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(Onze heures quarante et une minutes)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission parlementaire des affaires municipales reprend ses travaux
qui ont été ajournés hier soir, à minuit. Oui, M.
le député de Verdun.
M. Caron: Les nouveaux ont appris vite.
Le Président (M. Bordeleau): Un instant, s'il vous
plaît. Les membres de la commission ce matin sont M. Bissonnet
(Jeanne-Mance), M. Garon (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M. Fallu (Groulx),
M. Lachance (Bellechasse), Mme Lachapelle (Dorion), M. Léonard
(Labelle), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Rochefort (Gouin), M. Rocheleau
(Hull), M. Tremblay (Chambly). Les intervenants: M. Beauséjour
(Iberville), M. Bélanger (Mégantic-Compton), M. Brouillet
(Chauveau), M. Desbiens (Dubuc), M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Le May
(Gaspé), M. Picotte (Maskinongé), M. Ryan (Argenteuil), M.
Saintonge (Laprairie). Pas de substitutions?
Nous en étions, à l'ajournement d'hier, au programme 3,
élément 3. Nous avions adopté les deux premiers
éléments du programme 3.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Léonard: ... j'ai un complément d'information
par rapport à une question qui a été posée hier, je
pourrais y répondre tout de suite.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Commission
nationale de l'aménagement
M. Léonard: Au sujet de la Commission nationale de
l'aménagement, les trois membres sont, comme je l'avais dit: M.
Jean-Marc Rivest, président, qui a été nommé le 12
novembre 1980; sa rémunération est de 52 000 $ et les
dépenses attachées à sa fonction sont de 1500 $. La
vice-présidente, Mme Michèle Jodoin, fut aussi nommée le
12 novembre 1980; sa rémunération est de 48 000 $ et les
dépenses attachées à sa fonction sont de 500 $. Le
troisième membre, M. Guy Duquette, fut nommé lui aussi le 12
novembre 1980; sa rémunération est de 46 500 $.
M. Bissonnet: M. le Président, à la suite de la
réponse du ministre, dans le budget, nous voyons un montant de 150 000 $
pour la Commission nationale de l'aménagement. Vous avez un budget de
150 000 $ à l'article 2.
M. Léonard: Non, je ne le pense pas. C'étaient les
dépenses de l'an dernier, ce n'était pas une année
complète.
M. Bissonnet: Un instant, je vais revenir. M. le
Président, pour 1981-1982, c'est 417 000 $.
M. Léonard: Cela va?
Le Président (M. Bordeleau): On reprend donc
l'élément 3 du programme 3.
Compensations tenant lieu de taxes M. Rocheleau: M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull, oui.
M. Rocheleau: ... à propos de l'élément 3,
j'aimerais poser une question au ministre des Affaires municipales. En
1980-1981, les compensations tenant de taxes s'élevaient à 136
100 000 $, alors qu'en 1981-1982, c'est 173 200 000 $, un montant additionnel
de 37 100 000 $. Est-ce qu'on pourrait nous expliquer la différence?
M. Léonard: D'abord, les dépenses probables en
1980-1981 sont montées de 136 100 000 $ à 140 432 000 $. Ensuite,
il y a, évidemment, le fait qu'en 1981-1982 nous avons les 10% de
1980-1981 qui avaient été reportés à l'année
suivante et qu'on retrouve maintenant en 1981-1982. Donc, ils s'additionnent
aux crédits de 1981-1982, sur une base comparative. Les crédits
de 1980- 1981 représentent 90% de la dépense totale, des taxes
totales, alors que ceux de 1981- 1982 représentent 10% de 1980-1981 et
90% de 1981-1982.
M. Rocheleau: Est-ce que c'est le fait que vous rapprochez vos
paiements?
(11 h 45)
M. Léonard: Non, pas maintenant. Pas cette
année-ci.
Il y a 10% en reliquats de 1980 à 1981, plus 90% de
l'année 1981-1982 qui sont compris dans le montant de 173 000 000 $.
Maintenant, au-delà de cela, il y a une augmentation du taux global de
taxation, une augmentation générale dans les municipalités
qui explique la différence.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous informer en combien de tranches on s'attend de payer les
173 000 000 $ et à quel moment de l'année on s'attend de les
payer aux municipalités?
M. Léonard: II y a 10% de 1980-1981 qui sont payés
sur la réception et la vérification des états financiers.
C'est une tranche, la dernière tranche de 1980-1981. En ce qui concerne
les autres, j'ai eu l'occasion de faire une déclaration au
congrès de l'Union des municipalités du Québec, que je
reprends intégralement parce que c'est la déclaration officielle.
Comme il s'agit de données budgétaires, j'aime autant la
reprendre intégralement, si vous me le permettez. "Pour 1981-1982, le
gouvernement s'engage à payer 90% des compensations tenant lieu de taxes
sur les immeubles du gouvernement et des réseaux, au plus tard le 30
juillet ou 150 jours après la réception de la demande de la
municipalité."
Déjà, au moment où je parlais, le gouvernement
avait versé plus de 4 000 000 $ en compensation pour l'exercice
municipal de 1981. "Ce régime transitoire sera remplacé, à
compter de l'exercice financier 1982-1983, par un régime selon lequel
ces compensations seront payées en deux versements: le premier au
printemps et le second, au cours de l'été. Les dates et les
modalités des versements seront fixées par une modification au
règlement actuel régissant le paiement des compensations tenant
lieu de taxes, et cette modification sera évidemment soumise, comme la
loi actuelle le prévoit, à une prépublication et une
consultation auprès des intéressés dont l'Union des
municipalités du Québec. "À compter de ce même
exercice, le gouvernement paiera intérêt sur les versements non
effectués aux dates prévues d'échéance, suivant les
modalités qui seront aussi déterminées par
règlement."
M. Rocheleau: En somme, M. le ministre, c'est que le gouvernement
donne suite aux nombreuses revendications de l'Union des municipalités,
de l'Union des conseils de comté pour payer ces "en-lieu" de taxes
à des dates équivalentes à celles des perceptions
d'impôt foncier municipal, c'est-à-dire que, si le citoyen est
facturé deux ou trois fois dans l'année, le gouvernement va se
conformer à ces données-là.
M. Léonard: Oui. En 1982-1983, cela va devenir un
versement au printemps et le second au cours de l'été.
M. Rocheleau: Maintenant, vous avez mentionné, M. le
ministre, que le ministère accepterait de verser des
intérêts si les montants dépassaient les dates
prévues.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministère ou le gouvernement a
déterminé le taux d'intérêt, est-ce que ce sera le
taux bancaire?
M. Léonard: C'est le taux qu'on paie sur les comptes du
gouvernement. Vous savez qu'après maintenant 60 jours de
l'échéance le gouvernement paie des intérêts sur ses
comptes. Je pense qu'il y a une façon de le calculer. À l'heure
actuelle, en tout cas, c'est 15% et cela varie selon le taux courant de
l'intérêt.
Ce que je peux dire au député de Hull, c'est que ce ne
seraient pas des taux individuels par municipalité. Ce serait le taux
fixé aux fournisseurs ordinaires du gouvernement.
M. Rocheleau: Ah bon! Alors, c'est le même taux que le taux
sur les factures en retard ou les factures portant intérêt
après 60 jours qui s'appliquerait.
M. Léonard: Oui, du gouvernement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Dans le même contexte, M. le
Président, l'Union des municipalités comme l'Union des conseils
de comté, lors de la conférence
Québec-municipalités, avaient demandé l'assiette
d'impôt foncier intégrale, c'est-à-dire
l'élimination progressive des subventions ou des dépenses
inadmissibles de la part des commissions scolaires. Le gouvernement, à
l'adoption de la loi 57, avait prévu un mécanisme de freinage qui
s'établissait à 6% d'augmentation dans les dépenses non
admissibles des commissions scolaires au Québec. Est-ce que le
ministère des Affaires municipales a l'intention de poursuivre, avec
l'Union des municipalités et l'Union des conseils de comté, des
discussions afin d'en arriver à permettre aux municipalités,
l'occupation intégrale du champ foncier? Si oui, M. le ministre, est-ce
que les municipalités peuvent s'attendre à avoir ce
champ d'impôt en totalité au cours des prochaines
années?
M. Léonard: Je sais fort bien que c'est un sujet qui va
être débattu à l'intérieur du comité conjoint
sur la fiscalité. Donc, je suppose que ce sera un sujet à l'ordre
du jour bientôt. Néanmoins, je tiens à porter à
l'attention du comité le juqement de la Cour supérieure qui a
été rendu sur la constitutionnalité de la loi 57. Si on en
fait simplement un très court résumé pour une des parties,
c'est que le juqe, sur un des points, a dit que le gouvernement n'a pas
empêché les commissions scolaires de taxer. Il a simplement
limité le droit de taxer et, à ce titre, la loi ne pouvait pas
être inconstitutionnelle. Mais on ne sait pas, si on va plus loin, si
finalement la loi serait inconstitutionnelle. Le juge ne s'est pas
branché là-dessus; je ne le pense pas. Maintenant, c'est en
appel. De toute façon, on va suivre cette cause très
attentivement pour savoir ce qui arrivera et quelles pourraient en être
les répercussions. En tout cas, c'est un des éléments de
ce dossier.
M. Rocheleau: Mais il faut dire, M. le Président, que,
lors de ces rencontres avec le comité conjoint, le ministre des
Finances, à cause de la masse importante de transferts qui
représentaient près de 400 000 000 $, ne pouvait se permettre d'y
inclure les dépenses inadmissibles des commissions scolaires, ce qui
représentait environ 115 000 000 $ dans les états financiers de
1978-1979. Par contre, on semblait envisager éventuellement le transfert
complet, tout en acceptant le principe de trouver un mécanisme
permettant aux commissions scolaires d'avoir un champ d'impôt ou d'avoir
une formule qui leur permettrait de fonctionner à l'intérieur
d'une certaine autonomie. Mais cela relève beaucoup plus du
ministère de l'Éducation et des crédits qui sont
discutés à cet endroit. Pour ce qui est des municipalités,
on doit quand même comprendre, M. le ministre, que les transferts qui ont
été occasionnés par la loi 57 sont effectivement
bénéfiques pour les municipalités à court terme,
c'est-à-dire d'un an à trois ans. À la suite de ces trois
premières années, les municipalités ont sûrement
déjà commencé à être quelque peu
épuisées et devront, à cause de plusieurs facteurs,
augmenter considérablement le fardeau d'impôt foncier des
contribuables. Je pense que le ministère des Affaires municipales se
doit immédiatement de tenter de trouver les mécanismes pour
arriver à des solutions pratiques dans le plus court laps de temps.
M. Léonard: Je dois quand même répondre une
chose. Il y a eu une grande négociation à l'époque entre
les commissions scolaires, les municipalités et le gouvernement. Il y a
eu des transferts de champs d'impôt; si on regarde la base des chiffres
de 1979, le champ de l'impôt fiscal scolaire normalisé qui a
été transféré aux municipalités était
de 529 000 000 $ contre le transfert de la taxe de vente, 432 000 000 $.
Là-dessus, les municipalités ont gagné 97 000 000 $. Ces
97 000 000 $ se sont accrus de l'inflation l'année suivante, parce que
juste le champ d'impôt foncier scolaire normalisé
représentait 582 000 000 $ l'année suivante, en 1980. Cette
négociation a eu lieu et pour l'instant, la seule marge d'autonomie
fiscale qui demeure aux commissions scolaires est la taxation foncière
pour ce qu'on appelle les dépenses inadmissibles. On n'a pas encore de
suggestions très concrètes sur la façon de leur donner
cette autonomie fiscale à même une autre source de revenus. Je
pense qu'il faudrait, là aussi, se poser des questions.
Par ailleurs, je voudrais relever ce que vous venez de dire, soit qu'au
bout de deux ou trois ans les municipalités sont à nouveau
étranglées. Je maintiens que les effets du nouveau système
de fiscalité municipale sont permanents et qu'ils le demeurent encore
aujourd'hui. Si les municipalités connaissent une augmentation des
dépenses - je pense que c'est normal - il faut aussi, à un moment
donné, que les taxes augmentent en conséquence. Ce n'est pas
toujours au gouvernement d'aller éponger l'augmentation des coûts
et, notamment, le coût de l'inflation par de nouvelles sources de
revenus. Il faut faire des distinctions entre des effets permanents et
l'utilisation de la réforme au maximum.
Je reviens à l'exemple que je mentionnais hier. Je l'ai,
d'ailleurs, vécu à la dernière campagne électorale.
Il y a un de mes électeurs qui m'a dit: Moi, j'avais compris, quand on
avait fait la nationalisation de l'électricité, qu'il n'y aurait
plus d'augmentation du coût de l'électricité. Un instant!
Vingt ans après, il y a des augmentations du coût de
l'électricité, c'est tout à fait normal. Et pourtant, les
effets de la nationalisation de l'électricité sont
permanents.
De la même façon, tout le nouvel équilibre qui a
été bâti autour de ce nouveau système de
fiscalité municipale comporte des effets permanents et ils vont rester
permanents parce que si les municipalités n'avaient pas eu ce nouveau
système, je n'ai pas besoin de vous dire que le compte de taxes du
contribuable aurait drôlement augmenté. En fait, le rendement de
la taxe de vente - on pourrait vous le démontrer ici - a drôlement
diminué et n'a surtout pas suivi le coût de l'inflation. Dans les
deux dernières années, le rendement de la taxe de vente a
augmenté de 4,7%. Si les municipalités avaient gardé,
à ce moment-là, la taxe de vente, le compte de taxe aurait
augmenté de beaucoup plus que l'augmentation des dépenses
des municipalités. Les municipalités ont pu augmenter les
dépenses qlobalement de 28,5%, tout en gardant l'augmentation du compte
de taxe à 8,5% sur une période de deux ans, de 1979 à
1981; il y a un décalage de 20%. On ne peut pas le soustraire aussi
directement que cela, mais il est là, le décalage de 20%. Si,
à l'inverse, les municipalités avaient gardé, par exemple,
la taxe de vente, l'augmentation du compte de taxe n'aurait pas
été de 28,5%, elle aurait été beaucoup plus
élevée que 28,5% parce que les municipalités auraient
dû équilibrer leur budget à même la taxe
foncière et là, cela aurait fait mal.
Maintenant, compte tenu du nouveau système de fiscalité
municipale, compte tenu aussi qu'on n'a pas utilisé toutes ses
ressources, notamment que le gouvernement, au cours des quatre prochaines
années, va augmenter la proportion des taxes qu'il paie pour atteindre
graduellement 100% sur les taxes de ses réseaux, je pense qu'il y a
encore des sources additionnelles qui vont entrer dans les coffres des
municipalités du Québec. Cela va améliorer leur situation
financière. Mais il faut quand même s'attendre que, si une
municipalité voit ses dépenses ou son budget augmenter à
peu près du taux d'inflation, c'est-à-dire si elle qarde ses
services à peu près au même niveau, le compte de taxe va
aussi suivre l'inflation. C'est normal, tout le monde comprend cela. (12
heures)
M. Rocheleau: Mais il y a peut-être un point, M. le
Président, que j'aimerais...
M. Léonard: Si vous me le permettez, les qens vont quand
même convenir qu'il y a des effets permanents au niveau du système
de la fiscalité municipale. Parce que si ce n'est pas cela, cela veut
dire que tout l'exercice qui a été fait, toutes les
négociations qui ont été faites n'ont servi à rien.
Moi, je ne le pense pas. Cela a servi à quelque chose.
M. Rocheleau: Mais il y a quand même deux points qu'il
faudrait faire ressortir, c'est que le réaménagement fiscal, la
loi 57, a permis aux municipalités d'être beaucoup plus autonomes
à l'intérieur de l'impôt foncier, d'aller chercher une
qrande partie de l'impôt foncier qui était perçu par le
scolaire. Dans les dépenses courantes, pour 1980 plus
particulièrement, on doit comprendre que les municipalités qui
sont allées chercher la quasi-totalité de l'impôt foncier
scolaire, qui ont occupé en qrande partie le champ d'impôt se
sont, par le fait même, créé des surplus budgétaires
pour l'année suivante, c'est-à-dire l'exercice 1981. Alors, on ne
peut pas interpréter cela comme une addition aux dépenses de
l'année 1980. Il faut plutôt appliquer cela comme un surplus
budgétaire qui a été inscrit à l'intérieur
de certains programmes, mais qui n'a pas été
dépensé.
Alors, je pense que, quand on a mentionné hier que les
municipalités dans tout le Québec avaient fait des
dépenses énormes à l'intérieur de leur budqet 1980,
c'est que plusieurs étaient allées chercher le transfert net,
mais avaient "banqué" des sommes d'argent qui se transportaient dans le
budqet de l'année suivante et qui, par le fait même, n'avaient pas
été dépensées. Je pense qu'il faut tenir compte de
cela que les municipalités en qénéral n'ont pas
gaspillé, mais ont plutôt "banqué" pour les années
plus difficiles à venir, c'est-à-dire l'année 1981 et
possiblement 1982.
D'autre part, je voudrais peut-être profiter de l'occasion aussi
pour souligner au ministre des Affaires municipales que je comprends un peu le
citoyen ou l'électeur de son comté qui comprend peut-être
un peu moins le fait qu'Hydro-québec continue d'augmenter ses taux
d'électricité. En effet, le ministre des Finances
annonçait dans son budqet de cette année les profits
qu'Hydro-Québec allait réaliser, de l'ordre de 750 000 000 $ qui
serviraient à boucher certains trous du déficit
opérationnel du gouvernement du Québec. C'est peut-être
dans ce sens-là que votre électeur est un peu surpris, et je le
comprends, moi aussi, M. le ministre. On n'avait jamais pensé qu'on
utiliserait Hydro-Québec pour des fins de profit dans le but de
camoufler les déficits opérationnels du gouvernement.
M. Léonard: Je voudrais reprendre une chose. Je n'ai
jamais dit que les municipalités avaient gaspillé. Ce n'est pas
du tout cela que j'ai dit. Au contraire, si vous aviez suivi ma tournée,
en particulier au cours du mois de janvier, j'ai dit qu'il y avait eu une forme
de sagesse et de prudence de la part des municipalités d'avoir, par
exemple, investi dans des immobilisations et dans le transport en commun au
moment où il y avait en particulier ce résidu de la taxe de vente
de trois mois, qui a été payé au début de
l'année 1980 pour combler les dépenses. Moi, je n'ai jamais
porté de jugement sur le niveau de dépense des
municipalités parce qu'à mon avis cela relève de la
municipalité d'augmenter ses services, de diminuer ses services,
d'augmenter ses dépenses, de les baisser. C'est sa décision.
Cependant, je dis qu'à chaque fois le citoyen, lui, s'il demande plus de
services à sa municipalité, doit s'attendre à payer plus
de taxes. S'il en demande moins, il doit payer moins de taxes. Maintenant, moi,
je constate une chose: je prends les budgets des municipalités à
partir des services de mon ministère et puis nous calculons le budget de
dépenses, puis on voit une augmentation. Je
comprends que les municipalités peuvent avoir été
prudentes dans les prévisions qu'elles ont faites au niveau des revenus,
au niveau des dépenses et puis qu'à ce moment-là, compte
tenu qu'il s'agissait d'un nouveau système, elles ont
aménagé une transition. Je trouve cela tout à fait normal
qu'on ne prenne pas, dès la première année, tous les
bénéfices d'une réforme. Par ailleurs, je pense aussi que
pour les municipalités qui avaient prévu des dépenses
assez importantes plutôt qu'un baisse de taxes, cela leur a servi
beaucoup plus la deuxième année, parce qu'à ce
moment-là elles ont pu équilibrer davantage le budget et
équilibrer les services. Je trouve ça tout à fait correct.
De toute façon, ce n'est pas à moi d'en juger; c'est aux citoyens
de ces municipalités d'en juqer.
Deuxième point, quand vous parlez d'Hydro-Québec, je pense
que ma comparaison vaut tout à fait. Il va être normal que le
compte de taxes des municipalités suive le coût de l'inflation, si
on veut garder le même niveau de services; il faut s'attendre à
ça. Je pense que les élus municipaux doivent l'expliquer à
la population, les gens doivent s'attendre à ça. S'il y a un taux
d'inflation de 12% et qu'on veut garder les mêmes services, le compte de
taxes va suivre à 12%, comme le coût des services municipaux va
suivre à 12%. Il faut l'expliquer.
De la même façon que, quand on parle d'Hydro-Québec,
on peut s'attendre aujourd'hui que même s'il y a eu des avantages
évidents et permanents à la nationalisation de
l'électricité, le compte d'électricité va monter.
Pour l'allusion que vous faites, parce que le gouvernement demande à
Hydro-Québec de contribuer à la caisse du gouvernement, vous irez
voir en Alberta ce qui se passe avec les puits de pétrole, alors que
c'est une ressource qui ne se renouvelle pas. Les puits de pétrole
contribuent qrandement à la caisse de l'Alberta et beaucoup plus
qu'Hydro-Québec. Quant à moi, c'est tout à fait normal
qu'Hydro-Québec contribue, elle aussi, aux fonds de l'État.
M. Rocheleau: Je pense que raison de plus en Alberta, M. le
Président.
M. Léonard: Je reviens à l'autre point qui reste
à souligner là-dessus, c'est que les tarifs d'Hydro-Québec
ont été fixés pour cinq ans, la dernière fois
où nous l'avons fait. Ça n'a pas du tout impliqué
d'augmentation du taux d'électricité, la ponction qui est faite
à l'heure actuelle sur les revenus d'Hydro-Québec, absolument
pas.
M. Rocheleau: Je pense qu'il faut faire une différence, M.
le Président...
M. Léonard: Je tiens à réfuter ce que vous
avez dit.
