom: Ah!
M. Tardif: A l'heure actuelle, l'article 15 tel que
libellé visait à préserver sans limite les droits des
députés actuels de l'Assemblée nationale et du Parlement
du Canada de pouvoir se présenter à des élections
municipales, puisqu'on disait que toute personne qui occupe la charge de
député à l'Assemblée nationale ou au Parlement du
Canada pourra... L'article 15 ne s'applique pas à elle, c'est donc
qu'elle pourra toujours se présenter sur la scène municipale.
Il reste qu'il nous a semblé préférable...
L'article 15 serait modifié de la façon suivante: a) par la
suppression, dans la quatrième ligne du premier alinéa, de "mise
en candidature". On permettrait à une personne qui, bien que
n'étant pas député aujourd'hui ou n'étant pas
membre du Parlement du Canada aujourd'hui, le deviendrait dans quatre ans, par
exemple, de se présenter, d'être mise en
candidature et ce n'est qu'une fois élue qu'elle devra
démissionner. On élargit, si vous voulez, la
possibilité.
M. Marchand: Elue.
M. Tardif: C'est cela. Ce qui est visé, c'est
l'incompatibilité et non pas l'inéligibilité.
Le Président (M. Laplante): Article 15 tel
qu'amendé, adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire un seul
commentaire...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom:... en deux parties. La première partie,
c'est de dire au ministre que je trouve cette modification tout à fait
raisonnable et justifiée. La deuxième partie de mon commentaire
est la suivante: II y a des raisons de préférer que la même
personne n'occupe pas deux fonctions. Entre préférer et
légiférer, il y a quand même une marge. Quand une personne
est à la fois maire au conseil municipal et député
à l'Assemblée nationale, et quand un problème se
présente et implique des considérations de nature municipale, il
y a, évidemment une question qui se pose: De quelle façon le
député va-t-il ou va-t-elle raisonner et décider? En
fonction du poste de maire ou de conseiller que cette personne occupe, ou en
fonction du poste de député? C'est une question légitime
qui se pose. Mais je ne voudrais pas, en la posant cette question, tirer la
conclusion que l'être humain est incapable de répondre à
ces responsabilités sur les deux plans, si c'est la volonté des
citoyens que cette personne occupe les deux fonctions.
Je reconnais aussi que celui qui est déjà
député et qui se présente au poste de maire dans une
municipalité le fait non seulement en toute connaissance de cause pour
les électeurs impliqués, mais le fait pour les mêmes
électeurs dans les deux cas; tandis que celui qui est déjà
maire et se présente à l'Assemblée nationale le fait en
toute connaissance de cause pour les électeurs de sa
municipalité, mais peut-être que les autres parce que le
comté est généralement plus grand n'y penseraient
pas de la même façon.
Alors, M. le Président, je voulais dire ces choses pour faire
comprendre au ministre et aux membres de la commission parlementaire que je
suis sensible au problème qui est posé ici. J'hésite quand
même à dire que dans un pays libre on empêcherait par une
loi, des citoyens, au vu et au su des intéressés, d'occuper plus
d'une fonction. J'ai connu des députés qui se sont
acquittés extrêmement bien de leur fonction de
député et en même temps de leur fonction de maire ou de
conseiller dans une municipalité. C'est une réserve qui est de
nature plutôt philosophique, si vous voulez, M. le Président,
quant à la nature de notre société, qui me fait
hésiter à voter pour l'article rédigé par le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, je suis très sensible
à la considération philosophique je peux me permettre
parfois même d'en faire mais, déjà
l'incompatibilité de fonction dans la charge d'un député
à Québec et d'un député à Ottawa est
consacrée dans la loi. Il en est de même de certaines fonctions
à la magistrature, donc, de représentants du Parlement ou de
l'Assemblée nationale. En assouplissant la règle, ainsi qu'on l'a
fait, c est-à-dire en permettant la mise en candidature et
à un moment donné la personne devra faire des choix je
pense qu'on permet justement aux élus fonctionnant à un niveau,
de changer de niveau d'activité, à un moment donné, mais
sans pour autant, encore une fois, permettre le cumul de fonctions.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe, vous avez des questions?
M. Cordeau: Non.
Le Président (M. Laplante): Article 15 adopté sur
division. M. le député...
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse. J ai
apporté un amendement au premier alinéa. Il y en a un au
deuxième alinéa; au lieu de dire: Le présent article ne
s'applique pas à une personne, on peut dire: II ne s'applique pas...
Pardon, je m'excuse, c'est la présente partie, ce n'est pas le
présent article, au tout début; mais à la date où
il prend effet, puisqu'à cause de la scission pour permettre aux
municipalités de se prévaloir d'une partie ou non de la loi, il
faut être beaucoup plus circonspect dans les références
qu'on fait, et c est la raison pour laquelle on écrit "il" au lieu de
"la présente partie".
Le Président (M. Laplante): Cela veut dire que le
deuxième paragraphe se lirait: "Le présent article ne s'applique
pas à une personne qui est membre de l'Assemblée nationale ou du
Parlement du Canada à la date où il prend effet dans la
municipalité." Le présent article, c'est-à-dire la
présente partie.
M. Marchand: M. le ministre, est-ce que le droit acquis que vous
confirmez donne le droit, également, de se représenter? Est-ce
que c'est une continuité?
M. Tardif: Oui, tout à fait.
Le Président (M. Laplante): L'article 15...
M. Tardif: Dans le cas du député de
Saint-Hyacinthe, celui-ci, étant membre de l'Assemblée nationale
au moment de l'adoption de cette loi, pourrait théoriquement ne pas
être membre de l'Assemblée nationale à la prochaine
élection et continuer ses charges municipales, revenir dans quatre ans
à l'Assemblée nationale et toujours avoir le droit de se
présenter et de cumuler les fonctions, puisque ce droit ne
s'éteint pas avec la
fin du mandat, qu'il est attaché à la qualité des
personnes, etc., au moment de l'adoption de la loi.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je me suis exprimé
sur le fond de la question et je serais disposé à accepter que
l'article soit adopté, même sans demander que ce soit sur
division; mais il y a un problème de rédaction, ici, que me
semble avoir été compliqué quelque peu par le premier
amendement apporté par le ministre. On dirait qu'une personne qui est
député ne pourrait être élue.
M. le Président, le ministre nous a dit que la mise en
candidature serait permise, que l'élection serait permise et que la
personne serait obligée, par la suite, de faire un choix. Si la loi dit
que cette personne ne peut être élue, ce n'est pas ce qu'a voulu
dire le ministre; il faudra que cette personne soit élue et ensuite
démissionne de l'autre fonction.
M. Tardif: M. le Président, l'article tel que
libellé semblait clair à nos légistes; c'est-à-dire
qu'après son élection, la personne, pour être
déclarée élue, doit être assermentée comme
telle. Entre le moment de la tenue du scrutin et son assermentation, elle
démissionne de son poste.
M. Marchand: II y a une chose que j'essaie de comprendre, c'est
dans le même sens que ce qu'a dit le député de D'Arcy
McGee. Si je suis conseiller municipal et que je me présente comme
député à Québec et que je suis élu, je dois
faire un choix; c'est ce que vous avez dit.
M. Tardif: C'est cela.
M. Marchand: Je conçois très mal que j'aie à
faire un choix si je suis conseiller municipal et que je me présente,
naturellement en pensant d'être élu, et ayant après cela le
loisir de démissionner du poste pour lequel je viens d'être
élu. Je pense que la loi, quant à le faire, devrait être
plus spécifique. Si je suis conseiller municipal et que je me
présente comme député, cela devrait être formel et
obligatoire que je démissionne comme conseiller municipal et non pas
comme député. Je ne cours pas de risque lorsque je me
présente comme député ou que je me présente comme
conseiller municipal, automatiquement, je démissionne comme
député si je suis élu de la première charge que
j'ai, car je sais que j'aurai un choix. Donc, je suis prêt, en me
présentant, à abdiquer le poste que j'obtiens. Je ne voudrais pas
que quelqu'un se présente, vice versa, comme conseiller ou comme
député et qu'après avoir été élu, il
démissionne. C'est un manque total de logique de la part de la personne
qui ferait cela et je le pense aussi de cette loi. Le dernier poste qu'une
personne veut remplir devrait être celui qu'elle veut remplir avec le
plus de force.
M. Tardif: C'est tout à fait juste, M. le
Président, mais l'article est ainsi libellé que... Imaginons une
personne étant membre d'un conseil municipal, décidant de se
présenter comme député à l'Assemblée
nationale, se présente et n'est pas élue, donc continuerait
d'occuper ses fonctions de conseiller. C'est la raison pour laquelle il faut le
laisser ouvert tel qu'il est. (15 h 30)
On présume qu'en toute logique une personne connaissant les
règles du jeu et se faisant élire à l'Assemblée
nationale ne dira pas: Je vais démissionner de mon poste à
l'Assemblée nationale; de toute façon, il ne pourrait pas occuper
la charge de membre de l'Assemblée nationale, à moins de
démissionner de l'autre.
M. Marchand: Absolument, mais la porte est quand même
ouverte à un certain jeu électoral qui est possible. Si, dans un
cas, je suis conseiller municipal, je me présente dans le comté
de Laurier, je suis élu et mon chef n'est pas élu. Je
démissionne, j'ouvre le comté immédiatement pour mon chef
et je demeure conseiller municipal.
M. Tardif: D'après la loi, M. le Président, il est
bien dit que cette personne, en outre de toute autre personne inhabile aux
charges municipales en vertu de la loi, qui est membre de l'Assemblée
nationale ou du Parlement du Canada, ne peut être élue ou
nommée à une charge de membre d'un conseil municipal, ni occuper
cette charge. A partir du moment où vous êtes élu membre de
l'Assemblée nationale, vous ne pouvez plus occuper la charge de
conseiller.
M. Marchand: Vous avez bien dit assermenté.
M. Tardif: Oui, en principe, la déclaration
d'élection est différente de celle du jour du scrutin.
M. Guay: Si je peux me permettre... l'argument du
député de Laurier me semble bien théorique, parce qu'en
pratique, je le conçois difficilement, sinon le cas qu'il vient de
donner, mais enfin... Si le député de Laurier, ayant
été élu et son chef ayant été battu
un scénario très concevable désire
démissionner pour laisser la chance à son chef de se
présenter dans Laurier...
M. Tardif: Même dans le contexte actuel. M. Marchand:
Oui, d'accord! D'accord!
M. Guay: Qu'il soit conseiller municipal ou non, il pourra le
faire. Il y a même le député de Notre-Dame-de-Grâce
qui l'a fait, mais cela n'a pas été accueilli avec la même
chaleur qu'on pensait dans Notre-Dame-de-Grâce de la part d'un
chef, j'entends mais rien n'empêche un député de
démissionner comme bon lui semble et quand bon lui semble. Cela peut
même être avant d'être assermenté...
M. Goldbloom: Ce n'est pas un argument ad hominem,
j'espère.
M. Guay: Non!
M. Tardif: Non, c'est un exemple.
Le Président (M. Laplante): Sur ce... Oui, M. le
député.
M. Cordeau: Dans mon cas particulier... ce n'est pas un conflit
d'intérêts, c'est une clarification par le ministère, c'est
tout.
M. Tardif: Bien oui! Lumière rouge, lumière
rouge!
M. Cordeau: II faut dire les choses telles qu'elles sont. Je suis
conseiller municipal et député. Advenant le cas où
l'élection municipale surviendrait avant la future élection
provinciale, est-ce que j'ai le droit de me représenter comme
conseiller?
M. Tardif: Quand c'est un droit acquis que vous avez dans votre
cas, même s'il y avait interruption de votre rôle comme membre de
l'Assemblée nationale, c'est un droit que vous conservez tant que Dieu
vous prête vie.
M. Goldbloom: M. le Président, si j'interprète bien
l'article, le député de Saint-Hyacinthe pourrait même se
présenter à la mairie de Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: Comme le député de D'Arcy McGee pourrait
se présenter à la mairie de Saint-Luc ou de Montréal.
M. Goldbloom: Assez d'arguments ad hominem, M. le
Président!
M. Cordeau: Est-ce que ce pourrait être une
éventualité?
M. Goldbloom: Dans mon cas ou dans le vôtre, cher
collègue? Non, non! Dans le mien, non!
M. le Président, ne serait-il pas plus simple je pose une
question aux légistes par l'intermédiaire de vous-même et
du ministre de faire lire l'article de la façon suivante: "... ne
peut occuper la charge de membre du conseil de la municipalité"? "Une
personne qui est membre de l'Assemblée nationale ou du Parlement du
Canada ne peut occuper la charge de membre du conseil de la
municipalité".
M. Tardif: On m'informe que, finalement, le jour du scrutin, le
président d'élection ou le greffier ne déclare pas la
personne élue, il déclare que M. X a recueilli le plus grand
nombre de voix. Ce n'est qu'après les délais d'appel
prévus pour le recomptage judiciaire que, finalement, il y a
proclamation officielle de l'élection. Ce qui donne donc un temps pour
la démission de prendre effet.
M. Goldbloom: M. le Président... Un autre en conflit
d'intérêts?
M. Tardif: Pardon? On m'informe, M. le Président, que
cette procédure fait que le soir même du scrutin, c'est la
personne ayant recueilli le plus grand nombre de voix qui est
déclarée et qu'il y a le décalage entre ce moment et celui
où la personne est déclarée élue, sauf dans les cas
d'élection par acclamation où, le jour même de la tenue du
scrutin, s'il n'y a pas d'opposition, la personne est déclarée
élue par acclamation, si bien que, dans ce cas, les délais
n'existent pas et que l'on pourrait modifier l'article 15 ainsi que le
suggère le député de D'Arcy McGee, donc "ne peut occuper
une charge de membre du conseil de la municipalité".
Comment se lirait à ce moment-là, voulez-vous...
M. Marchand: Le ministre donne de la force à mon
argumentation.
M. Tardif: Bon, voyez, on sait se ranger aux arguments
convaincants. Donc, à la suite de "de l'Assemblée nationale ou du
Parlement du Canada" on ajoute "ne peut occuper une charge de membre du conseil
de la municipalité". C'est cela?
M. Goldbloom: Hum, hum!
M. Tardif: D'accord? "... ne peut occuper une charge de membre du
conseil de la municipalité".
M. Goldbloom: D'accord. J'ai une dernière question, M. le
Président. Il y a d'autres instances locales de responsabilité,
d'autres postes électifs au niveau local; le ministre accepterait-il
qu'un député demeure commissaire d'école? Si oui,
pourquoi?
M. Tardif: M. le Président, ceci relève beaucoup
plus de la compétence de mon collègue du ministère de
l'Education, à savoir quelles sont les personnes, selon lui, habiles ou
inhabiles à occuper une charge de commissaire d'école, que de
celle du ministre des Affaires municipales comme tel. Mais...
M. Goldbloom: M. le Président, je...
M. Marchand: Le ministre passe par la porte d'en
arrière.
M. Goldbloom: ...je ne voudrais pas utiliser un mot
désagréable à l'endroit du ministre mais je trouve que
c'est un faux fuyant parce qu'il se permet de parler au nom du Parlement du
Canada dans cet article où, à ma connaissance, il n'a pas
danvatage d'autorité.
M. Tardif: Attention! C'est à l'endroit d'organismes dont
la surveillance incombe au ministre des Affaires municipales; en ce qui
concerne les organismes relevant de la compétence du ministè-
re de l'Education, je dois avouer que ce qui nous a été
posé beaucoup plus, comme problème, c'est la question de la
compatibilité ou de l'incompatibilité des charges
électives municipales et scolaires. Mais on a décidé de
laisser cela tel que c'est présentement.
M. Goldbloom: M. le Président, peut-être que le
ministre, cet automne, avec son projet de loi général, pourra
nous informer des délibérations du Conseil des ministres sur ce
sujet.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce que vous avez l'intention d'en parler au
ministre de l'Education ou si...
M. Tardif: Je vais lui faire part du souci de cette commission
vis-à-vis des charges de commissaires d'école.
M. Cordeau: Une dernière question: Est-ce qu'un
président de conseil de quartier peut devenir député ou
vice versa?
M. Tardif: On n'en est pas là, M. le Président,
mais si, encore une fois, cette commission est à ce point
intéressée par le futur rôle des conseils de quartier et
des incompatibilités...
M. Marchand: ... soucieuse...
M. Cordeau: ... je parle de leur rôle...
M. Tardif: ... oui, soucieuse, très certainement
qu'à l'automne, on se penchera sur la question.
Le Président (M. Laplante): Avant d'adopter l'article, M.
le député de Sainte-Marie, qui n'est pas membre de la commission,
il demande s'il peut parler.
M. Bisaillon: M. le Président, avec le consentement de la
commission, est-ce que je pourrais poser une question sur l'article 15?
Le Président (M. Laplante): Cela prend le consentement de
la commission.
M. Goldbloom: Je me le demande, M. le Président.
M. Marchand: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: J'aurais pu avoir des objections, mais je n'en ai
pas.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Sainte-Marie, avec le consentement unanime des membres de cette commission.
M. Bisaillon: Je remercie M. le Président et l'ensemble
des membres de cette commission de m'autoriser une question sur l'article 15.
Je voudrais poser une question au ministre sur la deuxième partie de
l'article 15, qui se lirait maintenant comme suit: "Le présent article
ne s'applique pas à une personne qui est membre de l'Assemblée
nationale ou du Parlement du Canada à la date où il prend effet
dans la municipalité. " Le projet de loi touche, au départ, les
municipalités de Longueuil et de Montréal et l'ensemble des
autres municipalités, au moment où les municipalités
adoptent un règlement spécifique à cet effet. Je dois donc
comprendre qu'avec le vote de ce projet de loi par l'Assemblée
nationale, automatiquement, dans deux municipalités du Québec,
l'ensemble des membres du Parlement du Canada et de l'Assemblée
nationale sont donc autorisés ad vitam aeternam à se
présenter à des élections municipales. Cela ne serait pas
le cas, si je comprends bien, par exemple, pour d'autres municipalités,
si ces municipalités ne présentaient pas de règlement ou
le présentaient plus tard. Par exemple, si la municipalité de
Drummondville adopte un règlement dans un an, disant qu'on applique les
prescriptions de la loi, dans cette période d'un an, un membre de
l'Assemblée nationale ou un membre du Parlement du Canada pourrait
briguer les suffrages, mais ne pourrait pas occuper le poste de conseiller
municipal dans la municipalité de Drummondville. Est-ce que je comprends
bien la portée de l'article 15?
