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(Douze heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente des affaires municipales est réunie pour étudier le
projet de loi no 26, Loi confirmant l'existence de certaines
municipalités; le projet de loi no 192, Loi modifiant la Loi concernant
la ville de Bedford, et le projet de loi no 33, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant les municipalités.
Les membres de cette commission sont les députés suivants:
M. Bissonnet (Jeanne-Mance), remplacé par M. Paradis (Brome-Missisquoi),
M. Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M. Fallu (Groulx), M. Lachance
(Bellechasse), Mme Lachapelle (Dorion), M. Léonard (Labelle), M.
Ouellette (Beauce-Nord), remplacé par M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M.
Rochefort (Gouin), remplacé par M. LeMay (Gaspé), M. Rocheleau
(Hull), M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont les députés suivants: M.
Beauséjour (Iberville), M. Bélanger (Mégantic-Compton), M.
Brouillet (Chauveau), M. Desbiens (Dubuc), M. Picotte (Maskinongé),
remplacé par M. Kehoe (Chapleau), M. Ryan (Argenteuil), M. Saintonge
(Laprairie).
J'accueillerai à ce stade-ci une proposition pour nommer un
rapporteur.
M. Fallu: Mme Lachapelle, notre rapporteur traditionnel en
commission.
Le Président (M. Rodrigue): Mme Lachapelle (Dorion) est
proposée comme rapporteur. Est-ce que c'est accepté?
M. Rocheleau: On peut sûrement dire que Mme Lachapelle, M.
le Président, a fait un excellent travail à ce jour.
Le Président (M. Rodrigue): Mme Lachapelle (Dorion) est
nommée rapporteur de la commission.
M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires à
formuler avant que nous abordions l'étude de ces trois projets de
loi?
Projet de loi no 26
M. Léonard: Le projet de loi no 26 est tout simple. Comme
chacun l'aura vu, il vise à confirmer l'existence de
municipalités qui ont perdu leurs lettres patentes et leurs documents
constitutifs.
Nous avons la liste de ces municipalités. Vous savez que la
plupart sont dans l'Outaouais, sauf trois, dont une dans mon comté,
Sainte-Lucie-des-Laurentides.
Pour l'instant, nous n'avons pas d'amendement prévu à ce
projet de loi. Quant à nous, il n'y a pas d'autres remarques
préliminaires.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Le seul point que je
faisais remarquer au ministre des Affaires municipales l'autre jour, c'est que
si cela peut aider à reconnaître davantage que l'Outaouais est
encore au Québec et que nous allons pouvoir bénéficier des
mêmes avantages que toutes les municipalités du Québec,
cela va nous faire sûrement plaisir de reconnaître le statut de ces
municipalités qui incluent, en passant, une municipalité du
comté de Labelle.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques? M. le député de Chambly.
M. Tremblay: Je pense que le député de Hull vient
de faire part de la grande ouverture d'esprit qui semble le caractériser
et qui fera peut-être légende dans ce Parlement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que les...
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): Oui, M. ledéputé de...
M. Paradis: Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Rodrigue): ...
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Dans les notes explicatives, on retrouve: "C'est par
décret du gouvernement que seront confirmés leslimites
territoriales et le nom de chaque municipalité, ainsi que les
changements qui ont pu y être apportés." Est-ce que le ministre
pourrait informer cette commission si les limites territoriales seront
strictement confirmées et non pas modifiées?
M. Léonard: Je puis confirmer qu'elles ne seront pas
modifiées.
M. Paradis: D'accord.
M. Léonard: On ne pourrait pas mettre les lettres patentes
et tous les documents constitutifs dans un projet de loi. Donc, ça en
découle, mais il n'y a pas de modification territoriale par la
même occasion. C'est le territoire tel que décrit.
Là-dessus, il y a déjà les cadastres qui le
décrivent très exactement.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 1. Est-ce que l'article 1 du projet de loi no 26 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
no 26 est adopté. Article 2.
M. Léonard: Adopté, quant à nous. M.
Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 2 du projet de loi
est adopté. J'appelle l'étude de l'article 3.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 du projet de loi
est adopté.
M. Léonard: Vous manifestez des signes de fatigue.
Le Président (M. Rodrigue): Non, ce sont des signes
d'impatience devant un stylo qui refuse de fonctionner. L'article 3 du projet
de loi est adopté. J'appelle l'étude de l'article 4.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 4 du projet de loi
est adopté. J'appelle l'article 5.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 5 du projet de loi
est adopté. J'appelle l'article 6.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 6 du projet de loi
est adopté. J'appelle l'article 7.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 7 du projet de loi
est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le titre du projet de loi no
26, Loi confirmant l'existence de certaines municipalités, est
adopté.
Est-ce que le projet de loi dans son ensemble est adopté?
M. Rocheleau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi no 26, Loi
confirmant l'existence de certaines municipalités, est adopté tel
que présenté.
M. Léonard: Je vous ferai remarquer que c'est un projet de
loi absolument sans papillon, sans amendement.
Des voix: C'est rare.
M. Bélanger: Et qui a été adopté
beaucoup plus rapidement que le projet de loi no 16.
Projet de loi no 192
Le Président (M. Rodrigue): Nous allons maintenant
commencer l'étude du projet de loi no 182, Loi modifiant la Loi
concernant la ville de Bedford. Je m'excuse, je corrige. Projet de loi no 192.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires à ce sujet?
M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires
sur ce projet de loi?
M. Léonard: C'est un projet de loi tout à fait
simple. Il y a eu une erreur dans un projet de loi antérieur en ce qui
concerne la ville de Bedford. Je pense que c'est le numéro 103 324 qui
avait été inscrit, alors que ç'aurait dû être
103 224. Nous devons présenter un nouveau projet de loi pour corriger
cette erreur.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, c'est un projet de loi
très important que présente mon collègue, le
député de Brome-Missisquoi, afin d'apporter les correctifs
nécessaires qui permettront à la ville d'enregistrer les actes en
vertu du numéro qui doit s'appliquer effectivement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires?
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Oui, M. le Président. Il s'agit, comme le
ministre l'a mentionné, d'un projet de loi public qui corrige un projet
de loi privé qui a été adopté à peu
près à cette époque-ci l'année dernière.
C'est tout simplement une erreur humaine, comme il s'en est produit dans
d'autres dossiers. On a vu hier qu'il s'en est produit à
l'Assemblée nationale. Lorsque ces erreurs humaines...
Une voix: C'est laquelle...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Brome-Missisquoi, si vous voulez
poursuivre vos remarques.
M. Paradis: Lorsqu'il s'agit de corriger des erreurs humaines,
vous trouvez toujours le parti au pouvoir et l'Opposition qui collaborent dans
ce sens. (12 h 30)
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques?
J'appelle l'étude de l'article 1 du projet de loi.
M. Léonard: Adopté, quant à nous.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 1 du
projet de loi est adopté?
M. Léonard: Adopté. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
est adopté.
J'appelle l'étude de l'article 2 du projet de loi.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 2 du projet de loi
est adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi no 192, Loi modifiant la Loi
concernant la ville de Bedford, est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le projet de loi no
192 est adopté tel que présenté?
M. Rocheleau: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi no 192, Loi
modifiant la Loi concernant la ville de Bedford, est adopté tel que
présenté.
Projet de loi no 33
Nous passons maintenant à l'étude du projet de loi no 33,
Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les
municipalités. M. le ministre, vos remarques préliminaires.
Remarques préliminaires
M. Léonard: C'est un projet de loi sur lequel,
évidemment, nous avons fait la deuxième lecture, où j'ai
eu l'occasion de donner un certain nombre d'explications. Encore une fois, nous
corrigeons dans ce projet de loi un certain nombre d'articles de la loi no 125
que nous ajustons, après les expériences que nous avons
vécues, et nous réglons des problèmes pratiques en termes
de découpage et de fonctionnement des municipalités
régionales de comté.
Nous avons aussi d'autres dispositions qui concernent la
fiscalité municipale et, comme d'habitude, selon la tradition, toute une
série d'améliorations au Code municipal ou à la Loi sur
les cités et villes, que nous amendons par ce projet de loi.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je tiens à
faire remarquer que nous sommes un peu déçus que, pour un projet
de loi qui contient à peu près 130 articles qui ont une certaine
importance, on ait eu un temps quand même assez limité, d'une
part. D'autre part, je suis personnellement intervenu en Chambre, la semaine
dernière, en vertu de l'article 34, afin de demander au leader du
gouvernement de permettre aux intervenants de se faire entendre,
c'est-à-dire l'Union des municipalités et l'Union des conseils de
comté. Finalement, on nous a informés mardi que nous allions
permettre aux intervenants de se faire entendre. Il est quand même
malheureux qu'on n'ait pu informer plus tôt les intervenants qui avaient
des points très importants à soulever à la commission
parlementaire. Nous aurons sûrement à apporter certaines
modifications.
Je m'aperçois que le ministre des Affaires municipales a
déposé, ce matin, plusieurs modifications à plusieurs des
articles. Encore une fois, il est malheureux que nous n'ayons pu prendre
connaissance antérieurement de ces modifications. J'espère
qu'elles faciliteront la tâche de l'Opposition et que certains de ces
amendements répondront aux voeux de l'Opposition et plus
particulièrement aux voeux des intervenants du monde municipal, tant
rural qu'urbain.
Nous allons offrir toute notre collaboration au ministre des Affaires
municipales, étant donné que nous avons un temps relativement
limité. Nous aurions souhaité, M. le Président, pouvoir
tenir cette commission hier. Elle a été reportée par le
leader du gouvernement. Je comprends que le ministre est intervenu à la
toute dernière minute pour tenter d'obtenir l'assentiment du leader du
gouvernement.
À la fin de la journée d'hier, on aurait souhaité
pouvoir organiser une rencontre pour la soirée, mais vous comprenez
qu'on doit aussi penser à s'organiser, nous, de notre côté,
et nous avons décliné l'offre que nous faisait le ministre pour
des raisons techniques et diverses autres raisons. Par contre, nous acceptons
ce matin d'offrir cette collaboration qui a toujours, d'une part,
été offerte par l'Opposition, si on tient compte du passé,
et on espère que, d'autre part, le ministre va apporter aussi toute sa
collaboration afin de nous permettre de faire un travail exceptionnel,
même si on n'a que quelques heures et que nous allons pouvoir
débuter le plus rapidement possible.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires? M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, comme on le retrouve dans les
notes explicatives et qu'on le voit également dans certains articles de
la loi, cette loi modifie la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Je
n'ai pas eu le temps d'analyser chacune des propositions d'amendement que le
ministre nous a soumises ce matin, mais je tiendrais à dire, que de ce
côté-ci de la table, je pense qu'on va porter une attention toute
spéciale aux articles qui touchent ces MRC, qui, dans plusieurs
régions du Québec, dont celle que je représente, causent
des problèmes qui sont présentement discutés à tous
les niveaux et qu'il n'est pas question de donner plus de dents à une
loi qui cause déjà des problèmes importants au niveau du
découpage.
J'en profite pour sensibiliser le ministre à cet aspect-là
du dossier. Ces problèmes, comme dans le cas de plusieurs
problèmes municipaux au Québec, nous viennent du fait que souvent
les consultations nécessaires ne sont pas menées de façon
à assurer un déblocage du dossier dans le sens voulu par la
population et par les autorités municipales au sujet desquelles on
entend dire, de chaque côté de la table, dans des paroles
très sages, qu'on a beaucoup de respect pour ces autorités.
Lorsque vient le temps de présenter ou d'adopter des lois, je
pense que notre devoir de parlementaires est de nous assurer que, lorsqu'on
adopte une telle loi, ce respect ne demeure pas strictement dans les paroles,
mais que cela se traduise également dans des actes.
J'écoutais le député de Hull dans une de ses
allocutions à l'Assemblée nationale parler de ce problème
des MRC. J'ai également entendu le député de Hull poser
une question au ministre des Affaires municipales concernant la
possibilité d'effectuer un moratoire dans des régions où
l'implantation ou le découpage ne semble pas fonctionner suivant la
volonté du milieu. J'ai entendu la réponse du ministre à
ces questions soulevées par le député de Hull et ces
réponses susciteront de la part des parlementaires gui siègent de
ce côté-ci de la table et peut-être d'autres qui ont de ces
problèmes dans leur comté, de l'autre côté de la
table, une prudence non pas excessive, mais sage, lorsqu'on arrivera à
l'étude de chacun des articles qui traiteront des MRC.
Étude article par article
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 1. Est-ce que l'article 1 du projet de loi est adopté?
Une voix: Adopté.
Modifications au Code municipal
M. Léonard: Cela va? En fait, il s'agit de faire
disparaître du projet de loi les références aux villes qui
étaient constituées > en vertu de l'ancien Code municipal. Il
y a un certain nombre d'amendements sur ce plan-là. Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
est adopté? Adopté.
J'appelle l'étude de l'article 2. Est-ce que cet article est
adopté?
M. Léonard: Si vous voulez que je donne une
explication...
M. Rocheleau: Oui, j'aimerais que le ministre puisse nous donner
certaines explications.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Cette modification a pour objet de bien
préciser que les municipalités régionales de comté
ne sont pas tenues d'englober tous les types de municipalités qu'elles
sont habilitées à comprendre. D'après la loi actuelle, une
MRC, en effet, doit comprendre au moins une municipalité régie
par le Code municipal, ce qui cause, dans certains cas, des problèmes,
là où il n'y a pas de municipalité régie par le
Code municipal. Il y a des municipalités qui peuvent être
régies seulement par la Loi sur les cités et villes. Dans
d'autres cas, sur la
Côte-Nord, je pense qu'il y a des municipalités
régies seulement par la Loi sur les mines. Il faut adapter la loi,
l'assouplir un peu pour permettre de créer des MRC qui ne comprendraient
pas à l'occasion une municipalité régie par le Code
municipal.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, depuis 1975, si j'ai bonne
mémoire, la Communauté régionale de l'Outaouais a à
plusieurs reprises préparé des rapports, des études et
demandé au gouvernement antérieur et au gouvernement actuel une
restructuration en profondeur. Une fois déposé le projet de loi
qui pourrait concerner la Communauté régionale de l'Outaouais,
dans l'hypothèse qu'il serait souhaitable de détacher certaines
municipalités rurales de cette communauté régionales - on
sait que déjà une municipalité entre autres a fait un
référendum, a consulté sa population et a eu son
assentiment de sortir de la Communauté régionale de l'Outaouais -
dans l'hypothèse, donc, d'une restructuration et que certaines
municipalités se retireraient de la Communauté régionale
de l'Outaouais, est-ce qu'il y a des mécanismes actuels qui
permettraient de les intégrer dans une municipalité
régionale de comté tenant compte de tous les facteurs, dont
l'homogénéité et tout?
M. Léonard: Évidemment, cela impliquerait une
modification à la loi de la CRO à ce moment. Pour le reste, pour
la suite des choses, les mécanismes sont là. Comme c'est
là, il n'y a pas de municipalité régionale de comté
qui a reçu ses lettres patentes dans l'Outaouais. Nous attendions un peu
les décisions. Sur ce plan, lorsque nous arriverons avec une loi
restructurant la CRO, selon le voeu des gens exprimé par là;
à ce moment, on verra s'il y a des municipalités qui veulent
adhérer à une municipalité régionale de
comté. Pour adhérer à une municipalité
régionale de comté, à l'heure actuelle, il n'y a pas de
problème, parce qu'il y a des mécanismes de modification des
lettres patentes. Par la suite, à l'heure actuelle, il y a un
mécanisme de consultation qui fonctionne à l'ensemble du
Québec, sans problème, parce que ce n'est pas un problème,
le découpage. C'est une question, je trouve, qui se règle
très bien.
Ultérieurement, des dispositions de la loi 125 sont très
précises pour régler le cas de municipalités qui
voudraient à l'occasion changer de municipalité régionale
de comté. Les mécanismes existent et, si jamais il fallait qu'il
y en ait d'autres, disons, pour parler en toute prudence, on pourra toujours,
au moment où on ferait une restructuration de la Communauté
régionale de l'Outaouais, s'il y a lieu, modifier une autre loi ou la
loi 125. Mais je ne pense pas...
M. Rocheleau: II y a quand même plusieurs interrogations
qui se posent actuellement face à la consultation ou à la
non-consultation des gens dans le milieu. On a un exemple typique,
actuellement, l'étude du projet de loi no 37 où on ne semble pas
vouloir permettre aux gens de se prononcer de peur d'avoir peut-être des
surprises. J'entends souvent le ministre dire qu'il n'y a aucun problème
en ce qui concerne le découpage mais nous prétendons qu'il y a
certains problèmes à certains endroits. On ne s'attaque pas au
principe de la création des MRC. On mentionne une prudence, un dialogue
profond avec les municipalités et aussi l'intérêt du
milieu.
Dans certaines municipalités du Québec où il n'y a
pas encore de lettres patentes d'émises, il y a des recommandations qui
ont été faites par le milieu et le ministre ou son
ministère ne semblent pas d'accord avec le découpage qui est
accepté dans le milieu. Je note entre autres l'exemple de mon
collègue le député de Brome-Missisquoi, qui se fait
l'interprète des maires de ces municipalités qui souhaiteraient
une rencontre avec le ministre. Les fonctionnaires, ce sont des personnages
importants dans une structure administrative et on ne met pas cela en doute,
mais je pense qu'il est important que le ministre se promène aussi. On
pourrait même lui permettre, si c'est un peu loin en province, de prendre
les avions. (12 h 45)
M. Léonard: ...
M. Rocheleau: Non, non, on va le lui permettre, si c'est loin, et
on tiendra compte du fait qu'il aura à se déplacer
peut-être plus souvent et tout cela, mais je pense qu'il serait
souhaitable, M. le ministre... On a... Moi, en tant que responsable des
affaires municipales comme critique de l'Opposition, j'ai des appels
téléphoniques de maires d'un peu partout au Québec, pas
nécessairement des maires qui sont à l'intérieur de
comtés représentés par le parti de l'Opposition, et qui ne
semblent pas avoir d'oreille dans leur milieu et, dans d'autres milieux, il y a
des membres de l'Opposition qui sont leurs mandataires, qui sont leurs
représentants officiels et le ministre ne semble pas leur accorder une
attention particulière. Il ne semble pas vouloir rencontrer les maires.
J'aimerais qu'il me dise autrement aujourd'hui pour...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull, j'essaie de voir quel est le rapport entre vos derniers propos et
l'article 2. Il me semble que c'est plus de la nature des remarques
préliminaires que vous faisiez tout à l'heure. Est-ce que...
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): ... vous pourriez, s'il vous
plaît, m'indiquer de quelle façon vous rattachez cela à
l'article 2?
M. Rocheleau: ... je rattache cela à l'ensemble de
l'article 2, qui traite de municipalités régionales de
comté, et je pense que cela a une connotation avec le problème
qui est pertinent actuellement. Nos collègues ont peut-être
certaines questions à poser là-dessus, mais on a offert notre
collaboration. On voudrait, d'autre part, que le ministre puisse offrir la
sienne aussi, pas simplement face à l'Opposition, mais face à des
maires qui, actuellement, ont une certaine appréhension, qui aimeraient
avoir plus d'explications et qui aimeraient qu'on entende leurs
doléances. Je comprends qu'on a accordé un contrat
dernièrement à l'ex-ministre des Affaires municipales, le Or
Robert Lussier, qui a une expérience, sûrement, qui n'est pas mise
en doute, mais il reste que ce contrat peut durer éternellement, si le
ministre ne s'en occupe pas lui-même. Dans les cas pertinents où
il y a des problèmes particuliers, je pense qu'il serait souhaitable que
le ministre des Affaires municipales, qui est l'interlocuteur entre le monde
municipal et le Conseil des ministres, fasse les représentations de ses
commettants quand on tient compte du monde municipal. On aimerait que le
ministre puisse nous dire s'il a l'intention, après s'être
reposé durant la période des fêtes, de faire
peut-être une petite tournée du Québec et de venir visiter
ces municipalités.
Le Président (M. Rodrigue): Je vous demanderai autant que
possible de vous en tenir à l'étude de l'article 2 du projet de
loi. Bien sûr, le ministre peut rencontrer les maires des villes du
Québec, mais je ne pense pas que ce soit l'objet du projet de loi no 33.
Autant que possible, si vous voulez, étant donné qu'on veut quand
même faire un travail le plus poussé possible sur ce projet de loi
et que le temps, par ailleurs, nous est compté, je veux vous inviter
à limiter vos remarques autant que possible aux objets qui sont
visés par la loi et en particulier à l'article à
l'étude. M. le ministre.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Je pense que,
quand même, il y a eu beaucoup de considérations qui sont
effectivement du type des remarques préliminaires, qu'on a
mentionnées quand on a fait le tour d'un tas de bibites qu'a
nommées l'Opposition. Je pense qu'il faudrait quand même faire des
mises au point par rapport à cela. Si vous me le permettez, étant
donné que vous n'avez pas réagi immédiatement au moment
où le député enfreignait le règlement, je peux au
moins faire une mise au point sur ce qui a été avancé.
Le Président (M. Rodrigue): Si vous me le permettez, VI.
le ministre, le président doit écouter un peu ce que
l'intervenant a à dire avant de décider si, oui ou non, c'est
pertinent. À un moment donné, j'ai demandé au
député de Hull de revenir à la pertinence. Cependant, vous
m'indiquez d'avance que vous ne serez pas pertinent. Alors, je ne vous
permettrai pas de faire ces remarques, dans ces conditions.
Sur l'article 2, y a-t-il d'autres remarques? M. le ministre.
M. Léonard: Sur l'article 2, M. le Président, je
dis bien que toute la modification a pour objet de préciser que les
municipalités régionales ne sont pas tenues d'englober tous les
types de municipalité, comme je le disais tout à l'heure. Il y a
eu différentes consultations à ce sujet. Je pense, en ce qui
concerne les municipalités régionales de comté, que tout
le Québec a fait l'objet d'une consultation. Je comprends que, dans
l'Outaouais, sur ce plan, la consultation n'a pas avancé beaucoup depuis
cet été, parce qu'elle est liée effectivement à une
restructuration éventuelle de la CRO, la Communauté
régionale de l'Outaouais. Comme dans le reste, nous y allons très
prudemment, de la même façon que nous y allons prudemment dans
Brome-Missisquoi, et j'informerai le député de Hull qu'en ce qui
concerne cette région sous consultation, j'ai déjà eu des
rencontres avec les maires, avec des préfets de comté, le
préfet, qui est membre du comité de consultation, M. Nicolet, et
aussi l'autre membre du même comté, M. Rosaire Émond,
à l'époque, de l'Union des municipalités du
Québec.
Peut-être que le député de Brome-Missisquoi l'a mal
informé, mais il y a eu beaucoup de consultations, il y a eu une
rencontre importante en ce qui concerne les Cantons de l'Est, avec trois
préfets de comté et d'autres, au cours du congrès de
l'Union des conseils de comté, à Montréal, au
Reine-Élizabeth, vers le 20 ou le 25 septembre. Alors, je pense qu'il y
en a eu des choses.
Maintenant, vous me permettrez de vous dire aussi que, lorsqu'un
député de sa formation écrit ou annonce dans le journal
qu'il y aura rencontre entre le ministre et les maires, alors que ce n'est pas
confirmé, ce n'est pas lui qui va régler mon agenda en faisant de
la publicité dans le journal. Je vais faire ça
moi-même.
Le Président (M. Rodrigue):
J'apprécierais qu'on revienne à l'article 2, s'il vous
plaît;
M. Léonard: Oui. Je pense qu'il y a
beaucoup de consultations, M. le Président, comme il y en a eu un
peu partout, même sur la loi 37; où les consultations ont
duré 15 ans et l'Opposition voudrait absolument qu'on recommence. Il y a
eu des rencontres avec les maires, je pense que je suis en contact
fréquent avec les maires et ça, je pense que ça n'a pas de
relation avec l'utilisation de l'avion, mais je pourrai faire tout ce qu'il
faut, vous donner tous les renseignements là-dessus, je ne travaille pas
dans le secret, je travaille au grand jour.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On remarque que l'article 2, dans son paragraphe
d'introduction, se lit comme suit: "L'article 3 de ce code, remplacé par
l'article 247 du chapitre 51 des lois de 1979, est modifié par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant." Ce genre de
technique législative fait en sorte qu'à un moment donné
des maires qui sont élus dans les plus petites municipalités
rurales et semi-rurale ne disposent pas des services de fonctionnaires et ne
disposent pas de conseils juridiques qu'ils ne peuvent souvent pas se payer,
parce que cela devient de plus en plus coûteux. Ce style de
législation fait en sorte que ce ne sont plus les élus municipaux
qui sont aux postes de commande de la ville, suivant la volonté
démocratiquement exprimée par les populations à l'occasion
des élections, car ils ne sont pas en mesure, la législation
étant de plus en plus compliquée, de prendre les décisions
qui s'imposent.
Au niveau des MRC, lorsqu'on légifère de cette
façon, et on sait déjà le nombre de lois avec lesquelles
sont aux prises nos élus municipaux, on fait en sorte que ce ne soient
plus les représentants élus, mais les technocrates qui prennent
les décisions pour la population, parce qu'ils disposent de cet
éclairage suffisant et sont devenus des professionnels des affaires
municipales.
Je pense que le ministre aurait avantage à regarder de
près ce style de législation, de façon à permettre
à ces élus de se retrouver, de la façon la plus simple
possible, et non pas dans un labyrinthe, comme c'est le cas actuellement et
comme on tente d'accentuer le système par cette forme de
législation; il faudrait leur permettre de se retrouver dans un corridor
large et éclairé, qui leur permettra de prendre eux-mêmes
ces décisions sans avoir à recourir à tous ces
fonctionnaires.