M. Rocheleau: ...pour ne pas partir dans toutes sortes...
M. Léonard: C'est vous qui êtes parti, M. le
député.
M. Rocheleau: Je voulais simplement, M. le Président, vous
rappeler qu'en Alberta, ce sont des richesses non renouvelables, alors
qu'Hydro-Québec, je pense que c'est inépuisable. Je pense qu'il y
a une différence assez importante.
M. Léonard: Raison de plus.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce qu'on peut
continuer?
Le Président (M. Bordeleau):
Absolument, M. le député de Hull, toujours au même
élément?
M. Rocheleau: Non, à l'élément 3, je pense
que nous sommes satisfaits.
Le Président (M. Bordeleau): À ce moment-là,
j'avais déjà reconnu le député de Jeanne-Mance. Sur
l'élément 3?
M. Bissonnet: Lorsque vous aurez terminé les cinq
éléments du chapitre de l'évaluation foncière, je
voudrais interroger le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): On vous réservera une
question là-dessus.
M. Fallu: J'aurais une question à l'élément
3.
Le Président (M. Bordeleau): J'avais déjà
reconnu le député de Chambly, si c'est sur
l'élément 3.
M. Tremblay: Une observation qui me vient, c'est que je suis
assez surpris de voir l'Opposition faire des gorges chaudes et critiquer le
fait qu'Hydro-Québec paye ses taxes. Depuis qu'on étudie les
crédits des municipalités, ils nous disent que c'est normal que
le gouvernement paye ses taxes, comme tout bon citoyen, aux
municipalités et, tout à coup, ils ne voudraient pas
qu'Hydro-Québec paye ses taxes au gouvernement du Québec, comme
toute entreprise.
M. Rocheleau: Je regrette...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ...c'est une redevance.
Ce n'est pas du tout pareil, M. le Président. M.
Léonard: II n'y a pas d'impôt.
M. Rocheleau: Je pense qu'il ne faut pas...
M. Léonard: II n'y a pas d'impôt...
M. Rocheleau: Oui, je comprends, mais...
M. Léonard: ...sur le revenu à
HydroQuébec.
M. Rocheleau: ...il reste qu'il ne faut pas, non plus, tenter de
justifier la position du gouvernement. Nous sommes très sympathiques, M.
le député, mais il reste quand même qu'il y a des moyens
déguisés que le gouvernement emploie pour aller chercher des
revenus et faire passer ça pour une bonne administration.
M. Léonard: Ce n'est pas du tout déguisé,
c'était public dans le budget. Il n'y a rien de plus public que
ça, ce n'est pas déguisé.
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît, s'il
vous plaît, M. le député de Gouin aussi. S'il vous
plaît. M. le député de Groulx, sur l'élément
3 et non pas nécessairement sur Hydro-Québec.
M. Fallu: Une question, une remarque rapide. Je suis un peu
étonné de certaines réactions d'ex-élus municipaux
qu'on a ici ou d'élus municipaux qu'on retrouve quelquefois encore, a
propos de la réforme de la fiscalité, puisque la réforme
de la fiscalité vise essentiellement à redonner aux
municipalités leur autonomie de gestion, puisque dorénavant, au
lieu de s'attendre que quelqu'un d'autre prenne des décisions fiscales
pour elles, pour le développement ou l'entretien, ou simplement pour le
maintien des services, c'est dorénavant le conseil municipal qui va
lui-même décider du niveau de service et du taux d'imposition en
conséquence. C'est véritablement l'autonomie, c'est le sens
propre de la réforme de la fiscalité.
Réforme de la fiscalité
municipale
Une question au ministre. La réforme de la fiscalité
municipale s'inscrit non seulement dans les crédits des Affaires
municipales, mais comme gouvernement l'effort a été beaucoup plus
large que cela, puisque le gouvernement a d'autres outils que simplement des
compensations tenant lieu de taxes. Le gouvernement a également d'autres
programmes qui vont dans le sens de l'aide, quelquefois ce n'est pas seulement
à la municipalité, mais aux citoyens. C'est assez nouveau comme
approche. Il y a, entre autres, deux programmes, Logirente et le crédit
d'impôt foncier, qui permettent aux citoyens, au moment où la
municipalité augmente son niveau de taxation, d'être
compensés. Je vous demande, M. le ministre, s'il vous arrive de
souligner, comme ministre des Affaires municipales, cet aspect de l'approche
non pas seulement sectorielle d'un ministère, mais gouvernementale de la
taxation foncière. Est-ce qu'il vous arrive d'indiquer, par exemple,
qu'on retrouve aux crédits du Conseil exécutif à l'aide
financière à l'habitation le fait que le supplément au
loyer, l'élément 4 du programme 10, va passer, de l'an dernier
à cette année, de 5 500 000 $ à plus de 17 50fl 000 $, de
telle sorte qu'indirectement l'État, au moment où la
municipalité va augmenter la taxation aux citoyens, donc la charge de
loyer, de guelgue façon que ce soit, va compenser non plus la
municipalité, mais l'individu?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je pense qu'il faut distinguer deux choses.
Dans l'esprit de la réforme de la fiscalité municipale, il faut
comprendre que le gouvernement veut se comporter comme un contribuable à
part entière. Il reconnaît que les services dispensés par
les municipalités représentent un certain coût et qu'il
doit payer au même titre que le gouvernement paie son compte de
téléphone, paie son compte d'électricité, paie ses
différents comptes, ses différents fournisseurs. Alors, au niveau
municipal, il n'y a pas de raison qu'il ne paie pas les coûts des
services dispensés par la municipalité. À ce titre, le
gouvernement va payer ses taxes et va atteindre graduellement 100% de ses
comptes de taxes d'ici quatre ans. C'est une loqique. D'autre part, il y a eu
l'échanqe du champ de la taxe de vente contre paiement de subventions
aux commissions scolaires et libération du champ de l'impôt
foncier scolaire de la part des commissions scolaires en faveur des
municipalités. Tout cela représente un qrand échange, si
vous me le permettez, dans lequel le gouvernement lui-même s'est
trouvé, sur la base des chiffres de 1979, à contribuer pour 97
000 000 $ qu'il débourse en plus aux commissions scolaires contre le
rendement de la taxe de vente qui est beaucoup moins élevé que
cela, c'est-à-dire les chiffres que j'ai cités tout à
l'heure, 529 000 000 S contre 432 000 000 $ en 1979. C'est un peu plus
élevé en 1980. C'est un échange.
Par ailleurs, deuxième considération, c'est qu'il y a des
politiques sociales, il y a des politiques d'égalisation des revenus.
C'est
à ce titre qu'il y a le crédit d'impôt foncier qui
est accordé à une certaine classe de citoyens pour leur venir en
aide, peut-être les plus mal pris de la société. Cela fait
partie de politiques de type social alors que, vis-à-vis des
municipalités, le gouvernement reconnaît qu'il doit payer le
coût des services rendus par les municipalités.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: À terme, M. le Président, est-ce que cela
n'aura pas comme effet que la hausse de taxe foncière faite par les
municipalités auprès de la propriété, donc du
propriétaire ou du locataire, ne se fera pas par le biais de programmes
de types sociaux, refilés en partie à l'État?
M. Léonard: Oui. En fait, si vous avez un crédit
d'impôt foncier à accorder à certains citoyens, cela veut
dire que l'État du Québec va se trouver à absorber la
partie qu'il veut bien absorber du compte de taxes transmis à certains
citoyens, à une certaine classe de citoyens. C'est lui qui va absorber
cela, mais il le fera au nom de certains objectifs sociaux.
(12 h 15)
M. Rocheleau: Je pense qu'il est important de toujours se
rappeler que c'est le citoyen qui défraie le coût des services
dans sa totalité. J'ai un autre point, M. le Président.
M. Léonard: C'est pour cela que j'ai parlé de
politique d'égalisation des revenus.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Hull. Toujours sur l'élément 3?
M. Rocheleau: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, d'accord.
M. Rocheleau: J'ai eu une fausse joie quand j'ai examiné
le document tantôt. J'ai pensé qu'à l'intérieur des
37 000 000 $ d'augmentation cette année, tenant lieu de taxes, le
ministre aurait eu la sagesse d'augmenter quelque peu le réseau social
et le réseau de l'éducation pour atteindre le plus rapidement
possible les 100%. Hier, il nous mentionnait que, dans les quatre prochaines
années, il souhaitait atteindre cet objectif. J'accepte sûrement
avec lui que les municipalités devront continuer à subventionner
le gouvernement du Québec tant et aussi longtemps que le gouvernement du
Québec n'aura pas été réellement un bon citoyen
dans le sens de payer ses "en-lieu" de taxes à 100% sur ses immeuble
dans tout le Québec.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais reprendre une chose, M. le
député de Hull, c'est que, sous les gouvernements qui nous ont
précédés, le gouvernement du Québec n'a jamais
payé de taxes. C'est avec nous que le gouvernement du Québec a
commencé à se comporter en contribuable.
Ceci dit, deuxième point. Sur l'engagement du gouvernement de
porter à 100% le paiement de ses comptes de taxe foncière d'ici
quatre ans, il faut dire que le ministre des Finances, dans son discours, a dit
qu'à un moment donné nous ferions des déclarations
à cet effet. Mais même si nous montons notre contribution pour
l'année 1982 dans le compte de taxes, cela n'a pas d'effets
budgétaires sur l'année 1981-1982. Cela n'apparaît donc pas
à ces crédits ici, d'autant plus que ce qu'on a dit, c'est qu'en
1982-1983 nous paierions nos comptes de taxes, le premier versement au
printemps, donc à partir du 1er avril ou après le 21 mars au plus
tôt, donc sur le prochain budget, le deuxième versement au cours
de l'été. Cela n'a pas d'effet budgétaire sur ce
budget-ci. Vous ne pouvez pas inférer que nous ne monterons pas notre
contribution à partir de l'étude des crédits actuels.
M. Rocheleau: M. le Président, on commence simplement
à préparer le ministre pour l'an prochain.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
Élément 3, adopté?
M. Léonard: Ne vous inquiétez pas, on a
déjà fait toutes les...
Le Président (M. Bordeleau): Sur l'élément
3?
M. Bissonnet: Sur l'élément 3, à la suite de
la réponse de M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Ce que le ministre a quand même oublié
de dire, c'est qu'il est exact de dire que les qouvernements antérieurs,
ceux d'avant le mandat 1976-1981, ne payaient pas des compensations tenant lieu
de taxes, mais les municipalités recevaient quand même les taxes
de vente des gouvernements antérieurs qui pouvaient être
comparables à une compensation tenant lieu de taxes, pour être
bien franc et bien exact.
M. Léonard: M. le député de Jeanne-Mance,
vous savez fort bien, pour avoir sûrement participé à un
minimum de
délibérations sur le sujet, que, lorsque tout cet
échange s'est fait, les municipalités ont échangé
la taxe de vente, mais elles l'ont échangée contre la
libération du champ de l'impôt foncier scolaire qui était
plus considérable que la taxe de vente. Je pense qu'il faut dire les
deux côtés de la médaille, pas seulement un
côté.
M. Bissonnet: II est exact qu'il y a eu le transfert de
l'impôt foncier scolaire...
M. Léonard: Ah!
M. Bissonnet: ... pour une partie, mais il est exact
éqalement qu'il y avait des subventions du gouvemement aux
municipalités qu'elles ont perdues à la suite de ce transfert et
éqalement un transfert de la taxe de vente qui est revenue au
gouvernement provincial.
M. Léonard: Mais l'ensemble de cette réforme, y
compris quelque 75 000 000 $ ou 80 000 000 $ pour les citoyens,
représente quand même un coût net, en 1980, pour le
gouvernement de 481 000 000 $.
M. Bissonnet: Ce que je veux vous dire, c'est qu'il y a eu, quand
même, des paiements par les gouvernements antérieurs.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va.
Élément 3, adopté. Élément 4?
M. Rocheleau: D'autant plus... Le Président (M. Bordeleau):
Oui.
M. Rocheleau: M. le Président, je veux mentionner au
ministre des Affaires municipales qu'on fait partie d'un régime fiscal
totalement différent. Je pense qu'il faut en tenir compte.
Je n'ai pas l'impression que le Parti québécois, qui forme
le gouvernement actuel, a inventé toutes sortes de nouveautés
quand on s'en rapporte, à toutes fins pratiques, à l'instauration
de la ristourne de la taxe de vente en 1965 par le Parti libéral qui est
venue apporter entre 15% et 20% aux budgets municipaux du temps. Je pense que
cela a été une aide précieuse apportée aux
municipalités dans ce temps-là. Aujourd'hui, suite aux nombreuses
revendications de l'Union du conseil des comtés et de l'Union des
municipalités, le gouvernement a finalement accepté de faire ce
travail, qui commandait énormément de travail pour apporter une
modification importante à la fiscalité au Québec pour les
municipalités.
En passant, M. le ministre, j'ose souhaiter que le gouvernement va dans
les plus brefs délais, remettre sur pied ou continuer le comité
Québec-municipalités, lequel a sûrement apporté
beaucoup au gouvernement du Québec au point de vue de sa participation,
de son expertise, et de ses compétences. J'espère que le ministre
des Affaires municipales continuera à profiter des nombreux conseils que
lui ont prodiqués l'Union de conseil de comté et l'Union des
municipalités, ainsi que les représentants des différentes
communautés. Cela a sûrement été
bénéfique à son prédécesseur et pourra
l'aider dans l'accomplissement de ses tâches
M. Léonard: M. le Président, je dois dire au
député de Hull que j'essayerai de conserver toutes ces
excellentes choses qui ont été mises sur pied, justement sous le
régime du Parti québécois, et qui n'avaient pas
été faites avant malgré les demandes
répétées depuis des dizaines d'années par les deux
unions en particulier. Alors, je vois que vous appréciez après
coup. Très bien.
M. Rocheleau: Si vous ne l'aviez pas fait, M. le ministre, vous
seriez passé à côté de la réforme fiscale
totalement.
M. Léonard: On l'a fait, c'est là notre
mérite. C'est ce que vous n'aviez pas fait.
Le Président (M. Rochefort): Autres questions?
Élément 4 adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Alors,
élément 5, M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Simplement une question. L'élément 4
comprend la compensation de l'effet de plafonnement des taxes foncières
sur les terres aqricoles. Il y a une augmentation cette année de l'ordre
de 1 215 000 $. Est-ce que l'on pourrait nous donner la justification de ce
montant?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: D'abord, les crédits probablement
utilisés en 1980-1981 se monteront non à 7 000 000 $, mais
à 7 350 000 $, donc une augmentation à ce titre-là. Par
ailleurs, de 1980-1981 à 1981-1982, le nombre de municipalités
bénéficiaires passerait, selon nos estimations, de 324 à
380.
Les rôles de nouvelle génération font augmenter
l'évaluation des terres. Ce plafond de 375 $ l'hectare, fait qu'il y a
plus de municipalités admissibles et cela coûte plus cher aussi au
gouvernement. C'est l'augmentation des rôles, en d'autres termes, qui
fait cela, en plus d'avoir plus de municipalités.
M. Rocheleau: Tenant compte de la loi
90 sur le zonage agricole, j'imaqine que plusieurs municipalités
reçoivent des compensations à cause du nouveau zonage.
M. Léonard: Ce crédit ne vient pas de l'effet de la
loi 90, mais, plutôt, de la Loi sur l'évaluation
foncière.
Ce qui vient de l'application de la loi 90, porté de 40% à
70%, est remboursé directement à l'agriculteur et non pas
à la municipalité. Ici, il s'aqit de la partie remboursée
à la municipalité qui dépasse 375 $ l'hectare. C'est autre
chose. C'était auparavant de par la Loi sur l'évaluation
foncière, maintenant de par la loi V7.
Le Président (M. Rochefort): Autre chose sur
l'élément 4?
M. Rocheleau: Non, M. le Président. Programme 4, gestion
interne et soutien.
Le Président (M. Rochefort): Attendez un petit peu.
M. Léonard: L'élément 5 du proqramme 3.
Le Président (M. Rochefort): Juste un instant. On est
à l'élément 4. Est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Élément 5 du
programme 3?
M. Rocheleau: Pas de questions là-dessus.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
Le député de Jeanne-Mance avait une question d'ordre
qénéral sur le programme 5. M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: II s'agit de l'évaluation
foncière.
Le Président (M. Rochefort): L'élément 5 est
adopté.
L'évaluation des sociétés
M. Bissonnet: J'ai fait des remarques à la commission hier
relativement au problème d'évaluation en ce qui a trait aux
corporations. J'ai remarqué les difficultés qu'ont les
évaluateurs à évaluer les ventes d'immeubles dans des
transactions immobilières de ventes de compagnie, incluant une vente en
bloc d'un commerce. À ce moment-là, cela se fait par un transfert
d'actions, le nom de la compagnie ne chanqe pas et l'évaluateur
municipal qui évalue les transactions immobilières à
l'intérieur de la municipalité ne peut pas détecter s'il y
a eu vente. J'aimerais que le ministre étudie les possibilités
d'avoir une législation propice à ce que ces grandes corporations
puissent avoir, elles aussi, des augmentations d'évaluation, comme les
petits, qui eux, n'y échappent pas.
Deuxième question, M. le ministre. Vous avez dit tantôt que
les municipalités devraient faire comprendre à leurs commettants,
que les élus municipaux devraient faire comprendre...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, voulez-vous
répondre à chaque question individuellement, une à la
suite de l'autre ou en bloc?
M. Bissonnet: Je voudrais juste faire mon commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): C'est que vous aviez
annoncé une question. Si c'est un commentaire, allez-y.
M. Bissonnet: Je fais un commentaire. Si le ministre veut
rajouter quelque chose, il sera sûrement le bienvenu. Le ministre a dit
tantôt que les élus municipaux devraient informer leurs
commettants qu'il est normal, selon lui, qu'une augmentation du coût de
la vie serait appropriée dans certains cas. Mais ce que je veux faire
remarquer au ministre, c'est qu'avec la loi 12, cette année, dans toutes
les municipalités, les petits propriétaires ont eu une
réduction de taxe de l'ordre de 10% à cause de l'auqmentation
très importante qu'ils ont eue dans le domaine de l'évaluation
municipale. Ils ont eu un remboursement de 10% ou moins dans les
municipalités qui ont décidé d'opter pour un remboursement
minimum de taxes.
Cette année, si nous avons une inflation de 12%, il ne faut pas
oublier qu'il y aura 5% qui se rajouteront, parce que cette année le
gouvernement permet aux petits propriétaires un allégement de
taxes de l'ordre de 5%.
Donc, au moment où on se parle, les municipalités qui ont
octroyé l'année dernière une diminution de l'ordre de 10%,
cette année, le maximum qu'elles peuvent octroyer, c'est 5%. Pour
d'autres municipalités, si le coût de la vie est de l'ordre de
12%, on parle dès ce moment-ci d'une possibilité de 17%
d'augmentation de taxes.
Suite à tout ce concept de l'évaluation foncière,
je suis convaincu que M. Cormier, en particulier, pourrait donner à
votre ministère toutes les interventions qui ont été
faites par les élus de la communauté urbaine sur les
difficultés de l'évaluation, parce que le
commissaire-évaluateur ne fait qu'évaluer selon la Loi sur
l'évaluation et il y a certaines difficultés. Lui-même doit
appliquer la loi telle qu'elle est faite. Mais il semble que dans cette
loi-là - il est un spécialiste en la matière - il y ait
des difficultés pour
arriver à une évaluation plus logique entre tous les
citoyens, que ce soient des citoyens ordinaires ou des citoyens corporatifs.
(12 h 30)
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: Dans la Loi sur l'évaluation
foncière, il y a toute une série d'articles, 42, 43, 44, cette
section sur l'évaluation des immeubles, qui prévoient trois
techniques d'évaluation: la technique de la vente comparée, la
technique du rendement économique et une autre technique qui est celle
du coût de remplacement.
Ce qui arrive très souvent, c'est que certains évaluateurs
s'en tiennent à la technique des ventes comparées et ne tiennent
pas compte du rendement économique. La première est beaucoup plus
factuelle, en particulier dans le cas de la propriété
résidentielle. C'est facile parce qu'il y a un grand nombre de
transactions qu'on peut mesurer. Cela n'est pas le cas lorsqu'on arrive aux
équipements ou aux immeubles commerciaux, industriels ou
gouvernementaux, publics. Je crois qu'on a peut-être moins d'expertise
dans ce domaine, mais qu'il va falloir élaborer davantage sur les deux
autres techniques, celle du rendement économique et du coût de
remplacement. La technique du coût de remplacement est déjà
plus connue. Quand on fait des réévaluations d'immeubles, on les
fait souvent sur la base du coût de remplacement, en tout cas, les
compagnies d'assurances le font.
M. Bissonnet: C'est grand une corporation, M. le
Président. À titre d'exemple, je ne prendrai pas les raffineries
dans l'Est de Montréal, mais je vais prendre les grandes corporations
qui sont établies depuis cinq ans, qui ont été
établies par M. le conseiller Fainstat. Ces compagnies n'ont aucune
augmentation d'évaluation, malgré que la rente économique
de ces entreprises ait été supérieure d'année en
année.
La question que je vous pose, c'est tout simplement que votre
ministère, pour l'an prochain, arrive avec quelque chose pour les
évaluateurs parce qu'actuellement je sais très bien qu'ils n'ont
peut-être pas le temps de le faire par le rendement économique;
ils le font par comparaison de ventes.
M. Léonard: Je suis conscient qu'il y a des
difficultés et c'est ce qui explique d'ailleurs le pourquoi de la loi 12
et de ce crédit qui a été adopté dans la loi 12
pour permettre aux municipalités de l'accorder aux immeubles
résidentiels, unifamiliaux, duplex et triplex.