M. Tardif: Vous comprenez très bien la portée de
l'article, mais j'aimerais que vous compreniez aussi bien la portée
même du projet de loi qui s'intitule: "Loi concernant les
élections de 1978 dans certaines municipalités et modifiant la
Loi des cités et villes", si bien que les élections se tenant une
autre année que l'année 1978 sont régies par une loi
permanente à l'automne et qui reprendra substantiellement les
mêmes dispositions, ici, à l'égard des membres de
l'Assemblée nationale et du Parlement.
M. Bisaillon: Donc, d'autres municipalités du
Québec seraient couvertes par une autre loi? Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, pour clarifier,
l'article 15 est adopté, suivant un papillon du ministre et
corrigé.
M. Tardif: C'est cela.
Electeurs
Le Président (M. Laplante): Merci. J'appelle l'article 16.
A l'article 16, il y a une autre modification, je crois, apportée par un
autre papillon.
M. Tardif: Oui, M. le Président. L'article 16 est cet
article qui enlève le droit de vote aux personnes morales. Cet article,
je propose qu'il soit modifié premièrement, par le remplacement
dans les première et deuxième lignes des mots "du conseiller d'un
district électoral" par les mots
"d'un conseiller", et c'est un amendement de concordance avec l'article
121, qui dit que: Le découpage par quartier ou par district
électoral n'est pas obligatoire pour quand même se
prévaloir de certaines autres dispositions du projet de loi, et,
deuxièmement, par l'addition de l'alinéa suivant: "A savoir que
le présent article n'a pas pour effet de priver un syndicat ou une
compagnie, corporation, société commerciale, association,
coopérative ou autre personne morale de son droit d'être inscrit
sur la liste électorale de la municipalité pour toute fin autre
que l'élection des membres du conseil selon les règles
prévues par la loi qui régit la municipalité mutatis
mutandis", c'est-à-dire le droit de vote à l'occasion des
règlements d'emprunt, etc. (15 h 45)
M. Goldbloom: M. le Président, quand on parle de personnes
morales dans ce contexte, on a une tendance à penser à une grande
société qui n'aurait pas aux yeux de certaines personnes.le souci
du bien des citoyens et à vouloir lui enlever un droit de vote aux
élections municipales. Il y a cependant des personnes morales, qui n'ont
pas cette même envergure. Il y a le petit propriétaire qui paie
des taxes dans la municipalité, si vous voulez, et qui serait
empêché d'exercer un droit de vote aux élections. Il y a le
vieux principe "no taxation without representation"; j'aimerais que le ministre
nous explique la pensée qui est derrière cet article, en fonction
de ce petit propriétaire qui paierait des taxes foncières et
autres à la municipalité et qui n'aurait plus le droit de voter
aux élections municipales.
M. Tardif: M. le Président, à ce principe de "no
taxation without representation", on peut sûrement en opposer un autre
qui veut qu'en démocratie le cens électoral soit fondé sur
la personne et non pas sur la propriété. Deuxièmement, on
peut aussi opposer à ce principe le fait, cette fois, que les personnes
morales qui paient néanmoins des taxes à Ottawa et à
Québec ne votent pas.
La mesure qui est contenue dans l'article 16 est une mesure vraiment
minimale, en ce sens que le droit de vote est effectivement enlevé aux
personnes morales, mais n'est pas touché le droit de vote des
propriétaires non résidents comme tels, et ceci est relié
à toute cette autre question de la confection d'une liste
électorale permanente, elle-même appuyée sur un cens
électoral identique, qu'il s'agisse d'une élection au
fédéral, au Québec ou au municipal.
M. Goldbloom: Ai-je bien compris le ministre que, dans son
interprétation, cet article n'enlève pas le droit de vote aux
propriétaires non résidents?
M. Tardif: C'est exact, M. le Président. M. Goldbloom:
Adopté, M. le Président. M. Marchand: M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Marchand: ... le ministre, dans son intervention, compare...
Le Président (M. Laplante): Excusez-moi, M. le
député de Laurier. M. le député de Saint-Hyacinthe.
Il n'y a pas de question?
M. Cordeau: D'accord.
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. le
député de Laurier.
M. Marchand: Dans son intervention, le ministre dit que, par
exemple à Québec, la personne morale n'a pas droit de vote pour
une élection au Québec. Les personnes que mentionnait le
député de D'Arcy McGee et, dans mon intervention en
deuxième lecture, j'ai largement parlé des personnes morales,
sont de petits commerçants qui passent les trois quarts de leur vie
à Montréal ou dans une autre municipalité et qui demeurent
à quelques milles de leur endroit de travail. Naturellement, je ne crois
pas qu'on puisse comparer une élection provinciale à une
élection municipale puisque, à une élection provinciale,
ces mêmes personnes ont le droit d'élire le gouvernement qu'elles
veulent, puisqu'elles votent dans leur district électoral, tandis
qu'à Montréal, ou dans une autre municipalité, elles
perdent totalement leur droit de dire qui elles veulent comme administrateurs
et ce sont souvent des citoyens à part entière dans une
municipalité. D'après moi, peut-être que mon opinion n'est
pas celle du ministre, mais ce sont des citoyens qui participent
généralement à toutes les organisations paroissiales,
sociales et municipales d'une municipalité, sans y dormir. C'est
à peu près la seule chose qu'ils ne font pas dans cette
municipalité.
M. Tardif: Dans le cas des petits commerçants qui
préoccupe le député de Laurier, ces personnes, à
98%, ne sont jamais incorporées comme une personne morale, si vous
voulez, au même titre qu'une grosse compagnie. Elles font affaires sous
leur nom et, si elles sont propriétaires dans la ville, elles sont
inscrites sur la liste électorale; si elles ne le sont pas
présentement, elles ne sont pas inscrites et, présentement, elles
n'ont pas droit de vote, si elles ne sont pas inscrites, soit comme
propriétaire, soit comme résident, de sorte que, sur ce plan, on
ne leur enlève rien. D'accord? Il faut que ce soit bien clair.
Le Président (M. Laplante): Le député...
M. Marchand: C'est...
M. Tardif: On ne leur enlève rien, à moins qu'elles
n'aient été inscrites comme personnes morales, mais ce n'est pas
la règle générale chez ces petits commerçants.
M. Marchand: On peut dire que 50% de ces 98% que vous mentionnez
sont quand même des locataires dans un édifice; l'épicier,
le tabaconiste, et tous ces gens ne sont généralement pas des
propriétaires d'édifices.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, une seule seconde, s'il
vous plaît. Je cherche une municipalité sur la liste ici. Je vois
ici une ville qui, selon la liste du ministre, a une population de 56 000, 31
000 électeurs. Je suis informé qu'aux dernières
élections municipales, il y avait 1300 petits propriétaires qui
étaient quand même incorporés en
société...
M. Tardif: Mais je suis...
M. Goldbloom: ... une proportion plus forte que celle
citée par le ministre.
M. Tardif: Je suis également informé, pour citer un
exemple, que, dans le cas de la ville de Sainte-Foy, avec 71 000 de population,
dont 43 000 électeurs, le taux de participation au dernier scrutin
municipal était inférieur à 5%, de sorte que, dans les
faits...
Le Président (M. Laplante): Article 16, adopté. Je
ferais remarquer qu'il y a un alinéa additionnel. Article 17?
M. Tardif: II y a aussi un amendement au premier
alinéa.
Elections
Le Président (M. Laplante): Un amendement. A l'article 16,
il y a un amendement plus un alinéa. Article 17, dans le chapitre VI,
Elections, section I. Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, l'article se lit comme
suit: "L'élection générale de 1978 dans la
municipalité a lieu le 12 novembre 1978". La municipalité, cela
veut dire celle visée par le projet de loi,...
M. Tardif: C'est cela.
M. Goldbloom: ... doit obligatoirement il y a deux cas,
soit sur le plan facultatif...
M. Tardif: C'est cela.
M. Goldbloom: La ville de Montréal, par exemple, a une
charte qui fixe la date des élections.
M. Tardif: C'est le 12 novembre.
M. Goldbloom: C'est le 12 novembre cette année. La Loi des
cités et villes prévoit la date d'élection pour Longueuil,
mais ce serait une semaine avant, je pense.
M. Tardif: Ce serait normalement une semaine avant. Or, la date
est ramenée partout au 12 novembre, qui est la date de Montréal,
ce qui donnera plus de temps aux villes qui décident de se
prévaloir, de faire les travaux nécessaires, à supposer
qu'elles décident de remanier leur carte, cela leur donne une semaine de
plus pour faire leur carte.
Le Président (M. Laplante): Article 17, adopté.
Article 18? Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse. C'est quand
même un sujet d'une certaine importance. On fait intervenir le directeur
général des élections, au lieu de permettre aux
autorités municipales elles-mêmes d'être les
administrateurs, les gestionnaires des élections municipales. La Loi des
cités et villes prévoit tout un mécanisme. Ce
mécanisme existe depuis des années, a été
modifié, quant à certains détails, mais le principe
fondamental, c'est que la municipalité jouissant d'une certaine
autonomie et d'une autonomie certaine est compétente pour gérer
ses propres élections. Voilà que l'on introduit la notion d'un
président d'élection qui serait soumis à l'autorité
du directeur général des élections. Cette notion concorde
moins bien avec celle d'autonomie municipale que je n'aurais pensé.
M. Tardif: M. le Président, la raison est très
simple. C'est la même qui nous a fait constituer la Commission permanente
de réforme de la carte électorale, comme étant
l'autorité devant trancher en cas de conflit ou de problème. Le
président d'élection au niveau municipal, c'est le greffier, qui
est un fonctionnaire de la municipalité.
Or, imaginons une situation où un ou des candidats ou un ou des
partis décident de se présenter, que des problèmes
d'acceptation de la mise en candidature se posent. Vers quelle autorité
indépendante peut se tourner le greffier, qui est le président
d'élection sur la scène locale, vers quelle autorité
indépendante, dis-je, peut-il se tourner pour voir si, effectivement,
telle mise en candidature est recevable, acceptable ou non? Il nous semblait
que pour ce qui est de la conduite générale des élections,
ça demeure l'affaire du greffier à tous points de vue; mais
uniquement dans les cas où celui-ci aurait des difficultés, il
pourrait alors s'adresser au président général des
élections du Québec pour des directives sur ces matières
qui pourraient porter à problème.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Tardif: Sur la question de l'autonomie, c'est sauf. Il
s'agissait d'avoir une instance indépendante de la municipalité
pour ces questions de recevabilité de candidatures.
M. Goldbloom: Deux choses, M. le Président, D'abord, le
ministre peut-il citer un certain nombre d'exemples, nous indiquer qu'il existe
un certain nombre d'exemples où le régime actuel dans
lequel cette autorité supérieure et autonome n'a pas sa place
a fait défaut, a été déficient sur ce plan,
où des problèmes majeurs ont été connus dans des
municipalités parce que le greffier n'avait pas de recours à une
autorité supérieure?
M. Tardif: M. le Président, ce projet de loi, il faut
aussi le situer dans cette réforme plus globale de la préparation
d'une liste électorale permanente et unique pour tout le Québec,
où ce n'est plus le greffier de la municipalité qui
préparera une telle liste, mais bien le président
général des élections et, raison de plus, nous
semblait-il, pour faire en sorte qu'il y ait cet accès facile de la part
du greffier, du président local>»u municipal d'élection
qui est le greffier, à cette instance qui est apolitique, par
définition, puisque relevant, quand même, de l'Assemblée
nationale. Entre autres raisons, il faut aussi considérer
celle-là, en plus de celles mentionnées tantôt de
problèmes qui pourraient se poser, à savoir qu'un parti
d'opposition pourrait considérer qu'il n'obtient pas justice de la part
d'un greffier, fonctionnaire à l'emploi du conseil qui est en place.
Mais, encore une fois, M. le Président, ceci nous apparaît
être une mesure de précaution et qui n'enlèvera pas
l'autonomie de fonctionnement des greffiers municipaux.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre
reconnaîtra que dans l'explication qu'il vient de donner, il a
utilisé des mots différents de ceux qui paraissent à
l'article que nous avons devant les yeux. Le ministre a parlé du recours
facile qu'aurait le greffier au directeur général des
élections, ce qui donne l'image d'un droit d'appel, en quelque sorte:
S'il y avait un problème que l'on n'arrivait pas à trancher
facilement, on pourait en appeler à une autorité
supérieure pour se faire aider.
Ce n'est pas ce que dit le texte de I article, qui parle de placer le
président d'élection, dans l'exécution de ses fonctions,
sous l'autorité du directeur général des élections.
Cela, c'est autre chose. L'initiative pourrait fort bien venir d'en haut...
M. Tardif: L'article 19, M. le Président, prévoit
cela. On en est à l'article 18...
M. Goldbloom: Quand même, M. le Président... (16
heures)
M. Tardif: II faut les lire en relation.
M. Goldbloom: Absolument, aucune objection, au contraire, sauf
que je ne trouve pas le texte de l'article 19 convaincant comme réponse
à ce que je viens de dire. C'est une obligation qui serait
imposée au directeur général des élections de
fournir sur demande toute l'aide dont le président d'élection
aurait besoin. Parfaitement d'accord, mais cela ne change pas, ne modifie pas,
n'affaiblit pas la déclaration à l'article 18 que le
président d'élection, le greffier de la municipalité est
sous l'autorité du directeur général des élections.
L'article 19 dit que si le greffier demande quelque chose, le directeur
général des élections est obligé de lui
répondre de la façon la plus utile possible, mais l'article 19 ne
dit pas que le directeur général des élections
n'intervient que dans le cas où la demande en est faite par le
greffier.
M. Tardif: Tout à fait juste, M. le Président, et,
à ce sujet-là, je dois dire que j'ai fait état
déjà des consultations que nous avons eues avec les
représentants des conseils municipaux. Je n'ai pas fait état
jusqu'à maintenant des consultations que nous avons eues avec des
greffiers et avec le président général des
élections. Tous les deux voyaient d'un très bon oeil les
dispositions des articles 18 et 19, justement, de faire en sorte que, pour les
fins de l'exercice de leur mandat ès qualité de président
d'élection locale ou municipale, les greffiers soient assurés
d'une indépendance vis-à-vis de leur employeur habituel qui les
mette à l'abri de toute...
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre vient de dire
qu'il a eu certaines consultations et je n'ai pas saisi parfaitement s'il a
parlé d'un greffier en particulier ou de l'association des greffiers, si
un tel organisme existe.
M. Tardif: Non, de plusieurs greffiers des municipalités
de plus de 50 000 de population et du président général
des élections du Québec.
M. Marchand: Est-ce qu'en particulier vous avez vu le greffier de
la ville de Montréal et celui de Longueuil?
M. Tardif: Je parlais en particulier des greffiers des villes de
Montréal et de Longueuil; ils ont été vus, M. le
Président.
M. Marchand: Lorsque vous comparez le greffier de la ville de
Montréal et de...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier, je voudrais que vous preniez l'habitude de demander la parole, parce
que le député de Saint-Hyacinthe attendait déjà
depuis un bon moment.
M. Marchand: C'était sur le même sujet et cela
s'engendrait si facilement.
Le Président (M. Laplante): C'est parce que cela va bien
et je voudrais continuer dans cette ligne. S'il vous plaît!
M. Marchand: Vous avez raison, M. le Président, je ne veux
rien corrompre. Lorsque le ministre compare le greffier de la ville de
Montréal au président d'élection, les arguments qu'il nous
a donnés ne me satisfont pas tout à fait, parce que le greffier a
quand même sûrement un conseil juridique ou des conseillers
juridiques pour l'aider dans sa tâche. A une élection provinciale,
le président des élections n'a pas de recours plus haut pour
prendre une décision et, aux deux niveaux, je pense que les deux peuvent
se comparer. Le greffier a le même pouvoir et est nommé... Vous
présumez de certaines craintes vis-à-vis d'un greffier qui, en
fait, a le même statut, du point de vue des élections municipales,
que le président des élections qui est lui aussi nommé par
un gouvernement et pourrait avoir les mêmes tendances...
M. Tardif: L'Assemblée nationale aux deux tiers.
M. Marchand: ... par l'Assemblée nationale et qui pourrait
avoir les mêmes tendances qu'un greffier pourrait avoir. Ils demeurent
deux hommes qui sont là et à un niveau supérieur qui
comporte quand même plus de candidats qu'une élection municipale;
c'est peut-être encore plus dangereux de faire des omissions que dans une
municipalité.
M. Tardif: C'est toujours le greffier, M. le Président,
qui va s'occuper de tout.
M. Marchand: Oui, mais sous une juridiction.
M. Tardif: C'est que, dans l'accomplissement de ses fonctions
ès qualité de président des élections, parce que
cela dure quand même le temps qu'il faut pour préparer
l'élection, à ce moment-là, en effet, dans les actes qu'il
pose en cette qualité, il relèverait de l'autorité du
président général des élections. Ceci n'implique
pas que le président général des élections est
présent pour assister à chaque geste qui est posé dans la
municipalité.
Mais, compte tenu, encore une fois, de ce que je mentionnais
tantôt pour ce qui est de la confection de la liste électorale,
Dieu sait que les municipalités sont vivement intéressées
dans la confection d'une telle liste électorale, parce qu'à
l'heure actuelle...
M. Marchand: Liste ou carte?
M. Tardif: Liste électorale. Non, non, je ne parle pas de
la carte, c'est la commission de refonte de la carte, ça. Mais la liste,
dans une ville comme Montréal, c'est quand même un coût de
$1 million, de sorte qu'on est vivement intéressé à ce que
cette relation se fasse entre le président général des
élections et le greffier.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe. Le député de Taschereau.
M. Guay: Le député de Saint-Hyacinthe s'est fait
régler ça.
M. Cordeau: Pardon? Je n'ai pas compris l'astuce.
M. Guay: Ce matin, je me suis fait couper la parole, mais vous,
vous vous êtes même fait couper avant de parler.
M. Cordeau: Non, M. le député de Taschereau peut y
aller, pas de problème.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Taschereau.
M. Guay: Très brièvement, c'est simplement...
M. Cordeau: II faut passer à tour de rôle, d'une
façon ou d'une autre.
M. Guay: C'est simplement une analogie que m'inspirent les
articles 18 et 19, M. le Président. Il existe un vieux dicton qui est
bien connu des membres de cette Chambre, qu'il n'est pas seulement important
que justice soit rendue, mais que les apparences de la justice
également...