C'est tellement vrai, M. le ministre, que nos conseils municipaux,
lorsque arrivent des lois comme la loi 125, qui a été
précédée de la réforme sur la fiscalité
municipale, prennent du temps à réagir et ce n'est pas par manque
de bonne volonté qu'ils prennent tellement de temps à
réagir. C'est tout simplement parce que nous, leslégislateurs, leur avons dessiné un labyrinthe qui est d'une
longueur interminable. Lorsqu'ils réagissent dans ces occasions, les
décisions sont souvent déjà prises par les technocrates
qui, eux, ont participé à la rédaction de ce projet de loi
et qui sont devenus des spécialistes qui se spécialisent beaucoup
plus rapidement que nos élus municipaux.
Au niveau des MRC, dans l'application pratique, on peut illustrer cela
un peu par les comités consultatifs que le ministre a mis sur pied,
où y siégeaient des personnes élues
démocratiquement par les populations du milieu et
désignées par d'autres organismes qui coiffent les institutions
municipales, soit l'Union des municipalités du Québec et l'Union
des conseils de comté. Ces gens ont pris beaucoup de temps à se
familiariser avec les prescriptions d'une loi fort importante au Québec,
la loi 125, et cela, à coups de soirées bénévoles,
parce que ces gens ne sont pas payés. Ce sont des
bénévoles qui agissent dans ces comités et qui doivent
sacrifier leurs soirées et leurs fins de semaine. Lorsque ces gens
arrivent finalement à se rendre compte de toutes les implications, ils
ont eux aussi, parce qu'ils proviennent du milieu, des idées à
émettre concernant la formation de leur MRC. Ces gens sont
accompagnés généralement d'un technocrate qui, lui, est
nommé par le ministère pour bien les éclairer, pour ne pas
diriger leurs travaux, mais pour s'assurer que tout se passe dans une
consultation saine.
Les personnes en autorité reçoivent des rapports - je suis
toujours en train de plaider que ce style de législation nuit à
leur bon fonctionnement - et il arrive que les représentants municipaux
divergent d'opinion avec le technocrate qui, lui, a l'oreilledirecte du
bureau du ministre, de tout son entourage et de tous ses fonctionnaires. Ils
donnent un certain son de cloche, tentent d'aider le mieux possible. Lorsqu'on
se rend compte que les gens du milieu ont finalement compris en quoi
consistaient les implications plus ou moins immédiates de la loi,
lorsque ces gens décident de produire un rapport, on s'aperçoit
que cette forme de législation prête une oreille beaucoup plus
sympathique aux représentations de celui qui est favorisé, au
technocrate qui est favorisé par ce style de législation que l'on
retrouve à l'article 2, tandis qu'on semble prêter une oreille
beaucoup moins ouverte face aux représentations de ceux qui ne sont pas
à l'aise dans un tel canal, face à une telle façon de
réglementer. C'est ce qui amène souvent dans nos régions -
je pense qu'on est tous ici pour tenter d'éviter cela - des conflits. Si
on est pour adopter un article comme celui-là, qui remplace, comme on le
voit, l'article 247 du chapitre 51 des lois de 1979 et qu'on dit que cela
devient l'article
3, imaginez-vous le pauvre maire, à sa table de conseil,
complètement égaré. Lorsque, après trois ou quatre
ans de fonctionnement avec cet article, il comprendra ce qui se passe, à
ce moment il aura des représentations à faire au ministre, mais
on lui dira: II est trop tard, nous avons déjà eu des
représentations de personnes très bien informées,
très bien éclairées. La question qu'il faut se poser, M.
le ministre, est d'une importance capitale: Est-ce qu'on a eu vraiment le son
de cloche de la population ou a-t-on eu un son de cloche isolé, un son
de cloche technocratique? (13 heures)
Je sais que le ministre profite de toutes les occasions qui sont mises
à sa disposition - il en a mentionné quelques-unes lorsqu'il a
pris la parole tantôt, comme les rencontres à l'occasion des
congrès des divers organismes qui chapeautent les municipalités,
mais on peut s'imaginer dans quel contexte, le ministre ayant une foule de
problèmes à régler à la fois, ces consultations
sont effectuées.
Le ministre nous a également dit qu'il a l'intention... Je ne le
retrouve pas dans cet article.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, avant que vous poursuiviez, je veux savoir si c'est
l'intention des deux côtés d'adopter l'article 2 avant qu'on
suspende pour l'heure du dîner.
M. Paradis: C'est mon droit de parole. Une voix: II est 13
heures.
Le Président (M. Rodrigue): Non, mais je veux savoir s'il
y a consentement pour poursuivre; je n'ai pas envie de poursuivre non plus
pendant trois quart d'heure.
M. Paradis: Je n'ai pas tout à fait fini.
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il consentement pour
qu'on poursuive jusqu'à 13 h 10?
Des voix: Non. Une voix: Ce soir. Une voix: Ce
soir.
Le Président (M. Rodrigue): II n'y a pas consentement.
Les travaux de la commission sont suspendus jusqu'à 20
heures.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce qu'on peut continuer
cinq minutes?
Le Président (M. Rodrigue): Non, j'ai demandé s'il
y avait consentement pour poursuivre les travaux jusqu'à 13 h 10. Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix: Oui.
Une voix: Le député de Brome-Missisquoi a
terminé.
M. Léonard: Je ne peux pas dire que c'est bien
intéressant, mais, enfin, à condition d'avoir...
Le Président (M. Rodrigue): Je pose la question: Est-ce
qu'il y a consentement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Je ne veux pas de
commentaires. S'il y a consentement, on y va; s'il n'y a pas consentement, on
n'y va pas. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Fallu: En conclusion, oui, en faisant confiance...
Une voix: Oui.
M. Rocheleau: J'ai une question de règlement, M. le
Président.
Une voix: Non, pas là-dessus.
M. Léonard: Cinq minutes, 13 h 05.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a consentement
pour poursuivre jusqu'à 13 h 10?
Une voix: D'accord.
M. Léonard: On perd notre temps.
Le Président (M. Rodrigue): II y a consentement. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Léonard: II n'y a pas consentement.
Le Président (M. Rodrigue): Écoutez, j'aimerais
bien le savoir. On me dit oui; on me dit non.
On me dit qu'il n'y a pas consentement.
La commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 02)
(Reprise de la séance à 20 h 26)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des affaires municipales reprend ses travaux pour
étudier article par article les projets de loi no 26, 192 et 33. Au
moment de la suspension des
travaux, nous en étions à l'étude de l'article 2 du
projet de loi no 33. Est-ce que cet article sera adopté?
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Verdun.
M. Caron: ... juste avant que mon collègue prenne la
parole, il faudrait bien enregistrer l'heure, 20 h 26.
Le Président (M. Rodrigue): Si vous voulez bien. De toute
façon, c'est enregistré automatiquement par les Débats.
Alors, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: J'en étais à...
M. Léonard: Par rapport à la remarque, s'il vous
plaît, M. le Président, il y a eu une entente entre les leaders,
parce qu'il y avait un caucus ce soir, la réunion était
convoquée pour 20 h 15.
Le Président (M. Rodrigue): C'est ça. M.
Léonard: C'est ça qu'on m'a dit.
M. Caron: II se fait de petites cachettes dans les partis
politiques. On ne nous dit pas tout. Je pense que cela doit être sur les
deux côtés.
M. Léonard: Votre leader...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si on suit cela d'une oreille très attentive,
on peut être au courant de ces petits secrets là. J'en
étais donc à l'article 2, M. le Président, et le sens de
mon intervention était surtout concentré sur le mode de
législation qui est employé par le ministère des Affaires
municipales, qui modifie des articles que l'on retrouve dans une autre loi et
qui a pour conséquence de faire en sorte que nos élus municipaux
s'y retrouvent difficilement et péniblement. Les technocrates de
l'administration jouent un rôle de plus en plus central alors que ce ne
sont pas ces derniers qui ont été élus par les
citoyens.
J'en étais aux exemples d'application et on discutait du
recoupage des MRC. On disait que ce mode de législation, cette pratique
législative va avoir des conséquences néfastes sur des
comités de consultation où on retrouve des élus municipaux
qui sont délégués soit par l'Union des conseils de
comté ou l'Union des municipalités du Québec. Ce genre de
législation peut amener à brimer ce qu'on peut appeler de la
véritable consultation parce que le ministre n'a d'oreille, dans ces
dossiers-là, que pour les technocrates et il oublie ces
représentants municipaux. Dans le cas bien spécifique des MRC des
comtés de Brome et Missisquoi, où il y avait une personne
nommée par le ministre et deux représentants nommés par
les organismes municipaux, on s'est rapidement rendu compte que le son de
cloche du technocrate et le son de cloche des élus municipaux
étaient complètement différents, mais que celui qui,
à cause de son expérience technocratique, avait plus l'oreille du
ministre a réussi à imposer sa volonté. Le ministre a
reçu, dans ce cas-là, deux rapports, si je ne me trompe, et le
ministre a choisi de suivre la voie technocratique plutôt que le voie
démocratique. Le ministre a fait allusion, lorsqu'il a parlé sur
l'article 2, au fait que ces choses-là ne peuvent pas tellement nuire,
que le mode de rédaction...
M. Lachance: Question de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Je pense que la tolérance a quand même
des limites. À titre d'indication, on ne charrie pas tellement sur la
pertinence. Je pense qu'on aimerait bien savoir durant combien de temps le
député de Brome-Missisquoi va nous parler des comités de
consultation, alors que ce n'est pas du tout l'objet de l'article 2 du projet
de loi 33.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, je vous rappelle ce que j'ai dit à la séance de
ce matin, c'est-à-dire que nous en sommes à l'article 2 qui a
pour objet de remplacer le deuxième alinéa de l'article 3 du code
par le suivant: "Les municipalités de comté et les
municipalités régionales de comté peuvent comprendre des
municipalités de campagne et de village." Je ne vois pas très
bien ce que viennent faire là-dedans, des questions de consultation et
de non-consultation. S'il y a des débats à faire
là-dessus, il s'agira de les faire au bon endroit. (20 h 30)
Une voix: Oui, monsieur.
Le Président (M. Rodrigue): II s'agirait de savoir si vous
êtes d'accord ou non avec le fait que cet article soit modifié
pour indiquer ce qu'on retrouve à l'article 2. Cela n'a rien à
voir avec les histoires de consultation.
M. Paradis: M. le Président, je vous soumets très
respectueusement que je suis prêt à me plier à votre
opinion lorsque vous me dites que cela n'a rien à voir avec la
consultation et la division des MRC, mais, si
cela n'a rien à voir, je trouve que le sens de l'article est
justement d'inclure d'autres organismes municipaux. Cela a tout à voir,
c'est l'essence même de cet article de rendre possibles des divisions qui
étaient inexistantes en vertu de la loi. J'imagine que c'est la raison
pour laquelle on a choisi de modifier cet article, de le rendre possible et de
changer finalement les divisions des MRC. Vous n'êtes pas sans ignorer,
M. le Président, que ces divisions de MRC, suivant la loi, suivant le
décret ministériel, sont adoptées à la suite de
consultations censément bien faites auprès des diverses
autorités municipales, auprès de la population de chacune de ces
régions.
Si on nous soumet cet article 2, M. le Président, c'est justement
pour permettre d'accélérer l'implantation de ces MRC, pour
permettre de diviser les territoires de ces MRC. Dans les circonstances, je
vous fais respectueusement une demande de directive là-dessus.
Étant donné que vous avez eu des représentations sur cette
question de règlement, je vous demande de statuer si les divisions de
MRC font l'objet essentiellement de cet article 2 du projet de loi qui nous est
soumis et je continuerai par la suite.
Le Président (M. Rodrigue): Ce qu'il y a devant nous ici,
c'est que les municipalités de comté, les municipalités
régionales de comté peuvent comprendre les municipalités
de campagne et de village et c'est cela que dit l'article qu'on veut ajouter ou
du moins qu'on veut modifier, mais on veut le modifier dans ce sens. Cela
concerne les municipalités régionales, c'est évident,
mais, d'un autre côté, quant aux façons qu'on devrait
prendre avec les municipalités existantes, à savoir si elles sont
d'accord ou si elles ne le sont pas, c'est une autre question. Là, il
s'agit de traiter du bien-fondé, d'inclure dans les municipalités
de comté les municipalités régionales et d'inclure
là-dedans les municipalités de campagne et de village.
À partir de cela, si les municipalités concernées
ne sont pas d'accord avec la façon de procéder du
ministère, il y aura toujours des représentations à faire.
Vous pourrez poser des questions à l'Assemblée nationale. Il
s'agirait de s'en tenir à la pertinence de ce qui est inscrit à
l'article 2. Est-ce que c'est acceptable ou non de faire cela?
M. Paradis: À ce moment-là, M. le Président,
suivant votre directive, je vais plutôt m'attarder au préambule de
l'article 2: "L'article 3 de ce code, remplacé par l'article 247 du
chapitre 51 des lois de 1979, est modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant"... Je vais strictement revenir
à mes propos sur la technique législative appropriée.
J'aimerais avoir les commentaires du ministre sur cette technique
législative qui, comme je l'ai mentionné ce matin, place nos
élus municipaux plutôt dans un labyrinthe où ils ont
vraiment une difficulté sérieuse à se retrouver dans leurs
travaux quotidiens. Cette difficulté occasionne souvent des conflits
dans l'application des lois dans les régions. Plus la
municipalité est petite, vous le comprendrez facilement, plus elle a de
difficultés à avoir les services techniques, les services
juridiques nécessaires pour pouvoir s'y retrouver dans ce fouillis de
lois. Ne serait-il pas possible de colliger pour ces élus municipaux ou
de légiférer d'une façon qu'on puisse retrouver la loi qui
les régit strictement, de façon bien claire, bien nette pour que
le maire n'ait à se référer d'un paragraphe à
l'autre...
M. Fallu: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: ... question de directive. J'aimerais savoir depuis
combien de temps le député de Brome-Missisquoi a la parole.
Le Président (M. Rodrigue): Depuis quatorze minutes...
M. Fallu: Vous avez calculé...
Le Président (M. Rodrigue): ... incluant le temps qu'il a
utilisé ce matin.
M. Fallu: Merci. Nous sommes donc très patients.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, si vous voulez poursuivre et conclure, si possible.
M. Paradis: Oui, M. le Président. Une voix: Dans
six minutes.
M. Paradis: Dans six minutes. M. le Président, vous
comprendrez qu'autour de la table ici, il y a plusieurs maires de petites
municipalités. Certains sont encore maires et ont déjà
été maires de plus grosses municipalités. Je reconnais le
député de Verdun qui a à vivre avec... Mais il est
à la tête quand même d'une importante et grosse
municipalité. Je reconnais le député de Hull, qui a
été maire d'une municipalité assez importante et il y a
fait sa trace. Il a aussi eu à vivre ces dédales. Je reconnais le
député de Huntingdon, qui a été maire d'une ville
à caractère beaucoup plus rural et qui ne disposait pas de...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, je vous rappelle
à l'ordre, cela n'a rien à voir avec le débat qui
est en cours à savoir si un tel ou un tel a été maire.
Êtes-vous d'accord ou non avec l'article qui est là?
Êtes-vous d'accord pour l'inclure dans le projet de loi, oui ou non?
C'est ça qui est le débat. Cela n'a rien à voir qu'un tel
ou un tel ait été maire. Je vous rappelle à l'ordre
là-dessus.
M. Paradis: M. le Président, je vous dis bien
respectueusement que la façon dont un texte de loi est
rédigé, la technique législative appropriée qu'on a
utilisée et qu'on a choisie pour cet article 2 peut faire l'objet,
suivant notre règlement, de commentaires. Le député peut
utiliser son droit de parole pour commenter la façon dont cet article
est rédigé. En vertu de notre règlement, un
député peut même apporter des exemples pour expliquer son
point de vue, pour le faire connaître, le faire comprendre et, si
possible, le faire accepter par les autorités du ministère des
Affaires municipales. S'il prend des exemples qui sont autour de cette table,
je vous fais part très respectueusement que ce sont les exemples les
plus proches dans les circonstances. Il est certain que je pourrais me servir
d'exemples plus éloignés, mais ça manquerait de percutant
et peut-être que le ministre serait beaucoup moins sensible aux arguments
qu'on lui fait valoir.
Je vous demande respectueusement, sur la même question de
directive - je ne voudrais pas que ce soit pris sur mon temps, les questions de
directive qu'on vous adresse - de statuer qu'un député a le droit
de commenter la technique législative, c'est important comme question de
règlement, alors qu'on sait qu'il y a un choix de techniques
législatives. Si mes objections sont sur la technique utilisée,
j'ai le droit d'utiliser mon droit de parole de parlementaire, que vous avez le
devoir de protéger, pour parler de...
Mme Lachapelle: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Mme la
députée.
Mme Lachapelle: J'aimerais que M. le député de
Brome-Missisquoi termine, parce qu'il serait peut-être intéressant
qu'on entende ses collègues. Ces derniers sont un peu plus raisonnables
et peut-être pourrait-on savoir...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Paradis: M. le Président ...
Le Président (M. Rodrigue): C'est une question de
règlement que je ne peux pas recevoir maintenant. Je signale au
député de Brome-Missisquoi que mes réponses ne sont pas
compilées sur son temps mais que ses commentaires à lui le sont.
Il vous reste deux minutes, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Avez-vous enlevé le temps des questions, M. le
Président?
Le Président (M. Rodrigue): J'ai tenu compte de
ça.
M. Paradis: Très bien, je continue donc avec le
député de Huntingdon, qui a été maire d'une petite
municipalité...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, je vous rappelle à l'ordre pour la deuxième
fois.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi...
M. Paradis: Est-ce que vous voulez ...
Le Président (M. Rodrigue): J'ai indiqué tout
à l'heure ...
M. Paradis: Voulez-vous m'indiquer en vertu de quel article du
règlement ...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, je n'ai pas à vous indiquer en vertu de quel article
du règlement. Je vous dis ceci: Tout à l'heure, je vous ai
indiqué que le fait qu'un tel avait été maire n'avait rien
de pertinent avec la discussion de l'article 2. Je vous demande de vous en
tenir à la discussion de l'article 2. Par ailleurs, je vous signale,
pour répondre à une question que vous avez posée, que je
ne vous ai pas rappelé à l'ordre sur l'évocation que vous
avez faite des techniques législatives. Si vous voulez poursuivre, s'il
vous plaît, et terminer.
M. Paradis: M. le Président, je suis en train d'illustrer
les techniques législatives utilisées. Je maintiens très
respectueusement que la discrétion revient à celui qui a le droit
de parole d'illustrer l'exemple pour autant que cela demeure dans la pertinence
du débat. La pertinence que j'ai invoquée, c'est la technique
législative utilisée. Si on ne peut pas parler de Claude Dubois
qui a été maire d'une petite municipalité rurale, si c'est
ça qui est non conforme au règlement, on pourra peut-être
parler de l'ensemble des maires. J'en représente 35 ici comme
député qui, dans mon comté, ont ces problèmes. Ils
ont ces problèmes parce que, justement, c'est rédigé de
cette façon-là. J'aimerais savoir du ministre s'il se propose de
suggérer
à son entourage, aux technocrates qui préparent ces
législations, de tenter de trouver une solution plus simple où
nos élus municipaux n'auront pas dans le cas de cet article 2 de notre
règlement, à se référer à cet article 2 qui
les renvoie à l'article 3 du code qui est remplacé par l'article
247 du chapitre 51 des lois de 1979. Si une telle technique existe, M. le
Président, pourquoi ne l'utilisons-nous pas, comme législateurs,
de façon à simplifier la vie de ces gens? C'est un choix, je
pense...
Le Président (M. Rodrigue): Je vous arrête, votre
temps est écoulé. Je veux faire une correction pour les fins du
procès-verbal. J'ai indiqué que je vous rappelais à
l'ordre pour la deuxième fois. Je veux plutôt préciser que
c'est un rappel à la pertinence du débat et non pas un rappel
à l'ordre, puisqu'il n'y avait pas eu de question de règlement
soulevée à l'égard du député de
Brome-Missisquoi. Cette correction-là est importante parce
qu'effectivement il y a des sanctions; après le deuxième rappel
à l'ordre, c'est la perte du droit de parole et, après le
troisième, c'est l'expulsion, mais nous n'en étions pas là
heureusement.
Alors, j'en appelle à la collaboration des membres de la
commission pour tenter autant que possible de faire progresser notre
étude. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je comprends l'intervention
de mon collègue de Brome-Missisquoi. Je pense qu'il voulait soulever
certains points, il l'a fait, c'est au bénéfice de cette
assemblée. Je voudrais qu'on puisse établir une forme de travail,
ce soir, pour couvrir le plus grand nombre d'articles possible. Je pense que
nous avons 130 articles à étudier, on a jusqu'à minuit ce
soir, selon l'endroit où on sera rendu. Il y a certains articles sur
lesquels on n'a pas tellement de questions à poser, je voudrais autant
que possible qu'on puisse limiter le débat sur ces
articles-là.
D'autre part, M. le Président, il y a des articles sur lesquels
nous avons des questions à poser et j'aimerais mieux, au cours du
débat, qu'on s'arrête plus particulièrement sur les points
qui sont plus sensibles à notre acceptation, tenant compte des 20
amendements qui ont été apportés sûrement pour
apporter des correctifs qui ont été souhaités par l'Union
des conseils de comté et l'Union des municipalités.
Le Président (M. Rodrigue): Dans le sens que vous dites,
M. le député de Hull, j'appellerai les articles et vous me
signalerez à quel moment vous avez des remarques à formuler, de
sorte qu'on ne perdra pas un temps inouï à savoir si, oui ou non,
il y a des discussions.
M. Rocheleau: Je voudrais par contre, M. le Président, que
l'on ne procède pas à la course, d'autre part, parce que...
Le Président (M. Rodrigue): Alors, sur l'article 2, est-ce
qu'il y a d'autres remarques?
M. Paradis: Est-ce que je pourrais avoir des commentaires du
ministre sur la technique législative?
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, le ministre a entendu vos propos, il lui est loisible de les
commenter ou pas et je pense que la commission n'a pas à lui imposer de
commenter des choses.
M. Paradis: Non, c'était strictement une question...
Le Président (M. Rodrigue): Sur l'article 2. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'étude de l'article 3, est-ce qu'il y a des discussions
là-dessus, M. le député de Hull?
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais
premièrement lire l'article 3. "3a. Pour les fins de l'exercice par une
municipalité régionale de comté d'une fonction autre que
celles visées au deuxième alinéa de l'article 188 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, une cité ou une ville dont
le territoire fait partie de celui de la municipalité régionale
de comté est réputée être une corporation locale.
"Les dispositions du présent code nécessaires pour les fins
mentionnées au premier alinéa s'appliquent en les adaptant
à ces cités et villes."
M. le ministre, en tenant compte du fait que les municipalités
à l'intérieur des nouvelles municipalités
régionales de comté... On sait qu'une municipalité, d'une
part, n'est pas nécessairement à l'intérieur du même
conseil de comté; c'est-à-dire que, dans la formation d'une MRC,
cela peut déborder et inclure des municipalités à
l'extérieur d'un conseil de comté. J'aimerais qu'on m'explique,
M. le ministre, si vous tenez compte de ce mécanisme actuellement
à l'intérieur des conseils de comté actuels, qui seront
éventuellement abolis avec la venue des MRC.
M. Léonard: Nécessairement, parce que c'est ce que
règlent les modalités de succession. C'est un fait, à
l'heure actuelle, que vos comtés couvrent un certain territoire et que
vos municipalités régionales de comté
peuvent délimiter un territoire complètement
différent. Ce qui se passe, c'est qu'il y a des discussions au
comité de consultation sur les modalités de succession. Le
comté existe tant que toutes ses parties ne sont pas réparties
entre des municipalités régionales de comté; c'est lui qui
garde la succession et il y a une municipalité régionale de
comté qui prend par la suite la succession du conseil de comté.
(20 h 45)
Voici la raison pour laquelle on propose cet article. Cela comble un
vide juridique et fait en sorte que, lorsque la MRC exerce des pouvoirs en
matière d'aménagement, la procédure qui s'applique pour
ses rapports avec les cités et villes, à ce sujet, c'est celle du
Code municipal et pas d'autre. C'est ce qui arrive essentiellement.
M. Rocheleau: M. le Président, quand vous mentionnez le
fait d'une succession d'un conseil de comté qui peut
éventuellement, dans une MRC, englober plus d'un conseil de
comté, quant aux employés affectés dans chacun des
conseils de comté, est-ce que vous allez élaborer certains
mécanismes de transfert?
M. Léonard: II y a un mécanisme de transfert dans
la loi 125, à l'article 174 exactement, selon lequel les fonctionnaires
ont le même statut ou les mêmes conditions de travail à la
MRC qu'ils avaient au conseil de comté. Ils sont protégés
dans la succession. Cela a été corrigé ensuite dans la loi
12, il y a eu quelques modifications à la loi 12, nous allons en traiter
ultérieurement au cours de l'étude de ce projet de loi. Il y a
encore un article qui précise des choses sur des fonctionnaires qui
seraient dans des villes et qui vont être transférés d'une
municipalité régionale de comté, dans le cas où la
municipalité régionale de comté acquiert la juridiction
sur l'évaluation foncière, par exemple, où les pouvoirs
sont transférés du Code municipal à la municipalité
régionale de comté.
M. Rocheleau: Si je vous pose cette question, c'est
qu'actuellement, à l'intérieur des communautés urbaines ou
de la communauté régionale, on retrouve des municipalités
qui appartiennent à des conseils de comté et qui ont des
redevances vis-à-vis de leur conseil de comté et vis-à-vis
de la communauté urbaine ou régionale. Ces mécanismes,
depuis 1969, n'ont jamais été corrigés. Il ne faudrait
quand même pas...
M. Léonard: Là-dessus, c'est le cas de la
Communauté régionale de l'Outaouais, où il y a quelques
municipalités qui appartiennent aux deux, à la Communauté
régionale de l'Outaouais et au conseil de comté, je souligne
simplement que le gouvernement subventionne la quote-part de ces
municipalités au conseil de comté. Dans le cas de l'Outaouais, la
succession de ces cas n'a pas encore été traitée, parce
qu'il n'y a pas eu de municipalité régionale de comté
créée dans l'Outaouais jusqu'ici; ça le sera
éventuellement.