Maintenant, si vous me le permettez, je touche le deuxième volet
de votre question de tout à l'heure. Ce crédit a
été inclus dans la loi de façon permissible, pour les
municipalités qui le voulaient, là où il y avait des
problèmes majeurs qui étaient soulevés à la suite
d'une hausse très sensible de l'évaluation dépassant le
coût de la vie notamment, et pour essayer de mieux répartir le
fardeau fiscal à l'intérieur du territoire d'une
municipalité. Je pense que c'est ça qui était vu; le
gouvernement lui-même ne pouvait pas le faire pour chacune des
municipalités et il a laissé les municipalités libres de
le faire.
Maintenant, c'est bien sûr que les effets de ce crédit, qui
était prévu à l'origine pour deux ans en tout cas, font
que cette année l'augmentation pourrait être plus sensible. Mais
si on ne l'avait pas fait l'an dernier, il est probable que l'augmentation
aurait été, l'an dernier, de 30% dans certains cas,
peut-être même plus dans d'autres. Je crois que ce sera, là
aussi, un sujet qui sera abordé par le comité conjoint sur la
fiscalité pour les mois où il travaillera et qu'il pourra nous
faire des recommandations sur ce sujet.
Je veux juste souligner un petit point qui est quand même
intéressant, c'est que lorsqu'on disait que le rendement de la taxe de
vente était élastique et suivait très bien les coûts
de la consommation, en fait, on a pu réaliser, l'an dernier, que le
domaine immobilier allait beaucoup plus vite que l'inflation, que l'indice des
prix à la consommation. Cela a été une des preuves les
plus fracassantes qu'on puisse imaginer.
M. Bissonnet: Tout dépend des municipalités.
M. Léonard: En général, dans le
Québec.
M. Bissonnet: II y a certaines municipalités où
c'est plus accentué.
M. Léonard: C'est plus accentué dans certaines
municipalités, je suis d'accord.
M. Fallu: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: ... j'aimerais, pour le moins, aux fins du journal des
Débats, que le ministre réagisse devant une remarque faite tout
à l'heure, par le député de Jeanne-Mance. Il a dit:
Puisqu'il y a déjà un crédit de 5% minimum qui sera
accordé s'il faut ajouter, en plus, l'inflation, on arrive à 15%
ou 17%. Mais je regrette infiniment, je ne tombe pas dans le piège. Au
niveau municipal, on n'est pas obligé d'augmenter de 17%,
c'est-à-dire 5% de plus que l'inflation.
M. Bissonnet: M. le Président, à la
suite des propos...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, avant,
voulez-vous commentez?
M. Léonard: Non, pas tout de suite.
M. Bissonnet: Je suis quand même visé par les propos
de M. le député.
Le Président (M. Rochefort): Allez-y, M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Le ministre nous a informés qu'il serait
normal que les élus municipaux, lorsqu'il y a une augmentation de taxe
qui serait comparable à l'augmentation du coût de la vie,
expliquent à leurs commettants, leur fassent comprendre que s'il n'y a
pas d'augmentation égale au coût de la vie, ils vont être
obligés de diminuer les services. C'est la première remarque du
ministre. J'ai dit exactement la même chose. Ce que j'ai ajouté,
c'est que toutes les municipalités... Disons que dans une
municipalité X, il y a une augmentation du coût de la vie de 12%,
la municipalité peut augmenter son budget de 10%. C'est son choix parce
qu'elle possède l'autonomie nécessaire pour administrer les
biens-fonds de la municipalité. Par contre, posons, l'hypothèse,
qu'elle augmente selon l'inflation qui est de 12%. Mais dans les
municipalités qui ont donné un remboursement, une
déduction de taxe de 10% sur le montant de taxe à payer,
l'année prochaine, en vertu de la loi 12, ce montant de 10% sera
réduit à 5%. Supposons que vous avez une augmentation de 12%
à cause de l'inflation, à ce moment-là, le
propriétaire qui a subi cette année une diminution de 10% subira
une diminution de 5%, mais cela lui fait 5% de plus à payer,
l'année prochaine, par rapport à cette année. S'il a
payé 2000 $ l'année dernière, il avait un remboursement de
10%, il a payé 1800 $. Cette année, il a 5% des mêmes 2000
$ plus les 12%, il va payer 100 $ de plus que l'année dernière,
au niveau des 5% de plus, l'augmentation de taxe normale selon le coût de
la vie.
M. Fallu: Ce n'est pas nécessairement cumulatif.
M. Bissonnet: Je n'ai pas dit que c'était cumulatif.
M. Fallu: Bien, c'est ce que j'avais compris.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Bissonnet: M. le ministre a très bien saisi la
question, à savoir qu'il y a un problème pour ces
contribuables.
M. Léonard: En réalité, M. le
député de Jeanne-Mance et M. le député de Groulx,
ce qu'il faut dire aussi, c'est que l'augmentation aurait été
beaucoup plus brusque s'il n'y avait pas eu cette possibilité ouverte du
crédit de 10% et de 5%. Au fond, c'est que l'augmentation aurait
été absorbée d'un coup sec la première
année. À ce moment-là, la transition aurait
été... Cela n'aurait pas été une transition, cela
aurait été un choc.
M. Bissonnet: Les municipalités pensaient, M. le
Président, faire comme la ville de Montréal-Nord, donner des
crédits à l'embellissement, comme cela a été fait
dans le passé pour soulager les petits propriétaires.
M. Caron: De cette facon-là, cela devient
légalisé.
M. Bissonnet: C'est la même chose.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le ministre, si dans la loi 12 vous avez
donné les pouvoirs de donner les crédits, c'est que l'an
passé, je pense que ce n'est une cachette pour personne, surtout sur
l'île de Montréal, Québec.
M. Léonard: Dans les deux communautés urbaines, la
CUM et la CUQ.
M. Caron: Oui. Il y a eu des évaluations
exagérées parce que vous avez des gens qui ont été
évalués à 3% et que cela allait à peu près
jusqu'à 40%. Vous vous en alliez en élection, vous le saviez,
c'est tout a fait normal. Vous autres aussi vous en aviez des "come back"
là-dessus, comme on en avait, mais encore plus parce que vous
étiez au pouvoir. Je pense que c'est une des raisons. Vous avez dit, la
première année on va donner 10%, on s'en va en élection;
là, c'est 5%. Non, mais c'est vrai, M. le ministre, il faut dire la
vérité. Qu'est-ce qu'on va faire l'an prochain s'il y encore une
évaluation qui nous revient et qui est aussi élevée? Puis
vous nous dites d'aller expliquer cela. C'est vrai que c'était aux
conseils municipaux, aux élus d'aller l'expliquer, mais ce n'est pas
facile. La différence, c'est que le gouvernement, lui, prend l'argent
dans la poche des gens avant de le leur donner. Il ne le leur donne même
pas, il l'a enlevé. Toutes les semaines, tous les quinze jours, pour
vous autres, les gouvernements supérieurs, c'est fait, c'est
enlevé avant que le petit contribuable ait sa paie. La différence
avec les municipalités, c'est que nous on va aller le chercher. Cela
fait bien plus mal. Il l'a eu l'argent, et on va aller le chercher. C'est pour
cela qu'il faut que le ministre
comprenne que ce n'est pas facile pour les municipalités. Elles
ont besoin d'aide et s'il y avait une possibilité d'augmenter
l'évaluation des propriétés standards, je pense que cela
serait plus facile pour les municipalités quand elles augmentent leur
taux de taxe. Elles pourraient l'augmenter également pour tous ses
contribuables, s'il y avait une possibilité de le faire. Je sais que ce
n'est pas facile. Des immeubles résidentiels ont été
évalué à 3% et, le petit travailleur qui a 2 trois
pièces ou 2 quatre pièces, lui, il a eu une augmentation
jusqu'à 38%. Son voisin en a peut-être eu une de 20% ou 25%. C'est
cela qui est mal équilibré. Je n'ai pas la réponse; je ne
peux pas vous la donner. Il faudrait, par exemple, que les qrands penseurs
essaient de trouver cette solution.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: J'aurais au moins une couple de remarques
à faire. Je suis d'abord époustouflé par
l'expérience du député de Verdun et les intentions
électoralistes qu'il voit partout. Je comprends qu'il a beaucoup plus
d'expérience que moi. Je pense que la loi 12 a été faite
pour aider d'abord les propriétaires des maisons unifamiliales, duplex
et triplex à passer à travers un saut brusque dans le rôle
d'évaluation et le compte de taxes. Cela n'a pas été
tellement bon pour le gouvernement; ce n'était pas pour le gouvernement.
C'est pour les municipalités et surtout pour les contribuables, que cela
a été fait.
D'autre part, l'autre point que je voudrais soulever, c'est que, dans
certains cas, il y a eu des augmentations de 40% au rôle
d'évaluation pour des propriétés, je dirais,
isolées ou particulières. Mais, en réalité,
peut-être que c'était justifié qu'il y ait une augmentation
du rôle d'évaluation de 40% dans certains cas particuliers.
Quelqu'un qui a refait sa maison d'un bout à l'autre, qui l'a
rénovée d'un bout à l'autre, qui a investi dans sa maison,
l'évaluation monte à ce moment-là parce que sa maison a
pris de la valeur. Je pense qu'il ne faut pas confondre une montée
générale du rôle d'évaluation avec des variations
particulières à l'intérieur du rôle
d'évaluation parce que, si quelqu'un a une propriété dont
la valeur a beaucoup augmenté, qui requiert plus de services de la part
de la municipalité, il n'est que juste finalement qu'il paie plus de
taxes, étant donné qu'on s'en tient à l'évaluation
foncière et à la taxe foncière. Cela fait partie du jeu.
Ce sont deux niveaux qu'il ne faut pas confondre, la montée
générale d'un rôle d'évaluation avec les variations
à l'intérieur du rôle d'évaluation.
Par ailleurs, je reviens un peu aussi à la question du
député de Jeanne-Mance. Le ministère est conscient des
problèmes d'évaluation sur des immeubles commerciaux,
industriels, etc. Quant à nous, nous en sommes à travailler sur
certains plans, certains aspects de toute cette question. Nous en sommes aussi
à tenter - je pense bien qu'on devrait y arriver bientôt - de
rédiger un règlement sur la continuité des rôles qui
nécessiterait un minimum d'analyse de la part des évaluateurs de
sorte qu'on devrait s'ajuster graduellement dans ce sens-là, dans le
sens que vous dites, parce que c'est un fait. Que voulez-vous? Une entreprise
industrielle, cela ne se vend pas tous les jours, mais quand cela se vend, ce
ne sont pas nécessairement les actifs qui se vendent, ce sont les
actions qui se vendent. Ce sont simplement des titres de
propriété et des titres d'actions et non des actifs
physiques.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le ministre. Le
programme 3 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Gestion interne et soutien
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Programme 4,
élément 1. Une question? M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Ma question, M. le Président, se
réfère à l'élément 1, peut-être
à l'élément 2. Le ministre sait très bien quelle
question je vais lui poser. Hier, je suis intervenu au sujet des 71
communiqués qui ont été envoyés via l'agence Telbec
pour annoncer des subventions à 71 municipalités dans le cadre du
programme d'aide à la densification.
Premièrement, y a-t-il une subvention du fédéral
dans ce programme? C'est ma première question. Combien cela a-t-il
coûté au gouvernement d'envoyer 71 communiqués par Telbec?
C'est ma deuxième question. (12 h 45)
M. le Président, j'ai écouté le premier ministre
à la période des questions aujourd'hui, il nous a informés
que le gouvernement doit avoir des contraintes au niveau des budgets. Je pense
qu'ici nous en avons un exemple. Je suis le porte-parole de l'Opposition en
matière de communications et il est certain que ce dossier sera
étudié également à la commission parlementaire des
communications.
Je demande donc au ministre pourquoi il a transmis l'information par la
voie de 71 communiqués, alors qu'il aurait pu le faire dans un seul
communiqué dans lequel il aurait indiqué le nom de toutes les
municipalités qui ont reçu une subvention.
Je tiens à souligner au ministre qu'il y a des
municipalités qui ont reçu une
subvention de 1000 $ et que cela a coûté au gouvernement 6%
de la subvention pour envoyer un Telbec. Pour envoyer un Telbec, selon les
informations que j'ai, sous réserve, cela coûte 60 $. Alors,
lorsqu'on accorde une subvention de 1000 $ à une municipalité
dans le cadre du programme d'aide à la densification, cela coûte
6% pour transmettre l'information aux journaux locaux qui, pour la plupart,
n'ont pas le service Telbec. Je fais référence aux deux hebdos
qui existent dans ma municipalité; ils n'ont pas le service de
Telbec.
Ma suggestion au ministre serait qu'un communiqué
général soit envoyé et que le ministre transmette à
chaque hebdo régional une copie du même communiqué, mais
par lettre, parce que si c'est par livraison spéciale, ils vont le
recevoir le lendemain et cela coûtera 1,24 $ au gouvernement au lieu de
coûter un montant plus élevé, alors que l'on veut
restreindre les dépenses budgétaires à l'intérieur
du ministère.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: Je vois que le nouveau député de
Jeanne-Mance a eu une expérience assez limitée dans ses contacts
avec Telbec auparavant, peut-être lorsqu'il était au niveau de sa
municipalité. J'espère bien qu'il va apprendre beaucoup de choses
lorsqu'il sera à la commission parlementaire des communications parce
qu'il lui manque des éléments.
M. Bissonnet: Je vais apprendre, je suis ici pour cela pour une
couple de semaines.
M. Léonard: Nous aussi, tout le monde.
Premièrement, les Telbec ont été envoyés selon des
codes régionaux; donc, ils n'ont pas paru à l'ensemble du
Québec sauf ici, à Québec, au niveau central. Tout le
monde les a reçus ici, puisque cela partait d'ici, mais ils n'ont pas
été expédiés à l'ensemble du Québec.
Ils ont été envoyés selon des codes régionaux dans
les régions où les municipalités touchées se
situaient. À partir de ce moment, tout de suite, vous avez une
sélection d'information, sauf qu'ici, au niveau de Québec, de la
capitale, on a copie de tout ce qui est envoyé dans chacune des
régions.
M. Bissonnet: Jusqu'ici, je connais cela.
M. Léonard: Alors, vous voyez très bien que, si on
avait envoyé un communiqué général à
l'ensemble des hebdos et de la presse parlée et écrite du
Québec, cela aurait été assez difficile de marquer en
jaune "ville d'Amqui", sur le communiqué de Telbec.
M. Bissonnet: Je vais vous répondre. Vous comprenez
très bien ce que je veux dire.
M. Léonard: Deuxièmement, le gouvernement a un
contrat de services avec Telbec et si, vous, dans une municipalité,
lorsgue vous faites affaires avec Telbec cela vous coûte 60 $, nous, cela
ne vous coûte pas 60 $ parce que c'est négocié sur
l'ensemble du contrat du gouvernement. Cette année, il n'y a pas eu plus
de communiqués de Telbec que par les autres années. Quand vous
dites que c'est 6% du coût de la subvention, je trouve que vous faites un
calcul très rapide qui ne tient pas compte du tout du contrat de
services que le gouvernement a avec Telbec. Je pense que vos calculs sont
très rapides, vous feriez un mauvais comptable en prix de revient
industriel, M. le député.
M. Bissonnet: M. le ministre, pourriez-vous nous dire combien
cela a coûté à votre ministère pour envoyer ces 71
Telbec que j'ai ici"?
M. Léonard: Cela fait partie du contrat de services du
gouvernement avec Telbec dans l'ensemble du gouvernement.
M. Bissonnet: Vous pouvez me dire quel a été le
coût de ces 71 communiqués.
M. Léonard: On ne peut pas, on n'a pas de chiffres
là-dessus parce que le gouvernement négocie son contrat avec
Telbec sur la base d'une année.
M. Bissonnet: M. le ministre pourriez-vous, premièrement,
me faire parvenir, si possible, le contrat.
M. Léonard: Ce sera avec les communications et, puisque
vous êtes à cette commission, je vous proposerais de poser la
question là-bas.
M. Bissonnet: M. le ministre, pourriez-vous me dire combien cela
a coûté à votre ministère, à
l'intérieur de votre budget, parce que vous allez recevoir une facture
de Telbec, c'est évident. C'est à l'intérieur de votre
budget, M. le ministre. Cela n'a pas été envoyé par le
ministère des Communications, cela a été envoyé par
le ministère des Affaires municipales. Ce n'est pas envoyé par le
biais du budget du ministère des Communications.
Je veux connaître le coût. Combien que cela a-t-il
coûté d'envoyer cela?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: L'enveloppe budgétaire sur
le contrat de service avec Telbec est au ministère des
Communications et ce n'est pas facturé à chacun des
ministères. Absolument pas.
M. Bissonnet: Parfait. Cela va aller aux Communications.
D'autre part M. le ministre, sur le même sujet...
M. Léonard: Mais je voudrais que vous reteniez ma
première réponse et le premier élément de
réponse. Le deuxième est toujours là. Mais le premier
élément de réponse c'est que les communiqués sont
envoyés selon des codes régionaux.
M. Bissonnet: Je comprends très bien cela, M. le
ministre.
M. Léonard: C'est beaucoup moins coûteux qu'un
communiqué à la grandeur du Québec à ce
moment-là.
M. Bissonnet: Vous ne pouvez pas me dire combien cela
coûte. Très bien, j'aurai la réponse en temps et lieu. Mais
ce que je veux vous dire, M. le ministre, c'est que lorsque vous envoyez un
communiqué à un journal régional, si vous l'envoyez par
livraison spéciale, cela coûte 1,25 $. Et c'est certain qu'un
communiqué de Telbec coûte beaucoup plus que cela. Vous ne pouvez
pas me donner le montant, mais je pense qu'il serait peut-être plus
logique au niveau du ministre des Affaires municipales de transmettre à
chaque hebdo régional - à chaque hebdo, parce que c'est dans les
hebdos la plupart du temps - directement par livraison spéciale, la
même lettre que vous faites, parce que vous envoyez cette lettre aux
municipalités éqalement. Je pense qu'on sauverait des coûts
là-dessus.
M. Léonard: Vous savez fort bien que si CKVL Verdun
reçoit par courrier un communiqué de presse, il va nous appeler
pour nous demander comment il se fait que cela n'arrive pas par Telbec. Ils
aiment bien avoir l'information directe et rapide. Cela fait partie du monde
des communications.
M. Bissonnet: Pensez-vous que CKVL va parler des 71 villes, M. le
ministre? Si CKVL reçoit, à titre d'information, si vous faites
une liste de toutes les municipalités environnantes où CKVL
rayonne, c'est sûr que CKVL va recevoir un rapport des villes de la
communauté urbaine. De toute façon CKVL n'a pas annoncé
aucune des municipalités.
M. Léonard: Remarquez, M. le député de
Jeanne-Mance, qu'un cheval, cela coûte moins cher qu'un avion. Et
à ce titre, on pourrait revenir à la poste à cheval du
XVIIIe siècle pour faire les communications.
M. Bissonnet: L'autre question, M. le ministre? Est-ce qu'il y a
une subvention fédérale à l'intérieur de ce
programme?
M. Léonard: Oui.
M. Bissonnet: De quel pourcentage?
M. Léonard: Cela fait partie du programme d'aide aux
équipements communautaires.
M. Caron: M. le Président, il semblerait que le
député de Chambly veuille parler. Après, on va vous
laisser tout le temps, si vous voulez féliciter notre collègue
qui veut sauver de l'argent à tous les contribuables du Québec.
Vous le direz.
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît, M. le
député de Verdun. Il pourra parler.
M. Léonard: La participation fédérale dans
le programme d'aide à la densification est de 75%.
M. Caron: Ce n'est pas marqué sur le
communiqué.
M. Bissonnet: M. le ministre, quand allez-vous informer les
municipalités de ce qu'elles recevront? Dans toutes les
municipalités, on budgétisait, ces montants pour l'année
qui vient. À quelle période les chèques de ces subventions
seront-ils transmis aux municipalités? Suite à l'envoi que vous
leur octroyez, quel est le délai normal pour que ces
municipalités reçoivent leur chèque?
M. Léonard: Administrativement, cela se passe comme ceci.
Lorsque la municipalité a terminé le logement ou que le logement
est prêt pour habitation, ou que les travaux sont terminés dans le
logement, la municipalité réclame au gouvernement du
Québec la somme de 1000 $ par logement et par la suite le gouvernement
fait sa réclamation à tous les trois mois au gouvernement
fédéral.
M. Bissonnet: Autrement dit, vous vous annoncez aux
municipalités, mais vous ne leur dites pas aux journaux, qu'à
l'intérieur de ce programme, il y a une participation de 75% du
gouvernement fédéral sur les subventions?
M. Léonard: Cela a été dit je ne sais pas
combien de fois.
M. Bissonnet: ... un exemple concret, M. le ministre. Dans ce
programme là, ils
sont présents.
M. Léonard: Si vous, vous donnez...
M. Bissonnet: J'aime rétablir les faits tels qu'ils
sont.
M. Léonard: Si je comprends bien, M. le
député de Jeanne-Mance trouve que le fédéral fait
mal sa publicité et il s'estime obligé de le défendre
à sa place.
M. Bissonnet: Ce n'est pas mon problème, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour
l'élément 1?
M. Léonard: Je vois que c'est le vôtre, parce que
vous en parlez.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour
l'élément 1?
M. Bissonnet: Simplement une question d'information.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour
l'élément 1, oui? Non?
Une voix: Je vois que la porte nous est ouverte.
M. Fallu: Ces subventions pour la densification urbaine sont
versées aux municipalités. On voit divers usages que les
municipalités en font puisqu'il n'y a aucune norme qui est
édictée par le gouvernement du Ouébec, qui est
maître d'oeuvre dans ces subventions.