M. Tardif: Semblent être faites.
M. Guay: ... semblent être faites. Je ferais le
parallèle avec les élections de façon
générale. Il n'est pas seulement important que les
élections donc que l'exercice de la démocratie se fasse de
façon équitable, mais que ça donne également
l'impression d'avoir été fait de façon équitable.
S'il n'y a pas de greffier qui ait pu être fautif dans le passé,
et si même dans l'avenir, en faisant des prospectives, il n'y aura pas de
greffier qui sera fautif, la simple idée que puisse exister un semblant
de conflit d'intérêt dans une tâche aussi centrale du
système nerveux de la démocratie m'apparaît justifier
l'intervention, ou m'apparaît justifier un article comme celui-là,
pour être bien certain non seulement que la démocratie soit faite
de façon équitable, mais qu'elle donne l'impression d'avoir
été faite de façon tout aussi équitable.
M. Tardif: C'était un lord... lord Elgin, Devlin...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Goldbloom: Cela remonte plus loin que ça, c'est un
vieux dicton écossais.
M. Marchand: Je pensais que c'était lord Elgin.
M. Goldbloom: II était écossais.
M. Cordeau: M. le Président, le trésorier est sous
l'autorité du directeur général du financement des partis
politiques, il a un droit d'appel. Par contre, le greffier est sous
l'autorité du directeur général des élections.
Est-ce qu'il peut y avoir un droit d'appel dans son cas?
M. Tardif: Parlez-vous du droit d'appel du greffier ou de celui
du président d'élection? Le président
d'élection...
M. Cordeau: Oui, du président d'élection qui sera
habituellement le greffier de la municipalité.
M. Tardif: Le président d'élection municipale, qui
est le greffier de la municipalité, en cas de litige ou de
problèmes, ou d'application de la loi, ou d'interprétation,
s'adresse au président général des élections. Le
président général des élections du Québec,
en cas de problèmes, de conflit, dépose son rapport à
l'Assemblée nationale, à tous les
membres que nous sommes, et c'est à nous d'en prendre
connaissance.
M. Cordeau: Ce serait la même chose... Un autre point, M.
le Président, je crois que les articles 18 et 122, tels que
rédigés, auraient été inacceptables pour nous parce
qu'ils plaçaient presque le directeur général des
élections et le directeur général du financement sous
l'autorité du ministre des Affaires municipales. Articles 18 et 122. Par
contre, je crois que vous avez apporté un amendement à l'article
122 et nous sommes bien heureux que cet amendement soit là, parce que
vous dissociez ces deux directions du ministère.
Le Président (M. Laplante): Je dois comprendre que
l'article 18 est adopté?
M. Goldbloom: Pas tout à fait, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Golbloom: J'ai quand même des objections. D'abord,
j'aimerais poser une question au ministre. Dans l'interprétation que le
gouvernement donne à l'article 18, est-il compris que le
président d'élection a effectivement un droit d'appel au
directeur général des élections, c'est-à-dire qu'il
peut, de son propre chef, soumettre un problème qui lui paraît
litigieux, à l'attention du directeur général des
élections pour décision?
M. Tardif: Oui, c'est le sens même de l'article 18, que
celui-ci, en cas de problème lié à l'exercice de ses
fonctions, son autorité, celle à qui il s'adresserait
normalement, au lieu que ce soit son conseil municipal, qui est une
déformation politique, ou des équipes, il peut être
impliqué là-dedans ça peut se présenter
que l'autorité à ce moment-là, ce n'est pas le
conseil qui est précisément en élection, mais bien le
président général des élections.
M. Goldbloom: Et le citoyen qui peut vouloir se plaindre d'une
action quelconque du greffier, en vertu de la rédaction actuelle de
l'article 18, aura-t-il un droit d'appel au directeur général des
élections? Si oui, comment l'exercera-t-il?
M. Tardif: M. le Président, les articles 18 et 19
et c'est important de le souligner n'ont pour effet d'enlever aucun des
pouvoirs actuels du greffier ou du président d'élection sur la
scène municipale. Les procédures de contestation
d'élection et autres qui sont prévues dans la Loi des
cités et villes demeurent entières. Les recours des citoyens
demeurent entiers.
Il s'agit d'une aide technique, beaucoup plus qu'autre chose, qui est
apportée au président d'élection cette fois. Quant aux
recours des citoyens, ils sont tous prévus dans la loi. Ce n'est pas
touché.
M. Goldbloom: C'est une explication impor- tante, M. le
Président. Il me semble que si le directeur général des
élections est pour intervenir, il y a trois personnes qui peuvent
prendre l'initiative qui aurait pour effet qu'il intervienne. Il y a un
citoyen, il y a le greffier, il y a lui-même. C'est le troisième
cas qui provoque nos objections.
M. Tardif: Le président d'élection intervenant d
office. C'est cela?
M. Goldbloom: Oui. Et c'est ce que dit l'article. Le
président d'élection est sous l'autorité du directeur
général des élections. Si l'article était
rédigé de façon à dire en quelque sorte, le langage
que j'utiliserai sera sûrement imparfait, mais si l'article se lisait:
Dans l'exercice de ses fonctions, le président d'élection peut
soumettre au directeur général des élections, pour
décision, tout problème qui lui paraît litigieux, ou
quelque chose comme cela, ce serait une chose parfaitement valable qui
exprimerait ce que le ministre nous a dit en nous donnant des explications.
Mais l'article tel que rédigé va plus loin. Il place le
président d'élection sous l'autorité du directeur
général des élections et permet donc au directeur
général des élections d'intervenir de son propre chef.
M. Guay: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Taschereau.
M. Guay: Supposons qu'au cours d'une élection municipale,
il se passe des choses pas catholiques et que ce ne soit pas le fait d'une
plainte d'un citoyen ni, si jamais il devait être impliqué, une
plainte du grief au directeur général des élections, et
que les journaux fassent état de quelque chose qui ne fonctionne pas,
d'un accroc à la démocratie, qui impliquerait le greffier en
question. Comme il est peu probable que le greffier fasse appel lui-même
au directeur des élections, est-ce qu'il faut attendre qu'un citoyen
porte plainte? Ou est-ce que, d'office, le directeur général des
élections, qui est, par définition, au-dessus de tout
soupçon, ne devrait pas pouvoir ce qui est un cas exceptionnel
intervenir dans un cas comme celui-là?
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre nous a
répondu, il y a à peine quelques instants, que tous les recours
prévus dans la Loi des cités et villes étaient
conservés. Le citoyen pourrait alors s'en servir.
M. Guay: Oui.
M. Goldbloom: Dans son argumentation, le député de
Taschereau dit qu'il n'y a pas de mal à cela, parce que le directeur
général des élections est au-dessus de tout
soupçon. Personne ne conteste cela. C'est seulement quand on parle
d'autonomie municipale, comme principe fondamental à toute l'action du
gouvernement dans
cette réforme, que l'on voit mal que le directeur
général des élections puisse intervenir de son propre
chef, parce que, du moment où il intervient, l'autonomie municipale en
prend pour son rhume.
M. Guay: Mais il intervient en vertu d'un pouvoir qui lui est
conféré par l'Assemblée nationale...
M. Marchand: Un mois tous les quatre ans.
M. Guay: Mais est-ce que l'Assemblée nationale n'a pas
comme fonction...
M. Marchand: C'est un mois très important. (16 h 15)
M. Guay: Justement. C'est précisément parce que
c'est important. Est-ce que... Je m'excuse.
M. Tardif: Allez-y.
M. Guay: Est-ce que, sous l'autorité de l'Assemblée
nationale, en vertu de la loi qui lui donne son pouvoir, le directeur
général des élections ne devrait pas
précisément être le prolongement de l'Assemblée
nationale qui a notamment comme mandat, il me semble, plus que toute autre
institution, de veiller au bon déroulement de la démocratie sur
l'ensemble du territoire québécois?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, mais le gouvernement a
convoqué les municipalités pour leur parler de leur autonomie.
C'est le manque de concordance entre...
M. Tardif: Non, ce n'est pas un manque de concordance, M. le
Président. Que l'on s'assure précisément en rendant le
greffier un personnage complètement indépendant de
l'autorité du conseil, pour une courte période tous les quatre
ans, pour ma part, ne constitue pas un accroc à l'autonomie locale,
mais, bien au contraire, constitue une garantie additionnelle
d'indépendance, d'impartialité et, finalement, sans rien enlever
des pouvoirs et prérogatives des greffiers qui pourront gérer
leur affaire comme il faut, qui pourront recevoir du président des
élections des directives, dans certains cas, qui pourraient leur
être fort utiles dans la confection notamment des listes
électorales et des choses semblables, qui, encore une fois, devraient
contribuer non pas à réduire l'autonomie des collectivités
locales, mais bien à assurer une indépendance, une
impartialité qui elle-même devrait être une certaine
garantie qu'on devrait rechercher. C'est ce qui est dit ici. Ce n'est pas une
surveillance tracassière ou tutélaire, même pas du
gouvernement; le ministre des Affaires municipales ne veut rien avoir à
faire là-dedans. Il y a une personne indépendante, nommée
par l'Assemblée nationale, aux deux tiers des voix, qui peut, dans
certains cas, émettre des directives quant à la conduite des
élections locales. Le parallèle qu'on fait entre cela et l'accroc
à l'autonomie locale, M. le Président, je trouve que ce n'est pas
du tout ce qui est visé par l'article, qui me semble assez explicite. Il
s'agit au contraire de donner toutes les garanties qu'on peut donner d'une
indépendance d'esprit et pas seulement d'esprit
vis-à-vis des officiers d'élection.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, d'après moi, on
continue à non pas avoir des doutes, mais des objections à ces
articles, parce que je pense qu'on met le greffier de la municipalité
dans la même position qu'un président d'élection d'un
district électoral, dans une élection provinciale, qui est sous
la juridiction du président général des élections.
Il reçoit ses ordres et ne peut à peu près rien faire sans
appeler à peu près dix fois par jour le président
général des élections, pour voir si la liste est correcte,
pour la moindre petite chose, s'il y a un greffier à changer... Si cela
ne fonctionne pas avec une organisation, un parti électoral,
immédiatement, c'est le président général des
élections... et le greffier n'a absolument plus aucun pouvoir à
ce moment-là. Cet article me le fait considérer comme un
président d'élection de district électoral à une
élection provinciale.
M. Tardif: Je m'excuse, le parallèle n'est pas du tout le
même. Le président des élections au niveau d'un
comté n'a pas de pouvoirs propres, c'est comme le Procureur
général du Québec et les substituts du Procureur
général. Finalement, ce sont des prolongements de la personne du
président.
Le greffier a, de plein droit, de par la Loi des cités et villes,
des fonctions très précises qu'il continue d'exercer sans aucune
entrave de ce côté. Ce n'est pas du tout la même chose que
les présidents d'élection au niveau des comtés, qui sont
une multiplication par 110 de la personne du président
général des élections. Ils n'ont pas de pouvoirs propres,
ce n'est pas la même chose.
M. Marchand: Justement, je sais qu'en termes, ce n'est pas la
même chose, mais à la pratique, après une élection,
nous saurons, je pense, voir que ce que je viens de dire est passablement
exact: cela devient un président d'élection de comté,
d'après ce que je peux voir.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois dire amicalement au
ministre que l'argument qu'il a offert il y a quelques instants ne me convainc
pas quand il parle du fait que ce n'est que pour un mois sur quatre
années que le directeur général des élections
aurait un rôle à jouer. Précisément, ce n'est qu'au
moment des élections qu'un directeur général des
élections peut avoir un rôle significatif à jouer. Il ne
fait pas grand-chose entre les élections; je ne dis pas qu'il est en
chômage et qu'il n'a rien à faire, mais son rôle est tout
à fait différent. Ce n'est que pendant cette période que
c'est significatif.
M. Tardif: C'est important pour les quatre ans qui vont
suivre.
M. Goldbloom: Certainement, mais le Québec n'a pas
été fondé hier et les municipalités du
Québec n'ont pas été fondées hier non plus; il y en
a qui sont tricentenaires. On fonctionne raisonnablement; il y a des
imperfections, mais il y en a eu au niveau provincial aussi.
M. Tardif: On tente de les corriger, comme c'est le cas
présentement.
M. Goldbloom: Exactement. M. le Président, les arguments
offerts par le ministre, en général, tendent à adoucir
l'interprétation que l'on doit donner aux mots qui sont couchés
sur papier. Le ministre exprime un concept, une intention et, entre
parenthèses, il a réagi tout à l'heure en disant que ce
n'est même pas le ministre des Affaires municipales qui intervient,
personne n'a suggéré que c'était le ministre qui
intervenait ou le gouvernement. On parle quand même d'une personne qui
occupe une fonction en vertu d'une décision d'une autorité qui
lui est conférée par l'Assemblée nationale du
Québec, c'est un prolongement de l'Assemblée nationale qui
intervient au niveau municipal. Considérant la façon dont
l'article 18 est rédigé, nous n'avons pas d'autre choix que de
voter contre.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'aimerais que M. le ministre
nous explicite la différence qu'il y a entre les devoirs et
prérogatives du greffier actuel, selon la Loi des cités et
villes, et le changement qu'il apporte actuellement. Qu'est-ce que cela va
donner de plus au greffier?
M. Tardif: Le greffier va continuer d'exercer toutes les
compétences que la loi lui confère actuellement.
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: Ce qu'il y a de plus, c'est que le greffier pourra
demander, en vertu de l'article 19, au président général
des élections, aide, support, conseils, etc., et qu'à l'inverse,
le président général des élections pourra, sans que
cela lui soit nécessairement demandé par le greffier, envoyer
à ce dernier des directives. Je vous ferai remarquer que,
personnellement, je n'aurais pas d'objection à atténuer la
portée de l'article 18; l'article 18 est ainsi libellé beaucoup
plus à la demande du président général des
élections, qui semblait voir des avantages à cette formule, eu
égard à ce que j'ai mentionné tantôt pour la
confection de listes électorales permanentes.
J'ai ici le texte d'un papillon qui pourrait se substituer à
l'article 18 de façon à en atténuer la portée et
qui pourrait se lire de la façon suivante: "Le directeur
général des élections nommé en vertu de la loi
électorale, Statuts refondus 64, chapitre 7, peut donner des directives
au président d'élection concernant l'exécution des
fonctions de ce dernier ".
C'est atténuer l'idée d'autorité puisque si on voit
par là une autorité tutélaire, c'est-à-dire que le
greffier ne pourrait rien faire sans obtenir le placet du président
d'élection. Ici, on parle donc de directives qui pourraient être
émises, dans le premier cas, alors que dans le deuxième, ce
serait sur demande du président d'élection. Je n'ai aucune
objection à une formulation semblable dans ce cas.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce que cet article a été
placé dans la loi à la demande de l'ancien président
général des élections ou du président actuel?
M. Tardif: M. le Président, je ne sais pas à quel
moment les consultations ont commencé entre le président
général des élections et les gens du ministère de
mon collègue à la réforme électorale et
parlementaire, mais j'ai l'impression qu'il y avait une continuité
d'esprit sur ce plan.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre m'a
inquiété par l'explication qu'il a donnée quand il a
attribué justement au directeur général des
élections l'initiative d'une poussée vers cette réforme,
vers la rédaction de cet article. Ce qu'il propose comme
rédaction modifiée constitue un adoucissement, mais il est
petit.
M. Tardif: M. le Président, si vous me permettez. J'ai dit
tantôt que, sur ces deux articles, et le président
général des élections et les greffiers avaient
été vus et qu'un certain nombre de greffiers voyaient, dans le
maintien de cet article, une garantie d'indépendance quant à eux.
Certaines des décisions qu'ils pourraient avoir à prendre comme
greffiers pourraient aller à l'encontre du conseil de ville sortant.
C'est pour cela que je vous dis que, sur ce plan, l'objectif que nous
poursuivons, c'est de fournir aux hauts fonctionnaires responsables des
élections une indépendance d'esprit et les gens qui sont dans le
milieu, greffiers et président général des
élections, avaient cette formulation.
Je vous dis que je n'ai pas d'objection à l'atténuer mais
il n'y a pas d'éléments nouveaux par rapport à ce que j'ai
dit ce matin. Vous avez peut-être accroché là-dessus.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: Mais je pense que le député de D'Arcy
McGee n'avait pas terminé son intervention, M. le Président.
M. Goldbloom: Pour l'instant, oui, M. le Président.
M. Cordeau: Actuellement, la Loi des cités et villes ne
donne-t-elle pas ces privilèges, c'est-à-dire l'autorité
nécessaire aux greffiers d'être indépendants du conseil
sortant?
M. Tardif: Excusez-moi, messieurs.
M. Cordeau: Je demandais si, dans la Loi des cités et
villes, actuellement, le greffier a tous les pouvoirs nécessaires pour
exercer ses fonctions tout en étant indépendant du conseil
sortant?
M. Tardif: II reste qu'il est un fonctionnaire de la
municipalité.
Si on veut faire une analogie... Si on nommait le président
directeur des élections qui, pendant les quatre autres années du
mandat du gouvernement, serait le sous-ministre des Affaires municipales, par
exemple; ou prenons le cas d'un sous-ministre à la réforme
électorale et parlementaire pour être plus dans le filon
j'ai l'impression que l'Opposition, bien que le sous-ministre à
la réforme électorale et parlementaire puisse être une
personne qui, durant la période électorale, serait neutre et
objective, l'Opposition pourrait peut-être, à bon droit,
soupçonner qu'il ne donnera pas toutes les garanties de
neutralité et d'objectivité, étant donné que,
pendant la période non électorale et jusqu'au
déclenchement des élections, il aurait été
sous-ministre à la réforme électorale et parlementaire, un
haut fonctionnaire du gouvernement, de l'exécutif qui, ensuite, pour la
période électorale, deviendrait président
général des élections du Québec. L'Opposition sans
doute n'apprécierait pas.
Il y a une certaine analogie avec les greffiers d'une
municipalité. Pendant trois ans et onze mois, ils sont greffiers du
pouvoir exécutif, si on peut dire, de la ville et, le douzième
mois, ils deviennent présidents généraux
d'élection, tout en continuant à être greffiers et sans que
l'autorité n'ait changé. Il n'y a peut-être rien là
mais il y a possibilité qu'il y ait quelque chose. Cela peut donner
l'impression et, dans certains cas, l'impression peut être aussi grave
que la réalité.
M. Cordeau: Est-ce qu'on peut faire une comparaison avec tout
être humain? Dès qu'il occupe une fonction, il demeure toujours un
être humain. (16 h 30)
M. Tardif:... il faudrait invoquer Lord Acton, à savoir
que le pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt de façon
absolue.