M. Rocheleau: Est-ce que cela ne s'applique pas, ici, à la
Communauté urbaine de Québec, où il y a de petites
municipalités incluses...
M. Léonard: Je pense qu'il n'y en a pas dans la
Communauté urbaine de Québec, ni dans la Communauté
urbaine de Montréal.
M. Rocheleau: Non.
M. Léonard: On peut vérifier, mais je ne crois pas
qu'il y en ait qui ont le même statut, ici, à la Communauté
urbaine de Québec, qu'à la Communauté régionale de
l'Outaouais.
M. Rocheleau: Quand on examine entre autres, les rôles
d'évaluation faits par la Communauté régionale de
l'Outaouais, on voit des conseils de comté qui avaient eux aussi
à regrouper, à l'intérieur de leur municipalité, un
rôle d'évaluation; il y avait un peu de chicane entre le partage
des coûts et les dépenses inhérentes qui débordaient
de la gestion même du conseil de comté.
M. Léonard: C'est un des sujets qui devra être
traité dans une révision de la loi de la CRO.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 3 sera
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le dernier alinéa de l'article 3, qui ajoute
le paragraphe 3a, stipule que "Les dispositions du présent code
nécessaires pour les fins mentionnées au premier alinéa
s'appliquent en les adaptant à ces cités et villes."
Est-ce que le ministre peut nous indiquer, suivant les expertises qu'il
a obtenues, combien il y a d'articles et s'ils ont été
définis? Est-ce qu'il peut nous l'illustrer par une couple d'exemples,
pour qu'on comprenne bien la portée de cet article?
M. Léonard: Je pense qu'une disposition comme cela, cela
signifie simplement que ces dispositions s'appliquent mutatis mutandis, mais on
n'a pas épluché le code pour savoir jusqu'où cela irait.
Justement,
c'est une disposition d'ordre général qui implique la
flexibilité et qui évite d'avoir à corriger chacun des
articles où il est seulement question d'une municipalité rurale
et où il devrait être question, d'après ces articles, des
cités et villes aussi.
M. Paradis: C'est un peu une clause omnibus, finalement.
Généralement, dans ces lois on retrouve, pour vous donner des
exemples: Les articles 454 à 457, etc., qui s'appliqueront mutatis
mutandis. On spécifie que cela peut quand même créer au
niveau des municipalités certaines zones grises et au niveau du
processus judiciaire également. Ce sont tous les articles,
finalement?
M. Léonard: On aurait toujours pu faire une
énumération pour 300 articles, si vous voulez, mais on aurait pu
en oublier un. On a fait cela plutôt que de faire une liste.
M. Paradis: Non, mais je pose la question dans le but de
connaître l'importance, vraiment: Est-ce qu'il y a plusieurs dispositions
du Code municipal qui vont être concernées?
M. Léonard: II faut lire l'article 3a. "Pour les fins de
l'exercice par une municipalité régionale de comté d'une
fonction autre que celles visées au deuxième alinéa de
l'article 188." On peut retrouver ici l'article 188. Cela veut dire aussi
l'article 189.
C'est essentiellement l'aménagement, mais cela implique tous les
articles précédents dans la Loi sur l'aménagement, le
premier titre, de cette loi.
M. Paradis: Pour préciser davantage le but ou le sens de
mon intervention, c'est que je ne veux pas qu'une MRC se retrouve avec toutes
les fonctions ou tous les pouvoirs finalement qui sont dans le Code municipal
et qu'on élargisse, par le biais de cet article, les pouvoirs des MRC
comme tels.
M. Léonard; On les exclut selon l'article 188.
M. Paradis: Oui, mais regardez: "Pour les fins de l'exercice par
une municipalité régionale de comté d'une fonction autre
que celles visées au deuxième alinéa de l'article 188 de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme - donc, toutes les autres
fonctions, sauf celles visées à l'article 188 de la Loi sur
l'aménagement - une cité ou une ville dont le territoire fait
partie de celui de la municipalité régionale de comté est
réputée être une corporation locale." Je veux strictement
m'assurer que cela n'élargit pas l'ensemble des pouvoirs contenus au
Code municipal pour les confier... Quelles sont les fonctions?
M. Léonard: Cela vise tous les pouvoirs accessoires
à l'exercice de la fonction aménagement. Si on lit l'article 188
qu'on modifie à l'article 79 du projet de loi 33, vous voyez, au premier
paragraphe: "Sous réserve du deuxième alinéa, les
représentants de toutes les municipalités dont le territoire fait
partie de celui d'une municipalité régionale de comté sont
habilités à participer aux délibérations et au vote
du conseil", pour l'aménagement.
M. Paradis: C'est strictement pour une fin
d'aménagement?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 4. Est-ce qu'il y a des remarques
là-dessus?
M. Rocheleau: M. le Président, dans l'article 4, les
municipalités rurales ou les municipalités de campagne, on a
ajouté aussi - de partie de paroisse - à l'intérieur de
cet article-là. La municipalité de ville...
M. Léonard: C'est déjà dans le code.
M. Rocheleau: C'est déjà dans le code. La
municipalité de ville est-elle incluse?
M. Léonard: Les municipalités de ville, non, ce que
ça vise ici, c'est simplement à enlever toute
référence aux villes constituées en vertu de l'ancien Code
municipal, parce qu'il n'y en a plus, ça n'existe plus. C'est le
même commentaire que je faisais à l'article 1. C'est juste
ça, en fait, cela n'a pas de conséquence pratique à
l'heure actuelle parce que ces villes-là, il n'y en a plus. On me dit
que c'est pour éviter la confusion avec l'inclusion des villes
constituées selon la Loi sur les cités et villes et des MRC alors
qu'ici, il n'y en a plus, dans le Code municipal. Comme les gens vont
être amenés à lire le Code municipal pour avoir cette
référence-là, ce n'est pas du tout les mêmes villes
dont il est question. Les villes dont il est question dans le Code municipal,
ce sont les villes créées sous l'ancien Code municipal, et il n'y
en a plus.
M. Rocheleau: Mais, est-ce qu'on a quand même l'intention,
M. le Président, d'y amener une certaine concordance entre le Code
municipal et la Loi sur les cités et villes à l'intérieur
d'une MRC, pour laquelle il peut y avoir des municipalités qui sont
régies par la Loi sur les cités et villes et
d'autres municipalités qui sont régies par le Code
municipal?
M. Léonard: L'harmonisation des deux lois, si on en parle
d'une façon générale, a fait l'objet de la Commission de
refonte du Code municipal et de la Loi sur les cités et villes; il y a
une commission qui a travaillé là-dessus durant cinq ans, qui a
produit de volumineux rapports pour conclure finalement que ça serait
d'une complexité assez grande et d'un coût considérable que
de le faire dans une seule fois. L'objectif qui est visé maintenant,
c'est plutôt finalement d'harmoniser les lois au fur et à mesure
que nous avançons. Chaque fois que nous corrigeons une loi, que nous
votons une nouvelle loi, on fait la même pour le Code municipal et la Loi
sur les cités et villes, de telle sorte qu'à terme, le travail de
refonte sera beaucoup moins considérable que ce qui était
envisagé au départ.
M. Rocheleau: M. le ministre, M. le Président, je ne veux
pas être méchant mais on parle beaucoup de fusion. Est-ce qu'il
n'y aurait pas lieu éventuellement que l'on pense à fusionner le
Code municipal et la Loi sur les cités et villes, pour établir
une certaine concordance? C'est qu'actuellement, je pense, il y a des points
drôlement importants, surtout avec la venue des MRC, où ce
même monde va devoir apprendre à vivre ensemble. Mais si l'un est
régi par la Loi sur les cités et villes, et si l'autre est
régi par le Code municipal, je pense que le gouvernement ou le
ministère des Affaires municipales devra y penser. Je sais qu'il y a de
nombreuses études de faites; quand on arrive à la fin de
l'étude, c'est tellement compliqué qu'on n'ose pas y toucher.
Avec la venue des MRC et la loi 125, je pense que ça va obliger le
ministre à refondre les deux codes pour les intégrer.
M. Léonard: L'objectif, remarquez-le, est
déjà poursuivi, il est en train d'être
réalisé là-dessus. L'objectif est d'avoir une seule loi
ou, en tout cas, une loi qui soit semblable dans ses dispositions majeures. Ce
que je dis, c'était la conclusion à laquelle on en était
arrivé dans le temps, je pense, en 1975, à peu près
lorsque la commission a remis son rapport. C'était un travail
considérable que de le faire en une seule fois. Pour l'instant, ce qu'on
fait, c'est qu'au fur et à mesure qu'on vote des lois, encore une fois,
on uniformise le plus possible. Graduellement, les deux lois vont se rejoindre
passablement. À ce moment-là, cela sera plus facile.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 4 sera
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'étude de l'article 5. Est-ce qu'il y a des remarques
là-dessus?
M. Rocheleau: Aucune remarque.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'étude de l'article 6. (21 heures)
M. Rocheleau: ... aucune remarque.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 5 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 6. Y a-t-il des remarques
là-dessus?
M. Léonard: Les mêmes objectifs que l'article 1.
M. Rocheleau: Je remarque qu'on a aussi, semble-t-il,
biffé la municipalité de ville, c'est un peu la même
philosophie qui s'applique.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 6 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 6 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 7.
M. Rocheleau: M. le Président, j'ai peut-être une
question et j'aimerais que l'on puisse... Sûrement que le ministre va me
répondre. À l'article 7: "Si le maire d'une municipalité
membre d'une municipalité de comté ou d'une municipalité
régionale de comté est absent, refuse d'agir ou se trouve
incapable de le faire, ou si le poste est vacant, le maire suppléant
peut représenter cette municipalité aux réunions du
conseil." Je me pose la question, à savoir si ça se
présente à certaines occasions. On sait que, dans les
municipalités rurales ou en vertu du Code municipal, les maires
suppléants sont remplacés tous les trois mois; en vertu de la Loi
sur les cités et villes, ils sont remplacés tous les ans ou
jusqu'à leur remplacement. Par contre, je me pose justement cette
question, à savoir si on ne devrait pas permettre plutôt, en
l'absence du maire, que ce soit un conseiller qui soit mandaté par le
conseil pour aller remplacer le maire en son absence. Il peut se
présenter une occasion où
le maire et le maire suppléant peuvent être à
l'extérieur pour une raison ou pour une autre et, si on a la latitude de
laisser le conseil décider du remplaçant du maire pour
siéger au conseil de comté, je pense qu'à ce
moment-là, cela permet d'ouvrir davantage et de donner une certaine
latitude au conseil.
M. Léonard: D'abord, disons qu'on ne change pas le texte
par rapport à ce qui existe déjà, mais, sur le plan des
intentions du législateur, ce que je peux en dire, c'est qu'autour du
conseil des municipalités régionales de comté, ce sont les
maires qui siègent et le maire suppléant siège finalement
en qualité de maire. Je pense que ce serait élargir beaucoup que
de déléguer un conseiller. Il me semble que c'est vraiment la
qualité de maire qui fait que quelqu'un participe au conseil des
municipalités régionales de comté comme au conseil de
comté d'ailleurs.
M. Rocheleau: M. le Président, c'est qu'en vertu, si je ne
me trompe, de la loi no 44 qui a été adoptée en 1978,
tôt en 1978, et qui permettait, entre autres, les colistiers... On se
rappelle la tentative qu'on avait faite pour déloger le maire de
Montréal. Je me pose la question. Avec la formation aujourd'hui de
partis politiques, il peut advenir qu'un parti politique puisse se
présenter dans une municipalité peut-être moins importante
et, pour satisfaire les appétits des deux partis, le maire va accepter
que le conseil nomme comme maire suppléant quelqu'un du parti adverse.
Par contre, le parti adverse ne représente pas nécessairement le
sentiment de la majorité du conseil et, à ce moment-là, le
maire suppléant pourrait décider autrement que l'ensemble de ce
que la majorité du conseil représente. C'est pourquoi nous
appréhendons des problèmes, éventuellement, qui pourraient
peut-être survenir dans des villes ... Il y en a qui n'ont pas de
problème, mais, de plus en plus, on voit se dessiner une certaine forme
de parti politique peut-être pas souhaitable mais peut-être
bénéfique; c'est à discuter. Il reste qu'il y en a qui
prennent ça comme base pour avoir une certaine représentation,
mais si, à un moment donné, le maire est absent et si le maire
suppléant fait partie d'une minorité, je pense que le conseil
devrait mandater, en l'absence du maire, une tierce personne ou un autre membre
du conseil qui est sûrement aussi compétent que le maire
suppléant et peut-être même que le maire.
M. Léonard: Je voudrais faire un commentaire
là-dessus. Généralement, le maire suppléant est
d'abord nommé par le conseil. Il est désigné par le
conseil lui-même. Donc, jusqu'à un certain point, il
représente le conseil. Il ne peut pas, à mon avis,
différer tellement d'opinion qu'il ne pourrait pas représenter le
maire. Il me semble, en tout cas, que c'est la notion même de maire
suppléant. Par ailleurs, les gens désignent
généralement comme maire suppléant un conseiller
d'expérience. Peut-être que ce n'est pas toujours le cas, mais,
enfin, très souvent c'est un conseiller d'expérience ou à
qui on veut faire acquérir de l'expérience. Moi, je pense qu'au
conseil des municipalités régionales de comté, il faut que
ce soient les maires qui siègent là. C'est dans toute
l'économie de la loi 125 et, je pense, aussi du Code municipal que ce
soient les maires qui siègent là. Alors, cela va?
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. LeBlanc: J'ai un commentaire à ajouter en outre de
cela. Je pense que le maire qui va siéger au conseil des
municipalités régionales de comté doit tout de même
traduire, au moment où il siège à la table de la
municipalité régionale de comté, l'opinion de son conseil
municipal. Qu'il soit suppléant ou qu'il soit maire, peu importe son
opinion personnelle; ce n'est pas son opinion personnelle qu'il doit
transmettre là, c'est l'opinion de sa municipalité et de sa
ville.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je m'excuse, M. le député de
Montmagny-L'Islet. Je me permets de souligner que j'ai quand même une
certaine expérience et je remercie le Seigneur de me l'avoir
prêtée cette expérience-là, sinon donnée.
J'ai vu, à la Communauté régionale de l'Outaouais, le
maire de la municipalité prendre un vote totalement à l'encontre
de son conseil, qui l'avait mandaté autrement, et c'est arrivé
à plus d'une reprise, M. le député de Montmagny-L'Islet.
Dans les circonstances, de par l'expérience que j'ai pu vivre dans le
monde municipal, souvent, un maire suppléant, pour une raison ou pour
une autre, c'est un échevin, un conseiller municipal qui est là
depuis 20 ans, depuis 25 ans, qui appartient pratiquement à la chaise
sur laquelle il est assis. C'est un peu un titre honorifique. Il est
peut-être perdu complètement, déboussolé
complètement, mais, par contre, il occupe le poste de maire
suppléant et, pour lui, c'est un petit prestige. Moi, je
considère que, dans cette optique-là, le conseil, qui est quand
même souverain dans une municipalité, devrait, en l'absence du
maire, en cas de décès ou en cas de refus, mandater un membre du
conseil
qui est une personne élue au même titre que le maire et,
plus particulièrement, le maire suppléant, qui est élu
dans un quartier. A ce moment, il a la latitude de le faire. Dans les petits
villages, les petites municipalités, des fois il y a des compromis qui
se font parce que, pour quelqu'un, c'est bien important d'être maire
suppléant. Mais il n'a peut-être pas nécessairement
l'expérience que d'autres conseillers, plus jeunes ou plus
expérimentés, peuvent savoir. Je pense qu'on devrait laisser
cette latitude au conseil, dans ces cas-là, de ne pas restreindre cela
au maire suppléant.
Je pourrais citer, M. le Président, de multiples occasions
où cela s'est présenté. Je vous suggère fortement
d'apporter un amendement, ce qui ne serait sûrement pas brimer la
démocratie municipale, en tout cas, et qui permettrait de faciliter les
choses pour un conseil municipal. Je ne voudrais pas prendre mes 20 minutes
pour vous citer tous les cas que j'ai en tête, mais j'ai vécu des
expériences similaires et j'ai connu des maires suppléants qui
ont été maires suppléants pendant 12 ans, qui
étaient accrochés à cette chaise-la, qui ne connaissaient
absolument pas le rouage administratif, qui suivaient les assemblées
municipales de bonne grâce. Parce qu'il s'agissait du patriarche du
village, on le nommait comme maire suppléant. Je considère qu'on
devrait donner une certaine latitude.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, j'aimerais souligner au
ministre qu'il y a des avantages à laisser cela au conseil. C'est
entendu que, dans certains endroits, cela va bien et, dans d'autres, cela va
moins bien. Merci, mon Dieu, je n'ai pas ce problème-là. Mais il
y a un avantage de laisser cela au conseil, parce que je pense qu'à
certains moments la rotation a sa place, pour la relève. Parmi les
nouveaux qui arrivent, il peut y avoir de très bons conseillers. Le
député de Hull mentionnait qu'il y a des gens qui, après
tant d'années, s'imaginent qu'ils ont des droits acquis, qu'ils sont les
plus fins, les plus "smarts", ils ne pensent pas que les nouveaux qui arrivent
peuvent être aussi bons, parce qu'ils ont appris d'une autre
façon.
Alors, je ne sais pas, l'idée de le laisser au conseil, comme je
vous dis, à certains endroits, ne fait pas problème, à
d'autres endroits, s'il y en a, je pense que ce serait de le laisser au
conseil, au point de vue démocratique. Je ne ferai pas de débat
là-dessus, mais je vous fais part de l'expérience que je vis et
je regarde ailleurs aussi, dans d'autres municipalités.
M. Léonard: Je veux répondre à un certain
nombre de remarques qui ont été faites. Je reviens à la
vôtre sur la rotation. Àl'article 87 du Code municipal, on dit
ceci: "Le conseil peut, en tout temps, nommer un des conseillers comme maire
suppléant, lequel, en l'absence du maire ou pendant la vacance de cette
charge, remplit les fonctions du maire, avec tous les privilèges, droits
et obligations y attachés." "Peut, en tout temps", donc, si le conseil
décide de faire une rotation au titre de maire suppléant, il peut
le faire pour permettre à des gens d'acquérir de
l'expérience.
Par ailleurs, si je reviens à l'argumentation du
député de Hull, il dit: II y a des maires qui viennent au conseil
de la Communauté régionale de l'Outaouais, qui avaient un mandat
de voter dans tel sens et qui ont voté en sens inverse. Cela va arriver
aussi au maire suppléant, cela arrive aussi au maire. Je pense que ce
n'est pas ça qui est en cause dans la discussion qui nous occupe parce
qu'au fond, la logique de ça, c'est qu'ayant un mandat, compte tenu
d'une certaine information, le mandat est dans tel sens. Arrivé au
conseil de la Communauté régionale de l'Outaouais, il y a toute
une autre série, une autre strate d'informations qui fait que
l'élu municipal change son jugement. Que ce soit un conseiller, un maire
ou un maire suppléant, le phénomène va toujours se
produire. Ce qui arrive, dans la suite des choses, c'est que le maire retourne
à son conseil et explique pourquoi il a changé, il a
modifié son mandat. Peut-être qu'avec l'information qu'il a,
même en votant contre, ça va exactement dans le sens de ce que
voulait la municipalité. Donc, au fond, c'est à lui de se
justifier, ça fait partie du processus démocratique que de faire
ça. Il est délégué.
D'autre part, je pense qu'à un conseil d'une municipalité
régionale de comté il est important de maintenir que ce sont les
maires qui y siègent et non des conseillers. Il faut se préserver
d'une tendance qui, par rapport à certaines responsabilités qui
n'ont pas l'air importantes, pourrait se trouver assumée par toute une
série de conseillers, de sorte qu'on va perdre graduellement le sens de
ce que sont les municipalités régionales de comté. Cela a
un effet sur la façon d'organiser le travail et de prendre des
décisions au niveau du conseil des municipalités
régionales de comté. Les maires auront tendance à prendre
de grandes décisions, alors que, s'ils peuvent déléguer,
à un moment donné, il va se faire toute une série de
travaux, d'études qui devraient plutôt être faites par des
fonctionnaires que par des conseillers.
Il peut y avoir une multitude de réunions tandis que là,
s'il y a des maires, ils prendront les grandes décisions et ils se
réuniront un nombre minimal de fois.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député
de...
M. Léonard: Cela tend plutôt, à mon sens,
vers la valorisation du rôle du maire comme tel, au niveau du conseil des
municipalités régionales de comté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gaspé.
M. LeMay: Une courte intervention, je pense que le
rôle...
M. Léonard: Nous avons deux anciens préfets ici,
autour de la table, M. LeMay et M. Lachance.
M. LeMay: ... important, un des rôles importants du maire
suppléant, c'est de remplacer le maire, en tout cas, je le vois comme
ça. Tout à l'heure, vous aviez argumenté que le maire
suppléant est là depuis nombre d'années, que c'est un peu
un titre honorifique, acquis avec les années. On peut aussi avoir, comme
vous le disiez, un maire suppléant plus qualifié que le maire
lui-même. Alors, le troisième homme dont vous parlez, qui serait
nommé, pourrait aussi être moins bon que le maire ou que le maire
suppléant et être meilleur que les deux autres. En tout cas, je
verrais le maire suppléant, parce que si on lui enlève cette
possibilité de remplacer le maire à la municipalité
régionale de comté, on lui enlève, il me semble, une
grosse responsabilité et il n'a presque plus raison d'être maire
suppléant, si ce n'est que pour remplacer le maire. (21 h 15)
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Dans le sens des propos exprimés par le
député de Hull, surtout lorsqu'il y a des formations politiques
différentes, on peut se retrouver dans une municipalité avec un
maire suppléant qui vise la fonction de maire et qui n'a pas toujours
intérêt à appuyer le maire. Il pourrait même, dans le
cas où... On le voit: si le maire refuse d'agir pour des motifs qui lui
sont propres... Il refuse d'agir et il est maire. Je fais miens les propos du
ministre sur l'importance du rôle du maire, mais il peut avoir des motifs
très sérieux et très valables qui font en sorte que ce
maire refuse d'agir dans les circonstances. Alors le maire suppléant,
qui serait un adversaire politique sur la scène municipale, pourrait
aller à cette rencontre et faire des choses finalement que le maire ne
veut pas faire. Ce serait plus sage et plus prudent... Je propose un amendement
audit article.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Paradis: Je propose de modifier ou de changer les mots "maire
suppléant", que l'on retrouve à l'avant-dernière ligne du
paragraphe, par les mots "un conseiller désigné par le conseil
municipal".
Le Président (M. Rodrigue): Voulez-vous me le soumettre
par écrit, s'il vous plaît? C'est la règle en
commission.
M. Paradis: Oui, il n'y a pas de problème. On pourra en
discuter pendant ce temps-la, si on a des choses à dire, pour ne par
retarder inutilement, ou, si vous voulez déclarer la recevabilité
avant, M. le Président, je vais le rédiger.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est recevable. Je
vous demande de le rédiger et de me le remettre. À l'ordre, s'il
vous plaît: M. le député de Groulx.
M. Fallu: Sur la recevabilité.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, sur la
recevabilité.
M. Fallu: À mon avis, cet article est irrecevable.
M. Dubois: M. le Président, avant de parler sur la
recevabilité, je voudrais seulement faire un commentaire.
Le Président (M. Rodrigue): Très bien, je vous
écouterai après le député de Groulx.
M. Fallu: À mon avis, cet article est irrecevable, car il
défait précisément le sens même de l'objet principal
de l'article en question, puisque l'article en question a pour but de dire que
ce sera le maire suppléant et non pas une autre personne dans le cadre
général de la loi. C'est au niveau d'un principe qui a
déjà été adopté par l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Huntingdon, sur la recevabilité.
M. Dubois: Je voulais revenir sur une indication du ministre.
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît! Je vais d'abord me prononcer sur la recevabilité,
après avoir entendu le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Sur la recevabilité. M. le Président,
le but de l'article, l'essence même de cet article est de s'assurer que,
lorsque le maire d'une municipalité est absent, qu'il
refuse d'agir, qu'il se trouve incapable de le faire ou, si le poste de
ce maire est vacant, il y ait quelqu'un pour représenter cette
municipalité à la MRC. Je pense que c'est l'objectif et l'essence
même de cet article de loi. On a indiqué un attribut. Cet article
de loi indique un attribut. On dit: On suggère que ce soit le maire
suppléant.
Le Président (M. Rodrigue): J'en ai entendu suffisamment.
L'amendement est recevable. Nous discutons de l'amendement. Si vous voulez me
l'acheminer très rapidement.
M. Paradis: Je ne peux pas faire trois choses à la fois,
M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Sur l'amendement, M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je trouve qu'il est
sûrement recevable, je respecte le jugement du président. Je pense
qu'il y a une question de concordance aussi. On va prendre l'exemple de la
Communauté régionale de l'Outaouais, où la ville de Hull a
quatre représentants qui siègent à la communauté,
c'est-à-dire le maire et trois membres du conseil. Un des membres du
conseil peut être maire suppléant, mais, en l'occurrence, ce n'est
pas le maire suppléant. En l'absence du maire et seulement en l'absence
du maire, le conseil peut nommer un remplaçant. Ce n'est pas
nécessairement le maire suppléant qui est nommé pour
remplacer la maire en son absence. Cela peut être un autre membre du
conseil.
Dans ce sens, je pense que ce serait tenter de faire concordance avec ce
qui existe dans le même monde municipal, élargir et permettre
à une municipalité de ne pas être prise au dépourvu
en cas de maladie; un peut être absent, deux peuvent être aussi
absents, mais il est rare, pour un conseil composé de six, sept, huit,
neuf ou dix personnes, qu'elles soient toutes absentes. Cela n'élimine
pas du même coup le fait que le conseil puisse, en l'occurrence, nommer
le maire suppléant aussi, mais ça laisse plus de liberté
au conseil municipal. Je pense qu'on ne contrevient pas à ce qui existe
déjà. La même chose s'applique dans le cas de la ville de
Gatineau qui a à la communauté plus qu'un représentant et,
en l'occurrence, le maire suppléant non plus ...