Est-ce qu'il existe des municipalités qui reversent directement
aux propriétaires de ces maisons les 1000 $ de densification? Et, quel
est l'usage qui est fait, règle générale, dans les
municipalités, par ces subventions à la densification? Comme
c'est au fonds général, ce n'est pas appliqué à un
règlement particulier, cela ne baisse donc pas les taxes de ceux qui ont
accepté de ne pas vivre en bungalow, mais de se densifier avec leurs
voisins. À la limite, certaines municipalités vont se servir de
ces fonds pour créer des parcs locaux, des parcs de quartier notamment,
mais je n'ai pas observé de pratique constante dans les
municipalités. Est-ce qu'il y aurait lieu de réfléchir sur
l'usage que les municipalités en font? Moi je trouve notamment un peu
cocasse que cela ne serve pas d'une façon trop directe à ceux
pour qui ces programmes ont été conçus.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Cela dépend aussi des coûts,
parce qu'il y a des coûts qui doivent être absorbés par la
municipalité lorsqu'elle fait de la densification urbaine. La
municipalité, elle, comme condition à ce programme, doit
s'engager par résolution à utiliser des subventions pour
faciliter la réalisation de projets d'habitation ou en améliorer
l'environnement et à transmettre annuellement au ministère des
Affaires municipales un rapport sur l'utilisation des subventions
reçues.
Ces subventions peuvent donc être utilisées pour diminuer
les coûts d'implantation d'infrastructures qui desservent le projet
admissible ou encore pour l'acquisition et l'aménaqement
d'équipement récréatif ou culturel, au fond, pour
améliorer tout l'environnement, tout le milieu, tout le quartier.
M. Fallu: C'est au fonds général.
M. Bissonnet: C'est au fonds général, parce qu'on
fait des parcs, tout cela.
M. Fallu: Mais cela s'en va plus facilement dans un autre
quartier aussi.
M. Bissonnet: Mais il y a Montréal qui a une politique,
sous toute réserve, dans le quartier de Rivière-des-Prairies en
particulier, où les constructeurs qui bâtissent - dans le projet
du domaine Saint-Sulpice aussi - ont une subvention de CIDEM dans une
opération de 10 000 logements qui est un peu similaire à
cela.
M. Léonard: En tout cas, ce que je peux dire
là-dessus, c'est qu'on ne verse pas cela directement aux
propriétaires, on verse cela a la municipalité. Dans le cas de
Montréal, peut-être que celle-ci peut s'en servir pour diminuer le
coût du terrain ou des choses comme cela. Encore là, c'est un peu
pour diminuer surtout le coût des infrastructures. Ce n'est pas une prime
individuelle donnée aux propriétaires individuels, c'est une aide
aux municipalités pour améliorer les équipements urbains
connexes.
M. Fallu: Comme c'est versé au fonds général
et non pas sur un règlement en particulier, cela ne peut donc pas
être appliqué à moins que la municipalité en fasse
un règlement spécial, un règlement, par exemple d'aqueduc,
d'égout, de trottoirs, de lampadaires, donc des infrastructures de
base.
M. Rocheleau: Je pense que c'est inscrit dans un fonds
spécial qui doit être utilisé spécifiquement pour de
l'aménaqement paysager, pour des parcs, pour des facilités
culturelles à l'intérieur d'un programme dans la
municipalité. Cela ne veut pas dire que le fonds doit être
dépensé uniquement dans
l'environnement immédiat où la municipalité a fait
une demande de subvention. Mais, pour autant que c'est utilisé pour ces
fins dans la municipalité, c'est admissible. Mais c'est toujours un
fonds qui ne peut pas tomber dans le fonds consolidé de la ville et
disparaître dans les surplus budgétaires. (13 heures)
M. Léonard: Je pense que je vais quand même
reprendre le député de Hull. Ce que vous avez dit, c'est trop
général. C'est plus précis que cela. Je me permettrai de
lire le libellé que j'en ai. Cette nouvelle forme d'aide a pour but
d'encourager les municipalités à favoriser la construction
d'habitation de dimension modeste en vue de constituer des ensembles à
densité moyenne et, d'une façon générale,
d'encouraqer l'utilisation économique du terrain; c'est quand même
assez précis. Elle a aussi pour but d'inciter les municipalités
à réévaluer leurs normes et réglémentations
régissant le développement en tenant compte de l'augmentation des
coûts; c'est lié quand même à la
propriété individuelle, des infrastructures qui la desservent
assez directement. Pas tellement pour la création de parcs.
M. Rocheleau: Mais, par contre, M. le ministre, c'est que le
montant de la subvention qui est accordé à la
municipalité, la municipalité peut en disposer pour des fins de
parcs, d'aménagement dans le milieu urbain.
Le Président (M. Bordeleau): II est 13 heures.
M. Léonard: Je voudrais juste reprendre une chose. Faut
pas confondre ce programme avec le 10%, par exemple, qu'une municipalité
perçoit pour création de parcs lorsqu'elle fait son
règlement de lotissement. C'est différent. Disons, que l'objectif
général c'est de favoriser la densité ou l'utilisation
économigue du terrain, d'avoir le plus de logements possible à
l'acre.
M. Bissonnet: Est-ce que votre ministère, à la
suite des propos du député de Groulx, pourrait vérifier
dans les subventions qui sont importantes, en prendre quatre ou cinq. Je tiens
à remercier le ministre pour la ville de Saint-Léonard, et le
ministre fédéral éqalement. Nous obtenons la plus grosse
subvention de l'ordre de 520 000 $ dans ce programme pour la ville de
Saint-Léonard.
M. Léonard: Cette fois-là, M. le
député de Jeanne-Mance, si vous me le permettez, cela ne doit pas
avoir coûté 6% pour envoyer le Telbec?
M. Bissonnet: Je n'ai pas parlé de cela.
Le Président (M. Bordeleau): La commission des affaires
municipales suspend ses travaux jusqu'à cet après-midi 15
heures.
(Suspension de la séance à 13 h 03)
(Reprise de la séance à 15 h 19)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission parlementaire des affaires municipales reprend donc ses
travaux.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me le
permettez.
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, M. le
député de Hull, juste pour nous situer. Nous en étions au
proqramme 4, éléments 1 et 2, mais disons que...
M. Léonard: Ils ont été adoptés, je
crois.
Le Président (M. Bordeleau): Non, ni l'un ni l'autre n'a
été adopté.
M. Léonard: Ah:
Le Président (M. Bordeleau): Mais comme il y a seulement
deux éléments, on peut facilement parler des deux ensemble et les
adopter après. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, il y avait la guestion des
crédits périmés au montant de 942 300 $ au programme de
qestion interne et soutien. Si le ministre pouvait nous informer des montants
périmés...
M. Léonard: Ces crédits périmés
proviennent en grande partie d'un gel de 335 000 % en date du 14 novembre 1980,
d'un autre qel de 100 000 $ dans les traitements et salaires, car on n'a pas
utilisé des postes qui étaient vacants à ce
moment-là, d'un autre qel de 225 000 $ dans les services professionnels
non utilisés et d'un autre qel encore de 150 000 $ dans les
dépenses des communications.
M. Rocheleau: Ah! Vous avez déjà fait du
proqrès.
M. Léonard: Du progrès partout, si on veut, bien
que ce ne soit pas nécessairement une bonne chose qu'on n'utilise pas
des dépenses en communications. On en a parlé hier, l'information
est fondamentale dans le monde municipal comme partout dans la
société, mais particulièrement à ce
niveau-là.
M. Rocheleau: Mais il reste guand
même...
M. Léonard: Je pense qu'on a bien démontré
que la démocratie allait de pair avec une bonne information.
M. Rocheleau: Oui, mais il faut quand même, M. le
Président, mentionner au ministre des Affaires municipales que,
concernant le marketing et la communication, le gouvernement a utilisé
au cours de l'année dernière des crédits fort importants
qui totalisent près de 12 000 000 $. Sûrement qu'on n'a pas
souffert de manque d'information à la population, d'autant plus que
certaine publicité peut quand même être
considérée de nature quelque peu partisane, selon le type de
communication qu'on emploie...
M. Léonard: Je dirais, de façon
particulière, que les modifications à la revue
Municipalités ont entraîné une réduction, une
économie des coûts. Je relèverais quand même une
chose, quand le député de Hull nous fait ses remarques. Encore
hier soir, je l'entendais parler du président des municipalités
régionales de comté. Je pense qu'il aurait eu
intérêt à lire un peu plus, à être un peu
mieux renseigné et de savoir lui-même qu'il s'agissait d'un
préfet de municipalité régionale de comté et non
d'un président de municipalité régionale de comté.
Cela commence chez vous, M. le député.
M. Rocheleau: C'est parce que je voulais tenter de faire une
relation entre un président nommé et un président
élu, M. le ministre des Affaires municipales.
M. Léonard: Oui, mais il y a des absences d'information
factuelle qui ne trompent guère.
M. Rocheleau: On aura sûrement l'occasion d'y revenir, si
vous le permettez, un de ces jours.
M. Léonard: Bien.
M. Rocheleau: Pour ce qui a trait à
l'élément 1, des transferts de l'ordre de 321 600 $?
M. Léonard: Oui, il s'agit des subventions aux organismes
sans but lucratif qui oeuvrent dans le secteur municipal, en particulier, les
associations d'élus locaux, les associations de personnel municipal. Il
y a un comité intergouvernemental de recherches urbaine et
régionale. Cela comprend donc les subventions à l'UMQ, au CCQ,
toute forme de subventions à des organisations sans but lucratif qui
oeuvrent dans le monde municipal.
M. Rocheleau: Est-ce que cela veut dire, M. le ministre, que s'il
y avait la formation d'une association qui porte intérêt à
la chose municipale dans un comté, le ministère des Affaires
municipales pourrait accorder une subvention?
M. Léonard: Non, il s'agit d'associations
québécoises, à l'échelle du Québec
essentiellement.
M. Rocheleau: À l'échelle du Québec.
M. Léonard: Je peux vous en donner la liste très
rapidement, si vous voulez. J'ai ici la COMEQ, la Conférence municipale
de l'Est du Québec; l'Union des municipalités du Québec,
l'Union des conseils de comté du Québec, la Conférence des
maires de la Côte-Nord. Des associations de fonctionnaires municipaux:
l'Association québécoise des agents en bâtiment, les
Officiers municipaux agréés du Québec, les techniciens en
prévention des incendies, l'Association québécoise des
officiers municipaux en communications, les secrétaires municipaux, les
chefs de services de protection contre les incendies, les évaluateurs
municipaux, les gérants municipaux, les ingénieurs municipaux, le
Club des administrateurs municipaux actifs, l'Association
québécoise en urbanisme, l'Association québécoise
des pompiers volontaires.
D'autres que je mentionnais tout à l'heure: la Conférence
intergouvernementale en recherches urbaine et régionale, l'Association
des villes jumelées du Canada Inc., l'Université du Québec
à Chicoutimi, qui a reçu une somme de 1500 $. À quel
titre? On pourrait le trouver. C'était pour faire un colloque.
Voilà les subventions qui ont été données à
ce poste.
M. Rocheleau: Parfait.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Hull?
M. Rocheleau: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Ce matin, le ministre nous a informé que son
ministère participait à l'opération 10 000 loqements que
poursuit actuellement la ville de Montréal. Je voudrais faire une
intervention à ce sujet et avoir son opinion aussi là-dessus.
Évidemment, je pense que c'est une excellente opération quant aux
objectifs qui sont visés. Je pense que tout le monde est d'accord sur
les objectifs qui sont derrière cette opération, entre autres,
toute la question de la densification du tissu urbain à Montréal
et aussi le désir de ramener le plus
possible les Montréalais sur l'île de Montréal. Par
contre, M. le Président, il y a un aspect de cette opération qui
m'aqace particulièrement. Je voudrais savoir s'il est possible de la
part du ministre d'en discuter avec les autorités de Montréal
quand viendra le temps de participer financièrement à cette
opération, ou sinon à l'occasion des autres rencontres qu'il aura
avec les autorités de la ville de Montréal, parce que ces
loqements sont construits sur des espaces verts actuellement. Ces espaces ne
sont pas tous actuellement aménaqés en espaces verts, mais c'est
souvent sur des boisés, sur des espaces qui actuellement sont en friche;
en tout cas des espaces qui ne sont pas bétonnés à l'heure
actuelle.
Or, on sait que la ville de Montréal est une des villes - je ne
veux pas faire une bataille de statistiques à savoir si c'est celle qui
en a le moins ou une des deux ou trois qui en ont le moins - en Amérique
du Nord où il y a le moins d'espaces verts. Je trouve navrant que pour
réaliser une opération de cette importance, de cette envergure on
bétonne a jamais des espaces qui sont les seuls qui un jour pourraient
être aménagés en espaces verts pour que chaque citoyen de
Montréal puisse en avoir plus près de chez lui, en plus qrande
quantité pour qu'il puisse les utiliser pour se récréer et
se divertir. Je ne sais pas si le ministre pourrait en discuter avec les
autorités de la ville de Montréal avant d'accorder sa
participation financière. C'est peut-être délicat de le
faire à ce moment. Mais au moins, M. le Président, je voudrais
savoir s'il est possible que le ministre en discute avec les autorités
lorsqu'ils se rencontreront pour faire le point sur un certain nombre de
dossiers qu'ils ont en commun au ministère.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: La participation que nous avons
là-dedans se fait par l'intermédiaire du programme d'aide
à la densification. Maintenant, la discrétion de dépenser
ces sommes est laissée à la ville qui bénéficie du
programme. Ce n'est pas le gouvernement ou le ministère qui peuvent dire
où les dépenser et où faire les travaux exactement. Cela
relève des décisions municipales. Maintenant, il n'y a rien qui
nous empêche éventuellement de toucher cet aspect des choses
simplement pour les porter à l'attention des autorités de la
ville de Montréal, comme vous-même vous pouvez le faire de votre
propre initiative par d'autres moyens aussi. Je comprends que, de façon
générale, dans nos villes, c'est devenu une préoccupation
de beaucoup de citoyens de préserver des espaces verts. On sait
très bien comme c'est difficile de revenir en arrière une fois
qu'on a mis de l'asphalte, qu'on a fait des stationnements, qu'on a construit
des choses là-dessus. Il est généralement presque
impossible de revenir pour en faire des espaces verts. Je prends bonne note de
vos remarques à ce sujet.
M. Rocheleau: M. le Président, juste pour ajouter
là-dessus, je voulais que le ministre prenne bonne note et qu'il
transmette cette préoccupation de la commission parlementaire, mais je
veux aussi l'assurer que comme député de Gouin, d'une
circonscription qui est au centre de Montréal, je me ferai un devoir de
rappeler cela aux autorités de la ville lorsque j'en aurai l'occasion.
Merci.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Pour ce qui est de la régie ou de la gestion
interne, le Bureau de révision de l'évaluation foncière,
est-ce qu'on pourrait connaître les membres de cette commission?
M. Léonard: Je pense que vous faites erreur. Ce serait au
programme 3, élément 5. Nous avons déjà
adopté les crédits du Bureau de révision.
M. Rocheleau: Mais si on retourne en arrière, M. le
Président, tantôt on nous avait mentionné qu'on devait
aller au proqramme 4 pour les connaître.
M. Léonard: C'est vraiment le programme 3,
élément 5, si vous vous en souvenez, on l'a adopté dans la
matinée.
M. Rocheleau: Oui. C'est simplement à titre d'information,
simplement pour avoir les noms, M. le Président.
M. Léonard: Oui, je peux vous citer la liste si on veut.
Je peux la déposer. Comme vous voudrez, M. le Président?
Le Président (M. Bordeleau): On va la distribuer, M. le
ministre. Si vous me la remettez, on va en faire faire des copies. (15 h
30)
M. Rocheleau: Oui, s'il vous plaît.
M. Léonard: Cela va, on va le faire distribuer.
Le Président (M. Bordeleau): Mais oui, si vous me le
permettez, on va en faire des copies.
M. Rocheleau: Parfait.
Le Président (M. Bordeleau): On demeure toujours au
programme 4?
M. Rocheleau: C'est ça.
Le Président (M. Bordeleaul: Est-ce que ça va?
M. Rocheleau: Au niveau de la Commission municipale du
Québec, M. le Président.
M. Léonard: La liste des commissaires? M. Rocheleau:
S'il vous plaît. M. Léonard: Oui, je veux bien.
M. Rocheleau: Maintenant, à titre d'information,
pourrait-on, M. le Président, savoir du ministre si ce sont des mandats
qui sont reconduits. Ce sont des mandats de combien d'années?
M. Léonard: À la Commission municipale de
Québec, c'est dix ans. Les mandats sont de dix ans et c'est inscrit dans
la loi qui crée la Commission municipale du Québec.
M. Caron: M. le Président, y a-t-il des mandats
spéciaux de donnés?
M. Léonard: Au bureau de révision, c'est selon
bonne conduite, selon le gouvernement, à l'heure actuelle.
M. Caron: Y a-t-il des mandats donnés individuellement
à des membres qui seraient seulement de façon temporaire à
la Commission municipale?
M. Léonard: Non, pas comme membre.
M. Caron: Mais est-ce que la commission donne des mandats...
M. Léonard: On peut faire faire des expertises, le cas
échéant, mais...
M. Caron: ...à des firmes d'avocats pour certains
travaux?
M. Léonard: Oui, lorsqu'elle fait des enquêtes, par
exemple, je pense qu'il y a deux enquêteurs à Rimouski qui ont des
mandats de la Commission municipale du Québec, mais,
généralement, c'est la Commission municipale de Québec
elle-même qui fait ses propres travaux et, dans le cas des
enquêteurs à Rimouski, ils ont été nommés par
le président.
M. Rocheleau: M. le Président, à ce
moment-là, dans le cas où certaines enquêtes sont faites
dans certaines municipalités, par le fait même, la Commission
municipale est directement impliquée dans les affaires des
municipalités. Ne devient-elle pas à ce moment-là juge et
partie, étant donné que la majeure partie des approbations
doivent, au niveau des règlements et tout cela, provenir de la
Commission municipale?
M. Léonard: Généralement, lorsque la
Commission municipale de Québec prend position sur des règlements
d'emprunt, elle prend position sur des données très
précises sur le plan financier, alors que, lorsqu'elle fait
enquête, elle fait enquête sur d'autres objets. Je pense qu'il n'y
a pas de contradiction là-dedans.
M. Rocheleau: C'est parce qu'il y a un point qui a
été soulevé hier, M. le Président. Je ne voudrais
pas prendre plus de temps qu'il en faut. Je pense que le temps est quand
même assez limité, mais il ne demeure pas moins, pour les
élus municipaux, qu'ils ne sont quand même pas à l'abri des
intempéries, c'est-à-dire des bonnes qrâces de la
population, selon la partisanerie ou autre chose, comme les manoeuvres des
partis adverses. C'est peut-être un peu normal. Il faut peut-être
s'attendre à cela.
M. Léonard: M. le député, cela dépend
de quel côté on se place quand on parle de l'attitude la
population en termes d'intempéries.
M. Rocheleau: Oui, mais remarquez que, peu importe, à un
moment donné, on peut être d'un côté comme on peut
être de l'autre côté un autre tantôt. La chose est, M.
le Président, que si, pour une raison ou pour une autre, la Commission
municipale est priée d'intervenir dans une enquête
préliminaire, ce que je trouve peut-être un peu malheureux, sans
reprendre totalement les paroles du député de Verdun, c'est que
je pense qu'on devrait hâter ou tenter de hâter la procédure
et le faire le plus rapidement possible. Malheureusement, on laisse souvent
planer des doutes qui peuvent être fondés et, comme le
député de Verdun le mentionnait hier soir, s'il y a à
pénaliser une personne, à prendre des procédures
judiciaires ou autres, je pense qu'on devrait le faire dans les plus brefs
délais pour ne pas laisser traîner en lonqueur une décision
qui pourrait innocenter une personne qui aurait été
soupçonnée de fraude, de manipulation ou autre chose dans les
affaires municipales.
Je pense, M. le Président, pour en avoir vu au cours des
dernières années dans certaines municipalités... En tout
cas, dans l'Outaouais, je dois vous dire que cela s'est fait, entre autres en
1979, à quelques semaines de l'élection. Le maire de Gatineau
avait dû subir une enquête préliminaire qui, heureusement,
n'a rien déterminé, mais il reste quand même qu'on a
laissé planer certains doutes. Vous savez qu'on ne fait pas toujours une
réputation des plus honnêtes aux
politiciens, malheureusement. Dans le cas d'Aylmer, qui est aussi dans
la région de l'Outaouais, il y a actuellement une
préenquête qui se déroule. Je sais pertinemment que la
Sûreté du Québec s'est approprié certains dossiers.
Encore là, ça semble traîner en longueur quant aux
résultats. Je pense que, pour l'avantage de l'ensemble des maires et
conseillers du Québec, quand arrivent de telles situations, on devrait
le plus rapidement possible tenter de faire la préenquête et, s'il
y a lieu de procéder à une enquête, la faire dans les plus
brefs délais.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je dois vous dire
là-dessus, en prenant les cas un par un, qu'en ce qui concerne Rimouski,
il me semble bien que le gouvernement, le ministère et la Commission
municipale de Québec ont agi avec toute la diligence possible dans ce
dossier. On l'a vu hier soir lorsque j'ai répondu au
député de Verdun, c'a impliqué des coûts
considérables, car il y a eu des appels et toute une série de
procédures. Ces procédures n'ont pas nécessairement toutes
été prises par le gouvernement, elles ont pu être prises
par l'autre partie. Il faut faire bien attention de penser ou de dire que le
gouvernement pourrait n'avoir pas agi avec toute la diligence possible. Je
crois qu'il y a eu diligence en la matière, parce qu'on est
intéressé à ce que ça se règle le plus vite
possible, sauf qu'il faut bien attendre que les procédures suivent leur
cours. Il me semble que, dans ce cas, c'est vrai que ça traîne
depuis longtemps, mais je ne suis pas moi-même devant les tribunaux, il
faut quand même que ça suive son cours.