M. Guay: C'est pour cela que le président
général des élections est nommé par
l'Assemblée nationale aux deux tiers des votes. Ce n'est pas pour
rien.
Le Président (M. Laplante): Article 18 adopté sur
division.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre nous avait
proposé une rédaction différente...
M. Tardif: Oui, un adoucissement sur un article qui était
déjà adouci par rapport à ce que le président
général des élections demandait. Parce que j'ai, ici, le
libellé d'un article 18 suggéré par le président
général des élections, que je ne veux pas proposer comme
amendement, mais uniquement lire pour l'édification de cette commission.
Cet article 18 se lirait comme suit: "Le président d'élection
qui, dans l'exécution de ses fonctions, est sous l'autorité du
directeur général des élections, nommé en vertu de
la Loi électorale, statuts refondus 67, chapitre 7, peut se
réclamer de cette autorité lorsqu'il le juge à propos et
doit se conformer aux directives du directeur général des
élections lorsque celui-ci juge utile d'en émettre".
C'était quand même beaucoup plus fort que le libellé de
l'article 18 actuel et que le libellé de l'article 18
proposé.
M. Goldbloom: M. le Président. Comme je vous l'ai dit,
nous étions pour voter contre l'article 18, tel que rédigé
dans le texte imprimé, mais avec l'adoucissement proposé par le
ministre, nous pourrions avoir...
M. Tardif: ... il s'est tellement adouci, qu'il est disparu.
M. Marchand: II est dans le journal des Débats.
M. Tardif: On est en train de l'écrire, M. le
Président, ou de le reformuler, je parle de l'article 18, oui.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous voulez, s'il faut
quelques minutes aux conseillers juridiques pour l'écrire, nous poumons
laisser l'article en suspens pour ces quelques minutes et continuer...
Le Président (M. Laplante): Les articles 18 et 19, les
laisser en suspens?
M. Goldbloom: Si nous sommes pour accepter l'article 18, nous
accepterons l'article 19, évidemment, en même temps. Alors,
laissons les deux en suspens pour ces quelques minutes...
Le Président (M. Laplante): Nous suspendons alors
l'article 18 et l'article 19 pour fins de rédaction et on va appeler
l'article 20.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 20, adopté.
L'article 21?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 22, je crois, qu'il
y a un papillon dessus.
M. Goldbloom: C'est le colistier qui fait son apparition sur la
scène municipale.
M. Tardif: ... je m'excuse M. le Président, on est rendu
à l'article 22...
Le Président (M. Laplante): L'article 22. L'article 20 et
l'article 21 sont adoptés.
M. Tardif: ... cela va tellement vite, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez revenir
à l'article 18 avant d'entreprendre...
M. Tardif: ... est-ce qu'on nous permet de revenir à
l'article 18, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): D'accord, on revient à
l'article 18.
M. Goldbloom: Absolument.
M. Tardif: L'article 18, tel que proposé se lirait de la
façon suivante: "Le directeur général des élections
nommé en vertu de la Loi électorale, statuts refondus 1964,
chapitre 7, peut faire des recommandations au président
d'élection concernant l'exécution des fonctions de ce dernier".
Donc, on ne parle plus de directives, même ici, on parle de
recommandations au président général
d'élection.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président, avec la
demande que l'on puisse nous remettre avant la fin de l'après-midi le
texte dactylographié, est-ce que cela serait possible?
Le Président (M. Laplante): Ce qui voudrait dire, M. le
ministre, pour ne pas avoir d'ambiguïté, que l'article 18 est un
nouvel article qui...
M. Tardif: ... remplacé par celui...
Le Président (M. Laplante):... se lirait comme suit: "Le
directeur général des élections nommé en vertu de
la Loi...
M. Tardif: ... électorale...
Le Président (M. Laplante): ... électorale, statuts
refondus 1964, chapitre 7, peut faire des recommandations au président
d'élection concernant l'exécution des fonctions de ce
dernier...
M. Goldbloom: ...
Le Président (M. Laplante): ... c'est ce qui remplace
l'autre article. L'article 18?
M. Tardif: L'article 18 adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Laplante): Article 18, adopté,
nouvel article.
M. Tardif: L'article 19, adopté également? M.
Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: L'article 20 est déjà adopté, 21
également. Bon! L'article 22.
Le Président (M. Laplante): Article 19 adopté.
J'appelle maintenant l'article 22.
M. Goldbloom: Le ministre ayant un papillon, M. le
Président, il voudra peut-être nous donner quelques
explications.
M. Tardif: L'article 22 tel qu'il était libellé
permettait au candidat d'un parti autorisé à la charge de maire
d'être également candidat à la charge de conseiller dans un
district électoral, pourvu qu'un colistier se présente
conjointement avec lui à cette dernière charge. L'article en
question disait que le candidat à la charge de maire n'a pas besoin de
déposer un nouveau bulletin de présentation ni de déposer
une nouvelle somme d'argent pour être présenté à la
charge de conseiller; il suffit d'indiquer cette double candidature dans un
seul bulletin. Quant à la mise en candidature du colistier, elle se fait
par un bulletin de présentation distinct avec toutes les
formalités inhérentes, y compris le dépôt et la
somme d'argent prescrite. L'article prévoyait que le colistier devait
être présenté par les mêmes personnes qui ont
présenté le candidat dont il est le colistier.
M. le Président, ce qui est suggéré comme
amendement à l'article 22, c'est de remplacer le premier alinéa
par le suivant, c'est-à-dire: "Le candidat d'un parti autorisé
à la charge de maire peut, par le même bulletin de
présentation et sans formalité supplémentaire, être
également mis en candidature à la charge de conseiller dans un
seul district électoral si, parmi les personnes qui le présentent
à la charge de maire, se trouve le nombre prescrit de personnes habiles
à le présenter à celle de conseiller de ce district."
Selon la Loi des cités et villes et évidemment selon la
Charte de Montréal, on sait qu'il faut un certain nombre de signatures
pour appuyer une candidature. Dans la Loi des cités et villes, c'est dix
signatures, je crois, qui sont prévues tant pour la charge de maire que
pour celle de conseiller; à ce moment-là, pour que le maire
puisse se présenter et ne présenter qu'un seul bulletin de
candidature, il faudra qu'il trouve ces dix signatures à
l'intérieur du district électoral où il va se
présenter de sorte que, s'il y en a seulement dix, il faudra que les dix
soient là, au lieu d'avoir deux bulletins. S'il en présente 25,
qu'il en ait quinze à l'échelle de toute la ville et dix dans le
district, cela ne pose pas de problème.
C'est le sens de l'amendement à l'article 22.
M. Goldbloom: M. le Président, l'explication du ministre
est claire. J'aimerais qu'il nous explique la philosophie qu'il y a
derrière cette série
d'articles qui introduit, dans le régime électoral
municipal, ce phénomène du colistier. C'est une innovation. Il y
avait trois options, si j'ai bien compris. Le gouvernement, à un moment
donné, avait pensé à instaurer un régime semblable
à celui qui existe au niveau provincial, c'est-à-dire que le
nombre de conseillers serait impair. Un du nombre serait choisi parmi ceux qui
avaient été élus pour occuper le poste de maire sans
élection au suffrage universel à la mairie. C'est une
hypothèse que le gouvernement a fini par ne pas retenir.
Il y a le régime actuel. Le gouvernement aurait pu, tout
simplement, conserver le régime actuel. Il a choisi une formule
mitoyenne, en quelque sorte, avec l'idée d'un colistier: Election au
suffrage universel à la mairie, mais protection, en quelque sorte, pour
le candidat qui ne réussit pas à se faire élire au poste
de maire; s'il a voulu se présenter en même temps dans un district
électoral, il pourra devenir conseiller dans ce district. Quel a
été le raisonnement qui a amené le gouvernement à
opter pour ce nouveau régime?
M. Tardif: M. le Président, le système
électoral que nous connaissons dans les municipalités du
Québec s'apparente à ce qu'il est convenu d'appeler, en sciences
politiques, le système présidentiel, c'est-à-dire que le
premier magistrat de la municipalité est élu au suffrage
universel par l'ensemble de la population, système présidentiel
qu'on oppose généralement au système parlementaire
où le premier de l'Etat, de la province, du pays, peu importe le nom,
l'est non pas à la suite d'une élection au suffrage universel,
mais bien en tant que simple député, que ce soit à Ottawa,
que ce soit à Québec ou ailleurs et c'est en raison du fait qu'il
est le chef d'une formation politique qu'il devient premier ministre, mais il
est d'abord élu comme simple député.
Donc, on oppose généralement les deux systèmes, le
système présidentiel, le système parlementaire, vantant
les mérites et les avantages de l'un par rapport à l'autre.
Après réflexion, après lecture attentive du rapport
Castonguay sur le sujet, remis à mon prédécesseur...
M. Goldbloom: Adopté par le nouveau ministre comme
évangile?
M. Tardif: Non, non, non. M. Goldbloom: Merci, merci.
M. Tardif: Non. Je n'ai noté aucun document comme
évangile, ni le Nouveau Testament, ni l'Ancien Testament.
M. le Président...
M. Goldbloom: C'est grave.
M. Tardif: C'est grave. M. le Président, tout ceci pour
dire qu'entre ces deux options, ces deux régimes, il nous semblait qu'il
y avait un certain mérite à conserver le système
québécois actuel qui fait du maire une personne élue au
suffrage universel. Mais, d'autre part, on se disait: Dans les faits, c'est
vrai qu'il y a lieu de favoriser l'apparition au conseil de ville d'une
opposition de sa loyale majesté, c'est-à-dire une des
caractéristiques du régime parlementaire.
Comment marier les caractéristiques du régime
présidentiel avec celles du régime parlementaire sans tout
chambarder? On aurait pu concevoir d'autres formules, on aurait pu notamment
concevoir l'introduction de la proportionnelle, par exemple. Effectivement, on
y a même pensé très sérieusement. On a même
lancé quelques coups de sonde. Mais les esprits n'étant pas
mûrs pour une réforme d'une telle ampleur, il nous a semblé
préférable d'y aller d'une mesure beaucoup moins radicale et qui
consistait à conserver le régime présidentiel sur le plan
municipal, à introduire une des caractéristiques du régime
parlementaire qui est l'opposition à l'hôtel de ville et, pour ce
faire, la formule mitoyenne choisie est celle qui est présentée,
formule hybride si on veut, permettant au maire de se présenter à
la mairie et lui permettant, je dis bien, non pas de façon obligatoire,
mais de façon tout à fait facultative, de se présenter
également comme conseiller dans un quartier, avec un colistier.
Celui-ci étant élu à la mairie et étant
élu également dans le quartier, forcément, il devient le
maire de la municipalité élu au suffrage universel, son colistier
devient le conseiller dans le quartier. Celui-ci étant élu
seulement à la mairie et non pas dans le quartier, c'est l'opposition
qui est élue ou quelqu'un qui est élu dans le quartier. Le
candidat à la mairie étant défait à la mairie, mais
élu c'est important comme conseiller dans le quartier,
représente le quartier, mais on présume aussi, s'il est candidat
à la mairie, que son équipe, sa formation politique
puisqu'on préfère employer des euphémismes dans le monde
municipal pour ne pas parler de partis; on utilise toutes sortes de termes, y
compris un terme de l'anglais derrière lequel on se cache assez
pudiquement d'ailleurs, mais ils sont tous du pareil au même, pour autant
que je suis concerné... (16 h 45)
M. le Président, c'est là l'idée de ce
système, de cette formule qui ne donne rien de plus à
l'opposition, qui oblige quand même la personne à se faire
élire et qui néanmoins, permet à l'opposition
défaite à la mairie d'être élue au niveau d'un
quartier et de faire entendre sa voix, sans pour autant que cette voix ait un
poids proportionnel au suffrage obtenu comme l'aurait voulu le régime
proportionnel pur.
Le Président (M. Laplante): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je comprends
un peu plus clairement le raisonnement qui a amené le gouvernement
à cette décision. Je trouve que c'est quand même un
régime qui est imparfait; le ministre pourra me répondre que le
régime actuel est imparfait aussi, tout
régime est sans doute imparfait dans une certaine mesure. Mais je
me demande si, vraiment, on sert les intérêts des citoyens aussi
bien que possible, en introduisant ce régime de colistier.
Je vais prendre un exemple un peu au hasard, je prendrai des noms au
hasard aussi. Disons qu'au Québec, il y a une nouvelle
municipalité qui est créée et qui acquiert le nom de
Crémazie; dans la nouvelle municipalité de Crémazie, il y
a un candidat à la mairie qui est très bien vu et qui s'appelle
Guy Tardif.
M. Guay: Un bon maire.
M. Goldbloom: Dans un quartier de cette nouvelle
municipalité de Crémazie, M. Guy Tardif se présente
également au poste de conseiller avec un colistier qui s'appelle Michel
Lemieux ou quelque chose comme ça. Les gens disent: Dans ce quartier, on
aimerait bien voter pour M. Tardif, à la mairie, c'est un excellent
gars, mais s'il est élu à la mairie, on est pris avec l'autre
comme conseiller.
M. Tardif: Un dilemme que se pose tout électeur
québécois tous les quatre ans, en disant: Quand même,
j'aimerais bien voter pour le député de D'Arcy McGee, mais si je
vote pour lui, je risque d'être pris avec un gouvernement et ce genre de
dilemme... Je ferme ma parenthèse. C'est votre exemple qui m'a
inspiré ça.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Il me semble que notre
tradition est quand même celle d'un vote donné directement
à quelqu'un qui va nous représenter, et que le maire est quand
même le maire de toute la municipalité, c'est notre tradition
également, ça reste. Mais si le gouvernement était
allé au bout de sa pensée en termes de la reconnaisssance des
partis politiques municipaux, il aurait pu adopter un régime
superposable à celui que nous avons au niveau provincial et faire du
maire un conseiller choisi parmi les autres. Il ne l'a pas fait.
Il me semble que le régime qu'il a choisi voulant, en
quelque sorte, puiser dans les régimes qui n'ont pas été
retenus crée une situation où les gens dans un quartier
risquent de ne pas être en mesure de voter directement pour celui qui
finira par les représenter.
Voilà la nature de notre hésitation à accepter ce
nouveau système. Je pense que nous préférerions conserver
la situation actuelle, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je me pose des questions sur les intentions du
ministre, de vouloir avoir presque automatiquement un parti d'opposition
à un hôtel de ville.
M. Tardif: ... automatiquement?
M. Cordeau: Presque automatiquement...
M. Tardif: Mais si elle est là et elle existe, je veux
qu'elle ait voix au conseil. C'est clair...
M. Cordeau: ... maintenant...
M. Tardif: ... comme décision, c'est très
clair.
M. Cordeau: Est-ce que vous allez être déçu
si, celui qui va se présenter à une fonction de maire et de
conseiller, n'est élu ni à un poste ni à l'autre et que
tous les membres...
M. Tardif: ... se mette à cultiver les patates, à
ce moment.
M. Cordeau: ... de son parti sont également battus.
M. Tardif: Ils seront battus! Ce n'est pas moi qui vais les faire
élire.
Encore une fois, je vais prendre un exemple, je ne veux pas faire de
personnalité, mais on a le cas patent ici, dans la ville de
Québec, aux dernières élections, où il y a 40% des
voix qui sont allées à d'autres formations politiques que celle
qui a été élue finalement, avec aucun siège. Cela
m'apparaît une injustice flagrante, pour laquelle je ne blâme pas
les élus actuels, ceux qui ont été élus. C'est le
système qui a produit cela.
Je me dis qu'un système qui produit cela, il faut le changer. Une
des façons de le changer radicalement, c'est l'introduction de la
proportionnelle, nombre de sièges proportionnel au nombre de voix
obtenues. C'est vraiment radical, comme mesure. Je me dis que peut-être
les esprits ne sont pas prêts à aller à une réforme
aussi complète que cela, de faire une équivalence entre le nombre
de voix, le nombre de suffrages et le nombre de sièges, mais qu'il y ait
au moins une voix, pas en proportion du nombre de votes, une voix. Laquelle?
Celle du chef de parti. C'est tout ce que préconise finalement le projet
que vous avez devant vous, une voix, même pas proportionnelle au nombre
de suffrages obtenus.
M. Cordeau: Si on regarde les résultats des
dernières élections dans la ville de Québec, il aurait pu
arriver que celui qui s'est présenté à la mairie, qui a
été battu, soit battu également dans le district, parce
qu'en réalité le parti qui a remporté les sièges,
les a remportés dans tous les quartiers.
M. Tardif: C'est tout à fait juste que dans le cas de la
ville de Québec, aux dernières élections encore une
fois, je ne veux pas blâmer les gens qui ont été
élus c'est le système qui a produit cela, que le
système n'aurait probablement pas produit de résultats
différents, mais il y a d'autres raisons qui sont aussi corrigées
par la loi 44. Lorsque vous avez dans un quartier de la ville de Québec
où il suffit de 3000 électeurs pour élire un
conseiller, et dans un autre où il en faut 10 000, à ce
moment, vous avez des distorsions qui ont été
créées, qui ont expliqué aussi des situations semblables.
Donc, ce n'est pas uniquement une correction à un niveau qui va faire en
sorte que finalement... Tantôt, je plaidais pour que les divers courants
d'opinions qui ont cours dans une société pluraliste comme la
nôtre puissent se manifester au conseil; là, j'en suis
réduit à plaider pour qu'il y ait au moins une voix. C'est cela
finalement que je veux permettre, cette mesure et les autres
également.
M. Cordeau: J'ai une question. Est-ce que chaque candidat qui se
présente à la mairie, peut avoir un colistier lui aussi?
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: S'il y a quatre candidats à la mairie, ils
peuvent aussi avoir un colistier...
M. Tardif: II pourrait y avoir quatre colistiers.
M. Cordeau: ... dans le quartier qu'ils auront choisi pour se
présenter.
M. Tardif: M. le Président, attention! Pour pouvoir se
présenter à la mairie avec un colistier au niveau d'un quartier,
il faut faire partie d'une formation politique. Un candidat indépendant
ne peut pas avoir un colistier aussi au niveau d'un quartier. Il faut faire
partie d'une formation, d'un groupe, d'une équipe, comme on dit.
M. Marchand: Est-ce qu'il faut avoir un certain nombre de
candidats?