Je vais vous expliquer pourquoi, M. le Président. Vous savez que
l'aspect pécuniaire a toujours une certaine importance. On sait que,
dans les municipalités, on accorde un montant assez substantiel au maire
suppléant pour sa participation comme maire suppléant, alors que,
dans une communauté ou dans une MRC, il y a aussi des jetons de
présence et des montants supplémentaires qui sont
accordés. Alors, le maire d'une municipalité tente toujours de
répartir le travail et de répartir aussi les jetons de
présence s'il y en a qui se donnent à certains endroits pour que
ce ne soit pas toujours les mêmes qui les aient. Je pense que cela a une
certaine importance. Je sais que, chez nous, il y a plusieurs membres qui se
battent pour des "jobs" qui paient et, pour des comités ou des
commissions qui ne paient pas, on ne se bas pas pour les avoir. Dans cette
optique-là, je pense qu'en laissant cette certaine liberté, cela
nous permet aussi de déléguer un conseiller qui va aller prendre
un peu d'expérience au conseil régional de comté ou
à la municipalité régionale de comté et que ce ne
soit pas toujours les mêmes; qu'il y ait une certaine rotation qui puisse
s'opérer là aussi en l'absence du maire.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, je n'ai pas le Code municipal
devant moi, mais je crois qu'il y a un article qui dit qu'un conseil municipal
peut se nommer un maire suppléant en tout temps et peut amender son
mandat ou le remplacer en tout temps; je pense bien en tout cas. Je ne sais pas
si le ministre peut le confirmer.
M. Léonard: Oui, je l'ai lu tout à l'heure,
l'article 87.
M. Dubois: Alors, il peut être remplacé en tout
temps. D'accord.
M. Léonard: Oui.
M. Dubois: Ce qui veut dire que, supposons qu'il y a une
rencontre des MRC et qu'on n'est pas satisfait du maire suppléant qui
est en place, on peut en nommer un autre.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Huntingdon.
M. Dubois: Dans ce sens-là, il y a toujours une porte de
sortie pour un conseil municipal qui dit: Moi, je ne suis pas satisfait de mon
maire suppléant et je veux le remplacer par un autre. Cela se fait. Il y
a une porte de sortie, je l'ai vécue, cette
expérience-là.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Quant à moi, je vais rejeter cet
amendement. Je vais revenir sur une raison majeure. Le maire est élu par
toute sa municipalité au suffrage universel,
alors qu'il peut y avoir des quartiers dans une ville, ce qui n'est pas
le cas dans une municipalité rurale, sauf si elle le veut. Disons que,
règle générale le maire représente toute la
population de sa municipalité; c'est vrai partout, dans tout le
Québec. Le conseiller ne représente pas toute la population de la
municipalité, bien que, dans les petites municipalités rurales,
ils soient aussi élus au suffrage universel, mais ce n'est pas pareil
dans l'ensemble du Québec. Ceci est un élément très
important sur le plan démocratique, à mon avis. Il faut que ce
soit d'abord le maire qui représente sa municipalité et, dans les
cas où il ne peut pas y aller, les cas mentionnés, il y a un
maire suppléant, qui est le citoyen désigné après
le premier citoyen de la municipalité, qui y va. Je pense qu'il faut
s'en tenir à cela, d'autant plus que le Code municipal permet une grande
flexibilité, comme on l'a mentionné tout à l'heure. Moi,
je voudrais m'en tenir à ça.
Par ailleurs, quand M. le député de Hull parle de la
rémunération additionnelle pour les maires suppléants, je
lui rappellerai que, sauf, je pense, dans la charte de Montréal et
peut-être quelques chartes spéciales, la
rémunération additionnelle pour les maires suppléants est
illégale.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Oui, M. le Président, sur la motion comme
telle, et dans le sens des propos prononcés par le député
de Huntingdon, qui, connaît bien son Code municipal, l'ayant
pratiqué pendant de nombreuses années avec un grand
succès, il est exact que le conseil municipal peut remplacer en tout
temps, au sens de ce code, le maire suppléant. Mais il faut marier ces
propos véridiques avec les propos véridiques également et
basés sur une expérience de vie municipale fort palpitante du
député de Hull, Ils vont tous les deux dans le même sens et
le député de Hull va un peu plus loin en disant: Oui, mais cela
peut provoquer au sein d'un conseil municipal une espèce de petite
guerre politique interne qui n'est pas saine pour l'administration de la
municipalité comme telle.
Et, pour revenir plus précisément aux propos du ministre,
je pense qu'on s'entend sur un point, c'est que, lorsque le maire est
élu au suffrage universel, finalement, dans tous les territoires, etc.,
c'est capital, c'est important, et, là-dessus, on n'a aucun sujet de
discussion. Mais cet article-là ne vise absolument pas, M. le ministre,
la position de maire comme telle. C'est justement dans le cas où cet
individu-là, qui est le candidat idéal, est dans
l'impossibilité de fonctionner. Parce que la municipalité ne peut
être représentée par son candidat idéal, il faut
trouver le deuxième candidat idéal qui peut le remplacer, et
l'argumentation que vous nous avez présentée au niveau du maire
suppléant ne peut pas tenir dans le sens suivant. C'est que ce maire
suppléant, s'il est dans une ville importante et a été
élu par un quartier, possède tous les vices des autres
conseillers finalement. À ce moment-là, de quelle façon
pouvons-nous tenter de corriger les vices que vous avez vous-même
dénoncés? C'est en laissant l'ensemble des territoires
représentés par un conseiller s'entendre sur celui qui va aller
à cette réunion représenter l'ensemble de la
municipalité.
Tantôt, je l'ai mentionné brièvement, en parlant, et
je n'ai pas pris beaucoup de temps, sur la motion principale, j'ai dit: S'il y
a des partis politiques différents qui existent, ces partis politiques,
si le maire suppléant est issu d'une formation politique opposée,
et si le maire en place refuse - et cela est spécifiquement prévu
- d'aller à une réunion d'une MRC, parce qu'il croit que le
boycottage est la meilleure stratégie politique, à ce
moment-là, le maire suppléant, qui est d'une formation politique
adverse et qu'on a nommé pour régler ces problèmes
politiques, va se faire un plaisir de court-circuiter le boycottage du maire en
fonction, se présenter à cette réunion et prendre des
décisions à la place du maire officiel et boycotter toute la
stratégie de ce maire-là.
Si on accepte, ce que je vous invite à faire, si on accepte
l'amendement proposé, on s'assure que le conseiller peut être ce
maire suppléant, cela a les qualités que vous avez
vantées, mais cela a également une qualité qui rencontre
un éventail beaucoup plus vaste, cela peut être le maire
suppléant, comme cela peut être un autre conseiller, pour
régler les cas que j'ai mentionnés entre autres et que j'ai
tenté d'illustrer, un adversaire politique, pas de la même
formation politique sur la scène municipale, des questions de
stratégie du maire en place qui refuse d'agir. À ce
moment-là, tout ce qu'on a fait, c'est finalement de bonifier l'article
de loi que vous nous avez soumis en proposant cet amendement pour lequel je
vous invite à voter.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, je vais me prononcer contre
l'amendement, parce qu'accepter cet amendement-là, à mon avis,
c'est vider de sa substance, de son importance, le rôle de maire
suppléant. Je pense qu'être maire suppléant, ce n'est pas
et cela ne doit pas être un rôle honorifique. Bien au contraire,
à mon avis, c'est un moyen de valorisation que de confier au maire
suppléant la responsabilité de
suppléance du maire, dans les cas où c'est
nécessaire. C'est la raison pour laquelle, malgré l'argumentation
du député de Brome-Missisquoi, je vais me prononcer contre
l'amendement. (21 h 30)
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement proposé
par le député de Brome-Missisquoi se lit comme suit: "Que
l'article 7 du projet de loi no 33 soit modifié en remplaçant,
aux troisième et quatrième lignes..." Je vous suggère
d'ajouter ici: "du deuxième paragraphe". M. le député de
Brome-Missisquoi, vous êtes d'accord pour dire que ce sont les
troisième et quatrième lignes du deuxième paragraphe?
M. Paradis: Oui, "le" est dans la troisième ligne et
"maire suppléant", dans la quatrième ligne.
Le Président (M. Rodrigue): Les mots "le maire
suppléant" par les mots "un conseiller désigné par le
conseil municipal." Est-ce que cet amendement sera adopté?
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais vous demander
avant...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull me signale qu'il voulait intervenir là-dessus. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Tantôt,
j'écoutais les commentaires du ministre des Affaires municipales qui
mentionnait qu'à une municipalité régionale de
comté, le maire doit être présent. Ce sont un peu vos
paroles, M. le ministre?
M. Léonard: C'est lui qui représente sa
municipalté, donc c'est le premier citoyen. Il est là à
titre de maire.
M. Rocheleau: D'accord. Ici, M. le Président, "si le maire
d'une municipalité membre d'une municipalité de comté ou
d'une municipalité régionale de comté est absent", c'est
possible, je suis d'accord avec ça, mais quand on dit: "refuse d'agir",
à ce moment-là, ça peut créer des problèmes
particuliers. Si le maire refuse d'agir, ça doit faire partie de son
mandat d'agir, d'une part. Le remplacer par un maire suppléant, j'en
reviens un peu à la conclusion de mon collègue, le
député de Brome-Missisquoi, c'est qu'à ce
moment-là, un maire peut refuser d'agir, mais le conseil pourrait,
normalement, décider de nommer quelqu'un à sa place, et pas
nécessairement un membre d'un parti politique adverse en
minorité, qui pourrait être le maire suppléant.
Je pense qu'on éviterait de faire des chicanes de clocher ou de
chicanes de famille en laissant cette liberté au conseil.
J'écoutais le maire de Québec, M. Jean Pelle- tier, à la
commission parlementaire, justement sur le projet de loi no 33, cette semaine,
qui mentionnait que les maires n'étaient plus en culotte courte, qu'ils
devaient avoir une autonomie, que le conseil municipal était souverain
et que le conseil devait prendre les décisions. C'est une
décision qui, je pense, revient effectivement au conseil.
Je respecte énormément l'opinion de mon collègue,
le député de Huntingdon, quand il dit qu'il ne semble pas y avoir
de problème, qu'on peut remplacer le maire suppléant à 24
heures d'avis. Encore là, dans l'hypothèse qu'on nomme, cette
semaine, M. X maire suppléant pour trois mois, que, la semaine
prochaine, le maire décide d'être malade pour une raison ou pour
une autre et qu'on vienne raccourcir le mandat du maire suppléant, parce
qu'on ne veut pas l'envoyer à la MRC... Peut-être aussi pour des
questions politiques. Cela peut être quelqu'un qui est maire
suppléant, qui fait un excellent travail, qui n'accepte peut-être
pas la formation d'une MRC; ça crée peut-être des
problèmes dans son cas, mais cela ne l'empêche pas d'être
très efficace comme maire suppléant de sa
municipalité.
Il y a toutes sortes de facteurs, toutes sortes de problèmes qui
sont soulevés et je pense que ce serait important que le ministre puisse
penser à faire certaines concessions. Même si, du
côté de l'Opposition, on n'a pas tout l'équipement, toute
la batterie de fonctionnaires et de personnes aussi qualifiées, cela
n'enlève quand même pas à l'Opposition la capacité
de penser, de faire des recommandations, de faire des suggestions qui peuvent
sûrement être très valables. Dans ce cas-ci, je
considère que c'est une recommandation qui est très valable.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement du
député de Brome-Missisquoi sera...
M. Léonard: Je veux aussi ajouter des commentaires
là-dessus...
Le Président (M. Rodrigue): Vous vouliez ajouter quelque
chose, M. le ministre? Oui, je vous en prie.
M. Léonard: ... parce que je trouve, quand même...
Je pense que la désignation d'un maire suppléant est un geste
important. C'est un geste spécial. Lorsqu'on dit que c'est le maire
suppléant qui représente une municipalité et non un
conseiller, c'est qu'on fait une distinction par rapport à la fonction
même. Un conseiller, on peut le désigner pour représenter
la municipalité à une commission de ci, de ça, etc.; il va
aussi représenter... Il y a des épluchettes de blé-d'Inde,
si on veut, mais ce n'est pas ce que j'en dirais le plus; il peut
représenter la
municipalité à toutes sortes de fonctions
désignées, alors que, quand on dit: Ce sera le maire ou le maire
suppléant, c'est à titre de maire de la municipalité. Le
maire suppléant est nommé comme tel. Il y a un geste particulier
des conseillers pour le désigner. C'est plus important de
désigner un maire suppléant que de désigner un conseiller
à une fonction particulière. À ce moment-là, je
pense qu'il faut concevoir l'importance même de la tâche. On ne
peut pas désigner n'importe qui pour aller au conseil de la
municipalité régionale de comté, alors que, de par le
principe même de la loi constituant auparavant les conseils de
comté, de par la loi 125, constituant les municipalités
régionales de comté, c'étaient les maires qui
siégeaient autour de la table. C'est donc le maire suppléant.
D'autre part, sur le plan des partis politiques, je souligne encore que
ce ne sont pas toutes les municipalités qui connaissent les partis
politiques. En particulier, les petites municipalités rurales n'en ont
pas, règle générale, à l'heure actuelle; ce sont
des équipes. On ne peut pas faire jouer cela de façon absolue.
D'autre part, les conflits politiques à l'intérieur de la
municipalité, c'est vrai que cela peut exister, mais, justement, il faut
régler cette affaire, parce que si le maire refuse d'agir, à un
moment donné, il se peut qu'à une première réunion
cela passe, on a un débat politique à l'intérieur de la
municipalité, mais si cela dure et que l'ensemble des conseillers ne
sont pas d'accord, ils peuvent déléguer le maire suppléant
pour aller au conseil des municipalités régionales de
comté. Je pense qu'il y a un débat interne dans la
municipalité qui va se passer là-dessus.
Je crois qu'il faut maintenir l'article tel que proposé et
l'adopter tel quel. Je refuserai l'amendement.
Je souligne simplement, en conclusion, ici, qu'il y a toutes sortes de
questions qui se posent au niveau municipal. Il y a un article dans la revue de
presse d'aujourd'hui, le 18 décembre, dans le Soleil, avec la manchette
suivante: "À la demande du maire de Val-Bélair, la cour ordonne
aux conseillers de participer aux séances du conseil." La cour! Je pense
qu'au lieu de procéder par voie juridique, l'article que nous proposons
règle la question.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement du
député de Brome-Missisquoi sera adopté?
Une voix: Rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement du
député de Brome-Missisquoi est rejeté.
M. Rocheleau: Un instant! j'ai un autre amendement à
apporter à l'article 7. Je tiens compte des propos du ministre, M. le
Président. "Si le maire d'une municipalité membre d'une
municipalité de comté ou d'une municipalité
régionale de comté est absent, ou se trouve incapable de le
faire, ou si le poste est vacant, le maire suppléant peut
représenter cette municipalité aux réunions du conseil."
Ce serait de retrancher les mots "refuse d'agir", parce que je considère
que... Est-ce je peux déposer mon amendement et on en discutera
après?
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement se lit comme
suit: Que l'article 7 du projet de loi no 33 soit modifié en retirant,
aux deuxième et troisième lignes du premier alinéa, les
mots "refuse d'agir". L'amendement est recevable. Sur l'amendement du
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je considère que si,
d'une part, en vertu de la loi 125, on en vient à la conclusion de
créer des municipalités régionales de comté, il est
important que, d'office, le maire soit présent à ces rencontres
des municipalités régionales de comté. Il est bien
évident que le maire peut se trouver incapable d'y aller pour des
raisons de santé, des déplacements à l'extérieur ou
toutes sortes de raisons qui pourraient être sûrement valables.
Mais quand on permet à l'intérieur d'une loi le refus d'agir, on
vient en contradiction avec le principe qu'énonçait le ministre
des Affaires municipales tantôt en disant qu'il doit être
présent, le maire doit être présent. Je pense que le maire
est important dans une municipalité, mais c'est un membre du conseil, il
est le membre le plus important du conseil qui dirige la destinée de la
ville, de par son poste. Je verrais mal que la loi lui permette un refus
d'être présent. Je pense qu'il y a d'autres raisons, soit qu'il se
trouve incapable de le faire ou autre...
M. Fallu: Un point de règlement, M. le Président.
M. le Président, sur un point de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): II y a un point de
règlement qui est soulevé, j'écoute.
M. Fallu: Je ne voudrais aucunement être
désagréable, mais la motion est bien de retrancher les mots
"refuse d'agir". Voudriez-vous bien, M. le Président, par mesure de
prudence, de sécurité, relire l'article tel qu'il serait, s'il
était amendé?
Le Président (M. Rodrigue): L'article tel qu'amendé
se lirait comme suit: "Si le maire d'une municipalité membre d'une
municipalité de comté ou d'une municipalité
régionale de comté est absent ou se trouve incapable de le faire,
ou si le poste est
vacant, le maire suppléant peut représenter cette
municipalité aux réunions du conseil."
M. Fallu: J'aimerais savoir si c'est la nouvelle technique
législative qui aiderait les municipalités à mieux
comprendre les lois inventées par l'Opposition.
Une voix: Ce sera plus clair pour la municipalité.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Indépendamment de la façon dont votre
article est rédigé, "incapable de le faire", c'est de faire quoi?
D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Je veux signaler aux membres
de la commission qu'il est extrêmement important, de présenter
d'abord les amendements par écrit pour aider à la bonne
compréhension et, en même temps, à l'enregistrement des
motions qui seront adoptées ou rejetées ici.
Nous avons une motion devant nous...
M. Fallu: Elle a été reçue n'est-ce pas, M.
le Président?
Le Président (M. Rodrigue): Elle a été
reçue.
M. Fallu: Donc, elle reste sur la table.
Le Président (M. Rodrigue): Elle est sur la table.
S'il n'y a pas d'autres intervenants sur cette motion d'amendement, je
vais appeler le vote.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Étant donné peut-être un
manquement dans le retrait proposé, dans les circonstances, j'aimerais
me prévaloir des dispositions de l'article 85 de notre règlement
et proposer, avec le consentement de son auteur - je pense que l'article
stipule qu'il faut que j'aie le consentement de son auteur - une motion de
retrait sur laquelle j'ai un droit de parole de dix minutes, à moins que
je ne m'abuse.
Une voix: Un instant!
M. Paradis: À moins que je n'aie un consentement
immédiat.
Une voix: Non, non on va le laisser sur la table quant à
ça.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Le député de Brome-Missisquoi, en vertu de 85, propose une
motion de retrait.
Dans ces circonstances, s'il y a ... À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre! Dans ces circonstances, s'il y a consentement,
évidemment, la motion serait retirée; s'il y a refus de
consentement, cela entraîne "un débat restreint au cours duquel le
proposeur peut parler dix minutes...
M. Caron: Consentement.
Le Président (M. Rodrigue): ... et exercer un droit de
réplique de même durée, après que les
représentants des partis reconnus d'Opposition se sont fait entendre
pendant une durée d'au plus dix minutes chacun." Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Paradis: M. le Président, demande de directive
avant.
Le Président (M. Rodrigue): Un instant! Je vais d'abord
poser la question du consentement.
M. Paradis: Non, mais ça porte là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): Sur une demande de directive,
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Même s'il y avait consentement - c'est une
interprétation du règlement que je vous demande - je pense que la
jurisprudence de vos collègues fait en sorte que le proposeur a quand
même dix minutes pour mentionner pour justifier sa motion de retrait,
même s'il y avait consentement. Je ne veux pas dire que je l'utiliserais,
mais c'était strictement pour que...
Le Président (M. Rodrigue): À mon sens, s'il y a
consentement, cela équivaut à l'adoption de la motion de
retrait.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): C'est une mise aux voix. Quand
on demande s'il y a consentement, c'est une mise aux voix. (21 h 45)
M. Paradis: J'attire votre attention sur le libellé de
l'article: "Tant qu'une motion n'a pas été mise en
délibération, elle peut être retirée avec la
permission du député qui l'a présentée." Ce n'est
pas notre cas, elle a été mise en délibération.
"Après la mise en délibération, elle peut faire l'objet
d'une motion non annoncée de retrait avec la permission de son auteur."
Ce que j'ai fait, avec la permission de l'auteur. "Le proposeur de la motion de
retrait doit se borner à énoncer succinctement ses motifs, et la
motion est mise immédiatement aux voix." Par la suite j'aurais 10
minutes de plus, s'il
y avait une réplique utilisée, mais je pense que le
règlement stipule clairement que les 10 minutes existent, quoi qu'il
arrive, même s'il y a consentement.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, en premier lieu, est-ce
que le député de Hull...
M. Paradis: Donne son consentement.
Le Président (M. Rodrigue): ... donne son consentement sur
la motion de retrait de la proposition d'amendement qu'il avait
présentée?
M. le député de Hull.
M. Fallu: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Le député de
Hull consent au retrait de sa motion d'amendement.
Est-ce qu'il y a consentement de la commission pour accepter la motion
de retrait?
Une voix: Oui.
M. Fallu: M. le Président, nous ne voudrions pas humilier
les techniques législatives du député de
Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Rodrigue): II y a consentement au retrait
de l'amendement du député de Hull, ce qui dispose de la
question.
M. Paradis: M. le Président, sur la directive, est-ce que
vous pourriez vous prononcer sur mes 10 minutes de droit de parole? Je vous
prierais de le faire, parce que cela peut faire jurisprudence. Dans toutes les
commissions, les présidents, à ma connaissance, ont toujours
accordé ce droit de 10 minutes au proposeur d'une motion de
retrait...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Tremblay: M. le Président, sur une question de
règlement.
Le Président (M. Rodrigue): Je vais commencer par prendre
celle du député de Brome-Missisquoi et, après cela,
j'écouterai la vôtre.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pour une prochaine fois.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous avez formulé une motion de retrait d'une proposition
d'amendement du député de Hull. Le député de Hull a
donné son consentement. J'ai demandé aux membres de la commission
s'il y avait consentement de la commission pour accepter votre motion de
retrait. Ce qui équivaut à voter sur la motion de retrait. Les
membres de la commission m'ont indiqué qu'il y avait consentement
à l'adoption de votre motion de retrait. Le vote étant pris, cela
dispose de votre motion de retrait qui a été acceptée et,
une fois qu'une motion a été votée, on ne peut pas la
débattre.
M. Paradis: Mais, M. le Président, vous êtes
ici...
M. Tremblay: ... sur une question de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Alors, j'ai rendu ma décision quant à la question de
règlement qui avait été soulevée par le
député de Brome-Missisquoi. Nous avons disposé de sa
motion de retrait.
M. le député de Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, voici l'article 65: Le
président doit mettre en délibération toute motion mais
dès qu'une motion lui paraît irrégulière, en
elle-même ou par les buts qu'elle veut atteindre, il doit le signaler
à l'Assemblée et il peut, après avoir motivé sa
décision, refuser qu'on en délibère ou qu'on la mette aux
voix."
Le Président (M. Rodrigue): Je vais vous prendre au mot,
M. le député de Chambly, en refusant votre question de
règlement, parce que la commission a disposé de cette question
par son acceptation de la motion. Et, à ce moment-ci, ayant
disposé de cette motion, nous ne pouvons plus en débattre.
M. Paradis: M. le Président, est-ce que je peux
proposer...
Le Président (M. Rodrigue): Alors, nous revenons à
l'étude de l'article 7 du projet de loi.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi sur une question de règlement.
M. Paradis: Est-ce que je peux proposer, pour que la
décision que vous venez de rendre - à laquelle je me soumets - ne
fasse pas jurisprudence, que l'on adopte cette suggestion? Parce que c'est
grave, non pas strictement pour cette commission-ci, c'est grave pour les
autres commissions parlementaires qui siègent, selon la décision
que vous venez de rendre. Je serais d'accord s'il pouvait y avoir consentement
de
l'ensemble des membres, que la technique proposée par le
député de Chambly soit appliquée, plutôt que celle
que je vous ai proposée en vertu de l'article 85.
Vous me comprendrez, M. le Président, ce n'est pas strictement
pour cette commission parlementaire, parce que vous renversez par votre
décision, à laquelle je me soumets fort respectueusement, une
longue jurisprudence de cette Assemblée nationale. Et, si on a un moyen
élégant de s'en sortir, je serais d'accord à collaborer et
qu'on aille dans ce sens-là.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, nous avons disposé de la motion de retrait et nous
revenons à l'étude de l'article 7 du projet de loi. Est-ce que
l'article 7 du projet de loi sera adopté?
Une voix: Adopté M. le Président.
M. Rocheleau: M. le Président, je conçois qu'il y a
eu un vice de forme dans cette présentation.
Le Président (M. Rodrigue): Dépêchez vous de
le corriger.
M. Rocheleau: Je tiens quand même à vous souligner
qu'il ne faudrait quand même pas que le ministre des Affaires municipales
trouve ça trop drôle, parce que, dans sa loi no 37, abolir des
cours qui n'existaient même pas, c'est encore pire.
Le Président (M. Rodrigue): Écoutez, vous constatez
que je vous donne quand même le temps de réviser la position que
vous aviez prise tout à l'heure. Alors, je vais...
M. Fallu: Question de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît. Un instant. Comme on m'a signalé qu'on voulait proposer un
autre amendement, je vais quand même donner l'occasion de le faire.
M. Fallu: C'est suspendu?
Le Président (M. Rodrigue): Je n'ai pas suspendu les
débats. Cependant, je ne voudrais pas que ça prenne 15 minutes
pour qu'on reçoive un amendement à cette commission. Les travaux
de la commission sont suspendus pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 52)
(Reprise de la séance à 22 heures)
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente des affaires municipales reprend ses travaux. Est-ce qu'il y a
d'autres membres de la commission qui veulent intervenir sur l'article 7 du
projet de loi à l'étude?