Dans le cas d'Aylmer, il y a eu une enquête de la Commission
municipale de Québec et le président de celle-ci a fait son
rapport. J'ai moi-même écrit une lettre au conseil municipal
à la suite de son rapport qui a été rendu public, il est
connu. Quant à moi, il me semble que, pour l'instant, je n'ai rien
à dire de plus à ce sujet. Il me semble bien que ce qui se passe
est clair pour tout le monde. Je crois qu'il n'y a pas lieu de penser que la
Commission municipale de Québec n'agit pas promptement dans ce dossier.
Les postes, à l'heure actuelle, sont tous comblés, elle a le
personnel dont elle a besoin et dès qu'il y a enquête, elle fait
rapport rapidement; nous prenons les mesures rapidement, s'il y en a à
prendre. Mais je conçois qu'il faille agir le plus vite possible pour
laisser planer le moins de doutes possible sur quelque citoyen que ce soit et
que la lumière soit faite le plus rapidement possible.
M. Rocheleau: Mais il n'en demeure pas moins, M. le
Président, sans m'étendre davantage sur le sujet, qu'il faudrait
quand même tenter d'élaborer le mécanisme le plus rapide
possible. On sait, M. le Président, que le mandat d'un conseil municipal
est habituellement est d'une durée d'environ quatre ans. Dans d'autres
municipalités, c'est trois ans. Si on laisse traîner en longueur
l'enquête préliminaire et tout le reste, il peut arriver qu'un
membre du conseil municipal, lors d'une élection, soit un peu
éclaboussé par ce qu'on laisse planer à son sujet. Si
l'enquête n'a pas eu lieu, malheureusement, son siège peut en
dépendre.
M. Léonard: II reste guand même que nos citoyens
sont suffisamment avertis pour considérer que, tant que quelqu'un n'a
pas été condamné, selon notre système, il n'est pas
coupable. Donc, à ce moment-là, les gens en tiennent compte.
M. Rocheleau: D'accord. Mais...
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. le
député...
M. Caron: Une demi-minute.
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, j'avais
déjà noté M. le député de Bellechasse.
M. Caron: On reviendra sur le même sujet.
Commission municipale de Québec
M. Lachance: Ma question concerne la Commission municipale.
J'aimerais connaître le nombre de ses commissaires.
Deuxièmement, j'aimerais savoir s'il s'agit, pour les
commissaires, de temps plein pour tout le monde ou s'il s'agit de temps plein
et de temps partiel. J'aimerais savoir s'il y a une exécutif au sein de
cet organisme et, enfin, j'aimerais savoir s'il y a des postes vacants à
la Commission municipale présentement.
M. Léonard: II y a quinze postes à temps plein
à la Commission municipale de Québec, ils sont tous
comblés à l'heure actuelle et il n'y a pas d'exécutif
à la Commission municipale de Québec. Il y a un président
et trois vice-présidents, mais ça ne constitue pas un
exécutif, il s'agit simplement de titres.
M. Lachance: Si je comprends bien, M. le Président, chaque
fois que quelque chose est soumis à la Commission municipale, tous les
commissaires sont appelés à siéger en même
temps?
M. Léonard: Non, non, ils sièqent par banc, ils
sièqent ailleurs, au niveau des régions, lorsqu'ils ont une cause
à entendre, ils vont aller en Abitibi, ils vont aller sur les lieux et
ils vont y aller à deux ou trois. Ils se constituent en banc, avec un
nombre variable de membres. Cela dépend des causes.
M. Lachance: II y a un règlement de réqie interne
là-dessus, je présume?
M. Léonard: C'est le président qui donne des
mandats aux membres de la commission et c'est fait en vertu de la loi.
M. Lachance: D'accord. Merci.
Le Président (M. Bordeleau): Le député de
Verdun.
M. Caron: Un mot bien court, M. le Président. À
Pointe-aux-Trembles, il y a eu un rapport qui a été remis l'an
passé, est-ce qu'il y a eu des suites? On dépose le rapport et
ça finit là?
M. Léonard: Je ne peux pas répondre à votre
question ici. On va essayer d'avoir l'information d'ici la fin de
l'après-midi et, si on peut l'avoir, on vous la transmet
immédiatement.
M. Caron: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, on vient de nous remettre la
liste des membres du bureau de révision. Est-ce qu'on peut poser des
questions là-dessus, à ce moment-ci, étant donné
qu'on aurait dû discuter de ça à l'élément 3
du programme?
Le Président (M. Rochefort): Écoutez, je pense
qu'on a adopté le programme avec les éléments qui
étaient concernés, je pense qu'il faudrait peut-être avoir
un accord des membres de la commission pour revenir sur ce sujet.
M. Rocheleau: M. le Président, je n'ai pas l'impression
que cela empêche l'adoption de ce qui a déjà
été approuvé.
Le Président (M. Rochefort): Oui, mais c'est parce qu'on
est ici, en principe, pour adopter les crédits; une fois qu'ils sont
adoptés, c'est réglé, et on étudie d'autres
crédits pour les adopter, pour finir par adopter tous les crédits
du ministère dont on a à faire l'étude.
M. Tremblay: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Écoutez, on peut
conclure que votre intervention permet...
M. Tremblay: Je trouve votre position réaliste, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): J'entends qu'il y a un accord
des membres de la commission, M. le député de Chambly, vous
pouvez poser votre question à ce moment-là. C'est le cas?
M. Rocheleau: Écoutez, M. le Président, c'est qu'au
début de la séance, hier, on avait demandé si on pouvait
revenir et faire une intervention sur des programmes, même s'ils avaient
été adoptés, s'il y avait consentement de tous les
membres.
Le Président (M. Rochefort): Donc, s'il y a consentement,
M. le député de Chambly, je vous écoute.
M. Léonard: II ne faudrait pas non plus...
Le Président (M. Rochefort): Non, évidemment.
M. Léonard: II faudrait garder ça dans des limites
raisonnables, sinon, on ne progressera pas, on va revenir constamment en
arrière.
M. Rocheleau: Je veux simplement dire...
M. Léonard: Ce que j'ai compris, c'était ceci,
c'est que, dans les cas où il y avait des informations qu'on n'avait pas
immédiatement et où on devait, par exemple, consulter pour
fournir des informations, à ce moment-là, on pouvait revenir en
arrière et les crédits étaient adoptés sous
réserve d'un complément d'information.
M. Rocheleau: M. le Président, je voulais simplement dire
au ministre que je ne prendrai pas l'habitude de défendre ses
députés.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît: M. le député de Chambly, une seule question
là-dessus.
M. Tremblay: Les membres du bureau de révision, comment
sont-ils nommés? Je voudrais la liste des membres du bureau de
révision.
M. Léonard: Le bureau de révision.
M. Tremblay: Comment sont-ils nommé et pour combien de
temps?
M. Léonard: Ils sont nommés par décret du
gouvernement, selon ce qu'on appelle une bonne conduite, c'est-à-dire
tant qu'ils ne sont pas remplacés.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? D'autres questions
sur le programme 4, éléments 1 et 2? Adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Aide institutionnelle et restructuration du
territoire
Le Président (M. Rochefort):
Programme 5, élément 1. Mme la députée de
Dorion.
Projet Archipel
Mme Lachapelle: M. le Président, j'aimerais poser une
question au ministre des Affaires municipales concernant le projet Archipel.
Tout d'abord, j'aurais une série de quatre questions, est-ce que vous
aimez mieux que je pose les questions et que vous donniez les réponses
ensuite?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: Allez-y.
Mme Lachapelle: J'aimerais savoir quel est le rôle du
ministère des Affaires municipales face à un tel projet, ensuite
que le rôle des municipalités et quelle est leur attitude. Quelle
est la réaction des citoyens. Voient-il un tel projet d'un bon oeil?
Quelles sont les étapes que le ministère va suivre face à
ce projet? (15 h 45)
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: Le projet Archipel est un projet qui
relève du ministre d'État à l'Aménagement. Pour
avoir une idée très complète de tout ce dossier et de tout
ce projet, il me semble que lorsqu'il viendra en commission parlementaire
défendre les crédits de son ministère, vous pourrez - ou
aux crédits du Conseil exécutif - poser des questions
additionnelles. Je me limiterai, quant à moi, à parler du
rôle des Affaires municipales.
Il y a un comité interministériel qui fonctionne et dont
est membre le ministère des Affaires municipales. Par un partage des
responsabilités, évidemment, les Affaires municipales sont
responsables des relations avec les municipalités quant à ce
dossier. Dans le cas qui nous occupe, il y a un élément
très précis qui concerne les inondations, la variation des eaux
qui a des implications sur les ouvrages municipaux de protection soit contre
les inondations soit moins souvent contre l'étiage. Dans le contexte du
projet Archipel, les responsables du projet étaient
intéressés à connaître les répercussions
qu'aurait le projet sur le niveau des eaux pour chaque municipalité.
Dans ce contexte aussi, nous avons donc signé des protocoles d'entente
avec chaque municipalité qui pouvait être affectée par le
projet Archipel. La plupart des municipalités se sont montrées
très intéressées au projet, parce qu'elles ont
elles-mêmes des problèmes, il faut le dire, avec ces variations du
niveau des eaux dans la région de Montréal. Il y en a pour la
prise d'eau de Montréal qui connaît des problèmes parce que
les eaux varient parce qu'il y a du frimas, qu'il y a toutes sortes de choses
qui interviennent.
D'autre part, pour plusieurs des villes, en particulier de la banlieue
ouest de Montréal et sur la rive nord aussi, le projet Archipel
revêt un grand intérêt parce que très souvent, le
printemps, il y a des inondations. Cela coûte extrêmement cher aux
municipalités, comme au gouvernement, comme aux citoyens
eux-mêmes, de contrer les effets de ces inondations. On se demande depuis
fort longtemps comment on pourrait arriver à régler toute cette
question.
En fait, si on veut régler seulement le problème des
inondations, c'est extrêmement coûteux. Ce n'est pas vraiment
rentable que de régler juste le problème des inondations par
rapport aux zones résidentielles. Cependant, lorsqu'on envisage tout le
concept du projet Archipel, l'ensemble de sa réalisation, chacun de ses
aspects peut arriver à rentabiliser les coûts d'investissements
qui sont impliqués dans le projet.
Dans l'ensemble, il me semble bien, en ce qui concerne l'inondation que
les citoyens sont vraiment intéressés à ce que cela se
règle. Il y a eu des consultations de faites. Pour beaucoup d'entre eux
la consultation a été très positive pour le projet parce
que quand, à chaque printemps, on voit monter le niveau des eaux et
qu'on se demande toujours si cela va pénétrer dans la cave ou si
cela ne pénétrera pas, et qu'à un moment donné cela
pénètre, je peux vous dire que ces citoyens ont plutôt
hâte que cela se règle et sont très
intéressés à trouver des solutions.
Voilà sur l'essentiel du projet. Maintenant, nous en sommes
toujours au niveau des études préliminaires. Vous pourrez revenir
lors de l'étude des crédits du Conseil exécutif pour
savoir exactement à quelle étape le projet en est rendu, mais en
ce qui me concerne, c'est encore au niveau des études
préliminaires. Les municipalités ont signé des protocoles
d'entente avec le ministère pour avoir des fonds pour faire des
études sur les répercussions des inondations
et les correctifs à apporter au problème des
inondations.
Le Président (M. Rochefort): Merci. D'autres questions sur
l'élément 1 du programme 5?
Mme Lachapelle: Merci, M. le ministre. Organisation
municipale
M. Rocheleau: M. le Président, à
l'élément 1, on sait que la moitié des fonds sont des
paiements de transfert. Il y a sûrement un programme à
l'organisation municipale et un autre au service administratif au même
titre. Peut-on savoir combien de municipalités en ont
profité?
M. Léonard: Combien de municipalités en ont
profité?
M. Rocheleau: Oui.
M. Léonard: Dans ces transferts vers les
municipalités, il s'agit du programme d'aide financière qui a
été établi selon la Loi favorisant le regroupement des
municipalités. C'est la loi qui favorise les fusions municipales. Vous
avez une subvention, pour la première année, de 12 $, ensuite de
9 $, 6 $ et 3 $ pour les deux dernières années par habitant pour
favoriser les fusions et compenser pour les coûts impligués dans
une telle fusion.
Sur le nombre de municipalités, en 1980-1981, il y a 5 fusions
qui ont impliqué disons 10 municipalités, si on veut simplifier,
parce que, dans un cas, c'est La Sarre avec le comté.
Dans le cas des annexions, il y en a eu 18 au cours de l'année
1980-1981; il y a eu 9 érections de nouvelles municipalités. Il y
a 8 municipalités qui ont changé de statut. Par la suite, il y a
d'autres projets aussi qui ont été analysés. Je n'ai pas
ici les renseignements sur les noms ni quoi que ce soit, mais il y a des
dégroupements, des ententes de services qui ont été
favorisés, comme vous savez.
M. Rocheleau: Est-ce que cela se rapporte aussi à des
municipalités . qui se seraient dégroupées?
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Par exemple Buckingham, l'agglomération du
grand Buckingham.
M. Léonard: II n'y a pas de paiements de transfert pour
des municipalités dégroupées.
M. Rocheleau: Est-ce que cela veut dire...
M. Léonard: Les transferts sont impliqués seulement
dans les cas de fusion et les montants que vous avez n'impliquent pas seulement
les fusions réalisées en cours d'année, parce que le
programme comporte des paiements de transferts sur une période de cinq
ans après la fusion.
M. Rocheleau: Ah! pertinemment...
M. Léonard: II y a donc des fusions qui ont
été réalisées l'an dernier et qui comportent des
paiements séparés.
M. Rocheleau: Pertinemment, M. le Président, pour le
ministre des Affaires municipales, on sait que lors du regroupement dans
l'Outaouais, plus particulièrement en 1975, on avait créé
la municipalité du grand Buckingham qui, par la suite, a
été dégroupée avec l'assentiment du ministre des
Affaires municipales à la suite des interventions de la population,
d'études et autres. Est-ce qu'on a, à ce moment-là,
consenti des montants afin de permettre ce dégroupement et de permettre
du même coup aux municipalités de se réorganiser à
l'intérieur d'entités distinctes?
M. Léonard: II n'y a pas eu de subventions aux
municipalités, soit au grand Buckingham, soit aux municipalités
dégroupées. Les seuls coûts qui peuvent avoir
été impliqués ont été des coûts
d'étude de dossiers, s'il y en a eu.
M. Rocheleau: Certaines municipalités connaissent
actuellement des difficultés. Il y a même des procédures de
cour qui ont été intentées par les unes contre les autres.
Les municipalités pourraient sûrement faire appel au
ministère des Affaires municipales pour avoir son concours dans des cas
spécifiques.
M. Léonard: Dans des cas non pas pour financer des
déficits ou pour équilibrer leur budget, ce n'est pas cela qui
est cause, mais pour les aider à résoudre leurs problèmes,
je pense que le ministère a toujours été là pour
aider les municipalités dans ce sens et on va le faire.
M. Rocheleau: Je vais vous donner un exemple concret, M. le
Président. Cela comporte un problème qui peut se
répéter ailleurs. C'est que dans le dégroupement de
Buckingham, entre autres, à la Communauté régionale de
l'Outaouais, on a dû, à cause du partage des coûts de l'eau
au gallon, installer un compteur qui a coûté quand même un
montant assez appréciable de l'ordre de 40 000 $ ou aux environs de 40
000 $. Ceci a résulté pour faire le partage des coûts au
gallon entre les municipalités qui, antérieurement,
étaient regroupées. À la communauté
régionale, on
avait informé les municipalités en question que si elles
devaient se dégrouper, les coûts occasionnés par le
dégroupement municipal devaient être absorbés par les
municipalités ou avec l'aide du ministère des Affaires
municipales, étant donné que le ministère des Affaires
municipales avait donné son consentement au dégroupement.
Je sais pertinemment qu'une demande a été logée
auprès du ministère des Affaires municipales, à laquelle
il ne semble pas y avoir eu de réponse encore, dans l'affirmative du
moins, à savoir si le ministère allait accepter de verser une
subvention d'aide dans ce cas-là.
M. le Président, si le ministre des Affaires municipales pouvait
nous en informer dans les jours qui suivront...
M. Léonard: Je dois d'abord répondre que, si une
lettre a été écrite, je suppose bien elle va suivre son
cours. La réponse devrait parvenir. Il devrait y en avoir eu une ou il y
en aura une. Disons qu'elle n'a pas été portée à
mon attention, récemment, à tout le moins, ou depuis mon
arrivée au ministère.
Je réponds de façon générale aussi. Ce n'est
pas parce que le ministère donne son autorisation à une
opération comme celle-là qu'il doit en payer les coûts. Ce
sont les municipalités qui choisissent d'être
dégroupées, qui veulent être dégroupées,
c'est à elles à en porter les coûts, autrement, on ne s'en
sortira pas, on va payer pour tout ce qu'on autorise. C'est une autorisation,
on leur permet de le faire. Cela n'implique pas nécessairement une
responsabilité financière du gouvernement.
M. Rocheleau: Je suis d'accord avec vous à ce sujet, M. le
ministre. Mais la Communauté régionale de l'Outaouais avait
informé le ministère des Affaires municipales de son
désaccord à un dégroupement de l'agglomération de
Buckingham pour des raisons tout à fait logigues et réalistes. Le
ministère des Affaires municipales avait passé outre à nos
recommandations et c'était tout à fait son privilège. Par
le fait-même, cela occasionnait des coûts à ces
municipalités dégroupées qui ne s'attendaient pas à
avoir éventuellement des factures.
M. Léonard: C'est vous qui nous dites qu'elles ne
s'attendaient pas à avoir des factures relatives au dégroupement.
Il me semble qu'il devait y avoir des coûts qui étaient
prévisibles au dégroupement, sauf que cela a été un
choix de leur part et qu'elles voulaient le dégroupement.
M. Rocheleau: Je m'aperçois guand même, M. le
Président, que le ministre, à ce programme, avait encore des
fonds assez appréciables. Je comprends qu'ils ont été
transportés au fonds consolidés, mais, cette année, dans
son budget 1981-1982, il y a sûrement de petits coussins qui pourraient
permettre de tenir compte de ces problèmes qui ont été
occasionnés, et vous aurez peut-être, dans un avenir prochain, une
nouvelle demande de regroupement et ce sera de nouveau analysé de votre
part.
M. Léonard: À ce moment-là, si vous retombez
dans le programme des fusions volontaires, on pourra toujours les admettre
à ce programme.
M. Rocheleau: Elles n'auront plus besoin de compteurs à ce
moment-là.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Gaspé.
M. Le May: Le député de Hull m'a un peu volé
la question que je voulais poser. Vous êtes au courant d'un mouvement de
citoyens qui veulent "défusionner" ou dégrouper la superbe ville
de Gaspé qui a été, en 1970, créée de toutes
pièces. On en a fait la plus grande ville du Canada d'ailleurs. La rue
principale a 85 milles de lonq. Actuellement, cette ville est formée de
douze municipalités, bien différentes du point de vue
mentalité et du point de vue entité. Il y a actuellement des
pressions très fortes pour que la "défusion" ou le
dégroupement se réalise. Vous allez certainement en entendre
parler. (16 heures)
Tantôt vous disiez qu'il y avait une possibilité d'aide
à ces gens qui s'embarquent dans un bateau. La demande a
déjà été acheminée en 1975. On leur a
répondu que le mariage avait coûté très cher et que
le divorce coûterait encore plus cher. Mais les gens de la
Gaspésie ne lâchent pas aussi facilement. Croyez-vous qu'il y
aurait éventuellement, je ne parle pas d'une aide aux
municipalités qui seraient dégroupées, mais une aide
à un organisme qui travaillerait sur une possibilité de
"défusion" et de dégroupement? Faire faire une étude de
rentabilité, pour arriver guand même à ne pas
"défusionner" pour "défusionner", mais arriver avec des chiffres
de façon que ce soit rentable pour ces municipalités. Et, encore
là, je ne voudrais pas que vous pensiez que les gens veulent refaire
douze municipalités telles qu'elles existaient. Il s'agit pour eux d'en
faire deux, c'est-à-dire de couper la ville en deux.
M. Léonard: Nous avons notre propre service au
ministère des Affaires municipales qui étudie tous ces cas de
fusion, d'annexion, de nouvelles municipalités, de changements de statut
et, à ce titre, il y a un dossier au ministère des Affaires
municipales. Ce que vous me demandez, c'est de subventionner un
organisme qui étudierait la question sur les lieux. Je pense que
c'est un peu aux citoyens à le faire parce qu'il s'agit de leur propre
municipalité. Je comprends que vous avez une immense municipalité
qui fait que le parc Forillon est le parc urbain le plus étendu au
Canada - ce qui évite au fédéral de payer ses taxes aussi
- mais enfin. Je dois dire que je pense que c'est une des fusions qui ont
été faites en 1970 et je sais que ça implique des
problèmes qui n'ont pas l'air d'être tous réglés
à l'heure actuelle. Nous suivons la situation, nous la reqardons
évoluer.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gaspé.
M. Le May: Oui, M. le Président.
Éventuellement, vous aurez certainement à trancher,
à prendre des décisions. Le problème ne se pose pas au
niveau administratif, c'est uniquement au niveau des services. C'est
là-dessus, je pense, que les citoyens vont arriver avec des arguments
qui vont être difficiles à rejeter.
M. Léonard: Nous verrons quand ils arriveront avec les
dossiers.
M. Le May: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Ça va?
D'autres interventions sur l'élément 1 du programme 5?
M. Rocheleau: Non, M. le Président. À
l'élément 2, à moins que le ministre...
Le Président (M. Rochefort): Juste un instant.