M. Tardif: Pour être un parti reconnu, au sens de la loi,
on dit qu'il faut avoir fait élire au moins un candidat à la
dernière élection générale, s'engager à
présenter des candidats dans au moins le tiers des circonscriptions, ou
en avoir présenté au moins le tiers aux dernières
élections. C'est l'article 43 qui dit cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, je n'ai pas grand chose
à ajouter à cet article. Le député de D'Arcy McGee
a donné les commentaires voulus. J'ai des restrictions au colistier. Je
l'ai dit, d'ailleurs, dans mon discours de deuxième lecture. Je voulais
tout simplement dire que j'avais des objections au colistier.
Le Président (M. Laplante): Article 22 adopté sur
division tel que modifié par le ministre sur papillon.
M. Cordeau: En ce qui nous regarde, l'Union Nationale, nous
serions prêts à tenter l'expérience telle que soumise par
le ministre.
M. Tardif: Je peux vous faire un aveu maintenant. Nous ne serons
pas les premiers, puisque la ville de Winnipeg fonctionne de cette
façon.
M. Guay: ... démocratique, mais ce n'est peut-être
pas nécessairement la meilleure source.
M. Tardif: Une chance que ce n'est pas fort.
M. Goldbloom: ... par la fusion relativement récente de
nombreuses municipalités.
Le Président (M. Laplante): On va appeler tout de suite
l'article 23.
M. Goldbloom: Adopté sur division. M. Tardif: Pas
de problème.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division.
Article 24?
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division.
Article 25?
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division. Article 26, il y
a un papillon qui l'accompagne. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, l'article 26 du projet de loi
est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Si le
désistement visé dans le premier alinéa se produit trop
tard pour que le président d'élection ait pu faire imprimer de
nouveaux bulletins de vote pour l'élection à la charge de
conseillers visés dans le premier alinéa, et qu'il y ait lieu de
procéder au scrutin pour cette charge, le scrutateur se sert des
bulletins qu'il a, après avoir rayé visiblement et
uniformément par un trait à l'encre les mentions relatives
à la personne élue à la charge de maire, ainsi que la
mention colistier accolée au nom de son colistier. Ces bulletins
suffisent pour toutes les fins de l'élection. " S'il n'y a pas de temps
physique pour faire imprimer d'autres bulletins...
Le Président (M. Laplante): Si je comprends bien, M. le
ministre, l'article 26 reste comme tel, mais il y a un alinéa
d'ajouté.
M. Tardif: Voilà.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur
division?
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Tardif: L'article 27 comporte...
Le Président (M. Laplante): Une minute, s'il vous
plaît!
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): A l'article 27, il y a une
modification, M. le ministre.
M. Tardif: L'article 27 est entièrement remplacé
par le texte qui vous est soumis. L'article 27, premier alinéa: Si une
personne visée dans le premier alinéa de l'article 22 et son
colistier sont les seuls candidats à la charge de conseiller d'un
district électoral ou sont les seuls à le demeurer, par suite du
désistement d'un autre candidat, il n'y a pas de scrutin pour cette
charge, à moins qu'il ne soit commencé au moment du
désistement, le cas échéant. L'un ou l'autre est
déclaré élu à cette charge de conseiller,
conformément à l'article 30, dès qu'un candidat a
été déclaré élu à celle de maire.
Donc, ce sont les cas de désistement de tout autre candidat dans le
quartier. Forcément, le colistier est élu si l'un ou l'autre est
déclaré élu à la charge de conseiller.
Au deuxième alinéa: Si une personne visée dans le
premier alinéa de l'article 22 décède ou se désiste
de sa candidature à l'une ou l'autre des charges de maire ou de
conseiller, avant la clôture du scrutin, les deuxième et
troisième alinéas de l'article 26 s'appliquent mutatis mutandis
c'est ceux qu'on a vus tantôt et le président
d'élection n'a pas à fixer un autre jour pour la mise en
candidature à la charge de conseiller, ni à procéder
à une nouvelle élection pour cette charge.
Au troisième alinéa: Si un conseiller décède
ou se désiste de sa candidature... Pardon?
M. Marchand: Si un colistier décède.
M. Tardif: Ce n'est pas cela que j'ai dit? Je m'excuse. Si un
colistier décède ou se désiste de sa candidature avant
l'expiration du délai prévu par la présentation des
candidats, un autre colistier doit être présenté
conformément à l'article 22 avant l'expiration de ce
délai. S'il décède ou se désiste après
l'expiration du délai et avant la clôture du scrutin ou si un
autre colistier n'a pas été présenté en temps
utile, la personne dont il était le colistier cesse, dès lors,
d'être candidat à la charge de conseiller, si, en vertu de la loi
qui régit la municipalité, l'élection à cette
charge se continue. Dans le cas prévu par le deuxième
alinéa, si le décès ou le désistement s'est produit
trop tard pour que le président d'élection ait pu faire imprimer
de nouveaux bulletins de vote alors, c'est exactement ce qu'on a lu
tantôt à l'élection de la charge de conseiller,
qu'il y ait lieu de procéder au scrutin pour cette charge, le scrutateur
se sert des bulletins qu'il a déjà, après avoir
rayé visiblement et uniformément par un trait à l'encre
les mentions relatives à la personne visée dans le
deuxième alinéa et à son colistier. C'est d'essayer de
prévoir toutes les situations de désistement, de
décès et autres, tout simplement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Le décès du colistier ou le
désistement du colistier, après l'expiration des délais,
prive le candidat à la mairie de sa candidature au niveau du district
électoral.
M. Tardif: Au niveau du district électoral.
M. Goldbloom: Pour être conséquent avec
moi-même, je vais vous demander que ce soit sur division
également.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce que le dernier paragraphe n'est pas superflu,
étant donné que vous dites à l'article 2 que les
deuxième et troisième alinéas de l'article 26 s'appliquent
mutatis mutandis? (17 heures)
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de l'article 26,
on ne se réfère qu'aux mentions pour les candidatures pour la
fonction de maire, alors que dans le cas de l'article 27, c'est à la
fois celles du maire et du conseiller qui sont indiquées.
Le Président (M. Laplante): L'article 27 est adopté
sur division. Article 28.
M. Goldbloom: M. le Président, la section III ayant
été adoptée, même s'ii y a des allusions au
colistier dans la section IV, je ne demanderai pas que ce soit sur division que
les articles soient adoptés.
Le Président (M. Laplante): Ce que vous proposez, en
somme, M. le député de D'Arcy McGee, c'est que toute la section
IV soit adoptée. Ce sont les articles 28, 29...
M. Tardif: J'ai un petit papillon pour I article 29.
Le Président (M. Laplante): II y a un papillon pour
l'article 29. L'article 28 est adopté.
M. Tardif: C'est une recommandation du président
général des élections, à l'article 29, pour
éviter que les bulletins de vote soient considérés
maculés s ils portaient deux croix ou deux mentions, deux signes. Donc,
l'article 29 du projet de loi no 44 a été modifié, par
l'insertion, dans la sixième ligne du deuxième alinéa,
après le mot "première", de ce qui suit: "de telle sorte que
l'électeur vote pour ces deux personnes au moyen d'une seule marque."
Remarquez que de la façon dont sont confectionnés les bulletins
de votes municipaux, il y a juste un petit cercle pour mettre une croix. La
possibilité de mettre deux croix est mince, mais quand même, pour
que ce soit clair, le président général des
élections a suggéré qu'on ajoute cela.
Le Président (M. Laplante): L'article 29 est
adopté. Article 30 de la section V. M. le député de D Arcy
McGee. Il y a un papillon, M. le ministre.
M. Tardif: Oui. Dans le cas de l'article 30, M. le
Président, modifier, par l'insertion, dans la troisième ligne du
deuxième alinéa du paragraphe 1, après le mot "que", des
mots et chiffre "le paragraphe 1 de". Je ne sais pas si c'est clair.
L'insertion, à la troisième ligne du deuxième
alinéa du paragraphe 1: "Même dans le cas où cette personne
obtient le plus grand nombre de votes pour l'élection à la charge
de maire et que le paragraphe 1 de l'article 27 s'applique". C'est cela.
C'est dû à la décision de scinder toujours pour les
villes entre 20 000 et 100 000.
Et b, par l'insertion, dans la troisième ligne du paragraphe 2,
après le mot "que", les mots et chiffre "le paragraphe 1 de".
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 30 est
adopté tel que modifié?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Section VI, article 31. Sur
division, M. le député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: M. le Président, je vous ai dit que puisque
nous avons adopté la section III, il ne sert à rien
d'insister.
Le Président (M. Laplante): D'accord. L'article 31 est
adopté. L'article 32 est adopté. A l'article 33, il y a un
papillon.
M. Tardif: A l'article 33, le projet de loi 44 est modifié
par l'addition, à la fin, de ce qui suit: "Le greffier avise le conseil
de cette vacance à la première séance qui suit
l'expiration du délai".
Il s'agit de la personne qui est déclarée élue et
qui doit prêter serment d'office, à défaut de quoi la
charge devient vacante. Le greffier avise le conseil de cette vacance à
la première séance qui suit l'expiration du délai.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 33 est
adopté tel que modifié?
M. Goldbloom: Adopté.
Partis politiques
Le Président (M. Laplante): Article 34, chapitre VII, les
partis politiques.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne ferai pas de
débat là-dessus. Nous avons des hésitations quant à
cette intention du gouvernement d'institu-tionaliser, dans une certaine mesure,
les partis politiques au niveau municipal. Pour cette raison, je vous
demanderai que ce soit sur division que l'article soit adopté. Je sais
que c'est symbolique, mais je voudrais symboliser notre hésitation.
Le Président (M. Laplante): C'est votre droit, M. le
député de D'Arcy McGee. Adopté sur division. Article 35,
avec modification.
M. Tardif: L'article 35 du projet de loi 44 est modifié
par le remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe c du premier
alinéa, du chiffre 2 en chiffre arabe par le chiffre II en chiffre
romain.
Le Président (M. Laplante): L'article 35 est adopté
avec amendement. L'article 36.
M. Tardif: Cet article et la plupart des suivants, M. le
Président, sont inspirés des dispositions de la loi 22 presque
intégralement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee. L'article 36 est adopté. L'article 37 est adopté.
L'article 38 est adopté. L'article 39 est adopté. L'article 40
est adopté. L'article 41 est adopté. L'article 42 est
adopté. Il y a un papillon à l'article 43.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. L'article 43 du
projet de loi 44 est modifié par le remplacement, dans les
deuxième et troisième lignes du paragraphe c, les mots "dans au
moins le tiers des districts électoraux" par les mots "par au moins le
tiers des charges de conseillers ".
Cela découle toujours de la décision de scinder
l'application des dispositions pour les villes de 20 000 à 100 000,
c'est-à-dire que, par exemple, une ville qui n'aurait pas
redécoupé sa carte pour avoir un conseiller par quartier,
pourrait avoir des conseillers dans au moins le tiers des charges de
conseillers, des sièges, si bien qu'on lui permet de se prévaloir
de la définition de partie, sans qu'elle se soit rattachée au
découpage de sa carte, à un conseiller par quartier. C'est ce que
cela indique.
M. Goldbloom: M. le Président, vous alliez rapidement et
j'aurais dû réagir un peu plus rapidement.
M. Tardif: Vous voulez revenir?
M. Goldbloom: Pas nécessairement revenir quant à la
formalité de l'adoption des articles, mais je voudrais quand même
exprimer, à l'égard de cette série d'articles, le
même genre d'objections que nous avons formulées quand il
s'agissait du directeur général des élections. C'est une
autorité provinciale qui intervient au niveau municipal.
Je comprends qu'ici il s'agit de contributions récoltées
et de dépenses effectuées, et que la constitution d'une
autorité individuelle dans chaque municipalité pourrait causer
plus de problèmes que dans l'autre cas. Dans l'autre cas, la tradition
existe déjà; le greffier exerce les fonctions de président
d'élection.
Mais, quand même, la philosophie derrière ce projet de loi
est celle d'une certaine intervention de la part des autorités
centrales. Je ne dis pas cela pour prêter des intentions au ministre, il
comprend bien que ce n'est pas mon intention. J'exprime quand même le
regret qu'il ait choisi une formule centralisée plutôt qu'une
formule
locale. Il me semble que si nous faisons confiance aux autorités
locales et nous disons toujours que nous le faisons nous aurions
pu trouver moyen de demander à une autorité constituée au
niveau municipal, de confier à une telle autorité, dis-je, la
responsabilité de cette surveillance.
Après tout, quand nous disons que les autorités
paragouvernementales que nous avons créées, le directeur
général des élections, le directeur général
du financement des partis politiques sont des personnages qui, de par leurs
fonctions, sont au-dessus de tout soupçon, ce sont quand même des
émanations du pouvoir du même niveau. L'autorité municipale
pourrait créer une autorité paramunicipale, au-dessus de tout
soupçon, qui exercerait des fonctions analogues.
M. le Président, c'est parce qu'il nous semble que l'autonomie
municipale est une valeur dans la société et que toute action qui
est située à un niveau supérieur diminue, dans cette
mesure, la vraie autonomie des municipalités, que nous avons là
aussi des objections à l'introduction au niveau municipal du directeur
général du financement des partis politiques.
Le Président (M. Laplante): Article 44, adopté sur
division. Vous aviez quelque chose, M. le député de
Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Non...
Le Président (M. Laplante): II ne faut pas vous
gêner.
M. Cordeau: ... c'était à l'article 43 puis...
Le Président (M. Laplante): A l'article 43, allez-y,
faites vos remarques.
M. Cordeau: C'est ma crainte que, étant donné que
tout parti politique reconnu, c'est-à-dire qui remplit les normes telles
qu'énoncées à l'article 43, il peut y avoir à un
moment donné une prolifération de partis et, étant
donné que chaque parti politique a tant par tête de population,
dans la ville, pour les dépenses, cela peut devenir onéreux pour
une ville s'il y a une prolifération de partis politiques reconnus.
M. Guay: Pas du tout, voyons donc!
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais pouvoir lire un
court extrait d'un rapport d'un organisme qui s'appelle la Commission
municipale du Québec, sans commentaires. Après cela, on me dira
si on pense que c'est trop cher d'instaurer un certain...
M. Cordeau: Bien, je ne sais pas si...
M. Tardif: J'aimerais le lire, si vous permettez, M. le
Président: "Au mois de novembre 1974, l'équipe municipale de
Saint-Léonard se présentait aux élections municipales.
Dans l'organisation de ses élections, M. Jean-Pierre Lebel agissait.
selon ses dires, à titre de teneur de livres"bookie ", c'est moi
qui ajoute cela et ce, à la demande de son associé en
assurances et conseiller sortant, M. Boivin. Dans ce but, Jean Dizazzo,
à l'occasion d'une rencontre c'est toujours un rapport officiel
de la Commission municipale du Québec avec M. Robert Vigneault,
ingénieur, président des Consultants métropolitains Inc.,
firme d'ingénieurs-conseils qui, depuis 1971, est la seule à
recevoir tous les contrats de génie de la cité de
Saint-Léonard, d'ailleurs son unique client, lui laisse entendre son
désir de la voir participer à la caisse électorale.
Toutefois, bien que n'ayant rien précisé, M. Vigneault
suggère $70 000, ce qui semble agréable à M. Dizazzo qui
réfère son interlocuteur à Jean-Pierre Lebel.
Effectivement, Lebel entre en communication avec M. Vigneault; quelques
rencontres ont lieu et, finalement, la contribution des Consultants
métropolitains Inc., est fixée à $75 000. Celle-ci fut
versée au moyen d'un chèque daté le 16 septembre 1974.
Cependant, cela ne devait pas être l'unique contribution à la
caisse électorale pour les Consultants métropolitains Inc. En
effet, le rapport Lebel sur les élections remis à Jean Dizazzo et
saisi par la Sûreté du Québec, chez sa secrétaire,
Mlle Nicole Durand, nous permet de constater que le coût total des
élections de 1974 se chiffre par $166 072.49, dont $136 847.85 ont
été payés par l'équipe municipale de
Saint-Léonard elle-même, paiement rendu possible en majeure partie
par la souscription pour le moins très généreuse de $75
000 des Consultants métropolitains Inc. Quant au solde de $29 224.64, il
fut acquitté directement par des tiers et, encore là, en grande
partie par un seul, soit les Consultants métropolitains Inc. dont
je vous rappellerai toujours, selon le rapport de la Commission municipale du
Québec, qu'ils n'avaient qu'un seul client, à savoir la ville de
Saint-Léonard et ce attention au moyen de factures
falsifiées présentées par divers fournisseurs". (17 h
15)
M. le Président, je pourrais continuer la lecture de ce passage
très révélateur, il y en a pour quelques pages, mais je
pense que cela se passe de commentaires quant au coût. Finalement, c'est
le citoyen qui a payé pour tout cela, M. le Président.
M. Cordeau: Pour le moment, cela veut dire que le ministre a vu
une porte entrouverte et cela lui a fait plaisir de lire ce texte, il voulait
le lire, c'est bien entendu. J'appuie aussi le fait qu'il y ait plus de
démocratie, que la démocratie soit mieux servie dans le milieu
municipal. Mais ce n'était pas la question que j'ai posée au
ministre. A un moment donné...
M. Tardif: Excusez-moi, si j'ai mal compris, alors.
M. Cordeau: ... vous pouvez avoir, c'est une porte qui
était entrouverte et vous y êtes entré, très bien.
Ce n'est pas non plus une question de piège que j'ai posée au
ministre, il faut que je dise cela aussi.
M. Tardif: Je peux en certifier devant la commission.
M. Cordeau: C'est que, à un moment donné, vous avez
les... La municipalité doit contribuer lorsqu'un parti politique est
reconnu. A un moment donné, vous pouvez avoir le Parti
rhinocéros, il y a des partis qui, à un moment donné, vont
présenter... il y a plusieurs partis comme ça qui sont loin
d'avoir un sérieux. Je suis pour les partis politiques sérieux,
bien structurés...
M. Tardif: On se comprend mal. La reconnaissance, par le
président d'élection ou le greffier d'un parti politique,
n'implique aucun déboursé par la municipalité. Pour qu'il
y ait des déboursés, il faut que ce parti présente un ou
des candidats, que ce candidat encoure des dépenses qui sont
plafonnées et que, troisièmement, il recueille au moins 20% des
suffrages, auquel cas il a droit à un remboursement égal à
50% des dépenses plafonnées encourues, sur production de
pièces justificatives.
M. le Président, on n'empêchera...
M. Cordeau: Sur justification, très bien.
M. Tardif: ... jamais, évidemment, des candidats farfelus
de se présenter mais là...