M. Rocheleau: M. le Président, j'ai un amendement qui
modifierait le texte et qui se lirait comme suit: "Si le maire d'une
municipalité de comté ou d'une municipalité
régionale de comté est absent, est incapable d'agir ou si le
poste est vacant, le maire suppléant peut représenter cette
municipalité aux réunions du conseil."
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement du
député de Hull est le suivant: "L'article 7 se lirait comme suit:
Si le maire d'une municipalité de comté ou d'une
municipalité régionale de comté est absent, est incapable
d'agir ou si le poste est vacant, le maire suppléant peut
représenter cette municipalité aux réunions du conseil."
C'est ce qui est écrit devant moi. Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
rejeté.
M. Paradis: II y a un droit de parole sur l'amendement, M. le
Président?
Le Président (M. Rodrigue): Lorsque je pose la question
à savoir si l'amendement est adopté, si vous voulez intervenir,
il faut me faire signe assez rapidement. M. le député de
Brome-Missisquoi, sur l'amendement.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est reçu.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Très brièvement. Pour convaincre le
ministre du bien-fondé de l'amendement comme tel, ce qu'on a
enlevé essentiellement dans l'article qui était là avant,
c'était le "refuse d'agir", pour tenir compte des cas qu'on vous a
mentionnés et où il pourrait se présenter des situations
où le maire, qui est un personnage important, comme vous l'avez
mentionné vous-même, refuse délibérément de
se rendre à une réunion des MRC, parce que ça fait partie
de sa stratégie de politique municipale. Je pense que cet individu ayant
été élu, comme vous l'avez si bien et si exactement
mentionné, au suffrage universel, par l'ensemble des citoyens, c'est lui
qui porte la responsabilité politique du geste qu'il pose. Si on
n'acceptait pas cet amendement, que l'on maintenait les mots "refuse d'agir"
dans la
proposition, on donnerait ouverture à des possibilités de
représentation par quelqu'un d'autre qu'un maire au niveau de la
municipalité régionale de comté, alors que c'est le choix
de ce dernier de ne pas s'y présenter.
Je vous le soumets, M. le Président, si vous étiez
vous-même maire d'une municipalité et que vous aviez
décidé, en toute connaissance de cause, de refuser d'aller
à une réunion de la MRC, vous ne pourriez tolérer,
accepter ou vous ne jugeriez pas à propos que le législateur
québécois vous impose un remplaçant contre votre
gré, un remplaçant qui, potentiellement, peut être, au
niveau des formations politiques municipales, un adversaire politique. Il
irait, à ce moment-là, si vous me permettez l'expression,
bousiller votre stratégie de boycottage.
Cette situation est appelée à se produire, M. le
Président, dans des régions où le découpage est
plus ou moins bien accepté, où les pouvoirs seront trop
étendus au gré des maires. Si le maire devait faire une telle
option, je pense qu'on devrait respecter cette décision. C'est la
population qui jugera s'il a bien fait ou s'il a mal fait à l'occasion
des élections municipales. Je pense qu'il ne nous appartient pas, comme
législateurs québécois, de substituer qui que ce soit aux
maires de nos municipalités. C'est le but de la motion d'amendement
présentée par le député de Hull.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. La même chose
pourrait s'appliquer dans le cas de tous les membres du conseil qui pourraient
refuser d'agir. Je verrais mal le législateur l'obliger par la cour
à représenter sa municipalité alors que, dans la loi, il y
a déjà un point important qui mentionne le refus d'agir. La loi
accepte qu'il puisse refuser d'agir. Si la loi accepte qu'il puisse refuser
d'agir, la loi accepte aussi que le maire suppléant et tous les membres
du conseil puissent refuser d'agir. Si on enlève les mots "refuse
d'agir", j'ai quand même l'impression, M. le Président,
qu'à ce moment-là, si on veut être sérieux, si on
veut que les MRC fonctionnent et si on trouve des mécanismes pour les
faire fonctionner, il faut, premièrement, que les représentants
des municipalités soient autour de cette table. Qu'on ne leur donne pas
l'occasion de pouvoir refuser simplement d'agir.
M. Léonard: Je vais juste faire un commentaire.
M. Rocheleau: II serait le bienvenu, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: J'admire beaucoup l'esprit si pratique du
député de Brome-Missisquoi, mais il ne m'a pas convaincu
là-dessus. Je pense que c'est un sophisme que vient de développer
le député de Hull où on prévoit le cas du refus
d'agir ou il faut le remplacer. Si on permet de refuser, justement, c'est
l'inverse.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement du
député de Hull à l'article 7 sera-t-il adopté?
M. Tremblay: M. le Président, j'avais demandé la
parole.
Le Président (M. Rodrigue): Ah: je m'excuse, M. le
député de Chambly. M. le député de Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, j'ai aussi de la
difficulté à comprendre cet amendement, s'il se lit bien comme je
l'ai entendu tout à l'heure: "Si le maire d'une municipalité de
comté ou d'une municipalité régionale de comté..."
Est-ce que c'est bien l'amendement? Est-ce ce que c'est l'effet de
l'amendement?
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement se lit comme
suit: "Si le maire d'une municipalité de comté ou d'une
municipalité régionale de comté est absent..."
M. Tremblay: D'accord. Un maire d'une municipalité de
comté, cela n'existe pas, à ma connaissance, et un maire d'une
municipalité régionale de comté, cela n'existe pas non
plus. C'est la première chose.
Sur le fond maintenant, si on voulait enlever tout simplement le refus
d'agir d'un maire, cela équivaudrait à donner un droit de veto au
maire, malgré son conseil. Un conseil pourrait décidé
d'être membre d'une municipalité régionale de comté
et, si le maire décidait de ne pas y aller, cela veut dire que la
municipalité ne participerait pas aux délibérations. Je
pense que les deux amendements qui nous ont été proposés
ce soir démontrent assez clairement l'incapacité des gens de
l'Opposition de proposer et d'amender des propositions correctement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Laprairie. Cela va, vous passez. M. le député de Groulx.
M. Fallu: L'article devrait se lire, après amendement: "Si
le maire d'une municipalité régionale de comté..."
Le Président (M. Rodrigue): L'amen-
dement que j'ai devant moi, pour l'information des membres de la
commission, se lit comme suit: "Si le maire d'une municipalité de
comté ou d'une municipalité régionale de comté est
absent, est incapable d'agir, etc."
M. Fallu: Cela me suffit, M. le Président.
Une voix: Cela n'existe pas.
M. Fallu: Cela n'existe pas, c'est un préfet qui est
à la direction d'une MRC. Évidemment, j'apprécie encore
une fois la technique législative très claire, mais il
m'apparaît une chose de plus en plus évidente, c'est qu'avant
d'improviser, il faudrait qu'on aille voir ce que sont déjà les
lois votées lors d'un mandat précédent. Je sais que la
plupart des membres de l'Opposition ici présents sont nouveaux dans
cette Législature. Ils font partie de la 132e mais, pendant la 131e, il
y a eu, entre autres - je voudrais les en informer brièvement - la loi
57 sur la fiscalité municipale, la loi créant les
municipalités régionales de comté, la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Si vous me permettez, cette Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme prévoit notamment la substitution
des anciens conseils de comté, dont je ne ferai pas ici l'historique,
par le regroupement des municipalités de paroisse avec les villes, sous
un nouveau vocable, municipalités régionales de comté, qui
auront à leur tête un préfet, comme le voulait d'ailleurs
la tradition du Code municipal depuis 1860. Donc, j'ai le plaisir de vous
apprendre que celui qui est à la tête d'une MRC s'appellera,
s'appelle déjà, d'ailleurs, le préfet et non pas le maire
de la municipalité régionale. Ceci dit, M. le Président,
je solliciterais bien humblement du député, conseiller principal
aux affaires municipales, nouvellement désigné par sa formation
ce soir, à qui je souhaite la bienvenue à notre commission, de
retirer sa motion. M. le Président, je m'engage, au nom de ma formation,
si jamais ce député veut faire une proposition de retrait,
à ce qu'à l'unanimité nous soyons d'accord pour ce
retrait, si encore ils peuvent se mettre d'accord sur une proposition de
retrait. Avec un petit conseil en terminant, c'est que le prochain amendement
ne nous amène pas une suspension de dix minutes.
M. Tremblay: M. le Président, sur une question de
règlement...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Chambly, sur une question de règlement.
M. Tremblay: ... je vous suggère fortement, après
ce qui a été dit, d'invoquer encore une fois l'article 65, parce
que la proposition est irrégulière.
M. Léonard: M. le Président, ça va nous
apprendre à nous méfier des propositions d'amendement de
l'Opposition.
M. Tremblay: Je vous suggère, M. le Président, de
débattre de la recevabilité à l'avenir, parce que c'est
plus facile pour plusieurs de juger de la cohérence ou de
l'incohérence des amendements de l'Opposition.
M. Paradis: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Rodrigue): Sur la question de
règlement, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, il est arrivé,
souvent, à l'Assemblée nationale, qu'à l'occasion
d'amendements proposés sur-le-champ, surtout aux fins de session,
surtout au sujet de lois aussi importantes que le projet de loi no 33, qui
comporte 131 articles, si ma mémoire est exacte, et sur lequel on
reçoit, comme membres de l'Opposition, en fin de session, une
série d'amendements aussi volumineux que ceux que je vous exhibe ici
aujourd'hui...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, le point, la question de règlement qui a
été soulevée par le député de Chambly porte
sur l'article 65. Il signale que la motion pourrait être
irrégulière au sens de l'article 65. À ce
moment-là, il m'invitait à toutes fins utiles à en
reconsidérer la recevabilité. Je pense que vous n'êtes pas
sur ce sujet-là, vous êtes sur un autre.
M. Paradis: M. le Président, je m'en vais sur la
recevabilité de la motion comme telle. Je vous explique...
Le Président (M. Rodrigue): Si vous y allez,
j'apprécierais que vous y arriviez rapidement parce que ce
n'était pas apparent par vos propos. Alors, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si vous deviez la juger irrecevable, vous atteindriez
le même but que nous a indiqué le ministre. Il n'est pas
intéressé à quelque amendement que ce soit qui pourrait
faire en sorte qu'un maire qui refuse d'agir puisse porter son acte...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous n'êtes pas en train de faire le débat sur
le fond de la motion?
M. Paradis: Non, non, je suis en train strictement de... (22 h
15)
Le Président (M. Rodrigue): Cela en avait toutes les
apparences et je ne voudrais pas que vous fassiez cela. Je pense que vous
connaissez suffisamment votre règlement pour savoir que, sur une motion
de règlement, on ne doit pas faire de débat sur le fond.
M. Paradis: II faut parler sur la motion comme telle, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Je vous écoute
attentivement sur l'appel au règlement du député de
Chambly.
M. Paradis: Je vous rappellerai tout simplement, M. le
Président, que vous avez déjà vous-même jugé
irrecevable cette motion et que l'article invoqué par le
député de Chambly stipule que le président peut
également modifier dans sa forme une motion pour la rendre recevable. Je
pense que vous avez saisi le sens de l'intervention de l'Opposition et qu'il
vous est loisible, en vertu de l'alinéa 2 du paragraphe 65, d'apporter
cette modification de forme qui ne change en rien la substance des
interventions que vous avez entendues jusqu'à maintenant et qui ne
pourra contrevenir aux arguments déjà exprimés à
l'intérieur du débat. Je pense que vous avez la
discrétion...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi, je n'ai pas l'intention de me prévaloir des
dispositions de l'alinéa 2 de l'article 65 parce que je n'ai pas envie
de m'improviser législateur de loi dans le domaine municipal ce
soir.
Sur la question de la régularité ou de
l'irrégularité de cette motion, eu égard aux dispositions
de l'article 65, si on insiste pour que je me prononce là-dessus, je
vais devoir suspendre les travaux de la commission et procéder à
une consultation.
Nous avons deux choix, soit disposer de la motion d'amendement qui est
devant nous par un vote immédiat ou, encore, le proposeur a la
possibilité de la retirer s'il le juge à propos. Finalement, cela
sera peut-être plus expéditif pour les membres de la commission de
procéder selon l'une ou l'autre de ces façons plutôt que de
suspendre pour cinq, dix ou vingt-cinq minutes pour que je puisse consulter
là-dessus.
M. le député de Huntingdon.
M. Dubois: Avant de consulter, pourrais-je poser une question
à M. le ministre...
Le Président (M. Rodrigue): Nous sommes sur...
M. Dubois: ... qui pourrait peut-être clarifier la
situation ou non, je ne le sais pas, mais qui pourrait peut-être
restreindre le débat?
Le Président (M. Rodrigue): Allez-y, M. le
député.
M. Dubois: Je voudrais savoir du ministre si, dans d'autres lois
qui touchent le monde municipal, quand on invoque les raisons qui
amènent le conseil à faire remplacer le maire par un maire
suppléant, on indique le refus d'agir comme une raison. Dans les autres
lois, est-ce indiqué partout cela?
M. Léonard: À l'article 187, c'est effectivement
mentionné. C'est un article de concordance. Le refus d'agir existe
à quelques endroits ici et là; dans la loi sur
l'aménagement, en tout cas.
M. Dubois: Dans la loi sur l'aménagement, cela existe?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'amendement...
M. Léonard: C'est une concordance que nous faisons
ici.
M. Dubois: Aux conseils de comté, la même chose?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement du
député de Hull sera accepté?
M. Léonard: Non, rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement du
député de Hull est rejeté.
Nous revenons à l'étude de l'article 7 du projet de loi.
Est-ce que cet article sera accepté?
Une voix: Refusé, sur division.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 7 du projet de loi
est adopté sur division.
J'appelle l'étude de l'article 8. Est-ce que l'article 8 sera
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 8 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 9. Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 9 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 10. Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 10 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 11. Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 11 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 12.
M. Rocheleau: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 12 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 13.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 13 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 14.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: L'article 14 se lit comme suit: "L'article 399 de ce
code, modifié par l'article 259 du chapitre 51 des lois de 1979, est de
nouveau modifié par le remplacement du deuxième alinéa du
paragraphe 3 par le suivant: Les dispositions du présent paragraphe sont
impératives pour toute corporation de village."
Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer en quoi les dispositions
antérieures n'étaient pas impératives?
M. Léonard: Non, le fond de l'amendement ne concernait pas
cela, il l'était aussi, c'est pareil. Le changement, ce qu'on a
retiré, c'est exactement ce que j'en ai dit à l'article 1. Nous
enlevons les corporations de ville incorporées sous l'ancien Code
municipal, qui n'existe plus.
M. Paradis: Elles étaient impératives.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 14 est
adopté? Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 14 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 15. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: L'article 15 - je vous fais grâce du
préambule, des modifications d'article - se lit comme suit: "Une
corporation de village peut, en outre, empêcher la construction de tels
établissements et faire disparaître les abattoirs
déjà en existence dans sa municipalité."
Est-ce qu'il s'agit de droit nouveau, d'un pouvoir nouveau de faire
disparaître les abattoirs?
M. Léonard: C'est le droit qu'il y avait
antérieurement. Et, l'article se lisait auparavant comme suit: Les
corporations de ville ou de village. Là, c'est une corporation de
village, c'est toujours les villes qui étaient incorporées sous
l'ancien Code municipal.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 15 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 16.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 16 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 17.
M. Léonard: Toujours la même correction que
l'article 1.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 17 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 18.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 18 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 19.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 19 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 20. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 20 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 21.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 21 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 22.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 22 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 23.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 23 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 24. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je vous fais encore grâce du préambule.
La substance de l'article est la suivante: "Une corporation locale ou de
comté peut, par règlement, contracter une assurance de
responsabilité au bénéfice de ses fonctionnaires et
employés."
Est-ce qu'il s'agit de la même réponse...
M. Léonard: ... modification qui a pour objet d'ajouter
aux pouvoirs d'une corporation locale ou de comté en matière
d'assurances, celui de contracter une assurance de responsabilité au
bénéfice des employés et des fonctionnaires. C'est un
nouveau...
M. Paradis: Nouvelle disposition.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Léonard: C'est déjà dans la Loi des
cités et villes. On uniformise, M. le député de Hull.
Le Président (M. Rodrigue): Alors... M. Rocheleau:
Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 24 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 25.
M. Paradis: Essentiellement, M. le Président, la
même question au ministre que sur l'article 24.
M. Léonard: Ou l'article 23 plutôt.
M. Paradis: L'article 24.
M. Léonard: C'est nouveau aussi.
M. Paradis: Et, on ajoute cette fois-ci, les membres du
conseil.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: M. le Président, simplement pour...
M. Léonard: Est-ce que je peux ajouter, s'il vous
plaît...
M. Rocheleau: D'accord.
M. Léonard: C'est pour éviter la disqualification
en vertu de la Loi sur la fraude et la corruption dans les affaires
municipales. Le conseiller municipal n'a le droit de recevoir aucun avantage ou
bénéfice, comme un contrat, etc. Alors, cela le permet
expressément dans ce cas-là, dans le cas de l'assurance.
M. Paradis: Est-ce que j'ai raison si je vous dis que la
différence entre les articles 24 et 25 est la suivante? Dans le cas de
l'article 24, c'est la corporation locale ou de comté qui contracte
l'assurance- responsabilité, donc, je présume qu'elle paie
à même les deniers publics, tandis que l'article 25 se lit comme
suit: "Les membres du conseil d'une corporation locale ou de comté, tant
qu'ils demeurent en fonction, peuvent participer aux mêmes conditions que
celles applicables aux fonctionnaires." Est-ce que ça veut dire qu'ils
bénéficient de la négociation de groupe, d'un tarif
réduit, mais qu'ils doivent payer pour leur prime d'assurance?
M. Léonard: C'est contributoire, ce sont les deux
parties.
M. Paradis: Les deux parties? M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 25 sera
adopté?
M. Rocheleau: Simplement...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ... une question d'information, M. le
Président. Je comprends que, quand on ajoute un article semblable,
c'est quand même un avantage de permettre à un membre du
conseil toutes sortes de poursuites en cas d'abus ou autres. Par contre, c'est
un peu comme un bon. Dans ce sens que, si une personne n'était pas
admissible ou si une compagnie d'assurances refusait à cause de facteurs
quelconques, est-ce qu'à ce moment-là ça ne peut pas
entraîner le législateur à se poser une question à
savoir si la personne qui a été élue est en
conformité avec la loi?
M. Léonard: II y a déjà une clause...
M. Rocheleau: C'est un peu comme un bon de performance.
M. Léonard: ... qui régit ça. Quelqu'un peut
être disqualifié à siéger comme maire ou conseiller
ou à occuper une charge publique s'il a été poursuivi
antérieurement. Je pense que, dans la Loi sur les assurances, il doit y
avoir des concordances qui sont attachées à ça.
Une voix: II y a sûrement enquête avant
d'accepter.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: II y a une enquête, dans ce cas, avant
d'accepter, justement.
M. Léonard: Pour occuper une charge publique, vous devez
déjà être clair...
M. Rocheleau: En somme, dans une municipalité, en vertu de
la loi, si quelqu'un a fait de la prison, il ne peut pas se présenter
à un poste électif avant 5 ans. Il reste que, pour être
admissible à un bon de sécurité ou à une police
d'assurance, ça pourrait quand même lui être refusé.
Je ne sais pas s'il y a des mécanismes quelconques prévus.
À ce moment-là, s'il y a un refus, c'est parce qu'il y a encore
des doutes.
M. Léonard: Je pense que c'est plutôt à
l'entreprise qui vend l'assurance de vérifier ça. Cela devient
son risque à elle, elle le prend ou elle le refuse.
M. Rocheleau: C'est comme dans notre cas.
M. Léonard: Tout ce que la loi fait, à l'heure
actuelle, c'est qu'elle permet le régime contributoire.
M. Rocheleau: Pour ajouter quelque chose, dans l'entreprise
privée, il y a plusieurs entreprises qui vont assurer leurs
employés et, à ce moment-là, il y a quand même une
certaine enquête qui se fait pour déterminer si l'employé a
des responsabilités à tel ou tel poste.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, je voudrais dire au ministre
qu'au moment où la corporation négocie avec une compagnie
d'assurances tout le monde doit en faire partie. Qu'est-ce qui arrive si deux
conseillers disent: Je n'en veux pas et que les autres veulent en faire
partie?
M. Léonard: Vous avez différents régimes, M.
le député. Il y a des régimes dont tout le monde doit
faire partie; d'autres régimes où c'est volontaire. Ici, c'est
volontaire, je le souligne: "peuvent participer", ils ne sont pas
obligés de participer.
M. Caron: S'il faut que le conseil au complet la prenne et qu'il
y en a un ou deux qui décident de ne pas la prendre, qu'est-ce qui
arrive?
M. Léonard: Ils n'y sont pas forcés par la loi.
M. Caron: Tous les autres membres du conseil sont privés
de ce service.
M. Léonard: La compagnie d'assurances peut moduler ses
conditions en fonction de ça. (22 h 30)
M. Caron: En fonction de cela, oui.
M. Léonard: Je pense que c'est là que cela se
trouve.
M. Caron: Non, ce n'est pas un gros détail, mais on m'a
dit qu'au moment où c'est entré en vigueur, l'an passé, on
s'en est servi, mais les fonctionnaires chez nous nous disaient qu'il fallait
que le conseil au complet en fasse partie.
M. Léonard: Cela dépend de la compagnie.
M. Caron: C'est peut-être la compagnie, oui, qui...
Une voix: Changez de compagnie.
M. Paradis: C'est d'accord, c'est seulement pour...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Je voudrais juste ajouter que l'article en fait ne
force pas les compagnies d'assurances à accepter comme risque les
conseillers, mais il permet à des conseillers et à des maires
d'adhérer, si les conditions des compagnies d'assurances le
permettent. Autrefois, ils ne pouvaient pas avoir tout simplement cette
sorte d'avantage. Si les autres conditions édictées par les
compagnies d'assurances et négociées avec les compagnies
d'assurances le permettent, à ce moment-là, ils vont pouvoir
adhérer.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 25 sera-t-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 25 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 26.
M. Léonard: C'est le même commentaire qu'à
l'article 1.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article sera-t-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 26 est
adopté.
M. Léonard: C'est la même chose à l'article
27.
Le Président (M. Rodrigue): Ah! vous me
précédez, mon cher monsieur. J'appelle l'étude de
l'article 27.
M. Léonard: Même commentaire qu'à l'article
1.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 27 sera-t-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 27 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 28.
M. Léonard: Adopté, avec le même commentaire
qu'à l'article 1.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article sera-t-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 28 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 29.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 29 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 30.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Modifications à la Loi sur les cités et
villes
Le Président (M. Rodrigue): L'article 30 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 31.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 31 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 32.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 32 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 33.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 33 sera-t-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Ici, M. le Président, concernant
l'inscription lors de la révision, elle peut exiger d'être
inscrite, je pense, outre les dispositions déjà
mentionnées. Concernant l'inscription lors de la révision...
Une voix: Oui.
M. Rocheleau: ... peut exiger d'être inscrite, outre les
dispositions déjà mentionnées, une personne physique
majeure et de citoyenneté canadienne. Ce n'est pas un point ici
qui...
M. Léonard: L'article 33. La loi ne spécifiait pas
auparavant qu'il fallait être majeur et de citoyenneté canadienne.
C'est un oubli qu'on corrige à l'heure actuelle. Le sens du mot
"majeur", c'est 18 ans et être de citoyenneté canadienne. Les
trois articles 31, 32 et 33 visent à faire la même correction.
D'accord? Adopté?
Le Président (M. Rodrigue): L'article 33 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 33 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 34.
M. Léonard: Cela touche toujours l'assurance.
M. Rocheleau: C'est un peu comme l'autre article.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 34 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 35.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 35 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 36.
M. Léonard: II y a un papillon ici.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, est-ce qu'on pourrait
nous expliquer justement le fait qu'une telle copie est aussi transmise
à l'autre municipalité...
Le Président (M. Rodrigue): J'attends pour savoir...
M. Rocheleau: ... ou d'autres municipalités.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull, je ne suis pas encore saisi de l'amendement. J'attends pour savoir s'il
va être présenté.
M. Léonard: Sur l'amendement?
Le Président (M. Rodrigue): Oui, votre amendement.
M. Léonard: C'est qu'on oblige une municipalité
à remettre une autre copie à l'autre municipalité quand
elles font une entente au sujet de la Cour municipale.
M. Rocheleau: Est-ce que c'est à l'autre ou les autres
s'il y en a plus qu'une?
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! Avant de débattre de la motion d'amendement, j'aimerais
bien...
Une voix: En matière de...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! J'aimerais tenter d'en comprendre le sens. Nous avons ici un
article 36 qui dit: "Cette loi est modifiée par addition, après
l'article 658, des suivants: 659, 660, 661." L'amendement dit: "L'article 660
de la Loi sur les cités et villes, édicté par l'article 36
du projet de loi no 33, est modifié par l'addition, à la fin du
premier alinéa, de la phrase..." Premier alinéa de l'article
660?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): "décrétant sa
mise en vigueur." "Une telle copie est aussi transmise à l'autre
municipalité." C'est ça?
M. Léonard: C'est ça.
Le Président (M. Rodrigue): Merci. L'amendement est
reçu. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Alors, quand on dit qu'une telle copie est aussi
transmise à l'autre municipalité, est-ce que, dans certains cas,
il peut y avoir d'autres municipalités?
M. Léonard: Oui, en matière
d'interprétation, le singulier comprend le pluriel.
M. Rocheleau: II comprend le pluriel. M. Léonard:
Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Rocheleau: Vous avez remarqué, M. le Président,
que ce n'est pas l'Opposition qui a produit cet amendement-là.
M. Léonard: Vous voyez qu'il est bien fait.
M. Rocheleau: Je dois vous dire, M. le Président, que
justement le parti ministériel avait eu tout le temps nécessaire
avant de nous produire une loi qui nécessairement ne serait pas assortie
d'amendements à la dernière minute, à l'exception des
amendements que nous souhaitions.