Élément 1, adopté.
Élément 2, M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Élément 2, pas de questions
particulières à moins que le ministre veuille préciser
certains points concernant les affaires nordiques et amérindiennes.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: Oui. Je voudrais dire très
brièvement que dans les dépenses de transfert de cet
élément, il y a tous les programmes d'aide aux villes nordiques,
l'administration régionale Kativik, l'aide au financement des
infrastructures des municipalités nordiques, au fonctionnement des
services municipaux nordiques et il y a aussi, en particulier, 500 000 $ qui
vont à l'acquisition des équipements de lutte et de
prévention des incendies dans ces municipalités.
Nous avons conclu l'entente qui transfère les équipements
du gouvernement fédéral vers ces villages et que le gouvernement
en assume maintenant toute la responsabilité pour les treize villages
nordiques sur la Côte-Nord.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
Élément 2, adopté. Élément 3.
M. Rocheleau: Dans l'élément 3, M. le
Président, j'aimerais savoir de la part du ministre des Affaires
municipales: l'administration centrale et aussi les bureaux régionaux,
combien il y a de bureaux réginaux actuellement en fonction au
Québec?
M. Léonard: Neuf.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut savoir brièvement dans
quelles villes ou dans quelles régions?
M. Léonard: Ces bureaux régionaux se trouvent dans
Rimouski, Chicoutimi, Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke,
Montréal, Hull, Rouyn et Hauterive.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut savoir combien d'employés
il y a par bureau régional?
M. Léonard: À Rimouski, il y en a quatre. À
Chicoutimi, deux. À Québec, un. À Trois-Rivières,
un. À Sherbrooke, deux. À Montréal, neuf. À Hull,
deux. À Rouyn, deux, et, Hauterive, deux.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre des Affaires municipales
peut nous fournir le coût de fonctionnement de chacun de ces bureaux?
M. Léonard: Ce n'est pas disponible. Nous avons le
coût global de l'ensemble des bureaux, mais pas de chacun des
bureaux.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on pourrait nous le faire parvenir, M. le
ministre?
M. Léonard: Ce n'est pas certain que je puisse vous le
faire parvenir cet après-midi, seulement un peu plus tard.
M. Rocheleau: Pourvu qu'on l'aura dans les prochains jours.
M. Léonard: Dans les meilleurs délais M. le
député.
M. Rocheleau: Parfait.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. Autre chose sur
l'élément 3. L'élément 3, adopté. Donc, le
programme 5 est adopté. Nous passons au programme 6.
Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueducs et d'égouts
M. Rocheleau: Alors, M. le Président, si vous le
permettez.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Nous avons des crédits périmés
de l'ordre de 1 118 100 $. Est-ce qu'on pourrait connaître les principaux
montants qui ont fait ce montant global?
M. Léonard: C'est le gel du 14 novembre 1980
essentiellement.
M. Rocheleau: En totalité?
M. Léonard: Oui.
Le gel comportait 1 000 000 000 $ de crédits à
périmer, et, il y aurait eu un solde d'environ 100 000 $ qui est
resté en banque à la fin de l'année.
Le Président (M. Rochefort): Autre chose sur le programme
6?
M. Rocheleau: Sur le programme 6, j'aimerais connaître du
nouveau ministre des Affaires municipales, l'orientation qu'il entend prendre
face aux revendications de certaines municipalités, certains organismes
régionaux, face à la construction, entre autres, d'usines de
filtration ou de conduites maîtresses d'aqueducs, face à la
participation du ministère des Affaires municipales à des
subventions sous forme de participation à la construction?
M. Léonard: Vous connaissez le proqramme PAIRA, il
s'applique aux municipalités de 5000 habitants et moins.
Essentiellement, il s'agissait d'un programme pour aider les petites
municipalités à se doter des services essentiels en agueduc et
égout pourvu qu'elles aient un minimum de densité de 20 personnes
à l'acre. Ce programme a été mis en place en 1977 et il
s'est continué depuis. Nous avons l'intention de le continuer, mais d'en
reviser les normes. Je rappelle qu'il s'agit d'un programme d'aide aux petites
municipalités.
M. Rocheleau: C'est quand même un problème assez
important pour une région et sûrement que le même principe
peut s'appliquer à d'autres régions ou d'autres
municipalités du Québec. En 1975, il y avait eu des engagements
faits par le gouvernement antérieur concernant la construction d'un
usine de filtration et d'un réservoir dans la municipalité
d'Aylmer, à l'intérieur de la Communauté régionale
de l'Outaouais, construction au coût de 4 000 000 $. En 1975, il y avait
eu construction d'une usine de filtration dans la municipalité
regroupée du grand Buckingham, et cette construction avait
coûté à la communauté régionale guelque 5 000
000 $. Nous avions eu à ce moment-là, l'assurance du ministre des
Affaires municipales du temps, M. Goldbloom, d'une participation de l'ordre de
50% de la part du gouvernement du Québec pour défrayer une partie
du coût de la construction de ces équipements très
importants pour ces municipalités.
Malheureusement, M. le Président, je tiens à informer le
ministre des Affaires municipales que depuis 1976, nous poursuivons les
revendications auprès du ministre afin qu'il considère les
coûts assez importants de la construction de ces équipements pour
alimenter en eau potable des municipalités importantes. Il y avait eu
ordonnance du ministère de l'Environnement, dans le cas de la ville de
Buckingham, l'obligeant à construire une usine de filtration qui
dépassait de beaucoup la capacité d'utilisation per capita, par
habitant.
J'ose souhaiter, M. le Président, que le ministre des Affaires
municipales pourra prendre bonne note du fait que les municipalités,
depuis 1976, doivent assumer les intérêts sur les montants
réclamés de l'ordre de 4 500 000 $ et cela crée un fardeau
tout à fait particulier pour les résidents de l'Outaouais,
c'est-à-dire de la Communauté régionale de l'Outaouais,
qui sont alimentés par ces réseaux d'aqueduc, sous la juridiction
de la Communauté régionale de l'Outaouais, distribués en
coût selon la quantité de gallons. Je voudrais savoir du ministre
en même temps... Il y avait eu des interventions faites par
l'ex-députée et ministre des Travaux publics à Hull et
plus particulièrement une revendication faite auprès du ministre
des Affaires municipales qui vous a précédé, M. Tardif,
concernant la construction éventuelle d'une usine de filtration dans la
municipalité de Gatineau qui pourrait représenter des coûts
d'environ 12 000 000 $, et pour laquelle le ministère des Affaires
municipales a déjà accepté de défrayer le
coût de l'étude pour un montant approximatif de 75 000 $, je
pense. Ces études vont sûrement recommander la construction,
à un endroit prescrit, d'une usine de filtration qui pourra coûter
environ 12 000 000 $ et pour laquelle le ministre du temps s'était
engagé à accorder une subvention à la communauté
régionale, étant donné que c'est l'ensemble des
municipalités desservies par les usines de filtration qui en absorbent
actuellement les coûts selon la quantité de gallons et toutes les
municipalités sont impliquées dans des constructions
d'équipement aussi important.
J'aimerais savoir du ministre des Affaires municipales si, d'une part,
dans le cas de la ville de Gatineau, qui est prête
actuellement à aller au plan final afin de demander des
soumissions, il est prêt à considérer une subvention pour
défrayer le coût de cette nouvelle usine de filtration et du
même souffle, pour ne pas revenir avec la même question, M. le
Président, je voudrais savoir aussi ce que le ministre a l'intention de
faire avec les réclamations qui nous concernent et qui sont tout
à fait justifiées pour défrayer une partie du coût
des usines qui ont été construites antérieurement et
où le gouvernement précédent s'était engagé
à en défrayer une partie. (16 h 15)
M. Léonard: Le député de Hull fait
référence à une lettre du 2 septembre 1975 de M. Parent au
greffier de la ville de Buckingham. L'engagement, si on peut considérer
cela comme un engagement, n'a jamais été confirmé par le
Conseil du trésor du temps. Ce n'est pas allé plus loin que cet
échange de correspondance. Par la suite, il y a eu des discussions.
Lorsque vous parlez de mon prédécesseur immédiat, M.
Tardif, la seule chose qui a été tentée, ce fut d'inscrire
cette usine de filtration dans une nouvelle entente pour les équipements
publics, mais cette entente n'a pas été renouvelée, il n'y
en a pas eu d'autre. À ce moment-ci, nous n'avons aucun programme qui
prévoit le versement d'une subvention pour une usine de filtration dans
des villes de cette importance. Le seul programme que nous ayons, à la
suite de la nouvelle fiscalité municipale, c'est le programme PAIRA qui
aide les petites municipalités de 5000 habitants et moins moyennant
certaines conditions de densité, moyennant le fait qu'elles doivent
aussi se faire un plan d'urbanisme. Nous en sommes là
présentement.
M. Rocheleau: M. le Président, si le ministère a
accepté de défrayer en quasi-totalité l'étude
produite dernièrement par une firme spécialisée, si on
défraie le coût d'une étude d'un montant tout de même
assez appréciable, il aurait peut-être été
souhaitable que la communauté défraie le coût de
l'étude et obtienne par la suite une subvention pour la construction de
l'usine. Quand on parle d'un montant qui va sûrement atteindre les 12 000
000 $, je pense qu'il est important pour une ville comme Gatineau de
bénéficier de l'aide gouvernementale pour construire cet
équipement absolument nécessaire, étant donné que
Gatineau est actuellement alimentée par la CIP et que la CIP a besoin et
aura besoin dans un avenir prochain de l'eau qu'elle produit pour des fins
industrielles et, de même que pour des fins de consommation.
M. Léonard: Je voudrais revenir à ce que vous avez
dit antérieurement. Ce n'est pas parce qu'il y a une ordonnance du
ministère de l'Environnement maintenant, et antérieurement des
Services de protection de l'environnement, que le gouvernement est
obligé de contribuer au paiement des infrastructures nécessaires
à apporter l'eau potable aux contribuables de la ville. Il y a une
ordonnance parce qu'on s'aperçoit que la qualité de l'eau n'est
pas suffisante et on oblige la municipalité à agir. On dit: II
faut qu'elle fasse quelque chose. Cela n'implique pas cependant la
responsabilité financière du gouvernement.
Dans le cas de la subvention de 60 000 $ qui est accordée pour
cette affaire, c'a été pour faire une recherche en eau
souterraine et pour essayer de contribuer au tout départ à mettre
sur table les éléments qui permettraient de régler la
situation. Mais si on aide à faire une recherche, ça n'impligue
pas qu'on doive contribuer au financement des infrastructures physigues,
après, pour apporter l'eau potable.
M. Rocheleau: Je reviens, M. le Président, avec...
M. Léonard: À ce moment-là, on s'embarquera
dans rien parce qu'à la minute où on aura versé un sou,
ça voudra dire qu'on est obligé de tout payer? Non, ça n'a
pas de sens.
M. Rocheleau: J'en conviens, mais remarquez que sur les projets
d'assainissement des eaux, le gouvernement verse des montants
appréciables. Je pense que, du même coup, le ministre doit
comprendre que l'alimentation en eau potable est aussi importante pour la
santé des citoyens que l'assainissement des eaux peut l'être.
M. Léonard: Oui, disons que c'est important l'eau potable
pour les citoyens, mais, là-dessus, il y a quand même eu la
nouvelle fiscalité municipale. Vous allez convenir avec moi que c'est
l'une des responsabilités majeures des municipalités que de
fournir l'eau potable, comme de fournir des rues ou des routes aux citoyens et
aux contribuables d'un territoire municipal.
Maintenant, en ce qui concerne l'épuration des eaux, si on avait
convenu dès le départ que les municipalités devaient se
préoccuper de cette question, on ne serait pas devant le dilemme actuel
où il faut, de toute urqence, régler cette question où des
gouvernements ailleurs au Canada, en Ontario notamment, comme ici, ont dû
investir de façon considérable, Mais ici, nous le faisons avec
beaucoup de retard, et pour rattraper ce retard, nous avons instauré un
programme majeur qui implique une aide très importante aux
municipalités. Maintenant, ce n'est pas
parce que le gouvernement reconnaît qu'il y a une urgence à
agir dans un domaine qu'il doit intervenir dans tous les autres domaines de
responsabilité municipale.
M. Rocheleau: Non, mais il n'en demeure pas moins que dans le
passé, plusieurs municipalités du Québec ont quand
même été privilégiées de subventions
importantes de la part du gouvernement du Québec pour la construction
d'usines de filtration d'eau potable.
M. Léonard: II n'y en a pas beaucoup dans le
Québec.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on pourrait avoir des détails sur
l'aide que le ministère a apportée au cours des cinq
dernières années?
M. Léonard: L'attitude du ministère a
été de respecter les décrets qui avaient
déjà été adoptés, mais dans le cas qui nous
occupe, il n'y avait pas de décret, il faut le reconnaître.
D'autre part, dans la lettre même du ministre du temps, M. Parent, il
était fait mention de la participation des gouvernements
supérieurs. Or, il n'y a jamais eu d'entente entre les gouvernements
supérieurs, Ottawa ou Québec là-dessus. Ce qu'on ferait
à l'heure actuelle, c'est qu'on obligerait le Québec à
payer toute la contribution, et d'autre part, il n'y a pas eu de décret.
Je tiens à le redire.
M. Rocheleau: II faut quand même comprendre une chose. Dans
la région de la capitale nationale, il y a eu une participation à
la construction de certains équipements, entre autres, l'usine de
filtration qui a été construite à Hull en 1970, où
le gouvernement fédéral a contribué un tiers du
coût, le provincial, un tiers, et la Communauté régionale
de l'Outaouais, un tiers. Par la suite, toujours à l'intérieur de
la région de la capitale nationale, pour le projet d'assanissement des
eaux, le gouvernement fédéral a versé un montant de
l'ordre de 40%, sur un total de 160 000 000 $, je pense que pour aller plus
près, c'est environ 53 000 000 $. Il y a eu dans le temps des ententes
que nous souhaitions, remarquez, qui étaient au bénéfice
des Québécois du côté de l'Outaouais
québécois et qui faisaient partie d'ententes entre les
gouvernements supérieurs. Je reconnais que le gouvernement qui vous a
précédés, pour toutes sortes de raisons, comme vous le
dites n'avait pas adopté d'arrêté en conseil ou de CT du
Conseil du trésor, mais d'autre part, j'espère que le ministre
des Affaires municipales va considérer les engagements que
l'ex-député du comté de Hull avait pris, et plus
particulièrement, ceux de son prédécesseur,
M. Tardif, qui avait fait certains énoncés concernant plus
particulièrement l'usine de filtration de Gatineau. Je souhaiterais
avoir une rencontre avec le ministre des Affaires municipales pour que l'on
puisse avertir, le plus rapidement possible, la communauté
réqionale qui se prépare à toutes fins utiles, à
engager les crédits prochainement pour la construction d'une usine
à Gatineau. S'il y avait un changement d'orientation quant à la
participation du gouvernement du Québec par l'entremise du
ministère des Affaires municipales, cela pourrait sûrement
compromettre un projet très important pour une municipalité quand
même importante du Québec, c'est-à-dire la ville de
Gatineau.
Je me permets de le porter à votre attention, M. le ministre,
parce que malheureusement, dans le passé, nous n'avons pas eu toutes les
communications que nous aurions souhaitées à cause de la
situation et de problèmes particuliers. Nous souhaitons rétablir
les communications d'autant plus qu'on a passé chez nous, dans
l'Outaouais, comme certaines gens du Parti québécois le
mentionnaient, par un parrain qui a été suivi d'une marraine.
Présentement, on se sent suffisamment vieux pour s'occuper de nos
affaires. Aujourd'hui, on s'apprête à nommer un super ou un
ministre responsable de l'Outaouais, sûrement un autre parrain, pour
s'occuper de nos affaires.
Quoi qu'il en soit, je voudrais informer le ministre des Affaires
municipales qu'on fait encore partie du Québec, chez nous. On sait que
le gâteau, pour les quatre prochaines années, va être
légèrement réduit à cause des obligations, des
contraintes et des restrictions budgétaires, mais tout de même, on
s'attend à une participation importante du gouvernement, plus
particulièrement du ministère des Affaires municipales à
la construction de certains de ces équipements qui sont actuellement
supportés par les citoyens de l'Outaouais et qui le seront davantage si
nous n'avons pas une aide particulière du ministère. Nous aurons
sûrement l'occasion de revenir sur ce sujet dans un avenir prochain.
M. le Président, j'aimerais qu'on passe à autre chose.
M. Léonard: Je voudrais quand même...
M. Rocheleau: Le ministre a sûrement des commentaires,
j'espère qu'ils sont favorables.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: ... faire un certain nombre de remarques
à la suite de ce que vous avez dit. D'abord, vous avez parlé de
la réqion de la capitale nationale. Pour moi, Hull est dans le
Québec et ne fait pas partie de la
capitale nationale. Je voudrais qu'on en prenne bonne note au nom de
l'intégrité du territoire du Québec.
Deuxièmement, vous avez parlé de l'entente qu'il y eut
entre le gouvernement fédéral, le Québec et la
Communauté régionale de l'Outaouais au sujet de l'assainissement
des eaux de l'Outaouais. Il ne faudrait pas oublier la participation du
gouvernement du Québec même s'il y a une participation
fédérale là-dedans. Je pense qu'on est là encore
dans le Québec et il faut en tenir compte.
Maintenant, vous dites que nous participons au coût de
l'assainissement des eaux et qu'à ce titre il faudrait aussi qu'on
participe au coût de la filtration des eaux. Je dis: Un instant, est-ce
qu'il faut tout payer? Est-ce qu'il faut payer tous les coûts de
fonctionnement des équipements publics, municipaux ou intermunicipaux
dans la région de l'Outaouais? Je pense que c'est une question qu'il
faut se poser.
Il y a eu une lettre qui parlait de participation des gouvernements
supérieurs en 1975, laquelle lettre n'a jamais été
entérinée par le Conseil du trésor du temps et qui
remontait à un gouvernement qui n'était pas le nôtre
à l'époque. Cela n'a pas été entériné
même à ce moment-là. On parle du 2 septembre 1975. Il y
avait quand même des raisons. La raison est que le gouvernement du
Québec, sauf de très rares exceptions, n'est jamais intervenu
dans des équipements pour aider, financer ou subventionner la filtration
des eaux. (16 h 30)
Nous avons respecté un décret, quant à nous, qui
portait sur la rive sud de Montréal; à ma connaissance, c'est le
seul qui a existé, en tout cas, de projet important. Les autres, dans
l'entente sur les équipements publics, lorsqu'il y a eu des usines de
filtration, cela a été en vertu des ententes
négociées avec le gouvernement fédéral, qui a
financé des équipements à la suite d'implantations
industrielles de grande importance. Cela a été le sens de
l'entente sur les équipements publics. Cette entente n'a pas
été renouvelée. Peut-être cela aurait-il pu
être une porte qui était ouverte à ce moment-là, et
c'est dans ce sens-là que mon prédécesseur en a
parlé. Mais l'entente n'a pas été renouvelée. Sur
le plan des ententes auxiliaires, il n'y en a pratiquement plus qui se signent
avec le gouvernement fédéral. Je pense qu'il est
épuisé, lui. Dans ce contexte, je ne vois, à l'heure
actuelle, aucune porte de sortie à ce dossier, d'autant plus qu'il n'y a
jamais eu d'enqagement formel entériné par le Conseil du
trésor.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, dans ce programme, est-ce
qu'il y a des subventions prévues ou des possibilités de
subventions pour des regroupements de municipalités qui ont une usine de
filtration desservant des municipalités de moins de 5000 de population?
Les subventions serviraient pour des fins d'agrandissement d'usines.
M. Léonard: Le seul programme qui existe, c'est le
programme PAIRA pour aider les petites municipalités à faire des
recherches en eau ou à se doter d'éguipements d'aqueduc et
d'égout moyennant certaines normes de densité, mais c'est le seul
programme. Cela s'applique aux petites municipalités rurales de moins de
5000 habitants et, là encore, pas à toutes.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que cela va?
M. Léonard: C'est le seul programme que nous avons depuis
1977.
Le Président (M. Rochefort): Autre chose sur le programme
6?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Nous passons
au programme 7. Est-ce qu'il y a des interventions?
On est rendu au proqramme 7 et, ensuite, ce sera le programme 8. Est-ce
que cela va?
M. Rocheleau: Oui.
Aide financière à la
Société d'aménagement de l'Outaouais
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, on est bien au programme 7,
aide financière à la Société d'aménagement
de l'Outaouais?
Le Président (M. Rochefort): C'est cela.
M. Rocheleau: M. le Président, disons que c'est une
société que je connais d'une façon tout à fait
particulière, étant donné qu'elle est près de mon
lieu de résidence et aussi du comté que je représente et
encore plus particulièrement parce que je suis locataire de
l'édifice la Maison du citoyen. Est-ce que, cette année, le
ministre des Affaires municipales prévoit une certaine expansion des
crédits? Je remarque que, pour 1980-1981, on avait un budget de 4 648
400 $ et, cette année, il y a une
diminution de l'ordre de 448 000 $. Est-ce que cela s'explique par des
coupures dans les crédits ou des coupures dans le personnel?
M. Léonard: L'an passé, il y avait eu des
crédits supplémentaires qui expliquent la différence de
448 400 $, alors que, cette année, le budget est de 4 200 000 $.
M. Rocheleau: Nous avons eu une perturbation dans le
fonctionnement au cours de l'an passé concernant plus
particulièrement la signature de conventions collectives. Est-ce que le
ministre des Affaires municipales a eu l'assurance que cette année les
parcs qui sont gérés par la Société
d'aménagement de l'Outaouais seront effectivement à la
disposition des usagers et que la population de l'Outaouais et de tout le
Québec qui fréquente ces endroits va pouvoir
bénéficier des services qu'offre habituellement à la
population, les services de la Société d'aménagement de
l'Outaouais?