M. Cordeau: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 43 reste
adopté, sur division. L'article 44, adopté sur division aussi. M.
le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai exprimé un
point de vue mais j'aimerais, avec votre permission, réagir à ce
que le ministre a dit il y a un instant. Il a fait la démonstration de
la nécessité d'intervenir, la nécessité d'un
contrôle sérieux et efficace. Mais j'aimerais lui demander s'il
croit avoir, en même temps, fait la démonstration que ce
contrôle ne peut pas s'exercer au niveau municipal lui-même et que,
disons, le trésorier de la municipalité serait incapable de par
ses fonctions, la nature de ses fonctions, la nature de ses rapports avec les
autorités municipales, d'assumer cette responsabilité.
M. Tardif: M. le Président, contrairement à ce qui
se passe pour le greffier ou président d'élection, en ce qui
concerne le financement des partis politiques, il s'agit d'une opération
relativement mécanique. On ramasse des fonds, on les ramasse de telle
manière, on les met dans un compte de banque, les partis sont reconnus
et la marge de discrétion, à cet égard, du
président directeur général du financement des partis
politiques est relativement restreinte, tant celle du trésorier de la
municipalité que celle du président directeur
général du financement.
Ce dont il faut finalement s'assurer, c'est qu'il y ait une
exécution de la loi. Dans l'immédiat, il nous a semblé que
le directeur général du finance- ment des partis politiques, sur
lequel encore une fois l'Assemblée nationale s'est entendu, était
la personne la mieux placée pour assurer l'exécution de cette
loi, même si, encore une fois, dans la pratique, c'est le
trésorier qui va s'occuper de la majorité des fonctions
reliées à l'application de cette loi.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a raison quand
il dit que c'est surtout une fonction mécanique, mais ce n'est pas le
cas de l'article 37. Je m'excuse de revenir là-dessus pour quelques
secondes, M. le Président, mais quand il est indiqué que tout
candidat, ou tout parti politique je pense surtout aux candidats
indépendants devraient avoir une autorisation du directeur
général, s'il faut avoir une autorisation, il faut qu'il y ait
des critères pour l'octroi ou le refus de cette autorisation.
M. Tardif: Dans la loi. M. Goldbloom: Oui mais...
M. Tardif: M. le Président, il faut quand même
penser que cette loi s'applique aux municipalités de plus de 20 000 de
population; il y en a 53 au Québec, présentement, qui viennent en
élection à tous les quatre ans. On peut présumer qu'il y
aura, un des objectifs visés par la loi, une certaine permanence dans
les formations politiques; on peut présumer qu'il ne naîtra pas
des partis à tous les jours, si bien que ce qui impliquerait une
municipalité de mettre sur pied un processus visant la certification et
la reconnaissance d'une formation au niveau local, impliquerait finalement la
mise en place d'une structure qui servirait relativement peu de temps. Ceci ne
nous a pas semblé être une opération de centralisation
très forte que de confier à ce directeur général du
financement des partis politiques l'application de cette loi. On comptera aussi
les mêmes raisons invoquées ce matin, à d'autres
égards, pour ce cas et c'est la raison pour laquelle on retrouve les
dispositions de l'article 37.
M. Goldbloom: M. le Président, comme formalité,
puisque vous avez accepté que je revienne à l'article 37,
pourrais-je vous demander d'indiquer qu'il a été adopté
sur division?
Le Président (M. Laplante): L'article 37 a
été adopté, sur division. L'article 44, adopté sur
division. J'appelle l'article 45 où il y a un amendement proposé
par le ministre...
M. Tardif: Oui, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): ... qui se lit:"L'article 45 du projet de loi no 44 est modifié par le
remplacement, dans la quatrième ligne du premier alinéa, des mots
"la présente partie " par les mots "le présent chapitre ".
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: Article 46, adopté. Article 47...
Le Président (M. Laplante): Article 46, adopté.
M. Tardif: M. le Président, il y a un papillon...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Tardif: L'article 47 du projet de loi...
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 47, il y a
un papillon aussi.
M. Tardif: ... est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe b, des mots "projette d'être" par "est ". Le nom de la
municipalité où il projette d'être candidat, c'est
où il est candidat.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 47, adopté tel
qu'amendé?
M. Goldbloom: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Cordeau: Je voudrais savoir le pourquoi de ce changement
technique?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe veut savoir le pourquoi de ce changement.
M. Tardif: M. le Président, d'après le sens
même du premier paragraphe de l'article 47, c'est que lorsque cet article
intervient, la personne est effectivement candidate, elle ne projette plus
d'être candidate, elle est candidate. On dit bien: "Le directeur
général accorde une autorisation au candidat indépendant
qui lui en fait la demande écrite ou qui lui fournit les renseignements
suivants: le nom de la municipalité où il "projette", c'est
où il est candidat. A ce moment-là, il fait acte de
candidature.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut demander au
ministre de préciser, pour la bonne intelligence de l'article, ce que
cette modification fait par rapport au calendrier qui doit être suivi par
le candidat éventuel; à partir de quel moment peut-il commencer
à récolter des contributions?
M. Tardif: A partir du moment où...
M. Goldbloom: Quelle est la différence dans cette
réponse entre l'expression "projette d'être candidat " et "est
candidat"?
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Ce ne sera pas long, pour ne
pas mélanger les choses.
M. Bisaillon: C'est juste une autorisation à vous
demander, pendant qu'ils se concertent.
M. Tardif: Je m'excuse, je voulais répondre au
député de D'Arcy McGee, mais je peux peut-être attendre
que...
En vertu de l'article 47, M. le Président, on me dit que pour
qu'une personne soit considérée comme candidate, il faut que la
liste électorale soit sortie. Dans le cas qui nous intéresse,
selon le calendrier ou l'échéancier dans le cas d'un candidat
indépendant, en vertu de la Loi des cités et villes, c'est le 16
octobre. Dans le cas de la charte de Montréal, est-ce que c'est le 25
octobre? Donc à partir du moment où la liste électorale
est faite.
M. Goldbloom: M. le Président, je souligne
respectueusement à l'attention du ministre qu'une personne devient
candidate au moment où elle dépose son bulletin de
présentation...
M. Tardif: Oui.
M. Goldbloom: ... indépendamment de la date de la
confection ou de la publication de la liste électorale. Si l'article se
lit que l'autorisation peut être accordée à partir du
moment où une personne projette d'être candidate, bien là,
on pourrait dire que c'est à partir de la date à laquelle la
liste électorale est prête ou quelque chose comme cela. Mais si
l'article se lit que l'autorisation ne peut être donnée
qu'à partir du moment où la personne est candidate, il faut que
le bulletin soit déposé. Est-ce l'intention du gouvernement
d'agir de cette façon?
M. Tardif: Sous réserve de consultation avec nos
légistes, pour être eligible à une charge
électorale, il faut être habilité à voter,
c'est-à-dire le cens d'éligibilité est le même que
le cens électoral. Pour connaître le cens électoral, il
faut donc que son nom apparaisse sur la liste électorale. Pour que le
nom apparaisse sur la liste électorale, il faut attendre que celle-ci
soit rendue publique, à moins que je ne m'abuse dans ce cas.
Le cens d'éligibilité étant le même que le
cens effectivement droit de vote dans la municipalité de... et on ne
sait cela que lorsque la liste électorale est sortie ou en vigueur.
Est-ce qu'on ne vient pas de limiter, et là je rejoins la
question du député...
M. Marchand: Votre expression, quand vous parlez de candidat
indépendant, cela concerne tous les candidats, je pense.
M. Goldbloom: M. le Président, pour une fois, je crois que
le ministre n'a pas compris.
M. Tardif: C'est gentil, mais j'aimerais qu'on recommence.
M. Goldbloom: Ici, il ne s'agit pas du cens
d'éligibilité, ici il s'agit de l'autorisation donnée
à un candidat indépendant. Dans la rédaction originelle
imprimée, le candidat indépendant aurait pu écrire au
directeur général en lui donnant son nom et son adresse et en lui
disant: J'ai l'intention à un jour dans l'avenir de me présenter
dans la municipalité de Crémazie.
(17 h 30)
Mais avec la modification apportée par le ministre, la même
personne devrait, en écrivant au directeur général dire:
J'ai déjà déposé mon bulletin dans la
municipalité de Crémazie. Il y a une différence
importante, différence peut-être de plusieurs jours avant que la
personne ne puisse commencer à recevoir des contributions. Or,
j'aimerais savoir quelle est l'intention du gouvernement. A-t-il tenu compte de
cette différence en proposant la modification?
M. Tardif: Un instant.
M. Bisaillon: M. le Président, pendant que le ministre est
en train de consulter, est-ce que je pourrais solliciter, de la part des
membres de la commission, la même autorisation de cet après-midi?
J'aimerais énoncer un commentaire sur l'ensemble des articles qui
concernent le financement du projet de loi no 44.
M. Cordeau: Aucune objection de ma part.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Guay: II veut encore parler, c'est abusif.
M. Cordeau: C'est surtout qu'il veut parler quand il est
prêt.
M. Goldbloom: N'est-ce pas?
M. Marchand: La démocratie est faite de lois. Lorsqu'on
choisit la démocratie, c'est pour suivre les lois. La démocratie
a ses inconvénients, c'est de suivre les lois. C'est comme se marier, on
choisit de se marier, il faut en subir les conséquences aussi.
M. Goldbloom: Je ne sais pas ce que cela a à faire avec le
droit de parole du député de Sainte-Marie. Je ne sais pas, on est
rendu au mariage. Il veut se marier à la commission parlementaire, bien
sûr.
Cela prend tout un consentement.
M. Tardif: M. le Président, l'article 47 et l'amendement
qui a été apporté était un amendement qui n'avait
d'autres raisons, au paragraphe b) que d'être logique sur le plan de la
langue tout simplement avec les premières lignes de l'article 47. On
dit: "Le directeur général accorde une autorisation au candidat
indépendant qui lui en fait la demande..." On présume ici qu'il
s'agit d'un candidat et non pas d'une personne qui projette d'être
candidat. Si on veut être logique et qu'on trouve que l'alinéa b)
tel que rédigé est trop limitatif, gardons b) tel qu'il est,
modifions la première ligne de l'article 47, pour dire que le directeur
général accorde une autorisation à la personne qui
projette d'être candidat indépendant, qui en fait la demande
écrite, etc. On aura cette concordance entre l'alinéa principal
et le b). Est-ce que cela correspond aux vues du député de D'Arcy
McGee?
M. Goldbloom: M. le Président, je n'avais vraiment pas
exprimé de vue là-dessus, parce que je vois qu'il y a une
certaine difficulté à accorder une autorisation à
quelqu'un qui n'a pas encore le statut de candidat. Je voulais d'abord obtenir
des éclaircissements de la part du ministre. Quand il a fait
rédiger l'article au début, il tenait compte de l'intention, pas
encore confirmée par le dépôt d'un bulletin de
présentation, d'un éventuel candidat. En proposant une
modification il a dit: Pour être logique avec le début de
l'article, il faut que la personne soit effectivement candidate pour pouvoir
commencer à recevoir des contributions. Il me semble qu'il y a des
avantages et des désavantages dans les deux cas. Qu'arrive-t-il si une
personne qui n'est pas encore candidate commence à recevoir des
contributions?
M. Tardif: Il y a un article qui prévoit le
remboursement...
M. Cordeau: M. le Président, si on se réfère
au projet de loi no 2, l'article 44 est ainsi rédigé: "Le
directeur général accorde une autorisation au candidat
indépendant qui lui en fait la demande écrite et qui lui fournit
les renseignements suivants: son nom et adresse, la dénomination du
district électoral où il projette de se porter candidat
indépendant. " Si l'article était rédigé à
peu près dans le même sens, il n'y aurait pas de problème.
D'ailleurs, ce projet de loi a été adopté.
M. Tardif: Oui, d'accord. Mais remarquez qu'on retrouve
substantiellement les mêmes dispositions quant au premier paragraphe et
à l'alinéa où il projette d'être candidat. Je n'ai
pas objection à laisser cela tel quel, sauf du point de vue de la
langue, parce qu'on dit: "Le directeur général accorde une
autorisation au candidat indépendant..." On dit qu'il est
déjà candidat, alors que dans le paragraphe b), on dit qu'il
projette d'être candidat. Ou il est candidat ou il ne l'est pas. Je
n'aurais pas d'objection, soit de le laisser tel quel, si c'est plus clair,
soit de mettre "projette d'être candidat" dans le premier paragraphe et
dans le paragraphe b) aussi.
M. Marchand: Ou il est candidat dans le paragraphe b).
M. Cordeau: Si on le laisse comme cela, je pense que je n'y
verrais pas d'objection, si on laisse "projette d'être candidat".
M. Tardif: Pardon?
M. Cordeau: On pourrait conserver le paragraphe b) tel que
rédigé: "Le nom de la municipalité où il projette
d'être candidat'.
M. Tardif: Modifions également l'article 47 en haut, en
disant: "Le directeur général accorde une autorisation à
la personne qui projette d'être candidat indépendant..."
M. Bisaillon: M. le Président, je pense que la discussion
qu'on fait actuellement concernant le candidat indépendant a pour objet
le moment ou le point de départ où le candidat indépendant
aura la possibilité de recueillir des fonds. Si on fait la comparaison
avec la loi 2, le candidat indépendant dans la loi 2 n'existe
qu'à partir de l'émission des brefs, qu'à partir du moment
où les brefs sont émis et...
M. Tardif: 28 jours.
M. Bisaillon: ... en conséquence, il ne peut pas
recevoir...
M. Tardif: C'est cela.
M. Bisaillon: ... de fonds tant et aussi longtemps qu'il n'a pas
reçu son autorisation. Si on met à l'article 47 "projette de
devenir candidat ", cela veut dire que le candidat indépendant pourrait,
pendant une période d'une année, c'est-à-dire à
partir du moment où il a reçu son autorisation, recueillir des
fonds. Là, il me semble qu'on pénalise les autres candidats,
puisque les autres candidats dans la loi 2 n'existaient pas.
M. Tardif: C'est pour cela que, contrairement à ce que
laissait entendre le député de D'Arcy McGee tantôt, j'avais
très bien compris. Finalement, la reconnaissance implique qu'on peut
commencer à se constituer une caisse électorale. Ce qui est
prévu, ce qui avait été prévu dans la loi 2,
c'était de limiter dans le temps pour les candidats indépendants
la constitution de cette caisse qui est 28 jours avant. Il y a donc un lien
entre la qualité de candidats et le cens électoral comme tel.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire une
suggestion que je voudrais pratique. Le député de Saint-Hyacinthe
a fait lecture de la Loi sur le financement des partis politiques. La
rédaction de l'article 47 est tirée directement de l'article 44
de la loi no 2. S'il y a un problème d'interprétation, je pense
que nous n'avons pas ici toute la compétence voulue pour trancher la
question. J'aimerais suggérer que nous adoptions l'article 47 tel que
rédigé et que nous demandions au ministre de bien vouloir faire
part à son collègue, le ministre d'Etat à la
réforme électorale et parlementaire, de cette question qui a
été soulevée pour qu'elle puisse être
tranchée dans les deux cas, s'il y a un problème.
M. Tardif: M. le Président, si on relit l'article 44 de la
loi 2 et l'article 47 du projet de loi actuel, il est possible d'être
candidat officiel, indépendant et quand même de projeter
d'être candidat dans tel district en particulier, c'est-à-dire que
le projet de se présenter candidat, c'est une chose, et celui de se
présenter dans le comté de D'Arcy McGee, c'en est une autre, si
bien que ce n'est pas antinomique. Une personne pourrait très bien
être candidat indépendant, c'est-à-dire être
éligible, sans annoncer immédiatement dans quel district elle
va.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, c'est une question que je
pose au ministre en même temps. Est-ce que pour être candidat, cela
ne prend pas un certain nombre de signatures, M. le ministre?
M. Tardif: Pardon?
M. Marchand: Est-ce que pour être candidat, cela ne prend
pas un certain nombre de signatures?
M. Tardif: Oui.
M. Marchand: Est-ce que ces signatures ne doivent pas être
prises dans le district même où il se présente?
M. Tardif: En principe, oui.
M. Marchand: Normalement, c'est cela. Avec ce que vous venez de
dire, il ne peut pas être candidat et choisir après où il
irait se présenter comme candidat.
M. Tardif: Le système uninominal... Il peut être
candidat.
M. Marchand: II peut être partout. Non? Il faut que vos
signatures soient du district. Vous ne pouvez pas allez choisir le district que
vous voulez, après... Je pense que vous pourriez suivre le conseil du
député de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, si le ministre prenait
presque intégralement l'article 44 du projet de loi no 2, je crois que
le problème serait résolu, parce qu'à b), on dit: La
dénomination du district électoral où il projette de se
porter candidat indépendant. Est-ce que vous l'avez le texte du projet
de loi?
M. Tardif: Dans le cas d'un candidat qui projette, dans le cas de
Longueil, par exemple, pour prendre ce cas, c'est quand même 27 jours
avant, à peu près le même délai que ce que
prévoit la loi 2, de sorte qu'on pourrait très bien laisser le
nom de la municipalité où il est candidat. Cela va?
M. Marchand: On serait peut-être mieux de suspendre
l'article et continuer...
M. Guay: M. le Président, il y aurait peut-être une
solution encore plus simple. Comme nous n'avons pas encore adopté
l'article 2 sur les définitions et que tout porte sur la
définition du candidat indépendant à l'article 2, qui
n'est pas la même définition du candidat indépendant dans
la loi no 2. Dans la loi no 2, la définition que l'on fait du candidat
indépendant, c'est la personne qui, à compter du jour de
l'émission des brefs pour les élections générales,
déclare au directeur général son intention de se porter
candidat indépendant, et non pas à compter du moment où il
dépose sa candidature. Il y a une nuance. Dans le projet de loi 44, on
parle du moment où il dépose sa candidature. C'est
peut-être beaucoup plus à l'article no 2... On peut laisser
l'article 47 tel quel et modifier la définition de candidat
indépendant à l'article 2.
Une Voix: Elle a été acceptée par le
président d'élection.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que ce que vient
de souligner le député de Taschereau est un
éclaircissement important. Il s'agit, pour le ministre, de nous indiquer
sa volonté, son intention, parce que la définition à
l'article 2, que nous n'avions pas étudiée, rend très
clair que c'est une personne qui a déjà déposé son
bulletin. Donc, la modification proposée devrait être
acceptée.
M. Bisaillon: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Dans ce cas...
M. Tardif: L'article 47 tel que modifié.
Le Président (M. Laplante): L'article 47 est adopté
tel que modifié.