Le Président (M. Rodrigue): Cette remarque étant
faite, est-ce que l'amendement sera adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 36 tel qu'amendé sera
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté. M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Rocheleau: À l'article 36, si vous
me le permettez, l'article 661: "Le gouvernement peut, à sa
discrétion, donner ou refuser son approbation au règlement. "S'il
l'approuve, le gouvernement émet une proclamation
décrétant qu'à compter de la date y mentionnée, qui
ne doit pas être plus rapprochée que 30 jours de la date de la
proclamation, le territoire de la municipalité y mentionnée cesse
d'être soumis à la juridiction de la Cour municipale de l'autre
municipalité."
Maintenant, dans le cas où il l'adopte, dans le cas où il
le refuse, est-ce que le ministre doit, dans un temps quand même assez
limité, informer aussi la municipalité?
M. Léonard: II le fait automatiquement.
M. Rocheleau: J'ai vu, M. le Président, certains
règlements adoptés dans des municipalités, en
conformité avec la loi, être acheminés au ministère
des Affaires municipales et prendre jusqu'à six mois pour l'adoption.
Est-ce que ça veut dire qu'après un laps de temps, c'est à
refaire?
M. Léonard: Le temps d'approbation, normalement, c'est
deux ou trois semaines au ministère. Quand ça prend plus de
temps, c'est qu'il manque au dossier des pièces, des renseignements,
etc.
M. Rocheleau: Je pourrais peut-être rappeler au ministre
des Affaires municipales que la ville de Hull a déjà
procédé à une annexion volontaire avec la
municipalité de Hull-Ouest. Elle s'était conformée en tout
point et avait approuvé son règlement au mois d'avril 1979 et
nous avons reçu l'approbation au mois de novembre. Il n'y avait
absolument rien... on avait même scruté le règlement
à la loupe, M. le Président.
M. Léonard: Dans le cas de l'annexion, M. le
Président, je dirai au député du comté de Hull
qu'il y a toujours des études qui sont faites par le service
d'organisation municipale au ministère, qui va sur les lieux, le cas
échéant, et qui fait un rapport au ministre avant que ce soit
autorisé. C'est une procédure d'annexion, ce n'est pas un
règlement comme celui dont on parle ici. Les procédures
d'annexion de territoire sont toujours longues. C'est important de toucher au
territoire.
M. Rocheleau: Est-ce que cela veut dire, M. le Président,
que les procédures d'annexion volontaire sont plus longues que les
fusions forcées?
M. Léonard: Comme vous l'avez vu, dans le cas des fusions
forcées, cela faisait quinze ans; après quinze ans, c'est
peut-être le temps qu'on y arrive.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 36 tel
qu'amendé sera adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 36 tel
qu'amendé est adopté.
J'appelle l'étude de l'article 37.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Léonard: Concordance. Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 37 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 38.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 38 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 39.
M. Rocheleau: M. le Président, une question au ministre
s'il vous plaît. Le nouvel article ne tient plus compte de la distance
d'un rayon de dix milles. Pourrait-on mentionner...
M. Léonard: La raison de cet article, c'est qu'on veut
faire une concordance avec un article déjà adopté l'an
dernier dans la Loi sur les cours municipales, la loi no 12, dans le sens que
des municipalités peuvent faire des ententes à l'intérieur
du même district judiciaire. C'est la loi no 39 de 1979.
La modification a pour objet de rétablir la concordance entre le
premier alinéa du paragraphe 2 de l'article 7 de la Loi sur les cours
municipales et l'article 2 de cette loi quant aux critères de
territorialité qui gouvernent l'expansion de la juridiction d'une Cour
municipale au territoire d'une autre municipalité.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 39 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 39 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 40.
M. Léonard: II y a un papillon, un amendement du
même type que
l'amendement à l'article 36. Après le premier
alinéa du paragraphe 7.2 de l'article 40, on ajoute une phrase: "Une
telle copie est aussi transmise à l'autre municipalité".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Rocheleau: Encore là, il y a les délais, M. le
Président, qui permettent au gouvernement d'approuver ou de refuser un
tel règlement. Est-ce que les délais sont d'une courte
durée?
M. Léonard: Dans le cas où il approuve, il faut
qu'il se passe au moins 30 jours afin que cela puisse entrer en vigueur.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 40 est-il adopté? (22 h 45)
M. Léonard: L'amendement est adopté et l'article
aussi.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 40 tel
qu'amendé sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 40 tel
qu'amendé est adopté.
Modifications à la Loi sur le
développement de la région de la Baie-James
J'appelle l'étude de l'article 41.
M. Rocheleau: L'article 41 nous préoccupe un peu. Je
comprends qu'on parle de la région et plus particulièrement de la
municipalité de la Baie-James, qui est divisée en
différentes localités, mais il n'en demeure pas moins que nous
craignons quand même que cela puisse ouvrir une porte. Entre autres,
aussi, la ville de Montréal demande depuis plusieurs années des
taux différenciés. Sachant que la municipalité de la
Baie-James, le gouvernement en est responsable du point de vue des subventions
pour un pourcentage fort élevé, je me pose la question à
savoir s'il est aussi important de permettre des taux
différenciés dans cette région-là.
M. Léonard: M. le Président, à ce sujet,
nous avons d'ailleurs reçu des représentations de la part de
l'Union des conseils de comté des municipalités locales du
Québec. Cependant, je ferai une distinction entre la notion de taux
différenciés, dont on discute à l'heure actuelle dans le
monde municipal, et celle dont il est question ici. Lorsqu'on parle de taux
différenciés, on parle de taux différenciés selon
des catégories d'immeubles, règle générale, dans
des municipalités, qu'il s'agit ici de taux différents selon des
localités. Ce n'est pas du tout la même chose quand on
connaît l'immensité du territoire de la municipalité de la
Baie-James. Il y a des situations très différentes d'une place
à l'autre et qui commandent des taux différents, à tel
point que, depuis l'origine, la municipalité de la Baie-James a
appliqué des taux différents à cause, justement, des
services différents, de la nature des travaux qui sont faits dans des
localités différentes, de la population qui l'habite, parce qu'il
y a des municipalités qui sont grandes, d'autres qui sont de tout petits
villages. Alors, ils ont été forcés eux-mêmes, par
souci de justice et d'équité, d'appliquer des taux
différents mais, encore une fois, dans des localités
différentes.
Alors, il y a quand même des balises à cette situation. Il
y a le fait que toutes les ordonnances de la municipalité de la
Baie-James sont approuvées par le ministre des Affaires municipales et
le gouvernement, le Conseil des ministres. Chacune des ordonnances passe par
là.
Deuxièmement, la loi concernant la municipalité de la
Baie-James ou la loi qui constitue la municipalité de la Baie-James est
très particulière, hermétique, et je pense qu'il y a des
dispositions là-dedans qui font que ce n'est pas une situation
exportable au reste du Québec. Je répète aussi que, depuis
1975, la réalité a fait que les taux ont été
différents.
M. Rocheleau: Maintenant, je comprends, le ministre mentionne que
c'est un cas d'exception créé par Hydro-Québec, qui y a
construit des équipements et des barrages. Alors, cela ressemble un peu
à une municipalité qui pourrait comporter certains
précédents, comme le cas de Hauterive qui, actuellement, a
certains problèmes qui semblent avoir été
créés justement par Hydro-Québec. Elle a connu un flux de
population important au cours des dernières années. Je me pose la
question à savoir si, d'une part, on est prêt à faire des
cas d'exception qui peuvent sûrement être justifiables si, dans
d'autres cas, le ministre des Affaires municipales, surtout avec l'adoption de
la loi 16 - parce que je pense qu'on ne pourra pas continuer à
intervenir dans le but de faire comprendre au gouvernement que la loi 16 n'est
pas ce qu'il y a de mieux pour les citoyens, mais le fait d'accepter certains
précédents, c'est une exception à la règle,
pourrait sûrement permettre d'analyser d'autres cas d'exception
possibles.
M. Léonard: Je voudrais d'abord répondre au
député de Hull, en disant que la situation antérieure n'a
pas été amenée par nous. Antérieurement,
Hydro-Québec ne payait pas ses taxes. Ce n'était pas sous notre
régime, c'était sous un régime autre que le nôtre.
Nous avons justement corrigé cette situation avec la Loi sur la
fiscalité municipale, par laquelle Hydro-Québec paie
dorénavant des taxes à l'ensemble des citoyens du Québec.
À tel point que, dans la ville de Hauterive, les taxes perçues de
la part d'Hydro-Québec sont passées de 12 000 $ à plus de
300 000 $. C'est seulement pour vous montrer que, depuis que nous avons
adopté cette Loi sur la fiscalité municipale, Hydro-Québec
paie des taxes. Je pense qu'il faudrait corriger certaines de vos perceptions,
parce qu'elles m'ont l'air primaires à ce sujet.
M. Rocheleau: Je comprends que le ministre nous mentionne que ce
n'est pas une responsabilité du gouvernement actuel, que c'est
probablement la faute d'autres gouvernements. Le député de
Frontenac n'est pas ici ce soir. Je tiens aussi compte du fait qu'on nous a
toujours dit, quand on était jeune, qu'on naissait avec la tache
originelle. Si un gouvernement n'a peut-être pas reconnu, dans le temps,
certaines formalités afin de permettre les correctifs, cela ne veut pas
dire qu'un autre gouvernement ne peut pas corriger une situation de fait.
M. Léonard: C'est exactement ce que nous avons fait, M. le
Président, nous avons corrigé, effacé cette tache
originelle qu'un parti au pouvoir avant nous avait imprimée au paysage.
Voilà où nous en sommes. Cela a été corrigé,
de telle sorte que la municipalité de Hauterive reçoit au moins
300 000 $ de plus par année de la part d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Rodrigue): Messieurs, ces mises au point
étant faites de part et d'autre, est-ce qu'on pourrait revenir à
la pertinence du débat?
Je vais céder la parole au député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Merci, M. le Président. L'article se lit comme
suit: "Le conseil d'administration peut imposer la taxe foncière
générale à des taux différents selon les parties de
la municipalité qu'il détermine."
J'ai compris, des observations qui nous ont été faites par
des regroupements de municipalités, et des réponses que le
ministre a données, que ce qui le motive à introduire cet article
de loi est le fait que le territoire de cette municipalité est
très vaste et très peu peuplé, tandis que, dans le cas de
Montréal, c'est très restreint comme territoire et très
dense comme population. C'est l'essentiel ou c'est une partie de
l'argumentation que le ministre nous a présentée à ce
moment-là.
J'ai également compris de l'argumentation du ministre
qu'étant donné la nature de cette municipalité, qui fait
en sorte que des gens vont y habiter un an, deux ans, trois ans, ou trois mois,
etc., ça demande une rationalisation de l'imposition de ces taxes qui
peut être différente, selon l'endroit où la localité
se trouve sur le territoire de cette municipalité. Dans le but
d'éviter toute équivoque et d'être certain d'accomplir le
but dénoncé par le ministre, de ne pas élargir cette porte
parce qu'il y a des intervenants qui en craignent l'élargissement,
est-ce que ça ne serait pas possible - avant de faire un amendement, je
fais une suggestion - ...
M. LeMay: ... la prudence s'installe.
M. Paradis: ... plutôt que de penser en termes de partie,
de localité, de penser en termes de localité? Parce que, si on
pense en termes de partie, de la localité, il demeure possible, et je
suis conscient que cela doit être approuvé par le gouvernement,
etc., et que l'on peut penser en termes de partie de localité.
M. Léonard: Oui, mais je pense qu'une partie de
municipalité dans le territoire de la Baie-James équivaut
à une localité. C'est ce que cela signifie, en fait. Autrement,
il faudrait définir localité de façon juridique et le
territoire de la municipalité, ce qui amènerait la
définition de "partie de municipalité". Mais je ne pense pas
qu'il y ait de danger de créer un précédent par la loi qui
crée la municipalité de la Baie-James. Vous savez fort bien qu'il
n'y a même pas de maire à la municipalité de la Baie-James,
c'est un président-directeur général. Je crois que ce
serait totalement inacceptable d'appliquer un telle formule. Je pense que tout
le monde comprend au Québec, et on s'entend là-dessus, que la loi
qui crée la municipalité de la Baie-James est une loi
particulière et qu'on ne peut pas arguer de cette loi pour demander un
précédent ailleurs.
Encore une fois, quand on parle de taux différenciés, par
exemple, au comité sur la fiscalité, on parle d'une tout autre
chose. Ce sont des taux différenciés par catégorie
d'immeubles et non par localité. Je pense qu'il y a peu de danger, en
tout cas, je refuserais de considérer un précédent
à partir de cette loi, parce que c'est une situation vraiment
particulière.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 41 du projet de loi
sera-t-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 41 du projet de loi
est adopté. J'appelle l'étude de l'article 42.
Modifications à la Loi de police
M. Léonard: II y a un papillon.
Le Président (M. Rodrigue): Pour les fins de
l'enregistrement des débats, M. le ministre, pourriez-vous toujours vous
référer à un amendement, parce que les papillons,
semble-t-il, dans notre règlement ne sont pas prévus?
Une voix: II y a toutes sortes de papillons, à part
cela.
M. Léonard: Un amendement, M. le Président,
à l'article 42 est proposé. Je vous le dépose; il est
écrit. L'amendement consiste à donner raison, si vous le
permettez, à l'Union des municipalités du Québec qui
voulait qu'on précise qu'une municipalité qui n'était pas
normalement tenue d'avoir un corps de police, mais qui en avait un à la
suite d'une entente, si elle reprenait sa liberté, ne pouvait pas
être tenue de garder son corps de police. Si vous lisez la
dernière phrase de l'amendement, elle se lit comme suit: "La conclusion
d'une entente en vertu du présent article n'a pas pour effet d'obliger
une municipalité, lorsque prend fin cette entente, à
établir ou maintenir un corps de police si elle n'y était pas
déjà tenue." Je pense que c'est assez clair et je crois que cela
répond à la demande de l'Union des municipalités du
Québec.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me le
permettez...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ... je suis très heureux que le ministre ait
soumis cet amendement qui tient effectivement compte de l'Union des
municipalalités et de l'Union des conseils de comté qui avaient
porté à notre attention la problématique qui aurait pu
survenir si l'une ou l'autre des municipalités qui auraient voulu se
retirer de cette entente avait été obligée de maintenir
son corps de police. Nous sommes d'accord avec cet amendement.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 42 est adopté. L'article 42, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 42, tel
qu'amendé, est adopté. M. le ministre.
M. Léonard: D'accord, l'article 42 est adopté. Cela
va.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 42, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Léonard: Nous présentons un nouvel article
42.1.
Le Président (M. Rodrigue): Si je comprends bien,
l'article 42.1...
M. Léonard: Est remplacé.
Le Président (M. Rodrigue): ... s'insère entre les
articles 42 et 43.
M. Léonard: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre. (23
heures)
M. Léonard: Alors, cet article qui a été
modifié précise les pouvoirs et les devoirs qu'il y a à
l'intérieur d'une entente intermunicipale pour avoir un corps de police
et ça fait suite à nos discussions avec le ministère de la
Justice et aussi, je pense bien, au colloque qu'a tenu l'Union des
municipalités du Québec à Jonquière, où il a
été discuté assez largement de cette question. Nous
modifions donc l'article et nous permettons dans la Loi de la police les
ententes intermunicipales sur les corps de police.
M. Rocheleau: M. le ministre, simplement pour nous donner plus
d'explications, ça permet aussi à une municipalité de
conclure une entente avec une autre municipalité et de desservir son
territoire sans nécessairement tenir compte de l'article 42.1. Par
contre, l'article 42.1 peut permettre une espèce de régie ou de
commission.
M. Léonard: Oui. Cela complète l'article 74
effectivement.
M. Rocheleau: Elles ne sont pas tenues... c'est-à-dire
qu'une municipalité, en vertu de l'article 42, peut continuer à
offrir un service, par contre, la municipalité peut se retirer alors
que, dans ce cas-ci, ça devient un service conjoint sous une
régie.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement qui
est inséré après l'article 42 du projet de loi sera
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté.
M. Léonard: L'ancien 42.1 est retiré par le fait
même. Bon. Article 42.2.
Le Président (M. Rodrigue): Nous sommes informés
qu'il y a également un nouvel article 42.2, qui doit être
introduit après l'article 42.1, M. le ministre.
Modifications à certains régimes
particuliers de retraite
M. Léonard: Oui, c'est encore un ajustement par rapport au
projet, mais la modification permet que les héritiers d'une personne qui
a acquis le droit à une pension, en vertu de la Loi sur les
régimes de retraite des maires et des conseillers, puissent toucher
cette pension pendant 15 ans ou recevoir globalement une somme égale
à la valeur actuelle de la pension, si cette personne
décède à l'âge de 60 ans ou plus.
M. Rocheleau: Est-ce que, M. le Président, à
l'article 2, c'est la valeur actuelle ou la valeur actuarielle?
M. Léonard: Actuelle.
M. Rocheleau: Maintenant, est-ce que ça tient compte, M.
le Président, du nouveau régime de retraite? Est-ce que ça
tient compte aussi de l'ancien régime, parce qu'en 1975, on a
modifié le régime de retraite, qui permettait à ceux qui
étaient déjà membres de conseils antérieurement, de
conserver l'ancien régime où ils devenaient admissibles à
la retraite à leur départ après douze ans de vie
municipale.
M. Léonard: Cela s'applique au nouveau régime. Le
nouveau s'est trouvé à donner des mesures de transition, entre
l'ancien et le nouveau. C'est le nouveau régime.
M. Rocheleau: Mais il faut tenir compte que les membres du
conseil, en 1975, devaient opter soit pour l'ancien régime ou le
modifier pour le nouveau. À ce moment-ci, si on parle du nouveau
régime, pour ceux qui ont maintenu l'ancien régime, est-ce que
les dispositions s'appliquent?
M. Léonard: Non, ça s'applique au nouveau, je
pense. On va vérifier.
M. Rocheleau: Parce que, si quelqu'un de l'ancien
régime...
M. Léonard: Qui a gardé l'ancien...
M. Rocheleau: ... décédait demain matin, il me
semble que...
M. Léonard: ... se trouve à être régi
par l'ancien complètement...
M. Rocheleau: M. le Président, si on préfère
le vérifier plus à fond ou suspendre la séance pendant
quelques minutes...
M. Léonard: ... sous l'ancien régime et il n'y a
plus de dispositions législatives qui les prévoient. Alors,
nécessairement, cette disposition ou cet amendement vise les gens qui
sont inscrits sous le nouveau régime.
M. Rocheleau: C'est parce qu'il y a des membres de
différents conseils de ville au Québec qui sont encore en
fonction et qui ont maintenu l'ancien régime. S'ils ont maintenu
l'ancien régime, est-ce que les mêmes dispositions vont
s'appliquer pour ceux-là comme pour le nouveau?
M. Léonard: Cela s'applique seulement au nouveau
régime.
M. Rocheleau: Seulement au nouveau régime.
M. Caron: Dans certains cas, il y a eu des amendements dans les
municipalités; vous avez la ville de Saint-Laurent, par un bill
privé. Alors, cela vient corriger. Si un type est en fonction, qu'il a
62 ans, qu'il est maire et qu'il décède, s'il n'avait pas
touché... il perdait ses 15 ans. Cela vient clarifier la chose.
M. Léonard: Oui, mais ça ne touche pas les
régimes particuliers de retraite, M. le député. Cela
touche le régime général de retraite des maires et des
conseillers, selon la Loi sur les régimes de retraite des maires et des
conseillers des municipalités.
M. Caron: II y a quelques municipalités comme chez nous,
Verdun, LaSalle, Saint-Laurent, Sainte-Foy, ça ne les touche pas.
M. Léonard: Est-ce que ce sont des régimes
particuliers? Elles ne sont pas touchées par ça. Cela touche le
régime général.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement
introduisant un nouvel article 42.2 sera... Je m'excuse, M. le
député de Verdun.
M. Caron: Je me demande s'il n'y aurait pas moyen de suspendre
cet article-là pour le clarifier. On a un conseiller chez nous qui n'est
pas revenu cette année à cause de ça. Il avait
dépassé 60 ans. Je veux dire que, s'il était mort en
fonction, de la
façon que la loi est rédigée, on remettait à
la veuve seulement le montant qu'il a donné. Je me demande s'il n'y
aurait pas lieu, quant à le faire, de bien le faire, parce que cela
touche d'autres municipalités...
M. Léonard: M. le maire, je pense qu'on ne pourrait pas
toucher aux régimes particuliers qui sont finalement des ententes entre
une municipalité et une compagnie d'assurances. Là, on
interviendrait, par une loi, à l'intérieur même de ces
régimes, cela changerait toutes les conditions d'assurances. Je pense
qu'ici on a un régime général. On peut y toucher parce que
cela a été fait selon la loi, mais les autres sont finalement des
contrats particuliers. À l'heure actuelle, toucher à ça...
On vient de toucher à quelque chose de gros et on ne serait pas
justifié d'intervenir là-dedans, je crois.
M. Caron: Ce ne sont pas des compagnies d'assurances, ce sont des
projets de loi privés. Je pense que le sous-ministre est au courant de
ça.
M. Léonard: Par exemple, dans le cas de Verdun ou de
Saint-Laurent, ces villes sont venues ici, à l'Assemblée
nationale, pour avoir une dérogation par bill privé. Elles ont
donc un régime particulier. Si elles veulent faire modifier leur
régime, il faut qu'elles reviennent avec un bill privé, pour le
faire modifier par un bill privé. Mais ici, nous sommes dans une loi
générale, on ne peut modifier que le régime
général. Sinon, je pense qu'en essayant de
légiférer sur des chartes privées ou des bills
privés, ou ce qui a été obtenu par bill privé, on
risque de créer des iniquités pour l'une ou l'autre partie, mais
enfin...
M. Caron: II y a à peu près cinq ou six
villes...
M. Léonard: II y en a un certain nombre, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Je vais vous demander de
parler assez fort pour les fins de l'enregistrement, s'il vous plaît!
Une voix: Parce qu'il est tard.
M. Caron: J'ai dit qu'il y a cinq ou six villes qui ont ces
pouvoirs-là.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Au sous-alinéa 2, on parle "de toucher
globalement, sur demande, une somme égale à la valeur actuelle de
la pension." Il y a une question qui a été soulevée
lorsque cela a été lu. On a demandé si ce ne serait pas
mieux que ce soit la valeur actuarielle. De quelle façon est-ce
calculé? Est-ce qu'il existe un mode connu pour établir cette
valeur-là?
M. Fallu: ... un comptable.
M. Paradis: Non. Je veux savoir si ce ne serait pas mieux de
mettre le mot "actuarielle."
M. Léonard: Nous avons une définition de la valeur
actuelle. Je pense qu'on va vous la sortir.
M. Paradis: Pendant qu'on sort la définition à
l'article 30.1, qui est sur la page 2 de l'amendement, on dit que "Si un
participant décède, avant d'avoir atteint l'âge de 60 ans,
après avoir acquis le droit à une pension, les sommes
accumulées à son compte sont versées globalement à
ses héritiers avec intérêt au taux fixé..." Dans cet
article on ne retrouve pas la même prescription pour toucher la pension
que celle que l'on trouve dans le cas d'un participant qui décède
à l'âge de 60 ans ou plus. Il y a un maximum de 15 ans qui est
indiqué à l'article 30, premier alinéa, alors que pour une
personne qui décède avant d'avoir atteint 60 ans il n'y a pas de
maximum. Est-ce qu'on pourrait me donner des explications là-dessus?
M. Léonard: Ce n'est pas, je crois, un maximum. Ce n'est
pas le même régime. Àl'article 30.1, ce qu'on calcule, ce
sont des sommes accumulées à son compte, vraisemblablement, ce
qu'il a versé lui-même, plus ce que l'employeur a versé,
plus les intérêts accumulés là-dessus.
Dans l'autre cas, lorsque le participant décède, c'est le
conjoint qui touche une pension durant 15 ans ou qui touche globalement la
valeur actuelle de cette pension. Ce sont deux régimes
différents. Si le participant décède à plus de 60
ans, au fond, ce qui intervient, c'est le risque de l'assurance-vie
lui-même. Il profite des primes des autres qui ne sont pas
utilisées, etc. Tandis que, selon l'article 30.1, c'est calculé
à partir des cotisations versées, comprenant la part de
l'employeur, en l'occurrence la municipalité. Alors, c'est sa propre
part à lui qui accumule des intérêts. Tandis que pour
l'autre, c'est plutôt sur une base actuarielle que c'est
versé.
Pour la valeur réelle, il n'y a pas de définition, me
dit-on, dans la loi comme telle. Peut-être qu'on trouverait une telle
définition dans le Code civil ou peut-être dans des lois
d'assurances. C'est peut-être vu dans le sens commun; il doit y avoir des
tableaux pour calculer la valeur actuelle. Ce n'est pas la définition
technique, si vous permettez.
M. Paradis: Oui, parce que cela peut impliquer des sommes
d'argent, selon la formule utilisée, qui peuvent varier...
M. Léonard: C'est le terme qui est utilisé dans la
loi à l'heure actuelle. (23 h 15)
M. Rocheleau: Pour le bénéfice de cette
assemblée, est-ce qu'on ne pourrait pas tout simplement le retirer et
avoir des informations... suspendre l'étude de l'article, si vous
voulez...
M. Léonard: Suspendre...
M. Rocheleau: ... et on pourrait reprendre un peu plus tard.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a accord pour
suspendre l'étude de l'amendement qui porte le no 42.2?
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'étude de cet
amendement est suspendue et reportée à plus tard.
M. Rocheleau: Je voudrais simplement faire remarquer, si vous
permettez, M. le Président, que c'est sûrement un amendement
intéressant, M. le ministre, mais j'aurais souhaité que vous ayez
eu le temps d'avoir les informations pertinentes pour éviter...