M. Léonard: La Société de
l'aménagement de l'Outaouais est en arbitrage à l'heure actuelle.
Les négociations se poursuivent normalement. Nous n'avons pas d'indice,
à l'heure actuelle, qu'il pourrait y avoir des ralentissements de
services ou des arrêts de services. Il semble que tout va normalement de
ce temps-là.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais que le ministre
puisse m'informer. Il y a eu ouï-dire, dans certains milieux, que la
Société d'aménagement de l'Outaouais confierait certains
de ses programmes au point de vue gestion et opérations à
l'entreprise privée. Est-ce que ces dires sont véridiques?
M. Léonard: On me dit qu'il pourrait avoir effectivement
des contrats pour que des entreprises privées donnent des services
additionnels connexes au centre de fonctionnement géré par la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Maintenant, c'est
à cela que cela se limite présentement.
M. Rocheleau: Une autre question, M. le Président. Vu que
la Société d'aménagement de l'Outaouais qui oeuvre
particulièrement dans le domaine touristique, l'aménagement
touristique aussi, et doit oeuvrer dans le domaine industriel, est-ce que votre
ministère, par l'entremise de la SAO, cette année, prévoit
infuser des montants importants afin d'attirer davantage dans l'Outaouais
québécois une action beaucoup plus importante de l'industrie,
étant donné que la Société d'aménagement de
l'Outaouais possède déjà, des parcs industriels
importants, plus particulièrement Gatineau, parcs qui sont actuellement
desservis par les services municipaux, aqueduc, égout, même pavage
et bordure, est-ce qu'on a l'intention, à la suite des différents
programmes qui ont été mis de l'avant à la SAO,
d'intensifier dans le domaine industriel?
M. Léonard: Je crois qu'il y a des réflexions qui
se poursuivent à l'heure actuelle à la Société
d'aménagement de l'Outaouais sur les gestes à poser, sur ses
orientations futures. Mais, à l'heure actuelle, il a été
indiqué que cela devait se passer à l'intérieur de son
budqet actuel. Je pense que cela fait partie des ententes à l'origine de
la création de la Société d'aménagement de
l'Outaouais sur laquelle il y avait une dotation de 4 000 000 $ par
année durant un certain nombre d'années - je pense que c'est dix
ans - pour favoriser le développement touristique, industriel de la
région de l'Outaouais. C'est une société qui n'existe
nulle part ailleurs et je pense que cela a été une
société spéciale créée pour répondre
à des exigences de la région de l'Outaouais.
M. Rocheleau: M. le Président, je tiens quand même
à souligner au ministre des Affaires municipales que l'Outaouais, depuis
décembre 1969, a été priviléqié d'avoir
entre autres, à l'intérieur de la Loi de la CRO, la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Je pense que cela a
été bénéfique pour l'ensemble de l'Outaouais et que
dans le contexte économique actuel, cela peut le devenir davantage,
étant donné qu'elle a à son service des
spécialistes, dans le domaine industriel, entre autres. Nous souhaitons
d'une part que le ministère des Affaires municipales, cette
année, soit conscient du fait que l'Outaouais doit continuer son
évolution normale, comme région importante. Nous souhaitons du
même coup qu'à l'intérieur de la société
d'aménagement, qui a déjà fait des revendications au
niveau du réseau routier entre autres, afin de pourvoir à ces
parcs industriels, on finira par avoir les routes nécessaires pour
l'utilisation du transport, entre autres l'autoroute 50 qui relie ou qui
devrait relier l'Outaouais à la métropole de Montréal. On
a actuellement certaines infrastructures qui sont déjà en place,
mais on n'a malheureusement pas la route nécessaire pour desservir le
transport du côté québécois sans devoir utiliser la
417 vers l'Ontario.
M. Léonard: J'écoute le député de
Hull parler des parcs industriels. Je pense bien qu'il y a eu des choses qui
ont été faites à la Société
d'aménagement de l'Outaouais sur le plan touristique et sur le plan
industriel. Cela a contribué à équiper la région de
l'Outaouais d'un certain nombre d'investissements majeurs. Il ne faudrait pas
oublier, en passant, l'aéroport qui a été
créé.
Sur le plan des routes, ce n'est pas de
la juridiction de la Société d'aménagement de
l'Outaouais. Je comprends que c'est avoir un équipement important pour
une région que d'avoir des routes de liaison avec d'autres
régions du Québec. Je pense aussi qu'il est important qu'il y ait
une bonne cohérence interne à l'intérieur d'une
région sur le plan du développement industriel.
M. Rocheleau: Je tiens quand même à souligner au
ministre des Affaires municipales que si la SAO a pu construire un
aéroport pour desservir l'Outaouais québécois, on aurait
peut-être dû lui confier la construction de l'autoroute 50 pour
relier l'Outaouais à Montréal. Dans un cas, l'aéroport est
installé, est en place, est construit. Il est prêt à
desservir un parc industriel et les utilisateurs.
Malheureusement, on n'a pas les industries qui pourraient en faire
l'utilisation. Vous devrez sûrement, M. le ministre des Affaires
municipales, considérer de relier l'Outaouais à Montréal
ou Mirabel par l'autoroute 50. Ce n'est pas un caprice des gens de l'Outaouais.
C'est un facteur très important, tenant compte de la venue d'industries
en périphérie et en bordure de cette autoroute qui devrait relier
le grand centre de Montréal.
M. Léonard: Je n'ai pas dit que c'était un
caprice.
M. Rocheleau: Non, non, ce n'est pas ce que j'ai prétendu
non plus, mais ce n'est sûrement pas un caprice après 20 ans
d'attente.
M. le Président, je n'ai pas d'autres questions en ce qui
concerne la société d'aménagement. La seule chose, c'est
que j'espère qu'elle continuera le travail qu'elle a amorcé il y
a tant d'années au service des gens de l'Outaouais et de tout le
Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Hull. Les crédits du programme 7 sont-ils
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Nous
entreprenons le dernier programme, soit le programme 8,
sécurité-incendie avec deux éléments. Premier
élément, direction et prévention. M. le
député de Hull.
Sécurité-incendie
M. Rocheleau: M. le Président, au point de vue des
crédits périmés de sécurité incendie, qui se
chiffrent à 660 500 $, pourrait-on avoir quelques détails sur les
montants qui n'ont pas été dépensés?
M. Léonard: Un instant! (16 h 45)
En ce qui concerne les crédits périmés, M. le
député de Hull, il y a eu une réduction dans les
dépenses de transfert, c'est-à-dire une diminution des besoins
pour les programmes d'aide financière à l'acquisition
d'équipements de prévention et de lutte contre les incendies et
pour l'élimination des risques d'incendie. Ces besoins ont
été moins grands que prévu et cela a occasionné des
crédits périmés de 300 000 $.
Il y a eu, aussi, un programme d'éducation populaire qui a
été annulé à l'automne, impliquant des
crédits périmés d'environ 200 000 $, et il y a eu environ
100 000 $ de crédits au titre des traitements qui ont été
périmés. Cela fait environ 600 000 $ de crédits
périmés.
M. Rocheleau: Parfait, M. le ministre. À
l'intérieur de la responsabilité du ministère des Affaires
municipales, en ce qui concerne plus particulièrement la
sécurité-incendie, est-ce que le ministère procède
à des études quelconques du point de vue des équipements
et des matériaux utilisés pour combattre les incendies ou pour
prévenir les incendies? Est-ce qu'il y a des montants affectés
annuellement, étant donné que les services d'incendie dans les
différentes municipalités du Québec sont tous autonomes?
Je sais pertinemment qu'ils bénéficient d'un congrès
annuel où il y a échange d'information, échange de
programmes et autres, mais au ministère des Affaires municipales qui en
est, par le fait même, responsable - c'est une de ses
responsabilités - est-ce qu'on a intensifié ces programmes au
cours des dernières années?
M. Léonard: II n'y a pas eu d'intensification, mais il y a
eu quand même des études techniques en
sécurité-incendie qui impliquent en particulier l'autoprotection.
Un certain nombre d'études ont été faites sur ce plan; il
y en a eu 13 en 1980-1981, il y en avait eu 20 l'année
précédente et nous prévoyons qu'il y en aura, cette
année, à peu près 10. Je pense bien qu'il s'agit
d'études faites à la demande des municipalités. Les
services de protection contre les incendies essaient de rendre les meilleurs
services possible aux municipalités dans ce sens, mais pour l'instant,
c'est limité à 13 études pour l'année
dernière, en 1980-1981.
Par ailleurs, on me signale que des études ont été
faites en particulier sur les appareils de chauffage au bois qui reprennent de
la vogue à l'heure actuelle et qui représentent, dans certains
cas, certains dangers. On essaie, même s'il n'y a pas eu de campagne
d'éducation populaire l'automne dernier, d'informer le plus possible, en
allant dans les écoles, les hôpitaux pour montrer aux gens comment
s'en servir et comment faire attention au feu de façon
générale,
dans les hôpitaux et les écoles.
M. Rocheleau: En ce qui concerne les municipalités qui ont
bénéficié de subventions concernant l'achat
d'équipements, de pompes à incendie ou d'échelles, est-ce
qu'on pourrait nous dire combien de municipalités au Québec ont
pu bénéficier des largesses du ministère des Affaires
municipales, et dans quelle importance?
M. Léonard: Oui, PAISI a été
discontinué avec l'entrée en vigueur de la nouvelle
fiscalité municipale, mais, quand même, cette année, si
vous allez à l'élément 2 du programme, vous vous
appercevrez qu'en 1980-1981, nous avons eu à débourser l 255 000
$ et, en 1981-1982, étant donné que c'est un programme qui se
réduit graduellement, la somme passe à 1 122 000 $. Il y a
à l'heure actuelle 81 dossiers à payer au niveau de PAISI. Il y
en a 77 dont les paiements sont terminés.
Dans l'ensemble, le total des dossiers qui ont été
traités sous le programme PAISI, c'est 163. Il y en a qui ont
été abandonnés par la municipalité - trois dossiers
abandonnés par des municipalités - un annulé par le
ministère et un autre accepté par le ministère. 80 en tout
cas en instance de paiement, payés actuellement, qui continuent donc
d'être payés et 77 dont les paiements sont terminés, le
dossier est terminé.
M. Rocheleau: Le ministère, cette année, a-t-il
l'intention de disposer de sommes importantes pour des municipalités qui
auraient l'intention de mettre en commun leurs services, pas
nécessairement sur une base de fusionnement des municipalités,
mais des services en commun au point de vue de desservir plus d'une
municipalité?
M. Léonard: Ceci était un volet du programme PAISI,
à l'époque, mais lorsque nous avons adopté la loi 57 -
vous avez fait partie des négociations à ce moment-là
-vous savez que le programme PAISI était un des programmes qui ont
été abandonnés. À l'heure actuelle, c'est la
responsabilité totale de la municipalité de s'équiper au
niveau municipal ou intermunicipal.
M. Rocheleau: Mais je remarque quand même, M. le
Président, que le ministre des Affaires municipales, à deux ou
trois reprises, nous mentionne, depuis qu'on a adopté la loi 57, qu'un
tel programme n'existe plus ou qu'un autre n'existe plus. Il n'en demeure pas
moins que nous apprécions le fait de se le faire dire. Je parle
peut-être encore au nom des municipalités. Il y a quand même
quelqu'un qui doit, d'une part, en parler. Mais du point de vue des petites
municipalités, elles bénéficiaient de certains de ces
programmes et, avec la loi 57, on sait que les plus petites
municipalités ont peut-être été un peu moins
privilégiées par la loi 57 que certaines municipalités
plus importantes. Je pense que, dans le phénomène de la
péréquation qui s'est fait, qui est beaucoup plus
équitable, si on prend l'exemple d'une petite muncipalité qui
avait soit un vendeur d'automobiles ou un centre commercial important dans sa
municipalité, les retombées de la taxe de vente allaient
premièrement à cette municipalité et les miettes allaient
en périphérie. Nous sommes d'accord avec vous là-dessus,
mais il n'en demeure pas moins que plusieurs petites municipalités ont
rencontré, par les effets de la loi 57, un équivalent
approximatif de ce qu'elles avaient avant et aujourd'hui, elles sont
dépourvues de certains services que le ministère offrait par
rapport à certains programmes. Lesquels étaient fort
appréciés dans le temps et permettaient une utilisation maximale
des ressources d'une municipalité face à des projets en commun ou
des services en commun.
M. Léonard: Je comprends qu'on pourrait revenir sur tout
l'ensemble de la réforme de la fiscalité municipale; on peut y
revenir, si vous voulez. On va en faire un bilan. Vous allez voir que,
lorsqu'un programme est aboli, qui pouvait coûter comme ici 1 250 000 $,
par ailleurs, les municipalités ont gagné beaucoup plus, y
compris les petites là-dessus. Il faudrait faire d'une part attention de
ne pas non plus regarder un fait d'ici et un tas de faits d'ailleurs. D'autre
part, sur le plan des équipements à incendie, les
municipalités ont un intérêt évident et
économique à s'unir pour se doter de services des incendies
importants, intéressants, à moins que les distances
intermunicipales ne permettent pas d'intervenir dans un temps suffisamment
court pour contrer les incendies qui se déclarent. Mais, en principe, ou
très souvent, des municipalités sont assez proches les unes des
autres et elles peuvent bénéficier d'équipements communs
ou communautaires là-dessus.
Le programme PAISI a été abandonné au moment
où on a adopté la loi 57 ou dans la foulée de l'adoption
de la loi 57. Il reste qu'il y a quand même eu un certain nombre d'autres
programmes qui sont restés et qui ont pris la relève
jusqu'à un certain point, dont le programme d'aide aux
équipements communautaires. Je sais, quant à moi, que plusieurs
municipalités s'en sont prévalues pour se doter
d'équipements de lutte contre les incendies. Cela a été
jusqu'à un certain point une des façons de poursuivre PAISI
durant le temps où le programme des équipements communautaires va
fonctionner ou fonctionne.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre
peut m'informer de l'évaluation qu'il doit sûrement faire
dans les municipalités, du nombre de municipalités au
Québec qui sont dotées d'un service d'incendie, soit des services
d'incendie qui dénombrent des employés permanents ou des
volontaires?
M. Léonard: II y aurait 882 services d'incendie à
l'heure actuelle au Québec, mais ces 882 services peuvent regrouper
aussi plusieurs municipalités. Il y aurait donc plus que 882
municipalités desservies par ces services.
M. Rocheleau: De ces 882, est-ce qu'on peut dénombrer les
services d'incendie qui ne présentent pas adéquatement
l'utilisation commandée pour...
M. Léonard: Je ne peux pas dire qu'il y a...
M. Rocheleau: Je pense que ce n'est pas tout de dire qu'il y a un
service d'incendie. Il est important d'en connaître la valeur...
M. Léonard: Je comprends bien. Ce que je vous ai
répondu tout à l'heure, c'est qu'il y a 882 services d'incendie
qui touchent plus que 882 municipalités desservies par ces services. On
fait une évaluation à l'occasion de ces services d'incendie
lorsqu'on propose des améliorations ou d'autres équipements, mais
je pense bien que le service de protection contre les incendies au
ministère est tout disposé à aider les
municipalités. Il y a eu des études de faites là-dessus,
sur la qualité des services. J'ai ici le nombre de municipalités
visées par des études sur les services d'incendie, études
qui sont faites surtout à l'occasion de mise en commun. Nous en avons
fait 119 en 1980-1981. Donc, si on prend cela sur une période
d'années, il y a des évaluations, des révisions qui sont
faites périodiquement. Je ne peux pas vous dire que c'est fait dans
toutes les municipalités à l'heure actuelle, cependant.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Hull?
M. Rocheleau: Parfait, M. le Président. (17 heures)
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: J'aimerais profiter de cette commission
parlementaire pour dire au ministre des Affaires municipales - surtout comme
ex-préfet et aussi maire d'une petite municipalité rurale - qu'il
y a encore des préoccupations dans notre milieu qui est le milieu que je
connais le mieux. Je dois avouer que je suis peut-être un peu en accord
avec les préoccupations du député de
Hull, surtout en ce qui concerne les petites municipalités. Il y
a encore de sérieux besoins - vous savez, c'est bien beau que les
municipalités s'unissent pour avoir en commun un service de protection
contre les incendies - mais, si je prends un comté comme le mien,
où la distance moyenne entre les municipalités est de 1.1
à 12 kilomètres, nous savons que l'efficacité
réelle pour combattre une incendie existe aux premiers instants de
l'incendie. Il y a une nouvelle voque dans notre milieu, et qui possiblement
existe ailleurs aussi, une vogue qui ne coûte pas tellement cher à
la municipalité, quoique cela exiqe des déboursés qu'on
n'a pas toujours les moyens d'assumer, c'est de s'acheter des camions-citernes
usagés - les anciens camions pour cueillir le lait - et la plupart des
municipalités vont s'équiper d'un camion comme cela avec une
capacité 1500 à 2500 gallons impériaux.
C'est beaucoup moins dispendieux qu'un camion "chromé" une
auto-pompe de l'ordre de 60 000 $ à 70 000 $ et qui avait
malheureusement un capacité maximale de 500 gallons. Cependant, il y a
quand même la préoccupation de trouver la somme nécessaire
pour se le procurer. Je crois qu'il n'existe aucun moyen actuellement de se
faire aider par qui que ce soit pour acheter ces équipements. Je me
demande, si on calcule l'efficacité que peut avoir cette sorte de
protection, s'il n'y aurait pas lieu pour le ministre ou le ministère
des Affaires municipales de nous encourager à avoir une meilleure
protection dans le sens où les gens du milieu sont prêts à
s'aider eux-mêmes.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Reste que - il faut encore le redire -
même les municipalités rurales ont acquis le champ de
l'impôt foncier scolaire; cela c'est 1 $ les 100 $ d'évaluation.
Si elles n'ont pas occupé ce champ ou bien qu'elles s'en sont servies
pour réduire leurs taxes, cela, c'est une chose, mais il reste que ce
champ a été ouvert. À elles de l'utiliser. Lorsqu'on fait
le tour d'une municipalité, cela peut impliquer des sommes assez
considérables, qui permettent l'acquisition d'un camion à
incendie à l'occasion. On n'acquiert pas un camion à incendie
à tous les ans, on l'acquiert, et c'est bon pour longtemps un tel
camion. Si on fait l'acquisition d'un pareil camion, il me semble que cela doit
être conforme aux normes, qu'il puisse fonctionner quand c'est le temps
et bien fonctionner. J'ai vu des municipalités avoir effectivement de
tels camions, cela a rendu les services qu'il fallait dans le temps. Dans un
cas que j'ai vu, ce n'était pas un camion à lait, c'était
un ancien camion servant à transporter de
l'huile, du pétrole. Ceci dit, je pense qu'il faut faire bien
attention que ces équipements puissent servir en temps utile, parce que
ce n'est pas le moment, lorsqu'il y a un incendie, de prendre quinze, vingt et
vingt-cinq minutes pour faire démarrer le tout. Il faut que cela marche,
c'est primordial.
Par ailleurs, à l'heure actuelle, nous n'avons pas de programme
pour aider les municipalités dans l'acquisition de matériel
mobile pour combattre les incendies. Les programmes que nous avons eus
étaient des programmes d'aide pour améliorer les
équipements, mais des équipements fixes et immobiliers, des
immobilisations plutôt que des camions.
M. Lachance: Ma préoccupation rejoint, je pense, celle du
ministre. Lorsqu'il se déclare un incendie et que le camion-citerne est
entreposé dans la municipalité voisine, à douze
kilomètres de distance, le camion a beau fonctionner rapidement, cela va
prendre vingt minutes avant d'être sur les lieux de l'incendie, alors que
si la municipalité qui est petite a les moyens d'avoir un camion qui
coûte 20 000 $, avec 20 000 $ ou 25 000 $ maximum, il est possible
présentement d'avoir quelque chose qui a de l'allure, quelque chose qui
puisse fonctionner rapidement. Cela veut dire que dans un délai de cinq
ou dix minutes maximum, le camion est rendu sur les lieux de l'incendie,
prêt à intervenir et à éviter possiblement la
destruction complète de l'édifice.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Bellechasse? M. le député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, je voudrais dire au ministre
qu'au point de vue des programmes de publicité dans les dernières
années, cela a été des bons programmes. Je peux vous dire
qu'au point de vue de prévention des incendies, ceux qui ont
monté leurs structures, cela a été très bien et je
vous félicite. Parce que quand il y a des bonnes choses, je tiens
à le dire. Cela c'en est une.
Deuxièmement, mon collègue de Groulx parlait hier de
l'école de Mirabel et je pense qu'il y a l'école Maxime à
Montréal.
Une voix: Saint-Maxime.
M. Caron: Saint-Maxime. Si je parle de cela, c'est que je
voudrais savoir du ministre si avec le temps, il a l'intention que les sapeurs
engagés par les municipalités soient obligés de passer par
l'école, comme on le fait avec la police? Je ne sais pas si c'est
l'intention du ministère avec le plan. Je pense que ces écoles
font un excellent travail. On a eu l'occasion, depuis deux ou trois ans, d'en
avoir qui viennent faire un stage à la municipalité et ils ont
rendu un bon service. Franchement, ils partent avec une bonne formation. Je ne
sais pas, je demande au ministre si c'est son intention ou non.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: II y a un comité consultatif qui
fonctionne, surtout au niveau technique, avec des responsables de ce milieu et
aussi des représentants des deux unions, qui discutent de toute cette
question, des différents grades dont on aurait besoin dans les
municipalités; mais on n'en est pas encore à une étape de
recommandation de passer de façon obligatoire par une école de
pompiers.