M. Tardif: Tel que modifié.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Article 48,
adopté? Article 49, adopté? Article 50, adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 51, adopté?
L'article 52 est un nouvel article complet proposé par le ministre. (17
h 45)
M. Tardif: C'est cela. L'article 52 du projet de loi 44 est
remplacé par le suivant: Premier alinéa: "L'autorisation d'un
parti visé dans le paragraphe c) de l'article 43 qui ne présente
pas de candidat dans au moins le tiers des charges de conseillers ou dont le
nombre de candidats cesse d'atteindre ce minimum est nulle de plein droit. "Si
la nullité de l'autorisation du parti ou son retrait en vertu de
l'article 51 ou 53 survient à une date trop rapprochée de celle
du scrutin pour que le président d'élection puisse faire imprimer
de nouveaux bulletins de vote, le scrutateur se sert de ceux qu'il a,
après avoir rayé visiblement et uniformément par un trait
à l'encre le nom du parti sur tous les bulletins et en plus sur les
bulletins servant à l'élection à la charge de conseiller
à laquelle se présente le candidat du parti et à la charge
de maire, les mentions relatives à cette personne ainsi que la mention
colistier accolée au nom de son colistier".
M. le Président, c'est en concordance avec le reste.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 53?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Tardif: A l'article 54, il y a un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Article 54.
M. Tardif: L'article 54 du projet de loi 44 est modifié
par la suppression dans la deuxième ligne des mots "dont le bulletin de
présentation n'est pas accepté ou". L'article 54 se lirait
maintenant de la façon suivante: "Le directeur général
doit retirer l'autorisation du candidat qui se désiste ou
décède".
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, un éclaircissement,
s'il vous plaît! A première vue, la modification serait une
concordance avec ce que nous venons de décider en ce qui concerne
l'article 47, sauf que l'article 47 ainsi que l'article 2 partent d'un candidat
indépendant et à l'article 54 on parle de tout candidat. Cela ne
change rien au sens de...? D'accord, merci.
Le Président (M. Laplante): Article 55, adopté.
Article 56, adopté. Article 57, adopté. Contributions
financières, article 58? Adopté. Article 59, adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 60, adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 60, on
arrive pour la première fois au montant permis. Puisque cette loi
s'appliquerait à Longueuil et à Montréal, j'aimerais
demander au ministre, étant donné la taille de la ville de
Montréal, s'il est convaincu que cette limitation à un maximum de
$500 est raisonnable et toujours justifiée. C'est une question
d'opinion, mais j'aimerais lui demander la sienne.
M, Tardif: M. le Président, je ne croirais pas
trahir les commentaires reçus, notamment du maire de
Montréal, lorsque, examinant les dispositions du projet de loi, ce qui
n'était pas le projet de loi à l'époque, mais le document
de consultation que nous avons utilisé, il a dit: C'est très
généreux... Nous avons évidemment très peu de
contributions qui atteignent un montant considérable. Evidemment,
c'était le lendemain, je pense, d'un de ces soupers
bénéfices à $50 qu'il disait cela.
Ceci dit, M. le Président, la limite de $500 par année
pour les contributions, alors qu'elle est de $3000 pour le Québec, est
un plafond qui n'a soulevé de problème de la part d'aucune des
personnes qui ont été consultées sur ce plan.
Le Président (M. Laplante): Article 60, adopté?
M. Cordeau: M. le ministre, est-ce qu'il y a eu des
critères de base qui vous ont guidé ou est-ce que vous avez pris
ce montant et que vous l'avez promis? Etant donné qu'il n'y a pas eu
d'objection, vous avez dit: C'est correct.
M. Tardif: M. le Président, nous nageons en plein inconnu.
J'ai demandé à tous les conseils municipaux que nous avons
rencontrés: De grâce, faites-moi tenir des chiffres quant au
coût réel d'une élection dans vos municipalités.
Concrètement, il me fera plaisir d'en tenir compte. J'ai demandé
cela individuellement à chacune d'entre elles et je n'ai rien
reçu, M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a cité
tout à l'heure le maire de Montréal. Celui qui vous parle n'a pas
tellement l'habitude de plaider pour le maire de Montréal; je
n'interviens pas davantage.
Le Président (M. Laplante): Article 60, adopté.
Article 61, adopté? Oui, M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, sur l'article 61, la notion
de "caution" suppose la notion de "prêt". Si je soulève rapidement
ce problème, c'est pour éviter des problèmes qu'on a
déjà dans l'application de la loi 2 sur le financement des partis
politiques, puisqu'ici on dit qu'un électeur peut se porter caution,
mais on ne dit pas qui peut effectuer le prêt. Dans la loi 2, on souligne
que ceux qui faisaient les prêts... les prêts pouvaient être
consentis à des partis politiques, mais en autant qu'on avait
l'assurance que ces prêts portaient intérêt pour que cela ne
devienne pas des contributions déguisées. Il y a cette notion
d'intérêt qui me semblerait importante de retrouver dans cette
loi, et deuxièmement, que le prêteur, c'est un électeur ou
encore une institution financière dans la municipalité ou de la
municipalité. C'est un problème qu'on a remarqué dans la
loi 2. On a parlé de caution dans la loi 2, mais sans parler de
prêteur. Qui pouvait prêter? Il me semble important de souligner
que ceux qui peuvent prêter doivent être des électeurs ou
encore des institutions financières, mais en autant que cela porte un
intérêt, donc à peu près le même genre de
texte qu'on peut retrouver dans la loi 2.
M. Tardif: J'ai l'impression que, tout en reconnaissant le
bien-fondé des représentations du député de
Sainte-Marie, il faille bonifier finalement la loi 2 pour corriger ce genre de
situation. Maintenant, je me demande si c'est ici, à cette table, qu'il
faudrait le faire. Evidemment, la première réaction qui vient
spontanément, c'est que si seul un électeur peut se porter
caution, il me semble aussi que peut-être seul un électeur ou
enfin les institutions prêteuses officielles peuvent consentir les
prêts. Je vous avoue que dans la mesure où, sur ce plan, on
transpose intégralement la loi 2, je préférerais attendre
que la loi 2 soit modifiée, et mutatis mutandis, d'appliquer cela sur la
scène municipale.
M. Bisaillon: Pour les fins du journal des Débats, M. le
ministre, est-ce qu'on ne pourrait pas dire de toute façon que l'article
61 ou l'esprit de l'article 61 est que, s'il y a une caution, c'est qu'il y a
un prêt et que ce prêt doit porter intérêt pour que
cela ne devienne pas une contribution déguisée. Autrement dit, si
je prête $100 000 à un parti et que je calcule à 8%
d'intérêt, je viens de donner $8000 sans que ce ne soit une
contribution, si je le fais sans intérêt. Alors, pour les fins du
journal des Débats, on pourrait conclure que l'article 61 suppose que
les prêts qui sont consentis à des partis politiques municipaux
doivent être des prêts avec intérêt, pour
éviter...
Le Président (M. Laplante): Article 61, adopté?
M. Tardif: C'est noté au journal des Débats, et
j'en ferai sûrement part au ministre d'Etat à la réforme
électorale et parlementaire.
Le Président (M. Laplante): Article 62, adopté?
Article 63, adopté? Article 64, adopté? L'article 65 est un
nouvel article, de par le papillon.
M. Tardif: II serait remplacé par le suivant, où on
dit que "toute contribution en argent de $100 ou plus doit être faite au
moyen d'un chèque ou autre ordre de paiement signé par
l'électeur et tiré sur une banque à charte ou une caisse
d'épargne et de crédit où l'électeur a un compte
ouvert en son propre nom".
M. Goldbloom: C'est une faute d'impression seulement qu'il
fallait corriger.
Le Président (M. Laplante): A un compte ouvert en son
propre nom. C'est correct, c'est corrigé. Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 66, adopté?
M. Bisaillon: M. le Président, c'est rapide, mais
là encore, c'est parce qu'il y a déjà des problèmes
qui se posent. Si on peut les régler immédiatement, pourquoi ne
pas le faire? A l'article 66, est-ce qu'on ne pourrait pas dire: Délivre
sur le champ un reçu au donateur. Parce que toute la notion, du moment
où le reçu doit être donné à partir d'une
contribution, se pose aussi dans la loi 2. Comme on vit cette
expérience, est-ce qu'on ne peut pas régler cela
immédiatement avant... dans la loi 44. Il s'agirait d'ajouter "sur le
champ" à délivre, ou "immédiatement".
M. Tardif: M. le Président, je suis heureux des
interventions du député de Sainte-Marie et je serais heureux
qu'elles soient consignées au journal des Débats pour qu'on
puisse s'en servir pour modifier la loi 2, éventuellement, mais encore
une fois, je me vois mal placé pour accepter des amendements
là-dessus, sans consultation avec le ministre d'Etat.
M. Bisaillon: Je ne pourrais pas faire de propositions de toute
façon.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 66, adopté, 67
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 68, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 69, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 70, adopté?
Lorsqu'il y aura division, M. le député de D'Arcy McGee, vous me
le direz et je le soulignerai.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Laplante): Article 71, adopté?
Avant de continuer, M. le ministre, je dois dire qu'il y aurait une entente
pour dépasser 18 heures, alors les membres de la commission, entre eux,
diront, à ce moment-là, quand arrêter. Vous vous fixerez
une heure d'arrêt lorsque l'un de vous dira: On en a assez. Etes-vous
d'accord?
M. Goldbloom: M. le Président, nous ferons un effort loyal
pour aller jusqu'au bout, mais il faudra que j'établisse une limite
à 18 h 15.
Le Président (M. Laplante): D'accord, accepté par
tous les membres pour 18 h 15. Article 71, adopté. Article 72,
adopté. Article 73, adopté. Article 74, adopté. Article
75, adopté. Article 76, adopté. Article 77, adopté.
Article 78, adopté. Article 79, adopté. Article 80,
adopté. Article 81, adopté. Article 82, adopté. Article
83, il y a un papillon qui est une modification...
M. Tardif: II y a un papillon, M. le Président, qui
modifierait l'article 44 de la façon suivante: D'abord, par le
remplacement dans la troisième ligne du premier alinéa du mot
"elles" au pluriel, pour le mot "elle " au singulier; b) par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: "Pour l'application du
présent article, la période électorale commence au 64e
jour précédant celui du scrutin ou le jour antérieur
où est publié l'avis annonçant la date de la
présentation des candidats et se termine pour chacun des candidats
à une charge, le jour où le président d'élection
déclare élu, un candidat à cette charge. "
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Pourquoi avons-nous deux débuts de
période? Le 64e jour précédant celui du scrutin, ou... (18
heures)
M. Tardif: M. le Président, ceci, pour cet article, n'a
d'importance qu'en ce qui concerne la présentation des rapports que doit
soumettre le trésorier, c'est-à-dire de lui donner des
délais plus longs. Présentement, ces délais, en ce qui
concerne la période électorale, dans le cas de Montréal,
ce serait le 25e jour avant la date prévue pour le scrutin, ce qui est
relativement court alors que, dans la Loi des cités et villes, cela peut
être pour une période plus longue. On allonge la période
puisqu'on présume qu'au cours de cette période le
trésorier aura quand même passablement de boulot pour ce qui est
des divers candidats en présence, de sorte qu'on allonge la
période électorale, la période pendant laquelle il ne
serait pas tenu de soumettre ce genre de rapport.
Le Président (M. Laplante): Article 83, adopté avec
modification. Article 84, adopté?
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom:... j'aimerais vous demander de revenir en
arrière, très brièvement, pour deux choses. Nous sommes
allés un peu rapidement.
Le Président (M. Laplante): A quel article? M.
Goldbloom: L'article 73 d'abord...
Le Président (M. Laplante): On revient à l'article
73, M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: II y a un point que j'aimerais soulever.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Goldbloom: II est indiqué que les
déboursés d'un parti politique, ou d'un candidat
indépendant autorisé, ne peuvent être effectués que
sous l'autorité du représentant officiel du parti ou du candidat.
Puisque, dans cet article, on fait allusion à un candidat
indépendant, il faut croire que, quand on parle du candidat, on parle de
ce candidat indépendant. Donc, dans un district électoral, le
candidat d'un parti politique ne pourrait faire des dépenses qu'avec
l'autorisation du représentant officiel du parti. C'est bien
l'intention?
M. Tardif: C'est cela. Un peu comme sur le plan électoral
québécois où l'agent officiel du parti a des
délégués ou des représentants au niveau de chaque
comté, si je comprends bien.
M. Goldbloom: Ce n'est pas exactement le cas, M. le
Président. Chaque candidat nomme son agent et son agent autorise les
dépenses dans son comté.
M. Tardif: Oui, c'est un fait. Alors que, dans ce cas, l'agent
officiel serait désigné par le parti. M. le Président, il
faut lire aussi les dernières lignes de l'article 73: "Les
déboursés d'un parti politique ou d'un candidat
indépendant autorisé ne peuvent être effectués que
sous l'autorité du représentant officiel du parti ou du candidat
et que par l'entremise des personnes désignées par écrit
par le représentant officiel. " Le représentant officiel du parti
X, Y, Z à Montréal et l'agent officiel autorisent les
dépenses pour tout le parti, mais ils peuvent désigner par
écrit des personnes agissant au niveau des quartiers.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Cela va, M. le
député de D'Arcy McGee, sur l'article 73? On revient à
l'article 85?
M. Goldbloom: Un seul instant... Le Président (M.
Laplante): Oui.
M. Goldbloom: A l'article 80, paragraphe g, question de
rédaction dans la loi no 2: Au lieu d'écrire $100 ou plus, on
écrit de plus de $100; c'est une bagatelle de différence, mais
c'était intentionnel?
M. Tardif: L'article 80, alinéa g?
M. Goldbloom: Ne perdons pas de temps là-dessus, M. le
Président...
M. Tardif: Non, mais je voudrais voir, M. le Président,
si... C'est la façon dont était libellé le mémoire
au Conseil des ministres, c'est ce qui a été accepté.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 85, adopté.
L'article 86, adopté. L'article 87, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 88, adopté.
L'article 89, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 90,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 91, adopté.
L'article 92, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 93, il y a un
papillon.
M. Tardif: Un papillon, M. le Président, qui dit que
l'article 93 est modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne du paragraphe 1, des mots "la présente partie" par les mots "le
présent chapitre".
Le Président (M. Laplante): Adopté, tel
qu'amendé?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 94,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 95?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. L'article 96,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 97,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 98,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, mais au
paragraphe 7, on parle d'une élection générale seulement;
est-ce bien l'intention de parler dune élection
générale?
M. Tardif: C'est calqué sur la loi 2; c'est
l'article correspondant à l'article 105 de la loi 2: "Lors d'une
élection générale seulement, l'agent officiel d'un parti
autorisé peut, tant qu'aucun candidat de son parti n'a
déposé son bulletin de présentation, et avant le jour
fixé pour la présentation des candidats, autoriser des
dépenses électorales dans un district électoral
n'excédant pas la somme de..."
M. Goldbloom: Si l'on parle d'une élection
générale, c'est nécessairement par opposition à une
élection partielle.
M. Tardif: Voilà! Mais on parle ici, M. le
Président, de dépenses qui pourraient être
autorisées avant le jour fixé par la présentation des
candidats. Donc, c'est pour une période quand même relativement
courte, sans préjuger des sommes qui pourraient être
autorisées en période électorale.
Le Président (M. Laplante): Vous avez eu la
réponse, M. le député?
M. Goldbloom: Oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 99,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 100,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 101,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 102,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 103, adopté?
M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Toujours pour les fins du journal des
Débats, comme le gouvernement a installé une direction
générale du financement des partis politiques, ne serait-il pas
normal que, dans les lois qui se rattachent à la loi
générale du financement des partis politiques, par exemple
celle-ci au niveau municipal et d'autres qui pourraient venir au niveau
scolaire, les personnes officielles au niveau des municipalités aient
aussi à se rattacher au directeur général du financement
des partis politiques? Si on ne fait pas cela, on pourrait avoir, finalement,
en fin de compte, trois, quatre ou cinq niveaux de contrôle, alors que,
déjà, il y a un bureau pour faire l'information, la
publicité pour l'ensemble de la population. Ne pourrait-on pas dire: Le
trésorier, après consulta- tion avec le directeur
général du financement des partis politiques, rembourse, à
même le fonds général, à la municipalité un
montant de...?
Quel est l'objectif de ne pas ramener ça au contrôle du
directeur général du financement ou à une certaine forme
de contrôle du directeur général du financement?
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais quand même
attirer l'attention du député de Sainte-Marie sur les articles
114 et suivants, qui traitent de cette surveillance que doit exercer le
directeur général du financement des partis politiques.
Evidemment, il y a déjà eu un certain débat ici, devant
cette commission, sur la nécessité d'avoir la gestion la plus
décentralisée possible de cette loi. A partir du moment où
tout est fait selon les règles et que le remboursement des
dépenses se fait selon la formule prescrite et que c'est le
trésorier de la municipalité qui fait cela, comme c'est lui qui
autorise les chèques de paie des conseillers et les comptes de
dépenses et tout, cela ne me paraît pas exigé que, dans
chacun des actes et des gestes posés quotidiennement, tout soit
avalisé par le directeur général du financement des partis
politiques. Que celui-ci conserve cette espèce de droit de regard et de
surveillance générale sur l'application de la loi
m'apparaît suffisant, en tout cas dans un premier temps.
Le Président (M. Laplante): Article 104,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 105,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 106,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 107,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 108, papillon?
M. Tardif: Un papillon qui se lit comme suit: "L'article 108 est
modifié par le remplacement, dans la troisième ligne du
deuxième alinéa, des mots "l'élection dans le district
électoral " par les mots "la charge de conseiller concerné ".
Le Président (M. Laplante): Article 108, adopté tel
qu'amendé?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 109,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 110?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 111,
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee, voulez-vous revenir en arrière?
M. Goldbloom: Seulement à l'article 110. Dans les lois du
Québec, il est indiqué qu'une personne coupable d'une manoeuvre
frauduleuse, etc., est empêchée de voter à
l'élection d'un député de l'Assemblée nationale et
aussi de remplir une charge ou un emploi par la nomination du
lieutenant-gouverneur en conseil. Y a-t-il lieu d'aller plus loin que ce qui
est prévu à l'article 110? Je parle de lavant-dernier
alinéa. Une personne pourrait être inhabile à exercer une
charge municipale et pourrait quand même se présenter comme
candidat à l'Assemblée nationale. (18 h 15)
M. Tardif: Ceci est évidemment inspiré de l'article
119 de la Loi 2. M. le Président, je voudrais attirer l'attention
je comprends les commentaires du député de D'Arcy McGee
sur le fait que justement, dans la loi permanente que je veux amener devant
l'Assemblée nationale à l'automne, il y aura une partie
importante consacrée aux questions de conflit d'intérêts,
d'éthique dans les affaires municipales, d'inéligibilité
à occuper une charge et peut-être bien que l'occasion, à ce
moment-là, serait choisie pour déborder dans cette question et
qui, dans ce cas précis, a été limitée à
transposer les dispositions de la loi 2 à la situation municipale.