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 43.
M. Léonard: Je pourrais proposer une chose, pour qu'on ne
bloque pas là-dessus...
M. Rocheleau: On ne veut pas la bloquer.
M. Léonard: Je comprends, mais on pourrait poser la
question...
M. Rocheleau: Vous savez bien qu'on ne ferait pas ça.
M. Léonard: ... à la Commission administrative du
régime de retraite - je pense qu'il y a une commission - ils ont
sûrement cette définition et ils doivent savoir comment la
calculer. Est-ce qu'on pourrait déposer cette définition? Je ne
sais pas si on peut. C'est parce que c'est une notion communément
acceptée, c'était déjà dans la loi, cela a l'air
d'être un terme d'assurance...
M. Paradis: Pour débloquer le sujet, je voudrais poser une
question bien pratique: Dans les endroits où c'est communément
accepté, est-ce que ça entraîne des conflits ou des
litiges, soit de la part de la partie qui a à payer ou de celle qui a
à recevoir, en pratique, dans les endroits où c'est
utilisé?
M. Léonard: Je ne penserais pas, parce que c'est quand
même très balisé, à l'heure actuelle, c'est quinze
ans, c'est la valeur actuelle d'une pension de quinze ans. C'est ce que
ça veut dire, c'est ce que dit l'article. Donc, la question que vous
posez est: Comment calcule-t-on la valeur actuelle par rapport à une
valeur actuarielle, par rapport à une valeur courante? Je pense que
ça devient très technique.
M. Paradis: Le but de la question, M. le ministre, était
de...
M. Léonard: ... les litiges en cour.
M. Paradis: Ce que je veux savoir, pour éviter les litiges
c'est si, dans certaines circonstances, une partie peut se sentir
lésée parce qu'on utilise une formule plutôt que l'autre et
qu'il y ait...
M. Léonard: M. le député de
Brome-Missisquoi, c'est déjà utilisé dans la loi comme
notion ou valeur actuelle et je n'ai pas entendu dire que cela avait
entraîné des litiges. Ce n'est pas une notion nouvelle.
M. Garon: Qui vous a demandé cet amendement? Est-ce
que...
M. Léonard: Cela a été demandé comme
ça, parce que les gens trouvaient ça un peu injuste. Je crois que
lorsque quelqu'un décède entre 60 ans et 65 ans, le conjoint ne
peut pas avoir accès à la pension avant d'avoir atteint 65 ans.
Cela créait un vide de revenus quand même très
gênant. Je pense que c'est...
M. Rocheleau: Écoutez, M. le Président, je pense
que l'amendement a sûrement une valeur, si on avait pu avoir...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Peut-on simplement le reporter, y revenir à
la fin, peut-être, lorsqu'on aura les informations?
M. Léonard: D'accord. On me dit qu'on ne les a pas ce soir
ici. On fera venir les actuaires demain.
Le Président (M. Rodrigue): Article 43.
M. Léonard: Si on ne finit pas ce soir... on doit finir ce
soir, normalement.
M. Rocheleau: Cela dépendra de vous, M. le ministre.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 43 est
adopté?
M. Léonard: Non, moi, je réponds à vos
questions.
M. Rocheleau: J'espère qu'on n'aura pas le même
traitement qu'on a eu aux amendements antérieurs, si on en a
d'autres...
M. Léonard: Vous admettrez qu'il fallait les traiter comme
on les a traités.
Le Président (M. Rodrigue): Sur l'article 43... à
l'ordre, s'il vous plaît. Est-ce que l'article 43 est adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 43, adopté.
Article 44.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Léonard: C'est plus clair, c'est tout.
M. Rocheleau: Ici, M. le Président, "une
rémunération ou allocation ne peut être versée sans
qu'un règlement n'ait été adopté par les deux tiers
du conseil..."
M. Léonard: On est à étudier l'article 44,
M. le Président?
Le Président (M. Rodrigue): Oui.
M. Rocheleau: C'est la continuation de l'article 43?
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 44 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 44 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 45.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
M. Paradis: Excusez-moi, j'ai une petite question.
M. Rocheleau: Vous avez une question à poser sur l'article
45?
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Bien brève. On n'a modifié que la
version anglaise du paragraphe 1 de l'article 173 de la loi. Qu'est-ce qui
justifie qu'on ne modifie que la version anglaise? Est-ce que c'était
inexact comme traduction?
Le Président (M. Rodrigue): Nous sommes à l'article
45, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Léonard: On vient d'adopter l'article 44, nous serions
à l'article 45.
M. Rocheleau: Article 45, M. le Président.
M. Paradis: D'accord, cela va. Je suis en avant de mon temps.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 45 est
adopté.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 46. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: La même remarque, pour gagner du temps.
Qu'est-ce qui justifie qu'on ne modifie qu'une des versions finalement?
M. Léonard: C'est pour la concordance. Je pense qu'il
manquait des choses dans la version anglaise par rapport à la version
française. C'est pour cela que nous corrigeons.
M. Paradis: D'accord.
M. Léonard: En fait, la traduction n'était pas
exacte ou incomplète.
M. Paradis: Même dans les projets de loi, il peut se
glisser des erreurs.
M. Léonard: Bien oui.
M. Fallu: Dans les traductions.
M. Léonard: C'est une traduction, oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 46 est-il
adopté?
M. Fallu: Mais cela n'a pas réussi dans la constitution
canadienne.
M. Tremblay: C'est ce qui arrive quand on légifère
en deux langues.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! L'article 46 est-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 46 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 47.
Modifications à la Loi sur les villages
nordiques
M. Léonard: C'est un pouvoir nouveau. La modification
permet dorénavant au conseil d'un village nordique de réglementer
la vidange périodique des réservoirs d'eaux usées et de
prélever une compensation annuelle pour ce nouveau service et pour celui
de l'enlèvement des déchets. Elle n'était pas
prévue positivement dans la loi, la réglementation de la vidange
périodique des réservoirs d'eaux usées. Il n'y a pas
d'autres moyens de faire la chose dans cette partie du territoire.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est-il
adopté?
M. Paradis: Une petite question.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On peut imposer annuellement une compensation pour
défrayer ce service, soit au propriétaire, au locataire, ou
à l'occupant de chaque maison. Puis-je savoir pourquoi le
législateur n'a pas opté pour une des clauses
spécifiques?
M. Léonard: Parce qu'il y a tous les cas et que la vidange
est à celui qui habite l'immeuble en question.
M. Paradis: Non, c'est au choix, M. le ministre.
M. Léonard: Dans la loi générale, on permet
à la municipalité de choisir entre le propriétaire, le
locataire ou l'occupant.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 47 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 47 est
adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 48.
M. Léonard: Encore une concordance. Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 48 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 48 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 49. Cet article est-il
adopté"?
M. Rocheleau: Un instant, s'il vous plaît! M. le
Président, cet article semble aller à rencontre des ententes
déjà conclues par le comité conjoint, concernant les taux
différenciés par les catégories qu'il détermine.
Pourrait-on nous fournir des explications, s'il vous plaît"?
M. Léonard: Dans ce cas, dans les villages nordiques, il
n'y a pas de taxe foncière, il n'y a pas de taxe d'affaires et c'est une
taxe pour des services ou des compensations au propriétaire, locataire
ou occupant. C'est une compensation qui se veut une mesure temporaire,
palliative de financement municipal, qui va disparaître lorsque le
conseil municipal va procéder par taxe foncière.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, si je comprends bien, ces
municipalités ont quand même le droit d'imposer, par les deux
derniers alinéas de l'article, des compensations pour certains services
spécifiques. Cette taxe dont on parle est une compensation finalement
pour le reste du financement de la municipalité. Cela s'assimile donc de
très près à la taxe usuelle que l'on retrouve dans les
autres municipalités. Cette identification ou ce rapprochement
étant fait, on permet la catégorisation.
M. Léonard: Ce sont des catégories de services et
non pas par immeuble. C'est une compensation par catégorie de services,
en fait, les vidanges, par exemple.
M. Rocheleau: De chaque maison, magasin, bâtiment.
M. Paradis: Les catégories qu'il détermine, M. le
ministre, c'est assez...
M. Léonard: Ce n'est pas du tout une taxe foncière.
Elles n'en ont pas à l'heure actuelle et on est obligé de
financer la municipalité. Jusqu'à ce qu'elles en aient, on leur
permettrait de fonctionner comme cela.
M. Paradis: Oui, mais c'est pour cela que j'ai fait le
rapprochement, M. le ministre. Cette compensation sert finalement de taxe
foncière. C'est très assimilable, jusqu'à ce que la
municipalité en ait.
L'article de la loi est très éloquent là-dessus,
jusqu'à ce que le conseil impose une
taxe foncière qui va servir aux mêmes fins de financement.
Le conseil peut imposer une compensation au propriétaire, locataire ou
occupant de chaque maison, magasin ou autre bâtiment, d'un montant
égal pour chacun ou fixé, suivant les catégories qu'il
détermine... Cela semble inclure non pas strictement un type
d'habitation, cela peut permettre de catégoriser à peu
près tout ce qu'on veut.
M. Léonard: Ces municipalités n'ont pas de taxe
foncière, mais, quand elles en auront une, à ce moment-là,
le conseil pourra taxer selon l'évaluation. Il pourra ensuite imposer
une taxe d'affaires.
M. Rocheleau: On admet qu'il n'y a pas de taxe foncière.
On donne au conseil un mécanisme temporaire, mais, dans
l'éventualité d'une taxe foncière, est-ce qu'il ne pourra
pas continuer à exercer la différence qu'il pourrait y avoir?
M. Léonard: À ce moment-là, il imposera la
taxe générale sur une base d'évaluation foncière
et, ensuite, les commerces par une taxe d'affaires, comme les autres
municipalités.
M. Rocheleau: Vous êtes bien convaincu de votre affaire, M.
le ministre?
M. Léonard: On n'a pas le choix. À l'heure
actuelle, il faut procéder comme ça.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article... Oui,
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Sur votre dernier élément, quand vous
dites que vous n'avez pas le choix, M. le ministre, qu'il faut procéder
comme ça, si j'ai bien compris votre réponse, lorsque le conseil
imposera une taxe foncière comme telle, il ne sera plus obligé de
procéder comme ça. Mais ne serait-il pas possible, dans
l'installation du système, avant que cela crée des
précédents et que cela crée des habitudes de vie, de
prévoir que cette compensation, qui reste un "en-lieu" de taxe
foncière, fonctionne de la même façon que ça
fonctionnera par la suite? Est-ce que ça ne serait pas possible? Vous
dites que vous n'avez pas le choix.
M. Léonard: II n'y a pas d'évaluation
foncière à l'heure actuelle. Vous êtes dans les villages
nordiques, les Inuits et tout ça; il n'y a aucune évaluation
foncière là-dessus. On ne peut pas... À l'heure actuelle,
il y a une compensation selon les services.
M. Paradis: Je comprends, mais, comme certains autres services
municipaux peuvent avoir une compensation spéciale, cet
article-là, c'est pour le cas où il n'y en a pas de prévu
par la loi, pour leur permettre de retirer des deniers pour s'administrer comme
tel. On s'entend qu'un jour ces gens-là vont avoir une taxe
foncière comme partout, l'article de la loi nous le mentionne en disant:
"Jusqu'à ce qu'il impose une taxe foncière." Mais, dans
l'intervalle, je ne peux pas saisir tellement le sens précis de votre
réponse en disant: Parce qu'il n'y a pas de rôle
d'évaluation de fait, on ne peut pas. Ne peut-on pas empêcher une
municipalité ou doit-on lui permettre, cela devrait être le sens
plus positif de ma question, de catégoriser justement tout ce qu'il y a
sur son territoire? Est-ce que ce précédent-là ne risque
pas d'énerver d'autres municipalités? (23 h 30)
M. Léonard: Si vous ne faites pas de catégories,
cela veut dire que vous allez imposer le même taux à tout le
monde, que ce soit un immeuble de dix logements ou un immeuble d'un logement.
Ce sera, supposons, 25 $. À un moment donné, il faut quand
même catégoriser d'une certaine façon qui ne peut pas
correspondre exactement à l'évaluation foncière, mais cela
en tient lieu...
M. Paradis: Peut-on avoir une idée de ce que
ministère prévoit comme délai pour bâtir un
rôle d'évaluation et imposer une taxe foncière, parce que
cela semble être un article qui est limité dans le temps?
M. Léonard: L'administration régionale Kativik a
commencé à travailler là-dessus mais elle a pris le
dossier pour l'instant; elle commence à y travailler; chez ces
municipalités, on peut prévoir quelques années en effet.
Nos municipalités elles-mêmes, quand elles ont fait leur
rôle d'évaluation, vous savez quel temps cela a pu leur prendre
avant d'y arriver. On va terminer en 1983, et c'est déjà
commencé depuis 1971. Je ne peux donc pas vous dire que cela va se
régler dans les mois qui viennent, ce sera dans les années qui
viennent.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 49 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 49 est
adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 50.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 50 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 51.
Modifications à la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 51 est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 51 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 52.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Ici, il y a l'adoption d'une résolution
concernant l'élaboration d'un schéma d'aménagement dans
52. D'accord. Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52 est
adopté.
M. Léonard: Cela va simplifier les choses.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 53. Est-ce que l'article 53 est adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 53 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 54.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Ici, M. le Président, "Avis de son
entrée en vigueur est publié dans un journal diffusé dans
le territoire de la municipalité régionale de comté".
Parle-ton d'un quotidien, d'un régional?
M. Léonard: Ce n'est pas précisé, cela peut
être pour autant qu'il paraît dans la municipalité. "Dans un
journal diffusé dans le territoire de la municipalité
régionale de comté", je pense qu'il faut viser à ce qu'il
soit diffusé à l'ensemble des municipalités
régionales de comté à mon avis; sinon, des citoyens vont
se plaindre que ce n'est pas publié, mais je pense que c'est une
amélioration sensible, parce que ce n'est pas tout le monde non plus qui
lit la Gazette officielle du Québec.
M. Rocheleau: Non, malheureusement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 54 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 54 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 55.
M. Rocheleau: On dit ici que tout plan directeur, plan
d'urbanisme, règlement de zonage ou de lotissement de construction, doit
être enregistré, qu'il y ait modifications ou non.
M. Léonard: En fait, ce qu'on veut dire c'est que, s'il y
a un schéma d'aménagement qui est terminé et que la
municipalité avait un plan directeur, elle peut affirmer a priori que
son plan est conforme, sauf que ce n'est pas si évident que ça au
départ. Il devrait donc normalement au moins être examiné
pour savoir s'il est vraiment conforme. Mais elle ne peut pas dire, cela
empêche de dire que, sur simple déclaration, c'est conforme. Par
l'avis d'enregistrement, cela s'en va à la Commission nationale de
l'aménagement.
M. Rocheleau: S'il y a des modifications, dans l'hypothèse
qu'il y a des modifications, est-ce qu'on passe par le même...
M. Léonard: Tous les mécanismes de la loi 125
prévoient ce qu'il y a a faire, s'il y a des modifications à
faire.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 55 est
adopté?
M. Léonard: Oui, ce qu'on ajoute, c'est le cas où
il n'y a pas de modification, on le met quand même dans le circuit.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 55 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 56.
M. Rocheleau: Article 56, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 56 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 57.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Dans l'article 57, je comprends que l'entrée
en vigueur du règlement adopté par le conseil de la
municipalité régionale de comté, modifiant le
schéma d'aménagement... Dans l'hypothèse, M. le
Président, qu'une municipalité a son schéma
d'aménagement, qui doit tenir compte de l'ensemble du territoire et
s'intégrer dans le schéma d'aménagement de la nouvelle
MRC, la répartition des coûts de la préparation du
schéma est assujettie à
l'ensemble des municipalités. Une municipalité qui a
déjà produit son schéma est-elle tenue de contribuer
à l'élaboration globale de la nouvelle MRC pour le schéma
adopté par la MRC?
M. Léonard: D'après la Loi sur
l'aménagement, le plan d'urbanisme étant une
responsabilité municipale, c'est elle qui assume les coûts de son
propre plan d'urbanisme. On l'appelle plan d'urbanisme lorsque c'est au niveau
de la municipalité locale. Le schéma d'aménagement, c'est
au niveau de la municipalité régionale de comté et
là-dessus il y a un programme du ministère, du gouvernement pour
financer la confection, l'élaboration du schéma
d'aménagement. Si les municipalités veulent aller au-delà
et se faire un schéma beaucoup plus précis, qui coûte plus
cher que ce que la subvention permet par le gouvernement, les coûts sont
partagés sur la base de l'évaluation, je crois.
M. Rocheleau: Si une municipalité, M. le Président,
a déjà son plan directeur...
M. Léonard: C'est l'article 205...
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 57 est
adopté?
M. Léonard: On va avoir un amendement tout à
l'heure à l'article 205, on pourra peut-être revenir sur ce
sujet.
Le Président (M. Rodrigue): Merci. Adopté. Est-ce
que l'article 57 est adopté?
M. Rocheleau: Est-ce que vous voulez y revenir tantôt
ou...
M. Léonard: Sur la répartition des coûts, on
va faire un amendement à l'article 205. Mais je pense que la
réponse que je vous ai faite est exacte.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 57 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 58.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 58 est
adopté.
J'appelle l'étude de l'article 59.
M. Léonard: Adopté quant à nous.
M. Rocheleau: Quand on dit que l'émission du permis se
fait maintenant par un fonctionnaire plutôt que par le
secrétaire-trésorier, quels sont les critères de
nomination du fonctionnaire en question?
M. Léonard: C'est le conseil de la municipalité
régionale de comté qui va nommer le fonctionnaire, et l'article a
pour but d'éviter qu'une seule personne délivre les permis; que
ce soit le secrétaire-trésorier, dans ce cas-là, si cette
personne est absente ou malade, ça fige le processus. Alors, il y a un
fonctionnaire désigné par le conseil, qui peut être le
secrétaire-trésorier plus... Il peut identifier deux personnes,
au lieu d'une seule.
M. Rocheleau: Cela peut être un fonctionnaire ou son
mandataire nommé par le conseil.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 59 est
adopté?
M. Paradis: Juste...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... une précision sur la dernière
question du député de Hull. On a dit que ça pouvait
être un fonctionnaire ou quelqu'un qui est son substitut, finalement,
pour aller...
M. Léonard: Le secrétaire-trésorier ou un
fonctionnaire, le fonctionnaire étant plus large; ça peut
être encore le secrétaire-trésorier et une autre personne,
qui peut être l'urbaniste... Comme c'est fait, actuellement, il n'y a que
le secrétaire-trésorier qui est habilité à
émettre les permis, ce qui pourrait occasionner un encombrement,
à un moment donné.
M. Paradis: Si je comprends bien, ça prend quand
même une désignation de ce fonctionnaire. On parle de "la
transmission à ce fonctionnaire des demandes de permis
présentées au fonctionnaire désigné de la
municipalité sur le territoire de laquelle est situé l'immeuble
visé à la demande." Est-ce qu'il y a un...
M. Léonard: Désigné par le conseil de la
municipalité régionale de comté.
M. Paradis: Donc, ça ne peut pas être n'importe quel
fonctionnaire?
M. Léonard: Non, non.
M. Paradis: II peut en désigner plusieurs.
M. Léonard: Normalement, il connaît ses
responsabilités là-dedans.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que
l'article 59 est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 59, adopté.
Article 60.
M. Rocheleau: À l'article 60, M. le Président, cela
occasionne quand même un délai supplémentaire, le fait de
le soumettre au ministre pour approbation. Est-ce que encore là, il n'y
a pas des délais? Je me rappelle fort bien, lors de l'adoption du
schéma d'aménagement de la Communauté régionale de
l'Outaouais, que cela a pris pratiquement un an avant que le ministre appose sa
signature, et cela nous empêchait, entre-temps, de conclure même
certaines ententes avec des promoteurs qui voulaient faire du
développement. Est-ce qu'on a prévu, dans la loi, un laps de
temps où le ministre...
M. Léonard: 90 jours. M. Rocheleau: 90 jours.
M. Léonard: II a 90 jours pour statuer sur le
règlement, ou le désavouer, s'il veut, mais il doit donner un
avis de réception du règlement à la municipalité le
jour où il le reçoit. C'est pour éviter que, finalement,
les municipalités n'adoptent un règlement, le retiennent durant
89 jours et l'envoient au 90e jour. À ce moment-là, il n'y a plus
aucune marge de manoeuvre. La seule façon d'être assuré
qu'il n'y a pas de problème, ce serait de désavouer, ce qui... Le
délai va commencer à courir à partir de la date de
réception, mais le ministre est obligé d'aviser la
municipalité.
M. Rocheleau: À condition d'aviser. M. Léonard:
II avise immédiatement.
M. Rocheleau: II avise à la réception du...
M. Léonard: Les 90 jours courent à partir de la
date de réception.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 60 est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 60, adopté.
Article 61.
M. Léonard: C'est la même chose. M. Rocheleau:
Article 61, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 61 est
adopté. Article 62.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 62 est
adopté. Article 63.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 63, adopté.
Article 64.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 64 est
adopté. Article 65.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 65 est
adopté. Article 66.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 66 est
adopté. Article 67.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 67 est
adopté. (23 h 45)
J'appelle l'étude de l'article 68.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 68 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 69.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 69 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 70.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 70 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 71.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 71 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 72.
M. Rocheleau: Article 72, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 72 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 73.
M. Rocheleau: Article 73, adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 73 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 74.
M. Rocheleau: Le facteur de correction appliqué par le
ministre, c'est quoi exactement? On dit: "multipliée par le facteur
établi pour le rôle par le ministre..."
M. Léonard: L'amendement, ou la correction, ou le texte
qu'on propose fait en sorte que la valeur considérée, lors de la
cession d'un somme à des fins de parcs équivalant à 10% de
la valeur des terrains cadastrés, soit la valeur uniformisée.
C'est le facteur de correction au rôle d'évaluation.
M. Rocheleau: Cela vient d'où?
M. Léonard: Le facteur vient de l'article 264 de la Loi
sur la fiscalité municipale.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 74 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 74 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 75.
M. Rocheleau: Article 75, adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 75 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 76.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 76 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 77.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 77 est
adopté. J'appelle l'étude de l'article 78.
M. Rocheleau: À l'article 78, on dit: "Au cas d'absence du
maire ou de son refus ou incapacité d'agir, ou en cas de vacance de son
poste, le maire suppléant de la municipalité représente
celle-ci au conseil de la municipalité régionale de
comté." Je voudrais savoir s'il y a concordance avec l'autre article
qu'on a examiné.
M. Léonard: Exactement.
M. Rocheleau: On fait simplement...
M. Léonard: Un retour en force.
M. Paradis: Non, il y a une différence.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Fallu: Son refus d'agir ou en cas de vacance de son poste.
M. Paradis: L'article 7, M. le Président, si vous me le
permettez, tel qu'il a été adopté sur division, dit: "Si
le maire d'une municipalité membre d'une municipalité de
comté ou d'une municipalité régionale de comté est
absent, refuse d'agir ou se trouve incapable de le faire, ou si le poste est
vacant, le maire suppléant peut représenter cette
municipalité aux réunions du conseil." J'insiste sur le mot
"peut", tandis que...
M. Rocheleau: Le maire suppléant de la municipalité
représente celle-ci.
M. Paradis: II la représente. Est-ce qu'on lui crée
une obligation? Est-ce qu'on va plus loin qu'à l'article 7? Dans ce cas,
dans le but de faire une concordance, est-ce qu'on pourrait laisser le texte de
l'article, ou s'en remettre au texte de l'article 7 et, au moins, laisser le
choix au maire suppléant, sans lui créer une obligation?
M. Léonard: Bon, on va l'accepter, M. le ministre.
M. LeMay: Mes félicitations, M. le député de
Brome-Missisquoi. Ce n'est pas encore écrit par exemple.
M. Paradis: Attendez un peu, il faut faire une motion
d'amendement. Il faut faire une motion, ça ne peut pas être
accepté comme ça.
M. Léonard: Cela a le même sens, mais, enfin...
M. Rocheleau: II faudrait un amendement et reprendre l'article 7,
on va le faire écrire par l'autre côté, cette fois-ci.
Le Président (M. Fallu): Si vous me permettez!
M. Léonard: Ça serait plus sûr,
remarquez.
Le Président (M. Fallu): Si vous me permettez, ayant
vécu une expérience à la droite du siège que
j'occupe présentement, je me permettrai de me transférer certains
apprentissages comme président temporaire pour vous suggérez de
suspendre cet article momentanément, puisqu'il y a accord, en attendant
qu'on présente à la présidence le libellé. Donc,
l'étude de l'article 78 est suspendue. J'appelle l'article 79.
M. Léonard: Bon, il y en a deux de suspendus, c'est
ça?
Le Président (M. Fallu): C'est ça. L'article 79
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. J'appelle
l'article 80.
M. Léonard: Monsieur, est-ce que je peux vous poser une
question? Est-ce que vous êtes d'accord, que l'on termine ce soir ou bien
si...
M. Paradis: Écoutez, je pense qu'on devrait suivre les
normes, ça fait déjà un bon bout de temps qu'on est
ici.
M. Léonard: À moins qu'on aille encore un petit
bout.
M. Paradis: Bon, on peut aller peut-être jusqu'à
minuit et demi, si vous voulez.
M. Rocheleau: Si on doit reprendre de toute façon demain,
on va arrêter à minuit.
M. LeMay: Si on continue, c'est pour finir.
M. Rocheleau: Si on continue, c'est pour finir.
M. Paradis: On peut aller jusqu'à minuit trente, si vous
voulez, pour en faire le plus possible.
M. Rocheleau: Si on est obligé de reprendre de toute
façon demain.
M. Caron: Si vous êtes sage.
M. Paradis: Remarquez qu'on vous offre minuit trente.
M. Tremblay: On n'est pas tannant personne, ça va
bien.
M. Léonard: C'est du chantage, ça.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, il y a consentement pour poursuivre les travaux au moins
jusqu'à minuit trente.