Je pense qu'il y a différents volets à toute cette
question. J'ai bien l'intention de m'y attacher au cours des mois qui viennent,
de l'année qui vient et de revoir toute cette question de la
prévention des incendies et des services qui peuvent être
offerts.
Maintenant, je sais qu'il y a des pompiers volontaires dans tout cela et
je pense qu'au niveau de petites municipalités, c'est encore une des
solutions qu'il faut envisager.
M. Caron: Je parle des grosses municipalités.
M. Léonard: Dans le cas de grosses municipalités,
où les services sont beaucoup plus élaborés et les dangers
de feux sont beaucoup plus graves, les dangers de déflaqration
générale plus graves, à ce moment, je pense qu'il faut
avoir un corps plus professionnel. Je pense que cela s'envisage.
Mais je reviens à ce que je disais tout à l'heure, nous
avons donc un comité consultatif qui va nous faire des recommandations
éventuellement là-dessus, mais qui se penche sur la question.
Cependant, il n'en est pas encore à recommander que les pompiers passent
tous par des écoles professionnelles, pas pour l'instant en tout
cas.
M. Caron: Merci. C'était pour mon information. Je peux
vous dire qu'ils font du bon travail.
M. Léonard: Ah oui.
Il s'est fait du bon travail dans tout ce domaine, dans les
dernières années.
M. Caron: M. le Président, juste avant de clore ce
programme. Votre prédécesseur a donné à
Québec et à Montréal certains montants pour les gens qui
faisaient démolir leurs hangars. La ville donnait 1000 $ et le
gouvernement donnait 1000 $. Je ne sais pas si c'est votre intention,
cette année, d'ouvrir votre champ d'action à d'autres
municipalités. Je pense qu'on est, à Montréal et à
Québec, aux prises avec certains malades - on va les appeler malades, on
pourrait prendre un autre mot - qui s'amusent à allumer des feux dans
les vieux hangars et je pense qu'avec des programmes comme ça, cela
stimule les gens à en faire une partie pour avoir une subvention pour
l'autre partie. Je pense que c'est pas mal dispendieux, aujourd'hui, au point
de vue de l'environnement. Je ne sais pas si, cette année, le ministre a
l'intention d'élargir ses politiques comme bon gouvernement que vous
êtes. Continuez votre politique d'aide aux municipalités... tout
en pensant à Verdun aussi.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Ces programmes ont été ouverts
à deux villes, Québec et Montréal, où il y avait
une densité importante de hanqars, pour ne pas dire de "sheds".
Cependant, ce n'était pas ouvert aux autres villes du Québec.
Dans la loi 12, il me semble que nous avons ouvert la possibilité
d'augmenter des primes à la démolition de hangars à
Verdun. C'est le geste qui a été posé. Pour l'instant,
nous en sommes là. Les programmes, à l'origine, ont
été prévus pour Montréal et Québec
exclusivement. Nous n'avons guère de disponibilités
financières pour l'étendre à l'heure actuelle, même
si le coeur est très grand.
M. Caron: Mais je pense, M. le ministre, que surtout sur
l'île de Montréal, il ne devrait pas y avoir de limites, parce
qu'on est "collé". Par exemple, cela peut être sur l'autre
côté aussi, une ville...
M. Léonard: Mais vous n'êtes sûrement pas une
ville, quand même.
M. Caron: Non, non, mais une ville qui a 105 ans, M. le ministre,
et qui a aussi besoin de rénovations. On a un secteur de fait et cela
devrait être à la municipalité au complet. Je peux vous
dire que le fait d'avoir porté de 1500 à 3000... on avait une
moyenne de demandes de permis de démolition d'à peu près
75 à 80 par année de démolitions et depuis le début
de l'année, je pense qu'on est rendu à 150 actuellement. Je pense
que cela stimule et qu'il en vaut réellement la peine. S'il y a des
possibilités, dans le fond de votre baril, pour élargir le
programme sur l'île au complet, puisse qu'on a déjà la
police et le transport en commun, je ne vois pas pourquoi ce programme ne
serait pas élargi, surtout sur l'île de Montréal, ce qui ne
coûterait pas énormément. Cela épargnerait tout en
donnant une beauté additionnelle à la ville et en évitant
tellement de dégâts. Les incendies qui naissent dans ces hangars,
c'est un peu comme la mort qui passe. Pour des maisons qui ont 70 ou 75 ans
d'existence, même avec le meilleur service des incendies, quand le feu
pénètre là-dedans, il n'est pas facile de
l'éteindre. On a une classe d'ouvriers chez nous, et ces gens, parfois,
perdent tout. Un bon pourcentage d'entre eux reçoivent de l'aide sociale
aussi. Vous êtes obligés, indirectement, de les meubler de
nouveau. Ce que vous allez donner d'une main, vous allez le retirer de l'autre.
C'est un peu comme mon collègue disait pour faire une farce avec la loi
57. Que donneriez-vous pour éviter des incendies dans les
municipalités? Je ne parle pas seulement de Verdun. En
général, les gens qui reçoivent de l'aide sociale, M. le
ministre, ne sont pas assurés. Vous êtes obligés d'investir
3500 $ à 4000 $ pour des meubles, je n'ai pas les chiffres par
coeur.
Je pense qu'il serait bon que vos hauts fonctionnaires se penchent sur
ce que je vous dis. Il y aurait une rentabilité, je pense.
M. Léonard: Remarquez que...
M. Caron: Je ne veux pas avoir de réponse tout de suite,
mais je pense que ce serait bon que vous parliez avec eux.
M. Léonard: Je vais prendre toutes vos remarques en
considération, en considération aussi avec nos
disponibilités budgétaires. C'est de tout cela dont il est
question.
M. Caron: Oui, mais si...
M. Léonard: Je vous remercie. Non, je
M. Caron: ...l'argent est bien dépensé.
Peut-être que dans d'autres ministères, ils peuvent
éparqner et vous en passer si c'est bien dépensé. C'est
important. Si j'ai eu un surplus de 2 000 000 $, c'est parce qu'on a
surveillé nos dépenses, M. le ministre. (17 h 15)
M. Léonard: Si je comprends bien, vous avez plus d'argent
que le gouvernement pour démolir vos hangars.
M. Caron: Non, mais peut-être que si le gouvernement
surveillait plus ses dépenses, il aurait moins de déficit.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que ça va pour
le programme 8?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Avant
d'adopter tous les programmes et
l'ensemble des crédits, M. le député de Hull
m'avait mentionné qu'il voulait faire certaines remarques
générales. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: II y avait peut-être des points relativement
importants...
M. Léonard: C'est un point que vous vouliez toucher? C'est
parce que j'ai une réponse à fournir sur Pointe-aux-Trembles. On
m'a posé une question. Est-ce que vous voulez que je réponde
avant et vous reviendrez après?
M. Rocheleau: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, on peut bien
régler ça. M. le ministre.
Le dossier de Pointe-aux-Trembles
M. Léonard: Sur Pointe-aux-Trembles, voici les
renseignements dont je dispose maintenant. Le rapport de la commission
municipale a été déposé à M. Tardif, qui
était alors ministre des Affaires municipales, le 20 juin 1980 et au
ministère de la Justice le 20 juillet 1980 pour enquête au niveau
de la section des crimes économiques. Le dossier n'appartient plus au
ministère des Affaires municipales à ce niveau, et la suite des
événements est à déterminer par le rapport à
venir de la section des crimes économiques chez le Procureur
général.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Verdun?
M. le député de Hull.
Les communautés régionales
M. Rocheleau: M. le Président, nous avons touché
l'ensemble des crédits du ministère des Affaires municipales.
Malheureusement, nous avons eu à peine onze heures pour en discuter. On
approche 18 heures et on devra se limiter. Par contre, on a eu l'occasion, je
pense, d'examiner, pas nécessairement en profondeur, mais à vol
d'oiseau, l'ensemble des crédits du ministère des Affaires
municipales de cette année pour les municipalités.
Par contre, j'aimerais, M. le Président, soulever un point
très important: celui des communautés urbaines et
régionales qui regroupent des municipalités importantes au
Québec et qui connaissent des problèmes particuliers depuis
plusieurs années. Entre autres, la Communauté régionale de
l'Outaouais, qui a été créée en décembre
1969. Elle a un vaste territoire de 975 milles carrés et qui comprend
une population d'environ 300 000 habitants, regroupant des municipalités
rurales et des municipalités urbaines - lesquelles ont des
problèmes totalement différents les unes des autres -et elle
connaît des problèmes particuliers depuis sa fondation.
Le ministre des Affaires municipales du temps, M. Tardif, il y a un an
et demi, informait la Communauté régionale de l'Outaouais qu'elle
devait lui fournir un mémoire comportant des recommandations pour la
refonte ou la modification de la Loi de la CRO. Chose qui a été
faite il y a plusieurs mois, à la fin de l'été 1980. Le
ministre des Affaires municipales de l'époque avait promis à la
communauté régionale la création d'une commission
parlementaire pour étudier les problèmes de la Communauté
régionale de l'Outaouais.
Je pense qu'il s'agit d'un problème très important pour
l'Outaouais québécois dans le sens que nous connaissons
actuellement une duplication de services, ce qui implique des coûts
additionnels pour les municipalités. Connaissant les contraintes et les
restrictions que chacune des municipalités s'impose actuellement,
même à la suite des bénéfices de la loi 57, le
ministre des Affaires municipales devra, dans les plus brefs délais,
apporter des modifications importantes à cette loi qui régit
aussi la Commission de transport de la Communauté régionale de
l'Outaouais qui n'a pas de représentant élu au conseil
d'administration, bien que ce soient les municipalités qui
défraient 50% de la note par l'entremise de la communauté
régionale. La Société d'aménagement de l'Outaouais,
qui est regroupée à l'intérieur de la même loi de la
CRO, a sûrement besoin de certaines modifications aussi, à
l'intérieur de ses structures. Je comprends, M. le Président,
qu'il y a des demandes qui sont parvenues au ministre des Affaires municipales
de la part de la Communauté urbaine de Montréal et de la part de
la Communauté urbaine de Québec qui semblent avoir d'autres
demandes auprès du ministère des Affaires municipales.
Je pense que les communautés actuellement en place ont des
problèmes assez particuliers qui créent des inquiétudes et
des craintes chez les municipalités qui en sont membres. Je pense qu'il
est temps que le ministre des Affaires municipales se penche sur ces
problèmes et apporte, à l'aide de ces organismes, des solutions
tangibles qui marqueront un nouveau départ pour ceux-ci, d'autant plus
que nous assistons actuellement à la création des
municipalités régionales de comté, qui sont des diminutifs
des communautés urbaines et régionales, et auxquelles nous allons
confier éventuellement des responsabilités. Ces
municipalités réqionales de comté devront compter sur des
budqets, sur des appropriations budgétaires et les municipalités
qui composeraient ces municipalités régionales de comté
devront y contribuer. Il faudrait sûrement tirer parti
des erreurs que nous avons connues à l'intérieur des
communautés urbaines et régionales, corriger ces erreurs dans les
plus brefs délais afin de permettre un heureux départ aux
municipalités régionales de comté, actuellement en
formation. J'ose espérer, M. le Président, que le ministre des
Affaires municipales pourra commander la formation d'une commission
parlementaire afin d'examiner en profondeur les modifications qui pourront
être apportées, et qui, du même coup, vont sûrement
soulager le fardeau fiscal des municipalités qui en dépendent, et
soulager aussi les municipalités qui actuellement font face à
plus de problèmes à l'intérieur de ces communautés
qu'elles n'entrevoient de solutions actuellement.
M. le Président, je transmets ce message au ministre de Affaires
municipales, du moins, en ce qui concerne plus particulièrement la
Communauté régionale de l'Outaouais qui nécessite des
modifications urgentes dans les plus brefs délais. Je me fais le
porte-parole aussi de mes collègues à l'intérieur de
communautés urbaines qui, eux aussi souhaitent des modifications
importantes à l'intérieur de leur communauté, dans le
meilleur intérêt des citoyens qui vivent dans ces structures. Je
voudrais que l'on puisse bénéficier de l'expérience du
ministre des Affaires municipales qui a été auparavant ministre
d'État à l'Aménagement, qui a pu prendre connaissance des
problèmes dans l'ensemble du territoire québécois et qui
saura sûrement contribuer à apporter des modifications qui vont
tenir compte des intérêts du milieu. Quand je parle
d'intérêts du milieu, c'est que je fais allusion aussi aux
nombreuses demandes, auprès du ministre des Affaires municipales de la
part de la Communauté régionale de l'Outaouais, pour nommer son
propre président, c'est-à-dire que le président de la
Communauté réqionale de l'Outaouais, c'est un président
recommandé par le ministre des Affaires municipales au conseil
exécutif. Je pense qu'autant la Communauté régionale de
l'Outaouais que n'importe quel milieu composé de gens élus
souhaite travailler avec un président qui est aussi élu par ses
pairs ou élu par son milieu. J'ose souhaiter que cela fera partie des
recommandations qui sont apportées à l'intérieur de la
Communauté régionale de l'Outaouais, ceci, M. le
Président, dans le but de mieux comprendre les intérêts du
milieu, les aspirations du milieu et aussi les recommandations qu'a fait
parvenir la communauté depuis déjà plusieurs
années.
Là-dessus, je remercie le président, de nous avoir permis
ces échanges avec le ministère des Affaires municipales et le
ministre des Affaires municipales plus particulièrement, ainsi que les
collègues du côté ministériel de nous avoir permis
d'étudier les crédits des Affaires municipales.
Nous continuons de vous offrir, M. le ministre, notre collaboration;
nous profitons aussi de l'occasion pour remercier vos collaborateurs, vos
fonctionnaires au ministère qui ont participé à ces onze
heures de travaux intenses commandant parfois des informations qui
n'étaient pas des questions plantées - comme on s'amuse à
le dire occasionnellement - mais qui, pour nous, étaient essentielles,
étant donné qu'on n'a pas toutes les informations et qu'on ne
partage pas encore avec le côté ministériel pour un moment,
en tout cas. On est obligé de se satisfaire des informations qu'on veut
bien nous donner et on souhaite continuer à les avoir de la part du
ministère des Affaires municipales.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Hull. M. le député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, je ne sais pas si le ministre a
l'intention de nous donner une réponse cet après-midi, à
savoir si, durant la saison d'été, on aura l'occasion de tenir
une commmission parlementaire. Je ne voudrais pas répéter tout ce
que mon collègue a dit, mais cela presse. Le président, Pierre
Desmarais II, l'a demandé à plusieurs reprises. Je pense que vous
avez le dossier. Je ne voudrais pas tout répéter. Je souhaite que
le ministre nous dise, cet après-midi ou avant la fin de la session, si
on consacrera quelques jours cet été pour se rencontrer, discuter
et se préparer, s'il y a lieu, en fonction du projet de loi. M. le
ministre, on aura environ 20 jours de travail si on reprend au mois d'octobre.
C'est le gouvernement qui décide. Je pense qu'on peut venir, cet
été, passer quelques jours sans avoir à se fatiguer. Parce
qu'il y a beaucoup de gens qui aimeraient être à notre place et
avoir des jobs comme les nôtres. Vous comprenez, travailler 20 jours
pendant environ neuf mois...
M. Léonard: Je ne suis pas sûr que vous seriez
content si je vous disais oui.
M. Caron: On est prêt à le faire et je suis
convaincu que nos amis d'en face aussi veulent travailler plus que 20
jours.
M. Léonard: Vous seriez vraiment content si je vous disais
oui.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le ministre, un
commentaire d'ordre général pour terminer en répondant
à certaines questions qui ont été posées. M. le
ministre.
M. Léonard: Voilà, pour conclure ces deux jours,
ces onze heures d'étude de crédits, je tiens d'abord à
vous remercier, M. le Président. Cela a été très
bien, cela a été une commission, je dirais, agréable,
très
productive. Quant à moi, je suis très heureux du travail
que nous avons fait. Il me semble que le climat est excellent. C'était
le climat qu'on souhaitait dès le départ, un climat positif
où on faisait un échange d'informations et même, à
l'occasion, des sugqestions.
Je pense qu'au niveau des Affaires municipales, vous avez pu constater,
messieurs de l'Opposition, qu'il y a quand même une administration qui
est saine. Il y a des choses que vous avez pu constater vous-mêmes. On a
fait part ici, vous l'avez fait comme des députés
ministériels, des préoccupations de nos concitoyens au sujet des
choses municipales; qu'il s'agisse des interventions de députés
urbains, en particulier des gens comme le député de Gouin, le
député de Dorion, Mme Lachapelle, qu'il s'agisse aussi de nos
députés plus ruraux du côté ministériel, nos
deux préfets qui ont assisté à cette commission
parlementaire, ainsi que le député de Chambly. (17 h 30)
Je voudrais rappeler aussi qu'on a parlé des enquêtes,
qu'on a parlé du projet d'équipes volantes pour faire ces
enquêtes dans les municipalités, on a parlé des effets sur
les municipalités de toutes les questions d'environnement, des taux
élevés d'intérêt -cela a été
mentionné à l'occasion - des problèmes de localisation des
équipements -cela l'a été ici, à l'Assemblée
nationale ce matin - des centres commerciaux et de toutes sortes d'autres
sujets qui sont effectivement des problèmes très sérieux,
mais je voudrais que là-dessus on ne perde pas de vue - c'est un des
messages que je voudrais laisser - que l'autonomie municipale est
importante.
Il est important pour le gouvernement, que le ministère des
Affaires municipales laisse les municipalités régler leurs
problèmes a leur niveau le plus possible. Cela me paraît
fondamental. Il faut leur donner plus le moyens pour régler leurs
propres problèmes que les régler à leur place. Dans ce
sens, il faut continuer à consolider l'autonomie municipale. Donc, dans
ce contexte, tout l'exercice qui est fait présentement au niveau de la
consultation sur l'établissement des municipalités
réqionales de comté, l'exercice qui a aussi commencé avec
la Communauté urbaine de Québec et qui se continuera avec la
réforme de la Communauté régionale de l'Outaouais, de la
Communauté urbaine de Montréal, il faut que ça se
poursuive dans le respect de l'autonomie municipale. Il faut aussi que les
élus municipaux en arrivent à s'asseoir autour de la table pour
discuter de leurs problèmes, pour trouver des solutions à leurs
problèmes dans un esprit positif, en sachant à l'avance qu'il
faudra faire un minimum de compromis si on veut arriver à des
solutions.
Par exemple, la confection du schéma d'aménagement, qui
est le document qui va rendre compte des compromis, de ces perspectives
d'avenir et des compromis auxquels on en sera arrivé pour permettre la
réalisation de ces perspectives d'avenir, je pense que c'est un des
éléments importants des quatre années qui viennent. C'est
important autant pour les municipalités régionales de
comté que pour les communautés urbaines; les communautés
régionales, les Communautés urbaines de Montréal et de
Québec.
Je pense qu'il ne faut pas paniquer devant les problèmes, il ne
faut surtout pas paniquer. Il faut aller à des solutions, faciliter les
solutions, mais il ne faudrait pas déroger au principe du respect de
l'autonomie municipale dans tout cela.
Enfin, il y a des choix qui devront être faits, évidemment.
Je comprends qu'on aimerait avoir une commission parlementaire. C'est sûr
qu'en touchant à des réformes de structures comme celles de la
Communauté urbaine de Montréal, cela me paraît
évident qu'à un moment donné, on va se retrouver en
commission parlementaire parce qu'il s'agit de modifications à des lois
importantes, à des structures. Mais cela viendra en temps et lieu.
Je dois dire quand même qu'au niveau du Québec, et de
façon plus qénérale, il y a des choix qui vont devoir se
faire par rapport à des problèmes contemporains et qui vont
devoir se faire au niveau local. Dans ce contexte, j'invite toute la population
du Québec à s'intéresser aux affaires publiques
municipales. J'invite les femmes, en particulier, à s'intéresser
aux affaires publiques municipales. Je l'ai mentionné au début de
la commission parlementaire, je le mentionne encore, je les invite de nouveau
à s'occuper de la politique municipale parce que c'est aussi important
pour la vie des citoyens que la politique nationale. Chacun, à ce
niveau, a son importance, mais la politique locale a son importance. Pour moi,
c'est une invitation pressante à s'occuper d'élections
municipales, à s'en occuper positivement. J'invite toute la population
à le faire dans la recherche des meilleurs moyens pour régler
toutes ces questions.
Je remercie tous ceux qui ont participé à la commission.
Je remercie les fonctionnaires qui nous ont aidés, en particulier, qui
ont fouillé dans toutes sortes de dossiers un peu partout au
ministère; j'espère bien qu'ils ont pu répondre à
peu près à toutes vos interrogations, sauf quelques
réponses qui vous parviendront bientôt. Je les remercie parce que
je sais que c'est un travail intense qu'ils ont dû fournir. Je remercie
les députés, tant du côté de l'Opposition que du
côté ministériel, et je nous dis maintenant bonne
année sur le plan des affaires municipales.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. Les
crédits du ministère des Affaires municipales comprenant tous les
programmes sont donc adoptés.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): La commission des affaires
municipales a donc rempli le mandat qui lui avait été transmis
par l'Assemblée nationale. Je demanderais au rapporteur, Mme la
députée de Dorion, de faire rapport à l'Assemblée
nationale. Je remercie tous les membres de la commission...
M. Garon: Elle a manqué une couple d'heures.
Le Président (M. Bordeleau): Pardon?
M. Caron: Elle a manqué une couple d'heures. On va
l'accepter quand même.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que vous avez
calculé les vôtres, M. le député de Verdun?
M. Caron: Je disais cela pour vous taquiner.
Le Président (M. Bordeleau): De toute façon, je
voudrais remercier tous les membres de la commission, à moins que je
sois obligé de retirer mes paroles, de leur bonne collaboration.
La commission parlementaire des affaires municipales ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 17 h 36)