Je prends bonne note des commentaires du député de D'Arcy
McGee.
Le Président (M. Laplante): Article 110, adopté.
Article 111, adopté. Article 112, adopté.
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je remarque qu'il est 18 h
15; j'avais indiqué qu'il me serait difficile de dépasser 18 h 15
et je vois quand même qu'il nous reste une dizaine d'articles. Puis-je
demander aux membres de cette commission une suspension de quelques minutes, le
temps de faire un appel téléphonique que je dois faire? Je
pourrai revenir dans les trois ou quatre minutes et terminer
l'étude.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cette proposition
est adoptée?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Suspension des travaux pour
cinq minutes.
(Suspension à 18 h 17)
Reprise de la séance à 18 h 24
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît! Reprise des travaux. Nous étions rendus à l'article
112, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 113,
adopté?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Laplante): L'article 114,
adopté?
M. Goldbloom: Avec un commentaire analogue à celui que
nous avons...
Le Président (M. Laplante): ... allez avec vos
commentaires.
M. Tardif: D'accord.
M. Goldbloom: ... fait quand il s'est agi du greffier et du
directeur général des élections.
Le Président (M. Laplante): ... il a de la suite, M. le
député de D'Arcy McGee. L'article 115, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 116
adopté?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 117, c'est un nouvel
article proposé par M. le ministre.
Dispositions finales
M. Tardif: M. le Président, l'article 117 actuel serait
remplacé par le suivant: Les dispositions d'une loi
générale spéciale ou de lettres patentes applicables
à une municipalité, ou d'un règlement de celle-ci,
concernant les matières visées dans les chapitres de la
présente partie, qui s'appliquent à cette municipalité,
continuent de s'y appliquer, mutatis mutandis, dans la mesure où elles
ne sont pas inconciliables avec ces chapitres.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Tardif: C'est une disposition de transition, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 118,
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 118, il
y a un règlement, ou même peut-être un article de la charte
de la ville de Montréal qui porte sur ces considérations. Cette
loi aurait préséance, là-dessus, évidemment?
M. Tardif: II faut, quand même, se rendre compte qu'on
introduit, sur la scène municipale, la reconnaissance des partis
politiques. Je n'ai pas besoin de vous faire état des congrès, de
nominations dans certains partis politiques provinciaux, pour voir que chacun
se promène qui avec la cocarde de son candidat favori, qui avec d'autres
symboles d'appartenance, etc., à un parti. Or, justement, il y a dans la
Loi des cités et villes des dispositions qui venaient restreindre ceci,
encore une fois, tout ceci sous le couvert d'une certaine fausse pudeur, je
pense. Or, l'article 286 de la Loi des cités et villes disait: "Aucune
personne ne doit fournir ni procurer à qui que ce soit une enseigne, un
étendard, une bannière ou un autre drapeau, ou "autres drapeaux",
en lettres minuscules avec l'intention de les faire porter ou
servir dans la municipalité en aucun temps depuis le jour de la
présentation des candidats inclusivement, jusqu'à la
clôture du scrutin, comme drapeaux de partis qui permettent de classer
celui qui le porte ou qui le suit, partisan d'un candidat ou parmi les
partisans des opinions que ce candidat professe ou est supposé
professer. Nul ne doit, sous quelque prétexte que ce soit, porter ou
faire servir une enseigne, un étendard, une bannière ou un autre
drapeau comme un drapeau ou un signe de parti dans la municipalité, en
aucun temps, depuis le jour de la présentation des candidats,
inclusivement, jusqu'à la clôture du scrutin".
Les dispositions de la charte de Montréal, quant à elles,
c'est l'article 375 de la Charte: "Nul ne peut, sous aucun prétexte,
porter quelque drapeau, étendard, pavillon, bannière, couleur
distinctive, ruban, écriteau, cocarde ou autre objet semblable, ni s'en
servir dans la ville comme bannière ou insigne de parti politique,
depuis le jour de la présentation des candidats jusqu'au lendemain de la
clôture du scrutin".
A partir du moment où on dit: Les partis politiques existent,
sont reconnus, non seulement ils sont reconnus, mais ils pourront être
inscrits sur le bulletin de vote, qu'on s'identifie... les gens pourront le
faire. C'est la raison de l'article 78.
M. Goldblocm: Et l'article 78 se limite à la fourniture et
le port d'objets; il n'est pas question d'affichage là-dedans.
M. Tardif: "... prohibant la fourniture et le port d'objets
permettant d'afficher l'appartenance ou l'appui".
M. Goldbloom: Ce n'est pas l'affichage sur un mur, sur une
clôture; c'est seulement sur la personne.
M. Tardif: Non, les règlements relatifs à
l'affichage...
M. Goldbloom: Si je veux porter un macaron qui dit: Tardif oui;
Lemieux non; ce serait parfait?
M. Tardif: Ou Ryan Sire. Une Voix: Ou Dieu le
Père.
M. Tardif: Je vous ferai remarquer que ces dispositions se
retrouvaient déjà dans les statuts refondus de 1941.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 118 est
adopté. A l'article 119, il y a... S'il vous plaît, M. le
député...
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
Comités exécutifs
M. Cordeau: Vous venez d'appeler l'article 119, on peut le
considérer, mais j'aurais, si vous me le permettiez, deux petites
questions sur des articles antérieurs.
Le Président (M. Laplante): Très bien, M. le
député, tout de suite. Si vous voulez poser des questions sur les
articles antérieurs, posez-les.
M. Cordeau: A l'article 114, il avait été question
de relier cet article à l'article 18, lorsque nous avons
étudié l'article 18. A l'article 18, vous nous avez
présenté un amendement. Est-ce qu'il y aurait lieu d'apporter le
même amendement?
M. Tardif: Pas dans ce cas, M. le Président, pour la
raison suivante. C'est qu'en vertu de la Loi des cités et villes et de
la Chambre de Montréal, le greffier a un rôle clairement
défini dans la loi. Ce n'est pas le cas du trésorier en
matière de financement des partis politiques, tout cela est nouveau, de
sorte qu'on ne vient pas remplacer ou substituer des dispositions
législatives existantes.
M. Cordeau: A l'article 83, également, on disait: "Pour
l'application du présent article, la période électorale
commence le 64e jour précédant celui du scrutin, ou le jour
antérieur où est publié l'avis annonçant la date de
présentation des candidats". Quel est le délai entre le jour
antérieur de la présentation des candidats et le jour du scrutin?
(18 h 30)
M. Tardif: Dans le cas de la ville de Montréal, c'est le
25e jour avant la date de tenue du scrutin. La loi des cités et villes
dit: Entre le 31 août et le 9 septembre. Ce qui donne entre 73 et 64
jours.
M. Cordeau: Cela approche du 64e jour précédant
celui du scrutin.
Le Président (M. Laplante): Article 119, adopté tel
qu'amendé par un papillon. J'appelle l'article 120; on me dit qu'il y a
un papillon supplémentaire aussi. Voulez-vous le distribuer?
M. Goldbloom: M. le Président, excusez-moi, est-ce que
vous venez de déclarer l'article 119 adopté?
Le Président (M. Laplante): Oui, mais si vous voulez
reprendre là-dessus, M. le député de D'Arcy McGee, je n'ai
pas de...
M. Cordeau: Pour l'article 119, il y a des papillons?
Le Président (M. Laplante): Pour l'article 119, oui, il y
a un papillon.
M. Goldbloom: Oui, il introduit une nouvelle exigence,
c'est-à-dire que...
M. Tardif: Non, pas une exigence, une option.
M. Goldbloom: Ce que je veux dire, M. le Président, c'est
que le ministre, par le papillon, introduit une exigence voulant que le
règlement soit adopté par une majorité des deux tiers des
voix.
M. Tardif: A la demande de la ville de Lon-gueuil.
M. Goldbloom: Je suis tout à fait d'accord avec cela. Ce
que j'aimerais vérifier, c'est ceci: On commence à partir du
niveau où il y a quinze conseillers, à permettre la constitution
d'un exécutif. Il faudrait retourner à l'article 10, tel
qu'amendé, pour voir exactement ce que...
M. Tardif: Cela ne s'appliquerait, potentiellement, qu'aux villes
qui ont entre 50 000 et 100 000 de population, donc celles de 100 000 qui
auraient un minimum de quinze conseillers. D'accord.
M. Goldbloom: Oui. Cela veut dire que, pour la tranche entre 20
000 et 50 000 habitants, il n'y aura pas de constitution...
M. Tardif: Non.
M. Goldbloom: ... de comités exécutifs.
M. Tardif: Impossible.
M. Goldbloom: Dans la tranche entre 50 000 et 100 000, ce sera
seulement là où il y aura au moins quinze conseillers. C'est
généralement un nombre pair mais, de toute façon... A
partir de 100 000, c'est possible pour toutes les municipalités.
M. Tardif: C'est cela.
M. Goldbloom: Le ministre a-t-il, dans son esprit, un seuil en
termes de population?
M. Tardif: De?
M. Goldbloom: De la municipalité, un seuil à partir
duquel il verrait d'un bon oeil la constitution d'un comité
exécutif?
M. Tardif: M. le Président, il nous semblait qu'à
la lumière de ce qui était accordé dans le passé,
à partir de 50 000 âmes et plus, on pouvait permettre la
constitution d'un comité exécutif. Evidemment, ayant
augmenté le nombre de conseillers, le nombre de sièges de
conseillers de douze à seize dans les municipalités de 50 000
à 100 000 de population, seules celles qui seront à la limite
supérieure de la catégorie pourront se doter d'un comité
exécutif.
M. Alfred: Une ville qui a plus de 50 000 habitants et qui n'a
pas quinze conseillers est obligée de définir à nouveau
ses quartiers pour en avoir quinze?
M. Tardif: Voilà! M. Alfred: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 119.
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, oui, M. le Président.
Dispositions finales
Le Président (M. Laplante): Article 120, il y a un
papillon qu'on vient de distribuer.
M. Tardif: II y a un papillon également, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): II y a seulement un petit
changement, au troisième paragraphe, lorsqu'on lit dans les
dernières lignes, "20 000 habitants, 50 000 habitants, 100 000"..., il
faut ajouter entre 100 000 et 500 000, "250 000". C'est bien cela?
M. Tardif: C'est cela. Pour être conforme à ce qu'on
a adopté à l'article 10.
Le Président (M. Laplante): Adopté. A l'article
121, il y a un papillon aussi. Un papillon qui est en remplacement de premier
alinéa.
M. Goldbloom: Nous en avons discuté déjà, M.
le Président.
M. Tardif: M. le Président, c'est exactement ce dont j'ai
parlé, plutôt dans la journée, il y aurait une correction
à faire au papillon lui-même où un mot a été
oublié, c'est-à-dire à la troisième ligne on dit:
Une municipalité de 20 000 habitants ou plus, mais de moins de 100 000
habitants quelque soit la loi qui la régit, à l'exception de
municipalités de comtés où doit avoir lieu il faut
ajouter le mot lieu une élection générale en 1978
en vertu de cette loi, peut par règlement, etc. Je peux,
peut-être, lire l'article au complet pour les fins du journal des
Débats: "En vertu de cette loi, peut par règlement de son conseil
adopté et mis en vigueur conformément à cette loi,
décréter que s'appliquent à elle: A) soit la partie 1 de
la présente loi; B) soit les seuls chapitres 1, 4, 5, 7 et 8 de cette
partie. Les dispositions visées dans le paragraphe a) ou du paragraphe
b) du premier alinéa, selon le
cas, prennent effet dans cette municipalité à la date
d'entrée en vigueur du règlement visé dans le premier
alinéa et, M. le Président, on garde, évidemment, le
dernier paragraphe de l'article 121 du projet 44 qui dit: Une copie
certifiée de ce règlement doit être transmise sans
délai à la Commission permanente de la réforme des
districts électoraux.
M. Goldbloom: M. le Président, peut-on attendre quelques
secondes? C'est ce dernier alinéa qui me cause certains
problèmes.
Le Président (M. Laplante): Prenez le temps qu'il faut. M.
le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, dans la nouvelle
rédaction de l'article 121 il y a deux options qui sont offertes. La
partie I comprend les éléments qui concernent la carte
électorale de la municipalité. Dans l'option b, cette partie est
exclue. La municipalité peut opter pour l'introduction de mesures qui ne
concernent pas la carte électorale. Dans un tel cas, il ne serait pas
logique de transmettre une copie de ce règlement à la Commission
permanente de la réforme des districts électoraux, parce qu'il
n'y aurait pas eu de réforme des districts électoraux.
M. Tardif: C'est une excellente observation, M. le
Président. Qu'est-ce que nos légistes ont à dire de cela?
D'ici à ce qu'on passe à l'article 122 et les articles suivants,
nos gens vont faire la concordance voulue pour...
M. Goldbloom: II n'y aura pas de grand débat sur l'article
122.
Le Président (M. Laplante): L'article 121 est suspendu,
pour quelques minutes, et l'article 122; un papillon du ministre aussi?
M. Tardif: Un papillon, oui, M. le Président, du ministre.
L'article 122 du projet de loi est modifié par l'insertion dans la
deuxième ligne après le mot "loi" de ce qui suit: "Sauf, en ce
qui concerne les pouvoirs et responsabilités qu'elle confère ou
impose au directeur général des élections et au directeur
général du financement des partis politiques. Donc, c'est
à la demande de ces deux personnes que cet amendement est
apporté, c'est-à-dire, que ces gens ont des
responsabilités et des pouvoirs, en propre, que leur confère la
loi". Il ne s'agit donc pas d'interférer avec ceci.
Le Président (M. Laplante): Article 122, M. le
député...
M. Goldbloom: Alors, cela veut dire, M. le Président, que
même le ministre d'Etat à la réforme électorale et
parlementaire n'aurait pas d'affaire à se rendre responsable de
l'application de la loi pour ces fonctions?
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): L'article 122,
adopté?
M. Cordeau: On est d'accord sur le projet de loi, tel que
divisé.
Le Président (M. Laplante): Avant d'adopter l'article 123,
on va retourner à l'article 2. M. le député de D'Arcy
McGee, vous aviez des remarques, je crois, sur l'article 2.
M. Goldbloom: Quelques secondes seulement, M. le
Président, pour vérifier.
M. Cordeau: M. le Président vous avez employé le
mot colistier. Pourquoi ne pas avoir employé le mot substitut?
M. Alfred: ...
M. Tardif: On avait utilisé le mot "suppléant" au
début, mais l'Office de la langue française a substitué le
mot "colistier".
Le Président (M. Laplante): Que fait-on de l'article 2, M.
le député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: On l'adopte, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté. Nous
retournons à l'article...
M. Tardif: 121.
Le Président (M. Laplante): ... 121.
M. Tardif: Nos légistes écrivent
fébrilement, M. le Président.
M. Goldbloom: II y a eu un oubli de ma part, pouvons-nous revenir
brièvement à l'article 74? Il y a une représentation qui
m'a été faite, dont je voudrais faire part.
Le Président (M. Laplante): Nous revenons à
l'article 74.
M. Goldbloom: Voici, M. le Président, on parle ici de la
nomination d'un vérificateur et l'on indique que ce vérificateur
doit être choisi parmi les personnes ayant légalement le droit de
pratiquer la comptabilité publique au Québec. Il est soumis
à mon attention le fait que cette définition exclurait les
CGA.
M. Tardif: On a également porté cela à mon
attention, M. le Président, de même que le fait que ce sont les
dispositions de la loi 2 également, et que si, finalement, il doit y
avoir lieu d'étendre l'article en question pour permettre aux CGA
d'exercer cette fonction et non simplement aux CA, c'est à l'Office des
professions de trancher la question et non pas par le biais d'une loi comme
celle-ci.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'à l'article
122... vous avez des corrections à apporter?
M. Tardif: A l'article 121, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): A l'article 121,
excusez-moi.
M. Tardif: L'article 121 du projet de loi no 44 est
modifié par le remplacement, dans la pemière ligne du
troisième alinéa, du mot "une" je vais revenir à
l'article 121, le texte original par ce qui suit "dans le cas où
le conseil de la municipalité décrète que la partie I
s'applique à elle, une copie certifiée de ce règlement
doit être transmise sans délai à la Commission permanente
de la réforme des districts électoraux.
Le Président (M. Laplante): Pouvez-vous corriger
là-dessus?
M. Tardif: Dans le cas où le conseil de la
municipalité... Ce n'est pas là-dedans, M. le Président,
il faut aller au texte original. Au lieu de dire "une copie certifiée de
ce règlement doit être transmise", ce serait "dans le cas
où le conseil de la municipalité décrète que la
partie I s'applique à elle, une copie certifiée de ce
règlement doit être transmise..." C'est l'article tel que
libellé. D'accord?
Le Président (M. Laplante): Cela voudrait dire que le
papillon que vous m'avez donné...
M. Tardif: II demeure...
Le Président (M. Laplante): ... demeure.
M. Tardif: ... et, en plus de cela, il y a un deuxième
papillon qui vient modifier le dernier alinéa de l'article 121, en le
faisant précéder de ce petit 30. (18 h 45)
M. Goldbloom: C'est très clair et très
acceptable.
Le Président (M. Laplante): Article 121 adopté tel
que modifié par les papillons que le ministre nous a tansmis.
Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 123,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le projet de loi no 44 a
été étudié article par article et a
été adopté sur division, les articles amendés ou
sur division? M a été amendé.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Laplante): Le projet de loi no 44 a
été amendé, après étude article par article,
et adopté sur division ou consentement...
M. Goldbloom: C'est-à-dire que le rapport de notre
rapporteur indiquera que certains articles étaient adoptés sur
division et que les Oppositions se réserveront le droit de s'exprimer en
troisième lecture sur le projet de loi.
Le Président (M. Laplante): Je prierais le rapporteur de
faire rapport sur ce projet de loi.
Les travaux de cette commission sont ajournés sine die, et j'en
profite pour remercier tous les membres de cette commission de leur
coopération complète. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 46)