M. Rocheleau: À moins qu'on ne fasse cela. Je suis
prêt. S'il y a des articles sur lesquels les discussions peuvent
être longues, on peut les reporter à demain, si vous voulez, et
essayer de faire le plus de chemin possible jusqu'à minuit trente.
M. Léonard: On peut liquider tout de suite...
Le Président (M. Rodrigue): II y a consentement pour
poursuivre les travaux de la commission jusqu'à minuit trente. Si nous
revenions à l'article 78, M. le ministre.
M. Léonard: À l'article 78, on ferait la
modification suivante. L'amendement se lit comme suit: "L'article 187 de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme, modifié par l'article 78 du
projet de loi no 33, est modifié par le remplacement, à la
troisième ligne du quatrième alinéa, du mot
"représente" par les mots "peut représenter". Amendement
adopté?
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Adopté et l'article...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Rocheleau: On accepte l'amendement, M. le Président,
mais l'article est adopté sur division.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'amendement à
l'article 78 est adopté. L'article 78, tel qu'amendé, est
adopté sur division. J'appelle maintenant, à nouveau,
l'étude de l'article 80.
M. Léonard: Adopté.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 80 est
adopté.
M. Léonard: Un instant!
M. Bélanger: C'est adopté, l'article 80?
M. Léonard: Oui. 80.1?
M. Bélanger: Est-ce un nouvel article?
M. Léonard: Oui, 80.1 c'est un nouvel article.
Le Président (M. Rodrigue): Un nouvel article est
proposé après l'article 80. Si vous voulez le lire, M. le
ministre.
M. Léonard: "Le projet de loi no 33 est modifié par
l'insertion, après l'article 80, du suivant: "80.1 L'article 190 de
cette loi est remplacé par le suivant: "190. Un fonctionnaire ou un
employé d'une municipalité qui consacre tout son temps à
un domaine de compétence acquis par le conseil de la municipalité
régionale de comté conformément à l'article 189
devient du fait de cette acquisition un fonctionnaire ou un employé de
la municipalité régionale de comté, sans réduction
de traitement, conserve son ancienneté et demeure en fonction
jusqu'à sa démission ou son remplacement."
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: L'article se lit comme suit: "Un fonctionnaire ou un
employé d'une municipalité qui consacre tout son temps à
un domaine de compétence acquis par le conseil de la municipalité
régionale de comté." Qu'arrive-t-il des fonctionnaires, M. le
ministre, qui consacrent présentement tout leur temps au conseil de
comté, mais seulement une partie de leur temps à un domaine de
compétence acquis par la MRC?
M. Léonard: Ils restent à l'emploi de la ville,
à moins qu'il n'y ait entente à l'effet contraire.
M. Paradis: Parce qu'il ne se pose pas de problème si le
domaine de compétence est tout transféré et que ça
devient un domaine de compétence de la MRC, celui-là sait
à quoi s'en tenir. Je parle des gens qui... Je pense que ça se
retrouve assez fréquemment parce que les conseils de comté n'ont
pas traditionnellement beaucoup de ... Je me fourvoie. (minuit)
M. Léonard: M. le Président, je veux juste
préciser une chose. Il ne s'agit pas des municipalités
régies par le Code municipal. Il s'agit des municipalités
régies par la Loi sur les cités et villes, parce que, dans le cas
du Code municipal, les conseils de comté ne sont pas automatiquement
transférés, c'est lorsque la municipalité régionale
de comté acquiert une compétence exercée par une ville.
Par exemple, c'est le rôle d'évaluation foncière. Si le
comté acquiert et exerce cette responsabilité pour la ville,
comme la ville a un service d'évaluation foncière qui serait
transféré à la municipalité régionale de
comté, la municipalité régionale de comté doit
prendre tous les fonctionnaires qui sont à temps plein dans la ville et
qui sont employés dans ce service.
M. Paradis: D'accord. Ma question est d'abord réduite. Ne
s'appliquant qu'aux villes, elle demeure quand même, parce qu'il y a des
gens au niveau des villes - j'ai des villes dans mon comté qui ont 3000
et 3500 de population et qui n'ont pas des employés qui se consacraient
uniquement à ces choses-là, ils étaient plus polivalents
disons - qu'est-ce qui arrive à ces gens-là pratiquement,
à la suite de l'adoption de cet article?
M. Léonard: Je pense qu'ils peuvent discuter,
négocier une entente avec la municipalité régionale de
comté, si ce n'est pas sur tout le temps de l'employé, si c'est
juste à temps partiel, mais il me semble qu'il faut laisser quand
même un peu de discrétion à la municipalité
régionale de comté, à la ville. Il reste que là, ce
qui est protégé, ce sont des fonctionnaires qui emploient tout
leur temps à une fonction acquise par la municipalité de
comté.
M. Paradis: Juste à titre de suggestion, encore une fois,
je le vérifie, est-ce qu'on ne protégerait pas davantage ces
employés en n'étant pas aussi exigeant sur la totalité du
temps utilisé, parce que je pense que c'est dans ce but-là que
cet article est introduit?
M. Léonard: Essentiellement. Les gens dont il est question
sont des gens qui travaillent dans des services d'évaluation et qui y
consacrent tout leur temps. S'ils avaient peut-être une autre fonction
entre-temps, je pense qu'il y a quand même moyen de négocier avec
une municipalité régionale de comté. Mais on ne peut pas
diviser un employé en deux à l'heure actuelle. Si je passe de la
ville à la municipalité régionale de comté, ce
n'est plus tout à fait le même employeur. Il faut donc qu'il y ait
un choix. À l'heure actuelle, la loi ne précisant pas que les
fonctionnaires devaient s'en aller de la municipalité régionale
de comté, ils perdaient en fait leur affectation. Donc, tous ceux qui
sont à temps plein sont protégés et pour ceux qui sont
à temps partiel dans la fonction acquise, il y a moyen de discuter entre
la ville et la municipalité régionale de comté. Je pense
que c'est un champ qui est laissé ouvert. Mais, essayer de
préciser si quelqu'un prend 30% de son temps, 40%, 75%, c'est une
évaluation qui reste aux élus municipaux. Je pense qu'il faut
leur laisser cette discrétion, jusqu'à nouvel ordre, ils ne
doivent pas être si inhumains que cela non plus.
M. Paradis: Le sens de mon intervention était tout
strictement de tenter d'étendre la protection, parce que cela a
été fait dans le but de rassurer ces gens et de
les protéger contre des mises à pied qu'ils craignaient.
Je pense que vous êtes sensible à cela, cela s'est discuté.
Cela serait tenter strictement d'étendre plutôt que de restreindre
cette protection à ce fonctionnaire municipal, qui a peut-être
servi une municipalité pendant 10, 12 ou 15 ans en y consacrant 30% de
son temps. Car, la municipalité peut lui dire: Bon, on n'a plus besoin
de toi et, vu que ce n'est pas tout ton temps...
M. Léonard: Je croirais que la ville garde quand
même toutes ses obligations envers son employé. Dans une ville,
lorsqu'un employé est là depuis 12 ans, il a normalement acquis
une permanence et il est protégé. Ce qui va changer dans son cas,
ce sera sa répartition de tâche. Si la ville le garde ou si la
municipalité régionale de comté a besoin de ses services,
il va falloir qu'il y ait une entente entre la municipalité de
comté et la ville. Je pense qu'il y a quand même un champ...
M. Paradis: À titre d'information, est-ce que je peux
savoir si vous avez au ministère des données là-dessus?
C'est strictement à titre d'information.
M. Léonard: Non. M. Paradis: D'accord.
M. Léonard: Nous pensons cependant, de façon
générale, qu'il s'agirait de cas pas très nombreux, parce
qu'à la minute où vous êtes dans une ville, le service
d'évaluation représente déjà un service assez
important et les gens qui y travaillent sont généralement
à temps plein c'est la principale fonction qui pourrait être
transférée au comté. On adopte 80.1.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que le nouvel
article 80.1 est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Le nouvel article 80.1 est
adopté. Suspension de la séance pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 0 h 06)
(Reprise de la séance à 0 h 12)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente des affaires municipales reprend
ses travaux. Alors, nous revenons au nouvel article... À l'ordre, s'il
vous plaît! Nous revenons au nouvel article 42.2. Est-ce que ce nouvel
article 42.2 est adopté?
M. Léonard: Adopté, après les explications
que nous avons eues.
Le Président (M. Rodrigue): Le nouvel article 42.2 est
adopté. Cet article doit être inséré après le
nouvel article 42.1.
J'appelle l'article 81.
M. Rocheleau: Je pense qu'il y a un amendement.
M. Léonard: II y a un amendement. L'article 205 de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme, remplacé par l'article 81 du
projet de loi no 37, est modifié: 1° par la suppression du
troisième alinéa; 2° par le remplacement du quatrième
alinéa par le suivant: "Le terme d'un emprunt effectué par la
municipalité régionale de comté pour les fins
mentionnées au premier alinéa ne peut, sauf lorsque la somme
empruntée est utilisée relativement à un immeuble,
excéder cinq ans et un tel emprunt ne requiert que l'approbation du
ministre et de la Commission municipale du Québec."
Le Président (M. Rodrigue): Alors, pour la bonne
compréhension, le troisième alinéa dont il serait question
ici commence par les mots: "Autant dans l'application du premier alinéa
que dans celle du deuxième, etc." c'est cela?
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ... nous sommes heureux de cet amendement qui
préoccupait.
M. Léonard: L'UCCQ.
M. Rocheleau: ... l'Union des municipalités, l'Union des
conseils de comté et aussi l'Opposition. Je voudrais poser une question
au ministre des Affaires municipales, lui qui a parrainé les fascicules
tenant compte de l'aménagement du territoire. Le fascicule 5, M. le
ministre des Affaires municipales, est un fascicule qui détermine, entre
autres, les responsabilités des MRC et éventuellement les
pouvoirs qu'elles auront à exercer dans leur municipalité
régionale de comté respective. Est-ce qu'on peut savoir si le
ministre va le déposer bientôt, si tout le monde va finalement en
avoir? Quelques-uns en ont actuellement, nous en avons entre autres une copie,
mais, officiellement, est-ce que le ministre a l'intention de permettre aux
municipalités régionales de comté et aux
municipalités de connaître encore plus les
responsabilités qui pourront leur être confiées
éventuellement?
M. Léonard: Je reviendrai d'abord à l'article 81.
Je pense que les mots qu'il y avait auparavant pouvaient prêter à
confusion. Dans le Code municipal, on utilisait ce terme à l'article 680
où on avait la rédaction suivante: Le montant de toute taxe
imposée par une corporation de comté, pour des fins
générales ou spéciales, est prélevé, sauf le
cas de l'article 697, sur toutes les corporations locales de ce comté en
proportion de l'évaluation uniformisée de leurs biens - fonds
imposables affectés au paiement de cette taxe."
C'est effectivement une quote-part et, c'était dans ce
sens-là que c'était resté dans l'article 205, mais la
nouvelle rédaction enlève absolument toute ambiguïté;
on en reste au système des quotes-parts. (0 h 15)
Quant à ce dont vous parlez, ce soi-disant fascicule 5, je
rappellerai ce que j'ai dit très souvent, le fascicule 5 n'a jamais
existé, il y a eu un chapitre 5 d'un document d'étude qui n'avait
pas été accepté, le fascicule n'a jamais été
rédigé. Je pense que, là-dessus, depuis longtemps, la
situation est claire.
Maintenant, je pense que les municipalités vont se confectionner
un schéma d'aménagement, ça va les amener à
réfléchir sur toute une série de perspectives.
Là-dessus, je pense que l'avenir dira les pouvoirs qu'elles voudront
exercer. Je pense cependant qu'il y a des municipalités de comté
qui veulent exercer des pouvoirs plus grands que ceux déjà
prévus à la loi 125, au Code municipal ou à la Loi sur les
cités et villes.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement
à l'article 81 sera adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 81 est adopté. Est-ce que l'article 81, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 81 tel
qu'amendé est adopté. Article 82.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 82 est
adopté.
Modifications à la Loi sur la fiscalité
municipale
Article 83.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 83 est
adopté. Article 84.
M. Léonard: II y a un amendement, M. le Président,
qui se lit comme suit: "L'article 108 de la Loi sur la fiscalité
municipale, remplacé par l'article 84 du projet de loi no 33, est
modifié: 1° par la suppression, à la fin du premier
alinéa, des mots "sauf du consentement du plaignant"; 2° par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Avec le consentement
du plaignant, le Bureau peut siéger en dehors des limites fixées
en vertu du deuxième alinéa."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement
à l'article 84 est adopté?
M. Rocheleau: M. le Président, je comprends qu'ici on a un
rayon de 100 kilomètres, le ministre a fourni des explications l'autre
jour, il y avait une question de coûts d'administration mais, aux
mêmes fins, on semble éliminer, en soirée, les causes des
plaignants qui pourraient être entendues. Je comprends que s'il y a un
procureur durant la journée, c'est tout à fait normal, mais,
après les heures, s'il n'y a pas de procureur et qu'un citoyen demande
à être entendu, je me demande si on ne devrait pas conserver
l'article existant, pour...
M. Léonard: Je rappellerai que, devant la Cour des petites
créances, il n'y a pas d'avocat, cela siège le jour. Je pense
que, dans ce cas-ci, nous uniformisons et, effectivement, ça devrait
encourir des frais considérables en moins. C'est une réduction
des coûts qui me paraît importante.
M. Rocheleau: II n'en demeure pas moins que cela existait,
cette...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Je sais qu'à certains autres articles on
prévoit pratiquement une forme de ticket modérateur qui est
même acceptée par les municipalités; dans certains cas, on
exige un dépôt, selon les plaintes, mais je me posais des
questions dans le cas d'un travailleur qui travaille de 8 heures à 16
heures. Est-il obligé de perdre une journée de travail pour aller
faire rajuster un montant qui peut être assez minime, qui peut
représenter pour lui une économie
quelconque?
M. Léonard: Oui, mais je pense que des dispositions comme
celles-là vont éliminer toute une série de plaintes
futiles. Vous avez entendu les témoignages des deux unions l'autre jour
lorsqu'elles ont comparu devant cette commission, elles avaient toute une
série de décisions qui impliquaient 2 $ ou 3 $ de
réduction sur un compte de taxes de 700 $ ou 800 $, et tout le monde
perdait finalement son temps, et le bureau de révision en
évaluation foncière et même le plaignant aussi, quand vous
arrivez à des réductions aussi minimes par rapport à un
compte de taxes.
Ce qui va en résulter, c'est que les plaintes qui portaient
parfois sur des choses qui pouvaient se régler en dehors du bureau de
révision vont effectivement s'éliminer d'elles-mêmes.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement
à l'article...
M. Léonard: II y a une chose, M. le Président, que
je voudrais ajouter, on enlève l'obligation de siéger le soir
mais, s'ils veulent le faire, ils le peuvent. C'est différent.
M. Rocheleau: D'accord, mais ils étaient
déjà obligés. Connaissant les gens qui travaillent au
bureau de révision et les avocats, je sais pertinemment que si on
enlève l'obligation... Avant, ils étaient obligés. Je
tenais simplement compte du fait surtout quand ils arrivent à la
réévaluation.
Prenons le cas actuel. Il y a une réévaluation en fonction
du nouveau rôle, nouvelle génération. Il est évident
qu'il y a des milliers de plaintes souvent et il y en a qui ne sont
peut-être pas justifiées mais il y en a qui deviennent
justifiées, par un voisin qui est allé se plaindre et qui,
finalement, a gagné sa cause ou une partie de sa cause; alors, le voisin
décide de faire la même chose. Je me demande si, dans le contexte
actuel, étant donné que nous sommes à réviser le
rôle en profondeur, on ne devrait pas attendre une année
peut-être ou attendre que le rôle soit finalement
déposé dans chacune des municipalités; après, on
pourrait statuer. Parce que, entre ces périodes-là, on sait qu'il
y a beaucoup moins de demandes que dans le contexte actuel.
Je comprends que c'est peut-être une économie, je comprends
que c'est d'enlever l'obligation, mais il reste qu'aujourd'hui, si quelqu'un
perd une journée de travail, souvent cela déséquilibre son
budget. On sait déjà combien de citoyens dans les
municipalités, en vertu de la Cour municipale, reçoivent des
contraventions pour lesquelles ils pourraient sûrement gagner leur cause
si ce n'était de perdre une journée de travail pour
économiser 15 $ ou 20 $ pour la question du principe. Ce n'est
sûrement pas de gros immeubles dont on parle, parce que les gros
immeubles sont, la plupart du temps, représentés par des firmes
d'avocats, par des conseillers juridiques et ils ont les moyens de se faire
entendre. Mais le petit contribuable n'a pas nécessairement ces
avantages.
Pour l'avantage du dépôt du nouveau rôle dans
plusieurs municipalités, je pense qu'on a jusqu'en 1983 pour que toutes
les municipalités aient déposé... Je sais qu'actuellement,
dans l'Outaouais, Aylmer a déposé son nouveau rôle l'an
dernier et il y avait au-delà d'un millier de plaintes. Même
entendre ça le jour, ça prend tellement de temps, si on permet de
prolonger en soirée on peut sûrement rendre compte ou rendre un
jugement plus rapidement en tout cas.
M. Léonard: Ce n'est pas défendu. Dans le cas
où un problème particulier se poserait dans une
municipalité, la cour peut siéger. Mais je rappellerai au
député de Hull que presque toutes les cours siègent le
jour. La Cour des petites créances, la Régie du logement, la
Commission des affaires municipales, la Commission d'appel de
l'assurance-chômage siègent le jour. Lorsque vous allez en appel
pour l'impôt sur le revenu, on siège le jour. Il y a
peut-être la Cour municipale qui siège le soir.
M. Caron: Le soir, oui.
M. Rocheleau: C'est un peu lié aux
municipalités.
M. Léonard: Mais la loi n'oblige pas la Cour municipale
à siéger le soir.
M. Rocheleau: Non, mais on sait que, dans le cas des juges des
Cours municipales, habituellement, ce sont des avocats qui sont en pratique le
jour et le soir, au salaire qu'ils sont payés, ils ne peuvent pas se
permettre de le faire sur une base quotidienne.
M. Léonard: M. le Président, le
député de Hull vient de démontrer lui-même que c'est
pour accommoder des juges et non des justiciables.
M. Rocheleau: Non, je regrette.
M. Léonard: Mais c'est ce que vous venez de dire.
M. Rocheleau: Non. Écoutez, cela accommode peut-être
les deux. Mais, encore là, je me souviens drôlement qu'à la
ville de Hull nous avions eu plusieurs plaintes alors que le juge avait
l'intention de siéger uniquement le jour. Surtout pour des billets
de circulation de 8 $ ou 15 $, quelqu'un va perdre une journée
pour aller s'asseoir à la cour et attendre... Souvent, c'est une
question de principe.
M. Léonard: Est-ce que je peux vous répondre?
M. Rocheleau: Oui.
M. Léonard: Sur ce plan-là, à l'heure
actuelle, on paie cela à la banque et c'est beaucoup plus vite.
M. Rocheleau: Oui, mais si on veut se défendre, M. le
Président, on doit aller devant la Cour municipale. Les
municipalités permettent encore et ne refuseront sûrement jamais
à un juge de siéger en soirée pour entendre les
contribuables qui, après leur journée de travail, ont quelques
heures en soirée pour se faire entendre. Autrement, plusieurs vont
être obligés de fouler leurs principes et d'aller à la
banque payer leur billet.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que je peux poser une question qui me semble
évidente? Si cette obligation-là existait, M. le ministre, de
siéger le soir, on l'enlève pour accommoder qui?
M. Léonard: Pour diminuer les coûts, c'est une des
choses. Ensuite, parce que, normalement, en termes d'organisation c'est
beaucoup moins complexe de faire cela.
M. Paradis: Une deuxième question. On parle d'un
regroupement des corporations municipales dans un rayon de 100
kilomètres. On fait finalement une autre zone. On a déjà
des zones au niveau judiciaire qui sont les districts judiciaires. Est-ce qu'on
a étudié cette possibilité?
M. Léonard: Exactement, c'est exactement pour cela que
nous mettons cela en kilomètres, cela correspond, à peu
près dans tous les cas, au réseau des greffes des Cours des
petites créances. Cela a été cartographie par le bureau de
révision.
M. Paradis: Sur la rive sud du Saint-Laurent, pour vous donner
une exemple, 100 kilomètres, cela regroupe plusieurs districts
judiciaires.
M. Léonard: Oui, mais ils sont en dedans. Donc, ils ne
sont pas obligés de siéger toujours à la même
place.
M. Paradis: Une question d'éloignement. C'est pour cela
que j'ai demandé si on avait étudié cette
possibilité pour le justiciable qui est habitué à un
territoire, ainsi que pour ceux qui sont pris dans l'administration qui
n'auraient pas à se demander: dans quel territoire on s'en va, etc?
Est-ce qu'on a étudié cette possibilité-là et qu'on
l'a rejetée à cause de bons arguments?
M. Léonard: Pour l'ensemble du Québec, il y a un
critère qui est 100 kilomètres. S'il y a deux ou trois districts
judiciaires dans le même territoire, c'est inclus; donc, il n'y a pas de
problème.
M. Paradis: Vous dites finalement, que, s'il y a deux ou trois
districts judiciaires, ils vont siéger à l'intérieur de
ces deux districts judiciaires déjà existants, mais que cela va
permettre dans des régions plus étendues...
M. Léonard: Nous négocions avec le ministère
de la Justice pour utiliser les cours où siègent les petites
créances, et 100 kilomètres, c'est un critère pour
l'ensemble du Québec. Mais, si vous avez des cours comme
celles-là dans un rayon de 25 kilomètres, tant mieux pour les
gens, ils se déplaceront sur 25 kilomètres.
Essentiellement, cela vise à utiliser le même réseau
ou les mêmes édifices...
M. Paradis: Que le ministère de la Justice?
M. Léonard: ... que le ministère de la Justice.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Brièvement, VI. le Président, je dois
d'abord dire que, lorsque j'étais préfet de comté - et
c'est sans doute le cas aussi de mon collègue de Gaspé - à
maintes occasions, nous avons constaté qu'il y avait des
exagérations de la part des plaignants. C'était frappant au
moment de l'audition des plaintes. C'était énorme, il n'y avait
pas la moitié des plaignants qui se présentaient, après
avoir reçu la lettre recommandée, toutes les formalités
étant remplies. (0 h 30)
Cela fait longtemps qu'on demandait, par exemple, l'imposition d'une
espèce de ticket modérateur. Je suis donc très heureux de
le voir là et je pense que l'attitude des...
Il y 9 trois éléments de dissuasion qu'on nous
présente dans la loi et je serais peut-être porté à
être sympathique à ce que l'Opposition manifeste concernant, par
exemple, le moment de la journée où ça doit se produire.
Il y a le temps où le plaignant peut être entendu, il y a aussi la
distance et, troisièmement, dans l'article 86, il y a un montant
d'argent qui doit accompagner la
plainte. Sans en faire une proposition formelle, je ne sais pas s'il n'y
aurait pas lieu d'assouplir le fait qu'on veuille dissuader - bien sûr,
c'est évident, on reconnaît la nécessité de
dissuader les plaignants, peut-être qu'ils se plaignent pour des raisons
qui ne sont pas sérieuses, mais on arrive et on leur braque trois
éléments assez forts dans leur totalité, en même
temps.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me permettez, on
avait dit qu'on ajournerait nos travaux à minuit et trente minutes.
Demain, nous allons proposer un amendement tenant compte du fait qu'on
souhaiterait au moins, jusqu'au moment où le rôle
d'évaluation sera déposé où on s'attend à un
nombre assez important de plaignants, qu'on permette aux plaignants
d'être entendus et d'avoir cette liberté d'être entendus
à des heures plus flexibles. On tiendra compte aussi du fait qu'il y a
maintenant des clauses qui comporteront une espèce de ticket
modérateur. Quelqu'un qui se plaindra aura donc à défrayer
une partie du coût. Si, pour une raison ou pour une autre, sa cause est
rejetée, ça lui aura coûté quelque chose pour
être entendu.
Je pense que, déjà il y a déjà un
mécanisme de freinage. Demain matin, si vous voulez, on déposera
peut-être un amendement là-dessus.
M. Léonard: Vous ne voulez pas continuer?
M. Rocheleau: Non, je suis un peu fatigué. Ce n'est pas le
ministre qui me fatigue, remarquez.
M. Léonard: Merci, merci.
Le Président (M. Rodrigue): II est un peu...
M. Rocheleau: M. le Président, nous avions offert,
à 13 heures, de poursuivre jusqu'à 13 h 30 ou 14 heures;
malheureusement, le ministre ne pouvait pas ou ne semblait pas accepter ce
midi...
M. Léonard: Nous avons accepté ce midi.
M. Rocheleau: Je regrette, . M. le ministre, ce midi, à 13
heures, nous avons offert de continuer... non, on était prêt.
M. Tremblay: C'était la proposition, par exemple.
M. Rocheleau: On aurait pu continuer. En tout cas...
M. Léonard: On avait offert de siéger hier soir,
mais, l'Opposition n'étant pas disponible...
M. Rocheleau: Vous savez, si le gouvernement était mieux
organisé à l'intérieur de ses horaires de travail - on ne
peut pas organiser l'agenda du ministre - ça pourrait faciliter notre
travail, si on contribuait ensemble à se trouver des heures. On devait
ajourner à minuit et on a accepté de poursuivre jusqu'à
minuit et trente minutes. Il y a des articles intéressants qui s'en
viennent, sur lesquels on aura sûrement à débattre certains
amendements. On voudrait vérifier nos amendements pour voir s'ils sont
en conformité avec la recevabilité et le règlement.
Le Président (M. Rodrigue): Je suspends la séance
pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 0 h 35)
(Reprise de la séance à 0 h 36)
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente des affaires municipales reprend ses travaux. La commission
élue permanente des affaires municipales ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 0 h 37)